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LE _Mhsutre re me Le es me vd nemée ie ee à 4 PAT Ÿ 04 a bi 54 vi ”: É À S À … ANNALES SCIENCES NATURELLES, PAR MM. AUDOUIN , an. BRONGNIART £r DUMAS, | COMPRENANT LA PHYSIOLOGIE ANIMALE ET VÉGÉTALE , L'ANATOMIE COMPARÉE DES DEUX RÈGNES , LA ZOOLOGIE, LA BOTANIQUE , LA MINÉRALOGIE ET LA GÉOLOGIE. A ——— TOME HUITIÈME, AGCOMPAGNÉ DE PLANCHES IN-/4". st n# !! . P x art | IN " #Q\ \ fa . #f 3 l'E! 4 * à PARIS. CROCHARD, LIBRAIRE - ÉDITEUR , j CLOITRE SAINT-BENOIT, No 46, ET AUX DE SORBONNÉ, N° 3, mm) 1826. ANNALES DES SCIENCES NATURELLES, Recuercnes anatomiques sur les Carabiques et sur plusieurs autres Insectes coléoptères ; Par M. Léon Durour. / ( Suite.) CHAPITRE TROISIÈME. Organes des sécrétions excrémentitielles. La nature a accordé à divers quadrupèdes , tels que la Civette, le Putois , la Fouine, les Mouffettes , des glandes particulières placées dans le voisinage de l’anus et desti- nées à sécréter des humeurs spéciales d’une odeur fétide plus où moins exaltée. Nous retrouvons ce même plan d'organisation dans les insectes. Plusieurs d’entr’eux ont vers la partie postérieure de la cavité abdominale, des glandes dont les conduits excréteurs s'ouvrent de chaque côté de l'anus et émettent une liqueur plus ou moins irri- tante qui devient pour eux un moyen de défense ou d’éva- | sion. Ainsi l'#ptinus et le Brachinus lancent avec (16 ) explosion une vapeur blanchâtre d’une odeur d'acide nitrique, le Carabe éjacule uné liqueur âcre et péné- trante , le Dytisque une humeur d’une fétidité partieu- lière où l’on démèle celle de la vulve et du gaz hydrogène sulfuré , les Méloés et les Mylabres distillent par les ar- ticulations des pattes un liquide onctueux faune , le Blaps émet une sorte d'huile empyreumatique, le Staphylin fait jaillir par deux vésicules anales une rosée d’une odeur singulière d'éthèr sulfurique, le Cimex exhale une huile des plus subuiles et irritante, le Frelon et l’4- beille inoculent un véritable venin , etc. | L'existence d’un appañeïl des sécrétiôns egcrémenti- tielles , forme un des traits les plus caractéristiques les plus constans dans l’organisation des Coléoptères carnas- siers , notamment dés Carabiques. Je l'ai rencontré dans toutes les espèces de cette dernière tribu qui ont été l’ob- . jet de mes recherches anatomiques. IL est commun aux deux sexes et biriaire, c’est-à-dire qu'ilyenaun semblable de chaque côté du corps. On y distingue l'organe pré- arateur, la vessie ou reservoir , et le conduit excréteur. ? ? $ £*, Organe préparateur. Il se compose dans les Carabiques1°. d’utricules sécre- toires; 2°, de canaux éfférens. . 1°, Utricules sécrétotres. Ge sont elles qui constituent essentiellement la glande ou l'organe destiné à da sécré- tion de l'humeur excrémentitielle. Elles font ici l'office des reins des animaux des ordres supérieurs. Excepté dans Omophron ‘et peut-être Y Elaphrus , elles sont réunies en une où plusieurs grappes qui s'enfoncent dans en dm mi 2% . 2 T D art né ot - don Rd os, id \ (7) ; la pulpe adipeuse de la partie postérieure de l'abdomen. Ces utricules dont la figure , le nombre et la disposition varient dans quelques genres, sont d’uné peuitesse le plus souvent microscopique, diaphanes ou à peine jaunâtres. Sphériques dans le plus grand nombre des carabi- ques , elles sont ovalaires ou oblongues dans l’Æptinus, les Chlænius vestitus et tibialis , V Abax, les Nebria ; allongées et plus ou moins boursoufllées sur leurs bords dans le Brachinus, le Cllænius velutinus. Dans tous, * à l'exception del’ Aptinus et du Brachinus, elles sont munies de pédicelles propres bien distincts. I n'existe dans l'Omophron qu'une seule utricule sécrétoire. C’est une espèce de rein ovalaire, assez grand comparativement aux autres, et son enveloppe est épaisse , charnue , opaque. Elle est pareïllement unique et-de même structure dans l’Ælaphrus. Onen compte douze à quinze seulement dans l’Ænchomenus, Le Ca- lathus, Y Argutor, Y'Abax, le Pterostichus, le Zabrus. Elles sont infiniment plus nombreuses et plus petites dans les autres genres. is Les Carabus les ont agglomérées en grappe oblongue comme un raisin. Dans l’Æptinus , elles paraissent ran- gées comme les corollules d’une fleur composée et for- ment trois tiges distinctes dont chacune porte quatre fleurs pédicellées. Celles du Brachinus sont allongées, les unes simples, les autres avec une ou deux courtes digitations , et disposées en un faisceau étoilé. Une forte lentille du microscope fait reconnaître que ces utricules sont marquées de stries transversales et d’une raie médiane que je crois être un filet trachéen, Le Cymindis les à agglomérées en quatre grappes pédoneulées. Celles du (8) Chlænius velutinus imitent un élégant arbuscule très rameux , chargé de chatons allongés. Elles sont ovalaires et pareillement disposées en ramifications dans les deux autres espèces de Chlænius. Les figures qui expriment ces diverses dispositions rendent superflus d'autres détails sur ce point. 2°, Canaux efférens. Is représentent les uretères des quadrupèdes. Il y en a trois bien distincts de chaque côté dans l’Æptinus et un seul dans tous les autres carabiques. Ce conduit forme la tige tubuleuse des divers pédicelles, rameaux et branches des grappes glandulaires, I est flexueux , fin comme un cheveu et d’une longueur plus ou moins considérable suivant les genres. Ainsi il est trois ou quatre fois plus long que le corps dans les Sphodrus. Il est moindre dans les autres genres. Celui de l’'Omophron est le plus court de ceux que j'ai dissé- qués. Son point d'insertion au réservoir a lieu vers Ja partie postérieure ou moyenne de celui-ci. F'exposerai ces différences dans le paragraphe suivant. | La texture organique du canal efférent ne varie point. À travers ses parois diaphanes on reconnaît, au micro- scope , un tube inclus très-délié , d’une nuance plus obs- cure et finement strié en travers. La tunique extérieure ou la gaîne de ce tube inclus, offre des rides transver- sales qui m'en imposèrent d’abord pour une structure analogue à celle des trachées , et cette illusion était d’au- tant plus facile que ce canal observé à la loupe simple paraît nacré comme les vaisseaux aériens. Je me suis as- suré depuis que ces rides ne sont en effet que des rugo- sités d’un’tissu contractile. Je n’ai pas acquis la même certitude relativement aux fines stries du tube interne, / ET) lesquelles ne sont peut-être qu'une trachéé sphéroïde qui entoure celui-ci. 6 ET, V'essie ou réservoir. C’est une bourse tantôt ovoïde ou pyriforme , tantôt oblongue , quelquefois triangulaire , rarement obronde, blanchâtre, d’une consistance comme élastique, d’une texture musculo-membraneuse. Sa grosse extrémité , qui est antérieure , est libre et arrondie, excepté dans l’#7- gutor et le Pterostichus où ce réservoir légèrement dé- primé a une échancrure en devant. L'organe conserva- teur de l'humeur excrémentitieile se comporte en arrière de différentes manières suivant les genres. Ainsi dans les Carabus , les Chlænius, le Pterostichus, l’AÆrgutor , le Zabrus, VElaphrus, les Nebria, l'Omophron, il dé- génère insensiblement en un col qui est le conduit excré- teur, et alors le canal efférent s’insère à l’origine de ce dernier. Cette extrémité postérieure est en forme de cul- de-sac assez court dans le Cymindis, le Platinus, V'An- chomenus , V'Agonum , les Sphodrus , le Calathus , les Harpalus , VOphonus , le Stenolophus , et dans ce cas, le canal efférent et le conduit excréteur s’implantent à côté l’un de l’autre à la naissance de ce cul-de-sac. Le Brachinus et V’Aptinus, ou les carabiques bom- bardiers, présentent cette bourse sous deux aspects très- diflérens , suivant qu’on l'observe contractée on dilatée. Dans le premier cas, c’est un corps irrégulièrement ar- rondi , à parois molles, épaisses, plus où moins ru- gueuses. Dans le second , il est tellement gonfié par de l'air qu'il ressemble à un ballon oblong , rénitent, ocen- (iron) se pant presque toute l'étendue de la cavité abdominale. Dans une légère échancrure quiest vers son milieu , il reçoit les canaux eflérens. En ouvrant ou en déchirant le réservoir des carabi- ques on peut se convaincre qu'il est composé d’une tuni- que externe, épaisse, charnue, contractile , et d’une bourse interne, membraneuse, pellucide, semblable pour son organisation au tube inclus du canal efférent. Cette bourse interne se dessine souvent à travers les pa- rois extérieures , et l’on reconnaît ainsi que celle du Pte- rostichus et du Zabrus est échancrée comme son enve- loppe. $ III. Conduit excréteur. On peut le comparer à l’urètre des quadrupèdes. Dans tous les carabiques soumis à mes recherches , à l’excep- tion du Brachinus et de l’Aptinus , c’est tout simple- ment un conduit filiforme qui sert de col ou de pédicule au réservoir. Dans les uns il est, comme je l’ai déja dit, un prolongement tubuleux du réservoir; dans les autres , il s'implante vers le milieu de ce dernier. Il a la texture organique de celui-ci. Il s'engage au-dessous du rectum et va s'ouvrir aux côtés de l’anus sur la membrane sou- ple et rétractile où celui-ci est pratiqué. La forme et la structure du conduit excréteur sont bien diflérentes dans les carabiques bombardiers. Le ré- servoir ne dégénère pas postérieurement en un col. Après l'insertion des canaux eflérens, il s’abouche im- médiatement dans une capsule sphérique brune ou rou- geàtre , d’une texture comme papyracée, d'une forme constante et invariable. Cette curieuse petite bombe est (Cr) placée sous le dernier anneau dorsal de l'abdomen où elle est contiguë à celle du côté opposé. Elle offre en ar- rière un tube membraneux d’une extrême brièveté , qui s'ouvre tout près de l'anus par une valvule formée de quatre pièces conniventes. Celles-ci , malgré leur peti- tesse , deviennent évidentes à la loupe lorsqu'on exerce avec précaution sur ce globule une compression expul- sive. | La liqueur excrémentitielle que les carabiques lancent par la partie postérieure de l’abdomen est ou transpa- rente, ou à peine jaunâtre. En général , elle a une odeur pénétrante et une âcreté particulière. Mais ces qualités éprouvent des modifications suivant les genres et même les ‘espèces. Si, au moyen d’une pince, oh saisit par le _corselet un carabe vivant, et si on l’irrite, on verra , en observant attentivement contre le jour le bout de l’ab- domen , que l'insecte- lance par celui-ci, souvent à la distance de plusieurs pouces et sans bruit appréciable, des jeis instantanés d’un liquide transparent d’une odeur essentiellement âcre et comme ammoniacale. Cette odeur ëst bien différente de celle de la liqueur brunâtre et fétide que ce coléoptère vomit en même temps. Dans le Sp/o- drus térricola l'humeur excrétée sent l’éther sulfarique, tandis que dans le Sphodrus planus Vodeur est à peine marquée et toute différente. Les Chlænius en vépandent une sui generis fort tenace. Celle qui s'exhale du Æ/ar- palus ruficornis est légèrement ammoniacale et très-fu- gace, Dans le Chlænius tibialis elle a une odeur forie _de fromage gâté. ve L’humear excrémentiijelle des carabiques bombar- diers est bien différente de celle des autres genres , soir (12) par sa nature soit par son mode d’excrétion. Je vais ex- poser ce qui est relatif à lÆptinus displosor, la plus grande des espèces européennes, Surpris dans sa retraite, ce coléoptère, tout en cherchant à se dérober par la fuite, lance avec explosion par la région anale une fumée blanchâtre dont l'odeur forte et piquante a, comme je J'ai dit, la plus grande analogie avec celle qu’exhale l'acide nitrique. C’est une vapeur caustique qui produit sur la peau la sensation d’une brûlure, et y détermine sur-le-champ des taches rouges qui passent promptement au brun et persistent plusieurs jours malgré qu’on se lave souvent. Il serait fort intéressant de soumettre à l’analyse chimique cette vapeur singulière qni rougit aussi le papier blanc. L'Æptinus pressé , inquiété, peut fournir à dix ou douze décharges bien conditionnées ; mais après qu’il a été fatigué , l'explosion avec bruit n’a plus lieu, et au lieu de fumée , il ne peut plus répandre qu’une liqueur * jaune ou brunâtre qui se fige ou se concrète aussitôt sous la forme d’une légèe croûte et qui observée immédiate- ment après son émission laisse échapper des bulles d'air comme si elle fermentait. L’insecte a la faculté de diriger sa fusée dans tous les sens, soit à raison de la mo- bilité particulière des derniers anneaux de l'abdomen qui ne sont point recouverts par les élytres, soit par le jeu des diverses pièces ou panneaux de la valvule exté- rieure. Ainsi l’irrite-t-on en dessous du corps? il courbe en bas l'extrémité de son ventre et lance entre les pattes sa fumée caustique. Sent-il que c’estsur le corselet qu’on l’inquiète ? il réfléchit l’anus en dessus et la surface de ses élytres est bientôt saupoudrée d’une poussière jaunà- tre déposée par le nubécule. & . J | h # ( +2 ) Le Brachine,; quoiqu'ayant le même genre de vie et sans doute les mêmes ennemis à combattre ou à éviter que l’Æptinus , n’est cependant pas capable de produire des détonnations aussi fortes ni aussi nombreuses que ce dernier. Mais remarquons que cette arme offensive ou défensive avait besoin de bien plus d'énergie dans l’Ap- tinus qui ; entièrement dépourvu d'ailes, est contraint de combattre toujours à pied et dans des conditions inva- riables, que dans le Brachine , auquel ses ailes dounent la faculté d’esquiver son ennemi en s’élançant dans les airs. Aussi la nature, dans sa prévoyante sagesse, a-t-elle dédommagé le bombardier aptère par un triple organe sécréteur qui püt fournir abondamment et sans relâche l'humeur excrémentitielle , tandis que ce même organe est unique et simple dans l’insecte ailé. ‘Lorsque je découvris les élégantes grappes qui cons- tituent l'organe préparateur de l'appareil des sécrétions excrémentitielles , je me rappelai l’extase de Galien qui, en voyant pour la première fois la texture de l'utérus de la femme ; remercia les dieux d’avoir pu contempler une disposition aussi merveilleuse. C’est dans une sen- blable dissection que le zootomiste a besoin de s’armer d’une patience imperturbable , de toute l’acuité de sa vue et de ce zèle qu’inspire un ardent amour de la science. Enlacées par: d'innombrables ramifications trachéennes et nérveuses qui contribuent puissamment à l'exercice de leurs fonctions, et plongées au milieu d’une atmos- phère graisseuse qui n'y est pas étrangère, les grappes utriculaires absorbent , sucent , dans le fluide ambiant, les élémens de leur sécrétion. Ceux-ci successivement soumis à l’action vitale des utricules dont la texture or- (14) né ganique semble, au microscope, celluleuse où spôns gieuse , et à l'espèce d’oscillation que leur impriment les divers tubes dont la confluence forme les canaux efférens, ces élémens , dis-je, sont de plus en plus élaborés. Ces derniers canaux ne sont point passifs en iransmettant au réservoir le fluide sécrété. Leurs parois dont les rides microscopiques annoncent la faculté contractile exer- cent sur celui-ci une action qui ën hâtant sa progression dans ses replis flexueux perfectionne aussi ses qualités. La bourse destinée à tenir en réserve le produit immé- diat de la sécrétion offre une organisation qui me parait propre à remplir deux fonctions principales. Sa tunique externe épaisse et musculeuse , très-expansible dans les bombardiers , doit, en se contractant, imprimer au liqui- de contenu , ce mouvement de projection que l’animal dirige à son gré hors du corps: La poche incluse dans le panicule extérieur a sans doute les caractères d’une membrane muqueuse. Elle ne se prête pas seulement au séjour dela liqueur sécrétée ; elle doit encore augmenter ses qualités irritantes par le mélange de quelque humeur fournie ou par des cryptes , ou par une simple exhala- tion. D’après la simplicité de la strueture du conduit ex- créteur des carabiques , à l’exception des bombardiers , ilest permis de croire que le liquide exerémentitiel ne subit aucune modification dans son trajet depuis le ré- servoir jusqu'aux pores qui le filtrent au dehors. Je pré- sume que, dans le Brachinus et’ Aptinus , c’est dans la petite bombe qui précède l’anus que se forme la va- peur expulsée. Ki 240 Avant de passer à l'examen de l’appareïl des sécrétions excrémentitielles dans les coléoptères étrangers à la tri- L (1) bu des cafabiques , je ferai une RE 4 qui n'aura pas sans doute échappé au lecteur et que j'ai déjà fait pres- sentir. C’est que l’on ne saurait s "empêcher de recon naître une grande analogie entre cet appareil et l'organe nrinaire des quadrupèdes. Ne retrouve-t-on pas en eflet dans les carabiques, ainsi que dans ces derniers , les mêmes parties essentielles pour concourir au but de cette sécrétion ? N’y voyons-nous pas des reins granuleux , des urétères, des vessies, des urètres ? Ces organes n’occupent-ils pas la même région du corps dans ces deux élasses d'animaux ? Le liquide sécrété n'est-il pas doué de qualités âcres et ne s’évacue-t-il pas aussi par des ouvertures placées au voisinage de l’anus ? _ Les carabiques ne sont pas les seuls coléoptères dans lesquels existe un appareil des sécrétions excrémenti- tielles. Je l’ai rencontré aussi dans un petit nombre d’au- tres , et je vais donner un pere Pa à de mes recher- ches à ce sujet. Parmi les PENTAMERESs nous retrouvons cet appareil dans la tibu des HyprocanræARESs qui, comme on sait, fait partie avec lés carabiques de là famille des carnas- _ siers. Il est également situé de chaque côté de la région stérieure de l'abdomen et fournit une humeur d’une po fétidité remarquable. Dans les Dytisques , ilse compose, 1%. d'un vaisseau sécréteur filiforme, blanchâtre, flot- tant , très-reployé et comme aggloméré , absolument dé- pourvu des grappes utriculaires qui s’observent dans les carabiques, long de près de deux pouces dans le Dyr. Roeselii, et s’insérant à l’origine du conduit excréteur ; 2°. d’une vessie ovoïde ou oblonigue, ayantdes parois char- nues assez épaisses ; 3°. d’un conduit excréteur qui n’est . (16) que le prolongement tubuleux du réservoir et qui a la même texture que celui-ci. La liqueur que les Dytisques lancent par les côtés de l’anus.est d’une puanteur vul- vaire insupportable. Elle est incolore et bien différente de cette humeur lactiforme également fétide que ces mêmes insectes répandent principalement entre la tête et le cor- selet, et dont je ne connais point les organes sécréteurs. L'organe qui produit l’humeur excrémentitielle à , dans le Gyrin, la mème forme et la même structure que dans les Dytisques. Mais, comme on le pense bien , ces parties sont d’une extrême gracilité, Je les ai cependant bien mises en évidence. Le vaisseau sécréteur est simple, filiforme, assez gros , aminci vers son insertion qui a lieu non pas à l’origine , mais près de l’extrémité du conduit excréteur. Celui-ci et la vessie ressemblent à ceux du Drytisque. La liqueur que les Gyrins excrètent est in- fecte et un peu ammoniacale. Je l'ai vue se concréter sur le dernier anneau dorsal de l'abdomen sous forme de poussière blanche. | Les Brachelytres ont l'habitude, lorsqu'on les sur- prend dans leur retraite, de s’enfuiren relevant en arc leur abdomen , et quand on les saisit on voit saillir par le bout de celui-ci, deux vésicules dont il s'échappe ‘une vapeur subtile qui, dans quelques espèces , sent forte- ment l’éther sulfurique. Je vais décrire plus spéciale- ment l’appareil qui produit cette humeur dans le Sta- phylinus erythropterus. On trouve , dans la région pos- térieure de la cavité abdominale, deux vessies , une pour chaque côté, tandis qu'on ne rencontre pour ces deux ré- servoirs qu'un seul vaisseau sécréteur. Celui-ci est un tube capillaire fort long qui, en approchant de son bout | (1) flottant , se reploie en plusieurs flexuosités räpprochées : et contiguës, ainsi que l’exprime la figure. Ce vaisseau ; placé sous la lentille microscopique , offre un tube in- clus et une tunique externe de texture contractile. Les vessies sont en partie enclavées entre-le dernier segment dorsal et une plaque sous-jacente qui recouvre le rec- tum. Elles semblent composées de deux tissus différens, L'un est une capsule oblongue membrano-coriacée , l’au- tre un pannicule incolore , expansible. Dans la nombreuse famille des Senniconnes , qui suc- cède à la précédente , je n’ai encore pu découvrir aucune trace de l'existence de cet appareil. Les Silpha sont les seuls parmi les Craviconnes où l’on observe cet organe , et il y offre cela de particulier qu'il n’est point binaire et que le conduit excréteur se dégorge directement dans le rectum, comme l’urètre des oiseaux. Le vaisseau sécréteur est simple , flottant , flexueux , presqu’aussi long que le corps , et quelque- fois aussi gros que l'intestin dans le Si/pha littoralis: s'insèré à l’origine du coriduit excréteur. La vessie est ovaläire ou oblongue , lisse ou ridée suivant son degré de plénitude, ordinairement roussâtre. Le conduit ex- créteur est fort courtet s'ouvre sur le côté du rectum tout près de l'anus. Ces insectes répandent par celui-ci un li- quide roux d’une odeur infecte de charogne. L'immense famille des LAME£LLICORNES qui termine les coléoptères pentamères m'a paru entièrement dépourvue de l'appareil des sécrétions excrémentitielles. Nous allons voir cet appareil dégénérer insensible- ment dans les Héréromënes et enfin disparaître tout- à-fait dans les Térnamères et les TrimÈres. VI, 2 (r8) . Parmi les Méasomes, je n'ai pu encore bien étudier cet organe que dans les Blaps. Il est double, mais d’une toute autre structure que dans les Pentamères. On trouve dans la région.postérieure de l'abdomen deux vessies as- sez grandes, oblongues , situées tout-à-fait au-dessous des viscères de la digestion et de la génération , demanière qu'il.faut enlever tout le paquet de ces vicères pour les mettre en évidence. Ces vessies fort rapprochées l’une de l’autre, ont des paroiïs diaphanes d’une grande ténuité, et sont entourées de réplis vasculaires adhérens et plus eu moins boursoufflés que je présume appartenir au vais- seau sécréteur. Mais l’adhérence et l’extrème délicatesse de ces ee rendent impossible leur déroulement, de na- nière que j'ignore leur point d'i insertion. J'en puis dire: autant des conduits destinés à évacuer au dehors le liquide sécrété. Ils sont cachés par une sorte de diaphragme membraneux, roussâtre, scarieux, tendu, appliqué à laide d’un pannicule charnu sur le dérnier segment ven- tral de l’abdomen. Quand on saisit entre les doigts l’a- nimal vivant et que, tout'en l'irritant, on l'observe ‘at+ tentivement contre le jour pour découvrir parou il éja- eule la liqueur excrémentitielle , on aperçoit les jets de celle-ci sortir par les côtés , et non par l'extrémité du dernier anneau du ventre. Cette liqueur est lancée jus- qu’à sept à huit pouces de distance. Elle a une odeur pénétrante sui generis, ume àcreté fort irritante, une couleur brunâtre. Si on la recueille dans un verre demon- tre , on reconnaît à la loupe qu’il ya des points plus fon- cés ; plus compacts, rondscomme des gouttelettes d'huile. Tantôt cette liqueur rougit le papier View et tantôt elle “n'y produit ancune altération. | (19) _ Les trois genres de la famille des Taxrconxes dotit j'ai fait la dissection m’ont offert aussi un organe propre à la sécrétion d’une humeur excrémentitielle. Ces insectes exhalent un odeur semblable à celle des Blaps: Dans l'Aypophlæus les deux vessies sont oblongues,; lisses, remarquables par leur grandeur, vu la petitesse de ce coléoptère , et renferment un liquide d’un brun verdâtre, , Je n’ai su reconnaître aucune trace du vaisseau sécréteur. Les réservoirs du Diaperis sont ovales-oblongs, lisses , mais striés en Lravers quand on les étudie au microscope. A l’aide de ce dernier instrument, on découvre à la base des vessies des filamens vasculaires courts dont je n’ai pu déterminer ni le nombre ni la disposition, Les:ves- sies de l'ÆZZedona sont oblongues et l’odeur de Blaps que répand cet insecte est bien plus prononcée que dans les deux autres TaxiconNEs,. jui Mes dissections ne m'ont a bic lu rest rien sbnié 0 con+ cernant l'organe qui secrète cette liqueur onctueuse ét jaune que les Méloés et les Mylabres répandent en abondance par les articulations des pattes. On sent que la dissection de celles-ci doit être d’une diiculié à insur- | montable. CHAPITRE QUATRIÈME, Organes de la A PRET HHEN La fonction re respira toire s exécute chez les Éixito s, comme dans tous les autr es insectes, au moyen de Ste MATES et de Trackers. ce est dans le Carabus auratus principalement que je vais éxaminer ces organes. | Ç 20) $ I*. Des Stigmates. Ces orifices extérieurs de l'appareil de la respiration sont au nombre de neuf paires disposées le long des côtés du corps. Ily a une seule de celles-ci au thorax et huit à l'abdomen. Nous allons les examiner séparément dans ces deux régions. 1°, Stigmates thoraciques. Is sont situés en arrière de l'articulation de la première paire de pattes sur la peau fibreuse et tenace qui joint le corselet à cette partie de la poitrine désignée par M. Audouin sous le nom de méso- thorax. Vs ne peuvent être mis en évidence qu’en tirant en séns contraire ces deux dernières parties. Placés obliquement à l’axe du corps, ils ont une conformation extérieure différente de celle des stigmates abdominaux. Bien plus allongés, plus minces et moins saillans que ceux-ci , leurs valves sont légèrement échancrées sur les côtés. 2°, Stigmates abdominaux. Is sont placés de chaque côté de la région dorsale de l’abdomen sur cette mem- brane assez épaisse, mais souple et plus ou moins ridée, qui unit les segmens du dos aux plaques du ventre. Ils eorrespondent aux huit premiers anneaux. Ce sont de petits boutons ellipsoïdes , saillans, bruns, lisses, lui- sans , durs, cornés, formés de deux valves ou panneaux dont l’entr’ ouverture est creuse ou béante. Ils sont blan- châtres, mais «@ une configuration semblable, dans les Chlænius , plus ronds, plus onverts dans les Sphodrus. Ces ostioles pneumatiques, soit du thorax soit de l’ab- domen , offrent entre les deux valves qui les constituent une scissure des plus étroites , une fente presqu'imper- (21) ceptible pour l’inhalation de l'air. Lorsqu'on parvient à fixer convenablement cet organe sous une forte lentille du microscope on découvre que le pourtour de la scis- sure est garni d’un duvet excessivement fin , bien plus marqué dans le stigmate thoracique que dans les autres, Toutes ces bouches respiratoires sont abritées des in- fluences extérieures par les élytres et par: la contiguité _- du thorax avec la poitrine, Je vais signaler les différences que j’ai reconnues dans les stigmates de quelques autres familles de coléoptères. Dans le Dytiscus marginalis, le Melolontha vulgaris ; le Lucanus cervus , V Hamaticherus héros, et sans doute dans la plupart des genres qui appartiennent aux fa- milles dont ces insectes sont les types, les stigmates , au lieu de se présenter sous la forme de boutons bivalves et protubérans , offrent ordinairement un disque oyal ou oblong entièrement découvert , quoiqu ‘entouré d’un mince rebord corné nommé péritrème par M. Audouin, Ce disque, observé attentivement avec une loupe . ordi- naire , paraît marqué de petites lignes transversales , à- peu-près parallèles , d’une couleur plus foncée. Le mi- croscope fait reconnaître que ces lignes, disposées sur deux rangées opposées , prennent naissance des deux bords contraires du rebord corné, et que leurs extrémités libres se regardent en laissant entr’elles un intervalle linéaire qui parcourt le grand diamètre du stigmate. Cha- cune de ces lignes est un tronc simple ou bifurqué dont les côtés et les bouts émettent des fascicules , des houppes de ramifications comme les nœuds de certaines conferves. Ces petits pinceaux sont inégaux en longueur dans le : Dytiscus et l'intervalle qui sépare les deux rangées ne | x { (23) _ partage point le disque eh deux parties égales. Dans le Lucanus et V Hamaticherus cet ‘intervalle est parfaite- ment dans la ligne médiane. Les figures que jé donne des stigmates de ces coléoptères mettent en sé rgé ces traits: Spréngel , dans ün mémoire sur l'organe respiratoire des insectes , mémoire fort remarquable et accompagné d'excellentes figures , a observé uné structure analogue à celles que je viens de décrire dans le stigmate de l'Hy- drophilus caraboïdes, La figure que ce même auteur donne de cet orifice trachéal dans le Dytiscus circum- Jlexus, espèce extrêmement voisine du D. marginalis, cadre fort bien avec celle que j'offre ici (r). SIL. Des Trachées. Les Carabiques n’ont que des trachées tubulaires ou élastiques , c’est-à-dire en forme de tubes divisés etsub- divisés à la manière des vaisseaux sanguins. Leurs rami- fications nacrées vont s’étaler en élégantes broderies sur tous les viscères , sur toutes les surfaces. Elles débutent à chaque stigmate par un tronc gros et court divisé dès : son origine et s’abouchant à une trachée latérale d où partent d'innombrables branches. Les vaisseaux aériens des coléoptères étrangers aux Carabiques ne m ont présenté des différences de configu- ration et de structure que dans un petit nombre de fa- milles de la section des Pentamères seulement, ’ (1) Conrn Srrencez, Commentarius de partibus quibus Ænsecta ra cs ducunt, cum tab. Lipsiæ, 1819; tab. 11, fig. 22; tab. x, 5+ 29- (23) . + Dans la tribu des Carnassiers terrestres , composée des Cicindélètes et des Carabiques , ils sont tont-à-fait ana- logues à ceux de ces derniers, c’est-à-dire tubulaires, Mais dans les Carnassiers aguatiques ; qui comprennent les Dytiscus, j observe une ou deux utricules pneuma- tiques dans la poitrine, tandis que les trachées de toutes les autres parties du corps ressemblent àgcelles du Ca- rabus. : à, | Les trachées des BracméLvrmes sont toutes tubulaires. à Parmi les Senriconnes les Buprestides ont des utri- culés aériennes fort nombreuses , soit dans la poitrine, soit dans l'abdomen , tandis que les Æ/atérides, les Lam- rriden: les Melyrides:et les Priniores qui sont rangés ‘ns cette même famille ne m'ontoffert que des trachées ‘ubulaires. Y pes Tous les CLaviconnes que j'ai Pape n'offrent non plus que cette dernière espèce de vaisseaux respiratoires. Les Parpicounes. et la riche famille des Lamezz1- _:CORNES Ont une quantité prodigieuse de bourses tra- -chéennes ellipsoïdales ; d’un blanc mat, communiquant ntr'elles par des branches tubulaires. -' Les u'achées dans les espèces assez nombreuses d’Hé- FSEORNENR , de Térramènes et de Trimënes soumises à mon scalpel sont toutes tubulaires ou élastiques. Dans les Priones , et probablement dans les autres -genres de la famille des Lonciconxes , je découvre dans la poitrine un. organe :trachéen particulier ou du moins ne disposition toute spéciale de ces vaisseaux aériens, L'intérieur de cette eavité est:tapissé par une couche assez épaisse. d’un tissu blanc, d’un aspect moelleux, mais d’une texture cohérente, On peut, en le saisissant \ ( 24) avec une pince et le tirant à soi avec précatition , l'en lever tout d’une pièce , car il me paraît avoir de con- nexions essentielles qu'avec les deux stigmates qui for- ment son origine et sa terminaison. Examiné de plus près, cet organe pulmonaire se trouve composé 1°. de . deux troncs trachéens ‘considérables connivant entr’eux , d’une part augtigmate thoracique ; de l’autre au premier stigmate abdominal ou pectoro-abdominal ; 2°. d’un lacis inextricable de ramuscules aérifères nés des deux troncs précités et de lobules adipeux qui leur sont adhérens, en un mot d’une sorte de parenchyme. Ce rudiment d’or- gane pulmonaire pectoral que j'ai aussi découvert dans les Punaiïses d’eau dont j'ai publié la description et les dessins dans le septième volume des Annales générales des sciences physiques de Bruxelles, en février 1821, me paraît avoir échappé aux recherches des naturalistes qui s'occupent d'anatomie comparative. Sprengel a observé dans les Sphinx des agglomérations d’utriculés aériennes . qu'il compare à des poumons et qu’il désigne sous la dé- nomination de Organa vesiculoso-cellularia ; wais Je siége de ceux-ci n’est pas restreint danis la poitrine, comme cela a lieu dans les Priones ainsi que dans les Punaises d'eau, et leur texture intime n’est pas spéciale. Avant de passer à l'examen de la fonction respiratoire, je dirai deux mots sur la structure organique ’des tra- chées. Celles qui sont tubulaires ou élastiques se compo- sent de trois tuniques dont l'intermédiaire ; d'un blanc argentin , est formée d’un fil élastique roulé en spirale. Sprengel n’en admet que deux, maïs d’après sa deserip- tion même il est évident qu'il en signale trois. La tuni- que extérieure bien reconnue par cet auteur et appa- LR e - 12 (25 ) vente seulement dans les gros troncs est une membrane d’une ténuité fugace. L’interne soupconnée par Réaumur et admise par Swammerdam ainsi que par M. Marcel de . $erres, est si fine et si intimement adhérente à l'inter- médiaire, qu’il est impossible de l’emisoler. Il m'est très- q P souvent arrivé, ainsi qu'aux scrulateurs de l'anatomie en- tomologique , de dévider d’un bout à l’autre le fil élas- tique de la trachée, de manière que celle-ci se défait en- tièrement ;et alors ce fil entraîne avec lui des lambeaux des deux tuniques qui Jui sont collées. Dans quelques .irconstances rares, après l’évulsion du fil élastique , il réstait une portion tubuleuse de la tunique interue, présque, pellucide et sans. brillant nacré. J'ai exprimé ce Fait dans Ja figure qui représente un tronc trachéen du -Carabus auratus, Dans la larve du Dytiseus marginalis j'ai pareillement mis en évidence cette membrane interne kss est d’un brun noirâtre. 17 + Quant aux trachées utriculaires ou iéilet elles pret une organisalion essentiellement différente de celle des conduits tubuleux dont il vient d'être question. -Ces réservoirs pulmonaires sont d’an blanc laiteux mat, :sans reflet argenté ni nacré , et on.n'y découvre aucune trace du support élastique ou des espèces de côtes que M Marcel de Serres a signalées dans les bourses pneu- -matiques de plusieurs orthoptères. Aivsi ils sont pure- ment. membrançux.. D'après. l’auteur que je viens de -eiter ces trachées utriculaires se composent de deux membranes celluleuses très-extensibles. 1dans,son mémoire sur les usages du vaisseau dorsal, présenté à l’Institut en 1813, M. Marcel .de Serres a donné; soit. sur la structure soit sur les fonctions de (26) Tappareïl respiratoire des insectes, des observations nombreuses et du plus haut intérêt. Je suis surpris qu'au milieu des détails fort circonstanciés qu’il renferme et qui supposent des dissections scrupuleuses , il ne soit fait mention ni du parenchyme pulmonaire de la poitrine des Longicornes et des Vepes , ni de la texture spéciale des stigmates des Dytisques et des Lamellicornes. L'acte de Ja respiration ne s'exécute point dans les in- | sectes, comme dans les animaux à sang rouge, par une digestion de l'air dans un organe circonserit et isolé. Il consiste en une véritable cireulation du fluide atmosphé- rique au moyen de conduits destinés ‘par leurs prodi- gieuses ramifications à le disséminer dans tous les points du corps pour le mettre en contact avec les élémens mui- tritifs. Ainsi dans les animaux à poumons ; est le fluide de la nutrition qui vient chércher l'air dans l'organe destiné à le soumettre à son influence locale , tandis que : dans lés amimaux à trachées , c'est l'air qui va chercher les élétiens nutritifs pour compléter leur élaboration. | Au resté, dans lés uns commé dans les autres ; les résul- {ats de cette importante fonction sont les mêmes, soit sous le rapport de l'influence organique sur la nutrition {soit sous celui du changement chimique qu'a éprouvé Fair dans ses principes constitutifs , comme: l'ont démontré lés expériences de Vauquelin , soit enfin quant à l'acte pure- ment mécanique de la Fespheein qui consiste en‘üme alternative d'inspiration et d'expiration de l'air pus les mèmes orifices, les mêmes conduits. La première fois que j’observai les houppes élégéhtés es garnissent les stigmates dé quélqués Cbléoptères , c'était sur le Dyriscus; ex comme cet insecte vit principa- C2) lement dans l’eau , Je crus trouver dans ces houppes une modification des branchies des Crustacés. Mais la décou- verte d'une organisation semblable dans les orifices pneu- matiques du Melolontha , du Lucanus , des Cerambyx, coléoptères dont le genre de vie, exclusivement aérien , est sous ce rapport opposé à celui du Dytiscus ; vint dé- iruire ma conjecture. Les fonctions de ce duvet, de ces houppes se bornent donc à filtrer l'air, à s'opposer ainsi à l'abord des atomes hétérogènes qui nagent dans l’atmo- sphère et dont la présenceirriterait les parois trachéennes, Ces poils sont aux stigmates ce Te les cils sont à l'or- gane de la vue. LALE | CHAPITRE CINQUIÈME. Du système nerveux. L'organe sensitif du Carabus auratus ; le seul qué je décrirai , se présente, comme. celui de tous les Coléo- ptères, sou$ la forme d’uu double cordon nerveux ren: flé d'espace en espace en ganglions d’où partent dés nerfs qui vont se distribuer dans toutes les parties. Placé dans laignemédiane du corps au-dessous des viscères ét im- médiatement sur la paroi ventrale ; il débute dans la tête par un organe auquel on ne saurait refuser le nôm dé cerveau, et offre ensuite une série de ass Sp tre dis- tincis. os 1". Le cerveau occupe * centre de la tête. l d'uné forme arrondie et une organisation différente’ de celle des ganglions. Dépouryu d’enveloppe immédiaté appré- ciable, il m'a paru logé au-dessous des musclés nom- breux qui servent aux mouveniens des diverses parties (28) de la tête. Sa pulpe cérébrale, pour ainsi dire à décou- vert, ne m'a offert aucun lobe, aucune division appa- rente. Les deux nerfs optiques en naïssent immédiate- ment. Îls sont remarquables par leur grosseur , un peu comprimés, et se terminent par un bulbe ovalaire dont la rétine est colorée en pourpre et paraît villeuse au mi- croscope. 2°. Le cordon nerveux, qui est l'axe de tout l'appa- reil, peut être comparé au prolongement rachidien des animaux à sang rouge. Il prend son origine à la partie postérieure du cerveau et est formé de deux filets con- tigus enveloppés chacun d’un névrilème qui a une cer- taine ténacité. 3°. Les ganglions, que l’on a comparés à de petits cerveaux, ont un névrilème qui n’est qu’une continua- tion de celui du cordon médian. Ils varient entr’eux par leur grosseur , leur distance respective , et les régions du corps qu'ils occupent. IL y en a un au corselet, un autre à la poitrine et six dans la cavité de Bkbdomen. Le ganglion thoracique se trouve placé tout près du bord antérieur du corselet et pour ainsi dire entre celui- ci et la tête. Il émet de chaque côté quatre ou cinq nerfs qui paraissent principalement destinés aux muscles des pattes antérieures, . Le ganglion pectoral est étroitement et profondément engagé dans un tissu fibreux qui est au passage de la poi- trine au corselet et dont il est extrêmement difficile de le débarrasser. Il ne fournit que deux nerfs de chaque côté pour les quatre pattes correspondantes. -Les ganglions abdominaux , dont le premier est fort distant du second et dont les trois derniers sont plus ar- ( 29 ) rondis, presque contigus, donnent chacun naïssance à deux paires de nerfs. Le dernier, sensiblement plus grand que les précédens , se termine en arrière par deux troncs nerveux considérables qui se distribuent particu- lièrement aûx organes de la génération. IL fournit outre cela trois nerfs de chaque côté. CHAPITRE SIXIÈME. Du tissu adipeux splanchnique. Dans quelques mémoires ayant pour objet des recher- ches anatomiques sur les insectes et que j'ai publiés , soit dans le Journal de physique de Paris, soit dans les 4n- nales générales des sciences physiques de Bruxelles , j'avais classé parmi les dépendances de l’appareil digestif et désigné sous le nom d’épiploon ce tissu adipeux qui est flottant dans les cavités splanchniques et qui forme une atmosphère plus ou moins dense autour de tous les viscères. J'ai cru plus prudent aujourd’hui de décrire isolément ce tissu sans lui assigner une place parmi les appareils organiques qui prépidentà aux x principales fonc- tions. Exatninons-le d’abord dans les Carabiques. 1] consiste dans les divers genres de cette tribu en lambeaux grais- seux déchiquetés , blanchâtres, comme pulpeux , dont l'abondance varie suivant les espèces et suivant quelques circonstances individuelles. Soutenus par une 1rame de ramifications trachéennes d’une : extrême. ténuité, ces lambéaux flottent au milieu des viscères et sont d'autant plus multipliés qu’ils s'approchent davantage de la partie postérieure de la cavité abdominale. Dans les véritables (30) Carabes, insectes aptères dont la locomotion s'exécuté avec moins d'activité que dans les genres ailés de la même tribu , le tissu adipeux splanchnique est bien plus abon- dant, plus pourvu de graisse que dans ces derniers , où il ne consiste souvent qu'en lambeaux membraniformes que leur translucidité rend difficiles à reconnaître. Il n’est pas rare qu'il s’accumule plus spécialement autour du gésier , et il est quelquefois suspendu à cet organe sous forme de guenilles flottantes. On en trouve bien moins dans l’Omophron que dans les autres Carabiques. Quoi qu’il en soit de l'abondance de ces lambeaux ‘adipeux, l'observation microscopique nous les montre sous la forme de véritables sachets polymorphes essen« tiellement constitués par une membrane diaphane et plus ‘ou moins remplis par une graisse fine et homogène dont. les élémens sont comme des points arrondis. Au milieu de la pulpe adipeuse splanchnique du Ca- rabus auratus , j'ai rencontré , dans l’un et l’autre sexe , des corps sphéroïdes blancs , bien isolés, semblables en apparence à des œufs de cette configuration , ou plutôt à ces petites dragées connues sous le nom d’anis de Verdun: Ces globules acquièrent jusqu’à une demi - ligne de dia- mètre; ainsi ils sont loin d'être des corps microscopiques. Leur nombre est variable suivant quelques circonstances de la vie de l’insecte , et il est des individus dans lesquels on n’en découvre aucun. Au printemps j'en ai rarement trouvé plus de six ou sept de chaque côté de l'abdomen , et ils occupent assez constamment une ligne correspondante aux stigmates. Âu commencement de l'automne dernière en ouvrant un mâle et une femelle de ce Carabe , je ne fus pas peu surpris du nombre prodigicux de ces glo- (31) bules. J'en comptai plus de cent. Ils obstiuaient sion- seulement la cavité abdominale, mais encore celle du métathorax, Ils s’échappaient par l’incision pratiquée ain dos de l’insecte et gagnaient bien vite le fond de l’eau. … Examinés de plus près, ces corps sont des bourses _sphéroïdes , enduites en dehors d’une couche muqueuse, grisâtre , quelquefois nulle, et remplies d’une pulpe ho- rmogène, très-blanche. J'ai long-temps eru qu’ils n’a- vaient aucune connexion organique avec le tissu ambiant ; mais à force de persévérance , je parvins, à l’aide du mi- croscope , à découvrir à plusieurs d’entr’eux un col tubu- leux plus ou moins prononcé , plus ou moins boursoufilé, dont l'extrémité eflilée se perd ou prend naissance dans . le tissu graisseux où ils sont plongés. Mais il paraît que ce col finit par s’oblitérer, s'efflacer, et alors la bourse est, ou toui-à-fait sphérique ou terminée par une petite pointe conoïde. Les figures jointes à mon travail expri= ment ces divers états. | l5 1 Dans les Carabes ouverts en automne , j'ai remarqué que ces globules étaient généralement dépourvus de col, et libres. J’observai aussi que quelques-uns d’entr’eux étaient en partie transparens , comme si la matière qui les remplissait n'avait pas acquis l'élaboration convenable ousa parfaite maturité. Je fis encore une autre remarque sur ces mêmes individus d’ automne , c'est qu ils étaient bien moins agiles qu'au printemps ou en été, qu'ils n'avaient presque. pas de tissu adipeux splanchnique et que leurs viscères étaient: Sans énergie , comme fléuis. - Quelles peuvent être la nature et les fonctions de ces bourses sphéroïdes ? Faut-il les considérer comme le ré- suliat d’une altération pathologique analogue à celle (52) des loupes enkistées, ou doit-on les regarder conte des réservoirs de graisse pour les temps de diseute? Les circonstances qui accompagnent leur plus grande abon- dance à l’époque marquée par la nature pour le terme ordinaire de la vie du Carabe porteraient assez à croire qu'elles sont l’effet d’une sécrétion morbide ou insolite. D'un autre côté, l’on sait que sur la fin de l’automne cet insecte disparaît de la surface du sol pour s’enfoncer dans des clapiers où la plupart des individus succombent, tandis que je présume que quelques autres , sans doute ceux qui n'ont pas satisfait à la reproduction de l'espèce, passent la saison des froids dans uni état de torpeur , hi-. bernent en un mot. N'est-ce pas plutôt pour le maintjen de cette existence en quelque Sorte passive que la nature a destiné les bourses adipeuses qui nous occupent ? Ce qu’il y a de sûr, c’est que la graisse qu’elles renferment a un caractère tout particulier de finesse et de parfaite élaborätion , et qu’elle paraît avoir les conditions les plus favorables à être absorbée pour la nutrition. Mais je reviens au tüssu adipeux splanchnique. IE existe dans tous les Coléoptères dont j'ai scruté l’organi- sation intérieure, et dans les insectes en général. Coinme j'en ai déjà fait la remarque , il n'offre que des vestiges purement membraneux danssceux qui mènent une vie très-active et qui parcourent habituellement les airs, tandis qu’il abonde dans la plupart des larves et dans les insectes qui ont moins d'énergie vitale. | Il revêt dans les Dytiscus les caractères d un véritable | épiploon ou d’un mésentère. Il y est formé de feuillets membraneux plus ou moins plissés , peu chargés de pe= lottes graisseuses et dont quelques-uns très-déliés et en r (33) quelque sorte roulés sur eux-mêmes en imposent pour … des conduits tubuleux. Un de ces feuillets, bien plus con- sidérable que les autres , se fixe , dans le D. marginalis, . à l'origine du ventricule chsffique et s'étend sur lui en un tablier flottant qui m'a paru formé d’une double membrane. Dans la larve de ce même Dytiscus, le tissu adipeux splanchnique est constitué par des sachets brû- _nâtres qui répandent , quand on les crève, une humeur de cette nuance. Il est également bien marqué dans le Gyrinus et ses lambeaux éguenillés sont, par fois, Cy- lindroïdes. : | Ce tissu dans les BracnéLyrrRes est quelquefois si abondant qu’il enveloppe l'appareil digestif et rend'sa dissection très-difficile. C’est ainsi du moins que je l’ai rencontré dans les grandes espèces de Staphylinus. 11 est formé d’une pulpe gruméleuse blanche , où l'on re- connaît tantôt des lobules courts , tantôt une sorte -de disposition réticulaire. I] consiste dans les Pœderus en quelques flocons rares. | Parmi les Serniconnes, il est presque nul dans les deux petits Buprestis que j'ai disséqués. Dans les Elater il'offre quelques lambeaux membraniformes semi-dia- Fe phanes, médiocrement'abondans. La pulpe âdipeuse du Lycus remplit principalement le cor ‘selet et semble con- sister en petites utricules qui laissent échapper un liquide blanc laiteux d’un odeur de pomme de terre crue, Dans le Lampyris femelle , elle est finement granuleuse, et celle qui est contenue dans le corselet et la poitrine a une couleur rose presque vermillon. Mais dans la larve de ce même Lampyris , la pulpe adipeuse à une struc- ture qui la rapproche davantage d’un véritable organe. VU. 3 | : 4 CE ) Elle s'étend soit en dessus soit en dessous des viscères en nappes d’une certaine roideur, toutes couvertes de pe- tits grains ronds , uniformes, contigus , assez semblables à des œufs de poisson, mais non entassés. Ces grains nt une consistance un peu solide. L'espèce de canevas sur lequel ils reposent est si mince, si diaphane qu'il échappe à l’œil armé de la loupe. J'ai trouvé la pulpe graisseuse d’un jaune safrané dans le Z’elephorus fuseus, tandis qu’elle est blanchâtre dans le 7°, ividus, ainsi que dans le Malachius. Dans la famille des Craviconnes les Clerus ont un tissu adipeux de couleur rosée et peu abondant. Il est presque nul dans le Æister. Dans les Silpha, ce sont des grumeaux blancs, abondans , formant une sorte de matelas au-dessous du tube alimentaire. Le Thymalus l’a bien plus rare, mais il y existe. L’'AÆydrophilus , le seul ParpiconnE que j'aie étudié, a la pulpe adipeuse floconneuse blanche, très-abon- dante. | Parmi les Lamezzicornes les Scarabéides ont cette pulpe presque nulle , tandis que dans la larve de l'Oryc- tes nasicornis il y a denombreuses et larges nappes de gra- nulations arrondies comme dans celle du ZLampyris. Les Lucanus ont ce tissu bien plus prononcé que les Scara- béides. Quelquefois il se présente sous l'apparence de sachets très-blancs, ovales, oblongs, ou cylindroïdes, en- filés par des trachées et disposés en grappes élégantes qui convergent à la ligne médiane. Mais quand on cherche à vérifier leur texture , on voit que c'est une simple couche de graisse très - fine qui enveloppe les utricules tra- -chéennes de ces coléoptères. C’est sous cet aspect que 4 LT (35 ) j'ai rencontré la pulpe adipeuse dans plusieurs individus du Zucanus parallelipipedus. Dans la section des Hérénomènes, les Mézasowes ont un tissu adipeux splanchnique, abondant , déchiqueté , blanchâtre. Les Taxrconnes , tels que l’Æ/ypophlæus et le Diaperis , l'ont fort rare , tandis qu’il estbien marqué dans l’Eledona. I] est médiocrement abondant chez les Srénézyrres et d’un jaune orangé dans l’'OFdemera cæ- rulea. Il est à peine apparent dans le Mycterus. Parmi les Tracaézines les WMylabris ont ce tissu graisseux com- posé de granulations arondies , surtout celui qui est au- dessous des viscères. Il est peu abondant et d’un rouge pâle. Cette pulpe est plus considérable dans le Sitaris que dans le Zonitis. | Les Térramères offrent des variations sous ce rapport. Ainsi les Raincopmores n’ont que quelques lambeaux membraniformes ou grumeleux d’une graisse fine cu blanchâtre ou jaunâtre. Le Pachigaster, qui a les habi- tudes sédentaires et apathiques des Piméliaires, a aussi plus de tissu adipeux que les autres Curculionites. Les Xyzopnaces et les PLarysomes l'ont fin , blanc, rare. Il est bien plus prononcé dans les Lonciconnes, surtout dans le Cerambyx moschatus où ilm’a paru être le ré- ceptacle de ce parfum à la rose qui caractérise ce co- léoptère. Je l’äi trouvé fort rare dans les Eurones et pres- que diaphane. Il abonde dans les CyeLiques où ilest gru- meleux , tantôt blanc , tantôt coloré en jaune ou en safrané. C’est surtout dans la lente et paresseuse Zi- marcha qu'il se fait remarquer par son abondance. Les coléopteres Trimëres , malgré leur petitesse, sont ‘aussi pourvus d’une pulpe adipeuse qui est jauvâtre dans les Coccinelles. (36) Résumé des caractères anatomiques propres aux Co- léoptères en général et aux Carabiques en particu- lier. : J'ai déjà dit dans le préambule de mon travail, que mal- gré de nombreuses dissections de coléoptères , je n'avais pas jugé à propos de m'élever à des considérations géné- rales sur l'anatomie comparative des diverses familles qui composent cet ordre d'insectes. Sans m'écarter de cette circonspection que j'ai adoptée pour règle dans l’exposi- tion de mes recherches , je crois avoir les données sufl- santes pour offrir un tableau succinct des traits anatomi- ques qui caractérisent les coléoptères en général , et de ceux qui sont propres aux Carabiques. $ I. Caractères anatomiques des Coléoptères en général. L'appareil nutritif des Coléoptères se compose d’orga- nes manñducatoires, quelquefois de glandes salivaires,du tube digestif et des vaisseaux biliaires. Ces insectes sont broyeurs , ils ont par conséquent des instrumens propres à saisir des alimens plus ou moins résistans, à les inciser, les triturer , les mâcher en un mot pour les réduire en une pâte avant d’en opérer la déglutition. Leur bouche est munie à cet effet d’une paire de mandibules cornées, tantôt simplement tranchantes, tantôt dentelées, mobiles trans- versalement; de deux mächoires; d’une lèvre; rarement d’une /angue ; enfin de quatre ou de six palpes qui sont en quelque sorte des organes de dégustation. Les glandes salivaires qui dans plusieurs autres ordres d'insectes , tels ve (37) que les Orthoptères, les Hémiptères, etc., revêtent tous les caractères qui constituent un organe, ne semblent que rudimentaires dans le petit nombre de coléoptères qui en sont pourvus. Elles consistent en vaisseaux paires, fili- formes, plus ou moins repliés, flottans par un bout, insérés par l’autre dans l’arrière-bouche , et essentiel lement formés d’un canal inclus enveloppé d’une tuni- que contractile. Ils renferment une salive incolore. Je ne les ai rencontrés jusqu'à ce jour que dans quelques genres des familles des Mélasomes , des Taxicornes , des Sténélytres, des Trachélides, des Rhincophores, des Aphidiphages. Le tube digestif a une étendue qui varie singulièrement suivant le genre de vie et conséquemment suivant les familles de ces insectes. Dans les uns il n’ex- cède presque pas la longueur du corps : c’est le plus petit nombre; dans les autres il la surpasse de plusieurs fois. On y distingue un æsophage ordinairement court; un jabot plus ou moins prononcé; dans quelques familles un gésier garni intérieurement de pièces de trituration ; un ventricule chy lifique d'une grandeur variable, ou gla- bre ou hérissé de papilles; un intestin gréle plus ou moins long; un gros intestin consistant le plus souvent en un cœæcum dilatable que suit un rectum qui dans certaines femelles s’allonge beaucoup. La texture du tube digestif est musculo -membraneuse et se compose de trois tuni- ques contiguës dont l'épaisseur varie, Les vaisseaux bi- liaires ou hépatiques s’insèrent constamment à l'extrémité postérieure du ventricule chylifique. Ils sont fort longs, très-déliés , singulièrement reployés , et d’une texture celluloso-membraneuse. Leur nombre et leur mode de connexion varient suivant les familles et les genres. Ils ( 38 ) sonttoujours paires. Il n’y en a jamais moins d’une paire et jamais plus de trois. T'antôt leur insertion se borne au ventricule chylifique, et dans ce cas, ou bien ilssont libres- et flottans par un bout, ou bien ils forment un arc diver- sement replié dont les deux extrémités s’implantent au- tour d’un même cercle. Tantôt cette insertion est double; elle a lieu d’une part au ventricule chylifique etde l’au- - tre au cœcum , soit que ces vaisseaux s’implantent iso- lément, soit qu’ils confluent en un ou plusieurs troncs. La bile qu'ils contiennent varie pour sa couleur depuis. le violet foncé et le brun jusqu’au jaune, au blanc ou au diaphane. | ook Les Coléoptères ont, ainsi que les autres insectes , deux sexes séparés , et l’acte de la reproduction est un véritable accouplement , c’est-à-dire qu’il y a introduc- tion de Ja verge dans le vagin et émission d’une liqueur spermatique. L’organe générateur mâle se compose 1°. de deux testicules formés, soit par les replis agglomérés d’un seul vaisseau spermatique, soît par un ou plusieurs sachets , soit enfin par des utricules dont le nombre, la configuration et la grandeur varient suivant les familles ; de 2°. deux canaux déférens variables pour leur lon- gueur , quelquefois reployés en épididyme ; 3°. de vé- sicules séminales plus ou moins nombrtuses, et de for- mes diverses suivant les genres de Coléoptères ; 4°. d’un conduit éjaculateur tantôt fort long, tantôt très- court ; 5°, d’une verge rétractile renfermée dans une armure copulatrice dout la conformation se modifie à l'infini. On distingue dans l’organe générateur femelle de tous les Coléoptères 6°. deux ovaires dont chacun se compose d'un calice plus ou moins marqué et d’un nombre , va- + à ÿ Le RE SE de 7 DR. = es. " DT ie LS = « )e Le NE 20) riable #.. les genres , de gaines ovigères uniloculai- res où multiloculaires , terminées le plus souvent par une pièce charnue où se fixe un ligament suspénseur ; 7°. une glande sébacée d'une structüre diversement compliquée , insérée à l’origine de l’oviducte et destinée à fournir une humeur propre à lubréfier ou à enduire les œufs à l’époque de la ponte; 8°. un oviducte plus ou, moins long qui sé continue en un vägin ; j°. tne vulve souvent accompagnée de pièces copulatrices ; 10°. des œufs globuleux ovales où oblongs ; 6°. enfin dans quél- ques cas rares un appareil sécréteur particulier propre à former une enveloppe commutie où ane coque aux œufs. Indépendamment des organes sécréteurs dont il vient _ d’être question, on rencontre encore dans un petit nombre de coléoptères un appareil des sécrétions excrémentitiel- les placé au voisinage de l'anus. Il se compose oude vais- seaux ou d’ütricules sécrétoires et d’une vessie où résér- voir, Il est binaire, commun aüx deux sexes, ét à pour fonction de former une huméur âcre liquide ou vaporeuse que l’insecte expulse à son gré lorsqu'il est menacé de quelque danger. L’organe respiratoire des Coléoptères consisté en stig- mates placés sur les parties latérales du corps, et dont l’organisation varie suivant les genres, et de trachées tantôt tubulaires tantôt utriculaires qui disséminent l'air dans toutés les parties du corps. Leur système nerveux se compose d’un cerveau , de ganglions placés dans la ligne médiane , variäbles pour leur nombre, communiqttant entr'eux et avec le cerveau ati moyen d’un cordon à deux tiges contiguës , enfin de nerfs proprement dits qui émanent des glanglions. | (40) 1 La capacité abdominale de ces insectes enfer cons- tamment un tissu adipeux splanchnique , dont l’abon- dance et la couleur varient suivant les genres et qui ne paraît pas étranger au but de la nutrition. S IT. Caractères anatomiques propres aux Carabiques. Les Carabiques sont chasseurs et carnassiers. La lon- gueur de leur tube digestif ne surpasse pas plus de deux fois celle de leur corps. L’æsophage est court; il est suivi d’un jabot musculo-membraneux bien développé, | très-dilatable. Puis vientun gésier ovale ou arrondi , à parois calleuses et élastiques, armé intérieurement de pièces cornées mobiles propres à la trituration et muni d’une valvule à ses deux orifices. Le ventricule chylifi- que, qui lui succède , est d’une texture molle et expan- sible, constamment hérissé de papilles plus ou moins prononcées et rétréci en arrière. L’intestin gréle est assez court; le cœcum a la forme et la texture du jabot. Le rectum est court dans les deux sexes. Les vaisseaux hé- patiques ne sont qu’au nombre de deux, en arc diver- sement reployé , et s’implantent , par quatre insertions isolées, autour de la terminaison du ventricule. chyli- fique. | | Leurs testicules sont formés chacun par les circon- volutions agglomérées d’un seul vaisseau spermatique, tantôt presqu'à nu, tantôt revêtues d’une couche adi- peuse , d’une sorte de tunique vaginale. Les canaux déférens. sont souvent repliés en épididyme. Les vési- cules séminales , au nombre de deux seulement , sont filiformes. Le conduit éjaculateur est court, la verge (41) grèle, allongée, l’armure copulatrice plus ou moins compliquée. Les ovaires n’ont que sept à douze gaïnes ovigères chacun, multiloculaires , réunies en un faisceau conoïde; l’oviducte est court ; la glande sébacée com- posée d’un vaisseau sécréteur, tantôt filiforme , tantôt renfléà son extrémité, et d’un réservoir ; la vulve s’ac- compagne de deux crochets rétractiles ; les œufs sont ‘ovales-oblongs. L'existence d’un appareil des sécrétions excrémenti- tielles est un des traits anatomiques les plus saillans de tous les Carabiques. Il consiste en une ou plusieurs grappes d’utricules sécrétoires dont la forme varie sui- , vant les genres; en un long canal efférent; en une vessie ou réservoir contractile ; en un conduit excréteur dont le mode d'insertion varie , et en un liquide excrété qui a des qualités ammoniacales. L'organe respiratoire a des stigmates en boutons bi- valves et des trachées toutes tubulaires. Le système nerveux ne diffère pas de celui des Coléop- tères en général. APPENDICE. Oss. 1°, L'étude anatomique du Zomicus typographus m'a fourni deux faits assez curieux que je ne saurais passer sous silence. Malgré sa petitesse et sa vie retirée, cet insecte a des animaux parasites, soit en dehors soit en dedans du corps. Entre ses pattes et surtout dans l'ex- cavation bordée de pointes qui caractérise la partie posté- rieure de ses élytres, j'ai rencontré un grand nombre d'individus. d’une Mitte qui se distingue fort bien sans } Je secours de la loupe. Son corps est brunâtre, ovale, (42) antérieurement rétréci en pointe , aplati ou à peine con- vexe en dessus ; formé d’une péau coriace , lisse ‘et sans aucune trace d’anneaux. Elle n’a que trois paires de pattes assez courtes, égales entr'elles, dépourvues de poils; mais on voit aux côtés de la pointe qui représente la tête, deux palpes ou antennules plus gros et un peu plus longs que les pattes , insérés au-dessous du bord de cette espèce de petite carapace et composés de cinq arti- cles évidemment hérissés de poils. Durant la vie de l’a- nimal , je ne pus reconnaître sa bouche ; mais plusieurs mois après la mort des Zomicus, ayant recherché sur eux les Mittes, je m’aperçus que celles-ci, en quelque sorte collées sur le coléoptère , S'en détachaient sans peine, mais restaiènt suspendues par un lien impercepti- ble. Je les arrachaï avéc précaution , et les ayant soumises au microscope , je crus m'apercevoir que ce lien n'était antre chose que le suçoir de l’animal qui était resté en- gagé après sa mort dans les pores du Tomique. Ce suçoir a à peu près la longueur du corps de la Mitte. Dans cet état de dessiccation , les pattes de cet aptère avaient dis- paru vraisemblablement par leur rétraction sous l’es- pèce de test qui constitue son corps, et ce test n'avait changé ni de forme ni de grandeur. Je n’ai pas la vaine prétention de donner comme un fait nouveau l'existence des Mittés sur lé corps des insectes , puisque Geoffroi , Linnæus, Dégeer en ont signalé plusieurs, et que M. Latreïlle a décrit sous le nom de Gamasus coleop- tratorum (Gen. Cr. et Ins. 1, p. 147) celle qui se trouve plus spécialement sur les Coléoptères. Notre Witte, non-seulement n'appartient pas à cette dernière espèce , mais elle m'a paru d’un genre incertain à cause de ses six pattes seulement. PIE ( 43 ) Ons. 11, En examinant à une assez faible lentille du microscope les entrailles de ce même Tomicus, une heure après avoir été séparées du corps , et lorsque tout principe de vie devait y être éteint ; quelle fut ma sur- prise de voir les vaisseaux hépatiques agités d’un mou- vement particulier dont je ne pouvais deviner la cause, attendu que le liquide dans lequel immergeaient ces en- trailles , était dans un repos parfait, et que je prenais, en portant mon œil sur l'instrument , toutes les précautions _ nécessaires. Je pensai d'abord que ces vaisseaux hépa- tiques pouvaient bien être l’ultimüm moriens de V'orga- nisme. Mais en me servant d’une lentille plus forte, je reconnus à l'évidence que des vers intestinaux d'une grande ténuité, circulaient dans le tube alimentaire et Jui imprimaient leurs mouvemens vermictaires. Quel- ques-uns de ces vers étaient engagés dans les canaux bi- Baires et leur communiquaient cette agitation dont j'a- vais d’abord été frappé. Ces espèces d’Ascarides assez semblables aux Vibrions ou Anguïlles du vinaigre étaient fort nombreuses. Elles sont pointues par un bout et obtuses à l’autre , qui est la tête. Deux jours après avoir observé ce fait, ces vers vivaient encore. Doit-on les rapporter aux Æscaris, aux Oxyuris, où plutôt aux Filaria? h de | k Os. nr. Dans le tube alimentaire de divers coléop- tères , notamment da Zucanus parallelipipedus, de plu- sieurs Melasomes & de limarcha tenebricosa, j'ai trouvé abondamment une espèce de vers intestinaux dont je joins ici le dessin. Remarquons avant de passer à leur . description , que ces coléoptères ont tous une démarche . lente , des habitudes paresseuses , en un mot, une éner- (44) gie vitale peu prononcée, condition favorable au déve- loppement de leurs parasites internes. R Il y a déja plus de quinze ans que j'ébservai pour la première fois ces vers intestinaux en disséquant le Blaps gigas en Espagne. Ils habitent dans la pulpe alimen- -taire ou excrémentitielle du canal digestif de ces coléop- tères, car j'en ai rencontré dans l'estomac et dans les intestins. Je les ai quelquefois trouvés adhérens aux pa- rois de ces organes. Ils varient pour leur grandeur, ce qui tient sans doute à leur âge. Ils acquièrent depuis un tiers de ligne jusqu’à une ligne. Ils gagnent de suite le fond de l’eau , et leurs mouvemens sont si obscurs qu’il faut l'observation microscopique la plus soutenue pour les reconnaître. Ils sont conoïdes, d’un blanc mat et d’une texture-homogène; dans l’âge adulte, leur corps offre vers son quart antérieur ure articulation qui est à peine sensible dans les jeunes individus. Le segment antérieur est arrondi comme une grosse tête, et la bou- che , qui esten devant, consiste en un suçoir rétractile dont l’orifice est évasé et festonné dans son contour. L’au- tre segment n’offre aucune trace ni d’anneaux ni de con- tractures. Il est lisse, conoïde , et son bout postérieur n’a présenté à mes recherches attentives aucune ouverture. Je n’ai point osé donner une dénomination générique à ce ver singulier. Son organisation homogène, l'absence d’un canal intestinal et d’un anus l’éloignent de l’ordre des intestinaux cavitaires@e M. Cuvier ou Vematoidea de Rudolphi, et le rangent dans les intestinaux paren- chymateux de notre illustre naturaliste, Leur corps ter- miné en avant par un suçoir en forme de ventouse auto- rise à le placer dans la famille des Zrématodes de ce ne :(#) dernier auteur. Mais la forme conoïdé de ce ver qui pré- sente un segment antérieur arrondi et l'existence d’un seul suçoir festonné ne permettent pas de lui assigner une place parmi les genres, décrits dans l'ouvrage de M. Cuvier et dans LEncyclopédie. J'éprouve le même embarras dans la volumineuse monographie de Rudolphi, Le seul genre avec lequel il ait quelque analogie est le Caryophylleus, ver intestinal de quelques poissons ; mais celui de nos coléoptères n'offre aucune trace d’une bouche à deux lèvres, placée au-dessous du bord anté- rieur qui est évasé en corolle lobulée. Les seuls vers intestinaux des insectes mentionnés par Rudolphi ap- partiennent tous au genre Filaria. Il est très vraisembla- ‘ble que Ramdohr a représenté sous le nom de petit sac de l’épiploon dans le Dermestes lardarius, un de nos vers. La figure 8 de la planche XI de cet auteur cadre assez bien avec les nôtres. | Oss. 1v. Dans la cavité abdominale de à Cassida viri- dis vivante j'ai rencontré , à plusieurs reprises , dans le printemps, une grande larve qui occupait non-seule- ment l'abdomen, mais qui s’enfonçait même jusques “gs le corselet. Ces larves avaient jusqu’à deux lignes Wet demi de longueur, de manière que quand elles étaient - hors du corps des Cassides, on eût difficilement cru qu’elles pouvaient s’y loger. Je n'ai jamais trouvé qu’une seule larve à la fois dans cet insecte. Elle adhérait sou- vent par sa bouche au tissu ei joe dont elle paraît faire sa nourriture. Les viscères n'étaient jamais attaqués, ct voilà sans doute pourquoi les Cassides vivent long-temps malgré la présence de ces hôtes voraces. Cette larve est apode; blanchâtre , composée de onze anneaux. Sa tête (46) | | est écailleuse, noire, et une petite pointe de cette dernière couleur s’observe à l'anus. Je présumais qu’elle appar- tenait à un diptère, Pour m'en assurer, je renfermai dans un bocal de verre un assez grand nombre de Cassides que je nourrissais avec des feuilles d’artichand. Dans les premiers jours de mai j’eus la satisfaction de trouver sur ces feuilles deux chrysalides ovales, brunes, glabres, d'environ deux lignes de longueur. Bientôt j'en vis sortir un diptère qui se rapporte au genre Ocyptera. J'ai soi- gneusement consulté les ouvrages de Geoffroy, de Fabri- cius et de M. Latreille pour déterminer cette espèce; mais je n'ai pu y parvenir et je la crois nouvelle. Je la caractérisai ainsi qu'il suit : is Ocyptera Cassidæ, N., Ocyptère de la Casside. Aterrima , unicolor, nitida, hirta, facie vix argen- tea; halterum squamis duplicatis albidis; tarsorum pulvillis oblongis albidis ; abdomine oblongo; alis re moso-diaphanis, costa ciliato-serrata. Habitat larva in cassidæ viridis abdomine > iMAgO in floribus. e Cette Ocyptère a environ deux lignes et demie de lon- gueur. Tout le corps est hérissé de poils noirs , roides. La tête est ronde , poilue, et les yeux d’un brun obscur. La face a un reflet argenté. Les antennes sont noires ; leur paleue est ovale-oblongue et la soie est dorsale simple , distinctement uni-articulée à sa base. Le corselet et l'abdomen n’ont ni raies , ni mouchetures , ni reflets. Hs sont d'un noir luisant uniforme, L’abdomen est (147 ) : oblong, cylindroïde , composé de quatre anneaux. Les paltes sont noires , et les pelottes des tarses oblongues , d’un blanc roussâtre. Les ailes ont une couleur enfumée et la loupe reconnaît que leur côte externe est bordée de cils spinuleux fort courts, et qui lui donnent l'aspect dentelé. Les cueillerons sont assez grands, d’un blanc jaunâtre, doubles et bordés d’un duvet fin très-court. Ons. v. Dans l'abdomen du Blaps mortisaga, du mâle seulement, on trouve, tout-à-fait au-dessous des viscères, à l’endroït correspondant au tubercule exté- rieur fauve et duveté qui s’observe entre le prémier et le second anneau ventral , un groupe serré de fort petites vésicules ovales , blanches , sessiles. J'ignore les fonc- tions de cet organe glanduleux qui , je le répète, n'existe que dans le mâle. Il ne m'a offert aucune. connexion ni avec l'appareil sécréteur du sperme ni avec celui des sé- crétions excrémentitielles. Je n’y ai découvert aucun vaisseau, aucun conduit , mais les vésicules sont bien Apperentes; bien distinctes, Malgré des recherches diri- gées avec soin vers ce même but anatomique dans la dis- section du Blaps gigas, je n'ai jamais pu découvrir la moindre trace de l'existence d’un semblable organe dans cette dernière espèce qui a cependant un taille bien su- périeure à celle du Blaps mortisaga. Dans la cavité abdominale du Mylabris melanura, . du mâle seulement, il y a au-dessous du tissu adipeux granuleux ventral sur lequel reposent les organes diges- _tifs, deux arbusenles blanchâtres qui s’enfoncent prin- cipalement dans la poitrine et qui aboutissent à denx troncs distincts , quoique contigus. Ils renferment une humeur blanche et paraissent s’insérer à la base du ven- (48 ) tre. Je ne vois en dehors de celui-ci aucune saillie, aucune ouverture correspondant à cette insertion. Ils ne se rat- tachent point aux organes reproducteurs , quoiqu'ils - soient exclusivement propres au sexe masculin. Ainsi que je l’ai déjà ditpour le Blaps, je me saurais assigner les fonctions de cet organe. L’excrétion de l'humeur onctueuse jaune qui se fait par les genoux du Wylabre ayant lieu également dans les deux sexes , ne saurait pro- venir de ces-arbuscules. | Os. vr. Les élytres du Dytiscus marginalis , et vrai- semblablement des grandes espèces de ce genre , offrent à leur insertion même à la poitrine une pièce remarqua- ble qui ne me paraît pas avoir été signalée par les ento- mologistes(1). Cette pièce, fidèlement représentée dans la figure qui accompagne mon texte , est un cueilleron ana- logue à celui qui s’observe à la base de l'aile de la plu- part des Diptères, mais dépourvu de balancier. Ce cueil- leron d’une forme orbiculaire est constitué par une mem- brane mince, blanchâtre , finement pointillée à la loupe et dont le contour légèrement intumescent est garni de cils. Il est adhérent à la portion lijamenteuse qui unit l'élytre à la poitrine. Sa texture paraît être la même que celle de la partie membraneuse de l'aile. Il sert sans doute à produire le bourdonnement que le Dytisque fait entendre en volant. Ces cueillerons existent dans les deux sexes. Ce sont les seuls coléoptères à ma connaissance dont les élytres présentent ce trait singulier. (1) Je lis dans le Dictionnaire classique d'Histoire naturelle (tom.r, article Aizeron) que MM. Latrcille et Audoum ont découvert de lens côté le fait que je signale. (49 ) Olivier et M. Latreille ont parlé , dans la description del’ Æydrophilus piceus , de l'existence d’un cueilleron, à-peu-près semblable , non pas à l’origine des élytres, ainsi que dans les Dytisques, maïs à celle des:ailes, éomme je m’en suis aussi convaincu. EXPLICATION DES PLANCHES, .. Planche xx. Appareils des sécrétions extrémentitielles considérablement grossis. Fig. 1. Canasus AURATUS. a, grappe des utricules sécrétoires; b, canal eflérent ou uretère ; c, vessie ou réservoir ; d, canal excréteur ou urètre, Fig. 2. CARABUS CANCELLATUS. a ; grappe des utricules sécréloires ou rein ; :b, canal efférent ou ure- tère ; ©, réservoir ou vessie ; d, conduit excréteur ou urètre. Fig. 3. Bricuinus cRePITANSs. a, grappe des utricules sécrétoires ; b, canal eférent ; c, réservoir ; d , conduit excréteur ou bombe. ( Fig. 4. Portion beaucoup plus grossie du canal efférent. | Hd 5. APTINUS DISPLOSOR. “aaa , grappes des utricules sécrétoires ; bbb, canaux efférens ; ©, ré- servoir ; d, conduit excréteur ou Lombe. . Fig. 6. Grunois AUMERALIS. a, grappe des utricules sécrétoires ; b , canai efférent ; c » réservoir ; . d, conduit excréteur. | Planche xx. { 4 . N Appareils des sécrétions excrémentitielles considérablement grossis. » Fig. 1. Cusænius VELUTINUS, aa, arbuscule des utricules sécrétoires ; b, canal effér our: c; réservoi' 4 , conduit excréteur. L'AILE Ç 4 (50 ) Fig. 2. CaLæNtus VESTITUS. a , atbuscule des utricules sécrétoires ; b, canal efférent; c, réservoir; d, conduit excréteur. - Fig. 3. SPHODAUS PLANUS. a , arbusculé des utricules sécrétoires ; b, dns! efférent ; c , réservoir; d, conduit excréteur. Fig. 4. CALATHUS FULVIPES. ke a, grappe des utricules sécrétoires ; b, canal efférent ; ce, réservoir ; d , conduit excréteur. Fig. 5. STEROPUS MADIDUS. a, grappe des utricules sécrétoires ; b , canal efférent ; c, réservoir ; d , conduit excréteur. Fig. 6. Zasnus opesus. a, grappe des utricules sécrétoires ; b, canal efférent ; ©, réservoir ; d, conduit excréteur. . à Fig. 5. NEBRIA BREVICOLLIS, a, grappe des utricules sécrétoires ; b, canal efférent; c, réservoir ; d , conduit excréteur. Fig. 8. OmoPHRON LIMBATUM. a, utricule sécrétoire; b, canal efférent; c, réservoir ; d, conduit excréteur. ds 9. BLaps GIGAS. a , portion de l'abdomen ouvert en dessus ; b, les deux vessies propres à cette espèce : elles sont entourées de replis vasculaires inextri- cables ; c , dernier segment de l’abdomen. Planche xx1. Fig. 1. Région dorsale du corselet et de l’abdomen du CaraBts AURA- TUS grossi, pour mettre en évidence les stigmates. | a, stigmate thoracique, qui est apparent par la soustraction de la moitié du corselet ; bb, stigmates abdominaux. À , un stigmate thoracique considérablement grossi, où l’on voit le duvet qui borde l'ouverture. B , un stigmate abdominal considérablement grossi. Fig. 2. Un stigmate abdominal et une trachée correspondante grossis du même Carasus. On voit en a du tissu adipeux splanchnique , Bac. ic db, an | (51) et en bles bourses adipeuses sphéroïdes munies vu dépourvues de Fig. 3. Région dorsale du corselet et de l’abdomen du Dyrriscus marct- waL1s grossi, pour mettre en évidence les stigmates. a , stigmate thoracique ; bb, stigmates abdominaux. Les deux der- * nières paires, plus allongées , sont placées près du bord antérieur de l’anneau dorsal et non sur les côtés ; la dernière est , dans l’état ordinaire, tout-à-fait cachée sous l’anneau précédent et abritée sous des poils dont le bord de celui-ci est garni; c, portion basi- laire d’une élytre redressée et renversée , de manière à laisser à dé- couvert sa face inférieure , afin de mettre en évidence le cueilleron cilié qui s'y articule ; dd, le bord latéral de l’anneau qui porte la seconde paire des stigmates abdominaux est marqué, en dessous principalement , de fines stries perpendiculaires à l'axe du corps, parallèles, serrées entre elles, et formant un léger relief. Cette structure particulière, qui n’est point mentionnée dans les ouvrages d’entomologie , est analogue à celle qui existe dans plusieurs Or- thoptères : elle est, comme dans ces derniers, destinée à produire la stridulation , qui est propre au Dyriscus lorsqu'on le saisit et qu’on l'inquiète, A cet eflet, le bord correspondant de l’élytre est tran- chant , et il fait office d’archet , en pose aspérités de l’espace strié. Fig. 4. Un des deu stigmates abdominaux, considérablement grossi, du Dyriscus MARGINALIS , afin de rendre évidente sa struc- _ ture intime. Fig. 5. Premier had abdominal considérablement grossi du Luca- NUS CERVUS. % * Fig. 6. Portion considérablement grossie de la peau dorsale de l’abdo- men , qui supporte les deux premiers stigmates dans l’'Hsmaricne- RUS HEROS. | : ‘a, stigmate Phrase RES Ilest de good, plus ouvert et placé plus obliquement que les autres ; son péritrème est garni intérieu- rement d’un duvet velouté brun qui, observé plus scrupuleusement au microscope , paraît formé de pinceaux, de vmrholes dont les soies sont simples ou rameuses, b , premier stigmate abdom:nal. Il est en bouton saillant , situé trans- versalement à l’axe du corps, et le bord de ses ns est garni d’un duvet dé poils simples. (52) Fig. 7. Portion considérablement grossie de la peau dorsale de l'abdo- men qui supporte les deux premières paires de stigmates dans la CassiDA VIRIDIS. Les stigmates abdomigaux de ce Coléoptère sont au nombre de cinq seulement de chaque côté et établis sur une p'aque particulière‘ noire , oblongue , bien circonscrite. Ils sont ronds et entourés d’un péritrème simple , nu. Planche xxx bis. Mig. 1. Organe pulmonaire considérablement grossi , logé dans la poi- trine du Prionus FABER. ! . a, stigmate placé entre le corselet et la poitrine. Il est allongé en forme de navette , et son péritrème est garni de duvet. db, autre stigmate logé profondément au devant dela hanche de la troisième paire de pattes. ecc, sorte de parenchyme adipo-trachéen qui accompagne les troncs pulmonaires qui yont de l’un de ces stigmates à l’autre, Fig. 2. Système nerveux grossi du CArABUS AURATUS. a, cérveau; bb, nerfs optiques ; c, ganglion thoracique ; d, dE pectoral; ee, ganglions abdominaux. Fig. 3. Tarse et tibia considérablement grossi d’une patte antérieure du HarpALUS RUFICORNIS mâle. a, tibia vu par le côté, interne , pour mettre en évidence l’échancrure qui le caractérise; b, sinus qui forme cette échancrure. Il est en partie fermé par une cloison cornée , et il se termine par une soie noire flexueuse ; c , érgot assez fort et constant , que les entomolo- gistes ont cru, à tort, faire partie de l’échancrure tibiale. Il s’in- sère à la face inférieure du tibia et se dirige vers l’échancrure qu’il déborde. "87 d , articles du tarse, vus en dessus. Ils sont articulés entre eux par une tête orbiculaire : indépendamment des poils dont ils sont hé- rissés ; chacun d’eux , à l'exception de celui qui se termine par les ongles ; a à ses angles antérieurs un piquant bien plus grand, et à son inférieure ou palwaire deux pièces particulières que je décrirai bientôt. L’avant-dernier article est fortement échancré en cœur ; le dernier est allongé, en massue. Les crochets des ongles sont . simples , c'est-à-dire dépourvus de dents , et on observe entre eux une petite languette ou pelotte oblongue e. A ,un des articles du tarse énormément grossi, vu par sa partie in- | (53 ) féricure et dégarni dé tous ses poils , à l'exception des piquaus qui terminent ses angles antérieurs , afin de mettre en évidence deux pièces particulières exclusivement propres aux tarses antérieurs du mâle de ce Harpalus , et qui paraissent destinés à s’appliquer et à se coller sur le corps de la femelle pour l’acte de la copulation. Chacune de ces pièces est allongée et consiste en un axe traversé par des lames tronquées, plus ou moins parallèles entre elles. Ces lames m'ont paru composées elles-mêmes de petites écailles se tement imbriquées. Fig. 4. Tarse et tibia antérieurs fort grossis du Carænius vELUTINUS mâle. Le tibia est moins sensiblement échancré que dans d’autres Ca- rabiques. Les trois premiers articles du tarse sont presque carrés et serrés entre eux ; l’avant-dernier est conoïde , échancré en crois- sant , et les angles de cette échancrure se terminent par quelques spinules divergentes. ‘ B , un des premiers articles de ce tarse ebiltsé grossi et vu en = dessous. Il est bordé de longues soïes et garni d’un duvet épais, villoso-spongieux , formé de poils terminés par un petit bouton. Fig. 5. Tarse et tibia antérieurs fort grossis du SPHODAUS TERRICOLA mâle. . | Le bord antérieur et interne du tibia, ainsi que celui de la cloi- son cornée qui ferme en partie l’échancrüre tibiale , sont garnis de petites soies roides, rapprochées, uniformes, disposées au mi- + croscope comme les dents d’un peigne : l’ergot qui termine l'angle antérieur et interne du tibia est pointu et mobile. €, un des articles intermédiaires du tarse considérablement grossi et vu en dessous. Il est garni et bordé de spinules assez courtes , dis- tinctes et mobiles. ; Fig. 6. Patte postérieure grossie du ZoniTis PRÆUSTA. Les cuisses postérieures et intermédiaires de cet insecte ont à leur base une appendice ou trochanter très-marquée, quoique moins détachée que dans les Carabiques. Le tibia se termine, à son angle interne , par deux épines , dont l’une est plus grosse et tronquée. _ D, un des crochets de l’ongle considérablement grossi. Il est denté en scie dans toute son étendue , et les quatre ou cinq dents qui avoisi- nent la pointe sont brusquement plus courtes : une soie simple, et de sa longueur, s'articule à sa base. Fig, 7. Vers intestinaux considérablement grossis , trouvés dans Le tube (54) alimentaire de divers Coléoptères et appartenant pent - être à un genre nouveau voisin du Carxopayzzeus de Rudolphi. a ,un de ces vers adulte , avec le suçoir saillant et ouvert ; à, le même, avec le suçoir contracté et fermé ; c , le même, plus jeune, avec le segment antérieur moins marqué; d , le même, plus allongé , et peut-être d’une espèce diflérente, Fig. 8. Ascaris où Filaria fort grossi ; trouvé dans le tube alimentaire du Tomwrcus rxPocRarHus. Fig. 9. Acarus fort grossi, trouvé sur le corps de ee Towicus, et peut-être d’un genre nouveau. Irinéraine géognostique de Fontainebleau à Chà- teau-Landon, et Composition du sol de La plaine de Château-Landon; Par M. le vicomte HÉRricarT FERRAND , Docteur en Médecine. IL est admis que le terrain d’eau douce superficiel de Château-Landon appartient géologiquement au bassin de Paris (Description géologique des Environs de Paris, p. 290), et que la partie superficielle du plateau qui s’étend des rives du Loing , à l’est, jusqu'à Épernon et Chartres, à l’ouest , appartient à la formation d’eau douce supérieure (méme ouvrage, p. 283). D’ après ces deux assertions et la situation de Château-Landon sur la rive gauche du Loing, ne semblerait - il pas évident que le terrain d'eau douce superficiel de Château-Landon appar- tient à la formation d’eau douce supérieure ? Cependant la plus grande incertitude subsiste encore à cet égard (même ouvrage, p. 289 ). ER D'où vient donc que la position réelle du terrain d’eau douce de Château-Landon est encore incertaine ? C'est (35) _ 19, parce que ce terrain a paru lié sans interruption quel- Tandis que mes observations ne me faisaient plus con- naître que du terrain d’eau douce, mes informations me - démontraïent toujours au-dessous la formation des sables et dés grès , et le même ouvrier qui m'avait donné des détails sur le puits ‘de Chenouteau m'aflirma qu’en me rendant à Château-Landon je trouverais en plaine des ex- ploitations de sable, Ce renseignement me faisait con- ( 60 ) clure que la formation des sables et des grès , que j'avais vne disparaître à Maison-Rouge , à Foljuif et à Quenou- ville, sous le terrain d’eau douce de la plaine , et que j'avais suivie sans la voir à travers les puits d'Ichy, de Bougligny et de Chenouteau, devait reparaître du côté de Château-Landon. Rempli de l'espoir de convertir ce ren- seignement en fait irrévocable, je me dirigeai :sur Bu- teau. Dans la partie de plaine que je traversai pour m'y rendre , en laissant Chenou à ma gauche, le sol en cul- ture était souvent semé d’éclats de calcaire d’eau douce, et en si grande abondance, qu'ils annonçaient que la couche de terre végétale étaitbien mince. Enfin j'arrivai au hameau de Buteau (pl. 23, coupe C D), où près de la première maison, et depuis un ns immémorial , on exploite le sable. Le lieu où cette exploitation est ouverte m'offrit la coupe suivante. ET Terre végétale. nm “+ o mèt, 5o € 2°. Calcaire blanc sans consistance. . ,. ... :» 0 66 * 3°. Calcaire blanchâtre solide , en bancs irréguliers, o 33 4°. Calcaire blanchätre solide écailleux , en bancs réguliers. , . . . . . LS L1 L2 Li .. . Le . ER EL. À # Sable blanc pur. . . . .. . .. o SR ME MENRT. + Sable et grès coquillier. . .. ..,...,..,. 1 7°. Etes A. 2 reel 4 55 8°. Grès non coquillier. . . . . .. , , . . . o Toraz. 8 mèt. 53 €. Une formation d’eau douce à la surface du terrain, et en place, est ici hors de toute contestation; elle se lie sans aucune interruption quelconque à celle que j'ai re- connue au-dessus des sables et des grès aux rochers du SR — ASC mauvais passage , dans la forêt de Fontainebleau, sur la route de Malesherbes, Au-dessous on retrouve la for- mation des sables et des grès dont le puits de Che- nouteau , à trois kilomètres seulement de distance, a constaté la présence. La partie supérieure du sable offre ici une particularité : elle est coquillière ou con- tient des grès coquilliers. Les coquilles que j’ÿ ai obser- vées autorisent à établir que les sables et les grès marins supérieurs existent en cet endroit. Je n'ai pu voir ce qu'il ya sous le sable, mais d’après les renseignemens que j'ai obtenus des ouvriers , on trouve au-dessous une roche dure qui n’a pas été percée. A »00 mètres environ, plus vers le midi, une se- conde excavation présente une coupe à-peu-près pareille, seulement la formation d’eau douce de la surface est plus épaisse. De Maison-Rouge , de Foljuif, et de Quenouville à à . Buteau , la distance est-elle trop grande pour croire que les sables et les grès qui se trouvent dans cette dernière localité n’appartiennent pas à la même formation que les sables et les grès des trois premières , lorsqu'on voit la continuation des uns et des autres dans la partie intermé- diaire, par la perforation des puits de Bougligny et de Chenouteau: | De Buteau au Ménil , le sol de la plaine ne varie point ; le calcaire d’eau douce est en éclats dans la terre. A peu de distance du Ménil ; et au sud-est, en tête du vallon qui descend par Brusel à Château-Landon , en cernaut cette ville par le nord , je trouvai, comme à Buteau , le sable sous la formation d’eau douce : il est mis à jour et extrait dans plusieurs places peu éloignées les unes dés L ( 62.) autres , mais je n’y ai pointtrouvé, comme à Buteau, le grès coquillier. Je n'étais alors qu’à trois kilomètres au plus de Chàteau-Landon, et j'avais aequis la conviction de l'existence des sables et des yrès sous une grande étendue de plaine d’un terrain d'eau douce non interrompu de- puis la fosèt de Fontainebleau. Du Ménil à Chàteau-Landon , le sol de la plaine, au nord du vallon de Brusel , et de celle qui est au midi , où est le télégraphe qui correspond à celui de Bougligny, est toujours de la mème formation d’eau douce. L’épaisseur que cette formation acquiert est bien visible dans le val- lon de Brusel à Château-Landon (pl. 23, coupe C D) sur la pente gauche , dans les champs en culture. Ce sont d’abord des roches qui percent çà et là la terre ; et ensuite des bancs réguliers dont on a tenté l'exploitation à di- verses époques. Je ne m'arrête point aux caractères mi- néralogiques de ces roches , parce qu'ils sont ceux des roches calcaires de Château-Landon. | Encore quelques pas de plus, ét j'atteignis une vaste ex- ploitation en grande activité. La nature des bancs calcai- res et des blocs qu’on entirait ne pouvait plus me laisser de doute , et j'étais fondé à croire que j'étais dans la car- rière de Château-Landon, qui, depuis plus de vingt ans, a fourni tant de pierres pour Paris ; je n'étais cependant encore que dans une exploitation toute récente, celle de Brusel ou du télégraphé, mais en quelque sorte sous les murs de Château-Landon. Deux bancs y sont présente- ment exploités : le plus bas contient quelquefois dans-sa partie inférieure des silex roulés : c’est celui par lequel on a commencé l'exploitation; le supérieur s’est montré peu à peu en décombrant davantage vers la plaine , et on f (63) d a l'espoir de voir s'établir un troisième banc supérieur | aux deux précédens. Des mouvemens considérables de terre et de déblais, que j’aperçus à un kilomètre environ au nord-est de Chà- teau-Landon , sur la gauche du vallon que je venais de suivre , mais plus bas relativement à son cours , fixèrent alors toute mon attention , et marchant constamment sur le sol d’eau douce, j'entrai enfin dans les carrières de Châtéau-Landon , celles d’où on tire toute la pierre qui vient à Paris sous cette désignation , ou celles qui ont été ouvertes pour le compte du ne reg sous le mi- nistère de M. Cretet. ? C'’étaient moins les carrières de Château-Landon et la formation d’eau douce supérieure qui devaient alors m'arrêter et attirer mes recherches, que toute la plaine où ces carrières ont été ouvertes, et la base de cette plaine; c'est-à-dire que je devais alors avoir pour but de décou- vrir les formations inférieures à la formation d’eau douce. Mes observations ont été très-multipliées , et m'ont con- vaincu que l'emplacement où ces carrières ont été ou- vertes n’est qu'un point de la grande et haute plaine de Château-Landon , qui n’est qu'une fin des vastes plaines du Gatinais et de la Beauce. Sous cette dénomination de grande et haute plaine de Chäteau-Landon , je comprends (pl. 22) l’espace qui est borné au midi par la vallée du Susain , à l’est par la vallée du Loing , et qui se rattache aw nord, malgré la dépres - sion de quelques légers vallons à la plaine de Besigny et de la Madelaine , et à l’est à celle de Chenou. En présentant la plaine de Château - Landon comme une plaine haute et élevée, je dois prévenir que je man- sn (64) que des données suflisantes pour fixer sa véritable hauteur au-dessus du zéro du pont de la Tournelle, à Paris ; aussi ne l'ai - je indiquée que d'une manière approxima - tive et sujette à rectification. J'y suis parvenu d’après la pente connue de la Seine , qui est de 14m., 620 du zéro du pont de la Tournelle , à Paris , jusqu’à Saint-Mamert, à l'embouchure du canal du Loing (pl. 23 ), et de celle du canal du Loing , qui est de 42m, 830 du lieu de son embouchure , que je viens d'indiquer , jusqu’à son ori- gine à la fin du canal d'Orléans, au - dessous de Mon- targis. D’après le nombre des écluses et leur chute de Saint-Mamert à Soupes et au port Cretet, au-dessus de Grand - Moulin , il n’était pas diflicile d’avoir, relative- ment à Saint-Mamert, la hauteur de ces deux endroits, situés sur le canal à une distance moyenne ; entre son origine et son embouchure. Je l’ai fixée ; pour le pre- mier, à 24 mètres , et pour le second , à 26 mèt. ; par conséquent , la véritable hauteur de Soupes, au-dessus du zéro du pont de la Tournelle, sera de 38m-,62 (pl. 23, coupe 4 PB), et celle du port Cretet sera de 40,62 (pl. 23, : coupe C D). . Quant à la hauteur de la plaine de Château-Landon , au-dessus de Soupes et du port Cretet , je n’ai connais- sance d'aucune donnée quelconque pour l’établir ; je l'ai évaluée à 50 mètres au-dessus du canal du Loing à Sou- pes ; conséquemment , sa hauteur au - dessus du zéro du pont de la Fournelle sera de 58m.,62 (pl. 23, coupe 4B, et coupe € D). Il suit de là que cette hauteur pourra être contestée ; maïs en attendant qu’elle soit assignée par des uivellemens et des observations barométriques, je me crois fondé à la maintenir. Un fait qui afler mit (65 ) encore dans l’idée que la plaine de Château-Landon, d’un | . niveau presqu'uniforme , est d’une grande hauteur, c’est . qu'elle a été choisie pour y placer un télégraphe, et que la bâtisse qui le porte a fort peu d’élévation (pl, 22 et 23, coupe CD). Les carrières de Château-Landon sont au bord de la plaine (pl. 23, coupe ÆB) et exploitées à ciel découvert. Les bancs calcaires se montrent à jour par place, à gauche, au haut du vallon de Saint-Severin, qui vient de Brusel , et sur le bord gauche de la vallée du Susain. Ils ne sont d’abord recouverts que par une terre brune argileuse ; mais à mesure que l'exploitation avance vers la plaine, des bancs de calcaire blanc marneux , sans consistance * et de calcaire blanc solide, qui n’est d’aucun emploi, s’interposent-entre la terre argileuse brune et les bancs calcaires exploités. I} en résulte que les déblais deviennent de plus en plus considérables en avançant vers la plaine. La carrière ouverte pour le compte du gouvernement est la plus vaste , celle qui à le plus attaqué la formation d’eau douce, et celle qui fait bien connaître sur quelles roches cette formation repose. J'y ai remarqué, de haut en bas, les couches sui- vantes : | . 1°. Terre végétale et terre argileuse brune, d’ane épaisseur variable , mais qu’on peut évaluer à+ oimèt. 5oe. 2°. Calcaire blanc marneux, . . . . 3°. Calcaire solide écailleux fendillé. # FRAC, 4°. Premier banc exploité. . ,.. 4,44... + 708 5o. Deuxième banc exploité, ..,.,....... 2 oo 6°. Troisième banc exploité ; il est coloré. Siret: De 9°. Banc d’argile jaunâtre qui manque a RUE Hd A 10 8° Poudingue .... 4.4... 1 34 Toraz. gmÈt O0 VILL, 5 (66) Toutes les diverses couches de là formation d’eau douce vont en s’amincissant et se perdant de la plaine vers le bord de la vallée. En entrant en exploitation, les bancs calcaires sont fort minces et très-souvent.réduits à un seul. Après 10, 20 à 30 mètres environ d'exploitation vers la plaine , ils se régularisent. Jusque-là leur surface est très - inégale , et ils sont conistamment rompus ; les bords des masses disjointes sont arrondis, usés , et les intervalles qui les séparent sont remplis de la terre ar- gileuse brune inférieure à la terre végétale, Dans le banc calcaire marneux n° 2, et dans le bane calcaire solide écailleux fendillé, n° 3, je n’ai remarqué aucun silex et aucun corps organisé fossile. La nature des trois bancs exploités, n° 4, 5 et 6, est tellement connue ( Descript. géolog. des environs de Paris, p. 290) que je ne m'y arrêterai point : il en sera de même pour les coquilles qu’ils contiennent (même ou- vrage, p. 291). EE | Ces bancs présentent des fissures et des ruptures qui déterminent , lors de l'exploitation , le volume des blocs; il n’est pas rare d’en voir de 8 à 9 mèt. cubes. Le plus volumineux qui ait été extrait était de 52 mèt. ; il a été débité sur place , faute de moyens de transport. Les fissures dans les bancs sont si multipliées que des espaces assez étendus ne donnent point de blocs. Il suit de là que tout ce qui est mis au rebut l'emporte de beau- coup pour la masse sur celle qui représente les blocs qui seront employés. Ce fait n’est pas à dédaigner, il se lie à celui dont j'ai fait mention précédemment, la rupture et la disjonction des bancs calcaires à leur apparition sur le bord de la vallée. 2 “C67) Au-dessous du troisième banc, le banc inférieur ou le banc coloré, on trouve par place une couche d'argile jaunâtre de 0,16 c. qui repose sur un poudinguë de 1", 34c. d'épaisseur (pl. 23, coupe Æ B), ou une couche de silex roulés liés par une pâte sableuse et siliceuse. La description du poudingue siliceux du Fay, pag. 292 de la description minéralogique des environs de Paris, est applicable à cette couche de silex qui fait le fond de Ja carrière, et qui est constante. Elle paraît à jour sur le flanc de la vallée du Susain , et du vallonde Saint-Severin qui est la prolongation de celui de Brusel ; ou par l’im- mensilé de cailloux roulés A on observe à une certaine “hauteur, ou par des masses qni sont restées aggrégées, ou . par d’autres masses sans consistance qu’on découvre pour peu qu'on fouille la terre. Plus bas enfin paraît la craie. Elle règne sur une assez grande longueur dans lé vallon de $aint- Severin quicerne la ville par le nord ( pl. 22). Elle contient un grand nombre de silex. Le passage immédiat de la couche de cailloux ou du poudingue à la craie ÿ esi diflicile à juger. Il'est plus facile à saisir à la coupe de terrain faite ré- cemment sur la grande route en sortant de la ville, et montant dans la plaine pour aller à Soupes. Le cap aigu et élevé qui porte Château-Landon (pl. 22) ; _et qui résulie de la réunion du vallon de Saint-Severin : | avec la vallée du Susain , offre de ses deux côtés la craie avec silex. Supérieurement elle est un peu jaunàtre. Les ouvriers lui donnent le nom de castine. Inférieurement elle est blanche, æilsl’appellent bZanc. Je ne saurais trop fixer l'attention des géologues qui ont fait une étude spéciale du bassin de Paris ; sur cette (68 ) craie jaunâtre désignée à Château-Landon sous le nom de castine. N'est-elle que de la craie, ou est-elle un passage de la craie à une des formations qui lui sont su- périeures , et notamment au calcaire grossier marin , ou au calcaire siliceux ? c'est une considération que je ne dois pas omettre : mais toujours est-ilcertain qu'ilne sem- ble plus devoir rester de doutes sur les roches sur les- quelles repose la formation d'eau-douce de Château -Lan- don. S'il enétait ainsi, les faitsnouveaux queje vais ex- poser les dissiperaient complètement. Toutle pourtour de la plaine, dont l'emplacement des carrières de Château-Landon n’est qu’un point, présente des carrières pareilles à celles de Château-Landon. De celles-ci à ces diverses exploitations, soit anciennes soît nouvelles , la continuation de la même formation d’eau douce est sans aucune interruption. Ce sont celles du haut de la côte du port Cretet au nord-est de Mocque- pois (pl. 22, et pl. 23, coupe CD), dela plaine de la My- voye entre Chäteau-Landon et Soupes , et du cap qui est circonscrit par le vallon de Chausepois et celui de Ja My-voye (pl. 22, etpl. 23 , coupe 4B). Dans ce dernier endroit la plaine baïsse vers la vallée du Loing, Jes bancs calcaires éprouvent le même mouvement , et ils finissent n’étantplus recouverts que d’une terre argileuse brune semblable à celle qui recouvre le commencement des bancs calcaires dansles carrières de Château-Landon. Outre cela, leur surface est très-irrégulière, et ils présen- tent des perforations de diverses grandeurs dont quel- ques-unes sont susceptibles de recevoir le bras. Ils of- frent en un mot tous les effets d’une grande action des- tructive. Les fossiles sont les mêmes qu’à Château-Landon ( 69 ) La couche de poudingue ou de cailloux roulés, in- férieure à la formation d’eau-douce dans les vastes car- rières de Château-Landon, paraît s'étendre sur toute cette plaine de formation d’eau-douce jusqu’à la vallée du Loing. Je l’aireconnue, 19, Sur tout lé coteau gauche de la vallée du Susain : depuis Château-Landon jusqu’à son embouchure dans la grande vallée du Loing, en passant par le hameau de Pont-freau (pl. 22 ). 2°. Sur la pointe de la plaine du hameau de Mocque- pois (pl. 22, et pl. 23, coupe CD) où les cailloux roulés semblent former uniquement le sol de cette plaine. Après bien des recherches, un d'eux m'a présenté une empreinte d’oursin. 39, Sur divers points le long de la côte du port Cretet erde Grand-Moulin ( pl. 22 et pl. 23, coupe CD). : 4°. Dans le vallon qui descend de la plaine de la My- voye à la vallée du Loing (pl. 22). 5°. Enfin à la coupe récemment faite sur la droite de _ lagrande route, en descendant de la plaine de Château- Landon au pont de Soupes, et dans le vallon de Chause- pois(pl: 22, et pl. 23, coupe 4 B). Avoir constaté, que la formation d’eau - douce de Ja haute et vaste plaine de Château - Landon, liée sans interruption quelconque avec les terrains d'eau douce supérieurs de la forêt de Fontainebleau , repose sur une couche de poudingue ou de cailloux roulés dans une _ pâte siliceuse , est-ce simplifier ou compliquer la ques- _ tion de savoir à quelle formation d’eau douce il faut * rapporter le calcaire de Château-Landon , et à quoi peut _ % ( 70 ) | répondre ce poudingué dans les diverses formations du bassin de Paris ? La difficulté pourrait devenir excessive si de nou- veaux faits ne venaient se grouper encore aux précé- dens. En effet, après avoir constaté 1°. que ce n’est qu’à trois kilomètres environ à l’ouest, et au nord-ouest de Château-Landon, que la formation des sables et des grès cesse d’être visible, et 2°. que la formation d’eau douce de Château - Landon répose sur une couche de poudingue ; en multipliant encore mes observations, j'ai reconnu que le poudirgue est superposé aux sables ou aux grés. Je dis d’abord qu'il repose sur les sables : c’est de toute évidence 1°. à la coupe récente que j'ai déjà indiquée en descendant par la grande route de Chäteau - Landon au pont de Soupes , et 2°. dans un lieu opposé dans le vallon qui descend dé la plaine de Mocquepois à Pont- freau , dans la vallée du Susain (pl. 22). { Je dis ensuite qu'il repose aussi sur les grès ; c’est ce in’est pas moins évident dans le vallon qui descend de: qu P q Ja ferme de la My-voye dans la vallée du Loing (pl. 22, et pl. 23, coupe 4 B}). Des masses de grès, encore en place, y sont surmontées par des masses de poudingue d’une grande ténacité, Ce fait , qui s’offrit à moi pour la première fois dans ce vallon, me le fit réchercher ailleurs, etje le retrouvai à peu de distance dans le vallon qui re- monte de Soupes à Chausepois (pl. 22). Dans le bas je vis d’abord des masses de grès, de poudingue, et de cal- caired’eaudouceisolées et confondues; mais à une certaine hauteur le grès en place sort du flanc du vallon, etil est couronné par le poudingue. Plus haut je vis des ro- (71) . ches de calcaire d’eau douce formant un banc continu; et j'entrai dans la plaine de Chausepois qui se lie im- médiatement à celle de Château-Landon. Les grès d’une part , qui sont encore en place et cou- ronnés par les poudingues , et de l’autre ces sables qui sont aussi surmontés de ces mêmes poudingues sont-ils contemporains, et de la même formation ? c’est probable: et n'appartienment-ils pas à la formation des sables et des grès qui disparaît à Maison-Rouge, à Foljuif, à Que- nouville (pl. 22), mais reparaît par les puits d’Ichy, de Bougligny , de Chenouteau (pl. 22), et les fouilles de Buteau et du Ménil (pl. 22, et pl. 23 , coupe C D)? c’est encore probable. À la vérité je n’ai pas vu les grès et les .… sables sous le poudingue des carrières de Château-Landon; mais peut-on refuser d'admettre qu’ils se prolongent 1°. du Ménil à Pontfreau et à la montagne qui descend au pont de Soupes, deux localités où se voient les sables ; et 2°, du Ménilaux deux vallons, de la My-voye et de Chau- sepois, deux autres localités ou se voient les grès ? J'ai encore observé quelques grès sur la droite de la vallée du Susain dans un léger vallon près des Gautiers, enface de Château-Landon. Jedoute qu'ils soient en place, mais je dois les indiquer pour les naturalistes qui pour- raient étendre leurs observations plus loin que les mien- nes. Toute la plaine au-dessus de ce léger vallon est de terrain d’eau douce , que je ne puis hésiter un seul instant de rapporter à la même formation que celui de Château-Landon. L’immensité de cailloux roulés que je vis encore en m'élevant de la vallée dans la plaine cons- tate que la couche de poudingue s’étend de ce côté. Au bas du coteau la craie est à jour etexploitée. Je n’ai pas .. (72) étendu mes observations au-delà de ce canton qui fait la limite de ma coupe 4 B. La craie règne encore constamment , 1°. Sur la gauche de la vallée du Susain , ge Chà- teau-Landon jusqu'à son embouchure dans Rà vallée du Loing (pl. 22 ); 2°, En descendant sur toute la gauche de la vallée du Loing (pl. 22). À Grand-Moulin près du port Cretet, elle est très-relevée. Dans le bas elle y est exploitée pour convertir en blanc d'Espagne. Dans le haut elle est jaunâtre, d’une cassure très-écailleuse, et semblable à celle qui. est désignée à Château-Landon par les ouvriers sous le nom de castine. Ici, comme à Château-Landon, faut-il voir dans cette couche de castine un passage de la craie à une des formations qui lui sont supérieures ? c’est un point à discuter. 30, Dans le bas de la montagne qui descend de la plaine de Château-Landon, et de la ferme de la My-voye au pont de Soupes (pl. 22, et pl. 23, coupe 4 B). La coupe toute récente de la montagne de Soupes pour adoucir la pente de la grande route qui va à Château- Landon, et qui s'élève sur le côté droit du vallon qui vient de Chausepois, ne semble au premier abord présenter que de Ja confusion et du désordre ; mais après m'y être. arrêté plusieurs fois, et avoir rapproché , comparé tout ce qu'elle présente avec ce que j'avais observé sur les autres points du pourtour de la plaine deChâteau-Landon, j'ai vu que l’ordre le plus parfait y règne, et que la stratification, en allant de bas en haut, de la craie, du sable, du poudingue et du terrain d’eau douce, y est bien régulière, malgré la très-grande ondulation de ces di- < de la grande formation des sables et des grès supérieurs ; TS (737): 2 verses formations qui sont coupées autant de fois que leurs ondulations sont apparentes. JERES De toutes mes observations et de tous les faits pré- cédens je me crois autorisé à conclure que la stratifi- cation de la hauteet vaste plaine de Château-Landon ne peut plus être contestée, et premièrement qu'elle se compose de bas en haut des formations suivantes (pl. 23, coupes 4B,eCD). L 1°. De la craie. | 2°, Du sable et du grès. 3°. Du poudingue. 4°. Du terrain d’eau douce supérieur. Secondement , que le terrain d’eau douce superficiel doit incontestablement être admis pour appartenir à la formation d’eau douce supérieure, pour la raison qu'il se lie sans aucune interruption quelconque avec les ter- rains d’eau douce de formation supérieure de Fontaine- bleau, de Malesherbes et d'Etampes , par les terrains d’eau douce des plaines intermédiaires , aussi de forma- tion d’eau douce supérieure , et sur lesquels on ne peut élever le plus léger doute , puisqu'on voitla grandeforma- tion des sables et des grès supérieurs se transmettre sous . toutes ces plaines jusqu’auprès de Château-Landon, et qu'on la retrouve au-delà, aux Gautiers , à Pontfreau, et dans le vallon de la My-voye et de Chausepois. Troisièmement , que le poudingue ou la couche de cailloux roulés dans une pâte sableuse et siliceuse , sur lequel repose la formation d’eau douce de Château-Lan- don , n’est que le couronnement ou la partie la plus élevée (74 ) et que les cailloux roulés de ce poudingue diminuent de volume à mesure qu’on approche de Fontainebleau. Quatrièmement, enfin, que malgré toutes mes recher- ches je n'ai pu découvrir sur la gauche de la vallée du Susain jusqu’à son embouchure dans la vallée du Loing , sur la gauche aussi de celle-ci jusqu’au pont de Soupes , et à la coupe de la droite du vallon de Chause- pois, pour adoueir la grande route qui monte de Soupes à Château-Landon , aucun indice de terrain d’eau douce moyen , à moins qu'on ne veuille admettre qu’il soit représenté par cette portion élevée de la craie à Château- Landon et à Grand - Moulin que les ouvriers appellent castine , et que j'ai proposée un moment de regarder comme un passage de la craie à une des formations qui lui sont supérieures. Si cette idée pouvait un jour pré- valoir , cette zone de craïe ou de castine ne pourrait en aucune manière établir la liaison du terrain d’eau douce de Château-Landou avec les terrains moyens de Fontaine- bleau et de ses environs , par la raison qu’elle est infé- rieure aux sables et aux grès, et au poudingue qui en- trent dans la stratification de la plaine de Châäteau- Landon. s. | GA | Le calcaire d’eau douce moyen des deux vallées du Fay et des Chätaigniers ( Descript. géolog. des env. de Paris, pag. 292), au sud de Nemours, peut-il autoriser à rapporter celui de Château-Landon à la même formation? De nouvelles observations me: semblent indispensables pour prononcer aflirmativement , tant.le désordre de ces deux vallées me paraît grand et la liaison de leur terrain d’eau douce moyen avec celui de Château-Landon encore pen établie. EE 7 ( 79 ) L'analyse chimique enfin sera-t-elle plus puissante? Démontrera-t-elle assez desilice dans lecalcaired’eau douce de Château-Landon pour le maintenir dans le calcaire si- liceux ? Non : par la raison que M. Berthier , ingénieur au corps royal des mines, n’y a pas trouvé un centième de silice. Mille parties de ce calcaire d’eau douce con- tiennent, d’après son analyse, 970 de carbonate de chaux, 20 de carb. de magnésie, et 10 de silice , aiutnine et oxide de fer (t).. Si je ne suis point assez heureux pour faire tomber l'incertitude qui subsistait sur le terrain d’eau douce de Château-Landon , etsi je me suis de plus en plus enfoncé dans l'erreur, en voulant faire prévaloir sur l’opinion de ses maîtres celle de leur élève , que Le terrain d’eau doucede Chäteau-Landon appartient auxterrains d’eau douce de formation supérieure, au moins sera-t-il recon- nu et me sera-t-il accordé que dans la question qui serait encore indécise, j'y aurais apporté de nouveaux faits » JY PP qui viendraient la compliquer, et par conséquent ré- clamer pour la résoudre tous les efforts des géologues qui font une étude spéciale du bassin de Paris. un (1) Annales des Mines, tom. vr1, pag. 484. (76) Réronse à La Note. sur les Graminées de M. J, J. C. de La Harpe, insérée dans le numéro de septembre 1825 ; i Par M. Rasraiz. | Lonsqu'ox cherche dans la science à découvrir des vérités et non à usurper une réputation, on ne peut que s’applaudir des objections qu’on rencontre'dans sa mar- che , et c’est avec un vif sentiment de reconnaissance , qu'on s'applique à en résoudre les difficultés. C'est dans cet esprit que nous allons répondre aux faits que M. de La Harpe oppose à notre système , tant en son nom qu'au nôm d'autrui; et si nous n’avons pas répondu plus tôt, c’est que nous avions des travaux à pu- blier dont nous né pouvions pas interrompre le cours. « M. de La Harpe a trouvé sur le Phalaris canarien- ._ » sis et sur foutes les Graminées à tige rameuse des » feuilles parinerviées éloignées souvent d’un pouce de la » base du chaume, qui d’après nous appartient à la même » articulation qu’elles, et ne formait , dans le principe » de sa végétation , qu'un même système avec elles. » La manière dont M. de La Harpe a généralisé le fait nous portait à croire que l’auteur avait pris une toute autre feuille pour la feuille parinerviée (nob.). Car ce fait est bien loin de se présenter sur toutes les grami- nées à tige rameuse , ainsi que l’a avancé l’auteur , soit qu'on entende par tiges rameuses les tiges aériennes dont les bourgeons se développent en rameaux , soit qu’on en- tende les tiges gazonnantes. D'un autre côté, nous avions expliqué un fait analogue , quatre mois avant la | (77) publication de la note de M. de La Harpe, dans üne note lue à la Société d'Histoire naturelle, et nous avions distribué des individus offrant ce phénomène, M. de La Harpe était présent ;:et pourtant il ne nous a pas opposé cet exemple qui aurait fixé l’état de la ques- ‘tion , dans le cas où il aurait entendu seu d'un phé- nomène analogue. : Comme nous croyons cependant que c’est de ce fait que M. de La Harpe a voulu parler, et que le doute qu'il a fait naître dans notre esprit ne vient que de la généralité de l'application ; nous nous ferons un plaisir de consigner dans cette réponse l’explication que nous avions donnée à la Société d'Histoire naturelle; nous y joindrons en outre la figure, pl. 24, fig. 1. Lorsqu'on fait germer dans l’eau des graines de Zea mays, expérience que nous avons été obligés de répéter bieu des fois depuis que nous nous occupons de la fa- mille des Graminées , on voit dans le principe les deux nervures de la feuille parinerviée s’insérer exactement. sur le point où s’insère lanervure médiane du cotylédon. | (Ces deux nervures donnent souvent naissance à leur __ base à deux radicelles qui se glissent de bas en haut entre cette feuille et notre cotylédon. ) | : Mais quelque temps après ces deux nervures herba- | cées commencent à séparer leur base de celle du coty- _. Jédon, et cette séparation s’aecroissant de jour en jour forme une espèce d’entre-nœud (fig. 1, su) entre la feuille parinerviée et la base de cotylédon. Cet entre-nœud donne même naissance à une foule de radicelles (000, fig. 1) qui partent de chacune des nervures intérieures qu’il recèle. * Ce fait-là, au premier coup d’œil, semble contrarier le (58.) principe que nous avons appuyé, au jugement de M. de La Harpe, sur des faits nombreux, clairs et irrécusables, Cependant ce n’est ici qu'une appatence bien capable, il est vrai, d'en imposer, si l’on s'arrête là , mais bien facile à expliquer si l’on applique aux recherches végétales la méthode sans laquelle la zoologie n'aurait pas fait un pas ; je veux dire les dissections anatomiques qui pour- suivent un vaisseau jusqu’au point le plus caché de son origine. On admettra avec moi 1°. qu'une feuille de Grami- nées, quelle qu’elle soit, s’insère toujours sur une articu- lation. 2° Que le tissu cellulaire de deux organes concen- triques peut s’agglutiner en un seul tissu , et que pour la distinction des organes , on ne doit tenir compte que de Ja distinction des vaisseaux. Or, en coupant par ron- delles successives et de haut en bas l’entre-nœud dont nous parlons (fig. 1, s,t, u), et en commencant au point où les deux nervures herbacées disparaissent aux yeux (s) on pourra s'assurer que ces deux nervures, bien loin de s’insérer sur l'articulation qui semble les supporter, descendent au-dessous de l'articulation elle-mème (+). On peut les suivre distinctement jusqu’à une distance plus ou moins voisine du cotylédon. Ilest vrai qu’elles dimi- nuent en diamètre; mais qui ne sait pas que plus un vaisseau , une nervure, un chaume même, s'éloigne du contact immédiat de l’atmosphère pour s’enfoncer dans les tissus ou daus les enveloppes , plus son diamètre décroit? L'important en ceci est qu’on puisse distinguer les ner- vures des autres vaisseaux de la tige bien au-dessous de l'articulation qui paraît immédiatement au-dessus du co- tylédon , pour qu’on soit en droit de conclure qu’elles (79 ) s’insèrent sur l'articulation du cotylédon lui-même, et dès-lors l’objection est réfutée. Il faut se rappeler que ‘les nervures ne se distinguent bien à l’œil nü que par les deux lignes vertes qui les bor- dent ; quand ces deux lignes ne se forment pas, ce n’est qu'au microscope qu'on peut reconnaître une nervure (vaisseau) ; c’est pourquoi les deux nervures de la feuille parinerviée, dans le fait que nous décrivons , se distin- guent bien au-dessus de l'articulation où la matière verte s’est formée (p"), et cessent d’être apparentes sur la partie inférieure qui est restée presque étiolée (1 u ). | Nous désignons le Zea mays, parce qu’il est plus propre, à cause de son volume , à ces sortes d’investiga- tions. Ces faits se présentent aussi assez souvent sur Îles plantes qui germent dans la terre. On n’en rencontre presque jamais d'exemple sur es tiges rameuses, c'est-à- dire , sur les tiges aériennes dont les bourgeons se sont développés en rameaux ; mais au contraire et presque exclusivement sur les tiges souterraines , ou bien encore, .quoïque plus rarement, sur les tiges gazonnantes, c’est- à-dire , sur celles qui produisent des rameaux par leurs bourgeons basilaires. Nous croyons que c'est de ces der- nières que M. de La Harpe a voulu parler. Quoi qu’il ex soit , voilà l'explication que des dissections rigoureuses nous permettent d'en donner. L'auteur nous objecte ensuite que notre principe sut les rapports de la feuille parinerviée avec le chaume ne sauraient s'appliquer aux dicotylédones. Il est éton- nant qu'on fasse à notre système un reproche qu'on n'« jamais osé faire à aucun système antérieur; et qu’on veuille nous réfuter par les dicotylédones, tout en avouant ed - ( 80 ) que la distance entre celles-ci et les monocotylédones est immense. Cependant, afin de ne rien laisser à désirer à nos adversaires, nous essaierons. d'appliquer ici en deux mots nos principes aux dicotylédones , en nous ré= servant de fournir de plus amples renseignemens dans un mémoire spécial, On observe à la base du pétiole du Melianthus minor deux stipules séparées. Nous soutenons que ces deux sti- pules correspondent aux deux nervures de la feuille pa- rinerviée des Graminées, et ne sont, comme elles, qu’une attenance de la feuille à la base de laquelle ces stipules s'insèrent. Veut-on une preuve convaincante de cette analogie? elle nous sera fournie par le Welianthus ma- jor (fig. 3 et 4, p'). Ce ne sont plus ici deux stipules séparées, c’est une feuille rigoureusement parinerviée, semblable en tout à une feuille parinerviée des Grami- nées; ici ce n’est pas de sa base que s’élève la tige ou le pétiole de la feuille (1); mais ce pétiole ne se détache -d’elle que vers la moitié de sa longueur, et c’est de ce point qu’elle devient parinerviée. Quant à l’ordre d'al- ternation, et à la disposition des organes caulinaires , le Melianthus major (qu’on me passe l'expression) est une véritable Graminée, avec la seule différence qu’en général dans les Graminées les nervures médianes ne se détachent que dans le sein d’une feuille qui garde elle-même son intégrité, et que dans le Melianthus au contraire les nervures médianes de toutes les feuilles se détachent les unes, pour devenir les pétioles de feuilles ailées avec impaires (f), et les autres pour devenir une tige (u). | Nous ajouterons que dans toutes les espèces dicoty- e LA , ES | (81) lédones à: une seule stipule (Polygonum, Ombelli- fères, etc.) cette stipule est toujours marquée d’une large lacune à la partie qui fait face au pétiole. Quand _cetie lacune membraneuse s’oblitère , la base du pétiole paraît munie de deux stipules. _ Ce.n’est pas ici le lieu de donner plus de développe- ment à ces idées, qui sont aujourd'hui pour nous de Ja plus grande évidence, mais qu'il serait nécessaire de faire précéder par une démonstration d’un ordre difré- rent. | | Nous avons lieu d’être étonnés seulement que l’on trouve singulier qu’une nervure médiane, qui n’est pas un “organe simple , mais un organe aussi composé, quoique moins riche , que la tige la plus grosse, puisse devenir florifère. Cette prétendue singularité se rencontre dans tout le système des végétaux. La nervure de la bractée du tilleul ne donne-t-elle pas naissance à un corymbe? Chaque nervure des feuilles des Xy/ophylla ne produit- elle pas un bouquet de fleurs ? | M. de La Harpe fait entendre qu'il lui serait possible de prouver que la pression d’un organe voisin: suffit _ pour détruire un vaisseau ; jusqu’à ce que M. de La Harpe tienne sa promesse, la foule de nos raisons subsiste, | et nous nous contenterons de leur ajouter ici la citation de la fig. 13. dela planche 14 de notre premier mémoire. On y voit que le cotylédon a supporté une forte pression de la part de la plumule , puisqu'il porte une empreinte profonde; et pourtant sa nervure médiane est ‘intègre ; la feuille parinerviée qui a exercé cette pression ; perd la sienne ; et ses deux nervures latérales qui exercent la mème pression subsistent dans toute leur intégrité. Ce LALLE 6 t ( 82 ) n'est donc pas à la compression ciel on peut attribuer l'absence d’ un organe. Enfin l’analogie que nous avonsétablieentre la panicule et le stigmate paraît non moins singulière ; il nous serait impossible de répondre à des impressions que la lecture de notre Mémoire aurait pu faire naître : nous ajoute- rons seulement que la nature semble se charger chaque jour du soin de répondre pour nous. Qu'on lise la mé- tamorphose si bien décrite par M. Dupetit-Thouars d’une foule de trophospermes et de styles changés en tiges feuil- lées (Bull. de la Soc. phil. p. 127, 1819 ). Nous sommes arrivés à la partie que M. de La Harpe reconnaît appartenir à M. Gay ; et dans tout ce que nous avons encore à dire, on sent que ce n’est plus à M. de La Harpe que nous allons répondre. _ L'auteur établit d’abord que les écailles et les étamines forment deux systèmes séparés , l’un supérieur et l’autre inférieur. Comme il n'apporte aucun fait en faveur de son opinion , les faits nombreux sur lesquels nous avons appuyé l'opinion contraire ne 3 peuvent manquer de sub- sister. | Il compare le système des écailles au périgone interne des joncs ; nous admettons cette comparaison et même nous l’étendrons bientôt à des organes d’un ordre supé- : rieur ; mais le périgone interne des jonês alterne avec le périgone externe d'un côté et de l’autre avec les trois étamines ; qu'on nous démontre cet ordre d’alternation (que nous regardons comme invariable ) à l'égard des écailles , et dès lors nous conviendrons que les écailles forment dans les Graminées un système séparé de l’appa- reil des étamines. La forme des écailles du Bambusa se Et ne 7 (83) À parait à l’auteur le type normal de toutes les écailles des _ Graminées; il nous semble qu’il aurait fallu prouver premièrement celte idée avant de l’employer comme preu- ve. Car en réunissant au genre Bambusa notre genre Stipa qui comprend le Piptatherum et l’Olyra, eten y ré- unissant même | Arundo festucoïdes de Desf., ce qui for- merait environ une vingtaine de bonnes espèces, nous de- manderons comment, sans autre preuve, on peut regarder le type particulier à vingt espèces comme le type normal d'une famille qui renfermé des milliers d'espèces à type différent ? Nous demanderons sécondement comment il se fait que l’écaille médiane des trois que possèdent ces vingt espèces , et qui, d'après l’auteur, représenterait la nervure médiane des autres bractées , comment il se fait, > dis-je, qu’elle soit toujours plus courte que les autres et qu’elle soit toujours la première à s’oblitérer ? Enfin nous admettrons que les écailles ternées sont le type normal des écailles des Graminées ; mais que fait cette supposition à notre théorie? Il aurait fallu prouver d'avance qu’en l’admettant comme prouvée ; notre opi- nion devenait inexplicable : or ; c’est ce qui n’est pas, ainsi que nous l’avons déjà démontré dans notre Mémoire d’une manière, je pense, satisfaisante, quoique abrégée. Nous ne croyons pas abuser de l'attention de nos lec- teurs en profitant de cette circonstance pour ‘donner pris d’'étendue à la démonstration. Les écailles ne formant entre elles qu’un seul et même ‘système ; que nous avons comparé à une corûlle, opi- nion que nos adversaires adoptent , il est évident que pour reconnaître le point médian qui alternée avec le sys- 4ème inférieur, ce n’est plus aux divisions de vette co: Set T 4” ( 84) rolle qu’on doit avoir recours. Car le Cobæa scandens divise sa corolle en cinq au sommets; mais on peut tous les jours rencontrer une foule de ses corolles qui se divi- sent en quatre etmèême entrois jusqu'à la base. Or serait- on en droit de regarder ces scissures du tissu cellulaire comme des types normaux? La paillette inférieure du Deschampsia divise son sommet en quatre dents; serait- on en droit d'admettre que le nombre pair est essentiel à ce genre? La nervure médiane qui devient une arète basi- laire réfuterait , je pense, cette supposition. Enfin c’est le tissu cellulaire qui, en sedéchirant, fournit ces divisions, et ce:n’est point sur le tissu cellulaire que se fonde l’ordre d’alternation, Or, pour mettre la démonstration dans tout son jour, je me servirai de la paillette unique du Mibora, qui est une véritable corolle monopétale composée de tissu cel- lulaire et traversée de nervures parallèles , ainsi que la corolle du Cobæa scandens. Je suppose maintenant que trois de ces nervures se détachent ; soit comme arêtes, soit pour devenir filamens des étamines ; l’espace qu’elles occupaient longitudinalement ne sera plus qu’une la- cune que la tension des autres nervures et le développe- ment des organes de la frucüfication fendra du haut en bas. Dans cette circonstance on aura trois vaisseaux iso- F4 lés et trois divisions pétaloïdes alternant avec eux , c’est- à-dire , on aura les écailles et les étamines des Stipa, Olyra, Piptatherum. Si les filamens se forment aux dé- pens des deux vaisseaux extrêmes de cette espèce de corolle , ces deux vaisseaux n'étant presque pas sépa- rés entre eux, au lieu de trois divisions pétaloïdes , on n'en aura plus que deux et trois vaisseaux isolés, et ce . ru (85 ) sera là le type des Zriticum, Bromus , Avena, etc. On * voit que toutes ces diflicultés prétendues s'expliquent le plus facilement en admettant nos principes, et que, sans eux , elles ne présenteraient que des anomalies inexpli- cables. En résumé, ce sont les vaisseaux et non les divisions du tissu cellulaire qui doivent établir l’ordre d’alter- mation, et l’auteur ne nous a opposé ici que ces der- nières formes ; tous les exemples cités ensuite se trou- vaient déjà expliqués dans notré premier et notre second Mémoire : il serait inutile de nous y arrêter de nouveau. Mais M, Gay, d’après M. de La Harpe , oppose à la masse des faits que nous avons apportés sur le point d’in- sertion des étamines , un fait qu'il a observé sur le Zea mays ; il a pu suivre les étamines plongées dans la sub- stance du réceptacle, au-dessous du point d’insertion des lodicules (écailles). Cette observation ne s’est faite , je pense , que sur les fleurs mâles, en général les fertiles étant femelles et sans aucune trace d’étamines. Nous avions d’abord cru qu’il y avait ici une faute d’im- pression, et qu’au lieu de au-dessous, il fallait lire au-des- sus; en effet, puisque l’auteur admet que les écailles for- ment un système inférieur aux étamines , comment peut- on supposer que les étamines s’insèrent au - dessous des écailles ? Dans les corolles monupétales des autres familles est-il possible que les étamines s’insèrent au-dessous de: la corolle ? Cependant quand on fait attention à la dis- position des fleurs mâles de Zea, on voit d’un autre côté qu’il est impossible que les étamines s’insèrent au- dessus , puisqu'elles terminent la plante. Ainsi c’est réellement au-dessous qu'il faut lire, et ce ( 86 ) n'est pas une petite contradiction dans l'opinion qu’on nous oppose. Il est vrai que l’auteur pourra ajouter que par l'expression au-dessous , il entendla partie interne, c'est-à-dire le réceptacle ; mais la difficulté ne sera que reculée et non détruite; car il faut d’abord établir, afin qu'on puisse refaire l'expérience, quel est le point qu’on doit appeler réceptacle dans une fleur mâle de Zea, où personne n'en a encore décrit, que je sache. On nous dira que c’est le point sur lequel s’insèrent les étamines ; mais nous prétendons, nous, que c& point est la base des écailles : on sent que ce serait ici un cercle vicieux, puis- que on nous prouverait d'un côté que les étamines ne s’in- sèrent pas sur les écailles, parce qu’elles s’insèrent sur le réceptacle ; et d’un autre côté on nous prouverait que le réceptacle diffère des écailles, parce qu'il est le point d'insertion des étamines Quoi qu'il en soit, nous opposons à l'observation uni- que de M. Gay, dans le cas où M. de La Harpe aura bien saisi sæ pensée, le même fait observé par nous contra- dictoirement sur le Zea ; et nous osons assurer que les étamines, là comme ailleurs, s’insèrent sur la base des écailles. Nous opposons encore la masse des obser- vations relatives à ce point; dont nous avons consigné les résultats dans nos deux premiers Mémoires. Nous opposons enfin la foule, j'ose dire innombrable, d'observations que nos expériences sur le Développe- ment de la Fécule nous ont forcé de faire cet été; etnous établissons en principe que les étamines s’insèrent telle- ment sur la base des écailles , qu’il est impossible , sur le frais , d'enlever une écaille sans enlever l’écaille voi- TNT ) sine et le système entier des étamines avec elle. ( Foy. pl. xvi, fig. 13, Annales des Sc. nat. | déc. 1825.) Comme nous ne pourrions rien ajoutér aux faits con- signés dans cette Réponse , et que la polémique ne pro- fite à la science qu’autant qu'elle fait naître des faits nou- veaux , nous déclarons que nous ne répondrons plus sur les points que nous venons de tâcher d’éclaircir. “ ExpLicarron des Fig. 1, 25 3.et 4 de la Prancne 24. IV. B. Les autres figures de cette planche étant destinées à l’intelli- gence d’an travail que nous allons publier , nous en renverrons l’expli- cation à cette époque. Les fig. 2 sont grossies à une faible loupe. _ Fig. 1. Germination dans l’eau du Zea mays. Quand la germination commence, la feuille parinerviée (p°) n’est aucunement séparée du co- tylédon , dont la nervure à cette époque s’insère entre les deux ner- vures de cette feuille , que nous avons signalées dans notre premier Mémoire ; cet état dure même assez long-temps. Mais il arrive enfin que cette feuille parinerviée (p') semble se séparer de ce cotylédon par une espèce d’entre-nœud (uu, 00 , t, s), et qu’au lieu de s’insé- rer comme auparavant sur la base du cotylédon , elle semble ne partir que de l'articulation (s). Cette insertion n’est qu’apparente et ne pro- vient que de la soudure dé son Lissu cellulaire avec la tige qu’elle en- . gaine. Car si l’on coupe en (s) une tranche horizontale (fig. 2, x s), on verra non-seulement dans le centre les rudimens de nœuds vitaux . qui doivent s'éloigner les uns des autres par le progrès de la végéta- tion ; mais on apercevra encore sur les bords les deux traces des deux nervures de la feuille parinerviée, séparées par une lacune occasionée par le détachement , d’après nos principes , de la nervure médiane du _cotylédon. Si l’on fait inférieurement à cetle première tranche horizontale une tranche au point (£), par exemple , on aura la tranche (fig.2,1p'), sur laquelle on retrouvera encore lés traces des deux états (p”); séparées par une lacune, Dans le centre il n’existe pas la moindre -image de nœud vital, On peut, en faisant d’autres tranches infé- rieures à (t), suivre ces deux nervures jusqu'en (u, fig. x); donc la (88 ) | fenille pariverviée ne s’insère pas sur l’articulation (,s ), sur laquelle. on croirait au premier abord qu ’elle s’insère. IL est vrai que plus bas on perd de vue la marche de ces deux nervures , et qu’on ne rencontre * plus que des tranches telles que nous en avons figuré une (fig. 2, uu); mais la raison en est facile à expliquer : plus les nervures approchent de leur point d’insertion et plus elles diminuent de diamètre, de même | que les tiges ne sont nulle part plus grêles que dans le fond des feuilles / qui les engaînent, D'un autre côté, c’est principalement par la sub- stance verte qui borde de chaque côté les nervures , que nous pou- | vons constater leur existence; or cette substance verte disparaît , soït par l’obscurité des milieux , soit , et très-souvent, dans les parties du végétal qui vivent dans l’eau. Cette substance verte disparaît ici de- puis (s) jusqu’en (0), et quand on fait des coupes horizontales on con- fond les points per où passaient les nervures avec les mailles du tissu cellulaire. Mais enfin il nous suffit d’avoir prouvé 1°. que, dans le principe les deux nervures de la feuille parinerviée Nob.,s ’inséraient à La base du cotylédon ; 20. que jamais on ne la voit partir’ de larti- culätion (s), pour être en droit de ne point voir dans ce phénomène une objection ‘qu’on puisse opposer raisonnablement à la masse des faits sur lesquels nous avons assis notre opinion. | On voit sur les Lolium , et autres Graminées germant dans des terres très-meubles , le phénomène illusoire que nous venons de décrire sur le Mays ; ôn le voit très-rarement sur les pd aériennes qu partent d’un bourgeon cavlinaire. (00, 000) sont des tubercules radiculaires qui partent de l’entre-nœud, et qui finissent tôt ou tard par se multiplier sur ce point d’uné manière indéfinie. On rencontre ordinairement deux de ces tubercules partant de chaque point d'insertion des nervures de la feuille parinérviée, se dirigeant en haut , entre le cotylédon et cette feuille , jusqu’à ce qu’ils soient sortis de la graine (2), et qui reprennent là la direction terrestre ordinaire aux racines. Ces tubercules deviennent souvent dés chaumes traçans par le mécanisme que nous avons expliqué dans une Note lue à la Société d'Histoire naturelle en août 1825 , et insérée dans le Bull. des Sc. nat., tom. vr, p. 362, 1825. | Fig. 3, 4. Fragmens de tige du Melianthus major, destinés à montrer l’analogie qui existe entre les stipules des dicotylédones et les feuilles parinerviées des monocotylédones , et surtout celles des Graminées. On voit le pédoncule (1) de la feuille partir du milieu des deux ner- vures qui se dessinent en relief sur Ja stipule (pk: On ne pourrait : nervures qui n’ont pas grossi comme elle. G) est le bourgeon enveloppé par la feuille parinerviée et qui s'épanduit _ rarement dans nos climats ; (x) est le bourgcon enveloppé encore par ( 89 ) . trouver une plante qui offre une plus grande analogie avec la feuille parinerviée des Graminées , et qui serve mieux à “expliquer sur les di- cotylédones l’organisation que nous avons établie à l'égard des Gra- minées. La seule différence qui s'y remarque , c’est que sur le He- lianthus major toutes les feuilles se détachent de leur nervure médiane, laquelle devient alternativement pédoncule (t) d’une feuille ailée ou “tige (u); tandis que dans les Graminées les feuilles ne $e détachent de leur nervure médiane que dans le sein d’une feuille qui reste intègre. Si les deux nervures de la feuille parinerviée ( stipule) (p') se séparent en déchirant longitudinalement leur tissu cellulaire , cette feuille , au lieu d’être une seule stipule parinerviée, formera deux stipules qui sembleront naître de chaque côté de la feuille ( Melianthus minor, Salix, Carpinus betula, Tillæa europæa , etc., etc.). Le mot détacher, dont nous nous servons assez souvent , a pu donner à notre opinion un air de singularité ; mais si l’on fait attention que -motre idée se réduit à celle-ci : {es deux nervures de la stipule appar- ‘tiennent au méme appareil que la nervure médiane qui se change en tige ou en pédoncule , cet air de singularité disparaîtra, je le pense. Ensuite si l’on veut, par la méditation, envisager la question sous son véritable point dé vue, où ne cherchera pas à voir ce détache- ment à l’époque où tousles organes ont pris définitivement leur forme, _et où ils s'offrent à nos yeux avec des caractères invariables ; mais on - le verra à cet instant où ils ont recu la vie et où ils ont commencé à à prendre leur direction. Où conviendra, par ce moyen , qu'à cette époque la tige la plus épaisse était équivalente en diamètre aux deux r À 2 GER la feuille parinerviée (p”) et qui doit s'épanouir. Ce bourgeon (x’), dans les Graminées , est enveloppé par une feuille intègre, c’est-à- dire, dont la nérvure. médiane ne s’est pas organisée séparément en pétiole. Cependant dans les locustes vivipares on trouve une foule d’or- ganisations semblables à celle du Melianthus. ( 90 ) Remarques sur quelques Oiseaux pélagiens, et particulièrement sur les Albatros ; Par M. MarroN DE Proc, f | ! . Correspondant de la Société d'Histoire naturelle de Paris. | Après tout ce qui avait été écrit sur les Oiseaux péla- giens , les naturalistes des deux dernières expéditions de découvertes entreprises par le gouvernement français , aidés des travaux de leurs devanciers, ne pouvaient plus, à ce qu'il semble , s’ ‘occuper de ces oiseaux sans fixer ‘d’une manière précise la nomenclature de leurs espèces, les babitudes qui les distinguent, et la patrie propre à chacune d’elles. Il n’en a point été ainsi. Les Mémoires qu'ils viennent de publier sur ce sujet offrent des dissidences assez mar- quées pour qu'après leurs travaux il reste encore bien des doutes à éclaircir sur les divers points queje viens de signaler. C’est dans l ‘espoir d'éclaireir nes uns de ces doutes , et particulièrement ceux qui ont trait à l’histoire des- Albatros , que je me propose de jeter un-coup d'œil sur les faits consignés par MM. Quoy et Gaimard dans le N° d'août derniér des Ænnales des Sciences natu- relles, et par M. Lesson, dans le N° suivant du même recueil. | | C’est avec raison , à mon avis , que les premiers de ces, naturalistes n’ont compris dans les oiseaux pélagiens, proprement dits , que les Albatros et les Pétrels, C'est à tort , par conséquent , que M. Lesson yajoint les Paille NOM) | en-queue. Comment , en effet, peut-il les ranger parmi les oiseaux de haute-mer ? Les a-t-il jamais vus séjour- ner sur les flots, s’y reposer, y dormir, comme le font les premiers? Il dit les avoir rencontrés au milieu des es- paces les plus dégarnis de terre ; mais il n'indique pas pré- cisément dans quels parages et à quelles distances des côtes , ce qu’il était important de noter. La plupart des navigateurs s'accordent à dire que les Paille-en-queue ne s'éloignent pas à plus d’une centaine de lieues des terres. Quand il serait vrai que M. Lesson en eût aperçu à des distances plus éloignées , ce qu’il ne dit pas, ce fait isolé ne prouverait rien contre une foule de faits attestés par des témoins recommandables ; ce ne serait qu’une exception d'autant moins concluante qu’il ne suffit ‘pas qu'un oiseau se montre à cent et deux cents lieues deterre pour qu’il doive être rangé parmi les oiseaux pélagiens ; il faut encore que les habitudes de cét oïseau prouvent qu'il peut rester dans cette situation pendant des jours , des mois et même des années ; sans cela, rien n’empêche- — , rait que certains oiseaux dé terre , les hirondelles , par exemple, ne pussent être classés parmi les oiseaux péla- giens. | tra La séparation que MM, Quoy et Gaimard font des Pé- trels et dés Albatros d’avec les autres oiseaux marins, sous le titre d'oiseaux pélagiens proprement dits , semble annoncer que ces naturalistes ont bien compris la ma- nière de vivre de ces palmipèdes. On pourrait cependant concevoir des doutes à cet égard , lorsqu'on liten propres termes , dans leur Mémoire , que la présence des Alba- tros et des Pétrels n’est point un indice assuré de l’ap- . proche des terres , ce qui laisserait à penser que c’est du (92 ) moins un indice de quelque valeur. Une pareille asser- tion est évidemment une erreur: rien, en eflet, n’est inieux constaté aujourd'hui que la présence des Albatros et des Pétrels à toute distance de terre ; dans la vaste por- tion de l’hémisphère austral qui s'étend au-delà du 30° de latitude. Sans dire que j'en ai continuellement ren- contré dans la vaste mer qui s'étend entre le 33° et 39° parallèle sud, depuis o° de longitude jusqu'à 102° de longitude orientale, je pourrais citer les voyages de Cook, de Vancouver, de Lapeyrouse, de Labillardière , de Pé- ron, etc., et appeler en témoignage une foule de marins, pour prouver que les Pétrelsetles Albatros serencontrent partout dans la vaste ceinture de mer de l’hémisphère austral, qui s'étend depuis le 30° jusqu'au 66 paral- lèle. : | oi | | . On eût pu désirer que, dans un Mémoire qui avait pour principal objet de fixer la patrie des oiseaux marins, MM. Quoy et Gaïmard ne se fussent pas contentés de dire que, bien que les Albatros appartinssent plus spé- _ cialement à l'hémisphère antarctique, oz prétendait qu'il y en avait beaucoup au Kamitschatka. Le fait, pour ledire en passant, est assez patent aujourd'hui pour ne plus devoir être cité comme une simple opinion. J'ajoute qu'il eût été intéressant de s'assurer si l’Albatros du Kamts- chatka est réellement, comme le dit Pennant , le Dio- medea exulans , et, dans ce cas , d'expliquer comment, en opposition à une loi qui ne souffre guère d'exception, un oiseau des hautes latitudes australes a pu se transpor- ter dans les hautes latitudes de l'hémisphère du Nord, Quant à la nomenclature des espèces du genre Alba- tros , les auteurs des deux Mémoires que j'examine ne Se (93) -sont nullement d'accord. MM. Quoy et Gaimard réw- nissent le Diomedea exulans et le Diomedea spadicea, pour n’en faire qu'une espèce, et admettent ensuite, comme espèces distinctes, le Diomedea chlororhyneus, Gm. , le Diomedea fuliginosa , Gm. , et le Diomedea sinensis , L. , tandis que M, Lesson admet comme espè- ces distinctes le Diomedea exulans etle Diomedea spa- dicea ( qu’il appelle à tort Albatros fuligineux , au lieu _ d’Albatros couleur de chocolat), et me reconnaît , en outre, que. le Diomedea chlororhyneus et une éspèce qu’il a découverte , et à laquelle il donne le nom d’AI- batros à épaulettes (Diomedea epomophora). J'avoue queje suis tout-à-fait de l'opinion de MM. Quoy et Gaïmard sur ce point , et que je m'étonne que M. Les- son ait pu se décider si facilement à mettre en doute l'existence du Diomedea fuliginosa et du Diomedea sinensis ; il lui eût suffi de jeter un coup d’œil sur la col- lection du Muséum du Jardin du Roi pour maintenir ces espèces et pour se bien persuader qu’en meril n’au- xait pas pu confondre le Diomedea fuliginosa avec le Diomedea spadicea. J'ai eu occasion de voir beaucoup d’Albatros fuligineux , particulièrement par 30° de lati- tude sud et 60° de longitude orientale, ét je puis aflirmer | qu'en raison de leurs couleurs , de leurs formes et de leur port en général , il est impossible, à l’œil le moins vexercé, de les confondre avec n ne tes quelle autre pre d’Albatros. Quant à celle que M. Lesson décrit sous le nom.de Diomedea cpomophora ; je crois qu’on doit attendre de nouvelles observations avant de décider qu’elle n’est pas taut simplement une de ces variétés innombrables. qui (94) / s’observent dans l'espèce que l’on a désignée sous les noms de Diomedea exulans et de Diomedea spadicea. J'ai dit que j'adoptais volontiers la nomenclature de MM. Quoy et Gaimard et que je pensais que le Diome- dea spadicea et le Diomedea exulans ne formaient qu’une seule espèce. C'est une opinion que j'avais déjà émise dans un Mémoire que j’eus l’honneur de commu- niquer à la Société philomatique , dans l’une de ses séances de l’année 1822. Je pense qu’il ne sera pas dé-. placé de reproduire ici ce que je disais alors sur les ha- bitudes et les variétés de plumage de ces grands volatiles. « Par les 34° de latitude sud et 91° de longitude orien- talé nous renconträmes un grand nombre d’Albatros, attirés par l’appât que leur offrait le cadavre d’un énorme cétacé. Arrivés tout auprès de cette masse infecte, nous nous trouvâmes entourés de ces oiseaux ; les uns volaient majestueusement autour de notre navire ; d’autres, re- posés sur l'eau , le regardaiïent passer avec indiflérence ; quelques-uns s’enfuirent , mais la plupart restèrent au- tour du cadavre qu'ils étaient occupés à dépecer, sans paraître s’apercevoir de notre passage. Le canot mis à la mer, nous fûmes bientôt au milieu des Albatros : 1à nous pûmes choisir nos victimes. On les eût pris à la main si on n’avait pas craint leurs morsures ; mais pour éviter ce danger, sans risquer de gâter le beau plumage de ces oiseaux que nous nous plaisions à contempler, nous les étourdissions à coup d’aviron , et nous les hissions en- suite dans notre canot : de cette manière nous en primes huit en moins d’un quart d'heure. » L'i ignorance où ces oiseaux pouvaient être de la puis- sance de l’homme n’était pas la seule cause qui les em- (95 ) | pêchât de fuir ; ils ont tant de peine à prendre leur vol, quand ils sont une fois reposés sur l’eau , que pour en- tréprendre de le faire , il faut qu’ils y soient contraints par un motif très-puissant. On les voit alors courir sur L l’eau l’espace de plus de quarante à soixante toises avant de réussir à s'élever : il est vrai qu’en nageant ils fuient avec une grande vitesse, et que, plusieurs fois, nous avons vainement essayé d'atteindre à force de rames ceux que nous avions blessés. » Lorsque nous avions frappé l’un de ces gros Oiseaux, on le voyait promener précipitamment sa tête de côté et d'autre , et chercher autour de lui la cause de la dou- leur qu’il éprouvait. On a comparé le cri de cet animal au braiement de l’âne : je trouve qu’il tient à la fois du grognement du cochon et du hennissement du cheval. » Ces huit Albatros , et tous ceux qui arrêtèrent notre attention, parmi les deux à trois cents individus dont se composait leur troupe , me parurent de la même taille, et j'oscrais dire de la même espèce , quoiqu'il n’y en eût pas deux qui présentassent exactement les mêmes cou- leurs. C’est cette diversité extrême qui me porte à croire qu’on ne doit pas chercher dans leur plumage un carac- tère pour la distinction des espèces. En effet ,il y en avait d’entièrement roux, d’autres roux sur le dos , avec la tête et le ventre blancs; plusieurs étaient bruns , avec la partie antérieure de la tête et le dessous des aïles du plus beau blanc; d’autres avaient seulement le dos gris; quelques-uns enfin étaient tout blancs. Que l’on ne croie pas, au surplus , que ces différences provinssent de celles de l’âge ou du sexe ; tous , je le répète , étaient _ dela plus grande taille, de dix à onze pieds d'envergure, (96 ) et deux individus males que je disséquai me présentèrent des plumages très -différens l’un de l’autre. » Je suis donc tenté de croire que le Diomedea exu- lans et le Diomedea spadicea ne constituent qu’une seule espèce, fort distincte d’ailleurs de l'Albatros chlo- rorynque et de l'Albatros fuligineux , dont il n’y avait aucun individu dans la troupe dont je viens de parler.» Je termine ici mes remarques sur les intéressans tra- vaux de MM. Quoy et Gaimard et de M. Lesson. J'ai cru faire une chose utile en combattant , dans les Mé- moires de ces Messieurs , quelques assertions qui m’ont paru susceptibles de controverse. J’espère que ces esti- mables et laborieux naturalistes n’attribueront point à un vain esprit de critique des observations qui m'ont été suggérées par l'amour d’une science à laqueiïle ils ont rendu et rendent chaque jour de véritables services. Érar de la Végétation au sommet du pic du midi de Bagnères ; Par M. le baron Ramown. (Extrait d’un Mémoire lu à l'Académie des Sciences le 16 janvier 1826.) i Depuis long-temps on a regardé la végétation des som- mets des hautes chaînes de montagne comme représen- tant dans-les pays tempérés la Flore des régions polaires ; l’analogie entre les végétaux qui habitent ces deux cli- / mats est trop frappante pour qu’elle n'ait pas été re- marquée par les premiers naturalistes + cependant les (97) différences assez nombreuses , dans les circonstances nié- téorologiques qui caractérisent ces deux climats, pou- vaient faire présumér que des différences du même genre existeraient lorsqu'on comparerait plus attentivement l'ensemble de la végétation de ces deux localités. En effet , si d'une part l’étendue de l'hiver et celle de l’été sont à-peu-près les mêmes dans ces deux circonstances , si une épaisse couche de neige soumet également les vé- gétaux pendant la première de ces saisons à l'influence d’une température à-peu-près constante et semblable, si Le maximum de chaleur de l'été est analogue dans ces deux climats ; d'un autre côté, la longue durée des jours dans les régions polaires , la diminution de la pression sur les sommités des Alpes , et l'influence que cette raréfaction de l'air a sur l’intensité de la lumière pouvaient déter- miner des diflérences nombreuses dans la végétation de ces deux régions. à Aucune de nos Flores européennes ne pouvaient ser- vir à établir une semblable comparaison ; les végétaux des montagnes y sont confondus avec ceux des vallées, ceux des hautes sommités avec ceux des montagnes in- férieures ; aussi M. Ramond sentit tout l’intérèt qu'au- rait la Flore circonscrite d’un des principaux sommets des montagnes d'Europe , et il profita de son long séjour dans les Pyrénées pour étudier avec le plus grand soin la Flore du sommet du pic du midi. Cette montagne, dont la sommité élevée de 1,500 toises au -dessus du niveau de la mer, est isolée , éloignée de tous les autres points culiminans , et surpasse tons ceux qui l’énviron- nent à plusieurs lieues de distance, était plus propre qu'aucune autre à donner une juste idée de la végétation VU es 7 (98 ) | qui existe à cette hauteur, puisqu'elle se trouve à l'abri de la plupart des circonstancés étrangères qui peuvent _ modifier son elimat. L'espace dont M; Ramond a étudié là Flore s'étend depuis le sommet jusqu'à 5o pieds au- dessous , et comprend une couple d’ares d’étendue.: Trente-cinq ascensions sur le pic, pendant quinze an- nées différentes , ont permis à ce savant de compléter cette Flore autant que possible , et d'étudier avec le soin qui caractérise tous ses travaux la constitution du climat sous l'influence duquel ces végétaux se développent. :.: La hauteur moyenne du baromètre, au sommet du pie, est de 543m:,68 ; le maximum observé par M. Ra- mond a été de 549%-,95 ; le minimum , durant une vio- violente bourasque de l’équinoxe d'automne, fut de 536%.,28 : l'étendue des variations observées est donc de 13m.,67. Le maximum de température paraît avoir lieu à la fin d’août et être compris entre 16° et 17° cen- tigrades. Dans ces mêmes mois on observe des variations considérables dans la température, et le thermomètre paraît s’abaisser souvent pendant la nuit à 0°, et peut être même à — 1° où — 2°. Quant au minimum de tem- pérature pendant l'hiver, il a été impossible. de le:déter- miner. Toutes ees circonstances assimilent assez exacte- ment ce elimat à celui des pays compris entre 65° et 70° de latitude nord, La sommité du pie se découvre de neige vers le milieu ou la fin de juin , et c’est vers celte époque é et surtout a commencement de juillet, que les premières fleurs se développent : ce sont principalement les Véroniques et les Primulacées. En août, la floraison devient gé- nérale; c’est l’époque des plantes d'été : en septembre nérogames ; Pr: {og ) elle se soutient encore; c’est le moment de Ja fluraison des plantes automnales : elle cesse à la fiu.de ce mois. Ainsi les huit à neuf mois pendant lesquels dure la vé- gétation dans les plaies qui occupent le pied de ‘tes montagnes sont réduits à trois à! cette élévation, 1133 plantes composent toutela Flore des somniéts du pie, savoir 4 62 Crypiogimes et 71 Phanérogames ; encore M. Ramond pense-1-il que plusieurs des prémières , quelques lichens imperceptibles ; des mousses dépour - vues de fruciification, ont échappées à ses fécherches, Les lieliens composent la majeure partie des Crypéoga- mes ; 51 espèces y ont été observées , tandis que les hé- patiques , les mousses et les Er ne PT que 11 espèces. LUE ; Les 71 éspèces A Phanéécest rétiéhnths à. 4 genres ét à 23 fimillés ; de ces familleslés principales sont : . Les Sÿmanthérées , qui forment : Aa pal vs Pha- Les Cypéracées et u Los dhiaiié | réunies ;:53 Les Gructfères 2.1... Hu ads uét Bb oxs sol | Les Caryophyllées ; 441.4 4.uuunn sue | Les Primulacées , sé... de sé “ FLE (9 Pr Ts PU 76 3: Les Rosacées, PAC tddbubls ojr RMS dre = Les Légumineuses,, + 4... Les Saxifragées,..:, 4. jose 0) 55 5 Les autres familles sont réduites à 1 ou > eigéces ; el le seul végétal ligneux de cette rie Flore est le Jui retusa. 7 | ai Sur ces 71 espèces Pit e ciiq Let sont annuelles , une paraît bisinnuelle , et les 65 autres sont vivaces. } ( 100 ) Après avoir ainsi formé le tableau de la végétation du | pic, M. Ramond la compare à celle des régions arcti- ques , et il prend pour terme de comparaison l'ile Mel - ville, située sous le 74° de latitude, dans le fond du golfe de Baflin, et dont les derniers voyageurs anglais nous Ont fait connaître la triste végétation. L'aspect général des végétaux de cette île et de ceux du pic du midi , les familles auxquelles ils se rapportent, les genres même dont ils font partie sont presque en tout semblables ; plusieurs ‘espèces sont mème identi- ques ou diffèrent : à peine , et sont pour ainsi dire les re- présentans les unes des autres ; cependant les propor- tions des diverses familles sont en général fort difléren- tes. Ainsi les Caryophyllées et les Rosacées sont les seules familles dont le nombre proportionnel soit à-peu- près le même; les Cypéracées, les Graminées, les Saxifragées , les Crucifères , sont beaucoup plus nom- breuses à l’île Melville; les Composées, les Primulacées, les Légumineuses , au contraire, sont plus fréquentes sur le sommet du pic du midi. Il en est de même des Cryptogames ; ce sont les Lichens qui prédominont sur 4 le sommet. des Pyrénées; à l'ile Melville ce sont les Mousses. Ges différences semblent annoncer que si l’a- nalogie des deux climats a déterminé le développement de végétaux appartenant aux mêmes familles , des diffé- rences sensibles dans plusieurs des circonstances atmo- sphériques ont produit le plus ou moins grand dévelop- pement de certaines familles. ( 104 ) Noice sur le terrain d'Alençon et de . ses © €nwirOns ; Par M. Herauzr, Ingénieur en chef i au corps royal des Mines. Dans plusieurs quartiers d'Alençon ; et particulière ment dans celui du Cours, il'existe, près de la surface du sol , une couche d’ argile jaunâtre dont l'épaisseur est d'environ quatre mèlres. Comme elle n’est recoverte que par la terre végétale ou le payé , il n’est pas possible d'assigner d’une manière bien certaine à quelle forma tion elle appartient : on pourrait présumer cependant qu’elle fait partie du terrain oolithique qu'elle recouvre. Elle contient quelquefois des groupes de cristaux de ba- ryte sulfatée. On trouve assez souvent de ces masses cristallines en creusant les caves des maisons à Alençon ; leur diamètre moyen varie de 3 à 25 centimètres : elles sont d’un jaune sale à l’extérieur , et légèrement bleui- tres dans leur intérieur. La couche d'argile qui les sen- ferme se rencontre également dans quelques portions du territoire de Damigny, et notamment dans la terre de M. de Villers. Elle contient aussi, mais beaucoup plus rarement, des fragmens plus ou moins volumineux de spath calcaire. Elle repose , partout où l’on a eu,occasion de observer, sur les couches d’un calcaire oolithique 3 ordinairement très-blanc, et quelquefois grisâtre où bru- nâtre, qui correspond , je crois , à la partie inférienre de celui auquel on a donné dans le Calvados le nom de Cal- caire à polypiers. ( 105 ) Cette oolithe offre fréquemment des géodes tapissées dé cristaux de chaux carbonatée ihétistatique , qui sont presque toujours accompagnées de baryte sulfatée crêtée. On voit au -dessus , dans les carrièrés voisines de l'an- cienne route d’Argentan , trois petites couches de marne; dans celles du pont du’ Pré: elle renferme beaucoup d'encrinites et repose immédiatement sur le granite. Je dois à lobligeancé de M. Meurgär , notaire à Alençon, “olééhtillon de cètte “déniète roche, sur dr on Voit dés’ célithes. ? °77° k dus À _ Ro Ye”chemin de la pabe: uh peu avant d” arfiveu rx "ékploñations de granite du Hertré, on trouve ne ab qui”est ouverte dans uni clear} présque entiè- iéinent formé de lamelles" spatliques , . et: “parfaitement semblable à célui! que présenté souvent, ‘dans lés arron- dissémens dé Caen et de Bayeux, la partie moyenne du ‘cafétire à" potypiers: Les carrières qui sont: proches de PHiGénné route d'A: rgentan offrent aussi plusieurs bancs qui’ cohtrénneit ie re LUCE. me Me cie 2 3 méme Hate. ©! 7 | 1968 Dähés calcaires , , analogues à ceux que jé viens de deéAre, ‘se présentent Aussi très - - fréquemment dans le “Caféire À oolithés supérieur (oolithe d’ "Oxford') ; ; mais : coté "d’après 1$ observations de M. Jules Desnoyers, l'obtitlié dés environs de Lisieux, qui faft partie de ce ter- “réin, est 1à fnême que celle de Mortagne, et qne cette der- uitère est de beaucoup supérieure à l’oolithe de Mamers , laquene”" se lie avec le calcaire d'Alençon, il s'ensuit “natufèllenient que celui-ci ne peut pas appartenir au “talèaite Wéolithies supérieur. ‘ Däns le quartier du Cours , à Aléncon, les oolithés ( 103 ) blanches pures sont superposées :à un, grès quarzeux à grains fins, parsemé de, gros grains et même de petits galets de quarz laiteux etide quarz gris ordinaire, Ge ù grès a un ciment qui esten, partie calcaire ; il contient des géodes qui sont tapissées , comme celles des couches qui le recouvrent, de’bawyte, sulfatée crêtée. et, de eris- taux de chaux edrbénatée métastatiques : seulement ces dérniers sont, en. général , un peu:plus petits que ceux que renferment les géodes du calcaire, oolithique. On y voit encore des ammonites , des térébratules lisses et plissées ; une très-grande éoquille bivalve , ainsi que des fragmens miadréporiques gris où d'un bleu grisätre ; que L'onKonfond au premier aspect avec les gros grains HAs- HÉCUX io T La même joie senferme tr Pass d un sine grès poils grains fins , gris-noïrâtre, à ciment quarzeux, æt.quine contient que quelques petits grains calcaires. Au - dessous! on,irouye une troisième variété de grès juarzenx qui, est cellulaire, friable, roussätre où bru- mûre, et dont les parties calcaires paraissent avoir été enlevées, presqne en totalité, par un dissolyant, Il est infiniment probable que , si on creusait davantage , on ne tarderait pas à rencontrer le granite. A l'entrée (du côté de la ville) du faubourg de Mon- sort, sur la rive gauche de Ja Sarthe, le grès quarzeux à grains fins, parsemé ( de gros grains >, n'est recouvert que par une couche d'argile mélangée de fragmens de calcaire oolithique ; il présente plusieurs banes fort durs, ,qué l'ori exploité aaprès de l’ancienne Sénatorerie pour "faire des pavés. , On ‘en extrait aussi , pour le mème usage , de diverses carrières siluées les unes dans le voi- ( 104 ) sinage de la route de Bretagne , et les autres dans le dé- partement de la Sarthe. A la sortie du faubourg précité, du côté de Mamers , toutes les carrières que l’on ren- contre sont ouvertes E un calcaire re 2 peu con- sistant. : Dans une Histoire d'Alençon , hip en 1805, on donne au grès quarzeux de cette ville les noms de pou- dingue et de granitin, et on indique qu’il contient des gryphites , des huîtres , des pétoncles , des buccins , des oursins , etc. 5% : | D'après ce qui précède, il paraît que le sol sur le- quel est bâtie la ville d'Alençon appartient au calcaire à polypiers , ou partie supérieure du système inférieur d’oolithes. ( Voyez mon Mémoire sur les Terrains du Calvados , édition de 1826.) Ce terrain s'étend à une assez grande distance au nord , à l’est et au midi de la même ville; mais à l’ouest, son étendue est très - bor- née , et l'on trouve, à moins de 2 ou 3 kilomètres’, le granite passant souvent au pegmatite ; qui renferme le kaolin , le cristal de roche , dit diamant d’Alencon , et l’'émeraude , qui ont été cités dans plusieurs ouvrages: Carrières du pont du Fresne, commune de Damigny. 1°. Terre végétale. . .... 2. engage role ec) mt 336. 2°. Plaqués minces et non continues de calcaire à oolithes blanches ou grisâtres , mélangées de sable oolithique contenant beaucoup d’articles de l’encrinite pentacrinite , avec quelques pe- tites couches d'argile, . 4... .. 4.4: 4. 2» 3°. Ooolithes blanches ou grisâtres , en bancs peu | épais , avec quelques petites couches d'argile. : 3°. 16 4" MGraïiite. 2 40 2 ENG CAT EUR 8 » { 105 }) / - Puits creusé dans la rue du Cours , à Alençon. v4, | ? LAN 0 LE " 4. r.+ Ge, 6°. 7°. Argile jaunâtre , barytifère, , . .: + « . . 0. : + Onze bancs d’oolithes blanches pures, très-fines, 3°. Grès quarzeux , parsemé de gros grains de quarz laïteux ou ordinaire, . . . . . .. .. M: Grès quarzeux à grains fins, noitâtre. . .. ./. Grès quarzeux , parsemé de gros grains de La laiteux ou ordinaire, F7 PCA TE TT à Grès quarzeux à grains fins, noirâtre. . . - .. Grès quarzeux cellulaire, friable et brunâtre, con- tenant beaucoup de AE grains de aise 5 ! 4 maèt. » 8..,:05 0 64 o 50. Æis-.30 o 50 ï » Carrière du faubourg de Monsort, près de r ancienne Sénatorerie. 10. Argile mélangée de fragmens oolithiques. APE PAT | aut an Plusieurs bancs très-durs de grès quarzeux , par-. semé de gros grains de quarz, .-. , . . . . , a _ 1 mèt » € » » Nore sur r la N. aturalisation de à Cochenille en / 2 + Es] spagne ; ü: mer d’üne lettre adressée à l’Académie des Sciences. "A Lan Par M. Je colonel Bonx à DE PE tu 4 Pn ‘Je reçois de Madrid , par la voie du respectable bota- niste, M. Pavon, la note ci-jointe di je crois , mérile tout l’intérèt de V Académie. « D’après l’édit que le consulat royal de Malaga publia Te 29 mars de la présente année , on a vu dans lés envi- | rons de cette ville , avec intérêt et admiration ; la natu- _ salisation complète de insecte de la Cochenille. Elle | est maintenant assurée à jamais. = . ( 106 ) « M. le docteur Joseph Présas , déjà connu en Europe pour avoir été le secrétaire particulier de la reine actuelle de Portügal lorsque sa majesté étaît a Brésil, écrivit une instructiôn fort détaillée pour faire connaître le mode de culture du Nopal, ainsi que. ‘a manière d'élever la . Cochenille. Cette instruction, recueillie par de zélés rl join fut publiée à Malaga vers le commencement de 1825. Dès- lors on songéa à s’y apprôprier l’une des principales richesses, du Nouveau- Monde : on fit dés plantations de.cactes , on se procura Ja Cochenille , et les personnes qui PES à s’adonner à ce genre de cul- ture ayant suivi scrupuleusement les procédés de l’in- struction , ont été payées cette année de leurs soins d’une manièré incroyable. Elles ont procuré à l'Espagne une source de richesses que nullé autre partie de l'Europé ne possède et ne pourra peut-être posséder: » M. le docteur Présas a-non - seulement prouvé de \ grandes connaissances en histoire naturelle par la pu- blication de son Mémoire , mais encore son patriotisme par le zèle et l’activité qu'il à mis à diriger lui - même | l’entreprise dont on a retiré déjà de grands fruits. » Ayant été plusieurs fois à Malaga en diverses saisons, je puis ajouter à la note que je dois à M. Pavon quelques renseighemens qui prouveront à l'Académie combien ce doyen des botanistes espagnols a raison , quand il re- | garde comme à jamais assurée dans sa patrie l’acélima- tation d’un insécte si précieux. La température de Malaga est l’une des plus égales de l'Espagne : il n’y gela jamais , le thermomètre n’y descendit au-dessous de 8° de Réau- mur dans auçune circonstance , el le sucre s’y cultive en pleine terre, ainsi que le coton, dont on tire depuis. . | ("107 ) _ quinze ans de grands revenus. J'y ai vu le Schinus molle portant des fruits , le: bandnier "et l'anônë , müûrissant k partout en pleine terre. IL est peu de plantes de la Flore atlantique: de notre _savant'confrère M. Desfonitaines , que je n'y aie retrouvées ,_et les cactes y couvrent natu- . rellement tous les rochers maritimes. La quantité de ceux-ci y est si considérable ; que l'on n'avait mème ja- mais pris la peine d'en cultiver, encore qué dans la sai- son les fruits de ces plantes , appelées vulgairement figues de Thunas , fussent la nourriture d’une grande partie de là pauvre population. Ce sont des enfans et des femmes qui’ vont recucillir ces fruits le long des rivages ou sur les côtes rocailleusés , pour en alimenter les mar- thés publics. Comme au Nouveau-Monde ; il est tel es- parce pierreux où ces cacles Sont si pressés qu'on n'y pourrait pénétrer :sans s’exposer à de terribles piqûres. En considérant qu'il ne pleut presque jamais à Malaga’, et en aucune circonstance vers l’époque où la Cochenille pourrait rédouter l'humidité, on sent que nul lieu ne ‘pouvait être mieux choisi pour rivaliser avec le Mexique. Au reste, pour donner une idée exacte du climat fortuné de cette ville ; je me bornerai à dire à l'Académie qu'au ‘témps où mon ami feu Léa en était préfet, nous plantèmes ensemble dans son jardin deux pieds de café ; que nons | merveilleusement" prospéré et passé deux ‘hivers ‘sans avions fait porter des serres de Madrid, et°que nous avions semé une planche d’Indigofera anil qui, ayant ‘accidens', étaient en pleine floraison et fructification “quand nous évacuèmes, le paye 0. FR FREIN GIETE {ate REZ comm + ue mme ( 408 ) | Avoorrions a Mémoire de M. Girou de Buzarein- gues , sur l'Influence que le pere ct la, mère exercent dans la production des sexes. Nous avons fait connaître précédemment (Ann. des Sc. nat. , tom. v, p.21) les recherches curieuses de M. Girou. Depuis cette époque ; les résultats auxquels il est parvenu nous ont fourni de fréquentes ‘occasions d’en disenter les conséquences avec des personnes très- versées dans l'étude de la statistique, et nous lés avons toujours trouvées dans les dispositions les plus favo- rables pour le système que cet habile observateur cherche à établir. Nous pensons , en conséquence, queinos lec- teurs nous sauront gré de les tenir au courant des re- cherches de M. Girou sur cette importante question. Voici les principaux faits que nous trouvons dans un Mémoire qu’il vient de nous adresser. Ona fait, dit-1l, aux observations que j'ai publiées sur la reproduction des animaux domestiques le juste reproche de n'être pas assez nombreuses : on eût pu ajouter que les faits qui en étaient l’objet n'étaient pas authentiques. Afin de prévenir ce second reproche, j’ai conçu le des- sein de faire une série d'expériences que seraient appe- lés à constater des commissaires désignés, soit par l’au- torité , soit par les Sociétés d’agriculture. Animé de ce dessein, j'ai donné connaissance aux Comices agricoles de Sévérac, dans leur séance du 13 juin 1825, des observations qui ont paru depuis dans quelques journaux , et , après leur avoir annoncé qu'une partie de mon troupeau, qui était déjà marquée, me. ( 109 ) donnerait au prochain agnelage un plus grand nombre relatif de femelles que l’autre partie, j'ai prié V’associa - tion de charger deux de ses membres de constater le ré- sultat de cette expérience. Ce soin à été confié à MM. Al- bert Molinier et Cournuéjouls. | Lorsque l’agnelage a commencé , j'en ai donné avis à ces deux commissaires, qui ont pris la peine de vérifier les résultais de l'expérience ; et, comme ils ont bicn voulu mé laisser des notes signées de leurs recensemens, je puis, dès ce moment , en présenter le relevé comme authentique ; mais je dois vs ae l'expérience avant d'en dire les résultats. Au commencement de juin 1825, et immédiatement après Ja tonte , j'ai marqué avec du noir de fumée dé- layé dans de l'huile de noix une centaine de brebis qui n'avaient pas porié l’année précédente , et qu’à cause de l'embonpoint qui est une suite de cette circonstance , on appelle turgos dans l’idiome du pays, mot dérivé, sans doute , du latin turgeo ; je leur ai donné de suite quatre béliers antenais. C’est de cette partie du trou- peau que j'attendus le plus de femelles ; le restant , en nombre à - peu - près double , se composait des portées de 1824. Je me proposais de confondre ces deux divisions, après que la monte de la première serait censée termi- née , et de substituer alors aux béliers antenais des bé- _liers de quatre ans, très - vigoureux ; mais ; obligé. de m'absenter pendant les derniers jours de juin, et ies mois de juillet et d'août, je n'ai pu suivre la monte, et Le l'agnelage m'a appris que mes brebis turgues' n'ont pas été fécondées par leurs béliers antenais , soit qu'ils ne ( 110 ) fussent pas assez forts , soil parce.qué , d'ordinaire, cés sortes de brebis ne sont fécondées qu'après avoir été saillies à diflérentes reprises ; enfin elles n’ont retenu qu'après que tout le troupeau à été confondu et souris à la monte des béliers de quatre ans. L'influence des bé- liers.est donc nulle sur les rapports La ont été l’objet de cette expérience. Montiroupeau se compose de mérinos de pure race-et de métis. Ainsi, au moment de l'agnelage , mes brebis ont été divisées en deux parties : 1°. turgues de 1524; 2°, non turgues , et chacune de ces parties en deux sec- tions : 1°. mérinos ; 2°. métis. | ” première partie a donné : tr section. So tees piasee ne: 0 Miles, 24 femelles. | 2° section. ...... ....:.... 27 mâles, 29 femelles. Ratlentian dal satire es she mâles, 53 femelles. La seconde partie a donné : 1° section .........:.....: 20 mâles, 32 femelles. 22. section . ...se.ssr-..... 02 inâles, 54 femelles. Total....::....:.... 90 mâles, 86 femelles. Or, 36: 53 :: 90: 132,5: Il faudrait donc ajouter qua- rante-six femelles à la deuxième partie pepe qu'il y eût égalité de rapports. On observera que le Moto relatif de femelles a été plus grand dans chacune des sections de la première par- tie que dans les sections correspondantes de la seconde. J'ai fait remarquer dans les observations que j'ai déjà publiées que les mérinos me donneraient plus de fe- (air ) melles que les métisses , et j'ai dit pourquoi, Ici les mé- rinos ont donné cinquante-six femelles et trente -sept mâles , tandis que les métisses ont donné quatre-vingt trois femelles et quatre-vingt-neuf males. Note sur la prétendue Mine d'étain de Segur (Corrèze ); Lo AT. BranD. Depuis environ huit ans, on ne cesse délpèrier dans le Départément de Ja Corrèze d’une mine d Etain décou- verte dans ja cave: d’un auberge de la petite ville de Segur. On cite à l’appui de cette découverté l'existence de deux chandeliers fabriqués avec l'étain provenant du minerai trouvé dans ce singulier gîte. Voici la version généralé ; « En creusant la fondation de l'escalier de la » cave de l'auberge de l’Aigle d’or, les ouvriers remar- » quèérentplusicurs masses pierreuses, pesantes, extrème- » ment irrégulières et que l’on compare à du mâchefer ; » leur pesanteur extraordinaire réveilla l’idée d’une » substance métallique; on en porta des fragmens sur la » forge d’un maréchal et l’on obtint presqu'aussitôt un » métal blanc que l’on reconnut aussitôt pour de l'étain! » Quelques jours après on en fit deux chandeliers qui » ont: été vuspar M. l'ingénieur Gendien et qui n’exis- » tent plus aujourd'hui. » pl at Plusieurs ingénieurs , plusieurs capitalistes o ont visité le gîte de cette prétendue mine , et n’ont pas peu contri- bué à accréditer cette découverte supposée. J'avoue que Je récit même que j'ai rapporté ci-dessus m'avait prouvé | d'avance que cette prétendue mine n'en était point (- gro ) une, que l’étain que l’on avait réellement trouvé dans cette cave était le produit d’une fonte de cloche , d'un incendie ou de tout autre accident ; l'examen des lieux m'a confirmé dans cette opinion. : La roche est un Gneiss brun, traversé de toin en loin par des filets de quarz et par des fentes droites plus ou moins larges ; l’une de ces fentes passe en travers de la cave en question. Je n’ai rien trouvé dans ces fissures ; et de l’aveu même des personnes qui ont trouvé les masses métalliques dont il est ici question , elles n’étaient point contenues dans les fentes , en sorte qu'il faut écar- ter toute idée de filons. J'avais eu soin de me munir de quelques échantillons d’étain d'Angleterre , de Saxe, ct je les montrai à ceux là-mème qui avaient vu le préten- du minerai de Segur, et ils n’y ont pas trouvé la plus légère analogie. Enfin, pour dernier trait , je dirai que le maître de l’auberge m'a dit que l’on avait trouvé un Pic d'acier parmi les masses d’étain. Voilà donc, suivant moi, quelles sontlesraisons qui doivent prouver que cette prétendue mine d’étain n’est autre chose que du métal fondu par l'art. 1°. La facilité avec laquelle le métal s’est réduit sur la forge d’un simple maréchal. 2°, Lanon-ressemblance avec les vraismineraisd’étain. 3°. L'’absenceactuelle et totale des indices de minerai. 4°. Enfin la trouvaille du pic à la place mème où l’on a trouvé ces masses stanifères. J'ai cru devoir, dans l'intérêt de Ja science, publier ces détails minutieux, afin de mettre un terme aux bruits qui sont accrédités dans le pays et qui n'auraient pas tardé à passer dans les ouvrages de minéralogie. #2. (113) DE L’ArkosE. — Caractères minéralogiques et Histoire géognostique de cette roche ; Par ALexanpre Broncnranr, De l’Académie royale des Sciences ; Professeur de minéralogie au Jardin du Roi, etc. Les géognostes de l’école de Freyberg , de cette école qui, sous le professorat de Werner, à établi les vrais fondemens de la géognosie , n’ont d’abord distingué les roches les unes des autres que par leurs positions respec- tives dans la croûte du globe. L'époque de formation: d’une roche, et tout ce qui tenait à celte considération ‘géoghostique , suflisait pour caractériser ce qu'ils appe- laient un gebirge, ce que nous avons rendu par le mot de roche, c’est-à-dire un terrain en grandes masses , et ce que nous aurions dü rendre par le mot terrain, ainsi que nous le fesons maintenant. Il en résultait que ces ter- + rains ( gebirge), composés de roches différentes ( ge- birgsart ou gebirgstein), ne pouvaient avoir des carac- } tères minéralogiques. Les granites, pour ces géognostes, ne sont pas uniquement des roches composées de quarz, _ de felspath et de mica, mais bien des terrains composés : dedifférentes roches , dans lesquelles celle que nous dé- * finissons ainsi est dominante. _ J'ai cru qu'il ne fallait pas confondre des cons tions aussi différentes que celles de la position géolo- . gique et de la composition minéralogique , et qu’on sai- sirait plus clairement, plus complètement de quelles masses minérales simples ou composées était formé un VI, — Juin 1826. 8 Ci4) terrain , si ces masses étaient préalablement bien définies ou céractérisées , et décrites sous tous les rapports. L’es- sai de clässification minéralogique des roches composées, que j'ai proposé en 1813 (1), avait pour objet d'établir cette distinetion ; d'en exposer les règles et d'en pré- senter l'application. Ce travail était imparfait; le titre d'essai devait le faire presseñtir, J'ai cherché à le perfec- tionner, en rendant les définitions plus précises , et en établissant de nouvelles sortes, lorsque les conditions qué je m'étais imposées me permettaient de le faire (2). Ces conditions exigent que le mélange par cristallisa- tion confuse ou par Aggrégation mécanique, qui coustitue les roches composées , soit à-peu-près lé même, tant ch nature qu'én proportion des parties, sur une grande étetidue de terrain, et dans plusieurs lieux assez éloignés où séparés les uns des autrés , pour qu’on ne puisse pas regarder lès roches de’ ces lieux comme faisant partie d’ütie même masse. On và voir que la spécification de l’Arkose répond aux deux classes dé conditions exigées , lès unes par les géo- gnostés qui ne veulént pas faire d'espèce de roches si elles ne constituent ëh Miêthe temps uh terrain où une forma- tion particulière ; les autres pâr les oryctognostes qui ne: deirrandent que des caractères de composition constans CORLTET, Et | (1) Journal des Mines , 1813 , tom.34, n° 199, p. 5. (2) Plasiéurs de ces modifications , que j'ai dû considérer comme des améliorations ; ont été publiées dans le Dictionnaire des Sciences natu- relles aux articles de ces roches , dans leur ôrdre alphabétique. On peut en voir des exemples aux mots eurite , hyalomicte , lave, macigno , me- läphyre, mimophyre, norite, ophiolite, ophite, peperine, phytllade , psam- miité , psephité ; etc. ? 5 ( 115 ) dans un grand nombre de circonstances. Pour établir cette proposilion , je vais décrire lés arkôses sous le point de vue oryctognostique et sous le point de vue géognos- tique (1). Anr. 1‘, Description minéralogique des Arkoses. le L'Arkose est une roche à texture grenue, formée principalement par voie d’aggrégation mécanique. Elle est essentiellement composée de gros grains de quarzhyalin et de grains de felspath, où laminaire , ou compacte , ou argiloïde : ces deux corps y sont souvent mêlés en quantité à-peu-près égale , mais plus souvent le quarz est dominant. Elle renferme, comme partie constituante accessoire ; du mica , de l'argile lithomarge et du kaolin : ces parties y sont toujours en quantité in- férieure au quarz hydin et au felspath. Les parties accidentelles qu’on trouve disséminéés ou engagées dans l’Arkose sont : La collyrite. La stéatite. | Le fluore (chaux fluatée ) en cristaux implantés dans ses cavités, ou disséminés dans quelques parties de sa masse. | Le calcaire spathique de la même manière. (1) Le besoin de cette spécification avait déjà été senti par plusieurs naturalistes qui, remarquant que cette roche n’était hi un grès, ni ce que les Allemands appellent une grauwacke , ni un granite, ne savaient comment la désigner. M. Leschevin exprime très-bien cet embarras dans son Mémoire sur le chrome oxidé du département de Saône-et-Loire. (Journ. dès Mines, tom. 27, p. 355, uote.) ( 116 ) L'arragonite, de la même manière ( à Vertaison). Le calcaire jaunissant, La barytine (baryte sulfatée) ,) en cristaux implantés ou en veinules. | La pyrite , en petits cristaux ou petits amas disséminés. . Le fer oligiste sanguine. Le fer hydroxidé. -‘ Le fer carbonaté. Le cuivre pyriteux. Le cuivre rouge. Le cuivre azuré, en nodules cristallins et en vei- nules. Le cuivre PR SENS de la REA manière. La blende. ä La galène , en grains duéniotl, Le plomb blanc. Le plomb phosphaté. + Le mercure natif. Le cinnabre. Le chrome oxidé (les Écouchets , près Chälons-sur- Saône). ES L'’anthracite. Le phtanite ? Cette roche n'offre aucune structure distincte en petit, rarement même en grand , et c’est alors unie structure stratifiée en bancs puissans. L Sa texture est essentiellement grenue, à grains an- guleux ; au moins milliaires, au plus pisaires. La masse de la ‘roche a été éviderament formée par voie d’agré- gation mécanique; la forme irrégulière et angulaire des grains , et surtout leur limitation parfaite, telles qu’ils (117) ne $e pénètrent jamais , en est la preuve: néanmoins l'ac- tion chimique a eu souvent une grande influence sur la formation de cette roche. La forte adhérence de ses grains entre eux , les reflets lamellaires qu’on aperçoit quelque- fois dans les petits espaces qui les séparent , les minéraux cristallisés répandus dans la masse et qui enveloppent les grains , les fissures ou druses tapissées de cristaux, les veines de matière métallique ou pierreuse qui la traver- ‘sent, sont des preuves aussi nombreuses qu’évidentes de parties formées par voie chimique ou de cristallisation ; mais on voit aussi que ces actions n’ont pas été simultanées et que les parties cristallines sont wi formation posté- rieure aux parties aggrégées. La cohésion est souvent très-puissante dans les arkoses et leur donne les qualités convenables pour être em- - ployées comme pierre de construction et surtout comme pierres à meules de moulin. | Ces roches ont souvent assez de ténacité ; leur cassure est droite , quelquefois grenne, quelquefois raboteuse., et quelquefois même unie: Les Arkoses présentent dans certains cas Ia durété da grès ; mais comme le felspath est abondant et altère cette dureté, elle est très-inégale; elles ne sont jamais sus- ceptibles de prendre le poli. Ea couleur dominante des Arkoses est le gris pâle ; quelquefois ces roches sont d’un blanc assez pur ou lé- gérement bleuâtre, quelquefois elles passent au brun, même au jaunâtre ou au rougeâtré, mais ces couleurs sont rares , pâles et sales. Lorsque les Arkoses présentent quelques couleurs tranchées , elles le doivent aux oxides métalliques qui y sont comme parties accidentelkes. ( 118 ) Elles sont généralement infusibles au moins dans leur ‘masse, et quelquefois même dans toutes leurs parties, lorsque le felspath altéré est complètement à l’état de kaolin ; aussi les emploie-t-on comme quelques psammi- tes dans la construction des chemises des fourneaux de fusion. | À Elles ne font jamais effervescence avec les acides dans toute leur masse. Lorsque ce phénomène a lieu , ilest dû au calcaire spathique interposé comme partie acciden- telle. Les Arkoses se désagrègent quelquefois lorsque leur felspath est à l’état de kaolin , ou qu’il est susceptible d'y passer. Les pyrites y font naître des taches ferrugineuses, mais elles ne sont pas ordinairement assez abondantes pour les désagréger ( Arkose de Hoer en Scanie). | Les Arkoses , quelquefois si nettement caractérisées qu'on ne peut les confondre avec aucune autre roche, présentent dans quelques cas des caractères vagues, in- certains ou incomplets. pe | Lorsqu’elles sont très-riches en quarz hyalin et pau- vres en felspath, elles passent au quarzite ou quarz en roche, ou si le quarz est en petits grains, on ne peut plus le distinguer des grès proprement dits. Lorsque le quarz est en grains petits , presqu'arrondis, que le mica devient plus abondant , que le felspath ne se montre plus que comme des petites taches ou des points blancs terreux , elles passent au psammite commun, et c'est leur passage le plus fréquent dans les terrains de sédiment inférieur. Elles ont quelquefois, par l’agréga- tion puissante de leurs parties, par la couleur de leur felspath , et par la présence du mica, tant de ressem- ( 119 ) blânce avec le granite, qu’elles semblent y passer (Awal- lôn , les Écouchets). Les Arkoses sont, par la continuité de leur masse , leur solidité , la facilité qu’on a de les tailler, employées comme pierres de constructions et comme pierres à meules. Nous citerons comme exemples les carrières d’Arkoses de Montpeyroux , en Auvergne. Celle de Blavosy, près du Puy-en-Velay. Celle de Hoer, en Scanie , qui ont avec la précédente l'analogie la plus complète. . Celles de Waldshnt, sur les bords du Rhin ; etc. VARIÉTÉS. "TA variétés que présentent ces roches sont peu nom breuses et peuvent se réduire aux suivantes. . ARKOSE COMMUNE ns quarzeux , Classif. min. des Roches, etc.). Composée de grains de quarz hyalin et de grains de felspaih , avee très-peu de mica : le quarz dominant. Couleur grisätre ou blanchätre. … Exemples. — Remilly entre Vitteaux et Dijon. Le quarz y est dominant et le felspath rosâtre : il y a un peu de caleaire. Elle renferme , disséminés ; du fluore, de le barytine , de la galène et des pyrites : jl n’y a point de mica (1). | Martes de Vayre, près Clermont en Auvergne. — Elle renferme de l'arragonite et du bitume. . Blavosy, près le Puy -en- Velay. — Les grains de _{») Lescasvin, Journal des Mines ; tom. 35 , p. 20. ('190 :) felspath et de quarz y sont bien seb ilya un ci- ment très-peu abondant et ocracé. “Waldshut sur les bords du Rhin, au- bus de Schaff- house, — Elle renferme dü calcaire spathique, du fluore, du fer oligiste sanguine. Carlsbad en Bohême. — Elle est presque entièrement quarzeuse, mais la séparation nette des grains de quarz hyalin , et la présence du kaolin tout près de cette roche , peuvent décider à la placer parmi les Arkoses. Weïnheim , près Bade. — Le quarz y est rosâtre , et le felspath en petits grains blanchâtres kaoliniques. Hoer en Scanie , en Suède. — Le quarz y est domi- nant ; il y a des grains de felspath rares, mais surtout des grains et des nodules d’ argillite et des pyrites dissé- . minées. . 2. ÂRKOSE GRANITOÏDE (Psammite, granitoïde, Class. min. des roch. mel.). Grains de quarz , de felspath lamellaire et de mica , à-peu-près disposés comme dans le granite ; le felspath dominant. | Cette roche ne diffère du granite que parce qu'elle est évidemment formée par voie d'agrégation. | Exemples. — Les Écouchets , près Châlons-sur- Saône. — Pénétrée dans sa masse ou enduite sur ses fissu- res , d’oxide vert et siliceux de chrome. Avalon. — Pénétrée de barytine tlamellaire. Chateix , près Royat, et Montpeyroux , en Auvergne. — La première renferme des cristaux de barytine , qui tapissent ses fissures et cavités ; la seconde est rou- geâtre. EE a CE ( 121 ) 3. ARROSE MILITAIRE. Grains de quarz et de felspath, tout au plus gros comme la graine de millet ; argile colorée , disséminée ; le quarz dominant ; à peine du mica. - Cette Arkose passe par des nuances insensibles au psammite commun , et ne s’en distingue bien que lors- qu'elle réunit neltement l’ensemble des caractères que l’on vient de présenter; alors c’est réellement une Arkose, qui ne diffère de la commune et de la granitoïde que par la petitesse de ses grains , mais qui est d’ailleurs trop différente du psammite commun bien caractérisé pour y être réunie. R Exemples. — Chessy, près Lyon. Mercuer, près d'Aubenas. Moschellandsberg , dans le Palatinat. Arr. 2. Caractères géognostiques des Arkoses , et description de quelques terrains d’Arkose. : J'ai dit que cette roche n’était pas moins distincte des autres roches d’agrégation par ses particularités géo- gnostiques ou de gisement que par ses caractères minéra- logiques. Les exemples et les circonstances de gisement que je vais décrire, et les généralités que j'en déduirai ap- porteront les preuves de cette proposition. Les Arkoses, telles que je les ai définies minéralogi- quement , paraissent se présenter dans deux, et peut- ètre même dans trois sortes de terrain , d’époques géo- ‘gnostiques différentes , à en juger par les circonstances qui les accompagnent. Les premières , qui sont les plus nombreuses et l’objet (:29.) principal de cette notice, sont placées sur le granite, immédiatement ou presque sans intermédiaire , et indi- quent par différentes particularités une époque de forma- tion assez ancienne. Les secondes sont plus éloignées de cés roches, et font souvent partie du terrain houiller ; les troisièmes ont une position plus incertaine ; elles ne paraissent pas séparées du granite , du moins par aucun terrain caractérisé, mais. elles semblent, par des circonstances de gisement, ap- partenir à une époque géognostique beaucoup plus ré- cente que les deux autres. Je réunirai, aussi exactement qu’il me sera possible, les terrains d'Arkose , que je vais décrire, en groupes correspondant à ces trois divisions. Les caractères géo- gnostiques que chacun de ces exemples va présenter me fourniront les moyens de déterminer avec plus de sûreté à quelle époque géognostique on peut rapporter chacun des terrains où l’Arkose est la roche dominante. Je choisirai ces exemples principalement dans les lieux que j'ai visités, et ensuite dans ceux dont la description peut être rendue plus claire et plus certaine, au moins pour moi, au moyen des séries d'échantillons que j'ai sous les yeux. Je citerai peu d'exemples de lieux qui ne me présenteraient pas l’une ou l’autre de ces garanties. $ I. Ærkoses de la première division. Les Arkoses suivent ordinairement et presqu'immédia-- tement les granites, les syénites , les gneïss, peut-être | même les porphyres anciens , et dans ce cas elles passent au mimophyre. Elles semblent être le résidu de la cris L a * 4 D sn si = (123) | tallisation de ces roches; elles en présentent en effet les débris ou les parties , d’abord séparées par une sorte de trituration et de désagrégation mécanique, et ensuite réunies , non pas par simple juxta-position , mais plutôt à l’aide , soit de la dissolution elle-même, suit d’une autre dissolution qui en a cimenté les parties et qui a intro- duit dans leur masse‘les minéraux cristallisés dont on a donné plus haut l’énumération, Ce fait est un des plus généraux , et par conséquent des plus caractéristiques et des plus intéressans de lhis- toire géognostique des Arkoses de cette première divi- sions | Il faut se représenter ces raches comme formées par agrégation de deux des élémens du granite, le felspafh et le quarz qui n'ont pu , comme le mica , être facilement ou détruits ou entraînés. C’est bien une sorte de granite reformé , moins le mica, mais reformé par agrégation et non pas par cristallisation; par conséquent ce n'est pas , comme on l’a dit, ni un granite régénéré, ni un granite secondaire, puisque le granite est essentielle ment une roche de cristallisation. | Néanmoins , la force qui en a réuni les parties n'était pas uniquement mécanique ; la force chimique ou de dissolution agissait encore , car ces roches sont presque toujours accompagnées de minéraux cristallisés, de la classe des pierres où des sels dans l’ancienne acception de ces mots , tels que la baryte sulfatée, la chaux flua- _ tée, la chaux carbonatée, et de minéraux ceristallisés de la classe des métaux , tels que le fer oxidé , la galène, le zinc, le cinnabre , le cuivre azuréet pyriteux , le fer _ pyriteux, le chrome , etc. (124) Ces Arkoses ne montrent ordinairement qu'une stra= tification imparfaite en bancs très - puissans ; quelque- fois elles n’en présentent aucune. Elles renferment, mais fort rarement, quelques débris du règne végétal , et même quelques-uns du règne animal. Je présume que les exemples suivans peuvent être tous | rapportés à cette première division géognostique, Anxose D'Aurenas. — C’est au N.-O. de cette ville, près le village de Mercuer, que se montre le terrain dont l’Arkose fait partic essentielle. Ce terrain est d'autant plus instructif pour déterminer la position géognostique de cette roche, qu’il offre une réunion de circonstances rares en géognosie , car on voit dans le mème point la roche reposer immédiatement sur le terrain qu'elle a recou- vert , et recouverte immédiatement de celui qui l'a suivie. Le terrain inférieur , ou recouvert, est un granite; l'Arkose est bien caractérisée et présente les variétés principales de cette roche. Le terrain supérieur , ou recouvrant, est un calcaire qui renferme des métaux et quelques pétrifications. Le profil et la coupe joints à cette note, et l'énumé- ration des roches qui composent ces terrains, vont dé- velopper ces faits généraux et en donner la preuve. Le terrain et.les positions sont des plus favorables à l’observation. Un vallon (fig. 3, a, C), dont les deux pentes sont composées des deux roches superposées dans le lieu où est le pont de Mercuer (a), fait voir claire- ment, et sur deux points, cette superposition. Une grande route (b), celle de Mercuer à Aubenas, a produit sur la croupe de la colling (fig. 2) une coupe étendue qui per- met d'observer sans interruption , et clairement, la su= ( 125 ) pérposition des couches, Quelques carrières à pierres À * chaux, et à pierres à bâtir, creusées dans cette coupe, * ont mis encore plus de surfaces à découvert et plus d’é- . chantillons à étudier. R On voit d’abord en D , fig. 3, au pied du coteau qui est au S.-E. de Mercuer, des couches d’un calcaire compacte fin, gris de fumée, traversées de veines de calcaire spa- thique et renfermant quelques parties de galène. Ce cal- caire paraît, par son inclinaison au S.-S.-E: qui est la ” même que celle des lits qu'on voit au sommet du coteau, * recouvrir ces lits, Qui appartiennent probablement au terrain d’arkose; mais ce n’est qu’une présomption à-peu- | - près indifférente, puisque nous allons voir bientôt ces rapports de position d'une manière, beaucoup plus évi- à / . dente. Il n’a d'importance que parce qu’il présente quel- ques pétrifications ; ce sont des ammonites indétermina- és er dite 7 bles , tant elles sont liées avec la roche et un pecten. Lorsqu'on a traversé le petit vallon dans lequel est . situé Mercuer, on se trouve sur un terrain tout-à-fait . différent. Le noyau des deux collines qui enferment ce » vallon, et qui $e manifeste très-clairement à leur pied , comme le fait voir le profil (fig. 3), est un granite rose } * (4) ; à gros cristaux de felspath, très-fragmentaire. Sur cette roche (4) , et en stralification transgressive , se voient (en B) de nombreux et puissans bancs d’Ar- * kose commune et d’Arkose granitoïde, alternant avec … des psammites et quelques autres roches d’agrégation , : comme l'indique la coupe de détail (fig. 2) sur laquelle ct seprteentéé une de ces alternances ainsi on trouve ( 126 ) felspathique, friable, grisätre \moucheiée de brun, et ensuite on voit se succéder un fit de marnes (a) argileu- ses , verdâtres ou rosàtres , puis un lit d’arkose commune (b) , très-solide, à pâte quarzeuse , rempli de grains de felspath rosàtre ; ensuite (£) plusieurs lits d’un véritable psammite très-sablonneux , très-micacé , blanc, rosâtre ou verdâtre , et très-fissile. Viennent encore dés Arkoses granitoïdes à grains moyens de quarz gris, de felspath rose, de felspath blanc altéré , d’argillotite verdâtre et de très-peu de mica, dont la présence constitue la variété granitoïde; puis une autre Arkose granitoïde à plus pe- tits grains (d); puis enfin reparaîit le psammite blan- châtre fissile (e). Ce terrain , dans lequel je n’ai vu au- eun indice métallique, se présente ainsi jusque vers la moitié du chemin de Mercuer à Aubenas en bancs assez puissans , également inclinés, mais de composition, de. couleur, de dureté inégales , de manière à offrir une suite de zomes ou bandes d’aspect et de couleurs très - va- riées. En le suivant on arrive presque sans interruption au terrain calcaire qui le recouvré en siratification con- cordante et en couches d’une épaisseur peu considérable. Les premières couches ou les plus inférieures (B, fig. 2 et 3) ont une couleur jaunätre , uu aspect terreux ; et ce- pendant uné structure laminaire qui donne à ce calcaire un éclat chatoyant sous certaines inclinaisons. Examimé à la loupe, il semble composé d'une multitude de petits grains terreux jaunâtres, liés par uh ciment calcaire cristallisé, Il se dissout dans l’acide nütrique avec une vive effervescence , en laissant un résidu ocracé très-! abondant. I] renferme des débris organisés ; j'y ai vu et | 4 TNT à x (27) _ ramassé une petite coquille bivalve, qui a beaucoup CR 1 de ressemblance avec nne corbule striée. Ce calcaire jau- nâtre , chatoyant, est suivi d’un lit assez puissant d’un calcaire sablonneux , et même d’une sorte de brecciole calcaire à petits grains de quarz (C), qui semble être à l’Arkose ce que celle-ci est au granite. Viennent ensuite des lits ou couches d’un calcaire gris de fumée , à tex- ture grenue et cristalline : il est dur, solide , rude au toucher, comme corrodé à sa surface qui est d’un gris jaanûtre sale, et il renferme encore des grains de quarz et beaucoup de silice, car il ne se dissout qu’en partie dans J’acide nitrique ; on voit au-dessus, des couches d’un cal-- caire compacte , gris de fumée, à cassure esquilleuse et - parfaitement semblable au calcaire décrit en premier. Ce dernier renferme quelques indices de pétrifications, mais elles y sont rares et si engagées, que n'ayant pu en re- cueillir aucune, j'y rapporte celles que j'ai troavées dans . un calcaire qui me paraît absolument semblable à ce- Jui-ci et qui se présente fréquemment entre Aubenas et Ja Villedieu. Ces coquilles, autant qu’il est possible _ de les reconnaitre dans l’état d’altération où les a mis : Jeur liaison intime avec le calcaire, sont : l’ammonites vulgaris ? de Schlotheim , qui se trouve dans le calcaire jurassique d’Amberg, et un ammonite lisse que je ne puis nommer. Les lits de ce calcaire, beaucoup moins incli- nés près d’Aubenas, sont traversés par des filons de ba- salte remarquables par leur régularité et le peu de dé- rangement qu'ils ont causé dans la stratification des calcaires. | À Ankoses pes ENvVIRONS ou Pux-Ex-Veray. — Ce sont les Arkoses d’Auteyrac, de Blavosy et de Brive , placés (128) à-peu-près sur une mème ligne, à l’est du Puy, sur les: pentes du vallon de la Sumène. Elles offrent, dans leur position immédiate sur le granite, dans leur structure : massive, c’est-à-dire sans apparence de stratification , dans leur composition, tant essen tielle qu’accidentelle , et même dans leurs usages , tous les caractères particu- liers aux Arkoses. Celles d’Auteyrac et de Blavosy appar- tiennent principalement à l’Arkose commune; la pre- mière est composée de grains de quarz et de felspath en proportions sensiblement ‘égales , liés par un ciment de kaolin : elle est friable (1). La seconde est- composée à- peu-près de même; elle renferme des fragmens de gra- nite ,.des noyaux de quarz, mais elle est beaucoup plus solide et employée comme pierre de construction, et surtout comme pierre à meule. Elle contient, comme celle d’Auteyrac, du fer hydraté en géodes et des pyrites, et, comme l’Arkose plus quarzeuse de Brive, des débris de végétaux monocotylédons qui pourront aider à déter- miner la position de cette Arkose, d’ailleurs si sem- blable par ces débris organiques et par tous ses carac- tères extérieurs à l'Arkose de Hoer. | Ankose D AvaLon et de quelques autres parties de la Bourgogne. — Ce sont celles qui ont été décritès ou mentionnées par M. de Bonnard dans son Mémoire géo- guostique sur quelques parties de la Bourgogne (2). On (1) Les descriptions des Arkoses d’Auteyrac et de Brive sont prises entièrement dans la Géognosie du Puy-en-#'elay, par M. Bertrand- Roux (1 vol. in-8o, avec cartes et planches , 1823 , p. 35). Jai tiré celle de l’Arkose de Blavosy en partie du même ouvrage, et en partie des ob-, servations que j’ai faites sur les lieux en 1820. (2} Annales des Mines , 1825, tom. x, p. 199 et p. {27. ( 129 ) va les ‘voir toujours composées des mêmes élémens prin- cipes , le quarz et le felspath , toujours accompagnées de minéraux acidifères qui sont ici le calcaire et la bary- tine, très-souvent de métaux (la galène dans l’Arkose de Chitryen Nivernais, et dans celle au N.-E. d’Avalon), et toujours placées immédiatement sur le granite dans tous les lieux où on a pu #oir le rapport de ces deux roches : ainsi l’_#rkose du Morvan est immédiatement superposée au granite (1) ou à l'arène, c'est-à-dire au granite dé- sagrégé qui suit le granite solide. Au sud d’'Avalon , tout près de cette ville , sur la rive méridionale du Cousin, l'Arkose commune montre d'une manière claire, non-seulement sa superposition au gra- nite , mais sa liaison avec cette roche, au moyen de la barytine qui y est mêlée, qui la traverse en filons, et qui pénètre dans le granite. M. de Bonnard a décrit d’uñe manière aussi précise que générale cette disposition remarquable que j'avais eu occasion de voir en 1817, mais seulement près d'A- valon. Il a recherché en outre la position de cette roche par rapport à celles qui lui sont postérieures , et ilare-, connu, soit directement, soit par des inductions géo- gnostiques qui ont presque la valeur de l'observation directe, que l’Arkose , dans toutes les parties de la Bour- gogne où il l’a retrouvée, était au moins inférieure au lias ou calcaire à gryphées arquées. Mais ce qu’il y a de plus remarquable dans ces rap- ports, c’est la liaison de l’Arkose, roche presque aussi ancienne que le granite , avec les coquilles du calcaire à (1) Loc. cit, , p. 206. VIA, 9 ( 130 } gryphées qui , dans d’autres pays, en est séparé par plu- sieurs sortes dé roches de sédiment, même par des for- mations nombreuses, puissantes et très -diflérentes les unes des autres. Dans les parties de la Bourgogne étu- diées par M. de Bonnard, non-seulement l’Arkose est pénétrée! du calcaire qui la recouvre (après Pont-Au- bert)}, mais elle renferme des empreintes distinctes , et cependant presque indéterminables , des coquilles qui appartiennent en partie au calcaire à gryphées arquées , en partie aux terrains coquilliers qui lui sont inférieurs, par conséquent, soit au calcaire conchylien (Muschel- kalk), soit au grès bigarré; soit même au calcaire pé- néen ? | Ankose pe Remizzv, à 6 lieues à l’ouest de Dijon, dé- crite par M. Leschevin (1).—Elle est uniquement compo- sée de grains de quarz hyalin et de grains de felspath avec un peu d'argile : le quarz est ou sans couleur ou rouge ‘pâle ; son éclat est gras. Cette roche est mêlée de grains cristallisés épars , mais contemporains à l'agrégation, de fluore , de barytine, de galène et de pyrites. Les cavités. qu’elle présente sont tapissées de cristaux de quarz et de cristaux de barytine crètée. Elle est souvent assez solide (1) Journal des Mines, 1813, n° 193. Il décrit cette roche sous le nom de psammite que je lui donnais alors , et sous ceux de grès ancien, grès granitique , avec les caractères de composition essentielle et acci- dentelle que j’attribue aux Arkgses. M. Gillet de Laumont a mis à la fin du Mémoire de M. Leschevin une note sur cette roche , que je n’a- vais encore fait qu’indiquer dans ma Minéralogie ; il fait très - judicieu- sement observer qu’elle west composée que de quarz et de felspath sans mica, et qu’elle peut être regardée comme due à la trituration du granite dont le mica aura été enlevé par les eaux à cause de sa légèreté. 1 NON " ( 131 ) pour qu’on en fasse des meules de moulin ; assez infu- sible pour qu'on en revêtisse les creusets des hauts four- neaux. À | +1) Cet exemple fait connaître encore d’une manière évi- dente la position relative de l'Arkose avec les autres roches, au moyen des puits qu'on a creusés au pied de la colline de Remilly , et qui , après avoir traversé la couche d’arkose , ont pénétré dans le granite; par con- séquent elle est placée immédiatement sur le granite , ce qui a engagé M. Leschevin à la rapporter au terrain de transition. Elle est recouverte par le calcaire à gry- phées arquées, ce qui établit les limites supérieures de sa formation : on voit qu'elle est antérieure au terrain de sédiment moyen, et qu’elle fait partie du terrain de sédiment inférieur. 11 est probable que si le calcaire pé- néen existait dans ce canton, et qu'on l'y reconnût , on le verrait recouvrir presque immédiatement cette ar- kose (1). | . (1) M. Pareto, qui s’est occupé avec distinction de recherches géc= logiques , et qui, en retournant à Gènes sa patrie a bien voulu visiter sur mon invitation le gîte d’Arkoses de Remilly, vient de m’adresser une description et une coupe détaillée (fig. 1) de ce gîte, qui le rendent aussi clair et aussi classique que celui d’Aubenas. Cette Arkose est uni- quement composée de quarz et de felspath : ce dernier minéral est ro- sâtre. On la voit reposer immédiatement sur le granite à felspath égale- ment rosâtre et formant une masse stratifiée d’environ 20 mètres d’ é- paisseur, On remarque quelques lits minces d’argile bleuâtre entre ses assises supérieures ; au-dessus est une masse de 15 à 20 mètres. d’argile et de masses argileuses de différentes couleurs , qui est immédiatement suivie du calcaire compacte, reufermant une prodigieuse quantité de gryphea arcuata, recouvert par d’autres argiles et marnes , entre autres _ par des bancs durs qui renferment des bélemnites , ete. ; enfin un calcaire compacte blanc surmonte le tout, et parait avoir les caractères et la ( 132 ) - Ankose DE Monrseu, au-sud d'Autun. — C'est une de celles qui passent au mimophyre. Le quarz est en grains grisâtres ; le felspath est en cristaux altérés, rou- geâtres ou jaunâtres ; des grains d’argilolite arrondis sont mèlés avec eux. Sans la barytine qui tapisse en cristaux crêtés les fissures de cette roche, ou qui y est mêlée en petits grains cristallins contemporains; sans le quarz qui passe aussi au silex corné , ou qui tapisse les fissu- res de ses cristaux, cette roche semblerait avoir été en- tièrement formée par voie d'agrégation. Elle est immé- diatement superposée au granite qui forme la masse de la montagne de Montjeu, et se présente soit en blocs dans le sable granitique , soit en lits horizontaux de 5 à 6 décimètres d'épaisseur dans ce ‘sable. Cette Arkose est tantôt jaunâtre , tantôt rougeûtre ; elle adhère quel- quefois au granite même, et s’élend sur cette roche en lits peu puissans et interrompus. ARKOSE DE LA MONTAGNE Des Écoucuers (1), près Couches, département de Saône-et-Loire. — Elle res- semble, comme l’a dit M. Leschevin, à un granite, et ap- partient par là à la variété granïtoide (2). Elle est com- posée des mêmes élémens ; mais le mica y est très-rare et noir ; le felspath altéré et le quarz y sont très-abondans. position du calcaire jurassique. Les couches marneuses inférieures du | calcaire à gryphée qui fait partie, comme on sait, de la formation du lias, renferment tout près de Remilly (à Mémont ) des lits de gypse fibreux , minéral qui se trouve presque partout dans le terrain de lias. (1) Nommé Æscenchet sûr la carte de Cassini, et placé à tort sur la gauche de la route de Couches au Creusot. (a) Lescuevix , Journal des Mines , vol. 27, n° 161, p. 345. — Il dit qu’il a beaucoup étonné les naturalistes en O0 cette roche par le nom de grès, | Re PE EP A7 Se M ‘re 3 Fe ets 7 (133 ) Celui-ci passe même au silex corné , grisälie, rougeà- tre, verdätre, et même à la calcédoine; il traverse l’Ar- _kose en zones dans tous les sens , et ses cavités sorit ta- pissées de cristaux de quarz. Ces mêmes cavités et les Bsvurés de la roche sont recouvertes, dans un grand nombre de points , d’oxide de chrome siliceux qui pé- nètre jusque dans"le silex et le colore en verdâtre , cir- constances qui prouvent l’action chimique. Des fragmens et des nodules arrondis de chrome oxidé siliceux , d'un beau vert, prouvent l’action mécanique. : Cette roche est placée immédiatement sur le granite de ce canton. Quoique la superposition ne soit pas aussi évidente que celle des Arkoses des autres exemples, M. Leschevin Pa regardée comme certaine ; et’ lorsque Jai eu occasion de visiter ces mêmes lieux , je n’ai pas hésité à considérer ce prétendu grès comme une Arkose granitoïde (que j'appelais alors psammite granitoïde) pénétrée d'oxide de chrôme, et placée sur le granite, dont les élémens avaient servi à la composer. Cette Arkose n’est point recouverte. Anxose DE Curssv, près Lyon. — Les mines de cuivre de Chessy montrent avec une grande clarté les-rapports géognostiques des terrains d’Arkôse avec les terfains an- ciens. L'ancienne mine , consistant en lits de cuivre py- riteux , etc. , est placée dans un de ces terrains qu’on est convenu d'appeler primiufs ; eelui -ei consiste, non pas en granite, mais en roches dont les élémens minéra- logiques sont les mêmes : ce sont des stéachistes, des micachistes et des gneïss; par conséquent des roches composées de quarz, de felspath et de mica comme ke granite, qui d'ailleurs n’est pas éloigné de ce gite. Sur ce se ( 194) terrain primitif est appliqué un terrain composé de roches d'agrégation renfermant des parties nombreuses et quelquefois assez volumineuses de minéraux métalli- ques cristallisés. Ces roches ne sont pas uriiquement des Arkoses, mais celles-ci s’y trouvent , sinon en propor- tions dominantes, au moins très -abondamment. Elles sont à grains pisaires et miliaires de quarz hyalin et de felspath altéré renfermant çà et là un peu de mica, Elle passe quelquefois au psammite commun lorsque les parties ne sont plus distinctes et que le mica y de- vient plus abondant; mais ce passage est plus rare qu'on ne pourrait le présumer. Ce terrain d’Arkose présente une masse d'environ 80 mètres d'épaisseur, dont la con- sistance est faible et souvent même très-friable , et dont la stratification , quoique confuse, permet cependant d’ÿ reconnaître une alternance de bancs métallifères et de banes stériles. Il renferme tout ce qui accompagne or- dinairement les Arkoses, de l'argile lithomarge, et de la collyrite diversement colorée ; des sphéroïdes de cuivre azuré cristallisé, si remarquable par l'éclat, le volume et la belle couleur de ses cristaux ; du cuivre mala- chite, du cuivre rouge , du fer oligiste-sanguine, tous minéraux qui ont rendu ce gite si célèbre chez les ama- teurs des belles productions du règne minéral. Aucune de ces substances , soit terreuse; soit métallique , ne s’y présente ni en couche, ni en lit, ni-en filon, ni même en amas couchés ; ce:sont des nodules dont le volume varie depuis celui d'un pois jusqu’ à celui-d'un melon , isolés ou agrégés , des veines entrelacées, courtes et par conséquent sans aucun continuité. Le terrain primitif sur lequel.cette masse d’Arkose est pa (195) placée immédiatement en contient, comme on vient de le . faire penaprquer tous les élémens et même les élémens métalliques qu’on peut reconnaître dans le dit puissant de cuivre pyriteux qu'on exploite depuis long-temps dans ee gite. \ | Au-dessus du terrain d’Arkose se trouve placé ,; mais d’une manière beaucoup moins évidente qu’à Aubenas, le calcaire pénéen , et au-dessus encore le caleaire à gryphée arquée: | | +, Mais jemv'arrèête ici , mon objet n'étant ni de déerire ce gite , ni de décrire les terrains et les formations qui l’ac- compagnent : il l’a été ailleurs et d’une manière tout-à- fait complète (1); j'ai eu seulement pour but de faire remarquer que le gîte de euivre azuré de Chessy appar- tenait aux roches d’Arkose des terrains de sédiment infé- rieurs , si difficiles à distinguer des terrains de wansition, et qu'il en présentait d’une manière aussi tranchée que cotnphète tous les caractères minéralogiques et géognos- tiques. Anxose pe Horn, en Séanie. Elle n’est recouverte par aucun terrain en position , etne laisse pas voir direc- (x) Par M: Li Cordier, Annales des Mines ; 1819 , tom. iv, pag. 16, à la suite de la description des cristaux de cuivre earbonaté bléa qu’on trouve dans cette mine. M. Cordier appelle l'Arkose un terrain de grès ancien. El dit qw’il re- pose immédiatement sur le sol primüif, qu’il désigne sous le nom de schiste argileux. La présence d’un grand nombre de masses cristallisées. au milieu d’un terrain d’agrégation l’a justement étonné, et ses ré- _#lexions font voir qu’en n’hésitaut pas à reconnaître la manifestation de ‘Paction chimique au milieu de ces agrégats mécaniques , il trouve _eependaut quelques difficultés pour concilier ces deux actions dans une même roche, ( 136 ) tement sur quel terrain elle repose; sa situation géognos- tique ne peut donc être établie que par quelques rapports | de niveau avec les terrains environnans , par des circon- stances négatives , caractères d'une faible valeur en géo- gnosie, par ses caractères minéralogiques , et enfin par des inductions d’une bien plus grande importance , tirées de la présence de quelques débris organiques Le règne végétal. Examinons d'abord ses caractères minéralogiques, tant en petit qu'en grand (1). C’est généralement une Arkose commune très-quarzeuse, d’un blanc grisâtre ti- rant légèrement sur le bleuâtre , en hauEs puissans sen- siblement horizontaux. À Elle est dense, solide; le quarz y est plus FA) que le felspath : cle est en petits grains, les uns inco- lores , les autres rosâtres, quelquefois altérés. Elle est en outre souvent remplie d’un grand nombre de taches jaunâtres , ocracées , dues à la décomposition des pyrites blanches qu’elle renferme disséminées. Elle est quel- quefois veinée de parties plus quarzeuses , indiquant l'action de la dissolution et de Ia cristallisation qui exis- tait encore dans le moment du dépôt et de l’agrégation des parties de cette roche de structure clastique. Elle renferme, dans les parties voisines des fissures de stratification , des nodules d'argile endurcie , souvent très-nombreux et accompagnés de pyrites. (r) Ce terrain a été simplement indiqué par M. Hisinger dans son Essai sur la Géographie minéralogique de la Suède (traduction alle- mañde par Blode ; 1 vol. in-12. Freyherg, 1819, p. 318). Il le désigne comme un conglomérat quarzeux renfermant quelques cavités drusiques, tapissées de cristaux de quarz et exploitées pour meules de moulin. Cx37 ) C'est dans la masse même de cette roche que nous avons trouvé celte empreinte d’une grande dimension d’un végétal que M. Adolphe Brongniart a décrit sous le môm de filicites meniscioides (1). C’est la seule quenous ayons vue venant de cette carrière où l'Arkose est par- faitement caractérisée (2), Outre ces nodules argileux, l’Arkose de Hoer renferme aussi des noyaux de quarz arrondis , très -volumineux ; des parties également arrondies , à texture grossièré , et comme formées de sable agrégé et enfin des cailloux de poudingues. Ce sont bien ici les caractères de l’agréga- tion mécanique et grossière, comme les veines quar- zeuses citées plus haut étaient ceux de la dissolution chimique. | … Tels sont les caractères de l'Arkose de la première car- rière , de celle qui est la plus voisine du village de Hoer ; elle n 'est recouverte que par ces terrains de transport, si communs en Suède, et surtout si remarquables en . Scanie et qui sont composés d’une multitude de caiHoux et d’énormes blocs granitiques enveloppés dans un sable de même nature. | | | À environ un quart de lieue plus loiñ, après avoir tout-à-fait perdu la trace de l’Arkose de cette première carrière en traversant une plaine composée de granite LT (2) Ann. des Sc. nat. , 1825 , tom. 1v , p. 200 , pl. xt. .(2) Nous étions accompagnés de M. Berzelius et de M. le profes- seur Nilson de Lund : ce dernier nous apprit qu’il voyait cette empreinte pour la première fois; mais M. Hisinger cite des vestiges et des feuilles de plantes marines (seegewachse) inconnues, troùvées dans cette car- rière et conservées dans la collection minéralogique de M. le professeur Retzius, à Lund. (138) en.place, on trouve une autre carrière où la roche res- semble bien plus à un grès qu'à une Arkose; elle est presque entièrement quarzeusé ; plus rougeàtre , et fer- rugineuse. Elle renferme un grand nombre de débris vé- gétaux , les uns de Cryptogames , les autres de Phané- rogames (1), et beaucoup de parties charbonneuses en- gagées dans la roche. : | Si ces deux carrières si voisines, mais dont la liaison ne peut être suivie ; appartiennent exactement au même ter: rain , il est assez remarquable qu’à si peu de distance les débris organiques soient si différens , qu’ils soient si rares dans la première, où ils se bornent à une espèce, et si abondans dans la seconde en espèces et en indi- vidus , parmi lesquels le filicites meniscioides ne se retrouve plus. On pourrait admettre que la seconde car- rière offre les couches ou parties supérieures du terrain d’Arkose dont la première monirait la partie la plus in- térieure. Wen Mais rien ne prouve cette continuité, et il est possible que le terrain de la seconde soit différent de celui de la première et plus moderne que lui. L'opinion présentée par M. Ad. Brongniart, qué le terrain de grès de Hoer appartient au grès à carreaux (quadersandstein) pa- raîlra pouvoir conserver toute sa force pour la seconde carrière, mais n'être pas applicable avec le même degré de probabilité à la première, qui présente d'une manière si complète tous les caractères minéralogiques des Ar- koses communes, riches,en felspath , appliquées i immé- diatement sur le granite, et semblant être (qu'on me mmiiditite (1) Décrits dans le Mémoire cité , et figurés pl. x11. (439 ) passe cette expression ) l’écume de cette/roche , comme _ paraît l'indiquer la liaison si intime qu’elle/conserye avec elle dans tant d’autres lieux. Cette liaison ne donnerait pas néanmoins une très-grandé ancienneté à l'Arkose, ‘c’est-à-dire une ancienneté égale , par-exémple , à celle des terrains de transition à twilobites, car il est présumaz ble au contraire que. beaucoup de granites sont d’une époque de formation postériéure à ces terrains ; mais-elle lui attribuerait comme aux autres Arkoses une position de beaucoup inférieure à celle du grès à carreau, peut-être inférieure au grès bigarré et même au calcaire pénéen. Nous reviendrons plus loin sur ce sujet : nous dirons seulement que la circonstance du voisinagé et la super- position presque immédiate, peut-être même immédiate, de ces deux carrières ne doit pas empêcher d’atiribuer deux époques différentes de formation aux Arkoses et aux grès qu'on y observe. Le sol de la Suède présente de nombreux exemples dela réduction à un très-petitnombre de terrains de cette longue série de roches et de formation qu’on observe dans le centre de l'Europe. On voit res- serrés, et comme accumulés l’un sur l’autre dans la même province (la Scanie), le granite, les ampelites alumineux et le calcaire de transition (à Andrarum ), le grès bigarré et ses charbons fossiles (à Hoganaes) , peut-être le grès à carreau (à Hoer }, la craie (à Ignaberga), et le basalte (près de Hoer), tandis que tous les terrains intermédiai- res , la houille filicifère et ses psammites rougeûtres , le calcaire pénéen, les gypses et les sels marins des grès bigarrés , le calcaire conchylien, le lias et son calcaire à gryphées , le calcaire jurassique et ses oolithes, euc., manquent entièrement. (zgo) Anrose D68 Wazpsaur sur les bords du Rhin , au- dessous de Schaffouse.-—La ressemblance de cette Arkose avec celles de Blavosy, de Hoer en Scanie, de Montpey- roux en Auvergne , est si frappante et souvent si complète qu'on pourrait croire que les échantillons pris dans ces divers lieux appartiennent à la même carrière. Cepen- dant , dans l’Arkose de Waldshut , le felspath est un peu plus décomposé et passe à l’état de kaolin, la roche n’en est pas moins dure et solide au point qu'elle est exploitée pour faire des meules de moulin. Cette Arkose est située immédiatement au-dessus du granite-gneiss qui forme le fond du Rhin , et recouverte par un calcaire pénéen qui se montre à peu de distance. Je n’ai pas vu cette superposition d’une mamière directe, mais elle est établie par l'inspection des lieux environ- nans , par le récit des ouvriers qui exploitent la carrière de Waldshut et par l’opimion des géognostes qui ‘ont décrit où simplement visité ce pays; quant à l’époque géognostique du calcaire , je ne puis la déterminer avee certitude , mais elle paraît rapporter ce calcaire à celui que nous désignons , avec M. Omalius d'Halloy , sous le nom de pénéen ( Zechstein ). L’Arkose est donc encore ici dans sa position ordinaire et paraît appartenir à la même époque géognostique que celle d’Aubenas. Elle est stratifiée en bancs: horizontaux puissans séparés par des lits d'argile sableuse dans lesquels on voit des géodes ou même des cavités allongées, drusiques , tapissées de quarz coloré en rouge ; ces mêmes cavités se présentent dans la roche elle-même et y sont tapissées des mêmes cristaux , et en outre de quarz laiteux, de calcaire spa- thique , de fluore ou chaux fluatée en cristaux cuboïdes- (11) rose twès-pâle , dont les arêtes et les angles sont mo- difiées par un grand nombre de facettes. Elle contient enfin du fer oligiste métalloïde , du fer oligiste terreux, tantôt comme fondu dans la roche , tantôt réuni en ro- gnons disséminés dans sa masse (1). | . . * Ainsicette Arkôse, placée immédiatement sur un gueiss mêlé de granite, c’est-à-dire, sur le granite-gneiss de quelques géognostes, renferme , comme sês congénères, des minéraux acidifères (carbonate et fluate) et deux sub- stances métalliques , le fer oligiste et le cuivre mala- chite , circonstances presque caractéristiques des Ar- - * koses. - SH. Ærkoses de la deuxième division. La texture grenue, grossière , entièrement due à l’a- grégation mécanique, est plus sensible et plus constante dans ces Arkoses que dans les premières. Elles sont, par conséquent, plus friables et souvent aussi à grains - plus fins. Elles renferment plus rarement des minéraux métalliques ou pierreux cristallisés, étrangers à leur (1) MM. Oeynhauser , de Dechen et de la Roche ont parlé de cette roche sous le nom de grès, en le rapportant au grès rouge et au grès bigarré des Vosges et de la Forêt - Noire, parce qu’ils considèrent ces roches comme appartenant à la même formation ; mais ils font spéciale- ment remarquer que ke granite qui lui est inférieur, passe au grès rouge d’une manière insensible par le gravier de granite (c’est bien l’Arkose) ; ils ajoutent que cette Arkose renferme , outre les minéraux que j'ai nom- més , des petits amas de malathite , et qu’elle est recouverte par lé cäl- caire gris de fumée qui renferme quelquefois au-dessus de la carrière à meules un lit de gypse ( Geogn. Umrisse der Rheinlanden , ete. Es- sen, 1825, zweites theil , pag. 26.) | (-x{2.) composition essentielle de quarz et de felspath, mais elles présentent plus souvent et plus abondamment .des paillettes de mica. Elles contiennent des débris. orga- niques végétaux, à - peu- près et: même absolument semblables à ceux qu’on connaît dans les terrains houil- lers ; enfin elles font généralement partie de ces ter- rains et ne diffèrent des psammites de ces mèmes terrains que par leurs caractères minéralogiques. Leur position ést donc bien déierminée, bien connue, et nous ne les imentionnons ici que pour ne passer sous silence aucune roche qui puisse se rapporter minéralogiquement aux Arkoses. Nous nous contenterons de citer quelques exemples de ces Arkoses sans les décrire. Laroched'agrégation quiestinterposéeà Saint-Etienne, département de la Loire, entre la grande masse de houille de 4 mètres, à la carrière dite de Joyaut , et les lits de houille supérieurs, et qui forme un: banc de plus de 20 mètres d'épaisseur, est une Arkose. Celle qui recouvre les derniers lits de houille etde fer carbonaté li- thoïde , et qui est traversée à la mine du Treuil par un grand nombre de tiges végétales, dans une position ver- ticale , est encore une Arkose très-bien caractérisée, Cette même roche, mais plus quarzeuse, avec un peu de ciment argiloïde interposé , un peu de mica , du felspath kaolinique blanc et de la barytine rosâtre, se présente dans le terrain houiller de Chabrignac, dé- partement de la Corrèze ; enveloppant de nombreux no- dules et grains de galène. La mine de houille de Montrelais en Bretagne , est ac- compagnée d’un banc d’Arkose très-dense , très-dure , d'un gris très-foncé , dont les fissures sont couvertes de : L (143) quarz hyalin cristallisé , de pyrite et de calcaire jaunis- sant én petits cristaux rhomboïdaux: + On voit une Arkose absolument semblable à ch de la mine du Treuil, dans les mines de houille de Percy, près de Newcastle sur Tyne , en Angleterre. Je crois pouvoir y rapporter ‘aussi les Arkoses mi- diaires qui font partie de la formation charbonneuse, bi - tumineuse et de mercure de la Glane, vers Meisenheim, dans le Palativat,, au pied occidental du Mont-Tonnerre. La qualité du combustible charbonneux , nommée houille sèche , la présence des poissons fossiles absolu- ment semblables à ceux du pays de Mansfeid , celle du mercure sulfuré et du proue sulfuré, plutôt en veinules et en amas irregubers qu'en filons, peuvent faire re- garder ce terrain comme tout-à- fait analogue au terrain de schiste bitumineux et cuivreux de la Hesse, et par conséquent comme montrant la limite inférieure des for- mations dans lesquelles je tâcherai de faire voir que les Aïkoses se présentent. Le calcaire pénéen qui le sar- monte et les sources salées qu’on connaît dans les envi- _rons de Coussel , semblent indiquer le terrain de sé- diment moyen, ou le terrain le plus supérieur de cette formation (1). ; 1 (1) J'avais vu ce terrain , mais seulement en passant , en 1812. Les . poissons et le mercure m’avaient fait soupçonner dès- lors qu’il pour- rait être de la même époque géognostique que les schistes cuivreux de la Hesse, supérieurs à la houille et inférieurs au calcaire pénéen. La des- cription très-caractérisée que M. de Bounard a donnée de ce terrain (Ann. des Mines , t, vi, p.50), et dans laquelle j'ai puisé la plupart des faits que je viens de rapporter, et l'opinion émise par M. de Bon- uard (p. 510), me semblent ne laisser aucun doute sur l’exactitude de (144) On voit, par ces exemples , que l’action chimique à encore eu de l'influence dans la formation de ces Ar koses , quoique le caractère d’agrégation mécanique soit ici tout-à-fait dominant , et que , malgré leur séparation des granites par des terrains de sédimens, elles présen- teut encore la plupart des caractères minéralogiques et géognostiques des Arkoses de la première division. S III. Arkoses de la troisième division. La place géognostique et par conséquent l’époque de formation de ces Arkoses est, comme on le verra, très-dif- ficile à assigner. Elle est peut-être la même que celle des Arkoses de la première division , peut-être aussi en est-elle considérablement éloignée. Le quarz y est dominant en grains hyalins shis ou moins gros, tantôt liés les uns avec les autres par uné force puissante et qu’on ne peut attribuer à la seule juxta-po- sition , tantôt au contraire si peu liés que ces Arkoses sont désagrégées et friables. Elles présentent moins qu'aucune autre des minéraux cristallisés ; le calcaire rhomboïdal , l’arragonite et la barytine sont presque les seuls qui s’y rencontrent. Le calcaire est probablement le moyen de la solide réunion des parties de quelques” unes de ces Arkoses. + ce rapprochement. Il serait importafit d’examiner si les schistes impres- sionnés , cités p. 509 , font partie des terrains à ichthyolite et à mer- cure, et dans ce cas si les impressions végétales sont des fougères où d’autres plantes lacustres, ou si elles appartiennent à des fucoïdes ou à des plantes marines, comme dans les schistes de la Hesse, C’est encore un secours eflicace que la géologie réclame de Fa botanique fos- sile, “is ee (145) Des kaolins impurs, du bitume, des corps orgahisés végétaux à l’état de lignite , des coquilles qui appartien: nent à des espèces lacustres ou fluviatiles sont les ma- tières minérales et les débris organiques qu’on trouve dans cette Arkose. Je ne puis citer que deux exemples d’Arkoses de cette division ; il est probable qu’il y en à un bien plus grand nombre qu’on reconnaîtra quand on aura porté son at- tention sur ces roches dont l'étude a été négligée parce qu’on lés appelait grès , et qu'on croyait en avoir assez dit quand on les avait désignés par ce nom. Le premier exemple de ces Arkoses se trouve en Auvergne ; les lieux où je les ai observées sont situés sur la rive gauche de l'Allier, entre Issoire ét Clermont, Les collines qui bordent cette rivière à l’ouest ont leur base ou plutôt leur noyau en granite coloré en rouge et peu solide; elles sont surmontées d’une roche d’agrégation qui est tantôt un véritable psammite à cause de la quantité de mica qu'il renferme ; ce psammite est friable, et ses masses sont composées de zones alterna- tivement rouges, vertes et blanchâtres. Le sommet de ces collines ,\composé d’une roche aussi friable, a été sillonné et divisé par les eaux en une multitude de cônés dont les bases se confondent. Cette disposition se voit d'Issoire à Saint-Yvoine en remontant l'Allier ; mais après Coude se présente la colline de Montpeyroux , qui est presque entièrement formée d’une véritable Arkose , rougeître, jtunâtre, grisätre et même brune, composée uniquement de quarz hyalin grisâtre, et de felspath blanchâtre et constituant une roche très - dure, très-solide dont on fait . dès meules de moulin fort recherchées. VILLE, | 10 (146 ) La position relative de cette roche depuis Issoire jus qu'à Clermont, et dans les environs de cette ville, est généralement la même; elle est souvent immédiatement placée sur le granite, et composée non - seulement des mèmes élémens que le granite inférieur, maïs ses cou leurs le rappellent également, car on a dit tout-à-l’heure que ce granite était plutôl rouge que gris. L’Arkose est dans quelques endroits recouverte par ‘une roche calcaire bien différente de celle qui recouvre les Arkoses de la première division : ici c’est un calcaire d’eau douce très-bien caractérisé, pétri d’ane multitude de coquilles fluviatiles ou lacustres, et de même qu'aux environs d'Avalon les gryphées s'associent aux parties supérieures des Arkoses, demème ici les Iymnées, bu- limes, planorbes, etc., se voient dans l’intérieur même de cette roche. La position de ces Arkoses, par rapport au granite qui forme la base des terrains volcaniques et des terrains de sédiment de l'Auvergne , se voit d’une manière très- claire au Puy-de-Chatel, au nord de Royat, près de Clermont. L'Arkose à grains assez gros de quarz et de felspath se présente en bancs inclinés, appuyés immé- diatement contre le granite qui forme la masse princi- pale du petit monticule qu’on nomme le Puy-de-Chatel. Le granite est divisé par un grand nombre de fissures remplies d’üne brèche de fragmens de granite, cimentés par du fer limoneux : les fentes et cavités de cette brèche granitique qui représente une Arkose à gros grains , sont elles -mèmes remplies et tapissées des cristaux de ba- ryte sulfatée , remarquables par leur volume et leur net- teté. La partie supérieure de la masse d’Arkose est péné- D: “pp h ps ( 147 ) trée de bitume. Aïnsi la barytine, minéral qui accom- pagne si souvent les Arkoses , se représenté encore ici avec cette roche qui semble se lier, par cette circon- : stance et par sa position immédiate sur le granite, avec les Arkoses de la première division. La barytine , lg bitume et l’arragouite accompagnent également l’Arkose dans un lieu plus éloigné de Cler- mont, au Puy-de-Corent. On voit au pied de cette col- line , sur le bord de 4’ Allier, en allant de la surface à la profondeur, ou de haut en bas ; d’abord le calcaire d’eau douce rempli de lymnées et de planorbes; ensuite l'Ar- kose ; qui est ici très - dense, très- dure, imprégnée de calcaire dans ses parties supérieures, et pénétrée de bitume dans ses parties inférieures : elle est stratifiée, et ren- ferme entre ses couches de l’arragonite fibreuse. Cette . Arkose n'est pas placée ici immédiatement sur le granite, elle repose sur un calcaire compacte, bitumineux, fissuré dans toutes sortes de directions , et dont les fissures sont : remplies de bitume ; d’arragonite et de barytine. Je me borne à ces exemples de position de l’Arkose en Auvergue ; ils suffisent pour faire voir les caractères ou particularités, tirés de sa position sur le granite et de la présence de minéraux cristallisés. L’arragonite et la barytine se montrent dans cette Arkose comme dans celle de la première division ; maïs je ne sache pas qu'on y ait vu de substance métallique autre que du fer oxidé limoneux. Le second exemple est pris dans un pays bien éloigné de celui qu’on vient de citer ; c’est en Bohême, près de Carlsbad , que je crois avoir reconnu une Arkose sem- blable à celle d'Auvergne. IT y a déjà entre les environs ( 148 ) de Carlsbad et l’Auvergne une grande analogie de con sütution géognostique : c'est de part.et d'autre un pla=. teau granitique surmonté de roches trapéennes, ba- saltiques ,, mème laviques , avec des sources minérales. chaudes tenant en dissolution une grande quantité de cal- caire. On y voit aussi des kaolins impurs , comme ceux de Souxillange, près d’Issoire. L’Arkose, ici très-quarzeuse, pourrait être nommée grès à gros grains , si elle ne renfermait quelques parties . de felspath, et si la position géognostique ne décidait à regarder cette roche comme une Arkose. Elle recouvre, ‘en effet, des collines basses de granite porphyroïde; elle est grise, très-dure , à gros grains de quarz hyalin, mêlé de grains de felspath aliéré.. Elle est en baries puissans,, pénétrant dans les anfractuosités des vallons granitiques. Ceux de ces bancs qui sont sur la pente des coteaux ont été brisés; une partie de leurs débris volumineux sont restés épars sur la crête des collines, comme on peut le remarquer en allant de Carlsbad à Elbogen par la grande route. Une autre :partie est tombée jusque dans le fond des vallées et a pénétré dans les dépôts de kaolin qui.se montrent quelquefois au pied de ces collines. Cette Arkose est la moins bien caractérisée de toutes celles qui ont été mentionnées dans cetie Notice; sans son analogie avec celle de l'Auvergne, on serait tenté de la regarder comme un vrai grès du terrain de sédiment supérieur ; et avec d'autant plus de raison qu’elle est accompagnée dans quelques endroits (au débouché de la vallée de Carlsbad, dans l'Eger , et sur la rive opposée de cette rivière) de fragmens de lignite et de très-bonrie argile plastique, quenous avons déjà mentionnés ailleurs. ( 149.) Anr. 3. Détermination de la position géognostique rue des Arkoses. “44 : 122 AL Les Arkoses, par leur position sans intermédiaire sur le granite’, démontrée d'une manière évidente par es exemples que je viens de rapporter, et par leur liaison avec cette roche, semblent avoir été formées immédiatement après elle et par conséquent être d’une mêmé époque géognostique que Îles terrains de trau- mate de la formation de transition , qu'on considère comme la plus'ancienne après les terrains primitifs, et comme formant le passage de ceux-ci aux terrains de sé- diment. Mais en comparant les particularités et carac- _Aères géologiques des deux terrains ; considérés isolément et sans égard à leur place dans la série des formations, on-remarquera des différences nombreuses et fondamen- tales qui: pourront nous conduire à des conséquences assez singulières et peut-être inattedues. Le terrain de traumate (ubergahge- grauvake) est composé de phyllades paillettés ; de poudingues anagé- niques , de psammité commun et sthistéidé, de schisté argileux, de phtanites {kieselschiefer), etc, Il offre , par conséquent, un: dépôt puissant de fochés’argiloïdes ou sabletses qui n’ont aucun rapport de nature ni de struc- ture avec le térrain de granite, de gheïss ‘où de mica: schiste sur dlèquel on suppose qu'il ést placé et d'où semblent être sorties les substancesminérales, pierren- ses.et métalliques qui se rencontrent ; cristallisées } dans ee terrain sédimenteux. RDC TOUL “Le terrain de:traumate est donc composé de matériaux tout-à-fait différens de ceux du terrain granitique sue (150 ) | lequel on présume qu'il repose : il tire nécessairement son origine d’une autre sourcé et doit avoir été formé de tout autres matériaux qui peuvent même venir de très- loin: des Le terrain ge traumatc: esl stratifié d'ans manière assez distincte. Sa stratification est coupée et, traversée par des filons ou des veines qui renferment des minéraux très-variés. On dirait qu'après avoir été déposé il a été brisé et comme fendu par la force ou par la cause qui a introduit ces minéraux dans ses fentes et dans ses cavi- tés. Aussi est-ce le terrain des filons réguliers , des amas . couchés et des veinules minérales. Les terrains de houille ancienne ou filicifère qui vien- . nent ordinairement au-dessus des terrains, de transition calcaire ou de traumate, ont des caractères si connus et si évidemment différens de ceux des Arkoses, que je n’en ferais aucune mention si on n'avait pas trouvé dans ces derniers terrains des, débris végétaux qui semblent au premier aspect avoir. .de la ressemblance avec. les fou- gères des terrains houillers; mais un examen scrupuleux, une comparaison attentive de ces empreintes végétales et de celles de houille, a fait voir qu'elles étaientdiflérentes, et a montré en, même temps de quelle valeur sont les services. que la considération des corps ofganisés fossiles rend à la géologie, : -, Si Ainsi les Arkoses de Jä première divisoll Sn les débris de végétaux monocotylédons qu'elles renferment quelquefois, malgré les petits amas charbonnéux qu'elles ‘ présentent , n’appartiennent pas à l’époque de la.forma- tion des anciennes houilles ; elles. me sont pas. plus an- ciennes qu'elles, mais elles ne pafaissent pas non plus : CASE }) . être beaucoup plus nouvelles : elles semblent dans 06 ques cas les avoir suivies presque immédiatement. La disposition , la nature et l’origine des Arkoses de la première division présentent donc des circonstatices tout- à-fait différentes de celles que nous venons de rappeler comme propres aux terrains de traumate et aux térrains _ houillers. | | . “Il n'en est pas de mème des Arkoses de la ééiée di- vision ; cér on ne peut se refuser à regarder le gravier blane , qui recouvre à Saint-Étienne le terrain houiller dans quelques points, et notâmment dans le Jieu où il s’est présenté traversé par une forêt de tige verticale, et célui qui alterne avec les couches de ce terrain; comme appartenant , au moins minéralogiquement ; aux Arkoses ; puisqu'il a la même Er que cette sorte de roche. s° ‘4 LAND. FRAIS La stratification des Arkoses est broière et rénale fois on ne peut la reconnaître nettement, Nous avons déjà dit, et les caractères minéralogiques l’établissent d’une manière positive, qu’ellés sont composés des mêmes — élémens que le granite. L'élément lé plus durable , qui est’ le quarz, estaussi le plus abéndant ; l’éléméut le plus séparablé, le plus susceptible d'être emporté au loin, le mica , né s’y trouve plus où y est très-rare; élément le plus décomposable , le felspath, y est souvent à l'état d'altération , soit en kaolin , soit même en argilolite. C’est aussi un gîte des minéraux acidifères et des mi] néraux métalliques ; qui se présentent ordinairement en filons dans tome autre roche ; maïs ici la matière de ces _ minéraux était répandue dans la masse même de l’Arkose, et à mesure que celle-ci se solidifiait par dépôt et par ( 152 ) agrégation , les minerais dissous se réunissaient en petits amas cristallins ou tapissaient dé leurs cristaux les ca- vités de l'Arkose. Il n’y a ici que des nodules , des amas, et quelques druses; on ne voit plus ou presque plus de filons, ni même de veines ou amas-couchés, de quelque étendue... : | Le chrôme des Écouchets, la pyrite de Hoer, le fer oligiste et les fluores de Waldshut , la galène du Bley- berg, das le Palatinat, le cuivre en différens états de Chessy, etc. , sont des exemples frappans de, cette dispo- sition ; et lors même qu’on ne les rapporterait pas tous à Ja mème époque de formation , ils appartiennent tous au terrain d’Arkose ; tel que nous venons de le carac- tériser. / | Ces minéraux et ces minerais push étre sortis des terrains que recouvre l’Arkose et dont elle paraît être elle-mème-la continuation, car on les suit jusque dans ces roches ; et soit qu'ils en sortent; soit qu'ils y entrent, ils prouvent toujours ce que nous voulons établir comme un fait assez général, c’est la continuité de nature et de phénomène qui a eu lieu-entrela formation des Arkoses de la première et de la troisième division et celle des granites. Cette continuité est visible et évidente dans quelques lieux (Avalon, Montjeux près d'Autun, les Écouchets , Chessy), quelle qe x soit l'hypothèse qu'on adopte. T'elles sont les circonstances s caractéristiques de gise- ment des Arkoses, circonstances remarquables par leur généralité, et qui sufliraient seules pour donner de l'in- térèt à l’histoire géognostique de cette roche, lors même qu'on ne pourrait la rapporter avec certitude à aucune (168) époque géognostique déterminée ; ow lors mème qu'on ne la considérerait que comme un membre subordonné d’une grande formation , on enfin que ne voulant pas la regarder comme un terrain propre, on ne la considé- rerait que comme une roche particulière , entrant dans la composition de ce que l’on appelle un terrain. Les faits qu’on vient d’exposer montrent que les Ar- koses de la première et de la troisième division sont en liaison intime avec le granite, et qu'elles doivent avoir suivi immédiatement cette roche. Cependant elles n° ap- partiennent pas aux terrains de transilion qui sont regar- dés comme les roches les plus anciennes après les & gra nites ; elles ne possèdent aucun des caractères de ‘ces terrains ; elles paraissent même plus nouvelles que les terrains houillérs , par la. nature des végétaux fossiles qu’elles renférment et qui n'ont, comme nous l'avons dit, presque rien de commun avec ceux dés terrains houillers. 1 je STIÉ Ep 115 mére C’est déjà une disposition éitishitis ‘ne singu- lière, une sorte d’'anomalie/géologique que de. voir une roche , d'une époque de formation.évidemment différente de celle des terrains de-transition etdes terrains houillers, et très -probablement postérieure à ces terrains, être en liaison intime avec une autre roche , le granite, qui fait partie d’un terrain généralement regardé comme beaucoup plus-ancien, en sorte que ces deux Arkoses offriraient cette singulière contradiction d’être, par leur liaison avec Je granite, de la même époque que cette roche, et par con- séquent plus anciennes que les terrains de transition. et que les terrains houillers , et cependant plus nouvelles que ceux-ci par les circonstances de leur superposition ( 154 ) et de la nature des corps + fossiles qu’elles ren ferment. | Mais pour rendre cette ‘singulière conséquence plus évidente, avant de ‘chercher à se l'expliquer , il faut examiner à quelle époque géognostique ou à quelle for- mation ces circonstances etices débris organiques doivent faire rapporter les Arkoses. Trois ordres de faits ou d’ observations peuven nous y conduire. CO < La nature bien déterminée des Lenainte qui re- couvrent les Arkoses. À | 20.. Les espèces de débris organiques qu'elles ren- ferment. sé oi Le nr 3°. La nature 30 sou del Msn minéraux. et des mé- taux qu’on rencontre dans les terrains. d’Arkose.. Des Arkoses que j'ai décrites comme exemples de la première division , quatre séulement se sont montrées re- couvertes d’une manière évidente ; celles d'Aubenas , _ d’Avalon, de Chessy'et de Remilly. : Dans celle d’ Aubenas , c’est un calcairé qui tésenibié au calcaire pénéen par sa itéxture, ses parties métalli- ques et ses ammonites; das celle d’Avalon , c’est le cal- caire à gryphées arquées où Jiäs ; et peut-être entre lui et : l'Arkose, un calcairé coquillier nommé lumachélle par M. de Bonnard , et qui pourrait bien se rapporter au cal- câire conedlilien (Muschelkalk). À mens je mai pas. | vudiréétement la superposition, mais j'ai vu et recueilli lés calcaires et les pétrifications qui entourent le terrain d’arkoses , et j'ai su que les ingénieurs qui ont étudié cè gite de minerai considéraient ces calcaires comme lui « (‘0x ) | étant supérieur. C’est encore le lias avec sés ryphées ars | quées, ses bélemnites, ses armonites, etc:1: Enfin’, à Remilly on n 'admettait la superposition que par indüetion de la disposition des roches environnantes ; ais M. Paroto vient de reconnaitre distinctement Ve l'Arkose de ce-lieunéthit directement récouvérté pat le calcaire à gryphées: "T2 | "Or, quels terrains tréttoHE nous au-dessous du lias et du calcaire conchilien? C’est le grès bigatré , 1e calcaire pénéen et le schiste bitumineux. Au- dessous viennent les psephites et les houilles filicifères : mais nois devons nds arrêter ici ,-puisqué tout porte à croiré € que 1 tér- )# rain d'Arkose est supéieur à la houille. Jr P2 Voilà donc la placé des Arkoses indiqués par & cette re mière série d'observations. | è “La seconde série , celle qui est relative aux débris pie: n'ofre que deux bn , et encore )14) is possède à à elle seule : üune très - grande valeur. C'est l'observation c qui est ratite aüx em reintes si, bien |. tônservées dans l’Arkose de Hoër, qui, déterminées et is nt _ discutées par M.' Adolphe Brongniart,, mon fils, se Ba 41) räpportent toutes aux débris végétaux trouvés dans le grès bigarré et dans des terrains que semblent en être uné dépendance. Les bgés et empreintés trouvées dans F Arkose de Blavosy n ont pu être déterr minées ; ; ce.qu'on én éonnaît n'offre rien qui soit en opposition avec ce que nous ont appris les FNicites meniscioides, les nil- np etc. ; des ATOME de pop : . (156 ) placer les Arkoses dans la formation des grès an 4 ou peu avant cette formation, La troisième série de faits qui est relative à la nature des minéraux renfermés dans les Arkoses; n’a pas la même valeur que les précédentes ; mais elle compense , par le nombre et la généralité de ses caractères , ce’ qui lui manque en valeur. On y trouve généralement des mine- rais métalliques et des minéraux acidifères , disséminés et en petits amas ; mais non en filons. Ces minéraux sont les mêmes que ceux qu’on rencontre dans le grès bigarré el dans les schistes bitumineux , roches qui terminent, l'une vers le haut et l’autre vers,le bas,, la suite de celles qui peuvent renfermer les Arkoses, Si, comme je le pré+ sume, les terrains hydrargyrifères du Mont-Tonnerre se Fapportenhs à la formation des -Arkoses , les poissons qui s y trouvent, en les éloignant des psammites houil- lers, les rapprochent des schistes cuivreux à ichthyo lites du pays de Mansfeld , et, les placent, soit dans ce terrain , soit entre lui et le grès bigarré. La barytine qu’on trouve. dans ce grès en Fe pri , en Lorraine, en Souabe, etc. ; "le: plomb carbonaté qu’ on connaît dans celui du pays de | Bade , du duché de Wartzbourg. à CLC +5; les empreintes de calamite et de fougèr es, accompagnées de quelques lits charbonneux qu on cite dans ce terais blissent de nombreuses a 4 fes géognostiques entre les Arkoses et les roclies qui. s'étendent du grès bigarré au schiste bitumineux. sa LU Cette troisième série de. faits concourt donc avec. les deux autres à assigner la place des Arkoses dans les ter- rains de sédiment inférieur , depuis le grès bigarré Jus= qu'au schiste bitumineux. (157 ) Mais. les observations relatives aux rapports des ter _ rains d’Arkose avec les terrains inférieurs, montrent sa _ liaison intime avec le granite, Nous l'avons vue à la montagne de Montjeu près-d'Autun ; à Avalon, où M. de Bonnard l’a fait remarquer d’une manière expli- cite (). M. Voltz, qui appelle cette roche grès vos- gien ; la compare à du granite broyé (2). Si donc sa formation avait suivi sans interruption celle du granite , ‘ 2. (1) Mém. r p- bin et 475. . (2) Car nous regardons le grès vosgien de cet ingénieur des mines comme appartenant aux Arkoses ; il en a la position, puisqu'il est sur Le granite , les caractères minéralogiques, puisqu'il est composé de quarz et de felspath , et le caractère géognostique, puisqu'il renferme la bary- tine, substance minérale qui accompagne presque toujours les Arko- ses. El le place, il est vrai, beaucoup au-dessous du grès bigarré, dont il le sépare et le distingue ; mais Le caractère des Arkoses semble être _ précisément d’appartenir à différentes époques de formation par ses di- verses parties , au granite qu’elle recouvre par la partie inférieure ‘de ses masses , el au terrain qui la recouvre immédiatement par la partie supérieure , de remplir pour ainsi dire en partie ou en totalité l’espace compris entre le granite et le grès bigarré, et de remplacer, suivant les lieux , soït toutes les roches, soit une partie seulement de celles qui se montrent dans cet espace. M. Voltz, dans ure lettre à M. de Bonnard du 3 mai 1825, confirme ces rapprochemens d’une manière très-précise. « Le passage oénailile » du granite aux roches arénacées, dit-il, est un phénomène qui m’a » frappé ét qui fait voir que la formation des Arkoses a eu lieu dans’ » des circonstances analogues , sous bien: des. rapports , à celle du grès » vosgien. » Il dit plus loin : « A Hargarten , le grès bigarré passe FLN HR au grès yosgien , » et le terrain salifère manque. Quant au grès vosgien , il se pourrait ! “» qu'il fût l'équivalent du calcaire pénéen (zechstein ) ou le système in - *» férieur da grès bigarré , système qui diffère sous tous les rapports du » système supérieur du grès bigarré, » gs ( 158 ) comme une écume surnage une matière fondue, ot. comme une eau-mère trouble ; mêle ses dépôts et ses cristaux impurs avec: la surface de la masse crystalline qu'elle a produite ; ne pourrait-on Pas , ne devrait-on pas même en tirer la conséquence que la formation du granite , ou au moins de ces granites , n'est pas très- éloignée de l'époque de la formation des grès bigarrés ; et l’autre conséquence encore plus singulière que la formation de ces granites est postérieure aux terrains de transition, et peut-être même au terrain houiller. Voyons si d’autres observations ne conduisent pas au même résultat par une autre route, | En examinant quels sont les terrains qu: se sont montrés sur le granite, dans les cas peu nombreux il est vrai, où on a vu celte roche immédiatement et clai- _rement recouverte , on rémarque que c’est presque tou- jours des terrains de sédiment inférieurs, même des terrains encore plus nouveaux, et qu'il est rare au con- iraire qu’on puisse prouver que le granite ait été claire- ment reconnu immédiatement sous les terrains de tran- sition , et même sous les terrains houillers (r). | Aïnsi, dans les exemples que j’ai décrits dans ce Mé- moire, et qui ont montré le granite recouvert d’une manière distincte, ce ne sont pas des terrains de transi- tion qu’on trouve appliqués sûr cette roche , mais des terrains beaucoup plus nouveaux. Près d’ ART où le granite se voit réellement et / (1) On ne «ite ns de one de la houille sur le granite ou sur les roches de cette même formation , que dans Le centre de la France, principalement dans la partie méridionale du bas- sin houiller de Saint-Étienne. ( 159 ) immédiatement placé sous un terrain de sédiment , c’est de calcaire jurassique , ou au moins un calcaire oolitique qui le recouvre, et par conséquent un terrain encore plus nouveau que ceux que j'ai cités plus haut (1). En parcourant la description des diflérens pays qui présentent soit des granites, soit des terrains de trausition, on ne voit presque jamais les premiers recouverts par les seconds , ni ceux-ci placés clairement sur le granite. Les coupes de l'Angleterre où ces deux sortes de terrains se montrent fréquemment , les présentent toujours séparés l'un de l’autre par des schistes et d’autres roches, et alors la trace des superpositions certaines est perdue, surtout quand il s’agit de terrains non stratifiés ou de stratification très-inclinée et très-dérangée. .… On pourrait donc présumer que certains granites sont postérieurs , non-seulement aux terrains de transition , mais encore en partie à quelques terrains houillers et d’ine époque de formation de très-peu antérieure à celle des calcaires pénéen, du grès bigarré et du lias. Si . Là . . . on n’a observé que rarement et peut-être jamais claire- ment , c'est-à-dire d’une manière immédiate , cette super- position , cela tient aux causes même de la formation 2 = qui ont dù apporter dans le point de contact des pertur- bations, des amas de débris qui le cachent, et qu'aucun intérêt n’a porté à percer. Au reste la première opinion est admise pour la Norwège , la Saxe, etc., par les géo- gnostes les plus distingués ; et M. Marzari l’a rendue cé- lèbre par les observations qu'il a faites dans la vallée de » (1) M. Hérault a reconnu et décrit cette curieuse disposition , que j'ai eu occasion de voir aussi sur les lieux, . ( 166 }) | l'Avisio, en Tyrol, sur ce _ il appelle le granite ter” tiaire. Les progrès de la science hi doivent avoir pour résultat de multiplier les distinctions et les divi- sions en faisant reconnaître des différences ontre des phénomènes qui étaient confondus: Il faut maintenant admettre que le mot d'époque géognostique doit avoir une acception bien différente ; suivant le mode de formation du terrain auquel on l’applique ; ainsi, lors- qu'il s'agit d'un terrain précipité par voie chimique . Ou par voie mécanique du liquide qui le tenait en dis- solution ou en suspension , l’époque de l’appärition de ce terrain à la surface du globe est la même que son époque de formation ; et ce terrain est entièrement su périeur et complètement postérieur à ceux qu’il recouvre. Mais s’il s’agit d’un terrain qui soit sorti à l’état liquide ou pâteux de l'intérieur de Ia terre pour s’épan< cher à sa surface, -son époque de formation dans la source d’où il vient, ou plutôt celle de cette source, est très-différente de son époque d’apparition par expan+ sion à la surface de la terre. Cette dernière époque est déterminée par les espèces de corps minéraux qui com- posaient la surface du globe au moment de son. -épau- chement et par l'existence des corps organisés qui l'habitaient. Ces corps spécifient les époques de forma= tion ou d'apparition de ces roches, comme les différens monumens historiques, enfouis sous les laves du Vésuve, spécifient l’origine ou l’âge de ces laves, quoiqu’elles partent peut-être toutes d’une même source intérieure. Or, il est présumable que la plupart des roches dures , cristallisées, non stratifices , sont sorties de l'in- ( 161 ) térieur de la terre pour s'épancher à sa surface à dif- férentes époques , et qu’elles ont recouvert ou des roches de même nature , ou des roches généralement moins du- res, non cristallisées | déposées par sédiment et renfer- mant des débris de corps organisés , vivant soit dans les milieux qui tenaient en suspension les matériaux de ces roches , soit sur les terres qui formaient les parties sèches du globe vers la même époque, C’est donc par l'examen des roches de sédiment , pla- cées sous le granite et des débris organiques qu'elles contiennent, qu'on pourra déterminer , non pas l’époque de formation du granite, mais son époque d'apparition * par expausion. Or , comme le granite , en sortant ainsi pour se répandre sur divers terrains, a dû briser et soulever ces terrains, et à pu également se solidifier au-dessous d'eux, il est tout simple qu’on le trouve sous ces terrains aussi bien que sur eux ; et comme il est possible , quoique beaucoup moins présumable , qu'il soit sorti de l’intérieur de Ja terre , à différentes épo- ques, pour s'épancher à sa surface, il est également possible qu’on le trouve, suivant les lieux et les temps, tantôt inférieur et tantôt supérieur à la même roche : mais la roche qui lui sera constamment supérieure , fait négatif difiicile à établir, ou qui sera intimement liée à sa surface ou à l’une de ses dépendances , observation plus positive et plus facile à faire, sera celle qui in- diquera l’époque la plus récente des phénomènes de l'expansion de ces granites à la surface de la terre. Pour en revenir aux Arkoses, objet principal de cette Notice , il me semble que ces roches peuvent nous servir de chronomètre géologique pour déterminer une des vut. 11, ( 162.) apparitions du granite à la surface de la terre , si toute- fois il y en a eu plusieurs, Elles sont si intimement liées à avec cette roche, qu'on ne peut supposer un long intervalle ni une grande dif- férence de phénomènes entre la cristallisation complète k du granite et la demi-cristallisation des Arkoses compo- sées des mêmes élémens que lui. D'une autre part, les Arkoses sont liées avec le grès bigarré ; elles en renferment les débris organiques ; elles renferment également les débris organiques du lias : elles se sont donc formées à la surface du globe à l’é- poque où ces roches et ces êtres couvraient RAR parties de cette surface. Or , si les faits exposés dans cette Notice sont anssi exacts et aussi généraux que nous le supposons , si les premières conséquences que nous en avons tirées sont vraies , les Arkoses nous apprendront qu'une apparition du granite , et peut-être la dernière , a eu lieu à la sur- face de la terre à l’époque du grès bigarré; et pour conclusion assez remarquable, que certains granites sont, pour parler la langue des géognostes , de la for- mation des grès bigarrés. EXPLICATION DE LA PLANCHE XXV. Fig. 1. Coupe du terrain d’Arkose de Remilly, entre Dijon et Vitteaux, par M. Pareto. Y, vallon du ruisseau de la Belle-Fontaine ; À , granite ; B ; Arkose; m, marnes argileuses, et c, lits de calcaire compacte; ©, cal- caire à gryphées arquées ; M7, marnes ; D, calcaire blanc juras- sique ; À , village de Remillÿ ; T, télégraphe. Fig. à. Rapports des Arkoses, du psammite et du calcaire, route de Mercuer à Aubenas. ( 163 ) À , terrain d’Arkose ; à, lits argileux verdâtreset rosâtres ; », Arkose commune et granitoide ; c, psammite sableux micacé, fissile ; d, Ar- kose granitoïde ; e, Arkose miliaire; B, calcaire sublamellaire jannâtre ; €, brèche OR, à D, calcaires compactes divers. | Fig. 3. Colline au S.-O, du village de Mercuer. D , calcaire compacte gris de fumée métallifère ; a , pont sur le vallon de séparation des deux collines ; C , fond du vallon dont les deux ne sont formées de granite vers le bas , et d’Arkose vers le haut ; A, granite; B, terrain d’Arkoses ct de PP! b, route du Mercuer à Aubenas. +. — L! Cowsmérarions générales sur le genre Veronica, et sur quelques genres des familles ou sections voisines SA À Par M. Auc. Duvau. La huitième classe du Genera plantarum, bien liée par plusieurs caractères généraux, se compose de fa- milles qui sont également plus ou moins liées entre elles. Aussi M. Brown, M. Decandolle (dans son ordre in- verse ) et M. Kunth ont fait peu de changemens dans la série de M. de Jussieu. Malgré les travaux de ces illustres auteurs, il reste encore beaucoup à faire dans cetie classe ; c'est comme une vaste carrière à l'exploitation de la- quelle peuvént être admis même les ouvriers d’un ordre inférieur. J'ai donc cru pouvoir y prendre part. Les ma- nœuvres de la science recueillent des faits : les maitres établissent les principes. Le genre f’eronica , dont j'ai depuis quelque temps fait une étude plus spéciale , est déjà assez nombreux en espèces et assez varié dans ses formes pour occuper pen- C164) dant des années un modeste amateur. J'avais donc cru pouvoir me renfermer dans ce petit domaine ; mais les études comparatives ont , depuis un quart de siècle , fait de tels progrès, qu’elles dominent toutes les sciences naturelles : on y tient compte des aflinités les plus éloi- gnées ; aucun objet n’est isolé. Je n'ai donc pu rester en solitude avec mes Véroni- ques , et je me suis vu forcé de m'occuper aussi de leurs voisines. ; Mon but ici n’est-point de donner une description dé-” taillée même du genre Veronica. Ce sera l'objet d’un travail spécial que je me propose de publier plus tard, et pour lequel j’ai déjà rassemblé de nombreux maté- riaux. Pour le moment, j’exposerai seulement ses géné- ralités , en passant en revue ses principaux organes ; puis je communiquerai quelques observations sur plusieurs genres qui ont plus ou moins de rapports avec lui. Je ne vois pas de raison pour changer la division lin- néenne du f’eronica en trois sections : Spicæ terminales. Spicæ laterales: Flores solitarii. Elle se trouve même confirmée en partie par un ca- ractère dont je parlerai un peu en détail. Maïs chacune de ces sections offre des groupes, dont quelques-uns sont très - marqués , par exemple celui dont le Ÿ. latifolia (dans la deuxième section ) peut être considéré comme le. type. | : Dans toutes les espèces, une Bractée simple, à une nervure , recouvre la base du pédoncule, qui porte une seule fleur. ( 165 ) Le Style simple est, dans la première section , en gé- néral plus long que la corolle , coudé et incliné en avant * vers la base après la fécondation. Il est , dans les deux autres , plus court que la corolle , ou de même longueur qu'elle, et reste droit. Le Stigmate , également simple , est quelquefois un peu renflé , et celui du Ÿ. anagallis est muni de nom- breuses papilles. Le Placenta se compose de deux lames soudées ensem- ble et avec les bords des valves. Au milieu, ou au-dessus du milieu , ces deux lames soutiennent un nombre indéfini de Podospermes (nuls dans les Ÿ. hederæfolia et cymbalariæfolia ) auxquels sont attachées les graines de formes diverses, selon les sections , et même selon les groupes , dans les deuxième et troisième sections. La Capsule, également de formes très-diverses , est composée de deux Loges bivalves: j'en ai souvent tobservé trois dans les première et troisième sections. La Déhiscence est loculicide dans les trois sections ; mais elle est aussi un peu septicide dans les espèces d'Europe et d'Asie, et souvent elle est complètement telle dans les espèces australasiennes des première et deuxième sections. C’est ce qu’on observe dans le W. sa- licifolia de la première; dans les Ÿ, labiata et formo- sa ,-que je dois à l’obligeance de M. Brown ; dans le Y, Diemeniana , nouvelle et fort belle espèce de la terre de Diemen , rapportée par M. de La Billardière , qui a bien voulu me permettre de la publier ; dans le ”. per- foliata, espèce remarquable sous plusieurs rapports, dont M. d’Urville a eu la générosité de partager avec moi ( 166 ) un échantillon unique. Dans une des capsules dont il est uni, les quatre valves présentent cette double déhis- cence jusqu'à leur base. (PI. xxvi, fig. 4: ) Voilà donc un placenta libre , caractère tout nouveau dans ce genre. M. de Jussieu l’avait regardé comme sufhi- sant pour placer le Æebe magellanica (F. decupata) parmi les Jasminées. Mais, lors de la publication du Generu , les espèces australasiennes qui présentent ce caractère, n'étaient pas connues ou avaient été imparfai- tement décrites. Faudra-1-il donc exclure du genre Veronica les es- pèces dans lesquelles on trouve un placenta libre ? Cette question devrait sans doute être résolue affirma- tivement , si dans ces espèces le placenta était toujours et essentiellement libre; maïs il ne l’est pas , à beaucoup près, constamment , et même alors il ne l’est qu’acci- déntéllement et par un effét de déhiscence. On peut s’en convaincre en faisant, avant la parfaite maturité, des sections transversales sur des capsules de ces mêmes es- pèces , qui, comme dans les autres , offrent alors un pla- centa soudé avec les bords des valves. | Cet état de la capsule peut être attribué en partie à la plus grande intensité de la chaleur des pays, d’où les plantes sont originaires. Toutes les espèces sous-ligneu- ses qu'on y trouve sont aussi d’une contexture plus sèche que les espèces européennes voisines ; elles noir- cissent également davantage à la dessiccation, et prennent la teinte de nos Mélampyres et Pédiculaires.. - J'ai examiné avec quelque soin üne des espèces les plus communes dw genre, dont les graines présentent des caractères très-remarquables , et étrangers en partie ( 167 } aux graines de ses congénères : je veux parler du F. Ae- deræfolia , qui , sous ce rapport, paraîtrait ne point ap- partenir au genre dont nous parlons. A la maturité, le We: PER , comme dans plu- “sieurs autres espèces , libre par l'effet de la déhiscence ; mais chaque loge contient deux graines dépourvues , ainsi que nous l’avons vu, de podospermes , et attachées au haut du placenta, contre lequel leur face inférieure est appliquée. Ces graines sont rondes et creusées en forme d’ombilic ; chacune d’elles est munie, au fond, d’une membrane circulaire, qui en occupe le milieu, et s'élève jusqu’au niveau de ses bords. D’un autre côté , de hile se prolonge parallèlement à la graine sous la forme d’un corps cylindrique, terminé à son extrémité par deux ou trois globules à moitié renfermées dans la membrane, et qui fixent la graine au placenta. (PI. xxvr, fig. 5.) Ces caractères se retrouvent dans le #. cymbala- riæfolia , qui ne difière es ji pes le calice, du 7. hederæfolia. Mais toutes deux diffèrent par hésite graines “AE plus du F’eronica que'les Sibthorpia et Disandra , et même les Ærinacées ; aussi avais-je pensé à en faire un genre distinct. De graves autorités m'en ont détourné. L'établissement de genres sûr un seul caractère , lorsque tous les autres et le facies général étaient homogènes , n’a contribué que trop à l'encombrement de la Botani- que. d Au reste, un examen attentif fait découvrir dans les graines de quelques espèces voisines , telles que les 7. agrestis, Buxbaumi, calycina, R. Brown, etc., des ren- foncemens et des membranes, qui leur donnent des rap- ( 168 ) ports suffisamment marqués avec les graines , dont il est ici question. | Les Véroniques offrent un caractère , qui a été signalé, mais dont l'importance ne me paraît pas avoir été suffi- samment appréciée. C’est un organe charnu et d’un vert pâle, placé'en dedans de la corolle. Dans le premier âge de la fleur, il entoure la base de l'ovaire , que quelque- fois il enveloppe en grande partie, et avec lequel il pa- raît intimement soudé , du moins dans un grand nombre d'espèces. Maïs , à la maturité , il passe de l’état charnu à l’état membraneux , et reste adhérent au calice, quand on détache celui-ei de la capsule. On voit par cette description combien je dois être em- barrassé pour lui assigner un nom , aucun de ceux qui ont été appliqués aux organes , en apparence du même genre , ne lui convenant parfaitement. Un nouveau nom, qui serait significatif ou pittoresque, serait aussi plus ou moins long ; et probablement un peu barbare. J'aime mieux me contenter d'un nom connu, et je me décide pour celui de Disque. La corolle des Véroniques se détachant en général du réceptacle avec-une extrême facilité , il est souvent fort difiicile de reconnaître sa véritable position ou insertion , surtout dans les espèces où elle est excessivement petite, comme les Ÿ. hederæfolia ; crista-galli, mollis, ro- mana , elc., où j'ai eu moi-même beaucoup de peine à la surprendre en place. e Je dirai peu de chose sur les Etamines. Leur longueur et la conformation des filets offrent , pour les sections, des caractères de-second ordre. Elles sont au nombre de deux ; mais ce nombre tend à varier dans quelques espè- oi | (169 ) : ces. Ainsi , dans une corolle du #. virginica, j'ai ob- * servé le rudiment d’une troisième étamine , et dans une autre , les rudimens d’une troisième et d’une quatrième. J'ai vu dans le Ÿ. sibirica une troisième étamine avor- tée. Enfin , un ‘échantillon du Ÿ. pinnata m'a offert une corolle à quatre , et beaucoup d’autres à trois éta- mines parfaitement semblables entre elles. La Corolle me donnera lieu à trois observations. La première est relative à la Préfloraison. Ce caractère de seconde ligne , qui joue un assez grand rôle dans d’au- tres genres , a ici peu de valeur. Il subit, selon les groupes , des modifications dans la manière dont les limbes des divisions sont appliqués les uns sur les au- tres. Mais la disposition dominante est celle-ci : la di- vision supérieure enveloppe les étamines , le pistil et l'ovaire ; elle est recouverte par la division inférieure , _ qui l’est à son tour par les deux divisions latérales , pla- cées indistinctement l’une sur l’autre , et se recouvrant par le haut ou par un des côtés. Cette préfloraison, comme on voit, est compliquée et ne pourrait par con- séquent être désignée par un nom simple. .… La deuxième observation concerne les anomalies dans le nombre des divisions. Je dois en parler, quoique j'aie peu de faits à citer. C’est en général sur la division su- périeure que porte l'augmentation ; je ne vois pOim pile _-induction l’on pourrait en tirer, à moins qu'on n'y vit une ressemblance de plus avec le Sibthorpia et les EÉri- nacées , qui ont quatre étamines et une corolle à cinq divisions, Ma troisième hacias aura , je crois , plus d'im- portance, (170) Un simple examen permet de distinguer sur le limbe des raies à -peu -près parallèles très-marquées , et qui sont , en général , au nombre de neuf ou sept dans la di- vision supérieure , de sept ou cinq dans:les divisions la- térales, de cinq ou trois dans la division inférieure. M, Brown, qui si souvent devine ce qu’il n’a pas décou- vert, m'ayant demandé, il y a un an, si j'avais observé quelque chose de particulier dans le système des nervures de la corolle, je répondis négativement; mais je crus devoir les examiner avec plus d'attention, et je suis arrivé au résultat suivant, Les raies dont je viens de parler, ne sont que les rami- fications des nervures qui prennent leur origine à la base du tube, —caril y a toujours un tube, quelque court qu’il soit , — sur l'axe ou à côté de l’axe des divisions respecti- ves , mais jamais sous les filets ou à côté d'eux. Simples à leur naissance, ces nervures ne se ramifient qu'à plus ou moins de distance au-dessus. Leur nombre m'a fourni un caractère distinctif pour chacune des deux premières sections. Dans les trois sections , les divisions latérales et la division inférieure sont munies d’une seule nervure plus ou moins ramifiée ; mais dans la première section , la division supérieure n’en porte qu’une , tandis que, dans la deuxième section ;, elle en porte deux. J'offre un exemple de la première section sur une corolle d'un échantillon du Ÿ. salicifolia de la Nouvelle-Zélande , que M. d’'Urville a bien voulu me donner. (PE: xxvi, fig. 6.) Je l'offre de préférence , parce qu’elle présente en outre une espèce de didynamie assez remarquable dans ses échancrures. On trouvera un exemple de la deuxième section” dans la corolle du F. Zatifolia, (PL xxvr, fig. 7.) He: CU) Sur 81 espèces , dans lesquelles j'ai examiné ces ner- vures , 37 appartiennent à la première section. J'y ai ren- contré sept exceptions : le #: œirginica (dont MM. Ra- finesque et Nuttall ont cru devoir faire un genre dis- tinct, le premier sous le nom de Callystachys , et pos- térieurement d’Zustachya ; le second sous celui de Lep- tandra ); le . sibirica , qui en est très-voisin , et les V', saxatilis, fruticulosa , serpillifolia , Ponæ et al- pina , qui font partie d’une sous-division de cette section, dont, au reste, dépendent également les Ÿ. rummula- ria, Wormskioldi et Baumgarteni , mais qui rentrent dans la règle. : Sur 3/ corolles de la deuxième section , 3 seulement ne m'ont offert qu’une nervure , les Ÿ”. anagallis, un- dulata et Michauxii. Mais , dans plusieurs corolles du V'. Stelleri, dont je suis redevable à M. de Chamisso, j'ai trouvé une perturbation telle ‘qu il me sérait très- difficile d’en rendre compte. ‘La troisième section , qui est de beaucoup la moins nombreuse , offre des nervures des deux espèces. Je joins ici une corolle du 7. cymbalariæfolia , dont la division supérieure n’a qu’ane nervure, et une corolle du 7. Buxbaumi , où elle en-a deux. (PI. xxvr, fig. 8 et 9.) Plusieurs échantillons de cette dernière plante m'ont . été envoyés avec quelques autres espèces, de Téflis , par _ M. Bélanger, directeur du Jardin botanique du roi à … Pondichéry, jeune homme recommandable par d’excel- (1) EL est très-probable qu’elles se réunissent dans le pédoncule, comme cela a lieu dans les Renonculacées et Caryophyllées que j'ai examinées, et probablement dans toutes les plantes dont les pétales ou divisions de da corolle ont plusieurs nervures à leur base, — (172) leutes qualités, et dont l’ardeur et les Jumières nous font espérer de très-amples moissons en histoire uaturelle. Je dois faire observer que , dans les corolles des Vé- roniques , les ramifications des nervures ne s'étendent que sur les divisions respectives , à la base desquelles elles prennent naissance (pl. xxvi ; fig. 6, 3,8 et9), et jamais sur les divisions voisines, comme dans les Sy- nanthérées et les Goodenoviées, dans les Rhinanthées et la plupart des Scrophularinées , etc. Jusqu'à présent , ce caractère n'avait été, à ma con- maissance, observé d’une maniere suivie que dans les Synanthérées et les Goodenoviées. Nous devons donc désirer que MM. Brown et Cassini, qui rapportent aussi leurs observations sur des genres isolés , publient éga- lement leurs résultats obtenus sur l’ensemble des fa- milles qu’ils ont examinées. On ne me reprochera pas » j "espère, de m attacher à des détails trop minutieux. Aucun caractère n’est à dé- daigner, quand il est constant , ou du moins commun à un grand nombre d’espèces. J'ai pour moi d’ailleurs des autorités qui me rassurent. On sait quelle importance les deux botanistes que je viens de citer, ont attachée à la dis- position des nervures dans les corolles des Synanthérées, et M. Kunth y a également eu égard dans ses dessins. Au reste , il est probable que dorénavant les nervures des corolles seront plus généralement étudiées par les botanistes. Il est même possible que , dans des genres nombreux , elles soient, comme dans le f’eronica , dis- posées de manière à pouvoir se combiner utilement avec d’autres caractères pour former des sections. Et pour- quoi n'espérerions-nous pas les voir contribuer à dis- C7) tinguer par exemple quelques genres de Labiées, comme les Stachys, Betonica, Sideritis, Satureia, Thymus , Melissa, etc.? M. Brown lui-même regarde la disposition des vaisseaux primaires et secondaires dans les Composées , «comme très-utile pour déterminer : » les limites de cette famille, sans offrir toutefois un » caractère essentiel pratiqué pour la-classe entière. » : (Obs. sur les Composées, Trans. of the Linn. Soc., vol. x11, première partie, pag. 79.) Nous voyons aussi quel parti il en a tiré pour établir, du moins comme une opinion probable , que la corolle des Composées est hy- pogyne , ainsi qu’elle l’est dans les Goodenoviées. (Ib., pag. 84-5.) | M. Cassini va plus loin encore, et l'autorité de ce sa- vant botaniste est ici du plus grand poids. Dans son troi- sième Mémoire sur les Synanthérées (Journ. de Phys., tom. LXXXII, pag. 119), il pose en principe que « le » caractère le plus essentiel de la corolle réside dans la » disposition des nervures. » Aussi dans son quatrième Mémoire , il propose, outre le nom d’Ændrotomes, pour désigner cette famille , celui de VNévramphipétales, | que toutefois dans son cinquième il abandonne pour «| , M dt. * adopter définitivement celui de Synanthérées. Je n’examinerai point si l’on peut tirer avantage de la présence d’une ou de deux nervures pour admettre - la soudure de deux ou trois parties. Dans les Synan- . thérées , que la corolle soit monopétale ou gamopétale, la régularité est la même. Dans la corolle des Véro- niques elle serait détruite. Je crois pouvoir me dispen- ser de le prouver en détail. F'ajouterai néanmoins que souvent les nervures ne se prolongent pas jusqu'au bord AE | (174 ) du limbe , circonstance qui exelut toute idée de soudure. Le calice des Véroniques est de forme très-variable. Il se compose de quatre, et quelquefois cinq sépales. réunis à leur base, souvent inégaux , lancéolés ou ar- rondis, glabres , velus ou ciliés, marqués, selon les sections , de nervures simples ou ramifiées. Dans les deuxième et troisième sections , les deux inférieurs s’é- cartent quelquefois à angles obtus des deux supérieurs. Le F. crista-galli n’a que deux sépales , bilobés peu profondément , à lobes sinueux et dentés irrégulière- ment. Cette anomalie a engagé M. Lehmann à en faire le genre Diplophyllum, qui ne me paraît pas suflisam- ment motivé. À Jusqu’à présent , cet organe , assez homogène dans la première section ; ne m'a offert que des caractères d’es- pèces , ou tout au plus de groupes, comme celui des V. latifolia , austriaca , prostrata, elc., et celui des °F. Buxbaumi, agrestis , arvensis, verna , biloba, etc. Je n’entrerai donc maintenant dans aucun détail à ce sujet. Peu de genres réunissent plus de formes différentes que le F eronica, et présentent une plus grande dis- tance que celle qui existe entre les graines , les feuilles et le facies général par exemple des F7. kederæfolia et maritima L. Peu de genres également sont aussi répandus. On en trouve une ou plusieurs espèces des différentes sections dans les latitudes les plus opposées : dans toute l'Eu- rope , en Sibérie, dans le Caucase, en Perse, dans l'Asie mineure, dans les Terres Australes , au cap de Bonne-Espérance , en Egypte, aux Canaries , aux îles Malouines , dans les royaumes de Quito et du Chili, “#3 7 | " (r5) aux États-Unis , dans l'ile de Faroe , à Terre-Neuve , à Unalasohka ; au Groënland. Il me paraît donc difficile deablir des principes sur sa distribution rgrpiae. Caractère générique. , Calice à 4 his, rarement 5 (2 bilobés dans le Ÿ”. crista-galli), soudés à leur base, presque toujonrs inégaux , linéaires ; lancéolés ou arrondis, glabres ou velus, quelquefois ciliés, munis de nervures. Corolle irrégulière, en entonnoir ou en roue. Tube plus ou moins long , presque toujours muni de poils dans l’inté- rieur, au-dessus de sa base. Divisions. — Quatre, inégales, ovales, ovales-lancéolées ou arrondies. Nervures prenant naissance à la base du tube, sur l’axe (ou, selon leur nombre , à côté de Paxe ) de chaque division , ramifiées un peu au- dessus , et prolongées quelquefois jusqu’au bord des divisions respec- tives. Préfloraison imbriquée , quelquefois valvaire-imbriquée. - Etamines.— Deux, égales à la corolle , plus longues ou plus courtes qu’elle , insérées un peu au-dessus de sa base, entre la division supé- rieure el les deux latérales. Anthères biloculaires. Loges allongées , ovales ou arrondies , s’ouvrant de haut en bas. Pollen composé de grains blanchâtres ou d’un jaune pâle, ovales , arrondis ou allongés, Style égal à la corolle , plus long ou plus court qu’elle, linéaire, quel- quefois un peu élargi au sommet. Stigmate simple. . Disque charnu , entourant la base de ES et toujours (?) soudé avec les cloisons , mais à la maturité de la capsule adhérent au calice. Ovaire rond , ovale ou un peu ne au sommet , comprimé au mi- lieu dans sa longueur. Ovules allongés ou arrondis, attachés horizéntätement au placenta. Capsule ovale ,ronde , à quatre angles arrondis ou en cœur renversé, j: glabre ou velue en haut, souvent ciliée, Cloisons opposées aux valves. - * Loges à deux valves. Déhiscence loculicide et souvent 7 quelquefois ju la L ( 176 ) … Placeñta central , soudé avec l’ovaire, souvent libre à la matuïité, Podospermes attachés de chaque côté, et à moitié ou aux deux tiers du placenta. ; Graines ovales ou arrondies , souvent plus ou moins concaves, lisses en dessus ou marquées de rugosités , munies en dessous , plus ou moins près du sommet, d’une protubérance de forme variable , quelquefois d’une membrane ai ou moins développée. Hile placé à La base de la graine ou au tiers de sa longueur, quelquefois très-allongé. Embryon droit , placé plus ou moins près de la base dé la graine, Radicuie ronde , linéaire , sortant au-dessus du hile. Cotylédons. — Deux, linéaires, plus souvent ovales ou arrondis. Herbes (rarement arbrisseaux ) annuelles ou vivaces , droites ou rampantes , à feuilles et à rameaux épars ou opposés , quelquefois verticillés. à Je vais passer maintenant à l'examen rapide de quel- ques genres des familles voisines , qui ont plus oi ou moins de rapports avec les Véroniques. Les genres Sibthorpia et Disandra se présentent en première ligne. La différence du nombre des lobes de la corolle et des étamines suflit pour les maintenir comme genres séparés. Quelques auteurs croient devoir fondre le Disandra dans le Sibthorpia. Mais la nature de son style, du moins dans le D. prostrata , la ma- nière dont les graïnes sont attachées , la disposition des nervures secondaires de la corolle me paraissent l’en distinguer suffisamment. Du reste , leur organisation est la même que celle des Véroniques dans les points essen- tiels , tels que la présence du disque , la structure de la capsule, la position et la conformation des graines, enfin le système général des nervures de la corolle , ex- cepté pourtant que, dans le Disandra, un des vais- 2 (497) 4% seaux latéraux se divise au-dessous de l’échancrüte en deux parties , dont l’une passe sur la division voisine. + + En conséquence , je proposé d'établir un groupe comi- posé dé ces trois genres sous le nom de Wéronicées. Les Manulea , Buchnera, Erinus , et probablement quelqués autres genres des anciennes Pédiculaires de M. de Jussieu , se rapprochent des Féronicées par la forme de leurs graines et de leur capsulé, la nature du disque , la forme générale de là corolle, etc. ; elles en diffèrent par la disposition des graines sur toute la lon- gueur du placenta , le nombre, la didynamie et l’inser- tion des étamines , et par la nature des anthères. | . Ces genres pourraient former le groupe des Ærinatées, auxquelles succéderaient les Scrophularinées. Cette intéressante famille se compose de genres en apparence fort différens ; mais les différences sont peut- être suffisamment compensées par les analogies. Le genre très-naturel et bien tranché du Scrophularia, par exemple, si éloigné du Linaria par sa corollé, ét, de même que l’Antirrhinum , par sa déhiscencé , est très- voisin de lui par sa fructification. J'ai insisté dans les Féronicées sur la présence et la position du disque. Nous retrouvons ici cet organe avec quelques modifications dans la forme. Comme dans les Véroniques , il est d’abord soudé avec l'ovaire ; puis il s’oblitère et se détache avec le calice dans quelques genres. Maïs ici, je l’avoue , mes observations sont in- complètes. | : La forme générale de la capsule , la position des graines , la nature du disque , la forme du stigmate , etc. placent le Mimulus et la Gratiola dans le voisinage WI, 12 ( 178 ) des Serophulaires. [s s'en distinguent par la forme de leur corolle , assez semblable , ainsi que la capsule du Mimulus , à celle des Bignoniées , par leur calice un peu voisin de celui des Pédiculaires ; le Mimulus en particulier par une espèce de pédicelle, qui sépare la capsule du disque, par sa déhiscence, qui a lieu le long des valves , mais non à leur sommet; et le Gra- tiola , par ses étamines , dont deux sont souvent stériles. : Les nervures de la corolle dans les Scrophularinées ont les mêmes formes générales que celles des Véro- niques ; seulement elles sont souvent plus régulières. Mais , dans le Zinaria, ce caractère est modifié par la présence de l ÉPAFPR » d’où il résulte une anomalie, que mon dessin d’une corolle du Linaria repens fera com- prendre beaucoup mieux que mes explications ne pour- raient le faire. (PI. xxyat, fig. 2.) La déhiscence dans cette famille, quoique septicide seulement » du moins en général , a beaucoup de rap- ports ayec celle des deux premières sections des Vé- roniques : dans toutes les espèces que j'ai examinées, le placenta devient libre à Ja maturité. Je n’ai pas encore parlé de l’AÆntirrhinum et du Li- naria. Ces deux genres long-temps confondus ont été séparés avec raison, car ils diffèrent peut-être autant entr'eux qu'ils diffèrent des autres Scrophularinées. L’Antirrhinum a les sépales du calice comme les Sero- phulaires ,.une capsule oblique comme les Digitales , composée de deux loges inégales, des graines creusées en dessous longitudinalement , portant (4, orontium) des lignes relevées , qui forment, sur.les côtés et au som- met , trois triangles inégaux , ou.( 4. majus ) marquées : AREA RO ) de trous placés en séries assez régulières comme celles des Digitales, un embryon placé au milieu, des éta- mines soudées à leur base et légèrement tordues dans leur longueur, etc. Le Linaria a une capsule droite, à loges égales , a | graines ovales arrondies, marquées sur leur largeur de côtes saillantes également arrondies, un embryon placé près de l’extrérité inférieure , des étaminés inclinées , très- élargies à leur base, une corolle munie d’un éperon , ete. La fructification dans ce genre mérite d’être étudiée d’une manière spéciale. La déhiscence et la germination sont les mêmes dans les deux genres. Le premier de ces caractères est un de ceux qui les distinguent le mieux du reste de la famille. Je rappellerai aussi la différence du système des ner: vures dans le Zinaria. Celles de V Æntirrhinum rentrent dans lesystème général, mais avec des modifications dont je parlerai ailleurs , et dont l’une, la ramification dans le bec , rapproche cette corolle de celles des Rhinanthées. L’Usteria tient incontestablement au Linaria, et sur- tout à l’Æntirrhinum , par l’aspeet général de la plante ;, par la forme de la capsule , du disque et de la corelle , et par les nervures de ce dernier organe, Mais il s'en éloigne par la manière dont les graines sont attachées ;: | par la forme bizarre de ces graines , semblables à une: … agglomération de grains de sable eblongs , par ses éta- . mines , etc. , et, dans l'U. antirrhiniflora du moins , par la prodigieuse inégalité des loges de la capsule. * C'est ici peut-être qu’il convient de placer un genre | charmant , le Vemesia , dont ÿ je ne connais qu'une .es- LS à: ( 180 ) “ pèce décrite par Ventenat, le N. iftens , qui forme un très-joli tapis. «Il est hé par sa corolle au Einaria, et par la forme de son ovaire et de son disque , au reste de la famille. Mais lés différencés sont plus grandes encore. La cap- sule est tronquée au sommet , qui est un peu renfoncé au milieu ; les bords des valves non rentrans , les graines ovales-embriquées , marquées de petits points ronds , et bordées des deux côtés d'ailes membraneuses aussi larges qu’elles, et traversées par un grand nombre de ner- vures extrèmement petites , réunies en faisceaux à leur base , et marquées de petites raies transversales, à la manière des algues articulées. J'ai essayé d’en donner une idée dans un dessin. (P], xxvir, fig. 6.) Le petit groupe très -tranché et presque isolé des Pédiculaires ; composé surtout des Rhinanthus, Eu- phrasia, Pedicularis" et Melampyrum se rattache, mais d’une manière lâche , aux Scrophularinées, d’un côté , par le Vemesia , et de l’autre, sn po der, et les Digitales. Je propose de placer dans son voisinage le Bartsia ; que la forme et les nervures de sa corolle les anthères, le disque et le facies général ( surtout comparé au Rhi- nanthus ) ne permettent pas d’en éloigner , mais qui, par sa capsule et ses graines, a des rapports très-mar- qués avec quelques Scrophularinées , et plus encore avec le Manulea. (PI. xxvii, fig. 5.) Les graines du Rhinanthus sont semi-orbiculaires , placées horizontalement , et bordées d'ailes subéreuses , harges, et épaisses. L’embryon est un peu incliné. (PL xxvur, fig. 4.) DA: CM) | Dans l’'Euphrasia, les graines sont oblongues , itré+ gulières, embriquées très -symétriquement , et descen- dantes, L’embryon est droit, comme dans tous les genres dont nous avons parlé, excepté le Rhinanthus. Deux espèces (je n’ai pas examiné les autres sous ce rapport), les Æ. odontites et linifolia m'ont offert un | fait isolé dans les, familles que j'ai parcourues , c'est que la corolle se partage dans sa longueur d’une manière nette , un peu au-dessus de la base, où elle laisse une es- pèce de collerette qui persiste (1). Les-Melampyrum. et Pedicularis ont dans chaque loge un petit nombre de graines (communément deux } oblongues, ascendantes et munies d’un podosperme.assez long , attaché à la base ou près de la base du placenta. Dans ces quatre genres , les nervures de la corolle pa- raissent avoir la même disposition , mais le disque subit une modification importante ; nul ou presque nul der- rière et développé devant , sous forme de bosses ou de _ glandes dans les Euphrasia, Pedicularis et Bartsia ; de _ bec recourbé en dessus dans le Rhinanthus (pl. xxvu, fig. 4); en dessous dans le Melampyrum , il est tou- jours intimement soudé avec le péricarpe. Enfin je pense qu'on pourrait accoler à ce groupe les espèces de Chelone.conservées sous ce nom, et distin- guées du Pentstemon par les poils qui garnissent le haut … de l’étamine stérile , par le disque , très-sémblable à ce- lui des Euphrasia et Pedicularis , mais surtout par les (x) Je lai depuis observé dans le Bartsia viscosa, les Rhinanthus | glabra et hirsuta et quelques Mélampyres et Pédiculaires que j'ai pu . examiner, C’est probablement un caractère du groupe des Rhinanthées : je Paï trouvé aussi dans quelques Orobanches, ( 182 ) graines rondes, concaves , embriquées et ascendantes: D'ailleurs placé ici, ce genre lié aux Rhinanthées d'un côté , et de l’autre aux Digitales , voisines des Scrophu- laires , fofmerait un passage aux DENON dont il fai- sait partie. J'ai un peu étudié le Halleria (sur le A. lucida), mais j’éprouve quelque embarras pour lui trouver une place parmi les genres que j'ai examinés. Sa capsule ronde , et dans laquelle les valves sont à peine indiquées, un disque très-peu marqué , un placenta très-épais rem- | plissant la plus grande partie des loges , des graines apla- ties , occupant toute la surface de ce placenta , enfin un calice monosépale ,; à trois lobes inégaux , couvrant irré- gulièrement la base de la capsule. — Tous ces caractères rendent sa place très-difiicile à assigner parmi les genres nommés ci-dessus. Sa corolle seule le rapproche un peu du Chelone , et la disposition de ses graines de l’Uste- ria. Je ne connais pas sa déhiscence. | Dans tous les genres que je viens de passer en revue, excepté le Veronica et le Sibthorpia , les nervures de la corolle sont plus ou moins anastomosées sous les échancrures , et, en général , terminées sur le limbe par des ramifications très-compliquées. Il est impossible de ne pas reconnaître leur parfaite analogie dans les groupes naturels ; par exemple dans les Rhinanthées , en k com prenant le Bartsia. À Elles occupent l'axe de la division. Toutefois je n’ose présenter cette disposition comme une règle absolue. Fai observé dans le Dodartia orientalisetŸ Antirrhinum an- gustifolium une modification , qui est peut-être une ano- malie , et ce dernier genre peut , ainsi que plusieurs au: ( 188 ) trés , én présétés de très-marquées dans lès espèces, que jém'ai pas assez exaininées. _ Lé rapprochement ingénieux , établi par Liriné ébte le iègné végétal et une carte géographique, a donné liéü à plüsieurs développémens de là paït des naturalistés fran- dis etétrangers. On sent que l’éxécütion danis son enserñi- blé est impossible. La valeur absolue des différens organes ési loin d’être établie d’une matière précise, ét presque tous ont plüs où moins d'importance sélon les familles. L'idée de M. Adrien de Jussieu de comparer lés rap- ports des êtres organisés aux corps répandus partout dans l'espace, est beaucoup plus justé; maïs éllé h'ést pas plus exécutable , et lui-même a cru devoir tracer, pour les Rutacées , une carte d’aflinités. | Pour faciliter l'intelligence et augmenter l’utilité des tableaux de ce genre, j'ai pensé qu'on pourrait indiquer les différens rapports par des chiffres correspondant aux divers organes , et placés sur les lignes qui réuniraient les genres. Ainsi , pour les familles qui j'ai parcouruës , je désignerais les principaux caractères ainsi qu’il suit : 1 calice, 2 corolle, 3 étamines, 4 disque ; 5 pistil , 6 Ai 6 7 déhiscence , 8 placenta ; 9 graînes ; 10 fa: ciës général. Jé ferai l'application de cé procédé À deùx génres seulement. Sur la ligne tirée entre le Pentste- mon et le Digitalis » d écris les chiffres 2 , 4, Gy;7 8, g> 10; et sur celle qui lie le Pentstemon au Chelone 2,3,4, 5,6, 7, ro. Lé Bartsia üet aux Pédicülaris … et Rhinanthus par les numéros r, 2, 3, 4, 5, 10, et au Manulea par les numéros 6,8, 9. Chaque auteur de monographies de genres ou de famillés établirait la série de caractères selon leur importancé rélative. l } ( 184) J'ai passé sous silence un grand nombre de genres; que je n'ai pas encore eu occasion d'analyser, et qui rentrent dans les différens groupes que j'ai proposés. J'espère pouvoir me livrer plus tard à cet examen , étu- dier aussi un plus grand nombre d'espèces de ceux dont j'ai parlé, et donner un travail moins imparfait. Je n'offre celui-ci , et surtout la seconde partie ; que comme une esquisse ou comme une suite d’études , et personne ne sentira mieux que moi ses imperfections. Cet aveu me fera peut-être trouver grace aux yeux de la critique : il est toujours louable, et souvent utile de. convenir de ses torts ou de son insuffisance. EXPLICATION DES PLANCHES. Planche XXYL Fig. 1. Veronica elatior, H. P. Ovaire , ovules et disque. fi Fig. 2. PV. formosa, R. Br. Graine avec embryon. Fer Fig. 3. 7. sibirica. a, graine vue par dessous; b, la même vue de côté; c, radicule sor— tant au-dessus du hile ; d, graine avec l'embryon ; CA embryon isolé. Fig. 4. 7, perfoliata, R. Bu. a, capsule avec calice et bractée ; b , capsule offrant la double déhis- cence et le placenta libre. fra graines sont tombées : il ne reste plus que les podospermes) ; c , graine vue par dessus (de forme va» riable , quelquefois échancrée au sommet , portant souvent au mi- lieu plusieurs membranes moins saillantes) ; d, la même, vue par dessous (hile Lg a ch moins long ). Fig. 5, V. hederæfolia. a, test; b, périsperme ; c, membrane partant du fond de la graine ; sl 4; hile ; e, points globuleux qui terminent le hile. Fig. 6. 7. salicifolia, R. Bn. Corolle de la première section. ( 185 ) | Fig. 7: VW. latifolia, L. Corolle de la deuxième section. Fig. 8. V. cymbalariæfolia. ? Corolle de la troisième section, première division. Fig. 9. V. Buxbaumi. Corolle de la troisième section , deuxième division. Fig. 10. 7”, biloba. d', rameau un peu grossi , portant la bractée, le calice et la capsule (bifurcation assez fréquente dans les sépales du calice ) ; à, capsule nue, ayant une loge ouverte; c, une graine fertile et une avortée ; d, graine vue par dessus ; e , la même , vue par dessous ; f, la même, vue de côté; g, embryon isolé ; h, graine plus avancée, vue par dessus ; , la même, vue par dessous; À, position de l'embryon dans la graine. Planche xxvu. Fig. 1. Scrophularia vernalis. ‘a, étamine ; b, anthère ; c, capsule vue par devant ; d, disque ; e, base du calice ; f, capsule vue de côté , et coupe verticale ; g, disque obli- téré; h, coupe horizontale ; i, placenta garni des podospermes. seulement. Fig. 2. Linaria repens. Corolle ; aa, point d'insertion des étamines: (J'ai féndu en travers la poche qui se trouve au haut du lobe du milieu de la lèvre infé- rieure } pour pouvoir suivre jusqu’aux bords du limbe les ramifica- tions des nervures.) Fig. 3. Antirrhinum majus. a, capsule avec le calice étalé, de grandeur naturelle ; b, capsule grossie avec disque; c , reste du pistil incliné comme la base ; d , coupe verticale ; e, disque oblitéré ; f, reste du calice ; g, pla- centa vu de côté, muni seulement des podospermes ; } , coupe ho- rizontale. Fig. 4. Rhinanthus glabra. : a, capsule très-jeune, avec disque terminé en pointe recourbée ; b, pis- til; e, capsule plus avancée ; d, coupe verticale ; e, placenta portant des graines alternativement fertiles et stériles ; f, bourrelet subé- reux ; gggg, membrane transparente ; h, graine ; à, hile (de forme variable); k, graine dépouillée du bourrelet et de la membrane ; l, embryon incliné ; #, embryon isolé, ] (186) Fig. 5. Bartsia viscosa. a, capsule vue de face ; b, disque ; c, base du calice ; d ; capsule vue. de côté ; e, reste du pistil ; f', stigmate vu de face ; g , capsule avec coupe verticale d’une loge; k , coupe horizontale ; i, graine vue par dessous ; À, la même, vue de côté ; Z, anthères vues par devant. Fig. 6. Vemesia htm, "a, capsule jeune ; b, disque; c, Ms à plus avancée ; d ; disque obli- . téré ; f, capsule avec deux des sépales : déhiscence de. ; &» pla- centa garni des podospermes seulement ; », graine bordée d’une membrane très-transparente ; i, 4x id 4 k, même graine consi- dérablement grossie. Querques Observations sur les Trilobites ét lêurs gisemens ; Par le comte G. ne RasoumowskY, Membre de plusieurs Académies ét Sociétés savantés. J'avais lu avec le vif intérêt que doit inspirer tout ce qui. sort de la plume de ce savant célèbre , le travail sur les Trilobités de M. Brongniart , et cherchant à rariger le peu qui s’en trouvé dans ima collection , d'après son système de classification de ces pétrifications > J éprouvai une grande surprise én m'apercevant qu’il ne les avait pas tous connus , ét que les notions qu'il avait pu se procurer sur leurs gisemeris n'étaient pas toujours de la _ plus parfaite exactitude , comme il paraît le soupconner lui-même dans plusieurs endroits , où il ne parle dans ses descriptions qu'avec la réserve qui caractérise tou- jours la bonné foi ét la modestié ; C’est ce qui m'a en- gagé à composer cet écrit, el à décrire quelques - uns des Trilobites les plus nou né qui se trouvent en ma possession. ( 187 ) … Trausosrre DE Tzansko-SéLo aux environs de Péters- bourg, qui semble devoir se rapporter au genre Caly- mène (r), si un des caractères invariables de celui-ci est la bifurcation des arcs-costaux , des lobes latéraux ; mais il semble constituer une espèce très-différente des autres Calymènes décrits ; et comme il est fort bien conservé, il est facile d’en reconnaître tous les caractères en jetant les yeux sur le dessin , aussi bien fait qu’il peut l'être par un dessinateur étranger à l’histoire naturelle , que je joins à cette note (pl. 28 , fig. 1); il offre l’animal dans toute sa longueur et avec toutes ses dimensions, étendu sur la pierre. On voit d’abord que la partie antérieure du bou- clier ou chaperon est nettement tranchée, et ne fait point voir de rebord ou de lèvre comme dans les autres Trilobites. Ce bouclier est d’ailleurs tout d’une pièce ; et ne paraît pas sensiblement trilobé; il ÿ a une espèce de _ ride en arc de cercle , dont l'intérieur de la courbure regarde en haut entre les deux tubercules oculaires eylin- driques un peu inclinés comme des oreilles, une autre ride plus longue et plus profonde sous la précédente et sous les deux tubercules , et un tout petit tubercule ou bouton au milieu de la partie inférieure du bouclier. Les trois lobes du corps de l’animal sont assez prononcés , mais moins que dans les autres Trilobites , et ne com- mencent seulement à être sensibles qu’au second anneau du corps , le premier étant entier; le lobe du milieu _est le plus étroit , et les deux latéraux ont environ deux (1) La forme du post-abdomen paraît cependant ranger cette espèce, ainsi que celle que M. Rasoumowsky décrit sous le nom de 7rilobite à rebord , dans le genre Æsaphe et non dans le genre Calymène, R. ( 188 } fois sa largeur. Mais ce qui distingue. surtout cette es- pèce, c’est la forme de son post-abdomen., dont le lobe moyen prend tout-à-coup une épaisseur du double moin- dre que le dos, et va toujours en s’amincissant jusqu’à son extrémité , où il finit tout-à-fait en pointe, et dont les anneaux ou articles au nombre de huit à dix (les derniers. sont effacés ), se terminent à leurs bords en formes d’épines , ce qui lui donne parfaitement l’ap- parence d’une queue écailleuse. Quant aux lobes laté- raux du post-abdomen , dont l’un est encore recouvert d’une croûte pierreuse , et dont un seul se présente à nu , on peut les considérer comme unis et non articulés ou doués d’arcs-costaux , car à peine en. offrent-ils des vestiges en Les examinant de près, et ils font voir un cer- tain luisant comme tout l'animal, et une couleur fauve tirant sur le brun , tandis que sa matrice est grise. C’est évidemment le mème Trilobite replié sur lui- même , que font voir les fig. 2 et 3 : la forme du bouclier avec ses rides , le renflement du lobe moyen du corps, la plus grande largeur des lobes latéraux, la forme du lobe. moyen du post-abdomen dont les anneaux sont épointés sur les bords , et la nudité des lobes latéraux de cette partie qui font à peine apercevoir quelques traces d'articulations , ne laissent aucun doute à cet égard; la seule différence est, que les tubercules oculaires sont coniques , se terminent en pointe , et sont composés eux- mêmes de deux anneaux très-distincts. La figure 2 le re- présente du côté de la tête ou du bouclier, et la fig. 3, du côté du post-abdomen avec le dernier anneau de l’ab-, domen , et cette figure offre deux particularités re- marquables , et bien propres, ce me semble, à jeter arte - dédil | 09 JS quelque doute sur l'opinion qui veut que cette singulière -pétrification soit celle d'espèces inconnues de crustacés ; on voit en a que la tête et l'extrémité du corps rappro- chées mais non jointes, laissent entre elles une ouverture ou un baïllement rempli de la matière pierreuse , de la matière de ce Trilobite ; baïillement qui donne l’occasion de reconnaître clairement que le test de cet animal était extrêmement mince , et ne formait par conséquent point, à l’époque de sa contraction, un corps crustacé cylin- drique ou renflé , renfermant les viscères et les parties intérieures de l'animal, comme cela a lieu pour les crustacés incontestables. On reconnait la même chose en à, où un morceau d’un des lobes latéraux du post- abdomen a été enlevé accidentellement , et ce qui est re- marquable , c’est que sous cette portion enlevée, la pierre qui remplit l’intérieur de cette pétrification fait voir des empreintes de stries concentriques semblables à celles de certaines coquilles. Cet individu qui, s’il était étendu , serait à-peu-près de moitié plus petit que le précédent , est des environs de Pétersbourg ; qui tous jusqu'aux lacs Ladoga et Onega, appartiennent aux . mèmes formations dont nous parlerons bientôt plus am- plement. Il est à remarquer au reste que cette espèce , je * crois même ce genre, dont le post-abdomen oula queue ne présente jamais des articulations bien sensibles sur- tout sur les ares-costaux ; ou le plus souvent n’en pré- sente point du tout , est le plus commun dans le nord de la Russie : la plupart des Trilobites de Tzarsko-Sélo , Pavloysk , Himalasara, Nikolik, etc., lui appartiennent. Il y en a de diverses grandeurs , depuis celle que j'ai figurée , jusqu’à celle d’une petite noix. 94 ( 190 ) de Un individu très-intéressant par sa conservation , se rapporte assez évidemment au Calymène de Blumenbach, / pl. 1, fig. 1, C. de l’hist. nat, des Trilobites : c’est une variété de celle représentée sur cette planche , qui en difière, parce que les tubercules oculaires sont peu saillans , et que l’on ne voit point sur son corps les petits tubercules arrondis dont parle M. Brongniart; le cha- peron ou bouclier seul en fait voir, mais si fins, qu’il paraît comme chagriné, que je ne les aperçus pas d’a- bord, et qu’on les distingue à peine avec le secours d’une loupe. Je donne aussi , à cause de ces différences , le dessin fig. 4 de cet animal. Cet individu est de la mon- tagne de Podol près de Prague, que j'ai visitée moi-même, et d’où j'ai rapporté plusieurs morceaux dignes d’atten- tion. LEE A Un Trilobite de T'zarsko-Sélo près de Pétersbourg à est assez petit, comme on le voit par la fig. 5 qui le donne de grandeur naturelle, mais tellement endom- magé , qu'il est dificile d’en déterminer l’espèce , seu- lement la bifurcation des arcs costaux doit faire pré- sumer qu'il se rapporte au genre Calymène. Ce qui doit attirer attention sur cet individu , c’est qu'il est replié en dedans , mais seulement en partie, et cela dans sa partie supérieure , comme forcément par le poids de couches qui l’enveloppaient, ce qui semblerait prouver qu'il n’était plus en vie lorsqu'il a été saisi par elles , car s’il avait été vivant, il-aurait sans doute usé de Ja faculté que M. Brongniart accorde , ce me semble avec raison, aux Calymènes, de pouvoir entièrement se replier sur eux-mêmes à-peu-près en boule. Mais un accident que j'ai fait représenter fig. 6 est encore bien plus re- VS C191) : - marquable , parer qu’il semble venir à l'appui de l’ob. servation que j'ai faite en décrivant le Trilobite fig. 2 des environs de Pétersbourg comme celui-ei. Celui dont je parle ici ayant été détaché de sa matrice par un accident aussi rare qu'heureux , on distingue en «, en _ dedans du bouclier ou chaperon, un corps plus épais que le test , faiblement échancré à sa partie antérieure, et fortement à sa partie postérieure, dont la fonction sem ble avoir été celle d’une charnière qui fermait peut- être la coquille, si c’en était une, lorsque l'animal se re- pliait tout-à-fait, et que la tète et la queue, si dès- lors il est permis de se servir de ces expressions , se joi- gnaient entièrement. Ce morceau est de Tzarsko-Sélo près de Pétersbourg. Parmi le grand nombre de pierres à bâtir que l’on apporte à Pétersbourg de Poutilova près du lac Ladoga , j'ai découvert une pétrification singulière que j'ai cru devoir ranger parmi les Trilobites , parce qu’elle pré- sente comme ceux-ci une division en trois lobes par deux sillons longitudinaux , mais peu profonds , de manière qu’en général les trois lobes sont peu saillans et peu prononcés ; les articulations et les ares costaux sont peu ou point sensibles, et lorsque la pétrification est bien conservée, elle est toujours douée d’un rebord plat, qui règne certainement tout autour du test , et lui donne l’air d’une assiette ou plutôt d’un plat à barbe: c'est ee que fait très-bien voir la fig. 7 de grandeur na- turelle absolument dénuée d’articulations , ainsi que le morceau fig. 8, faisant voir plusieurs fragmens doués de ce rebord ; mais un autre exemplaire fig. 9, que je dois à M. Hauenschild, actuellement consul général (192) d'Auttiche à Corfou , qui l’a trouvé à Nikolsk en Russie , a perdu son rebord plat, et offre des vestiges encore assez marqués d’articulations sur uné partie de la lon- gueur du lobe du milieu; les latéraux en montrent à peine. Ceite conformation singulière et si constante dans ce genre, dont malheureusemeni je n’ai jamais rencontré que des fragmens offrant le post-abdomen , m'a engagé à lui imposer le nom de Zrilobites à rebord, Trilo-. bites marginatus. L'on voit par la différence des dimen- sions des individus dont je donne les dessins ; qu’il en est de diverses grandeurs, ce qui provient peut-être de ce que les uns étaient adultes ou vieux à l’époque où ils ont été enfouis , et que lés espèces en ont été détruites , et les autres encore jeunes. Je ne sais si ce n’est pas cette même pétrification décrite par M. Brongniart sous le nom d’Agnoste (1) , et figurée fig. 5 de sa 4° planche, avec laquelle elle a d’ailleurs peu de ressemblance , et que je n'ai jamais vue aussi petite, celle de ma fig. 7 étant la plus petite de cette espèce qui soit parvenue à ma CCnnaissance. Ke eue) M. Brongniart dit que son Paradoxide de Tessin ac- quiert de très-grandes dimensions , et qu’on ne l’a trouvé qu'en Westrogothie , dans un schiste appartenant aux formations de transitions. J'ai le bonheur d’en posséder moi-même un semblable, mais je possède aussi un in- dividu et malheureusement seulement le bouclier fig. 10, qui par le défaut d’yeux , et la forme de ce bouclier, = (1) Le genre Agnoste de M. Brongniart est un animal complet , très- diférent de celui que décrit ici M. le comte Rasoumowsky, qui ne semble pas différer du post-abdomen des Æsaphes, R. oh dt # ( 193 ) semble devoir appartenir aussi à ce fméiné génre ; mais j'ai lieu de le croire à une nouvelle espèce beaucoup plus petite que celle de Tessin. Il vient, dés environs de Moscou , des bords dé la Yaousa , et m'a été donné par M. Hauenschild , qui a résidé pendant quatorze-ans en Russie : la figure en donnera uné meilleure idée qu'uné description , d'autant plus que ce morceau ) montre que le micropyle n’est pas toujours rapproché de l'ombilic; que dans quelques plantes il est situé. à l'extrémité opposée de l’ovule, et que dans tous les cas il répond à la radicule de l'embryon. En même temps cet “excellent botaniste adopte l’opinion dé M. Turpin que le micropyle est la cicatrice d’un cordon vasculaire; et même il donne des exemples de sa connexion avec les ‘parois de l'ovaire. Il prend , à ce que je crois , pour une adhérence originaire ou pour une connexion organique que je n’ai pu rencontrer en aucun, cas, un simple con- act qui a incontestablement lien dans quelques plantes, et. notamment d’une: manière. fort remarquable , mais .seulement à une ceriaine époque ; dans une ‘fille * celle des Plumbaginées. ù | : En 18:15 aussi, parut la savante Re du pro- fesseur L.-C. Tréviranus , sur le développement de l’em- bryon végétal (3). 11 y décrit l’ovule avant la fécondation comme revêtu de deux tuniques. Mais de celles-ci, sa L tunique i interne est évidemment la membrane moyenne de Grew , le chorion de Malpighi , ou ce que j'ai appelé amande. En 1822, M. Dutrochet , qui ne ans rs ou ce qu'il paraît la dissertation du professeur Tréviranus : publia ses observations sur le même sujet (4). En ce (1) Id. doc. cit. (2) Mém. du Mus. d'Hist. nat. , 11, p- an et suiy. (3) Enrwicx, Des Embryo im Pflanzen-Ey. (4) Mém. du Mus. d'Hist. nat., wru ,p. 241 et suiv. ( 223 ) qui regarde la structure de l’ovule, il est essentiellement d'accord avec cet auteur, et de même que bof n'a de aperçu la membrane imérne. Il est remarquable qu'aucun de ces deux observateurs n'ait signalé l'ouverture du test : et comme ils né font pas même mèntion des-essais bien connus de MM.-Tur- pin et Auguste de Saint-Hilaire sure micropyle , on peut présumer qu ils n’adaptent pas ce que ces auteurs avaient établi à cet égard. Le professeur Link dans sa Philosophia botanica pu- bliée en 1824, adopte la description donnée par Tré- viranus dés tuniques de l’ovule avant l’imprégnation (r); et celle de M. Turpin quant à la situation du miéropyle et sa formation résultant de la cicatrice d’un cordon vas- culairé. Il ne semble pourtant pas admettre la fonction . qu'il lui attribuait , et assure qu'il os dans beauz coup de cas (2), | La description que j'ai donnée de la structüre de l'o- vule végétal diffère essentiellement de toutes celles que je viens de citer; et je n’ai connaissance d'aucune autre observation importañite qui ÿ aït rapport. Des auteurs mentionnés , on peut remarquer que ceux qui ont porté leur principale attention sur l'extérieur de l'ovule, ne l'ont pas toujours examiné à une époque assez reéculée ; et se sont arrêtés à sa surface : que ceux qui ont le plus minutieusement étudié sa structure inté- rieure , se sont trop fiés aux sections seules et ont né- sligé sa manière d'être extérierement , et ci ceux De du à à à à Pa so! (x) Elem. phil. bot. , p. 338. (2) dem , p. 340. (224) nel’ont pas examiné du tout à son premier état ont donné la description la plus correcte de sa surface. Cette des- cription était fondée sur une observation fort bornée de graines müres, généralisée et étendue à l’ovule non- imprégné, en rapport avec une hypothèse reçue alors très - communément. Maïs cette hypothèse ayant été bientôt, après abandonnée ; on rejeta avec elle ce qu’ils ayaient établi relativement à l’ovule._ Dans l’ovule du Kingia la membrane interne est en sens inverse de l’ombilie externe; et c’est là , comme je l'ai déjà observé , quoique M. Turpin avance précisé- ment le contraire, la structure ordinaire de l'organe. Il y a cependant quelques familles dans chacune.des deux grandes divisions des plantes phanérogames , où la mem- brane interne et conséquemment l'amande a la même di- rection que Je test. Dans ces cas l’ombilic externe ins dique seul la situation de l'embryon futur, di) C’est une conséquence manifeste de ce qui a déjà été établi , que la radicule de l'embryon ne peut jamais re- garder directement l’ombilic externe ou hile, quoique les plus célèbres carpologistes aient case que c'est le cas le plus général. On peut faire une autre observation qui se déduit moins, évidemment de cette: structure telle que je l'ai exposée, mais quiest de même en contradiction avec beaucoup de descriptions et figures de graines publiées , savoir : que jamais la radicule n’est renfermée absolu- ment dans l’albumen ; mais, à l’état récent ;: ou bien qu’elle est immédiatement en contact avec la membrane interne de la graine , ou bien que ce contact est établi au moyen d’un prolongement ordinairement très-court , 25) mais quelquefois d’une grande longueur, et qui d'ail. leurs dans tous les cas peut être regardé comme un al- longement de sa propre substance. J'ai rencontré une déviation apparente de cette règle, maïs dans un cas du reste tellement particulier, qu’on peut à peine la con- sidérer comme y faisant exception. Il est nécessaire d'observer que je connais des excep- tions à la structure de l’ovule telle que je l’ai décrite. Dans les Composées ses tuniques semblent être im per- forées et à peine séparables' soit l’üne de l’autre , soit de l’amande. On ne peut donc dans cette famille juger de la direction de l'embryon que d’après les vaisseaux du test (1). Dans le Zémna j'ai trouvé ‘une inversion apparente de l'embryon relativement au sommet de l’a- mande ; cependant il existe dans ce genre des particu- Jarités de structure et d'économie telles , que je considère l'exception dont il s’agit , quelque paradoxale que cette assertion en paraître , que je la considère, dis-je , comme propre à fortifier plutôt “a à afaiblir drstisd tance du caractère. Peut-être est-il superflu de faire observer qué le raphé ou cordon vasculaire de l’ enveloppe extérieure appar- tient presque toujours au côté de l’ovule qui regarde le placenta. Mais c’est une chose au moitis digne de re- marque. que le petit nombre d’exceptions apparentes à cette règle , tendent évidemment dans le fait à la cont firmer. De ces exceptions les plus notablés se rencon- trent dans ces espèces d'Ævonymus) qui, contre la structure habituelle du genre et de la famille à laquelle (1) Linn. Societ. Transact., xu, p. 136, VIE, 15 ( 226 ) elles appartiennent, ont des ovules suspendus ; et, comme je l'ai depuis long-temps signalé, dans les ovules fertiles de l’Æbelia (1).. Dans ces plantes.et dans les autres cas où le raphé est en dehors , c’est-à-dire sur le eôté de la graine le plus distant du, placenta , les ovules sont réel- lement résupinés : disposition apparemment essentielle à leur développement. Les origines distinctes et les pt différentes des vaisseaux nourriciers et du canal par lequel la féconda- tion se fait dans l’ovule, peuvent encore être vues à la maturité dans plusieurs de ces graines qui sont ailées et présentent au placenta soit leur bord , comme dans des Protéacées , soit le plan de leur aïle à angle droit, comme dans quelques Liliacées. Ces organes sont visibles aussi | dans quelques-unes de ces graines qui.ont leur test pro- longé aux deux extrémités au-delà de, la membrane in: terne, dans celles du Vepenthes par exemple, : structure qui prouve que c'est réellement un test que l'enveloppe extérieure de ces graines dites scobiformes, et. mon un arille, comme on l'avait souvent appelée. Par ce qui a été dit, on, voit. déjà assez clairement combien il importe d'établir une distinction entre les membranes de V'ovule non imprégné, et les membranes de la graine mûre. Mais cette distinction a été nécessai- rement négligée par deux classes d’observateurs : la pre- mière composée de, ceux ai ont. regardé les M est ce go sp quelqueseuns Fr ous PGI D. gistes,: la seconde , comprend, ces auteurs qui, se propos : _ (1) Aves, China, p. 377. (227) sant de faire connaître l’ovule même , ont néanmoins fait leurs observations principalément ou uniquement sur la graine müre ; dontils doivent en conséquence avoir sup- posé que les tuniques menrag ripares antérieurement. à l'imprégnation. On pourrait peut-être laisser ici entièrement de côté la considération del’ arille, qui se présente rarement , mes jamais complet et dont le développement a lieu principalement après la fécondation. C’est néanmoins un fait digne de remarque, que, dans le premier âge de lovule , cette enveloppeest à peine visible; mêrne quand ellé doït atteindre dans la graine mûre (de V Æibbértia: volubilis par exemple) sa plus grande taillé : et, däns aucun, cas que je sache, elle ne couvre nd vu du tést , si ce n’est après la fécondation. | Le test ou enveloppe. extérieure: dé. la: graine est. en. général formée.par la membrane extérieure. de Fovule, et: dans beaucoup. de cas où l’amande est renversée ; ce! qui. est la disposition la plus ordinaire ;; son onigme péut être déterminée d'une manière satisfaisante ;: soit: par le bile qui. est plus où moins latéral ; tandis -qué Fouiver: ture est terminale ; soit, avee plus de. facilité.et dé cer: titude , par le raphé., toutes. les fois: qu'il -est-visihle ; puisque ce faisceau vasculaire appartient généralement à la tunique externe de l’évule., La chalaze ( dans l'ae-- ception propre de:ce mot.) , quoiqu'elle.soit simplement la terminaison du raphé ; fournit pourtant un céractère: moins, certain ; car dans beaucoup. de plantes elle. est à peine visible sur la surface extérieure du test, mais est intimement unie avec l’aréole d'insertion de la mem- brane interne ou bien de l’amande, et alors elle semble ( 228 ) appartenir entièrement à l'une ou V'autre de ces deux parties. Quant aux cas où le test a la même direction que l’amande ; je we connais aucun “caractère qui le fasse distinguer d’une manière absolue de la membrane in- terne dans la graine müre. Mais comme ontéonnaît déjà un petit nombre de plantes dans lesquelles la membrane externe est originairement incomplète , son absence to- tale, même avant la fécondation , peut se concevoir ; et quelques cas POraDIes d’une-telle structure seront mentionnés plus tard. 1? On a plusieurs exemples , parmi lesquels j’en ai fourni plusieurs dans une publication antérieure (x), de l’oblité- ration complète du test dans la graine müûre. D’un autre côté il paraît constituer la plus grande portion de la sub- stance des graines bulbiformes de plusieurs Liliacées, où sans doute il remplit aussi la fonction de l’albumen, dont cependant on le distingue aisément par son tissu vascu- laire (2): Mais la déviation la plus remarquable que je sache de la structure et de l’économie habituelle de la membrane externe de l’ovule , tant dans le premier âge que dans le fruit mür, se rencontre dans le Banksia et dans le Dryandra: Dans ces deux genres j'ai constaté que la membrane interne de l’ovule avant la fécondation est entièremeni à nu, la membrane externe étant alors ou- verte dans toute sa longueur, et que les mémbranes ex- ternes des deux ovules collatéraux qui sont originaire- ment distinctés, s'unissent à une époque plus avancée par leurs surfaces correspondantes ; et constituent en- (1) Linn. Soc. Trans. , At, P- 149. (2) Zbid. (229 ) semble la.cloison-anomale de la capsule. La membrane interne: de l’ovule forme alors ‘eu conséquehce! Fe Joppe extérieure de la graine, : É 210% PR pti Cependant la membrane-intèrne de l’ovule parait en per avoir plus d'importance en tantique liée à l'acte de la fécondation ; qu’en tant que: destinée à protéger l’amande à une période plus avancée. Car dans beau- coup de cas , avant l’imprégnation , son sommet perforé se prolonge au-delà de l'ouverture du test ; et dans quel- ques plantes ilrevèt- l'apparence d'un stigmate obtus ou même dilaté, tandis qué souvent dans la graine: müûré , ou bien cette membrane est entièrement oblitérée ,; ou bien elle ‘existe seulement, sous, la forme d’une pelli- cule mince qu'on pourrait prendre à tort pour Fépiderme d’une troisième membrane qui aléps s ‘observe my ouei ment. .| Eu | | Ÿ Cette tr PR ARS RACE est formée par F maté propre ou pellicule de amande , de la substance de la- “quelle on n'aurait jamais-pu; je crois, la séparer dans l'ovule non imprégné, et ilest même très-rare qu’elle soit visible dans celui-ci. Dans la graine müre on la distingue de la: membrane interne seulement par son sommet qui est toujours dépourvu de toute ouverture , généralement aigu , plus foncé.en couleur ou même sphacelé. . La membrane de l’amande constitue ordinairement la tunique la plus inWriourg de la graine. Mais dans un petit nombre de plantes il existe de plus une tunique ad- ditionnelle qui paraît tirer son origine de la membrane interne de Grew ; c'est la vesicula colliquamenti, ou amnios de Malpighi. à | En général l’amnios , après la fécondation, s'étend. ( 230 } graduellement jusqu’à ce qu’enfin il déplace où absorbe toute la substance de l’amande , renfermant dans la graine müre à la fois l'embryon et l'albumen ; quand ce der- pier continue à exister. Dans ces cas cependant , sa mém- _ brane propre est communément oblitérée et remplacée soitpar celle de l'amande ou par la tunique interne de l'ovule ; soit , lorsque toutes deux pren #4 le test lui-même. ! Dans d'autres cas l'albumen est formé par ün dépôt de matière granuleuse dans les cellules de l’amande. Dans quelques-unside ées cas , lamémbrane de l’amnios semble être persistante ; formant même dans la graine mûre une turique propre pour l'embryon ; dont la ra- dicule peut aussi conserver son adhérence primitive avec le sommet de cette tunique. Voilà du moïns quélle me paraît être l’explication la plus probable de la strue- ture (des vraies Nymphéacées , savoir : des genres Nu- phar, Nymphea, Euryale, Hydropeltis x Cabomba , malgré leur mode très-remarquable de germination tel qu'il a été observé et figuré dans le + A et: 1 Nuphar par Tiviman (x). À ac PE de cette explication, qui diffère de toutes celles qu'on a données jusqu'ici , je peux citer ici wne ob- servation publiée depuis un ‘assez grand nombre d’an riées ; quoiqu’ellesemble avoir échappé à tous les auteurs qui-ont écrit depuis sur le même sujet : c’est, qu'avant la maturité ‘de la graine dans les Nymphéavées , le sac qui enveloppe l'embryon contient avec lui une substance pulpeuse ou demi-fluide , que j’appelai witellus , nom xs. | (1) Keimung der Pflanzen , p. 19 et 27, tab. 3 et 4. | ( 535 ) qué j'appliquais alors à tout corps intérposé entre l’at- bümèn et l'embryon (1). Cette opinion sé wouve éncoré cotifirinée par l’existènce d’un filanent extrérenient fit (qu’on n'avait pas encore aperçu } , lequel , né du céntré dé la face inférieure du sac et traversatit l’axé creux dé l'albumen , réunit probablement à une époqué peu avancée obtes x ge dé l’e pape ini avec là basé de l'amande. On expliquerait a la mème manière là structure des graïnes des Pipéracéés et du Saururus ; et l'on rénconire d'autrés exemples de la pérsistace, soit de la meth- bratie , soit dé la substance de l’amnios dans la graine mûre. RAA NT AS Ad | + On peut conclure de tous tes détails que j'ai donnés sai la suucturé de l'ovulé, que les changemiens les plus importans éohsécutifs à la fécondation réelle où mèite fasse , doivent avoit lieu dans l’amande ; et que l’albu- men (dans l’acception propre du mot) peut se former par un dépôt ou une sécrétion de matière granuleuse dans les utricules : soit del amnios , soit de l'amande même , ou encore qué deux subétances ayant ces origines distinctes et des textures très-différentes peuvent exister simultanément dans la graine müré, comme c’est pro- baäblément le cas dahé lès SéMlminées. Au sujet dé l’ovule , ébnsidéré comme contenu dans un ôvairé , jé ne ferai pour l'instant qu’une seule autré re- marqué qui forme une introduétion nécessaire aux ob- servations suivantes , sur la structure de la fleur fe- melle dans les Cycadées et les Conifères, savoir : que (x) Prodr. Flor, Nov.-Haoll. , 1, p. 306, (232) le, sommet de l’amande est le point de l'ovule où lim prégnation a lieu, c'est ce, qui est au moins extrème- ment probable , et d'après l’apparition:constante de l’em- bryon à ce point, et d'après la direction très -généra- lement inverse de l’amande : car cette inversion amène son sommet à-peu-près ou absolument en contact avec celte partie des parois de l'ovaire , par laquelle on peut supposer qu'est transmise l'influence du pollen. Cepen- dant dans quelqués-unes de ces familles de plantes où l'amande n’a pas une directioninverse et où les placentas sont polyspermes( commeles Cistinées (x) ), il est difficile de comprendre de quelle manière cette influence peut atteindre son sommet extérieurement; et on ne peut l'expliquer que par la supposition , qu’on ne doit pas admettre à la hâte , d’une aura ou émanation imprégnante qui remplirait toute la cavité de l'ovaire , ou par des tubes fécondans entièrement séparés des placentas , mais que dans ces cas je n'ai jamais PA découxrir, * Sur La Structure dela fr femelle dans Les Crcadées et les Conifères. On ferait entièrementdisparaître les doutes qui peuvent exister relativement au point d’imprégnation, si l'on trouvait quelques cas dans lesquels l'ovaire manquät tout- à-fait, ou bien fût formé si imparfaitement que 4 ovule devint lui-même directement exposé à l’action du pollen oudeses particules (2);son sommet aussi bien que l’orifice (1) R. Broww, /n Hooc. Flor. scotic:; p: 284: (2) M. ic leur donne , d’après Martyn , lenom de Fovilla. Si (233), _de‘sori enveloppe immédiate étant alors modifiés et dé- véloppés de manière à s'adapter à cette économie. :! Telle est, à ce que je crois, l'explication véritable " de la structure des Cycadées ; des Conifères , de VE= ! Phedra et même du Gnetum der le Thoa d’Aublet est une espèce. - On fera disparaître: l’objection ji plus formidable à cette manière de voir, si l’on admet , conformément aux observations précédentes , que le sommet de l’amande ou: le point supposé d’imprégnation n’a pas de connexion organique aveciles parois de l'ovaire. On pourrait aussi l'appuyer , en ce qui regarde l’action directe du pollen sur l’ovule, d'exemples nombreux d’une si : sua sd dans le règne animal. | : La ressemblance de la fleur femelle dans # Cycadées et les Conifères avec l’ovule des autres plantes phanéroz games , tel que je l'ai décrit, est réellement assez ma- nifeste pour que lopinion avancée ici ne semble pas tout-à-fait improbable. Mais la preuve de sa justesse doit principalement reposer sur la ressémblance , dans tous les points essentiels , établie entre le corps central de la prétendue fleur femelle deces familles, et amande des oyüles qui présentent la structure habituelle ,set cela non-seulement dans le premier âge, mais aussi dans toute la série de changemens. consécutifs à la féconda- tion. Or, je trouve un accord presque'complet dans tous ces points ; d’après les observations que j'ai pu faire jusqu’à présent : quoique pourtant ces observations sur un sujet naturellement diflicile, et qui n’ont été dirigées par mon point de vue actuel qu’à une époque assez ré- cente) ne me satisfassent pas encore complètément. :_: (254 ) | Les faits qui se présenteront le plus vraisemblable ment comme des argumens contre cetté manière d’envi- sager les Conifères, sont : la surface du sommet de la prétendue amande qui dans la plupart des cas est inégale et le siége apparent d’une sécrétion ; son prolongement occasionel par -delà l’orifice de l’enveloppe éxterne, son adhérence à cette enveloppe par une portion consi- dérable de sa surface , et la division assez fréquente de l’orifice. Peut-être cependant la plupart de ces particu- larités de structure pourraient-elles venir au contraire à l'appui de l'opinion avancée plus haut , puisqu'elles sem- blent autant de modifications au moyen desquelles ces, parties s'adaptent à l’économie supposée. | Il est un fait qu’on ne songera guères à objectér à cette opinion et qui pourtant me paraît présenter une difficulté; c’est, dans les Cycadées et dans la plupart des Conifères ; la structure de l’ovule composé seule- ment d’une amande et d’une tunique , structure com- parativement plus simple qu’elle ne se préseute ha- bituellement lorsqu'il est renfermé dans un ovaire. Le défaut d’uniformité à cet égard pourrait mème être mis en avant comme une autre difficulté : dans quel- ques genres de Conifères en effet, nes: paraît être complet. | 10 Il est vrai que dans l’£phedra , oùl nids est pour- vue de deux enveloppes, ilest possible de supposer l’ex- térieure analogue au calice ou involucre de la fleurmäle, plutôt qu’appartenant à l’ovule. Mais dans le Gnetum, . où il existe trois enveloppes , deux d’entre elles doivent très:probablement être regardées comme des tuniqnes de l’amande : tandis que dans le Podocarpus et le Da- ( 235 ) crydium , ;ce que j'ai appelé autrefois (1) cupule exté- rieure , peut aussi être considéré comme le test de l’o- vule. A cette dernière opinion , quant à ce qui regarde de Dacrydium , on peut objecter la fente longitudinale de l'enveloppe extérieure dans le jeune âge , et son état danse fruit mûr qu’elle ne recouvre que partielle- ment (2). Mais ces objections se trouvent puissamment écartées par la structure analogue a décrite dans le Banksia et le Dryandra. | : ba pluralité d'embryons qu’on rencontre sersliialt:, dans les Conifères, et qui dans les Cycadées semble même être la structure naturelle, paraîtra’ peut-être fournir une objection contre l'opinion que je présente, quoique pour moi ce soit plutôt un argument en sa faveur. vais Tout examiné, les objections auxquelles est encore exposé le point de vue sous lequel je considère ici la structure de ces deux familles , me paraissent , autant que je les connais , beaucoup moins importantes que celles qu’on peut opposer aux autres opinions'qui ont été avancées , et qui divisent encore les botanistes sur €e même sujet. is 104 : Suivant la plus ancienne de Ces opinions ; la fleur fe- melle des Cycadées et des Conifères est un pistil monos- perme, dépourvu d’enveloppeflorale qui lui soit propre. Cependant le Pin lui-:mème fut long-temps considéré par plusieurs botanistes ; comme formant une exception à cette structure. Lu (1) Funoens’s, Voy, at, p. 578. (a) Id. , loc. cit. : (236) Linné s’est exprimé si obscurément dans le caractère naturel qu'il a donné de ce genre , que je trouve difficile de déterminer quelle était réellement son opinion sur sa structure. Je suis cependant porté à croire.qu'elle se rapprochait de la vérité beaucoup plus qu’on ne le suppose généralement , etc’est ce que je juge d’après une-compa- raison. de son caractère artificiel du genre, ainsi que d’après une observation mentionnée dans ses Prælec- tiones , publiées par Giseke (1). Maïs la première description claire de la structure du Pin que j'aie rencontrée , quant à ce qui regarde la di- rection, c'est-à-dire la base.et le sommet des fleurs fe- melles , est donnée (en 1767) par Trew , qui les ca- ractérise de la manière suivante : « Singula semina vel potiùs germina stigmate tanquàm organo fœminino . gaudent (2), et sa figure de la fleur femelle du Melèze , dans laquelle les stigmates se prolongent au-delà de la : base de l’écaille, ne permet de conserver aucun doute sur sa pensée. En 1789, M. de Jussieu, FR le éiacals de son genre Abies (3), donne dé sa structure une description analo- gue, quoiqu’exprimée d’une manière un peu moins-claire et moins positive. Dans les observations qui suivent, il suggère , comme n'étant pas dépourvu de toute proba- bilité, un point de vue entièrement différent , fondé sur une analogie supposée avec l’Æraucaria , dont la.struc- ture n’était alors pas bien comprise : savoir ; que l’é- (1) Praæl. in Ord. nat. , p. 589. MAT RTS (2) Wov. Act. nat. curios,, nr, pe 458 , tab. 13 ; fig: 23. (3) Gen, plant., p. 414. (237) caille interne du chaton femelle est un ovairé biloculaire, dont l’écaille externe est le style. Mais c'était là aussi, selon sir James Smith (1), l’opinion de Linné : c'est celle qui a été adoptée dans la splendide Monographie de ce genre , publiée én 1803 par M. Lambert: La mème année où parut l'ouvrage de M. Lambert, Schkuhr (2) décrit et figure très-distinctement la fleur fe- melle du Pin , exactement telle que l’avait conçue Trew, dont il ignorait probablement l'opinion. En 1807, M. Salisbury (3) publia sur ce sujet un Mé- moiré, où il donne de la structure en question une description qui ne diffère en aucun point important de celles de Trew et de Schkubhr, dont il ne sp pas avoir connu les observations. | M. Mirbel , en 1809 (4), professa la même opinion, tant à l'égard du Pin, que sur la famille entière. Mais en 1812 , conjointement avec M. Schoubert (5) , il pro- posa une explication très-différente de la structure des * Cycadées et des Conifères , établissant que dans leurs fleurs femelles on trouve non-seulement un petit pé- rianthe adhérant , maïs de plus une enveloppe extérieure accessoire , à laquelle il à donné le nom de cupule. En 1814 j'adoptai cette manière de voir, du moins en ce qui regarde le mode d’imprégnation, et j'avançai quelques faits en sa faveur (6). Mais en considérant de Las (r) Rees’s, Cyclop., art. Pinus, (2) Botan. Handb. , 111 , p. 276, tab. 308. (3) Linn. Societ. Trans., vu1 , p.308. (4) Ann. Mus. Hist. nat. , xv, p. 473. (5) Nouv. Bull. des So. ; 1, p.73, 85-et rar. (6) Fumorrs’s, Foy., 11, p. 572. ( 238 ) nouveau ce sujet , relativement à ce que j'avais établi ai sujet de l’ovule végétal, je ne tardai pas à abandonner tout-à-fait cette opinion , sans me hasarder cependant à mettre expliciesnens en avant celle qui est exposée ici et que j'avais alors conçue (1). On sait bien que feu M. Richard avait préparé: un Mé- moire de grand prix sur ces deux familles ; et ,. d’après quelques observations récemment publiées par son fils M. Achille Richard (2), il paraît s’être formé sur leur structure une opinion un pew différente de celle de M. Mirbel, dont la cupule est , selon lui , le: périanthe plus ou moius adhérant au pistil qu’il renferme. I] fut probablement conduit à cette manière de voir par un fait , dontje m'étais déjà assuré , savoir : que le caractère , communément reçu de l Ephedra estincorrect (3), qu'en effet son prétendu style est réellement le. sommet pro- longé en tube d’une enveloppe membraneuse, et le corps qu’elle contient évidemment analogue à celui ana pré- sentent les autres genres de Conifères. | Parmi les opinions les plus récentes de.celles gna ai citées ici, celle qui considère la fleur femelle des Co- nifères et des Evcadées comme un pistil nu , est sus- ceptible de deux objections principales: L'une de ces objections .consiste dans la perforation de ce pistil, et dans l’exposition de ce point de lovule où l'embryon, est formé à l’action directe du pollen; l’autre dans la trop grande simplicité de structure de l’ovule prétendu , (1) Tucxev’s, Congo, p. 454, et Linn. Soe. Thann ATP A. (2) Dict. class. d’Hist, nat. ,xv, p.395 + Vip 216: (3) Dict, class. d'Hist, nat, , v1, pe 208. à | ( 239 )- ‘qui, d’après ce que j'ai montré , présente bien plus de _ ressemblance avec l'amande se qu'elle existe habi- | tuellement. De ces objections , la première ne peut s'appliquer aux opinions de MM. Ricliard et Mirbel ; mais la se- conde acquiert un nouveau poids , suflisant , à ce qu’il me semble , pour rendre ees opinions beaucoup moins probables que celle que j'ai tâché de soutenir. En supposant cette opinion admise comme étant la vérité , il resterait encore une question liée avec elle et de quelque importance , savoir : si dans les Cycadées et les Conifères les ovules sont produits sur un ovaire ré- duit dans ses fonctions et altéré dans sa forme , ou bien s'ils le sont sur un rachis ou réceptacle ; ou en d’autres mots; pour employer le langage d’une. hypothèse, qu'avec quelques modifications j'ai autre part (1) tâché d'expliquer et de défendre relativement à la formation des organes sexuels dans les plantes phanérogames , siles ovules de ces deux familles naissent sur une feuille mo- - difiée ou viennent directement de la tige. : Si j'adoptais la première supposition, celle qui s’ac- corde le mieux avec lhypothèse émise dans ce Mémoire, je l’appliquerais certainement d'abord au Cycas dans lequel le.spadice femelle offre une ressemblance si frap- pante avec une fronde ou feuille partiellement altérée,, dont les:bords portent des, ovules jusqu’à une certaine bauteur, et dont le reste se partage en segmens, presque semblables en quelques cas à ceux d’une fais or- dinaire. VUE" 0e Au (1) Linn. os. Trans, , XM1, pe 211. ( 240 ) Or, l'analogie du spadice femelle du Cycas avec celui | du Zamia est assez manifeste; et.de ce dernier à l’écaille fructifère des vraies Conifères (comme celle des genres Agäthis où Dammara, Cunninghamia ,, Pinus’ et mème Araucaria ) , la transition n’est pas difficile, Cette manière de voir est applicable aussi, quoique moins clairement, aux Cupressinées , et pourrait même être étendue au Podocarpus et au Dacrydium. Mais la struc- ture de ces deux genres admet également une autre ex- | plication que j'ai déjà fait remarquer... 1. | Cependant, si dans les Cycadées et les Conifères les ovules étaient en effet produits sur la surface d’un ovaire , on devrait peut-être, ce qui n’est pourtant pas une conséquence nécéssaire, s'attendre à trouver leurs fleurs mâles différentes de celles de toutes les ‘autres | plantes phanérogames , et dans cette différence montrant quelqu’analogie avec la structure de la fleur femelle. Mais dans les Cycadées au moins , spécialement dans le Zamia , la ressemblance entre les spadices mäle et fe- melle est si considérable, que si le spadice femelle est analogue à un-ovaire ; le chaton partiel mâle doit être considéré comme une seule anthère produisant sur sa surface soit des grains nus de pollen , soit du pollen subdivisé en plusieurs masses munies chacune de sa membrane propre. fé De ces deux points de vue, l’un et l’autre petite à présent paraître également paradoxal : et pourtant Linné s'était placé dans le premier; car il s'exprime sur’ ce sujet dans les termes suivans : « Pulyis floridus in Cy- cade minimè pro Antheris agnoscendus, sed pro nudo polline, quod unusquisque-qui unquäm\pollen anthe- (241 ) rarum in plantis exuminavit fatebitur. » Si cette Opi- nion avancée avec tant de confiance par Linné ne fut jamais adoptée par aucun autre botaniste , cela paraît venir en partie de ce qu’il l’avait étendue aux fougères dorsifères. Bornée aux Cyeadées, cependant elle ne parait pas si improbable qu'elle mérite d’être rejetée sans examen: Deux faits du moins concourent à l’appuyer : c'est dans quelques cas, notamment dans les Zamia d'Amérique ; la séparation des grains en deux masses distinctes et quelquefois presque marginales | représen- tant , comme on peut le supposer, les lobes d’une an- thère : c'est aussi leur rapprochement en nombre dé- fini , celui de quatre en général , analogue à l'union quaternaire des grains de pollen qu’on observe assez fréquemment dans les anthères de quelques autres fa- milles. La taille considérable de ces grains de pollen supposés , ainsi que l’épaisseuret la rupture régulière de leur membrane , peuvent être considérées comme des circonstances liées naturellement à leur production et à leur persistance à la surface d’une anthère distante de la fleur femelle; et-avec cette structure, on pourrait aussi attendre, un développemént en grandeur correspondant dans.lés particulés polliniques. En examinant celles-ci cependant, non-seulement je les trouve égales en volume aux grains de pollen de plusieurs anthères; mais ellip- tiques-et marquées sur un de leurs côtés d’un sillon lon- gitudinal ; elles-ont cette forme qui est une des plus com- munes dans le pollen simple des plantes phanérogames. C'est pourquoi admettre sans autres fondemens que ceux qu'on à déjà indiqués , l’analogie de ces particules avec selles renfermées dans les grains de pollen, et celle des or- Vu. 16 ( 242 ) genes qui les contiennent avec cé grain lui-mème tel qu'il existe dans les anthères de Ja structure la plus ordinaire ; ce serait faire une supposition tout-à-fait gratuite. Il est en même temps digne de remarque que cette opinion; établie sur des bases plus solides , montrerait l'existence d’un développement correspondant dans les parties es- sentielles des organes mâle et femelle. Le développement plus considérable de l’ovule consistrait moins encore dans la forme inusitée et dans l’épaisseur de son enve- loppe, partie d’une importance secondaire et sur la nature de laquelle on n’est pas d'accord , que dans l’état de Fa- mande de la graine , relativement -à-laquelle les opinions ne sont pas partagées, et où la pluralité d’embryons , ou au moins l’éxistence et l’arrangement régulier des cel- lules dans lesquelles ils se forment, est là structure uni- forme de la famille. | Le sécond point de vue-indiqué , dans lequel on con- sidère l’anthère des Cycadées comme produisant sur sa surface un nombre indéfini de masses poltiniques ren- fermées chacune dans une membrane propre, ne trouve- rait d'appui que dans quelques analogies éloignées : par exemple, dans la structure de ces anthères dont les loges sout subdivisées en un nombre défini où plus ra- rement indéfini de cellules , et notamment de celles ne étamines du gui. Je puis remarquer que l'opinion de M. Richard (1}, qui regarde ces grains ou masses comme des anthères uniloculaires , dont chacune constitue une fleur mâle ;, me paraît offrir des difficultés presqu'égales. L’analogie entre les organes mäle et femelle dans les .… mort (1) Dies, class. d’Hist. nat, , v, P: 16. HU CAB) l Conifères , en admettant l'opinion qui reconnaît l’exis- tence d’un ovaire sans parois , ést à la première vue plus apparente que dans les Cycadées. Dans les Conifères ce- pendant , le pollen n’esticertainement-pas nu ; mais ren- fermé dans une membrane semblable-au lobe d’une an- ‘thère ordinaire, Et dans ces genres où chaque écaille du chaton produit seulement deux lobés marginaux (comme les Pinus, Podocarpus , Dacrydium, Salisburia et Phytlocladus) , il rappelle presque la forme plus gé- ” nérale des anthères dans les autres plantés phanéro- games. Mais la difficulté se présente dans :ces autres genres où sur chaque écaille on trouve un plus grand nombre de lobes, comme l’AÆgathis et draucaria où leur nombre est considérable et en apparence indéfini , et plus particulièrement encore le Cunninghamia. ou Belis dans lequel les lobes , au nombre de trois. seu- lement , ont avec les ovules non-seulement ce rapport de nombre , mais aussi celui de l'insertion et de la di- rection. La supposition. que dans ces cas les lobes. de chaque écaille sont les cellules d'une seule et même an- thère , n est que peu justifiée soit par l'origine et la dis- position des lobes eux-mêmes , soit par la structure des autres plantes phanérogames. Les seules analogies appa- rentes , quoique douteuses , que je puisse à présent me rappeler , se rencontraient dans l'Aphyteia et peut-être dans quelques Cucurbitacées. ' Cette partie de mon sujet qui regarde Livaligie entre . les fleurs mâle.et femelle dans les Cycadées.et, les Co- nifères , me paraît donc la moins satisfaisante , eu égard, tant à la question immédiate de l'existence d'un ovaire anomale dans ces familles , qu’à l'hypothèse à laquelle ( 244) | j'ai plusieurs fois renvoyé sur l’origine des organes sexuels dans toutes les plantes phanérogames. Onsenvarions sur la Larve du Ripiphorus bimaculatus; par M. Faniess. (Extrait d’une lettre à M. le comte Dejean. ) .…. La larve du Ripiphorus bimaculatus (que j'ai né- gligé de décriré ou de dessiner ) vit dans la racine de l'Eryngium campestre, qu’elle perfore au centre, et presque toujours dans le sens vertical, Elle se transforme vers la fin de juin, fabrique une coque dela grosseur d’une petite noisette , représentant une sphère un peu aplatie à sa partie supérieure qui est attachée par une espèce de pédoncule au tronc ou à la base des premières ramifca- tions de l'Eryngium campestre. Cette coque est constam- ment grisâtre et composée de beaucoup d'argile avec très- peu de sable ; aussi ai-je remarqué qu'on trouvait assez communément cet insecte sur les Eryngium qui croissent sur des terrains argileux, tandis qu'il est fort rare dans d’autres lieux. Du 1°* au 30 juillet il est transformé ; il sort de sà coque par une ouverture ronde qu’il s’est prati- quée à Ja partie supérieure, et vient sucer les fleurs de la même plante quia nourri sa larve. On ne trouve cet insecte que pendant le mois de juillet, très-peu plus tôt, et pres- que point plus tard, toujours sur l'Eryngium campestre. Pendant trois étés que je l'ai cherché avec soin, je n’en ai trouvé que deux individus sur d’autres fleurs, l’un sur celles du Daucus carota, et l’autre sur celles de l’'Apium petroselinum. La femelle dépose les œufs au collet de la racine. Ils éclosent aussitôt que la plante est en sève, ce qui a lieu au fnoïis dé mañs. (245 ) | Essais anatomiques et physiologiques sur. la Paname (1); Das CranLes #4 Dans l'impossibilité où nous nous trouyions de tra- duire en entier cet ouvrage remarquable , nous ayons pensé a il serait pourtant utile d’en faire connaître les principaux points d’une manière détaillée, IL. est hors de doute que les vues de l’auteur. feront. époque dans cette partiede la science , et il est superfix de faire remarquer que ses observations sont-:d’un. grand intérêt dans les arts d'imitation. C'est à ce double titre que nous ayons cru que nos lecteurs nous sauraient gré d'une analyse, qui pour le plus grand nombre jpourra servir à suppléer rompléteuent l’ouvrage. En-elfet 1outes les idées, générales s’y trouvent reproduites , les exem+ ples les. plus, remarquables sont textuellement traduits 9 et dans tous, les cas'où nous étions forcés de. fire des suppressions, nous avons cherché à les rendre moins sensibles en exprimant la pensée de l’auteur seu age forme plus concise. : Ce. que nous avons fait pour AS té il nous .a été st facile encore .de le faire pour les planches, Nous avons reproduit toutes celles qui nous ont paru dignes d’atiention , soit par leur fini, soit par leur originalité. NUSTES \ 12 PILY SRE “) Éssays on the anatomy and philosophy of Expression , by “Charles Bell. London : John Murray , per etes 1824 ; second édition. x vol: in-4e, price, 2 li, 19 sch. 6 d: Vi, — Juillet 1826. 17 (246) Quant à celles qui sont copiées et qui n’offrent qu'un exemple propre seulement à montrer que les idées de l’auteur s'appliquent à tous les’ cas , nous avons cru pou- voir les supprimer sans inconvénient notable. Nous avons supprimé de même toutes les divisions en cha- pitres ou essais , afin de donner à la discussion une forme plus liée ‘ét un ensemble plus facile à saisir. ‘"Taissons maintenant parler l’auteur lui-même. ” Les Yariations de la physionomie humaine qui accom- pagnent les mouvemens de l’âme offrent à l’étude un süjet intéressant et facile. Néanmoins, bien que nous soyôns éontinuellement à,même d'observer ces signes extérieurs d'émotion , nous lesremarquons à peine , jus- qu'à ce que recherchant les causes qui les font naître, nous essayons de recouvrer nos premières’ PEAR et de les raisonner. Comment concevoir qu'un phé- nomèné plus familier encore pour nous que ‘notre langue mère elle-même, et sans l'existence duquel la vie de la plupart des gens seraït indifférente ; n’ait pas été mis en rapport avec la philosophie? On'doit l’attri- buer probablement à la négligence que l’on met à exa- müiner la liaison étroite qui existe entre les opérations de l'esprit et celles du corps, et à l’idée très - inexacte L que tout ce qui peut être de quelqu'intérêt en anato- mie humainé est déjà découvert. Des hommes du mérite le plus éminent se sont occupés depuis un si long és- pace de temps de la structure des animaux ; qu’on a cru pouvoir en conclure qu'il ne restait plus xien à faire dans ce genre de recherches. Ceux qui avancent cette opinion ne peuvent ignorer que chaque découverte dans les sciences ouvre un nouveau champ aux investiga- | (247) ions , règle qui est spécialement applicable à l’anato- mie. En cffet ; aucune branche de nos connaissances ne se: trouve aussi étroitement liée aux autres sciences, ni aussi généralement dépendante de leurs découvertes.que l'anatomie , si nous comprenons par ce.terme la con- naissance des fonctions aussi bien que celle de la struc- ture des corps animés. | Je vois avec peine l'influence que cette opinion exerce sur nos jeunes étudians; car elle leur enlève € zèle et ces jouissances qui appartiennent à leur âge et, à, leurs études. Je ne crains pas de le dire, si celles-ci-étaient suivies avec l'attention convenable , elles nous offriraient l'espoir d'une moisson .de découvertes .non-seulement riche, mais sans cesse renaïssante. | L'étude de la structure des animaux doit avoir pour but non-seulement ce qui paraît utile; mais elle doit aussi s’é- tendre d’une manière indépendante à toutes les ramifica- tions qui peuvent faire espérer quelque perfectionne- ment dans nos connaissances générales. Nous ne savons jamais à quelle conclusion utile les recherches peuvent conduire , tandis que nous sommes assurés qu’elles nous causeront dans tous les cas une satisfaction intérieure , et que si elles ont du succès elles exciteront l'admiration et une sorte de louange involontaire. Je pensais autre- fois qu'il était nécessaire de préluder par quelques. ex- cuses à mes recherches sur l'expression , convaincu que j'aurais pu m'occuper plus utilement qu'en me livrant à un sujet de pur délassement ; et à présent , si j’acquiers quelque réputation pour les rapports nouveaux que j'ai eu l’occasion de découvrir ; j'en serai principalement redevable aux idées que m'a suggéré. ce sujet regardé (248) comme peu important. J'ai appris en l'étudiant de près , à regarder la conformation du corps humain, comme une combinaison matérielle essentiellément différente des choses d'invention humaine. Tandis que ces dérnières offrent un assemblage de parties inventées pour parvenir à produire un effet donné , la première est disposée avec une perfection telle que chaque païrtié se prête à plu- sieurs fonctions. Le visage m'oflrit des actions en si grand d'ombre et si bien définies, que je commençai à chércher par quelle structuré particulière chacune d’elles pouvait s’obtenir. Ayant éxaminé de la même manière les autres organes , je commencçai ainsi mes observations sur lé système nerveux. | Une erreur très-remarquablé et long-rèmps propagée paraît la eause essentielle du retard dans lequel se trou- vent nos éonnaissancés sur le mécanisme de l'expression, elle à borné les données réelles aux seulés sensations que notre nature nous faisait éprouver. Ces sensations , soit qu’elles aient été examinées d’après les iméthodes scientifiques ou selon les règles du goût , ne nous ont con- duit à rién de précis, ou tout au plus à quelques théo- : ries dépourvues de base positive. L’érreur dont je viens de parler est considérable , puisqu'on s'était trompé sur les organes dont dépend l'expression. Il existe un système de nerfs qui se répand sur presque toutes les parties du corps , c’est celui du nerf sympathique , et commé on croyait généralement qu'en lui se trouvait la source de la sensibilité dé nesvrganes , tout phénomène obscur dans la physiologie, la patholo- ge ou’ la physionomie semblait fâiré nécessairement partie du demaïne de ce système de nerfs. Les nerfs appe- | . (249 y” lé sympathiques étant répandus sur tout le corps, il n’y avait pas une action ou une sensation , depuis la rou- geur causéé par la colère jusqu’à l’éternuement , qui ne fût aussitôt attribuée à l'influence de quelque branche ou réseau de ce système de nerfs. Quoique cette opinion fût universellement recué dans tous les pays, elle n'avait aucun fondement véritable. | Il est très-probable que le système sympathique, ou, comme on l'appelle quelquefois, le système nerveux gan- glionnaire, dirige certaines opérations de l’économie animale ; mais il n’a aucune influence sur la eonstitution musculaire , soit dans l’actomplissement des mouvemens volontaires, soit dans cette influence du moral sur le physique que nous appelons passion. | Dans le volume des Transactions philosophiques pour l’année 1821 , j'ai inséré une petite note qui prouve qu'indépendamment des nerfs communs qui sont les conducteurs de la sensibilité et des branches du nerf sympathique , il existe un nerf qui , partant d’un point, s'étend sur le visage entier et qui possède des pouvoirs totalement différens. Il est aussi prouvé par des obser- vations faites sur les suites des accidens et des maladies de ces nerfs, ainsi que par des expériences tentées sur des animaux , que les mouvemens de la respiration sont sous l'influence de ce nerf. Il en est de même de ceux qui sont occasionnés lorsqu'on parle, en tant qu'ils ont rapport à la figure, ainsi que de toute indication d'émotion dans la contenance, de l’homme ou de passion dans les animaux. Ces expériences ont aussi montré que le cours singulier que suit ce nerf , et qui diffère de celui des autres art communs du visage ( circonstance qui a toujours été ( 250 ) connue, mais qui n'avait pas ME ici été expliquée); est ainsi dirigé pour qu'il puisse s’ associer à une série de nerfs de la même classe et x hp les mêmes fonctions que lui. | Malgré que ce nerf soit la source de toutés ces di- verses émotions qui indiquent la situation de l'esprit, je l’ai appelé le nerf respiratoire du visage, par des raisons dont je prie le lecteur d'attendre l’explication ; et j'y suis d'autant plus fondé que nous verrons l'appareil entier de Ja respiration servir d’instrument à l'expression , comme ilest celui de la voix et du discours. | Il est facile d'observer dans le visage l’utilité des nerfs pour les diverses modifications des traits. La tête accomplit en effet différentes fonctions. Nous y trouvons combinés les organes de la mastication , de la respira- tion , de la voix et de l’expression ; quelques mouvemens sont faits par linfluence directe de la volonté , tandis que d’autres sont des signes d'émotion , sur lesquels nous n'avons qu'une influence très-limitée ou très-im - parfaite. Le visage sert aux plus basses jouissances ani- males , et exprime les émotions les plus élevées et les plus délicates. Heureusement pour les recherches que nous faisons actuellement , les nerfs qui dans d'autres : parties sont liés ensemble pour l’utilité de la distribu- tion dans des parties éloignées, sont ici distincts et sé- parés les uns des autres jusqu’ à ce qu'ils se rencontrent à leurs extrémités. En voyant la planche qui montre La nerfs du visage, et en consultant l'explication , on verra qu vil y a deux séries de nerfs qui le parcourent; un de ces nerfs sort devant l'oreille , et se répand sur toutes les parties; u | . (ta51 ) autrenerf n'est pas vu durant sa course à travers la tête, mais on en voit les quatre branches sortant sur le visage : la première, au-dessus des yeux , allant vers lé front ; la seconde, au-dessous de l'œil, se répaud vers le nez et la joue; la troisième branche sort du menton, et la qu trième devant l'oreille. ,; 1 | Le grand nerf qui sort devant l'oreille et se répand, sur le visage , n’existe dans aucune des familles infé- rieures des vertébrés , à moins qué l'individu ne respire par les narines. Lorsqu'il existe , j'ai eu la preuve qu’il n’accorde pas de sensibilité, comme le font les autres nerfs , et que lorsqu'il est coupé en travers , la sensi- bilité de la peau n’est point diminuée; mais si ce nerf est coupé en travers, les mouvemens des narines qui accompagnent la respiration cessent immédiatement. Au contraire , si on coupe. les autres nerfs qui sortent sur le visage , et qui viennent de la cinquième paire , la sen- sibilité. est détruite , et si l’on divise le tronc de ce même nerf , le mouvement de la mâchoire n'existe plus ; mais les mouvemens du visage qui suivent ceux de la poitrine dans la respiration, soit qu’on soit éveillé ou endormi, continuent à avoir lieu. Lorsqu'un cheval a couru et que sa respiration est de- veaue diflicile, les narines se dilatent et se contractent al: ternativement , tandis que la poitrine s'élève ou s’abaisse : de même dans l’homme , excité par l'exercice ou la co- lère, les épaules s'élèvent à chaque respiration, les muscles du cou et du gosier sont violemment contractés, et les lèvres et les narines suivent par tous leurs mouve- menus la même disposition, Ainsi, des parties éloignées par leur position se trouvent combinées par leurs fouçr | ( 252) tions , et lorsqu'elles sont aussi unies dans l’action de la respiration, c'est par le moyen de nerfs distincts et appropriés à cet effet. Les nerfs qui agissent dans cette occasion , sortent de l’endroit où la moëlle épinière re- joint le cerveau , et de là ils divergent vers des parties éloignées, vers le visage, la trachée , le -cou et les épaules , la partie extérieure de la poitrine et le dia- phragme. La séparation d’un de ces nerfs empêche la partie dans laquelle il est distribué de coopérer à Vac- tion de la respiration , sans pourtant la priver de sensi- bilité ou sans empêcher l’activité de sés muscles , lors- qu'elle est excitée par d’autres nerfs ou par l’accom- plissement de quelqu’autre fonction. J'ai désigné ces nerfs d’après leur principale fonction sous le nom de nerfs respiratoires , puisque c’est seu- lement par leur secours que les muscles sont excités à l'action de la respiration ; mais nous demanderons quels autres offices accomplissentles organes de la respira- tion et particulièrement les nerfs respiratoires ? Ils se combiment dans l'action du discours sans aucun doute, et je prouverai également qu’ils: sont aussi les organes de l’expression. : | L’anatomie comparée prouve qu'ils sont en plus grand nombre et paraissent anastomosés d'autant plus fréquemment , que le pouvoir d'expression est plus fort chez l'animal. Tout le monde a pu observer non-seu- lement la ressemblance qui existe entre le visage du singe et celui &e l’homme, mais aussi la vivacité de sa physionomie qui est en harmonie avec cette similitude de traits. Les nerfs de la face et du cou du singe sont en grand nombre etfréquemment réunis ; mais en cou- (258) pant le netf respiratoire du visage du singe, les traits deviennent morts et incapables d'exprimer les passions qui agitent l'animal. Pourtant après cette expérience, la peau reste sensible et lés muscles des mâchoires et de la langue conservent la faculté de broyer et d’avaler ; seulement on ne peut apercevoir aucune grimace ni aucune expression. Si le nerf respiratoire est coupé d’un côté, l'expression est totalement étéinte de ce côté, tandis que le mouvement des sourcils, des lèvres et de la joue se conservent de l’autre , comme auparavant. Qui ne sait combien il y a d'expression dans la phy- sionomie du chien ; qui ne se rappelle le regard spiri- tuel et tendre avec lequel il contemple le visage de son maître, ou le coup-d’œil plein de fierté qu’il lance à son antagoniste? Tout le feu de l'expression disparaît au moment où le nerf de la respiration est divisé ; l'animal combattra avec autant de courage, mais iln'y aura aucune contraction sur ses lèvres , ses yeux ne brilleront pas, et ses oreilles ne se redresseront pas en arrièré. Le vi- sage est inanimé , quoique les muscles de la face et des mâchoires continuent leurs offices lorsqu'ils sont sous l'influence d’autres nerfs. F- . En coupant le même nerf à un chat , il peut être privé de toute expression. Si l’on coupe le nerf d'un des côtés de la tête, au point où il sort devant l'oreille , l'œil ne brillera plus, les paupières ne conserveront aucun mou- vement non plus que les moustaches; elles ne re- mueront plus au moment de la colère , bien que l’autre côté ne soit privé d'aucun de ces mouvemens. | Quoique les oiseaux manquent d'expression, parce que chez eux le bec remplace la bouche et les narines , il { (254 ). éxiste pourtant un signe pour exprimer la colère dans. le mouvement des plumes; dans les combais de coqs, les plumes de l'animal se hérissent autour de sa tête, au moment du combat, ce qui, joint à la position de la tèle, exprime son ardeur. Mais lorsque l’on divise le: nerf respiratoire ,.les plumes ne se relèvent plus, mal- gré que la disposition à combattre soit toujours la même... Un accident ou une maladie qui affecterait le nerf res- piratoire du visage de l'homme, donnerait lieu aux mèmes résultats que les expériences sur les animaux. Si le nerf respiratoire se trouve affecté d’un côté du vi- sage ; l’individu ne peut flus ni rire ni pleurer de ce côté ; alors le plus léger sourire donne à toute la phy-. sionomie une expression désagréable , qui est la suite de. l’action inégale des muscles ; le sourire a lieu du côté où. le nerf est intact , tandis que les muscles de l’autre côté restent immobiles , et ne peuvent que grimacer. ; Dans la première édition de cet ouvrage , j'ai parlé du nombre et de la multiplicité des muscles qui ser- vent à donner l'expression ; ces nouvelles découvertes de propriétés distinctes dans les nerfs, nous mettent à même d'apprécier pourquoi il existe une complication de branches nerveuses qui.est proportionnée , non-seu- lement au nombre de muscles qui sont mis en mouye- ment dans l'expression , mais aussi à la diversité d’u- sages auxquels ils sont appelés et aux différentes com- binaisons qu'ils forment , lorsqu'ils se trouvent liés avec différens organes. Il parait à présent qu'avec le secours de nerfs appropriés à cet usage , les muscles du visage , du cou et de la poitrine, coopèrent à l’action de la res- piration. Il est aussi prouvé par ces observations que ( 255) c'est au moyen des nerfs de la respiration que les muscles deviennent les agens de l’expression ; car malgré qu’ils puissent encore agir et sentir après que les nerfs respi- ratoires sont coupés, ils ne conservent alors aucune expression, mais restent immobiles ; même lorsque l'a- nimal est soumis aux plus grañdes souffrances ou qu’il entre dans l’accès de la plus vive colère. Par conséquent, lorsque nous aurons prouvé que les organes de la respi- ration sont aussi les organes de l'expression et du dis- cours , l'incertitude qui environne ce sujet disparaîtra, et tous les mouvemens de la physionomie et la. pose même du corps deviendront aussi intelligibles que l’ex- | prie naturelle de la voix. Fi " * L'auteur , admettant des changemens dans l expres- sion physiognomonique dont on n’a pu jusqu’à présent saisir la relation avec l’état de l’intelligence qui les ac- compagne; se propose d’énoncer sa pensée à ce sujet ayant d'entrer dans quelques détails sur les mouvemens de là physionomie humaine. 11 établit d’abord qu'il existe une sorte de dépendance de notre intelligence à l'égard du corps qui place celle-ci dans le cas de varier ses conceptions par des causes purement physiques, bien entendu toutefois que l’intelligence de l’homme lui révèle souvent de hautes pensées libres de toutes subjec- tions matérielles et qui se rapportent à une cause toute puissante et infinie comme les précédentes se rapportent anx phénomènes physiques de ce monde. Notre âme se trouve ainsile centre de deux ordres d'idées. Celles qui ont trait aux objets matériels ne peuvent lui être com- muniquées que par l'intermédiaire des sens. Celles qui s'élèvent à la source de toutes choses lui sont révélées (256 ) immédiatement , ou du moins par un sens intérieur tout à-fait indépendant de ce qui nous environne. Quant aux mouvemens intellectuels qui se manifestent par l’inter- médiaire des corps , l’auteur distingue ceux qui provien- nent directement des sens et ceux qui animent le tableau intérieur produit pareleur office , et lui donnent en quel- que sorte la vie ; ces derniers sont des mouvemens intellec- tuels passionnés placés sous une influence organique gé- nérale dont l’auteur assigne le siége dans l'appareil respi- ratoire. On aura peut-être quelque peine à lui accorder que le chagrin , la joie ou l’étonnement aient leur source dans la constitution physique ; mais il compare ces phé- nomènes à ceux que l’on observe dans les organes des sens. La lumière, le goût, lé son, ne sont point des matières transportées par l'organe au sensorium , mais des modifications de cet organe qui lui sont transmises , tellement qu’une cause uniforme peut modifier en sen- sations variées ce même sensorium suivant le lieu ou l’or- gane auquel on l’applique. Une aiguille qui pique la ré- tine ne cause ni douleur ni peine , mais produit l’image d’une vive étincelle; et la mème aiguille, en blessant les papilles de la langue ou celles qui appartiennent à d’autres organes, développera des sensations tout-à-fait diverses. En admettant ce mode de communication entre les objets extérieurs et le cerveau , l'influence des or- ganes sur les perceptions devient manifeste et facile à comprendre. ‘ Relativément aux mouvemens passionnés , l'auteur cite à l'appui de ses idéés les circonstances qui ont obligé les anatomistes à établir une distinction importante entre la sensibilité intérieure et la sensibilité extérieure, et_ ( 257.) | compare sous ce point de vue la peau qui recouvre la surface du corps et qui est si bien disposée à recevoir toutes les impressions éxtérieures, et le cœurçqu'on sait depuis si long-temps être presque dépourvw.d'irrita- bilité. Tout le monde connaît l’histoire de ce gentilz homme qui avait le cœur mis à découvert par un abcès ; ” et que le célèbre Harvey eut l’occasion d'examiner, C’est donc au cœur et aù poumon ; et en'général à l'important appareil de la respiration, quelque -étrange que cela puisse paraître, que nous devons rapporter cette classe de phénomènes qui accompagne les passions: Ilexiste un appareil de muscles très -étendu "qui se trouve lié avec le cœur et qui agit d’après son excessive sensibilité, Ces muscles constituent sans aucuri doute les organes de la respiration et du discours ; et de plus ils sont encore les organes de l’expression et paraissent né» cessaires an développement des émotions dont ils| de- viennent , par leur mouvement , les signes extérieurs. > Nous savons que certaines positions d'esprit influent sur les sensations du cœur; par cette influence COrpo+ relle , une nombreuse série d’agens venant directement du cœur , et indirectement de d'esprit , se tronventis en mouvement. Nous sommes déjà soumis à cette in+ . fluence dans un âge si tendre que nous sommes obligés - de reconnaïtre que l’action des organes de l'expression * précède les affections mentales avee lesquelles elles se | | Len ensuite ; qu’elle les accompagne dès le premier . moment , leur donne plus de force , et les dirige. En con à Msquasee, ne pourrait-on pas dire aussi que les organes 1 ‘du corps , qui se meuvent en syipatirie avec l'esprit, pro- _ duisent la même uniformité de éentiniems intérieurs, d’é: 1. * R # ( 258 ) motions et de passions parmi les hommes , qu'ilen existe à l'extérieur par les opérations semblables des orgânes des sens ? 0 nt ie -: Donnons ici quelques exemples , et voyons si les idées reçues sur ‘les diverses passions nous expliqueront ce phénomène ;:ou s’il nous faudra avoir recours à l’anato- mie | + Plusieurs choses coopèrent à donner l'expression des passions. Examinons l'expression de la terreur, nous. comprendrons facilement pourquoi l'individu qui est sous son influence tient les yeux fixés sur l’objet de ses craintes ; ses sourcils sont élevés autant que possible, et ses yeux sont excessivement ouverts, ou bien sa démarche est tremblante et peu assurée , et ses yeux errent de côté et d'autre d’une manière rapide et sauvage : nous aper- cevonis seulement dans ceci l'application de son esprit sur l’objet de ses appréhensions , et son influence directe sur l'organe extérieur. Mais continuons nos observa- tions , nous verrons sa poitrine oppressée ; il ne peutres- pirer librement, sa poitrine est soulevée , les museles de son cou et de ses épaules sont en mouvement , sa respi- rations-.est courte et rapide, un mouvement convulsif fait trembler ses lèvres et sa joue creuse , son gosier se gonfle et se serre. Pourquoi son cœur bat-il , tandis que la circulation de son sang a si peu de force , car ses: lè- vres et ses joues sont extrêmement pâles ? + Les organes intérieurs de la sensibilité agissent , même durant le sommeil , et démontrent la source de l'expression musculaire. Au spectacle, qui porte une foule de gens de divers âges, d’habitudes et d'éducation différentes, à croire que tous les mouvemens sont vrais ? ( 259 ) Le silence que garde chacun , lorsque les acteurs sont si- Jencieux , prouve que tous les hommes se tiennent par un sentiment universel, et ce sentiment excité par l’expres- sion est tellement dans notre nature , qu'il.a de: Fin- fluence sans être raisonné. | Le. cœur et les poumons peuvent être regardés assu- rément comme deux parties ayant les mêmes fonctions. L'action du cœur et le mouvement des poumons sont également nécessaires à la circulation du sang, qui est destiné à Papprovisionnement du corps; l'interruption de ‘leur: mouvement met la vie en danger: Ces deux: or- ganes sontiunis par des nerfs, et par conséquent agissent ensémble.;: on lés voit correspondre dans toutes les oc- cäsions où ils sont en mouvement , et l'accélération de un est directement suivie par le mème symptôme dans J’autre organe. 1 Le mouvement des poumons vient d’une fbén tout- à-fait extérieure à ces organes : les poumons par eux- mêmes sont passifs. Ils sont mus par un très-grand nom- bre de muscles placés sur la poitrine , le dos et: le cou ; ces muscles donnent le mouvement aux os de la poi- trine , el les poumons suivent les mêmes: mouvemens. Bien que le cœur-et les poumons soient insensibles ‘aux impressions ordinaires, ils sont très-vivement .af- fectésspar l’action qui leur:est propre, et souffrent du plus léger changement tant physique que moral. L’im- ‘pression qu'éprouvent les organes intérieurs n'est point wisible sur eux, mais sur les muscles extérieurs qui :coopèrent à leur action. Cette loi est comme à tout Je genre humain; nous en voyons les conséquences chez ‘les personnes susceptibles. et nerveuses, qu'un simple “ ea Le $ } | er :( 260 ) changement de position , l'effort de se lever, ou la plus légère émotion d'esprit trouble et agite. Mais c’est sur- tout lorsque les gens les plus forts sont abattus par cette union mystérieuse de l’âme et du corps , lorsque les pas- siôns déchirent le cœur , que l’on a la peinture la plus afiligeante de la fragilité humaine , et la preuve la plus sûre que les passions influent avec tant de force sur les organes respiratoires. | | Je réclame d'attention de mes lecteurs pour les détails suivans, qui comprennent l'étendue des actions de la respiration et la distance des parties qui se trouvent agitées en sympathie avec le cœur. L'action de la respi- ration n’est point seulement appropriée au tronc: L’ac- tion de certains muscles sur le larynx , le gosier, les lèvres, les narines, doit nécessairement élargir: ces tubes et ces ouvertures , de manière à ce que l'air puisse y être admis par la respiration ayec une facilité qui.cor- responde au mouvement de la poitrine; sans cela , les côtés de ces tubes plians se réuniraïent , et nous serions suffoqués par le mouvement ou la colère. Examinons combien de muscles se trouvent combinés dans la simple action de la respiration, combien il-y:en a d’ajoutés-dans l’action de tousser, et comment ces derniers sont chan- gés et modifiés dans l’éternuement. Réfléchissons sur les combinaisons variées des muscles du gosier , du larynx, de la langue , des lèvres, lorsque l’on parle ou queW’on chante, et nous pourrons alors'apprécier avec exactitude les modifications des muscles qui se trouventassociés dans la sim tion de dilater ou de comprimer la poitrine; mais combien les changemens apportés à ces muscles sont encore plus nombreux , si la nature les emploie ! ML * FL "4 F * ( 261 ) non-seulement dans le langage des sons, mais aussi dans le langage de l'expression , dans la contenance: ‘entière ! et certainement l’un est autant leur ofice que l’autre. Examinons comment la machine travaille: Observons un homme menacé dé suffocation. Nous voÿons une ex- pression soudaine d'énergie sauvage se répandre sur tous ses traitsMNous voyons les contractions de son gosier, les mouvemens pesans de sa poitrine et de ses épaules, cet les grimaces spasmodiques de son visage. Il étend la main , et semblable à un homme qui se noie , il cherche à saisir quelque chose. Ce sont des efforts faits sous l’op- pression , sensation insupportable à son être ; et ce sont les moyens que la nature emploie pour conserver la ma- chine animale , en donnant à l'organe vital une sensi- bilité qui porte d’une manière irrésistible au plus grand exercice. | | : Cette pénible sensation marque l'instant qui nous in- troduit dans le monde aérien ; c’est elle qui conserve les fonctions vitales durant toute notre existence. La dou- : leurest l'agent qui tient éveillé avec le plus de succès les facultés endormies à la fois de l’esprit et du corps. Lors- que l'enfant est encore dans le sein de sa mère, il ne it pas encore par la respiration; il possède un organe qui exerce l'office des poumons. Lors de la naissance - il y a un court intervalle entre la perte d’un organe et + le moment où l’autre lui est substitué; la respiration n'aurait point lieu , et les poumons n’accompliraient pas leurs fonctions , sans ce pénible et irrésistible Nisus: qui met tous les muscles correspondans en mouvement. On voit des spasmes et des contractions se répandre sur la poitrine de l'enfant. Les traits sont en mouvement, 'ALTE 18 (462 ) eules muscles du visage sont agités , probablement pour la première fois ; enfin , l'air est admis dans les poumons, . on entend un faible cri; l'air, par de successives inspi- rations , dilate entièrement la poitrine, et l'enfant crie fortement. Alors l'inspiration régulière est ftablie, et la machine animale mise en repos. De nouveaux besoins succèdent aux changemens que la us a éprou- vés. Le sein de la mère fournit la nourriture. Durant tout éeci, personne ne sympathise avec le petit être qui souffre , et les contractions avec lesquelles il entre dans le monde excitent seulement le sourire. | « La colère , dit lord Bacon , est certainement une passion basse , ce qui paraît bien prouvé par la faiblesse des sujets sur lesquels elle règne : les enfans, les femmes , les vieillards , les malades » ; mais je puis dire que dans aucun mouvement de la vie , la colère ne ré- PR une expression aussi forte sur les traits hyniains qu’au premier instant où nous voyons la lumière. Dans ce moment il se forme une association dans les muscles qui sont ensuite mis en mouvement. Elle donne un - caractère d'expression qui continue durant toute la vie; elle manifeste durant la première enfance les be- soins du corps , et dans un âge plus avancé les souf- frances de l'esprit. La constitution du corps , com- biuée pour le soutien des fonctions vitales , devient l’ins- trument de l'expression ; une série étendue de passions, en influant sur le cœur, et en affectant cette sensibi- lité qui gouverne les muscles de la respiration , les met en co-opération , de sorte qu’ils deviennent un sigñe certain de diverses positions de l'esprit : ce sont les or- ganes de l'expression. Sinous revenons maintenant à Pob- Le. "ff Ce ( 265 ) | servation ‘de quelques-unes des passions les plus fortes , nous éomprenons ce qui avant était obseur- pour nous. Nous voyons comment un chagrin qui frappe le cœur doit affecter la régularité de la respiration, pourquoi le spasme doit agir sur les muscles du gosier, pourquoi un tremble- ment léger paraît de temps en temps sur le visage , sur les lèvres , sur les joues et les narines. C'est parce que ces organes sont ceux de la respiration, que leurs muscles sont en-rapport avec la sensibilité du cœur, et qu'ils agissent d'après son influence. Nous comprenons main- tenant comment la passion de la rage et de la terreur serre la poitrine , pourquoi les traits sont agités d’une manière si singulière par l'influénce directe aussi bien qu'indivecte des passions ; comment les mots sont entre- coupés, comment la voix s’étouffe dans le gosier, com- ment les lèvres paralysées refusent d'obéir , de manière qu’elles sont tenues dans un état mitoyen de violence et de faiblesse, qui plus qu'aucune expression fixe, carac- térise la passion. dinde La partie charnue ou musculaire de la constitution animale est une substance fibreuse particulière ; et parmi tous les tissus, c’est le seul qui possède le pouvoir de Ja contraction , et le seul par conséquent qui puisse douner le mouvement. Dans les jambes et le tronc, les muscles sont distincts et puissans ; ils ont leurs tendons: attachés aux os , et exécutent divers mouvemens volon- taires. Dans le visage, ils sont plus délicats, ils-ont besoin de moins de force ; puisqu'ils sont seulement employés à donner le mouvement à la peau , aux lèvres et aux paupières ; ils ne sont pas toujours , comme les _ museles"du corps et des jambes , directement sous l’in- . " ’ ( 264 ) fluence de la volonté , maïs ils sont soumis d’une ma- nière absolue aux affections et aux dispositions de âme; et c'est ce qui donne un intérêt si vif à ce sujet. D’après Ja forme de la tête, nous voyons-combien la nature a accordé de perfection à cet organe dont dépend l'esprit et l'intelligence particuliers à l’homme ; les muscles du visage sont pourvus d’une dose supérieure d'expression , de manière que l'esprit par lequel le corps est animé, et l'expression des diverses émotions qui agitent l’âme, paraissent sur Ja physionomie. Quelques personnes pré- tendent que cette supériorité d'expression dans le visage est un résultat accidentel ; elles disent que les muscles. formés pour la mastication et pour le discours , donneñt une telle supériorité à l'appareil musculaire du visage humain, que c’est par eux que l’on peut expliquer la supériorité de l'expression. Mais j'ai détruit cette asser- tion par-des observations et des expériences sur les nerfs (1). On peut accorder que les muscles employés, pour parler sont aussi ceux de l'expression ; mais il y a aussi des muscles de l’expression qui n’ont rien de com- mun avec: la voix, et qui indiquent seulement par l’ex- pression les mouvemens de l’âme. De plus , nous dirons que l’homme n’est pas seulement supérieur par les fa- cultés particulières qu'il possède, mais aussi, parce qu'il devient un intermédiaire entre les deux grandes classes , en réunissant en lui-mème le système muscu- laire de ces deux classes. Il est seulement nécessaire au lecteur de comprendre que les muscles sont formés de paquets distincts de (1) Trans. phil. ( 265 ) fibres ou fascicules , et que l’on donne à leurs extrémités les noms d’origine et d'insertion. L’extrémité fixe , attachée à quelque point de l'os, s'appelle origine ; celle qui se fixe sur des portions libres se nomme in- sertion. Malgré que j'aie déjà fait quelques observations sur les mouvemens des sourcils et des paupières , le sujet de- mande une plus grande attention , car le mouvement du globe de l’œil, en rapport avec les paupières , est un sujet d'observation qui a été jusqu’à présent tout-à-fait négligé. Le globede l'œil possèdeunesérie de muscles qui, agissant sous l'influence de la volonté , sert à le remuer, et à di- riger son axe vers les objets. Il a aussi une classe de muscles , dont les opérations sont involontaires; ils donnent à l’œil un mouvement insensible , à dessein de préserver cet organe , comme je l’ai déjà dit ailleurs (r). Les muscles qui donnent au globe de l'œil le mouvement de rouler involontairement , ont des rapports par le quatrième nerf avec le système des nerfs respiratoires , ou, ce qui est équivalent, avec les nerfs de l'expression. Dans toutes les positions où les organes de la respira- tion se trouvent excités, l'œil, par l'influence de ce nerf, setourne en l’air, et c'est la cause d’une coïncidence frappante dans les traits de l'expression , c’est-à-dire Ja - direction du globe de l'œil vers le ciel dans toutes les fortes émotions de l'esprit , durant lesquelles les organes respiratoires sont froublés ; dans cette agitation , qui est indiquée par des soupirs ou une profoude inspiration , par un certain changement dans les lèvres, et l'expansion (3) Prañs: phil. ( 266 ) .. des narines : soit que cela vienne de douleurs corporelles ou de souffrances mentales, les pupilles des yeux sont élevées et à moitié cachées par lés paupières. : On se trouve pat là quelquefois obligé de tenir la tète dans une position particulière ; car, d’après le sys- tème musculaire de l'œil, on ne pourrait diriger l'œil en bas au moment où la douleur que l’on éprouve tend à le faire baisser. Dans les peines corporelles, ainsi que dans certains momens de souffrances morales , l'œil est dirigé en haut , et par conséquent la position natu- relle de la tête est en avant. | Les muscles qui placent le globe de l’œil sous la pau- pière supérieure durant le sommeil , étant des muscles involontaires , ils agissent lorsque les muscles volontaires sont affaiblis ou épuisés. C’est par cette raisoï que, lors- qu’une passion qui abat, influe sur quelqu'un, comme par «exemple le chagrin , et que le corps et les membres sont affaiblis, la pupille'est élevée tandis-que les pau- _pières sont baïssées. Nous voyons cela dans quelques belles têtes de Magdelaine , étude souvent choisie par les anciens peintres. Les paupières sont pâles et gonflées à force de pleurer, et les yeux, encore baignés de lar- mes, sont à moitié levés et cachés. Si dans ee moment où veut voir quelque chose, le visage se penche en avant, et la paupière pesante se relève pour s’accommoder à la position de la pupille , qui est élevée par l'influence de l'affection que l’on éprouve. Commençons nos observations sur la mobilité des traits, en examinant le caractère du gros rire (pl. 23, fig. 1 et 2); car si nous ne pouvons comprendre ou expliquer ce qui arrive dans cette expression extrême, nous essaierions + TS JS ( 267 ) vainement l'explication d'émotions plus douces et plus calmes qu'exprime la physionomie. Jorsque nous rions , il nous serait impossible de 1âcher de tenir les lèvres fer- mées ; un relâchement complet du muscle orbiculaire de la bouche donne un pouvoir irrésistible aux muscles op- posans , À ceux qui convergent vers l'angle de la bouche et de la lèvre supérieure : de là vient la contraction laté- rale des lèvres, l’élévation de la lèvre supérieure qui sépare les dents , l'élévation très-remarquable des narines sans qu'elles soient étendues ( car nous ne respirons que par la bouche en riant) ; de à aussi les fossettes dans lés joues , où les muscles agissant se rassemblent ; et de là la grosseur de la joue qui s'élève de manière à cacher les yeux , et fait froncer les paupières inférieures et les tempes , tandis que la peau du menton est tendue par la contraction de la joue et l'ouverture des mâchoires. Ainsi il est évident que tous les muscles mobiles tendent à se relever. Les muscles orbiculaires des paupières ne par- tagent pas le relächement de la bouche ; ils sont excités de manière à contracter les paupières et à entourer les yeux , tandis que l'effort volontaire que l’on fait pour ouvrir les paupières et élever les sourcils donne du bril- lant aux yeux et une obliquité particulière au sourcil dont la partie extérieure est plus élevée. J'ai établi que c’est le nerf que j'appelle respiratoire qui produit cette grande influence sur les traits, et que la perte de ces fonctions entraine l'extinction totale de cette expression. Nous en avons une preuve de plus en voyant l'influence qu’exerce cette passion sur tous les nerfs et les muscles respiratoires : la personne qui l’é- _brouxe se tient les côtés pour affaiblir les contractions des ( 268 ) muscles des côtes. Le diaphragme est violemment secoué. La même influence se répand sur le gosier, et le son du rire est aussi distinct et aussi remarquable que l’expres- sion du visage. Pour définir le rire selon l'anatomie, on dira que c'est une certaine influence du nerf respiratoire de la face qui produit le relâchement du muscle orbiculaire des lèvres , tandis qu’il met en action les muscles gri- maçans (the class of ringentes ) et les muscles orbicu- laires des paupières. En quoi donc cela diffère-t-il de l'expression opposée , de la peine et des cris ? Dans les pleurs violens accompagnés de sanglots et de cris , le visage est rouge , ou je pourrais plutôt dire cou- vert de sang en stagnation , et les veines du front gon- flées. Nous voyons que le commencement de l'émotion affecte les muscles de la respiration , et modère le mou- vement des poumons , et que le retour du sang venant de la tête est en quelque sorte retardé. Les muscles des joues sont en mouvement , comme dans le premier exem- ple ; mais leur influence est alors plus générale. Ceux qui compriment les lèvres et l'angle de la bouche par- tagent l'excitation des muscles grimaciers (ringentes), s'ils ne la surpassent point , tandis que le muscle orbi- culaire de la bouche n’est pas relâché , mais plutôt tenu ouvert par l’action plus forte de ses antagonistes. Il existe un mouvement conyulsif dans les muscles , autour des yeux ; le sourcil est baissé, les yeux comprimés par les paupières , la joue élevée , les narines ouvertes , et la bouche étendue latéralement. Dans la douleur aussi, à moins que l’action convul- sive des muscles ne soit très-forte , l'expression générale UT à ls nd dut ais ts <: cm * r , es n > ( 269 ) du chagrin affecte la partie du sourcil qui est près du nez ; elle se dirige vers le sommet du front avec une ex- pression chagrine qui correspond avec l’abaïssement des coins de la bouche. : Dans la première édition de cet ouvrage , j'ai dit que si jamais nous possédions urie connaissance parfaite des nerfs , elle nous rendrait capable de comprendre la cause de ce picotement dans le nez, qui précède le flot des larmes , et qui est si bien décrit par Homère, comme ayant été éprouvé par Ulysse, lorsqu'il voit son père verser la poussière sur sa tête respectable. Les traducteurs ne pa- raissent pas avoir compris la vérité de cette peinture. (Odyss., B, 24.) À présent nous savons qu’une branche du système respiratoire des nerfs peut être conduite dans le nez ; c'est ce nerf qui, lorsqu'il est irrité , cause l’é- ernuement , qui est lui-même une convulsion des muüs- cles respiratoires , dirigés dans leur action de manière à débarrasser la membrane du corps qui la gène, en fai- sant sortir le volume d’air par les narines, au lieu de la bouche. C’est le mème nerf qui, éprouvant l’im- pression: de la peine (impression provenant d’une dis- position de l'esprit), contracte les muscles du visage et leur donne l’expression de la douleur, et qui , si son pouvoir est considérable , donnera des convulsions à tout l'appareil respiratoire de la poitrine, du cou et du vi- sage. | L'on doit observer que dans le rire et les pleurs, af- fections si différentes , tout l’appareïl de la respiration se trouve affecté en premier lieu et d’une manière rémar- quable , ce qui est une preuve de plus, s’il en était be- . 1 . d à © soin , de ce que nous avons dit précédemment. ( 270 ) En second lieu , il est évident qu'aucune théorie de tension ou de relâchement des muscles n’expliquera les effets produits sur le visage par aucune de ces deux émo- tions opposées. Il y a action de certains museles à la fois dans le rire et les pleurs, et nous ne pouvons pas expli- quer des mouvemens si particuliers et si distinctement marqués , en supposant qu’ils résultent de certains mou- vemens volontaires que ces passions suggèrent. Le com de la bouche baissé donne un air d’abatte- ment et de langueur à la physionomie , lorsque cela est accompagné par un relâchement général des traits, ou pour mieux dire des muscles. Lorsque le corrugateur, qui lie les sourcils , agit aussi , l’expression prend une teinte de chagrin et de tristesse ; si le muscle frontal s’y joint , la partie intérieure du sourcil s'élève avec une expression douloureuse ,-très- différente de l'expression donnée par l’action générale du muscle frontal , et qui est sans aucun doute le caractère d’une peine vive ou du mécontentement , suivant l'expression répandue sur le reste de la personne. En observant plus exactement , nous verrons pour- tant que lorsque l’abattement et la langueur sont indi- qués par la dépression de l’angle de la bouche , cette dé- pression est légère et peu marquée, car l’abaisseur de l’augle de la bouche ne peut agir fortement sans le secours d’un muscle, savoir, du superbe , qui produit aussitôtun changement dans l’expression , et donne à la lèvre infé- rieure un air de dédain. L'expression du chagrin est un air d’abattement géné- ral répandu sur toute la coutenance ; les forces ont gra- duellement été épuisées par la violence du chagrin , le EE PE 1. (275 ) manque de repos, les sanglots, enfin tout le trouble | qui accompagre ordinairement les vives agitations. La tristesse , l’abattement des esprits et les souvenirs dou- loureux leur ont succédé , et, ce qui les caractérise le mieux , est l'attitude du corps entier, ainsi que l’affaisse- ment des traits et la pesanteur des yeux. Les lèvres et la mâchoire inférieure sont tombantes ; les paupières supé- rieures sont baissées et couvrent à moitié la pupille de l'œil. Les yeux se remplissent souvent de larmes , ei les sourcils prennent une inclinaison semblable à celle que le dépresseur des angles des lèvres donne à la bouche. Malgré que ce que l’on appelle le chagrin soit ordi- nairement distingué des autres douleurs par la violence, par les sanglots et l'agitation , et que la marque du re- gret -soit le silence et l’abattement , il existe quelquefois une stupeur qui caractérise aussi le chagrin, et qui est la léthargie des maux. Nous voyons doncgpar là que les diverses expressions des passions forment entre les hommes un langage de signes, un moyen de communication , el une source de sympathie entre eux. Dans la fureur (pl. 32, fig. 3), les traits sont Are reg les globes des yeux , très -dilatés , roulent , et sont en- flammés. Le front est alternativement froncé en long et en large par le mouvement des sourcils; les narines sont très- gonflées; les lèvres sont enflées , et lorsqu'elles sont ürées elles ouvrent les coins de la bouche. L'action des muscles est fortement marquée ; le visage est quelquefois päle, quelquefois gonflé ; sombre et pres- que livide ; les mots sont exprimés avec force , à travers les dents serrées. Les cheveux sont raides come chez (l ( 272) les gens fous , et chaque membre ressent l'expression de la fureur. | Mais l'expression de cette passion peut beaucoup va- rier. Quelquefois les yeux sont fixés vers la terre , le vi- sage est pâle, troublé et menaçant; les lèvres tremblent, la respiration est difficile , et de profonds et longs soupirs s’exhalent comme dans l'expression d'un chagrin inté- rieur. | dl Dans la gravure suivante (fig. 5 , pl. 32), j'ai cher- ché à exprimer les sentimens qui succèdent à la dernière et horrible action de la vengeance. L’orage est passé, mais les idées sombres ne sont pas encore éloignées. On voit sur les lèvres quelque expression de regrets naturels, mais les yeux conservent encore leur sévérité par la po- sition et l'attention fixe. J’ai voulu indiquer, par la po- sition de l'individu et son attention fixe , que la vue du corps , à présent sans vie, ramène vers les circonstances passées les mêmes pensées accompagnées d’un jugement moins sévère. | Si l’on me demandait comment on doit représente un fou , et ce qui constitue le caractère distinctif de sa phy- sionomie , je dirais que son corps doit être robuste, ses musclés droits et distinéts , la peau tendue, les traits : fins , les yeux enfoncés , son teint jaune et d’un brun un peu pâle , sans aucune couleur qui donne un air de vie; les cheveux d’un noir de suie, durs et épais. On pour- rait aussi le représenter comme un malade pâle et jaune , avec des cheveux raides et rouges. Je n’ai point l'intention de retracer ici les progrès de cette maladie mentale, maïs je veux seulement donner quelque idée du caractère d’un maniaque furieux. ( 273 ) Vous le voyez couché dans sa cellule, ne faisant at- tention à rien: une expression sombre, semblable à celle de la mort, est répandue sur toute sa contenance. En disant que cette expression ressemble à celle de la mort, je veux dire qu'il existe une pesanteur dans les traits , et que les sourcils et les muscles sont sans mou- ‘vement. Si vous l’examinez durant son accès , vous verrez le. sang montér à sa tête ; sa figure devient d’un rouge foncé : alors il se remue et se lève,de dessus son lit, marche dans sa chambre et secoue ses chaînes; son œil en- flammé est fixé sur vous, et ses traits sont animés d'une expression singulière de férocité et d'égarement (pl. 32, fig. 4). NA RER L'erreur dans laquelle un peintre tombérait naturelle- ment serait de représenter cette expression par le gon- flement des traits et le froncement du sourcil, comme dans la colère ; mais cela donnerait l’idée de la colère et non de la folie. Ou bien , il prendrait la mélancolie pour la folie. La manière dont nous devons essayer de saisir cette expression de férocité au milieu de la destruction totale de l'intelligence , est , il me semble , d'éviter l’ex- pression de l'énergie mentale, et par conséquent tout mouvement de ces muscles qui indiquent le sentiment. Je crois que cela se rapprocherait plus de la nature, car j'ai'obseryé (contre mon attente ) qu'il n’y avait pas dans le visage des fous cette énergie , ce froncement de sour- cil , cette expression pensive et sombre , que l’on regarde _ généralement comme propre à les caractériser et que nous leur donnons presque toujours dans la peinture. Leur rire est sans expression, et leur férocité est sans intention. (274). FD Pour comprendre le caractère de la physionomie hu- maine douée d'expression et réduite à l’état de brute , il nous faut avoir recours aux animaux les plus inférieurs, et ; comme je l'ai déjà dit , étudier leur expression , leur timidité , leur vigilance , leur état d'activité et leur féro- cité. Si nous transportons leur expression à la physio-. nomie humaine , nous aurons , à ce que je crois , l’idée de la folie , de la nullité d’esprit et des passions pure- mênt animales. Mais ces discussions sont seulement utiles pour lps études des peintres , si l’on peut accorder que ces sujets afligeans conviennent à la toile. Il y a pourtant des sujets qui s'en rapprochent et qui appartiennent à la peinture classique et sacrée. « Lorsque l'esprit impur l’eut tourmenté et eutcrié à haute voix, il sortit de lui ; et lorsque le diable se fut jeté au milieu de lui, il sortit de lui. » Comment le peintre doit-il repré- senter cette frénésiè démoniaque ? Est-ce seulement par la violence et le trouble des convulsions , ou sera-ce pu- rement la création d’une imagination instruite et inven- tive? Toutes les professions libérales se trouvent liées les unes aux autres. Le peintre sera donc quelquefois obligé d’avoir recours au médecin. S'il doit représenter une prêtresse ou une sibylle , il aura besoin de quelque chose de plus que de-son imagination ; il concevra prom- ptement que la figure doit être pleine d'énergie , l’ima- gination du moment très -exaltée, et que l’expression doit être hardie et poétique , de manière à montrer que les choses passées depuis long-temps sont aussi vives à ses yeux que si elles étaient devant elle ; maïs il aura une idée plus nette et plus précise de ce qu'il doit peindre , D ++ BP 7 (275 ) en lisant l'histoire de cette mélancolie qui, sans aucun doute, à dans les premiers siècles donné l’idée d’une personne possédée du démon. Une jeune femme est pâle et languissante , et aucune preuve de tendresse, ni aucune supplication de sa famille n’ont pu la tirer de cet état inanimé et la décider à se mêler aux conversations de ses proches. Mais combien la situation change lorsque le sang monte à ses joues ; ses yeux alors sont secs et bril- lans , sa figure entière est pleine de vie , sa voix possède uve nouvelle force , et le son de cette voix est tellement changé que sa mère elle-même déclare qu’elle ne recon- naît pas son enfant. Combien , dans ce cas , il a dû pa- raître naturel de songer qu'un esprit était entré dans ce corps , auparavant sans énergie, et que cette sorte de lan- gage et d'imagination n’appartiennent point à l'individu lui-mème. La transition est aisée. Les prêtres s'emparent de la jeune femme , prennent soin d’elle , surveillent ses accès et leur donnent une signification , jusqu’à ce qu’é- puisée , elle retombe de nouveau dans une indifférence et une stupeur qui ressemble à la mort. Des attaques successives de cette espèce donnent à toute là contenance une expression ineffaçable : le pein- tre doit donc représenter des traits imposans , mais qui s'accordent avec la maturité et la perfection de la beauté . féminine, Il prouvera son génie, en donnant à la physio- nomie cette teinte profonde d'intérêt qui appartient à … des traits sans mouvement, mais non dénués de tout sentiment. LS LE si Il donnera à cette pâleur mortelle et uniforme du vi- sage l'empreinte de longues et profondes souffrances qui n'ont point été partagées ; qu'il drappe ensuite l’infor- ’ ( 276 ) tunée du manteau qui lui convient; qu'il représente ses beaux cheveux tombant sur ses épaules, et il n'aura point besoin de ces lettres d’or que nous voyons dans les anciens tableaux de sibylles , pour expliquer ce qu'ii a voulu représenter. | J'ai placé ici une planche (pl. 33., fig. 3) représen - tant un Hydrophobe , principalement pour montrer les organes respiratoires dans la plus grande étendue de leur expression. Les dernières heures d’un patient sont ac- compaguées de délire , mais ce n’est pas de celui qui indi- que le terme de l’hydrophobie ; celui-ci est une affection des nerfs de la respiration et de l'expression’ : la maladie influe sur ces nerfs presque exclusivement, et lorsque l'accès revient, c'est avec une sensation de suffocation , accompagnée d'une secousse soudaine et convulsive de la poitrine, qui saisit les muscles de la respiration et porte les malheureux à un degré inexprimable d’agonie , d'horreur et de tremblement. | J'ai donné quelques inductions sur un sujet d’ en: | vation des plus tristes et des plus affligeans. Mais c’est seulement lorsque l’enthousiasme d’un artiste est assez fort pour contrebalancer sa répugnance pour des scènes désagréables en elles-mêmes , lorsqu'il cherche soigneu- sement toutes les occasions de nourrir son esprit des images des passions et des souffrances humaines, lorsqu'il étudie philosophiquement l'esprit et ses affections , aussi bien que le corps et les traits de l° homme, c’est unique- ment alors, dis-je, qu’il peut véritablement mériter le vom de peintre. Les os et les parties qui les couvrent ; ou qui sont con- tenues dedans , croissent comme par une seule impul- (277 ) sion , dé manière qu'ils éorrespondent toujours ensem= ble. Les lèvres charnues du nègre correspondent à ses dents grandes et protubérantes. L’individu qui ; parmi nous, a l'os de la mâchoire grand et carré ; a les joues et les lèvres lourdes et épaisses. Dans les femmes et les jeunes gens des deux sexes, qui ont les dents incisives grandes et régulières, les lèvres sont rondes et jolies $ mais si, au contraire , les dents canines sont extrème- ment grandes et protubérantes, non-seulement les lèvres sont lourdes et grosses, mais la physionomie entière prend un air irascible. Ce qui forme le caractère distinct de la face d’un en- fant provient de ce que les parties charnues et les tégu- mens sont destinés à supporter des os plus grands que ceux qu'ils ont dans les premières années, Les traits sont disposés pour l'accroissement et le développement des os du visage ; et de là vient la rondeur et la grosseur de la tête des enfans. Il existe quelques autres PCR AU dans l'enfance par exemple. 1. La tête ovale allongée; 2. La platitude du front. 3. La petitesse des os du nez: 4. La petitesse et le peu de longueur dés os de la rie choire. 5. Le peu de profondeur de la mâchoire. 6. La petitesse du cou , comparé avec la grosseur de la tète ce qui est dù à la position extraordinaire de la “partis postérieure de la tète (ou occiput): : , ,? Comparez l'esquisse de la tète d’ un per avec PUR d’une personne jeune, et vous verrez bien facilement que VU. 19 (1276 ) l'extension des os démontre l'âge. Le visage estallongé, et a moins de rondeur ; lesourcil ne s’est pas pourtant aceru en proportion avec la-partie inférieure du visage , malgré que sa forme sbit pourtant tellement changée qu'il existe alors une proéminence vers le sommet des sourcils. La cause s'aperçoit en examinant la section du crâne, où l'on observe aisément une cavité dans le front ; cette ca- vité porte le nom de sinus frontal : son accroissement ‘occasione cette protubérance ou projection sur les yeux, ‘que l’on remarque chez les hommes. Nous ferons remarquer de nouveat que dans le pas- ‘sage de l'enfance à la jeunesse , l'os de la mâchoire supé- rieure (los maxillaire supérieur) prend un grand ac- croissement ; il s’y trouve alors une grande cavité appelée le sinus maxillaire. Par cet accroissement de l'os de la mâchoire supérieure , qui est le centre des os de la face, la physionomie entière prend un nouveau caractère , les os du nez sont relevés , et le nez est allongé; l’os de Ta joue est aüssi avancé. Mais ensuite, lorsque les dents viennent , les os des mà- choires supérieure et inférieure se renfoncent , et l'effet nécessaire de cela est que l’angle de l’os de la mâchoire sous l'oreille recule vers le derrière de la tête. Afin de faire place pour toutes les dents, les mâchoires sont aussi allongées ; c’est par suite de la croissance des dents et de l’augmentation de l’os de la mâchoire qui est né- cessaire pour les soutenir et les fixer , que le visage se creuse et s’allonge , et par l’allongement dé la mâchoire et surtout l'éloignement de l’angle de la mâchoïre infé- rieure , le menton prend une carrure mâle au lieu de la rondeur de l'enfance. (279 ) Pour faire suite aux formes des os de là mâchoire in- _ férieure , nous pouvons obsérver diverses particularités qui distinguent le visage à différens âges. La cause de la pétitésse et de la rondeur de la face des enfans paraît dépendre de la pétite projection de la pointe de la mâchoire au menton et de l'angle obtus formé derrière. Dans les adultés, nous observons une plus grande profondeur dans le corps de l’ôs de la mâchoire, et les dents étant ajoutées , la basé des mächoires doit nécessairement êtré plus séparée , ét par cette raison le visage est allongé. Nous voyons ensuite qu'à mesure que les dents poussent dans le fond dé 1d’Mächoire, la mà- éhoiré s’allonge pour les récevoit , par conséquent le ménton s’avancé , tandis qué l'angle dé la mâchoire re- cüle. Enfin, lorsque dans Ta vieïllessé lés dénts tom- bént , les alvéoles qui croissaient avec lés dents ét les Sbutenaient sont détfuités, et il ne reste rien que la base étroite de la mâchoire : la longueur de l'os depuis la charnière de la mâchoïre jusqu’à l'angle n’est pas dimi- tuée. Les deux portions des mâchoires peuvent alors par dévant sé rapprocher plus facilemett; par cela même l'angle devient plus avancé et réssémble à celui d’un en- fañt, si ce n’est la projection du menton. Les dénts et lés portions accéssoirés des mächoirés étant parties , lé fériton et le nez s'approchent , ét la bouche se trouve trop pelité pour conténir la langue ; les lèvres retom- bent'en dédans , ét la prononciation devient inarliculée. La forme distinctive de la tête des enfans expliquera les autres observations , qui seront naturellement sug- gérées relativement à l'expression de tête appropriée à la jeunesse ou à la vieillesse. ( 280 ) Nous obseryons que la plus grande longueur du crâne dans l’enfance est depuis le front jusqu'au derrière de la tête. Cette longueur, grande en comparaison de la pro- fondeur, diminue sans aucun doute à mesure que l’en- fant avance en âge; mais on doit aussi faire attention à la largeur de la tête, à l'avancement du derrière de la tête, et à la platitude du front, comme dans l’esquisse, (pl. 33, fig. 1, 2). Par l'étude de la forme de la tête des enfans, nous sommes naturellement conduit à observer la différence qu'il y a entre les têtes naturelles et les sculptures de Fiammingo , qui a eu une juste réputation pour ses des- sins de jeunes garçons. Dans les ouvrages de Fiammingo il existe une intention bien claire de nous donner une forme idéale, au lieu de copier strictement la nature, Dans les ouvrages de cet artiste , les yeux sont trop en- foncés pour un jeune garçon, et la protubérance ’ pla- cée sur la partie inférieure du front, est tout-à-fait par- ticulière à un âge plus avancé. Le seul caractère de tête d'enfant qu'il ait copié fidèlement, d’après nature , est la largeur de la tête comparée avec la face, la rondeur des joues et le reculement de la bouche et du menton. En exagérant les particularités naturelles, l'artiste a strictement imité l'antique. On peut se demander si le même principe qui se trouve si bien. adapté à l'effet d'augmenter la beauté dans la jeunesse, est nécessaire, ou même peut s'approprier aux formes de l’enfance. ( 281 ) EXPLICATION DES PLANCHES. PLancme xxxt, Fic. 1. Des Nerfs de La téte. Les deux classes distinctes de nerfs qui parcourent le visage sont représentées sur cette planche ; l’un sert à donner la sensibilité , et l’autre aux mouvemens du discours et de l’expression , c’est-à-dire aux mouvemens liés avec les organes respiratoires. On voit aussi sur cette planche les nerfs qui sont sur le côté du cou. J'ai découvert que ceux-ei étaient des doubles nerfs, exerçant deux | fonctions ; ‘ils dirigent la force musculaire et donnent la sensibilité à la peau. Outre ces nerfs de la moelle épinière réguliers, qui sont pour les ; jouissances ordinaires, on a placé sur cette planche les nerfs du gosier : ces nerfs sont les moyens de sympathie , qui lient les mou- vemens du cou et du gosier avec les mouvemens des narines et des lèvres, non - seulement dans la respiration eue mais aussi dans Vexpression de la colère. À, nerf respirateur de la face, ou , plutôt allés ss de la septièm paire. a, branches montant.à la tempe et aux côtés de la tête. b, branches qui fournissent aux paupières. + €, id. qui vont aux muscles qui meuvent les narines. d, id. qui descendent sur les côtés du cou et dans sa partie anté- rieure. e, plexus cervical superficiel. ff, anastomoses formées avec le nerf cervical. &, nerfs du muscle du revers de l'oreille. 2.1 B , huitième paire , ou paire vague, ou grand nerf respiratoire. C, nerf respiratoire supérieur, ou nerf accessoire de la moelle épinière. D , neuvième paire, ou paire linguale, E, nerf diàphragmiatique. F, nerf sympathique. G, nerf laryngé. “+, nerf laryngé récurrent. X, nerf glosso-pharyngien . 1. Verf frontal, branche de la cinquième paire. ( 282 ) 3. Nerf mazxillaire supérieur, branche de la cinquième paire. 3. Nerf maxillaire inférieur, branche de la cinquième paire. 4. Branches temporales , seconde division de la cinquième paire. 5. Verf suboccipital , premier uerf de la moelle épinière. 6. Second nerf de la moelle. 7, 8. Verfs de la moelle. Prancne xxx1, F1c. 2. à Des Muscles du visage. | Cette planche représente les muscles du visage , tels, qu’ils parais- sent dans une tête vue de face. | Le sourcil est un des, traits qui est. le plus destiné à l'expression. XI existe de certains muscles qui y sont attachés et qui produisent ses di- vers mouvemens et ses inflexions variées, àA, le muscle frontal. C'est un muscle mince, qui couvre le front etest attaché dans la peau sous le sourcil, Nous ne, Voyons pas ici. tout le muscle , mais s seulement une penis, à de ce qui est proprement appélé occipito -frontal. Le mile occipito-frontal prend naissance sur la Déiie postérieure du crâne, sur les os temporaux et occipitaux , et s’élève sous forme, de tissu charnu et fibreux ; ; en devenant tendineux il couvre toutes les parties supérieures du crâne d’une membrane ou d’une feuille de ten- don, et il se termine dans le muscle extérieur, qui.est représenté sur cette planche, BB, le muscle sourcilier. C'est le second muscle attaché ou inséré dans le tégument sous le sourcil. Il s’élève de la partie inférieure de l'os fron- tal, près du nez, et s’insère comme je l’ai dit : il est_couché presque transversalement, et son office.est de lier et de tirer les sourcils en- semble, CC, muscle orbiculaire des paupières. X] y a un petit tendon dans l'angle intérieur de l'œil, qui sert de point d’attache pour .ce muscle, son. usage étant à la fois dé le fixer à l'os maxillaire et de lui servir en, quelque sorte d’origine et d'insertion. Entre les deux muscles orbiculaires et le muscle sourcilier, on aper-. çoit des fibres musculaires qui se prolongent de l occipito-frontal sur, le nez, et constituent le muscle pyramidal. Ce fascicule de fibres a, gné fonction distincte, et sert à abaisser l'extrémité intérieure du pourcil. ( 283 } Ces quatre muscles servent à faire mouvoir le sourcil et à lui don - ner ses diverses expressions, Si c’est l’orbiculaire des paupières et le pyramidal qui agissent , l'expression est la tristésse et l'abattement ; s’ils cèdent à l’influence du muscle frontal, le soureil est arqué et l’ex- pression est gaie et vive; si le sourcilier agit, alors il y a plus.ou moins. de cette-expression qui indique l’état pénible de la pensée. Quand le; front.est ridé, que l'extrémité interne dussourcil s’élève et que le fron- tal le contracte en même temps, l'expression iiqpés est celle.de la. querelle et d’une faible inquiétude. : Le front arqué et uni, terminé par la ligne. distipota des sourcils.» nous montre en caractères _périssables, mais distincts tant qu’ils.du- rent, la. série entière. des: pensées ; et souvent l’activité purement animale qui se trouve déployée dans les mouvemens de la +partieinfé rieure de la face acquiert , par eette expression ;; se de force:et.de si- gaification.. be | 3 .} 1 Indépendarament de. Vaction ER la-masse. dolreré fees charnus donne un caractère à cette partie de la face. Le soureil d'Her- : cule manque d’élévation: et de la forme qui marque L'intelligence ; mais. on. peut obseryer une saillie musculaire sur le front et autour des yeux qui donne l’idée d’une force. brutale, avec une expression sombre-qui s'accorde avec la description que l’on trouve dans lIliade. Muscles des Jeux: Je divise l’orbiculaire des paupières en deux muscles. La bande ex- térieure , charnue et circulaire qui entoure le bord de l'orbite ; et: la bande,plus petite de. fibres. pälesi, qui est sur les-paupières : ces der- nières servent à fermer les paupières. Mais le premier n’agit que cora- biné,avec les autres muscles. de la face poux l’expression des-passiongs: : ou: dans quelque cas.d’excitation convulsive de cette partie. Dans le rire ,Let lorsqu'on. crie, le, muscle extérieur, qui est.le nlus puissant, . est. en. action :. c’est lui, qui fronce la peau sur les yeux et enfonce, : globe de l'œil. | Dans. l'ivresse, qui. produit une, sorte de paralysie aiment. les paupières sont. disposées à, se fermer, et l'élévation forcée du sour+ cil.oblige pourtant. d'élever la paupière supérieure. : très-souvent. ces.sourcils sont élevés Nr ce, qui’ caractérise davantage cette;expression. Ainsi, dans. L'état, tai ha causé, par de Kant souffrances « Cu 2. | Jes paupières pesantes et couvrant à moitié la pupille ; et le sourcil élevé , indiquent une grande faiblesse et beaucoup d’abattement. * Muscles moteurs des narines. D, muscle qui naît de la mâchoire supérieure et descend pour s'attacher à la lèvre supérieure et à la narine ; d’après cela on le nomme é/é- vateur conimun de la lèvre supérieure et de l'aile du nez, comme son nom l'indique : il sert à élever la lèvre supérieure et les narines. E $ série de fibres qui comprime les narines : c’est le triangulaire du * L’abaïsseur de l’aile du nez se trouvant placé sous l’orbiculaire des lèvres , il prend naissance près de l’alvéole de la dent incisive, et se trouve inséré au cartilage mobile qui forme les narines. Ces trois muscles servent à étendre et à contracter l’ouverture des narines ; ils se meuvent de concert avec les muscles de la respiration , ‘et par conséquent le gonflement des narines indique une excitation générale de l’activité animale, L'expression des narines dilatées donne un air spirituel à l’ensemble de la physionomie : cela indique une pré- paration à l’activité dans toute la personne. Muscles des DAS, a F, élévateur propre de la lèvre supérieure. X] naît de l’os de la mâchoire : supérieure ; près de l’orbite. Il est exclusivement destiné à la lèvre supérieure ; et sert à l’élever. 13 G, musele canin. Placé sous le précédent, ce muscle est par cela même plus court ; il sert à ‘éléver l'angle de la bouche. _ H; muscle zygomatique. X est ainsi nommé parce qu’il provient de l’arcade zygomatique : il s’insère dans l'angle de la bouche. Il existe quelquefois un muscle additionnel de ce nom, qui en est distingué : c’est le petit zygomatique. Ces derniers muscles forment une série ; ils élèvent la lèvre supérieure et l’angle-de la bouche , de manière à faire voir la dent canine , même chez les hommes. Nous les trouvons très-forts dans les animaux carnivores, tandis qu'il n'existe pas de mouvement semblable dans les herbivores. Si ces muscles agissent en sens contraire des fibres circulaires des lèvres, l'expression est triste gt amère , mais s’ils sont influencés par l’orbiculaire des lèvres ct l’or- biculaire des paupières , et si le premier de ces muscles est relâché 4 ST SP CS RE, 7h APR RES : ( 285 ) l'autre contracté ; la partie supérieure de La face prend ane 3 SES ouverte , gâie et souriante, K,, muscle orbiculaire des lèvres. C'est un muscle dci qui forme la substance charnue des lèvres ; il ferme la bouche , et lorsqu'il peut agir entièrement, il fait froncer les lèvres : c’est l’antagoniste desau- tres muscles qui viennent se fixer en grande partie dans les lèvres. M, le naso-labial, Ce muscle tire en bas le septum du nez , et appartient à la précédente série de muscles, N , muscle triangulaire des lèvres. C’est un fort muscle qui s’élève de la base de la mâchoire inférieure et est inséré dans l’angle de la bouche. : O, muscle quarré du menton, ou abaisseur de la lèvre inférieure. P, muscles releveurs du menton,Ce sont des muscles petits , mais forts, qui naissent de la mâchoire inférieure , près des alvéoles des dents in- cisives , descendent et sont fixés dans le tégument du menton, de façon que par leur mouvement ils relèvent le menton et avancent la lèvre inférieure. Q ; le buccinateur. est un muscle qui forme la partie charnue de la joue. Il sert principalement à mouvoir les alimens pendant la mastication , et est particulièrement développé dans les animaux herbivores ét ru- minans, Dans le gros vire il retient les lèvres. :! | Il existe toujours des muscles propres à la maslication , mais c’est. lorsqu'ils servent encore à l’expression et à la parole qu’ils offrent leur plus haut degré de perfection. Le muscle orbiculaire est particuliè- rement affecté dans les diverses émotions de l'âme ? il tremble ebse | relâche dans le chagrin; il estégalement relâché dans le sourire. En- ; fin , dans les pleurs il est comme tiraillé par la contraction de son an- - æ= tagoriste. La réunion de tant de muscles dans l’angle de la bouche produit la proéminence charnue que lon remarque particulièrement chez les personmes qui ont le visage maigre et en même temps musculeux. : Lorsque les joues sont grasses et pottelées , ce sont ces muscles qui produisent la petite fossctte de la joue. : L’angle de la bouche n’offre autant d'expression que parce que l’or- biculaire et la série supérieure et inférieure des muscles qui y sont Pts prédominent dans les mouvemens de la face. , L'action simultanée des muscles triangulaire des lèvres et rs du menton donne lieu à une expression particulière à lhomme. L’an- gle de la bouche abaissé , et la lèvre arquée et élevée, donnent l’ex- pression Le plus méprisante et la plus orgueilleuse. à ( 286 }) Le temporal est un mustle fort , fermant:la mâchoire inférieure +111 est assisté par le muscle masseter (R.), qui, placé sur le côté ex- terne de la mâchoire inférieure, naît de l’arcade zygomatique, et s’insère à l’angle de la mâchoire, PL. xxx1r ET xx XII. - Diverses modifications de la physionomie décrites dans le Mémoire. Sur quelques Fossiles du grès bigarré. Par M. Gaizzarpor, D.-M., Membre de plusieurs Sociétéssavantes. ‘Une grande partie de la pierre de taille, employée: pour. la construction des maisons et des grands édifices à Lunéville, offrant des empreintes. et des débris de, vé- gétaux , j'ai été Curieux de visiter les carrières d’où on la tirait. On en exploite € en deux endroits, à Mery illers . près. de Baccarat, et à Domptail , département des Vosges, sur x limite du département , à une. lieue de _ Mägnières, et cinq de Lunéville. J'ai été visiter celles de Domptail , et celte excursion m'a été d'autant plus. agréable ;, que.j'ai eu. l'avantage de la faire avec les doc- teurs Lamoureux de. Nancy, Mougeot de Bruyères, et avee M. Périn de Lunéville, qui se livrent tous mois à. l'étude de la Géognosie. Lest:peu de localités.; peut-être, qui soient plus cc con- venables pour- étudier et pour se: faire une! idée dela formation du grès bigarré. C’est près de Domptail , à un quart de lieue de ce village, que se trouvent ces car- rières. Là , le grès bigarré s’avance dans le calcaire cor ( 287 ) quillier dont il est entouré, excepté à l'Est , où il se, lie à la grande formation du grès rouge ancien. La col. line sur lagrelle est bâti Domptail est calcaires Ce grès: paraissait s’avancer et reposer sur le calcaire. A Rem, bervillers , et en plusieurs endroits, M. le docteur Mow. geot a cru voir le grès bigarré reposer sur Le calcaire co-, quillier ; mais observons que c'est tout-à-fait sur la li- mite des deux terrains-(#). Aux carrières de Domptail , le grès bigarré est disposé en grands bancs hôrizontaux , dont les supérieurs sont. les moins puissans. De grandes, fissures coupent vertica= lement ces bancs, à diverses /distances. Les couches en sont: très-variées. Quelques'bancs offrent une disposition, schisteuse déterminée par l'abondance du mica blanc ar-. gentin,. qui donne, à certains morceaux, l’aspect d’un gnsiss Ces grès, sontde diverses couleurs, du blanc. du gris , du verdâtre , du, rouge.; cette dernière couleur. est, cependant celle, qui domine. id s Les; bancs, ou assises de ces, grès, sont, séparés, par fps couches plus ou moins épaisses de.grès à grains très-fins., et d’argiles schisteuses diversement. colorées, rouges , jaunes, vertes. Ces argiles:se présentent. même dans l’in+, térieur du grès en: masses de différentesigrosseurs > OU EL, petits amas désignés, par les minér alogistes allemands, sons le nom. de Thon-gallen. Dans le centre méme, des plus gros Las on trouve. +1 à BR T7 _————,, (1), M. Elie de. as rs qui, a parcouru Dpptsent cette même contrée » 6t qui a examiné la carrière de Domptail et les 1 fossiles qu’ elle renferme , s’est assuré que ce grès appartient bien à la formation de grès bigarré jet qu'il estévidemment recouvert dans un grand nombre de” points par le calcaire;coquillier (Muschelkalk). R, ( 288 ) À des tiges , des feuilles de grandes espèces de roseaux , aplaties, dont on ne peut reconnaître les caractères. Dans les bancs inférieurs , les ouvriers trouvent des em- preintes qu'ils prennent pour des arêtes de poissons , mais qui, d’après ün petit échantillon qu'a vu M. le docteur Mougeot , ne sont que des empreintes de fou- gères semblables à celles qu’il a observées aux carrières de Métendal et de Grandviller. Dans les couches de grès plus tendre qui séparent les grands bancs , on voit souvent de ces végétaux en grande quantité. Le végétal est converti en une espèce de terre d'ombre et de fer hydraté. Quelques-uns présentent des cellules tout-à-fait remplies d’une substance noire , lui-” sante , ayant tous les caractères de la houille. “Mais ce qui a le plus vivement fixé notre attention, ce sont des couches , ou plutôt des amas de coquilles marines , entièrement formées d’un grès très-friable , se réduisant facilement entre les doigts en une terre légère, dé couleur bistre plus ou moins foncée et contenant beaucoup de fer hydraté. On ne voit plus rien du test. IL paraît seulement remplacé par un grès plus fin, ocreux, de couleur moins foncée que celui qui a rempli et formée : moule intérne de la coquille. Rien ne fait effervescence avec les acides dans ces amas de coquilles. 11 n° y existe plus rien de calcaire. Les formes de ces coquilles s’y présentent dans toute leur intégrité, et généralement elles ne paraissent point avoir été brisées. Ces amas ou agglomérations de coquilles s'observent plutôt entre les bancs du grès bigarré; cependant ils n'accompagnent pas dans toute leur étendue les couches fissiles de grès plus fin ou d’argiles feuilletées qui sé- De À ( 289) + parent les bancs. Ils s’y trouvent aux dépens des massifs de grès. On en voit même dans le corps de ces bancs, for- mant des espèces de nids de peu d’étendue. La fig. 12, pl: 34, représente un de ces amas de couleur brune , au milieu d’un grès micacé blanc assez dur, renfermant dés débris de végétaux. Ce bloc offre l’image d’une carie , et l'on pourrait croire que c'en est une , une sorte de décom- position de la pierre , si cette terre brune n'offrait une agglomération de coquilles bien conservées d’univalves et de bivalves. Quand ces amas de coquilles accompagnent les cou- ches d’argile feuilletée, ils vont se terminer brusque- ment au milieu d’un banc de grès, et l’argile continue de faire la séparation des grands bancs sans changer de direction. On en voit à différentes élévations. Ils ren- ferment aussi des débris de végétaux dont quelques-uns, par leur apparence ligneuse et par leur volume , peuvent bien avoir appartenu à des arbres de la classe des Di- cotylédones. ( J'y ai remarqué des cavités contenant encore des par- ticules osseuses dures , approchant même de l’émail , et qui pourraient bien avoir appartenu à des dents. Ces dents ou ossemens auraient eu la longueur et la gros- seur d’un tuyau de plume ordinaire , un peu arqué. Les particules osseuses qui y étaient encore contenues font une effervescence lente dans l’acide sr , et s’y dis- solvent presqu’entièrement. Les coquilles que l’on voit dans le grès bigarré de Domptail ne sont point celles du calcaire coquillier qui se trouve dans les environs. Il y a des univalves et des bivalves. Ces fossiles peuvent déjà donner un aperçu de ALES l’âge relatif, ou de l’époque de la formation du grès bi- garré. C’est à l'époque même de sa formation qué les coquilles qui s’y trouvent ont pu y être enferméés. Celles que l’on y voit en plus grande abondance sont des Natices , des coquilles turbinées de différentes gran- deurs ; une bivalve voisine des Cardites ou des Cythérées, -ét une autre voisine des Donaces ou des Solens. L'absence de la coquille même dont on ne voit plus que Île moule interne, se réduisant en poussière à la moindre pression , ne permet pas d'en étudier les carac- tères. On trouve cependant quelques-uns de ces fossiles faisant partie de la roche qui enveloppe ces amas , qui en ont la dureté et le grain, ce qui prouve que Île tout est de formation simultanée. Les Natices ont les tours de spiré un peu aplatis , ét le dernier tour très - grand. V’oy. pl. 34, fig. 10, 11. La fig. 11,6, est celle où l’on peut le mieux observer la bouche. Elles réssemblent assez aux Nérites figurées dans Bourguet, pl. xxxr. Les coquilles avec lesquelles elles auraient le plus de rapport, seraient les Ampul- laires ; mais les Ampullaires sontdes coquilles fluviatiles où d’eau douté, ét toutes celles qui accomMpagHERt lés Nätices dh grès bigarré de Domptail sont marines. ” Les univalves sont rares daïs les terrdins aniciéns èt dans le Muschelkalk me l'on voit dans les érivironis de nds grès bigarrés. Je n'ai trouvé qué réremént däns celui des environs de Lunéville lé’moule iitétaé d’unié coquille turriculée longue de 12 à 15 Len dé éinq à éix ours de spire. _ Les Natces fossiles appartiennént aux formations postérieures , à la craie, at calcairé grossier, Ce grès ('agr ) -bigarré serait-il d’une formation moins ancienne que celle du Muschelkalk? J'ai dit plus haut quenous avions eru voir le grès bigarré recouvrir le Muschelkalk. Kars- ten « désignait sous le nom de Jurakalkstein une an- | ». cienne formation de calcaire secondaire , qu’il regar- » dait comme placée dans la série générale au-dessus » du gypse secondaire ancien , mais au-dessous du grès » bigarré (1). » La plus grande espèce de coquille turriculée que nous avons vue dans le grès de Domptail, est d'environ quatre pouces. PI. 34, fig. 8. Elle offre six tours de spire , et il en manque probablement un à la pointe. La fig. 7 représente deux tours de spire que je crois de | la même espèce. On y voit le premier tour qui peut donner une idée de la bouche qui est allongée, et que je ne crois pas avoir été terminée par un canal. Elle ressemblerait assez à celle des Phasianelies. Les’ tours de cette coquille sont aplaties , et il paraît qu’ils étaient imbriqués. Une autre espèce également turriculée a ses tours de spire plus arrondis , plus écartés ; sa longueur est de 12 à 15 lignes. PI. 34, fig. o. La coquille la plus commune est une bivalve de gros- seur variable, mais à-peu-près de celle de la Cytheræa convexa. Rarement on trouve les deux valves réunies ; les deux côtes qui partent du sommet sont divergentes , mais sont encoré assez rapprochées pour figurer une «s- pèce de canal dans leur intervalle. Ces valves sont striées transversalement. M. Voltz croit que c’est une trigo- nelle ( Schlottheim) semblable à celle que lon trouve cs 2 (1) Annales des Mines , 32° livraison ; 1825 , p.265. Li ( 292 ) : | dans le Muschelkalk. C'était aussi le seritiment du doc- teur Lamoureux. PI. 34, fig. 1 ,2 ay 4. On y trouve encore une autre bivalve voisine des Donaces ou des Solens, mais diflicile à déterminer. PI. 34, fig. 5. Le grès de Nebra , ou grès bigarré (de Thuringe), dit M. de Humbold , est assez pauvre en pétrifications. Il y indique les suivantes : Strombites speciosus, Pec- tinites fragilis, Mytulites recens, Gryphites spira- tus (Schlottheïm ). M. d’Aubuisson dit que l’on trouve, d’âprès M. Schlot- theim , dans le grès bigarré , des Pectinites , des Pin- nites , des Pholades , des Turbinites et de grandes Huitres. | Ne serait-ce point du grès bigarré dont parle M. de Charpentier dans sa Description géognostique des Pyré- nées , à l’article du grès rouge, en indiquant une espèce de Chamite engagée dans un calcaire compacte qui forme une couche puissante dans le grès schisteux du vallon de Galza-Gorrico-Arreca ? | | M. Thirria ; ingénieur au corps royal des Mines , qui a donné un article sur les richesses minérales du dépar- tement de la Haute-Saône dans l'Annuaire de 1825, dit que l’on trouve , mais rarement, des pétrifications. de petites coquilles dans ce grès bigarré. En Bourgogne , on aurait trouvé un psammite Bou diatement superposé au granite ; renfermant des Ammo- nites , des Bélemnites, des empreintes.de feuilles et des parties de végétaux carbonisés. M._ de Bonnard y a vu des empreintes de trigonies et de peignes. Cette trigonie (295 ) parait ressembler au Crassatella plicata de Sowerby. (Annales des Mines , 3° {hv. ; 1825.) (x). Je crois donc pouvoir conclure de ces observations : Qu'il ne reste aucun doute sur lexistence, dans le grès bigarré, des corps organisés fossiles végétaux. et ani- maux, des mollusques principalement. On ne peut point _ confondre le grès bigarré de Domptail avec le Quader- sandstein , avec lequel M. de Bonnard serait porté à croire que le grès bigarré aurait été souvent confondu. 2 EXPLICATION DE LA PLANCHE XXXIV. Coquilles du grès bigarré de Domptail. Fig. 1 , 2, 3, 4. Coquille voisine des Trigonelles de Schlotheim. Fig. 5, 6. Coquille voisine des Donaces ou des Solens. Fig. 7, 8. Grande coquille turriculée ressemblant aux Phasianelles. Fig. 9. Autre espèce voisine de la précédente. Fig. 10, 11. Natices ? appartenant peut-être à deux espèces diflérentes, Fig. 12. Coupe du terrain de grès bigarré qui renferme les coquilles pré- cédentes à Domptail, département des Vosges. (1) Le Psammite indiqué par M. de Bonnard , et que M. Gaillardot égmpare ici au grès bigarré des Vosges, est une des Arkoses décrites par M. Brongniart dans le numéro précédent de ces Annales, et que d’autres considérations l’ont porté à considérer aussi comme de la même époque que le grès bigarré. \ «AR. Yur. 20 ( 294 ) CoxsinérATioNs sur la Production des Hybrides , des Variantes et dés Variétés en général, et sur Celles de la famille des Cucurbitacées en | particulier. Par M. SAGERET, Membre de la oc royale et ceutrale d'Agriculture de Paris. M'occurawr depuis plus de quinze ans d'expériences sur les fécondations naturelles et artificielles des végé- taux , j'ai ramassé un assez grand nombre de matériaux. J'ignore si j'aurai la possibilité de les mettre en ordre et de publier un traité complet sur ce sujet : c’est ce qui me détermine aujourd’hui à en extraire particulièrement ce qui peut avoir rapport à l’objet que je traite ici. Plusieurs agronomes anglais paraissent s’être occupés des hybrides, entre autres M. Knight, président de la Société d'Horticulture de Londres , et M. W. Hiebert. Mais je ne connais d’eux que des notes insérées dans les Annales de l Agriculture française. M. Duchesne, eu France, s’en est aussi occupé, J'avais consulté, quelques années auparavant, plusieurs notices de Kœlreuther , insérées et éparses dans les Wémoires de l'Académie royale de Pétersboursg. dE bn La plupart de mes expériences ont été faites avant la lecture des ouvrages de Kælreuther ; mais le hasard nous avait fait nous rencontrer quelquefuis sur le même objet, et j'ai été charmé de voir que nous nous accordions. De nombreuses expériences ont été faites par lui avec des résultats heureux sur les digitales, les tabacs, les mal- vacées , les lins , les lychnis, les cucubalus, les œillets ( 295 ) et les lycium, eic.; mais il paraît que les nombreux hy- brides obtenus par lui se sont perdus , qu’il n'en est resté que les descriptions ; cependant à défaut de résultats ma- tériels, ces observations subsistent, et peuvent nous donner la mesure de ce qui est possible et de ce qui ne l’est pas. Ayant, par suite, répété plusieurs de ses ex- périences, j'ai eu lieu de me convaincre de plus en plus de son exactitude et de sa véracité ; je crois done qu'il mérité toute confiance : au surplus dans ce qui va suivre je n'ai rien emprunté"à personne , et j'ai vu par moi- même tout ce que j'annoncerai , sauf les décompositions et recompositions de tabaes hybrides, qu'il a poussées au dernier degré , et qu’il m'a paru inutile de suivre de nou- veau avec lui, pour ne pas perdre de temps , puisqu'il avait fait à cet égard tout ce qu il était rh de faire , et que sa véracité n’est pas douteuse pour moi. Suivant lui, les plantes hybrides, à l'instar des mu- lets, sont communément plus vigoureuses que leurs as- cendans ; mais si quelques-unes sont stériles comme les mulets, plusieurs autres aussi grènent et frucüfient abon: damment, et cette stérilité et cette fécondité peuvent éga- lément se remarquer dans des individus pareils, c’est-à- dire provenant des mêmes ascendans. C'est aussi ce que j'ai vu, et suivant moi, la proportion des hybrides fé- conds est infiniment plus grande. Je ne merappelle point s’il a remarqué , comme moi, que la faculté dé grener pouvait ténir au plus ou au moins d’analogie des plantes hybrides , quoiqu'il: y ait à cet égard, comme en tout autre point, des exceptions; ni s’il avait éprouvé l'ex- trème facilité avec laquelle elles se multiplient de mar- cottés, de dragcons , de boutures, etc. ; prises indistinc- ( 396 ) tement sur toutes leurs parties , ainsi que l’extrême pro- pension-que plusieurs d’entre elles ont à devenir vivaces, d’annuelles que nous les voyons ordinairement, et à pous- ser en terre, contre leñr habitude, des espèces de fila- mens pour se multiplier. J'ai eu un, très-beau tabac hybride, Nicotiana tabaco-undulata , dont on ne pou- vait cultiver une potée nulle part qu’il n’y en repousst l’année. suivante, dont la moindre portion de plante, quelque part qu'elle füt tombée, prenait infaïlliblement racine; je l'ai conservé pendant plusieurs années en pleine terre à l'abri d’un mur, et je ne l'ai perdu quedansl’hiver de 1819 à 1820, dans lequel le thermomètre a descendu chez moi à douze degrés au-dessous de zéro , froid au- quel n’ont point résisté mes choux-navets et mes ruta- bagas. ; J'ai perdu ous d'hybrides que j'avais faits ; mais je possède encore actuellement une très-grande CLS d'arbres et arbustes hybrides, tels que rosiers, pommiers, amandiers et amandiers - pèchers, parmi lesquels ceux qui sont en âge fructifient pour la plupart et grènent assez aisément. Ils ont d’ailleurs le secours de la greffe, comme moyen assuré de conservation et de multiplica- tion; car il faut convenif que-la plupart des graines hy- brides sont un peu plus lentes à lever que les autres, J'ai conservé en outre des graines de diverses espèces de choux-navets. et de colzas artificiels. Ces derniers , cul- tivés les uns près des autres, m'ont donné un exemple frappant de la facilité avec laquelle les hybrides , une fois introduits dans une famille, peuvent s’y allier dans toutes sortes de proportions , dégénérer ainsi eux-mêmes, et faire dégénérer leurs-voisins d'espèce franche ounon ; Ls ( 297 ) de la même famille bien entendu ; ce dont it résulte par suite une confusion inextricable: J'ai remarqué ceue même tendance à se mêler Sr nos melons hybrides : tous d’ailleurs présentent une végétation vigoureuse , frac- tifient plus aisément que nos melons ordinaires, et pro- duisent des graines nombreuses et fécondes. -: Mais ce que j'ai vu de plus singulier dans mes hy- brides s’est offert à moi sur le chou-raifort, Brassico- raphanus , produit du radis noir, fécondé par le chou. On sait jusqu’à quel point diffèrent les siliques de ces deux plantes ; on les distingue au premier coup-d’œil : ce chou-raifort qui fleurissait abondamment , mais gre- nait diflicilement , avait quelques capsules simples, mais peu apparentes ; qui contenaient tout au plus une seule graine , tantôt mal, tantôt bien formée , et quel- ques autres capsules beaucoup plus belles. Ces dernières, au lieu d’être, comme je m'y\attendais, d’une forme moyenne entre celles du chou et du radis, offraient sur le même fruit deux siliques au-dessus l’une de l’autre, et très-distinctes par la forme : l’une ressemblant à celle du chou, et l’autre à celle du radis, ayant chacune d’elles une seule graine assez analogue à l'apparence de. leur silique PÉtIpreues (Ce fait aura plus bas son appli- - Cation. ) | Il eût été curieux de suivre le droit, de ces deux graines; mais les individus qui en provenaiennt étant faibles , je les ai négligés. | Avant d'aller plus loin , je dois exprimer icila signi- fication précise de quelques mots anciens , et de quel- ‘ques mots nouveaux que je ne puis me dispenser d’em- ployer. ( 298 ) Je laisseräi aux mots variété, sôus-variété et racèé à- peu-près la mème signification que M. Bosc leur a às- signée dans le Dictionnaire &' Agriculture ; sauf ce que je vais en extraire. pour caractériser le mot variante. Variante exprimera les différences légères ou peu constantes observées sur des plantes de la même espèce, cultivées ou non, et venues de semis ; én tant qu’on au- rait lieu d'attribuer ces différences plutôt à la nature du sol.ou du climat , qu'aux effets de la culture elle-même ; d'autre part cependant ; je l’appliquerai à quelques plate tes à fleur double aussi venues du semis, tel qu’au pied des giroflées rouges et blanches doubles , qui n'offrent d’ailleurs aucune autre différence avec les individus sim + ples de la mème variété : alors la giroflée blanche double sera une variante de la variété de giroflée dite blanche simple; mais le mot variante sera principalement ap- plicable aux individus non venus de semis , qui devront leur origine aux greffes, marcottes, boutures, drageons, tubercules , ete., et qui, suivant les circonstances , Of- friront, soit des productions plus hâtives, comme les pelités pommes de terre vitelottes hâtives, les petités truffes d'août hâtivés, qui ne sont que des variantes des vitelottes et”trufés d'août ordinaires, devenues seule- ment hâtives par leur culture dans un sol plus légers variante sera encore applicable aux branches panachées et non panachées sur la même plante , comme le gera- nium zonale, etc., et aux‘fleurs rouges et panachées de rouge, provenant du même pie comme sur plusieurs œillets. Atavisme, inot-tiré du latin atavus,-aïenl, imaginé par M. Îuchesne pour exprimer soit la ressemblance (299 que les plantes et les animaux. peuvent avoir avec leurs ascendans, soit encore plus une tendance marquée qu'ils paraissent avoir à rappeler et à offrit dé nouveau cette res- semblance, même à des époques assez éloignées ; après une espèce d'oubli, avee Jeurs-ascéndans ; quelquefois même en ligne indirecte, comme avec les oneles ; tantes, etc. 34 Accoutumé dès SR CT à voir se former sous mes yeux des hybrides on variétés, soit que ces mutations fassent dues à mes efforts, soit qu’elles fussent, si l’on veut , l'effet du hasard, hasard cependant amené par la réunion de plusieurs espèces et-variétés d’une même fa- mille ; j'ai pris l'habitude de les analyser pour les-recon- naître , et j'ai appris, pour ainsi dire ; à les deviner. Si je n'ai pu remonter à la cause première de ces mutations, j'ai pu du moins en rechercher lés causes secondaires , et examiner de quelle manière elles avaient dieu : aussi prendrai-je la Hharté de hasarder» sur ce sujet AAA idées. : | J'ai constaté par Fe ‘expériences d éite éd di: que les graines du mème fruit pouvaient chacune en par- ticulier , recevoir une fécondation différente ; il me serait trop long dé.les détailler -iei; mais elles étaient assez nombreuses et assez concluantes pour ne laisser aucun doute. Mais une autre quéstion se présente : les graines du même fruit, une fois bien formées et mûres , sont- elles nécessairement et dès lors destinées à produire une plante caractérisée d’ayance , où bien l’époque de leur semis et la dilférénce de sol et de culture influent-elles sur leur caractère futur ? Il paraît bien que la plus ou moins parfaite maturité des graines est déjà une cause de (800 ) variante ; mais dans le cas présent , nous supposons cette maturité parfaite, M: Vilmorin que j'ai consulté à ce sujet ; fondé sur plusieurs observations qui lui sont pro- pres'et sur celles de-plusieurs jardiniers dont il à con- naissance , m'a cértifié qu’il y avait de grandes influences exercées sur la production des fleurs doubles et de la précocité, des plantes par l’époque du semis et les dif- férens procédés de culture. | DRE On peut, je le pense , supposer dans les végétaux an- ciennement cultivés , et qui pour la plupart ont donné des variétés d'autant plus nombreuses et d'autant plus marquées que la culture en est plus ancienne et plus variée ; on peut, dis-je, supposer l'existence de deux forces agissant en sens contraire et avec divers degrés d'intensité ; suivant les circonstances : la première ten- dant à les ramener à l'état sauvage où primitif , et devant avoir le-dessüs lorsque la culture cesse ou dégénère , où que les végétaux se retrouvent dans leur sol ou climat naturel ; et alors on doit s’attendre à voir er des individus plus ou moins-ressemblans à ceux qu’on avait vus autrefois ( première cause d’atavisme } (1); la seconde force au contraire , animée par la suecession non inter- rompue , où augmentée des efforts de la culture, et ten- dante à multiplier les variétés : lorsque ces deux forces se balancent-mutuellement , les choses peuvent rester i7 I) 1 ‘à nn LS T (1) M. Thouin a rapporté à M. Bose que M. de Malesherbes avait fait jeter de la graine de superbes asters de la Chine (grande margue- rite ) sur un terrain impropre à la culture, voisin de sa maison de 17a- lesliérbes , et que la séconde année , les pieds qui s'étaient reproduits spontanément de graines Ctaïvñt presque tous rouges et simples. | (301 ) statu quo : les variétés alors se fixent , et peuvent prendre le nom de race. Dans les plantes dont les fleurs sont a A ; Ms tes peuvent se passer ainsi : il n'y a point ordi- nairement à rechercher une double ‘origine, à moins qu'elle n'ait été provoquée ; mais dans les plantes mo- noïques et dioïques dont les organes sexuels sont dis- tincts , ainsi que dans les animaux , il faut nécessaire- ment avoir égard à l'influence du mâle et à celle de la femelle : la recherche est alors plus compliquée. Je ne parlerai point ici de l'influence du mâle en tant que com- parée à celle de la femelle , d'autant plus que, dans les plantes , on peut croire que cela n’est pas d’une impor- tance majeure : je n’ai d’ailleurs aucune observation mar- quante qui y soit relative; je me bornerai à suivre ces influences sans avoir égard au sexe. Lapremière idée qui s’ofire à l'esprit lorsqu'une plante hybride se présente à vos yeux, soit que cette plante soit véritablement hybride , c’est-à-dire provenant de deux espèces différentes | soit hybride de deux variétés , si tant ést qu’on doive alors lui donner ce nom ; la pre- mière idée , dis-je , est de chercher dans cet hybride mis sous vos yeux une ressemblance qui donne un terme moyen entre ses deux ascendans connus ou présumés , soit immédiats , soit même à des degrés plus éloignés, si l’on veut admettre l’atavisme, et l’on est naturellement porté à croire que cette ressemblance doit être une fusion sinon intégrale , au moins partielle , soit apparente ; soit intime , des caractères appartenant aux deux ascendans. Cette fusion de caractères peut avoir lieu dans certains cas ; mais il m'a paru qu’en général les choses ne se pas- ( 302 ) saient pas ainsi ; peut-être y at-il une distinction à faire; peut-être , à raison du plus ou moins d’analogie entre les espèces , y a-t-il plus ou moins d’éloignement pour un mélange parfait. Ainsi donc, en définitive, ik m’a paru qu'en général la ressemblance de l’hybride à ses deux ascendans consistait , non dans une fusion intime des di- vers caractères propres à chacun d'eux en particulier , mais bien plutôt dans une distribution , soit égale , soit inégale , de ces mêmes caractères ; je dis égale ou: iné- gale, parce qu'elle test bien loin d’être la même dans tous les individus hybrides provenant d’une même ori- gine, et il y a entre eux une très-grande diversité. ( Ces faits sont constatés par une multitude de mes expérien- ces.) Les idées que je présente ici m'ont paru remarquables ; elles me semblent être d'une bien grande importance. Pour bien les faire saisir, j'en donnerai quelques exém- ples pris sur mes melons hybrides : je vais donc en con- séquence faire une supposition. | Je suppose qu’il s’agit ici d'examiner plusieurs’ hy- brides , produits de la fécondation d’un Melon chaté par un Melon cantaloup brodé, l’un et l’autre d'espèce assez franche pour faire espérer que chacun d'eux contribuera pour sa part à rendré son espèce autant que possible. Je suppose aussi, pour plus de simplicité et de clarté, que cinq caractères seulement , remarquables ou dignes d'attention , se trouvent dans le chaté et dans le melon dont les produits hybrides nous occupent ici. ( 305 ) Le melon ascendant avait : Le chaté apOrIant avait : Caractères. Caréclètes. 1er, Chair jaune. rer, Chair blanche. 2°. Graites jaunes. at. Graines blanchies. 3°. Broderie. 8e. Peau lisse. 4°. Côtes fortement prononcées. 4°. Côtes légèrement prononcées, 5e, Saveur douce, 5e. Saveur sucrée et tres-acide en | même temps. Le Mona. ar des hybrides créés aurait dû être en terme moye : 1°. chair jaune très-päle ; 2°. graines jaunes très - pàles ; 39:-broderie légère et clair-semée ; 4°. côtes légèrement prononcéess 5°, saveur douce et acide en même temps ; mais tout au contraire. Produits réels de deux hybrides des chatés et melons \ sus-desicnés. | 5 PREMIER HŸBRIDE. : | DÉUXIÈME HYBRIDE. 10, Châir jaune. 10, Chair jaunître. 25, Gvaines blanches. 2°. Graines blanches. 3°. Broderie. , 39, Peau lisse, 4°. Côtes assez prononcées. 4e. Sans côtes. 5°, Saveur’ acide. | Le rer a douce. Ces sk hybrides dont j’ai maintes fois obtenu les analogues où l'équivalent, sufliront , je pense , pour l’in- telligence de ce que j'ai dit plus haut. On y voit , en effet, tantôt une fusion des caractères appartenant au melon et au chaté, mais cette fusion est de bien peu d'importance; tantôt on y voit une distribution bien plus marquée de deurs divers caractères sans aucun mélange entre eux : l’un a la saveur douce et agréable du melon sans mé- lange, et l’autre la saveur acide du chaté , etc. ( 304 ) On ne peut trop admirer avec quelle simplicité de moyens la nature s’est donné la faculté de varier à l'in- fini ses productions et d’éviter-la monotonie. Deux de ces moyens , fusion et distribution de caractères combi-- nés de diverses manières, se pare ces variétés à à un nombre indéfini. Toutes ces idées, et inrisaininont celie de Ja dis- tribution aux hybrides des caractères de leurs ascendans sans fusion. de ces caractères , et que je regarde comme Ja base principale de la ressemblance: de ces hybrides avec Leurs ascendans , sont fondées notamment sur l’ob- servation de la singulière fructification du chou-raifort, : décrite plus haut et subsidiairement appuyée sur le grand nombre et l’extrème variabilité des melons que j'ai cul- tivés , de leurs hybrides avec le chaté et le mefon - ser- pent , et par la variabilité, peut-être encore plus éten- due et sa étonnante du pepon, que je nomme pepo citrullis , connue généralement sous les divers noms de citrouille , giromont, coloquinelle ( fausse coloquinte), courge à la moelle et autres, pastisson , bonnet élec- teur, etc. Ce pepon , d’après mes observations, a fourni toutes les variétés de forme , de grosseur et de couleur qu’on a quelquefois attribuées à des espèces: particuliè- res) La graine du même fruit m’a offert tout ce qu’il est possible d'imaginer ; m'a fourni tous les: accidens pos- sibles , et m'a souvent reproduit des variétés quiavaient disparu depuis long-temps, M: Duchesne en a consigné plusieurs exemples dans ses ouvrages et dans une fort belle collection de planches, lesquelles sont déposées au: Muséum d'Histoire naturelle. 5 «2 À quoi tient donc cette faculté quela: nature a de re-+ . (365 ) produire sur les descendans tel ou tel caractère qui ayait appartenu à leurs ascendans ? Nous ne le savons, pas ; nous pouvons bien soupçonner qu’elle dépend d’un type, d’un moule primitif qui contient le germe de tous les organes , germe qui dort et se réveille , qui se développe ou non suivant les circonstances ; et peut-être ce que, nous appelons espèce nouvelle n’est qu'une espèce an- cienne dans laquelle se développent des organes anciens ; mais oubliés , ou des organes nouveaux dont le germe existait, mais dont le développement n’avait jamais été favorisé. ii Au surplus, tous les faits que j'ai rapportés et les idées qu’ils m'ont suggérées n’ont rien de si extraordi- paire. : un. Qu'en se reporte, en effet, à ce qui se passe dans le règne animal : ne voyons-nous pas, dans les abeïlles ou- vrières , le sexe féminin ne pas se développer par le seu! fait du manque d’une nourriture plus abondante ou plus appropriée , ainsi que par leur défaut de développement complet dans yne alvéole trop petite? Et pour en revenir à Be idées Eu le mode de A en des hybrides _ avec leurs ascendans , ne voyons-nous pas que les enfans d’un père qui a les yeux et les cheveux noirs, et d’une mère blonde et aux yeux bleus, n’ont pas nécessairce- . ment pour cela les yeux et les che; eux gris ou châtains ? L'un peut avoir les yeux de la mère et les cheyeux-du père, et wice versd; mais il est assez ordinaire qu'ils re- tiennent quelque chose de l’un et de l’autre. La même remarque peut s'appliquer au nez, aux oreilles, etc. ; et en outre à certaines affections ou maladies héréditaires qui peuvent affecter les uns et non les autres, qui peu- ( 306 } vent ne pas se faire apercevoir dans la première généra= tion et reparaître dans la seconde et les suivantes. Le fonds reste, les accessoires varient, le type ou moule primordial existe, le germe y existe aussi ; mais il dort ou se réveille suivant les circonstances. Ce n'est ‘donc pas sans raison que les Arabes conser- vent avec tant de soin la généalogie de leurs chevaux : il leur a donc paru important de pouvoir établir qu'aucun mélange , aucun défaut n'avaient souillé la pureté de leur race, et qu'un atavisme malheureux est impos- sible. Le | On peut encore tirer de ce ci un avis important pour ceux qui s'occupent du croisement et de l’amélioration des races : ce qui a été dit sur les chevaux peut s’appli- quér aux moutons mérinos et aux autres Faces, comme à toute autre espèce d'animal ; il est bon qu'ils prévoient cé qu'ils ont à craindre d’un atavisme inconvenant ; qu'ils sachent que l’époque de son retour est peut-être indéterminée : qu'ils sachent que , dans les ascendans , des défauts ne sont pas toujours compensés par des qua- lités contraires ; enfin qu’ils apprennent à connaître par l'expérience, si faire se peut, quels sont les caractères qui se mêlent, quels sont ceux qui se perpétuent sans mélange , et quelles peuvent être les modifications dont les croisemens sont susceptibles. Je désire que mes ob- servations contribuent à lés mettre sur la voie. Mais il est temps de revenir à mon sujet, J'ai présenté jusqu'ici les hybrides obtenus par moi comme n'étant le produit et la représentation que de déux ascendans immédiats ; je n’ai point parlé des cas où ces ascendans eux-mêmes auront déjà des signes d’hy- ( 307 ) bridisme , si ce n’est en passant, et lorsqu'il a été ques tion des tabacs hybrides de Xælreuther et de mes choux- navets artificiels , dans lesquels ontété signalés des hybri- des, composés soitdoubles ou triples hybrides, soit surky- brides. Ce sujet est important, mais il est diflicile à traiter ; _etmes observations à cet égard , quoique déjà très-nom- breuses , ne sont point encore assez positives pour que j'ose m'y engager ; cependant je ne puis passer sous si- lence quelques singularités, qui donneront lieu de soupçonner la possibilité d’une double paternité immé- diate : je m'explique. = Une seule et mème graine , un seul fœtus a-t-il pu re- cevoir en mème temps et indivisément deux fécondations différentes , ou, pour me servir d’une expression tri- viale, mais fort claire, un enfant peut-il avoir deux pères ? De ce que ce fait n'aurait point lieu dans les ani- maux, on n’en pourrait rien conclure contre son exis- tence dans les végétaux : au surplus voici ce qui m'a donné lieu d’agiter cette questiou. Dès le premier croisement opéré par moi entre le melon commun , le melon-serpent et le chaté , plusieurs de ces plantes étant assez voisines les unes des autres, et, malgré mes précautions, la possibilité d’une fécon- dation étrangère spontanée et imprévue étant admissible , j'avais éru m’apercevoir que plusieurs hybrides provenus du premier degré d’hybridation paraissaient tenir en même temps du melon, du melon-serpent et du chaté ; c'est-à-dire que , dans les uns, la saveur acide du chaté se rencontrait avec les formes du melon et du melon-ser- pent ; que dans les autres , la forme du melon dominait, mais que les saveurs peu agréables du melon-serpent et ( 308 } du chaté se faisaient seules ressentir ; qu’il pouvait même arriver que, dans ce cas, ces saveurs fussent portées à un tel degré de force , et tellement repoussantes , qu'il était impossible de les comparer à celle des espèces franches elles-nièmés. Ce fait m'intriguait beaucoup , et , sans la supposition d'une double paternité, me paraissait inex- plicable; j'avoue mème encore aujourd'hui qu'avec le secours des nouvelles limières que depuis j'ai pu ac- quérir, je suis peu satisfait de toute autre explication. Quelques personnes ont pensé que l'influence d'une fécondation étrangère pouvait se faire sentir immédiate- ment sur la saveur d'un fruit, et ont cru qu'un melon pouvait devenir amer, parce qu'il se trouvait auprès d’une coloquinte : je ferai voir ailleurs que ce fait doit être regardé comme une absurdité , je ne puis donc l’ad- mettre ici comme une explication : j'aimerais mieux dire que toutes les plantes, et peut-être plus encore les plantes hybrides , ayant, ainsi que nous l'avons vu, la faculté de rappeler , pour ainsi dire, à volonté, sans mesure et indifféremment, et indépendamment les unes des autres, les qualités de leurs ascendans, il est possible que quelques-unes d’entre elles, mal partagées , aient laissé tout ce qu'il y avait de bon, et pris tout ce qu'il y avait de mauvais, ainsi qu’on voit des enfans avoir les défauts de leurs parens sans avoir leurs bonnes qua- lités: | +! Laissant , au surplus , une meilleure explication de ce dernier fait à des observations postérieures, je vais, en réunissant tout ce que j'ai dit jusqu'ici, chercher à en profiter pour jeter quelque jour sur certains phéno- mènes qui s’observent dans quelques plantes ; savoir : (369) ‘4°, L'existence et la réunion sur une plante, soit variété, soit hybride, de plusieurs caractères qui ; ne'se ‘retrouvant point dans sés ascendans immédiats y8expli - quent par l’atavisme ( Voyez plus haut), c'estüsdire Ja tendance à rappeler d'anciens caractères pu et qe se renouvellent ; | ns aile LE 29, L'existence , sur la sas , de fleurs dé coit- leur différente ; comme sur quelques rosiers, Z& rose F'ilmorin , et sur quelques œillets : il n'est pas rare de voir sur lé même pied des fleurs rouges et des fleurs #ä nächéess + D os LR SE Lee à 7e 139. L' existence sur la même grappè de raisin, dé grains blancs et de grains noirs, et de grâins moitié blancs ‘et moitié noirs ; sur lé même plant de melon; dédeux fruits absolument différens ( ce dérniér fait m'a été cer- tifié par M. Filmorin et par PURE autres personnes pie de foi }; | 49. L'existèence sur le même sisi sûr les boutures qui en proviennent, de feuilles et de branches pana- chées , et d’autres qui ne le sont en comme dans le Geranium 2onale et autres. | * Ces deuxième , troisième et guatrièms faits s’expli- quent par les modifications que peuvent subir pendant le cours de leur: végétation , soituue,plante,soit une partie de plante : ainsi que nous l avons vu plus haut en parlant des produits diflérens que peut donner la : même graine semée à des époques diflérentes, et par une cul: ture différente, il est possible, que l’atavisme qui ne : s'était point manifesté sur la plante principale, ‘se mani feste sur quelqu'une de ses parties, | PME 2: dt ( 310 } Des Cuourbitacées en général, et des Courges pro- prement dites. — Projet de nomenclature pour cette famille. : Spallanzant a fait et réitéré , avec le plus grand soin et les précautions les plus minutieuses , des expériences qui prouvent que quelques courges (pepons) peuvent produire sans fécondation des fruits dont les graines sont fécondes ; j'ai répété quelques - unes de ses expé- riences , et mes résultats ont été conformes aux siens (r). Je crois même me, rappeler que Spallanzani a été encore plus loin, et que les graines de ses fruits non fécondées , ayant.été semées de nouveau ,. lui ont pro- duit des fruits qui , sans fécondation’, ont donné dere- chef des graines fécondes. ‘ai d’ailleurs fait sur les courges proprement dites une multitude d'expériences dont je ne consignerai ici que le point le plus important : j’ai observé leur végétation avec le plus grand soin ; j'ai pris la peine de les goûter toutes , et je me suis convaincu , entre autres choses, qu'il n'existait aucune espèce d’amertume dans les petites el (1) Un cantaloup boule-de-siam , privé de ses fleurs mâles, couvert d’une cloche pendant l’épanouissement de sa flenr femelle non fécondée , a donné un fruit dont les graines ont été fécondes. Vingt-huit graines de ce fruit semées l’année suivante ont donné des fruits absolument sem- blables à la boule-de-siam : deux graines ont douné des fruits oblonss et à côtes peu saillantes, et à peau lisse. Ce fait prouve en premier lien la dégénération spontauée dumelon , et, en second lieu , donne à croire qu’il n’a pas besoin de fécondation pour fructifier, à moins qu’ou ne sup- pose que dans ce cas sa fleur femelle était pourvue d’étamines ; ce qui arrive , au reste , assez souvent. 2 (88%1/). courges appelées mal-à-propos coloquinies , ainsi qu’on le croit assez communément. Je crois avoir déterminé d’une manière positive (et je me suis pour cela servi de tous mes sens ) le nombre des véritables espèces, qui, quoique pour la plupart très-portées à donner de nom- breuses et d’étonnantes variétés, lesquelles variétés peuvent bien se mêlér entre elles , mais chacune dans son espèce , m'ont cependant paru bien fixes et nulle- ment disposées à se mêler avec les autres espèces par au- cung fécondation , ni spontanée , ni artificielle , quoique j'aie employé beaucoup de temps et de moyéns pour les y forcer. D'après cela , j'ai cru pouvoir les classer ainsi qu’il suit , et proposer pour elles cetté nomenclature. d Courges proprement dites , six espèces ; savoir ,' ? 19. La calebasse , dité aussi gourde, courge pélerine et ses variétés , Cucurbita leucantha; sie . 2°, Le potiron et ses variétés, dont une très-remar- quable , mais très-peu constante , le turban ou bonnet turc : l’épithète de compressus lui convenait fort bien ; mais le potiromon et quelques variétés de giromon sont également comprimés : je le nomme Pepo potiron. 39, Le giromon , avec ses varlétés extrêmement nom- breuses et extrêmement singulières, connues sous les divers noms de citrouilles , courges à la moelle, pas- tisson , bonnet d’électeur, coloquinelle ou fausse colo- quite ,. coloquinte - orange , RME Lac etc. ( Pepo citrullus. ) | 4°. La citrouille musquée , courge où pt mus- (18122) qué melunné , ete. , que j'appellerai potiromon ; comme étant une espèce intermédiaire entre le potiron et le gi- romon., quoiqu'elle. n’en soit point nee. (Pepo moschatus vel eximius.) 5°, La courge rayée et mouchetée, fort belle, très- improprement uommée melon de Malabar, et qui diflère assez sensiblement des autres pepons. tes malaba- ricus. ) , 6°, Et enfin le pastèque où melon d’eau , qui n’est pas du tout un melon. ( Citrullus pasteca. ) Ces six espèces, ainsi que je l’ai dit, ne se mélent point ensemble et n’exercent aucune influence fécon- dante sur aucune autre plante que je connaisse. (J'a- vouerai cependant que mes expériences sur le potiromon et le pastèque ont été beaucoup moins nombreuses ; et que je me propose de les répéter. ) Nomenclature proposée pour les Cucumis . Cucumis sativus, concombre ; 2°, Melo sativus , melon; 3°, Melo persicus , melon de Perse, d'hiver ( fruit jaune , oblong, rayé et moucheté de vert) ; 4°. Melo flexuosus, melon-serpent , et sa variété le melon-trompe ; 5°, Melo-chate , le:chaté (abdelaoni) ; 6°. Melo dudaïm, le dudaïm. Cette nomenclature est fondée sur ce que le concom- bre reste franc et isolé de tous les autres , et sur Pana- logie et la tendance qu’ont à se mêler le melon commun, le melon de Perse , le serpent ; le trompe , le chaté , et (313) très-probablement aussi le dudaïm , les produits croisés de tous ces melons étant des hybrides bien réels. Je crois donc pouvoir conclure que tout ce qü’on a débité jusqu'à présent sur le mélange et la dégénération duvrai melon et du concombre par là fécondation du concombre et des courges , tels que potiron , giromon , citrouille, coloquinte , etc, , est absolument dénué de fondement. | | Il faut considérer que les melons , ainsi que ka plu- part des fruits des cucurbitacées , contenant , à ce qu’il m'a paru , une quantité notable de potasse et de matiêre animale , sont sujets à prendre une amertume ; un goût et une odeur détestables , pour peu que la saison con- traire ; une mauvaise constitution , une maturité mal ac- quise ou passée , |’ béimidité surtout, y déterminent un. commencement de putréfaction : il n’ést donc pas né- cessaire pour cela du voisinage d’une citrouille 6ù d’une coloquiute. (Notez bien que la coloquinte des jardins n’est nullement amère ; cette amertume n’est propre qu’à Ja coloquinte oflicinale , cucumis colocynthis.) Ces qua- lités désagréables ne pourraient exister que dans lés pro- duits hybrides ; par graines , de ces melons dans l'année suivante y si uue fécondation étrangère spontanée avait eu lieu: Jai fécondé un maïs blanc avec le pollen d’un maïs jaune ÿ et: lépi produit a été à grains bancs : éé n’est ga en semant , l'année suivante , ces grains blancs , que j'ai obtent des épis à grains moitié jaunes et moitié blancs. Ces fécondations spontanées étrangères ne sont | donc pas si communes ni si aisées qu'on veut bien le supposer, et bien que nous ne sachions pas si la fécon- dation n'a pas quelque autre moyen de s'effectuer que (314) celui qui apparaît à nos-yeux , point sur lequel il serait trop long de développer ici mes idées; nous pouvons cependant eroire qu'elles sont soumises à des iois déter- minées , que la nature a établies pour la conservation des espèces , et nous ne devons pas croire à la puissance du hasard pour les violer : il y a très-probablement un système d'attraction et de répulsion entre le pistüil et le pollen des fleurs , en raison de leur différence ou de leur parité, et ces aflinités ne peuvent être yaincues que par une force artificielle. Je me refase donc à croire que le hasard ait pu faire ailleurs ce qu'il.n'a pu faire chez moi, quoique favorisé par moi , et ce que j'ai vainement tenté de faire moi-même, . Tel est du moins l'état actnel.des dos mais comme je me.propose de donner suite à mes observations, s’il ee présentait à moi quelques faits contraires ; je ne crain- drais point de me rétracter. Au surplus, cet état actuel de choses peut changer sans.que les principes changent; il peut changer par l'effet de la double paternité ; par la production, d'hybrides . quelconques dans une famille nouvelle, production qui peut tout déranger, les lois d’afinité n’étant plus les mêmes pour les espèces hybrides que pour les espèces franches , et ilest possible que des | plantes qui ne s’allient point immédiatement entre elles contractént cette alliance par le moyen d’un intermé- diaire : c’est ce que la suite éclaircira. Mais autant, entre espèces différentes bien caracté- risées, les fécondations spontanées sont rares, autant sont-elles à craindre entre les variétés et les hybrides. "x ( 315 ) Mémoine:sur l'Absorption; Par Dayin Barry, M cn % Chevolier de l’ordre de la Tour et de l'Épée, Membre du Collége séyel des Médecins de Londres, Correspondent de la Société d'Histoire naturelle de Paris, etc. (Lu à l’Académie royale des Sciences; le 20 mars 1826.) L'Acanémre ayant daigné , dans sa séance du 29 août dernier, m'inviter à poursuivre mes recherches :sur les causes de l’absorption , j'ai l'honneur de lui présenter aujourd’hui les résultats que j'ai obtenus. | L’absorption exercée par les animaux vivans ; dans son acception physique et relativement à une matière lex- térieure , est le transport de cette matière de Pextérieur à l'intérieur, ou à leur centre circulatoire. :: iadtoe D'après cette définition , quand un liquide ; taf ‘que l’eau colorée , placé dans un vaisseau ouvert , monte contre sa propre gravité par un:tube de verre ; dont une extrémité est plongée dans ce liquide ; et l’autre dans la cavité d’une des grandes veines thorachiques , l'ascension de l’eau colorée est une véritable absorption; rendue visible par le moyen du tube de verre. Cette ascension ou absorption du liquide, étant ex- clusivement placée sous l'influence de la pression at- mosphérique , comme je l'ai prouvé par les expériences déjà consignées dans le Mémoire «sur les causes du mouvement du sang dans les veines » , il est évident que si le liquide était placé sous un vide, au lieu d’être ex- posé à l'air , il ue monterait pas dans le tube, mais au (:356 ) contraire il descendrait, si la préssion , qui a lieu autoux de l'extrémité en! contact’ avec le liquide , était rendue moindre, où même égale à celle qui a lieu autour de l'extrémité en’ re les cavités thora- chiques. Pre | TL AE 88 abrot 0 “Tei'les cifconstances où causes immédiates , dont la réunion est indispensable à à cetie pi ne , Sont ré- _ duites à deux , SAVOIL 211 \ JAI 1°. La communication entre le liquid et les cavités thorachiques ; HeisD 14n7s A1 129, La diminution:de da pression RE CR par l'expansion: deices cavités autour de l’exirémité- inté- ricure de cette communication , ——. À Ja pression exehcée à l'extrémité extérieure. 1% 20 ral x D'aprèsiecsidonnées, et en supposant, que les Veines sangüinosl et, lymphatiques soient les vraisiorganes ab- sorbans , commédeur-communieation avec le thorax est absolument: la mème que celle.dui tubeide verre dans l'ex- périence :déjaociées: il était natnrel: de présumer: qué l'absorption où leltransport d’une matière , d’un poison par exemple; déposé, dans unie: plaie pratiquée! sur un animal vivant ; né pourraitravoir lieu si les points de. contact de la surface/xbsorbante:et de la matière qui doit être absorbée étaient placés sous l'influence d’un vide, La preuve complète.de cette induction n’était je difficile à obtenir ; la voici. ,:,1 : ) Je pris. plusieurs espèces de poison dont l’activité faiale est déjà connue , comme l'acide prussique au quart , la strychnine pure , lupas-tieuté. Je me suis as- suré par des éssais répétés, que six gouttes de cet acide introduites dans le tissu suus-cutané de la cuisse d’un (31%) lapin adulte, Je font périr en deux minulés ; ;: qu'un grain de strychnine , déposé sur une plaie, récénte faite sur le même animal, cause la mort.en cinq à sépt mi- nytes ; et que la même quantité fi mie le tue en dix à à douze minutes. si J'ai fait des expériences avec ces1rois Disons sur des lipins , ayant presque toujours deux animaux, à Ja fois placés exactement sous les mêmés circonstances ; ex- cepté que le vide avait été fait sur, la. plaie empoisonnée chez l’un , tandis que l’autre avait été abandonné à son sort. nf at L'animal #bandonné périssait toujours à-peu-près dans les temps indiqués ; l'animal sur la plaie duquel le, vide était appliqué , ne présentait jamais. le plus léger sym- ptôme Ÿ’empoisonnement, quoique:le, poison restätien contact.ayec la surface blessée pendaut,une demi-heure : une heure ; deux, heures, et mème jusque à cinq heures consécutives. sr 011 | | Quand je. poison était ‘déposé par le moyen d'u un qe sous, les tégumens ; loin de la plaie par laquelle il avait . été introduit ; si la ventouse était appliquée sur la peau intacte correspondante, à l'endroit où était déposé le poison (la plaie étant hors du. vide ), non - seulement rien n’indiquait que l'animal eût absorbé quelque por- tion de poison peñdant tout le temps de l'application de la ventouse ; mais après qu’on l’avait enlevé il continuait eucore pendant une heure, ou même deux heures, à porter impunément sous les tégumens une dose de poison qui l'aurait tué infailliblement en quelques minutes , si la ventouse n'avait pas été préalablement appliquée. Dans ces cas , lorsque j'attendais l'apparition des con- ( 318 ) vulsions tétaniques , il suflisait pour faire cesser les sym- ptômes de réappliquer la ventouse , d'ouvrir la peau et d'ôter le poison pour sauver l'animal. Si au contraire j'appliquais la ventouse sur la plaie faite! à la peau pour introduire le poison ; et si celui- ci était placé hors de la ventouse sous les tégumens encore imtacts, péndant trois quarts d’heure que la ventouse restait appliquée, il n’y avait pas d’absor- plion ; mais aussitôt que je l’enlevais , l’absorption com- mençait. Si pendant que la ventouse est appliquée on fait une incision dans les tégumens entre son bord et l'endroit où le poison est déposé , l'absorption qura lieu comme s'il n’y avait pas de ventouse. Huit grains d’oxide blaric d’arsénic fürent introduits profondément dans le tissu cellulaire sous-cutané de la cuisse d’un chien de moyenne taille. Je réunis les bords de la plaie sur-le-champ par une suture. Je pratiquai la même opération sur deux autres chiens de la mème taille, et avec les mêmes précautions. Trois quarts d'heure après , j'appliquai une ventouse sur Ja plaie du premier chien , pendant que les autres furent abandonnés à leur sort. J’observai chez le premier chien un écoulement abondant de salive pendant la première demi-heure de l'application de la ventouse , que je laïssai sur la plaie cinq heures consécutives. Je V'enlevai alors , je rouvris la plaie où je trouvai l’arsénic ; je coupai la peau déta - chée; je lavai la plaie, l'animal n'offrait pas un seul symptôme d’empoisonnement. Les deux autres chiens , avant la fin de la troisième heure, vomirent abondam- ment , furent purgés avec ténesme , et ressentirent. plus 1 RENTRER tard des convulsions , ete.; enfin, l’un mourut à la onzième heure ; et l'autre à la dix-huitième. ? Quant à l'effet dela ventouse appliquée sur la plaie empoisonnée ; d'arrêter les symptômes , je citérai tex- tuellement les notes prises par M. le professeur Ade- lon , qui me fit l'honneur d'assister à quelques expé- riences que je fis pour cet objet. | » « Chez le premier lapin on introduisit dans la plaic six gouttes d'acide hydro-cyanique au quart ; deux mi- nutes après Je lapin était mort. Chez le deuxième la- LL LL L , } LA . » pin on introduisit dans une plaie exactement pareille » six gouttes du même acide, et on appliqua la ven- touse de suite; au bout de onze minutes , l'animal n'ayant rien souflert ; on enleva un moment la ven- touse pour voir ce qui arriverait. Une minute après , l'animal fut saisi de convulsions tellement fortes , que le mot mort fut noté. M. Barry réappliqua la ven- touse à piston. À mesure que son effet d'aspiration se prononçait, la respiration ‘éteinte reparaissait, les convulsions tétaniques s’éloignaient et diminuaient , et au bout de quatre minutes, l'animal parut tout-à- fait hors de l'influence du poison. Seize minutes après, » on enleva de nouveau la ventouse. Au bout de deux ‘minutes, l'opisthoténos reparut avec intensité ; la ven- ” touse fut réappliquée et’les accidens cessèrent aussitôt. Douze minutes après , la ventouse se détacha sponta- nément sans que les convulsions reparussent. Au bout de dix minutes , l'animal fut bien portant et mangea.» Afin de voir si la ventouse agissait en retirant quei- que portion du poison déjà absorbé, ou introduit par imbibition dans le tissu cellulaire, j'injectai un gros ( 320 ) VE ae d’une solution saturée de sulfate dersoude dans le tissur sous-cutané de la partie interne de là euisse.d’un chien; j'essuyai Ja place ‘et j'appliquai la. ventouse de, suite. | Après quelques minutes d'application ; M, Petroz trouva, par le moyen d'un réactif, le sel'injecté dans le fluidé.qui avait été exprimé de la plaie dans la ventouse spat la presi sion atmosphérique. Hide 8 UD. PNEU : Ces expériences et plusieurs autrés analogues, ayant été répétées el variées à différentes époques en présénce de MM. Läennec Orfila ; Adelon, Pariset, -Andral fils, Ségalas , Niriadec- Laennec, Péiroz, et de plu sieurs auires médecins français el étrangers , à ’offrirent jamais la moindte. anomalie. 1.4 Pour donner, une application plus utile à ce moyen d'empêcher : l'empoisonnement par, Pabsorption -exté- rieure, je fis mordre: par des vipères plusieurs chiens et lapins; sur les uns j'appliquai la ventouse; sur Les autres je ne l'appliquai pas; et , quoique ces derniers ne mou- russent pas, j'obtüins,, quant aux symptômes, des. ré- sultats analogues à ceux que m’avaient présentées les expériences. précédentes : C'est-à-dire : les animaux mordus par.une,, deux, :et quelquefois trois vipères , et sur, lesquels j'avais appliqué la. ventouse pendant. une demi-heure , ne souflraient aucun sign d’ empoisonne- ment général , tandis'que ceux que j avais abandonnés à la nature présentèrent des symptômés graves , tels que le vomissement, les convulsions , etc. L'action locale du venin parait être concentrée di l'enceinte de la ventouse sèche, et cela arrive plus con- stamment chez les chiens que chez les Japins , à cause de la différente densité de leur peau. La ventouse n'atüre ( 321) » | 2 L4 ” . présqu'aucune humidité à travers la peau des chiens, tandis qu’elle Pattire en abondance chez les lapins. ExPéarences sur l'absorption des plaies, Le 12 août 1825 , à 9 heures du matin, en présence de M. Longley, un des censeurs de l’université d'Oxford, de M. le docteur Wilson, M.-D. , de la même université, et de M. Miriadec - Laennec, D.-M. de Paris , je pris deux lapins adultes de la même taille et également sains. Nous fimes une petite plaie dans la cuisse. gauche de chacun d’eux ; ces plaies étaient parfaitement ég gales.: F nous les remplimes chacune de la même quantité de strychnine impure en poudre, et cela dans le même temps , à la différence d’une seule minute. | Après quarante - cinq minutes d'application de la strychnine , les lapins n'ayant offert d’autres sympié ‘ômes ‘que quelques mouvemens convulsifs des muscles des “-mâchoires , nous fimes les plaies plus profondes et plus étendues , et nous y appliquâmes une nouvelle porticn de strychnine. Quinze minutes après cette “seconde application, les deux lapins furent saisis en même temps de convulsions: twès-prononcées qui agitaient fortement tout leur corps. Ces mouvemens convulsifs durèrent quelques secondes, et dans celui sur lequel le poison avait été appliqué une minute avant l’autre , ils se renouvelaient presque ini- médiatement , tandis que le second restait tranquille. Nous appliquâämes Ja ventouse à piston (1) sur la (1) Je m'étais procuré cet instrument chez M. Deleuil , fort h:bile fabricant d'iustrunens de ph;sique , rue Dauphine, no 24. ( 322 ) plaie de celui qui avait souffert les deux convulsions , et nous abandonnâmes l'autre à son sort. Celui-ci, après plusieurs convulsions tétaniques qui augmentaient tou- jours en fréquence et en intensité, mourut cinquante- cinq minutes après la deuxième application de la strychnine. ; | | _ L'autre, sur lequel la ventouse était appliquée, et qui pour cela était retenu sur le côté, faisait de temps en temps quelques légers mouvemens : mais la position forcée ne permit pas de décider s'ils étaient volontaires ou convulsifs. La ventouse resta appliquée trois quarts d'heure. | Lorsqu'on l’eut enlevée et qu’on eut lavé et pansé la plaie , et que l’on eut mis le lapin en pleine liberté, il eut sur-le-champ une véritable attaque d’opisthoténos qui dura une minute et demie à-peu-près ; ou le crut mort ou mourant, mais 1l revint à lui , se releva, et trois quarts d'heure après il put courir et manger. Au: jourd’hui 15, il est bien portant, sans avoir souflert aucune autre convulsion que nous sachions. Expériences avec l’upas-tieuté. Un grain d’upas-tieuté a été introduit dans un tuyau de plume, que l’on a bouché à une extrémité avec un petit morceau d’éponge bien pressé ; le poison est placé à l’autre bout. M. Barry , ayant fait une incision sur la cuisse d’un lapin, a passé le tuyau de plume entre la peau et les muscles, et avec un petit refouloir a poussé au fond de la plaie le poison et l’éponge qui s’est trouvé (#23 }. L alors interposé entre lui et le trajet du tuyau , lequel a été retiré. | - Le vide a été fait aussitôt , non sur la plaie , mais sur le point correspondant à l'éponge. Aucun accident ne s'était manifesté pendant une demi-heure; on enleva la ventouse , on lava la plaie extérieure , et l’animal parut bien portant. Deux heures après , il fut pris de convul- sions ; on réappliqua la ventouse pendant deux minutes. Les convulsions éessèrent sur-le-champ : on enleva la ventouse, on incisa sur l'éponge qu'on ôte, on lava, én réappliqua la ventouse , et l'animal a survécu. La même expérience fut répétée avec cette différence que la ventouse fut appliquée sur la plaie , l'éponge et le poison étant hors du vide , il n’y eut aucun accident pendant trois quarts d’heure que la ventouse resta ap- pliquée ; mais dès qu’elle fut enlevée , l'animal fut pris de convulsions que l’on fit cesser comme dans l’expé- rience précédente. | Un troisième lapin, auquel l’upas-tieuté a été appli- qué de la mème manière , et sans faire le vide , est mort en dix minutes, 4 ExpÉérreNCEs avec la strychnine pure. : Le 17 août 1825 , en présence de MM. Laennec, Or- fila, Adelon , Pelletier Billery, professeur de Greno- ble, Petroz , pharmacien en chef à la Charité, Miria - dec - Laennec , et plusieurs médecins et élèves français et étrangers , aidé par M. Petroz , qui a bien voulu m'as sister dans ces expériences avec un talent et un zèle dont je conserve une vive reconnaissance , je pris trois lapins » à , LA -* .# 2 / ( 354 ) adultes, et dans une plaie faite sur la cuisse à chacüni , nous introduisimes un grain de strychnine pure , apporz tée à la séance par M. Pelletier lui-même. Le premier la- pin mourut entre la quatrième’et la cinquième minute. Sur le second , là ventouse fut appliquée de suite après l'introduction du poison ; et sur le troisième Japin à la quatrième minute, c'est-à-dire , après qu'il avait déjà souffert deux convulsions tétaniques. Après une demi- heure d'application de la ventouse sur les deux derniers, elle fut enlevée définitivement , et les animaux ne pa- raissaient rien souffrir. Au bout de deux heures , le troi- sième lapin fut attaqué par des convulsions , mais il fut promptement rétabli par la réapplication de la ven- touse. 34 J} : Pour les expériences avec l’oxide d’arsénic et l'acide hydro-cyanique , faites devant ces messieurs , voyez le : : commencement de ce Mémoire. Copie des Notes prises par M. ÆAndral fils, sur les expériences faites à la pharmacie de M. Petroz, en présence de MM. Pariset, Adelon, Ségalas, AMi- riadec - Laennec, Petroz, etc. N°. 1. « Uu grain d'upas-tieuté est introduit profon- #ÿ dément dans le tissu cellulaire sous-cutané de la cuisse » d’un lapin ; les lèvres de la plaie faite à la peau sont »_rapprochées par un point de suture, À la dixième mi. » nute, attaque de tétanos; à la deuxième minute , » mort. | PR VE N°.2. » Un grain d’upas-tieuté est introduit de la » ième manière, et avec les mêmes précautions ; dans à & EYE S. » » (2845 ») le tissu cellulaire sous-cutarié d’un lapin: La ventouse est appliquée sur la plaie une minute après l’intro- duction du poison , et le vide est produit. Vingt-quatre minutes après l'application de la ventouse , on l’en- lève ; aucun accident n’est produit. Au bout de deux heures , symptômes de tétanos, réapplication de Ja ventouse, cessation des symptômes. La plaie est alors lavée avec soin ; l'animal n’éprouve plus rien. N°. 3. » Introduction d’un grain d’upas-tieuté dans la cuisse d’un lapin, comme dans les expériences pré- cédentes ; dix minutes seulement après cette introduc- tion , c’est-à-dire à l’époque où chez l'animal n°, 1, les symptômes d’empoisonnement s'étaient manifestés ; on applique la ventouse. Vingt-quatre minutes après l'introduction da poison , la ventouse est enlevée. Aucun effet ne s’est manifesté. N°. 4. » Introduction d’un grain d’ upas-tieuté, etc. Au bout de trois minutes, application de la ventouse. On l’enlève au bout de vingt-quatre minutes. Nul signe d’empoisonnement. N°. 5. » Introduction d’un grain d’upas-tieuté ; etc. Au bout de six minutes, application de la ven- touse. Elle est enlevée au bout de vingt-quatre mi- nutes , sans qu'aucun signe d’empoisonnement soit ma- nifesté. | | MEUTE N°.6. » Injection de six gouttes d'acide prussique dans le tissu cellulaire sous-cutané de la cuisse d’un lapin. Au bout d’une minute , convulsions ; au bout de deux minutes , mort. N°. 7. » Mème injection sur un autre lapin. Appa- rition des convulsions au bout d’un peu moins d’une VI. û 22 ( 326 ) » minute ; application de la ventouse ; cessation des » convulsions, retour à la santé: N°. 8. » Introduction de quatre grains d'upas-tieuté » dans le tissu cellulaire de la cuisse d’un chien de petite » taille. Une ventouse est appliquée en même temps sur » une plaie faite à l'autre cuisse. Au bout de huit mi- » nuies , les symptômes d’empoisonnement se: mani- » festent. Ils acquièrent bientôt un tel degré d’inten- » sité , que l'animal paraît être sur le point d’expirer «» dans cet état d’agonie ; une ventouse est appliquée sur » Ja plaie où a été déposé le poison ; les symptômes de- » viennent instantanément moins graves; l'animal est » véritablement rappelé à la vie : mais de temps en » temps il éprouve encore de légères attaques de tétanos. -»: Au bout d’un quart d'heure Ja ventouse est enlevée! , » la plaie lavée , et l'animal parut être rendu à la santé. _» Dans ce cas, la ventouse semble avoir modéré les » symptômes en s'opposant à Ja continuation de‘l'ab- » sorption du poison; mais celui qui était déjà dans la » circulation ne semble pas avoir été rappelé à la surface »: de la plaie, puisque les symptômes ont continué, » quoique moins graves à moins qu’on n'aime mieux » supposer que la continaation de ees symptômes était » due à l'impression reçue déjà par le système ner- » veux. D'un autre côté , l'expérience suivante prouve :» quel’économieanimale nescdébarrasse pas toujoursdes » substances délétères aussi promptement qu’on l'a dit. » Introduction d’un quart de grain de strychnine dans » la trachée-artère d’un chien depetite taille. Pendant les » sixheures suivantes, cetanimal manifesta par la raideur » habituelle des membres et par des. secousses convulsives » intermittentes qu'il était sous l'influence du poison. » j' ( 327 ) Expéri iences faites avec des ipères s sur + Lapins: des Chiens et des Pigeons. * Lé 29 septembre 1825, dans le laboratoire de M. le baron Cuvier , M. lé docteur Rééélibats appliquä la bou: che d'une forte ‘vipèré à la cuisse d’un jeune et ‘faible lapin , qu’elle mordit deux fois. Le sang paraissait à chaque piqüre faite par'la dent. Une’ minute et demie après , la ventouse à piston fut appliquée ; et M. Rous- seau , qui regardait de près le globe de verre , annonçait que de chaque piqre il voyaitsortir une gouttelette d'un liquide séreux transparent. Celiquide augmentait nef ment, et se volatilisait dans le vide , de'manière qu'au - bout de quinze minutes le verre de la ventouse était tout plein d’écume. La ventouse fut alors enlévée ; et la partie mordue légèrement scarifiée. La ventouse fut réappliquée pendant vingt minutes , après lesquelles elle fut enlevée définitivement. Les plaies ne présentaient rien d' extra= ordinaire ; et le lapin ne souffrait pas. Une heure après que ce lapin fut mordu, la. vipère fut appliquée à la cuisse d’un autre, qu'elle mordit deux fois aussi , tirant du sang à chaque morsure. Ce second lapin était plus fort et plus vivace que le premier. Une tache d’un blanc jaunâtre parut presque immédiatement autour de chaque piqûre faite par les dents de la vipère. Quand le lapin fut mis en liberté; la jambe mordue . parut affectée d’une légère paralysie. Dix minutes après la morsure, toute la peau mordue commença à être li- vide. Une demi-heuré après , la lividité était bien mar- quée et s’étendait sur la circonférence d’une pièce de quarante sous. + | | (‘328 } Le lendemain une plaie gangreneuse ouverte occupait toute la partie mordue, d’où coulait un sanie fétide et abondante; la jambe était enflée. Quarante - huit heures après la morsure, la jambe encore enflée, la plaie gangreneuse et ouverte, mais moins fétide. Soixante-douze heures après , la plaie plus saine , la jambe moins enflée. Pendant tout ce temps, le premier lapin ne présen- tait aucuns symptômes d'empoisonnement local ni gé- néral. Le 13 octobre , M. le docteur Rousseau appliqua deux grosses vipères rousses à la cuisse déjà rasée d’un jeune chien de moyenne taille; chaque vipère mordit deux fois avec force. Deux minutes après la première morsure, une ventouse qui couvrait toutes les mor- sures fut appliquée ; de petites gouttelettes d’un liquide rougeâtre furent observées sur la peau couverte par la ventouse, par M. le docteur Edwards , qui me fai- sait l'honneur d'assister aux expériences ; elles suin- taient de seize à dix - huit petites piqûres. La ventouse resta appliquée trente minutes : je fis alors quelques lé- gères scarifications qui ne traversaient. pas la peau. Le sang qui coulait dans la ventouse ne montait pas à plus de deux gros. Au bout de quarante minutes , la ventouse fut enlevée définitivement , et on apercevait distinctement des taches livides autour des piqüres faites par les crochets. Le chien ne présentait pas la moindre altération dans sa santé ; il mangea et but comme s’il n'avait rien souffert. Vingt-quatre heures après les morsures , point de sym- ptômes , point d’inflammation dans la partie mordue. (329 ) Le surlendemain, une escare se forma ; elle occu- pait toute Ja partie ventousée, avec gonflemént de la jambe ; mais le chien était bien portant ; il ne boïtait pas, ou très-légèrement. Enfin il se rétablit parfaitement sans aucun autre symptôme , l’escare laissant les muscles découverts dans le milieu de la plaie. Pour prouver que les vipères étaient venimeuses , M. Rousseau fit mordre un pigeon une fois , sur la poi- trine , par une de celles qui avaient déjà mordu le chien, et quoique cette morsure füt la troisième que le reptile eût faite dans une heure, le pigeon commença à souffrir à la troisièmé minute , tomba à la cinquième , et mourut à Ja vingtième minute, Un autre chien‘ de même taille à-peu-près, mordu. par deux grosses vipères de la même manière que le pre- mier , commença à souffrir , avant la huitième minute, devint très-inquiet et poussa des cris. À la quinzième mi: nute , il fit des efforts répétés pour vomir, vomissait à la vingtième , se coucha sur Le côté, très -abattu pendant toute la journée , sans vouloir rien manger, dans unees- - pèce d’assoupissement. Le lendemain il était encore très- malade , la jambe et la cuisse enflées, marchant avec difficulté ; mais après cinq jours de souffrance , il sé ré- tablissait , ayant toujours une ulcération gangreneuso et étendue sur la jambe mordue. Le 24 octobre 1825 , deux lapins adultes furent mor- . dus à la cuisse , chacun par trois vipères , et par chaque vipère trois fois. J’appliquai la ventouse au premier la- pin ; je la laissai trente minutes: Pendant l'application de la ventouse, j'observai, comme dans Pexpérience précédente que j'avais faite sur uu lapin , qu'une quan- ( 330 ) iité considérable de liquide séreux Mila à à travers la peau et remplissait par sa volatilisation le globe de la” ventouse, La peau.et une partie des muscles compris sous la ventouse :furent:enlevés avec le scalpel ; la ventouse fut réappliquée pendant dix minutes , et le lapin mis en liberté : j'abandonnai.le second lapin à la nature. Le 925', à quatre, heures du.soir, Je Japin.sur lequel ayait été appliquée Ja ventouse. paraissait jouir d’une bonne santé; la plaie qui avait été unietpar,une, suture était saine , et, la jambe, n'était pas enflée. res Le second lapin, n'était pas;si bien, portant: la partie de la cuisse mordue était dans:un état de gangrène com- mençant; la jambe et la cuisse enflées.;; il ;s'était formé -sur la partie Fe ep une vrears Hyideremplie de sé- rosité. oi STAR AIO #i ah ay ET : que yeah ec .Le:27, le: premier lapin en santé, nr La RSA paraissait disposée, ? à se réunir, COMME s ‘iLwavait pas été mordu. Chez le deuxième lapin, . l'ulcèrergang rengux était ouvert, et il en découlait abondamment une ÉRRQ féide. UE UE pen: LE SC CPS 1 Fo " ne (ENIE LIOCA TORTOS 204 | CU EUET WU SI 90 Ÿ 143 910009 3En15 :ExPÉRIENCE.. Mioezrinioebse | Jhôc, 098 1U61 4] re SRE hs di Sfvs Arc sLe5, three 1825, un jeune pigeon parvenu à-peu- près à la moitié de son développement , fut mordu, une fois très-profondément et avec beaucoup de Tv la ré- -gion thoracique par une très - grosse vipère qu’on avait fortement irritée , en plaçant dans sa cage un petit-oiseau. Les deux blessures faites parles dents de l’amimal étaient ‘ marquées par une petite tache de sang : on appliqua aus- _ sitôt une ventouse sur ce point ; il sortit des deux petites plaies deux gouttes d’un liquide, d'un jaune d'ambre, \ - M'é HO re dont le volume s'augmenta ; ; il en sortit ensuite du sang très-noir, mais en petite quantité. La ventouse fut man - tenue petdant quinze minutes. :: : Le aeighéaus 0: La partie livide qui entourait la petite ca fut. en- levée à l’aide de l'instrument tranchant : il s'était déjà formé une phlyctène gangreneuse qui rénfermait-un li quide ichoreux.e1 clair. Tout ce qui paraissait encore livide fut enlevé, ét-on réappliqua-là wéntouse ; aux - resta encore en place pendant dix minutes ; où L'ôta après ce temps, ét on enleya encore: un pen de chair muscu: laire qui paraissait livide ; ; oh laya alors la bléssupe, on eñ réunit les bords par un vom de pénasbns où) Hé le pigeon en liberté. ; ne UT. ae [ne sè manifesta pas le baisse she Fr empoi- sonnement:: le pigeon marchait sans difhculté et ne pas raissait nullement souffrir. «tes ‘sr Leaf Le 6 novembre , l'animal parait en. très- bou état: Le 9, ilesten Ré santé. Ce fait a été constaté par M. Rousseau fils. - 60 | Fontana ,a établi par de nombreuses expériences que rien ne pouvait sauver de la mort | un. pigeon mordu une seule fois dans la cuisse.par une vipère si ce n'est l’ablation du membre mordu ; faite au moment même ; il ajoute que si cette opération était différée aus delà de vingt secondes après la morsure, elle hâtait la mort au lieu de sauver l'animal, (PV oyéz Fontana! chap. 2.) | | D'après toutes ces expériences et leurs résultats con - _stans , nous pouvons considérer comme prouvés Lessfaits suivans. ( 332 } 19, Quesous le vide il n’y a pas d'absorption. 2°, Que l’application du vide par le moyen d'une ven— touse à piston , placée sur les points de contact de la sur- face absorbante et du poison qui s’absorbe en ce mo- ment , arrête ou diminue les symptômes produits par l'absorption déjà faite. 3°, Que Fapplication d’une ventouse pendant une de- mi-heure prive les vaisseaux absorbans de la partie sur laquelle elle a été appliquée de leur faculté d’exercer l'absorption pendant une heure etdemie, ou-deux heures après que la ventouse est enlevée. 4°. Que la pression atmosphérique exprime dans le vide , même à travers la peau , une portion de la matière itroduite dans le tissu cellulaire , ou par imbibition , eu par injection , c'est-à-dire si la peau qui recouvre ce tissu n’est pas trop dense pour laisser passer l'humidité, comme chez les chiens. : - De ces faits je erois pouvoir déduire les conelusionset les applications thérapeutiques suivantes. ee 1°, Que la première opération de Fabsorption , opé- ration par laquelle les substances étrangères pénètrent dans les vaisseaux, soit par l'ouverture qu'on y prati- que, soit par leurs propres pores , est placée exclusive- ment sous l'influence de la pression atmosphérique , et que le transport de ces substances au cœur est placé sous la même influence et sous celle des autres puissances mi- neures qui aident à la circulation veineuse. Ainsi l’ab- (1) Dans une lettre adressée à M. Adelon , M. Orfila , tout en ad- mettant l’exactitude de mes expériences sur l’acide bydro-cyanique et la strychnine , élève quelque doute à Pégard de l'effet des eutonses sur la partic déjà, absorbée du poison. QUE 9) sorption est soumise toute entière aux lois qui président à la progression centripète des fluides chez les animaux qui respirent par la dilatation active des cavités Dohpoi ques, > 2°, Que dans. tous les cas d empoisorinement par des hiites , soit par le simple dépôt du poison, soit pan l'injection du venin, comme dans les morsures des vi- pères et d’autres serpens venimeux , Vapplication de la ventouse pourra sauver l'individu , pourvu qu'elle soit faite avec les précautions nécessaires etavant qu'une dose suflisante pour produire la mort'soit absorbée. 3°. Que comme J'action locale du poison et l'imbibi- tion des tissus ont lieu sous le vide , on doit exciser les parties imbibées après que le venin y est concentré par l'effet de la ventouse , qu'on doit réappliquér de suite pendant quelques minutes pour vider les vaisseaux divi- sés ,; après quoi on peut les brûler si on veut , mais ja- mais avant l'application de la ventouse , parce qu’alors celle-ci serait inutile, les bouches des vaisseaux étant hermétiquement fermées. 4°. Que dans le cas de morsure d’un chien enragé, attendu que cette espèce d'empoisonnement'est des plus simples , n'étant compliquée ni avec injection , ni avec action locale de la part du venin , comme dans les mor- sures des vipères , nous pouvons présumer que l’appli- cation de la ventouse en premier lieu , et ensuite l’exci- sion et la cautérisation SRE de la plaie, empècheraient tout accident, 5°. Les expériences faites avec les poisons végétaux et minéraux ayant prouvé que la répétition des convulsions tétaniques est produite par la continuation de l'absor- + ((334 }} ption du poison déposé dans la pe y ét tout nous por tant à croire qu’une nouvelle absorption Commence dans les plaies , même cicatrisées , faites par les animaux ra- bides , au moment où se déclarent les symptômes de la rage ; on doit donc appliquer la ventouse à piston ou même Ja ‘ventouse ordinaire , rouvrir la plaie en exci- sant la cicatrice , la brûler de nouveau , et la tenir le plus possible à l'abri du contact de l'air. | | : 6°. Que dans les cas de piqürés reècues dans re dissec- tion ordinaire ; on doit toujours sucer les petites plaies jusqu’à ce. qu'ont ne'puisse plus en faire ‘sortir d'hu- midité , et ensuite! les couvrir. TT. à parfaite cicatri- sation. | M Se Qt BAR 6 a 9% Que si; en due un animal mort d'un char- bon , on a le malheur de se piquer, on doit avoir recours à une ventouse ; avec un rebord correspondant à la sur< face du doigt piqué, et observer toutes Aie ne : + altérieures déjà RE 4 Nôrices sur l'Hétérosite, l'Hureaulite (fer et manganèse phéèphärés et sur quelques autres. ‘minéraux du département bé la H aute-V'ienne ; Par M. Arzuaun aîné, Correspondant des Sociétés philomatique et d'Histoire naturelle de Paris. à Les carrières de quartz exploitées pour l'entretien de cette partie de la grande route de Paris à Toulouse, ( 335 ) comprise entre Chanteloube et Népoulas’ dans la chaîne de granite à gros grains qui traversè la région sépten- trionale de la :Haute-Vienne:; ont offert, -depuis environ deux ans, plusieurs substances minérales fort intéress sateSs 2007 0h soldenprianer edlq avt brin ! Les. plus riches dé ces carrières par Dirorion de, Es STE SAS » sont celles de Chariteloube-etdi Huréaux ; les premières sont depuis long-tempsconnues.des miné- ralogistes, les, autres, sont.situées dans la commurié.de Saint-Syl vestre ; à une Jieue, Est ,>deN se sur l’un des plus hauts somméts de ces montagnes ser ei Tous ces,amas de quartz appartiennent à b foriation : ces terrains anciens et font pare d'u granit dont les principes constituans, au lieu de se monirerünis soûs la figure de gros grainsirréguliers entrelacés coïifusément; se présentent parmasses colossalesagglomérééssarisancun ‘” : ordre. et,presque.sans nulle wansition ayecle granit + ordinaire. Siparila pensée oh morcalle ces masses ; leur volume parait être en rapport avecles qu'ntités propor- tionnelles dequartz,, de feldsspath et-de miica qui com, posent. la roche environnante, Ces substances s’y reurou- vent-sous.-les mèmes variétés,,;en mêmes proportions | - l'état d’agrégation seul a changé : je le désignerai sous la dénomination de granit à grandes parties. Quelle. différence cependant .entre és gisemens de celte sorte et ceux des granits, à: petits grains ! ILes sub- stances rares. queices, derniers peuvent contenir ÿ ont été disséminées sous, un si petit volume, par l'effet d'une cristallisation tumultueuse , qu’ on est moins surpris de ce qu'elles échappent à à. l'œil le plus exercé,que de les y rencontrer accidentellément. Dans l'agrégation par masse, ( 336 ) au contraire, ‘ces mêmes substances s'étant aussi ag- glomérées en cet état , elles occupent des places dis- tinctes dans ces amas , et rien n’est perdu pour l’obser- valeur. CE 2 Les gisemens les plus remarquables de tous les pays par la beauté des échantillons et des cristaux, par le nombre et les variétés des espèces qu'ils fournissent , se trouvent en effet , à l'exception des filons , dans de sem- blables circonstances , et parmi ceux que nous pour- rions citer , les carrières de Chanteloube et du Hureaux en offrent un bel exemple. Celles de Chanteloube ont successivement fait con- naître trois phosphates : ceux d’urane, de manganèse et de chaux; le cuivre sulfuré, le fer arsénical , de beaux prismes d’émeraude , du grenat, de belles variétés de quartz hyalin, de superbes masses de feld-spath lami- paire, quelques cristaux de cette substance, remar- quables par leur volume ; le mica globuleux et le mica lépidolite que j'avais d’abord découvert dans les terrains -d’alluvion du ruisseau de Barot et que M. Manès et moi nous avons récemment observé en place , au-dessous de la carrière de la Vilate, sur la rive gauche du même ruis- seau. | : À cette intéressante série de minéraux , il faut main= tenant ajouter lés espèces curieuses sur lesquelles je vais appeler l'attention des minéralogistes : l’albite mangané- sifére; une nouvelle espèce de schéelin ; le fer hydro- sous-phosphaté et trois nouveaux phosphates de fer et de manganèse , à deux desquels j'avais donné , pour en faci- liter la description, les noms provisoires d’hétérosite et d’'hureaulite, avant de connaître le résultat des ana- ( 337 ) lyses que notre célèbre chimiste M. Vauquelin à bien voulu faire de ces substances. | $ I*. Ælbite manganésifère noire. Cette nouvelle variété se trouve dans l’albite sub- laminaire d’un blanc rougeûtre. Elle est due à de larges taches de manganèse oxidé hydraté noir ou d’un brun noir foncé, interposé profondément entre les lames de cette substance dont cet oxide altère peu l'éclat. Les masses d’aïbite inégalement tachées à de petits intervalles prennent ainsi un aspect tigré fort singulier. Au chalumeau, l’albite noire reprend la blancheur qui lui est naturelle. Cette substance forme des amas assez volumineux dans le granit à grandes parties, non loin de la lépido- lite et de quelquesaflleuremens de manganèse phosphaté ferrifère , au dessous de la carrière de la Vilate, située sur le versant septentrional du plateau de Chanteloube. S II. Schcelin ferro-manganésé. La différence qui existe entre la composition de cette substance et celle du schéelin ferruginé ordinaire , quoi- que fort considérable , ne cause d'autre changement aux propriétés physiques de ce dernier , qu’une diminution de sa pesanteur spécifique : celle du schéelin ferruginé est de 7,33 , et celle du schéelin ferro - manganésé de 5,947. | L'éclat métallique de ce dernier est moins vif que dans le schéelin ferruginé , et la couleur de sa poussière L 2 (338) d'un brun rougeàtre ou violet moins prononcé ; tous les autres caractères minéralogiques Des deux pes sont identiques. à La mesure des angles de quelques petits cristaux la- miniformes s’est trouvée d'accord avec celle que M. Haüy a donnée dans son grand ouvrage , pour l'incidence des faces homologues à celles que j'ai vérifiées ; ces cristaux se présentent sous deux nouvelles variétés de forme qui sont produites par des modifications du schéelin pro+ gressif et unibinaire décrits par le même savant, L'expression de l'une serait M v à 4 TI PB: ; dans celle de l'autre ,; 7'est effacé ; la facequ'il Aie, étant en- vahie par r , de même que dans le schéelin progressif. ( Foy. V'Aas d'Haüy. ) Le schéelin ferro-manganésé agit sensiblement sur l'aiguille aimantée ; mais ayant soumis au même essai des échantillons de schéélin ferruginé (Wolfram) laminaire de différentes contrées, j'ai reconnu qu'ils ‘étaient tous attirables par la méthode du double magnétisme. Je note ici cetteobservation, parce que M. Haüy a dit en parlant des caractères distinctifs du schéelin ferruginé, qu'il n'a, aucune action sur le barreau aimanté; ee qui pourrait _ faire croire, ainsi que Klaproth l'a d'ailleurs avancé dans son Dictionnaire. de Chimie (art. Scneezium), qu’il ne possède aucune propriété magnétique. Pr L'analogie du gisement de ce nouveau schéelin avec ceux de Bodenmais , de Kimito et d'Ytterby ; m'avait fait présumer qu’il contenait peut-être du tantale ; l'analyse qué M. Vauquelin a bien voulu en faire , a écarté cette idée et a donné dans trois essais différens ce résultat inat- ( 339 ) tendu qui, du moins, ne me laisse pas le regret de lui avoir ayalement ravi des instans Lpsétieux pour Ja science. it Péroxide de fer. : At Ré ‘130 Tritoxide de manganèse. | 14,8 16,0 13,»; ”! Acide tungstique. 5 "69,2 / 68,4 93»; dont les termes . SAGE AL sont : | Peroxide de fer. SR TATRE NE ; 15,2 Peroxide de manganèse. 14,6 ? %00 p. Acide. NRA TUTIA 1 ° 90,2 Déjà MM. d'Eluyart avaient trouvé une variété de schéelin ferruginé ( so esse l'oxide de manganèse existe dans la proportion de 22; mais MM. Vauquelin et Hecht ayant reconnu plus tard que le schéelin ferru- giné du Puy-les-Mines , près de Saint-Léonard, Haute- Vienne , ne le contenait que dans Ja proportion de 6,25 sur 100, les minéralogistes présumèrent que cet oxide s'y trouvait accidentellement : aussi ne firent-ils, jusqu'à M. Berzelius , aucune mention de la présence du manganèse dans les diverses dénominations de tuns- ‘stène et de schéelin ferruginé qu'ils substituërent à celle du #Wolfram. Les nouveaux essais de M. Vauquelin prouvent incontestablement que cette substance ren- ferme le manganèse à l’état de combinaison , et offrent par conséquent un nouvel exemple de deux bases iso- ‘morphes dont l’union avec un même acide , en propor- tions très-variables , ne détermine aucun ‘changement dns la forme et les dimensions des molécules cristal- lines. (340 ) Le schéelin ferro-manganésé se trouve dans le granit à grandes parties de Chanteloube; il y est engagé dans un feld-spath grenu altéré qui contient de là chaux phos- phatée compacte, d’un gris verdâtre. Il y est disséminé en petits cristaux laminiformes et plus ordinairement par masses amorphes dont la structure est plus générale- ment grenue que lamelleuse. Je l'ai rencontré aussi avec le quartz hyalin , enfumé, géodique, contenant quelques lames d’urane A AE vert et, de la chaux it RER AR Dans un échantillon que j'ai ramassé sur la route, le schéelin est engagé dans du grenat brun rougeûtre cris- tallisé confusément. C’est , je crois, la première fois qu’on le trouve uni à cetie substance. La montagne d'Otontche- lon en Sibérie , l’a déjà offert dans la pegmatite , accom- pagnée du béril, que l’on retrouve aussi dans tous les granits de Chanteloube. J’ajouterai enfin, qu'il existe probablement en Chine dans un gisement analogue, car on lit à l’art. Scareriom du Dictionnaire de Kla- proth, qu'il a été reconnu dans des échantillons de kaolin qui provenaient de cetie partie du monde. Le schéelin ferruginé se trouve aussi en filon non loin de Népoulas , sur le versant méridional de la chaîne de granit à gros grains de Chanteloube ; il y est accom- pagné du quarz , du fer sulfuré et du fer oxidé hydraté terreux et résinite , parfois mélangé de fer oligiste. $ II. Fer hydro-sous-phosphaté, fer phosphaté ordinaire des minéralogistes. Cette substance est d’une couleur plus azurée et moins foncée que celle du fer phosphaté de Bavière et de New- ( 341 Jersey ; elle prend aussi les teintes riouvelles du violet pâle et du gris bleuâtre. Un seul échantillon m'en a of- fert quelques groupes de petits cristaux d’un beau bleu, que leur peu dé volume rend indéterminables. Quoique ce phosphate ait le plus souvent un aspect pulvérulent, on reconnaît én l’examinant à la loupe qu’il n’a rien dé terreux comme celui des terrains secondaires, et qu'il forme de a mamelons concrétionnés et cris< tallins. D'après une analyse en sértt de MM. Dufresnoÿ et Mà- nès , ingénieur au corps royal des Mines, les principes élémentaires de cette substance ÿ sont unis en même pro- portion que dans le sous + phosphate de fer hydraté bleu , terreux. Le gisement du Hureaux , d'où provient cé phôsphate, est évidemment primitif ; cependant , comme il se trouvé assez ordinairement dans les petites cavités géodiques et sur les joints naturels des masses du sous-phosphate de fer et de manganèse , on peut aussi admettre qu’il a été produit par les altérations que ce dernier paraît avoir éprouvées , et qu'il a été ainsi formé après coup et par succession de temps, suivant l’expression d'Haüy, de même que l'ont été les fers phosphatés de Nantes et de Bodenmais , supposé toutefois que ces derniers n ’appar- - tiennent qu’accidenitellement à des sels primordiaux. Cette substance se trouve disséminée dans la masse même des divers phosphates que je vais décrire , et un échantillon fort curieux me l’a offert dans le manganèse phosphaté ferrifère, mélangé de ma rer oxidé hy- draté. ‘he L'article stita féra connaître les autres relations VI. | 23 ( 342 } td géologiques qui lui sont communes avec le sous-phos: phate de fer manganésifère. { $ IV. Sous-phosphate de fer man ganésifère. Ce nouveau phosphate a la contexture fibreuse , et forme, de même qu’un grand nombre de concrétions , des masses radiées irrégulières , et groupéés confusé- ment , dont les aiguilles ont rarement plus d’un centi- mètre de longueur, et assez ordinairement géodiques , à surfaces mamelonnées. Cette substance est opaque , ses uténé varient du vert obscur plus ou moins foncé au vert jaunätre et au brun châtain ; la couleur des poussières est similaire. L’éclat des fibres , naturellement vif dans la variété verte, est souvent terni par une altération qui paraît provenir d’un principe ferrugimeux. | | Avec des fragmens peu volumineux , ce phosphate n'a aucune action sur l’aiguille aimantée soumise à l’in- fluence du double magnétisme ; avec des morceaux d'un certain volume, cette action est très-faible , mais sen- sible. Fondu au chalumeau sur un support de charbon , il devient fortement attirable, mais il n’acquiert pas cette propriété lorsqu'il a été chauffé sans le contact du charbon. M. Manèëès et moi , en répétant ces expériences, dans la vue de constater d’où provenaient ces différences d'action , nous avons reconnu qu'il n’agit sur l'aiguille qu’autant qu'une partie du globule s’est changée en phosphure. Ce sous-phosphate est très-fusible ; il suflit d’en plon- ger un petit faisceau d’aiguilles, dans la flamme d’une | " (38) | bougie pour en faire entrer les extrémités en fusion. Au chaluinedu , il fond eh bouillénnant , déihé uñ glôbule noir d’uri éclat vitreux ou sub-métalloïde plus ou moins © prononcé, quelquefois irrégulier, scoriforme et $trié suivant la variété de couleur et d'éclat d’où provient lle fragment soumis à l'essai. je Il diffère du fer hydro- NU bleu, par unt, plus grande tenacité, surtout dans les masses altérées ;. par une plus grande dureté qui lui fait rayer non-seule- ment la chaux sulfatée , mais encore Ja chaux carbo - natée; par sa pesanteur spécifique plus considérable. celle-ci étant de 3,227 au lieu de 2,6 ; par l'énergie, enfin , avec laquelle il manifeste l'électricité résineuse. que lui communique le frottement, lorsqu'il est isolé. Ces différences étaient assez remarquables pour faire soupçonner que les proportions dans lesquelles les prin-, cipes élémentaires de ces deux espèces sont unis, nè: devaient pas être les mêmes. Ayant tenu en fusion le! . phosphate vert , je remarquai qu’il dégageait une odeur. acide LA AER Cependant , la perte totale ne s’é-, Jeva que de 17 à 18 pour cent; et, comme l’eau qu'il. contient s'était nécessairement évaporée ; il devenait, vraisemblable que 6e phosphate en était privé, ou qué l'eau y était combinée en proportion beaucoup plus faible qué dans le phosphate de Bodenmais et de Neyy-Jersey:, Ces inductions méritaient d'autant plus d’être suivies ;, que le fer phosphaté du Hureaux est le seul qui appar-, tiénné incontestablement à un terrain primitif, M, Vau-. quélin ayant bien voulu se c charger d'en faire l'añdlÿse , : âvec son obligeanée a accoutumée , il a obtenu pour Fé- sua : (344) | | Formule. Je Peroxide de fer. 56,20—17,23 oxig. Tritoxide de manganèse. 6,15— 1,82 id. Pe: |. Acide phosphorique. 28,35=15,87 id "{ … P+53 A4. Eau. 9,20= 8,18 id. Mn° La composition de ce sous-phosphate diffère donc es- sentiellement de celle du fer hydro-sous-phosphaté or- dinaire , et concourt avec le défaut d'accord que pré- sentent les caractères minéralogiques des deux espèces à tracer une ligne de démarcation entre elles. La proportion du manganèse et de l’eau y est assez forte pour qu'on dût les considérer minéralogiquement, comme des principes essentiels, mais des motifs tout au moins spécieux , viennent combattre cette hypothèse et jeter des doutes sur la valeur réelle de la formule. | Nous verrons bientôt que cette substance sert elle- même d’enveloppe au manganèse oxidé hydraté ; j'y en ai trouvé quelques masses de la grosseur du poing. Beaucoup d'échantillons m'en ont offert des tubercules mamelonnés de la grosseur d’un pois, et par la même raison qu'ils en contiennent de petits grains que la loupe permet encore de distinguer , il est présumable que les parties les plus pures de ce sous-phosphate en con- tiennent aussi des grains indiscernables. Ce fer phosphaté sert encore d’enveloppe au fer hy- dro-sous-phosphaté ; la variété bleue s’y décèle aisément par le contrastede sa couleur avec celle du sous-phosphate vert ; mais celle d’un blanc grisätre qu’on y découvre avec la loupe, lorsqu’elle s’y trouve sous un volume ap- préciable , doit en grande partie échapper à l'observation. Sur les 9/100 d’eau que M, Vauquelin à reconnu dans ( 345 ) ce sous-phosphate , près de là moitié de cette quantité serait donc probablement due au fer et au manganèse hydraté qui l'accompagnent » et l’eau de combinaison se trouverait réduite à une proportion telle, qu’il serait raisonnablement permis de penser qu elle s’y trouve ac- cidentellement. | La contexture fibreuse et les couleurs du fer sous- phosphaté-mangamésifère , lui donnent quelque ressem- blance avec certaines variétés de cuivre arséniaté ët d'amphibole fibreuse. Celui d’ün ‘brun châtain à sur- tout beaucoup d ‘analogie avec le! fer 6xidé hématite fi- breux ; l'illusion miomentanée qui péut faire confondre ces minéraux ; ne peut toutefois résister à un examen attentif dé leurs propriétés physiqués et chimiques. Lid Ce: sous-phosphate est disséminé par petités masses irréguhères dans le granit à grandes parties. Il est adhé- rént'au quArz gris età un béau feldspath laminaire rose. El les pénètre , les colore et les enveloppe 2 à son tour ; il s'unil aussi au mica ; au fer hydro-sous-phosphaté bleu hydraté | au‘ manganèse oxidé , au manganèse phospliaté ferrifère , à l’hétérozite et à l’hureaulite. Ko. Le premier fragment de fer hydro-sous-pliosphaté bleu a été observé ; il y a environ deux ans; par M: Bas- terot!, dans les tas ‘dé’ pierre amoncelés sur la route pour” son entretien. Peu après , il fur remarqué par des où! vriers quim’en donnèrent quelques échantillons ; privé alors par l’état de ma santé d'aller l’observer en place ;' M. Manès se chargea de ce soin avec empressement , et rapporta des carrières du Hureaux Île fer sous -‘phos- phaté-manganésifère. Quelqués éssais chirniques qu'il | n'avait pas entrepris pour en faire une analyse régu-. (346) lière, lui révélèrent. bientôt que cette substance d'un aspect si nouveau était un phosphate de fer. x Le PRNEUREe ( d'Hétéroz) x phosphate de fer | et de manganèse. Cette substance ne s’est point encore re offerte sous dés formes réguhères ; sa structure est lamelleuse , et comme la surface des lames est peu éclatante , il est assez dif- ficile d'en déterminer le clivage. A la flamme d’une bou- gie, il est très-sensible dans deux directions à angles droits: ou qui doivent, peu s'en éloigner. Ayant observé qu'il se présentait encore sous d’autres angles, j'ai es- sayé de les mesurer par la réflexion de la lumière, au moyen de, lames, de mica ajustées avec de la cire dans le sens, du parallélisme des faces miroitantes de deux plans adjacens, et sur, lesquelles j’appliquais ensuite les branches. du goniomètre, J'ai ainsi mesuré sur plusieurs fragmens des angles de 100 à 101°;, de 59° et de 140 ; la forme primitive de cette substance est donc semblable, ou doit se rapprocher beaucoup de celle du fer hydro- sous-phosphaté qui est le prisme oblique rectangulaire , dont la molécule est le prisme oblique triangulaire ; les différences qu’on remarquerait dans leurs dimensions , étant, d’ailleurs assez légères pour être attribuées à l’im- perfection du: seul procédé que j'eusse à ma disposition pour mesurer, ces. angles, ( et que M, Beudant a employé lepremier. | | Ce phosphate se brise aisément ; la cassure transver- sale au clivage est terne, inégale et raboteuse, :Hne fait point feu au briquet; se laisse rayer par un Puiugou d'acier, et raie la chaux fluatée, | ( 347 ) Ses couleurs varient du violet foncé au brun violet et au brun verdâtre , et du gris bleuâtre au blane grisâtre. Cette dernière variété est translucide sur les bords’, les autres sont opaques ; la couleur des poussières est éïini- laire. Celle qui provient de la variété violette est d’une nuance plus élaire, assez semblable à celle de la lie de vin. IFR . Les propriétés magnétiques de cette substance sont si - faibles que! quelques fragmens de la variété violette m'avaieut paru en être entièrement privés. Elles se mani- festent avec une action plus marquée sur les variétés d’un brun violet et d’un blanc grisätre. Lorsqu'il est isolé » ce phosphate acquiert à un haut po l'électricité résineuse par le frottement. Sa pesan- teur spécifique est de 3,27. Il fond au chalumeau avec un A PT étès- seusible : la variété d’un violet clair se change en. glo- bule scoriforme irrégulier, d’un éclat sub-métalloïde, ei dont quelques parties sout comme enluites d’uri éimail noir, Frotté sur le biscuit de porcelaine ; ce globule y laisse des traces d’un gris verdâtre ; les variétés gris bleuâtte et blanc grisätre sont encore plus fusibles, donnent un globule plus arrondi brun noirâtre, qui laisse des traces d’un brun, marron sur le biscuit de porce- laine. Ce globule est faiblement attirable par la mé- thode du double magnétisme , tandis que l'autre n’a a+ cune action sensible sur l'aiguille. Ÿ … Suivant l'analyse de M. Vauquelin., l Héérozite violet est Composé de L is 1 ( 348 ) Peroxide de fer, _ a16,5= 4,89 oxig. : Tritoxide de manganèse, 32,0— 9,81 id. a "pé Acide phosphorique. 50,0=—28,00 id. ) Mn’ D'après ce résultat, et alors même que de nouvelles ébservations confirmeraient l’identité de la forme pri- mitive de ce phosphate anhydre avec celle du fer hydro- sous-phosphaté , il est évident que les deux espèces ne doivent pas être confondues dans les méthodes miné- ralogiques. L'Hétérozite laminaire violet a quelque ressemblance avec l’Épidote manganésifère ; mais celle-ci a le prisme droit pour forme primitive, et fait feu au briquet. La variété d’un brun foncé a encore plus d'analogie avec le manganèse phosphaté- ferrifère. La pesanteur spécifique de ce dernier , plus considérable , est de 3,9 au lieu de 3,2. Le clivage en est moins prononcé ; tous ses fragmens , d’un brun enfumé , sont translucides. Le manganèse phosphaté ferrifère a enfin une action très- sensible sur l'aiguille aimantée ; propriété fort remar- quable dans cetté substance, et qui a pourtant échappé à l'observation des savans qui en ont décrit les ca- ractères. | ‘La variété de pyroxène Sahlite est de toutes les sub- stances minérales celle qu’il est le plus facile de confondre avec l'Hétérozite. La pesanteur spécifique de l’une et de l'autre est la même. Les dimensions de leur forme pri- mitive, toujours difliciles à déterminer sur des substances dont le clivage n'est pas mieux caractérisé , ne différent que d'environ un degré. La moindre dureté de l'Hété- rozite , et sa plus grande fusibilité au chalumeau , suffi . (349 ): ront, toutefois pqus Ja ee de cette variété du Le 8180, L'p à L'Hétérozite appartient au gisement se fer sasphos: D ertiner Il en est quelquefois tellement pénétré , que les nuances de leur couleur se confondent, et que la structure lamelleuse de l'un est modifiée par la, contexture fibreusé de l’autre ; tantôt il s'y trouve disséminé par petites masses irrégulières, laminaires , sub-laminaires et sub - ncompaetes à et tantôt il adhère au quarz gris et au mica blanc. LE À M. le chevalier Guérnon de Randville:et moi , nous l'avons découvert parmi les déblais de la carrière du Hureaux , où nous'n’avons pu en recueillir qu'un très- petit nombre d’ éohansillons. | | .$ VI. Hureaulite BRAS de fer et : de man ER | ganèse ll hydraté. ff 39 2419 609 ef 041. 9P QBNHOT) LS TER Ie se trouve par petites masses eméphis : eue et recouvertes de, pétits cristaux de la mème substance. et d'une variété concrétionnée. squamiforme ;, et quelquefois fibro-lamellaire et radiée. 91 q Les parties amorphes sont ou terreusès ou compactes dans le premier. état, elles se, Lens écraser sous les doigts ; dans le deuxième ; elles prétenigut une cassüre inégale à grains fins. 5), il | HAE La couleur de,ces masses est le. M rougeûtre , ‘élle de la poussière «st similaire et, d’une nuance moïns foncée ; la variété. squamiforme et ;fibro-lamellaire. est d'un brun rouge foncé analogue à celui du mica manga- nésifère et se distingue par un éclat vif et nacré, ( 350 ) Les cristaux d’hureaulite sont très-petits et tellement groupés qu'il ne m'a pas été possible d'y appliquer le goniomètre ; ils présentent des prismes quadrangulaires et octogones surmontés par des sommets dièdres , les pans des prismes sont striés parallèlement à l'axe. Ces formes se rapportent évidemment à celle du fer phos- phaté quadrioctonal d’'Haüy , d’ailleurs si facile à recon- naître par sou analogie avec celle du psrorine triuni- taire, : L'hureaulite cristallisé est transparent, d'un bruit rougeâtre plus prononcé que eelui des masses amorphes, mais moins vif et moins foncé que celui de la variété squamiforme: Il réfléchit vivement la Iümière ; la cas- sure est grasse et vitreuse ; il raie la chaux carboniatée et se laisse rayer par la chaux fluatée. Sa pesanteur spécifique prise sur deux fragmens de la variété compacte et recouverte de petits cristaux , s’est trouvée de 1,93; mais ces fragmens contenaient quelques molécules de fer hydro - sous -phosphaté bleu et de fer sous-phosphaté-manganésifère, etil est probable qu’elle serait plus: faible sur: des morceatix Fe une re grande pureté. MMDEE] 6 | L'hureaulite isolé acquiert à un faible Age: l'électri- cité résineuse par un frottemetit vifet prolongé. Plongé brusquémerit dans ka flanime d’une bougie, l'hureaulite cristallisé décrépite. Chauffé léntémenit il se gonfle et entre en füsion au moment où il sémiblerait qu’il va se déliter ; au chalumeau il se boursoufile , fond et présente à la surface du globulé des aspérités mame- lonnées ; plus fortement chauffé, il répand pendant l’in- candescençe une scinetillation phosphorescente qui se ; ( 351) manifeste par des lignes elliptiques qui se croisent du centre à la circonférence du globule. Celui qui provient de cet essai a un éclat vitreux , il est noir et recouvert de quelques siries sub-métalloïdes auxquelles j’attribue la sciutillation remarquable que je viens de décrire. Ce globule prend enfin une forme sensiblement polyè- drique, quoique moins prononcée que celle ” carac- térise le plomb phosphaté. M Ypuquelin a wronhé l'hureaulite compoué de ER 46 LENS qe Formule, Peroxide de fer. 1 Hop 3,68 oxig. Tritoxide de manganèse. 35,2—10,43 id. Res V5, . + Adide phosphorique.’ -? 32,8—18,34 id. A7: PF 30 dr Eau. 1 20,0#%17:78 id. MHns 4 L'hureaulite est également disséminé dans le fer sous- phosphaté-manganésifère ; la variété squami - forme en révêt quelquefois d’une couche très - mince la surface mamelonnée de ses géodes et tapisse de la même manière celle de sa propre substance. A l'exception de l’'hétéro- zile, : il s'associe à ces divers phosphates et est souvent pénétré de leurs différentes variétés. Le} premier échantillon d'hureaulite s’est trouvé dans, une masse de fer sous-phosphaté manganésifère vert, se M. Manès avait bien voulu partager avec moi; il m'a donné une nouvelle preuve de son obligeance en ré- pétant les expériences au moyen desquelles nous ayons déterminé les caractères de cette substance. Malgré ses recherches et les miennes , depuis lors, nous n° en avous retrouvé que quelques fragmens bien. moins ca- ractérisés. ( 352 ) On se rappelleque, suivant l'analyse de M. d’Arcet , lé fer s’est wouvé'en quantité si faible dans quelques-uns de ces phosphates, que les minéralogistes l’ont consi- déré avec lui comme un principe accidentel à la coposi- tion de cette substance. 2404 HOTEL Cette espècé n’est probablement pas la seule de ces phosphates dans laquelle le fer et le manganèse se sub- stituent l’un à l’autre dans leur composition: Nous avons vu que les boutons d’essais au chalumeau du phosphate de fer et de manganèse anhydre, diffèrent entre la variété vio- lette et celle d’un blanc grisâtre, d’une manière-assez notable pour indiquer” un changement de proportion dans les bases. Cependant ces mêmes variétés passent de l’une à l’autre sur. le même échantillon par une trânsi- tion insensible de nuances, qui d’ailleurs ne causent aucune interruption dans le clivage de la même lame. ee L’essai au chalumeau des variétés d’ hureaulite squami- forme « et cristallisé présente aussi quelques différences assez remarquables pour présumer un changement de proportion dans leur composition. Les différentes va- riétés de couleur et d'éclat du fer sous - phosphaté = manganésifère, radié, soumises au même essai, ne donnent pas des résultats parfaitement identiques , en sorte qu il est fort probable que le manganèse y entre parfois : à l’état de combinaison. J' ajouterai que ces phosphates « existent enfin sous deux aspects que je n'ai point décrits , parce que n’en ayant pas encoré trouvé de masses assez pures pour en faire l'a- nalyse , il est difficile de prononcer à leur inspection, quel ést celui auquel ils se rapportent , si même ils ne constituent pas de nouvelles espèces. ( 353 ) L'un de ces phosphates affecte la forme primitive qui leur est commune , le prisme droit rectangulaire. Il a la transparence. et la cassure de l’hureaulite ; mais ces cris- taux. sont lilas pâle , tandis que l'hureaulite cristallisé est d’un brun rouge ; et comme nous avons vu'que les concrétions mamelonnées du fer hydro-sous-phosphaté bleu passaient par la même teinte au violet foncé, il est assez diflicile de lui assigner une place entre ces deux extrèmés. Je ne balance pas toutefois à le considérer comme hydraté en raison de la dificulté avec laquelle il acquiert ’ électricité résineuse, propriété qui contraste singuliérement avec la facilité et l'énergie avec lesquels ces phosphates anhydrés s'électrisent. : - La dernière espèce ou variété de ces phospihates qu'il me reste à décrireest d’un beau jaune serin. Tantôt elle est disséminée dans l’hureaulite compacte dont elle em- prunte le facies et la nuance, et tantôt dans le fer sous-phosphaté-manganésifère vert, dont elle prend la contexture fibreuse. Ce phosphate jaune s’unit si in- timement avec ces deux espèces, et passe de l’une à l’autre par des transitions telles que je n’ose émettre aucune opinion sur sa nature avant d’avoir recueilli de nouvelles observations. Je laisse enfin décider le rang que ces phosphates doi- vent prendre dans les classifications méthodiques; leur place est naturellement indiquée dans celle de M. Beu- dant; mais dans les méthodes le plus généralement reçues où les bases servent de genre, séparera -t-on ces phos- phates entre ceux du fer et du manganèse ; lorsque leurs bases sont isomorphes, lorsque, chose bien remarquable ; ils paraissent conserver la même forme primitive, qu'ils 2 C 354 ) soient à l’état de phosphates ou de sous-phosphates ; de phosphates simples où doubles ; hydratés ou anliydres, et lorsqu’enfin léur, passage de l’un à l’autre tend à les unir , comme ils le sont déjà dans la näture par ur rez lations géologiques. J'ai ditqu’ils paraissent conserver la mème forme pri- mitive, car il ne peut y avoir de doute que pour le fer phosphaté-manganésifère-anhydre dont la contexture fi breuse rend lé clivige indéterminable. À égard du man- ganèse phosphaté-ferrifère , il est constant qu’il prend la formedu prisme rectangulaire; la position des basésést res- tée indécise. M. Haüy à présumé, surdesindices fortlégers, qu'elles étaient droites; mais} ‘analogie nousautorise x peñ- ser , avec plus de raison, qu’elles doivent être 6bliques. Je :tirerai encore des propriétés physiques de éés tungstâtes et phosphates de fer et de manganèse ut ca ractèré générique d'autant plus remarquable qu’il ést tout opposé à celui qui devrait résulter de leur compo- sition : il consiste en ce que ceux de ces tüngstatés ét phôs- phates qui contiennent le plus de manganèse ét le moïtis de fer , sont aussi ceux dont les propriétés magnétiqtiés sont le plus prononcées : ainsi le schéelin ferro-manga- -_ nésé et le manganèse phosphaté-ferrifère d'Haüy agissent diréctemént sur l'aiguille aimantée’, tandis que le fer hydro-phosphaté et le phosphate anhydre , de mèrie que le schéelin-ferruginé n’ont une action même assez faible sur celte aiguille qu'autant que éelle-ci est suspendué dans une direction moyenne aux forces de déux pôles opposés. Ne serait-on pas tenté de éroiré qué quelques atomes de fer oxidé , sont répandus dans cés substances à l’état de mélange? (‘855 ) » Exrharr du Programme des Prix proposés par _ l’Académie royale des Sciences pour les an- nées 1827 et 1828. | Purx de Physique, proposé en 1825 pour l'année 1827. L'Acanéme rappelle qu’elle a proposé le sujet sui- vant pour le prix de Physique de l’année 1827. Présenter l Æistoire générale et comparée de la cir- culation du Sang dans les quatre classes d'animaux vertébrés , avant et après la naissance , et à différens ages. Le prix consistéra en une médaille d’or de la valeur de trois mille francs. I] sera décerné dans la séance pu- blique du premier lundi du mois de juin 1827. Les Mé- moires devront être remis au secrétariat de l'Institut avant le 1°* janvier 1827. Ce terme eët de rigueur. Prix de Physiologie expérimentale fondé , par M. de Montyon. Feu M. le baron de Montyon ayant conçu le noble dessein de contribuer aux progrès des Sciences , en fon- dant plusieurs prix dans les diverses branclies de nos connaissances , a offert une somme à l’Académie des Sciences , avec l’intention que le revenu fût affecté à un prix de physiologie expérimentale à décerner chaque ( 356 ) année , et le Roi ayant autorisé cette fondation par unë ordonnance en date du 22 juillet 1818, L'Académie annonce qu’elle adjugera une médaillé d’or de Ja valeur de huit cent quatre-vingt-quinse francs à l'ouvrage imprimé, ou manuscrit, qui lui aura été adressé d’ici au 1°* janvier 1827, et qui lui paraîtra avoir le plus contribué aux progrès de la physiologie expéri- mentale. Les auteurs qui désireraient concourir pour cé prix sont invités à adresser leurs ouvrages ; franc de port , au secrétariat de l’Académie avant le 1° janvier rUa7 Ce terme est de rigueur. Le prix sera décerné dans la séance publique du pre- mier lundi de juin 1827. Les Mémoires et machines devront être adressés , francs de port, au secrétariat de l’Institut avant le termé. prescrit, et porter chacun une épigraphe ou devise, qui sera répétée , avec le nom de l’auteur , dans un billet ca- cheté joint au Mémoire. Les concurrens sont prévenus que l’Académie ne ren- dra aucun des ouvrages qui auront été envoyés au con- cours ; mais les auteurs auront la liberté d’en faire prendre des copies. . (:357 ) i _ Mémoine sur la famille des Brumacées; ES 7 Par M. Anozpne Bnonenranr. | ke Ciraque jour de nouveaux végétaux viennent prendre place dans nos catalogues , et souvent leur aspect exté- rieur et une certaine analogie générale qui frappe un œil exéréé dirige plus. le’ botaniste qui les place dans un genre, qu’ ’uné étude approfondie de leurs caractères ; il en résulte que dans beaucoup de genres un grand nom- “bre d’ espèces ne répondent plus au caractère générique établi primitivement , et présentent à Tobservateur c qui | Jes étudie avec soin des modifications de structure plus | ou moins importantes , quil engagent ou à- modifier les caractères de ces genres , ou.à y établir ‘de nouvelles coupes génériques. C'est ainsi que quelques- uns des grands genres de Linné sont devenus par les travaux des naturalistes modernes le type de familles naturelles fort remarquables ; ; cette observation s applique surtout à la végétation de certaines contrées qui, ayant ce qu’ on pourrait nommer une physionomie particulière , a porté les premiers botanistes à à réunirsous le même nom des êtres souvent très-différens par plusieurs points de leur or- ganisation. Tels étaient les | Protéacées ) les Orchidées » les Restiacées , ete. 2 qui ne renfermaient d’ abord que quelques grands genres , mais qui , miçux étudiées , ont offert des modifications de structure nombreuses . im- ‘ portantes. La petite | famille des Bruniacées est” “dans e même cas ; Linné créa le geure Brunia dans le premier de ses ouvrages , daus le Genera plantarum de 1737. Vi. — Août 1816. Pi CNE ( 358 ) Ii le fonda sur le Brunia nodiflora , dont il cite la fi- gure dans Breynius , et son caractère générique, quoi- qu'imparfait, se rapporte entièrement à cette éspècé qui doit rester le type du genre. Presqu'à la même époque, dans l'Æortus cliffortianus , il ajouta deux nouvelles es- pèces à ce genre, le Brunia lanuginosa et le Brunia abrotanoides , qui diflèrent essentiellement de la pre- mière.ainsi que nous le verrons plus tard; les échantil- :Jons sur lesquels, Linné a établi ces espèces , existent r encore dans l'Herbier de Burmann , qui fait partie des belles collections de M: Benjamin Delessert , et ne nous laissent aucun doute sur les plantes décrites par Linné. Depuis cette époque , plusieurs auteurs , el particu- lièrement Thunberg, accumulèrent les espèces dans ce genre ; mais sans les étudier: avec soin ;'et ils ne s'a- percurent pas des différences remarquables dans la struc- ture de la fleur et du fruit qui les distinguent. Ce der- nier, cependant , en sépara le genre Staavia, mais plu- tôt d’après les caractères qu il présente dans son port que par suite d’un examen attentif de son organisation. D'un autre côté , ‘les mêmes auteurs n’hésitèrent pas à placer dans des genres très-différens plusieurs plantes , ou qui appartiennent au genre Brunia lui-même, ou - qui s'en rapprochent beaucoup ; tels sont les Phylica racemosaet pinifolia de Linné, dont Burmann , avec plus de sagacité , avait formé un genre particulier sous le nom de Béckea, mais qui diffèrent cependant trop peu des. vrais Brunia pour pouvoir en être distingués génériquement. Tel est encore le-Diosma capitata de Thunberg , qui forme un genre parfaitement caractérisé dans la famille des Bruniacées , bien loïn par conséquent (359) : de celle des Rutacées ; et il est à remarquer que ces er- reurs se sont perpétuées dans les ouvrages les plus mo- dernes et les plus estimés. , Les mêmes causes qui ont déterminé la dispersion de plusieurs des plantes de cette famille dans des genres très-différens , ont influé également sur la détermination de ses rapports naturels : M. de Jussieu , frappé de l’a- nalogie extérieure :qui existe entre les Phylica et les Brunia, twompé par les caractères ‘inéxacts donnés par Linné à ces derniers , enfin déterminé peut-être un peu par l'identité d'habitation de (ces genres , plaça les deux genres Brunia\i Staavia à la suite des Phylica dans Ja famille des Rhamnées.. DOTE Ce ne fut qu'en 1818 que M. Rob. Brown, en éta- blissant la famille des Hamamelidécs (1) , indiqua celle des Bruniacées , à laquellé il rapporta , outre les deux genres précédens , le Zinconia de Swariz ,et deux genres inédits de Solander, l'Erasma et le T'hamnea; mais'il ne fit pas connaître les caractères de cette nouvelle fa- mille , et:se contenta seulement d'indiquer ses rapports avec les Hamamelidées et avec les Cornouillers. - M. Decandolle ; en décrivant cette nouvelle famille dans le second volume de son Prodrome , la plaça néan- moins immédiatement après les Rhamnées ; il fut pro- bablement porté à la ranger ainsi , parce qu'il attribue à ces plantes ; ainsi que la plupart des botanistes qui l'ont précédé, des étamines opposées aux pétales ; erreur facile à commettre, puisqu'elles adhèrent latéralement aux onglets de ces pétales. rs (1) Æppendice botanique du Voyage d' Abel à la Chine »R-t. (-360 ) Du reste , il ne décrivit dans cette famille-que les trois genres anciennement connus ; les deux genres de So- lander étant encore restés inédits. À: j Tels étaient nos connaissances. sur éblias bille x lorsque des recherches dont je m'occupe sur les diverses plantes qui font, partie de la famille des Rhamnées , telle que M. de Jussieu l'avait établie, m'engagèrent à l'étudier avec: plus de soin, et les grandes différences, ” qui existent entre Jes Bruniacées et les autres familles. que comprennent les Rhamnées, m'ont déterminé à isoler cette partie de mon travail. Cette famille, quoique peu nombreuse , présente des modifications fort remarquables de son type primitif ; et cependant , tous les génres qui la composent sont liés entr'eux de manière à ne laisser aucun doute sur leur aflinité. Quatre genres peuvent être regardés comme présentant le type,le plus général de cette famille ; les ‘raits principaux de leur organisation sont, un calice dont le tube adhère en partie à l'ovaire , ‘et dont le Himbe est divisé en cinq parties ; des pétales oblongs ou on- guiculés à limbe étalé, alternant avec le calice ; des éta- mines en nombre égal à. celui des péiales qui alternent avec eux, et dont les filets adhèrent presque toujours par un côté à leurs onglets, mais qui ne sont pas placés devant comme la plupart des auteurs l’ont avancé ; enfin, un ovaire à deux loges renfermant chacune un ovule ou deux ovules collatéraux suspendus vers le haut de la cloison. Cet oyaire est surmonté de deux styles ordi- nairement libres , quelquefois réunis ; tantôt, il devient, un fruit à deux coques divergentes qui s'ouvrent inté- rieurement; tantôt par l’avortement d’une des loges et ( 36r) d'une partie des graïnés , il se change en une nucule monosperme, indéhiscente, entourée par le calice auquel elle adhère dans sa moitié inférieure. Les graines ovoïdes, lisses, renferment un très-petit embryon dicotylédon placé à la partie NE d'un grand périsperme charnu. Telle est l’organisation qu’on rencontre dans les genres Prunia, Staavia, Berardia et Linconia; les cinq autres genres nous offrent des déviations plus ou moins remarquables de cette structure : ainsi, le genre A4u- douinia diffère des précédens par son ovaire triloculaire à loges renfermant chacune deux graines collatérales , ‘et par son style parfaitement simple ; le Tamnew, dont je dois la communication à l’amitié dé M. R. Brown, présente une modification plus singulière et qui n’a, je crois, encore été indiquée dans aucun autre végétal : c’est une colonne centrale, grêle et pour ainsi dire filiforme, qui traverse le centre d’un ovaire uniloculaire et qui s’élargit au sommet en un placenta en forme de disque autour duquel sont suspendus des ovules nombreux dis- posés en un seul rang : organisation bien différente de celle des placentas centraux de la plupart des familles où ce genre de structure a été reconnu , et dans lesquelles le sommet du placenta est étroit et se détruit lorsque la fécondation à en lieu, tandis que la partie inférieure : spongieuse ec cliarnue , est couverte de graines plus ou moins nombreuses. La seule famille qui, au premier as- pect, offre un mode de structure analogue à celui-ci , est celle des Santalacées, dans laquelle on indique un axe central au sommet duquel sont suspendus un petit nom- bre d'ovules : mais nous montrerons plus tard que dans (1363 ». À la plupart de ces plantes cet axe est réellement libre au sommet , et ne fait que soutenir les ovules et les rappro- cher du sommet de la cavité de la loge sans les mettre en communication directe avec la base du style. Dans le genre Thamnea , on peut se représenter l’o- vaire comme étant devenu uniloculaire , par suite de la destruction des cloisons des loges ; dont l’axe central nous représente encore l'angle interne ; la symétrie parfaite de toutes les parties est un caractère essentiel de cette structure : le nombre des ovules qui nous a paru de dix semblerait indiquer un ovaire à cinq loges, renfermant chacune deux graines , dont les cloisons se sont détruites. Le, genre Tittmannia nous fournit pour ainsi dire un passage de ces ovaires multiloculaires' aux ovaires unilo- culaires à axe central libre, car sa fleur, différant à peine sous d’autres rapports de celle du Thamnea, nous pré- sente un ovaire à deux loges, renfermant chacune deux ovules suspendus, comme dans la plupart des Bruniacées, mais dont la cloison, quoique divisant complètement l'ovaire en deux loges , n’adhère pas par ses bords aux parois de l'ovaire et représente par conséquent l'axe central libre du T'hamnea , transformé par son apla- _tissement en une cloison. CAE Dans le genre Berzelia, nous observons, comme dans le T'hamnea, un ovaireuniloculaire, mais il estle résuliat d'une modification toute différente dans la structure or- dinaire des plantes de cette famille; la cavité simple de l’o- vaire n’est pas due à la suppression des cloisons qui sé- paraient les loges de ce fruit, mais à la réduction de ces loges à une seule : c'est l'ovaire d’un Brunia ou d'un Staavia dont une senle loge subsiste, En effet , dans cet Ç: 363 ) ovaire on ne trouve plus des ovules nombreux suspendus autour d’ uu axe central libre comme dans le T hamnea mais un ovule unique fixé au sommet d'un placenta | ou HL'E9u) : plutôt d' une nervure qui occupe une des paroïs d de Y =. vaire et qui correspond à la cloison, de l'ovaire bilo- culaire des Brunia; cet ovaire 4, non-symétrique ; en traîne un défaut général de symétrie dans la fleur ; ainsi, le tube du calice est plan du côté du placenta ,ilestar- rondi et gibbeux du côté opposé ; ses divisions et les pé- tales sont également déjetés et un peu 1 inégaux , ce qui donne à toute la fleur un aspect difforme qui. devient encore plus marqué das le fruit, Dans tous les genres que nous venons d’ examiner , l'ovaire était adhérent, au moins en partie, au tube du calice. Le genre Raspalia nous offre un calice parfaite- ment libre , semblable du reste en tous points à À celui des autres plantes de eette famille, et surtout à celui des Staavia ; cette modification dans l’organisation n'aurait. rien de ingntiee, si, comme dans tant d'autres familles dans lesquelles l'ovaire est tantôt libre et tantôt adhé- rent , les étamines et les pétales étaient insérés au som- met ‘a tube du calice ou du moins à quelque partie deses parois ; mais dans cette plante c est vers la partie supé- rieure de l'ovaire que les pétales el les élamines sont fixés. Je crois qu'il n'ya aucun exemple , , connu jusqu'à pré- sent, d'insertion épig yne de £e genre; en effet, dans tous , Jes cas d’é épigynie observés , Vo ovaire esttoujour s adhérent au calice , et le plus souvent les étamines et les pétiles EN être regardés comme naissant de cet or gane aussi biea que del oyaire ; ‘aussi quelques auteurs av aient té portés à à nu admettre comme insertion réellement épi- ( 364 ) gyné que celle où‘les étaininés sont fixées au style Tui- méme, comme “dans les “Aristolüéhes ss Orchi- dées , etc. | | Dans la ul qui nous occupe, les étamines et les pétales n’ont aucune connexion avec le calice; ces or- ganes naissent évidemment de la partie supérieure de l’o- väire : ôn pourra , il est vrai, attribuer ce mode d’in- sertion à la présence d’un disque très-mince, adhérent à la partie inférieure de l'ovaire : cependant cette sup- position ne peut être regardée que comme l'expression d’une hypothèse plis où moins vraisemblable , car on ne voit aucune couche distincte des parois ‘de l'ovaire : au contraire , Ces parois sont beaucoup plus minces au- dessous de l'insertion des pétales ét des étamines qu'au dessus. Je serais pourtant assez porté à admettre cette manière de voir, au moins en théorie , à cause de l’ aspect très-diflérent que présente la surfaccexterne de l'ovaire au- dessus etau-dessous du point d'insertion des pétales et des étamines ; au-dessous , cet organe est très-mince , menm- braueux , mais parfaitement lisse ; au-dessus il est plus épais , assez dur, maïs tout hérissé de poils biancs. Il est donc assez naturel de supposer que la partie infé- rieure est enveloppée par une sorte de tube staminifère trèsimince qui adhère aux parois également très-minces . de l'ovaire, paroïs qui dans la partie libre acquièrent au contraire plus d'épaisseur et de solidité. Ce mode d'insertion n’en sera pas moins une inser- tion épisyne : ‘dans toute la rigueur de l’expression ad- mise jusqu’à présent , car cette manière de l'expliquer est commune à l'insertion périgyne dans laquel'e on peut presque toujours admettre une couche charane mince , dé nature analogie à cellé des filets dés étamines et des pétales, qui s'étend depuis le fond du -calicé jusqu'à l’origine de ces ‘organes: Ainsi , si l’on admet Pinsertion périgyne qui ne paraît’être dans: la plupart dés cas quer le résultat de l’adhérence au calice d'un disque plus où moïns distinct , on doit regarder comme insertion épigyne une semblable adhérence avec une . grandé partie de l ovaires ; Cette structure du genré Raspalia ine porté à regar- der l'insertion dans toutes les Bruniacées comme épigyne plutôt que comme: périgÿne , ce que confirme encore la facilité avec laquelle on peut dans presque toutes les plantes de cette famille arracher des portions du tube du calice sans entraîner en même temps les pétales et les étamines qui restent fixés au, pourtour! de l'ovaire; on peut encore remarquer à l'appui de cette opinion , que — dans plusieurs des plantes qui appartiennent à cette fa- mille, le tube du calice reste indivis dans une étendue assez considérable au-dessus du point où il cesse d’ad- , hérer,à l'ovaire , sans que jamais on observe la moindre connexion entre cet organe et les étamines ou les pé- tales qui sont fixés au point même où l'ovaire et le calice se réunissent. Ces remarques que Pon peut appliquer à quelques autres familles , nous paraissent prouver qu’en ne doi! pas confondre l’isertion épigyne avec l'insertion péri- gyne, comme quelques botanistes l'ont. fait , Mais les distinguer , ainsi que M. de Jussieu l'avait établi dans ses Genera plantarum : car non-seulement cette distinction paraît exister dans la nature ; mais éncore elle semble” propre à uous diriger dans la recherche des rapports ua- | 1 ( 366 ) turels , comme ce célèbre naturaliste l'avait t parfaitement. senti. AS | Après avoir fait connaître les points les plis remar- quables de l'organisation des Bruniacées, il nous reste à examiner ses afhinités avec les autres végétaux : la structure mieux connue de ces plantes les éloigne évidemment non-seulement des Rhamnées, mais aussi des Célastrinées et des Ilicinées , familles avec lesquélleselles ont si peu de rapport qu'il nous paraît inutile de nous arrêter à les comparer; c’est avec les familles à ovaire constamment infère et dans lesquelles on pent regarder l'insertion plutôt comme épigyne que comme périgyne, que les Bruniacées me paraissent avoir le plus d’analo- gie : telles sont particulièrement les Cornouillers, les Haloragées , les Hamamelidées et même les Ombellifères et les Araliacées. ; Dans toutes ces familles l'ovaire est infère ou semi- infére , et le plus souvent à deux loges renfermant une seule graine ou deux graines suspendues à la cloison ; les étamines sont presque toujours en uombre égal aux pétales et alternent avec eux : tous ces caractères, se re- trouvent dans les Bruniacées,. AL tan dés Les Ombellifères et les Araliacées s'en distinguent par la structure de la graine, par les loges du fruit cons- tammeut monospermes et indéhiscentes , enfin par leur port; les Hamamelidées dont le calice et les pétales pré- sentent la préfloraison valvaire et dont les anthères s'ouvrent pardes valvules libres ne peuvent se confondre avec elles. Malgré leurs nombreuses variations les Halo- agées s'en éloïgnent par la structure de leurs graines , dépourvues de périsperme , et par leurs feuilles le plus 2 ( 365 ) Le souvent opposées ; le genre cornouiller est un de ceux qui a le plus de rapports réels avec les Bruniacées , il en difière peut-être plus par son: port que par des carac- tères bien tranchés. Enfin nous devons indiquer les rapports , quoiqu’éloi- gnés , qué cette famille paraît avoir avec celle des Myrtes' par l'intermédiaire du genre Imbricaria de Smith ou Mollia de Willdenow : dans ce genre, qui s'éloigne beau- coup par sa structure des vraies Myrtinées , on observe eu effet presque la même organisation , quant au calice et aux pétales , que dans les Bruniacées ; l'ovaire est uhiloculaire et renferme quatre ov ules suspendus au sommet d'un placenta latéral, structure qui rappelle en même temps celle des genres Perzelia et Thamnea. Mais cette plante s'éloigne des Bruniacées par ses éta- mines opposées aux pétales, position fréquente dans les My rtinées ; par ses anthères glanduleuses au sommet, enfin par ses feuilles ponctuées , caractères qui tous lui donnent plus d’analogie avec les Myrtes qu'avec les plantes qui nous occupent. La famille des Bruniacées forme donc un petit groupe que ses caractères et un port très-particulier distinguent également bien des familles auprès desquelles elle doit venir se ranger ; car son aspect la fait ressembler au premier coup-d’œil aux Bruyères, aux Diosma , aux Phylica età quelques autres genres qui n’ont cependant de commun avec elles que le port et l'habitation. Les Bruniacées sont en eflet une de ces familles qui ne sortent pas des limites d’une certaine région ; elles n'ont jusqu'à présent été troùvées qu'a cap de- Bonnc- Espérance, dans cette région remarquable par la quantité ( 368 ) d’arbrisseaux, analogues par leur port à nos Bruyères , qui l’habitent, Une seule espèce a été observée hors du continent africain , c'est le Berzelia lanuginosa que Commerson a recueilli à Madagascar : cette exception n’a rien de remarquable, car on sait que cette île possède plusieurs des végétaux du continent voisin. En décrivant une partie des espèces de cette famitle L je n’ai pas eu l'intention de donner une monographie spécifique des plantes qu'elle renferme, car il m'a été impossible d'observer plusieurs d’entr’elles dans les her- biers de Paris ; mon but n’a été que de fixer avec cer- titude les espèces sur lesquelles j’ai-faitmes observations et. de faire ressortir quelques différences” dé structure propres à éclaircir les caractères génériques. : BRUNIACEZÆ , R. Bnowx , in Abel. iter. Chinensis; Decanvozze, Prod. , 11, p. 43. ” Canacr, D1FFr. Calyx adhærens, rariüs liber, in pre- fioratione imbricatus. Petala ovario inserta , imbricata. Stamina petalis alterna, epigyna ; antheris introrsis, bi- locularibus , rimà longitudinali dehiscentibus. Ovarium. semi-inferum , 1-3-loculare, loculis 1-2-spermis , ovulis collateralibus suspensis. Fructus bicoccus vel indehis- cens , inferus vel semi-inferus. Semina 7e parvo in apice endospermii carnosi. Canacr. narur. Calyx monophyllus, tubo ovario adnato rariüs libero (in Raspaliä), imbo 5-fido, laciniis sæpe apice callosis, in PART E erectis vel im- bricatis. Corolla polypetala. Petala laciniis calycis alterna , parti superiori Oovarii inserta, unguiculata ; ungue late » ( 369 ) inferiùs substantià carnosà inérustato vel cristis duobus carnosis parallelis ornato ; prefloratio imbricata. - 1Stamina petalis alterna ; filamenta unguibus peta- lorum. plus minusve adhærentia; antheræ ïintrorsæ bi- loculares , loculis superiüs connexis; inferiüs Kiberis ; sæpe divergentibus , rimà longitudinali antice deéhis= centibus ; cum petalis et in eadem serie ovario vel disco tenui ovarium tegenti inserta, Discus nullus distinctus vel (in 7amnea )orbicu- laris, pantem supériorem ovarii obtegens et exterits peta- lis et staminibus insertionem præbens:° Ovarium semi-inferum (inferum in Zhamned ; libe= rum in ARaspalia ) ; biloculare , ratius uniloculare vel wiloculare; ovulo unico vel: ovulis duobus collaterali: bus in quolibet-loculo:suspensis (in Z'hamnea. ovüli nu- merosi ex apice columnæ centralis dépendentes). Stylus simplex vel bifidus ; Stigma unicum yel Stigmata 2-3 «minima papilliformia. & ; “Fructhis semi-inferus , calyce et ‘sæpids petalis âique sthtfinibub persistentibus coronatus ; vel bicoccus , coccis -coriaCeis divérgéntibus, externe calyce PUNEL interne - rimà longitudinali déhiscentibus, mono- velr rarissime dis» pérmis , Féminibus oblongo-cylingricis (in Staavià , Berardia ; et Linconia ); vel ‘indehiscens, sen sus, rariùs membranaceus, unilocularis (sæpe aboïtu }& monospermus , ‘séminé ovalocompresso (in Brunia et “htm 7 PA GE A F cu ñ SA La re» CEA 2h13 L,, BiX tf10 BEST [ic D DE POLE (@) In his han 2 à fructus sæpius niet FREE BARA et. peri-. carpium , | fertili exlerne simile, placentà spongiosà , semina membra- © ndcea parva sustinente , repletur. » (370 ) Semen suspensum, oblongo-eylindricum vel ovato- compressum , sessile vel podospermio cupulæformi af- fixum (in Staavia et Linconia ) ; Testa lævis vel sub- reticulata; Endospermium carnosum, albidum ; Embr) o parvus ovatus ad apicem seminis , radiculà conicà sapet à, cotyledonibus brevibus carnosis, | Frutices ex Africd australi, ramosissimi , ericæ- formes ; foliis parvis, glabris vel vix pilosis, ad api- cem sæpiùs calloso-ustulatis, rigidis, integerrimis, quinquefariam insertis ; floribus parvis, capitatis, vel rariùs paniculatif, spicatis, vel terminalibus solita- riis ; capitulis nudis vel foliis majoribus involucratis ; flores ad basim tribracteati, bractea inferiori majori, lateralibus oppositis minoribus vel nullis ; in Linconià, Thamneà, Audouinià, Tittmannià bracteis quatuor vel pluribus involucrati. FER { 1. BERZELIA. — Bruniæ spec. auct. _Canacr, pirr. Calyx ovario adhærens ; laciniis inæ- qualibus gibbosis. Ovarium inferum , uniloculare, mo- nospermum. Stylus simplex..Fructus indehiscens. Caracr. nur. Calyx ;-tübo ovario -adnato , latere superiore plano, .placentæ respondente ; -altero, con- vexo'; laciniis 5 rariüs.4 -acutis , apice: sæpiüs cal- losis, inæqualibus, duobus,;superioribus paulo_ bre- vioribus , tribus inferioribus longioribus. —:Petala oblonga vel spathulata, ungtie vix:carnoso non bica- rinato. — Stamina pelalis longiora, loculis antherarum parallelis , superiüs connexis , inferiùs liberis. — Ova- rium semi-inferum , uniloculare, obliquum, monos- permum; ovulo versus apicem loculi ad parietem su- (371) periorém suspenso. Srylus simplex sülcatus. Stigma parvum subéonicum. Fructus ferè omnes abortivr, coriacei, indéhisceñtes, calyüis lacinfis auetis gibbosis , pétalis et staminibus per- sistentibus coronati , obliqui , gibbosi , placentà unilate- rali, spongiosà , semen membranaceum parvum susti- nente , repleti; fertiles , nuculæ coriaceæ, obliquæ , mo- nospermæ ; semine ovato-compresso , lævi; testà crus- taccà. Endospermium carnosum, album. Embryo parvus, ad apicèm seminis , bilobus , radiculà superà, Frutices ; foliis parvis, brevibus, subtrigonis, glabris vel vix pilosis, ad apicem sæpius ustulatis, imbricatis vel patulis; floribus capitatis, ‘capitulis nudis ad apices ramulorum sæpe congestis ; bracteæ tres ad basim cujus- que floris, inferior versus apicem clavata callosa. . Dixi in honorem Cel. BerzeLr1 cujus ingenium , quan- quam chemiæ præcipue deditum, scientiäs omnes illus- travil et promovit. 1. BERZELIA ABROTANOIDES, Foliis ovatis, apice ustulatis, breve petiolatis, glabris, patentibus ; capitulis, avellanæ subæqualibus, terminali- bus ; congestis subcorÿmbosis ; ‘receptaculo piloso , bracteis clavatis; viridibus , glabris, spise RME SH pe- talis patentibus spathalatis. Var..«. Floribus 4-fidis, tetrandris , petalis majori- bus patentibus ; staminibus longissimis. V'ar. &. Floribus 5 - fidis’, PR ; ge pe et sta- minibus brevioribus:1 - | Brunia abrôtäñoides Buau. Afr. p. 266, t. 100, fig. 1; Lin», Spec., Plant. ed. 111, p: 288; Wap, Spec: 1,.1p. 1143; Ds- cad. Prod. 11,p. 44. f (372) Hub. ad. promontoriura Bonæ-Spti.- (v. in. herb. Burmamui, Musei Parisiensis, etc.) 2. BRRZELIA LANUGINOSA. .Ramis erectis, fastigiatis , junioribus villosis! > foliis- uiquetris, patentibus, apice calosis, pilosiusculiss eapi- tulis pisi magnitudine, ad apices ramulorum lateralium in, paniculà ofastigiatà dispositis s\bracteis spathulatis glabris, apice callosis; petalis subereetis ; SRE ceolatis, obtusis.. ls “rte rt) Brunia lanugènosa ;- Linni >Hort, cliff. p.: 91; Snéée Plant.1, 268; . Wauzn, Spec. 3, 11423 Drecaxp. Prod.n, p.44. Tamariseus Monomottapensis ; PLucrex. t. 318, fig. 4e Hab. ad promontorium Bonæ-Spei ( het T' huñber &> etc. , ” adlittora orientalia Africæ australis Monomottapa dicta(Pluchenet) tin Madagäscaria ( Commer. Son). (vin hecb) Burmauni ) Mus. Parisiensis , de Jussieu ; etc.) ù 4 IL: BRUNIA. — - Bruniæ spe, auct. he ii Di 2 Caracr. DiFF. Calyx adhærens. Ours semi-infe- ; rum , biloculare; loculis r- ce Spermis ; Styli duo. Fruc- lus indehiscens, abortu monospermus. : Canacr. Nav Calÿx , tubôinfeñus ovario adhato, supürius libéro , lacinïis subspathulatis'apice , non cal: Josis, gdasb — Petala ovata vel spathuülata , limb paienté , ungüe‘glanduloso , in pluribus bicristato. — Stamina inclusa vel exserta ; anthéris ovatis. | loculis parallelis. == Ovärium sémi-inférütn | > biloculare , To- culis mono-vel dispermis | alterove rarius vaéuo ; ; Sty li duo , superiüs divergentes: Frwctus fertilis coriaceus vel membranaceus, indehiscens, abortu uniloculatis, mo1i0s- pernius, vel sæpius omninoaboôrtivus bilocularis, pla écnià spongiosà semina par va versus apicem Sustinente subre-, "4 Vs El ” ( 373 ). pletus. — Semen ovato-compressum , læve. Endosper- miam magnum , carnosum , album. Embryo parvus ad apicem endospermii , radiculà superà » cotyledonibus brevibus. 4 Suffructices , habitu et caracteribus floris maxime .diversi, plus minusve ramosi , ramis subverticillatis erectis vel patulis, vel foliis parvis arcte imbricatis et floribus capitatis (in Brunià virgatä , alopecuroide et nodiflorà ) vel foliis majoribus abietinis vel myrtoideis patulis et floribus paniculatis ! ( in Brunià racemosà et pinifolià ); flores tribracteati vel. defectu bractearum lateralium unibracteati. Sect. 1. Calyx pilosus , laciniis spathulatis ; petala subspathulata ; stamina exserta inæqualia ; ovarium biloculare, loculis dispermis ; fructus calyce petalis staminibusque persistentibus coronatus. 1. BRUNIA NODIFLORA. . t F - Foliis lanceolato-subulatis, trigonis , acutis, glabris, incurvis, arcte imbricatis, apice non ustulatis; capitulis * globosis, magnitudine cerasi, in ramis terminalibus. Brunia, Lux. , Gen. plant. , ed. 1, 1737. Brunia nodiflora, Lax., Hort. clif:, 50. Omn. que auct. recentio- rum + + C re . Cupresso-pinulus capitis Bonæ-Spei, Brexw, cent, 22, t. 10. . Hab. ad promontorium Bonæ-Spei. (v. in herb. Burmanni, Musei Parisiensis , etc.) Suffrutex ramosissimus, ramis subverticillatis, patentibus et in- curvo erectis ; folia parva, lanceolato-subulata , sessilia, trigona , quin- quefariamimbricata, glabra. Capitula sphærica , cerasi magnitudine, ad apices ramulorum solitaria , non involucrata, villosa. Bracteæ tres ad basim cujusque floris, subæquales, spathulatæ, tomentosæ, florem VHL, 25 \ C 374) æquantes. Calyx externe villosissimus , tubo ovario adhærente , laciniis 5, spathulatis, externe villosis, tubo longioribus. Peala oblongo-subspa- thulata , erecta, limbo patente, calyce paulo longiora, inferiùs angusta- ta, bicristata, Stamina inæqualia, exserta ; filamenta compressa, ungui- bus petalorum subadhærentia ; antheræ introrsæ, biloculares, loculis oblongis superiùs et inferiùs discrelis. Ovarium semi-inferum, villo- sum , biloculare, loculis dispermis , ovulis collateralibus ex apice septi dependentibus. Styli duo divergentes. Siigmata duo minima. Fructus fertilis abortu unilocularis , monospermus ; sterilis bilocula- ris, placentà septo affixà magnà spongiosà repletus. | Sect. ». Calyx, laciniis glabris scariosis ; petala ovata ; stamina inclusa; ovarium biloculare , loculis .mono-vel dispermis (alterove väcuo ); fructus calyce coronalus ; petalis et staminibus caducis. 2. BRUNIA RACEMOSA. Foliis patentibus, sessilibus , ovato-acuminatis, sub- cordatis , trinerviüis, pilosiusculis , floribus paniculatis, paniculà e racemis densis distantibus subfoliosis com- posila. Beckea cordata , Burm. Prod. 12. Phylica racemosa, Lanx. Mant. 209; Tuuxs. Prod. Fl, Cap. 45; Wizzo. Spec. 1, 1112; Decann. Prod. 11, 37. Hab, ad promontorium Bonæ-Spei. (v. s. in herb. Burmanmi.) Suffrutex, ramis erectis, fastigiatis, subverticillatis, janioribus villo- sis ; foliis approximatis, patentibus vel subreflexis, sessilibus, ovato-acu- mivatis , subcordatis, trinerviis, pilosiusculis; /Zoribus paniculatis, pa- niculis e racemis densis distantibus subfoliosis compositis ; //0s quisque tribracteatus ; bracted inferiori ovatà majori, foliis subsimili ; laterali- bus oppositis minoribus. Calyx tubo obconico , inferiùs ovario adna- to, superiùs libero, 5-fidus, laciniis ovatis, obtusis , subtruncatis , sca- riosis, glabris. Petala 5, ovato-oblonga, interiùs ab basim crassiora subcarnosa. Stamina petalis breviora, antheris ovatis, bilocularibus, lo- culis parällelis. Ovarium inferum , obconicum , superiùs planum vel vix d : “. (375 ) convezum , biloculare , loculis monospermis , ovulo angulo, interiori et superiori eujusque loculi suspenso, oblongo. Styli duo approximat, paralleli, superne divergentes. Stigmata duo parva papillosa , ad api- cem cujusque styli. 3. BrunNIA rINIFOLIA. Foliis subpatentibus , sessilibus , linearibus , obtusis, uninerviis, glaberrimis, coriaceis, plauis ; paniculà densà e racemis subsimplicibus composità , floribus scariosis approximatis. Beckea africana, Bunm. Prod, 12. + Phylica pinifolia, Tuuws. Prod. 4; Lixx, Suppl. 153; Vaux, Symb. 3,p. 413 Wirvo. Spec, 1, 1110; Decaxp. Prod. n, 73. Hab. ad promontorium Bonæ - Speï. ( v. s. in Berb. Burmanni, Musei Parisiensis , de Jussieu , etc.) Suffrutex, ramis erectis, fastigiatis et fasciculatis, glaberrimis ; foliis spiraliter insertis, subpatentibus, sessilibus, linearibus, obtusis uniner- vis, coriaceis, glaberrimis, planis ; //oribus paniculatis ; paniculà e ra- . cemis subsimplicibus formatä, pyramidali ; densà ; floribus scariosis ap- proximatis, bäsi tribracteatis, inferiori lineari flore longiori vel sub- æquali, lateralibus oppositis flores brevioribus. Flores a precedente nullo modo diflerunt nisi ovario superids convexo, semi-infero, loculis dis- . Permis nec monospermis. Fructus sewi-inferus, calyce persistente coronatus (petalis stamini- è busque caducis) , abortu unilocularis, monospermus , loculo altero mi- nori placentà spongiosà, ovulum membranaceum paryum sustinente, repleto. Semen ovato-lanceolatum , compressum, testà lævi coriaceä, _endospermio carnoso albo. Embryc parvus cordiformis ad apicem en- | dospermii. ‘ : é LL 4. BrunIA ALOPECUROIDES. Foliis subulatis, trigonis, SENS - glabris, imbricatis, | ineurvis, apice ustulatis; capitulis terminalibus, ovato- ( 376 ) | globosis, densis, piso duplè minoribus, nudis ; bracteæ floribus breviores. | Brunia alopecuroides ? Tuvxs. F1. Cap.n, p. 9%; Decawn. Prod. 11, P« 44. Hab. ad promontorium Bonæ-Spei. (v. in herb. Burmanni.) Suffrutex, ramis gracilibus erectis glabris; foliis subnlatis , trigonis, acutis, glaberrimis , imbricatis , incurvis, apice ustulatis ; capitulis ter- minalibus, ovato-globosis, densis, piso duplù minoribus , nudis. Bractea unica ad basim cujusque floris, obtusa, subclavata , glabra , apice us- tulata , florem subæquaute. Calyx vix pilosus , tubo ovario adnato , laciniis scariosis ovatis acu- minatis. — Petala ovato-oblonga sessilia , apice patentia , ungue car- noso, lato, bicarinato. — Siamina petalis breviora vel subæqualia, filamentis erectis inæqualibus ; antheræ ovatæ, biloculares , loculis basi disjunctis, — Ovarium superiüs pilosum , semi-adhærens, biloculare , lo- culis mono-vel dispermis ; ovulo ovato-oblongo, ex apice septi depen- dente ; ‘rariùs in uno loculorum vel in ambobus ovuli duo collatera- les. — Siyli duo e basi divergentes. Stigmata duo minima, subtruncata. 5. BRUNIA VIRGATA. Ramis gracilibus subverticillatis ; foliis arcte adpres- sis, sessilibus, lanceolato-subulatis, acutis, apice ustu- laus, canaliculatis, glaberrimis ; capitulis terminalibus, minimis, paucifloris ( ciceris magnitudine ), An Brunia verticillata ? Tauns. F1. Cap. 2, p. 92. Hab. ad promontorium Bonæ-Spei. (v. in herb. Delessert.) Suffrutex , ramis tenuissimis, virgatis, subverticillatis, fastigiatis ; foliis lanceolato-subulatis, acutissimis, apice ustulatis, externe con- vexis , interiùs concavis, glaberrimis , sessilibus, ramulis arcte adpres- sis ; capitulis terminalibus , vix ciceris magnitudine , foliis quibusdam brevioribus patulis involucratis, paucifloris ; floribus unibracteatis. — Calyx , tubo brevyi, ovario adnato , glabro , limbo 5-partito, laciniis oblongis, obtusis, scariosis, glaberrimis, tubo duplù longioribus, — Petala %, laciniis calycis æqualia, ovato-oblonga, obtusa, ad basim ( 377 ) erassiora , cellulosa. — Stamina petalis breviora , antheris avais, bi- locularibus , loculis parallelis adnatis. ( Ovarium semi-inferum vel subinferum , superficie superiori convexà pilosä, biloculare, loculis inæqualibus ; majori , tribus laciniis calycis respondente, monospermo, ovulo ad partem superiorem septi suspenso ; minori duobus alteris laciniis calycis opposito, vacuo ( sine vestigio ullo ovuli vel podospermii). Styli duo ad basim conjuncti , superiùs ercuati divergentes. Stigmata duo minima, IT. RASPALIA. Canacr. pirr. Calyx liber ! Petala et stamina ovario libero inserta. Ovarium biloculare, loculis monospermis. Styli duo. CanAcT. NAT. by Biber, monophyllus, 5 - fidus, laciniis acutis, apice callosis. — Petala et stamina 5 alternantia nec basi adhærentia , parti superiori ovarii in eadem serie inserta, — Petala obovato-oblongasobtusa, basi vix carnosa, erecta. — Stamina petalis breviora, in- clusa , antheris ovatis , loculis parallelis. — Ovarium a calyce omninè liberum, biluculare, loculis monospermis; parte inferiori obconicâ, membranaceà, pentagonà, angu- lis vasculis staminum percursis, supernè petala et stami- na sustinente; parte superiori hemisphæricà coriaceà pi- losà.—S+yZi duo basi approximati, superiüs divergentes. Fructus... Suffrutex, ramis virgatis, fastigiatis, ramulis al- ternis , oppositis vel subverticillatis , brevibus ; foliis parvis , rhomboideis , carinatis, ramulis arcte ad- pressis, spiraliter insertis, glaberrimis. Floribus capi- tatis, capitulis solitariis, gemunatis vel ternis ad apicem ramulorum, non involucratis, tomentosis (pilis calycium et bractearum). Flores parvi, ulbi, limbo semi-patente , antheris inclusis. -( 378.) 7. Hoc genus dicavi clar. RasPAïz qui de structurà gra- _minum atque de feculæ formatione tam subtiliter dis- seruil. 1. RASPALIA MICROPHYLLA. Brunia microphytlla ? Tauns. F1, Cap. à, p. 094; Decawn. Prod. ut, p- 44. Hab. ab promontorium Bonæ-Speï. ( v. in herb. Delessert.) IV. STAAVIA Tuuxs. Canacr. DiFFr. Calyx adhærens. Petala libera. Ova- rium semi-inferum, biloculare , lgeulis monospermis. Stylus simplex. Fructus bicoccus. Caracr. nat. Calyx, tubo inferiüs ovario adnato, superiüs hibero, lacimiis setaceis, apice callosis.—Petala | lanceolata, basi carnosa, incrassata, nec bicristata.—Sta- mina petalis breviora, antheris ovatis, loculis parallelis. — Ovarium semi-inferum, biloculare, loculis monos- permis; ovulis podospermio cupulæformi semi-involutis. — Sryli connexi in columnà simpliei bisulcatà. Sigma bilobum. Fructus semi-inferus, superiüs conicus, bicornis, bi- coccus; cocca superiüs bivalvia, interiüs rimà longitu- dinali usque ad basim fissa, monosperma. — Semina oblongo-cylindrica, supernè cupulä parvà (podospermio indurato ) involuta. Endospermium carnosum , album. Embryo parvus, cordiformis, ad apicem seminis. Suffrutices , foliis Zinearibus, patentibus , apice cal- losis ; floribus aggregatis ; capitulis terminalibus, dis- coideis, bracteis foliis longioribus , nitentibus , albidis vel brevibus foliis conformibus , involucratis. 1: STAAVIA RADIATA, Rainis junioribus foliisque pilosis ; foliis linearibus, acutis, vix carinatis, patentibus vel deflexis, mucronatis; capitulis corymbosis ; bracteis involucri membranaceis mucronatis , floribus paulè longioribus ; areuatis , de flexis, albidis. | Staavia radiata, Tauns. Dissert.; F1. Cap. 2, p. 96; Wan. Spec. 1,p. 1144; Decaxo. Prod.ut, p. 46. Phylica radiata, Lans. , Opec, , édit, 11, p. 283. Bruniaradiata, Lixn., Mant., 209. Hab. ad promontorium Bonæ-Speï, ( v. 5.) 2. STAAVIA GLUTINOSA. Ramis foliisque glaberrimis ; foliis linearibus , tri- gonis, crassioribus , obtusis ; callosis, ustulatis, approxi- matis, erectis; capitulis subsolitariis, terminalibus ; bracteis involucri erectis vel rigidè patentibus , non ar- _cuatis, floribus multè lougioribus, albidis ; floribus suc- co resinos0 agglutinatis. \ Staavia glutinosa, Tadks. FL Cap.3, 95; Wicuo, Spec. VPe 1144; Decano. Praggu , p- 45. Erunia glutinosa, Lixx., Mant. ; »10. Hab. ad promontorium Bonæ-Spei. ( v. 8.) 3. SrAAvIA NUDA. ! Ramis fastigiatis foliisque glabris; foliis oblongo- linearibus brevibus , trigonis, erectis, imbricatis; capi- tulis solitariis, terminalibus ; involuero floribus breviori vel subæquali, foliis concolori. Hab.-ad promontoriam Bonæ-Speï. (+. in herb. Richard. ) ( 360 ) A. STAAVIA CILIATA. -Ramis fastigiatis villosis ; foliüis sessilibus, erectis, im- bricatis , oblongo-lanceolatis , acutis, dorso carinatis , glabris , ad marginem piloso-ciliatis; apice ealloso; ca- pitulis discoideis , lanuginosis (bracteis calycisque la- ciniis villosissimis) ; involucro floribus breviori, imbri- cato , piloso, foliis concolori. An Brunia ciliata ? Laxx. Spec. 288. Hab. ad promontorium Bonæ-Spei (v. in herb. Desfontaines:) V. BERARDIA. Car. prrr. Calyx ovario adhærens. Petala basi in tu- bo coherentia. Ovarium semi-inferum; biloculare, lo- culis monospermis. Styli duo. Fructus bicoccus. Caracr. nar. Calyx tubo ovario adnato , superiüs li- bero, 5-fido, laciniis angustis, apice callosis. — Petala oblonga vel oblongo-linearia, inferiüs in tubo cohæren- tia.—Siamina petalis plus minusve basi adhærentia, ex- serta , antheris bilocularibus , loculis superiüs connexis, inferiüs liberis, parallelis. — Ovarium Smi-inferum , biloculare, locnlis monospermis. Styli duo divergentes. Fructus bicoccus, coccis omnino disjunctis, interne planis rimà angustà dehiscentibus. — Semina ovaio- cylindrica. Suffrutices, ramis erectis, fastigiatis, gracilibus ; fo- lis subulatis, acutis, adpressis, undique caulemtegen- tibus ; floribus capitatis, bracteis subulatis foliis longio- ribus involucratis ; flos quisque bracteis tribus suffultus, inferior flore duplà longior, laterales florisabæquales. _ ( 381 ) Genus in honorem dixi clar. Benann , Monspelii che- miæ professoris necnon Academiæ Scientiarum Pari- siensis socii, cujus chemicæ et physicæ investigationes physiologiam plantarum maxime promoverunt. 1. BERARDIA PALEACEA. Foliis subulatis, acutis, brevibus, arcte adpressis, gla- berrimis, apice ustulatis; capitulis corymbosis; bracteis inferioribus floribus duplè longioribus, subulatis, ustu- latis, basi pilosis ; calycis lacinia petalis breviora, K 1 ra $ antheræ ovatæ. Brunia paleacea, Tuuws. Prod. p. 41; Luwx. Mant. 559; Decasn. Prod. 11, p. 44. Hab. ad promontorium Bonæ-Spei ( v. s.). - 2, BERARDIA AFFINIS. Foliis subulatis, acutis , arcte adpressis, glabris vel subciliatis ; bracteis inferioribus floribus longioribus , subulatis , glabris ; calycis lacinia petalis longiora , gla- bra ; antheræ lineari-oblongæ. Hab. ad promontorium Bonæ-Spei. (v. in herb. Banks nomine Linconia capitata inscripta.) + Species affinis ( an genus distincturn ? ). 3. BERARDIA PHYLICOIDES. Foliis ovatis, obtusis, convolutis, quinquefariam im- bricatis, externe tomenosis ; capitulis corymbosis, brac- : teis floribus æqualibus, tomentosis; calyce et petalis ex- terne lanuginosis. | Brunia phylcoides , Tauws. F1. Cap. à, p. 04; Deciwn. Prod, n,. p-44- Hab, ad promontorium Bonæ-Sper. (+: in herb. Delessert. } ( 382 ) Suffrutex , ramis verticillatis, erectis ; foliis ovatis, obtusis, concavis et margine convolutis, quinquefariam imbricatis , externe tomentosis } interne glabris; capitulis corymbosis non involucratis (nisi folia supe- riora , alïis æqualia sed planiuscula, apice callosa , pro involncro su- mas); bracteis mferioribus ex axillis proliferis ( undè rami verticillatin vascuntur }; f/ores tribracteati; bracteis longitudine inter se et flori subæqualibus , lanuginosis, inferior lanceolata , laterales filiformes. Ca- Îyæ, tubo ovario semi-adnato, parte superiori liberà , limbo 5-fido , la- cimiis acutis, apice callosis , externe pilis lougissimis obtectis, Petala laciniis calyeis longiora , oblongo-lanceolata, 6btusa , convoluta , basi _subcarnosa, externe et versus apicem pilosa. $ramina petalis breviora ; filamentis rigidis erectis;antheris ovato-oblongis, loculis parallelis, Ova- rium semi-adhærens, parte superiori liberà hemisphericà pilis lanugi- nosis oblectà , biloculare, loculis monospermis , ovulo ex parte supe- riori septi dependente. $tyli duo e basi divergentes, versus apicem con- vergentes, forcipatiformes , interne sulcati , fistulosi. S'tigmata duo mi- nima apicilaria. Fructus bicoccus, coccis divergentibus , interne rimâ dehiscentibus , uno sæpius abortiente ; semine oyato-cylindrico , fulvo , lævi. Oss. Hæc species a precedentibus differt petalis concavis usque ad basim liberis; staminibus inclusis et formà calycis; a Linconiis ovarii loculis monospermis, calycis et antherarum fabricà et babitu multüm di- verso , a S'iaaviis stylo duplici et defectu involucri. VI. LINCONIA. Caracr. prrr. Calyx adhærens. Petala oblonga, con- voluta. Stamina inclusa , antherarum loculis inferiùs di- vergentibus. Ovarium semi-inferum, biloculare, loculis dispermis. Fructus bicoccus. Caracr. nar. Calyx , tubo ovario adnato, limbo 5- fido, laciniis brevibus, membranaceis, glabris. —Petala lanceolata, non unguiculata, coriacea, convoluta; Hbera. — Stamina petalis breviora ; antheræ connectivo superiüs carnoso, conico, loculis basi divergentibus. — Ovarium semiinferum, superiüs conicum, biloculare, loculis dis- ( 383 ) permis: ovulis podospermio cupulæformi suspensis. Sty- li duo divergentes. Stigmata parva. Fructus bicoccus, coccis interius rimà dehiscentibus, dispermis vel abortu sæpiüs-monospermis, seminibus oblongo-ovoideis | podospermio spongioso cupulæformi _ superids tectis. | Suffrutices ericoidei ramosissimi, ramis erectis, fasti- giatis ; foliis undique spiraliter insertis, patentibus vel laxe imbricatis, brevissime petiolatis, coriaceis , gla- berrimis vel margine subciliatis, nervo simplici promi- nente notatis , apice ustulatis : floribus solitariis in axillis foliorum superiorum , in spic4 congestis , basi | bracteis 4-5, calyci subæqualibus , involucratis. Oss. Linconia peruviana, Lamk: Dict. enc. 3, p. 527. Species maximè dubia ex descriptione et loco natali ; in Peruvià a CI. Josepho de Jussieu collecta fuit nec in ejus herbario reperiri potuit, 1. LincoNIA ALOPECURO1DEA. Foliis subpatentibus, linearibus ,;acutis, subsessilibus; nervo rigido prominente ; floribus foliis paul longio- ribus ; bracteis membranaceis , margine pilosis , calyce longioribus. Linconia alopecuroidea , Lx. Mant. 216; Swanrz. in Berl. mag. 1810, p. 86,t. 4. Hab. ad promontorium Bonæ-Spei, (v. 8.) 2. LincontA cusPpIDATA. & Foliis subpatentibus, oblongis, obtusis, apice ustula ( 384 ) tis, subcarinatis ; floribus foliis æqualibus: bracteis ca- lycem æquantibus, margine ciliato-pilosis. Linconia cuspidata, SwanTz. L. ec. p. 284, t. 7, fig. 1. Hab. ad promontorium Bonæ-Spei. ( v. in herb. Banks.) VII. AUDOUINIA. Caracr. nirr. Calyx adhærens ; laciniis maximis, imr- bricatis. Petala unguiculata. Ovarium semi-inferum , 3- loculare ; loculis dispermis. Stylus simplex. : Caracr. nar. Calyx, tubo brevi obconico, ovario ad- nato , laciniis maximis, ovato-oblongis nervosis, scario- sis, concavis , ad marginem pilosis , imbricatis. — Pe- _tala ongè unguiculata, limbo subrotundo patente, un- gue bicarinato. — Stamina inclusa, antheris lineari- oblongis, loeulis parallelis adnatis. — Discus epigynus nullus vel tenuissimus. — Ovarium semi-inferurm , ob- conicum, superficie superiori convexà, subtrilobà, glabrà et subcarnosà , triloculare, loculis dispermis; ovulis collateralibus , suspensis. — Stylus simplex, trigonus : Stigmata tria minima papilliformia. Fructus.… Suffrutex ramis erectis ; folis spiraliter insertis, im- *bricatis, subcarinatis ; floribus in capitulum oblongum, spicæforme, terminale, congestis, purpureis. Amici conjunctissimi V. Awupouin, qui anatomiam insectorum observationibus acuuissimis illustravit, nomen huic generi imponere volui. | 1. AUDOUINIA CAPITATA. Diosma capitata, Tauns. Prod. F1. Cap. 43; Lan. Mant., 210; Wap, Spec. 1, 1136; Pers. Syn. 1, 247; Decann. Prod. 1, 7 @ ". ( 355 ) Hab. ad promontorium Bonæ-Spei (v.in herb. Delessert et Mus. -Parisiensis.) VIII. TITTMANNIA. Car. piFr. Calyx, tubo adnato, sphærico, laciniis erectis, scariosis. Petala unguiculata. Ovarium inferum, sphæricum , biloculare ; septo membranaceo , ad margi- . nem libero, loculis dispermis. Ovula septoaflixa, pendula. Can. nar. Calyx, tubo sphærico , ventricoso , flore _ latiori, superiüs coarctato, externè rugoso , glanduloso, ovario adnato ; lacinïis 5 , oblongis lanceolatis, glabris, © subscariosis, erectis, àd apicem subcallosis. — Petala 5, coriacea , unguiculata ; ungue internè bicarinato , laci- niüs calycinis breviori ; laminis patentibus ovato-subro- tundis, — Stamina petalis alterna nec adhærentia , in- clusa; filamentis subulatis, brevibus. Antheræ ovatæ, introrsæ , biloculares, basi connectivi ad apicem fila- menti aflixæ , loculis oblongis , parallelis, adnatis, rimà longitudinali dehiscentibus. — Discus nullus nisi basim styli expansam, conico-depressam, pro eo sumas. — Ovarium sphæricum, maximum, calyci omnino adna- tum , biloculare ; loculis dispermis. Septum inferiüs et superiüs ovario continuum , ad marginem membrana- ceum, liberum nec parietibus ovarii adhærens. Ovula collateralia versus apicem septi suspensa , parva , mem- branacea. Sty lus simplex , conicus ; stigma bidentatum. Fructus.... | Suffrutex ramosus , ramulis fastigiatis, subumbella- tis; foliis linearibus, subcylindricis, rugoso-asperis, in- curvis, erectis , imbricatis , ad apicem callosis. Flores axillares, versus apicem ramulorim approximati, ex ( 386 ) eodem latere inflexi,. ad basim squamis brevibus scariosis caliculati. Dixi in honorem C5.-J.-A. Trrrmanx qui de struc- turà embryonis ejusque evolutione optime disseruit. 1: TrTTMANNIA LATERIFLORA, Hub. ad promontorium Bonæ-Spei. (+. in herb. Cel. Desfontaines. ) IX. THAMNEA Soraxper, Moss. Car. nirr. Calyx adhærens , laciniis lanceolatis. Ova- rium inferum, disco carnoso tectum, uniloculare, poly- spermum ; ovulis ex apice columnæ centralis dependen- tibus. Stylus simplex. Can. nar. Calyx, tubo brevi, inferiüs ovario adnato, superiüs libero, laciniis lanceolatis, glabris, scariosis, im- bricatis, tubo duplo longioribus.— Petala unguiculata, limbo ovato patente , ungue lato bicarinato. — Stamina inclusa , antheris oblongo-linearibus, loculis parallelis, adnatis, rimà longitudinali dehiscentibus.— Discus pla nus, carnosus, margine elevato, ovarium tégens. — Ova- rium inferum , superne planum , uniloculare , columna centrali filiformi percursum, sub decaspermum; ovulis circiter decem ex apice dilatato columnæ dependentibus, simplici serie aunulatim insertis. — Stylus simplex cy- lindricus. Stigma integrum. Fructus.… | | | Suffrutex, ramis filiformibus, erectis,fastigiatis ; foliis minimis, subrhomboidalibus, brevibus, obtusis, cari- natis, adpressis, spiraliter insertis, superioribus paulà longioribus florem involucrantibus ; flores solitarii, terminales, albi. ( 387) x. Taamwea uniriora Soland. Miss. Hab. ad promontoriun Bonæ-Spei. Masson. ( F: inherb, Banks, ubi per amiciliam Cel. R. Brown hanc stirpem observare mihi licuit.) + EXPLICATION DES PLANCHES. Pluicho tax: | Fig. r. Berzelia lanuginosa Nos. a , rameau de grandeur naturelle; 4, une des écailles du réceptacle ; A’, la même vue de profil; 2, fleur entière ; D, pétale ; Æ, coupe longitudinale d’une fleur ; F, étamine ; F°, anthère vue par. der- rière ; G, pollen; Æ, coupe longitudinale d’un fruit avorté; I, coupe longitudinale d’anvovaire fertile ; À, coupe transversale du même, indiquant les rapports de position des diverses parties de la fleur; ZL, fruit entier ; AZ, coupe lnptudinale d’un fruit fertile ét de la graine qu'il HE ur Fig. 2. Brunia pinifolia Nos. a ; rameau de grandeur uaturelle; B, fleur entière; D, pétale: E, coupe longitadinale de la fleur ; Æ', étamine ; G, fruit coupé lou- gitudinalement ; 4, graine ; Z, la même fe À lougitudiualement ; Æ, coupe transversale de la fleur montrant les À: an de position des divers organes. Planche XXXVI. Fig. 1. Brunia nodiflora L,. a, capitule de fleurs de grandeur naturelle ; B, fleur entière 3 C, di- vision du calice ; D, pétale ; Æ , coupe longitudinale d’une fleur ; F, étamine; F°', anthère vue de face; F"°, la même vue par derrière ; G, fruit entier ; À, coupe ANA NE d’un fruit dont les graines sont avortées ; Z , le même coupé transversalement ; K , coupe trausversale de oraie L, coupe longitudinale de même ; À, graine avortée ; A, fruit fertile coupé longitudinale- meut ; O , coupe de la graine ; e, embryon. Fig. 2. Siaavia radiata Tuuxs. a , rameau de grandeur naturelle ; 4, une des écailles du réceptacle ; (388 ) B , une flenr entière; ©, division du calice ; D , pétale; Æ, coupe longitudinale de la fleur ; F, étamine vue par devant; Æ”, la même vue par’ derrière ; G, style et stigmate; Æ, fruit entier ; Î ,'une des coques ouvertes ; À , les deux coques coupées longitu- dinalement avec les graines ; L, coupe transversale de l’ovaire ; M , ovule; NW, graine; O , la méme Côupée longitudinalement ; P , embryon. | ; Planche xxxvIr. Fig. 1. Raspalia microphylla Nos. a , rameau de grandeur naturelle ; B , fleur entière ; €, calice en- | tier et développé; D, pétale; Æ , étamine; F, coupe longitudi- nale de la fleur ; G , fleur dont on a enlevé le calice ; Æ, la même dont on a détaché trois des pétales pour montrer leur insertion et celle des étamines. Fig. 2. Berardia paleacea Nos a, rameau de grandeur naturelle; 2, fleur entière avec les trois bractées qui l’accompagnent ; C , une des divisions du calyce ; D, pétales unis vers la base ; £ , étamine uiosirtd aux'pétales ; Æ, . pistil coupé longtiiditialaodt. Fig. 3. Linconia alopecuroidea Swartz. : À , fleur entourée de ses bractées ; B , la même dont on a enlevé les ”… bractées ; €, pétale ; D , étamine vue de face ; D’ , la même vue par derrière; Æ, coupe longiludinale de la fleur ; F, coupe lon- gitudinale de l'ovaire , parallèlement à la cloison; G, coupe lon- gitudinale perpendiculaire à la cloison; Æ, fruit imparfaitement mr ; Z , ovule. Planche xsxvur. Fig. 1. Audouinia capitala Nos, A, fleur entière ; 2 , coupe longitudinale de la fleur ; €, pétale ; D , étamine vue de face; D’, la même vue par derrière ; Æ, coupe transversale de l'ovaire ; F, coupe longitudinale de l’ovaire; G, ovule, Fig. 2. Tittmannia lateriftora Nos. À, fleur entière; B, coupe Vogitodnals à de la fleur; ©, pétale ; D, étamine. ( 389 ) Vig. 3: Phanrica uniflora Souano. À a , rameau de grandeuf naturelle ; Z , fleur entière ; C, @oupe longi- .… tudinale de la fleur ; D , pétale ; £, étamine vue de face; £’, la même vue par derfière ; £°”", la même vue de profil ; F', coupe lou- gitudinale de l'ovaire ; G , coupe de’ la colonne centralè avec les ‘ovales qui y sont attachés ; Z , coupe transversale de l’ovaire. Descriprion du sjueletté du Daim fossile dIr- lande ( Cetvus megacéros ), du Muséum de La Société sm dé Dublin ; | ; Par John Parr, Membre du Collége des Chirurgiens d'Irlande. ( : , M IL y a peu de sciences qui aient pris dans un laps de temps äussi court uni acéroissément aussi rapide que l'A - natomie comparée ;et si on considère en effet qu’elle offre, à ceux qui se dévouent à l’art de guérir, les moyens d’ac- quétir une connaissance plus exacte des loïs de la natüré en étendant léurs idées sur l'économie animale, où récon- maîlra qu’il y en a peu qui puissent par cette raison exercèr uné influence plus directe sar le bien-être de la 562 ciété: On était loin de s’attendre pourtant qu’une étude ap- _profondie de cette science conduiraït à des découvertesd’un - aussi grand intérêt , eu égard aux changémens que la sur- face de notre globe doit avoir éprouvés. Ces observations dépendent cependant dn degré de certitude avec lequel on peut assurer que des débris fossiles dan genre vint. ! 26 ( 390 ) | particulier se trouvent exclusivement dans des couches distinctes de la terre. La première idée de tirer des conclusions géologiques de faits anatomiques est due à M. Cuvier, qui se trouvait en position de cultiver l’Anatomie comparée avec plus d’éténdue que personne. On peut prendre une idée des recherches de ce savant célèbre d’après l'assurance qu'il nous donne que par l’examen d’un simple fragment d'os, il peut déterminer le genre de l'animal auquel il appar- tenait; il s’est même quelquefois aventuré à esquisser ce que des circonstances analogues lui fesaient regarder comme ayant dù être la forme extérieure d’un animal dont l'existence, même dans les tempsles plus reculés, nenous a été prouvée que par les restes les moins périssables conservés à l’état de fossile. En combinant les faits anatomiques et géologiques, nous voyons qu’on doit séparer en deux classes les dif- férens débris organiques trouvés dans les couches des terrains d’alluvions , l’une renfermant les animaux dont l’espèce existe encore , l’autre comprenant tous ceux dont les espèces sont éteintes depuis long-temps. Dans cette dernière division , rien ne mérite plus notre at- tention ,. ni ne doit exciter davantage notre admiration et notre surprise , que des os et des bois d’une grandeur énorme. trouvés journellement dans les fondrières et dans les marnières de l'Irlande , et qui semblent appartenir à un: animal de la famille des daims. | ..Ges' débris se trouvent si fréquemment dans:plusieurs parties de ‘cette île, qu'on rencontre pew de paysans qui n'aient appris à les connaître, ou par leurs observa- tions personnelles , ou par les rapports qui leur en ont été ( 391 ) faits; ils les désignent sous le nom vulgaire de cornes du vieux daim. On les trouve même si souvent dans quelques parties du pays , que loin d’être regardés comme des objets intéressans , ils sont mis de côté comme des choses inutiles , on employés aux usages écono- miques les moins relevés. J'ai cherché avec soin, maïs inutilement, l’époque où ces ossemens furent remarqués pour la première fois. Comme on les trouve principalement dans la marne , iles probable qu’ils ne commencèrent à attirer l'attention que lorsque l'avancement de l’agriculture fit rechercher cette substance comme propre à amender Îles terres. On peut aisément s'imaginer l’étonnement que des bois d’une aussi grande dimension , et d’une forme aussi étrange, produisirent sur l'esprit de ceux qui les découvrirent en premier, aussi obtinrent-ils promptement une place dans les salles des châteaux voisins, où la différence qu’on y remarquait avec les bois des daims connus dans ce temps , les firent regarder comme des ornemens très- curieux. On peut par là rendre compte de la conserva- tion du grand nombre de ces boïs possédés par les sei- gneurs dans différentes parties de cette contrée. Lesautresos de l’animal, quoique d’une grande propor- tion, paraïissaient cependant aux observateurs ordinaires d’une grandeur si inférieure à celle des bois, qu’on n'y fit presqu'aucune attention. Cette circonstance pourrait paraître extraordinaire si on ne réfléchissait qu'à celte époque on ne trouvait presque personne qui se fût adonné à l'étude de l’Anatomie comparée autrement que d’une manière générale et très-superficielle. Il n’y avait donc personne en état de se former une idée correcte de la ( 392 ) ee grandeur de l'animal auquel ces os avaient appartient, et ençore moivs de la ressemblance ou de la différence qu'il devait y'avoir entre son rganisation et celle des autres aRimMaux. | La curiosité qu'excitaiti cet RE remarquable s’est accrue à proportion de l’intérèt plus fort qu'a inspiré la science à laquelle il se rattache, et un squéletie enticr de eet animal remarquable a été désiré par tout le monde. savant comme une chose de la plus haute importance. Le premier échantiilon un peü complet fut trouvé dans l’île de Man et présenté il y, a quelques années au muséum de l’université d'Edimbourg par le duc d’Athol. Dans le même temps un grand nombre d'os furent trouvés dans le comté de Down et envoyés au muséum da collége de la Trinité par l'évèque de Dromore. A la requète du docteur Stokes , savant professeur d'histoire naturelle à l'université, je rassemblai ces os en 1823 , ‘en les pla- _çant autant. que posible dans leurs rapports les uns avec les autres , considérant toutefois que la plupart des ver- tèbres et plusieurs os assez importans manquant , le but que je me proposais était plutôt de montrer ce qu'on pouvait faire et d'encourager ceux qui visitaient le Mu- séum à y contribuer de leur coté s’ifs avaient.des osse- mens fossiles à leur disposition , que de réclamer l’hon- neur d'avoir donné avec des. matériaux aussi, impar- faits, une représentation. correcte de la formé du sque- lette, | | . On avait déjà. cherché à AtintaE cel, RO intéres- sant ; lorsque M. William Wray Maunsell en adressa à la Société royale de Dublin un superbe squelette complet et d’une parfaite conservation ; je fis monter cé squeletie ; — (263) aveé !le’ plus grand soin , et il: fait maintenant un des prinéipaux ornemens du’Muséum dela Société!" Une lettre de M:Maunsell à M. Gorge Knox , vice président de la Société, renferme les faits les plus im= portatis relatifs au gisement de éés'ossemens. « Beaucoup de considérations intéressantes résultent de la découverte dé ces restes fossiles ; et la première re- cherche serait de s'assurer de quelle manière ces animaux furent détruits et comment leurs os furent si singulière- ment.conservés. J'ai dittdans l’esquisse rapide que je vous ai donnée de ma théorie, queje erovais qu'ils avañent été détruits par ün. déluge éomplet qui 1és avait probable- ment atteints sur les collines où ils'avaient chéréhé un refuge pendarit que les eaux s’élevaient , et d’où ils avaient été entraînés ‘lorsque les caux se calinèrent dans les val- lées où on lesttrouvé maintenarit ; l'agitation de l’éau peut avoir occasioné la dispersion des 0s après que leurs digamens eurentété rompus , ce qui rendrait : ‘compte de Yéparpillement .dans léquel ‘6n les trouve, ét le dépôt demärne coquillière par lequel je suppose que l’eau était troublée; peut les avoir assez complètement proté- gés contre l'influence atsmosphiérique pour empêcher leur décomposition par la suités Mais pour vous déniner . quelque idée de la probabilité de res raisonnemens ; je dois essayer de vous expliquer la situation de la vallée et des collines voisines, La vallée dans laquelle les débris fossiles furent irouvés contient environ vingt acrés deplantations ; et le sol consiste en une couche de tourbe . d'un piedenviron d'épaisseur. Immédiatement au-dessous estune autre couche demarnecoquillière variant d’un pie et demi à deux pieds et démi d'épaisseur ; on y trouve des ( 3594 ) coquilles non marines, qui ont gardé leur couleur ét leur formeprimitive.Sous lamarnese trouveun lit d’argiled’un bleu clair; un de mes ouvriers enfonça dans ce lit, à plu- sieurs endroits, une tige de fer de douze pieds sans ren- contrer d'opposition. La plupart destêtesetdesos, aunom- bre de huit, furent trouvés dans la marne; quelques-uns cependant semblaient reposer sur l'argile et être seule- ment couverts par la marne. Les ossemens. étaient dis- persés de manière qu’il était impossible de s'assurer exac- tement des parties Composant chaque squelette : dans quelques lieux on trouvait des débris à plusieurs toises les uns. des autres, et on ne trouva jamais deux os l’un près de l’autre. Leur rapprochement aussi était singulier ; à un endroit on trouva deux têtes avec les bois entrelacés les uns dans les autres, etimmédiatement au-dessous d'eux un grand os plat. Dans un autre on découvrit une énorme tête, mais malgré d’actives. re- cherches il fut impossible de trouver aucun autre débris. de son: squelette ; dans un autre lieu ; à environ cent toises, des mâchoires furent découvertes, mais sans latête. La conclusion queje pense qu'on peut tirer de la position des diverses portions de l’animal est qu’il y eut sans dow- te un agent puissant qui les dispersa après leur mort ; et comme je regarde eomme une chose impossible que leur propre poids aitété suflisant pour les enfoncer dans les diverses couches, je crois que celles-ci n’ont étéfor- nées que depuis la dispersion des ossemens, Je. pense aussi que s'ils avaient été exposés. seulement quelque temps à l'influence atmosphérique , ils n'auraient jamais pu se conserveravec lextrême perfection dans laquelle. -on les trouve encore à présent. ( 395 ) | « Les collines qui environnent cette vallée sont for- | mées de pierre à chaux couverte d’un bon terreau dont l'épaisseur varie. L'une d’élles, dont la base est d'environ 30 acres, s'élève directement du fond de la vallée. Les bords très-roides et même d’un côté complètement perpendiculaïres , sont entièrement com- _ posés de pierre à chaux. Dans toutes les parties de cette colline, la superficie est formée autant par la pierre à chaux que par le terreau; du eôté à-peu-près opposé, la colline est également élevée, mais les flancs sont moins rapides ei la couthe de terreau plus épaisse. Dés autres côtés le terrain ne s’élève que légèrement (à peu- près de vingt ou trente pieds) et consiste en une couché mince de terreau, et immédiatement au-dessous est un gravier de pierre à chaux très-dure : c’est le caractère général du sol de tous les environs, en exceptant celui formé par Ja pierre à chaux, et celui des Corkasses qui est évidemment un terrain d’alluvion. Je crois que, st, comme on la pensé, la destruction de ces animaux était due à une inondation, ils se seraient naturellement re- tirés sur les collines, qu’ils auraient probablement fini par y périr, et que, par conséquent, leurs débris au- raient été trouvés sur le sommet des montagnes, d’au- tant plus que l’une d'elles est parfaitement plate à son sommet, dont l’étendue est d'environ 6 à 7'acres. Je sais qu'on a trouvé quelques-uns de ces ossemens sur les somméts des collines ; maïs comme ils ne sont couverts à présent que par une légère eéouche de terreau qui pourrait à peine enterrer un petit chien , il résulte de là qu’ils étaient autrefois complètement à l’air; or, s'ils avaient été exposés de la sorte à l'atmosphère, ils au- ( 396 ) | raient été promptement décomposés et se seraient mèlés avec le terreau qu'on trouve à présent sur les monta- gnes. Cette remarque peu aussi s’appliquer an sol com- posé de gravier de pierre à chaux, qui n’est pas plus capable que celui des collines de conserver les os. « Il est nécessaire de faire observer que sur huit têtes que je trouvai, les bois ne manqguaient à aueune. La variété des caractères m'a fait penser que probable- ment les femelles n'étaient pas privées de ces appen- dices ; malheureusen:ent nous ne pümes en avoir qüe trois ‘entières, carellesétaient tellement impréguées d'eau, qu'il était très-dificile de les enlever. Après avoir parlé de ces débris antédiluviens, on se demande comment ilse fait que je même sort ayant probablement atteint toutes les créa- . tures vivantes, on ne trouve les os d'aucun autre animal ? Les Daims pouvaient-ils être les seuls êtres existans de ce temps ? L'Irlande faisait-elle partie d’un grand con- tinent lors de cette catastrophe? Ces malheureux ani- maux furent-ils les premiers qui émigrèrent de ce grand centre dans notre île, et périrent-ils avant que d’autres moins entreprenans, ou doués de moins de force phy- sique, eussent pu suivre leur exemple? Je m'avoue in- capable de résoudre ces problèmes, et je ne veux pas parler de toutes les conjectures auxquelles la découverte de quelques os a donné naissance. » 41. Le magnifique squelette de cet animal remma pi ht ’ qui est déposé maintenant au Muséum de la Société royale de Dublin , est parfait pour tous. les os qui con- tribuent à déterminer sa forme extérieure ; l’épine du dos, la poitrine, le bassin et les extrémités sont com- plètes ; et lorsqu'il est surmonté par la tête élargie par t ve ( 397 } ses bois immenses qui s'étendent environ à six pieds de . chaque côté, on peut se former üne idée magnifique d’un des plus grands êtres du règne animal etramener son ima- gination au Lemps où des tronpeaux entiers de ce superbe Daim erraient en liberté sur toute cette contrée; 2 Voulant donner la description -détaillée de toutes les diflérentes portions de cet animal , je comanencerai par celle des bois qui lui dessu son principal trait carac= téristique. Des bois. — Afin que ceue description. soit plus claire, je commencerai par expliquer les termes par les- quels je veux désigner Jeurs diverses partics. Chaque: bois comprend la racine , Jes meules ou cerclés environ: nans, Je rayou ou latige , la paume et les andouillers. : La racine est la portion du bois qui sert de l’os frontal: etqui ne tombe jamais, Gelte partie est lisse, d’une cou- leur br une, d’un pouce et demi de longueur et de deux pouces trois quaris de cireonférence, Durant la vie de Fanimal, ceule. partie était couverte de peau, Le cercle qui l'entoure est formé par un cordon.de petites proé- minences dures et blanchätres ressemblant à une rangée de perles et qui séparent le tour de la racine de la partie du bois qui tombe annuellement chez tous, les Daïms. Le rayon ou la tige s'étend exiéricerement en formant une courbe dont la partie concave est abaissée et tournée en arrière : ceue portion. est , aiusi.que la racine, àrpeu= près cylindrique et.sa longueur est environ le quart.de celle du bois entier. Le, bout extérieur. est étendu et: aplati à sa surface supérieure et est ierminé par la paume qui s'étond sous la forme d’un éventail dont la partie su- périeure, et la pluslarge, compreud en travers deux pieds | ( 398 ) | dix pouces. À l'endroit où la tige joint la paume, le bois forme une espèce denoœud qui dirige les bords de la paume en dessus et en dessous et les surfaces en bas et en haut. La surface antérieure cst convexe et est dirigée en de- hors ; la postérieure est concave et dirigée vers celle de l’autre bois : telle est la position des bois lorsque la tête est placée de manière à ce que l’arcade zygomatique soit parallèle à l'horizon, direction dans laquelle elle se trouve lorsque l’animal marche ‘ou lorsqu'il est dans une position ordinaire. Les andouillers sont les longues pointes qui font saillie” à la surface des bois et dont deux sortent antérieurement de la tige. Le premier sort immédiatement de la racine et se dirige en bas en passant au-dessus de l'orbite : on l'appelle le maître andouiller. Dans l'échantillon que nous possédons, cette partie est divisée à son extrémité en deux. L'autre andouiller qui sort de la tige pourrait être nommé le sur-andouiller ; il consiste dans cet échan- tillon en une large surface plate, concave à la surface supérieure, horizontale dans sa direction et bifurquée an- térieurement , particularité que je n’ai observée dans au- cun autre des quarante échantillons que j'ai vus, ni dans aucun des os qui ont été figurés. I y a aussi un autre andouiller qui se sépare avant la jonction de la tige avec la paume. H se dirige complète= ment en arrière parallèlement à celui du bois opposé. Le bout inférieur de la paume s’éténd ensuite en arrière et en dehors , il est obtus et épais; sa longueur est de deux pieds six pouces; des côtés extérieurs et intérieurs de chaque paume sortent six andouillers longs et ( 399 ) pointus. Aucun ne peut être désigné sous un nom par- ticulier : le nombre complet des andouillers est de vingt- deux. | La surface des bois est d’une couleur claire, ressem- blant à celle de la marne dans laquelle ils ont été trouvés. Ils sont rudes et marqués de plusieurs rai- nures arborescentes aux endroits où étaient placées les ramifications desiartères qui servaient à leur nutrition. Les bois avec la tête pesaient quatre-vingts livres. La distance comprise en ligne droïte entre les deux bouts opposés est de neuf A deux RE Cr 8 péede sa si LA français ).» | | De la téte. — Le front est sd par une rainuré élevée placée entre les racines des bois. Jusqu'à cet en droit, entre l'orbite et la racine du nez, le crâne est plat, il a un enfoncement de chaque côté devant. les ra- cives des boïs et au-dessus de l'orbite, de grandeur à ÿ placer la dernière phalange du pouce et au fond duquel est le trou sourcilier assez grand pour donner passage à “une artère proportionnée à la grandeur des bois : au-des- sous de l’orbite est la fosse Jacrymale; l'ouverture laissée par la place-de l'os qui manque à tous les daims , est re- marquable, étant beaucoup LE petite que dans aucune autre espèce, 7 | Au-dessous des orbités la tête se rétrécit tout d'un coup , et les parties supérieures des os nasaux se con- tractent, et sont marqués d’un enfoncement de chaqne côté à la partie la plus lasse du trou sous-orbitaire, L’ou- verture des narinés est ovale , dé einq pouces de long sur trois de large, sa largeur’ la ‘plus grande étant au -eentre de la racine, Des bois à Fépine occipitale, la me- ( go ) sure est de trois pouces et demiez Pocciput: forme um angle droit avec elle et a trois pouces d'étendue jusqu’au trou occipital. La plus grande largeur de l'occiput est de huit pouces : les. fosses temporales sont à dedxs | oi l’une de l'autre denrière les boïisii 1 45 of e . Des dents. — Elles ne diffèrent pas de! tele dé, nülise animaux de la classe des ruminans; les incisives étaient tombées ; on ne l'ouva aucun-indice de dents ganines ; les molaires ne sont. pas 7... elles sont au nombre de,vingt-quatre. EL La taille du squelette depuis: le Me dub nez jusqu'au bout de la queue est de dix picdsydix: pouces. L'épine du dos, consiste en vingt-six vertèbres, c'est-à-dire sept cervicales , treize dorsales et six lombaires ; la longueur des vertèbres cervicales surpasse de beandoup celles des autres, etes épines des dorsales:ontunpied-de Jong.: On comyrendra facilement, combien il était. nécessaire que ces os fussent aussi développés ; sion eonsidère-combien il fallait des ligamens cervicaux. forts ét des musclés vi- goureux pour soutenir et faire remuérune tête qui , d'a- près un calcul, niodéré > devait. sañfsfmer: lès trois quarts de matière.osseuse solide... > Les extrémités.sont en. trébosinn avec de flfférantes portions-du tronc, et présentent une conformation favo- sable à l’union de la force et de l'agilité. Une des circonstances les, plus remarquables quant à ce qui regarde, ces os, c’est leur. conservation parfaite qui permet d'apercevoir toutes les lignes et-impressions des: parties qui y:ontiété attachées dans, leur état pri- mitif; si nous les. comparons avec Jes os d'un'animal dont toutes les parties molles ont été séparées par la macéra- C4) üon,, les seules différéncés visibles que nous apercevons _ dans leurs propriétés physiques, sont-un peu plus de pesanteur, un degré de plus de dureté, une surface brune, et si ce n’estsur les bois, une apparence polie qui vient de la conservation du périoste qui les couvre en- core , ainsi que l'a montrée ME chimique qui en a été faite, L'existence de graisse ou d’adipocire dans la tige d’un des os mentionnés par M; Maumsell, et dont je vis la preuve ensa possession, est très-diflicile à expliquer , puisqu'on ne l’a observée qu'une seule fois et que l’os ne paraissait pas s'être trouvé dans des circonstances diflérentes des autres ; ceux que j'ai examinés après les avoir ouverts, étaient ereux et ne contenaient, la plupart, qu'une petite quantité de substance noire animale. Je priai mon ami, M. W. Stokes; de faire une ana- lyse d’un petit ist provenant d'une côte; il trouva les matières suivantes : Matières animales, Û 42,87 Phosphates et quelques fluates. si 43,45 Chaux carbonatée. 14 Oxides. | ; 1,02 Silice. | 1,14 Eau et perte. + C2 | 2,38 100,00 Voulant m'assurer de l’état des matières animales , je remis un fragment: d'os à mon ami le docteur Apjohn pour qu'il en fit l'analyse : il me donna le résultat de ses recherches dans la note suivante. « Je regrette que le temps ne m’ait pas permis de ( 402 ) faire un examen plus détaillé de los de daim que vous m'avez remis. Sachant que vous possédiez déjà une assez. bonne analyse de ses parties terreuses, j'ai dirigé par- ticulièrement mon attention sur les matières animales qui y ont été trouvées , ainsi que le montrent les expé- riences suivantes, dans un état parfait de conservation. » L’os fut soumis durant deux jours à l’action de l’a- cide muriatique étendu d’eau. Lorsqu'on l’examina au bout de ce temps , il était devehu aussi flexible qu’un os récent soumis à l’action du mème dissolvant : le: pé- rioste était dans quelques parties gonflé par le gaz acide carbonique qui se dégageait de l’eau et paraissait être dans un état de porte conservation. sk » On ajouta à ‘une portion de la solution de l’os dans l'acide muriatique, une infusion de noix de galle, ce qui causa un fort précipité d’une couleur sombre, C’é- tait du tannate de gélatine mèlé avec une petite portion de tannate et de gallate de fer. | » Le cartilage et la gélatine, bien loin par conséquent d’avoir été détruits, n'ont même pas été gâtés d’une ma- nière perceptible par le temps. » Je m'attendais à un tel résultat; et j'ai osé déjà le prédire dans un rapport que j'ai déjà cité. Jusqu'à ce que M. CuWier publiàt son traité sur ces restes fossiles (1). on croyait probablement qu'ils avaient appartenu à l'espèce des Daims ou Elans de l'Amérique septentrionale , opinion qui paraît avoir été avancée en premier par le docteur Thomas Molyneux , ve ‘(1) Voyez Annales du Muséum d'Histoire M dt, tom. x11, eb Ossemens fossiles, tom."xv. (403) en 1697 (1), et qui vint principalement de la description exagérée de cet animal, donnée par Josselyn dans le récit de ses voyages à la Nouvelle-Angleterre, publiés en 1654, dans lesquels il raconte que ce Daim est quelquefois haut _de douze pieds, avec des boïs de deux brasses de large. Cela fut cru d'autant plus facilement par le savant doc- teur, que cela tendait à le confirmer dans sa théorie favorite, que l'Irlande avait autrefois été unie au nouveau continent.: Mais les assertions de esiékpd sur ce qui regardait le Daim d'Amérique , n’ont pas été confirmées par le té- moignage des voyageurs plus récens, et on a à présent la certitudeque les espèces les plus grandes de Daims qui habitent les parties septentrionales del’ Amérique, sont le Wapiuü ou Cerf du Canada (Cervus canadensis); le _Renne (C. Zurandus) , et l’Elan ou Moose (C. Alces). Les divisions particulières des andouillers du Renne, et les bois arrondis du Wapiti, sont des caracières qui doivent toujours empècher de les confondre avec les fos- siles.. La forme palmée des bois de l’'Elan rendrait plus probable l'opinion de son identité PRE avec l’ani- mal fossile. En faisant cependant un peu d'attention à quelques circonstances ; on verra qu'il y a encore entre eux une différence assez marquée. Premièrement , la différence de grandeur est très-re- marquable, car il n’est pas rare de trouver des bois fossiles (1) Transactions philosophiques, vol. xrx. (404) comprenant dix preds entre leurs bouts opposés (1) , tañi- dis que les plus grands bois d'Elan ne dépassent jamais quaire pieds. La grandeur de ceax du Muséum de la s0- ciété royale de Dublin , est de trois pieds sept pouces; la plus grande paire vue par Pennant dans la maison de la compagnie de la baie d'Hudson, était de ee | poucés (2). | Le bois de l'Elan a deux paumes, dont unie pétite qui sort devant la tige d'où naît la principale paume. Elle est appelée maître andouiller par Cuvier; mais corres- pond plutôt par sa situation au sur-andouiller ; l'élan n'ayant pas, à proprement parler , de maître andoüiller | attaché à la racine de la tige. L'Elan n’a pas d’andouiller postérieur semblable à celui de Fanimal fossile ; sa tige ne prend pas non plus la même direction arquée ; mais sort plus droit. Cuvier observe que la paume du boïs du fossile s’é- largit à mesure qu'elle s'étend ; au lieü que celle de l'Elan est au contraire plus large près de la tige. La paume du bois de l'Elan est dirigée plus en arrière et celle du fossile s'étend plus dans la direction latérale. Les andouillers de FElan sont plus courts ét plus noi- breux que-ceux du fossile. | à Si les bois de l'animal fossile PRE grandeur ceux de PElan, au comraire le crâne dé celwi-ci est plus fort que celui du premier, Les tètes Tes plus grosses de ; l'espèce fossile ne dépassent jamais un. | ; ET OI pi téirJn316 1 13 5% ebbe JO : £ 1873 tj 20 mr 38 ir: BE 5 (1) Le docteur Percy $ évêque de Promore, à eu a déerit pps paire. IR ILOÏ 20 NO SAUT HN: 59 qui avait 14 pieds. (2) Zovlogie de: PRennant ;:Nô0k-B 40! 2010 192etah 1: 280 » > " Fr + ec rc : \T JA 1 ” ; IT TAGS, 3} s 4 F9 « Lu . Lr 2 d : Cheb Ÿ. au lieu que celles de l’Elan sont souvent de deux pieds, La tête du fossile est en proportion plus large, sa lon- gueur étant à sa largeur dans la proportion de un à deux, et dans les Elans , dans celle de un à trois. Suivant Par- kinson (restes organiques, vol. 111), la largeur du'crâne n'est quede quatre pouces entre les racines des bois chez les animaux fossiles ; dans celle de l’Elan du Muséum de la Société, elle est de six pouces et demi. Cuviercroit que les femelles de l'espèce fossile avaient des bois : je suis très-porté à me ranger de cette opi- nion, ayant observé parmi eux des différences de gran- deur et de force qui ne semblent point dépendre unique- ment des âges; par exemple les dents de l'échantillon du collége de la Trinité sont beaucoup plus ‘usées, et les sutures du crâne plus eflacées que dans l’échan- tion que je viens de décrire. Cependant les boïs du dernier sont beaucoup plus concaves et plus étendus que ceux du premier , et en comparant ensemble un seul bois de chacun de ces échantillons, celui qui appartient à Ja Société surpasse. l’autre en longueur d'environ un sixième et de près d’un tiers en largeur ; il est donc pro- bable que l’animal auquel ces bois plus grands et plus coutrbés appartenañent , était un mâle. On a observé la . mème chose dans le Renné dont les deux sexes ont des bois, avec la différence que ceux de la femelle sont plus petiis et moins branchus: Nous voyons done par là que cet animal offre des traits caractéristiques qui le séparent autant de l'espèce du Daim ou de l’Elan , que cette es- pèce l’est du Renne ou de tout autre. Il ne faudrait donc pas lui laisser plus long-temps le nom d’Elan ou de Daim, et plutôt le désigner par celui de Cervus mega- VIII, ù 27 ( 406 ) ceros , nom qui exprime simpléméntilal grandeur de ses bois: salam) 158 26D'90v0L arplamnsd.: É Les bois détachés qu’on trouve souventet dontla sur- face convexe est unie au-dessous des meules, amsi qu'on l'observe dans les bois tombés des autres: Daims, prou- vent que cet'animal les perdait périodiquement. * : 7 C’est une opinion populaire parmi les Indiens ; que l'Elan ést sujet à l’épilepsie, et qu'il en est fréquem- ment atteint lorsqu'on le poursuit; ce qui le rend une proie facile pour le:chasseur. Plusieurs naturalistes re- jettent cette opinion:sans.en donner aucune raison suffi- sante. Mais si on considère que:durant la croissance! des bois , le sang doit se porter avec une: grande abondance vers ces parties qui sont alimentées par l'artère frontale, l’une des branches de la carotide interne, on verra qu'il est tout-à-fait d'accord avec les! principes reçus de la paz: thologie, d'admettre que lorsque les bois sont parfaits ‘et _ont cessé de recevoir le sang , ce fluide doit se porter aux branches intérieures de la carotide qui alimentent le cerveau , et établir par conséquent une disposition aux dérangemens de circulation qui produisent l’épilepsie où même l’apoplexie. Si un tel effet doitavoir lieu par suite | de la grandeur des bois de PElan;:on doit croire qu'il devait être encore plus fréquent!chez l'animal! fossile dont les bois étaient beaucoup'plus grands ©2010 Quel pouvait être l'usage de cés bois immenses ? On° voit clairement qu’ils empèchaient l'animal'de traverser” les pays boisés et fourrés, et!'que JTéurs ‘aidowillérs ; longs, pointus et pyranidaux} ne/pouvaiént servir à; couper les branches d'arbres, usagé que font'de:leurs bois les autres Elans yet auxquels ils Semiblént destinés ( 407 ) par leurs andouillers forts et courts ; et rangés le long de la paume dans l’ordre des dents d’une scie. I] parai- trait qu'ils furent plutôt donnés à cet animal comme arme de protection , but qu'ils devaient complètement remplir , car leur extension latérale est telle, que lors- que l’animal voulait les employer à se défendre, les bouts opposés devaient couvrir tout son corps. Si nous consi- dérons la force des muscles qui font mouvoir la tête et dont les attaches occupent les surfaces étendues des ver- tèbres cervicales, ainsi que la longueur du levier que les bois: forment par eûx-mêmes ; nous concevrons aisé- ment que la force et la promptitude avec laquelle il de- vait les faire mouvoir, devait vaincre toute espèce d’en-. nemis qui avaient la hardiesse de se présenter. Le manque de traditions sur ce qui regarde cet ani- _mal, nous mène naturellement à demander si durant son existence les hommés habitaient ce pays? Mais je crois que les circonstances suivantes doivent nous le faire croire. Une tête de cet animal décrite par le pro- fesseur Goldfuss de Bonn, fut trouvée: en Allemagne daus la même fouille avec des urnes et des haches de pierres. On trouve dans le septième volume de l#rchéo- logie britannique ; une lettre de la comtesse de Moira, dans laquelle elle parle d’un squelette humain qui fut trouvé dans le gravier , Isous une couche de tourbe: de one pieds. Il était bien consérvé et complètement ha- billé d’un vêtement | antique fait. en poil; qui paraît ‘ayois appartenu à l'animal qu'on wouve fossile; mais ce qui donne ;encore plus de probabilité à cette opiuion; c'est: la. côte présentée, par. l'arcliüdiacte:Maunsell à la Société royale de Dublin. J'y découvris près deisa partie (408) tnéieire: ÿ: une ouverture ovale dènt le diamètre le plus long est parallèle à la longueër de la côtes ses bords sont abaissés à l'extérieur et élevés sur Ja surface intérieure. autour de laquelle est'une effusion irrégulière de calus.: Cette ouvertüre fut certainement produite par un instru- ment aigu et pointu qui ne pénétra pas assez profondé- ment pour causer lasmort de. l'animal; mais qui. resta fixé dans la blessure pendant long-temps , effet semblable à celui qu aurait produit le dard d’une flèche it sérait resté dans une blessure après que la tige aurait été rom- pue. Je sais bien qu'on trouve quelquefois des trous dans les côtes et j'en ai moi-même vu ‘quelques exemples dans des sujets humains, mais ils différaient toût-à- fait par leurs caractères de l'ouverture décrite ici, car ils occupaient le centre de la côte plutôt à son. «extré- mité externe, et leurs bords étaient abaissés des deux côtés. | | û - Tlest par conséquent probable, que la chasse de cet animal gigantesque servait à la nourriture, et à} Labille- : ment des habitans de ce pays. +: + 02h eus Le nombre limité de faits rassemblés sur cé Sujet, m'empèche de me former une, opinion arrêtée sur la cause qui a pu amener: l'extinction complète, de..ces animaux, soit qu'elle ait été produite soudainement-par le déluge ou par quelqu? autre grande catastrophe natu- relle ; soit que les poursuites continues et beureuses des chasseurs aient enfin, amené. Pextincüon: complète. lle cette race, ainsi que nous pensons que cela est arrivé aussi pour le Daim rouge. 4 Le tableau suivant donne les progonticb des: diverses parties du squelette du Cervus megaceros de la Société x (:40b ). royäle de Dublin et de celui de l'Université d'Edim- bourg, ; comparées avec ce quelqués parties Le DE ( 1). MOT ep L vagotide 1Eltus 61 112 sdhrolnsQusExSrAa aise sb-méilusbr- sata Fann e Oro) Ce du Muséum du Muséum de l'Élan. RO SUUBONT Farine cie 1 d'Édim. s Dublin. bourg. SEAL 1 E alé ESCr "1 ga Si | 1 \er 21 : Longutur dela tête.snesdieheses a n8h 8h Largeur du crâne entreles orbites. ; 0,195 .::4 9 Largeur du eräne à l'occiput: : NE A TRDTE TOR CR, Diamètre de l'orbite... (ee 3% 0:25 Distance entre les À trous sousbor= |." 1 2: fi bitaïires à travers le érâne 4: 217: o!7 “Longueur des :apophyses sait Te sat Jaires dela mâchoire supérieure, 0:60 6 Longueur de la, mâchoire supé- | rieure:+.-°: ge Poe des VA gi J 16% 32! Diamètre du trou RE JU CERRRSE sie rtf ta r® 255% | A Te Dés: | | 4 Distance DUT entre les deux éxtémités enpassant parle point - d'attache des boïs--...:..4... 1 ro | Id. prise en ligne droite en travers. “0: ra 6 8 3 » Longueur de chaque bois»: - * .. RL Lens Air L , Largeur la plûs ‘grande de’ la 9 péémé.tlquio 10 1e bg ile srerml 12e 8 x Longueur du rayon + rt» TS AO o 64 Ad. du maire dpdpuillerth ess, 0. 88 | Id. du rirandoulller: 2: 200.00 L Circonférences du rayon à APR OM HAE OU ES OUR 110 GS) aus “Aul maitre andouillèr. à + > 41: hr 9 'UIUEE! PURES “l'ig des gid Hi) PÉHRYALIO CL 2r10 (LI» TAIITÉ d'6 ! LT FR ) Toutes ces: dimensions sont en pas: et en métis Gi le pied anglais at environ 11 mr de France. [ : 1 D y : 4) _ 4] 1191 ETOT 0€ / ( 410 ) SQUELETTE ’ » pa À ‘à : du Muséum du Muséum sÉa de _ d'Édim- ns rs Dublin. bourge Merps: Ecngueur de get du dob-< *+ 10 10 9. & 14. du sternum + ER At SL Hauteur prise au à le plus. haut des épines dorsales+. +. 6:6 Id. prise au point le plus haut de la pointe du bois:....... 10 : 4 Extrémités.. w) Longueur la plus grande du sea, .,,,,. pulume esse... 2 Largeur la plus grande à la base 0 10f Profondeur la plus grande de ses ÉPINES,+ + semnsesssenosesse o 2? fe Longueur de l’humérus:-.:.-.., 5 4 Le AE Id. du cubitus et du radius--.. 1 8 6. Id. du carpesss-se..ss.eru. 0 2%... © 2. Circonférence du même.:-..-. 0, 94. Longueur du métacarpe.:.+».+ .,1,,0x 07 Longueur des phalanges. - 10,7 "0,65 ; De la partie antérieure de l’é- : NUE -pine supérieure d’un iléum. à DE. | celle de Pautre:-:...: ess 1 4 116% De la partie antérieure de l’é- 5 pine supérieure à la tubéro- .,,.2,. sité de l'ischion----:+..... Manir 1.97 Grand diamètre du trou ovale. o 4 o 3 Petit diamètre du même- rer 10 2 o 27° Longueur du fémur, >... ! 1: 64 r EX Idem du tibiass. ses. ses 2 6 x 6 SQUELETTE a NE mn" | nee PRE du Muséum du Muséum pe de “; 3 de d'Édim- Dublin. bourg. h AT O tA4hE Loogosur du tarse comprenant le calcanéurm. « + ++ sus. Oo 8 Idem. du métatarse: +++... 1 1f f:.52 : - v k | 1} Tite EXPLICATION DE LA PLANCHE XXXIX: rt SON Er Fig. 1. Squelette entier conservé an Muséum de la Société royale de © Dublin, dessiné un peu de côté afin :qu’on puisse mieux voir la forme des bois. IL est réduit au 14me de sa grandeur natu- relle. | Fig. 2. La tête isolée et moins réduite dans laquelle les différens ca- ractères sont fidèlement tracés et qui montre la largeur des bois vus de face. On voit aussi dans celui-ci la forme singulièrement bifurquée du surandouiller. Fig 3. Côte présentant un,trou dû à un accident. Sun la BuSTAMITE , Bisilicate de manganèse et de chaux du Mexique. Par M. Atetaxone Bronex ART, De l'Académie, royale ps Sciences ; professeur de minéralogie au Jardin du Roi, etc. , ! . \H + * Nous craignons chan ne se hâte trop d’ériger en es- pèces ou ‘de Paix conime telles dans le système: mi- néralogique ;. ” dés minéraux KE ‘semblent en effet dif- férer des éspèces connues , Mais dont les différences ne sont ni asséz po ni à une assez grande valeur | à | t Cara} pour léwr mériter ce rang: La -scioncé devierit- riché:e enb 20 lc éspèces nominales-;] e'est-àpdire-en! momsidivers ; mais! c’est une richesse "qui lhe produit qe de Denon & ment. 9; 318 | ulq ai 6 (4 auvofoovg mo MÉLANIE La détermimation du none Re: s à a été faité parM. Bustamentede MexicoiSivee shinérab à: fût tombé:directement éntrenos mains;'nous n'eussionse pas osé en ‘faire! une 1espèce, : peut-être mêmes/nous 0112: serions-nous refusé à enpubliér 3a . descriptidnmalgré:511b l'autorité. du :minéralogiste «qui nous: l'a envoyé; tant 2: ses caractères diflérentiels sont peu rômbreux et deifaible:c: : valeur. Mais’ une analyse :de::ce: minéral, en ‘indiquant: :- une composition définie différente de | celle desrauiresro 2" minerais. de:!{ manganèse lui: donne: une spécification préciseet un des deux titres que nons:regärdons comme: indispensable pour établir emrminéralogié une: espèce : - : véritable, fondée non pas-éur-lempirisme j mais sur. des caractères réellement scientifiques. Ces deux titres! L ou caractères essentiels sont -ou me forme: cristalline : propre.et clairenient prononcée, dont le typesoit différent. : de tous :ceux -dés autres minéraux! , Où sume/composi= tion définie obtenue par l'analyse d'échantillons senisi- © blement purs. Quand un: minéral -présente:là réunion de cés' deux classes: dé caractères \différentiels:; il est déterminé avec: toute: la: certitude--désirable-;cla spé cification .est fixée. C’est. alors: qu'en: peut plui don + ner un nom univoque.et définitif! Quandle caractère des la forme existe seul,.on peut bien:présumei! que lémi= : néral quiile présente est différent-des autres ;. maisson: ne sait pas cé: qu'il, est} quand-le! caractère décom- 1 position est le seul:qu’on possède on peut.pr otéder-avec. “CRE | _ plus de’sûreté. et aussi d’une: manière. plus: satisfaisante pour lesprit;:ear ôn sait alors de-quel corps il est ques- | tion et-on peut rapprocher ce corps du genre auquel il … appartient, où avec lequel äl a le plus d’analogie, quel que soit d'ailleurs le principe de classification qu’on ‘adapte; on le connait donc beaucoup mieux que dans le premier- cas ; en: effet il nous semble que ce n’est pas | connaître un: tinéral -que: de: savoir seulement qu'il difière de tous les autres ; or la forme ne donne jamais que cette notion; l'analyse au contraire, en donnant | la composition , permet des rapprochemens fondés sur des ressemblances plus eu moins importantes. Ces’ ré flexions doivent s'appliquer à plusieurs espèces qui ont | été” établies dans ce dernier temps, en Allemagne | et surtout .en: Angleterre ; peut-être avec un peu trop | de précipitation: Nous ne doutons pas de l'exactitude des observations ; mâis: comme les minéralogistes très- À habiles qui les ont faites donnent eux-mêmes leurs ré-. 6 sultats;. tant cristaHographique que chiniique , comme- . approximatifs ; nous ie demander s'il n'eût pas mieux valu attendre qu'ils fussent certains: Ces conisidé- rationses’appliquent-également qu minéral qui nous a été … envoyé par M. Bustamente, Ce savanta reconnu, aurnoyen de ce’tact empirique dont l’école de Fieyberg semble | | avoir. doué tous ses élèves ; que ce minéral était différent | de tous-ceux qu'il avait vus: Il n’a pu s'aider; ni de Lu forme qu'il aurait très-bien su émployer et même à la manière» d'Haüy., comme il Fa prouvé dans d'au: _ tres occasions , puisque les échantillons qu'il avait étus | | diés n'étaient pas cristallisés , ni de la composition ; parce _ que la science de l'analyse des minéraux est ; comme on sait , [une science, Rs ninheticoiss sd ; profonde et d'une, application ! fort. longue; ray Al a. appuyé: sa spécification de, tous des moyens que la mi- néralogie lui fournissait, C'est, donc! M: Bastamente qui a fait présumer, que.ce minéral. était, différent: des autres , mais c'est M, Dumas qui l’a réellement fait con- naître en l’analysant et en établissant, à l'aide de la, chi: mie, sa véritable différence. et ses rapports naturels: _Le minéral en question est, comme on, va le voir, un bisiliçate de chaux,et de manganèse. Il se présente sous forme de sphéroïdes à structures radiées ; les rayons sont | aplatis et presque laminaires,, leur. couleur est le gris pâle légèrement verdàtre et légèrement rosätre, M. Dumas a fait précéder son analyse dsl exposé des essais qui doivent faire ressortir les caractères chi _miques de ce minéral : plusieurs de’ ces essais avaient été faits par M. Bustamente , et lui avaient donné les. mêmes résultats. « La BusramiTE exposée au feu d’oxi- » dation du chalumeau se fond aïsémént en un verre » opaque de couleur brune très-foncée: Ce verré dévierit » transparent au feu de réduction. Il se dissout avec » une légère effervescence dans le sel de phosphore » et laisse un squelette siliceux opaque et très-blanc. » Le borax l'attaque aisément:, etliksuffit d’un: demi- » centième: du minéral pour lui ;communiquer une »: couleur améthyste:très-prononcée et pour-le rendre ŸY presqu’opaque au feu d’oxidat ion ; mais au feu-dé ré- » duction : cette teinte s'évanouit;;kétolé verresdevient » incolore: Avec le hitre:surela feuille :de iplatine. et avec la soude:, dans les mêmes circonstances; il.donne une riche couleur vertes5202 :exijstone 5 T F UE (45 ) | . Réduit ‘éd ‘poudre ét mis'en contatt avec l'acide M » hydfoehlotsqe pur il sé dissout en partie avec effer- »' véscénée. Urie poudré blanche sé déposé aù fond du _ »tivase’, la dissolution renferme quelques traces d’oxide _ » de mahganèsé 'et'de fer, et beaucoup dé chaux. Les _ #parties du miméral les plus pures perdent éncore 14 wow! 15 p.070 par l'action de l'acide hydrochlorique. » Cette perte “est dné gRnRRgE à une Pare" de #' calcaire! interposé®"" po MOQHEIN P 4 5 M: Dümas considère lerésidu insoluble dans l'acide 2 comme le minéral pur. * » La bustamite est je pi D DEL" 520 (EE \, AN RAI TA) BREL OMAN: 64 , De silice. D contenant oxigène 24,59 s- "Dé protoxidé de manganèse. * den: 12 Deréhabxi 160 Hbc io tea Fa 4 JO 4,09 10 Derprotoxide defense 8x: lirouii mao dilpcavr ul: tr 106,34 1: batni Bus lssasbèanteat Seti ken à En, donnée Le, pee de, M comme acci- ».dentel, la composition de la bustamite serait repré- PERD de risiodibusbote ob SText age Fa a Ca’ SL KA ou CS Lo ns. Pat eME 1 UUESS GO rat 99H48 915 fi} cab basis ÿ malgré.une structure évidemment cris- . talliné ÿ me présenteaucant: clivage déterminable : ce minérab'aï été, décrit à-peu-près: comme il suit, par “M4 Bustamente sa structureest, comme on l’a dit, rayon- méo; presque bacillaire.et laminaire dans le sens des . Yayous'{isa ‘texture est “compacte dans le sens transver- sal; salcassure;) dans:ce sens est presque conchoïde : à . courbure à-peu-près concentrique au centre des mor- ( 416 ) - ceaux sphéroïdaux : il est d’une couleur gris-verdâtre , jaunâtre et cendré tirant.sur la couleur rosée , et a quefois sur la couleur brunâtiess' {Ait Luc eibre Son éclat est un peu soyeux mais faible, ce mi- véral est presqu'opaque., et seulement 7 dans scs parties :minçges. Sie ir fdi étharo nette IL est assez dur pour Haye Je félspathet assez tenace. :2Sa pesanteur spécifique.est de 3,12 à 3,23: àË fps M. Bustamente compare |ceute| pierre à: l’alabandine rougé et compacte, il dit mème qu’elle y: passe. Mais comme on né.sait pas précisément ce que c'éstique l'ala- | bandine ou almandin de Plive, et que parmi les mi- néralogistes modernes , les uns donnent ce:nom'à un spinelle rougeâtre , et les autres à un grenat, il'est assez difficile d'établir an caractère comparatif sur:ce rappro- chement; cependant si Falmandin était ; ainsi que de pense Karsten., etc. ; le grenat noble ou syrien ; comme cette pierre renferme souvent du fer et du manganèse combiné à de l'alumine et à de Ja silice ; _ pourrait concevoir cette transition. AE ES EP Mais ce rapprochement un peu forcé! n'ER point né- cessaire à la spécification de la bustamite, et ne pourrait pas contribuer à l’établir lors: même qu’il serait naturel. Le caractère qui suffit seuk dans le eas:aétuel tpouriéta- blir Véspèce d’après dés principes scientifiques ; "c’ést ‘état. d'oxidation du manganèse dans cexbisilicate.de manganèse et de‘chaux, et: la proportion derces troïs . corps. On connaît déjà quelquescombinaïsonsde manga- nèse, de chaux.et de silice ymaïs dansrtouwtes!, la/chaux est en quantité de. beaucoup inférieure à celletqui paraît être en conibinétsos réelle st man tré sg Dans h )" VAE HU CGI (æig } le: rsbionddqe EUE® césmérnes minerais , lé imangariesé ést souvenir itôxidé 4 tandis qu'iliest ici à l’état'dé protoxides ‘| 212101) “1Les minerais de manganèse qui sé pag lé plus descelui que nous décrivons sont?" 1°. Le manganèse bisilicaté rouge de Dati LA lequel ; suivant M: Bérzelius', le manganèse est À + Vétat de protoxideÿret qui né renfermé que 3 p. 070 de | chaux ; let: encoretaccidentellément. IL est vrai que dans | une autre ciécoristance il a héros dans un minerai ‘de | nee: no prsénll DAT 2h Pise AL dre 9 Siiée. TAG « GER zh: gai sb trois 30,6 : Maniganèse okidés ob mr al, , 2000000 age MAUR : Lroh Gt 6 ours 29: outoé al : Ce qui se rapproche assez de l'analyse précédente, sauf, l'état d'oxidation du manganèse. : 2%: Dans le: manganèse bisilicaté nommé horrman- gan par: les ‘ninéralogistes ‘allemands , le manganèse _estaussi, suivant M, Duménil, à l’état d'oxidule ; mais ilnya que 2 p. oo de chaux qui ne se trouve même pas dans les autres variétés de cette ne je v , qu'on a examinées. À 189% Enfin dans FER sénbéésl fine: on trouve _encoreune combinaison d’unatome de bisilicate de man- ganèse, avec un atome de: bisilicate de chaux , tandis que dans -la büstamite ibya , d'après Vanalyse de M. Dumas , | deux) atomes de:bisilicate! de manganèse. : | - rest doncoprésumable:quele minerai décrit et en Sant Bustamenté etique noûs avons’ placé dans la collection de minéralogie du Jardin du Roi, est une espèce caractérisée chimiquentent par l'expression . CS" +MnS' qui n'appartient qu’à Ini, et par la cou- ( 418 ) leur presque blanche qui indique l’état de première oxt-: dation du manganèse. Nous la désignons par le nom: de - BusramirEe, qui rappelle le minéralogiste-de. Mexico qui nous l’a fait connaître. . Ce minerai est accompagné. de quartz Mali qui re- couvre ses nodules en petits cristaux , et.de manganèse métalloïde qui est en petits me. au centre de ces nodules. M. Bustamente l'avait d’abord remarqué dans la col- «lection de l'Ecole des mines de Mexico. Il l’a reçu ensuite des mains de M. Moral , élève des mines, qui en avait extrait de beaux morceaux de Réal de Minas de Fetela, de Jonotla dans l’intendance de Puebla au Mexique, Recnercnes sur les Plantes trouvées dans les: ! tombeaux égyptiens par M. Passalacqua ; 1 Par M. Kuwrs. Les fruits et les fragmens de plantes trouvés dans les tombeaux de l’ancienne Égypte appartiennent presque) . tous à des végétaux que l’on rencontre encore aujour-: d'hui dans ces contrées. La; comparaïson la plus scru-) - puleuse des plantes analogues nem’a laissé entrevoirau-\ cune différence. Il me paraît par conséquent prouvé que la végétation de ces deux époques est parfaitement iden- tique , et qué depuis tant de ‘siècles es’ plañtes n'ont! éprouvé aucun changement sensiblé dans Jeur forme ét dans leur structure. Si je n'ài pu rapporter à leurs és- ( 419 ) pèces deux:ou trois deices objeté,:1l faut èn aécuser la cohnaissante incomplète que nous avons jusqu'ici des famillés she appartiennent ces végétaux. 9% 99 3. MONOGOTYLÉDONS. GRAMINÉES.. r. Tritioum vulgare Wild. — Blé. | Mt fruits d’un Re Prunâtre. OPEN l'E , )1 | CYPÉRAGÉES. À | | 2, Cyperus esculentus Linn.… | Les bulbes (tubera ovata ; zonis imbricatis ), séparées | ou réunies deux à deux ou trois à trois par des fibres ra- dicales. TES LA 3. Cyperus Papyrus Linn, - — RCREIEE et Byblos des anciens. Des tiges de six dids de Lines avec des ombelles de fleurs d'une dis conservation. Lénée. id ) | PE MRALMIERS. : C2 trs 10 VPPONCL'NIC NE CT) € 17] 4. Phatsies FTP En _— »Délile', Descri CRE d'Égypte rt. ‘624 Dattieris DORE el "Des fruits! Here" not. cuil Li l'ENQ 4 10 4} E Cire T hebaica Delile. Des nl Li pd .des Arabes. ab * Des fruits entiers: NYIMrTArEe (Ho) | 6. Areca? Passalacque. stage Pi Les graines marbrées , creuses au centre , et le petit. moule de l'embryon à l’une des extrémités ne me per- mettent pas de douter que ce fruit n’appartienne à un Palmier, et probablement à une espèce d’Areca encore inconnue aux botanistes. Nous ne connaissons jusqu'à présent que très-imparfaitement cette famille, surtout pour les fruits. DICOTYLÉDONS. JASMINÉES. | 7. Olea Europæ Linn. — Olivier. Une branche avec des feuilles. SOLAR ÉES, 8. Physalis somnifera Linn. Des graines détachées. (Elles sroviennetit de la col- lection de M. Caillaud , et m'ont été communiquées par M. Jomard.) .” ÉBÉNACÉES. 9. Diospyros..... — Espèce de Placqueminier. Des fruits et des graines séparées. J'ai distingué parfaitement bien l'embryon. Je suis sûr du genre ; mais comme il est très-nombreux en espèces dont nous ne connaissons pas toujours les fruits , je laisse encore le nom spécifique en blanc. Est-ce l'Em- bryopteris glutinosa de unes de (tab. 70), ou ‘le Diospyros Lotus ? ? | ru Chi) 10 Mimusops Élengi Linn, . Des fruits entiers. sav bR 0 55 saréis 1 C . M. Jomard m'avait déjà communiqué des fruits de ceue plante » qui étaient si bien conservés, que j'ai pu % voir l'organisation de Ja graine. | DO TS, D 456 OMBELLIFÈRES, Caucalidi Anthrisco aflinis ? La petite branche que M. Passalacqua m'avait com- muniquée, n’a pas supporté le transport chez moi ; elle est tombée en poussière. La détermination est faite seu- lement de mémoire. _ ORANGERS. . Citrus Aurantium Linn. V'arietas fructu amaro. — Orange amère. Un fruit unique; comme il ne m'était pas permis de le couper, il me reste encore quelque doute sur l’exac- titude de cette détermination. Il sérait pourtant à désirer que l’on puisse lever les doutes sur cet objet. D'après les rechérches de Gallesio, les Romains ne connaissaient pas l’oranger ; il a été introduit en Italie au commence- ment du quinzièmé siècle par les Génois, sans doute de Bassora et de la Syrie. On a cru même jusqu'ici que c'étaient les Arabes qui avaient introduit l'oranger et d’autres Agrumi en Egypte et en Éthiopie: 2 13. ‘Bälanites ægyptiaca Delile. Æg. , 28,7 Hire 2H99022 ! nia Hé Linn. . Myrobolanus: Chebulus 1 Ves:i . où : Au ssù À Ling. | ue” [D | Si ne noyaux et des fruits entiers. Le premiers , d une VUS so 28 (422) dureté extrême , sont tous percés d’un trou au-dessous de leur moitié. La coupe transversale du noyau présente également sur les cinq angles les petits points que l’on remarque dans le fruit récent. La graine est réduite à une espèce de membrane qui tapisse les parois de la loge. AMPELIDÉES. 14. Witis vinifera Linn. VWarietas monopyrena. — Chasselat. Baies très-bien couservées. MYRTACÉES. 15. Punica Granatum Linn. — Grenadier. Des fruits entiers. LÉGUMINEUSES. 16. Mimosa farnesiana Linn. Des têtes de fleurs réunies en chapelet (communi- quées par M. Jomard ). EUPHORBIACÉES. 19. Ricinus communis Linn. — Ricin. Des graines. Nous en avions reçu précédemment par M. Jomard ;. qui étaient si bien conservées , que nous avons tenté des expériences de germination avec du chlore, mais infructueusement. ON OT ET ( 425.) URTICÉES. 18. Ficus Sycomorus Linn.—Sycomore.—Ficus Pha- raonis de Cammerarius. J'en ai vu une feuille très-bien conservée , mais qui pendant le trajet chez moi est tombée en poussière. C’est le bois de cet arbre dont on faisait dans l’ancienne Égypte les cercueils des momies et d’autres meubles. CUCURBITACÉES. 19. Cucurbita.... Des graines d’une cucurbitacée. Elles n’appartiennent ni à la courge , ni au concombre , ni au melon ; je me propose de continuer mes recherches pour déterminer l'espèce. CONIFÈRES, 20. Juniperus Phæœnicea Linn. — Génévrier de Phœ- _ nicie, Des fruits parfaitement bien conservés à cinq (?) petits noyaux. Je suis sûr de cette détermination , car j'ai pu voir l’organisation des graines. Exrrair du Rapport de M. Vnxermé sur le mou- vement de la population dans la wille de Paris. , La connaissance des causes qui influent le plus puis- samment sur la durée moyenne de la vie de l'homme, ( 424 ) et sur la propagation de son espèce , est du plus grand intérêt , non-seulement en économie politique ét en mé- decine, mais aussi en physiologie ; el rien ne paraît devoir jeter plus de jour sur ce sujet que les recherches de statistique. Nous croyons donc ne pas nous éloigner du but de ce journal, en mettant sous les yeux de nos lecteurs les résultats principaux que fournissent à cet égard les tableaux relatifs au mouvement de la popu- lation de Paris, présentés à l’Académie royale de Mé- decine par M. Villot , déjà si avantageusement connu par ses propres recherches et par l’obligeance extrème avec laquelle il niet à la disposition de tous ceux qui s'occupent. de statistique les matériaux précieux ras- semblés dans, le bureau dont il est le-chef. Pour mon- trer tout le parti que l’on peut tirer de cette série de tableaux authentiques , considérés sous le point de vue qui nous occupe ici, notre tâche sera bien facile ; car il nous suflira de donner l'analyse du rapport fait par M. Villermé au nom d'une commission composée de MM. Jacquemin, ; Desmarest ; : Fourier ; Esquirol , Yvan , Degeneties et lui , et chargée par l’Académie de Médecine de l’examen des documens en question. La première partie de ce travail a rapport à la mortalité. Pour étudier avec fruit les circonstances qui paraissent agir sur la durée de la vie de l’homme, et pour arriver à uné connaissance approximative du degré d'influence que chacune d elles exerce , il ne fallait pas comparer les proportions de décès dans les lieux tels que les grandes villes et les campagnes où les difié- rénces ‘dans les localités les : mœurs, elc. sont si i grandes et si ‘nombreuses, que l'on ne pourrait que difficilement ( 425 ) démêler les causes qui déterminent plus spécialement _ les variations que l’on observerait dans la mortalité. Il fallait au contraire comparer entre elles des populations placées à-peu-près dans les mêmes conditions générales , mais qui préséntent cepéndant quelques différences im- portantes et bien tranchées. ‘C’est effectivement ‘ce que MM. Villot et Villermé ont fait en examinant com- parativement la proportion des décès dans les douze ar- rondissemens de la ville de Paris. Rapportée à la population telle que celle-ci a été trou- vée par le dernier recensement ; en 1817, la proportion moyenne annuelle des décès à domicile a été pour les cinq années que DRE lé travail de M. Villot, savoir : Arrondipsens: ee Quartiers, «1 Proportion. A 1 sur Dans le 2°. Chaussée-d Ft | Palais-Royal, W Feydeau, etfaub. Montmartre. 62 habitans. .3°. Montmartre, faub. A FER 11e Saint-Eustache et du Mail... 1er, * Roule, Champs-Elysées , sta __ Vendôme et Tuileries... ... 58 4°.Saint-Honoré, du Louvre, des | Marchés et de la Banque..... 58 6°. Porte St.-Denis, St.-Martin-des- Champs, des Lombards et du es dy er sk em Rte 54 5°, Faubourg St.-Denis, Porte St.- Martin , Bonne-Nouvelle et Montorgueil.::.:..1..:.4:. 93 (426) Arrondissemens. | Quartiers i Proportions. | 1 sur 7°. Sainte-Avoie, Mont-de-Piété , … Marché St.-Jean et des Arcis. 52 11°. Luxembourg, Ecole de Méde- cine, Sorbonne et Palais de Justice. ......,.. FA DR UE 5x 10°. Monnaie , St. - Thomas -d’'A- quin , Invalides et faub. St.- Command 5o 9°. IleSt. Louis, Hôtel- de-Ville, Cité et Arsenal... :. Li netirrn dis 5 8°. St.-Antoine, Quinze-Vingts, Marais et Popincourt........ 43 19€, Jardin du Roi ; St.-Marcel ; St.- Jacques et Observatoire. .... 43 Et dans fout Paris. DESSEE sr (0 Pour s'assurer que des différences si grandes entre la mortalité des divers arrondissemens ne dépendaient pas de quelque cause accidentelle |, M. Villermé a examiné séparément les résultats de chaque année , et a reconnu qu’elles se réproduisént tous les'ans , comme le prouve le tableau suivant. (x) Ces proportions ont été calculées par M, Villot lui-même, (427 ) Décès à domicile rapportés à la population de 1817, dans chacun des douze arrondissemens. | . | En 1817, | En 1818. | En 1819, | En 1820, | En 18ai, ARROND | rsur.,.| rsur….. | x sur, 1 sur... t sur... babitans | habitans. | habitaus. | habitaus, | habitans. 1%, | 66. 05 À 63.45 | 55. 58 | 58.,00 |50.83(1) 2°. 64. 21 | 63. 03 | 62. 36 | 62. 91 | 59. 31 3°: 67. o4 | 59. 07 | 57. 80 | 56. 95 | 61. 24 bu 54. 38 |,59. 30 | 59.08 | 56. 34 be, 60. 11 | 49. 64 | 51. 91 | 55. 6 51. 29 100.1 Br. 85 | 52. 26 _ 56. 61 | 52. 09 | 50. 66 | 51. 80 | 47.46 ge. 45. 97 | 45. 83 | 41. 56. # 48 36. 4 9°. | 45. 27 % Go à 25 | 45..07 | 39. 10°. 57. 54 | 48. 6r | 44: 64 | 50. 03 | 49. 2 11° 52. 54 | 52. 31 |:49. 32 | 55. 26 | 48. à 12°. 46. 90 | 41. 67 | 43. 71 | 42. 85 | 38: 96 « Ainsi l’action de causes constantes qui agissent toujours dans Je même sens , et l’emportent sur les causes d’irrégularité , ditlerapporteur , est trop évidente ici «pour qu'on puisse se refuser à l’admettre. Quelles sont donc les causes qui sembleut assigner à chaque quar- tier de Paris un degré particulier de salubrité , qui font que dans tel arrondissement il ne meurt à domicile à terme moÿen annuel , qu'un 62° des habitans, ‘ tandis que dans tel autre arrondissement il en meurt jusqu’à un 43% ? « L'éloignement ou le voisinage de la Seine doit-il être compté au nombre de ces causes ? (1) La moyenne proportionnelle des cinq années donne ici plutôt 59 que 58. ( 428 ) « D'une part; les arrondissemens les plus éloignés du fleuve, les 2°, 3°, 5° tout entiers , et le 8° pour la presque totalité de sa population, nous offrent, les 2° et:3°, le minimum des décès ; le 5°, une mortalité à- peu-près moyenne; et le 8° , la plus forte mortalité. D'une autre part, Les 4° et 9° arrondissemens, et le 10°, dont la plus grande partie occupe les bords de Ta rivière, nous présentent : le 4°, très-peu de décès; le 9°, un nombre très-considérable , et le 10°, une mor- talité à très-peu-près moyenne. Les autres arrondisse- mens n'ont point, par rapport à la Seine , de situation bien déterminée. ! ) «Ainsi : V éloignement ou le rapprochement du Bou n'a pas, sur Ja: mortalité dans Paris , une‘influence qui soit sensible ; du moins lorsqu on compare entre eux les arrondissemens entiers. | « La nature:du sol ,: son abaïssement à l'est et à l’ouest , où vers l’éntrée et la sortie de la Seine, és hauteurs qui limitent Paris au nord et an midi , l’ex- -position particulière à certains quartiers, les eaux di- verses dont on! fait usige, en un mot , toutes les cir- constances qui peuvent modifier en quelque chose le climat général de la ville dans une de ses parties ; y apportent-elles , ainsi qu’on l’a tant de fois affirmé , des différénces dans la mortalité ? | | « À l'exception des Champs-Elysées ; des parties éloï- gnées des faubourgs et des jardins ; le sol de Paris est. partout ou presqüe partout formé ; à sa surface, dure “croûte plus-ou “moins ÿ sys de débris de démolition , dé térrés rapportées } ‘qu’un pavé récouvi'e encore enire les maisons. Conséquemment on ne peut attribuer à la * * ( 429 ) maturé différente du sol de tel ou tel arrondissement , une influence particulière (r). .« Si l’abaissement du: sol vers l'entrée et la sortie de la Seine , ou le long du cours et à une certaine distance de ce fleuve, a une influence réelle sur la mortalité , lle n’est pas appréciable. Les résultats des 1°, 4°, 7°, 9°: et 10° arrondissemens , dont le sol est le plus bas, -en offrent la preuve. « Il en-est de même des quartiers les plus élevés , car le minimum des décèsa lieu dans le 2° arrondissement, et leur maximum dans le 12°. | ; : d'L'étroitesse de la plupart des rues, fe sinuosités et la hauteur des maisons, font qu'il n’y à point véri- tablement d’aspect bien dominant pour les habitations. Toutefois ;les jardins multipliés du 8° arrondissement, la largeur , la :direction de ses rues principales, font que les vents d’Est y arrivent avec violence , et que les logemens y reçoivent plus que dans les autres quartiers les rayons du: soleil. levant. Or une pareille exposition passé assez généralement pour être la plus salubre, et pourtant: c’est le 8° arrondissement qui, avec le 12°, mous offre le maximum des décès. D'une autre part, lexposition au couchant est regardée comme li moins * (x) On le péut d'autant moins que ce sol exploré dans une foule d’en- droits n’a montré jusqu'ici des restes ou dépôts de voieries que daus les lieux actuellement pavés où il existe une croûte de terres rapportées et de débris de démolition, épaisse au moins de cinq pieds : telles sont, r la rive ganche de la Seine, la butte Saint- Hyacinihe, et sur la rive vi les buttes des Moulins, Notfé-Damé-de-Bonne-Nouvelle , et de rue Meslée, ( Renscignemens communiqu espar D. GinanD ; ingé- ñieur en chef des ponts-et-chaussées du département de la Seine. ) (43) favorable, et les 1°* et 10° arrondissemens qui la pré- sentent plus que tous les autres, ont; l'un une très- faible mortalité , et l’autre une mortalité à-peu-près moyenne. METT « Ce que nous venons de dire prouve que si les vents d'Est ou d'Ouest, qui seprécipitent sans presque rencontrer d'obstacles dans les rues principales des 1°°,. 9° et 10° arrondissemens, ont l’inflwencé qu'on leur attribue sur la santé, d’autres causes agissent en. sens inverse et ne permettent pas de,la reconnaître. Ilien est de mème, pour le reste de Paris , de l'influence de tous Jes rhumbs de vents, dont les courans sont d’ailleurs réfléchis ou brisés par les maisons : ce n’est gnères que sur les quais qui bordent la Seine, qu’on les sent bien, c'est-à-dire, dans és quartiers où nous avons reconnu et une très-forte et.une très-faible mortalité: « Beaucoup de rues principales de Paris étant à-peu- près parallèles à Ja Seine, ou bien; au contraire, per- pendiculaires au cours de ce fleuve , ‘on pourrait pen- ser que ces deux directions «croisées des.courans :atmos- phériques , ontune heureuse influence sur a santé d'un grand nombre d’habitaris ; mais aucune:observation ne: Ja encore montré, que nous sachions du-moiïns ; et il n'est pas mieux prouvé, malgré mainte assertion , que les montagnes de Belleville et de Montmartre seu | salutaires aux habitans dés quartiers qu elles préservent de l’impétuosité des vents du Nord. Nous ajoutons mème que l'influence des vents infects qui passaient sur la voierie de Montfaucon , ayant qu’on ne l’éloignät.,, ne parait pas avoir été fâcheuse pour les quartiers de Paris les plus voisins de cetie voierie , et où ils soufllaient le (431) plus souvent; car ces quartiers sont ceux des 3°, 5° ct 6° ARRETE (1): « Nous ne dééouvrons done pas, dans là disposition des lieux et dans les circonstances météorologiques, les causes des différences que présente la moftalité dans les divers arrondissemens de Paris. Voyons s’il n’en existe point dans les eaux à l'usage des habitans. « Ces eaux sont fournies par la Seine , par l'aqueduc d’Areueil, par’ le “canal de l'Oureq, et par les sources de Belleville , dé Ménilmontant et dés Prés-Saint-Ger- vais. Lés dernières , qui sont les plus chargées de sels et passeñt pour être les ‘moitis bonnes , alimentent une “partie des 3®, 5° ét 6° arrondissemens. Vicrinent ensuite, par la guabé dés "sels , les eau du’canal de l'Ouregq, jusqu'à présent composées seulement de celles de la Beu- vronne , rétniés aux ruisseaux d’Arneuse , de Sevran , et à plusieurs sources , qui se distribuent aux 3°, 5°, 6°, 8° et 9° arrondisseméns ; puis les eaux d’Arcueil , qi sont très-estiméés , qui l'étaiént davantage autrefois , et qué des conduits Adam: gs sé trois artondissemens 10 L 110 A1 ' } ! j'i : {r) Les rapports SERIE 7 si en épposition avec tout ce qui est publié , que nous avons signalés ici relativement. à la mortalité, sont d’accord avec des observations faites en grand dans ces dernières an- nées. Ces observations sont celles de M. Parent-Duchâtelet , sur les égoûtiers ‘ ‘et surtout celles, éncore inédites, communiquées au rap- porteur, que MM, Huzard, Darcet et lé même M. Parent-Duchâtelet viennent de fairen société sur la voierié de Montfaucon , et desquelles il résulte non-sealement que les ouvriers qui y sont employés dans les clos d’ écarrissage. n’ont rien à envier aux autres artisans pour la santé , mais encore que “les habitans des maisons les plus voisines de leurs ateliers, qui en sént le plus incommodés par Podeur, jouissent également d’une très-bonne santé. É. "4 V, (432%) de la rive gauche de la Seine , mais surtout aux 12° et 11°. Enfin, l'eau de la Seine, la plus légère , la plus pure et la meilleure, alimente tout le voisinage de cette LL rivière, et l’on peut dire les trois-quarts de Paris, aux extrémités les plus éloignées duquel elle est distribuée au moyen de tuyaux , ou transportée dans des tonneaux. On ne trouve donc pas dans les eaux la cause des différences qui nous occupent. y « L'opinion générale est que plus une population est dense, plus sa mortalité est forte ; et cette opinion est fondée sur l'observation que les décès sont proportionnel- lement plus nombreux dans les grandes villes que dans les petites , et dans les petites villes.que dans les cam- pagnes. On en a conclu que l’agglomération des maïsons, l’étroitesse des rues , sont des causes d’insalubrité:; et que les hommes corrompent mutuellement l'air qu'ils res- pir ent. ». r D'après les documens communiqués à: M. Villermé dans les bureaux de la préfecture du département de la Seine, et qui sont le résumé des opérations du cadastre dans chacun des douze arrondissemens de Paris , on voit 4jue la surface. oconpée par les bâtimens, rapportéeà celle ‘'qu'occupent les rues ; les places , les jardinset autres terreins , est dans les proportions suivantes : Pour le 5°. arrondissement. ... les 0,46 du territoire. Le 8°.:. 20,46: Le 9° 0,60. Le rot: 250,535 Le: 6 1086 Le 3°..:...0,55.:.’ Le 12°..0,64 Le: rats: cab0. 5 De af soon? Le x: 30845 Lesou-08a Le 4: 0.59 PERTLATS (433) En rapprochant de la mortalité des arrondissemens correspondans ces proportions qui représentent le degré d'agglomération des maisons , on voit que dans l'état actuel de Paris, au moins, la largeur des rues, les places, les jardins et les plantations n’exercent point dans plusieurs quartiers une influence salutaire aussi marquée qu’on le croit généralement. En effet , des ar- rondissemens qui ont le plus de décès figurent parmi ceux dont les rues, les jardins et les places sont les plus étendus et vice vers4. M. Villermé en conclut que, sans regarder comme dénuée de tout fondement l'opinion née des découvertes de Priestley , d’Ingenhousz et de Senne- bier , que la végétation épure l’asmosphère par l’exhala- tion du gaz oxigène , on doit regarder comme ayant été singulièrement exagérée l'influence du voisinage des arbres et des autres plantes. Sur ce point, nous ne par- tageons pas entièrement les idées de M. Villermé; car il est bien possible que dans les localités en question les causes puissantes de mortalité dont nous parlerons bien- tôt masquent les effets de l'action bienfaisante des plan- talions , etc. , sans que pour cela cette influence salu- taire soit aussi faible que M. Villermé parait le er oire. Le tableau suivañt montre les rapports de la popu- lation avec la seule superficie du sol « qui est occupée par les bàtimens et cours, en faisant abstraction des rues # ane o , Jardins, etc. (x): | 1 7 HF 11)! 82: (LL y (1) La ait et la'sutface d'après lesquelles on a établi cés rdp- ports , ‘sont également celles.de 1817. Nous avons cowipris dans la. po® pulation , les militaires , les gens logés dans les hôtels garnis.et chez les logeurs , les malheureux détenus dans les prisons, et les pauvres des hôspices , mais non des Hôpitaux. s (454), © Superficie moyenue du sol Arrondissemens. qu'occupe chaque individo, exprimée en mètres carrés, Dans le 1°7,.....64 = APTE | ETS 8.440 <= 9°......16 42 12%....,.36 2° 3%, 5. «410 7e 10°... 302 6°...:.,12 7 2,)..0.20 #2 Dans ss 10 2 LL. pre DE 27 Hossses 6 « Six mètres et demi ou environ, terme moyen , pour la place de chaque individu d’une population de plus de 46,000 habitans, quel encombrement cela ne suppose- t-il pas, dit M. Villermé, dans les logemens des pauvres qui habitent le 4° arrondissement , surtout lorsqu'on sait que sur 100 locations il ÿ en a 72 de gens riches ou plus ou moins aisés qui occupént tous ou presque tous un plus grand espace ? « Si nous faisions entrer dans nos calculs la considé- ration des étages , nous trouverions que chaque habitant répond dans tous les arrondissemens à une bien plus grande surface que celle que nous avons reconnue ; mais _alors il faudrait compter jusqu’à 3, 4 , et même 5 et 6 individus logés l’un dessus fautre lorsqu'on s’avance vers le centre de Paris. | « En rapprochant la mortalité à domicile de l’espace accordé à chaque individu , nous voyons que la propor- tion moyenne annuelle des décès est de 1 sur 51 + dans les arrondissemens où l’espace dont il s’agit est le plus grand , et sur 53 ! dans les autres arrondissemens. Enfin nous voyons aux deux extrémités du tableau de la su- L L (435) nesfalé du sol qui répond au logement d'un habitant , deux arrondissemens où la mortalité à domicile est la même , et, parmi les trois arrondissemens qui offrent cette superficie la plus considérable , les 8° er 12°, qui. sont ceux où l’on observe le maximum des décès. | « Certes , on n'aurait point prévu de pareils résultats. On doit en conclure que si l’agglomération de la popu- lation augmente sensiblement la mortalité , c’est , comme le prouve d’ailleurs l'exemple des équipages des navires , seulement dans certaines conditions. « La propreté ou la malpropreté, les vêtemens, les alimens, les boissons , etc. , sont d’autres conditions dont il nous importerait beaucoup de connaître l’iu- _fluence, et qui , suivant qu'elles sont bonnes ou mau- vaises , doivent contribuer certainement à entretenir la vie ou bien à l’abréger. Rien ne semble plus difficile que d'avoir sur toutes ces circonstances des données compa- ratives , sinon exactes , du moins approchées de l’exac- titude, dans tous lés arrondissemens. Néanmoins on pos- sède des documens positifs qui indiquent le degré soumis au calcul de toutes les conditions dont il s’agit. Ces do- cumens , publiés par l’administration , ramènent à 100 toutes les locations de chaque arrondissement , et font voir combien , sur ce nombre, il y en a qui ne paient aucun impôt , combien sont imposées à la seule contri- bution personnelle , et combien à la patente (1). Les lo- cations non imposées représentent les pauvres , et les autres les gens plus ou moins aisés. Le rapport des pre- mières aux secondes a pour corollaire la richesse relative ee. Ÿ (x) Voyez Recherches statistiques sur Paris , tome à , Tabl. n°. 102. + + a. . des habitans des douze arrondissemens pris chacun en masse ; ét comme en définitive la nourriture , le vêtez ment , la propreté , sont en raison de la fortune , celle- ci les représente assez fidèlement. Or, si nous rappro- chons de la proportion des locations non imposées ou des locations tenues par les familles pauvres , les résul- tats qui se sont offerts à M. Villot par Ja recherche SA; décès à domicile , nous trouvons : R 4 Le ._ Arrondissemens. Locat, non imposées. Décès à domicile. Dans le »°.... RENE 1 sur 62 habitans. Peru AO NE ORALE ee, 00 | D ane VOTRE ea LE oi LORS OISE A LRO PR ARS DA ère 2 OP A 02 pére Eine Ce à OE D Re TRS Dhs QD v0 à à ini Vrai DS Dane nn Ode move pee DR DD. OU Une de D ; Q°+... 0,31... ..... AA D de OR rabat died Dir A As OUR ue à LS AS « Un résultat bien remarquable de cet ordre des ar rondissemens d’après l'accroissement du nombre de leurs locations non imposées ; c'est-à-dire de leurs pauvres; c'est qu’ils se rangent très-sensiblement aussi à la snité l’un de l’autre , à une seule exception près fournie: par le 11° Ad A 9 dans l’ordre suivant Bi sin Ja mortalité s'accroît (1).: jo) (1) Je ne saurais assigner avec certitude toutes les causes de l’excep- # MAC (437) = « Done la richesse, l’aisance , la misère sont, pour les habitans des divers arrondissemens de Paris , par les conditions dans lesquelles elles les placent , les princi- pales causes (nous ne disons pas les causes uniques) auxquelles il faut attribuer les grandes différences que l’on remarque dans la mortalité. » M. Villermé établit ensuite une distinction très-juste entre la richesée industrielle et celle qui est improduc- üve , et cherche à savoir si elles ont une influence éga- : lement heureuse sur la durée de la vie. En comparant la proportion des décès à domicile , avec celle des locations ‘imposées à la seule contribution personnelle ; et celle des locations imposées à une patente de plus de 30 fr. À ila trouvé que dans les six arrondissemens où l’on tion dont il s’agit, mais je sais qué beaucoup de personnes, qui sont dans le déclin de la vie, abandonnent les autres quartiers pour se re- tirer dans ceux de l’Ecole de Médecine, de la Sorbonne , mais plus encore dans celui du Luxembourg , où elles forment plusieurs commu- pautés ; et je trouve , en jetant les yeux sur le tablean N°:5, du pre- | mier volume des Recherches statistiques sur Paris, que le onzième ar- roudlissement est, des douze en lesquels se divise la ville , celui qui offre À très-sensiblement la plus forte proportion d’hebitans âgés de plus de cinquante ans , et surtout d’habitans âgés de plus de soixante ans. Le contraire se remarque justement dans les trois premiers arrondissemens, ce qui expliqnerait aussi en partie pourquoi là mortalité y est compara- tivemenit si faible. Ajoutons que dans le onzième arrondissement | le petit nombre des naissances (voyez-en le tableau plus loin ) appuie ce que je viens de dire, Ajoutons encore que le petit ombre des enfans au- dessous de cinq aus qu’on garde dans cette capitale , et la grande quan- tité des étrangers qui ÿ arrivent dans la vigueur de la vie , pour retour- ner chez eux après un certain nombre d’années , font que la salubrité générale de Paris est réellement moins grande que ne l'indique la pro- portion des décès. A VILL. 29 ( 438 ) compte le plus d’habitans qui vivent-de leurs seuls reve- nus , la mortalité annuelle à domicile est de 1 sur 52 ?, tandis que dans les six arrondissemens où il y a le plus de commerce et de négoce , elle est der sur 59122 Il par railrait donc qu’à Paris la haute industrie ei le haut com- merce servent mieux la santé publique ion Ja dy improductive. 4 M. Vilot a déterminé aussi les décès des aire sexes , en lés rapportant au nombre des individus de chacun lors du recensement. Les résultats de cette id de son tra- ‘vail sont : | sil | 1°, Que, étré tout Paris, sur 100 no on en comptait 46 + Je nin , et que sur 100 décès à donleilé , E " en a eu 47 aux dépens du premier sexe , et 53 aux dépens du second. 29. Que dans les 1°°, 4°, 5°, 9° et 12° arrondisse- mens , les rapports des sexes ont été les mêmes pour les décès que pour la prpualon 30, Que dans les 2°, 3°, 8°, 10°, et 11° arrondisse- mens , il est mort nn tr plus d’ hommes, que de femmes , surtout dans le 2°. 4°, Et que dans les’ 6° et 7° arrondissemens , il est mort proportionnéllement plus de femmes que d'hommes. © M. Villot examine ensuite les décès dans les hospices “et hôpitaux civils, et établit leurs proportions entre les douze arrondissemens d’après le nombre des indigens qui , à V époque du recensement, étaient dans ces asyles, et d'après le nombre des décès qui y ont eu lieu pendant les années 1817 , 1818 , 1819, 1820 et 1821. Faute de documiéns plus complets à cet égard , il est obligé de faire deux suppositions : la première , que la proportion (4%) pour laquelle chaque arrondissement concourait à là po- pulation des hôpitaux et hospices’ à l’époque ‘indiquée , n’a point varié ou n'a subi que des variations qui se compensent ; et la deuxième , que les décès qui ont eu _ lieu dans ces asyles ont été en définitive pour chaque ar- rondissement , en raison du: nombre des malades qu’il leur a fournis. - En: admettant-ces deux suppositions , et en réunissant les décès -des hospices : et hôpitaux civils aux décès à domicile ; il a trouvé pour mortalité totale BORMES TN 7 ROIS NE CSSS GES hs | FES SN EN RE RES A ». 43 | M nee Minc aget 148 10, + LA. OU ET SES SN 35 à à LOI NAT EME UT: 38 OR NE GERS 7 RER 34 1 Ed cc an de eh Dia nd 33 on À ESS ÉEr PNEE SCE GE dl BITES détente 25 F4 PANNE LATE + 25 Fate N} SON AAONPEANEE PSS LUI °4 Pour les douze arrondissemens réunis... 32 <= Ainsi donc , de quelque manière que l’on s’y prenne , un résultat surgit toujours : c’est que la mortalité dans les divers arrondissemens de Paris , est , en général , En raison inverse de l’aisance de leurs habitans. La se- eonde partie du travail de M. Villot à rapport aux nais- Re ( 440 ) sances. Pour la période de 1815 à 1822, les naissances à domicile moyennes annuelles ont été : Dans le 1°" arrondissement... de x sur 38 habitans. PURE RUE VE TRE Eu ARE PRES à Din one sind soienitienimale til 8 a RIRE SAR ACT COR RUE Trrssssesesse esse. 34 à RAS ANR ee) SL AE OR Rae à DUR UN RC MERE 34 FL: RMC PA VE TOR Se Le. DR EEE LRU LU AE CRE R MENt 42 12°. ........... a'prepatens .'.". 29 Dans tous les arrondissemens réunis... 34 Nous voyons donc que les naissances sont proportion- nellement les plus nombreuses dans ceux où il y a peu de gens qüi paient la seule contribution personnelle, et dans ceux où la mortalité est très-forte. Et si l’on ajoute les naissances qui ont eu lieu à la mai- sou d’accouchemens , la proportion a été pour la capitale entière, en supposant que ces naissances appartenaient toutes à la population de Paris, de 1 sur 28 habitans. Mais nous devons faire remarquer que la population s’est toujours accrue depuis le dernier recensement , de telle sorte que le rapport indiqué est un peu trop fort. La même observation BAPPHAUE aux décès. Le. rapport moyen général des naissances à la PepHaIoR a été pour D. CN Ja France entière pendant les cinq mêmes années comme 1'est à gr , près de 32. | Les naissances des garçons pH MER à celles des filles ont été comme 16 est à 15 “=, et cette proportion se montre à très-peu près la même pour les naissances à do- micile des douze arrondissemens : du moins dans aucun on ne re Fos de 15 -£ moins de 14 -= contre 16 de garçons. Ce rapport est égal à celui qui a été trouvé pour toute la France. , La proportion des enfans morts-nés , tant à domicile qu'à la maison d'accouchement , a été de 56 sur mille naissances , et le nombre des garçons morts-nés est plus fortque celui des filles ( dans le rapport de 62 à 50 } ; cette différence, que l’on a observée partout, a été attribuée en partie à ce que les garçons sont plus gros que les filles. Les mariages ontété pour chaque année, terme moyen : naissances féminiues et Dans le 1°* arrondissement... de 1 sur 102 habitans. a% CRC “ nono vessrs. 108 EUR ET EN PT TU ENV TE TI ENNT 10 Phnés ses ssconees vire 113 PA NU en TS TR | ER PR ETES PS SR 9°. PORTO NET PE TANT 104 10 eressss sense 97 Tlessoossnsssssenees cesse 115 DE at) Lt DH RARE NES 121 Puor les douze arrondissemens. vive. 108. | RUE (C4) Pour la France entière, et pendant les cinq mêmes an- nées , le rapport moyen annuel des mariages à la popula- tion a été comme 1'est à 141, ou à-peu-près. La fécondité des mariages, ou, cé qui ;est la même- chose , le nombre des enfans légitimes qui répond à une union, à été Arrondissemens: \ DADANRL ET dei sun nel à ». 3 Duid oc mpre Mtee1e vie led tite le le; ti ie RS RS RTE ARENA CR INR AR NS Doi ponts cher RIRES HI Bsbaronuentaleite ta dtfesdh + ASSAMERS AU RAA PR PRE dr Dé oismmeaislur use acier) 2s Sr sonunenaribnnrAtbs 660% MOoue pue sp A hie.o à la pitid lente loue F7 = Lhionnies s'ooiu dit ete bail de 2. Mie gas ie del bal oi ab LE Œ M # © © D I y D | RER ee Pour toute la ville, sans distinction des : | RE 2. arrondissemens , de:............... = | Ce tableau fait voir que c’est dans les quartiers pauvres et où l’on compte peu d’habitans imposés à la seule con- tribution personnelle , que la fécondité des mariages est la plus grande (1. | (1) Une fécondité aussi faible que celle des mariages dans Paris, prouve évidemment que les naissances, quoiqu’elles soient plus nom- breuses que les décès ; ne sauräïént entretenir la popalation à son nt- (443) x Pont la France entière, le rapport des mariages aux _enfans légitimes est de 1 à 4 =. Quant à la] partie du travail de MM. Villot et Villermé, sur la proportion relative des enfans naturels aux énfans légitimes , et à la reconnaissance de ces defniérs ; nous nous bornerôns à dire qu’il n’y a aucün rapport bien évident entre le nombre de ces enfans et les causes qui diminuent et augmentent sensiblement la mortalité et les décès , et enfin que c’est dans les quartiers pauvres que l’on voit le plus grand nombre d’enfans illégitimes reconnus par leurs parens. H. M. É. À 7. — veau , encore moins l’accroître : car en supposant , contre l'expérience , que tous les individus d’un certain âge servent à la reproduction , tou- jours est-il certain que de 240 enfans qui naissent , il n’y en a pa 206 , à beaucoup près , qui atteignent l’âge dont il s'agit. C’est même, peut- être , faire une trop grande concession que d’admettre , commie terme moÿen, qu'ils fourniront un jour soixante-dix unions où mariages, Conséquemment , ce sont Les immigrations qui empêchent chaque année la population de diminuer, La stérilité des mariages dans Paris , aucune influence sensible de l'ordreiphysique n’en donnant la raison , prouve encore que cette sté- rilité a sa Cause; au moins principale , dans la volonté des habitans , et il faut reconnaître que c’est principalement dans les quartiers riches où Pareille cause restreint ln fécondité. (444 ) TABLEAU extrait de l'Examèen du mouvement de la population de la ville de Paris , pendant 1817, 1818, 1819, 1820 ct 1821. > _ |. . ; NAISSANCES. S ésatahes on me D 26e EM RA € MARIAGES. DÉCÈS. Nombr moyen Nombr meyenk € annvel d ABRONDISSEMENS. de 1817 | er er AR oups ce np mar Bus [Nombre moyen |Nambr. nr PA à nee Es au jour Jour du recense-T 3 naissances des naissances des uaissances annuel Fee "+ © recunnus P durecensement. ment (1). totales. Do 2: 16 ne. des mariages. à domicile. ss (2). à la naissance. - pere..s.…] 52,4 50,065 1,312 207 1,105 491 859 79 61 AS Pi TUE RESTE NE s.9% + +1 92 2 Le 71 4. US 46,624 46,064 1,41 t 372 : de #4 806 80 13 ARE 56,871 55,546 1,760 451 1,3 91 13e 111 195 MCE re: 72227 2, 190 497 1,69 028 1,346 138 22t : otre 6,245 na 1,624 379 1,244 476 1,074 100 185 pue Pod l hs) del Se) | |. à | 2 ...... 2. 2 s 7 [e] : 16 10e... bn, 134 20,486 1,938 = 1.250 4 à 119 172 Ets « où 1,766 0,051 1,222 207 034 3" 085 * 77 113 A: ess 80,079 G),971 2,443 508 1,937. 78 I »042 124 340 Toraux:: | 713,966 682,059 20,008 4,554 15,472 6,316 13,31 1,22 2, 56 Hôpitaux et Hospices civils. ,............ os... + 4,206 4,206 « « ; PES Prisons, Hôpitaux militaires et Morgue.,|......., Ste dont ed ler d'Ér cfntsul ce en ce 08 Sad Tes ee à Das £a se TorTaux--1-..:...r ... 24,214 8,760 RES « 22,316 1,357 « » (1) Et diminnée de celles des Hospices, Prisons civiles et Établissemens militaires; c’est à elle que sont rapportés les mariages, et les naissance: et décès à domicile, (2) Les morts-nés ne figureut dons le rapport, ni parmi les naissances ; ni parmi les décès. / ( 445 ) ocôte | ocçthc | o6g‘8 10996 | oc‘gi’ 96'pç1 Litet9 eee: 89"6ÿe 6lg‘c sat ÿqi‘£ 19€ og‘? « “Gr 098 Li 96 cg “co 1"! ga LGtie Lite Lçic o1‘9p £G'G As ob‘c cç‘60z tusssssit 106°T LEA LA ‘6 goct ch'ig bc‘gc « ‘obt cotFGc Go‘£cc Ter 401 L'& cib'ÿc c14'8 991 O1‘ 1 66 S 1L40L Hégri ces 6 oç1* Ë zhice PAT A [AL d oç'Oce nt 0}‘66 86‘e6c gus) 59 eve. 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Elles oht été en oûtre, depuis ces dernières années, l'obj et des récherches de plusieurs anatomistes , notamment de MM. T'iedé- mann (1), Cloquet (2), Rudolphi (3), et Desmou- lêns (4) , qui les ont décrites en partie plus exactement , et en partie ont cherché diversement à les réduire les uhes aux autres. Quelques-unes d’entr’elles avaient déjà été décrites plus ou moins complètement par des obser- ‘ vateurs antérieurs , tels que Charas (5), Redi (6), Ranby (3), Fontana (8), Russel (9), et M. Cuvier (x0) ; niais comme il règne peu d'accord entre les rapports (1). Uber die Speicheldrusen der Son: Muachner Denkschrif- tén 1813, p. 25. (2) Sur les voies lacrymales des Serpens. Mém. du Muséum d’hist. nat. , tom. vi1, p. 62. (3) Seifert : Spicilegia adénologica. Berol. 1823. (4) Sur de système nerveux de l’appar eil lcrmeid des Serpens. Ma: gendie , Journal de Physiol. , t. 19 ,p. 274 et suiv. (5) Anat. de la Vipère. Mém. de l’Acad. , 1666-09, t, 151, part. 2, pag. 209. Nouvelles expériences sur la Vipère, Paris , 1670. (6) Osservazioni intorno alle Vipere, Opp. Napoli , 1778, t. 1x. (7) On the poisonous apparatus of the Rattle-Snake, Phil. Trans., no 401,p.377 (8) Sur le venin de la Vipère,t. 1. ° (9) An account of Indian Serpents, 1796. (10) Anatomie comparée , t, 111,, p.224. RE … (447 anciens et plus récens.. j'ai soumis cet objet. à un nou- vel examen , dont j'offre. ici le résultat , en th égard aux travaux antérieurs, 1°. Il y a à la tète des serpéns cinq paires de des qui à la vérité ne se rencontrent pas dans toutes les espèces , amais cependant dans plusieurs à la fois. : Parmi ces glandes; la plus constante est une glande petite , allongée et arrondie, fort dure, lisse , dé- pourvue de lobes distincts , située à peu de distance de la peau , très- près de l’extrémité antérieure de Ja sur- face inférieure de la bouche , peu éloignée de la ligne médiane , et s’ouvrant tout-à-fait antérieurement à côté de l'ouverture de la gaîne de la langue. C’est avec juste raison qu'on peut comparer celle-ci avec la g/ande sub- linguale des autres animaux. Le seul auteur, qui en fasse mention, M. Cuvier l'a vue dans les amphisbènes , où elle est la plus volumineuse, ‘en proportion ; mais ni lui, ni aucun autre auteur n’en font mention dans les autres serpens , quoiqu’elle se retrouve dans tous les genres et dans toutes les espèces que j'ai examinés, à l'exception seulement du Typhlops, dans lequel elle pourrait bien m'avoir échappé à cause de la petitesse des parties. Mais c’est à tort que M. Cuvier regarde ces glandes dans les amphisbènes , comme étant celles de la mâchoire inférieure qui auraient seulement changé: leur situation ordinaire ; car ces dernières existent si- . : multanément avec les autres; elles sont bien dévelop- pées dans les amphisbènes , comme dans plusieurs autres serpens ; au reste, elles seront décrites plus bas. Une autre glande presqu'aussi constante est située en dedans :ou en arrière ( souvent en dedans et, en P1 | 1104487) arnière , en même temps) de l’œil ; elle est plus con- sidérable que la précédente , blanchâtre , molle , divi- sée. en lobes. Si je ne me trompe ; v’ést celle-là que- Charas à déjà décrite et figurée dans la vipère et qu'il connaissait aussi dans la couleuvre. Il est vrai que M. Tiedemann pense qu'il a connu les glandes ve- nimeuses de la vipère, mais ses descriptions et ses fi- gures ne s'accordent nullement avec celles-ci; c’est avec les glandes oculaires qu’elles s'accordent. Cette glande a été décrite et figurée ensuite par MM. T'iedemann, Cloquet et Rudolphi ; ; c'est la ph cond Jacrymale de M. Cloquet. | M. T'iedemann ne Va point trouvée ni dans l’Am- phisbæna , ni dans l'Anguis ; mais en péalité elles \ sont d’un volume considérable en proportion ; dans l’Amphisbæna surtout elles sont plus grandes que l'œil, au côté interne duquel elles sont situées. C’estainsi que je l'ai trouvée dans l'Æmphisbæna alba ei fuliginosæ. Eles sont également considérables dans } Eryx jaculus, Ye Tor- trix scytale , VElaps.— Ordimairement toute la glande, ou du moins sa plus grande partie , se trouve hors de l'orbite , etderrière lui ; surtoutdans les genres Coluber, Tortrix et Eryx : moins dans les genres Boa, Python et dans les serpens venimeux. Elles proéminent cepen- dant encoré distinctement dans le Trigonocéphale, et je ne puis concevoir, par cette raïson , comment M. Ru- dolphi a pu ne pas l’apercevoir du tout dans le Tr. mutus. Comme elles ne sont pas fixées à la peau, il est très-facile‘de les découvrir lorsqu'elles occupent cet endroit , et il est hors de doute qu’elles n'aient déjà été vues par Charas. M. Desmoulins, fidèle à son ancien (Ho ). compatriote , n’admet très-naïvement -que ces seules glandes en disant expressément que. dans un grand nombre. d’ Ophidiens , notamment dans fipq espèces de Coluber , une de Scytale, une d'Elaps,, il n'a rien trou- vé ni à la tête, ni entr'elle et l'estomae qui püt être comparé à quelque glande servant à la digestion ; telle que la parotide, la sous-maxillaire , la sublinguale et l'amygdale , en sorte que la digestion ne Ropère qu'à l'aide du foie et du pancréas (1). Assertion qui n'aurait pas été permise. à un auteur français , même autrefois, puisque des compatriotes , tels que MM. Cuvier et Clo- quet, ont déjà décrit et_ figuré d’autres glandes ; mais qui paraît tout-à-fait inconcevable, aujourd’hui que les savans français sont habitués à se servir de la liuté- rature de leurs voisins et notamment des Allemands. Une troisième glande un peu moins constante que les précédentes, de forme oblongue ,.se trouve située au côté externe des branches de la mâchoire inférieure ; les orifices de ses nombreux couduits excréleurs sont rangés en une ligne simple , le long du côté externe des dents de la mâchoire inférieure. C'est cette glande que M. Cuvier (2),a déjà décrite dans les genres Coluber ct Boa , mais sans faire mention d'aucune autre. Plus tard MM. Tiedemann et Cloquet V'ont figurée dans le Co- luber matrix, et M. Rudolphi dans le Vipera berus. Le premier Ta trouvée non - seulement dans. le Co- . luber ; mais aussi dans le Naja, le Vipera berus , l'Amphisbæna , l'Anguis , où je l'ai de même. rencontrée | (1) Magendie, Journal de Physiol., t.1v » P: 22-76. - {2) Leçons d’Auat. ur. à > t. zu. 4 CH constamment , développée surtout dans l'Anguis, l'Ame phisbæna et le Coluber. Elle est en outre fort consi- dérable dans, PEryx, les Tortrix, et parmi les serpens venimeux , dans l'Elaps , tandis qu’elle est petite dans le Crotalus. Dans les autres serpens venimeux qui en sont pourvus elle est toujours plus petite que dans les serpens non venimeux , à l’exception de l'Eldps, où elle est énorme. Sa dimension en hauteur ést toujours plus grandé en arrière qu’en devant. Elle se compose toujours de plusieurs lobes allongés ou arrondis, perpendicu- lairés , droits où un peu courbes , et d’une dureté no: table. Dans le Coluber elle s’unit sur la ligne médiane avec sa congénèré du côté opposé : elle répond incon- testablément par sa structure , sa forme et sa position , aux glandes buccales et labiales des mammifères. Vis-à-vis de cette glande, sur le côté externe des - branches de la mâchoire supérieure s'en trouve une qua- trième qui lui ressemble parfaitement ,,et que j'ai déjà | indiquée il y a long-temps dans la couleuvre (1); plus: tard elle a aussi été décrite pàr M. Tiedemann. et figuréc par Jui et par M. Cloquet. M. Tiedemann la prend pour la glande parotide ; maïs sa situation, sa conformation externe et ‘interne et son analogie avec la glande infé- rieuré me porte plutôt à Ja regarder comme correspon- dant aux glandes labiales et buccales supérieures. *. M. Cuvier ne fait mention de cette glande ni dans les cs ES , ni dans les sauriens , dans lesquels il: ne décrit qu’une glande renfermée ans la substance’ de la (:) Nôte ajoutée à la traduction pe des lecons de M. “Cuvier par M. Meckel. Ca) Jangne , ét la troisième, c ’est-ädire , la glande maxillaire inférieure ; cependant je les ai vu coexister très-distine: tement toutes les deux avec la glande lingualé , dans l'Iguane. Elle se retrouvé a vec là précédente non-seule- ment dans le Coluber, mais aussi dans le Python, le Naja; le Vipera berus , le Crotalus , l "Elaps, l a arppaies M à le Toïtrix et l'Eryx. Maïs: aucune de ces deux glandes ne se rencontre aussi constamment qu'on pourrait lé croire d’après les faits rapportés jusqu'ici. Dans le Vipera dubia je ne trouve qu’une petite glande lenticulaire à l'angle de Ja bouche; probablement comme un indice des deux précédentes. … Cette glande elle-même manque absolument dans les Trigonocéphales, autant que j'ai pu observer moi-même, ét d’après l’assertion expresse de M. Rudolphi. D'après M. Tiédemann elle se retrouve dans l'Anguis ; mais age » que dans trois ErAods HART À qu di aucüve trace , en sorte des si elle’ \ existé réellement, elle doit être très- -petite, Cette glande ‘est considérable ‘dans le Colubér , l'Amplüisb&na , le Tortrix et l'Eryx; médiocre dans le Python , le Crotalus , lé Vipera berus, . le Näja. Dans V Elaps elle est extrèmemént petite, forte- ment unie au conduit excréteur sous-jacent dela glandè Venimeusé } elle n’y correspond qu'au üers antérieur. de Youverinre de là bouche’, tandis que ‘dans les autres serpens ebe en a occupe toute la “longuéut Le rapport du Elles sont à-peu:près ais dans l'Amphisbæria, Île Tortrix, lé Vipera bérüs. — Dans VEryx, le Python et l'Elaps c’est l’inférieure, dans le Coluber et le Naja (452) c'est la supérieure qui est beaucoup plus grande , sur- tout dans le premier de ces genres, en sorte que je m'étonne qu’elle ait pu échapper à M. Cuvier, qui n'a remarqué que l'inférieure, laquelle est cependant plus petite que l’autre. TM Les plus remarquables , quoique les moins com- munes de toutes ces glandes, ce sont incontestable- ment les glandes venimeuses. Si on ne connaît pas leur disposition , il est difficile de concevoir comment elles ont pu échapper à de bons anatomistes plus anciens ; il paraît moins étrange que des anatomistes plus modernes mais peu exercés ne les aient point trouvées , bien qu'elles eussent été décrites et figurées depuis long- temps. | k Ces glandes sont touj ours situées derrière et au-dessous des yeux , au - dessus de la mâchoire supérieure, en- tourées et enveloppées complètement par un muscle très-fort qu il faut couper pour les apercevoir, Elles sont allongées, leur tissu ést lamelleux; leur intérieur est creusé d’une cavité assez marquée ; elles se distinguent en outre de toutes les autres glandes par un conduit excréteur d’une longueur considérable. Celui-ci se di- rige en devant le long de la surface externe de la mà- choire supérieure pour s'ouvrir au-devant,et au - dessus j de la dent venimeuse , dans la gaîne membraneuse qui l'enveloppe, de manière que le, venin s'écoule dans l'ouverture supérieure de la dent. C’est probablement parce que les glandes venimeuses sont recouvertes de la manière indiquée , par une épaisse couche musculeuse, qu’elles sont restées. cachées aux observateurs plus anciens. CARD | D'après Zyson (1), “elles auraient été vues parfaite- ment par Charas et Redi, puisqu'il renvoie à ces au- teurs , en disant qu'il ne s’est point occupé des glandes en recherchant les dents venimeuses; mais, quoique ; suivant MM. Tiedemann et Rudolphi , la nature des glandes venimeuses fût suffisamment connue , depuis . longués années , ‘par les recherches de ces deux au- teurs , je crois cependant que ces deux excellens savans rendent ici plus que de lajustice à leurs prédécesseurs. _ Ilest vrai que Redi parle de deux glandes qu’il aurait vues dans toutes les vipères sous le fond des gaines qui renferment les dents venimeuses ( Opp. Napol., 1778, 11, 22, 62); mais il ne dit rien de certain sur leur . connexion avec ces dernières. Il soupçonne que les con- duits salivaires , qui venaient d’être découverts , pres” raient être le chemin que prendrait le venin , qui s’en- gendre probablement dans toute la téte , et que ces ca- ‘naux conduisent peut-être dans la gaïne.(Ibid., p.27.) Mais il proteste absolument qu'il ne veut point soutenir comme certaine une chose qu’il n’a pas vue de lui-même, (P. 22.) D’après sà description , je croirais plutôt qu'il connaissait les glandes labiales supérieures. [l'est cer- . tain qu’il n’a pas vu le conduit excréteur. Charas në me paraît avoir connu que les glandes ocu- laires et lacrymales ; ce n’est qu'à celles-ci que convient sa description : il dit qu’elles sont situées dans la partie postérieure des orbites, à la même hauteur que les yeux, derrière et au-dessous de ces derniers ; qu’elles sont composées de plusieurs lobes, couvertes en partie par le (1). Philos. Transact., n°. 144, p. 46. . VUE. "PU 30 ( 453) muscle temporal, et qu’elles ont le volume de l'œil voisin. ( P. 30. } El paraît en outre avoir connu le véri- table conduit excréteur des glandes venimeuses > mais en le mettant à tort en communication avec les glandes qu’il venait de décrire ; car il dit que de leurs différens lobes naissait un conduit situé au-dessous d'elles , et s’ouvrant dans les vésicules des gencives (la gaîñe des dents venimeuses ). (1bid., p. 31.) L'on sait que de sem- blables réunions artificielles ne réussissent que trop facilement entre des parties coupées et déchirées. Si la description et les figures ne me trompent pas ; c'est Ranby (Philos. Transact., n°. 4o1 , p. 338) qui a le premier aperçu la glande venimeuse elle-même, car il décrit et il figure dans le serpent à sonnette une glande de la grosseur d’un petit pois , située à l’endroit que la glande venimeuse occupe réellement , et ne paraissant que lorsqu'on a Ôté le muscle dilatateur de la bouche, Mais par contre , il n’a point vu son conduii excréteur , parce que , comme il dit , les conduits de glandes aussi petites peuvent rarement être vus avec certitude ; maïs il soupconne qu’il s'ouvre entre la lèvre supérieure et la mâchoire supérieure. De mème que Charas ; il se dé- clare contre l’idée que ces glandes sécrètent le venin ; ce- pendant les expériences de Redi ont depuis long -temps démontré le contraire. Fontana me paraît avoir été le premier qui ait décrit complètement et exactement tout l’appareïl de, la sécré+ tion vénéneuse. Ce fut ensuite Russel, si je ne me trompe , qui donna également des descriptions et des figures exactes que j'ai vues il y a long-temps à Paris Ÿ, (454), *. et à Goitingue, mais qne tallieurentement je n'ai mA sous les yeux en ce moment. M: Cuvier a bien exposé cet niet: M. Tiedemann à Me vu avec précision dans le Vaja et le V'ipera be= _rus ; tuites les parties daus leur connéxion. Les des- . criptions et les figures de M. Ruüdolphi sont exactés; ais il y marique la représentation de l’orifice du éonduit excréteur, et son rapport avec la dent vénéneuse, Au reste , si j’attribue à Fontana là découverte com- plète de l'appareil de la sécrétion vénéneuse , je dois ce- pendant mn m’éearter de l'opinion de M. Rudolphi > qui pènise qu'il «aussi le premier montré le chemin du ve- ni de l'ouverture supérieure de là dent à son ouverture inférieure. Cette ! déconiverte appartient à l'excellent Tysôn ; ‘ét a déjà été constatée par Ranby. "1 ‘Le premier de ces deux auteurs dit expressément : qu'il a trouvé dans toutes ces dents , très-près dé M ra- cine , une grande ouvottire , ét vers la pointe une férité considérable bien distinctément visible; que la dent'est creuse entre ces deux ouvertures ; cé qu’il a d’abotd’re- _ marqué plusieurs fois, en pressant légèrement les pen: cives avec le doigt ; par cétte pression on a vu distincote- ment le venin s'écouler par là cavité de la dent et par la fente. Rañby décrit les deux onverturés ét la éavité commé Tyson, et il ajoute que les supérieures recè= väient probablement le venin ( sécrété suivant lui dans k gaine de kydeuv!); tandis que les inférieures let tratis- mettaient dans la plaie. Ces expressions sont sans doute moins précises qhé célles de Z'yson ; maïs les paroles de ce dérnier in- (456 ) diquent clairement qu’il'a le premier. découvert la voie du venin à travers la dent. . 4 . Nous abordoris maintenant la facotifi de la signifi- cation de Ja glande vénéneuse. | ; Elle peut être un organe d’une espèce pattidéiiee ou seulement une modification d’une autré glande. M, Cuvier professe. la première opinion, car il dit expressément qu'elle se trouve Aors des glandes sali- vaires , quoiqu'il ne parle point de celles dont éble ME rait être une modification. .. M.-Desmoulins, qui prétend qu’à Lexebption dé la glande, lacrymale il ne se trouve aucune autre glande à la iète des serpens, dithardiment : que la mêmeglande sécrète le venin ; les larmes et la salive,, et, la regarde absolu- ment comme ‘un organe identique avec la glande la- crymale. Les expressions de M. Ziedemann, qui regarde les, deux organes comme ne formant A seul, pour- raient conduire, à la même opinion ; c’est ce qui est tes par les paroles suivantes : $ 4cLes ‘glandes de l'orbite étaient (dans À le Pi er naja) fort grosses et épaisses , de couleur foncée et d’un jaune sale. Les conduits excréteurs s’ouvraient dans les dents molaires ou vénéneuses. (L, c. p. 28. ). ,,». Les glandes. situées derrière l'œil, ou les glandes vénénenuses ( dans le J'ipera berus ) étaient fort grosses, épaisses. et allongées ; ; bien plus grandes que dans la cou- leuvre, ! ptoporHopneliesent au volume du, corps. Les conduits excréteurs s'ouyraient dans les dents. molaires. (L. &. p.,29.)» NT LE siege Mais malheureusement , un examen tant soit peu soi-. gné prouve que la glande vénéneuse est entièrement CARD distincte de la glande oculaire , et que ces deux or- ganes existent l’un à côté de l'autre. Elles ne commu- miquent nullement ensemble, ni par des conduits ,nipar de la substance glanduleuse ; ce’sont par conséquent des organes tout-à-fait indépendans l’un de l’autrg, dont la séparation ne suppose pas même un anatomisté exercé, Déjà M. Rudolphi les a trouvées co-existantes 1oùtes les deux dans le Vipera berus , et il à signalé l'in- exactitude de l’assertion de M. Tiedemann; maïs'il se trompe lorsqu'il n’admet pour lé trigonocéphale (comme M. Deésmoulins fait pour tous les serpens) que’ cette seule glande , remplaçant toutes les autres par 'sôn-vo- Jume, puisque, d’après mes 6bsérvations , on'‘y'trouve : “encore la glande lacrymale et la glande lingüale!? ” La circonstance que la glande labiale manque tota- lement où à-peu-près dans plusieurs sérpéns venimeux , | pourrait faire naître l’idée que les glandes veniincuses seraient des modifications de "cette glande ;/mañis la ‘pré- sence simultanée de celle-ci et des glandes venimetises dans le W ipera bérus etdans le N ss Actes rpm n rs cette opinion. | Tout ce que l’on peut ivètées par conséquet, c’est que Ja glande venimeuse se développe aux dépens des’autres , et surtout des glandes lacrymales , parce que la fonction de ces dernières est richement suppléée parelle. *- 1" … Etlé ést en éffet'une glande particulière , em care ‘aux autres ophidiens non'veñrimeux 7 2%. Mais de là il ne s'ensuit pas ‘qu’elle;ne puisse être comparée aux glandes des ànimaux supérieurs," surtout des mammifères. Sa position; st figure , "la longueur'et la marche de son conduit excréteur ; le: point où'celui-ei (:488: } s'ouvre dans la bouche, me font plutètadmettre l'opinion que c’est elle qu'il faut regarder comme la glande paro- tide, puisque , d’après ce qui a été dit précédemment , je ne saurais-prendre pour cette dernière les glandes la- biales supérieures. Une circonstance qui parle encore, sous quelque rapport , en faveur de cette manière de voir, c'est que dans la rage canine ce sont précisément les glandes salivaires qui sécrètent le virus, quoique d'un autre côté les glandes linguales existent aussi dans -les serpens , el sans être venimeuses ; et quoique os simpies glandes de la bouche puissent prendre part à l’activité sécrétoire anormale. +. ES à Je me réjouis d'autant plus d’avoir cette manière de voir, qu'elle a été exposéé aussi; comme je trouve, par M. Rudolphi. ! | | Quant au nombre et au métis proportionnel des glandes ; voici ce qui résulte des recherches précédentes : 1°. Plusieurs serpens venimeux, notamment le Cro- tale, le Naja , le Viperà berus , l'Elaps lemniscatus , en possèdent le plus grand nombre, puisqu’outre la glande venimeuse on y trouve aussi toutes les glandes NON EN : ils en ont par conséquent cinq paires. | 2°, On en trouve quatre paires. 1°. Dans le Vipera dubia qui ne possède, outre la glande venimeuse, que les glandes lacrymales , les glandes linguales , et nn petit : rudiment des glandes Jabiales à l'angle de la bouche. 2°, Dans le Coluber, le Python, YAmphisbæna qui possèdent les quatre glandes salivaires innocentes. : 3°. Viennent ensuite l'Anguis fragilis et le Trigono- céphale : dans le premier il manque la glande labiale supérieure ; dans le second il n'existe ni la supérieure (Q "1 LP ANR ni l’inférieure de ces glandes. Ils n'ont done que trois paires. «4°. Enfin dans le Typhlops erocotatus elles paraissent manquer totalement ou en parlie ; en tout cas elles y sont très-imparfaitement développées. 59, Le volume de ces glandes varie aussi là où elles se rencontrent. C’est ce qui résulte déjà de la descrip- tion de chacune en particulier; on peut établir comme résultat le plus général que les serpens non venimeux possèdent des glandes salivaires beaucoup plus volumi- neuses que les serpens venimeux; mais les uns et les autres offrent des transitions. Parmi les premiers , les glandes labiales qui manquent complètement dans le Trigonocéphale sont indiquées dans le Vipera berus , le Naja , le Crotale , l’'Elaps , et ce qu'il y a d’intéres- _ sant iei , c’est que dans l’Elaps les inférieures: sont énormes , et les supérieures manquent totalement, tau- dis que leur volume est à-peu-près égal dans les deux autres -espèces. Dans le Python toutes les glandes sali- vaires sont moius développées que dans les serpens venimeux qui en sont pourvus ; la glande Jabiale su- périeure manque dans l’Anguis, en sorte que ces deux espèces de serpens se rapprochent le posés l’autre encore sous Ce rapport. da déciai (Archiv. fur Anat. und Physiol. ; 1816, 1er cahier, ) ( 460 3 Descriprion de deux espèces nouvelles d'oiseaux , appartenant aux genres. Mouette et Cormoran ; Par M. PayrAuprau. . ! (Lue à la Société d'Histoire naturelle , séance du 12 mai 1826: } Bien que la Corse, par sa position au centre de la Méditerranée, ne soit qu'à vingt-cinq lieues des côtes d'Italie, et à quarante au plus de celles de France ; au milieu , pour ainsi dire , du foyer de la civilisation, elle n'en est pas moins restée jusqu’à présent dans un état complet d'isolement relativement aux autres nations. Cette île-, aujourd’hui partie intégrante de la France, nous est aussi peu connue sous les rapports historiques , géographiques et statistiques , que sous le point de vue de son histoire maturelle, L'on conçoit, dificilement qu'aussi rapprochée denous, elle n’ait pas plus tôt piqué la curiosité des savans , surtout lorsque des pays beaucoup plus éloignés ont.été visités par plusieurs naturalistes , que leurs productions diverses et leur constitution géolo- gique ont été étudiées ayee soin , et que nous-possédons sur ces mêmes pays des connaissances aussi certaines que sur ceux qui sont les plus civilisés de l’Europe. Ce n’est que depuis peu d’années seulement que la Corse a paru mériter, toute, l'attention du gouvernement et des. hommes qui cultivent les sciences naturelles. Nous sommes redeyables d’une excellente carte géographique: de cette île, à MM. d'Hell et Jacotin. M. Gueymard l'a explorée en 1820, et comme géologue et comme miné- ralogiste. Avant et depuis lors, plusieurs botanistes en, L | (461 ) ‘ont fait le théâtre de leurs excursions. La Zoologie seule n'avait point été comprise dans les investigations des naturalistes ; ce fut pour remplir cette lacune que ÿ’en- | trepris vers la fin de 1824 le voyage que je viens de ter- miner. Un séjour de plus d’un an m'a mis à même de parcourir ce pays dans tous les sens ; de voir. jusqu'au moindre village ; d'observer les mœurs, les usages , les coutumes de ses habitans ; l’état de l’agriculture , les progrès dont elle serait susceptible ; les'avantages que cette île peut offrir par sa position soit à notre marine marchande ou militaire , en temps de paix et en temps de guerre , par la multitude de ses golfes , de ses rades , la facilité et la sûreté de leurs mouillages , ou parle nombre et la beauté remarquable de ses forêts , capables d'alimenter les flottes les plus considérables pendant plu- sieurs siècles ; l’on peut même dire qu’elles sont inépui- sables , puisque les arbres y croissent avec une extrème rapidité et s'y reproduisent, au fur et à mesure qu’on les y coupe , ou bien encore par les ‘émpéritages diffé- rentes que l’on y trouve , et qui permettraient d'y aecli- mater plusieurs espèces d'animaux , d'arbres et de plantes “exotiques. Je suis étonné , par exemple, que l’on n'ait point songé jusqu'ici à y conduire un troupeau de chèvres du Thibet. La garance , l'olivier, le mürier, pourraient y être cultivés avec le plus grand succès ; la garance et r olivier y sont indigènes ; cet arbre n'a jétnais à à craindre dans cette île les rigueurs de l'hiver ; cependant les habi- tans, à l’exception de’ ceux de deux cantons, de la Balagne et de Bonifacio, ne retirent aucun parti d’un aussi grand avantage ; ils ne prennent pas mème la peine de le grefler. Le mürier y prospère promptement ; il ne (462) s’en trouve que dans les jardins. Des essais faits par quelques Français de la terre ferme , employés du gou- vernement , sur l'éducation des vers-à-soie , et dont les résultats n'ont point trompé les espérances, n’ont pu servir d'exemple aux Corses et les faire sortir de leur léthargie. tx ù fe J'ai embrassé dans ce voyage toutes les branches de la zoologie. J'ai rapporté environ trois cents espèces de mollusques ou d’annelides, dont. plusieurs sont nou- velles ; à-peu-près le même nombre d'insectes, parmi lesquels il s’en trouve aussi plusieurs nouveaux. J'ai re- cueïlli plus de cent cinquante espèces de poissons , cin- quante de crustacés , beaucoup de reptiles , de mammi- fères , de pétrifications , et deux cent quarante-six es- pèces d'oiseaux. J'étais loin, en faisant ce voyage, de songer à trouver des choses nouvelles dans cette partie, vu la facilité qu'ont la plupart des oiseaux de parcourir d'immenses distances , dans un court espace de temps. Je compte publier incessamment la relation de mon _ voyage, et dès à présent je crois’utile de faire connaître deux espèces nouvelles assez remarquables. L'une ap- partient au genre Mouette, et la seconde au genre Cormoran. La Mourrre d'Aunouis , Larus Audouinii. Capite, collo, pectore , lateribus, ventre, abdomine, uropygio caudä- que candidis ; dorso, scapulariis , alarum tectricibus et parvis remi- gibus ex griseo cærulescentibus ; maximis remigibus nigris apice albis , prima exceptà intùs albâ ex maculà ; rostro rubro duabus fasciis trans- yersis nigris lineato ; palpebris aureis ; pedibus nigris. La tête, le cou, la poitrine, le ventre , les flancs, l'abdemen , le croupion et la queue sont d’un blanc pur; — les grandes rémiges sont noires et terminées par la même couleur avec une tache semblable sur les barbes intérieures de la première ; le dos, les scapulaires , jes couvertures des ailes et les rémiges secondaires sont d’un cendré bleuàtre; les ailes pliées dépassent, de trois pouces , le bout de la queue ; le bec est d’un rouge foncé portant deux lignes noires en travers ; le bord des pau- _pières est d’une nuance orangée ; les pieds sont noirs ; les tarses mesurent deux pouces; la longueur totale, depuis la pointe du bec jusqu’à l'extrémité de la queue, ve est de dix-huit pouces. Tels sont le mâle et la femelle au plumage d'été. La livrée d'hiver ne m'est point con- nue; je pense, si elle présente quelques différences , qu'elles doivent être fort légères. _ Cette espèce est assez abondante sur les côtes de la Sardaigne et de la Corse ; particulièrement dans ce der- nier pays vers la partie méridionale , sur les golfes de Valinco , de Figari , de Venulegne ; de Santa-Manza ,— - de Porto-Vecchio et aux îles de Cibricagli ; de Cavallo, de la Vezi et de la Magdelaine , situées en face de Porto- : Vecchio , et à l'entrée des bouches de Bonifacio. L'ap- pareil du vol était très-développé chez cette Mouette comme chez ses congénères ; il est permis de supposer et de croire qu'elle n’habite pas seulement les lieux que je viens de citer, qu’elle visite aussi toutes les côtes de la Méditerranée , et peut-être celles de l’Afrique oc- cidentale. à | Elle se nourrit. de poissons , de mollusques. et de crustacés. | .* La femelle dépose ses œufs sur les rochers des bords . dela mer, sur quelques plumes et brins d'herbes sèches ; (4647 ils sont au nombre de trois ou quatre , et varient pour Ja couleur : tantôt ils sont d’un blanc jaunâtre ou ver- dâtre, et parsemés de brun; tantôt d’un blanc pur, bleuâtre ou verdâtre , sans taches. Les jeunes de cette Mouette , peu de jours dd être éclos, ont le duvet blanchâtre semé de brun sur les par- ties supérieures ; le dessus , les côtés de la tête et le des- sous de la gorge présentent plusieurs taches noires ; le = bec est de cette couleur, à l'exception de Pextrémité qui est rougeûtre ; les pieds sont noirs. | Je dédie cette espèce à mon excellent ami, M. Au- douin. 1] Le Cormoran de Deswanesr , Carbo Desmarestii. Toto corpore nigro-virescente ; capite non cristato ; membranä gut- turale luteà ; pedibus flavis; rostro tenui, fusco, a commissurà duo pollices ; ab acumine rostri ad extremum caudæ duopedes et sexdecem lineas ; rectricibus quatuordecim. ( Mas. ) Femina , supernè fusco-viridi albidoque variegatà ; infernè albà. Le plumage entier du mâle est d’un noir verdâtre sans aucun indice de huppe ; les pieds sont jaunes ; la poche gutrurale est de cette couleur ; le bec a deux pouces de- puis la commissure des deux mandibules jusqu'à la pointe ; la longueur totale du bout du bec à l'extrémité de la queue est de deux pieds seize lignes ; les rectrices sont au nombre de quatorze. | La femelle a les parties supérieures variées s de brun verdâtre et de blanchâtre ; toutes les parties inférieures sont d’un blanc pur. Ce Cormoran habite les côtes de la Sardaigne , des îles . d'Elbe , de Monte-Christo , de Capraïca et de la Corse ; (465 ) mais plus abondant aux environs des îlots de Cibricagli, de Cavallo , de la Vezi, de la Magdelaine que partout ailleurs. On le voit le plus souvent par troupes de quinze à vingt posés sur les rochers qui s'élèvent de quelques pieds au-dessus de la surface de la mer. Il est sédentaire. Sa nourriture PANIER principalement en poissons ; il recherche aussi les petits crustacés et les mollusques. La propagation m’ést inconnue. Je dédie cette espèce à M. Desmarest , dont les nom- breux travaux contribuent si puissamment, chaque jour, aux progrès des sciences naturelles. FIN DU HUITIÈME VOLUME. Pi TABLE PLANCHES RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME. 2 PL. 19 et 20. Organes sécréteurs des insectes. PL. 21. Divers organes d'insectes. PL. 22, 23. Carte et coupes géologiques FA environs de Château - Lan- don. PI, 24 Anatomie comparée des Graminées. PI. 25. Rapports de position du calcaire , du granit et de l’arkose près = d’Aubenas. PI. 26. Analyse de la fleur de diverses Véroniques. PL. 27. Analyse de la fleur de divers es de Personées et de Rhinan- tacées. PL. 28. Trilobites. PL. 29. Corps organisés fossiles qui aboli dgnintt les Trilobites, et mme coupe des terrains qui les renferment. rs PI. 30. Formes nouvelles de chaux carbonatée et d’argent sulfuré. PI. 31. Anatomie du système nerveux de la tête et du cou et des muscles de la face chez l’homme. PI. 32, 33. Altérations diverses de la physionomie humaine. PL. 34. Coquilles fossiles du grès bigarré. PL. 35, fig. r. Benzezia Lanucinosa. Fig. 2, BRUNIA PINIFOLIA4 PL. 36, fig. 1. Brunix xoD1FLORA. Fig. 2. STAAVIA RADIATA. PL 37, fig. 1. Raspazra micropaycra. Fig. 2. BeRARDIA PALEACEA, Fig. 3. LINCONIA ALOPECURO1DEA. | | PL 38, fig. 1. AuourniA capiTATA. Fig. 2, FiTrmanNtA LATERIFLORA. Fig. 3. THAMNEA UN'FLORA. PL. 39. Daim fossile d'Irlande. FIN DE LA TABLE DES PLANCHES, TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLIME. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE ANIMALE, ZOOLOGIE. Essais anatomiques et physiologiques sur la Physionomie ; par Charles Bell. Mémoire sur l’Absorption ; par David barty * Additions au Mémoire de M. Girou de Buzareingues , sur l’In- fluence que le père et la mère exercent dans la reproduction des sexes. . Mémoire sur les Glandes de la tête des Serpens ; par J.4F, Mec- kel. ” Recherches anatomiques sur les Carabiques et sur plusieurs autres Tusectes coléoptères ; ; par M. Léon Dufour. (Suite et fin. ) Observations sur la Làrvé du Æipiphorus bimaculatus ; par M. Farines Remarques sur quelques Oiseaux pélagiens , et particulièrement sur les Albatros ; par M. Marion de Procé. Description de deux espèces nouvelles d'Oiseaux appartenant aux genrés Mouette et Cormoran ; par M. Payraudear. Nôte sur la Natüralisation dé la Cochenille en Espagne : à par . M. le colonel Bory de Saint-Vincent. Description du Squelette du Daim fossile d'Irlande ( Cervns me- gaceros ), du Muséum de la Société ie” de Dublin; par John Part. - Extrait du Rapport de M. Villermé sur le Mouvement de la popu- lation dans la ville de Paris. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE , BOTANIQUE, \ Considérations sur la Production des Hybrides, des Variantes et des Variétés en général , et sur celles de la famille des Cucurbi- tacées en particulier ; par M, Sageret. Pages. 423 une De (468 ) Sur la Structure de l'Ovule antérieurement à l’imprégnation dans - les plantes phanérogames , et sur la Fleur femelle des Gycadées et des Conifères ; par M. Robert Brown. L Réponse à la Note sur les Graminées de M. J. J. C. de hs Harpé, insérée dans le numéro de septembre 1825; par M. Raspail. Considérations générales sur le genre Veronica et sur quelques . genres des familles ou sections voisines ; par M. Aug. Duvau. Mémoire sur la famille des Bruniacées ; ; par M. Adolphe Bron- gniart. Recherches sur les Plantes trouvées dans les tombeaux égyptiens … par M. Passalacqua ; par M. Kunth. Etat. de la Végétation au sommet du pie du midi de Bagnères ; par . M. le baron Ramond, ( Extrait.) | GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE. Itinéraire géognostique de Fontainebleau à Château-Landon , et Coniposition du sol de la plaine de Château-Landon ; par M, le vicomte Héricart Ferrand , Docteur en médecine. Notice sur le terrain d'Alençon et de ses environs; par M. He- rault , Ingénieur en chef au corps royal des mines, Note sur la prétendue Mine d’étain de Ségur ; par M. Brard. De l’Arkose. Caractères minéralogiques et géologiques de cette roche ; par M. Alexandre Brongniart. Quelques Observations sur les Trilobites et leurs Gisemens ; par. M. le comte de Rasoumowsky.. Mémoire sur de nouvelles variétés de Chaux carbonatée et d'Ar- gent sulfuré du Mexique ; par M. S. de Bustamente, Sur quelqües Fossiles du grès bigarré ; par M. Gaillardot , D.-M. Notice sur l’Hétérosite , l'Hureaulite (fer et manganèse phospha- tés), et sur quelques Minéraux du Réportenne de la Haute-” Vienne ; par M. Aliuaud. Sur la Bustamite , bisilicate de manganèse et de chaux du Mexi- que; par M. Alexandre Brongniart. VARIÉTÉS. Extrait du Programme des Prix proposés par l'Académie des Sciences pour les années 1827 et 1828. FIN DE LA TABLE DES-MATIÈRES, Pages: 211 6": 163 357 418 96 54 107- XII 113 186 205 334 gra 286 t 355 . Le PDP ER Par" PL EE ce re 7 me re ET To ct © x AE : 2 £ CADRES RE MERE es Des en mn à Es de en Es TR DE ô LE AAA e nm m0 ds = +. mea à Le 1 +1 agde toce tmrsmrsute sn losseetes 2 + - + _- DORE v£ : L De he 4 Be Du ES D à PE ep mi ma AD. 0 rue PT . +. he 2e 0 œue va 67 me. se rentes 4 Z 4 en my de = « # y m0 dn 7 mu re © % 20 Go may Fe m8 + nr, on à re vhs orge Mn 2 à Le ne mn à « CLEAN Te on ee, MATILLNMET 5 LL2 He Le 2 LALLE re +de 8 mp fens 1 eo. ess he Lee mn pie @e— 7 FRS DOS Der eur gt. 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