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ANNALES SCIEN CES NATURELLES, PAR, + MM. AUDOUIN, AD. BRONGNIART rt DUMAS, COMPRENANT LA PHYSIOLOGIE ANIMALE ET YVÉGÉTALE , L’ANATOMIE COMPARÉE DES DEUX RÈGNES , LA ZONLOGIE, LA BOTANIQUE, LA MINÉRALOGIE ET LA GÉOLOGIE. cg jan. IEC SR TN? 2 ane US 4 PARIS. CROCHARD , LIBRAIRE-ÉDITEUR ? CLOITRE SAINT-BENOIT , No 16, ET RUE DE SORBONNE, N° 5. 1826. CAC cassette hit" DR RÉ RERO SE € PARIS, IMPRIMÉ PAR FEUGUERAY, RUE DU CLOÎTRE SAINT-BENOÎT. l'AS TEE NUS ANNALES DES SCIENCES NATURELLES, PAR MM. AUDOUIN, ap. BRONGNIART Er DUMAS, COMPRENANT LA PHYSIOLOGIE ANIMALE ET VÉGÉTALE , L'ANATOMIE COMPARÉE DES DEUX RÈGNES , LA ZONLOGIE , LA BOTANIQUE, LA MINÉRALOGIE ET LA GÉOLOGIE. TOME SEPTIÈME, ACCOMPAGNÉ DE PLANCHES , IN-40. GROCHARD , LIBRAIRE-ÉDITEUR, CLOITRE SAINT-BENOIT , Ne 16, ET RUE DE SORBONNE, N° 5. 1826. 7 mr: ik Ta à 7 auront, A MIE ü 8 Ca l \ À 1 Ê dt u dé TIRER ER ro ù 920 y ‘ , . URI) ANNALES DES SCIENCES NATURELLES. PREMIER MÉMOIRE sur les Lenticelles des arbres. et le développement des racines qu en sortent : Par M. ne Canpozre, LEs phénomènes les plus communs, et que l'on est en: droit de considérer comme les mieux connus, présentent encore tous les jours des particularités nouvelles, Cette réflexion, si propre à encourager à l'observation détaillée des fails qui nous entourent, sera, je pense, suffisam- ment justifiée par le récit des expériences et des consi- dérations qui m’ont été suggérées à la vue d’un fait extré- mement populaire, le développement des boutures. Ayant placé des branches de saule dans l'eau , et ayant étudié la naissance de leurs racines , j'ai été appelé à observer plusieurs particularités qui m'ont paru dignes d'être sui- vies et mentionnées ; je les exposerai dans ce premier Mémoire , en suivant l’ordre où elles se sont présentées. à moi, et je consacrerai un second Mémoire à l’examen détaillé des organes qui jouent le principal rôle dans ces. développemens. Janvier à & 1 (6) PREMIÈRE OBSERVATION. Désirant connaître avec quelque précision Ja manière dont les racines sortent des branches d'arbres et le rôle que la température exerce sur ce phénomène , je plaçai, au mois de décembre dernier, dans des bouteilles de verre transparent , des branches coupées au même saule ( Salix bicolor ), et choisies aussi semblables entre elles qu'il me fut possible, Je mis deux de ces branches dans une orangerie chauffée à à ou 6 degrés de Réaumur, et deux autres dans une serre à 12 ou 13 degrés. Les branches de l’orangerie restèrent plusieurs mois sans donner aucun signe de végétation, tandis que celles de la serre chaude poussèrent des racines en moins de quinze. jours. La rapidité de leur développement et la transpa- rence du milieu où il s’opérait m’ayant permis de les observer , c’est d’elles seules que je vais m'occuper. L'eau , qui ne diminuait pas sensiblement dans les bou- teilles exposées à une température basse , et où la végéta- tion ne pouvait s'établir, fut au contraire visiblement absorbée dans les bouteilles de la serre chaude , et cette absorption fut surtout très prononcée dès que les racines furent sorties. Le premier signe de végétation a eu lieu dans les bourgeons, qui se sont légèrement gonflés ; bientôt les petites taches ovales marquées sur la branche se sont tuméfiées, les racines en sont sorties et le développement des bourgeons a pris alors beaucoup d'activité. Ce sont les bourgcons du bas de la branche, et qui étaient par conséquent les plus près de l'eau, et ceux du sommet, qui en étaient les plus éloignés, qui se sont développés les (a) premiers. Ces bourgeons se développent dans deux posi- tions très déterminées : les uns, qui sont les plus précoces, naissent à l’aisselle des anciennes feuilles (PL. 1,F.1, 9); ils sont toujours solitaires, et ce sont les seuls qui se déve- loppent quand il ne reste que la cicatrice de la feuille; les autres, qui sont plus tardifs (PI. 1, F.1, 4.7. /}.), naissent quand on a coupé quelque petite branche laté- rale ou que le bourgeon primitif est oblitéré, arraché ou détruit ; ils se développent régulièrement au nombre de deux sur les côtés de l’alvéole , qui indique la place de la branche latérale ; il sont placés par conséquent comme s'ils naissaient aux aisselles des stipules ou des coussinets de la feuille primitive : ces bourgeons à feuilles ont, dès leur origine , ‘une direction ascendante très prononcée et une couleur verte décidée; ils prennent naissance du corps ligneux, mais d’une manière beaucoup moins claire que nous ne le verrons tout-à-l’heure, en parlant des ra- cines : leur formeest , dès leur origine , celle d’un cône pointu et un peu comprimé ; ils fendent en deux lobes enveloppe épidermoïdale qui les recouvre et offrent à l'œil , dès ce premier moment, le rudiment de la branche et de toutes les feuilles qu’elle doit porter. Comparons maintenant à ce développement des branches, celui des racines. On a coutume de dire que les racines sortent indiffé- remment de tous les points de l'écorce , mais cette asser- tion est inexacte ; elles sortent toutes, sans exception(1), _des taches rousses et ovales que Guettard a nommées (r) Voyez PI. r; Fig. 1, UL., et Pl. x1, Fig. 2, UL. (8) glandes lenticulaires, ét dont l’usage était jusqu'ici in- connû aux naturalistes. Je donné à cés oïganes le nom de Leénticelles (lenticéllæ), pour rappelér célui de Guet- tard, qui exprime assez bien leur forme, et avoir en même témps l'avantage d’un terme simple au lieu d’un mot composé, et surtout d’un terme dépouillé d'hypothèse , au lieu d’une expression qui est au moins douteuse; car rien dé glandulaire ne paraît dans ces prétendues glandes. Étonné qu'un fait aussi simple ne fût pas connu , j'ai parcouru tous les livres dé botanique et d'anatomie pour massurer s'ils ne l'avaient point mentionné , ct j'ai vu que ‘partout on ne faisait dés lenticelles qu’une mention très succincte,et que le dévéloppément des racines elles-mêmes n'avait été observé que d’uné manière assez vague. Quel- ques jardiniers m’ont bien dit avoir observé la sortie des racines hors des lenticelles , ‘inais avec le vagué qui se xencontre dans les’ observations . D pratique et non consienées par écrits Avant d'aller plus loin dans le récit de Pobservation détaillée de Ja radication du saule, je dois dire que je ne me suis pas borné à voir lés racines sortir dés lenticelles dans ce genre, mais j'ai vérifié le mème fait dans toutes les boutures qui se sont offertes à moi , Et notamment dans des branches de diverses espèces de marronniers, dans lAmpelopsis hederacea, le Cratwgus otyacantha, le Sambucus nigra, lArmeriaca dasyédrpa, le Populus angulata, le Ficus elastica , ete., ete. : j'ai vu de plus que dans les arbres qui portent als racines aériénnes , ces ra- cines sortent aussi deslenticelles , comme cela a lieu dans plusieurs espèces de sumac, de vigne, de figuier, ete. Dans tous ces cas, ces organes dont le rôle était inconnu, (9) se conduisent comme des rudimens de racines qui ne se developperaient que dans des circonstances favorables,ou, si l’on veut , comme des sortes de bourgeons radicaux, c'est-à-dire des points où l’organisation a préparé d’a- vance des circonstances favorables au développement des racines. Je n’ai rencontré qu’une seule exception à cette loi, cestle Sedum altissimum , dans lequel les racines aériennes sortent par faisceaux des cicatrices des anciennes feuilles. Ce développement des lenticelles a licu de Ja manière suivanle, dans le saule: le disque lenticulaire, qui, dans l’état de repos , était presque plane, devient bombé, puis il se crève, le plus souvent, en quatre lobes peu ré- guliers , ou en se fendillant, ou en sé coupant tout à l’en- tour, de manière que le disque épidermoïdal est soulevé par la ratine comme par un emporte-pièce irrégulier : ée dérniér modé est souvent facile à voir dans le développe- ment des racines aériennes du F'icus elastica. Quand la cuticule est ainsi enlevée, on voit qu'il y avait au-dessous d'elle une matière blanche qui semble amy- lacée (PL et1r, bb); cette matière est grenue, prés- qué pulvérülente , trés délicaté , souvent recouverte de bulles d'air, lorsqu'on l’observe dans l’eau ; lorsqu'on Vexamine sous le microscope, elle paraît composée d’un amas de vésicules transparentes , Qui ne sont pas adhé- rentes ensemble”, mais paraissent légèrement collées par leur juxta-position; cès vésicules sont, les unes arrondies, d’autres oblongues et obtuses aux deux extrémités; elles semblent vides lorsqu'on les voit isolées, et deviennent d’un blanc argenté, opaques, lorsqu'elles sont entassées ; elles ressemblent assez bien à l'apparence de certaines cel- lules du tissu cellulaire vues isolées sous le microscope ; ( 10) on pourrait croire qu'elles sont une dégénérescence parti: culière de LenYEIQppe cellulaire de l'écorce : je donne , PLA 4 is. S » la figure de cette matière vue sous le mi- croscope. Les racines sortent de dessous cette matière pulvéru= lente, quelles déjettent, ou tout à l’entour, quand elles naissent juste au milieu, ou d’un. côté seulement. Elles offrent une pointe mousse un peu raide et s’alongent en prenant la forme de filets cylindriques d’un blanc ar- genté ; la pointe seule ou la spongiole a son extrémité légèrement verdâtre, comme M. Dutrochet l'a déjà observé : tout le reste est d'une blancheur absolue et. ne verdit point par l’action de la lumière solaire, caractère qui, comme je l'ai dit jadis, est l’un des plus sûrs pour distinguer les racines des tiges, et surtout de ces tiges souterraines. que tant d'auteurs ont confondues avec les vraies racines (1). Ces racines, qui sortent des lenticelles da saule, com- mencent par être parfaitement simples, puis elles poussent latéralement des fibrilles nombreuses ; ces fibrilles sont disposées sans ordre apparent, et diver gent de l'axe à à angle droit. Lorsqu'on examine leurs distances moyennes, soit vers l’origine de la racine, soit dans le reste de sa lon- gueur, on voit qu’elles sont sensiblement les mêmes par- G)Il y a plus de vingt ans que, dans ma dissertation sur les proprié- tés des plantes, j'avais exposé les différences de ces organes. Guidé d’après ces principes que j’ai souvent développés dans mes cours, M. Du- “nala prouvé , en 1810, que les tubercules dela pomme de terre naissent, non sur des racines, mais sur des tiges soutertaines. M. Dutrocheta -confirmé derniérement ces idées dans ses Mémoires , publiés en 1823 ct 1824. : (11) tout, ce qui tend à confirmer l’assertion de Duhamel, que les. racines ne croissent que par leurs extrémités, asser- tion qui a pris beaucoup d'importance depuis les beaux travaux de M. Knight sur la cause de la perpendicularité: Les fibrilles latérales des racines sont très menues, et leur extrémité, qui finit par jouer le rôle de spongiole, com- mence par être très aiguë et se renfle légèrement au bout de quelques jours. L’extrémité de chaque racine principale est enveloppée dans une espèce de matière spongieuse très molle , très délicate et de couleur roussâtre (PI. 1, Fig. 1,777. ): celte matière est sans adhérence avec la fibre radicale, excepté à l'extrémité de celle-ci, où un filet très menu semble éta- blir entré elles une vraie continuité. Lorsqu'on enlève cette matière, ce filet reste au bout de la spongiole comme une, soie très fine; lorsqu'on examine cette matière au microscope, on voit qu'elle est organisée, composée de membranes transparentes marquées de mailles ou aréoles oblongues (PI. 1, Fig. 4), souvent parallélogrammiques, et tout-à-fait semblables à celles de la cuticule ou épi- derme des racines ; ces membranes paraissent salies par des dépôts de molécules étrangères et jouir de propriétés hygroscopiques ; elles ont des rapports avec l’espèce de mucosité spongieuse qui se développe autour des graines de plusieurs crucifères lorsqu'elles germent dans l’eau, et qui est aussi formée par l’imbibition d’une membrane hy- groscopique. Cette circonstance confirme l’analogie que j'ai indiquée ailleurs entre les spongioles radicales et sé- minales. Lorsqu'on coupe en long la branche de saule qui a produit des racines, on voit que celles-ci prennent naissance sur le pourtour extérieur du corps ligneux (12) (PL. 1, Fig, 2.): celui-ci offre une petite protubérance qui se prolonge au travers du corps cortical et va former l'axe ligneux de la racine ; l'écorce intérieure se prolonge au- tour de cet axe ligneux et forme l'écorce de la racine ; Fépiderme rompu forme une espèce de gaîne ou de cu- pule à la base de la racine ; la cuticule de la racine est, à cet âge , peu adhérente avec le reste de son écorce , et “peut s’en séparer sous la forme d’une membrane fine, transparente , à aréolesoblongues ou parallélogrammiques, très semblables à celles qui forment la mucosité dont la spongiole est entourée. Pour achever le récit de cette première observation, je dois ajouter ici quela coupe transversale de la branche de saule, ainsi que les points où j'avais coupé quelques branches latérales, et par conséquent toutes les places où le corps ligneux s’est trouvé à nu dans l’eau, se sont cou- verts d’une espèce de moisissure blanche, filaméenteuse, très menue, qui éloit bien visible dans l'eau , mais se détruisait dès qu’on tentait de l'en sortir : je l'ai fait re- présenter , PL 1, Fig., BB., et j'ai reconnu dès lors qu’elle paraît être celle qui a été désignée et figurée par MM. de Schranck et Nees d’Esenbeck , sous le nom de Mucor imperceptibilis (Nov. act. nat. cur. Bonn. , vol. X£: pars. 2, p. 504, T. 58). Jene la mentionne ici que pour noter qu'elle ne croît point sur écorce, mais seulement sur le bois mis à nu. DEUXIÈME OBSERVATION. Ayant remarqué ; dans l'observation précédente, que - æ L} # A # les racines poussaient en plus grande quantité du côté (15) de la branche de saule qui n’était pas exposée à la lu mière , j'ai voulu m’assurer si réellement l'obscurité favo- rise leur développement. J'ai mis des branches de saule semblables dans des bouteilles , les unes exposées à la clarté du jour, les autres enveloppées de papier noir : ces dernières ont, en général, poussé des racines plus rapi- dement et plus vigoureusement ; la disproportion a été même quelquefois extraordinaire : ainsi j'ai présenté, le 16 février dernier, à la société d'histoire naturelle de Genève, deux boutures, coupées au même saule, qui avaient été mises en expérience le 1% février, et dont celle exposée à la clarté avait des racines longues de 2 à 3 lignes seulement, tandis que celle qui avait sa base à l’obs- curité , avait des racines longues de 4 à 5 pouces, et déjà un peu ramifiées. Mais je dois ajouter, après avoir cité cet exemple extrême, qu’en général la disproportion est beau- coup moins considérable, et que, quoiqu’on reconnoisse bien toujours quelqu’accélération par l'obscurité , cette accélération n’est pas toujours bien intense. TROISIÈME OBSERVATION. J'ai voulu m’assurer jusqu’à quel point l'entrée de l’eau, par la coupe horizontale de la branche, influait sur le développement des parties ascendantes et descendantes ; pour cela , j'ai placé, dans des circonstances semblables, €t dans de l’eau , deux branches de saule, l’une avec la coupe à nu, l’autre avec la coupe mastiquée au moyen d’un mélange de cire et de térébenthine , que l’on désigne sous le nom de cire molle. La première a poussé, comme à l'ordinaire, des racines, et a développé ses chatons ; la (“a#") seconde n’a point poussé de racines, mais ses chatons se. sont développés aussi bien que dans la branche qui, n'ayant pas été mastiquée, pouvait aspirer de l’eau. Donc la petite quantité d’eau qui se trouve dans une branche de saule peut suffire au développement des fleurs, lorsque celui-ci est excité par une température conve- nable ; mais pour qu'il se développe des racines , il faut une nourriture plus abondante. Le bois de saule, exposé à l'air, pompe souvent assez d'humidité pour donner nais- sance à des productions foliacées et radicales assez consi- dérables, comme on le remarque quelquefois sur des troncs de saule coupé. On voit dans ces faits , combien, le bois est plus que l'écorce éminemment susceptible de pomper l'humidité. QUATRIÈME OBSERVATION. J'ai voulu savoir si le bois , dans sa surface longitudi- nale, avait, comme dans sa coupe horizontale, la faculté d’absorber l’eau et de la transmettre aux germes des ra- cines ; en conséquence, j'ai placé dans de l’eau deux branches de saule semblables entre elles, et ayant toutes deux la base mastiquée ; mais l'une avait la base intacte, et dans l’autre j'avais enlevé un anneau d'écorce d’un pouce et demi de longueur, en laissant un demi pouce d'écorce intacte au-dessous de la place dénudée. Ainsi l'eau , d’après l'expérience précédente, ne pouvait péné- trer dans la première, et si elle pénétrait dans la deuxième, ce ne pouvait être que par la surface longitudinale du c'est en effet ce qui est arrivé. La branche, n° 2, bois : a poussé des racines, mais seulement dans la partie de (13) l'écorce qui s’est trouvée au-dessus de l'anneau décorti- qué ; toute la partie d’écorce, située au-dessous de la blessure , n'en a point poussé ; donc le bois pompe par sa surface longitudinale , et l’eau , absorbée de cette ma- nière , est appelée vers les parties supérieures. CNQUIÈME OBSERVATION. Pour savoir q relleest la cause qui appelle ainsi vers le haut l'humidité sompée par la surface externe du corps ligneux , j'ai placé dans l'eau deux branches du même saule, égales entre elles, lune à l'ordinaire, l'autre ayant la tête coupée à environ deux pieds et demi de distance de la base. La première a poussé ses racines beaucoup plus rapidement que la seconde: donc ilest vraisemblable que l'action vitale des bourgeons supérieurs attire l’eau vers le haut de la branche. Ce résultat est confirmé par l’expé- rience suivante. SIXIÈME OBSERVATION. Au mois de décembre, j'ai placé deux saules, plongeant par leurs racines dans deux grandes bouteilles pleines d’eau ; ces deux bouteilles ont été fermées de manière que le goulot par lequel sortait la tige du saule füt clos tout à l’entour d’elle. Elles ont été placées au fond d’un creux fait devant la serre chaude, et recouvertes de terre de manière à être à l'abri de la gelée : l’un de ces saules a été laissé exposé à l'air libre , l'autre a été introduit par sa partie supérieure dans la serre chaude. Le premier a passé tout l'hiver sans donner aucun signe de végétation; (16) le second s'est garni de feuilles au bout d'un mois et demi , comme on pouvait le présumer d’après ce qui se passe dans les ceps de vignes introduits dans les serres. Mais , d’après l'expérience n° 5, une branche de saule mastiquée à sa base et exposée à la chaleur de la serre, n’a pas poussé de branches à feuilles : donc si celle-ci en a poussé , c'est que ses bourgeons, excités par la chaleur de la serre, ont attiré l’eau qui se trouvait à leur base; donc l'action des bourgeons s'exerce jusque sur la base des branches ou sur les racines, dont elle augmente la succion. On voit ici assez clairement l'explication du phénomène qui se passe chaque printemps; dès que la température de l'atmosphère s’adoucit, les bourgeons du haut des branches sont excités par la chaleur et par une corres- pondance encore difficile à expliquer, ils tendent à attirer à eux la sève des parties inférieures qui la pompent elles- mêmes dans le terrain. Voilà comment la succion s’établit à cette époque, avec une grande force , quoique les arbres soient alors dépourvus de feuilles, et qu'à toute autre époque il soit vrai de dire que la succion est (toutes choses étant d’ailleurs égales) proportionelle à la surface des parties foliacées. Si les bourgeons supérieurs se dé- veloppent les premiers, c’est qu'ils sont plus herbacés et par conséquent plus susceptibles d’excitalion que ceux qui sont devenus ligneux. Si dans quelques arbres , tels que le Mélèze ou le Gincko, les bourgeons inférieurs se développent les premiers, c'est que tous les bourgeons de la branche sont au même degré de consistance , et que par conséquent Jes plus avancés dans leur végétation, c’est-à-dire les inférieurs, reprennent leur rang. Je reviens au résultat de l'expérience : Je l'avais faite, il y a bien des (:7) années à Montpellier, avec un mürier qui avait deux tiges, l’une à l'air , l'autre dans la serre, et deux maîtresses racines qui plongeaient chacune dans un bocal distinct. La branche qui était entrée dans la serre se feuilla très rapidement et pompa une quantité notable d’eau par la racine qui lui correspondait. La branche exposée à l'air ne se feuilla point et ne répompa pas une quantité sen- sible d'éau. J'ai été privé de la possibilité d'observer ce résultat dans les saules, parce que lun des bocaux a cté brisé en le déterrant. Mais ce que j'ai rapporté plus haut suflt pour prouver cette action des bourgeons sur l’as- cension de la sève. SEPTIÈME OBSERVATION, Ayant observé que les racines sortent habituellement des lenticelles, j'ai désiré savoir ce qui arriverait si celles- ci étaient supprimées ; j'ai donc enlevé toutes les lenti- celles visibles sur la partie inférieure d’une branche de saule, en ayant soin. de pénétrer jusqu’au corps ligneux avec la pointe d’un canif: j'ai placé cetle branche ainsi mutilée dans de l’eau: Les racines ne sont point sorties des places mutilées où elles seraient nées, mais il s'est formé de nouvelles tumeurs lenticulaires qui ont fini , au bout de plus d’un mois, par donner naissance à des ra- cines. Ainsi le parallèle des lenticelles avec les bourgeons se maintient encore sous ce point de vue ; on sait en effet que lorsqu'on enlève tous les bourgeons d’une branche, il s'en reforme de nouveaux à des places qui, sans cette mutilation, n’en auraient point portés : c’est ce que M. du Petit-Thouars nomme des bourgeons adventifs. Nous VIT, 2 (18) avons de même des lenticelles adventives, et un nouveau motif pour considérer ces organes comme des bourgeons de racines; HUITIÈME OBSERVATION. J'ai voulu savoir si les lenticelles jouaient le rôle d'or- ganes absorbans, si tout au moins leur occlusion pouvait empècher le développement des racines. Jai placé, dans ce but , deux branches semblables du même saule , lune à l'ordinaire , l'autre/ayant toutes ses lenticelles exacte- ment couvertes de cire molle : le résultat a été un déve- loppement semblable dans les deux branches. Les racines sont sorties comme à l'ordinaire des lenticelles, et ont soulevé la cire molle. Done les lenticelles sont bien des points qui marquent l’origine future des racines, mais elles n’ont pasd'actionàl’extérieur pour ce déveleppement. NEUVIÈME OBSERVATION, J'ai placé deux troncons de branches de saule , de même Âge et de même grandeur, dans deux bouteilles d’eau ; l’un plongeait par sa partie inférieure ei était en position directe, l'autre plongeait par sa partie supérieure et était en position inverse ; l’une et l’autre ont poussé des racines par leurs lenticelles, mais l'apparition des racines a été plus prompte et plus complète dans la pre- mière. Il faut remarquer: 1° que les lenticelles du bas de la branche sont plus grosses que celles du haut, et que leur état semble influer sur la facilité du développement des racines. (19) 20 Que le diamètre supérieur étant plus étroit que l'in- férieur, ilse trouve que la surface absorbante est moindre dans la branche inverse que dans la directe, Pour m'as- surer si c'est à ces causes que tient le développement plus lént de la branche inverse , j'ai répété la même expé- riencé, en ayant soin que la partie de la branche située en sens inverse du sens naturel, fût d’égal diamètre avec celui de la branche en sens direct , de manière que l'état du développement des lenticelles , et la quantité d’eau ab- sorbée fussent sensiblement au même point; j'ai eu exac- tement le même résultat : la branche inverse à poussé des racines plus lentement que la directe. Dans l’un et dans l’autre cas, les racines se sont dirigées vers la terre, mais’ les branches ont offert quelques différences ; celles de la bränche inverse sont plus étalées, au moins cela est très évident ; dans celles de ces branches qui naissent à Pair ; elles semblent avoir quelque peine à regagner la verticale. Quant à celles de la même branche qui naissent dans l eau , elles tendent à monter, dés leur jeunesse, avec assez d'énergie. J'iguore si on a d'autres exemples qui montrent la tendance à la perpendicularité plus éner- gique dans l’eau que dans Pair ; quant à celui-ci, je me l'explique par deux circonstances : 1° les branches aériennes étaient plus longues que celles qui avaient crû dans l’eau , et par conséquent leur propre poids devait les entraîner vers le bas avec plus d'énergie; 2° leur poids était moindre dans l’eau , à longueur égale des branches, * à cause de la densité du milieu. ( 20 ) DIXIÈME OBSERVATION. J'ai voulu essayer de déterminer par quelle route l’eau, absorbée par les branches, parvient aux jeunes racines ; et. dans ce but, j'ai préparé la double expérience sui- vante. “ J'ai choisi deux branches du même saule , aussi parfai- tement égales et semblables que j'ai pu les trouver , je les ai toutes deux dénudées, d’écorce à la base , dans une “longueur de denx pouces, et les, ai fait, passer dans le goulot tubulé d’un récipient de verre. dont l'ouverture la plus grande était dirigée en haut,, ct en ayant soin de mastiquer toute l'ouverture du goulot, de manière à ce qu'aucun liquide ne püt la traverser. La partie dé- nudée d'écerce se trouvait doncen dehors du récipient, ct la partie revêtue d'écorce était en dedans. Les choses étant ainsi préparées , j'ai placé : 1° lune des branches ( Voy. P}, 2, fig. 1 Æ.), ayant sa base qui trempoit dans de l'eau colorée en rouge par, la cochenille ( R), et j'ai rempli d’eau pure le récipient supérieur (Æ) où devaient naître les racines ; 2° l’autre branche a été placée en sens inverse , sa base trempait dans l’eau pure, et j'airempli d’eau colorée en rouge le récipient, supérieur. J'ai placé les deux appareïls dans la serre chaude du jardin bota- nique, soit afin que la végétation fût assez rapide pour que je pusse en voir les résultats avant, que l'eau colorée se fût corrompue, soit afin que les personnes qui pren- nent intérêt à ce genre de recherches pussent en voir elles- mêmes les résultats. Au bout de huit jours , on a com- mencé à voir naître quelques racines dans le récipient (21) supérieur ins o0quis, par sa transparence, pertnellait de les observer : ces racines sortaient , comme à l’or- dinaire , des lenticelles, soulevaient l’espèce de matière amilacée, et d’un blanc argenté; mais ces racines qui, par Pintermédiaire des corps ligneux de la branche , tiraient leur nourriture de l’eau rouñie, étaient évidem- ment colorées en rose ( Voy. PI. 2, fig, à rrrr. ). Elles s’allongèrent beaucoup pendant quinze jours, et prirent une teinte rose toujours plus prononcée : au bout de ce terme, c'est-à-dire trois semaines après le commence- ment de l’expérience , elle avaient acquis jusqu’à cinq et six pouces de longueur ; elles portaient des ramifications latérales distantes et distribuées sans ordre apparent. Je dois noter ici, quoique le fait soit peut-être accidentel, que deux d’entre elles, après s'être dirigées vers le fond du récipient , se relevaient par leur extrémité , au point de sortir un peu de l'eau. On remarquait que la teinte rose n'était pas uniforme dans toute leur étendue, maïs qu'elle était plus intense au point d'origme de chaque radicelle ét souvent à son sommet. La planche 2° repré- sente et la disposition de l'appareil et l'aspect de cette singulière végétation. Quant au récipient , n° 2, qui était rempli d’eau co- lorée dans la partie où devaient naître les racines, on ne pouvait voir leur développement : au moyen d’une ba- guette enfoncée dans le liquide, je m'étais assuré qu'il était poussé des racines à peu près en mème temps. Lors- qu'au bout des trois semaines révolnes j’enlevai l’eau colorée, je trouvai qu’en eflet il s'y était développé un nombre de racines égal à celui du vase n° 1, mais l'aspect. de ces racines était tout autre, comme on peut le voir (22) par la fig. 2, de la planche 2 : 1° au lieu de prendre une longueur de cinq à six pouces, et la ténuité et la consis- lance molle des racines crues dans l’eau, celles-ci étaient longues seulement d’un pouce à quinze lignes, plus roides , plus fermes et plus épaisses que celles du n° 1; 2° leurs ramifications latérales étaient plus courtes, mais ce qui les rendait surtout remarquables, c’est qu’elles étaient régulièrement rangées sur trois. ou , le plus sou- vent, quatre rangtes verticales. Les radicelles de chaque rangées élaient très rapprochées les unes des autres et les rangées bien espacées entreelles; 3° ces racines, au moins les inférieures, quoique crues dans de l’eau rouge , étaient blanches et non colorées de rose ; il s'était bien déposé sur l'axe un peu de matière colorante; mais dès qu'on les agitait dans l’eau , cette matière disparaissait, tandis que les racines roses du n° 1 élaient colorées par linté- rieur et ne perdaient point leur couleur -par le lavage 2 40 les deux ou trois racines supérieures de ce n° 2 étaient colorées ( Voy. PI. 2, fig. 2 r'r'r'. ) comme toutes celles du n° 1, c'est-à-dire par l'intérieur. , On peut déduire de ces faits les conséquences suivanles : 10 l’eau absorbée par la coupe dénudée du corps ligneux pénètre immédiatement dans les racines, puisque celles du n° 1 ont été colorées en rose ; 2° l'eau colorée qui est absorbée par les racines mêmes n°y dépose pas. ses molé- cules colorantes, puisque les racines inférieures, nées dans le récipient n° 2, étaient blanches ; 3° ces racines pompent cependant de l'eau colorée, qui est transmise aux parties supérieures comme celle qui est pompée par la coupe de la branche, puisque les racines supérieures du n° 2 étaient colorées en rose , comme celles du n° 1. (25 ) Après avoir ainsi observé tout ce que l'aspect extérieur de ces racines me présentait, j'ai procédé à leur dissec- tion. Lorsque j'ai coupé en long la branche n° 1, j'ai ob- servé, dans la couche la plus extérieure du corps ligneux , une légère teinte rose ( Voy. PI. 2, fig. 6.), qui indi- quait la place par où l’eau avait monté : cette teinte, vue à la loupe, présentait de petites raies verticales très fines ; mises sous le microscope, je n'ai vu que des vaisseaux ponctués et du tissu cellulaire, mais la teinte colorée, qui était visible à l'œil nu , disparaissait dans les menus fragmens observés sous le microscope. Toute la partie inférieure du tronc du n° 2 ne présentait point cette teinte rose, mais on la retrouvait à la même place, c’est- à-dire au bord du corps ligneux, dans la partie de la branche située immédiatement au-dessus des racines in- férieures. Ni dans l’une ni dans l’autre de ces branches, on n’a- percevait aucune trace colorée , ni dans les bourgeons à bois qui s'étaient plus ou moins développés, ni dans les jeunes branches , ni dans l'écorce de la branche maîtresse , sauf à la place des lenticelles. Lorsqu'on coupait en travers les lenticelles tuméfiées de la branche n° 1 , et celles de la branche n° 2, situées vers le haut du récipient, on apercevait la naissance de la racine marquée par une tache rose : cette tache circulaire paraissait évidemment alors occuper la totalité de la ra- cine naissante, et en particulier son corps ligneux ( Voy. P1 2, fig. 4et5). Je diraïici, en passant, qu’en coupant ainsi les lenticelles tuméfiées, on en trouve qui renferment un, deux ou trois germes de racines; lorsqu'il y en a plus d’un, ils sont situés l’un au-dessus de l’autre, dans la (24) série verticale. On retrouve souvent cetie disposition dans les racines développées. t Lorsque je suis arrivé à couper en travers les racines déjà développées du n° 1 et du haut du récipient n° 2, j'ai trouvé que Paxe ligneux de la racine ne présentait plus aucune trace évidente de coloration , mais l'écorce tout entière en offre des traces positives. La fig. 5 de Ja pl. 2 représente l'aspect de la coupe faite à l'origine d’une de ces racines ; le disque central laissé en blanc est la place du corps ligneux ; la zone de tissu cellulaire située autour de lui , et qui est colorée en rose , représente l'écorce de la racine; et les fragmens irréguliers et non colorés, situés en dehors, représentent les fragmens du tissu cellulaire cortical de la branche. Lorsqu'on enlève la partie corticale des racines , ce qui est assez facile avec la pointe du scal- pel , l'axe ligneux mis à nu paraît blanc, et on observe une tache d’un rose vif à la partie intérieure de l’anneau, aux places qui donnent naissance aux radicelles. Rien de tout cela n’a lieu dans les racines inférieures du ne 2, leur partie centrale est blanche tout comme l'extérieur ; 1l y a cependant quelque probabilité qu’elles ont absorbé de l’eau rouge, puisque les racines supérieures sont colorées : peut-être cependant celte eau colorée a- t-elle pénétré par les cicatrices des anciennes feuilles, ONZIÈME OBSERVATION. / Pour vérifier ce dernier doute , quelque léger qu'il fût , j'ai placé dans de l’eau colorée deux branches du même saule, l’une ayant la base ou la coupe mastiquée de cire molle, et les cicatrices des anciennes feuilles à découvert ; j ( 25 ) l'autre ayant la base et les cicatrices mastiquées : les deux branches sont mortes au bout de quinze jours, sans avoir poussé ni branches ni racines, et lorsque j'ai entamé leur bois, j'ai reconnu qu'il n’y avait à l'intérieur aucune co- loration quelconque. Donc , dans l'expérience précé- dente, l’eau qui a coloré les racines supérieures y a pé- nétré par les racines inférieures et non jpar les cicatrices des anciennes feuilles. CONCLUSIONS. Je crois pouvoir concluredes expériences et des obser- vations précédentes, les assertions qui suivent : 10 Les lenticelles ( ou glandes lenticulaires de Guet- tard } sont , relativement aux racines, ce que sont les bourgeons relativement aux jeunes branches , c’est-à-dire des points de la tige où le développement des racines est préparé d’avance,el d’où naissent celles qui se développent le long des branches des arbres, soit à Vair , soit dans Veau ou dans la terre. 20 La jeune racine communique avec le corps ligneux de la branche par son axe, qui en sort visiblement .et son écorce paraît être aussi un prolongement de celle de la branche. 30 Elle perce l'épiderme de la branche dans son dé- veloppement, et entraîne avec elle quelques fragmens de l'enveloppe cellulaire. 40. La racine ne croît que par son extrémité, qui seule est légèrement susceptible de verdir par l'action de la lumière. (26) °5o Le développement des racines s'opère , en généraf, plus rapidement à l'obscurité qu’à la clarté, quoiqu’avec de grandes irrégularités d’une expérience à l’autre. . 60 Les branches plongées dans l'eau ne pompent pas sensiblement par leur écorce, mais par les parties du corps ligneux mises à découvert , soit que se soit par la coupe transversale, soit par la surface externe du corps ligneux non entamé. 7° L'eau absorbée par le corps ligneux tend, de préfé- rence , à se diriger vers les parties supérieures à celle par laquelle elle est entrée, parce que les bourgeons , lors- qu’ils sont excités par la chaleur , attirent à eux l’eau ab- sorbée par les racines ou le bois mis à nu , et c'est par ce mécanisme que les arbres se feuillent au printemps. 80 L’eau pénètre plus lentement dans les branches si- tuées en sens inverse de leur position naturelle, que dans le sens direct, | 9° L'eau absorbée par la base coupée d’une branche entre en nature avec les matières colorantes. dont elle est peut-être chargée, dans les racines qui se développent par son action. 100 Les racines qui naissent dans de l'eau colorée y pompent de la matière colorante, qu’elles transmettent aux racines qui naissent au-dessus d'elles , sans en être elles-mêmes colorées. 119 La longueur et la forme même des racines peuvent ètre fortement modifiées par la nature des milieux où elles croissent. der Rs “ANEN: HE El ht NE RS 64 NT AE Pr A4 H Map Room, BRITISH MUSEUM, { Lonpon : W.C. cal Au ; | - on Gé Apr 22, 1q16. Mens dr 0°j 208 and 131° 1504. The Rostion Waaquu PROS 130° y! 6. ie (27 ) OBSERVATIONS sur la Constilution physique des PA- Pous qui habitent les iles Rawak et Vaigiou; Lues à l’Académie des Sciences de l’Institut , le 5 mai 1029 5 Par MM. Quoy et Garmarp. Nous commencerons nos observations zoologiques (1) par nous occuper de l'Homme, premier anneau de la chaîne animale. L’enveloppe osseuse qui renferme les organes de son intelligence s'offre d’abord à notre étude. On aurait tort de croire qu'il est toujours facile au voyageur de se procurer des ossemens humains chez les peuples sauvages qu’il visite. Malgré la rudesse de leurs mœurs, tous s'accordent à rendre les derniers devoirs à ceux qui parmi eux ont cessé de vivre, soit qu'ils les confient à la terre, qu'ils les déposent dans des cavernes, ou les suspendent dans les morais. Cette coutume seule prouve que leur pensée, franchissant les limites de l'exis- tence temporaire, a recu la révélation imparfaite d'une destinée future ; elle suppose des combinaisons d'idées qui éloignent infiniment l’homme de ce prétendu état de vature dans lequel on a voulu faire croire qu’on l'avait rencontré. Si cet état a vraiment pu exister entre des hommes réunis , Ce que nous ne croyons pas, parce que SERRE SEE PR PENSE CRT EE 7 FEI CEE EN IE PEER REINE EE NE RSR (x) C’est le premier Mémoire lu à l’Institut de France , par MM. Quoy et Gaimard, (26 ) le propre de l'espèce humaine est de tendre vers un per- fectionnement quelconque , on ne peut disconvenir que, depuis des siècles, il n'existe plus, et que les voyageurs n’ont pu en fournir des exemples. Nous avons vu, sur la côte ouest de la Nouvelle-Hollande, à la terre d'Endracht, une des peuplades les plus misérables du monde, au dé- veloppement et au perfectionnement de laquelle un sol des plus affreux semble s'opposer ; mais qu'il y avait en- core loin de l’état des hommes de cette peuplade à celui des brutes , qui, nous le répétons , ne saurait , rigoureu- sement parlant, exister pour des êtres que l'usage de la parole rend susceptibles de se communiquer leurs pensées ! Quelques peuples même, tels que les Papous , sup- posent aux morts les mêmes désirs , les mêmes passions qui ont agité leur vie. Ici, des alimens et du bétel sont déposés sur le tombeau, comme si les besoins physiques pouvaient survivre à la dissolution de la matière; là, des instrumens de guerre ou de pêche rappellent les occupa- tions chéries de celui qui n’est plus. Cette espèce de com- munication que Je sauvage cherche à établir avec les objets de ses regrets, et. ce culte funèbre qui consacré leurs dé- pouilles mortelles , indique qu'il n’est point étranger aux idées d’une autre vie, La vengeance serait-elle aussi un dogme religieux chez ces peuples, qui paraissent en perpétuer l’observance barbare , en décorant quelquefois l'asile du repos avec les crânes des ennemis vaincus ? Ce furent de semblables trophées funéraires que nous crûmes pouvoir recueillir sans profanation. Sur le seuil du tombeau d'un chef, dans la petite île - Rawak , nous trouvâmes six têtés symétriquement ran- ( 29 gées sur une même ligne : elles étaient privées.de la mâ- choire inférieure ; le temps en avait détruit les chairs. et blanchi les.os. A leur gauche on voyait un;grand buccin, percé d’une, ouverture circulaire, dont ces peuples se servent pour se faire entendre au loin: Nous n’essaierons pas de déterminer , d'après les carac- tères de la physionomie, l'origine d'un peuple que nous n’ayons, fait qu'entrevoir. Nous ne rechercherons pointici | s'il, est, indigène deces contrées ; ou si des migrations l'y ont. conduit ; nous ne citerons que le petit nombre de Bit que nous, avons recueillis ; et notre but sera rem pi k s'ils peuvent. aider les recherches des savans occupés de- puis. long-temps. de ces. grandes questions, Be g gpoupe:c d' îles connu sous la dénomination d'’élesdes Papous , n'a été encore qu'imparfaitement exploré par: les navigateurs: Quelques. géographes donnent aussi le nom de terre des, Papous à la Nouvelle-Guinée ,; dont.les habitans , au rapport de tous les voyageurs, différent tel- lement de ceux des îles environnantes, qu'ils. furent pris pour. de véritables Nègres. H existe , en effet ,. dans cette partie du globe, une,race à peu. de chose près. semblable à. celle de l'Afrique australe : elle est comme. égarée au milieu de la racé malaise qui peuple les archipels de la Sonde, de Bornéo et des Moluques. Tout nous porte à croire que-la souche de cette race, dont:nous n'avons vu que des individus isolés , se trouve. dans la grande île de la Nouvelle-Guinée. Mais il faut prendre garde de la con- fondre, avec celle qui habite Vaigiou et les autres îles voisines ; Car, bien que ces insulaires soient presque sem blables aux Nègres par la couleur de leur peau, ils offrent des différences que nous ferons connaître, et qui les (30 ) distinguent de ceux-ci. En général, ils se désignent eux- mêmes sous le nom de Papoua , que toutes les nations , à l'exception de la nôtre, ont adopté; en français on lé nomme Papous , et il paraît que ceux qui habitent les montagnes de Vaigiou prennent spécialement le nom d’Alifourous; que quelques voyageurs écrivent aussi Alfoirs , Alfours, Alfourous , Alforeses et Haraforas. Cependant, il faut le dire, la proximité de toutes ces îles, qui commencent au continent de l'Inde et s'étendent presque jusqu'à la Nouvelle-Hoflande , a dû favoriser tel- lément le mélange des individus qui les peuplent, qu'à présent il existe une foule de nuances qui rendent diffi- cile la détermination exacte de quelques-unes de ces races. Les Papous sont précisément dans ce cas : ils n’ont pas les traits et la chevelure des Malais, ils ne sont pas négres non plus; ils nous ont paru tenir lé milicu entre cés peuples et les Nègres, sous le rapport du caractère de la physionomie et de la nature des cheveux , tandis que le crâne proprement dit a une forme qui le rapproche beau coup dé celui des Malais. Si l’on voulait, parmi tant de notions obscures, avoir recours aux détails du langag pour faire remonter à une même origine les habitans de l'archipel d'Asie, on trouverait bien quelques mots com- muns à plusieurs îles ; maïs les causes que nous venons d'indiquer ne peuvent qu’affaiblir l'importance de sem- blables remarques. D'ailleurs on ne connaît pas encore la langue des habitans de la Nouvelle-Guinée , ou à peine en a-t-on retenu quelques mots, qui ne s'accordent nul- -Jement avec ceux des Papous des îles Rawak.et Vaigiou , comme nous l’avons vérifié en comparant nos vocabulaires au fragment cité dans l'ouvrage du président de Brosses. e (51) Voilà des difficultés pour ainsi dire insurmontables, qui n'existent pas pour les archipels beaucoup moins rapprochés, mais dont les habitans ont une physionomie et un langage moins variables, que des croisemens for- tuits n’ont point dénaturés, et qu’on peut leur attribuer : en propre. Il est aisé de décrire les naturels des îles Sand- wich, de Taïti, des Carolines, des îles des Amis, ete. ; mais ilest bien plus difficile d’assigrier les caractères dis- tinctifs des Timoriens ; des Ombaïens , et surtout ‘des Papous , qui nous occupent spécialement. Pendant une relâche de vingt jours sur les îles Rawak et Vaigiou , nous pûmes nous mettre en rapport avec plu- sieurs centaines de naturels qui venoient trafiquer avec nous. Ces communications directes nous ont amenés à remarquer que les Papous ont en général une taille moyenne, assez bien prise chez quelques-uns; cependant la plupart ont une constitution un peu faible et les extré- mités inférieures grêles: Leur peau est brun foncé; leurs cheveux sont noirs, tant soit peu lanugineux,, très touf- fus ; ils frisent naturellement ; ce qui donne à la tête un volume énorme ; surtout lorsque , négligeant de les relever et de les fixer en arrière, ils les laissent: tomber sur le devant. Ils n’ont que peu de barbe; même les vieillards ; elle est de couleur noire, ainsi que les sourcils , la mous- tache et les yeux. Quoiqu'ils aient le nez ‘un peu épaté, les lèvres épaisses et les pommettes larges , leur physiono- mue n'est point désagréable et leur rire n’est pas grossier. Quelques-uns ont le nez moins écrasé que d’autres: Nous en avons vu qui, avec des traits peu différens, por- taient des cheveux plats, lisses et tombant plus bas que jes épaules, L) (32) Peut-être devons-noùs considérer conime le produit du commerce d’un Chinois ou d’un Européen avec les Papous , deux individus dont là peau était presque blanche. Cette couleur, jointe à de longs cheveux lisses flottant sur les épaules, à plus de délicatesse dans les traits de la figure, à un nez plus effilé, les faisait manifestement contraster avec ceux qui les entouraient. La supposition que nous avançons pourrait être fondée sur ce que les. Européens: visitent quelquefois, ces parages , et que. les Chinois les fréquentent aussi pour, y,acheter des oiseaux de paradis. Cependant nous ferons observer que, dès 1528, Alvaro de Saavedra vit dans ces contrées, à,environ 70 de l'é- quateur , quelques îles: dont les, habitans étaient blancs, ce qui le surprit beaucoup. Sans accorder une trop facile confiance. à un tel fait, dont on. n'a plus parlé depuis, nous.nous bornons à le citer. Si toutefois ilétait. permis d'ajouter une:réflexion , nous, dirions. que souvent les voyageurs portugais..et espagnols. ont appelés hommes blancs des Indiens d’une teinte peu foncée et distincte de la couleur des. Nègres., 1} après. cela, on pourrait croire, avec. assez de, probabilité, que.ces hommes prétendus, blancs appartenaient. à quelques-unes des îles Carolines. --Une aûtre variété. d'Hommes qui.s’est offerte à nous, est celle:qu’on peut appeler nègre, car elle en'a la cou- leur , la forme du crâne , les cheveux courts, très lainéux , recoquillés , le nez écrasé, très épaté, les lèvres grosses , eksurtout l'obliquité de l'angle facial;, tandis que les Pa- pous.ont , sous ce rapport, la tête conformée , à peu. de chose près, comme les Européens, Ces Nègres , ainsi que la variété blanche, faisaient b- (33) brement partie de la tribu qui nous visitait chaque jour. Les anciens vyoageurs parlent de ces migrations partielles des habitans de la Nouvelle-Guinée. Le père Cantova, par exemple, raconte que de son temps les Carolins avaient dans leur îles des Nègres qui leur servaient d’es- claves. Il ne dit pas comment ils ÿ étaient venus; et à celte époque, il pouvaient encore moins dire d’où ils pro- - venaient. Dampier en a également vu à Pulo-Sabuti (Gp qui ; parmi les Malais, subissaient le même sort. La Nou- L e L° ou d velle-Guüinée, encore si peu connue, où les navigateurs n'ont fait qu’aborder, et de laquelle Cook fut repoussé , présente donc le singulier phénomène d’avoir des habi- tans semblables, du moins à-peu-près, äux Nègres d’'A- frique. Cette grande île est sans contredit, sous le rap- port de la géographie, de Fhistoire de l'Homme et des sciences naturelles, le point du globe le plus intéressant à explorer. N'ayant point eu à notre disposition des têtes de ces Nègres , nous ne pouvons indiquer les différences anato- miques qui doivent exister entre elles et celles des Pa- pous, dont nous allons faire connaître la conformation. Ayant soumis ces crânes à l'examen du docteur Gall, nous avons Ja satisfaction d'offrir avec plus de confiance celles de nos observations qui pourront venir à l'appui de la doctrine de ce célèbre physiologiste. À leur premiére inspection, M. Gall remarqua dans tous une inégalité qu’il nomme déformation rachitique , "|, (1) C’est sans doute l'ile Savu , qu’on Prononce et qu'on écrit quelque- fois Sabu. Pulo signifie ie en langue malaise. VII, ©QJ ( 54) et d'après laquelle il supposa que les hommes à qui sis appartenaient habitaient des lieux bas et humides. Ce fut avec quelque surprise, nous devons le dire, que nous reconnümes la précision d’un apercu aussi délicat. En ef- fet, la plupart des habitans de cet archipel, faisant leur principale nourriture de poissons et de coquillages, n’a- bandonnent presque jamais les bords de la mer, qui, dans cette partie, sont tellement marécageux , qu’on peut naviguer en quelque sorte dans les forêts. Forcés par une impérieuse nécessité de demeurer dans des endroits aussi, malsains, ils tachent de se soustraire à leur funeste in- fluence en élevant leurs maisons sur des pieux. Ils ont probablement appris par expérience que des lieux con- stamment submergés sont moins dangereux que ceux qui ne le sont que par intervalle; d’où est né l'usage qu'ils suivent de bâtir au-dessus des eaux de la mer. Les têtes de Papous présentent un aplatissement des parties antérieure et postérieure, en même temps qu'un élargissement de la face. à Le sommet de la tête est élevé, les bosses pariétales sont proéminentes, les temporaux très-convexes; et le coronal , au-dessous de la ligne demi-cireulaire des tem- pes, offre une saillie remarquable, Les os du nez, presque verticaux, aplatis d'avant en arrière , ont peu de saillie : ils sont rétrécis à leur partie moyenne et élargis en haut et en bas. La forme du nez, comme nous l’avons vu, correspond à celte disposition , qu’augmente encore la largeur des apophyses montantes des os maxillaires supérieurs, dirigées en avant. Ces os eux-mêmes sont beaucoup plus larges que dans la race Européenne, ce qui, dépendant surtout du développe- (55) ment de l’apophyse molaire, donne à la face de ces insu laires sa largeur remarquable. L'ouverture antérieure des fosses nasales est très-évasée à sa partie inférieure ; cet évasement est plus censi- dérable même que chez les Nègres. Les os molaires sont dirigés plus en avant, et les apo- physes zygomatiques plus larges et plus saillantes. On remarque dans la planche 3, fig. 4, 5et6, la largeur et la profondeur plus grandes des sinus maxillaires et fron- taux , mis à découvert par la fracture des os. Le dessinateur a copié avec fidélité cet accident, de même qu’un coup d’instrument tranchant qui a altéré le pariétal gauche, L’arcade alvéolaire est d’une épaisseur très remarqua- ble à la partie qui correspond aux dents molaires ; lune des têtes (fig. 1, 2 et 5) a cette arcade un peu dirigée en avant et en haut , dans la portion correspondante aux ingisives et aux canines : la voûte palatine, plus déve- loppée dans le diamètre transversal, a moins d’étendue d'avant en arrière. = La grandeur du trou palatin antérieur indiquerait-elle un développement plus considérable du ganglion naso- palaün et un organe du goût plus parfait ? L’une de ces têles, que nous n'avons point fait dessi. ner, très-irrégulière, offre dans les deux moitiés de lo boîte crânienne une différence considérable. Ici lapla- tissement, au lieu d’être dans le sens du diamètre anté- ro-postérieur ; est oblique de droite à gauche et d’arrière en avant. Le pariétal gauche est également fort aplati, ce qui diminue beaucoup la capacité du crâne de ce côté , d’où il devait résulter une grande inégalité dans les h€- misphères cérébraux. Cette tête ressemble en cela à celle (909 de Bichat, avec eette différence que la dépression posté- rieure se trouve du côté opposé. Une autre tête présente deux saillies osseuses dans le conduit auditif, Enfin une dernière , plus petite”, semble avoir été celle d’une femme: la partie antérieure est moins large et moins relevée, l’occipital plus bombé à sa partie supérieure , et la portion écailleuse du temporal plus aplatie. C'était très-probablement une jeune femme , puisque les saillies osseuses sont peu prononcées EL qu'aucune suture n’est ossifiée. | Après avoir fait connaître la constitution physique des Papous, nous allons esquisser rapidement les facultés morales et intellectuelles de ces peuples. Ils sont remar- quables par leur circonspection , portée souvent jusqu’à la défiance ; ce qui est, d’après l’ebservation , une sorte d'instinet dans les hommes à demi-sauvages , comme chez la plupart d:s animaux. Il faut ajouter que ; dans les Pa- pous, la défiance doit être souvent mise en jeu par les guerres que leur font les pirates de quelques îles environ- nantes , qui fondent sur eux à limproviste, et les emmèe- nent en esclavage. Sans entrer ici dans de plus grands détails sur leurs coutumes , détails qui appartiennent plus spécialement à la partie Æistorique du Voyage de PUranie, nous dirons seulement que , lorsque , dans un simple canot , l'un de nous visita le village de Boni, tous les habitans s’enfuirent dans les bois, avant même qu'il eùt été possible de les apercevoir. Cest sans doute cet état d'alarme , presque habituel chez ces insulaires, qui leur a fait placer leurs maisons vis-à-vis de récifs dangereux , dont seuls ils con- ( 37) naissent Jes passages, afin d’avoir le temps de se soustraire à leurs oppresseurs, | Les Papous paraissent avoir des dispositions au vol. Cette inclination vicieuse est, pour ainsi dire, innée chez tous ces peuples, qui s’y livrent avec plus ou moins de ruse et de dextérité. Mais le caractère le plus marqué que présentent les Papous , c’est l'instinct carnassier , assez prononcé pour qu'il en résulte le penchant au meurtre; affreux penchant auquel ces insulaires s’abandonnent avec fureur , et dont les ossemens qui nous occupent sont probablement des témoignages. Le chef ou kimalaha de Guébé nous a as- . suré qu'il existait des tribus anthropophages dans l’inté- rieur des îles des Papous, et surtout de la Nouvelle-Guinée, Cette assertion rappela à l’un de nous qu’en abordant à l’île Ombaï, ilavait vu suspendue, dans la cabane d’un naturel, au village de Bitoka ,une rangée d’os maxillaires. Dans cette île, où, étant en très petit nombre, nous courûmes les plus grands dangers, quelques Anglais avaient été tués et dé- vorés, six mois auparavant, par les féroces Ombaïens. La tendance à la superstition , comme chez d’autres peuples plus civilisés , n’est réellement qu'une exaltation des idées religieuses , et , à ce sujet , nous devons ici dire un mot du soin que les Papous apportent à la construc- tion de leurs tombeaux. Ce sont de petites cabanes où plusieurs personnes pourraient tenir dans une attitude inclinée. Le corps y repose dans une caisse qui , le plus souvent, renferme de petites idoles grossièrement sculp- tées, des bracelets , un peigne et des’ cheveux ; quelque- fois on n’y trouve riens; et peut-être alors ce sont de simples sarcophages élevés à la mémoire de ceux qui , ( 58 ) ayant péri dans les combats , restèrent entre les mains des vainqueurs. D’autres fois , une statue placée sous un petit hangar indique le lieu de l’inhumation, ou bien les dépouilles reposent sur des pieux et sont recouvertes d'une pirogue renversée : monument symbolique qui, ainsi que le dit un éloquent écrivain, semble indiquer le naufrage de la vie. Les observations que nous avons faites sur les Pa- pous sont favorables à la doctrine du docteur Gall : leur justesse nous parut confirmée , jusqu’à un certain point, par létude des mœurs des individus qui en font le sujet. Elles nous semblent contredire les paradoxes de ces philosophes chagrins qui, s'indignant des, vices de l’homme en société , ont inventé l’homme de la nature tel qu'il n'existe pas, et en ont fait un ètre idéal sé- duisant, pour lui prêter des attributs de puissance et des moyens de bonheur que la civilisation et les lumières pourraient seules donner. Nous devons ajouter que les Papous , considérés à tort par d’habiles naturalistes comme voisins des Singes, se- raient susceptibles d'éducation ; que leurs facultés intel- lectuelles ne demanderaient qu'à être exercées et déve- loppées pour leur faire tenir un rang distingué parmi les nombreuses variétés de l'espèce humaine. EXPLICATION DE LA PLANCHE Il. Fig. 1, 2et 3. Crdne de Papou, de l'ile Rawak, vuen dessus, de face et de profil: Fig. 4, 5 et 6. Créne de Papou de l'ile de Rawak, vu en dessus , de face et de profil. (59 ) REMARQUES sur la Zoologie des iles Malouines; faites pendant le Voyage autour du monde de la Corvette la Coquille ; lexécuté en 1822, 1825, 1824et:1825 ; Fe M. P. Garnor, D. M.P., ‘chirürgien-major et nätu- raliste de l’ Dose {Lues à la Société d'Histoire Naturélie de Paris, Le 11 novembre 1825. SITUÉES entre les 520 et les 530 de latitude Sud et les 560 et 600 de longitude Ouest, à l'Est de la terre des Patagons , les îles Malouines forment un groupe assez étendu ; parmi les îles qui les composent il y en a deux principales : 1° l’île de la Soledad, 2° l’île Falkland. L'ile de la Soledad présente une infinité de baies ; les plus grandes sont celles de Choiseul ou des Francais, et celle de l’'Huile , sur la côte Nord. La baie des Francais, au fond de laquelle la corvette était mouillée (1), abritée par les îles aux Pingoins, aux Loups marins, et le Tonnelier, s'ouvre par une entrée large , hérissée d’un côté d’une ligne de récifs. A l’extré- mité du dernier groupe (la pointe la plus Est) se trouve la roche sous-marine qui a été si funeste à Uranie. Cette baie en présente elle-même deux au nord. Les baies (1) La corvette La Coquille jeta l'ancre aux Malouines le 17 no- vembre 1822, et mit à la voile le 18 décembre suivant. ( 40 ) Duclos et Bougainville , et deux ports, l'un au Sud, le port Duperrey (ainsi nommé par M. de Freycinet ), et l'autre sur là côte opposée, le port Louis; dans le voi- sinage dece dernier se voient encore les débris de l'éta- blissement que forma Bougainville en 1765. Les nau- -fragés de l'Uranie établirent leur camp, dont on aper- çoit à peine des traces, dans le Sud de la baie Française , non loin de l'étang du Phoque. L'ile de la Soledad n’offre aucun point de vue digne da pinceau d’un paysagiste; ce sont des montagnes dépour- vues de grands végétaux ; de profonds vallons , et quelques plaines recouvertes en certains points d’un gazon de ver- dure (On y rencontre un genre appartenant aux Resta- cées, le Gaimardia australis, Gaud.) où ressortent avec éclat diverses fleurs, telles que la Primula Jarinosa her le Perdicium recurvatum, Will. ,lOxalis enneaphylla, Cavan. ,ete., etc. ; la végétation s'élève très-peu au-dessus du sol, si l'on en excepte cependant l'arbrisseau V’eronica decussata, qui croît dans plusieurs vallées, et le glaïeul, Festuca flabellata, qui atteignent de # à 5 pieds. Lorsque nous primes connaissance de terre, les îles Malouines nous parurent cultivées dans quelques points ; mais cette illusion se dissipa promptement, ce qui avait Y'apparence de culture n’était autre chose que des surfaces de terres dénudées. On voit dans l'intérieur de l’île plusieurs ruisseaux qui vont en serpentant se jeter à la mer où dans des étangs. L'eau est claire et limpide lorsqu'elle roule sur un lit de cailloux ; il n'en est pas de même lorsqu'elle a pour ca- naux de la tourbe, qui lui donne un goût désagréable. Près de la baie de l'Huile on trouve un vaste lac. (#1)) Malgré la sécheresse et l'aridité de ces lieux , le natu- raliste peut espérer d’y faire une riche récolte. Nous ne mentionnerons dans ce Mémoire que les mam- , miféres et les oiseaux, mes estimables collègues, MM. Les- son et d'Urville, devant faire l’histoire des autres parties de la zoologie. Ge qu'il ya de plus important à connaître dans ces îles , pour les navigateurs, par les ressources qu’ils peu- vent y trouver , c’est sans contredit le règne animal. Les Chevaux, les Bœufs et les Cochons, dont les Fran- çaïs ét les Espagnols peuplèrent l’le de la Soledad, mal- gré les vicissitudes atmosphériques , ne paraissent point avoir dégénérés. Les Chevaux sont les plus nombreux: on les rencontre ordinairement par bandes de quinze à vingt , on les ap- proche difficilement; pour lés aitéindre, il faut les sur- préndre à l'improviste, car ils sont toujours au guet ; au moindre danger le chef de la troupe donne le signal de la fuite. La chair des chevaux, à l’état sauvage, est fort bonne; elle est, pour le moins, aussi délicate que celle des bœufs. Les Bœufs sont rarement en bandes ; le plus fréquem- ment nous ne des rencontrions que par couple ; à peine nous apercevaient-ils, qu'ils prenaient le galop, et ilsne s'arrêtaient que lorsqu'ils se voyaient hors de toute at- teinte. Les Cochons, beaucoup moins répandus , avaient choisi pour leur retraite les fourrés d’arbrisseaux qui croissent dans les environs de la baie de l'Huile. L’énorme distance que nous avions à parcourir pour nous rendre à ( 42) cette baie fut cause que nous ne leur fimes que bien ra- rement la chasse. Le quadrupède le plus multiplié aux Malouines est le Lapin, qui creuse principalement son terrier sur les bords de la mer et dans les vallées qui avoisinént le port Louis et la baie Duclos, Il y en avait un si grand nombre dans! le voisinage, de motre ‘observa- toire, placé près des restes de l’ancien établissement , que les matelots les prenaient avec les mains. Nous en avons rapporté un de couleur brun roux-violacée, parsemée de poils blancs ; à oreilles brunes , que nous croyons, pou - voir considérer comme une espèce nouvelle bien distincte, et que nous proposons de nommer lapin magellanique. (Lepus magellanicus (1) , Garnot). Serait-ce cependant une variété ? Quant au. Loup renard ( Canis antarcticus, Shaw., Gen., Zool., v.1),mentionné dans Bougainville, etentrevu par les naturalistes de la corvette l'Uranie, nous ne l'avons pas apercu. M. Desmarest , dans son excellent ouvrage de mammalogie, en donne la description, p. 199, n° 298. Sur les derniers jours de notre relâche, dans la:pre- mière quinzaine de décembre, nous vimes plusieurs Pho- pre s'approcher des côtes ; nous n’avons pu en prendre qu’un seul. C’est l'espèce décrite par MM. Quoy et Gaï- mard, sous le nom d’Ofarie Guérin. Le musée ne le possé- dait pas, nous avons été assez heureux pour l'en enrichir. (1) Lepus magellanicus , Jusco-rufo-violaceo , pilis albis passim sparsis, auribus fuscis, maculà albä naso, interstitio narium, menrto, gulæ frontique. (45) A la partie Est de l’île, nous avons vu quelques baleines franches (Lacep., céé. 1, fig. 1 Balæna mysticetus, L.). Quoiqu’appartenant à l'Amérique méridionale , les îles Malouines ne possèdent pas les oiseaux à reflets métalli- ques brillant des plus vives couleurs, que le suave oran- ger attire dans les régions tropicales; les échassiers et les palmipèdes y sont les plus nombreux. Pour donner une idée des richesses de ces îles , sous le rapport de l'ornithologie , nous adopterons l’ordre établi dans le savant ouvrage de M. le baron Cuvier, sur le règne animal. I. OISEAUX DE PROIE. Parmiles oiseaux de proienous citeronsle Vautour, Fu tur aura, Nieill., le Percnoptère Aura, Cuv., qui ne dif- fère en rien de celui de Sainte-Catherine du Brésil, et qui plane habituellement à une hauteur assez considé- rable. Trois espèces du genre Faucon : 1° La Buse polyosome (Falco polyosoma, Quoy et Gai- mard). 2° Le Busard bariolé (Falco lustrionicus, Quoy et Gai- mard }. 3° Piusieurs variétés de Caracaras (Falco novæ-zœlan- diæ , Falco brasiliensis ). Cette dernière espèce est tellement hardie, qu’elle ne craint point de s'emparer de sa proie aux pieds même du chasseur. Nous en avons eu un exemple, M. de Blois et moi, dans une de nos courses, à la rivière Bougainville. Ayant tué une couple d’oies mâle et emelle, une buse (44) vint'enlever sous nos yeux un des pelits oisons vivants qui étaient posés sur Peau. Elle ne jouit pas long-temps en paix de sont triomphe; car peu d’instans après elle fut assaillie par deux hirondelles de mer, qui se précipitèrent sur elle en lui donnant des coups de bec, et la forcèrent de lâcher sa proie. Enfin, une Chouette à huppe courte, dont le plu- mage est à peu près semblable à celui de la chouette d'Europe termine cet ordre. IL. PASSEREAUX. Les Passereaux nous ont offert sept espèces différentes, parmi lesquelles nous trouvons deux espèces de grives. La Grive des Malouines (T'urdus Falkandiæ, Quoy et Gaiï- mard.), et la Grive Guivrou, semblable à celle du cap de Bonne-Espérance. L’une et l’autre se promènent en sau- tillant dans diverses parties de File. 3° Une Fauvette à tête brune-noir et à corps cendré, que nous désignons sous le nom de Fauvette des Malouines (Sylvia macloviana (1), Garn. ),se perche sur les arbris- seaux qui croissent dans les environs dela baie de l'Huile, du port Duperrey, et dans les vallées qui avoisinent PAï- . guade. 4 Une petite Fauvette semblable à la Gisticole ( Sy/- via cisticola) de Sicile et de Sardaigne, se tient générale- PRIRENT RER DER ERREUR NÉ (x) Sylvia macloviana, caprte uropygioque fuscis, corpore suprà ci- neraceo subtüs griseo-albo , remigibus caudæ et rectricibus alarum Juscis albo circumdatis , gulé férrugined. ( 45) ment derrière les toufles de graminées des environs du port Louis. | 5° Le Bruant à gorge noire ( Emberisa melanodera , Quoy et Gaim.}, vit ordinairement en famille près des débris de lancien établissement, Nous n'avons point apercu de chardonnerets, oiseaux que MM. Quoy et Gai- mard mentionnent dans leur ouvrage ( Zovlogie du woyage de l'Uranie). 6 L’Étourneau ou la blanche raie, Étourneau magella- nique de Buñon ( Sturnus militaris , GM.). Le seul oiseau à couleur éclatante, que Bougainville désigne sous le nom d’oiseau rouge, habite divers points de l’île. Les lieux qu'il semblait préférer étaient le voisinage du port Louis et les environs de lAiguade, Les couleurs de la femelle et celles du jeune âge, quoi- que disposées comme celles du mâle, sont loin d'offrir des nuances aussi brillantes. 7° Le dernier des passereaux, espèce nouvelle, quenous nous proposons de nommer le Grimpereau anterctique ( Certhia antarctica, Garn.) (1), brun foncé, se tient sur les bords de la mer. On le distingue à peine, tant sa cou- leur se confond avec l'aspect sombre des roches de phyla- des sur lesquelles il court. C'est sans doute cette espèce que MM. Quoy et Gaimard, qui l'ont seulement apercue, ont pris pour un merle noir. IIT. ÉCHASSIERS. Non moins nombreux, les échassiers se tiennent sur (1) Certhia autarctica, rostro pedibusque nigris, gulé gilvo et fèr- ( 46 ) les bords du rivage où ils récréent la vue par la diversité de leur plumage. Une jolie petiteespèce nouvellede pluviers (Charadrius pyrocephalus {1), Garn. ) , à calotte rousse et à double collier noir, que le blanc de la poitrine et du ventre fait ressortir, court avec rapidité sur lerivage. Il paraît queces oiseaux font leur ponte dans le mois denovembre, ce que nous sommes autorisés à croire par le grand nombre de jeunes pluviers revêtus de duvet, que nous avons ren- contrés. Ces oiseaux étaient réunis en troupe, les petits en tête. ÿ Un Vanneau (Vanneau d'Urville, Tringa Urwillii (2) Garn.), espèce nouvelle, que je dédie à mon estimable collègue, M. d'Urville, un des naturalistes, second capitai- ne de l'expédition. Ce Vanneau a des formes aussi gracieuses que celles du Pluvier ; il n’en diffère que par le caractère distinctif de Ja présence du pouce et par sa poitrine rouge-brun. Il se tient généralement dans l’intérieur de l’île, dans le voisi- nage des ruines du fort qui défendait l'entrée du port rugineo varié , Capile corporeque in totum rufo-fuscis, vestigio subalis Jferrugineo. (x) Charadrius pyrocephalus, capite rufo fronte, gul&, dorso griseo, pectore, abdomine caudäque infrà albis , fascid suprà frontem duabus vitlis pectori externis, remigibus uropygioque nigris. (Falklandiæ. ) Il est probable que c’est l’espèce qui est indiquée dans le Buff. de de Son. : t. XXIIT, Pe 31. (2) Tringa Urvillii, rostro nigro, pedibus subviridibus , capite dorso- que fuscocinereis, gul& griseä, uropygio caudäque insuper sub-nigris , J'asci& suprà oculos , abdomineque albis, pectore rubro , vitté nigré tnterject& pectori ventrique. (Falklandiæ ). | ( 47 ) Louis, se perchant souvent sur le Gommier des Malouines (Æydrocotyle gummifera, Lam. ). Deux espèces d'Huitriers, souvent réunis par bandes ne quittent pas les bords de la mer. Leur iris, d’un jaune brillant environné d’un cercle membraneux rose , con- tribue à leur donner un air de vivacité. La première espèce, toute noire ! Ælœæmatopus niger , Quoy et Gaim.) est bien une espèce distincte, et non une variété. Nous en avons vu un trop grand nombre dont la teinte était uniforme, pour la considérer comme une va- riété. Si nous nous étions trouvés aux îles Malouines aux mêmes époques que les naturalistes de l’'Uranie (1 , nous ne prononcerions pas aussi aflirmativement, parce qu'on eût pu croire que c'était le temps de la mue qui leur donne cette couleur. Du reste, il y a des différences eh- core bien tranchées dans la forme du bec et dans la couleur des pieds ; la seconde espèce, bien qu’elle ait été signalée par Bougainville et le père Feuillée, ayant été considérée par Buffon comme devant être un autre oiseau, nous en faisons une espèce particulière que nous désignerons sous le nom d’'Huitrier leucopode Z1œmato- pus leucopodus, (2) Garn. , Elle ne diffère de lOstrale- gus que par la forme de son bec, qui n’est point tranchant et aplati comme dans cette dernière, et par la couleur blanche de ses pieds. C’est cette particularité qui ne s’ac- {1) L’équipage de l’Uranie a passé les mois de février, mars et avril, aux Malouines. (2) Hæmatopus leucopodus, rostrorubro recto, cuneiformi ; pennis imilibus Hæmatopi ostralegi, pedtbus albis. (Falklandiæ. ) (48) corde guère avec le nom à Hœmatopus, que lon a consacré à l'Huitrier, qui a porté Buflon à croire que c'était par er- reur que Bougainville désignait eet oïseau sous le nom de Pie de mer. | Le Bihoreau pouacre, dont la vie est solitaire, et qui est fort rare, se tient dans certaines parties de l’île, sur- tout dans la baie Duclos. C’est sans doute à l'adulte de cette espèce que Bougainville a donné le nom d’aigrette. Les Becassines (1) (Scolopax longirostris) et les San- derlings (Charadrius calidris), ne diffèrent en rien de ceux d'Europe. Le dernier des échassiers , le bec en fourreau Chionis vaginalis, Vieillot. Chionis alba , Forster), qui ne peut être autre que l'oiseau désigné par les navigateurs sous le nom de pigeon blane, n’est pas commun, et semble ha- biter de préférence les bords de la plage sur laquelle sont enfouis les restes de l'Uranie. Malgré tous les efforts des chasseurs, nous ne nous en sommes procurés qu’un seul, que j’ai été assez heureux pour tuer dans son vol rapide, rasant la surface de la imer ; tombé loin du rivage, quoique l’eau füt très froide, et n’écoutant que leur zèle, MM. Lottin et de Blosseville se précipitérent dans les vagues pour le saisir. Cet oiseau s'éloigne quelquefois des côtes à une assez grande distance. L’adroit chasseur, M. Bérard , en a tué un deux jours avant notre arrivée aux Malouines, étant —————— (1) Parmi les bécassines que nous avons préparées, une d’elles présentait une affection du système dermoïde , qu’on ne peut mieux comparer qu’à l’éléphantiasis. (49) alors suivant notre estime à quatre-vingts lieues de toute terre. Quelques jours après notre départ de ces îles, non loin de la terre des États, nous avons vu deux à trois Chionis voler rapidement autour de la corvette. L'iris gris bleu qui entoure un centre rouge brun près de la pupille ressort avec éclat sur le beau plumage blanc de cet oiseau (fig. dans Atlas zoologique du voyage de l'Uranie ). La figure ayant été faite d’après un Chionis (1) empaillé, les couleurs du bec ne nous paraissent point rigoureusement exactes. Le dessin que nous en avons fait sur un sujet frais, nous permet de les mieux in- diquer. L’extrémité des mandibules est noire, la tache de la supérieure est plus prononcée; à la partie moyenne de lune et de autre, sont deux larges marques rouge- brun que relève d’une manière tranchée le vert pomme E> (1) Observations faites sur le Chionis que nous avons préparé. DIMENSIONS : Du bec à la queue. . : ‘ - . 14 pouces o lignes Longueur delatêtes . , : : ire 9 Longueur du bec. . = : MOT 4 Circonférence. . : : ae Ne G Longueur du tarse. . : ‘ . SAT 9 Envergure. : 5 . . : 20/26 0 Longueur de l'aile. . : g ë 119 6 Longueur .de la queue. «+ ele. 4 6 Remiges (la première est la plus longue }. 926 0 Rectrices. «+ . : 4 : Ab D 0 Longueur äu tube digestif. . - 5Q35 0 Le gésier musculeux contenait, dans son intérieur , un petit cale lou et une petite coquille. Deux cœcums , longs de 3 pouces, venaient s’insérer à 2 pouces avant la terminaison de l'intestin. VII. 4 (60) clair du reste du bec. Le corps glanduleux qui oc- cupe les joues et la base du fourreau corné, est couleur de chair. L’on ne peut mieux le comparer qu'au tissu de la glande lacrymale. IV. PALMIPÉDES. Nous arrivons enfin à l'ordre des palmipèdes, celui qui fournit le plus grand nombre d'espèces; à leur tête nous voyons figurer deux espèces de grèbes, connues sous le nom de plongeons dans Bougainville ; Pune d’elles, brune Iustrée , à tête noire et à joues blanches ( Grèbe Rolland, Podioeps Rolland, Quoy et Gaïmard). Le plongeon à lu- nettes , de Bougainville, habite la mer et le bord des ri- vières : l’autre , à ventre blanc et à joues grises dorées, se ent plus particulièrement sur les étangs. Elles sont re- marquables par leurs yeux d’un joli rose brillant. La dernière espèce étant nouvelle , nous l’avons nommée grèbe à calotte noire (Podiceps occipitalis, Garn.)(1),nous nous proposons d'en donner un figure dans notre Atlas zoologique. Le plus extraordinaire des oiseaux de cet ordre, celui qui semble tenir le milieu entre les poissons et les oiseaux , le manchot, couvre les rivages des iles de la baie Française ; une d’elles à recu le nom d'ile aux Pin- gouins (2). C’est vraiment un plaisir, lorsqu'on débarque ES DAV ERRREERR AOUOE AE PE PORC ALES te (1) Podiceps occipitalis, rostro nigro, pedibus viridi colori proxinus, fronte , collo a tergo , uropygioque fusco-cineraceis , occipite atro ; malis fulvo-leucophæis, priori parte coll pectore abdomineque setæ albis. (Falklandiæ. ) (2) «C’est île aux Manchots que l’on devrait dire , les Pingouins , nese trouvant pas dans l'hémisphère Sud. Il est vrai que le nom de (51) sur cette île, de voir les groupes de manchots , marchant droit, la tête élevée , et à la file les uns des autres. Dom Pernetty les compare à une troupe d'enfants de chœur en camail ; aussitôt qu'ils s’aperçoivent qu'on cherche à les approcher , l’un d’eux donne le signal de la fuite; ils se traînent sur le ventre pour éviter plus promptement les atteintes de l'ennemi , ils gagnent la mer, et plongeant à l’instant , ils ne reviennent à la surface que lorsqu'ils se croyent à l'abri de toute poursuite. Si l’on parvient à leur couper la retraite, on les saisit facilement. Les manchots creusent la terre pour déposer leurs œufs et les faire éclore ; ce sont plutôt de véritables ter- riers que des nids ; ces trous sont très profonds , et assez vastes pour loger à l'aise la famille, qui se compose du père, de la mère et de deux petits. Si nous avions le malheur d’enfoncer une de nos jambes dans leur retraite, aussitôt nous nous sentions pincés vivement. Ces oiseaux font , à ce qu'il paraît , leur ponte vers la fin d'octobre ou le commencement de novembre, Nous nous sommes souvent amusés à prendre des jeunes man- chots et à les introduire dans un trou voisin. Considérés comme des intrus, ils étaient aussitôt assaillis de coups. de bec par les possesseurs du terrier, qui, ne pouvant par- venir à les chasser, finissaient bientôt après par les laisser en paix. Lorsque nous nous arrêtions pour les examiner dans leur trous, le mâle ou la femelle avançait alors la tête à l'entrée, et nous regardait en la tournant alternativement à gauche et à droite. » Pingouins fut d’abord donné aux Manchots par les Hollandais, » (Quoy et Gaimard. Voy. de l'Uramie , Zool., T.I, p. 163.) (52) Lorsque les manchots crient, on croit entendre un âne braire ; les navigateurs qui nous ont précédés ont fait la même remarque. Dans les soirées de calme nous avons souvent entendu un bruit analogue à celui de la popu- lace un jour de fête , produit par la bruyante voix de ces oiseaux. Cette illusion était telle, qu'on aurait pu croire que les îles qui leur servent de demeure étaient habitées. Malgré la couche épaisse de graisse dont sont entourés les corps des manchots, et Ja couleur noire de leur chair , les matelots ne les dédaignaient pas. Hn'y avait, lars de notre séjour aux Malouines, qu'une seule espèce de manchot, qui appartient au genre Sphé- nisque (Aptenodytes demersa). ] Lie manchot magellanique et le gorfou sauteur commen- caient à paraître ; ous avons va plusieurs individus de eclie dernière espèce à une assez grande distance dé têrre; par 45° Jai. S., et 56° long. O. à Le maître canonnier, M. Rolland (1), en tua un que nous saisies fort heureusement à son passage le long de la cotvette ; on en blessa un second, que nous ne pumies pas prendre, son compagnon ne labandonna pas dans son malheur. Ces oiseaux voyagent ordinairement deux à deux ; sans doute mâle et femelle. Ils plongent fréquem- ment , en faisant plusieurs piroueltes. L'iris des gorfous sauteurs est de couleur rouge brun Re RE EEE UT CT T2 VO TS GS NET à CRETE PORN AS (1) M4 Rolland avait déjà fait le voyage de circumnavigation de l’Uranie. Qu'il nous soit permis, en celte occasion, de Ini té- moigner nos remercimens pour les importans services qu’il a rendus à PHistoire naturelle. Ÿ (55) ou brique claire ; leur queue, qui se compose de quatorze pennes grèles aTA peine couvertes de barbes , leur sert de gouvernail ,. ce qui s'explique par la disposition qu’aflec- tent les plumes, qui vont en augmentant delongueur dela plus extérieure jusqu à la septième, qui estla plus longues ces deux dernières s ‘appliquent lune contre l’antre. Pour compléter l’histoire des manchots, nous retracerons ici l’anatomie d’un Aptenodytes demersa , mâle. © L'or ganisation intérieure nous a présenté les faits sui- vans: Le cœur est allongé, conique, et FRE volumi- neux. Appareil digestif. La langue et le voile du pa- lais sont recouverts de papilles, allongées, mucronées ; l'œsophage est dilatable, tapissé à l'intérieur. d’une mu- queuse formant des plis longitudinaux, qui se perdent dans ceux que présente l'estomac; cet organe, dans son état de vacuité, avait quatre pouces de longueur, ilest allongé ,'et forme un coude à la naissance du tube intes- tinal; sa surface intérieure est tapissée d’une foule de cryptes muqueux qui présentent une ouverture béante; Ces corps sont principalement silués vers la terminaison de l’œsophage ; Les intestins forment plusieurs circonvolu- tions. Détachés du mésentère, ils avaient 6 mètres, 20 centimètres, la longueur de F'intestin du gorfou était de 8 mètres. Le cœcum est unique , avec un peu de soin on s’apperçoit que l'extrémité libre est divisée en deux tubercules, ce qui tendrait à prouver que les deux cæ- cums sont unis, dans celte espèce d'oiseau, par un tissu cellulaire très serré, Cet intestin s’insère à 2 pouces du cloaque. Les pancréas, au nombre de deux, sont allongés, Les reins sont trilobés , l’antérieur , ‘qui est le plus volumi- neux , est ovale.” = (54) La rate est petite , de couleur lie de vin. Les testicules sont petits, ovales, placés au-devant des reins sur le milieu du rachis. Le foce est bilobé, volumi- neux , il occupe toute la région épigastrique. La vésicule biliaire, qui était pleine, avait trois pouces et demi de long. Les matières fécales de ces oiseaux étaient vertes. Peut- _on penser que la bile leur donne cette couleur ? Les pétrels sont très nombreux, surtout le pélagique', ainsi que le pétrel Bérard (Procellaria Berard, Quoy et Gaimard); nous avons pris un pétrel géant , Quebranta- huessos des Espagnols. Les pétrels bleus, Procellaria vit- tata et cœrulea Gm., voltigent à l'entrée de la Baie; il en est de même d’une espèce nouvelle à laquelle nous avons donné le nom de notre ami M. Lesson ( Procella- ria Lessonii (1) Garn.), un des médecins naturalistes de l'expédition,déjà connu par de nombreux travaux. Ce pé- trel, du genre Puffin, a le corps de la grosseur d’un pigeon, courtet ramassécomme celui du damier;le bec fort, médio- cre, noir; la mandibule supérieure recourbée, convexe, présentant une rainure profonde entre l'extrémité et les narines; la calotte dela tête, et le dessus du col d’un blanc grisâtre satiné, une tachenoïre en avant de l'œil et sur ses bords : l'iris brun foncé. Le dessus du corps et de la queue d’un gris cendré, passant an milieu aubrun foncé. Les cou vertures dés ailesbrunes, les rémiges noires, la gorge légère- ment grise 3 Ja ponte le ventre, les plumes anales d’un (1) Procellaria Lessonii; capite griseo albido; collo, pectore, abdomine caudaque infra albis ; dorso fusco cineraceo; cauda supra grisea; ros- tro, alis, ambitu coulorum sub nigris; pedibus albido-carneis fimbriatis aigris. Pl. 4+ (55) blanc pur. Les pieds blanchâtres avec une légère teinte couleur de chair ; la membrane est bordée de noir ; les ongles sont minces, celui du pouce est conique et court. Cette espèce pourrait bien avoir une calotte noire à cer- taines époques de sa vie, ou avoir la tête et le col blancs, le grisfinissant par disparaître. Le tarse a 1 pouce glignes, le doigt médius 1 pouce #lignes;envergure 36 pouces; cir- conférence 15 pouces; longueur de l'extrémité du bec au bout dela queue 15 pouces; longueur des intestins 44 pou- ces ; longueur de l'aile (la première penne est la plus longue) 11 pouces 6 lignes ; longueur de la queue ( les deux rec- irices du milieu sont les plus longues) 5 pouces. (707. la PI. 4.) Ce pétrel se tient dans les parages du cap Horn et de la mer Pacifique, par 52° de lat. sept. et 65e de longit. Les goëlands et les mouettes y sont très multipliés. Les premiers offrent deux espèces, l’une à manteau noir (La- rus marinus , et nœvius, Gm.) et Pautre, à manteau gris (Larus glaucus et L. arsentatus, Gm.). Parmi ces der- nières nous n'avons vu que la mouette rieuse ( Larus ridibundus , Gm. ) Le stercoraire cataracte ( Labbe, Buff.), figuré dans la Zoologie de MM. Quoy et Gaimard, dont l'iris est brun clair, est très commun dans la baie Française. Cet oiseau est, pour les mouettes , ce qu'est la frégate relati- vement aux fous, c’est-à-dire qu’il poursuit les mouettes pour les forcer de lâcher le poisson qu’elles viennent de pècher , afin de s’en saisir à son tour. Élégante dans ses formes, l’hirondelle de mer (Sterna hirundo) règne par sa beauté parmi ces nombreux palmi- pèdes, Son bec et ses pieds rouges, et sa calotte noire, (56 ) ressortent avec éclat sur le blanc satiné du reste de leur corps. Ces oiseaux criards pondent ordinairement deux œufs de la grosseur de ceux des pigeons, d’un vert clair nuancé de noir. Quelques brins de paille compo- sent généralement leurs nids, qu'ils placent dans le creux des rochers. Nous promenant un jour le long de la rivière Bougainville, nous portâmes nos pas vers une presqu'île où les hirondelles et les mouettes avaient dé- posé leurs œufs. Un spectacle intéressant s’offrit alors à nos regards : deux huîtriers regardaient avec des yeux d'envie deux œufs d’hirondelle qu'ils se disposaient à saisir, lorsque tout à coup la mère attentüve fond sur eux du haut des airs, et les force à abandonner leur projet. Ces charmans oiseaux n'ont pas seulement de l'attachement pour leurs petits, ils létendent encore, à ce qu’il paraît, entre eux. Longeant la côte, je tirai sur deux hirondelles, j'en tuai ue; l’autre se précipita sur moi lorsque je m’avançai pour prendre celle qui était morte et , si elle eût osé, elle m'eût sans doute attaqué, mais elle se borna à me poursuivre, en m'étourdissant par son cri désagréable. Il ÿ a encore une autre espèce d’hirondelle à tête grise que nous n’avons pas pu nous procurer. Les cormorans, dont on trouve trois espèces bien dis- tinctes, se tiennent perchés sur les rochers. Ils ne s’enfuient point lorsqu'on tire des coups de fusil sur des oiseaux, non loin d’eux. La première espèce ( Pelecanus fiber, Gmel.) est entièrement brune; quelques individus de cette es- pèce, qui ne sont sans nul doute que des variétés d'âge, offrent quelques taches blanches sur le corps. La deuxième, d’un bleu ardoisé, à ventre et à col Cara blancs, dont la tête est surmontée d’une huppe composée de plumes longues de deux pouces, se fait remarquer par la brillante couleur bleue verdâtre de son iris, et par les points dorés parsemés sur Ja membrane qui se fixe à la mandibule inférieure. La troisième espèce, le cormoran oreillard { Carbo leucotis, Guv.), ne diffère de la précédente que par l’ab- sence de la huppe et par son col qui est bleu ardoisé. Peut-être la précédente est ellele mâle et cette dernière la femelle? Cette espèce offre aussi beaucoup de variétés. Le cormotan nigaud (Carbo graculus, Meyer), qui existe aussi aux Malouines, ne doit pas être considéré comme une variété du Pelecanus fiber , il en diflère par sa taille qui est beaucoup plus grande, et par son plu- mage bleu foncé, noir lustré. Nous n'avons pas apercu le cygne à col noir velouté dont parle Bougainville ; nous n'avons également vu que deux espèces d’oies au lieu de quatre , signalées par ce célèbre navigateur. La première, que Yon désigne improprement sous le nom d'outarde ( oie des Malouines, {nas leucoptera), habite principalement les étangs et paît dans les prairies circonvoisines. Êlles marchent avec tant de rapidité, que lorsqu'on les tire posées à terre, il faut en quelque sorte les surprendre, Il'est plus facile de les atteindre lors- qu'elles s’envolent. La femelle , que Gmel désigne sous le nom d'Anas magellanica (Buff. fig. 1006 }, est fauve, tandis quele mâle est blanc , à manteau varié de noir et de cendré. La femelle est plus petite que le mâle. Leur iris est brun. Pendant notre séjour aux Malouines, nous les avons constamment rencontrées en famille. Celle-ci est (58) composée généralement de six à huit individus; leur Chair est assez délicate. La deuxième espèce d’oie, ou celle de rivage, se nourrit de poissons et de plantes marines. Elle est bien moins multipliée que la première. Le mâle est tout blanc , quelques-uns , sans doute dans le jeune âge, offrent quelques points noirs. La description qu’on en a fait, sous le nom d’oie antarctique (47as antarctica, Gmel), lui convient parfaitement , mais il n’en est pas de même de celle que l’on considère comme sa femelle. Celle que nous indiquons pour Ja femelle (1) que nous décri- rons, pour rectifier les erreurs, sous le nom d’oie an- tarctique ( Anser antarcticus, Garn.), a la tête et le col noirs, la poitrine et le ventre maillés de noir et de blanc, la partie supérieure de l'abdomen, la queue; le moignon de l'aile qui est armé à la réunion des trois quarts antérieurs de aile avec le postérieur, un espace d’un pouce blancs. Les autres parties de l’aîle sont noires glacées de vert. Le bec et les pieds sont jaunes, le dessus de la tête est brun , le contour des yeux est légèrement grivelé ; leur chair est moins bonne que celle des pre- mières, elle a un peu le goût des fucus dont elle fait sa nourriture. Il paraît que ces dernières n'habitent pas constamment les Malouines ; car dans les commencemens de notre arrivée à la Soledad, on en apercevait à peine. (1) Anser antarcticus ,'capite colloque nigris , pectore abdomineque nigro alboque variegatis , abdomine retrè, cauda binis speculis , alis albis, aliis partibus alarum nigro subviridibus rostro pedibusque flavis, (Falklandiæ ). ( 59 ) Nous nous sommes assurés, par la dissection, des sexes de cette espèce-ci et de la première. Nous arrivons enfin au genre nas, qui ne laisse pas que d'offrir de l'intérêt. Nous y voyons figurer quatre espèces différentes : 1° La première aux aîles courtes, Oie du plein de Pernetty ( nas cinerea, Gmel; nas brachyptera, Lath.), figurée dans la Zoolosie de MM. Quoy et Gaimard, se tient généralement sur l'étang du Phoque, près de l’an- cien camp de l’Uranie. Il est facile, en tirant sur une bande de ces canards, de les forcer à gagner la terre, et dès-lors de s’en emparer, parce qu’ils ne peuvent s'envoler. Les matelots, armés de bâtons, les poursuivaient avec une telle ardeur , qu’en un instant le champ de bataille était couvert de morts. Un coup suflisait rarement pour les tuer ; souvent tel qu’on croyait assommé , avait encore assez de force pour se soustraire à nos poursuites. Ce sont ces canards que les matelots des équipages de Wallis et de Cook désignaient sous le nom de chevaux de courses. Leur chair est analogue à celle des oies de rivage. La seconde espèce de canards, le milouin des Ma- louines, habite ordinairement à l’entrée de la rivière Bou- gainville , il se tient à une très grande distance du rivage, de sorte qu'il est difficile de l’atteindre. Sa chair est bien supérieure à celle de l'espèce précédente. Les deux der- mères espèces sont beaucoup plus petites. 1° L’une, le ca- nard à bec jaune et noir d’Azara, et la deuxième le canard à sourcils blanc ( Ænas superciliosa, Lath.) semblable à. celle de la Nouvelle-Hollande, habitent principalement les étangs. C’est un manger délicieux. Elles complètent ce que nous avions à dire des Ma- louines, sous le rapport de l’ornithologie. ( 6o ) MÉMOIRE sur ti Géog graphie des plantes marines; Par M. Lamouroux (1), Correspondant de l'Académie royale des Sciences, Professeur d'Histoire naturelle à Caen, etc. (Lu à l’Académie royale des Sciences, le 21 février1825), LA distribution géographique des plantes sur la sur- face du globe terrestre a fixé depuis quelque temps Vat- (1) M. Lamouroux désirait que son travail fût inséré dans nos 4n- nales. Il nous avait confié le manuscrit de son mémoire auquel il se proposait de faire toutefois quelque légers changemens, et nous avions cru devoir nous bornér, en conséquence ; à donner ses principaux ré- sultats , en publiant le rapport de M. Mirbel (.4nn. des Sc. Natur., tom. V, p. 194.); mais, depuis ce moment , nous ayons acquis la certitude qu’il ne s’était pas occupé de ce sujet pendant le court es- pace de temps qui s’est écoulé entre son dernier voyage à Paris et l'instant où sa mort inattendue est venue plonger ses nombreux amis dans le deuil. En plaçant aujourd’hui cet écrit tout entier dans notre recueil, nous cherchons à la fois à rendre un nouvel hommage à la mémoire de notre savant collaborateur et à lui conserver la part de gloire que lui assurent les observations importantes qu’il renferme. Les naturalistes liront tous avec intérêt cet ouvrage. C’est le der- niet adieu d’un homme dont la vie entière fut cônsacrée à l'étude des végétaux Marins, et qui avait acquis le droit de s’occuper de leur classification géographique, ainsi que celui de faire autorité en cette matière, par les recherches spéciales , longues.et pénibles, qui lui avaient permis d’en tracer une histoire systématique et générale. { Voy. Ann. des Sc. Natur. , Tom. V, p. 113 ). (61) tention des plus célèbres botanistes ; Linné en donna les premières idées dans $es immortels ouvrages, M. Ra- mond en proposa de nouvelles en parlant de la station des plantes dans les Pyrénées; mais il était réservé à MM. de Humboldt, de Candolle et R. Brown , d’en établir les véritables principes. Leurs nombreuses observations, ajoutées à celles des voyageurs qui les avaient précédés, ont permis de reconnaîtrela plupart des lois que la nature semble avoir suivies dans ce grand phénomène , que Fon soupçonnait à peine il y a un demi-siècle, Aucun natu- raliste ne s'est encore occupé, sous ce rapport, de la classe des bydrophytes. : Possesseur d’un herbier de plus de douze cents espèces de ces végétaux, ayant consulté à plusieurs reprises les collections de MM. Delessert , de Jussieu , Desfontainés , Labillardière, Bory, etc., etc, ayant étudié celle dn Museum, si riche en hydrophytes des mers australes , rapportées par Peron et Lesueur, ayant recu beaucoup de plantes marines ramassées dans lés environs du cap Horn , à Lima, à Valparaiso , sur le banc de Bahama et à Terre-Neuve; enfin, ayant presque tous les ouvrages qui traitent des hydrophytes , je crois pouvoir donner quel- ques notions exactes sur la distribution géographique des végétaux qui vivent dans le sein des mers, en attendant que. de nouvelles recherches , augmentant la masse des faits, permettent d'élever ce sujet au degré de perfection où se trouve la géographie des aérophytes , grâces aux tra- vaux des savans que j'ai cités. L’arithmétique des plantes où leur distribution numé- rique se lie tellement à leur distribution géographique , qu'elle en fait partie intrinsèque, et qu'on ne peut parler (62) de l’une sans établir les bases de l’autre. Cette vérité s’ap- plique aux hydrophytes de même qu'aux aérophytes. L’arithmétique botanique ou les rapports numériques des formes végétales , est une science très difficile et en grande partie conjecturale, puisque l'on ne peut'déduire le nombre total des plantes du globe que d’après celui d'une localité dont létendue est bien déterminée; de plus il faut considérer les causes qui peuvent faire varier la quantité des espèces dans cette localité, ainsi que le degré de leur influence ; et quand on pense que ces causes sont fort nombreuses , et que les pays dont on commence à bien connaître la végétation, ne sont qu’une fraction de ceux que l’on n’a pasencore visités, ou que l’on connaît à peine; quand on songe que chaque jour on découvre en- core des espèces nouvelles dans les pays déjà parcourus par une foule de botanistes , et tels que les environs de Paris, il est facile de se convaincre que l’arithmétique botanique n’est fondée que sur des calculs hypothétiques. Il n’en est pas de mème de la géographie botanique , elle est basée sur des lois auxquelles sont soumises les plantes des eaux comme celles de l'air. Faisons connaître les principales de ces lois, celles qui s'appliquent bien évidemment aux deux classes du règne végétal. Moins une plante est compliquée dans son organisa- tion, plus elle semble avoir de force pour résister aux influences des milieux qui lenvironnent; d’après ce prin- cipe l’on ne doit pas être étonné de trouver les mêmes plantes agames à toutes les latitudes, elles semblent braver les chaleurs de la zône torride et les frimats des régions glacées. Il en est de même de quelques hydrophytes, prin- cipalement des Ulvacées, dont quelques espèces vivent ( 65 ) dans lés mers équatoriales et sur les rochers du Groën- land, Il est reconnu que le nombre des genres , comparé à ce- lui des espèces , est plus grand dans les régions tempérées que dans les pays très chauds ou très froids, ainsi que sur le sommet des hautes montagnes. Ce principe ne peut s'appliquer qu’en partie aux hydrophytes, a moins que l'on ne veuille considérer les profondeurs, les abîmes de la mer, comme les pics qui dominent les chaînes des montagnes ; il est possible que leur effet ‘soit le même ; mais cest une chose qu'il sera peut-être difficile de vérifier. Dans plusieurs familles d'êtres organisés, le nombre des espèces semble partir d’un point commun et central , et diminuer dans tous les sens à mesure qu’on s’en Hoïone. Il n’en est pas ainsi des hydrophytes; soumises en géné- ral à l'influence de la couche d’eau qui les couvre, elles suivent les courbures des côtes, et la quantité des espèces peut diminuer en partant d’un point déterminé et sui- vant la direction des terres, mais cette diminution re rayonne jamais, On ne peut pas considérer comme une diminution rayonnante celle que présentent quelques genres, et qui a lieu d’une mer profonde vers la côte ou des côtes vers la mer. Pour les hydrophytes , de même que pour les phané- rogames , il y a des localités où des formes particulières semblent dominer, soit dans des groupes de plusieurs genres, soit dans des groupes de plusieurs espèces. À me- sure que l’on s'éloigne du point où elles se montrent dans toute leur beauté, dans toute leur puissance, ces ( 64) formes perdent quelques-uns de leurs caractères; elles se dégradent, se con fondent avec les autres, ‘et finissent par disparaître, pour faire place à de nouveaux caractères, à de nouvelles formes entièrement différentes des pre- mières, Les plantes les plus parfaites dans leur organisation semblent soumises aux lois que Buffon a reconnues dans la distribution géographique des animaux vertébrés; ainsi les aérophytes de l'Amérique diffèrent de celles de lan- cien monde, à l'exception de quelques plantes monoco- tylédones (graminées), et si l’on trouve sur le sommet glacé des Andes , la plupart des genres qui végétent près des neiges éternelles des Alpes, des Pyrénées, de l'Islande ou du Groënland, ce phénomène ne détruit point la loi établie par Buffon ; çar.si les genres sont les mêmes , tou- tes les espèces sont différentes. En est-il de même des hydrophytes? Cette question n'offre point de difficulté, d’après les principes que nous avons déjà établis, ou ceux que nous développerons plus tard , et l'on peut assurer que les plantes marines de lAmérique méridionale ne ( sont pas les mêmes que celles de l'Afrique et de l'Europe, que les exceptions sont infinimeni rares, et qu'on ne les observe que dans quelques ulvacées. Il est démontré que, parmi les phanérogames, des es- pèces, mais en très petit nombre , se tronvent dans des pays séparés par l'immense intervalle de la zone équato- riale et d’une partie des zones tempérées ; et qu’elles n'y ont pas été transportées par les voyageurs, Le même phé- nomène se présente dans quelques hydrophytes, que bien certainement aucun navigateur n’a entraînées des côtes de France à celles de l’île de Van Diémer; il s’observe plus ( 65 ) communément parmi les plantes des eaux douces que parmi celles de la mer. Il existe parmi les aérophytes des plantes que M. de Humboldt à qualifi‘es le premier du nom desociales, par- ce que l’on voit toujours un grand nombre d'individus de la même espèce réunis ensemble dans les mêmes lieux, peu importe leur état. À côté de ces plantes qui vivent en société, l’on en rencontre d’autres dont les individus, constamment isolés, sont épars sur un grand espace : il en est de même des hydrophytes , et par les mêmes causes si bien développées par MM. de Humboldt et de Candolle, Les phanérogames ont présenté aux botanistes plu- sieurs grands systèmes de végétation, et l’on a reconnu des différences marquées, entre les plantes de l'Amérique, de Afrique, de l'Asie, de l’Autralie et de l'Europe ; j'ai cherché ces grandes divisions dans les hydrophytes, et j'ai observé que le bassin atlantique du pôle, au 40° degré de latitude nord ; offrait une végétation particulière ; qu'il en était de même de la mer des Antilles, y compris le golfe du Mexique , de la côte orientale de FAméri- que du sud, de océan Indien et de ses golfes, des mers de la Nouvelle-Hollande. La Méditerranée a un système de végétation particulier, qui se prolonge jusqu’au fond de la mer Noire, et cependant les plantes marines du port d'Alexandrie ou des côtes de Syrie, diffèrent presque entièrement de celles de Suez et du fond de la mer Rouge, malgré leur voisinage géographique. Nous connoissons trop peu la végétation marine des côtes orientales de VAfrique pour en parler; elle doit se rapprocher de celle des Canaries, différente de celle des Autilles. La côte occidentale de l'Amérique, et l'immense océan Mae Tom. vi. 5 ( 66 ) gellanique sont dans le même cas. Les voyageurs ont rapporté des hydrophytes de ces mers éloignées , mais em trop petite quantité pour les diviser en grands systèmes de végétation. Nous savons que le Laminaria pyrifera des mers australes remonte jusqu’à Valparaiso ; que le Laminaria porroïdea, le fameux porro des Espagnols, commence à se trouver à Callao, et remonte jusqu à six cents lieues plus au nord, où son apparition était pour le gallion, à son retour des Philippines, un signe de la fin du voyage et de ses dangers. La mer Vermeille doit être très riche en hydrophytes : à certaines époques elle est remplie d’une grande quan- tité d’acaléphes microscopiques et brülantes ; lorsque les matelots, en agitant leurs rames, font rejaillir sur les parties nues de leur corps l’eau de ce golfe, ces parties se cou- vrent d’éruptions urlicaires , semblables à celles que pro- duisent certaines Méduses de nos côtes méridionales ; c'est à ces animaux et non à la forte salure des eaux que l’on doit attribuer ces éruptions. Cette méditerrannée , peu sujette aux orages, presque parlagée par le tropique du cancer, doit renfermer une énorme quantité d'hy- drophytes, et personne , à ce que je crois, n’en possède encore une seule espèce. Des botanistes nombreux et cé- lèbres ont visité les côtes de la mer Caspienne, et nos collections ne renferment aucune hydrophyte de cette | mer intérieure. Si l’on divise en plusieurs parties les sur- faces occupées par le même système de végétation, l'on trouvera des différences produites par l'influence des causes particulières; et toutes les fois que ces mêmes causes se représenteront , les mêmes plantes se montreront de nouyeau. | x (67) L'on concoit facilemement que les espèces si nom- breuses des aérophytes, principalement les phanérogames, soient limitées dans l’espace qu’elles occupent sur da sur- face solide du globe ; tant d'obstacles s'opposent à une dissémination uniforme, les montagnes, les lacs, les déserts sablonneux , les terrains marécageux, les rivières , les fleuves, les détroits arrêtent la végétation, élèvent des barrières que les semences des aérophytes ne peuvent franchir que bien rarement ; ces obstacles n’existänt point dans le sein des mers, d’autres les remplacent ; ce sont les grandes profondeurs de l'Océan, les hauts fonds sablo- neux , les courans généraux et constans , les caps avan- cés au milieu des mers, les eaux douces des grands fleuves, enfin les changemens dans la nature du sol. Les granules des hydrophytes ont perdu le germe de vie qu'ils ren- fermaient , ils sont privés de leurs facultés reproduc- tives, lorsqu'ils ont été trop long-temps promenés par les flots , avant de trouver le point d’appui nécessaire à lenr germination, Ainsi des obstacles s'opposent, dans la mer comme sur la terre, à une dissémination uniforme des espèces végétales, et sont peut-être , avec la tempé- rature, une des principales causes de la formation de ces grands systèmes de végétation dont nous avons parlé. | Chaque grande zône offre un système d'existence par- ticulier, et même l’on a été jusqu’à dire qu'après une éten- due de 24°, en latitude, l’on observait un changement presque total dans les espèces d'êtres organisés, et que ce changement était dû à la température plus qu’à toute autre cause. Nous savons que son influence est immense sur les phanérogames, et que, jointe à celle de la lu- mière , elles déterminent presque à elles seules le déve- (4: 6 VOS loppement de la plupart de ces végétaux ; l’action de la sécheresse ou d’une trop grande humidité, n’est que secondaire ; les aérophytes sont encore soumises à l'in- fluence de la température moyenne de l'année , des maxima de froid et de chaud, enfin à celle bien plus impor- tante de chaque mois. Ces lois s'appliquent-elles aux hy- drophytes? l'observation tend à le prouver. En eflet , plus la température de l’année a été élevée, térme moyen, plus est riche la végétation marine de nos côtes ; c’est dans les mois de juillet, d'août et de septembre, que lon trouve en France et en Angleterre la plus grande quan- tité d’hydrophytes en pleine fruetification , mais comme les variations de température sont moins considérables , moins subites et moins nombreuses dans l’eau que sur la terre, ilen résulle que la végétation varie beaucoup moins dans un espace déterminé; que cette variation est encore moins grande dans les lieux sans marée que dans les lieux exposés au flux et au reflux ; parmi les plantes des eaux profondes, que parmi celles qui reçoivent deux fois par jour l'influence des fluides atmosphériques. l'est possible que, sous l'équateur, les hydrophytes du fond de l'Océan , où la température est de 4 à 5°, aient des rap- ports de forme avec celles des mers polaires, et que celles qui croissent à une profondeur Ge 100 à 200 brasses , se retrouvent dans les mers tempérées. (est un fait que je je n'ai pu vérifier; mais il est probable, d'après l'in- fluence que la température exerce sur tous les végétaux. Les hydrophytes n’ont pas à craindre l’action d’une sé- cheresse trop grande ou trop prolongée , d’un climat trop aride, d’une humidité trop forte ou d’un sol trop aqueux. La végétation marine change, comme celle de la terre , dans une étendue limitée , et les hydrophytes des ( 69) côtes du Portugal ne sont déjà plus les mêmes que celles le la Normandie ou de l'Angleterre; les différences de forme sont moins tranchées que sur les plantes terrestres, parce que le milieu éprouve des changemens moins grands et moins nombreux, mais elles n’en existent pas moins pour l'œil exercé du botaniste. Que l'action de la lumière est grande sur la plupart des aérophytes ! Elles lui doivent leur solidité, leurs bril- lantes couleurs, la force nécessaire à la décomposition de air et de l'eau; elles s’étiolent, se fanent et péris- sent par l’absence de la lumière, et bien peu de plantes terrestres échappent à son influence. Est-elle aussi néces- saire aux hydrophytes ? Plus leur couleur se rapproche de celle du parenchyme, plus est grande la quantité d’ox ygène qu'elles émettent par la décomposition des fluides atmo- sphériques. La lumière, dit-on, ne pénètre point dans les abîmes de l'Océan, elle semble s'arrêter à une faible distance de la surface des eaux, et cependant l'on trouve, à mille pieds de profondeur, des hydrophytes aussi for- tement colorées, d’un tissu aussi dense que sur le rivage ; le fluide lumineux n’est donc pas aussi nécessaire aux hydrophytes qu'aux aérophytes: les premières se parent de couleurs brillantes sans l’action de la lumière, au moins de celle qui est sensible pour nos organes, car à cent pieds cette lumière est très faible, et à six cents elle est nulle , ou presque nulle pour nous: mais au fond de la mer, quelque profonde qu’on la suppose, il n'existe point , il ne peut exister d’obscurité absolue; le peu de rayons qui pénètrent dans ces profondeurs, ou bien les particules de lumière, ou ses molécules élémentaires combinées ou mêlées avec l’eau, suffisent pour animer et colorer les êtres destinés à vivre dans les ondes , que notre organisation (70) : nous empèchera toujours de connaître. Que la croissance de ses êtres doit être longue , que leurs mouvemens doi- vent être lents , que les fonctions vitales doivent être peu actives sous l'énorme couche d’eau qui les couvre! Il leur faut plusieurs années pour acquérir la grandeur à la- quelle ils parviennent dans quelques mois, à une profon- deur de trois à quatre brasses. L'eau agit sur les aérophytes, elle leur est aussi né- cessaire que la lumière et le calorique ; point d’eau , point de végétation, et la sécheresse a toujours été une cause de stérilité. Les hydrophytes ont-elles de l'air le même besoin que les aérophytes de l’eau? Il est impossible de répondre à cette question, mais tout porte à croire que, même dans les plus grandes profondeurs , la plante marine trouve l'air qui lui est nécessaire pour croître et se déve- lopper, et que l’eau non aérée est aussi contraire à la vé- gétation marine que l'air parfaitement desséché à celle de la terre. Il m'est également démontré que la plupart des Fucacées ont des organes particuliers, destinés à la dé- composition de l'air, et que ces organes vésiculiformes ou lacuneux se remplissent d’ox ygène ou d’air atmosphé- rique, suivant qu'ils sont plongés dans l’eau ou hors de Veau. L’on dira que les Ulves et plusieurs autres hydro- phytes vivent constamment dans l'air, et que des phané- rogames même ne végètent que dans les eaux. Les pre- mières vivent dans un air éminemment humide ; les se- condes épanouissent leurs fleurs à la surface des eaux , ou possèdent des cavités, où les organes de la reproduction se fécondent et se développent à l'abri du fluide aqueux qui les environne. Ainsi, considérées sous le rapport de la géographie botanique, les hydrophytes ont besoin d'air comme les aérophytes d’eau, et sil y a une énorme (ty22) différence entre les plantes des marais et celles des déserts de l'Afrique, de même il en existe une aussi grande entre les plantes marines que les marées couvrent et décou- vrent alternativement, et celles qui ne vivent que dans les profondeurs de l'Océan. Considérées sous le rapport de la station, de Candolle a divisé les plantes en seize classes : il en existe peut-être autant dans les hydrophytes ; néanmoins je ne connais encore que les suivantes, et même il serait facile de les ré- duire. 1° Hydrophytes que la marée couvre et découvre cha- que jour. 2° Hydrophytes que la marée ne découvre qu'aux sy- zygies. 5° Hydrophytes que la marée ne découvre qu'aux équinoxes. 40 Celles que la mer ne découvre jamais. 5° Celles qui appartiennent à plusieurs des classes pré- cédentes. |, 6° Celles qui ne croissent qu'à une profondeur de cinq brasses au moins, ou de vingt-cinq pieds ; 7°— De dix brasses , ou de cinquante pieds ; 8° — De vingt brasses, ou de cent pieds (1). 9° Hydrophytes qui ne s’attachent que sur les terrains sablonneux. 10° — Sur la vase ou sur l'argile: 11° — Sur les terrains calcaires, (x) Les notions nous manquent pour assigner les limites de chaque groupe dans les quatre classes précédentes ainsi qu’au-delà de 100 pieds ; nous croyons pouvoir assurer que l’on à trouvé des hydro- rhytes à toutes les profondeurs où la sonde a pénétré, t72) 129 — Sur Les rochers vitrifiables, ou qui font feu avec Jebriquet. Je ne considère point si le terrain est de première, de deuxième formation , etc. L'antiquité du sol ne paraît pas agir sur les espèces d'hydrophytes, mais bien sa nature; ainsi le grès tertiaire sert de point d'appui aux mêmes plantes que celui de transition, que le granite le plus an- cien. Les courans influent d’une manière très marquée , mais si générale, que je n'ai pu rien déterminer à cet égard; il en est de mème de l'exposition méridionale ou septentrionale. Telles sont les principales causes qui font varier les hydrophytes sous le rapport de la station. Plus les côtes sont rapprochées, plus leur végétation of- fre de l’analogie. Prenons pour exemple les mers du nord. Il existe les plus grands rapports entre les plantes du Kamtchatka, de la baie d'Hudson, de celle de Baffin, du Spitzherg, de l'Islande et du nord de la Norwège. Les différences augmentent avec les distances et peut-être plus rapidement ; en effet, les végétations marines du Dane- marck et de Terre-Neuve, de la France et des États- Unis, ont moins de rapport que celles du cercle polaire ; l'on trouve cependant quelques espèces semblables dans ces pays, éloignés l'un de l'autre de quinze cents lieues ; ils semblent liés par des bas-fonds qui existent entre l'An- gleterre et l'Amérique septentrionale; la végétation par- ticipe de celle des deux pays. H n'en est pas ainsi dans l'hémisphère austral : les terres y sont trop éloignées , et les hydrophytes du détroit de Magellan ne sont plus les mêmes à la Nouvelle-Zélande où à la terre de Van- Diémen. Dans les aérophytes, le nombre d'individus dela même espèce, du même:gesre, de la même famille varie souvent (73) d’après la nature des localités : ici ce sont des plantes so- ciales, endémiques; là elles existent}, mais éparses, isolées, Ce phénomène s’observe également parmi les hydro- phytes. .… Les Sargasses, entre les deux tropiques, forment d’im- menses prairies flottantes , et l’on ne les trouve plus que par groupes ou éparses au-delà du trentième degré de la- titude. Les Laminaires couvrent toutesiles plages, tous les rochers, dans les mers froides des deux hémisphères; elles deviennent rares et isolées vers le quarante-quatrième degré : les ulvacées dominent dans le voisinage des eaux douces ; elles y forment de vastes tapis du vert le plus éclatant : les eaux douces cessant d’aflluer , les ulvacées sont remplacées par des fucacées. Ces exemples suffisent, ‘il est inutile de les multiplier. Il aurait été impossible d'établir les principes généraux que nous venons de développer sans unedivision méthodi- que et naturelle des végétaux de la mer : les trois genres de Linné, ceux trop arbitraires de Stackhouse , la division systématiquesde Lyngbye auraient constamment arrêté le physiologiste dans les considérations générales de géogra- phie botanique marine. La méthode que j'ai proposée, il y a près de quinze ans, basée sur les caractères réunis de lorganisation et de la fructification, a détruit cet obstacle, et ma permis d'appliquer aux végétaux de la mer les grands principes de MM. de Humboldt et de Candolle, sur la distribution géographique des plantes terrestres. J'avais divisé les plantes marines en six classes, que j'aicru devoir réduire à quatre,"sous les noms de fucacées , de floridées, de dictyotées , et d’ulvacées. Toutes les hy- drophytes, même les plus délicates dans leur tissu , toutes celles que Linné avait réunies dans son genre: Con- (74) Jerea, et dont les auteurs modernes ont fait plus de trente groupes, rentrent dans mes quatre classes ; parmi ces dernières, celles qui appartiennent aux fucacées sont rares et peu nombreuses ; les conferves floridées se distin- guent à leur organisation et à leur fructification toujours saillante ou extérieure, ainsi qu’à leur couleur. Jen con- nais peu de la classe des dictyotées, et toutes les conferves vertes à fructification intérieurc doivent être réunies aux ulvacées. Mais comme les conferves ou les hydrophytes prétendues articulées, ainsi nommées parce qu’elles of- frent des divisions transversales apparentes ou réelles, sont moins connues que les premières, je les réunirai pro- visoitrement sous le nom linnéen de Conferves , dans l’a- perçu que je vais donner des rapports numériques des principales divisions des hydrophytes. L’Historia Fucorum de Gmelin, le grand ouvrage : d'Esper, sur les Fucus; celui de Turner, plus complet et plus intéressant; le Species d’Agardh, le Systema de Gmelin , les Catalecta de Roth , ne sont d’aucun secours pour l’arithmétique des hydrophytes; je nai pu faire usage que des Flores dont les auteurs se sont occupés spécialement des plantes marines. Tels sont le Synopsis of the british F'uci, de Turner; les Conferves britanniques, de Dillwyn; le Synopsis des algues scandinaves, d'Agardh; le Tentamen hydro- phytologiæ danicæ, de Lyngbye. Vient ensuite la Flore française, de de Candolle, que je place la dernière, pour la rapprocher de mon Æerbier de France. Ge sont les seuls auteurs que je crois devoir citer, et je laisse à regret les ouvrages trop incomplets de Hudson, de Ligthfoot, de Withering, de Stackhouse, de Goodenough et Woodward, de Smith , de Gunner, ; (75) de Hornemann, de Bertoloni, de Vaucher, de Poiret, de Bory, etc. Wulfen a décrit 101 espèces d'hydrophytes , savoir : 11 fucacées, 56 floridées, 3 dictyotées, 12 ulvacées et 59 conferves: ces plantes ont été trouvées dans la mer Adria- tique , pendant une herborisation d’une quinzaine de jours ; les conferves n’entrent dans le nombre que pour un peu plus du tiers, tandis qu’elles forment les deux tiers des hydrophytes de la Suède. ” Turner, dans son Synopsis des F'ucus des îles bri- tanniques , mentionne 27 fucacées , 47 floridées, 2 dic- tyotées, 1 conferve; et Dillwyn 167 conferves. Réunis- sant ces plantes aux 38 , regardées comme des ulves par Woodvard, le nombre total des hydrophytes ‘des Iles Britanniques sera de 282 espèces , sur lequel plus de la moitié appartiennent aux conferves. Agardh a décrit 20 fucacées, 52 floridées, 3 dictyotées, 18 ulvacées et 160 conferves : en tout 255 espèces, dont les deux tiers environ de conferves. Et Lyngbye 51 fuca- cées, 55 floridées, 3 dictyotées, 8 ulvacées et 257 confer- ves: en tout 542 espèces , dont les trois quarts sont des conferves. Dans la Flore française et ses supplémens, de Candolle rapporte les noms de 50 fucacées , de bo floridées , de 6 dictyotées, de 24 ulvacées et de 85 conferves: en tout 195 espèces ; près de la moitié appartiennent aux conferves. Mon erbier de France renferme 5o fucacées, plus de 200 floridées, 25 dictyotées, 55 ulvacées et 500 con- ferves au plus : total 590 espèces, dont la moitié auraient été classés par Linné dans son genre Conferva, et dont près du tiers se trouvent dan; la Méditerannée et dans FOcéan. *06G ‘ét ‘&pC Ja *L9T ‘oc “LL ‘TOI ‘00€ » L ‘ça . . *2cG . C2 ‘o{T . 0 ‘291 L L] « , L2 ‘1 . - ‘6c *‘SHAHAHANON °GÇ . LJ "EG L e °Q L L ‘QT L2 L3 « L L ‘oc L . CP L L ACL *"SHAIVAIN °G& L . ‘9 L] L °C . L2 € L e LÉ L1 Q "« . . 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Dans tous ces pays , les conferves-floridées augmentent proportionnellement en quantité des pôles à l'équateur. Le nombre des fucacées augmente en se rapprochant des régions tempérées ou chaudes : il en est de même des floridées. Ces dernières, d’aborden quantité doubie de celle des fucacées , ne tardent pas à devenir trois ou quatre fois plus nombreuses. Elles s'arrêtent vers le 44° ou 45° degré de latitude , diminuent lentement jusques vers le 55°, où la diminution semble plus rapide , tandis que celui des fucacées reste le même et tendrait même à s’accroître. Le nombre des dictyotées augmente constamment des régions polaires à la zone équatoriale. Les ulvacées varient peu ; la quantité des grandes es- pèces augmente tandis que celle des petites, les confer- voïdes , tend à diminuer, L'on pourrait presque regarder la zone polaire comme la patrie des ulvacées, les zones tempérées comme la pa- trie des floridées, les zones voisines des deux tropiques ainsi que équatoriale comme celle des fucacées et des dictyotées. (78 ) Ces notions sont bien insuffisantes pour calculer le nombre d'espèces d'hydrophyles que renferment les mers du globe terrestre ; je ne crois pas néanmoins devoir y renoncer. Les eaux douces et les côtes de France offrent aux botanistes au moins 600 espèces d’hydrophytes bien caractérisées , la dixième partie environ des plantes de France ; et si la Flore française renferme la dixième partie environ des espèces végétales décrites ou qui exis- tent dans les collections, appliquant la même proportion aux hydrophytes, le nombre des espèces de ces végétaux séra de 6,000 et de b,000 au moins. J'en possède 1200 dans mo {Zerbier ; les collections des naturalistes de la capitale, ou les ouvrages en renferment 200 au plus, que je n’ai pu me procurer, ajoulons la même quantité pour les herbiers des botanistes anglais , allemands, etc., et portons à 1600 espèces le nombre d'hydrophytes con- nues des botanistes : ce sera la quatrième partie, tout au plus, de celles qui existent. Quel vaste champ de décou- vertes pour les botanistes qui se livreront à l'étude de ces # végétaux ! Je crois devoir ajouter quelques idées générales sur l'habitation des principaux genres de la classe des hydro- phytes , elles serviront à mieux apprécier les principes de géographie botanique maritime que nous venons d’é- tablir. Les Sargasses , communes entre les deux tropiques , dépassent bien rarement le 42° degré de latitude dans les deux hémisphères. La mer Rouge paraît la plus riche de toutes en espèces de ce genre. Les Turbinaires ne se trouvent jamais qu'entre les deux (79) - tropiques ou dans leur voisinage; j'ignore s’il y en a dans la mer Pacifique ; elles ne sont pas rares dans l’océan Indien et dans celui des Antilles. Le Fucus siliquosus offre ses congénères sur les côtes méridionales de PAustralie, au Japon et au Kamtchatka. Les Cystoseires dominent du 25° au 50° degré de lati- tude ; elles sont très rares au-delà. Les vrais Fucus , ‘particuliers au bassin atlantique, se plaisent du 44° au 55° degré ; on commence à en trouver vers le 56°. Je n’en ai jamais vu de la Méditerranée, quoi- que plusieurs auteurs les y indiquent ; ils varient autant sur les côtes de Terre-Neuve et de l'Angleterre septen- trionale que sur celles de France; une espèce a été rap- portée du Kamtchatka. Le Fucus serratus ne se trouve qu’en Europe. Les Laminaires, communes sous les glaces polaires, sont très rares au 36° degré de latitude : elles dominent entre le 48° et le 60° degré. La Laminaire pyrifère est particu- lière aux mers australes, ainsi que la Laminaire bucci- nale au cap de Bonne-Espérance. Les Desmaresties, très peu nombreuses en espèces, commencent à paraître vers le 40° degré ; elles sont rares au 55°. Je n’en connais qu'une espèce de l'hémisphère austral; une autre se trouve sur la côte N.-O. de l’A- mérique. Le Demarestia aculeata offre ses congénères à Terre-Neuve et au Kamtchatka. Les Chorda sont des plantes sociales; j'en ai reçu deux espèces de la mer des Antilles; il n’en existe qu'une seule en Europe. Je n’en connais point des autres pays. Le cap de Bonne-Espérance a son Fucus tuberculatus comme les côtes de France. ©, | ( 80 ) Le F'ucus moniliformis se trouve depuis la terre de Van-Diémen jusqu’au Japon. Aucun voyageur ne l'a rapporté de la mer des Indes. Les Claudées n’existent que sur les côtes de la Nouvelle- Hollande ; ce sont les plus extraordinaires de toutes les hydrophytes par leur tissu et par leur fructification. J'ai divisé les Délesseries en plusieurs genres : le pre- mier, auquel j'ai conservé lenom de Delesseria, offre plusieurs espèces dans les mers d'Europe, une seule dans celles de la Nouveile-Hollande, et une autre dans la mer des Indes. Une espèce de Délisée se trouve dans la Méditerranée, les deux autres dans l'Australie. Je ne connais que deux espèces de Volubilaires, une dans les mers australes, l’autre dans toute la Méditerranée. Les Séminerves se plaisent dans les parties des zones tempérées voisines des tropiques. Les Halymenies dans la partie moyenne des zones tempérées , les Erinacées sous Jes tropiques. Les Chondrus, si communs en Europe, m’ont offert trois espèces seulement de l’hémisphère austral, deux de l'Amérique occidentale et l'autre du cap de Bonne-Es- pérance. Les Gelidies paraissent plus communes dans la mer des Indes que partout ailleurs. Les Laurencies sont plus répandues entre les tropiques que dans les régions froides ou tempérées des deux hémisphères ; il en est de même des Hypnées et des Acantophores; les Dumontiés ap partiennent à la zone tempérée,. Le groupe nombreux des Gigartines est divisé en Lrois sections, Le premier a pourtypele Fucus ovalis de Turner, (81) son congénirese trouve sur les côtes de la nouvelle Hol- lande; le deuxième a pour type le Fucus confervodes de Turner, dont les nombreuses variétés en Europe fati- guent le botaniste, ses congénères existent dans les mers du Japon, de la Chine, et de la nouvelle Hollande: le troisième , à frondes articulées, offre des espèces en Eu- rope , au cap de Bonne-Espérance et dans l'Australie. 11 en est de même des Plocamies. Les Floridées sont en général peu nombreuses dans les mers équatoriales et polaires; et si l'hémisphère austral est moins riche que le nôtre dans cette classe d’hydro- phytes, ne pourrait-on pas l’attribuer au peu de largeur de la zone tempérée dans cette partie du monde? Les Amansies, rares partout, ne dépassent point les tro- piques. Les Dictyoptères, les Padines et les Dictyotes augmentent en nombre des pôles à l'équateur ; trois seu- lement se trouvent en Norwège. Les Flabellaires n’existent que dans la Méditerranée. Les grandes Ulves planes ou fistuleuses varient peu dans les différentes régions et les pays tempérés; les plus riches en offrent au plus le double de celles que l’on tronve dans les zones froides. Il n’en est pas de même des ul- vacées filamenteuses ou conferves vertes de Linnée ; elles sont beaucoup plus nombreuses dans les deux hémi- sphères du 50° au 65° degré que dans les autres latitudes. L'on peut regarder les Bryopsis comme des plantes des zones tempérées, les Caulerpes comme des hydro- phytes équatoriales ; une espèce se trouve dans toute la Méditerranée et non ailleurs. Les Spongodiées , principalement le dichotome, sont VII. 6 ( 82) presque cosmopolites ; cette dernière habite depuis le Nord de l'Écosse, jusque sous les côtes de la terre de Van Diémen. | Getexamen très rapide de la distribution géographique des végélaux de la mer semble indiquer que le maximum des genres et même des espèces doit se trouver dans la zone tempérée, patrie adoptive des plantes annuelles et bisannuelles. Les h ydrophytes que la même saison voit naître et mourir, Où qui par leur nature sont peu sensibles au froid, se plaisent dans les zones polaires, et les hydro- phytes les plus figneuses entre les deux tropiques. Il reste encore beaucoup à dire sur la géographie bota- nique marine, mais les faits nous manquent, et nous en- trerions trop dans le domaine des bypothèses: nous croyons devoir nous arrêter; les principes que nous avons établis ou développés pourront aider dans leurs recherches les naturalistes qui se livreront à cette partie si intéressante de la botanique. NoTE sur le déplacement d’un rein dans un enfant né avant terme, et sur quelques particularités du sys- tème vasculaire qui en étaient résultées ; « Par M. Mann, élève de l’école pratique. M. le docteur Baron, médecin en chef de l'hospice des Enfans-Trouvés , m'a confié le soin des autopsies , et a bien voulu me permettre de disposer de cette observation. (85) Le déplacement dés parties organiques ést un accident bien connu des praticiens , et les ouvrages d'anatomie pathologique sont remplis d’observalions relatives à ce genre de monstruosité ; aussi javais voulu séulement étu- ‘dier le fait suivant pour ma propre instruction , quand M. Geoffroy St-Hilaire, dont j'ai Suivi l'énséignement public, ét qui m'honore de son amitié, m'a pressé de rédiger mon observation et de la publier, Je re- grette de m'avoir pas su peut-être tirer tout le parti possible de ce fait, et je me trouve heureux toutefois d'avoir fourni à M. Geoffroy l’occasion de rectifier sur un point important les idées recues en organogénésie. L'enfant qui fait lé sujet de cette observation était du sexe masculin, petit et faible , né avant terme, et âgé de deux jours au moment de sa mort. Sa taille était de treize poutes trois quarts , etson poids de trois livres un tiers. L'appareil digestif n’offrait rien de remarquable : seule ment la membrane muqueuse de l'estomac présentait des stries rougeâtres de forme demi-circulaire, L'intestin grèle avait une teinte blanchâtre, ainsi que le gros intes- tn , qui était en outre distendu par le méconium. Le foie, noir et très gorgé de sang, avait un volume extraor- dinaire. L'appareil respiratoire ne présentait aucune par- ticularité; le poumon droit était sain, le gauche était gorgé de sang dans son bord postérieur. Il en était de même de l’appareil circulatoire, Le trou de Botal et le ca- nal artériel étaient libres. On peut enfin en diré autant de l'appareil sensitif interne. La substance cérébrale était partout rouge, et les vaisseaux inférieurs du cerveau très injectés. (64) Il n'en était pas de même. de l'appareil urinaire et de la portion du système sanguin qui s'y rapporte. Le rein gauche (n° 15) se trouvait placé en partie dans l’excavation du bassin. Il était en rapport , par sa face postérieure, avec la dernière vertèbre lombaire et la face antérieure et supérieure du sacrum; sa face anté- rieure était cachée par le péritoine, qui la recouvrait im- médiatement et dans toute son étendue, et par le rectum, qui la traversait à sa partie supérieure. Le bord interne était très concave; à sa partie moyenne on voyait l’origine de l’uretère (n° 10); à son côté ex- terne se trouvait le rectum, qui appuyait sur le bord du rein (n° 11). Le bord externe était convexe , il appro- chait de la figure sphérique ; il était cotoyé par l'artère iliaque primitive, qui, arrivée au lieu de sa bifurcation en iliaque externe et interne, se trouvait recouverte par ce bord : celui-ci continuait sa courbe en longeant le bord supérieur du détroit inférieur du bassin, et se termi- nait en se rapprochant de la ligne médiane et du bord interne. Le sommet supérieur du rein se trouvait placé dans l'angle formé par les deux iliaques primitives. -Le sommet inférieur était placé dans le bassin, der- rière la vessie et l'artère ombilicale gauche (n° 14 et 12). L’artère rénale gauche (n° 7) naissait de la partie an- térieure , supérieure ct interne de l'iliaque primitive gauche , le plus près possible de son origine ; son calibre ne le cédait en rien à celui de la rénale droite. Située dans l’angle formé par les iliaques primitives, elle se di- rigeait de haut en bas , passait sur le bord antérienr de la (85) base du sacrum, gagnait le rein et s’y distribuait ; aucune branche n’était fournie par cette artère. L’artère rénale n’était pas la seule qui se rendit à cet organe , une autre petite artère allait aussi s’y distribuer : elle naissait de la partie postérieure, supérieure et interne de l’iliaque pri- mitive gauche (no 8), sè dirigeait de haut en bas, au côté externe de la rénale, entre celle-ci et la sacrée moyenne; elle gagnait le bord interne du rein , pénétrait dans cet organe et allait s’anastomoser avec l’arlère rénale. L’ar- tère sacrée moyenne naissait de la partie postérieure, su- périeure et interne de l’iliaque droite vis-à-vis la précé- dente { no 9) 3 elle était petite et se dirigeait de haut en bas, entre la précédente et l’iliaque primitive droite, mais plus bas, entre l’uretère et le bord interne du rein, et allait enfin gagner le ‘sommet du eoccyx, en passant entre le rectum et la face antérieure du sacrum. L’artère rénale droite (n° 6), du même calibre que la gauche, naïssait de l'endroit ordimaire, à une ligne et demie de la mésentérique supérieure. Gette artère allait au rein en décrivant une courbe dont la convexité était en haut ; elle ne donnait aucune branche dans son trajet ; mais, arrivée au rein, elle se bifurquaitet s’y distribuait. La veine cave (n° 15 ) croisait cetteartère, qui se trouvait au-dessus de la veine rénale du même côté; et une petite branche de celle-ci croisait aussi l’artère rénale tout près du rein. Le rein droit (n° 16) avait presque une fois et demie le volume du gauche ; son uretère (n° 17), qui naissait immédiatement au-dessous de la veine rénale (no 18 ), était plus long que le gauche. L’artère diaphragmatique droite (no 1 ) naissait de la ( 86 ) partie antérieure de Faorte ; elle était très pelite el di- rigée de bas en haut, | L'artère cœliaque:( n°. 2 ) naissait de la face antérieure et moyenne de Yaorle ; une ligne au-dessous de Ja dja- phragmatique; d'un volume.semblable à celui des rénales, elle se dirigeait du haut en bas, se divisait bientôt en trois branches ordinaires, qui sont la stomachique, l’hépa-. tique et la splénique, Comme à l'ordinaire , l'artère mé- sentérique supérieure (n° b) naissait de la partie moyenne. et antérieure de l'aorte , trois lignes au-dessous de la cœliaque : son calibre excédait celui des rénales. La mésentérique inférieure (n° 12) naissait de la partie, antérieureet moyenne de l'aorte, sept lignes et demie plus bas que la mésentérique supérieure, et trois. lignes au- dessus de la bifurcation de l'aorte en iliaques primitives, La diaphragmatique gauche (n° 1 ) naissait de Ja partie latérale delaorte, presque vis-à-vis la droite : cette. ar- tère, était trés petite. Fntrela cœliaque et la mésentérique supérieure mais- saignt, à droite, la capsulaire(no. 5), de même volume que la, méseutérique supérieures à gauche, deux capsulairess dont, Fuve supérieure (n°3), du volume des rénales , et l'autre inférieure (no 4), égale à la diaphragmatique gau- che. Ces, artères marehaient transversalement de dedans, en dehors, €t lorsqu'elles étaient parvenues aux capsules, atrabilaires , elles se divisaient en plusieurs branches qui se répandaient sur les faces antérieure et postérieure, et, se ramifiaient dans, les. interstices des lobes. dont elles étaient formées: les deux capsulaires gauches s'anastomor saient entre elles. La direction du gramd stestin se. trouvait en quelqiie (871) sorte dérange par le rein gauche : en effet le rectum, placé sur la face antérieure et supérieure de çe rein , se trouvait porté en haut et dirigé horizontalement dans le flanc gauche, au lieu d’aller gagner la fosse iliaque de ce côté : de cette disposition résulte que la place qu'aurait dû occuper l’S du colon (n9 19) était occupée par l’intes- tin grêle. Les testicules (ne 20), assez volumineux, avaient déjà franchi l'anneau inguinal, REMARQUES sur le Mémoire de M. Mari. Par M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE. Les recueils de faits pathologiques sont remplis d’ob- servations sur le déplacement de quelques viscères ; ce qui n’a guère eu d'autre résultat que de faire connaître un sujet indéfinissable dans ses variations : 6n en est même venu à croire qu'il était à peu près inutile d’en reparler. Cependant je pense si différemment à cet égard, que j'ai cru devoir encourager M. Martin à rédiger son ob- servaiion ‘et à la publier. On est aujourd’hui assuré, par l'impulsion philosophique donnée aux recherches sur les monstruosités , qu'il n'existe point de désordres orga- niques, sans qu’ils ne dépendent d’une ordonnée nou- velle, se jetant comme à travers toutes les causes effi- cientes des fonctions régulières, S'il en est ainsi, nous devrons revenir successivement sur les faits de la mons- lruosité, bien que pour la plupart ils aient été déjà ob- ( 86 ) sérvés; car il ne doit plus être aujourd’hui question de s’en tenir uniquement à les qualifier vices d'organisation, ou déplacemiens de parties. Cest sous l'inspiration de ces idées que j ‘al examiné, avee un vif intérêt, le fait d’un rein descendu dans le bassin ; formant le sujet de Particle précédent. Cest un cas simple , un problème par conséquent moins compliqué et plus facile peut-être à résoudre. Le rein seul déplacé sans Ja capsule surrénale, restée à son point de suspension, en déposant de l’indépendance de'ces parties, avait aussi üixé mon, attention; mais surtout jai été fortement excité à la vue de l'artère rénale naissant de Ja bifurcation des deux iliaques. Car je me voyais renfermé dans ce di- lemme : ou le principe des connexions sera sérieusement attaqué par le fait du déplacement de cette artère, et de- vra succomber, ou il se relèvera, en donnant lieu à de nouveaux aperçus sur Je caractère des premières for- mations. Cependant il n’y aurait pas eu de défaut essentiel de connexion, Si l’artère rénale, naissant comme à l’ordi- naire de laorte, eût été embrassée dans les feuillets de ce principal vaisseau , en eût parcouru et descendu la tu- nique, et fût ainsi venue déboucher au point de la bifur- cation des iliaques. Je présumai et je désirai rencontrer ce genre de modi- fication. Je me suis donc rendu très attentif au- fait en lui-même, et j'ai employé successivement pour cela tous les procédés d'injection; d’abord le mercure, la cire en- saite. En dernière et définitive observation , jai trouvé je contraire de ce que je cherchais : Partère rénale sortait à plein goulot de la bifurçation des iliaques , en appuyant ( 89 ) un peu plus à gauche, c’est-à-dire un peu plus du côté de son rein. ‘Je livre moi-même cette observation, dégagée de toute illusion , et par conséquent cette objection, aux contra- dicteurs qui voudront s’élever contre l’essence et la géné- ralité du principe des connexions ; car le premier des de- voirs , dans la culture des sciences qui se composent et qui s'accroissent par la recherche attentive des phéno- mènes de la nature, le premier des devoirs, dis-je, est d'agir avec une parfaite sincérité. Ainsi, que ma théorie soit renversée, si, n'ayant été établie que sur un trop pe- tit nombre de faits, il en survient qui y échappent, qui y contredisent, et qui, par conséquent, démontrent qu’elle n’est pas, quant aux points embrassés parelle, uue expression fidèle des lois immuables de la nature. Cependant il me reste à examiner si l’on ne pourrait pas concilier la valeur du principe des connexions avec celle d’un déplacement réel d’artères. Je me suis long- temps et très attentivement occupé d’un travail compa- ratif des artères génitales : si je n’ai rien publié encore à cet égard , j'ai du moins recueilli un grand nombre de faits, et j'en ai remarqué plusieurs qui reproduisent, dans des cas normaux , la circonstance du déplacement qui est le sujet de cet article. : Mais d’abord rappelons ici que nous sommes partis, pour fon der le principe des connexions ,de l'observation des systèmes osseux et tégumentaires: or, dans le cerele de ces considérations , le principe des connexions ne m'a paru offrir aucune exception. Mais, dira-t-on, ces produits organiques ne sont-ils pas des résultats à l'égard du sys- tème artériel, du système générateur ? faudrait-il done ( 90) admettre des effets constans engendrés par des causes variables? Non, non sans doute ; il tombe sous les sens que cela est vraiment impossible. S'il en est ainsi, où trouver le nœud de la difficulté? C'est, je pense, dans la nécessité “établir une distinction entre les deux extrémités des artères. | En effet une artère n’est génératrice qu’à son extrémité confluente. Est-ce à cette extrémité qu’elle, ses dérivées et ses résultats, manquent à leurs relations réciproques , c'est-à-dire au principe des connexions ? Je crois pou- voir affirmer que cela n’est pas. Si c'est à l’autre extrémité, dite d'origine, que se rap- portent et le fait consigné dans le mémoire de M. Martin et ceux de même ordre que nos recherches nous ont fait découvrir dans beaucoup d'animaux réguliers, nous pourrions bien n'être arrivé que sur un ensemble de considérations dans lequel le principe des connexions n’est point intéressé, En effet un autre principe, qui change et renouvelle les bases de Ja science anatomique, le principe posé par l’un des plus ingénieux et des plus profonds anatomistes modernes, savoir, que toules les premieres formations se répandent de la circonférence au centre , nous paraît donner la clé de ces anomalies; car ce ne sont pas seule- ment les os, les muscles et les nerfs qui sont soumis à cet ordre de développement, c’est aussi et plus essentiel- lement lesystème vasculaire, Celui-ci commence à poindre dans les tégumens de l'être à former : il continue de se répandre avant que de se grouper, avant que plu- sieurs de ses cimes intérieures aillent se rencontrer et qu'elles s’anastomosent pour composer le cœur. D’autres (91) organes de l'embryon se forment en même temps, entre autres, le rein ou le lacis de vaisseaux qui le représente alors. Tous ces organes aboutissent à un lac commun, contenant le fluide qui-plus tard sera élevé à la condition de sang. Qu'alors une bride, de la nature de celles qui, suivant moi (1), commencent la monstruosité, attache aux membranes de l’œuf le lacis de ces vaisseaux du rein, ilarrive que les troncs principaux, se rendant au grand lac, ue peuvent plus tard, quard ils se régularisent en se resserrant, venir déboucher sur le même point du canal aortique. Comme je concois cette anastomose, elle ne fausse en rien le principe des connexions. Unautre objet du mémoire de M. Martin, bien digne d'intérêt, c’est, ainsi que je l'ai dit plus baut , Pindépen- dance réciproque de la capsule surrénale restée en place, et du rein qui occupe la région du bassin : je me borne pour aujourd’hui à cette remarque. On ne sait pas ce qu'est à capsule surrénale dans l’ordre philosophique. Les poissons en sont, dit-on, privés, maïs je crois que je parviendrai à l’y montrer; on l'aura méconnue chez eux, parce qu'elle s'y trouve déguisée de formes, et, en apparence, différente de fonctions. Je m’expliquerai un jour‘plus explicitement à cet égard. Norice sur les CIGOGNES, et particulièrement sur Les trois grandes espèces qui {fournissent a la toilette des dames les plumes déliées dites MARABOU. MM. Temminck et Laugier ont joint à la 64° livraison (1) Philosophie anatomique , tom. 2, pag. 52r; chez Pauteur? au Jardin du Roi. (92) de leurs oiseaux coloriés, qui vient de paraître, un ar- ticle sur le genre Cigogne , qui contient plusieurs faits. mtéressans. À Les auteurs donnent d’abord un tableau méthodique qui comprend onze espèces , savoir : 1. Ciconia Marabou , pl. col. 500 , du continent de YInde et des îles du grand Archipel. 2, Ciconia Argala,ibid., pl. 3o1, de l'Afrique, de- puis l'Égypte jusqu’au cap de Bonne-Espérance. 3. Ciconia capillata , ibid. , pl. 512, de Java et de Sumatra. | 4. Ciconia Mycteria ( Mycteria americana des mé- thodes), le Jabiru de Cayenne, très bien figuré dans les planches enluminées de Buffon , n° 817. — de l'Amérique du Sud. 5, Ciconia ephippioryncha ( Mycteria senegalensis , des méthodes), du Sénégal. 6. Ciconia australis (Mycteria australis, des mé- thodes ) , de l'Océanie. 7. Ciconia Maguaria , de l'Amérique méridionale, et accidentellement en Europe. 8. Ciconia alba, d'Europe, d’Asie et du nord de l'A- frique. 9. Ciconia nigra( très bien figurée par Nauman) , du centre et de l’est de l'Europe, se trouve aussi en Afrique. 10. Ciconia leucocephala (le héron de la côte de Coro- mandel , de Buffon, pl. col. 906), du nord de l'Afrique, de l'Inde , des îles de Java et de Sumatra. __ 11. Ciconia Abdimi, espèce nouvelle du musée de Berlin, d'Égypte et des autres parties du nord de VA- frique. (95) On voit que M. Temminck a réuni au genre Cigogne les espèces dont Linnée avait fait un genre séparé sous le nom de Mycteria ; cette séparation lui paraît avoir été peu motivée , le Wycteria ou Jabiru ayant les mêmes caractères extérieurs et la même manière de vivre que ies autres cigognes. Tous ces oiseaux senourrissent principalement de rep- tiles ; mais leur appétit vorace leur fait aussi engloutir les cadavres en putréfaction et les immondices lés plus in- fectes. Les services qu’il rendent par là aux hommes , la préférence qu'ils paraissent donner aux pays très peuplés , la douceur de leur caractère et la facilité avec laquelle ils s’apprivoisent, les fait jouir, presque partout, d’une protec- tion spéciale à laquelle on prête, dans quelque pays; l'apz pui des lois ; on provoque même leur établissement près des maisons, en leur construisant des aires sur les com- bles ou au-dessus des cheminées, ou bien encore sur des poteaux très élevés qu’on plante exprès. On est parvenu dans l'Inde à les rendre à demi domestiques , notamment la première des espèces mentionnées ci-dessus , celle de la Cigogne marabou. À Calcutta , où ces oiseaux vivent sur les habitations , on les voit se promener dans les rues. Ils sont protégés par une ordonnance de police, qui dé- fend , sous peine d’une forte amende, de leur faire au- cun mal. Non seulement ces Cigognes marabou écartent les vautours et les chiens qui voudraient leur disputer les charognes, mais ils s’attaquent souvent aux hommes et même aux cavaliers. Ce sont les couvertures inférieures de la queue de ces oiseaux , implantées près du croupion, qui fournissent ces belles plumes , à barbes délices , souples et flottantes, si (94) recherchées aujourd’hui pour la parüre des dames; sous le nom de Marabou. La préparation et la venté de ces plumes occupent la population de plusieurs villages des envirüns de Calcutta et de Madras, où l'on élève dés trou- peaux entiers de cette espèce de Cigogne, comme on élève des oies dans nos contrées. Il y a des individus chez lesquels les plumes du crou- pion , au lieu d'être blanches, sont d’un gris bleuâtres M. Temminck soupçonne, sans cependant en avoir ac- quis la certitude, que cette variété tient au sexe de lin- dividu ; du moins il s’est assuré qu’elle n’est pas l'effet de l'âge. Les plumes blanches sont les plus recherchées dans le commerce; elles sont généralement sans mélangé sur le même individu. | Les plumes du Marabou de l'Inde sont plus estimées et plus chères que celles de la Cigogne Argale du Sénégal, en ce qu’elles sont plus longues et à barbes duvetées plus fines. On pourrait employer de même les plumes de la Cigogne chevelue du grand Archipel asiatique, qui sont longues, d’un blanc éclatant, et à barbes aussi délices que celles de la Gigogne marabou; ce serait probablement une branche de commerce profitable pour ces îles. Les trois grandes espèces de Gigognes étrangères qu'on vient de citer, semblent avoir été réunies avant M, Tem- minck. sous le nom colleelif d’4rdea duübia, ou d'Ardea Argala. H est facile, en effet, de les confondre ensemble, surtout dans la jeunesse. Voici les caractères distinctif de ces espèces, telles que l’auteur les indique. Le Murabou a le bec fléchi en ligne courbe , de la base à la pointe. L'Argala a la base du bec un peu plus bombée, et l'arête en ligne parfaitement droite. Le pre- (95) imier a les narines ovoïdes ; le second a cette ouverture d’une forme oblongue. Quant à la poche gutturale, qu'ont plusieurs espèces de Cigognes , elle manque entière- ment dans la Cigogne chevelue; celle du Marabou à souvent plus d’un pied de long; celle de l’Argala est très courte, Les couleurs de ces trois espèces ne pré- sentent aucunes différences tranchées dans le jeune âge; elles différent davantage sur les individus adultes. Dans le Marabou adulte, tout le plumage des parties supérieures est d’un cendré bleuâtre foncé, la queue d’un noir bleuâtre, les grandes couvertures des ailes et les pennes secondaires couleur de plomb; le reste du plu- mage est blanc, la peau nue de la tête d’un rouge blafard, varié de taches noires, le cou et la longue poche d’un rouge pâle dans l’état de repos, et rouge plus ou moins foncé lorsque loiseau s’agite ; les pieds sont noirs. Dans l’Argala, le plumage des parties supérieures est. d’un cendré verdâtre très foncé ; la queue est noire, les grandes couvertures des ailes et les pennes secondaires sont un peu plus foncées que les pennes du dos, toutes liserées par une bande d’un blanc pur, qui est plus ou moins distinct et large, suivant l’âge des individus; le reste du plumage, les pieds et les autres parties sont ab- solument colorés éomme dans l'espèce précédente. La Cigogne chevelue est facile à distinguer, non-seule- ment par le manque de sac à la partie inférieure du cou, mais encore par la plaque cornée, d’un blanc pur, du dessus de la tête, et par le grand bouquet de plumes à barbes décomposées, ou de crins assez longs dont l’occiput est garni. Le plumage, dans l'adulte , est, en dessus, d’un vert ( 96 ) bouteille, nuancé et comme saupoudré de grisâtre ; chaque plume est en outre rayée de fines bandes, ondées de deux teintes, grise et verdâtre, dans l’âge moyen, et de deux nuances vertes dans l'adulte; la queue, les grandes couvertures des ailes et les pennes secondaires : ont une seule teinte verte métallique; la dernière rangée des couvertures moyennes porte sur chaque plume une grande tache mordorée; enfin, toutes les plumes formant le collier autour de la partie inférieure du cou, sont ter- mines de cendré ou de verdâtre, et leur base est blanche. tandis que les plumes du collier sont blanches dans ics deux autres espèces. TABLEAU MÉTHODIQUE de la classe des Céphalopodes , Par M. A. DESSALINES D'ORBIGNY, membre de la Société d'histoire naturelle de Paris, et naturaliste voyageur du Muséum d'histoire naturelle ; précédé d’une introduction par M. de FÉRussAc (1) ; ( Présenté à l'Académie des sciences dans la séance. du 7 Novembre 1825.) INTRODUCTION. La classe entière des céphalopodes , qui comprend les a ——— —————————————"———" <<< —— << — (x) Ce prodrome offre une nouvelle classification des animaux et des coquilles qui leur appartiennent , basée principalement sur l’ob- servation de tous les Pelythalames microscopiques. (97) mollusques les plus rapprochés, par leur organisation, des animaux vertébrés, est restée, jusqu'à présent, dans le chaos , du moins quant au plus grand nombre des ani- maux qui en dépendent. L’immense série des coquilles microscopiques polythalames, qui composent, pour ainsi dire, les sables de certaines mers, et ceux de quelques couches meubles de la surface terrestre , n'avait jamais été étudiée avec les soins qu'exigent la petitesse de ces co- quilles , leur étonnante multiplicité, la diversité et la sin- gularité de leurs formes et des autres caractères qui les distinguent. On ignorait leurs rapports avec les grosses espèces également cloisonnées, et l’on n’avait aucune don- née au sujet de leurs animaux; enfin, on était incertain si ceux-ci se rapprochaient de l’habitant de la Spirule ou de celui du Nautile, tous deux encore imparfaitement connus. Dans un tel état de choses , il était impossible de caracté- riser d'une manière convenable, les ordres , les familles naturelles et les genres de cette grande classe; d'établir , en un mot, à son égard, une distribution méthodique qui püt aider à saisir les rapports des êtres qui la com- posent, et faciliter la détermination des espèces si nom- breuses qu’elle renferme. : La géologie, non moins quela zoologie, était intéressée à voir cesser une telle confusion, qui accusait la science et ceux qui la cultivent : car ce sont précisément les débris fossiles des animaux de cette classe qui caractérisent avec le plus de netteté, par l'abondance de leur débris, les di- verses formations marines, depuis les plus anciens des ter- rains où la vie manifeste sa présence, jusqu'à l’époque où les parties basses de la surface terrestre furent abandou- nées par ka mer. Premiers habitaus des eaux, alors que l’a- WT." 7 ( 98 ) nimalisation offrait un moins grand nombre de types ; _ leurs débris attestent la taille gigantesque de quelques - uns d’entre eux et lamultiplicité prodigieuse de tous. Attiré par cet attrait puissant qu'offre à un jeune na- turaliste les parties les plus obscures et les plus difficiles de la science , et sentant d’ailleurs toute l'importance que présentait l'étude de ces myriades de petits corps orga- nisés, M. D'Orbigny fils, aidé dans son projet par les conseils et les encouragemens d’un père habile, et zélé investigateur de la nature, entreprit de pénétrer dans le dédale qu'offrait à l'observation ces infiniment petits, comme on les a appelés, dont Plancus trouva neuf mille individus dans dix onces de sable. Sans se rebuter, comme il n'arrive que trop souvent, lorsqu'un zèle ardent et une persévérance à toute épreuve ne soutiennent pas les ten- _jatives du jeune âge, les difficultés ne firent qu’accroître l'ardeur de M. d’Orbigny pendant les six années consé- cutives qu'il a employées à l'examen minutieux et difficile de ces petits corps. Il convenait d’abord d'étudier leur mode d’accroisse- ment , si diversifié et si bizarre, mode souvent si compli- qué qu'on aurait peine à le comprerdre , si ces espèces pouvaient facilement s’examiner à la vue simple, à plus forte raison lorsqu'on ne peut les observer qu'à l’aide des instrumens. Pour mieux réussir dans ce genre de recher- ches, et pour mettre tout le monde à portée de vérifier ce qu'il découvrait avec tant de peine, et enfin pour rendre sensibles à tous les yeux, les caractères des petits tests qu'il étudiait, M. d'Orbigny concut le projet, après avoir examiné cent et cent fois les mêmes objets et les avoir dessinés sous toutes leurs faces, de sculpter en grand les ( 99) types principaux de toute la série des polythalames mi- croscopiques, et, au moyen des matrices qu'il exécutait, de multiplier, par le moulage, la représentation de ces corps singuliers. Déjà deux livraisons de cet ouvrage d’un genre nouveau ont élé livrées au public (1), et les deux dernières vont être publiées sous peu. Mais ce n'était point assez d'étudier les petits corps qui nous occupent, il fallait découvrir leurs animaux, et saisir , s’il était possible, les secrets de leur organisation. Jusqu'alors un mystère impénétrable avait dérobé aux naturalistes la connaissance des constructeurs de ces pe- tites coquilles, On voyait à celle-ci un test partagé par des cloisons transversales, percées d’un ou plusieurs pe- lits trous. On savait assez vaguement, à Ja vérité, que l'animal du grand nautile chambré, Nautilus pompilius, de Linnée , était en grande partie contenu dans une loge supérieure à la dernière des cloisons de son test. On sa- vait aussi, plus positivement, que la coquille de la Spi- rule pénétrait en partie dans le saç ou le corps du cépha- lopode dont elle dépend , au lieu de le contenir plus ou moins, comme chez le nautile. Quel était, pour nos pe- tites coquilles, leur rapport avec l'animal? Étaient-élles renfermées dans son intérieur comme l'os de la Seiche? ou bien, au contraire, cet animal était-il contenu entre leurs cloisons, n’ayant d'autre communication à l’exté- rieur que par les petites ouvertures dont nous avons parlé? Car , ces petites coquilles, n’offrant aucune loge (1) L'ouvrage se gompose de 4 livraisons. Chaque livraison est com posée de 25 modèles contenus dans une boîte à compartiments , et se vend 20 fr. Le Dépôt est établi à Paris, chez M. Guérin,rue des Fossés- Saint-Victor, no 14, ( 100 } ouverte, on ne pouvait supposer qu'elles fussent avec leur animal dans des rapports analogues à ceux du nautile. T'out était entièrement conjectural à l'égard de ces di- verses questions. Malheureusement les côtes de l'Océan ne nourrissent que des espèces fort petites, même parmi ces infiniment petits , et les recherches de M. d’Orbigny n’ont pu com- plètement nous éclairer sous ce point de vue; cependant il a pu distinguer un grand nombre de fois que le test de cespetites coquilles étaitentiérement renfermé dansle corps ou le sac du céphalopode, ou du moins qu’il était entière- ment recouvert par une membrane ou tunique, et que cet animal était pourvu d'une grande quantité de bras comme celui du Nautile pompile. Des observations faites sur les espèces moins petites qui vivent dans Adriatique, nous en apprendront davantage, sans doute; mais les faïts reconnus par M. d'Orbigny sont précieux, surtout quand on les rapproche de ces deux circonstances importantes, qui n'avaient point été géaéralisées avant lui, savoir : 1° que tous les polythalames microscopiques n’ont point de loge ouverte dans laquelle une partie du corps de leur animal puisse être contenue , ce qui, par conséquent , indique qu’elles sont toutes intérieures ; tandis que, dans les familles des Nautiles et des Ammonites, l'animal était, en grande partie, renfermé dans sa coquille; 2° qu’elles manquent du syphon, qui, dans le test de toutes les grandes espèces de cette classe, traverse les cloisons et paraît destiné à loger, à garantir un organe essentiel qui, sans doute, lie la coquille à son habitant. Dès-lors on voit que les petits polythalames qui nous occupent for- ment dans l'ensemble des céphalopodes , une coupe net- ( 101 ) tement caractérisée et qu'on peut, en l'absence de toutes les’ découvertes qui pourront un jour nous faire con- naître les différences organiques moins considérables qui distinguent leurs animaux , se servir des accidents que présentent leur mode d’accroissement, leur forme, pour fonder la distribution méthodique des mollusques de cette grande coupe. L'on voit aussi que toutes les espèces munies d’un véritable syphon composent une autre grande division bien caractérisée. M. d'Orbigny a également observé, dans les petits po- Jythalames , un fait curieux et.inconnu avant lui: il en a trouvé quelques-uns , dont il'a formé une famille dis- tincte, qui paraissent fixés, tandis que tous les autres sont libres. L'examen de leur coquille, dont les côtés sont inégaux, et qui se moule sur les corps où elle adhtre, suf- fit pour constater ce fait singulier dans la classe la plus élevée de lembranchement des mollusques. Tout porte alors à penser que le mode de reproduction des animaux de cette famille différe notablement de celui des autres céphalopodes. Il n’est pas présumable que des mollusques fixés soient pourvus d'organes sexuels distincts sur ‘des in dividus différents; alors on doit croire qu'ils se fécondent sans accouplement , saus arrosement des œufs même , et cette circonstance importante peut faire présumer qu'ils s’éloignent de cette classe, où, du reste, toutes les ana- logies connues les retiennent encore. M. d'Orbigny s’est procuré du sable de toutes les mers: il a examiné celui d’une foule de localités célèbres par leurs fossiles ; et les nombreuses espèces qu'il a étudiées et dont la plupart étaient inconnus avant lui, s'élève à plus de six cents. Il a reconnu que leur distribution géogra- ( 102 } phique sur le globe est assujettie aux-mêmes lois que cellesquenous avons déterminées pour tous les autres mol- lusques. Soixante-neuf genres avaient été instilués avéc les espèces bien ou mal connues avant son travail, L’exa- men de tous ces genres les lui 4 fait réduire à vingt-deux, et il en a créé trente-un pour les espèces qu'il a décou- vertes; en sorte que le nombre total des genres qu'il pré- sente pour les céphalopodes dont il s'agit, s'élève à ciu- quante-trois. C'est ici que nous rappellerons sommairement les. travaux qui ont eu pour objet les petits céphalopodes dont M. d’Orbigny a fait une étude si particulière. PJan- cus fut un, des premiers qui attira sur eux l’altention : Ledermüller , Ginanni, Gualtiery , Spengler , Mar- Uni, ete., et plus tard Fichtel et Moll et Montagu en fi- rent connaître quelques espèces ; mais c’est Soldani, surtout ;" qui consacra à leur étude une partie, de sa vie, qui à signalé avec éclat l'existence de ce petit monde dont 6n n’avait avant lui qu’une faible idée. Il publia de 1789 à 1799 quatre volumes m-fol. de/figures assez fidè- lement exécutées et grossies, accompagnées d’un texte pet utiles mais parmi les espèces dont il a traité, se trouve unie foule dé coquilles également microscopiques où dans le premier âge, qui se rapportent à d’autres classés de mollusques. Soldani à d’ailleurs multiplié les figures des mêmes espèces, surtout pour les petits poly thalaïñies ; afin d'en signaler toutes les variétés : et ces va- riétés sont si nombreuses pour beaucoup de ces petits corps, que vingt-cinq des planches de ce naturaliste ap- pârtiennent à une seule et mème voquille, Parmi tous les auteurs que nots avons cités, Fichtel et Moll, surtout ;. ( 103 } doivent être distingués pour l'exactitude de leurs des- criplions et de leurs figures, M. d'Orbigny a observé de nouveau la presque tota- lité des espèces de leur ouvrage et de celui de Soldani , mais il les a étudiés avec tous les moyens d’exactitude que l’état plus avancé de la science de l'observation four- nit aujourd’hui, et avec tous les soins qu’elle exige. IE a plus que doublé le nombre de celles qui étaient décri- tes ou figurées avant lui. Soldani n’avait exploré que les environs de Sienne et les rivages d’une partie de PAdria- tique, tandis que les recherches de M. d'Orbigny se sont étendues sur tous les pays dont il a pu se procurer des _ sables. Tout fait présumer que la suite de ses investiga- tions lui offrira une moisson bien plus riche encore, car on peut dire, presque sans exagération., que le sable des mers et la poussière dela terre sont remplis de ces petits corps , et ce ne sont pas des ébauches de la création; bien au contraire, ils montrent, par l'élégance de leurs formes, par la richesse de leurs ornemens, une géométrie plus sublime que la nôtre, et nous révèlent toute la puissance, la fécondité et les merveilles de cette création. C’est avec l'ouvrage de Soldani et celui de Fichtel et Moll, et, pour les grandes espèces, avec celui de Knorr, que Denys de Montfort a composé le monstrueux traité qui a servi de base, dans ces derniers temps, à presque tous ceux qui ont voulu faire entrer les céphalopodes po- lythaïames dans le système. Montfort, dénaturant souvent … les figures qu’il copiait, en fabriquant quelquefois à plaisir, a érigé en genres presque toutes les espèces ou les variétés que le hasard lui faisait choisir parmi toutes celles des auteurs où il puisait. \ (104 ) $ MM. de Lamarck et Defrance, seuls, ont établi quel- ques genres dans les petits polythalames sur lobser- vation directe de quelques espèces. Plusieurs de ces gen- res ont été conservés par M. d'Orbigny; d'autres ont dù rentrer dans les caractères plus généraux des nouveaux genres qu'il a érigés. IL est important, pour faire apprécier le travail de M. d’'Orbigny;, d'examiner les classifications qui existaient avant la sienne, et de les comparer entre elles et avec celle qu'il présente aujourd’hui. Nous essayâmes les premiers (1), en recourant aux sources originales, de rapporter toutes les espèces micros- copiques figurées et décrites par les auteurs , à quelques groupes génériques fondés, autant que possible, sur l’a- nalogie des formes de ces espèces et celle de leurs prin- cipaux caractères: mais l'observation directe pouvait seule fournir les moyens d’asseoir un semblable travail sur des bases convenables et solides; car la plupart des meilleures figures manquaient précisément par l'expression des ca- ractères essentiels, Sachant d'ailleurs, comme nous l’a- vons dit alors, que M, d’Orbigny s’oceupait de cette tâche longue.et pénible, nous eùmes, moins pour but, dans nos éableaux méthodiques, de fonder la classification de ces petits êtres que de remplir une lacune qu’on ne pou- vait franchir sans la sonder, lacune qui arrêtait d’ailleurs (1) Voyez notre ouvrage intituié , Tableaux systématiques des Ani- maux mollusques, classés en Familles naturelles, dans lesquels on a, établi la concordance de tous les systèmes ; suivis dun Prodrome général pour tous les Mollusques terrestres et fluviatiles, vivans ow Jossites. In-40, Paris, Arthus-Bertrand. ( 105 ) tout travail d'ensemble sur Ja classe des céphalopodes. Cet ouvrage, publié en 1822, pouvait cependant, eu Pabsence de tout autre, commander quelqu’ättention à ceux qui, après nous, se sont essayés sur le même sujet ; car si, dans les sciences naturelles, au lieu de chercher à reciifier les classifications déjà connues, on édifie sans cesse de nouvelles méthodes, sans tenir compte des tra- vaux de ses devanciers , et sans prendre se la peine de motiver les innovations qu’on. propose , on jette alors les esprits dans le vague et l'incertitude, et au lieu de faire marcher la science, on en retarde les progrès, On s'aper- cevra facilement, en effet, en comparant notre travail avec celui de M. d'Orbigny, que les classifications récen- tes qui ont été publiées sur les céphalopodes en général , s'éloignent , plus que la nôtre encore, dés rapports natu- rels que ce naturaliste a déterminés: cette assertion peut- être facilement justifiée par la comparaison; et il'est in- contestable qu'en travaillant sur deux plans tout-à-foit différens entre.eux, et tous deux fort opposés à celui que nous avons suivi; en distribuant, chacun de leur côté, et pièce à pièce, dans d’autres familles, tous les membres des familles naturelles que nous avions essayé d'établir et dont quelques-unesse trouvent cependant avoir été confirmées par le nouveau travail de M. d’Orbigny, il est incontestable , disons-nous, que les travaux de MM. de Blainville et Latreille, pour. les mollusques de cette classe, et malgré la justice qui leur est due pour avoir voulu améliorer ce qui existait, auraient occasioné une confusion inextricable, si le travail de.M. d'Orbigny ne fût venu à temps offrir un guide pour se tirer de ce labyrinthe, Que penseraient, en cflet, les naturalistes e4 ( 206 ) les géologues , qui ne font pas des méthodes et qui voudraient , soit étudier, soit déterminer ou arranger leurs collections? que penseraient-ils de ces trois classifica- tions si différentes, et qui sont entre elles, sous le rap- port de la détermination et de l’ordonnance des genres, comme seraient trois listes de numéros sortis au hasard par un triple tirage, d’une bourse de loto. Laquelle de ces méthodes choisiraient-ils? A laquelle s’en rapporte raient-ils pour déterminer même les noms génériques de léurs espèces? Les deux grandes coupes primordiales ou ordres quenous avions empruntées au docteur Leach, sous les noms de Dé- capodes et d'Octopodes, ont été adoptées par M. Latreille. M. de Blainville a divisé l’ensemble des céphalopodes en deux ordres, les Cryptodibranches et les Polythalamacés. Le premier de ces ordres renferme tous les octopodes ou notre famille des Poulpes (moins les coquilles du genre Argonaute, que M. de Blainville continue, à tort, de consi- dérer comme étant étrangères à l'animal qui les habite), et tous les décapodes privés de test, qui composent notre famille des Seiches, ou autrement tous les céphalopodes nus. Mieux étudiés , les mollusques de cet ordre ne pouvaient beaucoup varier dans leur classification générale. M. de Bhïnville a également adopté les deux groupes, très naturels, établis par le docteur Leach, sous les noms d’octopodes et de décapodes, mais il a cru devoir les réunir dans un même ordre. M. Latreille, qui a suivi les rapports dans lesquels nous avions placé ces deux familles, a cru devoir imposer un nouveau nom à celle des décapodes, et a donné aux animaux qui la composent la dénomination d'Entérostés ; et, malgré les. ( 107 ) rapports intimés qui lient les mollusques de la séconde de ces familles, celle dés octopodes, il l’a partagée en deux familles distinctes sous les noms d’acochlides et de cym- bicochlides. L’immense série de tous les autres cépha- lopodes ne forme dans la méthode de M. Latreille qu'une séule famille, celle des polythalames, qui correspond à l’ordre entier des polythalamacés de M. de Blainville. M. d'Orbigny s’est trouvé naturellement conduit à l'adoption de l’ordre des eryptodibranches, tel que la limité M, de Blainville, par l'établissement des deux ordres dont nous avons parlé, l'un pour les céphalopodes pourvus d’un $ÿphon, l’autre pour ceux dont le test, privé de ce caractère, n’offre à ses cloisons , que de petites ouverturés dont la forme et le nombre varient , et qui, d’ailleurs, sont privés d’une loge contenant, en partie, l’animal , comme chez les céphalopodes à syphon. Pour les cryptodibranches, nous avons fourni à M. d Orbigny, le Prodrome des genres et des espèces des deux familles qui composent cette coupe. Les deux ordres qui, pour M..de Blainville, partagent tous les céphalopodes ont été également proposés par M. de Haan, dans l'ouvrage qu’il vient de publier sur les ammonites , mais sous les dénominations de /ibera pout les cryptodibranches et d'adhærentia pour les poly- thälamacés. Cette dernière coupe comprend les deux ordrés proposés par M. d’Orbigny, pour les céphalopodes avec où sans syphon, ordres qui , avec celui des crypto- dibranches, partagent, pour lui, en coupes d’égale importance, toute la série des céphalopodes. Cette con- sidération de la présence ou de l'absence du syphon n’a point échappé à M, de Haan, mais il s’en est servi pour ( 108 ) distinguer deux sous-ordres dans ses adhaerentiw, sous’ les noms de syphonoidea et d'asyphonoidea, au lieu qu'elle sert à M. d’Orbigny pour caractériser les deux coupes primordiales ou ordres qu’il a nommés syphonifères et foraminifères, dénominations préférables, parcequ’elles précisent mieux les caractères qui distinguent ces deux coupes. Moins heureux que M. Haan dans ses grandes coupes, lequel, du reste, n’a pas poussé plus loin ses divisions générales , MM. Latreille et de Blainville , faute d’avoir fait usage des caractères dont M. d'Orbigny a tiré un parti Si avantageux pour établir les deux ordres dont nous venons de parler, ont été conduits à combiner l'ensemble de tous les genres et méme des espèces , dans bien des cas , qui composent, chez le premier , l'immense famille des polythalames, et chez le second, l’ordre entier des polythalamacées , d’après les bases qu'ils ont cru , sans doute, les meilleures, mais qui leur ont donné, en résultat, un mélange peu rationnel de la totalité des céphalopodes qui sont compris dans les deux ordres des syphonifères et des foraminifères de M. d'Orbigny. Or, si l’on reconnaît, comme cela est inévitable, que ces âeux ordres sont établis sur des bases naturelles, que leur création facilite autant le classement qu'elle montre des rapports vrais et lumineux , il suit de ce seul fait, que le mélange, la fusion de tous les genres qui composent ces deux ordres en une seule et même conpe où leur ordonnance réciproque se trouve être entièrement diffé- rente, constitue un classement entièrement opposé à l'ordre rationnel. MM. Latreille et de Blainville eussent, à ce qu’il semble, évité en partie cette confusion, em ( 109 ) s’attachant plutôt à améliorer notre classification qu'à en donner , chacun de leur côté, une nouvelle ; aussi diffé- rentes entr’elles , que toutes les deux le sont de la nôtre : car tout en reconnaissant que nous sommes tombés dans des erreurs semblables à à celles qu’ils n’ont pu éviter, on ne peut, à moins de repousser l'évidence des faits, nous refuser d’avoir posé les bases d’un meilleur arrangement et limité quelques familles naturelles qui semblaient devoir résister à l'esprit d'innovation. Nous avons vu que notre ordre des décapodes cor- respond à celui de M, Latreille et aussi à l’ordre des po- lythalamacés de M. de Blainville, moins notre dixième famille, la dernière de cet ordre, celle des Seiches, que M. de Blainville a placée dans les cryptodibran- ches. Il s'ensuit que la comparaison qu'on peut éta- blir entre le nouveau travail de M. d'Orbigny et les mé- thodes générales publiées avant la sienne, est dés lors nettement circonscrite aux neuf premières familles de notre ordre des décapodes. On peut voir, en jetant un coup d’æil sur notre troi- - sième ‘tableau, que nous avions établi dans ces neuf familles une première coupe qui avait pour but de réunir celles dont les genres étaient munis d'un syphon (1). (1) Nous sentions des-lors si bien l'importance de cet organe pour caractériser une coupe primordiale parmi les Céphalopodes, que nous disions , page vi de notre Prodrome : « On peut cepen- » dant apercevoir entre tous les Décapodes, à l'exception des » Camérines et des Milioles, un rapport important , un Caractére > commun qui acquiert, par cela même, un très haut degré d'in- > térêt : c’est la présence de ce qu’on appelle le syphon, etc. , etc.» Et plus bas : « Ces considérations nous ont portés à commencer » d’abord par toutes les coquilles pourvues d’un syphon, etc,, etc, » { 110 }) Trompés alors par de mauvaises figures et des caractères faux sous ce rapport, donnés à certains genres par divers naturalistes, nous admîmes dans cette coupe des genres qui sont privés de ce caractère essentiel, et qui appar- tiennent aux foraminifères. Il suffisait alors de les en re- tirer pour les réunir à notre seconde coupe, destinée à h- miter tous les genres privés de syphon, en déterminant mieux les caractères de cetie coupe. Notre troisième grande section était assez bien caractérisée pour que Ja seule famille qui la compose, celle des Milioles, ait résisté au microscope de M. d'Orbigny. Il la conservée sous le nom d’agathistèeue, en faisant aux genres qui la composent les rectifications et les adjonctions néces- saires, Ainsi l'on pouvait, en reclifiant Pébauche que nous avions esquissée, en améliorant ce qui exjstait, s'éviter de graves erreurs et épargner aux naturalistes le speclacle d’une discordance aussi complète et aussi inexplicable, discordance bien faite pour ôter à Ja science le crédit dont elle doit jouir, et inspirer aux néophytes une juste méfiance pour les ouvrages où ils doivent puiser leur instruction. Nous devons cependant, avant de pousser plus loin Malheureusement, d’habiles observateurs, MM. Cuvier (Reg. an. t. 2, p. 367) et de Lamarck eux-mêmes, celui-ci pour plusieurs de ses genres, ct une foule d’autres auteurs, avaient considéré la plupart des foraminifères comme étant pourvus d’un syphon, et nous suivimes l’idée recue, en comprenant à tort plusieurs Foramini- fères dans les Syphonifères; mais enfin nous avions dès lors indiqué le nœud gordien et signalé par le fait les deux grandes coupes à établir. IL était réservé à M. d’Orbigny de fonder ces deux coupes par une immense série d'observations délicates. (ait) loin notre examen, faire une observation que la justice commande à l'égard de M. Latreille. Ce célèbre naturaliste n’a point eu la prétention de fixer les basesde la classifi- cation pour les céphalopodes ; il n’a voulu, sans doute, qu’indiquer les rapports que l'état de la science laissait encore dans le vague, Dans ses vues générales, il a montré ce qu'on pouvait attendre d’un aussi habile observateur, habitué à saisir les grands rapports de l’organisation qui lient les êtres, et plusieurs d’entre elles seront adoptées avec reconnaissance par les naturalistes ; mais il n’en est pas moins indispensable d'indiquer les erreurs qu'il n'a pu éviter, car l'autorité d’un tel maître pourrait commander la croyance sans examen à une foule de néophytes. Chez M. Latreille, nos neuf familles sont fondues en une seule qui devient alors gigantesque, et qui embrasse les genres les plus étrangers les uns aux autres, répartis, à la vérité, dans quatre tribus distinctes, On n’y voit pas moins figurer, avec étonnement (1) tous les genres bons et mauvais de Montfort et ceux de MM. de Lamarck et Defrance (2), au nombre de plus de quatre-vingt- dix, et ils sont ordonnés les uns par rapport aux autres de manière à rompre les groupemens que Yon croyait les plus fondés et les plus naturels. On ÿ remarque quantité de doubles emplois des mêmes genres et plusieurs (1) Lisez : presque tous les genres , etc., d’après les observations contenues daus le rapport fait par M. Latreïlle à l’Académie. (2) Effacez : et Defrance, d’après les mêmes motifs. M. Latreille n'en ayant pas fait mention, je m’empresse de reconnaître cette inexactitude, (tr a0) coupes génériques, que nous avions rejetées comme étant apocryphes, telles que les piles d’alvéoles des Bélemnites, par exemple, conservées sans qu’on puisse se rendre rai- son des motifs qui ont fait passer à ce sujet sur les obser- vations de M. Cuvier et sur les nôtres. Dans la méthode de M. de Blainville, son ordre des Polythalamacés est divisé plus convenablement en familles; il en admet dix, dans lesquelles tous les genres des Sy- phonifères et des Foraminifères se trouvent confondus. Les genres les plus opposés y sont réunis dans la même famille , comme les Spirules et les Hamites, les Bélemni- tes et les Baculites , les Saravénaires et les Milioles , etc.; tandis que d’autres genres, si voisins qu’on pourrait à bon droit les réunir, se trouvent disséminés loin les uns des autres dans des familles distinctes, comme, par exemple , les Ammonites et les Hamites, les Orbulites et les Scaphites, les Vorticiales et les Polystomèles, etc. Celle de nos familles qui semblait le plus devoir être conservée, et qui est si naturelle que tous les genres en sont étroitement liés les uns aux autres par un passage gradué, notre famille des Ammonites, empruntée à M. de Lamarck, qui l'avait très bien circonscrite, se trouve fondue d’une manière étrange dans cinq familles distinctes de cette classification. Les Baculites sont avec les Bélemnites: les Hamites et les Scaphites avec la Spi- rule, les Lituoles et l’Ichthiosarcolite ; les Orbulites près des Nautiles; les Ammonites avec les Discorbites, etc. Les Turrilites, qui ne sont qu’une modification de la spire des Ammonites, forment dans cetle méthode une famille sé- parée; enfin, le genre Ammonocératite y figure à côté du genre Hamite, qui n'en est qu'un double emploi, etc. (:225:) Nous nous sommes expliqué sans détour à l'égard des classifications proposées par MM. Latreille et de Blainville, pour les Céphalopodes polythalames : cette explication était nécessaire lorsque si peu de personnes encore ont pu se faire une opinion exacte sur les mollusques dont il s’agit. Nous avons actuellement à faire le procès de notre propre classification, et nous agirons avec la même impartialité, Nous nous sommes exécuté à l'égard de nos coupes générales, il nous reste à parler des neuf familles qui répondent à l'ordre des Polythalamacés de M. de Blainville. - La première , celle des Æmmonées, reste intacte dans le travail de M. d'Orbigny ; la deuxième, celle des Æyp- purites, doit, comme nous l’avions présumé (1), et comme les observations de M. d'Orbigny d’abord, et tout ré- cemment celles de M. Deshayes, nous l'ont appris, sortir de la classe des Céphalopodes pour passer dans celle des lamellibranches ou des acéphalés près des Rudistes de M. de Lamarck. Il en est de même du genre Raphanistre de Montfort, que nous en avions séparé à tort. La troisième, celle des Bélemnites, est aussi conservée par M. d’Or- bigny, qui l’augmente du genre Ichthiosarcolite, lié aux Bélemnites par des caractères remarquables, mais sur lequel on n’a point encore des idées complètes. La qua- trième famille, celle des Oréhocères, diminuée des genres Ichthiosarcolite et Raphanistre, conserve encore deux genres entièrement disparates, dont l'un appartient aux syphoniféres et l’autre aux foraminifères, La même faute se remarque dans la cinquième famille, celle des Zi- (1) Voyez nos Tableaux systématiques des animaux mollusques , cités ci-dessus; p. vin. VIT. 8 (114) luites, où la spirule est mal placée. La sixième, celle des Discorbes. ne renferme que des foraminifères; dans la septième, celle des Nautiles, la même association vicieuse se retrouve, par la réunion des Nautiles à côté de la Lenticuline. La huitième famille, celle des Camé- rines , est exempte de ce reproche ; et enfin la neuvième, celle des Milioles, à été conservée par M. d’Orbigny , comme nous l'avons dit plus haut. On voit d’après cela qu’en rémédiant aux associations peu rationnelles des trois genres que nous venons de signaler dans notre propre classification, et groupant à part ces trois génres parmi les autres syphoniféres, on n'aurait eu à l'égard des foraminifères qu'à courir les chances que devait produire pour leur classification l'observation directe de toutes leurs espèces. Sous ce rapport, M. Latreille, M. de Blainville et moi sommes également en défaut: seule- ment Ja juste méfiance où nous étions à l'égard des nombreux genres de Montfort nous en ayant fait réunir un très grand nombre dans chacune de nos coupes géné- riques, il règne comparalivement dans l’ensemble de notre classification, d'autant moins de confusion, que le nombre des termes qui ont élé groupés était moindre que dans celles de MM. de Blainville et Latreille. Tout ce que nous avons dit montre combien il était nécessaire qu’un travail convenable vint enfin fixer les idées sur l’ordre et l’arrasgement des Céphalopodes et faciliter létude d’une classe aussi importante par Por- ganisation des animaux qu’elle embrasse, le grand nombre des testacés qui s’y rapportent, et l’influence considérable que l'examen de leurs innombrables débris fossiles peut avoir sur tous les travaux des géologues. Ce (4159 résultat dépendait entièrement de l'examen préalable des petits polythalames, afin de fixer Jeurs rapports avec les grandes espèces. Ce travail difficile et minttieux une fois exécuté, ordonnance générale de l’ensemble des Céphalopodes se trouvait commandée pour ainsi dire: nous avons dès lors pensé qu'il serait utile pour la science que M. d'Orbigny, au lieu de s’en tenir, comme il en avait d’abord le projet, à présenter le prodrome de l'ordre des foraminifères, offrit un travail plus complet, et qui embrassât la classe entière des Céphalopodes , afin de fixer les idées des naturalistes sur l’ordre et les rapports des mollusques qui là composent , ét de diriger leur attention sur les familles qui ont le plus besoin d’être étudiées. C’est dans ce but qu’unissant nos eflorts aux siens, nous avons fait le prodrome du prémier ordre de cette classe, et voici un aperçu de l'ensemble du travail qui estiré- sulté du nouveau plan adopté par M. d'Orbigny. Nous avons dit qu'il a été conduit à diviser Fe Cépha- lopodes en trois ordres. Le premier, celui des CRYPTODIBRANCHES, dont nous nous sommes occupés, comprend nos deux familles des Octopodes ou des Poulpes et des Décapodes ou des Seiches. WI Dans leur ensemble, les sata de cet otdré ont été fort peu étudiés, et leur nombre doit sans doute s'accroitre beaucoup. L'absence de bonnes figures ; des- sinces avec la rigueur et les talents nécessaires sûr le vivant , en distinguant les séxes qui diffèrent souvent par les. proportions respectives du corps ‘ét des bras ; la confusion qui s’est introduite dans la synonymie, parce que chaque observateur donnait l'espèce ‘ qu'il ( 116) voyait comme étant l'espèce vulgaire de Linnée; enfin le défaut de bonnes descriptions, ont rendu la détermi- nation des espèces fort incertaine. Des genres même ont été établis sur l'indication du nombre des bras, qui laissent encore de incertitude parce qu'il est possible que les deux bras péduneulés, rétractiles dans le sac, n'aient point été aperçus. C’est, dans ces derniers temps, aux observations de MM. de Lamarck, de Blainville, Cranch, Lichstenstein et Lesueur surtout, que nous devons les espèces nouvelles connues depuis Linnée avec quelque certitude. En rassemblant tous les travaux épars qui ont été faits, comparant entre eux.les genres et les espèces proposés par les naturalistes, et les exami- nant avec toute la critique dont ces travaux sont suscep- tibles, nous sommes arrivés. à ce résultat : que le genre Sepia de Linnée, composé de huit espèces dans l'/ dition de Gmelin., réuni à son genre Argonaute, dont nous avons fixé les caractères, forme aujourd’hui dans notre prodrome , deux familles distinctes. La première, celle des Octopodes , composée de cinq genres, renfermanten- semble vingt-six espèces ; la deuxième, celle des Dé- capodes,, qui en comprend six ; offrant ensemble quarante deux-espèces. D M. de, Lamarck, dans son ouvrage sur les animaux sans vertèbres, le dernier de ceux où les Cryptodibranches soient examinés dans leur généralité, n'offre que cinq genres et, quatorze espèces. Nous avions déjà porté à dix-huit, les seules espèces du genre Calmars, dans le Dictionnaire classique d'histoire naturelle. M. de Blain- ville, depuis lors, en a encore augmenté le nombre dans un beau mémoire spécial sur ce même genre. (117) ‘Le second ordre, celui des SYPHONIFÈRES, est di- visé par M. d'Orbigny en quatre familles. La première, celle des Spirulées, ne renferme que le seul genre Spirule, dont l’animal, n'ayant que dix bras, doit suivre immé- diatement les Décapodes, mais ne peut être confondu avec eux, à cause de sa coquille cloisonnée et pourvue d'un syphon; la seconde, celle des Nautilacées, réunit tous les syphonifères dont l’animal est muni d’un grand nombre de bras disposés autour de la bouche, et dont le test a des cloisons unies sans découpures; la troi- sième famille, celle des’ Ammonées, dont les animaux sont encore inconnus et paraissent même anéantis sur ie globe, est bien caractérisée par la découpure des cloisons de leur test, qu’on ne connaît qu’à l’état fossile ; enfin la quatrième de ces familles, celle des Péristellées , également composée de coquilles inconnues à l’état vi- vant, est bien distinguée des précédentes par le sin- gulier entourage des cloisons de leur coquille. Pour ces trois dernières familles, M. d'Orbigny a dû se borner à limiter leurs genres d’une manière rationnelle ; l'état de l’observation ne permettant pas encore de pré- senter le tableau méthodique des espèces qu’ils renfer- ment. La plus inextricable confusion règne en effet dans la détermination et la synonymie des Ammonites et des Nautiles, et, malgré nos travaux sur les premiers et les matériaux que nous avons recueillis, ainsi que M. d'Or- bigny, sur l’ensemble de ces trois familles, nous attendrons d’avoir rassemblé toutes leurs espèces et toutes leurs variétés d'âge et de localité pour pouvoir présenter, con- jointement avec lui , un travail complet à leur sujet. Le troisième ordre, celui des FORAMINIFÈRES, est, on ( 118 ) peut le dire, une création nouvelle de M. d’Orbigny. Il l'a divisé en cinq familles, distinguées éntre elles par leur mode d’accroissement. Dans la première , celle des Sti- chostègues, les loges sont empilées sur un seul axe; dans la seconde, celle des E'rallostègues, les loges alternent sur deux ou trois axes distincts ; dans la troisième, les Héli- costegues, elles sont disposées en spirale régulière; dans Ja quatrième , les Ægathistègues, les loges sont peloton- nées sur un axe commun; enfin, dans la cinquième, les ÆEntomostègues, les loges sont elles-mêmes divisées en plusieurs cavités, et'elles forment une spirale. Ici, comme nous l'avons montré , M. d'Orbigny a eu tout à établir, quant à Ja détermination des espèces, des genres et des familles; et comme la pensée ne peut guère se reporter que sur des choses connues, c’est en étudiant les espèces elles- mêmes ou leurs dessins, qu'on peut asseoir son opinion sur la valeur des coupes qu'il propose. L'ouvrage de M. d'Orbigny vient démolir tous les échafaudages qui avaient été élevés avec celui de Montfort ou les figures originales où il avait puisé. C’est un service rendu à la science, qui mérite à M. d'Orbigny toute la reconnais- sance des savants, dont les secours et les encouragements doivent l'aider à terminer le grand ouvrage, déjà fort avancé, qu'il prépare sur ces petites coquilles. La plupart des travaux de M. d'Orbigny ont été faits à La Rochelle ; où il habitait, C’est dans cette ville qu'il a publié les deux premières livraisons de ses modèles des Polythalames nucroscopiques ; c'est sur les côles qui avoisinent cette ville qu'il a observé les animaux de ces petits corps; mais c'est à Paris seulement qu'il pouvait (119) ‘mettre la dernière main à sa classification. Il lui fallait des ouvrages rares qu'il n'aurait pu consulter en province; il fallait qu'il visitât les collections de la capitale, et qu'il prit enfin ces idées générales qu'on ne peut acquérir qu'au milieu d’un grand concours de lumières en tout genre. L’attachement et la confiance de M. d'Orbignv père et le zèle ardent de son fils pour des études qui lui sont si chères, ont bien voulu répondre à nos pressantes sollicitations à ce sujet, et à peine sept mois se sont-ils écoulés depuis son arrivée à Paris, que M. Alcide d'Or- bigny s’est mis en mesure de faire paraître son Prodrome, et qu'il a terminé près de la moitié des planches de son grand ouvrage. Associé à nos travaux sur les Mollusques, et les partageant , je me suis associé moi-même aux siens pour les Céphalopodes microscopiques, et ÿai pu, en suivant avec lui la route qu'il a tracée, prendre une idée exacte de ces petits testacés, J'ai vérifié avec soin toutes ses observations, reconnu, à laide du microscope, les différences que présentent ces coquilles, et la justesse des caractères qui distinguent les divisions de tous les degrés qui forment l’ensemble de la classification de M. d’'Or- bigny. Tel est le travail que j'ai l'honneur de présenter en son nom à l’Académie , comme les prémices des efforts d’un observateur zélé, digne de tout son intérêt, et qui met le plus haut prix à mériter ses suffrages. Il ne s’agit point ici de l'établissement d’un nouveau genre, proposé, comme il n’arrive que trop souvent actuellement , sans avoir étudié comparativement l’ensemble des autres _ genres de la même famille, ni de la découverte de quel- ques nouvelles espèces, établies sur des différences insi- gnifiantes, comme on en propose tous les jours, tant (t220'}) paraît grande à de certains esprits la gloire d'imposer des noms nouveaux, C’est tout un ordre, et un ordre considérable d'animaux peu ou pas connus dans leur gé- néralité, qui est débrouillé et retiré du cahos où il était plongé, par suite de ses observations; ce sont trente- cinq nouveaux genres et près de trois cents espèces dé- couverts en quelque sorte et établis d’après l'examen comparatif de tous les autres. Les planches que nous avons l'honneur de mettre sous les yeux de l’Académie, représentent seulement les principaux types de chacun des ‘genres établis par M. d’Orbigny dans l'ordre des Forami- nifcres; les figures des autres espèces en doubleront le nombre. Ce grand travail deviendra la base de l'ouvrage géné- ral que nous avons annoncé depuis long-temps , la suite | des Monographies de tous les genres de la classe des Céphalopodes, pour lequel nous avons réuni de longue main une quantité de matériaux, ouvrage qu'il serait impossible d'exécuter convenablement dans sa généralité sans la réunion des moyens que nous offre M. d'Orbigny, qui doit exécuter cet ouvrage avec nous. pe men ( 121) TABLEAU méthodique de la Classe des Céphalopodes. L'ouvrage dont nous offrons aujourd’huile Prodrome, comprend la description détaillée et les dessins sous plu- sieurs faces, de plus de six cents espèces de Céphalopodes microscopiques examinés avec la plus scrupuleuse atten- tion sous tous les rapports de leur organisation, com- parée avec celle des autres mollusques de cette classe; ce travail long et pénible est le fruit de six années d’obser- vations et de recherches sur les coquilles de cette nature qui se rencontrent vivantes dans les sables marins des côtes des diverses mers, ou fossiles dans les terrains ter- tiaires de beaucoup de localités différentes. * Circonscrits dans le cercle étroit d’un sommaire , nous nous bornerons seulement à indiquer ici les motifs qui nous autorisent à établir les coupes d'ordres, de familles et de genres que nous proposons, et à donner les in- structions nécessaires à l'intelligence de l’ensemble de notre travail, nous réservant de présenter plus de dé- tails sur toutes les généralités, dans l'ouvrage complet auquel nous travaillons. Lorsque nous avons commenté à nous occuper des Mollusques , nous nous sommes trouvé entrainé à nous livrer plus particulièrement à l'étude de la classe des Céphalopodes, d’abord par le désordre qui paraissait régner dans cette classe, puis par le grand nombre de corps testacés qu’elle renferme, dont il nous était diffi- cile de comprendre le mode d’accroissement ; nous vou- lions savoir ce qui détermine dans ces corps plutôt telle forme que telle autre, et enfin connaître la cause de ( 122 ) cette prodigieuse variation dans la figure et les autres accidents du test, qui frappent l'observateur aussitôt qu'il veut examiner avec détail ces myriades de coquilles. Pour les grandes espèces de Céphalopodes, quelques familles nous paraissaient très naturellement établies, les genres nous semblaient en général bien circonscrits, et leurs caractères assez bien déterminés pour pouvoir, moyennant quelques changemens, embrasser toutes ces nombreuses dépouilles de mollusques anéantis qui se rencontrent dans les terrains calcaires de toutes les époques. Mais lorsque nous voulùmes jeter un coup d'œil sur celles que l’on ne peut distinguer qu’a l’aide des ins- trumens d'optique, nous nous aperçümes que on avait laissé presque intact un vaste champ à exploiter, et que l'on ne connaissait que d’une manière très imparfaite la structure de ces corps et leurs véritables rapports avec les grandes espèces, parmi lesquelles on les avait tou- jours confondues lorsque quelque analogie de forme paraissait l’autoriser, Cela nous détermina à nous livrer d’une manière toute particulière à l'étude de ces petits êtres et à tâcher de découvrir sous quel mode de elassi- fication l'on pouvait les réunir, pensant dès lors que leur liaison avec les grandes espèces ne pouvait exister que d’une manière éloignée. Les commencemens de cette étude nous parurent pé- nibles; nous trouvions continuellement des obstacles à vaincre : tantôt des illusions d’optique venaient nous tromper sur la structure réelle des objets que nous avions sous les yeux, d’autres fois nous observions la même espèce plus de vingt fois sans concevoir de quelle ma- niére ce petit corps pouvait s’accroître el conserver la ( 228 ) mème forme à tous les périodes de sa vie; ces problèmes continuels joints aux autres obstacles occasionés par la petitesse de ces êtres, loin cependant de nous dégoûter de leur étude , nous donnèrent le désir de pénétrer plus avant que nos prédécesseurs dans les secrets de leur organisation, et lorsque, après avoir examiné un grand nombre de fois certaines coquilles, nous parvenions enfin à découvrir son mode d’accroissement , nous éprou- vions d'autant plus de plaisir, que cette découverte nous conduisait à la connaissance des autres. Néanmoins, nous aurions sans doute échoué dans notre entreprise, sans les conseils journaliers d’un père qui, nous guidant dans ce long travail, nous à mis à même d'observer et de dé- crire cette série de petits corps ; que sa vue, trop affaiblie pa: de longues observations sur toutes les parties de l'histoire naturelle , lempêchait d'étudier. Nous ne pou- vons même nous dissimuler que sans les soins soutenus que sa tendre sollicitude lui suggérait, ce travail n’aurait été que très incomplet, et qu'il ne présenterait point cet ensemble de faits que nous soumettons aujourd'hui à la savante critique de nos maîtres dans l'étude de la nalure. Nous saisissons avec empressement l'occasion de rendre un témoignage bien mérité de notre reconnaissance en- vers M. Fleuriau de Bellevue : ce savant nous a montré tout l'attachement dun second père dans l'intérêt qu'il abien voulu prendre à nos travaux, soit par ses conseils, soit en mettant à notre disposition tous les moyens d'observations qui nous manquaient. Nous nous empressons également de consigner ici Ja vive gratitude que nous devons à M. de Férussac pour ( 124 ) le constant intérêt qu'il nous a témoigné dès le début de nos travaux : il ne s’est point borné à les encourager et à nous donner d’utiles conseils , il a bien voulu vérifier l'ensemble de notre travail, auquel nous avons mis la dernière main sous ses yeux, et revoir avec nous dans tous leurs détails toutes les divisions et subdivisions de notre classification. Ce n’est qu’au bout de quatre années de recherches que nous nous sommes hasardé a faire connaître que nous nous occupions des Céphalopodes microscopiques, en publiant notre première livraison de Modèles grossis de ces petits corps, afin de rendre. visibles à tous les yeux les caractères qui les distinguent. Depuis ce moment nous nous sommes plus particulièrement occupé des rapports qui pouvaient fonder leur classification, en tenant compte de tout ce qui avait été fait avant nous sur le même sujet, et nous croyons enfin être par- venu à établir d’une manière satisfaisante l'ordonnance méthodique de ces êtres si nombreux et si peu connus jusqu'à ce jour. L'on ne peut se dissimuler que la classe des Cé- phalopodes, formée par M. Cuvier, bien qu'elle offre les animaux les plus parfaits parmi les mollusques , ne, soit celle qui a été la plus négligée jusqu’à présent , circonstance que lon peut facilement expliquer par l'obligation dans laquelle se trouvaient les naturalistes qui voulaient s’en occuper, d'étudier d’abord les nom- breuses dépouilles fossiles de ces animaux, et surtout d'observer au microscope une grande partie des co- quilles que renferme cette classe. Nous avons donc été obligé de nous livrer d’abord à (aa } l'examen des grosses espèces vivantes et fossiles, afin de bien comprendre les espèces microscopiques. En lab- sence de cette étude préliminaire, les auteurs qui ont essayé de classer les Céphalopodes n'ont pu néces- sairement produire que des méthodes, incomplètes , d'autant que, dans le vide qui existait à l'égard des po- lythalames microscopiques, la plupart de ces méthodes ont été fondées sur les genres établis par Montfort , le- quel, ne se bornant pas à grouper les bonnes figures de Fischtel et Moll et de Soldani, et comme pour jeter plus de confusion dans sa propre classification, a érigé en genre (comme le dit M. Cuvier, dans son Règne animal), jusqu'aux moindres variétés des espèces figurées par ces deux auteurs. Dénaturant d’ailleurs ces figures par des caractères qui n’existaient pas, Montfort en a souvent imaginé à plaisir. Cependant cet écrivain, que l’on devrait rayer du nombre des auteurs que l'on cite, a continuel- lement été mentionné d’une manière avantageuse dans les ouvrages sur les mollusques, et même suivi à la lettre jusque dans ces derniers temps. Il est vrai qu'il eût été bien difficile de découvrir ses supercheries sans une étude approfondie des petits polythalames ; aussi l'addition des nouveaux genres eût de plus en plus embrouillé leur classification, si un travail spécial n’était venu servir de base pour l’avenir , et rectifier les erreurs grossières dans lesquelles était tombé volontairement un homme qui, par son charlatanisme sur une matière sur laquelle l’on ne saurait apporter une trop scrupuleuse exactitude, a été cause des erreurs commises .par tous les auteurs qui l'ont suivi. d Jusqu'à Linnée, l’on n’avait guère que des figures plus ( 126 ) ou moins médiocres, et des descriptions imparfaites de quelques Céphalopodes. IL établit, pour ceux qui lui étaient le plus connus, les trois genres Sepia, Argonauta et Nautilus. Le premier, comprenant tous les Céphalo- podes dépourvus de coquille, fut placé dans ses Vers Mollusques, tandis que les deux autres, ayant un test, firent partie de ses Vers Testacés, distinguant dès lors les coquilles monothalames de son genre Argonaute, des Polÿthalames de toutes les tailles, dont il composa son _genre Nautile. Successivement, les découvertes ou les observations de MM. de Lamarck, Bosc, Cuvier, Leach, Cranch, Lesueur surtout, Lichtenstein, de Blainville et de Férussac, ont conduit les choses à ce point que le seul genre Sepia, dont Gmelin même ne donna que huit espèces, est devenu un ordre entier qui, aujourd’hui, renferme deux familles, et dix à onze genres bien distincts, composés d’un grand nombre d'espèces. Le genre Argonaule n'a pas éprouvé la mème augmen- tation et les mêmes changemens; au contraire, à peine y a-t-0on ajouté deux où trois espèces, et l'on a dû en retrancher deux dés cinq décrites par Gmelin, les A. ‘arctica ét Cornu, qui se rapportent à d’autres classes. C'est dans le genre Nautile de Linnée que les pro- grès de l'observation se sont fait le plus sentir. Une foule d'auteurs ont décrit et figuré de grands po- lythalames; Korr, Walch, Schrœter, Breyn, Mar- tin, etc., etc. MM de Schlotheim, de Lamarck, De- france, Reinecke et Sowerby surtout, ont porté la série de leurs espèces à un nombre considérable | et ces polythalames , réunis jusqu'à nous dans un seul ordre (127) divisé en beaucoup de familles, avec tous les Nautiles microscopiques, ont dû composer à eux seuls un ordre à part dans lequel nous avons conservé deux des familles naturelles établies par M. de Férussac, en en créant deux nouvelles pour les Nautiles proprement dits et la Spirule. Quant aux petites espèces, observées surtout par Plancus , Leédermuller, Soldani, Montagu, et Fischtel et Moll, etc., elles s’élévèrent en peu d’années à un nombre assez considérable. Soldani surtout, dans un ouvrage qui a justement excité l'étonnement par la patence et les soins qu'il suppose, a donné une mul- titude de figures de ces petits corps, qu'il groupa sous des caractères vagues, et qu'il né suivait pas tou- jours; ils furent pour Montfort l’occasion d'établir un grand nombre de genres qu'on a depuis diversement ordonnés en familles, ét qui, pour nous, ont dû com- ” poser , avec ceux établis par MM. de Lamarck et De- france, un troisième ordre dans la classe des Cépha- lopodes. Cet apercu rapide montre les changemens prodi- gieux qui se sont opérés depuis Linnée au sujet des trois genres. qu'il avait établis. Nous entrerons actuellement dans quelques détails à l'égard de ces changemens, en caractérisant ceux que les méthodes les plus célèbres ont apportés dans la classification générale de ces ani- maux. M. de Lamarck, dans son Système des animaux sans vertèbres, édition de 1801, mettait en tête des mollus- ques, les Céphalopodes nus, tels que les Seiches, les Calmars et les Poulpes, qu'il réunissait, ainsi que. les (108: genres Lerné, Firole et Clio, dans sa série des mol- lusques céphalés nus, séparant et plaçant à la fin des mollusques céphalés testacés, dans sa division des uni- valves multiloculaires, tous les autres genres , tels que Nautile, Orbulite, Ammonite , Phanulite, Nummulite, Spirule, Turrilite, Baculite, Orthocère, Hippurite et Bélemnite, n'ayant pas fait entrer jusque là les Cé- phalopodes microscopiques dans sa classification. Dans l'Extrait de son Cours, publié en 1812, ce savant Ôôta de ses Mollusques Céphalopodes les genres Lerné, Firole et Clio, qu'il reconnut ne pas leur appar- tenir. et ce groupe bien plus naturel fut alors divisé par lui en trois coupes. La première, ses Céphalopodes tes- tacés Polythalames, dans lesquels il plaça toutes les grandes coquilles multiloculaires et les coquilles micros- copiques, dont il avait, à cette époque, créé quelques genres; la deuxième , les Céphalopodes testacés Mono- thalames, qui ne renfermaient que le genre Argonaute, et la troisième, les Céphalopodes non testacés, dans lesquels étaient les genres Poulpe, Calmaret, Calmar et Seiche, composant ainsi une série distincte des Argo- nautes, si justement rapprochés des Poulpes par M. de Férussac. La seconde édition de ses Animaux sans ver- tèbres, dont le volume qui comprend les Céphalopodes fut publié en 1822, n'offre pas de changemens, quant aux trois groupes créés dans l'Extrait de son Cours, et D dont nous venons de donner une idée. VE Genre I‘. ARGONAUTE. € eJot 2 ï Qu quefe qe BELLÉROPHE. amie Ou un D interne, mu: - LIT. PouLpE. quille polyi LV. ErEpoN. Quatre ou cir Ne CALMARET ? dices tentc télé, et'ent { Genre I®. CRANCHIE: “ r lan wevuwrw OtelOI- k communicaun È l’autre: _ XI. PLANULINE. Un grand ni XIT. PLANORBULINE. XIIT. OPERCULINE. e 7 T 3 ons XIV: . SOLDANIE. FORAM D’ XV. CASSIDULINE. XVI. ANOMALINE. XVII. VERTÉBRALINE. re XVIII. PoLYSTOMELLE. XIX. DENDRITINE. XX. PÉNÉROPLE. XXI. SPIROLINE. . XXIT. Rogue. XXIII. CRiISTELLAIRE. XXIV. NonIoNiNE. XXV. Nommuzine. XXVI. SIDÉROLINE. Genre EI. BiLOCULINE. IT. SPIROLOCULINE. IT. TRILOCULINE. IV. ARTICULINE. \7à QuixQuÉLocuLixE. | NT: ADÉLOSINE. [LR HÉTÉROSTÉGINE. TIT. OnrmicuLINeE. IV. ALVÉOLINE. V. FABULAIRE. | | Genre I. AMPHISTÉGINE. nya MGoltusq ue 1° Classe. CÉPHALOPODES. + Quelquefois un testmonatha- (| 4. Huit bras sessiles muni Geure ARGOXAUTE +Ç L - m s lame lo un rudiment teste FRE | TU. Reuuéropxe interne, mais jamais de co- | 1re Fe, 6 ee ) : DAS 1* Famille. — Les OCTOPODES, Leach, “ IN. Pour Quatre ou cinq paires d'appen- Féruss. ; Ocrocères, de Blainy Aie EuEnoN dices tentaculiformes à La N CaLMARET ? téte , et entourant la bouche. : I 0 { senure \- RANCHIE PR B. Huit bras sessiles et deux bras pédonculés, ordinai- CT RS DRE. rement repliés dans le sac, tous munis de ventouses, " a+ PIQUE NY CHOTEUTHL (i TO 3R E . s ue = .... + RYPTODIBRANCHES, 2e Famille. — Les DÉCAPODES, I ; IV CazataR De Blainv. Féruss.; Décacènes, de Blainv Y SÉPIOTRUTHE VI SEICRE A. Huit bras sessiles , deu bras pédonculés, garnis de | ( ventouses et se repliant dans le sac; test simple, spi- s f CT ne NIV ec AOIEPES QE pren { LENS. SERULE nul loisons unies ; siphon au bord antérieur J | 1" Famille. — Les SPIRULÉES ++ Un test polythalame in- À B. Une série très-nombreuse de bras sessiles dans les £ terne ou partiellement recou- animaux connus , et entourant la bouche: ventouses ? Genre ] NAUTILE vert par l'animal, qui peut test simple, spiral ou droit ; cloisons unies, cavité su- 11 Luruie rs rentrer à volonté, en péricure à la dernière cloïson , grande et engalnante; tout ou en partie, dans une siphon central ou situé au bord antérieur nl ORCNOCERATE loge supérieure à La dernière clason: Siphon toujours eon- ° Famille, — Les NAUTILACÉES , d'Orb. tinu d'uneloge à l'autre Dix appendices tentaculair C. Bras ? ventouses....? test simple, spiral ou droit; : Genre I* BACULITE. ou plus, entourant La bouche cloisous découpées , cavité supérieure à la dernière | Il Haxire 4 TT SCAPIITE IV AMMONITE 3° Famille. —Les AMMONÉES, Lam, , Féruss \ TURRILITE Genre If ICHTHIOSANCOLITE 11 BÉLEMNITE Genre 1° NoboOSALRE II LiNGULINE. IIf FhONDICULAIRE IV RiIMULINE V VAGINULINE VI MANGINULINE VIT D. Bras….? ventouses.….? test présumé tout interne, com- P' posé d'unnoyau divisé en loges et d' une enveloppe sou- vent Lrès-Épa ; formée par un réseau présumé ana- à celai/du rudiment testacé des Seiches ÿ cloi- À cloison , grande et engalnante ; siphon marginal (dor- 11° ORDRE | sal sur la carène). > SIPHONIFERES, D'Orbigny. +) Une seule cavité par loges ( Aplostégues). A. Loges empilées ou superposées sur un seul axe , bout sous unies ; cavité supéricure à la dernière cloison peu profon siphon commun nt marginal \ 4° Famille. — Les PÉRISTELLÉES , d'Orb à bout, soit qu'elles débordent ou non en se recou- vrant plus ou moins latéralement ; point de spirale re Famille. — Les STICHOSTÈGUES PLANULAIRE VIII. PAvonInE. { Genre If BIGÉNÉNNE ssemblées en tout ou en partie par alternance ou enflées sur deux ou trois axes distincts di di- verses manières, mais sans former de spirale régulière et nettement caractérisée If TEXTULAIRE III. VULYULINE IV Dimonpmine \ POLYMONPHINE VI VInGULINE VIT. SPHÉNOÏDINE Genre 1“ CLAYULNE Test libre ou ‘fixé; loges IT UvirÉMNE. cmpilées sur nn seul (axe II BULONNE. spire plus ou moius élevée IV METTRE tours apparens d'un seul \ AGREE SRE VI ROTALIE 3 VII. CaLGARINE GLouic otre TURBINOÏDES. vu LOBIGÉRINE x* Famille. — ENALLOSTÈGUES. ++ Untest polythalame t mentinterne; dernière c terminale; point de siphon , mais seulement une ou plu- sieurs ouvertures dl IX. GYNOÏDINE X THONCATULINE ant Test libre ou fixé , diseor- communication d'une lo; l'autre Un grand nombre de bras ei del; loges enfilées sur un XI PLANULINE XII PLANORBULINE XIII OPENCULINE. seul axe, tours de spire appa es assemblées sur un ou deux axes distincts, | rens de chaque côté mais formant une volute spirale, régulière et nette- ) 11° ORDRE FORAMINIFÈRES 3° Famille. — HÉLICOSTÈGUES AMMONOIÏDES t/ L RES, | meut caractérisée, turriculée ou discoidale 2° section | XIV SENTE, D'Orbigny. XV CASSIDULINE XVI ANOMALINE. de XVII. NERTÉBRALINE D a us, XVIII. POLYSTOMELLE De RCE XIX. Dexonmine embr en tout ou en XX PÉNÉROPLE Fee int de tours yisi XXI. SPIROLINE Le XXII. Ropuziwe NAUTILOÏDES XXIIT. GuisTELLAInE XXIV. Nonionine D. Loges pelotonnées de diverses manières sur un axe comœun 4° Famille. — AG ATHISTEGUES Gepre I BiLocuLixe IT SPIROLOCULINE ny TriLocuLINE Genre 1 AMPHISTÉGINE IT HérénostrÉGint JIT OnBICULINE. IV ALVEOLINE V Fasuraint XXVI. Sinérouixe XXV. Nummuinr | 44) Loges divisées en plusieurs cavités et formant une spirale 5e Famille. — ENTOMOSTÈGUES \ IV ANTICULINE V QUINQUÉLOCULINE. VI ADÉLOSINE Annales des Sc nat. , t Ë ( 129 ) M. Cuvier, en fondant la classe des Céphalopodes: sur des caractères organiques qui avaient été négligés jus- qu'à lui, les a seulement séparés en groupes distincts dans lesquels une foule des genres de Montfort se trou- vent réunis. AE CYUHS E Schweigger les a divisés en deux séries, à corps nus, les Sepia, Lin., età corps pourvu d'un Test: dans celle-ci: il a placé les Polythalames en tête et les Monothalames à la fin, composés, comme dans la classification de. M. de Lamarck, du seul genre Argonaute , et séparés les uns des autres par toutes les coquilles multiloculaires. M. de Férussac a divisé les Céphalapodes en deux ordres , le premier celui des Octopodes, dans lequel il a placé les Poulpes et les Argonautes, qu'il a rapprochés avec tant de raison les uns des autres , et celui des Dé- capodes, dans lequel les Seiches et les Calmars sé trou- vent réunis aux Céphalapodes polythalames de M. de La- marck. Plusieurs de ses familles naturelles sont très-bien circonscrites ; et dans l’état où se trouvaient Jesconnais- sances sur cette classe, il a fait tout ce que l’on pouvait faire, en diminuant les genres de Montfort, et les réduisant à leur juste valeur. VIHOG 4 M. de Blainville Les a également divisés en deux ordres: les Cryptodibranches , pour tous les Céphalopodes nus etles Polythalamacés, qui comprennent les coquilles multiloculaires , qu’il range entre elles selon-le-plus.où moins grand développement spiral de la coquille, sans avoir égard aux autres caractères , et en ne conservant aucune des familles de M. de Lamarck et de M. de Férussac. L M. Latreille, dans ses Familles naturelles du Règne VII, — Février 1826, 9 ( 130 ) animal, a suivi M. de Férussac dans ses coupes d'ordres, divisant tous les Céphalopodes en Octopodes eten Déca- podes; mais pour les divisions secondaires ; il a formé des familles composées de genres différens de ceux des auteurs ci-dessus cités. M. de Hann vient de diviser les mollusques qui nous occupent en Céphalopodes libres qui comprennent ceux qui sont dépourvus de coquilles polythalames, et en adhérens pour ceux munis d’une coquille mutiloculaire. La seconde de ces divisions est subdivisée en deux séries , la première, sous le nom de Siphonoïdes, comprend toutes les grandes coquilles multilocalaires ; et la deuxième, sous celui d’Æsiphonoïdes , renferme toutes les espèces microscopiques. Nous croyons qu’il est préférable et surtout plus natu- rel de diviser tous les Céphalopodes en trois ordres dont le premier comprendra toutes les espèces sans coquilles polythalames , et pour lequel nous conservons le nom de CryPeronrerancees que lui a donné M. de Blainville. Ces añimaux , quoique leurs espèces soient encore peu connues, ont été cependant mieux étudiés que ceux qui sont pourvus d’un test. On peut consulter à leur sujet les travaux de MM. Cuvier, de Lamarck, de Férussae, de Blainville, Latreille, Lesueur, Leach, Poli, etc. Nous devons à M. de Férussac toüte la partie de notre Pro- drome qui concerne cet ordre. Quant aux coquilles polythalames , nous nous trou- vons forcés de changer toutes les classifications établies jusqu’à ce jour à leur sujet, en les séparant en deux ordres distincts , la découverte des animaux qui renfer- ment les espèces mieroscopiques nous ayant fait recon- (xx) naître qu'il était impossible de elasher les grandes espècés avec les petites. ; Le deuxième 6rdre des Céphslopedes Étissn x coquilles polythalames munies d'une.cavité supérieure à la dernièré cloison de leur test, ponvant contenir enltout ou en partie Fanimal, et pourvue d'un siphon ‘tou- jours continu d’une loge à Faute; ét: donnant passage à un organe particulier. Nous les nommons Sipnonirëness, ! Le troïsièmé comprendra les polythalames sans loge ouverte ou dont la dernière eloison qui termine la co- quille est même convexe, et qui sont dépourvus de si- phon, ayant pour le remplacer qu'une ou plusieurs . petites ouvertures donnant communication aux loges en+ tr'elles. | Ce sont nos ForAmINIFÈRES (1): Cette manière de diviser les Mollusques qui nous .oc- cupént n’a rien de hasardé pour les genres dont les ani- maux ïie sont pas connus, car les mêmes caractères gé- néraux se retrouvent dans chacun des genres de chaque ordre. Les Siphonifères ont constamment une large cavité qui peut contenir quelquefois tout l’animal ; ils sonttons munis d’un siphon protecteur d’un organe dont lu sage n’est pas encore bien connu, Les Foramimfères n'ont rien de semblable : la dernière cloison est chez eux toujours terminale , et l’irrégularité de l’ouverture et la torsion que serait obligé de prendre l'organe du si- (r) Les noms de Siphonoïdes et d’Asiphonoïdes |, donnés par M. de Hann, n’ont pas été conservés , parce qu’ils ne caractérisaient pas bien les organes qui servent de caractères aux ordres. (132) phon, s’il existait, dans les genres où le mode d’ac- croissement est très-irrégulier , nous font admettre pour tous ces genres ce que nous avons cru observer sur quel- ques-uns de leurs animaux que nous avons étudiés : c'est que la petite ouverture dont leur test est muni ne donne passage à aucun organe traversant les loges , mais seule- ment à une liqueur le plus souvent colorée qui peut être plus ou moins nécessaire à l'existence de ces petits êtres. La texture de la coquille diffère beaucoup entre ces deux ordres ; elle ne varie pas dans les Siphonifères ; la nacre paraît être une des premières base de la composition des grandes coquilles; les Nautiles et la Spirule, dans les espèces vivantes, en sont presque entièrement composées, les Ammonites ,: les Turrilites , les Scaphites, etc., en montrent souvent encore des restes incontestables. Les Foraminifères, au contraire, quoiqu'’ils aient été indiqués comme nacrés, sont constamment dépourvus de nacre; des erreurs d'optique ont pu seules le faire croire. Leur texture varie beaucoup; elle est quelquefois tout-à-fait vitreuse , ce qui les rend transparens et surtout très-cas- sans ; d’autres fois elle est poreuse, transparente , serrée et opaque , se rapprochant assez bien alors de la couleur de la porcelaine vernie. Nous allons donner ici le Tableau synoptique de l’en- semble des Céphalopodes , après quoi nous offrirons plus en détail le Prodrome de leurs espèces. (133) Deuxième grande division du Règne animal. ANIMAUX MOLLUSQUES, Cuv. CLASSE I". — CÉPHALOPODES, Cuvrer, Dumériz , Lamarck, FÉrussac, LATREILLE. Genres Sepia, Argonauta et Nautilus, Linné ; Molluscorum Brachiatum, Port ; Cryptodibranches, Bzainv:, pre- miere Classif.; Céphalophores, id. , she Antlio- MA CITÉ Gray. Caractères essentiels. — Animaz. Corps charauw, ren- fermé dans une tunique musculeuse,, en forme, de sac ou de bourse ouverte par-devant, et d’ où. sortsune: tête. généralement bien développée ; point de disque lécomo- teur ou pied proprement dit, mais pourvu d’appendices tentaculaires natatoires et quelquefois de nageoïrés\ Nu , logé dans un test monothalame ow contenu en partie dans une coquille polythalame; d’autres fois pourvu € d’un ru- diment testacé interne ou d’une véritable coquille cloi- sonnée, renfermée en tout ou en partie dans l’intérieur du sac. Tête. Le plus souvent très-distincte du corps, couron- née par des appendices tentaculiformes ou bras, servant à la natation et à la préhension, au nombre de 8,10 ou plus et entourant la bouche. Deux yeux sessiles générale- ment très-grands. Bouche antérieure et terminale, armée de deux mandibules cornées , très- fortes, en forme, de bec de perroquet et agissant verticalement l’une. sur, (154 ) l’autre, entre lesquelles se trouve une nent garnie de pointes cornées. dode Anus médian placé à Ja partie antérieure da sac et ca- ché. | Organes de la respiration branchiaux , pairs et sy- es 1 Bd cachés dons une poche dorsale. exes séparés sur OL individus différens. Rarement fixé ; ordinairement libre et nageur ; {OWS MATINS). | PAR nt 29 phiihitt Test, Lust ; istendés ‘ ,rudimentaire, mono- thälame auwpolythalaie et très-varié dans sa forme ; exté- rieur en tout ou en partie ou tout-à-faït interne ; muni, lorsqu'il est cloisonné, d’un siphon continu ou de petites ouvertures à chaque cloison. * H'Ouélgdéhis uh Tést mohbthiélème où 4h rudimeñt testacé m- ‘térne}'imäis paandè osé trié PE ‘ou ‘cinq paires Gates 01 B 2b agtoc | 5 h + Onde. AVE ra” a Gryptdibranchiata, D sireg no soc De Blaintille.c rt ro Genres Sepia et. Argonauta ; Ten ; Céphaldpodes testacés | monothalanes et non testacés (ou Sépiaires) s Lan. ; ; Octopodes et Décapodes nus, LEACH; Octopodes ‘el Fa- mille des Seiches , Féruss., Tableaux méth.; Octopodes Famille des Enterostés, Lars. ; Anosteophora et S'éphrphôfa, Ghav ; Céphalopodes libres de Haxw. (Caracères essentiels. =— AnrmAz. Corps en forme de sac oùde bourse , avec ou sans nageoires; téte grosse, bieri distincte, munie d’une sorte de crane enveloppant le cerveau; et supportant les appendices brachiaux, au (35) nombre de 8 ou 10; bras quelquefois très-inégaux , tou- jours garnis de ventouses ou suçoirs à leur face interne, avec ou sans crochets, et servant à la préhension. Branchies pyramidales. - Orifice des organes de la génération s’ouvrant dans la poche branchiale , laquellecommunique à l'extérieur par une sorte d’entonnoir qui donne entrée au fluide aqueux , et dont le tube s’avance et s'ouvre sous le cou, à l'entrée du sac. "Tesr monothalame ou rudimentaire, alors corné ou celluleux , mais jamais de coquille polythalame. Æ. Huit bras sessiles, sétacés, munis de ventouses ‘sur toute leur longueur. le Famille. — Les Ocrovones, Octopoda (ou les Pouzrxs ), Leach, Lam., Férussac; Octopodia , Ra- : finesque. RP ET, Genres Sepia et Argonauta, Lin. ; Céphalopodes testacés monothalames et non testacés: ou Sépiaïres , Law. Genres Poulpe à Argonaute, Cuv.; famille des Octoctres et genre Argonaute, De BiArnv. ; famille des Acochlides et des Cymbicochlides , LArr. Caract. essent. Animar. Corps raccourci , bursi- forme , erdinairement dépourvu de nageoires ; tête bien distincte; huit bras sessiles , très- longs, communément presque égaux , se repliant dans Île test lorsqu'il existe, et munis de ventouses simples ; nus où testacés, point de rudiment testacé interne , mais seulement deux petites pièces cartilageneuses dans quelques espèces. Tesr monothalame, en cône très-oblique et à sommet spiral. (136) +, Un lestextérieur renfermant tout l’animal. (Deux rangées de ventouses alternant le long de chaque bras.) Céphalopodes testacés monothalames , Lam, ; famille des Cymbi: cochlides , LaTr. Genre I°".— ARGONAUTE, Argonauta,Linné, Brug., Lam., La , Es ÿ y : Féruss., Cuvier, Duméril , Goldfuss. Le Mautile des Grecs et des Romains. Genre Ocythoë, RArIw. ; species & generis Argonauta, Scnwerc. ; generis Ocythoë et Argonauta, Larn. ; Poulpes, section C, et genre Argonaute de BLAINvIZLE. … Caractèrespgénériques. Anxmaz. Corps ovoïde ou elliptique , entièrement renfermé dans un test unilocu- laire, mais n’en occupant point le sommet ou la partie spirale «et libre, ‘c’est-à-dire dépourvu d’attache muscu- laire qui le lie à la coquille, ce qui fait présumer qu'il peut en sortir dans des circonstances déterminées. Bras libres à leur. base, presque égaux , garnis sur leur face interne de ventouses pédicellées , en forme de cupules et alternant: sur deux séries, se repliant dans le test dans l’état de repos , savoir : les deux paires supérieures (du côté de la tête) dans la cavité spirale, les deux paires opposées ou inférieures sous la zone carinale , les deux bras intermédairesisupérieurs élargis vers leurs extrémi- tés en forme d’aile ou de voile, enveloppant et soute- nant par cette partie les œufs , après la ponte, et alors occupant presque tout le sommet spiral du test. Test uniloculaire, très - mince et fragile, transpa- rent, en cône oblique , à sommet plus ou moins spiral , figurant un casque ou une nacelle; à carène large ou étroite, applati sur les côtés. Spire courte et rentrant dans l’ouverture. Obs. L'histoire de ce genre intéressant et célébre à (137) été éclaircie dans ces derniers temps par une controverse active dont nous citerons ici les principaux documens. Denis-de-Montfort, Buffon de Sonnini, Mollusques, om. 111 ; Duvernoy; art. Argonaute du Dictionnaire des Sc. nat.; Rafinesque, Précis des découvertes somiolo- giques, Palerme 1814, et Analyse de la nature, Palerme 1815 ; de Blainville, Mémoire sur le Poulpe habitant de l’Argonaute (Journ. de Phys., 1. zxxxvr, 1818), et Note additionnelle (ibid:', 1. zxxxvir, 1818.); Doct”. Leach, Observations sur le genre Otythoë de Rafi- nesque, avec la description d’une nouvelle espèce (Ré- lation du Capit. Tuckey, Atlas ; et Philos. Transact., 1817, p. 296.) ; Home, sur les OEufs dela Sepia; etc., (Relation du Cap. Tuckey, Atlas, p. 5 et suiv.; Philos. Trans. , 1817, p. 300). L'abbé Ranzani, Considérations sur le M Céphalopode qui se trouve dans la coquille appelée Argonaute (Mem. di Stor. nat. , deca 1. Bologne 1820). Férussac , art, Argonaute du Dict. class.; Notice sur l'animal du genre Argonaute de Linné (Bulletin univers, et Mém. de la Société d'H ist, Nat. de Paris). Poli, Extrait d'un mém. lu à l’ Acad. roy des scien- ces de Naples sur l’anim. de l’Argonaute. (Antologia, fév. 1825). Nota. Nous avons fait à tort, dans nos Tableaux systématiques, un groupe à part des Ocythoës , qui ne diffèrent en rien des autres Argonautes. Espèces. r. À. Arco, Lin., Syst. nat., ait, p. 1161; LAm., An, s. vert., a® édit, , n° 1. — Férussac, Dict. class, , n°0 2. — Arg. sulcata, (138 ) Lam., Æn.s, vert, are édit., p.99.— Ocythoe antiquorum, Leach, Hisoell,, 1817, vol. art, p. 138. — A) La Galère ou le grand Nautile papiracé , Favanne , t. vir, fig. A2 A3. Gualt, Ind. test. , tab. xi1, fig. A. —B). Le brand Nautile à cañnielures ra- |meuses, Favanne, t. vin, fig. A8 ; Güalt, ZHüi; tab.:11, fig. A. \ Fossiles). Nautüites Argonauta, Schlotheim ;: Naturg.werstein , im. Zeonhard Tachenb, 7° année , p. 51, tab. 3, fig. a.— 1d., Pe- trefact. , p. 84 ,n° 7. — Féruss. ,; Dict. class, no 1. — D’après la description et la figure de M. de Schloteim , cétte coquille paraît être l’analogue fossile de V4 ..4rgo ; il la oite dans un morceau de calcaire alpin du Negelfluh de Rigi. Hab. toute la Méditerranée , les Antilles, les Grandes -Indes, : Jes Moluques. 2. A! Hausrnum, Dillwyn , Descript. cat., p. 335 ; Férussac, Diet. classe, no 6. — A. Argo, Var. or Gnelin. — L'Ecope de ane f Yi ; tab. wir, fig: A5 il Cu : Hab. Les Grandes-]Indes; parait eu. distincte de la média, ; A TUBERCULATA , Shaw, atur. miscells, 23, 1. 9953 id., Düll- _ Wyn— Féruss. , Dict. class. n°3. re: Argo ; var. £ ra Lol “* Brug. — À. nodosa, Solander. — 4. ofyzata, Mus. gerversian. | LN 4, iuberculosa Lara. , An: s.vert.,no à. = Nautile à grains :vderriz), nl lcnhéile à large carène, Favanne , t. var; fig. Ag, Hab.es Grandes- Tudes, les,côtes de Mozambique, le cap de Bonne-Espérance. | . À. Goxvoza , Dillwyn, Descrip. cat. , p.335 ; Féruss. , Dict. class. n° 5. — À, argo, var. E, Gmel. 4: navicula, Solander, — Le Nautile à oreille | Favanne , t. w1x, fig, A7. Hab. les côtes de Mozambique , et, dit-on , l’Ile-de-France : ce n’est sans doute qu’une variété de la précédente. . À. Hiaxs, Solander ; Dillwyn, Descrip. cat.,p. 334, no 4; Fé- russ, , Dict. class. — A: argo , var. © Gmel. ; Brug., var. «. — 4. nitida, Lam., An. s.rvent., n° 3, ue Papier brouillard, Fa- vanne, &. vir, fig. A6. — Hab. les Grandes- Indes, la mer de la Chine , le cap de Bonne- Espérance , le golfe du Mexique. . À. Crawcutr , Leach, Philos. Transact., juin 1817, p. 296, pl. xx, fig. 1 à 6; Féruss., Dict. class. , no 1 ; Ocken, Isis, 1819, p. 257, tab, nn, fig. 1 à 6. — Le petit IVautile à grosses côtes, Favanne, a OT ( 139 ) t. vis, fig. A5? — Hab. le golfe de Guinée ; nous y rapportons avee doute l’espèce,de Favanne, qu'il dit venir du détroit de Manille. Peut-être n 'est-ce que la; FF coquille de da précédente? Obs. L'A. DÉS L. a été rapporté par M, de La- marck au genre Carinaire, habitant la Méditerranée , il est à désirér qu’on s'assure si réellement il appartient à ce genre, ce dont ou peut douter, quoiqu'il soit vraisemblable: qu'il n’est point un Argonaute. L’4. vi- trea est la Carinaire vitrée ; V4: cornu ; type du genre Lippiste de Montfort, serait une, Dauphinale selon Mi. Cuvier; mais nous présumons que éettecoquille appar- tient plutôt à ün Pténopode voisin du genre Atlante de Lésueur. L’A, arctica.de Fabricius ; Clio helicina de Phipps et de Pallas est également un: Pañtapoile dont M. Cuvier à fait le genre Limacine.: 59:50 Les Ærgonaiitites plissé ; étoilé et itanené à Monts fort paraissent être des coquilles cloisonnées et appar- tenir alors au gente Näutile ét mowau genre Argonaute. Les Argonautes microscopiques de Montfort appartien- nent aux #oraminifères:$ et sont en parte des. donbles emplois de son genre Pénéroples :;,::,:1 Favanne et Montfort ont indiqué quelques autres ÂArgonautes comme étant desepèces distinctes des précé- dens; mais il est impossible de se fixer à leur égard et vraisemblablement ce ne sont que des variétés des es- pèces que nous avons mentionnées. Genre II. — RE e , Bellerôphon, Montf., Defrance, Sowerby, Latreille; : Caractères génériques. AnxmAz inconnu. Tesr uniloculaire, mince, plus ou moins spiral, glo- (140) buleux ou un peu déprimé par le dos , etalors en forme de nayette ; spire visible, ou cachée quelquefois par le dernier tour qui enveloppe les autres ; bouche arquée, recevant dans son milieu l’avant-dernier tour et prolongée aux deux extrémités comme dans les Ovules ; une carène dorsale formant une sorte de smus au bord dorsal de l'ouverture. no Ce genre, qui n’est connu dé ’état fossile, a été établi par Montfort, Conchyl.,t. 1, p.51, comme appartenant aux coquilles cloisonnées. Il'a’été renidu à la famille des Argonautes par l'observation de M. Defrance. nn. des Sc. nat., mars 1824. Hupsch en‘avait déjà décrit deux espèces. Dans ces derniers temps ; M. Sowerby.en a fait connaître plusieurs autres et les à divisés en deux sections selon qu’ils ont ou non une bande carénale. La forme des déux espèces qu'il rapporte à latpremière de ses deux divisions se rapproche de celle de V4. cornu; la forme des coquilles de la seconde ‘section tient davantage de celle des Nautiles ; enfin l'espèce de Montfort, qui se rap- prochedela figure de certainesOvules, pourrait faire aussi une division distincte dans cegeñre encore peu étudié. Espèces: 1® groupe. OVULIFORMES. x. B. vasuzites, Montf., oc. cit. ; id., Buff. de Sonnini, t. 1, p.298, pl. L, fig. 2et3. Le [Vautile déprimé. — Hab. Présumé pro- venir des environs de Namur, selon Montfort. 2. B. rusencurarus, Nob.; de Hupsch , Vaturges. des nider Deutscht., tab. 111, fig. 20 et 21, p. 27. Hab. Bensberg ; de Hupsch. 3, B. srrrarus ; Nob, ; de Hupsch, loc, cit, fig. 22. Hab, Eiffel. (r41) 2° groupe. NauriLoïnes (2° section Sowerby), 4. B. nurzcus | Sowerby, Min. Conchol., tab. 470, fig. 1; Martin ;, Petr. Derb.,t. xL,f. 1; and. perhaps Syst. arrangem, to tab, x of ditto, p. 15, var. & ? b. — Hab. le Derbyshire. 5. B. renvutrascra , Sowerby, id., fig. 2 et3 ; Martin, loc. cit,, yar. c. Hab. le Derbyshire , le Yorkshire. 6. B. cosrarus, Sowerby, id., fig. 4; Parkinson , org. Rem. ,; Vol. 111, p- 141, tab. 10, fig. 6 et 7.— Hab. le Derbyshire. 3° groupe. Héricoïes (1°° section Sowerby). 7. B. arertus, Sowerby, Loc. cit., tab. 469, fig, 1. — Hab. le comté de Louth et le Yorkshire. - à 8. B. Connu artenis, Sowerby, id. , fig. 2.— Hab, près de Kendal, dans le Westmoreland. TT Sans test extérieur. Céphalopodes non testacés ( Sépiolés ou Sépiaires), Law. ; famille des Æcochlides , LATR. a) Sac court, sos de nageoires. G. poulpe, Cuv., Dux. ; Lam., Féruss., Tableaux méthod ; De Bzainv., Malacol, 1) Deux rangées de ventouses alternant le long de chaque bras. Genre III. — Pourre, Octopus, Féruss., Latr. ; G. polypus, Leach. Polypes, Anisrore, GEsner, Azprovanne, Ronpezer; G.Sepia, Linw.; G. Poulpe, Polypes d’Aristote, Cuvier , Règne anim.; G. Roule, sect. À, et G. Argonaute, DE Bzarnv. ; Malacol. Caractères génériques. Sac plus ou moins globu- leux, obtus à son extrémité inférieure, ouverture étroite, épais , très-musculeux, sans appenäices natatoires; deux petites pièces cartilagineuses internes ; bras communé- ment réunis à leur base par une large membrane. Obs. Les espèces de ce genre ont été peu observées : aussi celles qui sont signalées par les auteurs sont-elles en- core en très-petit nombre l'on n’a pas même une bonne figure coloriée de l'espèce commune de nos côtes, celle qu’adonnée M. Carus dans les Actes de l’Académiedes Cu- (143) rieux de la hattrré, tir , quoïqtié bonne, laissant encore beaucoup à désirer: La belle anatomie de ce mollusque, publiée par M. Cuvier, fait regretter que ce savant ne l'ait pas accompagnée, d'une figure dessinée sur le vivant. Les deux seules espèces qui aient été représentées avec touté la perfection possible n’ont précisément point été citées jusqu’à présént : ce sont celles que M. de Savigny a fait graver en 1812, dans la descripuion de l'Egypte; l’une d'elles, aécompagnée de détails anatomiques ;'est admirable par le fini et la beauté du dessin et de la gra- vure. Toutes les autres figures de Poulpe , ainsi que leur description, laissent plus ou moins à désirer et rendent incertaines la détermination des espèces.et la fixation de leur synonymie. Vraisemblablement plusieurs espèces distinctes ont été prises pour l’espèce vulgaire, et il'est à désirer que les naturalistes qui habitent les côtes de l’O- céan ou celles de la Méditerranée s’attachent à décrire exactement les Poulpes qu’ils pourront observer , en les faisant dessiner avec soin en couleur sur l'animal vivant , avec tous les détails nécessaires. Espèces. 1. O.vuzcanis, Lam., An. s. vert., n° 1. — Sepia octopodia, Linné, Gmelin. — Lé Poulpe commun, Montfort , Buffon de Sonnini, tom, 25, p.113; pl. xx111, xx1V, xxv,— Carus, Zcon. Sepiar. ; INov, Act. Acad. Nat. Curios., tom. xn, 1"e,partie, p. 319; — Cuvier, Anatomie , Mém. sur les Moll., Mem. 1°*.— Rondelet, Polypus octopus, dé Pisc . 513; Gesner , aquat., p. 739; Seba, Mus.3,tab.2,f.1,5, 7; Encycl,méd., pl zxxvt , fig. 3 (copie de la fig. 7 de Seba ). a) Polypus marinus, seu Octopus Karakatiza, Kœlreuter, ZVov. Comm. Acad. Petropol., t. vir, p. 321, pl. 11, fig. 1, 2. — Le Poulpe fraisé, Montfort, Buffon de Sonnini, tom. 111, 3 C:43) p. 5, pl. xxvir ét xxvuz; Savigny, Deseript. de l'Égypte: Hist. nat. , planches; Zoo!, céphalop. , pl. 1, fig. 1. Obs. Montfort a réuni à tortl'O. granulatus de M. de Lamarck, à l'espèce très-bien décrite par Kæœlreuter : selon toutes les apparences celle-ci est la même que celle qui a été si bien figurée par M. de Savigny dans l'ou- vrage d'Egypte. Ainsi le Poulpe fraisé de Montfort, qu’on avait rejeté sans examen, malgré que chacun eût les pièces de conviction à sa portée, se trouve être aujour- d'hui le mieux connu, et il ne diffère point à ce qu’il pa- raît de l'espèce vulgaire. Lés variations dans le nombre des tubercules saillans qui entourent les yeux ou qui se voient sur le dos de ce mollusque (lesquels ont échappés à la plupart des obsérvateurs) entre les individus décrits par Kælreuter , Montfort ou M. de Savigny, tiennent peut-être, à l'observation plas ow moins exacte des in- dividus à l’état frais ou contractés dans la Jiqueur ; peut- être constituent elles des variétés , chôses, que les re- cherches ultérieures détérmineront, Habitat. L'Océan ; la Méditerranée. Koœlreuter n’a pas indiqué la patrie des individus qu’ila observés ; quant à celui de M. de Savigny , il provient des côtés d’E- gypte ; mais le texte de son travail n'étant pas publié, on ne sait s’il appartient à la mer Rouge ou à la mer Méditerranée. 2. O. éranugarus , Lam, loc. cit., no 2; Sepia rugosa, Bosc. , Actes J de la Soc. d'Hist. nat. de Paris, p. 24, tab. v, fig. 1, 2; Sepia granulata, Bosc, Hist. nat. des Vers, tom. 1, p. 47 ; Poulpe granuleux, Montf., Buffon de Sonnini, t. 11, p.30, pl. xx1x. Seba, Museum, 3 , tab. 11, fig. 2, 3. Hab. les mers du Sénégal , Bosc. Les deux individus observés par M. de Lamarck ve- (144) aient de la collection du prince d'Orange ; et étaient indiqués dans le Catalogue de cette collection comme venant des mers étrangères. 3. O. Backerir. — Nob. ; Backer, Philos. Transact., vol. L, part. at, 1958 ,p-. 777, pl. xxx. — Le Poulpe américain, Montf., Buffon de Sonnini, tom. ur, p.38, pl. xxx et xxxt, Fr. Hab. les Indes occidentales. Obs. Le Mémoire très-détaillé de Backer et les figures d'Ewards qui l'accompagnent , prouvent que cette es- pèce est bien distincte de l'O. vulgaris; Backer assure d’ailleurs les avoir comparés avec soin , et il indique les. différences que cet examen comparé lui a fait apercevoir; mais peut-être ne diffère-t-elle pas de la précédente. 4. O. nonnipus, Nob.; Savigny, Descript. de lÉgypte!, Hist. nat., Planches, Zool. Céphalop. , pl. 1, fig. 2. Habersnoon..seo? Obs. Cette singulière et nouvelle espèce paraît pri- vée dela membrane qui réunit les bras à leur base ; elle esttoute couverte de gros tubercules rapprochés, et munie de plusieurs pointes charnues parsemées sur le corps , la tête et les bras. 5. O. niveus, Nob. Hab. V'ile Bora-bora, où elle a été découverte par M. Lesson. Elle est bien distincte des espèces connues , et sera dessinée et décrite par cet habile observateur dans la Relation de lExpédition com- mandée par M. le capitaine Duperrey. G. Of zoncpes, Leach, Journ. de Phys., tom. Lxxxvr, p. 394. — Haëb...... .....? Cette espèce paraît très-distincte des autres. 7. O. Penonir, Lesueur, Journ. ofthe Acad, , of the nat. Sc. of Phi- ladel. , tom. 17, p. 101; Sepia octopa, Péron , Miss. Hab. Vile de Dorre, la baie des Chiens-Marins, Lesueur, Cette espèce n’est connue que par les notes de Péron. ( 145 Obs. Les espèces figurées d’après nature par Seba peuvent se déterminer avec certitude; le Poulpe d’Al- drovande de Montfort, loc. cit., p. 55, pl. 32, est une espèce imaginaire, fondée sur une mauvaise frgure d’Al- drovaude , qui paraît avoir confondu le Poulpe et l'Ele- done. L’O. Boscii de Lesueur, loc. cit. ( Sepia rugosa , Bosc, Péron A5s.), qu'il croit distinct du Sepia ru- gosa de Bosc, ne peut être adopté, puisqu'on n’en a ni description ni figure. Nous ne parlerons pas des Poulpés colossal et Kraken de Montfort, Loc. cit., t. 11, p. 256 et 386, les plus grands animaux du globe, selon lui, et sur lesquels cet écrivain a exercé son imagination aux dépens de la vérité et de la vraisem- blance. 2) Une seule rangée de ventouses le long de chaque bras. Genre rie — ELenoxe, Eledon, Leach, Ranzani, Féruss., Latreille. G. Ozoema, Rarin ; G. Poulpe, les Élédons d’Aristote, Cuv.; G. Poulpe, section B de Brarnv., Aalacol. Caract. génér. Le seul caractère important qui dis- üngue ce genre du précédent est la rangée unique des ventouses à chaque bras; mais il ir parfaitement pour le caractériser. Obs. Voy. Consideraz. sul genere Eledone di Leach, e sul modo di determinare le specie ; par l'abbé Ran- zani (em. di Stor. nat., p. 77). Espèces. x. E. moscaarus, Lam. (octopus). Mém. de la Soc. d'Hist. nat. de Paris, tom. 1, p. 22, pl. 11; Seba, Mus., 3,t. 2, fig. 6; Carus, VII. 10 m (af) Fcon. sepiar., Nov. Acia Acad. Nan Cur, ; tom. xt, L'e partie, p: 310, f. 331. Hab. la Méditerranée. M. de Lamarck le rapporte au Bolitæné d’Aristote : c’est l’'Eledone d’Aldrovande. 3. E. cinnnosus, Lam. (octopus), Mém. de la Soc. d’Hist. nat. de Paris, 1, p. 21, pl. 1,6g.2 a, b; Scsa, Mus., 3,t. 11, fig. G. Hnbes te ss? Obs. Ceue espèce est bien distincte de la précédente, Obs. Le Poulpe d'Aldrovande de Montfort, Buf. de Sonnini, établi par ce naturaliste d’après la figure de la page 14 d’Aldrovande , de Mollib, , etc., et san$ con- sulter son texte, n’est point un Elédon. M. l'abbé Ran- zani a relevé l'erreur de Montfort, qui ne lui donnait qu’une rangée de ventouses, en rapportant le texte même d’Aldrovande, qui dit positivement qu'il est pour- vu de deux rangs de ventouses , maïs que la position des bras de la figure n’a permis d’en dessiner qu'une ran- gée. Le Poulpe d’Aldrovande ne serait donç qu’un indi- vidu de l’Octopus vulgaris, ainsi que l’a indiqué M. de Lamarck; mais il paraît cependant probable qu'Aldro- vande a eu en vue également l’£ledone Moschatus. b) Sac plus allongé, pourvu de nageoires unies ou séparées ; bras sessiles presque égaux ; ventouses* » + «.? Genre V. — Cazmarer , Loligopsis, Lam.; Féruss., Dict. class. ; Latr. G. Leacuia ? Lesueur , fam. Loligoidea. G. Loligo , Féruss., Tabl » Caract. génér. Sac oblong, pointu à son extrémité, muni d'une nageoire circulaire qui embrasse sa partie postérieure , ou de nagcoires latérales triangulaires et terminales. | (147) »1 Obs. Ce genre est fondé sûr des notes et des dessins sans doute incomplets. Ou peut présumer avec vraisem= blauce que les deux longs ‘bras ordinairement repliés dans le sac n'auront point été apercus ; et alors.ce genre : devra peut-être se réunir aux Cranchies. Espèces. ï. L. Perowrr, Lam; Féruss., Dict. class. ; Loligo Peronü, de Blanv., Journ. de Phys., mars 1823, p.124; Loligo parvula, Péron, Vote Mss ; Sepiola minima, Lesueur, Journal de L Acad. des Sc, nat. de Philadel. , tom. 11, P- 100. — Hab. les mers aus- trales vers la terre d'Endracht, Péron. Selon la description de M. de Blainville , Les nageoires seraient latérales et triangulaires : il est vraisemblable que c’est un Calmar. æ L. Lracmr, de Blainville (Zoligo), Journ. de Phys., mars 1893, p-124. Loligopsis cyclurus, Féruss. , Dict. class.; Leachia cyclura, Lesueur, Journ. des Sc. nat. de Philadel., tom. 11 > P- 89, pl. vz. Hab. VOcéan pacifique. La forme des nageoires réunics en une sorte de palette orbiculaire et terminale déit faire sentir que cette ‘espèce est spécifiquement distincte de la précédente ; elle appar- “1° tient saus doute aux Cranchies ou aux Calmaïs, B. Dix bras munis de véntouses. IT Famille. — Les Décarones, Decapoda, Leach (ou les SErcmes). .… Genres Sepia ;, Lin. ; Céphalopodes non testacés, Sépiolés ou Sépiaires, Lam. ; famille des Enterostrés, Latr.; Décacères, de Blainv.; famille Sepiolidea et Seépiidea , Leach, Caract. essent. ANtMAL. Corps généralement allongé, cylindriforme ; sac épais , muni d’expansions natatoires, variables pour la forme et la position. Zété bien distincte, Couronnée par dix bras dont 8 sont sessiles et sétacés x plus courts que dans la famille précédente , et garnis de ( 148 ) ventouses tout le long de leur face interne; et deux beaucoup plus longs, pédiculés , hors de rang, garnis de ventouses ordinairement sur la portion élargie et ter- miuale seulement ; ceux-ci rétractiles dans le sac lors du repos. Un rudiment testacé cartilagineux ou caleaire dans l’intérieur du dos dans la plupart des genres. + Nageoires partielles; postérieures ou subdorsales. à) Caudales ( famille S'epiolidea , Leaca). Genre Le. — CrancuiE, Cranchia, Leach; Calmars B ou Cranchies de Blainv.; 1d., Féruss., Tableaux, qua- trième groupe. Caraet. génér, Sac bursiforme, allongé, arrondi pos- térieurement ; ouverture étroite , bord dorsal non distinct, retenu par dés brides ; tête moins distincte du corps ; bras sessiles inégaux; bras pédonculés plus longs, rétrac- üles, terminés en massue; pédoncule dépourvu de ven- touses. Nageoires caudales, circulaires, se touchant à leur origine ; rudiment interne inconnu. Espèces. 1. C.scasr, Leach, T'uckey. Voy. au Zaire, Atlas, trad. franc., p- 13, pl. xvur, fig. 1; Journ. de Phys. , tom. vxxxvr, p. 395, pl. de juin, no 6. Z. Cranchü, de Blainv., Journ. de Phys. , mars 1823, p: 123. — Hab. les mers occidentales d’Afrique. 2. C. macuzaïTa, Leach, id., p. 13; id., Journ. de Phys., loc. cit, ; L. lævis, de Blainv., Loc. cit., p. 123. — Hab. les mers occidentales d'Afrique. 3. C. cannioptera, Péron. Loligo cardioptera; Péron. Voy. Atlas, pl. 60, fig. 5; de Blainville, Journ. de Phys., mars: 1833, p. 123. — Hab....... Selon M. de Blainville, Journ. de Phys. 1823, p. 123, cette espèce a une lame interne comme les Cal- mars. | ( 149 ) Obs. Ce genre estencore fort peu connu ; la seule figure de Cranch , évidemment peu soiguée , et la description qu'il a laissée des deux espèces qu'il a observées ne suffi- sent pas pour fixer les idées à son sujet. Il en est de même du Loligo cardioptera de Péron. Il est peu probable que les bras pédonculés soïent garnis de ventouses dans toute leur longueur, et qu’ils ne soient pas terminés en massue. Tous les Décapodes paraissent pouvoir replier ces deux bras dans leur sac, et n’avoir des ventouses que sur Ja partie de ceux-ci terminée en massue. Le Loligo sagit- tata , fait seul exception jusqu’à présent pour ce dernier caractère , ayant des cupules le long de tous les bras. Voyez la figure qu’en à donné M. Carus, dont nous avons vérifié l'exactitude. b) Nageoires latéro-dorsales ; distantes ( fan. Sepiolida, Leack ). Genre II. — SÉpiose , Sepiola, Leach ; Féruss. , Dict. class. G. Sepia, Lax., G. Loligo, Cuv., Féruss., T'al. ; Calmars , sect. À, ou Sépioles , de Bzainv. Caract. génér. Corps sacciforme, raccourci, déprimé, arrondi postérieurement ; bras sessiles, presque égaux ; bras pédonculés, terminés en massue ; point de ventouses sur les pédoncules; rudiment interne très-grèle et très- petit. Espèces. 1. S. Roxpezerir, Leach. S'epiola Rondondelet ; Sepia Sepiola, Lin., Gmel.; Loligo Sepiola, Lam.; Cuvier, Règne anim., édit. an. 11. Carus, Zcon, Sepiar., Nov. Act. Acad. natur., t. xu 1 17€ part., p: 318, pl.xxix, f. 2,3. — Hab. la Méditerranée et l'Océan. (150 ) e) Nagcoires terminales, latérales ct triangulairesou rhomboïdates ; Fam. Sepidea , Leacu. 1) Massue des bras pédonculés et quelquefois E bras sessiles, ar- més de ventouses et de griffes cornées. Genre HE. — OnYCHoTEUTHE , Onychoteuthis, Lichtenst., Féruss., Dict. class. ; Onychia, Lesueur; Calmars, sect. €, ou Calmars à griffes, de Blainville; Loligo, Leach ; Féruss., T'abl. méthod. Caract. génériques. Sac cylindracé , acuminé posté- rieurement , bord dorsal bien distinet du cou; nageoires grandes, formant un rhombe par leur réunion; bras ses- siles assez égaux, quelquefois armés de griffes; bras pédonculés longs, terminés en massue, et armés de ven- touses et de grifles cornées et inégales. Un rudiment in- terne corné, étroit ,.en forme d’épée à trois tranchans, Espèces. 1. O. carasxa , Lesueur , Journal of the Acad. of the nat, Se. of Philadelph., tom.ur, p.98, pl. 1x, fig. 1, 2. Loligo caraibæa, de Blainv., Journ. de Phys., mars 1823, p. 127. — Hab. le golfe du Mexique, le courant dit Gulf-Siream. 2. O.ancurata ; Lesueur, Loc. cit., p.99, pl. 1x, fig. 3, et p. 296, pl. -: Hab.les mers d'Afrique. 3. O. uxcinara, Quoy et Gaim., Voyage de Freycinet, chap. xt, pl. vrr, fig. 66. Hab. les mers de la terre d'Endracht. 4n angulata? . O. Feziwa, Blainville, Journ. de Phys., mars 1823, p- 127. — Hab. la baie des Chiens-Marins. 4n uncinata ? 5. O. Bercit, Lichtenst, Zsis, 1818, p. 1591, tab. x1x. Loligo Ber- gü, de Blainv., Loc. cit., P- 126. — Hab. les mers du Cap. Se- lon M. de Blainville, cette espèce ne diffère sans doute point de langulata. 6. O, Lessontr ; Nob. — Hab. Otaïti. Rapportée par M. Lesson , qui ‘doit la faire connaître dans la Relation de l'Expédition commrandce par le capitaine Duperrey. _ (& 18%: ) je O: Bassxn, Leach ( Loligo); Tuckéy, Foy. aù Zaire , Wadi. fr., Atlas ;p.13,plxvur, fig. 2;id.,Journ. de Phys.,t.1xxxvi; p. 396, pl. de juin, fig. 4. Loligo Banksü, de Blaiuv., Journ. de Phys., mars 1823, p. 125. — Hab. le golfe de Guinée. 4n an- gulata ? 8. O. Lerrura, Léach (Loligo) ; Tuckey, ibid, p. 4-pl. xvinr, f. 3; id., Journ. äe Phys ; tom. rxxavi, p. 305, Pl: de juin, fig, 5. Loligo leptura, de Blainv., loc. cit., p. 126. — Hab. les mers occidentales d'Afrique ; bras sessiles munis de suçoirs onguicu- lés (2) g. O. Suirunt, Leach ( Loligo) ; Tuckey , ibid , p. 14, pl xvur, fig. 4; id.. Journ. de Phys., tom. Lxxxvi, p. 395, pl. de juin, 6g. 3. Liligo Smithü, de Blamv., loc. cit., p. 126. — Hab. les mers occidentales d'Afrique. Bras sessiles munis de sucoirs onguicu- lés (?). fo. O. Fasnicrt, Lichtenst, Zsis, 1818, tab. x1x. Fabricios, Fauna Groenlandica, p. 359. Loligo Fabricü, de Blainv., Loc. cit., p- 126. — Hab. 11. O. wcuicuzata , Gmelin, Molina, Hist. nat. du Chili, p. 174. Poulpe onguiculé, Moutf., Buff. de Sonnini, tom. 111, p. 99. Lo- ligo unguiculata, de Blainv., loc. cit., p. 188. — Hab. la mer du Chili. Le docteur Leach , qui rapporte, d’après Molina, que quel- | ques individus pèsent , dit-on, cent cinquante livres, présume que le bras d’un Onichoteuthe, que possède le Collége royal des Chi- rurgiens de Londres, appartient à cette espèce. Obs. Toutes ces espèces ont besoin d’être examinées comparativement entr'elles , en tenant compte des diflé- rences d'âge et de sexe. 2) Les ventouses , garnies quelquefois de dents ou de crochets dans une partie de leur circonférence , mais jamais de grifles. . Genre IV. — Caumar , Loligo, Lesueur. Calmars , sect. D, ou Calmars fièches , et Calmars , sect. E , ou Cal- mars plumes, Braiv.; Genre Colmar ; Lam., Cuv., Duxménir, Senwzic, Lracn; Féauss., Dict. class. ( 152 ) Caract. génér. Sac allongé, cylindracé, acuminé postérieurement; bord dorsal du sac bien distinct du cou, quelquefois prolongé en pointe; nageoïres comme dans le genre précédent ; bras sessiles assez égaux; bras pé- donculés longs et terminés en massue; les ventouses garnies quelquefois de dents ou de crochets dans une portion de leur circonférence, mais jamais de véritables grilles. Rudiment interne corné, mince, transparent, quelquefois partiellement gélatineux , de forme un peu variable, mais en général élargi et aplati en forme de plume. | Obs. Voy. notre article Calmar dans le Dictionnaire classique d'hist. nat., et le Mémoire sur les espèces du genre Calmar par M. de Blainville , Journal de Phys., mars 1823. Quelques espèces de ce genre sont encore incertaines quant à leur détermination rigoureuse d’après leur com- paraison réciproque d’àge et de sexes. Espèces. + Les pédoncules des longs bras munis de ventouses sur presque toute leur longueur. 1. L. saciTTATA, Lamarck, An s. vert, t. vir, p. 663, no 2, Sepia sagittata; Bosc., Vers , tom. 1, p. 45. æ) Lam., Loc. cit., var «). Seba, Mus , tab. 4 , tom. 1v, HE TOURS Calmar du Brésil, Montfort, Moll, t. 2, p.6r, pl. xxx ; Loligo brasiliensis, Féruss., Dict. class. , no 4; L. maxima, de Blain- ville, Journ. de Phys., mars 1823, p. 129. £) Lam., Loc. cit, var. (B). Seba, Mus, 3, tab. 4, fig. 3,4,5, et tab. 3, fig. 5, 6; Calmar Harpon, C. Flèche, et C. Javelot de Montfort, Moll., tom. ur, p. 65, 56, 6o, pl. xiv, xu1, xv; L. sagütata, Carus, Icon. Sepiar.; Nov. Acta Acad. Na. Curios., t.xur, 1er part., p. 318, pl. xxx. (153) Hab. la Méditerranée. Cette espèce est distincte de toutes les autres par les ventouses qui garnissent les pédoncules des bras longs , ainsi que Seba l’a très-bien indiqué. M. de Lamarck avait très-bien jugé cette espèce, sur laquelle Montfort en a imaginé plu- sieurs autres. +t Les pédoncules des bras longs dépourvus de ventouses. 2. L. Bartrawir , Lesueur , Journ. Acad. 22 Se. of Philadel.,t.u, p- 90, pl. vit, fig. 1, 23 Blainv., Journ. de Phys., mars 183, p- 129 ; id., L. sagittata , Blainv., loc. cit. p. 128. Hab...? Il paraît certain que M. de Blainville a pris cette espèce pour le véritable sagittata. 3, L. Banrziwenr, Lesueur, Loc. cit., p.95, pl. xcv ; Blainville, Loc. cit. , p. 129. — ab. le courant du Gulf-Stream. 4. L. Broncnantit , de Blainville, id., p. 130. -— Hab. la Méditer- ranée, Blainy. 5. L.rrecesrosa, Lesueur, loc. cit., p. 95, pl. f, no G; Blainv., loc. cit. , p. 130. — Hab. Sandy-Bay , Et@&Unis. 6. L. prscaronum, La Pilaye, Ann. des Sc. nat. ME Hab. 5. L. peuacicus, Féruss., Dict. class.; Sepia pelagica, Bosc, Wers, tom. 1er, p. 46, pl. z, fig. 1, 2. C. pélagien, Montf., Loc. cit. , p- 86, pl. x1x. — Aub. l'Océan. 8. L. vurcanis, Lam., Féruss., Diot. class, ; Loligo magna, Ronde- let; Loligo major, Aldrov.; Sepia Loligo, Lin., Gmel., Pen- nant., Brit. zool., 1v, pl xxvir, no 43. Carus, Zcon. S'epiar. Nov. Act. Acad. Nat. Curios., tom. x, 15° partie, p. 318, pl. xx1x, fig. 1. — /lab. l'Océan, la Mediterranée. 9. L. susuraTa, Lam., Féruss.; Loligo parva, Rondelet. Sepia me- dia, Lin., Gmel., Pennant., Brit. zoo. , 1v, tom. xx1x, no 45. Calmar Dard, Montf., loc. cit., p. 74, pl. xvr, xvur; Encycl. méth. , pl. zxxvi, fig. 9. — Hab. l'Océan , la Méditerranée. 10. L. sprrauts , Nob., Dict. class.; C. contourné, Montf., Loc. cit. , p- 82, pl. xvrir. — Hab. ? Espèce fort incertaine. 11. L. puLcHRA , de Blaïnv., Loc. cit. , p. 131. — Hab, Vembouchure de la Loire. 32. L. Pearerr, Lesueur , /oc. cit. , p.92, pl. var, fig. 1, 2; de Blainv., loc, cit., p 132, — Hab. les côtes des Etats-Unis, (154) 13. L. »nasizrensis , de Blainville, id. , P- 132. = Hab, les côtes du Brésil. 14. L. Pimit, de Blainville, id. , p. 132. — Hab. les mers de la Mar- tinique. 15. L. Pavo, Lesueur, loc. cit., p. 96, pl. xcvir; de Blaïnville, loc. eit. , p. 133. — Hab. Sandy-Bay, Etats-Unis. 16. L. srevis, de Blainville, Loc. cit. , p. 133. — Hab. le Brésil , la Caroline, | 19. L. snevipinna , Lesueur, Jour. of the Acad. of the nat. Sc. of Philadel., vol. 1, p. 282, pl. x. — Hab. la baie de la De- lawaré. Obs. Les espèces suivantes sont trop incertaines , trop vaguement caractérisées pour qu'on puisse les admet- tre. I: SEPIA HEXAPUS, Gr. , Bosc. ; Sepia hexapodia, Molina, Hist. nat. du Chili, p. 175. Calmar tronçonné, Montf. — Hab. le Chili, Molina. 2. Serra TunicaTA , Gmel., Molina, id., p. 174. Sepia nigra, Bosc. Calmar reticulé , Montf. — Hab. le Chili, Molina. M. Rafinesque a désigné sans description trois autres Calmars des mers de la Sicile. Les L. Zanceolota , odo- gadium et tolarus. Nageoires latérales s’étendant tout le long du sac.' ‘ag (Famille Sepüdea n Lracx DE Genre V. — SEPIOTEUTHE, Sepioteuthis , de Blainville ; les Calmars-Seiches , de Blainville. Caract. génér. Corps allongé, bordé dans presque toute sa longueur par une membrane natatoire étroite et latérale ; tête , bras sessiles et pédonculés comme dans les Calmars, ceux-ci moins élargis, moins déprimés que (1% ) duns les Seiches ; ventouses également comme dans les Calmars. Rudiment interne corué et mince. r S. Brainvircraxa, Nob. Loligo sepioidea, de Blainville, Journ, de Phys., mars 1823 ,p. 133: Hab. es mers de la Martinique. Cette curieuse es- pèce , décrite pour la première fois par M. de Blainville, et dont M, D'Orbigny possède un individu des mêmes incers, a été conservée par M, de Blainville parmi les Cal- mars; mais nous pensons que la considération de la forme et de l'étendue de ses nageoires suffit pour autori- ser la formation d’un nouveau genre intermédiaire entre les Seiches et les Calmars, 2. S. Lessoxyana , Nob. Hab, Cette espèce paraît bien différente de la précédente par la largeur de ses nageoires , etc. Genre VI. — Seicue, Sepia, Lam., Dum., Leach. Caract. génér. Corps ovale, déprimé, bordé dans toute sa longueur par une membrane natatoire étroite et la- lérale ; tête très - grosse; bras sessiles courts ct triangu- laires ; bras pédonculés longs, terminés en massue; ven- touses à bords cornés, non dentés. Rudiment interne calcaire, ovale, épais, lamelleux, celluleux , bombé en dessus:et en dessous , terminé pos-- térieurement par une pointe médiane et plus dure. 1) Plusieurs séries de ventouses. US. OFFICINALIS, Lio., Lam. Brug, Encycl. meth., tab. rxxvi, fig. 5, 6, 7; Savigny, Descript. de l'Egypte, Hist. nat., Planches , ( 156 ) Zool. céphal., pl. 1, fig. 3; Carus, Icon. sépiar., Nov. Aetæ Acad. Wat. Curios,, tom. x, are partie, p. 317, pl. xxviu. — Hab. Océan, la Méditerranée. 2. S.rusencurara, Lam., Mém. de la Soc. d'Hist nat. de Paris, p.9, tab. r’, fig. 1 à 2 ; de Blainville, Dict, des Sc. nat. PL. Crypto- dib., fig. 2 et a b son rudiment interne. — Hab. la mer des Indes, Lam. Fi 2) Deux séries seulement de ventouses sur les bras. 3. S. Arrinis, Nob. Sepia tuberculata , Lam. , var. 8). La Seiche trui- tée, Montf., Moll. de Sonnini, tom. 1, p.265, pl. vr. Hub. le cap de Bonne-Espérance, Moutfort. Animal inconnu. 4. S. Onsrcxrana , Nob. — Hab. les côtes de France, près la Rochelle. MM. d'Orbigny nous ont communiqué la pièce interne d’une Seiche tout-à-fait distincte de celle de l'espèce vulgaire : elle est beaucoup plus petite, ayant seulement trois ou quatre pouces de long , étroite à proportion , d’une couleur rosée , et munie d’une pointe allongée, aigue , relevée en dessus , etc. Espèces fossi Les. Obs. L'on doit à M. Cuvier d’avoir reconnu dans cer- tains débris fossiles la partie rostrale d’un os de Seiche. On en connaît au moins deux espèces distinctes, d’après la figure et les caractères de cette partie rostrale. Ces espèces ont été l’occasion d’un singulier équivoque; MM. Des- haies et de Blainville , ne connaissant pas de Seiches dont l'osselet présentât un rostre allongé, ont cru trouver dans l’un de ces fossiles des analogies avec les Bélemni- tes. Le premier a cru pouvoir former avec ces deux fos- siles un nouveau genre qu’il a nommé Béloptère , le quel a été adopté par M. de Blainville. (Woy. Ma- lacol. Add. et correct. , p.621.) n, Abthl. S. 273) parle de cet organe d'une manière plus déterminée, il est vrai ; mais il ne semble pas l'avoir disséqué lui même. Les deux rudimens de pied à l’anus des Boa, dit-il , con- tiennent un os , avec uné pointe munie d’un ongle corné; il n'est pas en rapport avec un bassin, mais seulement (174) fixé dans la chair. On ne voit pas pourquoi ces parties doivent porter le nom d’ergot, qui ne peut que cacher leur véritable signification. De Blainville ( Principes d'anatomie comparée , 1. x, p. 141) dit: « Un très-petit nombre d'Ophidiens offre « de véritables ongles, à moins qu’on ne regarde com- « me tels l’écaille conique qui recouvre l'extrémité du « corps de plusieurs espèces de serpens , où mieux peut- « être le cône corné qui revêt les crochets des Boas. » Mais je ne trouve pas dans son ouvrage d’autre détails sur ces crochets. La seule description anatomique que je connaisse de cet organe est due à Schneider. On lit, dans son Æist. Amphibiorum; fasc. 11,p. 220 :« Exemplum Boaecon- strictoris dissectum monstravit mihi ossiculum , cui in- dutus aculeus corneus unguem accipitris parvum refert, inter peritonœum et Costas situm, utrinquè obliquè non cum costis ipsis conjugi sed musculorum ope fir- mari adèoque et protrudi et retrahi pro lubitu bestiæ. C’est sur ce passage qu'a été calqué tout ce qu’on trouve , au sujét de cet organe , dans les ouvrages d’his- toire naturelle postérieurs. Mais comme cette recherche anatomique de Schnei- der est très-incomplète, et que cet érgane mérite plus d'attention, vû sa signification dans l’histoire du dé- veloppement des organes considérée dans tout le règne animal , je me suis efforcé d'entreprendre l'analyse ana- tomique de cette partie. Les Boa qui ont servi à mes réckertihes sont le Boa constrictor, le B. Scytale et le B. Cenchris. C’est : ce travail sur les Boa qui me suggéra l’idée que ( 195 les rudimens du ifenibre postérieur pourraient bien exister chez plusieurs espèces d'Ophidiens. L’érgot ou l’ongle qu’on remarque , des deux côtés de l'anus, chez le Boa constrictor et chez d’autres PBoa, est un véri- iäble ongle, dans la cavité duquel existe un petit os demi-cartilagineux ou phalange unguéale, s’articulant avec un autre os beaucoup. plus fort qui est caché sous la peau. Ce second os du rudiment du pied des Boa offre un condyle externe épais , avec lequel s'articule, comme il a été dit, la phalange unguéale ; il présente en outre une apophyse interne , plus petite, qui le met en rapport avec les autres os du squeletté. On peut considérer cet os comme l'os du métatarse, pourvu d'une phalarige. Cet os est assez arrondi; son ‘corps est recourbé et fait voir, vers sa partie moyenne, une apophyse ( très - forte en proportion). Il s'articule, un peu sur le côté et au moyen de son condyle interne } avec l'os principal, le plus long dé tout ce mém- bre. Cet os principal ést près de trois fois plus long, mais en proportion plus étroit et plus faible que le pré: cédent. Son extrémité inférieure, tournée en dehors, présente non-seulement une face articulaire, éncroûtée de cartilage , avec laquelle l'os du métatarse s’aruiculé par arthrodie ; maïs elle est encore en rapport avec deux épiphyses dont l’une est parfaitement ossifiée, l’autre étant en partie cartilagineuse. La plus grosse de’ ces épiphyses , celle qui est osseuse, est située en dehors ; l'autre , cartilagineuse, un peu plus courte , regardé en dedans. Au milieu de ces épiphyses il s'en trouve une - autre, qui est absolument cartilagineuse, du moins chez les jeunes sujets. En haut l'os principal s'élargit, se ( 176 ) courbe en forme de sabre et se termine par un petit condyle cartilagineux. Nous pouvons regarder cet os principal comme le tibia, les deux autres , plus petits , comme des os tarsiens ; et l’autre os, plus grand que les épiphyses , comme l'os du métatarse , après quoi il nous reste une phalange pour l’ongle. La disposition musculaire qu'offre ce rudiment de pied est la suivanie. Tout le rudiment de pied osseux est revêtu et enve- loppé d’une masse de substance musculaire, dans laquelle il est néanmoins possible de trouver, en l’examinant attentivement , cinq portions musculaires distinctes. : Le muscle long extenseur du pied naïssant d’une saillie osseuse particulière que présente l'extrémité antérieure du tibia, va s'insérer au bord externe de l'os du métatarse (pl. 6, fig. 4 et 5, a). IL sert à étendre le pied , à tirer l’os du métatarse en devant , et par suite à porter l’ ongle en dehors. A la face postérieure du membre on voit une autre portion musculaire plus petite, qui naît de l'extrémité postérieure du tibia et s'attache à l'extrémité antérieure : de l’os du métatarse : c’est le muscle court extenseur du pied. Son action est la même que celle du muscle : précédent (pl. 6, fig. 5,e). Le muscle le plus volumineux et le plus épais est situé en dedans ; il naît tout en haut, ou en devant, du petit condyle du tibia et s’insère à l'apophyse de l'os du métatarse. C’est le muscle fléchisseur du pied; il fléchit le pied .et tire l’ergot en dedans vers l'anus (pl. 6, fig. 4et. 5, b:). Il existe en outre un muscle äbducteur du pied. Cr97 Né entre les apophyses épineuses antérieures et les deux apophyses transyerses mobiles, qui viennent après la der- nière côle et se terminent par des prolongemens four- chus, ce muscle va s’atiacher au grand os ou à l'os externe du tarse. I] se trouve enfin aussi un muscle adducteur du pied, qui naît de la masse musculaire commune du peaucier et prend son attache au petit os interne du tarse. Il tire le pied en dedans vers l'anus (pl. 6.fig. {et 5, d). IL résulte non-seulement de la disposition de ses muscles , mais encore de la notice suivante, que ce rudiment de pied jouit de plusieurs mouvemens. Le serpent Bora du Bengale (N°. 39 des serpens de Russel) est un second exemple de serpens qui ont un ongle à l'anus. Le médecin général de Madras donna à Russel, en l'an 1788, les détails suivans : J'ai vuil n'y a pas long-temps un serpent que l’on nomme Dus- sery pamboo , et qui avait des deux côtés de l'anus un ongle ressemblant à l’ergot que possèdent les per- drix mâles. L'homme qui faisait voir ce serpent m’as- sura que cet animal se servait de son ongle comme d’une arme défensive , et que pour cette raison l’on était obligé de le lui couper de temps en temps. (De Lacépède, Z. c., t V,p. 75, trad. allemande.) IL est réellement surprenant que cet organe ait pu échapper à un si grand nombre de naturalistes dont on reconnaît généralement l'excellent esprit d'observation, qui descend ordinairement jusqu'aux moindres détails. Russel prétend que cet ongle n'existe pas chez toutes les espèces de Boa. C’est ainsi qu’il ne le trouva pas chez * le Constricteur brun clair (N°. 23 dans son ouvrage), : Vil. 12 (178) tandis qu'il existe chez le Constricteur blanc, qui res- semble en tout point à celui-là. Mais il est yraisem- blable que cette partie ‘est plus enfoncée sous les écail- les et qu’elle n’a pas été aperçue par Russel. II° Genre. — Erix (Daud.). Oppel (Z. c., p. 382) dit, en parlant de ce genre: calcaria ad anum minüs distincta , subrecta. L’ongle n’a pas été reconnu autrefois chez ce genre de Serpens. La disposition des os et muscles de ce rudiment de pied est sans doute la même ici que chez les Boa. II Genre. — Python, Daud. (Coluber javanicus, Sh.). Ils possèdent également les crochets de l'anus suivant Daudin (Z. c., anus bordé d’écailles et muni sur chaque côté d’un ergot), et Cuvier (Règne animal, tom. 1r, p- 68), les Pythons quiont des crochets près de l'anus et des plaques ventrales étroites , comme les Boas. Ces rudimens de pied existent par conséquent aussi chez les Pythons , où ils sont probablement aussi parfaitement développés que chez les Boas. Je n'ai pas pu disséquer d’individu de ce genre. IVe Genre. — Clothonia , Daud. Schneider a observé les ongles à côté de l’arius chez le Clothonia anguiformis. On peut donc appliquer à ce genre ce qui a été dit des trois précédens. V© Genre. — Zortrix, Oppel (Ilysia, Hemprich.) Ce genre est remarquable par le passage qu'il forme des Phænopodes aux Cryptopodes. L'anatomie justifie parfaitement sa séparation d’avec le genre Anguis, faite pour la première fois par l’ingénieux Oppel. Mais quel: \ ( 179 ) qu’exacts ét quelques complets que soient les caractères que cet auteur donna du genre Zortrix (1. c., p. 381), il a omis néanmoïns un signe important qui doit faire placer ce genre dans la famille des Phænopodes. En effet, les Zortrix ont , de chaque côté de lanus, un peu en avant et à une demi-ligne de distance de cet orifice , une petite ouverture dans la peau , recouverte par des écailles, qui conduit à une petite cavité colorée en brun, dans laquelle ést caché l’ongle du mémbre. I1 faut une très- srande attention pour découvrir cette ouverture. 6ù ca- vité chez les serpens du genre Zortrix, étje prévois que plus d’an naturaliste, après avoir cherché cette ouver- ture en vain, sera disposé à nier son existence. Mais en cherchant avec soin , on finira par la trouver, et en disséquant cette partie , il ne restéra plus de doute sur sa réalité. Lemémbré postérieur, chez le genre Zortrix, se com- pose d’un long tibia, qui ressemble par sa forme à celui des Boa, ensuite de deux os tarsiens latéraux, de l’os du métatarse, lequel est surtout très-développé chez le Zor- trix corallinus et offre une apophyse considérable, en- fin de l’ongle avec son petit cartilage dont il se détache facilement. La concordance qui existe entre la structure osseuse du rudiment du membre postérieur , chez le genre Zor- trix, et celle du mème organe chez les boas, est la même sous le rapport de la disposition des muscles de ce membre, du moins autant qu'on en peut juger, vu l'exiguité de cette partie. Toute cette extrémité est, com- me chez le boa , tout-à-fait indépendante du rachis; elle ëst située sous le muscle transverse de l'abdomen, entre { 180 ) ce muscle et le péritoinc, de manière à ce qu'il n’y a de libre que le tarse, le métatarse et la phalange. . Il est beaucoup plus difficile de disséquer et d'isoler les muscles que chez les Boa. Le membre postérieur du genre Zortrix jouit aussi d’une assez grande mobilité ; l'animal peut surtout sortir son ongle par l'ouverture cutanée et le rentrer dans sa cavité. J'ai examiné les espèces suivantes: Zortrix rufus, seytale, corallinus et tesselatus. La planche 6, figures 6, 7 et 8, représente la charpente osseuse du ru- diment du membre postérieur des trois premières espèces. Chez le Zortrix corallinus les différens os de ce membre sont fort développés. L’os du métatarse pos- sède un crochet très-saillant et l’ongle est très-volumi- neux. Chez le Zortrix rufus, ce sont surtout les deux os du tarse qui ont beaucoup de développement. Ils en ont moins chez le Zortrix scytale; mais l’os métatarsien est très- fort et très-épais (1). Te Famille. — Cnryprorones. Ophidiens ayant le membre postérieur caché sous la peau. VIS Genre. — Anguis. On n’a examiné jusqu'ici que l’Ænguis fragilis et l'Anguis ventralis (Ophisaurus). Tout le monde attri- bue au premier un rudiment de bassin, qui existe aussi, suivant Cuvier, chez le dernier. Mais je ferai voir bientôt qu'il ne peut être question ici d’os pelviens, mais seule- (x) S'il est vrai que l’ongle existe chez le Boa carinata et le Boa reticulata, et peut-être aussi chez le Boa fasciata, alors les genres Pseudoboa, Bungarus (Russel) et Trimesurus pourraient également C'AOL } ment d’os du membre postérieur. Ces rudimens osseux _ n’ont pas été examinés avec assez d'attention, sans quoi on aurait reconnu que ce sont des os d’une extrémité postérieure et non ceux d’un bassin. Un examen plus attentif de l’Ænguis fragilis aussi-bien que d’autres es- pèces d’AÆnguis, et la comparaison des rudimens de pied de ces reptiles avec ceux d’autres serpens ne manque- ront pas de justifier notre assertion. Cuvier (Règne animal, tom. 11) dit, en parlant de l'Anguis fragilis et de 'Ophisaurus : « les deux sous- genres ont encore un bassin imparfait. » Lorsque, grâce à la bonté de M. Cuvier, qui ouvre, avec tant de bienveillance , aux naturalistes de tous les pays les trésors du Muséum de Paris (qu’il veuille agréer l’ex- pression publique de ma profonde reconnaissance), j'eus le bonheur de m'instruire dans ce bel établissement, je me rappelle d’avoir vu des squelettes d’Ænguis fragilis et d'Ophisaurus ventralis. 1 existait, sur l’un et l’au- tre, un petit osselet, préparé comme prétendu rudiment de bassin. Meckel (Z. c., p. 474) dit : « le rudiment du membre postérieur, chez l’Ænguis fragilis, ne consiste de cha- que côté qu’en un os simple, allongé, courbé, terminé en pointe à la partie supérieure de son bord postérieur, et qui est bien loin de réjoindre son congénère du côté opposé. Mais il ne fait pas remarquer que cet os est en appartenir à cette division , ce que je me réserve d'examiner ultérieure- ment. De même, ce ne sont que des recherches ultérieures qui pourront décider si le genre Hydrus appartient à cette famille ou bien à la sui- vante. (182 ) rapport avec l’apophyse transverse de la vertèbre la plus proche de la dernière côte. Il existe chez l’'Anguis fra- gilis (pl. 6, fig. 9) un os simple, assez large, recourbé en forme de sabre, dont l’extrémité pointue est tournée en devant et en haut, tandis que l'extrémité mousse re- garde en arrière et en dedans vers l’anus. Cette dernière présente une petite granulation cartilagineuse, à l’en- droit où elle est fixée à la peau, à côté de l'anus. L’ar- ticulation de cet os avec l’apophyse transverse de la pre- mière vertèbre caudale n’a lieu qu’au. moyen de fibres ligamenteuses. Le système musculaire de ce membre est très-faible et il est difficile de séparer les faisceaux mus- culaires individuels, Tout ce membre est caché sous la peau , de sorte qu’on. n’en peut rien voir à, l'extérieur. Déjà la ressemblance de cet os, eu égard.à sa forme , à sa configuration. et à,sa position, ainsi que la similitude de son.système musculaire avec la structure du rudiment de pied des Boas, ne.peut plus laisser de doute sur sa nature; il est évident que c’est une extrémité postérieure et non un rudiment de bassin. Chez l’'Anguis ventralis (Ophisaurus ventralis) il existe, suivant Cuviér, une semblable disposition osseuse, tandis qu’elle manquerait chez l’Acontias ou-Anguis me- leagris. « L’Acontias n’a pas de sternum , ni de vestige ’épaule et de bassin (Cuvier). » VII Genre. — Typhlops. Comme je ne possède point d’individu.de ce genre, j'emprunterai à Meckel la description de cet os, qu’on verra encore ici offrir la mème organisation, « Le Typhlops crocotalus possède, à la place des ( 183 ) membres postérieurs , devant l’ouvériure anale, et iimédiatement sous la peau , deux os minces , ex- cessivement petits én proportion de tout le corps , et dont l’antérieur est un plus long que le postérieur. Les deux os antérieurs sont dirigés d’arrière et de dehors en devant et eu dedans, et se réunissent (?) à leur ex- trémité antérieure par un angle peu aigu; les deux os postérieurs sont situés présque parallèlement l’un à l’au- tre et: se portent directement d’avarit en arrière. Ces 6s sont entièrement séparés ét très-éloignés de la colonne rachidienne. » Il'existe sans dôuté une semblable organisation chez le Stenostoma. VIIIE Genre. — Amphisbæna. L’'AÆmphisbæna: alba possède un petit os blanc ; re- courbé , assez fort, situé sous la péauet entouré par le muscle peaucier. Cet os est garni ,'en arrière vers l'anus, d’un rudiment'cartilagineux, celui de l’ongle , mais qui est aussi caché sous la peaü (pl. 6, fig. ro). Cet os est plus faible et coloré en brun chez l’Æmphisbæna fu- liginosa; l'ougle y, est également moins distinct , mais il existe (1bid. , fig. 11). Je ferai remarquer en outre que l’Æmphisbæna alba présente, au bord antérieur de l'anus , non pas huit mamelons comme le dit Oken, mais bien dix ouvertures,. orifices d'autant de glandes séba- cées,. vermiformes, d'un blanc jaunâtre, situées sous la peau en cet endroit. Chez l’Æmphisbæna fuliginosa ces glandes et orifices ne sont qu’au nombre de huit: Les glandes-ont une couleur brune. Je ne connais aucune figure d’Amphisbène où ces orifices soient représentés. (184) La similitude de la structure des Amphisbènes avee celle du Zeposternon doit faire présumer qu'il existe une disposition analogue chez ce reptile. IIIe Famille. — Ophidiens dont le rudiment de pied ne consiste qu’en un filament cartilagineux : les CHon- DROPODES, où qui n’en ont pas du tout : les Apones. J'ai trouvé, chez une couleuvre changeante (Coluber . pullatus ), longue de cinq pieds, à l'endroit où existe le rudiment de pied chez les espèces précédentes , un fila- ment cartilagineux , courbé , assez fort (pl. 6, fig. 12); ce qui me détermina à établir une division particulière sous le nom de Chondropodes. L'examen d'individus plus volumineux, du genre couleuvre, surtout des es- pèces non venimeuses , décidera si ce filament cartilagi- neux est constant, et peut être considéré comme le der- nier vestige du membre postérieur. Chez les espèces venimeuses, principalement chez le Coluber Berus, le Coluber Naja, etle Coluber Trigono- cephalus , ainsi que chez le Crotalus Durissus, etc., je n’ai plus trouvé de trace de ce filament cartilagineux. Enfin. il nous reste à parler du singulier genre Cæcilia. J'ai examiné un petit individu de ce genre, mais qui était bien conservé, savoir un Cæcilia graci- Lis, Sh. Il avait dix-huit pouces de long; son épaisseur était à sa longueur dans le rapport de un à vingt. Il possédait cent cinquante anneaux. Je ne lui trouvai point de vestige de membres. Cuvier dit, relativement aux côtes de ces animaux : leurs côtes sont beaucoup trop courtes pour entourer le tronc (Règne animal, t. 11, p. 86). Duméril dit, au contraire , que les Cæcilia n'ont ( 185 ) point dé côtes. Cependant j'ai également trouvé des côtes chez cet animal; mais elles ressemblent à de simples apophyses transverses, et ont à peine la longueur de la vertèbre elle-même. Elles ne forment pas d’angle droit avec le rachis , maïs sont appliquées presque tout contre le corps de la vertèbre, et se dirigent en arrière. C’est du moins ce qu'on observe chez le Cæcilia gracilis et le C. glutinosa. Il serait fort à désirer que ceux qui ont le bonheur de posséder plusieurs espèces de Cæcilia voulussent bien remplir les grandes lacunes qui existent encore dans la zoographie et l’anatomie de ce genre problématique. Je dis ces grandes lacunes dans l’anatomie, et tout le monde y souscrira volontiers. Quant aux lacunes que je prétends exister dans la zoographie de ce reptile, je tàcherai de prouver mon assertion. On m'’accordera facilement que nous n'avons pas encore de figures de ces animaux qui soient en quelque sorte supportables. Les figures données par Lacépède et Shaw sont au-dessous de toute critique ; ce ne sont que des copies des anciennes et mauvaises fi- gures que nous avions déjà. Les descriptions de ces animaux ne sont pas moins défectueuses. C’est pour cette raison que quelques natu- ralistes, principalement Oppel, ont été tentés de placer ce genre dans l’ordre des Batraciens. Je connais le travail de Hemprich, au reste le meilleur que nous ayons, sur le genre Cæcilia ( Verhandlungen der Gesells- chaft naturforschender freunde in Berlin, vol. r, p. 284); mais il ne touche pas non plus aux points qu'il nous importerait le plus de connaître; je veux parier des caractères principaux qui distinguent le genre { 186 ) Cæcilia. Tous les naturalistes parlent des rides de ces serpens comme de leur caractère le plus: essentiel, d'après lequel ils leur donnent même le nom de serpents à rides (Runzelschlangen). Mais ces rides soit en. elles- mêmes très-Inconstantes., et leur existence doit être'attri= buée, principalement à la contraction de la peau de ces animaux, par l'effet de l’alcool dans lequel: ils sont conservés. Pendant la vie, ces rides n’existent.sans doute que passagèrement.,. savoir lorsque: l’animal se courbe d'un côté ou de l’autre. En! outre, tous les zoologistes refusent.des écailles à. ce genre, ce-qui me paraîtiassez singulier ,, car le Cæcilia gracilis possède des écailles, et les autres espèces en-ont probablement aussi. On me permettra d’omeitre ici les-citations tirées des anciennes: descriptions. Je citerai par conséquent seule- ment Oppel,,quicomprend.égalemernitles Laterarugosa dans. le caractère essentiel des. Cæcilias I les considère commedépourvus d’écailles.,.et.les place, conformément à cela:, dans l’ordre, des reptiles-nus , des Batraciens. Blainville leur donne le nom de rzudi-pellifères. Hem- prich dit aussi : Squamas nusquäm: vidimus,, quam- quäm.armato.oculo -adspicientes, et rugæ laterumi ir epidermide nudä.(duriore (2) ): Les tégumens extérieurs-dut Cæcilia gracilis présen« tent la structure suivante : Des deux. côtés, du.trone du Cæciliæ gracilis, et en commençant à la-tête, on. aperçoit: des-demi-cercles qui ne se'rejoignent:pas-entièrement:vers-la facé abdominale et dorsale. Ces: demi-cercles deviennent plus grands au voisinage de l'anus, ou à: l'extrémité dite caudalei: de sorte. qu’à: 10-12: lignes de l'anus, ils s'atteignent des (187) deux. côtés, et forment des cercles entiers. Le rombre des demi-cercles est de cent vingt; celui des cercles en- tiers s'élève à trente environ. Ces demi-cercles sont sé- parés par de plus grands intervalles à la partie antérieure du tronc, de manière à ce que le corps paraît: composé d’anneaux larges , en forme de ruban ou ligulés. En ar- rière, ces anneaux ligulés deviennent plus. étroits, et les plus étroits se trouvent à l'extrémité caudale , où les stries annulaires sont. plus. rapprochées. les unes des.au- tres. À la moitié antérieure du tronc , l’on ne remarque point de fente sur ces stries demi-circulaires; mais si.on examine; attentivement. le: corps. au-delà de la. partie moyenne ,, OM aperçoit, au. milieu des, stries des, deux côtés , une petite éraillure qui semmontre de plus,en plus considérable sur. les. stries. subséquentes,, jusqu’à. ce qu'elle finisse par devenir peu. à. peu aussi large que le demi-anneau. lui-même., À l'extrémité, caudale ,. où. les demi-anneaux. se réunissent. pour former, des, anneaux entiers , comme il a déjà été dit., cette fente ou incisure s'étend de même-autour de tout le-corps. En: suivant ces scissures d'avant en arrière, on voitbientôt que ce ne sont pas de simples scissures, mais bien des lamelles de la peau , devenant insensiblement plus grandes, et imbri- quées , disposition qui cache lesinterstices à la vue. Pour bien reconnaître ces.lamelles , il, faut. les soulever avec un scalpel très-fin. Les plus fortes et:les.plus.grandés de ces lamelles se montrent à l'extrémité caudale, où elles représentent des bandes parfaitement. circulaires, embrassant complètement cette extrémité. En examinant ces bandes avec. attention, on. s'aperçoit que leur face interne est garnie -d'écailles. Celles-ci sont très-petites au ( 188 ) milieu du corps, approchant du volume d’un grain de sable, et on n’en trouve qu’une ou deux dans l’éraillure qui est encore très-petite. Maïs elles augmentent en nombre et en volume avec les bandes elles-mêmes, de sorte qu’à l'extrémité caudale elles sont de la grosseur d’un grain de millet, et garnissent la face interne des bandes autour de cette extrémité. L'animal soulève sans doute ces lamelles ou bandes au moyen du muscle peaucier, pour s’aider ainsi dans la progression ; secours qu'on peut présumer lui être né- cessaire, vu l’exiguité de ses côtes. C’est à l'extrémité caudale que ce soulèvement de lamelles , à l’aide duquel l'animal peut en effet se fixer au sol , est le plus parfait. Le caractère essentiel du genre Cæcilia doit par con- séquent être changé : non seulement il ne devra plus être question des soi-disant rides latérales, mais il faudra ajouter, en outre, que le corps des Cæcilia n'est pas nu, attendu qu’on y remarque, à partir du milieu du tronc , des lamelles demi-circulaires (en forme de C, lamellæ sigmoideæ) d’abord très-petites , ensuite plus grandes , qui forment enfin des cercles entiers (/amellæ circulares) à l'extrémité caudale, lesquelles sont garnies, à leur face inférieure, d’écailles proportionnées sous le rapport du nombre et du volume. On pourrait peut-être déterminer le caractère essentiel du genre Cæcilia de la manière suivante : Truncus subcylindricus ; trunci pars anterior striis sigmoideis notata , pars media verd lamellis et squa- mis iis suppositis anum versus acerescentibus , pars caudalis lamellis integris circularibus , squamas nu- merosas et majores tegentibus , prædita. (189 ) Nous venons de démontrer de la sorte l'existence d'un rudiment de pied plus ou moins développé chez la plu- part des Ophidiens. Quant aux genres Hydrus et Acro- chordus, qu’on n’a pas encore examinés sous ce rapport, nous aurons peut-être occasion de les étudier par la suite, et nous ferons nos eflorts pour remplir cette lacune. On me permettra de joindre ici encore quelques réflexions. | On remarque, en général, un certain rapport entre ce membre postérieur des Ophidiens et leur queue, de sorte que chez les genres qui possèdent une longue queue roulante ou préhensile, comme, par exemple, chez le genre Coluber , le rudiment de pied ne consiste qu’en, un filament cartilagineux, tandis que ce membre pos- térieur se montre le plus parfaitement développé chez les serpens à queue courte, par exemple, les Zortrix , les Boa , etc. ; mais de l’autre côté on voit le membre pos- térieur disparaître en même temps que la queue, de fa- çon qu'il est imparfait chez les Amphisbènes, dont la queue est courte ou ne consiste qu'en un moignon , et qu'il manque absolument , avec la queue, chez les Cæ- cilia. Le rudiment de pied semble en outre être en opposi- tion avec les dents venimeuses, en ce qu'il paraît man- quer chez tous les serpens venimeux, comme chez le Crotalus , le Coluber Berus , le 7 rigonocephalus , etc. Je suis bien aise de pouvoir donner ici, grâce à la bienveillance de M. de F roriep , mon respectable maitre etami , une figure de l’extrémité postérieure du Lacerta apoda (scheltopusik), meilleure que celle que nous devons à Pallas. (Vovi commentar. acad. scient. imper, (190 ) Petropolit. , 1. x1x.) Nous publions cette figure (pl. 6, fig. 13), non dans la vue de ranger ce reptilé parmi les Ophidiens, comme l'ont fait quelques naturalistes, mais seulement ‘dans l'intention de faire voir l’analogie de l'os qui supporte le membre postérieur de ce bipède, avec celui qui existe chez l’Ænguis fragilis, et de four- nir par là une nouvelle preuve à l'appui de l’assertion, que l'os qu’on trouve chez les espèces du genre Ænguis west pas un rudiment de bassin , mais bien un rudiment de pied, Ce rudiment de pied osseux du Lacerta apoda est aussi simple que chez les Ophidiens que nous avons dé- signés sous le nom de Crypiopodes , et néanmoins le rudiment de pied cutané du Scheltopusik est bifurqué, comme on sait, et possède des orteils pointus. EXPLICATION DE LA PLANCHE VI. Fig. 1. Extrémité postérieure du Boa constrictor, sur laquelle on a en- levé Les tégumens et les muscles sous-jacens, savoir, le muscle peau- cier, les muscles inter-costaux externes et internés , et le muscle trans- verse de l'abdomen pour laisser voir à découvert le membre posté- rieur en entier. a, anus; b, crochet du côté gauche; c, muscle sous-cutané; d, côtes et muscles inter-costaux ; e, muscle transverse de l'abdomen ; f, os de la jambe enveloppé de ses muscles ; g, muscle abducteur du pied ; h, muscle adducteur du pied. Fig. 2. Système osseux du membre postérieur gauche du Boa Scytale , yu antérieurement (vu en dessous ou en dehors). a , tibia; b, os externe du tarse; c, os interne du tarse; d, os du méla- tarse, avec son apophyse au milieu; e, ongle ou crochet. Fig. 3. Le même vu postérieurement (intérieurement ). (Les mêmes lettres indiquent les mémes parties). Fig. 4. Système musculaire de l'extrémité postérieure du Boa constric- 1or, vuextérieurement. (gi) a, muscle long extenseur du pied; b, muscle fléchisseur du ‘pied ; c , muscle abducteur du pied ; d , muscle addueteur du pied. Fig. 5. Le même vu intérieurement. a-d, comme dans la figure précédente ; e, muscle court extenseur du ied. za) 6. Extrémité postérieure du T'ontrix rufus. Fig. 7. id. du Tortrix seytale. Fig. 8. id, du Tortrix corallinus. Fig. 0. id de l’Anguis fragilis. Fig. 10. id. de l'Amphisbæna alba. Fig. 11. td. del’ Æmphisbæna fuliginosa. Fig. 12. id du Coluber pullatus (variabilis). Fig. 13. Rudimens de pieds du Scheltopusik( Lacerta apoda), vus en dessous. a, dernière vertèbre du dos ; b, dernière côte; c, rudiment osseux du pied; d, seconde vertèbre caudale , à laquelle se fixe l’osselet du pied. Opservarions sur La Structure du Gosier du genre. Anolis. Par Tomas BELL. LA structure particulière du gosier du genre Anolis, dont je compte donner les détails anatomiques dans cette notice, a été observée depuis long-temps par les naturalistes dans tout ce qui regarde les circonstances extérieures et visibles; mais elle n’a jamais, à ce que je crois, élé examinée au moyen de la dissection, et on n’a point étudié par quel mécanisme un effet aussi cu- rieux que celui qu’il présente a été produit. Ce genre comprend les Lézards de Linnée, qui ont des doigts longs, inégaux, dont les quatrièmes phalanges sont dilatées de manière à leur permettre de courir avec (192) facilité sur des surfaces perpendiculaires, au moyen d'un mécanisme semblable à celui que Éverard Home a démontré appartenir au pied du Gecko et de la Mouche d’appartemens , c’est-à-dire par la production d’un vide sous le pied. Mais la particularité qui fait le sujet de cette notice est le point plus ou moins grand auquel la peau du gosier peut s'étendre pour former, à la volonté .de l’animal , une énorme protubérance qui dans quel- ques espèces s'étend de la partie antérieure de la mà- choire inférieure à près de la moitié de la panse. Cette dilatation a lieu lorsque l’animal est excité par la colère ou le désir, ce qui a fait penser à ceux des natu- ralistes qui ne jugent que par les apparences extérieures, que cet accroissement remarquable était produit par l’en- flure, et ce qui a fait adopter des termes qui expriment cette opinion à divers auteurs qui ont regardé cette par- ticularité comme un caractère de ce genre. Aïnsi Cuvier dit: « la plupart portent un fanon ou un goître sous la gorge qu’ils enflent. Merrem donne aussi comme un de leurstraits caractéristiques : « Corpus irflabile », obser- vant qu’ils ont le pouvoir d’enfler le ventre. » Ayant re- çu dernièrement plusieurs échantillons de ce genre de Madère et des Indes orientales , j'ai eu occasion de faire de nombreuses dissections de cette partie dans plusieurs + espèces, et de m'assurer de la manière précise par laquelle cette prétendue enflure a lieu. Cette particularité de la structure consiste en un dé- veloppement considérable de l'os kyoïde ou os de la lan: gue. Cet os est situé immédiatement sous le larynx (pl. 6, fig. 14, a);1l a deux branches longues et osseuses de \' chaque côté , que je distingucrai sous le nom de branches ( 193) latérales antérieures (fig. 14, b) et postérieures (fig. 14, c). En outre, une apophyse (fig. 14, d) petite et fili- forme , sortant de la partie antérieure de l'os est unie À la partie inférieure de la langue , et une autre, formée par un cartilage (fig. 14, c) long, délicat et élastique’, s'étend en arrière du corps de l'os jusqu'au milieu envi- rou de l'abdomen , immédiatement au-dessous de la peau, à la surface intérieure de laquelle elle est attachée par un tissu cellulaire serré. Sa forme est légèrement aplatie et pyramidale à ses extrémités, où elle est extrêémement grêle et flexible. ” L’appendice antérieur latéral s'étend en arrière jus- qu’à l’angle de la mâchoire inférieure, sur les muscles de laquelle il est recourbé en se dirigeant en haut. L'appen- dice postérieur latéral est placé dans une direction sem- blable mais ne prend pas la même courbure sur le bord de la mâchoire. Ces deux appeudices sont parallèles lun à l’autre dans presque toute leur longueur , maïs ‘ils sout toujours à une petite distance l’un de l’autre: Ces petits os donnent attache à plusieurs paires de muscles par l’action desquels a lieu le phénomène dont je veux parler. Voici les principaux : un muscle fort et large s’élève de tout le bord de l’appendice postérieur la- téral et s’insère à la elavicule : il est par conséquent d’une longueur considérable, et au moyen de ses contrac: tions l'appareil osseux entier est tiré en arrière-et un jeu en bas , de manière que la distance entre les deux 6x- trémités. de ce long cartilage élastique étant diminuée , cet organe devient courbe, et Ja peau du gosier et du ventre s'étend dessus, de la même manière que'le 1afle- tas d’une ombrelle s'étend sur ses baleines lorsqu'elle VIL. 13 ( 194) est ouverte. Ces parties sont rendues à leur état naturel par l’action des muscles suivans : du bord de la branche latérale antérieure s'élève un muscle qui est inséré à- peu-près à toute la longueur de la base de la mà- choire inférieure ; un autre prend son origine à la partie antérieure du milieu de l'os kyoide , et s’insère à la symphyse de la mâchoire. On voit clairement que la contraction de ces muscles reporte en avant toute la partie osseuse de l'appareil et la rend ainsi à son état de wanquillité ordinaire. Ces actions sont aidées par d’au- tres muscles d’une importance secondaire et qu’on ne pourrait décrire et démontrer que plus difficilement. Telles sont les fibres musculaires qui passent de l’un des appendices latéraux à l’autre à-peu-près dans leur lon- gueur entière, pour les garder dans leur position relative et les aider dans les actions que je viens de décrire. J'ai fait les dissections les plus soignées de huit ou dix individus d'espèces variées; mais je n'ai jamais trouyé rien qui pût me faire supposer que ces animaux possédassent le pouvoir d’enfler cette poche, et je n'y ai jamais trouvé la plus légère ouverture par où l’air püût passer. Comme je n’ai pu observer ces reptiles que sur des échantillons-morts , je me trouve restreint à de purs dé- tails anatomiques : je ne manquerai pourtant pas de mentionner que la peau de cette partie du gosier est Lou- jours d’une couleur plus brillante que celle du reste du corps, etqu’elle est plus susceptible, dit-on, de ces chan- gemens de couleur semblables à ceux du caméléon , que prennent beaucoup des individus de cette classe, etqui de- viennent toujours plus vifs dans les momens d’excitation. ( 195 ) Explication des Planches. P1.6, fig. 14. Os hyoïde de l’_AÆnolis lineatus, vu inférieurement. Fig. 15. Le même, vu latéralement, dans l’état de repos. Fig. 16. Le même, porté en arrière , de sorte que l’appendice cartilagi- neux postérieur est courbé. Sur la Constitution géognostique et les Gites métallifères du Cornouailles et du Devon- shire (1). Par MM. Durrenoy et ELIE pe BEAUMONT, Ingénieurs des mines. T. Idée générale du sol de la partie sud-ouest de * l'Angleterre. $ r. La partie de l'Angleterre située entre Bridge- Water, Tor-Bay, et le cap Land’s-end, qui comprend le comié de Cornwall, la presque totalité de celui de De- von et la partie occidentale de celui de Sommerset, pré- sente un terrain ondulé, composé de collines arrondies et de petits plateaux qui séparent des vallées peu pro- fondes. Son sol , assez ingrat, exposé de toutes parts aux influences de la mer, est peu favorable à l’agriculture et même à la végétation en général. On y voit des étendues considérables incultes et sans arbres , recouvertes seule- ment de bruyères, d’ajongs, de dépôt tourbeux , et de dis- ra fe À (1) Extrait d’une MVotice sur le Gisement, l'Exploitation et le Traite- ment des Minerais d'étain et de cuivre du Cornouailles , insérée dans | Les Annales des Mines , tom, 1x, pag. 827. ( 196 ) tance en distance , de pâturages peu productifs. Elle pré- sente de nombreux rapports avec la Bretagne, non- seulement par la monotonie du tableau que présente un pays presque isolé au milieu des mers, péu fertile et in- complètement cultivé, mais encore par sa position corres- pondante à l'entrée du canal de la Manche, par la forme découpéede ses côtes hérissées d'écueils, etriches en hâvres excellens , et surtout par la nature de sôn sol, composé aussi principalement de roches granitiques ‘et schisieuses et de grauwackes. $ 2. Ces roches constituent en Cornouailles deux ter- rains différens , l’un , qui occupe principalement l’extré- mité S. O. de la presqu’ile, est composé de granite et de roches schisteuses, et doit être rangé ou dans les terrains primitifs ou dans les terrains de transition les plus an- ciens ; le second, qui forme le nord-est du Cornouailles, le nord du Devonshire et les parties de ces deux comtés qui avoisinent Plymouth, est un terrain de transition, composé principalement de grauwacke et de calcaire es- quilleux alternant quelquefois ensemble; il présente beaucoup de points d’analogie avec les terrains de tran- sition de la Bretagne et des Pyrénées. $ 3. L'aspect du pays dont nous avons signalé plus haüt la monotonie varie cependant sensiblement avec la composition du sol. Les cantons granitiques, dont la sur- face est plus élevée et plus inégale, se font remarquer. par leur stérilité. Sur les pentes généralement peu ra= pides des montagnes , ou au pied de leurs escarpemens, on voit des réunions considérables de blocs de granite qui décèlent la nature du terrain. Des fragmens plus ou moins gros de la mème roche sont (197 ) . aussi épars dans le reste de ces cantons , où ils frappent peu la vue, étant à moitié eachés dans la bruyère; mais on les voit reparaître dans toutes les portions un peu moins ingrates et qu’on a défrichées, parce qu’alors, pour en débarrasser les champs, on les a transportés à leurs li- mites et rangés en petit murs qui leur servent de eld- ture. Ces districts granitiques forment, comme on le voit sur la carte (pl. 5), des espèces d’ilots disposés à-peu-près sur une Higne droite qui se dirige de l'O. S.-O.àlE. N.-E., depuis le district du Zand’s-end ; et même depuis les îles Sorlingues jusqu'au Daritmoor-Forest, et constituent ce qu'on appelle la chaîne ochrinienne. Ks dominent les contrées environnantes, et présentent les sommités les plus élevées de tout le pays. Voici les hauteurs des prin- cipales. Pieds angl. Métres. , Hens-barrow-down. --:- 1034 311. Brown-w ie ss su. Cornouailles. 1368 41. Kit-hill. . OEEEEEE 1067 320. Em-head. : -csmusns esse 1131 340. Cowland-hill or Beacon. - 1702 530. Devonshire KRippon-tor.+...-.::.... = 1549 466. On ne voit rivaliser avec elles que les montagnes de Grauwacke du nord du Devonshire et de l’est du Som- mersetshire, dont plusieurs atteignent 15 à r700 pieds anglais et même au-delà. Ces protubérances granitiques constituent comme au- tant de noyaux, autour desquels se groupent les roches qui constituent le reste äu pays. Chaque protubérance granitique est environnée par uñe bande de schiste argi- leux, verdâtre, passant quelquefois au schiste talqueux. ( 198 ) | ou au schiste amphibolique. Les couches de ce schiste plongent dans le mème sens que la surface extérieure des masses granitiques, sur laquelle elles paraissent s’ap- puyer. Ces roches schisteuses constituent des régions plus basses, plus unies et moins incultes. La surface du sol, couverte d’une certaine épaisseur de terre végétale, ne présentant pas de blocs épars , et rarement des rochers saillans , on n’aurait aucune idée de la nature des roches qui le composent si les escarpemens naturels que pré- sentent les côtes, les bords des rivières, les ravins ét les coupures artificielles, ne faisaient connaître que ces ro- ches sont généralement schisteuses. Les cantons les plus fertiles sont, en général, ceux qui avoisinent la ligne de jonction des roches schisteuses avec le granite, et où la terre végétale est formée des débris mélangés des deux roches. À une distance plus ou moins grande du granite, ces schistes sont recouverts par des grauwackes com- munes et sthisteuses, passant au schiste argileux, et contenant des couches subordonnées de calcaire. Ces couches constituent presque à elles seules le nord-est du Cornouailles, le nord du Devonshire, et les parties de ces deux comtés qui avoisinent Plymouth; elles oc- -cupent en outre un espace d’une certaine étendue dans le midi du Cornouailles , entre Zruro et Grampound : où elles paraissent y être déposées comme dans un bassin. Il existe aussi dans le Cornouailles des serpentines et des euphotides associées à des roches talqueuses et am- phiboliques. Ce système constitue la presqu'île , à l'ex- trémité de laquelle se trouve le cap Lizard , canton que ( 199 ) nous n'avons pas visité et que nous n’essaierons pas de faire connaître en détail (r). 2 LA (x) Nous n’avons pu faire dans le Cornouailles qu’une assez. courte excursion à la suite d’un voyage dans diverses parties de l'Angleterre et de l’Ecosse, dans lequel nous avions été appelés à seconder M. Brochant de Villiers, membre de l’Institut et Inspecteur divisionnaire au corps royal des mines, chargé de faire une. reconnaissance des terrains dé- crits, classés et figurés avec tant de méthode et de précision par les géologues anglais. Si nous avons réussi , en aussi peu de temps , à visi- ter les points Les plus importans de la contrée et à nous former sur son ensemble des idées assez complètes pour nous hasarder à les publier, nous le devons aux excellentes directions et à l’extrême complaisance de plusieurs habitans de ce comté versés dans la connaissance de son sol et de ses mines. Nous sommes surtout infiniment redevables à M, Carne et à MM. Boaze de Penzance, dont les obligeantes et pré- cieuses communications nous ont épargné bien des recherches, et ont beaucoup contribué à étendre le cercle de nos idées. Nous ayons aussi tiré de grands secours des Mémoires qui sont contenus dans les deux volumes des Transactions , publiés par la Société géologique du Cornouailles, et nous sentons d’autant plus l'obligation de reconnaître ici que nous avons beaucoup profité de ce recueil, qu'ayant souvent réuni ensemble dans ce travail des indications extraites. de plusieurs Mémoires , ou les ayant fondues avec les résultats de nos propres observations , il ne nous a pas toujours été possible de citer les auteurs dont nous avons emprunté ces divers documens. Les Transactions de la Société géologique de Londres nous en ont aussi fourni plusieurs, et l’excellente carte géo- logique de l'Angleterre, par M. Greenough , nous a également offert un. grand nombre d'indications qui nous ont été de la plus grande utilité pour diriger et coordonner nos observations ; nous ayons même pensé que nous ne pouvions rien faire de plus utile, pour faciliter au lecteur l'intelligence de nos descriptions , que d’y joindre la copie de la partie de cette carte qui représente la presqu’ile qui nous occupe. ( 200 ) IL. Constitution géologique du terrain métallifère. $ 4. 11 résulte de la disposition particulière des gites métalliféres du Cornouailles , disposition qui sera décrite plus loin , que les mineurs de cette contrée travaillent toujours , soit dans le granite, soit dans le schiste argi- leux verdätre, soit dans le porphyre : aussi leur lan- gage technique ne présentezt-il quetrois noms de roches, growan, killas et elvan. $ 5.—Le nom de growan est pie pour désigner les roches granitoïdes ; soit intactes ou dans eur état de solidité naturel , soit décomposées. ‘On appelle Xillas toutes les roches schisteuses en gé- néral, et plus particulièrement le schiste argileux verdà- te; dans lequel sont ouvertes les plus riches exploïta- tions de cuivre et d’étain. Enfin , lenom d'elyan comprend en.général les masses étrangères qui se rencontrent dans le granite ou le schiste argileux ; et qui dérangent soit les allures des filons , soit même seulement la stratification de la roche. Il a par suite été appliqué à des roches de nature et de gisement très-divers, telles que du granite d’une composition et d’un grain différens de ceux du granite qui les éncaisse, et à des masses de roches chloritiques, quarzeuses et quarzo-chloritiques très-dures ; mais il se rapporte, dans le plus grand nombre de cas, à des porphyres feldspa- thiques qui constituent des filons bien prononcés. $ 6.— La pâte et la plupart des cristaux de ces por- phyres sont toujours de feldspath ; on y voit aussi très- souyent des grains presque amorphes de quarz hyalin et de petits amas rayonnés , ou des cristaux imparfaits d'am- ( 201 ) phibole, d’un vert sombre. La pâte feldspathique est ordinairement d’un rouge ou d’un bleu pâle et sale, sou- vént aussi jaunâtre; mais cette dernière couleur paraît due à la décomposition. Dans certaines parties de ces masses feldspathiques, les cristaux disparaissent et il ne reste qu’un feldspath compacte , rougeàtre, que les minéralogistes anglais appellent hornstone-porphyry , et qui paraît en eflet se rapporter au horn$tein-porphyr des minéralogistes de Freyberg. Nous n’entrerons pas ici dans plus de détails sur l’el- van, dont nous aurons occasion de: parler plus particu- lièrement en décrivant les filons de cette substance qui traversent le granite et le killas. Nous avons voulu seu- lement denner dès à présent une idée abrégée de ces por- phyres ; afin de ne pas interrompre ensuite la description! des roches de granite et de killas qui forment essentiel- lement la masse principale du terrain: ( For $ 19.) $ 7:— Lé granite, qui forme, comme nous l'avons déjà indiqué ($ 3) , une suite de groupes de:collines. si- tuées assez exactement sur une même ligne, dirigées de l’ouest-sud-ouest à l’est-nord-est, depuis le cap Land’s- end jusqu’au Darimoor-Forest, présente peu de variété dans sa composition. Il est en général à gros grains et souvent porphyrique. Le feldspath est généralement d’un blanc sale ou d'un rose pale; le quarz, qui est presque transparent , est d’un blanc grisätre, ét le mica passe, par des nuances insensibles, du noir au blanc. La pro- portion de ces trois élémens est variable : le feldspath domine ordinairement beaucoup; les cristaux de cette substance , qui donnent fréquemmentau granite la struc- ture porphyrique, sont souvent très-larges, et présen- ( 202 ) tent une teinte différente de celle des autres parties feld.- spathiques. Lorsque la roche reste long-temps exposée à. l'air, ces cristaux finissent par s’en détacher par l’effet de la facile décomposition de la masse. Cette décomposition s'opère en effet avec tant de facilité, que les masses gra- nitiques sont toujours décomposées jusqu’à plusieurs mètres de leur surface, excepté dans les parties qui sont journellement baïgnées par les eaux. On profite de cette: circonstance, soit pour y ouvrir des carrières de sable., soit pour y creuser des caves et même des habitations. En plusieurs points, le granite du Cornouailles est extrêmement friable, par une raison indépendante de cette décomposition superficielle , c’est que tout son feld- spath se trouve à l’état de kaolin. Cette substance argi- leuse est exploitée, aux environs de Saint-Austle , pour. les fabriques de porcelaine du Staffordshire. | Si l’on fait abstraction des dépôts de minerais métal- liques, la tourmaline.est presque la seule substance étrangère que le granite du Cornouailles renferme d’une manière un peu abondante : encore est-il très-rare de rencontrer ce minéral dans l’intérieur des masses grani- tiques. On ne le trouve ordinairement que disséminé ow tapissant des cavités dans les parties du granite qui avoi- sinent certains petits filons de quarz et de tourmaline, qui le traversent en grand nombre dans certains endroits. Le granite renferme aussi en quelques points du Cor- nouailles des cristaux de pinite. On y a même trouvé quelquefois de l’émeraude. La présence de ces divers minéraux , jointe à celle du kaolin , forme uu point de rapprochement entre le gra- nite du Cornouailles et celui de certains points du centre ( 203 ) de la France et de la Normandie; mais on doit surtout remarquer la ressemblance du granite ordinaire du Cor- nouailles avec celui de Cherbourg , qui, comme lui, se trouve en contact avec un schiste talqueux vert. On n’a observé dans le granite du Cornouailles aucune stratification. Quelquefois, à la vérité, il présente une structure tabulaire, dont on voit des exemples remar- quable au mont Saint-Michel près Penzance, au Cap- Cornwall, dans les carrières de Saint-Just, etc.; avec un peu d'attention on reconnaît aisément que cette struc- ture n’est pas le résultat d’une stratification du granite, mais d’un fendillement qu’il a éprouvé et qui a étérendu plus sensible par la décomposition : on n’aperçoïit cette structure que dans le granite exposé à l’action de l'air; jamais on ne l’observe dans la profondeur ni dans les fa- laises, où le granite est surmonté par des roches schis- teuses. Elle provient aussi fréquemment de la destruction de petits filons qui traversaient le granite (x) : c’est ce qui a lieu, par exemple, dans toute la partie ouest du mont Saint-Michel , qui est traversée par un très-grand (1) M. C. Prevost a cru remarquer au Lands’-end que l'apparence de stratification indiquée par des fissures coïncide avec un changement de structure dans le granite, c’est-à-dire que les lignes de séparation pa- raissent exister entre du granite à très-gros cristaux de feldspath blanc et du granite à grains fins , dont le feldspath est rosé. Cette observa- tion a paru à M. Prevost s’accorder avec ce qu’il avait remarqué en France et dans plusieurs localités du Cotentin , et notamment dans la falaise du port de Dielette, Dans ce dernier endroit, il a distingué au moins sept bancs puissans de granites différens par la structure , la cou- leur, et le plus ou moins de rapprochement avec le porphyre. Ces bancs sont inclinés sous un angle de 45 à 5o° au nord - ouest , et dirigés du sud-ouest au nord-est , direction générale des couches. ( 204 ) nombre de petits filons verticaux de quarz, lesquels ont été dégradés , jusqu'à une assez grande profondeur , par l’action atmosphérique. On ne connaît dans le granite du Cornouailles aucune couche subordonnée proprement dite, et on ne cite qu’un très-petit nombre d'exemples d’alternances entre cette roche et les roches schisteuses qui l’avoisinent : encore est-il très-douteux que ce soient de véritables alternances dans le sens ordinaire de ce mot. On ne connait pas non plus de point dans lequel on voie un passage minéralo- gique gradué du granite aux roches schisteuses qui s’ap- puient sur les flancs des protubérances qu’il forme. Nous reviendrons sur ce sujet en parlant des phénomènes très- remarquables qui s'observent près du point de contact des roches granitiques et schisteuses ( Voir $ 9:) 6 8. — Les roches schisteusesqui constituent le sol de la majeure partie de la contrée que nous décrivons peu- vent se diviser, ainsi que nous l’avons A pin se ($S 3), en deux classes distinctes'; savoir : 1°. Schiste argileux verdâtre, passant au schiste tal- queux et au schiste amphibolique , et prenant quelque- fois dans ses parties-supérieures ne Lexture arénacée qui en _. une véritable grauwacke. . Schiste argileux grisätre, passant à la strate et TER avec elle, et contenant des couches subor- données de calcaire compacte. Peut-être les roches de la première classe passent-elles à celles de la deuxième , qui paraissent cependant consti- tuer une formation à part et plus récente. Peut-être aussi ces deux classes de roches sont-elles séparées l’une de l’autre par une série de dépôts calcaires, ( 200 ) dont le calcaire esquilleux , amygdalin et souvent un peu translucide de Plymouth, ferait partie. Quoi qu’il en soit, les schistes et les grauwackes de la deuxième classe ont toujours dans leur cassure quel- que chose de terreux qui ne permet pas de les confondre avec les roches analogues de la première. Les schistes argileux verdätres , qui contiennent la plus grande partie des gîtes de minerai du Cornouailles, sont Ze vrai killas des mineurs , et ce sont les seules roches que nous ayons observées d’une manière assez suivie pour pouvoir espérer d’en donner une description complète. La variété la plus commune du ki/las est un schiste argileux , médiocrement dur , assez fissile:, à feuillets le plus souvent plans , quelquefois contournés , souvent.un peu luisans à la surface, et dont la couleur varie du vert d'herbe clair au gris-verdâtre et au gris-bleutre ; quel- quefois il passe au schiste talqueux , présente des noyaux de quarz blanc, et rappelle le schiste taiqueux le plus ordinaire des Alpes ; quelquefois aussi il passe à l’am- phibole ‘schisteux d’un vert sombre. En outre, il pré- sente, en divers pots, des masses d’un grunstein tantôt grenu , tantôt compacte, qui parait y former des amas. En approchant des masses granitiques sur lesquelles il s'appuie , «et vers lesquelles ses couches se relèvent , le schiste argileux devient généralement plus dur , moins fissile et beaucoup plus tenace. 11 présente alors des va- riétés nombreuses , qui paraissent être des passages soit à l'amphibole schisteux , soit à une roche feldspathique, tantôt compacte , tantôt schisteuse et micacée ; soit même à une espèce de gneiss. ( 206 ) IL. Rapports géologiques entre Le granite et le killas. $ 9. Le killas enveloppe presque de toutes parts les protubérances granitiques, dont il n’est jamais séparé par aucune autre formation. On n'observe pas entre ces roches, comme dans plusieurs pays, et notamment en Saxe, un passage par dégradation insensible. Ce pas- sage, quia lieu au moyen du gneiss et du mica-schiste, roches qui participent à la fois de la structure du gra- nite et du schiste argileux , lie ensemble les membres extrêmes des terrains primitifs. Outre cette relation, on voit encore dans ces contrées les roches contiguës al- terner entre elles, circonstance qui porte à conclure que leur origine est due au même ordre de causes, et qu'il n’ya pas eu de changemens brusques entre la forma- tion d'aucune d’entre elles. Le granite et le killas du Cornouailles ne présentent jamais le premier caractère de comtemporanéité , et que irès-rarement le second, si toutefois il existe dans ce pays. En effet, on ne cite qu’un ou deux exemples de l'alternative de ces deux roches, encore ne paraïssent-ils pas très-bien constatés. Cette espèce d'indépendance du granite et du killas a fait supposer à plusieurs géologues qu'il s’est écoulé un laps de temps considérable entre leur formation ; quelques-uns ont admis que le killas, déposé depuis long-temps en couches horizontales , ‘a été soulevé par le granite qui est sorti des entrailles de la terre. Certains phénomènes que présentent ces ter- rains, dont les principaux sont la disposition du killas, qui s'appuie de tous côtés sur le granite, et l’existence (207) des filons de granite qui traversent le killas et semblent se fondre dans la masse du granite , ont été invoqués par les Huttoniens comme des preuves irrécusables de cette hypothèse. Nous nous contentons de faire mention ici de ces idées systématiques , dont la discussion nous entraînerait hors de notre objet ; et laissant de côté toute espèce d’induc- tion théorique, nous nous bornerons à exposer succinc- tement les différens rapports qui existent entre le killas et le granite. $ 10.— Dans tous les points où la disposition du ter- rain permet de voir le granite et le killas dans un petit CONTRA - COPPER- LODES. $ 22. — La direction générale de ces filons est de 3 à 45° du sud de l’est au nord de l’ouest ; leur incli- naison est presque la même que celle des autres filons de cuivre, environ 70° avec l'horizon (2 toise ). o° pieds par Leur composition est à-peu-près la même que celle des filons est et ouest que nous venons de décrire: seu- lement ils contiennent plus de parties argileuses : ils sont, en général , plus larges que les filons est et ouest: leur largeur moyenne peut être évaluée à quatre piéds. Dans quelques mines Huel-alfred, Huel-crinnis , etc., la puissance des filons varie de 9 à 15 pieds. Le nombre des filons de ce second système ‘est peu considérable relativement à ceux du premier. On les à trouvé aussi riches en cuivre que les autres ; ils sont également accompagnés de petites veines argileuses bablement plus récentes qüe la masse du filon passent d’une paroi à une autre. On ne connaît aucun exemple de filons de cé second système coupés par ceux que nous avons déjà décrits. tandis qu’au contraire ils sont coupés par des filons plus modernes ) pro- , car elles » Que nous allons indiquer succinctement. Des Filons croiseurs, cross-counses: $ 23. — Ils sont composés quelquefois presque entié- rement de quarz ; maissouventils contiennent une grande proportion d'argile. (238 ) Leur largeur est plus considérable que celle des filons d’étain et de cuivre; elle va jusqu'à 36 pieds; leur puissance moyenne est de 6 pieds. Ils se dirigent quelquefois du nord au sud , ou du sud-ouest au nord-est, mais plus fréquemment du nord- ouest au sud-est. Leur inclinaison est aussi variable que leur direction : la plupart de ceux qui se dirigent du nord-ouest au sud-est plongent vers le nord-est; ceux qui courent du sud-ouest au nord-est plongent vers le nord-ouest. Les filons croiseurs causent souvent des dépenses con- sidérables, en rejetant les filons et en influant sur leur richesse, qu’ils rendent quelquefois nulle ; d’autres fois aussi ces filons , étant argileux, interceptent les eaux. Parmi ces filons croiseurs il en est un très-remar- quable , quia été reconnu sur une grande étendue, depuis Porth-towan, sur la côte du canal de Bristol, jusque dans la paroïsse de Saint-Agnès, et même jusqu’à la côte de la Manche , ainsi qu’on peut le voir sur la carte, Ce filon coupe et rejette tous les filons métallifères ; ceux qui plongent à l’est sont rejetés de 100 mètres (350 fa- thoms), et ceux qui plongent à l’ouest de 36 mètres (18 fathoms). , C’est probablement à ce genre de filons qu'on doit rapporter ces grands filons qui traversent, du nord au sud, la paroisse de Saint-Just, et qui sont appelés guides par les mineurs, Ils ont ainsi appelé ces filons, parce qu’ils supposent qu’en les suivant ils rencontrent des filons stannifères : on pourrait les appeler plus exac- tement filons ferrugineux, car ils contiennent une grande quantité de minerais de fer oxidé hydraté , d’hé- ( 239 ) matite brune , et même de fer oligiste. Deux de ces filons ont été suivis sur une étendue de 3 milles , et un autre sur une étendue de 5. Ces filons croiseurs sont, en général, improductifs en étain et en cuivre : cependant il existe dans la mine d’étain de Polgooth un filon croiseur riche en étain, et! c'est également sur des filons croiseurs que sont exploi- tées les mines de cuivre de Æuel-music et Huel-jubilée. Le plomb est le métal principal que présentent ces fi- lons croiseurs ; il en existe plusieurs près de Truro, où l’on exploite ce métal; ils se dirigent du nord au sud. C’est dans cette classe que l’on doit placer les filons de plomb des environs de Tavistock; on trouve aussi, mais rarement , dans ce système de filons des minerais de cobalt, du sulfure d’antimoine , de la bournonite, de l'argent noir et de l'argent natif. Les fig. 5, 9 et 1 montrent l'intersection des filons plus anciens par les fi- lons croiseurs. Filons de cuivre les plus modernes. $ 24. — Ce troisième système de filons de cuivre se confond par sa direction , tantôt avec les filons est et ouest , tantôt avec les filons croiseurs ; on les reconnaît seulement, parce qu'ils coupent ces deux systèmes de filons , ainsi qu’on peut le voir dans la fig. 9. L’inclinaison de ces filons est également la même que celle des autres filons de cuivre ; leur composition, quoi- que analogue , est cependant plus argileuse. C’est probablement à ce système que l’on doit rappor- ter les filons de plomb qui ont été découverts, il y a peu d'années, dans la paroisse de Newlyn. Ces filons ont à- ( 240 ) peu-près deux pieds de puissance, et courent de l’est à l’ouest : cette direction fait présumer qu’ils n’appartien- nent pas aux filons croiseurs; car ces derniers , lorsqu'ils sont plombifères , ont ordinairement une direction nord et sud. Les fig. r, 2, 5,9 nous montrent l'intersection de ces filons par les filons argileux que nous allons décrire. Filons argileux. $ 25. On distingue les filons argileux en deux classes, suivant la manière dont ils se coupent : les uns sont ap- pelés cross-fluckans , et les autres slides. La puissance des premiers varie depuis quelques lignes jusqu’à 9 à 10 pieds. L'eau ne les traverse jamais, quelle que soit leur puissance, et, sous ce rapport, ils sont fa- vorables aux travaux d'exploitation, | Leur direction est généralement nord et sud, et ils plongent vers l’est en coupant et rejetant tous les autres filons, excepté les slides, comme on le voit dans les fig. 1,2,5et9 delapl. 8. Les slides forment probablement la classe la plus ré- cente des filons proprement dits; ils traversent tous les autres. Ils sont composés d'argile dans un état plus ter- reux que celle qui se trouve dans les autres filons. Ils sont généralement fort minces, et atteignent rarement un pied d'épaisseur. Ils sont généralement dirigés à-peu- près comme ceux de cuivre et ceux d’étain ; mais ils sont peu inclinés à l’horizon, ce qui, eu égard aux rejets qu'ils produisent, leur a fait donner le nom de slides , qui veut dire glissement. (241) Remarques sur Les filons du Cornouailles en général. 6:26. Lorsque deux filons se coupent , et que les deux segmens de celui qui est coupé ne restent pas dans le prolongement l’un de l’autre, il est intéréssant de con- naître suivant quelle loi se fait ce rejet. En Saxe, on donne pour règle générale que la partie rejetée est toujours du côté de l'angle obtus : c’est aussi généralement le cas ‘en Cornouailles ; et plus l'angle est obtus, plus le rejet est considérable. Plusieurs mines du Cornouailles présentent des exem- ples de rejet très-remarquables. On peut citer particu- lièrement celui du grand filon de cuivre de Carharack, représenté fig. 2 ,.et celui qui s'observe dans la mine de cuivre et d’étain dite Æuel-Peeven, que représente la fig. 7. | $ 27. On ne peut dire que les filons du Cornouailles aient une tendance marquée, soit à s'élargir, soit à s’amincir à mesure qu'ils s’enfoncent. On pourrait citer des exemples également nombreux de l'un et de l’autre cas, tandis qu'un très-grand nombre de filons de la même contrée conservent à-peu-près la mème épaisseur dans toute leur étendue. Du Minerai d'étain d'alluvion. $ 28. L’oxide d’étain se trouve disséminé , soit dans les alluvions qui recouvrent la pente de la plupart des col- lines peu inclinées qui avoisinent les lieux riches en mines d’étain, soit dans les alluvions qui remplissent le fond des vallées qui serpentent au pied de ces collines ; mais dans ces dépôts assez fréquens , l'étain est rarement VII. . 16 ( 242) disséminé en assez grande proportion pour qu'on puisse l'en retirer avec avantage. Les exploitations du minerai d’alluvion sont appelées stream-works, parce que l’eau est le principal agent que l’on emploie pour isoler les galets d’oxide d’étain du sable dans lequel ils sont dissé- minés. Les principaux stream-works sont groupés autour de Saint-Just et de Saint-Austle, et parmi ces derniers on remarque surtout ceux de Pentowan. L’alluvion stanni- fère qui les alimente est déposée dans le fond d’une val- lée creusée dans un killas qui est ici une grauwacke schisteuse bien prononcée, contenant des fragmens de schiste argileux. Cette alluvion est assez mince et dé- posée immédiatement sur les tranches des couches de grauwacke, mais recouverte par un dépôt d’alluvion non stannifère, dont l’épaisseur'varie de 20 à 70 pieds, et qui est composé de diverses couches sableuses , argi- leuses et tourbeuses , dont quelques-unés contiennent des coquilles marines, et même des débris de mammi- fères , tels que des cornes de daim et de bœuf sauvage : ces dernières sont quelquefois d’une grande dimension. La circonstance que le sable d’étain se trouve toujours uniquement à la partie inférieure de ces diverses cou- ches prouve que l’alluvion stannifère est ancienne , et qu'elle a été formée en une seule fois, et non par par- ties, à des époques différentes; car, s'il en était ainsi, les diflérentes couches dont ce dépôt se compose de- vraient nous présenter des alternatives de dépôts stan- nifères. L’oxide d’étain estdisséminé dans Falluvion com- posée de galets de roches anciennes, soit en sable très- fin, soit en galets de dimensions différentes. Les plus (243) gros présenter; en association avec l’oxide d’étain,-du quarz, de la chlorite, et d’autres substances bierréuses analogues à celles qui constituent la masse principale des filons d’étain exploités dans le Cornouailles. Cette as- sociation prouve d’une manière certaine que c'est à la destruction des filons d’étain qu'est, due la formation de ces alluvions stannifères : une particularité très-remat- quable que présentent ces galets d’étain ést l’absencedetout mélange d’autre matière métallique , excepté quelquefois quelques nodules de fer hématite. Cette circonstance rend le minerai des stream-works susceptible de domier/un étain très-pur. On ne peut dire positivement par quels moyens ces galets, arrachés:aux filons, ont été débar- rassés de certaines substances métalliques qui,suivant toute probabilité, entraient dans leur composition: Ce- pendant quand on considère. que l'hématite et l'oxide d’étain, espèces presque indestructibles, sont les seuls minéraux métalliques qu'on trouve dans les dépôts de cette nature, on est naturellement conduit à à pénsér que les arséniures et les sulfures qui accompag gnent ordinaire- met l’oxidé d’étain dans les filons ont été CE La et ensuite entraînés par l'action des eaux. e ‘+ TETE YU: nee Axazyse de deux Pierres calcaires magnésiennes provenant des montagnes d’Ollioule , en Pro- vence, et de Cette, en Lang FHtuE; Da Par M. Laucirr. M. Casimir Buch , minéralogiste de Francfort, en visitant récemment je montagnes d'Ollioule , près de Toulon, ainsi que celles des environs de Cetté et de Frontignan , y a observé des pierres calcaires. dont lés propriétés physiques et le gisement lui ont paru con- (244) :) Ces pierres se dissolvent assez facilement, surtout ai- dées de la chaleur, dans les acides, et en donnant jusqu’à leur entière dissolution une‘effervescence sensible. Elles ne laissent que deux où trois centièmes de résidn ; que j'ai peconnu pour un mélange de silice, d'alumine et d’oxide de fer. Lan 100 parties des pierres calcaires magnésiennes exami- nées.sont formées de lamanière suivante : «Pierre de Cette. Pierre d'Ollioulé. De Carbonate de ghaux. …… a j rar Art 57:44; Carbonate de magnësie. . . . . : . 41,31, 39,24 ; Alumine, silice et oxide de fer... . 2,50, RE 95,36. 99,68. D'après la pesanteur spécifique des pierres recueillies par M. Casimir Buch , et la proportion de carbonate de magnésie qu'elles renferment , on ne peut douter qu'elles n'appartiennent à l'espèce dolomite, et plus particuliè- rement à la variété désignée par les minéralogistes sous la dénomination de dolomite compacte. (245 ) Tazeau méthodique de la classe des Céphalopodes, Par M. Dessaues D’Onsieny. ( Suite.) 4 III Ordre. — Fonamimirères, Nob.; Æsiphonoïdes, de Haan. Caract. essent. Un test polythalame totalement in- terne ; dernière cloison terminale ; point de siphon, mais seulement une ou plusieurs ouvertures donnant communication d’une loge à l’autre. Un grand nombre de bras. Les Céphalopodes de cet ordre ont un corps bursi- forme, dans la partie postérieure duquel se trouve ren- fermée la coquille; ce corps prend quelquefois un grand volume comparé à celui de la tête, à laquelle dans les momens de danger il sert d’abrit, la renfermant pres- que en entier dans les replis antérieurs de la peau. Cette tête est très-petite, peu ou point distincte du corps , terminée par des tentacules nombreux formant plu- sieurs rangées autour de la bouche , qui est centrale. Ce n’est que dans cette série que l’on trouve des Cé- phalopodes fixés par quelques parties de l'animal ou par la coquille elle-même. Dans ce dernier cas, la coquille ne touche pas immédiatement le corps sur lequel elle repose ; elle en est toujours séparée par une partie du sac qui se trouve interposée entre la coquille et le corps étranger qui lui sert d'appui. Cette privation de locomotion peut faire présumer chez ces Mollus- VII, — Mars 1826, 17 ( 246 ) ques la réunion des deux sexes sur le mème individu. L'animal paraît peu adhérer à la coquille ; sitôt que l'on y touche après la mort, il s’en sépare en se dé- composant, et ne laisse dans la coquille qu’une liqueur colorée qui remplit toutes les cavités des loges ; l'inten- sité de couleur de ce liquide va en augmentant de la première à la dernière loge. Ces animaux sont peu co- riaces ; ils se décomposent aussitôt leur mort, qui est déterminée par le moindre changement de leur état ha- bituel , ce qui lesrend très-difficiles à observer ; ils vivent surles côtes ,; dans les endroits peu profonds , et parais- sent préférer pour leur nourriture telle ou telle espèce de polypes, dont ils sont très-friands : il en-existe des my- riades sur tous les bords de mer; les côtes de l'Océan européen sont peu riches en espèces et elles y sont très- petites. Les bords de la mer Adriatique paraissent ètre les plus favorisés sous ce rapport; on y trouve des genres et des espèces variés et d’une taille plus grande. Les terrains tertiaires surtout fourmillent en espèces fossiles; quelques-unes s’y trouvent en si grande abon- dance, qu’elles peuvent même caractériser des couches entières ; les terrains plus anciens n’en sont pas entiè- rement dépourvus ; la craie de Meudon fournit des es- pèces bien caractérisées , ainsi que le calcaire de Caen, celui des bords de la Gironde, et le calcaire jurassique du département de la Charente-Inférieure , où la con- servation des coquilles en nature paraît être une chose surprenante. Plusieurs espèces paraissent avoir des limites données sur le globe, passé lesquelles elles ne se retrouvent plus et sont remplacées par d’autres ; les unes sont cir- (247 ) conserites dans des limites très-bornées , tandis que d’autres se retrouvent dans des lieux très - éloignés , mais par des latitudes à-peu-près semblables : et d’au- tres enfin sont répandues par des latitudes très-différentes et dans des lieux très-éloignés les uns des autres; plu- sieurs espèces présentent des analogues vivans dans des pays très-éloignés ; d’autres, celles de la mer Adria- tique, ont des analogues fossiles absolument sembla- bles dans les environs. de Sienne , ce qui est assez re- marquable. Ces coquilles viennent encore à l'appui des observations si importantes de M. de Férussac sur la géographie des Mollusques. Une chose intéressante, mais difficile à étudier dans ces coquilles, c'est le mode d’accroissement : malgré qu'il soit si diversifié, on peut dire en thèse générale que la base commune de tous les différens modes est l'accroissement par loges complètes ; dans toutes on observe d’abord une première loge de figures diverses et percée d’une ouverture. Sur cette première loge, à mesure que la coquille s'accroît etde diverses manières, selon les familles , vient s’en placer une seconde et suc- tessivement ‘pour les autres; mais toujours une loge entière à la fois. Souvent cette loge a autant de volume à elle seule que tout le reste de la coquille, ce qui doit occasioner de bien grands déplacemens dans certaines parties de l'animal. Au-plus une centaine d’epèces étaient bien connues jusqu’à présent ; nous en avons beaucoup augmenté le nombre , puisque nous présentons six à sept cents es- pèces bien distinctes. Afin de donner plus de publicité au travail que nous (248 ) avons entrepris , et afin de le mettre à la portée de tous le monde , sans avoir besoin d'observer. au microscope les nombreux genres de Foraminifères , nous avons ima- giné de sculpter une coquille de chaque genre et sous- genre de cet ordre , à une grosseur d’un pouce et demi à-peu-près; sur ces modèles nous avons fait des ma- trices avec le secours desquelles nous avons pu avoir plusieurs échantillons de chaque coquilles ; d’après le désir que nous ont témoigné plusieurs personnes d’avoir cette collection, nous nous sommes déterminés à la donner par livraisons : deux de ces livraisons ont déjà paru depuis long-temps , et les deux dernières paraissent en cet instant : à elles quatre, elles formeront un en- semble de centmodèles, qui comprennent tous les genres, sous-genres , et mème les principales espèces de l’ordre des Foraminifères. Malgré toutes les recherches partielles faites par les différens auteurs sur les Céphalopodes microscopiques , l’on eût peut-être été bien long-temps avant d’avoir des idées générales sur ces petits êtres, si quelqu'un ne se füt mis à comparer entre elles toutes les espèces des divers pays avec ce qui avait été fait jusqu’à présent à ce sujet. Nous avons entrepris avec courage ce fastidieux travail , et les résultats que nous en avons recueillis ont été au-delà de nos espérances. Nous avons rectifié des erreurs sans nombre, et sans affirmer qu'il ne s’en soit glissé quelques-unes dans cet ouvrage, nous croyons cependant avoir éclairci l'histoire de cette partie des Mollusques , de manière à donner des bases qui pour- ront servir de fondement pour les travaux que l’on vou- drait entreprendre sur les mêmes animaux. ( 249 ) Les caractères de nos familles sont fondés sur le mode d’accroïssement des coquilles ; cette base nous pa- raît assez solide pour penser qu’elles seront conser- vées ; ce n’est qu'après des observations pénibles et ré- pétées que nous sommes parvenus à reconnaître , par la comparaison des genres dans l’ensemble de cet ordre , les rapports naturels qui lient par familles les coupes génériques. Afin de fixer davantage l'attention sur l'importance des genres par l'indication des espèces qu’ils renferment , nous donnerons à la suite des principaux de leurs carac- tères la liste de toutes les espèces avec leur habitation. Il nous eût été impossible de recueillir nous-mêmes des sables des divers pays pour pouvoir exécuter un travail complet; nous avons dû recourir à l’obligeance des amis de la science , qui se sont empressés de nous seconder en nous en procurant d’une foule de localités diverses, et nous pensons que l’on ne trouvera pas dé- placé que nous leur témoignassions notre reconnais- sance en mettant une liste de leurs noms, suivie de l'indication des sables que nous devons à chacun d’eux en particulier. MM. les Professeurs, Administrateurs du Muséum royal, des sables fossiles des environs de Paris et d'Angleterre. M. le baron de Férussac , des sables des Antilles , de la mer des Indes, des côtes d’Angleterre, et fossiles de Bordeaux, de Dax , des en- virons de Paris , de Champagne et de Maëstricht. M. Fceurrau De Bezrevue, des sables de Rimini , de Madagascar, de Ténérifle, du cap de Bonne-Espérance , et fossiles de Tours et de Sienne , qui lui avaient été donnés par Soldani même. M. Mexan» pe La Groix, des sables vivans de lAdriatique , et fossiles des environs de Sienne et d’autres parties de l'Italie, ( 250 ) MM. Quox, Gaiman» et Gauorcnaun , Médecins et Naturalistes de l'expédition autour du monde commandée par M. Le capitaine de Freycinet , des sables vivans de Rawack, du Port-Jackson , de l'ile de lAmirauté , des îles Mariannes, des îles Malouines et Sandwich, de l'Ile-de-France, de la baïe des Chiens- Marins , etc. M. Lesson, Médecin et Naturaliste du voyage autour du monde commandé par M. le capitaine Duperrey , des sables vivans de Rawack , des îles Maloumes , de l'Ile-de-France , et des fucus de divers côtes offrant des Foraminifères fixes. M. Ganwaup, Médecin et Naturaliste de la même expédition, des sables du cap de Bonne-Espérance. M. pe Rorssy, des sables des îles Sandwich, Rawack et Mariannes, etc, M. Bnoncnranr, des sables fossiles de Castel-Arquato et des environs de Paris. M. Derrawce , des sables de la mer Rouge , et fossiles d’Orglande et de Valognes. M. O. Leczerc Taouix, des sables vivans de la Méditerranée , et fos- siles des environs de Paris, de Montolieux et de Chayagnes (Maine-et-Loire ). M. Ranc, Officier de marine, des sables de toutes les parties de la Méditerranée. M. Durreswe, des sables fossiles des environs de Paris et d'Angleterre . M. Grarezoup, à Bordeaux , des sables fossiles de tous les environs de Dax. M. Bové, des sables fossiles des environs de Dax, de Bordeaux et de Paris. M. Guérin , des sables de diverses localités. M. pe Gervinze, à Valognes, des sables fossiles de Valognes , d’Or- glandes et de beaucoup d’autres localités du département du Cai- vados. (aasr ) Les quatre premières familles comprennent les coquilles qui n’ont qu’une seule cavité par loge (Æplostègues ). Ie Famille. — Les Sricaosrkques (1), Nob. Loges empilées ou superposées sur un seul axe bout à bout, soit qu’elles débordent ou non en se recouvrant plus ou moins latéralement ; point de spirale. Les coquilles de cette famille sont toutes composées de parties vitreuses plus ou moins cassantes. Ce sont celles dont le mode d’accroissement est le plus simple. L'on n’en connaissait que quatre genres, comprenant à peine quinze espèces. + Une seule ouverture , centrale, ronde. Genre I*. — Noposaire, Nodosaria, Lam.; Orthocère, Lam. ; Nautilus, Lin ; Reophage, Montf. Loges généralement globuleuses , superposées sur un axe fictif communément droit et central, au bout du- quel est l'ouverture terminale ; variant dans leurs rap- ports depuis l’enchässement partiel jusqu’à la sépara- tion par étranglement. I sous-genre. Les Glandulines , Nos. Loges globuleuses , partiellement enchässées les unes dans les autres et formant par leur réunion un ovoïde ; axe central et droit; ouverture au bout d’un prolon- gement de la dernière loge et terminale. (1) De EniË , rang, série, et de Eréyn, étage. ( 252 ) 1. N. zœvicara, Nos. , PI. 10, Fig. 1, 2, 3. Sozp. , 3, tab. 118, fig, Æ, p. 115. Hab. la mer Adriatique , et fossile aux environs de Sienne, 2. N. Gzaws, Nos., Modèles, no 51, rur° livraison. Hab. V’'Adriatique; rare. II-sous-genre. Les Nodosaires proprement dites(Nodosaires et Orthocères, Lam.). Loges globuleuses , distinctes, empilées les unes au bout des autres , quelquefois séparées jusqu’à l’étran- glement, formant dans leur ensemble un petit cylindre; axe fictif droit et central , ouverture au bout d’un pro- longement terminal. Espèces non striées longitudinalement. 3. RanicuzA , Lin. ; Nob., Modèles , no 1, 1re liv. Vautilus Radiculus, L., Montagu, Gmel. , p. 3373 , no 18, Vodosaria Radicula, Lan. ; Orthoceras Radicula, Blainy., Malac., p. 179. Hab. la mer Adriatique. | 3. BREvIS, Nob. Hab. la mer Adriatique. 5 ELoNGATA , Nob. Hab. la mer Adriatique. 6. ovicuzA , Nob. ; Sold., 4, tab. 10, fig. Ha M. Hab... fossile aux environs de Sienne. 7. masura , Nob. ; Sold., 4, tab. 2, fig. P, et tab. 10. Hab. la mer Adriatique. 8. onraocerA , Nob. ; Sold., 1, tab. 27, fig. xx, ÿy. Hab. la mer Méditerranée. 9. semr-srriATA, Nob. ; Sold., 2, tab. 96, fig. FLE Hab… fossile des environs de Sienne. 10. usa , Nob.; Sold. , 2, tab. 98, fig. 4, p. 95. Hab... fossile des environs de Sienne. 11. anrerropTA , Nob., Sold., 2, tab. 102, fig. B, p. 96. Hab.….. fossile des environs de Sienne. ( 253 ) 12. GLABRA, Nob.; Sold. , 4, tab. à, fig. ZV, 7”, X. Hab.….. fossile de Sienne. 13. Pynuza , Nob.; Sold., 4, tab. 10, fig. B, C. Hab.…. fossile de Sienne. 14. riuxrormis, Sold., 4, fig. E Hab.….. fossile de Sienne. 15. sPpanuLosA , Montagu, Test, Brit. Supl. , tab. 19, fig. 5, p. 86, Hab. les côtes d'Angleterre, Espèces striées longitudinalement. 16. æquauts, Nob. Hab.…. trouvé dans un délestage. 17. LAMELLOSA , Nob., PI, 10, Fig. 4, 5,6. Hab. la mer Adriatique. 18. scazaris, Nob. ; Sold., 2 , tab. 04, fig. 7 Hab. la mer Adriatique. 19, OBLONGA , Nob. Hab. la mer Adriatique , et fossile dans les environs de Bordeaux. 20. Lamarcrir, Nob. Hab.… fossile aux environs de Bordeaux. 21, SULCATA, Nob. ; Sold., 2, tab. 127, fig. C. Haë. la mer Adriatique, et fossile à Leognan , près Bordeaux, et à Castel-Arquato (Italie). 22. FASCIA, Lam. , Anim. sans vert. , vi1, p, 594. Hab. la mer Adriatique. 23. cosraTA , Montagu, Test. Brit., p. 199 , tab. 14 , fig. 5, et Supl., tab. 19, fig. 2. Hab. la mer Adriatique, et, d’après Montagns les côtes d’Angle- terre, près de Kaent. 24. ci88A, Nob. Hab. la mer Adriatique, près Rimini. 25. PuLCHELLA , Nob. Hab.… fossile à Montmirail , bassin de Paris. 26. unpuzatA , Nob. : Hab. la mer Adriatique. 27. Rapa, Lam.; Sold., 2, tab. 94, fig. 7. Gualtieri, tab. 19, fig. LM. Martini, Conch., 1, p. 5, vig. 1, fig. 4 B. Plancus, mins (254) Conchis , tab. 1, fig. 6 G h. Nautilus jugosus, Montagu, tab. 14, fig. 4, p. 198, n° 15. Hab. la mer Adriatique, près Rimini. 28. LoncicauDA , Nob, ; Sold., 2, tab. 05, fig. B à . (Bonnes.) Hab,., fossile des environs de Sienne. 29. cAncELLATA , Nob. ; Sold. , 2, tab. 95, fig. 4. Hab.…., fossile des environs de Sienne. 30. Sozpanit , Nob. ; Sold., 2, tab. 104, fig. Z, p. 38. Hab.. fossile des environs de Sienne. 31. noposa , Nob. ; Sold., 4, tab. 10, fig. G f; p. 35. Hab... fossile des environs de Sienne. 32. rzexuosA, Nob. ; Sold. , 4 , tab, 10, fig. D, p. 35. Hab.… ? 33. nrripa, Nob. ; Sold., 4, tab. 2, fig. O, p. 15. Hab…. fossile de la Coroncine (Italie). 34. Bacrzuum, Defr., Dict. des Sciences nat., tab. , fig. 4; Par- kinson, tab. 8, fig. 16-17. Hab. fossile aux environs de Sienne. IIIe sous-genre. Les Dentalines, Nos. Loges globuleuses ou déprimées, plus ou moins dis- tinctes , quelquefois très-obliques , composant un petit cylindre; axe fictif toujours arqué, ouverture souvent submarginale avec ou sans prolongement terminal. Espèces sans stries longitudinales. 35. communs, Nob.; Sold., 2 , tab. 10h, fig. O, var. «. IVautilus rectus , Montagu, Test. Brit. Supl., tab. 19, fig. 4 et 7. Hab. la mer Adriatique. 36. osziqua, Nob., Modèles, no 5. we livr.; Sold., 2, tab. 107, fig. ff, et tab, 105, fig. #. Hab. la mer Adriatique. 37. caurara, Nob. Hab.…. fossile aux environs de Sienne. 38, ancuATA ; Nob. ; Sold. , 2, ab. 97, fig. cé, p. 92. Hab. la mer Adriatique. (2080) 39. cARINATA, Nob. ; Sold. , 2, tab. 105, fig. W, p. 08. Ha. la mer ‘Adtiatifte: 4o. Scorrronus, Montf. ; Sold., 3 , tab. 162 » fig. " — Reophax Scorpionus, Montf. , genre 83 , p. 330, copie de Sold. Hab. la mer Adriatique. 4x. acrcuzara, Sold., 2, tab. 105 , fig. Z, P« 97: Hab. la mer Adriatique. 42. Ferussact, Nob. Hab. la mer Adriatique. Espèces striées longitudinalement. 43. pepressaA, Nob. Hab. les côtes d’Angleterre. 44. srrraTA , Nob. Hab.… fossile dans les sables des environs de Dax. 45. Cuviert, Nob. ; Sold., 2, tab. 103, fig. Z, p. 97e Hab.….. la mer Adriatique. 46. suzsrriatA , Nob. ; Sold. , 2, tab. 94 , fig. #, p. 91. Hab.. fossile de la Coroncine, 47. Corxicuza , Sold. , 2 , tab. 105 , fig. Æ. Hab… fossile de la Coroncine. IV* sous-genre. Les Orthocérines , Nos. Loges cylindrico-coniques, superposées sans étrangle- ment; test conique et droit, point de prolongement ter- minal pour l'ouverture. 48. Cravuzus, Lam. ; Nob, Modéles, n° 2 ,1re livr. Vodosaria Cla- vulus, Lam., Encycl., tab. 466, fig, 3. Spirolinite cylindracée, var. 8, Ann. du Mus.,5,p. 245, et 8, tab. 62, fig. 16; Anim. sans vert., p. 603. Bronn , Syst., tab, 1, fig. 15 ex. Lam.; Parkinson , tab. 2, fig. 10, var. ex. Lam. Hab..., fossile aux environs de Paris, ( 256 ) V® sous-genre. Les Mucronines, Nos. Loges déprimées, superposées , enchässantes , for- mant un test conico-cylindrique avec deux lames laté- rales ; un prolongement terminal. 49. Häsra, Nob., Modèles, no 52, 1e livr. Hab. la mer Adriatique, Genre IL. — FRONDICULAIRE, Frondicularia, Defr. ; Renuline, de Blainv. Loges très-déprimées sur les deux faces; plus ou moins enchässantes de chaque côté de l'axe fictif, qui est droit et central. 1. ræomBoipAuts , Nob. , Modèles, n° 3 , re livraison. Hab. la mer Adriatique. 2. ALATA , Nos. ; Sold. , 4, tab. 1, fig. C, p. 13. Hab. la mer Adriatique. 3. srrtaTA , Nob. ; Sold. , 4, tab. 0, fig. Q R, p. 54. Hab….. fossile de la Coroncine. 4. Pura, Nob.; Soïd., 4, tab. 9, fig. #, p. 54. Hab.…. fossile de la Coroncine. 5. compLanarTA , Defr., Dict. des Sciences nat., tab. , fig. 4. — Re- nulina complanata , de Blainv., Malac., p. 371, sp. 2. Hab.… fossile des environs de Sienne. 6. picrrara, Nob., Sold. , 2, tab. 9, fig. P. Hab.….. fossile dela Coroncine. 7. LÆVIGATA, Nob. Hab.… fossile des environs de Dax. Genre TIE. — LinGuuinE, Lengulina, Nob. Ouverture en fente et terminale, loges recouvrantes, test déprimé sur ses faces. (257 ) 1. CARINATA, Modèles, n°26, we livr.; Sold., 4, tab, 12, fig. P, p. 37. Hab. les Antilles, et, selon Soldani, fossile aux environs de Sienne. 2. ALATA, Nob. ; Sold. , 2, tab. 90, fig. ÆY, p. 94. Hab. la mer Adriatique. 3. Soznanur, Nob.; Sold. , 2, tab. 108, fig. Æ FF, p. 99. Hab. la mer Adriatique. +1 Ouverture marginale. Genre IV. — RIMULINE, Rimulina, Nob. Ouverture formant une fente longitudinale; test en forme de gousse à loges obliques et embrassantes, r. czarrA , Nob., Modèles, no 53, ie livraison. Hab. la mer Adriatique. Genre V.— VaciNULINE, V’aginulina, Nob. Orthocère, Lam. Quverture arrondie ; test en forme de gaine droite, conique, triangulaire ou aplatie; loges superposées , légèrement obliques; sommet tronqué sans prolonge- ment. 1. ezecans, Nob., Modeles, no 54, mixe livraison. Hab. la mer Adriatique. 2. Lecumen, Lin. , Vautilus Legumen ; id., Gmel., p. 2353 , n° 22. Orthocera Legumen, Lam. , vix, p. 595, n° 6, Encycl., tab, 465, fig. 3. Plancus , Conch., tab. 1, fig. 7. Martini Conch.,1,p. 7, vig., fig. Æ e. Gualtieri, Test., tab. 19, fig. P. Montagu Test. Brit. Supl., tab. 19, fig. 6, p. 83. Hab. la mer Adriatique et les côtes d'Angleterre. 3. sriaTa , Nob. ; Sold., app., tab. 6, fig. 2, p. 14r. Hab. la mer Adriatique. ? ( 258 ) 4. muicammarA, Nob., Modèles, no 4, 1e livraison. Hab. la mer Adriatique. 5. unxparA, Nob, Hab. la mer Adriatique. 6. cosrara, Nob. Hab. la mer Adriatique. 7. marGinATA , Nob.; Sold. , 2, tab. 103, fig, AZ. Hab. la mer Adriatique. 8, cauparA, Nob.; Sold., 4, tab. x, fig. F° G, p, 14. Hab. la mer Adriatique. Genre VI. — MarcNuLinE, Marginulina, Nob.; Orthocère, Lam. Ouverture arrondie , située au bout d’un prolongement du sommet de la dernière loge, à son angle antérieur ; test en forme de gaîne arquée , sommet déprimé , ayant à son origine l'empreinte volutatoire ; loges superposées , légèrement obliques. Les espèces de ce genre étaient confondues dans les No- dosaires et les Orthocères de M. de Lamarck, et Linné les plaçait dans son genre Nautilus. Ces coquilles sont les premières où l’on aperçoit une tendance à la spirale ; les loges se retournant postérieurement en crosse. 1. Rapnanus, Lin., Modèles, ne 6, xre livraison; PL. 10, Fig. 7, 8. Nautilus Raphanus, Lin., Gmel., p.3352 , n° 16, Orthocera Ra- phanus , Lam., vir, p. 593, n° 1. Orthoceras Raphanus , Blainv., Malac., p.379; Soldani , 2, tab. 94, fig. W, P, Q, R, X, F, Hab. \a mer Adriatique , et fossile à Castel-Arquato (Italie). a. BrFurCATA , Nob. Hab. la mer Adriatique. 3. cyzinpricA , Nob. Hab. la mer Adriatique. 4. srriaTA , Nob. ! Hab.… fossile aux environs de Dax, (259 ) 5, ærrsuTA , Nob. ; Sold. , 2, tab. rot , f, Z à 00. Hab. la mer Adriatique. G. crasra, Nob. , Modèles , no 55, rrre livraison. Hab.… fossile aux environs de Sienne. 7. Cornucorræ, Nob. Hab. la mer Adriatique. 8. carinaTA, Nob. ; Sold., 2, tab. 97, fig. mm , hh, p. 92. Hab.…. fossile de la Coroncine. 9. suszrruus , Sold. , 2, tab. 104, fig. F, G, p 98. Hab. la mer Adriatique. 10, LÆVIGATA , Nob. , Sold., 2, tab. 100, fig. BB, CC, p. 05. Hab. la mer Adriatique 11. Lrruus, Nob. ; Sold., 2 , tab. 106, fig. aa, bb, p. 99. Hab... la mer Adriatique. é Cyr LoBaTA , Nob. ; Sold. 2. tab. 117, fig. P, p. 115. Hab. la mer Adriatique. M3. consecra > Nob. ; Sold. , 4, tab. 19, fig. R, S, p. 5r. % Hab.. fossile de la Coroncine. Genre VIT. — PLANULAIRE , Planularia , Defr. G. Astacole ? Mowrr. Ouverture arrondie , située au sommet de l’angle exté- rieur ; test très-aplati , triangulaire ou elliptique , ayant à son origine l’empreinte volutatoire ; loges obliques , superposées. M. de Blainville les a réunis à tort avec les Pénéro- ples , dont ils diffèrent par les caractères du mode d’ac- croissement et d'ouverture de la bouche. 1. ELONGATA, Nob. Hab... fossile dans le calcaire des environs de Caen. 2. DEPRESSA, Nob. Hab.… fossile dans le calcaire des environs de Caen. . 3, sTRIATA , Nob. Hab... fossile dans le calcaire des environs de Caen. ( 260 ) 4. Cyuna, Nob., Modèles , n° a7, n° livraison, PI. 16, Fig. 9. Hab. la mer Adriatique. 5. Auris, Sold. , sous le nom d’Orthoceras Auris, 2, tab. 104, fig. 4, p- 98. Planularia Auris, Defr., Dict. des cho nat. , tab, fig. . Peneroplis Auris , de Blainv., Malac., p- 371. Var. a. Hub... la mer Adriatique, et fossile à pe (Plaisantin). — Var. £. Hab. la Méditerranée. 6. crepipuLA. Fischtel , Vautilus crepidulus, tab. 19, fig. g,h, i. Nautilus lituitatus, Sold., 1, tab, 58, fig. 66, p. 64. Po- lystomella margaritacea , Blainv., Malac. , p. 389, Hab. les Antilles, et, selon Fisch. , dans le golfe de Toscane. 7. ROoSTRATA ,N., Sold., 1, tab. 68, fig. dd, p. 64. Hab.…. fossile dans la Coroncine. ? Genre VIII: — PavoniE, Pavonina, Nob. Plusieurs ouvertures aux loges ; test déprimé laté- ralement ; loges concentriques. x. FLABELLIFORMIS, Nob., Modèles, no 56, mme livraison, PJ. 10, Fig. 10 , 11. Hab. Madagascar. T° Famille. — Enarzosrieuss (1) , Nob. Loges assemblées en tout ou en partie par alternance, ou empilées sur deux ou trois axes distincts de diverses manières, mais sans former une spirale régulière et nettement caractérisée. Ce mode d’accroissement n’avait pas encore été déter- miné. Si les anintaux qui habitent les coquilles de cette fa- mille étaient munis de l’organe qui se loge dans le si- phon des Siphonifères , cet organe serait obligé de (1) D’Evanns, alternatif, et de séyn, étage. ( 261 ) prendre une torsion si extraordinaire par l’irrégularité de la correspondance des petites ouvertures qui donnent communication d'une loge à l’autre, qu’il serait im- possible de concevoir son existence. + Alternance des loges totale ou partielle, mais régulière sur deux axes opposés dans un même plan, dont les faces sont semblables. La coquille dans cette série est toujours d’un tissu po- reux, et l'extérieur est ou rugueux ou couvert d’as- pérités. Genre I*, — BIcÉNÉRINE, Bigenerina, Nob. Loges alternantes seulement dans le jeune âge ; ou- verture centrale ou marginale ; test droit, ou arqué à l’origine, cylindrico-conique. Le changement de mode d’accroissement qui a lieu à un certain âge est une chose qui se retrouve dans cha- que famille : cela marque bien la tendance qu’ont tous ces petits corps à se rapprocher du mode d’accroisse- ment le plus simple. I°° sous-genre. Les Bigénérines propres. (Ouverture centrale. ) 1. Noosar, Nob., pl. 11, fig. 9-12; Aodèles, no 57, mi livraison. Hab. la mer Adriatique. 2. TRUNCATA, Nob. Hab. la mer Adriatique. 3. Lœvicara, Nob. ; Sold., 2, p. 96, tab, 103, fig. D Hab. la mer Adriatique. VI. 18 ( 262) II: sous-genre. Les Gemmulines , Nob. (Ouverture marginale. ) 4. nrcrrara , Nob., Modèles, no 58, re livraison. Hab. la Méditerranée. Genre 11. — TEXTULAIRE, Z'extularia , Defr. Toutes les loges alternantes. Ouverture latérale au côté interne de chaque loge et semi-lunaire. Test droit, conico-cylindrique , rarement ovoïde. M. Defrance n’en connaissait qu’une espèce dont il n’avait pas reconnu l'ouverture. 1. osTusA, Nob.; Sold. ,2 , tab, 127, fig. Æ, p. 118. Hab. la mer Adriatique. 2. LæviGATA, Nob. ; Sold., 2, p. 119, tab. 132, fig. L, M? Hab. Ja mer Adriatique. 3. PuNCTATA, Nob. Hab.… fossile à Castel-Arquato (Plaisantin). 4. puncruzara, Nob.; Sold., 4, app., p. 141, tab. 7, fig. Æ, vue en devant. Hab.la mer Adriatique. t 5. DiGiTATA , Nob. Hab. la mer Adriatique. 6. ciesosA, Nob,, Modèles , n° 28, n° livraison. Sold. , 2, tab. 132, fig. T, K, p. 119. Hab. la mer Adriatique, et fossile à Castel-Arquato. 7. consecTA , Nob. Hab.. fossile aux environs de Bordeaux. 8. ovirormis, Nob. Hab. la mer Adriatique. 9. AcuTA, Nob. | Hab.…. fossile aux environs de Bordeaux. 10. ruGoOSA , Nob. Hab.….. fossile sur les bords de l'étang de Tau. Ü 263 ) 11. ELONGATA, Nob. Hab.…., fossile sur les bords de l’étang de Tau, 12, LOBATA , Nob. Hab.…. fossile sur les bords de l'étang de Tau. 13, PIGMEA, Nob., Modëles , n° », 1re livraison. Hab. la mer Adriatique. 14. PLANA , Nob. Hab.…. fossile aux environs de Sie nne. 15. acicuzaTa, Nob., pl. 1x, fig. 1 ,2,3, 4. Hab. la mer Adriatique. 16, AncuLARIS, Nob. Hab. la mer Adriatique , et fossile aux environs de Bordeaux, 17, MARGINATA , Nob. Hab. Madagascar. 18. conerrormis, Nob. Hab.… fossile à Castel-Arquato. 19. n Nob. Hab.…. fossile à Chayagne (Maine-et-Loire ). 20. SAGITTULA , Sold. Polymorphium sagittulum , 2 , p. 120, tab. 133, fig. 7. Textularia sagittula, Defr., Dict. des Sciences nat. pl. fig. ; Blainy., Malac., p. 3:0, F7 fossile à Castel- -Arquato, et vivant sur les bords dela Mé- diterranée. 21. QUADRANGULARIS , Nob. Hab.….. fossile sur les bords de l'étang de Tau. 22. TRocxIo1DEs, Nob, Hab… fossile à Castel-Arquato. 23. CARINATA, Nob. Hab. la mer Adriatique. 24. ecHinaTA , Nob. ; Sold, , 2, p. 118, tab. 127 , fig. À Hab. la mer Adriatique. 25. caupatA , Nob. ; Sold., 2, p. 119, tab. 132, fig, G. Hab. la mer Adridtique) 26. ruserosa, Sold., 4, p. 39, tab. 14, fig, H. Polymorphium tu- berosum. » Hab. la mer Adriatique. 27. communis, Nob. Hab, Rawack , l'Ile-de-France et la mer Rouge. (264) Genre IT. — VuLvuue, Pulvulina, Nob.; Textularia, Defr. ; Toutes les loges alternantes ; ouverture au sommet, en fente ; test droit , ovoïde et déprimé sur ses faces. 1. Carreozus, Defr.; Nob. pl. 11, fig. 5,6, 7,8. Modèles, no 59, are livr. Hab. la mer Adriatique. 2, Pora, Sold. Orthoceratium Pupa, Sold., 2, p. 99; tab. 108, fig.uu, xx. Hab. la mer Adriatique. ’ 3. ececans, Nob. Orthoceratium Pupa, Sold., 2, p. 99, tab. 108, fig. D. Hab.? + Alternance totale ou partielle , mais irrégulière , les faces opposées étant plus semblables ; le plus souvent l’alternance ayant lieu sur trois axes distincts, détermine par la prépondérance de volume des loges suc- cessives et leur extension en recouvrement, une sorte dé spirale obs- cure el peu caractérisée. Coquilles d’une texture vitreuse , très-translucide. Genre IV.— Dimorpuine, Dimorphina , Nob. Premières loges seulement alternantes dans la jeu- nesse , et empilées à la manière des Stichostègues dans. l’âge adalte ; ouverture ronde, au sommet de l’axe. 1. TUBEROSA , Sold. ; Nob., Modèles, n° Go, ire livraison. — Sold., Orthoceratium tuberosum , 2, p.99, tab. 106, fig. G G. Hab. la Méditerranée. (265 ) Genre V. — PoLyMoRPHINE , Polymorphina , Nob. Toutes les loges alternantes; ouverture ronde, au sommet de la dernière loge. Ie sous-genre. Les Polymorphines proprement dites. Un grand nombre de loges apparentes ; alternance sur deux côtés presque égaux. 1. oBTUSA, Nob.— Hab.…. Fossile des environs de Paris. 2. Burpicazensis, Nob., Modèles, no 29, ue livraison. Hab... fossile aux environs de Bordeaux. TRUNCATA , Nob. Hab.….. fossile à Castel-Arquato. 4. inequauis, Nob. Hab.… fossile à Castel - Arquato, et à Chavagnes (Maine-et- Loire), 5, ACULEATA , Nob. Hab.… fossile aux environs de Paris, 6. ruserosa; $S old. , 2, p. 99, tab. 7, fig. XK Hab. la Méditerranée, sur les côtes de l'île de Corse. 7. AGUTA, Nob. Hab.. fossile aux environs de Dax. 8, Taoumr, Nob., Modëles , no 23, re livraison. 3 Hab… fossile aux environs de Paris. 9. Pura, Nob. Hab. la Méditerranée, près Toulon , et fossile aux environs de Beauvais. 10, CONSECTA , Nob. Hab.… fossile aux environs de Dax. 11. DILATATA, Nob. Hab.… fossile à Chavagnes (Maine-et-Loire). 2. Sozpannt , Nob. ; Sold. , 2, p. 99, tab. 107, fig. nn. Hab. Ja mer Adriatique, près Rimini. . EQuALIS, Nob. Hab.… fossile de la Coroncine. Cl Lei [22] ( 266 ) IT: sous-genre. Les Guttulines. Peu de loges apparentes , alternance sur trois faces : loges embrassantes. 14. Proscema, Nob., Modèles , no 6x, rrre livraison. "Hab\.. fossile à Castel-Arquato. 15. communis, Nob., Modèles , ne 62, rue livraison ; pl. 12, fig. à, MC y ET: 8 - Hab. la mer Adriatique, et fossile aux environs de Bordeaux , de Paris , de Dax , et à CRM dE 16. cAaupATA, Nob, Hab. la mer Adriatique, la Méditerranée ; et fossile aux envi- rons de Paris, particulièrement à Grignon, et à Castel - Ar- quato. ) j 17. NiriD4, Nob. Hab.… fossile aux environs de Paris. 18, zuctra , Nob. Hab. la mer Adriatique , près Rimini. 19. LævicaTA, Nob. Hab. la mer Adriatique ; près Rimini , et fossile aux environs de Bordeaux. III: sous-genre. Les GZobulines. Alternance sur trois faces, loges embrassantes ; trois d’entr’elles seulement apparentes: 20. 61884 , Nob., Modèles , n° 63 , rire livraison. Hab. YOcéan , sur les côtes de la Rochelle; la mer Adriatique, près Rimini ; fossile au environs de Paris, près Grignon, aux euvirons de Dax, de Bordeaux, à Chavagnes CHIAIREEL Loire), et à Castel-Arquato. 1. suLCATA, Nob. Haëb. Océan , près la Rochelle. J 22. OVATA , Nob.; Sold. , 2, tab. 182, fig. gg. Hab. la mer Adriatique, près Rimini, et fossile aux environs de Bordeaux et de Beauvais. ( 267 ) 23. Grarezourr:, Nob. Hab.….. fossile aux environs de Dax. 24. ELONGATA ,-Nob. Hab.….. fossile aux environs de Dax, 25. rrAnszucipA , Nob. Hab. la mer Adriatique , près Rimini , et fossile aux environs de Paris. 26. DePressA, Nob. Hab… fossile aux environs de Beauvais. 27. peronmis, Nob. Hab.…., fossile aux environs de Tours. IV° sous-genre. Les Pyrulines, Nob. Alternance irrégulière , ou plutôt une spirale obscure, formée par des loges demi-embrassantes. 28. GurrA, Nob., Modeles, n° 30 , re livraison. Polymorphium pyriformium, Sold., 2, p. 1179, tab. 122, fig. gg?. tab. 12, fig. 5, 6. Hab.… fossile à Castel-Arquato. Genre VI. — VIRGuLNE, J’irgulina , Nob. Toutes les loges alternantes ; ouverture virgulaire et décurrente à la partie supérieure de la dernière loge. 1. squammosA , Nob., Modèles, no 64, xr° livraison. Hob.… fossile aux environs de Sienne. Genre VIT. — SpneroininE, Sphœroïdina , Nob. Test sphéroïdal ; loges en partie recouvrantes , quatre seulement apparentes à tous les âges ; ouverture latérale, semi-lunaire. 1. BuLLOIDES, Nob., Modèles , u° 65, nie livraison. Hab. la mer Adriatique, près de Rimini ; l’Ile-de-France , et fossile aux environs de Sienne. ( 268 ) Te Famille. — Héricosrèeues (1), Nob. Loges assemblées sur un ou deux axes distincts, mais formant une volute spirale régulière et nettement ca- MOT . 7 . eù . ractérisée, turriculée ou discoïdale. 1'e section. Z'urbinoides , Nob. Test libre ou fixé ; loges empilées sur un seul axe; spire plus ou moins élevée, apparente d'un côté seule- ment. + Spire élevée ; test libre. Genre 1®,— CLAvuLINE, Clavulina, Nob. Spire très - allongée , projetée en ligne droite à un certain âge , et formant alors une suite de loges empilées sur le même axe que celui de la spire; ouverture ter- minale et centrale. 1. cyzinprica, Nob. Hab… fossile des environs de Sienne. 2. AnGuLArIs, Nob., pl. 12, fig. 7. Hab. la Méditerranée , sur les côtes de l’ile de Corse. 3. Parisrensis, Nob., Modèles, n° 66, xr° livraison. Hab.… fossile aux environs de Paris, 4./communis, Nob. Hab. la mer Adriatique, près Rimini, l'ile de Corse, et fossile aux environs de Dax et à Castel-Arquato. Genre IT. — Uvicériwe, Uvigerina , Nob. Spire allongée, continue à tous les âges ; loges très- globuleuses ; ouverture centrale, terminale au bout d’un prolongement de la dernière loge. (1) De E°M£, spirale , et de Zéyn, étage. | ( 269 ) 1. RuCoSsA, Nob. f Hab.… fossile aux environs de Sienne. 2. PIGMEA, Nob., pl. 12, fig. 8,9; Modèles, ne 67, 1n° livraison. Polyphormium pineiformium , Sold., 2, p.119, tab. 130, fig. ss, te, Hab.… fossile aux environs de Sienne. 3, nonosa , Nob. ; Sold. , 2 , p. 118, tab. 126, fig. zx, yy,22,4, B. Hab. la mer Adriatique. y Var. £, Sold. , 4, p. 18, tab. 4, fig. Hh,e, f. Hab. la mer Adriatique. 4. TRILOBATA , Nob. Hab.… fossile aux environs de Bordeaux. Genre ILE. — Buuimine , Bulimina, Nob. Test spiral , turriculé; spire allongée ; ouverture vir- gulaire et latérale près de l’angle supérieur de la der- nière cloison. 1. COSTATA, Nob. Hab.… fossile de la Coroncine (Italie), 2. STRIATA, Nob, Hab, la mer Adriatique, près Rimini. 3. suzcarTA, Nob. ÆHab. la mer Adriatique, près Rimini. 4. marGinaTA , Nob., pl. 12, fig. 10, 11,12 Hab. la mer Adriatique, près Rimini. 5. EcuinarAa. Nob. Hab.… fossile aux environs de Sienne. 6. rrizosaTA, Nob. Polyphormium pineiformium , Sold. » 2 P. 119, tab. 131, fig. xx. Hab, la mer Adriatique , près Rimini. ACULEATA , Nob. Polymorphium pineiformium , Sold, , 2, p. 119, tab. 127, fig. Z ? tab. 130, fig. 77. Hab. la mer Adriatique, près Rimini. 8. Arimiwexsis, Nob. : I . Hab. la mer Adriatique, près Rimini, 9. ELONGATA , Nob. Hab. la mer Adriatique, près Rimini, (270 ) ELEGANS, Nob., Modèles, n° 9, 1re livraison. Hab. la mer Adriatique, près Rimini. PUNCTATA , Nob. Hab. la mer Adriatique , près Rimini. 12. ARCUATA, Nob. 10 11 Hab.. fossile aux environs de Dax. 13. 8REvIS, Nob. * Hab. la mer Adriat ique, près Rimini. 14. zævicaTA , Nob. Hab. la mer Adriatique, près Rimini. 15, SEMI-STRIATA , Nob. Hab... fossile des environs de Sienne. 16. caupiGerA, Nob., Modèles, n° 68, 11° livraison. Hab. la mer Adriatique, près Rimini, 17. Mapacascanrensis, Nob, Haëb. Vile de Madagascar. Genre IV.— Varvuune, J’alvulina, Nob. Spire allongée ou trochoïde : ouverture située près de l'angle ombilical et fermée en partie par une sorte de lame arrondie , operculaire , et laissant une fente semi- lunaire à découvert. 1. TRIANGULARIS, Nob., Modèles, no 25, xre livraison. Hab.… fossile aux environs de Paris. 2. Pura, Nob. Hab. fossile aux environs de Paris, età Valognes (Pas-de-Calais). 3. Cozumna-rortuis, Nob. Hab.… fossile aux environs de Paris, près Mouchy-le-Chätel. 4. Rawacxensis, Nob. Hab. Rawack. 5. 16xoTA , Defr. Hab.… fossile de Valognes. 6. czLosuraris, Nob. Hab.… fossile à Valognes et aux environs de Paris, près Mouchy- le-Chätel. (271) 9. Gervizuir, Nob, Hab.. fossile à Valognes. 8. DEerormis , Nob. Hab.… fossile à Valognes. T1 Spire surbaissée. Genre V. — Rosauine, Rosalina , Nob. G. Cidarolle? More. Test fixé par la partie non spirale | trochoïdeet ré- gulier; ouverture en fente, située à la région ombili- cale , et continue d’une loge à l’autre; point de disque ANA 1. GLoguLaRIs, Nob.; pl. 13, fig. 1,2, 3, 4; Modèles, no 69, ur° li- vraison. Hab. toutes les côtes de l'Océan ; fixé sur les fucus et les Es piers. 2. Menrrernanensis, Nob.; Sold., x, p.56; tab.36, fig..r2 ? Hab. la Méditerranée ; fixé sur les fucus. 3. semisTRiATA , Nob. Hab. les Antilles ; pointe Carbet , île Martinique. 4. vAzvuLATA, Nob. Hab. pointe Carbet , île Martinique. 5. Panrisrensis , Nob., Modèles, no 38 , xre livraison. Hab.…. fossile aux environs de Paris. 6. pepressA, Nob. Hab.. fossile à la montagne Saint-Pierre de Maestricht. 7. oPERCULARIS , Nob. Hab. pointe Carbet , Martinique. 8. arinis, Nob. Hab… fossile aux environs de Bordeaux, près Saucats (Gironde), 9- Sozpan:t, Nob. ; Sold. , 1, p. 60, t. 1x, fig. AA? tab. 51, fig, Z Hab.? ( 272 ) + Genre VI. — Rorate, Rotalia, Lam. Test trochoïde et régulier; spire saillante ou dépri- mée ; ouverture en fente longitudinale contre l’avant- dernier tour de spire ; pourtour généralement dépourvu d’appendices marginaux avec ou sans disque ombilical. Ie" sous-genre. Rotalies propres. Ouverture simple, sur la dernière loge ; test trochoïde. . TROCHIDIFORMIS, Lam. , An. s. vert. vit, p.617,n° 1, Rotalites trochi- diformis ; id. , Ann. du Mus., V, p.184, et vo, tab. 62, fig. 8 ; id., Blainv., Malac., p. 391 ; Bronn, tab. 1,fig. 9, p.7.n° 12, ex Lam. ; Parkinson, tab. xt, fig. 2, ex Lam. Le Hab.. fossile aux environs de Paris et à Valognes. 2. sAxoRUM , Nob. Hab.…. fossile des bords de la Gironde , près Bordeaux. 3. crssosA, Nob. Hab.… fossile de la montagne Saint-Pierre , près Maestricht. 4. Trocuus, Nob. Hab.… fossile aux environs de Bordeaux. 5. piscoipes, Nob. Hab.. fossile aux environs de Bordeaux. 6. ezecans, Nob. Hab... fossile aux environs de Bordeaux. 7. nosEA , Nob., Modèles , no 35, re livraisou. Hab. les Antilles ; île Martinique, pointe Carbet. 8. squammosa , Nob. Hab. à la pointe Carbet , Martinique. 9. MArGINATA , Nob. Hab.. fossile à Montmirail. - 10. Grarezourt , Nob. Hab.… fossile aux environs de Dax. 11. Pizeus, Nob. Hab. la mer Adriatique , près Rimini, et fossile aux envirous de Dax et de Bordeaux, près Saucats, 19. Durresnur , Nob. ( 295 ) Haëb.… fossile à Montmirail et à Royan. (Gironde. ) 13, puncraTA , Nob. A 14. 13 16, 17e Hab. dans un sable marin de délestage. SUBROTUNDA , Nob. Hab. la mer Adriatique, près Rimini, et fossile à Castel - Ar- quato. ÿ RosAGEA , Nob., Modèles , n° 39, 11° livraison. Hab... fossile aux environs de Bordeaux. pAPILLOSA , Nob. Hab.…. fossile à Montmirail, Tuouinr, Nob. Hab… fossile aux environs de Paris, principalement aux Boves. 18, Guerinit, Nob. 19. Hab.… fossile aux environs de Paris. Aupouini, Nob. Hab.…. fossile aux environs de Paris, aux Boves et à Essanville. 20, BISAGULEATA, Nob., Modèles, no 15, 1e livraison. 21 Hab. un sable de délestage. Bunprçazensis , Nob. Hab… fossile aux environs de Bordeaux, 22, ARMATA , Nob., Modèles, no no, tre livraison. 25 Hab. à Cayenne, à la Martinique , et fossile à Chayagnes (Maine-et-Loire) , auprès de Nantes et aux environs de Bordeaux. . Suessronexsis, Nob. Hab.. fossile aux environs de Soissons. . CARINATA , Nob. Hab.… fossile à Castel-Arquato et aux environs de Bordeaux. . PUNCTULATA, Nob., Modèles, no 12, 1r° livraison. Hab. la mer Adriatique, près Rimini. 26. Menarpir, Nob., Modèles, n° 10 , relivraison. 27 Hab. la mer Adriatique, près Rimini. . Broncxartir, Nob. Hammonia tuberculata, Sold., 1, p. 57 ,tab.38 , fig. H? Hab.… fossile à Castel-Arquato. 28. eLtpTica, Nob. Hab.… fossile aux environs de Dax. 29. Gommunis, Nob. Hammonia subconica, Sold. , 1, p. 56, tab. 38, fig. Z. (274) Hab: la mer Adriatique, près Rimini; la Méditerranée, près : d'Agde; les côtes d’Afrique, à Madagascar, et fossile sur les bords de l'étang de Tau. 30. zimsaTa , Nob. Hab. la mer Adriatique , près Rimini. 3r. mitin4 , Nob. Hab. les côtes de l’ile Sainte-Hélène. 32. Puzcuezza, Nob., Modèles, no m1, trte livraison, Hab.… 33. Dperormis, Nob. Hab. les côtes de l’ile Sainte-Hélène ; et l’île de la Martinique. 34. pusra, Nob. Hab. l'Ile-de-France. II: sous-genre. Les Discorbes, Lam. Ouverture munie de bourrelets ; test trochoïde; bords carinés. 35. orgicuLaris, Nob. Hab… fossile aux environs de Paris. 36. Gervizzir, Nob., Modèles, no 2, re livraison. Discorbites ve- sicularis, Defr., Dict. des Sciences nat., tab. fig, 2. Hab.…. fossile à Valognes. IIT° sous-genre. Les Trochulines, Nos. Ouverture divisée par un appendice ; test trochoïde ; bords carinés. 37. compzanaTa , Nob. Hab.… fossile aux environs de Paris: 38. Ferussacr, Nob. Hab.…. fossile aux environs de Paris. 39. Turso, Nob., Modèles , ne 73, ire livraison. Hab.….. fossile aux environs de Paris. ( 275 ) IV® sous-genre. Les T'urbinulines, Nob. Ouverture continue d’une loge à l’autre; test géné- ralement déprimé , à spire surbaissée et non cariné. 4o. rorruosA, Fischer ; Nob., Modèles, no 74, 1° livraison. Streblus tortuosus, Fischer, Mém. de la Société des Naturalistes ile 41. 42. 43. 50. 57 Moscou , to. 5, tab. 13, fig, 5, a b. Hab, la mer Adriatique, près Rimini. crAssA , Nob. Hab. la Méditerranée. Becarir, Turt. Vautilus Becari , Parkinson, tab, x1 ; fig. 25 à 28, IVautilus Becarü , Brookes , Syst. conch. , tab. 5, fig. 58 mala. Hab. YOcéan, sur les côtes d'Europe, et L'ile de la Martini- que. Irazica, Nob. Hammonia conico - tuberculata, Sold., 1, tab. 26, fig. R. Hammonia rotundata, Sold. , 4, app. , tab. 2, fig. FG. Hab.. fossile à Castel-Arquato, à Säucats, et vivante à Civitta- Vecchia. . Marewinr, Nob. Hab. la mer Adriatique , près Rimini. . INFLATA , Nob. Hab. la mer Adriatique, près Rimini, et la Méditerranée, près Port-vendre. GarmarDu , Nob. Hab, à Rawack. Gaupicæaupit, Nob. Hab. les iles Mariannes. . CoRAL&INARUM , Nob. , Modèles , n° 95, rie livraison. Hab. les côtes de l'Océan à Noirmoutier. . UMBILICATA, Nob. Hab. la mer Adriatique , près Rimini, StENSENSIS, Nob. Hammonia univoluta, Sold., app., tab. fig. À L. Hab.… fossile aux environs de Sienne. <<. - . RULLOIÏDES, Nob. Hab. l'ile Sainte-Hélène. (276) 52. zævis, Nob. Hab.….….? 53. sEMI-MARGINATA , Nob. Hab.…. fossile aux environs de Paris, à Grignon. 54. ececans, Nob. Hammoniformis trochiformis , Sold, , app. ,tab.2, fig. À. 55. Ammonirormis , Nob.; Sold.,1, p. 55, tab. 34, fig. Æ. Hab.. fossile de la Coroncine. Genre VII. — Carcamne, Calcarina, Nob.; Sidérolite, Lam. , Blainv.; Tinopore? et Cortale? Montf. Des appendices marginaux rayonnant tout autour de la carène; jamais de disque ombilical ; spire souvent masquée ; test rugueux ou épineux ; ouverture en fente longitudinale contre l’avant-dernier tour de spire. 1. Cazcar, Nob. , Modèles, no 34, rre livraison. Hab. l'ile Martinique , l’Ile-de-France , et l'ile de Madagascar. 2. GarmarDit, Nob. Hab. la Nouvelle-Hollande, au port Jackson , l'ile de Rawack , l'ile de l'Amirauté et l'Ile-de-France. 3. Derrancur, Nob., pl. 13, fig. 5, 6,7 et bis. Hab. la mer Rouge. 4. Srexczert, Gmel., p. 3371, sp. 10. [Vautilus Spengleri , Fichtel et Moll, p. 84, tab. 14, fig. d-i,et tab , 15. Siderolites Spengleri, Blainv., Malac., p.353. Tinoporus baculatus Montf., p. 146. Siderolites, Bronn , tab. 1, fig. 21, p.7, n° 9, ex Lam., Æncycl. méth., tab. 470, fig. 4. Sider. Calcitrapoides. À 5, GaunicaauDit, Nob. Hab. à Rawack , et dans la mer Rouge. 6. Quozr, Nob. Hab. les îles Mariannes , l’ile de Rawack et l’Ile-de-France. (27%) : Genre VIII. — GLoricémine, Globigerina, Nob. Test libre, trochoïde, irrégulier: ; spire confuse, formée par des loges sphériques plus ou moins distinctes ° ouverture en forme d’échancrure plus ou moins pro- fonde , située vers l’axe de la spire à l'angle ombilical. x. BULLOÏDES, Nob., Modèles, jeune, no 19,1re livr., et adulte, 1° livr., n° 96. Polyÿmorphium tuberosum et globiferum, Sold. » 2,1. 117, tab. 123, fig, Z, 1,0, P. : Hab. la mer Adriatique , près Rimini. 2. TRILOCULARIS, Nob. Hab.….. fossile aux environs de Bordeaux. . GLOBULARIS , Nob. ; Hab. l'ile de France. + ELONGATA, Nob. Polymorplhium tuberosum et globiferum , Sold. , 2, pe 119, tab. 123 , fig. A. Le) ESS Hab. la mer Adriatique, pres Rimini, et fossile à Castel-Arquato. 5. aezrcina, Nob. Polymorplium globuliferum,, Sold. ; à, p.118; tab. 130, fig. gq , rr, pp? Hab. la mer Adriatique, près Rimini. 6. roTun DATA, Nob. Hab. l'ile Sainte-Hélène. rriconuza, Nob. Hab. l'ile Sainte-Hélène. 8. PuNcTULATA, Nob. 3 Hab. la mer Adriatique, près Rimini. 9. pEPrEssA, Nob. Hab. dans un sable de délestage, 10. G1854 , Nob. “Hab. dans un sable de délestage. 11. FRAGILIS, Nob. Hab.…. fossile aux environs de Dax. 12. Panisiensis, Nob. Hab... fossile aux environs de Paris. VIT. 19 ( 278 ) Genre IX.— Gynoïnivr, Gyroïdina, Nob, Test libre , trochoïde , régulier ; spire tronquée , très- aplatie ; côté opposé très-convexe ; ouverture en fente longitudinale contre l’avant-dernier tour , mais n'OCCu- pant que la partie médiane de la loge. 1. orsicuzanis, Nob., Modèles, n° 13, re livraison. Hab, la mer Adriatique, près Rimini. 2. tævicara , Nob.; Sold,, 4, appendix, p. 141, tab.8, fig. aa, bb. Hab. la mer Adriatique, près Rimini. 3. zævis, Nob. Hab. la mer Adriatique, près Rimini, et fossile aux eñvirons de Sienne et de Bordeaux. 4. omszicaTa, Nob. Hab. la mer Adriatique , près Rimini. 5. Sozraxit, Nob., Modèles, n° 36, n° livraison. Wautilus Melo, Sold., 1, p. 59, tab. 46; fig. ss,rr. Hab. Va mer Adriatique , près Rimini. 6. ravescens , Nob. Hab. dans un sable de délestage. 7. conTecTA , Nob. | Hab. a mer Adriatique , près Rimini. 8. caninATA, Nob. Hab. les Antilles , à l'ile de la Martinique , et fossile aux environs de Paris. g. conoïpes, Nob. Hab. la mer des Indes. Genre X. — TroncaTULWE , 7runcatulina, Nob.; Nautilus, Fichtel; Hammonia , Sold. Genre Polyxène et Cibicide , Moxrr. Spire discoïdale, comme tronquée; côté opposé bom- bé; ouverture en fente, paraissant en dessus et se con- tinuant en dessous sur la ligne saturale jusqu’à Ja (279 ) deuxième ou troisième loge; constamment fixé par le côté spiral. 1. rusercuzaTA, Sold.; Nob., AModèles, n° 35, 1e livr. Hammonia tuberculata, Sold. , 1, p. 58, tab. 45, fig. ü, kk, À, mm, Nautilus farctus, Ficht et Moll., p. 64, tab. 9, fig. g,k, à. Nautilus lobatulus, Walker’s, Min. shells , tab. 3, fig. 51; Adams, Microse., p. 64r, tab. 14, fig, 36; Maton et Racket, ir Lin. Trans. , vit, p.119; Dillwyn, Descript. cat., p. 344. Serpula Nautiloïdes, Schrotter, A. lüterat., 3, p. 283, tab. 3, fig. 22, 23 ; Gmel., Syst. nat., p. 3730. Serpula lobata, Montagu, Test., p. 515, et Supp., p. 160. Polyxenes cribratus , Montf., Conch., G. 35, p. 139 (ex Ficht.). Hab. toutes les côtes de l'Océan européen, toute La Méditerra- née, et fossile à Bordeaux , à Paris, et à Castel-Arquato. . ELONGATA , Nob. — Hab.… fossile aux environs de Paris. INFRACTUOSA , Nob. — Æub.. fossile aux environs de Bordeaux, conTECTA , Nob. — Hab. fossile aux environs de Paris et de Dax. mn Æ © p reFuLGENs, Montf,; Nob., Pl, 1v, Fig. 8-11. Modèles, no 79; ve livr. Hammonia Balanus , Sold., 1, p.58, tab. 48, fig. nn ? 00 ? Cibicides refulgens , Montf., genre 3r, p. 123, ex Sold.; éd. , Blainv., Aa- lacol., p. 397. Hab. la mer Adriatique, près Rimini , la Méditerranée à l’île de Corse, la mer du Sud à Rawack, l’île de Madagascar, et le cap de Bonne-Espérance. 6. Miqueoxensis, Nob.=— Hab. le banc de Terre-Neuve et à Miquelon. 9. Armminensis, Nob. — Æab. la mer Adriatique , près Rimiui. 8. varasiuts, Nob. ; Sold., 1, de la pl. 70 à la pl. 02. Hab. la Méditerranée. Cette coquille adhère à tous les corps, et la variété étonnante de ses formes en a fait faire vingt et quelques planches par Soidani. 2° section. Ammonoides, Nos. Test libre ou fixé, discoïdal ; loges enfilées sur un seul axe; tours de spire apparens de chaque côté. ( 280 ) Genre XI. — PLANULINE , Planulina, Nob. Côtés inégaux ; spire régulière, plus apparente d'un côté que de l’autre. Coquille régulière, libre, subturbinée; ouverture en fente contre F’avant dernier tour de spire. ss ! Tr ! 5. Arminewsis , Nob., PL v, Fig. 1, 2, 3; 3 bis. Modèles, n° 49, et livraison. HMammonia foliacez, Sold., 4; append., tab. 3, fig. o , p. Éammonia subrotunda, Sold., 1,p. 6x, tab. 50, fig. Z£. Hab: la mer Adriatique | près Rimini. 2. DüBt4 ; Nobs! - 0 4 1:01 ab. VOcéar sur les côtes de France. 3, axcerTA ; Nob. ; Sold. , y append:, tab. 3, fig. 4 À lp. 140. Hab.\a mer Adriatique. . Sozpanr, Nob.; Sold., x tab. 53, fig. xx, É 62 et tab. 5o, fig: z, p.6r. L Genre XII. — PLANORBULINE , Planorbulina ; Nob. … Côtés inégaux ; coquille fixée , déprimée ; spire irré- Es plus apparente d'un côté que de l’autre ; ou- verture semi - lunaire contre l'ayant-der nier tour, de spire. : 1. marina , Nob., Modèles, n° 58 ave livraison. «! Hab. l'Océan, sur les côtes de! Bellislet >. menrrennanensis, Nob., PL», Fig. 4, b,6;6,bis: Modèles, n° 79, Ne EE Sold:,:3, tab..162, figé ; p. n ‘et tab.. 161, A AP A | Hab. la mer Me a fixée sur différens corps. 2, vermicuzaTA, Nob. ; Sold:, 3, tab. 161; fig: 4, B, C? Hab. la mer Méditerranée. 4. rusrA , Nob. Hab. la mer du Sud ; à Rawack. 14 | | ( 281 ) Genre XII. — OrrrcunNE, Operculina, Nob. : Lenticuline, Basterot. Coquille libre, régulière » déprimée ; spire régulière ; également apparente de chaque côté; ouverture en fente contre l’avant-dernier tour de spire. T+ COMPLANATA, Bast. ; Nob., Modèles , n° 80, 1v€ livraison, Pi. I, Fig. 5-ro. Bast., Mém. géol. sur le Bassin de Bordeaux, p. 18 sous !e mem de Zenticulites complanata. Hab.…. fossile aux environs de Bordeaux . 2. GOsTATA , Nob. Hab.…. fossile aux environs de Dax. 3. Taouinr, Nob. Hab.…. fossile aux environs de Montolieux. 4. MADAGascaRtIENSIS, Nob. Hab. l'ile de Madagascar. 5, Garmarpr, Nob. Hab. à Rawack, Nouvelle-Hollande. Genre XIV. — Sorpamir ; Soldania, Nob. Coquille libre , déprimée ; spire régulière, ésalement apparente de chaque côté ; ouverture présumée mari nale, ou à l’angle extérieur des loges. (Toutes d'après des figures de Soldani. 1. CARINATA , Nob. ; Sol , 4; app., p. 146, tab. 18 > fig. p, q. Hab.…. fossile de la Coroncine. 2. SpinorBis , Nob. ; Sold., 4, app... tab. 4 , fig. G, Æ,v. 14e Hab.… fossile de la Coroncine. 3, niripa, Nob. : Sold.. > SÉADÉTI ON fig. Z. Hab.., fossile de la Coroncine. 4: zimra, Nob. ; Solid. , 2 > tab. 53, fig. G, p.62, Fab. la Méditerranée, 5. orsicurants, Nob. ; Sold. » 1, tab. 47, fig. 4, p 60, Hab. la Méditerranée, ( 282 ) 6. anxucaTA, Nob, ; Sold. , 1, tab. 47, fig. ©. — Hub, la Méditerra- née, 3° section. Nautrloïdes, Nos. Test libre, loges assemblées sur un ou deux axes distincts, alternantes ou non ; spire embrassante en tout ou en partie; point de tours visibles. + Loges assemblées sur deux axes ou alternantes ; ouverture vers le milieu de la loge. + . . Genre XV. — CassinuzixE, Cassidulina , Nob. y. LævIGATA, Nob., Modèles, n° 41, ne livraison, PI. vi, Fig. 4, 5, Hab.. dans un sable de délestage. #1 + Loges non alternantes ou enfilées sur un seul axe. 1 Côtés inégaux , l’un bombé et l'autre plat. Genre XVI. — AxomMaLINE, Anomalina, Nob. La même forme à tous les âges; ouverture latérale en fente, placée contre l’avant-dernier tour de spire ; test bombé, PuNCTULATA, Nob., PL vr, Fig. 1, 2, 3. — Hab. l'ile de France. ARIMINENSIS, Nob. — Hab. la mer Adriatique. oRsicULARIS , Nob. — Hab. la mer Adriatique, près Rimini. ses . ELEGANS, Nob. , Modèles, n° 42, re livraison. Hab.…. fossile aux environs de Bordeaux. 5, Naurisoïnes, Nob. — Hab.…. fossile sur les bords de l'étang de Tau. Genre XVIT. — VERTÉBRALINE, Ÿ’ertebralina, Nob. Test très - déprimé; spire se projetant à un certain âge en ligne droite; ouverture en fente , occupant toute la partie supérieure de la dernière loge, x ( 283 ) 1. stataTà , Nob., Modèles, n° 81, 1ve livraison; Sold., 1, p. 76, tab. 67 fig. uu, xx, yy, zz. Hab. la Méditerranée, la mer Rouge, et la mer du Sud, à Rawack, a Côtés égaux. 1) Plusieurs ouvertures. Genre XVIII. — PorysToMELLE , Polysitomella, Lam, Genre Polystomelle et Vorticiale, Law. , De BLannv. ; genres 4no- mède , Cellulie, Sporulie, Théméone , Pélore , Géopone, et Elphide, Moxtrorr. Ouvertures rondes, disposées sur deux lignes formant un triangle ou éparses sur la cloison; coquille dépri- mée , régulière, ne variant pas dans sa forme et non ombiliquée ; le plus souvent un disque ombilical, 1. crispA, Linné; Nob., Modèles, ne 45, rie livraison. Vautilus crispus , Lin., xtt, p. 1162; Gmel., p. 3370 ; Plancus, Conch., p.10, tab. 1, f. 2; Gualt., nd. Test. , tab. 19, f. 4, D; Ginanni, Ædriat., tab. 14, fig. 112; Ledermuller, Microsc., tab. 8, fig B; Martini, Conch. Cab. , 1, tab. 10, f. 192, 173 (ex Gualt.) et 154 (ex Lederm.). Schrotter, Einleit., 1, p.10; Schreibers, Conch. Kenntn, 1,p. 3. Fichtel et Moll., p. 40, tab. 4, fig. d,e, f,et tab. 5, fig. a, b; Walker’s, Min. shells, tab. 3, fig. 65 ; Adams’s, Microsc., p. 640, tab. 14 , fig. 30; Montagu, Test. , p. 187, tab. 18, fig. 5; Maton et Racket, Lin. Transact., vi, p. 115; Dorset Catal., p. 42, tab. 19, fig. 29; Parkinson, Org. rem., tab. 2, fig. 25; Dillwyn, Descript. catal, p.341. Le Wautile microscopique g'anuleux, Favanne, to. 1, p.728 ,tab. 7, fig. B 1, et tab. 69 , fig. D à. Vautilus striatus communis, Sold. , 1, p. 54, tab. 34, fig.ee, cc, g, h. Themeon rigatus, Montf., Conch., G. 51, p. 202. Polystomella crispa, Lam., Anim. sans vert., vu, p. 625. Porticialis crispa, Blainv., Malacol., p.375 , deuxième groupe. Hab. l'Océan, sur les côtes de France , la Méditerranée et la mer Adriatique. (384) 4. Ancuraris, Nob. ” Hab. la mer du Sud, à Rawack ; et aux îles Marianes ; île de Madagascar, île de France, cap! de Bonne - Espérance , Antilles, Méditerranée, mer des Indes, et fossile aux environs de Nantes ; dans les faluns de la Tourraine, et à Chavagnes ( Maine-et-Loire). 3. craricuLaTa , Ficht. et Moll. Nautilus craticulatus, p. 51 , tab. 5, fig. h,i,k. Cellanthus craticulatus , Montf., genre 52, p. 206 (ex Ficht.). Porticialis craticulata, Lam. ,. Anim. sans vert., wir, p. 626, n° 1; id., V. strigilata, Lam., Encycl. méth., pl. 470, fig.1,a,b,e (ex Ficht.). | F. craticulata, Blainv., Malac., p. 375, premier groupe. Hab. le golfe Arabique. £. sratersATA, Fichtel. : DMautilus strigilatus , var. a, Fichtel et Moll, p+ 49; tab. 5, fig. c, d, e; Sold., p. 54, tab. 34, fig. 1 ; Montfort, genre 10, p- 38, Andromède gaufre; Vorticialis strigilata, Lam. , Anim. sans vert., ir, p. 626, n°2; id., W. depressa, Encycl. méth,, pl. 470, fig. 2. W. strigilata, Blainv., Malac., p. 375 , quatrième groupe. Vautilus strigilatus, Fichtel et Moll, var. 8, tab. 5, fig. 9; Montfort, genre 11, p. 42, Sporulie pectiné. Vorticialis margi- nata, Lam., Ænim. sans vert., vu, p. 626, n° 3; id., Encycl. méth., pl. 47o, fig. 3; id., Blainv., Malac. , p. 375, troisième groupe. IVautilus macellus , Fichtel et Mol , p. 66, var. a, tab. 10, fig. e, f, g; Montf., genre 5, p: 18, Géopone jaune. Polysto- mella planulata , Lam., Anim. sans vert., vu, p. 625, n° 3; id., Blainv., Malac., p. 388, premier HE Nautilus macellus, var. £, Fichtel et Moll, Loc. cit., tab. 5, fig. h, i, k; Montfort, genre 4, p. 14, Llphide soufflé: Polysto- mella macellus, Blainv., Malacol.. p. 388, troisième groupe. Hab. l'étang de Tau et les côtes d'Afrique , d’après Fichtel. 5. Gaimaroir, Nob. ; Hub. les îles Marianes et Rawack. 6. Lessoni1 . Nob. Hab. lesiles Malouines. 7. SEMI-STRIATA , Nob. Hab... fossile à Castel-Arquato. ( 285 ) 8. oceanexsis, Nob. | Hab. l'Océan , sur les côtes de France. 9. UMBILICATA , Nob. Hab. 10, AmBIGUA , Fichtel et Moll, Mautilus ambiguus, p. 62, tab. 9, fig. d,e, f. Pelorus ambiguus, Montf., genre 6 , p. 22. Polysto- mella ambigua, Lam., Anim. sans vert. , vix, p. 625, ne 4; id., de Blainv., Malac. , p. 388, deuxième groupe. Hab. le golfe Arabique. Genre XIX.— DENDRITINE , Dendritina, Nob. Ouvertures ramifiées, le plus souvent réunies en forme de dendrités ; coquilles régulières, ne variant pas de forme et ombiliquées. 1. ARBUSCULA, Nob., Modèles, n° 21, re livraison ; PI. vi, Fig. 6-5. : Hab... fossile aux environs de Bordeaux. 2. Rawcrr , Nob. — Hab. la Méditerranée, près Toulon. 3. anTizzaruM, Nob. — ab, les Antilles. Genre XX. — PeneroPre, Peneroplis, Montf.; Nautilus, Ficht.; Pénérople et Argonaute, Montf. Genres Pénérople et Rénuline, Blainv. ; genre Cristellaire et Rénuline, Lam, ; Placentule , Blainville. Ouvertures disposées sur une ou plusieurs lignes lon- gitudinales ; coquilles très - déprimées, irrégulières, U ombiliquées, variant de forme selon l’âge. 1. PLANATUS, Ficht.; Nob., Modèles, n° 16, 1re livraison, et n° 48, ne livraison ; Schrotter, Æ. lüterat., à, p. 314, tab. r, fig. 7? Sold., 1, p. 75 , tab. 64, fig. i, À. Nautilus planatus, Fichtelet Mol, p. 91, tab. 16, fig. a-i. Peneroplis planatus, Montf., Conch., genre 65, p-+ 258; id., Buffon de Sonnini, Moll., vol. 4, p. 1, pi. 42, Argonautes mi- croscopiques. Cristellaria squammula | Lam. , Anim. sans vert, , vu, p: 607, u° 1; ( 286 ) ëd., C. planata, Eneycl. méth., tab. 467, fig. 1, a, b, c (ex Ficht. ); id. , G. dilatata, fig, 2,a, b,c(ex Ficht.). Peneroplis dilatata , Blainv., Malac., p. 352, deuxième groupe: Lab. la Méditerranée, et la Nouvelle- Hollande , à Rawack. 2. £LLIPTICA , Nob. ; Lab. les iles Sandwich, l'ile de Rawack , la baie des Chiens- Marins. 3. LævicaTA, Nob, Hat. l'ile Sainte-Hélène. &. Frevuiausir, Nob. . Hab.…. fossile dans le calcaire jurassique du département de la Charentc-Iuférieure. 5. orgrcuranis, Nob. Hab.. fossile aux environs de Dax. 6. opencuranis, Lam., Zenulites opercularis, Anim. sans vert., vn ;, p- 606, n° 1; id., Encycl. méth., tab. 465, fig. 8. Renulina opercularia, de Blainv., Malac., p 371, premier groupe, sp. 1; Bronn , Syst. conch., tab. 1, fig. 9, ex Law. ; Parkinson , tab. x1, fig. 21,ex Lam. - Hab.… fossile aux environs de Paris. Genre XXI. — SrRouNE, Spirolina, Lam. Genres Spiroline et Lituite, Lam., BLaïnv., DeFrance. Coquille en forme de crosse; la spire plus ou moins marquée, se projetant à un certain âge en ligne droite , et formant alors un tube cylindrique ; dans le jeune âge, Ja eloison est munie de plusieurs ouvertures, et daus Päze adulte d’une seule. r. cyzunpraceA, Lam. ; Nob., A/odèles , n° 24, re livraison. Spirolinites cylindracea, Lam., Ænim. sans vert., VI, P. 603, n° 3; id., Encycl. méth., tab. 465, fig. 7. Spirula cylindravea, de Blainv., Aalac., p. 382, troisième groupe. Spirolina cylin- drica, Bronn, Syst. conch., tab. 1, fig. 15, a; Parkinson, tab. xx, &g. 9. Hab.… fossile aux euvirons de Paris. ( 287 ) “2. STRIATA, Nob. Hab.. fossile aux environs de Paris, 3, nepressa, Lam., Spirolina depressa , Anim. sans vert., vu, p- 602, n° 13 Defrance, Dict. des Sciences nat., tab. 2, fig. 2; Parkinson, tab. xi, fig. 8 , ex Lam. Hab.… fossile aux environs de Paris. 4. zævicaTAa, Nob. Hab.… fossile aux environs de Paris, 5. Pepum. Nob. Hab.… fossile Aux environs de Paris. 6. nauTiLoïnes, Lam., Lituoluites nautiloïdes, Anim. sans vert. , var. p. 604 ; id., Encycl, méth., fig. 6, tab. 465 ; Blamville, Malac., P- 381 ; Bronn, Syst. conch., tab. 1, fig. 4, a, ex Lam. Parkinson, tab. x1, fig. 5, ex Lam. Hab… fossile aux environs de Paris. Une seule ouverture. Genre XXII. — Rogue, Robulina, Nob. Genre Vautilus, Ficat. et Mozz ; genres Polystomella et Lenticulina, de Bzainv.; genres Phonème, Pharame, Hérione, Clisiphonte, Patrocle, Lampadie, Antenore; Robule, Rhinocure et Spincté- rule, Monts. Ouverture marginale ou à l’angle carénal, en fente triangulaire ; coquille bombée , un disque central. 1. CULTRATA. Montf.; Nob., Modeles, no 82, rv° livraison. Nautilus culcar, Linné , xx, p. 1162 ; Gmel., p. 3370 ; Schreïbers, Conch. kenntn, 1, p. 2, n3 Schrotter, £inleit., 1, p. 9, m1; Fichtel et Moll, p, 69. Lenticulina marginata, Sold. , 1, p. 54, tab. 33, fig. B,etc. ; Gualt., Ind, Test,, tab. 10, fig. B; Martini, Conch. cab., 1, tab. 19, fig. 168 (ex Gualt.), Fichtel et Moll, M. calcar, var. 8, p. 72, tab. 11, fig. d, e, f; Plancus, Conch., 2e édit., p. 85, tab. 1, fig. 12, $, 7, F, et fig. 13,2, Z; Martini, Conch. cab., 1, tab. 20, fig. 180, 181 (ax Plancus); Razoumovsky , Obs. min. sur les env. de Vienne , tab. 1, fig. 1, 2. ( 288 ) Fichtel et Moll, W. calcar, var. &, p.55, tab. 12, fig. d, e, j° Lampas Trithemus, Moutf., Conch. , genre 61, p.242. Lenticulina Trithemus, Blainv., Malac., p. 390, sixième groupe. - Fichtel et Moll, V. calcar, var. n, p. 96, tab. 12, fig. g, h; Plancus, Conch., p. 12, tab. », fig. 3; Ledermuller, Microsc. , tah. 8, fig.c; Martini, Conch. cab. , 1, tab. 19; fig. 171 (ex Le- dermuller). Patrocla queretans, Montf., Conch., genre 55, p. 218. Lenticulana querelans ; Blainv., Malec. , p.389, deuxième groupe. Fichtel et Moll, 2. calcar, var. à, p. 98, tab. 13, fig. e, f; g. Robulus caliratus , Montf., Conch., genre 54, p.214. Lenticulina cultrata , Blainv., Malac., p. 390, cinquième groupe. Hab, la mer Adriatique, et fossile dans les environs de Vienne. 2. orgicuLanis, Nob.,pl.vr,n°8, 9. : Sold. , app., p. 138 , tab. 1, fig. P. Hab.… fossile aux environs de Sienne. 3. cosraTa , Nob. Hab. la mer Adriatique, près Rimini. 4. vortex; /Vautilus vortex , Fichtel et Moll , p. 33, tab. 2, fig. d-i, Phonemus cultratus, Montf., genre 3, p. 10. Nautilus globulus, Sad:, 1, p. 66, tab. 59, fig. TT; id., Lenti- cula lœvis, p. 55, tab, 33, fig. oo ; id., Nautilus striatus, p. 54, tab. 34, fig. dd. Polystomella vortex, Blainv., Malac. , p. 389, quatrième groupe. Haë. la Coroucine. g ! . Soupaxu, Nob. MVautilus globulus, Sold., 1, p. 69, tab. 59, fig. uu. Hab. la Coroncine. . MARGINATA. Lenticula marginata, Sold., 1,p. 54, tab. 33, fig. Z; id., Lenticula lœvis , p. 54 , tab. 33, fig. mm ? Hab. la mer Adriatique, près Rimini. An . ranraTa, Sold., Lenticula radiata, 1, p. 54, tab. 33, fig. BL. : Hab. la Méditerranée, . PuzcurzvA, Nob., Lenticula radiata, Sold,, x, p. 5q;, tab, 33, fig. aa. Hab. la Méditerranée. . LEVIGATA , Nob., IVautilus integer, Sold.,Ur ,'p. 595: tabs 47, fg. E. Hub. la Méditerranée. ( 289 ) 10. suzcaTA , Nob.; Sold. , 1, p. 54, tab. 34, fs. ee. Hab. la Men: 11. ROSACEA , Nob. Dei la lœvis, Sold, , 1, p.54, tab. 33, fig. rn. Hab. la Méditerranée. 12. Carcar , Linné, xu1, p. 1162; id. , Gmel., p. 3350; Schreibers, Conch. kenntn , 1, p. 3, m3 Schrotter, Einleit. ;,1, p: 9, 11; Soldani, 1, tab. 59, fig. gg, rr; Fichtel et Moll, p. 69; Gualt. , Ind. Test., tab. 19, fig. C; Martini, Conch. cab., 1, tab. 19, fig. 169 (ex Gualt.). Fichtel et Moll, V. calcar, var. , p.93, tab. 11, fig. g, h. Id, , var. D, p: 75, tab. 11, fig. à, k. Pharame perlé, Montfort, genre o, p. 34. Lenticulina margaritacea, Blainy., Malacol., p.-390 , septième groupe. Id., var. s, p. 97, tab. 13, fig: a, b. Antenor diaphaneus, Montf., genre 18, p. 0. Zenticulina dia- phanea , Blainv., Malac., p. 390, huitième groupe. Bhinocorus araneosus, Montfort, genre 59, p: 234. Lenticulina araneosa, Blainv., A[alac. , p. 390, dixième groupe. Clisiphontes Calcar , Montfort, genre 57, p. 226; id., Buffon de Sonnini, Moll., vol. 4, p. 47, fig. 4. Lenticulina Calcar, Blainy., Diulac., p. 390 , neuvième groupe. | Hab. la mer Adriatique, près Rimini , et fossile aux environs de Sienne. 13. cosraTA ; Fichtel et Moll , p: 47, tab. 4, fige, h, 1. S'pincterules costatus; Moutf., geure 36, p. 222. Lenticulina cos- tata, Blainv., Malac., p. 390, douzième groupe. , Nautilus Calcar, Fichtel et Moll, var. « , p.74, tab. 12 ,fig. a, b, c. Hérion rostratus , Moatfort , geure 58, p. 230. Zenticulina ros- irata, Blainv., Malac., p. 390, deuxième groupe. Hab. la mer Adriatique , près Rimini. 14, ACULEATA, Nob. :Vautilus Calcar, Ficht., tab. 11, fig. a, b, ec; tab. 12, fig. ti, k, ettab.13, fig. c, d, h, i. Lenticula, Sold. , s, p- 54 , tab. 58, fig. Ah, mm. fab. la mer Adriatique, près Rimini. 15. ARIMINENSIS, Nob. Hab. la mer Adriatique, près Rimini. 16. LævieaTa , Nob. Hab. la mer Adriatique , près Rimini. ( 290 ). N 19. VIRGATA ; Nob., Modèles ,no 14, 17e livraison. Hab. la mer Adriatique, près Rimini. 18. piscoines , Nob. Hab. la mer Adriatique, près Rimini. 19: MARGINATA , Nob. AR Antilles , et fossile aux environs de Bordeaux, 20. Prawcrfra , Nob. Lenticulæ , Sold., 2, p. 110, tab. 26, fig. O. Hab.… fossile des environs de Sienne. a1. RUGOSA , Nob. Lenticula, Sold., 2, p.110, tab. 2, fig. ÆV, Hab… fossile des environs de Sienne. 22. mruma , Nob.; Sold., 4, app., p. 141, tab. 7, fig. 22. Hab.… fossile de la Coroncine, 23. pcrcaTA , Nob. ; Sold., 1, tab. 50, fig. cc. Hab.… fossile de la Coroncine. 24. xorunpa, Nob. Vautilus lenticulus, Sold., 1, p. 66, tab. 55, fig. yy- Hab. la mer Adriatique. Genre XXIIT. — CrisTELLAIRE, Cristellaria , Lam. , Genres Linthurie , Oreas et Saracenaria , BLamv.; genres Cristellaire, Saracenaire, Dr. ; genres Linthurie, Oréade et Scortime, Moxrr.; Mautilus et Lituus , Sozn. Ouverture ronde, le plus souvent entourée d’un bourrelet, placée à angle carénal des loges ; coquille déprimée. 1°" sous-genre. Les Cristellaires. Coquiile déprimée. 1. consecTA, Nob. lVautilus lituitatus, Sold., 1, p- 64, tab. 57, fig. x; id., Lituus crispatus , p. 63, tab. 55, lig. 4, C, E, G. Hab.… fossile de la Coroncine. 2. Navicuzaris, Nob. Lituus crispatus, Sold., 1, p. 63, tab. 55, fig. 2, D. Scortimus navicularis, Montf., genre 63, p.260 ; ex Sold. Hab.... fossile de la Coroncine. 3. Cassis, Ficht.; Nob., Modèles ,ne 44, ur livr. , et n° 83, 1v° livr. ( 29r ) JVautilus Calcar, Linné, xt, p. 1162; Gmelia, p. 3350, au- tilus lituitatus; IV, semilunaris ; Lituus crispatus; Lituus rarus , Sold., Test.,1, tab. 56, fig. Z, À ,etc., etc. Nautilus Cassis j Fichtel et Mol, p. 95; Martini, Conch. cab. 1 ; tab. 20 fig. 182, 183. Fichtel et Moll, var. «, p. 95, tab. 17, fig. a, b, ec, d; Plancus, ? Conch., p. 13, tab. x, fig. 1v ; id. , 2° édit., P: 120, Lab, r, fig. xx. Cristellaria papillosa, Lam. , Anim. sans vert. » VI, p. Go7, ne 2; id., Encycl. méth., Crist. Cassis, pl 465, fig. 3,a,b, c, d(ex Ficht.). Linthuris Cassis , Blainv., Malac. , p. 384. Fichtel et Moll, var. 2, P+ 97; tab. 19, fig. e, f, g. Linthuris cassidatus , Montf., Conch. , genre 64, p- 254. Cristellaria papil- losa, Lam., Anim. sans vert., loc. cit.; id., Encycl. méh., pl. 467, fig 3,e,,f g (ex Ficht.). Cr. producta. Fichtel et Moll, var. y, tab. 17, fig. h, à, Crist. papillosa , Lam., Anim. sans vert, ; loc. cit. ; id., Zncycl. meth. > PL. 467, fig. 4, a, b. Crist. serrata. Fichtel et Moll, var. «, P: 99, tab. 19, fig. k, Z. Crist. lœvis , Lam. , Anim. sans vert. , vu, P: 608 ; id., Encyci. méth., pl. 467, fig. 4, c, d. Crist. papillonacea. Fichtel et Moll, var. +, p. 90, tab. 18, fig. a, b, c. Crist. pa- pillosa, Lam., Anim. sans vert. , p- 607; id., Encycl. méthod., pl. 467, fig. 5,a,b. Crist. undata. Parkinson » Org. Rem. ,to.2 tab. 11, fig. 30. Hab. la mer Adriatique , près Rimini , et fossile à Siviine. 4 Sozoaxu, Nob., Nautilus crispatus, Sold. » 13 P. 64, tab. 56, fig. H. Hab.… fossile de la Coroncine. 5. marina, Nob., Vautilus lituitatus, Sold., 1, p. 64, tab. 56, fig. O, P. Hab.… fossile de la Coroncine. 6. Gazea, Fichtel et Moll, Vautilus Galea > P- 100, tab. 18, fig. d, e, f. Cristellaria Galea, Law., Encycl! méth., tab. 46, fig. 6, a,b, c; id. , Cristellaria lævis, Lam. , Anim. sans vert. , vu, p. 608, n° 3. ; Hab.…. fossile de la Coroncine. 7: NARGINATA , Sold. Vautilus marginatus, Sold., 1, pe 64, tab. 5, fig. S,7T. Hab.,. fossile de la Coroncine. (292 ) 8. pernessaA, Nob. Bab. lamer Adriatique, près Rimini. 9. rosrrarA, Nob. ab. fossile des environs de Sienne. 10. cosTATA , Noh., Modèles , no 84, ive livraison. Hab. a mer Adriatique, près Rimini. 11 ezOoNGATA, Nob. Vautilus lituitatus ; Sold., 1, p. 64, tab. 53, fig. aa, bb, cc. Hab.… fossile de la Coroncine. 42. mosaTA , Nob. Vautilus lituitaius, Sold., 7, p. 6j, tab. 55, Hab.….. fossile de la Coroncine. 13. rusercutaTA, Nob. ® - Hab. la mer Adriatique, près Rimini, « et fossile à Castel - Ar- quato. 14. ACULEATA , Nob. ; Sold., 1, p. 64, t. 57, fig. tt. Hab.…. fossile de la Coroncine. 15. Transcucipa , Nob. Hab. Va mer Adriatique , près Rimini. 16. zamezcosa, Nob. À PESTE Hab… fossile dans Le calcaire de Caen. ms 27. ci88a, Nob. se #+ : Hab.. les Antilles ; la Méditerranée , à Jile de Corse. 18. caponensis, Nob. . Hab… fossile dus le calcaire de Caen. 19. LÆVIGATA , Nob., Modèles , n° 47, me livraison. Hab.… fossile dans le calcaire de Caen. 20. Liruus, Nob. Hab… fossile dans le calcaire de Caen. ox. rusercuzATA, Nob. Vautilus lituitatus, Sold. » 4 p. 23 ; tab. Fr, fig. Fe L ) Hab. la mer M tique. à . Rawaokensis, Nob. % Hab. Rawack , Nouvelle-Hollande. 23. auricuzamis} Ficht. et Moll. , Nautilus lacutäuricularis.; p.. 102, tab. 18, fig. g, L, i Oreassubulatus , Montf.., geure 24,1p: 94- Oreas auricularis, de Blainv., Malac., p. 383. Cristéllaria auri- cularis, Law. , Anim. sans vent., Va, p« 608, n° 4 ; id. Cris- 2 :P ; 3 409 er (25) tellaria acutauricularis, Encycl, méth., pl. 467, fig. 7 Se Ficht.) Hab. la Méditerranée. æ4. ezecans; Sold. , Lituus elegans , 1, p. 66,t. 56, fig. q. Hab.… fossile de la Coroncine, { 25. parrzLosa ; Vautilus papillosus, Sold., 1, p.95, tab. Fo, fig. ss. Hab... fossile de la Coroncine. 2° sous-penre. Les Suracenaires | DEFKANCE. Coquille bombée; spire projetée en avant à un cer- tain âge. à 26, 1ramcA , Defr. ; Nob., Modèles , no 19, re livr. , et no 85, 1velivr. Sold., 1, p.62, tab. 53, fig. A ,B. S'aracenariaitalica, Def., Dict. des Sciences nat. , pl. , fig. 6; id. , de Blainv., Malac., p- 370. Hab. la mer Adriatique, près Rimini, et fossile aux environs de Sienne. | Genre XXIV.— Nonionine, Nonionina, Nob. Genres Macrodite ? IVonione, Mélonie, Cancride, Florilie, Chry: sole, Mowrr.; genres Lentieuline, Polystomelle et Placentule, ne Buarÿ genre Placentule, Lam. # Ouverture en fane , contre rer tour de spire, apparente à tous les âges ; coquille à dos arrondi. 1, SPHŒROIDES, Nob., Modeles , n° 33 , ne livraison. Hab. dans un sable de délestake. 2. BULLOIDES , Nob. — ab. fossile des environs de Sienne. . LæviGaTA , Nob. — Hub. la mer Adriatique , près Rimini. 4. Mezo; Vautilus Melo, Sold. , 4 ,p. 33,t.8, fig. zz, 4,B,C. Hab... fossile de la Coroncine. 5. umsizicaTA, Nob., Modeles, no 86 , 1ve livr. PI: 15, Fig. 10, 11, 12. Nautilus Globulus, Sold. , 1, tab. 60, fig. B. Hab. la mer Adriatique, près Rimini, la Méditerranée , et fos- [2 sile à Bordeaux et à Sienne. 6. mncrassaTa, Ficht. et Moll., Vautilus incrassatus , p. 38, tab. 4. fig. a,b, c. Nonion incrassatus, Montf. , genre 53 ,p. 210. Lenti- culinaincrassata, de Blainv., Halac., p. 389, troisième groupe. Hab. la Méditerranée. pr VII. 20 ( 294 ) 7. crassura, Walker, Test. min., tab. 3, fig. 50. Nautilus crassulus ; Adaws, Microsce. , p.641, tab. 14, fig. 35; Montagu, Zest. Brit. pe 191, et Suppl., p. 59, tab. 18, fig. 2; Maton et Racket, ir Lin. Trans. , var, p.115; Dillwyn , Descript, catal., p. 343. a) Nautilus umbilicatus , “Walker, Test. min., tab. 3, fig. G9; Adams, Microsc. , p.641, tab. 14, fig. 34; une , dP-191, et Suppl., p.58, tab. 18, fig. 1 ; Maton et Rackct , in Lin. Trans. vu, Ps 115 ; Dillwyn , Descript. cata. , p. 343. Hab. VOcéan européen. 8. cranosa, Nob. = Hab.…. fossile à Castel-Arquato. 9. semi-sTRIATA, Nob. — Hab.… fossile aux environs de Bordeaux. 10. EzEGANS, Nob.— ab. le banc de Terre-Neuve. 11. Lævis, Nob., Modèles , n° 46, 1° livraison. Hab.… fossile aux environs de Paris. . pouTa , Nob. — ÆHab. la mer Adriatique , près Rimini. . Lamaroir, Nob. — Hab… fossile aux environs de Dax. 14. zimsa, Nob., Modèles , n° 11, 1e livraison. Hab. la mer Adriatique, près Rimini. 15. Pomp1L1o1Des. Vautilus pompilioides , Ficht. et Moll, p. 31 ;,tab.2, fig. a, db, c. Melomis ctruscus , Montf. , genre 1, p.66. Polysio- 1mella etrusca , de Blainv., Malac. ,p. 589, sixième groape. Hab. la Méditerranée. 16. ecxprica, Nob. — ab. Madagascar. 17. nucosa, Nob. Hab… fossile dans-les pierres des hords de la Gironde, près Pauliac. 18. ELonGATA , Nob. — Hub. fossile aux environs de Dax. 19. GrateLourt, Nob. — Hab.…. fossile aux environs de Dax. 20. commuwis, Nob. Hab. à Madagascar, aux Antilles; dans l’Adriatique , près Ri- mini, la Méditerranée, et fossile aux environs de Bordeaux, et à Castel-Arquato. n : ; 21. SRRIATO - PUNCTATA. ÂVautilus strialo-punctatus, Ficht. et Moll , . 61, tab. 0, fig. a ,b, c. PA le golfe fes 22. asrerrsans , Ficht.et Moil Nantilisy p- 37, tab. 3, fig. ee, f &. Florilus stellatus, Montfort, genre 34, p- 154. Placentula asterizans, Lam. , Anim. sans vent., wi ,p. 62x; id., Blainv., Halac. , p. 374 , deuxième groupe. (295) Pulvinulus asterisans | Lan ; Encyél. méth., pl. 466 , fig. vo. Hab, \a Méditerranée. s 23. Fasa. dYautilus Faba, Fichtel et Moll, p. 103, tab. 19, fig!à, b, c. ‘Ohrysole perle, Montfort , genre 7, p. 26. Vautilus scapha, Fichtel et Moll, p.105 , tab. 19, fig. d, ve #5 Hab. la mer Adriatique , près Rimini. -24. Aumrcuta ; Fichtel et Moll, Nautilus auricula, p. 108, N 20, fige af moque à Cancris auriculatus, Montfort, genre 67, p. 266. Cristellaria auricula, Lan. , Anün. sañs vert. , Vi, p. 608. Crepidulina auricula | Bhiav., Malaé., p- 383. Hab. les côtes de l’Etrurie. Gore XXV. — Ndn LitE Nunrmulina\r), eee des auteurs. Genres Zentidulite et Vummulite ; Lan. Vummulite et Hélicite, ne Bzainv.; Beres Numulie , Licophre | Rotae , mn hotiai Moxrr. Ouverture contre l'avant-dernier tour de spire , mas- quée dans l’âge adulte ; coquille discoïdale dépourvue d’appendice. I sous-genre. Les Nurmmulines (2). Tours de spire embrassans à tous les âges. 1. LÆVIGATA, Lam., Vummulites lævigata, Anim: sans vert., vu, p.629, n° r;id., Ann. Mus.,vol.v,p.24x, noz;;nd., Blainv., Malac. , p.372. Nautilus lenticularis, var. æ), Fichtel et Moll, p. 55, tab. 6, fig. a-h: id., var. y), p. 56, tab. 7,fig. &, d,e, ff. (x) Des espèces vivantes ayant été rencontrées, nous nous yoyons forcés de changer la terminaison en ite du genre Nummulite. (2) L'histoire des Nummulites est trop embrouillée pour que nous puissions donner ici la liste complète des espèces ; nous nous bornerons donc à l’mdication des plus connues,, à celles qni sont les types de cette série , réservant les autres éclaircissemens pour l’ouyrage général. ( 296 ) Nummulites Denarius, Montfort, genre 39, p. 254. 2. GLOBULARTA , Lam., Supra, n° à, et Ann. Mus.; id, ne 2, /Vum- F maudites. i 3. compLaAnaTA, Lam., /Vummulites , ibid, , n° 4; Hélicite , Guettard, Mém. ; to.8 ,.p. 432, pl. 13, fig. 21: 4. pLAnvLATA , Lam. ; Nob., Hodèles, no 87, 1ve livr. ( Jeune. ) Lenticulites planulata, Lam... Anim. sans vert. , wir , p. 619. 5, zenricuzarts, Fichtel et Moll, 4. lenticularis, var. É), p. 56, tab. 7, fig. a, b. AA RE Montf. » genre 40 ,.p. 158. Nummulites lenticulus, Blainv. ; Malac. ,p. 373. 6. raAvrara ? Montf. Nautilus lenticularis , var. à), Fichtel et Mall, p. eee tab. 7, fig. g. Rotalites radiatus , Montfort, genre 41, 1p: 162: Helicites radiatus , Blainv., Malac. , p. 373. 7. PERFORATA , Montf. x INaut. lenticularis, var. s), Fichtelet Moll, p.57, tab. 7:fig k Egeon perforatus , Montfort ; genre 42 , p.166. Helicites perforatus , Blainv., Malac. , p. 373. 8: roruzATA, Lam., Ænn. Mus. , vit, pl. 62, fig. 11. Lenticulites ro= tulata; id. , Encycl. meth., pl. 466, fig. 5 ; id., Blainv., Malac.; p- 389; Parkinson, Org. rem., tab. x, fig. 4 (ex Lam.). II sous-genre. Les Assilines, Nob. Tours de spire apparens à un certain àge. 1: nuscoïpauis, Nob., Modèles, no 88, 1ve livr. Hab. la mer du Sud, à Rawack: a. pePressA , Nob. — ab. fossile aux environs de Dax. 3. uwparTa, Nob. — Hab.…. fossile 4. xaripa , Nob. — Hab. là mer Rouge. 5, rADIOLATA , Nob. — Hab... fossile à Auvert. Genre XX VI. — SinEroLINE , Siderolina, Lam. ; Sidérolites Montfort, etc. Ouverture masquée; coquille bombée, pourvue d’ap- pendices, en forme d’étoile irrégulière. (297 ) 3. Gazcirrapoïnes, Lam., Anim. sans verte, vit, p. Ga4; Knorr, Petrif., vol. 3, supp., fig. 9-16. Siderolites Calcitrapoïdes, Montf., genre 35, p: 150 ; Faujas de Saint- Fond, M. Saint - Pierre de Maestricht » P- 134, tab. 34, fig. 7 a 12. Hab.…. fossile de la montagne Saint-Pierre de Maestricht, 2: LÆVIGATA , Nob., A/odéles , no 89, 1ve livr. ” Hab.… fossile de la montagne Saint-Pierre de Maestricht. IV Famille. — Les Acarurisrecues (1), Nob. Genre Miliole des auteurs ; Frumentaria, Sold. ; famille des Milioles, genre Miliole » FÉR. Loges pelotonnées de diverses manières sur un axe commun, faisant chacune dans leur enroulement au- tour de l’axe , la longueur totale de la coquille ; par ce moyen l'ouverture , toujours munie d’un appendice , se, trouve alternativement à une extrémité ou à l’autre. Texture du test opaque, blanche. Genre I. — Birocuziwe Biloculina., Nob. CE { ? > Loges embrassantes , opposées sur un seul plan ; deux d’entre elles apparentes. 1. BULLOÏDES, Nob., Modèles, no 99, 1v° livraison, PI, 16, Fig.r, 2, 3, 4. Frumentaria ovula, Sold. » 3, p°228, tab. 153, fig. R, SP Plan- cus, Conch., tab. 11, fig. 4. Hab. la mer Adriatique, près Rimini > ct fossile aux environs de Paris et de Bordeaux. \ 2. Rincens. MWiliolites Ringens, Lam. , Anim. sans vert. > VH,P.612, n°1; Ann. du Mus., vol. 5, p.351, n° 1 ; Parkinson, Org. rer, to. 3, tab. xr, fig. rr. Hab.… fossile aux environs de Paris et de’Valognes. mn OS SUN a à à (1) D'éyabis, peloton , et de Tey#, élage. ( 298 ) 3, Acuzeara, Noh., A/odèles., no 34, ue livr. Hab… fossile dans les pierres de Pauliac ( Givoude). 4. suexcara, Nob: Frumentaria owula, Sokl., 3, p. 228, tab. 153, fig. M? Q? Hab.…. fossile à Pauliac (Crete); 5. zoxernosrra , Nob. Hab. la mer Adriatique, près Rimini, et fossile à Castel- Ar- quato età Pauliac. 6. AzATA, Nob. Hab.… fossile aux environs de Dax. 7. peprressA , Nob., Modèles, no 91, 1ve livraison. Sold., 3, p. 231, tab, 156, fig. yy, 2 Hab. la mer Adriatique, près Rimini, et fossile à Castel - Ar- quato. 8. Lævis. Pyrgo lævis, Defr., Di. des Sciences nat., tab, : fig. 2 ; id. , de Blainv. , Malac. , p. 482 ( Ptéropodes). Hab.…. Genre IE — SrinozocuLine, Spiroloculina, Nob. Loges non embrassantes , opposées sur un seul plan, toutes à découvert. x. perress4, Nob. Frumentaria Sigma, Sold., 3, p. 229, tab. 155, fig, XX ? Hab. la Méditerranée, et fossile à Castel-Arquato. 2. PERFORATA ; Nob/#W/odèles , n° 92, 1ve livraison: Hab.…. fossile à Montmirail et aux environs de Paris. 3. Grarerourt, Nob. — ab. fossile aux environs. de Dax. 4. nirinA, Nob. Frumentaria Sigma, Seld., 3, p-« 229; tabs 155, fig. /l, mm? | Hab. les côtes de France, sur l'Océan. 5. rriCARINATA, Nob. — Hab.…. fossile aux environs de Dax. 6. sicarinATA , Nob.— Hab.….. fossile aux environs, de Paris, 7. Lyra, Nob. — Hab.… fossile aux environs,de Bordeaux. 8. orsicuzanis, Nob.— Hab... fossile à Castel-Arquato. 9. AncuLosA, Nob. — Hab. la Méditerranée. 10. sTRrATA, Nob. — Æab. la mer du Sud, à Rawack. 11. ELONGATA, Nob. — Ha. fossile à Castel-Arquato. ( 299 ) va. wamBATA, Nob. Frumentaria Sigma, Sold., 3, p. 54, tab. 19, fig. m. Hab…. fossile à Castel-Arquato. ? - 13. ruzcaezzAa, Nob. — Hab.…. fossile à Auvert ( Oise ). 14. roruxpa, Nob. Frumentaria Sigma, Sold., 4, p. 229, tab. 154, fig. kh, à. Hab. la Méditerranée. 15. pLicATA , Nob. Frumentaria Sigma, Sold., 3, p. 229, Lab. 155, fig. nn. Hab. la Méditerranée. Genre IIT. — Trixocuuine, Zriloculina, Nob. Loges opposées sur trois côtés ; la mêmne forme à tous. les âges ; trois loges apparentes. 1; TRIGONULA., Lam. ; Nob. , Modèles, no 93, 1ve livraison, PL. 16, Fig. 5 à 9. Miliolites trigonula, Lam., Anim. sans vert., vi, p-612,n0 3; id., Encycl. méth. , tab, 469, fig..2; id., Ann. du Mus., vol. 5,p. 351, no 3; Bronn, tab. 1, fig. 5, p.79, ex Lam.;_ Parkinson , tab. 11, fig. 17 à 19, ex Lam. Miliola trigonula , de Blainv. , Malac. , p. 369, premier groupe. Hab.. fossile aux environs de Paris, de Soissons et de Va- lognes. È 2. AFrINIS, Nob. Hab.… fossile à Dax ; peut-être une variété de la précédente. 3. c1884, Nob. Frumentaria tricostata, Sold., 3, p.232, tab. 15», fig. Z, X. Hab. la mer Adriatique, près Rimini ; la mer du Sud, à Rawack, et fossile à Castel-Arquato. 4. roTuxpa , Nob. — ab. la mer Adriatique, près Rimini. 5. unIDENTATA, Nob. — Hab, la mer Méditerranée. 6. ancuzaris, Nob. Hat. fossile dans les pierres de Pauliac | Gironde). + TRICARINATA , Nob. , Modèles , n° 94 , 1ve livraison. LR Hab. la mer Rouge. 8. rucosA , Nob. — Hub. l'ile Sainte-Hélène. + RETICULATA. Frumentaria reticulala, Sold., 5, p. 233, Lab. 150, fig ce, ff: © ( 300 ) Hab. la Méditerranée, l’île Sainte-Hélène et la baie des Chiens- Marins , Nouvelle-Hollande. 10. INFLATA , Nob. ; Frumentaria, Sold. , 3, p. 233, tab. 159, fig. aa ? Hab. \a Méditerranée , et fossile aux envirous de Dax , de Bor- deaux, de Soissons, et à Castel-Arquato. 11. FLAVESCENS, Nob. — AÆab, les côtes de France. 12. su8orriCULARIS , Nob. — ab. les Antilles. 13. srriGrzLa, Nob. — Hab.…. fossile à Valognes. 14. ecmiNATA , Nob. — Hab. l'ile Sainte-Hélène. 15. LævicATA, Nob. — Hab, la Méditerranée. 16. osconca , Montagu ; Nob., Modèles, n° 95, 1ve livraison. V’ermiculum oblongum, Mentagu, Test. brit., p. 522, tab. 14, fig. 95 Flemming, in Mem. of the Werner. Soc., iv, part.n, p. 565, tab. xv, fig. 4. Hab. la mer Adriatique, la Méditerranée ; l'Océan , sur les côtes de France et d'Angleterre ; les Antilles, et fossile aux environs de Bordeaux, de Soissons, de Dax , et à Castel-Arquato. 17. BLONGATA , Nob. — Hab. la mer du Sud , à Rawack. 18. Derormis, Nob.— ab... fossile aux environs de Paris. 19. cxziNDrIGA , Nob. — Hab… fossile aux environs de Dax. 20. REvERSA , Nob. — Hab…. fossile aux environs de Dax. 21. TRICOSTATA, Nob. ; Sold. , 3, p. 229, tab. 154, fig. y ? Hab.… fossile aux environs de Paris. 2%, sTRiATA , Nob. — Hab. la mer Adriatique et la Méditerranée. 23. Broxcnartur, Nob.; Sold., 3, p. 229, tab. 154, fig. bb? cc? Hab. aux Antilles , et fossile à Castel-Arquato. 24. pusra, Nob. — Hab. la Méditerranée. 25. Mauraur, Nob. — Hab. l'ile Sainte-Hélène, Genre IV.— ARTICULINE , Articulina, Nob. Loges opposées sur trois côtés ; laissant à un certain âge le mode de pelotonnement , et projctant une ou deux loges cylindriques sur l'axe primitif. 1. niripA, Nob., Modèles, no 22, 1e livraison. Hab.… fossile aux environs de Paris. ( 301 ) Genre V. — Quinquecocuune, Quinqueloculina, Nob., peut-être Pollonte? Montf. Loges opposées sur cinq côtés ; cinq loges apparentes. Obs. Presque toutes les espèces de ce genre, connues de M. de Lamarck, ont été confondues par lui dans sa Miliolites planulata. L'opposita de Parkinson, tab. xt, fig. 20, n’est pas reconnaissable. 1. SAXORUM, Lam.; Nob., Modèles, n° 33, 11° livraison, PI. 16, Fig, 10 à 14. Miliolites saxorum, Lam. , Ann. Mus., v, p. 351, no b;id., Encycl. méth. , pl. 466, fig. 3. Miliola Säxorum, Blainv., Malac., p: 369, deuxième groupe ; Parkinson, Org. rem. , to. 3, tab. x1 , fig. 12, 13. Hab.…. fossile les environs de Paris. ! 2. BIROSTRIS, Lam., Ann. Mus., v,p. 352, nos. Hab.…. fossile aux environs de Paris. . cosTATA, Nob. — Fab. la Méditerranée. . STRIATA , Nob. — Hub... fossile aux environs de Paris, 3 4 5. parisrensis, Nob. — Hab…. fossile aux environs de Paris. 6. zævicata, Nob. — Hab.… fossile aux environs de Paris. 7. GLOMERATA , Nob. — Æab.. fossile aux environs de Paris. 8. prana, Nob. Hab. la Méditerranée, et fossile aux environs de Paris. 9. suzLoIDES , Nob. Hab. le cap de Bonne-Esptrance, l’île Sainte-Hélène, baie des Chiens-Marins , et à Rawack. 10. SUBCARINATA , Nob. — ab. l'Océan, sur les côtes de France. 11. AsPErA , Nob. Frumentaria semiluna, Sold. , 3, p. 228, tab. 152, fig. B? Hab. la Méditerranée. 12. ELEGANS, Nob.— Hab. la mer Adriatique , près Rimini. 13. SEMISTRIATA, Nob. — //ab… fossile aux environs de Paris. 14. crassa, Nob. — Æab... fossile aux environs de Paris. 15. varragizis , Nob. — ab. la mer du Sud , à Rawack. 16. ARIMINENSIS, Nob. — /ab. la mer Adriatique. 17. suzcaTA, Nob. — Hab. la mer Rouge. 18. Fenussacr , Nob., Modèles, no 32, 11e livraison. Hab.…. fossile aux environs de Paris. ( 302 ) 19. Rawackessts, Nob. — /ab. la mer du Sud , à Rawack, 30. LimBATA , Nob. — Hab. la mer Rouge. or. pisrariuis, Nob. — ab, la Méditerranée. 22. PuncTULATA, Nob. — Aab... fossile aux environs de Paris. 23. AncuzaRis, Nob. — Hab. l'ile Sainte-Hélène. 24. nucosa , Nob. — Hab.…. fossile à Castel-Arquato. 25. rarecuzanis, Nob. — ab. la Méditerranée. 26. vantozaTa, Nob. J \ Hab. la Méditerranée, les Antilles, et-l’île Sainte-Hélène. unouLaTA, Nob. Hab. la mer Adriatique, près Rimini, et fossile à Castel - Ar- quato. x 27 28. caninaTa , Nob. — Hab.…, fossile aux envirous de Paris. 29. susorsicuzanis.,, Nob. — Hab. la Méditerranée. 30. FLAvEsCENs , Nob. — Jlab. à Madagascar. 31. Ocuzus, Nob. — Hab. la mer Adriatique , près Rimini, 32. prisca, Nob. — Hab… fossile aux environs de Paris. 33. vuccanis, Nob. Frumentaria semiluna, Sold, , 3, p. 228, tab, 102, He Ver É Hab. la Méditerranée, la mer Adriatique, . près Rimini, et les Antilles. . TRIANGULARIS , Nob. O3 — Hab. la mer Adriatique , l'ile Sainte - Hélène, el fossile aux en- virons de Dax et de Castel-Arquato. 35. sicarinATA , Nob. Hab. la mer Adriatique, près Rimini, les îles Sandwich, et fossile à Castel-Arquato. 36. susrorTuxrA, Montagu. V'ermiculum subrotundum, Montagu, Test. brit., p. 521; Fiem- - ming, in Mem. of the Wern. Soc.,1v, part. nt, P. 565 , tab. xv, fig. 5. S'erpula, Walker, Test. min., tab. 1, tab. 4. Hab. Océan , sur Les côtes de France , et à l'ile Sainte-Hélène, 37. onsrcuraris , Nob. — Hab.… fossile aux environs de Bordeaux. 38. perressa ; Nob. — Hab.…. fossile à Castel-Arquato. 39. LAMEeLLATA , Nob. — Hab.…. fossile aux environs de Paris. ho. PuxcTATA , Nob. — Hub. la mer Rouge. 41, Arrmis, Nob. Hab. la mer Adriatique, près Rimini, et à Rawack. ( 303 ) ha: puxcmeLtA , Nob. Sphærula hispida, Sald., 4, p. 53, tab. 18, MpTE Hab. Océan, sur les côtes de Franee, et ia Méditerranée. 43. secaxs, Nob:, Modèles, no 96, rve livraison. Frumentariæ semi- lura, Sol. , 3, p.228, tab. 152, fig. C? Hab. la mer Adriatique et Méditerranée. 44: seminurumw , Linné. Serpula seminulum , Linné, Syst. nat, xtt, p. 1264 ; O. Fabricius, Fauna Groenl. , p.356; Schroetter, Einleit., 10, p. 535 ; Gmelin, p. 3:39 ; Maton et Racket, à Lin. Frans. , vin, p- 245; Dorsct, Catal. , p.60, tab. 19 , fig. 31; Dillwyn, Deseript. catal., p. 1050. Gualtieri, nd. Test. , tab. 10 , fig. $ ? Walker, Fest. min. ; tab. +, fig. 1? Frumentaria semiluna , Sol. , 3, p.228 , tab. 152, fig. 4? Serpula ovalis, Adams, in Lin. Trans. , v, tab. 1, fig. 28 à 30. Vermiculum intortum, Montagu, Test, brit., p. 520 ; Flemming, in Mem. of the Werneriam Soc. , 1v, part. 0, p. 564, tab, xv, EME ; Hab. Océan , sur les côtes de France et d'Angleterre ; la mer Adriatique et la Méditerranée , et fossile à Castel-Arquato. 45. Lyra, Nob., Modèles , no 8 ,1re livraison. Hab. la mer Adriatique et la Méditerranée. 46. zoncrrosrra , Nob. Frumentaria semiluna , Sold., 3, p. 228, tab. 152, fig. F, H. Hab.…. fossile à Castel-Arquato. 47. pusra, Nob. -— Hab… fossile aux environs de Bordeaux. 48. Soznaxu, Nob. Frumentaria semiluna , Sold. , 3, p. 228 , Lab. 152, fig. D. ? Hab. 4 Méditerranée. L Genre VI. — Anerosnwe, Adelosina, Nob. Coquille commençant par une graxde loge arrondie , ayant un prolongement au bout duquel est une ouver- ture munie d’un appendice; sur cette première loge, viennent se placer des loges en pelotonnement de ma- _nière à former avec l’âge un enroulement sur cinq faces , comme -dans les Quinqueloculines. ES) , #. LÆVIGATA , Nob, Frumentaria phialiformia lævis ; Sold., 3, p.232, tab. 158, fig. 5’, 7, U. Hab.…. fossile à Gastel-Arquato. 2. STRATA , Nob., Modéles, n° 18, xre.livraison, etno 97, 1v°/livi. Frumentaria phialiformia, 4, p. 54, tab. 20, fig. 7, etc. Hab.. fossile à Castel-Arquato. 3. semistrtAtTA , Nob. Frumentaria phialiformia striatula, Soldi , P> 232 , tab. 158, fig. À. Hab. la mer Adriatique , près Rimini, 4. Soupanur, Nob. Frumentaria phialiformia striatula, Sold., 3; p, 232,° tab. 155, fig. A: Hab. la mer Adriatique , près, Rimini. V° Famille. — Les ExrnomosrEeques (r, Nob. Loges divisées en plusieurs cavités par des cloisons ou par de petits tubes. + Côtés inégaux. Genre I. — AmPhisTEGINE, Amphistegina, Nob. Divisions transversales aux loges, ne paraissant que d’un seul côté de la coquille , quelquefois des divisions parallèles aux loges, paraissant également de chaque côté ; ouverture unique, semi-lunaire du côté le moins bombé, et contre le retour de la spire qui est embras- sante. : 1. Quoi, Nob. — Hab. la mer du Sud, à Rawack. 2. TRiLoBATA , Nob. — Hub. les îles Sandwich et Rawack. 3. Lessonr, Nob., PI. 19, Fig. 1,2, 3,4; Modèles , n° 98, 1v° livr. Hab. VIle-de-France. 4. siLo8aTA, Nob. — Hab. l'ile Sainte-Hélène. 5. Mapacascaniensis, Nob. — Æub. l’ile de Madagascar. 6. cissa, Nob. — Hab. les Antilles. 7. Fzeunausi, Nob. — Hab... fossile de Maestricht. op (1) D’évrouos, coupé, et de rés. ( 305 ) 8. vuzcarts , Nob., A/odèles, no 40, n° livraison. Hab.…. fossile sur lés bords de l'étang de Tau, et aux environs de Bordeaux, ” | Genre IT. — HETEROSTEGINE , Heterostegina , Nob. Divisions toutes transversales aux loges , visibles éga- Tement sur chaque côté de la coquille ; ouverture contre le retour de la spire. 1. SUBORBICULARIS, Nob. Var. A. Hab. les iles Sandwich ; var. B les iles Mariannes et le port Jackson. 2. DEPressA, Nob., Modèles ,no 99, 14e livr. ; PL. r7, Fig. 5,6, 9. Hab. l’ile Sainte-Hélène: 11 Côtés égaux. Genre HT. — Orsicuuine , Orbiculina, Lam. ; Orbiculine, Blainv., Féruss. + Genres Hélénide, Archidie et Ilote, Montre. Loges partagées en un grand nombre de cavités par des cloisons perpendiculaires et transversales ; coquille discoïdale, déprimée dans le sens de l’axe de la spire ; un grand nombre: d'ouvertures sur des lignes longitu- dinales. 1. Numismazis , Lam. ; Nob., PL. 17, Fig. 8,9, 10% Modèles , no 20 ; zre livr. (Très-jeune.) Vautilus angulatus, Ficht. et Moll, p. 113, tab. 22 ; Ærchaias spirans , Montf. , p. 190, genre 48. Orbiculina angulata, Lam., Anim. sans vert., vit, p. 609; id., Encycl. méth. ; Pl. 468, fig.3,4a,b,c, d;id., Blainv. , Malac. ,p. 374, deuxième groupe. (Jeune.) Nautilus orbiculus, Fichtel et Moll , p. 112, tab. 21; lotes rotalitatus, Montf., p. 198, genre 50; Orbiculina Numismalis , Lam., Anim, sans vert., vir, p. 609 , n° 1; id. , Encycl. méth., pl. 468, fig. 1,a,b, c, d; Orbiculina nummata; de Blainv., Ma- lac. , p. 373, premier groupe, O, Wumismalis, (366) (Adulte.) Vautilus adunous, Fichtel et Mol, p. 115, tab. 23; Elenis spatosus , Moutf., p. 194, geure {93 Orbiculinaunoinata , Lam., Anim. sans vert., p. 610, no 3; id., Encycl, méth., pl. 468, fig2,a,b,c; O. adunca, de Blainv., Halac. , P- 275; deuxième groupe: pe ndaunca. Hub, les Antilles, les îles Mariannes. Genre AV :— ALvÉOUNE, Ælveolina ; Alvéolite de Bosc. Genre Mélonie, Lam., Brainv.; genre Orizaine, Der.; genres Bo- rélie, Clausulie et Miliolite, Mowrr.; Fasciolites de Parkinson. Logés partagées en un grand nombre de cavités par des cloisons transversales ; coquille ovoïdale allongée dans le sens de l’axe de la spire; RES d'ouvertures en ligues transversales. 1. BuLLOÏDEs, Nob. Hab….. fossile aux environs de Dax. 2. Meco, Ficht. et Moll, Vautilus Melo ,p. 118, tab. 24. Fichtel , fig. a-f. Clausulus indicator, Montf., genre 45, p. 178. He- lonites sphærica, Lam., Anim. sans vert., vit, p. 615, ne 1; id. , Encycl. méth., pl. 469, fig. 1, a-f. Melonia spherica, Blainv.., Malac. ,p. 369 , premier groupe. Fichtel, fig. g; h. Borelis melunoïdes, Montf., genre 43, p. 170. Melonites sphæroidea , Lam., Anim. sais verd. ,Nits p- 615,n° 2; Encycl. méth., pl. 469, fig. g, h; Blainv., Malac., p. 370, deuxième groupe. Hab.…. fossile aux environsie Montolieux , et, selon Fichtel ; à Steinfeld et à Grusback , Hongrie, dans une pierre calcaire , avec Les Nummulines. 3. ovoives, Nob. Hub... fossile à Montohieux ; et_au serie selon Deluc, Fourn. de Phys. ,an vo , vol. 54, p. 179, tab. x, fig. ra et 12. 4. oszoxca, Nob. Fasciolites , Parkinson , tab. 10, fig. 28 à 31. Hab… fossile aux environs de Soissons, 5. Bosc, Defr.; Nob., Modèles, ne 50 , n° livr. Delue, Journ. de Phys. am 10, vol. 54, p. 179, fig. 13, 14. 41- véolite grain de fetusque , Bosc, Bullet. de la Soc. phil., n° 61, fig. 3,4, B,C. Mliolites subulatus, Montf., genre 44 p. 175. ( 307 ) Orisaria Boscii, Defr., Diet, des Sc. nat: , xvue livr., pl. fig. 4. -_ Hab.….. fossile aux environs de Paris. 6. ELONGATA, Nob. Hab… fossile aux environs de Valogmnes. 7. Quou, Nob. ; Pl, v7, Fig, 11,22, 13. Hab, la Nouvelle-Hollande à Rawack. Genre V.— Fapvzaime, Fabularra, Defr. Loges opposées pelotonnées sur le même plan et em- brassantes , partagées en un grand nombre de tubes lon- gitudinaux dans le sens de la spire; ouvertures nom- breuses, placées alternativement tantôt à une extrémité, tantôt à l’autre. 1. piscouiTHes, Defr.; Nob., PI, 17, fig. 14 à 15; Modèles, n° 100, 1ve livraison. Fabularia discolithes, Defr., Dict. des Sciences nat., tab. fig. 5. Hab.…. fossile aux environs de Paris, et une variété très- dépri- mée à Valognes. {i Les genres Glandiole et Misile Montf. , paraissent ap- parteuir à de jeunes coquilles de la famille des Poly- stègues. Ses genres Canthare et Aréthuse, sont des co- quilles indéterminables de la famille des Énallostègues 3 deuxième série, et le premier mème est basé sur une coquille cassée en deux, figurée dans Soldani. Le genre Storile (Rotalites storillus, Blainv., Malac., p. 391) est un Hélicostègue de la section [des Trochoïdes , dont le genre ñe peut être déterminé. Le genre Canope est aussi un Hélicostègue , maïs de la section des Nau- üloïdes , dont le genre ne peut être déterminé; il en est de même du gepre Périple (Crepidulina elongata ; Blainv., Malac., p.383). L’Eponide ( Nautilus repan- +! ( 308 ) dus, Fichtel et Moll ) ést indéterminable ; le Macrodite (Lenticulina cucullata , Blainv. , Malac. , p. 389) est peut-être une Nonione; le Pollonte est vraisembla- blement une Quinqueloculine. Quant au Molosse, qui est l'Orthoceratites gracilis de Blumenbach, c'est sans doute le noyau d’un Syphonifères. Le genre Nogrobe n’est pas un Céphalopode. Les genres Charibde et Jésite, sont des Spirorbes (Anne- lides), copiés dans Soldani , et donnés mal-à-propos comme des coquilles cloisonnées. Il en est de même du genre Eolide, qui n’est qu'un opercule de Gastéro- pode , décrit à tort comme cloisonné et comme étant perforé au centre. Foy. la fig. de Soldani, t. cLxvir, f. w, et surtout sa description. Les genres Lagenule et Discolite sont des Polypiers, ainsi que le genre Célibe , dont on a fait depuis celui des Orbitolites. Il est inutile de parler du genre Gyrogone ; depuis long-temps il est reconnu appartenir à la graine du genre Chara. EXPLICATION DES PLANCHES. Planche x. Fig. 1. NonosartA LÆVIGATA ( Sous-genre Glanduline) grossie, vue de profil. Fig. 2. Zd. coupée en deux pour faire voir le recouvrement des loges et leur mode d’accroissement. a montre la supposition d’une loge de plus dans l’accroissement de la coquille ; b, l'ouverture supérieure ; c, point de suture des loges entre elles ; d, la coquille de grandeur naturelle. Fig. 3. Zd. vue en raccourci sur le sommet. Fig. 4. Nonosarta LAMELLOSA (sous - genre /Vodosaire) grossie, vue de profil. Fig. 5. d. grossie, vue en raccourci sur le sommet , pour faire aper- cevoir l'ouverture et la saillie des lames. ( 30) ) Fig. 6. Id. coupée longitudinalement , montrant la succession des loges sur un plan étiré , comparé aux Glandulines. 4, supposition d’une loge de plus ; », ouverture supérieure, parais- sant dans la coupe ; «, point de suture des loges ; d, grandeur na- turelle de la coquille. | Fig. 7. Marcinuzina Rapnanus grossie, vue de profil. Fig, 8. Id. coupée longitudinalement. a, supposition d’une loge de plus ; b, ouverture supérieure et margi- vale; c, point de suture des loges ; d, commencement de la co- quille, montrant déjà un indice de spirale ; e, grandeur naturelle de la coquille. Fig. 9. Pranuzarra Cyma grossie, vue de profil. a, loge supposée , pour démontrer la superposition oblique des loges ; b, ouverture antérieure; ec, suture des loges; d, le commence- ment ou la base de la coquille; e, grandeur naturelle de la co- quille. Fig. 10. PAvONINA FLABELLIFORMIS grossie, vue de profil, présentant la moitié de la coquille enlevée, pour faire voir l’intérieur. Fig. 11. Id, grossie , vue de côté. a, supposition d’une loge de plus sur celles qui composent la coquille ; b, ouverture ; c, su'ures des loges. Fig. 12. Id. vue de grandeur naturelle. Planche xt. Fig. 1. TEXTULARIA ACICULATA grossie, vue de profil. Fig. 2. Id. coupée longitudinalement , afin de donner une idée de l’en- chevêtrement des loges dans le mode alterne. Fig. 3. Id. grossie, vue en face, montrant l'ouverture. Fig. 4. Id. grossie , vue en raccourci sur le dessus. a, l'ouverture placée alternativement d’un côté ou de l’autre de la coquille ; b, sutures des loges; c, loge supposée pour montrer le mode d’accroissement ; d, grandeur naturelle de la coquille. Fig. 5. Vuzvuzina caprEoLus grossie, vue de profil. Fig. 6. Id. grossie, vue sur le côté. Fig. 7. Id. grossie, vue en raccourci sur le sommet, présentant son ouverture en fente. Fig. 8. Zd. grossie, coupée longitudinalement sur la largeur. a, ouverture en fente; b , sutures des loges; c, grandeur naturelle de la coquille. VII. PA ( 310 ) Fig. 9. BIGENERINA Nonosarta (sous-geure, Bigénérine ) grossie, Vué de profil. Fig. 10. Îd. grossie, coupée longitudinalement , présentant dans les loges de sa base le mode d’accroissement alternée , et plis âgé que celui des Stichostègues. Fig. 11. d. grossie , vue de côté. Fig. 12. Id., grandeur naturelle. a, ouvérture centrale à l’âge adulte ; b, sutures des loges à empilations simpies ; ©, sutures des loges alternées. Planche x. Fig. 1. Pozrmonpmina communis (sous-genre, Guttulines) grossie , vue de profil sur le côté bombé. Fig. 2. Id. grossie, vue de profil sur le côté aplati. Fig. 3. Id. grossie, vue en raccourci sur le dessus. Fig. 4. Id. Supposition pour le mode d’accroissement, montrant au centre une coquille dans la position de la figure 3, sur laquelle viennent se placer, selon l’ordre des numéros, les loges figurées par des points, pour montrer qu’à tous les äges la coquille con- serve la même forme. Les lettres a b c indiquent la succession des loges en ordre in- vers de la suite de lettre , l’a marquant la dernière venue. e, ouverture supérieure ; f, grandeur naturelle de la coquille. Fig. 5. Porymorpuina Gurra (sous-genre , Pyruline) grossie, vue de profil. Fig. 6. Id. grossie, vue en raccourci sur la partie inférieure. a b c indiquent la marche des loges dans l’ordre inverse de celui des lettres; d, l'ouverture; e, grandeur naturelle de la coquille. Fig, 7. CLavuzina ANGULARIS grossie, Vue dans sa longueur. a, loges spirales de sa base ; b, Les loges à empilation simple ; c, les sutures des loges; d, l'ouverture supérieure de l’âge adulte ; e, grandeur naturelle de la coquille. Fig. 8. UvicerinA PyGMEA grossie, vue d’un côté. Fig. 9. Id. grossie , vue de autre. a, ouverture ; D, grandeur naturelle de la coquille. Fig. 10. BuLImINA MARGINATA grossie, vue du côté de l'ouverture, Fig. 11. Id. grossie, vue du côté opposé à l'ouverture, Fig. 12. Zd. Grandeur naturelle de la coquille, a , ouverture. (311) Planche xt. Fig 1. Rosazina cLosuranis grossie, vue en dessus, et fixée sur une branche de coralline qu’elle embrasse. Fig. 2. Le même individu grossi, vu en dessous et masqué en partie par la branche de coralline, Fig. 3. Un autre individu grossi, vu en dessous et détaché du corps sur lequel il était fixé. Fig. 4. Rosazine GLoBuLAIRE de grandeur naturelle, fixée sur un mor- ceau de coralline. a , l'ouverture. Fig. 5. Carcarrna Derranerr grossie, vue en dessus. Fig. 6. Id. grossie, vue de profil. Fig. 7. Id. Variété grossie , vue en dessous, montrant l’ouverture, Fig. 7 bis. Id. Grandeur naturelle de la coquille. a, l'ouverture; b, pointes des loges. Fig. 8. TRONCATULINA REFULGENS grossie, vue en dessus (par erreur citée PI. rv). Fig. 9. Id. grossie , vue de profil. Fig. 10. Zd. grossie, vue en dessous da côté fixe, et adhérente aux diffé- rens corps. Fig. 11. Zd. Grandeur naturelle de la coquille. a ; l'ouverture qui se continue sur la face inférieure de la coquille. Planche xiv. Fig. 1. PLANULINA ARIMINENSIS grossie , yue en dessus (par erreur citée PL. v). Fig. 2. Id. grossie , vue en dessous. Fig. 3. Id. grossie, vue de profil. a , l'ouverture latérale, , Fig. 3 bis. Id. Grandeur naturelle de la coquille. Fig. 4. PLANORBULINA MEDITERRANENSIS grossie, vue en dessus (par erreur citée PI. v). Fig. 5. Id. vue en dessous sur la partie fixée aux différens corps. Fig. 6. Id. grossie , vue de profil. Fig.6 bis. Id. Grandeur naturelle de la coquille. a , l'ouverture. Fig. 7. OPeRCULINA COMPLANATA grossie, vue de profil ( par erreur citée PL 1v). Fig. $. Zd. grossie, coupée pour montrer le rapprochement des loges. (ans Fig. 9 OPERCULINA CONPLANATA grossie, Ve en face. Fig. 10. Id Grandeur naturelle. a, l'ouverture. Planche xv. Fig. 1. ANOMALINA PUNCTULATA grossie, VUE En dessus (par erreur cité . PL). Fig. 2. Id, grossie , vue en dessous. Fig. 3. Id. grossie , vue de profil. Fig. 3 bis. Id. Grandeur naturelle de la coquille. a, l'ouverture semi-lunaire. Fig. 4. CassIDULINA LÆVIGATA grossie, vue de profil ( par erreur citée PL. vi). Fig. 5. Id. vue en face. Fig. 5 bis. Id. Grandeur naturelle de la coquille. a , l'ouverture virgulaire qui alterne dans l'accroissement des loges ; b, la dernière loge venue, qui ne recouvre pas entièrement celle marquée e , qui est plus ancienne. Fig. 6. DenpriTiNA ARBUSCULA grossie, ue de profil ( par erreur citée PI. vr). Fig. 7. Zd. grossie , vue du côté de la bouche. Fig. 7 bis. Id. Grandeur vaturelle de la coquille. a , ouverture divisée en rameaux. Fig. 8. RoBULINA ORBICULARIS grossie, Vue de profil (par erreur citée PL. vr). Fig. 9. Id. grossie, vue en face du côté de l'ouverture. Fig. 9 bis. Id. Grandeur naturelle de la coquille. a , Vouverture. Fig. 10. NowronINa omBILICATA grossie, vue de profil. Fig. 11. Zd, vue en face du côté de l'ouverture. Fig. 12. Id. Grandeur naturelle de la coquille. a , l'ouverture. Planche xvr. Fig. r. Brzocuzina suzLoïDEs grossie, vue de profil; la loge, figurée avec des points, indique la supposition d’une loge de plus dans l’ac- croissement de la coquille , et l'ouverture , placée à la partie infé- rieure , qui devient supérieure. Fig. 2. Id. grossie, vue de face. Fig. 3. Id, grossie, vue en raccourci sur le sommet, montrant son ou- (23255) verture, et la supposition d’une loge de plus, marquée par des points, démontrant le pelotonnement sur deux faces opposées. Fig. 4. Bizocuzia suLLoïIDEs. Grandeur naturelle de la coquille. Fig. 5. TrizocuziNA TRIGONULA grossie , vue de face. Fig. 6. Id. grossie, vue de face, montrant par sa ligne de points la sup- position d’une loge de plus, et le changement de place de l’ouverture. Fig. 7. 1d. grossie, vue en dessus, présentant l’ouverture , et une loge supposée par des points. Fig. 8. Id. grossie, coupée transversalement , dans laquelle on a réservé la coquille, telle qu’elle est dans la fig. 7, afin de montrer qu’à tous les âges elle conserve la même forme dans son pelotonnement sur trois faces distinctes. L’on voit facilement, par la progression de. la grandeur des loges , leur succession progressive. | Fig. 9. Zd. Grandeur naturelle de la coquille. Fig. 10. QuinquezocuxiNA sAxORUM grossie, vue en dessous. Fig. 11. Id. grossie, vue en dessus. Fig. 12. Zd. vue en raccourci du côté de l'ouverture. Fig. 13. Id. Coupe transversale avec supposition de loges en points, pour montrer l’ordre de leur enroulement autour de l’axe, sur cinq faces opposées. Fig. 14. Id. Grandeur naturelle de la coquille. Planche xvir. Fig. 1. AmpnisTeciNA Quon grossie, vue en dessous, avec ses divi- sions longitudinales partielles des loges. Fig. 2. Zd. grossie, vue en dessus avec ses divisions longitudinales et transversales des loges. Fig. 3. /d. grossie, vue de profil du côté de l’ouverture. Fig. 4. Id. Grandeur naturelle de la coquille, a, l'ouverture. Fig. 5. HererosTeciNA DEPREssA grossie, vue de profil, montrant les divisions transversales des loges. Fig. 6. Id. grossie, vue en face du côté de l'ouverture, Fig. 7. Grandeur naturelle de la coquille. a , l'ouverture. Fig. 8. Onsicurina NumismaLIS grossie , vue de profil. Lig. 9. Zd. grossie, vue de face, montrant la multitude d'ouvertures qui correspondent aux petites cloisons transversales de la dernière loge, (314) Fig. 10, ORBICULINA NUMISMALIS. Grandeur naturelle de la coquille. Fig. 11. ALYEOLINA Quout grossie , vue. de face du côté des ouvertures, Fig. 12. d. grossie, vue en raccourci. Fig. 13. Id. Grandeur naturelle de la coquille. Fig. 14. Fasuzarua iscouTnes grossie , vue de profil. Fig. 15. 2d. grossie, vue en dessus , montrant ses petites ouvertures. Fig. 16. Id. grossie, coupée longitudinalement sur la face large, mon- trant ses divisions longitudinales en tuyaux. Fig. 17. Id. Grandeur naturelle de la coquille. a , les ouvertures. Nore sur les Changemens qu'ont subis les lois de la mortalité en Europe depuis un demi - siècle (1775-1825 ). Par M. BENOISTON DE CHATEAUNEUF. (Lue à l'Académie royale des Sciences , séance du 30 janvier 1826. ) 1. Les accidens physiques dont l’homme est environné, les passions qui l’animent , les révolutions politiques qui l’agitent, influent sur son organisation , l’altèrent, la modifient. L’habitant du nord, l’homme libre, heureux, ne naît pas, ne produit pas, ne meurt pas comme l’habi- tant du midi, comme l’homme souffrant, malheureux , asservi ; et les calculs qui ont pour but de déterminer les chances de sa vie, ne donnent plus les mêmes résultats, selon qu’elle s'écoule dans l’aisance ou la pauvreté , dans l'esclavage ou dans l'indépendance. 2. Ces résultats numériques , toutes les fois qu'on peut les obtenir , deviennent donc l'expression la plus vraie du plus ou moins de bonheur qu’il doit à ses institutions. « Lis fournissent , dit un célèbre écrivain anglais, M. Mai- ( 315 ) «thus, plus d'instruction sur l’économie intéricure d'un. « peuple, que les observations du voyageur le plus « exact. » 3. Daus le siècle dernier, plusieurs savans s'étaient occupés de rechercher les lois de la mortalité et les pro- babilités de la durée de la vie, à toutes les époques qui en partagent le cours : d’après leurs calculs, on regar- dait comme suffisamment prouvés les faits suivans. 4. Sur une génération naissante , la moitié périssait dans les dix premières années de l'age, et même avant. 5. Les trois quarts n’existaient plus à cinquante ans, et les quatre cinquièmes avaient succombé à soixante , ou en d’autres termes, sur cent individus, quinze seulement arrivaient à cet âge. 6. De quatre-vingts à cent ans , ilne restait plus rien: toute une génération avait vécu. 7. On s’accordait encore à regarder le rapport général des morts aux Vivaus , comme étant d’un sur trente- deux (1), et celui des naissances d’un sur vingt-huit. 8. On comptait qu'il y avait un mariage sur cent dix à cent quinze individus , et que la fécondité humaine était assez exactement représentée par quatre enfans pour chaque couple , bien qu'elle fût, ainsi que tous les au- tres rapports, sujette à varier selon les lieux. En Espa- (1) M. Crôme partage sous ce rapport les peuples en trois classes. La mortalité est d’un sur 30 chez les nations riches et populeuses; d’un sur 32 chez celles qui le sont moins ; enfin d’un sur 36 chez les uatious pauvres où la population languit ou décroit. Le chiffre 32 est précisé- ment la moyenne exacte de ces trois rapports ; elle a pour termes extrômes 22 en Hollande , et 58 en Russie, (3576) gne, en Italie, elle donnait seulement deux enfans par mariage; en France et en Russie, quatre; de six à huit en Allemagne; de huit à onze en Suède. 9. Tous ces faits étaient déduits des calculs de Necker , de Moheau , de Des Pommelles, sur la France ; de ceux de Short et Price en Angleterre , de Sussmilch en Alle- magne , de Vargentin en Suède. 10. Telles étaient donc, vers 1780 , les principales lois auxquelles un état social plus ou moins parfait, une industrie plus ou moins active, et des moyens d’exis- tence plus ou moins bornés, soumettaient en Europe le cours de la vie humaine. 11. Depuis ce temps les faits se sont multipliés; ils sont devenus plus exacts. De grands changemens politi- ques ont eu lieu. La civilisation, l’industrie, ont fait des progrès rapides. La science demande que l’on examine quelle a pu être leur influence sur la vie humaine. 12. On vient de voir quelles en étaient les lois il y a un demi-siècle. A l’état ancien , opposons l’état présent. Nous avons déjà dit que les recherches étaient aidées aujourd'hui par des documens plus nombreux, plus étendus. Nous les prendrons dans les pièces ofliciellés insérées dans les différens recueils périodiques qui s’at- tachent depuis plusieurs années à les publier avec soin. Nous citerons surtout , parmi ces recueils, le Bulletin universel des sciences, par M. le baron de Férussac, les Annralesdes voyages et de la géographie,de MM. Eyriès et Malte-Brun, etc. 13. Âu moment où nous écrivons (1825), sur un (317) nombre quelconque d’enfans qui naissent en Europe, il en meurt, dans les dix premières années , un peu plus du tiers (38,3 sur 100), au lieu de la moitié (49,9) qui succombait autrefois. 14. De la naissance à cinquante ans, les trois quarts d’une génération (74,2) se trouvaient éteints. A pré- sent la mort , dans le même espace de temps , n’en enlève que soixante-six , ou les trois vingtièmes. 15. Enfin vingt-trois personnes sur cent arrivent maintenant à soixante ans, au lieu de dix-huit qui attei- gnaient cet àge il y a un demi-siècle. 16. Ces rapports sont des iermes moyens. Pris isolé- ment , ils deviennent encore plus favorables. C’est ainsi qu’en France la proportion de ceux qui survivent à soixante ans est de 24,3 sur cent, tandis qu’elle ne pas- sait pas quinze autrefois ( 14,7 ). Ces résultats déjà très-remarquables en déterminent d’autres qui ne le sont pas moins. 17. Depuis le 40° degré de latitude jusqu’au 65°, c’est- à-dire sur une ligne qui s’étendde Lisbonne à Stockholm, en embrassani une étendue de mille lieues environ , et sur une population de soixante-cinq millions d'indivi- dus, que comprennent le Portugal, le royaume de Naples , la France , l'Angleterre, la Prusse, le Dane- marck et la Suède, la proportion des décès est d’un 71 | DAS sb sn NE AA TRE EC 1e CEE 40,3 Celle des naissances , de 1 sur 30,1; Celle des mariages, de 1 sur 123,3; Et la fécondité , de. .1..: - 4,0 entans par mariage, (3189 18. En comparant ces rapports avec ceux du siècle dernier , on est frappé de la différence qui existe dans la mortalité actuelle du premier âge à ces deux époques , différence qui n’est pas moindre que de trente-huit à. cinquante sur cent. 19. Cette différence suflirait seule pour attester les heureux effets de la vaccine à laquelle ils sont dus en partie ; mais elle prouve encore une grande amélioration dans les soins donnés à l'enfance: et ces soins eux-mêmes, révèlent une plus grande aisance, une meilleure condi- tion dans les familles, Si l’on réfléchit maintenant que. c'est surtout dans les classes inférieures que la mor- talité des enfans était énorme, on en conclura que si elles en perdent moins aujourd’hui, c’est qu'elles sont plus én état de les mieux soigner, de les mieux éle- ver (1). 20. Il n’est pas moins évident aussi, que si ces mêmes. causes et quelques autres encore n’étendaient pas leur influence au-delà du premier âge, elles n'auraient que le triste avantage de livrer un plus grand nombre de victimes à la mort dans les âges suivans. Cependant le contraire a lieu, et il arrive aujourd’hui plus de per- sonnes à cinquante et à soixante ans qu'autrefois. Il RE EEE ET TEE: M (1) M. Glenny, qui s’est beaucoup occupé en Angleterre de la sta- tistique considérée daus ses rapports avec les sociétés d'assurance , pense que, depuis le temps du docteur Price, la santé publique s’est améliorée chez les eufans , et Lrès - peu chez les aduites. Il estime que dans le cours des vingt-cinq dernières aunées, le terme moyen de fa durée de la vie des enfans s’est augmenté d’un cinquantième. (fier. brilanniq. , cahier de nov, 1825; p. 168.) (319 ) faut donc que l'action de ces mêmes causes conserva- trices de l’enfance s’étende encore sur l’homme fait, pen- dant le reste de sa carrière; et ces causes préservatrices sont à nos yeux, pour les réunir en une seule qui les renferme toutes , un meilleur état social , une civilisation plus répandue, d’où résulte pour tous les citoyens, et partout, une existence plus heureuse, plus facile. 21. À côté de ce premier fait, l’abaissement de la mortalité, vient s’en placer un second, qui ressort éga- lement de la comparaison des deux époques, la diminu- tion des mariages. Ils étaient avec la population dans la proportion d’un sur cent dix individus (n° 8); ils sont maintenant dans celle d’un à cent vingt-trois. Ce terme, qui est une moyenne, est mème encore trop élevé pour certains pays. En France, où, d’après les calculs de Necker , il y avait un mariage sur cent onze habitans, on n'en compte plus qu’un sur cent trente-cinq. 22. La suite naturelle de la diminution des mariages est celle des naissances. Toutefois cette diminution n’est que relative à l’accroissement de la population; car bien que le rapport des premiers avec elle soit descendu de cent dix à cent vingt-trois , et celui des seconds de vingt- huit à trente, on remarque cependant que les uns et les autres sont augmentés d’une certaine quantité. 23. Quant à la fécondité, elle semblerait être demeurée la même. Dans le siècle actuel, comme dans celui qui vient de finir, l'expression numérique qui la représente est toujours quatre enfans par mariage. Mais ceute pro- portion n'est sans doute pas la véritable, puisque nous (13207? sommes obligés de comprendre dans les naissances ceklo des enfans illégitimes, faute de renseignemens qui les fassent connaitre, surtout pour les pays étrangers. En: France, le rapport exact des naissances aux mariages esÿ de 3,9. 24. Les mariages ainsi que les naissances ont diminué en Europe depuis cinquante ans, et cependant on voit la population augmenter partout dans cette même Europe. Un dernier fait explique cette contradiction apparente ; labaissement très-fort du rapport des décès aux vivans. Il était anciennement d’un sur trente-deux; il est à présent d’un sur 40,3. Cette diminution de la mortalité porta surtout sur les premiers âges de la vie. Il y a d’une part plus de nouveaux nés qui survivent, il ÿ a de l’autre plus d'hommes qui vieillissent. 25. Le résultat nécessaire de ce dernier état de choses, est l'allongement de la vie moyenne , qui paraît s'étendre en effet au-delà des bornes dans lesquelles on la renfer- mait autrefois. 26. Au reste, la diminution simultanée des mariages et des décès en Europe aujourd’hui , confirme l’observa- tion de M. Malthus , que partout où les morts sont nom- breux , les mariages le sont aussi; car alors il faut rem- plir les vides , et il y a de la place pour tout le monde ; que là, au contraire, où il y a peu de morts, il y a aussi peu de mariages. C’est qu’en effet, du moment où l’aug- mentation des individus commence à remplir tous les chemins de la vie, à obstruer toutes les carrières, les moyens d'existence deviennent de plus en plus rares , in: (}35n 3 cértains. On doit être alors fort restreint dans le désir de se maricr , d'avoir une famille , par la difficulté qu’on prévoit à l’élever. Ainsi, bien que cela paraïsse un pa- radoxe, il n’en est pas moins vrai de dire qu’il vient un moment où la population fait obstacle à la population , où l’industrie arrête l’industrie. 27. De tout ce qui précède , il semble qu’on peut tirer les résultats suivans : 28. Les lois de la mortalité , telles qu’elles avaient été établies il y a cinquante ans par les savans qui s’en étaient occupés , paraissent , depuis cette époque, avoir subi les modifications suivantes : ÉTAT ANCIEN. ÉTAT NOUVEAU. Mortalité des différens âges. De la naissance à 10 ans,--- 50, sur 100---.. 38,3 à 5o ans... LUE OCEECEEEEEE EE 66,0 à 60 ans..-:. 82,0... 97,0 Rapport des décès aux vivans.. 1:32,2--eoreessucus 1:40,3 des naissances. +... 1:27,7. DCE 1,30,1 des mariages,---..-. 1:110,4--.-. DEEE 1,123,3 Fécondité. 4,0: uso se see. 4,0. 29. Ce tableau contient sans doute des erreurs dues à l’inexactitude de plusieurs renseignemens. Il y au- rait un moyen d'y remédier. Ce serait que dans chaque pays où les lois de sa population et les nombres qui les expriment sont bien connus , tandis qu’on ne les sait ailleurs que par la voic de l'impression qui les altère trop souvent, quelque personne habituée à ces sortes de cal- culs ou même les sociétés savantes voulussent bien pu- (328) blier les mêmes rapports que nous venons de donner. De tous ces élémens divers, on pourrait alors obtenir une moyenne générale et certaine: Au reste, les différens termes en varieraient beaucoup. C’est dans cette vue que nous publions cette note et que nous y joignons le mouvement de la population de la France en particulier, tel qu’il était du temps de Nec- ker en 1780, et tel qu'il est aujourd'hui en 1825, d’a- près l'annuaire du bureau des longitudes pour l’année 18206. ANCIEN ÉTAT. NOUVEL ÉTAT: Sur 10 ans. Population. 24,800,000 hab. , Sur 7 ans. Population. | 30,400,000 hab. Décès.-crrosserreessssre 818,490---.°-: … 261,230 Naissances. ..ses..seere Q63,200----+:-+:: 057,970 Mariages …... messe 213,770 eee .… 224,570 20,480 (1/47). Enfans naturels--:--+°*-. Mortalite à différens âges. 65,760 (1/14). De la naissance à 10 ans-+ Bo,g sur 100 (1)-- 43,8 à 5o anse. 744 67,5 à Go anse 81,0... 55,6 Rapport des décès aux vi- VANS. emmener 1:30,2.-+.: LE 1:30,9 Id. des naissances.er..es p25,7eueteeese 1:31,7 Id. des mariages---+... Fécondité. + -....... Lao ere. 1:135,3 Hjgrssmenesouse oo 3,9. (1) D’après les deux tables de Mohean (p- 157 et 182 de ses Âte- cherches sur La Population de la France), sur 50,517 individus pris dans diflérentes provinces , 26,094 étaient morts à dix ans ou 51,6 sur 100 dans la première, et dans la seconde, 20,000 sur 39,699 ou 50,2. ( 33 ) Maintenant si l’on rapproche de ces nouvelles lois de la mortalité, les changemens politiques arrivés en Eu- rope depuis quarante ans , et surtout en France, on trouvera peut-être du plaisir et de la justesse à penser que les bonnes institutions, les bons gouvernemens ont seuls cet heureux privilège, que sous leur paternelle in- fluence , la vie de l’homme se conserve et se prolonge, tandis qu’elle se consume et s'éteint rapidement par l'injustice et l'oppression. Nous terminions cette note, quand M. Dureau de La Malle, qui s’occupe en ce moment de recherches très- étendues sur l’ancienne population de FItalie, nous a communiqué le résultat suivant. | Ses nombreuses lectures lui ont donné la preuve que le sénat, d’abord , et ensuite les empereurs romains ne né- gligeaieut dans leur administration aucun des renseigne- mens statistiques que plusieurs états modernes recueil- leut aujourd’hui avec tant de soin et d’exactitude. M. Du- Moheau écrivait en 1778, ct ses renseignemens remontent à 1770 et 17b2. Depuis, M. Duvillard, s’aidant des nombreux renseignemens qu'il avait pu se procurer (100,000 décès), a donné une nouvelle table de mortalité, telle qu'il croit qu’elle a dù exister pour la France avant la révolution, et le rapport de o à 10 ans n’est que de 44,8 sur 100 (551,121 morts sur 1,000,000. De l’Influence de la petite Vérole sur la Mortalité, p. 123). Cette différence provient sans doute du grand nombre des renseignemens et surtout de leur nouveauté. M. Du- villird a publié"son ouvrage en 1806, vingt-huit ans après Moheau : en admettant qu’il ait recueilli les faits sur lesquels il s'appuie, de 1780 à 1590, ils auraient une date postérieure de vingt ans et plus à ceux de Moheau. (321 ) reau à pu même, à l’aide des divers renseignemens que lui ont fournis le digeste et les lois romaines, reproduire le tableau complet des demandes que les censeurs adres- saient à chaque citoyen, et l'on voit qu'ils entraient à cet égard dans des détails beaucoup plus étendus que les nôtres, sur les sexes , les âges, les professions, les biens-fonds , les différens genres de culture, le nombre des esclaves, etc. Mais ce qui est plus intéressant encore, M. Dureau a découvert dans les Pandectes les calculs de la probabi- lité de la vie pour tous les âges, et il a eu ainsi la preuve que la vie moyenne était alors en Italie de trente ans sous le règne d'Alexandre Sévère, vers la fin du troisième siècle; on sait que c'était aussi à - peu - près sa durée il y a cinquante ans ( vingt-huit ans). Nous laissons à M. Dureau le soin de présenter, daus son ouvrage, ce fait environné de toutes les considéra- tions qui s’y rattachent et qui le mettront à la place qu'il doit occuper dans la science; mais ce fait lui-même, qui rejoint tout-à-coup ce qui est à ce qui a été, en faisant disparaitre un intervalle de deux mille ans, et qui re- porte si haut les premières connaissances sur les lois de la vie humaine , nous a paru si curieux, si intéressant, que nous nous empressons de profiter de la permission que M. Dureau nous a donnée de le joindre à cette note et de le publier (1). (1) M. Benoiston de Chäteauneuf nous invite à faire suivre sa note de l'observation suivante. Comme il s’est glissé plusieurs erreurs dans le compte que d’autres (3%) Aonirions au Mémoire sur l'analyse microscopique de la Fécule, Par M. Rasparz (1). Les observations qui vont suivre, sont destinées lés unes à éclaircir, les autres à compléter certains points du Mémoire sur la Fécule. Quand on ne veut faire entrer dans un Mémoire que des résultats, on retranche sou- vent des détails qui tout en paraissant inutiles à celui qui - est convaincu , ne laissent pas qué d’être nécessaires à la conviction qu'il veut communiquer aux autres : la clarté de la rédaction peut bien compenser, mais non réparer entièrement cet inconvénient de la brièveté. 1°. En parlant de la première expérience qui consiste à soumettre les grains de fécule sur la pointe d'un cou: teau à l’action du calorique, j'ai oublié de faire observer qu’on voit souvent la substance gommeuse sortir incolore des tégumens colorés même par un excès d’iode; et que c'est là principalement ce qui m'avait fait penser que dans la fécule bouillie et filtrée, ce n’était point la subs- tance soluble qui se colorait par l’iode, mais seulement une certaine quantité de tégumens, qui, passant tou- Jours à travers le filtre, réfléchissaient leur coloration sur le reste du liquide. Car alors je ne pouvais pas pré- journaux ont rendu de cette note , l’auteur déclare ne reconnaître comme complète que celle imprimée dans les Annales des Sciences “naturelles. L (x) Cette note nous a été adressée par l’auteur dans les premiers jours de janvier. Les principaux résultats en avaient été déjà communiqués à plusieurs personnes, KR, VIT. 22 { 326 ) voir la différence des deux cas , et deviner que dans cette espèce de torréfaction , la substance colorante et volatile de la fécule s'était évaporée, tandis que cet effet restait encore à produire dans la fécule que l’on a fait éclater dans l’eau. On sait qu’on a expliqué ce phénomène de la torréfaction par une métamorphose de la fécule en gomme, quand la torréfaction a été très-complète ; mais depuis notre découverte cette explication devient non ad- missible , et toutes les difficuliés disparaissent à ce sujet: 2°, J'ai dit que l’action des acides sur les grains de fécule ne devait être attribuée qu’au calorique qui se dégage toutes les fois qu’un corps capable de se com- biner avec eux y est versé, et non à une combinaison des acides avc la fécule. Cette assertion va acquérir un plus haut degré d’évidence et de clarté par les réflexions suivantes, . Si l’on commence par verser l'acide dans dix fois son poids d’eau, qu’on attende que le refroidissement se soit produit, et qu’on y verse ensuite les grains de fécule ; ces grains, ainsi que nous l'avons avancé dans le mé- moire , n’éclatent pas plus que dans l’eau pure à la tem pérature ordinaire. Mais si on prend l'inverse et qu’on ne mêle la même proportion d'acide avec l’eau , qu'après avoir délayé la fécule dans cette eau même, les grains éclateront; on voit que cet effet ne peut être attribué qu’au dégagement de calorique provenant de la combi- naison de l’eau avec l'acide, dégagement auquel la fécule a assisté dans la seconde expérience. On ne man- quera pas de tirer de ces faits une conclusion qui me paraît très-naturelle , qui est, que dans un acide pur et très-concentré , les grains n’éclateront pas, tant que ( 327 ) ces acides ne trouveront pas des molécules d’eau à ab- sorber. Cette conclusion est rigoureuse, et si la fécule se comportait autrement dans un acide concentré pur et sans combinaison actuelle, ma proposition tombcrait d’elie- mème. Il faut pourtant remarquer que pour tenter l’ex- périence sur un porte-objet ; tous les acides ne pourront pas également servir ; et que plus ils auront la propriété de s'emparer de l'humidité de l'atmosphère, moins ils seront propres à ces essais ; il sera nécessaire alors d’o- pérer à l'abri du contact de l'air, ce qui n’est pas très- facile au microscope. J'avais même abandonné le projet de me servir à ce sujet de ce genre d'acides , faute d’ap- pareils nécessaires, pour y observer les grains de fécule ; mais on verra bientôt que les moyens les plus simples ne se présentent pas toujours les premiers. Je plaçai sur mon porte-objet une goutte d’acide hydro- chlorique pur et très-concentré , cette goutte fumait beau coup et les grains y éclatèrent subitement ; j'y plaçai une goutte d'acide nitrique pur à {0 degrés , cette goutte fumait de mème et les grains y éclatérent aussi. Après avoir Jlong-temps ct inutilement combiné les moyens à employer pour observer la fécule dans l'acide à Fabri de l’action de l'humidité de l'air , je pensai qu’en jetant en une masse non considérable , la fécule dans un flacon d'acide très-concentré , bouché à l’émeri, il éclaterait à la vérité une grande quantité de grains de fécule dans le premier dégagement de calorique wccasioné par le con- tact de l’air qui pénétrerait dans le flacon , mais que si après un certain laps de temps et lorsque l'enveloppe des grumeanx serait entièrement dissoute dans l'acide, (:3582) je pouvais apercevoir des grains entiers flottant dans l’a- cide , le fait serait entièrement prouvé. Or c’est ce qui est arrivé : j'ai pris trois flacons, l’un rempli d’eau, j'autre d'acide nitrique et le troisième d'acide hydro- chlorique; après avoir jeté dans les trois de la fécule en grumeau, je bouchaï les deux flacons d’acide ; et quelques heures après je les observai tous trois à tra- vers leurs parois à l’aide d’une lentille de deux lignes de foyer : j'examinais d’abord la fécule dans le flacon d’eau à travers ses parois pour me faire une idée de la modification que le pouvoir réfringent du liquide et du verre fesait subir à la fécule , et je portais aussitôt mes regards sur les deux flacons d’acide. Je voyais dans ceux- ci la substance soluble de la fécule se précipiter d’abord, mettre à nu des grains qui se précipitaient aussi en con- servant leur forme, quoiqu’en prenant un peu plus d'opa- cité que dans l’eau pure , à cause de la densité du mi- lieu. J'agitai plusieurs fois mes deux flacons d'acide, et j'y aperçus toujours des grains non éclatés avec beau- coup de tégumens : il faut observer que la substance s0- luble reste long -temps oléagineuse dans l'acide hydro- chlorique , et que l'acide nitrique le lendemain reprend sa transparence. É Mais j'aurais pu me passer de cette expérience , et l’a- cide sulfurique devait, sans tant d’apprêts, me fournir la solution que je cherchais. Je plaçai une goutte d’acide sulfurique très-concentré et pur sur mon porte-objet, la fécule n'y éclata pas. Mais à peine eus-je fait parvenir une goutte d’eau sur l'acide, que tous les grains éclatèrent. Il est donc vrai que la fécule n’éclate dans les acides, que par le calorique ( 329 ) qui se dégage en vertu de leur combinaison soit avec l'eau , ainsi que je viens de le prouver , soit avec tout autre corps, la potasse, par exemple, qu'on pourrait mettre en contact avec un acide qui contient déjà de l’eau. D'un autre côté , il est donc vrai que l'acide sulfurique ne se combine pas avec l’amidon, pour faire un sulfate, ainsi que je le démontrerai plus tard d’une manière plus étendue. | On sait que l’acide sulfurique chauffé avec de l’amidon, change cette dernière substance en sucre, et que l'acide nitrique la change en acide oxalique par la même élé- vation de température , métamorphose que cet acide fait subir à tous les tissus végétaux. J'ajouterai que dans Pun comme dans l’autre cas les tégumens subissent la mème métamorphose, parce qu'ils ne sont autre chose que des tissus végétaux ; il est donc évident que sans employer le calorique étranger du feu, si le dégagement de calorique qui se fait dans la combinaison de Peau et de l'acide était assez considérable, les tégumens dis- paraîtraient dans l’un comme dans l’autre acide; or c'est ce qui arrive du jour au lendemain dans lacide nitrique à 4o deg. qu'on laisse exposé à l'air ; tous les tégumens y disparaissent, tandis qu'ils se conservent dans un flacon bouché à l’émeri et plein de cet acide au même degré. 3°. Plus un acide est avide d’eau, et plus il dissout de la substance soluble de la fécule; ainsi l'acide hydro- chlorique en dissout plus vite une quantité donnée, que Pacide sulfurique; donc l'eau mèlée aux acides est le vé- ritable dissolvani de la fécule ; donc les acides concentrés coaguleront et précipiteront la fécule de sa solution ( 350 ) aqueuse , en s'emparant des molécules d'eau qui servaient à dissoudre cette substance. 4°. Nous avons indiqué la cause dela décoloration spon- tanée de la partie soluble et filtrée de la fécule qui avait été colorée préalablement avec la teinture d’iode, par l’évaporation de l’alcool de ce réactif dont la présence coa- gulait la fécule , réunissait ses molécules sous une forme membraneuse qui les plaçait dès lors dans la même con- dition que les tégumens eux-mêmes: il est vrai quela solu- tion aqueuse d’iode produit le mème effet; mais la solu- tion aqueuse diode produit cet effet par le même méca- nisme, c’est-à-dire, qu’elle précipite et qu’elle colore en mème temps; ce qui vient à l’appui de ce que j'avance, c’est que la coloration de la substance soluble de la fécule par la solution aqueuse d’iode est moins intense, et qu’elle disparait plus vite que la même coloration produite par la teinture d’iode. 59. Les personnes qui voudront répéter nos expé- riences sur le passage de la fécule du péricarpe dans les organes internes après la fécondation , doivent remarquer deux choses : 1°. elles devront essayer l’emploi d’un acide dans le cas où l’iode ne colorerait rien, afin de saturer les alcalis qui pourraient se rencontrer dans les organes , et y former des iodates et hydriodates en s’emparant de l’iode : 2°, il ne faut pas attacher à la coloration par l'ivde une trop grande importance ; car toutes nos expé- riences tendent à établir que cette coloration n’est qu'in- finiment accessoire, et que la fécule peut exister sans manifester ce phénomène. L'essentiel est que l’on ren- coutre des grains. | Nous ajoutcrons que l’inuline et la dahline ne sont ( 365 ) que des grains de fécule non colorables, mais réduits à la plus petite dimension : or , si on veut y faire atten- tion, en employant le microscope, on trouvera l’inuline dans tous les végétaux; peut-être même en multipliant les filtres, parviendrait-on à en recueillir les grains à froid et sans le secours de l’évaporation , ét par consé- quent sans les altérer par l’ébullition ; nous reviéndrons sur ce sujet. 6°. D’après une note communiquée par M. Payen à la société philomatique, il paraîtrait que M. L’hérminier aurait fait passer à M. Pelletier de la fécule provenant des topinambours de la Guadeloupe ; tubercules qui, cultivés en France, ne donnent que de l’inuline. Nous avons constaté que l’inuline n’est que la fécule elle- même non colorable, et dont les grains sont réduits à la plus petite dimension, Le fait n'aurait done rien de surprenant, et se réduirait à dire que les topinambours donnent à la Guadeloupe une fécule colorable , tandis qu'en France leur fécule ne l’est pas, par une cause à peu près semblable à celle qui fait que les fleurs exotiques perdent dans nos jardins la coloratioe qui dis- tinguait leurs pétales dans le pays natal, Nous avous eu d'ailleurs l’occasion de remarquer que la fécule provenant d’une farine de froment qui avait fermenté un an dans un peu d’eau offrait une foule de grains très-petits, qui ne se coloraient plus par un excès d’iode, Cette fécule de topinambour de la Guadeloupe a des grains plus gros que l’inuline des topinambours de France ; c'est-à-dire, qu’il faudrait considérer les topi- nambours de France comme étant moins avancés en na: turité que les topinambours de la Guadeloupe; car nous (562 ) \ avons prouvé dans notre mémoire que les propor- tions des grains de fécule augmentaient avec l’âge d’un organe. J'ai dit, p. 404 et 405 de mon mémoire , déc. 1825 : « M. Th. de Saussure a obtenu une fermentation spon- tanée avec de l’amidon de froment, » il faut lire : « avec de l’empois de froment ; je doute qu'il l’eût obte- nue en aussi peu de temps avec de la fécule à froid, surtout avec de la fécule de pomme de terre. La mème correction doit s'appliquer à une idée ana- logue p. 407, et je profiterai de cette circonstance pour faire connaître la cause de cette inadvertance. J'avais cru me souvenir que dans son expérience de deux années M. Th. de Saussure s'était servinon de l’amidon converti en empois par l'ébullition , mais simplement de l’amidon délayé dans l’eau froide. J’expliquai la fermentation spon- tanée qu'il avait obtenue par la qualité de l’amidon de froment ; mais en recourant à la source originale , je me suis convaincu que dans cette expérience comme dans les autres il s'était servi d’empois fait au moyen de l’ébulli- tion. Dès ce moment l'explication se modifie en se sim- plifiant; car la gomme qu’il a obtenue au bout de deux ans comme au bout de deux mois, l'ébullition l’a déga- gée des tégumens , et on peut l'obtenir le jour même de l’expérience. L'amidine n'étant autre chose que la réu- nion des tégumens, il faut en dire de même. Le ligneux amilacé que l’iode colore en rouge et non en bleu, s'explique avec autant de facilité ; car nous avons obser- vé que la substance soluble de la fécule exposée à l’air présentait tous les jours des phénomènes de coloration moins intense avec l’iode : le premier jour elle se colore (33) en bleu , huit jours après en bleu moins violet , un mois après en brun rougetre, puis en rouge, et enfin elle ne se colore plus , ce qui se conçoit, en établissant qu’à mesure que la substance colorable de la fécule, sub- stance que nous avons dit être volatile, s’évapore, les proportions de l’iode avec cette substance n'étant plus les mêmes, la coloration se modifie; nous renvoyons à ce sujet à l’explication que nous avons donnée de la coloration de la fécule par l’iode dans notre Mémoire. Bien des gens attribueront ces changemens progressifs de couleurs , à l’altération de la fécule. Mais l'expérience suivante, dont nous n’avons indiqué dans notre Mémoire que les principaux résultats , détruit toute idée d’alté- ration. | Si l’on verse de l’iode dans la substance soluble de la fécule , nous avons dit qu’au bout de deux jours la co- loration a disparu. Mais nous avons oublié de dire qu’en disparaissant elle passait par toutes les nuances decouleur que nous avons indiquées plus haut. Si l’on verse de nou veau de l’iode sur la substance décolorée au bout de deux jours, la couleur se manifeste aussi bleue que la première fois, et avant de disparaître elle passe comme la première fois par ces mêmes nuances. On peut répéter autant qu’on veut cette expérience, et les mêmes phénomènes se présen- teront toujours. Or dans cette seconde expérience, si le phénomène venait de l’aliération successive de la fé- cule, à la seconde fois on ne pourrait plus produire la couleur bleue. Il est donc évident que tous ces phéno- mènes de coloration ne viennent 1°. que de l’évaporation de la substance volatile qui prête à la fécule la faculté de se colorer par l’iode (expérience sur la fécule expo- (334 ) sée pendant un mois à l'air); 2°. de l’évaporation de l’iode (expérience de coloration de la substance soluble de La fécule par l’iode, le jour où on a extrait la subs- tance soluble de la fécule, de ses tégumens ). Car les proportions de l'iode et de la substance colorable une fois changées , on obtiendra les mêmes nuances que si on variait mécaniquement les proportions du carmin et du bleu végétal. Revenons maintenant au ligneux amilacé de M.Th. de Saussure, dont je n'avais pas parlé dans mon Mémoi- re. Ce ligneux amilacé n’est autre que l’émidine se colorant en rouge par l’iode : l’emidine n’est autre que le tégument de la fécule. Or, si la substance soluble de la fécule diminue sa coloration par l’iode avec le temps, on doit admettre qu'avec le temps les tégumens subis- sent les mêmes changemens. En conséquence les tégu- mens qui occuperont la surface supérieure se préteront à l’évaporation de leur substance colorable, plus vite que les tégumens plongés dans ie fond du vase ; on con- çoit donc qu’à une certaine époque on trouvera des té- gumens qui se coloreront en rougeñtre (ligneux ami- lacé Th. de S.}) et d’autres qui se coloreront en bleu (amidine Th. de Sauss. ). J'ai cru devoir m'étendre sur cette explication, parce que la matière est neuve et qu'a- lors on doit prévoir autant de difficultés qu’on le peut. J'ajouterai que la chose est plus facile à vérifier au mi- croscope qu’en grand ; car avec la mème goutte d’iode on colore les tégumens en bleu, en rouge, en car- min , elc. I} me reste maintenant à parler de la formation du sucre dans l’anidon que M. Th. de Saussurc a laissé (335 ) exposé un mois, deux mois, deux ans à l'air libre ou clos dans une éprouvette. On sait qu’ une parcelle de Gluten, qu’un acide quelconque , mais principalement l'acide sulfurique peut transformer en un jour l’amidon en sucre. Or il est prouvé que l’amidon de froment re- tient toujours des parcelles de Gluten ; d’un autre côté l'acide carbonique de l'air suffit , je pense, pour faire con- cevoir la possibilité de la transformation en sucre d’une partie de l’amidon; et ce n’est qu’une partie que M. Th. de Saussure a trouvée convertie en sucre. Ces idées une fois bien conçues, je ne crois pas qu'on puisse regarder l’ensemble de ces phénomènes comme le résultat d’une fermentation spontanée ou saccharine ; au reste je n'ai pas l'habitude d'élever des questions sur les mots , une fois que la chose est expliquée. Mon Mémoire aura du moins prouvé qu'on ne doit plus compter parmi les produits de cette fermentation spontanée, ni la gomme, ni l’amidine, ni le ligneux amylacé , et qu’elle se ré- duira à la formation d’une certaine quantité de sucre, aux dépens de la gomme de la fécule. ( 336 ) Sur Des FEMELLES pe Faisans à plumage de mâles ; Observations faites chez le Faisan à collier , le Faisan argenté et le Faisan com- mun;. Par M. Isinoge GEorFroy SAINT-HiLAIRE. Les chasseurs connaissent sous le nom de Fuisans co+ quards (1), des faisans qui ressemblent par leurs cou- leurs à des mâles, dont le plumage serait terne et déco- loré. On a cru long-temps, et l'inspection de leurs cou- leurs conduisait naturellement à cette idée, que les faisans coquards sont des mâles malades ou en mauvais état deplu- mage : mais on sait déjà depuis un demi-siècleenviron, que ce sont au contraire des femelles , comme l’ont remarqué d’une part ceux qui , élevant ces oiseaux , ont pu suivre leur développement, et de l’autre, comme l'anatomie l’a aussi à son tour reconnu et constaté par les dissections. Vicq-d’Azyr et Mauduit s'étant en eflet procuré de ces co- quards ou coqs-faisans à plumage terne , ainsi qu’on les appelait avant eux , l’inspection des organes sexuels leur révéla le véritable sexe de ces prétendus mâles. Mauduit , auteur de la partie ornithologique de l'En- cyclopédie méthodique, est jusqu'ici le seul qui nous ait fourni quelques documens sur ce fait intéressant : ils (1) Le nom de coquards, et quelquefois de faisans coquards, est aussi donné , et même beaucoup plus généralement, aux produits métis de poule et de faisan ; il est important de ne pas confondre ces métis avec les véritables faisans dont il est ici question. (337 ) sont consignés dant cet ouvrage (partie ornithologique, t. IT, pag. 3) au mot faisan. « Un fait de leur histoire , dit ce savant, connu des chasseurs, et dont je ne sache pas que les naturalistes aient parlé , mérite cependani de n’être pas omis : les fe- melles qui vieillissent, et qui ont probablement atteint cinq à six ans, non-seulement cessent d’être fécondes, ou ne le sont que très-peu , ce qui est dans le cours ordi- naire des choses, mais elles prennent un plumage qui tient de celui du mâle , et qui en approche d'autant plus qu'elles sont plus vieilles , en sorte qu’elles ressemblent à un mâle dont le plumage serait terne et décoloré. » Il nous apprend ensuite qu’il a disséqué un coquard , vers 1770; que Vicq-d’Azyr en a depuis disséqué plu- sieurs, et que tous étaient des femelles , où presque tou- jours l’ovaire était, selon son expression; « si oblitéré qu’on n’a pu le découvrir. » Il ajoute qu’un inspecteur des chasses de la forêt de Saint-Germain a aussi reconnu que les vieilles poules faisanes qui ne pondaïent plus, ou ne pondaient que très-peu, prenaient un plumage approchant de celui du mâle. « Ce fait, dit-il en termi- nant, a sans doute échappé dans les faisanderies , parce qu’on n’y conserve que de jeunes femelles , et on l’a de- puis vérifié par rapport à la femelle du faisan doré de la Chine, parce que l’on conserve ces animaux rares tout le temps de leur vie. » Telles sont les observations de Mauduit qui s’est, comme on le voit, borné à noter et à constater le chan- gement de plumage; et personne, depuis ce savant, n’a donné attention à cet intéressant phénomène physiolo- gique , qui même n’a été mentionné que dans un très- ( 338 ) petit nombre d'ouvrages d’ornithologie (1). Aussi ne me paraît-il pas sans quelque intérêt de faire connaître plusieurs faits analogues que j'ai eu occasion de recueillir récemment , et qui sont beaucoup plus complets , en ce que mon observation s’est étendue à un plus grand nombre d'années ; ce qui me permettra de donner, sur les circonstances du changement de plumage, des détails plus ou moins intéressans , et de montrer que le passage, que Mauduit n’a jamais vu s’opérer que partiellement , peut aussi s'effectuer de la manière la plus complète. (1) Voyez l'Histoire naturelle des Gallinacés de M. Temminck , et le Dictionnaire d'Histoire naturelle , ouvrage où les articles d’ornithologie ont été faits par notre savant compatriote, M. Vieillot. Voyez aussi la Philosophie anatomique de mon père. Je citerai même ici un para- , graphe de ce dérnier ouvrage, qui renferme, non-seulement l’indica- tion , mais, de plus, l'exposé des causes et l’explication physiologique du phénomène qui fait le sujet de ce Mémoire. «..… Ces développemeus donnent la clef de bien d’autres phénomènes. La différence entre les sexes est d’autant plus forte que les femelles Bvrent une plus grande quantité de produits de génération. Et, en eflet , la surabondance de la nourriture , pour me servir d’une expres- sion de Buffon qui reçoit ici une juste application , se répartit très-iné- galement entre les sexes, surtont chez les oiseaux ; la richesse et les vives couleurs du plumage chez ces derniers sont des signes extérieurs qui témoignent de toute l'énergie vitale des mâles, comme l'abondance des pontes témoigne de la puissance génératrice des femelles , laquelle pour se manifester, n’a pas même besoin des excitations de l'autre sexe. La tristesse du plumage chez les femelles d'oiseaux tient si mani- festement à une prédominance partielle et locale de saug artériel, à celle du sang , dont les afflux énergiques sont réservés aux organes de la génération , que , lorsqu'elles cessent de pondre et qu'il »’est plus en elles d’organe , sous ce rapport , privilégié , elles reprennent les formes et le plumage du mâle, non entièrement , il est vrai , mais tout autant que cela devient possible dans un âge qui touche à celui de la décrépi- tude. ( Phil. anat. , tom. w, p. 360 ) ( 339 ) Les observations que je vais rapporter , ont été faites sur des femelles de faisan argenté (phasianus nycthe- | merus ), de faisan à collier (ph. torquatus), et de fai- san commun (ph. colchicus ). Changement de plumage chez le faisan commun. Cette dernière femelle avait été élevée dans la faisan- derie du Muséum : elle cessa de pondre environ à l’âge de 5 ans, et le changement de plumage commença à de- venir apparent vers la même époque. Il se manifesta d’abord sur le ventre , qui: prit une teinte plus jaune , et sur le col , qui se colora plus vivement, et bientôt tout le corps eut changé de couleur. L’année suivante, les teintes de ses plumes prirent encore beaucoup plus de ’éclat et de la vivacité de celles du mâle , et dès lors il fut possible de dire que la poule faisane était semblable à un mâle dont le plumage serait terne et décoloré. En- fin, l’année suivante, c’est-à-dire la troisième depuis que le changement de coloration avait commencé à se ma- nifester, son plumage ayant pris encore un nouvel éclat, il devint presque impossible de ne pas se méprendre sur son véritable sexe , d’après la seule inspection de ses cou leurs, surtout lorsqu'on m'avait pas en même temps qu’elle un faisan mâle sous les yeux : car la ressem- blance était très-grande , mais non pas encore entière- ment parfaite. Tel était l’état du plumage de cette femelle, vers l'âge de huit ans : elle mangeait bien, jouissait d’une bonne santé; et tout pouvait faire espérer de la voir l’année suivante revêtir le plumage parfait du mâle, lorsqu'un (340 ) accident la fit périr inopinément. Elle avait toujours vécu, comme les autres poules faisanes , avec des mâles ; mais depuis que le changement de plumage avait ap- paru, elle n’était plus pour eux qu’un objet indifférent : elle-même, depuis la même époque, ne les cherchait ni ne les évitait plus, se confondant ainsi avec eux sous plusieurs rapports, autant par ses manières que par son extérieur. Lors de sa mort , son plumage ressemblait tellement à celui d’un màle que des personnes habituées à voir et mème à soigner des faisans, furent trompées par ses couleurs , et crurent que c'était un màle qui venait de périr. Néanmoins , la ressemblance n'était pas encore complète , comme nous allons la voir dans le second fait que j'ai maintenant à rapporter. Chansement de plumage chez Le faisan argenté. 5 P 5 Celui-ci nous présentera beaucoup plus d'intérêt , parce que l’observation est beaucoup plus complète, ayant été continuée pendant quatre ans et demi; et, si j'ai fait connaître le premier, c’est principalement afin de pouvoir apprécier mieux et d’une manière plus gé- nérale les circonstances que présente le changement de plumage , et de connaître le laps de temps dont il a be- soin pour s’opérer. Cette femelle avait été élevée en société avec un mâle, dans la maison de campagne d’un ancien ami de ma famille, M. Montaud, notaire à Paris; mais dans sa vieillesse, elle fut donnée au Muséum. Celle-ci ne commença à passer au plumage du mâle \ qu'à l’âge de huit ou dix ans; beaucoup plus tard, par (341) conséquent, que l’autre poule faisane dont j'ai parlé. Une autre circonstance remarquable, c’est qu’elle avait déjà cessé de pondre depuis trois ou quatre ans , lorsque le changement commença à devenir apparent : pour l’autre poule faisane au contraire ; le commencement de ce phénomène et la cessation des pontes avaient coïn- cidé. Des plumes blanches qui se mêlèrent aux plumes brunâtres de l’état normal, annoncèrent d’abord le pas- sage aux couleurs du mäle. Ce passage se prononça da- vantage l’année suivante; mais ce ne fut véritablement que la troisième année qu’on put dire le changement opéré. La quatrième année, la ressemblance devint com- plète, la huppe et la queue s’étant même allongées à l’égal de ce qui se voit chez les mäles, en mème temps qu'elles se paraïent des plus vives couleurs : et cette cir- constance doit être notée , puisque nous voyons changer, non plus seulement la coloration des plumes , mais même leurs proportions naturelles. La cinquième année, la res- semblance était identique , et la poule faisane représen- tait un mâle orné de la plus brillante parure. Le mâle vivait encore à l’époque où le changement avait commencé à paraître : sans doute à cause que cette poule faisane était son unique compagne, elle ne lui était pas encore devenue indifférente : celle-ci au contraire le fuyait , paraissant quelquefois importunée de sa présence. Cependant le mâle étant venu à mourir, elle parut s’ennuyer de son isolement, ce qui fut cause qu’on en fit bientôt don au Muséum, où on la conserva quelque temps. Mais bientôt les infirmités de la vieillesse firent regarder sa mort comme prochaine; et dans le désir de conserver sa dépouille dans toute sa beauté , on se décida VIL, 23 (342) à la tuer, avant que Péclat de ses plumes ne püt dispa- saître par l'effet de quelque maladie. Lors de sa mort, dont l’époque , comme on le voit, a mème été avancee , elle avait treize ou quatorze ans , et il y avait quatre ans et six mois environ que le plumage avait commencé à changer de couleur. Elle ressemblait alors exactement au mäle dans son plus beau plumage, comme on peut s'en convaincre en examinant sa dépouille aujourd’hui placée dans les galeries de zoologie du Muséum. On a aussi eu le soin de conserver les organes sexuels : leur dissection a montré à côté de l'ovaire, toujours sub- sistant, deux petites languettes paraissant les vestiges des derniers ovules échappés du sac ovarien. L’aduté- rum (1}, de forme ovoïde, était très-distinct, La pré- sence de l'ovaire est importante à noter, à cause des observations à ce sujet de Mauduit et de Vicq-d’Azyr. Les plumes tombées dans les années qui ont précédé la dernière mue, ont aussi été conservées par les soins des premiers possesseurs de l'oiseau ; et c’est à cette cir- constance, ainsi qu'aux renseignemens qu'ils ont bien voulu me fournir, que je dois la connaissance d'une grande partie des détails que je viens de donner. Changement de plumage chez le faisan à collier. La femelle du faisan à collier dont il nous reste à parler, avait été, comme la précédente, élevée près de Paris chez un particulier ; et elle fut de même donnée au Muséum dans sa vieillesse. Les renseignemens fournis ————————————— (x) Mon père a nommé adutérum ce qu’on appelait avant lui cornes de la matrice, Voy. Phil. anat. , tom. 11, p. 393. (343) par le donateur, apprirent qu’elle avait plusieurs fois pondu chez lui. Néanmoins , comme le changement de plumage se trouvait déjà fort avancé, et qu’elle présentait dès-lors plutôt les caractères extérieurs d’un mâle que ceux d’une femelle, on erut devoir, lors de $a mort ar- rivée peu de temps après, constater son véritable sexe par la dissection des organes génitaux. Les couleurs étaient en effet fort semblables à celles du mâle , comme on peut le vérifier en examinant sa dé- pouille dans les galeries du Muséum , où elle se trouve aujourd'hui placée. Cependant les couveriures supé- rieures de la queue et des ailes étaient rousses , comme le reste du corps , le collier moins marqué , et le ventre beaucoup moins noir que chez le mâle, en sorte qu'il n'y avait point encore à beaucoup près cette entière et complète ressemblance dont nous venons de donnér un exemple. Aussi n’aurions-nous pas parlé ici de cette fe- melle, que rious n’avons pas vue vivante, et dont nous n'avons pu par conséquent suivre le développe- ment, si elle ne nous présentait , sons un autre rapport, beaucoup d'intérêt. L’ergot , ce caractère propre au sexe mâle, se retrouve chez elle, et même presque aussi considérable qu'il l’est chez un mâle dans l’état normal. On voit donc que l’ergot lui-même n’est pas tellement le partage exclusif des mâles chez les faisans, qu'il ne puisse exister également des femelles éperonnées ; et qu’ainsi, une femelle de faisen peut; dans un certain laps de temps, non-seulement revêtir exactement le plumage du mäle , mais même en prendre tous les carac- ières extérieurs, le peu de développement de la membrane (544) rouge circum-orbitaire, restant le seul (1) indice de son véritable sexe. Nous devons cependant ici faire une remarque : on sait qu'il n’est pas très-rare de voir lergot se développer par anomalie chez des femelles , dans des espèces -dont les mâles sont ordinairement seuls éperonnés, et parti- culièrement chez les poules : mais, dans ce cas, outre qu'il est le plus souvent de moindre volume que celui qui arme le tarse du mâle, il porte presque constam- ment les caractères d’un organe anomal et comme patho- logique. Ainsi le plus souvent les deux ergots présentent, chez les poules, un développement fort inégal; et quel- quefois même, tandis qu'une patte est très-fortement éperonnée , l’autre ne l’est pas du tout: et par là, il arrive qu'on peut souvent distinguer de son mâle, une femelle venant à lui ressembler par la formation anomale d’ergots, mème en ne se fondant, pour arriver à cette distinction , que sur la considération de ces organes eux- mêmes. $ \ Le faisan étant réduit en domesticité comme la poule, et se rapprochant beaticoup d’elle par son organisation, il était facile de prévoir qu'il en serait de même à son égard ; et-c’est en effet ce que nous avons pu vérifier sur notre poule faisane à collier. Ses ergots diffèrent par leur (1) En eflet, la voix même d’une vieille femelle change aussi en même temps que les couleurs de son plumage , et devient alors, comme on l’a remarqué très-anciennement , semblable à celle du mâle. Ce fait est, du moins à l'égard des poules ; très-bien connu dans les campagnes, où même le changement de voix est regardé comme un signe malheureux ; opiniou qui a sans doute son origine dans l’observation qu’on aura faite, que Les poules qui prennent la voix du coq deviennent aussitôt stériles. ( 345 ) forme de ceux du mäle : le gauche est beaucoup plus dé- veloppé que le droit ; mais il est étroit , et comme bosselé sur toute sa surface (1). Quoi qu'il en soit, la possibilité de la mutation com- plète de plumage dans une espèce , fait important et qui n'avait encore été observé ni par Mauduit ni par aucun autre ornithologiste , étant bien constatée, devons-nous en conclure qu’elle est également possible dans d’autres espèces, soit du genre phasianus, soit de tout autre genre? Ce serait, je crois, user d’une réserve bien exa- gérée que de ne pas l’admettre pour les espèces du mème genre, où l’on a vu le changement s’opérer en totalité ou mème seulement en partie, comme sont le faisan commun , le faisan à collier et le faisan doré. En pre- nant l’analogie pour guide, on serait même tenté de donner à ces conclusions beaucoup plus de généralité, et il y a réellement plusieurs faits qui pourraient ici venir à l’appui de l’analogie. Ainsi, plusieurs voyageurs ont fait des récits qui ne s'expliquent bien que par la suppo- sition qu'ils ont parlé de femelles à plumage de males plus ou moins complet. M. Dufresne , chef du labora- toire de zoologie du Muséum , m'a assuré que les fe- melles de cotingas deviennent, dans la vieillesse, sem- (1) Au reste, je n’aflirme pas que le développement.de V’ergot se soit fait , comme le changement de plumage , à la suite et à cause dela ces- sation des pontes. Ne connaissant la poule faisane dont je viens de parler que par sa dépouille et par les renseignemens fort imparfaits fournis au Muséum par son donateur, je n’ai rien pu savoir à cet égard. On v’ignore pas , au contraire , que beaucoup de poules sont éperonnées pendant toute la durée de leur vie, et non pas dans leur vieillesse seulement ; et ainsi le développement de l’ergot paraît tenir à des causes différentes de celles qui produisent le changement de plumage. (346) blables à leurs mâles. M. Florent Prévost a vu le change- ment de plumage éommencé chez plusieurs femelles de pinsons ; et la même observation a été faîte aussi à l'é- gard de la femelle du rouge-queue , et de celle de notre étourneau. Enfin, je pourrais faire remarquer que des faits analogues s’observent même dans des animaux d’or- ganisation très-différente , et dans l'espècé humaine elle- même. Ainsi chez beaucoup de femmes , après la cessa- tion des règles, le menton et la lèvre supérieure se gar- nissent d'une véritable barbe : phénomène dont on ne peut nier le rapport avec le développement du plumage de nos poules faisanes. On aurait tort cependant, malgré ces analogies re- marquables, de faire de ce phénomène un fait général : car il y 4 des espèces d'oiseaux 6ù il paraît ne s’observer ja- mais. Ainsi , quelque considérable que soit le nombre de paons qui ont fait partie de la ménagerie du Muséum , et quoiqu’on y laisse toujours ces oiseaux périr de leur mort naturelle; quoique, par conséquent, beaucoup de femelles aient dû y mourir de vieillesse, on n’a jamais remarqué pour aucune le mème phénomène observé assez fréquemment d’une manière plus ou moins complète pour des poules faisanes ; car , outre les exemples que j'ai rapportés , je pourrais en citer plusieurs autres , comme celui d’un autre individu de l'espèce commune, chez le- quel le passage s’est opéré assez complètement au Mu- séum , il y a 12 ou 15 ans. J'ai même vu ce changement commencé chez plusieurs poules faisanes dorées (1). (2) On peut donc dire qu'il n’est point de genre qui présente aussi fréquemment que le genre faisan le phéndinène que nous venons d’éta- ( 347) Al est à noter que le paon et les faisans, quoique dif- férant beaucoup sous le point de vüe-qhi nous oecupé, sont cependant tous deux des :galliiacés , et même Hes gallinacés de genres très-voisins : rapport qui rénd notre exemple encore plus frappant: : :: ::: 5h euionc Remarquons encore que le jeuhe faisan mâle ; et k pole faisane lorsqu'elle commence à vieillir, sont dans les-mèmes conditions ; quant au point qui nous occupe. Tous deux ont le mème plumage; tous deux auront en- core dans un temips plus ou moins éloighé le même plu- tb 915 dier; remarque d’autant plus digne d'attention qu’il n’est point de genre où la différence entre les deux sexes soit plus prononcée, Au miliéu dé ces fombreuses et brillantés légions d'oiseaux , admira- blesipioductions des deux Indes , dans éètte, famille même, qui fournit au luxe européén ses parures les plus magnifiques ; et dont le norh même semble indiquer un éelat plus que terrestre, un bien petit nombre est cependant, pour la richesse de son plumage , comparable aux mäles du geure faisan. La nalure leur a généralement douné des coületrs Si magnifiques , des teintes si éblouissantes ; des nuances si vives, que l'i- magivatio me saurait leur en prêter de plus belles. C’est un mélange harmonieux des couleurs que nous admirons dans les gemmes et dans les métaux les plus précieux ; c'est un éclat que la plume ne peut rendre et que le pinceau ne saurait imiter ! et toute cette incompatable richesse est encore rehaussée par des-parures que l'oiseau agite avec grâce ; et qui donnent à son plumage ce qui manque aux pierres précieuses , de la variété, du mouvement, et, si je puis m’exprimer ainsi, la vie. Mais, chose bien remarquable! chez la femelle de cet oiseau Si mapgtifique , l’œil étontié cherche en vain quelques traces de son éclat ; chez elle, Vor, la pourpre et Pazur ont fait place aux couleurs les plus iernes, aux nuances les plus tristes; toute parure a disparu, rien we rappelle plus ce mâle si richement orné ; et l'on croirait que la nature, eu associant deux oiseaux si dissemblables , a destiné l'un à faire, par la tristesse et la monotonie de ses couleurs, ressoitir fa splendeur et la variété du plumage de l'autre, ( 348 ) mage ; celui duimâle adulte : le même changement doit doncs'opérer chez l’un et chez l’autre; et il était natu- æél de penser. qu'il se ferait de la même manière, avec-la seule différence de plus de promptitude dans un cas, et de moins dans l’autre; en sorte que le jeune mâle ferait en ün certain nombre de mois le même progrès qui aurait besoin d’un certain nombre d'années pour s'effectuer chez Ja femelle. C’est ceqni n’est pas; et il snflira de comparer les descriptions.de jeunes mäles données par les ornitho- logistes avec les détails que j'ai indiqués quant aux vieilles femelles , pour s Aperceoir que dans l’un et dans l’autre cas, le changement s’ opère d’une manière diffé- rente ; et en effet, il n’est jamais possible de dire d’une vieille poule faisane chez laquelle ce changement a com- mencé, qu'elle a le plumage d’un jeune faisan de tel on de tel âge. C’est une chose très-remarquable que cette diversité de circonstances avec lesquelles le même effet peut se produire. . Quoi qu’il en soit, les observations de Mauduit avaient déjà montré , que les poules faisanes ressemblent dans leur vieillesse à des mâles; que le changement de plu- mage s opère peu à peu, se prouonçant toujours de plus en plus, à mesure que l'animal vieillit davantage; et que l'ovaire est si rudimentaire dans plusieurs de ces fe- melles à plumage de mäles, qu’on ne le retrouve plus. Il était présumable que celles dont l'ovaire a ainsi disparu, sont celles chez lesquelles le changement est le plus com- plet : ce qui n’est pas, puisque cet organe ne s’est pas trouvé chez des femelles qui ne ressemblaient qu’incom- plètement aux mâles, tandis queje l’ai retrouvé chez celle où nous avons vu la ressemblance absolument complète, ( 349 ) À ces résultats les observations que j'ai rapportées ajoutent ces faits, que le changement de plumage com- mence beaucoup plus tôt chez des femelles que chez d’au- tres ; qu'il peut ne se manifester que plusieurs années après la cessation des pontes , quoiqu'il doive dépendre d'une manière plus ou moins directe de ce phénomène, avec lequel il peut aussi coïncider ; que c’est ordinaire- ment dans la quatrième année que le changement se complète ; qu’alors la femelle n’a pas seulement les cou- leurs , mais qu’elle a aussi l’éclat du mâle, auquel elle ressemble même par les divers ornemens de son plu- mage; qu'elle peut même être éperonnée comme lui; que le passage des couleurs ternes au plumage brillant du mâle adulte , se fait d’une manière toute différente chez le jeune mäle et chez la vieille femelle, quoique fina- lement, chez l’un comme chez l’autre , le résultat soit exactement le même ; enfin, que le changement de plu- mage des vieilles femelles, chez les oiseaux , n’est pas un fait absolument général , et qu’on n’est même pas cer- tain, parce qu'on l’a observé dans un genre, de le re- trouver dans les autres genres de la même famille , quoi- que d’un autre côté plusieurs groupes , même fort éloi- gnés, paraissent offrir des exemples de ce phénomène re- marquable. Osssrvarions sur les familles des Jasminees et des Oleinées ; Par M. Ac. Ricnarn, ( Lues à la Société d'Histoire naturelle de Paris le 25 novembre 1825. } (Extrait) La famille des Jasminées, établie par M. de Jussieu dans ses Genera plantarum , fut seulement divisée par cé célèbre botaniste en déux sections fondées sur la na- turé du fruit sec où charnu. À la première de cés sec- ions se rapportaient les getires Nyctanthés, Syringa e Fraxinus ; dans la séconde ôn trouvé lés genres Olex, Chionanthus, Phyllirea , FE lum , Jasminum € Ligustr um. | gr Plus tard Vénténiat érigea tes séctions en familles sous Tes noms de Lilacées et dé Jasminées, mais le peu d'im- portänte dé la consistance du fruit, dans la classification naturellé ; empêcha les botanistes d'adopter ces divi- sions. Dépuis MM. Link et Hoffmanségg dans leur flore de Portugal , formèrent sous le nom d’Oleinces une famille particulière de l’Olivier et des genres qui ont avec lui le plus de rapport. | Cette famille fut adoptée par M. R. Brown ( Prodr. Fi. Nov.-Holl., 1, p. 523), qui en traça le premier, avec soin , les caractères distincuifs. Ces caractères consistent, d’après M. Brown, 1°. dans la pr éfloraison , qui est valvaire dans les Oleinées, tandis (.36% ) qu'elle est imbriquée et 1ordue dans les Jasminées ; 2°. dans le nombre ét la position des ovules dans les loges , les vraies Jasminées, composées dés seuls genres Jasminum et Nyctanthes n’offrant ,'suivant lui, dans chaque loge, qu’un ovuledressé, tandis que dans les Olei- nées, qui cofnprennent tous les autres genres rapportés précédemment à la famille des Jasminées , il y a deux ovules suspendus et collatéraux; 3°. l’absence où la présence de l’endosperme qu’il indique dans les Oleinéés, et dont les Jasminées seraient dépoutvues: De ces divers caractères le plus importatit est évidem- ment la position des ovules, et, s’il était exact, nul doute qu'on ne dûüt adopter ces deux familles ; mais M: Richard observe que le caractère donné aux Jasmi- nées est fondé sur l’observation de l’ovaire trop avancé. En effet, l'ovaire des Jasminum fruticans, odoratissi- mum, azoricum et grandiflorum, examiné à l’époque de la fléuraison , présenté, comme celui dés Oleinées, deux loges dans chacune desquelles où trouve deux ovules suspendus et attachés à la partie la plus supérieure de la cloison. Mais des changemens remarquables s’opèrent dans cet organe pendant son développement et sa matu-+ ration; ainsi dans le fruit mür, les deux loges dont une avorte quelquefois, ne renferment plus qu’une seulé graine qui semble être dressée, c’est - à - dire naître du bas de la cloison. L’avortement d’un des ovules, et même d’nne des loges, est un fait qu'on observe dans la plupart des Oleinées. Ainsi dans le Lilas chacune des loges du fruit ne renferme plus qu'une seule graine, et dans l’Olivier et le Frêne il n'existe à la maturité qu’une seule loge ( 552 ) et une seule graine, quoique l'ovaire ait constamment deux loges, renfermant chacune deux ovules. Quant au changement de direction des graines, durant le déve- loppement de l'ovaire, il provient d’un accroissement inégal des diverses parties de cet organe. L'ovaire des Jasmins est plus où moins globaleux ; divisé en deux loges par une cloison verticale; peu de temps après la fécondation, on voit les parties latérales de l’ovaire s’accroître, s’arrondir et finir par former deux bosses d’autant plus saillantes que le sommet de cet or- gane, qui correspondait à la cloison, n’a pris aucune sorte de développement. Il en résulte que ce qui dans chaque lobe du fruit paraît être la hauteur n’est réelle- ment que la largeur, et que la cloison, qui est très-courte, étant placée au - dehors des loges, paraît en être la base. Le changement apparent de direction des graines est un résultat nécessaire de cette déformation de l'ovaire; en effet , les graines , s’insérant à la cloison, paraissent naître du fond des loges; mais, en examinant avec beau- coup de soin le point d’où elles partent, on voit qu’elles naissent plus vers la partie supérieure de cette cloison, et que leur insertion est par conséquent la même que dans les Oleinées. La direction de la radicule, indiquée comme supé- rieure dans les Oleinées, et inférieure dans les Jasmi- nées, est une suite de cette différence dans la direction apparente des graines. Le dernier caractère, indiqué comme propre à dis- tinguer les Jasminées , est l’absence de l’endosperme ; à cet égard M. Richard assure que l’endosperme existe (353 ) dans les Jasmins et dans les Nyctanthes, il est seulement * plus mince que dans la plupart des Oleinées. … Il résulte de cet examen comparatif des Jasminées et des Oleinées , que la seule différence entre ces familles consiste dans la préfloraison ; mais malgré l'importance de ce caracière il est évident que seul il ne peut servir à distinguer deux familles, quand tous les autres points d'organisation sont absolument les mêmes, et que par conséquent les Oleinées et les Jasminées doivent être de nouveau réunies. Nore sur les habitudes naturelles des larves de : Lampyres ; Par M. M...., de Rouen. Au commencement d'octobre 1823, M. M... recueil- lit un assez grand nombre de larves de lampyres , et les placa dans un vase fermé, sur du terreau humide, en leur donnant pour alimens différentes espèces de feuilles auxquelles ces larves ne touchèrent pas. Elles prirent bientôt l'allure languissante qu’ont les larves des insec- tes qui sont prêtes à subir leur métamorphose, et res- tèrent ainsi Jusqu'au mois de novembre , époque à la- quelle M. M... , sur quelques indications qu'il avait recuillies , imagina de leur donner un limaçon qu'il avait tué préalablement. Le limaçcon n’était pas depuis une heure dans le bocal que les larves s’en approchérent, et se mirent à le déchiqueter avec leurs mandibules très-ar- quées et tres-aiguës. Dès le lendemain , soit par l’affais- sement des parties charnues du limaçon, soit qu’elles en eussent déjà dévoré une portion considérable, elles s’é- taient tellement enfoncées dans la coquille qu’on ne voyait plus que la partie postérieure de leur corps ; de temps en temps elles quittaient lenr proie, se promenaient sur Ja terre humide, et quelques heures après revenaient à la curée. (354) M.M...:., curieux de voir comment elles se COM por teraient avec un limaçon vivant, en jeta un bien gras et. bien portant dans le bocal; cet animal, en rampant sur laterre, se trotva sur la route d’une larve de Lampyre qui , élevant de suite la partie antérieure de son eorps, avança ses mandibules et le pinça au-dessous de la bouche avec une telle force et une telle ténacité, qu'il rentra brusquement dans sa coquille, en entraînant avec lui son ennemie. Elle se dégagea presqu’à instant, mais elle ne s’éloigna pas ; elle tournait autour du limaçon , montait sur sa coquille, avait l’air de l’assiéger, et, chaque fois qu'il montrait ses cornes, une morsure le faisait rentrer en lui-même. Bientôt une autre larve vint à l’aide de la première , et ensemble elles combattirent le limaçon pen- dant plusieurs heures. Le lendemain, cet animal était mort, et les larves le mangeaient comme elles avaient mangé son prédécesseur. | M. M... répéta plusieurs fois ces expériences jusque vers le milieu du mois de décembre , époque à laquelle il quitta la campagne où il les avait faites, et, vers le commencement de janvier, iltrouva que les limaçons qu'il avait laissés à ses larves étaient tous dévorés, Leur en ayant donné une nouvelle provision , 1l les abardonna jusqu'au 3 avril suivant. Alors il trouva ses larves en- gourdies, et n'ayant mangé que deux limacons seule- ment. La chaleur du soleil ramima ces larves, et elles recommencèrent à marcher et à attaquer les limaçons qu'on leur donnait, comme précédemment, jusqu'au mois de juin. Alors elles éprouvèrent leur transforma- tion, qui dura quinze jours; elles mirent sept jours à prendre la figure de nymphe, et restèrent eñ cet état huitjours pleins. La larve de lampyre étant déjà décrite, M. M... s’est abstenu d’en décrire toutes les formes; mais il signale une partie servant au mouvement, qui n'avait pas en- core été signalée. « C’est, dit-il, une espèce de houppe nerveuse , composée de sept ou huit rayons blancs, que la larve fait à volonté sortir de l’anus pour s’en servir comme d’un point d'appui pour avancer sur le terrain , ou comme d'une main, pour débarrasser sa tète et les ( 555 ) différentes parties de son corps que cette houpe peut at+ teindre , des saletés dont elles se recouvrent lorsque cette larve est plongée dans la sanie putride qui s'écoule du corps des limaçons qu'elle a mis à mort. Les larves ne changèrent pas de peau depuis le temps où M. M... commença à les observer jusqu’au moment de leur transformation. La nymphe est plus courte ex plus grosse que la larve ; sa couleur est jaune clair, presque serin, avec deux _taches roses sur la partie postérieure et latérale de chaque anneau de l’abdomen , et aussi deux taches de même cou- leur aux angles postérieurs du corselet; en un mot, elle a en jaune serin et en rose toutes les taches et marques qui se trouvent, en grisàtre et en ferrugineux, sur lin- secte parfait femelle; elle n’a point les énormes mandi- bules aiguës et arquées dont la larve est pourvue ; ses anternes , très -apparentes , sont formées de onze arti- cles; ses tarses sont distinetement formés de cinq arti- cles, quoiqu’un peu empätés , et qu'on n’aperçoive pas la dilatation du pénultième. Les derniers anneaux de l'abdomen sont fort brillans , surtout lorsqu'on touche cette nymphe, et, ce qui parut remarquable à M. M..., c’est que son corps tout entier on quoiqu’avec une moius grande intensité, la phosphorescence de cette partie. Dans les huit jours que l’état de nymphe dure , les couleurs se rembrunissent progressivement jusqu’à ce qu’elles deviennent tout-à-fait semblables à celles de l’insecte parfait. Pendant tout le temps de la transformation , la larve , lorsqu'elle quitte sa peau, et la nymphe, restent couchées sur le dos, et cette dernière ne se retourne sur ses pattes que lorsqu'elle est arrivée au dernier état. M. M... a tenté vainement de nourrir des lampyres à l’état parfait avec des limaçons , et il s’est convaincu que ces insectes sont herbivores. Il en a gardé un qui mangea (pendant la nuit seulement) la partie tendre des feuilles d’une espèce de ieracium, sur laquelle il avait été trouvé. M. M... avait recueilli un grand nombre de larves de lampyres pour faire les expériences dont nous venons + 2 (CE) de rendre compte ; maïs huit seulement arrivèrent à l’état parfait dans la dernière moitié du mois de juin. Toutes les autres larves ou nymphes disparurent , parce que, ainsi que M. M... s'en est assuré, elles de- vinrent la proie de larves de Trichius qui existaient dans le terreau sur lequel il les avait placées. De nom- breuses larves de Taupins, placées dans le même terreau, subirent un semblable sort, et même des corps de lima- çons abandonnés par les larves de lampyres furent aussi mangés par ces larves de Trichius. Cette dernière obser- vation prouve que ces larves , qui ont toujours été con- sidérées comme lignivores, et qui le sont en effet, vivent aussi de matières animales. La première démontre ce fait assez important, c’est que-les Lampyres qui ont une grande analogie avec les Driles par leurs formes exté- rieures et par leur organisation , en ont également avec ces insectes dans leurs habitudes naturelles (1). ( Mouv. Bullet. des Sciences , février 1826.) (x) Les observations intéressantes que cette note renferme complètent celles qui ont déjà été publiées dans ces Ærnales sur le Drile flavescent (voyez , à cet égard, le Mémoire sur une Larve qui dévore les Helix nemoralis , par M. le comte Mielzinsky , tom. 1, p. 67; le Mémoire sur une espèce d’Insecte dont le mâle et la femelle ont servi de type à deux genres difjérens , pa M. Desmarest, tom. 11, 0. 129, et les Recherches anatomiques sur la femelle du Drile flavescent, et sur le mâle de cette espèce, par M. V. Audouin, tom 11, p. 443) , et prouvent que les mœurs singulières , qui avaient attiré l'attention sur cet insecte, ne sont pas propres uniquement à cette espèce, mais se rencontrent également dans plusieurs autres insectes de la même famille. # (35) Descrirrion d’un Monstre humain né avant l’ère chrétienne, comparé à un pareil monstre de l’époque actuelle ; et Considérations 2z00- tomiques et physiologiques sur le Caractère de ces monstruosités, dites Anencéphales ; sur l'Indépendance de formation de chaque sexe ; et sur l'Existence de deux noyaux dans l'os basilaire ; Par M. GEorrroy SAINT-HiparRE. Je me plaisais à aller contempler d’abondantes ct de nouvelles richesses en antiquités égyptiennes dont on vient de former un cabinet rue des Filles Saint- Thomas, à revoir, ce qui avait fait l'occupation de ma jeunesse, d’éloquens débris d’un peuple en progrès de civilisation , à admirer enfin ce qui survit d’une nation, qui a disparu avant l’ère chrétienne et qui n’est pas moins cependant restée notre contemporaine, puisqu'elle se reproduit en quelque sorte parmi nous , au moyen de ses monumens , de ses ustensiles, de tout un matériel, nous expliquant ses besoins, ses goûts et jusqu’à ses plus secrètes pensées. Je réfléchissais aux efforts si différens que le même besoin de se perpétuer dans l'avenir, cette soif du génie pour la postérité, avait inspiré aux deux plus grands peuples de l'antiquité , ayant tous deux éga- lement voulu s'emparer de l'admiration des générations les plus reculées , l’un par le grandiose qu’il imprimait à des compositions du monde matériel, et l’autre par la sublimité de celles de l'esprit. Ce contraste m’occupait, VII. — Avril 1626, 24 ( 358 ) quandije fus fixé et bien vivement impressionné par une observation tout-à-fait inattendue. Je reconnus dans une des momies du nouveau cabinet une monstruosité hu- maine. Elle avait été conservée, embaumée, et renfer- mée dans des hypogées sacrées. On l'avait donc traitée à l'instar des animaux adorés comme divinités : on s’en était ainsi occupé comme d’un grand événement. Or , c'était la première fois que la physiologie mêlait ses faits à ceux de l’histoire, à la science des antiquités. Je vis dans cette singulière circonstance un motif d'intérêt : je désirai et j'obtins de pouvoir en informer l’Académie royale des Sciences. Cela donna lieu à la communication suivante, le neu- vième jour de janvier 1826. Annonce d'un Monstre à l'état de Momie. « Je mets sous les yeux de l’Académie un monstre hu- main que je viens de découvrir dans une collection d’a- nimaux conservés en momie : ces animaux, ainsi que beaucoup d’autres objets de tout genre, composent un riche cabinet d’antiquités récemment rapporté d'Egypte par l’habile artiste et savant antiquaire M. Passalacqua, de Trieste. On peut se rappeler que j'ai distribué et classé les monstres en groupes ou petites familles (x), les ayant dé- terminés et rangés d’après un ordre d’aflinité et de déve- loppement organique. Une de ces petites familles , que ————_—_—_—_—_—— (1) Philosophie anatomique, 2 vol. in-8°, avec Atlas in-{°. — Chez Pauteur, à Paris, au Jardin du Roi. (1359) ) j'ai nommée Anencéphale, est principalement caracté- risée par la privation complète du cerveau et de la moëlle épinière, modification qui s’est propagée dans le sys- tème osseux et qui s'est étendue aux conditions ordinai- rement tubulaires, mais dans ce cas non conservées, de la boîte cranienne et du canal vertébral : ainsi, des seg- mens en anneaux fermés ne composent plus l’épine dor- sale; mais à leur place sont des arcs très-ouverts, des corps de vertèbres avec branches latérales. » « Voilà ce que l’on voit très-distinctement dans la monstruosité humaine embaumée il v a deux à trois mille ans. Aucun des autres caractères qui font de l’Ænencé- phalie un ensemble organique parfaitement limité dans ses formes et rigoureusement déterminable, ne manque non plus : la momie avait été établie assise, les pieds joints et les mains couchées sur les genoux. M. Passalacqua , qui ne l'avait point encore entièrement déshabillée, et qui naturellemént en avait dù juger d’après le lieu où 1l en avait fait la découverte, l'avait considérée comme un singe : il me la présenta comme telle, et pour en savoir le nom spécifique. » « On s’est plus occupé des Ænencéphalies que des autres cas de monstruosités : l'absence de tout le système médullaire cérébro-spinal a paru en effet une singularité du plus haut intérêt ; d’abord pendant le rès ae du carté- sianisme, comme fournissant un fait contraire à l’hypo- thèse que des esprits animaux s’engendiaient dans le cerveau ; et tout récemment , depuis qu'a paru la loi du développement excentrique des organes , loi reconnue et posée par le docteur Serres , comme cette absence étant opposée aux opinions reçues , que les nerfs naissent des ( 360 ) parties médullaires contenues dans les étuis crânien et vertébral. Mais qui se serait attendu que ces”curieuses déviations organiques eussent autrefois et presque dès l'origine des sociétés humaines , également fixé l’atten- tion ! » « Au surplus, ce ne put être et ce ne fut pas d’après un même sentiment. La raison humaine entrainée par un mouvement ascensionnel , ne peut être satisfaite que par un perfectionnement. Les monstruosités forment au- jourd’hui une riche mine à exploiter au profit des recher- ches philosophiques , quand elles donnaient lieu autre- fois à un stupide étonnement, ou plutôt qu’elles rem- plissaient de terreur l'enfance du genre humain. Ce que nous venons d'apprendre de l’Ænencéphale des cata- combes d'Hermopolis (1), et ce que nous savions con- cernant l’organisation de ce genre de monstruosités, nous mettent à même de comprendre enfin plusieurs témoi- gnages de l’histoire. » « Tite-Live , Valère-Maxime, Pline, etc. , parlent de femmes qui par des enfantemens extraordinaires, don- naient lieu aux plus sinistres présages, obligeaient de recourir à des lustrations , à des purifications générales : c'était quand elles accouchaient d'êtres caractérisés singes ou éléphans par des formes bizarres de leur tête. Ces prétendus mammiféres singes ou éléphans ne sont pour moi que des moustruosités humaines des genres que j'ai déterminés sous les noms d'Ænencéphales et de Rhi- 2 (1) On dirigeait le plus grand nombre des singes morts et embaumés sur la récropolis de cette ville, comme Le plus grand nombre des ibis sur celle de Memphis. ( Observation de M. J. Passalacqua ) OUT nencéphales (ces derniers sont des monstres nés avec une trompe et un seul œil); mais c'était là une présomp- tion, une déduction de quelques faits, qu'il est sans doute intéressant de changer en certitude. » « Cet avantage nous est procuré par la momie possédée par M. Passalacqua. C’est beaucoup plus qu’un docu- ment historique fourni par cette sorte de mammifère- singe, que la circonstance de son exclusion des sépul- tures humaines : or, cet être d’une nature ambiguë à été découvert dans des catacombes réservées aux animaux, dans des caveaux où se trouvaient en particulier des sin- ges. Et de plus, ce qui montre qu'il n’y avait là ni mé- prise, ni ignorance, mais qu'on observait en cela un rit religieux, c’est une amulette qu'avec un dessein mani- feste on avait placée près de la momie. Cetie amulette, faite en terre cuite ou en mauvaise porcelaine, est une exacte copie du singe cynocéphale, du papion de Buffon : remarquons en outre que la pose de cette figure est l’at- ütude mème de la momie. La forme de ce symbole ex- prime+-elle l'intention d’une comparaison entre l’infé- riorité organique accidentelle de la monstruosité embau- mée , et l'infériorité normale de l'être le plus dégradé parmi les animaux à face humaine? Ceci est une conjec- ture; mais ce qui n’en est pas une, c’est que les amu- lettes de ce genre étaient dans la vicille Égypte un aitri- but réservé aux hommes. » « Enfin, en y réfléchissant, on revient de sa surprise à la vue d’un monstre presque honoré d’un culte. Effec- tüivement, pour un peuple qui s’est fait de l’art des em- baumemens un moyen d’éterniser la mort et de cette pra- tique l’accomplissement d'un devoir religieux, quel plus ( 562 ) grave sujet de méditation et d’entraînement mystique, que le spectacle d’un ètre en quelque sorte voulu à-la- fois et délaissé par la nature, tenu de naître et de mourir au même moment! » Caractères de l'Anencéphalie. Cette communication parut dans un des journaux quotidiens, d’où elle fut reprise et s’est promptement répandue. Cependant je désirai qu'un dessin pit, beau- coup mieux que cette courte notice, fixer l'attention pu- blique sur cette singulière production. M. Passalacqua avec une habileté bien rare et un goût exquis m’eut bien- tôt fourni divers croquis pleins d’espriter de vérité, que M. Meunier, si avantageusement connu comme peintre d'histoire naturelle etatiaclié à ce titre au Jardin du Roi, voulut bien arranger, en revoyant etconsuliant l'original, accommoder pour les naturalistes et placer sur la pierre. J'y ai joint pour servir de termes de comparaison un Asencéphale des temps modernes, celui décrit par M. le docteur Lallemand, professeur de la Faculté de Montpellier. M'expliquant aujourd’hui à aide d’un dessin et par- lant à des lecteurs qui s'intéressent aux moindres faits et à tous Les détails des sciences, je serai moins concis que daus l'annonce qui précède, et je reprendrai quelques points de la question anatomique et physiologique. Le défaut de substance médulluire est effectivement , dans les faits de lAnencéphalie , simultané à une bien singulière modification du système osseux : la char- pente vertébrale, ou par une marche rétrograde a perdu l’une de ses formes principales, ou bien a souffert un ( 363 ) arrêt dans le développement qui l’a privée de son état ordinairement annulaire : à prendre les choses au mo- ment qu'elles deviennent pour nous observables, on peut croire que l’étui solide, qui contient la moëlle céré- bro-spinale , s’est fendu dans sa longueur et que ses par- ties se sont déployées et rangées symétriquement à droite et à gauche : la charpente crânio-vertébrale n’a plus à sa partie postérieure que l'apparence d’une table al- longée. Cependant aucune partie osseuse, aucune des enve- loppes méningiennes ne manquent : celles-ci, assujet- ties à la nouvelle disposition de la surface qui leur sert de base , étendues et aplaties sur la table déployée de la charpente vertébrale, ont toutefois conservé leur condi- tion vasculaire : elles restent un sac, dont les deux cou- ches sont alors plutôt posées qu'appliquées l’une sur l’autre ; que j'aie trouvé vide ce sac des méninges, ce n’est pas dans une seule occasion : ayant déjà donné autrefois cette observation , elle a fait naître quelque réclamation. (Voyez Monstruosités, article du Dictionnaire abrégé des Sciences médicales, par M. le docteur Jourdan.) La chose a bien pu en effet et a dù paraître douteuse. Je con- sidère moi-même que la poche méningienne aura été primitivementet tout récemmentremplie; primitivement, car il faut un contenu quelconque pour porter des sacs membraneux à développer une capacité : si je n’ai point aperçu de liquide, de l'air aura pu ou avait bien pu opé- rer ce résultat; et tout récemment, parce que des aponé- vroses , qui arrivent au contact et qui y persévèrent quelque temps , produisent bientôt du tissu cellulaire qui en procure la jonction. ( 564 } Des arrachemens se voient tout autour de la table er4- nio-vertébrale : la peau qui y aboutit y développe une sorte de bourrelet ; celui-ci conserve la trace et montre la coupe d’une autre poche qui existait plus extérieu- rement. L’embryon est placé entre jes poches de l’am- nios et de lallantoïde; il fait face à la poche de lamnios et s’y trouve presqu’entièrement plongé : il a au contraire à dos la poche de Pallantoïde. Par toutes les parties qui sont baïgnées dans les eaux de l’amnios, il croît d’une manière réguliere ; mais à l'égard de celles du système crânio-vertébral , qui sont en contact avec les eaux de l'allantoïde , il est en retardement de développement. Cela n'empêche pas que les nerfs vertébraux n'existent en même nombre qu à l'ordinaire et qu’ils ne sortent par leurs trous propres ; mais ce sont alors des nerfs évidés et reduits à du névrilème : ils viennent se perdre sur les lames internes des méninges. Voilà quelles sont les conditions génériques de la monstruosité, dite Anencéphale ; mais toutes les parties qui entrent dans cette combinaison peuvent être entr'elles dans des rapporis de volume plus ou moins diflérens : c'est un second ordre de modifications : ce qui est surtout vrai pour tous les points qui confinent aux parties ayant conservé les formes de l’état normal. Le frontal, par exemple, est grand et le rocher fort petit dans un Anen- céphale : ces pièces présentent au contraire un rapport inverse dans un autre sujet. On conçoit que ces faits, venant à être constatés en second lieu, puissent former des considérations, bien moins importantes physiologi- quement , et que ces faits soient d’ailleurs très - heureu- sement distinctifs comme caractères spécifiques. 6 365:) La méthode des naturalistes est donc applicable aux êtres de la monstruosité. Les écarts qui portent sur les parties les plus essentielles constituent les faits primor- diaux ou les faits génériques; et ceux au contraire, qui ne modifient l’organisation normale qu’en des parties moins liées aux fonctions de la vie, constituent des faits de deuxième ordre ou les faits spécifiques. Je ne me suis pas borné à donner cette proposition uniquement comme un point de doctrine : je l’ai établie pratiquement dans un long article sur les Ænenccphales, qu'on peut con- sulter , tome 12 des Mémoires du Muséum d'histoire na- turelle, pages 233 à 295. Depuis trois ou quatre années que mon attention s’est fixée sur la monstruosité , j'avais déjà eu occasion d’étu- dier successivemént plusieurs Anencéphales, ceux de Cornieville, de la Seine, del Æôtel- Dieu, et plus tard de Patare et de Bras. Je fus donc très-attentif à la fré- quente apparition de cette même sorte de monstruosité, Ce retour des mêmes aberrations, en se faisant remar- quer par la fixité de leurs caractères, semblait reproduire des formes aussi franchement arrêtées, que celles de la zoologie normale, que celles qu'amène la succession des espèces régulières. En effet, c’est toujours en se laissant prévenir par des idées hypothétiques que l’on commence l'étude des scien- ces : et de bonne heure, le roman de l’ancienne physio- logie attribua une toute-puissance aux esprits animaux. Or, selon les idées de cette première époque , ces esprits s’engendraient au dedans des masses médullaires répan- dues dans le canal vertébral. On fit donc une grande at- ienlion aux monstruosités , dont le principal caractère ( 366 ) était la déformation de ce canal et l'absence des parties médullaires : et pour que l’emploi de cette importante considération püt devenir dans un système différent une objection d’autant plus militante, on ne s’en tint pas uniquement à l’observation d’un seul fait, l'excellent esprit de l’école qui fleurissait à Paris de 1701 à 1712, mit les savans anatomistes d’alors en garde contre toute déduction à priori, contre des généralités qui n’auraient reposé que sur un petit nombre d'aperçus. Le retour d’une monstruosité dans laquelle l’on voyait ouverts et vides l’étui vertébral et la boîte crânienne , frappa vi- vement et donna lieu, dans le sein de l’Académie des sciences , à des discussions souvent renouvelées et en général à des recherches intéressantes sur ce sujet. C'est ainsi que sans prétendre avoi® élendu mes re- cherches d’érudition à tout ce qui a été publié jusqu'ici touchant les Anencéphales , j'en suis venu cependant à en connaître nettement près de 30 espèces ; tels sont les Anencéphales de Fontanus, de Santorinus, d'Alex. Bony, de Kerckring , de Wepfer , de Bonet , de Litire, de Bromélius, de Fauvel , de Méry, de Mouton, de La Flèche, de Morgagny, de Sue l’ancien, de Sandifort , de J. J. Sue , de Rossi, de Otto , etc. , etc. ; liste que je propose aujourd'hui de compléter, en ÿ comprenant l'A- nencéphale-momie, principal sujet de cet article. Quant à ces espèces anciennement observées, c’est sans doute faire assez que de les ramener avec certitude à leur véritable genre, que d’en présenter une détermina- tien de famille : leurs descriptions pour le surplus n’é- tant point assez bien établies , ni assez complètes , pour que j'essayasse d'en donner aussi les caractères spéci- ( 367 ) fiques , je n’ai pu faire ce travail qu’à l'égard des mons- truosités comprises dans le tableau suivant. - ANENCÉPHALE, ANENCEPHALUS. Caractère générique. Le tube crânio-vertébral fendu sur sa ligne médiane et postérieure, renversé latérale- ment et étalé en surface, 1. AnencéPnALe DE Dreux, Anencephalus drocensis. Caractère spécifique. L’anus imperforé : la vulve descendue et pen- dante. Synonymie. Axpré, fœtus acéphale avee spina bifida; dans l'Aunuaire du départem. de PEure , page 321, avec fig. Gzorr. S -H., Memoires du Muséum, tom. xut, avec fig. * et 2, cpiées de celles de M André, tom. xn1, p. 284. MVaissance. Né à Dreux , Le 21 juillet 1808. 2. ANFNCÉPHALE DE LA SEINE, Ænencephalus sequa- nensis. Car act. spéc. Tête arrondie ; menton haut et détaché. Syn. Grorr. S.-H., Anenc. de la Seine, dans la Philos. anat., tom. 11 , p.125, avec figures originales, pl. 14, fig. et 2, Zbidem, Mém. du Mus., tom. x1r, p. 285. ÜVaissance. Né à Paris, sur un bateau en rivière , le 2 mars 1821. 3. ANEncéPHAtE DE Parare, Ænencephalus icthyoïdes. Caract. spéc. Tète abaïssée sur la poitrine ; le vomer faisant partie de la fosse palatine. Syn. Grorr. S.-H., Anenc. de Patare, dans le Journal uni- versel des Sciences médicales, tom. xxXVI, p. 129, avec une fig. origin. représ. la position du fœtus dans le placenta. Ibidem, Mém. du Mus., tom. x11, p. 185, avec fig. origin, ; 3, 4, 5,6et 7, Naissance. Né à Paris, à l’hospice de la Maternité, le 26 septem- bre 1824, (368) Â. ANENcÉPHALE DE SAnNois, Ænencephalus Sannen- Si. Caract. spéc. La tète renversée en arrière ; le vomer faisant partie de la fosse palatine. Syn. FraconarD, daus une note manuscrite déposée aux Ar- chives de la Faculté de Médecine. Georr.S.-H., Mém. du Mus., tom. xu, p. 285. Vaissance. Né à Sannois , près Paris, commune du départ. de Seine- et-Oise , le 29 nivôse an 5 (janvier 1797). 5. AnencépmALre DE CorNtéviLLe, Ænencephalus Mo- sensis. Caract. spéc. Flancs du crâne ployés et inclinés au-dessous des sphé- noïdes ; les temporaux dans une situation entièrement inférieure. Syn.Georr.S.-H., dansle 2e vol. dela Phil. anat. , p. 523. Tbidem , Mém. du Mus., to. xix, p.285, et tom. xrr, pl.r, fig. origin. 1, 2,3, 4,5. UVaissance. Né à Corniéville , arrondissement de Commercy , dép. de la Meuse, le 2 septembre 1821. 6. AxencérmAze DE Bras, Ænencephalus occipitalis. Caract. spéc. Tête considérablement renversée en arrière; bouche béante ; l’occipital supérieur prolongé en dehors et descendu plus bas que Particulation scapulo-humérale; corps vertébraux beau- coup moins hauts que larges. Syn. ArrauD, dans le Journal médico- chirurgical du Var, n°9,p:11. Roux, médecin de St.-Maximin, dans un Mémoire manuscrit (avec fig.) envoyé à la Société médicale d'Émulation. Gzrorr. S.-H., Hém,. du Mus., tom. xir, p. 286, fig. orig. 8, 9,10 et 71. Naissance. Né au village de Bras, près St.-Maximin , département du Var, en novembre 1823. 7. AnencérmaALe-MomiE, Ænencephalus-Mumia. Caract. spéc. Tête renversée en arrière ; bouche béante; les sur-occi- CBC | pitaux fort écartés et maintenus à la hauteur de l'articulation sca- pulo-humérale ; les corps vertébraux autant hauts que larges. Syn. Georr; S.-H. , dans les présentes Annales, t. vit, pl. 18, he2r512,13) 4: Naissance. Enfanté en Égypte avant l’ère chrétienne; trouvé , à l’état de momie, par M. J. Passalacqua, dans les hypogées sacrées d’Her- mopolis. $. AnxencérnaLe DE L'Hôrec-Dieu, Anencephalus per- Joratus (x). Caract. spéc. Bouche béante ; les quinze premières vertèbres percées à leur centre et formant ensemble un anneau ayant recu et cernant une partie de l’œsophage ; le basilaire formé de deux pièces, Syn. LarzemaxD, Thèse inaugurale, 1818, no 165, avec fig. originales. Georr. S.-H., Philos. anat., tom. 11, p. 115 Annales des Sciences naturelles, tom. var, pl. 18, fig. 6 et 7. Tbidem, Mém. du Mus., tom. xn, p. 286. ÎVaissance. Né à Paris, à l'Hôtel-Dieu, en février 1816. (1) On vient de se prononcer ( dans les Æphémérides médicales de Montpellier, mars 1826) contre ce système de nomenclature, et d’abord contre l’essentiel de mes idées sur la monstruosité : j'aurais fait la faute de traduire Anencéphale de PHôtel-Dieu par 4. perforatus ! Les droits qu’annonce l’auteur pour attaquer tout ce qui a paru sur la monstruo= silé avant sa dissertation , c’est d’étre sur son terrain ( celui des accou- chemens), d'y étre avec plus d'avantages que beaucoup de médecins, surtout plus que des naturalistes, La conclusion de son écrit est que tout était à refaire, et que par conséquent il a di détruire d'abord tour ce qui avait été trop tôt édifié. Il est fâcheux que l’auteur ne se soit pas borné à une critique vive ct subtile : on se serait très-volontiers corrigé sur ses observations. Mais, comme par son premier coup de lance il a d’a- bord rour détruit, que reste-t-il pour la lutte ? Néanmoins, je crois qu’à de certains égards , son travail sera profitable à la science. La nomenclature attaquée est de Linné , et c’est peut-être le plus grand titre de ce législateur à nos hommages. Le premier, j'ai cherché à eu introduire les formes dans l’auatomie pathologique , voilà seulement (370) 9. ANENCÉPHALE COTYLE . Anencephalus cotyla. Caract. spée. Crâne plissé et infléchi en dessous ; quelques vertèbres dorsales percées au ceutre, mais non Îles vertèbres cervicales; le basilaire formé de deux pièces. b Syn. Grorr. S.-H., Mém. du Mus.,tom. x, P. 124, avec fig. origin. , pli,6g-6,9ct 6. Naissance. Lieu et jour inconnus. 10. ANENCÉPHALE ÉVENTRÉ, Ænencephalus eviscera- us. Caract, spéc. La tête haute et dégagée; le cœur et les viscères des fonctions digestives hors de leur cavité propre. Syn. Procuaska, Anal. acad., fasc. 3, p. 127, pl.2et 3. Georr. S.-H., Mém. du Mus., tom. xx, p. 286. DWaissance. Lieu et jour inconnus. D —————— de-quoi je dois répondre. Or, je me suis, je pense, expliqué suffisam- ment sur la nécessité de cette innovation. ( Voyez Phil. anat., tom. 11, p. 103 ,et Mém.du Mus. d'Aist. nat., tom. xu1t, p. 119:.) | Quand , traitant d'organisations nouvelles , il n’a fallu recourir à des! noms nouveaux pour les désigner, j'ai fait ce qui est ordinaire aux na- turalistes ; j'ai consulté le génie des deux langues dans lesquelles chacun est, par sa position , tenu de s'exprimer. Autant que cela est possible, on s’en tient à un seul nom, quand il est traduisible de la langue nationale dans la langue universelle des savans ; mais quand cette transformation n’est point aisément praticable , on ne se refuse pas à créer une double nomenclature ; l’une, principale, à l'usage de tous les savans , et Pautre, locale et de pure commodité , à l’usage de chaque enseignement natio- ual. Ainsi j'ai regardé comme diflicilement traduisibles les mots suivans : Bras, nom de village; Patare, nom propre ; Hôtel-Dieu, qui aurait exigé une périphrase : j'y ai suppléé par les termes occipitalis , icthyoi- des et perforatus , qui sont linnéens , européens , et qui me paraissent assez bien tendre à leur fin ; laquelle est de rappeler le caractère émi- nemment distinctif de l’espèce, dont.ces termes deviennent le nom spé- cifique. Cependant devais-je m’attendre qu’on ferait de cela une question de grammaire ? ( 371 ) Ce tableau contient un extrait de mon travail sur les espèces d'Anencéphale : ceux, que plus de détails pou- raient intéresser, voudront bien recourir à l'ouvrage ori- ginal qu’ils trouveront dans les Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, tomes 12 ct 13. Ayant fait choix des figures de l’anencephalus per- foratus pour les mettre en regard et à portée de compa- raison avec celles de l’anencephalus mumia , j'insiste- rai aujourd'hui sur quelques faits concernant cette première espèce, dont je ne fis point mention dans ma dissertation , parce qu’en l’écrivant , il s’éleva dans mon esprit des doutes que des observations faites depuis ont entièrement dissipés. Tels sont mes motifs pour revoir ce que j'ai écrit touchant l’Anencéphale décrit par M. le professeur Lallemand. De l'Anencéphale de l'Hôtel-Dieu. Anencephalus perforatus. Aucun Anencéphale ne fut plus influencé , et ne se monitre plus dévié des formes normales que cette espèce; le canal vertébral est entièrement ouvert, les vertèbres sacrées étant elles-mêmes dans ce cas. Cependant l'arc qui se compose des dorsales se ferme de plus en plus, jusqu’à ce qu'ayant gagné les cervicales, il se réfléchisse tout-à-coup enarrière. Les six premières vertèbres du dos sont petites, pressées et comme entassées ; les cervicales les égalent en volume et forment une ligne qui leur est supérieure , conservant assez exactement le même paral- lélisme, sauf que l’arc que décrivent ces deux séries est (372) réciproquement inverse. Cependant une autre et plus forte anomalie les caractérise également. 11 y a spina- bifida , nou-seulement sur toute la ligne extérieure et médiane de la colonne , mais de plus profondément et de parten part, en ce qui concerne les noyaux des six premières vertèbres dursales , et des sept vertèbres du cou. On peut passer le petit doigt au travers du trou cir- culaire que laissent dans leur intervalle les demi-noyaux du centre de ces vertèbres. Ces pièces sont des demi- cycléaux ; ordinairement uniques sur la ligne mé- diane, elles constituent un fait heureusement démon- stratif , en faveur d’une théorie de M. Serres; théorie hardie , mais cependant aussi féconde que lumineuse , qui n'admet de pièces impaires, que si elles sont le produit confondu en une masse de deux élémens primitifs. La disjonction des demi-cycléaux et leur écartement ont été occasionés par un déplacement du pharynx et de l’œsophage , qui ont été entraînés et dirigés de devant en arrière. Ainsi la bride qui aura opéré ce tirage aura précédé la formation du tissu osseux. Ce- lui-ci aura par conséquent éié tenu de s’accommoder de l’ordonnée nouvelle que la monstruosité avait intro- duite en ce lieu. L’œsophage qui avait donc traversé les vertèbres, ou plutôt l’œsophage, autour duquel les ver- tèbres se seront développées, se voyait à la nuque du cou, où il se montrait recourbé et sous la forme d’une anse de panier. Ce sont ces faits singuliers, mais prin- cipalement cette sorte de perforation à travers les corps crdinairement fermés des treize premières vertèbres, cette perforation si extraordinaire, qu'ont occasioné les perturbations de la monsirnosité, qui m'ont paru for- ( 373 ) mer le trait le plus éminemment caractéristique de l’A- nencéphale de lHôtel-Dieu :.c'est cela que j'ai voulu rappeler en Je désignant sous le nom spécifique de per- foratus. De la composition de l'os basilaire. Le crâne offrait aussi une considération nouvelle _c’ést la séparation du sous-occipital ou basilaire eu deux pièces, situées l’une au-devant de l’antre. Ce fait m a- vait beaucoup occupé, quand je jetai les bases de mon ‘ouvrage sur les monstres ; j'ai donc consacré plusieurs . pages à sa diseusion (1). Pouvait-on dire que c'était là un basilaire partagé, y voir la destruction d’une inté- grité ; admättre enfin la réduction en deux fragmens d’un seul objet? Supposer deux demi-os ne me parut pas, en bonne logique , l’expression véritable du fait observé (2). (x) Consultez Philosophie anatomique , tome 11, pag. 69 et suivantes ; vôyez aussi les fig. *, 7 et 8 è pl: xrr de son Atlas. (2) Je paraîtrais m'être déjà rendu à une conclusion différente en ce qui concerne les corps des vertèbres, puisque , tout-à-l’heure , je mai pas fait de difliculté d'admettre l'existence de demi -cycléaux : or, le cycléal, d’après mes recherches sur la vertèbre , est un os impair, le point central , le noyau de la vertèbre. Cependant il n’y a là qu'une contradiction apparente , ainsi que l’explique la distinction suivante. Le cycléal forme un os impair , isolé, ayant caractère d’indépendance et d’individualité seulement dans les hauts animaux vertébrés ; mais il en . ‘est autrement à l'égard des animaux inférieurs. Chez ceux-ci, quatre élémens concourent à sa formation ; il est vrai que le plus souvent, par une précocité extrême de soudure , leur caractère d’élémens primitifs nous échappe : ils sont alors rangés annulairemeut, ou même joints en une seule masse. Mais des arrèts dans le développement font repaz raître chez des monstres les conditions essentielles , Les divisions pri- rmitives , et d’autres influences produisent le même résultat dans l’état VIL. 25 (554) J'ai cru au contraire à l'existence de deux pièces pri- mitives , qui avaient subi l'influence du développe- ment anticipé des deux rochers, et qui avaient été en- trainées avec eux dans une précocité de soudure. En conséquence, je les -employai sous un nom différent , l’une, F, sous le nom d’otosphénal, et l'autre, G, sous celui de basisphénal : voyez Phil. anat., pl. v, fig 5. Mais plus tard quand j'entrepris de donner une théorie générale du crâne, sur le fondement qu’il était composé de sept vertèbres , chacune'de celles-ci étant le produit de nenf élémens, je trouvai à y employer avec tant de bonheur le résultat précédent ou les deux pièces du ba- silaire , que j'en pris ombrage. Je craignis de n'aban- donner à l’idée de faire fléchir les faits pour les rendre propres à ceîte théorie. Bien que ce füt un résultat trouvé à l'avance, j'étais agité par, une grande per- plexité, Cette question avait été traitée en 1820; je devais ÿ revenir en 1829 : je me suis en effet occupé de revoir , eu rédigeant ma dissertation générale sur les Anencé- phales, tout ce qui concernait l’espèce décrite par M. Lallemand. Or, quand je voulus aborder le fait du basilaire comme partagé en deux pièces , mes per- plexités me revinrent : car enfin, il se pouvait que la pièce postérieure (G, fig. 7) füt un des élémens de l’atlas refoulé du côté du crâne. Ce n’était vraiment là qu'une objection sans valeur que j'élevais pour m'auto- normal. C’est un point que j'ai traité dans un de mes Mémoires impri- més dans ces Annales ; voyez tome y1, page 350. J'y ai donné à ces élé- ‘mens le nom d’ostéaux, (375) viser à douter. Inicertain , il m’arrivait donc tantôt d’éx crire un paragraphe où je condamnais mon premier jugement, ‘et tantôt d'être ramené à l’idée contraire , fai: sant de nouveau attention aux formes et à la connexion des deux pièces. Cependant je dus m’arrêter à un part, et j'admis celui de laisser les choses in statu quo, n'ayant aperçu aucune raison valable pour rejeter et ne voulant plus m'en tenir à un seul fait pour une aussi grande et aussi importante généralité. Cependant j'avais à peine rédigé et imprimé mon ar- ticle Ænencephalus perforatus , que M. Serres me sa- chant occupé de ces recherches , voulut bien les encou- ager en me procurant un nouvel Anencéphale, l'espèce inscrite dans le précédent tableau sous le nom de coty La. Un autre, présentant les mêmes rapports , vient de m'être également confié : je tiens celui-ci de l’obligeant et habile chirurgien-accoucheur, M. Marye père (1). Ces précieux sujets moutrent , ainsi que 4. perforatus, ce que j'avais tant désiré de rencontrer au moins une seconde fois, montrent l'os basilaire également composé de deux pièces. Je tiens ces faits pour tellement importans , que je ne crois pas suffisant de les établir par une simple alléga- RS PE PEN EE DEN RES TR (1) M. Marye, attentif à tous les cas rares qu’il rencontre dans sa nombreuse clientelle, possède plusieurs monstres dans la liqueur ou en squelette. Entr’autres , et en squelette , est l’Anencéphale qui me fournit , un troisième cus du basilaire partagé en deux pièces. Voici textuelle- ment l'étiquette placée au bas du support de cet Anencéphale : « Eufant » du sexe masculin, à quatre mois de conception, dont est accouché la » femme Got, le 30 floréal de Pan x1 (20 mai 1803). » M. Marye fils, qui suit aussi honorablement la même carrière que son père, vient également de rencontrer un autre cas d’Anencéphale : il publiera lui- wéme cette observation. ( 375 ) tion : j'ai eu à cœur de produire cés pièces, aussi bien que leur forme et leurs connexions : tel est l’objet des figures 8 et 9 : Fest, dans chæune, l’otosphénal, sur les côtés duquel s’articulent les rochers, et G le basi- sphénal flanqué des sur-occipitaux yy. Auprès sont des parties correspondantes , comme elles existent dans l’état normal et comme le montre en particulier Pexemple , fig. 10, uré de l’Ænencephalus ichthyoïdes. Les mèmes lettres expriment aussi bien que dans les fig. 7, 8 et 9, les pièces dun même rang, qu'il convient par conséquent d'appeler du mème nom. La petitesse de nos derniers Anencéphales avec double noyau pour le basilaire, surtout de l’Anencéphale de Got , explique l'indépendance où la non-soudure de ces deux noyaux de loccipital. Ces deux noyaux ou cycléaux, dont l’un est le corps sphénoïdal des rochers ou l’oto- sphénal , et l’autre, le corps sphénoïdal de la vertébre oc- cipitale, se soudent ordinairement, dès qu’ils se forment, tant parce qu'ils apparaissent des premiers , que parce qu'ils sont une principale quille pour l'édifice crânien ; ils sont, de plus, tenus à un autre service, à l'articulation crânio-cervicale. Mais les faits d'Anencéphalie venant à affecter les embryons, avant qu'ait eu lieu la transfor- mation en cerveau des eaux contenues dans les enve- loppes méningiennes , les noyaux des vertèbres crà- niennes , qui daus l'état normal portent tout le poids de l'encéphale, sont allégés quant à ce point : ils sont pour vela et par là arrêtés dans leur développement normal ; or ce primitif état des choses sera d'autant plus dans le cas de persévérer, que les embryons, en naissant beau- sonp plus jeunes, seront, quant à nous et à ce moment ‘ ’ ( 377 ) de les observer, plus tôt soustraits au progrès nécessaire et inévitable de l’ossification. Cette discussion, que réclamaient les besoins de la science, m'a fait donner la préférence à l’Ænencephalus perforatus, quand j ai &ù mettre un sujet de l’état mo- derne en regard d’un sujet du même genre, ayant vécu à une époque qui füt un premier àge pour l’homme ci- vilisé, De l’Anencéphale-Momie, Anencephalus-Mumia. L’Anencéphalienes’estencore rencontrée que dans l’es- pèce humaine : autant qu'on le peutsavoir, elie paraît pro- duite par une impression instantanée et très-fortement ressentie de frayeur. Si plus tard on n’y trouve pas d'autre cause, on sera peut-être porté à se l’expliquer, en songeant à ce qui peut survenir dans les effets d’un sentiment modifié par les affections morales de la femme, en réfléchissant au degré d’exaltation , où chez la femme seulement, il.peut parvenir. De plus, cette action de la peur n’est susceptible de répandre son influence per- turbatrice chez un être. en voie de formation qu'à une époque quelconque de la gestation et que dans des mo- mens très-courts. L’Anencéphalie est donc un phénomène fort rare : mais combien ne doit-il pas paraître singulièrement , infini- ment plus rare dans l’espèee qui nous occupe? Quoi de plus merveilleux en effet que cet Aneneéphale des catacombes d'Hermopolis ! Il appartenait à une généra- tion ensevelie il y a quelques milliers d'années : ayant vécu, peut-être par-delà les temps historiques , iout au moins avant l'ère chrétienne , que de couches, qüe e LLC) DRRCES de lits de cadavres, il a dû soulever et percer pour réapparaître au milieu de nous, pour y venir prendre sa place dans une écllection à l'usage d’une postérité à son égard si reculée, pour nous révéler enfin que les faits de déviation organique qui Je caractérisent avaient été presque dès l'enfance du genre humain un grave sujet de méditation. | | Il est certain que les hommes de son temps ont donné à cet Anencéphale une très-grande attention ; car d’une part, ils l’ont considéré comme quelque chose d’humain, puisqu'ils ont plaré dans so: tombeau et à son intention , une amulette qui formait l’attribut de l’homme implo- rant la miséricorde divine; et d’antre part on l'a jugé un eflligeant résultat de réprobation et de colère , un sujet rejeté bien loin au-dessous des hommes et ans doute nne informe monstruosité, dont les conditions d’a- nimabié étaient restreintes et ravalées au moins à celles des bêtes à visage humain, quand on se fut décidé à l’ex- clure de la sépulture des hommes et quon l’ent re- légué dans des tombeaux de singes. | Cependant il faut que les anciens Égypüens, atten-- tifs àce monstre, n'aient point su reconnaître d’où pro- venait la dégradation de ce sujet de sinistre présage; ou du moins ils ne l’auront appris qu'après un désappointe- ment qui les aura sans doute remplis d'autant de stu- peur que de surprise ; car le morceau d'antiquité de M. Passalacqua montre qu'ils lui ent appliqué les pro- cédés en usage pour toutes les momies, qu’ils se sont : mis en recherche de son cerveau et qu’ils ont essayé de l'extraire par les narines : ils firent à cet effet une sec- tion de la peau et d’une partie des os du nez, coupant (279 ) vers le milieu et un peu plus à droite. Cette coupe avait été faite avec un instrument tranchant et de bas en haut. * Il faut convenir que rien ne pouvait garantir les tra- vailleurs d’un pareil mécompte , si c’était leur coup d’es- sai à l'égard de la monstruosité, dès que, quelque des- cendus dans l’échelle que soient les animaux vertébrés , on rencontre chez tous un cerveau qu'il devient alors possible d'atteindre et d'extraire. Il est à présumer qu’a- près s'être assurés que cet organe manquait dans l’arrière- crane ; les travailleurs auront tenté une nouvelle explo- ration par devant et en perçant la face. Il y a à dos des Anencéphales une poche qui est éga- lement étendue du côté de la:tête : l’eau qui la remplit ordinairement et qui lui donne l’apparence d’un ballon gonflé, y uent lieu, sous un volume plus considérable, du cerveau et de la moelle épinière. L'accouchement ne s'opère qu'autant que cette poche se déchirè, se vide et s’affaisse : les enveloppes qui la composent , sorte de méninges extrèmement fines, sont réduites à des lam- beaux : une partie se perd pendant. le travail de l’en- fantement. Ce qui en était resté chez notre Anencé- phale fut rassemblé et couché en avant et par @essus les rochers. Les Anencéphales naïssent avec des cheveux qu'on aperçoit sur la peau qui s'étend des frontaux et qui finit subitement au point où commence la poche cränio-dor- sale. L’Anencéphale momie en avait conservé deux pe- ttes touffes, l’une derrière l'œil droit, et l’autre du même côté en avant de l'oreille. A Là Notre figure vue de face montre dans quel degré la bouche était ouverte et béante : le tiraillement des paï- ( 380 ) . ties fut si fort que les coins de la bouche ont formé un coude droit et que l’ensemble paraît un orifice quadri- laière. Si l’arrangement des bandes servant à envelopper le sujet est pour quelque chose dans cette disposition, son organisation congéniale y est pour beaucoup plus. Sa tête est presqu'aussi renversée en arrière que chez l'Anencéphale de Bras, d’après les mêmes causes, d’après l’action de tirage des muscles dorsaux et la courbure des vertèbres cervicales ; et la mâchoire inférieure est ramenée vers la poitrine à-peu-près comme je l'ai vu et décrit chez l’Anencéphale de Patare. Ces tirages se con- trariant, la bouche devait rester ouverte : c’est ce que montrent les espèces, A. de Bras et A. de Dreux. L'’œil, resté ouvert , a dû être aussi saillant que chez ce dernier : mais l’évaporation des fluides et les enveloppes l’auront affaissé. L’oreille n’était qu’à demi renversée : comme elle s'est maintenue, elle semble former une bor- dure extérieure pour l’os temporal. Je ne doute pas que le sous-occipital ou le basilaire ne soit d’une seule pièce. Les deux rochers formaient deux saillies assez vivement prononcées , d’où, par delà et en arrière des frontaux, existait en travers une gorge profonde. L’arrangement des vertèbres donnait à notre espèce une apparence de plus de force et de développement que chez aucun autre Anencéphale : on comptait jusqu’à dix verièbres, qui toutes appartenaient à l’échine. Les corps vertébraux ont une masse carrée, assez écartés les uns des autres, et les bandes à droite et à gauche, qui, sans leur rejet sur les flancs, eussent composé les apo- physes montantes de la ligne médiane , étaient larges et a bords sinueux en dessus et au bout : on apercevait à (382%) gauche trois de ces bandes dépendant des vertèbres cer- vicales :. celle du milieu était plus visible, comme “aussi la plus longue. _: Enfin le sexe de notre sujet était masculin : les di- mensions en étaient même assez fortes. De l'opinion que le sexe masculin ne serait qu'un plus grand développement du sexe feminin. Je viens de déclarer le sexe de l’ÆAnencephalus mu- mia ; j'en prends occasion de traiter une question qui occupe les physiologistes : voilà un mäle de ptus parmi les monstres, et j'en ai aussi plus haut cité un second, lequel était également inconnu. Ce second exemple est mèmé plus concluant que le premier : je veux parler de l'A- nencéphale de Got, que possède M. Marye. Les souve- nirs de ce praticien le présentent comme ayant seule- ment existé quatre mois dans le sein maternel, et la petitesse du sujet ne permet pas d'en porter un auire jugement. Ces exemples chez des monstres humains, qui appa- raissent, au plus tard, vers le huitième mois de gros- sesse, ne sont pas favorables à l'opinion, que le sexe masculin soit un sur-développement du sexe féminin , déjà à-peu-près établi et produit. On Fa cru et l’on s’est fondé pour le croire, sur ce que les êtres de la mons- truosité, qui reçoivent leurs conditions essentielles d’un arrêt dans le développement, se montrent du sexe fé- minin dans le rapport de 2 à 1. Mais jusqu'ici, je n’a- vais regardé cette proposition que comme une opinion née en Allemagne, qui, quoiqu’elle eut été accréditée 2 (S6x ) .dans quelques écrits français , nr'avail paru décidément plutôt écartée qu'adoptée. Cependant je n’en puis plus penser ainsi, maintenant. qu'elle vient d'être renouvelée dans nn ouvrage bien digne de faire autorité dans la science. On lit dans l’ar- ticle Monsrruosiré du Dictionnaire de Médecine, t xIV , p. 446 , ce qui suit. « La proportion beaucoup » plus grande des monstres femelles semble dépendre : P » de ce que das les premiers temps de la formation » du fœius, de même que dans les derniers degrés de FE . . cf , sp\l@.e » l'échelle animale, il n’y a qu’un sexe, le féminin. » Dire que la plus grande partie des individus mons- » trueux sont du sexe féminin, c’est dire en d’autres ÿ'termes que dans le plus grand nombre de mons- q P S » truosités, quels que soient leur siége et leur nature, » les organes génitaux sont arrêtés dans leur évolu- » tion ? » ‘ Pour que ces vues soient fondées et que cette théorie puisse être acceptée, il faudrait, ce me semble, d’abord, que l'organe féminin fütun système essentiellement et absolument fini dès sa formation, distinct comme tel à son origine; et secondement , qu'un organe ainsi réglé à son premier développement püt être de toutes pièces wansformable en un autre. Or l'observation attentive des faits donne au contraire pour résultat que l’orgaus femelle arrive à ses fins, à son dernier terme d’accrois- sement, en exigeant pour le moins , tout autant que l'or- gane mäle, d'efforts, de matériaux et de richesse de développemens; mème beaucoup plus, si l’on doit s'en rapporter aux principes d’une autre théorie, venant à considérer que « la nature des organes génitaux est es- ( 383 ) » senticllement femelle et que le sexe mâle n’en est » plus qu'un simple accessoire » ; voyez Bulletin des Sciences , par la Société Philomatique, octobre 1818. En écrivant un article ex-professo , dans Ja Philoso- ‘phie anatomique, pour y montrer que les organes sexuels mâle et femelle se ramènent très-facilement à l'unité de composition, je croyais aussi avoir établi que plusieurs parties de l'intestin sexuel , étant diverse- mentinéurries, passaient successivement ei respective- ment à d’autres volumes et par conséquent à d’autres formes , et que, toujours indépendantes durant leur évo- lution, elles ne constituaient pas plus, au terme de leur accroissement qu’à une autre époque antérieure, de _différens élémens pour un sexe ou pour l'autre : c’est une doctrine toute différente qui est exposée dans le pas- sage cité plus haut. Qui a causé une pareille dissi- dence ? j'ai souhaité me l’expliquer. Cette difficulté pour mon esprit fut d'autant plus grande, que le savant auteur du Dictionnaire de médecine qui a enrichi cet ouvrage du mot Monstruosité, jouit, jeune encore, à juste titre de la réputation d’un physiologiste profondément versé dans les questions d'anatomie pathologique, et que j’au- rais dû prendre confiance dans la sagesse de ses vues. 1] faut donc que j’admette que pressé par le peu de temps accordé aux rédacteurs des grands articles pour les dic- tionnaires , il ait cru pouvoir s'en rapporter au jugement de quelques maîtres, on bien, qu'ayant consulté lui- même les faits, il s’en soit laissé imposer par une appa- rence, bien susceptible au surplus de faire illusion. Ce dernier point est traité fort attev‘ivement dans l'excellent ouvrage qu'a publié M. le docteur Lisfraue , ( 384) quand il a été promn au titre de professeur aggrégé de la Faculté de médecine, et qu’à cet effet il a soutenu une thèse intitulée : Competitio ad aggregationem, etc., 2 février 1824. Dans le paragraphe, page 13 , de ses re- cherches sur le développement de l’urètre , qui lui-sont communes avec M, Serres, M. Lisfranc rapporte qu'il a observé chez l'embryon de 10 à 12 jours, la vésicule embilicale, laquelle précède l'apparition de l'ouraque, de la vessie et de l'urètre. Il existe alors deux lames membraneuses étendues de la partie inférieure du pu- bis au cordon ombilical s’épanouissant dans l'abdo- men; puis, ces lames, venant à grandir, s’engrènent l'une dans l’autre pour former deux sutures, l’une an- térieure et l’autre postérieure : par leur jonction, ces lames deviennent un intestin : etc. Telles sont des formes anatomiques , qui, à un moment donné des dé- veloppemens, sont le propre tout autant d’un sexe que de l’autre, qui cependant simulent un état de choses comme dans les femelles et qui peuvent par conséquent en imposer, si l’on ne se tient point sur la réserve et qu'on se contente d'observer superficiellement. T1 n’y a fondamentalement qu’un sexe dans les êtres du premier embranchement, dans les animaux verté- brés : on est d'accord sur ce point. Cependant il est plus exact de dire que l'appareil est double en tout ou partie. En effet , dans les animaux chez qui l'organe sexuel existe au maximum de composition ,ilya deux organes sem- blables, l’un à droite et l’autre à gauche, deux intestins sexuels indépendans l’un de l’autre : ce n’est que dans des cas de médium de développement que les deux in- testins sont pour une partie d'eux-mêmes seulement sé- ( 385 ) parés, portion à droite et portion à gauche, et pour l’autre partie ramenés au contraire sur la ligne médiané et sur cette ligne, soudés et confondus ensemble. Cela posé, pour la solution de la question qui nous occupe dans cé paragraphe, nous ne nous occuperons que de l’uu de ces intestins sexuels, comme on le trouve chez les animaux où il existe au maximum du dévelop- pement : et dans ce cas, il est toujours formé de six com- partimens où tronçons ; qu’on nomme chez la femelle, ovaire, tube de Fallope, adutérum, utérus, vagin et canal urètro-sexuel. Nous avons prouvé ailleurs qu’à chacune de ces par- ties en correspondent d’analogues chez le mâle, et qu'elles y sont seulement entrelles dans un ordre diffé- rent de volume et par conséquentdeforme et de fonction. Ce n'est pas sur ce point de la question générale que je veux et que je puis ici revenir ; jé me restreins à ce qui est particulier à cet article. Pour exprimer ma pensée dans toute sa généralité, je vais recourir à une forme abstraite et même aux formules algébriques. Ainsi, je désigne les six tronçons de l’in- . tesüin sexuel par les lettres À, B, C,D,E,F, c’est-à- dire que tout ce qui en forme l’essence et ce qui en est ramené à l'unité, tant dans un sexe que dans l’autre, se caractérise pareillement. Mais les fluides nourriciers en se distribuant autrement dans l’un que dans l’autre des deux sexes les modifient au contraire et les changent dans leurs rapports respectifs. Emplosons la méthode des exposans pour exprimer le caractère de ces différentes valeurs, et ? nous pourrons concevoir applicable d'un côté au sexe masculin, je suppose, l'ordre suivant, A’, B',C',D’,E, , ( 386 ) F°, ét d'un autre côté au sexe féminin cette autre série ; A°,B,C',D", E’, F’. Un arrangement analogue est tel en eflet à toutes les époques de l’évolution de for- mation de l'intestin sexuel, tout aussi bien au commen- cement qu'à la fin des développemens : chaque intestin, dès qu'il commence à poindre, contient déjà la raison de son uliérieur développement; il est toujours femelle ou toujours mâle, d’abord très-faiblement l’un ou l’au- tre, puis d’une façon un peu plus prononcée, puis tout- à-fait; ettoujours lun à l'exclusion de l’autre, L’unr’est pas non plus une hypertrophie à l’égard de l'autre, ni celui-ci une sorte d’atrophie par rapport à celui-là. Cha- eu arrive à sa fin dernière , en vertu des premières pré- dispositions et pour des causes qui sont peut-être sus- ecpuibles d'èire connues par une observation directe : du ‘moins je m'occupe de recherches à cet égard dans uu établissement d'incubations artificielles poursuivies avec succès au village d'Auteuil, près Paris. J'ai dit l’Anencéphale de Got un exemple encore plus concluant pour le soutien de cette thèse que celui fourni par l'Anencéphale - momie : en effet celui-là était de beaucoup plus jeune. Or l’Anencéphalie est déjà un fait de retardement dans le développement : que cette circon- sante se réunisse à celle qui, dans l’Anencéphale de Got, résulte de la précocité de sa naissance, il suit que notre bservation n’embrasserait qu'une ébauche informe. Suivant la doctrine que je combats, tous ces précédens devaient elfectivement donner à penser que l'Anencé- phalede Got se serait arrêté dans son évolution res- Hvinte à la condition sexuelle des femelles. Cependant céiait un inalc ©) j ( EXPLICATION DE LA PLANCHE XVIII. 87 ) Fig. 1,2,3,4. Anencephalus-Mumia. Fig. 1. Le sujet vu de face ét assis. On lui avait donné l’attitade qu'a l'amalette n° 5. On le voit Louche héante , les mains ramenées sur des cuisses , et Les pieds joints. L'ouverture, vers le haut du nez, fat pratiquée daus le dessein de pénétrer dans la boîte crânienne et d’en extraire le cerveau ; l’ouverture appuie réellement un peu plus sur !a droite. L’œil droit était resté ouvert : le gauche avait la paupière. abaissée. Mais la figure , qui n’a point été faite au miroir, montre ces circonstances de position autrement. Fig. 2. Le sujet vu par le dos, L’axe médian paraît canaliculé ; les corps vertébraux ne sout point apparens en raison des tégumens qui les re- ; couvrent , mais les apoyihyses latérales qui y correspondent se voient au contraire très-distinctement. En comparant ce qui est là avec les mêmes parties découvertes, fig. 7, on juge du rapport de ces pièces : toutefois , l’ouverture, Ce , entre les corps vertébraux , fig. 7, est une particularité exclusive à l_4. perforatus , et ne caractérise point | 4. muniia. Les replis des parties inférieures tiennent aux enveloppes dans lesquelles le sujet a été enfermé et serré. Des cheveux se voient en cc. Fig. 5. Le sujet vu de profil. La partie qui suit l'oreille et qui sembie lencadrer, est formée du sur - occipital qui, chez les Anencéphales , est touiours renversé et écarté sur les côtés. La mâchoire inférieure fut abaissée et s’est maintenue dans cette position par des adhérences avec le pharypx : la bouche en est restée béante. © Fig. 4: Derrière de la tête. ff, région frontale; cc, quelques cheveux ; hh, région cérébrate. Les tégumens, soit des parties postérieures, soit des antérieures’, sont les méninges ramassées et repliées irrégulière- ment. Fig. 5. Amulette en grossière porcelaine , figurée de grandeur naturelle, On portait de ces amulettes an con dans l’ancienne Égypte, comme sans doute , par continuation des mêmes habitudes, on a depuis porté des portraits et des croix : un anneau pour y introduire un ruban de suspension se voit derrière la figure. Ainsi les amulettes, du genre de notre no 5, étaient portées dans une intention religieuse. Il est remarquable qu’on ait placé le singe cynocéphale, ou l’amulctte , figure 5, auprès de la Momie - Monstre; c'était ramener ce sujet (388) monstrueux parmi l’espèce humaine , d’où on l'avait en quelque sorte exclue par le choîx de son tombeau. Aurait-on voulu par-là ‘indiquer la provenance originelle de la momie, et d’ailleurs transmettre à la postérité qu’on ne voyait dans cette production absolument qu'un singe qu’auraient engendré des parens humains ? Fig. Get 5. Anencephalus perforatus. Fig. 6. Profil de cet Anencéphale. « Sa bouche était béante , a dit-le professeur Lallemand ; ses yeux à découvert paraissaient gros et bril- lans , comme dans Les Batraciens ; sa tête , renversée en arrière , re- posait sur ses épaules, » ii 7. Face crânio-dorsale du squelette. dd, maxillaires ; ee, nasaux'; i, frontaux ; 00, jugaux ; g7, pariétaux ; Æ, hyposphénal ; vv, ro-. Ma F, otosphénal; G , basisphénal ; yy , sur-occipitaux; 2: , ex- occipitaux ; Ce, vide existant entre les corps vertébraux de treize vertèbres , de six dorsales et de sept cervicales, constituant un spina-bifida complet ou la désunion des cycléaux , comme dans des Crustacées et des Insectes, p est l’omoplate, et CC les côtes. IVota. La séparation des pièces F'et G, ou des deux noyaux du basilaire , est un fait principal, sur lequel. j'appelle attention des anatomistes, Fig. 8. Pièces occipitales de l’Ænencephalus cotyla. F, otosphénal; G, basisphénal ; 2, ex-occipitaux Fig. 9. Mêmes pièces du crâne de l’Anencéphale de Got. F, G, zz, comme ci-dessus. lota. Cette figure.est de grandeur naturelle ; la EE et la suivante ont élé réduites à moitié. Fig. ro. Pièces occipitales de l’Ænencephalus Lubrardé, F'et G sont réunies par soudure, et composent ensemble, comme dans les cas: ) F ? ° normaux , un seul sous-occipital, un unique basilaire. Onssenvarioxs sur quelques Crucifères décrites par M. Decandolle, dans le second volume de son Systema nalurale regni vegetabilis, Par J. P. MonxarD, Principal du Collège de Nyon, en Suisse, avec des notes de M. Gay. On sait que M. Decandolle , dans sa monographie des Crucifères, a fondé les principales divisions de cette famiile sur les diverses formes de l'embryon, Toutes les Crucifères ont les cotylédons repliés sur la radicule. Mais ces deux parties de Fembryon sont mises en con- tact de deux manières différentes : tantôt la radicule est accombante, ou, ce qui est la même chose, couchée sur le bord des cotylédons : tantôt elle est ircombaunte , c'est-à-dire appliquée sur le milieu du dos de l’un des cotylédons. Dans le premier cas, les coiylédons sont toujours planes; dans le second, ils sont, ou planes, ou pliés en carène, ou contournés eu spirale. De là sont nés les sous-ordres : Pleurorhizéés , Notorhizées , Orthoplocées, Spirolobées, Diplécolobces, dans lesquels M. Decandolle répartit toutes les Crucifères connues, Mais telle est la ténuité des organes à examiner'qw'il est difficile d’être heureux dans l'application de cette méthode; si M. Decandolle ne l'a pas toujours été, cela ne surprendra aucune des personnes qui savent quel travail l’auteur s'imposait, et en combien peu de temps il l’a exécuté. On s’étonnera plutôt, qu'ayant neuf cents plantes à classer, d’après un système tout nouveau, fondé VE. 20 ( 590 ) sur la structure des parties les plus délicates, M. De- vandolle ait accompli cette entreprise avec un succès aussi peu contesté : cinq années se sont écoulées depuis la publication du volume qui renferme la monographie des Crucifères , et la critique n’a pu encore y découvrir que seize erreurs qui tinssent aux fondemens de la mé- thode. Ils sont trop rares, les hommes qui joignent cette exactitude à un esprit é'evé et capable d embrasser l’ensemble de la science , pour que je ne m’empresse pas de signaler M. Decandolle comme un de ceux qui, dans le travail dont je parle, ont le mieux satisfait à cette double condition d’une célébrité méritée. Mais plus est grande l’autorité d’un tel écrivain , plus il importe d’em- pécher qu’elle n’égare ; je crois donc faire une chose utile en publiant le tableau des Crucifères dont l'embryon a été mal connu de M. Decandolle, et qui, en conséquence , ont été classées par l’illustre professeur dans des sous- ordres et tribus, auxquels ces Crucifères n’appartiennent point. M. Andrzeiowski a relevé sept erreurs de ce genre dans le Systema naturale Vegetabilium , et M. Decan- doile les a corrigées, avec la noble franchise qui le caractérise, dans le premier volume du Prodromus. Depuis l'impression de ce volume, M. Sendel en a annon- cé une huitième, et M. R. Brown une neuvième; quatre autres me sont connues par les lettres de M. Gay au respectable auteur de la nouvelle Flore Helvétique. Celles qui restent sont le résultat de mes propres obser- vations , et ont toutes été vérifiées par M. Gay. Si telle est la petitesse de l'embryon dans certaines Crucifères, que l'observateur est.embarrassé de savoir quelle forme il a sous les yeux, il faut dire aussi que ces ( 391 ) formes ne sont ni aussi constantes, ni par conséquent aussi distinctes qu'on le croit généralement. En jetant les yeux sur la figure que Schkubr a donnée du Mya- grum paniculatum (Handb. ÎT, tab. 158), on y voit deux coupes de graines dont l’une indique une radicule dorsale , et l’autre uneradicule latérale. M. Gay et moi, *nous l'avons toujours trouvée dorsale , et M. Decandolle lui attribue la même position ; mais il est dificile de penser qu’un observateur aussi exact ait pu dessiner autre chose que ce qu’il avait vu. L’embryon du Hya- grum paniculatum (Neslia paniculata Desv. et De- cand.} paraît donc présenter quelquefois la forme des Pleurorhizées. Cela est d'autant moins surprenant que, M. Gay et moi, nous avons remarqué plusieurs aber- rations de la mème nature dans la famille des Crucifères. Nous en fournirons deux exemples remarquables dans le cours de ce Mémoire ( Cochlearia saxatilis et Hut- chinsia alpina). Parmi ceux qui n’y sont pas mention- nés, je puis citer encore l’{/ÿssum maritimum. Cette plante appartient certainement, comme tous les 4/ys- sum, au sous-ordre des Pleurorhizées. Cependant j'ai cru long-temps qu'elle devait en être détachée , parce que la première et la seule graine que j’examinai d'abord m'ofirit un embryon très-distinctement notorhizé. Le Petrocallis pyrenaica paraît aussi avoir été, pour M. Decandolle lui-même, le sujet de quelqu'hésitation : Cotyledones obliquè accumbentes , dit-il en décrivant cette plante, et, un peu plus bas, situs cotyledonum pauld dubius, etc. Seize graines , ouvertes par M. Gay, Jui ont appris que le doute de M. Decandolle tenait, non à l’imperfection des graines que l'observateur pou- (3,2) vai avoir eues à sa disposition , mais à une forme d'em- Lryon tellement incertaine qu'il est difficile de dire si la plantcest pleurorhizée ou notorhizée. M. Gay a vu quel- que chose d’analogue dans son Erysimum maclovia- num (1). Le Sisymbrium supinum et V A!liaria offi- (1) Je crois devoir en donner ici la synonymie et la description. Envsimum macLoviAnum, glabrum, glaucescens, foliis lanceolatis, denticulatis , apice barbatis, petalis lineari -cuneatis , seriùs deciduis, siliquis breviter pedicellatis, unilateralibus , in stylum filiformem lon- giusculum altenuatis , stigmate indiviso, capitato N. Brassica magellanica! Gaudich. in nn. Sc. nat. v, p. 105 (aprili 1825 ) non Juss. nec Decand. B. macloviana ! D’Urv., FL. iles Hal. (januar. 1826) p. 5r, no 104. Habitat in arenosis præsertim maritimis insulæ Solidud , quæ est una è Macloviauis seu Falklandicis. Floret per totam æstatem quæ cadit in menses octobr. - mart. ©.— Descripsi ad specimina à CI. Gaudichäud , D'Urville et Lesson collecta. Tota planta glaberrima, glaucescens. — Caules ex eadem radice 1-3, erecti, semipedales, simplicissimi, foliosi. — Folia radicalia et cauliua inferiora lanceolata , in petiolum gracilem , limbo duplo triplove longio- rem attenuata; superiora sparsa, sæpè approximata, sessilia, lineari- Janceolata, basi angustiora ; omnia uninervia, obtusiuscula , denticu- lata , apice interdüm obsoletè emarginata, ibidem pilis nonnullis lun- giusculis, simplicibus futcalisque, semper quasi barbata. — Flores 10-15, corymhbosi, corymbo in racemum 2-3 uncialem demüm elon- gato. Pedicelli 14- 2 lineas longi, graciles, fructiferi vix elongati, non- nulli inferiores è foliorum axillis nascentes. — Calix deciduus , sepalis erecto-patulis ovato-oblongis, obtusis, pallidis, basi truncatis, mar- gine membravaceis, dorso pilosiusculis , neutris saccatis, pilis simpli- cibus furcatisque. — Petala erecta, calyce dimidid longiora , cuneato- linearia, integerrima , obtusa, alba, seriüs decidua , quin et ipsum fructum quandoque stipantia , venosa , venis non coloratis. — Filamenta 6, calycem æquantia, complanata , basi latiora, omnia edentula. — Antheræ lineares, flavæ , demüm subfalcatæ. — Torus eglandulosus, — Siliquæ tot quot flores, racemosæ, secundæ, rectæ, erectæ, breviter (33) cinalis ont aussi été pour M. Gay et pour moi Fobjet de quelque doute, au point que le Sisymbrium supi- num me parut, pendant quelque temps, appartenir aux Orthoplocées. Cela vient de ce que , dans ces deux plau- pedicellatæ , stipite proprio carentes, 9-13 lineas longæ, lineam latæ, lineares , compresso-tetragonæ , glaberrimæ ; abruptè attenuatæ in stylum filiformem, lineam longam , stigmate indiviso, truncato, dis- coiden ; valvæ dehiscentiam basi ineuntes , convexiusculæ, nervo lon- gitudinali valido inseriptæ et ideo ferè carinatæ , inter car nam et marginem rugosæ , fortè veuosæ, — Septum membranaceum. — Semina in siugula placenta 15-16, conferta, obscurè biscriata, pendula, ovoidea , acuta, fusca , secunüùm longitudinem tenuiter striata ; funi- culis liberis, filiformibus. Integumentum proprium tenue. Cotyledones ex 20 scrutatis seminibus oblongæ , oblusæ , sæpè monnihil distortæ, dorso convexiusculæ, basi valdè attenuatæ. Radicula semper quidern dorsalis, vix tamer unquam in medium dorsum prona, longè plerum- que alteri margini contigua , imo nonnunquam in ipsum marginem de- flexa , et inferiore sua parte dorsalis , superiore lateralis. (D. S.) La classification de cette plante m’a présenté beaucoup de difficulté. Par ses siliques à valves nerveuses, elle a de grands rapports avec l’4- rabis, mais elle en difière par son style allongé, et par son embryon, qui la porte dans un autre sous-ordre. Parmi les Notorhiztes , elle n’a d’autres analogues que le Sysimbrium et l'Erysimum, deux genres très-voisins, et qui ne sont pas suffisamment distingués par la forme de la silique. En me décidant pour l£rysimum , j'ai été déterminé par deux considérations ; l'Zrysimum est le seul des deux genres qui renferme des espèces à style allongé; ma plante est semblable, pour la forme et la nervation de la silique, à l’Ærysimum ochroleucumt (Cheiranthus ochroleucus Decand. S#ÿst.), et, pour le style, à PÆrysimum cuspi- datum. Ïl est vrai que tous les £rysimum de M. Decandolie ont la fleur jaune, avec un stigmate bilobé, tandis que les pétales sont blancs et Le stigmate entier dans mon Ærysimum maclovianum ; mais la première * de ces différences me paraît moins importante qu’à M. Decandolle , et la seconde n’est pas toujours très-distincte dans la nature. Je ne crois pas d’ailleurs qu’elle doive suffire pour motiver la création d’un nouveau grare. (Note de M. Gay} (354 ) tes , qui sont classées parmi les Notorhizées , l'embryon a réellement et constamment une forme intermédiaire entre les Orthoplocées et les Notorhizées. Dans ce der- nier sous-ordre, les deux cotylédons sont aplatis à-peu- près également des deux côtés et dépourvus de toute espèce de cannelure. Au contraire, dans les deux plan- tes dont il s’agit, et, vraisemblablement , dans plusieurs autres, l’un des cotylédons est creusé sur le milieu du dos, dans le sens de sa longueur, d’un profond sillon qui recoit la radicule , et l’autre cotylédon , plus épais que le premier, présente deux faces bien distinctes , l'intérieure plane , l’extérieure très-convexe et analogue à la courbure des Orthoplocées , quoique non caré- née. Quelqu'instructifs que puissent paroître ces exemples, ils sont jusqu'ici en trop petit nombre pour qu’ils doi- vent altérer la confiance que les savans se sont plu à ac- corder, dans cette partie , au vaste travail de M. Decan- dolle. Quelle est d’ailleurs la méthode qui n’a pas ses exceptions, ses incertitudes ? La meilleure a toujours quelque côté foible , et il faudrait être injuste ou aveu- gie pour ne pas reconnaître que celle de M. Decandolle a, quant à l'exactitude résultant des caractères employés, d'immenses avantages sur la précédente. D'après ce que je viens de dire, on sentira facilement à quel point il importe d'ouvrir un grand nombre de graines lorsqu'on veut déterminer avec sûreté , dans les Crucifères , la position respective des cotylédons et de la radicule. C’est avec cette précaution qu'ont été faites, en ce qui me concerne, les observations qu’on va lire. Elles seront exposées dans l’ordre que M. Decandolle (395 ) a suivi pour Jes plantes auxquelles elles se rapportent. 1. Cuerrantaus ocHrozeucus Hall. fil.; Decand. S;:s4. 1, p.181; Prodr. p.136. — Cette plante croît dans mon voisinage , j'ai souvent examiné ses graines, et j'ai tou- jours trouvé la radicule appliquée sur le dos des coty- lédons. J'ai l'avantage de pouvoir m’appuyer ici du té- moignage de M. Gay, qui, en répétant mon observation, Va jugée parfaitement fondée, Le Cheiranthus ochro- leucus n’est donc point un Cheiranthus, puisque l’em- bryon est pleurorhizé dans ce dernier genre. Ses carac- tères l’appellent évidemment dans le genre Ærysimum, et il doit conserver le nom d’Erysimum ochroleucum , sous lequel M. Decandolle l'avait précédemment décrit (dans la FI. fr.). 2. Caetraxraus cozrinus M. B. ; Decand. , Syst. 11, p: 182. — D'après M. Andrzeiowski, cette plante est no- turhizée , et appartient, comme la précédente , au genre Erysimum. C’est V'ÆErys. collinum Andrz. in Decand. Prodr. 1, p. 198, sp. 23. 3. Caermantaus 2errorayLzius M.B.; Decand. Syst. H, p.182. — Autre Érysimum, d'après l'observation du mêmesavant. £rysimum leptophy llum Andrz. in Decand. Prodr. 1, p. 198 , sp. 24. 4. Curiranraus verstcoror M.B. ; Decand. Syst. 11, p: 182.—ÆEncore un Ærysimum , dans l'opinion de M. Andrzeiowski : Ærys. versicolor Andrz. in Decand. Prodr. 1, p. 198, sp. 25. 5. « Brava AzpINA Sternb. et Hopp.; Decand. Syst. 11, » p. 211; Deless. Icon. 11, tab. 22 ; Decand. Prodr. 1, » p.141.— Le genre Braya fut établi, par MM. Hoppe » etSternberg, dans le premier volumedes Denkschriften » (46) der Kæniglicl- Baierischen Dotanischen Gesell- chaft in Regensburg (p. 65), qui porte la date de 1815, sur une plaute que M. Hoppe venait de découvrir dans les hautes alpes de la Carinthie supérieure. A cette époque, on ne sonpconnait, ni en Allemagne, ni ailleurs, sur le continent, que l'embryon des Cruci- féres pût offrir des caractères importans. Aussi les auteurs du Praya ne cherchèrent-ils point à fixer d’après ceite considération Îles affinités de leur nouveau genre. Il n'est pas question de l'embryon dans leur description , €t leur figure (tab. 1 du même volume) ne supplée point à cette omission , quoiqu'elle soit ex- cellente à plusicurs égards et que l'artiste (Sturm) y ait représenté, à part, une graine grossie. MM. Hoppe et Sternberg s’assurèrent seulement que la plante qu'ils avaient sous les yeux ne rentrait dans aucun des genres connus de Siliqueuses, et ils décrivirent leur Praya sans indiquer à côté de quel genre établi il devait être placé. Lorsque M. Decandolle , en 1827, publia le second volume de son S;stema naturale, il yintroduisit le Braya alpina, mais il n'avait point vu ses graines , et, en conséquence , il ne pouvait le classer que d’après les caractères extérieurs. Ces carac- tères engagèrent M. Decandolle à placer le Braya au- près de lArabis, entre les genres Stevenia et Turri- tis, c'est-à-dire dans les Pleurorhizées siliqueuses , et c’est encore là qu’on trouve le Braya dans le 1°. volume du Prodromus, publié en 1824. Le second vo- lume des Jconés de M. Delessert avait paru l’année précédente, et le Braya y était figuré (tab. 22) sur » les mêmes échantillons qui avaient servi à M. Decan- (397 ) dolle pour la description du genre dans ses deux ou- vrages. Cette planche ne pouvait donc fournir aucun document nouveau sur la structure de la graine , et, en effet, l'embryon n'y est point représenté. T'elles étaient nos connaissances sur le Braye, lorsque M. R. Brown publia, en 1824, son Chloris Melvil- liana, où l’auteur décrit, entr’autres nouvelles Cruci- fères, un genre Platypetalum sur l’affinité duquel le célèbre observateur anglais s'explique en disant : Habitus ferè Breyÿæ quacum structuré floris coty- ledonibusque incumbentibus convenit, etc. Les co- tylédons du Braya étaient donc notorhizés, d’après l'observation de M. Robert Brown. Peu de temps après, M. Hooker exprima la même opinion, et il lappuya d’une excellente figure (Exot. F1. tab. 121) dont tous les détails avaient été dessinés sur la plante vivante , cultivée au jardin de Glascow. L’embryon, dépouillé de ses enveloppes, y est représenté deux fois de face et de profil , et toujours avec une radicule dorsale. Tous les doutes semblaient donc être levés sur la structure de l'embryon du Braya, lorsqu’en mars 1824, M. Hoppe m'envoya plusieurs beaux échan- tillons de cette plante , avec une figure , dessinée par Reichenbach et gravée par Sturm , que je suppose avoir été préparée pour le 43°, cahier de la première section du Deutschlands Flora in A bbildungen nach der Natur, ouvrage dont le texte est en grande par- ue rédigé par M. Hoppe. Cette figure n’est point copiée sur celle que MM. Hoppe et Sternberg avaient origiuairement publiée dans les Mémoires de la so- cicté de Ratisbonne. Au contraire, plusieurs inexac- » » » ( 398 ) titudes de la première y sont redressées et le dessina- teur y a représenté trois fois la graine, une fois entière, une fois dépouillée de son enveloppe et vue de profil, une fois coupée transversalement. La position de la radicule est visible dans ces deux dernières, mais l’une indique évidemment une radicule dorsale, et l’autre manifestement une radicule latérale. Je devais donc supposer que le Braya alpina était du nombre des Crucifères dont la radicule varie. Pour m'en assurer, J'ai ouvert quarante-sept graines de cette plante, prises sur les échantillons que M: Hoppe avait cueillis sur la montagne dite Gamsgrube , au dessus du glacier connu sous le nom de Pasterze, dans la Haute-Carin- thie, et, à ma grande satisfaction, je les ai toutes trouvé notorhizées, sans une seule exception. L'une - des graines dessinées par Reichenbach parait donc être le résultat d’une observation superficielle. Donc MM. R. Brown et Hooker ont vu le Braya alpina tel qu’il est; donc ce genre doit être transféré du sous- ordre des Pleurorhizées dans celui des Notorhizées et daus la tribu des Sisymbrées où sa place reste à dé- terminer. Je ferai seulement observer que M. Hooker laisse quelque chose à désirer quant à la forme qu'il a donnée aux cotylédons de cette plante. Dans la figure du savant professeur , les cotylédons sont oblongs et à-peu-près quatre fois plus larges que la radicule, ce qui n’est point exact , car je les ai toujours vus linéai- res et précisément de la largeur de la radicule; or j'ai examiné quarante-sept graines, el aucune ne m'a offert la moindre variation à cet égard. » Cet article m'a été communiqué par M. Gay, et je l’insère textuellement. (359 ) 6. Arasis Taazrana L.; Decand. Syst. 11, p. 226. Prodr. 1, p. 144, sp. 24. — Cette plante me paraissait devoir être détachée du genre Ærabis , dont la radicule est latérale, pour être transportée dans le sous-ordre des Crucifères à radicule incombante. Mais , à cause de l’ex- trème petitesse de ses graines , elle m'avait toujours laissé quelque doute. M. Gay s’est assuré dela vérité de ma supposition. Huit graines ont été successivement dépouil- lées par lui , ettoutes lui ont offert une radicule incom- bante. Il faudra , dit-il, chercher les rapports de cette plante du côté des Sésymbrium , et probablement la réu- nir à cegenre (1). 7. CocuzEarta saxatizis Lam. ; Decand. Syst. nat. 1, p. 359; Prodr. 1, p. 172, sp. 1. — Cette plante m'a long-temps embarrassé; mais après avoir examiné ses (1) De nouvelles observations m'ont appris que je ne m'étais point trompé, car lArabis Thaliana ne peut être comparé qu'aux Sysim- brium et aux Erysimum , et sa silique cylindracée ne permet pas de le rapporter au second de ces genres. A la vérité , les valves de la silique sont marquées d’une nervure longitudinale et offrent ainsi un passage entre la forme cylindrique, propre à un grand nombre de Sisymbres, et la forme tétragone qui appartient essentiellement aux Ærysimum ; mais eette forme intermédiaire se trouve également dans les Sisymbriun . strictissimum , acutangulum, tanacetifolium , supinum , etc. , qui sont regardés comme de vrais Sisymbres. Je propose donc de classer l4- rabis Thaliana auprès du $. bursifolium , sous le nom de $. T'halia- num. —V'affinité que M. Decandolle a trouvée entre cette plante et l”4- rabis serpyllifolia (Syst. 1, p. 227) est plus apparente que réelle, car V_Arabis serpyllifolia est un vrai Arabis , ainsi que je m’en suis con- vaincu en ouvrant douze de ses graines : toutes avaient la radicule ac- combante ou latérale. L’Ærabis auriculata Lam. est dans le même cas , quoiqu'il ait aussi des rapports extérieurs avec le Sisymbrium T'ha- lianum. (Note de M. Gay.) ( 450 ) graines dans l'état parfait de maturité , je me suis assu- ré qu'elles avaient la radicule dorsale. Le Cochlearia saxatilis ne peut donc appartenir au genre Cochlearia, et sa silicule qui s'ouvre en déchirant le style, longitu- dinalement, en deux pièces, ne me permet guères de douter qu’il ne doive être porté dans le genre Camelina. Je dois dire, cependant, que l'embryon du C. saxatilis m'a offert des anomalies, et que j'y ai vu la radicule latérale; mais cela m'a paru provenir de ce que , dans les graines moins mûres, l'embryon ne remplissant pas parfaitement la cavité de la membrane propre , Ja radicule , en se desséchant , s’est contournée et déran- gée de sa position naturelle, ce qui ne peut arriver dans Fétat de maturité complète (1 ). \ (x) Ici j'ai le regret de ne pas partager l'opinion de M. Monnard. RE Nr je combats a été faite sur le C. saxatilis, tel qu'il croit dans le Jura, notamment à la Dole. Les échantillons que j'ai eueillis dans cette localité n'ayant pas le degré de maturité suffisant , j'ai dù me contenter de ceux que j'avais rapportés , en 1823, de Gavar- nie, dans les Pyrénées. Extérieurement, ils étaient parfaitement sem- blables aux précédens , ainsi qu’à tous ceux que j'ai reçus des alpes de Suisse , de Bavière et d'Autriche: or voici ce que j'ai trouvé dans les échantillons pyrénéens. Sur 29 embryons ramollis et dépouillés de Leur membrane propre, 16 n’ont offert une radicule aussi rigoureusement latérale qu’elle peut l'être dans les vraies Pleurorhizées ; 9 autres m'ont présenté cette même forme, mais avec une déviation appréciable. Au lieu de couvrir également les bords des deux cotylédons, comme cela a lieu dans les vraies Pleurorhizées , la radicule de ces neuf embryons était appliquée sur le dos de l’un d’eux , de manière à en toucher le bord où à se rapprocher de ce bord après en avoir été plus où moins écartée à sa base. Cette position était évidemment un passage de la forme pleu- rorhizée à la forme notorhizée, et, en effet, les quatre embryons res- tans m'ont oflert cette dernière forme dans toute sa pureté ; leur radi- cule était évidemment dorsale et appliquée sur Le milieu du dos. Mais ( {cr ) 8. CarsezrA Bursa pasroris Moœnch. ; Decand. Syst. nat. 11, p. 383; Prodr. 1, p. 197. —M. Decandolle attribue à cette plante uue radicule accombante , et, en conséquence , il la place dans la tribu des Thlaspidées , immédiatement à la suite du genre Thlaspi, dont il ne la distingue que par sa silicule à valves non ailées sur le dos. M: Sendel à fait voir (Ann. Sc. nat. nr, p. 119 queceite aflinité n'avait rien de réel, puisqu’au lieu d’être latérale, la radicule du Capsella était constamment dor- sale. D'après cette observation , le genre dont il s’agit doit passer dans la tribu des Lépidinées où il prendra place entre les genres Zepidium et Bivonea. M. Sendel pense même qu'il devra peut-être être réuni à ce der- nier (1). 9. HurcminsiA ALPINA Brown. 5 Decand. Syst. nat. 11, p. 3895 Prodr. 1, p.138, sp. 9. — Sa radicule affecte SIOE ANNEES BEA PP STEP EE RITES DAC NNI D AUMRNES MNT TT en comparant les nombres, on voit que le €. saxatilis est plus souvent pleurorhizé que notorhizé, et que , par conséquent , il peut rester sans inconvénient dans le genre Cochlearia. Il résulte seulement des faits exposés que les caractères sur lesquels M. Decandolle a établi sa classi- ficalion ne sont pas exempts de toute vacillation. Je termine en ajou= tant que le €. auriculata Lam. , tel qu'il se trouve dans les Cévennes et les Pyrénées, ne m’a point offert les variations du €. saxatilis, et que je l'ai toujours vu rigoureusement pleurorhizé. (Note de M. Gay.) (1) Le Capsella diffère du Senebiera, du Lepidium et de l'Eunomia par ses loges 8-10 non 1-2 spermes ; du Bivonea par ses fleurs blan- ches non jaunes , par son stigmate tout-à-fait sessile , par sa silicule à valves non ailées, par ses graines deux fois plus nombreuses dans > Gay, Zd. lanceolatum 8 minus (G.). Cust., Monn.). Id. alpnum (o—=G. M. Rei- Id. acutangulum (G..), chenb.). Id. austriacum 7 (G.). Id. perfoliatam (G. M.). Id. pannonicum (M.). Camelina sativa ( M.) 14. Sophia (M.). Id. dentata { M.) question existait dans cette localité depuis plus de vingt ans. Ce témoi- gnage , auquel il m'est impossible de ne pas accorder toute confiance , prouve que si le #. clypeata n’est pas une production naturelle du terri- toire de Saint-Amand, il y est au moins naturalisé depuis plus de trente ans. L'aspect du terrain repousse l’idée de toute culture jardinière qui ne remonterait pas à plusieurs siècles. (Note de M. Guy ) (419 ) Neslia paniculata (M. G.). Lepidiom satiyum (G.). Senebiera Coronopus ( M.). Id. Iberis (M. G.). Orthoplocees (>). Brassica oleracea À sylyestris (G.). Sinapis incana (M. G.). © Id. C. bullita (G.). Moricandia arvensis £ (G..). Td. repanda (G.). Diplotaxis erucoides ( G.). Id. Richerii (G..). Id. tenuifolia (M... Id. Monensis ( G.). Id. muralis (M.). Id. Gheiranthos (M. G.). Zilla myagroides (G.). Id. fruticulosa (G.). Calepina Corvini (M.). Sinapis nigra (M. G.). Crambe hispanica ( G.). Id. pübescens (G.). Raphanus sativus (M.). Id. arvensis (M.). Id. Raphanistrum (M.). Id. orientalis (M.). Rapport sur un Memoire de M. Adrien de Jussieu ayant pour objet {a famille des Rutacées. Par M. DESFOoNTAINES. (Lu à PAcadémie royale des Sciences , séance du 12 septembre 185. } Le Mémoire de M. Adrien de Jussieu sur la famille des Rutacées dont l’Académie nous a chargés, M. de La Billar- dière et moi, de lui rendre compte, est divisé en deux parties. Dans la première, l’auteur examine les travaux des botanisies qui ont traité avant lui des Rutacées ; il expose les principes d’après lesquels il a formé et sous- divisé cette famille, les caractères qui la distinguent, ses rapports et sa distribution géographique. La seconde partie du Mémoire renferme la descripuios Car) des genres avec des observations sur les espèces , toutes les fois que leur organisation offre quelque fait qui mé rite d’être connu ou éclairci. Tel est le plan du travail soumis à notre examen. Bernard de Jussieu , dans le catalogue des plantes du jardin de Trianon de 17959, avait réuni dans un même groupe des genres dont plusieurs appartiennent aux Ru- tacées , mais dont quelques autres doivent en ètre séparés. Aucune des familles d’Adanson ne porte le nom de Rues ou Rutacées, et ces plantes y sont disséminées confu- sément parmi les jujubiers et les pistachiers. M. Antoine Laurent de Jussieu , dans son genera plantarum publié en 1789, a le premier fixé les véritables limites des Rutacées, et l’ordre qu’il a établi dans cette famille a été généralement suivi pendant une longue suite d'années. M. Robert Brown, dans ses Remarques générales sur la végétation des Terres australes (1814), divise les Ruta- cées en deux ordres, les Zygophyilées et les Diosmées , auxquels ilréunit plusieurs genres qui avaient été placés dans la famille des Térébinthes, tels que le Zanthoxylum et le Fagara , avec quelques autres à corolle monopéiale, dont on n’avoit pas connu avant lui les véritables rap- ports. et dont M. Decandolle à formé une tribu parti- culière sous le nom de Cuspariées. MM. Nees et Martius ont publié, il y a quelques an- nées, un grand travail sur Les Rutacées , qu'ils partagent en trois ordres, les Fraxineïlées , les Diosmées et les Zauthoxylées ; ils exposent les caractères de la famille, des ordres, des genres, et font connaître, par des descrip- tions très-détaillées, un grand nombre d'espèces nou- velles qu’ils ont découveries au Brésil. f (“4an) Vers la même époque, M. Auguste de Saint-Hilaire a traité le même sujet dans un Mémoire imprimé parmi ceux du Muséum d'histoire naiurelle. L'auteur décrit plusieurs espèces également indigènes du Brésil, rectifie des erreurs et indique l’affinité des Rutacées avec les Simaroubées. Dans un second Mémoire fesant suite au premier , il examine le travail de MM. Nees et Martius, avec lesquels il ne s’accorde pas sur plusieurs points. Enfin M. Decandolle, dans son Prodromus , publié tout récemment , s’est aidé des travaux de ses prédécesseurs, et ses vues sont assez conformes à celles de M. Auguste de Saint-Hilaire. Tels sont les travaux généraux des Botanistes sur les Rutacées, qui, d’après les observations les plus récentes et les plus universellement admises , ont été divisées en trois ordres ou groupes qu'on a nommés Zygophyllées, Rutacées et Simaroubées. M. Adrien de Jussieu adopte. le 1°. et le 3°. de ces groupes ; mais il pense que le’se- cond doit être sous-divisé ; ainsi le genre Rue , avec quel- ques autres qui s’en rapprochent, formera un groupe particulier sous le nom de Rutées. La plupart des Diosmées de M. Brown seront réunies sous ce même nom, dans un second groupe, qui sera partagé en plusieurs sections. Les Zanthoxylum , anciennement réunis aux Téré- binthes avec quelques autres genres analogues, dont les rapports avec les Rutacées sont aujourd’hui bien cons- tatés, formeront Îe 3° groupe, celui des Zanthoxylées ; mais ce qui est très-remarquable, c’est que toutes ces divisions el sous-divisions établies sur des caractères bo- taujques se trouvent en rapport avec la distribution géo- YIL. 28 (422) graphique des plantes dont elles se composent. Le groupe nombreux des Diosmées, par exemple, est formé, comme on l’a dit, de plusieurs sections naturelles, qui se dis- tinguent les unes des autres par l'insertion des étamines, par leur structure et surtout par celle de la graine ; or l’une de ces sections habite exclusivement l'Amériqre équatoriale ; une seconde est indigène de la Nouvelle- Hollande; une troisième est confinée aux environs du cap de Bonne Espérance ; une quatrième dans le midi dé l'Europe. Cette dernière est celle qui a le plus de rap- port avec les Rutées, et la plupart des Rutées habitent également le midi de l’Europe. Les Simaroubées sont indigènes de l'Amérique équatoriale , et c’est de Ja di- vision des Diosmées américaines qu’elles se rapprochent le plus. Les Zygophyllées qui forment un groupe séparé des autres par des caractères très-distincts, sont dispersées sous divers climats ; mais comme leurs habitations sont à peu- près les mêmes que celles des Rutées, c’est aussi avec ces dernières qu’elles ont le plus d’aflinité. Enfin les Zan- thoxylées disséminées dans les différens pays où croissent les autres Rutacées, sont une sorte de lien commun entre les groupes de cette nombreuse famille. Ces faits généraux que l’auteur avance sont confirmés dans l’ex- position détaillée de chacun des groupes et dans l'énumé- ration des genres. On peut remarquer d’après ce qui vient d’être dit, que les genres des Rutacées ne peuvent être rangés naturel- lement les uns à la suite des autres dans une série linéaire; c'estice qui a déterminé l’auteur à tracer une sorte de carte géographique, sur laquelle autour du principal (423) génre de chaque division générale, ceux qui ont avec lui le plus d’aflinité se trouvent placés dans l’ordre de leurs rapports, et où d’autres familles avec lesquelles ces mêmes divisions ont aussi quelques aflinités , sont égale- ment indiquées. Après ces considérations générales, M. Adrien de Jussieu examine successivement les cinq groupes ou di- visions générales qu’il a formées dans les Rutacées ; savoir les Zygophyllées, Rutées, Diosmées, Zanthoxylées. et Simaroubées. Le groupe des Zygophyllées (1) est composé d'arbres, d’arbrisseaux et de plantes herbacées à feuilles composées et accompagnées de stipules. Les fleurs , toutes herma- phrodites, ont un calice à quatre ou cinq divisions, autant de pétales , des étamines hypogynes , en nombre double des pétales ; un ovaire à deux ou cinq loges renfermant deux ou un plus grand nombre d’ovules ; une capsule également à deux ou cinq loges , autant de valves ; une ou plusieurs graines dans chaque loge; l'embryon vert, environné d'un périsperme blane corné ; les cotylédons foliacés , la radicule supérieure. Les Rutées (2) se distinguent particulièrement des Zy- (x) Ce premier groupe renferme les genres suivans : $ Ier. Loges de l’ovaire monospermes, — 7ribulus. $ IT. Loges de l’ovaire polyspermes. Fagonia, L.; Ræpera, An. Juss.; Zygophyllum, L.; Larrea, Cav. ; Porlie, ria , R. et P. ; Guaiacum, L. Genera affiuia. — AREA DC.; Melianthus, Li (2) Dans cette tribu se rangent les genres Pegamum , L.; Æuta, An. Juss.; Aplophyllum, An. Juss. ( Ce genre renferme es espèces de Rues à feuilles simples.) Genus affine, — Cyminosma, GæœrTx. C4) gophyllées avec lesquelles elles ont de l’affinité par leurs fruits divisés en lobes, par l'embryon entouré d’un pé- risperme charnu , par leurs feuilles alternes sans stipnles et parsemées de glandes, si l’on excepte cependant le Pegamum , dont le fruit est entier, et dont les feuilles non glanduleuses sont accompagnées de stipules. Ce genre , intermédiaire entre les deux groupes , établit le passage presque insensible de l’un à l’autre. Celui des Diosmées (1), lé plus nombreux en genres et en espèces , réunit des arbres et des arbrisseaux. Leurs fleurs hermaphrodites régulières ou irrégulières ont un calice à quatre ou cinq divisions, quatre ou cinq pétales (1) Les Diosmées, divisées en quatre sections, d’après leur distri- bation géographique , comprennent les genres suivans : * Diosmées européennes. Dictamnus , L. ** Diosmées du cap de Bonne-Espérance. Calodendron, Tauws.; Ædenandra, Wir. ; Coleonema, Bartz. et Wewpr.; Diosma, Wicro.; Euchœtis, Barre. et Wewpt. ; ÆAcmadenia, Barr. et Wenpr.; Barosma, Wixzip.; Agathosme, Wrzzo.; Macrostylis, Barrr.et Wewpz. ; Emplevrum, Lawx. *** Diosmées de l’Australasie. Correa, Smitu; Diplolæna, R. Browx ; Phebalium, Vent.; Phi-. lotheca, Rupce; Crowea, Smira; Boronia, Smirn; Zieria, SMITH. ****X Diosmées américaines. $ Ier. Melicope , Forst.; Evodia, Fonsr.; Æsenbeckia, Kuwru; Metrodorea , Saxxr-Hiz.; Pilocarpus, Vaux; Hortia, Vaxo. ; Choisya, Kunrs. $ AI. (Cuspariées.) Spiranthera, Saint-Hiz.; Ælmeidea, Saxr- Es; Galipea , Auer.; Diglotuis, Nees et Manr.; Zrytrochyton, Nees et Manr.; Ticorea, Aure.; Moniera , Aves. $ (42 ) libres ou soudés , les étamines hypogynes, en nombre égal ou double de celui des pétales , quelquefois moin- dre; uu ou cinq ovaires , deux ovules dans chaque loge ; la capsule composée de coques réunies ou distinctes , l’endocarpe cartilagineux , bivalve, se séparant du sar- cocarpe à la maturité; deux graines dans chaque loge; les feuilles parsemées de glandes. M. de Jussieu divise les Diosmées en quatre sections dont les caractères d'or- ganisation sont en rapport, comme on l'a dit, avec les climats qu’elles habitent. Les Zanthoxylées (1) qui forment le 4° groupe sont des arbres et arbrisseaux à feuilles alternes ou opposées, simples ou composées , souvent parsemées de points glan- duleux. Leurs fleurs régulières et unisexuelles ont un calice à trois, quatre ou cinq divisions, des pétales en pareil nombre, quelquefois nuls ; quatre à cinq étamines dans chaque fleur mâle, avec un rudiment de pistil. Les fleurs femelles ont souvent des étamines stériles. L’ovaire est simple, à deux ou cinq loges, surmonté d’un style , ou.bien multiple, avec autant de styles que d’ovaires. Chaque loge renferme deux ovules, dont un avorte sou- vent. Le fruit est capsulaire ou charnu. La graine, entou- rée d'une enveloppe cassante, présente un périsperme et un embryon dont la radicule est supérieure. EEE (1) Dans le groupe des Zanthoxylées, M. Adrien de Jussieu range lez genres suivans : Dictyoloma, DC.; Galvezia, R. et P.; Brucea, Mix. : Brunellia, KR. et P.; Zanthoxylum, Kuntn; Boymia, An. Juss. ; Toddalia, Joss. ; Vepris, An. Juss.; Ptelea, L. f Genus affine, — 4ilanthus , Drsr. ( 426 ) Le cinquième groupe, celui des Simaroubées (1),a pour caractères , des fleurs hérmaphrodites, rarement uni- sexuelles, des calices à quatre ou cinq divisions, autant de pétales et d’étamines , dont la base de chaque filet s'é- largit en forme d’écaïlle, quatre à cinq ovaires contenant chacun un ovule, là graine recouverte d’une enveloppe membraneuse, les cotylédons épais, la radicule supérieure, point de périsperme. Leurs üiges sont ligneuses , leurs feuilles le plus ordinairement composées et non ponc- tuées. L'auteur rappelle quelqués génres dont l’affinité avec les Rutacées lui paraît encore douteuse et qui doi- vent être soumis à un nouvel examen. Puis il réanit dans un même tableau les caractères généraux de toute la famille ; tels que le calice à quatre où cinq divisions, quatre ou cinq sors alternes , librés ou soudés , quel- quefois nuls. Les ‘étamines en nombre égal ou double des pétales, avortées dans plusieurs genres, les anthères à deux loges s’ouvrantlongitudimalement du côté du cen- tre de la fleur, les filets portés sur ‘un gynobase ou sur un disque. Les loges du pistil verticillées, ordinairement + (1) Le groupe des Simaroubées comprend iles genres Quassia, Dec.; Simaruba, Ausz.; Simaba, Av.; Samaderai, GoERTN. \ Genera affinia. — /Vima, Hair. ; Harrisonia, Bow. Outre les genres déjà cités comme faisant partie des cinq'groupes établis par M. de Jussieu dans la famille des Rutacées, il en est quel- ques-uns qui, malgré leur analogie avec cetle famille, ne peuvent ren- wer exactement dans aucune des sections précédeutes, ou qui ne sont encore qu'imparfaitement connus. Ce sont les genres Chiüonia, DC.; Polembryum, An. De Juss.; Pseudiosma, DC. ; Thysanus, Loun.: Tetradium, Lour.; P'ilagonia, PLuw. ; Bas- , 35 ia, Tuuns. (427) en nombre égal aux pétales, distinctes ou soudées par leur centre, deux ovules ou un plus grand nombre dans chaque loge, rarement un seul , attachés à l’angle interne de la loge. Le fruit capsulaire, quelquefois charnu et in- déhiscent, simple ou multiple. Les loges des capsules s’ou- vrant en deux valves , l’enveloppe dé la graine membra- neuse ou testacée ; les formes de l'embryon très-difléren- tes. Le périsperme nul, corné 6u charnu , la radicule supérieure , quelquefois transversale. Des tiges ligneuses et herbacées , des feuilles opposées et alternes , simples ou composées , accompagnées ou dépourvues de stipules. On voit , d’après ce qui vient d’ètre exposé, que la fa- mille des Rutacées , formée d'un grand sombre de divi- sions et de sous-divisions liées les unes aux autres par des affinités réciproques , a peu d& caractères communs à tous les genres dont elle se compose et qu’on ne peut conséquemment la définir avec une grande précision. Plusieurs plantes médicinales, mais dont les propriétés sont très-variables , Jui appartiennent , telles que le Gayac, la Rue, le Zanthoxylum, le Cusparia febrifuga, dont l'écorce est connue dans les pharmacies sous le nom d’Ængustura, le Simarouba, le Quassia amara, ete. Elle réunitaussi des plantes d'agrément, comme la Fraxi- nelle et plusieurs Diosma du Cap, remarquables par l'é- légance de leurs formes et de leurs fleurs. M. Adrien de Jussieu a exposé avec une grande exac- titude Îles caractères généraux des Rutacées et ceux des divisions qu'il a adoptées ou formées dans cette famille. Les genres sont au nombre de soixante-neuf, dont sept nouveaux. Plusieurs de ceux qui étaient connus précé- demment, ont été rectifiés et mieux décrits. Enfin des ? (428 ) dessins très-corrects faits par l’auteur , représentent les organes de la fructification de tous les genres et en faci- litent l'intelligence, Nous pensoris que ce Mémoire de M. Adrien de Jus- sieu, qui renferme un très-grand nombre d'observations nouvelles , n’est pas moins important que celui qu'il présenta l’année dernière à l Académie sur la famille des Euphorbes , et qu'il mérite également d’être imprimé dans les Mémoires dés savans étrangers. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. , , Mémoire sur les Bélemnites ; Par M. H pe BLainvizze. \ #1) Dans ce Mémoire M, de Blainville ne s'arrête pas à compiler tout ce qui a été fait, depuis Théophraste jus- qu'à nos jours, sur ce geure de corps organisés ; il.se borne à renvoyer au chapitre que Walch, leur a consacré dans louvrage de Knor , et qui est bien suflisant pour mon- irer que toutes les hypothèses les plus absurdes ont été proposées. Îl préfère en donner de suite une description complète extérieure et intérieure. Une Bélemnite est, dit- il, un corps crétacé, solide, symétrique, c'est-à-dire pou- vant être partagé en deux moitiés semblables par un plan mené dans la direction de son axe longitudiral , de forme ordinairement conique, plus ou moins allongée, à coupe circulaire ou ovale, et dans lequel on peut distinguer un sommet , un corps, une base avec une cavité plus ou moins profonde, souvent partagée en plusieurs loges ( 429 ) par des cloisons en nombre variable , percées par un siphon latéral. La surface d’une Bélemnite est souvent parfaitement lisse; mais quelquefois elle est labourée par des espèces de sillons ramifiés comme vasculaires , ou par des fis- sures ou des cannelures plus ou moins profondes. La forme générale des Bélemnites est plus ou moins allongée et conique; mais quelquefois elle est à-peu-près cylindrique ou d’un diamètre égal dans presque toute la longueur; d’autres fois elle est fusiforme ou en massue; mais le plus ordinairement elle se renfle à partir du som- met , diminue ensuité peu à peu et se termine en se di- latant à sa base. - La coupe d’une Bélemnite n’est pas moins variable que sa forme; ordinairement circulaire , elle est quel- quefois ovale, le grand diamètre pouvant être vertical où transversal ; d’autres fois elle est subirigone , où même subtétragone ; mais il faut de plus observer que la forme n’est pas toujours la même dans toute la longueur de la coquille. | - Le sommet par où elle à commencé à se former pré- sente aussi des différences dans sa forme et dans sa po- sition; ainsi, aigu, mucroné, efülé, obtus où même ombiliqué , il peut être complètement médian, c'est-à- dire dans l’axe de la coquille, ou bien au-dessus ou au- dessous de cet axe. Le plus souvent il est lisse, mais il peut présenter de simples plis, peut-être subréguliers , qui s’irradient à sa circonférence, ou deux sillons, l’un dorsal, l’autre ventral, ou l’un à droite et l’autre à gauche, se prolongeant plus où moins en avant. La base de La Béleminite ou sa terminaison actuelle, (430) lorsque la coquille est complète, et dont la forme est ordinairement circulaire, triquètre, ou mème quadran- gulaire, est presque toujours plus où moins excavée par une, cavité conique qui se prolonge dans l’intérieur du corps. Cette cavité est toujours droite, comme la Bélem- nite elle-même, et parfaitement symétrique. Quelque- fois elle n’occupe pas la douzième partie de la longueur totale, tandis que dans le plus grand nombre des cas elle * s'enfonce souvent bien au-delà de la moitié. M. de Blain- ville fait encore remarquer que son sommet n'est pas toujours dans l'axe même de la coquille, quoique le centre de la base y soit. Les parois de cette cavité ne sont jamais lisses, on y voit souvent fort bien des stries circulaires très-fines , très-serrées, un peu irrégulières, et en outre, d'espace en espace, des espèces de canne- lures plus profondes, indices de l'endroit où les cloisons , dont il va être question , étaient attachées. Dans quelques espèces de Bélemnites on remarque en outre que la ligne dorsale et la ligne ventrale de cette cavité sont ereusées d’un sillon qui va jusqu’à son sommet. La cavité des Bélemnites les plus communes est par- tagée , surtout dans sa partie postérieure ou supérieure , en plusieurs loges plus ou moins serrées par des cloisons excessivement minces en forme de verre de montre, convexes en arrière , COnCaves en avant, et Ccorrespon- dantaux cannelures transverses de la cavité. Toutes sont percées par un trou , ou mieux peut-être par une échan- crure marginale, inférieure ou ventrale, ce qui constitue le siphon. S'il n'est pas certain que la distance des eloi- sons ou les loges aillent un peu en augmentant de la première à la dernière:, il l’est du moins que la dernière ( 451 ) est, infiniment plus grande que toutes les autres. C’est celle dans laquelle est l’ouverture. Cette ouverture que l’on trouve très-rarement com- plète , tantles bords qui la forment sont minces , a pres- que toujours Ja forme de la coupe de la coquille. Son bord ou péristome, ordinairement entier et iranchant, est quelquefois entaillé par une scissure qui bientôt sè change en une rigole extérieure et intérieure. Mais d’au- tes fois il n’y a qu’une cannelure extérieure qui n'est pas:mème toujours aussi sensible à dl ouverture que dans le reste de son étendue. En étudiantensuite la structure des Bélemnites , M. de Blainville montre qu’elles sontcomposées , comme toutes les autres véritables coquilles, d’une très-grande quantité de cônes ou de-cornets excessivement minces et emboi- tés les uns dans les autres depuis le sommet jusqu’à la base: Mais la différence capitale avec ce qui existe dans les coquilles ordinaires ; e'est que dans les Bélemnités c'est le plus grand, le plus nouveau de ces cônes ‘qui est le plus extérieur , et le plus petit, le plus ancien qui est le plus ‘interne , d’où il résulte que les stries d’ac- eroïssement ; au lieu d’être visibles à l'extérieur , le sont: à l’intérieur de la cavité quand il y en a, ou seulemert à la base dans le cas contraire. D’après cela , M. de Blainville conclut que cette co- quille appartenait à un animal pair ousymétrique , qu’elle était tout-à-fait intérieure comme los de la Sèche, et que , comme lui, elle était contenue dans une loge de l'enveloppe dermoïde ; qu’elle était dorsale et terminale, et que lorsqu'elle était complète, c’est-à-dire pourvue d'une cavité, l'extrémité postérieure des viscères de ( 432 ) animal , c'est-à-dire , très-probablement ; l'organe sé- créteur de la génération , et une partie du foie, étaient contenues , du moins en partie , dans cette cavité. Avant cela il ne devait y avoir qu’une simple adhérence à l’axe, mais sans pénétration, Après que la première partie de la cavité a été formée, l'animal s’accroissant s’est suc- cessivement détaché, et a produit un nombre plus ou moins considérable de cloisons , en même temps qu’il diminuait de pesanteur spécifique par le vide formé entre elles, absolument comme le fait l'animal de la Spirule et celui de l’Argonaute.. De cette manière, M. de Blainville conçoit dans la même espèce de Bélemnites , wois formes particulières de la coquille qui dépendraient de l’âge. Dans la pre- mière il n’y a pas encore de cavité, et les cônes compo- sans montrent leur tranche à la base de la coquille ; dans la seconde il y a une cavité plus ou moins profonde , et les stries d’accroissement sont visibles à l’intérieur ; et enfin dans Ja troisième, outre l'augmentation de la cavité , elle se partage dans son fond par des eloïsons plus ou moins nombreuses. On peut même concevoir une’ quatrième forme qui serait l’état complet, celui où la dernière grande loge serait formée. Cherchant ensuite avec quel animal actuellement wvi- vant celui des Bélemnites devait avoir le plus de rapports, et par conséquent sa place dans la série , 1l lui est aisé de faire voir, par une comparaison de la pointe de l’os de la Sèche , et surtout de deux corps fossiles dont l’un a été justement rapproché par M. G. Cuvier des os de Sèche , et l’autre encore plus voisin des Bélemnites, puisqu'il a une cavité plus profonde , avec dés traces de (433) cloisons, et d'un siphon ou d'une gouttière, a pu être considéré comme un genre distinct, nommé Béloptère par M. Deshaies, que les animaux des Bélemnites vien- pent encore remplir une lacune de la série animale, entre ces Béloptères si voisines des Sèches et les véritables Orthocères si voisines des Bacculites et des Ammonites. Avant de s'occuper de la distinction des espèces de Bélemnites, M. de Blainville recherche encore quelles altérations ces corps ont reçues dans le sein de la terre où ils sont depuis si long-temps , afin de mieux voir sur quelles parties doivent reposer les caractères distin - tifs. 1] lui semble d’abord que la structure fibreuse que l’on remarque si constamment dans les Bélemnites, qui est le caractère le plus généralement admis pour recon- naître ce genre de corps, est due à la spathification ana- logue à ce que présente le tèt des Oursins fossiles. Cette partie de la Bélemnite que les oryctographes ont désignée sous le nom d’alvéole , est encore plus évidemment un produit de l’état fossile ; en effet, c’est un corps tout-à-fait semblable aux articulations des Ammonites, et qui n’est autre chose que la matière étrangère moulée dans la cavité et dans les loges de la Bélemnite. Aussi peut-elle être formée de substances extrèmement différentes , suivant la nature de la couche dans laquelle celle-là a été ensevelie. Quelquefois on voit encore des traces des cloisons soit à l’extérieur seu- lement, soit mème dans la masse de cette matière; d’au- tres fois il n’y en a plus du tout et l’alvéole est toute d’une pièce et composée de caloties empilées. M..de Blaiaville passe aussi en revue les autres alté- rations moins importantes que peuvent présenter les (454 ) Bélemnites dans le sein de la terre, comme l'apparence des cônes composans à Pextérieur due au frottement , les pores irréguliers dont elles sont quelquefois creu- sées, qu'il pense être dus à l’action de quelque animal perforant, l'adhérence de corps marins , des genres Huitres, Anomie ou Serpule, la compression de la base, les fractures dues sans doute à la pression des couches superposées. L’adhérence de ces corps dans les couches dont ils font partie lui paraît en général ètre en rapport direct avec l'ancienneté de celles-ci, et sans doute avec leur état pulvérulent ou cristallisé. Enfin , après avoir énuméré d’après les géologues les terrains dans lesquels on a trouvé jusqu'ici des Bélem- nites, c'est-à-dire depuis la craie inclusivement jusque dans les couches les plus inférieures des terrains secon- daires , il fait l'observation que, sauf M. Defrance qui depuis long-temps avait distingué la Bélemnite de la craie de celle des terrains antérieurs, et surtout M. de Schlotteim qui a eu le premier l’idée de proposer plu- sieurs espèces et même de leur donner des noms, mal- heureusement sans les caractériser réellement , et sou- vent sans citer de figures, aucun zoologiste ne s'était occupé de cé sujet d’une manière un peu rationnelle , en sorte qu'il se voit forcé de considérer presque comme non avenu ce qui avait été fait avant lui sous ce rapport. Avant de donner la phrase caractéristique des espèces qu'il a pu obtenir dans les collections de Paris qui lui ont été ouvertes avec toute la générosité possible, M. de Blainville s’appesantit un peu sur les parties qui doi- vent fournir les caractères en les passant successivement en revue. Ce sont : 1° la forme générale qu'il est loin (455) de mettre en première ligne, puisque la mème espéce peut être cylindrique , subfusiforme , où mème un peu hastée ; 2° le sommet dans sa position au-dessus ou au- dessous de l'axe, ou dans l’axe lui-même ; 3° les can- nelures ou sillons normaux qui l’accompagnent ; 4° l’ou- verture dans sa forme, dans l'intégrité, ou dans la fis- sure plus ou moins profonde de son bord; 5° la forme de la fissure ou de la cannelure ; 6° la cavité dans sa forme générale et dans la direction de son axe , ét même dans sa proportion relative , jusqu’à un certain point cepen- dant , car la surface du sommet est plus ou moins grande dans la même espèce’, 7° la forme des cloisons , celle du siphon, et mème celle de l’alvéole, peuvent aussi être utilement envisagées ; enfin , il n’est pas jusqu'à l’état minéralogique de la Bélemnite dont on ne puisse se servir pour caractériser les espèces avec quelque avan- tage. Quant à la position géologique, quoique ce ne puisse être un caractère , on peut cependant s’en aider jusqu'à un certain point. L'ordre dans lequel M. de Blainville range les espèces qu'il a pu caractériser jusqu'ici ; est dan: la direction du passage des Sèches aux Orthocères , et par conséquent dans l’augmentation successive de la cavité , au contraire de la partie pleine ou de la surcharge du sommet, qui diminue de plus en plus à mesure qu’on approche des Orthocères , qui ne sont réellement que des Bélemnites entièrement creuses et à parois pariout excessivement minces. Nous allons nous borner à donner les divisions que M. de Blainville a proposées, et les noms des espèces qu'il a distinguées. A. Espèce sans cavité. 1°, La B. pleine, B. plena. B. Espèces à cavité très-petite, fissurée sur son bord, et sans cloi- sous. 2°. La B. de Scanie, B. Scaniæ; 3°. la B. d'Osterfield, B. Osterfieldensis; 4°. la B. à ouverture carrée, B. 1e- tragostoma; 5°. la B. granulée, B. granulata; 6°. la B. striée , B. striata. C. Espèces à cavité très - grande, fissurée sur son bord , sans cloi : sons. 7°. La B. mucronée, B. mucronata ; 8°. la B. semi- canaliculée , B. semi-caraliculata. D. Espèces à cavité très -grande , à cloisons siphonées, et avec un canal évident de la base au sommet. 9°. La B. d'Altdorf , B. Alidorfensis ; 10°. la B. apicicone , B. apiciconica; 11°. la B. aiguë, B. acuta ; 12°, la B. hastée, PB. hastata; 13°. la B. semi-hastée, B. semi-hastata. £. Espèces à cavité très- grande, cloisonnées, siphonées, sans fissure ni capnelures à la base, inais ayec deux sillons latéraux au sommet. 14°. La B. apicicourbe, B. apicicurva ; 15°. la B. bicanaliculée, B. bicanaliculata ; 16°. la B. tripartite, B. tripartita; 17°. la B. quinquésillonnée, B. quinque- sulcata ; 18°. la B. pieu , B. paxillosa ; 19°. la B. com- primée , B. compressa ; 20°. la B. épée, B. gladium. F. Espèces à cavité très-grande , cloisonnées , siphonées , sans fis- sure ni cannelures à la base , ni sillons latéraux au sommet. 21°. La B. courte, B. brevis; 22°. la B. large, B. lata ; 239. la B. digitale, B. digitalis ; 24°. la B. ir- régulière, B. irregularis ; 25°, a B. pénicillée, B, (437 ) penrcillata; 26°. la B. excentrique, B. excentrica ; 27°. la B. gigantesque, B. gigantea ; 28°. B. cylindrique, B. cylindrica ; 29°. la B. ombiliquée , B. umbilicata ; 30°. la B. subhastée , B. subhastata ; 31°. la B. en mas- sue, B. clavata; 32°. la B. dilatée, B. dilatata; 33°. la B. spatule, B. spatula. G. Espèces à cavité très-grande proportionnellement avec l’épais- seur du sommet , cloisonnée, siphonée , sans cannelures ni sil- lons. 34°. La B. fistuleuse , B. fistulosa ; 35°. la B. obtuse, PB. obtusa. Enfin M. de Blainville termine son Mémoire par des couclusions que nous allons rapporter textuellement. Conclusions de ce Mémoire. Les conclusions zoologiques et géologiques de ce tra- vail sont les suivantes : 1°. Les B. sont des coquilles intermédiaires aux os de Sèche et aux coquilles polythalames des Spirules et des Argonautes ; comme les premiers elles étaient tout-à- fait intérieures , comme le prouvent les impressions vas - culaires qu'on remarque sur certaines espèces et leur mode d’accroissement; comme dans les secondes, une partie de l’animal était contenue dans la cavité plus ou moins considérable et cloisonnée dont elles sont creusées. 2°, Elles sont composées de couches en forme de cônes qui s’emboîtent les uns les autres , comme des cornets de papier extrêmement minces, mais la plus nouvelle et la plus grande en dehors, la plus petite et la plus ancienne en dedans , de manière à ce que les stries d’ac- croissement ne sont visibles qu'à l’intérieur , au con- traire de ce qui a lieu dans les autres coquilles. VII. 29 (438) 30, Dans l’état où nous les connaissons , elles ont &té altérées dans leur structure minéralogique et sont évi- demment spathifiées , mais la coquille elle-même est restée. 4°. Ce qu'on nomme l’alvéole dans les Bélemnites est au contraire un moule de substance minérale très- variable , et qui s’est formé dans la cavité de la coquille dont il représente la forme et la disposition. 59, En suivant l'augmentation de la cavité des Bélem- nites, depuis les espèces où elle est à-peu-près nulle jusqu’à celles où elle s’acroit tellement que l'épaisseur des couches dont le sommet est surchargé est à peine plus grande que dans la circonférence de la cavité, on passe in- sensiblement aux Orthocératites véritables dont le carac- tère principal est cette minceur des parois , l'étendue de la cavité du sommet à la base, et la position latérale du siphon. 6°. Le nombre des espèces qu’il a été possible à M. de Blainville de caractériser est d'environ trente-six ; mais il est loin d’assurer qu’il n’en existe pas davantage, même dans notre Europe , à plus forte raison dans les autres parties du monde. 7°. L'étude des espèces qu’il a pu spécifier l’a conduit à ce résultat, assez singulier, que plus leur cavité est grande , ou plus elles approchent de la forme des Or- thocératites, plus elles sont confondues avec la roche qui les renferme , et plus elles sont anciennes; vive versä , plus la cavité diminue, plus le sommet est sur- chargé , plus la Bélemnite appartient à des terrains nou- veaux, plus elle est libre dans la roche qui la contient, et plus elle offre d’aualogie avec Îles os de Sèche. \ 3 (459 ) 86. La formation crayeuse est caractérisée par des es- pèces particulières de Bélemnites , comme M. Defrance l'avait déjà observé ; peut-être mème chaque partie de cette formation contient - elle des espèces distinctes. En effet , celle de la craie chloritée n’est pas celle de la craie tufacée ; malheureusement les Bélemnites que M. de Blainville a observées dans les collections, n’y sont pas accompagnées de renseignemens géologiques suflisans. 9°. Il n'ose encore assurer qu’ii en soit de même pour les terrains de sédiment antérieurs à la craie, c’est-à- dire que chaque membre bien distinct de ces terrains renferme une espèce particulière de Bélemnite ; maïs cela est assez probable , d’après ce qui a été dit à l’article 7. 10°, On n’a pas encore observé, du moins qu'il sache, de Bélemuite véritable au-dessus des terrains de craie , mais bien des Béloptères , c’est-à-dire des corps crétacés qui olirent déjà une plus grande analogie avec ce que nous connaissons d’existant aujourd'hui à la surface de la terre. 11°. ÏÏ ne croit pas qu'on en ait trouvé non plus dans les terrains de transition , ni mème dans ceux où existent les Orthiocérautes. 12°. Quoiqu’on n'ait encore observé de Bélemnites que dans des formations européennes , 1l est plus que probable qu'il en existe dans beaucoup d’autres parties du monde, et surtout dans le versant oriental de notre grand bassin de l'Océan septentrional , qui présente cette particularité d'offrir beaucoup d'espèces animales vivantes ou fossiles , à-peu-près analogues à ce que nous connaissons dans le versant opposé en Europe. 13°. De ce qu’on trouve les Bélemnites quelquefois q J0e1q ( 440 ) de la même espèce en très-grande quantité dans un espace assez circonscrit, ilen faut conclure que les animaux dont elles faisaient partie vivaient ensemble ou en trou- pes, un peu comme les Calmars et les Sèches ; cepen- dant les altérations et les mutilations qu'on y remarqne, prouvent qu’elles ont été balottées long-temps depuis leur mort. 14°. Les têts parasites qu’on remarque souvent adhé- rens à la surface des Bélemnites , ne sont pas nécessai- rement leurs contemporains : on conçoit en effet fort bien que les Bélemnites ayant pu se trouver long-temps au fond de la mer depuis leur mort, des animaux para- sites beaucoup plus nouveaux qu’elles ont pu s’y attacher; c’est ce dont on peut voir un exemple évident aux Vaches- Noires en Normandie , où des coquilles vivantes s’atta- chent à des Bélemnites mises à découvert, dans le terrain qui forme le rivage de la mer. (Extr. du Bull. de la Soc. phil., nov. 1825.) Nore sur le Festuca myuros de Linné ct sur quelques espèces voisines ; Par M. Soyxz-WILLEMET. Il existe une confusion entre les espèces de Fesiucæ voisines du myuros, et cetle confusion a été produite originairement par une faute typographique qu'il s’agit de corriger, ainsi que les erreurs qui en ont été le résul- tat. C’est ce que je vais essayer. Linné , dans son Species plantarum (Holmiæ 1762), décrit deux espèces de Fétuques qui sont assez voisines : (441) 1°. le F.myuros, 2°.le F. bromoïdes. Iassigneau premier la phrase spécifique suivante : panicula spicata nutante, calycibus minutissimis muticis, floribus scabris lon- gius aristatis ; et au second : panicula secunda, spi- culis erectis lævibus, calycis altera valyula integra , altera aristata. On lit dans Willdenow } au lieu de ce dernier mot , acuminata. H paraît que c'est dans l'édition de Reichard que cette faute s’est glissée pour la première fois, et que Wilidenow et les autres botanistes l'ont co- piée. T1 faut d’abord chercher à bien connaître ces deux es- pèces avant d'examiner celles que les modernes ont dé- couvertes depuis et qu’ils en ont rapprochées. Ces deux espèces différent entre elles, en se bornant aux expressions de Linné, 1°. par la plus longue des valves de la glume qui est simplement acuminée dans le F. myuros, et aristée dans le F. bromoïdes; 2°. par l'ab$ence de cils aux balles du bromoïdes (differt a F. myuro , glumis non ciliatis. Linn. 1. c.); ce qui prouve que le myuros de Linné n’est pas la plante que les modernes appellent Æ. myuros, mais bien leur F. ciliata (1); 3°. par la panicule qui est presque en épi dans le bromoïdes (panicula subspicata , Linn.) Le F. myuros, Linn. estle Gramen festuceum myu- rum, minori spica heteromalla , Scheuchz. p. 204 (2), (x) Decandolle le soupconne dans sa Flore française. Voyez tom. ut, p. 55. ; (2) L'édition citée, publiée par Linné, porte Scheuchz., p. 194; mais c’est évidemment une faute, puisque cette page appartient au Briza eragrostis Linn., et cependant cette faute a été copiée dans les au- tres éditions , même par Willdenow. Elle a été corrigée par Lamarck (42) selon la citation de Linné lui-même. C’est done, ainsi que je le disais tout-à-l'heure, le F. ciliata, Dec. I] se distingue par les cils de ses balles; par ses glumes dont la plus petite valve est sétacée, à peine wisible, tandis que l’autre a près d’une ligne et demie de longueur. Il n’a qu'une étamine. L’échantiilon que je possède vient du département de la Lozère. Le F, bromoïdes est, selon Linné, le Gramen pani- culatum bromoïdes minus, paniculis aristatis unam partem spectantibus. Scheachz. p. 297. I se distingue par ses balles non ciliées; par ses glumes dont la plus grande valve est aristée comme les balles, longue d’à- peu-près cinq lignes, et l’autre beauconp plus petite (elle a jusqu'à une ligne) , membraneuse (car puisque Linné adopte la description de Scheuchzer pour sa plante, je veux bien croire qu’il l'a vérifiée sur ses échan- tillons , et qu’il n’a point , comme on le fait trop à pré- sent , cilé ses synonymes sans y voir); par ses pédoncules épaissis sous les épillets ; par sa panicule dont les épil- lets sont presque tous uniflores, éxcepté dans le bas. Il y a trois étamines. L’échantillon de mon herbier a été trouvé aux environs de Nancy. Fnumérons maintenant quelques espèces voisines de. celles-ci : je veux parler des Festuca pseudo-myuros , et sciuroïdes, qui ont des rapports avec le F, myuros de Linné , et du F: uniglumis, qui se rapproche de son F, bromoïdes. om ( Dict., 1, p. 461), mais en appliquant ce synonyme à son F. myuros qui n’est pas celui de Linné, et par Decandolle (FL. JE iii ; P: 5 }, qui l’applique convenablement au F. ciliata. (443 ) Le F. pseudo-myuros, Nob. (myurus, Dec.) est le Gramen festuceum myurum elatius, spica heteromalla gracili. Scheuchz. p- 293. On le distinguera facilement du F. myuros, Linn. (ciliata, Dec.) par ses balles non ciliées, par sa panicule ordinairement plus longue et plus penchée ; du F. bromoïdes par ses glumes non aris- tées, par ses pédoncules non épaissis au sommet. Il n’a qu’une étamine. Il croît abondamment aux environs de Nancy. LeF. sciuroïdes, Roth. estle Gramen bromoïdes,pani- cula heteromalla longioribus aristis donata. Scheuchz. p. 290. Il diffère du myuros par ses balles non ciliées ; du pseudo-myuros par sa panicule pius courte non pen- chée, fort éloignée de la feuille supérieure, tandis que cette feuille s’épanouit à la base de la panicule dans le F. pseudo-myuros (myurus, Dec.); par ses épilleis plus grands; par les valves de ses glumes qui sont beaucoup moins inégales. Enfin, il diffère du bromoïdes ‘par ses pédicelles non épaissis au sommet, par son étamine unique. Il croit aux environs de Nancy (1). Le F, uniglumis, Soland. est sans doute le Gramen festuceum pumilum, panicula heteromalla locustis ma- joribus longius aristatis. Scheuchz. p. 298. Il est fort rapproché . F. bromoïdes. I] n’en diffère guère que parce que la plus petite des valves de ses glames est presque nulle (d’où lenom uniglumis), tandis qu’elle a une ligne dans le F. bromoïdes, dont les épillets sont ce- pendant plus petits ; et par son port: en eflet, il est nn (1) Je l’ai recu des départemens de la Moselle, du Calvados , du Mor- bihan, de la Lozère, sous le nom de F. bromoïdes. C 444 ) moins élancé, plus nourri dans toutes ses parties; sa panicule est bien plus serrée. Peut-être, si Solander eût connu le véritable F. bromoïdes de Linné, n'eût-il regardé sa plante que comme une variété de cette espèce. Au reste, ellese distingue des F. myuros, pseudo-myu- ros et sciuroïdes par ses glumes aristées, par ses pédi- celles épaissis au sommet, par ses trois étamines. Mon échantillon a été recueilli dans le département du Mor- bihan. Résumons maintenant les observations qui précèdent. FESTUCÆ MYUREÆ. © x, Floribus monandris, calycibus muticis, pedicellis nor incrassatis, plerisque multifloris (Vuzrra, Guel.). 1. Festuca myuros ,Linn. Panicula racemosa secunda; spiculis sub 5- floris; calycis valva majore acuta (1: lin. longa), altera brevissima ( ; lin.) setacea; valvis corolli- nis longe cilialis aristatisque, Scxeucuz. , p. 294. Festuca myuros, Lanx., Sp., pl. 1, p. 109. Festuca ciliata, Pers., Ench , 1, p. 94; Dec., Fl. fr., xx, p. 55; Rœm.et Scnuzr., Sys1. veg., 11, p. 728 (1); Spnenc, Syst. veg., 1, p. 353 (2). (1) Y a-t-il plusieurs plantes confondues avec le F. ciliata? On le soupconnerait d’après les incertitudes de Rœmer et Schultes (Z. c., et Mantiss. , 11, p. 400) ; incertitudes qui leur sont , au reste, très -fami- lières. (2) La ligule n’est point: acuta elongata, comme le dit Sprengel, Elle est, ainsi que dans toutes ces espèces, très- courte et tronquée, et le sommet de la gaîne porte, des deux côtés de la feuille , deux oreillettes ordinairement inégales, Les feuilles ne sont nas non plus parfaitement JS (44 ) V'uipia pilosa , Gus. , F1. bad., 1, p. 8? Icon. , Scueucuz. , tab. 6, fig. 12 (mediocr.). 2. Festuca pseudo-myuros, Nob. Panicula longe race- mosa sub secunda nutante, vagina summi folii basi sub involuta ; spiculis sub 5-floris ; calycis valva majore acu- ta (1 À lin. longa), altera breviori (x lin.) setacea ; valvis corollinis subscabris longe aristatis (1). Scneucez. , P: 293. Festucamyuros, Pozz. , F1. pal., x, p. 104 (excl. syn. Linw.); Lan, FL. fr., mx, p. 6o2 (idem); Lam., Dict., 11, p. 461 (excl. syn. SCHEUCUZ. ). Festuca myurus, Leers., Herb., no 79; Smiru, PL. brit. ,1, p. 118 (excel. syn. Lx.) (2) ; Wreun., Sp., pl. 1, p. 422 (excl. syn. Lan. et Scneucuz.); Pers., Ench., 1, p. 93; Dec. , FL. fr. , 11, p. 54 (excel. syn. Linx.); Scuran., FÙ. germ., x, p. 327; Mérar, F2. par. ,u, p.21 (excl. syn. Lann.); Rœw. et Sc. Syst. veg., 1, p- 726 ( idem). Vulpia myurus , Guez., FU, bad., 1, p: $ (idem). Festuca bromoïdes, var. SPRENG. , Syst. veg.,1, p. 354 (idem). Icon. , Scazucuz., tab. 6, f. 11, Leers, L. ©. , tab. 3,£, 5. 3, Festuca sciuroides , Roth. Panicula racemosa se- cunda a vagina summi folii longe remota ; spiculis sub 5 - floris; calycis valva majore acuta (3 lin. longa), altera breviori (r = lin.) setacea ; valvis corollinis subscabris longe aristatis. mm glabres ; elles sont un peu scabres en dessus dansle Æ, myuros et dans les suivans. (x) L’arête est vraiment terminale. Le n° 1443 de Haller parait ne pas appartenir à notre plante, puisqu'il dit: Æd Bromum accedit, cum arista vere ex nervo glumæ paulo sub apice oriatur. (2) ILest étonnant que Smith se soit trompé pour les deux plantes de Linué ; son F. myuros étant notre pseudo - myuros, et son Æ. bromoï- des le F, sciuroides, \ ( 446 ) * Scneucaz. , p. 290 et 297. Festuca bromoïdes, Swiru, FE, brit, ,1, p. 119 (excl. syn. Linx.) (x); Lau., F2, fr.. mx, p. 602; Lam., Dict., 11, p. 461 (excl. syn, Scueucrz.) (2); Dec., Æl. fr., xx, p. 55 (excl. syn. Lanw.); Scnran., FL. germ.,1, p. 325 (excl. syn. prim. Lainn., Waizz- DEN.); MÉRAT, F2. par. ,11, p. 21 (excel. syn. Linw.)4 Rœm. et Scu., Syst. veget., 11, p. 725 (excel. syn. Lanx., Waczo. et Guec.). Festuca sciuroïdes , WVizun., Sp. , pl. 1, p. 423. Vulpia sciuroïdes, Gmez., F1. bad. , 1, p.8. Festuca bromoïdes , var. Srrexc. , Syst, veg. , 1, p. 364. Icon., Scneucuz. , tab. 6, f. 10. 8. Floribus triandris, valva calycina majore, aristata, pedicellis incrassatis , plerisque unifloris. 4. Festuca bromoïdes, Linn. Panicula subspicata laxa nd ete cuDo Ne Et alye 1 ; = secungua; spicuitis su 5-floris; ca VCIs vaiva majore aris- tata (5-6 lin. longa}, altera brevissima (à lin. ) mem- branacea ; valvis corollinis glabris longe aristatis. SCHEUCEHZ. , P. 297. Festuca bromoïdes , Law. , Sp. , pl. 1,p. 110; Wizuo., Sp., pl. 7, p- 418; Pens., Zrch.,1, p.93? Guez., Æ, bad, , 1, p.215 (excl. syn. Lam., Dict.). : Festucauniglumis, Mérat, FL par. , 11, p. 21 (excl. syn. Wizzn.)? et nonpullorum ? Icon. , Scueucuz., tab. G,f. 14; Prur, Ælm., tab. 33, f. 10 (mediocr.). 5. Festuca uniglumis, Scland. in hort. Kew. Panicula subspicata densa secunda; spiculis sub 6-floris; calycis RE EE VIRE LAINE TEA SAONE ON AUOT RENE JR" NLS RE (1) Remarquez que Smith, tout en regardant sa plante comme celle de Liuné , ne cite pas Scheuchz., p. 294, mais p. 290, ce qui est bien. (2) La figure des Z{ustrations (t. 46, f. 4) ne représente ni cette plante ni le véritable F°,. bromoïdes. e ( 447 ) valva majore aristata (6-7 lin. longa), altera subnulla; valvis corollinis glabris longe aristatis. SCHEUCHZ. , P. 208. Festuca uniglumis, Smirm. FE brit., 1, p. 118; Win. , sp., pl. 1, p. 423; Pers., Ench., 1, p. 93; Dec., Fi. fr., ut, p. 55; Roœm. et Scn., Syst. veg., 11, p. 728 ; SPRENG., Syst. veg., ï, p- 354. Tcon. An prioris varietas ? De la génération chez la Moule de peintres (Uno Pictorum } Par M. le docteur Prévost. (Lu à la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève le 17 mars 1825.) Dans les divers écrits que nous avons publiés, M. Du- mas et moi, sur la génération, nous nous sommes atta- chés à établir que chez les vertébrés le développement de lembryon n'avait lieu qu'après le contact entre les cicatricules qu'émettent les ovaires des femelles et les aniraalcules spermatiques (1). Les observations que ren- ferme ce Mémoire montrent que les Mollusques suivent la même loi ; elles ont été faites sur la Moule des Pein- tres (U/nio Pictorum). La facilité avec laquelle on la rencontre dans nos marais a déterminé mon choix. Si vers l’entrée du printemps nous examinons les ap- on (1) Voyez la note à la fin de ce Mémoire. (448) pareils générateurs de quelques sujets de cette espèce, nous serons, au premier coup-d'œil, frappés des diffé- reuces qu'offrent les produits qu’ils émettent. Tandis qne nous trouvons chez une partie des individus que nous ouvrons un véritable ovaire et des œufs en abon- dance ; chez les autres, l'organe analogue et semblable- ment placé ne contient qu'un liquide épais, de couleur lactée, qui, sous le microscope, fourmille d’animal- cules en mouvement. Ces différences si tranchées ne sont ni l'effet du hasard, ni le résultat du passage d’un certain état de l'ovaire à une condition subséquente. Les Moules où nous ren- controns les œufs ne donnent aucune trace du liquide épais et lacté; celles où ce liquide se forme ne pondent point d'œufs. En conséquence de cette division naturelle du sujet , nous nous occuperons d’abord des animalcules et de l'appareil qui les émet, puis de l'ovaire et de ses œufs. L'appareil qui renferme le liquide blanc se compose de deux grosses masses placées symétriquement à droite et à gauche du corps de l'animal et immédiatement au- dessous de la peau : ces lobes volumineux , au temps de la fécondation , se dépriment et perdent la plus grande partie de leur épaisseur après cette époque. Ils présen- tent une agglomération de très- petites cellules où se rassemble la sécrétion que leurs vaisseaux laissent échap- per. Cette sécrétion coule au dehors par deux conduits assez courts et passablement larges , placés l’un à droite , l’autre à gauche à la partie supérieure et antéricure du corps de la Moule , près de l'insertion des branchies. Si, comme nous l'avons dit plus haut, l'on soumet an mi- \ , (449 ) croscope le liquide que versent les canaux latéraux , sous Ja plus légère pression , on le tronve presque entiè- rement composé d’animalcules identiques entre eux, doués de ce mouvement oscillatoire vague, qui distingue tous les animalcules spermatiques que nous avons obser- vés jusqu'ici; mais leur forme n’est plus la même; elle consiste en deux éminences arrondies, dont l’une anté- rieure , un peu plus grosse, s’unit à la postérieure par un isthme assez étroit. Leur longueur totale est 1mm,8, vu avec un grossissement linéaire de 300 ; leur plus grande largeur est omm,8 ; ils sont rapplatis comme leurs analogue: chez les vertébrés , mais un peu moins : comme eux aussi, pour se mouvoir ils se placent sur le tran- chant. Les acéphales ayant jusqu'ici été tous regardés comme androgynes , j'ai cherché avec beaucoup de soin si l'organe qui nous occupe ne contiendrait pas aussi des œufs. J'ai fait cette recherche avec M. le docteur Mayor, heureux de profiter dans cette circonstance des lumières de ce savant anatomiste. Nous avons vu, à la vérité, des globules mélangés aux animalcules, mais ils étaient en petit nombre, ne ressemblaient point aux œufs , et leur diamètre ne dépassait pas 5mm, vus avec le grossis- sement de 300. Les ovaires sont aussi composés de deux masses consi- dérables, étendues symétriquement, à droite et à gauche, immédiatement au-dessous de la peau; ces lobes, énor- mément volumineux au moment de la ponte, perdent aussi toute leur épaisseur après que celle-ci à eu lieu, et n’offrent plus qu’une lame mince de tissu celiuleux. Le parerichyme des ovaires participe à l’organisation gé- nérale de ce viscère , telle que nous Pavons reconnue pie- (Ho) tout : ilse compose de deux feuillets celluleux , adhérèns l’un à l’autre, entre les surfaces de contact desquels les œufs se trouvent placés et se développent; les adhérences, les plis infiniment nombreux de la membrane qui con- stitue chaque ovaire, forment quantité de cellules où les œufs tombent après avoir atteint leur maturité, et s’en- tassent au nombre de vingt à trente. À cette epoque ils ont environ omm,2 de diamètre ; ils sont composés d'un jauneflottantdans une albumine claireetforttransparente, qu’une enveloppe mince et facile à déchirer environne de toute part : une couche de mucus les enduit extérieure- ment et détermine l’adhérence qu’on observe entre eux. Les jaunes sont aussi de figure sphérique ; leur teinte varie du jaune pâle à la couleur brique foncée , et leur diamètre est omm,06; leur substance, examinée au mi- croscope, présente, comme le mème corps dans tous les œufs, des gouttelettes d’une huile plus ou moins colorée et des globules jaunes de 0M%,0016 de diamètre. À cette époque on ne saurait distinguer sur les jaunes la cicatricule; mais lorsque, retenus par les feuillets de l’ovaire , ils sont encore fort transparens , on distingue à leur surface un disque plus clair, environné d'un bord obscur, tout-à-fait analogue à la partie que nous avons désignée sous le nom de cicatricule chez les vertébrés. C’est en déchirant les parois des cellules que les œufs sont émis par deux canaux pareils en tout à ceux que nous avons décrits sur l'organe qui renferme les animal- cules. Les œufs, au sortir des ovaires, vont se loger dans les branchies; celles-ci, au nombre de quatre, et disposées par paires, ne ressemblent pas mal à des rubans allongés , assez larges , juxtaposés l'un à l'autre , à droite (451) et à gauche du corps auquel ils se fixent par leur ord supérieur, tandis que l’inférieur esi libre et flottant dans la coquille. Chaque branchie forme une cavité divisée en locules, dont l'entrée se remarque vers le bord supérieur. C’est dans ces locules que doivent se développer lesœufs ; lac- cès en est direct et facile pour la branchie externe; une longue scissure vers le bord supérieur expose aux re- gards toutes les ouvertures de ses subdivisions : il n’en est pas tout-à-fait de même pour la branchie externe ; cependant on trouve sans peine, à la partie postérieure , le large orifice de espèce de conduit par où les œufs abordent à ses locules. Quelques joufs après qu’ils ont été déposés dans les branchies , l’on commence à aper- cevoir sur les œufs les premiers changemens que la fé- condation y apporte; le jaune augmente de volume , et sa substance devient un peu plus fluide ; à sa surface se marque un trait en ligne droite , plus foncé que le champ sur lequel il est placé; plus tard l’on voit se dessiner à droite et à gauche de ce trait deux courbes symétriques , qui, tournant à lui leur concavité, viennent aboutir à ses extrémités. Ces courbes latérales s'étendent, et lorsque les surfaces qu’elles circonscrivent ont pris quelque opa- cité, l’on reconnaît en elles le limbe des valves de la co- quille; la ligne moyenne, qui paraît la première, cor- respond à la charnière. Cette dernière partie prend rapi- dement beaucoup de consistance, et si on considère le fœtus de profil , on la trouve droite on même légèrement concave de très-convexe qu'elle était auparavant; l’espace situé immédiatement au-dessous de la charnière est fort transparent; il est environné d'une bande plus obscure, (45) en forme de croissant. Si nous disposons la jeune Moule de manière à se présenterentièrement ouverte sur le porte- objet, on voit que cette bande est formée de deux feuillets semblables, dont chacun correspond à la valve au-des- sous de laquelle il s’est développé. Ces feuillets sont les _ portions latérales des parois abdominales , leurs bords un peu plus épais, celles du pied. Ici, comme à la même époque cbez les vertébrés, l'abdomen du nouvel animal est ouvert; il se fermera dans la suite, sur la ligne mé- diane , par l’adhérence entre elle des parties droite et gauche du pied , et, comme chez les vertébrés ovipares, il recevra dans sa cavité le jaune dont le volume est fort diminué. Encore renfermées dans l'enveloppe externe de l'œuf, les petites Moules qui viennent de se former exé- cutent déjà des mouvemens fréquens et rapides qui con- trastent avec la lenteur de ceux des adultes ; ces mouve- mens ont aussi plus d’étendue : ceci tient à ce que la su- ture médiane de l'abdomen n’existant pas encore, l’é- cartement des valves ne rencontre aucune opposition. Je ne m'arrêterai pas davantage sur le développement de ces fœtus ; plus de détails à cet égard m'éloigneraient du but que je me suis proposé , etje passe aux deux conséquen- ces qu'il me semble permis de tirer des faits exposés dans ce travail. 1°. Jeremarquerai que le liquide blanc sécrété par les organes générateurs d’une moitié des individus chez les Moules des peintres, a trop d’analogie avec le sperme des vertébrés pour qu’on ne soit pas conduit à le regarder comme une substance semblable appelée à jouer le même rôle. 2°. Que, puisque nous ne trouvons pas les œufs et la (453 ) liqueur séminale sur le même sujet, les sexes doivent être séparés , contre l'opinion généralement admise que tous les acéphales sont androgynes. Les conclusions que j’énonce demandaient toutefois à être confirmées par des expériences directes, et j'ai fait les suivantes : J'ai mis dans un large baquet des Moules dont les œufs, prêts à être pondus, distendaient les ovaires. Je me suis assuré que c'était bien des œufs qu’elles por- taient, en en faisant sortir quelques-uns de leur flanc, au moyen d’une légère poncture. Dans un autre baquet j'ai placé des Moules que je regardais comme du sexe masculin , ayant, par le mème moyen que dans le cas précédent , vérifié que leurs organes générateurs renfer- maient. la semence et non pas des œufs. - Les femelles , au bout d’un mois plus ou moins, ont pondu des œufs stériles , qui , après quelque temps, ont été rejetés des branchies, défigurés et à moitié détruits. Les mâles présentent encore, à l’époque où j'écris, la semence dans le même état où elle était au commence- ment du printemps; elle gonfle fortement les testicules ; et il s’en émet de temps en temps au dehors. Dans un troisième baquet , où j'avais mélangé les sexes, les bran- chies des Moules femelles se sont trouvées distendues par de jeunes Moules nouvellement écloses , très-vives et bien développées. Les unes étaient encore renfermées dans les enveloppes de l’œuf ; d’autres les avaient déchi- rées et ne se trouvaient retenues que par la couche de - mucus exlérieur, Je nai rien vu quant à la manière dont le mâle féconde la femelle; il y a toute apparence que, placé près d’elle, VIL. 30 ( 454 ) il répand simplement. sa semence. Celle - ci est délayée dans l’eau qui baigne l’intérieur de la coquille , puis re- jetée au dehors avec ce véhicule dans ce mouvement al- ternatif qui constitue la respiration de l'animal. L'eau spermatisée vient à son tour en contact avec les œufs de la femelle , soit à leur passage de l'ovaire dans les bran- chies , soit lorsqu'ils sont arrivés dans celles-ci. NOTE. « J'ai désiré jusqu'à présent m'abstenir de toute discussion sur la théorie proprement dite de la génération , attendu que nous n’avons pas les données au moyen desquelles on peut éclaircir ce sujet d’une ma- nière complète. Comme il me paraît cependant qu’on ne se fait pas une juste idée de ma manière d'envisager ce phénomène , j'esquisserai briè- vement ici l'hypothèse qui me paraît la plus probable, en rappelant toutefois au lecteur que je n’y attache qu’une très-légère importance. « Les animaux destinés à remplacer ceux que la mort détruit se dé- veloppent par la répétition des mêmes actes qui ont amené leurs devan- ciers. Pour les étudier d’une manière utile au but que nous nous propo- sons , nous sommes obligés de remonter aux conditions du premier de ces actes, et nous trouvons que c’est le contact entre la liqueur pro- lifique du mâle et les œufs émis par Povaire de la femelle. Un examen plus attentif encore nous fait reconnaître que ce sont les animalcules spermatiques qui forment l’éléiment essentiel à la génération dans la se- mence du mâle , et qu’il est infiniment probable que le nombre des ani- malcules employés correspond à celui des fœtus développés ; action de ces animaleules , que nous regardons comme les agens masculins de la génération , est donc individuelle et non pas collective. — Passant ensuite à l'étude des œufs , ous voyons sur ceux-ci un appareil qu’on a nommé la cicatricule et dans l'aire transparente duquel se dessinent Les premiers rudimens du fœtus ; c’est là que nous rechercherons les agens générateurs de la femelle. — En conséquence , nous soumettrons à un très-bon mi- eroscope l’aire transparente des cicatricules que portent les jaunes en- core retenus dans l’ovaire chez une poule dont le coq n’a jamais appro- ché, et nous y remarquerons un petit nuage allongé qui se dirige de la circonférence au ceutre ; puis répétaut la même observation sur un œuf (455) fécondè, en ayant soin de le retirer de Voviducte, afin d'être sûr qu'il n’a été soumis à l’incubation pour aucun espace quelconque de temps, nous y rencontrerons dans la partie moyenne du nuage un trait central qui rappelle l’animaicule spermatique ; à l’entour de cette ligne se pro- nonceront symétriquement les formes du poulet dès les premières heures de l’incubation. Aussitôt que l'embryon peut être disséqué , nous recher- chons cette partie, qui semble l’axe du système qui s’établit ; mais elle a disparu : son existence n’est que temporaire . elle ne doit point demeu- rer portion iutégrante du fœtus. La nubécule qui entoure letrait central west pas non plus en miniature l’image du futur animal; on ne saurait y reconnaître ces formes arrêtées qui ne feraient que grandir si elles. avaient préexisté : ici, au contraire, l’observateur assiste à une véri- table construction ; il voit se canevasser daus la cicatricule des parties, qui, d’abord plus grandes, se dépriment, se faconnent , pour arriver à la figure qu’elles conserveront , et avec laquelle elles n’ont pas la plus légère ressemblance. Les faits que nous retracons sont peu favorables à la doctrme de l’emboîtement des germes, et nous y retrouvons avec plaisir des argumens contre une opinion qui cadre mal avec les proprié- tés connues de la matière, et rebute l’imagination par la stérilité des conséquences qu’on peut en tirer ; ils tendraient plutôt à nous montrer le fœtus comme le résultat de l’action que l’animalcule spermatique exer- cerait sur le corps opaque de l’aire transparente ; ni l’un ni l’autre de ces agens ne formeraient uve partie de l’être qui se crée ; ils ne feraient que donner naissance au premier des actes successifs en vertu desquels cet être serait produit. Cette manière d’envisäger le phénomène nous fournit une meilleure explication de la ressemblance des hybrides au père et à la mère ; elle nous indique qu’une bonne analyse du dévelop- pement et de la nutrition d’un organe nous découvrira les lois qui prési- dent à l’organosénésie en général , et j'espère montrer Papplication de ce principe dans un travail que je termine en ce moment sur là régéné- ration des membres de la salamandre aquatique. » Nores sur le Coronilla vaginalis ; par M. Sexpe. (Extrait d’une lettre aux Rédacteurs. ) ...... Malgré son peu d’étendue, le genre Corcrilla est loin encore d’être suffisamment éclairei , et, sous ce (456) rapport, il mériterait peut-être l'attention de quelque zélé monographe. Celles même de ses espèces qui ap- partiennent à la France ne me semblent pas toutes exac- tement déterminées : c’est ainsi que le Coronilla vagi- nalis, très-bien décrit pourtant par M. de Lamarck dans l'Encyclopédie (t. 2, p. 121) et qui croît non-seu- lement en Italie, comme il l'indique, mais aussi en Provence , a été ou complètement omis ou confondn avec d’autres espèces et décrit sous d’autres noms, soit dans les livres les plus récens sur les plantes de France, tels que le Flora gallica de M. Deslonchamps et la Flore française , soit même dans le Prodromus que pu- blie M. Decandoile. Dans ce dernier ouvrage en effet (t. 2 , p. 309 ) cet auteur donne sous le nom de C. minima une plantenon moins distincte de l’espèce Linnéenne que de celle qu'il avait lui-même décrite dans sa Flore. La synonymie et les figures qu’il indique appartiennent à deux espèces distinctes , savoir : les unes (celles de J. Bauhin , de Jacquin et de la Flore Française ) au C. minima de Linné,; l’autre au C. vaginalis de Lamarck. C’est enfin à cette dernière espèce uniquement que se rapporte , quoique d’une manière imparfaite , sa phrase caracté- ristique. Il suit de là que le €. minima est réellement omis dans le Prodromus , et que le €. vaginalis s'y trouve, mais sous un nom qui ue lui appartient pas. Ainsi le C. minima du Prodromus n’est en définitive que le C. vaginalis de l'Encyclopédie. J’ajoute, pour l'avoir vérifié dans l’herbier même de M. Deslongchamps, que c’est aussi le C. vaginalis que cet auteur a désigné dans son Flora gallica (1. 2, p. 465 ) sous le nom de (47) C. montana, plante bien distincte néanmoins de celle que M. Decandolle à décrite sous ce nom dans le supplé- ment de sa Flore comme dans son Prodromus. Voilà donc une espèce, le C. vaginalis, qui doit réel- lement prendre place dans la flore de France : M. Des- longchamps l'avait recue des montagnes Provence, et j'en possède des échantillons recueillis à la montagne de Seyne dans les Basses-Alpes. Ses caractères sont si tran- chés et si bien indiqués par M. de Lamarck, qu’on peut s’é- sonner de la confusion et de l'oubli dont elle a été l’objet. Cette espèce sous-frutiqueuse et à fleurs jaunes se dis- tingue en eflet de toutes ses congénères , soit par ses stipules grandes (3-4 lignes), membraneuses , incom- plètement soudées en une éorte de gaine longue, très- ample, que terminent deux lobes ovales-aigus , soit aussi par ses feuilles très-petites, presque rondes, à 7-9 folioles, dont les deux inférieures sont toujours plus où moins distinctes de la tige. Son port, ses stipules en- gainantes , la petitesse et la forme de son feuillage ne permettant pas de la confondre avec le C. stipularis de Lamarck ( C. valentina, L.) dont la disposition de ses folioles par rapport à la tige et la grandeur de ses stipu- les sembleraient d’ailleurs la rapprocher. Ces deux der niers caractères , au contraire , la distinguent parfaite- mentdes C. minima, C. coronata , C. montana, dont elle offre à quelques égards le port et le feuillage. Quant aux autres espèces fruiiqueuses et à fleurs jaunes denotre flore, les C. glauca, C. juncea, C. emerus , elles ne présentept avec le €. vaginalis aucune analogie réelle. (458 ) Nore sur la Caverne à ossemens d'Adelsberg, en Carniole ; Par M. Berrranp-GEsun , Membre de la Soc. d'Hist. nat. de Paris. (Extrait d’une lettre adressée à M. Alex. Brongniart , en date du 30 mai 1825.) Les cavernes à osseméns ont depuis long-temps attiré l'attention dés naturalistes , et surtout des savans alle- mands. M. Cuvier, dans son chap. IT , tom. 1v, de la deuxième édition de ses Recherches sur les Ossemens fossiles, traitant du gisement de ces ossemens de carnas- siers fossiles sous le rapport géologique , donne un résu- mé général des divers travaux publiés sur les grottes à ossemens; malheureusement, les ouvrages qu'il a été obligé de consulter pour compléter ce travail , ne lui ont pas toujours fourni des renséignemens fort exacts. En eflet , M. Cuvier, parlant de la caverne d'Adels- berg , en Carniole, d’après une brochure de M. Volpi de Trieste, dit que c’est à près de deux lieues de l'entrée qu'il découvrit des os d'animaux. Ayant visité cette caverne, j'ai été à mème de vérifier que l’assertion de M. Volpi n’était pas fondée sur une exactitude d'observation assez grande. Lors de mon pas- sage à Trieste, au mois de juillet 1823, avant de me rendre à Adelsberg, j'avais eu l'avantage de connaître M. Volpi. Ce savant, me montrant les ossemens re- cueillis par lui à Adelsberg , m’assura aussi qu'on ne les trouvait qu’à deux lieues de l'entrée de la grotte, et seu- (459) lement dans un bloc très - compacte de quelqnes pieds cubes , d’où il n'était plus possible d’en retirer, vu qu’il avait pris tout ce qui pouvait s’enlever facilement. Malgré ces renseignemens peu encourageans , je me reudis néanmoins à Adelsberg pour voir un exemple de ces grottes immenses du calcaire secondaire. L'entrée de cette caverne d’Adelsberg est ouverte dans un calcaire compacte blanc , secondaire, en bancs puissans, incli- nés au S.-0., de 30 à 35°. À cinquante pas de l’entrée on se trouve dans une vaste salle que traverse le torrent de la Pinka. Après être passé sur la rive gauche de ce tor- rent, on entre dans un couloir assez bas et peu long qui conduit dans une seconde chambre allongée : c’est ici que commence véritablement l'enfilade de chambres plus ou moins larges et hautes, situées sur un plan presque ho- rizontal. A peine entré dans cette seconde chambre, je vis que le sol était formé d’un limon argileux jaune et rou- geàtre , d’un à deux pieds d'épaisseur, plus ou moins im- prégné et recouvert de croûtes de stalagmite jaune. Dans les endroits où il offrait peu de résistance , je fouillai avec la pointe de mon marteau , et je fus assez heureux pour déterrer quelques fragmens d’os, quoique, d’après ce qu’on m'avait dit, je ne dusse pas m’attendre à les y ren- contrer. Dès-lors je fus persuadé que si M. Volpi n'avait trouvé des os qu’à deux lieues de l'entrée, c’est qu’il ne s'était pas donné la peine de les y chercher plus près. Je me mis à travailler avec plus d’ardeur, eije parvins à en déterrer de bien conservés , tels que radius, cubitus, fé- murs , humérus, fragmens de mâchoires, calcanéum , doigts , vertèbres, etc. , appartenant à des ours des ca- (460 ) | vernes de grandeur différente. Il paraît que le genre hyèng y est assez rare, car je n’en ai pas rapporté un seul os. C’est surtout dans deux petites chambres latérales , près du couloir, que je fis une récolte plus abondante de ces os, cette argile ayant été béchée par les guides afin de l'employer à unir le sol de la grande salle. Je continuai donc mes fouilles en m’avançant dans la caverne , et partout je trouvai des os plus ou moins brisés et enveloppés dans le limon argileux. Après une demi- heure de marche, j'ai rencontré, dans une salle assez longue et haute, un amas , de forme conique (telle que l'affecte un éboulement) , lequel est composé de blocs de calcaire compacte blanc, secondaire , de toutes grosseurs, mêlés avec du limon argileux jaunâtre. Ces blocs avaient leurs arêtes aussi vives que s’ils venaient d’être brisés de- puis peu : cet amas , attenant à la paroi droite de la grotte, pouvait avoir 15 pieds d’élévation et 20 de diamètre à sa base ; les stalactites l'avaient recouvert en plusieurs en- droits. C’est dans cet amas, à une dixaine de pieds de hau- teur au-dessus du sol de la caverne , dans le limon argi- leux jaune qui remplit les intervalles existant entre les blocs, que jai trouvé le squelette d’un jeune ours, dans un espace de deux pieds carrés au plus. Les os que j'en ai retirés sont : la partie frontale de la tête, la machoire inférieure du côté gauehe, la septième vertèbre cervicale et la huitième dorsale ; la huitième et la quatorzième côte du côté droit; deux tibias, femurs, cubitus, et deux grandes canines d’un autre ours. Si j'avais pu parvenir à soulever les blocs calcaires entre lesquels gisaient ces os , sans doute j'aurais recueilli une grande partie de ce squelette, On rencontre encore çà et là dans la caverne (461) quelques petits amas de limon argileux avec des fragmens de calcaire secondaire blanc , ainsi que de gros blocs cal- caires isolés, que les guides détruisent journellement “afin d’unir le sol, pour que les curieux s’y promènent plus commodément. Je ne me suis avancé dans la grotte qu’à une heure un quart de marche, trouvant toujours des ossemens. L'huile ayant manqué à mes lampes , j'ai été forcé de renoncer à aller jusqu’au bloc, dans lequel M. Volpi avait trouvé les premiers ossemens. Ce bloc est sans doute dû aux mêmes causes que l’amas dont j'ai parlé ci-dessus. La manière d’être de ces blocs de calcaire compacte secondaire blanc , semblable à celui des paroïs de la ca- verne, non roulés , entassés dans ces salles , me fit naître l'idée qu'ils pouvaient être tombés d’en haut. Re- venant sur mes pas, j'examinai le plafond des voûtes avec attention ; comme il était tout couvert de stalactites, je ne pus découvrir aucune fente. D’après cette courte excursion dans la caverne d’A- delsberg , je suis porté à croire que les ossemens existent dans toute l'étendue de la caverne , et qu'ils s’y trouvent de deux manières : 1°. épars dans le limon argileux qui forme le sol des chambres ; 2°. enfouis dans des amas formés de blocs de calcaire compacte secondaire blanc et de limon argileux jaune. L'hypothèse que M. Cuvier admet comme la plus pro- bable pour expliquer la présence de ces os dans les’'ca- vernes , est celle qui ferait penser que ces cavernes ont servi de retraite aux animaux carnassiers. Cette opinion a été confirmée par les nouvelles découvertes de M. Buck- Jand à la caverne de Kukdale. (462) La présence des os dans le limon argileux du sol de la caverne d’Adelsberg s'accorde bien avec cette hypo- thèse ; mais il n’en est pas ainsi par rapport à ceux que j'ai trouvés dans cet amas de’blocs calcaires et de limon argileux. Les os ne sont pas à la surface de l’amas, mais bien vers sa partie moyenne , enfouis parmi les blocs et écrasés. par eux. Cette manière d’être, et l'élévation à laquelle se trouve ce squelette au - dessus du niveau or- dinaire du sol de la caverne , ne peuvent faire supposer que ce squelette d'ours fasse partie des ossemens qui jon- chent le sol de la caverne, ni que ces blocs soient tombés depuis sur lui. Il faut nécessairement que les os conte- nus dans cet amas aient été amenés dans leur position actuelle, en même temps et par la mème cause que les blocs calcaires : ils ne peuvent donc provenir d'animaux qui habitaient ces cavernes et y mouraient paisiblement. Si l’on remarque que ces blocs, quelquefois très-gros, entassés les uns sur les autres, mêlés avec du limon ar- gileux, ont leurs angles parfaitement vifs, et sont de même nature que le calcaire des parois de la caverne, on ne peut admettre qu'ils aient été amenés de bien loin. Ce mode d’arrangement ne peut avoir eu lieu que par l'effet d’un éboulement, lequel n’a pu provenir que du plafond. Les faits suivans viendraient encore appuyer cette opi- nion. « Dans la caverne de Gaylenreuth , une fente de la troisième grotte en a fait découvrir en 1784 une nou velle de 15 pieds de long sur 4 de large , où se sont trou- vés le plus d’ossemens d’hyènes ou de lions. L'ouverture en était beaucoup trop petite pour que ces animaux ÿ gient pu passer, » (Cuv., tom. 1v, p. 296.) ( 465 ) Dans une caverne découverte en 1824 dans le terri- toire de Lanarck, au Canada supérieur, M. Bigsby a observé que le sol de cette grotte est couvert de débris de calcaire granulaire brun , semblable à celui des parois, et que les os ÿ forment surtout un amas. Il pense que l'animal dont les os ont été trouvés dans cette grotte était beaucoup trop grand pour avoir pu " pénétrer vivant ou en entier. (#meric. Journ. of Sc. de M. Silliman, juin 1825 , p.354.) Il faut donc admettre encore ici, ou que les os n’ont pu y arriver d’une autre manière que l’amas de blocs de la caverne d’Adelsberg , c’est-à-dire d'en haut, ou bien que les ouvertures ont été refermées depuis l'époque où les animanx y ont été enfouis. Si actuellement on considère 1°. que la surface des montagnes de calcaire secondaire de la Carniole est re- couverte d'une couche d'argile rougcâtre ; 2°. que le li- mon argileux de l’amas , dans la caverne d’Adelsberg , est minéralogiquement le même que celui qui forme le sol de la caverne ; ne pourrait-on pas supposer que la même catatrosphe qui a produit ces amas dans la caverne d’A- delsberg y aurait introduit en même temps le limon ar- gileux rougetre de la surface , lequel, s'étendant sur le sol de la caverne , aura contribué à y ensevelir les osse- mens qui y gisaient ? En outre , postérieurement à l'habitation des cavernes par les animaux carnassiers , fait mis hors de doute par les savantes observations de M. Buckland , ne pourrait-il pas se faire que ces éboulemens , provenant de la surface du sol , y eussent amené avec le limon argileux et les os- semens d'ours , les dépouilles de grands herbivores qu'on ( 464) ya rencontrés, et qu’on ne peut supposer y avoir cherché un refuge pendant leur vie. L'on m’objectera sans doute l’opinion de M. Buckland qui pense que les os d’herbivores ont été entraînés dans les cavernes par les animaux carnassiers. Cela peut avoir eu lieu pour de petites espèces, mais il! n’est pas pro- bable que les ossemens des grandes espèces y aient été introduits de la même manière. Admettant comme certain , au moins pour la caverne d’Adelsberg , queles calcaires et les os d’our: qui les ac- compagnent sont tombés par le plafond , le phénomène des cavernes à ossemens se lierait assez bien avec celui des brèches osseuses sous le rapport géologique. Comme l’observe M. Cuvier, « la nature des roches qui contien- nent les unes et les autres ne serait pas très-différente ; » en outre, les fentes des cavernes étant généralement as- sez larges , les os ne s’y seront pas arrêtés et auront tom- bé jusqu’au fond, tandis que celles des brèches osseuses, beaucoup plus étroites et moins profondes , auront rete- nu les os à peu de distance de la surface du sol. Ainsi donc, d’après les faits observés jusqu'ici dans les cavernes de l'Allemagne et de l'Angleterre, et d’après celui de la caverne d’Adelsberg que je viens d'exposer, il faudrait conclure 1°. que la présence des ossemens dans les cavernes a eu lieu à deux époques différentes , sans doute peu éloignées : la première , celle où les animaux habitaient ces cavernes ; la seconde , celle où ils y auraient été transportés par une catastrophe assez générale ; 2°. que la seconde époque serait contemporaine des brêches os- seuses , et produite comme celles-ci par un phénomène de remplissage. FIN DU SPPTIÈME VOLUME. TABLE PLANCHES RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME, Pc. 1, fig. 1. Branche de saule avec ses lenticelles et les racines qui en sortent. Fig. 2. Coupe longitudinale d’une tige et d’une racine qui en sort. Fig. 3. Substance vésiculaire qui recouvre l’origine des racines avant leur développement. Fig. 4. Tissu des spongioles qui termi- nent les racines. PL 2. Branche de saule dont la partie inférieure est plongée dans un li- quide coloré en rouge , et dont la partie supérieure , plongée dans de l'eau pure , donne naissance à des racines colorées en rose. ( Foy. la description de cet appareil, p. 21.) PL 3, fig. 1, 2, 3. Crâne de Papou de Pile de Rawack. Fig. 4, 5, 6. Crâne d’un autre Papou de la même ile. | PL 4. Perrez De Lesson, Procellaria Lessonii, Garnot. PL. 5. Enfant né avant terme, dans lequel on observe le déplacement d’un rein et de l’artère rénale. f PI. 6, fig. 1-13. Membres postérieurs de divers serpens. Fig. 14-16. Os hyoïde de l'Anozis LINEATUS. PI, 7. Carte géologique de l'extrémité sud-ouest du Cornouailles. PL. 8. Filons du Cornouailles. PL. 9. Plan des filons d’étain de la mine de Polgooth. PL ro, fig. 1, 2, 3. Noposarra LævicaTA. Fig. 4, 5, 6. Noposari4 La- MELLOSA. Fig. 7, 8. Marcinurinxa Rapaanus. Fig. 9. PLanuLaria Cyrwsa. Fig. 10, 11. PAYONINA FLABELLIFORMIS. PL. 11, fig. 1, 2,3, 4. Texruranra aAcicurara. Fig. 5, G, 7, 8. Vuz- vuzina Carreozus. Fig. 0, 10, 11. BiceneriNa Noposanra. PL 12, fig. 1, 2,3, 4. Porvmorpuina communis. Fig. 5,6. Porxmos- (466) pHINA GUTTA. Fig. 7. Cravuzina AxcuLARIS. Fig. 8, 9. Uvicentwa pxGMæA. Fig. 10,11, 12. Burrmina Mancinara. PI. 13, fig. 1, 2,3, 4. Rosazrna crosuranis. Fig. 5, 6, 7. Cazcariva Derraner. Fig. 8,0, 10, 11. TRONCATULINA REFULGEKS. PI. 14 , fig. 1,2, 3. Pranouina antminensis. Fig. 4, 5, 6. Pranonsurina MEDITERRANENSIS. L'ig. 7, 8, Q, 10. OPERCULINA COMPLANATA. PL. 15, fig. 1, 2, 3. AnOMALINA puncruLaTa. Fig. 4, 5. Cassipuzrwa LÆVIGATA. Fig. 6, 7: Dexpririna ArguscuLA. Fig. 8, 9. Roruzina ORBICULARIS. Fig. 10, 11, 12. NONIONIMA OMBILICATA. PL 16, fig. 1,2, 3, 4. Bicocunina survoipes. Fig. 5,6, 7,8, 9. Trr- LOCULINA TRIGONULA. Fig. 10, 11, 12, 13, 14. QuinquerocuriNA SAXORUM. e PL. 17, fig. 1,2, 3. 4. Ampmistecina Quorr. Fig. 5,6, 9. Herrrosre- ein pEPrEssA. Fig. 8,9, 10. OrBicuziNA NumiIsMaLis. Fig. 11, 12, 13. AzyeoziNA Quorr. Fig. 14, 15, 16, 17. Fasuraria piscoriTnes. PI. 18. Axencépmares. Fig. 1,2, 3, 4. AnencéPaaze - Momie. Fig. 5. Amulette. Fig. 6, 7. Anencépnaze pERFORÉ. Fig. 8, 9, 10. Os busi- laires. FIN DE LA TABLE DES PLANCHES, TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME, ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE ANIMALE , ZOOLOGIE. Nore sur les Changemens qu'ont subis les lois de la mortalité en Europe depuis un demi-siècle (1775-1825) ; par M. Benoiston de Chateauneuf. Note sur le Déplacement d’un Rein das un enfant né avant i terme, et sur quelques particularités du système vasculaire qui en étaient résultés; par M. Martin. Remarque sur la Note précédente; par M. Geoffroy Saint - Hi- laire. Description d’un Monstre humain né avant l'ère chrétienne, com- paré à un pareil monstre de l’époque actuelle ; et Considérations z00tomiques et physiologiques sur le Caractère de ces monstruo- sités , dites Ænencéphales ; sur l'Indépendance de formation de chaque sexe, et sur l’Existence de deux noyaux dans l’os basi- laire ; par M. Geoffroy Saint-Hilaire, Observations sur la Constitution physique des Papous qui habi- tent les îles de Rawack et de Waigiou ; par MM. Quor et Gai- mard. Sur les Membres postérieurs des Ophidiens ; par Le docteur Mayer, Professeur à Bonn. Observations sur la Structure du gosier dans le genre Anolis ; par Thomas Bell. Sur des femelles de Faisans à plumage de mäles; Observations faites chez le Faisan à collier, le Faisan argeuté et Le Faisan commun ; par M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. Sur la Génération de la Moule d’étang ( Unio pictorum) ; par le docteur Prévost. Tableau de la classe des Céphalopodes ; par A1. D'Orbisny. Pages. 357 336 447 P. 96, 129, 24) C 468 ) Mémoire sur les Bélemuites ; par M. de Blainville. Note sur les Habitudes naturelles des Larves de Lampyres; par I. 11... de Rouen. Notice sur les Cigognes , et particulièrement sur les trois grandes espèces qui fournissent Les plunies dites Marabous. Remarques sur la zoologie dés îles Malouines, faites pendant le voyage autour du Monde par la corvette la Coquille , exécuté en 1822, 1823 , 1824 , 1825 ; par M. Garnot. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE , BOTANIQUE: Premier Mémoire sur les Lenticelles des arbres et le développe- ment des racines qui en sortent ; par M. 4. P. Decandolle. Additions au Mémoire sur l'Analyse microscopique de la Fécule ; par M. Raspail. Observations sur quelques Crucifères décrites par M. Decan- dolle dans le second volume de son Systema naturale regni ve- getabilis ; par J. P. Monnard , avec des notes de M. Gay. Rapport sur uu Mémoire de M. Adrien de Jussieu ayant pour objet la famille des Rutacées ; par M. Desfontaines. Observations sur les familles des Jasminées et des Oleinées ; par M. Ach. Richard. ( Extrait.) Observations sur le Festuca myuros de Linné et sur quelques espèces voisines ; par M. $oyez-Willemet. Note sur Le Coronilla vaginalis ; par M. Sendel. Mémoire sur la Géographie des plantes marines ; par M. Lamiou- roux. MINÉRALOGIE ET GÉOLOGIE. Sur la Constitution géognostique et les Gîtes métallifères du Cor- nouailles et du Devonshire ; par MM. Dufresnoy et Elie de Beaumont , Ingénieurs des mines. Note surla Caverne d’Adelsberg , en Carniole ; par M. Bertrand- Geslin, Membre de la Soc. d’Hist. nat. de Paris. Analyse de deux Pierres magnésiennes provenant des montagnes d’Ollioules en Provence et de Cette en Languedoc ; par M. Lau- gier. FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES, Pages, 428 353 OT 39 350 44o 456 60 458 243 né ss PYrares nee À 4 eut: ni) ske dr Ne qx "I Pr NA ha, vd dm Set Fe dd | DA ae 2 1 7) - d: M-pgrt dti ne p Tr CET LS LLLR fr her nn ETC RA | NS PET pie À à ce % . es SU M" Le + CONTRE EM Lidient se M LAN hé db it LT a 4e vs (oh m à 4) er li y" ï, DAS +. À! ' non ERA À if DA NERS es 1 (Re sec date Liane D La, dise th. RUE LE PATEM ER ve PL ddériens dr 0 él ai pee À de pou Nu à a 0 = LA Le LA De a na à EE HER a nie pr Le a Ben Se; Jaime ni | Re 1 (AANTENTS RL DUR AUS ES Ko \ ee 2 LS EU L #5, Ass us CE { D” DOS AU AS RE ROUE. 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