A p JO. 7 ' RER AN ae Rte ANNALES DES SCIENCES PHYSIQUES sr NATURELLES , D'AGRICULTURE #1 D'INDUSTRIE, ASCOTES SÉRIE ME LE PO PRE Fo sant) LYON. — IMPRIMERIE DE BARRET. PLACE DES TERREAUX , 20. déni ANNARDRO SCIENCES PHYSIQUES :r NATURELLES, D'AGRICULTURE :r D'INDUSTRIE, Ta Societe vopule d'Anviculture, ete, de von, TOME 1°. MARS 1839. — 5 E © Creme + Ann sa : Anse . Les UV l MAT \ ft / y KT. —— 16b Y à / MY LS | { e 410 u Go — Er NE ES vs, ANT PLACÉ UES YEKKEAUX ; PALAIS DES ARTS ; TI EL" _ZU: — SAVY , LIBRAIRE-ÉDITEUR, QUAI DES CÉLESTINS ; 49. PARIS, CHEZ Me HUZARD , LIBRAIRE-ÉDITEUR, RUE DE L'ÉPERON, 2. nt ro LYON. — IMPRIMERIE DE BARRET,. PLACE DES TERREAUX , 20. ANNALRS SCIENCES PHYSIQUES :r NATURELLES, D'AGRICULTURE :: D'INDUSTRIE, Tan Societe vounle V'Anriculture, ete, de von, es TOME 1°. MARS 1839. LYON, CHEZ BARRET, LIBRAIRE-ÉDITEUR, PLACE DES TERREAUX , PALAIS DES ARTS, 19 et 20. SAVY , LIBRAIRE-ÉDITEUR, QUAI DES CÉLESTINS , 49. PARIS, CHEZ M° HUZARD , LIBRAIRE-ÉDITEUR, RUE DE L'ÉPERON, 2. 2 En eavQrErua F EE LT PEL + re A ra SAUT ATDENO AA TABLEAU LE LA SOCIÉTÉ ROYALE D'AGRICULTURE, HISTOIRE NATURELLE ET ARTS UTILES DE LYON. au dc mars 1839. mra eg. BUREAU. MM. fuver &, préfet du Rhône, président d'honneur. Manrin %, maire de Lyon, second président d'honneur. Borrex, docteur-médecin, président. Monrax, docteur-médecin, vice-président. Hévow, directeur de la Pépinière départementale, secrétaire- général. Lecog, professeur à l'École royale vétérinaire, secrétaire-adjoint. Muzsanr , bibliothécaire-adjoint de la ville de Lyon, secrétaire- archiviste. Serince , directeur du Jardin-des-Plantes, conservateur des ma- chines et instruments araloires. Descuamps , pharmacien , trésorier. Vi 1810. 1812. 1817. 1818. 1821. 1822. 1824. 1825. 1829. 1830. MEMBRES TITULAIRES PAR ORDRE D'ANCIENNETÉ DE NOMINATION. MM. Pezrerrer, docteur-ès-sciences , ‘ancien pharmacien de première elasse aux armées, rue Syrène , 1. De Sr-Dinrer , propriétaire, rue Vaubecour , 17. Lacène , propriétaire , place Louis-le-Grand, 11. Dusar des Alines, propriétaire , place Louis-le-Grand , 24. Rarxarp, professeur à l'École royale vétérinaire, quai de l'Observance. Ducas ( Thomas ) #, propriétaire, rue Royale , 29. Descamps , pharmacien , rue Sit-Dominique, 15. Boucaarp-Jamson, ingénieur-mécanicien, rue Vaubecour, 2. Terme #: , docteur-médecin, membre du Conseil général du département, rue du Pérat, 20. | Jaxson :#, docteur-médecin , ancien chirurgien-major de l'Hôtel-Dieu, place du Concert, 9. De FréwiNvizze, propriétaire, rue du Plat, 8. Gomix, chimiste-teinturier, quai St-Benoît, 51. Cosre , conseiller à la Cour royale , rue St-Dominique, 13. Tasareau # , ancien capitaihe du génie, doyen de la Fa- culté des sciences, rue de l'Arbre-Sec, 44. PruxezLe, ancien professeur de la Faculté de médecine de Montpellier , membre de la Chambre des députés, place de la Miséricorde , 11. Garior, propriétaire à Francheville, rue du Bœuf. De Béxevenr , propriétaire, rue du Bœuf, 34. Puvis, ingénieur en chef des mines et usines, cours d'Herbouville , 1, Durasquier jeune, architecte , rue St-Joseph #3. Borrex, docteur-médecin , rue Neuve, 7. Jurie , conseiller à la Cour royale, rue Troïs-Maries , 1. Marnevon, négociant-manufacturier , port St-Clair, 23. GuizarD père, inspecteur émérite de l'Université, place des Célestins, 1830. 1831. 1832. 1833. 1834. 1835. 1836. 1837. vij Monran, docteur-médécin, ancien chirurgien-major de la Charité, place des Célestins , 5. SERINGE, directeur du Jardin-des- Plantes , professeur à la Faculté des sciences, place de La Déserte. Hamon, jardinier en chef du Jardin-des-Plantes, place de la Déserte. Buissox, pharmacien, rue Louis-le-Grand. Duran», conseiller à la Cour royale, piace des Cordeliers, 2. Mercx, manufacturier, quai Pierre-Scize. Renaux, chimiste manufacturier, place Henri IV, 45. Héxox, directeur de la Pépinière départementale, quai de l'Observance. Muzsanr, naturaliste, bibliothécaire-adjoint de la ville , quai St-Benoît, 42. Macne, professeur à l’École royale vétérinaire, quai de l'Observance. Revercuon %, négociant et propriétaire, petite ruc des Fêuillants, 9. Partsez , professeur de chimie , faubourg de Vaise. GRANDPERRET , propriétaire , rue du Plat, 3. GRANDIEAN , mécanicien ; rue Ste-Hélène , 6. Dorurrs pe Maconex, propriétaire, quai St-Clair; 1. Duquarre , notaire honoraire , rue Tourrette , 8. Jourpax , docteur-médecfn , directeur du Muséum d'histoire naturelle, professeur de zoologie et de physiologie à la Faculté des sciences:, palais St-Pierre. Lecoe, professeur à l'École royale vétérinaire, quai de l'Observance. Turarrair, propriétaire , rue Vieille-Monnaie, 2. Guimer %, ingénieur-civil, rue de la Martinière, 1. Gansouz % , docteur-médecin, ancien chirurgien-major de l'Hôtel-Dieu, place Louis-le-Grand , 1. PrauxT , juge-de-paix, à St-Cyr. Pravaz, docteur-médecin , directeur de l'institution ortho- pédique , montée St-Laurent, 5. Bourcrer ( Jules ), négociant, place Tholozan, 19. AzexanDRe :& , secrétaire-général de la Préfecture, 1838. Rocuer , inspecteur des biens des Hospices ,; rue des Célestins, 3. Bixav , professeur à la Faculté des sciences. Fourwer , professeur à la Faculté des sciences. Imserr , docteur-médecin , rue du Pérat, 18. Durasqurer aîné, docteur-médecin,montée des Carmélites,11. Lurzer ( Gabriel }, propriétaire etpépiniérisle , à Écully. Rey , professeur adjoint à l'École royale vétérinaire ; quai de l'Observance. | Sauzey , conseiller à la Cour royale, rue Tramassac , 26. GuuzarD fils, chef d'institution, montée du Gourguil- lon , 31. Repiquer , docteur-médecin , rue Dubois , 30. Poruon , fabricant , rue du Garret , 3. Dans la séance du 15 décembre 1837, la Société a dé- cidé que ses Membres seraient répartis, suivant la nature de leurs travaux, en trois sections égales, sous les dénomi- nations suivantes : 1° Section des Sciences physiques et na- turelles ; 2° Section d'Agriculture; 3° Section d'Industrie. TABLEAU DES MEMBRES TITULAIRES, Sciences, MM. Perrétrrer. Dusrar des Alines. Rarnarpn. JaAnson, Cosre. TaBarEAu, Borrex. Monrars. SERINGE. Merck. Hévox. Mursanr. JourDAN. Lecog. TurArFaIT. Bineau. Fourwer. Imgerr. Dupasquier aîné. Rey. PAR ORDRE DE SECTION. ES = Agriculture. MM. De Sr-Diprer. Lacène. Ducas. BoucaaArD-JamBon. TERME. De FrémiNyizze. PRUNELLE. GarioT. De Bénévenr. Jurre. Hamox. Duranr. MAcxe. GRANDPERRET. Dopvrrs DE MAconex. Duquarre. GENsouL. Bourcrer. ALEXANDRE, Lurzer. Industrie. MM. Descrawps. Goxix. Puvis. Duprasqurer jeune. MArnEvon. Guizzar» père. Bursson. ReEnaux. REVERCHON. PARISEL. GRANDIEAN. Gurner. Pravcr. Pravaz. Rocner. SAUZEY. Gurczan» fils, Rerrquer. Porno. ASSOCIÉS VÉTÉRANS. MM. Acuer # , président de chambre à la Cour royale , rue du Plat, 6. Bezzer de St-Trivier , propriétaire , rue de la Charité. Czerc , professeur d'astronomie à la Faculté des sciences, place du Collége. | Guerre , ex-bâtonnier de l'Ordre des avocats , rue des Célestins , 4. Laxorx , pharmacien , à la Guillotière. Momwrèe (le comte Othon de), président de l'administration de la Pépinière départementale , place Louis-le-Grand , 21. Rémon , propriétaire, rue Confort, 15. Tissrer , pharmacien, ancien professeur de chimie, place des Capucins. ; ASSOCIÉS CORRESPONDANTS. MM. ArruauD de la Ferrière ( comte ) 4 , à Pierreu. AupouIx, membre de l’Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle , à Paris. Basrer , pharmacien , à Orange ( Vaucluse }. Baricrar, pharmacien , à Mâcon ( Saône-et-Loire ). Becov , propriétaire , à St-Hyppolite, Berza O. x , directeur de la Ferme expérimentale de Grignon ( Seine-et-Oise ). Berevar , propriétaire à Montpellier ( Hérault ). Berxanr , directeur de l'École royale vétérinaire de Toulouse (Haute-Garonne ). Berruaun , ingénieur-en-chef des ponts-et-chaussées , à Châlons (Saône-et-Loire ). BLor (Sylvain ) : , sous-préfet de Villefranche ( Rhône ). Boxarous ( Matthieu ) 4: , correspondant de l'Instñut, directeur du Jardin royal d'agriculture , à Turin, | Boxpx ( Comte de )C. #& , à Paris, Bourier de Beauregard, xj Bonne , pharmacien , à l'Arbresle ( Rhône ). Braver , docteur-médecin , à Annonay (Ardèche ). Bresissox , propriétaire , à Falaise ( Calvados ). Bussox , ingénieur , à Paris. Car , pharmacien , à Paris. Caxvoze ( Aug. Pyr. de ) &, associé étranger de l'Académie des sciences, à Genève. Carrier (Amans)#,secrétaire-général de la Préfecture de l'Aveyron, à Rodez. Carrier-TroLLr, propriétaire , à Trolli. Cavenxe % , ingénieur-en-chef des ponts-et-chaussées , à Paris. Cuapurs de Montlaville, membre de la Chambre des députés. Cuarmerrox ( chevalier ) #: , au Bois-d'Oingt (Rhône). Cuavaxne, professeur, à Lausanne ( Suisse ). Cuexaun-Desporres , propriétaire , au Mans ( Sarthe ). Cusswer ( chevalier de ) % , à Montpellier ( Hérault ). Créer , ancien juge à la Cour criminelle , à Montpellier (Hérault). CLior-Bex & , médecin, directeur de l'École de médecine d'Abou- Zabel, en Égypte. Derorx-Marescreux, propriétaire, à Maresereux. Devezer , professeur de mathématiques, à Lausanne ( Suisse ). Dusoucnace de Brangues , propriétaire , à Brangues. Dusoucnace , propriétaire , à Grenoble ( Isère ). Dosruxrausr , chimiste-manufacturier , à Paris. Duuoxr , à St-Ouen (Seine-et-Oise ). Düupazaïs , propriétaire , à Valence (Drôme). Faucné & , inspecteur du service de santé , à Paris. Favre , médecin-vélérinaire de la république de Genève , à Genéve. Fceury , propriétaire , à St-Vallier ( Drôme ). Garzrar» , pépiniériste , à Brignais ( Rhône ). Ganxier , bibliothécaire-adjoint de la ville d'Amiens ( Somme ). Gasrarix ( Adrien de) C. & , pair de France , à Paris. Gasparin ( Auguste de) #, membre de la Chambre des députés, à Orange ( Vaucluse ). Gaves, à Chambéri. Gasrarp , docteur-médecin , à Oullins ( Rhône ). Gaxsouz ( Justin ) , agriculteur , à Peyzieux ( Ain ). Géranpo ( baron de )O. :% , conseiller d'état , à Paris, xij Goxpoux ( Charles), chef des cultures au Fleuriste de la couronne ;, pare de St-Cloud ( Seine-et-Oise ). Gras ( Scipion ), ingénieur des mines, à Grenoble ( Isère ). Guérin , docteur-médecin , à Avignon ( Vaucluse ). Guerrar , à Rive-de-Gier ( Loire ). Guizar» ( Achille), docteur-ès-sciences, près d'Issoire (Puy- de-Dôme ). Guxéranr , docteur-médecin , à Lons-le-Saunier ( Jura ). Harowr , directeur de l’École vétérinaire d’Abou-Zabel , en Égypte. Harzann, naturaliste , à Philadelphie ( États-Unis + Héricann »E Tuurx ( vicomte le ) O. # æ , ingénieur en chef des mines, à Paris. Hucues, avocat, à Bordeaux ( Gironde ). Hurrrez-n’Arsovaz, à Montreuil-sur-Mer ( Pas-de-Calais ). Huzan» fils 4%, médecin-vétérinaire , à Paris. Jacog ‘# , vétérinaire en premier au 11° de dragons. Lam % , conseiller de Préfecture , à Caen ( Calvados ). Lavazerre , propriétaire, à Grenoble ( Isère ). Laviexe, sous-préfet, à Belley ( Ain ). Lecoo , professeur de minéralogie , à Clermont (Puy-de-Dôme ). Lezam (comte de) % æ, à Clermont (Puy-de-Dôme ). Macuco (de), près le Puy. ( Haute-Loire ). Marcer pe Serres, naturaliste ; à Montpellier ( Hérault }. Manrix aîné #, docteur-médecin , à St-Rambert (Ain). Marrix-Burnix , pépiniériste, à Chambéri. Marrneu-ne-Domsasre À , directeur de la Ferme-modèle de Roville- (Meurthe ). | Mexsor »'Ezsexe , propriétaire , à Couléon. Miicer-D AugenroN , membre de la Commission forestière des Py- rénées , à Toulouse ( Haute-Garonne ). Morz , professeur d'agriculture au Conservatoire royal des arts et métiers, à Paris. Muxer , propriétaire. Murnvox Æ, capitaine d'artillerie, au Hâvre ( Seine-Inférieure). Nivière ( Césaire ), propriétaire-cultivateur , à Peyzieux (Aïn). Noz 3, professeur d'éloquence , à Paris. Nornor, ( Louis ), naturaliste , à Dijon ( Côte-d'Or ). Ovazas ( vicomte d’ }, propriétaire. xiij Pazwrerr, botaniste, à Milan. Pépin , chef de l'École botanique au Jardin du roi ; à Paris. Pérer , président du Tribunal civil, à Trévoux (Ain ). Pevrer-Larrer ( Alphonse }, propriétaire, à St-Étienne ( Loire ). PrerrarD % , chef de bataillon du génie, en retraite , à Verdun ( Meuse ). Ponerns (marquis de) #:, maire de Feurs ( Loire ). Posuez DE VERNEAUX , propriétaire , à Paris. Posvez, propriétaire, à Grenoble (Isère ). Pourer , à Marseille ( Bouches-du-Rhône ). Puvis (Maximilien) % , ancien officier supérieur d'artillerie, à Bourg (Ain). Rarsann , docteur-médecin, à Annonay (Ardèche). Ramsureau (comte de ) # , pair de France, préfet du département de la Seine , à Paris. RevizLon , mécanicien, à Mâcon ( Saône-et-Loire ). Rosnx (de), à Valenciennes (Nord). Rozrer , docteur-médecin , à Heyrieux ( Isère). Rozrères ( de), à Messimy (Rhône }. Saint-Martin ( de ), professeur de chimie , à Turin. Saroz, vélérinaire , à Saint-Pétersbourg. Secuix , chimiste-manufacturier , à Annonay ( Ardèche ). SERVIN-DE-CoRNoN , propriétaire, à Cornon. SYLVESTRE ( baron de) % 4, membre de l’Institut, à Paris. Taerrague, directeur du jardin Litta, à Lainate ( Lombardie ». Tessier , manufacturier, à Valleraugue ( Gard). Turiégaucr DE Berneaux , homme de lettres, à Paris. Tissor, propriétaire à Beauregard (Ain). Trocuu %, membre du Conseil supérieur d'agriculture, à Belle- Ile-en-Mer (Morbihan). : Trozzrer x, médecin de l'Hôpital civil, à Alger. Trourcaur , ancien professeur de botanique , à Autun ( Saône-et- Loire ). Vazror, docteur-médecin , professeur d'histoire naturelle, à Dijon ( Côte-d'Or ). Vazoup , propriétaire , à Ste-Foix ( Rhône ). VazrerGa 1 Civrons ( comte ), à Turin. Varenne-Fenize ( de); , à Bourg ( Ain). xiv Varez , médecin-vétérinaire , ancien professeur à l'École royale vétérinaire d'Alfort, à Paris. Vmasran, propriétaire, à Auch (Gers )- Vizza , directeur de la monnaie ; à Turin. Vnex &, docteur-médecin, professeur d'histoire naturelle , à Paris. Vocer, vétérinaire au 7° régiment d'artillerie. Warox , docteur-médecin , à Carpentras (Vaucluse }: SUR DES ŒUFS DE VER A SOIE EXPOSÉS À UNE BASSE TEMPÉRATURE , PAR M. Marraru BONAFOUS, CORRESPONDANT DE L'INSTITUT DE FRANCE ; DIRECTEUR DU JARDIN ROYAL D'AGRICULTURE DE TURIN , ETC. La question de savoir quelle est la plus basse température que l'embryon du ver à soie puisse supporter; n'étant pas complètement résolue, tous les faits qui tendent à éclairer cette question méritent d’être signalés. Déjà, pendant l'hiver de 1829-30 , je soumis des œufs de ce bombyx à un froid de 18 à 20°R. , sans que le germe en souflrit d'une manière sensible : tel est le fait consigné dans mes AMotes au livre chinois de M. Stanislas Julien , que j'ai reproduit en langue italienne. Depuis lors, une seconde expérience m'a offert le même résultat. F SUR DES OEUFS DE VER A SOIE , ETC. Au mois de novembre 1837, J'introduisis une once de graines de ver à soie ( race piémontaise ) dans un bocal de verre , garni à l'ouverture d’une toile à jour , et J'exposai cette graine à toutes les variations de température, en fixant le bocal contre la face extérieure d’un édifice situé sur le pla- teau du Mont-Cenis, à 2,066 mètres au-dessus du niveau de la mer ‘. Ces œufs de ver a soie , en butte à l’action d'un hi- ver des plus rigoureux , subirent un froid prolongé de plus de 20° R. Retirés au mois d'avril 1838, leur éclosion fut aussi égale, aussi complète que celle des œufs que j'avais constamment tenus à une température au-dessus de zéro. Je me propose , d’après ce résultat , d'observer si , en sou- mettant les œufs de plusieurs générations successives à un froid naturel aussi intense , s’il est possible, je n'obtiendrai pas une race plus robuste , plus rustique , plus adaptée sur- tout aux climats rapprochés de la limite où le muürier cesse de prospérer. ! M. Bonafous possède, à cette élévation, une ferme qu'il destine à des essais d’acclimatation propres à augmenter les ressources des populations alpines. * TERRAIN NÉOCOMIEN DB LA DROMEB M. Duval, MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. On trouve dans le midi de la France des terrains calcaires fort développés, que, pour d'excellentes raisons , on rapporte aux formations comprises entre le lias et les terrains tertiai- res. Cette conclusion générale est rigoureuse ; mais, habitués que nous sommes à nous faire de ces terrains des idées prises dans les descriptions excellentes faites des terrains analogues de l'Angleterre , il nous est fort diflicile de nous reconnaître ici. Veut-on descendre dans les détails? rien ne se ressemble; et si, par un examen plus approfondi et par l'étude des fos- siles , on parvient à faire quelques rapprochements heureux , en somme, on voit assez promptement que plusieurs des ter- mes de cette série anglaise , adoptée comme type, manquent Tr. 5 L 4 TERRAIN NÉOCOMIEN totalement, et que les autres existent sous une forme tout-à- fait différente. On trouve, dans certaines couches, des fossiles caractéristiques; puis, à côté de ceux-ci, on en trouve d’autres tout nouveaux. On arrive enfin à ce résultat général : que les causes, qui agissaient pendant la formation de la série oolithi- que et de celle du grès vert et de la craie, n'étaient pas les mêmes ici qu'en Angleterre ; que s’il y a dans les résultats de grandes analogies , il y a aussi de grandes différences, et que les espèces fossiles elles-mêmes offrent des points nom- breux de séparation. Sans doute, sous le rapport de la simplicité, ce résultat n’a rien de flatteur; mais, outre qu'il est assez naturel de s’atten- dre à ne trouver dans les phénomènes de ce genre jamais des identités , il est intéressant pour le géologue de constater ces effets divers et de les étudier avec soin. Les terrains jurassiques n’ont pas , depuis peu , donné lieu à de grandes découvertes ; il n’en a pas été de même des ter- rains qui leur sont superposés. Les géologues de Neufchâîtel et de Porrentrui sont arrivés, par une étude suivie et atten- tive, à distinguer certaines couches de leurs environs de toutes les couches précédemment décrites , soit dans l’oolithe supérieure, soit dans la craie inférieure. [ls ont même trouvé des différences assez importantes pour en faire un terrain nouveau sous le nom de terrain néocomien , et tout porte à croire que ce nom restera dans la science. Cette découverte acquiert une importance chaque jour plus grande ; chaque jour on retrouve dans diverses localités le terrain néocomien, et la nécessité de sa création dans la science apparaît de mieux en mieux. En même temps , il est évident que l’on doit lui appliquer toutes les observations gé- nérales que je faisais tout-à-l'heure sur les apparences di- verses que présentent les mêmes formations en différents points de leur développement. s ht DE LA DRÔME. 5 Au mois de mars 1838, j'ai parcouru une certaine étendue de ce terrain dans le département de la Drôme. J'étais dans la compagnie savante de M. Fournet, professeur à la Faculté de Lyon, et son habile coup-d’œil m'a mis à même d'étudier ce que je voyais, beaucoup mieux que je ne l’eusse fait seul. Voici un court résumé de nos observations communes. Le terrain néocomien forme une longue étendue, du nord au sud, à travers tout le Dauphiné. La chaine principale com- prend, vers la frontière de Savoie, la Grande-Chartreuse , borde l'Isère jusqu’au Sapey , où elle tourne à l’ouest, puis reprend sa direction au sud, s’abaisse à St-Egrève, où l'Isère la traverse, se relève ensuite vers Sassenage et forme, par son prolongement, les hauts sommets des Véhémonts, dont l’un (la Moucherolle) à 2288 mèt. d’élévation. Cette chaîne est essentiellement néocomienne, et forme presque la limite de ce terrain vers les Alpes ; au contraire, en descendant vers la plaine, le néocomien s'étend assez loin à l’ouest ; mais, dans les fonds, il est presque partout recouvert par les molasses : formation tertiaire qu’on n’a, dit-on ; ja- mais trouvée sur les sommets et qu’on croit , pour cette rai- son , postérieure au soulèvement des Alpes. Pour nous , nous oserons dire en passant que cette conclusion nous paraït con- testable, parce que dans beaucoup de points nous avons vu les molasses participer à l’inclinaison des couches qu’elles re- couvrent. Le néocomien de Neufchâtel est caractérisé par un certain nombre de fossiles particuliers. Je citerai avant tout, d’après les échantillons que je dois à l’obligeance de M. Voltz, l’Ammonites asper , Spatangus retusus, Terebratula bipli- cata acuta (de Buch), Terebratula depressa , Pholadomya Langü , Gryphæa aquila , Exogyra Coulont, Trigonia alæ- formis, Pecten quinquecostatus , Serpula heliciformis. La roche elle-même est un calcaire grisâtre , marneux et tendre. 6 TERRAIN NÉOCOMIEN Le néocomien a été classé dans la craie dont il forme l’é- tage le plus bas, se trouvant ainsi entre le portlandien , sur lequel il repose , et le gault qui repose sur lui. Dans le département de la Drôme, cette craie inférieure se compose de deux couches fort puissantes , dont une surtout se voit presque partout , par la raison toute simple qu'elle est la couche supérieure. C’est elle qui forme les sommets des montagnes de Musan, ceux des montagnes qui couronnent l’ancienne Chartreuse de Bouvantes, ceux des deux flanes de la vallée d'Échevis ; enfin; ceux de la chaîne des Véhémonts, de la Moucherolle et de la Grande-Chartreuse. Cette couche se voit encore dans les vallées formées par les pentes anticli- nales partout où les couches de molasse la laissent à nu , ainsi dans la vallée de St-Jean-en-Royans et dans celle du Vercors. Au contraire, dans les vallées formées par le déchi- rement des couches , par une faille , comme celle d'Échevis, elle ne se voit qu'aux sommets des deux parois, et encore ici n’en voit-on que la coupe. Le calcaire qui la compose est d’un blanc plus ou moins jaunûtre, et dans beaucoup d’endroits cristallin, presque tonjours compacte à cassure conchoïde, généralement assez dur ; il parait peu altérable à l'air. Nous y avons trouvé , au sommet de Musan , le Pecten quinquecostatus , une Pinnie, etc; dans le Vercors , en face St-Agnan, une grande Wéri- née qui devait avoir au moins 6 pouces de long , ‘et dont l'espèce parait nouvelle ; mais l’état de conservation ne per- met pas de la déterminer exactement. Enfin, partout on y trouve répandus, avec une singulière profusion , des fossiles bizarrement contournés qu'on ne peut jamais dégager de la gangue d’une manière satisfaisante , et que quelques savants pensent être des dicérales , d’autres des voloaires. M. Gras, dans un très bon ouvrage sur la statistique de la Drôme, a désigné la couche qui nous occupe par le nom de calcaire à DE LA DRÔME. 7 dicérates ou à caprines ; je n'ai rien vu cependant qui res- semblât aux caprines. Quoi qu'il en soit , la dissidence des opinions montre suflisamment que ces singuliers fossiles n’ont pas été obtenus jusqu'ici dans un état de conservation sufi- sant, malgré leur étonnante abondance ; il semble qu'il y ait presque toujours eu fusion du fossile avec la pâte de la roche : car on ne sépare jamais que des portions incomplètes. Le calcaire à dicérates contient en beaucoup d’endroits des traces de minerai de fer , et même des exploitations de ce minerai y ont été ouvertes en quelques localités. Ces mine- rais paraissent s'être déposés dans les vides du calcaire, et proviennent, sans doute , de la formation du grès vert qui a disparu de ces contrées. Dans la vallée d'Échevis, profondément excavée, nous avons pu étudier Jes couches inférieures du terrain. Sous le calcaire à dicérates , nous avons trouvé, en suivant le sentier qui descend de Sainte-Eulalie à Échevis , après avoir tourné la pointe dite de Penat , un calcaire bleu com- pacte dont l'épaisseur parait assez considérable. Celui-ci est immédiatement sous le calcaire à dicérates, ou du moins n'en pourrait être séparé que par une couche peu puissante. Dans ce calcaire bleu, nous avons trouvé queiques fossiles, entr'autres une assez grande quantité de Bélemnites , mais peu déterminables; cependant l’une d'elles était le Be/exinites dilatatus bien caractérisé. Nous y avons trouvé le Spaïangus retusus, une térébratule qui pourrait bien être la Biplicata acuta , deux espèces de Pecten et quelques Polypiers. Enfin, nous y avons trouvé encore un de ces fossiles que M. l'Éveillé a décrits sous le nom générique de Crioceratites, dans le II° volume des Mémoires de la Société géologique de France. Celui-ci m'ayant paru nouveau, J'ai cru devoir le faire con- naître sous le nom de Crioceratites Fournelii. Je joins ici la description de ce fossile qui, au premier abord , ressemble 8 TERRAIN NÉOCOMIEN au Crioceratites Emericii de M. l'Éveillé, mais qui en diffère notablement. Il s'attache à ces fossiles un double intérêt, ce- lui de leur nouveauté et de leur rareté , et celui de leur gise- ment dans des couches dont la position La 5 exacte est encore à peine bien constatée. Les tours de spire du Crioceratites Fournetii (PI. 1) sont ap- platis; ils s’arrondissent vers la carène et vers la partie ventrale. Le test est orné de stries séparées de cinq en cinq par des côtes plus grosses, supportant trois rangées de tubercules distri- buées : l’une latéralement , et les deux autres sur les parties subdorsale et subventrale. Les stries et les côtes sont simples, moyennement apparentes et flexueuses ; mais les inflexions ne ressemblent point à celles des autres espèces connues. Elles sont à peu près droites en traversant la carène : il n’y a point de dépression ventrale, mais une convexité unie sur la- quelle les stries ne se prolongent pas, du moins visiblement. La coupe transversale des spires paraît être , sauf les défor- mations qu'a subies la coquille en passant à l’état fossile, un ovale assez parfait, et ceci me paraît un des traits les plus ca- ractéristiques de l'espèce. J'avais long-temps médité sur le Mémoire de M. l'Éveillé, et comparé les planches qui l'accompagnent avec mon Crio- cératite, avant de me déterminer à proposer une espèce nou- velle. M. Deshayes m'a objecté que les côtes étaient en nom- bre assez variable sur ces coquilles ; que ces côtes étaient plus ou moins saillantes suivant l’âge ; enfin , que l’âge avait aussi une grande influence sur la forme de la partie ventrale. À cela j'ai répondu : 1° que sur mon Criocératite le nom- bre des côtes variait entre cinq et sept, et sur le Crioceratites Emericii entre trois et cinq; 2° que le ventre du mien est lisse , tandis que sur celui de l’autre les stries se prolongent d'une manière très prononcée ; 3° que le ventre du mien est convexe , et celui de l'autre conçave ; et enfin, sur le tout , DE LA DRÔME. 9 que les deux individus étant de même taille (l’un ayant 4 pouces 6 lignes et l'autre 4 pouces 3 lignes de diamètre), il devenait probable qu'ils étaient à peu près de même âge , et que jusqu'ici l'esprit des maitres de la science avait été de distinguer par les noms ce qui se distinguait par les caractères. plus ou moins tranchés. L'association du Crioceratites Fournetii et du Belemnites dilatatus avec le Spatangus retusus et la Terebratula bipli- cata acuta, si celle-ci s’y trouve réellement , est fort remar- quable : le Spatangus retusus est ici un bon témoin, quoi- qu'on l'ait, depuis quelque temps , trouvé , dit-on , dans des couches assez élevées de la craie. Mais il ne saurait être question de placer plus haut celle qui nous occupe, et l’on ne sent d’autre besoin que celui de s'assurer qu’il ne faut pas la placer plus bas dans la série. Au-dessous de la couche de calcaire bleu fossilifère se trouvent, jusqu’au fond de la vallée d'Échevis, des alter- nances d’un calcaire bleu moins dur que le précédent , avec des assises marneuses un peu feuilletées de même épaisseur. Cette épaisseur varie de 6 à 10 pouces environ. J'ai voulu en vain trouver dans ces couches quelques fossiles ; toutes mes recherches ont été superflues, de sorte que jusqu’au jour où l’on en aura trouvé, il restera indécis de savoir si ces couches doivent être réunies au néocomien qui les recouvre, ou bien si elles font partie d’un terrain plus ancien. Dans tous les cas, leur étude est facile ; car elles forment de hautes murailles sur une assez grande étendue des deux bords du Vernaison qui coule au fond de la vallée. Ces couches inférieures con- tiennent beaucoup d’eau, et leur nature marneuse le fait fort bien concevoir ; le calcaire bleu, au contraire , et le calcaire à dicérates sont d’une grande aridité. Le terrain néocomien , qui se montre ici sous un aspect si particulier, se retrouve sur beaucoup d'autres points de la 10 TERRAIN NÉOCOMIEN DE LA DRÔME. France. Je l’ai vu dans le département de la Meuse , aux en- virons de Bar-le-Duc , dans les minières de fer de Treveray , près Ligny, où la roche qui encaisse la mine est la roche in- férieure de ce terrain ; dans les plaines des sommets de Sa- vonnières en Perthois, etc. Enfin, M. Voltz m'a dit l’avoir trouvé dans la Haute-Marne, et M. Clément Mullet ,: dans les environs de Troyes (Aube ). — Espérons que, grâces aux travaux d'hommes éclairés, nous connaïîtrons de mieux en mieux cette intéressante formation. CONSIDÉRATIONS SUR LA THÉORIE ET L'APPLICATION DES LABOURS , PAR Ms DUPUITS DB MAGONBK D *# REC DEEE 0 Mon but, en traitant cette matière , n’est pas de donner un travail complet, mais seulement de corroborer de l'expé- rience que j'ai acquise quelques points importants, et dy ajouter quelques observations neuves , fruits d’une longue pratique et d’un séjour continuel au milieu des champs. De toutes les opérations qui se rattachent à l’agriculture , celle des labours est sans contredit la plus importante, soit par ses résultats, soit par les soins et l'attention qu'ils exigent. Sans les labours , il n’y a pas de culture possible. La produc- tion des bois et des animaux utiles peut , à la vérité, s'en passer , toutefois là seulement où une population rare et no- made donne le temps au sol de produire ; en passant d’une région à l’autre ; mais le blé, la vigne et un grand nombre d’autres produits devenus nécessaires ne sauraient sufhre à la consommation , sans la culture et sans les labours. Cependant cette opération , tellement importante que la vie de l’homme 12 CONSIDÉRATIONS SUR LA THÉORIE est basée sur elle, puisqu'elle est la source des matières in- dispensables à son existence ; cette opération , dis-je ; est abandonnée à la classe la plus pauvre et la plus ignorante. Hitons-nous de dire qu'un petit nombre d'hommes, amis de leur pays , exaltés par les idées de création qui se rattachent à l’agriculture , et par les immenses résultats qui en décou- lent, se sont appliqués sans relâche à en étudier la partie la plus importante , et ont éclairé des lumières de la science et de l'observation ce que l'ignorance avait jusqu'alors enve- loppé de ses ténèbres. Cependant , malgré le pas rapide que ces hommes de bien ont fait faire à l’agriculture , qui pourrait dire que la matière est épuisée ? Aussi, persuadé welle est inépuisable , et heureux d’avoir quelque chose à y ajouter après les hommes éminents qui en ont fait l'étude d’une partie de leur vie , je m’empresse de livrer au jour mes ob- servations , dans l'espoir d’être utile et d'appeler l'attention de ceux que leur goût appelle vers les opérations agricoles. J'entre en matière. Je partage les labours en trois classes : 1° Les labours proprement dits ; 2° Les binages ; 3° Les labours de défoncement. Je définis les labours de la manière suivante : C’est une opération mécanique , qui a pour but d’exposer une couche plus où moins épaisse du sol à l’influence des agents producteurs , pour en augmenter la force de pro- duction. Ce qui distingue les binages des labours proprement dits , c’est qu'ils ont principalement pour but de détruire les plantes adventices, et d'empêcher la surface du sol de se durcir. Les binages sont presque toujours superficiels. Les labours de défoncement se distinguent des premiers ET L'APPLICATION DES LABOURS. 13 par une plus grande profondeur , qui exige ordinairement deux opérations mécaniques dans le même sillon. Ces trois sortes de labour se distinguent encore de la manière suivante : Les premiers ont pour but la préparation du sol destiné à recevoir une semence ; Les seconds , le nettoiement du sol couvert de la plante ; et enfin les derniers servent spécialement à la plantation des grands végétaux, et, dans la culture ordinaire , ils sont une amélioration qui amène une plus grande production , ainsi que je l’expliquerai en son lieu. Les Labours. Les labours sont d'autant plus parfaits, qu'ils exposent une plus grande surface aux météores et au gaz , qui jouent un role important dans l’acte de la vie végétale. Plus la terre sera divisée , plus il sera facile aux météores et au gaz de la pénétrer. Le labour ramène à la surface une terre neuve , non épui- sée, qui, se saturant des agents producteurs , devient propre à la production. Si, avant Le labour , le sol est couvert de végétaux , cette opération les enfouit , et fournit un engrais par leur décom- position. Le labour , séparant les tiges des racines, procure encore un autre bienfait, en détruisant la vie des végétaux qui se nourriraient aux. dépens de ceux que l’homme cultive pour ses besoins. D'après ce que je viens d'exposer , on apercoit déjà l'im- portance d'un bon labour ; car, si la couche végétale est trop superficielle , les plantes pourront être atteintes par les agents destructeurs : la gelée , la sécheresse. 14 CONSIDÉRATIONS SUR LA THÉORIE Si les plantes vivaces ne sont pas détruites , elles repousse- ront, quelquefois même avec plus de vigueur , aux dépens de celle cultivée , et diminueront d’autant son produit. Enfin , si l’imperfection du labour arrête l’influence des agents producteurs , la production en sera nécessairement diminuée. L'état du sol le plus convenable pour le labour est l’état mitoyen entre la sécheresse qui le réduit en poussière , ou en mottes qui prennent la dureté de la pierre, et l’état d’humi- dité qui le gâche. Par une grande sécheresse et une forte chaleur le labour occasione dans toute espèce de sol, et plus particulièrement dans les sables, l’évaporation de certaines matières fertili- santes ; et, dans les terres argileuses , leur durcissement qui s'oppose au passage des racines. Par une grande humidité les terres se gâchent ; se durcis- sent, au lieu de se diviser , lorsque l'humidité cesse ; et le labour, devenu inutile, doit être recommencé. Toutefois, les terres sablonneuses peuvent être travaillées presqu'immédia- tement après la pluie. Les terres , fraichement labourées , se laissent plus facile- ment pénétrer par l’eau ; et non seulement elles en retiennent un plus grand volume , mais encore , par leur porosité , elles permettent aux couches inférieures de s’en emparer en plus grande abondance. Elles ont moins à craindre l'effet de la sécheresse , non seulement parce que l’évaporation ramène à la surface l’hu- midité qui s'est amassée dans ses couches inférieures , mais encore parce que la porosité de la couche supérieure paraît mettre obstacle à une évaporation trop rapide, en détruisant en partie l'effet produit par la capillarité. Les labours d'automne sont les plus avantageux , au moins ET L'APPLICATION DES LABOURS. 15 sous notre climat, et à part un très petit nombre de circon- stances *. Je ne connais d'exception à cette règle que pour certains sols qui ne se délitent pas à l'air , et qui se tassent facilement par les pluies ; et encore je crois que ce n’est une exception que pour les labours faits tard , et lorsque les pluies d’au- tomne sont abondantes et précoces. Mais, pour tout terrain qui se délite facilement à l'air, le labour d'automne le prépare merveilleusement à recevoir , à très peu de frais, une semence au printemps. Les labours , pour les semailles d'automne, doivent se faire de très bonne heure pour les terres fortes , et plus tard pour les terres légères. Il est des sols tellement consistants , qu'il est utile de saisir les premières pluies pour labourer et semer; or, comme elles arrivent toujours dans nos contrées , en la dernière quinzaine du mois d'août, quelque disposée que soit la saison à la sécheresse ; et que ces sortes de terrains se refroidissent facilement à la moindre pluie, non seulement il n'y a jamais d'inconvénient à semer de bonne heure , mais encore 1l y a presque toujours nécessité. Il s’en suit que, dans les sols les plus consistants , l’époque la plus favorable pour semer les céréales d'automne, sous notre climat , est la dernière quinzaine du mois d’août ». Et dans les terres légères , à exposition chaude, on peut 1 Un célèbre agriculteur anglais prétend le contraire. Malgré son imposante auto- rité, je crois qu'il a pris ici l’exception pour la règle. Je concoïs que, sous un climat où l’hiver est long et très humide, le bon effet des labours d’aulomne soit en partie détruit ; parce que le grand espace que lon est obligé de mettre entre le la- bour d'automne et celui du printemps , et l'humidité continuelle dont la terre se salure , lui donnent le temps de se tasser et de se durcir. 2 Il est de ces terrains dans la vallée du Léman, où les semailles faites après les premiers jours de septembre seraient souvent compromises. 16 CONSIDÉRATIONS SUR LA THÉORIE souvent labourer et semer avec avantage les froments jusque dans le mois de novembre par la raison contraire. Je renvoie ce qui me reste à dire sur les labours aux arti- cles suivants. Les Binages. Si les labours sont indispensables pour faire produire une récolte , les binages , quoique moins importants , sont ce- pendant d'une grande utilité. Leur but principal est de détruire les plantes qui croissent spontanément au milieu de celles que le cultivateur a confiées au sol. 1 Leur destruction profite principalement , non seulement parce qn'elles ne tirent plus aucune nourriture aux dépens des végétaux pour lesquels tous les frais de culture ont été faits, mais encore parce qu'elles enrichissent la terre de leurs débris. Il est de la plus grande importance de ne jamais attendre, pour biner, que les plantes adventices aient formé des se- mences qui renouvelleraient la plaie que l’on cherche à dé- truire par cette opération. La destruction des plantes adventices offre encore un avantage important dans certaines circonstances. La réver- bération de la chaleur solaire, étant beaucoup plus forte sur un sol nu, hâte la maturité des fruits , et augmente les qua- lités qui les distinguent , la saveur et la matière sucrée ; surtout dans les climats où la chaleur est à peine suffisante. Ils agissent donc rationnellement les vignerons qui multi- plient les binages , ainsi qu’on le pratique dans les vignobles du Bordelais, et dans la plupart de ceux qui fournissent les vins du premier ordre. La destruction des plantes adventices est toujours plus ET L'APPLICATION DES LABOURS. 17 assurée et plus complète , lorsque , après avoir opéré par un beau temps, la pluie ne revient pas de plusieurs jours. * Les binages servent encore à augmenter la propriété ab- sorbante du sol, en le maintenant meuble à sa surface , et par conséquent aussi sa force de production. La terre , maintenue meuble à sa surface , redoute beau- coup moins la sécheresse que celle qui reste durcie. Le moment le plus favorable pour biner un sol durci, à l'époque des chaleurs , est peu de temps après une pluie qui aurait pénétré la couche dans laquelle doit se faire l’opéra- tion , aussitôt que la terre est suflisamment ressuyée. Il ya, au contraire, danger à fouiller le sol par une grande chaleur, lorsque la sécheresse est extrême , et que la pluie ne parait pas imminente ; et, dans cette dernière circon- stance, si la pluie est battante, ainsi que cela arrive souvent à cette époque, le binage devra être repris immédiatement dans les sols consistants. Cependantil en sera résulté un bien, parce que la pluie aura pénétré plus facilement ; toutefois, je doute que cette double opération soit économique. IL est important de détruire une erreur d'autant plus grande, qu’elle est accréditée dans l'esprit de personnes qui peuvent faire autorité par leur réputation de savoir : c’est que la sécheresse a moins de puissance sur un sol couvert de végétaux vivants. Ici, comme dans un article précédent , l'exception a été prise pour la règle. Lorsque le sol est couvert de grands végétaux qui présen- tent aux rayons du soleil un obstacle impénétrable, et un puissant abri contre les vents violents, la sécheresse a peu de puissance , parce que l’évaporation est presque nulle. De plus, les arbres élevés des forêts arrêtant les nuées et les brouillards, la pluie s’y forme plus fréquemment, et l’eau ne coulant presque jamais à la surface, quelle que soit sa violence, rien ne se perd , et le sol se trouve imbibé à une plus grande 18 CONSIDÉRATIONS SUR LA THÉORIE profondeur que dans toute autre circonstance, tout le reste étant égal d’ailleurs ; mais il en est bien différemment, si le sol est couvert de graminées. Les racines tracantes de ces plantes et leurs nombreux sucoirs qui tapissent le terrain dans tous les sens , attirant l'humidité en raison de leur nom- bre , agissent avec plus de puissance pour dessécher le sol, que le faible abri de leurs tiges pour y conserver l'humidité. Il n’est pas de jardinier qui ne sache que, lorsqu'on éta- blit un semis au pied d’un espalier, et qu’on l'abandonne à lui-même sans arrosement, le sol se durcit et se dessèche au point de compromettre non seulement larécolte des fruits, mais encore l'existence des arbres en espaliers. Lorsque l'humidité est extrême, l’évaporation est plus grande à la surface sur un sol nu; mais lorsque l’excès d’hu- midité est dissipé, si le temps sec continue, les racines ab- sorbant l’eau en raison de l'élévation de la température ; la sécheresse gagne rapidement en profondeur le sol couvert de végétaux vivants ; tandis que l'humidité se maintient long- temps près de la surface sur une terre meuble exposée direc- tement à la chaleur solaire. Les plantes du genre des graminées sont au nombre de celles qui attirent le plus puissamment la sécheresse, soit parce que leurs racines sont nombreuses et superficielles, soit parce que leurs tiges grêles et leurs feuilles rares et étroites offrent peu d’abri contre le hâle et la chaleur solaire. Les plantes qui arrêtent le mieux le desséchement du sol sont celles à feuillage large et fourni, dont les racines sont essentiellement pivotantes ; or, comme la plupart des végé- taux ont le plus grand nombre de leurs racines tracantes, et que le principal rôle qu’elles sont appelées à remplir est d’as- pirer l'humidité du sol, je crois avoir dit avec raison que l'exception a été prise pour la règle. Lorsqu'une chaleur forte et soutenue succède immédiate- ET L'APPLICATION DES LABOURS. 19 ment à un temps très humide, la terre se fend presque tou- jours lorsque le sable n'y domine pas, et alors les racines des plantes se déchirent et sont plus exposées à être dessé- chées. Le meilleur remède à cette plaie consiste à donner un binage aussitôt son apparition, lorsque l’écartement des plantes le permet. Une méthode peu connue et cependant très économique de biner sur les terres où les pierres n'abondent pas, c’est avec le ratissoir. Non seulement le travail avance rapidement, mais encore les plantes adventices sont bien détruites, et, l’ouvrier opérant à reculons, le sol se trouve dans les meil- leures conditions de nettoiement et d’ameublissement. Le sarcloir à cheval est encore plus économique , lorsque l’'espacement des plantes permet son emploi. Lorsque l’on veut retirer le plus grand produit possible d'une plantation de bois en taillis , ou en massif de futaies, on se sert avec le plus grand succès du sarcloir à cheval ou du ratissoir, l’année de la coupe pour le taillis; et, dans les massifs de futaies , toutes les fois que le durcissement du sol ou la destruction des plantes adventices l’exigent. Le succès de cette opération est si remarquable que je ne saurais trop la recommander. Il est des contrées où le prix des bois est tellement élevé que, en traitant les taillis de certaines essences de cette manière, on pourrait obtenir du sol un revenu plus élevé que par la culture des céréales. D'après ce que j'ai précédemment exposé , on apercoit l'utilité d’un léger labour immédiatement après l'enlèvement d’une récolte. Si le sol était profondément desséché , il fau- drait attendre pour cette opération qu’une pluie vint humec- ter la couche de terre dans l'épaisseur de laquelle doit se faire le labour. Je me résume en admettant en principe les faits suivants : L'état du sol le plus favorable à la production est celui où sa T. IL. 2 20 CONSIDÉRATIONS SUR LA THÉORIE surface est dans le plus grand état de division, non seulement parce que les agents producteurs , l'humidité, la chaleur, les gaz la pénètrent plus facilement, mais encore parce que le principal agent destructeur , la sécheresse, a moins d’ac- cès dans un sol divisé à sa surface. Les Labours de défoncemenits. L'importance des labours de défoncements est bien loin d'être appréciée à sa véritable valeur. Non seulement l'étude en est encore dans l'enfance , mais encore quelques erreurs sont admises comme des vérités dé- montrées par la presqu'unanimité des agriculteurs instruits. Ces labours sont le dernier degré de la culture perfec- tionnée. Dans les contrées où ïls ne sont pas en usage, on peut dire hardiment qu'il reste encore beaucoup à faire, quel- que brillantes que paraissent les récoltes. Les bons effets de ces sortes de labour sont nombreux. Les principaux sont les suivants : 41° Ils augmentent la faculté absorbante du .sol pour les agents producteurs; 20 Ils donnent un plus libre accès aux racines ; 30 Ils diminuent les effets désastreux de l'humidité sur- abondante ; 4° Et ceux de la sécheresse; 5° À quantité égale d'engrais , les récoltes sont en raison de la profondeur des labours. 1° Cette vérité est facile à concevoir : une plus grande masse de terre étant remuée et soulevée, la chaleur, l’hu- midité et les gaz la pénètrent nécessairement avec plus de facilité; et apportant aux racines des plantes une plus grande somme de nourriture, leur vigueur et leur production en sont augmentées. ET L'APPLICATION DES LABOURS. 21 20 Les racines , rencontrant moins d'obstacle dans une terre ameublie sur une plus grande profondeur , s’allon- gent plus rapidement, deviennent plus fortes et plus nom- breuses. 3° Le volume du sol , augmentant en raison de la profon- deur du labour, peut aussi absorber l’eau dans la même proportion sans inconvénient pour les plantes, puisque l’hu- midité ne leur est nuisible ordinairement que lorsque l’eau regorge à la surface. 4° Je n'ai jamais vu d'exemples de végétaux détruits par la sécheresse ;, même dans les sols les plus secs, lorsque les labours de défoncements sont combinés avec des binages faits à propos et avec d’autres opérations que je vais expliquer. Sous notre climat, il n’est pas de terre , quelqu’aride qu'elle soit en apparence, qui ne puisse donner quelque pro- duction *. C’est au cultivateur à savoir approprier ses cultures à la nature du sol ; ainsi, il est des végétaux dont l'existence est compromise à la moindre sécheresse : il en est d’autres, au contraire , qui la bravent, quelle que soit son intensité. Le 1 Lorsque j'ai visité les sables des Dunes qui bordent le golfe de Gascogne, je n'ai pas.élé peu surpris d’y trouver une végétation extrêmement active. Cependant ces sables, dont la couleur indique absence de lhumus, et qui se laissent pénétrer par la chaleur au point de la rendre insoutenable , nourrissent des végétaux qui se font remarquer par une vigueur qu’ils n’alteignent ordinairement que dans les terres les plus fertiles. Gräce probablement à la profondeur à laquelle les racines peuvent atteindre, l'on y voit des chènes, des vignes, des figuiers dont les dimensions sont tout-à-fait extraordinaires. La sécheresse n’atteint pas ces sables aussi profondément que pourrait le faire croire leur perméabilité , puisqu’à la suite d’une chaleur forte et long-temps soutenue ; ils paraissent sensiblement humides au-dessous de 5 à G pouces seulement. Ceci viendrait à l'appui de opinion que-je soutiens, que la pulvérisation du sol à sa surface arrête l’effet de la sécheresse. Si le contraire a lieu quelquefois, lorsque l’on fouille le sol un peu profondément par une forte chaleur, c’est que le labour met en contact avec la partie intérieure encore humide la partie supérieure d’autant plus avide d'humidité, qu’elle en est absolument privée , el fortement échauffée. J'ai expliqué la manière la plus opportune de faire cette opération , lorsque j’ai parlé des binages, 22 CONSIDÉRATIONS SUR LA THÉORIE nombre de ces derniers peut en ètre augmenté par quelques opérations manuelles, Enfin, il en est dont la croissance pa- raît être suspendue pendant une longue sécheresse, sans in- convénient pour leur existence , et qui reprennent avec force à la première occasion favorable, lorsqu'une pluie bienfai- sante vient ranimer la végétation. Cette disposition des végétaux à souffrir plus ou moins de la sécheresse tient surtout à la conformation des racines, ainsi que je vais chercher à l'expliquer. Lorsque le sol se dessèche complètement à une certaine profondeur , les sucoirs des racines qui s’y trouvent plongés sont anéantis , brülés, et la destruction d’une racine entrat- nant presque toujours la perte d’une partie aérienne de la plante, le mal est en raison du nombre des sucoirs que ren- ferme le sol desséché. Par conséquent , les végétaux à nom- breuses racines superficielles seront plus souvent touchés que ceux dont tous les suCoirs plongent à une profondeur à la- quelle la sécheresse atteint rarement sous nos climats. Parmi les premiers , se distinguent les graminées. Les cé- réales que nous cultivons pour leur grain, et les graminées qui forment le fonds de nos prairies ont un mode de végé- tation qu’il importe d'examiner. Lorsque la graine commence à germer, il s'élève d'abord une seule tige, et en même temps s'enfoncent verticalement dans le sol une cu plusieurs ra- cines. Il se forme successivement de nouvelles tiges au pied de la plante, et chacune d’elles amène un nouveau système de racines, qui , forcées par les premières de diverger, se rapprochent de la surface du sol; et les dernières formées seront d'autant plus superficielles, que leur nombre sera plus grand. Les désastres de la sécheresse seront donc en raison du nombre des racines , qui lui-même est en raison du nom- bre des tiges, tout le reste étant égal d’ailleurs ; aussi, dans les sols très légers et en même temps très substantiels, voit- ; ET L'APPLICATION DES LABOURS. 29 on les froments très beaux en tige, donner peu de grains, ou des grains retraits , lorsque la sécheresse se fait vivement ressentir. Dans les sols médiocres, mais améliorés par des labours profonds, le froment peut au contraire donner de bons résultats, là où le seigle ne produisait que des récoltes chétives sous l'influence d’un labour superficiel. Dans le premier cas, le tallement se formant à une époque où l'humidité ne manque jamais, le nombre des tiges et par conséquent celui des racines augmentant en raison de la nourriture qu'elles trouvent dans le sol, et l’évaporation, au moment de la formation du grain , enlevant rapidement l'hu- midité en raison de la légèreté du terrain et de Ja plus gran- de absorption des racines, les plus superficielles se trouvent desséchées, et par conséquent la production du grain dimi- nuée. Dans le second cas, les racines , rencontrant une terre plus profondément amendée, divergent moins, sont moins superficielles, et la production en devient plus assurée. Ces effets sont plus frappants encore dans les graminées vivaces, parce que la formation continue de nouvelles racines les for- ce à être éminemment tracantes ; aussi , leur culture n’est- elle avantageuse que sur les sols bas où l'humidité surabonde, ou tout au moins sur ceux qui par leur nature retiennent l’eau fortement. | Certaines plantes vivaces, telles que la luzerne, bravent la sécheresse dans les sols légers et brülants ; ce qu’elles doi- vent à une formation toute différente dans leurs racines. Il en part du collet une ou plusieurs qui tendent à s’enfoncer verticalement à une profondeur qui serait presqu'indéfinie , si la nature du sol le permettait ; et tout autour d’elles sortent de petites radicules qui paraissent spécialement destinées à alimenter le végétal. Aussi, lorsque ces radicules se trouvent en grand nombre près de la surface, la sécheresse les atteint facilement dans les sols légers , et alors les tiges sont anéan- 24 CONSIDÉRATIONS SUR LA THÉORIE ties ou brülées, et la vie se trouve suspendue jusqu'à ce qu'une pluie abondante vienne ranimer la végétation en pé- nétrant un sol desséché d'autant plus profondément, que la masse des racines est plus considérable, et les labours ou binages sont moins fréquents; or, l'on apercçoit de suite ici l’a- vantage d'un labour profond : la racine pivotante rencon- trant un sol amendé à une grande profondeur, les radicules ne se forment pas principalement à la surface, comme dans une terre végétale superficielle, mais bien dans toute la pro- fondeur de la partie amendée; et, dès lors, la sécheresse atteignant un plus petit nombre de ces radicules, les ra- vages sont beaucoup moindres. Dans les grands végétaux, les arbres par exemple, leur mode de végétation et de culture sont tels, que l’on peut po- ser ce principe : qu'il ne dépend que du cultivateur qu’ils ne souffrent jamais de la sécheresse, ou du moins à de très rares exceptions près, et que, par conséquent , des plantations atteintes par cette plaie accusent presque toujours l’igno- rance ou la négligence du planteur. Je vais à ce sujet entrer dans quelques développements. La plus importante de toutes les opérations pour faire réussir une plantation est, sans contredit, le labour profond. Les grands végétaux, ayant plus de tendance que les plantes annuelles à plonger leurs racines profondément dans le sol, vont chercher leur nourriture dans la couche inférieure qui est toujours la plus substantielle après défoncement ,‘ et par conséquent ils sont à l'abri de la sécheresse en raison de la profondeur du labour; mais si, par une cause quelconque , il se forme des racines superficielles, alors la sécheresse les atteignant, le mal sera en raison de leur nombre, et elle pourra détruire une ou plusieurs branches, la tige même tout entière , suivant la quantité de racines atteintes. Cepen- dant , grâce à la profondeur du labour, les plus fortes étant à ET L'APPLICATION DES LABOURS. 925 Vabri de cette plaie, la souche répoussera à la première oc- casion favorable ; si l’action vitale n’est pas déjà diminuée par l’âge, ou par une autre cause quelconque. Pour faire mieux comprendre ma pensée, je citerai un exemple : J'ai fait une plantation forestière dans un sol ex- trêmement sec; grâce au défoncement , ce taillis donne d’ex- cellents produits. Par une cause indépendante de la forme du sol, une partié se trouve arrosée naturellement dans les grandes pluies; et cette partie répose sur un sol plus sec que le reste de la plantation. Lorsque l’eau surabonde, la végé- tation y est comparable à celles des terres de la plus haute fertilité; mais aussi, lorsqu'en été la chaleur se fait vive- ment sentir ; et d’une manière continue, les racines s'étant formées en grand nombre à la surface sous l'influence de l'humidité; elles sont immanquablement atteintes dans un sol aussi léger ; et par fois l'extrémité des rameaux est dessé- chée par suite de cette plaie: C’est pour ne pas avoir connu ces circonstances que des plantations faites dans les pays chauds, tels que l'Algérie, ont dépéri. Là , les défoncements sont encore plus essentiels, et lorsque l'on arrose une plantation, elle dépérit imman- quablement si l’arrrosement est discontinué , parce que cette opération a forcé l'arbre à pousser des radicules superficielles qui sont bientôt atteintes , et qui compromettent son exis- tence si l'humidité vient à manquer. Lorsqu'on plante un arbre dans un sol aride , il est d’au- tant plus important de couvrir les racines d’une bonne terre , que la réussite d’une plantation dépend souvent de la pre- mière année. Il en est des végétaux comme des animaux ; lorsqu'ils ont souffert dans leur jeunesse , ils donnent rare- ment de beaux individus , quelques soins que l’on apporte plus tard à corriger ce défaut. Une opération de la plus haute importance, surtout lors- 26 CONSIDÉRATIONS SUR LA THÉORIE que le sol est sec , c’est de l'entretenir net de plantes adven- tices par des binages suffisamment répétés, par les raisons que j'ai déjà expliquées. Avec tous ces soins, je suis parvenu à obtenir sur des sols in- grats, des gravierssablonneux très secs, de beaux arbres, même parmi quelques-uns de ceux qui sont les plus difficiles à élever. J'ai constammentobservé que, lorsque par une cause quelconque je négligeais les binages que je recommande si expressément, la sécheresse ne manquait pas d'occasioner quelques dégâts , de détruire quelques branches, lorsqu'elle persistait long- temps. J'ajouterai encore une recommandation importante pour ceux qui s'occupent de plantation : si l’on veut que des ar- bres prospèrent dans les sols secs , 1l faut avoir l'attention de déchausser quelquefois le pied des arbres dans la morte sai- son pour couper rez le tronc les racines superficielles qui pourraient s'être formées. Cette observation est applicable surtout à la vigne que l’on destine particulièrement aux terres les plus sèches. Les auteurs , qui appuient sur l'avantage des racines superficielles et sur la nécessité de les conserver, confondent les sols argileux qui se laissent pénétrer diffci- lement par l’air et la chaleur, avec les sols graveleux et sa- blonneux que ces éléments pénètrent avec une telle facilité qu'il s'y forme quelquefois des bourgeons partant de 18 pou- ces de profondeur, ainsi que je m'en suis assuré sous le cli- mat de Lyon. | Les végétaux qui prospèrent dans les sols chauds et légers, tels que la vigne , le pècher , l’abricotier , le melon, peuvent y donner des produits abondants au moyen des labours pro- fonds ; mais le cultivateur doit se méfier de cette fécondité : car , à la suite d’une chaleur vive et soutenue, la sécheresse peut compromettre non seulement la récolte, mais encore l'existence du végétal ; parce que l'absorption des racines ET L'APPLICATION DES LABOURS. 27 étant augmentée en raison du nombre des fruits qui aspirent une grande masse de nourriture, cette absorption concourt avec la sécheresse de l'air et la sécheresse naturelle du sol , à épuiser les sucs nécessaires à la vie végétale. Aussi , le cul- tivateur intelligent qui entend ses intérêts s'empresse-t-il de décharger la plante d’une partie des fruits; et tel est l’effet remarquable de cet acte de prudence que la production en est toujours plus égale et souvent plus belle sur des sols in- grats en apparence, que sur des sols fertiles abandonnés à eux-mêmes. 5° Il me reste à examiner l'avantage des labours profonds sous un dernier et très important point de vue. J'ai dit que ; à quantité égale d'engrais les récoltes sont en raison de la profondeur du labour. Il y a de la hardiesse de ma part à soutenir cette assertion, qui se trouve en contradiction avec le plus grand nombre des auteurs qui ont traité cette matière. Cependant, malgré la haute opinion que je professe pour quelques-uns d’entr’eux , je vais chercher à la démontrer par des raisonnements ap- puyés de fait. IL est vrai quelquefois que les labours profonds paraissent contraires à la végétation; mais ici, je ne crains pas de le dire , l'exception a été prise pour la règle. Lorsque la terre végétale repose à une très petite profon- deur, la profondeur à laquelle se font les labours ordinaires sur un sous-sol de craie, de sable, ou d'argile pure, et que l’un participe des défauts de l’autre, le défoncement est le plus souvent nuisible, et encore seulement pour les premières années s’il s’agit de culture de plantes annuelles, ct jamais s’il s’agit de plantation d'arbres, ou du moins n'en ai-je pas vu d'exemple. Il en est bien différemment, si le sous-sol est non pas seu- lement une terre d'alluvion, une terre renfermant de l'hu- € 28 CONSIDÉRATIONS SUR LA THÉORIE mus ; mais encore si, ‘par de certaines proportions des trois principaux éléments terreux, l'alumine ; la silice et la chaux, il est. susceptible de retenir sans excès l'humidité nécessaire à la végétation ; ou s'il peut servir d’amendement à la cou- che supérieure. Or, on ne peut s'empêcher de le reconnaitre ; c’est bien là le plus grand nombre des circonstances. J'ai cultivé sur une grande variété de sol ;: j'ai parcouru en ob- servateur bien des départements ;et le nombre des exceptions à Ja règle que je prétends étabhirest si petit, qu'il m'est im- possible de ne pas admettre comme une vérité; l’assertion que je développe en ce moment. Long-temps avant d'apprendre à connaître par la lecture la proposition que. je. cherche à combattre ; je m'étais aperçu que, partoùt où l’on fait des fosses pour planter des arbres , si l’on sème du blé sur toute la-surface du champ ; les tiges et les épis sont plus beaux sur la place où les arbres ont été plantés, quoique la meilleure terre: ait été placée au fond de la fosse. De là nécessairement je fus porté à conclure que l’approfondissement du labour était avantageux. Lorsque plus tard je connus l'opinion contraire professée par’ le plus grand nombre des hommes capables qui se-sontoccupés de la science agricole, je m’empressai d'y réfléchir, et je mul- tipliai mes observations qui n’ont sérvi, je dois le dire, qu'à me maintenir en opposition, avec eux. J'arrive aux faits : Losque par un défoncement l’on aura amené à la surface une terre aride, infertile , si l’on plante un arbre de manière que les racines plongent immédiatement dans la terre végé- tale, il végètera avec beaucoup plus de force que st l'on s'était contenté de planter dans des fosses aprés un simple labour. Les racines , plongeant au fond de la fosse et ren- contrant sur les côtés une terre rebelle, se nourrissent aux dépens de la terre végétale accumulée dans cette fosse, ct lorsqu'elles La lapissent en entier, la végétation faiblit, les. ET L'APPLICATION DES LABOURS. 29 racines remontent à la surface, et viennent chercher leur nourriture dans la petite couche de terre végétale qui sur- monte le sous-sol rebelle. Ainsi, au bout de peu de temps l'arbre languit, et la sécheresse atteint fréquemment les ra- cines qui ont été forcées de revenir près de la surface cher- cher leur nourriture. Si le sous-sol est imperméable à l’eau , les fosses la retiendront , et les racines pourriront inévitable- ment. Maintenant , si l’on considère que les arbres ont une propension à enfoncer leurs racines, et qu'elles vont cher- cher la bonne terre partout et à quelque profondeur qu'elle se rencontre , je n'aurai pas besoin d’insister davantage pour admettre comme une vérité le bon effet des défoncements, dans toutes Les circonstances, pour les grands végétaux. J'arrive. aux plantes herbacées : c’est Jà le point le plus délicat; celui qui exige le plus de développement. Il est des plantes qui profitent merveilleusement d’un la- bour profond, quoique le sous-sol paraisse rebelle à la vé- gétation. Je me contenterai d'en citer une espèce. Les cul- tivateurs ont déjà deviné que je veux parler de la famille des choux. J'en ai planté sur des terrains dont le sous-sol était soit tantôt une argile, ou un gravier sablonneux tellement rebelles , que presqu’aucune herbe ne s'y montrait à la sur- face dans le courant de l’année, avec cette différence entre ces deux sols qu'ils croissent constamment avec vigueur dans le premier, et qu’ils souffrent dans le second, si la sé- cheresse est extrême. Cependant, tel est l'effet d’un labour profond, que, malgré l’avidité de ces plantes pour l'eau, elles poussent avec vigueur dans le gravier sablonneux pour 5 peu que la pluie se fasse ressentir de loin en loin. Voici un fait bien remarquable et auquel peu de personnes paraissent avoir fait attention : c'est que sur un sol défoncé pour la première fois, si le cultivateur a semé un grain quelconque , il arrivera , à la vérité quelquefois ; que très peu 30 CONSIDÉRATIONS SUR LA THÉORIE de semences lèveront ; mais le petit nombre de celles qui prennent le dessus croît avec une vigueur extrême ; hors de proportion avec toutes celles que portent les champs voisins. Voici comment j'explique ce fait : Dans la plupart des se- mences le germe a besoin ; surtout dans le commencement de son développement , d’une nourriture substantielle et d’une certaine proportion de chaleur et d'humidité sans les- quelles il périt. En un mot, chez les plantes comme chez les animaux, c’est le moment le plus critique ; tout excès et toute mauvaise nourriture tendent à compromettre leur existence. Ainsi , lorsque le germe commence à se développer sous la seule influence de l’eau et de la chaleur , si les pre- mières radicules ne trouvent pas à leur portée une nourriture qui leur soit appropriée , la plante périt inévitablement ; si, au contraire , elles trouvent seulement de quoi les alimenter, elles languissent à la vérité d’abord ; mais , lorsqu'elles arri- vent à la terre végétale devenue le sous-sol , elles prennent tout-à-coup un accroissement prodigieux qui s'explique par les raisons que j'ai précédemment données. Cet accroissement, ou plutôt ce changement d’état de la langueur à la plus grande force vitale, est quelquefois s: prompt que, la pre- mière fois que j'ai observé ce phénomène, j'étais tenté de le prendre pour un rêve. D’après le fait que je viens d'expliquer, on peut conclure que s’il était possible , après un labour profond , de placer la semence de manière qu'elle puisse végéter assez long-temps pour arriver à la couche inférieure , le résultat d’un pareil labour serait toujours avantageux , à de très rares exceptions près. Eh bien! ce moyen est le plus souvent entre les mains du cultivateur. Ainsi , lorsque la nature du sous-sol lui per- mettra d'espérer de grands résultats de cette opération , il pourra approfondir le labour d’un seul coup à la profondeur qu'il croira la plus convenable ; et la perte de temps sera peu ET L’APPLICATION DES LABOURS. 31 de chose , si le labour est fait de bonne heure en automne. Il est des sous-sol qui s’améliorent tellement par leur expo- sition aux météores , que , dès le printemps suivant , sur une petite fumure , on peut y semer et se flatter d'obtenir une récolte presque toujours très belle. Les plantes qui réussissent le mieux dans cette circonstance sont l'avoine parmi les cé- réales, les pommes de terre, et par-dessus tout les choux , et principalement encore ceux qui ont été semés à part pour être repiqués à demeure. L'extrémité des racines, par cette opération , se trouvant à portée de la terre végétale placée dans le fond du labour , donne le moyen à ces plantes de croître immédiatement avec vigueur. Quant aux sous-sol les plus rebelles, si l’on ne craint pas de sacrifier une année, l’on parvient à opérer sa transforma- tion par deux labours complets : l’un au printemps suivant , et l’autre sur la fin de l'été, qui, associés à des bimages convenables , mélangent le sol dans toutes ses parties , en font un tout homogène , et assurent au second printemps une récolte remarquablement belle , quelque petite que soit la fumure. S'il pouvait y avoir doute sur ce que je viens d'annoncer pour les labours de défoncement qui rencontrent un sous-sol rebelle , relativement à la quantité d’engrais qu'ils néces- sitent , il n’en serait pas de même lorsque le défoncement serait opéré sur un sol précédemment défoncé. C'est bien alors que l’on peut dire , sans aucune espèce de restriction : A quantité égale d'engrais , les récoltes sont en raison de la profondeur des labours. Que si je rencontrais encore des contradicteurs , je leur dirais que depuis 20 ans que Je m'occupe de culture , j'ai eu constamment de plus belles ré- coltes que mes voisins sur des sols semblables , en employant moins d'engrais ; ce que je ne peux attribuer qu'à l’'amélio- 32 CONSIDÉRATIONS SUR LA THÉORIE ration des labours profonds dont j'ai, depuis long-temps , apprécié le mérite. | L'effet de ces labours se fait ressentir pendant longues années. Pour les cultures annuelles , il suffit de le renouveler à chaque période d'assolement. Pour les grands végétaux , ils s’en ressentent toute leur vie ; quelle que soit sa durée. La différence de l'accroissement entre des ‘arbres plantés en même temps, mais sous des conditions diflérentes , aug- mentant suivant une progression remarquable , si lon consi- dère que les volumes sont en raison du cube des dimensions, on en conclura ; lors même que l’on n'aurait fait aucuneex- périence comparative, que l'avantage des défoncements pour les plantations d'arbres est énorme ; et qu'il vaut mieux planter peu à la fois en défoncçant, que de planter de vastes espaces sur de simples labours. Je ne saurais résister au désir de citer le fait sui- vant qui peut servir d'exemple : J'avais toujours entendu dire que tout labour était inutile pour les plantations d'arbres verts, les pins particulièrement ; et ; quelque peu disposé que Je fusse à le croire , je pensais néanmoins que l'avantage comparé aux frais pouvait être insignifiant. Cependant , en visitant une forêt de pins maritimes semés depuis 9 à 10 ans dans les landes de la Gironde, je m’apercus que quelques toufles d'arbres dépassaient leurs voisins dans la proportion de 1:à.2, et que par conséquent il y avait entr’eux l'énorme différenee de 1 à 8; c’est-à-dire , que les uns pouvaient avoir 8 fois autant de matière ligneuse. Cette différence tenait à ce que l'on avait fouillé, dans ces parties, le sol à environ 30 pouces, pour en extraire des pierres ferrugineuses qui s'y trouvaient près de la surface. Or si, dans l’espace de 9 à 10 ans , la différence de 24 pouces, entre les deux labours , en à apporté une aussi grande dans le volume des arbres ; différence qui pourra être centuplée , lorsque les premiers ET L'APPLICATION DES LABOURS. 33 s'exploiteront pour la charpente, comment pourrait-on hé- siter à faire les frais convenables en présence de pareils résultats ? Je dois faire remarquer que cette augmentation de produit, soit pour les grands végétaux , soit pour les plantes herbacées, a lieu sans augmentation d'engrais. Je termine ce Mémoire par quelques considérations d’au- tant plus importantes , qu’elles ont trait à la culture ordinaire. Les plantes, qui profitent le plus d’un défoncement , sont celles à fortes racines : les choux , la luzerne , le sainfoin ou esparcette ; le trèfle, le maïs, etc. Celles ; au contraire , qui paraissent le moins en profiter, ce sont les céréales , quoique cependant les récoltes en soient réellement plus belles, moins casuelles et moins sujettes à verser. Si l’on. se bornait à la culture des céréales , il serait possible que la différence du produit ne füt pas en rapport avec-l'augmentation des frais : tout au moins je. n’oserai l’aflirmer ; mais si, comme cela doit être ; les céréales alternent avec d’autres plantes , soit fourragères , soit économiques , dès lors l'avantage est incon- testable , et j'ajouterai d'autant plus grand que l’assolement est plus long. Grâce au défoncement , il est possible de cultiver les plantes les plus épuisantes sur des sols qui ne donnaient au- paravant que de chétives récoltes de grain. Ainsi, j'ai vu changer par un seul défoncement en bonnes terres à froment, des, sables reposant,sur une, glaise imperméable. Ces terrains étaient alternativement noyés et brülés, et les récoltes y payaient rarement les frais ; tandis que , par cette opération, ils se sont trouvés à l’abri de toutes les intempéries ; et ont pu suflire aux exigences des plantes les plus difliciles. La plupart des auteurs , dans leurs raisonnements sur les labours profonds s’appuient sur la longueur des racines du blé. Tous sans exception afirment qu'elles ne plongent pas 34 CONSIDÉRATIONS SUR LA THÉORIE à plus de 8 à 12 pouces, et encore n’arriveraient-elles jus- que-là que lorsque la terre végétale atteint cette profondeur *. Étrange erreur , dont il serait si facile de s'assurer ! Ils igno- rent donc que, dans toutes les céréales sans exception , les premières racines s’enfoncent perpendiculairement sur une longueur double des tiges; à moins que le sous-sol ne soit imperméable : ce qui changerait alors leur direction , mais ne diminuerait pas leur longueur. Ainsi pour un froment de 3 pieds d'élévation , les 3 racines qui se forment simulta- nément , au moment de la germination , vont à 6 pieds dans l'intérieur du sol, lors même que le sous-sol se compose d'une terre en apparence infertile. Je donnerai une dernière preuve à mon assertion que je cherche à faire passer en principe , et cette preuve n'est pas assurément la moins concluante. C’est que sur les sols en apparence complètement infertiles la plus grande partie des végétaux peut y croître , et y déve- lopper des semences susceptibles de se reproduire sous la seule influence des agents extérieurs : l'air, l'eau , la chaleur et la lumière. Les expériences de Rozier et de Duhamel pouvaient déjà le faire pressentir ; mais des expériences qui ne laissent aucun doute, et dont il a été rendu compte dans les séances de 1 Lorsque le blé-froment commence à germer , il se forme simultanément trois racines qui s’enfoncent perpendiculairement dans le sol, en divergeant un peu, Ces racines pénètrent le sous-sol, lors même qu'il est infertile en apparence, pourvu seulement qu’il soit perméable. A mesure que la plante croît et forme de nouvelles tiges , il se forme aussi de nouveaux systèmes de racines qui s’écartent des premières en se rapprochant de la surface. Ces racines sont fibreuses et minces comme des fils déliés depuis leur naissance jusqu’à leur extrémité. Tout autour d’elles se forment de petites radicules très courtes, ayant les mêmes apparences. La finesse de ces racines est telle, que l’on conçoit comment l'erreur que je signale a pu se propager. Le point de rupture exige la loupe pour être aperçu. A la sortie de l’hiver , les premières racines atteignent déjà au moins 2 pieds, et finissent par arriver à la longueur du double des tiges, lorsque la plante est entièrement formée. ET L’APPLICATION DES LABOURS. 35 l'Institut des 19 et 26 novembre dernier , viennent corro- borer ce que j'avance d’une manière irrécusable. Ainsi, dans un terrain entièrement dépourvu d'humus, tel que du sable chauffé préalablement au rouge , plusieurs plantes ont accompli le cours de leur vie, ont formé des semences qui ont elles-mêmes parfaitement germé et végété, et enfin ont acquis une dose d'azote, base de la matière orga- nique , beaucoup plus forte que celle que renfermait la semence. ‘Cette vérité ressort peut-être mieux encore d’un fait pra- tique bien connu de la masse des cultivateurs : c’est que sur un sable ou gravier en apparence dépourvu d'humus, si l’on parvient à y faire passer un courant d’eau continu , la surface se couvre spontanément d'une foule de plantes qui font la base des bons prés ; plantes qui croissent avec vigueur , et s’y développent complètement sans addition d'engrais. En un mot, toutes les fois qu’un sol par sa bonne organi- sation , l’alumine , la silice et la chaux en certaines propor- tions, sera apte à s’'échaufler convenablement et à conserver facilement l'humidité à sa surface , la végétation s’y fera re- marquer spontanément, füt-il entièrement dépourvu d’humus. Je termine en donnant à ma proposition toute l'extension possible , et je dis : Toute terre peut produire constamment la même récolte par le seul fait des labours et sans addition d'engrais, au moyen d'un repos dont la longueur sera en raison inverse de son aptitude à se saturer des agents extérieurs. Ainsi il est des terrains dont la fertilité naturelle est si grande , qu'ils produisent constamment sans engrais et avec le même succès, blé sur blé chaque année. Je me contenterai de citer, en France, le Marais dans le département de la Vendée, et en dehors, les terres volcaniques de la Sardaigne. Quant aux sols de nature opposée, je puis citer un exemple Ts II, L 36 CONSIDÉRATIONS SUR LA THÉORIE qui m'est personnel : Je possédais un terrain de la nature la plus sèche et la plus ingrate ; un sable granitique en pente, reposant à quelques pouces sur un banc de roche. L’éloigne- ment de ce terrain de la propriété principale était si con- sidérable , que non seulement il eût été dispendieux d'y faire transporter des engrais ; mais encore il n’y avait pas d'économie à y faire conduire le bétail pour pâturer. Cepen- dant ce terrain si ingrat , si brülant , produisait tous les 5 ans la même récolte de seigle ; et, par conséquent, 4 ans de repos combinés avec les labours suflisaient pour y donner un résultat économique , un produit net. L'on voit donc que, pour que toute espèce de sol puisse produire con- stamment et sans engrais la même récolte , il ne lui faut que des labours convenables joints à un repos en rapport inverse avec sa nature plus ou moins fertile. | Mais cette proposition ne peut s’admettre en thèse géné- rale | économiquement parlant, sauf les circonstances que je viens de citer, parce que l’addition des engrais augmen- tant la production de manière à donner un produit net beau- coup plus élevé, le cultivateur qui se bornerait à produire par le seul fait des labours, ne pourrait entrer en concur- rence avec celui qui ajouterait les engrais. Les circonstances les plus-favorables pour opérer les dé- foncements sont les suivantes : Lorsque la couche de terre arable repose sur un sol ren- fermant des débris de matières organiques , telles que les alluvions qui couvrent le fond des vallées ; Lorsqu'une argile tenace repose immédiatement sur un sable ou une marne de quelque nature qu’elle soit : ce cas est fort rare , si toutefois il se rencontre dans la nature ; Lorsque le sable repose sur une marne argileuse ou sur une glaise : ce dernier cas est’ assez répandu, j'en connais un grand nombre d'exemples ; ET L'APPLICATION DES LABOURS. 37 Enfin, lorsqu'une terre arable quelconque repose immé- diatement sur un sol composé des trois principaux éléments tenus dans de bonnes proportions. Je me résume: toute terre est apte à donner naissance spontanément à un certain nombre de végétaux. Cette apti- tude est augmentée par les labours, et cela en raison de leur profondeur. Ils corrigent les défauts des différentes natures de sol, la sécheresse des sables , la ténacité et la froideur des argiles. Les engrais , par d’autres causes, produisent les mêmes résultats ; non seulement ils fournissent aux plantes une nourriture directe par la solubilité dans l’eau d’une par- tie de leurs éléments, mais encore ils donnent du liant aux sables, et diminuent les désastres de la sécheresse par leur avidité pour l’eau ; ils rendent les argiles plus douces et plus perméables, et empêchent leur prompt refroidissement par leur aptitude à prendre et à retenir la chaleur. Ainsi, les faits et le raisonnement se réunissent pour démontrer que, si les récoltes sont en raison de la masse des engrais à égale profondeur des labours , la force de végétation des plantes est aussi en raison directe de la profondeur du labour à quantité égale d'engrais. DU 7 res RSA Ve YO Pare pr Fa NIET - CORRE" “re A. # OUUIDRS 2 dé EL va a «x wie FuË “ mi Le. +07 St cr d Le et His se ti id SUR E Vis ré) ; vecu PDA TVR ts de sie © ' 4 ne dd Es mails, #0 M Dear rpatt 4e APE Le » à db SAM A Hd vx CAR fur: ta las RE LES aber 26 me “: LTRAUS CONTAGIEUX DES BÊTES A CORNES, PAR AN, Bernard , DIRECTEUR DE L'ÉCOLE ROYALE VÉTÉRINAIRE DE TOULOUSE 3 EX-TITULAIRE ET CORRESPONDANT DE LA SOCIÉTÉ ROYALE D’ACRICULTURE ; HISTOIRE NATURELLE ET ARTS UTILES DE LYON. LD 0— MÉMOIRE COURONNÉ. — 21e 0 — « Pâturage et labourage sont « les deux mamelles de l'État. » SuLLY. Une maladie terrible est venue à différentes époques déso- ler nos campagnes, frappant cet animal précieux, qui, après avoir fertilisé les champs par un travail lent et pénible, fournit au peuple sa nourriture la plus saine et à l’industrie toute sa dépouille , comme si rien de lui ne devait être inutile à l’homme qui l'élève et le nourrit. A l’aspect de ce fléau qui s'étend avec une effrayante rapi- dité , tous les gouvernants se sont émus ; ils ont senti qu'il 40 TYPHUS CONTAGIEUX frappait au cœur la fortune de l'État, et ils ont appelé toutes les lumières qui pouvaient conjurer le mal. Leurs vœux n’ont point encore été accomplis : la science médicale , jusqu’à ce jour du moins, n’a obtenu que quelques guérisons isolées ; et, dans son impuissance , elle s’est vue obligée d'indiquer à l'administration un moyen plus désastreux que le fléau lui- même : car celui-ci ne frappe pas de mort tous les animaux, et plus généreux que la massue de l'assommeur, il abandonne quelques-unes de ses victimes au vrai médecin, à celui qui ne veut pas, qui ne doit pas désespérer toujours des ressources de son art. Heureusement ce n’est qu'a de longues époques que se montrent ces calamités publiques ; mais elles ne doivent pas nous trouver en défaut : le temps du danger n’est pas celui de la prudence et de la réflexion. IL etait donc digne de la Société d'agriculture de la seconde ville du royaume d’appe- ler de nouvelles recherches sur cette question importante. Heureux celui qui, s'associant parfaitement à ses utiles vues , aura bien mérité de cette compagnie et de la recon- naissance publique ! Ce doit être pour un homme de bien une douce et flatteuse récompense. {er POINT. Décrire succinctement le typhus contagieux des bêtes à cornes *. Cette maladie , qui s’est montrée à des époques très éloi- gnées, a du présenter quelques variétés selon les temps, les lieux, les complications, et peut-être aussi dans les descrip- * Respectant les limites dans lesquelles la Société a cru devoir renfermer ce sujet et les conditions du concours, jai renvoyé à des notes explicatives les points impor- tants qui se rattachent au fait principal de la contagion , et qui forment dans celte grande question un tout presque inséparable, DES BÈTES À CORNES. 41 tions qu'on en a données suivant les idées médicales de l’épo- que et des auteurs. Malgré ces différences réelles ou apparentes , on remarque dans les tableaux qui en sont restés des traits généraux , une physionomie particulière qui constitue en quelque sorte l’es- sence, ou mieux le caractère par lequel cette affection se dis- tingue de toutes les autres. Ce sont ces grands traits que nous devons exposer ici, sauf à indiquer ensuite les nuances parti- culières. De même que toutes les maladies aiguës , celle-ci offre dans le développement de ses phénomènes trois périodes que l'on a appelées temps, et qui répondent au début , à l'état et au déclin. Ces symptômes nombreux, pour plus de facilité, nous les exposerons, autant que possible , dans l’ordre de leur suc- cession et dans les appareils d'organes ou leurs fonctions, ainsi qu'ii suit : 1° sensations et habitude extérieure ; 2° cir- culation et respiration ; 3° digestion; 4° sécrétions et ex- crétions. fer vewrs. — Début. 1° Abaïtement ou exaltation qui donne à l'animal un air d'inquiétude et de fureur ; il regarde à droite et à gauche, flairant l'air, hochanit la tête. Les pupilles sont diiatées, l'œil fixe et animé; tout, en lui, annonce une sorte d’agitation ver- tigineuse : frissons, tremblements convulsifs partiels, sur- tout au coude et au grasset; grincements de dents, ho- quets, etc. Horripilation, peau sèche et adhérente , quelquefois em- physémateuse et crépitante; grande sensibilité, principalement de la colonne épinière ; roïdeur des articulations , contracture générale , lassitude extrême. | 2° pouls plein, vite et fréquent ; coloration de toutes les muqueuses apparentes, avec excrétion de mucosités blanches 42 TYPHUS CONTAGIEUX ou jaunâtres ichoreuses excoriant les surfaces auxquelles elles adhèrent, les larmiers, le chanfrein, le mufle, écumeuses dans la bouche et les naseaux ; haleine chaude, oppression , toux quinteuse. 30 Anorexie, bouche chaude et pâteuse , déglutition difi- cile, soif vive, gonflement du ventre et surtout de l’hypo- condre droit , constipation. ; 4° Urines rares, colorées , d’une évacuation difficile ; di- minution du lait qui devient séreux , bleuâtre ; les mamelles sont flasques et flétries. Vers le soir, on remarque ordinaire- ment de l'exaspération dans tous les symptômes. La durée moyenne de ce temps est de 2 à 3 jours; s'il se prolonge , la maladie a moins de gravité. Tousles auteurs assignent comme phénomènes précurseurs les plus constants : l'accélération du pouls, une plus grande sensibilité, les frissons ; le sang est noir sans sérosité ; le lait moins blanc, salé et légèrement amer, il ne lève point sur le feu et se prend en grumeaux. 2€ rEmps. — Etat. 19 Tous les sens sont obtus : somnolence interrompue par des secousses convulsives ; soubresauts dans les tendons ; spasmes. | Peau alternativement chaude et froide ; les reins et la co- lonne épinière sont d’une telle sensibilité, que l’animal fléchit jusqu’à terre quand on le presse sur cette partie. 2° Pouls vite, petit et dur ; toux plus faible, mais plus pé- nible ; oppression plus grande, accompagnée de plaintes et de gemissements. 3° Soif toujours vive, anorexie, trumination , langue chargée d'un enduit visqueux jaunâtre ; on entend une sorte de bruissement dans la bouche ou des éructations; gonflement ct douleur de l'épigastre avec de légers signes de coliques; DES BÊTES A CORNES. 43 la constipation s’est changée en une diarrhée fétide de ma- tières d’abord colorées, qui deviennent ensuite blanchîtres, semblables à la lavure de vaisselle ; d’autres disent à des dé- bris d’intestins. Ces matières sont projetées au loin avec épreintes , ténesmes et dégagement de gaz. 4° Urines pâles, troubles, plus rares et plus fétides ; le lait est tari. Durée de 2 à 3 jours. 3° Temps. — Deéclin. Passé le 5° jour, s’il n'y a pas eu de décroissement dans les symptômes : 1° La tête est penchée sur le côté; le regard est morne , l'œil terne et enfoncé dans l’orbite ; état soporeux continuel, affaissement considérable. Parties extrêmes du corps froides et insensibles , sueurs partielles, gonflement emphysémateux des parties latérales du corps. 2° Pouls petit, mou, inégal et régulier, qui va en s’effa- cant; muqueuses d’une teinte livide et plombée, mucosités mêlées de stries de sang et d’une odeur insupportable, la bouche s'ouvre à chaque inspiration ; celles-ci deviennent de plus en plus pénibles et sont accompagnées de gémissements ou de mugissements. 3° Flanc creux, digestions sanguinolentes d’une odeur m- fecte, urines décolorées souvent striées par du sang noir. 4° Dans les derniers instants de la vie , l'anus reste béant’; les digestions sont nulles ou continuelles, toute sensibilité est éteinte, les plaintes cessent, la bête tombe et meurt dans un profond accablement , le plus souvent du 7° au 10° jour. Quand la terminaison doit être heureuse, indépendam- ment des signes communs à toutes les maladies, tels que des 44 TYPHUS CONTAGIEUX symptômes moins graves ou leur diminution graduée ; on re- marque à la peau, dans quelques circonstances , une éruption de boutons que tous les auteurs ontregardée comme une crise salutaire ; mais cette éruption ne forme pas un caractère pro- pre de cette maladie; elle n'en est pas constante et ne s’est montrée que dans quelques cas du typhus bénin, au déclin de la maladie et dans sa 3° période. Aucune maladie des bêtes à cornes ne présente dans son cours une marche plus régulière, une uniformité plus con- stante. À la vérité, on l’a vue quelquefois se compliquer acci- dentellement de maladies enzootiques qui en ont imposé sur sa nature et ont jeté beaucoup de confusion dans la descrip- tion. On a vu régner en même temps le glossanthrax, la fièvre charbonneuse, avec ou sans développement de tumeurs, l’angine et la péripneumonie gangreneuse , la fièvre aphteuse. Mais ainsi que M. Leroi en a fait la remarque en 1814 , les symptômes très distincts de ces maladies indigènes n’alté- raient en aucune facon la marche de l'affection principale qui suivait son cours accoutumé. Autopsie. Les lésions cadavériques forment d’autres signes essentiel- lement liés à la description de la maladie ; je les dirai aussi succinctement. Prompte putréfaction des cadavres ; les vaisseaux sont rem- plis d’un sang noir dépouillé de sérosité et se prenant en caillots grumeleux ; le cœur et ses enveloppes présentent des taches ou plaques noires ressemblant à de fortes échymoses. En général, toutes les muqueuses sont parsemées de ces mêmes taches qui varient de couleur depuis le rouge vif jus- qu'au brun foncé, noirâtre avec épaississement et friabilité du tissu ; mais ces lésions se rencontrent principalement dans les organes digestifs et surtout dans l'intestin grêle (duodenum). DES BÉTES À CORNES. 45 Le résidu alimentaire y est liquide et en petite quantité, trouble , d'un blanc jaunâtre, et mêlé à des gaz fétides. Dans le feuillet on voit des aliments secs et durs qui en- traînent avec eux la couche épidermoïde (epithelium). Cette circonstance , qui existe dans toutes les maladies aiguës , gra- ves, est cependant plus prononcée dans celle-ci, au point que beaucoup d'anciens auteurs la regardèrent comme une lésion principale. La vésicule du fiel est toujours très distendue par une bile noire et fluide ; le foie, la rate, les reins , le poumon, etc., sont presque toujours sans altérations. Des auteurs disent même en avoir trouvé très peu dans les viscères abdominaux. (Dupuy et Girard.) L'extérieur du cerveau présente aussi quelques-unes de ces taches rouges ou noires ; de l’intérieur des membranes s'é- chappe un fluide aériforme. La sérosité des ventricules est plus abondante, plus colorée. Quelques-uns ont trouvé le cerveau et surtout la moëlle épinière plus ramollis ; d’autres auteurs les disent à l’état naturel. Mais un point sur lequel tous les observateurs s'accordent, c’est que toutes ces lésions sont d'autant moins appréciables que la mort a été plus prompte. Je ne m'arrêterai pas à discuter la prétendue nature de cette maladie , ni à mettre d'accord les diverses dénomina- tions qu’on a voulu lui imposer * ; elles sont étrangères à mon sujet et n’appartiennent déjà plus qu’à l'histoire de la science. Ces hypothèses , plus ou moins ingénieuses , ont pu avoir de l'attrait tant qu'on a cru qu'elles mettraient sur la voie de quelque indication thérapeutique importante. L'expérience a 1 Peste du gros bétail, morveuse, dyssenterique , varioleuse , bovine hongroise, fièvre maligne, bilieuse et putride, ardente et pestilentielle, bilioso-inflammatoire, typhoïde continue avec redoublement ; bos-hongroise , maladie humide , exotique et typhus , typhus contagieux. Ce dernier nom est généralement adopté. 46 TYPHUS CONTAGIEUX prononcé, et le vieux mot de typhus, précisément parce qu'il est vague et ne préjuge pas la nature de la maladie , me sem- ble préférable. Dans l'opinion la plus récente, le typhus n’est et ne peut être qu'une gastro-entérite. Quelle raison pourrait donc nous autoriser à faire ainsi abstraction de tous les désordres au pro- fit de quelques-uns ? Est-ce parce que la maladie semble commencer par les organes digestifs ? Mais le plus souvent c’est le système cérébro-spinal qui en donne les premiers si- gnes. Serait-ce que le premier appareil fournit les principaux symptômes ? On les a vus dominer tour-à-tour dans chacun ; et le plus constant , le plus caractéristique , l’altération de la sécrétion muqueuse , se retrouve dans plusieurs , et elle dé- pend bien un peu, je suppose, de celui qui en fournit les matériaux , le système circulatoire , sous l'influence du sys- tème nerveux. Enfin , les lésions anatomiques ont-elles con- firmé cette préférence ? pas davantage. On a pu voir les principales dans chaque appareil , chaque organe , selon les opinions du jour et des auteurs , comme aussi elles ont manqué dans chacun , à son tour, suivant les époques et les circon- stances de la maladie; et il est digne de remarque que ces lésions sont d'autant moindres, que la mort a été plus prompte, c’est-à-dire la maladie plus grave et plus intense. Quoi qu'il en soit, il nous suflira de dire que le typhus porte une atteinte profonde à tout l'organisme. Si quelques symptô- mes et certaines lésions semblent indiquer , par leur prédo- minance ou une manifestation plus sensible , qu'il a frappé plus fortement sur tel ou tel point de l'économie, la mala- die n’a pas pour cela cessé d’être générale ; car tous les prin- cipaux centres de la vie sont altérés dès le début jusqu’à la fin. Au reste, ces idées de généralisation et de localisation tour-à-tour exploitées en médecine, ne sont pas des erreurs, DES BÈTES A CORNES. 47 mais les deux faces d’une question qui se développe à mesure qu'elle est mieux étudiée; et l’on est sur le point de recon- naître que toute maladie grave est à la fois générale et locale. On a vu le typhus apparaître dans ces circonstances mal- heureuses où des guerres lointaines entraînent de grands dé- placements d'animaux pour l'approvisionnement des armées, alors que ces animaux sont exposés à l'action d’an nouveau climat, aux fatigues d’un long voyage et à toutes les priva- tions qui en sont la suite, la disette, la mauvaise alimenta- tion, le défaut d’abri contre les intempéries , l’entassement dans des lieux étroits et mal aérés , etc. De même que dans toutes les épizooties , les grands agents de la nature et tout ce qui forme l’ensemble d’une constitu- tion atmosphérique , l'air , l’eau, le calorique, l'électricité, etc., doivent avoir leur part d'influence dans la production de ce fléau, puisqu'alors on voit régner aussi ce qu'on appelle une constitution médicale qui imprime son cachet à toutes les maladies sporadiques les plus simples et les plus diverses ; mais le typhus ne se montrant qu’à de longs intervalles , ne faut-il pas en conclure qu’il doit se rencontrer, dans la com- binaison de ces causes générales, des conditions particulières encore peu connues et dont l'association est rare ? (NOTE 1"°.) Quoi qu’il en soit, une fois engendré, le typhus s'étend et se propage dans toutes les directions , indépendamment des saisons , des climats et de toutes les circonstances générales ou locales qui peuvent exister ; mais c’est assez, comme com- plément, sur ce point , qui ne fait pas partie de la question : j'arrive au plus important , celui sur lequel la Société d'agri- culture insiste avec raison. TYPHUS CONTAGIEUX PS [e 2) 2e POINT. M Indiquer et apprécier les mesures administratives à opposer à cette maladie , en insistant spécialement sur les avantages et les incon- vénients de l'abattage tant des animaux malades que des suspects, et sur les moyens de rendre cette mesure le plus efficace et le moins onéreuse possible. | La question ainsi posée part d’un fait indubitable et géné- ralement reconnu, la contagion du typhus. Effectivement, les observateurs de tous les temps l’ont vue se propager par toutes les voies de communication : l’inoculation, le contact immédiat, celui des corps chargés des émanations typhoïdes, les fumiers, les dépouilles des animaux , les fourrages ; et, enfin, l’air lui-même, messager d’autant plus funeste qu'on ne peut arrêter sa course , semble pouvoir la porter à une certaine distance. Ce n'est pas moi qui nierai la contagion en présence de faits si graves , si nombreux, attestés par tant d’observateurs habiles, et qui se sont reproduits à toutes les époques ; mais il importe de faire la part des temps et de préciser les faits , afin de bien apprécier leur importance et leur valeur quant aux conséquences qu’on en peut déduire. Il y a deux espèces de contagion : 1° celle des virus ou matières spécifiques développant, par le contact ou leur intro- duction dans l’économie , une maladie identique sur tous les individus , à quelques rares exceptions près : la rage, le cla- veau , la vaccine appartiennent à cette classe. Dans la seconde on trouve le typhus, les affections gangre- neuses et toutes celles qui, par une altération profonde, sem- blent produire, même pendant la vie , une sorte de décompo- sition des matières animales, lesquelles acquièrent alors un degré de malignité tel, que tous les corps qui en sont impré- DES PÊTES A CORNES. 49 gnés transmettent la maladie dans un rayon plus ou moins étendu dont le malade est le centre ou le foyer. Cette autre contagion a recu le nom d'infection miasma- tique qui lui convient mieux , non que l’on sache très bien ce que c'est qu'un virus, un miasme ; mais ces dénominations nous représentent un ordre de faits différents, et cela nous suffit. Ces maladies miasmatiques , à la manière des maladies aiguës , accidentelles, ont une révolution en quelque sorte fatale, qu’on remarque , non pas seulement dans l'individu , mais encore dans l'espèce elle-même ; elles ont des périodes bien marquées de début, d'état et de déclin, comme si la maladie se dévorait elle-même en s'étendant. À chacune de ses périodes de croissance et de décroissance correspondent aussi différents degrés d'infection; l’activité du miasme s’use, elle devient nulle sans doute dans quelques circonstances ; sans cela comment concevoir que la maladie puisse s’éteindre, quand son foyer est continuellement alimenté ? Les virus ne s’altérant pas sensiblement , on pourrait, par des inoculations successives, étendre presqu'indéfiniment les maladies de la première classe : on ne le pourrait pas des maladies miasmatiques ; vient un temps, une époque où la matière manque , elle est épuisée ou transformée. Le miasme s’use, disais-je , c'est peut-être à tort ; car, plus faible ici, on le voit souvent se reproduire là-bas avec une nouvelle intensité. D’où vient donc que dans le même lieu , quand il aura frappé un plus grand nombre d'individus, alors que la contagion devrait augmenter en proportion de sa cause, d’où vient que tout-à-coup elle s'arrête ?Cet effet, encore inex- pliqué , n’est , sans doute, que le résultat d’une loi générale applicable à toutes les contagions. En effet, si le miasme ne s'affaiblit pas, c’est peut-être que le sujet est devenu moins apte à en ressentir les atteintes; 50 TYPHUS CONTAGIEUX il se sera familiarisé avec la cause étrangère, à mesure qu'elle prenait ses droits de cité, par une sorte d’inoculation lente et progressive qui, en modifiant la disposition de ses organes; lui a donné les moyens de résister aux forces toujours crois- santes de son agresseur. A cette explication se rattache le fait bien connu que les veaux des vaches qui ont eu le typhus avant de devenir mères, sont constamment affectés de la maladie d’une maniere bé- nigne. N'est-ce pas là une sorte d’inoculation naturelle , d'acclimatation dans le sein de la mère? Alors aussi l’inocu- lation produit en eux de moindres effets ; c’est probablement encore par cette raison que la maladie, reparaissant dans un pays ; n'y trouve plus la même facilité de propagation. Enfin, généralisant davantage cette idée , ne pourrait-on pas dire que c’est ainsi que paraissent agir presque toutes les causes de maladies ? Leurs effets sont d’autant moindres que l'économie y est plus habituée : ici, se présente à la mémoire de tous l’histoire de ce roi qui était parvenu à prendre im- punément d'énormes doses de poison. A l'exemple des auteurs, j'ai laissé dans la deuxième classe des maladies qui me semblent très différentes : les unes pro- duites par des miasmes spécifiques , les autres résultant des émanations qui s’échappent des malades accumulés comme cela a lieu dans toutes les affections graves : la fièvre jaune, les affections gangreneuses , putrides , adynamiques , les fiè- vres d’hôpitaux, de prisons, etc. Cependant ces maladies diffèrent essentiellement; celles-ci agissent indistinctement sur toutes les espèces et ne déterminent pas toujours une même affection comme celle du miasme : il faut l'entassement d'un grand nombre d'animaux pour produire un foyer d’in- fection ; tandis que dans le premier cas un seul animal suflit, que dis-je , non pas même l'animal malade , mais un inter- médiaire quelconque , Souvent même un sujet suspect avant DES BÊTES A CORNES. 51 que la maladie se soit développée en lui, comme on dit en avoir vu des exemples dans le typhus. Il faudrait donc distinguer ces choses , et si je ne craignais de multiplier les noms là où la confusion est déjà très grande, je proposerais d’appeler l’une infection simple, et l’autre in- fection miasmatique. La première, en cflet, ressemble davan- tage à celle des effluves, puisque, dans l’une comme dans l’autre, ce sont des matières organiques en décomposition qui produisent la maladie , et seulement sur les individus qui se trouvent pendant un certain temps dans leur sphère d'activité; tandis qu'au contraire la matière spécifique du miasme a plus de rapport avec celle du virus par son mode de propa- gation , et les maladies produites par ces deux causes mérite- raient seules le nom de contagieuses. M. de Gasparin , qui a traité le sujet des contagions avec une grande hauteur de vues , a rapproché ces deux infections sous le nom unique de miasmatique; mais il laisse pressentir la nécessité de la distinction que je viens d'établir, quand il est forcé de convenir que les maladies par miasmes sont très ra- res dans le mouton; et, citant un exemple de simple infection dans le transport d'un grand nombre de ces animaux pendant la guerre d'Amérique, il dit : « Voilà bien une espèce de ty- phus des bêtes à laine ; mais il est douteux qu'il ait eu la puissance de se communiquer. Cependant, s'il y avait un grand nombre d'animaux malades à la fois, il est probable que l'air vicié pourrait aussi se charger des particules morbi- fiques ; mais les exemples manquent, et rien ne nous donne le droit d'établir une contagion à distance dans les bêtes à laine. » On peut ajouter que le cheval n'en offre aussi aucun exemple :. " Ce qui jette de la confusion dans cetie question difficile, c’est que les malières contagieuses n’ont pas de caractères tranchés : se ressemblant par quelques points, TM 4 TYPHUS CONTAGIEUX J'ai dit qu'il faut être de son temps : la contagion du typhus est réelle, incontestable ; mais n’a-t-on pas exagéré Qt kg ses eflets? La peur, dit-on, grossit les objets ; les médecins et les vétérinaires n’ont pas cédé à la peur eux-mêmes. Mais, trop préoccupés des idées de l'époque ; n'ont-ils pas accueilli souvent des renseignements inexacts ou exagérés ? Ont-ils contrôlé et vérifié tous les faits ? J’en doute , et l’on pourra en douter si l’on considère qu’ils n’ont recueilli pour la plupart que ceux qui sont conformes à l’idée de la contagion ; les au- tres ont été négligés où mis dans la classe des exceptions ; et ces exceptions étaient peut-être nombreuses. On n’a pas assez fait la part des influences générales dans le développement de la maladie et celle des causes locales et individuelles qui la font éclater cà et à sur différents points. Tout a été mis sur le compte de la contagion, et, une fois cette idée arrêtée, on n’a pas manqué de trouver une cause, si pe- üte füt-elle : tantôt un bœuf hongrois ou anglais, un cuir, une poignée de fourrages ; tantôt un mendiant , de l’eau cou- rante , une poule , etc. On n'a pas vu qu'à ce compte, le mé- decin et le vétérinaire auraient été les plus grands fléaux de l’époque; car on ne les a pas assommés, eux , on n’a pas même brülé, ni lavé tous les jours, ainsi que le recommandent certains auteurs , leurs habits de laine et leurs souliers im- prégnés de l'air des étables, de la fiente et du fumier des malades. On remarquera sans doute que je ne cite pas de faits con- elles différent sous beaucoup d’autres ; ainsi, par exemple, la clavelée me semble présenter le double caractère des maladies à virus par son mode d’inoculation , et des affections miasmaliques par sa marche croissante et décroissante, et sa propagation à l’aide des corps intermédiaires ; enfin , elle a peut-être un troisième caractère : celui de maladie épizootique ou enzootique, si Pon n’adopte pas opinion qu’elle est, comme la petite vérole , le seul résultat d’une contagion importée. De là, la difficulté d'établir des classifications régulières : aussi ne pousserai-je pas plus loin cette comparaison » dans la crainte de rendre plus obscure une question que j’ai voulu éclaircir. DES BÊTES A CORNES. 53 tradictoires (NOTE 2°); c'estquejene les ai pas vus moi-même, et je pense qu’on les a beaucoup négligés; la preuve, c'est qu'on à dit vaguement : le typhusest contagieux, mais non comment et dans quelle circonstance. Cependant, cette contagion di- minue d’abord , puis elle cesse : cela est évident ; mais cette observation est tirée d’une induction générale , plutôt qu'ap- puyée sur des faits positifs. Du reste , la nature de cette ques- tion, devant une société savante, ne comporte pas ces détails. (On les trouvera plus loin.) Les faits sont les mêmes à toutes les époques , et pourtant quelle différence entre les opinions du jour et celles du siècle dernier ! La contagion de la fièvre jaune était bien avérée, quand les précieux documents du docteur Chervin sont venus jeter au moins le doute dans les esprits les plus prévenus. Les la- zarets et les quarantaines ont perdu de leur importance. Le choléra effraie en ce moment (1836) toute l'Italie, on établit des cordons sanitaires , il les franchit ; on défend aux médecins de voir les malades , aux prêtres de les assister ; on ne trouve personne pour ensevelir et enterrer les morts, et cependant le fléau poursuit ses ravages avec plus de ténacité qu’en France, où l’on s’est borné à de simples mesures de précaution qui ont fait renaître la sécurité. Qui aurait nié la contagion de la morve établie par des faits depuis des siècles , aurait passé pour un insensé ; cepen- dant aujourd’hui de nombreuses expériences laissent au moins la question indécise, si elles ne font pencher la balance. On ne brûle plus les harnais dans les régiments, et l'État perd moins de chevaux qu’autrefois; grâce à l'instruction des vétérinaires et à l'observation mieux entendue des règles d'hygiène. « Il semble, dit M. de Gasparin, qu'il devrait rester peu « de doutes sur la nature contagieuse des maladies : c’est un 54 TYPHUS CONTAGIEUX « fait facile à vérifier que celui d’un animal sain , qui par « son seul contact avec un animal malade acquiert la même « maladie; cependant, le doute plane sur la plupart des « contagions. Vicq-d’Azir était allé jusqu’à croire que toute « maladie de la peau était contagieuse, et nous disputons cette « qualité à des maladies à qui tous nos devanciers l'avaient « accordée.» On peut donc répéter ici la remarque que nous avons faite ailleurs : contagion et non-contagion, dans une même mala- die, sont peut-être deux points opposés d’une même question qui pourront se concilier, quand on aura mieux étudié les cir- constances qui appartiennent à l’une et à l’autre. Déjà l’on sait que l'infection peut se développer dans quelques condi- tions particulières qui donnent à des maladies ordinairement simples et inoffensives un caractère de putridité et de pro- fonde décomposition ; telles sont : la morve aiguë , l’angine et la péripneumonie gangreneuse. Mais nous, vétérinaires de l'empire, nousne sommes peut-être ‘pas aptes à décider cette question ; il est difficile de dépouiller entièrement le vieil homme. Le débat est donc entre les jeunes vétérinaires qui, formés en présence de ces deux opinions, n'ont pas encore pris parti pour ou contre : c’est à eux qu'il appartient de les juger sans prévention et avec impartialité. Ces considérations étaient nécessaises pour se bien poser en face du dernier membre de la question : » Zndiquer et apprécier les mesures administratives à mettre en usage dans cette circonstance, etc. » Un écrivain a dit judicieusement que la littérature est l’ex- pression de la société ; ne peut-on pas appliquer cette haute pensée à la législation qui est ou doit être aussi l'expression de la société ? Elle doit tenir compte de toutes les opinions, représenter tous les intérêts ; les lois contraires à ces opi- DES BÈTES À CORNES. 95 nions qui sont aussi. des intérêts sont enfreintes ou mal exécutées. Or, s'il est vrai que la nature dans sa marche providen - tielle, ainsi que l'observation le démontre, a pris soin d’ar- rêter le fléau, de poser des limites à la contagion , 1l nous reste moins à faire, non que j'admette cette maxime déjà vieille : laissez faire, laissez passer ; non, l’action adminis- trative doit être toujours présente pour diriger , aider , proté- ger. Mais la science médicale n’a-t-elle donc pas fait un pas ? Faudra-t-il, comme par le passé , développer en cordon cet appareil militaire, barrière impuissante, tout au plus propre à jeter l’effroi dans l’âme des timides, éveiller dans les autres une basse cupidité, et à porter partout dans les relations com- merciales une ficheuse perturbation. (nort 3 Pas) frons-nous, désespérant de l'avenir de la science , assom- mer comme autrefois tous les animaux indistinctement , établir dans les campagnes une vaste et inutile boucherie ? Car, suivant l'opinion des contagionistes quand même..., on n'atteindra pas toutes les causes de la contagion, toutes les émanations échappées des malades, tous les corps qui en ont été imprégnés et dont on ne peut pas se défier autant que du malade. Et ces monceaux de cadavres vont-ils perdre tout de suite leur funeste propriété ? Si vous les mettez dans une seule fosse , quel immense foyer d'infection ! si vous les dispersez , quelle étendue ! Et si, ayant exécuté cette mesure digne d’un autre âge, la terre qui les recouvre , l'air qui les environne , les COrps qui les ont touchés, partagent la maladie ; si, indépendamment (le la contagion, il se forme une constitution atmosphérique générale ou locale qui la continue ; quelle déception !! IL faut donc reléguer dans le vieil arsenal des lois et l’his- toire de la science cette mesure de l’assommement en masse (noTE 4°), la flétrir comme inutile au moins, dangereuse 56 TYPHUS CONTAGIEUX peut-être ct toujours préjudiciable et onéreuse à la fortune publique. En effet , la contagion est importée ou bien elle se développe dans le lieu même ; dans tous les cas, on n’est or- dinairement averti du danger qu'au moment où dejà il est presque impossible d’y apporter remède par ce moyen, et alors l’assommement aurait le résultat ficheux que je viens de signaler. Cependant, comme en matière de loi il ne faut rien faire inconsidérément, disons dans quelle circonstance il serait possible d'appliquer l’occision avec quelque avantage. Une maladie contagieuse vient-elle à se manifester dans un pays voisin de la France! le gouvernement, après avoir interdit l'entrée des animaux étrangers , envoie sur les lieux un commissaire spécial pour étudier le caractère de la maladie. Pendant ce temps, on organise en France le service des épizooties qui doit être permanent. Toutes les autorités et surtout les vétérinaires ont recu l'éveil; ils sont sur leurs gardes, munis du rapport du commissaire spécial ; ils épient en quelque sorte la maladie pour l’étouffer en germe. De fré- quentes visites sont ordonnées ; on répand dans les campagnes des instructions simples et faciles sur les moyens de recon- naître la maladie et de s'en garantir; des indemnités ou des primes d'encouragement sont offertes aux propriétaires qui les premiers en auront signalé la présence À la première apparition, les animaux sont séquestrés ; et, dès que la maladie est patente, bien et dûment constatée, l'autorité ordonne leur sacrifice. Ils sont abattus avec toutes 1 Telest, à mon avis, le plus sûr moyen de rendre la déclaration efficace , à la dif- férence de ces peines contre la non-déclaration qui, sans doute , n’ont jamais été ap- pliquées ; en effet , comment prouver qu'un propriétaire a dû connaître la maladie con= tagieuse , qu’il a dà seulement savoir que ses animaux étaient malades ? M. de Gasparin voudrait aussi, avec raison, voir disparaître de la loi les peines aflicüves, qui, dans celle circonstance , on! souvent empéché son application. DES BÈTES A CORNES. D7 les précautions indiquées dans les réglements; tous les objets, qui ontété en contact avec eux, sont désinfectés, ou détruits, s'ils sont de peu de valeur. L'opération est exécutée en présence de l'autorité , sous la direction du vétérinaire commissionné par le département ou l'arrondissement. Le meilleur procédé, pour l'exécution, serait de faire conduire ces animaux au lieu où les fosses ont été préparées , accompagnés de plusieurs personnes : les unes chargées de recueillir soigneusement la fiente et toutes les matières qu'ils auraient pu répandre ; les autres, d’écarter tous les animaux et tous les objets qui se trouveraient sur leur pas- sage. Arrivés à l'endroit désigné, ces animaux seraient tués sans eflusion de sang et enterrés dans les fosses avec la couche de terre sur laquelle ils se sont débattus en mourant et avec leurs peaux tailladées. ( Ces peaux pourraient être utilisées comme nous le dirons ailleurs ; mais, dans l'hypothèse où noussommes placés, cette perte est minime, et, pour plus de sureté , il vaut mieux en faire le sacrifice.) On agira de même à l'égard des animaux morts qui doivent être voiturés ou portés, mais non traînés par des animaux d’une espèce différente. Il est toujours prudent de prendre les autres précautions si souvent recommandées, telles que de recouvrir les cadavres d’un lit de chaux ou de charbon, de fouler la terre qui les recouvre, de la garnir d’épines, de pierres , etc. Ayant toujours égard à la circonstance que nous avons sup- posée , les suspects me paraissent devoir être signalés , mar- qués ctrester séquestrés sous la surveillance d'un commissaire spécial (le vétérinaire du lieu), à qui ils seront représentés à toute réquisition.s Jusqu'à la manifestation de la maladie, qu'on pourrait appeler la preuve du délit, ce sont des préve- nus ; dans l’ordre judiciaire , la loi ne doit pas les frapper comme des coupables , sous peine d'atteindre des innocents. 58 TYPHUS CONTAGIEUX D'ailleurs, ces animaux n’ont pas tous communiqué avec les malades, de la même manière. Les surveiller , recueillir à cet égard des renseignements précis, n'est-ce pas un moyen de découvtir les nombreuses voies de la contagion ? Mais, aussitôt que la maladie se déclare, ces animaux su- bissent le sort des premières victimes. Ce que nous venons de dire d’un pays comme la France, par rapport aux États circonvoisins , on peut l'appliquer de département à département, de canton à canton, etc. Le ty- phus n'est point originaire de nos pays ; il a toujours été im- porté en France, ainsi que l’attestent tous les faits dont se compose l'histoire de cette maladie. Ainsi, la mesure de l'abattage sera peu onéreuse; car nous avons supposé le moment d'introduction de la maladie dans un cercle très étroit. Une indemnité entière devra être accordée aux propriétaires , afin qu'ils subissent sans se plain- dre, sans arrière-pensée, la libre exécution de la loi. La science médicale aussi saura sacrifier ses avantages à de plus grands intérêts. Alors on aura retiré de l'abattage tous les résultats possi- bles. Si tel est son pouvoir, la maladie sera étouflée , abat- tue ; mais si, au contraire, de nouveaux malades surgissent sur d’autres points , les limites de cette mesure se posent na- turellement : c'est qu'elle n’a pu atteindre toutes les matières de la contagion, ou que ces matières se renouvellent ou se perpétuent par des causes inconnues et qu'il faut étudier. C’est qu'enfin l'abattage sera devenu ; comme nous l'avons dit , inutile, peut-être dangereux el toujours onéreux ; car il frappe ; sans retour , des animaux que la maladie eût épar- gnés , d’autres que l’art eüt sauvés pôur son instruction à venir. Il nous reste à examiner les autres moyens à doivent être. mis en usage dans cette circonstance. DES BÉTES A CORNES. 59 Les causes générales du typhus étant la plupart inconnues ou hors de notre atteinte , le premier , le véritable fléau, dans ce cas, c’est le malade lui-même et les corps qui ont subi son contact, peut-être même l'atmosphère qui l’environne. Tel est le point de départ des mesures administratives qui doivent s’opposer à la contagion. En première ligne se place l'isolement ; isoler le malade , c’est l’éloigner des animaux sains, ou transporter ceux-ci hors de son influence funeste. Le premier mode est presqu'impraticable , ou du moins ce ne serait pas sans danger que l’on transporterait ces animaux, arrivant dans toutes les directions et disséminant partout sur leur passage les germes de l'infection , et pour aller où ? hors de la commune, c’est-à-dire sur le territoire d’une autre qui s'en effrayerait à juste titre ! Et dans quel lieu les déposer ? dans des hangars, espèces de lazarets construits à la hâte pour un nombre illimité d'animaux qui peut dépasser toutes les prévisions !. Mais cet entassement, indépendamment de ses dangers pour l'individu malade qui serait plongé au mi- lieu des causes actives de la maladie , n'aurait-il pas un autre effet plus fâcheux , celui d'accroître, d’aviver, en l’alimentant sans cesse , le foyer de l'infection ? Et ces malades, ainsi parqués sous une surveillance qui, à la vérité , deviendrait plus facile , qui les traiterait ? le vétéri- naire de l'administration : il méritera , je n’en doute pas, toute votre confiance ; mais aura-t-il aussi celle de tous les propriétaires à qui elle serait imposée contre ce principe de liberté, bien ou mal compris de nos jours , qui veut que cha- cun dispose de son bien dans les limites de la loi ? Or, le trai- tement des animaux par tel ou tel moyen ne dépasse pas ces limites. C’est donc dans l’étable où elle a pris naissance qu'il faut 60 TYPHUS CONTAGIEUX renfermer la maladie ; tel est le premier mode de l'isc- lement. Le second consiste à éloigner de ces espèces de lazarets , foyers circonscrits et d'autant plus limités, qu'ils sont plus dispersés, tous les animaux sains et les suspects pour préve- nir leur contact et toute espèce de rapprochement. Ceux-ci peuvent être déplacés sans imconvénients; mais où iraient-ils ? sains aujourd'hui, ils peuvent être malades de- main ; ils doivent donc refluer sur quelque point du domaine, une écurie, une grange, un hangar, etc., pour laisser le champ libre aux malades qui exigent plus de soins et de sur- veillance. Dans tous les cas , les suspects ou ceux qui ont été en contact plus immédiat avec les malades (car tous les ani- maux d’une même ferme sont plus 6u moins suspects) , se- ront distingués par des marques particulières et mis à part pour qu'il soit plus facile d’épier les premiers développements de la maladie , s’il y a lieu. IL est préférable, ai-je dit, d'abandonner aux malades le local où les premières atteintes du mal se sont fait sentir; par là on éviterait d'infecter plusieurs étables et des déplacements qui ne seraient pas sans inconvénients. Cependant, si ce lo- cal était très vaste et les malades peu nombreux comparative- ment aux autres animaux , il.y aurait nécessité à leur assi- gner quelqu’autre endroit de la ferme, isolé autant que possi- ble. Ces divers arrangements seront motivés sur la dispo- sition des lieux et autres circonstances. L'isolement ne consiste pas seulement dans la séparation du sujet qui porte en lui les causes de l'infection, il comprend encore la surveillance de tous les objets qui peuvent être chargés du miasme : les aliments, les harnais, la litière, les fumiers, etc. Une partie des provisions de la ferme devra être exclusivement réservée à l'usage des malades; ils seront abreuvés à part , dans l’étable même , qui devra Ctre aérce DES BÊTES À CORNES. 61 tous les jours par des ouvertures pratiquées; si elle en manque, par des ventilateurs , des famigations, etc. La bticre et les fumiers surtout exigent une attention par- ticulière. Ils ne seront point rassemblés en tas ou en masse, susceptibles de fermenter et d'accroître les forces de la ma- tière mfectante ; ils devront être enlevés chaque jour et même plusieurs fois par jour , s’il en est besoin , pour être transpor- tés dans un endroit isolé de la ferme , où ils seront brülés ou enfouis à une certaine profondeur. Le meilleur mode de transport consiste en un tombereau trainé par un cheval, si les fumiers sont fournis par un grand nombre de malades ; sinon, une civière, un petit cuvier porté à bras, dans lequel les fumiers seront recouverts de substances susceptibles de retenir ou d’absorber les émanations, soit un lait de chaux vive ; un chlorure, du charbon, du sable, etc. Une couche de ces substances sera aussi répandue sur la fosse ou les fosses ; car il vaut mieux disséminer les matières que les amonceler. Les animaux morts seront traités et transportés de la même manière avec les précautions que nous avons déjà indiquées ; mais nous reviendrons sur ce sujet en parlant des moyens d'utiliser les peaux. ( NOTE 5°.) Quant aux objets servant à l'entretien | au travail et au pansement des malades , il suflira de les laver souvent et de les employer exclusivement à leur service , et, autant que possible ; d’affecter à ce travail une personne qui ne soit pas chargée du. soin des autres animaux. De fréquents layages à l'eau chaude, bouillante, acide ou alcaline, qui dispersent la matière contagieuse , ou la détruisent à mesure qu'elle se forme ; enfin , l’aération des étables , complètent ce dernier moyen et en assurent les effets. Tel est l'isolement aussi complet qu'on puisse espérer de 62 TYPHUS CONTAGIEUX l'obtenir dans les campagnes , si l’on ne veut le rendre trop onéreux et plus diflicile à observer. Pour en assurer l’exécution, plusieurs mesures, parmi celles qui ont été recommandées ,; méritent d'être conservées. Vient d’abord le recensement de tous les animaux de la commune, pour prévenir les soustractions que ne manque- raient pas d’inspirer la peur ou la cupidité. Des tableaux dres- sés par les vétérinaires aux ordres de l’administration consta- tent le chiffre total, celui des malades et des suspects. Des marques particulières les distingueront mieux que ne pour- raient le faire des signalements toujours difhciles ou in- complets. Pour rendre plus certains les effets du recensement, il faut conserver les amendes et les indemnités. Celles-ci ne seraient accordées qu'aux propriétaires qui auront observé scrupuleu- sement les mesures prescrites , d’après des certificats délivrés par le vétérinaire et l'autorité locale. Il serait d’un bon effet moral de consacrer au paiement de ces indemnités le produit des amendes encourues par les propriétaires négligents ou infidèles. Déjà ces indemnités ont été très utiles dans les temps d’é- pizooties pour déposséder du traitement des malades , les em- piriques , les charlatans et autres prétendus guérisseurs à qui les autorités ont refusé avec raison le droit et la capacité de délivrer des certificats. Le rôle d’une bonne administration n'est pas de punir et réprimer toujours ; elle doit aussi pré- venir et encourager uülement. Telles sont les mesures qui doivent resserrer le fléau dans les limites où il a éclaté primitivement, et s'opposer à sa dis- sémination. Suivent celles qui seraient propres à garantir le territoire limitrophe ; que ce soit un département , un can- ton , une commune , etc. On a beaucoup vanté autrefois l'interdiction des foires et DES BÊTES A CORNES. 63 marchés et l'établissement des cordons de troupes. Par le temps qui court, ces mesures pourront paraître sévères et onéreuses ; plusieurs penseront qu'elles sont inutiles. Défendre les foires et marchés, pourquoi ces entraves à un commerce utile ? pour empêcher la vente de quelqu'animal malade ou suspect! Mais elle est sévèrement défendue par des réglements qu'il faut conserver , et qui prononcent une forte amende contre de pareilles infractions ; mais le recen- sement et les marques vous donnent le moyen de constater et de prévenir cette fraude. — Sans doute , va-t-on dire; mais qu'importe la punition du coupable, quand le mal est produit et poursuit sa route ? — À cela je réponds que c’est en secret et sur les lieux mêmes où sont attirés d’avides spéculateurs que ces animaux , les malades surtout , sont ordinairement vendus à vil prix , et non dans les lieux publics où les acheteurs, avertis par les différents actes de lautorité , de l'existence d'une maladie contagieuse dans tel endroit, sont tous inté- ressés à dévoiler la fraude. D'ailleurs, l'autorité locale ne devra permettre la vente sur la place publique , que des seuls animaux dont les pro- priétaires justifieront d’un certificat constatant que le pays d’où ils proviennent n’a point été exposé à la contagion. Bien entendu que ceux de ces animaux qui porteraient les marques particulières dont il a été question ; seront rigoureusement exclus des foires et marchés ; ils devront être saisis et abattus sur-le-champ. Ces simples précautions prises et bien exécutées ; à quoi serviraient vos cordons de troupes ? Qu’auraient-ils fait dans la maladie des provinces méridionales, s’il est vrai qu'elle y fut apportée par des cuirs de la Zélande débarqués à Bayonne? S'il s’agit d’un département, d'un canton ou seulement d’une commune , les limites naturelles n’en sont pas tellement dis- posées qu'on ne puisse profiter d'un sentier , d’une haie ou 64 TYPHUS CONTAGIEUX d'un fossé pour se livrer à la contrebande, si ce commerce illicite offrait assez d'avantages pour faire braver les dangers d'une forte amende et la réprobation que doit encourir tout citoyen qui viole les lois faites dans un but d'intérêt public. Mais si l’air et les vents se chargent de la propagation ; si, malgré toutes les précautions que nous avons indiquées ; les animaux d'une autre espèce, des corps inanimés , l'homme lui-même, ont transporté la contagion; si la maladie éclate cà et là contre toutes les prévisions de la science , alors c'est une nouvelle étude de la maladie qu'il nous reste à faire. En attendant, l’action administrative est suspendue, ou du moins ses réglements ne subsistent plus que comme un avertisse- ment du danger , une crainte salutaire. L'administration s'arrête... Je me trompe, elle n’a plus à réprimer puisqu'elle ne sait plus sur qui doit peser la res- ponsabilité ; mais il lui reste d’autres devoirs à remplir, une tâche plus douce et plus digne d'elle, celle de relever et sou- tenir le courage des habitants par des instructions simples et d'une facile exécution pour diminuer la mortalité. Il lui reste à distribuer des secours pour adoucir les rigueurs du fléau et faire bénir partout cette sage et paternelle protection qui fait son plus beau caractère. RÉSUMÉ ET CONCLUSION. I. Le typhus des bêtes à cornes est une maladie d’origine étrangère qui ne s’est montrée chez nous qu’à de longs inter- valles et dans des circonstances déterminées. IL. Sa propagation en France et dans d'autres pays où elle à toujours été importée met en évidence le fait de sa con- tagion. Cette contagion, comment a-t-elle lieu ? on ne sait. J'invoque ici le témoignage de nos meilleurs auteurs ; tous DES BÊTES A CORNES. 65 conviennent que les faits sont contradictoires : c’est un des points les plus importants de la science , il faut l’étudier. III. Or, une législation qui accorde des primes d’encou- ragement à la délation, qui s’oppose à l'étude de la maladie par l’assommement de tous les malades ; qui réunit et confond sous la dénomination vague de contagieuses, des maladies au- jourd’hui très distinctes; cette législation, dis-je, n’est plus en harmonie avec les idées et la science de notre époque. La preuve, c’est qu'elle est tombée en désuétude ; en 1815, elle ne recut nulle part son entière exécution. IV. Telle est la législation actuelle sur les maladies con- tagieuses des animaux, aussi vague que l’idée sur laquelle elle repose , la contagion en général ; elle est pleine d’er- reurs et de contradictions. IL y a autant de contagions que de maladies contagieuses. Les classifications peuvent être utiles pour leur étude pathologique ; elles sont toujours arbitraires et fausses dans l’application toute pratique des mesures mé- dico-légales. | V. Il faut une nouvelle loi et des réglements particuliers pour chaque contagion. VI. Les affections charbonneuses et gangreneuses, qui sont ordinairement enzootiques et épizootiques , ne se communi- quent que par l’inoculation. Si quelquefois elles ont paru se propager par l’entassement des individus malades, ce n’était pas le résultat d’une véritable contagion, mais les accidents d’une simple infection , accidents toujours très limités et qui cessent par la dispersion des malades. VII. Prévenir les causes de ces maladies ou les corriger , avertir des dangers de l’moculation et de l'infection ; par excès de prudence , recommander l'isolement : tel est le but qu'on doit se proposer. Pour cela, il faut des conseils et non des lois : c’est l’affaire de la science, et elle y parviendra 66 TYPHUS CONTAGIEUX quand ses organes seront mieux entendus, quand les vétéri- naires jouiront de toute la considération qu'ils méritent. VIII. La clavelée, véritable contagion, donnerait lieu à un réglement basé sur les principes que l’on trouve exposés dans les ouvrages de MM. de Gasparin et Girard. Les régle- ments en vigueur, en y apportant quelques modifications , suffisent pour la contagion de la rage. IX. Enfin, la contagion toute spéciale du typhus exige aussi un réglement particulier. Le malade , voilà le fléau. Le tuer dans quelques cas , l’isoler toujours , ainsi que les objets qui ont eu contact avec lui ; tel est le point sur lequel doit se concentrer la sollicitude administrative : l'isolement et toutes les précautions qui s'y rattachent et en assurent le succès. Le reste appartient à la science , aidée de l'influence du gouvernement. Ce sont des conseils d’une facile exécution sur les préceptes de l'hygiène, la désinfection ( note 6°) et sur le traitement de la maladie. ( nor 7°. ) Telles sont les bases d’une nouvelle loi qu'appellent de leurs vœux tous les amis de l’art vétérinaire. Tous reconnais- sent que les lois anciennes qui régissent la matière exigent une réforme prochaine. ( NOTE 8°.) « De même que la lillérature , lalégislation « doit être l'expression de la société. » Pensée empruntée à M. ne Boxauv. DES LÈTES À CORNES. 67 note A’. Causes et origine du typhus contagieux. J'ai dit que, pour produire cette maladie , indépendamment des causes générales et occasionelles qui sont communes à toutes les épizooties , il devait s’en rencontrer de spéciales , ou du moins une certaine combinaison de causes peu connues et dont l'association est rare. En effet, le typhus ne s’est montré dans nos pays qu’à de longs intervalles ; après des périodes de 20 et quelques années , et tou- jours pendant les guerres qui ont opéré un grand déplacement d'hommes et d'animaux venant du Nord , Nord-Est , principalement de la Hongrie , de la Dalmatie , ou de l'Allemagne. Ce fait bien reconnu doit, au moins , nous faire supposer dans les animaux de ces pays une prédisposition particulière au développement de cette maladie ; sans cela on l'aurait vue se montrer, à d’autres époques , et dans les mêmes circonstances générales. Il ne seraït pas difficile, en effet, de trouver dans l'histoire des Guerres dont notre pays a été le théâtre toutes les conditions géné- rales auxquelles on attribue la production de ce fféau ( moins l’ori- gine des animaux), différence de climat, pénurie d'aliments , encombrement des animaux , privations et souffrances de toutes sortes , et pourtant on ne citerait pas d’autres exemples de typhus bien constatés. Barberet cite une maladie épizootique qui se montra dans l’île de Minorque, en 1756 , sur des bœufs venus'de l'Auvergne. Il l’attribue à la différence du climat de leur pays froid et humide comparé à l'ardeur d’un soleil brûlant auquel ces animaux étaient exposés tout le jour, sans abris , n'ayant, pour se désaltérer , ni herbe fraîche, ni eau pure, rien qu'un pâturage brûlé, une eau saumâtre et bourbeuse. Ils languissaient, maigrissaient à vue d'œil, leur souffle était brûlant , et ils finissaient par pisser le sang. Voilà bien quelques causes générales et occasionelles du typhus; mais les caractères de la maladie sont ceux d'une vive inflammation. Paulet fait la remarque que le typhus était inconnu dans la Hol- lande , avant l’année 1745 , époque à laquelle s'ouvre son commerce T. 5 68 TYPHUS CONTAGIEUX d'animaux avec la Hongrie. Avant ce temps , ses pâturages humides, son climat insalubre étaient les mêmes , et, sans doute , elle avait supporté des guerres et entretenu des relations commerciales avec d'autres peuples. La France , l'Italie, la Suisse et l'Angleterre nous offriraient aussi des exemples de commerce lointain ou de guerres avec déplacement d'animaux, ete., mais pas de typhus, hors la circonstance particu- lière que nous avons fait connaître. Que fallait-il done pour la production de cette maladie ? sans doute , des bœufs hongrois, dalmatiens , ou allemands. Mais , dit- on, cette maladie est inconnue dans ces pays ,; au dire d’autorités dignes de foi; on n'y voit qu'une enzootie commune à plusieurs autres contrées, véritable affection charbonneuse très différente du iyphus contagieux, et les animaux alteints de cette maladie ne sont pas ceux que l’on choisit pour une longue expédition. Soit; mais qui peut répondre que ces prédispositions ne sont pas changées par les circonstances en celles qui donnent lieu au typhus, en place du charbon qui aurait frappé ces animaux au milieu de leurs habitudes locales? On ajoute : ces prédispositions auraient dû, au contraire, être annulées par le seul fait de l’émigration , comme cela se remarque erdinairement dans les enzooties. Cette observation aurait quelque valeur, s’il s'agissait d’une émigration lente et sagement conduite , et si ces prédisposilions n'étaient qu’accidentelles , au lieu de tenir peut-être profondément à la race ou à la constitution de ces animaux. Au reste, que cette prédisposition à engendrer le typhus dans les circonstances données existe dans d’autres animaux que ceux de la Hongrie ou de l'Allemagne , je ne le nie pas; maïs rien ne nous autorise à l’admettre autrement que comme une simple supposition, jusqu'à ce qu’on cite un seul cas de typhus produit par des animaux venant des climats méridionaux ou de l'Ouest. Quoi qu’il en soit de ces observations, plusieurs auteurs , parmi lesquels on distingue MM. Hurtrel d'Arboval et Rodet, pensent que cette maladie peut naître spontanément dans toutes les contrées ; lorsque les animaux y sont exposés aux causes qui la suscitent dans le bœuf hongrois, Cette idée paraît prendre sa source dans l'opinion professée par ces auteurs : qu'il n'y a qu'une seule épi- zootie , et que le typhus contagieux, de même que le typhus char- DES :BÊTES A CORNES. 69 bonneux, ne sont autre chose qu'une gastro-entérite; mais les faits qu'ils citent sont peu propres à faire partager cetle opinion, Le premier de ces auteurs nous dit que, dans la Cerdagne, se ren- contrent toutes les conditions d’insalubrité qui donnent naïssance à ces maladies ; aussi, n'est-il pas étonnant que le typhus contagieux y exerce quelquefois ses ravages. Ce typhus contagieux dont parle ici M. d’Arboyal, c’est sans doute le charbon qui est à ses yeux une même chose; car, après avoir décrit d'une manière très exacte et très détaillée ces deux maladies , il s’eflorce de prouver qu'aux yeux de tout homme de bon sens , ce ne sont que des gastro- entérites. Cependant c’est le même auteur qui dit (pag. 414 de son Dictionnaire ) que le typhus épizootique n'est pas épidémique * dans nos pays, c'est-à-dire qu'il n'est pas le résultat des altérations gé- nérales du fluide atmosphérique ; qu'il est seulement contagieux dans toute la force du terme. Pourrait-il en dire autant du typhus charbonneux ? Or, nous nous croyons obligés de demander pourquoi ce typhus contagieux des Pyrénées orientales reste si bien cantonné chez lui, qu'on n’a jamais entendu parler de son extension dans les lieux circonvoisins, ni en France, ni en Espagne ; tandis que l’autre a ravagé plusieurs fois toule l'Europe. Évidemment, il y a ici quelque confusion dans les mots ou dans les choses. Quant à M. Rodet, il écrit sous les mêmes inspirations ; maïs il ne se pose pas franchement , comme le premier, en face de la question : il élude la difficulté , il déclare n’avoir pu observer que très superficiellement le typhus de 1814, à cause de ses occupations militaires, et il ne le décrit que sur quelques faits isolés. C’est une circonstance fâcheuse; car s’il eût vu beaucoup d'animaux malades , ou à défaut, s’il eût consulté les nombreuses descriptions des au- 5 Jadopte cette acception du mot épizootie, Il faudrait ne l'appliquer qu'aux mala- dies dues à des causes générales ; le nombre des animaux attaqués n’est qu’une condition secondaire. Par exemple : si, dans un troupeau de moutons bien tenu, où jette une bète galeuse, tous seront bientôt atteints de la maladie, et ce ne sera point-une épizootie, Un chien enragé mord 40 ou 50 chiens qui, à leur tour, pro- pagent la maladie sur un grand nombre d’autres animaux : toutes ces causes sont indivi- duelles , et ne donnent pas lieu à des épizooties. Ilen est de même du typhus dont les causés générales w’existent point dans nos pays ; quand il s’y propage , c’est par ka cause: individuelle de la contagion : ilne peut y avoir. que la forme épizootique, 70 TYPEUS CONTAGIEUX teurs , il n’eüt pas donné le nom de typhus à cette description vague, sans signes caractéristiques que l’on trouve dans son Mémoire. Selon lui, la maladie attaquait de préférence les animaux les plus faibles : ce qui est contraire à tout ce qu’on a écrit sur le typhus. Exceplé quelques symptômes généraux, tels que le trouble varié des actions vitales, la suppression du lait et du mucus du mufle qui étaient constants, tous les autres signes sont à peu près éventuels. « Quelquelois il y avait toux et fièvre; l'animal faisait quelquefois « entendre des beuglements plaintifs, d’autres fois de simples gé- « missements ; il donnait parfois des signes de douleur vive à l’in- « térieur du corps, d’autres fois il était abattu et tranquille. Dans « quelques animaux, il y avait dyssenterie ou flux par les naseaux ; « mais, dans d’autres, des tumeurs inflammatoires critiques plus « ou moins prononcées : enfin , les animaux qui échappaient à ses « ravages ne paraissaient pas susceptibles d'en être de nouveau « affectés. » Dans les 44 cas de récidive cités par Leroi, ainsi que dans ceux qu'ont observés Volpi et le marquis de Curtivron, on ne dit pas qu'il y eût aucun signe apparent capable de faire reconnaitre si ces animaux seraient de nouveau affectés du typhus; l’un d’eux en fut guéri deux fois. Je le répète : il est fâcheux que cette description vague et incom- plète du typhus jette du doute sur l'identité des maladies qu'on a voulu lui comparer. Par exemple : au siége de Dantzick (1806-1807), où l’on fut obligé de nourrir les chevaux de cavalerie avec la paille des toits, les fatigues de la guerre et la pénurie d'aliments « occasionèrent , « dans l’armée et chez les habitants, une grande mortalité de che- « vaux et autres animaux, du nombre desquels la diminution fut « encore augmentée par la consommation de l’armée en viande... « Au retour de la belle saison , après le départ de l’armée , l'air « et les eaux , viciés par une grande quantité de cadavres jetés dans « les rivières , la disette , les travaux excessifs , produisirent de si « funestes effets, qu’on vit périr en un seul jour jusqu'à 60 per- « sonnes; et il se manifesta sur les bêtes à cornes une maladie « contagieuse que l’on ne pouvait regarder autrement que comme « un véritable typhus. Cetie maladie s’étendit ensuite par la conta- « gion jusque dans l'ile de la Nougat, où les causes qui l'avaient DES BÊTES À CORNES. 11 « produite dans le pays d'Elbing n'avaient jamais existé , au moins « d'une manière aussi absolue. » Puis vient la description de ce typhus qui avait pour symptômes précurseurs (voir ceux que lui assignent tous les auteurs) « le « marasme , la faiblesse , les maladies psoriques , une diarrhée « habituelle, l'épuisement et une sorte de fièvre hectique qui fai- « sait quelquefois périr les animaux, d’une manière sporadique , « par extinction lente et graduée des forces vitales , lesquelles « étaient déjà usées par le jeûne et les souffrances des maladies « soit de la peau ; du système lymphatique , ou des organes « digestifs. » A la vérité , cette maladie , quand elle n’était plus sporadique et qu’elle acquérait tous les caractéres d’une épizootie , présentait d’autres symplômes : « troubles variés des fonctions organiques , « stupeur, suppression du lait et du mucus du mufle; flux nasal, « dyssenterie , beuglements , tumeurs critiques , ete. » Un autre typhus, observé par cet auteur et qu'il ne décrit pas, régnait aux environs de Madrid, en 1810; mais « ces maladies ne « déterminaient pas toujours (dit-il) des ravages assez multipliés , « pour qu'on pût les regarder comme de véritables épizooties , « quoiqu'on ne leur opposât parlout dans les campagnes que « des prières et des amulettes : c’est qu'à l'approche de l'armée « française, on éloignait la plus grande partie des animaux. » Or, après avoir lu ces descriptions , on peut se demander, je pense, si c'était bien là cette maladie unique qui à plusieurs fois ravagé l'Europe, avec sa contagion si rapide et si subtile , qui s’é- tend dans toutes les directions, indépendamment des saisons, des climats et de toutes les conditions hygïéniques et atmosphériques , générales ou locales. Si c’est un fyphus (le nom n'y fait rien), est-ce bien le même que celui qui se joue des cordons sanilaires et de toutes les mesures prescrites par de sévères réglements, celui qui a résisté souvent à la grande opération de l’assommement ? « En Espagne, diles-vous, il n’y avait presque plus d'animaux « pour propager la maladie. » Mais le vrai typhus ne se serait pas arrêté à si peu de chose, ni à des prières et des amulettes ; à défaut d'animaux de la même espèce, n’eût-il pas traversé la mer, enve- loppé dans un cuir ? Peut-on démontrer la contagion avee évidence, quand elle est si 12 TYPHUS CONTAGIEUX : limitée, et qu'elle s'exerce au milieu d’influences générales ou lo- cales , qui ont agi sur un grand nombre d'animaux de différente espèce et même sur l'homme? Ne sont-ce pas là de ces maladies ordinairement sporadiques , auxquelles des causes plus intenses et plus générales donnent ce caractère de gravité épizootique , et qui peuvent produire l'infection , mais non le véritable miasme, J'ai dû examiner longuement l'opinion de ces deux autorités vétérinaires , parce qu'elle me semble contraire aux faits , et qu’elle tend à rétablir la confusion de ces maladies sous le nom générique et vague de peste, typhus , épizootie, ete. , qui rend la lecture des anéiens auteurs si difficile et si rebutante. Je leur oppose l'autorité de M. Leroi qui a étudié le typhus contagieux sur plus de 1000 sujets, en qualité de commissaire du gouvernement pontifical, et qui en a donné la description la plus exacte. Cet auteur distingue si bien cette maladie qu'il appelle exotique , par rapport ä son origine , des affections épizootiques et enzootiques indigènes , que , l'ayant vue compliquée de ces dernières : le glos- santhrax , la fièvre charbonneuse avec ou sans exanthêmes ; la pneumonie , la gastro-pnetmonite , ete. , il cite cette particularité digne de remarque : que chacune d’elles a suivi son cours régulier , de manière que les affections indigènes cessèrent les premières ; tandis que la maladie exotique continua à régner. D'où il conclut que les éléments de ces diverses maladies qu'il appelle générales et fébriles ne sont pas de nature à se combiner , au lieu que cette combinaison est facile entre le typhus et les affections locales : ce qui expliquerait très bien la diversité des descriptions qu’on a données d'une maladie aussi identique ; aussi régulière que le ty- phus contagieux. Plus loin , le même auteur ajoute d'autres distinctions non moins importantes : « Les flux de sang (dit-il) ne peuvent , dans aucun cas , être pris pour la maladie exotique. Dans la première » les matières dyssenteriques sont souvent du sang presque pur ; elles ont très peu d’odeur, et s’accompagnent presqne toujours d'hématurie; enfin, elles forment le symptôme primordial de ces maladies. » Dans le typhus , au contraire , il n'y a presque pas d'exemples d'hématurie , très peu de symptômes inflammatoires. La dyssenterie DES PÊTES À CORNES. 73 est toujours combinée à la diarrhée qui est le phénomène capital et consécutif, c’est-à-dire , propre à la seconde période, de même que la dyssenterie appartient à la troisième période qu'il appelle de dégénération gangreneuse et de désorganisation. A l'exemple de cet auteur,je ne n'arrête pas à tracer les caractères distinctifs des affections charbonneuses, ils sont trop connus; mais il importe d'établir la distinction entre le typhus et la péripneu- monie gangreneuse qu’il nomme fiéore pneumo-gastrique , d'autant plus que les mêmes causes occasionelles semblent capables de pro- duire ces deux maladies. Dans la dernière , on ne voit pas dès le principe cet écoulement de matières ichoreuses par le nez et par les yeux ; ce n’est que vers la fin qu'un écoulement mêlé de sang a lieu par les naseaux. Sa marche est plus lente (15 à 30 jours), plus continue , et ne pré- sente aucune période distincte. La diarrhée n’a pas toujours lieu , et n'est jamais combinée avec la dyssenterie. Enfin , les symptômes principaux et les lésions se montrent également dans les appareils pulmonaire et digestif; tandis que, dans le typhus, les poumons, le foie , la rate et les reins ne présentent ordinairement aucune altération , si ce n’est accidentellement. C’est alors ce que Leroi appelle une combinaison de maladie locale. En résumé, le typhus est une maladie étrangère, non enzoolique, ni épizootique dans nos pays : elle y est seulement contagieuse ; mais d'une contagion propre et tellement différente de celle qu'on observe quelquefois dans nos maladies épizootiques, que ce grand caractère seul , indépendamment de son origine, aurait dû suffire pour la distinguer de toutes celles auxquelles on a voulu la comparer. Ici se présente , pour terminer , une sage réflexion de Paulet : « Tant que l’on croira (dit-il) que la science des mots est celle « de l'art; tant que l’on s'imaginera devoir classer les maladies à « raison de leur siége ou d'un symptôme particulier, au lieu de « considérer l’ensemble de leurs caractères et la cause qui les pro- « duit, on en fera 3 et plus d’une seule , comme en 1711. Ce que « Rammazini appellera une pelite vérole , sera une dyssenterie pour « Seroëckius, pour Lancisi une peste nerveuse. De là, confusion « dans les mots et dans les choses. » IL aurait pu ajouter, s'il eût prévu ce qui arrive aujourd'hui : ou bien, de plusieurs maladies on n’en fera plus qu'une ; ce qui est aussi funeste aux intérêts de l'art. 74 TYPHUS CONTAGIEUX NOTE 2°. « Si je ne cite pas de faits contradictoires sur la contagion , c'est que je ne les ai pas vus moi-même. » _Ges faits , où les puiser? dans les auteurs qui, pour la plupart, se sont copiés les uns les autres , ou les ont acceptés tels quels de ceux qui les racontent ! Ces auteurs sont presque tous des médecins ou des académiciens les plus distingués de l'époque. « Jamaïs (dit Paulet) on ne fit tant d'honneur aux animaux. » Mais étrangers à la pratique vétérinaire , enlevés à leurs habitudes pour aller étudier au loin et dans une grande étendue de pays les maladies des bes- liaux , ils ont dû voir beaucoup de choses trop rapidement et s’en rapporter souvent à des récits qui portent l'empreinte des préjugés de l'époque. On est étonné , à bon droit, de les voir transporter dans la pharmacie des étables, des formules de médicaments qui figureraient mieux sur la table parfumée d’une petite maîtresse : les erèmes d'avoine , les émulsions d'amandes, les pruneaux, les raisins d'Es- pagne , les figues , Le miel rosat, etc. Les causes de ces maladies, ils les rapportent tantôt à une éclipse , une comète, tantôt à une grande quantité de cigales , de sauterelles , de chenilles , de reptiles venimeux , etc. , à des éga- gropiles, ou à la piqüre des frelons qui se seraient nourris de la chair des malades les années précédentes. (Épiz. de 1711 et 1712.) Dans leurs descriptions souvent incomplètes ou inexactes , sous des noms qui varient selon les temps et l'opinion des auteurs, il n’est pas toujours facile de reconnaître ces maladies que d’autres auteurs confondent sous la dénomination commune de maladie contagieuse , peste , épizootie, ete. ; ce qui fait que , croyant à une seule contagion , ils citent toujours les mêmes faits et prescrivent les mesures préservatrices , quoique leur mode de communication soit très différent. Quelqu'un élève-t-il des doutes sur la contagion du typhus , par exemple? Ils ne manquent pas de citer des faits pris dans la peste de homme : l'inoculation du charbon , ou le passage de la maladie dans une autre contrée , ou à toutes les espèces, les sangliers , les oies , les lapins, etc. DES BÊTES A CORNES. 75 Mais il y aurait quelque témérité , à moi obscur vétérinaire, de porter un jugement sur les écrits d'hommes aussi recommandables que les Lancisi, Rammazini, les Scroëckius, Cothénius, les Vicq- d'Air, les Paulet , ete. ; je les laisse parler eux-mêmes. Le célèbre Vallisneri, après avoir énoncé l'opinion, que ce sont des vêtements qu’on devait brûler et qu’on aurait repris sans pré- caution , l’année suivante , qui donnèrent lieu au retour de la maladie dans le territoire de Padoue (1711 et 1712), ajoute ces paroles remarquables , dit Paulet, et pleines de modestie : « Je mets l'hy- pothèse des virus pestilentiels au rang des choses probables ; mais comme nous autres médecins (à parler entre nous) jouons à qui devinera le mieux dans la recherche des causes des maladies , il nous faut d’autres preuves avant d'établir une opinion comme évidente. » Vieq-d’Azir, et c’est aussi l'opinion de M. Leroi, pense « que les écrits de Lancisi, Rammazini et Fracastor ont servi de source et de base à la majeure partie des ouvrages qui, à des époques postérieures , traitèrent du typhus. » « Il est remarquable (dit Leroi) que , dans l’épizootie de 1740 à 1750 , aucun auteur ne fait mention des exanthêmes , si ce n’est dans de rares exceptions ; et la différence que présente sous ce rapport la description d'une même maladie qui , à la même époque ou à peu de distance , se montra dans toute l'Italie (1711 et 1712), fait supposer que les deux grands médecins , qui en firent l'histoire, s'en sont rapporlés souvent à des relations inexactes plutôt qu’à leur propre observation. » Buniva s'exprime à peu près de la même manière à l'égard de Vicq-d’Azir à qui il accorde une grande finesse de tact et d’obser- vation. « Mais (dit-il) ce n’est pas tout, pour un médecin , que d'acquérir les connaissances des vétérinaires , il faut se familiariser avec eux et avec les paysans , fréquenter habituellement les étables , en un mot, faire toutes les fonctions du vétérinaire ; sans cela, le médecin s'expose à beaucoup de méprises, et ce demi-collaborateur pourrait bien n’offrir, en place de l’observaiion!, que des élucubra- tions infidèles. » Ces témoignages peuvent être facilement appuyés de beaucoup d'exemples qui jettent, au moins, du doute sur les faits dont se compose l'histoire de la contagion. Assez d’autres ont répété et recopié 76 TYPHUS CONTAGIEUX ceux qui établissent cette propriété du typhus; je ne m'attacherai qu'aux premiers , et je vais les puiser aux mêmes sources. En première ligne , il faut placer ces quantités d'animaux qui ont été préservés de la maladie par des moyens insignifiants bien jugés aujourd'hui. Pour qu'on ait pu croire à leur efficacité , il faut sup- poser, quoiqu'on ne le dise pas, que ces animaux avaient été exposés à la contagion comme ceux qui en furent atteints, et alors il en résulte deux choses : ou la maladie n’est pas toujours contagieuse et de la même manière, ou bien ces animaux en ont été réellement pré- servés , mais par toute autre cause, sans doute l'isolement. En 1745, tout un village du Bourbonnais (Bazu-la-Forêt) fut préservé par des sétons ou orties , des mastigadours, ete. L'efficacité de ce moyen fut si authentiquement reconnu , que le Parlement de Rouen le publia, à la suite d'un arrêt du 47 mars 1745. D'autres fois, on attribua la même faculté à l'usage du sel. Lors de l'épizootie de 1770 , Needham dit qu'on amena en Hollande des bœufs hongrois qui furent placés impunément au milieu des ma- lades : ce qui était dû au sel dont ces animaux font un grand usage dans leur pays. Cependant , ajoute-t-on , la maladie était très contagieuse , puisqu'elle pénétra en France par la Flandre; et l'École vétérinaire d’Alfort prescrivit les mesures préservatrices qu'on met en usage dans le cas de typhus contagieux. Cette maladie paraît être une angine gangreneuse. Le marquis de Curtivron tenta inutilement de donner le typhus à deux jeunes bêles , en les recouvrant de deux cuirs frais pro- venant d'animaux morts de cette maladie. Les mêmes expériences, répétées par Vicq-d'Azir à quatre reprises différentes sur 8 vaches, eurent le même résullat; tandis qu'en France et en Piémont, on crut l'avoir inoculée en plaçant sur Le dos d'animaux sains les habits de personnes qui avaient donné des soins aux malades. Il est vrai que de 6 bêtes sur lesquelles on tenta cette expérience , 3 seulement tombèrent malades. En lialie, on fit avouer à un maréchal qu'il avait plusieurs fois donné la maladie par des attouchements ; enfin On & pu croire, disent les auteurs, qu'un vétérinaire de Pianezza l'avait transmise par ses lancettes. Comme lous ces faits sont vagues ! Tous les vétérinaires n'avaient- ils pas des laneeltes et des habits? ne faisaient-ils pas des attou- chements comme ce maréchal ? DES BÊTES À CORNES. 11 A Îs-sur-Tille, 6 vaches maigres, qui ne furent jamais séparées des autres, ne furent point atteintes de la maladie (1746). Dans la Basse-Saxe , se reproduit un fait semblable cité par le docteur Even : les animaux faibles et maigres, vivant avec les malades dans les mêmes pâturages, ne contractèrent point la maladie. Enfin , Barberet a fait boire de l’eau mêlée à la matière des écoulements pestilentiels ; il a fait respirer l'air qui avait été ren- fermé dans le même vase. Cette eau , il l’introduisit dans le rectum , et il en lava plusieurs fois des plaies faites à dessin : le tout sans effet, : À eôté de ces exemples qui seraient sans doute plus nombreux , si les auteurs, moins prévenus par l’idée de la contagion absolue , avaient pu les remarquer et surtout les rapporter, nous pouvons citer des exemples de contagion , mais tellement exagérés, qu’ils pourraient servir de preuves contraires. Tout le monde connaît l'histoire du fameux bœuf Poromée venant de la Hongrie , et qui a emprunté son nom au propriétaire de l'étable où il fut recueilli en 1711. C’est à ce bœuf que le célèbre médeein Cothenius attribue toutes les contagions qui se sont montrées de- puis cette époque, malgré les longues interruptions qui les séparent. On a prétendu que l’épizootie de 1745 fut introduite dans la commune de Mortara par un ruisseau où des bêtes malades s’é- taient désaltérées; à Sommariva, par des bœufs qui léchèrent une corde qui avait servi à tirer le cadavre d’une bête morte de la ma- ladie; et ce qui est plus extraordinaire , dans la commune d’'Acqui, par du foin qui se trouvait près des écuries où la maladie avait régné , et que des proprictaires achetèrent à vil prix. Le marquis de Curtivron , déjà eité , fait arriver en France l'épizootie de 1743 par le Rhin avec l'armée du roi, revenant de la Bavière ; et Paulet assure que cette maladie, qui se continuait en 1745, existait déjà en 1742 dans la Lorraine et les Vosges où elle fut décrite par Bagard. A une autre époque , on attribua aussi l'épizootie de 1711 à une maladie semblable qui n’éclata qu'en 1712. On trouvera tous ces faits dans l'histoire des épizooties de Paulet que tous les auteurs modernes ont recopié ; on y remarque le sui- vant qui n’est pas moins singulier : « Une femme venait de donner un remède à une vache malade ; elle retire son bras de la bouche; 718 TYPHUS CONTAGIEUX et le porte humide de bave sur le sein d’une jeune fille qui lui avait désobéi : celle-ci meurt du charbon. » On ne dit pas ce qui arriva à la vieille, et personne ne le demande ; on rapporte le fait tel quel, sans réflexions , eomme une chose toute naturelle. À ces exagéralions, nous pouvons ajouter la confusion faite par les auteurs de toutes les maladies contagieuses en une seule , ayant même faculté de propagation. C’est ainsi que l’École d’Alfort , en 1770 , proposa pour la ma- ladie qui régnait alors (angine gangreneuse) un plan de mesures préservatrices, qui fut appliqué sans modification (en 1711 , arrêt du Conseil-d’État du 13 mars) à la maladie décrite par Dufot, et qui paraît être le typhus ; car, suivant cet auteur , elle était conta- gieuse dans toute la force du terme. Ce plan, pour le dire en pas- sant, n'empêcha pas la maladie de continuer ses ravages en 1773. Dans l’épizootie charbonneuse décrite par Audouin de Chaïgne- brun , et celle de la Finlande par Hartman, on voit encore les mêmes idées sur la contagion et les mêmes mesures employées. On alla même jusqu’à donner l’ordre de saisir une peau qu’un curé s’obstinait à garder , et de brûler non seulement la peau , mais encore la maison où elle avait été préparée et même le presbytère !!! C'était porter loin la prévoyance. Nicolau regarde la contagion de l’épizootie de La Rochelle comme fort douteuse, et Paulet se croit en droit de répliquer que cette faculté de se communiquer quand même on ne pourrait pas la dé- montrer, il faut toujours la supposer, surtout lorqu’il est prouvé qu'elle a existé dans des cas semblables. Il y a, dit-il ailleurs, des contagions qui se'communiquent à plusieurs espèces; mais il est vrai que les symptômes de la maladie sont rarement les mêmes. Ces mêmes lois qui s'appliquent indistinclement à toutes les contagions, on les laisse subsister aujourd'hui, quoiqu'on sache très bien que chaque maladie a sa contagion propre. Quand j'exercais les fonctions de vétérinaire en chef d'un dé- partement, je fus envoyé par le Préfet pour étudier une maladie contagieuse qui s’était montrée dans plusieurs communes : c'était une fièvre charbonneuse très limitée. À cette occasion, le Maire, ancien notaire et possédant en cette qualité tous les réglements publics sur la matière, avait développé tout l'appareil des me- sures usitées dans les grandes contagions : des poteaux étaient plan- DES BÊTES A CORNES. 79 tés à tous les confins de la commune; des affiches avaient été placardées partout et envoyées dans toutes les communes voisines , les foires et marchés étaient suspendus. Heureusement ce maire n’avait point de troupes à sa disposition; il n'aurait pas manqué de faire cerner la commune, barrer toutes les avenues, et peut-être même de faire assommer tous les chiens , les poules et les lapins du canton. Qui aurait pu le blâmer de cet excès de zèle? les lois l'y autorisaient , lui en faisaient un devoir. A mon arrivée, les habitants étaient dans une grande conster- nation. Je les rassurai, ainsi que le maire, sur les dangers de cette maladie qui tenait à des causes purement locales , et qui sévissait cà et là dans quelques élables et sur des individus isolés. C'était dans les grandes chaleurs de l'été ; une petite rivière presqu’à sec, la seule qui existât pour l’abreuvage des animaux, avait été barrée et formait une marre dans laquelle on avait jeté de la coque du Levant pour empoisonner les poissons. Précédemment ses inon- dations avaient couvert les prairies les plus basses. Le cours de la rivière fut rétabli, des mesures hygiéniques indi- quées , les chaleurs cessèrent et avec elles le grand fléau et la peur qu'avait inspirée le formidable appareil de mesures déployées par le zélé magistrat. Je voudrais citer aussi des faits qui attestent par quelles voies s’établissent les contagions; mais ceux-ci sont aussi vagues que les précédents. « Malgré tout ce qu’on a écrit et répété à cet égard, dit Paulet, on ne citerait pas une seule observation bien faite et assez concluante pour prouver que ces maladies se propagent par la voie de l'air. Au contraire , on voit souvent dans le même village , dans la même cour , une étable infectée et l’autre intacte, et dans une nom- breuse écurie quelques malades seulement; de sorte qu’il faudra réduire la contagion au seul malade et aux humeurs qui s’en échappent. » C’est aussi le sentiment de Vicq-d’Azir, que les animaux ne peuvent contracter le typhus que par la voie de la déglutition; d’où il résulte qu'un animal, qui n’est pas blessé et qui s’infecte , a avalé le principe de sa maladie. Cette matière étant déposée sur quelques corps, on conçoit , en effet, avec quelle facilité un bœuf peut se 80 TYPHUS CONTAGIEUX l'approprier avec son mufle et ses lèvres humides , et sa tête mobile qu'il promène en tous sens. M. de Gasparin émet la même opinion sur la contagion de la cla- velée. M. de Berg, au contraire , croit qu’une étable placée sous le vent sera nécessairement infectée jusqu'à 200 pas de celle où règne la maladie ; mais ce qui est singulier après une telle opinion , c’est que la contagion est arrêtée , dit-il, quand les animaux sont sépa- rés par des eloisons qui s'élèvent seulement un peu au-dessus d'eux; laissant une libre circulation à l'air dans les parties supérieures de l'étable. IL s’est assuré de ce fait, qui a dû lui paraître bien extraor- dinaire ; du moins je le juge tel. Peut-être en est-il de la contagion du typhus comme de celle du choléra. La Commission des médecins de Lyon , envoyée pour étu- dier cette maladie à Paris, a fait les remarques suivantes : 1° que les communes placées sous le vent de Paris ont été les plus mal traitées ; 2° que la cause matérielle de l'infection agit en raison de sa quantité , aidée de certaines circonstances qui favorisent sa pro- pagation : tel est l’entassement dans les lieux bas et humides, ce qui explique pourquoi l'on peut toucher sans danger des malades isolés , et comment, dans quelques cas, les cordons sanitaires ont élé impuissants pour arrêter les progrès de la maladie. Je ne puis mieux terminer cette note que par cette réflexion de M. de Gasparin : « Jusqu'à ce jour les maladies contagieuses des animaux n’ont pas été assez étudiées ; elles portent peut-être en elles les caractères de contagion et de non-contagion , selon les cireon- stances , les climats et les prédispositions. » Ainsi, on ne rencontre partout dans les faits que contradiction ;, incertitude ou confusion : voilà les bases de la législation actuelle, NOTE 3€, Cordons sanitaires , emploi des troupes. On cite l'exemple de quelques pays préservés de l’épizootie par celte défense à main-armée , surtout en Italie ; on peut en trouver beaucoup d’autres dans lesquels ces mesures se sont montrées in- suffisantes ou inutiles. Comment auraient-elles arrêté le typhus de 1745 , s’il est vrai qu'il fut apporté dans les provinces méridio- DES BÊTES A CORNES. 81 nales de la France par des euirs débarqués à Bayonne , venant de la Zélande ? Si la maladie est aussi contagieuse qu’on le dit, opposez donc à l'air un rempart de baïonnettes; à un chien, à une poule, le qu? vive d’une sentinelle ? En 1711-1712, malgré les mesures prises du côté du Piémont , on ne put empêcher la maladie de pénétrer en France. Toute la vi- gilance des magistrats de Turin ne put faire que la maladie de 1735 s’éteignît avant 1739. Celle de la Swabe, apparaissant en 1743 , se continue jusqu'en 1745. Celle de 1771 se réveille avec une nou- velle fureur en 1773 ; enfin , le fameux typhus de 1740 ne s'arrête qu'après dix ans de ravages par toute l’Europe, ete. L'adoption de l’assommement n'est-il pas encore une preuve de l'inefficacité des autres mesures préservatrices ? Et pourtant que pourrait-on ajouter de précautions rigoureuses à cette ordonnance du roi (1739), qui défend tout commerce de bestiaux et autres marchandises avec les pays infectés; qui preserit de faire rétrogra- der comme suspects , sur toute la frontière , les commerçants, voi- turiers , voyageurs, passagers ou aulres qui ne seraient pas munis de certificats de santé attestant que les pays d’où ils proviennent ou qu'ils ont traversés , eux et leurs marchandises , n'étaient pas atta- qués par la maladie ; ladite ordonnance ne faisant exception qu’en faveur des officiers qui ont fait la dernière campagne en Hongrie , pourvu toutefois qu'ils constatent, par un certificat authentique, qu'ils ont fait depuis cette époque une quarantaine en pays non suspects? — ( Ordonnance du roi du 6 janvier 1739). D'autres faits prouvent qu’on s’est souvent garanti de la conta- gion par l'observation rigoureuse du seul isolement. On lit dans une lettre de Rosing , que dans la Westphalie , du côté de Munster (en 1774), on ne vit point la maladie attaquer des villages entiers , mais seulement quelques maisons çà et là.« C’est(dit-il) que les ha- bitants de ce pays sont très propres; ils lavent et nettoient soigneu- sement leurs étables chaque jour, et font prendre l'air à leurs animaux. » : Dans la maladie de 1745-1746 , les villages de Curtivron, de Tarsul , de Moley , dans la Bourgogne , n’eurent aucun malade; on l'attribua à leur éloignement des grandes routes et aux précautions recommandées par le marquis de Curtivron , pour éviter toute com- munication avec les villages infectés. 82 TYPHUS CONTAGIEUX Lors de la dernière apparition du typhus en France (1814-1815), on vit aussi la maladie suivre la marche des troupes alliées. À quel- ques exceptions près , les parties de la France qui n’eurent point de communiealion directe avec elles en furent préservées : tout le lit- toral de la Loire, isolé en quelque sorte par l'occupation de l’armée française , etc. 19° Enfin , on peut, je crois , faire honneur à l'isolement de ce grand nombre d'animaux préservés dans tous les temps , bien plus sûre- ment par celte mesure que par les orties , les mastigadours et au- tres prétendus préservatifs. NOTE 4€, Assommement , occision générale des malades et des suspects. Les partisans de cette mesure se fondent : 1° sur l'impossibilité d'empêcher les communications, malgré la sévérité des mesures pre- serites pour l'isolement; 2° sur l’avidité et l'imprudence des cultiva- teurs qui propagent la maladie par la vente des animaux malades et de leurs peaux, ou qui cachent ces animaux et ne les déclarent qu’à la dernière extrémité , extorquant ainsi l'indemnité que le gouver- nement destinait aux honnêtes gens; 3° sur la difficulté d'obtenir d'eux les précautions nécessaires pour le traitement et la désinfee- tion dans ces temps de malheur, où ils sont exposés sans défenses à la séduction des empiriques et de tous les guérisseurs ; 4° enfin, sur l'inefficacité même du traitement. On n’a done pas voulu voir que presque toutes les raisons, sur lesquelles on fonde la nécessité de cette mesure, peuvent être tour- nées contr'elle. En effet, Buniva , l’un. de ses plus ardents partisans, se voit forcé de convenir que d’abord cette opération ne marcha pas très bien ; parce que les experts feignaient de ne pas reconnaître la maladie , et administraient des remèdes en secret. D’un autre côté, les ani- maux n'étaient pas strictement séquestrés ; ce qui fit qu’en 17174 , dans le Hainaut , on assomma long-temps et inutilement. Pour assurer le succès de cette opération, il veut qu’on sévisse contre quiconque s'oppose à la désinfection ou {a néglige ; contre les experts et les propriétaires qui administreraient des remèdes aux DES BÈTES A CORNES. 83 malades. 11 ne propose rien moins que de tuer et enterrer tous les lapins du canton, tous les chiens et les chats des maisons infectées (pourquoi pas les autres ? ), d'empêcher tous les animaux de sortir. « Des officiers , dit-il , y veilleront. » Il va jusqu'à faire appel aux évèques et à tous les ministres des autels, pour qu'ils disposent le peuple à la résignation. « Qu'on se garde ( dit Vieq-d'Azir) d’une loi aussi sévère , si l'on « n'a pas le courage de la faire.exécuter partout et en même temps. « Au lieu d’un projet utile , on exercerait une suite de vexations «aussi onéreuses à l'État qu'à charge aux particuliers. Il faut re- æ courir à la force-armée et à la troupe de ligne. Dans les Pays-Bas, « on employa des magistrats distingués par leurs lumières et leur « crédit, Enfin, si ce moyen n'avait pas tout le succès possible la « première fois , il faudrait y revenir sans se lasser , sans se décou- « rager. » Selon la remarque de Brugnone, il paraît prouvé par l'expérience que l’assommement n'abrége pas la durée des maladies contagieuses, et il est probable qu’on a altribué souvent à son efficacité la cessa- tion d'une maladie qui tirait à sa fin d’après la loi générale de leur décroissement, après un temps plus ou moins long. En effet, l'Italie, où l'on n'a jamais pratiqué celte opération , n’a pas plus souffert du typhus que les pays où cette mesure fut adoptée. La contagion de 1814 s'éteignit naturellement en France , après une durée de deux ans. Ainsi , pour ce qui précède , indépendamment des dépenses énor- mes qu'elle occasiona , la mesure de l'assommement en masse est jugée sans appel. Elle diminue , à la vérité , les causes de la conta- gion; mais elle ne les atteint pas toutes. Elle ne dispense pas des autres mesures de précaution pour l'isolement des besliaux et la dés- infection. Des animaux sont sacrifiés, qui auraient pu guérir par les efforts de la nature ou par l’art, et d’autres (les suspeets) qui n'auraient peut-être jamais été infectés. Enfin , il serait possible que dans le principe on l'appliquât à une maladie qui ne serait pas contagieuse. Dans tous les cas , on exige pour cette opération une surveillance si active et des moyens tellement austères , que ,transporiés, s'ils étaient encore applicables , à la mesure moins onéreuse de l’isole- M 6 84 TYPHUS CONTAGIEUX ment , ils préviendraient toutes les difficultés qu'on lui suppose et suffiraient pour la rendre tout-à-fait efficace. Pour ne rien oublier d'important , je résume ici les résultats de l'inoculation , autre mesure vantée comme préservatrice : 41° Elle n’a paru utile que sur les veaux nés de vaches qui avaient guéri du typhus contracté par elles avant de devenir mères , sans doute parce que la maladie spontanée eût été ee eux très bénigne, ainsi que la remarque en a été faite ; 2° La maladie inoculée est, en général , aussi meurtrière que celle qui résulte de la contagion ; et, dans quelques circonstances, elle a fait plus de victimes ; 3° Elle multiplie les foyers de contagion, et perpétue la maladie en la rendant, en quelque sorte ; enzootique comme en Hol- lande , ete. NOTE Ë°. Usage des viandes , moyens d'utiliser les peaux. Il y a peu de choses sur l'usage des viandes dans les anciens au- teurs , sinon des observations exagérées et contredites par celles de nos jours. Pour prouver le danger de l’usage des viandes dans les temps d'épizooties , ils prennent leurs exemples tantôt dans le char- bon, tantôt dans le typhus, les affections gangreneuses , ete. Les chiens qui s’en nourrissent, ils les font périr de la rage (Basse-Hon- grie , fait rapporté par Barberet), ou de toute autre maladie qu’on ne désigne pas. En voici de plus positifs : À l’occasion d’une dyssenterie qui ré- gnait en 1759 , et qu’on attribua à l'usage de la viande de quelques bœufs venus de Hongrie, il y eut une querelle entre le peuple et les bouchers ; et le sénat de Venise défendit, sous peine de mort, de vendre du bœuf, du lait et du fromage. Pendant la maladie de 1745 , une diarrhée dyssentérique se montra aussi sur les soldats du régiment Royal-Bavière, qui mangèrent de la viande des ani- maux infectés ; on ne dit pas que cette maladie existât dans le peu- ple, qui, sans doute, en avait aussi fait usage. Ajoutons à cela quelques accidents très limités, la diarrhée , produite par le lait de quelques vaches malades. (Gohier.) DES BÊTES A CORNES. 8) Les faits observés de nos jours par des autorités connues de nous me semblent mériter plus de confiance. On sait qu'en France et en Italie, pendant l'épizootie de 1814 , des armées entières, de nom- breuses populations, même les malades des hôpitaux, en ont fait usage impunément pendant plusieurs mois. ( Huzard.) Les affections charbonneuses sporadiques et enzootiques ne sont pas rares en France; il n’y a pas d'années qu'il ne s’en montre dans plusieurs localités. A part quelques accidents d'inoculation par imprudence, on ne cite pas de maladies produiles par l'usage de ces viandes. Mais pour ne parler que de la maladie qui nous occupe (le ty- phus), la question a été résolue en 1814. Cette viande est sans doute une mauvaise alimentation , une nourriture peu substantielle ; mais elle est sans danger pour l'homme qui en fait usage. Et, si l'on con- serve les réglements faits à ce sujet, que ce soit parce qu’on ignore encore si cette viande ne serait pas.une des causes nombreuses de là propagation du typhus; ce qui détruirait l'efficacité des mesures d'isolement. Plus tard , avec les progrès rapides de l’industrie , il se formera , sans doute , sur plusieurs points de la France, des établissements semblables à celui de M. Payen, à Paris ; alors les animaux morts transportés avec précaution, et ceux qui seraient abaltus, pourront leur être livrés sous certaines conditions. Il n’est pas douteux qu’un animal , transformé en quelques heures , par le feu et la vapeur , en différents produits chimiques ou agricoles , doit être incapable de propager la maladie. Quant aux suspects, ils peuvent très bien être employés à la consommation , mais sur les lieux, avec les précautions connues : 1° un certificat de santé sera délivré par le vétérinaire et légalisé par l'Autorité; 2° le boucher n’entrera pas dans l’étable , l'animal sera tué dans les 24 heures et sa peau portée à la désinfection. Dans un cas d’abattage limité comme celui que nous avons sup- posé , nous avons dit qu’il serait prudent d’enterrer les peaux tail- ladées , cette perte étant minime. Mais , dans toute autre circon- stance , elles doivent être utilisées ; tous les auteurs sont d'accord sur ce point : Vicq-d’Azir , Guersent , Hurtrel-d'Arboval , etc. L'expérience démontre, en effet , que lavées et passées à Ja chaux immédiatement après le dépouillement des animaux , et ensuile au 86 TYPHUS CONTAGIEUX tannage , elles perdent la faculté de transmettre la maladie ; mais il faut que cette opération soit fidèlement exécutée , et elle ne peut l'être que par des personnes à qui cette entreprise sera concédée sous certaines conditions, et sous la surveillance de l'Autorité ou de ses délégués. (Écarrisseurs autorisés par l’art. 9 de l'arrêt du 16 juillet 1784.) Le recensement et les marques qui indiquent le nom- bre des animaux morts donnent un moyen facile de s'assurer des soustractions, et les auteurs en seraient sévèrement punis. NoTE 6°. Désinfection des écuries , harnais et autres objets. Pendant le règne de la maladie, il est prudent, avons-nous dit , de pratiquer les fumigations, les lavages, l’aération des étables, ete.; ces mesures ne sont pas moins uliles , quand la maladie a cessé. L Le miasme du typhus paraît avoir pour véhicules ordinaires les matières ichoreuses ou les mucosités qui s’échappent des naseaux , de la bouche et de l'intestin. Dans quelques circonstances, la bile , le lait, le sang et toutes les humeurs peuvent inoculer la maladie. Ces matières contagieuses peuvent-elles se répandre et se soutenir dans l'air pour être transportées à distance ? Les opinions sur cette question sont partagées ; peut-être cela n’a-t-il lieu que lorsqu'elles sont en masse, dans l'air humide, fournies par un grand nombre d'animaux, et non dans les conditions de l'isolement. Cetle remar- que a élé faile dans le choléra de Paris; ce qui explique l’inefficacité des cordons de troupe dans quelques cas. (apport de la Commis- sion des médecins de Lyon, déjà cité.) Dans le doute, il sera prudent de mettre en usage les fumiga- tions acides, celles de chlore, qui, si elles ne détruisent pas le miasme , ont loujours l'avantage de neutraliser les mauvaises odeurs et de renouveler l'air. Des expériences positives prouvent qu’en elfet les acides et les alcalis , même concentrés , ne détruisent pas cette propriété conta- gieuse ; aidés par l’action de l’eau et du feu , il se pourrait qu'ils produisissent cet effet. Quoi qu'il en soit, c’est un moyen de pro- preté et de dispersion des matières , qui, étendues , perdent bien DES BÊTES A CORNES. s7 plus tôt leur funeste propriété que concentrées dans des lieux fermés où l'air se renouvelle mal. Il résulte des expériences de Vicq-d'Azir, Camper et Munichs sur l’inoculation , que les liquides animaux dans un vase fermé ont perdu leur action au bout de quatre jours ; qu'ils la conservent plus long-temps (quatorze jours) par un temps sec et froid, si le vase est privé d'air; et jusqu’à trois mois, sices matières sont en masse. (Sanie des cadavres dans leurs fosses.) L'air hâterait-il leur décom- position par son renouvellement ? c’est probable. Ces faits, examinés de nouveau , seraient d’un haut intérêt. On a remarqué que la contagion est moindre ou nulle pendant la convalescence : cela s'applique, sans doute , aussi au déclin ou époque de décroissance de la maladie ; mais malheureusement per- sonne n’a pensé à en faire l'observation. En attendant, comment faire concorder ces expériences et ces observalions avec les exemples de contagion si extraordinaires rap- portés successivement par tous les auteurs? Ce matelas qui commu- nique la peste au bout de 7 ans, ces habits , ces étoffes qui la con- servent aussi plusieurs années ; enfin, ces cordes qui , oubliées pen- dant 80 ans dans le coffre d’une église à Venise, renouvellent la peste et font périr 10,000 personnes. (Le sénateur Trincavel.) Si ces faits n’inspiraient pas quelques doutes , il ne faudrait plus croire à la possibilité d’une désinfection , et il faudrait craindre de regarnir jamais une étable dépeuplée par une maladie contagieuse. Heureusement cetle panique est restée dans les livres , et les auteurs modernes, les chimistes surtout (Serrulas) , pensent que l’eau est le grand dissolvant de tous les miasmes , et qu’une fois dispersées dans la masse atmosphérique , ces matières ne sont bientôt plus à craindre. On nettoiera donc à grands layages d’eau chaude, bouillante , acide ou alealine tous les objets qui ont pu être souillés par le con- tact des malades ou des malières qui s’en échappent : rateliers , mangeoires, voitures , harnais , habits de laine , ete. Les murs se- ront ensuite reblanchis , le sol ou le pavé retourné, ete. Toutes ces précautions prises et exécutées minutieusement , on peut, je crois, sans danger , repeupler les étables ; mais il serait mieux d'attendre que la maladie fût arrivée à son déclin, on qu'elle 88 TYPHUS CONTAGIEUX eût entièrement disparu du pays. En attendant , les travaux seraient exécutés par des animaux d’une autre espèce. NOTE 7°. Traitement préservatif et curatif. Après les mesures d'isolement , de propreté et de désinfection, le meilleur préservatif , le plus sûr ést l'observation des règles de l'hy- giène : nourriture saine , sans profusion , travail léger , pansage ré- gulier , air pur , assainissement des habitations , etc. Tous les autres préservatifs sont jugés inutiles ou nuisibles : sai- gnées, sétons, purgatifs, mastigadours, etc. Un seul fait semblait les autoriser en théorie , c’est que les animaux les plus faibles et les plus maigres ont toujours été moins maltraités par la maladie; mais en quoi cette faiblesse constitutionnelle ressemble-t-elle à l'affai- blissement momentané et perturbateur que produisent les saignées , les sétons et autres évacuants ? Quoi qu'il en soit, l'expérience a prononcé, et l’on peut aujourd’hui regarder tous ces prétendus pré- servatifs comme insignifiants , sinon nuisibles. Tous les faits se réunissent aussi pour démontrer le peu de succès des divers traitements employés. Tous les agents pharmacologiques ont élé mis à contribution pour combattre cette maladie; mais on peut les ranger tous sous trois chefs principaux : 1° les traitements empiriques faits au hasard ; 2° ceux qui attaquent les symptômes d'après les souvenirs de l'expérience ou de l’analogie; 3° les traite- ments dits méthodiques ou rationnels , qui ont varié avec les doctrines médicales de l’époque : évaeuants, toniques , antiseptiques, anti- spasmodiques , antiphlogistiques ; etc. Tous ont échoué; c’est qu’au- cun agent, aucune doctrine n’a le pouvoir de combattre la variété d'accidents que présente une maladie aussi compliquée. Il en a été de même dans le‘choléra , cette affection de l'homme , d'origine étrangère comme le typhus ; et qui présente avec ce der- nier une grande analogie dans ses symptômes ; sa marche , sa con- tagion et ses lésions cadavériques. Il ne manque à cette ressem-— blance que la cyanose et les vomissements qui ne peuvent pas se montrer dans nos animaux. L'Académie royale de médecine confesse l'incertitude ou l'impuissance de tous les traitements proposés. — , DES BÊTES A CORNES. 89 De nos jours, on a beaucoup vanté les bons résultats d’un traite- ment rationnel , basé sur la connaissance positive du siége et de la nature du typhus. Un seul exemple est rapporté , où je vois figurer un traitement bâtard qui proscrit généralement la saignée , indique les purgalifs huileux et salins , et dans lequel, après avoir affaibli le sujet par une diète rigoureuse , on ne craint pas d'en venir , pour relever ses forces , à l’acétate d’ammoniaque , aux toniques , etc. Si cetle médication a eu quelque succès, ne serait-ce pas, comme l'avoue son auteur , qu'on avait fait un choix de sujets en qui la maladie s’annoncçait par des phénomènes moins graves et moins alarmants , que les antiphlogistiques sont les moins perturbateurs de tous les agents , et laissent plus de latitude aux efforts de la nature? On remarquera aussi qu’en 1816 le typhus tirait vers son déclin. Cette impuissance de la médecine se révèlera toujours dans ces théories étroites, qui, sur la découverte de quelques signes et de certaines lésions , se prétendent en possession du secret de la na- ture, surtout dans ces maladies profondes qui minent tout l'organisme et épuisent rapidement toules les sources de la vie. Les exemples récents du typhus et du choléra en sont la preuve la plus évidente. Désormais, c'est dans les phénomènes nombreux de cette affec- tion avec ses accidents variés de symptômes, de causes , de lésions que nous devrons chercher de nouvelles indications qui , variées comme ces phénomènes eux-mêmes , devront être claires, faciles à remplir par des médicaments simples et peu coùûteux. Pour cela , il faudra abandonner ces énormes doses de substances exotiques qui ont si souvent ajouté aux pertes énormes causées par la maladie. Telle est aujourd’hui la tendance de la médecine , nous devrons y obéir. NOTE 6°. Législation actuelle relative aux maladies contagieuses des animaux. Depuis le commencement du siècle dernier jusqu’à 1815, il a paru sur cette matière 24 réglements , dont les principaux sont ceux du 10 avril 1714, 24 mars 1745, 19 juillet 1746, 10 octobre 1774 , 30 janvier 1775 , 16 juillet 1784 , l'arrêté du Directoire du 27 messidor an V, et l'ordonnance du roi du 27 janvier 1815. 90 TYPHUS CONTAGIEUX La plupart de ces réglements prescrivent des mesures parlicu- lières appliquées à quelque localité et aux circonstances diverses dans lesquelles ils ont été rendus. Quant aux mesures générales applicables à tous les cas, elles sont répétées dans tous et surtout dans les plus modernes. Il serait donc tout-à-fait inutile de recopier les termes de tous ces arrêts, régle- ments ou ordonnances ; il me semble plus méthodique de montrer d’abord ia confusion et les nombreuses contradictions qui s’y ren- contrent, et d'en extraire ensuite les mesures générales qui peuvent encore être appliquées. Cette législation incohérente , comme nous le démontrerons tout à l'heure, est maintenue d’une manière générale par l’article 484 du Code pénal, et plus spécialement par l’article 4° de l’ordon- nance du roi du 27 janvier 1815, qui en rappelle les principaux réglements. Mais il est bon de remarquer qu’elle a été, en quelque sorte, abrogée de fait; puisqu’à chaque circonstance qui se présente, on se croit obligé d'émettre un nouveau réglement sur la matière , soit pour rappeler les anciennes mesures, soit pour y en ajouter de nouvelles. Ainsi, cette vicille législation ne nous lie en aucune manière pour l’avenir. On peut dire qu’elle porte en soi sa condamnation comme inutile ou inefficace ; car, dans la plupart de ces arrêts , on lit, dans le préambule , ce considérant : « Le roi ayant été informé que la maladie épizootique qui régnait dans les États voisins a pénétré en France, où bien qu'elle y continue ses ravages , nonobstant les précaulions qui ont été prises par ses ordres pour en arrêter la cause ou diminuer ses progrès, ete.. elc. » Cependant il serait difficile de trouver des précautions plus mi- nulieuses et d'ajouter à la sévérité des mesures prescrites , soit par l'ordonnance du roi du 6 janvier 4739, pour arrêter la maladie à la frontière , soit par d'auires ordonnances pour prévenir ses ravages à l'intérieur; puisqu'après avoir ordonné l'assommement des dix premières bêtes malades par l'arrêt du 18 octobre 1774, celui du 30 janvier 1775 , qui défend le traitement des malades permis par le Parlement de Toulouse , arrive, sans plus de succès, à l’occision générale , et, pour plus de sureté, confie l'exécution de ces mesures à la seule autorité militaire. £ On trouverait, sans doute, qu’il serait peu constitutionnel d’ap- DÉS BÊTES À CORNES. 91 pliquer aujourd’hui l'ordonnance du 1€° novembre 1775, qui enjoint à tout officier , soldat ; cavalier ou dragon d’emprisonner ceux qui auraient résisté à leurs ordres. On peut recommander , comme me- sure de précaution , de ne laisser entrer dans les maisons , cours et étables où règne la maladie aucune bête à cornes, chevaux, cochons ou moutons ; et même les chiens; mais si l’on en fait l'objet d’une défense expresse, comme l’article 11 de l'arrêt du 31 janvier 1771, cette mesure peut paraître singulière. Quelle peine infligerait-on au propriétaire dont le chien aurait brisé sa chaîne ? Avant d'extraire de tous ces arrêts ce qui peut être bon à conser- ver , ne faudrait-il pas les mettre d'accord en faisant disparaître les contradictions qu'ils présentent ? S'agit-il de l'enfouissement des animaux morts ou abattus ? je demande quelle devra être la profondeur de la fosse. Sera-t-elle de 3 pieds comme le veut l'arrêt du 16 avril 1714 , ou de 4 pieds selon le décret de l'Assemblée constituante du 6 octobre 1792, ou 10 pieds (arrêt du 16 juillet 1184) , ou 8 à 10 pieds (arrêts des 23 mars ct 44 mars 1743-1745, ou 8 pieds (3 janvier ATT1 )? Est-il défendu de recouvrir les cadavres de chaux vive et de brûler les fumiers aux termes de ce dernier arrêt, ou le regarderai-je comme permis et or- donné par celui de 1743 (article 5)? Si, pour plus de sécurité, je préfère la plus grande profondeur des fosses , je pencherais , dans quelques circonstances , si le choix m'en était permis , pour la plus faible amende. Elles varient depuis 20 livres, 100, 200, 300, jusqu'à 500 et 1,000 Liv. (16 janvier 1714); et, dans tous les cas, je supprimerais la peine afflictive ; l'emprisonnement. Quant aux marques , je préfère le fer chaud (30 janvier 1771) au cachet de cire verte (16 juillet 1784). Mais est-il possible de laisser subsister aujourd'hui cet arrêt du 16 juillet 1784, qui confond dans une même catégorie des maladies contagieuses aussi différentes que la morve, le charbon , la gale, la elavelée , le farcin et la rage ; et qui a pour base ce considérant : que la morve se perpétue par toutes sortes de voies , que l’écurie où un cheval qui en est atteint n’a fait que passer , les harnais et tout ce qui lui a servi, reçoivent et communiquent ce vice épidémique qui ne tarde pas à se développer , ele. , etc.? Au lieu de recopier sans fin ces éternels réglements, il me semble 92 TYPHUS CONTAGIEUX qu'il est préférable de faire connaître leurs dispositions générales dans l’ordre du développement d’une maladie contagieuse , en rap- pelant les principaux arrêts qui les prescrivent. Ainsi, on aurait réunis tous les matériaux de l’ancienne législation, dans laquelle on pourrait puiser, pour de nouveaux réglements , les dispositions gé- nérales qui peuvent être appliquées dans certaines circonstances. 1. Tout propriétaire ou détenteur d'animaux , à quel titre que ce soit, qui aura une ou plusieurs bêtes malades ou suspectes de mala- die contagieuse , est tenu , sous peine de 500 fr. d'amende, d’en avertir sur-le-champ le Maire de sa commune, qui les fera visiter par l'expert le plus voisin, ou par celui qui a été désigné par le dé- partement ou le canton. — (Arrêt du Parlement du 24 mars 1745. — Arrêt du Conseil-d'Etat du 19 juillet 1746 , article 3. —- Arrêt du 16 juillet 1784 , article \%, — Code pénal , article 459, — Dé- cret de l Assemblée constituante , 8 octobre 1191 , article 19.) Avant mème que le Maire ait répondu à cet avertissement, ce propriétaire , détenteur , etc. , devra tenir ces animaux renfermés , sous peine d'un emprisonnement de six jours à un mois , et d’une amende de 16 à 200 fr. — ( Code pénal , même article.) 2. Lorsque, d’après le rapport de l'expert, il aura été constaté qu'une ou plusieurs bêtes sont atteintes ou suspectées d’une maladie contagieuse , le Maire en ordonnera la séquestration , afin d’'empê- cher qu’elles communiquent avec aucune autre. A cet effet , le pro- priétaire , etc. , Sera tenu de les nourrir dens des lieux renfermés , etil ne pourra, sous quelque prétexte que ce soit, les conduire dans les pâturages , ni aux abreuvoirs communs , sous peine de 100 fr. d'amende. — (Arrêt du Conseil-d'État du 19 juillet 1746 , art. 2. — Idem du 16 juillet 1784, art. 1er.) Si, de la communication mentionnée ci-dessus , il résulte une contagion pour les autres animaux , les contrevenants seront punis d'un emprisonnement de deux à cinq ans, et d’une amende de 100 à 1,000 fr. , le tout sans préjudice de l'exécution des lois et régle- ments relatifs aux maladies épizootiques et de l'application des peines y portées. — (Code pénal, art. 461.) 3. S'il s’agit d'un troupeau malade (bêtes à cornes, à laine ou pores) après la déclaration qui doit en être faite dans tous les cas et la visite, le Maire assignera sur le terrain de parcours ou de la vaine pâture ( si l’un et l'autre existent dans la commune ) un es- DES BÊTES A CORNES. 93 pace où ce troupeau pourra pâturer exclusivement et le chemin qu'il devra parcourir pour se rendre au pâturage. Si ce n’est point un pays de parcours ou de vaine pâture, le propriétaire ne pourra sorlir son troupeau de son héritage. — (Décret de l'Assemblée constituante du 6 octobre 1T91 , titre 127, art. 19.) Dans le cas où le troupeau ne pourra être conduit au pâturage , il sera mis sous la garde d’un pasteur choisi par la communauté , lequel ne pourra conduire ce troupeau que dans le lieu qui lui aura été assigné, à peine de punition corporelle et de tous dommages et intérêts ,; dont la communauté demeurera responsable. — (Arrêt du Parlement du 24 mars 1743 , art. 1°.) Défenses sont faites aux communautés qui ont droit de parcours ou d'usage sur le territoire voisin, de l'exercer dès le moment qu'il y aura dans la communauté des bêtes atteintes de maladies contagieuses , à peine pour les habitants en contravention de ré- pondre solidairement de tous dommages et intérêts dont la commu- nauté demeurera responsable. — (Méme arrét, art. 2.) Le troupeau affecté de maladie contagieuse, qui sera rencontré sur les terres de parcours ou de la vaine pâture, autres que celles qui lui auront été assignées , et à plus forte raison partout ailleurs, pourra être saisi par le garde-champêtre et même par toute autre personne , et il sera conduit au lieu de depôt assigné par la muni- cipalité. Le maître de ce troupeau sera condamné à une amende de la valeur d’une journée de travail par tête de bêtes à laine et à une amende triple par tête d'autre bétail. — ( Décret de l'Assemblée constituante du 6 octobre 1791 , titre Il , art. 23.) 4. Aussitôt que l'existence de. la maladie aura été constatée , le Maire en informera le sous-Préfet, celui-ci le Préfet et ainsi jus- qu'à l’Administration-Centrale. Des rapports devront constater le nombre des animaux malades , des morts , ete., etc. — (Arrét du 19 juillet 1746.) 5.En même temps, le Maire en instruira les propriétaires de sa commune par une affiche posée aux lieux où se placent les actes de l’Autorité publique. Ces affiches contiendront l’injonction aux propriétaires de déclarer le nombre des animaux malades qu'ils possèdent et leur signalement. Copies de ces actes seront envoyées 94 TYPHUS CONTAGIEUX au sous-Préfet, de là au Préfet. ete. , ete. — (ÆArrét du 19 juillet 1746 , art. 4.) Des signaux seront placés à la porte des maisons ou étables où règne la maladie, et aux principales avenues de la commune, qui devront être barrées. — (Arrêt du 30 janvier ATTA , art. 6.) 6.Le Maire fera marquer sous ses yeux tous les animaux de la commune avec un fer chaud, représentant les lettres Met S, qui seront contremarqués de la lettre G , sur l'arrêté du Préfet, quand l'épizootie aura cessé.— (Arrêts du 19 juillet 746,16 juillet 1784.) Des poteaux , indiquant l'existence de la maladie , seront placés aux confins de la commune. — (19 juillet 1741 et A6 juillet 1784.) 7. Défenses sont faites à tous vétérinaires, maréchaux , bergers ou autres de traiter aucun animal attaqué de maladie contagieuse , sans en avoir fait la déclaralion aux Autorités. — (16 juillet 1784, art. 4.) Afin d'éviter toute communication des pays infectés avec ceux qui ne le sont pas , le Maire ordonnera des visites dans les communes, afin de s'assurer qu'aucun animal n’en a été distrait. — (Arrêts du 24 mars 1745116 juillet 1784.) Ces visites seront faites par les vétérinaires qui se feront accom- pagner par l'Autorité ou un officier public, à qui ils sont tenus de prêter leur ministère toutes les fois qu'ils en seront requis, comme aussi de se transporter dans les marchés publics, les écuries des maîtres de poste, entrepreneurs de messageries , loueurs de che- vaux et même des particuliers. — (16 juillet 1784 , art. 2 et 3.) À cet effet, il est défendu à toute personne de refuser aux vété- rinaires ainsi assistés, l'entrée de leurs étables ou écuries , d’ap- porter aueun obstacle à l'exercice de leurs fonctions. — (16 juillet 1784 , art. 3.) | Ceux qui auront caché ou recélé un animal sain ou malade, lors des visites qui seront faites en exécution du présent arrêt, seront punis d’une amende de 500 fr. payable par corps , et sans pouvoir être modérée. — ( Arrêt du 18 octobre 1714, art. 6.) 8. Si, au mépris de ces dispositions , un propriétaire, boucher , marchand ou tout autre, se permet de vendre ou acheter des bêtes marquées , alteintes ou suspeclées de maladies contagieuses , il sera puni d'une amende de 500 fr. Les propriétaires , ele. , qui feraient conduire ces animaux dans DES BÊTES A CORNES. 95 les foires et marchés , ou dans tout autre lieu non infecté, seront responsables du fait de leurs conducteurs. — (Æ4rrét du 16 juillet 1784, sant.5 et 6) Il est défendu aux hôteliers , cabaretiers , laboureurs ou autres, de recevoir dans leurs écuries ou étables aucun animal atteint ou soupconné de maladie contagieuse , sans en faire aussitôt la décla- ration. — ( Méme arrêt, art. T.) 9. Tout fonctionnaire publie, et même les particuliers qui trou- veront dans les chemins, foires ou marchés un animal marqué de la lettre M, seront tenus de le faire conduire devant le juge-de-paix qui le fera tuer sur-le-champ en sa présence. — (Arrêt du 16 juillet 1784, et arrét du Conseil-d'Etat du À9 juillet 1746.) 10. Pourra l'Autorité commettre tel nombre d’écarrisseurs qui sera jugé convenable , lesquels seuls pourront faire l'enlèvement et l'écarrissage des animaux morts. Ces écarrisseurs ne pourront , sous peine d'être déchus de leur commission, d'amende ou de telle autre punition qu’il appartiendra, vendre e tdébiler aucune viande provenant de chevaux ou autres animaux qui auront été abattus pour être enterrés. — (Arrét du 16 juillet 1784, art. 9.) 11. Défense à toute personne de déterrer les animaux sous quel- que prétexte que ce soit, et aux tanneurs ou autres de vendre ou acheter les peaux des animaux affectés de maladies contagieuses , à peine de 300 liv. d'amende et même de punition corporelle. — (Arrét du Parlement du 24 mars 1143 , art. 6.) 12. Cependant, comme il pourrait se trouver des bêtes saines dans un pays infecté , il sera permis aux propriélaires de les faire tuer chez eux, ou de les vendre aux bouchers aux conditions suivantes : 1° L'expert aura constaté , par un certificat signé du Maire, qu'elles ne sont point atteintes de la maladie ; 2° Le boucher n’entrera pas dans l’étable, et il sera tenu de tuer dans les 24 heures; 3° Le proprictaire ne pourra s’en dessaisir , ni le boucher tuer , sous peine de 200 fr. d'amende, dont ils seront solidaires, sans la permission du Maire qui en fera mention dans ses états. — ( Arrét du 19 juillet 1746 , art. 8.) 13. Tous les chiens d’un pays infecté seront tenus à l'attache , 96 TYPHUS CONTAGIEUX DES BÈTES À CORNES. pendant le temps que durera la maladie. Ceux qui seraient trouvés divaguants seront tués sur-le-champ.— ( Loi sur la police rurale du 19 juillet 1791.) 14. Tout fonctionnaire publie, qui donnera des certificats ou attestations contraires à la vérité ,; sera condamné à 1,000 fr. d'amende et même poursuivi extraordinairement. — ( Arrêt du 24 mars 1745, art. 14.) Dans tous les cas où des amendes auront été appliquées , aucun juge ne pourra les remeltre ou les modérer. Les jugements, qui interviendront en conséquence, seront exécutés par provision; et les délinquants, au surplus, seront soumis aux lois de la police correctionnelle. — (_Arrét du Parlement 1746 ; du Conseil 1746, art. 15; idem 1784 , art. 12.) 15. Aussitôt qu’une bête sera morte d’une maladie contagieuse , au lieu de la traîner on la transportera à l'endroit où elle doit être enterrée , et qui sera au moins à 100 toises de toute habitation. Elle sera jetée seule dans une fosse de 10 pieds de profondeur avec sa peau tailladée. La terre sera foulée par-dessus et couverte d’é- pines et de pierres. Dans le cas où le propriétaire de la bête n’aurait pas la faculté d’en faire le transport , le Maire peut en requérir un autre , et même les manouvriers nécessaires , à peine de 50 fr. d'amende contre les refusants. Les voitures seront traînées par des animaux d'une autre espèce que celle attaquée, et les objets, qui auront servi à son usage, seront lavés à l'eau chaude et désinfectés par tous les moyens reconnus. Il est, en outre, défendu de jeter les animaux morts dans les rivières , les bois ou les voieries , de les enterrer dans les étables , cours ou jardins, à peine de 300 fr. d'amende et de tous dommages et intérêts. —(4rrét du Parlement de 1145 , art. 5; du Conseil de 1784, art. 6.) 16. Dans toutes ces circonstances , les contraventions aux ré- glements de police administrative seront punis d’une amende plus ou moins forte; mais le Code pénal peut les considérer comme des délits qui entraînent la police correctionnelle et l'emprison- nemenl. BSTRALITS DES PROCES-VERBAUX. Séance du 11 janvier 1839. — Présinence DE M. BoTTex. M. Thomas Dugas lit un rapport sur le Mémoire de M. Dralet, relatif aux propriétés du plâtre. Le fait dominant de ce Mémoire est l'opinion : que le plâtre agit plutôt sur le terrain que sur les feuilles des végétaux. M. Dupuits de Maconex pense que cet effet est loïn d’être prouvé. Il regarde le prompt effet du plâtre sur les légumineuses comme une conséquence du nombre et de la largeur de leurs feuilles qui arrêtent le gypse, avant qu’il arrive au sol. La Société accepte la proposition de M. Césaire Nivière, son correspondant , qui lui offre d'ouvrir , sous son patronage , un cours public et gratuit d'agriculture. Ce cours traitera spécialement des assolements , des engrais et de la comptabilité agricole. MM. Scipion Gras, ingénieur des mines, et Garnier , biblio- thécaire-adjoint de la ville d'Amiens , sont nommés correspondants. M. Jules Bourcier lit un rapport sur la filature d’un cocon du Phalæna Paphia faisant partie de ceux que la Bonite a rapportés «en France , et que M. le Ministre des travaux publics , de l’agri- culture et du commerce à confiés à une Commission , pour qu’elle étudiât la qualité de cette soie et les avantages qu’on en pourrait tirer, en même temps qu’elle rechercherait les moyens de filature. MM. Borrex, Président ; Lecoe , Secrélaire-adjoint. 98 EXTRAITS Séance du 18 janvier. — PRÉSIDENCE DE M. Jurx. Une pétition adressée à la Chambre des députés par la Société d'agriculture de Lille, en faveur des fabriques de sucre indigène , est accompagnée d’une lettre demandani l'adhésion de la Société d'agriculture de Lyon. MM. de Saint-Didier , Alexandre, de Bé- nevent, Dupuits et Reverchon sont priés d'examiner cette pétition. M. Guillard père lit un rapport sur un Mémoire de M. Noirot- Bonnet, concernant le défrichement des bois dans la Haute-Marne. M. Jules Bourcier lit une notice sur une nouvelle espèce d'oiseau mouche qu'il nomme le Labrador. I met sous les yeux de la Société cet oiseau el les espèces Barbe-bleue et Cora, avec lesquelles le Labrador présente plusieurs ressemblances. M. Jourdan donne lecture d’un Mémoire de M. Duval, membre de la Société géologique de France , sur le terrain Néocomien de la Drôme. (Voyez pag. 3.) M. Deschamps présente un échantillon d'encre indélébile, de sa composition. Sur sa demande , une Commission ; composée de MM. Pelletier, Bineau et Magne , est chargée d’en faire l'examen. MM. Jon, Président ; Lecog , Secrétaire-adjoint. * + + Séance du 25 janvier — Présidence DE M. Borrtex. Le Secrétaire lit une note de M. Mathieu Bonafous sur des œufs de ver à Soie exposés à une basse température. (Voyez pag. 1.) M. Dupuits de Maconex communique un Mémoire qui a pour titre : Plantation de la vigne , conduite les premières années ; es- pacement des souches , vignes pleines , joalles ou joualles , hautains , vignes hautes , vignes basses. M. Magne rend compte des Considérations sur l'amélioration des animaux domestiques , par M. Favre , médecin-vétérinaire du canton de Genève , correspondant de la Société. M. le rapporteur analyse DES PROGÈS-VERBAUX . 99 ce travail, et termine en demandant qu'il soit inséré dans les Annales : « car, dit-il, en suivant les principes qui y sont exposés, les agronomes contribueront à la richesse publique par l'augmen- tation de leur fortune et de leur bien-être. » : M. Mulsant lit une note de M. Gaillemain sur une subslance qu'il désigne sous le nom d'Æntiseptique , et qui a, selon lui, la propriété de doubler la durée de la chaussure , en la rendant im- perméable à peu de frais. Une Commission est nommée pour exa- miner cette substance. Séance du 1% février. — Présinexce pe M. Borrex. M. Dupuits de Maconex lit un Mémoire sur les engrais et amen- dements qui conviennent à la vigne, sur la manière de les employer, sur l'influence qu'ils exercent et sur le moyen d’oboier à leur rareté. Il traite aussi des différentes manières de renouveler la vigne , soit par arrachement , soit par prooins. M. Repiquet, à l'appui de l'opinion des personnes qui pensent que les engrais nuisent aux qualités du vin, rapporte l'avis d’un propriétaire de Sainte-Foix qui affirme que les vins de cette localité ont perdu , depuis que l’on fume beaucoup les vignes. Autrefois , selon lui, on retirait moins de vin du vignoble de Sainte-Foix ; mais la qualité remplacait la quantité. M. Seringe cite comme effet notable de l'influence des engrais sur la saveur des végétaux , des légumes qu’il a eu l’occasion d'observer en Suisse et qui avaient un mauvais goût. Il rappelle aussi ce qui se passe dans les prairies où les vaches déposent leurs excréments. Deux ans après , des touffes d'herbes plus hautes, d’un vert plus foncé , eroissent dans ces places et restent d'autant plus apparentes que les bestiaux n’y touchent pas, repoussés sans doute par une saveur désagréable. M. Jules Bourcier dit qu'il est reconnu que la cornaille , dont on fait usage pour fumer les vignes autour de Lyon, exerce une in- fluence sur le vin. Il devient plus léger , plus aqueux , et contracte une légère odeur, ET É 100 EXTRAITS M. Dupuils de Maconex pense que les émanations de l’engrais ne peuvent communiquer une saveur particulière au vin qu'autant qu’elles se trouvent en contact avec le raïsin. M. Seringe ne croit pas que l'absorption se fasse par la pellicule, mais que les feuilles qui absorbent les gaz ambiants les trans- meltent à la sève qui, par la circulation , peut les communiquer aux fruits. M. Dupuits de Maconex est persuadé que c’est par la pellicule du raisin seulement que l’arôme peut être vicié. Il rappelle qu'il suffit de suspendre des aristoloches au-dessus d’un cep, pour donner aux fruits la saveur de ces plantes. Pour prouver que l’a- rôme réside dans la pellicule , il rapporte qu’il a souvent expéri- menté que les vins qu’il récoltait à Côte-Rôtie étaient plus par- fumés , lorsqu'ils provenaient des dernières pressées. Des marchands de vins, auxquels il faisait goûter du vin retiré ainsi de grappes coupées et soumises au pressoir après la cuvée , crurent ce parfum factice , tant il était fort. M. Jourdan étaye l'opinion de M. Dupuils des expériences de M. Dutrochet , qui servent de base à la théorie sur l’endosmose et l'exosmose. Il compare ensuile chaque grain de raisin à une vessie pleine d’un liquide inodore et suspendue dans un vase qui renfermerait une odeur forte. Au bout d’un certain temps, cette odeur se communique au liquide retenu dans la vessie. Il eroit que la baie de raisin, qui conlient beaucoup d’eau, peut absorber les gaz qui l'entourent , et même les liquides. Il cite les graines éclatées après les pluies ou les matinées humides, et ne pense pas que la surabondance de liquide qui a occasioné cet accident provienne des racines. M. Magne pense que les vins peuvent prendre mauvais goût , non seulement par l'absorption qui s'opère par les racines, les feuilles et les différentes parties de la vigne , mais encore par suite des dépôls que les gaz laissent sur la grappe. Il donne comme preuve les fourrages récoltés dans les prairies de la Guillotière , qui sont fumées avec de la gadoue , et que beaucoup de bestiaux ne veulent point manger, parce qu'ils ont une odeur repoussante, Il combat l'opinion de M. Jourdan pour les causes qui font crever les baies de raisin. Selon lui , elles seraient bien plutôt dans la suppression de la transpiration , quand il pleut. Du reste , il convient Mbilia pou Le Linge des Geouta Cnnal, des Ociene ayrie et inclus: De AL AG, Dulu Beuvcies ab Ge Miel Frevettha pi | Rs: ce OU CE ne — ————— ‘ F (2) pay 404, — _ œ Boite Cu Eee à dartements, où s'ppléqunt Les fil de sue, lebtr de À tement f F Ge à page. fre. dus ba Toile non inbérieust ñ. # sur ae de de preuliol ei sinroule tantit la sense V et lantst La sonde K Cnbrepuoid) 7e mi le diloir le) La crethre di Le «filesuse me pese Le bouton à Lx petits Peurchelle we W lan dun volant ow dévideire demente RS - se Le guénare frege ve des liant. “ Bee Sel Csusuur mécsaique FD de Joel, Jytame dit à La lala 3 perl Les filière | _—e 22 Clé fout (x féodiute à à Le 202 F ot nil suce noie Chiege fe T° 40 ce fl Ca cdi O0 Pa LEGS, 224 Lane 6 Wocl tcèt 2 Li CCR Pop 2e 4 ACL: er LA CA CCD 7e 72777774 le fil , des vestiges de Calamites, plusieurs Sigillaires’ , enfin l’empreinte et la tige d’une plante qui ne paraît appartenir à aucun des genres décrits jusqu'ici par M. Ad. Brongniart. C’est celle que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de la Société. (PI. I., fig. 1-2.) 1 P. arborescens. ( Ad. Brongniart , Histoire des Vegétaux fossiles ; t. 1, pl. 102). — P, gigantea. ( Ad. Br.,t.I, pl. 92.) 2 Je désigne ainsi , d’après l’analogie du nom avec la forme, des empreintes fos- Siles pareilles à celles qui bordent l’Odontopteris Brardii dans l’Hist. des Wég. foss., t. 1, pl. 75. 3 S. elongata ( Ad. Br., t.1, pl. 145), etc. L'une d’elles est un tronc de près de 3 m de longueur sur0®,40 de diamètre à la base, et 0,25 au sommet. 124 NOTE Au premier coup-d’œil, on pourrait la confondre avec les Sigillaires ; mais on reconnaît bientôt qu’elle ne réunit päs les caractères assignés à ce genre par le savant que j'ai nommé. Les voici, tels que M. Seringe les a rapportés dans la 4° livraison de nos Annales. ( T. 1, pag. 355 et suiv.) « Sigilaria. Tige simple ( rarement fourchue), non articulée , « portant les cicatrices des feuilles disposées par lignes régulières; « le plus souvent sillonnées en long; cicatrices circulaires , le plus « souvent oblongues ou ovales , ordinairement plus hautes que lar- « ges ; ni anguleuses , ni en carène inférieurement , marquées le plus « souvent de deux lignes aiguës ou presque droîtes , et toujours « assez parallèles , placées vers le milieu ou vers le haut de chacune « d'elles, » Notre fossile porte , au contraire, des écailles imbriquées, plus larges que hautes, en carène inférieurement, et sans aucune marque de séparation. De plus, M. Ad. Brongniart (T.I, pag. 407) fait valoir les traces des faisceaux vasculaires que portent toutes les cicatrices des Sigillaires comme un des caractères essentiels qui lient ce genre aux fougères ar- borescentes. Or, les traces vasculaires des Sigillaires sont au nombre de 3 ou de 2, linéaires , creuses , tandis que la dor- sale de nos écailles (PL. I, fig.3)est une proéminence unique, couronnée par une cicatrice lancéolée, Enfin , si l’on enlève l'écorce charbonnée pour dénuder le schiste argileux sur lequel elle est appliquée, on trouve dans les Sigillaires le relief des côtes extérieures, et les vestiges vasculaires presque toujours en même nombre et de même forme que sur l'écorce; les cicatrices des pétioles seules ne paraissent plus ; mais, dans notre fragment, la surface dé- pouillée de l'écorce (PL. I, fig. 2) n'offre plus aucune trace ni des écailles, ni du réseau que forment leurs extrémités , ni de leur ligne dorsale ; on n'y voit plus que des tubérosités dont la tête correspond au sommet de chaque écaille super- SUR UN VÉGÉTAL FOSSILE. 125 ficielle, et un point déprimé placé sous l'angle inférieur de la carène. Ces tubérosités et ces points forment chacun des lozanges aussi réguliers que le réseau des écailles auxquelles ils correspondent. Notre fossile n’a donc pas les traits généraux des Sigillaires. Les différences deviennent encore plus sensibles , si l’on considère les caractères spéciaux des différentes sections de ce dernier genre. S. 1. Caulopteroides (Ad. Br.,t. 1, pag. 417). Tige à surface unie , sans côtes parallèles , sans sillons réticulés. Dans notre échantillon, la surface est entièrement occupée par les écailles. S. 2. Clathraria (Ad. Br.,t.1,p. 430). Tige treillisée par des sillons réticulés. S. 3. Sigillaria vera (Ad. Br.,t.1,p. 422). Tige à côtes à peu près égales et longitudinales. La nôtre ne présente ni côtes, ni sillons. S. 4. Lineolaria (Seringe, Ann. sc. phys. et nat. d’'agricul- ture et industrie de Lyon, t.1, p. 318). Tige sans côtes parallèles et sans sillons réticulés , mais gauffrée par des lignes en zig-zag. Dans la nôtre, au contraire, les écailles ne sont séparées que par leurs propres extrémités : il résulte de là qu’elles couvrent’entièrement la tige; caractère qui la rapproche des Monocotylédonés. « En eflet, dit M. Ad. Prongniart ( &. 7, p. 402), la plu- « part des feuilles des plantes Monocotylédonées s’insèrent « sur la tige par une base élargie amplexicaule, qui déter- « mine, après la chûte de la feuille , une cicatrice très éten- « due dans le sens transversal, formant souvent même un « anneau complet autour de la tige (graminées , palmiers), « et présentant dans tous ces cas peu de hauteur, même dans puis à des fractions décroissantes jusqu’à 0. En résumé, nous avons fait voir que l'accroissement des produits forestiers , et l’accroissement des intérêts d’un ca- pital monétaire suivent des lois absolument différentes; et ce que nous avons démontré pour un bois de fertilité moyenne, nous allons le démontrer pour les bois de la moin- dre et de la plus haute fertilité, (les 17% et 10% classes de M. Cotta). Le tableau suivant indiquera dans la 2° colonne les produits de l’hectare , d’après les tables d'expérience de M. Cotta, et dans la 3° colonne les accroissements succes- sifs des intérêts du capital qui représente le sol, 414 DE L'AMÉNAGEMENT TABLEAU Présentant le parallèle de l'accumulation forestière et de l'accumu- lation pécuniaire dans les bois de qualités extrémes. PÉRIODES ÉCHELLE RÉSULTATS DE L’ACCUMULA- À D’ACCROISSEMENT TION DES INTÉRÊTS A D’EXPLOI- DU RECRU 3 r. 9/0 DU CAPITAL ; D'UN REPRÉSENTATIF DE LA VA- E TABILITÉ. HECTARE. LEUR DU SOL D'UN IECTARE. D —— ———————__———_—_—_—————_——— ë Sol de la plus mauvaise qualité. — 17e classe de M. Cotta. À Capital primitif, 400 fr. À Sol de Ja meilleure qualité. — 10€ classe de M. Capital primitif , 4,500 fr. 45 45 250 258 480 515 1,209 2,140 5,593 8,075 7,357 97,527 194,879 Ce tableau indique que dans les sols de qualités extrêmes , comme dans ceux de qualité moyenne, la marche progres- sive des produits forestiers , est de moins en moins accélérée, comparativement à la marche rapidement ascendante d'un DES FORÈTS, 41 capital monétaire. La disparité entre les termes qui se cor- respondent d'une progression à l’autre est énorme dans l'exploitabilité à 100 ans, et dépasse toute proportion dans les exploitabilités supérieures. En effet , l’hectare de mauvaise qualité ne présente à 150 ans qu’une valeur de 3,484 f., tandis que l'accumulation des intérêts pécumiaires , au bout de cette période , s'élève à 33,301 f. L'hectare de la meilleure qualité n'offre à 150 ans qu’une valeur de 14,458 f. , tandis que l'accumulation des intérêts du capital représentatif du sol s'élève au chiffre de 124,879 f. Une remarque que nous devons nous garder d’omettre , c'est que cette disparate entre l'accumulation propre aux ca- pitaux immobiliers, à l'accumulation propre aux capitaux monétaires , n'existe que pour les bois. Dans tous les autres immeubles les produiis se réalisent chaque année, se trans- forment aussitôt en argent, ou du moins prennent la forme de valeurs mobilières, et sont, par conséquent, toujours sus- ceptbles d’accumulation , à la facon des valeurs monétaires. Ainsi, nulle assimilation à établir entre l'immeuble forestier et un autre immeuble, de quelque nature que soit ce dernier. Les forêts considérées comme capitaux, ont une constitution absolument exceptionnelle : leurs produits suivent dans leurs développements, une marche qu'on ne rencontre dans aucune autre catégorie de produits ou de revenus immobiliers. La vérité la plus capitale qui ressorte de ce que nous avons dit dans ce paragraphe , c'est que, comme nous l'avons déjà exprimé plus haut, la production des bois en matière ligneuse, augmente depuis l'exploitabilité la plus réduite possible , jusqu’à l'exploitabilité en haute futaie ( celle de 40 à 160 ans ) : et par contre, la production en argent ‘, ou la rente du capital forestier diminue constamment , à me- LES . “ 0 . . , e U 1 Intérêts compris : si lon fait abstraction des intérêts, la production en argent AL 2 SR croil nécessairement comme la production ligneuse. 416 DE L'AMÉNAGEMENT sure que l’exploitabilité embrasse de plus longs intervalles : ce qui revient à dire que , dans la propriété forestière, la production en nature et la production en argent sont tout- à-fait inconciliables : on ne peut élever l’une sans abaisser l'autre, en sorte qu'il est très vrai de dire que la prospérité d'une forêt et l'intérêt pécuniaire de celui qui la possède sont perpétuellement en contradiction. Comme dans le présent paragraphe nous n'avons traité que des bois non-aménagés, c’est-à-dire de l’immeuble-fo- restier supposé encore dans son état primordial , nous re- mettons à tirer les conséquences pratiques qui découlent des résultats précédents , au moment où , après avoir étudié les forêts dans l’état d'aménagement, nous connaïtrons à fond la richesse forestière , sous la double forme qu’elle peut affecter. SECTION DEUXIÈME. DES BOIS AMÉNAGÉS. « Aménager une forêt, a dit un auteur‘, c’est régler l’or- dre dans lequel le propriétaire en jouira, c’est déterminer la quantité de bois qu'il coupera tous les ans, c’est fixer un mode durable de jouissance et de conservation. » Nous avons avancé déjà, et nous répétons ici, que l’a- ménagement n'appartient point aux âges anciens de la pro- priété forestière. Les bois n’ont recu cette forme qu'à l’époque où leurs produits long-temps dénués de valeurs , ont com- mencé à être considéré comme l’équivalent d’autres pro- duits , c’est-à-dire ont commencé à offrir une certaine va- leur d'échange. Alors dut venir la pensée d'établir des exploitations successives dans les forêts , afin d'y créer des ressources annuelles et constantes. On établit donc dans les bois des coupes successives, mode de division qui est à la 1 M. Noirot ainé. DES FORÉTS. 417 production forestière ; ce que la division des soles est à la production agricole. La même terre ne pouvant suflre à donner perpétuellement des récoltes annuelles , on a ima- giné de réunir en un seul système de culture plusieurs par- celles de terres. L'une reste en jachère tandis que les autres sont eñ production. La fraction dont la fécondité s’est renou- vellée, recoit à son tour le dépôt d’une récolte, pendant qu'une autre parcelle répare son épuisement. Cette dispo- sition présente le double avantage de garantir un revenu constant , uniforme, et d'entretenir le sol dans un état per- manent de fertilité. Il en est de même dans les forêts. Une fraction donnée du sol boisé ne peut fournir un produit doué de quelque va- leur , qu'au bout de plusieurs années , comme 5 ans, 10 ans, 15 ans, etc.; afin de suppléer à l’intermittence naturelle des revenus, on a groupé en un seul système d'exploitation 5, 10 ou 15 parcelles, que l’on a soumises à une exploi- tation successive, qui ne revient, pour chaque parcelle ou coupe, que tous les 5, 10 ou 15 ans; de cette sorte on à préparé deux résultats essentiels : d’abord la maturité des produits, ensuite leur successibilité d'année en année , on a créé une propriété à revenu annuel , on a enfin organisé un aménagement forestier. Mais , pour prendre une idée exacte et claire de l’aména- gement, 1l nous parait indispensable d'étudier ou de suivre attentivement la transition qui sépare l’état d’un bois non aménagé de l’état d’un bois qui a subi cette transformation : dans ce but, nous établirons un parallèle entre deux bois semblables , dont l’un serait encore exploitable par coupe intégrale, et dont l’autre passerait à l’état de bois exploi- table par coupes successives; c’est-à-dire à l'état de bois aménagé. Cette manière de procéder , conforme au principe de la liaison des idées, convient d'autant micux ici, ewil 418 DE L'AMÉNAGEMENT s'agit d'exposer des notions abstraites et assez compliquées. Afin de réduire cette comparaison aux termes les plus simples ; nous supposerons deux bois d’une étendue de 10 hectares, exploitables tous deux à 10 ans, et susceptibles de donner l'un et l’autre à cet âge un produit de 9 m. c. 80/1090 en matière, revenant à 196 f. en argent. Nous sup- poserons, en un mot, deux bois de la 3° classe de M. Cotta, entre lesquels nous admettrons l'identité la plus absolue sous les différents rapports de l'étendue superficielle du degré de ferti- lité, de la nature du volume et de la valeur vénale des produits. Bois non aménagé. Ce bois, d'après l'hypothèse, s’'ex- ploite intégralement tous les 10 ans, et rend, au bout de cette période, 196 f. par hectare, et 1,960 f. pour le tout. Ainsi, posséder ce bois c'est être porteur du ütre d’une créance composée d'autant de capitaux distincts qu'il y a d'hectares ou d'unités d'étendue dans ce bois. Cette propriété peut donc être représentée par un groupe , une collection de 10 capitaux productifs, chacun d'un revenu de 196 f. au bout de 10 ans, époque de leur commune échéance. Nous ne connaissons cette créance que par ses produits. Si nous voulons déterminer la valeur de chacun des capitaux composants , c’est-à-dire si nous voulons connaître la valeur du sol de chacun des 10 héctares de bois, nous aurons à résoudre cette question : Quel est le capital dont les inté- rêts seulement forment par leur accumulation un produit au taux de 4 p. 0/0 de 196 f. dans le cours de 10 ans ? En d’autres termes : Quelle est la valeur capitale ou fon- cière d'un hectare de bois, dont l'exploitation faite de 10 ans en 10 ans donne un produit de 196 f.? Si, pour évi- ter de longs et fastidieux calculs, nous avons recours au: procédé abrégé consigné au Manuel de l'estimateur des. fo- rêts , nous trouvons que la valeur du sol est exprimée par le chiffre 408 f. 15 c. DES FORÈTS. 419 Le bois non-aménagé est done l'équivalent rigoureux , la représentation précise d’une créance composée de 10 ca- pitaux , d'une valeur partielle de 408 f. 13 c., et d’une va- leur totale de 4,081 f. 30 c. : créance dont on épargne les intérêts pendant 10 ans, afin d’en recueillir la somme en- üère après cet intervalle. La perception de ce produit étant faite, le capital primitif qui s'était grossi successivement par l’accumulation des intérêts ; se trouve rappelé à sa pre- mière valeur de 4,081 f. 30 c.; ou autrement, ce capital autour duquel s'était agglomérée une épargne progressive d'intérêts pendant 10 ans, est dépouillé de tout accroisse- ment, et redevient la base d’une nouvelle accumulation. Tel est matériellement l’état du bois non-aménagé : l’ex- ploitation collective des 10 hectares donne tous les 10 ans un produit en argent de 1,960 f. ; c’est-à-dire que chaque 10° année les 10 capitaux partiels donnent un produit de 196 f. pour chacun, et de 1,960 pour l’ensemble de la créance. Ces 10 capitaux arrivent simultanément à leur échéance , chacun avec une accumulation de 196 f. Voilà l'état de non- aménagement soit du bois, soit de la créance qui est l'i- mage de cette propriété. Bois passant à l'état d'aménagement. — Nous venons de voir dans quelles conditions se trouve soit un bois non- aménagé, soit une créance non-aménagée. Actuellement nous nous adresserons cette demande : Quelle modification devons-nous imposer au bois de 10 hectares ou à la créance qui le représente, pour donner à ce bois ou à cette créance la forme constitutive de l'état d'aménagement ? Nous n’avons autre chose à faire qu’à rendre successives d'année en année; des échéances qui, jusqu'alors, ont été simultanées. Voilà le but, voyons comment nous parviendrons à l’atteindre. Nous éprouverions probablement une grande difficulté à rendre compréhensibles les idées qui nous restent à déve- 420 DE L'AMÉNAGEMENT lopper Sur ce sujet théorique, si nous n'avions recours au langage des chiffres. Nous l’emploierons dans deux tableaux séparés ; celui qui va suivre immédiatement , représentera l’état du bois non-aménagé , ou l’état d'une créance com- posée de 10 capitaux de valeur égale, dont les intérêts par- tent de la même date, s'accumulent d’après le même taux , et sont recueillis au bout du même laps de temps. TABLEAU Figurant la marche de l'accumulation des intérêts de 10 capitaux parallèles, ou à échéances simultanées dans une période décennale. RENTES À RECEVOIR A L’EXPIRA - TION DE LA PÉRIODE DÉCENNALE ; k OU RÉSULTATS DE L’ACCUMULA- TION DES INTÉRÊTS A 4 pP. 0/4. MUTATION EXPRESSION DES NUMÉRIQUE CAPITAUX. DES CAPITAUX. 408 f. 13c. Ce tableau représente la constitution d’une créance divi- sée en 10 capitaux de pareille valeur , dont les intérêts ac- cumulés pendant 10 ans offriraient après celte période, 10 produits de 196 f. pour chaque capital partiel , et par conséquent de 1,960 f. pour l'ensemble de la créance. Le passage de cet état de non-aménagement ou de pério- dicité des revenus , à l’état d'aménagement ou d'annualité des revenus, s’accomplit comme nous allons l'expliquer , en nous aidant du tableau ci-après. = TABLEAU Figurant la marche de l'accumulation des intérêts de 10 capitaux successifs , ou à échéances annuelles dans unc période décennale. E Gt 4 NOTATION EXPRESSION INTÉRÊTS DÉJA ACCU- CUMUL DE CHAQUE RENTES NOMBRE D'ANNÉES INTÉRÊTS QUE PRODUIRAIT Î MULÉS POUR CHAQUE CAPITAL AVEC L’iN- ENTRE L'ÉCHÉANCE LE PLACEMENT DE CHAQUE DES DES CAPITAUX CAPITAL A L'ORIGINE TÉRÈT ACQUIS A PAYÉES AN- DE CHAQUE RENTE RENTE DEPUIS SON j DE LA PÉRIODE L'ORIGINE DE LA A L'EXPIRATION ÉCHÉANCE JUSQU’AU À CAPITAUX. PRIMITIFS. DÉCENNALE. PÉRIODE DÉCENNALE. NUELLEMENT. DE LA PÉRIODE. TERME DE LA PÉRIODE. ad ÉTŒl = fr. c. fr. ( fr. (OA ns. E a 408 15 472 TS 580 88 9 a b 408 13 150 4 558 54 8 = m 408 13 198 93 557 06 ri d 408 15 108 98 516 41 6 e 408 13 88 42 496 55 5 f 408 13 69 32 4TT 45 4 g 408 13 50 96 459 09 3 h 408 15 53 50 A 45 2 4 i 408 13 16 33 424 46 1 k 108 13 00 00 408 13 0 Ÿ Totaux, 4,081 30 818 70 4,900 00 T, Il, 492 DE L'AMÉNAGEMENT Imaginons que les 10 capitaux désignés à ce tableau par les lettres «, b, ce, d, etc. , et dont la valeur numérique est uniformément de 408 f. 13 c., sont déposés dans les mains d'un banquier qui en sert les intérêts à raison de 4 p. 0 / - ce banquier a soldé jusqu'à présent ces intérêts de 10 ans en 10 ans. C'est-à-dire qu’au lieu de payer chaque année un intérêt de 16 f. 32 c. pour chaque capital partiel, ou un intérêt de 163 f. 25 c. pour la créance intégrale , il a toujours payé à la fin de chaque période decennale, 1,960 F., pour l'accumulation totale des 10 annuïtés avec les intérêts composés. Mais le porteur du titre veut modifier cet état de choses , il demande au banquier de lui servir désormais une rente de 196 f. à la fin de chaque année. Le banquier accède à ce vœu sous la condition d’une juste indemnité. Il résulte de cetarrangement, que la rente du capital « sera payée 9 ans avant son échéance, que la rente du capital b sera payée 8 ans avant son échéance, que la rente du capital c sera payée 7 ans avant son échéance, et ainsi des autres rentes jusqu'à la dernière qui, par exception , ne sera payée qu'à la 10° année, conformément au titre primordial. Cette novation dans la forme de la créance entraine pour le banquier des pertes d'intérêts , savoir : Pour le capital a, la perte de 9 années d'intérêts d’une somme de 196f. Pour le capital 8, la perte de 8 années d'intérêts d'une somme de 196 Pour le capital €, la perte de 7 mois d'intérêts d’une somme de 196 Pour le capital d, la perte de 6 années d'intérêts d’une somme de 196 Et ainsi de suite pour les autres capitaux moins le der- nier, à l'égard duquel le banquier ne fait aucune avance, et ne supporte conséquemment aucune perte. DES FORÈTS. 423 Or, l’intérêt de 196 f. pendant 9 ans s'élève à la somme de 82 f. 97c. L'intérêt de 196 f. pendant 8 ans s'élève à la somme de 12 24 L'intérêt de 196 f. pendant 7 ans s'élève à la somme de 61 92 L'intérêt de 196 f. pendant 6 ans s'élève à la somme de 52 00 Et de même pour les autres rentes, dont les intérêts vont en diminuant jusqu'à la dernière , celle qui ne donne lieu à aucune perte. En résultat, il sera dû au banquier une somme de 393 f. 18 c., formant le total de la dernivre co- lonne du tableau précédent. A l'instant donc où intervient le nouveau pacte, le détenteur de la créance doit assurer au banquier, la rentrée d’une valeur de 393 f. 18 c., dans le cours de la période décennale. Un moyen simple se pré: sente pour lui ménager cette indemnité ; c’est d’annexer à chaque capital partiel, une somme d'intérêts épargnés pré: cisément égale à l'accumulation dont le banquier est privé par l’anticipation de ses paiements. Le capital & par exem- ple, lui aurait fourni pendant 9 ans une accumulation de 172 f. 75 c. On ajoutera donc au capital &, une valeur additionnelle de 172 35%e, Au capital b, une valeur additionnelle de 150 41 Au capital ce , une valeur additionnelle de 128 95 Au capital d, une valeur additionnelle de 108 28 Des additions proportionnelles seront faites aux capitaux -subséquents, moins le dernier qui reste constamment dans les mêmes conditions. On voit au tableau, que le total de ces valeurs additives est de 818 f. 70 c., somme qui étant réunie au capital primitif, porte à 4,900 f. la créance intégrale. Lors de la transformation de la créance, la caisse du banquier recoit donc un dépôtcomplémentaire de 818f.70 c,s 424 DE L'AMÉNAGEMENT dont les intérêts sont destinés à cette caisse ; par compen- sation des pertes qu’elle subit ; l'accumulation de ces inté- rêts, durant le cours de la période décennale, s'élève exacte- ment à 393 f. 18 c., comme on peut le vérifier au moyen de calculs logarithmiques, ou à l’aide de tables auxiliaires *. Ainsi, à l'instant où finit la période de 10 ans, le posses- seur de la créance se trouve parfaitement quitte envers le banquier qui, dès lors, peut continuer le même service de rentes annuelles ; les intérêts de ses avances devant lui être remboursés de nouveau au bout de la seconde période , et de toutes celles qui suivront , par les intérêts du capital additif , devenu désormais une portion intégrante de la créance. Maintenant nous comparerons entr'elles la créance pos- térieure à la transformation et Ja créance primitive ; mais, pour la clarté et la commodité du langage, nous prendrons ici le rôle de détenteur du titre. Avant la modification apportée à ce titre, Je recevais à la fin de chaque 10° année la somme de 10 rentes de 196 f. l'une, c'est-à-dire 1,960 en un seul paiement ; mais j'étais pendant 10 ans privé de tout revenu. Depuis la transforma- lion, je recois Lous les ans une somme de 196 f., dont les in- iérèts deviennent pour moi un nouvel élément d'accumula- tion. La première rente me donne 9 années d'intérêts, la deuxième 8 années, le troisième 7 années, la quatrième 6 années, etc. Je me trouve donc, à la fin de la période, plus riche d’une accumulation d'intérêt justement égale à celle dont le banquier se trouve à découvert vis-à-vis de moi , et dont il est remboursé complètement par les intérêts additifs du capital. Mais, dira-t-on, vous consommez ces rentes à mesure que vous les touchez , elles ne sont donc pas productives d'intérêt : Ces tables ont été dressées par l’auteur de ce Mémoire. DES FORÈTS, 495 comme vous le supposez ? Cette objection serait dénuée de fondement. Ces rentes ne devaient pas être percues avant la fin de la période décennale ; il est clair, dès lors , que si le banquier ne m'en eût pas fait l’avance , je n'aurais pü les consommer qu'en les empruntant ailleurs : admettant cette dernière hypothèse , je me serais trouvé débiteur au bout de 10 années, non seulement de 10 rentes de 196 f. l’une, mais encore des intérêts de 9 années pour la première rente , de 8 années pour la seconde , de 7 années pour la troisième , etc. , c’est-à-dire que je me serais trouvé grevé d’une somme d'intérêts de 393 f. 18 c., en excédant du produit de mon capital. Le revenu, ou le produit de ma créance est donc très certainement accrü d'une somme de 393 f. 18 c. par chaque période décennale, puisque je profite effectivement de cette valeur, en outre du produit qui m'était assuré par une créance primitive. Pour donner un autre tour à cette démonstration, nous dirons qu'on ne peut comparer exactement entr'elles les deux créances, qu’en les placant dans des conditions sem- blables. Or, la première créance ne me donnait aucun pro- duit avant l'expiration de la période de 10 ans. Pour con- server l’analogie , il faut donc supposer que relativement à la seconde créance , j'ajourne à la 10° ou dernière année la jouissance ; en d’autres termes , la consommation des 10 ren- tes que je recois d'année à autre ; ce qui signifie que Je place à intérêts ces 10 rentes à mesure de leur perception; en sorte que la première de ces rentes se bonifie de 9 années d'intérêts, c’est-à-dire de 82 f. 970: La 2° de 8 années d'intérêts , c’est-à-dire de 1201t-494 La 3° de 7 années d'intérêts , c’est-à-dire de 61 92 La 4° de G années d'intérêts , c’est-à-dire de 52)14:00 Et ainsi des autres. En un mot, ces rentes sont pour moi la source d’une ac- 426 DE L'AMÉNAGEMENT cumulation nouvelle de 393 f. 18 c. ; en sorte qu'à l'avenir le produit de ma créance, pour chaque période décennale, se composera d’abord de 1,960 f. pour les 10 rentes recues successivement , puis d’une somme d'intérêts de 393 f. 18 c.; en tout 2,353 f. 18 c., au lieu de 1,960 f. que ma créance me rapporlait antérieurement. Cette créance est donc devenue plus productive depuis sa transformation. À partir de ce moment, elle me donnera, par chaque période de 10 ans , une production de 393 f. 18 c. au delà de celle qu’elle m'offrait auparavant. Ce surcroît de revenu est précisément égal à la valeur résultant au profit du banquier, de l'accumulation des intérêts du capital ad- ditif: en sorte que la réunion de ce dernier capital à la créance originaire, augmente en définitive mon revenu, d'un intérêt égal à celui que ce capital est destiné à solder au banquier. Il ne sera pas hors de propos , de rappeler ici que les valeurs annexées ou sur-ajoutées à chacun des 10 capi- taux partiels, sont supposés des intérêts ou des produits épar- gnés. Le capital additif n’est donc autre chose qu’une accu- mulation d'intérêts. Or, la conversion d’une somme d’inté- rêts en un capital, d’une valeur consommable en une valeur productive , est un accroissement de richesses. Donc la mo- dification imposée à ma créance a augmenté ma fortune , d’une valeur égale à celle du capital additif, et mon revenu, d'une accumulation de 393 f. 18 c. par chaque période décennale. Si l’on admet actuellement l'inverse de l'hypothèse pré- cédente , c’est-à-dire , si l’on suppose la soustraction du capi- tal sur-ajouté, la créance revenue à son état primitif n’offrira plus qu'une valeur capitale de 4,081 f. 30 c. au lieu de 4,900 f., et un produit périodique de 1,960 f. au lieu de 2,353 f. 18 c. Ma fortune ne souflrira aucune atteinte de cette soustraction, si la valeur retranchée est conservée LES FORÈTS. 427 dans sa forme de capital , mais si elle est considérée comme un revenu, et comprise à ce titre dans mon fonds de con- sommation, ma richesse se trouvera amoindrie de toute la valeur du capital additif. Transportons maintenant dans un autre ordre de valeurs les apercus divers que nous venons de présenter. Supposons que je sois le possesseur des deux bois dont il a été parlé page 418; ces deux bois qui ne diffèrent entr'eux que par cette seule circonstance , que l’un s’exploite intégralement au bout d’une période de 10 ans, et l’autre fractionnairement dans le cours de la même période. Le premier de ces bois fournit tous les 10 ans une exploi- tation de 10 hectares, dont le produit est de 196 f. par hec- tare , ou de 1,960 f. en totalité : ce bois peut donc être pris pour le parfait équivalent de ma créance primitive, qui me rendait, ainsi que ce bois, un produit de 1,960 f. à chaque 19° année. Le fonds du bois vaut done 408 f, 13 c. par hectare, et 4.081 f. 30 c. en totalité. Le second de ces bois est aménagé en 10 coupes d’un hec- tare chacune, lesquelles m'offrent successivement ; dans le cours de 10 ans, 10 produits de 196 l’un, et en somme de 1,960 f. Ce bois est l'équivalent de ma créance transfor- mée. Le sol de ce dernier bois présente une valeur de 408 f. 13 ce. par hectare , ou de 4,081 f. 30 c. en masse; c'est-à- dire ; la même valeur que le sol de l’autre bois. On ne voit jusques là qu'une identité complète entre les deux im- meubles. Mais lorsqu’au bout de 10 ans, le bois aménagé a fourni une production de 1,960 f., absolument égale à celle de l'autre bois, on retrouve sur le premier une autre produc- tion qui n’apparaît point dans le bois non-aménagé : elle con- siste dans des recrus d’âges décroissants depuis 9 ans jusquà S zéro, Une coupe est couverte d'un recru de 9 ans, une autre 428 DE L'AMÉNAGEMENT d’un recru de 8 ans, une troisième d'un recru de 7 ans, et ainsi des autres, en descendant jusqu'à zéro (âge de la coupe exploitée). Ces produits excédants ne sont autre chose que les intérêts ajoutés à chaque fragment de la créance, lors de ses transformations. La somme de ces produits représente le capital additif dont les intérêts sont dévolus au banquier. Ce capital, dans la supposition précédente, se composait d'intérêts monétaires ou de valeurs fictives. Dans l’hypo- thèse actuelle, il se compose de produits forestiers ou de valeurs matérielles. Le dépositaire de ce capital était d’abord un banquier ; actuellement c’est la forêt. De même que le banquier, cette forêt me fait l'avance d’une rente annuelle de 196 f. Elle se met ainsi à découvert d'intérêts, dont elle est remboursée par les intérêts du capi- tal additif, c’est-à-dire par les développements successifs de ces produits qui se trouvent implantés sur le sol, à l'expira- ration de chaque période décennale. Ces produits sont autant d’intérèts épargnés , formant , pour la forêt comme pour son possesseur , un nouveau capital productif. Mais le bois non-aménagé dont le tableau de la page 420 nous retrace l'image exacte , n’offre qu'un seul capital , celui que le calcul exprime par le chiffre 4,081 f. 30 c. Les pro- duits de ce capital constituent un revenu périodique que l'on voit naître, se developper progressivement , et que l’on recueille au bout de 10 ans, terme de lexploitabilité. Chaque 10% année vient donc distraire du capital les intérêts agglomérés : en d’autres termes, vient dépouiller le sol de la totalité de ses produits ; d’où il suit , que dans ce bois on ne trouve jamais qu'un capital qui est le sol, et un revenu qui se réalise tous les 10 ans par une exploitation intégrale. Dans le bois aménagé, on trouve également un capital qui est le sol, un revenu qui se réalise par 10° dans le cours de la période décennale ; mais par delà ce revenu, à la fin de DES FORÈTS. 429 chaque révolution , on découvre encore une production indé- pendante de celle qui a formé le revenu. IL existe dans ce bois une coupe âgée de 9 ans, une seconde de 8 ans, une troisième de 7 ans , une quatrième de 6 ans, et ainsi de suite jusqu'à la dernière.Ces produits, dont l’âge moyen est de 5 ans à peu près, se présentent sous la même forme, à l'ori- gine comme à la fin de chaque période, et à tous les termes intermédiaires de la révolution décennale; c'est un capital permanent, invariable dans sa consistance et dans sa valeur. La propriété forestière , constituée dans l’état d’aménage- ment, existe donc sous une forme complexe : elle offre la réunion ou la juxtà-position de deux capitaux matériels , qui , quoique parfaitement séparables par la pensée, n’en ont pas moins une existence commune, et n'en concourent pas moins en commun à l'œuvre de la production : l’un est le capitaf foncier , c’est-à-dire la créance primitive, l’autre est le capital superficiel, c’est-à-dire la créance additive : le dépositaire des deux créances ou des deux capitaux fictifs était un banquier , le dépositaire des deux capitaux matériels, c’est la forêt elle-même. Nous désignerons ce capital additif matériel , dont les produits appartiennent exclusivement à la forêt, par l'expression richesse propre des forêts ; et sous cette dénomination, nous en ferons le sujet d'une étude spéciale dans le paragraphe qui va suivre. SECTION TROISIÈME. DE LA RICHESSE PROPRE DES FORTS. Les deux capitaux constituants de la propriété forestière aménagée apparaissent d’abord très distincts l’un de l’autre, puis se montrent sous des caractères essentiellement difié- rents : tous deux sont des capitaux immobiliers, ou pour U 430 DE L'AMÉNAGEMENT employer le mot propre des immeubles : l'un de ces im- meubles résiste à la décomposition ou à la destruction , c’est le sol que nous appellerons l'immeuble non-fongible ; autre est susceptible de consommation ou de transformation , nous l’appellerons l'immeuble fongible : c’est ce capital additionnel dont la forêt se trouve enrichie par l’aménagement; c’est cette valeur qui s'élève à 818 f. 70 c. dans le tableau de la page 421, figuratif de la créance transformée ou du bois aménagé. Nous avons vu que la réunion de cette valeur à la créance pri- mitive augmente le revenu de cette créance d’un chiffre égal au revenu que fournit particulièrement ce capital sur-ajouté. Ainsi, en appliquant ce résultat au bois non-aménagé , au lieu de la créance primitive, on reconnait qu'il a sufli d’é- chelonner année par année l'exploitation de ce bois, pour su- perposer à l'immeuble foncier un immeuble superficiel d’une valeur de 818 f. 70 c., et productif d’un revenu pé- riodique de 393 f. 18 c. au bout de chaque 10° année. L'aménagement des forêts , ainsi que nous l'avons dit dès notre début, a donc des effets d'une portée tout autre que celle qu'on suppose communément. Cette transformation n’a pas seulement pour résultat d’égaliser des produits , de les coordonner en une succession annuelle, et d'assurer leur régénération indéfinie ; mais elle crée encore des capitaux matériels, de véritables immeubles. En effet, un produit qui demeure invariablement attaché au sol, sans accroisse- ment comme sans diminution, participe de la nature de l'immeuble ; c’est un capital matériel pourvu de tous les attributs de l'immeuble ; en un mot, c’est un immeuble. Le capital forestier est donc d’une nature mixte; c'est une aggrégation de deux éléments hétérogènes , tous deux inva- riables dans un aménagement donné : voilà leur similitude , DES FORÈTS. 431 mais l’un fongible et l’autre non fongible , voila leur dis- semblance. Cette action créatrice qu'exerce l'aménagement sur la ri- chesse forestière a été déjà signalée dans notre Manuel de l’estimuteur, des forêts. En annoncant alors l'existence d’un double immeuble dans la propriété boisée, nous avons émis sous l'apparence d'un paradoxe, une proposition d’une in- contesta ble vérité : nous ajoutérons même que quelque bizarre que paraisse cette pensée , elle n’en est pas moins, si nous ne ne nous abusons pas, l’une des bases essentielles, l’un des principes générateurs de la science forestière : sans cette notion, en effet, d’un immeuble composé, il nous semble très difficile de saisir le jeu assez compliqué de cette ma- chine qu'on appèle l'aménagement d'une forêt. L'importance que nous attachons à cette idée d’une ri- chesse propre aux forêts, importance que nous espérons jus- üfier plus tard, nous commande de nous arrêter pendant quelques instants sur cette notion, afin de la développer assez pour la rendre facilement intelligible : nous verrons bientôt que loin d’être une abstraction chimérique ou oiseuse , cet apercu exprime au contraire une réalité, un fait, dont la portée en économie forestière est telle que nous n'avons pas craint d'en parler de la manière suivante, dans un écrit précédent. « L'aménagement exerce unc influence tellement marquée sur la production des bois, que plus une forêt est riche de produits, moins grande est la part du sol dans la création de ces produits : la valeur du fonds d'une forêt décroit pro- gressivement à mesure qu'augmente sa richesse et sa puis- sance productrice ; en sorte qu'il serait permis de dire, que le sol est la partie la moins importante de la propriété fores- tière ; pensée qui semble absurde et qui exprime pourtant une vérité. » 432 DE L'AMÉNAGEMENT Nous complèterons notre démonstration de l'existence d'un double immeuble , dans les foréts aménagées , en re- présentant au tableau suivant la constitution d’un bois qui serait divisé en 10 coupes annuelles : constitution dont nous avons fait voir la similitude avec celle d’une créance com- posée de 10 capitaux productifs de rentes annuelles. TABLEAU Présentant la constitution normale d'un bois de 10 hectares, ameé- nagé en 10 coupes annuelles d'une valeur uniforme de 196 f. AGES VALEUR VALEUR VALEUR VALEUR NUMÉROS ACTUELS DU DU CUMULÉE DES FEUILLES DES RECRUS FONDS RECRU DU FONDS ET OU DES AC- NH PROGRES- D'UN D'UN DU RECRU DE CROISSEMENTS S SIFS. HECTARE. HECTARE. CHAQUE COUPE. ANNUELS. FEUILLES. D'ORDRE B DES fr. : fr. £ tr 408 172 580 408 150 558 408 537 408 516 408 408 © TT 408 408 408 408 9 8 T 6 5 4 3 2 1 0 4,081 Pour faire apprécier exactement les effets de la transfor- mation opérée par l'aménagement, nous comparerons le bois représenté au tableau précédent , avec un bois semblable qui serait resté dans l'état de non-aménagment. Nous ferons , d’abord , remarquer que les éléments de ce tableau sont entièrement puisés dans celui de la page 421 , par lequel nous avons représenté la transformation de la DES FORÊTS. 433 créance. Au premier coup-d'æil ; on reconnait que les 2° , 3° et 4° colonnes sont absolument les mêmes dans les deux tableaux. Il ne nous reste qu'à montrer que les colonnes qui suivent ne sont que la conséquence des précédentes ; pour achever d'établir l'identité des deux tableaux. La 1" de ces colonnes indique les âges actuels des recrus, ou bien le nombre d'années pendant lesquelles s'est formé le capital sur-ajouté, à chaque fragment de la créance primitive. La 5° colonne , intitulée valeur des feuilles , exprime la différence d’un accroissement annuel à l'accroissement sui- vant ; par exemple , on sait que le recru de 10 ans vaut 196 f. : d'un autre côté , le calcul a donné 172f. 75 c. pour celui de 9 ans ; la différence 23 f. 25 c. exprime la valeur du 10° accroissement ou de la 10° feuille. Le recru de 9 ans valant 172 f. 75 c., et celui de 8 ans 150 f. 41 c. , la différence 22 f. 34 c. exprime la valeur de la 9° feuille , ainsi des autres accroissements ou feuilles. La 6° et dernière colonne indique le n° d'ordre des feuilles ou des degrés d’accroissement du bois. Reprenons maintenant le parallèle que nous voulons établir : Le bois aménagé fournira , dans le cours de 10 ans, 10 coupes d'un hectare valant chacune 196 f, ; ce qui fera 1,960 f. pour la révolution. Le pareil bois exploitable par masse donnera , au bout de la période de 10 ans, un produit de 196 f. par hectare ; ce qui fera , en tout , 1,960 f., comme dans l'hypothèse pré- cédente. Dans l’un et l’autre bois , ces mêmes produits se renouvel- leront perpétuellement ; cela est évident. Jusque-là on apercoit la plus exacte parité entre nos deux bois. Le premier ainsi que le second donne ; en somme, un produit de 1,960 f. par chaque révolution de 10 ans, et si 434 DE L'AMÉNAGEMENT les produits pécuniaires sont égaux , les produits matériels ne le sont pas moins. En effet, le produit en matière de 10 hectares exploités par coupes successives, à l’âge de 10 ans , n’est certes ni plus ni moins considérable que le produit de 10 hectares coupés collectivement à l'age de 10 ans , lorsque tout d'ailleurs est supposé pareil, qualité du sol ; essences du bois , situation et valeur. Mais c'est ici que tout-à-coup notre attention est frappée d'une disparate bien saillante entre les deux propriétés que nous comparons. Après l’accomplissement d’une révolution de 10 ans, lorsque les deux bois ayant fourni dans des temps égaux des produits égaux , et que les coupes vont recommencer leur rotation ordinaire , quel est l'état respectif des deux propriétés ? Le bois aménagé offre une surface encore couverte de re- crus âgés de 1,2, 3, 4, jusqu’à 9 ans (l’âge de la dernière coupe exploitée étant 0) ; ce qui revient à une superficie uni- formément âgée de 5 ans environ. A la même époque , le bois exploitable par masse n'offre plus qu'un sol destitué de tout produit, une surface que l'exploitation a mise entière- ment à nu. La supériorité de valeur du bois aménagé sur celui qui n’a pas subi cette transformation , se montre ici dans tout son jour ; tandis qu'à la dernière année de chaque révolution dont les produits ont été égaux de part et d’autre , ce dernier bois ne présente plus qu'un sol dénué qui attend une nouvelle reproduction ; l’autre bois est encore riche d'une superficie équivalente à très peu près à celle que présenterait le bois non-aménagé , 5 ans après son exploitation. Cet excédant de production, cette sorte de réserve se per- pétue indéfiniment de révolution en révolution ; et c'est en se renouvelant que cette épargne se maintient toujours au DES FORÉTS. 435 même degré. Car toutes les coupes passent successivement sous le niveau de l'exploitation qui emporte ainsi dans la ré- volution actuelle le fonds de réserve accumulé dans la révo- lution précédente ; les produits sont remplacés aussitôt qu’en- levés : tâchons de nous rendre compte de ce phénomène. Immédiatement après l'exploitation de la coupe parvenue en maturité, une feuille , un premier accroissement recou- vre déjà le sol que l’on vient de dépouiller ; à la même époque , une feuille se superpose à toutes les autres coupes de l'aménagement. Au moment donc où j'exploite un hectare âgé de 10 ans, c’est-à-dire, au moment où je recueille une accumulation de 10 feuilles progressives , depuis celle de Î an jusqu'à celle de 10 ans , chacune des 10 coupes de l’a- ménagement acquiert une nouvelle feuille. La première coupe une feuille de 1 an, la suivante une feuille de 2 ans, enfin la dernière coupe une feuille de 10 ans. Or, ces 10 feuilles isolées de 1, 2,3 , 4 ans , etc. , sont précisément l'équivalent des 10 feuilles agglomérées sur l’hectare qui vient d’être dépouillé. Nous savons comment on organise le mécanisme de la- ménagement ; voyons actuellement de quelle manière doit fonctionner ce mécanisme , à partir de la période de trans- formation. Dans le bois que nous avons supposé aménagé en 10 frac- tions égales , une seule de ces fractions est exploitée annuel- lement , 9 autres restent intactes : ces dernières fractions sont celles qui se trouvent pourvues de recrus âgés de 1, 2, 3, 4, jusqu'à 9 ans, et qui en masse reviennent à une super- ficie uniformément âgée de 5 ans à peu près. Si le même bois eut été divisé en 20 coupes , une seule de ces coupes serait livrée chaque année à l'exploitation ; 29 resteraient intactes , l'âge moyen de celles-ci serait de 10 ans. Aménagé en 60 coupes, ce même bois ne livrerait à l’ex- 436 DE L'AMÉNAGEMENT ploitation annuelle qu'une seule de ces 60 fractions ; les 59 autres resteraient intactes ; leur âge moyen serait de 30 ans. Aménagé en 120 coupes , ce bois en livrant chaque année une coupe à l'exploitation , offrirait sur 119 coupes une su- perficie moyennement âgée de 60 ans. Enfin aménagé en 240 coupes, ce bois présenterait con- stamment une fraction exploitable , et 239 fractions non ex- ploitables , dont l’âge moyen serait de 120 ans. Ainsi, quelle que soit la disposition d’un aménagement , c'est-à-dire , quel que soit le nombre de fractions composant la rotation des coupes , toutes ces fractions , une seule excep- tée , présentent à tous les instants de la durée d’un aménage- ment, une masse de produits superficiels , toujours semblable à elle-même, et qui ne peut éprouver aucune altération , à moins que l'aménagement ne soit soumis à l’action d'une cause perturbatrice. Dans le bois non-aménagé , on ne découvre rien d’ana- logue; on voit une superficie qui naît , se développe graduel- lement, jusqu’à ce qu’elle soit parvenue à l’état de maturité. Recueillie alors, cette production fait place à une nouvelle production qui parcourt les mêmes phases ; mais aucune partie de cette production ne présente de fixité. IL n'existe jamais dans le bois non-aménagé, qu’une superficie de la na- ture des fruits et non de celles des immeubles. Une superficie qui est un produit et non un agent productif, un revenu enfin et non un capital. C’est ainsi que toute la superficie d’un bois non-aménagé est un revenu sans exception d'aucune parcelle, et qu’au contraire toute la superficie d’un bois aménagé , moins une seule fraclion , est un capital matériel, un im- meuble. IL est donc bien établi que, dans tout aménagement consti- tué en une périodicité quelconque , il existe une superficie permanente ; laquelle forme un immeuble complémentaire, DES FORÈTS. 437 on pourrait dire un second bois annexé au premier. Nous al- lons voir actuellement que cet immeuble grandit en raison du nombre des fractions de l'aménagement ou des années dont se compose le cercle de l’exploitation. Retournons aux cinq aménagements de 10 , 20, 60 , 120 et 240 ans, dont tout-à-l'heure nous avons supposé l’applica- tion successive au même fonds de bois; et, pour donner à notre rapprochement plus de relief , nous supposerons que ces cinq aménagements existent en même temps sur cinq fonds de bois de même étendue et qualité. Dans le bois aménagé à 10 ans, la superficie immobilisée occupe les 9/10° de l'étendue intégrale du bois. — Dans le bois aménagé à 20 ans , les 19/20°. — Dans le bois amé- nagé à 60 ans , les 59/60°. — Dans le bois aménagé à 120 ans , les 119/120°, et enfin dans le bois aménagé à 240 ans, les 239/240€. Ces fractions , étant réduites à un dénominateur commun, 2 ? présenteront la série suivante : 216 298 236 238 239 240 240 240 240 240 Ainsi , l’espace embrassé par la superficie immobilisée croit en raison de l'extension de la période d’exploitabilité ; et inversement, l'étendue de la fraction exploitable diminue, à mesure que le cercle de l’exploitabilité s'agrandit. Soit , par exemple , un bois de 240 hectares que l’on suppose sou- mis iour-à-tour aux cinq divisions précédentes : Aménagement à 10 ans. — La réserve immobilisée occu- pera une étendue de 216 hect., et la coupe exploitable une étendue de 24 hect. Aménagement & 20 ans. — La réserve immobilisée oc- cupera une étendue de 228 hect., et la coupe exploitable une étendue de 12 hect. | Aménagement à 69 ans. — La réserve immobilisée OC- EN 29 438 DE L'AMÉNAGEMENT cupera une étendue de 236 hect., et la coupe exploitable une étendue de 4 hect. Aménagement à 120 ans. — La réserve immobilisée occupera une élendue de 238 hect., et la coupe exploitable une étendue de 2 hect. Aménagement à 240 ans. — La réserve immobilisée oc- cupera une étendue de 239 hect., et la coupe exploitable une étendue de 1 hectare. La surface occupée par la réserve immobilisée est, comme on le voit, déjà très considérable dans les aménagements à courtes périodes; en sorte que l'accroissement de cette sur- face est peu sensible d’une période à l'autre, mais, en retour, une rapide progression se montre dans l’accroissement des âges moyens. Dans l'aménagement à 10 ans, l’âge moyen est de 5 ans. 20 ans, 10 ans. 60 ans, 30 ans. 120 ans, 60 ans. 240 ans, 120 ans. Abstraction faite des surfaces , la réserve immobilisée croit donc en valeur matérielle , suivant l'échelle de produc- tion des recrus de 5 ans, de 10 ans, de 30 ans, etc. ; pro- gression extrèmement rapide, dont, au surplus, les termes sont donnés dans les tables de M. Cotta. Nous savons que cette réserve est la représentation du capital additif, dont le double effet est d'assurer l’annualité des rentes de notre créance , et d’en accroître Le chiffre de tout l'intérêt parti- culier à ce capital , intérêt qui relativement au bois, se tra- duit par une production naturelle : il est donc bien démon- tré que l'aménagement augmente la production matérielle des forêts, et toutefois, cette proposition est assez importante d'une part, et de l’autre assez peu d'accord avec les idées recues, pour que nous devions nous efforcer d'en porter la DES FORÈTS: 439 démonstration au dernier degré de certitude. Voici une autre manière de faire concevoir ce fait : nous l'empruntons à un ordre de considérations purement forestières qui nous semblent faciles à saisir. Dans la marche que suit la végétation des bois, les progrès sont faibles d’abord , relativement à ce qu'ils deviennent plus tard : en sorte que si l’on compare deux bois semblables sous tous les rapports, et si l’on admet que la révolution de l’un soit fixée à 10 ans, et la révolution de l’autre à 20 ans, il sera évident que celui-ci parcourant dans le délai de 20 ans l'échelle ascendante de la végétation, fournira un produit matériel à la composition duquel auront contribué les années les plus favorables à la production ; tandis que le second, coupé deux fois pendant ce temps, se trouvera rejeté aussi deux fois dans l’âge du plus faible accroissement, et ne pour- ra rendre par conséquent que des produits moindres *. Ainsi, l’accroissement des bois dans la 2° période dé- cennale, c’est-à-dire dans celle de 10 à 20 ans, est plus considérable que dans la période de 1 à 10 ans. Les deux productions , bien qu’elles embrassent des espaces de temps. égaux, doivent être inégales; par la raison toute simple; que, dans une progression croissante , une série quelconque de termes consécutifs doit présenter une somme plus consi- dérable qu'une pareille série de termes, prise en avant de la premitre. Ces notions posées, nous ferons observer que, dans le bois non-aménagé , après chaque exploitation intégrale , le sol se trouve entièrement dépouillé, la recroissance du taillis s’o- père nécessairement en partant du degré le plus bas de l'échelle; ce bois acquiert d’abord une feurlle de 1 an, puis 1 Ce rapprochement est emprunté au Traité de la culture des Forêts, par M. Parade, 440 DE L'AMÉNAGEMENT une feuille de 2 ans, puis une feuille de 3 ans, et ainsi de suite jusqu’au terme de la révolution ; c’est-à-dire que sur toute la surface de ce bois , la végétation parcourt périodiquement l'ensemble des deux phases décennales, que nous avons com- parées entr’elles, et dont la première est évidemment plus faible en production que la seconde. Dans le bois aménagé, lorsque le fonds a fourni la der- nière des 20 coupes qui composent la rotation périodique , ce fonds, loin de se trouver entièrement dépouillé , présente alors une superficie âgée de 1 à 19 ans , revenant par consé- quent à une superficie uniformément âgée de 10 ans à peu près. Ainsi, à l'instant où finit une révolution, et où com- mence la suivante, la surface entière de ce bois peut être considérée comme couverte d’un recru âgé de 10 ans : lac- croissement de la première année de cette nouvelle révolu- tion, n'est donc pas une première feuille, mais une on- zième; l'accroissement de la seconde année, n’est donc pas une deuxième feuille , mais bien une douzième , et ainsi des autres accroissements. Il est donc parfaitement clair que ce dernier bois a gagné l’autre de vitesse. Son accroissement s'opère par des degrés beaucoup plus marqués. En un mot, il n'a point à parcourir la première de nos phases décen- nales, mais uniquement la seconde. Et pour le dernier trait du parallèle, supposons qu'on s'abstienne pendant 20 ans de toute exploitation dans le bois aménagé , aussi bien que dans celui où la coupe se fait par masse à chaque 20° année. Après la révolution vicennale , le premier de ces bois offrira une suite de recrus âgés de 20 à 40 ans, où de 30 ans en moyenne; tandis que le second ne présentera qu'un recru uniformément âgé de 20 ans. La production du premier bois sera donc à la production du second, comme un recru de 30 ans est à un recru de 20 ans , dans des sols de semblable fertilité. DES FORÈTS. 441 Il est donc surabondamment prouvé que le simple frac- tionnement d’un bois en coupes annuelles , a pour consé- quence nécessaire d'accélérer la marche de la production matérielle de ce bois. D'un autre côté, il est reconnu que cet effet est la suite de la création du second immeuble , que nous désignons par l’un ou l’autre de ces synonymes : capital superficiel, réserve immobilisée, et enfin richesse propre des forêts. Un bois aménagé est donc un composé de deux immeubles différents par leur constitution physique , de deux capitaux doués chacun d’un mode spécial d’existence, et qui, ainsi que nous l’allons voir, se distinguent encore l’un de l’autre par la mesure suivant laquelle s'accumulent leurs produits respectifs; c’est-à-dire par le degré d'intérêt propre à chacun d’eux. Le capital foncier est, de même que tous les capitaux de cette catégorie, constitué sur le taux commun de l'intérêt immobilier , taux que nous admettions ici à 4 p. 0/0 ; mais comme tout capital productif a pour base le produit annuel ou le revenu du fonds , et que dans les forêts ce revenu baisse à mesure de l'élévation des périodes d’exploitabilité , il suit de là, que ce capital est variable dans son énonciation numérique. Aussi voyons-nous au tableau de la page 400, que la valeur capitale du même hectare s'exprime par le chiffre 500 f. si l'exploitabilité est réduite à 1 an , et seule- ment par le chiffre 16 f. 55 c. si l'exploitabilité est portée à 150 ans. Le capital foncier s’évalue sur le revenu, et le revenu change avec l’exploitabilité ; mais quelle que soit la valeur de ce capital, cette valeur est toujours constituée sur le taux moyen ou courant des placements immobiliers. Il n’en est point ainsi pour le capital superficiel : nous savons que le degré d'intérêt de celui-ci est plus faible que le taux immobilier, même dans les exploitabilités inférieures, et à plus forte raison dans les exploitabilités prolongées ; non 442 DE L'AMÉNAGEMENT pas cependant que l'accroissement des bois ne gagne en ac- célération jusqu'à des âges reculés , mais parce que l'intérêt de l'argent quelque modique qu'en soit le degré , se dévelop- pant d’après une progression par quotient, acquiert une vitesse, qui a bientôt dépassé sensiblement celle de l’ac- croissement des produits forestiers, et qui , après une cer- taie durée ; devient tellement considérable, que la dispro- portion entre les deux suites croissantes, n’a plus aucune mesure. Ainsi l'immeuble intégral que présente un bois aménagé se décompose en deux capitaux : l’un constitué au taux gé- néral des capitaux fonciers, et l’autre à un taux moindre, et d'autant moindre que l'aménagement s'élève davantage dans l'échelle des exploitabilités. Reportons les yeux sur le tableau de la page 421, par le- quel nous avons figuré la transformation de notre créance primitive ; nous y verrons que la créance transformée , con- siste dans les valeurs suivantes : 19 Capital primitif, 4,081 f. 30 c. 29 Capital additif, 818 70 Capital intégral, 4,900 f. Si le second de ces capitaux est comme le premier, consti- tué au taux de #4 p. 0/0 , la créance intégrale donnant un revenu de 106 f. offrira nécessairement la valeur nominale de 4,900 f. qui lui est donnée au tableau. Souvenons-nous que la fonction du capital additif est de produire en faveur du banquier , une accumulation destinée à le couvrir de la perte d’intéréts causée par le paiement an- ticipé des revenus. Si ce capital donne un intérêt de 4 p.0/0, il suflira d’une valeur de 818 f. 70 c. pour réaliser l’indem- nité de 393 f. 18 c. qui sera due au bout de la période dé- cennale, et cette valeur portcrait à 4,900 f. le chiffre de la créance intégrale, Le rapport de ce dernier chiffre à celui DES FORÈTS. 445 du revenu annuel sera de 4 p. 0 / 0; c’est-à-dire que la créance intégrale sera constituée au même degré d'intérêt que les deux capitaux composants. Or, nous savons que ce capital additionnel est constitué à un taux d'intérêt non seulement inférieur à 4, mais même à 3 p. 0/0. Il sera donc nécessaire de verser dans la caisse du banquier, une somme plus forte que le chiffre 818f. 70 c., et d'autant plus forte, que l'intérêt sera plus inférieur à 4 p. 0/0 ; une somme telle enfin, qu’à un intérêt de 2 1/2 ou de 2 p. 0/ 0, elle puisse fournir dans le cours de 10 ans une accumulation égale à 393 f. 18 c. Supposons que ce capital soit productif d’un intérèt de 2 1/2 p. 0/0, nous aurons à chercher quelle somme il faut placer à ce taux, pour qu'au bout de 10 ans l’accu- mulation des intérêts présente un résultat de 593 f. 18 c. Le calcul nous montre que cette somme est 1,403 82 c. Si l'intérêt n’était que de 2 p. 0/0 , le calcul nous donne- rait une somme de 1,795 f. 40 c. pour le capital cherché. Résumons ces deux hypothèses : Suivant l’une , la créance représentative du bois aménagé, ou le bois aménagé lui-même serait une aggrégation des deux éléments ci-après : 1° Capital foncier , constitué au taux de 4 p. 0/0, 4,081 £. 30 c. 2° Capital superficiel, constitué au taux de 2 1/2, 1,403 . 82 Capital intégral, Di 12 c. Suivant l’autre hypothèse, le bois serait composé des deux éléments ci-après : 1° Capital foncier, constitué au taux de 4 p. 0/0, 4,D81 5,530, c- 2° Capital superficiel, constitué au taux de 2 p. 0/0, 1,295" "40 Capital intégral, 5620 Lei A0 Cr 444 DE L'AMÉNAGEMENT Bien qu'il ne soit pas possible d’assigner le taux exact de l'intérêt du capital superficiel, parce quele développement des. produits forestiers n’a point, etne peut avoir la régularité qui le rendrait résoluble en une loi mathématique ; il n’est pas moins consiaié que ce taux est inférieur à 3 p. 0/ 0 , d’où il suit que le capital superficiel doit présenter une valeur plus élevée que le chiffre 818 f. 70 c., est plus ou moins rap- proché des évaluations précédentes. Ne perdons point de vue que le but de l’adjonction de ce second capital à la créance primitive est de solder les inté- rêts dûs pour le service annuel d’un revenu de 196 f. qui ne devait être payé qu'an bout de 10 ans. Ainsi, quoique la créance, par suite de la transformation, ait acquis une valeur intégrale de 5,485 f. 12 c., ou même de 5,876 f. 70 c., cette créance ne donne toujours qu'un revenu annuel de 196f.: L'aménagement a rendu cette créance plus productive en in- térêts qu'elle n’était originairement » : mais le capital a été aug- menté dans une proportion plus forte que le revenu. En effet, le capital intégral excède 4,900 f. pour un revenu de 196 f. Le rapport du revenu au capital est donc amoindri, atténué, puisque ce capital devenu supérieur à 4,900 f., peut-être même égal à 5,876 f. 70 c., ne rapporte néanmoins que 196 f. Le taux de la rente à donc éprouvé une dépression , il est descendu au-dessous de 4 p. 0 / 0. Et chose remarquable, dans cette combinaison de la propriété, le revenu accusera un capital de 4,909 f., c’est-à-dire que d’après ce revenu on appréciera à 4,900 f. la valeur capitale de Ja forêt, grandis 1 Si au lieu d’une période décennale, on en suppose une de 20, 25, 50 ans, etc., je capital additif croitra progressivement , lors-même que la rente annuelle resterait stationnaire. En effet, la somme d'intérêts à solder au banquier est , toutes choses égales d’ailleurs, d'autant plus considérable , que ses avances sont plus prolongées. Ainsi, l’extension donnée à Ja période d’exploitabilité, ou au nombre des coupes, suffit pour accroitre la richesse propre de la forèt, alors même que le revenu n’éprou- verait aucun accroissement , peut-être même alors qu'il serait diminué. 2 Voir page 513. DES FORÊTS. 445 que cette valeur sera réellement supérieure à ce chiffre, peut-être même approximativement de 5,876 f. 70 c. Cette singulière anomalie nous amène à faire dans la propriété forestière aménagée , une nouvelle distinction entre le capi- tal nominal et le capital réel : distinction dont nous ne tar- derons pas à saisir plus clairement le sens, et apprécier l'u- tilité théorique. Pour ne résumer que les autres aperçus établis au présent chapitre , nous dirons que l'aménagement des forêts produit deux effets bien caractérisés. Le premier est d'augmenter le capital forestier, et par conséquent la production matérielle d’un bois, alors même que rien n’est changé dans la période d’exploitabilité. Le second est d'opérer une réduction, une baisse dans le taux de la rente, c’est-à-dire dans le rapport du revenu an- nuel au capital engagé. Nous retrouvons donc dans les bois aménagés , cette même contradiction, cette même incompalibilité que nous avons remarquée dans les bois non-aménagés , entre les deux sor- tes de production que l'on demande aux forêts ; la production en matière et la production en argent. Les développements du présent chapitre établissent de la manière la plus positive , trois faits principaux que nous al- lons enregistrer : 1° Lorsque la propriété forestière est encore non-aména- gée , il suffit d'élever la période d'exploitabilité pour élever le degré de production, mais en diminuant le taux de la rente ; 20 Si, sans élever l’exploitabilité d'un bois, on le soumet à la transformation de l'aménagement, on élève la produc- tion, mais on abaisse la rente ; 3° Si, tout à la fois, on établit l'aménagement et on élève l'exploitabilité, l'accroissement de la production et la dimi- 446 DE L'AMÉNAGEMENT DES FORÈTS. nution de la rente, ont lieu comme dans les cas précédents, mais suivant un rapport composé. Il s’en suit que , dans les deux formes sous lesquelles nous connaissons la propriété forestière , la production en nature et la production en argent sont tellement répulsives l’une de l’autre , que l’un de ces éléments ne saurait s'élever, sans qu’aussitôt l’autre obéisse à une tendance absolument contraire. Cette particularité, quelque démontrée qu’elle soit, dès ce moment, deviendra bientôt plus manifeste encore : le cha- pitre suivant la fera ressortir de la manière la plus frappante, puis présentera le développement des conséquences qui en découlent, La suite à la prochaine Livraison. MANUEL DU VIQGRARON, PAR M. DUPUITS DE MACONEX, MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ ROYALE D'AGRICULTURE DE LYON ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE POLYTECUNIQUE. © ( SUITE. ) "3200QNN OO RONOONNANONINNOOONONONONNNDODQQNOTONDNANNNNNNONNN 9 500000000000 000 IOTTOUTVUTUTTTOTTUUTUT0UIITO T0 DOI TO DOTE TT TUE CULTURE DE LA VIGNE. Climat , exposition , sol , choix des cépages , pluralité des cépages, arbres plantés dans les vignes , conclusion. La France est considérée , à juste titre , comme le pays le plus favorisé pour la production du vin. En effet , l’on y rencontre à la fois une grande variété de vins plus ou moins légers et spiritueux, se faisant remarquer par leur gout et leur parfum, différant souvent de la position des vignobles , et des vins de liqueur de la plus haute qualité. La plus grande partic des départements fournit des vins supérieurs, depuis la région méridionale jusqu'à Ja fron- 448 MANUEL tière du Nord. La région du Nord-Ouest est seule privée de celte précieuse plante, suivant une ligne qui commence en Bretagne, passe à quelques lieues au nord de Paris , et se termine en Champagne. La culture de la vigne se prolonge au dehors de la France jusqu'au 52° de latitude , sur les bords du Rhin et de la Moselle ; ce qui ne peut s’attribuer qu'à la profondeur des vallées et à la puissance des abris. Dans toutes les provinces où la culture de la vigne réussit, il est de vastes terrains où ce végétal ne donnerait jamais de fruits murs; etoù, par conséquent, sa culture est impos- sible. Ceci tient à l'élévation du sol qui compense la lati- tude, et à l’absence des abris. Ainsi, l'on a remarqué qu'une hauteur de 100 mètres équivaut à un degré de la- titude et à un degré de chaleur. Je crois pourtant que la proportion n’est pas exacte, ct J'admettrais plutôt la proportion de 150 mètres. Je pourrais fournir des preuves de ce que j'avance : les pla- teaux de la Beauce et de la Sologne , privés d'abris , sous le 48 et le 47° de latitude , et à une élévation de 200 mètres environ, et les plateaux du département du Rhône à celles de 500 mètres, ne paraissant pas susceptibles de donner de bons produits. Je connais une vigne située sur le prolonge- ment d'un contrefort de la chaîne de Pilat, à 7 lieues au sud de Lyon, dont le raisin arrive à maturité dans les années ordinaires, et que je crois plantée à plus de 500 mètres au- dessus du niveau de la mer. La hauteur à laquelle on peut cultiver la vigne dans notre hémisphère s’accroit en raison inverse de la latitude. Aussi, dans les Iles Canaries, sous le 319 de latitude boréale, se cultive-t-elle jusqu’à 1,200 m. au-dessus du même niveau. Cependant, à cette élévation , les orages doivent être un puissant obstacle à cette culture. Au rapport des voyageurs , les plantations de vigne ne se rencontrent plus au-delà du 30° de latitude ; excepté dans DU VIGNERON. 449 certaines parties montagneuses, où l'élévation du sol fait jouir ces contrées d’une température semblable à celle des contrées situées plus au Nord. Cependant on la cultive au Brésil et à la Guyanne situés sous la zône torride. On y fait dans l’année, trois récoltes sur trois tailles exécutées après chaque cueillette. Toutefois, il est probable que ces vignes ne produisent qu'une mauvaise liqueur, et qu’elles ne sont cultivées que pour consommer le fruit en nature. La vigne, dit-on, ne prospère pas aux États-Unis, soit que l'humidité du climat rende ce végétal plus accessible aux gelées, soit que la même cause occasionne la coulure , et une maturité très inégale du fruit échappé à ces plaies. Cependant, la production du raisin à la Guyanne , pays éminemment humide , semble contredire le fait que je viens de citer. La manière de tailler, et la haute température qui règne en ces contrées , qui force la vigne à une végé- tation constante, seraient-elles la cause de cette différence ? Exposition. L'exposition est regardée à juste titre comme une des conditions essentielles pour la qualité des vins. Les crus les plus estimés, sont généralement sur des pentes plus ou moins rapides , en regard de l'Est au Sud-Ouest; tels que ceux du bassin du Rhône et de la Saône. Les vignobles cé- lèbres de l'Hermitage , de Condrieu, de Côte-Rotie, sont établis sur des coteaux très rapides et aux expositions que je viens d'indiquer. Il en est de même pour les plus estimés du département du Rhône, ceux du Maconnais et de la Côte-d'Or ; il en est parmi ces derniers , tels que le Clos-de - Vougeot, dont la pente est peu sensible ; mais ils sont situés aux pieds d'une côte très élevée , qui leur four- nit un abri puissant, Cependant, il est en France des vigno- 450 MANUEL bles de premier ordre à l’exposition du Nord. Dans ces cantons , l'humidité est très considérable , d’où l’on conclut que cette exposition est favorable, parce que les vents secs du Nord enlèvent, en dessèchant le sol, cet excès d'humi- dité, l'une des plaies les plus dangereuses pour la vigne. Il est probable que , dans ces localités , la pente au Nord est très faible, car si elle était rapide , elle serait privée d’une forte dose de chaleur, soit par l’obliquité des rayons solaires, soit parce que la lumière ne pourrait atteindre le coteau que fort tard dans la matinée. Dans le bassin dn Rhône, l'exposition du Midi passe pour la plus avantageuse pour la qualité du vin. Ainsi , dans les vignobles de l’'Hermitage , de Condrieu, de Côte-Rotie, de Ste-Foix, etc. , etc. , les vignes qui approchent le plus de cette exposition, sont celles dont les produits sont les plus estimés. Ilest important de remarquer, que de tous les grands bassins de la France , celui du Rhône est celui qui éprouve à la fois la température la plus sèche et la plus éle- vée. L'exposition du Levant donne plus de prise aux gelées du printemps et à la coulure par le fait des rosées : car, à ces époques, les gelées et les rosées ne sont désastreuses , ordinairement, qu'avec le concours de Ia chaleur solaire. Or, les coteaux en regard du Levant recoivent le matin les rayons du soleil presque perpendiculairement ; tandis que les pentes tournées au Midi, ne recevant la lumière que très obliquement, les gelées et l'humidité des rosées dispa- raissent en partie avant que le soleil ne frappe directe- ment. Aussi, dans le bassin du Rhône , remarque-t-on , que les vignobles à cette exposition , sont à la fois les plus avan- tageux pour la quantité et la qualité des produits. Ainsi, supposant un coteau découvert et arrondi du Levant au Cou- chant, la partie la plus avantageuse à planter sera celle qui DU VIGNERON. 451 se trouvera en regard du soleil au milieu du jour. L'Hermi- tage et la Côte-Rotie en fournissent plusieurs exemples. Les œnologistes attribuent au voisinage des rivières une influence favorable à la qualité du vin. Il est à remarquer, en effet, que les plus célèbres vignobles sont , la plupart , situés sur des pentes , dans le voisinage des grands cours d'eau. Je crois que la principale cause est celle-ci : les ri- vières coulant dans les parties les plus basses du pays qu'elles traversent, et la chaleur étant ordinairement, à expo- sition égale, plus forte dans les lieuxles plus bas , on en con- cluera nécessairement que la maturité sera plus complète sur les coteaux qui bordent des cours d’eau ; que sur toute autre position dans le même bassin. On attribue aussi un effet salutaire aux rosées qui sont plus abondantes dans les vallées traversées par des rivières. On ne peut nier qu’elles atténuent quelquefois les désastres occasionnés par une sécheresse extrême, parce que l'humidité qu’elles déposent sur le sol, en tempère.les mauvais effets. Cependant les ro- sées . sont très à craindre dans certaines circonstances. Ainsi, lorsque la rivière baignera le pied du coteau, elles seront l’une des principales causes de la coulure ; tandis que si les eaux étaient plus éloignées , elles seraient moins abon- dantes, et la coulure moins à craindre. J’ai été souvent à portée d'observer ce phénomène sur un vignoble célèbre , où J'ai possédé quelques hectares, et où j'ai commencé mon éducation viticole. Le meilleur vin se récolte ordinairement souvent à mi- côte, ce qui s'explique facilement. Dans les parties les plus basses la terre est plus profonde et plus substantielle ; l'hu- midité est plus abondante, la sève y sera par conséquent moins élaborée que dans les parties élevées. Le sommet des coteaux est inférieur au milieu, en produit, en qualité; parce qu'il est battu par les orages qui déchirent les feuilles, cas- 459 MANUEL sent les bourgeons et arrêtent la croissance de ceux qui ont résisté , ctenfin, parce que la chaleur y est moins intense. Sol. Le sol influe beaucoup sur la qualité du fruit et de la li- queur qui en provient. Les plus légers, ou, en d'autres termes , ceux qui sont le plus fortement saisis par la cha- leur, sont généralement ceux qui donnent les meilleures productions ; pourvu , cependant , que la chaleur , ou plu- tôt la sécheresse qui en est la conséquence, n’affecte pas les souches. Tous les sols, soit par leur nature, soit par leur position , peuvent être profondément atteints par la chaleur. Ainsi, l'argile même la plus tenace peut être éminemment propre à la production et à la qualité du raisin , st elle repose à une petite profondeur , sur un sol très perméable , et si elle est assise sur une pente un peu rapide , comme l'on peut s'en convaincre dans quelques cantons du département du Rhône. On voit des vignes donnant d'excellents vins dans toute espèce de terrains; ainsi, les vins de l'Hermitage et de Condrieu sont produits sur un sable granitique, ceux de Côte-Rotie , partie sur un sol granitique ; partie sur un sol schisteux. L’on voit encore dans ce vignoble des plantations sur un gravier sablonneux, ayant quelque ressemblance avec les graviers du Rhône. Les vins qui en proviennent, quoique très bons, et ressemblant au vrai Côte-Rotie, en différent cependant un peu. Quant aux vins du même cru sur sol granitique ou schisteux, le goût et le parfum m'ont paru identiquement les mêmes. Cependant les marchands en font une légère différence , et donnent ordinairement la préférence à celui qui provient du terrain schisteux. Le vin DU VIGNERON. 453 blanc de Côte-Rotie provenant de sable granitique est ab- solument le même que celui de Condrieu. On voit encore dans le département du Rhône des vins estimés récoltés sur des sols sablonneux, sur une terre rouge passablement consis- tante et mélée de cailloux , et sur un sol calcaire de bonne qualité et d’une profondeur inconnue, sans aucun mélange de pierre ou gravier ; tel que, pour ce dernier ; une partie des crus qui repose sur la pente du Mont-d'Or , et notam- ment le clos St-Benoît , situé sur la commune de St-Cyr. Il existe sur les bords du Rhône , et, par exemple , sur les riches communes d'Ampuis et de Tupin, où se récolte le vin de Côte-Rotie , des vignes dans des sables quelquefois mou- vants et des graviers, alluvions de ce fleuve; elles sont d'un produit extraordinaire : ce qui s'explique, en ce que le niveau du sol étant peu élevé au-dessus des eaux, l'humidité remonte jusqu’à la surface par l'effet de la capillarité, et en- tretient une belle végétation sur des sols qui, partout ailleurs, seraient atteint fréquemment par la sécheresse. Ces vignes donnent parfois des vins d'ordinaire passables. Dans la Franche-Comté une partie des bons crus repose sur une argile calcaire. Dans le pays de Gex et sur les bords du lac de Genève, l’on récolte des vins d'ordinaire assez bons, sur un sol argileux reposant sur des bancs de grès connus dans le pays sous le nom de mollasse. Le vin y serait pro- bablement d’une bien meilleure qualité , si la chaleur y était un peu plus forte : car, quoique la latitude soit la même que celle de Lyon, cependant la température y est généra- lement inférieure de trois degrés (Réaumur); ce qui doit être attribué à la plus grande hauteur du sol, et au voisi- nage des hautes sommités des Alpes. Aussi , les plants culti- vés sur le département du Rhône y müriraient rarement. Le plant dominant est le savagnien du Jura, dont je par- lerai lorsque je traiterai du choix des cépages. Te JL | , 30 454 MANUEL Les sols volcaniques paraissent évidemment propres à Ia culture de la vigne , ainsi qu'on le voit sur les bords du Rhin, et dans le voisinage de Naples aux pieds du Vésuve , par le Lachryma-Christi. Les raisins récoltés sur un sol gras et fertile ne donnent le plus souvent qu'un vin plat, sans parfum et sans saveur, mais ordinairement très coloré. | Cependant, il est des cantons tels que la pente du Mont- d'Or, près de Lyon, où il existe des vignes sur un sol très fertile , produisant des vins agréables et spiritueux ; mais je dois faire remarquer que ces terres sont calcaires : or, la chaleur les pénètre facilement, et tous les genres de pro- duction se font remarquer par leur bonne qualité. Les pierres mêlées au sol et répandues à la surface pa- raissent avantageuses à la qualité et à l'abondance du pro- duit, parce que dans les sols consistants, elles aident à l’é- coulement des eaux surabondantes ; et qu'elles s’échauffent plus encore que le terrain : et dans les sols brülants elles modèrent l’évaporation produite par la chaleur, surtout lors- qu'elles sont plates ; puisque, si on enlève une de ces pierres, l’on voit constamment le sol humide par les temps les plus secs. Aussi, ne doit-on se permettre d'enlever que celles qui, par leur grosseur, sont un obstacle à la bonne confection des labours. Le sous-sol influe évidemment sur la production et la qua- lité des vins. Ainsi, lorsqu'un terrain consistant reposera sur un terrain plus consistant encore , la coulure fera beaucoup plus de ravages que si le sous-sol était très perméable. L'influence du sous-sol sur la qualité doit être encore plus sensible, puisque la bonté des vins dépend en partie de la quantité de chaleur que la terre absorbe, parce que la sève étant mieux élaborée, le muqueux doux, sucré, base de la production de l’alcohol, se forme en plus grande abondance, tout le reste étant égal d’ailleurs, DU VIGNERON. 455. Quelquefois les vignes reposent sur des roches fendillées ; l'on concoit alors que l'épaisseur du sol , dans lequel s'opère la plantation , peut être moindre que dans les circonstances ordinaires , puisque les racines des souches pénètrent dans les, interstices, ce qui les met à l'abri des plus grandes séche- resses , comme j'en ai eu de fréquentes preuves. La terre qui s’insinue dans les fentes des rochers est la plus déliée, et l'humidité s’y maintient sans excès jusque dans les temps les plus secs. Choix des cépages. Le choix des cépages est une chose très importante. Il en est qui donnent partout de bon vin. Il en est d’autres , au contraire, dont le produit est de qualité distinguée dans cer- tains vignobles, et qui, sur des localités différentes, ne pa- raissent pas convenir , lors même que toutes les conditions. sont remplies pour une bonne maturité. Ainsi, le gamé donne d’excellent produit dans le département du Rhône, et des produits inférieurs dans la Côte-d'Or ; à moins que ces deux plants ne soient pas les mêmes , ainsi que l'avance Bosc. Cependant j'ai eu lieu de les observer à côté l’un de l'autre ; et je n’ai apercu aucune différence. Certains plants qui, dans les régions chaudes, donnent des vins de qualité , ne pourraient réussir au Nord faute de maturité , tels que la serine et le vionnier des côtes du Rhône. Quelques uns transportés à toutes les latitudes ont donné constamment des produits distingués : tels que le pineau de Bourgogne. Je serais porté à croire, quoique je n’en ai aucune preuve, qu'il en serait de même du sava- gnien ou sarvaignien noir du Jura. Ce plant , dont la préco- cité est encore plus grande que celle du pineau , donnerait peut-être le moyen de récolter des vins passables, dans des départements où le fruit de la vigne a de la peine à mürir. ( Voyez plus haut ce que j'ai dit en parlant du pays de Gex. ) 456 MANUEL Il est des cépages qui ont à la fois la propriété de donner d'excellents et d’abondants produits. De ce nombre on peut compter la serine et le vionnier, dont j'ai déjà parlé. Il en est d’autres qui sont plus sujets à la coulure et à la gelée ; et, quant à cette dernière circonstance , il est des vignes qui donnent facilement du fruit sur les bourgeons qui per- cent l'écorce de la souche. D’autres sont deux ans avant de produire après le désastre de la gelée; parce que générale- ment la grappe ne parait que sur les bourgeons de l’année venus sur un sarment, qui est lui-même le produit d’un bois de deux ans. Le gamé se fait remarquer dans le premier cas, et, pour le second , la serine ainsi qu’un grand nombre de plants qui nous viennent du Midi. Il est des cépages plus facilement touchés par les gelées. Je ne saurais en donner des exemples, n'ayant jamais eu occasion de faire des observations sur ce sujet. Les vigno- bles sur lesquels j'ai travaillé, sont très rarement atteints par le froid. Cependant, je serais porté à croire que les plus accessibles aux gelées , sont les plus précoces à la pousse du printemps , ceux qui végétent le plus tard à l’automne, et enfin ceux dont la moëlle a le plus d'épaisseur. Le vionnier (blanc) de Condrieu et de Côte-Rotie est moins sujet à cou- ler que la serine (noire) ; mais cette dernière donne un pro- duit plus égal. Or, il est à remarquer que la serine est plus vigoureuse que le vionnier, que ces deux plants sont pêle- mêle dans les lieux que je viens de citer, et enfin que la taille est aussi longue pour l'un que pour l'autre. Je crois donc donner un conseil utile aux propriétaires et aux vigne- rons en les engageant à tailler le vionnier plus court , et à séparer ces deux plants, autant que possible , en observant que le vionnier réussit mieux dans les sables granitiques , et la serine dans les sols consistants. Ces réflexions sont ap- plicables à tous les vignobles dans les mêmes circonstances. DU VIGNERON. 457 Le gamé du Lyonnais est un plant robuste peu sujet à couler , et dont le produit est généralement abondant. Le persaigne , plant tardif , donnant un vin plat et très coloré , se cultive à cause de l'extrême abondance de son produit. IL demande des sols de bonne qualité : car , dans les graviers secs , il coule facilement. Il n'est pas rare de voir , dans quelques localités , ce plant donner 200 hectolitres à l'hec- tare. Aussi, malgré la mauvaise qualité du vin qui en pro- vient, les vignes qui le produisent, se vendent-elles dans le voisinage de Lyon , à l’égalides meilleurs crus de l'Her- mitage, de Côte-Rotie et de la Côte-d'Or ; c’est-à-dire, 30 à 35,000 f. l'hectare. Il est des plants qui réussissent mieux sur des terrains secs; quelques-uns préférent les sols un peu consistants. Aïnsi , dans le premier cas, se distingue le gamé dont les racines sont sujettes à pourrir dans les terrains frais : tandis que la serine et le persaigne prospèrent dans de pareils sols, et sont au contraire sujets à couler dans les sols très secs , principalement le dernier. Le pulsare du Jura , suivant les œænologistes qui l'ont étu- dié , se fait remarquer par la faculté inappréciable de donner d’abondants et d'excellents produits dans des sols ordinaire- ment rebelles à la qualité, les sols argileux. Il est étonnant qu'il soit si peu répandu. Pluralité des cépages. J'ai vu des vignes renfermant une multitude de plants divers. Il me paraït de la plus grande évidence , que cette méthode est des plus défectueuses. Lorsque vient l’époque des vendanges, les uns seront parfaitement mürs, d’autres encore verts et quelques uns en pourriture. Or, dans cet état, comment se flatter d'obtenir un vin potable? De 458 MANUEL plus, les uns sont faibles , les autres vigoureux ; les pre- miers soufriront nécessairement du voisinage des seconds , et la récolte en sera affectée. Dans la plupart des vignobles célèbres, les plants sont au contraire réduits à un ou deux au plus. Ainsi, à Condrieu , on ne cultive qu’un seul plant , le vionnier, À l’'Hermitage et à Côte-Rotie un seul plant de noir : la sira pour le pre- mier, et la serine pour le second. Je crois ces deux plants les. mêmes, quoique, cependant, je ne puisse l’aflirmer. Dans ces vignobles , on estime qu’un mélange de blanc bonifie la qualité du vin rouge. Ainsi , sur Côte-Rotie, la serine est mêlée au vionnier , dans la proportion du quart où du cin- quième pour ce dernier ; et à l'Hermitage, à la sira sont jointes la roussanne et la marsanne , cépages blancs. Sur les meilleurs crus du Beaujolais et des environs de Lyon, le gamé noir est à peu près l'unique plant. Sur la Côte-d'Or ; le pineau de Bourgogne est l'espèce dominante , et presque exclusivement cultivée dans les vignes dont les produits sont les plus estimés. Il est à remarquer que les cépages blancs, à maturité égale, donnent un vin plus liquoreux et plus alcoholique que les cépages noirs ; et ceux-ci se font remarquer par leur supériorité pour le parfum , ainsi que j'ai eu lieu de l’ob- server. C’est évidemment à ces causes qu’il faut attribuer le mélange des cépages blancs et noirs dans les vignobles qui produisent des vins de haute qualité. Arbres au milieu des vignes. Il faut se bien garder de planter des arbres au milieu des vignes. Parmi les plus nuisibles, on peut signaler le noyer que l’on y voit fréquemment , ses racines tracent et s'éten- dent au loin; son ombrage est épais, et l’eau des pluies ei DU VIGNERON, 459 des rosées qui tombent de ses feuilles sur le raisin peut faire contracter au vin un mauvais goût. Les souches, qui sont placées sous son ombrage , sont chétives , le sarment est efli- lé et le produit presque toujours nul. Or, si le produit de la vigne est supérieur à celui du noyer; et, dans la plupart des circonstances, la différence est considérable , comment expliquer l'insouciance des propriétaires et leur peu d'em- pressement à arracher ces arbres ? Tous-les arbres à feuillage épais ; et surtout ceux dont les racines sont tracantes , font tellement du mal à la vigne, que le propriétaire agit évidemment contre ses intérêts en ne les arrachant pas. Les seuls qne je puisse tolérer , et encore dans les vigno- bles inférieurs, sont l’amandier et le pêcher. Leurs racines tracent peu et leur ombrage est léger. Aussi , voit-on dans beaucoup de vignes du Lyonnais , des pêchers plantés au milieu d'elles. Ces arbres sont venus de noyaux et d’une espèce qui se reproduit identiquement. Leurs fruits sont de grosseur moyenne ,; de la nature de celles que l’on nomme pêches fines, et d’une saveur et d’un goût exquis , dont les belles pèches de Montreuil près Paris , sont incapables de donner une idée. Dans les vignes bien abritées , où l'on est dans l'usage de provigner, les arbres fruitiers croissent merveilleusement , les fruits en sont excellents et de la plus grande beauté. Cela tient évidemment à ce que les arbres profitent du travail donné au sol, et des engrais dont on pourvoit les fosses à provins. Conclusion. D'après les principes que je viens d'exposer , lorsqu'un propriétaire voudra établir une vigne , il choisira de préfé- 460 MANUEL DU VIGNÉRON. rence un terrain léger , reposant sur un sous-sol perméable , en pente et à l'exposition du Midi. Il recherchera dans son voisinage les plants les plus dis- tingués, soit pour l'abondance , ou pour la qualité du pro- duit. Il aura égard à la faculté de résister plus où moins à la gelée, à la sécheresse et à toutes les intempéries. S’il plante pour son usage , il s'attachera à ceux qui don- nent la meilleure liqueur , si, au contraire , il ne veut avoir égard qu’à la rente , et que , dans sa contrée , le commerce enlève de préférence des vins colorés , il choisira les plants qui, à cette qualité, joignent celle de produire beaucoup. Il ne plantera qu’un seul ou deux cépages au plus, sur- tout, lorsqu'il aura en vue la qualité. Enfin, s’il voit un avantage à planter un grand nombre de variétés , il les pla- cera sur des terrains séparés, appropriés à chaque espèce ; à moins qu'ils ne soient identiquement de la même force, et que l’époque de la maturité du fruit soit absolument la même. Enfin , il se gardera de planter des arbres au milieu de ses vignes , surtout s’il vise à la qualité du produit ; et se permettra, tout au plus, d'y admettre quelques amandiers et péchers. SUR L'INTERVERSION DE LA TEMPÉRATURE ATMOSPHÉRIQUE DURANT LES HIVERS RIGOUREUX, PAR M. J. FOURNET, BROFESSEUR A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE LYON: aLdo ne M. Arago ayant signalé aux physiciens diverses anoma- lies remarquables dans la loi du décroissement de la chaleur à mesure que l'on s'élève dans les régions supérieures de l'atmosphère , je crois devoir extraire d’un travail sur la géo- graphie physique et la météorologie du bassin du Rhône quelques faits de nature à généraliser les apercus de cet il- lustre astronome. Durant l'hiver de 1829 à 1830 j'habitais la vallée de la Sioule , en Auvergne; la température y fut si rude que, revenant le soir des mines, j'eus le nez gelé superficielle- ment, pour avoir regardé , durant quelques instants, le ciel, T. Te 31 462 SUR L'INTERVERSION dont Féclat bronzé me frappait vivement; c'était un simple eflet de rayonnement vers l'espace dont je ne fais mention que parce qu'il peut donner une idée de l’äpreté du froid qui régnait dans ce bas-fond. Des neiges abondantes nous encombrèrent peu après cette journée ; et, ayant à visiter les exploitations de la Haute-Ta- rentaise, je dus franchir les montagnes du Puy-de-Dôme entre deux murailles de neige plus élevées que la voiture dans laquelle je me trouvais ; cependant l'atmosphère ne me parut pas aussi rigoureuse à cette hauteur que dans la val- lée, et 1l en fut de même dans la chaîne du Forez. J'arrivai bientôt à Lyon , où l’état de la saison était tel, que le Rhône se trouvait pris vis-à-vis de Miribel , et que l’on y mettait en usage divers moyens pour couper un canal dans les glaces de la Saône. Continuant ma route , je traversai le Dauphiné; la température y était encore extrême; mais, en pénétrant dans les Alpes, j'éprouvai un nouvel adoucissement; et, enfin ; sur les élévations de Pesey , à environ 2,000 mètres au-dessus du niveau de la mer , je fus très surpris, non seulement de ne trouver que des neiges insignifiantes , mais de jouir encore d’un hiver dont la lénitude contrastait sin- gulièrement avec la rigueur de ceux que je venais de ressen- ür : et ce n'était pas l'effet d'un dégel momentané, car celte température avait été constante dans cette localité al- pine ; d’ailleurs mon retour à Lyon me fit retomber dans les froids qui s’y étaient maintenus jusqu'alors. Ce premier faitm’apprit qu'une cause de chaleur régnait dans les parties supérieures de l'atmosphère , tandis que les localités basses étaient maltraitées. Cependant, réduit à la simplicité avec laquelle je l’expose, il eut eu bien peu d’im- portance scientifique, et devait passer inapercu, si l'hiver de 1838 n'était venu me démontrer qu'il pouvait être d'un ordre général. DE LA TEMPÉRATURE ATMOSPHÉRIQUE, 463 Cette année ; le froid fut tardif à Lyon ; les registres de l'Observatoire, tenus par mon collègue M. Clerc, con- statent que durant les premiers jours de janvier jusqu'au 7 , le thermomètre avait marqué de + 2° à + 8° centigrades au-dessus de zéro , et que le 8, à midi, il se trouvait encore à + 6°, tandis que déjà dans la soirée, le mercure était descendu à — 4°,4 , et dès-lors le froid s’accrut avec une étonnante rapidité. Des souffles venant du Sud avaient produit la douce tem- pérature des journées précédentes ; mais, vers trois heures de l'après-midi du jour critique, on put reconnaître l'arrivée tempétueuse du vent du Nord. Je montai sur le plateau de la Croix-Rousse , où les rafales violentes qui m'’assaillirent et l'irrégularité de leur allure , suivant tous les rumbs com- pris entre le N-O et le N-E , me firent aisément comprendre qu'il y avait une sorte de lutte engagée entre les deux vents ; et ce fut le nouvel arrivant qui, dès ce moment, régna pres- qu'exclusivement dans nos environs. Cependant , malgré son impétuosité , il n'avait fait que glisser sous le vent mé- ridional; car, tandis que nos régions basses étaient en proie à une saison inusitée, et que des brumes plus ou moins épaisses nous masquaient fréquemment le ciel, les sommités lyonnaises jouissaient d’un ciel pur et d’un climat modéré : fait qui sera , je l'espère, clairement établi par les documents suivants, puisés à dessein à des sources diverses. M. Courbis, professeur d'histoire naturelle au collége de Tarare , s’est assuré que les cimes d'Affoux, de Bouci- vre, de Violay et de Joux avaient été dégarnies de neige une quinzaine de jours avant les plaines du Forez et du Lyon- nais : cette fusion prématurée fut provoquée par le vent du Sud , dont l'apparition dans ces régions élevées avait été bien plus fréquente que celle du vent septentrional. Les ob- servations suivantes, prises dans la journée du 15 janvier; 464 SUR L'INTERVERSION durant laquelle l'hiver acquit sa plus grande intensité, donnent une idée des différences produites par cette cause : à Lyon, le thermomètre s'étant abaissé, vers les 7 heures du matin , à — 21°,25 centig. , et s'étant maintenu à — 18° dans le reste du jour , Tarare n’éprouva qu'un froid de — 139,75, diminution remarquable pour la faible différence de niveau d'environ 200 mètres qui existe entre ces deux stations ; mais la température de Lyon se retrouve sur l’autre versant , vers les plaines de la Loire , où Roanne indique — 25°, et Feurs — 279,5, tandis qu'à Verrières, dans les montagnes du Forez, le mercure ne s’est pas contracté, pen- dant toute la durée de l'hiver, au-dessous de — 15°. M. Chirat, professeur d'histoire naturelle au séminaire de Ste-Foy-l'Argentière , m’annonca de son côté qu'à Duer- ne ; sur le point culminant des montagnes d'Izeron , le vent du Sud avait régné avec constance ; il faisait fondre le jour ce que le rayonnement nocturne avait congelé la nuit; le soleil ÿ régna avec tout son éclat, et rarement on y vit un aussi bel hiver : aussi ces hauteurs, comme celles de Tarare, ont été dépourvues de leur manteau blanc bien avant la vallée de la Brévenne ; d’ailleurs la neige y avait été moins abondante que dans les plaines ; enfin, les abricotiers et les amandiers n’y ont pas gelé, comme cela est arrivé dans le bas-fond de Ste-Foy-l'Argentière. M. Bravais , dont le fils partage en ce moment les périls et la gloire de l'expédition scientifique vers le pôle , observa qu'à Annonay, le vent du N-E domina dans les parties basses, tandis que , dans les parties supérieures de l'atmosphère, les nuages étaient fréquemment poussés par le S-O. Les mesures qu'il à recueillies lui ont encore appris que, sur la latitude d’Annonay , le maximum du froid a été à Andancette, sur le Rhône — 20°, à Annonay — 17°, et, enfin, à St-Agrève — 129 seulement : or les hauteurs de ces trois points au-dessus DE LA TEMPÉRATURE ATMOSPHÉRIQUE, 465 de la mer sont indiquées par les nombres respectifs 125 mèt., 900 m.et 1,250 m., éléments qui suffiront pour établir la progression ascendante du calorique dans cette cir- constance. S'il était nécessaire d’ajouter mon propre témoignage, je dirais de plus que dans une excursion à Ste-Paule, en Beaujo- lais, faite avant la cessation de la période froide , je pus reconnaitre parfaitement la diminution des neiges à mesure que je gagnais en élévation , et qu'en outre, les cultivateurs s’accordèrent unanimement pour attribuer à la douceur du climat dont ils avaient joui , l’état prospère de leurs vignes montagnardes ; tandis que toutes celles des plaines qui n’ont pas été garanties par une épaisse couverture de neige ou par d'autres circonstances d'exposition locale , ont été forte- ment affectées. Nous retrouvons encore les mêmes circonstances entre Genève et le St-Bernard; car le thermomètre de la ville descendit deux fois à — 25°, et, à deux autres reprises, à — 219,5 centig. , tandis que sur l’Alpe, il ne s’est abaissé, dans les journées correspondantes, qu'à —19°,4 et —18°,8. D'un autre côté, le froid n'y a jamais été indiqué par une contraction de la colonne mercurielle plus grande que — 219,8 : ajoutons que ces nombres, qui. peuvent paraître excessifs , sont habituels à cette station glacée , où la tempé- rature moyenne de l’année est d'environ —1°,26 seulement; car une série d'hivers successifs a donné, année par année , les minima suivants : SG 25005 CRUE | Pie se LE 2: MAL LU 4230.00 teens ee 1800 PRO .87 AR Nu 10 75 CCD PRET ARE, eo HU ie DD. on 74 JS opte 93 12 466 SUR L'INTERVERSION et, en moyenne, — 22°,67; d'où il suit qu'à cette élévation l'hiver de 1838 à été plutôt modéré qu'extraordinaire. Enfin, si en nous.maintenant entre les limites de temps hyémal que nous préciserons plus tard, nous prenons les températures moyennes de midi à Lyon et à Genève, nous trouvons , pour la première ville, un froid de — 7°,28, et pour Genève , seulement — 6°,08. Une circonstance singulière donne un nouveau degré d'authenticité à cette interversion de la température atmo- sphérique ; en effet, le 16 janvier, le lendemain du plus grand froid que nous ayons éprouvé à Lyon , le thermomètre indiquant encore — 11° à midi, il tomba, vers les 6 heures du soir, une véritable pluie , dont l’eau se congelait instanta- nément en verglas sur le pavé, sur les murs et sur les para- pluies des promeneurs ; cette pluie éleva la température de la ville à un tel point, qu'à 10 heures du soir elle n’était plus qu'à — 5°. Le même phénomène se répéta le 27 janvier , après le fort abaissement de — 11°,6 du 26; et, je le de- mande , quelles raisons pourrait-on opposer à des faits qui démonirent d’une manière aussi claire l'existence d’une tem- pérature supérieure à zéro , dans la région des nuages , pen- dant que la surface de nos fleuves se solidifiait dans les ré- gions basses ? On dirait même que, de temps à autre, la couche chaude supérieure s’affaissait dans le bain froid inférieur ; car , en prenant les moyennes des diverses périodes de re- doublement et de relâchement qui eurent lieu à Lyon, on trouve : Pour la période du 8 au 10 janvier , une moyenne de — 3°,7 11 + Ca LE 3) 1k97 2) = à 0 2 F3 au 16 >) — 13 .0 » 17-2ae ») — 7 ,0 D. 19/2071 » — 15 ,5 DE LA TEMPÉRATURE ATMOSPHÉRIQUE. 467 P' la période du 22 au 25 janvier , une moyenne de — 1°,7 » 26 ») — 10 ,1 » 27 au 31 » EME AE Résultats qui suflisent pour établir que la température moyenne de cet hiver n'a été, pour notre ville, que la consé- quence d'une oscillation continue entre deux causes ; l'une de chaleur, l’autre de refroidissement. | Ces premiers aperçus m'ont déterminé à pousser plus loin ces recherches, en examinant d’abord de quelle manière le froid est venu envahir successivement la longue dépression qui s'étend des bouches du Fthin à celles du Rhône; et si Je m'abstiens de discuter son extension dans le sens perpendi- culaire de l'Est à l'Ouest, c’est que, d’une part, les données me manquent du côté de l'Atlantique , et que , de l’autre, il suflit de rappeler que sur le versant oriental des Alpes , la température glaciale a été remplacée par des fontes de glaces et de neiges, et par des pluies tellement abondantes, que le débordement du Danube occasionna les plus terribles désas- tres dans la Hongrie ; les rigueurs de l'hiver étant donc , pour ainsi dire , demeurées circonscrites dans une zÔne CCCI- dentale du grand massif européen , nous n'avons pas à nous occuper de ce qui s’est passé au-delà. Les éléments numériques dont je vais faire usage m'ont été fournis par M. Müncke de Heidelberg , par les Observa- toires de Lyon , de Genève , du grand St-Bernard ; et le reste sera puisé dans une intéressante notice de M. Toulouzan, lue à l'Académie de Marseille. Les époques successives à partir desquelles la moyenne thermométrique s'est maintenue au-dessous de zéro dans la direction indiquée, sont, à Hambourg , la journée du 6 janvier. Heidelberg , > 7 Genève et Lyon, » 8 468 SUR L'INTERVERSION C'est-à-dire que le courant d’air glacé venait du Nord , en parcourant un espace d'environ 200 lieues en deux jours, ou à peu près 4 lieues à l’heure:. [la du se propager dans le même sens jusqu’à Arles; car la neige qui tomba à Lyon dans la soirée du 9 se manifesta seulement le 10 à Valence; le Rhône ne charria d’ailleurs des glacons dans cette ville que le 13 ; le 14 il fut pris à Avignon, et seulement le 15 à Arles ; enfin , cette journée du 15, qui a été celle du plus grand froid général dans le bassin du Rhône, donne l'échelle thermométrique suivante ; savoir : Gencyes om ro SION TE O9 0'centtes YO NE RASE, SR) 7 Valence 20e AL OT EE Te O0 1 SE SSL JS | ANTON ee De te ee DD SU ATEN, DODS SON ATE UE TS ge Maärsedle te OR UE 0695 D'où il suit qu'à mesure qu'on se rapproche de ce dernier point , la prédominance du Nord cède à celle du Sud ; et , en effet, ni les îles de la Méditerranée, ni le littoral de l'Italie, ni les côtes de l'Espagne n'ont éprouvé de grands froids, et en Corse les amandiers se couvraient de fleurs pendant que nos noyers gelaient. Si d'un autre côté nous cherchons le terme des grands froids de janvier, nous n’atteignons plus à la même préci- sion, probablement parce qu'il faudrait avoir égard à la hau- 1 Lamarck, dans ses Ænnuaires météorologiques , a déjà fait observer que le re- froidissement du mois de mai 18014 , qui a fait geler beaucoup de vignes et a fait tant de tort à la végétation, a employé 48 heures à traverser la France du Nord au Sud. En effet , à Bruxelles et à Paris, c’est dans Ja nuit du 24 au 95 floréal que ce froid s’est fait ressentir , tandis qu'a Besançon et à Montpellier on ne l’a éprouvé que dans Ja nuit du 26 an 27 ; il suppose qu'il a étérelardé dans sa marche par la chaleur du jour. DE LA TEMPÉRATURE ATMOSPHÉRIQUE. 469 teur des lieux au-dessus du niveau de la mer , hauteur dont nous avons déjà démontré toute l'importance ; en second lieu, la question se complique de la température propre aux diverses latitudes ; enfin , la lenteur du retour de la chaleur, en formant un contraste des plus saillants avec la précipita- tion de l'invasion du froid , contribue encore à dénaturer les résultats. Cependant si nous considérons : 1° Qu'à Hambourg la moyenne diurne a été de — 2°,5 le 27 janvier , et qu’à dater de ce moment on a des maxima journaliers qui ne s’abaissent plus au-dessous de — 5 centi- grades ; 2° Qu’à Heidelberg on a atteint — 2°,8 dans la journée du 27 janvier , et 0°,0 dans celle du 98 ; 3° Qu’à Genève, le thermomètre est monté à — 1°,9 le 27 janvier, et qu'ensuite nous trouvons fréquemment des degrés positifs ; 49 Qu'’à Lyon encore , à la même date , on a eu — 0°,6, puis de nombreux résultats positifs comme à Genève ; 59 Si l'on voit, en outre, que dans l'intervalle du 26 au 27 le baromètre s’est fortement abaissé pour remonter, dans la soirée du 27, à Différence. mill. mil]. mill. Heidelberg, de 735,62 à ‘738,55 4. 07, 2,95 Genève, de10916 "Ari OR PR. 1227 Lyon , dE 26,60 PTE CODE AE PPS 6 1 Gi St-Pernard, de 546,56 à 549,29 . . . 2,173 Et qu'ensuite, malgré les oscillations de détail, il n'est plus retombé à des points aussi bas, de même qu'il n’y était pas arrivé auparavant ; si l'on considère , dis-je , tous ces phéno- mènes, on ne peut s'empêcher de reconnaitre qu'il y à eu sur cet espace une simultanéité de modification indiquant, à dater de ce jour, un changement prononcé dans l'état ano- mal de l'atmosphère. 470 SUR L’INTERVERSION Si donc , sans avoir égard aux irrégularités de détail, on se contente de tenir compte de la durée des froids dans di- verses localités , on aura des longueurs d'autant plus grandes qu'elles se rapportent à des stations plus septentrionales , puisqu'ils ont persisté , à Durée. Hambourg , du 6 au 27 janvier, c'est-à dire 22 Jours. Heidelberg , du 7 au 27 > 2 Genève et Lyon, du 8 au 27 » 20 Tandis que les chiffres suivants tendent à démontrer une assez grande uniformité dans les minima correspondants : Hambeusess 2. 2 . 2121 Heidelberg y 4: we 2 we = 21 90 CODE De ne 0 e Loe— 2 0 NOR ae 2 ee a 414) Grand St-Bernard . . . —21 ,80 Pour donner une plus grande précision à ces notions, j'ai réuni dans un tableau ( planche 1X ) les courbes correspon- dantes aux variations diurnes dans diverses localités. Elles se composent, aulant qu'il a été possible , des deux élé- ments, maxima et minima; en sorte que les étrangle- ments et élargissements , compris ces deux dernières lignes , peuvent donner une idée des transitions extrêmes d’un même jour qui ont été quelquefois considérables. Il résulte des faits exposés jusqu'à présent, que la super- position de deux vents , l’un méridional , l'autre septentrio- nal , a joué un grand rôle dans la cause de l'hiver de 1838 , et il parait en avoir été de même dans d’autres circonstances analogues ; car, d’après de Saussure , les froids de 1785, qui se firent sentir si vivement à Genève , furent accompagnés de brises du Sud et du S-0, et le P, Cotte rappelle aussi des cbservations analogues faites dans les années 1709 , 1783 et 1789. DE LA TEMPÉRATURE ATMOSPHÉRIQUE. 471 Cette premicre donnée me détermina à tenter une suite de calculs de moyennes, relatives à toutes les combinaisons jour- nalières des trois vents observés aux stations de Lyon, de Genèveet du grandSt-Bernard ; mais, toutes réflexions faites, je crois devoir m'abstenir d’en exposer les résultats, dans la crainte d'induire en erreur; il était évident, par exemple , qu'ils pouvaient être établis sur des bases fausses, parce qu'une foule de causes locales et accidentelles peuvent faire varier les températures et autres éléments numériques dans des points aussi espacés en longitude que le sont les lieux en question, et l’on ne pourra réellement compter sur une cer- taine exactitude que quand nos instruments se préteront à l'emploi ingénieux des ballons captifs que M. Arago a ré- cemment proposé d'introduire dans la météorologie. D'un ‘autre côté , comme Deluc l’a déjà démontré dans ses recher- ches sur les modifications de l'atmosphère , les masses d'air en mouvement peuvent , dans certaines circonstances , parti- ciper facilement, et pendant un certain temps du moins, aux températures antérieurement acquises par les diverses stations qu'elles viennent envahir, en sorte qu'il faudrait une nom- breuse série d'observations pour se dégager de cette cause d'erreur : cependant, comme pierre d’attente pour un édifice plus régulier et mieux ordonné, et avec toutes les restrictions que je viens d’énoncer , je résumerai de la manière suivante le résultat de quelques-unes de mes combinaisons : 1° La température a été douce à Lyon quand le Sud a prédominé dans toute la hauteur de l'atmosphère ; 20 Le froid a été d'une intensité moyenne dans les jour- nées où le Nord a régné seul ; ou bien quand le Sud était simplement superposé au Nord ; ou bien, enfin, quand le calme régnait à Genève entre deux lames en mouvement dans un sens ou dans l’autre ; 3° Le climat a été réellement excessif à Lyon comme à 472 SUR L'INTERVERSION Genève , lorsqu'une couche Sud régnait au niveau de Genève entre deux couches Nord, l’une en bas à Lyon, l’autre en haut au St-Bernard. C'est sous cette influence qu'à l'heure de midi, dans la journée du 11 janvier , la colonne mercurielle s’est contractée depuis la veille de — 5° à —- 11°, et que l’on à ressenti les froids de — 18° et de — 14°,8 des 15 et 21 janvier : si même l’on veut ranger les vents d'Ouest dans la classe des vents méridionaux dont ils ne diffèrent pas es- sentiellement, on pourrait encore ajouter à ces éléments la journée du 20 janvier, dans laquelle le mercure s’est mainte- nu à — 150,6. Cette nouvelle complication sera, sans doute, prise en con- sidération par les météorologistes , quand ils auront assez de données pour chercher la théorie de ces grands froids. Provi- soirement on peut entrevoir qu'elle ne doit pas différer essen- tiellement de celle qui nous donnera l'explication de la for- mation de la grêle au milieu des chaleurs de l'été ; car , ainsi que j'espère le démontrer dans un Mémoire auquel je travaille depuis plusieurs années, le concours de deux vents, l’un septentrional , l’autre méridional , paraït jouer un grand rôle dans ce phénomène de refroidissement subit de l'atmosphère. Cette idée semble même avoir déjà été pressentie par le P. Cotte, lorsqu'il croit devoir faire remonter les rigueurs de l'hiver de 1788 à 1789 à la grêle désastreuse qui survint le 13 juillet 1788 : seulement dans l’un des cas l’eflet serait purement momentané, tandis que dans l’autre la superposi- tion des lames d’air , douées de propriétés physiques diffé- rentes , se soutient pendant un temps plus ou moins long, en veriu de causes qui sont encore à trouver. Pour compléter notre étude autant qu'il est possible dans l'état actuel des choses, voyons encore quels ont été les ré- sultats fournis par les autres instruments météorologiques. DE LA TEMPÉRATURE ATMOSPHÉRIQUE. 473 Ceux-ci donnent moyennement pour l'heure de midi et dans les journées des 11, 15 et 21 janvier : Baromètre, Hygromètre. Éthrioscope. Grand St-Bernard. . . 559,47 85 ») GhneNe.-demen. 099991 92 2,09 mon choc) Joue 1:746,88 18 » Et pour le reste de la période : Baromètre. Hygromètre. Éthrioscope. Grand St-Bernard. . . 554,95 82 » Génénen lon acosors|729:49 85 1,05 pong sb.shorml.rhn1440;61 74 >» Ces chiffres indiquent déjà que les plus grands froids ont été accompagnés des plus grandes pressions barométriques ;, du maximum d'humidité et de la plus grande diathermansie de l'atmosphère ; mais si l’on craignait que notre manière de combiner les éléments numériques uniquement d’après les jours durant lesquels trois couches d'air existaient simultané- ment dans l'atmosphère , savoir : le Nord en bas et en haut, et le Sud entre deux , si l’on craignait, dis-je, que ce choix ne füt trop systématique, on pourrait encore décomposer simplement la saison en ses diverses périodes, et l’on trou- verait ainsi, pour la station de Genève , qui seule nous donne les résultats de l’éthrioscope : Moyenne des Moyenne Moyenne Diatherm. minima. barométr. hygrométr. moyenne. Période du S8au10, — 6,0 727,03 79,56 1,39 Période du 1 1 au 12, — 25,1 LA 108 OUT se 2909 Période du 13au14, — 8,2 725,02 85,62 1,47 Période du 13au16, — 19,8 723,37 93,50 0,49 Période du 17au 18, — 7,9 122,29 AT ALU V3 Période du 19au22, —17,2 727,49 91,06 1,95 Période du 23 au28, — 7,2 715,22 92,70 0,76 Période du 29 , TU. 123,00 719000 A,70 474 SUR L'INTERVERSION Ou bien, en résumant les observations pour les froids et ce qu'on pourrait appeler les chaleurs : Température. Press.Parom. Hygrométr. Diatherm. Froids , — 18,3 121539 91,77 1,79 Chaleurs, — 7,5 120:5Æ 86,58 0,94 Nombres qui confirment trop évidemment la loi déjà énon- cée , pour qu'il soit nécessaire de nous appesantir davantage sur sa réalité. En examinant plus en détail la marche des instruments durant cet hiver, on voit que l’éthrioscope est celui qui a dé- celé avec la plus grande promptitude l’arrivée des grands froids, et, sous ce rapport, son emploi mérite d’être plus généralisé qu'il ne l’est actuellement : par exemple, à Ge- nève , à 3 heures de l'après-midi, la veille du 11, il accusait déjà 39,03 UE » 4 ,78 2, >) | Et ces nombres n'ont guère été dépassés, ou à peine atteints, pendant la durée de ces mêmes froids. IL est évident que c'est à la plus parfaite dissolution des vapeurs atmosphéri- ques, occasionnée par la prédominance de la couche d'air chaud , qu'il faut attribuer l'indication hâtive de cet instru- ment ; mais cette même transparence de l'air, ainsi que le calme qui règne assez habituellement durant la nuit, qui as- siste à l'extension du vent méridional, favorisent de leur côté le rayonnement , et occasionnent ainsi la recrudescence momentanée des froids. Cette explication est même la seule que l’on puisse donner de la croyance populaire à Lyon sui- vant laquelle les gelées les plus intenses précéderaient pres- qu'immédiatement les dégels, ou du moins de fortes élévations de température. IL m'a paru curieux de vérifier l'exactitude de cette observation ; et, en effet, je trouve que le fort abais- sement de — 219,25 du 15 janvier a été suivi de l'élévation DE LA TEMPÉRATURE ATMOSPHÉRIQUE, 4175 à — 5° du 16 janvier; de même le 21 janvier matin, le ther- momètre a marqué — 19°,2 ; le soir il n'indiquait plus que — 12,2, et le lendemain il s'élevait à + 2°,6 ; enfin, le 26 janvier matin, l'instrument dénotait — 11°,6 , et le len- demain soir il était monté à — 0°,6 , et chaque fois le soleil a percé les brumes, ou bien le ciel était étoilé, ou bien encore le vent du Sud se faisait sentir jusque dans la ville. L'hygromètre ; au contraire, paraît être plus affecté des suites du froid , et il manifeste encore l’existence d’une forte humidité quand la température s’est déjà élevée. 12, il a indiqué à Genève , à 3 heures LES de l'après-midi ; 98e Ainsi le 16 , È + 99 . 97 ZA 3 Tandis que la veille des froids il était aux mêmes instants à 66°, à 76° et à 67° seulement. Enfin le baromètre s'est élevé graduellement à l'approche du froid, et s’est maintenu au plus haut pendant sa durée , pour s’abaisser ensuite, en sorte que ses oscillations ont paru suivre assez régulièrement la marche du thermomètre. S'en suivrait-il que le fait de la superposition des vents au- rait une certaine influence sur l'élévation de la colonne mercurielle? Dans tous les cas je me bornerai à ajouter ici que, dès 1789, Wan Swinden a signalé, comme étant une des singularités les plus remarquables de cet hiver, la grande hauteur du baromètre les #4, 5 et 6 janvier, nonobstant l'intensité du froid ; car on a remarqué, dit-it, qu'en général on n’a pas de gelée excessive et continue le baromètre étant très haut. L’exposé précédent amène naturellement à la question de savoir quelles sont les époques qui ont vu se reproduire des hivers rigoureux. Ont-ils été autrefois plus nombreux , plus fréquents que de nos jours ? L’'intensité des gelées était-elle 476 SUR L'INTERVERSION aussi vive? En un mot, les documents historiques permet - tent-ils d'admettre une modification en bien ou en mal dans nos climats ? Pour répondre autant que possible à ces demandes J'ai fait usage des tables consignées dans l4n- nuaire du bureau des longitudes , dans la Statistique des Bouches-du-Rhône; j'y ai réuni ce que nous ont appris les chroniqueurs de Lyon et divers météorologistes, tels que le P. Cotte, Rozières etc. , etc. ; enfin, je me suis servi des documents conservés de l'Observatoire de Lyon. Ces der- niers ; que l’on doit aux PP. Béraud et Delacroix ; ont l’a- vantage de donner des résultats numériques que ne présentent pas les autres ; cependant cette lacune dans les observations antérieures à 1709 ne doit pas être un motif d'exclusion , car enfin, les indications thermométriques peuvent être remplacées jusqu’à un certain point par les effets du froid sur les végétaux tendres , sur les arbres, sur les hommes et les rivières , données que les historiens ont rarement manqué de consigner dans leurs récits : ainsi, en février 1766, Île Rhône n’était pas totalement pris au-dessous de Lyon , quoi- que, du 16 jusqu'au 27 janvier , la température se füt tou- jours maintenue au-dessous de — 8° centig. , et que les 29, 30 et 31 janvier et le 1% février on eut éprouvé des froids de — 11°,2, de — 129,5, de — 189,7 et de — 229,7; on est donc, suivant toute apparence , en deca de la vérité en fixant à — 18° centig. le degré auquel il est nécessaire que le thermomètre descende pour que le Rhône gèle à Arles ou dans tout autre point de la Provence. D'un autre côté , on a trouvé que le Var se prend quand la température est de 10 à 12° centig. au-dessous de zéro. Quand le golfe de Venise gela en 1709 , le thermomètre était descendu dans la ville à — 20° centis. IL faut un froid de — 9° centig. au moins pour que la Seine se gele à Paris. DE LA TEMPÉRATURE ATMOSPHÉRIQUE. 4757 Enfin les oliviers soufirent par des froids de — 7 à — 8°. Cependant , quelque précision que ces chiffres présentent au premier Coup d'œil, ilne faut pas les considérer abs- traction faite de tout l'accessoire des hivers ; ainsi un froid momentané de 20° ne fera périr tout au plus que les herbes et quelques arbustes, et ne solidifiera nullement les rivières un peu grandes, parce que les masses terrestres, en général peu conductrices , exigent un certain laps de temps pour participer à la température de l'atmosphère ambiante. Réciproquement, on peut aussi concevoir que la prolonga- tion outre mesure d'un hiver modéré peut finir par produire des eflets analogues à ceux des plus rigoureux. Il suit donc de là que pour arriver à former des histoires complètes des grandes aberrations hyémales, aucun des détails contenus dans les historiens ne doit être omis. Il sera sans doute difficile d'obtenir des-résultats un peu précis antérieurement au 1 7° siècle; cependant, ce n’est pas un motif pour négliger le perfectionnement des tables ; il y a même tout lieu d'espérer que, pour le bassin au Rhône, entr’autres. on arrivera, avec un peu de patience, à réunir bien des éléments essentiels ; car, avant la révolution , une foule d’observateurs savants et judicieux y avaient adopté la mé- téorologie comme objet principal de leurs recherches, et les artistes lyonnais avaient déjà senti les avantages de la di- vision centigrade du thermomètre long-temps avant que cette idée ne füt absorbée par le nouveau système métrique. Tant d'observations ne peuvent être anéanties ; les papiers de famille, les archives des villes, les anciens registres des Observatoires doivent contenir beaucoup de documents inédits, dont la réunion en un seul faisceau pourrait faire remonter à quelques siècles plus haut la science que l’on croit encore si neuve. Tels sont les motifs qui m'ont déter- miné à compléter les premières ébauches, avec l'espérance qe Ji 32 478 SUR L'INTERVERSION qu'elles se développeront encore dans quelques années ; car l'expérience journalière nous apprend qu'il sufit d’énoncer une idée, pour que le zèle et l’activité scienti- fique de notre époque en ait promptement tiré tout le parti possible. 400-401. Les Goths appelés par Stilicon passent les fleuves sur la glace. Le Rhône fut pris dans toute sa largeur. La Mer Noire gela, dit-on', entièrement ; mais il y a ici une hyperbole évidente, et l’on aurait eu quelque peine à véri- fier le fait. 462. Sous Sévère, successeur de Majorien, le Var gela et le froid fut très général en Europe; car Théodomir put traverser le Danube avec son armée, pour aller, en Souabe, venger la mort de son frère. 545. * Le froid a été si grand que les oiseaux pouvaient être pris à la main°. 163.* L'hiver de cette année fut des plus rigoureux ; il tomba une grande quantité de neige, et le froid s’étendit jusqu’au détroit des Dardanelles et à la Mer Noire qui furent gelés. 191. Les vignes ont beaucoup souffert en Provence. Épizootie. 800. * Grand froid. 822. Le Rhône, le Pô , l'Adriatique , ainsi que plusieurs ports de la Méditerranée furent pris par les glaces; des char- rettes pesamment chargées traversent durant plus d'un mois le Danube , l’Elbe et la Seime. 829. * Année où le patriarche jacobite d’Antioche , * Les aslériques indiquent les hivers pour lesquels le bassin du Rhône n’a pas fourni d'éléments authentiques. DE LA TEMPÉRATURE ATMOSPHÉRIQUE. 479 Denis de Telmabre, et le calife Mamoun , allant en Egypie, trouverent le Nil gelé. 860. L’Adriatique et le Rhône gèlent. 874. Le Rhône est pris ; les vignes souffrent : l'hiver a été long, car la neige tomba dès le commencement de no- vembre et demeura jusqu'à la fin de mars ; elle était si pro- fonde qu’on ne pouvait aller faire du bois dans les forêts. Épizootie. 891-893. Le Rhône gèle, les vignes souffrent ; les bestiaux ont péri dans les étables. 991.* Hiver très froid et très long ; les arbres fruitiers souflrent ; le blé n’a pas germé, et une disette en fut la suite. 1044. * Une énorme quantité de neige a couvert la terre ; la vigne et les arbres fruitiers ont péri. A la suite de cet hiver rigoureux il y eut famine. 1067.* Froids extraordinaires. 1124. * Froids extraordinaires. 1133. On traverse le Rhône sur la glace ; le Po, en Italie, est gelé depuis Crémone jusqu’à la mer ; les routes sont devenues impraticables à cause de l'abondance des neiges ; le vin se solidifie dans les caves et les arbres se fendent avec bruit. 1179. * Le blé et la vigne ont gelé en Autriche; le bétail a péri. 1209-10.* Id. Neige abondante , famine, froid très ri- goureux. 1216. Le Rhône et le Pô gèlent à une grande profon- deur (jusqu’à 15 pieds, dit-on) , et le vin, en se solidifiant, fait éclater les tonneaux. 1934. Le Rhône et le PÔ sont de nouveau pris par les glaces ; de lourds chariots traversent l'Adriatique en face de 480 SUR L'INTERVERSION Venise; un bois de sapin situé auprès de Ravenne est dé- truit par la gelée. 1256. liver rigoureux dans le Nord et doux en Pro- vence ; le Danube reste gelé dans toute sa profondeur pen- dant un temps considérable. 1269. * Id. Le Cattégat est entièrement gelé, et le froid très intense en Ecosse. 1292. Hiver rigoureux dans le Nord et doux en Provence ; le Rhin est entièrement pris auprès de Brisach , au point que des chariots le traversent ; il en est de même pour le Catté- gat, que l’on passe sur la glace. En Allemagne , 600 hom- mes sont employés à pratiquer un passage aux troupes au- tichiennes. 1302. Le Rhône est pris ; des épidémies et des épizooties succèdent à ce rigoureux hiver. 1305. Le Rhône et toutes les rivières de la France et de l'Allemagne sont de nouveau pris; la mer est gelée à 5 lieues des côtes en Hollande. On éprouve ensuite une disette de comestibles et de fourrages. 1316.* Le blé n’a pas germé en Allemagne. 1523. Le Rhône gèle et le froid est très intense en Alle- magne. Des voyageurs à pied et à cheval ont pu cheminer sur la glace du Danemark à Lubeck et à Dantzig. 1333-34. Cet hiver, toutes les rivières sont gelées en France; la glace du Rhône avait 5 pieds d'épaisseur et les voitures les plus chargées le traversaient sans risque; il resta 3 mois dans cet état. Cet hiver fut suivi, dit-on, de l’apparition d’une multitude d'insectes venimeux et de la peste; le froid s’étendit en Italie. 1344. Les fleuves de la Provence et de l'Italie sont gelés. 1358. Il tombe beaucoup de neige, au point qu'il y en eut 10 brasses à Bologne en Italie ; à la suite, le Rhône et la Durance débordèrent. DE LA TEMPÉRATURE ATMOSPHÉRIQUE. 481 1564. A Arles, le Rhône gèle à la profondeur de 15 pieds ; le froid fit périr les arbres ; puis la chaleur de l'été et les sauterelles détruisent les plantes. 1392. * Les arbres fruitiers se brisent en pièces et sont détruits par la gelée. 1408. Un des plus grands froids connus dans le Nord ; hiver ordinaire en Provence. Le Danube est gelé dans tout son cours ; la glace s'étend sans interruption de la Korwège au Danemarck. En France, les vignobles et les vergers sont détruits ; les voitures traversent la Seine. 1423. Grand froid dans le Nord et dans l'Allemagne ; hiver doux et sec en Provence. 1452-33-34. Trois années consécutives de grands froids en Allemagne, mais hivers ordinaires en Provence; en Hollande, il neige pendant 40 jours en 1434. La gelée commence à Paris le dernier décembre et continue pendant 3 mois moins 9 jours. Elle recommence vers la fin de mars et dure jusqu'au 17 avril. 1460. Le Rhône et le Danube sont pris ainsi que a Bal- tique ; les piétons et les cavaliers passent sur fa glace du Danemarck en Suède ; les vignobles sont geiés en Allemagne. 1468.* Les vignes souffrent beaucoup ; en Flandre, on coupe à la hache la ration de vin @es soldats. 1493. Le port de Gênes est pris par les glaces les 25 et 26 décembre. 1500. Hiver si rude que la Saône ut entièrement gelée de Lyon à Mäcon. 1507. Le port de Marseille se pèle dans ‘ouie son éten- due; le jour de l'Épiphanie il tombe 3 pieds de neige dans cette ville ; eïle garantit les herbes, mais les arbres périssent. 1544. Le froid fut si vif en France que le vin se solidi- fiait dans les tonneaux. Ouragans du S-E à Marseille. Le 482 SUR L'INTERVERSION Rhône, débordant le 11 novembre , renverse 200 toises des remparts d'Avignon, et couvre toutes les plaines durant 8 jours. 1548. Froid général par toute l’Europe ; hiver long ct très intense ; on se rend de Rostock au Danemarck sur la glace. 1564-65-66. Charles IX était à Salon; le froid com- menca à Ja Noël dans toute l’Europe ; le Rhône fut pris dans toute sa largeur à Arles. En 1565 et 66, les oliviers ci autres arbres périssent. Durant 3 mois des chariots traversent l'Escaut sur la giace. 1568-69. Le 11 décembre les charrettes traversent le Rhône sur la glace, et la débâcle n’a lieu que le 21. 1570-71. À Arles , le froid dure depuis la fin de novem- bre jusqu'à la fin de février ; à Marseille , il n'acquiert une grande intensité qu'au 1% janvier ; les arbres fruitiers pé- rirent dans le Languedoc. Ce froid fut général dans toute l'Europe, et toutes les rivières de France , même celles du Languedoc et de la Provence, se couvrent de glaces solides au point de porter des charrettes chargées. Une cherté de blé suit cet hiver, et le mal est tel, que les états de Pro- vence font des remontrances. Les moulins à blé du Rhône se trouvent arrêtés; le gouverneur de Lyon , M. Mandelot, qui s'était si bien montré dans l’inondation du 2 décembre 1570, effrayé de ce nouveau danger , employa tant de bras à rompre les glaces, qu'il parvint à mettre la ville à Pabri de la famine. (Quelques auteurs portent cet événement à 1572, et même à 1573.) 15914. Le 1% mai il tombe une telle quantité de neige dans les montagnes lyonnaises, à [zeron et à St-Sympho- rien-le-Château, que les branches des arbres en sont rompues. 1594. La mer gèle à Marseille et à Venise; le froid se répand en Allemagne et en Hollande, où le Rhin et l'Éscaut DE LA TEMPÉRATURE ATMOSPHÉRIQUE. 483 sont glacés. Il tombe encore au mois d'avril 1595 beaucoup de neige à Lyon, et le froid intense qui l'accompagne dure Jusqu'au 26 du même mois; ces gelées détruisent la récolte de nos montagnes. 1599-1600. En décembre le froid fait périr beaucoup de bestiaux et d'hommes autour de Lyon. Il alla toujours croissant depuis novembre jusqu'au 23 janvier, et finit à la fin de mai. C'était l'année du mariage de Henri 1V avec Catherine de Médicis; le pain qu'on lui servit le 26 était gelé, et il voulut le manger tel ; ce froid s’étendit en Al- lemagne. 1603. Des charrettes passent le Rhône sur la glace. En Janvier et en février le froid fut si äpre à Lyon, qu'on ne se ressouvint pas d'en avoir ressenti un pareil depuis 50 ans: il dura 7 semaines avec une telle intensité, que les arbres éclatèrent; puis sarvint en avril, maiet juin une séche- resse excessive. 1608. Hiver remarquable par la grande quantité de neige qui tomba à Padoue et par le froid excessif qui avait commencé à se faire sentir le jour de là SE Thomas; il dura plus de 2 mois sans s'adoucir , glaca toutes les rivières , et beaucoup de voyageurs, ainsi que le gibier, périrent dans les campagnes. Le dégel qui suivit causa encore de plus grands dégâts s il s'était accumulé des montagnes de glace sur la Saône et surtout devant l'église de l'Observance; on craignit qu’en se détachant, elles ne vinssent à emporter le pont de Pierre, que l’on chargea de fardeaux par mesure de précaution ; toute communication fut interceptée entre les deux rives , et l’on fit des processions et des prières publiques. Un artisan fit alors assembler le Consulat , lui offrant de rompre la glace par petits morceaux, ct de la faire écouler sans danger : on lui promit 600 livres ct une place de com- 484 SUR L’INTERVERSION mis aux portes. Il alluma contre la glace quelques feux avec des fagots et un peu de charbon, puis se mit à murmurer quelques paroles. Aussitôt , ie prodigieux rocher éclata comme un coup de canon , en se divisant en une infinité de pièces , dont la plus grosse n'avait pas plus de 3 à 4 pieds d'épaisseur, et ia débâcle eut lieu sans accident: il parait évi- dent, d’après cela , que la glace se tressailla sous l'influence de la chaleur, comme ferait un verre que l’on chaufferait brusquement. Le Consulat, loin de récompenser cet homme ;, laccusa de sortilége. Il courut le danger d’être brülé, et n'échappa à cette peine que par la fuite ; sa recette fut brülée publiquement. Cependant il fit un procès à la ville, et une transaction mit fin aux débats; le Consulat paya 1 00 liv., et le tailleur Bresson se désista de son action. Les pièces de ce procès, qui prouvent une grande ignorance , même pour cette époque , sont conservés aux Archives. 1621-22. Toutes les rivières de l'Europe sont couvertes de glaces ainsi que le Zuyderzée; le détroit des Dardanelles est gelé, et la flotte Vénitienne est prise par les glaces dans les lagunes. 1638. L'eau du port de Marseille gèle autour des galères. 1654-55-56. Pendant ces 3 années il plut très rarc- ment ; la chaleur et la sécheresse diminuèrent beaucoup les récoltes dans le midi de la France, tandis qu'en 1655 et 1656 , la Seine est prise, et la gelée dure depuis le 29 dé- cembre jusqu’en mars. 1657-58-59-60. Hivers très ri goureux dans toute l'Europe; en Italie les glaces qni couvrent les rivières peuvent porter de très grands poids ; à Rome on n'avait point vu une aussi grande quantité de neige depuis des siècles. La gelée dura sans interruption, à Paris , depuis le 24 décembre 1657 jus- qu'au 8 février 1658. Entre le 24 décembre et le 20 jan- vier le froid fut modéré, mais ensuite il acquit une intensité DE LA TEMPÉRATURE ATMOSPHÉRIQUE. 485 extrême, au point que la Seine fut entièrement prise ; le dé- gel du 8 février ne dura pas , le froid reprit le 11 et dura Jusqu'au 18. C’est en 1658 que Charles X put passer le pe- tit Belt, sur la glace, avec toute son armée , son artillerie et ses bagages. Les oliviers souffrent beaucoup ; et , enfin, le Rhône et toutes les rivières débordent , au point que la Ca- margue est sous les eaux. Pluie de soufre en Allemagne. De 1659 à 1660, les oliviers qui avaient repoussé et autres arbres périrent presque tous. 1662-63.* La gelée dure à Paris du 5 décembre au 8 mars. 1665. Le G février, à Paris, — 219,2. 1670.* Froid rigoureux dans le Nord, en Angleterre et en Danemarck; le grand et le petit Belt sont gelés. 1676-1677. * Gelée fort intense, la Seine est prise pendant 35 jours consécutifs. = 1684. Hiver doux et sec en Provence, tandis qu'il est très rigoureux dans le Nord ; la Tamise gèle à 11 pieds de pro- fondeur ; des chênes se sont fendus. 1691.* Des loups affamés entrent à Vienne et dévorent des hommes et des bestiaux. 1695. Hiver doux et brumeux en Provence ; mais en Alle- magne les gelées commencent en octobre et se prolongent jusqu'en avril ; plusieurs personnes sont mortes de froid ; en Irlande, il tomba des pluies contenant une matière grasse et huileuse ; le même phénomène se reproduisit à Arles. 1697-99. * Hivers très rigoureux. 1709. Année dite du gros hiver ; toutes les rivières, les lacs, la mer Adriatique et la Méditerranée, à Gênes, à Marseille , à Cette, sont gelés; en Angleterre, on assure que la terre l'a été jusqu'à 2,74 de profondeur. Les ant- maux, dans les campagnes, et des milliers d'hommes ont péri 486 SUR L’INTERVERSION jusque dans les maisons; presque tous les oliviers furent détruits en France; le Rhône était rempli de glaçons qui s’'accumulèrent à la hauteur de 12 pieds; le thermomètre marqua , à Lyon , — 189,75 centig.; à Paris, — 239,1 ; il y eut disette à la suite de cet hiver. 1716. * Hiver rigoureux dans le Nord; la Tamise gèle à Londres ; des boutiques sont établies sur la glace. A Paris, — 182,7. 1726. * Hiver rigoureux dans le Nord; on passe en trai- neau de Copenhague en Suède. 1729.* Le froid a duré depuis le mois d'octobre jus- qu'en mai. En Écosse, beaucoup de bestiaux périrent sous la neige; dans d’autres parties de l'Europe des forêts entières ont été gelées. À Paris, — 15°,3 centig. 1731-32.* Grands froids. 1740. Froid presque comparable à celui de 1709. En Italie et en Portugal, la neige est épaisse de 8 à 10 pieds ; le Zuyderzée est entièrement gelé ; à Leyde, le thermomètre marqua —12° centig. En Angleterre , tous les lacs et la Ta- mise sont couverts de glace; la Seine aété prise — 149; des pos- tillons ont été gelés sur la selle de leurs chevaux ; les oliviers ont souffert. Le froid occasionna un tel fendillement des roches granitiques et autres des Alpes, que les routes ordi- taires de ces montagnes étaient couvertes de leurs débris , et les éboulements mirent à découvert plusieurs belles ca- vités tapissées de cristal de roche. Le plus grand froid est survenu à Lyon le 19 février , par un vent N-E violent; il s'éleva à — 112,20 centig. , et le thermomètre demeura au-dessous de zéro pendant presque toute la durée des mois de janvier , février et mars : les glaces de nos rivières commen- cèrent à partir le 11 mars. La température fut moins froide à Aix, où le maximum eut lieu le 8 février, et s’éleva à — 69,25 centig. A cet hiver succéda un été durant lequel DE LA TEMPÉRATURE ATMOSPHÉRIQUE. 487 il y eut de fortes chaleurs; car, le 19 juillet, le thermo- mètre dépassa + 35° centig. À Aïx, la liqueur ne monta qu'à + 280,43 centig. les 16 et 17 juillet. 1741. A Lyon, le jour le plus froid fut le 26 janvier ; par un vent Nord violent, le thermomètre descendit à — 16°,25 ; l'intensité du froid égala donc presque celle de 1709 , mais il ne dura pas ; à Aix, le jour le plus froid fut le 26 février —6°,88. Par contre, dans la journée la plus chaude à Lyon, celle du 5 juillet, le thermomètre s’éleva +38°,70, tandisqu'à Aix, il n'atteignit que + 29°,37 les 15 et 16 août. Voilà donc deux années consécutives où le climat a été plus excessif à Lyon qu'à Aix. Les 4, 5, 6 et 12 janvier de l’année suivante ont encore été assez froids : — 112,1 centig. 1742. Hiver remarquable dans le bassin du Rhône par les oscillations du baromètre de la fin de l’année ; la plus petite hauteur de cet instrument avait été, le 4 décem- bre, à 26 pouces 1 ligne — 0" ,706 ; il s’éleva ensuite , Jus- qu’au 31 décembre, à 27 p. 11 1., ou 0,755 ; et le 3 jan- vier suivant il atteignit 28 p. 2 1. — 0",762. Ainsi, dans l'espace d’un mois, ona vu, soit à Lyon , soit à Aix, le mercure du baromètre dans le plus grand abaissement et la plus grande élévation où on l'ait vu depuis long-temps. Ces variations extraordinaires ont été accompagnées, pendant Îx descente du 4 décembre , d'un vent du Sud impétueux, qui occasionna sur la Méditerranée une si violente tempête, que les eaux de celte mer s’étendirent jusqu'à 4 lieues dans la Camargue , et Les flots , poussés contre les rochers, sur les côtes de Gênes, s'élevaient de pius de 20 pieds au-dessus des maisons de cette ville. À Paris , le 10 janvier, — 179,0 ; la Seine fut gelée par un froid de — 10°. Le 2 octobre de cette année, il y eut à Lyon une aurore boréale à 8 heures du soir , ct le lendemain il en parut une seconde plus faible. 1744. Le Mein est couvert de glaces durant sept semai- 488 SUR L'INTERVERSION nes. À Evora , en Portugal , les maisons sont entourées de neige au point que les habitants ne peuvent sortir qu'avec une grande peine. À Lyon, le plus grand froid a été, le 13 janvier, —15°,95; en janvier et en février la liqueur s’est maintenue presque toujours au-dessous du point de congéla- tion, et les vents du Nord n'ont point discontinué. A Paris, la Seine a été gelée par une température de — 9° centig. 1745-46-47-48 et 49. Iivers cités d’une manière générale pour leur äpreté. Voici les résultats des observations que j'ai pu retrouver pour Lyon dans les registres du P. Beraud, 174 rate » 21 janvier , — 152,00 centig. Maximum , 8 juillet, +38 ,12 1746 Minimum, 15 février, — 12 ,20 T. néb. v. Nord. Maximum, 15 et 16 juill., + 39 ,37 es {Minimum , 15 janvier , — 12 , + A Paris, le 14 jan- T\Maximum 128; juillet 056537, vier, — 139,6. PA Minimum, 9 mars, —16 ArParis, 221528. Maximum , 23 juin, +40 ,75 Il y eut donc, dans ce dernier hiver, un froid presqu'aussi vif qu'en 1709 ; sa durée peut se partager en trois périodes. Le premier hiver peut être considéré comme com- mencant le 3 janvier et finissant au 21 du même mois; le thermomètre demeura toujours au-dessous de zéro et descen- dit à — 112,25; le 30 janvier le froid recommenca ct continua jusqu'au 3 février ; le 26 février jusqu'au 9 mars constitue la 3" période qui fut signalée par des neiges abon- dantes; il y eut, en outre, des brouillards épais; cctte année présente donc une certaine analogie avec celle de 1838. Je ferai encore observer que les températures maxima des étés sont excessivement fortes et dépassent ce que nous connaissons maintenant ; il est à craindre que l'instrument n'ait été affecté par quelque réverbération. DE LA TEMPÉRATURE ATMOSPHÉRIQUE. 489 1753. Froid très rigoureux à Lyon en janvier ; du 1€ au 7 le thermomètre indiqua d’abord — 8°,75 ; le grand froid commença ensuite le 25, — 15°,60 centig., et il atteignit son maximum le 50 janvier, — 16°,25 ; le dégel survint le 1% février. 1754-55, * A Paris, le 8 janvier 1754, — 149,1, ct, en 1755, — 159,6 centig. En Angleterre, l'ale le plus fort, ex- posé à l’air dans un verre, se couvre, au bout d’un ;, d'heure, d'une glace épaisse de # de pouce ; je ne trouve pas d'in- dication pour Lyon. 1766. Grands froids par toute l’Europe. A Lyon, l'hiver de cette année est remarquable par sa longueur et sa rigueur, car le thermomètre est descendu à —-15°,62 centig., et peut- être plus bas dans les campagnes. Quoi qu'il en soit, plu- sieurs personnes ont eu les extrémités gelées, les vignes ont beaucoup souffert , nombre de grands arbres se sont fen- dus dans toute la hauteur de la tige. Il est bon de ne pas oublier que les arbres fissurés au point de pouvoir passer la main dans l’ouverture, se sont ensuite tellement resoudés que l'on ne distinguait plus qu'à peine la ligne de séparation sur leur écorce, et après ils repoussèrent en partie ; même observation a été faite sur les oliviers et les figuiers à Oran- ge , en sorte qu'il ne faut pas toujours se presser d’abattre les arbres qui semblent morts. La Saône a été interrompue dans son cours le 28 décembre 1765, et ses eaux prises jusqu’à sa source pendant plus de 7 semaines ; il y eut ensuite des neiges abondantes en janvier, dont la fonte commenca brus_ quement le 12 février par un orage assez fort, sans cependant produire de malheurs par la débacle. Le 6 janvier, le Rhône gela entièrement en face de la rue du Puits-Gaillot, et le peuple s’y précipita pour traver- ser aux Brotteaux; mais M. de la Verpillière, commandant de la ville, interdit ce passage, et, une heure après cette me- 490 SUR L'INTERVERSION sure de police , la débacle arriva ; tous les bateaux attachés au pont en furent entrainés. Dans cette période de 1766, la force et la longueur de la gelée, la cessation de la pluie pendant près de deux mois avaient occasionné une telle di- minution dans nos rivières , qu'il n'est pas de mémoire que les eaux de la Saône aient été plus basses : suivant des mesures précises , elles étaient, dans le mois de janvier, à 22 picds au-dessous du niveau des hautes eaux de 1711,et à 5 ou 6 pieds au-dessous des eaux moyennes. Cette étonnante di- minution donna lieu à la découverte d’une jambe de cheval en bronze , enfoncée dans le sable de la rive gauche de la Saône près du monastère de Ste-Claire ; cette pièce d’anti- quité est conservée au Musée de Lyon. L'été suivant fut si sec pendant 6 mois, que les bateaux ne purent descendre le Rhône ni la Saône avec leurs charges ordinaires, et les per- sonnes les plus âgées n’ont aucun souvenir d’une navigation interrompue pendant un temps aussi considérable. La Seine fut prise à Paris par un froid de — 9°. 1767. Hiver rigoureux par toute l’Europe ; voyageurs morts par excès de froid ; arbres fendus et détruits ; le froid a été aussi intense qu'en 1709 ; ce qui a cependant rendu celui de 1767 moins rigoureux que celui de 1766, au moins à Lyon, c'est que dans ce dernier cas 1l a eu une durée de 14 jours , tandis que dans la présente année il n’a duré que 3 jours. Une tempête du Sud mit fin au froid sans cependant faire cesser l'hiver , en sorte que les glacons ne se fondirent que très graduellement ; ils occupaient en- core la Saône le 3 février. Le minimum eut lieu le 11 jan- vier, — 200,00 centig. Le Nord, qui survint au mois de juin, refroidit l'été au point qu’à la St-Jean on s’approchait encore du feu. A Paris, —15°,3, la Seine fut prise. 1768. Iliver encore considéré comme rigoureux pour toute l'Europe. À Lyon, un vent du Nord violent , qui sur- DE LA TEMPÉRATURE ATMOSPHÉRIQUE. 491 vint le 3 janvier , abaissa la température à — 122,18 , et détermina la prise de la Saône depuis le pont de l'Archevé- ché à celui de St-Gcorges. Le #4, le froid fut plus vif, —129°,50 ; la Saône fut prise jusqu'au Palais; le Rhône était bas et commencait à charrier. Le 5 , la température s’abais- sa à — 159,55, et les glaces du Rhône s’accumulèrent contre le pont de la Guillotière et se soudèrent, par la viva- cité du Nord, jusqu’au dessus du Collége, en sorte que l’on put traverser le fleuve. Le 6 janvier le froid fut encore con- sidérable, puis il diminua jusqu’au 8, où le dégel commenca. IL est à remarquer que ce froid fut précédé , le 1% janvier, par un orage violent , suivi d'une pluie dont les gouttes gelaient en tombant. Ainsi donc l’espace de huit jours a vu commencer et finir un froid extrème, dont l'événement forme époque dans la ville. Les oliviers ont encore souffert dans le Midi. A Paris, — 170,1. 1769. Il est tombé beaucoup de neige en avril dans les montagnes lyonnaises , dans celles du Forez, du Bugey et sur la Bresse , et point autour de Lyon. 1771. L’Elbe gèle. A Lyon, le minimum eut lieu Île 11 février , et fut de — 8°,75 seulement, par un vent du S-0. Mais en juin il tombe deux pieds de neige en Suisse et en Savoie, ce qui refroidit l'atmosphère de la ville au point qu'il faut se chauffer ; dans le Midi, la brise n’a point soufilé pendant l'été de cette année. A Paris, — 139,6. 1773. La Saône fut prise en janvier ; puis elle déborda , ainsi que le Rhône, à la fin du mois ; mais en février le froid acquit plus d'intensité ; le 2, il tomba un grésil et une neige poussés avec violence par le Nord, en sorte que la Saône commenca à charrier le 3 ; le 5 , le tour du Rhône arrive; le 6 , la Saône fut arrêtée par les glaces amoncelées à plus de quinze pieds de hauteur en divers points, depuis le pont 492 SUR L'INTERVERSION St-Vincent jusqu à l’Ile-Barbe ; le Rhône fut arrêté pareille- ment près de Montluel. Le 8 et le 9, neige abondante ; en- fin, le 18, il tomba une petite pluie qui fit partir les glaces sans accident , quoique les énormes monceaux eussent donné lieu à de grandes craintes. Le minimum eut lieu le 10 février et fut de — 14°,06 centig. 1776. Le Danube , au-dessus de Vienne , porte une glace de cinq pieds d'épaisseur ; et, en général, l'hiver fut des plus rigoureux ; car, en Hollande et en France, le vin gela dans les caves; beaucoup d'hommes, d'oiseaux et d'animaux sauvages périrent. Cependant en Suède et en Russie la même saison n'offrit pas de froid bien remarquable. A Lyon, la Saône commmenca à charrier le 20 janvier ; elle fut prise le 27 à Serin ; le 30 , au pont de l’Archevèché, et le 31 , jusqu’à celui de St-George. À ces mêmes dates, le Rhône charriait avec force et les Losnes étaient prises. Le froid fut si excessif, que des bouteilles de vinaigre à la lavande distillé, placées dans un appartement tempéré, éclatèrent, et le liquide ne formait qu'un seul morceau de glace; le mi- nimum eut lieu le 1% février, par un vent de N-0, — 18°,12 centig. ; la seconde moitié de cet hiver a été plu- vieuse , et le 2 février le dégel commenca , et il y eut des débordements ; ceux-ci furent annoncés , le 11 février, par une énorme tempête, qui dura de 11 heures du matin à la nuit. Le P. Cotte établit, comme froid moyen de cet hiver , d’après les résultats fournis par trente-deux villes de lEu- rope, et surtout de la France, —21°,75. A Paris, le 29 jan- vier , — 199,1: cinquante jours de gelée sans interruption. 1777. A Lyon, le minimum eut lieu les 14, 15 et 23 jan- vier, et fut de — 6°,87 seulement, par un vent S-0 ; cependant le Rhône et surtout la Saône ont charrié ; cette dernière fut même prise le 3 janvier entre le pont St-Vincent DE LA TEMPÉRATURE ATMOSPHÉRIQUE. 493 et celui de Serin ; les glaces étaient amoncelées au-dessus de l'Ile-Barbe , et le 10, au soir, le dégel a commencé sans que la débâcle occasionnât de dommages, quoiqu’on eut concu des craintes pour les ponts dont on avait barré le passage. 1779. Il n'y eut pas de neige en hiver à Lyon. Cependant le froid a été rigoureux en commencant. Le 6 janvier , la Saône charriait ; le 7 , elle était prise au-dessus des ponts , et les glaces accumulées s’y sont maintenues jusqu’au commen- cement de février. Le minimum eut lieu le 20 janvier par le vent du Nord, — 9°,37. 1780. L'hiver fut considéré comme froid à Marseille’, ainsi que dans les années 1774, 1775, 1776 et 1777. A Lyon, le minimum eut lieu le 29 janvier, par un vent du Nord, — 5°,93 seulement ; mais il y eut beaucoup de neige. 1782. D'après le P. Cotte, la moyenne de vingt-trois villes donne — 9°,75. 1783-84. D'après le P. Cotte, la moyenne de quatre- vingt-trois villes est de — 199,75. A Paris, le 30 décembre 1783, — 190,1. 1785. Froid d'une rigueur extraordinaire à Genève, d’après de Saussure , accompagné de brises du Sud et du S-0. ; le petit Belt s’est entièrement gelé. 1788-1789. Rigoureux hiver, qui s'annonca à Lyon dès le mois de novembre , où le vent du Nord prit le dessus et refroidit l'atmosphère ; les deux premiers mois d'automne avaient été très secs et les rivières très basses; le vent du Nord entretint cet abaissement au point que , le 1% décem- bre, la Saône était de 3 pouces plus bas qu'en 1749 et 1766 , années considérées comme les plus mémorables du siècle , à cause de leur sécheresse. Le froid prit une intensité toujours croissante en novembre, et le 25, la Saône étais gelée; le thermomètre marquait — 12°. Le Rhône com- menca à charrier le 27 décembre, continua le 28 , et enfin T. I 53 494 SUR L'INTERVERSION le 29, il fut aussi pris ; il resta en cet état jusqu'au 14 jan- vier; la glace avait jusqu'à 18 pouces d'épaisseur. Par me- sure de précaution , on chargea le pont de St-Clair ou pont Morand de 300 milliers de graviers , afin de le prémunir contre la débâcle, précaution qui ne fut pas inutile ; car, malgré d’autres soins encore , les avant-becs furent rom- pus par les glaces et les radeaux de bois; il y eut même un pilotis de Ja troisième palée qui fut brisé. Cette débâcle eut lieu le 14 , à 6 heures du matin. Celle de la Saône ne fut pas moins désastreuse : elle commenca le 15 janvier 1789 , et le pont de Serin en fut renversé en entier le 17. Cet hiver fit périr beaucoup de châtaigniers des environs de Givors; les oliviers périrent presque tous dans le Midi. Depuis 1749 , le thermomètre, en Provence, ne descendit jamais au-dessous de — 9° centigrades; et cette période n'ayant point offert de froids de — 15° et — 18°, comme on en avait observé auparavant , quelques personnes admettaient déjà que le climat s’améliorait. Mais , en 1789 , l'illusion fut détruite; car on éprouva, à Marseille, un froid de — 17° cen- tigrades. A Valence , en Dauphiné , le Rhône commenca à charrier le 27 décembre, s’est pris le matin du 29, et demeura tel jusqu’au 13, comme à Lyon, quoiqu'il soit très-rapide, et l'expérience démontra qu’en plusieurs endroits il était gelé jusqu'au fond. Personne ne se rappela avoir ouï dire que l’on eût ainsi passé ce fleuve durant 16 jours de suite. Le ciel a été assez beau pendant ces fortes gelées ; il a seulement été couvert en partie les 27 , 28 décembre , et les 1%, 5, 6 et 7 janvier. Il tomba un peu de neige les 26 décembre et 8 janvier ; le vent a été presque constamment au Nord depuis le 5 décembre jusqu'au 10 janvier. Cet hiver a encore présenté, à Valence , diverses oscilla- DE LA TEMPÉRATURE ATMOSPHÉRIQUE. 495 tions. Ainsi, après des froids de — 1 1°,25 du 20 décembre, la température s’éleva, le 22, à —1°,87, et ilyeut un faux dégel qui dura 2 ou 3 heures environ ; le 26, le thermomètre re- monta encore à zéro, et cette nouvelle élévation occasionna un second faux dégel d’une heure seulement ; le maximum de froid eut lieu le 31 décembre, et fut de — 19° centigrades ; enfin , le 9 janvier , le thermomètre étant de nouveau monté à + 1°,25 au-dessus de zéro , le dégel commenca et dura avec la pluie , plusieurs jours de suite , par le vent du Sud. Les températures minima , observées dans plusieurs villes du bassin du Rhône , ont été les suivantes : Dates. Aero Alutude, Grande-Chartreuse . . le 30 déc. Las 26,95 Lons-le-Saulmier. . . le 31 déc. — 24,00 9257m Pontarlier . . . . le 31 déc. —93,75 828m Châlons! 4514 4 41les3 fd. 59. 992,75 178m Emoats 64 ire 40 200 Sç0le 54 déc. — 21,87 162" Grenoble. . . . . le 31 déc. — 21,25 Tournus..s + :. , ; le:31 déc. — 20,62 Haut-Vivarais . . . le 31 déc. — 19,37 Centre euueiou) de/déc: — 18,12 379m Vamiersis ui 8220. 41trle déc: — 18,12 Mont-Dauphin (Dauphiné) le 31 déc. — 17,75 Avignon, 42:18, 13%,r51le 8 1-déc. — 15,00 Toulouse, . . . +. le 31 déc. — 13,75 139m Ceneeiss, ,1:4 o040h.18le;8t déé: — 12,50 Montpellier . . . . le 31 déc. — 12,50 Béziers . . . . . le 31 déc. — 6,87 69% Nice) 2714088 s0100 1e 3t/déc: — 6,25 En général , la moyenne de 110 villes, prises dans toute l'Europe, a donné au P. Cotte — 21°,25 ; d’où il suivrait que l'intensité du froid a été moindre qu'en 1776 ; mais sa 496 SUR L'INTERVERSION plus longue durée en a rendu cette fois Les effets plus désas- treux. A Paris, le froid a duré 50 jours consécutifs. Le 31 décembre, jour du plus grand froid à Valence, le vent du Midi se fit sentir dons la capitale, et il semble, dit le P. Cotte, avoir ramené les vapeurs glaciales que le Nord avait accumulées au Sud ; il abaïissa le thermomètre à —91°,75. Des observations analogues ont été faites en 1709, et les 30 et 31 décembre 1783, jours où le thermomètre descendit à — 14°,25. Le froid n'a pas suivi l’ordre des latitudes : il a été plus vif dans certaines villes d'Allemagne qu'à St-Pétersbourg , plus vif aussi à Paris que dans certaines villes du Nord, circonstance que le P. Cotte attribue à la plus grande hau- teur de ces dernières. Enfin , dans le temps où le froid était excessif en France , il avait beaucoup diminué en Pologne. Il sera curieux de comparer ces résultats avec ceux de 1838. En général , les effets du froid ont été tels , que la gelée a pénétré dans des caves où 1l n'avait pas gelé depuis un siècle; même l’eau de plusieurs puits a été prise; la grippe a été endé- mique, surtout au commencement du froid , comme pendant le rude hiver de 1776 ; beaucoup d'hommes sont morts de froid ; les moutons, renfermés dans les étables malsaines, ont été victimes du préjugé que ce genre de vie leur con- vient mieux que celui des habitations en plein air ; beaucoup ont péri et presque tous ont perdu leur laine , tandis qu'en Bourgogne , où l'on a suivi l'exemple donné par d’Aubenton, de les tenir toute l’année en plein air , ils n’ont pas été ma- lades et n'ont pas perdu leur toison; les chevaux sont ceux des animaux domestiques qui ont le moins souffert. Dans les étangs de la Bresse, la glace a eu 16 à 17 pouces d'épais- seur, recouverte de 16 pouces de neige; aussi, après le dégel , les rives ont été couvertes d’une prodigieuse quantité de poissons poussés par les vents et les flots , à tel point que DE LA TEMPÉRATURE ATMOSPHÉRIQUE. 497 Fon fut obligé de les faire enterrer , opération qui fut facilitée par les nuées de corbeaux , les loups, les renards , les chiens et les porcs , qui s’abbatirent sur cette proie. Le désastre est surtout survenu dans les étangs sujets à la brouille, végéta- tion qui, décomposant l'air vital contenu en dissolution dans l'eau , a pour ainsi dire provoqué l’asphyxie du poisson. Les végétaux ont aussi été très maltraités : il est à remar- quer que les épinards ont particulièrement résisté. En 1709, le froid fit beaucoup de mal, par la raison que la terre était imbibée d’eau, des pluies abondantes ayant précédé immédiatement le grand froid : aussi la terre mouillée se dilata par l'effet de la gelée , les racines de blé furent déchaussées, les arbres s’entr’ouvrirent par la même cause , et le mal fut très subit et bientot apparent ; en 1789, la terre était sèche : aussi les ravages ne furent que partiels ; cependant beaucoup d'arbres, par un reste de vitalité, essayèrent en quelque sorte de pousser des jets au printemps ; mais dès que la chaleur prit des forces, les feuilles, les fruits, tout tomba, et la mort, qui existait réelle- ment, ne se manifesta que par la privation totale de la sève. 1793. On vit, à Lyon, les bâtiments se couvrir de glace après un adoucissement de température. Le même événe- ment eut lieu à la fin des froids de 1838. 1795. Froid remarquable au moment où l’armée fran- caise entra en Hollande. Le 25 janvier de cette année, le thermomètre baissa, à Lyon, à — 22°,5 centigrades; à Paris, à la même date, — 239,5. 59 jours de vents orien- taux, 55 jours de gelée, dont 30 dans le premier mois ; 19 dans le second, et 6 seulement dans le troisième mois. 1798. A Paris, le 26 décembre, — 17°,6. 1799. A Paris, 51. jours de gelée dans les 3 mois d'hiver, avec une interruption dans les froids durant le second mois. Minimum , — 189,75, 43 jours de vents orientaux. 498 SUR L'’INTERVERSION 1800. Hiver précoce très froid , très long, comme le précédent , neige abondante , température assez basse pour faire souffrir les oliviers. A Paris , 40 jours de gelée dans les 3 mois d'hiver , la Seine glacée. Minimum, — 13°,75. Sur 90 jours , il y en eut 29 seulement de pluie ou de neige, et 29 de vents orientaux. Le 19 janvier 1801, le Doubs gela entièrement. 1802. Le 17 janvier, le thermomètre descend , à Lyon , à — 20° centigrades. À Paris, 33 jours de gelée. 1808. Hiver froid et très sec dans le Midi. A Paris, on a eu 45 jours de gelée, en sorte que la somme totale du froid a été plus grande que dans les hivers précédents, bien qu'il n'ait pas été fort vif, puisque la température la plus basse a été — 60,87 seulement. Dans cette même ville, on eut 64 jours sans pluie ou neige, tandis que dans l’hiver de 1806 on avait eu 60 jours de pluie. Les vents boréaux ont dominé , en sorte que tout l'ensemble de cet hiver présente un penchant à être rigoureux. 1809. Hiver rigoureux pour l'Asie boréale et une grande partie de l'Europe, car des froids très intenses et long- temps soutenus régnèrent dans la Russie, la Suède, le Danemarck, la Pologne, et se firent sent” même à Naples, tandis qu'en France, dans les deux tiers de l'Alle- magne, l'Espagne , etc. , on n’eut presque point d'hiver. Ce- pendant, au mois de janvier 1810, on put traverser la Saône sur la glace durant plusieurs jours, et le thermomètre descendit le 19 à — 179,5, en sorte qu’en général le froid a été remarquable. 1812. Froid vers le Nord , mais température modérée et sèche dans le Midi. 1820. Époque malheureuse, durant laquelle les provinces méridionales eurent beaucoup à souffrir. Grande neige. Le département des Bouches-du-Rhône éprouva un froid de DE LA TEMPÉRATURE ATMOSPHÉRIQUE. 499 — 179,5, tandis que , depuis 1800 à 1819 , le thermomètre n'y élait pas descendu au-dessous de — 9° centigrades. Le Uhône et le Gard ont été pris durant plusieurs jours. Les 11 et 13 janvier, le thermomètre est descendu ;, à Lyon, à — 13°,12. La débâcle de la Saône, qui eut lieu le 25 , oc- casionna une inondation désastreuse. À Paris , le 11 jan- vier , — 140,3. 1823. Paris, le 14 janvier, — 14°,6 centigrades. 1829-1830. Le froid a commencé de bonne heure à Lyon, et n’a présenté, jusqu'au 5 février, que de courtes intermittences. Déjà dès le commencement d'octobre il régna, quoiqu'à un degré supportable; mais au 22 dé- cembre , la neige est tombée avec abondance et la terre en à été couverte par une couche de 10 à 12 pouces d'épaisseur. Le 25 décembre , la température est devenue tout à coup très froide , et le vent du Nord a soufflé avec assez de vio- lence. Le 26 décembre , le thermomètre indiqua — 5°,75 centigrades ; le 27, — 15°,00. Le froid s’adoucit le 5 , et le thermomètre montant à 2 ou 3 degrés au-dessus de zéro, le dégel parut vouloir com- mencer; mais après deux jours, durant lesquels il tomba encore une énorme quantité de neige, le froid est redevenu graduellement plus vif, au point d'atteindre — 16°,87 dans la journée du 16 janvier; le 20, le vent du Sud éleva la température à + 6°,25 , et dès ce moment un dégel , qui dura plusieurs jours, fit espérer la débâcle des glaces. Cependant , vers la fin du mois, une nouvelle recrudescence amena des froids de — 12°,5, et les cinq premiers jours de février donnèrent encore des minima de — 15°,62. Durant tout ce temps, le baromètre a été assez haut ; seulement , à l'époque où a régné le vent du Midi , il est descendu un peu au-dessous de 27 pouces. Le Rhône fut pris vis-à-vis de Mi- nibel, et la Saône en plusieurs endioits. On put patiner en 500 SUR L'INTERVERSION amont et en ayal du pont de l'Archevèché, et la débacle eut lieu sur le Rhône le 9 février; les eaux s'élevèrent à une grande hauteur, entrainant avec elles plusieurs moulins. Le 16 février , au milieu de la nuit, les boites annoncèrent à leur tour la descente des glaces de la Saône. Arrêtées un moment entre la culée du pont de la Gare et l'ile-PBarbe , elles firent craindre des accidents ; mais elles reprirent bientôt leur cours. La neige manqua dans les Alpes. A Paris, le thermomètre indiqua — 14°,5 centigrades. 1837-1838. Le froid de cette période parait avoir com- mencé en Russie ; car, déjà en décembre 1837, sous l'in- fluence d'un froid sec de — 22 à 24°, la neige, qui rend les communications si faciles dans l'empire russe, avait tota- lement manqué, et ce fut sous ce ciel rigoureux qu'arriva , le 30 décembre, l'incendie du palais impérial de St-Pétersbourg. Des bords glacés de la Newa , ce vent sec du Nord fut porté jusqu'aux rivages de la Mer Noire ; mais, en passant sur les deltas des grands fleuves qui se jettent dans cette mer, ce vent froid en condensa les vapeurs, sous forme d’un brouil- lard froid et glacial quis’étala sur les deux rives du Bosphore et de l’Archipel. Au brouillard succéda la neige , à la neige la glace , et le froid augmenta tellement d'intensité, que l’eau gela dans les vases des bateaux à vapeur durant la traversée de Smyrne à Constantinople. Cependant, ce froid vint s’évanouir dans la Méditerranée, et y produisit seulement, par son contact avec l'atmosphère tempérée, des vents variables et plus ou moins violents, dont la navigation eut beaucoup à souffrir. Tel fut le terme de ce premier froid qui appartient encore , par sonorigine , à l’année 1837. Etait-ce un pronostic du froid de 1838, et Le second est-il une conséquence du premier ? C’est ce qui paraït extrêmement probable ; car, le 5 janvier , la chaine des Alpes se couvre d’une quantité de neige plus DE LA TEMPÉRATURE ATMOSPHÉRIQUE. 501 forte que dans les plus grands froids ; elle tomba avec tant d'abondance, que les vallées de la Suisse, des fautes et Basses-Alpes , en furent encombrées; de là, elle descend dans le bassin du Rhône jusqu'à Valence, puis dans les bassins de la Loire et de la Seine , où elle arriva à Bourges et à Auxerre ; mais, sur le versant septentrional, dans le bassin du Rhin, la neige est remplacée par un brouillard lourd et humide qui s'étend le long du fleuve , passe en Angleterre , et couvre la ville de Londres de ténèbres si épaisses, qu'à quatre heures du soir la circulation des rues est forcément interdite. Dans le bassin du Danube , la neige , au contraire, s'arrête immé- diatement au pied des Alpes; c'est lorsque cette première neige cesse de tomber sur les Alpes, le 6 janvier, que le froid rigoureux commence à se faire sentir à Geneve et à Lyon; mais, tandis qu'il oscillait, entre certaines limites, dans la zône Nord-Occidentale de l'Europe, les choses se passaient différemment sur le versant oriental ; car des pluies bat- tantes fondirent les neiges des Alpes et grossirent le Danube au point de causer des débordements désastreux. En général , le froid s’est soutenu partout jusqu'au 20 ; et depuis lors il a rapidement décliné ; ce qui est encore remar- quable , c’est que le dégel a commencé aux bords de l'Océan pour se propager, avec le vent d'Ouest, jusqu'aux régions alpines. me 4 C'EST snpogaiant as jaoint, éaf “#4 À sérum free crdnnogos pau £l. vf k | æ à + cm g, Map mprsah es 3-5 solvants bai, pe es Half DT OL End Æ a me ou Do ERA HEAR s a SAINS" de" PRÈS eut te d De et Sri : ue # ’ in RECHERCQHES ANALYTIQUES SUR DIVERSES EAUX DE L'INTÉRIEUR DE LYON ET DES ENVIRONS, PAR M, À Bineau, PROFESSEUR DE CHIMIE À LA FACULTÉ DES SCIENCES DE LYON. Ayant eu mission d'étudier la composition de quelques eaux que renferment Lyon ou ses environs, j'ai été conduit à faire diverses recherches, dont je vais exposer les résultats princi- paux. Jai compris dans ce travail les eaux de nos deux ri- vières , celles des sources du plateau de la Bresse les plus abondantes et les plus voisines de nous, et enfin celles du Jardin-des-Plantes et de la fontaine des Trois-Cornets, 504 RECHERCHES ANALYTIQUES Eau du Rhône. Dépouillée par le filtre des matières qui s'y trouvent sim- ° , A : , plement en suspension, l’eau du Rhône ne retient plus qu'une . r A . 24 Li e quantité extremement faible de substances étrangères, qui sont d’ailleurs sujettes à varier considérablement suivant les temps. Pendant l'été de 1835 , les eaux du Rhône ont été exami- nées par M. Boussingault. D'après son analyse , un litre de cette eau contenait : Acide carbonique. . 6°%,5 Aie Pad te La MECS 14,5 centim. cubes. Ohbénets se xtR ot Carbonate de chaux . 02-,101 Sulfate de chaux . . 02-,007 Sulfate de magnésie . traces. Sulfate de soude . . id. ARS IOE: Chlorure de sodium . id. Chlorure de calcium . id. Matières organiques . id. Voici, d'autre part, les résultats que j'ai obtenus à diverses époques de cette année. Les gaz ont été ramenés par le calcul à la température de 0°, et, à l’état de sécheresse, sous la pres- sion de 0", 76; il en sera de même dans les résultats qui suivront. Les nombres donnés seront toujours relatifs à un litre de liquide. 2 mars. 18 mars. 98 avril. 20 sept. Acide carbonique. 12%,8 16%,7 10,9 7cc ,9 dues sie CMOS CT UT, ON 3 À Oxigène … 4/54 1cc.,9 enr mel ( Total des gaz . 38%,7 47e, 326,5, 28,2 SUR LES EAUX DE LYON ET DES ENVIRONS. 505 9 mars. 18 mars. 98 avril. 20 sept. Carbonate de chaux e accompagné d'un #. gr. 22 + peu.destice.. .. 0,141 0,135 0,140 0133 Sulfate de chaux . 0,014 Sulfate de soude et 0,001 non déterminé. de magnésie . . 0,016 ) Chlorure de sodium. 0.001 0,001 id. id. Azotates de chaux , de potasse et de inaghésie., + : U,00S 0,003 id. id. Total des sels dissous. 0,175 0,140 Matières organiques. 0,007 0,015 id. id. Mat en suspension. » 0,400 0,025 id. 1° Ce tableau démontre que la proportion des gaz , et no- tamment celle de l’acide carbonique , est susceptible de très grandes variations. 2° On voit que la quantité de carbonate de chaux ne croit pas toujours en même temps que celle du gaz carbonique. Par conséquent, l’eau n’est pas toujours chargée de tout le carbonate calcaire que ce gaz lui permettrait de recevoir en dissolution ; il parait même qu'elle ne lest jamais ou presque jamais. La grande vitesse des eaux du fleuve est sans doute la cause qui les empêche de se saturer com- plètement de carbonate de chaux. Dans les puits voisins du Rhône et qu'il doit alimenter, j'ai trouvé constamment plus de calcaire en dissolution que dans le fleuve lui-même. Les autres matières salines y étaient aussi généralement plus abondantes. Cependant l’eau du puits de la ferme Bergeron, aux Brotteaux , ne différait guère de celle du Rhône que par une plus forte dose de carbonate de chaux. 3° Les résultats du 2 et du 18 mars montrent Jusqu'à quel 506 RECHERCHES ANALYTIQUES point est variable la proportion des sulfates dans le Rhône. Le 18 de ce mois, on y rencontrait à peine la trentième par- tie du poids des sulfates qui y existaient 16 jours auparavant. 4° La présence du nitre n'est point un fait accidentel. Les nitrates se sont décelés également, à l'aide de l'acide sul- furique et du sulfate de fer , dans d’autres eaux puisées dans le fleuve à diverses époques. 5° Les deux nombres qui représentent le poids des matières qui n'étaient qu'en suspension, ont été obtenus à des temps où le fleuve se trouvait dans des circonstances tout opposées sous le rapport de sa limpidité. Ils peuvent donner une idée des différences dont sont encore susceptibles à cet égard les eaux du Rhône. Eau de la Saône. L'eau de la Saône est réputée contenir en dissolution plus de substances salines que l’eau du Rhône. Effectivement, elle s’est troublée plus que cette dernière , par le chlorure de barium et par l'acide oxalique , lors du grand travail fait , en septembre 1807, par la Société de pharmacie. (Voy. Examen Chimique etc., pag. 1x. ) Toutefois les deux essais que j'ai faits sur cette eau sembleraient indiquer que c’est plutôt sous le rapport des matières organiques que les eaux du Rhône l’emporteraient en pureté sur celles de la Saône. On remarquera qu'avec la même dose d’acide carbonique, ces dernières sont proportionnellement plus chargées de car- bonate calcaire. La moindre rapidité de leur courant en est vraisemblablement la cause. 5 mars. 51 mars. Acide carbonique. . . 12,6 1,4cc,, 1 Aaatcsaouitét bles. ST st 15cc,6 Oxigène “adieu Gcc,0 6e ,2 TOME TAN: 324,3 35,9 SUR LES EAUX DE LYON ET DES ENVIRONS, 507 Carbon° de chaux et silice. 0,1 34 Sulfate de chaux . . . 0,003 Chlorure de sodium . . 0,002 MeIE "10,002 Total des mat‘ salines. 0,141 Matières organiques . . 0,030 2 Eaux de Neuville, Fontaines , Sathonay ;, Royes. Les eaux qu'on propose d'amener à Lyon, pour les besoins de ses habitants, sont fournies par les sources de Neuville, de Fontaines, de Sathonay et de Royes. À Neuville, la fontaine Camille et celle de la Vosne offrent d’abondantes eaux , presque exemptes de sulfates et de chlo- rures , mais assez fortement calcaires pour être incrustantes. Dans une des sources de la Vosne , j'ai trouvé les quantités de gaz suivantes : S Acide carbonique LEE RE AT un à 0 Oxigène “om he 48 centimètres cubes. 18 5 71 L'eau puisée au milieu du ruisseau a donné à l'analyse les résultats qui suivent : Acide carbonique . . . . AAnle F188.%, OUL:. 4, MIMIEONS 1e fr Æetnt res Carbonate de chaux accompa- gné d'un peu de silice. . Chlorure de sodium . . . Sulfate de chaux . . . . AZI, Matières organiques . . . 39cc ,7 16,8 6€c,5 0,238 0,005 0,002 0,007 0,04 63cc,0 0s.,259 environ. 508 RECHERCHES ANALYTIQUES J'ai soumis à l’analyse de l'eau de la Vosne prise à des époques difiérentes. Les résultats obtenus n'ont point été complètement identiques avec ceux que je viens de citer. J'ai trouvé, par exemple , quelques semaines plus tard, 5 mulli- grammes, par litre , de sulfate de chaux , au lieu de 2. Tou- tefois je n'ai jamais observé des différences bien notables, et il en a été de même dans les divers essais que j'ai faits sur les eaux des autres sources du même plateau. Les matières organiques rencontrées dans l’eau de la Vosne pouvaient provenir, en partie , des plantes aquatiques qui végètent dans le ruisseau et des petits animalcules qui les environnent. Ces matières organiques, d’abord sans influ- ence sur la saveur de l'eau, se font sentir d’une manière bien évidente après l’action prolongée d'une température un peu élevée. Notre habile collègue, M.Buisson , a exposé au-dessus d’un four de boulanger quelques litres de l’eau dont il s’agit. Au bout de deux ou trois jours, le liquide avait pris un goût de marécage, très faible, mais bien manifeste. Placée dans les mêmes circonstances, l’eau du Rhône conserva entièrement sa saveur franche. Celle de la Saône acquit un goût légère- ment fade, sensible seulement à une dégustation attentive. L'eau de la fontaine Camille a offert la composition sui- vante : cc Gaz carbonique 40. … .. 33,5 Anotel MED OOT MA. , 15.8 , 45,9 Dsicene . 2" .- 6,2 gr. Carbonate de chaux. . . . 0,195 Sulfate de chausiat-0 . - . "0,001 Chlorure de sodium. . . . 0,006 Asotates . 1 Fe - : » Matières organiques. . . . 0,01 environ. SUR LES EAUX DE LYON ET DES ENYIRONS. 509 L'eau de la fontaine Camille est la moins calcaire de toutes celles du même plateau que j'ai analysées. Cependant, au sor- tir du canal souterrain où elle coule d’abord , elle commence déjà à former des incrustations. Il est à remarquer que, depuis leur point de départ jusqu’au moulin des Foulons, près de la Saône, les eaux de la Vosne et de Camille donnent naissance à des dépôts d'autant plus abondants qu'elles s’é- loignent davantage de leur source. Elles doivent, en effet, avoir , à l'origine, un excès de gaz carbonique , par rapport au carbonate de chaux; et, de plus, il y a lieu de penser que la précipitation du sel calcaire et le dégagement du gaz carbonique ne s'eflectuent pas simultanément. Ne voit-on pas fréquemment des dissolutions salines, faites à l'aide de la chaleur, conserver, malgré la perte de leur calorique , pendant plusieurs heures , et même pendant plusieurs jours , l’excédant de sel que l'élévation de température leur avait fait dissoudre ? De même, probablement, le départ du gaz carbo- nique n'entraine pas une précipitation immédiate du carbo- nate de chaux qui s'était dissous sous son influence. Voici maintenant les résultats qui ont élé fournis par les eaux de Fontaines et de Ronsier ( territoire de Sathonay ) : Fontaines. Ronsier. Acide carbonique . . . 43c,9 302,0 Aebie D NS AA D EME Gore 6 16,3 ASE IE TAON Su Dir ECG 5 6,6 Total desgasele » 66% ,0 54,9 1 Ces eaux ont toutes élé apportées dans des bouteilles bouchées et cachetées soigneusement. Cependant, comme je n’ai pu quelquefois les analyser que long- temps après, le dosage des gaz, et particulièrement de lacide carbonique , n’a peut« être pas été obtenu toujours très exactement. T. Hi: 34 510 RÉCHERCHÉS ANALYTIQUES Fontaines. Ronsier. Carbonate de chaux avecun gr. 0,240 peu de silice. . . . 0,090 0024 Sulfate de chaux . . . 0,004 0,005 Chlorure de sodium. . . 0,016 0,014 Arotates lc <) a 0 ETOsTa 0,010 Total des mat‘ salines . 0,562 033 Ces eaux contiennent , comme les précédentes, des ma- tières organiques. Je n’en ai point évalué la quantité. M. Boussingault a analysé, il y a quatre ans, l’eau de Royes, prise au réservoir de la manufacture de toiles peintes de M. Coubayon. Il y a rencontré : Acide carbonique . . . : 31,7 Acotesmemne nee e gg is RS Hara CREER LT RS NE 6,2 Carbonate de chaux. . . . 0,239 Sulfate deschaux: ce so 03043:35$:0.268 Chlorure de sodium. . . . 0,011 Le Matières organiques. . . . 0,0015 & = J'ai trouvé les eaux puisées au même réservoir composées de la manière suivante : CE Acide carbonique +: . . :. 33,5 ER OL D Der ne s OU » Doi M On Lee,» 7,6 r. Carbonate de chaux . . + 0,235 Sulfatedeschauxs … … « . 0,0% Chlorure de sodium . . . 0,013 0,280 Aotatesit, 21, 0tupbtan 1 yo 080 Matières organiques . : . 0,01 ou 0,02 environ. LÉ] SUR LES EAUX DE LYON ET DES ENVIRONS. 511 Recueillie aux sources mêmes , l’eau de Royes n'offre pas une composition semblable à celle que je viens de rapporter. Le trajet qu’elle fait , quoique très court, la modifie. Dans le parcours des galeries souterraines , elle perd de l’acide carbo- nique et du carbonate de chaux. Son lit est même incrusté de calcaire, qui soude ensemble les cailloux roulés qui s'y ren- contrent. J'ai trouvé, dans l’eau prise à l’une des sources , quelques centigrammes , par litre , de carbonate calcaire de plus qu'au réservoir , et jusqu'à 47 centimètres cubes de gaz carbonique au lieu de 33. En résumé , toutes les eaux de source dont il vient d’être question renferment trop peu de matières salines pour donner lieu de craindre de leur part aucun effet fâcheux sur la santé, et l'expérience est d'accord avec cette conséquence de l’ana- lyse. Ces substances salines seront aussi sans influence sensible dans presque tous leurs emplois industriels. Leur vertu incrustante est la plus grave matière de reproche qu'on puisse leur adresser. Eaux du Jardin-des-Plantes et des Trois-Cornets. L'eau de la source du Jardin-des-Plantes est beaucoup plus impure que les précédentes. Elle est complètement impropre aux usages de l’économie domestique. Sa saveur séléniteuse n'est pas tolérable. Son mélange avec l’eau de savon donne lieu sur-le-champ à un dépôt en grumeaux. Prise à sa source ,elle a donné : cc = AoIdeGNAnIQUE- em + . . . 1.0 RC ARR Sn. * . 14.9 78,5 Oxigène L . . . L . . L . 7 , 0 512 RECHERCHES ANALYTIQUES gr. Carbonate de chaux et silice . . . 0,28 Sultate débat ici cases: 0,17 Chlorures de sodium et de potassium . 0,12 0.99 Chlorures de calcium et de magnésium. 0,19 Azotates de chaux et de magnésie . . 0,20 Azotate de potasse . . . . . . 0,05 Matière organique soluble dans l'alcool. 0,05 | 0.07 Matière organique insoluble dans l'alcool 0,02 | CRT Enfin, dans l’eau de la fontaine des Trois-Cornets , j'ai trouvé les matières suivantes : cc. Acide carbonique: 4m, metres zic tot 450 ABS de Eee dites Busct a / D TES 67,6 ORNE CR ee ne CR, | g Carbommtetde Chan Sr Sn + 0,29 SADÉEEORRA RRE RE +. OUI Sue dé CHauS 27 7, . à «+ ON Chlorures de sodium et de potassium . 0,09 0,76 Chlorures de calcium et de magnésium. 0,10 Azotatéss a et 2h 0 agree Di TN7 Matières organiques . . . . . . 0,05 L'eau des Trois-Cornets est réputée , m'a-t-on dit, d’une qualité supérieure , et beaucoup de personnes la regardent comme la meilleure de Lyon. Cependant on voit qu’elle est loin d’être pure. Les sels qu’elle renferme influent même sur sa saveur d’une manière désagréable, et la font paraitre à une température plus élevée qu’elle ne l’est en réalité. Elle précipite le savon en caillebottes , comme celle du Jardin- des-Plantes , quoique moins promptement et moins forte- ment. Ne pourrait-clle pas avoir quelquefois une action SUR LES EAUX DE LYON ET DES ENVIRONS. VE avantageuse sur l’économie animale, et serait-cé à cette cause qu'il faudrait attribuer sa renommée populaire ? Je ne sais si la quantité assez notable de nitrates qu'elle renferme doit donner lieu de pencher pour l’aflirmative. Quoiqu'il en soit, pour les usages ordinaires , l'eau de nos rivières et les eaux précédemment citées du plateau de la Bresse doivent avoir sur elle une supériorité incontestable. OBSERVATIONS SUR LES CELORURES DE CARBONE, PAR M. A. BINEAU, PROFESSEUR À LA FACULTÉ DES SCIENCES DE LYON. GER DEEE 0 © Il nese produit pas d'iodure de carbone dans des cir- constances semblables à celles qui donnent naissance au chlorure. De plus, les substances qui dérivent de l’action de la potasse sur l’iode dissous dans lalcool, et que l’on a considé- rées pendant queique temps comme formées d’iode et de car- bone , ont dévoilé à des recherches ultérieures une composi- tion plus compliquée. L’iodure de carbone reste donc encore au nombre des composés hypothétiques que soupconne seulement la théorie. Ne serait-il pas possible de l’obtenir par aouble décomposition , à l’aide ce l'ioaure de potassium et du shlo- rure de carbone ? L'expérience que j'en ai faite m'a éonné un résultat négatif. Mêlé avec de licdure de potassium ct soumis à l’action du feu, le perchlorure de carbone s'est distillé sans s’altérer. Conduit à l’état de vapeur sur ce même 516 OBSERVATIONS iodure chauffé au rouge naissant , il est encore resté en par- tie intact, tandis que la portion qui s’est décomposée a donné lieu à du protochlorure de carbone, à de l’iode libre et à du chlorure de potassium. L'action de l’ammoniaque sur le chlorure de carbone, sous l'influence de la chaleur, fournit des produits extrèmement variés. On peut voir surgir de cette réaction : du chlorhy- drate d'ammoniaque, et même de l'acide chlorhydrique libre, du cyanogène , de l’azote, du chlorure de cyanogène solide , une matière noire soluble qui provient probable- ment de l'effet de l’'ammoniaque sur le cyanogène ,; une ma- tière charbonneuse , et enfin du chlorure de carbone liquide. Mais ces différents corps ne se montrent pas toujours tous à la fois, et leur quantité varie suivant l'intensité de la cha- leur. Les plus essentiels d'entr'eux me paraissent être l’a- cide chlorhydrique et le cyanogène. Leur formation s’ex- plique parfaitement à l’aide de lPéquation suivante , où l’on voit l’azote et le chlore se substituer l’un à l’autre, équivalent par équivalent , en admettant pour l'équivalent de l'azote le nombre 60,01 (Az. ?/5) : Ch°,62.-h Az H = Ch H 7% Cr. Az, Dans les premiers temps où je me suis occupé des re- cherches qui font l’objet de cette note et qui ont été inter- rompues par le travail sur les eaux que j'ai eu dernièrement l'honneur de présenter à la Société, r’ai cherché à déterminer la densité des vapeurs du perchlorure de carbone et du chlo- rure liquide. Pour le premier , j'ai trouvé le nombre 8,4 :, 1 Voici les données de l’opération exécutée par la méthode de M. Dumas : Æxcés du ballon contenant la vapeur sur le ballon plein d’air 0 gr:, 930 Tempértnre de levapeute $ SODOMIE. A À 230° Température de l’air au moment de la pesée . . . . . 18° Pression atmosphérique . T44mm CAPACÉ AMPANON EE AOENRRRIE NT CEOMEN CE | 275 cc Airrresié andl8 eee TO TE MEME D re 36 cc SUR LES CHLORURES DE CARBONE. 1 et pour le second, 5,65 *. D'après le calcul théorique, ces densités doivent être 8,16 et 5,72, Ch * C* et Ch : C : étant les formules qui leur correspondent. La première densité trouvée s'éloigne assez fortement de celle qu'indique le calcul. C'est qu'en effet la matière em- ployée à l'expérience a laissé un léger résidu noirâtre. Je me proposais de recommencer l'épreuve avec un produit mieux purifié , lorsque j'ai vu, dans les #nnales de chimie et de physique, que M. Regnault a obtenu des résultats qui s'accordent avec les miens. r Cette densité a été ohtenue par le procédé de M. Gay-Lussac. Poids de la matière employée . . . : . . . . . Ogr., 218 Volume de la vapeur. PM De PT le amis 58 ce HEDIPETAIUTE NL. ee, cpu Dee MPa - 1000 Pression barométrique. . . . . . . + . + . . HS Hauteur du mercure dans la cloche . . . .. . . . 202mm PTE pRpéa LIREATR LA Li ALL «terres ad A “4 : fe 3 “= : de. LS" C desdites di “ER pue SEE REP ris me p& Hat ie te db à Lois nt Xe. csancgaséheuss x - ET per Éitoshent -à Cu ee A MAYARE » ‘it ous - - md Paie ar: hr si Q 2 Abe Rx Pan à Tout or iia in pense Fquisetené de fe à tue Ée* RE &. id Le be | pr den gars 2 eo te È 4 di Le TPS ñ En Sa LÉ E 7 ; … ee no 153% Eee F LA] Cie: +1 ? titoë £h UE Î 2 ë Eve s8T'ei sq + "sgeuilrir L RE he 0 NS ST ASS EL SUR LA THÉORIE DE L'AMÉNAGEMENT DES FORÈTS , PAR M. INOIROT=SONIAMTET . GÉOMÈTRE-FORESTIER , ET MEMLRE CORRESPONDANT DES SOCIÈTÉS D'AGRICULTURE DE TROYES ET DE LYON. Quand les législateurs anciens proclamerent les bois des lieux sacrés, ils furent inspirés par le ciel lui-même. Voyage du duc de Raguse ; v. , p.204. Kao9 ( DEUXIÈME SUITE. } SERRE RSR ER RSR Te 209909000000 099 0 909900 0 0 0 pp NRA DI00000T000UVUUVOUUUU0000COO0UVUOUUUUUUOUUUVUUUUUUUUUTTVOO CHAPITRE III. DES FORÈTS CONSIDÉRÉES SOUS LE RAPPORT COMBINÉ DE LEURS PRODUITS EN MATIÈRE ET EN ARGENT. SECTION PREMIÈRE. RECHERCHES SUR LES DIFFÉRENTS MODES D'AMÉNAGEMENT. Dans l’état où la propriété forestièr2 se montre aux regards de l'observateur , les nuances assez variées * que présente l'a- r Les foréts sont traitées en futaies pleines, en taillis simples , en laillis composés; puis en coupes par jardinage ; puis les surlages , ete. 520 DE L'AMÉNAGEMENT ménagement peuvent être rapportées à deux divisions princi- pales, l'aménagement en futaie et l'aménagement en taillis ; distinction caractéristique qui dérive des deux différentes ma- nières dont s'accomplit la régénération des bois. Nous avons dit qu'aménager une forêt , c’est constituer un capital maté- riel , c'est établir ce capital dans les conditions d’un produit annuel et soutenu , et, par conséquent, dans les conditions d'une existence permanente ; ainsi , tout aménagement com- biné sur des bases rationnelles doit pourvoir à la conservation du capital dans son intégralité , doit garantir le maintien à un niveau déterminé de la puissance productrice de la forêt. Il ne suflit donc pas de régulariser pour une certaine révolu- tion la production des bois ; il faut encore en assurer à jamais le retour périodique ; il faut enfin ménager des moyens natu- rels et eflicaces de régénération. « Toute méthode d’exploita- tion , dit M. Parade, doit,en général, satisfaire aux deux conditions fondamentales suivantes : 1° régler la quotité des coupes annuelles de manière à procurer un rapport soutenu ; 2° assurer par ces coupes mêmes la régénération des forêts. Or, deux procédés nous permettent également de parvenir à ce but : le premier réside dans la dissémination des graines que donnent les arbres parvenus à l’âge de la fécondité ; mais cet âge est, en général, bien éloigné pour l'impatience de l'homme, ou plutôt pour la brièveté de sa carrière. Heureu- sement que la plus nombreuse famille de nos végétaux li- gneux : possède la faculté de se repreduire par les souches ; faculté précieuse , à la faveur de laquelle nous nouvons ap- proprier à nos besoins les produits forestiers long-temps avant leur maturité, et sans que cette interversion des lois de la nature tarisse la source de ses bienfaits. Toutefois les souches ne conservent pas indéfiniment leur 1 En famille des bois feuillus , tont le monde sait que les bois résineux ne se repro- duisent que de semences. DES FORÈTS. 521 force régénératrice ; parvenues à un certain âge, comme 40 ans à peu près pour les espèces les plus vivaces telles que le chène, 30 ans pour le hêtre, et 20 ans pour les bois blancs , elles ne donnent plus guère que des rejets rares et languissants , dont beaucoup périssent prématurément : cependant on peut admettre à la rigueur qu'une forêt résiste à deux ou trois exploitations faites à des âges prolongés; mais une époque arrive inévitablement où l’on voit les clairières se former, les arbustes s'emparer du sol, les souches rester improductives , et la forêt s’acheminer vers une entière des- truction, qu'on ne peut prévenir que par l'abandon du sys- tème des coupes surannées et par l'application d’un régime réparateur. D'un autre côté , il est reconnu que les arbres qui crois- sent dans l’état serré ne deviennent aptes à la fructification que vers l’âge de 60 à 80 ans (pour les bois durs) , et qu'ils ne parviennent au plus haut point de fertilité que vers l’âge de 120 ans. On pourrait partir de ces faits, sur lesquels l'ex- périence a prononcé positivement , pour tracer une ligne de démarcation bien dessinée entre les taillis et les futaies. Les taillis, dirait-on, sont les bois dont l’exploitabilité ne dépasse pas la limite de 40 ans, et les futaies sont les bois dont l'ex- ploitabilité , très rarement inférieure à 80 ans, ne descend jamais au-dessous de 70 ans. Cependant à s'en tenir à la réalité des faits, on voit des taillis de tous les âges depuis 5, 8 et 10 ans jusqu'à 50 , 60 ans, et même 70 ans. Les périodes d’exploitabi- lité sont le plus ordinairement réglées à des âges multi- ples du chiffre 5, comme 10, 15, 20, 25 ans, etc. On n'apercoit pas de motifs à ce mode de progression , aussi existe-t-1l quelques aménagements à périodes anomales , comme 18, 21, 22, 24 ans, etc. On trouve beaucoup moins de variété dans les aménagements de futaie; la plu- 529 DE L'AMÉNAGEMENT part sont réglés à 100 , 120 et 130 ans : un petit nombre de forêts de l’État ou de la Couronne s'élèvent jusqu'à l’ex- ploitabilité de 200 à 250 ans :. Voici ce qu'a écrit M. Baudrillart sur le sens que l'usage a donné aux mots taillis et futaie ; ainsi que sur la classifica- tion de nos forêts de toutes catégories. « Les chênes, les hêtres , les pins et les mélèses sont presque les seules espèces qu'on laisse croître en futaie, par- ce que, parmi les grands arbres forestiers les plus répandus, ce sont ceux qui fournissent le meilleur bois pour les con- structions et les autres objets de haut service : les ormes, les frênes, les érables, et surtout l’érable sycomore et l'éra- ble-plane, méritent aussi d'être réservés en futaie, mais ils sont plus rares. « On distingue généralement deux sortes de futaies, sa- voir : les futaies pleines ou en massifs, et les futaies éparses ou sur taillis. Les futaies pleines sont celles qui composent tout une contenance de bois : elles sont ordinairement amé- nagées à 100, 120 et 150 ans. Les futaies sur taillis sont celles qui se composent de tous les baliveaux anciens , MO- dernes et de l’âge du taillis que l’on réserve à chaque révo- lution sur les coupes. Dans le langage ordinaire on distingue les futaies en 3 classes : la nes proprement dite, celle qui approche de 100 ans: haute futaie , celle de 150 ans, et enfin vieille écorce, celle qui dépasse ce dernier âge, comme la futaie de 200 ou 250 ans. « On entend par taillis, dit encore Baudrillart, les bois de la classe des arbres non résineux qui se coupent à différents âges, c’est-à-dire depuis 5 ou 6 ans jusqu'à 30 ans ; nous 1 M. Dralet assure qu’il existe des aménagements de futaie poussés jusqu’à 300 nn: el nommément dans la forèt de Fontainebleau. DES FORÈTS. 523 19 disons de la classe des arbres non résineux, parce que les ar- bres résineux ne repoussent point , et qu'il faut qu'un bois puisse repousser de souches et de racines, après avoir été coupé, pour être considéré comme taillis. » Ce même auteur ajoute ce qui suit sur la distinction entre les taillis et les futaies : « Les forêts et bois s’exploitent en futaies pleines et en taillis : le premier mode a lieu surtout dans les pays riches en forêts, tels que l'Allemagne et la Russie, et quelques parties de la France. Le mode d'exploitation en taillis est suivi plus particulièrement dans les états populeux, par- ce que , dans les premiers temps, les forêts y ontété moins ménagées soit par les défrichements , soit par les mauvaises exploitations ; qui ont amené les anciennes futaies à l'état de taillis”, et souvent à l'état de friche. En effet, on remarque par les anciens procès-verbaux de réformation ; et notam- ment par ceux de M. Froidour , que les forêts avaient été dégradées par les exploitations fréquentes et sans règle, et surtout par les exploitations en jardinant; mais alors le dé- sordre à fait place à l’ordre, et des règlements conserva- teurs ont prescrit des règles sur les coupes, et ordonné la réserve d’un certain nombre d'arbres pour assurer le re- peuplement, et fournir ensuite les pièces nécessaires aux constructions. « Au surplus, continue Baudrillart, il n'est point exact de dire, du moins d’une manière générale et absolue ; qu'un taillis est un bois que l’on coupe à 30 ans, puisqu'il est plu- sieurs espèces de bois, qui, après cet âge, se reproduisent en- core de souches ; mais quand l'exploitation est tellement dif- férée que le repeuplement doit se faire beaucoup plus par les d Ce cvs 1 On verra plus loin que cette transformation, pour les bois de particuliers , à été la suite, non de l’abus, mais de l'usage. 524 DE L'AMÉNAGEMENT semences que par les souches , c’est alors que les bois doivent prendre le nom de futaie , et s'appeler futaie sur souches, si c'est un taillis qu'on a laissé élever en futaie, et futaie de brins , si elle provient de semences. En effet , le mot futare vient de fust, haute tige ; ce qui indique qu'il ne convient qu'aux bois destinés à parvenir à leur plus haut degré d'élé- vation , et par conséquent à se repeupler de semences. » Voilà donc deux moyens de reproduction qui fondent la distinction principale admise entre les taillis et les fu- taies; d’après cela, notre auteur pense qu'on peut établir cette définition : un taillis est un bois que l’on coupe à un age tel qu'il puisse se reproduire de souches et de racines ; tandis qu'une futaie, est celui qui est destiné à n'être abat- tu qu’à un age où la reproduction se fera principalement par les semences. cc Il faut bien remarquer , ajoute encore Baudrillart , que la reproduction est plus ou moins avantageuse suivant les âges auxquels se coupent les différentes espèces de bois dans tel ou tel terrain. En effet, un propriétaire qui couperait ses bois fréquemment, soit pour profiter d'une cherté momen- tanée, soit pour satisfaire à des besoins pressants, les rui- nerait infailliblement , en fatiguant les souches, en mettant obstacle au développement des racines, qui ne croissent que dans la proportion des branches et des feuilles, en exposant plus souvent les recrus aux effets de la gelée et aux abrou- tissements , en s’opposant au repeuplement par les semences qu’auraient données les brins des taillis dans un âge avancé , en favorisant la multiplication des genêts, des bruyères et autres plantes nuisibles, qui ne sont étouffées que sous les taillis d’une certaine force. D'un autre côté, 1l est d’obser- vation que les bois ne se reproduisent pas en taillis aussi long-temps qu'ils auraient vécu s'ils n’eussent pas été cou- pés, et que plus les coupes sont rapprechées , plus la repro- DES FORÊTS. 225 duction est affaiblie : d’où il suit qu'un tallis exploité plus fréquemment donne un recru plus chétif, et exige plus de réparation qu'un taillis dont les coupes sont plus éloignées :. Mais si, au contraire, on retarde trop l'exploitation d'une forèt , les souches dépérissent , un grand nombre d’essences disparaissent, et les vides s’établissent. IL est certain que la reproduction est l’objet principal qu'on doit se proposer dans l'aménagement d’une forêt , et l'expérience, qui a démontré cette vérité, prouve également que l’on obtiendra le maxi- mum des produits en matière toutes les fois que l’on retar- dera assez l'exploitation pour que les bois soient en état de donner les plus belles productions , c’est-à-dire pour que les bois soient parvenus à l’état de haute futaie. » D'après le même écrivain, la statistique forestière fait connaitre que les âges auxquels les futaies de la France sont aménagées varient depuis 80 jusqu'à 200 et 250 ans. Mais les âges les plus ordinaires sont de 100 à 130 ans. Quelques futaies sont exploitées à 150 et 180 ans, fort peu à 200 et 250 ans : plusieurs forêts de la Couronne s’exploitent à 300 ans : ce dernier âge est l'extrême limite. Quant aux tail- lis, beaucoup sont aménagés de 20 à 30 ans; mais il s’en trouve aussi un grand nombre dont l'aménagement est borné à des âges inférieurs à 20 ans; il en est même qui n'excè- dent pas l’exploitabilité de 5 à 7 ans. Toutes les remarques qui précèdent se résument dans cette proposition, que les aménagements, en général, peuvent être rangés en deux ordres, fondés sur la considération du mode de reproduction naturelle : c’est ainsi qu'on distingue lesfutaies qui se renouvellent par les semences, et les taillis 1 Ces considérations sont évidemment justes, mais elles n’ont aucune in- fluence sur la fixation des périodes d’aménagement dans les bois de particuliers. Il est beaucoup de ces bois qui s’exploitent à 8 ou 10 ans, et que les propriétaires ne son- gent point à transformer. T1 +5 526 DE L'AMÉNAGEMENT qui repoussent de souches et de racines. Mais cette classifi- cation, claire en théorie , est loin d'offrir la même précision dans la pratique. On voit dans les forêts de l'État des aména- gements réglés en taillis de 50, 60 et 70 ans , c’est-à-dire à des âges qui ont cessé d’appartenir à l'exploitabilité en taillis , et qui ne s'élèvent pas encore à l’exploitabilité en fu- taie. On ne trouve , dans ces aménagements , ni l'avantage particulier au taillis , celui de donner des produits fréquents, ni l'avantage inhérent à la futaie, celui de donner la plus belle production : ces forêts présentent d’ailleurs un incon- vénient très grave, celui de lincertitude dans les moyens de repeuplemeut. Si, dans un aménagement à 60 ans, on fait reposer l'espoir de la régénération sur la reproductivité des souches , on court le risque d’une déception complète; et si, au contraire, on attend cette régénération d’un semis natu- rel , les bois de cet îge ne donnant encore que des semences la plupart stériles, on peut se trouver entièrement trompé dans les prévisions que semblerait autoriser une abondante récolte de graines. Ainsi, malgré la différence bien prononcée des deux carac- ières sur lesquels se fonde la distribution des aménagements en deux classes principales : lesaménagements en futaie et les aménagements en taills , il n'existe point, à proprement parler, de point réel de séparation, de véritable solution de continuité dans la série des exploitabilités. On peut même dire que les aménagements forment une chaîne non inter- rompue depuis le taillis le plus jeune, celui de 10 ans par exemple, même celui de 5 ans, jusqu'aux futaies dont l’exploi- tation n’a lieu qu'à 200 , 250 ans ou 300 ans. Cependant , si l'on part des considérations pratiques qui paraissent devoir faire exclure du système forestier les aménagements inter- médiaires, c'est-à-dire ceux de 50, 60, 70 et 75 ans, on peut établir en principe que toutes les exploitabilités infé- DES FORÈTS. 527 vieures à 40 ans constituent l'aménagement en taillis, dont le caractère esseritiel est la régénération par les souches, et que toutes les exploitabilités au-dessus de 80 ans constituent l'aménagement en futaie , dont le caractère essentiel est la régénération par les semences. Relativement aux exploitabilités de 40 à 80 ans, comme on ne peut les ranger déterminément ni dans l’une ni dans l'autre de ces deux catégories , il semblerait qu'on püt en composer une troisième classe, qui aurait pour caractère dis- tinctif une régénération mixte, fondée sur l'alliance des deux moyens qu'offre la nature. Mais, d'une part, ces deux pro- cédés sont très peu susceptibles d’être combinés utilement, et, d'autre part, tous deux se présenteraient à leur moindre degré d'énergie. En effet, aux âges compris entre les ex- trêmes 40 et 80 ans, les souches ont déjà perdu une grande partie de leur force de reproduction, tandis que les tiges n'ont pas encore acquis la faculté de donner naissance à des graines abondantes et fertiles. Rien n’est donc plus équivoque , plus incertain que la conservation d’une forêt soumise à une pareille exploitabilité, qui est à la fois trop et trop peu prolongée. En définitive, il n'existe que deux genres d'aménagements bien déterminés. Une forêt est cultivée soit en futaie de 80 ans à 300 ans, soit en taillis de 10 à 40 ans. Cher- chons à découvrir le rapport de dépendance ou de filiation qui rattache l’un à l’autre ces deux modes de traitement. ‘ Nous savons que les forêts sont un composé de deux im- meubles de nature différente. Dans les temps anciens, ces deux immeubles avaient chacun leur utilité particulière , et partant leur valeur spéciale. Le sol fournissait la pâture pour les troupeaux, et offrait, aux propriétaires des forêts, la jouis- sance ct les produits de la chasse : l'immeuble superficiel, dont rien alors n’entravait le développement, procurait des 528 DE L'AMÉNAGEMENT fruits pour l'alimentation des animaux sauvages , peut-être de l’homme lui-même. Tels étaient les seuls fondements de la valeur vénale des forêts. Les produits ligneux , qui alors surabondaient, étaient recueillis par le premier occupant. En tout cas, ces produits ne représentaient guère que la va- leur du travail nécessaire pour transporter et débiter des ar- bres morts, ou pour ramasser des débris épars sur le sol. Pourrait-on douter que tel nait été l'état à peu près gé- néral des forêts à une époque lointaine , lorsqu'aujourd'hui encore nous voyons des propriétés boisées qui existent dans des conditions absolument semblables ? « On trouve en Europe, et même en France, dit un au- teur: , des forêts qui ne rendent pas de rente foncière , si ce n'est celle du pâturage et de la glandée. Dans quelques parties du département du Var , et dans bien d’autres contrées , les chènes ne s’estiment que d’après le produit de leurs glands ; les pins ne se vendent que 2 fr. la pièce lorsqu'ils sont abat- tus. IL est d’autres forêts moins productives encore ; unique- ment destinées au pâturage , elles rendent à peine de quoi payer les frais de garde et l'impôt : elles ne subsistent que parce que l’on ne prend pas la peine de les détruire. » Cette dernière phrase nous retrace le tableau et, en même temps , nous offre l'explication du passé des forêts. Elles sont restées sous la forme de massifs de futaie aussi long-temps qu’elles n’ont donné d'autre rente que celle du pâturage et de la récolte des fruits; mais lorsque le travail et l'industrie eurent créé des richesses , c’est-à-dire des élé- ments d'échange , et qu'il y eut possibilité d'acheter des produits ligneux ; on ne se contenta plus des débris qui jon- ÿ M, Noirot ainé, Traité de la culture des Forêts, pag. 117. DES FORÈTS. 529 chaient le sol; on attaqua les arbres sur pied. La cognéce pénétra dans les forêts vierges et fit tomber de préférence les plus gros arbres, et, par conséquent, les plus dépérissants. Le prix des bois s’élevant peu à peu , l'exploitation s’étendit graduellement, et cependant, le massif n'étant pas encore interrompu , la forèt s’entretenait par les semis naturels. Mais bientôt les arbres séculaires disparurent totalement , et, comme les besoins allaient toujours en croissant, on abattit de jeunes arbres qui repoussèrent aussitôt de souches. De ce moment le système des taillis fut inventé. Ce mode d'exploitation a donc été une suite naturelle du développe- ment du travail et de l’accroissement du bien-être social. Aïnsi , la disparition d'un grand nombre de massifs de fu- taie, tant déplorée par divers écrivains forestiers, a été l'heu- reux effet des progrès de la civilisation et de la multiplication des richesses ; elle a été un bienfait et non une calamité. On a dépeint, dans les termes que nous allons rapporter , l'état primitif des forêts, et les modifications successives qu’elles ont subies jusqu'à nos jours. « Quel est le sort d'une forêt abandonnée à la nature? Par quels moyens se reproduit-elle? Comment peut-elle se perpétuer dans la suite des siècles? « On se représente de vieux arbres qui ont survécu à la foule de ceux qu'ils ont étouflés,. des tiges renversées , d’au- tres tiges debout et: dépouillées de leurs rameaux, de jeunes arbres qui s'élèvent sur ces débris, des places vides qui se repeuplent par les semences que les vents y transportent , ou que les oiseaux y déposent : telle est la peinture que les voyageurs nous ont faite des forêts du Nouveau Monde, et tel a été primitivement l’état de nos propres forêts. « Nous allons considérer celles-ci dans l’état où les progres de nos institutions civiles les ont amenées. Le problème dont celles sont l'objet consiste à en retirer le plus grand produit 530 DE L'AMÉNAGEMENT possible, et à le perpétuer. Les différentes manicres de les exploiter sont liées par des nuances presqu'insensibles. « Si, au lieu de laisser pourrir les arbres morts, comme dans les forêts abandonnées à la seule nature , nous les enle- vions pour les faire servir à nos besoins, nous entretiendrions les forêts dans une vigueur perpétuelle. Mais à quel usage pourraient servir des arbres déjà morts ? Il faudrait au moins les enlever au terme qui précède la décrépitude, au terme où ils ont pris tout’leur accroissement ; nous retirerions ainsi des forêts le plus grand produit possible. Tel est, sû- rement, le plus ancien mode d'exploiter, mais qui n'est plus guère praticable dans les pays où l’agriculture et les arts ont fait de grands progrès. « Lorsque le bois devint plus rare par l'augmentation des richesses ; on coupa des arbres qui n'avaient pas encore pris tout leur accroissement. Jusque-là on avait conservé des massifs de futaie; mais lorsqu'on coupa, dans le même espace, un grand nombre d'arbres voisins les uns des autres, on détruisit ces massifs, qui furent remplacés par des taillis. Si, dans ce grand nombre d'arbres que l’on vou- lait abattre à la fois, on en laissait quelques-uns sur pied , ceux-là grossissaient au milieu des taillis qui les environ- naient ; et dès-lors se trouva créé le mode d'exploitation des taillis sous-futaie. Lorsqu'on réserve un trop petit nombre de futaies, on tarit la source de ses richesses, on n’a bientôt plus d'arbres de construction ; lorsqu'on en réserve un trop grand nombre, le taillis est étouffé. Les baliveaux se joignent par leur branchage , et l'on n'a plus qu'un massif de futaie. « Tel est l’enchainement des différents modes d'exploita- tion entre lesquels se partagent toutes nos forèts : elles sont aménagées soit en futaies, soit en taillis. Cette dernière classe, qui comprend la majeure partie de notre sol forestier, DES FORÈTS. al se divise en taillis simple, ou taillis sans arbres de réserve , et taillis composé , ou taillis sous futaie, » Voici quelques réflexions du même auteur, sur lutilité respective de ces différentes formes d'aménagement : « L'invention du traitement des forêts en taillis composé paraît due à la fois à la cupidité et à la prévoyance de ceux qui en ont concu l’idée ; on avait besoin de bois de charpente ; mais, empressés de jouir, les propriétaires coupaient les arbres avant qu'ils eussent la grosseur convenable ; on ne trouva pas d’expédient plus commode que de réserver quelques brins et de couper tout le reste : ces brins, quon nomma baliveaux , formèrent les futaies sur taillis. « Si la conservation des massifs de futaie est désavanta- geuse aux particuliers , il s'ensuit que le système des futaies sur taillis est celui qu'ils adopteront, comme le plus con- forme à leur intérêt, Cette réserve de baliveaux, qui se fat avant l'exploitation , est d’une valeur presque nulle lorsqu'on coupe les taillis ; 1l n’est aucun propriétaire qui ne se déter- mine à ce léger sacrifice , dont il trouve la récompense dans l'avenir, Rien n’était donc plus convenable que le mode des futaies sur taillis, pour concilier les intérêts des possesseurs avec ceux de la postérité. _« Sides particuliers mettaient le quart de leurs bois en ré- serve pour les laisser croître en haute-futaie , en se dispensant toutefois de conserver des baliveaux dans leurs coupes ordi- naires , ils se croiraient privés du quart du revenu de leurs bois, ils ne compteraient pour rien l'augmentation du produit de leurs taillis dans les coupes où ils ne laisseraient plus de baliveaux ; l'exploitation d'uneréserve, qui aurait lieu au bout d'un siècle , ne leur paraïîtrait qu'un dédommagement tardif pour eux ; combien de fois l'impatience de jouir n'attenterait- elle pas à cette réserve avant l'âge où elle pourrait produire des pièces de service ! La méthode des futaies éparses ne présente 532 DE L'AMÉNAGEMENT point cet inconvénient. On compte pour rien les baliveaux que l’on réserve, et cependant, dans les forêts qui ont été bien administrées, le produit annuel des futaies surpasse ordinairement celui des taillis : l'on enrichit sa postérité sans s’appauvrir soi-même; voilà ce qui donnera, dans tous les temps, au système des futaies sur taillis la plus grande faveur. » La conséquence à déduire des obvervations précédentes , c'est que l'aménagement est susceptible d’être organisé de deux manières différentes. Une forêt peut étre soumise à l'exploitation en futaie ou à l'exploitation en taillis. Nous venons de voir que cette dernière forme convient éminem- ment aux propriétaires particuliers, c'est-à-dire aux pro- priétaires à existence restreinte ; par la raison réciproque , il est de toute évidence que le mode d'exploitation en futaie ne peut convenir qu'à l'État et aux communes , c’est-à-dire aux propriétaires à existence illimitée. Cette distinction, sans doute, se justifie d'elle-même, et, toutefois, c’est en ce sens seulement que la création d’un massif de futaie ne peut être l'œuvre d'un particulier, à raison de la longue attente que suppose une pareille création , attente que pourrait seul sup- porter un corps moral, un être impérissable. Il n'est point douteux que la formation d’un massif de futaie ne soit deve- nue impossible * à la propriété individuelle ; mais ce qui est incontestablement vrai pour le cas de création d’un aména- gement en futaie, paraît n'être d'aucune application au cas de possession actuelle d’un aménagement de cette nature. On voit très bien pourquoi un particulier ne peut raisonnablement songer à élever une futaie , à conduire à 150 ans, par exemple, un taillis actuellement âgé de 15, 20 ou 30 ans; 1 La création d’un pareil massif a élé possible aux particuliers tant que la richesse propre des forêts n’a offert qu'un capital inerte. I était facile d’épargner des produits dépourvus de valeur, DES FORÈTS. 533 mais on ne trouve pas de motif qui doive empêcher ce parti- culier de conserver en futaie une forêt qu'il trouverait tout aménagée de cette sorte , et dont il tirerait un revenu annuel, comme d'un autre bois, comme d'une propriété rurale, ou comme d’un capital monétaire. Si donc nous nous adressons cette double question : quel mode d'aménagement est plus profitable pour un particulier, et quel autre pour l'État? nous ne pouvons répondre, en termes absolus, que le taillis est ce qui convient le mieux au particulier , et la futaie, ce qui convient le mieux à l'État ; car , d’un côté, rien ne nous a montré encore que l’exploi- tation en taillis ne soit pas aussi utile à l'État qu'à tout autre propriétaire, et, de l’autre , nous ne trouvons point en quoi une futaie qui donnerait, par exemple , un revenu fixe de 10,000 fr. ou de 20,000 fr., vaudrait moins ou serait moins avantageuse pour un particulier que pour l'État. Il est très positivement reconnu que la propriété particulière est désormais impuissante à créer des massifs de futaie; mais , d'un autre côté, des preuves historiques établissent que beaucoup de forêts particulières ont existé en massifs de futaie. Or, à revenu égal, une forêt à l’état de futaie est À coup sûr aussi utile qu'une forêt à l’état de taillis ; ce sont des capitaux à productions identiques. Dès-lors , comment se fait-il qu'aucun massif de futaie n’ait été transmis héréditai- rement dans les riches familles ? Un fait certain , c’est qu'on ne voit plus de forêt en futaie dans le domaine des parti- culiers : ; mais ce fait, quelque indubitable qu'il soit , nous paraît encore entièrement inexpliqué. De ce qu'une forêt appartient à un particulier, nous ne serions donc point fondés à conclure qu'elle ne peut exister 1 À moins de forèts encore dans j’état de nature, comme celles dont il à été question page 528 : ces foréls seront converties en taillis aussitôt que la produetto ligneuse y aura acquis quelque valeur vénale. 534 DE L'AMÉNAGEMENT que sous la forme de taillis, et, réciproquement, de ce qu'elle appartiendrait à l'État, nous ne pourrions pas davantage en tirer la conséquence qu'elle doit être aménagée en futaie. La double question que nous avons énoncée tout-à-l’heure reste donc sans réponse. Il ya plus : füt-il établi démonstrativement qu'une forêt particulière doit toujours être aménagée en taillis, nous n’en serions pas plus rapprochés de notre but; car alors se pré- senterait la question de savoir si c’est un taillis de 10 ans, de 20 ans, de 30 ans, etc. que nous devons préférer. Et:«., au contraire ; 1l était évident que l'État ne peut faire mieux que de créer une futaie , 1l nous resterait à faire un choix entre toutes les exploitabilités comprises entre 80 et peut-être 300 ans; c’est-à-dire que lors même qu'il serait prouvé sans réplique qu’en aucun cas un particulier ne peut posséder une futaie , ni l'État un taillis, cette solution serait d'autant plus insuflisante, qu’il y a telles exploitabilités, celles de 40 à 80 ans, qui ne sont plus des exploitabilités en taillis , et ne sont pas encore des exploitabilités en futaie, ou qui ont à la fois l’un et l’autre caractère. En sorte que décider que tel bois doit être aménagé en futaie, tel autre bois en taillis, c'est laisser dans l'indétermination la plus entière la question même de l'aménagement. Jusqu'à présent, nous n'avons point trouvé la réponse à cette question : Quel est l'aménagement le plus profitable pour une forêt donnée ? La division des exploitations en deux classes , celle des taillis et celle des futaies, est utile ou plutôt indispensable sous le point de vue de la culture fo- restière, mais elle n’a nulle valeur quant à l’objet de nos recherches. Ce n'est donc pas à savoir si un bois doit être aménagé en futaic ou aménagé en taillis que nous devons nous arrêter, mais à connaitre le chiffre exact de l’exploita- bilité la plus avantageuse. Est-ce à 10 ans, 15 ans ou 20 ans, DES FORÈTS. He ou tout autre âge, que doit être aménagée une forét , pour être établie sur les meilleures bases possibles ? Voila, ce nous semble, l'expression juste, l'énoncé complet du problème qui nous occupe, et qui à été posé, sinon dans les mêmes termes, au moins dans le même sens, par M. Dralet, lorsque ce savant forestier a écrit ce qui suit : « Il ne suflit pas d'enseigner à un propriétaire que cer- tains bois ne doivent pas être exploités ; par exemple ; avant l’âge de 25 ans, ni après celui de 35 ans : il lui importe de connaître précisément l'année dans laquelle il doit abattre les taillis; s’il devance cette année , il perd de la quantité et de la qualité; s'il la laisse écouler, il perd un temps précieux. » C’est donc le chiflre rigoureux de l'exploitabilité qu'il est nécessaire de rechercher ; et, en effet, une fois ce chiffre trouvé, tout le reste est déterminé. Le calcul nous donne-tl, par exemple, 35 ans, ou 30 ans, ou 20 ans, etc., ou tel autre âge inférieur à 40 ans, nous savons alors que nous de- vons appliquer à la forêt les règles culturales particulières aux taillis. Si l’âge trouvé est de 90 ans, ou 100 ans, ou 120 ans, ou tel autre âge au-dessus de 80 ans, nous sommes avertis qu'il s’agit d'élever un bois en futaie, et qu'en conséquence la forêt doit être traitée d’après les prin- cipes de culture les plus propres à élever et à entretenir un massif de futaie. Ainsi se trouverait obtenue , de la manière la plus explicite , la solution que nous poursuivons, et que jusqu'alors nous n'avons pu atteindre. à Toutefois, remarquons que nous avons acquis une connais- sance assez lucide de l'aménagement en général ; que nous en avons étudié la constitution et analysé les effets ; en sorte que nos recherches ne peuvent guère maintenant avoir d'autre objet que de découvrir quel est l'aménagement le plus utile , 536 DE L'AMÉNAGEMENT le plus profitable parmi tous ceux que peut recevoir une forêt donnée. Ce point étant admis, nous apercevons un moyen de parvenir au résultat cherché : c’est de nous représenter la série entière de ces aménagements possibles. Dans cette vue, nous supposerons une forêt de la 3° des classes de M. Cotta , c'est-à-dire la forêt que jusqu'ici nous avons prise pour le type moyen des forêts de la France. Nous déterminerons, à l’aide de la table d'expérience de cet au- teur, insérée au présent écrit, page 317 , l'état de production et de consistance dans lequel serait amenée cette forêt par suite de l’établissement de chacune des exploita- bilités progressives , à partir de celle de 10 ans jusqu'à celle de 300 ans ; mais, pour ne pas multiplier inutilement les termes de la série, nous nous bornerons à graduer les pé- riodes de 10 années en 10 années, jusqu'à 100 ans. Au-delà de ce point, nous les ferons succéder de 20 ans en 20 ans. Cette comparaison des aménagements, depuis le plus infé- rieur jusqu'au plus élevé , nous paraît propre à jeter une assez vive clarté sur la question que nous discutons. Les raisonnements dont ce parallèle nous fournira le texte auront une telle influence sur la solution finale du problème, que nous ne saurions apporter trop de soins à exposer clai- rement l’économie du tableau par lequel nous établirons ce rapprochement : ce tableau, qui va clore la présente section, sera, au début de la section suivante, l’objet d’une description détaillée, puis formera la base de toute la suite de notre travail. ne Q) ire —— IONDANTE A LA 3me DES CLASSES DE M. COTTA. ÉTENDUE ELEUR VALEUR VALEUR DU SOL CAPITAL CAPITAL RÉEL RAPPORT TOTALE DE LA REPRÉSENTANT! DE LA FORÈT, DU CAPITAL RÉEL TOTALE D'HECTARE RÉSERVE D'UN HECTARE LA PLUS OU SOMME AU REVENU ANNUEL IMMOBILISÉE , HAUTE VA- INTÉGRALE DES DE LA FORÈT DE BIIA COUPE OU RICHESSE DANS CHAQUE LEUR DU SOL | VALEURS DU SOL AU TAUX DE LA PROPRE DE LA DE TOUTE |ET DE LA RÉSERVE|RENTE DANS CHAQUE 1 LA FORÈT. | MÉENNE. FORÊT. AMÉNAGEMENT. LA FORÊT. IMMOBILISÉE, AMÉNAGEMENT. À = : 4 5 5 5 2 2 ä 16 » 60,600 151 38 28,526 89,196 2 é M » 76,100 195 51 28,326 104,626 2 £ M» 90,100 102 18 28,526 118,626 | © 5 36 » 108,600 82 19 28,526 157,126 2 = H >» 124,100 63 350 28,596 152,626 2 n [0 > 157,000 40 55 28,596 185,526 l = 18 » 196,800 29 88 28,526 295,326 1 à 16 » 240,600 12 46 28,596 269,196 1 15 >» 280,300 6 635 28,526 509,026 1 (ie, 327,700 5 46 28,526 356,296 1 6 » 311,600 1 T6 28,526 406,126 1 6 » 419,600 » 88 28,526 448,126 1 ; (9 > 453,900 » 40 28,526 482,496 » 86 id. | 2 AE 495,409 » 418 28,596 521,996 > DAS. | 9 » 531,900 08 28,526 560,426 l (a) intes du chiffre entier 4 p' 0/0; il a été établi, pag. FAT, que déjà dans cet aména, rinio0 D'extL0 PILITÉ OÙ DES AMÉNAGEMENTS PRO GRÉSSIFS QUE L'ON Pol TABLEAU SYNOPTIQUE ATT ÉTARLIR DANS UNE FORËT E: GE DE CHÈNE : CORRESPONDANTE où analogue à la moyenne des foréts de la France ANA 3me DES OLASSES DE M, COTTA : c Leneute or prix FROBLCTION EX na | sanine rotn | Pnocressir LA NECTARE va] n'arnës Les pe EXPÉRIENCES aésacexesr.| om corra. |luéree cure: ELLE DE PRODUCTION EN ARGENT; | où vatrcas PROGRESSIVES D'CX NECTANE DE RECU LTENDUE DE LA COUrE AXNCELLE wAXS CHAQUE AMÉNAGEMENT. FRODEIT DE LA coure ANNUELLE RENENL ve LA ronËr. Carirau LAuceLé scn LE REVEND AU taux ne $ vocr 0/0, OÙ cariraL XOMINAL AGE DE LA COURE. DE YALEURS MOYEXNES Écueuvr DE PRODUCTION EX MATIÈRE CORRESPONDANTE AUX Coures DE VALeur MOYENNE moonesar | us necrane CD UE LA courr Mèrae cupe MOYENNE Yaceun TOIALE DE LA nÉSENYE DEMONILISLE , où nicurssr FHOPRE DE LA VALEUR nu s0L D'EX HECTARE DANS CHAQUE AMÉNAGEMENT earirau CANTAL RÉEL AEPAÉSENTANT| DE LA ronûr LA Ets HAUTE Vi LAN ou SOL où souue INTÉGRALE pe VALEURS nus Où Dont isfe. DU CATAL AÉEL AU REVENU 433 0EL s|. va ronèr L | AUraëx ne LA x be LA nésEnvE |nENTE DANS CMAQUE EPÉRREErER 1300 4,800 18,400 50,600 76,400 90,100 108,600 124,100. 196,800 240,600 ) L'égalité dû capital récllet da capital nominal, dans l'am aménagement il y a one dépression de la rente. gement à 10 ans, n'est qu'une fiction, dont le but est de faire parti la décro nee des rentes du chiffre entier 4 pr 0/03 ila été établi, pag, A7, que déja dans cet BRTRAITS DES PROCES-VERBAUX. Séance du 23 août 1839. — PRÉSIDENCE DE M. BotTex. M. Magne entretient la Société de l'emploi du boïs de châtaignier pour la teinture en noir. Il voudrait voir la préparation des principes utiles de cet arbre se propager dans les départements de l'Aveyron, du Lot et de la Corrèze, où les châtaigniers sont très communs et l'argent fort rare; mais il craint que les frais de transport ne s’op- posent à ce que le sirop de châtaignier ( seule substance générale- ment employée jusqu'ici) soit vendu à Lyon avec avantage. Il a es- sayé si le principe utile ne pourrait pas, comme celui du galon, être réduit à l’état sec; et il a obtenu une substance solide, qui, d’après des essais faits en petit par M. Berger, teinturier de cette ville , s'applique parfaitement à la soie et donne une belle couleur noire. Il pense que l'extrait pourrait, plutôt que le sirop, être prépa- ré dans les pays éloignés des grandes voies de communication. Le premier se vendrait de 85 à 90 fr. les 50 kil. , tandis que le sirop n’est payé à Lyon que 45 fr. les 100 kil. Les frais de transport se- raient ainsi diminués de beaucoup. M. Parisel dit que des tentatives infructueuses ont été faites sur les bords du Rhône. Il annonce qu’on tente en ce moment de nou- veaux essais à Boën ( Loire ) , où l’on associe le sirop de châtaignier à la fécule pour en former des boules du volume de la noix de gale. 538 EXTRAITS M. Magne pense , d'après les expériences des teinturiers de Lyon, que le bois épuisé suffirait pour entretenir la combustion. Quant à l'union du produit du châtaignier avec la fécule , il ne la croit pas utile; selon M. Magne, l'extrait sec, étant un produit identique, ho- mogène , doit être plus facile à doser qu'un mélange quelconque. M. Tissier fait un rapport favorable sur un nouveau moulin à bras , soumis à l'examen de la Société par M. Guillet, propriétaire el meunier à Rochetaillée. Ce moulin est portatif, d’un bas prix. La force d’un homme suffit pour le faire fonctionner, et, comparati- vement à des moulins plus volumineux, il moud une quantité de blé proportionnellement plus grande. M. Rocher donne quelques détails sur la construction d’un nou- veau genre de puits. Il promet une note détaillée sur ce sujet. + x *# Séance extraordinaire du 19 novembre, PRÉSENTATION DE LA SOCIÉTÉ A SON ALTESSE ROYALE MONSEIGNEUR LE DUC D'ORLÉANS. M. le Préfet ayant informé M. le Président que la Société serait recue par M. le duc d'Orléans le 19 novembre , jour de l’arrivée du prince à Lyon, les Membres qui la composent ont été convoqués extraordinairement , et se sont rendus en grand nombre à l'hôtel de l'Europe. La Société ayant été présentée à S. À. R. , M. Bottex , président, lui a adressé le discours suivant : « MOonSEIGNEUR , « La Société royale d'agriculture , histoire naturelle et arts utiles de Lyon, s’'empresse de vous offrir l'hommage de son respectueux dévoûment. « Elle prie Votre Altesse d’être , auprès de Sa Majesté , l’inter- prète de sa reconnaissance pour les encouragements qu’elle a re- cus du Gouvernement , aux efforts duquel elle s'associe avec zèle pour contribuer , par tous les moyens qui sont mis à sa disposition ;, DES PROCÈS-VERBAUX. 539 aux perfectionnements des diverses branches de l’agriculture , et surtout de l’industrie manufacturière de notre grande cité, industrie en faveur de laquelle a si souvent éclaté votre généreuse solli- citude. « Puisque le temps ne me permet pas de tracer un aperçu rapide des travaux auxquels se livre la Société, je rappellerai seulement à Votre Altesse qu'elle s'efforce continuellement d'encourager l’agri- culture en général, l’horticulture si importante dans les environs d'une cité populeuse , et surtout l’industrie séricicole qui intéresse à un si haut degré la grande manufacture lyonnaise. « La Société publie des Annales qui ont pris un rang distingué parmi les recueils scientifiques les plus estimés de la France et de l'Étranger. « En persévérant dans cette voie , elle espère mériter toujours la bienveillante coopération du Gouvernement éclairé qui préside aux destinées de notre belle patrie. » Le Prince a répondu que les encouragements que le Gouver- nement accordait, chaque année, aux Sociétés d'agriculture, de- puis la révolution de juillet, prouvaient tout l'intérêt qu’il portait à des travaux d’une utilité si incontestable ; qu’il n’était point étonné que la Société de Lyon, dont il connaissait le zèle , s’occupât non- seulement d'agriculture , mais encore de tout ce qui pouvait contri- buer aux progrès de l’industrie ; que le Gouvernement appréciait de pareils travaux et qu’il saurait loujours les encourager. Séance du 6 décembre. — PRÉSIDENCE DE M. BotrTex. L'ordre du jour est le renouvellement du bureau. Il est ainsi constilué : MM. Montain , président ; Sauzey, vice-présidenl; Hénon, secrétaire-général ; Lecoq, secrétaire-adijoint ; Mulsant , bibliothécaire-archiviste ; 540 EXTRAITS MM. Seringe , conservateur des machines et instruments ara- toires ; Deschamps, trésorier. MM. Borrex, Président ; Lecoe , Secrétaire-adjoint. + + * Séance du 13 décembre. — Présence DE M. Mona. La Société a recu une lettre de M. le Préfet , qui lui adresse un Mémoire sur un Procédé propre à remplacer le rouissage du chanvre. Ce Mémoire est renvoyé à l'examen d’une commission. M. Petive , mécanicien aux Brotteaux, envoie des échantillons de soies filées avec des appareils perfectionnés par lui. Il demande que ses procédés soient examinés par la Société. — Renvoyé à la Commission des soies. M. Boltex, président sortant , prononce le discours suivant : « Messieurs , « Je vais tracer un apercu rapide des travaux auxquels la Société d'agriculture s’est livrée pendant les deux années qui viennent de s’'écouler ; il prouvera, de la manière la plus évidente, qu'elle n’a pas mérité le reproche qu'on adresse généralement aux sociétés savantes de s'occuper trop exclusivement de théories purement spéculatives; on verra, au contraire, qu'elle s'est continuel- lement efforcée de propager les meilleurs enseignements pratiques, soit pour l’agriculture en général, soit surtout pour l’industrie’séri- cicole , qui intéresse à un si haut degré la prospérité de la grande manufacture lyonnaise. « Ainsi, elle s’est empressée de seconder les efforts du gouverne- ment en se mettant en rapport avec les divers comices agricoles du département, afin d'encourager le perfectionnement des labours , des instruments aratoires, et surtout l’amélioration de la race bovine. « Deux des membres de la Société, MM. Gariot et Reverchon, ont présenté des modèles de charrues qui offraient des’avantages réels on DES PROCÈS-VERBAUX. 541 sur toutes celles imaginées jusque-là ; l'une d'elles , la charrue ju- melle en fer, a figuré honorablement à la dernière exposilion des produits de l’industrie française. « La Société a envoyé, dans les communes du département où l’on cultive le mürier , des jardiniers experts, chargés de donner aux propriétaires des leçons pratiques sur la culture et la taille de cet arbre précieux. « La commission des soies s'est livrée avec zèle à une éducation de vers, afin d’expérimenter comparativement les méthodes de Dandolo et de M. D’Arcet, et de faire connaître les avantages et les inconvénients des diverses espèces de müriers. « L'art de filer la soie, déjà porté à un si haul degré de perfec- tion à l’aide des machines ingénieuses imaginées par M. Gensoul, un de nos plus regreltables collègues, a recu, dans ces der- niers temps, de quelques membres de la Société , entre autres de MM. Alexandre et Bourcier, de notables améliorations ; aussi la soie que la Société a obtenue l'emporte-t-elle sur tout ce que l’Ita- lie nous envoie de plus beau, et la robe sortie des ateliers de M. Mathevon, dont Sa Majesté la Reine des Français a bien voulu agréer l'hommage, n’était pas moins remarquable par la beauté de la matière première que par la perfection du tissage. « La Société s’est toujours oceupée avec beaucoup de sollicitude de l'horticullure , cette branche d'industrie si importante dans les environs d’une cité populeuse : ainsi, non-seulement elle a dis- tribué des récompenses aux jardiniers pépiniérisies ou aux maraî- chers qui avaient obtenu les plus beaux produits, ou qui excel- laient dans l’art de cultiver les pêchers ou autres arbres à fruits , mais elle a en outre instilué des expositions de fleurs, dont les heu- reux résullats sont aujourd’hui parfaitement constatés ; aussi at-elle arrêté qu’à l'avenir les expositions auraient lieu tous les deux ans. « La Société, ayant eu l'avantage de posséder dans son sein le sa- vant qui a étudié avec une si admirable sagacité les habitudes de la pyrale, a profilé de ses travaux pour publier une instruction qui a puissamment contribué à la destruction de cet insecte, qui, depuis nombre d'années, portait la désolation sur les plus riches coteaux du Beaujolais. « Un des correspondants les plus distingués de la Société , M. Nivière , qui vient de représenter si dignement les agronomes PTE 36 542 EXTRAITS francais au congrès agricole de Postdam, a fait, l'hiver dernier, sous le patronage de la Société , un cours d'agriculture, qui a été suivi avec le plus grand empressement ; ce qui prouve l'utilité d'un pareil enscignement ; aussi devons-nous faire des vœux pour qu'il soit rendu permanent par la fondation d'une chaire d'agri- cullure dans notre ville. « Enfin, depuis deux ans, la Sociélé publie des annales qui ont pris un rang distingué parmi les recueils scientifiques les plus estimés de la France et de l'Étranger. « Cetie analyse succinete des travaux auxquels la Société s'est livrée pendant les deux années qui viennent de s’écouler suffira sans doute pour démontrer, de la manière la plus évidente, qu'elle n'a point élé au-dessous de sa mission, qu'elle a complètement accompli le but de son institution , qui est le perfectionnement de l'agriculture et des arts utiles, et qu’elle s’est montrée digne de la bienveillante coopéralion du gouvernement. » La Sociéié vote des remercîments à M. Bottex, qui cède le fauteuil à M. Montain , élu président dans la séance précédente. M. Mon- tain prononce le discours qui suil : « Permettez-moi, Messieurs, de vous exprimer mes sentiments et ma reconnaissance, en vous remerciant du haut témoignage d’'es- time et de confiance que vous venez de m'accorder. « Oui, Messieurs, c’est parmi mes titres les plus honorables et au premier rang que je placerai celui que vos suffrages viennent de me décerner , et je ferai tous mes efforts pour me rendre digne de la noble mission que vous m’avez confiée. « Je ne me dissimule pas les difficultés que présente une pa- reille tâche : aussi chercherai-je à remplacer par le zèle, l’exacti- tude et la bonne volonté les qualités si nécessaires pour remplir d'aussi importantes fonctions. Pour atteindre ce but, je tâcherai d'imiter mes prédécesseurs, qui ont laissé dans cetle enceinte de si honorables souvenirs. Je m'efforcerai surlout de marcher sur les traces de l'estimable collègue qui a rempli si dignement les fonc- tions dont vous venez de m’honorer. Qu'il recoive aujourd'hui, au nom de toute la Société , dont je me félicite d'être l'organe, des remerciments unanimes et sincères, et les expressions d'estime ef de reconnaissance qu'il a si bien méritées. DES PROCÈS-VERBAUX. 543 « Quant à moi, Messieurs , fier de vous appartenir par un titre aussi honorable, j'ose espérer que vos bons conseils, votre exemple et surlout votre indulgence rendront ma tâche aussi agréable que facile. » M. Dufour, agronome à La Gardette , territoire de Pierre-Vert (Basses-Alpes ), présente à la Société un modèle en petit de charrue double, dont il donne la description. MM. Gariot, Bouchard et Seringe sont chargés d'examiner cette charrue. MM. Bottex , Thiaffait , Dugas, Duquaire , Guillard père et Gui- met sont nommés Membres de la Commission des finances. MM. Seringe , Mulsant, Gariot, Grandperrel , Pravaz et Parisel sont nommés Membres de la Commission de publication. MM. Monran, Président ; Lecog , Secrétaire-adjoint. - x + *# Séance du 20 décembre. — Présinexce De M. Moxrax. Parmi les pièces de la correspondance est un Mémoire pour ser- oir à l'histoire des insectes ennemis de la vigne , et à l'indication des moyens propres & prévenir leurs ravages, par M. Vallot, docteur- médecin , professeur d'histoire naturelle à Dijon , correspondant de la Société , ete. Ce manuscrit est soumis à l'examen de la Commis- sion chargée de l'étude de la pyrale. M. Montain présente à la Société du vin cynarique, dont il a ré- cemment démontré les propriétés toniques et fébrifuges. 11 met aussi sous les yeux plusieurs préparations faites avec l’oxalis crenata. I a utilisé le principe acide de cette plante. Le sirop en est agréable et rafraîchissant. Le suc est extrêmement diurétique. M. Montain a trouvé dans l'O. crenala, d’une part, un principe alealoïde , et , de l'autre , un principe particulier ayant quelques rapports avec l'acide cydonique. M. Gariot lit un rapport sur la charrue de M. de Valcour , per- fectionnée par M. Dufour. Il reconnaît à cette nouvelle charrue plusieurs avantages ; il en signale aussi quelques inconvénients ; 544 EXTRAITS DES PROGÈS-VERBAUX. mais il conclut à ce que la Sociélé, en votant des remereîments à M. Dufour pour sa communication, lui exprime le regret de la Com- mission, qui n’a pu porter un jugement définitif sur la bonté de sa charrue , à cause de la petitesse du modèle. Il aurait fallu pour cela avoir une charrue établie sur un pareil modèle , mais en grand , de manière à pouvoir labourer. MM. Monran, Président ; Héxon , Secrétaire-générat. OUVRAGES RACUS PAR LA SOC É PENDANT L'ANNÉE 1859. Annales agricoles de Roville. — Supplément in-8°. Annales de la Chambre royale d'agriculture et de commerce de Savoie. — Chambéry , 1836 , un vol. in-8°. Avviso ai coltivatori sui bachi trevollini ossia bachi da tre raccolte, di Matteo Bonafous, direttore del R. Orto agrario. Letto all adunanza della R. Socielà di agricoltura del di 14 febbraio 1839. — Torino, 1839 , èn-8°. Canal de jonction de la Loire au Rhône, entre Lyon et Roane. Irrigalion des terres dans la plaine du Forez. Approvisionnement d'eau pour les villes de Lyon et de Saint-Étienne , par M. Peyret- Lallier. — Saint-Etienne, F. Gonin , 1839 , in-8°. Catalogo generale del R. Stabilimento agrario botanico. Burdin, Maggiore et C*?. — Torino. Catalogue des pépinières et graines des frères Simon-Louis , cul- tivateurs à Metz. Comice agricole de l'arrondissement de Chartres. Concours du 5 mai 1839. Comice agricole de l'arrondissement de Chartres. Mémoire par M. Vaugeon , artiste vétérinaire, et M. Fresnaye , propriétaire- cul- tivateur , sur celte question proposée par le Comice : « Indiquer les causes , les symptômes, la nature , le siége, les moyens préser- vatifs et curatifs des maladies de la race bovine, ovine et chevaline , connues sous le nom de sang, sang de rate, gastro-entérite, fièvre charbonneuse, qui exercent leurs ravages dans le département d'Eure- et-Loire, et principalement dans l'arrondissement de Chartres : déterminer si elles sont enzootiques, contagieuses où non. » — Chartres , in-8°. 546 OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ Comice agricole de l'arrondissement de Chartres. Programme des concours qui auront lieu à Chartres, le dimanche 5 mai 1839- — Chartres , in-4°. Comparaison des routes, des voies marilimes et fluviales , des canaux et des chemins de fer, par M. Berthaud, ingénieur en chef des ponts et chaussées. Compte-rendu administratif des deux hôpitaux civils de Lyon pour 1838 , présenté au conseil général d'administration desdits hôpitaux par la commission exécutive , le 17 juillet 1839.— Lyon, L. Per- rin , in-49. Compte-rendu de la première séance du Comice agricole de Dole (Jura). —1839 , in-8°. Compte-rendu des travaux de la Société philotechnique , par le baron de Ladoucette , secrétaire perpétuel , imprimé par ordre de la Société. Séance du 26 mai 1839. Congrès scientifique de France. Programme arrêté par le comité d'organisation de la septième session, qui s'ouvrira au Mans le 12. sepiembre 1839. De l'influence des chemins de fer, et de l’art de les tracer et de les construire , par Seguin aîné. — Paris et Londres , 1839, in-8°. Description des machines et procédés consignés dans les brevets d'invention, de perfectionnement et d'importation dont la durée est expirée , et dans ceux dont la déchéance a élé prononcée. Tomes 34, 35 et 36.— Paris ,in-4°. Description géologique du département de l'Aube , extrait commu- niqué à la Société d'agriculture , sciences , arts et belles-lettres du département de l'Aube dans sa séance du 21 juin 1839 , par M. Ley- merie , canton de Soulaines.— 7royes , Ath. Payn, in-8°. Description topographique et géognostique du Kaïsertuhl , par le docteur Eisenlohz (1839), traduite de l'allemand (1837), par M. Gley, employé des subsistances militaires à Aiger , imprimé sous les auspices et aux frais de la Société d'émulation du département des Vosges. — Epinal, 1838, in-8°. Détermination des caractères spécifiques des roches , appliquée particulièrement aux départements de la Drôme et de l'Ardèche, par M. Johanys. — /n-8°. Deuxième série de notes horticulturales, par M. Pépin. ( Extrait des annales de Flore et de Pomone , août 1838.) — Paris, in-8”. PENDANT L'ANNÉE 1839. 547 Dictionnaire de médecine , de chirurgie et d'hygiène vétérinaire, par M. Hurtrel-d'Arboval , seconde édition. Tomes 4, 5 et 6.—Pa- ris , 1838, in-8°”. Documents relatifs à l'emploi fait par l'Académie royale de Metz des sommes allouées en 1838 , par M. le Ministre de l'agriculture et du commerce , pour encouragements à l’agriculture dans le dépar- tement de la Moselle. — Metz , Lancort, 1839, in-8°. École royale vétérinaire d’Alfort. Exposition et vente publique de béliers et de brebis à laine longue, mérinos, et de taureaux de la race de Durham. Économie théorique et pratique de l’agriculture, par le baron E. V. B. Crud. 2 vol. in-4. Éducation de vers à soie faite, en 1838, à la magnanerie-mo- dèle départementale de Poitiers , par MM. Millet et Robinet. (Extrait des annales de l’agriculture francaise. )— Paris , 1838, in-8°. Éléments d'agriculture pratique , par David Low , traduit de l'an- glais par J.-J. Lainé, consul de France à Liverpool. — Paris , Mad. Huzard , 1839, 2 vol. in-8°. Éloge de M. Huzard , inspecleur-général des écoles royales vélé- rinaires de France, prononcé, le 24 août 1839, à la distribution des prix de l’école vétérinaire de Lyon, par M. Rainard, doyen des professeurs. — Lyon, 1839, in-8°. Éloge historique d'Antoine-Laurent de Jussieu, par M. Flourens , secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences , lu à la séance pu- plique du 13 août 1838.— Paris, in-4”. Éphémérides de la Société d'agriculture du département de l'Indre. — Chäteauroux, 1838, in-8°. Ephémérides de la Société d'agriculture du département de l'Indre. Séance générale du 29 mai 1839. — Chäteauroux,in-8°. Exposition agricole et horticole de Maine-et-Loire. Catalogue de graines , fruits, légumes , plantes fourragères et économiques pro- duits à cette exposition. —/n-8.. Exposition des produits de l’industrie du département de la Drôme.—1839. In funere amplissimi viri J.-B. Huzard carmen , auclore C.-G. Mangosio. — Saviliant, in-8°. Joseph-Marie Socquet.(Extrait du journal de Savoie.) — Septembre 1839. 548 OUVRAGES REÇUS PAR LA SQCIÉTÉ Leçons élémentaires d'anatomie et de physiologie , ou Description succincte des phénomènes physiques de la vie dans l’homme et les différentes classes d'animaux , à l’aide de l’analomie classique, par L. Auroux. — Paris, J.-P. Baillère, 1839, in-8°. Le sucre colonial et le sucre indigène , par L. Fournier, membre du Conseil général de commerce et de la Chambre de commerce de Marseille. — Paris , Gosselin, 1839 , in-8°. Lettre à M. Maith. Bonafous, sur l'utilité du mûrier des Philip- pines, par le comte Villa de Montpascal. — Turin , in-8°. Maladies régnantes en 1838 à Lyon. Esquisse de la topographie médicale de cette ville, par A. Chapeau, médecin litulaire de l'Hôtel- Dieu. — Lyon, in-80. Mémoires de l'Académie des sciences , agriculture, commerce , belles-lettres et arts du département de la Somme. — Æmiens , Du- val et Herment, 1839 ,in-8°. Mémoires de l'Académie des sciences , arts et belles-lettres de Dijon , années 1837, 1838. Mémoires de l’Académie royale des lettres, sciences , arts, agri- culture de Metz, 29° année. — 1837-1838. Mémoires de la Société d'agriculture de Meaux, de mai 1837 à mai 1838.— /n-8o. Mémoires de la Société d'agriculture , sciences naturelles et arts du Doubs , pour les années 1838 , 1839. Mémoires de la Société de physique et d'histoire naturelle de Ge- nève. Tome 8 , seconde partie. Mémoires de la Société royale et centrale d’agriculiure, sciences et arts du département du Nord, séante à Douai. — 1835-1836, 4 vol. in-8°. 1837-1838 , 9 vol. in-8°. Mémoires de la Société royale d'agriculture et des arts du dépar- tement de Seine-et-Oise , publiés depuis sa séance publique du 30 juillet 1837 jusqu’à celle du 15 juillet 1838. 38° année. — Yer- sailles, M. Fossone, 1838 , in-8°. Mémoires de la Société royale des sciences, de l’agriculture et des arts de Lille. Année 1838, seconde partie. — Lille, À vol. in-8°, fig. Mémoires de la Sociélé vétérinaire des départements du Calvados ct de la Manche. 8° année.— 1837. Mémoire sur la fabrication du coke , par M. Salmon. — /n-8°. PENDANT L'ANNÉE 1839. 549 Mémoire sur la filature de la soie, par M. Robinet, membre de l'Académie royale de médecine, ete. — Paris, Mad. Huzard, 1839 , in-8°. Mémoire sur les engrais, par M. Monnier , secrétaire-adjoint de la Société centrale d'agriculture de Nanci, lu en séance les T mai et 18 août 1839. (Extrait du Bon Cultivateur.) — Metz , in-8°. Mémoire sur les monuments religieux et historiques du dépar- tement de la Somme, par M. J. Garnier, membre de l'Académie d'Amiens , de la Société des antiquaires de Picardie , ete.— miens, Duval, 1839, in-8°. Mémoire sur l'établissement d'une école d'agriculture. dans les Dombes , par M. C. Nivière. Notice biographique sur J.-B. Huzard, par L. Bouchard. — Paris , 1839 , in-8°. Notices biographiques sur J.-B. Huzard , par MM. de Sylvestre , Mérat et Renaud. — Paris , 1839 , in-8°. Notice sur L.-F. Grognier, par M. Magne, professeur à l’école royale vétérinaire de Lyon.— Lyon, L. Boitel, 1839 , in-8”. Nouvel essai sur la culture vauclusienne et l'histoire naturelle de la garance , par J. Bastet. — Orange , 1839 , in-8”°. Nouveau tableau synoptique de l’éducation hâtive des vers à soie, d'après la méthode de M. C. Beauvais et les procédés de M. D'Arcet. Observations sur la sous-réparlilion de l'impôt foncier et mobi- lier, par M. Béatrix , notaire à Collonge, membre du conseil d’arron- dissement de Gex, ete. — Vantua, Auguste Arène, 1839 , in-8°. Observations sur quelques mémoires lus à la Société d'agriculture, sciences et arts de l'arrondissement de Trévoux, département de l'Ain, relativement aux étangs de la Dombes, et sur la raison de l'existence de ces élangs, par M. Nolhac. — Lyon, 1839, grand in-8°. Préceptes d'agriculture pratique. J. N. Schevertz, directeur de l'institution royale wurtembergeoise d'expériences et d'instruction agricoles. Traduit sur la deuxième édition, par P. R. de Schavem- bourg , député du Bas-Rhin , ete. — Paris, Huzard, 1839, in-8°. Procès-verbal de la 107° séance publique de l'Athénée des arts , dimanche 12 mai 1839 , présidence de M. Devillers. — Paris, Félix Malleteste et Ce, 1839 , in-8°. 550 OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ Procès-verbal de la séance générale de la Sociélé royale d’agri- eulture du département de Loir-et-Cher, du 30 août 1838.— /dem du 30 août 1839.— Plois , in-80. Programme de l'Académie royale des sciences , belles-lettres et arts de Bordeaux. — Pordeaux , 1838 , in-4°. Programme des prix de l’Académie des sciences , arts et belles- lettres de Dijon , pour 1839.— Dijon, in-8'. Programme des prix proposés par l’Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, pour 1840. — /n-8”. Programme des prix proposés par la Société de médecine de Lyon, pour 18#1. Quatorzième supplément du catalogue des spécifications des bre- vets d'invention , de perfectionnement et d'importation (année1838). Imprimé par ordre de M. Martin du Nord, ministre secrétaire- d'État des travaux publics, de l’agriculture et du commerce.— Pa- ris , L'homassin et Huzard , 1839 , in-8°. Rapport fait en 1814, sur un travail de M. D'Arcet , ayant pour objet l’extraetion de la gélatine des os et son application aux diffé- renls usages économiques; par MM. Leroux, Dubois, Pelletan , Duméril et Vauquelin. Rapport sur l'anatomie clastique du docteur Auzoux, profes- seur d'anatomie et de physiologie, ete. — Paris, Firmin Didot , 1839 ,in-6°. Rapport sur l’industrie des soies, présenté à M. le ministre des travaux publics, de l’agriculture et du commerce ,; par M. Henry Bourdon , suivi de considérations générales sur les diverses appli- cations des procédés de ventilation , par M. D'Arcet. Réciamation de l'agriculture francaise , l'une des plus arriérées de l'Europe, près du Gouvernement et des Chambres , par M. Ber- thier, de Roville. Recueil de mémoires et d'observations de physique , de météoro- logie, d'agriculture et d'histoire naturelle, par M. le baron d'Hombre-Firmas. — ÂVimes , 1838 , 1 vol. in-8° , fig. Résultats des expériences failes à Lyon, sous la direction et sur- veillance d’une commission spéciale, nommée par la Chambre de commerce, pour l'essai en grand d'un nouveau procédé de MM. Ta- labot frères , pour le condilionnement de la soie par la dessication absolue. — Lyon, Burret, 1839 , èn-8°. PENDANT L'ANNÉE 1839. 551 Résumé des observalions météorologiques faites à l'observatoire de Lyon, en 1838 , par M. Clerc. Séance publique annuelle de l'Académie des sciences , agricul- ture , arts et belles-lettres d'Aix. 1838-1839.— Aix, Nuotet Aubin, 1839 , in-80. Séance publique de la Société d'agriculture , commerce , sciences et arts du département de la Marne. Année 1838.—/n-8°. Société d'agriculture de Trévoux. Analyse de la statistique pro- posée. Société royale d'agriculture et de commerce de Caen. Séance du 15 mars 1839.— 7n-8°. Société royale d'agriculture et de commerce de Caen. Séances des 19 avril et 31 mai 1839.— 7n-8°. Société royale d'agriculture et de commerce de Caen. Observa- tions communiquées, à la séance de novembre 1838, par M. Foache’: « Quels sont les débouchés pour la vente des chevaux de luxe élevés en Normandie? — Quels sont les encouragements offerts aux éleveurs pour améliorer cette race? » Société royale et centrale d'agriculture. Compte-rendu des tra- vaux de l’année , par M. Soulange-Bodin , vice-secrétaire. Séance du 7 avril 1839. Société royale et centrale d'agriculture. Rapport sur la nécessité de modifier l’état actuel de la législation sur des biens communaux , par M. le baron de Mortemart-Boisse, rapporteur. — /n-8°. Stalistique du canton d'Orgon , par M. Quénin. Supplément à l’ictiologie française , par M. Vallot. Sur la pomelière ou phthisie pulmonaire des vaches lailières de Paris et des environs, par M. Huzard fils. (Extrait des Ænnales d'hygiène publique.) — Paris , 1833 , in-8°. The journal of the english agricultural Society. Volume the first, part. 1.—1839. Traité complet des saccharolés liquides sous le nom de sirop de sucre , de mélites et d'oximélites; par Em. Mouchon , pharmacien à Lyon. — Lyon, 1838 , gr. in-8°. Traité des assolements de l'Alsace, par M. Victor Rendu. Traité des fruits, tant indigènes qu'exotiques , ou Dictionnaire carpologique , comprenant : l'histoire botanique , chimique, médi- cale, économique et industrielle des fruits ; formant un manuel des 592 OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ arts qui doivent aux fruits leur importance , tels que ceux de l’ami- donnier, du boulanger, brasseur, vigneron, pharmacien , con- fiseur, parfumeur et distillateur; par M. Couverchel. — Paris , Mad. Huzard , 1839 , un gros vol. in-8°. Trailé général des eaux et forêts, chasses et pêches. — 17° li- oraison. PUBLICATIONS PÉRICDIQUES. Actes de l’Académie royale des sciences , belles-lettres et arts de Bordeaux. — Bordeaux et Paris, in-8°. (Aer, 2° et 3° trimestres 1839. Annales agricoles , littéraires et industrielles de l’Arriège , formant la continuation du journal d'agriculture et des arts de ce déparle- ment. — Foix, in-8°. (Juillet 1838 , janvier, avril, juillet el octobre 1839.) Annales d'agriculture publiées par la Société d'agriculture, de sciences , d'arts et de belles-lettres du département d'Indre-et-Loire. — Tours , in-8°. (De décembre 1838 à août 1839.) Annales de l’agriculture française , contenant des observations el des Mémoires sur toutes les parties de l’agriculture et des sciences accessoires , fondées par M. Tessier. — Paris,chez Mad. Huzard , in-8°. (De janvier à juillet 1839.) Annales de la Société académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure. — Vantes , in-8°. (8° et 9° volumes, contenant de la 43€ à la 54: livraison. ) Annales de la Société d’agriculture., arts et commerce du dépar- tement de la Charente. — Ængouléme, in-8°. ( De mai à août 1838, de mai à août 1839.) Annales de la Société d’agriculiure de l'Allier. — Moulins , in-8°. (de la 9€ à la 11€ livraison de 1838 , et de la 1€ à la 5° livraison de 1839.) Annales de la Société séricicole pour l'amélioration et la propaga- tion de l’industrie de la soie en France.— Paris , in-8°, 2e N°, année 1838. Bibliothèque universelle de Genève. Nouvelle série. — Genève et Paris, in-8°. (De juillet à octobre 1838, de décembre 1838 à septembre 1839.) PENDANT L'ANNÉE 1839. 53 Bulletin de la classe d'agriculture de la Société des arts de Ge- nève. — Genève, in-8°. Bulletin de la Société d'agriculture du département de l'Hérault. — Montpellier , in-8°. (Août, septembre , octobre 1838, de janvier à mai 1839, de juillet à octobre 1839.) Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de l’arron- dissement de Trévoux.— Zrévoux , in-8°. (Du N° 3 au N° 12.) Bulletin de la Société d'agriculture , sciences et arts de Limoges. — Limoges, in-8°. (Tome 14, IV° 3, et tome 17, N°5 1,3 et 4.) Bulletin de la Société d'encouragement pour l’industrie nationale. — Paris, in-4°. (Juillet, septembre et octobre 1838. Une table raisonnée des lrente-six premières années. } Bulletin de la Société industrielle d'Angers et du département de Maine-et-Loire. — Angers , in-8°. (9° année, N° 6. 10° année, Nes 2 et:32:) Bulletin de la Société industrielle de l'arrondissement de Saint- Étienne. — Saint-Etienne , in-8°. (N° 5 et 6 de 1838. N° 1 ,4et 5 de 1839.) Bulletin de la Société industrielle de Mulhausen. — Mulhausen , in-8°. (Nos 57, 58 et 59.) Bulletin de la Société royale d'agriculture , sciences et arts du Mans , publié sous la direction de M. F. Étoc Demasy. — Le Mans , in-8”. (2° et 3° trimestres de 1838. 1er, 2€ et 4° trimestres de 1839.) : Bulletin des séances de la Société royale et centrale d'agriculture; compte-rendu mensuel, rédigé par M. Soulange-Bodin, vice-secré- taire. — Paris , in-8°. (D'août 1838 à septembre 1839.) Bulletin des travaux de la Société départementale d'agriculture de la Drôme.— Y'alence , in-8”. (N°7, 8,9 et 10.) Chronique scientifique, bulletin hebdomadaire des nouvelles , renseignements , faits, documents , etc., concernant les hommes et les choses du monde savant. — Paris. ( Du N° 1 au N° 17.) Feuille hebdomadaire agricole du grand-duché de Bade. (1836 , 1837, 18381). Journal d'agriculture et d’horticulture , rédigé et publié par le comité central d'agriculture de la Côte-d'Or. — Dijon, in-8°, (3° année, N°° 7, 8, 9, et 10 , et d'août 1838 à juin 1839.) Journal d'agriculture pratique, de jardinage et d'économie do- meslique, publié sous la direction de M. Bixio. — Paris , in-8°, (Du N°7 au N° 17.) 554 OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ Journal d'agriculture , sciences, lettres et arts, rédigé par des Membres de la Société royale d'émulation de l'Ain. — Bourg ,in-8°. (De juillet à décembre 1838; février, mars, avril, juin et juillet 1839.) Journal de la Société d'agriculture et des comices agricoles du département des Deux-Sèvres. — ÎViort , in-8°. (Octobre 1838, de janvier à novembre 1839.) Journal de la Société de la morale chrétienne. — Paris , in-8°. CT PACNES, BR, bietOP F2 AS NET SAS 4 Sete, NÉPrEre 1 Journal des vétérinaires du Midi, ou Recueil consacré à la chi- rurgie , à la médecine vétérinaire et à tout ce qui s’y rattache , pu- blié par une sociélé de médecins-vélérinaires , sous la direction de M. Bernard , directeur et professeur à l’école royale vétérinaire de Toulouse. —- Toulouse , in-8°. (Juillet et novembre 1838 , de jan- vier à novembre 1839.) La Revue agricole, bulletin spécial des associations agricoles, pu- blié sous la direction de M. Dutertre. — Paris ,in-8°. (De décembre 1838 à novembre 1839.) Le Bon Cultivateur, recueil agronomique, publié par la Société centrale d'agriculture de Nanci, et rédigé par M. Soyez-Willemet , secrétaire-archiviste, trésorier. — Vanci, in-8°. (De septembre 1838 à octobre 1839.) Le Courrier agricole , journal d'annonces agricoles , horticoles et d'économie rurale. — Paris, in-8°. (1838, N°2, et 1839, N°5.) Le Cultivateur , journal des progrès agricoles, fondé en 1829 , et adopté en 4835 comme bulletin du cerele agricole de Paris. — Pa- ris , in-8°. (De décembre 1838 à septembre 1839 , décembre 1839.) L'Égide , journal des garanties industrielles, commerciales et agricoles. Compte-rendu des tribunaux de commerce. — Paris , in- fol. (16 janvier, 10 avril et 2 mai 1839.) Le Propagateur agricole, journal d'économie rurale , publié par la Société mutuelle d'agriculture pratique. — Paris et Aurillac, in-8°. (Te, 8e , 9e livraisons de 16838, et 2°,3°, 5°, 6°, 7°, 8° et 9° li- vraisons de 1839.) Le Propagateur de l'industrie de la soie en France , journal men- suel, spécialement consacré à étendre et à perfectionner la culture du mürier, l'éducalion des vers à soie et la filature des cocons , ré- PENDANT L'ANNÉE 1839. 555 digé par une société de cultivateurs , d’éducateurs et de filateurs des départements du midi de la France ; directeur M. Amans Carrier. —Rhodez , chez Carrère aïné , in-8°. (Août, octobre, novembre, décembre 1838 , février 1339 , d'avril à décembre 1839.) Le Propagateur du progrès en agriculture, recueil périodique de l'association pour la propagation en France de la culture en lignes, par le semoir Hugues. — Bordeaux, grand in-8°. (4°, 5° et 6° li- vraisons. ) Mémoires de la Société d'agriculture, sciences, arts et belles- lettres du département de l'Aube. — Troyes, in-8°. ( Du N° 67 au N°71.) Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts d'Angers. — Angers, in-8°. (1'€ livraison du 4° volume. ) Recueil agronomique, industriel et scientifique, publié par la So- ciété d'agriculture de la Haute-Saône. — /n-8°. ( 17°, 2e et 3° li- vraisons. ) Recueil agronomique , publié par les soins de la Société des sciences agricoles et belles-lettres du département de la Côte-d'Or. — Dijon, in-8°. (T.20, N° 6,7,8.) Recueil agronomique , publié par les soins de la Société des sciences , agriculture et belles-lettres du département de Tarn- et-Garonne. — Montauban, in-8°. ( Novembre 1838, de janvier à mai 1839.) Recueil de la Société libre d'agriculture, sciences, arts et belles- lettres du département de l'Eure. — /n-8°. ( Juillet et décem- bre 1838, de janvier à juin 1839.) Revue sébusienne, journal de l'indépendance mensuel et des pro- grès. — Bourg et Nantua , in-8°. ( Mai et juin 1838 , de février à juillet 1839, septembre et octobre 1839.) Société d'agriculture, sciences et arts d'Angers. Travaux du Co- mice horticole de Maine-et-Loire. — Angers, in-8°. ( Premier vo- lume, N°°3,4et5.) Société libre d'agriculture du Gard. — Vômes , in-8°. ( Décem- bre 1838 et mai 1839.) Société royale d'agriculture de Toulouse. Journal d'agriculture pratique et d'économie rurale pour le midi de la France. — Tou- louse, in-8°. (D'août 1838 à octobre 1839.) O0000000000000000000 0 0006000000000008002900 TABLE DES MATIÈRES. Pages. Tableaux des Membres de la Société royale d’agricul- ture, histoire naturelle et arts utiles. . . . . V—XIV Sur des Œufs de vers à soie exposés à une basse tem- pérature; par M. Matth. Bonarous. , . . . . 1—2 Terrain néocomien de la Drôme; par M. Duvar. . 3—10 Considéralions sur la Théorie et l’Application des la- bours ; par M. Dupurrs DE MAcoNEX. . . . . 11—37 Typhus contagieux des bêtes à cornes ; par M. patins = {Mémoire couronne). (66e en, n 1992206 Note sur le Développement d’un nuage parasite au Pi- lat; par M. FourneT. . . + . . 111—118 Den d'un Genre nouveau da la tribu dés Lu- canides ; par M. E. MursanT. . . . . . . 119—121 Note sur un Végétal fossile des terrains Hélérs de Rive - de - Gier ( Cycadium cyprinopholis ) ; par M2 GonLRen + MS DIRSEONR SOIR 3 MASSE Avis aux Cullivateurs sur une Espèce de ver à soie à trois récoltes, nommée en Toscane Zrevoltine ; par NL: Matih BON Ar OU MEME MORIN RENTE, .… . 131—134 Quelques Considérations sur l’amélioration dés ani- maux domestiques; par J.-C. Favre. . . . . 135—166 TABLE DES MATIÈRES. Rapport sur la Charrue de M. P. Reverchon (M. Garior LAPPOMENT). Jamal À .L : Note sur les Espèces du genre ealitéaiaite cultivé ces au fleuriste de la Couronne; par M. Ch. Gonpouix. Premier Mémoire sur les Sources des environs de Lyon ; par M. J. Fourwer. + = tie Défrichement des Bois; par M. RE Manuel du Vigneron ; par M. Dupurrs ne Maconex.— Plantation de la Vigne; Conduite les premières an- nées ; Espacement des souches, vignes pleines, Jjoalles ou joualles, hautains, vignes hautes, vignes basses . SE Ce , F Des Engrais et Mnend és qui conviennent à - Vigne et de la manière de les employer. ‘ Culture de la Vigne.— Climat, exposition, sol, choix des cépages, pluralité des cépages, arbres plantés dans les vignes. Conclusion. AC , Rapport sur la Filature d’un cocon de Phones ne: par M. J. Bourcrer. Notes sur l'Industrie utile et ébues Onserraitonn relatives à plusieurs lettres écrites à M. C. Nivière, sur le même sujet, par M. Gensoul, insérées dans les Annales de la Société d'agriculture de Lyon (2° livr. 1838); par M. Ruvrèee. A Essai sur la Théorie de l'aménagement des forêts : 3 par M. NorRotT-BonnNET. . , . . RS CR TE ar AC Le die due UGS Da TA T lenrnies 1 RUTE Aie + sn PARC RE NE ET TD Rapport sur les différents Bidrais nt Eenes par di- vers industriels et agriculteurs ; par M. C. Garror. Rapport sur l’enseignement de la culture et de la taille du Mürier; par M. ALEXANDRE. , « … . Note sur le Cytise Adam ; par M. Héwox. Note de M. Senmner. . 0. Description d’une espèce nouvelle d'os Mordhes le Labrador (ornismya labrador) ; par M.J. Bourcrer. Sur l'Interversion de la Température atmosphérique durant les hivers rigoureux; par M. J. Fourwer. Da: Loi ia" y 187—914 215—9256 DS —-251 Ses 4471—460 259-255 Do 0 279—335 393— 446 519— 536 359—367 369—374 DD 371 389—392 461—501 LS 558 TABLE DES MATIÈRES. Recherches analytiques sur diverses Eaux de l’intérieur de Lyon et de ses environs ; par M. À. Brneau. . Observations sur les Chlorures de carbone ; par M. A. BINEAU EIRE). Diop. AE TAN CESR) NE à Extraits des Procès-Verbaux. 97, 179, 271, 379, Ouvrages recus par la Société. SET AN : CE Table des matières contenues dans le second volume. 503—513 515—517 Ag" 545—555 556—558 Rapport sur les apparences de la Récolte dans le département du Rhône (1839 ); par M. C. Gamor. — J'ableau. Rapport sur la situation des Récoltes en Grains et autres Farineux dans le département du Rhône (1839); par M. C. Garior. — Tableau. Observations Météorologiques , faites à l'observatoire de Lyon (1339) par M. Czerc. — 12 Tableaux. EN CS LESSe @ )e =Q ER AGVOÏES" TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME. O-HIEEE RO 0 © MM. AzexanDre, page 369. BERNARD , p. 39. Bineau, pp. 503, 515. Boxarous ( Matthieu ), pp. 1, 131. Bourcrer ( Jules ), pp. 253, 389. Czerc, Observations météorologiques. Dupurrs pe Maconex, pp. 11, 237, 337, 444. Duvaz, p. 3. Favre, p. 135. Fourner, pp. 111, 187, 461. Garior, pp. 167, 359. Tableaux des Récoltes. GoxpouIx, p. 173. Gurzzann fils, p. 123. Hévow, p. 375. Muzsanr, p. 119. NornoT-Bonner, pp. 215, 279, 393, 519. Rivière, p. 257. SERINGE, P. 311. ERRATA. Page 142, ligne 32, au lieu de inutiles, lisez : infertiles. Page 164, ligne 31 , au lieu de ; lisez: , Page 165, ligne 13, au lieu de cicogne , lisez : vigogne. Page 185, ligne 8, au lieu de 60 ans, lisez : 6 ans. Page 185, ligne 19 , au lieu de placés perpendiculairement , lisez : très inclinés. OBSINDANT LE MOIS DE JANVIER 1839. VENTS AL. CIEL. INFÉRIEURS. LUNE. one TN D ER) 2 Sl£s|s lé 8 Elo le ÉDe7h.à |De9h.à|Demidià| De3h.àa| De 6 h.à S1 72 9h I fee LS 9 h. Midi. 5 h. 6 h. 10h. LENNE NI RN 1h 755,77] 757,87] N ÏN IN IN Nuages. [Nuages. |Soleil. Soleil. Nuageux. 24 751,54 N IN IN IN Gris. Nuageux. |Nuageux. |Nuageux. |Noir. 5 751,88| 751,54] S-0/S-0/S-0 |S-0 EPluvieux. |[Pluvieux. |Pluvieux. |Pluvieux. [Brouillard 44 747,38] 746,88| S-05-0!S-0 |S-0 À Brouillard [Brouillard | Soleil. Soleil. Nuageux. SA 744,88] 744,88 N IN IN Nuages. |Soleil. Nuageux. |Nuageux. |Pluvieux. GR 745,21| 745,21 RE N-EIN VIN Brumeux. |[Pluvieux. |Pluvieux. |Pluvieux. |Pluie. TA 742,71] 742,55 -EIN-E/N-EIN Pluvieux. [Pluvieux. |Brumeux. |Brumeux. |Pluvieux. Apogée. 8h 742,04| 743,71| 5-0!s-0/S-0 |s-0 Nuages. [Nuages. |Pluie, Soleil. Etoilé. D. Q. 9h 742,04! 742,04] N IN IN IN Nuages. Pluie. Pluie. Brumeux, |Etoilé. leT à 9h. 254,20| 755,04| N IN IN IN Nuageux. |Soleil. Soleil. Soleil. Etoilé. 24’ soir. 157,31| 757,51] N-EIN-EIN-E|N-E } Nuageux. |Soleil. Soleil. Soleil. Etoilé, 157,53| 751,55] N-EIN-EN ON Nuageux. [Nuageux. |[Nuageux. |Nuageux. |Pluie. 755,09 N-EIN-EIN IN Pluvieux. |Pluvieux. |Brumeux. |Brumeux., |Brumeux. 752,87| 752,87 ‘-EN-EN N Brouillard |Brouillard |Brouillard |Brouillard | Pluie. 746,21| 746,21] V-OiN-0 N-O!N-0 À Brumeux. |Pluie. Pluvieux. |Nuageux. |Nuageux. N. L. 746,04| 746,04] \-O/N-O/N-O|N-Of Nuageux. [Nuageax. [Nuageux. [Nuageux. |Neige. le15à3h. 745,21| 745,71] K-EIN-EIN IN Pluvieux. [Neige. Pluie. Neige. Neige. 15 soir. 746,21! 746,71] 4 IN IN IN Nuages. [Nuageux. [Soleil Nuages. |Noir. 750,24! 750,24! V-EIN-EIN-EIN Nuages. [Nuages. |Soleil. Nuages. |Nuageux. Périgée. 749,88| 749,88| KV-EIN-EIN ÎN Neige. Nuageux. |[Nuageux. |Nuageux. |[Nuageux. 749,34! 750,58] ; |E |N-EIN-EÏ Brumeux. [Brumeux. |Sol. pale. [Nuages. Etoiles. 142,21) 742,21| Y IN IN IN Pluvieux. |Pluvieux. |Pluie. Pluie. Nuageux, P. (. 744,38] 744,88] { IN IN IN Nuages. |Soleil. Soleil. Nuageux. |Lune. le 22 à 41h. 152,55| 753,53] N IN IN IN Nuages. |Soleil. Soleil. Nuages. |Etoiles. 57° matin. 253,71] 752,74] K IN IN IN Brouillard |Neige. Brumeux. |Brumeux. |Neige. 740,53| 741,55] 5 |0O |0 lo Nuageux. [Nuageux. |Neige. Brumeux. |Brumeux. 742,03] 742,04! KV-OÏN-O N-OÏN-OE Nuageux. [Nnageux. Nuageux. |[Nuageux. [Nuageux. 742,09! 745,84) 3 |O |O |O Gris. Soleil. Nuageux. [Nuageux |Brumeux. 738,88] 738,88| N IN IN |N Nuageux. [Nuageux. |[Nuageux. |Nuageux. Nuageux. P. L. 128,88| 728,88] N IN IN IN Brumeux. [Neige. [Neige. [Neige. [Neige. le 29 à 4h. 128,88| 729,38| K În IN IN Nuageux. |Soleil. Nuageux. |[Nuageux. |Brumeux. soir. a S. 23147,10|21648,53|21| IN. 31, 29, | UIM.N 746,62] 746,50! ! ; OBSERVATOIRE. Sofnme des the d’eau, Latitude , 45° 45° 5730 Nombre des,, a élé de Longitude , 90 99° 3375 Moyenne delignes. Élévation au-dessus de la mer, 199,20", A l'apogée Au périgée 746,04 745,21 746,21 150,24 749,88, 749,54 al OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES, FAITES À L'OBSERVATOIRE DE LYON , PENDANT LE MOIS DE JANVIER 1839. BAROMETRE LA TEMPÉRATURE non. DE sAUSsUnE, SuPÉRIEUNS. THERMOMETRE HYGROMETRE VENTS VENTS INFÉRIEURS. De midi à De 6 h.à 40h. 22 | EE] [EE ce PEVEPETIEE So 22277 o 22247 741,05 742,88 22% 7 7 7 à z z 7 7 7 z 7! T7 T Z222221112224 CEELEEFEEEPELEEEEEEEEEETEEELT 222020222272 o Brouillard Nua Nuageux Brur Pluxieux Brouillard |S Soleil. Pluvieux. |Pluvieux. |Pluvieux Pluvieux, |Brumeux, |Brumeux. Nüages. (Pluie. Soleil, Nuageux. Brumeux Brouillard | Brouillard Pluvieur. |Nuageur. dageux, Suageux. Brameux, |Sol, pâle. |Nuages. Pluvieux. |Pluie. |Pluie. Soleil, |Nuageux. Soleil. [Nuages. Brumeux. |Brumeur, Ne Brumeux. Nuageux. Nuageux. Nuageux. |Nuageux, Nuageux. | Nuageux. Neige, Nuageux. Nuageux, Noir Brouillard Nuageux. Pluvieux. Plaie Pluvieux, Eloilé, Etoilé. Etoilé, Nuageux, Lune. Etoiles. Neige. Brumeux. Nuogeur. Brumeux Nuageux, Neige. Brumeux. Apogée. D, 0, leTh9b. A! soir. N. le1543h, 15" soir, Périgée P. 0. le 22 à 11h 57 matin, P. L. le 29 à 4b. soir. 750,88 8,88 N 744,88 N 754,05! { f 5 5 1 53 || 62 N 752,03 35] 749,05) 2 6 |-0, 75 80 N 741,53 ï ; 7 80 0 745,53] 745,05| j H ; b 70 ü} N-0 241,54] 740,84 1] 759,84) -7, k : 69 0 731,11 9,67| 737,88 Ê 67 | 67 | 66 | 66 x 727,88 1 728,88 74 | 78 x 729,71| 729, k 68 | 68 | 70 N 642,50/21640,86|22586,99|s 6 0 65, 1 2349/2229 2107|2: 29, 2 F "0 [50, 31 | 30 | 29 | 74630 5 h 6 15,1] 74,5] 15,8 BARONÈTRE, TUERMOMÈTIRE HYGROMÈTRE, PLUVIOMÈTRE. Sotme des observ. du mois, 43; Somme des observ. du m Somme des observ, du mois, 13573, L'épaisseur de la couche d'ean, Nombre des observations , Nombre des observation Nombre des observations, 178, tombêc peudant ce mois, a été dé Moyence des observations , 7 Moyenne des observations , Moyenne des observations, 76,26 88 millimètres, = 19,4 lignes À l'apogée lunaire SAT Au périgée Junsire 742,50 OPSERVATOME. Latitode , 45° 45° 5730 Longitude , » 29° 5375 Élévation au-dessus de la mer 199,20w, OBSERVAANT LE MOIS DE FÉVRIER 1839. IST dns "te BARC |VENTS AUCEA T1 PR AE D LEE CD a Te do « LEZ CREER VE SET ME PU EE MER SA Kb les fr, [9h1, [Demidia| be3h.| De6h. "| 9h) Mid! |SS | Daon 1, | à mid | 5h. | 26h. | 10h. ME a} 73 5 ge ee ve NN ÎN Nuageux. [Nes, Sol. |N°*, Sol. ÎN5, Soleil. Lune, étos 751,51 TES 759 EIN-E|N-EIN Nes, Sol. |Neige. Neigeabo.|Neige. Grosse nei 744,01 TAN 745, IN IN “IN Brumeux |[Prumeux [Nuages. |Brumeux |Brumeux 75088| 751 88 759) à SA Brumeux Dégel. Brumeux |Brumeux |Brumeux 784,75 184 88 755 -E|N-EIN-E Pluie. Pluie. Pluie. Pluie. Verglas. 758 57 180 87 due S !S |S Brouillard Pluie. Pluie. Pluvieux. |Brouillard 759,74 759 46 »D|S-0]S |S ÉBrouillard|Brume. Soleil. |Nuages. Bien étoilé 759,18 75968 N-EIN VIN Brouill. Broui. Sol. |Soleil. Nuages. |Brouillard 758 18 158 18 N-O|N-0/N-0 Pluvieux. Brouillard [Brouillard |Brouillard | Brouillard 751,18 TA 18 N-OÏN-OIN-0 BBrouill. |Brumeux [Brumeux /Brumeux |Brumeux 138 13 ’ N-O[N-O/N-0 ÉPrumeux. [Nuages. Nuages. |Brumeux |Brumeux 75 8.68 159.68 N-OIN Brumeux. |Brameux [Brumeux |Brumeux |Brumeux 135.62 155 16 N-OIN Erumeux, |Brumeux [Pluvieux. |Pluie. Pluie. 15 L url 75 1 17 N IN-OIN Brumeux |Brumeux |Soleil. Soleil. 6 7: 6. 99! 74 6! 80 N (N-EIN-EMBrumeux |Brumeux |[Nuages. |Nuages. ; 740,36 7 N-OIN-OIN-OH Nuageux. |Pluvieux. Pluie. Pluie. B 75592 758,9 a! N IN |N Pluie. Pluie. Nuages. [Nuages, |Q. étoiles oÙ 71,00 741 90 O Ï!s |S-0 Nuages. [Soleil. |Soleil. [TS nuag. |T° nuag. OÙ 755.95 ; O |S |S Nuages. [Nes, Sol. |NS, Sol. Nuages. |TS nuag. A 740,32 S |s {s TS nuag. [TS nuag. [Ts nuag. [TS nuag. |TS nuag. LP. Q. 2Ù 75285| 755,58 N [N-OÏN-OR Nuages. [Nuages. |Nuages. Nuages. |Lune, éto4 à 8 h. SU 7185 75 110 N IN |N Brumeux. |Soleil. Sol., Bru. |Triste. Nuageux. K 9s. M zu sl 7 15 90 N N IN Brumeux Brumeux |Brumeux |Brumeux. |Brumeux s 139, s0l 7 40 2 ñ S [!s Î|s Pluvieux. [Pluvieux. |Pluvieux. |Pluvieux. |Pluvieux. M 74675 74775 O ÏN Î[N Nuageux. |Pluvieux. |Pluie forte Nuageux. | Nuageux. | TS 75 716 60 N IN IN Nuageux. [Nuageux. [N5, Soleil.IN$, Soleil. ' Etoiles. a8h. | 138 40 780 58 N IN IN Brumeux |Brumeux |Soleil, N5.|Soleil, N5.'Lune, étos® 55° m { ) 6 N |N-0lN-0 Pluie, Nei.[Né5, Pluie. |Soleil. Nuages. [N5, Lune. R P. L À À 121075,16/17995,88/19479,3 hi A | 28 24, 26, | { , 152,68] 749,85| 749,20 BAROME Le disque du soleil a présenté à l'œil de l'observateur des taches nombreuses et considérables. Le baromètre de l’Observatoire de Lyon est à 199,2 au- dessus du niveau de l'Océan. (Biot. ast., tom. 111.) Somme des observat. du, 4 1e d’eau , Nombre des observ. dun, &té de Moyenne des observ. du # sn lignes A l'apogée lunaire, : 966. a. Au périgée lunaire, ; es hauteurs barométriques de S ées À É nc romélriques de cehn ; ensuite, on les a ramenées à la température 0, observée autant de fois , i tri ’hysè S À moment de l'observation barométrique. ( DEsPRETz, — Physique , en retranchant ou en ajoutant à pag. 13.) IOIS DE FÉVRIER 1839. OBSERVATIONS 1 BAROMETRE HYGROMÈTRE VENTS VENTS DE sAUSSURE SurÉRIEURS INFÉRIEURS De midià| De 5h 5h “6h Midi à 5h. Ppesacu Ga 10 8. Ne, Sol. . [N*, Soleil, | Lune, éto Neige \ Neige. |Grosse ne Brumeux |Erumeux Brumeux |Brumeux Brumeux |Dége Urumeux |Hrumeux |Drumeux À Apogée Pluie. . [Pluie [Pluie Verglas. Brouillard Pluie. Pluvieux. [rouillard} D, Q. Brouillard . [Soleil [Nuages. [lien étoilé] à 7 h Brouüll. |Broui. Sol.Soleil. Nuages. [Nrouillardf 0 Pluvieux. |Brouillard Brouillard |Brouillard |Brouillard Brouil. |Brumeux |Brumeux |Brumeux |Brumeux Brumeux. |Nuoges. [Nuages. [Brumeur |Brumeux Brumeux. [Brumeux |Brumeux |Brumeux |Brumeux Erumeux, [Brumeux [Pluvieux. |Pluie.s [Pluie Brumeux |Brumeux |Solei. Soleil. [rumeur Brumeux |rumeux |Nuages. [Nuages Nuageux. |Pluvieux. |Plui Pluie Pluie. [Plüe.” Nuages. [Nusges, |Q. étoiles Nuages. |Solei. Soleil. JT® nuag. |T# nuag: Nuages. |Ne, Sul. |Ne, Sol. [Nunges. |Ts nuag. Te nuag, |T* ouag. [TS nuag. |T* nuag. |T* nuag. Nuages. [Nuages. [Nuages. Nuages. Brumeux. |Soleil. |Sol., Bru. [Trisie. Brumeux |Brameux |Brumeux |Brumeux. Pluvieux. |Pluvieux. |Pluvieux, |Pluvieux. |Pluvieur. Nuageux. [Pluvieur. |Pluie forte|Nuageux. | Nuageux. Nuageux. [Nuageux. |N N*, Soleil. Etoiles Brumeux |Brumeux \,|Soleil, Ne, Pluie, Nei.[N®#, Pluie.|Solcil. [Nuage EU e9 EUR ET ET et ha æ æ CC EPEEEEETIETEEE] EEEFPTITETEEE Ë SOS00m PEPELPEELITEEEEE: S coco Smooooco 2222722 S 5 742,00 154,86 CE Canbonooowcmanowaosë S PEFETEEE LT es AAZOTAAATOO 22222 CERCLE EICE PEN TUE) 744,04 746,75! 748,05 751,85 N-E N- CI] BI AAMONLAMR2OZL22Z222 AA AO ZA CE ë CEPIXELELEEEEET EEPELEEELILE] AA OR E a ,88/19479,51 16456,29/1 ST lens 39 749,85 1] 4 BAROMÈTRE THERMOMÈTRE HYGROMÈTRE. VLUVIOMÈTRE. Le disque du soleil a présenté à l'œil de l'observateur des taches nombreuses et considérable: at. du mois 608,7 Somme des observ. du mois, 14488, L'épaisseur de la couche d'eau , Somme des obsersat. du mois 108006,09 Ÿ jm abre des observ. du mois, i s obsorv. du mo 146, Nombre des observ. du mois, 166 tombée dans ce mois, a été de Le baromètre PAT de Lyoniest à Fi 2 au- Moyenne des observ. du mois , des observ. du Moyenne des observ. dumois, 87,5 20 millimètres; ce qui fait en lignes dessus du niveau de l'Océan. (Biof. nt. , tom ) A l'apogée lunair de l'ancien pied de Roï, 8,966. éelnnaire, baron lonne observée autant do fois 4 nées la température 0, cn retranchant c ed, telles que les aurait données le baromètre de l'Observatoire royal de Paris, si on l'avait transporté à l'Observatoire de Lyon: ensuite, eur, qu'un thermométre à mercure , centigrade et attaché au baromètre ; donnait de degrés au-dessus ou au-dessous de zéro, au moment de l'observation barométrique. ( Dusrner, — Physique, p riques de ce T: OPENDANT LE MOIS DE MARS 1830. VENTS A INFÉRIEURS. LUNE. ES. ENRNERER É san : $ 4 | [2 EDeTh.à [De9h.1/2| De midià| De3h.à| De 6 h.à RTS [-s ls F9 h.1/2. | à midi. 5 h. 6 h. EAN 0] ESA a ——— ——— [mme | a , N-OIN IN JIN-Of Nua., sol. |[Nua., sol. |Soleil. Soleil, N-EIN IN IN Nuages. [Beau sol. |Soleil. Soleil. -E|S-E |S-E |N Soleil. Soleil. Soleil. Beau sol. S 1ST ras Gris , sol. [Beau sol, [Nuageux. |Nuageux. |Tout noir. -EIS-EIS |S Nuageux. |[Nuageux. |Soleil. Nuages. |Nuageux. -0|S-0 |S-0 |S-0 E Brouillard {Brouillard |Brouillard |Pluvieux. -EIN IS-E |S-E ÉPluvieux. [Pluvieux. [Pluvieux. |Pluvieux. D. Q. -OIN-OIN IN Neige. Soleil. Soleil . Nuages. lek821h. -EIN-EIN IN Nuageux. |[Nuageux. | Nuageux. |Nuagcux. 51 soir. -EIN IN IN Pluvieux. |[Nuageux. |Sol., nua. |Soleil, -E[S-E |S-E |S-E KE Brumeux. |Sol., nua.|Sol., nua.|Nuageux. -EIE (|S-E |S-E RBrumeux. |Sol., nua.|Sol., nua. Soleil. Ë -EÏS-EIS |S Nua. , sol. |Sol., nua.|Soleil. Nuageux. |Et., pluie. NT N-EIN-EIN-EIN Pluie. Pluie. Pluvieux. |Pluvieux. [Noir. le15a2h. £ [S-EISE|S Brumeux. |N., sol.bl.|Sol., nua.|Pluvieux. [Nuit orag.} 32 soir. D |o |o |0 Pluie. Pluie. Pluvieux. |Pluvieux. [Noir Périgée. : S |S-0/S-0 Nuageux. [Nuageux. | Nuageux. | Nuageux. -EIN Ï|N (|N-0 4 Nuageux. [Nuageux. |Nua., sol. |Giboulées |Noir, pl. N IN IN Pluvieux. |Nua., sol.| Nuageux. |Nua., sol.|Et., lune. N IN IN ÎN Nuages. [Nua., sol.[Nua., sol. |Nua., sol.|Ét., lune. P. Q. N IN-O}N-O/N-O E Nuageux. [Nudgeux. |Nua., sol.| Nuageux. [Pluvieux. le 22 à 5h. D [O0 |0 10 Pluvieux. |Pluvieux. |[Nua., sol. |Pluvieux. 48° matin. -EIN ÎN IN Brumeux. |[Brumeux. |Nua., sol. |Soleil. -EIN IN IN Nuageux. [Nua., sol.|Beau sol. |Sol., nua.|Etoïiles. 5 |S |S {S Nuages. |Soleil. Beau sol. |Sol. terne.| Nuageux. 742,31| 5_O|s-0|S-0|S-0 ÉPluvieux. [Pluie. [Pluie. [Pluie. |Pluie. 148,50! Nos |s |S Nuageux. [Nuageux. [Nua., sol. |Nua., sol. Ét., pluie. 745,51| 5-0|s-0|S-0|S-0 Pluie. [Pluie. [Pluie abo.|Pluie abo.ÏNua P. L. 141,56| 740,57| KEls |s |S Pluvieux. |[Pluvieux. |[Pluvieux. |Pluvieux. i le 3022h. 741,56] 743,56 S-E |S-E |S-0 À Pluie. Pluie. Pluie. Pluie. 38 soir. 142,56| 742,56 S-EIS |S-0 E Nuageux. [Nua., sol.|Beau sol. |Sol., nua. Apogée. 48601,05 120829 19/2 {| 25, 28, +1 744,04) 745,90 T AR 2e D A gs à AU en MR re E. OBSERVATOIRE. Somme delche d’eau, Latitude , 45° 45° 4730 Nombre dé ,a été de Longitude, 20 99° 3315 Moyenne des. Élévation au-dessus de l'Océan, 199,20. A l’apogée Au périgéd nombreux et épais nuages. 5 |20829, 19 744,04 BAROMETRE À LA TEMPÉRATURE ©. 5h 70| 748,70} 746,50 746,50! 745,40 740,65 758,07, 751,28, 745,35) 744,90) 741,92] 755,19) 743,10 744,88) 745,27 747,97| 742,97 739,23 74524 741,16 742,56 I HYGROMETRE VENTS VENTS DE SAUSSURE, SurÉRIEURS, INFÉRIEURS, De9h à midi DeSh.à 6h DeGh,à 10h. 6a10h 746,71 745,60 745,05 745,66 745,18 739,96 S Soleil. Soleil. eau sol. .[Nua., set Br. ét. lu Beau sol. Soleil. Soleil: Nuageux Soleil Brouillard Pluvioux Soleil . . [Nuageux ist ro nos a FORZA Z Brouillard Pluyieux. a ë D, Q. Nua., éto À le 8 à 1 h. Pllan H'aoir S Nuageux. Pluvieux Brumeux. Brumeux. |S Nua. , sol. |S Pluie. Pluvieux Mrumeux. .|S Plui Nu: Nuageux. Pluvieux, Hon-o=ne oùc em CET N. L. le1#à2h. 32 soir. Périgéc. Nuageux. Pluvioux Pluvieux. Pluvicux. PAIE EETI Hrobosocxmkbewos acc Nuit orag. Noir. Pluv. ERP E RE “ PERRPEFCEEECErEER o CEE TETTETELCTCE mm o .[Nua., sol. P. Q. Nua., sol Pluvieux. Île 29 à 5h. Nua., sol Lune, pl. D 48° matin. Nua., sol.[S Bien étoile] sol. les. sol. S Nuageux. Pluvieux. CEREPEEREREEEEE Vino © io © @ 0 0 0 & 9 10 © 0 œ à ë bowbée Pluvieux, Brumeux, Nua., sol. Soleil. œioém10 CEE AOA22740 [ EEELEEEEILEET! Nuages. Pluvieux. RTE 0 ce 10 18 Be: Pluie, Nua., sol. Pluie abo: Pluvioux. Pluie. Beau sol. Sol. Pluie, Nu. sol. Pluie abo. Pluvieux. | Pluie forte} Pluie. Pluie, Sol., nua.[N: PPEEIELELT mn oo OS Plu Pluie. Pluvieux, Pluie. Nua., sol. 110,0 |40, 8,15 10,62/14,25 lune] 745,24) 745,86 19552,66 2155507) 46355,25 2 29, 745,35 4755 257152] 175 40 29, 124, 9,25] 7,51 1753 /1665/1638|1857] 2 | 24 | 20 | 92 1969 1919/8190 18441 DAROMÈTRE. Sowme des observ. du mois, 118245,66 Nombre des observations , 159, Moyenne des observations , 745,67 À l'apogée lunaire , 151,15 Au pénigée lunoire ; 736,38 THENMOMÈTRE. HYGROMÈTRE. PLUVIOMÈTRE. OBSERYATOIRE. Somme des obsers.dumois, 1094,66 Somme des obierv. du mois, 10557, L'épaisseur de la couche d'e Latitude ; NAS Nombre des obsorvations, 159, Nombre des observations , | 199, tombée pendant ce mois , a Lans l'Océan, 199,20m Moyenne des obrervations, 6,88 Moyenne des observations, 81,80 0m, 046. = 29,59 lignes Élévation au-dessus de l'Océan, 199,20m. ÉCLIPSE. — L'éclipse solaire du 1% mars n'a été aperçue, à Lyon; que pendant quelques secondes , à cause de nowbreux et épais nuages VENTS Jours. Midià 3h. De 36h. 740,02 0 741,64 0 741,06|. 741,06D|N-0 -0 | 749,06| 745,06E |N-E -E 746,06| 746,06D|N-0 -0 744,46 148,99 150,16 745,10 749,17 150,16 © CO AT Où UE En O1 RO = [| 749,95 745,67 744,51 749,52 749,52 TAT,53 749,76 741,01 746,13 748,08 745,86 151,71 749,90 749,98 743,86 TA ,37 741 47 745,27 745,10 145,06 745,86 22222222 222222222227 © et © 222222222420 PO0N002222 Z45,4ATEÏN-E 146,08E|N-E 2222222222%ROQOn0R'Z -E S. K21614,32/20870,56 29, 98, 745,52] 745,57 RE. Somme des obserlcouche d’eau : Nombre des obsebis , a été de Moyenne des obsé 6,21 lignes. Au périgée lunaird A l'apogée lunairé INFÉRIEURS. 2200 222222 6 à 10 h. OFPENDANT LE MOIS D'AVRIL 1830. CIEL. De 3 h. aGh. De midi à GA 6h. 1}, à9h.:/ 9h. à midi. PI. la nuit. Pluvieux. Nuageux. |[Nuageux. |Pluvieux. Pluie. Pluie. Pluie. Pluie. Pluie forte { -0 Pluie. Pluvieux. |Pluvieux. Nuageux. | Nuageux. -E D Brouillard |Brouillard /Nuageux. |Pluie. Pluvieux. -0 À Nuageux. [Nuageux. |Pluvieux. [Pluvieux. |Pluvieux. N.,fonde.|Fond clair Nuageux. [Neigeux. |Neï.,étoil, Clair. Soleil. Soleil. Sol., nua. Bien étoilé} D. Q. Gel.àglac.| Nuageux. |Neige. Nuag.,sol.|/Nua., étol le 7 Clair. Clair. Clair, sol. |Clair, sol. |Belles éto.Ë à 4 h Brumeux |Soleil. Beau sol, ISol., nua. Bien étoiléf 52° m Sol. pale. |Soleil. Soleil. Soleil. jEtoilé, Le 43 à 414 Soleil, NS, |Soleil. Soleil. Nuag.,sol. Etoilé. h. 57 s Clair, sol.|Ciel bleu. [Beau sol. |[Bleu. Etoile. N. L Nuageux. [Nuageux. |[Nuageux. [Nuag.,sol.' Bien étoiléf Périgée Clair. Clair. Clair. Clair. Etoilé. Clair. Clair, sol.|Soleil. Nuag.,sol. Nua., éto. O ÉPluvieux. |Pluvieux. |Pluvieux, [Pluvieux. |Tout noir. Vaporeux Soleil. Soleil. Soleil. Gross.éto. O À Vaporeux |Vaporeux |Soleil. Brumeux |Gris, le, éL. NSfond b].|Sol. pâle. [S!, neSbl.|Nuages. |Foutnuag@ P. Q. Nes, sol. |Beau sol. |Beau sol. [Beau sol. |Lune, éto le 20 NS, sol. [N°S, sol. [N° , sol. [Nuag.,sol. Le, ges ét. E à 5 h. NS, soleil. |NS, soleil. |N°S, sol. [Nuag.,sol.|NS,lu., ét. 13 s. Tout nuag.[ Nuageux. |Nuageux. |Nuageux. | Nuageux. Nord ora. [Nord ora. Soleil. Nuag.,sol. Tout nuag. Nx,pluv. [Nnageux. [NS, soleil. NSfond ble Tout nuag. Tout nuag. [Nua. , plu.|NS, soleil.|NS sans sol NS, lune. RApogée Nuag.bl. |NSs5 sol. |Toutnuag.|Sans sol, |S. étoiles. P. L. Sans sol. |Sans soleil, Fout nuag.|Sans sol. |S. étoiles le 28 Sans sol. [Nuages. |Nua. , sol. [Sans sol. (Bien étoiléf à 7 h. 44 s. OBSERVATOIRE, Latitude, 450 45° 5730 Longitude , 20 29 3375 Hauteur au-dessus de l'Océan , 199,20". néon hindntntlntivatinnlnthtertner OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES , FAITES À L'OBSERVATOIRE DE LYON , PENDANT LE MOIS D'AVRIL 1839. BAROMÈTRE à La TEMPÉRATERE 0 Midi. 5h. 6h Th. [9h 740,02! 759,84] 759,68 Tab] 7. 740,84 741,51 746,06) 740, 741,64 741,06) 745,70) 745,48] 744,00 741,96] 740,04 742,86 746,20) 749,71| 750,14 746,68 741,60, NORD. Midi. 9h THERMOMETRE | | HYGROMÈTRE DE SAUSSURE 9h 5h Q 10 h. VENTS VENTS suPÉéniEURs InrÉnIEUNs EE = 6h. 39h. 7, De6h. a10h ÉPECEREE RRPEETES ÉEÉEÉÉEE) EEEELELTIETEEEEEEELEE CPEETEFEE PE 2222222222 2 5 5 n-ElN-El0 |o 0 0 Lo 0 Lo 0 x x |N | N-0| N |N IN |N N-E N IN |N N-0 N IN x N N N N N |N N N N N N N N N N |N x x x |N N N N |N x N N |N N N N |N à É o s Nuageux. Pluie. Pluie, Bruuil Brümoux Sol. pâle. il, À Clair, sol. Nuageu, Clair. Clair. Pluvieux, Yaporeux Vaporeux , soleil Toutourg: Nord ora, Ne, plu Toutnuag- Nuag. bi. Sans sol, - [Nung .]Fond clair|Nuageux. [Nuageux. Sol. pâle. Il Pluvieux, |PI. lanuit} Pluic, |Pluie forte Nuageux, [Nuageux Pluie. Plane: Pluvieux. |Pluvieux Pluvieux, Pluie Pluvieux. |Pluvicux. Brouillard {1 | Soleil. Soleil Clair. Soleil. Nuageux. Bien étoilé Clair. Etoilé. Clair, sol. |Soleil. Pluvieux. |Pluvieux. Beau sol, |Beau sol. Nes , sol. [Ne , sol. . [Nongeux. Soleil. soleil N#, soleil. [Toutnuag. Sans soleil Tout nuag,|Sans so], Nuageur. Tout nuag, 14,20 Sans sol. (Nuages. |Nua. , sol. |Sans sol. s P1614,52/20870,56]20142,82/17418,28/15629,08 Ba jo 195:s0| 104,80 M242/1248/1065) 798 .39, | 98, |, 23, 94, e7, | 19, | 19 | 15 | 45 | 20 745,52] 745,57] 744,92] 74428] 744,24 6,76) 5[40,51 6210/559%/5520 5600! 6119 BAROMÈTRE, THERMOMÈTRE. HYGROMÈTRE. PLUVIOMÈTRE. OBSERVATOIRE. Somme des observat. du mois, 116260,80 Somme des obsersat. du mais, 4428,87 Somme des observ. dumois, 6429, L'épaisseur de la couche d'eau , Latitude, 45° 45° 57"30 ombre des obsers. du mois, 156, Nombre des obsery. du mois, 446, Nombre des observ. du mois, 408, tombée dans ce mois, a lé de Longitude ; 2 29° 53°75 Moyenne des observ. du moi , 745,26 Moyenne des observ. du muis , 9,78 Moycone des observ.dumois, 59,55 Om, U14, ou Lien de 6,94 ligues. Hauïcor au-dessus de l'Océan , 199,20. Au périgéelunaire, 747,39 A l'apogée lunaire, 743,86 FÉRIEURS. | g w | pes F1 KL 9h Midi.| | 5 [5 | D. 1 RES Re | 1 740,|8-EÏS |S 2 7 & !5 js | 3 z40,[|S |O 10 | 4 739,D[N-0[N-0/N-0 L) 756,)[N-0[N-0|N-0 6 759,! |S-E |S-E |S-E 4 745,,|S |S-0 |S-0 8 zmikls |S-0|s-0 9 738,) |S-0 |S-0 |S-0 40 755) |S-0 |S-0 |S-0 41 741,) |S-0 [N-0!/N-0 12 741.) |S-0 |S-0 ;S-0 N-0/N-0 N-0 N-0|0 |0 N-EÏS |O N |N-O/N-0 N-EÏN IN N |N IN L6206,06 06 M A 6517745, 24, 739, 740 15 140 199 Somme des observat. du Nombre des observ. du Moyenne des observ. du Au périgée lunaire, . À l'apogée lunaire, De 6 h. à 10h. De 3 h. 26h. De midi à 3 h. S. sl, tonn.| PI. petite. [NS s$ étoi. SL, ciel bl.[S!, ciel bl.|Ciel ‘bleu. Ciel bleu. |Etoiles. Sans soleil| Sans sol. |S.sl, tonn.|N$,pet. pl. |Tont noir. N5, soleil. [NS, soleil. |Nua. , sol. |Nua. , sol. |Etoilé. Nuageux. [Sans sol. |Sans sol. |Soleil. Nua., éto. Nuageux. | Nuageux. [Sans sol. |Soleil. Etoiles. Nes, sol. |Grosnuag.|Sol., nua.| Nuages. [|Noir. Vaporeux Toutnuag. |} Nuageux. |Nuageux. |Quelq.éto. Vaporeux |Sans sol. Gou.de pl.|Petite pl. [Noir. Sol. , nua.|Sans sol. |Soleil. Sans sol. |Etoiles. Nuageux. [Nuageux. |Soleil. Tonnerre. |Etoilé. Petite plu.| Nuageux. |Tonnerre. | Grande pl.|Noir. Périgée Pluvieux. [Nuageux. |Soleil. Nua. , sol.|Toutnuag.R N. L. Pluie. Quelq.éto. Pluie. 24h. Quelq. nu. Sol., Pluie. Sol. , nua. Nuageux. Sol. , nua. Pluie. nua, De6h. | De9h. à9h. | à midi. Nuag.,sol.|Nuag.,sol. Soleil, NS.[Sans sol. Pluvieux. |Noir. Pluvieux. |[Nuageux. .[Nua. , sol. Nes , sol. [Nuag.,sol. .[Nua. , sol. Nes , sol. |Soleil. Soleil. Soleil. Soleil. Soleil. il. Soleil. Nuag.,sol. il. Soleil. Nuageux. |Pluvieux. |Pluie. Nuageux. N°, sol. Nuag.,sol.[NS, sol. Sol.,nuag. |[Sol., nua. Brouillard |[Sol. , nua. Brouillard |[Sol., nua. Sol. , nua.|Sol. , nua. Sol. , nua.|Sol., nua. NS, soleil. NS, soleil. Nuag.,sol. Beau sol. Beau sol. Clair. Pluvieux. Clair. Clair. Etoilé. Etoilé. Etoilé. Etoiles. Nuageux. Nuageux. Nuageux. | Nuageux. Nua. , sol.|Nua. , sol. Nuag. bl. |[Nuag. bl. Sol. , nua.|Sol. , nua. Sol. , nua.|Sol. , nua. Fondbleu.|Sol. , nua. Sol, , nua.|Sol. , nua. Sol., nua.|Sol. , nua. OBSERVATOIRE. Latitude, 459 45° 5730 Longitude , 20 29 53°15 Hauteur du baromètre au-dessus de la mer , 199,50. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES , FAITES À L'OBSERVATOIRE DE LYO ; PENDANT LE MOIS DE MAI :839. BAROMÈTRE THERMOMETRE HYGROMÈTRE VENTS VENTS LA TEMPÉRATURE DE SAUSSURE. surénieuns. INFÉRIEURS. DeGh àa9h. De9h à midi De 6 h. àJ0b. St, ciel bi N®, soleil Nuageux 5 onmmo 500 ommmE N-0 N-0 o lo s lo NN o HHMOCODOOMMHOS mo tm © Beau sol. Beau sol 742,54, Sol. ,nuag Brouillard Brouillard 739,07 Sol. , oua Nuag, sol. [à Sol. , nua.|S S!, ciel bi Sans soleil|Sans sol. Ne, soleil. os nung Toutnuag Nuageux, Net, sol. , sol. Sol , oun. Sol, ; nua Sol., nu, Sans sol Sans sof. Sol. , nua. .|Sol., nua, S.s!, tonn. S.s},tonn. Nua, , sol. Tonnerre, Grande pl Nua, , sol, . Pluie. Quclg. ou Pluvieux, .[Nua., sol Sol. , nua.|E! :|Sol: , nua Ne 5° doi, Etoiles, Tout noir. Etoilé. Nun,, éto} Etoiles. Tout nuag, Pie Quelq.éto | Noir. Noir Très étoilé] 9/16274 ,66| 519,8/427,5 444,0/206,6 290 111521 4124/4259 5 2 9 20! 20 69,1 , 56,2] 62,9 740,90] 759,40) 1 DAROMÈTRE THERMOMÈTRE IYGROMÈTRE. PLUVIOMÈTRE. Nan qu Ada obéertats (du mois, Somme des observ. du ml 1615, L'épaisseur de In couclie d'eau , Hp de CRE RE Nombre dés abservs du nibii® Nombre des observ. du moi 197, tombée dans ce mois ; à été de Mueane des bn. du mo Moyenne des observ, du muis , Moyenne des observ. dumois, 59,96 Om, 038, ou Lien de 46,85 lignes. A l'a lunaire Latitude , Longitude OBSERVATOIRE. 45 45° go 99 5730 3375 Hauteur du baromètre au-dessus de la mer , 199,50m. OBSERDANT LE MOIS DE JUIN 1839. 3 ÉDbcGh.à | De9h. | Demidia| De5h.à| De 6 h.à | Midi. ee ONE: à midi. 5 h. 6 h. 10h. | hs | (Se AE, RER EE ER | 759,07] 759,07| 739,00 N Nua., sol, |Sol., nua.|Sol., nua.|Sol. , nua.|Tout nuag. | 739,52] 739,50] ‘739,50 S Gris. Sol., nua.[Sol., nua.|Sol., nua.|Pl,, tonn. 159,80] 739,66| 739,72| k S-0 À Nuageux. |Sol., nua.|Sol., nua.|Nuageux. [Nua., éto 156,81] 736,15| ‘151,40| | S-0 À Pluvieux. |Pluie. Pluvieux. |Pluvieux. [Noir. D. Q. 741,20| 742,06! 741,56| , N-0 À Nua. , sol. [Nua., sol.|Pluvieux. |[Nuageux. |Noir. a 11 D 745,10] 744,68| 744,64 N-0 À Pluvieux. [Nuages. |Soleil. Nua., sol.|Belles étS.Æ 56soir. 745,174] 745,46] 745,40 S Soleil. Soleil. Soleil. Sol. , nua.|Bien étoil. 743,90! ‘743,85| ‘743,14 N s-0 à Soleil. Fond bleu. | Soleil. Soleil. Etoilé. 746,26] 741,14| ‘747,55 S-E M Sol., nua.|Sol., nua.|Petite pl. |Pluie. Noir. Périgée. 250,71! 754,12] 751,08] [IN IN Sol. n.bl.|Sol., nua.|Soleil. Soleil. Bien étoilé 151,75] 752,16| 752,00| |IN-EIN E Nua. blas. INuag. bl. [Nuag. bl. [Beau sol, |Etoilé. N. L. 151,48| 751,46] 749,34| [IN IN HBeausol. [Soleit. |Soleil. Fond bleu. |Etoilé. à 3h. 745,87] 745,35] 744,20| || |s Beau sol. [Beau sol. [Gris , sol. Soleil. |Trèsétoilé£ 4? soir. 749,52! 742,50| 742,20| |$s [|s Fondbleu.[Soleil. |Soleil. |Soleil. |Etois, ora. 741,90| 742,50! 745,181 |s |s Nuageux. [Nuageux. |Gros. gou. Nuageux. |Toul nuag. 747,01! 747,61| 748,22| ||s_p |s-x À Nua., sol.[Nuages. |Sol., nua.|Soleil. Etoiles. 748,85| 748,72] 747,60| |s |s Soleil. Soleil. Soleil. Soleil. Bien étoil. 146,15] 146,58| 744,97| || |s Ciel gris. [Soleil. [Soleil. [Nuageux. [Nua., étof P. Q. … 748,04| 748,00| 747,95| |IN_EIN-E À Soleil. Fond bleu. [Fond bleu. | Soleil. Etoiles. à 40h. - 747,18] 746,68| 744,84| x În Nuages. [Nua., sol.[Nua., sol.[Nua., sol.[Nua.,étoi.f 21° soir. 745,06| 744,92] 744,58] |S [| À Nua., sol.|Soleil. Soleil. Nuageux. |G.pl.,ton.h Apogée. - 141,62} 741,16] 740,00! ||s_E |N-0 À Fondbleu. [Fond bleu.|Peute pl. |Pluie. Pluv., ét. - 742,20] 745,16] 742,50] |IN_o|N-0 À TS nuag. [Nuageux. |Sol., nua. |Soleil. Clair. - 746,50| 746,70| 746,141 ||x-0|N-0 à Poudreux. (Soleil. Beau sol, [Nuages. |Nua.,étoi. 145,74| 745,20| 744,10] |'x_olN-0 # Soleil. Fond bleu. | Soleil. Nuages. |[Ton.sourd if. 758,06| 739,05] 739,50 s |s Nuageux. |Toutnuag.|Sud viol. Nuageux. Gros nua. 747,27 747,68 746,08 N-E N-E Nuages. Nuages. ” Soleil. Soleil. Beau ciel. P. L. 242,80| 745,88| 744,925| |ls 0 |s.0 À Nuageux. Pluvieux. |[Sol. pâle. Nuages. [Belle nuit.{ à 0b. 245,55] 745,55] 744,91| ||j_olx-0 É soleil. Nuag., pl.[Nuag., pl. [Nuageux. 19 matin. ….146,68| 747,18] 747,60! ||N NS sans sol 29350,48/29551 51/90551,29lod \ 30, 30, 39, MD 742,65) 745,04] 744,57 nn ï OBSERVATOIRE. ; So AS 7° «D Latitude , 459 45 37 30 Nombre des observati 90 99° 33°73 Longitude , ‘ ? soyveatoire Hauteur du baromètre de l'Observatoire au-dessus de la mer, 199,50m. Moyenne des observal A lapogée lunaire, Au périgée lunaire, OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES, FAITES A L'OBSERVATOIRE DE LYON , PENDANT LE BAROMETRE : THERMOMETRE HYGROMÈTRE À LA TEMPÉRATURE Nono. DE SAUSAURE inrénieUnE jh. | De midia à midi 5h Midi 6àa40h Tout ausg PI, tonn Nua., sol. Gris. Sols, nua.|Sc Nuageux. à Sol, nun. [Nuageux Pluyieux, ec Pluvieux, |Pluvioux Nua:, sol: |N 1. [Pluvieux. |Nung Pluvieux Nud., so! Soleil. |s Soleil. |Sol., nua Soleil Soleil Sol,, nun. elite pl. [Pluie Sol, n.bl a Soleil. Nua, blas. [Nuog A Beau a Soleil, Soleil. |Fondieu 29,0 Sol., nua.|Sol | , nu, |Sol,, EEE EE CEE TEETE FAZLATT CEE EELLEEL IT Fond bleu, N LS Nua., sol.|Nuages. |Sol:, ou Etoiles Soleil Soleil. Soleil. Ë Bien étoil,} Cielgris. Sole. |Soteil, éol vo Soleil Fond Fond bleu. |S Etoiles à 40b. : Nuages ua., sol.[Nus., sol,[Nua, étoi . Nuageux, |G.pl,ton Peite pl. |Pluic Sol., nua, [Soleil Beau 50] Nu Soleil. [Nuages, z. [Sud viol. Nuageux. [Gros nux Nuages. |A ! Soleil cau ciel, Nu a . |So he, [Nu Soleil. |Nuags, pl|N N' sans sol Toul nuag S © CS LEETETIZ © PRE ELE LEE va coco EPEPETLEELITLIIT A ET EN ENT EU ET 651,701783 mix PEL h h 30, 50 50 su 4 5 7 Dso,6! 58,5 OBSERYATOIRE, . DAROMÈTRE. THERMOMÈTRE HYGROMÈTRE. PLUVIOMÈTRE OT GE env. du mois, 134047,52 Somme des observ.dumois, 4459,6 Somme des observ. du mois, 40130, L'épaisseur de la couche d' ñ 45° 45° rene dE A nn 180, Nombre des observations, 180, Nombre des observations, 180, tombée pendant ce mois, a 616 de Longitude , UE | Se A LONE } 744,54 Moyenne des observations, 23,11 Moyenne des observations, 55,12 On, 058. = 16,85 lignes, auteur di barombtre do l'Ob ë au-dessus de la mer, 199,50. A l'apogée lunaire, 742,26 Au périgée lunaire 748,00 OBSERDANT LE MOIS DE JUILLET 1839. o + 0P te + ” = s à CU A ar Ke md BAR( Exrs ë Cr CIEL. ÉRIEURS LUNE. | Co EEE D x se = DeGh. | De 9 h. | De midi al De 5 h. | De G h. 6h, 9h. Midi.| 2 [55 | = à9h. | à midi. 3 b. à Gh. | a10h. À .— Kb] Er : N __l£}als | Li | 5 749,30! Z49,17| 749,N IN IN NSbl., sol. |Sol. faibl. INuag.,sol. Nua., Ne étoiles 8 D. Q. || 154,38] 751,35] Z51,/N ÎN IN Toutnuag.| Nuageux. |[NS, soleil. Nuag. sol. lEtoiles. le 2 | 148,45] T48,45| YTAG,IN ÏN IN Grosnuag.| Nuageux. Nuageux. |Nuag.,sol.|Etoiles. BR a10h. | 744,90| 745,20| 744,IN-EIN-E/N-E À Clair. Soleil. ISoleil. | Nua. , sol. Belles éto.8 8° m. |k 744,86 744,18] Z46,IN-EIN-E/N-E À Nes, s.sol.| Nua. , sol. (Soleil. (Fond bleu. |Bien étoilég k 741,88| “Z46,5S |S |S Beau sol. |Beau sol. |Soleil. | Fond bleu. {Bien étoilcé 1R 145,55] Z45,S |S Î|S Beau sol. |Beau sol. |Soleil. |Fond bien [feu éloiléf Périgée |À 142,59| 742,S-E |S-E ,S-E À Nuageux. [ Nuageux. |Gou.de pl. Pluvieux. [PL lanuitf N. L j 744,45! 744,0 |O IN-0 N'S, sol. [Nua. , sol. |Pluie, ton. Pluie abo.lEtoiles. K le 9 749,83] TA49,N IN |N-0Ë Soleil. Soleil, Soleil. | Soleil. Belles ét. B à 9 h. 146,41] 746,0 |O IN-OË Soleil. Soleil. Soleil. | Soleil. B. étoiles.f 38° m. | 745,51| 744,S-E|O |O Nuag.,sol.| Nuageux. |[Nua. , sol. Nua., sol.[Noir. 148,20| 748,S |S |S NS, soleil. |Soleil. Soleil. Soleil. Etoiles. 141,06| 746,S |S VÎN-OË NES, sol. [Solcil. Soleil. Soleil. Étoiles. 144,541 744,S-EÏS ÎN-0 Nes, sol. |Soleil. Soleil. Tonn., pl.|Tout noir.f 148,05, 748,N ÎN IN NS, soleil. |Sol.,nuag. (Sol. , nua. Sol. , nua.lÉt.pla., lu} P. Q. 745,50] ‘744,S Î|S |S NS, soleil.| Sol. , nua.|Beau. |Gris. Nuag., él le 17 739,00| 739,8 S |S Nuag.,sol.|Sol. , nua.|NSs. sol. |Nua. , sol.|Nuag., ét.8 à 8 h. 741,05 Z40,N-E N-E!N Nuag.,sol. Soleil, NS. Petite plu. Sol., nua.|Sans éloi. £ 57° m. NU Clair. Beau sol. |S! ba ard.|Clair, sol.[Étoiles. f Apogée 151,90 SAIS Nuageux. |Pl.p' inte. Nuageux. |Nuageux. [Nuag., éL.R | 150,54 N IN Beau ciel. |Beau. Beau. | Clair. Belles éto.k 749,70 N Clair. Quelq. nu. Nuages. |Nuages. Étoiles. LP. S-0 |S-0 |S-0 Ê Beau ciel. [Nua. , sol. NS, sol. |Quel.gout.|Eto. , nua.f Ie 24 745,46| 745,85-0 |s_0 |s-0 Nuageux. Nuageux. [GS n$, écl. Tonn., pl.!j. bien or.f à 9 h. Z44,00| 741,0 [|s Î|s: Brouillard [Nuageux. |Clair. Nuageux. [Nuageux. È 57° s 0 |0 IN Nuages. [Nuages. |Nuageux. |Nuageux. | Nuageux. 744,46 N IN IN Fondbleu.[Ns isol.,s. Nuag., pl. PI. printe.| Nuageux. # D. Q. 748,65] 748,N x Î|N Nuageux. [NSisol., s.|Beau ciel. Beau ciel. Étoiles. le 54 S Ï|S 1|S Beau. Beau. Clair. Beau. Étoiles. à 5h S-0 !S-0 IN Nuageux. |[Nuageux. |Nua., TR sol.|Nua., éto.l Ts. 17907,06/20153,35/16599, 29, 116,15] 746,42] 745, + : [ A : e BAROMMIQUE. Le OBSERVATOIRE. Somme des observat. du Érellite-: Lalitude, 459 45° 5730 Nombre des observ. du 535$ 0” Longitude , 90 99° 5515 | Royce ne observ. du | 98 4” Hauteur du baromètre au-dessus de la L A l’apogée lunaire, Lg sg» mer , 99m ,90. Au périgéelunaire, BAROMETRE THERMOM HYGROMÈTRE VENTS NENTS A LA TEMPÉRATERE sono DE siussune surénieun INFÉRIEURS | De miai A ne ; | sh. | :6 ‘10h ï N nn [x |n Ex | N ai, sol Nua z NUININMINNINUEN IX N Toutng Nung ï N NN IN AN En IN N Nuag, so! 7 NN IN IN IN EN IN N Nun, , sol:| Z x x [N [N [x xl Soleil |Fünd béu 7 SES |S |S |S sels Héausols |Sotoil. |Fondblou 2 S s S SxI|S S S Boau sol, |Soleil, Fond bleu, T s |s lo |szisels lo Nuogeux u.déple Pluvicus. [PL lanuit® N. L T E |s |o lo În-ohe |s Nüa: ,s01,|Pluie, ton. Pluie abio. |Eoilé T4 N° NN NN EN IN Soleil. | |Solcils [Sol |üollus ét T x [x |s lo fx-olsels Soleil |Soleile [Soleil |: étoile 7 sElsEl:selo |0 ses Nuageux, [Nua, sol: /Nua, sol] Noir T gulsulsuls ss uls Solél2 |Soléil Soleil Etoiles 1510 z s |s |s |s |x |s |s soleil (|Solul. |Soleil lÉtoite 145 T s |s |s |S |s Îselse Soleil. /|Soleit Tonn?, ple|Taut noir 18,10 T 7 NN NE IN IN N-E [Sol nuage |Sol. , nua.LSo!., nua.lÉt: pla, lu 346,70 Ti 7 NN |S |s |s N-E Sole, nün {Gris 740,00 7 7 à D ds & (solorise Sal muni [Nr ol) | Nue, TA A8] 7 7 s |s sun x S-E Salcil, N#|Petite plu. /Sol. , ee N [NN NN NE Beau sol: |SUbe ard.|c | s-0/s-0|s-0|S-0 s-0 5 Plipr inte ux Je N ON |N IN IN IN Beau ciel. |Bea | Belles éto, g NS s N Clair lg nu./Nuages. Nuages, |Étoiles. | PL . L UNE SuIs ls |S ; sLIN#, sol. |Queligout ja] Lo 24 7 HAS ED) LL s-0 5-0 s-0 s-0}s-o|s-0|s eux. |G# nt, écl(Toun:, plij. bien or 2400 AT Z NÆEN=EIN [0 |S De E lo |s |s x. (Clair. [Nuagoux, [Nungeux 74316 7 o lo o IN Lo lo lo lo À (Nuageux. | Nuageux, [Nuageux Pise | rare N |N NON En N° IN |n |N . ge, pl Pl printe ë ras 6S A ZA8, 51 748 08 M7A8, N |N S AN Un Ann ÀN x Naisol [Beau ele (eau ciel. | Étoiles ER 745,96] 740 N | s [x Ans |s |s û clair: 2 [nesuse Étoiles. Ds13h 742 s F 0 !s |s [solsoin , [Nune, s0l.|Nun,, so! 17156,79|20847 76 4057lruns RE 18] 18 245,08] 744,36 161,7 ane dec PAORÈTRE THERMOMÈTRE. HYGRONÈTRE. ONSERVATION ASTRONOMIQUE. > OUSERYATOIRE. Sas de obieral di mgis} 108097,99 Somme des observat. du mois, 3246,3 Somme des obsery. dumois, 6755,0 6 juillet. lumersion du 3€ satellite Latitude, as 4 Moyenne des olserv, du mois re Nombre des observ. du m 140, Nombre des observ. du mois, 444, A Lyon, qu. 58 0" Longitude , CETTE A l'apogée lunaire Pr AARIES Moyenne dés obsers. du muis, 23,0 Moyenne des observ. du mi 60,6 À Paris , 912801" Hauteur du baromêtre au- éclaire, He Différence, oh, 9° 59" mer , 199,20. Au périgéelnnaire, 748,51 OBENDANT LE MOIS D'AOÛT 1830. p VENTS À (C Il E EX INFÉRIEURS. LUNE. D . © À DcGh.à | De9h. | Demidia| De5h.à| De Gh.à 6 h. 9h. 5 ll) à 9h. | à midi. | 5h. G h. 10h. = 10 © 748,58| 746,64 DNPOIIN" C IN Ciel bleu. |Bl.,beaus.|S., g5 nua.|Soleil. Belles étS.Æ Périgée. 746,11| ‘T47,27 N-EIN VIN Bleu. Bleu, sol. |Bleu, sol, [CT bI., sol.|Bien étoil. D: 0: 145,84! 745,51 S-E |S-E ÎN Vaporeux |Ciel bleu. [Sol. ard. |Sol. ard. |Etoiles. à 40 h. 745,24| 745,11 N-O!N-0/x-0 ff Vaporeux [Soleil Ciel bleu. [GS nua. |PI., tonn.f 8° matin. 748,50| 748,68 N IN IN Gros nua. [Bleu Bleu. Soleil. Très étoilé 141,18| 746,98 NOINMRIN N.bruyan. [Bleu Bleu. Soleil. Très étoilé 745,05| 744,98 -E|N-O/N-0/N-0 À Bleu. Soleil. Soleil. Nuageux. |Tout nuag, 745,18| 744,84 -OIN-O!N-0/N-0 Ë Nuageux. [Nuageux. [Nuageux. [Sans sol. |Belles ét. 748,40| 748,76 -EIN IN IN Nua. blas. [Nua., sol.|Soleil. Sans nua. [Bien étoilé{ NN. L. 749,76 250,71 N N N Beau ciel. [Beau ciel, |Bleu, sol. Bleu, sol. |Belles ét, à 9h. 748,72| 748,50 N IN IN Vaporeux [Beau ciel. [Beau ciel. [Beau ciel.|Belles ét, H 38° matin. 750,65| 750,62 N IN IN Beau. Beau. Bien bleu.|Bleu, sol.|Bien étoil. 746,66] 746,77 N IN |N Fond bleu, [Nuag. bl. |Fond bleu. |Soleil. Très étoilé 745,56| 744,20 -EIN-EIN IN Nuag. bl. |Soleil. Soleil. Nuages. |Sans étoi. | 189,56| 739,50! 4 |s |s |S Ciel gris. [Nuages |Nua., sol. Nuageux. |Tonn., pl.f Apogée. | 41,54] 749,19| TEÏS-OIN ÎN Nuageux. [Pluvieux. |Nua., sol.|N*, pluie.| Tonnerre, Er 742,80| 742,22) % |S-E |S-E |S-E À Nuageux. [Gros nua. |Soleil. Nuageux. |Bien ét. LAC E | 146,05! 746,90] 7 IN IN IN Vaporeux. [Fond bleu.|Grand s!. |Nuag., pl.[Non éi. à 8h. 19 746,92| 746,90] 7 IN IN |N Vaporeux. [Nua., sol.|Nua., sol.|Nua., sol.|Sans ét. H 57° matin. pi 746,00| 746,93| 7 IN IN IN Nuageux. [Nua., sol.|Nua., sol. Nuageux. [Non ét. { 747,90| T41,15 N IN IN Ciel bleu. [Nuag. bl. |Très bleu. |Très bleu./Lune. étos ON 719,41] 750,54 N IN IN Bleu. Bleu, sol. |Bleu, sol. | Beau ciel.|[Belles ét. Î 151,40| 751,30 OIN-0/N-O/N-0 Ë Beau ciel. [Beau ciel. | Soleil. Beau ciel. [Lune, éto { 749,653| - 749,60 CNE NN Bleu. Bleu. Bleu. Bleu. B. lune. PAS. ; 746,52| 746,50| 77 S S S Vaporeux. Bieu Bleu. Bleu. B. lune. à 9h. j 744,95| 745,16 S S S Vaporeux. [Nua. , sol.|Nuages. |Nuages. [Sans él. ST soir. | 145,86| 745,86] %0/5-0 |S-0 |S-0 E Brumeux, [Petite pl. [Pluvieux. |Pluie forte| Pluie. Î 745,66| 743,60 Ü IN IN IN Pluvieux. [Nuageax. |[Nuageux. Nuageux. |Etoilé. Périgée, : 144,45] 746,68] À IN IN IN ÆVaporeux.[Soleil. |Soleil. [Soleil. fEtoilé. à 5h. 30 744,45] 744,45 S |S |[S FVaporeux. Soleil. Soleil. Nuages. [Nua., ét. À T' soir. 1 144,45] 742,17 S |S ÎS Soleil. Soleil. Soleil. [Nuages. Nuages. D. Q. À Len NE JR Sles17s, 51 125155,21 1208 51, 51, 747,55| ‘746,94 Somme des of d’eau, Nombre des d été de Moyenne des A l'apogée I Au périgée | Au périgée l OBSERVATOIRE. Latitude , Longitude , Hauteur du baromètre de l'Observatoire au-dessus dela mer, 499,50, So 51350 LA-£ELA 4 29 19 450 45 90 29° : FAITES A L'OBSERVATOIRE DE LYON , PENDANT LE MOIS D'AOÛT 1839. BAROMETRE = =: es THERMOMETRE HYGROMETRE VENTS VENTS A LA TEMPÉRATURE He sAussone. aurÉnieuns inrénieurs DeGh,à Oh. | De midia 9h. | Midi 6h. [40h 9h dmidi, || 5h Gicl bleu. |B1:;ben À Périgéc Bleu Dion, ,a01 | D. 0 Yaporeux |Giélibleu and |Sol. ani ile \ 40h Vaporeux [Soleil, [Ciel bleu. |G BUnatin Grostnua. [lilou NT ol THÉ to Nruyan. [Bien hou k |rrès étoilé Heu Soleits | Réteil Tout nuag Ningeux Nüngeux. Sans sol. |ficlles ôt Nün. bas [Noa fsol!| BOT Lion étoilé} NL Héau tel ciel: |Dléu, sol , sole [elles ét s0h Vaporcux , [eau ciel Bellos ét, À 58: matin L ï Bic bleu, [D 1, [ien étoil Fond bleu [ ol Trés dtoilé Sans étoi Tonn., pl Apogéc [NX ; pluie. [Tonnerre PEPEETEE 2222222421 22% PEPEPE] PEPELPEEPErETEE PEEETEEEEETE TR: PAEEEE ELEPEPEPEEFEE] Soleil Nuageux. [Bien ét p. 0 Non dt a 8h San #7! matin Ë mo Vaporeu Grand s1 Vaporeux , sol. |Nua., sol Nua., 01. |Nun Non Giel bleu. |A Trés bleu bleu. |Lune, éto9 Blou. ol. [Bleu, sol. [Beau ciel.[elles ét Beau ciel. |Heau ciel. |S Beau ciel. [Lune, éte Bleu Heu. Bleu. B. lune Diou Lou Dlou. Nuages, [Nuages Plüvieux, [Pluie forte EEELEFETE: 2222227 PEPPEEETEI PEEPEFET S GR aporeux. [Soleil oleil. Vaporeux, [Soleil Soleil. Soleil Soleil. © LEE ELPEEEEEEELEE LEPELEFEEEEPELTIS © CEE TET 20149,2 51, 26, 746,94] 746,29 745,66] OBSERYATOIRE. Latitude , 450 Longitud! 2e BAROMÈTRE THERMOMÈTRE HYGROMÈTRE PLUVIOMÈTRE des observ. du mois, Somme des observ.du mois, 5631, Nombre des observations, 172, Nombre des observa Somme des observ. da mois Nombre des observations , Moyeone des observations , Moyeone des observations, ©21,1 Moyenne des observations, Hauteur d lunaire, Le 16, au-des ée lunaire da 4er, Le 25 BARO | NTS | À LA TE | RIEURS. | Il | £ on LA ET E SE 60. 9h Midi. n © £ à Eu Oo lo IN 0 Lo N-OIN-0 BR -0,N-OIN-0 MP u747,45| 741,68| 748,510 N Î|N 141,48| 747,16 610 N-O/N-0 6 750,57| 751,57| 749,8! IN TN 9 749,85| 749,85] 749,10 /N-O)N-0 10Ù 748,65] 748,50 HE S |S MR 748,55] 748,52] 747,24 |S |S BR 741,54| 744,44) 74,7 |S |S 150 720,42) 741,19| 741,7 |S |S 14h 752,52] 752,52] 751,53 IN ÎN-0 | 126,46| 750,20| 755,20 |S-0 |S-0 6 | lo |o 147 à 0 S-0 S-0 8} 745,46| 745,46| 745,10 |S-0|S-0 OÙ 745,15| 745,58| 741,80 |[S-0|S-0 UN 744,22] 744,41| 744,50 |S-0|S-0 159,00| 739,20] 740,74 |S |S 2h 742,6] 742,46| 749,4] |S |S Op 741,10| 741,08! 741,5 |S |S 2h 745,05] 745,45| 745,8 !S |S DS 746,45| 746,58| 746,5HIN ÎN 6 745,74] 741,92) 744040/N IN 2} 740,80| 739,50] 757,840 N-O|N-0 SR 721,04| 758,51| 756,340 N-0|N-0 DD 720,16 ST Le Ou 720,54| 720,40] 740,21 IN Î|N 4 7 S117089,68/16350,09/16542,8 D 25, 29, 29, "D 745,05) 745,19] 749,8 BAR( OBSERVAIÏT LE MOIS DE SEPTEMBRE 1839. Somme des obsery Nombre des obser Moyenne des obser A l'apogée lunair Au périsée lunaire CIEL. | LUXE. F EE | j DeGh.à | DeQh. | De midia| De5h.à| De G h. à Ë 9h à midi. 5 h. 6 h. 9h. \Ë ne. Pr ! Pluie. Pluie Pluie. Pluie. Piuie, | Pluvieux. |[Nuages. |Pluie. Pluvieux. | Pluie, ; Pluvieux. [Pluie Nuageux. |Pluvicux. | Nuageux. ] Nuageux. [Nuageux. |Pluie. Pluie. Pluie, H Nuageux. [Nuageux. |Solei!. Soleil. Nuageux. Nuageux. [Nuageux. [Nuageux. |Soleil. Bien étoil. Nuageux. [Nuageux. |Soleil. Soleil. Etoilé, N: L. ù Nuageux. [Nuageux. |Soleil. Soleil. Bien étoilé Le 7, à 10 h. Beau. Beau. Fond bleu. | Soleil, Très étoiléf 40° soir. |È Beau. Beau Beau. Beau. Très étoilé | Beau. Beau, Trés beau, | Beau. Bien étoil. n Nuages. |Nua., sol.|Nua., sol.| Nuages. [Nua. ét. 4 Tonn., pl. [Pluie Pluie. Nuages. |[Quelq.éto. { Pluieabo. [Pluie Sans sol. [Sans sol. |Sans étoi. } Orageux. |Gross.plu.|Pluie. Pluie, Quelq.éto. 1 Beau. Nuageux. |PI. averse. |Soleil. Etoilé. P. 0: ik Nuageux. |Pluie. Nua., sol. Nuageux. |Bien ét. le 16, à2 h.h Pluie, Pluvieux. |Pluvieux. [Nuageux. [N., lune.f 49° matin. Brumeux, |Brameux. |[Nuageux. [Nuageux. [Sans ét. i Soleil. Soleil! Soleil. Soleil. Etoiles. î Orageux. |Sl, neS nrs|Pl. abond.|Pluie. Nuageux. ; Nuageux. |S., 85 nua.|Sol., nua.|Nuageux. |Pluic. ‘ Pluie. Pluie. Nua., sol.|Nua., sol.|Pluvieux. pete Sol. , nua.|Beau sol, [Beau sol. |Soleil. Etoiles. le23, à 7 h.]h Soleil. Fort sol. [Beau sol. |Beau ciel.|Bien étoiléf 29 matin. Beau sol. [Fort sol. |Beau sol. [Nnageux. |Nuageux. Petite plu.|Pluvieux. |Pluvieux. |Nuageux. [Nua., éto. Pluie. Pluie. Pluie. Pluie. Pluie. Pluie. Pluie. Pluie. Nua. , sol. /Etoiles. D. (. 3 Brumeux |Soleil. Fond bleu. |Soleil. Bien étoilé le 29, à 40 h./ê 3° soir. || } te ; ï OBSERVATOIRE. Lautude , 45° 45° 5730 Longitude , 20 29 Hauteur du barométre mer, 499m,50. 99719 ! - au-dessus de la OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES, FAITES À L'OBSERVATOIRE DE LYON, PENDANT LE MOIS DE SEPTEMBRE :18 BAROMET THERMOMETRE LA TEMPÉRATURE VENTS LxFÉRIEURS TA ET EUR A EN 740,03 744,05 ù lo o lo N Elx- N-0[N N-oJN lo 0 | EIN o[x-0| o[N-0 üN-0| o lo | x x | N-o!N-0|N-0 =0{N-0|N-0 ON IN 6 1N-0/N-0 [Nos o!x-0/x-0 |s Pluie Plusieux. Pluyieux Nusgeux Nugoux Drumeux. Soleil Orageux Pluie Sol, nua Pluvicux Pluie Pluie Soleil Nungoux Fond bleu Quelq.éto Etoile Bien ét N,, lune Sans ét Etoile pl Plusicux Étoiles, Bien étoilé Nuageux Nus,, éto Etoiles Bien étoilé D, Q. le29,5 40h LAROMÈTIE TUERMOMÈTIE IYGROMÈTRE du moi bseralion ï ls D Tér vaio an ce moi Crvationt 5 ne do abarnarion r vds L'Hÿgromètre n'a pu être L'épai poudaut ce mots PLUYIOMÈTILE Latitüde, Longitude , auéur OBSERVATIT LE MOIS D'OCTOBRE 1839. BAROMÉT, À LA TEMPÉ 00. ne — ÿ s | +: DeGh. | De 9 h. | De midi | De 5 h. | De G h. k 2 | Gh. 9h. Midi. à9h. à midi. a3h. à Gh. à9h. = EE | Rad Re fn, CRUE er 2 AMIT 745,55] 744,02] 745.85] N-EÎN-E À Brouillard | Nuag.,sol. [Nua. , sol.|Ciel clair. [Très étoilé Al 24 744,08| 744,80] 745,80| 7 H Ouragan. |Nua. , sol. |Sol.,nuag.|Petite pl. |Pluvieux, À HIM5Y 745,96, 744,96] T45,11| 7 à Pluie abo.|Averse. Sol. , nua.|Sol., nua.|Nuag., éL.À Î 4 744,96| 742,80] 742,05| 7 Ë Clair. Nuag. , pl.INS, soleil. Nuageux. |Ec. ton.pl. MINS 742,08) 745,71| 745,46] 7 à Pluie forte|Sol. , nua.[NSs. sol. [NSs.sol. [PI la nuit.f HNGY 745,08 745,08] 745,96] 7 N fBrum., pl.|Nuag.,sol.|Pluvieux. Nuages. }ÉL., pluie.k 7 746,96] 747,00] 747,60! 77 N SBrum., pl.|[PI.,sol.,nS/Nua. , sol.|Brume. |Très étoilék DNSE 747,54| 149,16| 747,24| T7} |S Brouillard [Soleil, NS.[N$, fort sl. | Clair. Bien étoilé ON“ 741,92] 147,22, TA46,45| 7 -E N-E # Beau sol. [NSsanssol. [Petite pl. Nu.auN-0 Étoiles. | | OÙ Z745,06| 744,60) 745,50| 7] !|S À Nua., sol.|N°, sol. |N$, fort sl. |Clr:au cou Vent imp. MUR 741,46) 741,10! 740,93] 7 S A Ventimp. !Sls$ vent. [Slard.,v.i.| Tonn. ,av.|Eloilé. HMOË 745,60] 745,60] 745,96] 7 S HNuageux, [Nuag.,sol.[Nuag.,sol./Tonn., av.[N., pl.-grt} A 745,00 745,00 Z745,00| 71 |S ÉBrumeux. |Br° s$ sol. |Sans sol. |Sans sol, [Sans étoi. 745,06| 745,001 745,95) 7 S FBrumeux. [Sans sol. [Sans sol. |Sans soleil} S. étoiles À 145,50] 742,96! 742,87| 7 S RBrumeux. [N°S, sol. [NS, soleil./Sol., pl. Pluie. 745,10] 745,50] 745,60| 7 O ÉPluvieux. |Pluvieux. |Pluvieux. |Pluvieux, [Pluvieux, & à 145,62| 745,62] TA46,46| 77 O KBrumeux. |Pluvieux. [Pluvieux. |B.couc., le Pl.énorme 745,10| 744,86] 744,72] TA-EIN-E E Nuageux. |v.imp., sl. [NS, soleil. Nua. , sol.|Etoilé. 745,08| TA45.71| 745,74| T -0N-0 Nuageux, [Nuageux. [NS , sol. |Nua.lune.|Lune, ét. À 746,21| 746,18] 746,09] 7 -0 jN-0 À Brumeux. [Nuages. |Nuages. [Nuages. [|Nuag., CR -OÏN-0 Ë Nuageux. [NSs. sol. [Nua., sol. Nuageux. |Nuag., ét.R N° Nuageux. [Nua., sol. Nua. , sol. /Nua. , sol.INuageux. Æ TÉ N Nuageux. [Nuageux. |Nua., sol. Sol., nua.|Belle lune.h à 4 746,51 TA IN ÉNuageux. [Nuageux. INuag.,sol. Sol. , nua.|S. étoiles.R 5 TAT, 15 7% (O0 ÉBrumeux. [Pluvieux. |NSs. sol, |Toutnuag.|S. étoiles.k 147,52 14 |O Nuageux. [NS sanssol NS s. sol, |Nuageux. |Etoilé. Z47,62 74-0 |S-0 É Nuageux. [NS s.sol. |NSs.sol. Nuageux. Nua, lune.Ë S ÉNuageux. [NS, soleil. Nuag.,sol. NS, sol. |Brouil. ép. 741,21 74 O ÉBrouillard |Pluvieux. [Pluvieux. |Brumeux. | Pluvieux. k 745,21 74]-0 |N-0 À Neige. Pl, neige. |PI., neige. PI., neige. 'PI., neige. 742,61 74Ï-EIN-E À Nesrmont.|Vent imp. [Vent imp. Orag., pl. Nuil orag.# a 20108,01120121,55/20111,55[2084 27, 27, 27, 9 Doria) 745,21| 744,87| 74 BAROMÈTRE. OBSERVATOIRE. Somme des observat. du mois, bm- Latitude, 459 45° 5730 Nombre des observ. du mois, 200 Longitude , 90 99 35”15 Hauteur du baromètre au-dessus de la Moyenne des observ. du mois, mer, 199,50. À l'apogée lunaire, Au périgée lunaire, AROMÈTRE : L E " HYGROMÈTRE VENTS VENTS LA TeurÉRATeRE DK SAUSSURE “crérieuns iNFéniEURs DeGl 19h IE illand Na, 201.|Giell clair, [Trés étoilé Ouragan sal |Sol:,nuoge [Petite pile Piuvieux Pluie abo JSôl:; nun.|Sol:, na. [Nuag., dt Clair pl: [N#; solcil. Nuageux. |Ee: ton.pl Pluié forte INtsesol. [Ne s.cot, [Pl la nuit Brum,, pl ol. |Plüvieux, |Noages. JL, pluie Hrum,, pli [1 [Nuas, Trés lo Brouillard | Su AN, fort al Bien étoilé Héau sol asso! [Petite pl. |NurauN-0 Étoile Nua:, sol. [Ne#, sol. |N4 fort al. |CireaucoulVontimp Slrdivi./Tonne av. |Etoilé Nusg.;sol. [Toi N., pl sol, [Sans sole | Sans » Sans sol Sans soleil Brumeux. , sul Sol, pl Pluvicux Muvieux Brumeux . Hicouc Nuageux il. [Nue , ol, À PIE SOPRERAAN ALTER ARS LL ALLETEETIET EE: 19,40 120, PPEPETTET: nm TALLAAOORRR ERA Sans étoi. CELL EETTEETE CÉAPRRLAZLLOUTATZ CIEL ELEEELLEETE Z1S boom Lune, ét Nu PEPEEEE] RUES EU AU ET ET ET #01. Nua,, #01, | Nuageux elle lun $, étoiles ux, [N#4, sol, | g.|S2 Go Nesanssol Nes, sol, |? Etoilé N4 5.30] è Nu. lune ail. 6p PPEET RAZLLILASS TIR RARALAT UE 2222222 CS Nuageux Brouillard [Pluvieux. | Pluvioux Neige M, neige. |N., noige, Pl, neige. ÆPl,, noïge Nesrmont Limp. (Org. , pLiNuit org SA Z nl lv Ha Z 20849,09 245 20415,09 2 ! , FER 744, k ral 5,97 14,07 16, BAROMÈTRE THERMOMÈTRE HYGROMÈTRE. PLUYIONÈTRE. Somme des observat, du mois, Somme des observat, du mo L'Ilygromètre n'a pu Être observé ‘épaisseur de la couche d'eau, tom- L ñ p Nombre des observ. du Nombre des obsers, dumois, durant ce mois, hée dans ce mois, est de Üm,200 Longitude , 9e 99 33075 88 lig. 66. Hauteur du baromètre au-dessus de la , 190m,50. oser Moyenne des obsers. du n pogée lunaire, Au périgée luoaire OBSERVATIO LE MOIS DE NOVEMBRE 1839. BAROMÈ LA TEMPÉ CTI 0. ER | DeGh.à | De9h. | De midià| De3h.à | De 6 h.à 9 h. Midi. DES à midi. 5 h. G h. 9h. De6à9h. © Nuageux. [Nua., sol. |Ciel pluv. [Nuag. bl, [Nua., éto. Pluie. Pluie. Nuageux. |Petite pl. |Etoiles. Nuageux. [Nua., sol. |Nua., sol. |Nua., sol. INua.s.éto. Pluie. PI. averse. |Pluie. Pluie. Brumeux [Nua., sol.|Nua., sol.|S.secou b,|S N., ciel bl. Soleil. Soleil. Soleil, Etoilé. N. L. Beau ciel, [Nua., sol. |Nua., sol.|Pluvieux. [Nua. ét. Êle6,à 3h. Brameux, |[Brumeux. |Sol., nua.|Beau sol, [Bien étoilé 20° matin. Nuageux. [Nua., sol. . .[Nua. , sol. Nuages, [Nua., sol. : .[Nuageux. |[PI.la nuit. Pluvieux. |[Pluvieux. ., f. sol, [Nua. , sol. Etoiles. © 5006 FO2z0O © 151,96 158,58 751,70 740,12 745,54 au © 00 S N N-0 (0) P. Q. le 15,à 40 h. 8’ soir. Brumeux, [Nua., sol, [Nuag.,sol, |[Nuag.,sol. Très étoilé Brumeux. [Nua., sol. [Soleil. Nuag.,sol. [Bien étoilé Brumeux, |Brumeux. [NS sans sol|Sans sol. [Sans ét. Pluvieux. [Pluvieux. |[Pluvieux. [Pluvieux, [Sans ét, PE 742,06 Nuageux. [Sans sol. |Sans sol. |Sans soleil Nuag., ét. le 20, à 1h. 134,05 Nuageux. [Nua., sol. |Nua. , sol. Sans sol, |Sans éloi.f 4° soir. Nuageux. [Nua., sol.|Sans sol. |Sans sol. |Tout noir. Nuageux. [Sans sol. |Nua., sol. Sans sol. Nuag., éL. Nuageux, [Sans sol. |Nuageux. | Nuageux. [Nuag., ét. 147,99 D. 0. le27,à5 h. Pluvieux. |Pluvieux. [Nuageux. [Sans sol. Noir. 5’ soir. Pluvieux. |Pluvicux. [Pluvieux. |[Pluvieux. |Piuvieux. © © © I Où O0 & OI 19 = © © © A OO D OI © 8886,34| 9624,20| 9625,08! 88 19, 15, 140,55] 740,32 OBSERVATOIRE. Somme des observ. du n RE 4 LS ER \ ali ongitude . nl Hauteur a baromètre au-dessus de la 9 A l’apogée lunaire, mer, 199m,20. Au périgée lunaire, BAROMÈT OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES, FAITES A L'OBSERVATOIRE DE LYON , PENDANT LE MOIS DE NOVEMBRE 1839. THERMOMETRE VENTS VNENTS SUPÉRIEURS INRÉNIEUNS nono DeQh. | De midià à midi 5h 10 h s o Ds Nua Giel pluv. [Nuag. bi 15,90 J Pluie. Nuageux. [Petite pl 6 Nu [Nun., sol, Nua. , sol. [Nu Pluie Pl averse, [Pluie Pluie Pluic Hrumcux. [Nu [Nun., sol, [S:sceou bi, Sans ét Nscielbl, [Soleil Soleil, Soleil. |Etoilé Beau ciel, |Nun:, sol. |Nun., sol. |Pluvicus. |Nun. ét Brame Brumeux. |Sol, , nua.|Beau Bien étoilé Nua! Nu Nüa., sol. |Nua Lune, ét Nuages. [Nua., sol. Nua Ni Pl: la nuit Pluvieux. [Pluvieux, |N., f sol. Nu. , sol. lEtoiles 14,28 10,50) 10, 19, 10, , |40, 9, 25/10, 222222 Brumeux, |N Nuag, sol. |Nuag,,sol, [Très étoilé Brumeux, [Nua., sol,|Soleil, [Nuag,,sol. Bien étoité] Brumeux. [Brumeux. |N* sans sol|Sans s01. |Sans ét Pluvieur. |Pluvieux Pluvicux, |Sans € Sans sol. Sans Nuag., ét Nua,, sol Sans sol, |Sans étoi Nua,, sol, [Sans sol. [Sans sol. |Tout noir. Sans sol: |Nua., sol, Sans «01. |Nuag., ét Sans sol. |Nuagoux, |Nuageux. [Nuag,, ét 749,70 740,56 2222120222 748,06 Pluvieux. [Pluvicux. [Nungeux. |Sans sol. [Noir Pluvieux, [Pluvicux, [Pluvieux. |[Pluvicux. |Pluvieux 1} | 8801,18/10575,50] #927,02/ 81,8 1550 136,68 F 14, 8, ui, 1, 19, 740,96| 740,880 7,7 | 8,82/11,06/11,54/10,55| 0,17 HYGROMÈTRE. PLUVIOMÈTRE. OBSERVATOIRE. DAROMÈTRE, TUERMOMÈTRE. ER Somme des observ. du mois, Somme des observ.dumois, 645,25 L'ygromètre n'a pu être observé L'épaisseur de la eouche d'eau Latitude , 43e 45! 57"50 | durant ce mois. tombée pendant ce mois a été de Longitude ; 9e 99° 53"75 ur du haromètre au-hessus de la Nombre des observations , Nombre des observai ne des observations , 740,66 Moyenne di c lunai 740,00 G 744,50 Om,080, = 35 lignes 46 Li mer, 199m,20 lunai «O GC HT O UE En OÙ RO | Jours. M A A Au VENTS INFÉRIEURS. dans ce mois, est de 0,106 ST lig. , PENDANT LE MOIS DE DÉCEMBRE 1839. CIEL. Longitude , 90 99 Hauteur du baromètre au-dessus mer, 199m,90, CRETE 7 af [2 | |e)S E De7h.|De9h.| De midi | De5h.| De 6 h.E Sn |<|s|is le à9h. | à midi. | à3h. à 6h. | à9h. __i|âalälà |S5|=|4/4) 2 N Lx N-OIN-OIN IN VIN Nuageux. | Beau sol. |Soleil. Sans sol. [S. étoiles.8 154 |IN :N N ON IN IN IN EBrumeux. |Brumeux. |Brumeux, |Brumeux. |S. étoiles. 244 IN IN AN-EIN-EIN IN (IN Brumeux. |Brumeux. [Nuageux. |Nuageux. Ë étoiles. 156 |S .S N-EIE [S-E!S-E/S Pluie. Pluie, Pluie. |Pluie. Pluie. 7580IN iN MAN-OÏN-OÏN-O N ON Pluie. Pluie. Pluvieux. |[Nuageux. INoir. 749 In In Ex IN IN IN |N Nuages. |Soleil. Beau sol. Nuageux. [Etoilé. N. L . N ON EN IN IN IN N Brumeux. |Brumeux. [Nuageux. [Nuageux. (Nuageux. Ë 25h. 745 |S 's S-E |S-E |S-E !IS-E ÊE à Brumeux. |Brumeux. [Nuageux. [Nuageux. | Nuageux. Ë 9(? m. 159 |N-E N S-E IS-EIS IN-E'N EBrumeux. | Pluie. Pluie, Pluie, Pluie. S ;S S-EI[S-EIS |S S H Brumeux. Soleil. Soleil. Ouragan. \Noir. S-0 :S-ORS-0 |S-0 |S-0 |S-0 S-0 É Nuageux. Nuageux. |Pluie. Pluie. Pluie. S-0 S-O0XS-0 [S-0 |S-0 |S-0 S-0 £ Pluic. Pluie. Pluvieux. |[Pluie. Iluie. S |S AS [|S-EIS-EIS S Nuageux. Soleil. Soleil. Nuageux. [Nuageux. H P. Q. 1S S-OS-OIS-OÏS !S Nuageux. |[Nuageux. [Nuageux. [Nuageux. [Nuagenx. E à 10 h. S S |S [S |S !|S ANuageux. Nuageux. [Pluvieux. [Pluvieux. |Pluvieux. Ë 8 s 15 S SUIS IS SIS Nuageux. |Nuageux. |Pluie. Pluvieux. INuageux. È T4 N EN IN IN IN IN Nuageux. Soleil. Soleil. Soleil. Nuageux. À Z410/N-0 N-ON [N-O[N-0/N-O/N-0 É Brumeux. |Brumeux. |Pluvieux. [Pluie. Pluie. # 15 |S N-EIN-EIJS |S !S ABrumeux. |Brumeux. [Nuageux. |Sol. , nua.|Nuages. 15 S S |S |S [S {S ÉPluvieux. |Pluvieux. |[Pluie. Pluie. Pluie. P. L. 74 S SAIS. |S !S Pluvieux. |Pluvieux. [Pluvieux. :Pluvieux. |Pluvieux. & à 4h 14 S N-EIN-EIS |S JS Nuageux. !Nua., sol.|Soleil. Soleil. Nuageux. f 45 145 SDS |S |S !S |S Nuageux. | Soleil. Nuageux. [Nuageux. |Etoilé. T4 S {s-ofs-0|S-0/S-0IS ÊS-O orag. S-O orag.[S-0 orag. ;Orageux. |Noir. 14 S S |S S !S |S #Nuageux. Pluvieux. |Brumeux. Brumeux. |[Pluvieux. Ë 14 S O 10 10 |S Ï!S ÆBrumeux. Pluvieux. |Brumeux. | Pluvieux. |Pluvieux. tés S ES |S |S [|S !S Nuageux. Nuageux. [Pluie. Pluie. É D. À $ | Dan h T4 # 754 | ; 7153 | 1931 2 149 Ë . RCA CR Re PLUVICMÈTRE. OBSERVATOIRE. Ne lépaisseur de la couche d’eau, tom- Latitude B, 450 45 5130 AITES A L'OBSERVATOIRE DE LYON, PENDANT LE MOIS DE DÉCEMBRE 1839. BAROMÈTRE 86 THERMOMÈTRE HYGROMEÈTRE VENTS VENTS A LA TEMPÉRATURE nono DE sAuSsuRE SUPÉRIEURS IxrÉRIEUNS do, De 91h à midi De æ Nusgeux. |Beau sol Brumeux. |Bruneux S.à Pluic [Pie Mluie. Pluie [Pluie Noir Nuages eur so) Eloilé Bruneux x CFE ES ie PPEPPE Gi Brumeux, |Brumeux. Fe uneux, Pluie . [Soleil Nu Pluie Soleil Nuageux Nuigeux. e LOGÉLTAAATAZZ 736,66| 16 TAaT Solcil. Soleil. [Soleil Brumeux. |Plavieux. |Pluic Brumeux. ,Hua. [Nuages |Pluvieux [Pluie Pluie Pluvioux Puvieur. |Pluvioux Nuageux, | , sol.[Soleil, |Soleil Nuageux Nuageux. [Soleil [Nuageux Etoilé s-0 S-0 ong.[S-0 ora Noir Nuag Pluvieux. |Brumeux. | D Plusieux Brumeux. Pluvieux. [Brumeur. |Pluvieux. [Pluvieux Nuageux, Nuageux. [Pluie Pluie 190) 739,38] 739,20 Men o TORALTEAALIT rs CEA LELLEEELIITTITEIIIEEE TETE TAAÎTER Sousse poemowmmweus CET 19514,24/10519,90 20708,46 À 116,0/149,1 IE FAIRE 25, (86, 745,07| a, 6] 742,5: À 4,64] 5,74 ; BARONÈTRE THERMOMËTRE HIYGROMÈTRE. UVIOMÈTRE. OBSERVATOIRE servat. du m Nombre des obsérs: dimois , issour dé la couclie d'eau, tom= ce mois, cst de Om 106 Somme des observ. du mois, Nombre des obscrv, du mois , Moyenne des observ. du mois , des obsersat. du mois, obsers, dur Moyeune des obsery, dumois, A l'apogée lunaïre du 3 déc, A l'apogée lunaire du 34 dé Au périg Ea Moyenne des observ. du mois, 1 90m, mer ANNAL.DES SCIEN. AGRIC.ET INDUST. (VOL. 2) PLANCHE 1. Long. ed Lite à Æ Prunetel Crroceratriles Lorrrneitr. Vuval. l'A arurterr ra trrelle ‘ ANNAL.DES SCIEN. AGRIC.ET INDUST. (vou. 2) PLANCHE lLexaphyylles l’ontbriant Mul. frere peit gross ne . Ve A 2 à Ro { a 4, è Là PUS MPA \ Fa hi “ ne ee... v + PLANCHE III. ANKNAL.DES SCIENC. AGRIC. ET INDUST. (VOL. 2) Planche 1 dre lexle. s + 1 F = Rs RE ——— as PLANCHE IV. 1 ke {vor. 2 -ANNAL.DES SCIENC. AGRFC.ET INDUST. + sarah EE, 4, claire sets ni" the redes.. - MS "2 ‘ Fa eq ares. cor oo tm RS j ( x É “hr + ; \ snen * | ELU Et | | | | * ANNAL. DES SCIENC. AGRIC. ET PLANCHE V. 500 Centimèlres Zn: Lith, de H Brunet et là Lyon. Dessiné par Loprevole éleve à la Martinière. Vrre de Ly0 Lé DES SCIENC. AGKIO. ET INDUST.(VOL.2:) sax ENG. A6 n _—_ he. é L a] F à L \ ES QE NT Le 1 EE | \ J F \ | : Ù == / ù H = _—_— = — : —_—— ==} > = =— = | | L —- AE à £ Dessinée prar Lapin x Martinière Charrue jumelle de Frd Reverchon, membre de las Socrèle d'Agrrentlurs le Lyon. ee ANKAL. DES SC. AGRIC.& INDUST. (vou. 2) PL. VI Phalæna. Faphia- ” 4 Cocor 2 Crysalude ANNAL.DES SCIENC. AGRIC, ET INDT LA . be * LA > dé “4 . LA . 167 : 4 4 | « à A Cuyard soit +” mn, Annales de la-Jociète À “ d'Ag* hést nat Æ ebarts ulides de Lyon Los ( °° (é 2 a Le AE dt C$ Annales de la Socièté À“ d Ag" het nat Æ etartr utiles de Lyon ( AA ( w Ni per" Fe ls ut PÉ frétre: pinæ!{ llanehe 1774 PE 22070070) PUAIID, "XI SHONV'Id +4 7 + SNS SSIVX SALE ALES EL = + SEE \ “LSAANI LA OIMOV NSJ19S SH 'IYNNV 2 = pa # a z Le æ 7 o : £ a F re 2/2 0 227 $ £ pa L % . ÿ: A AOAT 5 - 272727 Lorna Lou COLE DUT ECS nn 15: DD es TOME N TS $ SE LS OL ES BR KE SE NE V5 SE GE JE UE AS 81 KT ST ŸT EL HO ES ALAN OP SLOJY AILAUDL 9 SO 1Qegu ec (C2 Ve ane DHPOMONQOUC) np S2umNIQ NOMUIv sh CE cs) (C XX GMONVTA LSANGNI LA DDIOV NAS SH LVANV sa RE > r', * YF 6 Ne AY PA REY RATES