| l | | RS DOM A PAL: JAP Var E A LA : tai ä [ CL { à ‘ Ps Aie û i L A à dir : Üü . oÿ A) Î U UN 1 Ï ÿ \ * L Î P 4 ñ | } } (n] d Eu CR f ‘ 1! \ al 4 t si ” FA - 0 +42} Î LAN) \ m) \ LA | ï 3 \4 F "x vi ea j t4 LU QUE AA ET Han ET Lan L] A UE, | “4 # DEN ‘4 j : « ÿ v ñ 21510 CFE Î l EU vu ge * à SOLE FN F4#, î « NA ve C1 N £ 1 1 £ A val ATEN Pen NOTA DURE A SLA ANNALES DES SCIENCES NATURELLES. ———— — SECONDE SÉRIE. TOME II. IMPRIMÉ CHEZ PAUL RENOUARD, RUE GARANCIÈRE, N. D. À RTE s Tir RD à "6 CÆh COMPRENANT LA ZOOLOGIE, LA BOTANIQUE, L’ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE COMPARÉES DES DEUX RÈGNES, ET L’HISTOIRE DES CORPS ORGANISÉS FOSSILES ; RÉDIGÉES POUR LA ZOOLOGIE PAR MM. AUDOUIN ET MILNE-EDWARDS, ET POUR LA BOTANIQUE PAR MM. AD. BRONGNIART ET GUILLEMIN. Seconde Gérie, TOME SECOND. — BOTANIQUE. PARIS. CROCHARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR, TLACE DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE, N. 13. 1834. ANNALES DES SCIENCES NATURELLES. PARTIE BOTANIQUE. PRIS S19080900020008 000012080616 09000008060@090808 108090800080 0S020d0809080061e ÉNUMÉRATION des plantes recueillies par M. Bové dans les deux Arabies, la Palestine , la Syrie et l'Égypte. Par M. J. DECAIsNE. C’est seulement dans ces derniers temps, que les voyages dans l’Arabie-Pétrée et principalement au mont Sinaï, ont commencé à jeter quelque jour sur la végétation de ces contrées. Les premiers herbiers dont on ait eu connaissance en France ontété formés par MM. Léon Delaborde et Taylor , et viennent d’être publiés récemment par M. le professeur Delile. Ces deux collections se composent de 139 plantes, parmi lesquelles un genre et plusieurs espèces ont été mentionnés pour la première fois. Mais comme ces voyageurs étaient étrangers à la botanique , ils ont négligé des familles de plantes qui jouent cependant un rôle important dans la végétation de cette partie de l'Arabie: telles sont celles du groupe des Glumacées, qui manquent complètement dans ces deux collections. A-peu-près vers la même époque M. Rüp- pell parcourant en naturaliste le même pays, y recueillit un herbier que vient de publier M. le docteur Fresenius. Cette collection, toute minime qu’elle est, se compose néanmoins de 6 J. DECAISNE. — Ælorula Sinaica. 29 familles principales comprenant 132 espèces parmi les- quelles s’en trouvent plusieurs nouvelles, que j'ai du reste ob- servées dans les collections de M. Bové; 1l est vrai que le voyage de M. Rüppell eut lieu dans le courant de mai, un mois avant l’époque où fut fait celui dont je décris les résultats , tandis que d'après le nombre les Liliacées (1), qu'on obsérve dans la collec- üon de M. Léon Delaborde ,on peut supposer qu'elle a été faite à une époque bien moins avancée. L'herbier de M. Bové contient 233 espèces distribuées dans 45 familles naturelles; il résulte de ce nombre que cette col- lection est la plus considérable qui ait été faite jusqu'à ce jour dans l’Arabie-Pétrée, puisqu'elle dépasse du double le total des trois herbiers réunis que je viens de citer. En outre, comme ces collections ont été formées à des époques différentes et que l'her- bier de M. Bové contient la presque totalité des plantes mention- nées par MM. Delile et Fresenius, il m'est permis de croire qu'on possède maintenant une Flore assez complète de cette contrée. Je donne ici la liste des familles contenues dans cette collec- tion , rangées d'après leur importance numérique. Synanthereæ (Cichoraceæ 6, Cynaroce- Urticeæ. phalæ 7, Radiatæ 24. He . . 87 | Polygoneæ. Gramineæ, . . . , . 21 | Asclepiadeæ. . Labiatæ. sont Lite Or (6116nknee : 3 Cruciferæ .. . 4: =: ... “15 Convolvulacée, . Borabimeæt et MI se lMANAIaCER.. Zygophylieæ. . . . . . . 12 | Paronychieæ.. ESUMANOSE pat. sam ts Mo Famarsenent Capparideæ. 8 | Asphodeleæ. Scrofularineæ. . 7 | Palmæ. Rubiaceæ ( Srllat 7 | Atripliceæ. Cyperaccæ. 6 | Chenopodeæ. . a Geraniaceæ. 6 | Amaranthaceæ. Euphorbiaceæ. 5 | Plantagmeæ. . Rosaceæ., . 5 | Primulaceæ. MIS UneæT, TP ndlr 4 | Dipsaccæ. . Umbelliferæ . . . . . & | Portulaceæ. Junceæ. . . 5 Les Typhaceæ, Hydrocharideæ, Tuxineæ , Plumbagineæ, Oro- (1) Parmi les espèces nouvelles de Liliacées décrites par M. Delile, se trouve un Hyacinthus colchicoides qui me semble devoir se rapporter à un échantillon incomplet du Scilla peruviana. J. DECAISNE. — florula Sinaica. 7 bancheæ, Gentianeæ, Campanulaceæ, Papaveraceæ, Hyperi- cineæ, Ficoideæ, Cucurbitaceæ, y étant chacune pour une unité. Je crois inutile d'entrer dans des détails et d'établir de compa- raison au sujet de la végétation de l'Arabie-Pétrée, comprenant les environs de El-Tor, les monts Sinai et Horeb (Sainte-Catherine) “avec celles de l'Égypte et dela Mauritanie, ces trois flores ayant entre elles des rapports intimes , quant aux genres et à certaines espèces qui croissent sous la latitude que M. de Mirbel (1) a désignée sous le nom de Zone de transition tempérée. En effet, je retrouve aux Canaries, point extrême de la ligne tracée par M.de Mirbel, plusieurs plantes citées dans les Flores de MM. Des- fontaineset Delile. Il suffit, pour le prouver, de constater dans ces iles la présence des Gymnocarpum decandrum , Ononis vaginalis, Statice pruinosa, Traganum nudatum, Genista monosperma et une foule d’autres plantes mentionnées par M. Léopold de Buch (2), tandis qu’on retrouve en Arabie le Notoceras canariense, les Satureja et Saccharum Teneriffæ. En outre, des espèces qu’on trouve citées dans les Flores Atlantique et d'Égypte, croissent non-seulement au Sinaï, mais encore elles se représentent sous une même latitude dans tout le pays qui avoisine et qui constitue le Cachemyr. L’arrangement des collections botaniques formées dans ce pays par l'infortuné V. Jacquemontm’en a fourni plusieurs preuves. Qu'il me suffise de citer quelques plantes qu’une com- paraison avec les herbiers de Desfontaines et de M. Delile a pu facilement me fairereconnaître; ce sont: les Ædiänthum Capil- lus Veneris, Cæœlorachis hirsuta, Phalaris paradoxa Aristida, cærulescens, Andropogon halepensis , foveolatus et annulatus , Imperata cylindrica, Poa Eragrostis, Festuca fusca, Fimbristy lis Micheliana, Parietaria alsinefolia, Forskalea tenacissima, Stel- lera Passerina, Salvadora persica, Boerhaavia arborea et diffuse, Ruinex vesicarius (in hort. cult.), Veronica biloba, Lavandula : (x) Mirbel. Recherches sur la distribution géographique des végétaux phanérogames de l’Ancien-Monde, p. 24. (2) Coup-d’œil sur la Flore des iles Canaries, par M. Léopold de Buch. (Arch. de bot. juin 1833.) 8 J. DECAISNE. — #lorula Sinaica. pinnata, Capraria dissecta, Hyoscyamus niger, Physalissomnifera, an flexuosa? Trichodesma africana , Cynanchum pyrotechnicure, Calotropis procera, Gnaphalium cauliflorum, Pulicaria arabica, Corvisartia Helenium, Xanthiim Strumarium, Capparis spinosa, Ximenia Ægyptiaca, Peganum Harmala, Tribulus terrestris. À ce nombre déjà assez considérable d'espèces appartenant en partie à la région qu'on a nommée méditerranéenne, viendront encore se joindre toutes celles qu'une détermination plus attentive et plus suivie fera découvrir dans la précieuse et immense collection que je n’ai pu qu’examiner rapidement. Cependant quelques plantes appartenant à des genres de la région tropicale, se retrouvent dans l'herbier de M. Bové. Une nouvelle espèce voisine du Cometes surattensis a été trouvée par lui dans les sables des environs de Tor; un Jussiæa ainsi qu'une espèce de Cassia remontent même jusque sur les rives du Jourdain. À en juger par les collections et les notes rapportées par ce voyageur, ainsi que par les observations prises dans les publi- cations de MM. Delile et Fresenius, les monts Sinaï et Horeb sembleraient être entièrement dégarnis d'arbres. Au sommet de ces montagnes qui ont &e 6,000 à 7,000 mètres de haut, crois- sent l_{traphaxis spinosa , VEphedra fragils, arbrisseaux tor- tueux et rabougris, qui habitent ailleurs les plaines incultes. Nulle part on n’observe les Amentacées et les Conifères qu'on rencontre si communément dans les montagnes de la Syrie et de la Palestine. Ce sont deux /phiona D. C. (Chrysocoma) épi- neux, joints à quelques Æstragalus, à un Mespilus voisin du M. Oxyacantha, qui composent la presque totalité des plantes vraiment ligneuses qu’on y observe. Comme la plupart des renseignemens ayant rapport soit à la culture dans les Arabies , soit à l'introduction en Egypte de différentes plantes qui n'ont été ni mentionnées par Forskal ni par M. Delile, seront imprimés dans des mémoires spéciaux, par M. Bové (1), je ne m'y arrêterai pas; cependant je dois citer 1°le Moringa aptera de Gaertner, originaire del’ Yemen, dont les {1) Annales de Fromont, 1834. J. DECAISNE. — florula Sinaica. re) graines servent à faire l'huile de Ben et non le Moringa pterygo- sperma qu'on cite à tort pour la fournir, ni l’une ni l’autre de ces plantes n'ayant été trouvées par ce voyageur soit dans l’Arabie- Pétrée soit en Palestine ou en Syrie, où on les a indiqué (2); le Voandzeia subterranea a été imtroduiten Egypte où on le cultive aujourd'hui, de graines venues de la Nubie supérieure. L’Ænre- dera de Jussieu , se trouve dans quelqués jardins du Caire où il couvre des berceaux. Enfin quelques plantes spontanées de cette collection sont dignes de fixer l’attention; telles sont, outre le Cometes, le Primula verticillaris de Forskal, le Dimorpho- theca (Tripteris), une Ombellifère ainsi qu’un genre inédit et fort remarquable du Crucifère , rapporté de l'Yémen. J'ai cru utile de diviser géographiquement la publication de l'herbier de M. Bové en quatre parties. 1° Les plantes de l'Arabie-Pétrée, principalement celles du Sinaï et du mont Horeb; 2° les plantes de la Palestine et de la Syrie; 3° cel- les de l’'Arabie-Heureuse; 4° enfin celles de l'Égypte dont je ne donnerai qu’un simple catalogue, avec les numéros correspon- dans aux plantes que M. Bové a distribués aux botanistes, et dont il a déposé un herbier au Muséum. Chacune de ces publi- cations portera un titre secondaire particulier. La détermination spécifique des plantes cryptogames de cet herbier appartient à M. le docteur Montagne; on se fera une idée par le nombre de ces plantes , du soin et de l’ardeur avec lesquels M. Bové a parcouru des contrées que de célèbres botanistes avaient visitées avant lui , et dont néanmoins il a rap- porté une foule de plantes nouvelles, où fort intéressantes pour la géographie botanique. (1) Mirbel. 1, c. 10 J. DECAISNE. — /Jorula Sinaica. FLORULA SINAICA. àaLGAE. 1. Sargassum vulsare, et var. salicifolium et angustifolium Ag. Sp. alg. 2. 8. dentifolium Ag. (n° 217, Bové pl. sin. exsic.). 3. S. aquifolium Ag. 4. S. crispum Ag. Syst. alg. Fucus latifolius Dell. fl. æg. t. 54 non Turn. (n° 218 Bove pl. sin. exsic.). | 5. S. latifolium Àg. Fucus latifolius Turn. 6. S. angustifolium Ag. 7. S. turbinatum Ag. T'urbinaria de Bory in Duperr. Voy.p. 119. 8. Cystoseira Myrica Ag. 9. C. triquetra Ag. 10. C. trinodis Ag. (ne 216 Bové pl. sin. exc. ) 11. Zonaria dichotoma var. intricata Ag. 12. Z. marginata Ag. Syst. alg. Ogs. Espèce fort rare et qui n'avait été retrouvée par personne depuis Forskal. Analogue au Z. polypodioides, elle en diffère par sa fructification disposée en lignes continues et parallèles aux bords de la fronde. 13. Spaærococcus musciformis Ag. Hypnæa spinulosa Lamx. 14. Chondria obtusa Ag. Laurencia gelatinosa. Lamx. 15. C. papillosa Ag. 16. Liagora viscida Ag. 17. Ulya reticulata Foxsk. 18. Solenia compressa. var. g. crinita Ag. 19. Caulerpa clavifera var. Lamourouxii Ag. Fucus Lamourouxti Turn. Hab: ces algues ont été cueillies dans la mer Rouge , près de Suez et de Tor. MUSCI. 20. Hypnum Vallis-clausæ Brid. — Hab: dans les eaux courantes en Syrie. 21. 1. rusciforme Neck. — Hab : dans les ruisseaux du mont Sinaï. 22. H. adunoum L. — Hab : même localité. 23. Bryum turbinatum Sw. — Hab : sur les pierres au bords des sources, au m!', Sinaï. 24, Trichostomum aciculare P. B. — Hab : même localité. J. DECAISNE. — /lorula Sinaica. J1 Ogs. Ces mousses recueillies au mois de juin, étaient toutes privées de fructification. EQUISETACEÆ. 25. Equisetum ramosissimum Desf. — Hab : dans les endroits humides du désert entre le m!'. Sinaï et le mt. Horeb. FILICES. 26. Adianthum Capillus Veneris. L.— Hab : entre les rochers humides et ombragés du m'. Sinaï. e Os. Cette espèce est extrêmement polymorphe; ses feuilles sont tantôt flabellées, entières ou profondément et irrégulière- ment lobées et dentées. Les fructifications sont solitaires sur chaque feuille , lorsqu'elles sont entières ou au nombre de plu- sieurs, et occupant alors chacun des lobes. Ce caractère est surtout remarquable dans les échantillons conservés dans l'her- bier de la Flore atlantique. Ces différences s'observent également sur des individus provenant de localités différentes et recueillis en France. GRAMINEÆ. 27. Pennisetum T'eneriffæ R. Br. prod. 3g. (n° 5. Saccharum, Bové pl. sin. exs.) — Hab : près le couvent du Sinaï. Juin. 28. P. dichotomum Dell. herb. ægypt! Fres. Muë. senck. 71.— Hab : dans les déserts du Sinaï. 4-5000% (Rüppell). (1) 29. P. asperifolium KY. Cenchrus asperifolius Desf. herb. atl! (n°. 7. Cenchrus Bové. pl. sin. exsic.) Halfeh. Arab.—Hab : désert et vallons du Sinaï. 30. P. sinaicum. nov. sp. (n. 19. Saccharum Bové, pl. Sinai Les Arabes désignent cette plante sous le nom de Massjé ou Nessjé. — Hab : entre les rochers du Sinaï. Juin. P. culmo ramoso ascendente cylindrico glabro; foliis lineari- bus, angustis, planis, apice involutis acutis scabriusculis ; vagi- nisglabris, ore barbatis ; spicis ramos terminantibus, laxis , rha- (x) J'ai cité l’herbier atlantique de Desfontaines ainsi que l’herbier d'Égypte et celui de France donné au muséum par M. de Candolle, au lieu de citer les Flores; la comparaison de toutes mes espèces ayant été faite sur ces précieuses collections. 12 J. DÉCAISNE. — Ælorula Sinaica. chide villosà; spiculis pedicellatis, pedicellis barbatis, infimis distantibus, glumis paleisque acuminatis; involucro erecto; setis longioribus medio longè ciliatis. Cuzmus bi-pedalis, ascendens, cylindricus vel altero latere planus, ramosus; ramis gracilibus, foliis indusiatis glabris apice pubescentibus. Focir vagina cul- mum involvens glabra nisi apice margine barbato; ligula brevissima hirsuta, pi- lis densis uniserialibus albis; lamina linearis, poll. #longa lin. 1 lata apice involuta acuminato-subulata, supra striata scabra glaucescens. Sprca erecta, poll. 3 longa cylindrica , laxa ; spiculis distantibus pedicellatis , pedicellis barbatis, rhachide commun: pubescente. INvoLucRA spiculas superantia; setis subæqualibus (me- dià tamen longiore), medio albo-plumosis apice nudis , scabris et coloratis. Spi- cuLÆ trifloræ ovato-acutæ , glaberrimæ, inferiores neutræ. GLumAE binæ inæ- quales flosculo minores membranaceæ, inferior enervia superiore duplo brevior, ovato-acuta, superior in nervo herbaceo scabriusculoque terminata. FLoscurus inferior neuter univalvis, paleà inferiore ovato-lanceolatà aristatà ; superiore muticà subciliato-fimbriatà. FLoscuzus superior hermaphroditus subsessilis; pa- lea inferior ovato-lanceolata ciliolulata, septemnervia nervo medio in aristà scabrâ paleà dimidio breviore desinente, palea superior binervia, rervis in aristis brevi- bus terminatis. SramrNa tria filamentis paleis subaqualibus ; antheris subcolo- ratis. Srycus elongatus , planus, paleam superans. Srremara elongata basi flavi- cantia apice violacea. Ovarium obovatum glabrum. Oss. Cette plante se distingue du P. cenchroides Pers. avec le- quel elle à de l’analogie, par ses épis très lâches, ses épillets pé- dicellés et entourés d’un involucre muni de très longs poils qui les dépasse, par les paillettes des fleurs qui sont membraneuses et sur lesquelles les nervures se dessinent à peine. La forme des ovaires est aussi plus allongée qué dans l'espèce avec laquelle je compare celle-ci. 31. Chloris villosa Pers. Tetrapogon villosus Desf. herb. all! Fres. Mus. senck. 70.(n° 2. Cenchrus Bov. pl. sin.-exsic). Hab : entre les rochers dans les vallons du Sinaï. Var Sinaica : cespitosa, foliüs semipollicaribus rigidis, glabris, glaucescentibus, vaginis ore pilosis, spicis solitariis geminisve erectis , spiculis quadrifloris , floribus superioribus neutris gla- briusculis. Os. Comparée aux échantillo nsde l’herbier de la Flore atlan- tique , la variété que je viens de signaler, se distingue par une stature moins élevée, des feuilles beaucoup plus courtes, très J. DECAISNE. — lorula Sinaica. 13 raides, cependantun peu arquées; par les gaînes deses feuilles qui sont munies d’une rangée de poils courts et blancs; enfin par ses fleurs neutres qui sont à peine ciliées, au lieu d’être velues comme dans les individus venant de Barbarie. Toutes les parties de la fleur de cette variété, sont colorées en violet; elles sont incolores dans les échantillons de lherbier de M. Desfontaines. 32. 33. 34. 35. 36. 37. 38. 39. 40. 4. 42. 43. Cynodon Dactylon Vers. Fres. Mus. senck. 71. — Hab : désert du Sinaï. Juin. (Ouadi Rim. 3000", Rüpell ). Eleusine indica Gaertn. (n° 1. Eleusine Bové pl. sin. exsic.) — Hab : désert du Sinaï. Andropogon hirtus L. Desf. herb. atl! (ne 15 {ndrop. Bové pl. sin. exsic. ) — Hab : dans le désert du Sinaï entre les rochers : Æammara - Arab. A. foveolatus Dell. herb. Ægyp ! (Ændrop. foveolatus no 11 Bové pl. Sinaï exsic ). Hab : entre les rochers, dans les déserts du Sinaï (très- rare ). Imperaia arundinacea Cyr. Desf. herb. atl ! Del. herb. æg! Fres. mus. senck. 72. (n° 16, Sacch. cylin?. Bov. pl. sin. exsic.)—Hab : désert du Sinaï Z'hal Rim. 3000" Rüppell ) mai, juin. Æalfeh Arab. Elymus crinitus Schreb. Desf. herb. atl ! (n° 10 Elymus Bove pl. sin. exsic.) — Hab : sables du desert du Sinaï. Juin. Caelorachis hirsuta Brongt. Voy.Duperr. Rottboellia Del. herb. aeg.! Kunth. agr. 467 (ne 18. Bové pl. sin. exsic. }—Hab : désert du Sinaï, dans les sables. Triticum ciliatum D.C.fl. fr. Bromus distachyos L. Festuca monos- tachya Desf. herb. atl! — Hab : jardins du couvent du Sinaï. Dacty lis glomerata L. — Hab : désert du Sinaï. Bromus tectorum L. Desf. herb. al! Duby. herb. gall! — Hab : désert du Sinaï. B. madritensis L. Desf. herb. atl! (n. 6. Bov. pl. sin. exsic.) — Hab: dans les sables humides au pied du Sinaï. Les Arabes désignent cette herbe sous le nom de Sus-souf. Avena sativa L. — Hab: désert du Sinaï. Os. Nulle part, nien Égypte ,ni en Arabie, l'avoine ne se trouvant cultivée, l'échantillon rapporté par M. Bové, doit alors provenir de graines apportées par des Européens. AG. Poa litioralis Gouan. Dactylis repens, Desf. herb. atl ! Bové pl. Sinaï exsic. n. 9. var. Fontasenii. (Neghil des Arabes). — Hab : sables mari- times, près de El-Tor. 14 J. DECAISNE. — /Vorula Sinaica. - Var. Fontanesü. culmo ramoso repente, ramis fasciculatis, spi- culis\in capitulum congestis ; paleis margine dense ciliatis. Ozs. Tout en réunissant le Dactylis repens Desf. au Poa lit- toralis de Gouan, comme l'ont fait avec raison MM. Mertens et Koch, je crois qu'il est utile de signaler au moins comme variété la plante.de M. Desfontaines qui se distingue du Poa littoralis, par ,ses rameaux fasciculés, ses épillets réunis en capitules ser- rés et portés sur un pédoncule nu, enfin par ses paillettes for- tement ciliées sur les bords, caracteres qui n'existent pas dans le Poa littoralis qui croit en Europe. 45. Danthonia Forskalii Trin. R. Br. Delil. herb. æg. ! (n. 8 et 383. Bové pl. sin. exs.) — Hab : desert du Sinaï. Juin. ( Chagaret-el-shemel en Arabe }). 46. Schismus marginatus P. B. Kæleria calycina D. C. herb. gall! Frese- nius mus. senck. 70. — Hab : vallons du Sinaï ( Ouadi scheick. 4000,,, Ruppell ). 47. Stipa barbata Desf. herb. atl! (n. 15 Stipa, Bové, pl. sin. exsic.) — Hab : entre les rochers du Sinaï. ÆZamméra des Arabes. 48. Piptatherum multiflorum P. B. Milium arundinaceum Desf. herb. atl! (n. 14, Milium arundinaceum.Bovye, pl. sin. exsic.)—Hab : désert du Sinaï dans les vallons et les lieux humides. (En Arabe Sebbel-el-hossan). 49. Agrostis maritima D.C. et Duby. Bot. et herb. gall! ( n. 17 Bové, pl. sin. exsic.) Æammara , Arab. — Hab : endroits humides des envi- rons du Simaïi. 5o. Polypogon maritimus Willd. Desf. herb. atl! — Hab: lieux cultivés et un peu humides des environs du Sinaï. 51. Aristida cœrulescens Desf. herb. atl! (n. 13. Bové, pl. sin. exsic). — Hab : entre les rochers du mont Sinaï. Ors. La plante de l’herbier de M. Desfontaines, ainsi que les échantillons rapportés par M. Bové, n'appartiennent pas à une plante annuelle, comme on l'indique, mais au contraire à une plante vivace et gazonnante. 52. A pungens Desf. herb. atl. (n. 3 et 382. Bové, pl. Sinaï, exsic.). — Hab : dans les environs de El-Tor, ainsi, que dans les sables mouvans de Gaza. Os. Cette plante forme dans ces deux localités, des touffes épaisses dont les chaumes acquièrent souvent plus de trois pieds de haut. J. DECAISNE. — /lorula Sinaica. 15 53. À plumosa L. Desf. herb. atl! Fres. mus. senck. 69. ( n. 4. Bové: pl. sin. exs.) — Hab : dans les sables du desert près de El-Tor et au pied du Sinaï. (T'hai Hebran. 3,000%. Rüppell.) 5%. À ciliata Desf. emend. herb. atl ! 7 plumosa Desf. atl. 1, 109, excl. syn. ( n. 20. 4 plumosa. Bov. pl. sin. exs.). — Hab : environs du Si- naï, entre les rochers. (Nassje des Arabes.) CYPERACEAE. 55. Carex panicea. L.?( n. 23. Carex, Bové, pl. Sinaï exsic.) — Hab : les endroits humides du m. Sinaï. Radix repens. Folia oanaliculata marginibus supernè denticulata, glauca, basi fibrosa. Culmus pedalis et ultra obtusè trigonus nudus. Spica mascula cylindrica solitaria. Bracteæ lanceolato-obovatæ fulvæ margime membranaceæ. Spicæ fe- mineæ binæ remotæ pedunculatæ, pedunculo scabro, bracteä foliaceà vaginanti, ore membranaceo. Akenia subovoidea longitudinaliter et tenuiter striata glaber- rima, mucrone truncato bidentato? bracteam ferrugineam lanceolato-acutam subæquantia ; Ogs. Les échantillons rapportés du Sinaï étant dans un état trop avancé, il ne m'a pas été permis de les déterminer avec pré- cision; cependant le rapprochement que je fais, me paraît juste. Les seules différences sensibles observées comparativement avec le Carex panicea, résident dans la forme et la couleur des brac- tées de l’épi mâle qui sont un peu plus aiguës et fauves, au lieu d’être noirâtres. J'ai trouvé dans un marais tourbeux des envi- rons de Paris, une plante qui ressemble en tout au Carex du Sinaï dont il m'a paru nécessaire de donner ici une courte des- cription. 56. Cyperus mucronatus Rottb. (C. mucronatus Bove, pl. Sinaï. exsic , n. 30) — Hab : désert du Sinaï sur les bords des sources. 57. C. junciformis Desf. herb. all! ( C. junciformis Bové, pl. Sinaï, exs. n. 27). — Hab : bains de Moise, près de El-Tor, au m. Sinaï, dans les endroits humides. 58. C. conglomeratus Rottb. ( Schænus Bowe, pl. Sinaï, exs. n. 28). Var. arenarius. Semipelalis. Radices tomentosæ. Folia culmum æquantia canaliculata apice compressa pungentia, margine scabro coriacea, rigida incurva glauca, basi vaginis férrugineis instructa. Gulmus subteres lævis. Involucrum 2-3 phyllum inæquale 16 J. DECAISNE. — florula Sinaica. denticulatum, folio maximo flexuoso-arcuato, minimo spiculis breviori subulato, ochreis brevibus emarginatis. Umbella simplex vel spiculis congestis sessilibus composita. Spiculæ lanceolatæ, squamis ovatis concavis glaucis breviter acumina- tis. Akenia subrotundo-trigona nitida fusca. Obs. Malgré les différences de grandeur que Rottboll (Gram. p. 22,t. xv, f. 7) signale pour son espèce, et celle qui existe pour cette plante, je suis porté à la regarder comme une simple variété de celle rapportée par Forskal. Elle en diffère cepen- dant par ses ochrea échancrés, au lieu d’être simplement obtus; mais Rottboll n’a eu qu'un échantillon de son espèce, et la seule différence ici mentionnée me parait trop légère pour les séparer. Je crois donc que la grande distance des localités, et peut-être même le terrain où ces plantes ont végété, peuvent avoir pro- duit ces légères variations. 59. Schænus nigricans L. Desf. herb. atl! ( Schænus, Bové, pl. Sinaï exs. n. 25 et 26). — Hab : près des sources, entre les rochers humides du Sinaï. 6o. Holoschænus Linnæi Rchb. Scirpus Holoschænus L. Desf. herb. all! Fres. mus. senck. 72. (Scirpus, Bové, pl. Sinaï exs. n. 21, 32, 33.) —Hab : m. Sinaï près des sources. ( T'hal Arbain. 5,000". Rüppell). JUNCEÆ. 61. Juncus effusus L. — Hab : au m. Sinaï entre les rochers humides; en Syrie au bord des sources. 62. J. maritimus Lamk. J. rigidus Desf. herb. atl! ( n. 29, J. maritimus? Bové pl. sin. exe.) — Hab : bains de Moïse près de El-Tor. 63. J. punctorius Thunb. (24. Cyperus, Bové, pl. sin. exs.). — Hab : Près des sources du m. Sinaï et du m. Horeb. Obs. Cette plante comparée aux échantillons authentiques originaires du cap de Bonne-Espérance et conservés dans les herbiers du Muséum, n'offre pas la moindre différence qui puisse la faire séparer du J. punciorius. 64. J. exaltatus. 3. culmo basi vaginato erecto, 6 ped., monophyllo; folio supremo tereti acuto; paniculà folium florale superante, laxa . J. DECAISNE. -— /Ucrula Sinaica. 17 spicis remotis paucifloris ;: perigonii foliolis subæqualibus lanceolato-linearibus, acutis, exterioribus!parum longioribus carinatis, staminibus ovarium æquantibus. (34. Juncus, Bové, pl. sin. exs.) RuizoMaA repens, crassitie digiti minoris. Cucmus basi vaginis duabus inæqua- libus vestitus, 6 ped. altus, erectus, teres, crassitie pennæ anserinæ : monoph yl- lus 1bique nodosus, glaucescens, texturà MR Forrum unicum DE emum te- res, erectum, acutum, ped. 2 et ultra longum, basi vaginante, vaginà poil. 2-4 long marginibus db paniculam æquans vel eà brevius, diaphragma- tibus numerosis prominentibus interceptum, texturà cellulari ut tin Scirpo la- custri. Folium florale paniculà brevius vagmans in folium subulatum: breve pro- ductum, Panicuza composita erecta, folio florali triplo longior dichotoma, virgi- ea subdivaricata (ferè ut in J. obéusifloro), ramis sémiteretibus hinc canali- culatis mdè rotundatis, pedunculis partialibusque foliolis abortivis lanceolatis acutis membranaceis basi suffultis. SPicAE paucifloræ; floribus 3-6 subsessilibus. Periconium,6 foliolis subæqualibus lanceolato-linearibus, acutis , exterioribus ca- rinatis concavis longioribus, interioribus subbrevioribus marginibus membrana- naceis. SramiNA 6 perigonio dimidio breviora ; filamentis planis membranaceis : antheræ oblongo-lineares. PisrizLuM parvum, stylo brevi, stigmatibus ternis sinistrorsum tortis coronatum, antheris longius, Ovarium ovatum triquetrum. Capsula.….. | Hab : m. Sinaï près des sources et des ruisseaux. Obs. La hauteur jointe au caractère de la tige munie seule- ment vers son extrémité supérieure d'une feuille qui égale la panicule, la forme lancéolée-aiguë des divisions du périgone font distinguer nettement cette plante du J. obrusiflorus tout elle a Mrillitoghonds: La texture des tiges et des feuilles est cel- luleuse et molle comme le sont celles du Scirpus lacustris. 65. J. bufonius L. (n. 31, Bové, pl. sin. exs.— Hab : endroits humides du Sinaï ( Kerbel des Arabes ). | PALMAE. 66. Cucifera thebaica Del. — Hab : ce bel arbre mêlé avec le dattier, com- pose encore des bosquets aux environs de Tor. 6, Phæœnix dactylifera L. — MHab : même localité que le précédent. Î 4 ASPHODELEÆ. 68. Asphodelus fistulosus L,— Fres, mus. senck. Delil. nouv. fragm. fi. II. BorTan. — Juillet. 2 18 J. DECAISNE. — /lorula Sinaica. Arab. Pétrée. 73 { Bové, pl. Siuaï exsic. n. 541). — Hab : environs du Sinaï dans les sables argileux. ( 7'al-Rim. 3000 Ruppell). 69. Allium pallens L.? Hab : Désert aux environs de Tor. A. Pedale, foliis junciformibus, spathà diphyllà umbellam effusam subæquanti, floribus virgineis erectis, nubilibus longe pedicellatis ; perianthü lacinüs conniventibus, exterioribus sub- concavis lineà viridi medio notatis mucronulats, interioribus ovato-lanceolatis ; staminibus exsertis, filamentis subulatis; ovario globoso-trigono. Obs. Cette plante est extrêmement voisine de l'4/lium pallens. Elle en diffère cependant par les divisions du périanthe qui ne sont pas tronquées, mails au contraire arrondies et terminées par une petite pointe, qui est le prolongement de la nervure moyenne qu'on observe sur ses divisions. HYDROCHARIDEAE. 70. Thalassia ciliata Kœnig ann. of. bot. 2. Zostera ciliata Forsk. descr. — Hab : dans la Mor aux environs de Tor. 71. Chara fragilis Desv. Rchb. fl. exc. €. pulchella Wallr. C. vulgaris L. C. Hedwigii Bruz. C. capillacea Thuil. var : meridionalis À. Braun.— Hab : dans les sources de Moïse près de Tor, ainsi que dansles étangs de Salomon, près de Bethléem. Obs. Tout en rapportant cette plante au C. fragilis Desv., je dois faire observer qu'elle se distingue un peu de toutes les formes de cette espèce qu'on observe en Europe. Les bractées plus allongées, les dernières articulations ‘des feuilles nues et non striées, et les fruits un peu plus petits font qu’elle s’ap- proche du C. vulgaris Smith ( non Linn.), mais les papilles qui couronnent les fruits, sont allongés comme dans le C. fragilis. Cette variété parait se retrouver au cap de Bonne- Espérance. 72. Ch. tomentosa L. — Hab : sources de Moïse, près de Tor. TYPHACEZÆ. 73. Typha angustifolia L. Typha angustifolia Bové, pl. Sinaï exsic. n. 55.) — Hab : sur les bords des sources enire Tor et le Sinaï, vallée Pharan. (La suite à un prochain cahier). GUILLEMIN. — Sur le genre Pilostyles. 19 Mémoire sur le Pilostyles, nouveau genre de la famille des Raf- flesiacées. Par M. GuiILLEMIN. Dans la grande quantité de plantes recueillies au Chili par l'excellent et infortuné Bertero et dont il m'avait confié le dépôt, il s’en trouvait une très remarquable par son parasitisme sur les pétites branches d’une espèce d’#desmia. L'absence totale de tiges et de feuilles dans cette singulière production végétale, sa couleur jaunâtre et la petitesse de sa fleur attirèrent l’atten- tion de notre savant voyageur, et l’examen superficiel de son organisation lui firent penser qu’elle devait constituer un nouveau genre qu'il nomma provisoirement Frostia, et sur lequel il écrivit une courte note que je rétrouvai plus tard dans ses papiers. Mais la difficulté qu'il éprouva dans l'étude des organes flo- raux de cette petite plante, lui fit ajourner la continuation de ce travail. (1) S’il n’était pas malheureusement trop avéré que les destins de Bertero sont accomplis, j'aurais attendu son retour pour lui (x) Je joins ici la note de Bertero relative à cette plante extraordinaire. Tout incomplète qu’elle est, sous certains rapports, elle donnera une idée de sa sagacité et des soins qu’il ap- portait dans ses observations. Genus novum Cytino affine ? Gynandria Polyandria. Calyx octophyllus quandoque enneaphyllus. Foliola exteriora breviora ; interiora quatuor longiora , ideoque subimbricata, basi suddecurrentia hypogyna (saltem exteriora), glabra, subcarnosa , integra, atro-sanguinea. Petala 4, interdum 5 , epigyna, vel cirea ovarium in- serta, oblongo-spatulata, obtusa basi in unguem attenuata, alba, glabra, subcarnosa erecta. Stamina plurima; antheræ sessilés uniloculares albæ, initio diaphanæ, in apice styli columni- feri crassi multiplici serie insertæ. Pollen spurco-album farinosum. Stigma hemisphæricum, antheras quasiobtegens superne sulcis variis in rosellam dispositis insculptum, album interdum dilute sanguineum. Germen gelatinosum, subinforme. Fructum (an bacca?) haud vidi nec ejus rudimentum observare hucusque licuit. Herba parisitica aphylla, acaulis. Flores tantum sessiles, gregarit, numerossimi, inter rimas corticis Adesmiæ arboreæ, in irunci ba i seu ligno vetusto. Flores ante evolutionem oculo audo inspecti, ovula insecti cujusdam referunt. Plantula omnino singularis et eximia , genus noyum fortasse constituit, quod suo tempore post fructus inspectionem statuere conabor. 20 CUILLEMIN. — Sur le genre Pilostyles. laisser l'avantage de publier lui-même ses découvertes. Le genre en question eüt été sans doute une des choses les plus curieuses qui se fussent présentées à son examen. Je regarde donc maintenant comme un devoir que m'imposent mes an- ciennes relations d’amitié avec ce célèbre voyageur, de faire connaître avec exactitude la nouvelle parasite chilienne, et j'ai l’espoir que cette publication sera bien accueillie par les amis de la science, à raison de lasingularité de l’organisation de cette plante et de ses affinités avec certains végétaux qui ont fixé dans ces derniers temps l’attention des plus savans botanistes de l'Europe. En effet, je crois pouvoir assurer que cette plante fait partie de la famille des Rafflesiacées de M. R. Brown ou Rhizanthées de M. Blume, famille composée d’un très petit nombre de végétaux remarquables soit par les dimensions gigantesques des fleurs surtout dans l'espèce principale, soit par la singularité de leur organisation florale et même de la structure de leur tissu, à tel point que certains auteurs les ont placés entre les plantes cotyledonées et acotyledonées, et même que quelques botanistes les ont assimilées aux végétaux cellulaires ou acotyledonés. Je reviendrai sur ce sujet après avoir présenté la description de la plante en question, qui doit former un genre nouveau auquel je propose de donner le nom de Pilostyles ( de môos Pileus, et Srun Columna ), faisant allusion à la colonne centrale de la fleur surmontée d’un chapeau à la manière d’un petit bolet. Si malgré mon respect par la mémoire de Bertero, je n’ai pas con- servé le nom provisoire inscrit sur ses échantillons ( Frostia parasitica ), c'est que, 1° un nom d'homme appliqué à une plante parasite pourrait ressembler plutôt à une épigramme qu’à une dédicace ,cequirappellerait trop les anecdotes qui ontamené la formation des noms de Pisonia aculeata, Colletia horrida etc.; 2° c'est que la personne à laquelle Bertero faisait hom- mage de sa plante, se trouve dans la catécorie de ces prétendus botanistes dont parle M. De Candolle dans sa Théorie élémen- taire ( 2° édition p. 263, |. 20 et 21.) Pour la dissection et l’étude de cette parasite, je dois les plus grandes obligations à mon savant ami M. J, Decaisne qui à GUILLEMIN. — Sur le genre Pilostyles. 21 reproduit avec la vérité et le talent qui caractérisent son pin- ceau , tous les détails d’analyse dans la planche jointe à ce mé- moire. | Picosryces. Novum genus e familià Æa/fflesiacearum KR. Br. ( Rhizanthearum BI. ) Flores diclini. Mas. Bracteæ 2-3, lineari-lanceolatæ. Calyx 4- partitus, laciniis lanceolatis basi coalitis. Corolla 4-petala; petalis liberis concavo-rotundatis, demum apice patulis. Colurnna cen- tralis pileo hemispherico vertice 3-4-lineato coronata, antheris unilocularibus 3-plici serie annulatim dispositis infra pileum onusta; complexu cellulari farcta, vasculis minimis paucis lon- gitudinaliter trajecta. Fios fœmineus desideratur. PiLOosTYLEs BERTERII. NOB. Descrip tio. PLanrA acaulis, foliisque destituta. Frores ramusculis Ædesmiæ arboreæ Bert. insidentes, sessiles, diclini, pa- rasitici, crebri, sparsi, conferti, parvi, vix 2-3 lineas longi, rubroflavescentes . Alabastra globosa , tuberculiformia, e cortice erumpentia, minima. Bracreæ 2-3 sub quoque flore, paulo infra calvcem insertæ , lincari-lan - ceolatæ , minores, approximatæ, fulvæ extus rubellæ, intus concavæ, apice obtusæ. Carvx profundè 4-partitus; laciniis antè anthesin mutus sese tegentibus, basi coalitis, lanceolatis apice obtusis, bracteas pauld superantibus, glabris, brunnco- flavidis. CororraA 4-petala; petalis basi calycis insertis, antè anthesin imbricatis lateribus mutud sese tegentibus, basi attenuatis, liberis, concavo-rotundatis et quasi cochlearibus, post anthesin apice paululum reflexis, calÿcem superantibus eoque latioribus, glabris, albido-flavescentibus , complexu cellulari teuero reti- culatoque formatis. Corumxa Gexirazis in centro floris assurgens. x alabastro : Pileus sessilis, hemisphæricus luteo-albus, papulis minutissimis totà superficie ouustus, pa- pillis minutis creberrimis 3-seriatis, infimis longioribus infra cinctus. Loagi- tudinaliter et transversè sectus, contextu cellulari mollissimo absque vasculorum ullo vestigio farctus est. Infrà pileum, cokimna cincta est corpusculis ( antheris) 22 GUILLEMIN. — Sur le genre Pilostyles. sphæroideis apice depressis triplici ordine annulatim dispositis. Zn flore aperto : Pileus columnà elongatà suffultus, hemisphæricus, vertice leviter depressus 3-4 lineis sulciformibus radiantibus ibique notatus, papillis creberrimis paululum elongatis infrà cinctus. Infrà pileum, antheræ triplici ordine dispo- sitæ, annulum tuberculosum referentes ; singulx subrotundæ mutuà pressione polyedræ, vertice depressiusculæ uniloculares, integumento simplici donatæ, gra- nulis numerosis subellipticis, demum in aquà sphæroideis irregulariter erum- penübus repletæ. Annulus antheraram cum laminà tenui columnam eircumdanti cohæret. Columnæ pars inferior vix 1/2 lin. longa, subcylindrica medio paululum con- stricta, complexu cellulari mollissimo, vacuolis minutissimis, farcta est. Infrà annulum anthericum transversè secta, 4 punctis obscuris (vasculorum orificiis ?) in quadrum dispositis versus medium notata est; ad imam ipsæ basin, idest ad alti- tudinem imsertionis petalorum, columnæ sectio transversa exhibet 7-8 puncta in orbem circà unum majus disposita, punctis sectionis superiori sensim ampliora. Columnæ sectiones transversæ plures, ad varias alütudines infrà calycem usquè ad insertionem floris parasiticam effectæ , nullum cavitatis ovarianæ vestigium præbuerunt. Observations. Après avoir étudié avec M. Decaisne une grande quantité de boutons et de fleurs épanouies de cette plante, je m'assurai qu'aucune de ces fleurs ne présentait d’organe assimilable à un pistil. Ignorant d’abord ses affinités naturelles, la rapprochant tout au plus du Cytinus, ainsi que Bertero l’avait présumé dans une note que Je retrouvai tardivement parmi ses papiers, je crus avoir affaire seulement à l'individu mâle d’une plante di- cline. Mais ayant jeté un coup-d’œil sur les belles planches et les descriptions des Rhizanthées de la Flore de Java de M. Blume, je vis clairement les affinités de ma plante avec celles qui con- stituent cette famille et surtout avec le Brugmansia. M. Blume ayant considéré la colonne centrale de la fleur de ses plantes comme une sorte de peridium développé qui renferme dans son intérieur et à sa base des pseudocarpes {pseudocurpia ) avec des spores dans leur cavité, je dus rechercher des organes analogues dans la base de la colonne du Pélostyles Berterü. Les nombreu- ses coupes transversales que j'effectuai et celles que M. Decaisne fit de son côté à diverses hauteurs de la colonne, ne nous fournirent aucun vestige de cavités analogues à celles des Raf- flesia et Brugmansia ligurées dans la flore de Java; à la place de: GUILLEMIN. — Sur le genre Pilostyles. 23 ces cavités, nous vimes seulement un certain nombre de points . qui étaient les orifices de véritables vaisseaux. Ur de ces vais- seaux se trouve représenté suivant une partie de sa longueur, dans la figure N de notre planche. Ainsi, il demeure constaté pour nous que des vaisseaux existent dans cette plante et en cela nous nous félicitons de nous être rencontrés avec l’illustre R. Brown qui, dans une notice récemment publiée (1), dit avoir trouvé des vaisseaux spiraux dans les Aa/flesia. Cette organisa- tion fait disparaître le rapprochement qu'on avait voulu établir entre les Rafflesiacées et les plantes cellulaires et acotylédones. La famille des Rafflesiacées se trouve donc augmentée d’un nouveau genre qui offre un plan d'organisation très analogue à celui des genres Cytinus, Apodanthes, Rafflesia et Brugmansia. Il a les plus grands rapports avec ce dernier, tant par sa colonne surmontée d’un chapeau bombé imitant l'aspect d’uu petit bolet ou agaric, que par ses enveloppes florales et la disposition de ses étamines. Mais celles-ci sont uniloculaires et en triple rangée dans notre plante au lieu d'être biloculaires et sur une seule série comme dans le Brugmansia. L'absence complète de cavites pseudocarpiennes qui sont si évidentes dans le Brugmansia et que M. Blume a représentées avec tant de détails, éloigne encore notre plante le ce genre, tandis que ce caractère négatif le rap- proche des Cytinus et de l’podanthes qui sont réellement des plantes diclines. Commel’Æpodanthes, le Pilostyles croit sur des branches et non sur des racines. C’est une circonstance digne d'intérêt et qui, si nos rapprochemens sont adoptés, doit faire substituer au nom de Rhizanthées proposé par M. Blume pour la famille qui comprend tous ces végétaux parasites, celui de Rafflesiacées que lui a donné M. Brown et qui a lemérite de faire considérer comme type la fameuse plante (Rafflesia Arnoldi) qui a éveillé en premier lieu l'attention des botanistes sur l’exis- tence de la famille. Le défaut d’organe femelle dans notre plante m'empèche de pousser plus loin mes recherches sur ses affinités avec l’4po- danthes dont on ne connait que la fleur femelle. Je ne puis éga- (x) Note sur la fleur femelle et le fruit du Rafflesia etc , lue à la société Linnéenne de Londres , le 1% juin 1834. (V. Ann. des sciences naturelles, juin 1834.) 2/ GUILLEMIN. — Sur le genre Pilostyles. Jement, faute de matériaux plus complets, me livrer à des consi- dérations sur Îles rapports qui semblent exister entre les Rafflesiacées et les Aroïdées , tels que M. M. Schott et Endlicher les ont établis dans les Heletermata Botanica. Yavoue cependant, et telle était aussi l'opinion de M. Decaisne, que j'aurais été très disposé à adopter leur manière de voir immédiatement après la dissection de la fleur du Prilostyles; car je n’y trouvais qu'un spadice très conforme à celui de plusieurs Aroïdées, et frappé de ce rapprochement, il m'était venu à l’idée de chercher les organes femelles sur ce même spadice dans la frange papil- leuse qui borde inférieurement le chapeau. Je me convain- quis bientôt que ces papilles marginales n'étaient autre chose que des organes appendiculaires ou tégumentaires analogues aux petites papules ou éminences qui couvrent la surface du cha- peau. L'intérieur de ce chapeau et de la colonne est formé d’un tissu cellulaire excessivement tenu et serré qui se résout en une sorte de bouillie par la simple imbibition, à l'exception des petits cordons vasculaires qui se voient dans l’intérieur; cette mollesse et cette ténuité du tissu cellulaire augmentent la diffi- culté de l'analyse de ces organes. L'insertion parasitique du Pélostyles Berterit est des plus évi- dentes. Les petits boutons, avant l’épanouissement de la fleur, simulent quelques espèces de Sphæria où d’autres Hypoxylées. Ils se développent sous l’épiderme de /’Ædesmia aroorea, Bert. (A-microphylla Hook. et Arn.), la soulèvent, la rompent, etleur base y reste enveloppée comme dans une sorte de cupule. La base de la fleur ou son pédoncule se confond avec le bois de la plante dont elle puise les sucs, de telle sorte qu’il n’est pas pos- sible de reconnaître la diversité des tissus. EXPLICATIGN DE LA PLANCHE I. Fig. a. Rameau d’Adesmia microphylla | chargé de fleurs de Pilostyles Berteri, de gran- deur naturelle. Fig. B. Fleur entière grossie, ainsi que les détails suivans. Fig. C. Fleur avant son épanouissement, le calice et les bractées “he. Fig. D. La même dans un état plus avancé. On voit déjà eu &, le sommet du chapeau qui surmonte la colonne. Fig. E. Coupe longitudinale de la fleur, très grossie. a a, bractées; 4 D, calice; cc, pé- tales; d, colonne géniiale. GUILLEMIN. — Sur le genre Pilostyles. 2) Fig. F. Un pétale très grossi. Fig. G. Colonne génitale au moment de l’anthèse. &, pied de la colonne; ?, anneau an- théral ; c, papilles marginales du chapeau; d, chapeau. Fig. H. Demi-portion de la colenne génitale coupée longitudinalement et très grossie. Fig. I. Sommet du chapeau vu à vol d’oiseau, pour montrer les sillons qui y sont insculptés. Fig. K. Une anthère extrêmement grossie, ainsi que les détails qui suivent. Fig. K'. Grains de pollen après l’humectauon. Fig. L. Coupe transversale du sommet de la colonne, pour faire voir les orifices des vais- seaux. Fig. M. Coupe transversale de la base de la colonne. Fig. N. Une portion de vaisseau entourée de tissu cellulaire, Fig. O. Coupe longitudinale du bois de l’Adesmia microphylla pour faire voir l'insertion pa- rasitique du Pilostyles Berteri. Fig. P. Cupule formée autour d’une fleur de Pilostyles Berterii par le bois et l'écorce de VAdesmiq microphylla; a fleur ayant été enlevée. Die EriocauLEæ als Selbststændige Pflanzen-Familie aufgestellt und erlæutert, von Dr. von MarTius. — Les ERIOCAULÉES con- sidérées comme une famille distincte , par le D. Manrius. (Ex- trait d'un mémoire lu à l'académie royale des sciences de Bavière, le 19 mars 1832.) Le genre ÆEriocaulon placé par A. L. de Jussieu dans les Cy- péroïdes (1), et par R. Brown dans les Restiacées, fut séparé par L. CI. Richard, comme formant avec le Tonina d’Aublet, une famille distincte. Kunth et Bartling en ont fait une deuxième section des Eriocaulées. Palissot de Beauvois et Desvaux réuni- rentle Tonina et l’Eriocaulon, ainsi que le Randalia et le Sym- phacne, qui en avait été séparés, aux genres australasiens , Aphelia, Alepyrum et Desvauxia, sous le nom d'Eriocaulées, famille qu'ils partagèrent en deux groupes: les Eriocaulées et les Centrolepidées renfermant d’une part les genres Tonina , Erio- caulon, Randalia et Symphacne, et de l’autre, les Aphelia, Alepyrum et Desvauxia. Tel était l'état de la question, lorsque M. Martus, ayant eu occasion d'étudier un grand nombre d’Eriocaulées , reconnut (x) L'auteur commet ici une erreur; M. de Jussieu (Gen. PL. p.44) a placé l’Eriocaulon dans les Joncées. (Note du rédacteur.) . Lines : 26 p. MARTIUS. — Sur les Ériocaulées. qu'il était peu convenable de les réunir aux Restiacees; il put en même temps faire plusieurs observations d’un intérêt plus gé- néral qui forment la dernière partie de son travail dont nous donnons ici une analyse étendue. S I. Caractère de la famille des ErtocAULÉES. Ertocauzezx, L. CI. Richard. Plantæ monocotyledoneæ. Flores capitati, bracteati ( calathidiflori seu com- positi), diclini. Calyx triphyllus, foliolis anticis duobus, aut diphyllus. Ovarium superum , tri-biloculare. Capsula loculicida. Semina solitaria, pendula, seriebus pilorum. Embryo hilo e diametro oppositus, albumini contiguus. — Herbae ; fo- lis vaginantibus , parallelinerviis. $ II. Genres de la famille des EriocauLées. Outre le genre Æriocaulon, tel que les auteurs le compren- nent, et le 7'onina, on doit encore placer ici un troisième genre constitué sur une plante aquatique que l'auteur nomme P/Axlo- dice, du nom d’une des filles du fleuve Inachus. Voici les caracteres de ces trois genres : I. Errocauzow. Lin. Gen. 100. Gron. Virg. Masculi flores ( in-monoicis ), in disco capituli. Calyx 3-phyllus. Corolla tu- bæformis 3-2-fida. Stamina 6-3, 2-4. Fœminei in ambitu. Calyx 3-phyllus. Corolla 3-2-petala. Stigmata 3, 2 ant 6. Capsula 3-2-locularis , loculicida. Semina solitaria, pendula, seriebus pilorum tenuissimoruin. IT, Tonina, Aubl. FI. guj. 11, p. 856, t. 330. Rottb. pl. surin., pag. 7, ON PILE A Masculi et fæminei flores in capitulo plerumque per paria appositi. Masc. Cdyx 3-phyllus. Corolla inbæformis, 3-fida. Stamina 3 completa, 3 sterilia. Fœm. Calyx 3-phyllus. Corolle loco fasciculi 3 pilorum. Stylus elongatus, stigmatibus 3. Capsula 3-locularis, loculicida. Semina solitaria, pendula, se- riebus pilorum tenuissimorum. IT. Purcooice, Mart. tab. Hi. Flores masculi in peripheria capituli. Calyx 3-phyllus. Corolla tubæformis, 3-fida. Stamina 2, et tertii rudimentum ? Fœminei in centro. Calyx 3-phyllus. Petala 3, unguibus liberis, laminis connatis. Stigmata 6. Capsula 3-locularis, loculicila, Semina solitaria, longitudinaliter pilis tenuissimis, D. MARTIUS. — Sur les Ériocaulées. 27 $ II. Ce paragraphe renferme une description plus étendue du cenre Eriocaulon. $ IV. Subdivisions du genre Kriocaulon. Si les £riocaulon de la Nouvelle-Hollande et des Grandes- Indes, ne sont pas séparés génériquement de ceux de l'Améri- que, le genre primitif doit au moins être partagé en sous-genres qui méritent d'être distingués par des noms particuliers. Le nombre deux dans le calice et la corolle, a déjà fourni à Hud- son, l'occasion d'établir son genre Nasmythia pour l’Eriocau- lon septangulare. Quand on pense que dans cette espèce la formation de la fleur suit la loi de décussation, tandis que dans les autres, le type de formation est une spirale {= 92/3 d’après AI. Braun), on est bien tenté d'admettre le Nasmythia auquel viendraient se réunir quelques espèces des deux Amériques et de la Nouvelle-Hollande. Dans les autres espèces dont le périgone est divisé en trois parties, on trouve 3 à 6 étamines. La premiere forme est la plus générale dansles espèces du Brésil, et dans celles décrites par Kunth, tandis que l’on trouve 6 étamines dans presque toutes les espèces de la Nouvelle-Hollande et des Grandes-Indes. Ici se présente encore un fait particulier; c’est que dans presque toutes les espèces brésiliennes, on trouve au milieu des trois stigmates qui sont simples ou bifides, trois petits boutons pé- diculés, nus ou garnis de poils. M. Bongard ( Mém. acad. imp. Saint-Pétersb. vr, série. 1. p.614) paraît les avoir pris pour de véritables stigmates, et avoir considéré ceux-ci comme de simples appendices, mais ils représentent un second verticille carpel- laire avorté et enveloppé par le premier. A raison de cette struc- ture, l’auteur pense que la plupart des Zriocaulon de VAméri- que tropicale ;, doivent former au moins un souscenre distinct qu'il nomme Pæpalanthus ; et Vensemble des Æriocaulon sera distribué dans les genres ou sous-senres suivans. I. Nasmvyrara, Huds. Gal. 2-phyllus Corolla fœm. 2-petala , decussata. Stamina decussata, uniusaut duorum parium. Ovarium biloculare, stylis binis simplicibus. 28 D. MARTIUS. — Sur les Ériocaulées. IL. Erxocauzon. L. Gron. ( Proprie sic dictum ). Cal. 3-phyllus. Cor. fœm. 3-petala. Stamina 6, rarissime 3. Ovarium 3-locu- lare, stylis 3 simplicibus aut divisis. III. Pæparanraus (1). Cal. 3-phyllus. Cor. fœm. 3-petala. Stamina 3 ( inter lum in fœm. rudi- menta 3 ). Ovarium 5-loculare, stylis simplicibus aut divisis, cum carpellis to- tidem alternantibus. Les séries d'espèces que l’on peut établir dans ces trois sous- genres, présentent un certain parallélisme. Suivant l’auteur, la présence ou l'absence des poils sur les bractées, et le plus ou moins de densité du tissu, ne sauraient fournir de bons carac- tères pour former des groupes; ils les trouve dans l’inflores- cence qui a lieu sur une seule hampe, ou en cime par le déve- loppement d’un grand nombre de pédoncules , et dans l’accrois- sement remarquable des bractées stériles de la circonférence en forme d'involucre, par opposition avec une production de bractées plus nombreuses, toutes semblables entre elles. D’après cela, ces trois sous-genres sont de nouveau partagés de la manière suivante. A. Brachycaulon, caulibus brevissimis, sive sic dictæ species acaules, scapis simplicibus, bracteis æqualibus. B. Eustelechon, caulibus variæ longitudinis et divisionis, bracteis æqualibus. a. Proliferis. b. Varie ramosis. «. Pedunculis sparsis. 6 —— fasciculatis. Yy — umbellatis. C. Platycaulon , caulibus brevibus, scapis compresso-planis ramosis, bracteis æqualibus. D. Xeractis ( Eulepis Bongard ), bracteis radiantibus. $ V. Deux nouvelles espèces de Pæpalanthus. I. Pæpal. Spixianus. Mart. tab. 1 (Platrcaulon). Caule perbrevi simplici lanuginoso; foliis cespitosis erectis e basi lato-ovata linearibus acuminatis ci- liatis et passim pilosulis, vaginas truncatas integras exsuperantibus ; scapis com- (1) De rair2n, poussière , farine; à cause de l'aspect farineux des capitules pubescens. D. MARTIUS. — Sur les Ériocaulées. 29 presso-planis linearibus tri-octofidis, capitulis subglobosis, bracteis castaneis mitidis. Planta spitbamez. Crescit in montibus altis provinciæ minarum Brasiliæ. IT. Pæp. rigidulus Mart. tab. II. ( Platycaulon ). Caule perbrevi simplici lanuginoso, foliis cespitosis erectis lineari-lanceolatis acuminatis nervosis gla- briusculis vaginas truncatas integras subquatruplo superantibus subæquantibus scapos compresso-planos lineares octoviginti-fidos ; capitulis subglobosis, bracteis castaneis. Planta spithamæa vel pedalis. Folia dimidium pollicem lata, subtiliter nervosa et subtilissime pubentia. $ VI. Sur le genre Tonina. Le Tonina d’Aublet (Hyphydra Schreb.), figuré par Rottboll, a toujours été décrit d’une manière très fautive, ce qui porte l’auteur à donner une analyse du T. fluviatilis. $ VII. Sur le genre Philodice. Ce genre est fondé sur une espèce trouvée près de Para, par Sieber, collecteur du comte d'Hoffmannsegg, qui le commu- niqua à l’auteur avec la collection de Sieber et le manuscrit d’une Flore de Para projetée; l'auteur a donné à cette es- pèce qu'il décrit et figure avec beaucoup de détail, le nom d'Hoffmanseggit, pour témoigner sa reconnaissance au comte d'Hoffmannsegg, qui a rendu tant de services à la botanique du Portugal et du Brésil. $ VIII. Racine des Eriocaulées. Comme dans les autres monocotylédonés, elle est composée d’un grand nombre de fibres radicales qui sont presque tou- jours annuelles, simples, succulentes. Leur épiderme est fort tendre et tellement tranparent, qu'on discerne très bien au travers les parois du parenchyme. $ IX. Tige. La tige dans les Eriocaulées, se présente sous trois formes différentes : tantôt c’est une sorte de Lecus ou Rhizome assez com- parable à celui des Liliacées; les feuilles en naissent disposées 30 D. MARTIUS. — Sur les Ériocaulées. en spirale , et mêlées de soies jaunes ou blanches. Ou bien, c’est une tige herbacée, molle, feuillue, dressée, rampante ou flottante dans l’eau ; elle est rarement prolifère, se renouvelle , ou devient ligneuse dans quelques espèces du Brésil; l’organisation de ces tiges ligneuses est fort analogue à celle des Palmiers. La tendance à la ramification est peu développée dans les Eriocaulées; dans les espèces qui n'ont pour toute tige qu’un rhizome, elle est réduite à la formation des hampes; quand il y a une tige, ces hampes deviennent des pédoncules, rarement solitaires, plus souvent réunis en bouquets ou en cimes. Comme le nombre des pédoncules est beaucoup plus grand que celui des hampes sur les rhizomes, l’auteur pense que chaque tige possède la puis- sance (potenz) de plusieurs rhizomes, et d'autant plus qu’elle est plus élevée. $S X. Feuilles. Le limbe n'existe pas; on ne trouve comme dans la plupart des monocotylédonés, qu'une gaine et un pétiole; l’auteur pro- pose de nommer ces feuilles Steleophyllum, et de réserver le nom de Phyllodium pour les cas plus spéciaux où la lame pétio- ‘aire est aplatie et terminée au sommet par un rudiment de limbe. Le nom de Cladodium s'appliquerait très bien aux ra- meaux élargis (ARuscus). Les feuilles des Eriocaulées ( Steleo- phylia) sont étroites, linéaires, aiguës; elles sont formées par un parenchyme lâche; les parois de cellules sont colorées par- fois d’une manière si intense, que la feuille en prend un aspect comme fenèêtré (Æ. septangulare ); la marge des feuilles est sou- vent garnie d’un bord cellulaire plus ferme, blanchätre. Leur position sur la tige varie. Elles sont parfois alternes , distiches, ou en spires peu compliquées, — 2/8, 3/8, 3/5, 2/7. Lorsque le bas de la tige est garni de feuilles en rosette, les spires sont fort compliquées, p. ex. 13/34. Excepté dans le Philodice, les feuilles dans laisselle desquelles nait le pédoncule, sont transformées en une gaîne tronquée ou fendue, souvent mucronée. On doit les comparer aux feuilles péricladiennes des Cypéracées, plutot qu’à la gaîne des Joncées. On n'y trouve pas de ligule. D. MARTIUS. — Sur les Ériocaulées. 31 $ XI. Pédoncules, Hampes. Ils présentent le fait remarquable d’une assez grande con- stance dans leurs angles; on en compte 4, 5, 6,7, 10 ou 12. Lorsqu'ils sont plus nombreux et peu saillans, les pédoncules paraissent cylindriques et sont plutôt striés qu'anguleux; ils présentent quelquefois des phénomènes hygroscopiques, se tournant tantôt à droite, tantôt à gauche de l'axe; ils sont for- més de faisceaux en spirale mêlés de tissu cellulaire , et qui cou- rent parallèlement tout le long de l'axe; dans les Platycaulon, plusieurs hampes sont soudées portant chacune un certain nom- bre de capitules. L'auteur indique plusieurs suppositions qui peuvent expliquer cette formation, et se décide par divers motifs à regarder ces hampes multiples et soudées, comme le résultat d’un dédoublement analogue à celui qui produit les ra- mifications des 4loë, des Zucca. On y remarque le cas rare où un axe sorti d'une seule aisselle, se partage en plusieurs sphères de floraison, sans que cette production (potenzirung) supé- rieure ait été précédée par la naissance d’une bractée. $ XII. Znflorescence. Les hampes et les pédoncules sont nus, mais au sommet des ramifications florifères paraissent des folioles extrêmement rapprochées et entièrement comparables aux calathides des Sy- nanthérées, fait qui ne s’observe point ailleurs dans les Monoco- iylédones. Les écailles stériles de l’involucre et celles qui por- tent une fleur à leur aisselle, sont disposées en spirales; il est rare que les écailles extérieures ne diffèrent pas des autres par leur grandeur, etc. L’auteur donne le nom de Xeractis aux es- pèces où elles se montrent scarieuses et fort développées comme celles des Carina. Ces bractées sont souvent couvertes de poils simples cylindriques où en massue, blancs, brillans, qui sont si petits , que les capitules en paraissent comme farineux ; elles sont persistantes, soudées au réceptacle, et souvent mêélées d’une laine blanche, molle. Avec les fleurettes qu’elles portent à leur aisselle , elles sont placées en rangées spirales très serrées, c9 3a D. MARTIUS. — Surles Ériocaulées. mais réguliéres et faciles à étudier. Dans les £. Wallichianum , Brownianum, Wishtianum, Vauteur a compté d’un côté 15, 34, et de l'autre 21 rangées obliques; la loi de position (P hyllotaxis) sera donc — 54/55. — Dans d’autres espèces, on trouve des rangées moins compliquées. T’Ær. oryzetorum présente la for- mule=—2 1/29. Dans de petits capitules, on trouve souvent 13/34. — On peut compter des rangées droites de 4-6-8 parties Les rangées obliques égales se dirigent tantôt à droite, tantôt à gauche, la marche du développement se fait donc dans l’une ou l’autre de ces directions. Les bractées stériles de la circonfé- rence présentent des nombres moindres, et le nombre y est plus constant. La ressemblance des Eriocaulées et des Synanthérées est encore augmentée par une sorte de dimorphisme dans les fleurs, car , de même que dans la polygamie superflue et nécessaire de Linné, les fleurs mâles sont au centre et les femelles à la circon- férence. $ XIIL. Périgone. On doit reconnaître ici comme dans la plupart des monoco- tylédones, un calice et une corolle; dans la fleur femelle (le Philodice excepté), la corolle est formée de trois pièces dis- üunctes, qui sont soudées dans la fleur mâle; du reste le pé- rigone est assez semblable dans les fleurs des deux sexes : —L’axe se reconnait encore entre les pièces de la fleur, et écarte un peu plus les folioles calicinales. IL est très remarquable que la forma- on de la fleur se fasse ici sur deux types opposés dans deux genres extrêmement voisins. Le plus ordinairement les parties sont au nombre de trois, et leur disposition est en spirale; dans le Nasmythia, on trouve le nombre deux et la disposition décus- sauve. Il y a, dans la disposition des sépales, une différence notable entre les Restiacées et les Eriocaulées : dans cette der- nière famille, les sépales opposés sont placés immédiatement derriere la bractée, c’est-à-dire antérieures; dans l’autreils sont postérieurs; d’après la loi d’alternance, cette disposition implique celle de toute la fleur en sens inverse pour les deux familles. Dans les Eriocaulées, les deux sépales antérieurs sont plus D. MARTIUS. — Sur les Ériocautées. 90 larges et couvrent le troisième ainsi que les autres organes de la fleur ; ils se trouvent aussi rapprochés de la bractée que de la fleur, -et.se conduisent comme deux bractéoles qui seraient placées sous la fleur. On peut conclure de à, que la nature passe directement des bractéoles aux sépales , et que celles-là ne sont que des sépales exclus de la formation du calice qui cependant font.-bien partie du même degré de formation. C'est d’après cette idée que. l’auieur avait été conduit à admettre un calice à deux sépales et une ,corolle à cinq pétales dans les Amaranthacées. Si dansces deux cas nous admettons l'identité potentielle des bractéoles et des sépales, nous n'avons plus, pour concevoir la différence qui existe de fait (actus) entre les deux formations, qu'à nous souvenir que l'axe qui n'existe que potentiellement dans les fleurs en général, existe encore de fait dans le calice disépale des Amaranthacées et trisépale des Eriocaulées. Lorsque les deux sépales antérieurs sont les plus élevés, le troisième se montre comme une bractée d'un degré plus élevé, de l’aisselle de laquelle sortirait une nouvelle formation, celle de la corolle, ce qui rapprocherait les Eriocaulées des Grami- nées; mais l’auteur attache peu d'importance à cette considé- ration. tir à Les deux sépales antérieurs sont ordinairement plus grands, plus larges et un peu plus longs ; ils ont, ainsi que le troisième dans la plupart des espèces, leur bord supérieur garni de poils ascendans, opaques, brillans; on en trouve de semblables sur plusieurs corolles. — Tes corolles des fleurs mâles sont ordi- nairement garnies de poils peu nombreux, rapprochés au som- met des lobes. Les pétales des fleurs femelles sont découpés en toufles de poils articulés, surtout dans le Tonina dont la corélle alété prise, par plusieurs auteurs pour des poils... La, couleur des calices est sémblable à celle des bractées inté- rieures ; celle des corolles est blanchâtre; la corolle est ouverte dans les fleurs mâles du Tonina. Les corolles (fL mâles ) sont à trois, divisions, en cloche ou en entonnoir ; celles.des fleurs :fe- melles sont à trois parties entierement distinctes qui se réunis- sent à la base en un très court pédicelle; dans le Philodice ({.£e- melle), les onglets sont libres et Le limbe est soudé. L'auteur pense IL. Boran. — Juillet. 3 34 D. MARTIUS. — Sur les Ériocaulées. que la partie linéaire des pétales qui est formée d’un tissu cellu- laire allongé, constitue leur onglet, tandis que la portion divisée en poils représente le limbe; ces poils paraissent favoriser la fécondation. Toutes les folioles du périgone sont sèches et formées géné- ralement d’un tissu prosenchymateux qui absorbe facilement l'eau ; après la fécondation les parties de la fleur s’épaississent , les filets des étamines s’accroissent et dépassent souvent la co- rolle; les trachées sont extrêmement petites ou nulles dans les parties de la fleur, et l'auteur n’y a point observé de stomates. Déjà dans la première jeunesse, on remarque dans la fleur mâle, des taches ou squamules plus foncées que R. Brown nommait corpuscula nigra; Vauteur les regardait d'abord comme des poils altérés; mais d’après des observations plus complètes, il y voit une formation ligulaire analogue aux lobes glanduleux des Euphorbiacées, aux poils des Labiées, aux cou- ronnes intérieures des Cariophyllées, etc. $ XIV. Æïamine : Elles sont au nombre de 2, 4,3 ou 6. C’est le plus souvent trois, dans les espèces de l'Amérique du sud. Celles des grandes Indes et de la Nouvelle-Hollande présentent plus souvent les nombres 6, 2, 4. Lorsqu'il y a deux verticilles d’étamines , c'est- à-dire 4 ou 6, l'extérieur est moins développé; dans le Tonina les trois étamines qui alternent avec les pétales n'ont qu'un bouton glanduleux au lieu d’anthère.— Dans les espèces brési- liennes, les trois étamines extérieures ne sont souvent plus qu'un corps charnu trilobé au fond dela corolle ,ou trois corps ovales surmontés de poils. — Le Phrilodice est le seul exemple d’une fleur à trois parties avec deux étamines; elles sont op- posées aux pétales postérieurs, comme cela arrive aussi dans les Eriocaulées dont toute la fleur offre le nombre 2. Les filets sont soudés à la corolle, à leur base; ils portent de petites anthères cordiformes, bivalves, à déhiscence longi- tudinale , caduques, bleues ou jaunes et noiïrâtres par la dessic- cation. Le connectif peu développé forme souvent une pointe D. MARTIUS. — Sur les Ériocaulées. 35 au somimet ; dans le bouton, les étamines sont un péu courbées en dedans; le pollen est à grains fort petits ( 1/80 à 1/100 de ligne ) globuleux , lisses, qui paraissent laisser échapper leur enveloppe intérieure par une seule ouverture. S XV. Pistil, Il est formé de deux ou trois carpelles opposés aux sépales ; une seule espèce en a montré quatre, dont deux incom- plètement développés. Dans les fleurs mâles de plusieurs espèces de l'Amérique, on trouve des traces de l'ovaire avorté,; l’auteur a déjà parlé précédemment des trois corps qui se re- trouvent entre les stigmates et doivent être regardés comme des carpelles avortés, et dans ce cas, on trouverait parfois aux Erio- caulées quatre à six carpelles. Les styles sont minces, cylindri- ques ou filiformes se terminant en une portion stigmatique glan duleuse ; ils alternent avec les trois carpelles avortés intérieurs (lorsque ceux-ci existent); ce qui suffit pour repousser l'opinion de M. Bongard , qui regardait ceux-ci comme les styles, et dé- crivait les véritables styles comme des lanières dues à une ana- morphose du carpelle ; d’ailleurs ils sont parfaitement continus avec l'ovaire. Il est fort remarquable que l’on trouve dans plusieurs espèces, entre les étamines, trois petits corps oblongs, fort analogues aux corpuscules épigyniques des fleurs femelles ; ceci parle en faveur de cette opinion que, dans les végétaux, la position rela- tive n’est pas la cause essentielle de la forme d’un organe, que la cause par laquelle une feuille se métamorphose en étamine ou en pistil est tout-à-fait mystérieuse, et qu'il y a dans les plantes quelque chose de particulier ( Mysterium plantæ ) qui est indé- pendant du nombre, de la forme, de la position. S XVI. Ovule, graine. L'ovule des Eriocaulées est porté par un très court funicule ; ? r . r l’auteur n’a pu y découvrir l'ouverture des enveloppes exté- rieures, sans doute parce qu’elles se rapprochent de très bonne Sie 36 p. MARTIUS. — Sur les Ériocaultées. heure. On y voit bientôt des traces longitudinales qui se trans- forment en rangées de poils; de petits insectes tels que les ti- pules paraissent favoriser la fécondation. Pendant la maturation, les fleurs s’allongent , le capitule devient conique ou sphérique, les folioles de l’involucre se réfléchissent souvent. L'auteur n’a pu trouver qu'une mernbrane dans le tégument des ovaires qui est épais, ferme, couvert de rangées longitudinales de poils en massue ou un peu bifides, si petits et si transparens qu'ils sont difficiles à voir ; il en a compté douze rangées. Le péri- sperme est épais et farineux : au sommet de la graine (1e point opposé à l'insertion du funicule) se trouve l'embryon très petit, logé entre le tégument propre et le périsperme. L'auteur n'a pas dobservations sur la germination des Eriocaulées ; cependant d'après une note quil a prise au Brésil, 1l pense qu'elle est semblable à celle des Joncées, et demande si lon trouverait aussi dans les Eriocaulées un petit corps scutelliforme comme membrane embryotège. $ XVII. Marche de l’Authogenésie comparée à celle des Restio d’où résulte l'existence des Ériocaulées comme famille distincte. Les deux sépales extérieurs sont évidemment formés avant le troisième, puisqu'ils lenveloppent; c’est donc par l’un d’eux que la formation de la fleur a dû commencer dans l’aisselle de la braciée. Il est impossible de déterminer lequel des deux à été formé le premier, et si la direction donnée au commen- cement a été la même jusqu'au bout; mais en supposant que dans les Ériocaulées le sépale situé à gauche de la bractée, soit le premier formé, et que la formation se soit continuée dans la même direction, il ne reste à trouver que l'unité de mesure d'après laquelle les différentes pièces sont écartées dans leur posi- tion autour de l’axe, Malgré la disposition ternaire des parties, leur divergence ne peut être exprimée par la fraction — +(ou suivant À . Braun qui pense que la nature prend la route la plus longue =, ). L'auteur pense pouvoir affirmer que la ligne mé- diane de ïacun des deux sépales est écartée de la ligne mé- D. MARTIUS. — Sur les Ériocaulées. 37 diane de la bractée suivant un angle de go degrés; cette cir- constance nous montre une loi de position qui ne se trouve point parmi celles indiquées par Al. Braun. En supposant donc que la formation aille de la bractée au sépale vers la ganche, et conserve partout la même direction, on trouvera les divergences suivantes : 90 étant considéré comme l'unité. De la bractée au 1er sépale, go 1: 1e formation. { Du 1% au 2° sépale, 180 2 def. AND : 2 Du 2° au 5°-sépale, 2700 19 Du Sersépalé'4u 1° petale, { 519 9 1/2 Du 1e pétale au 2*'pétale, ‘ 225 2° 1/2 2° formation. Du 2e au 3° pétale, 2250, 24e Du 3° pétale à la 1° étamine, 225 ,, 2. 1/2 3° formation, De la 1'° à la 2° étamine, 180 2 étamines cu De Ja 2° à la 3° étamine, Tor ln à De fa 3° à la 4° étamine, host 4° formation, | De Ja 4° à la 5° étamine, 295 9 1/2 étaminés longues. De la 5° à la 6° étamine, 220 OMR à Si nous additionnons les divergences des différentes parties de chaque formation, nous les trouverons égales chaque fois à 45o. Les divergences enire chaque formation varient au cor. traire et présentent la progression suivante : De la bractée au calice, = OO, I Du calice à la corolle, 319 3 1/2 De la corolle aux étamines, 999 © À 12 Des étamines aux carpelles, SL 0 Me Avec un peu de sagacité, on pourrait, à l'ade de ces mom- bres, chercher une construction idéale des Eriocaulées; mais l'auteur ne les regarde que comme hypothétiques et devant seulement lui servir à mieux apprécier les rapports: de cette fa mille avec celle des Restiacées. Dans celle-ci, la divergence est = 1/4 pour les feuilles et les parties de la fleur; elles présentent une fleur dont les parties au nombre de trois, suivent la loi de 3@ D. MARTIUS. — Sur les Ériocaulées. décussation. Il y à deux sépales postérieurs et un antérieur v, et par conséquent deux pétales antérieurs et un postérieur. Les deux sépales postérieurs recouvrent légèrement celui de de- vant, tandis que le pétale qui est opposé à celui-ci couvre les bords des pétales antérieurs; ainsi le développement a com- mencé par les deux sépales postérieurs, puis le sépale antérieur, puis le pétale postérieur, enfin les deux autres. Voici les diver- gences observées dans une fleur de Restiacée. 90° pris comme unité. De la bractée au 1% sépale, 90% f ire formation. { Du rer au 2° sépale, I80 2 Du 2° au 3° sépale, go 1 Du 3° sépale au 1% pétale, F80 ‘2 Du r° au 2e pétale. O I 2, formation. P ? 9 | Du 2e au 3e pétale, 180 E Du 3° pétale à la 1° étamine, 90... : De la 1"° à la 2° étamine, 90 I 3e formation. 5," . De fa 2° à la 3° étamine, 180 2 La quatrième formation parait, dans les fleurs femelles, sui- vre la loi de décussation, tellement que le premier carpelle est opposé à la troisième étamine et placé en arrière; le deuxième carpelle est placé en avant et le troisième lui est opposé. Mais, comme Fovaire est la formation la plus étendue de cette fleur, et demande le plus de place, larrêt de développement occa- sioné par la pression des pièces extérieures se trouve aug- menté, et la divergence entre la dernière étamine et le premier carpelle, et entre les trois carpelles, semble être — 45°. Mais si nous admettons un verticille d’étamines stériles autour de l’o- vaire, comme cela se voit assez souvent, nous trouvons ces ru-. dimens placés précisément comme dans la fleur mâle, et répon- dant à la commissure des carpelles. D’après cela, on peut don- ner la divergence du dernier verticille, aussi bien que celle des précédens : re De la dernière étamine au 1° carpelle, 180% 2, Du 1% carpelle au 2° carpelle 90 (E Du 2° carpelle au 3°, 180 2 D. MARTIUS. — Sur Les Ériocaulées. 39 Ainsi la formation de la fleur dans les Restiacées suivrait une marche très régulière. — Les divergences.entre les pièces d’une même formation sont égales dans les quatre formations : c’est — 270° comme nous l’avons remarqué dans les Eriocaulées, mais — 450°. Tandis que les divergences qui sont entre les cercles de formation sont inégales et soumises, au travers du pas simple, à une systole et diastole simple dônt la mesure est la divergence de la bractée au premier sépale, et le redouble- ment de ce pas. Ainsi, De la bractée au calice, la divergence +7 00 Du calice à la corolle, == 180 De la corolle aux étamines, — 90 Des étamines aux carpelles, 190 La différence de la tension (Spannung zur Metamorphose) entre une formation de la fleur et la suivante, dans les Eriocau- lées, sera une raison de plus pour séparer ces deux groupes. L'organisation des Restiacées et des Eriocaulées, dont le résultat est fort semblable en apparence, est cependant très différent au fond , comme on peut le voir par cette comparaison : Eriocaulon trineriur. Restio.…. Le 1° sépale est oppose (e diame- Le 1°*sépale est opposé (e diametro) tro ) au sépale 2 au sépale 2 Le 2 sépale . . . .au sépalei Le 2° sépale ... . . . au sépale 1 Le'3mesepale . . . . au pétale 2 Le 3° sépale . . - . . au petale : Le 1} pétale ...., ._ à rien Le 1°" pétale. . . . . au sépale 3 Le 2° pétale . . . . au sépale 3 Le 2"° petale. . . . . au pétale 3 Bertpetle". 1)". "4 rien Le 3m° pétale . . . . . au pétale 2 La 1° étamine, verticille (1) à l’éta- La 1° étamine. . . . . au pistil 2 mine 2(1) | La 2"° étamine. . . . . à l’étamine 3 La 2"*étamime(l) . . . À l’étamine 1 (1) | La 3" étamine. . . . . àl’étamine2 La 3% étamine (I) . . . à l’étamine (11) | Le 1% pistil . . . . au pistil 3 La 1°° étamine 2° verticille (IL) à rien | Le 2"° pistil. . . . . . àlétamine 1 La 2e étamine(Il) . . . à l’étamine3(T) | Le 3%° pistil. . . . . . au pistil 1 La 3m étamine(Tl) . . .à rien L'auteur a préféré se servir de la fleur mâle d’un £riocaulon parce que l’on y trouve un plus grand nombre de verticilles dé- veloppés; la tendance à l’hermaphroditisme est beaucoup plus faible dans ce genre que dans le Restio. Nous avous dit plus haut de quelles suppositions l'auteur s’est AR D: MARTIUS. — Sur les Ériocaulées. aidé pour arriver À ces nombres; l’observation paraît confirmer ces suppositions. Ce n’est point arbitrairement qu'il a admis que le ‘premier pétale de l’£riocaulon tombe entre le premier ét le troisième sépale. Il a été amené à ce résultat par l’analogie, ce cas étant le plus fréquent dans les monocotylédones, et parce fait que l’étamine qui est superposée au sépale suppose le pre- mier ,et qui doit par conséquent être la premiere, se développe avant les autres. Dans les Eriocaulées dont la fleur offre le nombre deux ( Vas- mythia septangularis , par exemple) ,on trouve la loi de décus- sation et des verticilles de deux pièces parfaitement accomplie ; les divergences y sont donc les suivantes : De la bractée au 1° sépale, == No Du 1% au 2e sépale, — 180 Du 2° sépale au rer pétale,, == 90 Du 1%, au 2° pétale, — 180 Du 2e pétale à la 1e étamine, 17° e verticille (1), =: 90. De la 1°° étamine.à la 2° (I), 4 800! De la: étamine (I) à la 1re (IT), = , 90 De la 1'° étamine (IL) à la 2° (IT), — 100 De la 2°étamine (IE) au 1® carpelle TUOIT, 7 00 Du 1* carpelle rudimentaire au 2e, — 180 La divergence des deux pièces d’un, même verticille est donc égale à 180, et celle d'une verticille à l’autre — 90. $ XVIIL Wouvelles comparaisons entre les Ériocaulées et les Restiacées. Dans l'ovaire du Desvauxia on trouve quelque analogie avec ce qui arrive dans les Ériocaulées qui ont un deuxième verti- cille de carpelles avortés ; cet ovaire est formé par deux, et plus souvent par quatre, cinq, six, huit carpelles et plus; ils ne sont pas disposés en verticilles, mais placés inégalement sur un axe plus où moins développé. L'insertion des étamines sur le thalamus et la placentation de l’ovule pendant sont les carac= tères les plus importans de la famille : dans les Restiacées, les D. MARTIUS. — Sur les Ériocaulées. 41 étamines naissent immédiatement du réceptacle, et dans les Eriocaulées c’est de la corolle, et alors elles s’accroissent après Ja fécondation et deviennent sañlantes, ce qui n’a pas lieu dans celles-là. Les anthères, dans les Eriocaulées, sont biloculaires ; dans les Restiacées elles sont presque toujours simples, attachées au-dessous du milieu du dos, se vident presque complètement de leur pollen et persistent, tandis que dans les Eriocaulées elles sont fixées par la base, leurs loges ne se vident pas si complètement, et elles tombent le plus souvent après l'émission du pollen. Dans les Restiacées, plusieurs naissent de l’aisselle d’une bractée et forment des épillets, du rapprochement des- quels résultent diverses inflorescences agglomérées ou panicu- lées. Les Eriocaulées, au contraire, éprouvent une contraction plus forte, de sorte que leur inflorescence est à celle des Restia- cées ce que l’inflorescence des Composées est à celle des Rubia- cées; il faut remarquer que la contraction qui aplatit les fleurs des Restiacées.n’agit pas de même sur les Eriocaulées, quoiqu’elle y soit plus grande parce que lesfleurs y sont disposées en spirale, tandis que dans. celles-là elles sont en verticille. L’auteur termine ce paragraphe en comptant quel nombre étonnant de folioles la nature produit dans un seul capitule avec une contraction si forte; ce nombre va jusqu’à 62,700 et au delà. $ XIX. Les Ériocaulées comparées aux Xyridées. L'auteur adopte la manière de voir de Lindley qui forme la famille des Xyridées avec les genres Xyris et Abolboda seule- ment; 1l remarque que la position des sépales est la même que dans le Restio et que la placentation par un long funicule, rap- proche ces plantes. C'est avec raison que Lindley a indiqué de l'analogie entre elles et les Commelynées ; toutes ont un embryon placé à côté du périsperme, non enveloppé par lui et occupant l'extrémité de la graine qui est opposée à son point d'insertion : il y a au-dessus de l'embryon, sur la graine, une petite éléva- tion qui se sépare quelquefois sous la forme d’un petit bouclier (Papilla embryotega). En admettant qu'elle soit formée par une saillie de l’enve- A2 D. MARTIUS. — Sur des Ériocaulées. loppe intérieure, la structure des graines ne pourra se rap- porter à aucun des trois cas indiqués par M. Mirbel. La cha- laze est opposée au hile, et ces deux points sont réunis par un raphé, ce qui rapproche ces graines des anatropes; mais la chalaze se trouve au milieu de l'ouverture, et ceci constitue un cas particulier. $ XX. Comparaison des Ériocaulées et des Cypéracées. L'auteur s'étend longuement sur les soies hypogynes des Cypéracées et démontre qu'elles ne sont que des étamines avortées. Ainsi les Cypéracées présentent une tendance à la po- lyandrie qui va presqu’à l'infini et qui les distingue des Ério- caulées aussi bien que la position du premier verticille staminal qui, dans les Cypéracées, est = v et dans les autres — A. Dans celles-ci on ne trouve aucune formation analogue à la foliole péricladienne ( urcéole ) des Carex. Enfin la structure du fruit éloigne complètement ces deux familles, le fruit des Cypéracées étant un carpelle unique, monosperme, à embryon placé hors du périsperme, il est vrai, mais à côté de l’ombilic. — Ainsi l’au- teur pense que malgré plusieurs analogies, les Cypéracées et les Ériocaulées sont aussi éloignées dans l’ordre naturel que le sont par exemple les Mélastomacées des Renonculacées, et que ce sont des représentans de deux directions toutes différentes dans la série végétale. $ XXI. Conclusion. On pourrait réunir les Restiacées, les Ériocaulées, les Xyri- dées et les Commelynées comme sections d’un groupe plus étendu que l’on nommerait les Énantioblastées, à cause de la position diamétralement opposée de l'embryon et du hile. Voici comment l’auteur propose de caractériser ce groupe. ENANTIOBLASTÆ. Monocotyledoneæ eleutherogynicæ. Androœæcium simplex aut P. MARTIUS. — Sur les Eriocaulées. 43 duplex. Gynœcrum 1-2-3-carpellare. Semina albuminosa. Em- bryo in peripherià hilo ex adverso positus. Herbæ., Steleophylla. I. Restiaceæ. Spiculifloræ, plerumqne perigoniatæ, Calyx glumaceus Y. Andrœcium simplex e thalamo. ‘Stamina 1-3 corollæ opposita ( antheris sæpissime unilocellaribus ). Semima solitaria, pendula. Il. Æriocauleæ. Calathidüfloræ, perigoniatæ , diclines. Calyx sepaloides A. Andræcium sim- plex aut duplex e corolla, interius magis evolutum, Stamina 2-6 (3, 6, », 4), autheris bilocellaribus. Semina solitaria pendula, pilis seriatis. IT. Xyrideæ. Spicuhfloræ, perigoniatæ. Calyx glumaceus V. Andrœcium simplex ( in Æbol- boda) vel duplex; exterius parapetaloideum sterile e thalamo, interius € petalis unguiculatis. Autheræ bilocellares posticæ. Semina numerosa peritropica , placentationé parietali. IV. Commelynecæ. Distinctifloræ. Calyx sepaloides A. Audræcium duplex e thalamo ; sæpe cujus- vis andrœæcii stamen unum vel alterum deficiens, aut anamorphosi cassum. Antheræ didymæ, Semina pauca, diplotropa aut heterotropa, placentatione central. _ Le travail de M. Martius est accompagné de cinq planches gravées sur pierre, qui représentent tantôt la plante entiere ou des analyses des Pæpalanthus Spixianus , Eriocaulon Hamil- tonianum , Pæpal. rigidulus, Nasimrythia septangularis Des- vauxia Billardieri, Philodice Hoffnanseggit, Fuirena ‘umbel- lata, Tonina fluviatilis. La planche V montre la symétrie comparée des fleurs d’un Restio et d’un Æriocaulon, suivant les idées de l’auteur. STEINHEILL. 4 G. KUNZE. — Sur le genre Hypodematium. HYPODEMATIUM, nouveau genre de Fougères , par Gusr. Kuwze. (Flora 1833, n° 44, p. 689.) Parmi les Fougères envoyées des Indes par M. Wallich, dés les premières années de son séjour dans ce pays, se trouve une plante, voisine du Sphæropteris Wall., qui présente des caractè- res trop distinctifs, pour ne pas être décrite comme genre nou- veau, quoique M. Kunze n’aime point à augmenter les genres de cette famille. Il lui donne le nom d’'Aypodematium , ei le caracté- rise de la manière suivante :« Sori subglobosi, pedicellati, recep- « taculo clavatoinserti. Indusia basi receptaculi adnata, renifor- « mi-fornicata, medio sulcato-depressa, demum utrinque reflexa, « peristentia. » L'espèce a été nommée par M. Kunze A, onus- tum; elle est originaire du Nepal, des Indes - Orientales. Le Nephrodium hirsuturn Don (Prondrom fl. Nep.) appartient pro- bablement à ce genre. Suit une description assez détaillée. L'auteur fait remarquer l’affinité du Sphaeropteris et de l'Hypo- dematium avec le groupe des Cyathées, à raison de la structure du réceptacle. Il promet une figure et une description détaillée de sa plante. —— ç ——— RecnercHeEs sur les fleurs de la Balsamine et sur la place que cette plante doit occuper dans le système naturel, par M. Acarpx. (Flora 1833, p. 609.) La divergence dans les résultats obtenus par les botanistes ies plus distingués, qui se sont occupés du sujet annoncé par le titre de ce mémoire, a engagé M. Agardh à chercher de son côté une solution de la difficulté que ses devanciers n’ont point réussi à vaincre. Les Balsaminées appartiennent à la grande classe de végétaux, qui en outre de feuilles alternes ont une co- rolle composée de quatre parties : telles sont encore les Cappa- ridées, les Crucifères , les Papavéracées et les Fumariacées. Leur AGARDH. — Sur les fleurs de la Balsamine. 45 calice-st formé de quatre sépales, dont deux petits squamiformes ; l'un des deux grands est terminé en éperon, que M. Wallich nomme galeu. La corolle est également composée de parties soudées deux à deux. Les deux nervures que chaque pétale présente ne sont évidemment que celles qui traversent par le milieu chaque pétale considéré isolément. Les écailles du ca- lice sont alternesavec ces deux pétales et placées à l'endroit où ces derniers sont soudés. Les étamines devraient étre au nombre de six ec si l’on n’en voit que cinq, au moins retrouve-t-on les places pour toutes les six. La cinquième étamine est placée dans l’aisselle du sépale calcariforme, et la sixième qui manque devrait être dans l’aisselle du grand sépale non éperonné. Les quatre au- tres étamines se trouvent placées deux à deux, devant les pétales ou les sépales squamiformes. Cette description des parties flo- rales fait voir que les Balsaminées présentent dans leurs fleurs une organisation semblable à celle des Crucifères. Pour prou- ver par analogie que lexplication proposée est conforme à la nature, M. Agardh compare les fleurs de Balsamines à celles des Fumeterres à deux éperons et à un seul éperon : l’Zrnpatiens bracteata Coleb. correspond aux Fumeterres bicalcarées, tandis que l’Z. scabriuscula Hayne, étant sans éperons, proave que la fleur des balsamines est construite sur le type des Fumariacées et des Crucifères. Le nombre des étamines des Balsaminées n’est à la vérité que de cinq; mais la sixième doit manquer par avor- tement. Cette théorie est confirmée par une observation de M. Rœper, qui a trouvé dans une fleur la sixième étamine oc- cupant la place du carpelle sous-jacent avorté. On avait depuis long-temps reconnu l’affinité des Balsaminées avec les Fumaria- cées ; mais on n'avait considéré cette affinité que comme exté- rieure et apparente, parce qu’on partait toujours du principe que les fleurs des Balsaminées sont composées de cinq parties, les carpelles et les étamines étant aussi en nombre qui- naire. , Reste à expliquer encore le nombre des carpelles. Celui-ci ne dépend point en général du nombre des parties florales; on ne doit donc point rapporter les Baisaminées aux plantes qui présentent dans leurs fleurs des parties quinaires. Déjà en 1825 46 AGARDH. — Sur les fleurs de la Balsumine. M. Agardh, dans ses Classes plantarum, a assigné à cette famille la place qui lui convient, et ce n’est qu’à présent qu'il rend compte des raisons qui l’engagent à proposer ce rapprochement. De lab- sence de lalbumen dans les Balsaminées on a voulu conclure que ce groupe de plantes n’a aucune affinité avec les Fumariacées : mais l’albumen ne se rencontre point non plus dans les Papavé- racées et les Crucifères qu'on n’a jamais hésité à réunir aux Fu- mariacées. On sait d’ailleurs que cette partie se trouve souvent dans les graines à leur premier âge et qu'elle disparait plus tard. L’élasticité des valves dans les Balsaminées, se retrouve dans quelques Crucifères, par exemple, dansles Cardamines, et ce fait vient confirmer le rapprochement de ces deux familles. Par ce que nous venons de dire, on s'apercevra que M. Agardh partage l’avis de M. A. Richard sur la place à assigner aux Balsaminées : mais ce botaniste n'ayant point développé ses idées à leur'égard, n’en a tenu aucun compte, et MM. Kunth et Rœper n’ont pas même examiné l'opinion de M. Richard. M. Agardh indique les caractères génériques si variés attribués à cette famille par les auteurs qui l’ont traitée; nous ne croyons pouvoir mieux ré- sumer les idées de l’auteur, qu'en transcrivant les caractères qu'il trace des Balsaminées : « Sepala quatuor; duobus minoribus « sepalisque Cruciferarum analogis; duobus majoribus sepalisque « Cruciferarum gibbosis analogis, altero fere semper, altero raris- « sime calcarato. Petala quatuor, per bina concreta. Stamina sex, « septo abortiente; ex his primum et sextum (vel deficiens ) in « axilla istorum sepalorum, quæ gibbosis analoga sunt, posita, vel « locum habentia, bina altera in axilla sepalorum planorum, et «ideo ob concretionem petalorum petalis concretis anteposita. » P.S. Dans la lora de 1834, n° 6 et 7, M. Rœper réfute en dé- tail Ja théorie de M. Agardh et défend contre cet auteur lopi- nion qu'il a émise à l'égard de la place que cette famille doit occuper dans la série des familles naturelles. Il cite une lettre de M. AI. Braun qui a trouvé la confirmation de ses détails de la structure des fleurs, et il promet de donner bientôt un traité où les diverses théories, en y joignant celle que M. Bernhardi a publiée récemment dans le Zinnaea, seront appréciées et ré- futées. G. FRESENIUS. — #lore de l'Egypte et de l'Arabie. 47 Museum SENCKENBERGIANUM. Beyträge fur Flora von Aegyplen, und Arabien;etc.— Matériaux. pour la flore de l'Egypte et de l Arabie ; par Grorces Fresenius. D. M. (in-4o avec planches. Francfort sur le Mein. 1833-1834 ). C’est au moment où nous allons nous-même nous occuper des plantes du Sinaï, recueillies par M. Bové, que nous croyons utile de faire connaître la première et aussi une des principales publi- cations qui ont rapport à la Flore de cette contrée. Sousle nom de Museum Senckenbergianum, plusieurs savans ont publié les col- lection d'histoire naturelle rapportées par M. Rüppell et dépo- sées au musée de Senckenberg à Francfort . M. Fresenius s’est chargé de la partie botanique. L'auteur, dans la premiére livraison, retrace succinctement les divers ouvrages botaniques qui ont été faits sur l'Egypte, l’Ara- bie et la Syrie, et cite les différens voyageurs qui, en parcourant ces contrées, ont contribué à enrichir la botanique. Deux tables suivent cette introduction : la première indique le nombre des familles formant l’herbier de M. Rüppell et le nombre d’espèces par lesquelles chacune de ces familles est représentée; la se- conde fait connaître le nom des espèces connues en regard de chaque nom de famille. L'ordre suivi dans la classification est celui établi par Bartling dans ses Ordines naturales. L'auteur donne une phrase spécifique pour chaque espèce anciennement connue ainsi que pour les nouvelles : ces dernières sont toutes suivies d'observations en allemand qui servent à les distinguer des espèces congénères. Les discussions établies par l'auteur pour chacune d'elles, attestent le soin qu’il a apporté dans leur détermination. Une des choses importantes dans une Flore circonscrite est lindication précise des localités: sous ce rapport M. Rüppell qui a pris des notes exactes à cet égard ainsi que sur les différentes hauteurs où croissent les plantes qu’il a rapportées, a contribué à donner de l'intérêt à la publication de M. Fresenius. Le nombre des familles citées dans cette Flore, sont au 48 G. rResenius. — ÆVore de l'Egypte et de l'Arabie. nombre de 3% comprenant environ 140 espèces parmi les- quelles s'en trouvent plusieurs nouvelles. Ce travail est en outre suivi de trois planches représentant quatre de ces'espèces nouvelles dessinées au irait ainsi que les détails qui y ont rapport : ce sont les Phagnalon nitidum , Gräphalium Ruppelli, Zoegeu purpurea pour la première livraison; le Cleorne trinervia pour la seconde. Nous allons transcrire les phrases caractéristiques des espèces nouvelles de cette intéressante publication, en indiquant la lo- calité et la hauteur où elles ont été récoltées. Gnaphalium Ruppelli res. : caule humili simplici, foliis lanceolato - linearihus breviter mucronatis utrinque sericeo- Janatis, capitulis axillaribus congestis , foliolis involucri exterio- ribus ovatis subulato-acuminatis albo-membranaceis, pappo penicillato. Sinaï (Thal Rim) 3000. Mai. Phagnalon nitidum Fres. : foliis linearibus intecerrimis mar- gine revolutis subtus ramisque lanato-tomentosis, foliolis in- volucri margine lato membranaceo scarioso, exterioribus spa- thulato-subrotundis, interioribus spathulato-linearibus. Sinaï ( Thal Arbain ) 5000. Santolina Sinaica Fres. : caule suffruticeso, folüs linearibus incanis, adultis bipinnatifidis, lobis subrotundis obtusissimis, ramis monocephalis. | Sinaï. 6500. Mai. Onopordon ambizsuum Fres. : caule ramoso, foliis decur- rentibus albo-tomentosis sinuato-dentatis longe spinosis , fo- liolis involucri lanceolatis longissime spinosis patentissimis. Thal Rim. 3000. Mai. Zoegea purpurea Fres : caule ramoso scabriusculo, foliis summis linearibus mucronatis, folio!is involucri exterioribus pectinato-ciliatis, nervo medio in aristam longam producto, in- terioribus aristato-acuminatis. Anarrhinum pubescens Fres. : glanduloso - pubescens, fohis radicalibus oblongis in petiolum decurrentibus grosse dentatis , lingulatisque integerrimis, caulinis linearibus, flora- G&, FRESENIUS. — lore de l'Egypte et de l'Arabie. 49 libus pedunculis longioribus; caule erecto ramoso, ramis vir- gatis. Wadi Scheick. 4000. Stachys affinis Fres. : caule erecto ramoso foliisque oblongo- lanceolatis utrinque attenuatis obtusis et pilis stellatis incano- tomentosis, axillis unifloris, calycibus stellato-pilosis 10-striatis, dentibus tenuiter mucronatis. Sinaï. 6000. Cuscuta arabica Fres. : glomerulis paucifloris parvis, flo- ribus subsessilibus 5-partitis, corollae calycisque tubo limbo breviore, genitalibus inclusis, squamis apice fimbriatis; ramis capillaribus dense intricatis. Thal Arbain. 5000. Solanunt dubium Fres. : aculeatum, stellato-tomentosum; caule fruticoso, foliis ovato-oblongis basi inaequaliter cordatis sinuato-repandis aculeatis, aculeis acicularibus acutissimis, pe- dunculis 3-5-floris , calycibus stellato- tomentosis subiner- mibus. Heliotropium arbainense Fres. : glanduloso-pilosum; caule basi fruticoso, ramoso, canescenti-villoso, foliis petislatis ovato- lanceolatis pilosis margine undulatis, spicis subsolitariis ebrac- teatis, novellis spiralibus, tubo corollo calyce duplo fere lon- giore. Thal Arbain. 5000. Cynoglossum intermedium Fres. : foliis tuberculoso-pilosis asperis, radicalibus spathulato-lanceolatis, caulinis lineari-lan- ceolatis, floribus laxe racemosis , calycibus tubo corollae aequa- libus, nucibus membrana dentata cinctis, centro aspero. Glaucium arabicum Fres. : caule piloso , foliis inferioribus lyrato-pinnatifidis dentatis utrinque pilosis, superioribus am- plexicaulibus 5-3-lobis , lobo medio truncato 3-dentato, pedun- culo folio longioribus, siliquis Iævibus. Thal Arbain. 5000. Cleome trinervia Vres. : glanduloso-scabra; foliis simplici- bus ovatis trinerviis utrinque strigoso-scabris, floralibus ob- II. Boran. — Juillet. 4 50 G. FRESENIUS. — #ore de l'Égypte et de l'Arabie. longis, floribus racemosis, siliquis linearibus sessilibus glandu- loso-asperis pendulis. Wadi scheick. 4000. Kochia latifolia Fres.: tota lanata, caule herbaceo , ramis al- ternis patulis, foliis oblongis oblongo-lanceolatisve carnosis fere æqualibus, floribus lanà densissimà obvallatis, perigonio fruc- tifero, appendicibus quinque subulatis conicis stellato. Thal Hebran. 2500. Paronychia sinaica Fres. : caulibus adscendentibus ramosis hirsutis, foliis oblongo-linearibus obtusis hirsutis, floribus con- gestis Cymosis, bracteis subrotundis acuminatis flores occul- tantibus , calycis lobis muticis. Sommet du Sinaï. 7000. Trigonella. microcarpa. Fres. : caulibus prostratis, foliolis obcordato-cuneatis apice denticulatis striatis fere glaberrimis, stipulis lineari - subulatis ciliatis, umbellis sessilibus, laciniis calycinis subulatis longitudine tubi, leguminibus subfalcatis glabris tumidiusculis brevibus transverse reticulatis, seminibus ovatis subtruncatis epunctatis. Thal Arbain. 5ooo. | Nous aurons occasion de revenir sur chacune de ces espèces en particulier dans le cours de la publication des plantes de M. Bové, qui, à l'exception du Zoegea purpurea Fres.,arapporté toutes les plantes que nous venons de signaler. J. DECAISNE. Genérum et Specierum HiPPOCASTANEARUM RePistO. Auctore EpuArDpo SPACH. Acerum sect. 1, Juss. Gen. — Hippocastaneæ De Cand. Théor. élém. éd. 2. p. 244; Prodr. vol. 1, p. 597. — Bartl. Ord. Nat. p. 364. — Castaneaceæ Link Enum. — Sapindacearum: Sectio, Reichenb. Conspect. Regn. Veget. ED. SPACH. — Hippocastanearum rePisio. Pt Arbores sive frutices. Ramuli nodoso-articulati. Latex aqueus. Folia opposita, digitata ( 5-9-foliolata) ; foliola petiolulata v. sessilia, serrata, penninervia; petioluli basi articulati et dilatati; petiolus longus, basi dilatatus, articulatus , semi amplexicaulis; stipulæ nullæ ; gemmæ axillares e squamis imbricatis. Flores polygami (in eodem individuo hermaphroditi et pis- tilli abortu masculi ), irregulares. Inflorescentia terminalis. Thyrsus (v. nonnumquam panicula depauperata) solitarius, pe- dunculatus, erectus, aphyllus, compositus e racemulis sparsis, pedunculatis, plerumque bifidis v. subcorymbosis ; pedicelli alterni v. sparsi , érecti v. subpatentes, unilaterales, supra basin articulati, basi r-bracteolati; bracteolæ minutæ, membranacez, caducæ. Calyx inadhærens, circumscisso-deciduus, subcampanula- tus v. tubulosus, obliquus, basi postice gibbus, 5-lobus (in unica specie bilabiatus ); lobi inæquilongi, obtusi, æstivatione margi- nibus imbricati : 1 superior, cæteris longior; à laterales duobus inferioribus breviores. Nectarium ( Discus) hypogynum, annulare, nonnunquam lo- batum. Petala 5 (2 superiora , 2 lateralia, 1 inferius), vel plerum- que infimi abortu 4, lobis calycinis alterna, sub nectario inserta, inæquilonga, unguiculata, decidua, plerumque dissimilia; æs- tivatio imbricativa. Stamina 6-8 (plerumque 7 ), sub nectario inserta, libera, uni- serialia, inæquilonga. Filamenta subulata vel filiformia, sæpis- sime arcuata. Antheræ ellipticæ vel oblongæ , versatiles, thecis 2 appositis, parallelis, rima longitudinali dehiscentibus; connec- tivum in appendicem apicilarem glanduliformem producium. Pistillum : Ovarium trigonum, subcylindraceum , trilocu- lare : loculis biovulatis; ovula superposita, angulo interno af- fixa ; ovulum superius appendens; inferius adscendens. Stylus indivisus, gracilis, superne attenuatus et subrecurvus. Stigma terminale, acutum. Pericarpium : capsula coriacea, subglobosa, loculicido-2-3- valvis , 3-locularis sæpiusve abortu 1-2-locularis , 1-3-sperma. Sernina maxima, subglobosa, varie compressa et subangu- k« 5 ED. SPACH. — Hippocastanearum r'evisio. lata, lævissima, nitida. Hilus latissimus, opacus, basilaris, Pe- rispermium nullum. Embryo curvatus : radicula conica, hilo ap- proximata; plumula conspicua, diphylla ; cotyledones crassis- simæ , conferruminatæ, per germinationem hypogææ. Genera : Æsculus Linn. — Pavia Boerh. — Macrothyrsus Nob. — Calothyrsus Nob. AESCVLUS (Linn.) Nob. Calyx subcampanulatus, inflatus, profunde B5-lobus : lobis inæqualibus, obtusissimis. Petala 5, breviter unguiculata, dissi- milia : 2 superiora majora, adscendentia vel subreflexa, elliptica; 3 inferiora, patentia, declinata, subrotunda ; ungues margini- bus involuti. Stamina 7, declinata, sursum arcuata. Capsula echinata. Foliola septena, sessilia, duplicato-serrata. Petala alba, supra unguem macula (in floribus masculis) lutea vel (in floribus hermaphroditis ) purpurea picta. Species unica. — (Æsculus Hippocastanum Linn. ) Pavra (Boerh.) Nob. Calyx campanulatus v. tubulosus, 5“lobus : lobis subinæqua- libus, obtusissimis. Petala 4 (nonnunquam 5), dissimilia, erecta : 2 superiora cochlearifornia v. subspathulata, lon- giora, unguibus cohærentia, apice recurva ; 2 lateralia latiora, pierumque conniventia et subconvoluta; ungues marginibus involuti. Stamina 6-8 , erecta v. subdeclinata. Capsula lævis v. echinata. | | & Foliola breve petiolulata (in unica specie sessilia), inæquali- ter duplicato-serrata, plerumque quinata. Petala flava, vel li- vida , vel purpurea, vel rosea ,undulata. Calyx et corolla viscoso- puberuli, fere concolores. Stamina inclusa vel exserta : fila- menta inferne pilosa. Pistillum pubescens v. tomentoso-la- natum. | Omnes a nobis observatæ species floribus occurrunt mascu- ED. SPACH. — Hippocastanearum revisio. 53 lis, et hermaphroditis. Paviæ in Americæ septentrionalis tem- 2 peratioribus nascuntur. Secrio I. Calyx campanulatus, v. tubuloso-campanulatus, inflatus. Petala 2 superiora subspathulata ; 2 inferiora subdiver- gentia. Stamina porrecta , exserta. Capsula echinata. A. Foliola sessilia vel subsessilia. Flores rosei vel purpuras- centes. Pavia WarTsowrAnA Nob. Æsculus carnea Watson, Dendrol. Brit. tab. 121 (non Guimp. et Hayn. Fremd. Holz., nec Bot. Reg.) — Æsculus rubicunda Loddig. Bot. Cab. tab. 1242. P. foliolis sessilibus, lanceolatis, acuminatis, utrinque o9la- bris; floribus 8-andris ; petalorum lateralium unguibus calyce subbrevioribus ; staminibus petalis superioribus subbrevioribus; antheris margine pubescentibus. Frutex. Ramuli subpubescentes. Peuiolus 4!” longus, glaber. Foliola 5 8, 7, 3-6" longa, basi vix acuminata, subtus im axillis venarum puberula. Paniculæ laxæ , 6-8’! longæ, viscoso-puberulæ. Calyx 5 lineas longus, purpurascens, tubuloso - campanulatus. Corolla atrosanguinea. Petala lateralia 9-10 lineas; lamina ovato-elliptica, truncata v. emarginata, ungue longior, basi circiter 4 lineas lata. Petala superiora pollicem longa : lamina parva , obovata. Filameata hirsuta , apice sursum recurva. Capsula elliptico-subglobosa. Species ex Icone Watsonii distinctissima , nobis haud obvia. PAVIA CARNEA. Æsculus carnea Wild. Enum.ex Guimp. etHayn. Fremd. Holz. tab. 22. — Lindl. in Bot. Res. tab. 993. — Æsculus rubicunda Loisel. in Herb. de l’Amat. tab. 367. (non Wats., nec Loddig.) P. foliolis basi et apice acuminatis, subtus in axillis venarum barbatis : basilaribus oblongis v. oblongo-lanceolatis, sessilibus; terminalibus lanceolato-obovatis, subsessilibus ; floribus 7-an- dris; petalorum lateralium unguibus calyce subbrevioribus; sta- minibus petalis superioribus parum longioribus; antheris gla- bris. Arbor magna, habitu et foliüs Æsculo Hippocatano haud absimilis. Petioli 3-5°' longi, ramulisque glabriusculi. Foliola majora 6-8’ longa, medio 3 54 ED. SPACH, — Hippocastanearum revisio. 1/2! lata. Panicula densiflora, pyramidalis, 6-8 longa, viscoso-pulverulenta, Calyx 4-5!" longus, purpurascens, Petala intense rosea, supra versus basin luteo y. sanguinéo variegata; petala lateralia subdivergentia, 10‘*’ longa : la- mina 4-5"! Jata, elliptica v. subrotundo-elliptica; petala superiora pollicem longa : lamima urgue subæquilonga, subrotunda, basi angustata. Filamenta rosea, pilosa : majora circiter 15" longa. Ovarium hirsutum, Capsula obovata, v. subglobosa, inæquilatera , magnitudine nucis Juglandis. Frequentissime hospitatur in hortis. (v. v, c.) B. Foliola breve petiolulata. Flores sulphurei. PAVIA PALEIDA, Æsculus pallida Wild. Enum. — Guimp. et Hayn. Fremd, Holz. tab. 29. — Æsculus Ohiotensis Desfont, in Hort. Paris, (non Michx. fil.) P. foliolis lanceolato-oblongis-v. ellipticis-v. obovatis, v. lan- ceolatis, longe acuminatis v. cuspidatis, basi attenuatis , subtus marginibusque puberulis, in venarum axillis barbatis; flori- bus 7-andris; petalorum laterzlium unguibus calice breviori- bus; petalis superioribus oblongo-spathulatis ; staminibus sub- duplo brevioribus; antheris puberulis ; ovario hirsutissimo. Arbor parva, cima densa, subovali. Petioli 3-6!’ longi, graciles, glabrius- culi v. pubescentes. Foliola 3-5‘ longa, 6-15" lata, subtus costa nervisque subferruginea. Paniculæ 4-6/ longæ, densifloræ, subpyramidatæ vel oblongæ , calycibusque glanduloso-pulverulentæ; racemuli à basi fere floriferi. Calyx 5-6'*’ longus, e viridi lutescens, campanulatus v. tubuloso-campanulatus. Petala pallide lutea : superiora 10‘ circiter longa ; lamina ungue duplo longior, basin versus lineis purpureis picta ; inferiora 6-9‘" longa , supra unguem rubro variegata, plus minusve divergentia. Filamenta pilosa, adscendentia. Cap- sula obovata, v. obovato-suglobosa, muricata, capsula ÆZippocastani duplo triplove minor. Colitur haud raro in hortis (v. v. c.) PAWIA GLABRA. Æsculus glabra Wild. Enum. — Guimp. et Hayn. Fremd, Holz. tab. 24. Differt a præcedente, ex auctoribus citatis, foliolis minori- bus, glabriusculis ; corolla minori : petalorum lateralium ungui- ED. SPACH. — fippocastanearum revisio. 55 bus calyce paulo longioribus; staminibus petalis superioribus vix longioribus; ovario subhirsuto. Colitur in hortis. (z#obis haud obvia ) Secrio Il. Calyx tubulosus v. subcylindraceus. Petala supe- -riora cochleariformia : unguibus sublinearibus, longissimis ; la- minis parvis, subrotundis obovatisve. Petala lateralia conni- ventia : laminibus latissimis. Stamina erecta, plerumque inclu- sa : antheræ glabræ. Capsula inermis. — Foliola breve petiolu- lata. A. Calyx subcampanulatus, superne inflatus. Flores luter. Panicula densiflora. PAVIA NECLECTA. Æsculus neglecta Lindi. in Bot. Reg. tab. 1000. P. foliolis lanceolatis, v. cuneato-lanceolatis, v. lanceolato- oblongis, cuspidatis, basi acuminatis, subtus costa puberulis in axillisque venarum barbulatis; petalorum lateralium ungui- bus calÿce sublongioribus; petalis superioribus brevioribus; sta- minibus subexsertis. Arbor 4o0-pedalis. Petioli 4-6! longi, graeiles, ramulisque glabri. Foliola 3-6" longa, 9-18‘ fata, supra læte viridia, subtus pallida. Paniculæ sub- pyramidatæ, 4-7 longæ, calycibusque glanduloso-puberulæ. Calyx viridi- . luteus , campanulatus v. tabuloso-campanulatus, 4-5‘ longus; pedicelli lon- gitudine calycis. Petala pallide lutea, supra rubro variegata : lateralia 10-12"! longa , 6°” lata : lamira ovali-subrotunda v. elliptic-obovata; unguis superne dilatatus, lamina brevior; petala superiora 14-15" longa ; lamina obovata v. suborbicularis. Filamenta pilosa. Capsula subglobosa, v. ovata, v. ovato- globosa, pericarpio Hippocastani minor. In hortis frequens (v. v.c.) PAVviA FLAVA. Pavia flava De Cand. Prodr. — Æsculus flava Ait. Hort. Kew. — Schmidt, Arb. tab. 40. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 23. — Watson, Dendrol. Brit. tab. 163.—Loddig. Bot. Cab. tab. 1280. — Pavia lutea Poir. — Duham. ed. nov. vol. 3, tab. 38.—Michx. fil. Arb. vol. 3, tab. 11.— Æsculus lutea Wan- genh. in Act. Nat. Scrut. Berol. v. 8,p. 133, tab. 6. 56 ED. SPACH. — Hippocastanearum T'EVISLO. P. foliolis lanceolatis, v. lanceolato-oblongis, v. lanceolato- elipticis, v, oblongo-lanceolatis, longe acuminatis, basi atte- nuats, subtus pubescentibus (junioribus tomentoso pulverulen- ts); petalorum lateralium unguibus calyce dimidio brevioribus; staminibus inclusis, calyce longioribus, petalis lateralibus bre- vioribus. Arbor go’ et ultra alta, diametro 3-4-pedali. Cima subrotunda, densissima, Petioli 2-4‘ longi, ramulisque puberuli; petioluli subiomentosi, 2-3‘ longi ; foliola 3-7" longa, 1-2‘ lata, supra læte viridia, subtus subcanescentia. Pa- niculæ 3-6‘ longæ, subpyramidatæ, calycibusque puberulæ ; racemuli sub- sessiles. Calyx 6‘! longus , valde dilatatus, e viridi lutescens. Pedicelli 2-3‘!! longi. Petala pallide lutea, supra venis rubris picta ; petala lateralia 12-14‘, longa : unguis lamina paulo longior ; superne dilatatus; lamina elliptica v. ellip- tico-obovata, 6!‘ lata ; petala superiora 15° longa : lamina obovato-subrotunda, Stamina 8-12! longa ; filamenta pilosa. Capsula. ovato-subglobosa, v. ovato- ellipsoidea, pericarpio Æippocastani minor. Persæpe hospitatur in hortis (v. v.c.) B. Corolla livide violacea , vel rubro-flava. Pavia uivipa Nos. P. foliolis lanceolatis, vel lanceolato-ellipticis, v, lanceolato- obovatis, v. cuneato-lanceolatis, longe acuminatis, subtus costa nervisque subferrugineo-tomentosis; paniculis subdensifloris ; calycibus subcampanulatis v. obconicis, superne inflatis, un- guibus petalorum lateralium brevioribus; staminibus inclusis, petalis lateralibus paulo brevioribus. Arbor parva. Cima subrotunda, densa. Petioli 3-4! longi, ramulisque gla- kri. Foliola 4-8!‘ longa, 1-2! lata, supra læte viridia, subtus pallida ; juniora subtomentosa. Paniculæ 4-7" longæ, calycibusque glanduloso-puberulæ , sub- ferrugineæ ; racemuli pauciflori, subsessiles. Calyx 5-6! longus, purpurascens. Petala rubro, flavo et violaceo variegata, venisque purpureis picta : petala lateralia 12-13*** longa; lamima elliptica vel ovato-elliptica, ungue subbrevior ; petala superiora 15‘! longa; unguis superne luteus ; lamina obovato-subrotunda, Filamenta Hhirsuta : majora pollicem longa. Capsula obovata vel subglobosa, arva. é Colitur iu hortis. (v. v. c.) xD. SPACH. — Hippocastanearum rerisio. 15) Pavia aygriDa Nob. Pavia hybrida De Cand. Prodr.? (non Pavia discolor Pursh.) P. foliolis lanceolatis, v. lanceolato-obovatis, v. lanceolato- oblongis, v. lanceolato-ellipticis, v. oblongo-lanceolatis, v. cu- neato-lanceolatis , acuminatis, subtus puberulis, costa nervisque subferrugineo-tomentosis, paniculis subdensifloris; calycibus tubuloso campanulatis v. subcylindraceis, vix inflatis, ungui- bus petalorum lateralium dimidio brevioribus; staminibus in- clusis, petalis lateralibus parum brevioribus. Præcedenti simillima. Folia Paviæ flavæ. Calÿx purpurascens, 4-6” longus. Corolla Paviæ lividæ , at minor. Colitur in hortis, (v. v. €.) PavrA Muragicis Nob. P. foliolis lanceolatis, v. lanceolato-oblongis, v. cuneato-lan- ceolatis, longe acuminatis, subtus puberulis, costa nervisque to- mentosis; paniculis laxifloris; calycibus tubulosis nunc obconi- cis, nune subeylindraceis , nunc medio inflatis , unguibus peta- lorum lateralium subæqualibus ; staminibus inclusis, petalis lateralibus paulo brevioribus, Arbor parva, duabus præcedentibus simillima. Foliola majora nonnumquam 8-10"! longa, Pcdicelli calycibus duplo triplove breviores. Paniculæ 3-6‘ longæ , subferrugineo-tomentosæ. Calyx, 5-6‘! iongus, purpurascens. Corolla junior rubro-flava, demum livide violascens : petala lateralia pollicem circiter longa : lamina elliptica v, elliptico-oblonga , longitudine unguis ; petala superiora 15‘, JIonga ; lamina parva, suborbicularis. Capsula Paviæ livideæ. Colitur in hortis, ( v. v.c.) PaviA vERrsiCOLOR Nob. Æscuius Pavia Wats. Dendrol. Brit. tab. 1643 (nec aliorum.) P. foliolis lanceolatis, v, lanceolato-obovatis, v. lanceolato- ellipticis, acuminatis, glabris, subtus in venarum axillis barbu- latis; paniculis sublaxifloris; calycibus campanulatis v. tubuloso- campanulatis, unguibus petalorum lateralium brevioribus ; sta- minibus inclusis, petalis lateralibus sf rt Arbor circiter 15-pedalis, cima pyramidali v. subrotunda. Petioli 3-4,, longi, 58 ED, SPACH. — {lippocastanearum TeYLSLO. glabri, purpurascentes. Foliola 3-6!‘ longa, supra lucida, subtus pallida. Pa- nicula 4-6” longa, calycibusque glanduloso-puberula ; racemuli pauciflori; pedicelli calyce duplo breviores. Flores magnitudine illarum Paiæ flavæ. Calyx purpurascens. Corolla roseo, viridi et luteo variegata.Petalorum late- ralium lamina suborbicularis v. ovato-subrotunda. Petalorum superiorum lamina obovato-subrotunda , parva. Filamenta hirsuta. Colitur in hortis Angliæ. ( nobis haud cbvia.) PAvIA DISCOLOR. Pavia discolor Pursh, Flor. Amer. Sept.—Bot. Reg. tab. 3r0 (non Pavia hybrida De Cand. Prodr.) P. dumosa; foliolis lanceolato-oblongis, v. lanceolato-obovatis, v. cuneato-lanceolatis, acuminatis, argute serrulatis, subtus in- cano-tomentosis costa nervisque subferrugineis; paniculis densi- floris ; calycibus tubulosis medioque inflatis, v. obconicis, ungui- bus petalorum lateralium paulo brevioribus; staminibus inclusis v. petalis lateralibus parum longioribus. Frutex dumosus, 2-4-pedalis. Petioli 2-4! longi, ramulisque glabri. Foliola 3-6" longa, 1-2! lata, supra glabra, lucida, atrovirentia. Paniculæ 3-5" longæ, subpyramidatæ , calycibusque puberulæ; racémuli subcorymbosi, sub- sessiles ; pedicelli calycibus duplo triplove breviores. Calyx. 6/* longus, purpu- rascens. Corolla junior rubro-flava, demum livide purpurascens ; petala lateralia circiter 15°! longa : lamina elliptica, longitudine unguis; petala superiora 18'‘ longa : ungues petalis lateralibus æquilonga; lamina subrotunda. Capsula ellip- soïdea v. obovata, vix 15-18! longa, scabra. Species elegantissima, vix cum alia confundenda, in hortis haud raro obvia. Habitat in montosis humidis Carolinæ et Georgiæ. (v. v. c.) C. Flores purpurei v. atrorubentes. Paniculeæ laxifloræ : race- muli subcorymbosi, pauciflori, subsessiles. Foliola subcoriacea , supra lucida. PAvia ATRoPuRPUREA Nob. Æsculus Pavia, var. sublaciniata Wats. Dendrol. Brit. tab. 120 (non Æsculus Pavia aliorum). P. foliolis lanceolatis, acutis, profunde serratis v. sublaci- niatis , utrinque glabris; paniculis depauperatis, subsimplicibus; calÿcibus tubulosis v. tubuloso-campanulatis, medio subven- tricosis, petalorum lateralium ungues æquantibus ; staminibus 8, petalis lateralibus sublongioribus. ED. SPACH. — ÂHippocastanearum revisio. 59 Frutex 3-4-pedalis. Rami reclinati, debiles. Petioli glabri , purpurascentes, 3-41! Jongi. Foliola 5-6! longa, 10-18!!! lata, subtus pallida. Paniculæ 4-6! longæ, pubescentes, purpurascentes. Calyx 8-9‘ longus, pubescens, atroru- bens. Corolla atropurpurea : petala lateralia 15'*’ Tonga : lamina oblonga, ob- tusa, longitadine unguis; petala superiora param longiora : lamina obovata. Capsula parva, obovata , colore olivaceo. Colitur in hortis Angliæ. ( Nobis haud obvia.) Pavia Linpceyana Nob. Æsculus Pavia var arguta Lindl. in Bot. Reg. tab. 993 (non. Æsculus Pavia aliorum ). P. foliolis lanceolatis, v. lanceolato -oblongis , acuminatis, argute serrulatis, subtus pubescentibus; calycibus subcampa nulatis, v. tubuloso-campanulatis, petalorum lateralium ungui- bus brevioribus; staminibus inclusis. Arbor humilis. Petioli glabri, purpurascentes. Paniculæ pubescentes, pur- purascentes : pedicelli calycis fere longitudine. Corolla atrorabens : petalorum lateralium lamina oblonga; petalorum superiorum Jlamina obovyata. Colitur in Angliæ hortis, ( 20bis haud obvia, ) Pavia WizznenwowianaA Nob. Æsculus Payia Willd. Enum ex Guimp, et Hayne, Fremd. Holz. tab. 21 (nec aliorum). P. foliolis lanceolato-oblongis, v.oblongo-lanceolatis, v. lan- ceolato-ellipticis, acuminatis, glabris; calycibus obconicis, superne ventricosis, ungues petalorum lateralium subsuperan- übus ; staminibus inclusis, petalis lateralibus paulo brevioribus. Arbor humilis. Foliola 2-4! louga, argute serrulata. Paniculæ breves, ru- bentes; pedicelli calycibus breviores. Corolla fere Payiæ flavæ, rosea, venis purpureis picta : petala lateralia pollicem circiter longa : lamina lata, obovato- subrotunqa; petalorum superiorum lamina orbicularis. Capsula subglobosa, diametro pollicari. À segnentibus distinctissima. Colitur in hortis Germaniæ. ( nobis haud obvia. ) PAvVIA HUMILIS. Æsculus humilis Lindl. in Bot. Reg. tab. 1018. P. dumosa, decumbens; foliolis lanceolatis, subtus pubes- 60 ÉD. SPACH. — flippocustanearum revisio. centibus; calycibus subcylindraceis; staminibus inclusis, vix calyce longioribus. Frutex 2-3-pedalis. Rami adscendentes, rubentes, glabri. Foliola majora 4'! longa, profunde dentata. Paniculæ depauperatæ, subpuberulæ; pedicelli subterni, fasciculati. Corolla atropurpurea, calyce duplo longior. Capsula pu- bescens, obovata , colore olivaceo. Colitur in hortis. ( 2cbis haud obvia. ) : Pavra Lucip4a Nob. Æsculus Pavia et Pavia rubra Hortul. quorund. P. foliolis lanceolatis, v. obovato-lanceolatis, v. lanceolato- ellipticis, v.lanceolato-oblongis, acuminatis , subtus puberulis in axillisque nervorum tomentosis; calycibus tubulosis, v: sub- campanulatis, medio ventricosis, petalorum lateralium ungui- bus dimidio brevioribus ; staminibus inclusis, petalis lateralibus brevioribus. Arbor humilis. Petioli 3-4‘ longi, ramulisque purpurascentes, glabri. Fo- lola 4-7" longa, 1-3 1/2‘ lata, supra atroviridia, subtus pallida. Paniculæ 3-5" longæ, velutinæ; pedicelli brevissimi. Flores purpurei. Calyces 4-51 longi. Petala lateralia pollicem circiter longa ; lamina longitudine unguis; petala superiora parum longiora : lamina obovata-subrotunda. Filamenta pilosa. Golitur in hortis. ( v. v.c.) PaviA inTERMEDIA Nob. P. foliolis lanceolatis , v. cuneato-lanceolatis, v. oblongo-lan- ceolatis, v. lanceolato-oblongis, longe acuminatis, cuspidatis, subtus in nervorum axillis puberulis; calycibus obconicis, v. subcylindraceis, medio subventricosis, petalorum lateralium ungues subsuperantibus ; staminibus subexsertis, petala late- ralia subæquantibus. Arbor parva. Cima densa, subsphærica. Petioli 2-5! longi, ramulisque gla- berrimi. Foliola 3-6/! longa, 1-2‘! lata, supra læte viridia, subtus pallida. Paniculæ 3-5!’ longæ, laxifloræ, velutinæ; racemuli 3-6-flores ; pedicelli calyce subduplo breviores. Flores purpurei. Calyx 18’ longus. Petala lateralia pol- licem longa ; lamina elliptica , v. ovato-elliptica, longitudine unguis. Petalorum superiorum lamina obovata, v. obovato-elliptica. Colitur in hortis. ( v. v.c.) ED. SPACH. — Hippocastanearum revisio. Gi Pavra Mrcmauxrr Nob. Æsculus Pavia Michx! Flor. Bor. Amer. ( non Willd., nec Wats., nec Lindl.) — Pavia rubra Lamk? — Duham. ed. nov. vol. 3, tab. 19. — Turp. in Dict. des Sciences nat. Ic. P. foliolis lanceolatis, v. obovato - lanceolatüis, v. lanceolato- oblongis, v. cuneato-oblongis, acutis, v. breve acuminatis, subtus in axillis nervorum barbulatis; calycibus obconicis, v. subcylindraceis, medio ventricosis, petalorum lateralium un- gues subsuperantibus; staminibus exsertis, nonnullis petala superiora excedentibus. Frutex dumosus vel arbor humilis, Cima hemisphærica subrotundave. Petioli 2-4” longi, ramulisque glabri , rubentes. Petioluli pulverulenti, 1-3” lougi. Foliola 2-6" longa, 8-2" Jata , supra atroviridia, subtus pallida. Pani- culæ 3-6” longæ, subferrugineo velutinæ ; racemuli 2-6-flori; pedicelli calycibus fere’ æquelongi. Calyx purpurascens, 7-9” longus. Corolla purpurea : petala lateralia pollicem longa : lamina clliptica, v. elliptico-obovata, ungue sub- brevior ; petala superiora 15-16” longa : lamina obovata subrotundave. Fila- menta inferne pilosa. Capsula parva, subglobosa. Colitur in hortis. ( v. v.c.) Hæc æque ac Pavia intermedia et Pavia lucida mensem fere serius florent cæteris. MACROTHYRSUS Nob. Calyx subcylindraceo-tubulosus, v. obconicus, 5-lobus. Pe- tala 4-5, similia, anisometra , erecta, divergentia, longe unguiculata, spathulata : 2 superiora longiora; ungues com- planati, liberi, glabri. Stamina 6-7, longissima, erecta, sub- divergentia. Capsula subglobosa, inermis. Frutex dumosus. Foliola quina septenave, petiolulata, subæ- qualiter serrulata. Thyrsus longissimus , conico-pyramidatus, e cymulis bifidis, breve pedunculatis, horizontalibus, subver- ticillatis, 3-7-floris. Calyx albidus. Corolla candida , venis luteis picta. Filamenta alba, glabra, capillaria, sub anthesi sursum arcuata, demum recta. Antheræ rubræ, glabræ. Embryo edulis. 62 ED. SPACH. — Hippocastanearurr revisio. Macrotayesus prscorLor Nob. Æsculus macrostachya Michx. Flor. Amer. Bor. — Jacq. Ecl. 1, tab. 9. —Guimp. et Hayne, Fremd. Holz. tab. 26. — Bot. Mag. tab. 2118. — Æsculus parviflora Walt. Flor. Carol. — Pavia macrostachys De Cand. Proûr. — Herb. de lAmat. tab. 212.— Pavia edulis Poit. Arb. Fruit. tab. 88. Frutex dumosus, 3-4-pedalis. Radix stolonifera. Cima sphærica, depressa. Petioli 3-8" longi, graciles, glabri, purpurascentes. Foliola 3-8” longa, 1-3 lata, lanceolato-obovata, v. oblonga-obovata, v. oblonga , v.lanceolato-obionga, acuminata, basi rotundata vel acuta, supra glabra, atroviridia, subius incano- velutina : costa nervisque subglabris; serraturæ minutæ, approximatæ, sub- obtusæ; petioluli glabri : inferiores brevissimi; terminales 48" longi. Thyrsus pedalis et ultra, pulverulento-pubescens; pedicelli plerumque calycibus lon- giores. Calyx 3-4" Jlongus : lobis obtusis, brevibus, inæqualibus, Petalorum ungues calyce longiores, lineares; laminæ ovatæ, v. obovatæ, v. oblongæ, truncatæ v. emarginatæ; petala superiora 10" circiter longa ; lateralia triente minora. Filamenta corolla duplo triplore longiora , Ovarium lanato-tomentosum. Stylus inferne pilosus. Capsula obovata v. subglobosa, magnitudine nucis Ju- glardis minoris. Species unica. Habitat in montosis Carolinæ et Georgiæ. (v. v.c. ) CALOTHYRSUS Nob. Calyx subcampanulatus, bilabiatus: labiis subæquilongis, ringentibus ; labium sup. nunc obtusum, integrum, nunc tri- dentatum ; labium inf. nunc integrum, nunc bifidum bidenta- tumve. Petala 4-5, similia, subæquilonga, subpatentia , unguibus involutis. Stamina 6, corolla longiora; filamenta arcuata : 3 su- periora ascendentia ; 3 inferiora declinata. Pericarpium... Foliola quinata, petiolulata, æqualiter crenulata. Thyrsus den- sus, subpyramidatus, e racemulis subcorymbosis, bifidis, multi- floris, pyramidatis. Corolla alba. Filamenta et antheræ glabra. CALOTHYRSUS CALIFORNICA Nob,. Frutex. Petioli ramulique glaberrimi. Foliola. 2-4” longa, oblonga v. ellip- tico-oblonga, acuminata, basi subrotundata, glaberrima, subtus luteo-viridia : crenulæ minutæ, approximatæ ; petioluli 3-7" longi. Thyrsus 4-pollicaris, pul- verulentus, pedunculo 2-pollicari , glabro ; pedicelli graciles, plerumque caly- cibus Jlongiores. Calyx 3-4" longus, lutescens, glanduloso-puberulus, ad ED. SPACH. -— Hippocastanearum revisio. 65 medium bifidus. Petala 5-6" longa ; laminæ oblonga-obovaiæ v. obovatæ, obtusæ, undulatæ, puberulæ, 1/2 - 2"! latæ; ungues longitudine laminarum calycem subsuperantes, lineares, marginibus tomentosis. Filamenta 7-9” longa capillaria , purpurascentia. Antheræ oblongæ, luteæ. Species unica. In California legit D' Botta. ( v. v.) ? GENERUM SPECIERUMQUE CLAVIS ANALYTICA. Calyx bilabiatus . . . . . : . . . . . . Calothyrsus californica. CA GEO UUS ME MSOR TER ES GR RAS lol LMD Es jet vo 2. Petala dissimilia, unguibus margine involutis, lana mediante cohæren- RL Te lc en nl one cite da brise 3. Petala sunilia, unguibus complanatis, hberis, PROD. ne me à e eu pt 0. UM@cTOLhYreus distolbr. Petala 5, breye unguiculata, patentia. Stamina declinata . . . . . . ... . . . . . Æsculus Hippocastanum. Petala sæpissime 4, erecta : 2 PABSQEA longe unguiculata. Stamina ealyelemorrecia | Pañra ) innescie-coineete 339 aire TP UE, exserta. Capsula echinata. Foliola sessilia vel subsessilia . . . . 5. Petala superiora cochleariformia (longissime unguiculata ); lateralia con- niventia. Stamina suberecta, corolla breviora. Capsula lævis . . . 8. Foliola sessilia vel subssesilia. Flores rosei vel purpurascentes. . . . 6. Foliola breve petiolulata. Flores sulphurei . , . . . . . . . . 4 7. Flores octandri, airosanguinel. Stamina corolla bre- viora. Antheræ margine pubescentes . . . . . Pavia FWatsoniana. Flores heptandri,.persicini. Stamina corolla longiora An- theræglabræ 4 Qi. M AO RUN MIEL ANSBRadia carnea. Petalorum lateralum ungues calyce breviores. Stamina corolla subduplo longiores. . . . . . . . . . . Pavia pallida. Petalorum lateralium ungues calyce longiores. Stamina co- rolla paulo Jongiores. . .:. . . . . . , 4 «. . Pavia glabra. Flores lutei, v. rubro-flavi, v. livide violacei + 4. . .. . , . . 9. Porespurpurer, v-atrorubentes ie 01 uen. aie le AR 10. Flores lutei. Calyx subcampanulatus, superne ventricosus. . . . . 10. Flores rubro-flavi, v. livide violacen. . 4 . . . . . . . +. . 11. Petalorum lateralium ungues calyce longiores. Stamina PPS En AMEN dei der che cour sels QPIG RemECLA. Petalorum lateralium ungues calyce breviores. Stamina inclusa , petalis lateralibus breviora . . . . . . . . . Pavia flava. Frutex 2-4- “pedalis ; dumosa. Foliola subtns incano-ve- 11 lgtinaslor irc s0S 2Vovisnvilare sibièmst Patià discolori Frutices arborescentes. F oliola subtus glabrescentia y, puberula . . 12. Petalorum lateralium ungues calyce subbrevio- 12 10 | Petala superiora spathulata ; lateralia subdivergentia. Stamina porrecta, 5 PES : 3 ; + + - « + . Pavia mutabulis. Petalorum lateralium ungues calyce dimidio fére breviores . + : 13. 64 En. Spacn. — Hippocastanearum revisio: Foliola subtus præter costam glabra. Corolla e viridi pürpurascens. 4... 4 . ."41..%11901041 Paviawversicolor. Foliola subtus pubescentia. Corolla livide violacea VEEMDTO HAVE Re ain fee ce ns ARR NT SL NPA TE { Calyx subcampanulatus, superne inflatus . . . . . . Pavia livida. Calyx subcylindraceus . . . . . . . . . . . . . Pavia hybrida. Stamina petalis lateralibus breviora, inclusa . . . . . . . . . 26. ; Stamina petalis lateralibus lougiora, EXSÉLA NE PE Me Ve LE à 2 20: 6 { Petalorum lateralium ungucs calyce breviores vel æquilongi . . . 17. Petalorum lateralium ungues calyce longiores . . . . . .. . . 10. Arbor mediocris. Thyrsus dersiflorus . . . . Pavia Wildenowiana. | Frutices 2-4-pedales, ramis decumbeutibus vel reclinatis. Inflorescen- | tia abortu subracempemsx ane 0, CARLETE RE MERE QUE Stamina vix calyce longiora . . . . . . . .®. . . Pavia humilis. Stamina petalis lateralibus vix breviora . . . . Pavia atropurpurea. Petalorum lateralium ungues calyce dimidio longiores ; laminæ stamina dimidio fere superantes . + . . . Pavia lucida. Petalornm lateralium ungues calyce paulo longiores; laminæ vix stamina superantes . . . . . . . Pavia Lindleyana. Petalorum lateralium ungues calyce paulo longiores. Stamina pctala summa haud æquantia . . . . Payia intermedia. 20 € Petalorum lateralium ungues calyce subbreviores. Stamina nonnulla petala summa superantia vel æquantiæ ses elus jezcs roteltl olisscedies br asia Michagxiz. 18 1 (Le) —s 4 Nore sur les Carex flava L. et lepidocarpa Tausch , par Le pro- fesseur Tauscu. (Flora 1534, n° 12, p. 170.) Les deux espèces de Grex dont il est question dans la notice de M. Tausch, ont été souvent confondues ensemble. M. Host, il est vrai, les avait séparées ; mais il avait rapporté à l’une le nom qui doit revenir à l'autre. C. lepidocarpa : Syica mascula solitaria longe exserta, fœmincis 2-3 remo- tis ovatis, infima pedunculata , bractea lineari elongata vaginante suffalta, stig- matibus tribus, fructibus inflato-tumidis suborbiculatis compressis nervosis rostro bidentatis retrorsum dense imbricatis, culmo subfiliformi scabro. C. Jlava Host t. 63. C: flava : Spica mascula solitaria subsessili, fæminis 2-3 subconfertis ovatis, infima pedunculata bractea foliacea elongata vaginanie suffulta, stigmatibus 3, fructibus inflatis tumidis ovatis nervosis rostrobidentatis reflexis: culmo laevi. C. patula Host t. 60. Le C. /epidocarpa se distingue encore par des écailles plus foncées, arrondies et obtuses. WALKER-ARNOTT. — {Vote sur le Cocculus Indi. 65 Norte sur la plante qui produit la Coque du Levant, ( Cocculus Indi.) Par M. WALKER-ARNOTT: Gærtner n'a malheureusement pas dit d’où provenaient les graines de la plante qu’il a décrites et figurées ( de fruct. et sem. I. p. 219, t. 70 f. 7); mais d’après leur ressemblance avec celles qui ont été décrites par Ray et d’autres auteurs, ilya, je crois, peu de doute que ce sont les graines connues sous les noms de Grana Orientis, Cocculi Indi, Cocculæ officinarum, Cocculi de Levante, Cocce de Levant et Coque du Levant. Linné a-t-il jamais possédé un échantillon de cette plante, ou comme je le soupçonne en a-t-il fait simplement la description d’a- près les figures rapportées à cette espèce, c’est ce qu’il ne m'est pas possible de déterminer pour le moment; mais le nom de #e- nispermum Cocculus qu'il lui a imposé, se rapporte évidemment à l'espèce du commerce, et je n’hésite point à regarder la figure de Gærtner comme la première représentation correcte du fruit et de la graine de la plante linnéenne, quoique l’ensemble des caractères qui lui sont attribués par Linné soit défectueux. Lamarck, Hamilton et quelques autres auteurs paraissent s'être fiés à la description imparfaite de Linné sans avoir déterminé avec certitude si elle se rapportait ou non au fruit qui fournit la coque des officines; on a même supposé souvent que le Cissampelos convolvulacea était le Menisperimum Cocculus. Plu- kenet dans son Almagesti Botanici Mantissa p. 52, Dl-2:6 040, décrivit et figura ce qu'il regardait comme le Cocculus officina- run; mais sa plante est une espèce évidemmenttrès distincte que M. de Candolle à nommée Cocculus Plukenetii. On doit lui réunir sans aucun doute le Cocculus Wightianus du catalogue de Wallich n. 4959, et je suis porté à croire qu’on doit lui rapporter aussi le Cissampelos ovata de Poiret et de de Candolle. Admettant que le Cocculus Indi estle Menispermum Cocculus de Linné, figuré par Gærtner, je vais maintenant examiner ce que dit Roxburgh à ce sujet. Ce botaniste distingué dans le manu- IL. Boran. — Août. 5 66 WALKER-ARNOTT. — Note sur le Cocculus Indi. scrit de son Flora indica, mentionné par de Candolle (Regn. veg. syst. 1..p. 520 }), dit que les graines de la véritable plante offici- nale ont été envoyées du Malabar en 1807 au jardin botanique de Calcutta; mais que, bien que les plantes qui en sont prove- nues fussent dans un état vigoureux en 1812, elles n’avaient pas encore fleuri à cette époque. En 1819; M. Colebrooke, dans son mémoire sur Menispermum de l'Inde, publié dans le trei- zième volume des Transactions de la société Linnéenne,n’ajoute aucune information particuliere; il cite ( p. 63 ) les manuscrits de Roxburgh, et dans une note il dit que depuis l’essai qu'il a communiqué à la Société, il a appris que les plantes en ques- tion avaient fleuri dans le jardin de Calcutta. Dans le Æora indica. ( v. 3. p. 807 ) publié récemment, on a suivi strictement le manuscrit original, de sorte que jusqu'ici il ne parait pas avoir été donné de description des fleurs mâles. Dans le Pro- dromus Floræ peninsulæ Indiæ orientalis que le D". Wight et moi publions en commun, nous avons mentionné ( p. 11) la plante en question sous le nom de Cocculus suberosus donné par de Candolle; à cette époque nous en possédions d’excellens échantillons en fruit (Wight, cat. n. 46), mais sans fleurs mâles ou femelles. La grandeur et la structure de la graine se rappor- tent exactement à la figure de Gærtner, avec cette faible excep- tion que ce que Gærtner a pensé être des cavités distinctes dans l’albumen, ne nous a pas paru être différent de ce qui se-pré- sente dans les autres espèces. Primitivement, il n’y a qu'une seule cavité, et les cotylédons sont petits et appliqués, face à face, mais ensuite par le développement latéral ou l’évolution de la graine et de l’albumen ( v. sur ce point Colebrookel. c. p. 50 }), les cotylédons divergent l’un de l’autre, chacun d’eux occupant respectivement un côté de la cavité, tandis que les cou- ches postérieures et antérieures de l’albamen se pressent l’une contre l’autre et sont définitivement soudées de maniere à sé- parer les cotylédons. Il en résulte une apparence remarquable mais fausse d’un albumen biloculaire, avec un cotylédon dans chaque loge, comme cela a été représenté par Gærtner. Cette particularité confirme l'identité de notre plante avec celle de cet auteur, WALKER-ARNOTT. — Note sur Le Cocculus Indi. 67 Parmi les échantillons distribués par le Dr. Wioht ( cat. n. 022) et placés inexactement dans Îles Térébinthacées, nous avons dernièrement trouvé des fleurs mâles de notre plante, et quel- que temps après, nous avons reçu du sud de la Péninsule près du Malabar, d’autres excellens individus mâles. Leur examen m'a appris qu'ils n’appartiennent point au genre Cocculus tel que M. de Candolle Pa limité. IL était nécessaire d’examiner les échantillons des fleurs provenant du jardin de Calcutta, et avec l’aide du Dr. Wight auquel je communiquai mon observation, et que je trouvai alors à Londres , je le recher- chai, dans les salles de la société Linnéenne où sont déposées les collections de Wallich. Je trouvai sous le n. 4954 B. (1) de la liste de Wallich des individus mâles présentant une organi- sation semblable à celle que j'avais observée. Ainsi l’incer- titude , si toutefois il en existait touchant le Cocculus Indi, se trouve maintenant dissipée ; la plante de Roxburgh provenant de graines du commérce envoyées par Heyne et donnant des fleurs mâles semblables à celles de la plante du Dr. Wight; et d’un autre côté, nos graines ainsi que je crois l’avoir démontré, correspondant exactement à celles figurées par Gærtner. Mais il me reste à exposer d’autres remarques dignes d’inté- rêt. La même espèce a été déjà parfaitement figurée par Rox- burgh lui-même, et décrite dans son Ælora indica d’après des échantillons trouvés dans les montagnes de Circar. C’est le He- ruspérmum monadelphum des dessins du Muséum de la Com- pagnie des Indes orientales ( t. 130 ), et le M. heteroclitum du Flora indica v. 3.p. 817.C'est aussi l’Anamirta racemosa de Co- lebrooke ( 1. c. p. 52 et 66). La plante du jardin botanique de Calcutta doit probable- ment être rapportée à cette dernière plante et non au 4. Coc- culus de Roxburgh; mais dans mon opinion, cette question est résolue par l’Hortus bengalensis : dans cet ouvrage ( p. 15) le M. heteroclitum figure parmi les plantes décrites dans le F/ora indica, mais 70n introduites dans Îe jardin , tandis que le 47. Coculus est placé ( p. 72 ) parmi celles qui sont cultivées dans Gi) Sous ce numéro, le docteur Wallich renvoie au treizième volume des Asiatic res egrches pour de plus amples informations. Je n’ai pas pu me procurer cet ouvrage. 5. 68 WALKER-ARNOTT. — Note sur le Cocculus Indi. ce jardin. Enfin, il n'existe, à ma connaissance, aucun échantil- lon de M. heteroclitum , Roxburgh ayant trop souvent négligé de dessécher les plantes qu'il avait décrites et figurées avec tant de soins. Le M. heteroclitum n'ayant jamais été introduit dans le jardin de Calcutta, il est hors de doute que la plante qui a fleuri dans ce Jardin et qui a toujours été reconnue comme le M. Cocculus provenu de graines du Malabar, est la véritable espèce. La des- cription et la figure du #Z. heteraclitum de Roxburgh sont si exactes (à l'exception des fleurs femelles qui sont encore je crois inconnues), qu'elles ne me laissent rien à ajouter. On comprend difficilement comment Colebrooke (1. c. p. 51 } semble hésiter à rapporter le fruit et la fleur mâle à la même plante; c'est qu'il n’a vu ni l’un ni l’autre, car le feuillage et toutes les autres parties s'accordent exactement. Roxburgh lui-même, le Dr. Wight et moi, nous n'avons conservé aucun doute sur l'identité spécifique des individus mâles et des individus en fruit, Le Menispermum Cocculus de Linné est donc le type et la seule espèce du genre Ænamirta; et par cette raison, le Dr. Wight et moi dans les Corrigenda, p. 446 de notre Prodromus, avons changé le nom spécifique donné par Colebrooke en ce- lui de Ccculus. Peut-être pensera-t-on que le nom de Coc- culus devrait être conservé pour ce genre et qu’un nouveau nom devrait être appliqué au Cocculus de M. de Candolle; mais un tel changement aurait beaucoup d’inconvéniens. En conservant le nom de Cocculus comme spécifique, les rapports de cette plante avec la graine du commerce se trouvent suffisamment indiqués. Avant d’exposer le caractère générique , je dois ajouter que, dans toutes les espèces de cette famille que j'ai exami- nées, à une seule exception près, j'ai reconnu la présence d’un albumen, et non son absence, comme l'avaient avancé M. de Candolle (1) et la plupart des botanistes qui l’ont suivi. Le Cocculus Plukenetit est la seule espèce qui fasse exception. (1) Cette assertion de M. Arnott n'est pas rigoureusement exacte, car M. de Candolle ne dit pas que l'absence de l’albumen soit constante dans cette famille, puisqu'il s’exprime ainsi : Albumen nullum aut parvum carnosum. (Note des rédacteurs.) WALKER-ARNOTT. — Mote sur le Cocculus Indi. 69 ANAMIRTA Colebr. Flores dioici. Mas. Calyx-6-sepalus, serie duplici, extus bibracteolatus. Co- rolla nalla. Stamina in columnam centralem crassam apice dilatatam; coalita : antheræ columnæ apici adnatæ, biloculares , horizontaliter dehiscentes, loculis divaricatis apice contiguis. Form. Flores ignoti. Pistili 3. Drupæ 1-3, mono- spermæ. Semen hinc ad hilum altè excavatum. Albumen carnosum, conforme, pseudo-bilocellatum. Cotyledones planæ, tenuissimæ, divaricatæ. Radicula su- pera.— Frutex volubilis glaber, cortice suberoso. Folia magna, late ovata, basi truncata, vel magis minusve cordata, acutiuscula, subcoriacea; juniora basi magis cordata, rotundiora, submucronata, tenuiora, sæpe plus minusve pubescen- ua. Racemi compositi, laterales vel axillares. Bracteæ tres ad basin pedicellorum caducæ. A, Cocculus Wight et Arn. Prod. FI. penins. Ind. or.p. 446. A. racemosa Colebr. in_Linn. Soc. T'rans. 13.p. 66. Menispermum Cocculus Linn.—Gærtn. de Fr. t. 70. f. 7 —Roxb. F1. Znd.3: M. keteroclitum Roxb. l. c. M. monadelphum Roxb. in cat. merc. angl. Ind. or. tab. 130. Cocculus suberosus. DC, et forsan €. orbiculatus, lacunosus, ac flaves- cens ejusd. — Rheedii Rumphiique icones pessimæ. | EXPLICATION DE LA PLANCIIE II. Fig. 1. Rameau de l'Æramirta Cocculus mâle de grandeur naturelle, — Fig. 2. Fleur mâle vue en dessus et en dessous. — Fig. 3. Fleur mâle plus développée. — Fig. 4. Drupes d’une fleur femelle dont deux sont coupées transversalement. — Fig. 5, 6. Fruit à deux et à une seule drupe. — Fig. 7. Graine. — Fig. 8. La même, coupée transversalement, — Fig. 9. Embryon. Descriprions et figures de six HypHoMycëTes inédites à ajouter a la Flore française. Par J. B. H. J. DESMAZIÈRES. NEMATOGONUM. Flocci erecti aut decumbentes, simplices vel subramosi, septati et articulati; articulis remotis inflatis. Sporidia vage inspersa , nuda ( absque appendiculo }), simplicia (non septata ), thallo non agglutinata. TO 5. B. U. j. DESMAZIÈRES. — {/yphom) cètes inédites. NEMATOGONUM AURANTIACUM. — Thallo tenui effuso: floccis ferrugineo- aurantiacis ; sporidiis concoloribus, ovalibus, circiter 1/80 millimetri longis. Habitat in ramis exsiccatis arborum emortuarum, in Gallia ( v. v.). Le Nematogonum se’place dans l’ordre des Byssoidées, di- vision des Sporotrichées , ou dans la première série des Hypho- mycetes de Link, à côté des genres Sporotrichum et Alytospo- rium. Il se distingue du premier par ses flocons colorés, du second par ses sporidies libres, et de tous deux par les nodosités où articulations renflées de ses filamens. L'espèce charmante qui sert de type au genre que nous établissons , se développe en automne et en hiver sur l'écorce des branches sèches de plusieurs arbres. Nous l’avons souvent rencontrée sur des fagots exposés en meule à l'humidité de l'atmosphère. Elle croît aussi sur le hois mort dénudé, et c’est en cet état que nous en avons reçu un échantillon recueilli en Hollande par M. Splitgerber. Vus au microscope, ses filamens sont trés gros et presque hyalins. Ses sporidies, assez nom- breuses, ne paraissent pas toujours exactement ovales, et l'on remarque qu'elles sont quelquefois inégales en grosseur. HriminrHosPortuM cLAvarrARUM. — Floccis dense aggregatis, simplicibus , brevissimis, rectis, obtusis, septatis, n?gris; sporidiis ad apices coacervatis, maximis , oblongis, uni vel biseptatis, pellucidis aut opacis. Habitat super Clavariam fuligineam vivam, im Gallia boreali (v. v. ). Nous avons rencontré plusieurs fois cet Helminthosporium , en automne, dans les taillis des environs de Lille. Il recouvrait presque entièrement la surface de la Clavaria fulisinea vivante. Ses sporidies ellipsoides offrent deux ou trois loges, mais plus souvent on n’en trouve que deux formées par une cloison transversale très apparente. Les unes sont opaques, les autres sont presque hyalines et comme étranglées à la section des loges. Ces sporidies sont assez grandes relativement à la lon- gueur et à la grosseur des filamens que l’on ne peut apercevoir sans le secours de la loupe. L'espèce que nous publions ici forme le passage du genre Helminthosporium au genre Diplosporium par ses sporidies , la plupart à deux loges et toutes accumulées au sommet des fila- mens. | ñ. 8. H.J. pesmazières. = Æyphomycètes inédites. 71 Borrvris GrissoLa. — Thallo denso, limitato, oblongo vel subgloboso ; fluccis hyalimis, griszo-pallidis, ramosis, intricatis; sporidiis globosis, albis. Habitat in cortice arborum, in Gallia ( v. v.). Nous avons souvent trouvé cette espèce en hiver sur des fagots réunis en meule. Ses petits boutons floconneux écartent en naissant les lèvres de l’épiderme qui les recouvre. Ils sont alors oblongs, mais ils deviennent ensuite presque globuleux et assez semblables, pour la grosseur et la forme, à ceux du Botrytis lignifraga. Leur couleur est d’un gris pâle, tirant légée- rement sur le rosé. Les filamens qui les composent sont ra- meux , denses, très entrecroisés, hyalius , cloisonnés à de longs intervalles, et recouverts le long de leur sommet de sporules blanchâtres, exactement globuleuses, qui n’ont pas plus de — de millimètre de grosseur. Nous avons étudié le Botrytis griseola sur le vivant, mais le temps nous ayant marqué alors pour en figurer les détails mi- croscopiques, nous nous bornons à représenter cette espèce vue à l'œil nu (fig. 3), et à la loupe (fig. 3a). ] ASPERGILLUS CLAVATUS. — Hyphasmate tenui; floccis sporidiferis albis, simplioibus, sursum incrassatis; sporidiis glaucis , globosis, in capitulum clavi- forme collectis. Habitat in variis corporibus putrescentibus, in Gallia (w. v. ). Cette espèce, très élégante, forme de petites touffes cendrées ou glauques sur plusieurs substances putréfiées. Elle doit être placée à côté de l’Aspergillus glaucus, dont elle se distingue parfaitement par la réunion de ses sporidies en têtes allongée ou claviformes. Verriccrium ocroRusruM. — [1yphasmate obsoleto; floccis sporidiferis aggregaüs, ochrorubris ; ramis patentibus, ternis, superioribus oppositis, bre- vibus; sporidiis minutissimis, globosis, onalheihe. Habitat in hgno putrido, in Gallia; in Hollandia ( Spltgerber ). Cette espèce, voisine mais très distincte du Zerticilium allo- chroum de Corda, se développe sur Le bois pourri, qu’elle re- couvre d’une couche effuse de couleur orange rembrunie ou ferrugineuse et rougeätre. Ses filamens denses et à peine visibles à l'œil.nu, donnent naissance à quelques rameaux courts, ou- 2 I. B. M. J. DESMAZIÈRES. — Â/yphomycèles inédites. verts, verticillés trois par trois mférieurement, et opposés dans le haut. Ces rameaux vont en diminuant de grandeur à mesure qu’ils approchent du sommet du filament, et chacun d’eux est terminé par une touffe de pédicelles, excessivement petits et ténus, portant des sporules globuleuses qui n’ont pas plus de — de millimètre. ToruLa craMinis. — (Cespitibus minutissimis, subrotundis ovalibusque, atrobrunneis ; filamentis simplicibus, decumbentibus, opacis; articulis globosis dein deciduis. Habitat in folüs aridis graminum , in Gallia boreali. La Torula Grarninis, que nous ajoutons à cette notice, a déjà paru dans nos Plantes cryptogames de France, et MM. Fries et Duby l'ont mentionné dans leurs ouvrages , d’après là descrip- tion et les heal publiés par nous. Toutefois, nous avons pensé qu’il n’était pas mutile de donner ici une représentation exacte de cette espèce, parce qu’elle n’a pas encore été fi- gurée. Il n’est pas possible à la vue simple, et même à la loupe, de distinguer cette production des Ærthrinium caricicola et pucci- nioides de Kunze, parce qu’elle se présente, comme ces deux plantes, sous la forme de petites pustules d’un noir mat et brun; mais au microscope on voit qu'elle en diffère considérablement : ce sont des filimens simples décumbans, opaques, formés de sporules ou articies parfaitement globuleux, de + de millime- tre de diamètre environ, et qui se séparent facilement. Les derniers articles au sommet des filamens sont quelquefois plus petits que les autres. Nous avons trouvé cette espèce en mars et en avril sur les feuilles sèches des Graminées. EXPLICATION DE LA PLANCHE Ii. Fig. 1. Nematogonum aurantiacum de grandeur naturelle. a, quelques filamens et quel- ques sporules vus au microscope. Fig. 2. Helminthosporium Clavariarum , couvrant la Clavaria Hs Pers. a, filamens et sporidies vus au microscope. Fig. 3. Botrytis griscola, de grandeur naturelle. a. Touffe de filamens vue à la loupe. Fig. 4. Aspergillus clavatus vu à la loupe. a, vu au microscope. Fig. 5. Verticillium ochrorubrum , à la vue simple. a , quelques filamens vus au microscope, Fig. 6. Torula Graminis de grandeur naturelle, a, filamens grossis. : €. MONTAGNE. — Nouvelles espèces de Cryptogames. 73 Descripriow de plusieurs nouvelles espèces de Cryptogames découvertes par M. GaAubicHAUD dans l'Amérique méridio- nale, | A Par C. Monracxe, D. M. M. Gaudichaud nous ayant confié le soin de revoir la partie crypiogamique de l'intéressante et nombreuse collection de plantes qu'il a faite pendant son dernier voyage au Brésil, au Chili et au Pérou , nous nous empressons de publier aujourd'hui le résultat de nos recherches et de nos travaux. Parmi les Algues et les Champignons, que nous avons d’abord examinés, plusieurs offrent un grand intérêt, moins encore par leur nouveauté qu'à cause des observations importantes relativement à l'établissement des genres et des espèces dans ces plantes polymorphes, qu'ils nous ont donné occasion de faire , observations que nous exposerons plus tard avec quelque détail dans la publication qué le savant voyageur prépare, et qui paraîtra dés que ses autres matériaux seront prêts. En attendant ce travail, nous allons faire connaitre par une courte description les espèces qui, autant que nous sachions, n'ont encore été publiées nulle part. On s’étonnera peut-être que sur 63 Algues nous ayons trouvé une seule Céramiée iné- dite , et sur 82 Champignons six espèces nouvelles seulement. Cet étonnement cessera bientôt si l’on considère que les pays visités par M. Gaudichaud ont été depuis quinze ans les localités du nouveau monde les plus fréquentées par les voyageurs na- turalistes de toutes les nations, et que plusieurs ouvrages re- commandables qui offrent les résultats de ces explorations, tels que l’élégante Hydrographie de la Coquille , par M. Bory de Saint-Vincent, le fascicule des Algues et des Lichens de la Flore du Brésil, par M. Martius, et l’Eclogæ fungorum du pro- fesseur Fries contiennent, décrites et figurées, plusieurs des espe- ces que nous avons retrouvées dans la collection soumise à notre examen , et abrégé de cette manière la longueur de notre travail, 74 C. MONTAGNE. — Nouvelles espèces de Cryptogames. Nous allons donner les Algues et les Champignons. Dans un prochain numéro nous donnerons les Lichens, les Mousses et les Hépatiques, Ces espèces ont été déposées au Museum par M. Gaudichaud, sous les mêmes numéros que nous indiquons ICI. ALGÆ Agardh Syn. p. XI. CerRamiumM Duby, Mém. Cér. p. 12. C. dasytrichum (Montag. in herb. Gaudich. no 240) cæspite intricato, filamentis capillaribus infernè hirtis longitudinaliter lineatis quinconcis ramosis, ramis erecto-patentibus decrescen- übus, ramulis alternis, ultimis fastigiato-corymbosis, articulis diametro 2-plo 3-plove longioribus. Cette Céramiée forme de petites touffes hautes de 15 à 18 lignes, composées de filamens d’une extrême délicatesse. Ceux-ci, capillaires à la base, vont en décroissant insensiblement de manière que les dernières ramules sont de la plus grande ténuité. La fronde principale est toute recouverte de filamens courts, simples ou bifides, comme les poils de certaines plantes vaseulaires, et marquée de cinq à six lignes longitudinales qu’on ne retrouve plus sur ses divisions. Ælle se partage dès le bas en rameaux assez nombreux, alternes sur quatre rangs, comme dans le Callithamnion tetragonum Ag., d’abord assez longs, puis de plus en plus courts à mesure qu'ils partent de points plus rapprochés du som- met. Les rameaux naissent toujours un peu au-dessous des cloisons, et émettent sur deux rangées des ramules dichotomes alternativement plus courtes, et dont les dernières forment une sorte de corymbe ou de pinceau. Nous ne saurions en donner une idée plus exacte qu’en les comparant aux phalanges de la main d’un squelette humain. Les segmens sont une fois et demie à cinq fois plus longs que larges dans les frondes principales, trois fois plus longs dans les rameaux et les ramules. Les derniers articles sont aigus et d’une longueur égale à leur diamètre. Les filamens ne sont pas renflés au niveau des cloisons dans leur partie infé- rieure, et ne le sont que fort peu dans les rameaux. Ce qui pourrait en imposer à cet égard, c’est la substance colorante contenue dans la locule, laquelle est : plus dilatée aux extrémités qu’à la partie moyenne. La fructification consiste en conceptacles spheriques ( Capsulæ Ag.) naissant le long des ramules vers le miheu des segmens et portés par un pédicelle dont la longueur ne dépasse pas le diamètre, ou rarement presque sessiles. Ils ont un limbe transparent et contien- nent dans Jeur centre une masse non divisée de sporules purpurines. On observe en outre Ie long des rameaux des espèces de capsules ( Fovellæ Ag.), ovales C. MONTAGNE. — Nouvelles espèces de Cryptogames. 95 allongées où en forme de massue, partant des cloisons à l’endroit où naissent ordinairement.les ramules. Elles se composent, comme la fronde, d’un épiderme pellucide qui renferme une masse cloisonnée dont les segmens inférieurs mar- qués d’une strie, deviennent de plus en plus minces. M. Agardh a vu la même chose dans le Cailithamnion variabile. La couleur de la plante est rose à l’état de vie, passant au violet sale et gris par l'effet de la dessiccation. Elle adhère très fortement au papier ou au verre sur lesquels on l’étend, même dans une seconde préparation. Sa consistance est membraneuse et très délicate. Intermédiaire entre, les C. tetragonum Ag. syst. dont elle a la rarufication, et C. granulatum Ducluz. avec lequel elle a de commun les filamens très courts qui hérissent le bas de-ses frondes ; cette jolie espèce diffère du premier par ses articles cylindriques non 1enflés, par ses capsules pédicellées jamais involucrées, et du second par le port général, par la longueur plus grande de ses entre-nœuds et enfin par la position des fractifications. Nous ne connaissons le C. granula- tum que par sa description, qui, ne saurait convenir de tous points à notre plante, mais nous ne craignons pas d'affirmer que celle-ci ne peut être confon- due en aucune manière avec le C. tetragonum. Cette élégante Céramie a été recueillie à Coquimbo , au Chili, sur des rochers sous-marins. BYSSACEAE Fries Syst. Orb. veg. p. 291. Taamnouyces Ehrenb. hor. phys. berol. p. 80. T. annulipes (Montag. in herb. Gaudich. n° 91 ) cæspitosus, simplex , flexuosus, annulatus, ater, farctus, perithecio terminali sphærico granulato. PI. IV, fig. 4. Les üiges de cette byssacée naissent plusieurs ensemble d’un même tubercule ou épatement byssoïde noirâtre, niché sous l’écorce ou plus rarement étalé sur elle. Longues d'environ un pouce et de la grosseur d’une soie de sanglier, elles sont solides et marquées dans toute leur étendue de lignes transversales saillantes formant comme autant d’anneaux assez rapprochés, d’où le nom spécifique que nous lui imposons. Elles se terminent par un renflement sphérique légèrement confluent, égalant à peine la grosseur d’une tête d’épingle , et couvert de gra- nulations symétriquement disposées, lesquelles venant à tomber laissent à la place qu’elles occupaient des empreintes séparées par des lignes en relief dont l’ensemble constitue une: sorte de réseau régulier. Dans quelques rares indivi- dus , nous avons observé un renflement didyme, comme cela a lieu normalement pour le 7. Chamissoi. Le réceptacle formé par la substance même du stroma et creuse dans Ja sphérule qui termine chaque tige, est compose de deux couches 70 c. MONTAGNE. — Nouvelles espèces de Cryptogames. disunctes, l'une extérieure floconneuse noire, l’autre intérieure grise et d’une texture plus serrée. La cavité arrondie qui le constitue est tapissée de filamens blanchâtres que nous avons reconnus être les thèques. Les sporidies sont Gale: globuleuses et pellucides. Cette espèce croît au Brésil, où M. Gaudichaud l’a découverte sur les étorces d'arbres, au lieu nommé Corcovado , non loin de Rio-Janeiro. L'organisation et les aflinités de ce genre remarquable ont été exposées de la manière la plus satisfaisante, soit dans l'ouvrage intitulé : oræ physicæ bero- linenses, où il a été d'abord établi par le savant professeur Ehrenberg; soit dans le cahier d'octobre du Linnæa pour 1830, où le célèbre mycologue de Lund, en en publiant une nouvelle espèce, a éclairé d’un nouveau jour ses rapports naturels. N'ayant rien à ajouter à ce que ces savans en ont écrit, nous nous dis- penserons d’entrer à cet égard dans des détails qui seraient au moins superflus. FUNGI Fries syst. Orb. veg. p. 40. BATARREA Pers. Syn. p. 120. B.Gaudichaudi(Montag. in herb. Gaudich. n, 1.) stipite ven- tricoso basi attenuato, a pileo subdiscreto, sporidiis purpureo- fuscis. PL IV, fig. x. Le péridium , dont nous n’avons vu que les débris, est d’un blanc sale, d’une épaisseur assez grande et muni de quelques radicules à sa base. Le pédicelle ou stipe est très variable dans ses dimensions ; sur huit individus parvenus au terme apparent de leur accroissement, dans les uns il acquiert à peine quatre pouces de longueur sur trois lignes de diamètre, tandis que dans d’autres il atteint jus- qu’à neuf pouces de haut sur une épaisseur de huit lignes. D’une dureté presque lLgneuse, il est couvert dans toute son étendue de larges squames embriquées qui ne sont autre chose que ses couches externes détachées et soulevées par la dessiccation. Nous avons remarqué en effet que des fibres qui le composent, les couches les plus intérieures qui sont en même temps les plus longues s'étendent du chapeau à la base du stipe, mais qu'à mesure qu’elles s’éloignent du centre elles deviennent de plus en plus courtes. En outre, comme elles partent toutes du sommet du pédicelle, de cette disposition résulte et l’amincissement de celui- ci, et la facilité qu'ont ses fibres les plus extérieures à se soulever et à former les squames en question. Une large cavité ou canal règne dans toute la longueur du stipe, cavité parcourue de haut en bas par un cordon filiforme dont la . Partie supérieure dilatée envoie des fibres au stipe et au chapeau. Ce dernier est mince, hémisphérique, un peu évasé à la base, quelquefois simplement um- boné. Variable selon les individus, il a de six à dix-huit lignes de diamètre. II n’est continu avec le pédicelle que dans le tiers moyen de l'épaisseur de celui-ci, et Jui est contigu seulement dans le reste de cette épaisseur, circonstance qui le G. MONTAGNE. — Nouvelles espèces de Cryptogames. 57 fera aisément distinguer du B. phalloides P. dont le stipe est confluent avec le chapeau, ainsi qu’on peut s’en assurer par l'inspection de la figure qu’en a don- née M. Persoon. La surface inférieure du chapeau est lisse; la supérieure est garnie de filamens blancs articulés, rameux et anastomosés de manière à former un capillitum très dense qui donne attache à de nombreuses sporidies globuleuses, sessiles, de couleur brune pourprée vues en masse, mais transparentes sous le microscope. La portion de la volva qui persiste sur le chapeau, déchirée en son bord irrégulièrement orbiculaire, est un peu plus large que lui, et d’une consis- tance et d’une épaisseur moins grandes que le reste de la volva. M. Gaudichaud, à qui nous faisons hommage de cette belle espèce d’an genre quin’en comprend encore que deux, l’a trouvée près de Lima, au Pérou, sur les bords dessechés du Rimac, en juin 1331. Nous ne connaissions le genre Batarrea que par la figure du Synopsis fungo- rum lorsque nous avons eu à étudier les champignons que M. Gaudichaud a rapportées de son dernier voyage. En l’absence complete de détails analytiques qui manquent effectivement pour les deux seules espèces publiées jusqu'ici, nous nous trouvions fort embarrassés pour indiquer les caractères qui distinguent notre espèce de ses congénères. Pour y suppléer autant qu’il était en nous, nous avons pensé qu’une description bien détaillée et aussi complète que nous per- mettaient de la donner les matériaux que nous avions à notre disposition , était seule capable de remédier au défaut de caractères comparatifs par où doit né- cessairement pécher notre travail. Des descriptions et des figures incomplètes des auteurs, il résulte pourtant que notre Batarrea diffère du B. phalloides P. par la présence d’un cordon et la non-confluence du stipe, du B. Stevenii Fries par son chapeau convexe hé- misphérique, et de tous les deux par la couleur des sporidies. P&ziza Dill. P. ( Lachnea) tricholoma (Montag. in herb. Gaudich. n° 44) stipitata, cupulà carnosà hemisphærico - turbinatà luteà extus rugoso-costatà , setis concoloribus longis rigidis præsertim ad marginem hirsutà; stipite glabro (Asci cylindrici obtusi abs- que paraphysibus, sporidia moniliformi-seriata includentes ). PI. IV, fig. 2. Var B minor, setis raris vel nullis. Cette espèce a environ huit lignes de haut, y compris le pédicelle, qui n’en a que deux ou trois. Son plus grand diamètre est de six lignes. Elle a la forme hémisphérique un peu amincie en toupie, et son bord flexueux, inégal, est garni de longues soies raides de la même couleur jaune doré que la cupule. Celle- ci est charnue, évasée, lisse en dedans, et marquée en dehors de veines sail- 78 C. MONTAGNE. — Nouvelles espèces de Cryptogames. lantes qui par leurs anastomoses y forment une sorte de réseau. On remarque bien quelques poils épars çà et là sur cette face externe, mais c’est surtout sur le bord qu’ils sont réunis en plus grand nombre. Ce bord est obtus et inégal. Le pédicelle est glabre , légèrement épate à sa base, par laquelle il se fixe sur les arbres morts et décomposés. L’hyménium est en entier composé de thèques sans paraphyses. Ces thèques sont longues, cylindriques, obiuses à leurs extrémités, et contiennent huit sporidies ovales-oblongues, disposées en chapelet. Dans la variété elles ont le double de longueur, et leur moitié inférieure seule est occupée par les sporidies. Celles-ci renferment ordinairement deux sporidioles qu’on n’aperçoit qu’à un très fort grossissement. La variété qu’on retrouve dans les mêmes lieux ne diffère du type que par sa glabréité presque complete et sa plus petite dimension. M. Gaudichaud a recueilli cette Pezize sur du bois pourri, non loin de Rio- Janeiro , au Bresil. : Quoique stipitee , notre espèce, comme le P. ditricha Fr. qui est sessile, se rapproche des Ciliares dont sa cupule offre l'aspect. Elle lie ou pour mieux dire confond ensemble ces subdivisions de la tribu des Sarcoscyphées, et fournit une nouvelle preuve de l’imperfection désespérante de nos méthodes. C'est le P. vitellina Pers. augmenté d’un pédicelle et croissant sur le bois. AGARICUS L. A( Naucoria) fluminensis (Montag. in herb. Gaudich. n° 34) parvulus, pileo convexo mamilloso stipiteque bulboso pilis fas- ciculatis fulvis vestitis, lamellis cinnamomeis adnexis. Le chapeau de cet Agaric, membraneux, convexe , mamelonné , est tout cou- vert de poils fauves, comme fasciculés, rayonnant du centre à la circonférenc. Il n’a pas plus de deux lignes à deux lignes et demie de diamètre, et, dans sa jeunesse, son bord est légèrement réplié en dessous. D’un même tubercule noirâtre caché sous l'épiderme des DnAh mortes et assez analogue à un Sclerote, naissent ordinairement plusieurs pédicelles fistuleux renflés à la hase, qui percent l’épiderme horizontalement, puis se redressent pour devenir verticaux. Ils n’ont tout au plus que six lignes de longueur, et sont très velus. Les poils qui les recouvrent, dirigés de haut en bas, sont semblables a ceux du chapeau. Les feuillets sont couleur de canelle, amincis aux deux ex- trémités, dont l’interne se fixe au sommet du pédicelle. Ce champignon paraît voisin de V_4. graminicola Nces, dont il diffère par la couleur des feuillets, par le bulbe de son pédicelle et surtout par lAabitat, Renflé à sa base comme V4. squarrosus Bull. il en est essentiellement distinct, soit par la nature de ce renflement, soit par les poils qui le revêtent, et dont la similitude avec ceux du ZLentinus Berterii Fr. est des plus frappantes. | C. MONTAGNE: — Vouvelles espèces de Cry ptogames. 79 C’est sur les branches mortes qu'habite notre espèce. Elle a été trouvée aux environs de Rio-Janeiro, au Brésil, par M. Gaudichaud. A. (Collybia) dispar (Montag. in bherb. Gaudich. n° 26.) pileo minimo , convexo-umbonato, margine sulcato , badio, lamellis simplcibus latis stipiti longissimo lævi farcto concolori adnatis. PI. IV, fig. 3. # Le chapeau membraneux, extrêmement mince, ma pas plus d’une ligne de diamètre. Il est convexe avec une saillie au centre et marquée en son bord de sept à dix sillons correspondans à l’attache des feuillets. Ceux-ci sont égaux, larges à leur partie moyenne et rétrécis à leurs deux extrémités, dont l’interne se fixe au pédicelle en un seul point. Le stipe, long de cinq à six pouces, gros comme une très forte soie de sanglier, est lisse, luisant, solide, légèrement con- tourné en spirale, strié vers le sommet et fixé sur la feuille sans épatement ni fibrilles. Tout ce champignon est d’un bai obscur et mat; la base du pédicelle est seule luisante. Il fait partie de la sous-tribu des Séipitarii de M. Fries. Extrêmement * voisin de V4. androsaceus L. et Fr. non Bull. il en diffère par le mamelon qui surmonte le centre de son chapeau , la couleur de ses feuillets et surtout la soli- dite et la disproportion remarquable de son pédicelle comparé au chapeau. Il croît abondamment sur des feuilles sèches que nous ne saurions déterminer et a été trouve par M. Gaudichaud aux environs de Rio-Janeiro. EXPLICATION DE LA PLANCHE IV. Fig. 1. Batarrea Gaudichaudii. a, coupe longitudinale du champignon, où l’on voit en & la calyptre ou portion de la volva qui persiste sur le chapeau ; en c, le stipe ou pédicelle creusé d’un long canal 4 et traversé par un cordon e; en fle chapeau hérissé de son capillitium au- quel sont attachées les sporidies, et enfin en g, la portion inférieure de la volva dont on a en- levé la moitié (Grandeur naturelle ). B Capillitium grossi et chargé pe sporidies qu’on voit en- core plus amplifiées en C. Ce Champignon a été dessiné sur des échantillons desséchés. Fig. 2. a Peziza tricholoma de grandeur naturelle. B, Portion de l’hymenium grossie et composée entièrement de thèques sans paraphyses. C, Une de ces thèques encore plus grossie , où l’on remarque la disposition moniliforme des sporidies. D, Thèque de la variété qui présente cette particularite que les sporidies occupent seulement les deux tiers inférieurs de la longueur. E Sporidie grossie considérablement. Fig. 3. a. Feuille portant deux individus de l4garicus dispar de grandeur naturelle. B, Cha- peau et portion supérieure du stipe grossis. G, Coupe du chapeau pour montrer la disposition des feuillets. Fig. 4 a. Thamnomyces annulipes de grandeur naturelle. B, Un individu grossi. C, Un récep- tacle coupé verticalement pour faire voir la loge. D , Thèques vidées de leurs sporidies? E, Gelles- ci vues à un très fort grossissement, 30 G. BENTHAM. — Nouvelles plantes de Californie. Rapport sur quelques-unes des plantes d'ornement les plus remarquables , élevées dans le jardin de la Société horticultu- rale des graines reçues de M. Davin Doucras, en 16831, 1832 et 1833; par Grorce BENTHAM. ( Extrait des Transactions of° horticultural Soc. 1834 ). M. David Douglas repartit, vers la fin de 1829, pour un se- cond voyage sur la côte N. O. d'Amérique. L'été de 1830 fut employé à explorer les environs du fort de la compagnie de la Baie d'Hudson, près l'embouchure de la rivière Colombia, au- tant du moins que les difficultés naissant de l’état sauvage du pays et du caractère dangereux des habitans le permirent. 1l profita de circonstances favorables pour se rendre à Monterey, dans la Californie espagnole, où il passa l'été de 1837 et la plus grande partie de 1832. Enfin c'est des iles Sandwich qu'il à expédié ses herbiers et ses graines , en retournant lui-même à la rivière Colombia. La longueur du voyage empêcha beaucoup de graines ou de racines de se développer en Angleterre; mais cependant une soixantaine d'espèces, plus ou moins importantes comme plantes utiles ou d'ornement, sont provenues des graines qu'il a adressées. Parmi les premières, on doit citer sept espèces de Pinus que M. Douglas à désignés sous les noms de Pinus Sabiniana , mon- ticola, amabilis, nobilis, grandis, insignis et Menziesu ; elles sont encore trop jeunes pour qu’on puisse les décrire. Onze espèces de plantes d'ornement, provenant de ces en- vois, ont déjà été figurées dans le Potanical register (tom. 19). D'autres n’ont pas encore été publiées et font le sujet principal du rapport de M. Bentham. Plusieurs appartiennent à la famille des Papavéracées où elles constituent de nouveaux genres fort remarquables, qui sont décrits tantôt d’après les individus cul- tivés dans les jardins, tantôt d’après lherbier envoyé par M. Douglas. Ces genres sont les suivans : PLATYSTEMON. — Sepala 3, ovala, caduca, pilosa. Petala 6. @&. BENTHAM. — Nouvelles plantes de Californie. BL Stamina numerosa; filamenta dilatata, membranacea, obcor- data; antheræ lineares, biloculares, lateraliter dehiscentes. Ovaria plurima ( ro et ultra ) linearia, stigmate sessili lineari terminata. Capsulæ totidem, distinctæ, torulosæ, articulatæ, indehiscentes, transversim multiloculares, extus piloso-hispidæ. Semina in quoque loculo solitaria, pendula. Platystemon californicum. — Plante herbacée, généralement lisse, mais pré- sentant de longs poils épars sur les pédoncules, les bords des feuilles, et çà et là sur Ja surface des feuilles, du calice et des ovaires. Feuilles simples entières lanceolées ; les fleurs solitaires sont de la grandeur et de la couleur de celles de l’'Hélianthème commun. PLATysTIGMA — Sepala 3, ovata, caduca , pilosa. Petala 4-5. Stamina numerosa ; filamenta filiformia ; antheræ lineares bi- loculares, lateraliter dehiscentes. Stigmata 3, ovata, acuta, erecto-divergentia. Capsula oblonga, basi attenuata, r-locularis, triangularis, 3-sulcata, trivalvis, ab apice ad basim dehiscens; val- vulis conduplicatis, margine in placents filiformibus productis. Semina numerosa, minuta, ovoidea, nigra , lævissima, nitida. Pi. lineare. Herba pusilla, cœspitosa. Caules brevissimi, densèé foliosi. Folia linearia integerrima, amplexicaulia, 1-nervia. Pedunculi semi-pedales, erecti, uniflori, patentim pilosi. Cette plante a un port analogue à celui du Platystemon et la fleur également est jaune. DexpromEcow. — Sepala 2 caduca. Petala 4. Stamina plurima; filamenta filiformia ; antheræ lineares. Stigmata 2 sessilia, bre- via, crassiuscula. Capsula elongata, siliquæformis, 1-locularis, bivalvis, valvulis coriaceis duris a basi ad apicem dehiscentibus. Placentæ marginales, filiformes. Semina plurima majuscula , pyriformia, lævia. D. rigidum. — Fruticulus densè foliosus , rigidus, glaber. Folia lanceolata, acuta, denticulata, peaninervia, vesiculata, rugosa, rigida. Pedunculi axillares , uniflori. Cette plante qui, comme la précédente, n'existe que dans l'herbier de M. Douglas, parait avoir la fleur jaune et grande comme celle du Papaver nudicaule ; elle est remarquable par II. BorTan. — Août, 6 82 G. BENTHAM. — Nouvelles plantes de Californie. sa tige ligneuse. Indépendamment de ces nouveaux genres de Papavéracées, plusieurs espèces des genres Æschscholtzia et Me- conopsis, viennent encore enrichir cette famille. Elles sont ainsi caractérisées. Eschscholtzia crocea. — Gaule ramoso folioso, foliorum segmentis linearibus, pedureuli cyatho infundibuliformi ; Himbo maximo dilatato, calyce longe acu- minato. Cette espèce a été cultivée dans le jardin de la société d’hor- ticulture et surpasse encore en beauté l’Æschscholtzia califor- nica. Les espèces suivantes n'existent encore qu’en herbier. Eschscholizia cœæspitosa. — Caulibus abbreviatis basi foliosis, foliüis subra- dicalibus, segmentis lineari-dilatatis cuneatis , pedunculis elongatis erectis, cyatho tubuloso, limbo subaullo , calyce apice attenuato acuminato. Eschscholtzia tenuifolia. — Caulibus abbreviatis basi foliosis , foliis subra- dicalibus, segmentis lineari-subulatsi, pedunculis elongatis erectis, cyatho tubu- loso, limbo brevissimo , calyce apice obtusinsculo acuminato. Eschscholtzia hypecoides. — Caulibus clongatis ramosis foliosis, foliorum segmentis breviter lineari-cuneatis, pedunculi appendice tubuloso, limbo sub- nullo, calyce apice breviter acuminaio. Ces trois dernières espèces ont également la fleur jaune, mais beaucoup plus petites que celles des Æschscholtzia californica et crocea. Meconopsis heterophylla. — Foliis paucis remotis pinnatisectis, {egmentis inferiorum ovatis subincisis subpetiolulatis, superiorum linearibus mtegerrimis subconfluentibus, capsulis lævibus 5-6-valvibus. - Meconopsis crassifolia. — Caule basi folioso, fois crassiusculis glaucis piunatisectis, segmentis inciso-lobatis, margine revoluto, foliorum inferiorum ovato-cuneatis, superiorum lineari-cuneatis, capsulis lævibus. Plusieurs espèces nouvelles de Lupins, provenant des graines envoyées par Douglas, ont également fleuri dans le jardin de la société ; ce sont les espèces suivantes : Lupinus nanus (Trans. hort., pl. 14, üg. 2 ). Annuus humilis pilosiusculus , caulibus decumbentibus parum ramosis ; foliis paucis, foliolis 5-7 spathulatis ; floribus subverticillatis racemosis, calycibus sericeo-lanatis inappendiculaus, labio superiore bifido, inferiore longiore integro, alis vexillo vix longioribus. Lupinus densiflorus. — Anuuus, caulibus ascendentibus basi foliosis foliis G. BENTHAN. — Nouvelles plantes de Californie. 63 que subsericeo-pilosis, foliolis oblongo-spathulatis, verticillis numerosis ap- proximatis 6-10 floris, pedicellis ebracteatis; calycis labüis subintegris, superiore .membranaceo, inferiore piloso duplo longiore, leguminibus villosis dispermis. Lupinus albifrons. — Vruticosus, eaulibus decumbentibus foliisque argen- teo-sericeis, foliolis obovato-oblongis basi angustatis, floribus verticillatis bractcolatis, calycis labio superiore bifido, inferiore integro. Lupinus leptophyllus. — Annuus, caulibus erectis subsimplicibus patentim nilosis , folis linearibus utrinque angustatis pilosis vix sericeis , floribus sparsis approximalis, bracteis ante anthesini subcomosis, pedicellis ebractcolotis, ca- lycis labio superiore bifido, inferiore longiore subintegro. Lupinus hirsutissimus. — Annuus, undique pilis longis rigidis petentibus hirsutissimus, caule humih suberecto, foliis paucis, foliolis obovatis mucro- nulats, florious alternis, pedicellis ebractecolatis , labiüis calycinis subæqualibus, superiore bifido, inferiore integro, Les Liliacées ont aussi fourni à M. Douglas plusieurs belles espèces des genres Calochortus, Cyclobothra de Sweet et Triteleia. Cinq espèces des plus élégantes sont décrites et figurées dans cet article des Transactions de la société d’horticulture; elles sont ainsi caractérisées : Calochortus splendens Dougl. mss. — Caule 3-5-floro, sepalis revolutis, petalis intus sparse pilosis, in parte superiori glabris, basi maculatis, extus ecostatis. Cette espèce se rapproche du Calochortus macrocarpus ; elle a la fleur violette. : Calochortus venustus Dougl. mss. — Caule paucifolio subbiflaro, sepalis erectis, petalis præter fasciculum pilorum glabris basi rubris et versus apicem macula rubra notatis. Les pétales sont blancs avec deux taches rouges. Cyclobothra pulchellu ( Calochortus pulchellus Dougl. mss.). — Umbellis 2-5-floris, pedunculis bracteis brevioribus, floribus globosis, petalis ovatis obtusis serrulato-fimbriatis foveà valde excavatà extus callosà, sepalis ovato- lanceolatis acuminatis vix brevioribus. Cyclobothra alba ( Calochortus albus Dougl: mss.). — Umbellà 2-3-florà, pedunculis bracteis: brevioribus, floribus oblongis inflatis, petalis ovatis obtu- sissimis margine nudiusenhis, foveà leviter impressà, sepalis ovato-lanceolatis duplo longioribus. 84 G. BENTHAM. — Our les Polemomacees. Triteleia laxa. —Folis linearibus glaucis scapo longioribus, involucro tmiphyllo patente membranaceo, umbellà laxà 7-8-florà. Toutes ces plantes paraissent pouvoir résister assez facile- ment à nos hivers, et plusieurs d’entre elles, par leur beauté, seront des acquisitions précieuses pour lornement de nos jardins. | CARACTÈRES ESSENTIELS de plusieurs genres nouveaux apparte- nant à la famille des Polemoniacées , ainsi que des espèces qui les constituent; par M. G. Bentaam. ( Extr. du Botanical Register, octobre 1833, n. 1622.) Hueecra. (1) Calyx tubuloso-campanulatus semi-5-fidus, si- nubus vix membranaceis, lacinüs subinæqualibus linearibus rigidis subspinosis. Corolla infundibuliformis, tubo breviter ex- serto, limbo 5-partito, laciniis ‘oblongis integerrimis. Stamina ad faucem inserta. Antheræ lineares, sagittatæ. Capsulæ loculi polyspermi. — Herbæ annuæ vel perennes plus minusve albo-la- natæ. Folia alterna, linearia, integra vel pinnatifida. Flores dense corymboso-capitati, calycibus bracteisque imbricatis lan densà basi immersis. — À Gili differt habitu et antheris. 1. À. densifolia; humilis, caule glabriusculo, folüs crebris fere omnibus pinnatifidis glabratis, segmentis utrinque 2-3 acerosis, corollæ tubo exserto, staminibus corollam subæquantibus. — Corolle cœruleæ. — Cahfornia. Douglas. 2. H.elongata ;ramis elongatis divaricatis vel procumbentibus tomentosis, foliis brevibus simplicibus vel utrinque segmentis 1-2 auctis, omnibus albo-tomentosis vel demum vix glabratis, corollæ tubo exserto, staminibus corollam superan- übus. — Flores intense cœrulei. — Cahfornia. Douglas. 5. H. virgata ; erecta, stricta, folis elongatis simplicibus vel pinnatifidis laxe albo-lanatis, corollæ tubo exserto, staminibus corollà brevioribus. — Flores intense cœrulei. — California. Douglas. (x) Nomen in honorem Bar. Car. de Hugel, Vindobonensis. Hugelia, Reichenb.—Didiscus, D.C, G. BENTHAM. — Sur des Polemoniacées. Na 4. H. lutea ; erecta, fois inferioribus elongatis simplicibaus glabratis, su- perioribns abbreviatis pinnatifidis albo-lanatis, corymbis parvis, coroliæ tubo incluso, staminibus corollam æquantibus.— Flores lutei. — California. Douglas. Livanraus. (1) Calyx tubulosus membranaceus, nervis 5 viri- dibus validis apice in dentes subulatos recurvos productis. Co- rolla infundibuliformis, tubo brevi, limbo-5-fido, laciniis obo- vatis apice crenulatis. Stamina tubo inclusa. Antheræ filiformes, basi vix sagittatæ. Capsulæ loculi polyspermi. — Genus calyce, antheris, et habitu distinctissimum. 1. Z. dichotomus. Herba annua, glaberrima. Folia opposita, sessilia, pal- matisecta, segmentis 3-5 lineari-subulatis. Flores in dichotomiis solitariis sub- sessiles, ebracteati, versus apicem ramorum plurimi approximati. Corolle magni- tudine et forma et fere colore Lini suffruticosi. — California. Douglas. Leprostpnon. (1) Calyx tubuloso-campanulatus, æqualis semi- 5-fidus, lobis lineari-subulatis acutis, sinubus membranaceis. Corolla infundibuliformis, tubo longe exserto tenuissimo , limbo companulato 5-fido, lobis ovalibus obtusis integerrimis. Stamina ad faucem inserta. Antheræ oblongæ basi sagittatæ. Capsulæ loculi polyspermi. — Herbæ annuæ, basi glabræ, apice pubescentes. Folia opposita, sessilia, palmatisecta, segmentis linearibus vel subulatis. Flores dense corymboso-capitati, ‘axi sublanato. Bracteæ imbricatæ, foliis conformes, segmentis ciliato-hirsutis. A Gilliis sectionis Dactylophylli corollæ formà distinctus. 1. L. grandiflorus ; subsimplex, folis 7-11: fidis, laciniis subulatis strictis margine reyoluüus, corollæ tubo limbo vix duplo longiore, filamentis brevis- simis. — Corolle cæruleæ fundo aureo vel purpureo. — California. Douglas. 2. L. androsaceus ; folüs 5-7-fidis, laciniis oblongo-linearibus, corollæ tubo limbo 2-3-plo longiore, staminibus corollæ limbo triplo brevioribus. — Corollæ minores et intensius coloratæ quam in præcedente. — California. Douglas. 3. L. luteus ; folüs 5-7-fidis, laciniis oblongo-linearibus, corollæ tubo limbo subquadruplo longiore, staminibus limbo corollæ subtriplo brevioribus, stylo corollam vix æquante. — Corollæ luteæ fundo intensiore, im var. 8. pal- lidiores. — California. Douglas. (x) Nomen ex ejus florum similitudine cum quibusdam Lini speciebus. (1) Nomen ex corollæ tubo tenuissimo. 86 G. BENTHAM. — Sur les Polemoniaceées. 4. L. parviflorus ; fois 5-7-fidis, lacmüs oblongo-linearibus , corollæ tubo limbo quadruplo longiore, staminibus limbo corollæ vix dimidio brevioribus, stylo snbexserto. — Corollæ pallide flavæ fundo intense luteo. — California. Douglas. D'2217 densiflorus ; foliis 9-1 1-fidis , lacinns subulatis strictis margine re- volutis, corollæ tubo limbo breviore. — Corollæ pallide purpurascentes ? — California. Douglas. —Vix non genus proprium inter Leptosiphones et Gilias sectionis Dactylopkylii medium. Fenzcia. (1) Calyx tubuloso-campanulatus, profunde &-fidus, sinubus membranaceis, laciniis linearibus acutiusculis erectis. Corolla subinfundibuliformis, tubo brevi, limbo 5-partito, laciniis obovatis dentatis. Antheræ ovatæ, sagittaté, e tubo bre- viter exsertæ. Capsulæ loculi polyspermi. 1. P. dianthiflora. Herba pusilla, subsimplex, 2-3-pollicaris, glabra vel leviter pubescens. Folia opposita, linearia, integerrima. Flores 1-3 pedunculati. Corolla fere pollicaris, purpurascens, fando luteo.— California. Douglas. Girra. Cav. — Calyx campanulatus, 5-fidus, margine et sinu- “bus membranaceis. Corolla infudibuliformis vel subcampanula- tus, limbo 5-partito, laciniis obovatis integris. Stamina ad faucem vel vix intra tubum inserta. Antheræ ovato-subrotundæ. Capsulæ loculi polyspermi. — Herbæ, folis (in Zpomopside et Eugilia ) alternis pinnatisectis, segmentis integris dissectisve, vel (in Dactylophyllo ) oppositis palimatisectis, segmentis integris su- bulatis. Secr. 1. Dactylophyllum. Folia inferiora opposita, omnia sessilia palma- tisecta. Flores solitarii, longe pedunculati. — Corollæ tubus brevissimus , lim- bus patens. — An genus proprium ? 1. G. liniflora; foliüis imferioribus oppositis ommibus sessilibus palmati- seclis, corollis calyce triplo longioribus. — Flores albi ?, forma et magnitudine Lino tenuifolio similes. — California. Douglas. L 2. G. pharnaceoides ; folüs inferioribus oppositis ommibus sessilibus pal- matisectis, corollis calyce duplo longioribus. — A. G. liniflor& differt floribus dimidio mmoribus.— California. Douglas. 3. G. pusilla ; folüis inferioribus oppositis omnibus sessilibus palmatisectis, + . = ne D = « « (1) Nomen in honorem D. Fenzi Vindobonensis, Alsinearam fuiuris monograph. G. BENTHAM. — Sur les Polemoniacees. 87 corollis calycem vix excedentibus. — Habitus Ærenariæ tenuifoliæ. À. G. phar- naceoïde differt floribus dimidio minoribus, corollis minus patentibus. — Cluli ( La punta de Cortes ) Bertero. Sec. um. /pomopsis. Folia alterna pinnatisecta, vel pinnatifida. Flores solitarii vel subglomerati. Corollæ tubus elongatus longe exsertus. 4. Gilia coronopifolia Pers. Syn. 1. 187. Zpomopsis elegans. Sm. exot. bot. 1. 23,t. 13. Carolina. 5. Gilia pulchella. Dougl. mss. Zpomopsis elegans Lindl. Bot. Reg. 15. t. 1281. America boreali-occidentalis. 6. G. tenuiflora ; caule erecto elato superne viscoso subnudo paniculato, folüs bipinnatisectis glabris, floribus subsolitariis, corymbis laxis longe pe- dunculatis, corollis calyce 4-plo longioribus. — Flores cœrulei. — California. Douglas. 7. G. arenaria ; caule humili viscoso subnudo, foliis pinnatifidis, lobis ovatis, fioribus subglomeratis, corollis calyce 3-plo longioribus. — Flores cœ- rulei. — California. Douglas. 8. G. crassifolia; caule erecto viscoso superne paniculato subnudo, foliis pinnatifidis sublanatis demum glabratis, segmentis oblongo-lanceolatis integris incisisve, floribus subsolitariis divaricato-paniculatis, corollis calyce duplo longioribus. — Flores flavescentes ? — Chili. Curning , Bridges. SEC. III. Eugilia. Folia alterna pinnatifida vel pianatisecta. — Flores. sub- solitarn vel sæpius glomerati. — Corolle tubus calyce subbrevior. 9. G. inconspicua. Dougl., Bot. Mag. 56, t. 2883. Zpomopsis inconspicua. Sm. exot. fl. t. 14. — America boreali-occidentalis. Douglas. 10. G. tricolor ; caule erecto glabro folioso, folits bipinnatisectis, segmentis lineari-subulatis, corymbis 3-6-floris virgato-paniculatis, corollis calyce sub- triplo longioribus. — Corollæ tubus luteus , limbus flavescens ? fundo purpureo. — California. Douglas. 11. G., laciniata Ruiz et Pav. fl. per. et Chil. 2. 17.t, 123. Chili Hacrae, Bridges, Bertero, Cuming, 729, etc. Peruvia Ruiz et Pavon. California. Douglas. 12. G. mullicaulis; caule crecto glabriusculo, foliis subbipinnatisectis gla- briusculis, segmentis linearibus, corymbis 3-10-floris longissime pedunculatis Vix paniculatis , corollis calyce vix duplo longioribus. — Corolle cœruleæ. — California. Douglas. 15. G. achillæfolia; caule erecto glabriusculo folis bitripinnatisectis , segments lineari-subulatis, corymbis capitatis multifloris longissime pedun- culaüs , calycibus sublanatis, corollis calyce duplo longioribus, staminibus co- rolla brevioribus. — Corollæ cœruleæ. — California. Dorrglas. 88 G. BENTHAM. — Sur des Polemoniacées. 14. G. capitata Douglas ; Hook. Bot. mag. 56. t. 2698. Lindi. Bot. reg. 14, t. 1170. — America boreali-occidentalis. Douglas. Æcocuuoa.(1)Calyx tubuloso-campanulatus, basi membrana- ceus, apice 5-fidus, laciniis inæqualibus rigidis integris multifi- disve spinosis. Corolla subhypocrateriformis, tubo calycem subæquante, limbo 6-partito , laciniis oblongis integris. Stamina intra partem superiorem tubi inserta. Antheræ ovato-subrotun- dæ, Capsulæ loculi polyspermi. —Herbæ plerumque glutinosæ fœtidæ. Folia pinnatisecta, segmentis incisis acutissimis. Flores dense capitati, bracteis inciso-multifidis spinosis suffulti. 1. Æ. interlexta ; erecta ramosa, folüs glabris pinnatisectis, segmentis lineari-subulatis acutissimis incisis divaricatis subspinosis, calycis sublanati den- tibus plerumque multifidis , corollis calyce subbrevioribus , staminibus exsertis. — California. America boreali-occidentalis. Douglas. 2. Æ, cotulæfolia ; erecta stricta, foliis glabris bipinnatisectis, segmentis lineari-subulatis acutissimis foliorum superiorum floraliumque spinosis, brac- teis villosulis, dentibus calycinis subintegris, corollis calycem æquantibus, staminibus exsertis. — California. Douglas. | 3. Æ. pubescens; molliter pubescens, caule ramoso, foliis pinnatisectis, lacinüs inciso-pinnatifidis, lobulis divaricatis subspinosis, calycibus bracteisque basi membranaceis glabris apice inciso-pinnatifidis villosis, corollis calyce sub- duplo longioribus, staminibus e tubo exsertis. — California. Douglas. 4. Æ. pungens ; Gilia pungens Douglas; Bot. mag. 57, t. 2977. Viscoso- pubescens, foluis pinnatisectis segmentis integris incisisve, lacinis lanceolato- linearibus acutissimis spinosis, bracteis ciliato-hirtis basi dilatatis, dentibus calycinis lanceolatis subintegris, corollis exsertis, staminibus tubo inclusis. — California. Douglas. 5. Æ. eryngioides, Gilia eryngioides , Bot. Zeit. 1833. t. 122. G. mucro- nata Lehm. del. sem. hort. Hamb. 1832? — Chili. Cuming, Bridges, Ber- tero , etc. » 6. Æ, atractyloides ; viscosissima, folis pinnatifidis rhachi dilatata, lobis subulatis divaricatis spinosis, floralibus ovatis imbricatis spinoso-dentatis flores amplectentibus, dentibus calycinis subulatis integris. — Habitus Æéracty lidis humilis. — California. Douglas. CorLomrA. Calyx campanulatus 5-fidus vel sub-5-partitus, lobis (1) Nomen ex odore fœtido quarumdam specierum. G. BENTHAM. — Sur les Polemoniacees. 69 lanceolatis linearibusve æqualibus integris. Corolla hypocrateri- formis, tubo tenui exserto, limbo patente 5-partito, laciniis oblongis integris. Stamina versus medium tubi inserta. Antheræ ovato-subrotundæ. Capsulæ loculi r-2-spermi. — Herbæ. Folia alterna, rarius inferiora opposita integra inciso-dentata vel ra- rius pinnatifida. Flores dense capitati, bracteis lato-ovatis inte- gerrimis suffulti. 1. C. heterophylla ook. bot. mag. 56. t. 2895. LindI. bot. reg. 16.1. 1347. America boreali-occidentalis. Douglas. 2. C. coccinea Lehm Del. sem. Doit Hamb. 1822. Land. 1. c. t. 1629. 3. C. grandiflora Dougl. Lindi. L. c. 14.t. 1174. Hook. bot. mag. 56. 1. 2894. — America boreali-occidentalis. Douglas. 4. C. linearis ; Nutt. gen. 1. 126. Lindl. 1. c. 14. t. 1166. Hook. I. c. 6. t. 2893. — America horeali-occidentalis. 5. C. gilioides ; foliüis pinnatisectis, segmentis linearibus integris, calycibus profunde 5-fidis , staminibus tubo corollæ inclusis, capsulæ loculis monospermis. — Corolle C. gracilis. — California. Douglas. 6. C. glutinosa ; procumbens, foliis subpinnatisectis, segmentis oblongo-linea- ribus integris vel subincisis, calycibus sub-5-partitis, staminibus corolla longio- ribus, capsulæ loculis monospermis. — Corollæ C. gracilis. — California. Douglas. 7. C. gracilis Dougl. Gilia gracilis Hook. bot. mag. 56.t. 2924. Calyces 5-partiti. Folia inferiora opposita. — America boreali-occidentalis. California. Douglas. Chili. Cuming, Bertero, Bridges, etc. C. L. Brume. De novis quibusdam plantarum familüs expositio , et olim jam expositarum enumeratio. Cet écrit, entièrement rédigé en langue latine, a paru à Leyde vers la fin d'août 1833. L'auteur a senti la nécessité de donner plus de publicité à un grand nombre de ses découvertes bota- niques qui n'étaient annoncées que dans des ouvrages impri- més à Batavia, et partant assez rares entre les mains des bota- 90 C. BLUME. — Je novis plantarum. famili. nistes. Sous le titre d'Enumeratio plantarum Javæ , 1 avait en outre publié à Leyde en 1827 le premier fascicule d’un ouvrage destiné à l'exposition des familles de plantes constituées par lui avec quelques observations sur leurs affinités. La somptueuse Flore de Java, dont le commencement parut à Bruxelles sous les plus favorables auspices, fut brusquement discontinuée par suite des évènemens qui ont amené la séparation de la Belgique et de la Hollande. Dans cet état de choses, M. Blume rend un service signalé à la science en donnant un aperçu de ses travaux, et nous ne croyons mieux faire que de reproduire intégralement dans les Annales des Sciences naturelles l'exposition des familles nouvelles qu'il propose. Il passe d’abord sommairement en revue les familles qu'il avait constituées dans des ouvrages antérieurs; 1° Les PApaya- ces (Papayaceæ), dont le Carica L. est le type et unique genre. Leurs affinités avec les Passiflorées sont très intimes, et elles diffèrent suffisamment des Cucurbitacées. Elles se rap- prochent aussi des Pangiées, nouvelle famille polypétale, voi- sine des Flacourtianées, et formée du Pangium de Rumph, de l’'Aydnocarpus et du Va areca de Gæriner. 2° Les Rmzanruées ( Rhizantheæ). Cette famille, si remar- quable par son organisation qui la place entre les végétaux d’un ordre supérieur et les Acotylédones, renferme les genres Raf- flesia R. Br., Cytinus L., Aphyteja L. ( Hydnora Thunb.) et Æpodanthes Poit. (1) 3° Les Diprérocarpées ( Dipterocarpeæ ). Leur plus proche affinité est avec les mr ; elles ont des rapports plus éloi- gnés avec les Malvacées et les Guttifères. Les genres dont elles se composent sont : Dipterocarpus et Dyphe sell Gærtner. (Pterigium Corr.), Shorea Roxb. et Vateria L. (2) 4 Les Hyprocérées (Hydrocereæ), qui ne se distinguent des Balsaminées que par la stracture de leur fruit. Elles sont fondées sur le seul genre Æydrocera Bl. (1) Le nouveau genre Pilostyles, que nous avons décrit dans ces Annales (Tom, 2.) est en- core un membre de la famille des Rhizanthées. (2) On doit ajouter à cette famille le Zophira de Gaærtner, omis ici par M. Blume (V. Flore de Sénégambie, tom. r). | GUILLEMIN. c. BLUME. — De novis plantarum familiis. ” OI 5° Les HernanDiées ( Jernandieæ). Famille très voisine des Santalacées. Genres : Hernandia Plum. et Znocarpus Forst. 6° Les Burmanniacées ( Burmanniaceæ ). Elles se distinguent . suffisamment des autres familles de Monocotylédones, parmi lesquelles leurs plus proches voisines sont les Hæmodoracées et les Amaryllidées. Genres : Burmannia 1. ( Tripterella Mich. et Maburnia Du Pet. Th.), Gonyanthes BI. et Gymnosyphon BI. 7° Les Taacées ( Tacceæ ). L'auteur rappelle l’opinion qu'il à émise dans son Enumeratio plant. Javæ ( Leyde 1827), que le genre Tacca doit former une nouvelle famille qui a des rapports avec les Aroïdées et les Aristolochiées, et que cette dernière famille, ainsi que le Tacca , sont des plantes monocotylédonées. 8° Les NéPsnrnéss ( Nepentheæ). Le genre Nepenthes L. constitue lui seul'cette petite famille, et ne peut conserver la place que M. Ad. Brongniart lui avait assignée parmi les véri- tables Cytinées. Celies-ci sont maintenant réunies aux Rhi- zanthées. 9° Les BALsAMIFLUÉES (Balsamiflueæ ). Cette petite famille, composée du genre Liquidambar, est voisine des Platanées, Bétulinées et Myricées. 10° Les Scxizanprées ( Schizandreæ). La place de cette fa- mille est près des Ménispermées et des Anonacées. Elle renferme les genres Kadsura Juss. (Sarcocarpon Bl.), Schizandra Mich. et Sphærostemma Blume. Voici les caractères des familles de plantes nouvellement proposées par l’auteur, ainsi que l’énumération des espèces qui les constituent avec les observations qui se trouvent à la suite. APOSTASIEÆ. Perianthium ovario adratum, limbo supero petalcideo , sexdiviso, regulari aut subirregulari, deciduo : segmentis tibus exterioribus , tribus alternis inte- rioribus, quorum posticum, quod exteriori antico oppositum , reliquis conforme aut difforme. — Séamina : F'ilamenta ia, mferne basi styli adnata, superne . distincta : duo segmentis lateralhibus interioribus perianthii opposita ; tertium segmento exteriori autico oppositum, sæpius anantheratum aut nullum. — ##- theræ dorso aflixæ oblongæ, biloculares , introrsum longitudinaliter dehiscentes, Pollen e granulis simplicibus , solutis. — Püistillum : Stylus superne liber, | 92 C. BLUME. — De novis plantarum familris. indivisus. Stigma terminale, obtusum, trigonum ant obsolete trilobum. — Ovarium imferum, triloculare, placentis centralibus multiovulatiss — Pe- ricarpium capsulare, triloculare, trivalve , valvis medio septiferis, basi apice- que cohacrentibus. Semina numerosissima, minuta, avata et testà nucleo con- formi, aut scobiformia testà membranaceà , utrinque relaxatä. Vegetatio. Plantæ rhizocarpeæ, radice fibrosà. Caulis simplex aut simpliciter ramosus, teres, foliatus. Folia simplicia, indivisa et integerrima convergenti- nerVosa , basi vaginata. Flores racemosi, unibracteati, flavescentes. Ozs. Cum primam mentionem facerem generis mei Aposta- siae, quod in libro Bataviæ edito : Bijdragen tot de flora van Ne- derlandsch Indie ad Orchidearum familiam retuli, jamillud, quod € nomine amosrass (quæ vox segregationem aut discidium si- gnificat) satis apparet, licet Orchideis quam maxime affine, quasi transitum in aliam plantarum familiam efficere posse sus- picabar. Hanc meam sententiam mox confirmavit aliud genus Æpostasiae affine a me in Javâ repertum, tum maxime eruditis- sima de Æpostasi& commentatio a principe botanicorum ætatis nostrae RoBrrro Brown in Plantis Asiaticis rarioribus edit. WaL- LICI 1. p, 74 in lucem edita. Licet enimillic Ros. Brown diserte exponat, quâtenus singulare hocce genus inprimis structurà fructus a reliquis omnibus Orchideis differat, et ipse tamen agnoscit, his illud quam proxime accedere; quare illi in hac familià propriam concedit tribum , quam Apostasiearum nun- Cupavit. Equidem hanc tribum tanquam peculiarem familiam ab Orchideis plane dissimilem organorum fructificationis cum masculorum tum femineorum, quam, praeterquam in Aposta- si& , nm alio quoque genere Indiæ Orientalis ostendam. Cæte- rum, si hæc familia exigue tam ob dispositionem staminum , quam ob habitum plane similem quam arctissime cum Orchi- deis est conjuncta, eam simul transitum facillimum ad Burman- niaceas atque Irideas efficere constat. Hæc ipsa vero, quam in- dicavimus, dispositio staminum , quorum duo divisionibus late- ralibus seriei interioris perianthii, tertium divisioni seriei exte- rioris sunt opposita. Apostasieas ab utrâque familià memoratà distinguit. In Burmanniaceis tria stamina interioribus divisioni- bus perianthiüi sunt opposita , in Irideis autem seriei exterioris in quibus præterea antheræ non, ut in Apostasieis, intror- sum, sed extrorsum dehiseunt, c. BLUME. — De novis plantarum familurs. 93 I. AposrasrA. Blume Bydr. ned. Ind. p. 423. — Rob. Br. in Wall. Plant. Asiat. rar. 1. p, 74. Lirmbus perianthü sexdivisus, regularis. Séamina antherifera duo, tertio segmento antico exteriorum perianthii opposito castrato ant nullo. Capsula trilocularis , polysperma. Semina globosa, testà nucleo conformi. 1. Apostasia odorata BI. A. foliis lineari-lanceolatis, racemis deflexis, antherarum loculis basi inæqua- libus , filamento tertio castrato. Bz. Bydr. Flor. ned. ind. p. 423. Fig. Orchid. V. Habitat in sylvis primævis montis Salak Javæ insulæ. 2. Apostasia Wallichii Rob. Br. A. foliis elongato-lanceolato-linearibus, racemis nutantibus, antherarum loculis basi inæqualibus, filamento tertio castrato. Rob. Br. 7 all, plant. Asiat, rar, 1. p. 75.tab. 84. Habitat. À. Cel. Warrremto in valle Napaliæ minore Noakote dictà reperta : sine floribus hunc ego quoque speciem in Javà in sylvis montanis colleoi ; hor- tulanus autem Zrerecrus exemplaria fructifera in Guineà-Novà, à Javanicis baud diversa. Oss. Iterata À. odoratae inspectio me docuit, antherarum struc- turam esse eamdem atque in Z. #allichi R. Br. Facile autem ambae interse dignoscuntur indicatà foliaturae diversitate : hu- jus etiam flores sunt minores ac filamenta breviora quam in specie priori. 3. Apostasia nuda Rob. Br. A. foliis lanceolato-linearibus, racemis nutantibus, antherarum loculis basi æqualibus, filamento tertio nullo. Rob. Br. Z. c. 1. p. 76. tab. 85. Habitat in montibus imsulæ Penang. Il. Nevwrepra. BI. Limbus perianthüi sex-divisus, irregularis : segmento postico ( labello ) inte- riorum reliquis difformi. Séamina antherifera iria. Capsula trilocularis polys- perma. Semina ob testam utrinque subulato-relaxatam scobiformia. Ozs. Ab omni inde tempore res fuit rarissima, ut homines, summo genere nati ac re familiari lautissimä gaudentes, scien- tiae cupiditate inducti, periculorum cum remotarum regionum investigatione conjunctorum, discrimen subirent. Cui haec le- 04 C. BLUME. — De novis planiarum familits. senti non ultro in mentem venit Josrpni Banks, audacissimum CookiuM in circumnavigatione orbis terrarum comitantis ?; aut GEORGIL VALENTIA , peregrinatoris sagacissimi, cui melior cognitio Abyssiniae et inprimis litorum sinus Arabici debetur ? — Si autem hi viri optime de disciplinis meriti eà natione sunt oriundi, quam navigatio ac mercaturae cum remotissimis re- gionibus commercium quasi sponte suà ad ultissimas ejusmodi investigationes compellere debeant, eo majorem admirationem excitant illustrissimi ALexanDrt 45 HumBorpritinera, quo longe splendidior ex ïis in omnes partes disciplinarum naturalium fructus redundavit majusque scientiae humanæ incrementum investigationibus ejus accessit, quam unquam alias expeditioni- bus ejusmodi sumtibus publicis susceptis. — Nec minus digna est, quam grati agnoscamus, diligentia optimo successu coro- nata MaxrmMicran: Principis À NeuwieD, jam alter vice ut no- vum gentium terrarumque cognitioni lumen afferat , interiora Brasiliae perscrutants, licet gravissima illum ægrotatio anno 1817 in patriam inde redire coëgisset. Tantis igitur meritis in- ductus plantarum hocce genus admodum memorabile ei dedi- cavi, idque eo magis, qu6 plura jam atque graviora inventa dis- ciplina botanicæ itineribus Augustissimi Principis debuerit. Ab Apostasiä hocce genus insignitur : 1° Perianthio subri- gente, cum segmentum posticum seriei interioris sit forma à cæteris diversà , nempe dilatato-spatulatum ; 2° Staminibus tri- bus fertilibus, quæ in eà reperiuntur, cæterum dispositione eèdem ac in Apostasi ; 3° Seminibus testae subuliformi inclu- sis, quæ res æque ac perianthium irregulare huic generi pro- prium manifestum ejus transitum ad Orchideas indicat. 1. Neuwiedia veratrifolia. BJ. Planta caule simplici inferne radicante, omnino habitus cjusdem ac quædam Orchideæ terrestres Floræ Javæ, e gr., genus Culanthe Rob. Br., foliis lato- lanceoletis nervoso-plicatis, racemo terminali puberulenti, floribus breviter pedicellatis unibracteatis flavescentibus. Habitat in sylvis montium altiorum Javæ occidentalis , licet rarissime ; ego certe semel tantum mense Julio plantam florentem et à TRE codem tempore fructiferam imdagavi. c. BLUME. — De novis plantarum familirs. 99 ILLIGEREZÆ. Flores hermaphroditi aut abortu polygami. —Calycis tubus ovario adnatus ; limbus superus, duplici ordine partitus, deciduus aut ex parte persistens et accrescens ; laciniis per æstivationem valvato-inflexis. — Perala nulla. — Stamina e summo calycis tubo orta, laciniis exterioribus opposita, tisdem nu- mero æqualia, ad basin utrinque glandula seu appendice instructa aut glandulis interposita.— Æntheræ biloculares, loculis introrsum a basi ad apicem valvulà persistente dehiscentibus. — Ovarium inferum, uniloculare, ovulo solitario pendulo. — Ssylusunicus, indivisus. — Stigma peltatum 1. obtusum , subobli- quum. — Fructus indehiscens, semine nucamentaceo, exalbuminoso , cotyle- donibus foliaceis, contortuplicatis. Os. Haud facile est negotium nexum peculiarem exiguæ hujus familiæ inter ordines plantarum naturales decernere. Si tantum habitum genéris mei //ligeræ spectes, frutices scan- dentes folus sparsis ternato-sectis continentis, proxime illud ad Cucurbitaceas et Passifloreas accedere existimes. At in utrâque harum familiarum, segmenta floralia interiora naturæ sunt mMagis corollinae quam in ZÜligerä, cujus utraque series, ut in Homa- lineis Rob. Br. substantiæ est homogenae, Cum hac autem in- super staminum insertione, minus vero habitu convenit. Ab omnibus hisee familiis et a Combretaceis, quibus Illigerae meæ itidem sunt affines,, hæ tamen peculiari antherarum structurà, quæ eadem est ac Laurinearum , distinguuntur. Quo minus au- tem Laurineis apponamus Illigereas , habitus earum repugnat, licet ingens cum illis perianthii et antherarum structurà con- sensus negari non possit, inprinus si Gyrocarpus Jacq., ovario infero præditum, reverà huic familiæ accensendus est. Hoc tamen equidem addubito, quod Gyrocarpus, etiamsi omnibus partibus floris Laurineis est simillimus, structurà tamen semi- ms magnopere ab illis discrepat, quippe qui non, ut illae, co- tyledonibus crassis plano-convexis cum radiculà inclusà superà gaudet, sed cotyledonibus foliaceis spiraliter circum plumulam convolutis inter quas radicula sursum spectans parumper pro- minet, insignitur. Equidem decernere non ausim, an J{igera seminis structurà cum Gyrocarpo plane consentiat, quoniam nullos ejus fructus satis maturos examinare potui : pericarpia adhuc immatura /liseræ pulchræ erant oviformia , subieira- 96 C. BLUME. — De novis plantarum Jfamiliis. gona, apice leviter umbilicata, et nucleus testae durae inclusus nondum plane efformatus massà foliaceà contortuplicatà con- stabat. Hinc jam consensus satis magnus in structurà utriusque fructus ostenditur, quapropter genus illud Jacquini ad nova hancce familiam referre‘nullus dubito. Itaque character essen- tialis Illigerearum spectatur in structurà seminis, quæ ovarlio supero eâdem fere se ratione habent ad Laurineas, qua Vacci- neae ad Ericeas. I. Izucera BI. BL. Bydr. Flor. ned. ind. p. 1155. Flores hermaphroditi. Calycis limbus decempartitus, coloratus \sdeciduus. Stamina quinque : filamenta fbasi biglandulosa aut biappendiculata. Stylus longus. Stigma peltatum, lobulato-repandum. Drupa teiragona, aptera. Vegetatio. Frutices scandentes , ramis enodus, subangulato-striatis. Folia sparsa, exstipulata, longe petiolata, simplicia, ternato-secta, segmentis ansatis, integerrimis, coriaceis, penninerviis. Inflorescentia cymoso-paniculata , axillaris, pedicellis sub flore sæpissime bracteolatis. 1. Jlligera appendiculata B]. L. foliorum segmentis ovali-oblongis obtusiusculis glabris, paniculis tomen- tosis, staminibus basi biauriculatis. BL. L c. Habitat in sylvis altioribus montis Burangrang in provincià Javanicà Kra- wang , ubi hunc fruticem mense Julio florentem reperi. 2. iligera pulchra BI. I. foliorum segmentis ovali-oblongis acuminatis paniculisque glabris, stamini- bus basi biglandulosis. BI. I. c. p. 1154. Habitat ii fruticetis collium calcarium prope Kuripan in provincià Jayae occidentalis Buitenzorg, mensibus Maio ac Junio florens. II. Gyrocarpus. Jacq. Plant. Americ. p. 282. tab. 178. fig. 80. — Gærin. de Fruct. IL. p. 92. tab. 97. fig. 3.— Rob. Br. Prodr. Flor. Nov. Holl. p.404. — Kunth. Syn. PL æq. IV. p. 219. — Nees ab Esenb. ir Wall. PL. asiat. rar. II. p. 68. Flores polygami. Fermaphroditi : calycis limbus 4-8-fidus, lacinüis duabus accrescenti-persistentibus. Séamina quatuor, totidem glandulis stipitatis interpo— sita, Séylus brevis. Sigma capitatum. Drupa apice bialata. Ernbryo exalbumino- sus, inversus. Cotyledones petiolatæ, plumulæ spiraliter circumvolutæ. Flores masculi: in eàdem paniculà, perianthio et staminibus fere ut in hermaphroditis. V'egetatio. Arbores. Folia alterna , ad apicem ramorum conferta , exstipulata, C. BLUME. — De novis plantarum familiis. 97 longe petiolata, lata, divergenti-nervosa, indivisa vel lobata, decidua. Inflo- rescentia cymoso-pauiculata dichotoma, ante foliorum explicationem ad basin innovationis ramulorum : flores hermaphroditi m alis solitaru, reliqui masculi. 1. Gyrocarpus Asiaticus. Willd. G. foliis ovato - triangularibus subcordatis integris aut breviter 3-5-lobis supra glabriusculis subtus (canescenti-) pubescentibus, petiolis pedunculo communi longioribus, alis fructus cuneiformi-lanceolatis angusus obiusis. — Willd. Sp. pl. IV. p. 982. — Rœm. et Schult. Syst. Veg. LIL. p. 292. Mant. p. 218. — Spr. Syst. Veg. I. p. 489. — Nees ab Esens. /. c. Gyrocarpus Jacquini Roxb. Corom. I. p. L. tæb. 1. ( ut if sequent. excl. G. americani Jacq.) — Pers. Syn. I. p. 145.— Roxb. For. Ind, ed. Car. et Wall. \, p. 465. | Häbitat in regione montanà oræ Asiaticæ ( Roxb., Wallich, Le Brun), in insulà Timor ab hortulano Zippelio collectus. Ors. Folia sæpe obiter tantum, haud raro vero etiam sinu lato basilari sat profunde sunt cordata, sæpe breviter tri- , ra- rius quinque - lobata. Auctore Ill. Nes AB Esewpecx foliorum pubescentia utrinque tantum adnervos est limitata ; at CI. War. Lich in Ælor. Ind. Roxb. I. c. folia descripsit tanquam supra gla- bra, subtus pubescentia, quod satis cum exemplaribus nostris ex insulà Timor congruit, nisi quod horum nervi primarii mi- nutam quoque pubens in superficie superiori ostendant. ÆGICEREZÆ. Flores hermaphroditi. — Calyx inferus quinque-partitus, persistens : lobis simstrorsum tortis et imbricatis. — Corolla hypogyna, monopetala, quinque- fida : laciniis lobis calycis altermis, dextrorsum imbricatis. — Séamina quinque, lacimiis corollæ opposita : Filamenta inferne in tubum imæ corolle adhærentem connata. Antheræ incumbentes, biloculares : locuhi longitudinaliter dehiscentes, sep- tulis transversalibus intercepti. — Ovarium liberum , uniloculare. Ovla plura, spermophoro centrali libero immersa, peltata. Séylus subulatus. Stigma sim- plex. — Pericarpium folliculare, cylindraceo-arcuatum, coriaceum, monos- permum. Semen exalbuminosum, intra pericarpium germinans, T'esta membra- nacea , absorplione incompleta , apicem seminis, calyptræ instar , cui fascia latere ejus concavo aüscendens accreta est, obtegens. ÆE’mbryo erectus, arcuatus, cy- lindraceus, viridis. Pars cotyledonaris summo tantum apice, ubi embryo est IT. BoTan, — Août, 7 98 C. BLUME. — {De novis plantarum Jumiliis. subattenuatus, brevissime bifida, ob cotyledones circum gemmulam longitudi- naliter in tubum cylindricum elongatum substantiæ crassæ connatas, apice arcte sibi accumbentes, plano-convexas, crassas. Radicula infera, obtusa. Gem- mula ejusdem fere longitudinis ac totus embryo, huic immersa , subuliformis, indivisa. Ogs. Primus Ror. BrowN in opere immortali, cui titulus : Prodromus Flor. Nov. Holland. p.534 ,genus Ægiceras Gaertn. cum ob habitum, tum ob stamina petalis opposita ac structu- ram internam ovari ad Myrsinearum familiam retulit. Haud pro- cul dubio maxima illi cum istà familià est affinitas, verum tamen ob diversam seminis ejus structuram sive tribus peculiaris Myr- sinearum, sive familia parva his et Sapoteis affinis est habenda. Omnibus scilicet Myrsineis est albumen copiosum subcorneum cum embryone transverso, ubi in pericarpio abortu unicum tantum ovuium maturescit, erecto autem in fructu polysper- mo. Minoris momenti, licet notatu digna est etiam diversa in- ter illas antherarum affixio : antherae omnibus Myrsineis sunt basifixae et immobiles, Ægicereis autem ut compluribus Pri- mulaceis , dorso incumbentes atque adeo versatiles, et struc- turae plane peculiaris. Semen intra pericarptum germinans Ægi- cereis cum Rhizophoreis est commune quæ ambae familiæ litora regionum tropicarum æstui maris obnoxia inhabitant : atque ac adeo ratione summi Numinis providentia propagationi plan- tarum tanüs injuriis expositarum optime consulit. I. Æcicrras. Gaertn. de fruct. 1. p. 216. tab. 46. — Kœnig in Annal. of Bot. 1.p. 131. — Wild. Sp. pl. 1. p. 2. p. 1183. — Rob. Br. For. Nov. Holl. p. 534. — BI. Bydr. Filor. Ned. Ind. p. 693. Character idem qui familiæ. V'egetatio. Arbusculæ litorales, inter Rhizophoras in regionibus tropicis Asæ, Hollandiä novâ ‘insulisque Maris placidi provenientes, sed usque ad gradum lat. aust. 34 dispersæ. Folia sparsa, integerimma, punctis glandulosis immersis et in paginà superiori subinde excretione salina notata. Umbellæ simplices, axil- lares et terminales. Fores albidi, fragrantes, pedicellis basi articulatis. 1. Ægiceras majus Gaertn. Æ. folüs obovato-ellipticis rotundato-obtusis sæpissime retusis venosis, fruc- tibus elongato-cylindraceis. Gaerin.-de fruct. 1. p. 216. tab. 46 (excl. forte Syn. Mangii floridi Herb. Amb.) — Willd. Sp. pl. 1. p. 1183. C. BLUME. — Üe novis plantarum famidius.. 99 Bgiceras fragrans Kœnig. Ann. bot. 1. p. 129 cum tab. — Rob Br. Prod. Nov. Holl, p. 534. Ægiceras obovatum BI. Bydr. Flor. Ned. Ind. p. 608. Rhizophora corniculata Linn. Sp. pl. 635. Mangiwm fruticosum corniculatum Rumph. Æmb. II. p. 117. tab. 77. Hab. Hæc species est in maritimis per totam Asiam tropicam multasque insu- las Maris Indici et placdi, Novam Hollandiam et hic quidem satis late extra Tropicos, dispersa. In Javà et insulà Nusa-Kambangang, ubi sæpissime eam contemplatus sum, ab indigenis rung-tung atque Brappat sive Perpat-Kit- jil dicitur. Ors. Hæc species a sequenti imprimis distinguitur fructibus magis elongatis , floribus majoribus atque longius pedicellatis , in quävis umbellà crebrioribus, tandem foliis distinctius veno- sis. Falsa foliorum descriptio in omnibus scriptis systematicis obvia quasi essent ovata sive elliptica et acuta, olim me in- duxerat, ut specimina nostra Javanica ab /Æ2. majori diversa putarem : nunc vero mihi persuasum est, hoc falso a me ita existimatum fuisse, si quidem plane cum Rumphii Mangio fru- ücante |. c. consentiant, cujus folia in figura ejus apice partim obtusa, partim acuta sunt delineata, unde vix vitiosa illa des- criptio derivari potuit. Quin accuratissimé a Rumphio nostro in contextu vernaculo ita fere sunt descripta : « Folia a tribus ad quatuor et quinque pollices longa, binos digitos lata superne ro- tunda ; inferne cochlearis instar attenuata.» À Rumphio prac- terea varietas hujus arboris parvifolia memoratur, ipso refe- rente :« Præcedenti in omribus suis partibus similis excepto quod minora gerit folia, etc. : Flores quoque sunt ut antecedentis, sed minores. Fructus incurvæ sunt siliculae instar priorum, sed mi- nores quoque. » — In qua descriptione eamdem plantam agnos- _cere mihi videor , quam deinde in appendice 1bid. p. 125 tab. 83, Mangium floridum vocavit, sb Æzg. ferreo meo in Bydr. Flor. Ned. Ind., ut videtur, non diversam. 2. Ægiceras minus Gaertn. Æ,. fohis obovato-ellipticis rotundato-obtusis subavenüis, fructibus cylindraceis brevibus. Gaertn. de Fruct. 1. p. 216. (Tantummodo, ut in reliquis synonymis, quæ spectant Rumphii citatum.) — Willd. Sp. pl. 1. p. 1184. — Poir. Enc. bot. Suppl..1. p.149. — Rœm. et Schuit. Srss. veg. IV. p. 512. SI 100 CG. BLUMEF, — ]Je novis plantarum farnilits. fihisophora Æpiceras Gmel. Syst. veg. TL. p. 747. Umbraculum maris Ceramensis Rumph. Æmb. IE. p. 124. fab. 82. Habitat ad maris litora Novæ Guineæ. Éxemplaria mihi sunt a divo Zzppe- Lio ibi juxta fluvium Tourkan collecta. Ab iudigenis Papari ab als Wati« Tabe T'abe dicta. B. Var. Amboinensis foliis minoribus subretusis avenuis, fructibus rectio- ribus. Umbraculum maris Amboinensis Rumph. L c.: ab. ad maris litora Moluccorum. Brappat-T'udong sive Payous-laut in- colarum. Oss. Hæc utrum species et proxime sequens satis ab Æ£. majort differunt, mihi quidem nondum plane constat, ob ma- gnam similitudinem formæ foliorum , inflorescentiæ , etc. — Rumphius eas diversas esse species existimavit , id quod indige- nae quoque arbitrantur , cum lignum earum magnopere duri- üe, aliquantum etiam colore differat. Cum vero characteres differentiales a Rumphio indicati accurante cum exemplaribus uostris Moluccensibus congruant, diversas species staturae posse mihi videor. Superest, ut moneam, figuram et descrip- tionem earpologicam a Gaertnero|. c. nomine Ægiceratis mi- noris expositam, profecto non esse hujus loci, propter formam plane diversam calycis , pedicellorum sub calyce articulorum ( quod ex figuris a et D apparet) et denique propter seminis structuram , hcet hanc etiam in /Æg. najori non recte ab eo expositam habeamus : nec mihi alienum à veri similitudine vi- detur, fructum ita a Gaertnero tanquam Æg. minus memora- iuny potius ad genus Connarus esse referendum. 3. Ægiceras floridum Rœm. et Schult. Æ. fohis (parvis) spatulato-obovatis rotundato-obtusis ayenuis; frucübus co- miec-cylindraceis brevibus. Rœrm. et Schult. Sysé. veg. IV. p. 512. Ægiceras ferreum Bl. Bydr. Flor. Ned. Ind. p. 6a3. (Exel. Syn. Rumph. ahud genus spectans ). Mangium floridum Ramph. Æmb. IT. p. 125. tab. 83. et forte Fariet. Parvifolia Mangii fruticosi corniculati Rumph. IT. p. 117. * Aab. in litore maritimo Javæ orientalis et Amboinæ, ubi CI. quoque Rein- wardt hanc arbusculam indagavit. Ors. Folis multo minoribus plane avenis a prioribus amba- C. BBUME. — De novis plantarum familiis. 101 sus speciebus distinguitur. Flores minores et fructus qui nun- quam Æg. majoris longitudinem aequant etminus arcuati sunt, cum proximà ill sunt communes. l XIV. GNETEÆ. Flores monoicraut dioici, in amentis capitulisve dispositi , squamis decussa- im oppositis imâ parte aut plane connatis involucrati. Masculi : perianthium monophyllum, apice transverse fissum , & fundo /£/a- + L Ê : : L- mentum exserens summo apice simplici 1. ramoso mono-aut polyantheriferum : loculi antherarum discret 1. varie concret, apice poro dehiscentes. Feminei : plane nudi aut pseudo-perianthio squamis duabus magis minusve connatis constante quovis singulos binosve flores cingente velati. Ovarium apice perforatum, in cavitate simpliei ovulum solitarium erectum fovens, Oywlum pro- cessu styliformi e membranà nuclei formato apiculatum. S4yli aut stigmatis nul- lum vestigium. Fructus indehiscens, drapaceus, ante maturitatem apice pertusus et processu styliformi exserto terminatus dein submuticus. Pericarpium crassiusculum , seu plane coriaceo-siccum, seu intus testaceum 1. fibrosum , extus baccatum. Sper- modermis e membranà superne duplicatà basi simplici formata. Embryo dico- tyledoneus, in albumine carnoso centralis : radicula sapera. Vegetatio. Arbusculæ ramosissimæ sive frutices sarmentosi, ramis oppositis aut fasciculatis, nodoso-articulaus. Folia opposita, integra et integerrima, pen- ninervia, nunc minutissima et squamiformia, quo fit, ut ejusmodi arbusculæ quadammodo videantur aphyllæ et Casuarinæ aique Equiseto non sint absi- miles. Oss. Exigua hæc familia, ad quam Gnetum et Ephedra per- tinent, partem constituit naturalis ejus Classis vegetabilium, in quibus ovulorum fæcundatio sine styli aut stigmatis ope imme- diate fit per ovuli ipsius endostoma , quo praeter illam Conife- rae et Cycadeæ sunt referendx. Per Æ£phedram, quod huc usque genus Coniferis accensebatur, cum his certe intime con- juncta est ; at ab alterà parte ad Casuarineas, altiori organisa- tione præditas , vergit, cum Gnetum baud procul dubio altiort evolutionis gradu sit positum, quam aut Cycadeæ aut Conife- reæ. Ab utrâque harum familiarum Gneteæ imprimis major partüum sexualium, imprimis mascularum perfectione, differunt, cum simul, meo quidem judicio, femineæ non ovula nuda simt 102 C. BLUME. — {Je novis plantarum farmilirs. existimandæ , sed integumentum ovülorum pericarpicum apice perforatum. Floribus masculis hic est perianthium tubulosum, initio plane clausum , quarundam Artocarpearum simillimum, quod apice tandem stamine perrumpente (quod plerumque ex- pluribus connatum videtur) finditur : hujus modi autem pe- rianthii in illis familiis affinibus ne minimum quidem vestigium apparet et denique in omnibus Comiferis plane diversus cerni- tur antherarum organismus, quæ non, ut in Gneteis, sumnmo apice poris transversis dehiscunt, sed semper latere et plerum- que longitudinaliter sese aperiunt. 1. GNnerum ann. Want. 125. — Lam. Enc. bot. IL. p. 764. . Willd. Sp. pl. IV, p. 591. Gnemon Rumph. Æmb. I. p. 181. Thoa Aubl. Guian. XI. p. 874. — Wild. Sp. IV. p. 476. Abatua Lour. Coch. ed. Willd. IL. p. 774. ÆAmenia monoica aut dioica, cylindrica, interrupte verticillata , articulata , verticillis singulis involucro abbreviato cupuliformi suffultis. #/ores paleis seta- ceo-dilaceratis immersi. Masculi : Perianthium superne fissum. Filamentum unicum, summo apice { nunc semibifido ) antheram gerens didymam, e duobus poris terminalibus pollen globosum læve effundentem. Feminei : nudi. Ova- rium sessile, apice exostomio ovuli erecti perforatum. Drupa baccata, sæpius pedicellata nucleo monospermo. Embryo in albumine carnoso inversus. Vegetatio. Arbores erectæ aut frutices sarmentosi. Rami geniculato-nodosi. Folia opposita, exstipulacea, integerrima , penninervia ; glabra. Amenta axilla- 3 . : 4 À ria et terminalia, peaunculata. Oss. Nonnullas hoc loco adjiciam observationes de structurà plane singulari hujus generis. Quod ad amentum attinet, non difficile est conformationem ejus a ramulis foliatis dérivare. Hi enim ex articulationibus distinctis sunt formati, folia gerenti- bus opposita decussata, quorum petioli imà parte connati in sin- gulis ramulorum nodis marginem obsoletum elevatum effingunt quo itaque proclivitas ad conjunctionem vaginantem foliorum indicatur, qualem, magis licet conspicuam, in £phedrä vide- mus expressam. Quod si quis talem ramulum statu contractis- C. BLUME. — De nopis plantarum farniliis. 10 simo sibi fingat animo, mox ei amenti ejusmodi, quali Gretum saudet, menti occurret imago. Quæ cum ita sint, hæc nobis amenta censenda sunt rami transmutati ; involucra autem eo- rum quemvis florum verticillum occultantia, veluti singula e foliis duobus rudimentariis connatis formata, quam opinionem satis confirmat forma ac dispositio involucrorum in quovis amento inferiorum sterilium. Similis licet inversa transmutatio- nis ratio in Æphedris spectantur , in quibus nota res est folio- rum evolutionem in ramificationibus plane oppressam , in amen- tis autem distinctius expressam esse. — Flores sunt unisexua- les , sive dioici, sive in eodem amento monoici, subverticillam seriati, minuti, paleis densis setaceo-dilaceratis diaphanis struc- turae simplicis cellulosæ immersi : flores feminei numero pau- ciores raroin amentis monoicis a floribus masculis sunt remoti, superiüs vulgo in eodem verticillo serie simplici dispositi. Pe- rianthium florum masculorum substantiæ est tenuis membra- nosæ,, tubulosum , magis minusve claviforme, cylindraceum sive prismaticum, superne obtusatum sive truncatum, ubi stamine verrumpente tandem dilaceratur aut fissurà simplici funditur : illud quem admodum in Æphedrä, duabus constare squamis, hic ex toto, in 1llo autem genere ex parte tantum connatis, ut censeam, hæc me inducit observatio, perianthium ejusmodi duos tantummodo fasciculos oppositos vasorum spiralium per- currere solere. Stamen , quod eo continetur, ex ejus fundo or- tum , prælongum , etiam ante anthesin est rectum : filamentum subclavatum, apice passim semibifidum, albidum, diaphanum, duo percurrunt fasciculi vasorum spiralium , superne nune di- vergentium, in ramulos ejus intrantium, semperque illic, ubi anthera exoritur , evanescentium. Hanc structuram si spectes, rectius fortasse unumquemque florem masculum diandrum di- ceres antheris duabus unilocularibus. Anthera e loculis duobus aut juxtapositis aut divergentibus, sammo apici filamenti ejusve ramulis continuis, abbreviato-cylindricis, obtusis, apice poro aut fissurà transversali hiantibus, est formata , nullo prorsus vestigio connectivi. Pollen granulis minutis, simplicibus, globo- sis, levibus, luteolis, pellucidis constat. Flores feminet sessiles, ovariis nudis,simplicibus , oviformibus aut ellipsoideis, sursum 104 C. BLUME. — De novis plantarum familis. mammiformi attenuatis ac perviis, ovulo solitario repletis, pe- ricarpio crassiusculo carnoso formati. Partem, quam hic peri- carpium appello, Il. Richard in £Ephedrä tanquam florum in- volucellum, spermodermin autem tanquam perianthium des- cripsit : ali vero auctores integumentum hoc pericarpium sper- modermin externam sive testam ovuli ipsius esse crediderunt, quorum ego non Magis quam Richardi opinioni assentivi pos- sum, cum hæc pars neque substantià, nec structurà ab alia- rum plantarum pericarpio differat. Pericarpica ejus natura cum in Gneto, tum in Éphedré, inprimis inde apparet, quod non modo ovulum per omnia stadia includit, sed etiam unä cum eousque ad perfectam seminis maturitatem eodem tempore subit mutationes, quales in fructibus permultis, sed neque in involu- cellis, neque in testà ‘ullius plantæ indicare possimus. Testam esse crederem, si minus esset crassa et fabricæ modocellulosæ : at constat tribus stratis arctissime unitis, unà externà (endo- carpium } cujus cavitati durascente et nuclei putamen sistente; tertià tandem mediä (mesocarpium }, in quam complures vaso- rum spiralium fasciculi penetrant, quæque in fructu Gneti ma- turo vulgo nonnihil pulposa est, ex parte etiam fibras istas pru- rientes putamen obtegentes format. Ovulum basi latà suà funde cavitatis ovari insidet, est rectum superne processu styliformi, e spermodermi formato, tubuloso, in aperturam terminalem ovarii intrante, apiculatum. Processus hic tener tubulosus in summitate est denticulatus, initio ex aperturà punctiformi ova- ri plane non aut parum exsertus, post fæcundationem autem mirum quantum elongatus, ita ut ipsum esse stylum , orificium autem ejus denticulatum stigma facile credas, in quem errorem scriptores systematici cuncti inciderunt. Hoc statu si dissecatur ovarium , distinctius quem ante appa- ret, spermodermin membranosam superne esse duplicatam, inferne autem ultra duas tertias partes circa nucleum simplicis- simam : duplicatura ejus duos sistit tubulos supra nucleum pro- minentes, quorum interior est iste processus elongatus supra descriptus, alter vero basin tantam interioris vaginans non ex ovario exseritur. Hæc de conformatione florum, quæ iuprimis ingentem eorum cum Coniferearum et Cycadearum analogiam, c. BLUME. — De novis plantarum familius. 105 jam a Rob. Brown indicatam, nec minus fabricà seminis cous- picuam, confirmant. Sect. I. Caule arborescente erecto. 1. Gnetum Gnemon Linn. G. folis elliptico-oblongis utrinque attenuatis, amentis monoicis solitariis aut subumbellatis, drupis sessilibus ellipsoideis acutiusculis. Linn. Mant. 125. — Lam. Enc. bot. II. p. 764. Willd. Sp. pl. IV. p. 591. Gnemon-boor Valent. III. p. 174. (Extract. ex Rumph. mss. tune temporis nondum edito. ) Gnemon domestica Rumph. Æmb. I. p.181. tab. 71,72. Tankil sive Kitankil Sundarum sive monticolarum. Maningjo sive Meningjo. Malaicorum. Hab. Crebro in regionibus cultis per totum Archipelagum Malaicum et Mo- luccensem , in Javà ad radices montium altissimorum nec non ir Moluccensibus spontaneum , quo referenda sequens est Varietas. B. Varietas ovalifolia. Foliis minoribus subacutis, drupis obtusioribus. Gnetum ovalifolium. Poir. Enc. bot. Suppl. II. p. 810. — Spr. Syst. vés. EL. p. 797. 2. Wilde Gnemon-boom Valent. III. p. 174. fig. XXII. (Quemadmodum diximus e Rumphio desumta ). Gnemon silvestris Rumph. 4mb. I. p. 183. tab. 73. 2. Gnetum latifolium. BI. G. foliis ovalibus acutis L. obtusis basi subrotundatis, amentis dioicis subra- cemosis , drupis breviter pedicellatis ellipsoideis obtusis. Kasunka montanorum Javanieorum. Hab. in montanis Javæ regionibus inprimis in calcaris. Dont ex Nova Guineà exemplaria collegit Hortulanus Zippelius. Ogs. À Gn. Gnemon Linn. satis differt folüis latioribus , mi- nus acutis , ad basin quoque minus attenuatis, ac amentis uni- sexualibus vulgo in racemo dispositis. Illius speciei folia exsicca- tione semper in colorem pallidum luteo-viridem vertuntur, quod crebra confirmant exempla, quædam ex Herbario Bur- mani; Gneti autem latifolit etiamsi summâ prudentià siccata semper nigrescunt, id quod etiam Gn. funiculari et mimoni gradu Gn. edul accidit. 100 C. BLUME. — Je novis plantarum familiis. Sec£. IT. Caule fruticoso sarmentoso. 3. Cnetum edule BI. G. folus oblongo-ellipticis subeuspidatis basi rotundatis vel acutiuscnlis, amen- üs dioicis solitariis aut fasciculato-confertis, drupis breviter pedicellatis ellipsoi- deis obtusis. T'hoa edulis Wild. Sp. pl. IV.p. 477. — Spr. Syst. veg. IL. p. 461. Vlu. Rheed. Mal. VIL p. 41. tab. 22. Funis Gnemoniformis Rumph. Æmb. V. p. 11. T'ab. 7. T'ali Gnemon Malaicorum. T'ankil assu J avanorum. T'ankil burrit incolarum montium Javæ. Hab. in silvis montanis Malabariæ, insularum Moluccerum, Jayæ, Nusæ- Kambangang. 4. Gnetum funiculare BI. G.oliis oblongis utrinque subattenuatis , amentis dioicis subracemosis , dru- pis pedicellatis ellipsoideis acuts. Gremon funicularis Rumph. Æmb. V. p. 12. tab. 8. \ , Abutua indica Lour. Coch. ed. Wild. IT. p. 775. — Juss. in Enc. bot. Suppl. I. p. 35, T'ali Gnemon Malaicorum. Kasunka burriel montanorum Javæ. Hab. in umbrosis ad radices montium Javæ, Moluccarum, Cochinchmæ etc. 5. Gnetumurens BI. G. folüs ovalibus acuminatis, amentis monoicis imà basi femineis , drupis ses- slibus ellipsoideis acutis. T'hoa urens Aub. Guain. HE. p. 874. tab. 336.— Walld. Sp. pt. IX. p. 476. Poir. Enc. bot. NIL. p. 633, tab. 784. Spr. Syst. vég. TE. p. 461.1. Hab. in silvis Guianæ. MARTIUS. — Nouvelles espèces de Nopalées. 107 BESCHREIBUNG eëriger neuen Nopaleen, etc. — Descriprion de quelques espèces de Nopalées nouvelles, par le docteur de Marius, avec 10 planches lithographiées. (Actes de l'aca- démie des çurieux de la nature. V. xvi, p. 1.) La famille des Cactées a été décrite dans le troisième volume du Prodromus, publié en 1828. A la même époque M. de Can- dolle fit insérer dans les mémoires du Muséum de Paris, vol. XVIT, un mémoire qui a été tiré à part sous le nom de Revue des Cactées. Cette famille a été de nouveau le sujet des travaux de plusieurs botanistes. M. Turpin a fait connaître ses observa- tions sur la germination des Cactées ( Annales de Fromont, 1830). Il à décrit et figuré occasionnellement une nouvelle es- pèce d'Echinocactus sous le nom d'£. ÆEyriesü, ainsi que le Rhipsalis parasitica. M. Martius, en passant en revue les No- palées qui se trouvent dans le jardin botanique de Munich, enrichi par les dons du prince de Salm-Dyk, et surtout de M. de Karwinsky, a observé que certaines formes, considérées comme des variétés, étaient de véritables espèces, lorsqu'on les suivait dans tout leur développement; il a en outre décrit plusieurs espèces tout-à-fait nouvelles provenant des envois de M. de Karwinsky. De très belles planches coloriées accompagnent ce mémoire. Les espèces nouvelles qui y sont décrites et figurées sont au nombre de douze, dont nous donnons ici les caracte- res et la patrie. 1. Mammillaria pycnacantha. Tab. XVIT : cauhibus simplicibus obovato- eylindricis; mammillis latiusculis superne emarginato-bilobis; aculeis sub-16, pallidis antice curvatis et purpureo-fuscis , seriei interioris robustioribus ; lana floccosa in axillis areolisque superioribus et circum flores majusculos citrinos; stigmate quinqueradiato. Mamm. pycnacantha, Martus in Aorto R. Monac. p. 127 (nomen ). Crescit in regno Mexicano, prope urbem Oaxaca : (£. B. de Karwinshi). 2. Mammillaria polyedra. Tab. XVIII: simplex subeylindrica, tandem ramulis lateraliter propullulantibus; marumillis pyramidato-applanatis, in facies 6-7, 2 infcriores, 4 superiores, quarum altera minima: aculeis e lama alba 4-5 108 MARTIUS. — Nouvelles espèces de Nopalees. rectis eburneis apice purpurascentibus sphacelatisque , summo duplo majore; villo flores involvente fulvo contorto ; stigmate sub-octoradiato. Mamm. polyedra , Mart, {. c. (nomen). Crescit in regno mexicano, prope Oaxaca: (L. B. de Karwinski). 3. Mammillaria polythele. Tab. XIX : simplex, cylindrica, subarticulata : mammillis conicis; aculeis 2-3 vel 4 teretibus subrectis, infimo rubustiore, fuscis, lana alba in axillis mammillarum, in juniorum vertice et circa flores purpureos ; stigmate quinqueradiato. Mamm. polythele, Mart. Z c. ( nomen ). Crescit in regno Mexicano : (Karwinski ). Species duas, præcedenti habitu et reliquis notis similes, huc diagnosi in- struere lubet. Sunt : Mamm. quadrispina, Mart. L. c.: Simplex, elongato-cyhndrica ; mammil- lis conicis; aculeis 4 (raro 5-6) rectis oblique eruciato-patentibus, mammilla- rum longitudine, fuscis, imo paullo longiore, subinde annulo setarum parva- rum albarum cinctis , lana inter mammillas, in carum areolis et super flores pur- pureos parca ; stigmate quadriradiato. Crescit in imperio Mexicano : (Karwinski). Mamm. columnaris Mart. : simplex elongato-cylindrica, hinc inde con- stricta; mammillis conicis longioribus quam aculeis 5-6 rectiuseulis fuscis erecto- patulis, quorum inferiores reliquis non nihil longiores, lana inter mammillas et infra flores purpureos parca , stigmate quinqueradiato. In Mexico: (Karwinski.) &. Mammillaria Zuccariniana. Tab. XX : simplex, cylindrica; mam- millis conicis obsolete angulatis; aculeis apice sphacelatis, duobus centralibus ultra pollicaribus, sursum et deorsum versis, tandem lateraliter deflexis cineras- centibus , periphericis 3 vel 4 parvis rectis albis, sæpe deciduis ; lana alba flores purpureos præcedente, mammillarum parca; stigmate 4-5-radiato. In regno Mexicano: (Karwinski ). 5. Mammillaria Mystax. Tab. XXI : simplex cylindrica ; mammillis pyra- midatis ; aculeis (junioribus exterioribus albis, interioribus duplo longioribus purpurascentibus, omnibus rectis }adultioribus griseis angulatis, exterioribus 5-6 patentibus, interioribus 3-4 robustioribus, omnibus aut uno alterove tortis im- plexisque e Jana alba parca , in floribus purpureis setis eburneis cinctis; stig- mate 4-5-radiato. Mamm. Mystax, Mart. L. c. (nomen }. Crescit in regno Mexicano: ( Kar- winski.) Huic et præcedenti præ aliis affinis est species, quæ nondum in horto floruit : Mamim. cirrhifera, Mart. L. ce. : prolifero-cæspitosa; mammillis glaucescen- bus obtuse conicis, junioribus angulatis; aculeis (junioribus e lana parca albis sphacelatis 3-5 interioribus totidemque exterioribus duplo brevioribus rectis) adultis cinereis angulaüs, nonnullis ultra bipollicaribus rigidissimis varie distortis MARTIUS. — Nouvelles espèces de Nopalées, 109 et dense implexis; mammillis adultis setis eburneis barbatis. E. Mexico misit Karwinske. 6. Mammillaria Karwinskiana. Tab. XXII : simplex, subcylindrica ; mamruillis subpyramidato-conicis; aculeis e lana subsenis rectiuscutis inferne albis superne sanguineo-sphacelatis, tribus superioribus approximatis : medio majore toto sanguineo fusco, tribus inferioribus longioribus subpatentibus; lana inter mammillas, floribus rubellis setis eburneis cinctis ; stigmate 5-6-radiato. Crescit in regno Mexicano : (Karwinski). Ad eandem Mammillariarum sectionem cum hac et præcedentibus Zuccari- niana atque Mystace , pertinet : Mamm. gladiata, Mart. /. c. : subsimplex (tandem prolifera ? ); mammillis conicis, obsolete angulatis, aculeis e lana parva 4-5, infimo angulato deflexo- arcuato subpollicari , reliquos superiores rectiusculos triplo quadruplo ve supe- rante. ( Nondum floruit). Mexico patria. Lactescit, 7. Mammillaria glochidiata. Tab. XXIII. : tandem dense cæspitosa; mammillis nitide viridibus cylindricis obtusis ; aculeis e lana parca, exterioribus setiformibus 12-15 albis horizontalibus, interioribus 3-4 fuscidulis: central surrecto uncato, reliquis posticis horizontalibus ; floribus subemersis albis, stig- mate 4-5-radiato. Mamm. glochidiata , Mart. Z. c. Crescit in regno Mexicano : (Karwinski ), 8. Mammillaria vetula. Tab. XXIV : cylindrica, tandem e lateribus prolifera; mammillis nitide viridibus conicis; aculeis e tomento parcissimo, exterioribus plurimis (primo 25-30) setiformibus albis horizontalibus (tandem sub, 50 incompte intertextis ), centrali uno alterove robustiore fusco surrecto; floribus citrinis, stigmate subquinqueradiato. Mamm. vetula, Mart. L. c. (nomen).Crescit in regno Mexicano: (Karwinski). 9. Mammillaria sphacelata. Tab. XXV. I. : cylindrica, tandem proli- fera; mammillis conicis; aculeis e tomento parcissimo rectis eburneo-albis apice _sanguineo et tandem nigro-sphacelatis, 14-18 : 3-4 centrahibus erectis, reliquis subhorizontaliter patentibus ; floribus sanguineis. ( Stigmatibus quinquera- diatis? ) Mamm. sphacelata, Mart. L. c. (nomen). Crescit in Mexico : (Karwinski). 10. Mammillaria crucigera. Tab. XXV.IL.: cylindrica aut obovata ; mam- millis conicis læte viridibus, in vertice cruce horizontali aculeorum quatuor parvorum flavescentium et cireulo setarum albarum æquilongarum; lana plurima floccosa alba inter mammillas; floribus purpureis; stigmate quinqueradiato. Mamm. crucigera, Mart. /. c. (nomen ). Crescit in regno Mexicano: ( Kar- winski). 11. Echinocactus macrodiscus. Tab. XXVI.: plano-convexus, magnus, costis 16 obiusiusculis, ad aculeos emarginatis; aculeis sub 12, 4 interioribus 11O MARTIUS. — /Vouvelles espèces de Nopalees. majoribus, summo ct imo non mibil latioribus reliquis # anticis, 4 posticis ; ; flo- ribus ( purpureis ) extus dense squamosis, squamus cilatis. ‘Crescit in Mexico. ( Karwinski). LT 12. Echinocactus pulchellus, Tab. XXIII. Il.: obovato -cylindraceus, glaucescens, vertice paullo impressus; costis 12 obtusis interrupte tuberculatis; aculeis g lana parca decidua 4-5 brevibus rectis flavescentibus oblique patulis, imo longiore; floribus albo-roseis, tubi calicini tuberculis lanatis et aculeolatis. Crescit in regno Mexicano. (Karwinski). La distribution géographique des Nopalées dans le Brésil em- brasse une surface très étendue. Vers le Sud on les trouve jus- qu’au tropique du çapricorne; mais déjà sur la rive de la Plata un petit nombre seulement peut résister au froid des nuits. Les grandes plaines de l'Est sont pour les mêmes raisons peu fa- vorables à leur végétation. Au Chili on ne les trouve que sur les rochers du bord de la mer. Au nord du Rio de la Plata, on rencontre des Cactées dans tout l'empire du Brésil jusqu’à la ligne. Mais c’est surtout entre le ot et le Be degré de latitude dans les provinces de Fernambuco, de Paraiba , de Rio grande do Norte et de Ciara, qu’on les trouve en abondance. Une même espèce est souvent limitée à un espace très borné, et la confu- sion qui règne dans cette famille a pu seule faire croire le con- traire. Les Nopalées prospèrent. surtout dans un terrain sec, quel que soit du reste sa constitution géologique; ainsi, dans le Mexique et dans le Pérou elles croissent sur des terrains de por- phyre, de trapp et de lave; dans le Brésil sur le granit, le cal- caire et les schistes micacés quarzifères, plus rarement sur des schistes argilleux. La constitution géologique du terrain parait avoir Bien moins d'influence que son mode d’aggrégation. Les Cactées aiment à pousser leurs racines dans les fentes des ro- chers ou dans un terrain pierreux. Des lieux aérés exposés au soleil, où l'herbe ne vient qu’à peine, sont couverts d’épaisses rangées de Cereus et d'Opunta ; les Mamnmullaria , les Echino- cactus et les Melocactus , viennent comme nos Sempervivum sur des rochers tout-à-fait de de terre végétale. On trouve les Nopalées à des hauteurs très diverses au-dessus du niveau de la mer; dans le Brésil le bord de la mer est hérissé de végé- taux du genre Cereus. Dans l’intérieur du pays, les Opuntia A.=-P: DE CANDOLLE. — Nouvelles especes de Laciees. ti sélèvent de 5oo à 2000 pieds au-dessus du niveau de la mer, et les Melocactus à une hauteur plus grande encore ; aussi voyons- nous dans les jardins que quelques-uns de ces végétaux origi- naires des parties très chaudes de l'Amérique souffrent d’une température de + 6° à + 8°, tandis que d’autres, plus robustes, n'en sont pas affectés. Le reste de l’article est consacré à examiner la distribution des Cactées dans les différentes provinces du Brésil, et à des recherches philologiques sur les noms qui les désignent dans le pays: Mémoire sur quelques espèces de Cactées, nouvelles ou peu con- nues, par M. Auc.-Pyr. DE CANDOLLE. (In-4° de 27 pages, avec 12 planches. Paris, 1834, Treuttel et Würtz.) | Ce Mémoire est principalement destiné à faire connaitre avec plus de détail une partie des Cactées que l’auteur reçut en 1828 du docteur Coulter, voyageant alors au Mexique, et dont il présenta l'énumération avec une simple phrase caractéristique pour chaque espèce, à la fin de sa Revue des Cactées. M. de Can- dolle profite de cette occasion pour donner quelques notes sur d’autres espèces, et pour proposer l'établissement d’un nouveau genre. Obligés de renvoyer le lecteur au texte même du Mémoire pour les détails descriptifs et les observations physiologiques, nous nous bornerons , dans cet extrait, à indiquer les change- mens introduits par ce nouveau travail dans la nomenclature, la classification et la caractéristique des espèces. M. de Candolle avait désigné (Rev. des Cact., 112 ) sous le nom de Marmmillaria crinita B pauciseta,une plante arrivée du Mexique en très mauvais état, mais qui, ayant repris et fleuri depuis ce temps, lui parait maintenant constituer une espèce nouvelle, voisine , il est vrai, du M. criruita, mais très distincte, 112 A.-P. DE CANDOLLE. — Nouvelles espèces de Cactées. à raison de ses soies à peine égales à la longueur des mamelons, et non deux fois plus longues. C’est le : MAMMILLARIA CRINIFORMIS, irregulariter cæspitosa basi multiplex, axillis sub- nudis, tuberculis ovato-oblongis subdistantibus, setis 8-10 albidis mammæ lon- gitudini æqualibus, aculeis solitariis rigidulis flavidis apice uncinatis, stigmatis lobis subpatulis. a. Rosea , flaribus roseis, stigmatis stamimbus æqualis lobis obtusis, petalis brevius apiculatis. €. Albida, floribus albidis, stigmatis ultra stamira subexserti lobis paul lon- gioribus et acutioribus, petalis angustioribus lougius apiculatis. | La variété à forme une touffe tres élégante lorsqu'elle est en fleurs, et mériterait d'être cultivée comme plante d’orne- ment. Parmi les espèces de l'envoi de M. Coulter, il s’en trouvait une dont M. de Candollé ne fit pas mention , craignant qu’elle ne fut qu'une simple variété du Mammullaria simplex ; mais depuis qu'il l'a vue fleurir, il n’a plus conservé de doutes sur la nécessité de la distinguer , et, en conséquence, il l'établit sous le nom de 1. affinis, destiné à rappeler la ressemhlance de son port avec celui des individus âgés du M. simplex. Voici sa phrase caractéristique : M. Arrinis, simplex obovato-oblonga subcylindracea , axillis summis lanatis, mammis ovatis obtusis, junioribus apice barbatis dein glabris, aculeis 4-5 erectis subdivergentibus fuscentibus. 5. In Mexico. (Cowlter.) Le Mammillaria macracantha ( Rev. des Cact., 113) a telle- ment changé d'aspect depuis son arrivée du Mexique, que la phrase caractéristique imposée d’abord à cette belle espèce se trouve aujourd'hui remplacée par la suivante : M. macrAcanTHA, simplex globosa, axillis apicibusque tuberculorum als nudis alüs lanato-barbatis, tuberculis ovatis basi subtetragonis, setis nullis, aculeis 1-2 albidis aut subfuscis rectis in parte inferiore caulis longissimis diver- gentibus in parte floridà brevissimis aut nallis, stigmatis lobis 6-7. In Mexico. (Coulier.) Sous le nom d’Echinocactus Histrix, M. de Candolle avait réuni ( Rev. des Cact., 115 ), deux plantes de l'envoi de M. Coul- A.-P, DE CANDOLLE. — Nouvelles espèces de Cactées. 113 ter, qu'un examen plus attentif la décidé depuis à séparer, et qu'il distingue comme il suit : E. Hisrrix, subgloboso-depressus virescens, costis 18-20 acutis, fasciculis cujusque cosiæ 3, areolà ovali juniore velutinà, aculeis flavidis rigidis trans- versè striatis, uno centrali longiore, 8 radiantibus subrecurvis. 5. In Mexico. (Coulter.) E. Ecaine, semigloboso-depressus virescens, costis 13 acutis, areolà ovali juniore velutinà, aculeis rigidis recüusculis flavidis subexpansis , uno centrali vix cæteris longiore. 5. In Mexico. (Coulter.) Dans le 3° volume de son Prodromus, M. de Candolle avait laissé parmi les Rhuipsalis , la: plante publiée précédemment par M. Haworth sous le nom de À. salicornioides. Mais, depuis lors, ayant étudié cette plante en fleurs dans le jardin botanique de Genève, il a pu reconnaitre ses vrais caractères, et s'assurer | | | | ( ! qu'elle n'appartient pas au genre Rhipsalis, Elle en diffère en effet, 1° par son ovaire uniloculaire et à ovules pariétaux comme dans tous les genres qui composent la tribu des Opuntiacées ; 2° parce que les cinq sépales sont réunis par leur base en une espèce de godet presque membraneux , tronqué entre les sépa- les ; 3° par ses fleurs rigoureusement terminales au lieu d’être latérales ; 4° par ses corolles d’un jaune vif au lieu d’être blan- ches; 5° par ses pétales au nombre de 15 au lieu de 5 à ro; 6° parce que sa tige et ses rameaux offrent des articulations prononcées au lieu d’être continues. Il est donc évident que cette plante doit être séparée des Ahipsalis, exclue même des Rhipsalidées, et placée dans les Opuntiacées à la suite du genre Pesreskia ; elle diffère d’ailleurs de toutes les Opuntiacées par la forme de son calice , et du Pereskia parce que ses stigmates ne sont point tordus en spirale les uns sur les autres. N'ayant trouvé dans l'ancienne nomenclature des Cactées aucun nom qu'il püt sans confusion adapter à ce genre , l’auteur a préféré reprendre le nom d'Hariota sous lequel Adanson désignait le genre nommé postérieurement Rhipsalis (Voyez Rev.des Cact., page 77 ). Ce nom est destiné à rappeler celui de Thomas Ha- riot, qui, dans le xvi‘ siècle, a visité la Virginie, et a publié quelques observations sur l'histoire naturelle de ce pays. On sait d'ailleurs que Hariot (ou Harriot) n’était pas seulement un IL. Boran. — Aout. $ 114 AP. DE CANDOLLE. — Nouvelles espèces de Cactées. voyageur, mais un mathématicien du premier ordre, auquel la théorie des équations doit plusieurs théorèmes très importans. Voici comment M. de Candoile expose le caractère de son nouveau genre, sous la forme d’un supplément destiné à être intercalé dans le Prodromus, IT, 475. VIe HARIOTA. DC. non Adans, — Rhipsalidis sp, Auct. Catycis tubus brevissimus ovario adhærens lævis, limbus superus submem- branaceus cyathiformis truncatus, sepalis 4-5 exsertis brevibus. Petala 14-15 oblongo-lanceolata subacuta staminibus longiora. Stam. circiter 20 cum petalis imà basi concreta. Stigmata 5 crassa erecta valdè papulosa. Ovarium 1-loculare, ovulis circiter 15 ad parietes adfixis, Bacca matura ignota. — Fruticulus erectus ramosus articulatus, articulis ramorum inferiorum brevibus subturgidis pilos fasciculatos parvos gerentibus; caulinis brevibus subcylindraceis; ramorum su- periorum elongatis basi contractis tenuissimis apice subclavatis. Flores terminales flavi solitarii aut gemini parcè aperti. 1. H. saricorniornes. 5. Patr. ign. Rhipsalis salicornioides Haw. suppl. 83. De. Prod. 3. p. 476. Sims bot. mag. t. 2461. Link et Otto abb. p. 49. t. 21. ‘y. v. in h. Genev.). Les planches jointes à ce Mémoire représentent celles des es- pèces de M. Coulter qui ont fleuri jusquà présent, savoir : Mammillaria tenuis , — conoidea, — crinita, — criniformis, — longimamma, — affinis, — Sempervivi, — macracantha; Echinocactus Echidne ; Cereus leptophis; on y trouve de plus des figures nouvelles des Marnmillaria simplex et Echinocactus cornigerus. Elles offrent, outre le port des plantes, un grand nombre de détails analytiques, dont plusieurs sont d’un inté- rêt particulier. Tels sont entre autres ceux qui représentent la graine et les premiers développemens de l’£chinocactus cor- rigerus. SOYER-WILLEMET. — Our de Sysimbrium obtusangulum. 115 Ogsenvarions sur les plantes confondues sous les noms de Sisym- brium obtusangulum et de Brassica Erucastrum. Par M. Soyer Wiiremer, de Nancy. On lit dans les Annales des sciences naturelles (t. 1. 2° série, page 244), la phrase suivante : « Il ( M. Wirtgen, auteur d’un « tableau systématique des plantes phanérogames spontanées « dans la vallée du Rhin) cite, comme se trouvant sur les bords « du Rhin, le Sésymbriun obtusangulum D. C.; nous ne con- « naissons cependant sur les bords du Rhin que la plante qu’on « retrouve aussi à Paris, et qui porte le nom de Brassica Eru- « castrum. Ses fleurs päles le font, au premier coup-d’œil, dis- « tinguer du S. obtusangulum, qui les a jaunés. La plante de « Genève même, à laquelle les botanistes de cette ville donnent « le nom de S. obtusangulum, n’est autre chose que le B. Eru- « CASiTUM. » Il y a là deux erreurs, que je m’emnpresse d'autant plus de relever, que ce sera pour moi une occasion de corriger celles que Jai commises dans mes Observations sur quelques plantes de France, p. 22 et suivantes. Je crois maintenant, avec MM. Gay, Monnard et Gaudin, que le Sisymbrium obtusangulum Schleich. , est la même plante que le Brassica Erucastrum Linn. Je crois de plus que la figure de Bulliard ( herb. de la France, tab. 331 }, citée par de Can- dolle comme celle du véritable B. Erucastrum , ne représente que le ARaphanus Raphanistrum , avec la silique de notre Brassica. (1) : Cependant il y a bien, comme le ditl’auteur de l’article auquel je réponds, deux plantes confondues sous ces dénominations, l’une à petites fleurs soufrées, l’autre à grande fleur jaune; mais il se (1) J'ai déjà, dans mes Observations, |. c. , p. 24, signalé la ressemblance de cette figure avee le Raphanus. Gaudin, et après lui Reichenbach, le rapportent au 2, cheiranthos ; mais ce n’est ni la plante, ni la silique, S 110 SOYER-WILLEMET, — Sur le Sysirabrium obtusangulum. trompe encore, lorsqu'il avance que la plante de Paris est la- même que celle des bords du Rhin. Ces deux plantes, fort bien distinguées par Villars, Gaudin, Spenner, Reichenbach et Koch, appartiennent au même genre. MM. Schimper et Spenner ( F1. Friburg. p. 945 ) ont établi pour elles le genre Ærucastrum, distinct des Brassica par Îles graines ovales, subcomprimées; mais comme il est impossible d'adopter ce genre sans remanier les Brassica et les Sinapis, je préfère imiter la sage réserve de M. de Candolle (r) et laisser ces plantes parmi les Brassica. Voici leur diagnosis, leurs synony- mes les plus certains et leur habitat : 1. Brassica ochroleuca Nob. : flore ( minore ) pallidè sulfureo, petalis ca- lyce paulo longioribus, sepalis subviridibus erectiusculis, siliquæ rostro tenui aspermo. — Syn. Eruca inodora J. Bauu. hist. Il, 862. Sisymbrium Eru- castrum Porx. palat. IT, 234 (exclus. syn. Gouani). S. Ærucastrum B. Vux. Dauph. IT, 343. S. gallicum Scurercn! exsic. (an Wirxn?) Brassica Eru- castrum B. ochroleuca GauD. heiv. IV, 381. Erucastrum Pollichii SrENN. fib. 946. Koc. Deutsch. IV. 702. E. inodorum RetcaENs. germ. excurs. 693. — Icox. J. Baus. L. c. Moris. Ox. sect. 4. tab. 5. fig. 10.— Has. les chemins sablonneux et humides vers le Rhin ( Strasbourg ! Germesheim ! Bouxwiller ! etc.); les vignes et les coteaux calcaires ( Beaune ! ). 3. Brassica Erucastrum Tiänn. : flore ( majore ) saturatè luteo, petalis ca- lyce duplo longioribus , sepalis subflavis in crucem patentissimis, siliquæ rostro conico mOnospermo. — Syn. Eruca sylrestris, major lutea caule aspero. C, Baux. pin. 98. Brassica Erucastrum Lin. Sp. 932. ( exclus. Syn. Fuch- si (2)). Gaup. 1. c. Sinapis hispanica Law. fl fr. IL. 645. Taurrx ! Paris. 343 (3). .Sisymbrium ÆErucastrum Viz. 1. c. 342. S. obtusangulum Senceicu, Cat. 84. D. C. Syst. 11. 465 (exclus. Syn. Bauhini). Mérar, Paris. IT. 343. Erucastrum Lamarkii SPEnx. |. c. 946. E. obtusangulum Reicuexs. 1. c. Kocn. L. c. 7o#. — Icon. Gaun. L. c. tab. 4. (medioer. ) — Hab. Les mu- railles et les décombres (Vincennes! Vaucluse! Cauterets! Espagne ! Suisse ! Savoie ! ). Oss. Les caractères pris de la végétation sont peu propres à séparer ces deux plantes : toutes deux sont plus ou moins ve- lues, surtout dans ie bas de la plante, où les poils sont dirigés (1) Voyez entre autres, DC, Syst. 11, 607, obs, (a) Voyez mes observations, p. 22, note. (3) Je possède dans mon herbier deux échantillons étiquetes par Thuillier lui-même. P. Mevrini. — Synopsis Veronicarum. 117 vers la terre; toutes deux ont les feuilles lyrato-pinnatifides et diversement dentées. Cependant la seconde est toujours plus élevée que la première, à tige plus grosse; les découpures de ses feuilles sont en général moins arrondies; les pédoneules in- férieurs des grappes presque toujours nus. Mais on les distin- guera très facilement en ce que le Brassica Erucasirum à la fleur presque du double de celle de l’ochroleuca. Son calice est plus caduque, jaunâtre ( et non verdâtre), à sépales étalés ( et non lâches). Les pétales sont d’un beau jaune { et non d'un blanc jaunètre ), longs de 4 à 5 lignes ( et non de 3 ), du double de longueur des sépales (et non d’un tiers seulement pluslongs), à lame ronde ( et non ovale ). Le bec de la silique est conique et renferme une semence ( et non plus étroit que la silique elle. même et sans graine ). M. Koch les cultive depuis long-temps dans son jardin, où elles se resèment naturellement, en cou- servant tous leurs caractères. On les distingue fort bien en herbier. Synopsis J’eronicarum quæ in Italia sponte nascuntur ; nonnul- lis additis ad virtutes medicas et usum therapeuticum ipsa- rum pertinentibus. Dissertatio inauguralis, auct. P. MorriNt, D. Chir. (in-8° 35 p.; Pavie 1834; typ. de Fusi et Cie.) Cette thèse médicale, soutenue sous la présidence du pro- fesseur Moretti, a été composée d’après les conseils de celui-ci, dont l’herbier est très riche en plantes de la Flore d'Italie, et surtout en /’eronica. L'auteur y passe en revue 4o espèces de ce genre, pour chacune desquelles il donne une phrase caractéris- tique comparative, la synonymie, la patrie et les observations sur celles qui sont nouvelles ou sujettes à discussion. En général , le nombre des espèces est plutôt réduit qu'aug- menté , et cela nous semble d'autant plus louable que les bota- Q [10 P. MOTTINI, —= Synopsis T’eronicarum. nistes sont aujourd’hui très enclins à forger de fausses espèces au lieu de réunir les plantes qui sont réellement identiques, bien qu'on les ait distinguées par des caractères sans importance. Cependant quelques espèces sont signalées comme nouvelles par M. Mottini, ou admises d’après les ouvrages des autres auteurs. Sous le rapport de la synonymie, cet opuscule nous parait traité avec soin. L'auteur a préféré avec raison les noms ancienne- ment proposés par les botanistes et dont les Italiens n'avaient pas Connaissance, à ceux qui ont depuis été publiés par ceux-ci. Ainsi le Veronica falcata Mart. ( Hort. Erlang. p- 10), a pour synonymes les 7. Hastii Moretti, 7: maritima Nocc. et Balb. (non Linn.), et 7. zicinensis Pollini. — Le 7: arguta Schrad. est le ” spicata var. 8 Bertol. Le Veronica prætutiana Moretti est une espèce nouvelle qui croit au mont Cornu dans la Marche-d’Ancône, où elle a été re- cueillie par M. Orsini. L'auteur en donne une courte description d’après les manuscrits de la Flore d'Italie inédite de M. Moretti. Voici la phrase caractéristique de cette espèce : « V. foliis oppo- « sitis ovatis glabris, acutiusculis ,serratis, basi cuneatis apice- « que integerrimis, caule pubescente. » Le Weronica anagalloides de Gussone (PL. rar. p. 5, t. 3) est une espèce qui ressemble tellement au 7. Anagallis que Ber-. toloni (F2. ital. 1, p.71) en a fait une simple variété de ce- lui-ci. | Les J’eronica Orsiniana Tenore, F. Schmidhi Roœm.et Schult. et Ÿ. dentata Re (F1. Tor. 1. p. 29), ne sont que de simples va- riétés du 7. Teucrium L. L'auteur admet parmi les plantes d'Italie le 7: digitata Vahl, quoique Bertoloni n’en ait pas fait mention dans sa Flore d’Ita- he. Cette espèce a été trouvée près de Turin par le professeur d. B. Re. Il fait également entrer dans son Synopsis le 7. pere- grina L., qui croit dans les jardins et les lieux cultivés de Pa- doue et de Milan. Les f’eronica didyma Tenore et 7: pulchella Gussone ne sont que des synonymes du véritable 7. agrestis L. La plante que les botanistes italiens désignent communément sous ce dernier nom est le 7° polita de Fries ( Novit fl. suec. ed. 2, p. à). Kocé. — Sur les espèces de Taraxacum. 119 Le ’eronica persica Poiret a reçu ces trois synonymes : W. Bux- baumii Tenore, 7. Tournefortii Gmel., et F. féliformis Biroli. Cette espèce a été figurée par Sibthorp et Smith (F7. Græc. 1, p. 6,t. 8), sous le nom de 7. agrestis var. $. bizantina. A l’occasion du 7. cymbalaria, l'auteur remarque que cette espèce habite les plages méditerranéennes de l'Italie, mais qu’on ne la rencontre nulle part sur le côté septentrional des Apen- nins, ni dans la plaine qui lavoisine, ni dans la Lombardie. Ce Synopsis est suivi de quelques observations sur les pro- priétés médicales vraies ou prétendues des Véroniques. Essais de culture démontrant l'identité des Taraxacum offi- cinale et palustre; par le professeur Kocu (Flora 1834, non, pr 49). s Ces deux plantes ont souvent été controversées dans ces der- niers temps. La plupart des botanistes se sont prononcés pour leur réunion; les observations que nous avons faites nous- mêmes et que nous avons consignées dans le Bulletin des Scien- ces naturelles, ne nous ont laissé aucun doute sur l’opportu- nité de cette réunion. Cependant M. Reichenbach , dans son Flora éxcursoria , ne s'est point borné à admettre les différentes espèces nées du démembrement du Leontodon Taraxacum L:; 1l y «en a ajouté encore quelques autres. M. Koch, pour parvenir à un résultat concluant, fit des essais de culture avec les soins qu'on lui connaît; il recueillit lui-même les graines du Tura- xacum palustre, les sema dans le jardin botanique d’Erlangen, et dès l'année suivante les graines levées lui fournirent les for- mes suivantes : 1° T'.palustre ; 2° T. erectum Hoppe, que M. Reï- chenbach rapporte avec doute à son 7. leptocephalum; 3, T. rügricans Kit; 4° T. corriculatum Kit; et 5° T°. officinale. Quant aux autres espèces de Reichenbach, l’auteur n’est pas encore à même de porter surelles un jugement , mais il est bien à crain- 120 S. BASALMO ET S. DE NOTARIS. — Synopsis Muscorum. dre qu’elles ne présentent pas des caractères plus stables. La forme des feuilles est reconnue comme variable par la plupart des auteurs. M. Koch a acquis la certitude que la couleur de la plante , la forme et la couleur des écailles de l’'involucre et des fruits ne sont pas moins sujettes à varier selon le sol qui donne naissance à la plante. M. Koch fait remarquer que ce ne sont que les fleurs de la circonférence qui, dans le genre Ta- raxacurn, présentent des graines bien organisées, tandis que dans d’autres genres de la tribu des Chicoracées, toutes les grai- nes sont également bonnes. Synopsis Muscorum in agro Medionalensi hucusque lectorum à S. Bazsamo N. D. et S. ne Noraris. D. M. (In-8°, 27 p. 1833; Milan; typ. de F. Rusconi.) Ce catalogue indique les Mousses recueillies par deux bo- tanistes milanais qui se livrent principalement à des études cryptogamiques. C’est en quelque sorte le prospectus d’une publication dont il a paru déjà 3 fascicules sous le titre de Musci mediolanenses, ouvrage entièrement fait sur le modéle d’autres publications de Cryptogames en nature, telles que les Mousses de Normandie de M. de Brebisson, celles d'Alsace de Kneiïff et Mærcker, etc. On convient généralement que c’est la seule manière de faire connaître exactement les Cryptogames, pour lesquelles les descriptions et même les figures sont: presque toujours insuffisantes. | Les auteurs italiens ont suivi dans ce catalogue la disposition méthodique proposée par M. Walker-Arnott dans le tome second des Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris: Nous n'y trouvons pas d'espèces signalées absolument comme nouvelles; la plupart sont les mêmes que celles de la France moyenne et méridionale , à l'exception de quelques-unes qui croissent sur DE CANDOLLE.— Botanique de la Chine. 121 les montagnes du Milanais , et qui font partie de la Flore helvé- tique. | | Voici l'indication des espèces contenues dans les trois fasci- cules des Musci Mediolanenses. (1) 1. Polytrichum piliferum. 2. P. urnigerum. 3. P. aloides. 4. P. undulatum. 5. Bryum pyriforme. 6. Neckera crispa. 7. Hypnum purum. 8. H. Schreberi. 9. H. lutescens. 10. H, tamariscinum. 1. H. abietinum. 12. H. rutabulum. 13. H. rusciforme. 14. H. striatum. 15. Leucodon sciuroides. 16. Dicranum glaucum. 17. Trichostomum polyphyllum. 18, Diphyscium foliosum. 19. Anic- tangium ciliatum. 20. Sphagnum compactum. 21. Anomodon viticulosum. 22. Hypnum trichomanoides. 23. H. riparium. 24. H. murale. 25. H sericeum. 26. H. cuspidatum. 27. H. rugulosum. 28. H. cupressiforme. 29. H. cupres- siforme var. 30. Didymodon trifarium. 51. Tortula unguiculata. 32. Didymo- don purpureum. 33. Dicranum viridulum. 34. D. taxifolium. 35. D. hetero- mallum. 36. D. varium. 37. Cinclidotus fontinaloides. 38. Phascum serratum. 39.P. cuspidatum. 40. P. patens. 41. Bartramia crispa. 42. B.OEderi. 43 Bryum roseum. 44, B. ligulatum. 45. B. cuspidatum. 46. Hypnum complaratur. 47. H. tenellum. 48. H. polyanthos. 49. Tortula chloronotos. 50. Didymodon lanceo- latum (2). 51. D. nervosum. 52. Dicranum scoparium, 53. Trichostomum canes- cens. 54. Grimmia apocarpa. 55. Orthotrichum striatum. 56. Gymnosiomum truncatulum var. majus, 57.G. microstomum. 58. Phascum bryoides. 59. P. axil- lare. 60. P. crispum. Boranique de la Chine septentrionale, par M. A. P. pe Can- poLLE. (Extrait de la Bibliothèque universelle de Genève, janvier 1834, p. 107.) Tout ce qui se rapporte à l'histoire naturelle du vaste empire de la Chine est encore si peu connu des savans qu'ils doivent accueillir avec un intérêt tout spécial les documens relatifs à ce pays qui se dérobe avec tant de soin à nos explorations. Les bo- tanistes doivent en particulier une vraie reconnaissance aux (x) Se trouve à Milan chez Aloys Dumolard; le prix de chaque cahier est de 3 francs. (2) Gette espèce a pour synonyme le Weissia lanecolata de Bridel. Dans les échantillons de Milan , les dents du péristome sont évidemment biparties et réfléchies. 122 DE CANDOLLE. — Potonique de la Chine. auteurs de deux écrits sur la botanique du nord de [a Chine, -que nous voulons mentionner ici; ces écrits sont sous une forme tellement abrégée et condensée qu'ils ne sont guère suscepti- bles d’un extrait régulier, car, pour ne rien omettre de’ ce qu'ils contiennent d’utile, il faudrait les recopier en. entier. Nous nous bornons donc plutôt à une annonce e un véritable extrait. Sous le titre de Decades tres novarum Chinæ bénebes et Mon- goliæ chinensis incolarum (in-8° , 1832, Mosc. ), M. Nicolas Turczaninow, botaniste russe, établi à Irkutsk, en Dahourie, a fait connaitre avec soin trente plantes nouvelles du nord de la Chine et de la Mongolie chinoise. La plupart appartiennent aux familles des Renonculacées, des Legumineuses (et no- tamment au genre Oxytropis), et des Composées. On y re- marque spécialement un genre nouveau nommé Diarthron, qui fait partie de la famille des Thymélées, et qui diffère des Struthiola par l'absence de toute écaille à l'entrée de la fleur, et des Passerina par ses étamines au nombre de quatre seule- ment, Il est à présumer que cette première publication de M. Turczaninow sera suivie d’autres décades. Placé comme 1l est aux extrémités du monde civilisé, il rendra un important service à la botanique en faisant connaître ses nombreuses dé- couvertes. M. Alex. Bunge a été attaché à la mission russe qui réside à Pékin, et à recueilli avec autant de soin que la jalousie des ha- bitans peut le permettre, des documens relatifs à la végétation de la Chine boréale. Il a présenté en 1832 à l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg un fascicule in-4° intitulé : Enu- meratio plantarum quas in Chin& boreali collegit D° Al. Bunge, anno 1831. Cet ouvrage est, ainsi que le précédent, distribué d’après l’ordre du Prodromus, de manière à ce que l'intercala- tion des espèces puisse se faire avec facilité. 11 donne l'énumé- ration de 420 espèces de plantes phanérogames observées dans le nord de la Chine. Il indique leur localité avec soin , et donne les phrases caractéristiques et les descriptions de celles qui ne sont pas connues. La végétation des environs de Pékin ne dif- fère pas de la nôtre autant que la distance pourrait le faire DE CANDOLLE. — Æotanique de la Chine. 193 croire; les familles les plus abondantes en Europe le sont aussi dans la Chine boréale, mais elles y sont souvent représentées par d’autres espèces ; de plus elles y sont mêlées avec des végé- taux de familles tout-à-fait étrangères à l'Europe, tels que les genres Masnolia, Sterculia, Grewia, Incarvillea, Diosco- rea, etc. Sur les 420 plantes mentionnées dans cet opuscule, on en compte 59 qui sont cultivées à Pékin, ou aux environs. Parmi celles-ci, quelques-unes proviennent du Japon ou de la Chine méridionale; telles sont les variétés d'Oranger , de Camellia , de Chrysanthèmes, des Rosiers asiatiques, le Nandina, le Iulan, le Kerria à fleurs doubles, etc. On y remarque aussi un grand nombre d'objets qui proviennent évidemment des jardins d'Eu- rope; tels sont parmi les plantes d'ornemens la Capucine, les Tagètes, les OEillets , la Balsamine, etc.; parmi les légumes, la Fève, le Pois, la Carotte, le Persil, etc.; parmi les ‘arbres frui- tiers, l'Amandier, le Pêcher, l’Abricotier, le Pommier, le Poi- rier , etc., dont on cultive plusieurs variétés. Si du nombre total on retranche les plantes cultivées, on trouve que M. Bunge fait connaître 361 espèces indigènes dans la Chine boréale ; sur ce nombre il ÿ en a go qui sont sauvages à-la-fois en Europe et en Chine; presque toutes sont des herbes, et la plupart sont des herbes annuelles, du nombre de celles que nous voyons répandues en tous pays, comme la Bourse à pasteur, la Chélidoine, etc. Il y a cependant quatre espèces li- gneuses communes en Ewrope, savoir : le Châtaignier, le Sureau à grappes, le Rhus Cotinus, et le Diospyros Lotus , les deux pre- miers provenant de l’Europe septentrionale et les deux der- niers de l'Europe-méridionale. H reste donc en définitive 271 espèces propres à l'Asie bo- réale , et‘plus spécialement à la Chine. Sur ce nombre on en compte 136, c'est-à-dire la moitié qui sont complètement nou- velles pour la science. Parmi celles-ci nous devons remarquer quelques espèces qu’il sera intéressant de naturaliser dans nos jardins, savoir : ? Æsculus chinensis , nouvelle espèce de maron- nier à grappes allongées et à fleurs àquatre pétales ; le Citrus mi- crocarpa ; dont le fruit n’est guère plus gros qu'une châtaigne; : 124 DE CANDOLLE. — Botanique de la Chine. le Zanthoxylum nitidum, dont les feuilles et les fruits servent de condimens; le Prunus trichocarpa, dont les fruits se man- gent ; le Quercus chinensis , qui paraît être mal-à-propos désigné par Loureiro sous le nom de Fagus castanea , et par Sprengel sous celui de Castanea chinensis , etc. Sur les 137 espèces que M. Bunge ajoute au catalogue des végétaux , il y en a onze qui contiennent des genres nouveaux, Savoir : Orychophragmus (famille des Crucifères, près du Mori- candia). Xanthoceras (famille des Sapindacées, où 1l est très remar- quable par son fruit, dont les loges ont plusieurs ovules ). Thladiantha (famille des Cucurbitacées ). Oresitrophe ( famille des Saxifragées). Calysphyrum ( famille des Rubiacées). Myrepnois (famille des Composées Mutisiacées , et très remar- quable par ses têtes de fleurs dioiques, les mâles blanches et les femelles pourpres). Urostelma ( famille des Apocinées, près de l'Oxystelma). Bothriosperimum (famille des Borraginées ). Lies Dorcoceras (famille des Lentibulariées ). Ceratostigma { famille des Plumbaginées). Et Ænemarhena (famille des Asphodélées). Quelques notes relatives aux plantes déjà connues mérite- raient encore une mention. Ainsi, M. Bunge dit que le Saule- pleureur ( Salix babylonica) est la seule espèce de ce genre qu'on trouve en Chine, qu’elle y est très abondamment culti- vée, qu'on en trouve quelquefois des individus femelles , ce qui est inconnu en Europe, mais que les Chinois les extirpent avec soin pouréviter la bourre qui sort de leurs capsules ; il cite aussi une variété très épineuse du Jujubier, qu'on ne trouve en Europe que sans épines et à l’état cultivé. Enfin, il mentionne un individu de Ginko (Salisburia adianthifolia), dont l'histoire remonte, dit-il, jusqu’au temps de la dynastie des Juan , et dont le tronc présente une circonférence d'environ 4o pieds. Ce bel arbre se trouve près du temple Tan-dshe-ssy, et malgré son an- tquité, ne présente aucun signe de décadence. BESSER. — Éénumération des plantes du Baikal. 125 On peut juger par ce court exposé de l'intérêt qu'offre l'ou- vrage de M. Bunge; il est à desirer qu'il en fasse la base d’un travail plus considérable où il donnerait les figures des objets nouveaux, et les observations de géographie et botanique que son séjour dans un pays si peu connu ont dû lui suggérer. En attendant, les botanistes ne peuvent que le remercier de l’ex- cellent opuscule qu'ils lui doivent. ENUMÉRATION des plantes de la flore du Baikal, par le docteur Bssser. ( Flora 1834. Feuilles complémentaires, p. 1-30.) La région dont l’auteur nous donne le catalogue des plantes, comprend la partie méridionale et orientale de l'immense gou- vernement d'Irkutsk, en s'étendant au sud-est jusqu’à la mer d’Ochotsk, et au nord-est jusqu'au Kamtschatka. M. Besser a composé son catalogue, qui renferme r200 plantes distribuées par familles naturelles ,sur les matériaux rapportés par M. Tur- czaninow, envoyé par l’Académie des Sciences de Saint-Péters- bourg pour explorer la flore de la Sibérie orientale. L’enumé- ration publiée par le voyageur dans un journal russe comprend 1033 espèces de phanérogames et de fougères ; le nombre 1200 est atteint par les plantes ajoutées par M. Besser , et ce complé- ment est dû en majeure partie à MM. Fischer , Bieberstein et Steven. 228 de ces espèces sont nouvelles; les ne sont indi- quées cependant que par de simples noms sans aucune phrase qui permette d’en saisir les caractères; l’'énumération de M. Bes- ser ne pourra donc guère servir qu'à faire connaître aux bota- nistes la nomenclature des productions végétales d’une partie importante de l'empire russe. Un petit supplément arrivé trop tard pour être inséré dans le corps même de ce catalogue, en comprend plusieurs espèces dont les noms sont a changer d’a- près des recherches postérieures. Les rectifications portent en partie sur des plantes que M. Turczaninow avait données 126 DIERBACH. — epertorium Botanicum. comme nouvelles, quoiqu’elles fussent déjà connues avant lui; en partie sur des espèces données sous des noms qui-convien- nent à d’autres végétaux; ou enfin sur des espèces mal déter- minées dans le premier travail. REPERTORIUM BOTANICUM Oder Versuch einer Systematischen Darstellung der neuesten Leistungen im ganzen Umfange der Pflanzsen-Kunde von D. J. H. Drersacx. (Un vol. in-80. Lemgo 1831 ; Meyer.) Dans une courte préface l’auteur annonce qu'il n’a pas le projet de donner un travail complet sur la littérature botani- que. Son ouvrage ne comprend qu'une époque récente; il est partagé en trois volumes; le premier embrasse la botanique généralé et ses différentes branches;'le second doit être relatif à la botanique médicale pharmaceutique et chimique , et le troi- sième à la botanique appliquée aux arts, à l’agriculture , à l'é- conomie, etc. Nous ne connaissons que le premier volume; 1l est partagé en cinq sections : la première traite des ouvrages généraux tels que journaux, recueils, élémens, collections de plantes se- ches, etc. La deuxième section est intitulée : Élaboration du système. On y trouve indiqués les livres relatifs à la classifica- tion et à la spécification; puis un catalogue méthodique des écrits plus spéciaux sur des familles, des genres de ces espèces. La troisième section : Géologie relutive à la botanique, comprend la géologie, la géographie, la statistique de la botanique et les flores locales. Quatrième section , anatomnie et physiologie des végétaux ; cinquième section, histoire de la botanique. L'auteur ne donne ordinairement que le titre des ouvrages avec l'indication de l’éditeur lorsqu'il y a lieu : quelquefois ce- pendant il a ajouté de petites notes qui en font connaitre le con- tenu d’une manière plus précise où présentant des renseigne- SOYER-WILLEMET. —-— Note sur les genres Willemetia. 124 menus intéressans. Les coupes nombreuses à l’aide desquelles il subdivise ses sections principales sont précédées de quelques observations sur l'importance et la marche de la branche de la botanique dont il est question. Une table placée en tête du vo- lume renvoie aux différentes coupes établies, ce qui facilite beaucoup les recherches; il y en à à la fin deux autres qui sont disposées suivant l’ordre alphabétique : la ‘premiére contient les. noms des auteurs dont les écrits sont mentionnés et la deuxième les noms des familles et des genres nouveaux: L'auteur remonte jusqu'à l'époque de Linné. La méthode avec laquelle cet ouvrage est rédigé en rend l’ouvrage facile et commode ; 1l nous paraît tout-à-fait superflu d'insister sur son utilité. Notes sur les genres qui ont recu le nom de Willemetia. Par M. Soyer-Wircemer, de Nancy. (1) M. Moquin-Tandon, dans un bôn article sur plusieurs nou- veaux genres des Chénopodées, inséré dansles Annales des scien- ces naturelles, deuxième série, partie botanique , page 203, a ré- tabli, sous le nom de 'illemetia, un genre fondé par Mærcklin en faveur de quelques Salsola. Il croit que c’est pour ces plan- tes que ce nom a été créé pour la première fois; mais il est dans l'erreur. (1) M. Moquin-Tandon nous a communiqué la note suivante, qui se rattache au sujet des observations de M. Soyer-Willemet. (Note du Rédacteur.) « Le genre Willemetia établi dans mon Mémoire sur les nouveaux genres de Chénopodées, « avait primitivement reçu une autre dénomination, qui a été changée à tort d’après l’avis d’un célèbre botaniste auquel j'avais communiqué mon manuscrit, Ayant reconnu l’antériorité du genre Willemetia établi par Necker et rétabli par Cassini, je propose de donner à mon genre de Chénopodées le nom d’Echinopsilon, des mots éyuv, spina, et mouyn, gracilis, à cause des « spinules qui entourent le fruit; je rétablis de la manière suivante les noms de mes espèces. » 1. ÆEchinopsilon muricatum — Willemetia muricata. 2 _— lanatum = —_— lanata. sé — eriophorum = — eriophora. 4 — sedoides = — sedoides. 5 —— Rirsutum = = hirsuta. 128 SOYER-WILLEMET. — Note sur les genres Willemetia. Trois genres rappellent le nom de Willemet : le premier, éta- bli par Necker en 1790(Elem. botan. t. I. p. 5o ), en l’honneur de mon aïeul, Remi Willemet, est le plus ancien et le seul qui doive rester. Il est fondé sur l'Æieracium stipitatum Jacq. et est tellement bon, qu’ii a été proposé, depuis Necker, par des botanistes allemands, sous différens noms : C’est le Zzbelia de Roœhling et Tausch, le Calycocorsus de Schmidt, le Peltidium de Zollikofer, le Zolikofera de Nees d'Esenbeck. Il a été repris sous son prernier nom par Henri Cassini dans le Dictionnaire des sciences naturelles, et conservé par mon ami, Auguste Monnier, dans son Essai sur les Hieracium, par Reichenbach dans le Flora germanica excursoria et par Lessing dans le Syste- ma generum COMpositar um. Le second est celui adopté par M. Moquin-Tandon. C’est en 1800 que Mærcklin ( Schrad. Journ. t. I, p. 2, p. 330 ) le dé- dia à mon oncle, Pierre-Remi-François de Paule Willemet (1), pour la plante que le même botaniste avait décrite précédem- ment ( Schrift. &. bot. ges. in Regensb. t. 1, p. 332 )sous le nom de Salsola arenaria; mais précisément dans le même cahier du journal de Schrader et à la page 307 ( ce qui suppose de l'antériorité ), Roth établissai pour la même plante le genre Kochia, qui a dû prévaloir (2). D'ailleurs, quoique le nom dorné par Mærcklin soit Willemeta, et non Willemetia (et en- core moins /illemetia, comme l'écrit M. Moquin-Tandon ), je ne crois pas qu'il soit possible de l’adopter, à cause de sa res- semblance avec le #illemetia de Necker. Quant au troisième genre Fillemetia, M. Adolphe Bron- gniart m'a fait l'honneur de me le dédier en 1827 ( Annales des sciences naturelles, première série t. x, p. 370 }), il est fondé sur le Ceanothus africanus. Mais tout en témoignant à M. Bron- gniart ma reconnaissance, je dois reconnaître que c’est la plante conservée à la mémoire de Remi Willemet qui doit garder le nom de #illemetia, comme ayant la priorité (3). (1) Voyez Botanique de l'Encyclopédie méthodique, t. var, p. 762. (2) Néanmoins Gmelin a recu le Wüllemeta dans son Flora badensis, t, x, p. 576. (3) Le Willemetia de Brongniart a cependant été adopté par Sweet (Hort. britann., p. 113), et par Spach (Suites à Buffon, phanérog. , t. n1, p. 462.) KUTZINC. — Métam. des végétaux inférieurs. 129 Recarrcres sur la formation et la métamorphose des orga- nismes végétaux inférieurs. Par Fr. Tr. KuTzinc. (1) | Mon but n’est pas de comparer ici les différentes opinions qui ont été énoncées dans les nombreux écrits publiés sur ce sujet; je veux plutôt communiquer les observations que j'ai faites moi-même, et je ne parlerai de ces écrits qu'autant qu'il sera nécessaire de faire connaître ce que j'y ai trouvé de vrai ou de faux par suite de mes propres expériences. Cependant quelques traités récemment publiés contiennent des erreurs que je crois indispensable de relever, parce qu'elles pourraient facilement produire de la confusion. Par exemple, dans le deuxième volume ( 1827) du Linnæa, se trouve un traité « sur la matière verte de Priestley, etc., par J. Meyen », qui contient beaucoup d’assertions erronées, provenant moins du manque d'exactitude dans les observations que de la connaissance imparfaite des espèces dont il est ques- uon.M.Meyen dit, à la vérité, que beaucoup d'observations an- térieures n'ont pas été faites avec toute la précision desirable, et blâme avant tout l'incertitude dans laquelle on est souvent resté sur les objets dont il était question, puisque beaucoup d'écrivains confondent dans lamême classe les formations les plus dissembla- bles. Mais ce dernier reproche frappe M. Meyen aussi justement (x) Ce mémoire traduit littéralement du journal allemand le Linræa , tom. VIII, p.335, nous a paru renfermer une exposition faite avec bonne foi et exactitude de phénomènes très remarquables, si quelque apparence trompeuse n’en a pas imposé à l’auteur. Du reste, des phénomènes du même genre ont déjà été signalés par plusieurs observateurs dignes de con- fiance; mais M, Kutzing, par l'étude approfondie qu'il a faite des Algues d'eau douce, doit inspirer plus de confiance que beaucoup d’autres. Ges observations mériteraient d’être répétées par les naturalistes qui habitent la campagne et devraient surtout être répétées expérimentalement , en exposant volontairement des piautes semblables à celles qui font le sujet de ce mémoire dans des conditions extérieures différentes. Mais il serait à desirer que de bonnes figures fissent connaître tous les états transitoires par lesquels ces divers degrés d'organisation passent en $e transformant d’une espèce en une autre, Il. Botan, — Septembre. , 9 130 KUTZING. — Mélam. des végélaux inférieurs. que beaucoup de ses prédécesseurs , puisque pour lui les Proto- coccus viridis Ac., Palmella botryoides Ac., Coccochloris stag- nina SbRENG., Coccochloris protuberans Sprenc., Botrydium argillaceum ( Vaucheria radiata Ac., Rhizococcum crepitans Desm. ), et bien d’autres plantes encore sont la même chose, tandis qu'ilexiste entre elles une très grande différence, quinese trouve nullement déterminée par la localité, comme le prétend Meyen. Son Priestleya est dans le même cas, car en peut penser qu'il comprend différens objets sous ce nom, et malheureu- sement ses figures sont si vagues qu'on ne sait qu'en faire. il en est de même de Hornschub ( Nov. Act. Nat. Cur. T. X.), qui voit naître ses mousses d'une Oscillaire, formée de tubes articulés, et qui se ramifie ensuite en produisant « de petits tuyaux doublement pinnés de couleur brun- clair », Con- Jerva castanea. Aucune Oscillaire ne se comporte ainsi, et si Hornschuh la vu, il avait à faire à toute autre chose. Du reste, le dessin qu'il donne de son Oscillaire ne s'accorde aucunement avec le caractère de cette espèce. M. Turpin commet la même erreur dans son organographie végétale (Mém. du Mus. d'hist. nat. ), lorsqu'il confond le Pal- mella cruenta Ag. ( sa Globulina sanguinea) avec le Protococ- cus nivalis Ag.; et le Protococcus viridis (Globulina botryoides Turp. ), avec le Palmella botryoides Lyngb. ; puis, à ce qu'il me semble, l'Oscillatoria auturnnalis avec le Lyngbya muralis Ag., car il parle, à propos de son Oscillaire pariétine, de mouvemens lents qui se manifestent chez l’Oscillatoria autumnalis , mais jamais chez le Lyngbya muralis. ‘ Passons maintenant au sujet lui-même. On a énoncé différentes opinions sur la formation des ma- tières organiques, mais je ne puis me décider à me joindre à ceux qui admettent qu'elles puissent se former dans de l’eau absolument pure en vertu d’une action électro-chimique, car ma propre expérience s’oppose à cette opinion, quoiqu'elle ait reçue dans ces derniers temps une certaine vraisemblance par les remarques de Biasoletto ( D: alcune alghe microscopiche), quia vu une algue, sa Micraloa protogenita, formée dans de l'eau distillée. Mais, quoique Biasoletto ait retrouvé par les réac- KUTZING. — Métam. des végétaux inférieurs. 13t tifs chimiques l’eau aussi pure après la formation de sa Micra- loa protogenita qu'elle l'était auparavant, cela ne prouve pas encore qu'elle n'ait pu contenir quelques tra-es même atomi- ques de substances organiques. Il ne faut qu’une trace extrêmement faible de ces substances pour occasioner dans l’eau distillée la formation des matières organiques, soit vertes, soit autres. J'ai vu souvent des matières vertes ou autres se former dans des eaux distillées sur des plantes, mais jamais dans de l’eau distillée pure : voici les expériences que j'ai faites pour ma pro- pre instruction. 1° Plusieurs flacons en verre, nettoyés avec le plus grand soin, furent remplis jusqu'à la moitié de la hauteur avec de l’eau distillée pure et bouchés par des bouchons en verre; puis ils furent abandonnés pendant tout un été { du mois de mai jus- qu à la fin de septembre) sans être ouverts, dans un endroit où ils étaient exposés pendant plusieurs heures du jour à la lu- mière solaire. Il ne s’ensuivit pas la moindre formation de sub- stances organiques vertes ou autres. 2° D'autres flacons furent remplis de la même manière avec différentes eaux distillées sur des herbes, par exemple avec de l'eau de Sauge, de l’eau de Sure au et de l'eau de Rose. Dans l’eam de Sauge je vis déjà au bout d’un mois un endroit vert au fond du bocal, après avoir observé la séparation d’un flocon mu- queux. Dans l’eau de Sureau la formation de la matière verte n'eut lieu que huit jours après, mais celle de la matière mu- queuse arriva plus tôt que dans l’eau de Sauge. Dans l'eau de Rose, même phénomène, seulement deux semaines plus tard que dans l’eau de Sauge. 3 Une quantité extrêmement petite d’un flocon muqueux (prise dans le flacon de l’eau de Sauge}, avant la production de la matière verte, et portée dans l'un des flacons contenant de l'eau distillée pure, y occasiona au bout de huit jours l’ap- parition de la matière verte. Il résulte évidemment de tout ceci que, pour qu'il y ait for- mation des matières organiques, il faut qu'il y ait préexistence de leurs élémens. Les bocaux remplis d'eau distillée pure res- de 132 KUTZING. — Métam. des végétaux infér ieurs. tèrent encore six mois entiers à la même place, sans éprouver la moindre altération. Les autres eaux distillées contenaient toutes le principe odorant des plantes, l'huile essentielle. Tous les pharmaciens savent que, lorsqu'une eau distillée sur des parties de plantes devient muqueuse, l’odeur caractéristique disparait, et il faut par conséquent que le mucus formé .se soit produit aux dépens des élémens de l'huile essentielle. Cette formation de mucilage est le premier pas vers la nais- sance d’un être organique. J'ai souvent examiné cette mucosité pendant sa formation, au moyen du microscope, mais ordi- nairement je n'ai pas pu y découvrir des globules ou des fila- mens. Toutefois si le flacon est moins exposé à l'influence di- recte du soleil , 1l se forme d’abord dans la masse muqueuse des globules incolores, et ensuite paraissent les différentes formes d'Hygrocrocis et de Leptomitus, comme Biasoletto nous les a fait connaître dans son écrit cité plus haut ; à la lumière solaire il y a production de matière verte. Cette formation des globules muqueux incolores est le second pas dans le monde végétal, et il résulte de ce que nous ve- nons de dire, que la lumière du soleil seule décidera s'ils de- vront s élever jusqu’au Protococcus ou à l’'Hygrocrocis. Ce degré inférieur des globules muqueux incolores se trouve assez bien représenté dans mon genre Cryptococcus (Voy. la troisième dé- cade de mes ÆZ/gæ aquæ dulcis). Ce Cryptococcus est encore inférieur au Protococcus, car le mucus organique y est seule- ment déterminé sous la forme de globules microscopiques ; le Protococcus se trouve déjà à un degré beaucoup plus élevé, parce qu on y aperçoit une couleur, et sa substance aussi doit être plus solide , parce qu'il supporte la libre influence de l'air et de la lumière sans enveloppe muqueuse. Il est clair que je parle ici du Protococcus dans le sens que lui donne Agardbh, et non dans celui de la plupart des auteurs, qui confondent avec lui le Palmella botryoides et plusieurs autres objets. Le troisième pas enfin est la production de filamens, Æygro- crocis ou Leptomitus formés par la soudure des globules incolores. Maisil serait difficile de dire, si ces fils de globules se forment par la juxta-position des globules déjà formés, ou bien parle prolon- KUTZINC, — Méta. des végétaux inférieurs. 133 sement de ces derniers, car cette question m'a paru impossible à résoudre. Je crois cependant pouvoir avancer avec plus de cer- titude que l'Hygrocrocis se forme par suite d'un plus grand dé- veloppement des globules. Il est vrai que je ne puis donner d’au- tre preuve que celle-ci : c’est qu'ils ne se forment chaque fois qu'après la production du Cryntococcus ; et que les globules qui forment les articles des fils ne diffèrent presque pas, n1 pour la forme ni pour la grosseur du Cryptococcus qui les entoure. Il . serait cependant difficile de prouver le contraire. Le Leptomitus Plumula, que j'ai cité sous le n, 9 dans ma première décade des algues d’eau douce, est une suite du plus grand développement du Cryptococcus. Ce dernier se forme aussi très souvent sur des fenêtres humides , dans lies fentes où humidité se rassemble, surtout dans les chambres des paysans dans lesquelles la lumière pénètre peu; mais cette formation arrive principalement en hiver, lorsque ces chambres sont chauffées, et que l'humidité se dépose sur les croisées. Dans les endroits que la lumière peut atteindre une Oscillaire prend quelquefois naissance. J’ai observé une fois la formation de cette dernière sur le stratum du Cryptococcus. Dans les fenêtres de cette chambre, donnant sur la cour et obscurcies par une maison placée en face , il ne s’est formésur le stratum du Cryp- tococcus que le Leptomitus Pluimula , et une autre espèce d’algue que j'ai appelée Chamænema carneum , et que je décrirai plus tard. Dans les autres fenêtres qui donnaient sur la rue libre , il se forma une Oscillaire sur le stratum du Cryptococeus. Là où cette Oscillatoria s'était formée entièrement et en masse plus grande, le Cryptococcus avait complètement disparu. J'ai donné à cette Oscillaire, qui ressemble beaucoup à /’Oscillatoria chalybea , le nom d'Oscillatoria fenestralis, et je la décrirai plus tard. Quant à ce qui regarde sa formation sur le Cryptococcus, la coloration de ce dernier a sans aucun doute été produite par l'influence de la lumière; le Cryptococcus, avant de se transformer en Oscillaire, se changea en une Palmella colorée, car je vis à cet endroit des globules de Cryptococcus qui avaient tout-à-fait la couleur des fils d'Oscillaire, mais la Palmella se transforma déjà à l’état nais- sant en Oscillaire, et par conséquent ne se montra pas isolée. 134 KUTZING. — Métam. des végétaux inférieurs. Si nous appelons la transformation du Cryptococcus en Hy: grocrocis et en Leptomitus un pas progressif en ligne droite, nous pouvons nommer celle du Cryptôcoccus en Palmella et en Protococcus, latéralement progressive. Il est prouvé quele Protococcus, lorsqu'ilse forme dans l’eau, a d'abord été Cryptococcus, car avant sa naissance, il n’y avait rien que du Cryptoccccus, tandis qu’après le complet dévelop- pement du Protococcus il ne reste plus rien du premier. On ne peut certainement pas supposer que le Cryptococeus se soit de nouveau résolu en matière liquide. Mais je n’ose prononcer, si la même action se manifeste, lors- que le Protococcus se produit sur la terre, à sec, vu que les re- cherches sont beaucoup plus difficiles, car on ne reconnaît un dépôt de matière organique que par as couleur. Toutefois il est bien remarquable qu'on trouve souvent le Pro- tococcus dans des lieux secs, et abrités de la lumière directe du soleil, car on peut voir , d’après ce qui précède, que je n’aperçus jamais la formation du Protococcus dans l'eau, que lorsque le soleil pouvait agir sur lui, tandis que l’Hygrocrocis et le Leplo- nüus choisissent de préférence l'ombre et l'obscurité (surtout les caves obscures). J'ai même trouvé une fois le Protococcus sur la voûte d'une cave, qui n’était frappée que de temps en temps par la lumière réfléchie lorsqu'on ouvrait la porte. On peut même rapporter ici le Catoptridium smaragdinum de Bridel, que ce grand muscologiste a trouvé dans des cavernes sombres, (Bridel-Brideri, Bryologia univers. ,T, pag. 112, tab. suppl. 1.) Gn a déjà souvent remarqué, que des algues se forment après la mort des infusoires, surtout parmi l'Enchelys pulvisculus. Je crois que c'est cette même infusoire, sur laquelle Ingenhousz fit ses observations. Je l'ai examinée moi-même tres fréquemment, et je communi- querai ici le résultat de mes recherches. Lorsque l'eau, dans laquelle on trouve l’Enchelys pulrisculus s’est desséchée (PL. VI, fig. 1), cette‘infusoire se contracte après sa mort en globules. Ceux-ci ont d’abord toute leur transparence aux extrémités qui correspondent à la tête et à la queue, et le conteuu vert y formetoujours une bande transversale; mais plus RUTZING. — Métam. des végétaux inférieurs. 135 tard ces endroits se troublent,et un anneau, composé de globules plus petits, se forme au milieu des globules. Enfin le globule crève, et le contenu en sort tout-à-fait semblable dans sa forme au Protococcus ; seulement il est mucilagineux lorsqu'il se réu- nit en grandes masses, et ressemblerait par là plutôt à une Pat- mella. Vers cette époque une Oscillaire commence ordinairement à se former. Mais il sera difficile de s’assurer si elle est engendrée ou non par les restes de l’'Enchelys. J'ai à la vérité observé sa formation depuis son origine, et j'ai trouvé qu'il y a toujours production de la même Oscillaire ; et que cette Oscillaire n’ap- paraît qu'ici; maïs il y a tant de circonstances accessoires dans cette recherche, et les observations sont si difficiles, qu'on ne saurait mettre trop de réserve avant d'exprimer une opinion à cet égard. (1) J'ai souvent examiné de petites flaques d’eau, qui étaient en- ièrement colorées en vert par le Monas pulrisculus. Leur des- siccation produisait un bord vert autour de ces mares, comme cela arrive sur les verres dans lesquels on renferme de ces in- fusoires. Ce bord s’étendait de plus en plus, surtout pendant une pluie douce et soutenue, de manière que la terre environ- nante élait couverte de cette matière verte. Sous le microscope, cet enduit vert fut reconnu pour le Pro- tococcus mmonas Ac., et semblable en tous points à celui qui se forme sur les pierres et les planches. Ce Protococcus était évi- demment engendré par des millions d'animaux apportés par les eaux, car lorsque je le produisis sous le microscope avec des animalcules encore vivans, iln’y avait d'autre différence qu'une moindre transparence et une coloration plus foncée en vert. Ce Protococcus se formait encore dans l’eau, probablement par la mort de ces animaux, et couvrait tous les objets qui s'y trou- vaient, tels que le bois et les pierres. Quant au mouvement des sporules des algues, je suis charmé d'avoir fait moi-même sur ce sujet une observation qui en con- (x) J'ai appelé Oscillatoria brevis’eette Oscillaire que Agardh n’a pas encore adoptée dans son Systeme algarum. Ingenhousz l'a fort bien repiésentée dans ses écrits divers, pl. 2. 136 KUTZING. — Métam. des végétaux inférieurs. firme une autre toute semblable, citée par Treviranus, dans ses mélanges (t. II, p. 81 ). Mon observation est d'autant plus impartiale, que je ne con- naissais pas alors celle de M. Treviranus, et je la communique comme je l'avais notée. Dans un beau jour de février 1832, je mis du Draparnaldia plumosa dans un verre rempli d’eau, afin de lavoir dans ma collection. Le verre était placé sur une fenêtre exposée au soleil de midi. Le jour suivant, j'observai à la surface de l’eau un bord vert. J'en mis sous le microscope, et, à ma grande surprise, je vis des millions de globules, quise mouvaient avec la plus grande rapidité en tous sens , comme des monades. J'observai encore, qu’à mesure que le bord vert augmentait, les fils du Draparnaldia perdaient peu-à-peu leur couleur verte, et devinrent tout-à-fait hyalins. Ces sporules d’Algues animés s’attachèrent ensuite au bord du verre, et lorsque j’examinai Le jour suivant ce bord, je remarquai des corpuscules verts ellip- tiques, et lancéolés, qui avaient une grande ressemblance avec une Cymbella (Frustulia). Un accident m’ayant privé du verre, je ne pus continuer mes observations. Cependant il ne me reste aucun doute que ces corpuscules frustuliens sont identiques avec ceux que Trevisanus a vus se transformer en jeunes plantes de Draparnaldia plumosa. Quoi- que je n’aie pu répéter l'expérience, parce que depuis ce temps, je n'ai pas retrouvé de Draparnaldia, je crois cependant qu’elle réussira toujours. Mais, décider si dans cet état les sporules de cette Algue sont véritablement des animaux, comme plusieurs algologues l’admettent, c’est ce que je n’oserais entreprendre, vu que je n’avais à ma disposition qu'un grossissement de 250 fois. Le pollen dans l'esprit de vin, le camphre dans l’eau, les huiles essentielles dans de l’eau chargée d’alcool, imitent de semblables, mouvemens infusoires, mais ils ne sont jamais aussi prolongés que dans le cas cité. Je parlerai maintenant d'un autre phénomène : que je remar- quai,sur le Protococcus, dans sa formation à sec, produite seu- lement par un arrosement fréquent sur des grès et des tuiles. KUTZING. — Métam. des végétaux inférieurs. 137 D'abord je ne vis sous le microscope que des globules placés sans ordre les uns à côté des autres; mais en maintenant les | pierres constamment humides, j'aperçus, déjà après peu de se- maines, le commencement de la formation des filamens. C’é- taient deux, trois, quatre globules au plus, attachés dans le sens de la longueur; cette formation de filamens devint de plus en plus parfaite, de manière que, lorsqu'elle fut complètement achevée, je ne vis sous le microscope que des filamens et aucune trace de Protococcus. Je ne veux pas décider si les filamens sont produits ici par une juxta-position des globules du Protococcus, ou par une croissance latérale de ces derniers, mais je crois la première hypothèse plus probable, parce que toute la forme des filamens porte à l’admettre. Ces filamens n’appartiennent aucunement au genre oscillatoria ni au Lyngbya, mais bien à un Conferva; je l'appelai Conferva tenerrima, et cette Algue est tellement répandue à Halle et dans les environs que je suppose qu'elle est le Conferva muralis, de la vieille édition du Æ/ora halensis, par Sprengel (mais non l’Oscillatoria muralis de la nouvelle édition du Flora halensis, car celle-ci est l'Oscillatoria autumnalis Ac..). Le véritable Oscillatoria muralis ( Lynybya muralis Ac.) ne se trouve ni à Halle et dans les villages circouvoisins, ni à Weisenfels, Je puis soutenir cette assertion avec d'autant plus d'assurance que j'ai fouillé dans tous les coins de ses localités, et sa place était toujours occupée par mon Conferva tenerrima (x).Cette Conferve mène une vie amphi- bologique, car on la trouve dans l’eau des réservoirs, comme aux côtés extérieurs de ces derniers, hors de l’eau où elle s'étend quelquefois d’une manière remarquable. Je vis cette Conferve se transformer également en une Algue d’un ordre supérieur. Le réservoir en pierre du puits, dans la cour du château de Weisenfels, contenait ma Conferve en quantité assez grande pour me fournir des exemplaires suffisans pour mes Algues d’eau ’ (x) Le Zyngbya muralis paraît du reste beaucoup moins répandue qu'on ne le croit géné- ralement; et cela me semble encore confirmé, parce qu’on confond souvent le £yngbya mu- ralis avec l’Oscillatoria autumnalis, Algue extrémement répandue dans tous les coins d’ordures des villes et des villages. 138 KUTZING. = Métam. des végétaux inférieurs. douce. Aux parois intérieures de ce réservoir , je vis encore une masse muqueuse, membraneuse et bulleuse, qu'à son aspect je pris pour le stratum d’un Frustulia. Le microscope me fit - changer d'avis, car je trouvai dans cette membrane l’état primi- tif de mon /noderma, que j'avais trouvé auparavant à T'ennstadt, en Thuringe. Mais ce fut précisément l’état primitif dans le- quel je trouvai celte Algue intéressante, qui me permit d’avoir de plus amples notions sur sa formation. En effet, je trouvai toujours la fronde de mon jeune /zoderma liée avec des fila- mens libres du Conferva tenerrima ; et le microscope me fit voir, que la membrane qu'il formait, était composée par ces fils placés parallèlement les uns à côté des autres. Je pus m'en convaincre jusqu à l'évidence, en déchirant la membrane dans le sens de sa longueur; la déchirure devint fibreuse, et ces fibres étaient identiques avec celles du Conferva tenerrima. Celle-ci avait toujours des filamens libres, attachés seulement par leur base à la fronde de l’?Zroderma. Cette observation se rattache trés bien à celle de Meyer | Zinnæa , 1827), dans laquelle il voit son Priestleya devenir le Scytosiphon velutinus. Mais il faut se garder de confondre les deux Algues, tout-à-fait différentes, sur lesquelles nous avons fait une observation semblable. Mon /r0- derma ; qui dans son complet développement, se compose de beaucoup de membranes fines et fibreuses superposées les unes sur les autres, entre lesquelles se trouvent des sporules propor- tionnellement assez grosses et groupées sans aucun ordre, et chez lequel la fronde forme souvent une surface très étendue, ne peut jamais être un Ulva ou Scytosiphon; mais il faut bien le ranger parmi les Ulvacées. Je dirai maintenant comment j'ai vu l’//ysphcæria flavo-virens, Turp., naître du Protococcus viridis, Ag. Je fis cette observation dans le printemps 1829, où je fus frap- pé par l’aspect d’une couche verte qui venait de se produire sur un mur en pierre , éloigné de cinq pieds environ d’une maison. J'avais visité cette place peu de temps auparavant, et je l'avais trouvée intacte. Au printemps, humidité séjournait long-temps à cet endroit tourné du côté du nord, et une moitié du toit couvert en paille de la maison , sur lequel végétaient plusieurs KUTZING. == Melam. des végétaux inférieurs. 139 Mousses et Lichens, était tournée vers ce mur, et le mouillait souvent, en y dirigeant les eaux pluviales. J'examinai cette couche verte qui augmentait peu-à-peu, et je trouvai qu’elle était composée de Protococcus viridis, Ag. Curieux de savoir s'il se formerait encore quelque chose, je visitai cet endroit une fois au moins, et souvent plusieurs fois par semaine. Mais des mois se passèrent et le Profococcus n'avait pas subi le moindre changement. À près une absence d'un mois, je retour- nai un jour au mois de novembre de la même année à cet en- droit. Je remarquai surtout quelques endroits sur le mur, où le Protococcus paraissaiten masse plus considérable. J'en emportai avec moi. À l’aide du microscope, je vis qu'il y avait un véritable développement aux extrémités. C’étaient des filamens transpa- rens, non articulés et incolores, grossis quelquefois à leurs bouts et se divisant en branches dichotomes. Sur ces filamens , se irouvaient les globules de Protococcus , serrés les uns contre les autres, en partie libres, en partie attachés. Il faut noter encore, que les endroits d'où je retirai ces filamens garnis de globules de Protococeus , étaient d’une couleur un peu plus claire que ceux dans lesquels les globules n'étaient pas accompagnés de fila- mens. L'hiver qui arriva bientôt apres ne me permit pas de don- ner suite à mes observations. Toutefois je recommençai mes recherches dès que le soleil du printemps de 1830 eut débar- rassé cette place de glace et de neige. La formation filamenteuse s'était étendue sur d’autres en- droits , mais dans quelques-uns, une partie du Protococcus avait disparu. Des mousses commencèrent à paraître à quelques places, sans que j'aie pu voir avant ou pendant leur appari- tion , une formation préalable semblable à des Conferves (Protonema}, malgré les soins que j'ai pris pour la découvrir. Ces mousses devinrent plus tard le Barbula muralis etle Bryum argenteum. | Je continuai mes visites pendant tout l'été de 1830, jusqu'au mois d'octobre; mais mon 4/ysphæria flavo-virens (Turpin), car c'était elle qui s'était produite, resta toujours la même, avec la différence qu’elle avait päli un peu aux endroits plus exposés à la lumière, et que ses globules y étaient devenus un peu plus 140 3, D. CHOISY. — Convolvulaceæ orientales. jaunes. Depuis ce temps, cet emplacement fut destiné à d’autres usages, ce qui m'empècha de poursuivre mes observations. (La suite à un prochain cahier.) CoNvoLVULACEÆ ORIENTALES nempe Indicæ, Napaulenses, Bir- mannicæ, Chinenses , Japonicæ , necnon et quædam Austra : lasicæ, pleræque in ditissimis Britann. societ. Indiæ orienta- lis herbarüs observatæ et descripiæ, celeb. Warricun catalogo comparatæ , et gallica præfatione de generibus intra Convol- vulaceas admittendis comitatæ ; Auct. J. D. Cnoiïsy , Prof. in Academ. Genev. (In-4° 120 p. avec un index général des genres, des espèces et de leurs synonymes, et six planches gravées sur cuivre; Genève 1834. Extrait du tome VI des Mémoires de la société de phsyique et d'histoire naturelle de Genève.) | Les espèces de Convolvulacées répandues en nombre immense dans les herbiers ou cultivées dans les jardins réclamaient un mo- nographe qui réunit à une patience à toute épreuve la sagacité d'un botaniste consommé, et M. Choisy s'était présentépour rem- plir cette tâche diificile. On espérait donc un travail complet sur la famille des Convolvulacées, et l’on savait que l’auteur n’était en retard que par la difficulté de faire imprimer convenablement ce travail. Une circonstance extraordinaire l’a déterminé à en publier aujourd’hui une bonne partie. M. Wallich lavait dési- gné pour examiner et décrire les matériaux relatifs à quelques familles naturelles, au nombre desquelles étaient les Convolvu- Jacées, et il lui avait envoyé celles des plantes de l’Inde qui con- stituent ce groupe. Ce précieux envoi leva plusieurs difficultés dans l'esprit de M. Choisy, er développant à ses yeux assez de formes variées.et assez d'importans caractères pour asseoir d'une manière solide la division générique. Aussi, dans l'ouvrage qu'il vient de publier, cette partie essentielle de sa monographie est- elle aussi complète que l'état actuel de la science le comporte. 3. D. CHOISY. — Convolvulaceæ orientales. . 14? Ne pouvant donner ici un extrait de la partie descriptive des Convolvulacées orientales, nous nous bornerons à reproduire textuellement, pour les botanistes qui ne pourraient se procu- rer l'ouvrage, ce qui a rapport aux genres de la famille, c’est- àa-dire à présenter les idées de l’auteur sur les caractères qui lui ont servi à établir la nomenclature de ces genres, à donner la révision de chacun d’entre eux accompagnée de diverses ob- servations , et à y ajouter le tableau de ces genres, ainsi que celui des genres mal-à-propos classés dans l’ordre des Convol- vulacées. Mais, avant de procéder à cette exposition, nous devons dire quelques mots de l’exécution de la partie descriptive. En- üèrement écrite en langue latine, cette partie est d'une grande étendue, tant sous le rapport du nombre des plantes dont elle traite que sous celui de la synonymie et des notes qui ac- compagnent chaque espèce. On y trouve d’abord le caractère détaillé de la famille, puis celui des sections, des genres et des espèces. Pour les genres étrangers à la vaste région des Indes- Orientales telle qu'elle est limitée par M. Choisy, il ne donne aucune description d'espèces, et il indique seulement d’une manière générale leur patrie, américaine, africaine, etc. Six planches servent d’éclaircissemens au texte : les deux pre- mières sont consacrées aux caractères génériques. Gravées au trait, elles représentent les diverses parties de la fleur et du fruit. Nous eussions desiré plus de précision dans les détails des fruits et des graines ; ces organes, qui jouent un rôle si important dans la classification, ne nous semblent pas présentés avec toute la netteté desirable en pareille matière. Les quatre dernières planches donnent les figures des plantes les plus intéressantes; ce sont les ÆRivea ornata, Moorcroftia Penangiana, Blinkworthia lycioides , et Skinneria cæspitosa. $ Ier. Curactères génériques des Convolvulacées. « Laissant de côté les deux sections de cet ordre qui se distin+ , . , . 2 k guent très clairement, l’une par ses ovaires multiples, l'autre par 142 1. D. CHOISY. -— Convolvulaceæ orientales. son embryon dépourvu de cotylédons, et qui ne renferme que trois genres, savoir : la première les genres Falkia et Dichondra, la deuxième le genre Cuscuta, je vais énoncer les bases sur Les- quelles je fonde la division des autres plantes de l’ordre en deux nouvelles sections et en vingt-huit genres, dont douze sont nou- veaux, ou du moins non indiqués dans les ouvrages généraux de la science. L'importance de ces caractères croit en pro- portion de celle qui appartient aux organes sur lesquels ils sont fondés. » «A. Fruit. — Cet organe est l’un de ceux qui manquent le plus souvent dans les herbiers ; aussi a-til été nécessaire que les ob- servateurs sur le frais donnassent l'éveil sur l'existence d’un €a- ractère important tiré de la nature du péricarpe, tantôt charnu, tantôt sec, indéhiscent dans le premier cas, déhiscent dans le second. Ce caractère, qui se retrouve dans plusieurs ordres de la mème classe, les Solanées, des Boraginées, les Verb ecées, et qui y est placé en première ligne, mérite la même impor- tance dans les Convolvulacées ; il différencie deux grandes sec- üons renfermant chacune une quantité considérable d'espèces ; la première, celle qui a le péricarpe indéhiscent et plus où moins pulpeux, avait été jusqu’à présent méconnue , et contient cependant six genres distincts.» « B. Ovaire. — Le nombre des loges et des cloisons de l'ovaire est un second caractère important presque complètement oublié jusqu'à présent , et qui cependant correspond en général à des groupes parfaitement distincts; la cause de cet oubli est sans doute encore l’absence dans les herbiers des fruits par l'analyse desquels on aurait pu juger la constitution primitive de l'ovaire. Les groupes les plus nombreux ont l'ovaire et le fruit (lorsque rien n'y avorte) divisés en deux loges par une cloison unique, et dans chaque loge deux ovules ou deux graines attachées par la base : d’autres ont un ovaire à quatre loges séparées par deux cloisons croisées à angle droit, et dans chaque loge un ovule : d’autres enfin ont trois loges séparées par trois cloisons en tré- pied, et dans chaque loge deux ovules. Outre ces trois formes principales , il en est de moins importantes qui, jointes à d’autres caracteres, suffisent cependant pour distinguer ces genres; 3. D. CHOISY. — Convolyulacec orientales. 143 ainsi l'ovaire et par conséquent le fruit sont quelquefois unilo- culaires, soit que la cloison unique n’atteigne pas le sommet de l'ovaire comme dans le Ca/ystegia, soit qu’elle se réduise à une simple trace comme dans le Skénneria,soit qu'elle disparaisse com- plètement comme dans le Shuteria. Le nombre des ovules subit aussi parfois des déviations de l’état habituel; quant à leur appa- rence extérieure et aux poils dont les graines sont souvent gar- nies , il ne m'a pas semblé que ces caractères se liassent avec l’ensemble de l’organisation des plantes dans lesquelles on les observe. » « C. Style. Lestyle présente quatre formes principales ; tantôt il est unique et entier, tantôt unique et bifide, tantôt double et chaque branche entière , tantôt double et chaque branche bi- fide; ces formes font en théorie des différences peu considéra- bles puisque le nombre des carpelles est le même, quelle que soit la soudure plus ou moins intime des appendices par lesquels ils se terminent. Cependant elles doivent être prises en consi- dération , soit par leur constance et le nombre des espèces qui les offrent, soit par la facilité avec laquelle on les reconnait; soit enfin par l'habitude des auteurs de s’y arrêter dans leurs descriptions. Le style est ordinairement renfermé dans la co- rolle et caché ; il arrive cependant quelquefois qu’il dépasse en longueur les enveloppes de la fleur; ce caractère a aussi été mentionné lorsqu'il est confirmé par d’autres circonstances. » «D. Stigmate.— Deux circonstances principales ont été indi- quées dans le stigmate pour fournir des caractères génériques : 1 le nombre des parties de cet organe; 2° leur forme. Le nom- bre le plus fréquent du stigmate est deux ; plus rarement on en trouve un , trois et même de quatre à six; ce nombre a quelque importance comme indice ordinaire de celui des carpelles. La forme des stigmates est le caractère le plus habituellement pré- senté pour distinguer les genres les plus importans de la famille, comme Convobyulus et Ipomæa ; mais deux circonstances ont contribué à déconsidérer ce caractère; l’une est le mélange de ces genres d'espèces qui devaient en être éloignées, ce qui pla- çait sôus un même caractère générique des formes de plantes tellement dissemblables qu'on était tenté d'en conclure l'imper- 144 3. D. CHOIsy. — Convolvulacecæ orientales. fection et l'incertitude du caractère; l’autre est l’énumération incomplète des apparences principales du stigmate, ce qui ex- posait les botanistes à en rencontrer d’extraordinaires qui ne rentraient bien dans aucune description et dans aucune forme connue, et augmentaient ainsi l'incertitude : une étude attentive de cet organe m'a convaincu qu’il peut être pris avec confiance pour base de caractères génériques, en ayant soin au préalable de séparer tous les genres qui se distinguent par d’autres plus importantes différences, et en admettant ensuite trois formes principales. Dans le genre Convoloulus les deux lobes du stig- mate sont cylindriques et filiformes ; dans le genre Zpomœæa ils sont en tête; enfin, dans un troisième genre, que Je nomme Jacquemontia , ils sont aplatis et élargis ; les formes et les genres qu'elles caractérisent sont parfaitement distincts ; les groupes ainsi formés sont très naturels et tres clairs. » «E.Etamines. — TL'inégalité des étamines a été quelquefois soupçonnée pouvoir fournir des caractères; mais rien ne m'a démontré la justesse d'un tel soupçon. L'insertion plus ou moins haute, l'élargissement des filets à leur base, les poils qui les garnissent, sont aussi des circonstances qui n’ont d'impor- tance que dans la distinction des espèces. Deux caractères seu- lement ont été tirés des étamines : 1° lorsqu'elles dépassent les enveloppes florales et soni saillantes en dehors, comme dans les genres Quamoclit, Calonyction, Exogonium; 2° lorsqu'elles portent des écailles distinctes à la base, comme dans le genre Lepistemon. » Œ. Côrolle.— Dans un rang secondaire et seulement lorsque ce caractère se rencontre dans un nombre considérable d'espèces la forme de la corolle ne doit pas être négligée; le plus souvent elle est campanulée avec des dimensions plus ou moins consi- dérables; mais quelquefois elle prend l'apparence d'un tube ou celle d’un entonnoir; les genres Rivea, Quamôclit et Calonyc- tion comptent cette circonstance au nombre de celles qui les distinguent. On trouve aussi quelques corolles presque en forme de grelots (urcéolées); les genres Blinkworthia et Skinneria en offrent des exemples.» « G, Calice. —Tes formes variées du calice, l'inégalité plus ou | | | 3. D. CHOISY. — Convolyulacecæ orientales. 1/9 moins grande des sépales, sont au nombre des moyens les plus fréquemment employés pour distinguer les espèces ; rare- ment on en déduit des caractères génériques. La position des cinq sépales sur un même rang , ou leur division en deux rangs, . lun de deux, l’autre de trois sépales; dans ce dernier cas la si- tuation relative des rangs semblerait au premier coup-d'œil pouvoir fournir des coupes assez claires ; mais l'observation ne confirme pas cette supposition, et les espèces, du reste, les plus ressemblantes présentent à ces divers égards d’assez grandes différences. Il est cependant un groupe où les sépales se distin- guent non-seulement par une forte inégalité, mais encore par les points d'insertion sur le pédoncule, formant ainsi un rudi- ment de spirale qui correspond à celle des feuilles; cette dispo- sition est tellement frappante que je n’ai pas hésité à faire de ce groupe un genre distinct, dont les formes et l’habitus sont au reste parfaitement tranchés; j'ai nommé ce genre Aniseia. Ilest un autre groupe où les sépales ont ceci de remarquable, que, petits d’abord et égaux entre eux ils acquièrent après la floraison des dimensions trois à huit fois plus grandes et de- viennent tout-à-fait inégaux, ne participant point d’une ma- nière égale à -cet accroissement gigantesque; ce groupe est le genre Porana. Enfin , dans le genre Prevostea , les deux sépales extérieurs sont assez grands pour envelopper toute la fleur. » «H.— Bractées. Les bractées forment le passage entre les or- ganes floraux et les organes foliacés, participant souvent dans leur nature aux qualités des uns et des autres; il est rare qu’on en fasse usage pour caractériser les genres; cependant les Con- volvulacées présentent quelques exceptions à cette règle. Déjà M. R. Brown, en établissant le genre Calystegia, avait placé au nombre de ses traits distinctifs la double bractée qui est située à la base de chaque fleur, et qui l'enveloppe avant l’épanouisse- ment. M. Wallich, en constituant le genre Veuropeltis, a dû signaler avant tout cette bractée remarquable qui, d’abord pres- que imperceptible sur le milieu du pédoncule, ne tarde pas à prendre un immense accroissement, s’arrondit en tous sens, et bientôt enveloppe à son tour le pédoncule et le fruit. Enfin, le genre nouveau que je propose , sous le nom de Blinkworthia , II. Bora, — Septembre, 10 146 3. D. CHOISY. — Convolvulaceæ orientales. offre aussi ceci de particulier , que chaque fleur est accompagnée de trois bractées tout-à-fait semblables aux sépales, et simu- lant deux calices, ou, si l’on préfère, un involucre et un ca- lice. » « Tous les détails organiques que je viens de retracer se résu- ment dans le tableau synoptique que j'ai dressé, et qui est placé sous le titre de Generum conspeclus , à la fin de cet ar- ticle. » ; « Je passe à quelques observations spéciales. » $ IL. Aevue des genres. « La section des genres à fruit indéhiscent est surtout remar- quable par le beau groupe des 4rgyreia dont l'ovaire est à deux loges avec deux ovules dans chaqué loge. Ce genre, dont le feuillage est d’une rare magnificence , en même temps que d’une étonnante variété dans ses apparences, fut établi pour la pre- mière fois par Loureiro; il n'avait alors que trois espèces. Il a été proposé de nouveau par Wallich, sous le nom de Zettso- mia , que les règles de la nomenclature n’ont pas permis d’ad- mettre. Ce botaniste en a décrit onze espèces; il en renferme maintenant trente-et-une, même après avoir séparé celles qui y avaient été mélangées, et qui constituent des genres distincts. Toutes ces plantes sont originaires de l'Inde et de la Chine. » « À ce groupe j'aurais du peut-être réunir le Maripa d'Aublet, dont les caractères coincident presque complètement avec les siens, et comme le genre du botaniste français est antérieur , y classer tous les Ærgyreia ; mais il me semble que des change- mens de nomenclature aussi importans en opposition avec l’état des choses admis jusqu'alors, et qui, par conséquent, auraient à vaincre un usage long et général , ne doivent être proposés que lorsqu'ils sont justifiés par une identité absolue dans les formes et par une connaissance complète de ces formes. D'après ce principe, considérant que les espèces de Maripa sont toutes américaines et celles d’Argyreia toutes asiatiques, qu'il reste quelque incertitude sur la forme des cotylédons dans le pre- : J. D. CHOISY. — Convolvulaceæ orientales. 147 mier de ces genres, et même sur la structure des espèces qu'il renferme ; que cependant il faudrait, pour obéir à la regle d'an- tériorité, admettre le nom de Maripa, je préfère prendre en considération quelque légère différence dans la forme du stig- mate et maintenir les deux genres. » « Le genre que je propose de nommer Rivea, renferme les es- pèces dont l'ovaire est à quatre loges monospermes; il se dis- tingue en outre par la forme de la corolle qui est en entonnoir. tandis que celle des Argyreia est campanulée. Je ne rapporte qu'avec doute à ce genre le Rivea obtetia, qui peut-être un jour devra en être séparé. » « Les genres Humbertia et Blinkworthia , lun fort ancienne- ment fondé sur une espèce de Madagascar, l’autre , que je pro- pose aujourd'hui d’après une plante de l'Inde, se distinguent par divers caractères que je mentionne dans leur description. » « Les deux remarquables espèces du genre Moorcroftia deman- dent à être examinées de nouveau pour les détails de la fleur épanouie ; les échantillons que j'ai eus sous les yeux, munis à-la- fois de boutons et de fruits, ne présentaient cependant pas l’é- tat intermédiaire de la fleuraison. Je suis intimement convaincu qu'une analyse ultérieure confirmera la convenance d'établir ce genre; comme les loges de son fruit sont constamment mono- : spermes , je suis porté à croire que ce caractère se rencontre aussi dans l'ovaire dont je recommande l'observation à ceux qui pourraient posséder ces plantes. » « La section des genres à fruits capsulaires et déhiscens ren- ferme la masse des espèces jusqu'à présent décrites, et c’est là surtout que s'est glissée une obscurité dont il est nécessaire de sortir. Pour mettre quelque ordre dans l'exposition des moyens que je pense les plus propres à éclaircir ce chaos, je laisse mo- mentanément de côté tous les genres à double style et à style bifide, et je me borne à considérer les genres monostyles. C’est sous les noms de Convolvulus et d'Ipomæa, qu'ont été entassées péle-méle et presque sans examen les espèces dont ces genres doivent se former; c'est donc à ces noms qu'il faut rendre un sens précis, une valeur positive, tellement que chaque bota- mste, muni d'une analyse complète, puisse classer sa plante et 10. 148 J. D. CHOISY. — Convolvulaceæ orientales. la nommer sans hésitation. Pour y parvenir, je vais signaler et discuter 1° les groupes que divers auteurs ont déjà proposé de constituer en genres et que j'admets; 20 les groupes nou- veaux qui me paraissent devoir être distingués. » « I. Les genres Lepistemon de Blume , Polymeria et Calyste- gta de R. Brown forment la première catégorie. Les caractères des deux premiers sont très clairs et très simples; ceux du Ca- lystegia sont plus faciles à contester, et dans le cas où l’on n’ad- mettrait pas une classification générique aussi détaillée que je propose de le faire, on devrait replacer ce genre parmi les Con- volvulus ; mais comme d’une part le caractère tiré de sa cloison acquiert de l'importance dans cette classification, comme d’au- tre part celui des bractées rend très facile la détermination des espèces qui en font partie, et rend aussi le groupe très naturel, je crois convenable de le conserver.» «IT. Maintenant je parcours successivement les genres nou- veaux que je propose, et dont je rectifie les caractères. » «1° Quamoclit.—Déjà Tournefort et Mœnch avaient distingué ce groupe si facile à reconnaître par la forme de sa corolle et la longueur de ses étamines. Linné et la plupart des auteurs avec lui l’ont méconnu et confondu avec la masse des Zpomæa ; M. Kunth, dans son beau travail sur les plantes de l'Amérique, l'a rétabli sous le nom d’Zponmœæa; mais, en partant des carac- tères que Je viens de signaler, il dut y faire rentrer quelques espèces qui rendraient le genre moins naturel, comme VZ. bona-nox. Jai reconnu que dans les espèces qui lui appartien- nent véritablement, l’ovaire est à quatre loges monospermes, ce qui les caractérise de la manière la plus claire : il y a en même temps toute convenance à rétablir le nom primitif de Tourne- fort. » «2° Batatas.— Ce genre comprend les espèces dont l'ovaire est aussi à quatre loges monospermes, mais dont la corolle est en cloche, et dont les étamines ne sont point saillantes; distinct ainsi des /pomæa par un caractère principal , et des Quarnoclit par de suffisantes différences , il se sépare aussi de ces dernières par l'apparence extérieure qui permettra toujours de le recon- naître au premier coup-d’œil. Plusieurs espèces de ce genre ont | 3. D. CHOISY. — Convolvulaceæ orientales. 149 les graines couvertes de longs poils soyeux qui se recourbent dans la cavité de la loge; mais ce caractère n’est pas général. » « 3° Pharbitis.— Mœnch avait déjà observé que plusieurs Zpo- mæa assez répandues dans les jardins (/p. Nil, hederacea, pur- purea, etc.), et qui ont entre elles de frappantes analogies d'habitus, pouvaient être distinguées en un genre spécial qu'il avait nommé Convolvuloides. Ce genre se caractérise par un ovaire à trois loges dispermes ; mais le nom de Mœnch n'est pas assez conforme aux règles de la nomenclature pour être con- servé ; je propose un nom qui fait allusion à la beauté et à la variété des couleurs qui ornent ces plantes. » «4° Calonyction.— Le Convolvulus bona-nox et quelques espè- ces voisines offrent des formes tellement tranchées que je n’ai pas hésité à les séparer aussi des autres Convolvulus ; l'ovaire a deux loges dispermes avec le rudiment d’une deuxième cloison, qui, si elle eùt été complète, l’eùt rendu quadriloculaire; la corolle en entonnoir et les étamines saillantes caractérisent ce groupe. » «bo Exogoniun.—Plantes américaines infiniment voisines des Quamoclit quant à leur inflorescence , à la forme de leur corolle et à l'apparence de leurs étamines; mais l'ovaire est à deux loges et les place ainsi tout à côté des Calonyction. » « 6 Jacquemontia.—Les espèces de ce groupe sontles plus voi- sines des vrais Convolvulus et Ipomæa ; elles s’en distinguent en ce que les deux lobes du stigmate ne sont ni capités ni cylin- driques, mais aplatis et elliptiques : cette forme, qui avait déjà été observée, était une source d'objections contre la séparation des deux principaux genres de la famille; mais ces objections disparaissent quand on sépare les plantes qui en sont pourvues, et cela peut se faire d'autant mieux que ces plantes sont au reste tout-à-fait analogues entre elles et leur caractère facile à distin- guer. » " «7° Aniseia.— Ce genre se caractérise par le calice, dont les sépales sont comme rangés dans leur spirale naturelle, au lieu d’être insérés sur un même plan. Le port de ces plantes étant très distinct , m’a encouragé à les séparer entièrement des /Zpo- MmŒÆG. » « 8° Shuteretaet Skinneria.—Ges deux genres ont l'ovaire uni- 150 J. D. CHOISY. — Convolvulaceæ orientales. loculaire et se distinguent l’un de l’autre par la forme de leur stigmate principalement. » «Les douze genres que je viens d'énumérer dégagent les Con- volvulus et les Jpomæa , des formés excentriques qui les embar- rassaient, et ces deux groupes obtiennent ainsi le plus haut degré de clarté et de simpiicité auquel ils puissent parvenir. Ils renferment toutes les espèces à ovaire muni de deux loges di- spermes, à corolle campanulée , et à étamines non saillantes; ils se distinguent l’un de l’autre par la forme dès long-temps signa- lée de leurs stigmates. » « Les espèces de Convolvulus ont les lobes du stigmate cylin- driques et filiformes, souvent enroulés. Dans tous les systèmes de classification ces espèces se trouvaient rapprochées les unes des autres, comprises dans le même genre et dans la même sec- tion ; je suis donc autorisé à considérer le groupe comme étant maintenant très naturel. Il se subdivise en deux sections, sui- vant que la tige est ou non volubile, et les espèces de chacune de ses sections offrent encore cette circonstance, que tous les livres les groupent ensemble. » « Les Zpomæa restent fort nombreuses; elles ont les deux lo- bes du stigmate en forme de tête. En leur appliquant d’abord le même mode de subdivision qu’au genre précédent, on forme entre elles trois sections principales d’après la nature de la tige. » «Les éspèces à tige volubile sont très abondantes; elles se sub- divisent par la dimension des fruits, par celle des calices, par la disposition des fleurs, et par la forme des feuilles : Jes divers groupes ains: formés offrent souvent des ports assez distincts , mais aucun d'eux ne serait suffisamment caractérisé pour constituer un genre. » « Que d'observations importantes nous sont fournies par les Convolvulacées à deux styles ou à style bifide ! Elles forment un passage naturel à la section des Dichondrées où les carpelles sont distincts et confirment la théorie qui fait considérer un ovaire et un style simple en apparence comme formés de plu- sieurs carpelles et de plusieurs styles soudés d’ane manière plus ou moins profonde. » J. D. cHoisy. — Convolyulaceæ orientales. 151 « Les genres Prevostea, Breweria et Bonamia sont les plus rapprochés par leurs formes des Zpomæa: je l'avoue, ces trois groupes me paraitratent mieux classés comme simples sections d’un même genre ; leur port est frappant d'analogie , et les ca- ractères de différences sont peu nombreux comme peu impor- tans ; l’un d'entre eux ( Bonamia) est fondé sur une espèce d’un pays (Madagascar ) où l’on rencontre des représentans du Bre- weria, de telle facon que l'identité de la région se joint à celle des formes. Mais je fais observer 1° que les caractères de ces genres sont pris en considération dans la même famille, et dans d'autres occasions, et qu’ainsi il n’y a pas inconséquence à les employer encore ici; 2° que ces caractères sont faciles à recon- naître et ont frappé tous les botanistes; 3° que les genres en question ont été presque universellement admis, et que l'usage doit être consulté dans les cas douteux de classification ; 4° que dans l'hypothèse de la fusion en un seul genre il faudrait adop- ter, pour suivre les lois de la priorité, le nom du groupe le moins bien connu (Bonamia), ce qui est un grave inconvé- nient; 5° que l'illustre M. R. Brown a jugé d'après les mêmes principes, puisqu'il a proposé le nouveau genre Breweria, tout en reconnaissant son intime affinité avec le Bonamia de du Petit-Thouars. » «Le Neuropeltis de M. Wallich est un genre d’une structure bizarre et voisin des Porana. Peut-être pourrait-on concevoir quelques doutes sur leur énumération dans la famille des Con- volvulacées; mais ces doutes ne me semblent confirmés par aucun examen attentif, et je ne connais aucune famille où ils puissent être mieux placés. » «Je pense autrement sur le J7/ilsonia de Brown , et c'est avec doute que je l’inscris dans le catalogue des Convolvulacées. Le port de cette plante, la structure de son calice, me semblent devoir l'en éloigner; mais le fruit est mal connu et la graine non analysée ; il faut donc attendre avant de rien innover à son égard. » 152 J. D. CHOISY. — Convolyulacecæ orientales. $ IIT. Genres a exclure. «Outre les genres qui composent la famille des Hydroléacées, et que M. Brown a le premier distingués des Convolvulacées, outre le Diapensia qui s’en écarte aussi, outre l'Ipomopsis et le Læselia qui sont des Polemonidées, on doit encore en ex- clure : «1° Le genre Ærycibe, que M. Wallich y rapporte, et dont ce célèbre voyageur a trouvé plusieurs espèces nouvelles. Dans un mémoire distinct où J'ai décrit ces espèces, j'ai essayé de prou- ver que ce genre appartient aux Boraginées , tribu des Cor- diacées,» (V. Ænnales des sciences nat., 2° série, vol. 1%, p. 220.) - «2° Le Mouroucoa. Aublet, qui décrit ce genre, lui assigne cinq étamines opposées aux lobes de la corolle; M. de Jussieu soupçonne qu'il se trompe sur ce point, et dans son immortel Genera, propose de ranger le Mouroucoa parmi les Liserons. Willdenow va plus loin et classe hardiment cette plante parmi les Zpomæa. Cependant ces deux auteurs ont ainsi raisonné sans avoir vu la plante ni pu étudier ses vrais caractères : il ne me semble pas que leur hypothèse soit suffisamment justifiée par les autres parties de la description donnée par Aublet, et en conséquence je ne puis l’'admettre et dois solliciter un nouvel examen de ce genre. » « 3° Le genre Retzia de Thunberg. Déjà Brown a reconnu dans ce genre un ovaire polysperme , et comme au reste son port est très peu en harmonie avec celui des Convolvulacées, il l'en éloigne sans indiquer la place qu'il lui assigne. M. Bartling propose d’en faire une famille distincte sous le nom de Retzia- ceæ ; il rapporte avec raison à sa famille le genre Lonchostoma de Wickstroœm. » «4o Le genre Diplocalymna de Sprengel. Je soupçonne que c'est une espèce de Thunbergia à laquelle l’auteur aura par er- reur assigné cinq étamines. » « 5° Le genre Callibrachoa de LaLlave et Lexarsa. Descrip- tion incomplète, mais qui ne peut convenir à une Convolvu- lacée. » J. D. CHoiIsy. — Conrolvulacecæ orientales. 153 6° Les genres Menais Lin. et Cortesia Cav. M. Bartling rap- porte aux Convolvulacées ces genres jusqu’à présent classés parmi les Boraginées. Les descriptions des auteurs sont la seule chose que j'en connaisse, et elles ne me pardissent pas suffisam- ment motiver un Chimgerhait® s «7° Le genre Navarretia de R. Pav. La description de ce genre ne me semble pas justifier le soupçon de M. Bartling qui le rap- porte avec doute aux Convolvulacées. Il ressemble davantage aux Gilia et aux Polémonidées. » « 8° Le genre Cervia de Rodr. M. Barthing classe aussi ce genre avec doute dans les Convolvulacées. Je n’en connais pas même la description, et n'ai pas pu découvrir où elle se trouve. » CONVOLVULACEZÆ. GENERUM CONSPECTUS. Sectio prima. ARGYREIEÆ. Embryo cotyledoneus. Carpella in ovyarium unicum coalita. Pericarpium baccatum indehiscens. 1. Ovarium 4-loculare, loculis monospermis . . . . . I. Rivra. 2. Ovarium 2-loculare, loculis dispermis, cotyledonibus non plicatis ? Situé salcatiin - 0. 2,0". 7. SUITE NEARIPA; 3. Ovarium 2-loculare, loculis dispermis. Stigma bilobum, Jobis capitatis. Corolla campanulata. . . . . . . Il. ArcyrerA. 4. Ovarium 2-loculare, loculis dispermis. Corolla urceo- lata. Calyx calyculatus . . . . . . . . . . . . IV. Brixvorrura. 5. Ovarium 2-loculare, loculis dispermis. Stigma cavo- camplanatum. Stamina exserta. . . . . . . . . . V. Humsrrri4. 6. Ovarium 2-loculare, loculis monospermis. Fructus, MienENMUS, 4e 2 uncellne 1,0, L, 5. 4 VI. /MOURCROFTTA. Sectio secunda. — (CoNVOLVULÉZ. Embryo cotyledoneus. Carpella in ovarium unicum coalita. Pericarpium capsulare dehiscens. A. Stylo unico , usque ad stigma integro. 7. Ovarium 4-loculare, loculis monospermis. Corolla tubulosa. Genitalia exserta . . . . . ... . . . VII. Quamoczir. 154 8. 27. 26. J. D. CHOISY. — Convolvulaceæ orientales. Ovarium 4-loculare, loculis monospermis. Corolla campauulata. enitalia inclusa . . . . . . . . VIII. Bararas. . Ovarium 3-loculare, loculis dispermis. . . . . IX. Pæansrris. . Ovarium 2-loculare, sub 4-loculare!, 4-spermum. Co- rolla infundibuliformis. Genitalia exserta .« . . .< . X. CALONYCTION. . Ovarium biloculare, loculis dispermis. Corolla tubu- losa. Genitalia exserta . . . . . . . . . . + + XI. ExoconIum. . Ovarium 2-loculare, loculis dispermis. Stamina in- clusa basi 5-squamata . . . . . , . . . . . . XII. LrrrsTemon. . Ovarium 2-loculare, loculis dispermis. Stamina in- clusa. Stigma bilobum , lobis capitato-globosis . . XIII. Iromxa. . Ovarium 2-loculare, loculis dispermis. Stamina in- clusa. Stigma bilobum , lobis complanato-ovatis . . XIV. JacquEmoNTIA- . Ovarium 2-loculare, loculis dispermis. Stamina in- clusa. Stigma bilobum, lobis tereti-filiformibus . . XV. Convozvuzus. . Ovarium 2-loculare, loculis dispermis. Stigma lobis capitatis. Sepala non verticillatim inserta . . . .. XVI. Anisera. . Ovarium 2-loculare, loculis monospermis. Stigmata 4-6 teretifiliformia . . . . . . « . . . + . . XVII. PorymErra. . Ovarium 1-loculare , aut pous subbiloculare , 4-ovu- latum. Stigma lobis filiformibus. Bracteæ 2 involu- épatites 4 2809 MU NON PONS PRN RICE peer . Ovarium 1-loculare, 4-ovulatum. Stigma bilobum, lobis complanato-ovatis « . . . . . . . . . . XIX. SHUTEREïrA. . Ovarium 1-loculare , 4-ovulatum. Stigma bilobum, lobis capitato-globosis . . '. . . . . . . . . XX, SKINNERTA. . Ovarium 1-loculare, 2-4-ovulatum. Sepala post an- thesin inæqualiter aucta. Stigmata globosa . . .. XXI. Porawa. B. Stylo bifido , aut stylis 2. . Ovarium 1-loculare. Styli 2. Stigmata carnosa. Cap- sula 1-sperma. Bractea magna circà capsulam . . XXII. Neurorezris. . Ovarium 2-loculare. Stylus 1 bifidus. Sepala exteriora floreminvolventia . . . .. . . . . . . . « XXIII. PREvosTEA. . Ovarium 2-loculare. Stylus 1 bifidus. Sepala sub- æqualia. Genitalia inclusa . . . . . . . . . XXIV. BREWERIA. . Ovarium 2-loculare. Stylus 1 bifidus. Sepala sub- æqualia. Genitalia exserta . . . . . . . . .. XXV. Boxamra. . Ovarium 2-loculare. Styli 2. Stigmata globosa. Sta- nina exserla. + + à TS D A NAN IE CGRESSA. Ovariura 2-loculare. Styh 2 bifid. . . . XXVIL Evozvurus. Ovarium minium dispermum. Stylus 1 bifidus. Calyx tubalésns. M/S 0 0, «, choco XXNUID Walsdua: A. ZANI. — De Crocis italicis. Sectio tertia. DICHONDREZ. Embryo cotyledoneus. Carpella distincta. . + + XXIX. Dicronpra. MOOCE: NAN PF ALELTA 29. Ovaria duo. . . . . + . . ; 90. OUvaria quatuôr. . L' . “ . . : Sectio quarta. — GuscuTEz. Embryo acotyledoneus. . XXXI. Cuscura. 31. Plantæ parasiticæ . . . + . . . . . GENERA EX ORDINE REJECTA. Hydrolea. Sagonea. ES AS de Le : . Hydroleaceæ. Nama. RME Li Noos ei pl ere . Borragineæ. PACA PAUA. of +4) . Acanthaceæ. nn nets . Ericineæ. MR en. Su Ua OT, . Ordo ignotus. arr HO 10 DIE gheque dal} 07 Retriaceæwartäns. CON. 6, UN 0, WE Ordo'ipnÔtes. Ms ne NE ici à . : POIEMOHIUER. et 0,1) .VBorraginee. RO à UUS ceudctR pu ie id. ARABE TA 0 ON . Polemonideæ. CE 0 AQU eng 4) gt Ati Ordorignotns. Nonnurra de Crocis italicis, Dissertatio inauguralis ; auct. À. ZaNI. (in-8°, 28 p., Pavie; imprim. de P. Bizzoni, 1834. } Laissant de côté la partie médicale de cette thèse latine sou tenue sous les auspices de M. Moretti, nous ne passerons ici en revue que ce qui a rapport à la botanique. 16 A. ZANI. — De Crocis italicis. Douze espèces de Crocus indigènes d'Italie sont énumérées dans cet écrit, où l’auteur s’est borné à donner pour chacune sa phrase caractéristique, sa synonymie, l'indication de sa patrie, et quelquefois de courtes observations. M. Zani a réta- bli pour certaines espèces, les noms imposés par les auteurs qui ont les premiers traité de ces plantes, et il a même admis des noms de beaucoup antérieurs à la nomenclature linnéenne, par exemple ceux de Pena et Lobel. En présentant ici la liste des espèces de Crocus d'Italie , avec ce qu’il y a d'important dans leur synonymie, nous croyons faire une chose agréable à ceux d’entre les botanistes qui s’oc- cupent spécialement de plantes d'Europe, parce qu'il nous à paru que l’auteur a plutôt diminué qu'augmenté le nombre des espèces, en inscrivant comme de simples synonymes plu- sieurs espèces proposées par divers botanistes italiens. Nous ne devons pas omettre de dire qu'il a eu un bon guide dans.les Notices que M. Gay a publiées il y a quelques années sur les Crocus ( V. Bulletin de Férussac, Sc. nat., 1827 et 1831). 1. Croous syzvesrris Pen. et Lob. — C. vernus Allioni et alior. — C. ver- nus var B flore minore Bertol. — C. vernus A. Tenore. — C. vernus B Sebast. et Mauri. — C. siculus Cuss. — C. albiflorus Hoppe et Hornsch. 2. C. srrLorus Mill., Bertol. — C. pusillus Bertol. in Schult. Tenore et Gus- sone. — C. lineatus Jan. 3. C. minrmus DC., Bertol., Viviani. 4, GC. 1NsuLARIS Gay. 5. rerrcuLaTus Stev., Link et Gay. — C. variegatus Hoppe et Hornsch. 6. C. versicoror Ker., Bertol., Gay. 7. G. suAvEoLENS Bertol. —C. vernus « Sebast. et Mauri.—C. Zmperati Coll. ( nec Tenore ). 8. C. imerrari Tenore, Bertol. — C. minimus « italicus, Gay. .g- G. zowerrronus Raffin. Bertol., Tenore, Gay. — C. odorus Bivon., Gus- sone. — C. serotinus Bertol. — C. vernus Ucr. 10. C. Taomasir Tenore, Gay , Bertol. — C. sativus F1. Nap. 11. C. mepius Balb., Gay., Bertol. 12. C. sarivus Pen. et Lobel., Comol., Gay, Tenore. — C. sativus « Lion. — C. autumnalis Smith. (Engl. Bot.) — C. officinalis à sativus, Huds. FI. Angl. 5. LINDLEY. — Nouvelle famille des Garryacées. 157 Sur la nouvelle famille des GARRyACÉESs. Par M. J. Linz. Dans le Botanical register (N° 1686), M. Lindley a décrit et figuré un arbuste originaire du nord de la Californie où il a été découvert par M. Douglas. Introduit en Angleterre dans l’année 1828, ce n'est qu'en octobre 1833 qu'un individu mâle a fleuri pour la première fois dans le jardin de la Société d'horticulture. M. Douglas qui avait aussi rapporté des échantillons secs de cette plante, lui avait donné le nom de Garrya elliptica , prévoyant avec raison qu'elle devait former un genre nouveau dédié à M. Garry, secrétaire de la compagnie de la baie d'Hudson, en reconnaissance des services qu'il lui avait rendus dans ses voya- ges. Le Garrya elliptica a aspect d'un Viburnum, et se mul- tiplie par boutures. On le cultive généralement dans la terre de bruyère, mais il préfère certainement la terre franche. Quoique cette plante ne puisse être comparée pour la beauté aux Ribes, Lupinus, Pentstemon, Clarkia, Calochortus et autres magnifiques plantes découvertes par M. Douglas, elle est pro- bablement ce que ses collections offrent de plus intéressant sous le rapport botanique, car elle paraît former le type d’une famille naturelle, distincte de celles qui sont connues jusqu’à ce jour, et qui établit d’autres liaisons évidentes entre d’autres familles naturelles bien connues. Par son inflorescence amentacée , ses fleurs imparfaites, son calice supérieur, et son mode de germination, le Garrya se rap- proche beaucoup des Cupulifères, dont il diffère essentiellement par son bois sans couches concentriques ni vaisseaux ponctués, ses feuilles opposées sans stipules, son fruit simple, et son petit embryon situé dans un gros albumen. Ces derniers caractères le placent près des Pipéracées et des familles voisines, spéciale- ment près des Chloranthées, avec lesquelles il a des affinités, à raison de son bois sans zones (le Chloranthus n’a pas de zones annuelles ), de son fruit simple et de ses feuilles opposées; mais 158 3. .LiNDLEY. — Nouvelle famille des Garryacées. les stipules des Chloranthées, ainsi que leurs fleurs hermaphro- dites et leurs tiges articulées, établissent une distinction très marquée pour cette famille. | Les Urticées et Stilaginées peuvent être aussi comparées avec le Garrya, sous le rapport de leurs fleurs imparfaites et uni- sexuelles , de leur inflorescence presque amentacée et de leur fruit simple; mais leur fruit supérieur, leurs feuilles alternes, et leur bois ayant une organisation plus parfaite, établissent des différences importantes. Les Gnétacées , famille à graines nues, constituée par le seul genre Gnetum, se distinguent essentiellement des Conifères par leurs feuilles munies de nervures, leurs tiges articulées, leurs bois sans zones ,' et leur système vasculaire plus complet ( car elles sont certainement pourvues de vrais vaisseaux spiraux, contrairement à l'observation de M. Ad. Brongniart), et elles forment un lien entre les Piperacées et les Taxinées. Les Gné- tacées peuvent également être comparées avec le Garrya, sous le point de vue de leurs feuilles opposées sans stipules, de leurs fleurs unisexuelles disposées en chatons dans les aisselles de bractées connées, de leur petit embryon logé dans un albumen volumineux, et de leur bois imparfait etsans zones, lequel, dans les deux familles, est principalement composé de fibres ligneuses (marquées sur les côtés de nombreuses granulations brunes), et de vaisseaux annelés et réticulés, dispersés en petit nombre entre les tubes des fibres ligneuses. Enfin, dans la comparaison du Garrya avec d’autres genres, on ne doit pas omettrel’Æenslovia, genre imparfaitement connu, dont le bois est régulièrement zoné avec des vaisseaux ponctués, comme dans l’'Ulnus , et qui offre des fleurs imparfaites uni- sexuelles et des feuilles opposées sans stipules; mais la famille naturelle dont ce genre est le type ( Hensloviacées) est trop peu connue pour pouvoir établir une comparaison avec celle qui fait l’objet de cet article. Ainsi le Garrya est un genre qui n'appartient à aucun des ordres connus; il est le fondement d’un autre groupe naturel, qui peut être ainsi caractérisé : J. LINDLEY. — Nouvelle famille des Garryacees. 159 GARRYACEAE. Dicotyledones , incompletæ , rectembriæ, inarticulatæ ; lono exogeno, ezonato; foliis oppositis, exstipulatis; foribus uni- sexualibus, monochlamydeis ; ovario infero, monocarpo, oli- gospermo; ovulis pendulis ; enbryone minimo, in basi albumi- nis carnosi; germinatione intraseminali. — Cupuliferis affines, easque cum Coniferis connectentes, per Chlorantheas in Gneta- ceas transeuntes. GarryA. Dioica. Mas. Calyx tetraphyllus. Séamina {-2.—Fon. Calyx superus, bidentatus. Ovarium 1-loculare ; stylis duobus se- taceis ; ovulis duobus ab apice funiculorum totidem pendulis. Pericarpium baccatum, indehiscens , dispermum. £mnbryo mini- mus,in basi albuminis carnosi. — Frutex ( Boreali america- nus). Folia opposita exstipulata. Flores intra bracteas connatas, in spicis amentaceis pendulis dispositi. Garrya elliptica. Douglas in herb. Frutex dioicus , in hortis 3-4-pedalis , verosimiliter ferè orgyalis; ramis Jjunioribus pubescentibus viridi-purpureis, adultis lævibus, viridi-griseis, rimosis. Lignum zonas nullas ostenditconcentricas: sed maximé pro parte e tu- bis ligneis constat granulis olivaceo-fuscis punctatis, circa medullam copio- sam in lamellis , processubus crassis medullaribus separatis , radiatim ordi- natis; vasis paucis annularibus reticulatisve inter lignum sparsis; nonnullis punctatis interjectis. Folia exacté opposita , exstipulata, undulata, breve pe- tiolata, oblonga , acuta , coriacea , sempervirentia, supra atro-viridia gla- bra , subtus pilis simplicibus tortilibus intertextis pubescentia et cana: venis pénnatis primariis intra marginem incurvis. Flores in amentis longis pendu- lis caudæformibus aggregati, e bracteis constantibus, pubescentibus , incanis , oppositis, connais , cuspidatis , decussantibus , persistentibus. Masculi, cuique bracteæ 3, pedunculati; sepalis 4, linearibus, pallidi-viridibus, mem- branaceis pilosis ; stamimibus totidem sepalis alternis et brevioribus : antheris oblongis , introrsis, bilocularibus, longitudinaliter dehiscentibus. Fœ- minei, illosi, cuique bracteæ 3; sepalis 2, minimis superis stylos de- cussantibus ; ovario infero, 1-loculari, ovulis duobus ab apice funiculorum brevium pendulis ; stigmatibus duobus subulatis ( ovario intermedio anticis posticisque , lateralium dextrorsis sinisirorsisque). Fructus in amentis dis- positi, baccati, pubescentes , oblongi, uniloculures , dispermi, stigmatibus persistentibus coronati. Semina oblonga ; testa exteriore tenui, suberosa, in- 160 E. SPACH. — Aevisio Acerum. terna transversè corrugata , brunnea, chalazä conspicuä ad apicem rapheque elevata ab hilo discente. Albumen carnosum, homogeneum embryone minimo dicotyledones, radiculà Ailo proxima ideoque quoad fructum super4. Sub Germinatione embryo elongatur et axin albuminis occupat, cotyledonibus simul dilatantibus; tunc, hili coleoptile elevato , cauliculus promitur in- crassatus deflexus, cito in radiculam corrugatam mutatus ; plumula demum se tollit e medio Cotyledonum semper intra semen latentium, more Quercus aliarumque Cupuliferarum. Revisio Generis AcERUM. (1) Auctore EpuARbo SPACH. Acer Linn. (exclusa 4. Negundo.) Flores abortu partiali staminum pistillive unisexuales, poly- gami (raro dioici). Calyx inadhærens, deciduus, coloratus, glandulosus , sepalis 5 (rarius 4, v. 0-12), liberis, vel rarissi- me basi connatis, erectis, æstivatione imbricatis. /Vectarium (discus) hypogynum , annuliforme , receptaculo disciformi cir- cumpositum, coloratum. Petala sepalis numero æqualia ( raris- sime nulla) iisque aliterna ac concoloria, nectarii margine in- serta, æqualia, breviter unguiculata , erecta. Stamina 8 (non- nunquam 4-7, V. 9-12), nectario inserta. Filamenta libera, in floribus fœmineis calyce breviora, in masculis exserta. Antheræ versatiles, oblongæ, introrsæ , thecis 2 appositis, parallelis, rima longitudinali dehiscentibus ( in floribus fœmineis indehiscen- tibus, polline effætis). Péstllum (in floribus masculis abor- tivum) : Ovaria 2, a latere compressa, inferne mediante axi cohærentia, biovulata. Ovula collateralia, anguli interni basin versus affixa. Styli nulli, v. in unicum, brevissimum, axilem (1) Acerum genus Malpighiaceis Juss. adjungendum esse existimamus, MWegundo inter Malpighiaceas et Sapindaceas quasi media videtur. * | E. SPACH. — Aevisio Acerum. 161 connati. Stigmata 2, linearia-filiformia, extrorsum arcuata, v. divergentia. Pericarpium : Samara dicarpellaris : carpellis (locu- lis) coriaceis rariusve subchartaceis, plerumque compressis, postice in alam membranaceam, reticulatam, margine inferiore incrassatam productis, abortu monospermis, demum ab axi filiformi persistenti secedentibus ; commissura angusta, canali- culata. Semina angulo interno immediatim affixa, oblique ads- cendentia, compressa v. irregulariter trigona, exarillata. Epi- spermium tenue, crustaceum. Perispermium parcissimum. Em- bryo dicotyledoneus , curvatus, viridis v. luteo-viridis : radicula parva, teretiuscula, descendens, prope hilum sita; cotyledones foliaceæ v. crassæ, integræ, irregulariter rugoso - complicatæ, accumbentes. Arbores sive frutices. Ramuli cylindracei, nodosi, brachiati, floriferi plerumque abbreviati, foliorum paria vix ultra 3 appro- ximata gerentes. Latex aquæus rariusve lacteus. Genmmeæ peru- latæ, axillares: florales ramulis anni præterlapsi. Folia opposita, longe petiolata, simplicia, palmatinervia et sæpissime palmatim divisa, nonnunquam coriacea et subpersistentia. Spulæ nullæ. Inflorescentia nunc terminalis, varie composita , floratione frondescentia seriori v.coætanea, nunc rarius e gemmis aphyl- lis, lateralibus, frondescentia præcocioribus, fascicularis. Pe- dunculi secundarii in rachide plerumque oppositi. Pedicelli sparsi v. alterni, inarticulati, apice dilatati, basi bracteola mi- nima caduca stipati. Flores e viridi flavescentes, rarius albidi v. rubri : masculi fœmineis præcociores, ubi illis crebriores , se- riores autem, ubi 1llis parciores. (1) Sectio I. Floratio frondescentia serior v. coætanea. Inflorescentia racemosa , v. thyrsoidea, v. corymbosa, v. umbellata, terminalis. Flores monoico - polygami, e viridi lutes- centes, v. raro albidi. (x) In quibusdam nempe individuis flores masculi occurrunt creberrimi, in aliis autem flores fæminei masculis numerosiores nascuntur ; nec tandem desunt individua numero subæquali florum utriusque sexus gaudentia. IT. Boran. — Septembre, IT 162 E. SPACH.— Aevisio Acerum. A. Racerni simplices v. basi subramosi , laxi, pedunculatr. Flores campanulati. Petala lutescentia. Stamina nunquam ex- serta. a.) Racemi simplices, penduli, foliis fere æquilongi. Petala obovata , sepalis majora. ÂCER STRIATUM. Acer striatum Lamk. Dict. — Michx. fil. Arb. 2, tab. 17. — Watson, Dendr. Brit. tab. 90. — Acer pensylvanicum Linn.— Tratt. Arch. 1, tab. 11. — Acer canadense Duham. Arb. 1, tab. 12. A. foliis deciduis, glabris, argute duplicato-serrulatis , basi cordatis rotundatisve, apice breviter trilobis : lobis subæqua- lüibus, triangularibus, longe acuminatis; samaræ glabræ alis arcuatis. Arbor vix ultra 10-pedalis, cortice lævigato, viridi, striis longitudinalibus albidis notato. Folia membranacea, 4-6 pollices laia totidemque longa, rarius paulo longiora v. subbreviora; petiolus Jamina 2-4-plo brevior. Flores laxi, mognitudine illorum Convallariæ maÿjalis; pedicelli filiformes, 6 -12 lineas longi. Sepala oblonga , obtusa, petalis dimidio fere breviora. Samaræ alæ 5-9 h- neas longæ, 2 lineas latæ, superne parum dilatatæ , arcuatim conniventes. Habitat in America septentrionali. ( V. v. c.) 6.) Racemi (in iisdem individuis) nunc simplices, nunc basi ramosi, erecti, foliis breviores; pedunculi secundarii oppositi, 1-3-flori. Petala oblongo-obovata, sepalis æquilonga. Acer Boscrt. Acer Bosci Nob. — Acer lobatum Bosc , ex traditione hortu- lanorum. A. foliis subcoriaceis, inæqualiter dentatis, trilobis (summis plerumque ovato-oblongis , indivisis ): junioribus subtus pilosis, adultis glabrescentibus; lobis æqualibus v. inæqualibus, obtusis v. acutis ; OVarits samarisque glabris : alis arrectis, superne con- vergentibus. Dumosa vel subarborescens. Rami fusci. Folia 2-3 pollices longa , 1-3 polli- ces lata, forma valde variabili ; petiolus laimina dimidio-triplo brevior, ramulis- que nascentibus pilosus , demum glabrescens. Flores laxi, 1-3 lineas longi; pe- E. SPACH. — Aevisio Acerum. 103 dicelli fiiformes, floribus duplo triplove longiores. Sepala oblonga , obtusa. Sa- maræ alæ 5-7 lineas longæ , 3 lineas latæ. Hospitatur in hortis. Patria inquirenda.( V.v c.) B. Inflorescentia racemiformis v. thyrsoidea , decomposita. Flcrum masculorum stamina exserta. a.) Cymulæ dichotomæ v. corymbi in spicam erectam longe pedunci:latam congesti. Pedunculi secundarii in rachide sparsi, brevissimi. Flores minimi, lutescentes. Folia indivisa v.apice tantum lobata. ÂCER SPICATUM. Acer spicatum Lamk. Dict. — Acer montanum Aït. Hort. Kew. — Tratt. Arch. 1, tab. 13. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 48. — Acer pensylvanicum Du Roi, Harb. tab. ». A. foliis cordatis v. cordato-subrotundis, inæqualiter-v. inCisO = serratis, indivisis trilobisve , subtus pubescentibus; lobis acu- minatis cuspidatisve : lateralibus brevissimis; serraturis mucro- natis; sepalis pubescentibus, petalis lanceolatis brevioribus; samaræ glabræ alis divergentibus. Frutex arborescens, 18-30 pedes alta. Rami vivides v. fusci, lævigati. Folia membranacea, 5-v. 7-nervia, 2-4 pollices longa, plerumque totidem lata; pe- tiolus lamina sæpissime æquilongus. Spicæ 3-6 pollices longæ , graciles, subcy- lindraceæ. Pedicelli capillares, floribus longiores. Samaræ alæ 6-8 lineas longæ, superne dilatatæ, 3 lineas latæ. Habitat in America septentrionali. Plerisque speciebus serius floret. ( V. v. c..) b.) T'hyrsus subracemiformis ; pendulus, pedunculatus, e corymbis sim- plicibus ». subdichotomis, subsessilibhs , sparsis compositus. Flores minuti, lutescentes. Folia deciduu , profunde palmatifida. ACER HYBRIDUM. Acer hybridum Bose, in Nouv. Cours d’Agricult, (non Thuill. Flor. Paris.) A. foliis cordatis v. cordato-subrotundis, remote inæqualiter- v. inciso-dentatis , trifidis, subcoriaceis, supra glabris, subtus in axillis pilosiusculis; lobis subæqualibus, obtuse acuminatis ; thyrsis abbreviatis, subovalibus; petalis sepalisque oblongis, cb- T1. 104 FE. SPACH. — Rerisio Acerum. tusis, subæquilongis ; ovariis lanatis; samaræ pilosæ alis arrectis v. convergentibus. Arbor circiter 30-pedalis. Rami tuberculati, fuscescentes. Folia supra lucida, obscure viridia , subtus glaucescentia, 1 1/2-3 172 pollices longa, plerumque totidem lata; lobi triangulares v. oblongo-triangulares : laterales intermedio subbreviores, nunc arrecti, nunc divergentes ; foliorum inferiorum petiolus sæpe lamina longior. Thyrsi 2 pollices circiter longi. Pedicelli fiiformes, floribus 2-4-plo longiores. Samaræ alæ 8-10 lineas longæ, superne dilatatæ, 4-5 lincas latæ , in fructu immaturo purpurascentes. Patria ignota. Hospitatur in hortis. ( V. v.) AGER PSEUDO-PLATANUS. Acer Pseudo-Platanus Linn. — Duham. Arb. 1, tab. 36. — Tratt. Arch. 1, tab. 2. — Engl. Bot. tab. 303. — Guimp. et Hayn. Deutch. Holz. tab. 210. — Flor. Dan. tab. 1555. — Schmidt, Dendrol. Austr. tab. 12. A. foliis cordato - subrotundis, inciso-dentatis, inæqualiter b-v.7-lobis : junioribus velutinis; adultis supra glabris, opacis, subtus glaucis in axillisque subtomentosis; lobis acutis, v. acu- minatis, v. obtusis : basilaribus brevissimis ; thyrsis elongatis, suboblongis, pubescentibus; petalis sepalisque oblongis, obtusis, subæqualibus; ovariis pilosis; samaris glabrescen- tibus. Varietates quoad foliorum formam amplitudinemque permultæ, vixque de- finiendæ ; quoad pericarpii formam sequentes imprimis notandæ : — à. Inacrocarpum : Racemi fructiferi semi-pedales. Samaræ alx divergentes, subhorizontales, 15-18 lineas longæ, superne valde dilatatæ. — 6. medium : Racemi fructiferi 2-4 pollices longi. Alæ erec- topatentes, 7-9 lineas longæ. | — ,. microcarpum : Racemi fructiferi 2-3 pollices longi. Alæ parvæ, convergentes , apice sæpe conniventes. Arbor 60-100-pedalis , cortice lævi, griseo. Folia 3-4 pollices longa , 3 172- 6 pollices lata, firma, supra obscure viridia; dentes obtusi v. acuti; lobi ovati, v. ovato-oblongi, v. ovato-triangülares, sinubus obtusis v. acutis ; petiolus la- E. SPACH. — Aevisio Acerum. 165 ina longior v. brevior, sæpe purpurascens. Thyrsi 2-5 pollices longi : rachis pubescens ; pedicelli glabriusculi , filiformes. Samaræ loculi ovati, v. ovato-sub- globosi, nervosi, vix compressi. Habitat in Europa fere tota. (V. v. c. etsp.) ÂCER MACROPHYLLUM. Acer macrophyllum Pursh, Flor. Amer. Sept. — Hook. Flor. Bor. Amer. tab. 38. A. foliis cordatis v. cordato-subrotundis, profunde 5-lobis, adultis glabris : lobis oblongis v. cuneato-oblongis, obtusis, inciso-sinuatis; thyrsis elongatis, pubescentibus; petalis obo- vatis ; ovariis hirsutis; samaris pubescentibus v. glabris. Arbor go-pedalis. Rami patentes. Folia subcoriacea, longe petiolata, sæpe pedem lata : juniora subius velutina ; adulta in axillis pilosa. Sepala glabra , ovata, petalis breviora. Habitat in California. ( Descript. ex cl. Hook. ) c.) Thyrsus erectus , pedunculatus , corymbis dichotomis compositus : pedunculi secundarii oppositi, elongati. Folia coriacea, v. membra- nacea, indivisa , v. lobata. ACER OBLONGUM. Acer oblongum Wallich , in Plant. Asiat. Rarior. — De Cand. Prodr. | À. foliis oblongo-lanceolatis, v. ovato-lanceolatis, acumina- üs, cuspidatis , integerrimis , coriaceis, glabris, subtus glaucis; thyrsis racemiformibus; samaræ glabræ alis subarrectis. Habitat in‘Nepalia. (V. v. sine flor. ) ACER LÆVIGATUM. Acer lævigatum Wall. Plant. Asiat. Rar. tab. 104. A. foliis subsessilibus , coriaceis, glabris, lanceolatis v. ellip- tico-lanceolatis , longe acuminatis v. cuspidatis, serratis ; thyrsis ovalibus, obtusis ; sepalis ovato-lanceolatis; petalis obovato cu- netformibus ; samaræ glabræ alis divergentibus. Arbor trunco 30-40-pedali, diametro 3-4-pedali. Ramuli virgau, lævigati, 106 E. SPACH. —— AKevisio Aceruin. lucidi, nutantes. Folia 5 Pollices longa. Petioli, pedunculi calycesque purpu- rascertes. Thyrsus 4 pollices longus. Petala alba, longitudine calycis. Stamina 10. Âlæ pollicem longæ. Habitat in Alpibus nepalensibus. ( Descript. ex cl. Wall.) ÂCER TATARICUM. Acer tataricum Linn. — Pall. Flor. Ross. tab. 3. — Trattin. Arch. 1, tab. 1. — Duham. ed. nov. vol. 4, tab. 9. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 97. — Schmidt, Dendrol. Austr. tab. 9.—Wats. Dendr. Brit. tab. 160.— {cer cordifolium Borkh. Dendr. A. foliis e basi cordata ovatis , v. ovato-oblongis, v. ellipticis, duplicato-serratis, membranaceis, sæpe angulatis v. obscure lobatis, subtus ad nervos pubescentibus; thyrsis subcontractis; sepalis ellipticis, obtusis, petalis lanceolato-ellipticis (albis) æquilongis ; ovaris pilosis ; samaræ loculis complanatis, reti- culatis, chartaceis : alis subarrectis v. conniventibus. Arbor 25-30-pedalis, vel frutex dumosa. Cortex griseus v. fuscescens, læviga- tus. Folia 2-4 pollices longa, 1 172-3 pollices lata, supra læte viridia , subtus pallidiora; serraturæ profundæ, approximatæ , acutæ; petiolus lamina nunc lon- gior, nunc brevior. Thyrsi foliis breviores: fructiferi subcorymbosi; pedicelli filiformes , breves. Stamina petalis paulo longiora. Samaræ alæ pollicem fere longæ, superne valde dilatatæ, in fructu immaturo purpurascentes. Habitat in Russia meridionali, Caucaso atque Tataria. ( V. v. c. ets. sp.) ÂCER CAMPESTRE. Acer campestre Linn. — Engl. Bot. tab. 304. — Tratt. Arch. tab. 6 et 7. — Guimp. Deutsch. Holz. tab. 213. — Reïtt. et Abel, tab. 25. — Svensk Bot. tab. 409. — {cer austriacum Tratt. Arch. 1, tab. 6. — Guimp. et Hayn. Deutsch. Holz. tab. 12 ( var.) A. foliis e basi cordata orbicularibus v. subrotundis, profunde 5-(rarius 3-v. 7-) lobis, supra glabris lucidisque, subtus pubes- centibus v. velutinis; lobis integris trilobisve ; thyrsis paniculatis v. subfastigiatis ; petalis lineari-v. oblongo-spathulatis, distanti- E. SPACH. — ievisio Acerum. 167 bus; staminibus vix exsertis; samaræ loculis glabris tomento- sisve, coriaceis, rugosis, complanatis; alis horizontalibus. Quoad fructum, varietates inprimis duas sequentes distinguendæ , ambeduas loculis nunc glabris nunc velutinis occurrentes : — a nacrocarpum : Samaræ alæ 15-18 lineas longæ. — $. hebecarpum : Samaræ alæ vix pollicem longæ, vel bre- viores. Arbor 20-4o-pedalis, vel frutex dumosus. Rami patuli. Coma densa, subro- tunda. Cortex rimosus. Ramuli fuscescentes, suberosi, rariusve lævigati, griser. Gemmæ parvæ, ovatæ, obtusæ. Folia 2-4 pollices lata, supra obscure viridia , subtus pallida; lobi oblongi, v. triangulari-oblongi, v. ovato-triangulares, ob- tusi, v. truncati, v. acutiusculi, inæquales : infimi brevissimi, integerrimi; superiores integri v. inciso-tridentati, v. trilobi ( Acer austriacum Tratt. }; petioh 2-4 pollices longi, graciles, pubescentes, v. velutini, v. glabri. Thyrsi pubescentes v. velutini, foliis longiores. Pedicelli filiformes, floribus nunc bre- viores, nunc longiores. Flores parvi, e viridi lutescentes, puberuli. Sepala li- nearia, obtusa, petalis æquilonga. Nectarium atroviolaceum. Samaræ alæ cul- triformes, v. oblongæ. Latex lacteus, valde saccharinus. Habitat in Europa fere tota, Caucaso, Tataria ac Sibiria australiori. ( V. V. Sp.) C. Corymbi simplices v. ramosi, vel umbellæ simplices. a.) Corymbi breviter pedunculati , erecti, subtrichoiomi. Flores masculi staminibus breviter exsertis. Samara loculis complanatis, coriaceis, re- ticulatis.Folia profunde palmatifida, decidua. ÂCER PLATANOIDES. Acer platanoides Linn. — Duham. Arb. 1, tab. 10, fig. 1. — Trait. Arch. 1, tab. 4. — Guimp. et Hayn. Deutsch. Holz. tab. 211. — Reitt. et Ab. tab. 14. — Svensk Bot. tab. 86. — Schk. Handb. tab. 351. À. foliis e basi cordata orbicularibus v. subrotundis, 5- (rarius 3-v. 7-) fidis , sinuato-denticulatis, supra glabris, subtus in axil- lis puberulis : lobis dentibusque cuspidato-acuminatis; sinubus rotundatis ; corymbis subfastigiatis ; petalis obovatis sepalis- que æquilongis; samaræ glabræ alis horizontalibus, v subar- rectis. 168 E. SPACH. — ARevisio Acerum. — a. Crispum. — Acer laciniatum Ait. Hort. Kew. — Du- roi, in Act. Natur. Scrutat. Berol. v. 5, p. 216, tab. 4. — Acer crispum Willd. — Foliis profunde 5-fidis, basi cuneatis : lobis oblongis v. cuneato-oblongis, laciniatis, sæpe crispis; petalis lineari-spathulatis, distantibus. — $. palmatipartitum.— Acer platanoides dissectum Jacq. fil. in Hort. Vind. — Acer palmatifidum Tausch. — Fo- lüs 3-v. b-partitis, subpedatis : lobis cuneiformibus, subtrifidis v. sinuato-pinnatifidis. — y. macrocarpum. — Acer platanoides macrocarpum Nob. — Samaræ alis erecto-patentibus, 2 pollices lon- gis, medio ro lineas latis. Arbor 60-80-pedalis. Truncus diametrum bipedalem attingens, cortice demum rimoso , e griseo fuscescente. Rami lævigati, punctati, lineis castaneis luteisque striati. Coma densa, subrotunda. Latex lacteus, saccharinus. Folia læte viridia, 4-6 pollices lata; lobi oblongi, v. ovato-oblongi, v. subtriangülares, lati, inæ- quales; petiolus lamina nunc longior, nune brevior. Corymbi multiflori , subcon- tracti ; pedunculi ac pedicelli glabri, stricti, erecti. Sepala ovato-elliptica , ob- tusa. Nectarium purpurascens. Samaræ alæe plerumque cultriformes, divarieatæ v. divergentes, nonnunquam extrorsum arcuatæ. Habitat in Europa fere tota. Varietates « ac Ê hospitantur in hortis. ( V. v: sp. etc.) ACER LOBELN. Acer Lobelis Tenor. in Act. Aca. Neapol. Ic. — {cer major Cordi Lobel. Icon. II, 190. — cer Hederæ folio Tournef. Herb! À foliis e basi cordata v. subcuneata orbicularibus subrotun- disve , sinuato-5-lobis, subtus in axillis puberulis : lobis trian- gularibus, v. triangulari-ovatis, longe acuminatis, cuspidatis, nunc integerrimis, nunc rarius apice sinuato-dentatis; corym- pis subpyramidatis; petalis lineari-spathulatis; samaræ glabræ alis divergentibus v. horizontalibus. Arbor habitu præcedentis. Truncus junior lævigatus , striatus. Rami juniores virides vel glauci, rubro lineati, lucidi. Folia illis 7. saccharini sat similia, lætc viridia , membranacea , 5-6-pollices lata; petiolus 2-4 pollices longus. Flo- res e viridi lutescentes. Samara ut in præcedente. E. SPACH. — Revisio Acerum. 109 Habitat in Oriente ( teste herbario Tournefortiano ) inque montibus Calabriæ ubi detexit cl. Tenore. ( V. v. c. et s. sp.) b) Corymbi v.umbellæ simplices , longe pedunculati. ÂCER CIRCINNATUM. Acer circinnatum Pursh, For. Amer. Sept. — Hook. Flor. Bor. Amer. tab. 39. À foliis circinnatis, 7-v. Q-lobis, inæqualiter serratis, subtus pubescentibus : lobis dentibusque cuspidato-acuminatis; co- rymbis pédunculatis, paucifloris, nutantibus; petalis ovatis, calyce brevioribus; ovariis glaberrimis; samaræ alis horizonta- hbus. Arbor 20-40-pedalis. Truncus cortice lævi, albido. Rami penduli, lævigati, virides. Folia 4-6 pollices lata. Habitat ad oras occidentales Americæ borealis, intra gradus 43 et 49 Lat. Bor. (Descript. ex. cl. Hook.) ÂCER CULTRATUM. Acer cultratum Wallich, Plant. Asiat. Rar. v. 2. À foliis cordatis , 7-lobis, subtus in axillis villosis : lobis acumi- _natis, cuspidatis, integerrimis ; corymbis pedunculatis, glabris ; petalis cuneiformibus; samaræ alis divergentibus, arcuatis, cul- triformibus. Habitatin Nepaliæ montibus. ( Descript. ex cl. Wall.) SPECIES MINUS NOTÆ, HUC UT VIDETUR REFERENDEÆ : Acer dissectum Thunb. Jap. — Tratt. Arch. r, tab. 18. Acer japonicum Thunb. 1. c. — Tratt. L c. tab. 16. Acer palmatum Thunb. 1. c. — Tratt. 1. c. tab. 17. Acer septemlobum Thunb. I. c. Acer pictum Thunb. |. c. — Tratt. 1. c. tab. 15. Acer trifidum Thunb. L c. c) Corymbi subsessiles v. breviter pedunculati, cernui, ramosi ; pe- dunculi secundarii 1-3-flori, penduli, longissimi, filiformes. Sa- 170 E. SPACH. — /tevisio Acerum. maræ loculi ventricosi, vix compressi, Coriacei , reticulati. Flores mas- uli stami nibus longe exsertis. Folia profunde palmatifida , decidua. ÂCER SACCHARINUM. Acer saccharinum Michx. fil. Arb. 2, tab. 15. — Tratt. Arch. 1, tab. 3. — Duham. ed. nov. v.3, tab. 8. — Wangenh. Amer. tab. 11, fig. 26. A. foliis e basi profunde cordata orbicularibus v. subrotundis, profunde 5-lobis, subtus glaucis in axillisque venarum pubes- centibus : lobis longe acuminatis v. cuspidatis, sinuato-denta- üs; sinubus rotundatis ; dentibus acuminatis v. acutis: pedi- cellis hirsutis; ovariis pilosis; samaræ glabræ alis convergenti- bus, v. subarrectis, v. divergentibus. Arbor 80-pedalis, diametro 2-3-pedali. Cortex albidus. Ramuli tuberculosi j castanel. Folia 3-7 pollices lata, supra sublucida, subtus pallide virentia, au- tumno purpurascentia, firma ; lobi cuneato-oblongi, v. triangulari-oblongi, inæ- quales : infimi breves, indivisi; summus plerumque sinuato-3-lobus; petioli graciles, purpurascentes, 2-4-pollices longi. Corymbi subpaniculati; pedicelli florum masculorum bipollicares et ultra; femineorum pedicelli breviores. Sepala petalaque subæquilonga, elliptica, obtusa, apice ciliata. Filamenta floribus (mas- culis) duplo longiora. Samaræ alæ cultriformes, vel arcuatæ basique valde angus- tatæ, vel oblongæ et subrectæ, 6-12 lineas longæ. — f? Folia juniora subtus velutina; adulta pubescentia , ner- vis tomentosis. Flores prorsus ut in 4. saccharino. Pericarpium haud innotuit. — Acer saccharinum Willd. Spec., huc perti- nere videtur. Habitat in America septentrionali, a Georgia usque ad Canadam. ( V. v. c. et s. sp.) ÂCER NIGRUM. Acer nigrum Michx. fil. Arb. 2 , tab. 16. À. foliis e basi cordato-biloba orbicularibus , V. subrotundis, sinuato-5-lobis, utrinque subconcoloribus , subtus puberulis ad nervosque hispidulis : lobis acuminatis cuspidatisve , sinuato- dentatis v. sinuatis, sinubus late rotundatis; pedicellis hirsutis; samaræ glabræ alis erecto-patentibus. E. SpacH. — Revisio Acerum. 171 Arbor habitu præcedentis. Folia 4-8 pollices lata, supra obscure viridia, subtus pallidiora nec glauca; petioli graciles , 3-5 pollices longi. Habitat in America septentrionali. ( V. v. c. sine flor.; cætera ex cl. Michx. fil.) ACER OPALUS. Acer Opalus Ait. Hort. Kew. — Wats. Dendr. Brit. tab. 171 (forma parvifolia). — L’hérit. Stirp. 2, tab. 08. — Acer opuli- folium Villars, Flor. Delph. — De Cand. FI. Franç. — Tratt. Arch. 1, tab. 13. — cer hispanicum Pourr. — Acer vernum Reyn.— Acer rotundifolium Lamk. — Acer italum Lauth. A. foliis e basi cordata orbicularibus, v. subrotundis, rariusve ovato-subrotundis, 3-(v. raro 5-) lobis, subtus glaucis inque axil- lis tomentosis (junioribus velutinis) : lobis suborbicularibus, v. ovato-v. oblongo-triangularibus, v. oblongis, acutis, v. breviter acuminatis, v. obtusissimis, dentatis, v. sinuolatis; corymbis sessilibus v. breve pedunculatis, cernuis, laxis : pedicellis gla- bris ; petalis spathulatis, sepalis paulo longioribus; ovariis fruc- tibusque glabris v. pilosis : alis erecto - patentibus v. subar- rectis. Species polymorpha. Foliorum forma ac latitudo in quibusdam individuis perquam mutabiles, in aliis constantiores. Quoad fructus sequentes varietates insi- gniores : — « : brachypterum.— Alæ subpatentes, 8-10 lineas longæ, 5-6 lineas latæ. — $ : macropterum.— Alæ subpatentes, 15-18 lineas longæ, 6-7 lineas latæ. — y : stenopterum.—Alæ subarrectæ. pollicem longæ, 3-4 li- neas latæ. — d:microcarpum.—Samaræ loculi pisi magnitudine (semina mihilominus perfectissima foventes!); alæ 5-6 lineas longæ, 3-4 lineas latæ, erecto-patentes. — Folia hujus varietatis parumque solito multo minora; corymbi densiores, vix exserti; pedicelli fructiferi alis paulo longiores. ( Hos- pitatur in arboretis Horti Parisiensis.) Arbor 20-30-pedalis; nonnunquam frutex dumosa. Trunei cortex griseus, demum rimosus. Rami fuscescentes , punctati. Coma densissima, sphærica. Folia 172 E. SPACH. — Aevisio Acerum. 2-5 pollices lata : plerumque latitudine breviora (raro 4 pollices longa, 3 polli- ces tantumque lata), supra læte viridia, sublucida, subtus glauca; lobi 3 ter- minales nunc subæquilongi, nunc summus productior ; lobi 2 infimi , dumadsint, brevissimi; dentes obtusi v. acuti , plus minusve profundi; petioli 2-5 pollices longi, sæpe purpurascentes. Corymbi multiflori; pedicelli 1-3 pollices longi. Flores pallide lutei, 3-4 lineas longi. Sepala elliptica v. oblonga, obtusa. Samaræ alæ cultriformes v. oblongæ, sæpe purpurascentes. Habitat in Europa media ac australi. { V. v. c. et sp. s.) ACER OBTUSATUM. Acer obtusatum Kitaib. in Willd. Spec. — Tratt. Arch. r, tab. 14. — Acer neapolitanum Tenor. in Act. Acad. Neapol. 1919,1,p. 121, Ic. — 4. Opalus var. Reichenb. Flor. Germ. exc. A. foliis e basi cordata orbicularibus, v. subrotundis, v. ovatis, 3-v. 5-lobis, subtus incano-velutinis; lobis semi-orbicularibus, v. triangularibus, v. triangulari - oblongis, breviter acuminatis, v. acutis, v. obtusissimis, dentatis v. subsinuatis; corymbis sub- sessilibus v. breve pedunculatis, cernuis; pedicellis hirsutis ; petalis spathulatis ; samaræ alis arrectis v. erecto-patentibus. Præcedentis forsan varietas , tantumque foliorum tomento ac pedicellis hirsu- tis distincta. Habitat in Europa australiori. ( V. v. c. ets. sp.) d.) Corymbi sessiles vel subsessiles, cernui, ramosi : pedunculi secun- darii 1-3-flori, penduli. Flores masculi staminibus longe exsertis. Sa- mara, loculis ventricosis, vix compressis, coriaceis, subreticulatis. Folia persistentia y. subpersistentia , coriacea , triloba. ÂCER POLYMORPHUM. Acer polymorphum Nob. — Acer creticum Tratt. Arch. 1, tab. 19 (non Tournef.) (forma parvifolia). — cer coriaceum. Loddig. Cat. (forma grandifolia ). À. foliis orbicularibus, v. ovato-subrotundis, v. ovatis, v. sub- cuneiformibus, trilobis : junioribus subtus pubescentibus, adul- tis glaberrimis v. in axillis barbulatis; lobis inæqualiter serratis v. sinuolatis, semi-orbicularibus, v. ovato-orbicularibus, v. ovato- iriangularibus, v. ovatis, v. oblongis, obtusis, v. acutis; ovariis pilosis; samaræ glabræ alis arrectis v. divergentibus, E. SPACH. — Revisio Acerum. 173 Species præ cæteris variabilis, viz genuina; hybridas verosimiliter 4. Opali et À. monspessulani v. cretici includens. Varietates sequentes distinctissimæ sarit, at formis intermedüs haud definiendis arcte junguntur : — A. maror — Acer coriaceum Loddig. Cat. — Folia 2-5 pollices lata. Samaræ alæ 12-15 lineas longæ. — à : stenopterum. —AÂlæ 4-5 lineaslatæ, arrectæ, apice con- niventes. — f : platypterum. — Alæ 6 lineas latæ, plus minusve diver- gentes , dolabriformes vel cultriformes. — B. minor. — Acer creticum Tratt. 1. c. (non Tournef. )— Folia 1-2 pollices lata. Samaræ alæ 5-7 lineas longæ, 5-5 lineas latæ. — a: stenopterum. — Âlæ vix 3 lineaslatæ , arrectæ v. subar- rectæ, cultriformes. —$: platypterum.—Alæ plus minusve divergentes, longitu- dinem fere latæ, plerumque basi angustatæ. Frutex dumosus, vel arbor parva. Rami fuscescentes. Coma densa, subro- tunda. Folia (in horto Parisiensi) usque ad finem anni diutiusve persistentia, supra lucida, læte viridia, subtus pallide virentia vel glauca ; petioli glabri, 1-4 pollices longi. Corymbi sessiles vel breve pedunculati, laxi, subpaniculati, foliüis breviores : pedicelli giabri v. subpubesceutes, 6-18 lineas longi. Flores campanulati, pallide lutei, 3 lineas longi. Sepala elliptica v. obovata. Petala obovato-spathulata, sepalis æquilonga vel sublongiora, staminibus dimidio fere breviora. Samaræ immaturæ coccineæ. Habitat in Europa australi? Sat frequens hospitatur in hortis, sæpe pro A. cretico , sive monspessulano , vel etiam pro Opalo sumtum. ( V. v.c.) ACER MONSPESSULANUM. Acer monspessulanum Linn. — Tratt. Arch. 1, tab. 20. — Schmidt, Dendrol. Austr. tab. 14. — Acer trifolia Duham. Arb. 1, tab. 10, fig. 8. — Acer ibericum Marsch! Flor. Taur. Cauc. — Acer illyricum Jacq. fil. ex Reichenb. Flor. Germ. excurs. A foliüis orbicularibus, v. subcuneiformibus, vel cordato-sub- rotundis, tarde deciduis, trilobis : junioribus subtus velutinis ; adultis glabrescentibus; lobis semi-orbicularibus, v. oblongis, 174 E. SPACH. — Âevisio Acerum. v. triangularibus, v. triangulari-lanceolatis, obtusis v. acutis, integerrimis v. obsolete dentatis, v. crenulatis; pedunculis pedicellisque pubescentibus ; ovariis pilosis ; samaræ glabræ alis arrectis , vel conniventibus, v. divergentibus. Arbor 30-4o-pedalis, sæpiusve frutex dumosa ramis patulis. Cortex griseus, rimosus. Ramuli fusco-cinerei, punctati. Folia 1-3 pollices lata, plerumque la- titudine breviora , supra læte viridia, lucida , subtus glauca v. pallide virentia ; lobi plerumque in üsdem individuis quam maxime variantes, æquales v. inæ- quales, divaricati plus minusye arrecto-patentes; dentes v. crenulæ minuti, sæpe nulli; petioli 1/2-2 pollices longi. Corymbi sessiles, v. breviter peduncu- culati, pauci-12-flori; pedicelli filiformes, 3-8 lineas longi. Flores pallide lutei, 3 lineas lougi. Sepala oblonga , v. oblougo-obovata, v. obovata. Petala obovato- spathulata , sepalis sublongiora v. paulo breviora. Samaræ alæ 8-15 lineas longæ, 3-5 lineas latæ, cultriformes , vel subdolabriformes, v. oblongæ basique an- gustatæ. Habitat in Europa australi inque Asia minori. Floratio in Horto Parisiensi fit initio Aprilis, simul ac frondescentia. ( V. v. c. et s. sp.) ACER CRETICUM. _Acer creticum Tournef! — Linn. — {cer sempervirens Jainn. (var ).— Acer heterophyllum Wild. — Acer obtusilobum Sibth. et Smith, Flor. Græc. tab. 361 ( var.) A. folüis orbicularibus, v. ovato-subrotundis, v. ovatis, v. cu- neiformibus , trilobis, persistentibus, basi cordatis v. rotunda- tis, breviter petiolatis, nascentibus jam glaberrimis : lobis semi- orbicularibus, v. ovatis, v. oblongis, v. triangularibus, obtusis. v. acutis, inæqualiter serratis v. crenulatis; pedunculis glabris ; ovariis pilosis; samaræ glabræ alis arrectis, v. conniventibus, v. divergentibus. Varietates sequentes insignores. — à : rotundifolium. — ( Acer cretica Tournef!)—Foliis ple- rumque orbicularibus v. subrotundis, 6-15 lineas lats : lobis denticulatis ; samaræ alis rectis, apice conniven- tibus v. equitantibus, 5-6 lineas longis totidemque fere latis. — B:cuneifolium.—Foliis cuneiformibus, trifidis, 1-2-pollices longis totidemque fere latis : lobis minutissime crenula- E. SPACH. — Aevisio Acerum. 17D tis,inæqualibus : lateralibus brevissimis , semi-ellipticis v. semi-orbicularibus, v. triangulari-ovatis; samaræ alis di- vergentibus, subdolabriformibus, 5-6 lineas longis, 3-4 lineas latis. — y : sublobatum.—\ Acer obtusilobum Sibth. et Smith,l.c!) — Foliis orbicularibus v. ovato - subrotundis, obsolete lobatis v. integerrimis : lobis rotundatis; samaræ alis arrectis , distantibus, 6 lineas longis , 3 lineas latis. Arbor dumosa, tortuosa, 20-30 pedes alta. Rami patentes, longi. Ramuli nigro-fusci, punctati. Coma densa, subrotunda. Folia læte viridia , supra luci- da, subtus pallidicra nec glauca, foliis 4. monspessulant crassiora, in Horto Parisiensi usque a veris initium persistentia ; surculorum sterilium vel plantæ adolescentis folia sæpe pleraque v. omnia haud lobata, ovata; :v. elliptica , v. oblonga, obtusissima, subsessilia (tale specimen sistit 4. sempervirens Linn. et À. heterophyllum Willd.), vel etiam subhastata, v. deltoïdea , vel Hederæ more angulosa, v. subrhomboidea, inæqualiter serrulata v. sinuolata. Petioli ramulorum floriferum 1-6 lineas longi. Corymbi sessiles v. breviter pe- dunculati, parvi, cernui, 7-12-flori. Pedicelli 3-6 lineas longi. Flores pallide lutei, 2-3 lineas longi. Sepala elliptica, v.obovata, v. oblonga, petalis æquilonga v. subbreviora. Petala obovato-spathulata. Samaræ alæ cultriformes v. subdola- briformes : immaturæ sæpe coccineæ. Habitat in montibus Cretæ. ( V. v. c. et s. sp. in Herb. Tournef. et Oliv.) — Floratio cum frondescentia in Horto Parisiensi (ubinonnullæ hujus speciei vigent sub dio arbores vetusiæ, procul dubio ab ipso Tournefortio adlatæ) fit initio Maji, mensem fere serius frondescentia 4. monspessulani. Sectio II. Floratio frondescentia multo præcocior. Gemmæ floriferæ aphyllæ, laterales, plerumque oppositæ vel fasciculatæ. Flores abortu dioici, in umbellas simplices sessiles v. in fasciculos irregulares dispositi, rubri vel fusci. Petala in quibusdam nulla. — # lores masculi breviter pedicellati, glomerati, filamentis longissimis, capillaribus. Pisuil rudimentum minimum. — Âores fæiminei breviter pe- dicellati, vel subsessiles et glomerati : pedicelli fructiferi valde elongati. A. Flores calyce et corolla præditi : fœmineis sepala petalaque 170 E. SPACH. — ARevisio Acerum. numero quaternario , masculis nuinero quinario. Stamina 5-8. Ovarium glabrum. Pedicelli fructiferi longissimi, penduli. ACER RUBRUM. Acer rubrum Michx. Flor. Bor. Amer. — Michx. fil. Arb. 2, tab. 14 (non Watson, Dendrol. Brit.) — Desfont in Annal. du Mus. vol. 7, p. 413, tab. 25. — Tratt. Arch. 1, tab. o. A. foliis palmatis, profunde 5-fidis , basi cordatis v. truncatis : junioribus subtus velutinis; adultis glabrescentibus, glaucis : lobis triangulari-lanceolatis , acutissimis, inciso-v. pinnatifido- dentatis : sinubus acutis; pedicellis fœmineis gemmæ squamis 2-3 plo longioribus; sepalis obovatis v. obovato-oblongis, obtu- sissimis ; petalis spathulato-lanceolatis ; samaræ loculis compla- natis, membranaceis : alis arcuatim convergentibus, v. ar- rectis. Arbor 70-pedalis , diametro 3-4-pedali. Folia membranacea, decidua, supra lete viridia, sublucida, 3-5-pollices lata , totidem circiter longa; petiolus graci- lis, 2-3 pollices longns. Flores masculi haud suppeterunt. Flores fæminei : Gemmarum squamæ ellipticæ, v. subrotundæ , intus rubræ, extus marginibus que tomentosæ. Pedicelli fusci , sub anthesi erecti, demum penduli, elongati : fruc- tiferi 2-3 pollices longi. Sepala 2 lineas longa, 3/4 lineæ lata, trinervia, apice integra v. obtuse tridentata, dilute purpurea. Petala sepalis paulo longiora, 3-4- plo angustiora , concoloria. Stamina abortiva, sepalis breviora. Samaræ alæ 12- 18 lineas longæ, semilunatæ, v. superne dilatatæ : immaturæ rubræ. Habitatin America septentrionali, a Florida usque ad gradum 48 Lat. Bor., in Canada. Flores in Horto Parisiensi initio Martii profert ; frondescit April. (V.v. c. ets. sp.) ACER SANGUINEUM. Acer sanguineum Nob. — Acer rubrum Wats. Dendrol. Prit. tab. 169 (non Michx.) — Acer coccineum et Acer glaucum Hortul. A. folis e basi cordata v. rotundata subrotundis, v. ovatis, v. cuneïiformibus , 3-fidis ( raro cordato-5-lobis ): junioribus sub- tus velutinis ; adultis glabrescentibus, glaucis : lobis ovato-trian- gularibus, v. triangulari-ovatis , acuminatis, inæqualiter denta- E. SPACH. — Aevisio Acerum. 137 tis, v. serratis, v. inciso-dentatis, subdivaricatis; pedicellis fœmi- neis vix gemmarum squamis longioribus; sepalis oblongis, v. lanceolato-oblongis , acutis; petalis lanceolato-linearibus , v. li- neari-spathulatis ; samaræ loculis complanatis, membranaceis : alis divergentibus v. conniventibus, arrectis. Arbor habita præcedentis. Rami fusci v. grisei, punctati, in comam densam, ovatam v. subrotundam conferti. Folia 2 172-4 pollices longa, 2 1/2-5 pollices lata ( nunc latitudine longiores, nunc breviores ), membranacea , decidua, supra læte viridia , sublucida, subtus glauca ( mascentia ferrugineo-v. incano-velutina x lobi æquales v. inæquales , plus mmusve divergentes ac elongati; petioli graciles, purpurascentes , 1-3 pollices longi. Gemmarum floralium squamæ ellipticæ, v. subrotundæ , extus glabræ , rubentes, intus marginibusque tomentosæ. Æores masculi : Calyx et corolla minimi. Sepala 4, oblonga, obtusa, trinervia. Pe- tala 5, lineari spathulata, obtusa, angustissima. Stamina 5 v. 6. Pedicelli in- clusi. Flores fœminei intense sanguinei : Sepala 4, lineam circiter longa, 172 lineæ lata, sæpe apice tridentata. Petala 4, sepalis subæquilonga at angustiora. Stamina abortiva, perianthiüis breviora. Pedicelli fructiferi 1 172-2 pollices longi atropurpurei. Samaræ immaturæ rubræ. Habitat procul dubio in America septentrionali, cum Æ. rubro confusum. Hos- pitatur haud raro in Galliæ ac Angliæ hortis. Flores Februario , folia Aprili pro- fert. (V. v.c.) B. Corolla nulla. Sepala 5, in perianthium 5-lobum (in floribus masculis turbinatum, in fœmineis cyathiforme) connata. Stamina 5-8. Ovarium lanatum. Flores glomerulati. Pedicelli fructiferi fasciculati, rigidi, vix samarcæ alis longiores. ÂCER ERIOCARPUM. Acer eriocarpum Michx. Flor. Am. Bor. — Desfont. in An- nal. du Mus. v. 7, p. 413, tab. 25. — Michx. fil. Arb. 2, tab. 13. — Tratt. Arch. 1 , tab. 8. — _Zcer dasycarpum Ehrh. Beitr. — Willd. — cer rubrum B pallidum Aït. Hort. Kew. À. foliüis palmatis, profunde 5-fidis, basi cordatis : junioribus subtus velutinis, adultis glabrescentibus, glaucis : lobis acumi- natis v. acutis, inciso-v. sinuato-dentatis, summo plerumque trifido; gemmis floralibus paucifloris, glomeratis; floribus sub. sessilibus : masculorum perianthio minimo; samaræ loculis to- mentosis, complanatis; alis cenn‘wertibus v. distantibus, ar- cuatis. II, Bora. — Septembre. 12 178 E. SPACH. — ARepisio Acerum. Arbor excelsa, trunco sæpe diametro 4-5-pedali, Ramuli fuscescentes, punc- titi, Folia membranacea, decidua, supra læte viridia , sublucida, amplitudine et forma illorum Platani orientalis ; lobi basi truncati v. cuneiformes , sinubus acutis v. rotundatis ; petioli graciles, 1-4 polices longi. Gemmarum floralium squamæ semi-orbiculares, castanei, marginibus tomentosi. Flores subinclusi : masculi fuscescentes, perianthio minimo; fœminci majores , flavescentes. Stig- mata longe cxserta. Pedicelli fructiferi erecti, v. patuli, v. cernui, 10-15 lineas longi. Samaræ loculi ellipsoideï, longitudinaliter striati, sabtomentosi : alæ pol- licem circiter longæ, 1-5 lineas latæ, basi valde angustatæ. Habitat in Amcrica septentrionali, a Georgia usque ad Canadam. Floratio fit byeme (Februario in Horto Parisiensi ); semina matura perficit ante frondescen- tiam peractam. ( V.v. c.) o SPECIES QUOAD CLASSIFICATIONEM DUBIÆ, Acer sterculiaceurn Wallch, in Plant. Asiat. Rar. 2, tab. 105. Arbor magna, speciosissima, trunci diametro 3-pedali. Folia 6-10 pollices lala, membranacea , lucida, palmato-5-loba , basi cordata: juniora subtus villosa, adulta pubescentia; lobi 3 superiores divaricati, serrati; lobi infimi brevissimi, iutegerrinn , petiolus 6-10 pollices longus. Racemn 2 pollices circiter longi , la- icrales , nutantes, spiciformes, laxi, subsessili, pauciflori. Flores dioici : fœminei ignoti; masculi albidi, villosi, pedicellati, 3 lincas lati. Sepala petalaque obo- vato-oblonga , obtusa. ( Ex Wall. I. c.) Habitat m Nepaliæ montibus. Acer barbatum Michx. Flor. Bor. Amer. Arbor parva. Folia cordato-ovata, breviter triloba, serrata, subtus glauca ad uervosque pubescentia. Flores monoici, parvi, pallide viridescentes. Peduneul pilosi : masculi ramosi; fœminei simplicissimi. Calyx intus barbatus. Samaræ alæ arrectæ. (Ex Michx. et Elliot.) Habitat in America septentriorali , a Carolina ad Novam Cæsaream. SPÉLCIERUM CLAVIS ANALYTICA. Floratio frondescentia coætanea v. serior. Inflorescentia ramulos foliosos terminans. Flores lutescentes, v. viridescentes, v.. albidi, monoico- Floratio frondescentia multo præcocior. Gemmæ floriferæ aphyllæ, late- rales. Flores fusci vel rubri, dioico-polygami . . . . . . . . 922. Racemi simpücissimi v. basi subramosi, laxi. Florum masculorum sta- MAT DES are at Aie a the Le 1e Mie del le tale Te 0 Inflorescentia racemiformis decomposita, v. thyrsoidea, v. corymbosa, v. umbellata. Florum masculorum stamina exserta . . . . . . 4. 1] PAPA ee 2 eee eee een die de 2 3 10 11 12 13 15 | | | | | | | E. SPACH. -— Aevisio Acerum. 179 Racemi simplicissimi, penduli. Petala obovata, sepalis MAJOR & à es 4 + ns 6 à 6 à à o PDO , Os rom. Racemi erecti, nunc simplicissimi spiciformes, nunc jus parce ramosi. Petala oblongo-obovata, sepalis æqui- Jonas onèenis- J. DECAISNE. — Æorula Sinaica. 265 tolina. Bové, n. 96. Meur Arab.) — Hab : désert du Sinaï. (Sinaï 6,500! Rüppell. Ons. Très voisine, d'aprés M. De Candolle, du Pyrethum myriophyllum de Meyer, mais dépourvue de rayons. Des rap- prochemens génériques proposés par les trois auteurs qui ont eu connaissance de cette plante, je suis porté à admettre celui de M. De Candolle comme le plus convenable, quoique cepen- dant . il ne s'applique pas nettement à cette espèce. Ce sont sans doute ces caractères incertains qui ont fait que cette plante a été placée en même temps dans trois genres différens. En effet, elle a un peu de l'aspect de l’/chillea pauciflora (Gymnocline Cass.) qui avait été réunie au genre Tanacelum. Le rapprochement avec les Santolina pouvait également se faire en se guidant d’après le port; dans l’un ou l’autre cas, cette plante s'éloigne de ces deux genres par des caractères qui ne leur appartiennent pas et qui me paraissent mieux convenir au Pyrethum. 171. Cotula cinerea Delil. herb. Ægypt.! Lessing. Syn. comp. p. 261. (Cotula. Bové, n. 103). — Hab : désert de El - Tor. Oss. D’après M. De Candolle, cette espèce doit former un geure distinct des Cotula. 172. Oligosporus monospermus Bess.— Artemisia monosperma Delil. FI. æg., non herb.! ( {rtemisia monosperma. Bové, n. 108 Adeh. Arab.) — Hab : Environs de Tor 1793. Artemisia judaica( Abrotanum Bess.) Delil. herb. Ægypt.! FI. Ægypt- t. 43. Fresen. Mus.Senck. p. 84. ( {rtemisia. Bové, n. 98.) Berterann, Baskarann vel Chijk. Arab.) — Hab : Désert du Sinaï. ( Wadi Scheck. 5000‘ Rüppell.) 174. Ifloga Fontanesii Cass. Gnaphalium cauliflorum Desf. herb. Atl.! Delil. FL Ægypt.-G. Ruppelli Fres. Mus. Senck. p. 79.t. IV. f. 1.— Hab : Désert du Sinaï. (Thal Rim. 3000‘ Rüppell. ) E Os. Il suffit d’un examen comparatif avec le Graphalium cauliflorurm, ainsi que, d’aprèsles figures exactes qu’en a données M. Frésenus, pour s’assurer que la plante qu'il a cru nouvelle n'est qu'un échantillon très petit de l’Zfloga Fontanesi Cass. 179. Crassocephalum fluvum Nov. spec. D | 266 J. DECAISNE, — #lorula Sinaica. C. foliis caulinis petiolatis basi auriculatis, supremis cordatis amplexicaulibus dentatis; capitulis pedunculatis axillaribus vel corymboso - paniculatis; involucris basi squamulis linearibus cinctis , foliolis linearibus flores 12 flavos æquantibus. (Richoub. Arab.) — Hab : le désert du Sinaï. Herba glauca ramosa, ramis leviterstriatulis. FozrA caulina poll. r et ulträlonga, ovato-subrotunda, irregulariter dentata, in petiolum attenuata, basi auriculata, au- ricuhs amplexicaulibus integris dentatisve , suprema cordata semiamplexicaulia grossè dentata, omnia glauca, juniora non raro lætè lilacina. Carrruza lin. 5 longa, basi squamulosa, axillaria vel ad ramulorum apicem laxè corymbosa, pe- dunculata, pedunculo basi bracteolato, bracteolis lineari-subulatis. Invozucri folia circiter 12, linearia, acuta margine membranacea, erécta, demüm reflexa. Recerracuzum tuberculosum, glabrum. Parpus pilosus, argenteus, flosculos. æquans. FLores flavi : flosculi fœminei tubulosi, 5-dentati, graciliores staminibus destituti. Sryzus , ramis lineari-obtusis, exsertis : kermaphroditi conformes, tubulosi , tubo basi subdilatato , stylo incluso, staminibns ovato-oblongis. Ake- Nium erostre elliptico-cylindricum , leviter costis vix conspicuis costatum, pilis. brevibus albis vestitum, incanum. Oss : Cette jolie espèce se distingue au premier abord de toutes celles du genre, par ses fleurs jaunes. C’est aussi la seule qui s’avance autant vers le nord, les autres espèces habitant les régions équinoxiales. 176. Senecio coronopifolius Desf. F1. All. 2. p. 273. herb. Atl.! Delil. herb. Ægyp.! — Hab : aux environs de Tor. 197. Leyssera discoidea Spreng. Fres. Mus. Senck. p. 82. Gnaphalium levs- sercides Desf. herb. Atl! Leptophytus leysseroides Cass. — Hab : le mont Sinaï. ( Sinaï 6000! Rüppell.) DIPSACEAE. 178. Cephalaria syriaca Schrad. Coult. Mem. p. 37. D. C. Prod. 4. p. 648. — Hab : Dans les terres cultivées au Sinaï. 179. Pterocephalus sanctus Nov. spec. P. caule fruticoso, ramis puberulis foliis obovatis dentatis s. pinnatis subincano-puberulis, involucello obscure 4-crenato extrorsum piloso, setis calycinis 20 plumosis; corollà 5-lobà iuæquali, filamentis longioribus, stylo incluso. (Knautia.n. 121. Bové Samma des Arabes )}. — Hab : le désert du Sinaï J. DECAISNE. — /orula Sinaica. 267 Cauzsrs lignosus ramosus, ramistéretibus, viscidulis, puberulis, basi foliosis. Foz1a iufima obovato-spathulata dentata vel pinuata, lobis inæqualibus integris vel den- taüs, superiora pinnata, petolata, pilis brevibus subviscidis utrinque inspersa. FLores capitati longiter pedunculati, pedunculo terminali nudo. [nvorucrt fo- liola 10-12 obovato-oblonga subbiserialia utrinqué tenuissimè puberula, ciliata. InvozucezLum monophyllum obscurè 4-crenatum extrorsüm densè incano-pilo- sum, Ovarium arctè cingens, subovatum. Cazyx setosus, setis 20 plumosis co- rollam subæquantibus, subviolaceis. Corozca pallide carnes, infundibuliformis, pilosa 5-fida, lobis inæqualibus 3 majoribusovato-lanceolatis. Stamina quatuor : fila- menta filiformia glabra corollam superantia anté anthesin replicata , ad tubi me- dium inserta : antheræ oblongæ versatiles, flavæ.Sryrus staminibus brevior glaber, tubulosus, apice foramine marginato subobliquo pertusus. Ovariux subovoi- deum glabriusculum. Oss. Cette espèce se reconnait entre toutes celles citées et fi- gurées dans la monographie de M. Coulter, de même que dans le Prodrome de M. De Candolle, à son involucelle à peine cre- nelé et couvert de poils blancs, à son calyce composé de vingt soies plumeuses qui égalent presque en longueur le tube de la corolle. RUBIACEAE. 180. Spermacoce calyptera. Nov. spec. S. ramosa, ramis teretibus, folus linearibus crassiusculis obtusis marginibus subtuüs reflexis; stipulis vaginatis dentatis, dentibus acutis chlongis; calycibus, dentibus 2 foliaceis lan- ceolatis, stipulam superantibus, staminibus 4 quarum 2 sessili- bus, stylo incluso. ( Rubiacea Bové, n. 208. Hedeneï Arab.\— Hab: le mont Sinaï. Cauzis pedalis, sublignosus, ramosus, ramis subdiffusis, nunc epidermide sca- . briasculà albidà sub argenteà vestitis, junioribus subherbaceis lævibus. Srrrur.x petiolis connatæ, membranaceæ, dentaiæ denticulis intrapetiolaribus, iufimis bre- vibus, superioribus longioribus. Fozra opposita lin. 3-6 longa, lincaria, acutius- cula, margine reflexa, basi vaginantia, coriacea , opaca. FLorEs vaginis reconditi, axillares, solitari. Cazix oblongus apice 4 dentatus, dentibus 2 breviss'mis acu- tis, bi aliis foliaceis, lanceolatis, acutis, nervosis, glabris vaginas superantibus. Co- RoLLA subhypocrateriformis alis calycinis longior, 4-loba lobis, ovato-lanceolatis obtusiusculis , tubo extroshm tenuissimè puberulc. Sramixa 4 corollæ fauce in- serta quarum bi sessilia , bi stipitata, filamentis brevibus, glabris. ANTHERÆ oval® basi et apice emarginalæ. STyLus staminibus brevior, glaber : sigma bifidum lacinmns 208 J. DECAISNE. — floruda Sinaica. oblongis acutiuseulis. Ovarium oblongum, longitudinaliter et læviter suleatuin, biloculare , breviter stipitatum, glabrum. Ogs. La forme remarquable des divisions calicinales dont deux sont foliacées, ovales, aiguës et presque aussi longues que la corolle, suffit pour distingner cette espèce de ses conge- nères. 181. Asperula Sinaica Nov. spec. À. foliis omnibus oppositis,infimis ovatis acutis; superioribus linearibus acutis margine ramulisque angulis præsertim apice scabris; pedunculis axillaribus ; floribus pedicellatis; corollis minimis tubo subnullo, stylo apice bifido ramis patentibus, stigmatibus globosis ; ovariis gläbris vel subasperis. Asperula Sinaica. Dell. Mss. ( Galium. Bové, n. 127. Bissensey Arab.) — Hab : entre les rochers du Sinaï. Cauzis erectus? ramosus, ramulis adnodos. incrassatis, tetragonis , striatis, angulis præsertim ad ramulorum apicem scabris. Forra opposita, infima ovalia lin. 2-3 longa, 1 circiter lata, superiora linearia, acutiuscula margine reflexa, sca- bra, suprâ sublucida utrinque concolora. FLoresin cymis laxis (3-6-floris) pedun- culati, pedunculis folio brevioribus , subpatulis. Cazyx subnullus. CororzaA alba rotata quadrifida laciniis patentibus ovatis margine et apice incrassatis medio trinervatis, obtusis. SraminA fauce inserta filamentis brevibus subdeflexis : an- theræ ovatæ. Stylus glaber apice bifidus, ramis patentibus subreflexis , stigma- tibus globosis. Ovarium immaturum didymum, glabriusculum. Oss. Cette espèce est la seule à la connaissance de M. Delile, ainsi qu'à la mienne, d'après l'examen des herbiers, qui se trouve n'avoir constamment que deux feuilles opposées au lieu de les. présenter verticillées. 182. Crucianella ciliata Lämk. dict. 2. p. 217. D. G. Prod. 4. p. 587. ( Crucianella ? Bové; n. 129). — Hab : le mont Remsée, pres le Sinaï. ; O8s. Tous les échantillons que M. Bové a rapportés de cette plante sont à tiges simples munies très rarement d’un ou deux rameaux à leur extrémité, mais elles sont loin d’être diffuses; les bractées ne sont pas linéaires comme l'indique M. de La- marck, mais lancéolées aiguës. Quant au reste des caractères, ilss'y adaptent parfaitement, En 3. DECAISNE. — Florula sinaica. 209 183. Crucianella hispidula Nov, spec. C. hispidula , ramis tetragonis ; spicà elongatà laxà, bracteis la- ceolatis acutis bracteolisque infrà sub hispido-scabris ciliato- dentatis ; fructibus subobovatis truncatis tuberculatis fulvis. — Hab : le mont Sinaï. Ons. Cette espèce, que je n’ai eu qu'en état fort incomplet, ap- partientà la première section établie par M. De Candolle; elle se distingue de toutes celles qui en font partie par ses tiges couvertes de poils courts presque hispides, par son épi très allongé attei- gnant au-delà de 6 pouces, enfin par ses bractées scabres sur la face externe (inférieure), lisses sur la supérieure. 184. Galium capillare Nov. spec. G. annuum glabrum, foliüs 5-6, infimis obovalibus vel obo- vato-oblongis petiolatis, intermediis linearibus basi et apice acutis,supremis subcapillaribus; floribus exiguis rubescentibus, pedunculis capillaribus trichotomis; fructibus exiguis didymis subasperis. ( Galium. Bové, n. 126. Bissensey Arab.) — Hab : entre les rochers du Sinaï. Raprx annua , rubescens, simplex. Cauzis 6 pollicarisramosus, diffusus , tetra- gonus, glaber. Ramr filiformes, tetragoni ad ramos vix intumescentes. FoLra in- fima 5-6, obovata, caulina obovato-oblonga, basi in petiolum attenuata, patula, submembranacea ; ramea et snprema sena, linearia, capillaria, basi et apice acuta, omnibus lætè viridia, interdèm rubescentia. Pepuneuzx axillares aut ad ramulo- rum apicem dispositi, trichotomi, pedicellisque capillaribus (vix conspicuis) patulis, unifloris, oppositis , elongatis. Gazyx haud conspicuus. CorozLA rubra, laciniis explanatis, ovatis, subacutis. SramiNa laciniis corollæ breviora. Srvzus brevis. OvartA globosa, didynama, apice emarginata. Carsuza didynama, aspera, | maturitate nigrescens. Os. Cette jolie espèce se distingue de toutes celles connues | par sa ténuité; les feuilles les plus supérieures sont elles- | mêmes capillaires, et les pédoncules sont tellement fins qu'on | ne les aperçoit que par leur grand nombre. Les fleurs sont rouges, les fruits sont extrêmement petits, et adhèrent aux | Corps rugueux sur lesquels on les place, quoiqu'ils paraissent | presque lisses. 270 TH. DE SAUSSURE. — Sur la germination. 185. G.tricorne. L. With. D. C. Pr. 4. p.608.(Galium tricorne Bové, n.128. Sileslé Arab.) — Hab : le Sinaï, entre les arbustes et dans les jardins. 186. Callipeltis Cucullaria Stev. Obs. pl. Ross. p. 69. D. C. Prod. 4. p. 613. Fresen. Mus. Senck. p. 172. Valantià Cuculluria Lico. Galium Cucullaria R. et Sch. syst. III. p. 259. ( Callipeltis Bove, n. 212. : Eichrick Arab. } — Hab : les lieux cultives du Sinaï. (1) ALTÉRATION DE L'AIR, Par la germination et par la fermentation. Par THÉODORE DE SAUSSURE. (2) $ r. Les expériences sur la germination à l’aide de l’eau et de l'air, en vases clos, donnent des résultats plus justes, ou beaucoup plus rapprochés de l’état où elles végètent naturelle- ment que ceux qui proviennent des mêmes expériences sur les plantes développées; ces plantes souffrent par leur sépara- tion de la terre végétale qui leur fournissait le support et les alimens qu'elles exigent; elles languissent d’ailleurs sous des cloches, par une atmosphère trop humide, et par la chaleur qu'elles y éprouvent au soleil; tandis que les graines appelées à germer à l'ombre et dans l'humidité, se trouvent sous un récipient dans une atmosphère convenable; elles puisent dans leurs cotylédons, dans l'eau pure et dans l'air, les alimens adaptés à un développement rapide qu’on n'obtient point avec des plantes toutes formées. Les auteurs qui ont recherché les changemens que les grai- nes germantes produisent dans l'air, se sont accordés à recon- naître qu'elles en détruisent l’oxigène , et qu’elles y forment de l’acide carbonique; mais ils ont différé sur le résultat de ces deux effets : Schéele (3) en opérant sur les pois, a trouvé que la (1) Toutes les familles à corolles polypétales formeront, pour la Flore du Sinaï, un troisième et dernier article qui paraîtra dans un des prochains cahiers. (2) Extrait des mémoires de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève. (3) Traité chimique de l'air et du feu, p. 209. TH. DE SAUSSURE. — Sur la germination. 271 germination ne change pas le volume de l'air et que la des- truction de son oxigène est égale à la production de Pacide carbonique; mes observations (1) m’avaient fourni le même ré- sultat : M. Ellis, (2) en employant la graine précédente, a trouvé que la disparition de l'oxigène de l'air est plus grande que la formation de l'acide carbonique. On a mis quelque importance à cette discussion, parce qu’en se conformant aux derniers résul- tats, l'oxigène est employé à se fixer dans la graine, tandis que par les premiers, il ne paraît destiné qu'à lui enlever du car- bone. Le détail de toutes ces observations indique que si l’oxi- gène se fixe dans la graine, cette fixation n'a lieu qu’en très petite quantité, relativement à celle qui est employée à la for- mation de l'acide carbonique. $ 2. Je commencerai par donner une esquisse de mes nou- velles observations à ce sujet, sans les entraver d’abord par des descriptions d'appareils, et par des détails numériques qui à une première lecture font souvent perdre de vue l’ensemble des résultats. Ces observations faites par des procédés beau- coup plus précis que les précédentes, montrent que la germi- nation dans l'air atmosphérique ne peut pas servir à établir une règle générale sur la destruction de l’oxigène et la pro- duction relative de l'acide carbonique pour toutes les graines. Dans les.unes, telles que le blé et le seigle, la formation de l'acide carbonique parait égale en volume à la destruction de l'oxigène; dans d’autres graines telles que les haricots, la produc- tion du premier gaz l'emporte sur la destruction du second; avec d'autres graines, la différence a lieu en sens inverse du précédent. Ceseffets opposés peuvent s'observer dans la même graine, telle que les fèves, les lupins, suivant l’époque plus ou moins avan- cée de la germination. Dans la première époque, l'acide car- bonique produit l’emporte sur l’oxigène consumé; dans la seconde , c'est le contraire. On conçoit que dans les cas où la même graine produit deux résultats opposés à des époques successives, il y en a une intermédiaire où par une exacte com- (x) Recherches chimiques sur la végétation, p, 7. (2) An inquiry into the changes induced on atmosph. air by germination , p. 15. 272 TH. DE SAUSSURE. — Our la germinution. pensation, la destruction de l’oxigène paraït égale à la forma- tion de l'acide carbonique. On peut expliquer ainsi les contra- dictions des observateurs qui n’ont pas décrit les circonstances de leurs opérations. | $ 3. Les résultats que je viens d'annoncer et qui sont re- marquables par leurs variations, se rapportent à la germina- tion dans l'air atmosphérique; mais ils ne donnent plus lieu aux mêmes écarts, lorsqu'elle s'opère dans le gaz oxigène à- peu-près pur; dans ce cas la destruction de ce gaz par les grai- nes précédentes, y est constamment plus grande que la for- mation de l'acide carbonique. Avant de remonter à la source de la différence principale que présentent ces deux atmosphères, je dois remarquer que les graines tuméfiées par l'eau, et placées dans du gaz azote pur, peuvent par un commencement de fermentation, y émettre une petite quantité d'acide carbonique, sans perdre par cette émission initiale leur faculté germinative avec le contact de l'air ; elles la perdent seulement par une fermentation plus avan- cée dans l'azote pur. $ 4. La différence entre les effets de la germination dans l'air atmosphérique, et ceux qu’elle produit dans le gaz oxi- gène, parait dépendre de ceux que présente la décomposition spontanée de plusieurs substances organiques, à l’aide de l’eau; elles exhalent les deux élémens de l'acide carbonique dans des milieux dépourvus de gaz oxigène; tandis qu’elles n'abandon- nent que le carbone (1) de cet acide dans une atmosphère de gaz oxigène. (x) On peut citer des exemples qui semblent opposés à cette règle, mais qui y rentrent ce- pendant par un plus mür examen. Quatre pois pesant un gramme dans l’état sec, et qui avaient perdu leur faculté germinative en séjournant pendant sept jours sous l’eau, en ont été retirés pour être placés pendant huit jours dans une atmosphère qui occupait 200 c. c. et qui était composée de partie égale d’oxigène et d'azote confinés par du mercure; ces pois n’en ont pas notablement changé le volume; ils y ont détruit 72 c. c. d’oxigène qu'ils ont remplacé par 72 c. c. d’acide carbonique. La même expérience a été faite dans une atmosphère à partie égale d’oxigène et d’acide carbonique; les pois en opposition avec la règle prescrite et les résultats précédens ont augmenté cette atmosphère de 11 c. c.; ils y ont produit 28 c. c. d’acide carbonique en ne détruisant que 17 c. c- d’oxigène. Dans ce dernier cas , les graines ont commencé par se pénétrer d’acide carbonique , qui en les préservant du libre contact de l'oxigène leur à fait produire les deux élémens de l'acide carbonique sans les priver en totalité | LA THÉOD. DE SAUSSURE. — er la germination. 273 Les effets opposés produits par les développemens d’une même graine dans l'air atmosphérique, peuvent se rapporter à lune ou à l'autre des circonstances précédentes; lorsque la semence commence à s'ouvrir, elle offre trop peu de contact à l’oxigène de l'air, pour être privée de l'influence qu’exerce le gaz azote pur qui fait exhaler à cette graine les deux élémens de l’acide carbonique, tandis que par un développement ulté- rieur , elle offre assez de surface à l'air, pour s’y comporter comme dans l'oxigène. On conçoit que l'effet de l’enveloppe- ment initial dans l'air atmosphérique, peut disparaître lors- qu’on lui ajoute une grande quantité d'oxigène. D'après ces considérations et celle des principes d’une graine, qui ne sont pas en totalité essentiels à son développe- ment, on doit admettre que dans toutes les germinations que j'ai opérées, soit avec l’oxigène pur, soit avec l’air, il y a eu fixation de gaz oxigène; mais qu’elle n’a pas toujours été sensi- ble dans l’air, parce que les graines ÿy ont perdu de l’oxigène dans de l'acide carbonique dont elles ont fourni, seulement alors, les deux élémens. $ 5. Absorption du gaz azote dans la germination. — Toutes les expériences que j'ai faites sur les graines germantes dans Fair atmosphérique, montrent qu’elles diminuent son azote en plus ou moins grande quantité. Cette diminution , quelquefois très notable, est d'autres fois si petite, qu'elle paraît se con- fondre avec les erreurs d'observation ; mais la constance des résultats ne laisse aucun doute sur la réalité de cette absorption. On pourrait soupçonner qu'elle est uniquement l’effet d’une imbibition due à la porosité; on doit observer qu’elle n’y con- tribue qu’en partie, parce que la graine germante, après avoir séjourné pendant plusieurs jours dans l'air, ou pendant un temps suffisant pour qu'elle fût saturée d'azote, n’a pas laissé de continuer à absorber ce gaz; mais on peut admettre que la de l'influence du premier gaz. La fermentation sous l’eau, dont la surface est en contact avec l'air, produit des résultats analogues , ou en partie, à ceux d’une fermentation sans le contact de l'air. Le gaz hydrogène est le produit d'une fermentation opérée sans ce contact. On en peut dire autant de la production de l'alcool. Je fais abstraction de l’infiniment petite quan- tité de gaz oxigène qui paraît requise pour déterminer une fermentation initiale. II. Boran. — MNoyembre. 18 274 THÉOD. DE SAUSSURE. — Sur la germination. porosité contribue en partie à cette fixation, parce que les graines que j'ai éprouvées n’absorbent point d’azote dans une atmosphère où l'oxigène est en beaucoup plus grande propor- tion que dans l'air; ainsi cette condensation n’est que peu ou point sensible par les pois en germination dans une atmo- sphère composée de parties égales d’oxigène et d'azote. Or l’on sait que dans les absorptions dues à la porosité, la présence d’un gaz met en partie obstacle à la condensation d’un autre gaz. D'après cette observation, réunie à la première, on ne doit considérer l’action de la porosité que comme un moyen auxiliaire de la fixation de l'azote par la graine germante. J'ai trouvé que quelques substances végétales en fermenta- tion, absorbent l'azote de l'air qui les environne; tels sont les pois qui ont été privés de leur faculté germinative par une longue submersion dans l’eau. Quoique les graines que j'ai fait germer dans l'air n'aient point paru souffrir, je n’entrerai dans aucune discussion à ce sujet, parce quil est impossible de distinguer toujours dans une plante vivante les effets de la végétation, de ceux d'une fermentation qui peut m'avoir lieu que dans des parties qui échappent à notre examen. On opposera sans doute aux résultats de la germination, ceux de la végétation des plantes feuillées , où l'absorption du gaz azote n'a pas été reconnue; mais quoique cette fonction y soii certainement trop faible pour subvenir à l’entier déve- loppement de leurs fruits, elle doit rester, jusqu’à un certain point, indécise à l'égard de ces dernières: 1° parce qu’elles ont beaucoup moins de vigueur en vases clos que les graines ger- mantes, ainsi que je l'ai dit précédemment ; 2° parce que la forme des vases qui ont servi aux expériences sur la germina- tion, a permis d'estimer dans son atmosphère un changement de volume qui n’était pas appréciable avec les appareils adaptés à la délicatesse de la plupart des plantes feuillées, et au grand espace qu'elles occupent; 3, parce qu'elles recèlent dans leur intérieur une plus grande quantité d’air dont les modifications restent indéterminées. $ 6. Procédés des expériences ‘sur la germination. — Avant - d'introduire les graines sous des récipiens pleins d'air, je-les ai THÉOD. LE SAUSSURE. — Sur la germination. 275 submergées pendant vingt-quatre heures dans quatre ou cinq fois leur volume d’eau de pluie; elles y ont absorbé toute l’eau requise pour leur germination; une quantité excédante les aurait trop préservées du contact de l’air, et aurait augmenté l'erreur qui résulte de l'absorption de l'acide carbonique par ce liquide. Les graines que j'ai employées n’ont produit aucun gaz pendant leur submersion. On doit, autant qu'on le peut, les environner d’air sous le récipient où elles germent; si elles sont entassées, ou trop en- veloppées par leur support, elles produisent de l'acide carbo- nique indépendant de celui qu'elles forment avec loxigène ambiant. Les fèves, par leur contact avec le mercure » Augmen- tent d’une manière très frappante leur atmosphère par cet excès d'acide carbonique. Lorsque j'ai opéré sur de grosses graines telles que les pois, les fèves, les lupins, je les ai placées dans une spirale lâche, en fil de platine qui restait suspendue par son élasticité dans le récipient; j'ai obtenu le même résultat en les perçant (sans blesser le germe) avec une aiguille fine, après leur tuméfaction par l’eau, et en les enfilant dans un fil de platine. Lorsqu'elles étaient trop petites pour subir cette opération, elles ont été espacées sur les parois du récipient où elles adhéraient par leur humectation. | L'expérience doit être terminée avant que la moitié de l’oxi- | gène de l'air ait été détruite, parce que dans un air plus vicié, elles ne donneraient plus le même rapport entre l'acide carbo- | nique produit et l’oxigène cousumé; d’ailleurs l'analyse d’un air plus corrompu exige avec l’eudiomètre de Volta une addi- tion d'oxigène, qui, en compliquant l'opération, la rend moins | exacte. | Le changement de volume que les graines produisent sou- went dans l'air où elles germent, est une observation impor- tante, et quon ne peut pas toujours faire avec des récipiens cylindriques, aussi courts que ceux qui sont destinés au trans- | vasement d’un gaz dans le mercure; je les ai remplacés par des |matras renversés pourvus d’un col gradué, et assez large pour que les graines germées pussent le traverser sans que les radi- cules en fussent froissées. J'ai évalué sur ce col qui était en | 18. 276 THEOD. DE SAUSSURE. — Sur'la germination. partie plongé dans le mercure , un changement de volume équi- valent à 1/706”° de l'air soumis à l’expérience. Les corrections pour la température et la pression ont été faites sur l’eau avec un manomètre analogue à l'appareil précé- dent. Ce manomètre était d'ailleurs beaucoup plus sensible, parce que le col du matras peut y être plus étroit. Jai comparé dans chaque expérience, les résultats donnés dans le même moment, par l'analyse de l'air atmosphérique, avec ceux de lair vicié par la germination, en-employant pour ces deux analyses (avec l'eudiomètre de Volta) l'hydrogène fourni par le même flacon. Celle de l'air atmosphérique ne paraît pas constante, parce que les indications de cet eudio- mètre ;jqui sont suffisamment justes au même moment dans leurs quantités relatives, ne le sont pas toujours pour les quan- tités absolues qu’on obtient à des époques éloignées , où toutes les circonstances du procédé sont rarement les mêmes. Après avoir exposé (2, en termes généraux, les altérations de l'air’ par différentes graines , je vais donner les exemples détaillés des expériences qui s’y rapportent. Les observations barométriques et thermométriques indiquent les degrés moyens où la germination s’est opérée , et s'adaptent aux volumes de l'air analysé, | Germination dans l'air atmosphérique. © 6. Germinations où l’oxigène consumé est égal à l'acide carbonique produit. —Vingt-et-une graines de blé tuméfiées par l’eau, et pesant un gramme dans l'état sec, ont été placées dans l'air, en vase clos pendant vingt-et-une heures : elles ont ! commencé à y germer au bout de dix-sept heures. Therm. 19° | c. Barom. 725 m. L'atmosphère du blé Après la germination , contenait avant l'expérience, “Gaz azote. . . . 148,32 centim. €. + Gaz azote. . . . 148,84 centim. c. oxigène . . . 37,44 exigèene . . . : 39,86 ‘Acide carbonique. . 2,47 a ae me ment mt 188,7 188.23 THÉOD. DE SAUSSURE. — Sur la ermination. 277 Le blé a diminué son atmosphère de 0,47 c. c.; il a formé 2,47 c. c. d'acide carbonique, en détruisant 2,42 c. c. d’oxi- gène et 0,52 c. c. d'azote. Dans une autre expérience avec les mêmes quantités de blé et d'air, et où la graine tuméfiée a été enfermée dans cette atmosphère pendant quarante-huit heures, elle y à poussé des radicules de 16 millim. et des tigelles de 5 millim. à une température de 22° c. Le volume de l'air n’a pas été notable- ment changé par la germination; PR a produit 12,2 c. c. d'acide carbonique, en détruisant 12 c. c. d’oxigène, et 0,4 c. c. d'azote. Un gramme de seigle sec a été, après sa tuméfoction par _ l’eau, renfermé pendant quarante-huit heures dans la même quantité d'air que dans les expériences précédentes; il y a poussé des radicules de 2 à 28 millim. th. 21° c. Bar. 753 mil- lim.; il n’a pas changé le volume de son atmosphère; il y-a formé 16,5 c. c: d'acide carbonique, en détruisant 16,2 c. c. d’oxigène, et 0,26 c. c: d’azote. Dans les expériences précédentes, les différences entre l’oxi- gène consumé et l'acide carbonique produit, sont trop petites pour ne pas dépendre des erreurs d'observation. Il n’en est plus de même dans les résultats suivans. $ 7. Germination où l'acide carbonique produit est en excès. sur l’oxigène consumé. — Trois graines sèches de haricot (pha- seolus vulgaris, L.) pesant un gramme , ont été ( après leur tu méfaction par l’eau) renfermées avec de lair, pendant qua rante-huit heures; elles y ont poussé des radicules de 5 à G millim., après avoir commencé à germer au bout de vingt. quatre heures. Therm. 19° c. Bar, 731 mil. L'atmosphère des haricots Après l'expérience , contenait avant l'expérience, . Gaz azote . . . . 150,44 centim. c. Gaz azote. . . . 151,41 cenlim.c, oxigène . . . 31,26 oxigène . . . 40,24 Acide carbonique. . 9,53 101,65 191,28 Les haricots ont diminué leur atmosphere de 0,42 c. c.; ile 278 THÉOD. DE SAUSSURE. — Sur la germination. ont formé 9,53 c. c. d'acide carbonique, en détruisant 8,98 c. c. d’oxigène et 0,97 c. c. d’azote. Suite de la germination précédente. — Les haricots qui avaient germé dans la dernière opération ont été humectés d’une goutte d’eau , et promptement transvasés dans une même quan- tité d'air atmosphérique pur; ils y ont séjourné quarante-huit heures, au bout desquelles ils avaient des radicules de 16 à 27 millimètres; ils n'ont pas changé le volume de leur atmo- sphère; ils y ont produit 1 5,94 c. c. d’acide carbonique; en détrui- sant 15,13 c. c. d'oxigène et 0,81 c. c. d'azote. On voit qu'indépendamment du résultat annoncé, ils ont continué à absorber de l'azote, quoiqu'ils eussent pu s'en sa- turer dans la première opération. $ 8. Germination où l’oxigène consumé est en excès sur la- cide carbonique produit. — Quatre graines sèches de fèves ( Faba vulgaris equina D. C.) pesant un gramme, ont été ( après leur tuméfaction par l’eau) renfermées avec de air pendant qua- rante-huit heures, elles y ont poussé des radicules de 16 à 13 millimètres, après avoir commencé à germer au bout de vingt- et-une heures. Therm. 22° c. Bar. 729 mil. L'atmosphère des fèves Après l'expérience, contenait avant l'expérience , Gaz azote. . . . 209,41 centim. €. Gaz azote. . . . 210,26 centim. c. oxigène . . . 44,38 oxigène . . . 56,29 Acide carbonique. 00 tien 266,55 265,06 Ces graines ont diminué leur atmosphère de 1,49 c. c.; elles ont produit 11,29 c. c. d'acide carbonique, en détruisant 11,91 c. c. d’oxigène, et 0,85 c. c. d’azote. $ 9. Résultats opposés, fournis par la méme graine dans différentes époques de la germination. — Quatre graines sèches de Lupin (Lupinus albus L.) pesant 1,2 gramme, ont; après leur tuméfaction par l’eau, séjourné dans l'air atmosphérique en vase clos, pendant vingt-quatre heures; elles y ont poussé des radicules de deux à trois millimètres. Therm. 17° c. Bar. 722 millimètres. THÉOD. DE SAUSSURE. — Sur la germination. 279 L'atmosphère des lupins Après l'expérience, contenait avant l'expérience, Gaz azote. . . . 150,61 centim. c.. Gaz azote. . . . 151,25 centim. c. oxigène . . . 36,7 oxisene . . . _ 4O,I Acide carbonique. . 4,23 191,35 191,94. Ces graines ont produit 4,23 c. c. d'acide carbonique, en. détruisant 3,4 c. c. d’oxigène, et 0,64 c. c. d'azote. Suite de cette germination.— Les lupins qui avaient germé dans l'expérience précédente , ont été légèrement humectés et trans- vasés dans une même quantité d'air atmosphérique pur; ils y ont séjourné vingt-quatre heures, au bout desquelles ils avaient des radicules de 6 à 12 millim. Therm. 19°. Bar. 722 null. Ces graines ont diminué leur atmosphère de 1,19 c. c.; elles ont produit 5,88 c. c. d'acide carbonique, en détruisant 6,57 c. c.. d’oxigène, et o,5 c. c. d’azote. Suite ultérieure de cette germinatior:— Les lupins qui avaient germé dans les deux opérations précédentes, ont été placés comme ci-devant, dans une nouvelle atmosphère d’air com- mun, pendant vingt-quatre heures, au bout desquelles les ra- dicules avaient 15 à 26 millim. Therm. 16,5. Bar. 931 mill. Ils ont diminué cette atmosphère de 2,75 c. c.; ils y ont produit. 8,54 c. c. d'acide carbonique, en détruisant 10,68 c. c. d'oxi- gène , et 0,61 c. £. d'azote. On voit qu'à la première époque de la germination , les lupins ont produit plus d'acide carbonique, qu’ils n’ont détruit d’oxi- gène, tandis qu'ils ont offert une différence opposée dans une germination plus avancée. Les fèves dans des expériences semblables ont présenté la même opposition entre le commencement et la suite de Ja germination. $ 10. Les graines vicient moins l’air en temps égal, lors- qu'elles commencent à germer, que dans une germination plus avancée.— Lagermination des lupins $goffre un premier exem- ple de ce résultat; jy ajoute particulièrement celui des pois ( Pisum sativum L.), parce que l’expérierce a été plus prolon: 280 THÉOD. DE SAUSSURE. — Sur la germination. gée, et qu'elle se rapporte à celle que j'ai faite sur la marche que suit la chaleur dans la germination de cette graine (x). Quatre pois secs, pesant un gramme, ont, après leur tumé- faction par l’eau, poussé dans 27 heures , des radicules d’un à trois millim. dans 188 c. c. d'air. Therm. 17°,5, Bar. 931 mill. Ils ont diminué cette atmosphère de 0,33 c. c. en formant 5,76 c. c. d'acide, et en détruisant 5,22 c. c. d’oxigène, et 0,88 c. c. d'azote. Les mêmes pois germés , légèrement humectés, et placés pen- dant vingt-et-une heures à la température précédente dans un égal volume d’air, avaient à ce terme des radicules de 8 à 13 millimètres ; ils y ont formé 6,03 c. c. d'acide carbonique, en détruisant 6,32 c. c. d’oxigène, et 0,33 c. c. d’azote. Les mêmes pois germés, placés dans les mêmes circonstances que les précédentes dans une nouvelle atmosphere, avaient au bout de vingt-et-une heures des radicules de 18 à 24 milli- mètres; ils ont produit 8,4 c. c. d'acide carbonique, en détrui- sant 8,1 c. c. d'oxigene, et 0,68 c. c. d'azote. Ces épreuves, continuées avec les mêmes intervalles pen- dant les quatre jours suivans, ont fourni pour chacun d’eux des altérations à-peu-près semblables à la précédente, elles n’en différaient principalement que par une moindre absorption d'azote. Les pois ayant le septième jour des radicules de 37 à 67 mill., et des gemmules verdoyantes de 24 mill., ont formé dans les dernières vingt-et-une heures, 8,52 c. c. d'acide car- bonique, en détruisant 8,48 c. c. d’oxigène, et 0,17 €. c. d'azote. Germination dans le gaz oxigène. $ 11. Les graines germent plus promptement dans le gaz oxigène que dans l’aïr commun; la différence est toutefois tres petite, et n’est souvent appréciable que par des observations simultanées, et que par une moyenne entre les développemens des graines qu'on soumet à cette comparaison. (1) Mém. de la Societe de Phys. et d’Hist, nat. de Genève, t. vr, part, 1, p. 248. THÉOD. DE SAUSSURE. — Sur la germination. 281. Quatre pois secs pesant un gramme ont été après leur tumé- faction par l’eau, placés pendant quarante-huit heures dans du gaz oxigène, therm. 20,5, bar. 733 m. La même expérience a été faite simultanément avec de l'air commun. Au bout de dix-huit heures, les radicules dans l’oxigène avaient en moyenne deux millimètres , tandis que celles de l'air commun commencçaient seulement à paraître. En terminant l'expérience, les radicules dans l’oxigène avaient 15 à 23 millim., et seulement 12 à 19 millim. dans l'air commun. L'atmosphère d'oxigène Après l'expérience, contenait avant l'expérience, Gaz oxigène. , . . 178 centim. c. Gaz oxigène. . . . 194,7 centim. c. acide carbon. . 15 azole y. Done rie 4,8 azote} s}.ftnh 20 A] 199,5 1977 L'atmosphère d'air commun Après l'expérience , contenait avant l’expérience, Gaz azote. . . . 160,17 centim. c. Gaz azote . . . . 167,2 centim. c. oxigène . , . 31,23 axinene...f. 1 AIT acide carbon. . 1:,7 204,3 203.1 On voit que les pois, dans le gaz oxigène, ont détruit 16,7 c. c. d’oxigène , en formant 15 c. c. d'acide carbonique, tandis que dans l'air commun, ils n’ont détruit que 11,87 c. c. d'oxi- gène, qui ne différaient pas sensiblement du volume de l'acide carbonique produit; ils ont absorbé dans l'air commun 1,04 c. c. d'azote. Germination du blé. — Un gramme de blé sec, traité comme les pois de l'expérience précédente, a poussé pendant un sé- jour de 48 heures dans du gaz oxigène, des radicules de 20 mill. en détruisant 15,6 c. c. d’oxigène, et en produisant 14,7 c. c. d'acide carbonique , tandis que dans l’expérience simulta- née faite avec l’air commun, cette graine a poussé des radicules de 16 mill., en produisant 12,2 c. c. d'acide carbonique, et en détruisant 12 c. c. d’oxigène, et 0,3 c. c. d'azote. Gerrnination des fèves. — Un gramme de cette graine sèche , 282 THÉOD. DE SAUSSURE. — Or la germination. traitée comme les précédentes, et placée pendant vingt-quatre heures dans du gaz oxigène, y a détruit, en commençant à germer, 4,1 ©. c. de ce gaz en formant 3,59 c. c. d'acide carbo- nique, tandis que dans l'air commun, ces fèves ont produit dans le même temps une différence opposée, en détruisant 2,23 c. c. d’oxigène, et en formant 2,77 c. c. d'acide carboni- que ; elles ont absorbé dans cette atmosphère 0,5 c. c. d’azote. On a vu $ 8, que la germination prolongée de cette graine dans l'air, détruit plus d’oxigène qu’elle n’y forme d'acide car- bonique ; il en a été de même à plus forte raison pour sa germi- nation prolongée dans l’oxigène. ù Trois haricots pesant un gramme, placés pendant 72 heu- res dans du.gaz oxigène après leur tuméfaction par l’eau, ont poussé des radicules de r1 à 13 mill., en détruisant 13,5 c. c. d’oxigène, et en formant 13,1 c. c. d'acide carbonique; therm. 16° c. On a vu $ 8 que la différence de ces gaz dans l'air com- mun y était en sens inverse. Ces deux atmosphères ont subi le même changement de volume, parce que la fixation de l’oxi- gène dans l’oxigène pur, a été compensée dans l'air, par l'ab- sorption de l'azote, en la diminuant de l'excès d'acide carbo- nique sur l'oxigène consumé. On doit admettre d’après ces résultats : 1° Que toutes les graines employées aux recherches précé- dentes, fixent ou absorbent du gaz oxigène par. leur germina- tion, soit dans l’oxigène pur, soit dans Pair; mais que cette absorption ne peut pas toujonrs être observée dans l'air, parce qu’elle est masquée par l’oxigène contenu dans l'acide carboni- que que l'azote de cet air leur fait développer ; 2° Qu’elles absorbent du gaz azote dans l'air atmosphérique. $ 15 (1). Action de la fermentation sur le gaz azote.— Les ré- sultats que j'ai exposés sur la fermentation des pois suspendus dans les atmosphères d’azote, d’oxigène, d’acide carbonique et (1) Nous avons supprimé ici les 12, 13, 14 du Mémoire original, relatifs à l'absorption et au dégagement du gaz azote dans Ja fermentation, ce passage élant trop exclusivement chi- mique pour nos Annales, et le dernier article, en résument les observations qui y sont ren- fermées, suffisant pour montrer les rapports qui existent entre ces phénomenes et ceux qui ont lieu pendant la germination, R. THÉOD. DE SAUSSURE. — Sur la germination. 283 d'hydrogène, montrent que les mêmes substances organiques azotées, peuvent absorber, et exhaler du gaz azote, suivant les conjonctures où elles sont placées. Ces substances ont la faculté d’absorber ce gaz, lorsqu'elles sont exposées à son contact renouvelé, ou à celui de Fair atmo- sphérique, dansune fermentation lente; elles condensent encore le gaz azote dans son mélange avec une grande proportion de gaz hydrogène, quelle que soit l'intensité de la fermentation. Une grande proportion de gaz oxigène, mêlée au gaz azote s'oppose à l'absorption de ce dernier. La circonstance qui produit principalement le dégagement du gaz azote, est le contact d’une atmosphère composée d'azote et d'acide carbonique avec des substances azotées soumises à une vive fermentation. Celles que j'ai éprouvées n’ont point exhalé d'azote dans l’acide carbonique seul. L'exhalation et l'absorption du gaz azote peuvent s'expliquer en admettant que la fermentation sépare ce gaz de sa combi- naison organique; mais qu'après cette séparation, il est con- densé dans les pores de la substance dont il formait un élément. Il s'exhale par une fermentation rapide dans une atmosphère qui ne peut pas se combiner avec l'azote condensé, et qui tend d’ailleurs à le déplacer. Ces conditions ne s'obtiennent pas avec l'atmosphère d’acide carbonique pur qui déplacerait l'azote, sil ne ralentissait pas beaucoup la fermentation; mais elles se trouvent dans le mélange de l'acide carbonique avec l’azote ; ce dernier affaiblitla faculté anti-septique de l'acide, et ces deux gaz ne peuvent pas se combiner avec l’azote condensé. Les pois en fermentation rapide peuvent exhaler de l'azote dans une atmosphère d'azote seul; mais cette exhalation y est moindre que dans le mélange préliminaire d'azote et d'acide carbonique: elles produisent d’ailleurs ce dernier en quan- tité suffisante pour qu'il opère en partie le déplacement du premier gaz. Les atmosphères opposées à l’exhalation de l'azote sont celles qui contiennent en grande-proportion le gaz oxigène, ou le gaz hydrogène dont les liaisons avec l’azote sont connues. Les pois en fermentation ne dégagent pas du gaz azote dans 284 THÉOD. DE SAUSSURE. — Sur la germination. une atmosphère d'hydrogène; mais par une fermentation vive, ils exhalent du gaz hydrogène dans une atmosphère d’azote : ces deux résultats se contrediraient,sil’on ne considéraient pas : 1° que dans les composés de ce genre , l'hydrogène est un prin- cipe plus abondant que l'azote; 2° qu'un petit volume de ce dernier déplace un grand volume du premier, lorsqu'ils ne se combinent pas. L’absorption du gaz azote, qui s’opère par une fermentation lente , soit dans le gaz azote pur, soit dans ce gaz mélé à une petite proportion d’oxigène, peut s'expliquer, en admettant que cette fermentation sépare, dans un état condensé, l’hydro- gène élémentaire de la substance fermentescible, et que l’azote atmosphérique se combine, soit avec cet hydrogène, soit avec celui qui se forme par la décomposition de l’eau. Une grande proportion de gaz oxigène s'oppose à l’absorp- üon du gaz azote, en se combinant en partie avec l'hydrogène, qui provient de ces deux sources. Cette combinaison n'empé- che pas celle du gaz oxigène avec l’azote préexistant dans le corps qui fermente, ni celle du gaz oxigène avec le carbone; mais elle empêche l'absorption du gaz azote extérieur qui se trouve privé de l'hydrogène auquel cet azote aurait pu se réunir. | Nous n’avons, sans doute, aucune donnée pour prouver ici ces combinaisons; mais on voit que l'absorption et l’exha- lation du gaz azote, par une même substance organique en fermentation, admettent des explications qui ne sont pas in- compatibles lorsqu'on a égard aux circonstances de ces opé- rations. Sans avoir la prétention de remonter aux causes des résul- tats de ces recherches, on trouvera qu'ils peuvent fournir des données utiles pour la préparation des engrais végétaux, pour l'explication de la formation des nitrates dans les nitrières arti- ficielles , et des produits si variés de la respiration. ALPH. DE CANDOLLE. — Sur les Myrsinées. 385 Rsvur de la famille des Myrsinées, Par M. Arpn. DE CANDOLLE. (1) ‘(Ext. des Transact. de la Soc. Linnéenne de Londres, vol. xvir, avec b planch.) Dans un voyage en Angleterre, fait dans le but d’aider le docteur Wallich dans la distribution du grand herbier donné, depuis cette époque, à la société Linnéenne par la Compagnie des Indes, ce botaniste célèbre me fit l'honneur de me confier ‘le soin de décrire plusieurs plantes nouvelles découvertes par lui, et entre autres, celles qui rentraient dans la famille des Myrsinées. Ma première intention avait été de ne pas étendre mes recherches au-delà des espèces de l'Inde; mais je me suis bientôt assuré qu’une addition aussi considérable à une famille peu étendue, ne pouvait pas être faite sans la passer tout entière en revue, comme je l’avais déjà fait en pareil cas, pour la famille des Anonacées (2). Cette marche a dü me conduire à une meil- leure classification. Je dois avouer cependant qu’il me reste encore des doutes sur la limite précise de quelques genres, à cause de la difficulté de constater, d’après les échantillons secs, le nombre et la position des ovules. ‘Cette famille a été nommée par Ventenat Ophiospermes , par d’autres botanistes {rdisiacées ; mais M. Brown qui, en quelques lignes de son Prodromus, a jeté beaucoup de jour sur ce sujet, proposa le nom de Myrsinées , dès-lors généralement adopté. Sa place dans le réseau infiniment compliqué des affinités “est bien établie maintenant, entre les Sapotées et les Primula- (x) Ge mémoire ayant pour objet principal de faire connaître les Myrsinées de l’Inde dont les échantillons authentiques recueillis par le docteur Wallich, sont déposés dans l’herbier de la Société Linnéenne de Londres, l’auteur a cru devoir le rédiger en partie en anglais et le: présenter à la Société Linnéenne qui l’a fait insérer dans le xvr° volume de ses transactions. Nous donnons ici le préambule traduit en français. La partie descriptive est toute en lalin, (2) Mém. de Ja soc. de phys. et d’hist nat. de Genève, vol. v. , 286 ALPH. DE CANDOLLE. — Sur les Myrsinées. cées, malgré une analogie remarquable avec une famille fort éloignée, celle des Rhamnées. Si l’on devait représenter les affi- nités naturelles des plantes sur une sphère, comme la position desiles , ces trois familles seraient sous le même degré de lati- tude, mais les Rhamnées sous un degré de longitude très différent. Les Myrsinées diffèrent des Sapotées par le défaut constant d’étamines alternes avec les lobes de la corolle ; en sorte que, de même que dans les Primulacées, il ne reste que des étamines opposées aux lobes de la corolle. Sous ce point de vue, les Sa- potées ne sont que l'état régulier des Myrsinées et Primulacées. Sans ce caractère d’un verticille double ou simple d'étamines, il n’y aurait aucune différence positive entre ces familles, puis- que M. Brown a montré que la direction, droite ou transver- sale, de l'embryon n'est pas bien importante. La seule différence d'avec les Primulacées parait être dans le fruit indéhiscent; le port est d’ailleurs tout autre, les Primula- cées étant des herbes et les Myrsinées des plantes plus ou moins ligneuses , quelquefois de grands arbres. Il pourrait bien y avoir aussi quelque différence dans la forme des grains de pollen. Dans le Primula grandiflora, ils paraissent rectangulaires quand on les voit sous le microscope; dans les Primula sinensis et Auri- cula , ils sont oblongs, avec quelques irrégularités et une dis- position à avoir de temps en temps des extrémités anguleuses et une forme quadrangulaire, Dans les Ærdisia humilis , anceps, crenulata et Cubana , je n'ai rien vu d’anguleux ; ils sont ovoides et tres obtus. Dans les deux familles, ils n’ont aucune de ces aspérités par lesquelles s'opère l'adhésion des grains. M. de Martius représente les grains de pollen comme réellement ronds dans le Cybianthus et le Conomorpha ( Cyrb. laxiflorus Mart.) ; mais je suppose qu'ils ont été observés dans l'eau, qui rend sphériques les grains ovoides. Une question embarrassante résulte de ce que le genre Mæsa (Baeobotrys) a un grand nombre de graines, comme dans plu- sieurs Primulacées, et un ovaire inférieur, comme dans Le Sa- molus, genre anomal bien connu. Mais ce dernier differe plus des vraies Primulacées que le Mæsa des Myrsinées, parce qu'il ALPH. DE CANDOLLE, — Sur les Myrsinées. 207 a cinq petits filets alternes avec les lobes de la corolle; ce qui dé- montre l’état naturel des Primulacées et l’avortementconstant qui les caractérise. Quand M. Bartling constitue avec le Samolus et le Mæsa, une famille distincte dans sa classe fort étendue des Myrsinées , où les Primulacées sont aussi comprises, il omet le fait que cinq rudimens d'étamines existent dans le Samolus et non dans le Mæsa. Après tout, si le Samnolus était un genre considérable, s’il n’était pas limité à un très petit nombre d’es- pèces, on l'aurait trouvé digne de former une famille distincte, intermédiaire comme les Myrsinées, entre les Sapotées et les Primulacées. Aujourd'hui, la meilleure division à suivre me paraît être de comprendre, comme tribus, les Mæsées dans les Myrsinées, et les Samolées dans les Primulacées. Je propose en conséquence de diviser les Myrsinées en trois tribus : 1° les Ægicérées, ayant ur embryon droit et beaucoup de rapports avec les Sapotées, notamment avec le genre Jacqui- niaÿ 2° les Ardisiées, comprenant la grande masse des vraies Myrsinées ; 3° les Mæsées, ayant l'ovaire inférieur, et approchant des Primulacées, surtout de la tribu des Samolées. M. Brown (Prod., p. 533)a proposé de comprendre dans le genre Myrsine certaines espèces à stigmate divisé, autrefois rapportées au genre Ardisia. Comme lui, je les éloigne des Ardisia; mais le meilleur caractère des Myrsine , étant une in- florescence particulière que ces espèces n’ont pas, je préfère les désigner comme un genre distinct, auquel je donne le nom ancien de Badula. Je propose deux nouveaux genres : Feigeltia et Conomor- pha, dont les caractères sont bien tranchés. Au contraire, mon genre Choripetalum sera considéré comme une grande excep- tion, et son principal caractère devra encore être examiné à fond. Il se compose de deux espèces que M. le docteur Wal- lich décrit comme polypétales ( FT. ind.; vol. 2), quoique le fruit soit certainement d’une Myrsinée. Malheureusement ces plantes sont fort rares et en mauvais état, dans les herbiers; d’ailleurs , 1l n’est pas aisé de décider si une corolle est réelle- ment polypétale ou profondément divisée; le meilleur critère, à ce quil me semble, est que des pétales distincts peuvent 208 ALPH. DE CANDOLLE. — Sur les Myrsinees. seuls tomber isolément. Or, j'ai vu ce fait dans nos échantillons; mais des lobes brisés ne pourraient-ils point dans une plante sèche présenter la même apparence ? J'espère que M. Wallich examinera de nouveau cette circonstance sur des échantillons vivans, quoique je m'attende, au surplus, à ce que mon genre soit conservé en tous cas , attendu que les deux espèces ont bien le même port, et diffèrent sous ce point de vue de toutes les autres. Les Myrsinées ont plus ou moins une disposition à produire une substance résineuse, qui se manifeste sous forme de taches ou de réservoirs, dans toutes les parties de la plante, surtout dans les feuilles, fleurs et fruits. On en trouve aussi dans le bois des Myrsine et Ægiceras. T'ai peu de doute que cette ma- tière soit résineuse , car Je me suis assuré qu’elle fond et brûle à la flamme d’une bougie. Elle n’est pas soluble dans l’eau, mais bien dans l'huile et l'alcool modérément chauffés, et elle donne à ce dernier liquide une couleur rose. J'ai vu ces caractères dans les baies du Myrsine semiserrata. Les taches des Myrsinées sont d’un brun clair ou foncé, rougeâtres , oranges ou jaunes; elles ‘varient de forme, de grosseur et de position, dans les diverses espèces. Je suppose que le goût styptique du fruit de l’'Emnbelia Ribes, tient en grande partie à la quantité et à quelque qualité spéciale de cette substance résineuse. Sur 180 espèces de Myrsinées (non comprises quelques dou- teuses), 58 sont décrites pour la première fois dans ce mémoire. Les Myrsinées croissent ordinairement dans les régions mon- tueuses des parties les plus chaudes de notre globe. Aucune encore n’a été trouvée au-delà des 39° ou 40° degrés de lati- tude, savoir au Japon, tandis qu’elles abondent à Java, et dans quelques parties de l'Inde et de l'Amérique du Sud. M. Brown ( Botany of Congo) remarque que l’on ne connaît aucuné Myr- sinée en Afrique, excepté au Cap et des deux côtés de ce conti- nent aux iles Canaries, Maurice, Bourbon et Madagascar. Ce fait est encore vrai; mais comme les Myrsinées des pays chauds croissent surtout dans les montagnes, 1] pourrait arriver que l’on en découvrit plusieurs dans les hautes régions du Congo, de la Guinée et de l'Afrique centrale. Les 180 espèces se distri- $ ALPH. DE CANDOLLE. — Sur les M) rsinces. 289 buent comme suit : r12 en Asie et dans la Nouvelle-Hollande, 48 en Amérique et 20 en Afrique. Aucune espèce. n’a. été trou- vée à-la-fois dans deux de ces grandes divisions du globe. Mais si nous descendons à des régions limitées de telle sorte que l’on puisse en compter 5o pour la surface totale de la terre, dont 45 ou 44 seulement ont été plus ou moins visitées par les voyageurs, nous trouverons que les genres et espèces de Myr- sinées se distribuent comme dans le tableau qui suit. Dans ce tableau , quelques espèces ont été omises à cause de la difficulté de connaître leur origine, et 14 sont répétées deux ou plusieurs fois parce qu'elles croissent dans plus d’une région. L'espèce la plus cosmopolite ou sporadique , l4rdisia humnilis Vañl, est connue déjà dans six régions , savoir : Ceylan, le Ben- gale, le Népaul, le pays des Birmans, la Cochinchine et l’Ar- chipel indien. L’Ægiceras fragrans et le Mcæsa indica, s'étendent aussi sur quatre ou cinq régions qui sont presque les mêmes. Le Myrsine Rapanea se trouve dans trois régions américaines, et dix autres espèces dans deux régions peu éloignées l’une de l’autre, excepté le Myrsine africana qui parait vivre égale- ment au Cap et aux Acores. Sur 100 espèces de Myrsinées , 1l y en a presque 92 de limi- tées à une seule région. C’est une forte proportion , car d’après des calculs de ce genre que j'ai faits sur plus de 4,000 espèces ét en partant des mêmes régions, je ne trouve que dans les Mélastomacées et Myrtacées une plus forte proportion (98 °/,) d'espèces endémiques. Dans les Anonacées, cette proportion est de 90 p. 100; dans les Campanulées de 84, dans le genre Polygonum de 76, dans les Crucifères de 75 , dans les Papavéracées de 60, etc. II, BorTax. Novembre. 290 ALPH. DE CANDOLLE. — Sur Les My rsinces. RÉGIONS. AEGICER AS. WALLEN [A WEIGELTIA. CYBIANTHUS. MYRSINE. BADULA. ONCOSTEMUM. ARDISIA. EMBELIA. CHORIPETALUM. | GENUS INCERT. DES ESPÈCES: NOMBRE TO1AT, Îllles Canaries et Madère. . Acores. Cap de Bonne-Espérance. Madagascar, Maurice et Bourbon. Arabie. . . . Ceylan et Péninsule ‘Indienne. Bengale. Népaul. à Pays des Birmans et Martaban. {ICochinchine. Archipel indien (Java, Penang, Singapore) [les Philippines. |. : Chine et Japon. . [INouvelle-Hollande w NoneleZlande États-Unis A RAT : Mexique. ‘ Îles Antilles. . Venezuela. : . - $ Nouvelle- Grenade et Quito. ; Guiane. : Bords des Amazones. Bahia et Fernambouc. . Rio Janeiro et Ilheos. . Pérou. . . + . + = Lo Ese ee. …. . ee + => D © + L] L2 L L L] L] æ Q À 4 4 1 1 4 6 4 4 6) . GA Ca Re . + - + L LL + . e CCR CE RES RS RC) 0 0 . æ © 58 espèces de Myrsinées, entièrement nouvelles, ou seu- lement nommées dans le catalogue de M. le docteur Wallich, sont décrites dans le présent mémoire, et augmentent d’un tiers le nombre des espèces connues. Pour les genres et espèces aux descriptions desquelles je n’ai rien à ajouter, je ne donne que les noms, et je cite des auteurs qui les ont décrites les premiers. Leur énumération peut servir à montrer les affinités des nouvelles espèces avec les anciennes. La liste suivante renferme les caractères des tribus et des genres, l'indication des synonymes et la série complète des espèces, ALPH. DE GANDOLLE. — Sur des Myrsinces. 291 MYRSINEÆ. — OPniosperma. Vent. Cels. p. 86. — Myrsiwez Brown. Prodrom. p. 533. — Arpisiacez. Juss. Ann. du Mus. XV. p. 349. Tribus I. ÆGICEREZÆ. Cnar. Calyx 5-partitus, foliis oblique imbricatis. Corolla 5-fida. Filamenta basi connata. Antheræ liberæ, sagittatæ , loculis longitudinaliter dehiscentibus, parietibus transversis intersectis. Ovarium superum, polyspermum. Stigma simplex. rupa elongata , cylindracea , follicularis, monosperma. Æ#/bumen o. Embryo erectus. I. Æcrcrras. Gæitn. Kœnig Ann. of Bot. 1. p.129. Brown. Prod. p. 534. Species. 1. Æ. fragrans. Ken. Æ. majus. Gærtn. Æ. obovatum Blume. Æ, floridum Rœm. et Sch. | 2. Æ,, ferreum. Blume. Tribus II. ARDISIEÆ. Cuar. Calyx 4-5-lobus. Corolla gamopetala. Stamina sæpius libera , loculis longitudinaliter aut apice dehiscentibus. Ovarium superum, polyspermum. Drupa seu bacca globosa, monosperma. Æ/bumen corneum. Embryo trans- versus. IT. Wazzenia. Sw. Prodr. 1. p. 3. Cuar. Calyx et Coroila tubulosi, apice 4-lobi. Stamina 4 , imæ basi corollæ inserta ; flamenta interse basi connata, superne libera et exserta : antheræ ovoideæ, filamentis multo breviores cito effœtæ et horizontales, loculis longitu- dinaliter dehiscentibus. Stylus brevis. Stigma punctiforme. Species. 1. W. laurifolia. Sw. Prodr. P- 31. F1. Ind. occ. t. p. 248. 1.6. 2. W. angulata. Jacq. H. Schœnbr., t. 30. III. WricELrTrA. Cuar. Calyx et Corolla 4-partiti. Stamina 4, imæ basi corollæ inserta : fila- menta hbera filiformia, lobis corollæ breviora : antheræ ovoideæ , filamentis mulio breviores horizontales, loculis longitudinaliter dehiscentibus. Ssy/us sta- minibus triplo brevior , acuminatus. Bacca... WW. myrianthos Wallenia myrianthos) Reichenb. ir Weigelt. P/ens: exs. Surin. : ‘ 202 ALFH. DE CANDOLLE. — Sur les Myrsinées. IV. Conomorrua, — 7f'alleniæ spec. Mart. Nov. Gen. IIL. p. 8g. — Co- nostylus Pohl in litt. ad De C. Car. Calyx et Corolla 4-fidi, infundibuliformes. Sfarmina 4, corolla du- plo breviora : flamenta ad superiorem partem tubi corollæ inserta , brevissima;, libera ; antheræ erectæ ovoideo-triangulares , inclusæ, basi affixæ, loculis lon- gitudinaliter dehiscentibus. Ovarium conicum (in floribus abortivis ? ) vel sub- globosum (in fertilibus ). Stylus brevis. Sigma simplex. Drupa monosperma. Species. 1. C. oblongifolia. ( Conostr lus oblongifolius Pohl! in herb. De C.!) 2. C: laxiflora ( Wallenia laxiflora Mart. Nov. Gen. IL. p. 89.) V. Cysranraus. Mart. Nov. Gen. XII. p. 87. Cuar. Calyx profunde 4-fidus. Corolla 4-fida , rotata, plana, ambitu fere quadrato , lobis uti Calÿx punctis atque lineis glandulosis immersis notata. Sa- mina 4 : filamenta brevissima : antheræ subsessiles, oblongæ, erectæ, apice biporosæ. Ovarium superum, miautum (abortivum ),. depresso - globosum. Sigma sessile, subcapitatum. Ovula an plura, erecta? Drupa mono- sperma. Species. 1. C. pendulinus. Mart.L. c. p. 87. tab.236. 2. C. cuneifolius. Mart. I. c. p. 88. x 3. C. Principis (Wallenia angustifolia. Nees et Mart. Betr. zur. fl. Bras. in Nov. Act. Acad. Nat. cur. XI. p. 87.) 4. C. Humboldtii.( Ardisia tetrandra Kunih Nos. Gen. III. p. 243.) VI Mynrsixe, — Sideroxylon , Scleroxy lon , Samaræ , Rœmeriæ, Chryso- phylli Auct. species. Linn. Gen. ed. 1. p. 54. Juss. Gen. p. 152. Brown. Prod, p. 533. — Rapanea. Aubl. Guian. 1. p. 121. — Caballeria Ruiz et Pav. Prodr. Fl. Peruv. p. 141. Manglilla. Juss. Gen. Pers. Syn. 1. p. 237. — Athrurophyllum. Lour. F1. Cochinch.p. 148. CHar. Calyx et Corolla 4-5-6-lobi. Corollæ lobi æstivatione imbricatà. Ssa- mina Mibera : filamenta brevissima, tubo corollæ inserta : antheræ sæpius subsessiles, erectæ, acutæ, loculis longitudinaliter dehiscentibus. Ovarium ovu- lis definitis 4-5 (ex Br.) Séylus brevis, post anthesin sæpe caducus. Sigma fimbriatum, vel lobatum, vel simplex. Drupa vel bacca pisiformis mono- sperma. Species. À. Stigma fimbriatum, vel lobatum. 1. M. Urvillei Nova sp. è Nov. Zelandià. 2. M. africana. Aït. ALPH. DE CANDOLLE. — Sur les Myrsinees. 299 3. M. bifaria. Wall. in Roxb. F1. nd, 2. p. 296. Catal.n. “be 4. M. subspinosa. Don. 5. M. sessilis. Don. 6. M. semiserrata. Wall. ! in Roxb. F1 Ænd.W.p. 294. Tent. FI. Napal. A . p. 34. tab. 24. Catal. n. 2295. 7. M. variabilis Brown. Prodr. p. 534. Sicb. | Plant. exsicc. Nov. : Holl. 262. 8. M. urceolata. Brown. 1. c. 9. M. crassifolia. Brown. 1. c. 10. M. excelsa. Don. 11. M. capitellata. Wall. in Roxb. 77 Jnd. 11. p. 295. Tent. F1. Napal. p. 35. tab. 25. Cutal. n. 2296. var. B. Wall! Catal. 22097 | 12, M. lucida. Wall. Catal. n. 2298. 13. M. Portcriana. Wall. Catal. n. 6525. 14. M. Wightiana. Wall! Catal. n. 2300. 15. M. linearis. Poir. Dict. Suppl. NX. p. 709. Lour. 2. Coch. 1. p. 148. 16. M. mitis. Spreng. Syst. 1, p. 633. Mill. Zc. tab, 299. (Sideroxylon mite Liun. Syst. p. 232.) di 17. M. melanophleos. Brown Prodr. p. 535. ( Sideroxy lon melanophleurr Linn. Mant.p. 48. Jacq. Nort. Vind. 1. tab. 71. 18. M. Samara Rœm. et Sch. Syst. IV. p. 511. ex Brown. Prour. p. 533. 19. M. avenis. ( Ardisia avenis Blame. ) 20. M, madagascariensis. Nova sp. è Madagascar. 21. M. Rapaneu Rœm. et Sch. Syst. IV. p. 5og. ex Brown. Duo p. 533. Rapanea guianensis Aubl. Guian. tab. 46. Caballeria coriacea Meyer. Prim. Essequeb. p. 118. 22. M. coriacea. Rœm. et Sch. Syst. ex Brown. Prodr, p. 533. 23. M. floridana. Mich.' in k. De C. 24. M. Manglilla. Rœm. et Sch. ex Brown. Prodr. p. 533. Lam. Diet. 1. p. 245. Juss. Gen. p. 151. 25. M, Trinitatis Sieb! PI. exsicc. T'rinit. n. 50 et 302. 26. M. salicifolia. Bert. ined. in h. Balbis. 27. M. Berterii. ( Sideroxylon mastichodendron Balb! in LA. De C.) Nova species ex Hispaniolà. 28. M. ferruginea. Ruiz. et Pav. Sysé. 1. p. 280. 29. M. rufescens. Nova sp. & Brasilià. ( Lhotsky! in 4. De €.) 30. M. latifolia. Spreng. (Caballeria latifolia. Ruiz. et Pay. Syst. 1. p- 279.) 31. M. pellucida. Syreng. Caballeria pellucida. Ruiz et Pav. id. & c. 294 ALPH. DE CANDOLLE. — Sur les Myrsinées. 32. M. dentata. Spreng. Caballeria dentata Ruiz et Pav. L c. p- 281. 33. M. venosissima. Spreng. Caballeria venosissima. Ruiz et Pav., 1. c. 34. M. dependens. Spreng. Syst. 1. p. 644. Caballeria dependens. Ruiz et Pav.'1. p. 281. Myrsine ciliata. Kunth. Noy. Gen. III. .p. 248. tab, 245. 35. M. popayanensis. Kunth. 1. c. p. 240. Rœm. et Sch.| Mant. II. p. 294. 36. M. ardisioides Kunth. L c. p. 249. 37. M. penduliflora ( Icon. Mex. ined. ) Nova sp. à Mexico. - 38. M. canariensis. Sprens. Syst. 1. p. 663 (Scleroxylon canariense Willd. Manglilla canariensis. Rœm. et Sch. Syst. IV. p. 505.) 39. M. pachysandra. Wall.! in Roxb. F1. Ind. Il. p. 2y7. Catal. n. 2284. | Species ignotæ et dubic. 4o. I. scabra. Gærtn. Fruct. 1. p. 282. 41. M. lœta.( Samara læœta Sw. Prodr. p. 151. non Linn.) 42. M. myrtifolia. ( Samara myrtifolia Wild. mss. ‘in Rœm. et Sch. Mant. II. p. 220.) 45. M. saliona ( Samara saligna Wild. mss. in Rœm. et Sch. lle.) VII. SEE M — Juss. Gen. p. 420. — Barihesia. Commers. in ji. Mus. Par. — Anguillariæ spec. Lam. [U. — Myrsine spec. Rœm. et Sch. Car. Calyx 5-lobus. Corolla 5-fida. Stamina 5 , corollà breviora : Anthe- ræ subsessiles acutæ, liberæ, biloculares, loculis rimà longitudinali dehiscenti- bus. Stylus staminibus brevior. Sugma crassum capitatum vel obscure lobatum. Bacca globosa. 1. B. micrantha. Nova species ex insul. Mauvitianis. 2. B. Barthesia ( Badula Juss. Gen. p. 240. Anguillaria Burthesia Lam. Ill. n. 2,742. Myrsine Barthesia. Rœm. et Sch. Syst. IV. p. 507. }) 3. B. insularis Nova spec. ex iusulis Mauritianis. 4. B. Sieberi ( Ardisia latifolia Sieb. F1. Maurit. XI. P- SE RE 5. B. ovalifolia. Noya sp- ex ins. Maurit. 6. B. crassa. Nova sp. ex ins. Maurit. 7. B. angustifolia. Nova sp. è Borboni. VIII. Oxcosremum. — Adr. Juss. Nouv. Ann. du Mus. 1. p. 133. tab. 11. Calyx et Corolla 5-fidi. Séamina connata in massam ovoideam cylindricamve, basi cum tubo corollæ coalitam, apice 5-dentatam. Ovarium superum. Sty- lus simplex. Stigma subinfundibuliforme , subintegrum , denticulatumve, etc. ALPH, DE CANDOLLE.— Sur des Myrsinées. 299 IX. Arpisia. — Sw. Prodr. p. 48. Brown, Prodr. p. 533. Roxb. F1. Ind. 11. p. 268. Anguillaria. Gærtn. 1. p.372. — Bladhia. Thunb. Æl. Jap. p. 7. Pyrgus. Lour. F1. Coch. p. 149. Car. Calyx 5-fidus. Corolla 5-fida, lobis æstivatione imbricatà. Staminu 5 : filamenta \ibera. Antheræ liberæ vel (rarius ) connatæ, acutæ vel acumi- natæ, loculis rimâ longitudinali dehiscentes. Ovarium subglobosum. Stylus fili- formis , staminibus longior, persistens. Sigma simplex ; subulatum vel puncti- forme. Ovula ( ex Brown ) 5, vel magis. Bacca globosa. Sectio I. Ardisiæ vercæ. Antheræ liberæ, filamentis longiores. Stylus subulatus staminibus longior. Bracteæ pedicellis multo breviores. La 11. 12. À. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. A. A. 4. A. A. A. $ I. Folia integra. * Folia glabra. acuminata WNilld. ( Zcacorea Guianensis Aubl. tab. 368.) tinifolia Sw. laurifolia. Lam. ( 4. latifolia ( err. ty pog. } Rœm. et Sch. ) maculata Poïteau in kerb. D. C: ( 4. domingensis Rœm. et Sch. Syst. IV. p. 803?) Capollina Icon. Mexic. ined. Sp. nov. e Mexico. revoluta Kunth. Nov. Gen. Schlect. et Cham. in Linnet 1830.p. 125. 4. cormpressa. Kunth. 1. c. À. / micrantha. Kunth. 1. c. A. orinocencis. Kunth. 1. c. 10. 4. ferruginea. Kunth. I. c. ÆÀ. SNS INA TEN thyrsiflora. Don. Prodr. purpurea. Blum. Bydr. tot. FL. Neder. Ind. 684. . mucronata. Blum. , I. c. . sanguinolenta Blum. 1. c.(non Wal.) - Bothii. (A. pyramidalis. Roth. Nov. PL. Sp. p. 123 excl. syn, Cav.) . Pyrgus. Rœm. et Sch. ex auctor. Brown. + lanceolata. Roxb. F1. Ind. 11 p. 270. Wall. ! Catal. 2292. paniculata. Roxb. F1. Ind. 11 p. 270, Wall.! ibid. et Catal. 2268. anceps. Walïl.! in Roxb F1. Ind. 11 p. 280 Catal. n. 2261. complanata. Wall. ! 1. c. Catal. n. 2277. floribunda. Wall. ! in Roxb. FL Znd. 11 p. 272. Catal. n. :263. Blumii. (4. anceps. Blume, Bydr. tot. F1. Nederl. Ind. ». 685 non Wall.) : scandens. Blume. p. 686. . Missionis. Wail.! Catal. n. 6524. . humilis. Vahl. Symb. p. 40 Blume, Bydr. p. 687. Wall ! Catal. 290 35. 50. 51. 52. 53. À. ‘ALPH. DE CANDOLLE. — Sur Les My rsinées. n. 2283. F.et M. A. solanacea. Roxb.! Plant. Corom. 1 p. 27 tab. 27 Sims.in. Bot. Mag. tab 1677 Wall. ! Catal. n. 2283. A. B litioralis. nd. Bot. Rep. 630. 4. Doma. Wall. Catal, n. 2283. ex. h. Hamilt.! A. oleracea ibid. G. A. umbeliata. Roxb. F1. Ind..11,p. 273 Lodd. Bot. Cab. tab. 331. Wall. Catal. n. 2283 H. SR RSRSRE RE FRA RRRRERSS ..h.. Hamilt. A. nana. ibid. L.) lurida. Blume, Bydr. p. 688. pedunculosa. Wall. ! in Roxb.. F4. Ind. 11 p. 270 Catal. n. 2271. neriifolia. Wall. Catal. n.2578. divergens. Roxb. F1. Znd. 11 p. 275. Wall. ibid. Catal. n. 2269. polycephala, Wall.! Catal.n. 2293. tuberculata. Wall.! Catal. nr. 2274, altermata. Wall. Catal. n. 2286. . elliptica. Thunb. Nov. Gen. pars VIII. (Upsal 1795.) . oxyphylla. Wall.! Catal. n. 2291. eugeniæfolia Wall.! Catal. n. 2276. arborescens. Wall.! Catal. n. 2289. Amherstiana. ( A. reflexa. Wall. Catal. n.2282. partim.) pauciflora. Roxb. F1. {nd. 11 p. 279. Wall! catal. n. 2270. tenuifolia. Blume Bytr. F1. Nederl. Ind. p. 686. nutans. (A. punctata. Blume. /. c. p. 687.) marginata. Biume L. c. p. 688. lœævigata. Blume, L. c. p. 6go. obovata. Blume. L. c. p. 688. cymosa. Blume, /.c. p. 689. . oblonga. ( A Attenuata. Wall. Catal. n. 2286.) . oxyantha. Wali. Catal. n. 2275. ** Folia pilosa. reflexa. Wall. Catal.n. 2282. grandifolia. (À. macrophylla. Wall. Catal. n. 2298. nou Blume. macrophylla. Blume Bydr. p. 691. (mon. Wall.) 6 II. Folia crenata, dentata v. scrrata. * Folia glabra. A. serrata. Pers. (Anguillaria serrata Cav. Icon. 503.) 4° A. speciosa. Blume Bydr. p. 684. pyramidalis. Anguilluria pyramidalis. Cavan. Zcon. 502. serrulata. SW. Prodr. p. 45. 54. A. fuliginosa. Blum., Bydr. p. 692. 55. A. glabrata. Blume. L. c. ALPIH. DE CANDOLLE. — Our les Myrsinées. 297 56. A. macrocarpa. Wall.! in Roxb. F1. Ind. 11 p. 277 Catal. n. 2267. 57. A. membranacea. (Wall.! Catal.n.2288.) 58. À. Mallichii. (4 sanguinolenta. Wall.! Catal. n. 22871, non Blume). 59. Æ. japonica. Hornstedt, Diss. Nov. Plant. gen., pars 1 pp. 6, 7- cum Îc. Thunb. F1. Jap. p.95, tab. 18. 60. A. glabra. (Bladhia glabra, Thunb. F1. Jap. p. 350.) Gr. 4. pumila. Blume Bydr. p. 688. 62. A. crispa. (Bladhia crispa, Thunb. FL. Jap. p. 97. Banks, /con. Kæmpf. T'ab. 7. A. elegans. Andr. Bot. Rep. tab. 623. À crenata. Roxb. #7. Ind. 11 p. 276. Wall. Cutal. n. 2262. A. glandulosa. _ Blume.) 63. 4. pentagona. A. quinquegona Blume, Bydr, p. 689. 64. A. punctata. Lindl. Bot. Reg. tab. 827. ** Folia pilosa. 65. A. crenulata. Vent. Choix de Plant. tab. 5. (A. lateriflora Sw.?) 66. A. cubana. Nov. sp. ex ins. Guba. 67. 4, Icara. Wall. ! Catal. n. 2264. 68. A. odontophylla. Wall. Catal. n. 2279. 69. 4. mollis. Blume, Bydr.p. 689. 70. A. tavoyana. (A. villosa Wall. Catal. n. 2280, B.) 71. A. villosa. Roxb. F1. Znd. 11 p. 276 Wall. Cutal.n.2280, A. 72. A. pusilla. (Bladhia villosa. Thunb F1. Jap. p. 96. tab. 19) 73. A. vestita. Wall.! in Roxb. F1. Ind. 11 p. 274, Catal. n. 2281. Sectio II. Æymenandra. Antheræ Connatæ Séylus siamimibus longitudine sukæqualis. S/igma puncu- forme. Bracteæ pedicellis multo breviores. 74. A. hymenandra. Wall. in. Roxb. F1. Ind. 11 p. 282 Wall. Catal. n. 2266. 75. A. glandulosa, Roxb. F1. nd. 11 p. 276. Wall. Catal. n. 2265. Sectio III. Wicränthera. Filamenta elongata. Antheræ hiberæ filamentis multo breviores. S#ylus stami- nibus non longior, subulatus. S 1. Stylus staminibus subæqualis. Antheræ effætæ horizontales contortæ. 76. 4. coriacea. SW. Prodr. p. 48. F1. Ind. Occ. 1 p. 470. 97. A. Hamilionii. (A. Obovata. Hanult. 7, Jnd. Occ. p. 26. non Blume.) 78. A. excelsa Chr. Smith! 5. . Dec. et Deless, 208 ALPH. DE CANDOLLE. — Sur les Myrsinees. $ 2. Stylus staminibus duplo brevior. Antheræ erectæ. 99. A. Lhotskya. Nov. sp. è Brasilià. 80. A. racemosa. Spreng. Syst. 1 p. 661. 81. A. lepidota. Kunth. Nov. Gen. UL. p. 247. Sectio IV. ZTyrbæa. Flores laxè paniculati pedunculis alternis. Bracteæ amplæ, caducæ, floribus alternis subsessilibus majores. 82. A. bracteosa. (Tyrbæa. Mocino et Sesse Zcon. Mex. ined.) 83. A4. esculenta. Pav. in h. Moricand. Nov. sp. ex Amer. merid. 84. A. fœtidu. Rœm et Sch. Syst. IV. p. 803. Ardisiæ non satis notæ. 85. A. bahamensis. (Anguillaria bahamensis. Gærtn. Fruct. 1 p. 372. tab. 77 f. 19.) 86. 4. lineata. Rœm. et Sch. Sysé. IV p. 304. 87. A. divaricata. Rœm. et Sch. 1. c: 88. 4.7? parvifolia. Rœm. et Sch. 1. c. 89. 4.7? parasitica, À. Parasitica. Sw. Prodr. p. 48. 90. 4.7? arguta. (4. arguta. Kunth, Nov. Gen. III. p. 247.) 91. À, ovata. Thunb. Nov. Gen. pars VILLE, Ups. 1795, ex Rœm.. et Sch. X. Emsecra. Juss'Gen. p. 427. Roxb. FU. Ind.11.p. 285. Ribesioides. Liun. Zeyl. n. 403. | Car. Calyx 5-partitus. Corolla 5-partita, lobis æstivatione subvalvari. Slamina 5, lobis corollæ longitudine subæqualia. Æntheræ ovoideæ, filamen- tis liberis multo breviores per anthesin horizontales. Ovarium superum 1 -ovula- tum (ex Wall.). Stylus staminibus brevior. Séoma Capitellatum. Bacca globosa. Semen unum. Paniculæ vel racemi terminales. 1. Æ. Ribes. Roxb. et Wall. F1. Znd. II p. 284 Catal. n. 2304. (Ribes. Burm.! Znd. IXII. tab: 23.) 2. E. canescens. Wall. ex Jack. in Roxb. Znd. II p. 292 Catal. n. 2311. Racemi axillares. 3. E. ferruginea. Wall. Catai. n.2310. ALPH. DE CANDOLLE. — Sur les Myrsinées. 209 4. Æ. villosa. Wall. in Roxb. F1. Ind. II. p. 289. Catal. n. 2313. (E.? . reticulata Wall.! Catal n. 6521.) picta Wall.! Catal. n. 2302. ; . floribunda. Wall. in Roxb. F1, nd. Il p. 291. Catal. n. 2305. A. . vestita. Roxb. F1. Ind. II p. 288. Wall. ! Catal. n.2506. . nutans. Wall.! in Roxb. F1. Ind. IL. p. 290. Catal. n. 2303. . robusta. Roxb. F4. Ind. II. p. 287. . parviflora. Wall. Catal. n. 2307. . urophylla. Wall. ! Catal. n. 2300. = 0 © œ ot Seb tt 1 Species dubiæ. 12. E. Tijeriam-Cottam. ( T'sjeriam-Cottam. Rheed. Malab. V, p. 21 tab. II Basal. n. 2. Lam. Dicé. 1 p. 381. Ardisia Tsjeriam- Cottam Rœm. et Sch. Syst. IV p. 518). 13. E.7 Basaal (Basaal. Rheed. Malab. V, p.23. tab. 12. Lam. Dict. I p. 381. n. 1. Ardisia? Basaal Rœm. et Sch. Syst. IV p. 517). XI. CHortperazuM. Myrsines dubiæ. Wall. Car. Calyx. 4 fidus. Corolla 4petala ? petalis separatim cadentibus! Stamina 4, petatis opposita, imà basi cumillis connata. Æntheræ filamentis breviores. Stylus filiformis, pctalis brevior. Ovarium superum (aa interdum abortivum? floribus turic polygamis). Drupa globosa, monosperma. Osserv. Species habitu satis similes, præcipuë formà et nervatione foliorum, adhuc in herbaris rarissimæ , floribus nondum optimè notis. Corollà polypte- ülà ut videtur, hoc genus vergit ad Rhamneas. Nomen a xopis separalim et eraïov Pelalum. 1. C. aurantiacum. Wall. in Roxb F1. ind. II p. 300. Catal. n. 2299. 2. C. undulatum. (Myrsine undulata. Wall.! in Roxb. F7. Ind. I. p: 299. Catal. n. 2301.) Tribus IT. MÆSEZX. Cuar. Calyx 5-lobus. Corolla 5-loba, æstivatione induplicatà. Stamina 5, libera, basi corollæ inserta, inclusa, antheris ovoideis cordatis filamento longitu- dine subæqualibus. Ovarium adhærens, semi-inferum, multiovulatam. Sylus brevis. Sigma obscure 3-5- lobatum. Semina placentæ centrali affixa, nume- rosa , minima, angulosa. Embryo trarsversus. XII. Mzxsa. Forsk. Bæobotrys Forst. Nos. Gen. So aées Aub. Du- pet. Th. Nov. Gen. Madag. p. 12. Characteres suprà dicti. Nomen veterius retinendum. 300 © Fe © Le © D GE © KE — ALPH: DE CANDOLLE. — Our les Myrsinces. Species. Paniculæ vel racemi terminales. . M. paniculata. Wall. Catul. n. 230. . M. muscosa. | . M. virgata. Blume, Byd. tot. F1. Nederl. Ind. p. 864-866. . M. latifolia. | : Racemi sæpius laterales. M. ovata. Wall.! Catal.n. 2524. M. ramentacea.Roxb. F1. Ind. II p. 233. Wall. Catal. n. 2322. M. Missionis. Wall. Catal. n. 6523. M. nemoralis. (Bæœobotrys nemoralis. Forst. Nov. Gen. p. 22. Vahl. Symb. p. 19. Roxb. F1. Ind. II p. 232. Wall. Catal. n. 2319. Mart. Choix de Plantes, Jard. de Munich, p. G.tab. 6.) M. indica. (Mæsa. Forsk. Bœbotrys indica Roxb. F1. Ind. II, p- 230. Wall. ibid. et Catal. n. 2318. Bæœobotrys lanceolata. Vahl. Simb.1 p. 19. tab. 6. Blume.Bydr. p. 365. Mæœsa Chisia. Don, Prodr. p. 1487) . M. dubia. Wall. in Roxb. F1. Ind. 11 p. 235. Catul. n. 2317. . M. argentea. Wall. in Roxb. F1. Ind. x p. 235. Catal. n. 2316. . M. macrophylla. Wall.! ibid. p. 234. Catal. n. 2525, (M. tomen- tosa. Don: Procr. p. 148.) . M. moilis. Blume Bydr. p. 865. . M. mollissima. Blume, 1. c. p.866. MYRSINEÆ GENERIS INCER'I. 1° Asiaticæ. Embelia ? lucida. Wall.! Catal.n. 2315. Embelia? coriacea. Wall.! Catal. n. 2314. Myrsine? umbellulata. Wall.! Catal. n. 2312. Ardisia ? spicata Wall.! Catal. n. 2273. Ardisia denticulata, Blume. Bydr. p. 691. Mesa tetrandra.Roxb. F1. Ind. II p. 233. 2° Africanæ. (An gen. Badula ? ) Ardisia microphylla. Rœr. et Sch. Syse. IV. p. 864. Ærdisia floribunda. Ræœm.et Sch. I. c. 13. SE SE at ES el 0 . = ALPH. DE CANDOLLE. — Sr les Myrsinees. 901 Ardisia pyrifolia. Rœm. et Sch. 1. c. . Ardisia erytroxyloides. Rœm. et Sch. I. c. 3° Americanæ. . Myrsine spicata. Kunth, Nov. Gen. Ill p. 250. . Ardisia brasiliensis, Spreng. Syst. lp. 632. 4° Originis incertæ. Ardisia multiflora. Rœm et Sch. Syst. IV p. 804. SPECIES EXCLUSÆ. Ardisia turbacensis. Kunth, Nov. Gen. III. p. 245. Sapotea potiüs, Bœobotrys acuminata. Wall.! Catal. n. 2321. An Rhamnea? Embelia? ramosa. Wall. Catal.! n..6522. An Urticea ? Ardisia acerosa. Gærtn. est Cyathodes acerosa R. Brown. Ægiceras minus Gærtn. est Connarus santaloides Vah]l. ex Kœnig. Myrsine thæfolia. Wall.! Catal. n. 6391. Non Myrsinea. GENERA EXCLUSA. Orrcra. Roxb. ad Olacineas referenda. SamarA. Linn. non Sw. Cornus Zeylanica. Burm! Zeyl. tab. 76. ad Ramneas. Lavira. Ruiz etPav. Prodr. F1. Peruv.p. 131. Ic. 30. Desfont. Nouv. ann. Mus.\p. 398. cum icone. An præeunte Bartling, ordo distinctus T'heophrasteacearum instituendus ? 302 A. DE JUSSIEU. — Sur un point de l’lust. de la Bot. Lettre DE M. ADRIEN DE Jussieu à MM. les rédacteurs des Annales des Sciences naturelles, sur un point de l'Histoire de la Botanique. Messieurs, un passage que j'ai rencontré dans un ouvrage tout récemment publié et qui concerne les deux illustres bota- nistes dont j'ai l'honneur de porter le nom, renferme une erreur _pour la rectification de laquelle j'ai recours à la publicité de vos Annales. Ne craignez pas de ma part une discussion polé- mique. J'ose compter les. auteurs de cet ouvrage parmi mes amis et même sans cette circonstance, il me serait impossible de voir une intention hostile dans l’assertion que j'attaque, puisque si elle enlève une part de gloire à mon pere, c’est pour l’'attribuer à mon grand-oncle. Mais chacun d'eux doit conser- ver la sienne, et le mérite même du livre qui a ainsi changé à faux les poids de la balance, me fait un devoir de les rétablir, devoir d'équité plus encore que de piété filiale : car ce livre n’est pas un de ceux où l’on peut laisser sans inconvérient une erreur gnsevelie; il Ja porterait avec les excellentes choses dont il est rempli,sous les yeux de tous les botanistes instruits, qui ne manqueront pas de l’étudier. C est d’ailleurs une occasion favo- rable que je saisis de traiter un point intéressant dans l’histoire de notre science, sur lequel des traditions de famille me per- mettent une opinion plus nette et plus décisive que ne pourrait l’étre celle de tout autre historien. Voici le passage en question , extrait du 1er vol. du Prodrormus floræ peninsulæ Indiæ orientalis , par MM. Wight et Walker-Ar- nott, page xxxv de l'introduction : « Berna d de Jussieu fut « l'auteur du Genera plantarum secundum ordines naturales dis- « posila , ouvrage que nous avons eu si fréquemment occasion « de citer en tête des familles et des genres. Il fut revu, mis en « état d’être publié, et publié en effet par son neveu Antoine « Laurent de Jussieu , qui en outre a donné plusieurs profonds « traités botaniques de lui-même (of his own) dans divers ou- « vrages scientifiques publiés à Paris. » A. DE JUSSIEU. — Sur un point de l’hist. de La Bot. 303 Le Genera plantarum a sans contredit consommé une révolu- tion scientifique dont les élémens s’agitaient depuis long- temps sans pouvoir se coordonner; il a fixé, en les appliquant admirablement, les lois de la méthode naturelle, et son influence s’est exercée non-seulement sur la botanique qui après un demi- siècle tourne encore dans le cercle qu'il a su lui tracer, mais aussi sur toutes les autres branches de l’histoire naturelle em- pressées d'adopter etde proclamer les mêmes principes. A. I. de Jussieu y a misson nom seul: c’est qu'il l'avait fait seul, et ce ne serait pas attaquer sa gloire seulement, mais aussi sa probité, que de le rabaisser en quelque sorte au rôle d’éditeur. Il avait pris soin de marquer les limites jusqu'où son oncle avait poussé la science. Loin d’usurper la moindre partie de son domaine, il lui avait plutôt cédé quelque part du sien propre avec un res- pect vraiment filial. Permettez-moi de citer un autre passage écrit, il y a quelques années, par l’un des deux auteurs déjà cités, passage où sont fixés les titres d'A. L. de Jussieu suivant la tradition jusqu'ici non contestée et par conséquent vraie au fond, quoique les détails reposent sur des informations bien peu exactes. Dans l’article BorAniQuE de l'Encyclopédie britannique, 7° édition, M. Walker Arnott écrivait : « De la famille des Jussieu restait un individu « qui, quoique rempli de vénération pour les nomset les travaux « de ses oncles, n’avait jamais donné à leur étude d'autre preuve « de dévoumént que de s’asseoir dans leur chaire professorale. Il « avait cependant un goût inhérent pour la botanique; il avait « du loisir , de l’opulence et des talens éminens.......…..1l sut s’éle- « ver au plus haut point de renommée et d'autorité scientifique « dans son pays, comme chef d'école pour la classification natu- « relle des plantes. La plus infatigable étude pendant cinq ans, « l'assistance constante et l’encouragement de nombreux élèves « et correspondans , mirent À. L. de Jussieu en état de publier «en 1789 son Genera plantarum secundum ordines naturales « disposita. Ce volume in-8° fut reçu avec acclamation par toute « l'Europe et salué comme le plus savant ouvrage de botanique « qui eût paru depuis le Species de TLinné. » L'exposé tout simple des faits suivi de quelques réflexions 304 A. De sussteu. — Sur un point de l’hist. de la Bot. suffira pour montrer ce qu'il faut admettre et rejeter de ce dou- ble passage historique. En 1765, A. L. de Jussieu, alors âgé de dix-sept ans, venait d’a- chever ses études à Lyon, sa ville natale, lorsque son oncle Ber- nard lappela près de lui à Paris. Il ÿ consacra les quatre années suivantes à l'étude de la médecine, dans laquelle celle de la bo- tanique n’entrait qu'accessoirement. Néanmoins en 1770, son oncle le désigna à Buffon pour remplacer Lemonnier à qui ses fonctions de premier médecin du roi ne permettaient plus de remplir celles de démonstrateur de botanique. Le jeune profes- seur devait expliquer aux élèves Îles caracteres des plantes clas- sées dans le jardin suivant la méthode de Tournefort; et d’abord, pris à l'improviste, il était obligé d'étudier la veille ce qu'il en- seignait le lendemain. Mais il fut bientôt familiarisé avec sa tâche, tellement qu’en 1773 une place étant venue à vaquer dans la section de botanique à l'académie des sciences, 1l put s'y pré- senter en appuyant sa candidature d'un mémoire qu'on trouve dans les actes de cette académie (même année), et qu'il fut ad- inis. Il avait pris pour sujet l’examen d'une famille naturelle, celle des Renoncules, et ce ne fut qu'après l'avoir terminé seul qu'il le soumit à son oncle dont il eut l'approbation. Mon père m'a raconté souvent que c'était la composition de ce mémoire qui lui avait ouvert les yeux et l'avait rendu botaniste. C'est là que se, trouve exposée et bien développée pour la première fois l’im- portance relative et subordonnée des caractères qui avait échappé à Adanson. Dès-lors la recherche de la méthode natu- relle occupa A. L. de Jussieu, et l'année suivante, comme il s’a- gissait de replanter l’école du jardin du roi et d'y remplacer par une autre la méthode de Tournefort trop vieillie, il proposa et lut à l'académie le plan d’une méthode nouvelle qu'il appliqua en effet dans la plantation du jardin botanique. B. de Jussieu ny prit, non plus qu’à la composition du mémoire, aucune part, et son neveu, qui en avait tracé les bases, en dirigea les détails seul avec M. André Thouin alors jardinier en chef. _ L'étude de ces deux mémoires est fort intéressante. Des tra- vaux de À. [.. de Jussieu, ce sont nécessairement ceux sur lesquels À. DE JUSSILU. — Sur un point de l’hist. de la Botanique. 305 Bernard doit avoir exercé le plus d'influence. Les ordres de Trianon leur servent en effet de point de départ et ce sont eux qui, combinés avec quelques idées puisées dans la méthode de Tournefort, fournissent les premières divisions du nouvel ordre, adopté, d’après les témoignages de l’auteur, pour la facilité de l'étude. Je lis dans une notice manuscrite que mon père rédigea en 1777 sur son oncle qui venait de mourir, pour fournir à Condorcet les matériaux de l'éloge qu'il préparait, les phrases suivantes dont la substance se retrouve au reste dans la préface du Genera : « M. B. de Jussieu en examinant les caractères avait « remarqué, ainsi qué ses prédécesseurs, que les uns étaient « plus généraux que les autres et devaient fournir les premières « divisions. Après les avoir appréciés successivement, il avait « reconnu que la germination de la graine et la disposition re- « lative des organes sexuels étaient les deux principaux et les « plus invariables. Il les adopta et, sans former de classes fixes, « il disposa suivant ce plan une suite d’ordres ou familles qui répondent aux sections des autres méthodes et qui, au lieu « d’être formées comme elles d’un seul caractère, sont fondés « sur l'assemblage de plusieurs. Cet arrangement peut être com- « paré aux o7dines naturales de M. Linnæus. Ces deux auteurs « se sont contentés de donner un catalogue de genres rappro- « chés sous différens points, sans expliquer les motifs qui les ont « engagés à placer un ordre avant l’autre, à ranger un genre sous « un ordre déterminé. Ces deux arrangemens peuvent être re- « gardés comme des problèmes que leurs auteurs ont laissé a « résoudre aux botanistes. M. Linnæus a publié le sien. Celui de «M. de Jussieu n’est connu que par les catalogues manuscrits « du jardin de Trianon. » J'ai ces catalogues manuscrits sous les yeux. Il y en a deux: celui qui fut imprimé en tête du Genera et un autre plus long où, à la suite du nom de chaque genre, sont énumérées les espèces d’après la nomenclature linnéenne avec une courte synonymie des auteurs antérieurs. Mais tout se borne à ces séries de noms: pas un mot de développement, d'explication. Tels qu’ils sont, ils ont constaté que Bernard de Jussieu a posé le principe de la subordination des caractères et a déterminé ceux qui devaient II, Boran, — Décembre, 20 À L 3 306 A. DE russIrU.— Sur un point de l’hist. de la Botanique. passer en première ligne : pas immense dans la carrière et qui suffit pour illustrer celui qui l’a su faire. Mais est-ce là tout le Genera plantarum ? Celui-ci ne fut pas l'ouvrage de peu d’années. M. A. L. de Jus- sieu continuait à démontrer l’école de botanique disposée dans son ordre nouveau, et chaque année il y apportait quelques mo- difications et améliorations. C’est ce que prouvent trois cata- logues rédigés à plusieurs années d'intervalle, remplis de notes, et formant la iransition du mémoire et de la plantation de 1774 à l'ouvrage de 1789. Ainsi depuis l’âge de vingt-et-un ans, pendant dix-neuf années A. L. de Jussieu s'occupa constamment et uni- quement de botanique et, pendant les seize dernieres, de la dis- position des genres suivant la méthode naturelle: de nombreux manuscrits en font foi. Ce sont des caractères de genres faits et refaits d’après leur autopsie, des suites d'observations sur la struc- ture de toutes les graines qu'il put se procurer, sur leur germi- pation dont il suivait exactement les progrès dans les couches du jardin: et pas un élève ne l’aida dans ses travaux. Ses élèves appartiennent tous à une autre génération. Il avait tout son tra- vail si bien préparé dans sa tête, qu'il commença à faire impri- mer le Genera en 1788 sans lavoir écrit; la rédaction ne fut ja- mais que de deux feuilles en avance sur la composition typo- graphique. | Lorsque le livre parut en 1780, l’Europe ne l’accueillit pas avec acclamation : elle était occupée de toute autre chose que d'unerévolution en botanique, et l’auteur lui-mêmeentrainédans le tourbillon des affaires publiques oublia pendant quelques an- nées son ouvrage. Cet ouvrage fit son chemin péniblement. Il se passa un long temps avant qu’il füt compris et adopté en France, un bien plus long encore avant qu'il le fût en Angleterreeten Alle- magne. Bernard de Jussieu n’existait plus quand furent faites la plu- part des observations qui ont servi de matériaux au Genera. D'ailleurs dès l’arrivée de son neveu à Paris, dès 1765, la faiblesse de sa vue ne lui permettait plus d'observer par lui-même ni même de lire. Cette infirmité augmentarapidement, et c’est là sans doute la cause qui lengagea à abandonner aussi promptement à son A: DE JUSSIEU.— Sur un point de L’hist.de la Botanique. 30; neveu la direction exclusive du jardin qu’il cessa même de vi: siter. Il vécut fort affaissé les dernières années de sa vie et plu- - sieurs attaques incomplètes d’apoplexie précédèrent celle à la- quelle il succomba. Ses neveux s'attachaient à le distraire par des lectures et des conversations récréatives, plutôt qu’à le fati- guer par des entretiens scientifiques. Je ne pense pas que B. de Jussieu, d’ailleurs si communicatif, fut aussi disposé à épancher ses idées sur la méthode naturelle que sur toute autre matière , moins pour s'en réserver la pro- priété que parce qu'il les jugeait encore trop incomplètes. Nous ue trouvons en effet dans les œuvres de ses contemporains au- cune trace de révélation à ce sujet. Les auteurs qui plus tard ont exposé les principes des méthodes naturelles, se sont quel- quefois servi de son nom comme les philosophes grecs de celui de Socrate qu'ils font parler, chacun suivant son propre génie. Ainsi Condorcet dans son éloge, celui qui fut prononcé devant Voltaire, n’a développé que les idées qui lui furent suggérées en le composant par son intelligence philosophique. À. L. de Jussieu ne put donc profiter des écrits de son oncle qui n’écrivait pas et de ses conversations que beaucoup moins qu’on ne serait porté à le supposer. D'ailleurs est-ce de la con- versation que peut sortir un pareil ouvrage? Qu'y admire-t-on le plus? ce n’est pas tant la clef systématique si souvent attaquée et abandonnée par beaucoup de modernes, que l’admirable sagacité qui a présidé à tous les détails. Ce sont ces caractères si nette- ment tracés, cet heureux emploi de ceux qu'on avait jusque-là négligés et la juste appréciation de leur valeur, ces notes prodi- guées partout, si empreintes de la connaissance intime des faits et si fécondes, ces questions et ces doutes qui font tant réfléchir en faisant voir que l’auteur avait tant réfléchi lui-même et par lesquels il condamna toujours le premier les sacrifices qu'il a faits à la nécessité d’un ordre systématique, surtout cet instinct sivrai des affinités naturelles qui soupçonne la vérité presque toutes les fois qu'il ne l’établit pas. Or les observations qui ont servi de bases à ces caractères, à ces notes, elles ont été faites la plupart lorsque Bernard de Jussieu était mort ou mourant. Il n'avait pu voir les plantes de Commerson et de Dombey, il n’avai: TZ, 308 A. DE JUSSIEU, —Sua' un point de L’hist. de la Botanique. pas connu celles de Forster, de Forskal et de plusieurs autres, et pourtant, dans le Genera, elles ne sont pas d’une autre main que le reste. Celles même d’'Aublet y ont recu üne forme nouvelle et cependant son ouvrage avait été rédigé sous les yeux et avec les conseils de B. de Jussieu. | Si le caractère respecté de l’auteur du Genera ne rendait plus que suffisant sa déclaration imprimée et répétée plusieurs fois, tous ceux qui l'ont vu de près et souvent ne conserveraient aucun doute. Il faut avoir fait soi-même et l'avoir fait avec un long tra- vail, un ouvrage dont on a tous les moindres détails si présens à la mémoire, même après un demi-siècle et dans une vieillesse où les souvenirs sont ordinairement confus et effacés. A. I. de Jus- sieu n'a pas été l'éditeur de Bernard; il n’a été son interprète que pour quelques idées générales dont il a pris soin lui-même de lui rapporter l'honneur; il a été l'élève du catalogue de Tria- non comme l'ont été plus tard du Genera plantarum les illustres botanistes qui ont tant contribué depuis à PHÉPabte dans tout le monde la méthode naturelle. 5 L OgBsEervaATIONS sur la Flore du Japon , par MM. Cu. Morren ét J. Drcaisne. Faire connaître quelques plantes nouvelles du Japon, et cher- cher à mieux déterminer celles qui ont été anciennement décrites par Thunberg dans la Flore de ce pays, si difficile à explorer et si remarquable à tant d’égards, dont la végétation réunit et des genres appartenant aux régions tropicales, et d’autres des contrées boréales de l’ancien et du nouveau monde, tel est le double but que nous nous sommes proposé en écrivant cette notice. Aussi croyons-nous que les plantes que nous allons publier offriront de l'intérêt, sinon par leur organi- sation, du moins à cause de leur rareté et de leur analogie avec celles de nos régions. C. MORREN ET J. DECAISNE. — Sur la Flore du Japon. 309 Celles qui font l'objet de ce travail sont cultivées au jardin de l'Université de Gand, et ont été rapportées par M. Von Siebold, médecin attaché à l'ambassade hollandaise au Japon, où il sé- journa pendant plusieurs années. Revenu depuis peu en Eu- rope, il déposa dans le jardin universitaire toutes les plantes vivantes, au nombre de 160 environ, qu'il avait rapportées dans les cavités de quelques silex amorphes remplis de terre glaise. La plupart de ces plantes sont encore mal connues ou inédites, car on sait que malgré la publication de la Flore du Japon de Thunberg, presque toutes les plantes de ce payssont encore inconnues ou confondues avec des espèces appartenant à d’au- tres climats. Thunberg , ainsi que quelques botanistes de la même époque, croyait devoir rapporter toutes les plantes qu’il observait à celles citées par Linné, et de là naquit une foule d’erreurs souvent très funestes, toujours fort difficiles à reconnaitre, et dont malheureusement la Flore du Japon nous donne de fréquens exemples. Nous avions besoin de faire cette remarque un peu sévère de notre part, afin d'expliquer le nombre assez consi- dérable d'espèces nouvelles que nous établissons aux dépens de celles citées par Thunberg, Cependant on verra par cette notice que ce n'est pas légèrement que nous nous sommes permis de citer si souvent en synonymes les plantes de la Flore du Japon. On peut déjà s'en convaincre, soit au sujet des deux genres nouveaux que nous établissons, soit pour les espèces de Poly- gonaium , etc. On comprendra que nous ne pouvons pas suivre dans une publication de cette nature un ordre régulier , car nous sommes. nécessairement forcés d'attendre la floraison des espèces rap- portées par M. Von Siebold, pour établir leur détermiriation. Nous nous contenterons de donner pour chacune de celles qui seront bien connues les synonymes ainsi que les figures qui y ont rapport, réservant les descriptions pour les plantes nou- velles ou qui auraient besoin d’être décrites complètement à cause de leur confusion avec les espèces lifnéennes. Nous don- nerons une figure pour les genres nouveaux ainsi que pour les espèces les plus remarquables par leur organisation, ou bien 310 €. MORREN ET I. DECAISNE. —— Sur la Flore du Japon. dont le genre x'offrirait pas encore des détails analytiques assez complets. ROHDEA JAPONICA Roth. Roth Nov. plant. sp. p. 197. — Spreng. Syst. veg. w. ui. p. 117. (Excel. syn. Loür. } — Schult. Sysé. veg. var. 1. p.172. Blum. * de Rhodea, Tupistra etc. p. 7 et 18. t. ru. f. À et B. | Orontium Japonicum Thunb. A. Jap. p. 144. — Poir. Encycl. bot. 1v. p. 627. — Lamk. /1. gen. tab. 251, fig. 1. — Willd. Sp. 11. p. 200. — Aït. Aort. Kew. a, 2. 11. p. 306. — Gawl. Bot. Mag. n. 898. Kiro et Rirjo Kaempf. Amoen. exot. p. 7 à 5.—- Banks Jcon. Kaempf. t. 12. Oss. La plante qui à fleuri au Jardin de Gand et dont nous avons reçu un épi conservé dans la liqueur, est bien sem- blable à celle figurée par Gawler, et telle que nous la voyons fleurir tous les ans à la fin de l'été, dans le Jardin de Paris. Nous sommes portés à croire que la variété décrite et figurée par M. Blume n’est qu'un état d’avortement de cette plante, ce que démontre principalement la coupe transversale de l'ovaire qui est vide et laisse voir les trois placentas pariétaux. Quant à sa forme plus ou moins arrondie, ainsi que la longueur plus ou moins grande des lobes stigmatiques, ils varient dans le même épi. Les feuilles du Rohdea cultivé atteignent rarement la lon- gueur de celles figurées dans les Zcones de Kaempfer publiées par Banks. -ASPIDISTRA ELATIOR Blume. À. folis longe petiolatis, pedunculo bracteis paucis remotius- culis obsesso. Blum. 1. &. p. 10.t. 3. f. D.ett.1V. Ogs. Cette espèce se distingue de | 4. lurida par une végéta- (:) C. L. Brume, Eenige opmerkingen over de natuurlijke rangschikking van Rliodea, Tu- pistra en Aspidistra, etc.— Quelques observations sur les affinités naturelles des Rhodea, Tupis- ira et Aspidistra, avec la description d’une nouvelle espèce de ce dernier genre. par M. C.L. iume, Professeur à Leyde. Brocb. in-8°, 1834. C. MORREN ET J. DECAISNE. — Sur da Flore du Japon. 311 ton plus robuste, par la longueur de ses pétioles ainsi que celle des pédoncules , qui ne portent à la base qu’une ou deux squames , tandis qu'elles sont nombreuses dans l’autre espèce, qui a les fleurs plus petites ainsi que le stigmate. Depuis quelques années qu’on cultive dans les jardins plu- sieurs espèces de ce genre, on ne les a pas encore vues fructi- fier ; il serait important de tenter la méthode artificielle de fé- condation si usitée aujourd'hui, afin de pouvoir connaître la fructification de ces plantes, et de déterminer nettement leur classification , que du reste M. Blume a rangée dans les Aspara- ginées. R. Brown avait déjà indiqué les affinités de cette plante près du Tupistra ; il restait à réunir à ce petit groupe le genre Orontium, comme l’a fait avec raison M. Blume. Si nous en jugeons d’après les figures données dans le Botarical Register, au n° 628, la plante citée sous le nom d’Aspidistra lurida, différerait spécifiquement de celle re- présentée dans un autre ouvrage de ce genre, le Botanical Magazine, au n° 249, sous le même nom. Dans la première, les feuilles sont représentées à 6 nervures, le tube de la corolle est campanulé, violet, les squames qui entourent sa base sont grises, les divisions de la corolle sont noires sur leurs faces internes, le stigmate paraît ondulé et marqué de sillons convergens. La cou- leur des feuilles avortées ou écailles qui partent du rhizome sont luridées. Dans la seconde (celle figurée dans le Bot. Mag.), les écailles qui couvrent les racines sont violâtres, les feuilles sont plissées, à nervures très nombreuses, le tube de la co- rolle ést presque urcéolé, puis tacheté de violet; les bractées qui l'entourent sont jaunâtres et également couvertes de petites taches violettes. POLYGONATUM JAPONICUM Nob. P. caule angulato compresso arcuato, folis ovalibus obtusis basi in petiolum brevem attenuatis, floribus axillaribus abortu solitaris , pedunculis cernuis, corollà campanulatä. Convallaria Polygonatum Thunb. Æ. Jap. p. 142. 312 GC: MORREN ET J. DECAISNE. — Sur la Flore du Japon. Cauzis subancipiti-compressus, angulatus, arcuatus, glaucescens. ForrA ovalia, poll. 2 172-3 longa, 2 circiter lata, obtusa basi in petiolum brevem attenuata,venosa subtùs venis prominulis apice coeuntibus papillosis. Frores abortu solitarii pedun- culati, pedunculo cernuo pollicem circiter longo tereti, PERrANTHIUM campanu- Jatum lin. 4-5 longum 6-partitum, lobis exéerioribus (sepalis) ovato-rotundis apice calloso-papillosis ; interioribus (petalis) subbrevioribus et angustioribus. STAMINA filamentis glabris, antheris oblongæ. Sryrus antheras vixX superans « stigmate parvo coronatus. Ovartum globosum subcostatum. De Cette espèce, que Thunberg parait avoir confondueavec le Polygonatum vulgare ( on it Polygonatum L.)s'en dis- tingue par sa tige très comprimée, ses fleurs plus courtes et plus campanulées, dont le style dépasse un peu les étamines qui ont les filets glabres, enfin par l'ovaire qui est globuleux. POLYGONATUM THUNBERGIH Nob. P. caule tereti arcuato, foliis lanceolato-ellipticis apice atte- nuatis breviter petiolatis, pedunculis axillaribus 3-floris, floribus pedicellatis cernuis, staminibus filamentis subulatis glabris. Polygonatum multiflorum Thunb. F2.-Jap. p. 142. Cauris arcuatus teres glaucescens. Forra poll. 3 172 longa, 2 172 lata, lanceolato-eilliptica, apice attenuata obtusa, basi subobliqua venosa, venis subtuüs prominentibus, læte viridia, breviter petiolata , petiolo dilatato semiamplexicauh. Pepuncurr axillares breves cernui in pedicellos ternos divisi, pedicellis ebrac- teatis semipollicaribus teretibus. Prrranrarum tubulosum 6 lin. longum , sex- partitum, lobis exterioribus ovatis apice calloso-papillosis, interioribus latioribus ovato-subcordatis. STAMINA perianthii faucem æquantia : filamentis subulatis, glabris. Antheræ sagittatæ, lobis post anthesin approximatis, et idéo lineari-ob- longæ. Sryzus filiformis glaber, antheras vix superans, stigmate globoso suban- gulato coronatus, Ovarium ovatum vix costatum. Ogs. Le Polyszonatum multiflorum, quoique très voisin de cette espèce, s'en distingue cependant par ses feuilles plus larges, par les filets des étamines, ainsi que la nervure moyenne au-dessous de leur insertion, couverts de petits poils courts arti- culés assez semblables pour leur organisation à ceux qu'on ob- serve sur les filets de certaines espèces de 7radescantia. La lon- C. MORREN ET J. DECAISNE. — Sur la Flore du Japon. 313 gueur du style par rapport aux anthères diffère également dans ces deux espèces. LILIUM SPECIOSUM. Thunb. L. caule tereti ramoso, folüs ovato-lanceolatis vel oblongis, 5-7 nerviis acutis, basi in petiolum brevem crassiusculum atte- nuatis, petiolis reflexis vel retortis, floribus subcampanulatis, lacinüs reflexis undulatis, interioribus ad unguem papilloso- pilosis , omnibus albis saturate roscis purpureo-punctatis nervo viridi crasso medio percursis. Lilium speciosum Thunb. Boi. observ. on the Flor. Jap. in Trans. of. Linn. soc. vol. 2. p. 332. Willd. Spec. 2. 86. Horticult. Belge mart. 1833. £. 1. 2. L. superbum Th. F1. Japon. 134. — Kasbiako ( Japonice ) vulgo Konokko. Kœmpf. Zcon. select. Banks. t. 47. Os. Cette superbe plante a fleuri pour la première fois au mois d'août 1833 dans le jardin botanique de Gand. La fleur est presque campanulée, à divisions recourbées, laissant voir Îles étamines dont les anthères sont du plus beau rouge et le pollen d’un pourpre violâtre. Les divisions sont fortement ondulées sur les bords, les extérieures sont lancéolées, attenuées aux deux extrémités; les intérieures sont larges de plus d’un pouce; au dessus de l'onglet naissent des poils claviformes, d'un beau rouge, qui grandissent peu-à-peu et deviennent pétaloïdes vers la gorge de la corolle où ils atteignent la longueur de deux lignes environ ; leur sômmet est alors lacinié ou denté, le nombre des dents variant de 2 à 7; vers l'extrémité des divisions, ces poils changent de nature et restent à l’état de glandes d’un beau pour- pre qui naissent toujours sur les nervules des divisions de la corolle. ACORUS GRAMINEUS. Ait. Aït. Hort. Kew. 1. p. 474. — Willd. 11. p. 199. — Smith Spicil. t. 12. L. G. Rich. Ærch. Bot. 1. p. 22. t. 3. Os. Cette plante, qui nous a été envoyée de Gand par M. Morren, comme faisant partie de collections de Siebold, 314 G MORREN EF 3. DECAISNE. — Sur la Flore du Japon. n’est pas indiquée dans la Flore de Thunberg. Elle passe pour être originaire de la Chine; peut-être appartient-elle effective- ment à ce pays et ne se trouve-t-elle que cultivée au Japon, puis- que M. Siebold la cite (1) parmi les quinze espèces ou variétés de ce genre qui sont cultivées , probablement à cause de l'odeur aromatique qu'elles répandent. HETEROTROPA. (2) PERIANTHIUM ventricosum coloratum trilobatum , fauce pli- catà introflexà, introrsüum reticulato-venosum, venis verticalibus prominentibus.Sramina12; 6 exteriora stigmatibus opposita, fila- mentis triangularibus adnatis: antheræ basifixæ subintrorsæ ;6 al- terna sessilia : antheræ evidenter extrorsæ. Sryrr 6 concreti, stel- latim expansi, singulis obcordatis, parte inferiore stigmatiferà. SriGmaTA ovato-attenuata papillosa. Ovarium 6-loculare, li- berum. | Herba perennis habitus Æ/sari. Folia bina , profundè cordata obtusa albo ma- culata (illorum Cyclaminis referentia). Flores 1-2 breviter pedicellati, basi folio abortivo bracteati, perianthii sinubus fauce albis. HETEROTROPA ASAROIDES Nob. PI. 10. Asarum virginicum Thunb. or. Jap. p. 190. HergA perennis, rhizomà repente cylindraceo crassitie pennæ corvinæ. Fort bina antè evolutionem plicata accumbentia , rotundo-cordata , lobis plus minusve approximatis rotundatis, integerrima , suprà lævia intensè viridia , maculis irre- gularibus lætè viridibus ornata, crassiuscula , suprà palmatinervia, nervis prima- ris pallidioribus viridibus, secundarüs vix prominulis, subtüs palmatinervia re- ticulatoque venosa, veuis primarhs et secnndariis fuscis, petiolata, petiolo tereti poll. 3 circiter longo glaberrimo, colorato. FLos in foliorum dichotomià solita- rius, subsessilis, basi bracteà ovatà concavà submembranaceà instructus, PERtAN- raium urceolatum, carnosum; tubus extrorstm longitudinaliter nervosus subcos- tatus sordidè viridis, subolivaceus glaberrimus introrshm tesselato-nervosus, nervis verticalibus valdè prominentibus carnosis, transversalibus tenuioribus, glaberri- mus, coloratus ; limbus trifidus, laciniis cordatis patulis carnosis extrorshm viridi- (1) Vox Swæsoz», Einige worke über deu zustand der Botanik auf Japon, — Lettre sur l'état de la botanique au Japon. Act. cur. nat. vol. x1v, p. 674. (2) De éreccs (alter) et roéro (verto), ob stamina diverse sita. C-MORBEN ET J. DECAISNE.— Sur la Flore du Japon. 315 bus introrsèm fuscis, rugosis, rugis ad ostium albis valdè prominentibus, ostio exteriori angusto subrotundo trilobo, marginibus in tubi cavitate incurvis. Sra- MINA 12; 6 exteriora stipitata, stipite triangulari ovario affixo et ferè illo adnato; antheræ , connectivo crasso appendiculato appendiculo reflexo biloculares, loculis oblongis Jongitudinaliter rimà sublaterali, dehiscentibus; 6 interiora sessilia, connectivo angusto appendiculato appendiculo ovato erecto ovari affixo ; antheræ extrorsæ biloculares, loculis rimà longitudinali medià dehiscentibus. PozLex globosum læve. Srycus subnullus stellatim sexpartitus, partitionibus ob- cordatis medio sulcatis caruosis glaberrimis. SrieMATA ovato-acuminata papillosa staminibus exterioribus opposita. Ovarrum semiliberum carnosum 6-loculare, loculis multiovulatis, ovulis biseriatim longitudinaliter dispositis. Ors. Ce genre nous paraît nettement caractérisé par la dis- position des étamines et par l’organisation des anthères dont les 6 extérieures correspondant aux stigmates et par conséquent aux loges de l'ovaire, sont presque introrses, la ligne de dé- hiscenee ne se faisant pas exactement au milieu des loges, mais bien au contraire vers ie bord interne, tandis que les 6 autres alternes, appliquées contre l’ovaire, sont privées de filets et ont les anthères nettement extrorses. Dans l’/sarum les 12 étamines sont extrorses et toutes munies de filets assez longs. Un autre caractère vient encore rigoureusement séparer ces deux genres: dans notre Heterotropa, l'ovaire est presque libre; il est au con- traire adhérent dans l’{sarum. D’autres différences concourent également à faire distinguer ces deux genres : les styles réunis en colonne dans l’Æsarum, sont au contraire presque nuls dans notre plante. En examinant un bouton très jeune d’Asarum, lorsqu'il est encore entouré pendant l'hiver par les écailles et les jeunes feuilles qui le protègent, on voit les anthères presque sessiles et placées sur deux rangs; peu-à-peu le bouton grossit, et avant que les filets se soient même développés, elles ont déjà pris leur place et semblent alors être nées sur le même rang. Ce sont les anthères opposées aux stigmates qui sont d’abord les plus extérieures. / SCUTELLARIA JAPONICA. Nob. S. caule basi prostrato, ramis adscendentibus quadrifariam 316 GC. MORREN ET J. DECAISNE. — Sur La Flore du Japon: puberulis, foliis ovatis obtusis grossè crenatis basi rotundatis glabris, petiolatis, floralibus gradatim minoribus, floribus Op- positis laxis, calycibus pilosiusculis, corollis pubescentibus coœruleis. Gauzis basi prostratus ramosus. Ramt adscendentes tetragoni, quadrifariam puberuli. Fozra inferiora 1 122 poll. longa, 1 et ultrà lata, ovata obtusa basi rotundata vel subaîtenuata, grossè crenata, ‘supra viridia subtus pallidiora glabra, petiolata, petiolo pollicari puberulo : floralia gradatim minora, suprema ovato-oblonga subintegra. Raceur terminales laxiflori, semipedales, secundari 2. poil. longi. Cazyx breviter pedicellatus , erectus, pilosiusculus, ore truncato- rotundo margine colorato, suprà squamâ parvà post anthesin ampliatà calyce sub duplé latiore. CorozLA cœrulea lin. 6-2 longa pubescens, tubo pallidiore lilacino, basi recurvo adscendente, fauce subdilatatà; labium superius rotundatum subemarginatum, concavam, integrum, lobis lateralibus ovalibus obtusis labium Superius æquantibus; inferius patens, subintegrum, medio albo-violaceo- maculatum. SramiNA corollæ faucem æquantia, subæqualia, filamentis planis gla- bris : antheræ reniformes barbatæ , Staminum inferiorum loculo altero abor- tivo uniloculares. SrxLus stamina æquans, bifidus ; lobus inferior acutus, supe- rior brevissimus,. Os. D'après la phrase citée par M. Bentham dans son Species des Labiées, cette plante se trouve bien distincte des Scutellaria indica et des autres espèces qui s'en rapprochent. Elle diffère en particulier du.S. ëndica L. par ses tiges munies de 4 rangs de poils très courts, par la grandeur et la forme des feuilles, par ses fleurs pubescentes, enfin par les anthères qui sont toutes les quatre barbues. HOTEIA. (1) Cazvx B-partitus, lobis erectis obtusis, parte adhæren te sub (1) Nous consacrons ce genre à un botaniste japonais nommé Ho-rær, que M. von Siebold nous a fait connaître dans sa Notice sur la littérature botanique au Japon (Siebold, in Act. nat. cur, vol. x1v, part. 11, pag. 693). Cet ouvrage, intitulé : Soo-Kwa-Sj'un, contient la description de plus de trois cent cinquante plantes originaires de la Chine et du Japon, cultivées dans les jardins, et accompagnée de quatre-vingts planches dessinées d’après M. Siebold avec assez d’élé- gance. Nous; avons vu dans la riche bibliothèque de M. B. Delessert une collection de dessins botaniques japonais faits avec la plus grande vérité, parmi lesquels nous avons reconnu plu-— sieurs de nos plantes. C. MORREN ET J. DECAISNE. — Sr da Flore du Japon. 317 turbinatä. Perara 5 spathulata. STamMINA 10. Srycr 2. Sric- Mara obtusa. Ovarium calyci semiadnatum vel subliberum biloculare, loculis multiovulatis : ovula anatropa adscendentia. CarpeLLa 2 calyci semiadnata vel sublibera bilocularis apice bivalvis, valvis introflexis placentariis loculi ferè ad mediam par- tem seminiferis. SemiNA scrobiformia, abortu in quoque loculo solitaria vel duo, rariüs tria testà, basi et apice ultra nucleum elongatà cellulosà. Herba perennis habitu Spirææ Arunci. Folia bi-vel tripinnati-secta : foliola serrata : petioli communes imà basi margine et dilatato-membranacei stipulam referentes vel nudi, partiales pilosi v. glabri. Inflorescentia racemosa. Flores parvi bracteati. HoTErA sAPONICA. PI. 1r. H. foliis tripinnatisectis, petiolis ad nodos pilosis coloratis, foliolo terminali ovato basi et apice attenuato, omnibns suprà ad nervum hispidulis; floribus albis. Hezga perennis gracilis. Cauzrs ramosus teres foliosus erectus glaber. Srreuzx lanceolatæ vel ovatæ,acutiusculæ, integræ, submembranaceæ marcescentes seriüs scariosæ. Fozra longe petiolata interruptè triternata ; foliolis infimis minoribus oblongo-lanceolatis irregulariter dentatis petiolulatis; terminali latiori subsessili ; petioli communes teretes basi incrassati petiolulique glaberrimi basi violaceo- colorati, pilis longiusculis flexis instructi. PanicuLA ramosa , ramis glanduloso- puberulis teretibus , basi bracteà foliaceà parvä instructis. Fcores breviter pedi- cellati, pedicillis glanduloso-pilosis semilineam longis basi bracteatis. Cazvx 5- partitus, lobis ovatis obtnsis crassiusculis erectis glaberrimis, parte adherente subturbinato-attenuatà tribracteolatä, bracteolà infimà majori subdenticulatà, latérales minimæ lineariæ erectæ, glaberrimæ. PrraLa 5 spathulata laciniis calycinis duplo majora, tenuissimè subflabellato-venulosa alba. SramIN4 10 summo tubo in- serta, filamentis lineari-acutis planis, erectis, glaberrimis. ANTHERZÆ introrsæ, ovato- cordatæ apiculatæ , biloculares, loculis rimà longitudinali dehiscentibus. Srxzx bini media parte connati, subieretes, carnosi glabri. SriemaTA parva subcapi- tata, papillosa. Ovarium infernè calyci adnatum, glabrum, biloculare, loculis multiovulatis, ovulisanatropis.CarPezLA (ex T'iarellé biternat@ Vent.) calyce imà basi tantim adnata, sublibera introrsüm rimà longitudinali dehiscentia , valvis introflexis seminiferis. SEMINA abortu 1-3 scobiformia, basi et apice testà cellulari attenuata. PesispeRMuM carnosum. Emerxo rectus; cotyledones crassæ ovatæ, radiculà tereti subeurvatà minores. Os. Ce nouveau genre est voisin de l’4stilbe établi par 319 c. MOHREN ET J. DECAISNE. -— Sr da Flore du Japon. M. Don (:)sur une plante du Nepaul, auquel il avait Joint le Tiarella biternata de Ventenat. Nous croyons que le genre 4stil- be ne peut comprendre dans ses limites, la plante de Ventenat qui se lie à la nôtre par ses principaux caractères. En effet, le gente Astilbe se fait remarquer par ses fleurs apétales,sdont le nombre des divisions varie de 4 à 5 ainsi que les étamines de 8 à 10, et par sa capsule polysperme, mais dont M. Don ne mentionne ni la structure n1 celle des graines. Ces différences nous paraissent suffisantes pour séparer notre plante de l’4stilbe et pour en faire un genre nouveau dans lequel nous croyons faire entrer avec plus de raison le Tiarella biternata de Ventenat, qui n'en diffère que par le calice adhèrent à peine à l'ovaire. Ce fait ne nous paraît pres- que d'aucune valeur dans cette famille, comme on peut le voir par le genre Saxifraga, dont les espèces présentent toutes les modifications de plus ou moins de soudure du calice avec l'ovaire. Il ne nous parait pas nécessaire d’insister sur l’incon- venance de laisser la plante de Ventenat dans le genre Tiarella: son port, l’organisation de sa fleur, du fruit et surtout de la graine s'y opposent, et comme nous avons pu examiner .cette plante dans l’herbier de M. Delessert, il nous à été facile de nous assurer que l'insertion des graines au placentaire ne se fait pas par le milieu, comme le dit Ventenat, mais au contraire qu’elles sont ascendantes et anairopes, soutenues par un funi- cule extrêmement court, il est vrai, mais que néanmoins nous avons pu observer. Le testa dans les graines parfaites se pro- longe en haut et en bas en un appendice transparent et cel- luleux, comme cela s’observe dans quelques autres plantes de la même famille, ainsi que dans quelques Mélastomacées, particulièrement de la tribu des Charianthées. | Notre plante ayant un aspect particulier qui rappelle celui du Spiræa Aruncus, nous avons cru devoir étudier les espèces de Spiræa dans la Flora japonica de Thunberg, afin de nous assurer si notre plante ne s’y trouvait pas mentionnée. Nous avons tout lieu de présumer que c’est celle qui est citée sous () Don Prodromus Flor. Ncp. p. 210. C. MORREN ET 3. DECAISNE.— Sur da Flore du Japon. 319 le nom de S. Aruncus : la forme des feuilles ne peut nous servir à les distinguer nettement, mais Thunberg cite plusieurs carac- tères qui tendent à appuyer notre opinion: d’abord la forme des divisions du calice, ensuite le nombre binaire des styles, qu'on observe bien ilest vrai dans le S. Æruncus, mais comme le cas le plus rare, les ovaires étant généralement au nombre de ane: Ensuite Thunberg fait lui-même remarquer que dans tous ses exemplaires les fleurs sont hermaphrodites et qu'il ne les a pas observées polygames. Cette dernière observation nous paraît presque concluante, quoique d’une autre part Thunberg ne fasse pas mention des fausses stipules qu’on trouve à la base des pé- tioles de notre plante, mentionnées également dans l'Æstilbe. EXPLICATION DE LA PLANCHE I©. Heterotropa asaroides, Fig. 1. La plante de grandeur naturelle. Fig. 2. Fleur vue de profil, pour faire voir la forme du périanthe et la bractée qui l'accompagne. Fig. 3. Plan symétrique de la fleur; on voit en a les anthères introrses, et en À les anthères extrorses. Fig. 4. Coupe verticale du périanthe, afin de faire voir les nervures saillantes sur sa paroi intérieure. Fig. 5. Organes sexuels grossis. a. étamines introrses opposées aux divisions du stigmate; 6. étamines extrorses alternes avec les divisions du stigmate; c. style; d. stigmate. Fig. 6. Étamine introrse très grossie, vue par sa face postérieure. On voit en a l’appendice terminal réfléchi. Fig. 7. La même, vue par sa face antérieure. Fig. 8. Anthère sessile extrorse très grossie, vue par sa face antérieure. On voit en a l’appendice terminal dressé. Fig. 9. Grains de pollen. Fig. xo. Por- tion des organes sexuels, pour faire voir la forme des styles rayonnans. PLANCHE J. Hoteia japonica. Fig. x. Rameau florifère un peu réduit de sa grandeur naturelle. Fig. 2. Feuille composée de grandeur naturelle. Fig. 3. Base d’un pétiole un peu grossie pour mon- trer les stipules. Fig. 4. Plan symétrique de la fleur, Fig. 5. Une fleur grossie. Fig. 6. La même, coupée verticalement. Fig. 7. Portion de la fleur, pour montrer la formeet l'insertion des di- verses parties. Fig. 8. Coupe transversale de l'ovaire. Fig. 9. Coupe verticale d’un carpelle. Fig. ro. Un ovule. Fig. 11. Une graine du Tiarella biternata Ventenat. Fig. :2. La même cou- pée verticalement. Fig. 13. Embryon. (La suite au prochain cahier.) Em 320 AGARDH, — Sur la Pilulaire. De PiruLarrA. Dissertatio botanica , auct. J.-G. AcarpH Phil. Mag. (In-8°, 29 p. Cum tab. ænæà; Lundæ, typ. C. F. Berling, 1833.) Près d’un siècle s’est écoulé depuis que Bernard de Jussieu fit connaître, par une analyse excellente pour le temps, la Pilu- laire (Pilularia globulifera , Lin.), cette plante si répandue dans certaines localités de l'Europe. De nos jours; son étude a été reprise par M. Bischoff , qui a traité avec soin les Marsiléacées dans ses Cryptogamische Gewæchse, et par M. Corda, de Prague, auquel on en doit une description monographique. Mais, comme ces auteurs ne sont pas d'accord entre eux sur quelques points, et que la monographie de M. Corda contient, au dire de M. A- gardh, plusieurs erreurs, celui-ci a cru devoir publier dans la brochure que nous annoncçons, quelques observations nouvel les propres à compléter les connaissances acquises sur la famille à laquelle appartient la Pilulaire. Il en donne d’abord une description complète qu’il fait suivre d’une note sur les lieux qu’elle habite. L'histoire de cette plante en remontant jusqu'aux anciens auteurs, est présentée avec une érudition remarquable. Son anatomie, sa germination, sa fé- condation et ses affinités, sont exposées en’ divers chapitres, dont l'étendue est telle que nous ne pouvons donner, dans un simple extrait, l'indication des particularités intéressantes qu'ils renferment. En un mot, l'écrit de M. Agardh, quoique ne pré- sentant pas beaucoup d'observations nouvelles et qui lui soient propres, se recommande aux cryptogamistes, aussi bien par l'intérêt du sujet que par la discussion des diverses opinions émises sur quelques questions controversées. L'auteur a accompagné son écrit d’une planche gravée sur cuivre qui représente les détails anatomiques de la Pilulaire, ainsi que ceux de sa germination. Link. — Our les Zoophytes et les Algues. 321 Sur Lrks ZooPHYTEs en général et en particulier sur certaines plantes qu'on a confondues avec eux (1) Par H. F. Link, professeur de botanique a Berlin. On sait que depuis les observations de Peyssonel, de Réaumur et de Bernard de Jussieu, opinion sur l’animalité des Polypiers n’a plus rencontré de contradicteurs. L'ouvrage d'Ellis, les réflexions de Reimarus, les recherches de Cavolini, n'ont fait que confirmer cette découverte, et parmi les auteurs modernes, il n’y a eu de di- vision d'opinion que relativement au mode de formation de la tige commune qui supporte les Polypes, à sa structureet à la nature des rapports qui existent entre cette tige et les animaux eux-mêmes; les uns considérant cette tige comme le résultat d’une sécrétion calcaire inorganique analogue aux coquilles des Mollus- ques; les autres, parmi lesquels il faut ranger Cavolini et Schweig- ger regardant cette tige comme un axe organisé, vasculaire, s’en- croûtant promptement d’une grande quantité de matière calcaire. Les observations que j'ai faites sur le Plumularia falcata et le Sertularia cupressina me font également adopter cette opinion; car, avec un tres fort grossissement, j'ai vu des vaisseaux colorés se distribuer dans le tronc et dans les branches de ces Polypiers. On peut s'assurer aussi que ces tiges s accroissent souvent avec Vâge par des couches concentriques , et que la matière calcaire est déposée dans de véritables cellules. Mais on a eu tort de considérer ce dépôt de matiere calcaire comme propre aux Zoophytes, et c'est probablement ce caractère qui a fait ranger dans cette classe un grand nombre d’Algues. (x) Nous avons supprimé, dans, la traduction de ce Mémoire, qui a élé publié parmi ceux de l’Académie de Berlin (1831), toute la première partie relative à l'histoire de l’animalité des Polypiers, et consacrée à la discyssion des opinions des divers auteurs à ce sujet, pour arri- ver immédiatement à la partie relative aux êtres ambigus, considérés par beaucoup d’auteurs comme des Polypiers, et rangés par Schweigger et M. Link parmi les Algues , cette partie seule nous paraissant contenir des faits nouveaux ou peu connus. IL. Boran. — Décembre. 21 322 LINK. — Sur des Zoophytes et les Algues. Cette erreur était naturelle, car la croûte calcaire qui recou- vre ces Algues est un produit de ces êtres comme les coquilles des Mollusques, et les os des animaux vertébrés. Mais Schweig- ger a fait remarquer qu'un semblable dépôt se formait sur plu- sieurs Chara, et cependant personne n'a songé à éloigner ces êtres du règne végétal. Chez les Coraux, la seule différence est, que ce dépôt se forme si rapidement et si abondamment qu'on réussit rarement à voir ces animaux avant leur incrustation et à l’état gélatineux. Dans ces derniers temps M. Schübler a observé sur une Al- gue un dépôt calcaire qui se présentait en grains presque régu- hers;ilanommé cette Algue, à cause de cette disposition, Hydru- rus crystallophorus ; mais ce dépôt n’est pas de naturecristalline, car il n’a ni l'éclat ni la transparence de véritables cristaux, et sa forme régulière parait due à une force organique. Schweigger a distingué avec exactitude les Algues qui avaient été confondues (1) avec des Zoophytes; car il a reconnu sur plu- sieurs de ces êtres des grains qui, par leur grosseur, leur forme régulière , leur position, et leur isolement complet du tissu en- vironnant doivent être considérés comme des séminules, et déterminent évidemment la place de ces êtres dans le règne végé- tal. Mais comme il n'avait pas employé d’assez forts grossissemens pour bien observer la structure des autres Algues qui ne pré. sentent pas de fruits, j'ai choisi ces Algues anomales pour le sujet de ce mémoire. Elles constituent plusieurs familles appartenant à l'ordre des Algues. d La première famille est celle dés Hazimevræ. Lorsqu'on dé- gage ces corps de leur enveloppe calcaire, ils présentent une structure lamellaire ou membraneuse; on ne voitaucun polype, pas même les points où ils pourraient se trouver suivant l'ana- logie avec les vrais Polypiers. L’enveloppe calcaire est tendre comme la craie; elle ne se trouve pas toujours sur la face ex- terne de l'être, mais quelquefois aussi sir sa face interne. Tous les genres de cette famille se ressemblent beaucoup par leur organisation, Le premier a éténommé Flabellaria par Lamarck, LINK. — Sur les Zoophytes et les Ælgues. 323 qui l'a placé avec les Polypiers empâtés, parmi les Spongia aux- quels il ne peut pas appartenir. Son genre Flabellaria se compose de deux autres fort différens. Le premier est l’'Udotea de La- mouroux, dans lequel se trouve le Ælabellaria Pavonia (Lam. qui est, autant que je puis croire le Zonaria Pavonia, dont j'ai décrit les fruits (voyez Horæ Berolinenses pag. 7, et le dessin très exact fait par M. Ehrenberg, tab. 1, fig. a-c). La place qui lui convient le mieux est près des Corallineæ , auxquelles je le rapporterais. Le second genre est l'Aalimedea ; il est articulé, à articles comprimés, calcaires intérieurement, renfermant une moelle fihreuse qui sert à réunir les articulations. L’Æ. Opuntia ( Corallina Opuntia Linn. Flabellaria Opuntia Lam.) a été exa- miné très soigneusement et à l’état frais par M. Schweigger. Il a trouvé, en regardant les fibres sous le microscope, que ce sont des filamens succulens qui se croisent et se ramifient irré- gulièrement. M. Schweigger ajoute que la structure du tissu cel- lulaire est tout-à-fait décisive et que le Corallina Opuntia doit être replacé évidemment dans le règne végétal. Son parenchyme est formé par des cellules vésiculeuses pentagonales ou hexa- gonales comme chez les plantes, et tel qu'on ne l’a jamais ob- servé chez les animaux. | J'ai également examiné l'Æ. Opuntiaet je n'accorde en général avec l'auteur que nous venons de citer. Mais j'ai vu, en regardant avec un très fort grossissement, que le tissu fibreux qui forme la couche moyenne des articulations et qui sert à les réunir en- semble, se compose entièrement de feuillets ramifiés, comme dans une Ulya. Ces feuillets forment une membrane qui reçoit les cellules vésiculeuses; ces cellules, rarement anguleuses, ne sont pas en contact les unes avec les autres; elles ne constituent pas la membrane qui les contient, comme cela se voit dans les plantes d’un ordre supérieur. Ainsi la structure de l’Halimedeu Opuntia s’écarte beaucoup de celle des plantes d’une organisation compliquée. Mais elle se rapproche de celle des Algues, au point qu'on pourrait dire que les Halimèdes sont des Ulves composées, et regarder les Fucus comme des Conferves également compo- sées. Le dépôt calcaire se forme dans les cellules dans l'intérieur 2 I. 324 LINK. — Sur les Zoophytes et les Algues. de la plante, sur les deux faces de la couche fibreuse la plus interne. | Lamarck réunissait les Dichotomaria avec les Polypiers vagini- formes ou les Sertulaires. Lamouroux les divise en deux genres: les Galaxaura et les Liagora. Le premier genre renferme les vrais Dichotomaria, le Dichotomaria fragilis en tête. Les plantes de ce genre sont très ramifiées, les articulations rondes dans l’état frais, se présentent comprimées, creuses et traversées par des membranes irrégulières, lorsqu'elles sont sèches. Les deux faces , l’externe et l’interne, sont recouvertes d’une croûte cal- caire, qui n'existe pas pendant la première époque de la vie. Vues sous la loupe on ÿ remarque des trous disséminés irrégu- lièrement, souvent très rapprochés les uns des autres. Peut-être la semence s'échappe-t-elle par ces trous, comme dans les Fucus. Lorsque le dépôt calcaire est enlevé au moyen de l'acide muriatique, on voit distinctement avec un fort grossissement, que tout le corps du végétal est composé delamelles entrelacées comme on le remarque dans les Halimèdes; sur ces lamelles se trouvent de grandes cellules vésiculeuses ; les lamelles elles-mêmes paraissent se terminer par des cellules vésiculeuses. Selon M. Schweigger, la disposition des parties internes de ces plantes est celle que nous venons d'indiquer; cependant il appelle les lamelles des filamens ,sans doute parce qu'il n’a pas employé un grossissement aussi fort que nous. Lorsqu'on n’en- lève pas complètement le dépôt calcaire, on voit que les cellules en sont presque entiérement remplies. Le genre Liagora se distingue de celui quehous venons de décrire par l'absence des articulations. Le tronc des plantes de ce genre est ramifié et recouvert de chaux. Le Liagora complanata ( Agardh ) ou le Fucus lichenoides ( Esp.) est la seule espèce de ce genre qui me soit connue. Elle est comprimée, très ramifiée, à branches aigués, verte sur un côté, et calcaire sur l’autre. Lorsqu'on met les branches pendant plusieurs jours dans l’acide muriatique, on parvient à diviser toute la substance en de grandes cellules vésiculeuses; à l'aide du microscope, on voit que les cellules sont lichement réunies les unes aux autres par une membrane. Si on n'enlève qu'une partie de la chaux, et qu’on examine ausst- | | Î LINK. — Sur les Zoophytes et les Algues. 325 tôt la plante, on trouve une membrane dont le bord est re- couvert de vésicules ; et le reste de la chaux est dispersé en petits amas sur la surface de cette membrane. Agardh réunit le Fucus distentus (Mert.) avec cette espèce de Ziagora, quoi- qu'il soit bien certain qu’il ne lui appartient pas. Aussi les cellules des Fucus, qui diffèrent beaucoup des cellules vésiculeuses dont nous venons de parler , se montrent-elles sous un grossissement très fort , fort semblables à celles des plantes d’un ordre supé- rieur. La structure vésiculeuse, réunie dans la plupart des Hali- mèdes avec des ramifications lamelleuses , constitue en général l’organisation essentielle de ces Algues qui se ressemblent beau- coup dans tout le reste de leur organisation, soit externe, soit interne. | L’Zcetabulum mediterraneum, Lam., ou l’Acetabulum mari- num, Schweigger, ou mieux l’Acetabularia de Lamouroux, est un corps très singulier qui ressemble à un Ægaricus ou à un He- lotium pédicellé. IL se compose d’un chapeau arrondi, pour- vu d'un pédicule. Il est couvert de chaux, qu'il faut enlever au moyen d'un acide, lorsqu'on veut étudier sa structure. Le cha- peau est composé de tuyaux qui sont d'abord étroits au centre, et s'élargissent vers la circonférence. Parmi ces tuyaux il y en a qui sont plus larges et plus volumineux que les autres avec lesquels ils alternent. Dans chaque tuyau large on remarque un canal qui souvent se présente comme déplacé ; il est rempli d'une substance verte et granuleuse. Le même canal se retrouve dans les Conferves, où il est également rempli d’une matière. verte. Je citerais comme exemple les Spirogyres, les Conju- guées , etc. , etc. On pourrait donc croire que ce corps est une Conferve, si on n'avait pas vu les filamens régulièrement arran- gés autour du centre du chapeau, et munis d'ouvertures tres distinctes. Schweigger parle longuement de ces filets, et il com- bat l'opinion de Cavolini, qui les prend pour des filamens de Conferves parasites. Mais il est en doute sur leur nature, animale ou végétale. Je n’ai pas pu les observer moi-même ; cependant je présume qu'il en est de même que pour les fila- mens très fins qui sortent des amas de graines des Fucus, no- 326 LINK. — Sur les Zoophy les et les Algues. tamment du Fucus vesiculosus, et qu'on voit, surtout lorsque les graines sont sorties probablement par une ouverture particu- lière. J'ai fait cette observation bien des fois, il y a déjà long- temps. On peut par conséquent réunir les Acetabularia avec les Ha- limedea, ou bien en faire une famille particulière, dans laquelle on pourrait placer les Polyphysa, Lam. L'Alcyonium Bursa, Lam. Fucus Bursa, Turn. Spongodium Bursa, Schw., est reconnu comme une Algue depuis bien long- temps. La même chose à lieu pour les Æ/cyonium vermiculare, Gmel., J’ermicularia retusa Imperati, Fucus tomentosus, Turn. Spongodium dichotomum , Schw. Stackhouse range cette espèce dans le genre Codium, avec la précédente, et la nomme Codium tomentosum. Agardh a suivi Stackhouse. On n’a qu’à examiner un Fucus quelconque pour se convaincre qu'il appar- tient à cette même famille. Tous les Fucus se composent de tuyaux plus ou moins longs et simples, renfermant un canal rempli d'une masse granuleuse et colorée. Les canaux internes se resserrent lorsque l'individu est desséché. Ils affectent même pendant la vie plusieurs formes ; et les tuyaux deviennent si courts vers la surface, qu’ils prennent la forme de cellules. On peut donc regarder les Fucus comme composés d’un certain nombre de filets analogues à ceux des Conferves. Le Codium se distingue des Fucus ordinaires, tels que le Fucus vesiculosus : 1° par des canaux ou cellules très courtes et larges ; 2° parce que ces cellules font saillie sur la surface du végétal ; mais ces différences sont trop peu importantes pour qu’on sépare le Codium des Fucus. La seconde famille dont nous traiterons ici, est celle des Co- RALLINFÆ. J'ai trouvé dans les individus de cette famille des graines ou des semences très distinctes. Lorsqu'on met le Corallina officinalis dans de l'acide hy- drochlorique étendu d’eau, et qu’on le laisse jusqu'à ce que toute la chaux soit enlevée, on obtient une préparation qui n’a rien perdu de la forme qu’elle avait; elle a pris une consistance gélatineuse ; et les articulations du corps sont très prononcées. LINK. — Sur les Zoophytes et les Algues. 327 Par un grossissement médiocre on remarque des stries trans- versales d’une couleur rougeûtre , composées, à ce qu'il paraît, d’une masse granuleuse. Si le grossissement est très fort, on voit distinctement les granules, de même qu’un grand nombre de tuyaux longitudinaux et parallèles, d’une grandeur diffé- rente, qui sont ou vides ou remplis de granules. Par une légère pression ces granules se séparent très facilement. Toute cette substance est composée de cellules courtes, étroites , rangées bout à bout, et placées dans une matière gélatineuse. La même structure se retrouve dans le Corallina rubens, qui, en général, ne diffère du C. officinalis, que par la couleur , et parce qu'il reste toujours plus mou. Dans le C. rosarium , la structure est un peu différente. Ici le calcaire est verdaätre ; le corail ne change pas de forme apres avoir séjourné dans l'acide, mais il devient blanc et d’une consistance gélatineuse comme à l'ordinaire. Les granules ne forment pas des stries transversales, mais on les voit entassés dans les articulations. Aussi sont-ils plus rouges et plus grands que les précédens, surtout que les granules du C. officinals, et se présentent-ils beaucoup plus distinctement comme des séminules. On peut les séparer du reste très facilement par une légère pression. Les tuyaux ne sont pas si régulièrement parallèles dans cette espèce que dans le C. officinalis. M. Schweigger prétend avoir trouvé des filamens parallèles dans le Corallina rubens. Mais il paraît qu'il ne les dégageait pas assez de leur croûte calcaire; aussi parle-t-1l avec assez d’'incer- titude de leur organisation interne. Il ne sépare pas assez, dans ses observations, les Halimèdes des Corallines , et il attri- bue à tous les deux ce qui n’appartient bien évidemment qu’aux uns. Ces séminules, bien apparentes, rapprochent les Corailines des Zonaria. Mais la forme extérieure esttrès différente :la fronde de ces derniéres estenéventail,sansarticulations distinctesetsans dépôts calcaires. Les conceptacles qui renferment les séminules dans les Zonaria sont placés en zones concentriques; comme dans les Corallines, ils sont rangés en lignes concentriques et transversales. Au reste tout le corps se compose de cellules, plus distinctement développées que dans les Corailines. Il ny à pas 328 LINK. — Sur les Zoophytes el les Algues. de doute que le Zonaria squamaria appartient au genre Zonaria. Sa consistanceest plus grande et plus semblable à celle des Fucus; les zones concentriques existent dans cette espèce comme dans le genre précédent; mais je ne sais pas si on y a vu des graines. Schweigger a fait l’intéressante observation, que le Zonaria squa- maria, parvenu à un certain âge, se couvre d’un dépôt calcaire et se transforme en Millepora coriacea de Linné. Les ZoNARIÉFS forment la troisième famille ; et le genre Zonaria est le seul que je connaisse’ qui s'y rapporte. Je passe à la quatrième famille celle des Sponconiées qu’on doit séparer des Zoophytes, pour la rapporter aux Algues. Il y à déja 50 à 12 ans que j'ai trouvé des fruits, ou sporanges très distincts dans le Spongia lacustris Linn. ( Spongilla lacus- tris Lam. Ephydatea Lamx.) et depuis cette époque je les ramasse tous les ans aux environs de la ville de Spandau. Ils ont la grandeur d’un grain de mil, sont très visibles à l’œil nu, et se trouvent dans les petitsenfoncemens formés par le réseau de leur support; leur nombre estirès considérable; mais dans chaque en- foncement, iln’y a qu'un seul sporange qui s’y ajuste exactement. On voit donc bien évidemment que ce ne sont pas des parasites. Ces sporanges sont globuleux et présentent quelquefois une impression semblable à une cicatricule. Leur couleur est d'un vert jaunâtre et la solidité de leur enveloppe assez grande. Lors- qu'on écrase ces conceptacles de graines et qu'on les regarde avec un grossissement très fort, on voit les séminules plongées dans une masse qui est molle, tant qu’elle est fraiche; elle repose sur une membrane gélatineuse, qui est réticulée et ressemble à un tissu formé de bandelettes; sèche, elle prend l'aspect d’une croûte percée de trous; vue sous le microscope, on voit que les bandelettes renferment des tuyaux fins, transparens, inco- lores, cloisonnés de distance en distance. Quelquefois on voit ces tuyaux ou sacs faire saillie comme de petites ppintes sur la membrane qui les enveloppe; souvent c’est un petit filament qui est enveloppé; quelquefois il y en a plusieurs et la structure en général n’est pas très régulière. Le Spongia officinalis, tel qu'on le reure de la mer, sans être préparé, présente une structure si semblable à celle que Link. — Sur les Zoophrytes et les Algues. 329 nous venons de faire connaître, qu’on ne trouve pas la moindre différence sous le microscope; on remarque seulement que le tissu est plus lâche, plus épais et plus régulier. La même chose a lieu dans les Spongia lacunulosa, virsultosa, dichotoma, etc. Quoiqu’on n’ait pas encore trouvé de sporules dans toutes ces espèces, l’analogie avec le Spongilla, par rapport à la structure à l'absence complète de polypes, doit cependant les faire rapporter aux Algues. M. Ehrenberg m'a appris qu'il avait trouvé des sporules dans plusieurs éponges de la Mer-Rouge. Comme on trouve les différentes opinions qui ont été admises sur ces corps recueillies et critiquées dans les observations de Schweigger, je ne veux pas les répéter ici. J'indiquerai seule- ment plusieurs nouvelles observations qui paraissent annoncer une nature animale dans ces corps. M. Grant a vu un mouve- ment dans l’eau qui sortait des trous placés à la surface, sans qu'on remarquât dans la substance de contraction à laquelle on püt attribuer ce mouvement. Il vit qu'il sortait en même temps avec l’eau quelque chose de membraneux qu’il a pris pour les excrémens de l'être. Il paraît cependant que la sortie de cette matière n’est qu’accidentelle, et je suis disposé à com- parer le mouvement de l’eau à celui du liquide dans les Chara , sous ce rapport qu’il ne démontre en rien la nature animale de l'être, et qu'il peut avoir lieu sans que les parties solides y con- tribuent. Dans le Spongia panicea, M. Grant a observé des œufs qui avaient un mouvement propre, comme les œufs des Gor- gones. Je remarquerai seulement qu’on trouve bien sur les côtes d'Angleterre l’Ælcyonium paniceum, mais non pas le Spongia pa- nicea, qui m'est tout-à-fait inconnu. Et même si ôn trouvait des œufs doués d’un mouvement propre dans les Éponges, cela ne prouverait pas décidément une nature animale, car plusieurs observateurs ont remarqué des mouvemens très apparens dans les séminules, notamment dans celles des Conferves. Je crois que l'absence de polypes, l'existence de sporanges bien dis- tinctes dans le Spongilla et l'analogie qu il y a dans la structure du support de celle-ci et des vraies Éponges sont des preuves suffisantes pour séparer les Spongoidées des Zoophytes et pour les rapporter aux Algues. 330 LINK. — Our les Zoophÿtes et les Algues. Il est vrai que la structure des Eponges est très différente de celle des autres Algues ; mais la structure de ces dernières plantes présente déjà des modifications si frappantes qu’on ne doit pas s'étonner d'en rencontrer une de plus. Grant a observé dans les Eponges des pointes fines formées de silice pure, qui correspon- dent très bien aux pointes fibreuses fines qu’on voit dans les Spon- gilla, et qui ont également beaucoup de solidité et de ténuité. Au reste ces plantes se rapprochent beaucoup des premiers animaux. Les {{cyons ont de grandes analogies de structure avec les Éponges. Ils sont composés d’un tissu épais formé de filamens et de tubes, comme on le voit dans les Eponges; il est seulement moins réticulé et n’est pas recouvert par une mem- brane gélatineuse. Les tubes sont en outre garnis partout de petites pointes, qui sont les commencemens des branches; dans d’autres cas on remarque des rameaux assez allongés. Ils sont parfaitement transparens, tenaces, et se dissolvent avec effervescence dans l'acide hydrochlorique étendu d'eau, en ne laissant qu'un peu de membrane; ils sont donc re- couverts de carbonate de chaux tout-à-fait transparent; ce qu'on rencontre rarement dans les Zoophytes. Mais la nature animale de ces êtres se trahit par lesgrandes cavités qui occupent non-seulement l’intérieur des branches les plus jeunes (dans l'4lcyoniun arboreum), mais qui se prolongent aussi à travers l'écorce jusqu’à la surface , où ils se terminent par les polypes. Nous voyons par là combien la distance entre les plantes et les animaux est faible. La substance animale est pour ainsi dire opposée à la substance végétale: la première disparait dans les Eponges, et la substance végétale y reste; dans les Polypiers communs, au contraire, c’est la substance végétale qui disparait tandis que la substance animale persiste et se développe. Je dois encore ajouter aux remarques que je viens defaire et quiavaient pour but de faire rapporter plusieurscorps qu'on regardait comme des Zoophytes, parmi les plantes, une autre observation dont le but est de rendre au règne minéral, plusieurs corps qu’on regarde également comme des Zoophytes. Je veux parler des Nullipores. Olivi et Bertoloni pensent que ce sont des dépôts calcaires. Schweigger les prend pour des Zoophytes,qui se trans: LINK. — Sur les Zoophrytes et les Algues. 331 forment aussitôt en calcaire après leur naissance. Il cite comme preuve de son opinion qu'après avoir mis les Nullipores dans de l’acide hydrochlorique , il restait encore un corps gélatineux dont la forme était celle des Nullipores. Je n’ai jamais pu aper- cevoir ce Corps, quoique j'aie dissous un très grand nombre de Nullipores; tout ce qui restait se réduisait à quelques par- celles membraneuses, lorsque je traitais la partie inférieure ou celle par laquelle le Nullipore est fixé; cependant ces parties me paraissent différer des membranes gélatineuses qu’on ob- tient après avoir dissous les véritables Coraux; si on prend des fragmens de Nullipores près de la circonférence et qu'on les dissolve, on n'obtient pas ces parties membraneuses comme résidu. Tous les Nullipores que j'ai cassés m'ont fait voir des cavités qui s'avançaient bien loin dans les branches, et une structure très analogue à l'Osteocolla ou tuf calcaire qui dans les, lacs et les étangs s'applique sur les jones et sur d’autres plantes. D’après mon opinion les Nullipores ne sont rien autre chose qu’un dépôt calcaire semblable, qui se formeautour des plantes marines. Revisio Generis TiLIARUM , Auctore Epuarpo SPAGH. Trcra'Lann. Arbores, coma subrotunda vel ovali, densissima. Cortex inte- rior flexilis, tenax. Lignum læve. Ramuli sæpe ab autumno ad verem purpurascentes vel sanguinei. Gemmæ axillares, squa- mosæ. Pubescentia sparsa vel stellato-tomentosa. Folia alterna, disticha, petiolata, simplicia, indivisa ( non- nunquam angulosa, in varietatibus quibusdam pinnatifida vel palmata ), serrata, acuminata, plerumque subrotunda, inæqui- latera, basi oblique cordata truncatave et palmato-4-7-nervia, subtus ad venarum axillas barbata; petioli teretes, basi et apice 33a E. SPACH. — ARevisio Tiliarum. incrassati, sæpe graciles ac lamina subæquilongi. Stipulæ ge- minæ , caducæ. Folia cotyledonea palmatifida. Floresumbellati, vel corymbosi, vel sæpius trichotome cymosi, odorati; pedunculi ad petiolorum latus exterius solitarii, graciles, penduli, superne deflexi, inferne costæ bracteæ chartaceæ reticulatæ lingulatæ adnati (Fr); pedicelli ebracteolati, stricti, apice dilatati, inferne glandulis verruciformibus sparsis instructi. Sepala 5, libera , reflexo-patentia, decidua, concava, obsolete trinervia, sericea, vel tomentosa, intus basi subbarbata et foveola mellifera instructa, æstivatione valvata. Receptaculum pentagonum, brevissimum, fere planum, nectario tenuissimo obtectum. Petala 5, hypogyna, libera, sepalis alterna, subspathulata, concava, albida, vel lutescentia , tenuè venosa, vesiculis multis diaphanis ( oleo essentiali repletis ) adspersa (2), sub anthesi erecto-conniventia, demum elongata, distantia, subpatentia. Stamina 25-80, hypogyna, pluriseriata, decidua. Filamenta libera, vel basi irregulariter polyadelpha, fililormia, albida, sæpe apice bifurca , æstivatione recta, subimbricata, ante anthesin flexuosa , demura divergentia. Antheræ luteæ, thecis 2 rima longitudinali dehiscentibus, medifixis, discretis, plus minusve divergentibus. Staminodia (petala interiora) 5 (in quibusdam speciebus nulla ), petalis anteposita et subconformia at minora, filamen- torum basi adnata , æstivatione staminibus interiora. Pistillum : Ovarium sericeum vel tomentosum, subglobosum, 5-loculare : loculis biovulatis. Ovula superposita , angulo cen- trali appendentia. Stylus indivisus, teres, erectus, basi articu- latus , post anthesin accrescens plus minusque exsértus, demum deciduus. Stigmata 5, brevia, dentiformia, triquetra, sub anthesi arcte conniventia, demum erecto-divergentia vel patentia. (3) (1) Pedunculi, quum manibus distendantur, strepitu rumpunt peculiari. (2) His procul dubio tribuendum florum odor fragrantissimus eorumque virtutes stimulan- tes; bracteæ pedunculi sepelaque autem mucilagine copiosa scatent. (3) Characteres specierum e stigmatorum directione desumti fallacissimos esse, pro certe: habemus. E. SPACH. — Revisio Tiliarum. 333 Pericarpium : Nux lignosa( in specie unica chartacea }, sub- pisiformis, 5-costata (costis nonnunquam demum evanidis), evalvis, abortu unilocularis, 1-vel raro 2-sperma. Semen placentæ demum parietah hilo lineari mediante adna- tum, obovoideum, basi attenuatum. Epispermium crustaceum , rufescens. Chalaza apicilaris, mammiformis. Perispermium cor- neum, oleosum. Embryo rectus, mediarius, longitudine peri- spermii, recens viridis: radicula oblongo-tlavata, elongata, infera, per germinalionem e nucis basi circumscissa excrescens; coty- ledones foliaceæ, subcordatæ, flexuosæ, pennato-5-lobatæ: lobis inæqualibus , subconvolutis. SECTIO 1. Staminodia nulla. Stamina 25-45, petalis longiora, stylum etiam post anthesin superantia; filamenta vix apice Bifurca, basi nunc libera, nunc pentadelpha : phalan- gibus 5-8-andris, petalis antepositis, cum filamentis 1-5 liberis alternantibus. Nux aut chartacea, fragilis, costis filformibus, aut lignosa, costis prominulis. Species omnes Europæ incolæ. A. Folia ( præter barbulas paginæ inferioris) petiolis ra- mulisque glabra. a) Nux obliqua, chartaceä, fragilis : costis filiformibus , tomento floc- coso nonnunquam absconditis. Trrra syrvesrris Desfont. Tilia sylvestris Desfont. Cat. Hort. Par. — 7ilia parvifolia Ebrh. — Borkh. — Engl. Bot. tab. 1705. — Schk. Handb. tab. 141. — Hayn. Arzn. IT, 46. — Guimp. et Hayn. Deutsch. Holz. tab. 106. — Tilia microphylla Vent. Diss. tab. 1, fig. 1. — Tilia europæa y. Linn. — Tilia ulmifolia Scopol. — Tilia europæa borealis Wahlenb. 334 E. sPACH. — Revisio Tilarum: T. foliis e basi oblique cordata, v. dimidiato-cordata, v. truncata, v. rotundata orbicularibus, v. subrotundis, v. trans- verse ellipticis, v. ovatis, v. ovato-ellipticis, cuspidato -acu- minatis, inæqualiter serratis, supra obscure viridibus, sublu- cidis, subtus glaucis, barbatis; petiolis foliorum superiorum lamina subæquilongis v. dimidio usque brevioribus; pedun- - culis 2-0-floris ( plerumque 7-floris ) ; nuce obovata v. ovato- globosa , umbonata. Præ cæteris varietatibus sequentes insigniores, characteribus in singulis indi- viduis satis constantibus, transitu tamen uniuscujusque in alteram facile recognoscendo. © — x: OVALIFOLIA Sive MINOR.— Foliis minoribus (172-2 pol- lices longis, 10-15 lineas latis), e basi truncata v. ro- tundata valdeque obliqua subovatis : ramulorum flori- ferum summis vix petiolo longioribus sive isto paulo bre- vioribus. — ( Hospitatur in Horto Parisiensi, ubi Tika sylvestri rotundifolia mensem fere præcocius, medio junio nempe florescit. ) ] — fB : CORDIFOLIA Sive MAJOR. ( Tilia parvifolia Guimp. et Hayn. L. c.)— Fohis majoribus ( 3 pollices circiter longis, 2 172 pollices latis), cordatis v. cordato-ovatis, basi plus minusve obliquis : ramulorum floriferum summis ple- rumque petiolo longioribus. — y? ROTUNDIFOLIA. ( Zilia microphylla Vent. 1 ce.) — Foliis 1-3 pollices latis, latitudine plerumque brevio- ribus, subæquilateris, e basi cordata subrotundis : serra- turis sæpissime latis, rotundatis; petiolis foliorum sum- morum lamina nunc subæquilongis, nunc dimidio bre- vioribus. ( Formæ huc spectantes in Gallia cæteris vul- gatiores videntur. ) Arbor altitudinem 80-pedalem diamétrumque-: 6-pedalem attingens. Cortex truncorum veétustorum rimosus, e fusco nigricans, juniorum et ramorum lævi- gatus, olivaceus. Ramuli annotini viridescentes, vel lutescentes, vel rubelli. Rami patuli, comam conico-pyramidalem efformantes. Gemmæ ovatæ, obtusæ, incurvæ, rufescentes. Foliorum lamina 1-3 pollices longa, nunc longitudine æquilata, nunc angustior, basi 5-v. 7-nervia, membranacea, subtus in axillis nervorum lana floccosa rufescente vel lutescente barbata; serraturæ triangulares E. SPACH. — Revisio Tiliarum. 335 vel rotundatæ, plus minusve approximatæ, vel distantes, inæquales vel subæ- quales , -mucrone brevi, cartilagineo, albido, nonnumquam apice calloso mu- cronatæ; petiolus gracilis, 6-24 lineas longus ( foliorum infimorum semper lamina brevio» ). Pedunculi plerumque folio paulo longiores ( semper petiolo Jongiores ); bractea lanceolata, v. lanceolato-oblonga, apice rotundata v. attenuata, flores superans pedicellisve superata, nunc usque ad basin pe- dunculi decurrens, vel ab ea plus minusve remota; pedicelli umbellati, v. corymbosi, v. trichotome cymosi; pedunculi parte libera nunc longiores, nunc breviores. Sepala vix ultra 2 lineas longa, oblongo-v. ovato-lanceolata, obtu- siuscula, subtus glabra v. pulverulenta, supra sericeo-tomentosa. Petala 2 172-3 lineas longa , lanceolato-v. oblongo-spathulata, obtusa, albida, apice obsolete crenulata. Stamina 25-30, libera ( an semper? ), petalis demum dimidio lon- giora. Ovarium sericeo-tomentosum. Stylus glaber, post anthesin stâminibus vix superatus. Nux pisi minoris volumine , tenuis, fragilis, tomento rufescente, floccoso, demum deciduo induta, immatura turbinata v. pyriformis. Habitat in Europa fere tota, præsertim borealiori, nec non in montibus Uralensibus ac Gaucasicis, inque Sibiria australiori. ( v. v. c. et sp.) b) Nux coriacea , subæquilatera : costis prominulis. Trcra INTERMEDIA De Cana. Tilia intermedia De Cand. Prodr. — Tilia europæa Smith, Engl. Bot. tab. 610. — Svensk Bot. tab. 40. — Flor. Dan. tab. 553. — Tilia vulgaris Hayn. Arzn. LIL, tab. 47. — Guimp. et Hayn. Deutsch. Holz. tab. 107. — Tilia Tecksiana C. Bauh. T. folüs e basisubæqualiter v. oblique cordata, v. dimidiato- cordata, v. truncata, v. rotundata subrotundis, v. ovato-subro- tundis, v. ovatis, cuspidato-acuminatis, inæqualiter serratis, supra læte viridibus, subtus pallidioribus ( vix glaucis ) : sum- morum peétiololamina dimidio—duplo breviore. Pedunculis 2— 7-floris; nuce subturbinata vel oblique obovata, umbonata, velutina. Arbor, 40-60-pedalis ultraque. Cortex vetustior nigricans, rimosus. Rami divergentes, suberecti, comam pyramidalem vel conico-pyramidalem effor- mantes. Ramuli annotini olivacei vel lutescentes. Gemmæ ovatæ, subcompressæ, levigatæ, olivaceæ, v. purpurascentes. Foliorum lamina 2-3172 pollices longa, 18-45 lineas lata (folia surculorum sterilium usque ad 4 172 pollices lata totidemque longa), membranacea, basi 5-v. 7-nervia, supra lævigata, subtus in venarumaxillis lana floccosadilute fulva, v. lutea, v. castanea barbata; serraturæ 336 E. SPACH. — Æevisio Tiliarum. triangulares, v. rotundatæ, plus minusve inæquales, mucrone brevi cartilagineo sæpe apice sphacelato acuminatæ ; petiolus 6-20 lineas longus, gracilis. Pedun- culi foliüis fere æquilongi, vel paulo breviores, plerumque 4-7-flori; pedicelli parte libera pedunculi subæquilongi, vel paulo breviores, umbellati, velcorymbosi, vel dichotome sive trichotome cymosi; bractea lanceolata, v. lanceolato-oblonga, subobtusa, plerumqueusque ad basin pedunculidecurrens. Sepala ovato-v. oblongo- lanceolata, obtusiuscula, supra glabra, subtusmarginibusque tomentosa, 2 172 lineas longa. Petala 3 lincas longa, lanceolato-v. oblongo-spathulata, obtusa, apice ob- solete crenulata, pallide straminea. Stamina 30-35 , basi irregulariter pentadelpha ( secundum CI. Hayne libera). Ovarium sericeo-tomentosum. Stylus glaber, post anthesin staminibus subæqualis. Stigmata obtusa, margine denticulata, post anthesin nunc arrecta, nunc patula. Nux 3-4 lineas alta, diametro 2 1/2- 3-lineari, sublignosa , pentagona , tomento floccoso lutescente induta, demum glabrescens. Semen obovoideum, castaneo-fulvum. Habitat in Europa media ac boreali: specimina gallica spontanea haud vidi- mus; hospitatur autem in hortis ac arboretis, e. g. circa Parisios in ambulacris sylvæ bois de Boulogne dictæ. Tilia hybrida Bechstein (For stbotanik, tab. 4), in sylvis Franconiæ et Thuringiæ sparsim crescens, a Tilia intermedia ex auctore citato nonnisi foliis subtus puberulis differt , atque pro intermediæ et mollis hybrida habenda. B. Nux lignosa : costis valde prominulis. Ramuli juniores, petioli ac foliorum pagina inferior plus minusve hirti. TILIA MOLLIS. (1) (1) Hujus ac Tüliæ nigre hybridam existimamus sequentem : TILIA NIGRO-MOLIIS Nob. Arbor habitu Tilæ nigræ. Ramuli annotini hyeme purpurascentes; novelli pubescentes. Gemmæ ovatæ, obtusæ, glabræ, purpurascentes, Folia 3-5: pollices longa, totidemque lata v. angustiora, cuspidato-acuminata, serrata, utrinque puberula, supra obscure viridia, subtus pallide virentia, ad nervos et venas molliter hirta inque eorum axillis barbata, basi plus mi- nusve obliqua, 5-v. 7-nervia: infima subæqualiter cordato-orbicularia; superiora e basi hinc di- midiato-cordata illincque truncata; subrotunda v. ovata; petiolus pubescens, 1-2 pollices lon- gus, lamina duplo-triplo brevior. Bracteæ 2.3 pollices longæ, 5-8 lineas latæ, lanceolato-oblon- gæ, acutiusculæ, pedicellis longe superatæ. Pedunculi a basi fere liberi, 3-7-flori ; pedicelli umbellati, v. corymbosi, v. cymosi , filiformes , calyce duplo-triplo longiores. Sepala 3 lineas longa , lutea, dorso glabrescentia, facie sericea. Petala 4 lineas longa, vix ultra lineam lata, pallide straminea, spathulato-obovata, v. spathulato-oblonga, obtusa, apice subdenticulata. Staminodia nulla. Stamina 40-50, petalis paulo longiora; filamenta basi polvadelpha, apice E. sPACH. — ARevisio Tiliarum. 337 Tilia mollis Nob. (1) — Tilia platyphylla Scopol. Carn. — Vent. Diss. tab. 1, fig. 2. — Duham. ed. nov. 1, tab. 5o. — Tilia cordata Mall. Dict. — Yilia cordifolia Bess. Gal. — Tilia europæa Desfont. Cat. Hort. Par. — Hook. Flor. Lond. tab. 100; Engl. Bot. new ser. tab. 2520. — Tilia pauciflora Hayn. Arzn. III, tab. 48. — Guimp. et Hayn. Deutsch. Holz. tab. 108. — Tilix corallina Ait. Hort. Kew. — Tilia rubra De Cand. Prodr. — Tilia corinthiaca Bosc. Nouv. Cours d’Agricult. T. folus e basi cordata, v. dimidiato-cordata, v. rotundata, v. truncata orbicularibus, v. subrotundis, v. ovato-subrotundis , v.ovatis, cuspidato-acuminatis , inæqualitér serratis v. crenato- dentatis, subæquilateris v. obliquis, utrinque puberulis, subtus ad nervos venasque hirtis : summorum petiolis lamina sub- æquilongis vel triplo usque brevioribus; pedunculis 3-5-floris ; nuce turbinata, v. pyriformi, vel obovata, v. ovata, v. ellipsoidea, umbonata, v. acuminata , velutina, v. incano-puberula. Præ cæteris fere innumeris varietatibus forsanque hybridis hujus speciei, sequentes facilius agnoscendæ : — a : VULGARIS. ( 7ilia platyphyllos Vent. I. c.—Duham. L. c. — Tilia pauciflora Hayn.— Guimp. et Hayn. [ c.) — Foliorum superiorum lamina petiolo 2-3-plo longiore ; pedunculis 2-3-floris; pedicellis bracteam subsessilem basi rotundatam superantibus ; nucibus velutinis vel in- canis, turbinatis, plerumque æquilateris.—Forma videtur in sylvis vulgatissima. ( V. v. c.) — $: PLURIFLORA. — Foliorum superiorum lamina petiolo vix dimidio longiore , basi plerumque truncata, obliquis- sima; pedunculis 5-7-floris ; pedicellis divaricatis, brac- brevissime bifurca, Ovarium tomentosum. Stylus basi barbatus, demum exsertus, 3-4 lineas lon- gus. Nux ovata, v. obovata, acuminata, subtomentosa, lignosa : costis prominulis. Semen obovatum, nigro-fuscum. ube Hospitatur (arbor unica) in ambulacro Horti Parisiensis. A Tiliæ mollis varietatibus om- nibus differt foliis majoribus , stylo longe exserto, nucisque costis tenuioribus. A Tilia nigra et Tilia neglecta, quibus habitu fructibusque similis, magis recedit defectu staminodiorum , nec non staminum longitudine. (x) De synonymis antiquioribus nullum accepimus, quia omnia formas nonnisi variabiles speciei designant. BoTan. Décembre. 22 338 E. SPACH. — AReyisio Tiliarum. team lanceolato-ligulatam a pedunculi basi distantem vix superantibus vel sabæquantibus; nucibus turbinatis, sæpe obliquis, velutinis.— Transitum sistit a præcedente in sequentem. ( V. v.c.) — y: LONGEPETIOLATA. — Foliorum superiorum lamina petiolo subæquilonga vel paulo breviore, basi inæqua- liter truncata; pedunculis 5-7-floris; pedicellis divaricatis, bractea lanceolato-ligulari a basi pedunculi distante su- peratis; nucibus turbinatis, velutinis, sæpe obliquis. CMONEC) | -— $: BRACTEOSA. — Foliorum superiorum lamina petiolo subæquilonga vel dimidio longiore, ovata v. cordata; pedunculis 3-5-floris ; pedicellis divaricatis, bractea lan- ceolato-ligulari a basi pedunculi distante longe superatis; nucibus obovatis ,subacuminatis , mcanis, sæpe obliquis. (V2Vc) — e:LEPTOLEPIS. — Foliorum superiorum lamina petiolo paulo longiore,subovata, basi oblique truncata v. rotun- data; pedunculis paucifloris ; pedicellis bracteam anguste lanceolatam subsuperantibus ; nucibus ellipsoideis, sub- acutis. (V.v.c.) — 3: BREVIPES. — Foliorum superiorum lamina petiolo 2-3-plolongiore, subrotunda, basi subæqualiter cordata; pedunculis 3-B-floris, brevibus ; pedicellis bractea lanceo- lato-oblonga longe superatis; nucibus subglabosis, vel ovatis , v. ellipsoideis, obtusissimis, incanis, æquilateris. (VSVE — ". CORALLINA. ( Zélia corallina Aït. — Tilia europæa. Hook. I. c. — Tilia rubra De Cand.) — Foliorum supe- riorum lamina petiolo longiore; pedunculis 3-7-floris; pedicellis bracteam oblongo-lisularem, latissimam, ple- rumque sessilem subæquantibus vel paulo superantibus; nucibus globosis vel ovatis,umbonatis (raro acuminatis ), tomentoso-velutinis (1).— Ramuli annotini nunc per to- (1) Nuces juniores quasi ecostatæ videntur (talesque tribuuntur ab illastrissimo De Can dolle Tiliæ suæ rubræ ) tune costæ, demum promineniissimæ , tomento denso velantur. F. SPACH. — Resisio Tiliarum. 330 tum annum, nunc hyeme tantum sanguinei, etiam in præcitatis varietatibus haud raro occurrunt. Varietates 4 et n species forsan duas sistunt distinctas, permultis bybridis hortensibus intricatæ. Arbor 60-100-pedalis, diametro 2-3-pedali. Cortex vetustus griseo-fuscus, rimosus. Rami cinerei, verrucosi, arrecti. Coma ovalis vel subpyramidalis. Ramui annotini olivacei, vel lutei, vel virides, vel sanguinei, v. violacei, punctati. Ramuh juniores pilis patentibus hirti. Gemmæ ovatæ, obtusæ, fuscescentes. Foliorum lamina 1-4 pollices longa ( surculorum sterilium folia nonnunquam sémi-pedalia ), nune totidem lata, nunc longitudine angustior, supra subrugosa, læte vel obscure viridis, subtus pallide virens sæpeque lucida, basi 5-v. 7- nervia; serraturæ vel crenulæ plus minusve approximatæ, mucrone brevialbido subcartil- gineo apice sphacelato acuminatæ; petiolus 172-3 pollices longus, hirsutus v. velutious, simul ac axillæ, costa, nervi venæque paginæ inferioris pilis mollibus patulis hirti v. hirsuti. Bracteæ foliorum longitudine, vel paulo breviores aut lon- giores, 3-8 lineas latæ, liguliformes, v.lanceolatæ, v. lanceo'ato-oblongæ , obtusæ vel acutæ. Pedicelli divaricati plus minusve arrecti, nunc pedunculi parte libera longiores, nunc breviores, plerumque bractea paulo superati, nmbellati, v. corym- bosi, v.subtrickotome cymosi. Sepala ovato-lanceolata , obtusiuscula , dorso gla- brescentia, facie marginibusque sericea, 2 172-3 lineas longa, pallide lutea. Petala 3-4 lineas longa, straminea, spathulato-v.obovato-oblonga, obtusa, integerrima, vel apicem versus obsolete crenulata. Stamina 30-45 : filamenta libera v. penta- delpha. Ovarium sericeum vel tomentosum. Stylus glaber vel basi barbatus, post anthesin 2 lineas longus. Stigmata obtusa, demum sæpe patentia. Nux 2-4 lineas alta, diametro 172-3-lineari; costæ plus miusve promineutes, sæpissime crassæ. Semen ovatum v. obovatum, fusco-castaneum. Habitat in Europa præsertim media et australiori. Parisiis florescit medio junio : individua tamen reperiuntur singula jam initio juni vel tantum initio juli florida. SECTIO I. Le Flores staminodiis præditi. Stamina 40-80, petalis breviora : filamenta semper apice conspicue bifurca, basi irregula- riter polyadelpha marginibusque staminodiorum adnata. Stylus post anthesin stamina superans. Nux lignosa, costis filiformibus vel evanidis. — Cymæ 7-30-floræ. Folia sæpissime illis specierum sectionis primæ majora. Species 5 americanæ; unica europæa. 340 v. SPACH. — Aevisio Tiliarum. A. Gemmæ magnæ, lucidæ, petiolis, pedunculis ramulisque glabræ. Foliorum lamina præter barbulas paginæ inferioris glabra vw. pilis simplicibus pulescens. Filamenta staminodüs paulo breviora. Stylus basi barbatus. a) Folia marginibus puberula, subtus, præter barbulas, glabra. Tirra nicrA Borkb. Tilia nigra Borkh. Dendr.— Tilia glabra Vent. Diss. tab. 2. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 45. — Tilia americana Ait. Hort. Kew.— Michx. fil. Arb.5,p. 311,1c.— Wats. Dendr. Brit. tab. 45. T. foliis serratis, cuspidato-acuminatis, petiolis 2-4-plo lon- gtoribus : infimis cordatis v. cordato-subrotundis; superioribus ovaiis v. ovato-ellipticis , basi hinc rotundatis v. dimidiato-cor- datis ,illinc oblique truncatis; cymis 7-30-floris ; petalis oblon- gis v. lanceolato-oblongis, apice rotundatis v. trancatis, subcre- nulatis; stylo post anthesin exserto ; nuce subglobosa, v. obo- vata, v. ovata, umbonata vel acuminata, subpentagona : costis prominulis. Foliorum magnitudine et forma mire ludunt individua sin- gula; quoad inflorescentiam ac pericarpia varietates sequentes insigniores, formis intermediis tamen arcte connexæ : — a : DENSIFLORA. — (}luc pertinent synonyma omnia supra- | citata.) — Cymis dense multifloris ; nucibus plerumque obovatis, umbonatis, subvelutinis. — GB:LAXIFLORA. _ ( Tülia rnissisippiensis Bosc, in Nouv. Cours d’Agricult. — Tüilia laxiflora Willd. ex ejus defini- tione , minime autem.Michx.) — Cymis 7-12-flons, laxis ; nucibus plerumque oblongo-obovatis, acuminatis; ramu- lis annotinis sæpe purpurascentibus. Arbor 70-80-pedalis, diametro 3-4-pedali. Cortex vetustus rimosus, nigricans ; trunci juniores ramique olivacei, lævigati. Ramuli olivacei, v. virides, v. purpu- rascentes, lucidi, punctati. Coma subrotunda v. pyramidata. Gemmæ ovatæ, acutæ, lucidæ , fuscescentes. Foliorum lamina 4-6 pollices longa , 4-5172 polli- ces lata ( folia infima ramulorum floriferum 1 172-3 pollices longa totidemque lata; E. SPACH. — Aevisio Tiliarum. 341 foliorum surculorum sterilium lamina sæpe pedem fere longa }, subcoriacea,supra obscure viridis, nonnunquam sublucida, subtus pallide virens, ad venarum axillas pilis brevissimis fuscescentibus barbulata, basi hinc 1-v. 2-nervia, illinc 2-v.3- uervia; venæ tenuiter reticulatæ; serraluræ triangulares v. rotundaiæ, approxi- matæ, æquales, vel inæquales, mucrone brevi subeartilagmeo albido incurvo acuminatæ; petiolus 10-24 lineas longus. Stipulæ ovaiæ v. lanceolatæ, acuminatæ, breves. Bracteæ 1 172-6 pollices longæ ; 5-10 lineas latæ, subsessiles vel a pe- dunculi basi distantes, liguliformes, v. lanceolatæ, v. lanceolato-oblongæ, obtusæ. v. acutæ, nunc pedicellis superatæ, nuncillos superantes, foliis kon- giores vel breviores; pedunculus sæpe ad medium usque adnatus; pedicelli divaricati, supra basin vel medio quasi articulati, superne incrassati , calyce 2-3-plo longiores. Sepala ovato-oblonga-lanceolatave, acutiuscula, badia , 3 li- neas longa. Petala pallide lutea, 4 lineas longa, superne 1 172 lineam jata. Staminodia calicis longitudme, 172-1 lineam lata, lineari-vel oblongo-spathu- lata, apice emarginata v. obsolete crenulata. Stamina 60-75. Ovarium inca- num s. velutinum. Stylus sub anthesi petalis brevior, demum plus minusve exsertus , 3-3 172 lineas longus. Nux pisi majoris volumine, sæpe obliqua, velu- tina, v. incana. Semen obovatum, nigro-fuscum. Habitat in America septentrionali, a Georgia usque in Canadam, in borea- horibus vulgatior. Girca Parisios floret plerumque exeunte junio, Tiliæ molli serius, 7°. albæ, truncatæ ac laxifloræ præcocius. (V. v. c. et s. sp.) b) Folia subtus puberula. Tia NecLecra Nob. T. foliis serratis, cuspidato-acuminatis, subtus molliter pu- _bescentibus : inferioribus cordatis, v. cordato-ovatis, subrotun- disve; superioribus e basi hinc dimidiato - cordata v. rotun- data , illinc oblique truucata, vel utrinque truncata ovatis v. ovato-ellipticis, petiolo dimidio—duplo longioribus; cymis laxe 5-12-floris; petalis oblongis v. spathulato-oblongis, obtusis, apice obsolete crenulatis ; stylo post anthesin exserto; nuce subglo- bosa, v. obovata, v. ovata, v. turbinata, umbonata, subpenta- gona : costis prominulis. Arbor habitu 7ÿliæ nigræ. Ramuli annotüni purpuraseentes. Gemmæ acutæ v. obtusiusculæ, ovatæ, lucidæ. Folia bracteæque illis Ziliæ nigræ quoadformam prorsus similia. Foliorum superiorum petioli 18-30 lineas longi. Sepala ovato- lanceolata, obtusiuscula, 3 lineas longa. Petala pallide lutea, 4 lineas longa , hneam circiter lata. Staminodia longitudine calycis , superne 173 lincam lata , 342 E. SPACH. — Revisio Tiliarum. liueari-vel oblongo-spathulata, integerrima, vel apice obsolete crenulata. Stamina 50-60. Ovarium incanum. Stylus demum 2-3 lineas longus. Nux magnitudine pisi, incana vel subvelutina, sæpe obliqua, in singulis arboribus forma valde varians. | Ilabitat verosimiliter in America seplentrionali. Hospitatur in ambulacris Horti Parisiensis, ubi eodem tempore ac Tilia nigra floret. ( V. v. c. ) 8. — Gemmæ parvæ, petiolis ramulisque junioribus tomentosæ v. pubescentes. Foliorum pagina inferior pilis stellatis tomen- tosa v. pubescens. Filamenta staminodiis subduplo breviora. a) Foliorum omniuin lamina. petiolo triplo—quintuplo lo 1,2 Stylus gtaber. Tiria TRUNCATA Nob. Tilia pubescens var. Vent. T, foliis ovatis, v. ovato-ellipticis, v. triangulari-ovatis, v. di- midiato-cordatis, profunde serratis, breve acuminatis, basi ple- rumque oblique truncatis, subtus incano-puberulis; cymis dense multifloris; petalis oblongis, obtusis, apice obsolete cre- nulatis; staminodiis obovato-spathulatis; stylo brevi, demum vix exserto; nuce velutina, subglobosa : costis evanidis. Arbor parva, coma densissima, subrotunda, v. ovato-subrotunda. Ramuli anno- uni rubelli v. virides. Foliorum lamina 2 172-4 pollices longa (in surculis sterilibus 7 pollices usque longa), 2-3 pollices lata, v.raro longitudine æquilata, firma, supra læte viridis, subtus plus minusve tomento velutino stellatoincano induta ( folia jumiora supra subtusque velutina), in axillis nervorum venarumque fasciculis minutis pilorum rufescentium barbulata, basi plerumque obliquissima, hinc 2-nervia, rotundata v. leviter cordata, illinc 1-nervia alteque truncata ; nervi subtus prominentes; venulæ tenue reticulatæ; serraturæ triangulares v.rotundatæ, mucronatæ, sæpissime maximæ, inæquales distantesque ; petiolus 6-9 lineas longus ; supulæovatæ, v. ovato-lanceolatæ, acumimatæ; gemmæ ovatæ, obtusæ. Bracteæ 2 3 polliceslongæ, 6-12lineaslatæ, subsessiles, oblongæ,obtusæ, basi cuneatæ vel utrinque emarginatæ, plerumque folio dimidio breviores, nunc pedicellis superatæ, nunc illis paulo longiores. Cymæ 20-50-floræ : pedicelli calyce subæquilongt, su-- perneincrassati, supra basin quasi articulati, Sepala 3 lineas longa, ovato-lanceolata, acuta, in alabastris incana, demum lutescentia. Petala 4lineas longa, superne x 172 eam lata, albida, basi attenuata. Starminodia calycis longitudine, apice Jineam lata. Stamina 40-60. Stylus post anthesin 2 172 lincas longus. Nux magnitudine pisi, E. SPACH. — Revtsio Tiliarum. 343 Habitat in Carolina atque Georgia. — In Horto Parisiensi sub dio culta floret .julio, fructus autem maturos rarissime perficit. ( V. s. sp. in herb. Michx. et Vent. atque v. c.) TiziA LAXIFLORA Michx. Tilia laxiflora Michx.! Flor. Amer. Bor.— Tüilia pubescens Ait. Hort. Kew.—Michx. fil. Arb. 3, p.315, Ic.— Duham.ed. nov. 1, tab. 51, — Wats. Dendrol. Brit. Le. 135. — Tilia pubescens 6. leptophylla Vent! Diss. T. foliis serratis v. eroso-denticulatis, breve acuminaüs, subtus puberulis: inferioribus cordatis v. cordato-subrotundis, subæquilateris; superioribus e basi oblique truncata v. dimi- diato-cordata, v. cuneiformi, v. rotundata ovatis, v. ovato-ellipti- cis; cymis laxe multifloris; petalis lineari-oblongis, profunde emarginatis; staminodiis lineari-spathulatis ; stylo demum longe exserto; nuce ovata v. subglobosa, umbonata, incana : costis evanidis. Arbor 40-60-pedalis. Cortex trunci cinereus. Ramuli rubelli, v. olivacei, v. virides, Gemmæ ovatæ, obtusæ, pubescentes. Foliorum lamina 2-4 pollices longa, 1-3 pollices lata ( in surculis sterilibus fere pedalis, 6-8 pollices lata membranacea, supra obscure viridis, subtus canescens v. pallida , demum gla- brescens (in fohis nascentibus supra subtusque velutina ), basi nunc utrinque binervi, nunc hinc 1-nervi illincque :2-nervi; serraturæ triangulares v. rotundatæ, mucronulatæ, nunc parvæ, approximatæ, nunc majores plus minusve distantes, æquales v. inæquales; petioli 8-12 lineas langi. Stipulæ ovatæ, v. ovato-oblongæ, v. oblongo-lanceolatæ, acutæ, v.acuminatæ. Bracteæ 2-4 pollices lougæ , 6-15 lineas latæ, foliis breviores, plerumque pedicellis superatæ, pubes- centes, oblongæ, v. ovato-oblongæ, v. lanceolato-oblongæ , obtusæ, v. acutæ, basi nunc rotundatæ, sessiles, nunc cuneatæ. Cymæ 9-30-floræ. subpaniculatæ, incanæ ; pedicelli divaricati, superne incrassati, supra basin vel medio quasi articulati, plerumque calyce longiores. Sepala 3 lineas longa, oblongo-lanceolata, acuta, incana, demum lutescentia. Petala 3 1/2-4 lineas longa, 1 lineam lata, albida. Staminodia 2 lineas longa, 1 lineam circiter lata, obtusa, integra. Stamina 40-50. Ovarium incanum. Stylus post anthesin 4 lineas longus. Nux volumine pisi. Semina obovata, rufescentia. Species distinctissima, vix cum alia generis confundenda. Habitat in Georgia atque Carolina. — Flores odorem narcissinumfragrantissimum spirantes, aperiun- tur in Horto Parisiensi julio, simul ac ill Z'i/iæ truncatæ.Semina matura in Gallia, borealiori haud perficit. { V. $. sp.iu herb. Vent. et Michx. atque v.c.) 344 E. SPACH. — Aevisio Tiliarum. Tizia ARGENTEA Desfont. Tilia argentea Desfont. Cat. Hort. Par. — Tilia alba Waldst. et Kit. Plant. Rar. Hungar. 1, tab. 3.—Wats. Dendr. Brit. tab. 71. — Tilia rotundifolia Vent. Diss. tab. 4. — Duham. ed. nov. 1, tab. 62. — Turpin, in Dict. des Scienc. Nat. Ic. — Tilia tomen- tosa Moœnch. Foliis argute serratis, breve ire MEN subtus al- bido-tomentosis, in axillis venarum imberbibus : inferioribus cordatis v. cordato-subrotundis; superioribus e basi hinc rotun- data etc. truncata, 1Îlinc dimidiato-cordata ovatis v.ovato-subro- tundis; cymis dense 7-15-floris; petalis oblongis v. cuneato- oblongis, apice crenulatis; staminodiis spathulato-obovatis; stylo exserto ; nuce Ovata v. subglobosa , umbonata, velutina, penta- gona : costis plus minusve prominulis. — GB: vrrescens. — Foliis subtus virescentibus, fere glabris ; nucibus ellipsoideis, acuminatis. — In Horto Trianonensi e seminibus typis speciei enata; an hyÿbrida? Arbor magna, coma ovato-subrotunda, Rami nigro-fusci. Ramul annotin hyemerubelli, æstate virides, novelli tomentosi. Gemmæ ovatæ, obtusæ, tomentosæ. Foliorum lamina 2-4 pollices longa (in surculis sterilibus semipedalis }, plerum- que totidem lata: junior supra subtusque tomentosa ; adulta firma, supra glabra, obscure viridis, subtus pube stellata densissima tomentosa, basi hinc binervi illincque 1-nervi, v. utrinque 2-nervi, vel hinc 2-nervi illincque 3-rervi; serraturæ triangulares v. rotundatæ, mucronatæ, approximatæ; petiolus 6-15 lineas longus. Stipulæ ovato-vel oblongo-lanceolatæ, acutæ, vel acuminatæ. Bracteæ 1 172-3 pollices longæ, 4-10 lineas latæ, plerumque folüs breviores, tomentosæ, oblongæ v.lanceolato-oblongæ, obtusæ, basi rotundatæ v. cuneatæ, subsessiles. Pedunculus bractea brevior, tomentosus. Pedicelli subclaviformes, plerumque sepalis longiores. Sepala ovato-lanceolata, obtusiuscula, tomentosa, 3 lincas longa. Petala pallide straminea, sepalis paulo longiora, lineam lata. Staminodia 2 lineas longa , superne dimidiam lineam lata, apice integerrima v. subcrenulata. Stamina 50-70. Ovarium tomentosum. Stylus post anthesin 2 172 lineas longus. Nux magnitudine.pisi. Semen obovatum, rufescens. Habitat in Hungaria, Transyivamia, Esclavonia ac Croatia. In hortis parisiensibus florescit exeunte junio, 7". molli, intermedia, nigra, ac neglecta serius, trunçata ac laxiflora præcocius { v. v. c.—ts. sp.) E. SPACH. — Aeyisio Tiliarum. 345 b) Foliorum superiorum petiolus’ lamina subæquilongus. Stylus basi barbaius. Tizia HETEROPHYLLA Vent. Tilia heterophylla Vent.! Diss. tab. 5. — Tilia alba Michx. fil. Arb. 3,p. 125, Ic. — Tilia macrophylla Hortul. T. foliis argute serratis, breve cuspidato-acuminatis, subtus albido-tomentosis in axillisque venarum ferrugineo-barbatis : inferioribus cordatis v. cordato-subrotundis ; superioribus e basi hinc rotundata v. truncäta illincque dimidiato-cordata, v. utrin- que truncata ovatis, v. ovato-subrotundis ; cymis dense 7-15-flo- ris; petalis oblongis v. cuneato-oblongis, apice subcrenulatis; staminodiüis spathulato-obovatis; stylo parum exserto: nuce ve- lutina, subglobosa, pentagona : costis prominulis. Arbor magna. Folia 2-4 pollices longa, plerumque totidem lata ( in surculis sterilibus 4-6 pollices lata, 6-8 pollices longa ), supra glabra, obscure viri- dia-( nascentia supra subiusque tomentosa}), subtus albida, pulchre reticulata fasciculisque permultis parvis pilorum brevium ferrugineorum barbulata ( non- nunquam præter barbulas nervatio tota tomento velutino rufescente induta est ), basi nunc plus minusve obliqua, nunc subæquilatera; serraturæ triangulares v. rotundatæ, mucronatæ, approximatæ ( in surculorum sterilium foliüs profun- diores , inæquales ). Stipulæ ovato-lanceolatæ v.oblongo-lanceolatæ, acutæ v. acuminatæ. Inflorescentia ille 7/iæ argenteæ prorsus similis. Sepala ovato- lanceolata, obtusiuscula, 3 lineas longa. Petala 4 lineas longa, lincam lata, albida. Staminodia calycis longitudine. Stamina 50-70. Ovarium tomentosum. Stylus post anthesin 2 lineas longus. Nux maguitudine pisi. Habitat in America ad ripas fluminum Ohio et Mississippi. — Species’elegan- tissima , barbulis ferrugineis foliorum paginæ inferioris facillime a 'ilia argentea distinguenda. In hortis parisiensibus nonnisi junior floresque haud perficiens occurrits( V. s.sp. in herb. Mickx. et Vent. ac v. c. sine flor.) SPECIERUM CLAVIS ANALYTICA. Stammodia nulla. Stamina petalis longiora, stylum etiam post anthesin paulo superantia. Nux vel fragilis, costis fiiformibus, vel lignosa, Écsis) Dionmanuns PUR NN . ui à | oO; Flores staminodiis 5 præditi. Stamina petalis breviora. Stylus post an- thesin plus minusve exsertus. Nux costistenuibus vel evanidis, semper LES EPMEE RP TOP NL OR PC Folia subtus plus minusve hirsuta . . . . . . . . . . 1. mollis. À Folia præter barbulas paginæ inferioris glabra . . . . . . . . 3, 346 E. SPACH. — Aevisio Tiliarum, Nux coriacea, subæquilatera, costis prominulis, Folia supra læte vi- ridia , subtus pallida, vix'glauca . . . . . . . . ‘1. intermedia. Nux hate , fragilis, obliqua, costis boue. Folia supra obscure viridia , subtus glauca «à 4. à ee ee er EE etre. 3 Gemmæ glabræ, lucidæ, majores. Foliorum lamina præter barbulas pa- ginæ inferioris glabra » v. pilis simplicibus prneséenss Filamenta sta - maincduspauto brexiors Lie: Vus, Se EME 5. Gemmæ tomentosæ v. pubescentes , parvæ. Foliorum pagina ibferior pilis stellatis tomentosa v. pubescens. Filamenta staminodiis subduplo breviétaist:. -Q AUS Cr PART ANS Pts ee ES oo Pol SUbUUS pUberUla, 1e) AIR sec elteite delle | CO MES GE. Foliorum superiorum petiolus laminæ subæquilongus. Stylus glaber. # Là hétercphylla. Foliorum omnium lamina petiolo triplo-quintuplo longior. . . . . 7. 6 Folia subtus albido-tomentosa, in axillis venarum imberbia. Nucis cos- tæ prominulæ. Rod LA TUE nue Vars Rat een TE DE. Folia subtus incana v, puberula, in ‘axillis venarum barbulata. Nucis costæ evandæ ions aitac) à bfleneeietlt RS U IG PIRS LÉNTREL / Folia subtus incano-velutina. Cymæ dense multifloræ. Petala apice ob- solete crenulata, stylo paulo superata . . . . . . 1”. truncata. Folia subtus tenuissime puberula. Cymæ laxe multifloræ , subpaniculatæ. Petala apice profunde emargiuata, stylo demum longe superata. T'. laxiflora.. i Folia marginibus puberula, subtus præter barbulas glabra. 7". nigra. Ne É EXPLICATION DE LA PLANCHE. N° I. TILIA ARGENTEA Desfont. a, b. pétales (grossis); c. un staminode avec une partie des étamines qui adhèrent à sa base (grossi); d. pistil (grossi); e. fruits du Tilia argentea, var. glabrescens Spach (grandeur naturelle); f, g. fruits du type normal de l'espèce (grandeur naturelle). No 2. TILIA TRUNCATA Spach. a. un pétale (grossi); &. un staminode avec une partie des étamines qui adhèrent à sa base (grossi); c. pistil (grossi); d. fruit (grandeur naturelle). N° 3. TILIA LAXIFLORA Michx. a. un pétale (grossi); 2. un staminode avec une partie des étamines qui adhèrent à sa base (grossi) ; c. pistil (grossi); d, e. fruits (grandeur naturelle). N° 4. TILIA NEGLECTA Spach. ” a, b, pétales (grossis); c. un staminode avec une partie des étamines qui adhèrent à sa base (grossis); d, pistil (grossi); e, f. fruits (grandeur naturelle). N° 5. TILIA NIGRA Borkh. a, b, deux staminodes avec une partie des élamines qui adhèrent à leur base (grossis); E. spPACH. — Revisio Tiliarum. 347 e,d,e,.f. pétales de différentes formes (grossis); g. pistil (grossi) ; 4, &, #. fruits de dit- férentes formes ( grandeur naturelle). N, 6. TILIA MOLLIS Spach. a, b, c, d, e, f, g, h. fruits de différentes formes (grandeur naturelle) ; ;. coupe transversale d’un fruit, pour faire voir l'épaisseur de la paroi (grandeur naturelle); 4. une étamine (fortement grossie ); /. un faisceau d’étamines (grossi); 7”, #, o,p,q,r,s,t,u, v. pé- tales de différentes formes (grossis); æ. pistil (grossi); y. nié moins l’un des cotylé- dons, dans sa position naturelle (grossi). No 7. TILIA SYLVESTRIS. Desfont. a. un pétale (grossi); 8. pistil (grossi); c. fruits (grandeur naturelle); d, coupe transversale d’un jeune fruit avant l’avortement des loges (grossi) ; e. coupe transversale d’un fruit mür (grandeur naturelle), pour faire voir l'épaisseur de la paroi. N° 8. TILIA INTERMEDIA De Cand. a. un.pétale (grossi); 2. pistil (grossi) ; ce. fruit (grandeur naturelle) ; d. coupe horizontale du même. OBSERVATIONS sur la Flore du Japon , suivies de la monographie du genre Epimedium. par MM. Ca. Monren ef J. DECAIsNE. (Second article) Conduits à l’examen de la famille des Berbéridées par l'étude du genre Epimedium, nous avons pu faire quelques observa- tions que nous signalerons plus tard. A la seule espèce de ce genre bien connue, nous en ajoutons quatre entièrement iné- dites, dont trois du Japon et une du Cachemyr; nous élevons au rang d'espèce la variété de V’Æ, alpinum , citée par M. De Can- dolle dans son Prodromus systematis regni vegetabilis. Enfin , à ces quatre espèces nous joignons un genre nouveau , et nous proposons d'en former un autre aux dépens de V£. hexandrum de M. Hooker Quant à la distribution géographique du genre Æpimedinm , nous avons pu nous assurer, d’après les recherches que nous avons faites dans les principales Flores, que l'Epimedium alpi- 348 C. MORREN ET J. DECAISNF. — Sur la Flore du Japon. num ne se trouve indiqué d'une manière positive et réellement spontanée, que dans les ouvrages d’Allioni, de Scopoli et Séguier. M. de Candolle, dans sa Flore française, fait observer d’après Nestler, que cette espèce a été naturalisée en Alsace, mais qu'elle n'y est point indigène. C’est ce que nous apprend positivement Lindern, qui cite même la montagne où il naturalisa cette plante(1). Il est aussi plus que probable que la même cause a fait citer l'Epimedium comme croissantspontanément en Angleterre, où on l'indique comme n'ayant été trouvé dans le Cumberland que par un seul botaniste (Eng. bot. 7, n. 438). Ainsi, il pa- raitrait que cette espèce est confinée dans les montagnes de la Ligurie, environ sous le 44° degré de latitude boréale, et qu’elle ne s'étend pas aussi avant dans le nord qu’on semblerait le croire. L’Epimedium pubigerum habite les environs de Con- Stantinople sous le 41° degré, à-peu-près sous la même ligne que Peking, tandis que notre Epimedium elatum a été recueilli par Jacquemont dans le Cachemyr, environ sous le 34° degré; l'Epimedium pinnatum (2) est cité comme croissant en Perse. Nous voyons que ces espèces paraissent être disséminées sur une surface très étendue, tandis qu’au contraire, le point où elles semblent être réunies paraît être le Japon (3), qui se trouve à-peu- près situé entre les 34% et 44°, précisément sous les mêmes latitu- des boréales que nous venons d'observer les quatre autres espè- ces. Quant à l'Epimedium hexandrum, croit en Amérique sous le 530 au nord de la Californie , sous la mème latitude que Que- bec dans le Canada; c’est comme l’on voit espèce de ce groupe qui s’avance le plus vers les régions boréales. Leschenault et Wallich, qui ont tant contribué à faire connaître la végétation de l’Inde tropicale, n’y font pas mention du genre Epimedium. MM. Don et Walker-Arnott ne le signalent non plus, ni dans la Flore du Nepaul, ni dans celle de la Péninsule indienne. (1) Lindern. Hort. Alsaticus , p. 136. (2) Cette espèce serait-elle aux Epimedium ce que les Mahonia sont aux Berberis ? (3) Peut-être doit-on attribuer le nombre d'espèces rapportées du Japon à ce que les Épime- dium y sont cultivés comme plantes d'ornement dans les jardins, d’après ce que nous en ap- prend M. von Siebold, Act, nat, eur. vol. xv, lc. C. MORREN ET J. DECAISNE. — Sur la Flore du Japon. 349 Les espèces d’Epimedium se trouvant maintenant portées à sept, nous paraissent susceptibles d’être divisées en deux sec- tions : celles du Japon, au nombre de trois, en formeront une à cause de la longueur de leurs cornets, qui sont extrêmement développés comparativement à ceux qu'on observe sur les E. alpinum, pubigerum et elatum. Nous avons désigné ces sec- tions d’après cette particularité par les noms de Macroceras pour les espèces du Japon, et celui de Microceras pour les autres. Si on croit en outre qu'il est utile d'établir une série pour les deux genres que nous établissons, ainsi que pour les espèces d'Epimedium, nous proposons l’ordre suivant en partant du genre à corolle sans cornets, et en arrivant successivement aux espèces d'Epimedium dans lesquelles ces organes sont le plus développés : 1° Aceranthus,2° Vancouveria; 3° les E pünedium de la section des Microceras ( E. alpinum, pubigerum, elatum, pinnatum ). Enfin, celles du Japon, appartenant à la section Macroceras, qui ont les cornets atténués en pointe , redressés et plus longs que les pétales. Mais notre objet dans cette notice étant princi- palement de faire connaître les plantes du Japon, nous sommes forcés de remettre à la fin les espèces que nous faisons ren- trer dans la première de ces sections, ainsi que le genre que nous formons de l’Epimediun hexandrum. ACERANTHUS. (1) Character genericus. Frores dispositione partinm quaternarià , oppositivà. CaLyx 4-vel rariüs abortu 3-sepalus caducus. PEraLa 4, patula, sepa- lorum numero æqualia. NicrariA petaloïdea plana. Sramina 4, filamentis brevibus. Anraeræ oblongæ 2-loculares, loculis à basi ad apicem valvulà dehiscentibus. Sryzus cylindraceus stigmate ‘parvo sessili coronatus. Ovarium oblongum siliquæforme unilo- culare pluriovulatum , ovulis anatropis longitudinaliter duplict serie affixis. 5 {1) Nom. genericum à vocabulis à sine xeoæ cornua ef «vbos flos. 350 c. MORREN ET J. DECAISNE. —- Sur la Flore du Japon. Herba gracilis, elegantissima; caulis subflexuosus. Forra gemina foliolis obliquis, lætæ viridia integerrima. FLores lactei, delicatuli. Aceranthus diphyllus. Nob. — Epimedium diphyllum. ZLodd. Bot. Cab. n. 1858. (1832.) Has : In Japonÿ. Floret majo in frigidariis Europeis. Os. Cette plante, comme on le voit, est trop différente des Epimedium pour y être réunie; elle en représente la fleur ré- gularisée, si toutefois on peut regarder les fleurs des £Epimedium comme étant peloriées ; l'analogue des cornets qui les caracté- risent se trouve-t-il représenté par les glandes qu'on observe sur les pétales des Berberis, où celles qui leur sont simplement opposées dans les Leontice ? cela nous paraît probable. Peut-être parviendra-t-on un jour plus sûrement à établir ces rapports lorsque l’anatomie nous aura démontré la nature et la direction des vaisseaux par rapport à chacune des parties de la fleur. Quoi qu'il en soit, la nature de ces parties opposées dans les Berbéridées est encore fort incertaine, surtout dans le Van- dina, où les divisions florales sont si rapprochées et en aussi grand nombre qu'elles semblent presque toutes dépendre les unes des autres (1). Aussi voyons-nous que les noms de brac- tées sépales et pétales sont souvent employés indifféremment par divers auteurs, el c’est qu’en effet il est difficile d'établir d’une manière satisfaisante le point de départ de chacune de ces parties, et de leur attribuer leur valeur. On pourrait peut- être aussi regarder le verticille comme composé de deux pièces dans les Epinedium, de manière à avoir l'alternance des parties comme dans les pavots et les fumeterres, qui ont un calyce de deux sépales et quatre pétales placés sur deux rangs. Quoi qu'il en soit, le caractère principal qui nous a servi à établir notre nouveau genre est l'absence des cornets qu'on observe dans les Epimedium. Aussi les considérations qui nous ont faitétablir le genre Aceranthus nous ont également engagé à séparer des Epimedium l’espèce décrite par M. Hooker dans sa Flore de l’A- mérique boréale. Il est vrai que dans cette plante les cornets (r) R. Br. Bot. of Congo. p. 22 in notulà. Il C. MORREN ET J. DECAISNE. — Our la Flore du Japon. 351 existent, mais ils sont simplement concaves au lieu d’étre en éperon; d’une autre part le nombre des parties de la fleur est de six au lieu d’être de quatre, le port est différent de celui des vrais Æpimedium; enfin, si le stigmate est exactement comme le dit M. Hooker, et nous n’avons pas lieu d’en douter, perforé à sa partie supérieure et l’ovaire couvert de poils glan- duleux , cette somme de différences doit nécessairement servir de caractères génériques de premier ordre. Quoique nous n'ayons pas vu cette plante, la figure et la description qu’en donne M. Hooker pourront néanmoins ser- vir à l'établissement de ce genre pour lequel nous proposons le nom et la rédaction qui suivent : VANCOUVERIA. Character genericus (ex Hook. Descript. et tabul.) FLores dispositione partium senarià oppositivä. Cazyx 8-se- palus, exteriora parva, interiora sensim majora, decidua, PE- TALA 6 reflexa ovalia concava, insigniter reflexa, oblongo-obo- vata, apice cucullata, intus appendice spathulatàä (nectaria?) valdè concavà, flavà aucta. SramiNA 6 recta, petalis opposita : antheræ biloculares , loculis valvulà à basi ad apicem dehiscen- tibus. SryLus cum ovario continuus. SricwA capitatum perfora- tum, subobliquum. Ovarrum“ glanduloso pilosum pluriovulatum ovulis lateraliter biseriatis. » Herba perennis. FozrA triternata, foliolis subobliquis obtusè 3-5 lobis glan- dulosa piloris. Flores laxè racemosi. Ovarium glanduloso-pilosum. Vancouveria hexandra. Nob. — Epimedium hexandrum ZZ00k, For. Bor. rer. 1. p. 30. 113. Has: Communément dans les bois de pins au fort Vancouver, sur la côte nord-ouést de la Californie. Oss. Il est presque inutile de dire que nous consacrons ce génre au navigateur célèbre qui a si puissamment contribué à faire connaître la géographie de la partie de l'Amérique où croît 352 C. MORREN ET 3. DECAISNE. —Owr da Flore du Japon. la plante que nous lui dédions; elle se trouve de plus abon- damment dans un lieu qui rappelle le nom de cet illustre ma- rin, au fort Vancouver. EPIMEDIUM. $ Macroceras. EPIMEDIUM MACRANTHUM Nob. E. foliis triternutis, floribus albidis, nectariis magnis violaceo pictis, stylo apice incrassato, stigmate plano. Hab : in Japonia. Flor. in frigidariis Europæ mense martii. Cauxis 6-12 poll. teres ad foliorum insertionem intumescens, pilosiusculus pube longà albidà crebriori erubescente vestitus. FoztA triternata subpatula; petioli communes teretes basi incrassati; partiales. articulati ternati: peuoluli folia æquane vel longiores graciles, pilosi; inferiores semipollicares, termi- nali dimidio majori.For1oz.A pollicaria, terminale ovato-acuminatum, lateralia obli- qua cordata, rotundata, argute dentata, dentibus setà termivatis vel in folüs adultis evanescentibus, ideo folia quasiintegra ciliata, basi 3-5-nervia, nervis vix prominulis reticulato-venosis , primariis supernè evanescentibus, aliis infimis plus minusve obliquis, membranacea suprà glabra læte-viridia, subtüs vix pal- lidiora, glabriuscula. Paxicuzx longæ pilosæ, oppositifoliæ, ramosæ, ramis sub- patulis plurifloris; pedunculi partiales gradatim ad apicem breviores, glabri, basi bracteà minimà membranaceä instructi. FLorEs speciosi pedicellati, pedicellis basi bracteolatis, apice intumescentes subclavati. Cazyx 4-sepalus, sepalis ovato- oblongis acutis, incoloribus vel fulvis , caducis. Prrara 4, lanceolata obtusius- cula margine subsinuosa, basi rotundata, ungue et apice delicatulé violaceo picta. NecrariA petalis tertià parte longiore, longé calcarata, alba, leviter vio- laceo-picta,, extremitate flava,haud rard versus medium lateraliterque denticulos 1-2 minimos gerentia. STAMINA 4 pistillo æqualia; filamenta brevia crassiuscula ; antheræ oblongæ basi rotundatæ , apice membranà tenui acutà terminatæ Ova- riuM oblongum brevissimé stipitatum glaberrimum, multiovulatum , ovulis lon- gitudinaliter subtriseriatis, ovato-oblongis, ad medium funiculo brevi affixis. . Oss. Cette belle espèce a les fleurs blanches lavées de violet aux deux extrémités des pétales; les cornets sont souvent égale- ment légèrement colorés et jaunes à leur pointe. Il arrive sou- C. MORREN ET 3. DECAISNE. — Sur la Flore du Japon. 353 vent qu'ils présentent vers leur milieu une ou deux petites bosse en forme de dents; quelquefois aussi leur position res- pective n'est point régulière comme dans la coupe que nous avons donnée de l'Epimedium alpinum, c’est-à‘ dire qu'ils se re» couvrent les uns les autres par leurs bords, à la manière des pétales à perfloraison tordue; les cornets contractent une légère adhérence avec les pétales, car il arrive souvent qu’ils se déta- chent ensemble. EPimeoirum MusscaranuM. Nob. E. foliis ternatis, floribus squalide albidis, nectaris petala superantibus , stylo filiformi subcentrale, stigmate sublobato. Hab : in Japoniä. In Europa floret mense marti. Cauzis semipedalis et ultrà, gracilis, teres, ad foliorum insertionem plus minusve intumescens , viridis, laxè pilosus, ad nodos pilis densioribus laxis albis vestitus. FozrA caulina ternata, longè petiolata, petiolo communi poll. 4-5 longo : petioluli inæquales ( terminalis poll. 2 172 longus) inferiores bipollicares foliolis subæquales. FortoLA terna, cordata, acuminata : terminale æquilaterum, lobis plerumque superpositis; imferioribus obliquis, omnibus ciliato-denticulatis, suprà intensè viribus, snbtüs tenuissime puberulis pallidioribus subglaucescen - tibus , membranaceis. Panrcura oppositifolia, folio brevior, plus minusve ramosa ( interdüm simplex ), laxiflora, floribus pedicellatis, pedicellis articulatis floribus æqualibus vel longioribus, basi bracteolatis, bracteolà ovoideà, adpress, membranaceà suffultis , pubescentibus. Cazyx tetraphyllus , sepalis ovato-linea- ribus acutis, squalidè albidis, in floribus virgineis sœpits roseo vel flavido pallidè pictis, patulis, demüm reflexis caducis. Prraca # ovato-acuta, margine snbflexuoso-sincata, calycinis foliclis longiora, patula. NecrariA calcarata acuta, incurvata, petalis süblongiora, alba. SramiNA ovarium æquantia, filamentis brevi- bus subcomplanatis, apice suhdilatatis, binervosis : antheræ ovato-oblongæ, flavæ. Srvzus subcentralis filiformis, ovarium æquans, apice stigmate parvo sub- bilobo coronatus. Ovarium stamina vix superans, subelliptico-ovoideum, viride. glaberrimum. Os. Nous avons consacré cette plante à la mémoire de J. H. Mussche, jardinier en chef du jardin universitaire à Gand; par les soins duquel les plantes du Japon rapportées par M.Siebold ont prospéré et fleuri, et se sont déjà répandues dans divers établis- semens. M. Mussche a de plus publié l'Hortus Gandavensis. I. Boran, — Déceribre. 23 354 Ci MORREN ET 3. DECAISNE. — Or la Flore du Japon. Elle se distingue de toutes celles du genre par ses feuilles sim- plement ternées , d'une couleur vert foncé, par ses fleurs d’un blane sale, moins grandes que dans Fespèce précédente. EPrimepiumM vioLACEUM. Nob. Tab. XIL. E. foliüis triternatis, floribus violaceis subsolitariis , nectarits petala superantibus, stylo fiiformi sublaterali. Hab : in Japonia. Floret in hort. Europ. mense majo. Cauzis 4-6 poll. longus, subflexuoso-geniculatus , teres ad foliorum insertio- nem intumescens, epidermide rubro-fuscà vestitus, pube albâ laxä flexuosä ad nodos crebriore pilosus. Fozra triternata, petiolata ; petiolo communius brevis semi- pollicem longus-coloratus : partiales 2-4 poll. longi, patuli, terètes, villosi , virides ; petioluli 1 1/2- 2 longi. rorrora cordata, acuminata integra, terminale æquila- terum, 2 inferiora obliqua , lobis rotundatis vel subacuminatis ; juniora colorata, margine intensè purpurca , membranacea, utrinque præsertim subtùs molliter puberula, demüm glabrata; intense viridia, eiliata, basi 3-5-nervia, reti- -culato-venosa , venis primariis supernè evanescentibus. Pepuncurx oppositifohi foliüis longiores, poll. 4 circiter longi, simplices, pauciflori, recti, firmi, teretes glaberrimi. FzorEs speciosi, violacei , lin. 14 lati, pedicellati, pedicellis cernuis basi bracteolatis puberulis.. Cazyx 3-4-sepalus, sepalis inæqualibas, 2 exteriori- ‘bus minoribus, ovatis viridibus rubro-coloratis. PræaLA ovata-lanceolata æqualia caiycinis foliolis sub triplo longiora, margine subsinuosa, rubro-violacea, nectariis pauld breviora. NecrarrA 4, petalis longitudine subæqualia, longè calcarata, attenuata, assurgentia, intensè violacea. SramiNA 4, ovario sublongiora , pistillo breviora; filamenta brevia crassiuscula, glaberrima: antheræ lineares oblongæ ‘flavæ. Srvzus sublateralis, ovario subæqualis, apice subincrassatus glaberrimus, stigmate discoideo plano .coronatus. Ovarium ovoideum glaberrimum viride , pluriovulatur. Os. Cette jolie plante a fleuri pour la première fois au Jar- din de Gand du r%au ro mai 1833. Après la floraison les feuilles deviennent tout-à-fait vertes et la tige grandit beaucoup, comme cela a lieu dans les autres espèces du même genre. Elles devien- nent aussi plus coriaces et persistent souvent pendant tout l'hi- ver, quoiqu'en partie sèches. C. MORREN ET J. DECAISNE. — Sur la Flore du Japon. 35h $ Microceras. EPIMEDIUM ALPINUM I. E. foliüs integris ciliatis glabratis, petalis ovato-lanceolatis nectaria paulo superantibus, filamentis brevibus, ovario lineari oblongo. Epimedium alpinum Linn. — Wilid. Spec. 1. p. 660. Tourn. Enst. rei herb. p. 232. t. 117.—Schkr. Bot. handb. 1. p. 81.t.24.— Lamk. II t. 83. — Engl. bot. 7. n. 438. — Seguier. PI. Veron. 1. p. 399. — Scopol. F'lor. Carn. 1. p.111. — All. fl. Pedem. 1. p. 235. Os : Nous avons parlé au commencement de cette notice des localités on croit cette espèce. Thunberg la cite au Japon, mais comme nous avons déjà reconnu des applications fausses des espèces linnéennes à celles de sa Flore, nous avons droit de soupçonner qu'il en est de même à l'égard de celle-ci. ÉPIMEDIUM PUBIGERUM Nob. E. foliolis cordatis integris v. subdentatis glabratis subtüs in axillis lanatis, petalis ovato - lanceolatis inflexis, filamentis bre- vibus, ovario subobovato. Epimedium alpinum var. 8 D. C. Prod. 1. p. 110. D’Urvill. Enum. pl. Archip. Pont. Eux. p. 18. — Sibth. n. 364. Hab : in nemoribus circà Byzantium ad pagum Therapia (ex cl. D’Urville, in herb. mus. Olivier et Bruguières). RurzomA repens crassitie pennæ anserinæ, radicellas numerosas emittens filiformes, vestigis squamarum parvis vestita: turionis squamæ subrotundo- concavæ, venosæ, fuscæ, foliorum basin circumdantes. Fozra è congerie squa- marum orta, solitaria vel bina, erecta, triternata, petiolata ; peticli communes 6-12 poll. longi, teretes, læves, ad petiolulorum insertionem intumescentes, pilost, pilis mollibus coloratis subglanduloso-capitatis claviformibus; partiales 2-2 172 poil. longi, inferiores breviores, ad foliolorum insertionem piloso-lanati : pe - tioluli semipollicares terminales poll. 1 longi. rorrora 1-2 1/2 poil. longa, 172-2 lata, subrotundo-cordata, breviter acuminata, haud raro æquilatera, et tunc lobis sæpè superpositis, basi rotundata, dentata, dentibus erectis 25. 356 c. MORREN ET J.DECAISNE. — Sr la Flore du Japon. apiculatis; adulla chartacea, suprà viridia suboitida, subtus glaucescentia., reticulato-venosa; juniora submembranacea subtüs venosa, venis prominulis pilis mollibus albis inspersa, ad petioluli insertionem densè et brevissimè la- nata. INFLORESCENTIA terminalis racemosa, racemis oppositifoliis folia superan- übus, laxifloris, crectis, pilis mollibus articulatis inspersis, demüm glabratis. Frores magnitudine Æ. alpini pedicellati, pedicellis:basi bracteolatis, bracteolis parvis adpressis membranaceis fuscis. Carzvx &-sepalus, sepalis inæqualibus, exterioribus minoribus ovatis obtusis, interioribus concavis sub duplo majoribus, omnibus membranaceis longitudinaliter venosis, glaberrimis. Perara 4 æquala, calycinis foliolis duplo longiora, membranacea ovato-oblonga, obtusa, concava inflexa. Necrarra 4 petalis dimidio ferè breviora, ÆE. alpini similia, peta- lis inflexis subabscondita. Sramina stylo longiora, filamentis planis subdi- latatis. Antherae ovoideæ acumine brevi membranaceo terminaiæ. SryLus lateralis apice snbincrassatus, stigmate sessili subdiscoïdeo tenuissimè papilloso ut in Æ. alpino coronatus. Ovarium ovatum himc ventricosum, 4-8-ovulatum, glaberrimum. Siciqua (immatura) 6-8-sperma, subelliptico-ovata, submembra- nacea, ventricosa, stylo termiuali apiculata, glaberrima. SEmiNa imperfecta, oblongo-linearia, sub ima basi affixa, arillo hbrevi concavo membranaceo ferè circumdaia :: testà chalazæ loco-crassiore subinduratà. Oss : Cette plante se distingue de l'Æpimedium alpinum avec laquelle on la confondait, par ses folioles plus arrondies , moins longuement acuminées et pourvues sur la face inférieure, surtout aux aisselles des nervures, d’une petite touffe de poils blancs, courts et serrés. Les pétales sont concaves, plus longs que les cornets sur lesquels ils se réfléchissent et forment une espèce de capuchon, l'ovaire est ovoïde au lieu d'être linéaire. 4 Eprsmepium ELATUM. Nob. E. foliolis dentatis ciliatis glabratis, petalis ovato-lanceolatis acutis patulis v. reflexis, filamentis ovario ovato æqualibus fili- formibus. Has : frequens in montibus editis Cachemyricis cireà Choupienna et Hirpour. ( V. Jacquemont.) Cauzis 2-3-pedalis, foliosus, ercctus, sulcatus, gläberrimus, viridis. Forra caulina , inferiora tritcrnata, breviter petiolata ; petioli communes 1/2-1-poll. longi, teretes, basi incrassati; partiales graciles, 3 poll. longi, terminalis longior; petioluli poll. 172-1-circiter longi, glaberrimi. rorrocA 1-2 poll. longa, 1-1 172 et ultra lata, ovato-cordata, suyrema æquilatera, lobis rotundatis rarissime G. MORREN ETJ. DECAISNE. — Sur la Flore du Japon. 35% superpositis; lateralia obliqua, omnia irregulariter serrata, serraturis setà terminatis, basi 3-5-nervia, reticulato-venosa, venis primariüs ob'iquis, ad limbum medium evanescentibus, infimis plus minusve horizontalibus, mem- branacea, suprà glaberrima, subtùs pallidiora tenuissimè puberula. Racemus terminalis ,ramosus : rami infimi axillares, semipedales, basi folio simplici cor- dato gradatim ad apicem minori suflulti, supremi nudi, omnes Jaxiflori , graciles, pedunculis partialibus subfiliformibus, glanduloso-pilosis, basi bracteà minimâ, membranaceä, adpressà, instructis. FLorrs Æ. alpini subminores, lutes- centes, pedicellati, pedicellis bracteolatis, apice incrassatis post anthesin cernuis. Cazyx 4-parttus, foliolis vix semilineam longis, ovato-rotundis, subdeltoideis, 2 infimis minoribus, margine membranaceis, vel medio plus minusve flavo- coloratis. PETALA calyce duplo longiora, ovato-lanceolata, membranacea, patala anthesi peractà, reflexa. NEcrarrA petalis breviora, flavo-purpurea, extremi- tate parüm incurvata. SrAMINA ovarium superantia erecta; filamentis pistillo ad- pressis planiusculis, lateraliter interdùm connatis et quasi monadelphis. ANTHER x lanceolatæ , cordatæ , apice processu ovato terminatæ. Srvzus lateralis cum ovario . lineari subcontinuus. SrremA parvum planum. Siciqua (immatura) lineari-oblonga, . hiñc plana . indè convexa, basi tantisper attenuata, apice stylo persistente apicu- lata, oligosperma: SeminA imperfecta oblonga, obtusa basi rostrata medio affxa : arillo membranaceo subbilobato , testà apice indurante. Os : Nous avons sous les yeux.un échantillon de cette plante, qui a plus de 3 pieds et demi de haut. Les feuilles sont triter- nées , à folioles fortement dentées; les rameaux inférieurs de la grappe sont munis à leurs bases de feuilles simples ; c’est la seule qui nous ait présenté cette particularité. Les fleurs sont à-peu- près égales pour la grandeur à celles de l’Epimedium alpinum ; mais elles s’en distinguent très facilement par la longueur des filets des étamines qui sont plus longs dans cette espèce que dans toutes les autres ; ils sont appliqués contre l'ovaire, quel- quefois tellement adhérens par leurs bords qu'ils paraissent presque. monadelphes. D'après une note du catalogue de V. Jacquemont, cette plante a le port d'un Thalictrum. En examinant les caractères de la famille des Berbéridées dans le Prodrome de M. De Candolle, ainsi que dans les Ordines naturales M. de Bartling, on voit qu'ils sont incomplets ou inexacts sous plusieurs points. Comme ce n’est pas ici le lieu d'exposer en entier un caractère de famille, nous nous conten- terons seulement de citer les observations qui ont rapport au fruit et à la graine dans les plantes de cette famille que nous 558 G. MORREN ET J. DECAISNE. — Sur la Flore du Japon. avons été conduits à étudier en nous occupant de celles que nous venons de faire connaitre. Si nous suivons la situation constante et si remarquable des parties de la fleur dans cette famille, nous la voyons également se reproduire dans le fruit des Epimediun sous la forme de deux folioles opposées, dont la plus inférieure, celle tournée du côté de Paxe, porte seule les ovules sur la nervure moyenne : cette foliole a ses bords soudés avec une foliole de même nature qui se trouve placée en face. Il est facile de voir sur un jeune fruit à l'état vivant la disposition des nervures de ces deux piè- ces, qui s'épanouissant en partant de la nervure médiane, vont s'arrêter à la ligne de jonction des deux folioles où se fera aussi la déhiscence du fruit. Tournefort, dans ses /nstitutions, a représenté un de ces fruits ouverts; nous n’avons pu en voir de parvenus à maturité, et ce n’est qu'en les pressant légère- ment que nous avons déterminé cette déhiscence. Quant aux graines, nous n'avons pas été plus heureux , et aussi ne devons- nous pas nous étonner qu'il n’en soit fait mention ni dans le Prodrome de M. de Candolle, ni dans les Ordines de M. Bartling, puisque malgré tous nos soins nous n’avons pu nous procurer des graines parfaites de ce genre , qui ne se trouvent repré- sentées nulle part à notre connaissance. Cependant elles offrent par la présence d’un arille, un caractère de quelque importance, que nous avons pu constater sur toutes Îles espèces dont nous avons eu des ovaires déjà un peu avancés. Les ovules sont ana- tropes, ovoides dans le jeune Âge, insérés par leur partie infé- rieure très voisine du micropyle avec lequel le hile est presque contigu; ce n’est que par leur développement, qu'ils semblent alors être insérés par leur! partie moyenne; dans leur état adulte on voit le funicule se développer et produire un arille blanc, transparent, celluleux, qui embrasse totalement la jeune graine dans l’Epimedium alpinum , et qui reste sous la forme d’une auricule membraneuse, plus ou moins grande dans l'espèce du Cachemyr, ainsi que dans l'E. pubigerum. Le testa se pro- longe à la base dans cette première espèce, en une sorte de bec d’une substance plus molle, que nous n'avons pu étudier con- venablement, et qu'on peut regarder comme l'analogue du pro- C. MORREN ET J. DECAISNE. — Sur la Flore du Japon. 559 longement qu’on observe sur les graines des Leontice. La cha- laze est indiquée sur le testa par une partie plus épaisse et plus colorée , surtout à sa partie interne. Il nous resterait pour compléter l’histoire du développement des graines de l'Epimedium à signaler la position de l'embryon que nous venons bien à la vérité de déterminer dans ses principales parties, d’après le développement de l’ovule, mais dont nous ne connaissons rien sur l'étendue qu’il occupe dans le périsperme. On le dit généralement axile dans les Berberidées, cependant on peut voir sur le Leontice 2t le Nandina, qu’il n'en est pas toujours ainsi, et que ce fait nest vrai jusqu'ici que pour les Berberis et Mahonia. M. R. Brown n'a donné dans la planche qui accompagne son mémoire sur le Caulophyllum: que le déve- loppement des parties qui faisaient le sujet de ses observations. Nous avons cru utile de compléter les analyses du fruit des Ber- beridées en ajoutant celle d'une graine de Zeontice-dont on ne trouve pas encore de bonnes figures. Elle servira en même temps à faire voir et les modifications que subissent les graines et la position différente que prend l'embryon dans les différens gen- res de cette famille. Les analyses des graines du Vandina données par Gaertner, laissent à desirer sur ce qui a rapport à quelques-unes de leurs parties relatives ; depuis la publication de son ouvrage , ces re- lations ont pris de l'importance et méritent d’être signalées. La coupe qu'il donne d’une de ces graines est faite par rapport à son plus grand diamètre, et ne nous donne pas une idée exacte de la position de l'embryon , il ne fait pas non plus mention du raphé qu'on peut facilement y observer. Dans le Diphylleia l'embryon est oblique et n’occupe qu'un tiers-environ de peri- sperme. On peut faire la même remarque au sujet du Podophyl- lum qui doit faire partie des Berbéridées, comme l’a déja indi- qné M. KR. Brown. On voit donc partout ce qui précède que les Berberis et Mahonia sont les seuls genres dans cette famille, qui présentent un embryon axile à cotylédons plans ; que dans les Leontice, Nandina et Diphylleia 1 n’occupe qu'une très petite parue du périsperme; et enfin que les Æpimedium présentent un arille 360 G MORREN ET J, DECAISNE. — Sur la Flore du Japon. qui n'avait pas encore été décrit. M. Bartling indique même son absence comme un des caractères des graines de la famille des Berbéridées. Dans l’£. alpinum , cet arille est transparent cellulaire, pa- raissant composé d'une double membrane assez épaisse sur laquelle on aperçoit des petits enfoncemens comme sur un dé à coudre, il couvre entièrement la jeune graine qui se trouve cachée dans la cavité qu’il forme. Celui que nous avons observé daus VE. elatum est membraneux formé de tissu cellulaire très délicat, commençant d'abord par deux petites lames partant du hile et qui s'appliquent de chaque côté de la jeune graine qu’il couvre bientôt après, ainsi que le feraient deux feuillets entre lesquels la graine se trouverait placée. Le même mode de développement se fait remarquer sur l’£. pubigerum , mais nous n'avons pu l'observer sur les espèces du Japon, n'ayant eu à notre disposition que des ovaires très jeunes. EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE XII. A. Vig. 1. Epimedium violaceum de grandeur naturelle. B. Détails analytiques de l'E. alpinum et elatum. Fig. 1. Plan symétrique d’une fleur de l'E. alpinum ; a. les divisions calicinales; 4. pétales; c. nectaires; d. étamines ; e. ovaire. Fig. 2. Coupe verticale d’une fleur de la mème espèce, les folioles calicinales étant déjà tombées : les mêmes lettres indiquent les parties analogues de la fig. précédente. Fig. 3. Le pollen à l’état naturel. Fig. 4. Le même humecté. Fig. 5. Pistil de l’E. alpinum ; a. stigmate; 6. point de suture des deux folioles qui composent le fruit et où se fera la déhiscence. Fig. 6. Un ovule ; à. la chalaze; 8. le micropyle. Fig. 7. Une graine imparfaite recouverte par son arille concave; a. point où correspond le hile qui nous est caché par la position de cette graine. Fig. 8. graine imparfaite de VE. elatum ; a. Y'arille membraneux et échancré au sommet ; ?. membrane externe un peu charnue; c. test crustaré; d. cavité de la graine qui doit renfermer le périsperme et l'embryon ; e. la chalaze; f. le micropyle. C. Fig. r. Graine de Leontice altaica grossie et coupée verticalement par rapport à son point d'attache; à. test; la membrane externe qui le couvre est extrêmement mince; à. périsperme; c. embryon; d, conduit cylindrique correspondant au micropyle ; il est indiqué en dehors de la graine par une petite ouverture arrondie. Fig. 2, embryon. D. Fig. r. Graine de VNandina domestica; a. chalaze ; b. raphé; c. micropyle. Fig. 2. La même coupe transversalement par rapport à la chalaze et au micropyle ; a. chalaze; 6. test; c. périsperme; d, cavité embryonnaire; e, embryon. Fig. 3, Embryon très grossi. C. MORREN £T J. DECAISNE. — Sur la Flore du Japon. 367 PLANCHE XIII. Fig. 1. Epimedium macranthum de grandeur naturelle. Fig. 2. Un pétale grossi, pour mon- trer la nervation, Fig. 3. Une étamine grossie au moment de la dehiscence de l’anthère, Fig. 4. Pistil entier. Fig. 5. Le même, dont l'ovaire est coupé verticalement, pour faire voir l'insertion des ovules. Fig. 6. Un ovule entier très grossi et vu par transparence. @. funicule; b.hile; c. raphé; d. chalaze; e. micropyle. PLANCHE XIV. Fig. 1. Aceranthus diphyllus de grandeur naturelle. Fig. 2. Un bouton à fleur grossi, Fig. 3. Une fleur épanouie. Fig. 4. Un pétale. Fig. 5. Un des appendices staminaux ou nectaire pé- taloïde. Fig. 6. Anthère au moment de la déhiscence. Fig. 7. La mème après la déhiscence; a. les valves relevées et couvertes de pollen ; 8. loge. Fig. 8. Pollen humecté. Fig. 9. Pistil; a. le stigmate. Fig. 10. Coupe transversale de l'ovaire afin de montrér l'insertion des ovules. Fig. 11. Un ovule séparé; 4. chalaze ; 6. le micropyle. Exposition systématique des genres et: des espèces d'Algues inférieures, Par KuTzinG. (1) I. Cayprococcus. Kutz. Alg. aq. dulc. germ. Dec. II. Globuli hyalini non colorati, in stratum indeterminatum mucosum, facile secedens, sine ordine aggregati. 2. Cryptococcus mollis. Kutz. (x) Nous avons pensé que les personnes qui s'occupent de l'étude de la Cryptogamie sera ent bien aises de trouver dans les Annales ce Synopsis des Cryptogames aquatiques les plus simples, que M. Kutzing a publié dans le Linnæa comme appendice au mémoire sur les transformations deces plantes dont nous avons également publié la traduction. On peut le regarder comme repré- sentant l’état actuel de la science sur ce sujet, considéré sous le rapport de la classification de ces êtres ; mais cette classificatior sera probablement fortement modifiée, lorsque des observations, du genre de celles de l’auteur même de ce Synopsis, sur le développement et la métamorphose de ces êtres, auront été plus répétées et encore mieux suivies, si on arrive à prouver , comme cela est vraisemblable, que plusieurs des formes qui sont ici considérées comme des genres et des espèces différentes , ne sont que des états différens de la même plante, produits par l’âge ou par les circonstances extérieures sous l'influence desquelles elle s’est développée. ( Note des rédacteurs. ) 362 KUTZING. — Système des Algues inférieures. IL Prorococcus. Ag. syst. Globuli liberi non mucosi, in stratum pulveraceum, non mu- cosum, sine ordine aggregati. 1. Protococcus nebulosus. Kutz. : aquaticus natans, globulis minutissimis hya- linis albidis, in pelliculam tenuissimam laxe dispositis ( pl. VI, fig. 18 ). Protococcus nivalis Ag. (Icon. alg. t. 21.) : globulis sanguineis sphæricis inæqualibus. Palmella nivalis Kunze Flora 1825. Uredo nivalis R. Browu. Lepraria kermesinu Wrang. Protococcus cœruleus Kutz. : terrestris, globulis sphæricis amæne cæruleis, in macules saturate cæruleas hic illic confluentes agregatis. Globulina cœærulea Turpin Mem. mus. 14.1. 3. fig. 3. Protococcus moras Ag. ( Icon. alg. t. 11. ): terrestris, globulis sphæntcis hyalino-viridibus, in stratum tenue viride aggregatis ( PL. VI. fig. 4.) Chlorococcum murale Grev. Crypt. VI. t. 325? 6 aquaticus : globulis RÉ magis pellucidis et interdum in acervulos aggregatis. Lepraria infusionum Schrank Act. acad.monac. 18#1. Protococcus viridis Ag. : terrestris, globulis hinc sphæricis, illinc sub- angulosis, majoribus in stratum obscure viride densiusculum aggregatis (pl VI, fig. 3). Globulina botryoides Turp. L. c. fig. 1. a-d ( exclus. e. f. g.) Chlorococcum vulgare Grev. Crypt. V. tab. 262. Lichen et byssus botryoides Auct. Protococcus cinereo-sulphureus Kutz. : strato tenuiori , priaum viridi, de- mum griseo-virescenti vel cinereo, globulis plerumque sphæricis. Lepraria cinereo-sulphurea Achar. Floerke. Frequens in pinetis ad corticem pinorum. Protococcus byssoides Kutz. : globulis minutissimis subsphæricis; in stratum pulveraceum latissime expansum cinereo-viridi aggregatis. Lepraria byssoidea Achar. Pulyeraria byssoidea Floerke. Protococcus ater Kutz. : globulissubanguloso-globosis nigris, medio hyalinis solidiusculis, in stratum latissime expansum aterrinum plus minus densum aggregatis. Globulina atraTurp L. c. fig. 6 a( exclusis fig. 6 d. et 6.c.) Protococcus rubens Kutz. : globulis sphæricis hyalinis, aurantiaco - rubes- centibus, in stratum tenuissimum rubrum aggregaus. Globulina rubens Turpin 1. c. fig. 4-Lepraria rubra Ach. KUTZING. — Système des A laues inférieures. 365 10. Protococcus sulphureus : globulis sphæricis hyalinis, in stratum leprosum densum æquale sulphureum aggregatis. Globulina sulphurea Turp. 1. c. fig. 5.-Lepraria sulfurea Ach.? Lepra sulphurea Ehrh. PI. cryp. dec. 21. 11. Protococcus lacteus : terrestris, globulis sphæricis hyalinis albidis, instratum leprosum albidum densum aggregatis. Globulina lactea Turp.1. c. tab. 3. fig. 2.-Lepraria lactea.Auct.- Lepraria farinosa Ach.-Lepraria leiphæma Ach? III. Micrazoa. Biasoletto, di alc. alghe microsc. Globuli minutissimi sphærici, pelliculam expansam tenuem subcohærentem, e glomerulis globulorum compositam, plerum- que mucosam formantes. 1. Micraloa protogenita Bias. ( 1. c. t. XIX ): frons areolata; areolis liberis, minutissimis, herbaceo-viridibus, inæqualibus, nudis, margine viridiori magis minusque anguloso. Bas. 1. c. In fundo lagenæ vitreæ, aquà destillata communi repletæ. Bias. a. Micraloa pini-turionum Bias. (1. c. tab. XX. ): frons parva difformis , herbaceo-viridis, membranacea ; membranula e pluribus areolis composita, libera, nuda; areolis vero ut in Micraloa antecederti. Bias 1. c. In aqua destillata Pini turionum. 3. Micraloa æœruginosa Kutz. : strato mucoso tenuissimo, membranaceo, e glomerulis æruginoso globosis oblongisve hinc illinc confluentibus læte æruginosis constituto ( pl. VI. fig. 20. ) In aquis stagnantibus. 4. Micraloa rosea Kutz.:strato submucoso, tenuissimo membranaceo, roseo, e glomerulis globulorum globosisroseo-carneis composito. In fossis Cara putrefacta repletis. 5. Micraloa olivacea Kuiz. : sirato olivaceo, e glomerulis globulorum sub- phæricorum inæqualium constituto. ( Protococcus glomeratus Ag. Bot. zeit. 1827. p. 620.) Propè Carlsbad. IV. Microcysris. Kutz. Vesiculæ pellucidæ membranaceæ, globulos includentes, in stratum plerumque mucosum aggregatæ. 304 I. 2. 3. 4. LR 6. 7° 8. CE KUTZING. — Système des Algues inférieures. a. Species rubræ ( Ææmatococcus Ag. ) Microcystis Noltii; vesicuhs elliptüico-sphæricis sanguineis, includentibus globulos confertos numerosos. Hæœmatococcus Noltii Ag. Ic. alg. t. 22. In aqua stagnante. Microcystis Grevillii : vesiculis exacte sphæricis minutissimis viride purpu- reis, includentibus globulos subdenos. Hæmatococcus Grevillii Ag. 1. c. tab. 23. Protococcus nivalis Grey. Scot. cryp. no. 131 (excl. synon.) Ad rupes calcareas in Scotia. Microcystis sanguinea : vesiculis ellipticis miuutis pellucidis,. includen- tüibus globulos paucos roseos laxe dispositos. Hæmatococcus sanguineus Ag. Ic. alg.t. 24. Palmella ? sanguinea Ag. Syst. Protococcus nivalis Cordain Sturm deuts. flor. (excel. syn.) Ad rupes Sueciæ et Bohemiæ. Micrvcystis rosea : vesiculis lentiformibus planis, margine hinc inde pli- cas, includentibus globulos minutissimos roseos numerosos. Protococcus roseus Corda 1. c.-Palmella rosea Lyngb. Coccochloris rosea Spreng.- T'ubercularia rosea Pers. Lichen roseus Schr. Super Lichenes crescit. Microcystis umbrina : vesiculis aggregatis sphæricis inæqualibus opacius- culis umbrino-purpurascentibus , includentibus globulos numerosos con- fertos hyalinos (pl. vr, fig. 17). In Germania ad rupes excavatas'et aqua pluviali repletas. b. Species allochroæ. Microcystis violacea : strato violaceo; vesiculis majusculis magis minusve compressis, pellucidis, includentibus globulos paucos hyalinos violaceos. Protococcus violaceus Cordal. c. Ad muros huraidos. À Microcystis angulosa : vesiculis planis subrotundis tandem angulatis , in- cludentibus globulos saturate virides quatuor ad quinque. Protococcus angulosus Corda 1. c.-Globulina botryoides Turp.1. fig. e f.? Ad Confervas aquæ dulcis. Microcystis atrovirens: vesiculis inæqualibus, includentibus globulos ovales paucos. Protococcus atrovirens Corda 1. c.-Bichatia vesiculinosa Turp. Mem. mus. XVIII. tab. 5. Ad saxa arenosa humida. Microcystis rupestris : vesiculis demum loculosis, viridi-fuscescentibus, includentibus globulos rotundos 2-4, strato viridi granula minutissima continente involutis. KUTZING. — Système des Algues inférieures, 365 Palmella rupestris Lyugb. tab. 69.-Protococcus rupestris Covda? Ad rupes madidas. 10. Microcystis atra : vesiculis se hyalinis, subsphæricis, inclu dentibus globulos minutissimos subhyalinos, stratum vigrum formantibus. Globulina atra Turp. L.c. fig. 6. b et e non. 6 a. Ad saxa madida. V. Pazmerra. Lyngb. Frons plerumque difformis, gelatinosa, granulis sparsis mi- nutissimis farcta. a. Species virides. 1. Palmella effusa Kuiz. : fronde indeterminata, viridi, molli; granulis minutissimis , sparsis, hyalinis. Ad terram limosam stagnorum. 2. Palmella botryoides Lyngb. : frondibus globulosis, trementibus, hyalino- viridibus, aggregatis, sæpe confluentibus ; granulis hyalinis viridibus. Palmella botryoides Ag. Icon. alg. tab. 12-Nostoc botryoides Ag. syn. In locis aquä irroratis. 3. Palmella cylindrica : fronde gelatirosa, viridi, subeylindrica ; granulis in- ternis minutissimis, solitariis vel submoniliformibus. Lyngb. Tent. hydr. p. 205. Ad rupes maritimas. 4. Palmella minuta : frondibus sparsis, miuutis, hemisphæricis; granulis minutis, globosis Ag. Icon. alg. tab. 3. Suprà lapides propè Carlsbad. b. Species fuscæ. 5. Palmella crassa : fronde crassiuscula, plana, lævigata, rotundato-flagelli- formi, plus minusve sinuoso-lobata , olivacea; granulis globosis. Naccari, Alool. adriat. In mare adriatico. 6. Palmella sordida : gregaria, frondibus determinatis, oblongis, hic illic confluentibus, sordide fuscescentibus ; granulis hyalinis globosis. Kutzing ( pl. VI. fig. 15.) In cryptis humidis. 7. Palmella adnata: fronde difformi, gelatinosa, rugosa, fusco-flavescente ; granulis internis globosis fuscis. Lyngb. Hydroph. tab. 69. Ad rupes maritimas. 566 KUTZING. — Système des Algues inférieures. c. Species aurantiaceæ vel rubræ. 8. Palmella aurantia : fronde aurantiaca , late explanata, colliculosa ; gra- nulis sphæricis aurantiacis. Ag. Syst. alg. 14. 9. Palmella miniata : fronde gelatinosa, difformi , explanata, verrucoso-tu- berculosa, miniata; granulis globosis, miniatis, inæqualibus. Leiblein ir Regensb. bot. zeit. 1830 p. 328 (pl. VI, fig. 16). 10. Palmella alpicola : fronde difformi, rugosa, molli, rubra, granulis internis munutis, ovatis, rubris. Lyngb. Hydroph. dan. p. 69. Ulva montana. Ligtkf. Engl. bot. t. 2195. 11. Palmella rubra: thallo crustæformi, tenui, determinato, contiguo, rubro; granulis minutissimis. #/or. dan. t. 1952 fig. 2. 12. Palmella cruenta : fronde gelatinosa, crustæformi, latissime expansa, cru- enta, tuberculosa ; globulis sphæricis, subangulosis. Ag. Tremella cruenta Eug]. bot. t. 1800. — T'helephora sanguinea. Pers. Syn. fung. p. 175. — Coccochloris cruentae Spreng. Syst. — Phytoconis purpurea Bory. — Globulina sanguinea Turpin. VI. Srereococcus. Kutzing. Frons durissima, globosa, sicca, non mucosa, e granulis minutissimis cCOoMposita. 1. Stereococcus viridis : fronde hemisphærica , minuta, viridi, arctissime ad- nata. Kutz. Ad lapides in fluviis. VIT. Hyprococcus.Kutzing. Frons ( olivacea ) minuta, hemisphærica, subcoriaceo- gelatinosa, subtus excavata ( adnata }, granulis hyalinis minutis- simis farcta. 1. Æydrococcus rivularis : frondibus numerosis, leviter adnatis, hinc solitariis, illinc aggregatis. Kutz. In torrentibus montiam. VIII CoccocHLonis. Spreneg. Frons determinata, gelatinosa ( hyalino-viridi }, granulis o A , pue KUTZINC. — Système des Alyues inférieures. 367 Anternis demum in glomerulis coacervatis, corpusculisque majo- ribus oblongis ellipticisque mixti. 1. Coccochloris stagnina Spreng. : fronde globosa æruginoso-viridi, demum fuscescente. Kutz. alg. aq. dulc. germ. dec. IL. n. 29 (pl. VI, fig. 19). Palmella hyalina Lyngb. — Palmella globosa Ag. Syst. In stagnis. | 2. Cococchloris protuberans Spreng. : terrestris, frondibus gelatinosis viridi- bus explanatis tuberculosis, confluentibus. Ulva protuberans Eugl. bot. t. 2583. Ad terram inter museos. IX. NemarTococcus. Kutzing. Frons gelatinosa, filis globulisque minutissimis hyalinis farcta. 1. Nematococcus viridis : fronde gelatmosa, tremente, viridi , expansa, tuber- culosa, filis simplicibus curvatis ; globulis numerosis. Kutz. (PI. VI. fg. 10) 2 Nematococcus albidus : fronde gelatinosa, tremente, expansa, papilloso- tuberculosa, hyalino-albida; filis ramosis, ramis divergentibus, globulis paucis. Kutz.( PL VI. fig, 11.) X. ALysPHÆRIA. Turpin. Fila ramosa, gelatinoso-cartilaginea, continua, libera, non colorata, globulos numerosos laterales gerentia. 1. Alysphæria muscorum : sirato pulveraceo , cinereo-candido; fils ramo- sissimis, subdichotomis, apicibus dilatatis ; globulis albidis. Turp. L. c. fig. 11.aetb. Lepraria muscorum Auct. 2. Alysphæria antiquitatis : strato aterrimo, maculoso; filis subramosis, hyalinis; globulis nigris, medio pellucidis. Turp. loc. cit. fig. 8. Byssus et Lepraria antiquitatis auct. 3. Alysphæria flavovirens : strato pulveraceo flavissimo; filis dichotomo- ramosis ; ramis divaricalis apice dilatatis; globulis flavis. Turpin. Al. candelaris(et Al. chlorina? ) Turp. L c. fig. 7 et 10. Lepraria, Lichen, ct Byssus candelaris Auct. ee ————— 363 c. MONTAGNE. — Nouvelles espèces de Cry ptogames. Description de plusieurs nouvelles espèces de Cryptogames découvertes par M.GaunicAuD dans l’ Amérique méridionale, Par C. Mownracxe , D. M. (Suite. ) Parmi les plantes cryptogames rapportées par M. Gaudichaud de son dernier voyage au Brésil, au Chili et au Pérou, nous avons eu à examiner soixante Lichens et, sur ce nombre, nous en avons trouvé trois inédits, un très polymorphe et anomal qui exigeait une description nouvelle, et une variété remar- quable d’une espèce publiée par Eschweiler, dans la flore du Brésil de M. Martius. Nous avons cru devoir figurer surtout le Borrera Ceruchis d’'Acharius, où du moins ce que nous rapportons à cette espèce d’après la description du Lichenographia universalis qui convient parfaitement à plusieurs des nombreuses formes que nous en avons sous les yeux; car, faute d'une figure ou d'échantillons authentiques, nous ne pouvons avoir une certi- tude complète que ce soit la plante du lichénographe suédois. Toutes nos recherches soit au Muséum d'histoire naturelle, soit dans les herbiers de la capitale et surtout dans celui si riche en belles cryptogames de notre ami Bory, n’ont pu nous procurer un seul Lichen étiqueté de ce nom. L’herbier du Muséum seul nous a offert des échantillons conformes à notre variété. , mais portant des noms manuscrits qui prouvent qu ils étaient repardés comme appartenant à une espèce nouvelle. Les Mousses, au nombre de vingt-sept, ne nous ont fourni qu’une seule espèce inédite du genre Syrrhopodon. Nous en publierons une description et une figure. Il nous a été facile de rapporter à des espèces connues les dix-sept Hépatiques faisant partie de cette collection. LICHENES Fr. Syst. orb. veg. p. 224. Usnea. Fr. 1. c. p. 234. U. Ceruchis ( Montag. in herb. Gaudichaud n. 8, , 10, 11, 29, 31.) : allo fruticuloso tereti-compresso, lacunoso, lævi, ochroleuco vel cinerec-fuscescente G. MONTAGNE. — Nouvelles espèces de Cryptogames. 369 luinc indé nigro-sphacelato, a basi ramoso , ramis subventricosis , altenuatis ; apotheciis sparsis subpodicellatis, paucis margine radiato-Sspinosis ; disco marginalo carnec glauco-pruinoso, tandem plano. P]. 16. fig. 1. Borrera Ceruchis ? Ach. Lich.univ. p. 50#ex deseript. — Syu.p. 225. Var. à filiformis, allo tereti filiformi rigido, nigro punctato maculatove. Var. 8. pungers, tkallo lereti compresso vel complanato lacunoso anguleso, ramulis lateralibus abortivis pungenti-rugoso. An hùc Ramalira peruviana? Ach. Var. +: proboscidalis, #Lallo procumbente lacunoso ventricoso, apotheciis abortivis proboscideis luxuriante. Lichen lacunosus. L’hérit. ms. Ramalina roccellæformis. Delise. ms. in herb. Mus. Par. ad specim. peruv. a cl. Dombeyÿ missa. Var à. mollis, ‘allo filiformi, molli, farinvso-pulverulento, sorrediato apicibus ramorum sphacelatis. Usnea sphacelata? Hook. bot. misc. t. 1, p. 15 cum. ic. Les lichénographes qui se plaisent à faire des espèces sur les variations de forme et de couleur du thalle auraient ici beau jeu pour exercer leur génie créateur, car , avec un peu de bonne volonté, il ne leur serait pas difficile d'en établir au moins une douzaine sur les formes extrêmement variées de ce Lichen. Nous ne connaissons, aprés les Cladonies, que le genre Roccelle qui soit aussi polymorphe. Acharius en faisait une Borrère, d'après la structure des apothécies; mais la forme et surtout la com- position du thalle l’éloignait de ce genre tel qu'il Pavait circon- scrit lui-même. Depuis, M. Fries l’a rapproché des Evernies, genre dans lequel sont venues se placer la plupart des autres espèces de Borreres de son compatriote. Pour nous, fondés sur la struc- ture intime du thalle et sur l'organisation des apothécies dont les bords sont souvent chargés d'épines rayonnantes, nous pla- cerons ce Lichen parmi les Usnées avec lesquelles il a les plus grands rapports. C’est l'ensemble des caractères qui nous porte à effectuer ce changement, et non pas la présence des rayons épineux des scutelles, puisque nous savons qu'ils sont atypiques et qu'ils se retrouvent également dans plusieurs Evernies. D'ailleurs, et Acharius l'avait déjà remarqué, l’'Usnea Ceruchis est une de ces plantes anomales qui se plient difficilement à nos systèmes et dontles caractères pris ensemble ou séparément Boran. Décembre. 24 370 C. MONTAGNE. — Nouvelles espèces de Cryptogames. les éloigner ou les rapprochent également de tel ou tel genre de la même tribu. Les nombreux échantillons d'Usneu Ceruchis rapportés du Pérou et du Chili par M. Gaudichaud, nous ayant fourni l’oc- casion d'étudier cette espèce dans tous ses états si divers, nous croyons faire une chose utile en en donnant une description plus complète que celle qu'on en trouve dans l'ouvrage d’Acharius qui probablement n'avait vu qu'une seule de ses innombrables formes. Thalle —Rien de plus variable ni de plus varié, tant sous le “apport des formes nombreuses qu'il revêt, que sous ceux de la couleur et de la grandeur. En général les frondes sont cylin- driques ou comprimées, quelquefois anguleuses, renflées, simples ou irrégulièérement divisées dés la base en rameaux dressés ou divariqués , quelquefois pendans, sous-divisés eux- mémes une ou plusieurs fois et terminés en pointe aiguë; rare- ment couvertes de sorédies, mais toujours marquées de lacunes ou d’impressions plus profondes inférieurement et sous l’aisselle des bifurcations, peu apparentes sur les derniers rameaux. Ces frondes dont la réunion forme un cæspes plus ou moins touffu, ont une hauteur qui varie entre dix-huit lignes et quatre pouces, et une grosseur qui égale tantôt une plume d’oie, et d’autres fois ne dépasse pas celle d'une soie de sanglier. Leur couleur n’est pas moins variée que leur forme. Ainsi l'on trouve toutes les nuances depuis le jaune paille ou cendré jusqu'au rouge orangé brunâtre. Les premières nuances sont propres à la jeunesse du Lichen, et les secondes à son parfait développement, mais surtout à l’état décrépit. Dans tous les états on remarque en outre çà et là, principalement au point où le Lichen est fixé aux corps qui le supportent, des espaces tout-à-fait noirs, comme sphacélés, qui occupent soit une des faces seulement, soit tout le pourtour des frondes, dans une étendue plus ou moins grande; quelquefois ce sont de simples points ou des zones très étroites qui zèbrent la fronde d’une manière remarquable. Quant à la structure des frondes, elle consiste en un tissu filamenteux assez résistant pour former dans beaucoup de cas ss C. MONTAGNE.— Nouvelles espèces de Cry ptogames. 371. un cordon central quand on les déchire en tiraillant dans le sens de la longueur. Ce tissu intérieur d’une grande blancheur dans le jeune âge, mais qui dans les vieilles frondes prend une couleur d'un rouge pâle ou orangé, est recouvert d’un épiderme mince sous-Cartilagineux qui, se fendillant souvent transver- salement, laisse apercevoir la couleur du cordon .cotonneux qu'il revêt. Sur derares individus , on remarque soit des sorédies, soit une poussière farineuse qui les fait paraître cendrés. Apothécies.— Celles-ci, variables également dans leurs formeset leur nombre, sont sessiles ou brièvement pédicellées, éparses le long des frondes principales et des rameaux. Elles ne sont presque jamais parfaitement terminales, les plus élevées étant appendiculées par le sommet réfléchi du rameau. On en voit pourtant quelques-unes privées d'appendices, probablement par suite d’avortement. Elles se présentent d’abord sous forme d’ur- céoles ou de toupies, puis, se dilatant insensiblement, leur disque devient plane dansla vieillesse. Leur bord entier ou légérement éraillé est formé par le #hallus dont il suit toutes les varia- tions de couleur. Elles sont très lacuneuses en dessous. La lame proligère est plus ou moins épaisse selon l'âge, c’est-à-dire qu'elle s’amincità mesure qu'elle acquiert plus d’étendue. Dans son dernier développement, elle est mince, de couleur de chair pâle, appliquée non sur la substance médulaire du thalle, mais sur une couche de cellules gonimiques, ce qui, d’après les principes émis dans le Zichenographia europæa de M. Fries, reporterait ce Lichen paradoxal dans les Ramalines. Mais nous avons observé le même caractère dans l’Usnea jamaïcensis qui peut bien, selon la manière de voir du même savant, n'être qu'une variété de l'U. barbata Ach. mais qu'on ne sera jamais tenté de rapporter au genre Ramalina. Le disque des apothé- cies est saupoudré d'une poussière blanchâtre-glauque qui ne disparaît jamais complètement. Beaucoup d'individus sont stériles, mais ilen est d’autres qui sont si chargés de fructi- fications qu'ils en sont tout recouverts et que celles-ci gênées mutuellement dans leur évolution, se soudent ensemble ou prennent-les formes les plus variées et les plus anormales. Nous en avons sous les yeux plusieurs échantillons, dont les nom- 24. 3-2 GC. MONTAGNE. — Nouvelles espèces de Cryplogames. breuses scutelles arrêtées dans leur évolution couvrent la fronde principaleetses divisions, d’aspérités proboscidoïdes qui donnent à ces individus le port d’une branche de corail. Les apothécies portent quelquefois sur leur bord le plus ordinairement nu, de longues et fortes épines rayonnantes dont le nombre varie de deux à douze. Néanmoins cette circonstance n’est pas létai typique ou normal du Lichen. Sur une centaine de touffes, nous n'avons guère trouvé qu'une douzaine de scutelles qui en étaient pourvues. Quelques vieilles apothécies, en guise de rayons, porient d’autres scutelles en leur bord, ou même sur leur disque comme dans les Cladonies. M. Gaudichaud à recueilli abondamment ce Lichen, soit sur des rochers à Callao, au Pérou, soit sur des Cactus où des branches d’arbrisseaux à Coquimbo , au Chili, soit enfin sur de la fiente de je ne sais quel mammifère, chose surtout très re- inarquable sous le rapport physiologique. ParMeLrA Fries Lich. eur. p. 56. P. urceolata Eschw. in Martius flor. Brasil. Fasc. 1. Algæ et Lichenes p. 23. r. XL. fig. 2. Var. a melanothrix (-Montag. in herb. Gaudich. n. 89 bis) #hallo subtus nigro apotheciisquelongissimè nigro-ciliatis. Les échantillons de ce Lichen rapportés par notre savant voyageur, S'éloignent un peu de celui qui a servi au lichéno- graphe allemand pour établir et figurer son espèce. Ainsi le thalle est membraneux, très mince et non pas cartilagineux comme le dit Eschweiler. Sa face inférieure est parfaitemerrt noire dans la jeunesse, et ses bords élégamment onduleux sont garnis de très longs cils noirs, simples ou bifurqués qu'on retrouve aussi très nombreux sur la marge des scutelles. Ce n'est que dans un âge plus avancé que la chute par plaques de l’hypothalle laisse la surface inférieure de cette espèce d'un blanc qui approche de celui qui distingue la supérieure. Tous les autres caractères concordent assez bien, mais surtout l4 conformation remarquable de l’apothécie qui ne permet pas de confondre cette espèce avec aucune autre. c. MONTAGNr. — Nouvelles especes de Cryplogames. * 353 Ce Lichen se plait sur les branches d'arbres (et sur les troncs Eschw. L. c. ) au Brésil où le type a été découvert par M. Martius près du fleuve Xingu et la variété par M. Gaudichaud. Brarora. Fr. Lich eur. p.247. B. icterica (Montag. in herb. Gaudich. n. 20 ) {halli squamis discretis ag- gregalisve orhiculalis, ambitu submarginato repandis lutescenti-hepaiicis , subtüs intüsque flavo-virentibus ; apotheciis sparsis adnatis rufis, disco plano marginem crassum demum excludente hemisphæricis nigris intüs. eoncoloribus. Le thalle est composé de squames arrondies d’un fauve brun nuancé de jaune , à bords sinueux et relevés que l’on prendrait au premier abord pour les scutelles d’un Lichen privé de croûte et qui ont une grande sunilitude, à part la couleur, avec celles du B. decipiens. D'abord éparses, ces écailles se rapprochent, se touchent, sans jamais se souder ni s’'inbriquer. Si on les «ntame, on voit qu’au dessous de la couche cartilagineuse, en existe une autre de cellules gonimiques, d'un vert jaunâtre intense , qui communique cette teinte ictérique à toute l’épais- seur des squames et leur donne ainsi un facies particulier propre à faire facilement distinguer cette espece. Les apothécies com- mencent à n'être qu'un point brunâtre placé au milieu ou près du bord des frondes; peu-à-peu elles surgissent et présentent alors un disque légèrement concave, brunâtre, entouré d’une marge épaisse et concolore. Dans leur dernier degré d'évolution, le rebord disparait et toute la scutelle devenue noire prend la forme hémisphérique. Sa couleur intérieure est d’un noir un peu moins foncé que l’extérieure, mais jamais blanche. Ce Lichen à des rapports de forme avec le Parmelia cervina var. bd. squamulosa Fr. dont ii diffère surtout par la couleur noire et la forme hémisphérique de ses apothécies parvenues au summum de leur développement; ainsi qu'avec le Biatora deci- piens Fr. dont les squames sont rouges au lieu d’être d’un jaune brun, et les scutelles marginales et blanches à l'intérieur, au lieu d'être éparses sur les frondeset d'une couleur obscure où presque noire sous la lame proligère. 374 C. MONTAGNE. — Nouvelles espèces de Cryptogames. Cette espèce nouvelle a été trouvée sur la terre aux environs de Valparaiso, par M. Gaudichaud, et dans la Patagonie, par M. D'Orbigny. Nous nous proposons d'en donner plus tard une figure. B. vestita ( Montag. in herb. Gaudich. n. 70) crusta cum hypothallo al- bido fibrilloso-radiante confusa, tenuissimè granulosa, cinereo-grisea; apothe- ciis sessilibus concavis mirè proliferis excipuloque cupulari nigrescente, velo membranaceo plumbeo vestitis, intüs sub disco castaneo plans albis. La croûte est composée de granulations de la plus grande ténuité recouvrant un hypothalle blanchätre, dont on aperçoit sur les bords du Lichen ainsi limité, les filamens quirayonnent comme dans le Parmelia subcarnea. Elle est d’un gris cendré irrégulièrement étendue sur l'écorce qu’elle envahit dans de grands espaces. Les apothécies ont une organisation singulière. : Elles sont d’abord orbiculaires à marge élevée connivente, mais insensiblement celle-ci s'étale et devient flexueuse par l’évolution latérale d’un nouvel excipulum qui repousse de côté le premier. Il s’en développe successivement de nouveaux, qui finissent par oblitérer la scutelle primitive, laquelle leur sert comme de support ou de thalle secondaire. Une section verticale montre que c’est l’excipulum qui est réellement prolifère et de tous les points de sa surface. Nous avons compté jusqu’à neuf scutelles secondaires entées sur celle qui, la première, a terminé son évolution naturelle et normale. Est-ce un état atypique, une simple monstruosité? Il est toutefois hors de doute que cette singulière agglomération n’a point lieu par confluence et sur- vient de la manière que nous venons d'indiquer. Les apothécies sont couvertes d'une espèce de voile membraneux couleur de plomb que percent les nouveaux excipulum qui viennent s’ou- vrir çà et là, ce voile persiste sur toute l'étendue de la scutelle primitive, et ne laisse à découvert que le disque des apothécies secondaires : on rencontre pourtant sur la même thalle des scutelles régulièrement orbiculaires etnon prolifères; mais il est évident que celles-ci touchent encore aux premiers instans de leur évolution, car on ne tarde pas, sur les scutelles voisines, à voir l’ondulation du bord qui précède ordinairement l’état 4 C. MONTAGNE. -— Nouvelles espèces de Cryplogames. 375 prolifère. Le disque est de couleur marron et la lame proligère qui le forme repose sur une couche de matière blanche inter- posée entre elle et l'excipulum. Celui-ci est entier ou cupuli- forme, de la couleur et de la consistance de la corne, et son bord obtus et relevé d’abord, s’amincit en s’abaissant à mesure qu'il fournit à de nouveaux développemens. Nous ne connaissons aucun Lichen avec lequel nous puis- sions comparer ce Biatora qui a été trouvé sur les écorces d'arbres non loin de Rio-Janeiro, par notre célèbre voyageur. BYSSACEÆ Fr. Syst. orb. veg. p. 291. Cicicra Fr. I. c. p. 308. (1) C. noli tangere ( Montag. in herb. Gaudich. n. 27 ) thallo pulvinato glome- rulatove luteo-virescente fibris ramosis flexuosis laxé contexto,granulis conco- loribus insperso ; hymenulo disciformi repando, carneo-fulvo luteo-pruinoso, tandem depresso a thallo obtusé marginato. PI. 16. f. 2. Peribotryon Pavoni Fr. S. M. IIL. p. 288. T'hallus sterilis videtur. — Mycinemaä flavum ? Hook. Le thalle de cette jolie Byssacée est jaune ,composé tout entier de filamens rameux, dichotomes, à rameaux divariqués, sortant quelquefois à angle droit, flexueux , et formant sur les épines des Cactus, des espèces de pulvinules, ou de pelotons sphéri- ques d’abord simples, puis partagés en lobes sur lesquels se voient les fructifications. Celles-ci ne sont point de véritables apothécies; elles consistent en un hymeniun d'une nuance plus claire, étendu çà et là sur le thalle , sous forme de disque orbi- culaire, plane ou légèrement déprimé. Ce disque acquiert de l'épaisseur , une consistance de cire, et devient sinueux ou on- dulé en son bord, qui, primitivement nu, est recouvert dans un âge avancé, par un bourrelet assez prononcé que lui four- nit le thalle. Il est d’une couleur de chair, mélée d’une teinte fauve et saupoudré, comme le thalle lui-même, de granules d’un jaune verdâtre, assez semblables à un Protococcus , et qui empêchent de le distinguer à l'œil nu. Il est formé de thè- (1) Cette plante, prise pour un Lichen, a été omise dans la première partie de ce mémoire où elle doit être reportée et venir immédiatement après le genre Tamnomyces. 376 C. MONTAGNE. — Nouvelles espèces de Cryptogames. ques courtes, en massue , renfermant de quatre à six sporidieg elliptiques, allongées, ou en forme de navette, marquées de trois cloisons. Nous n'avons pu y observer de paraphyses. La lame proligère repose sur une couche assez épaisse de cellules arron- dies, interposées entre elle et le thalle. M. Gaudichaud a trouvé cette curieuse espèce, d'un genre encore peu connu, sur les Cactus dont elle habite les épines, au Chili et particulièrement près de Coquimbo. l’infortuné Bertero en avait aussi envoyé de fort beaux échantillons qu'il avait cueillis à Quillota, province limitrophe de celle de Co- quimbo. C’est un de ces derniers que nous avons figuré. Cette Byssacée aurait peut-être dû former un genre nouveau. Mais, fidèle à nos principes de ne point surcharger, sans né- cessité, la liste déjà trop nombreuse des genres superflus, nous avons préféré la rapprocher d’un de ceux déjà établis dans cette famille, par M. le professeur Fries , bien que nous soyons obligé, pour l’y faire entrer, de modifier les caractères qu'il lui assigne. Ainsi notre Byssacée ne s'étale point sous forme de membrane, ni ne se réfléchit pas horizontalement à la manière de certaines Auriculaires, et son hymenium discoïde est évi- demment marginé par le thalle. Mais les caractères essentiels étant : thalle composé de filamens (bræ ) feutrés, portant cà et là des espèces de disques (kymenula), ascigères, dépourvus d'excipulum, 11 nous a suffi de retrouver ces caractères dans notre plante, pour nous déterminer à prendre le parti que nous avons suivi. MUSCI FRONDOSI L. Juss. SYRRHOPODON Schwægr. S. Gaudichaudii ( Montag. in herb. Gaudich. n. 11) caule cœæspitoso ramoso, ramis fastigialis, foliise basioblongé pellucidä lineari-lanceolatis undulatis, incurvo-falratis, siccitate cirrhosis , margine angusto vix incrassato nervo- que excurrente sub apice tantüm dénticulatis ; thecæ cylindricæ set& brevr, operculo plano-aciculari. P1.16. fig. 3. Les tiges sont droites, d'une longueur de près de deux pouces, —— = © — —— ———— C. MONTAGNE. — Mouvelles espèces de Cryptogames 377 divisées en plusieurs rameaux dichotomes qui atteignent à la même hauteur, et souvent couvertes, dansle bas, d’un duvet brun très dense (Protonema Ag.). Les feuilles sont imbriquées, droites, dilatées inférieurement en une lame amplexicaule oblongue, pellucide, à aréoles quadrilatères, puis rétrécies ensuite vers le inilieu de leur longueur, en une portion linéaire-lancéolée, d’un vert Jaunâtre, opaque et sale, flexueuse, ondulée sur ses bords, et un peu courbée en faucille par l'humidité, tortillée en vrille dans l’état de sécheresse; elles sont parcourues dans toute leur longueur, par une nervure médiocre qui se prolonge en pointe au-delà de l'extrémité, et qui , ainsi que les bords, est denticulée tout près du sommet. Dans le reste de leur étendue, ces bords étroitement et à peine épaissis, sont entiers. Les feuilles péri- chétiales extérieures, ne diffèrent des eaulinaires, que par lenr tissu plus délicat, et par une moins grande disproportion entre la largeur des portions pellucides et opaques; les plus inté- rieures sont ovales-oblongues , pellucides et très finement den- tées dans toute l'étendue de leurs bords. Leur réseau à mailles parallélogrammes dans le bas, est formé dans le haut de muil- les en losange, puis arrondies. Le pédoncule,terminal ou pseudo- latéral par le développement hypogynique des rameaux , sort d'une gaine longuement cylindrique, et marquée de sillons longitudinaux. Il est droit, long d'environ trois lignes, à peine tordu sur lui-même , et d’un bai-brun comme la capsule. Celle- ciest cylindrique, ordinairement droite, quelquefois légère- ment inclinée par l'insertion un peu latérale des pédoncenles, et ridée en long, quand elle est vide ou sèche. Le péristome est composé de seize dents conniventes ou dressées, courtes, mais plus longues cependant que le demi-diamètre de la capsule. Elles représentent un triangle isocèle très allongé, et prennent naissance en dedans du bord de l’urne. Elles ne sont point sil- lonnées longitudinalement; on remarque seulement cinq ou six Stries transversales, au niveau desquelles elles sont légère- ment transparentes. L’opercule est plane, et de son centre s'é- lève un bec droit plus long que la moitié de la capsule. La coiffe est en capuchon, c’est-à-dire fendue sur le côté, dans ses deux tiers inférieurs. Elle enveloppe d’abord l'urne qu'elle re- 370 C. MONTAGNE. — Nouvelles espèces de Cryptogames. couvre tout entière, puis, s’ouvrant latéralement, elle tombe, entrainant le plus souvent l’opercule dans sa chute. On remarque au sommet des tiges certains corpuscules d'un vert bleuâtre qui salissent les feuilles. Vus au microscope, ils ont la plus grande ressemblance avec les filamens propres au genre Scytonema. Sont-ce ces corpuscules qu'on regarde comme des anthères ? mais beaucoup de tiges, des touffes entières même , en sont complètement dépourvues. Ogs. Cette Mousse a beaucoup de rapport avec le S. semi- completus, Schwægr., dont elle diffère principalement par la iorme et la longueur de son péristome. Mais c’est surtout avec le S. fasciculatus, du même auteur, qu'il serait facile de la confondre, si l’on s’en rapportait uniquement à la phrase spé- cifique qu'on en trouve dans le troisième supplément au Species Muscorum. Quoique l'inspection des figures suffise pour dé- inontrer jusqu’à l'évidence la non-identité de ces deux Mousses, nous croyons nécessaire néanmoins d'indiquer en peu de mots, en quoi l’une diffère de l’autre. Dans le S. Jasciculatus, la tige est peu rameuse (ramis paucis), et les feuilles largement lancéo- lées, sont aussi largement marginées, étalées, dentées en scie, rongées même dans tout leur pourtour, tandis que dans notre Mousse, la tige est très rameuse, et les feuilles sont linéatres- lancéolées , étroitement marginées, dressées, recourbées en- dessus en faucille , et dentées-ciliées seulement près de leur pointe. Dans le premier , la nervure ne dépasse pas le sommet de la feuille; dans le second, non-seulement elle y forme un mucro, mais elle porte encore quelques dents en-dessous. L'’es- pèce du savant muscologue allemand, a des urnes supportées par des pédicelles d’un pouce et demi de longueur ; sortant d’une gaine courte, oblongue, presque conique d'après la fi- gure ; les pédicelles de la nôtre n’ont que trois lignes, et sor- tent d’une gaine fort longue, cylindrique et cannelée. L'oper- cule du S. fasciculatus est conique, aciculé; celui du S. Gau- dichaudii est plane, surmonté d’un bec droit. Enfin, la coiffe de la Mousse du Népal est fendue seulement dans sa partie moyenne, tandis que celle du Brésil, tout-à-fait cuculliforme, l'est dans ses deux tiers inférieurs. Nous ne parlons pas de la C. MONTAGNE. — Nouvelles espèces de Cryptogames. 379 forme des feuilles périchétiales intérieures, bien qu’elles puis- sent aussi fournir un bon caractère spécifique. Notre Syrrhopodon a été trouvé au pied des arbres, où il forme de beaux gazons, dans l'ile de Sainte-Catherine, au Brésil. . Cette belle espèce étant la troisième dont M. Gaudichaud a enrichi le genre Syrrhopodon , en la lui dédiant, nous voulons reconnaître , autant qu'il est en nous, les nombreux services qu'il a rendus à l’histoire naturelle par ses travaux et ses dé- couvertes. Nous possédons encore une espèce nouvelle du même genre, cueillie dans la Guiane centrale, aux sources du Jary , par notre ami M. Leprieur. Elle fait partie d’une collection de Mousses et de Jongermannes, rapportée par cet intrépide voya- geur, du milieu des forêts vierges équatoriales, et que nous nous proposons de publier incessamment. En attendant, nous allons indiquer ici les caractères qui distinguent cette belle Mousse de ses congénères. Syrrhopodon Eeprieurii (Montag. Mss.), caule adscendente, subsimplici flexuoso, foliis imbricatis erecto-patentibus e basi obovatà albidà linearibus margine involutis, subtus granulosis nervoque excurrente breviter ciliatis, thecæ oblongæ peristomio weissioideo. À Sÿrrhopodonte ciliato omnino distinctus. Operculum calyptraque ignota. EXPLICATION DE LA PLANCHE 16. Fig. 1. Usnea Ceruchis (N) a. type de l’espèce ; 2. touffe de notre variété 4 ; c. un individu de la variété + mêlé avec l'échantillon type. D. une des apothécies appendiculées, grossie du double. E. coupe longitudinale d’un rameau grossi pour montrer l’organisation des scutelles.et du thalle. F. thèque considérablement amplifiée et remplie de sporidies qu’on peut voir libres. en G. Fig. 2. Cilicia noli tangere (N). a. Byssacée de grandeur naturelle recouvrant des épines. de Cactus. B. hymenium un peu avancé en âge, coupé verticalement et grossi pour faire voir son épaisseur, la couche de cellules interposées entre lui et le thalle, et l'espèce de rebord ow de bourrelet formé par celui-ci. C. thèques composant l’hymenium, très amplifiées. D. les mêmes isolées et encore plus grossies. E. sporidies portant trois cloisons. F. filamens et grauules dont le thalle est formé en entier , vus à un très fort grossissement. "” x 980 C. MONTAGNE. — Nouvelles espèces de Cryptozames. Fig. 3. Syrrhopodon Gaudichaudii (N). a. mousse de grandeur naturelle. B. capsule plus grande que nature , surmontée de son opercule. C. gaine du pedicelle, naissant d’une portion obconique qui est la terminaison de la tige ou du rameau. Dans cette même figure on voit en 4 un des filamens confervoïdes qui couvrent le bas des tiges et qu’on retrouve aussi à l’aisselle de quelques feuilles ; en 2 une feuille périchétiale extérieure, et en À une des plus extérieures. D. feuille caulinaire abreuvée d'humidité et grossie. E. extrémité supérieure de la même , vue à un plus fort grossissement. F. quatre dents du péristome, et G. coiffe également très amplifiée. HEPATICOLOGIA GERMANICA, oder Beschreibung der deutschen Le- bermoose. Descriprion des Hépatiques d’ Allemagne, par le docteur 3. D. P. Hüsener. (Manheim, 1834. In-8° de 314 pag. Prix : 7 francs.) Nous avons fait connaître dans les Archives de botanique le projet de M. Hübener de faire suivre sa Æluscologia germanica d'un travail sur les Hépatiques d'Allemagne, etnousavons exposé les sous-divisions qu'il se proposait d'admettre pour faciliter la recherche des espèces si nombreuses du genre Jungermania. Ce travail vient de paraître sous le titre d’'AJepaticologia germanica : il ressemble, quant à son exécution, en tout point au premier ouvrage. L’Hépaticolosia est écrit en allemand; il n’y a que les caractères des tribus, des genres et des espèces qui soient expo- sés en latin. La synonymie est nombreuse ; un grand nombre d'espèces se trouvent accompagnées d'observations critiques sur les caractères, les synonymes, etc. Dans divers chapitres, l'auteur traite des objets suivans : 1° caractere général des Hé- patiques; 2° organes de la multiplication ; 3° tableau des groupes Je cette famille; 4° sur l'étude des Jungermannes en particulier; 5° tableau systématique des Ju ngermannes d'Allemagne ; 6° dis- tribution géographique; 7° histoire de l'étude des Hépatiques depuis Linné. | M. Hübener divise toute la famille en trois groupes : Pel- topterideæ, Homalopyllæ ct Hepaticini. Le premier se sous- divise en trois autres: 1° MarcHaAnTIEz, renfermant les genres suivans : Grimaldia, 3 espèces; Fimbriaria, 3 espèces ; Conoce- phalus, Dumort, 2 espèces; Marchantia, 1 espèce; Lunularia, 1 espèce; 2° TarciontEeÆ : Targionia, 1 espèce; Sphærocarpus, 3. D. P. HUBENER. Âépatiques d'Allemagne. 381 1 espèce, 3 ANTHOCEROTEZ : Ænthoceros, 2 espèces. Le groupe des Homalophyllæ se divise en Consiniræ: Corsinia, 1 espèce, Oxymitria, 1 espèce. Et en Ricciræ: Riccia, 6 espèces; parmi lesquelles une nouvelle; le À. Bischoffii des environs de Hei- delberg. Ricciella, x espèce. Le groupe des HFPATicIN en ren- ferme deux autres, les JUNGERMANNIEÆ, dont les Dermato- phyllineæ comprennent les genres, Blasia, 1 espèce; Cordæa, Nees, 1 espèce; Gyimnornitrion, Hub.,'8 espèce ( I. palmata, pinguis, etc.), £chinomitrion Hüb. (J. furcata et pubescens );les Foliosæ sont formées par le genre Jungermannia, qui ne com- prend que les Jungermaniæ foliosæ des auteurs : nous avons donné dans les Archives les sous-divisions de ce genre; nous dirons donc seulement que le nombre des espèces décrites s'élève à 129. Lindenberg en avait admis 05. Un certain nom- bre des espèces de M. Hübener sont entiérement nouvelles ; d’autres n'ont été considérées par les auteurs que comme des variétés. Le groupe des ANDREACEZ, formé par legenre Andreæa, renferme 8 espèces, dont une nouvelle, |. frigida H. Ce nom ne pourra être conservé, Kneïff ayant publié cette espèce déjà en 1820, sous le d’Z. crassinervis, Bruch. M. Nèes d'Esenbeck qui, depuis nombre d'années, s'occupe plus particulièrement de l'étude des Hépatiques, a publié, peu de temps avant M. Hübener, le premier volume de ses Hépatiques d'Europe, sous le titre de Naturgeschichte der Europaische Lebermoose. I est à regretter que M. Hübener, qui savait que cet ouvrage de main, de maître devait paraître, n’ait point cru devoir retarder de quelques mois la publication du sien, qui n’aurait certaine- ment pu que gagner à le consulter. FIN DU DEUXIÈME VOLUME. TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VEGÉTALES. Altération de l'air, par la germination et par la fermentation; par Théodore DUNNAUSSUIE, ae + «03 0 eee eue +. UNS A DE 0 Die Exantheme der Pflanren und einige mit diesen verwandite Kran- kheiten der Gewaechse, etc. — Les Exanthèmes des Plantes et autres maladies analogues des végétaux exposés sous le point de vue pathogéné- tique et nosographique; par François Unger, D. M. . . . . . . 193 Recherches sur la formation et la métamorphose des organismes végétaux iuferieurs ; par Fr. Tr. Kutzing. . . + + + + + + + 129et217 Sur les Zoophytes en général et en particulier sur certaines plantes qu’on a confondues! avec.eux; par Hi Linie OS Ge RON 21 Recherches sur l'Anthère des Sphagnum, par le docteur Unger. . . . . 188 MONOGRAPHIES ET DESCRIPTIONS DE PLANTES. Generum et specierum Hippocastanearum Revisio. Auctore Eduardo Spach 467,744 US AS Se lee RE C7 10 Sur da nouvelle fimille des cation par M. J. Lindley.. 0.04 357 Revue de la famille des Myrsinées; par M. Alp. de Candolle, . . . . . 285 Convolvulaceæ orientales nempe Indicæ, Nepalenses, Birmannicæ, Chi- nenses, Japonicæ , etc.; auct. J. D. Choisy. . . . 14 Die Eriocauleæ als Selbststændige Pflansen-familie aufrestelé a er- lœutert, von Dr. von Martius.—Les Eriocaulées considerées comme une tronle"distheleS par Le D. Maries INR RER Na Rutaceæ. Fragmenta botanica, auctore H. Schott... . . . . . . . . 9230 CG. L. Blume. De novis quibusdam plantarum familiis expositio, et olim Jam exposiltrum enumeratio . . . + + + . . . +R SRE (00 Mémoire sur le Pilostyles, nouveau genre de la famille des Raflesiacées ; par M. Guillemin. . . . . . . . soeur RD Note sur le Sylochæton hypogeum plante de la Séncanihie, constituant un genre nouveau dans la soie des Aroïdées; par F. R. Leprieur. . . 184 Revisio generis Acerum; auct. Eduardo!’ Spach. :'iei5e 200. CNE o Revisio generis Tiliarum ; auct. Ed. Spach. . . . . . s . 33t Note sur la plante qui produit la Ke du Levant. Gone. ra par M. Walker-Arnott. . . . NES ST" 65 Monographie du genre Epimedeum par ? MM. Morren et Decaisne. . . - 347 Mémoire sur quelques espèces de Cactées nouvelles, ou peu counues; par M. Aug.-Pyr. de Candolle. . . . . . . . . . . . . . . . . . ax Beschreibung einiger neuen Nopaleen,etc.— Description de quelques es- pèces de Nopalées nouvelles; par le docteur de Martius. . . . . . . 107 Syncpsis Veronicarum quæ in [talia sponte nascuntur, nonnullis addi- lis ad viriutes medicas et usum therapeuticum ipsarum pertinenti- TABLE DES ARTICLES. bus. Dissertatio inauguralis, auct. P. Motüni. . . . . . . . . Nonnulla de Crocis italicis, Dissertatio inauguralis ; auct, À. Zani. . Recherches sur les fleurs de la Balsamine et sur la place que cette plante doit occuper &ans le système naturel; par M. Agardh. , . . . . . . Observations sur les plantes confondues sous les noms de Sisymbrium obtus- angulum et de Brassica Erucastrum ; par M. Soyer Villemet. . . . Essais de culture démontrant l'identité des Taraxacum officinale et pa- lustre ; par le. professeur Koch. 4. . . . , , … . 4... , Note sur les Carex flava L. et Lpiducarpa Tausch ; par le professeur Tausoh: 2 in ÉMIS à ‘2 . Sur le Lycium de Dioscoride: par Forbes Royle. DS Ta ae ess Rapport sur quelques-unes des plantes d'ornement les plus remarquables, élevées dans le jardin de la Société horticulturale, des graines reçues de M. David Douglas, en 1831, 1832 et 1833, par George Bentham. . Abbildungen und Beschreibungen allerjetzt Bekannten Getreidearter. — Iconographie des céréales, par le pasteur Joh. Willh. Krause. . . . De Pilularia. Dissertatio botanica, auct. J.-G. Agardh Phil. Mag. . Hypodematium, nouveau genre de fougères; par Gust. Kunze. . . . . Description de plusieurs nouvelles espèces de Cryptogames, découvertes par M. Gaudichaud dans l'Amérique méridionale; par C. Montagne. . + 78 et Synopsis Muscorum in agro Mediolanensi hucusque lectorum à S. Bal- ONE: de Nstanis. PSV AR UE es Lie 4 Eee ts Hepaticologia germanica oder Beschreibung der deutschen Lebermoose von docteur Hubener. . . . SP APRES TT Descriptions et figures de six Hyphomycètes inédites à ajouter à la Flore française, par J- DE Fe JP DESmAZerES Ne LRO CET Exposition systématique des genres et des espèces d’Algues inférieures , D ae in il Shannon Leur QE 7 FLORES ET GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Evumération des plantes recueillies par M. Bové dans les deux Arabies, la Palestine, la Syrie et l'Egypte, par M.J. Decaisne. . . . . . 5, 239 et Museum Senckenbergianum. Beytrage zur Flora von Aegypten und :Ara- bien ; etc.—Materiaux pour la flore de l'Egypte et de l'Arabie; par Geor- ges TE stat fe. Matautors aan A. : Fragmens d’une Flore de FArabies “pétrée. Plantes recueilliés par M. Léon de Laborde, nommées, classées et décrites par M. Delile. . , . Observations sur la Flore du Japon, par MM. Ch. Morren et T'en LOS . + 308 et Botanique de oc septentrionale ; ‘par M. A. P, de Candolle. . CRE Énumération des plantes de la flore du Baïkal; par le docteur Besser. . . Observations sur quelques plantes décrites dans la Flore de Sénegambie; par Re A Gnoe, RE ae Le Flora Germanica exsiccata sive herbarium normale plantarum selecta- rum criticarumve, in Germania propria vel in adjacente Borussia, Austria, Hungaria, Dalmatia, T! yroli, Helvetia, Pedemontio, Bel- glauque nascentium, concinnatum editumque a Societate floræ Germa- ace ourente bud. Reichenbach M8. RE a Herbarium pedemontanum, juxta HP naturalemi dispositum, ete. — Herbier piémontais, disposé selon la méthode naturelle, avec l'addi- tion de plantes exotiques pour conserver la série des ordres; par Louis LORS AN CE PEER MO Je 0 ee IEP ANR GR RUE 383 117 155 44 115 119 64 181 80 18 320 4% 368 120 257 47 2 3 347 121 125 235 186 384 TABLE DES ARTICLES. EXTRAITS D'OUVRAGES GÉNÉRAUX ET MÉLANGES. Repcriorium botanicum oder Versuch einer Systematischen Darstellung der neuésten Leistungen im ganzen Umfange der Pflanzen-Kunde , Jon DJ: HDierbach: "6051 IRON IE ROME CE AU RE ere Latvinisch-Deutsches handwoerterbuch der Botanischen Kuntsprache und Pflansennamen. — Dictionnaire latin-allemand des termes bota- niques et des noms des plantes, par Joh. ffried. Krüger . . . . . . Note sur les genres qui ont reçu le nom de Æillemetia; par M. Soyer- Nillemet. : ' à 2.0 GOT. ch OL NEA | DENTENERNIOE Letire de M. Adrien de Jussieu à MM. les rédacteurs des Annales des Sciences naturelles, sur un point de l'Histoire de la Botanique. . . . 126 190 127 302 TABLE DES PLANCHES RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME. Planche Piiostyles Berterii. . Hyphomyætes nouveaux du nord de la France. Anamirta cocculus. . Champignons nouveaux de l'Amérique méridionale. 1 2 3 & 5. Siylochæton hypogeum. 6 7 8 : | Métamorphoses des Algues inférieures. Exanthèmes des plantes. 10. Aeterotropa Azaroïides. 11. AHoteia Japonica. 12, . Epimedium violaceum et détails de l'E. Æ/pinum. 13. Epimedium macranthum. | 14. Aceranthus diphyllus. 15. Analyse des fleurs des tilleuls. 16. Cryptogames nouvelles de l'Amérique méridionale. FIN DE LA TABLE. Anne des SeineNrat. 2° der: PBot-Tom. 2, PL.1, Luosljles Berri. : € Decairne dl Let 077 Pol Zorn 2, PL. 2 . 7 Dotryls griseole 7 € ss PS L 4 biginnn, antenne PATES 5 o oo 0 opd og 9 ASE ot oUralac ut. 2 HER OSDOT Ut CID OT AT UPL: 4. Nmatooori € 2, des Sebre: Rat. 2° Sert. À AperqUus chvalus. 5 Verkedliunr ochrorubrun. CO LoTUlr gr'anuiies Desmeasieres per Dumend Pirexit . Edie, Crochara % Ann, des Bot; Ion, 25 PL, À. 2Wirrer dar denses rats E72 oc culs û [ @ Ÿ Û RS nn ee nn tn Pam Ne Ann. des Soienc. nat 2 € Jerce Fig. z, Baturrea Gaudchaudi. Li. à. Agaricus dispar Bot, Tom. 2. PL 4. D Fig. 2. Perkixa tricholbmte Lg. 4. Thamnomycer arridlpes. MEL: ». Ann. des Jetence: nat 2° Jerte SUN Ÿ N (1 S NŸ GUESS — 1 a — LL Æ LS SA 4 wo = —_— RS T PL 07 CAL ee —) D | =) Jtlochæton hypogeun : Leprieur del DIRES 2 AUCDR Bot. Ton. 2 Jerte. des Jitenc. nal Ann. DOTE! CORTE PRET ETITNTOTTE» EX CMetamorphose de quelques AGamnes, Le Ce Développemen d - Developpement el elamorphose de quelques Aygames PTE Bot, Tom. les Seine. nat 2° Sirie Ann t Po! f Se Trger del. € les Végétaux vanthémes « EE ’ 1 2 4 | . £ . t * S . + ï CRE Ann, des Setenc: nat 2° Serie Bot: Lon:. 2. PL. 9: LA Lg. 2 Re Mer «à #1 ax A 2 Lvanthémes des légetaur ? CA \ à & mr je ( ñ “ — LL ‘ = ‘ } D rr 2 } + & fr # ” # k \ ’ f à r t ne ! = HU Per È À \ { Ann des Jeiene. nat. 2° Série. Bot. Tom. 2 .Pl.10, nr arreter ARE jpë {eterotropa ASATOIACS . DLL, rÿr.0 Bot Tom. nat. 2€ Jérte., Ann des Jewnc. » JApOTUCA € Zobix ] “ = è PR 5 l Lu PE # D À n 5 2 L- i : j SE “ À 5 \ £ $ PE x ‘ 2 = Û ü : ; ? z . L | L : ; j à j É è ï : Ann. des Science, nat 2 Sert Dot. Tornt 2: PCT. À. Epunedaun violaceum B. Z, alpinun et elatum. C. Zeortica altaica D. Vendna domesrtea., Bot. Tom: 2, PUr3, . nr. des Jeiene nat 2 Sorre. Æpunedium nacranthtumnt. : 0 , N 4: # p » 1 " 3 LA D v } Û { x LA 14 . Ç L' ’ Ann des SJewne:nat 27 Jérie.. Bot Tom. 2. PI. 14. Aecranthus dphiylles ! $ 2 ne 1) 1) V= Ann. des Jécenc: nat, 2° Jerre Pot Tor. QU Pl x, \ HE Teyendre del! Analgre des fleurs des Tilleuls . Ann, des JSetenc, nat, 2° Serre Bot, Tom. 2, PL 76. Hig. 1. Usnea Ceruchis or 2, Célicia nol larijere | Lg. SE yrrhopodor Gaudichaudi.. C. Montagne delf P.Duménü Dur! { / ES - NPA ON & (ne ME 0 VE sun PU HE LU wf 4] 4 1