? dre pos ln hie (nt Pate nets AA artd N FAN LEP ANNALES SCIENCES NATURELLES DIXIÈME SÉRIE LOULOGIE | {| ; Ua “_ CORBEIL. — IMPRIMERTE v ANNALES SCIENCES NATURELLES ZOOLOGIE COMPRENANT L'ANATOMIE, LA PHYSIOLOGIE, LA CLASSIFICATION ET L'HISTOIRE NATURELLE DES, ANIMAUX PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE MéEr= EL: lBOUUVPRER DIXIÈME SÉRIE TOME V PARIS MASSON ET Cie, EDITEURS LIBRAIRES DE L?’ACADÉMIE DE MÉDECINE Boulevard Naint-Germain 120 1 1922 Tous droits de traduction et de reproduction réservés pour tous pays. en AR Il y a cinq mois, j'accompagnais à sa dernière demeure Edmond Perrier, et j'avais le triste devoir de lui adresser l'uliime adieu au nom du Muséum; il me faut aujourd’hui prendre sa place à la direction des Annales, et cette heure ne me paraît guère moins douloureuse que la première. Car Edmond Perrier était pour moi bien plus qu'un zoologiste éminent : c’est lui qui m'a donné accès dans la carrière des Sciences naturelles, c'est dans son laboratoire et sous sa direction que j'ai pris l'habitude et le goût des recherches, c'est à lui que je dois mes premiers travaux ; je l'ai vu donner libre cours à son activité, qui était dévorante; j'ai suivi en disciple heureux son ascension screntifique, et j'ai eul’honneur,danslasuite, d’élreson collègue au Muséum, puis son confrère à l'Académie des Sciences. La plus belle partie de sa vie, la plus féconde, c’est quarante années de la mienne, et loute mon existence scientifique ! Comment ne pas être ému à l'heure où je viens occuper la place d'un homme auquel me raltachent des liens si étroits, dont la vie fut si longtemps mêlée à la mienne et qui joua un si grand rôle dans la Science ! Sur la tombe entr'ouverte où il allait descendre, j'ai tenté de mettre en lumière l’œuvre qu'il accomplit au Muséum, et montré avec quelle bonne humeur et quelle engageante bien- veullance 1l savait encourager ses élèves et leur communiquer son juvénile entrain. Il fut, plus que tout autre, un laborieux infatigable. Depuis l’époque où parurent ses travaux sur les pédicellaires des Oursins et sur les Oligochètes jusqu'à celle où il donna les premiers fascicules de son Traité de Zoologie, ses 6 PRÉFACE élèves l'ont vu continuellement à l'œuvre dans son cabinet de la rue de Bufion, préparant ses mémoires sur la circulation des Oursins, sur les Échinodermes des grandes profondeurs, et plus tard son magnifique travail sur la Comatule, qui lui demanda tant d'années et de si tenaces efjorts. Le soir et la nuit, en gvise de repos, il jetait sur le papier ses conceptions originales, ce qui valut au monde savant plusieurs ouvrages de première impor- tance, entre autres les Colonies animales, qui le mirent tout de suite hors de pair, et la Philosophie zoologique avant Darwin, qui contribua singulièrement à répandre. dans notre pays les udées transformuistes. Quand survinrent pour lui les honneurs, y compris la direc- tion du Muséum, avec les lourdes charges qui en sont les revers, ul dut abandonner la recherche proprement dite, mais resta néanmoins sur la brèche, exprimant par la plume, dans de nom- breux livres et articles, les idées qui lui étaient chères, et consa- crant un acharné labeur à son Traité de Zoologie. 71 faut un courage et une puissance de travail extraordinaires pour oser entreprendre seul, actuellement, une œuvre de cette enver- gure, et l'on reste surpris que l’auteur ait pu la mener presque complètement à bien; jusqu'au bout, il a cru pouvoir l'achever, et on le croyait autour de lui, car il était resté jeune d'apparence, et son activité ne semblait point faiblir. Cette satisfaction ultime ne lu aura pas été donnée ; la mort est venue le surprendre en plein travail, avant qu'il eût pu mettre au point les deux fascicules des Oiseaux et des Mammifères qui devaient compléter le gigan- lesque ouvrage. Malgré tout, le Traité de Zoologie a rendu et rendra longtemps des services; il reste unique en son genre et bien digne du talent de l’auteur qui l'avait conçu. Me voici donc à la tête des Annales des Sciences naturelles zoologiques ; c’est une lourde tâche, et ce n’est pas sans hési- tation que je l'ai prise, sachant très bien qu'il n’est pas facile d'occuper dignement la place où, avant Edmond Perrier, brillèrent successivement Audouin, Brongniart et Dumas, puis les deux Milne-Edwards. À défaut de la célébrité et du talent qui distinguaient mes prédécesseurs, j'apporterai dans cette tâche tout ce que j ai de bon vouloir. Dans une œuvre de cette sorte, on ne saurait marchander le dévoumcru. Ne s'agit-il pas d'une PRÉFACE ÿl publication vénérable, du plus ancien des recueils z0ologiques ? Les Annales des Sciences naturelles furent fondées en 1824 pour donner asile aux mémoires de zoologie et de botanique; en 1854, elles se divisèrent en deux parties indépendantes, l’une consacrée à la première de ces sciences, l’autre à la seconde. Leur succès fut tel que parurent peu après, à l'étranger, des recueils analogues : en Allemagne, les Archiv für Naturgeschichte, qui datent de 1835 ; en Angleterre, les Annals and Magasine of natural History, qui remontent à 1829 et qui portèrent le simple nom de « Magazine » jusqu'en 1840. Ces périodiques existent encore aujourd hui, mais le nôtre se flatte d’être leur doyen; c’est une lumière qui brille depuis près d’un siècle, et il serait vraiment impardonnable de ne pas la maintenir vivace, au bénéfice de la Science comme pour le renom du pays. Pour atteindre ce résultat, il n'eût pas été difficile de trouver des zoologistes plus experts; mais on me permettra de dire que bien peu auraient pu y mettre plus de cœur. Je suis attaché aux Annales comme on l'est à la maison paternelle : c'est là que furent publiés les plus importants de mes travaux et ceux de beaucoup de mes amis; c'est au Muséum où s’est écoulée toute ma carrière qu'elles ont pris naissance, et c’est le prédécesseur d'Edmond Perrier, Alphonse Milne-Edwards, qui m'en a ouvert largement les portes. Comment ne pas être ému en rappe- lant le souvenir de ce dernier, qui fut aussi mon maître et qui ne . dédaigna pas de m'associer à ses travaux ! Et comment ne pas aimer un organe auquel me rattachent tant de chers et étroits liens ! Modeste successeur de mes deux maîtres, il me sera facile de suivre la tradition qu'ils continuaient et d'imiter leur exemple en l’adaptant aux besoins du jour. Dans la limite du possible, les Annales accuerlleront tous les z0oologistes, quelles que sotent leur école et la nature de leurs travaux ; la Science tire son profit des idées contradictoires, pourvu qu'elles s'appuient sur des faits bien contrôlés et des recherches sérieuses. IL faut que notre journal soit un reflet de l’activité scientifique telle qu’elle se manifeste au laboratoire ou dans les études en plein ar. Cette activité n'est pas seulement procréatrice de travaux étendus, dont la réalisation est parfois très longue; elle se traduit égale- 8 PRÉFACE ment par des recherches latérales plus ou moins réduites, qui résultent des contingences, des occasions ou du besoin de combler quelques lacunes. Aux deux sortes d'études, les Annales seront largement ouvertes, et les secondes tiendront de leur brièveté cet avantage d’être publiées tout de suite, ce qui n’est pas toujours possible avec les grands mémoires. Il ne faut pas laisser perdre les bonnes glanures; ce sont des semences excellentes, et tout zoologiste en connaît qui furent de vrais trésors ; enles accueillant, ce journal restera fidèle à ses traditions les plus anciennes. Il leur restera également fidèle en publiant parfois la mise au point de questions actuelles en voie de développement, et en traduisant ou en exposant des études étrangères remarquables par leur originalité ; en botanique, mon excellent collègue M. Costantin a repris celte tradition, qui mérite d'être étendue, il me semble, à toute la biologie. Avec leurs racines qui plongent dans le passé et le développe- ment actuel des sciences biologiques, les Annales peuvent croître ei se prêter sans périls aux besoins de l'évolution. Elles se trou- vent à la veille du centenaire de leur naissance; soutenues par les zoologistes, qu'elles puisent un renouveau à cette date et qu’elles s'engagent franchement dans les voies de l'avenir ! Paris, 11 Janvier 1922. E.-L. Bouvier. MIGRATIONS ET ACCLIMATEMENTS MALACOLOGIQUES DANS LA VALLÉE DE LA LOIRE Par Louis GERMAIN Il y a longtemps que l’on a signalé, sur le littoral océanique de la France, des animaux de divers groupes dont l'habitat normal est le midi et, plus spécialement, la région méditer- ranéenne. Plus rarement, quelques-unes de ces espèces s’infil- trent plus ou moins loin dans l’intérieur du pays en suivant les vallées des grands fleuves : Garonne, Loire, Seine. Ces phéno- mènes de migration et d’acclimatement ont une réelle impor- tance bionomique ; ils modifient, souvent d'une manière fort sensible, la composition de la faune des contrées où les nou- velles espèces s’introduisent. Ces dernières peuvent même parfois se substituer entièrement à certains animaux autoch- tones. On sait que, sous l'influence de causes diverses et fort mal connues, des migrations animales ont eu lieu pendant toutes les époques géologiques et se poursuivent encore de nos jours. Je crois utile de rappeler le groupement que j'ai adopté en vue de l'étude de ces migrations, groupement un peu arti- ficiel, mais qui a l'avantage de faciliter l'exposition des faits. Je distingue les migrations anciennes, les migrations préhis- toriques, les migrations historiques et les migrations actuelles. Les migrations anciennes sont celles ayant eu lieu pendant les périodes géologiques passées. On les connaît dès le com- mencement des temps primaires ; elles se sont poursuivies, plus nombreuses et mieux précisées, pendant le secondaire 10 LOUIS GERMAIN pour attendre une grande amplitude pendant l'ère tertiaire. Je les laisserai entièrement de côté, car elles ne fournissent aucun renseignement sur la question traitée ici. Je ferai seule- ment remarquer qu'elles ont eu lieu à des époques où l’homme n'existait pas encore. Les trois dernières catégories, au contraire, ont eu l’homme pour témoin et, d’une manière ou d’une autre, elles ont pu être Influencées par lui. Celles que je nomme nigrations préhistoriques débutent avec l'origine de l’homme et prennent fin à l'aurore des temps historiques. Leur étude fournit d'intéressantes données, no- tamment pour la période, encore si obscure, qui s'étend entre la fin de l’âge du Renne et les temps, sans doute beaucoup plus rapprochés de nous, sur lesquels nous possédons les premiers documents historiques certains. | Par migrations historiques, j'entends celles qui ont eu lieu pendant les périodes historiques anciennes et même rela- tivement récentes, mais sur lesquelles nous n’avons aucune documentation zoologique. Comme les précédentes, ces migrations sont d’une étude difficile. Un texte ancien peut parfois mettre sur la voie; mais, le plus souvent, c’est en analysant les restes d'animaux recueillis dans les ruines, les enceintes ou les tombeaux (1), en les comparant aux éléments de la faune moderne des mêmes localités qu'il sera possible de les déceler. Un exemple montrera l'intérêt de ces recherches. Certaines espèces d’Æelix, originaires des régions du Caucase et de quelques autres parties de l'Asie Antérieure, ont suivi les vallées du Danube et du Rhin ; du Danube, du Pô, du Rhône et de la Loire et ont essaimé Jusque dans l’extrême-ouest de notre pays. Or ces migrations animales sont synchrones avec des migrations humaines. Partout où les historiens ont constaté des routes d’invasions, des déplacements de peuples guerriers ou pas- teurs, — ce qui s’est produit principalement, sinon unique- (1) Je rappellerai seulement ici les énormes amas d’Helix (appartenant surtout à l’Æelix [Helicogena] Gussonei Shuttleworth) découverts autour de Pompéi;, dans les ruines avoisinant les bains de Néron à Baïa, près de Naples ; dans les fouilles du Palatin, à Rome, etc... MIGRATIONS ET ACCLIMATEMENTS MALACOLOGIQUES 11 ment, le long des vallées des grands fleuves, — j'ai pu retrou- ver des migrations synchrones de groupements animaux se déplaçant avec les peuples migrateurs et, comme eux, se fixant définitivement dans des pays nouveaux, souvent fort éloignés de leur lieu d’origine. Et il ne s’agit pas seulement ici d'animaux introduits par l’homme, en vue de son utilité ou de son agrément, mais bien aussi d'espèces se déplaçant avec les peuples migrateurs en dehors de toute intervention humaine. Enfin je groupe, en une dernière catégorie, les muigra- lions actuelles que nous observons encore aujourd'hui. Par le seul fait qu'elles se passent sous nos yeux, elles ont, pour nous, une importance particulière, car nous pouvons espérer sinon en saisir toutes les causes, du moins en préciser le processus ; elles peuvent, par analogie, nous renseigner sur le mécanisme des migrations plus anciennes. Parmi ces migrations actuelles, il en est qui s’accomplissent d’elles-mêmes : on constate que certaines espèces, gagnant de proche en proche, s’éloignent souvent fort loin de leur centre de création ou d'évolution. Les causes de ces déplace- ments sont extrêmement difficiles à préciser et, le plus sou- vent, elles nous échappent. D’autres migrations doivent être, au contraire, attribuées à l'homme. C'est ainsi qu'entre 1900 et 1903 les talus des bords de la Marne, entre le pont de Charenton et les moulins d’Alfort, étaient habités par une colonie d’Aelix appartenant au groupe de l’ÆHelix (Xerophila) variabilis Draparnaud. Par la suite, les promeneurs devinrent tellement nombreux que les talus où vivaient les /elix se dénudèrent. En consé- quence de ce changement de milieu, les Mollusques se dépla- cèrent lentement et, en 1904, ils prospéraient un kilomètre plus bas, dans une localité beaucoup moins fréquentée. Tout près de là, dans une sorte d’enclos inaccessible au publie, vivaient, au milieu d’une végétation touflue, de populeuses colonies d'Helix (Arianta) arbustorum Linné et de Succinea limnoidea Picard. L’enclos fut bientôt envahi à son tour, et les Mollusques émigrèrent. Ainsi, dans ces deux cas, l’influence de l'homme 12 LOUIS GERMAIN a obligé des colonies animales à un déplacement lent, mais continu (1). Mais, en général, le phénomène est plus complexe : son point de départ est une introduction par l’homme, — intro- duction le plus souvent involontaire, — suivie d’un acchima- tement, puis d’une migration rayonnant autour de la colonie introduite et couvrant une aire plus ou moins étendue. Ce sont des migrations actuelles, observées dans le bassin de la Loire et appartenant à ces deux modalités dont je vais m'occuper dans les pages suivantes. IT Il existe, dans les contrées circaméditerranéennes, un certain nombre d'espèces de Gastéropodes appartenant au genre Aelix qui, par leur grande abondance, constituent vérita- blement ce que j'ai appelé ailleurs des espèces dominantes (2). Je citerai notamment : les Æelix, assez nombreux, du groupe de l’Æelix (Xerophila) variabilis Draparnaud (3), lHelix (Euparypha) pisana Müller, Felix (Cochlicella) barbara Linné. Ces animaux sont autochtones dans les régions méditer- ranéennes, où ils vivent surtout au voisinage de la mer. Les Helix (Euparypha) pisana Müller et Aelix (Cochlicella) barbara Linné ne s’en éloignent même qu'exceptionnelle- (1) Des travaux considérables ayant entièrement modifié les rives de la Marne, tous ces Mollusques ont depuis disparu. (2) GErMaix (Louis), La biogéographie et les musées régionaux (Annales de Géographie, X XVII, 1918, n° 145, 15 janvier, p. 5). (3) Il a été décrit, comme appartenant à ce groupe, beaucoup d’Helix que tous les zoologistes n’acceptent pas comme espèces valables. Il est certain que leur nombre a été trop multiplié ; mais c’est également une erreur de les rapporter toutes à l’Helix variabilis Draparnaud, soit comme variétés, soit comme formes de coquilles. L’étude, sur place, de multiples colonies montre bien qu’il existe réellement des espèces distinctes, d’ailleurs difficiles à délimiter. Certaines ont cependant une individualité assez nette, comme les Æelix æalonica Servain [ — Helix cyzicensis Galland + Helix alluvionum Servain]; Helix papalis Locard [ — Helix papalis Locard + Helix pilula Locard + Helix pila Caziot + Helix subpapalis Caziot], etc... Je considère que le groupe entier de VHelix variabilis Draparnaud est, actuellement, en pleine évolution et que les caractères des espèces qui le composent ne sont pas encore, en général, définitivement fixés. MIGRATIONS ET ACCLIMATEMENTS MALACOLOGIQUES 13 ment. Leur origine n’est pas très ancienne, puisqu'ils sont inconnus dans les dépôts quaternaires récents. Or ces Mollus- ques sont aujourd’hui fort abondants le long des côtes fran- çaises de l'Océan Atlantique et de la Manche. Les plus nom- breux ont, émigrant de leur pays d’origine vers le nord, pénétré dans la vallée de la Garonne, traversé les estuaires de la Gironde et de la Loire et, sous l'influence d’un climat tem- péré par le Gulf-Stream, franchi le cap Finistère et essaimé sur le littoral de la Manche et sur celui de la mer du Nord. D’autres ont fait le tour de la péninsule Ibérique en suivant le littoral. Beaucoup ont emprunté concurremment ces deux voiles. Parmi les espèces ainsi émigrées et qui se sont définitive- ment établies dans leur nouvel habitat, les unes n’ont pas dépassé l'estuaire de la Loire. Tels sont les Æ/elix (Xerophila) ces- piütum Draparnaud, Helix (Xerophila) arenarum Bourguignat, Helix (Xerophila) sphærita Hartmann, etc... (1). D’autres se sont étendues, beaucoup plus au nord, tout le long des côtes de l'océan Atlantique et de la Manche. Je citerai: Helix (Euparypha) pisana Müller, Æelix (Xerophila) angustiniana Bourguignat, Helix (Xerophila) fera Letourneux et Bour- oguignat, ÂAelix (Xerophila) variabilils Draparnaua, Helix (Xerophila) xalonica Servain, Helix (Xerophila) papalrs Locard, etc.., Helix (Cochlicella) barbara Linné. Quelques espèces sont même parvenues sur le littoral de la mer du Nord, comme, par exemple, les Æelix (Xerophila) xalonica Servain et Æelix (Cochlicella) barbara Linné. Tous ces Mollusques ne s’écartent pas beaucoup du littoral : ils y forment une bande d'épaisseur variable qui, sauf dans des cas exceptionnels, est d'autant plus étroite que l’on (1) Ces trois espèces ont bien été signalées par J.-R. BourGuIGNAT [ Mol- lusques terr. fluviat. Bretagne, juin 1860, p. 58], « sur toutes les plantes qui bordent le littoral, et dans les environs de Locmariaker, en allant vers la rivière de Crach ». Ces Hélices n’ont pas été retrouvées depuis, ni par M. A. BaAvay, ni par moi-même, bien que nous les ayons spécialement cherchées, à Locmariaker et aux environs. Il faut croire, ou qu’elles ont disparu depuis 1860, ou que les espèces recueillies par J.-R. BourGuiIGNaT ont été mal déterminées [C£. : GErMaAIN (Louis), Études sur quelques Mollusques terr. et fluviat. du Massif Armoricain (Bulletin soc. sciences natur. Ouest, Nantes, 2€ série, VI, 30 juin 1906, p. 15-21)]. 14 LOUIS GERMAIN s'avance davantage vers le nord. La profondeur de cette bande vers l’intérieur du pays reste, d’ailleurs, constamment moins grande que dans la région méditerranéenne, pays d’ori- oine de ces /Lelix. La répartition des espèces émigrées n’est pas quelconque : les grandes formes, à très large ombilic, du groupe de l'Æelix (Xerophila) cespitum Draparnaud ne dépassent pas l'estuaire de la Loire, tandis que les espèces de petite taille, étroite- ment ombiliquées [Æ/elix (Xerophila) variabilis Draparnaud, Helix (Xerophila) papalis Locard, ete..], sans doute plus robustes, prolifèrent jusque sur les côtes plus froides de la mer du Nord. L’AHelix (Cochlicella) barbara Linné s’est même propagé beaucoup plus loin encore. Mais l'aire de ces dépla- cements n'est pas illimitée : 1l existe une zone limite que ces Mollusques ne peuvent franchir et, pour les Hélices méditer- ranéennes vivant près des côtes françaises, cette zone limite est voisine du Pas-de-Calais. Vers quelle époque se sont produites ces migrations? Il est fort difficile de répondre avec certitude à cette question. Je rappellerai d’abord que nous ne connaissons, dans les dépôts quaternaires, aucune espèce des groupes émigrés. Mais l'étude des formes subfossiles trouvées dans les tourbières littorales submergées (1) peuvent aider à la solution du problème. Dans des tourbières, situées sur les côtes du Calvados, A.-L. LETacQ (2) a signalé, parmi des espèces vivant encore dans la région, les Æ/elix (Xerophila) variabilis Draparnaud (3) et Æelix (Cochlicella) barbara Linné à Luc et à Asnelles. Par contre, dans les tourbières s'étendant de Luc à Courseulles, L. MERCGIER et R. Poisson (4) n'ont décou- (1) C’est avec raison que Bicor fait observer qu'il vaut mieux substituer le terme de tourbières littorales submergées à celui de tourbières sous-marines, fréquemment adopté, ces formations n'ayant été recouvertes par la mer qu'à la fin du rrre siècle ap. J.-C. (2) Leraco (A.-L.), Liste des coquilles recueillies par MM. Bigot et Lebou- cher dans les tourbières littorales situées entre Luc-sur-Mer et Arromanches (Calvados) (Bulletin Soc. linnéenne Normandie, 5° série, X, 1906, p. 5-6). (3) Il est possible que la coquille signalée par A.-L. LETAcQ ne soit pas le véritable Helix variabilis Draparnaud, mais une des espèces de ce groupe. (4) Mercier (L.) et Poisson {R.), Documents zoologiques fournis par étude de la tourbière sous-marine de Bernières-sur-Mer (Bulletin Soc. linnéenne Normandie, 7° série, IIT, 1920, p. 153). MIGRATIONS ET ACCLIMATEMENTS MALACOLOGIQUES 15 vert aucune forme émigrée dans la petite faunule qu'ils ont récoltée. Ces faits sont d’une interprétation difficile. On sait, depuis les travaux de Bigot (1), que les tourbières littorales submergées du Calvados ont été formées avant le néolithique et recouvertes par la mer vers la fin du 111 siècle ap. J.-C. Comme les Æelix (Xerophila) variabilis Draparnaud et Æelix (Cochlicella) barbara Linné existent en certains points de ces tourbières et non en d’autres, d’ailleurs voisins, on est con- duit à envisager plusieurs hypothèses. Il est possible que les Hélices méridionales recueillies par A.-L. LETACQ aient été entrainées dans la tourbière postérieurement à sa submer- sion (2) ; il faudrait, pour vérifier ce fait, faire sur place de nouvelles recherches et noter soigneusement à quel niveau se trouvent les coquilles. On peut aussi observer que, si les Mollusques émigrés se trouvent dans une localité et non dans une autre voisine, c'est peut-être simplement parce que la colonie, alors d'introduction toute récente, n'avait pas encore eu le temps d’envahir tout le littoral. Il est donc difficile de conclure en toute certitude, mais il n’est pas impossible que l’acclimatement des espèces méditerranéennes sur les côtes de la Manche ait eu lieu vers l'époque néolithique. III Ce n’est pas seulement le long des côtes de l'océan Atlan- tique et de la Manche que les Hélices méditerranéennes ont émigré. Elles se sont également propagées en suivant les vallées de grands fleuves, notamment celles de la Garonne et de la Loire. Elles se sont avancées beaucoup moins loin dans l'intérieur du pays le long de la vallée de la Seine. J'ai pu suivre, à maintes reprises, la marche de ces animaux dans la (1) Bicor, Sur les dépôts pleistocènes et actuels de la Basse-Normandie (Comptes rendus Académie sciences, Paris, 16 août 1897); — La vallée de l'Orne aux environs de Caen (Comptes rendus Congrès Soc. savantes, Paris, 1898, p- 249-251) ; — La Normandie, dans le Livret-Guide du VIIIe Congrès géolog. internat., 1900. (2) Ces animaux vivent souvent, en effet, tout près du littoral, sur des plantes pouvant être mouillées par les embruns. Les autres Mollusques signalés par A.-L. LeracQ, notamment les Gastéropodes fluviatiles (Limnées, Pla- norbes, Bythinies), sont certainement en place. 16 LOUIS GERMAIN vallée de la Loire, et je vais résumer mes observations, com- parer ces migrations et ces acclimatements à ceux signalés dans d’autres régions et essayer d'expliquer ces phéno- mèênes. On observe d’abord qu'un certain nombre d’Helix remon- tent d'eux-mêmes le cours de la Loire, sans s’écarter sensi- blement de ses rives. Les Æelix (Euparypha) pisana Müller et Helix (Cochlicella) barbara Linné se retrouvent en amont de Nantes ; les espèces du groupe de l’Æelix (Xerophila) varia- bilis Draparnaud s’avancent jusqu’à Ancenis, ou mieux entre Mauves et Ancenis, c’est-à-dire sur les confins de la Bre- tagne et de l’Anjou, dans le pays que LÉON SÉCHÉ a baptisé du nom de Bretagne angevine. Dans cette partie du bassin de la Loire, l'habitat de ces Mollusques étant continu, il semble logique d'admettre qu'ils se sont propagés d’eux- mêmes lentement, en suivant la vallée du fleuve, comme ils l'ont fait, à une époque antérieure, en longeant le littoral de l'océan Atlantique. En continuant à remonter le cours de la Loire, on ne trouve plus que des colonies plus ou moins espacées. L’habitat des espèces introduites devient discontinu. La première des colonies sur laquelle je donnerai quelques détails est celle de Champtocé. Elle couvre, sur la rive droite du fleuve, une superficie assez restreinte autour des ruines d’un vieux châ- teau moyenageux. Au milieu d’une végétation d’allure rudérale vivent les ÆHelix (Xerophila) Mendozæ Servain (et quelques formes affines) et Helix (Cochlicella) barbara Linné. Ces animaux sont abondants et se reproduisent normalement chaque année; mais, si l’Helix Mendozæ Servain s'étend assez loin dans le voisinage, l'Helix barbara Linné est, au contraire, étroitement cantonné, puisque, jusqu'ici, ilne déborde pas des ruines. Ces Hélices ont sans doute été introduites par l’homme, d’une manière d’ailleurs involontaire, et à une époque rela- tivement ancienne, puisque P.-A. Mizzer les signalait déjà en 4813 (1). Elles ont pu être amenées avec les marchandises transportées par la voie du fleuve ; il est également possible (1) Miszer DE LA TURTAUDIÈRE (P.-A.), Mollusques terrestres ei fluviatiles observés dans le département de Maine-et-Loire, Angers, 1813, p. 41. MIGRATIONS ET ACCLIMATEMENTS MALACOLOGIQUES 11 qu'elles aient été apportées, pendant les guerres de Vendée, avec les voitures à provisions ou les voitures fourragères des insurgés (1). Autour d'Angers et dans diverses localités environnantes, il existe de nombreuses colonies que j'ai pu revoir, chaque automne, depuis une douzaine d'années. Aux environs immé- diats d'Angers, où le sol est presque partout schisteux, condi- tion peu favorable à ces Mollusques (2), on les observe en plu- sieurs stations. L'une, que j'ai décrite en 1914 (3), est située près de l’école du génie militaire, dans les terrains acquis par la Compagnie d'Orléans en vue de l'extension de ses gares. On y trouve surtout les Helix (Xerophila) xalonica Servain, Helix(Xerophila) fera Letourneux et Bourguignat (et sa variété ambielina de Charpentier). Ces Æelix vivent, bien exposés au midi et à l’abri des vents du Nord, principalement sur le Tanacetum vulgare Linné, l’Artemisia campestris Linné, les Chardons et les tiges sèches d’'Ombellifères (4), c’est-à-dire dans un milieu rudéral parfaitement caractérisé, et ils s’en éloignent peu. Aussi la colonie ne gagne-t-elle presque pas en épaisseur, alors qu'elle se propage en suivant les voies ferrées. L'introduction est certainement due aux transports par wagons, la station étant contiguë aux quais de décharge- ment des trains de denrées. Des travaux de terrassements considérables (1920-1921) ont détruit une partie de cette colonie, qui, en 1921, commençait à s’établir un peu plus loin, sur un terrain dépendant du chemin de fer, mais non encore utilisé. Tout près de là, dans la propriété de la Baumette et ses abords immédiats, vivent les Æelix (Euparypha) pisana (14) Voir, à ce sujet: GErMAIN (Louis), Étude sur les Mollusques terrestres et fluviatiles vivants des environs d'Angers, 1903, p. 131 et sq. (2) Les Hélices méridionales introduites sont toutes des espèces calcicoles. (3) GerMaAIN (Lours), Une station malacologique méridionale aux environs d'Angers (Bulletin Société Sciences naturelles Ouest, Nantes, 3e série, IV, 1914, paMt=12- PLAT): (4) Les autres végétaux de la station sont surtout les Reseda luteola L., Malva sylvestris L., Ononis repens L., Fœniculum officinale L., Carduus tenui- florus Sm., Solanum dulcamara L., Echium vulgare L., des Verbascum, des Amaranthus et de nombreuses Graminées. C’est la végétation rudérale ordi- naire des environs d'Angers. ANN. DES SC. NAT. ZOOL., 40e série. V, à 18 LOUIS GERMAIN Müller, Æelix (Xerophila) xalonica Servain et Helix (Cochli- cella) barbara Linné introduits volontairement, en juillet 1883, par À. CHEUX, alors directeur de l'observatoire de La Bau- mette. Ces Æelix se sont parfaitement acclimatés, et on les retrouve depuis, chaque année, dans les jardins de la pro- priété (1) ; mais leur rayonnement est resté insignifiant (2). Dans la banlieue immédiate d'Angers, j'ai également observé, de 1919 à 1921, diverses colonies présentant quelque intérêt. L’une est située le long des chemins entre le Bourg- Lacroix et la gare de La Pyramide. Ce sont encore lesmêmes, espèces du groupe variabilis : elles habitent les talus exposés au midi, dans un milieu exclusivement rudéral. Une autre, extrêmement populeuse, composée uniquement de petites espèces du groupe de l’ÆHelix (Xerophila) papalis Locard, prospère sur les débris d’ardoises de la carrière du Pont-Malem- bert, à Trélazé. Les Æelix se groupent sur les tiges de quelques maigres Ombellifères qui croissent dans cet endroit aride, Le milieu est encore rudéral, mais le sous-sol est entièrement schisteux. Je n’insisterai pas davantage sur les autres localités dissé- minées autour d'Angers. Mais, à environ 18 kilomètres au sud de cette ville, à Beaulieu, sur les rochers dévoniens qui dominent la vallée du Layon (3), on trouve en abondance de nombreuses Hélices, notamment les Æelix (Xerophila) varia- bilis Draparnaud, /elix (Xerophila) xalonica Servain, Helix (Xerophila) palavasensis Germain, Helix (Xerophila) melan- tozona Cafici, Helix (Xerophila) acomptiella Locard, etc., Helix (Cochlicella) barbara Linné. Toutes ces espèces vivent dans une localité bien connue par sa faune entomologique et sa flore méridionales. Les Moïlusques y forment des colonies très populeuses, vivant un peu partout, mais affectionnant spécialement le Fæniculum (4) Presque uniquement sur les Légumes. Les deux premières espèces sont abondantes ; l’Helix (Cochlicella) barbara Linné est plus rare. (2) Les trois espèces s’étaient un peu propagées, en dehors de la propriété, sur le patis de la Baumette ; elles en ont entièrement disparu et, depuis 1903, elles restent étroitement cantonnées dans la propriété même. (3) Le Layon est un petit affluent de la Loire, se jetant dans ce fleuve à Chalonnes. MIGRATIONS ET ACCLIMATEMENTS MALACOLOGIQUES 19 officinale Linné et les Anthyllis, notamment lAnthyllis Dillenit Schulte. Ici le milieu n'a aucun caractère rudéral ; c’est le milieu ordinaire des localités calcaires chaudes des environs d'Angers (1). Les espèces du groupe de l'AÆelix (Xerophila) variabilis Draparnaud se retrouvent en des points beaucoup plus éloignés de l'embouchure du fleuve. Je signalerai, très briève- ment, les localités les plus typiques observées ces dernières années. A Saumur, sur le coteau dominé par le château, j'ai recueilli divers Helix [Helix (Xerophila) xalonica Servain, Helix (Xerophila) papalis Locard, ete..] et l’Helix (Cochlcella) barbara Linné. L’Helix (Xerophila) melantozona Cafici vit aussi près du Pont-Fouchard et sur les collines du Thouet, à Mon- treuil-Bellay. Les milieux où prospèrent ces animaux n'ont aucun caractère rudéral. A Tours, le long du quai de Saint-Symphorien (2), j'ai récolté les Helix (Euparypha) pisana Müller, Helix (Xerophila) xalonica Servain et Helix (Cochlicella) barbara Linné. L’Helix (Xerophila) xalonica Servain parait bien acclimaté : je l'ai d’abord vu en 1906 et revu cette année même. Pour la pre- mière fois, en septembre 1921, j'ai trouvé l’Æelix (Xeroplhula) pisana Müller, espèce sans doute récemment introduite et qui, selon toute probabilité, ne se maintiendra pas. Le milieu où vivent ces animaux est nettement rudéral. Enfin à Orléans, également le long des quais de la Loire et en milieu rudéral, j'ai observé des /Jelix du groupe de l’Æelix (Xerophila) papalis Locard et des /Zelix (Cochlicella) barbara Linné, tous de petite taille (3). - En résumé, dans la vallée de la Loire, entre l'embouchure du fleuve et Orléans, on observe deux ordres de phénomènes : (1) La localité de Beaulieu n’est d’ailleurs pas isolée. Quelques Æelix se retrouvent entre Beaulieu et Champtocé, notamment l’'Helix (Xerophila) mendozæ Servain, que j’ai observé entre Rochefort-sur-Loire et Chalonnes (près de la Chapelle Las Cases). (2) Les Helix vivent sur les plantes croissant sur les perrées du quai. (3) Au sud du bassin de la Loire, dans la vallée de la Sèvre-Niortaise, PAHelir (Xerophila) variabilis Draparnaud (et ses formes affines) et l'Helix (Cochlicella) barbara Linné se sont avancés jusqu’à Niort. Ils sont, l’un et l'autre, abon:- dants à Niort même, sur la place de la Brèche et dans le jardin public. 20 LOUIS GERMAIN 19 Dans la basse vallée, depuis l'embouchure jusqu’au voi- sinage d'Ingrandes, certaines des Hélices méridionales accli- matées sur le littoral de l'Océan Atlantique remontent d’elles- mêmes le long des rives du fleuve. C’est un cas très net de migration lente et continue. Elle n’est d’ailleurs pas limitée aux espèces citées précédemment. [Il est à peu près certain que la même route a été suivie parles Æelix (Chilostoma) cornea Draparnaud et Æelix (Hygromia) limbata Draparnaud origi- naires de la région pyrénéenne et aujourd’hui répandus — bien que toujours rares — dans une grande partie de la vallée de la Loire et de l'Ouest de la France, où ils ont pénétré le long des affluents du grand fleuve. Le Testacella Mauger de Férussac et le T'estacella bisulcata Risso, autres Mollusques méridionaux, ont également suivi une route analogue. 20 Dans ia partie de la vallée comprise entre Ingrandes et Orléans, il n'y a plus migrations naturelles, mais introduc- tions du fait involontaire de l'Homme. Ces introductions, dues à des causes diverses, mais surtout aux transports des mar- chandises, ont été suivies d’acclimatements. Les localités où ces acclimatements ont été définitifs se répartissent en deux séries : dans les unes (environs d'Angers à La Bau- mette, Trélazé, etc., Tours, Orléans), le milieu où vivent les Mollusques est nettement et uniquement rudéral; dans les autres (Beaulieu, au sud d'Angers, Saumur), le milieu n'offre rien de particulier et n'est nullement rudéral. Cette distinc- tion est, comme je le montrerai plus loin, fort importante. D’autres introductions sont dues aux apports du fleuve lui-même qui, au moment de ses crues, transporte des plantes et des animaux, venus souvent de très loin, et dont certains peuvent se fixer dans leur nouvel habitat. C’est ainsi que se sont acclimatés le long de la Loire, entre Saumur et Nantes, des plantes nombreuses, des Mollusques [Æelix (Helicodonta) obvoluta Müller, Helix (Arianta) arbustorum Linné, Helix (f'ruticicola) cælata Studer] et beaucoup d’Insectes, surtout des Cérambycides et des Chrysomélides. La vallée de la Loire, entre Tours et Nantes, mais surtout de Saumur à Angers et d'Angers à Ancenis, présente ainsi, grace à ces migrations diverses, à ces introductions et à ces MIGRATIONS ET ACCLIMATEMENTS MALACOLOGIQUES 21 acclimatements, une faune nettement spécialisée, différente de celle du reste du pays. C’est cette faunule, sur la composition de laquelle je reviendrai dans un travail ultérieur, que j'ai autrefois distinguée sous le nom de faunula ligerica (1). IV Tels sont les faits que j'ai pu observer, dans le bassin de la Loire, entre Saint-Nazaire et Orléans. Il n’est pas sans intérêt, avant d’en tenter une explication, de les rapprocher des acclimatements observés en d’autres points de la France, notamment aux environs de Lyon et de Paris. A Lyon, il existe actuellement des colonies fort prospères d'Hélices méridionales (2). Leur introduction première re- monte assez loin, à l'époque où SIONNEST et TERVER (1840) étudiaient la malacologie lyonnaise. La seule Hélice alors signalée, l’ÆHelix (Xerophila) variabilis Draparnaud (3), était rare, et elle disparut si complètement que A. LocarD put écrire que cette espèce, se trouvant « autrefois dans Lyon, aux Étroits et dans la presqu'île de Perrache », était perdue (4). Elle reparut en 1880 ou 1881, avec d’autres du même groupe, et les colonies de ces Mollusques (5) se développèrent rapide- ment (6). Depuis, ces animaux ont considérablement multi- plié, et si quelques-unes des stations citées par A. Locarv ont disparu pour des causes variées (7), d’autres se sont (1) Germain (Louis), loc. supra cit., 1903, p. 45, et Considérations générales faune malacolog. départ. Maine-et-Loire (Associat. franç. avanc. scrences, Congrès d'Angers, 1903, II, p. 769) (tirés à part, Angers, 1903, p. 6-7, et, carte, p. 7). (2) Elles appartiennent au groupe de lHelix (Xerophila) neglecta Drapar- naud et, surtout, au groupe de l'Helix (Xerophila) variabilis Draparnaud. (3) Ou, plus exactement, la forme nommée, par BLanc, Helix salentina. (4) Locarp (A.), Note sur les migrations malacologiques aux environs de Lyon (Annales Société Agriculture, H ist. nat. Arts utiles, Lyon, 1878, p. 58) {tirés à part, p. 26). (5) Ces colonies étaient situées en divers points de la ville: cours Lafayette fort de Villeurbanne, talus de chemin de fer au sud de Lyon, octroi de La Mouche, etc. (6) Locarp (A.), Contributions à la faune malacologique française, IV : Sur la présence d’un certain nombre d'espèces méridionales dans la faune malaco- logique des environs de Lyon (Annales Société linnéenne, Lyon, XXIX, 1882). (7) Notammentdes remblaiements et des travaux de voirie. 29 LOUIS GERMAIN agrandies et quelques colonies nouvelles se sont formées. Dans un intéressant mémoire, publié en 1918, le Dr Px. Riez (1) a repris la question et étudié en détail les colonies lyonnaises de Variabiliana. Je reviendrai plus loin sur les conclusions du Dr Pu. RIEL ; je noterai seulement que le mode d’acclimatement est, à Lyon, identique à celui que J'ai plu- sieurs fois signalé autour de Paris et d'Angers et que le milieu où vivent ces Mollusques est uniquement rudéral. A. LocarD et L. GERMAIN (2) ont consacré, en 1903, un travail à l'introduction d'espèces méridionales autourde Paris. L'enquête très approfondie à laquelle je me suis livré a prouvé que la cause de cette introduction est l'expédition des denrées alimentaires, notamment des légumes en provenance du Midi et de l'Ouest de la France. Les détritus des halles, répandus à profusion, comme engrais, dans toute la banlieue parisienne, accroissent de plus en plus l'aire de dispersion des espèces introduites, dont l’acclimatement définitif est facilité par l’afflux continu de débris de toutes sortes contenant de Jeunes Mollusques (3). Les espèces acclimatées autour de Paris sont celles signalées à Lyon et dont j'ai aussi constaté la présence dans la vallée de la Loire. Le milieu où elles vivent est parfois identique ; mais, le plus souvent, 1l n’est plus seulement rudéral. On ne constate plus, comme à Lyon, l’existence de colonies isolées ; l’aire occupée par les Hélices embrasse aujourd'hui presque toute la banlieue parisienne. Nous assistons à un acclimatement définitif, non encore réalisé à Lyon, où les ÆZelix vivent exclu- sivement, comme l’a montré le Dr Pa. Riez, dans un milieu rudéral pur (4). Il n’a été constaté, jusqu'ici, autour de Paris, qu’un phéno- mène d’acclimatement (5) ; mais il existe, autour de Lyon, des (1) Riez (Dr Pu.) La colonie lyonnaise de Variabiliana et l’acclimatation des Helix maritimes en milieu rudéral (Annales Société linnéenne, Lyon, Im Q'A 1918, p. 31-51). (2) LocarD (A.) et GErMaAIN (L.), Sur l'introduction d’espèces méridionales dans la faune malacologique des environs de Paris (Mémoires Académie Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon, 3° série, VIII, 1903, p. 57-126). (3) Loc. supra cit., 1903, p. 54 et sq. des tirés à part. (4) RIEL (Dr Px.), loc. supra cit., 1918, p. 36-39 et p. 50. (5) Je laisse de côté certaines espèces [Helix (Euparypha) pisana Müller, MIGRATIONS ET ACCLIMATEMENTS MALACOLOGIQUES 23 Mollusques dont la présence est due à une migration natu- relle. Ainsi À. Locarp y a signalé (1) les Helix (Xerophila) cespiütum Draparnaud, Aelix (Trochula) crenulata Müller, Helix (Theba) rubella Risso, Helix (Theba) cemenelea Risso et Pupa megacheilos Crist. et Jan, toutes espèces franchement méridionales etmême, — sauf pour les Æelix cespitum Drapar- naud et /elix cemenelea Risso, — exclusivement provençales. Ces animaux vivaient, sur les bords du Rhône (2), aussi bien au nord qu'au sud de l’agglomération urbaine ; divers exem- plaires en ont été trouvés aussi dans les alluvions même du fleuve; mais, étant donnée la direction du courant, on ne peut songer à les considérer comme apportés par les crues du Rhône. Il est évident que plusieurs de ces Mollusques ont été intro- duits par les marchandises transportées par chemin de fer ou par bateaux ; mais il en est d’autres, comme les Æelix cespitum Draparnaud et Aelix cemenelea Risso, qui ont pu remonter lentement la vallée du Rhône comme nous avons vu plusieurs espèces le faire le long de la Loire. Le fait paraît certain pour le Pupa similis Bruguière [ = Pupa quinquedentata Born], autre espèce méridionale qui s’est peu à peu propagée le long des vallées du Rhône (3) et de la Saône, d’où elle a gagné les départements du Bas-Rhin et de la Meurthe, V Les espèces méridionales introduites dans le bassin de la Loire présentent quelques caractères particuliers. D'une manière générale, les coquilles restent de taille un peu plus faible que dans leur habitat normal, et cette tendance aux formes minor est d'autant plus accentuée que l’on remonte plus haut le cours du fleuve. Déjà sensible aux environs de Helix (Cochlicella) barbara Linné] introduites à plusieurs reprises autour de Paris. Les colonies de ces Mollusques ont pu se reproduire, survivre deux ou trois années, mais elles ont fini par disparaître sans laisser de traces. (1) Locarp (A.), loc. supra cit., 1878, p. 8 et sq.; et loc. supra cit., 1882, p. 9, 18 et sq. - (2) Parfois au milieu de plantes méridionales également introduites. (3) Ce Pupa, originaire de la Provence, est aujourd’hui connu, entre le littoral méditerranéen et Lyon, dans les départements suivants: Gard, Vaucluse, Ardèche, Drôme, Isère. 24 LOUIS GERMAIN Tours, elle est très nette à Orléans. La coquille peut aussi diminuer d'épaisseur, et son ornementation picturale est ordinairement moins brillante et moins vive. Ces deux der- nières modifications ne sont d’ailleurs que peu constantes : sou- vent bien indiquées dans les colonies d'introduction récente, elles s’atténuent et peuvent même disparaître lorsque les Mollusques sont définitivement acclimatés. Nous avons vu que les Hélices méridionales acclimatées appartiennent seulement à quelques groupes vivant dans des régions toujours peu éloignées du bord de la mer. L'influence maritime a donc une grande importance et explique la propa- gation de ces animaux le long des côtes françaises. Comment ont-ils pu pénétrer plus ou moins loin dans l'intérieur du pays ? Je rappelle qu'il convient d'établir une distinction essen- telle entre les migrations naturelles et les introductions suivies d’acclimatements. Les migrations naturelles se sont effectuées d’elles-mêmes, les Hélices gagnant de proche en proche, tant que l’influence maritime s'est fait sentir, c’est-à-dire le long de la large trouée de la Loire, jusqu'aux environs d'Oudon. Les Mol- lusques ont pu remonter plus loin, jusque vers Ancenis, parce que les bords de la Loire présentent, avec les rivages de la mer, certaines analogies : c’est ainsi que les larges plages de sable des bords du fleuve sont couvertes, comme celles du littoral, d'une végétation xérophile. Les introductions sont dues partout à l'intervention involontaire de l'Homme, et je crois inutile de revenir sur cette question, que J'ai traitée à plusieurs reprises. Je rappellerai seulement que l'extension des transports par voie ferrée y joue un rôle essentiel. Mais l’acclimatement n’a lieu que si certaines conditions primordiales sont remplies. L'étude d’un grand nombre de stations où les Hélices méridionales pros- pèrent aujourd’hui permet de définir ces conditions. Dans la vallée de la Loire, aussi bien qu'à Lyon et aux environs de Paris, on constate deux influences principales : a. LA TEMPÉRATURE. — Les Hélices vivent toujours dans des localités exposées au midi et jouissant d’un climat relati- MIGRATIONS ET ACCLIMATEMENTS MALACOLOGIQUES 25 vement chaud, privilégié par rapport au milieu environnant. Un des meilleurs exemples est celui de Beaulieu, au Sud d'Angers, où les Æelix prospèrent dans une station remar- quable par son allure méridionale : on y a, depuis fort long- temps, signalé toute une série d’Insectes et de Végétaux du Midi (1). b. LE MILIEU RUDÉRAL. — Le milieu maritime n'ayant plus d'influence est remplacé parle milieu rudéral. Le fait est très net à Lyon, dans une partie de la banlieue de Paris et dans diverses localités de la vallée de la Loire, comme aux environs immédiats d'Angers, de Tours et d'Orléans. Or, on sait qu'il existe d’étroits rapports entre les plantes maritimes et les plantes rudérales (2), les secondes étant manifestement analogues aux premières, appartenant aux mêmes genres, souvent aux mêmes espèces. L'importance du milieu rudéral dans l’acclimatement a été mise en évidence par le Dr Px. R1EL, dans le cas des elix de Lyon (3). Les observations de ce savant concordent avec les miennes, et l’on peut dire que les Hélices méridionales, mari- times dans leur pays d’origine, prospèrent admirablement dans un milieu rudéral lorsqu'elles y sont brusquement transpor- tées. En un mot, le milieu rudéral se substitue au milieu maritime et le remplace. (1) Cf., surtout, parmi de nombreux mémoires : MizLET (P.-A.), Faune des Invertébrés de Maine-et-Loire, 2 vol., Angers, 1870-1872 ; Géographie entomo- logique (Mémoires Soc. Agricult., Angers, VI, 1848). — GaLLois (J.), Catalogue Coléoptères Maine-et-Loire, 5 part., in-8°, Angers, 1888-1893. — JoANNis (DE), Notes sur les Coléoptères de l’Anjou, Le Mans, 1911, in-89, x1 + 264 p. — DELAHAYE (F.), Catalogue descript. Lépidoptères Anjou (Mémoires Société nat. Agricult. sciences et Arts Angers, Angers, 1899, in-89, 1v + 111 p., et Supplé- ment, etc., Angers, janvier 1909, in-80, 1v + 30 p). — BorEau (A.), Catalogue Phanérogames Maine-et-Loire (Mémoires Société académique Maine-et-Loire, VT, Angers, 1859, p. 1-216). — Bouver (G.), Muscinées du département du Maine- et-Loire (Bulletin Soc. ét. scientif. Angers, XXV, 1895, p. 343-486). (2) GoLa (Dr G.), Studi di rapporti tra la distribuzione delle plante e la costi- tuzione fisico-chimica del suolo (Annali di Botanica, II, fase. III, Rome, 1905) ; et : Saggio di una teorica osmotica dell’edafismo (Annali di Botanica, VIN, fasc. IIT, Rome,1910). Deux excellents résumés des travaux du Dr G. GoLaA ont été publiés par CL. Roux, Le problème de l'Édaphisme d’après le Dr Gola (Annales Soc. linnéenne, Lyon, 2e série, LVIII, 1911, p. 65-146); et : Sur le nouvelles contributions du Dr Gola au problème de lÉdaphisme (Soc. bota- nique Lyon, XX XVII, 1912, p. 179-197). (3) R1EL (Dr Pn.), loc. supra cit., 1918, p. 36 et sq. 26 LOUIS GERMAIN Ces deux facteurs principaux n’ont pas la même valeur rela- tive. Tantôt le facteur température a une influence domi- nante : c’est le cas pour les //elix du groupe de l'Helix (Xero- phila) cespitum Draparnaud (D) ; tantôt, au contraire, le milieu rudéral joue le rôle le plus considérable : c’est ce qu’on observe pour les Helix du groupe de l'Æelix (Xerophila) variabilis Dra- parnaud. Un troisième facteur me semble également favoriser l’acchimatement : la complication et la perfection de l’appa- reil génital des Hélices introduites leur permettant de se reproduire avec une grande facilité. Cette observation a une portée plus générale. Elle permet, peut-être, d'expliquer pourquoi les Mollusques paléarctiques s’acclimatent si rapi- dement dans l'hémisphère sud, alors que l’acclimatement des espèces de l’hémisphère sud (2) en Europe est presque impossible. C’est que les Gastéropodes terrestres paléarc- tiques ont un appareil génital beaucoup plus perfectionné qui facilite leur reproduction et leur dissémination. Deux facteurs principaux coucourent donc à l’acclimate- ment des Hélices méridionales transportées hors de leur pays d’origine : le facteur température et le facteur maritime, ce dernier, le plus important (3), pouvant être remplacé par le milieu rudéral. Mais les choses peuvent être plus compliquées encore. Nous avons vu qu'en certaines localités les Hélices introduites vivaient dans des milieux ne présentant aucunement le carac- tère rudéral. C’est que de nombreuses observations m'ont montré que l’acchimatement se fait ordinairement en deux temps. Pendant une première période, les Æelix habitent un (1) C’est pourquoi ces espèces ne se retrouvent plus au nord de la Loire. (2) On sait avec quelle facilité certains Mollusques européens se sont acch- matés : l’Helix (Cryptomphalus) aspersa Müller, par exemple, est aujourd’hui très commun dans de nombreuses localités de l'Amérique du Sud, de Afrique australe, de POcéanie. Ce cas est celui de beaucoup d’autres Helix et d'assez nombreux Limaciens. (3) À Dieppe, les Æelix du groupe de l'Helix variabilis Draparnaud sont plus typiques qu’à Paris, bien que le climat y soit plus froid, parce que ces animaux y sont directement soumis à l’influence maritime [Cf. Germain (Louis), Feuille Jeunes Naturalistes, n° 401, 1904, p. 102-1031. MIGRATIONS ET ACCLIMATEMENTS MALACOLOGIQUES 21 milieu rudéral pur. Tel est le cas des colonies de Lyon, de la banlieue d'Angers, de Tours, d'Orléans. Ici le rayonnement des espèces est extrêmement lent et limité, et l’acclimatement n’est nullement définitif. Si les causes qui ont présidé à l’intrc- duction des espèces viennent à disparaitre, les colonies d’AÆelix peuvent s'étendre à leur tour (1). Mais, par suite de circonstances plus favorables (2), l'aire de dispersion des Mollusques peut s'étendre. Les animaux in- troduits, tout en préférant encore le milieu rudéral, s’en éloignent volontiers, se propagent et rayonnent largement, d’abord lentement, puis assez vite. Les //elix ont alors une dispersion rappelant celle de leur pays d’origine. Ce processus est en voie rapide de réalisation aux environs de Paris ; 1l est un fait accompli à Beaulieu, au sud d'Angers. L'acclima- tement est désormais définitif, et les espèces introduites font partie intégrante de la faune du pays. Ainsi, dans la vallée de la Loire, il existe des migrations et des introductions de Mollusques ayant fourni et fournis- sant encore de nouveaux éléments se superposant à la faune autochtone. Quelques-unes de ces migrations sont dirigées de l’est à l’ouest ; mais les plus importantes suivent la vallée de l’ouest à l’est et sont des apports d'espèces méridionales et maritimes déjà acclimatées, depuis fort longtemps, le long des côtes françaises de l'océan Atlantique et de la Manche. Ces espèces ont émigré d’elles-mêmes le long de la vallée de la Loire, remontant le cours du fleuve un peu au-dessus du point où l'influence maritime cesse de se faire sentir. Au delà, par suite de l'intervention involontaire de l'homme, elles ont été introduites et, en beaucoup de localités, se sont accli- matées définitivement. L'introduction est due, presque (1) Ainsi s'explique la disparition des premières Hélices méridionales intro- duites à Lyon [Cf. : Locarp (A.), loc. supra cit., 1878, p. 58]. (2) Par exemple : l'apport continuel, comme aux environs de Paris, de nou- veaux Mollusques ; l'introduction des Helix dans des localités favorisées par leur exposition, leur température élevée, leur végétation méridionale, etc... 28 LOUIS GERMAIN uniquement, aux transports par voie ferrée. Les principaux facteurs qui favorisent l’acclimatement sont l'exposition et la température (facteur méridional), — et le milieu rudéral se substituant au milieu maritime. Le mécanisme de l’acclima- tement est assez complexe. Les espèces méridionales vivent d’abord exclusivement en milieu rudéral; puis, quand les circonstances le permettent, elles rayonnent autour de ce milieu et se répandent à la manière des espèces autochtones. Alors, mais alors seulement, l’acclimatement des espèces intro- duites peut être considéré comme définitif. LA LARVE DE LA LUCIOLE CÉDCIOEAEUSITANICA CHAR.) Par E. BUGNION SOMMAIRE INrRoDUCTION relative aux mœurs et à la capture de cette larve. DESCRIPTION. — Structure du corps et des membres. Pièces buccales ; mécanisme de l'appareil maxillo-labial. Papilles anales. ÉrTupe Des viscères. — Tissu adipeux, tube digestif, anses malpi- chiennes, ébauches testiculaires, système nerveux. La larve de la Luciole niçoise a été décrite d’une façon som- maire par J. Bourgeois (Faune gallo-rhénane, IV, p. 87, 1854). Notre regretté collègue ne paraît pas toutelois avoir eu entre les mains un exemplaire vivant de cette larve. Il ne dit rien de la luminosité (d’ailleurs très faible) de cet [nsecte ; 1l ne dit rien non plus des pièces buccales (1). C'est vraisemblablement à cause de leurs habitudes plus ou moins souterraines que les larves des Lucioles sont actuelle- ment encore si peu connues. L’oviscapte de la femelle étant relativement très long, on est en droit d'admettre que les œufs sont enfouis dans la terre à une certaine profondeur et non pas, comme ceux des Lampyres, simplement déposés à la surface. La larve qui se nourrit de petits Escargots, comme celles des Lampyrides en général, ne sortirait de sa cachette que pour se mettre en chasse (de préférence à l'heure du soir). Il est d’ailleurs probable qu'après s'être installée dans la coquille d’un Escargot elle y reste immobile, jusqu'à ce que son «bouillon nutritif » soit consommé. (4) La larve d’une Luciole américaine (Photuris congrua Chev.) avait précé- demment déjà été décrite par CaAnpèze (Métamorphoses de quelques Coléoptères exotiques, Liége, 1861). 30 E. BUGNION La larve (sujet unique) dont j’ai entrepris tout d’abord de faire l’étude a été trouvée à Grasse le 16 avril 1917, par M" Bugnion Lagouarde, dans un jardin planté d'Oliviers et d'Orangers. Cachée dans la terre à 15 centimètres environ de profondeur, elle aurait peut-être passé inaperçue, n’était la couleur testacée des deux derniers anneaux du corps, cou- leur qui suffit pour attirer l'attention. Cette larve ayant été placée dans un tube en compagnie d'un petit Æ/elix, je trouvai deux jours après la coquille à moitié vide et l’Insecte retiré à l’intérieur. Le 26 avril, mon sujet étant sorti de sa cachette, j'essayai de vérifier si la larve de la Luciole est lumineuse. La luminosité me parut au premier moment à peu près nulle. L’Insecte, observé dans l'obscurité, était, à vrai dire, presque invisible. Quelques instants plus tard, la larve ayant été posée sur la main et réchauffée au souffle de la bouche, Je vis le bout du corps s’éclairer faiblement. C'est notamment sur l’avant-dernier segment de l'abdomen que les organes phosphorescents sont situés. Plus faible que celle de la larve du Lampyre noctiluque, la lumière émise par mon sujet était Juste assez visible pour permettre de distinguer deux points verdâtres, l’un à droite et l’autre à gauche, ressortant sur un fond noir. Une ablution d’eau froide eut pour effet d'étendre les deux lumignons (contrairement à ce qu’on observe chez la larve du Phausis Delarouzeet, espèce assez abondante à Aix). C’est seulement après avoir été séchée sur du papier buvard, et de nouveau réchauffée, que la larve observée se remit à briller très faiblement. Commencée en 1917, l’étude qui fait l’objet de cet article a été reprise en avril 1921, grâce à la collaboration de M. Pou- tiers, directeur de l’Insectarium de Menton. S'étant, en réponse à ma demande, mis à rechercher des larves de Lucioles, M. Poutiers fut assez habile pour en trouver une vingtaine sur les terrains de l’Institut agricole. Le procédé qui lui a le mieux réussi consiste à chasser dans la soirée et, en se penchant vers le sol, à chercher à découvrir les deux points lumineux qui trahissent la présence du- dit Insecte. Quoique faiblement éclairants, ces lumignons LA LARVE DE LA LUCIOLE SN suffisent pour guider le chasseur dans sa recherche. Une lampe électrique de poche, allumée au bon moment, peut rendre également de bons services. Un fait qu'il importe de relever est que plusieurs des larves capturées à cette époque (reçues à Aix le 3 mai) étaient encore très petites. La longueur du corps était de 10 à 12 millimètres pour la plupart. Quelques-unes en mesuraient de 15 à 16. Une seule (conservée dans l'alcool) avait atteint la taille très exceptionnelle de 20 millimètres de lon- eueur sur 4 de largeur. La conclusion à tirer de ces remarques est que le développement de la Luciole ne s’effectue pas tou- jours en une année. C’est en effet aux premiers jours de mai (parfois dès le 20 avril) que, sur le littoral, les Lucioles adultes commencent à se montrer. La durée de la phase nymphale pouvant, pour les Lampyrides en général, être évaluée à dix-huit ou vingt jours, il n’est guère admis- sible que des larves de 10 à 12 millimètres observées le 3 mai puissent grandir assez vite pour se transformer le même mois. Du moment que le développement du Lampyris nochluca et du Pelania mauritanica se prolonge, dans cer- taines circonstances, pendant deux ans (1), il est très probable que la Luciole peut faire de même. Ce serait le cas notam- ment lorsque, chichement nourrie durant l’automne, la larve n’a, au printemps suivant, pas encore acquis sa grosseur habituelle. D’autres observations se rapportent au comportement des larves plongées dans l’eau. Immergée dans une cuvette à 2 ou 3 centimètres de pro- fondeur, la larve de la Luciole ne cherche pas à remonter à la surface, mais se borne à ramper sur le fond du récipient. On voit, à chaque pas, le bout de l'abdomen se replier en dessous du corps, puis s'étendre de nouveau dans un mouvement al- ternatif. Les papilles anales s’évaginant d’elles-mêmes au moment de l'extension (la larve prend appui sur elles), on peut les observer entièrement étalées, sans qu'il soit néces- saire de disséquer. La larve de la Luciole oppose à l'asphyxie une résistance (1) Voir Bucnion, 1921, b. 22 E. BUGNION extraordinaire. Ce n’est pas seulement vingt-quatre heures, mais deux ou trois fois vingt-quatre heures qu'il faut par- fois attendre, pour que la larve immergée soit vraiment morte. Tout prouve cependant que sa provision d’air est très minime. L’insecte adulte (capable de voler) se comporte d’une façon tout autre ; au lieu de se laisser couler, il flotte de lui-même à la surface. Observées sous l’eau, les larves à demi asphyxiées prennent un aspect particulier, qui mérite de nous arrêter quelques instants. Les tergites s'étant (à cause du relâchement des muscles) écartés les uns des autres, les parties membra- neuses ressortent comme de jolies bandes d’un blanc nacré sur un fond noir. Les couleurs des téguments et les divers détails de la surface se montrent, grâce à cet artifice, avec une netteté réellement admirable. Descriprion (fig. 1 et 2). — Longueur 14 à 16 millimètres sur 2MM5 à 3. Exceptionnellement (sexe femelle?) 20 milli- mètres sur 4. Forme générale des larves de Lampyris et Phosphænus (1), et non pas des larves de Phausis, qui sont plus aplaties et bien plus larges. Corps formé de douze segments (sans compter la tête, non plus qu’un segment anal rudimentaire) d’un beau noir luisant en dessus, avec les deux derniers tergites d’un rouge testacé. Tête relativement petite, de couleur foncée, plus longue que large, portée par un col musculo-membraneux blanchâtre, entièrement rétractile à l’intérieur du prothorax. Antennes formées de deux articles de couleur foncée, insé- rées sur un socle membraneux, pouvant se retirer à l’intérieur de ce dernier (2). Premier article, membraneux à la base, chitineux au bout externe. Deuxième article chitineux, de forme oblongue, surmonté d'un prolongement bacilliforme et d’une vésicule probablement olfactive. Un ocelle assez grand placé de (1) La ressemblance de la larve de L. lusitanica avec celle du Phosphænus hemipterus m’a été signalée par L. Planet, auteur d’une étude relative à cet Insecte (Voir le Naturaliste, Paris, 1909). (2) C’est sans doute au moment où la tête s’enfonce dans la chair de l’Escar- got que se produit la rétraction des antennes. LA LARVE DE LA LUCIOLE 39 part et d'autre près du bord latéral, un peu en arrière de l’antenne, au côté dorsal. En arrière de l’ocelle, deux pores surmontés d’un poil tactile, placés près du bord. Tergites un à huit coupés sur la ligne mé- diane par une suture blanchâtre, le douzième avec une ligne médiane noire ressortant nette- ment sur le fond tes- tacé de cet article. Pronotum élargi d’a- vant en arrière, à peu près aussi long qu'il est large à sa base; son bord antérieur légère- ment arrondi ; son bord postérieur à peu près droit. La partie anté- rieure du prothorax, prolongée en cône tron- qué, forme un col an- nulaire par lequel la tête peut rentrer à l’im- térieur. Méso et métathorax ; Fig. 1. — Luciola lusitanica. Fig. 2. — Luciola courts, deux fois plus Larve asphyxiée dans l’eau. lusitanica. Larve. Vue dorsale. X8. (Planet.) Vue ventrale. X 8. larges que longs, arron- dis sur les côtés. Les segments abdominaux de même largeur, mais plus courts et plus transverses, subégaux jusqu’au neuvième Imelusivement, puis diminuant jusqu’au bout du corps. Les neuvième, dixième et onzième avec leur bord postérieur échancré en (Planet) (1). (1) Les figures signées (P.) ont été copiées à l’encre de Chine, d’après les originaux de l’auteur, par L. Planet, dessinateur à Saint-Cloud. Les figures signées (Planet) ont été exécutées d’après nature par cet artiste. Les figures signées (Bugnion) sont entlière- ment de la main de l’auteur. ANN. DES SC. NAT. ZOOL., 10e série, V, 3 34 E. BUGNION demi-cerele ; le douzième de forme oblongue avec le bord postérieur arrondi. Un treizième, segment rudimentaire formant un anneau très court. Bien que les tergites dépassent un peu les sternites, ils ne forment pas sur les côtés des expansions comparables à celles qui caractérisent les larves du genre Phausts. La face ventrale (fig. 2) montre des plaques foncées d’un brun noirâtre et des parties membraneuses d’un blanc Jaunâtre (1). Les segments thoraciques, faible- ment chitinisés dans notre espèce, ont leur bord postérieur distinctement échancré. Les hanches, de couleur brune, sont, les postérieures surtout, écartées les unes des autres. Chacune d'elles s’ar- ticule sur le segment correspondant au moyen d’un arc chitineux. Fig. 3. — Luciola lusitaniea. LS pattes (fig. 5) de couleur jau- ; REA de nâtre, relativement faibles, sont compo- ee sées de trois articles, le fémur, le tibia et l’article unguéal, ce dernier terminé par un ongle simple. Les segments abdominaux ont, sur la face ventrale, un aspect qui diffère quelque peu de celui qu'on observe chez Lampyris et chez Phausis. Tandis que les sternites sont simples dans ces deux genres, il y a chez la larve de la Luciole une série de plaques sternales doubles, séparées l’une de l’autre par une partie membraneuse. Bien marquées sur les segments un à six de l'abdomen, ces plaques s’effacent plus ou mGins sur les trois derniers arceaux. Les épisternites, représentés chez Lampyris et Phausis par une série de pièces étroites comparables à des virgules, sont peu apparents chez Luciola. (1) Les parties membraneuses de l'abdomen sont assez minces pour que, lorsqu'on dissèque sous l’eau salée, on puisse distinguer par transparence les boules graisseuses qui flottent librement à l’intérieur. LA LARV&® DE LA LUCIOLE 39 Les épimères, au nombre de huit, placés sur les bords des segments un à huit de l’abdomen, portent chacun un tubercule stigmatifère externe et, en arrière de celui-ci, un mamelon surmonté d’un poil. Il y a, en sus des huit stigmates abdominaux, une paire de stigmates thora- ciques placés sur le bord antérieur du mésothorax, au ni- veau d'une petite pièce triangulaire en- castrée dans ce bord. La figure 4, dessi- née à un grossisse- ment de 30, fait voir les deux dernières paires de stigmates avec les trachées ini- tiales correspondan- tes et les principaux rameaux qui s'en détachent (1). Structure de la tête (fig. 5, 6, 7). — La capsule cranienne comprend une pla- que sus-céphalique (Candèze), en forme Fig. 4.— Luciola lusitanica. Larve de 15 millimètres as- de trianole arr - phyxiée dans l’eau, montée dans la glycérine gélatinée eo) onde phénolée. Vue ventrale du bout du corps. X 30.(P.) et deux lames laté- rales SYmétriques (une droite et. une gauche) repliées en (1) Chez la larve de Photuris congrua, les stigmates sont, d’après Candèze, dis- posés de la façon suivante : deux petits sur les tubercules de la face inférieure du mésothorax, deux plus petits encore sur les parties correspondantes du métathorax, sept grands sur les sept premiers segments de l’abdomen, placés entre les deux tubercules extermes de la face inférieure. Le huitième segment en est (contrairement à la règle habituelle) complètement dépourvu. Tous ces stigmates sont largement aréolés de noir sur un fond jaune, ce qui les rend très distincts à l’œil nu. La belle taille (30 millimètres sur 6) qu’atteint la larve de P. congrua rend, d’autre part, l'examen des stigmates bien plus facile. 36 E. BUGNION dessous. Des angles antérieurs se détachent les socles anten- naires déjà décrits. La plaque sus-céphalique est séparée des lames latérales par une suture membraneuse bien apparente. Limitée en Les | e | Fig. 5. — Luciola lusitanica. Tête de la larve. Vue dorsale. X 45. L'appareil maxillo-labial a été enlevé. (P.) avant par un bord à peu près droit (débordée quelque peu par le bord anté- rieur du labre), elle porte de part et d’autre une apophyse saillante re- courbée en de- dans, recou- vrant quelque peu la mandi- bule. Les lames la- térales, élargies d'avant en ar- rière au côté dorsal, se rap- prochent l’une de l’autre en ar- rièré de la pla- que sus-cépha- lique d'ema- nière à entrer presque en con- tact. Leurs bords postérieurs forment, en convergeant l’un vers l’autre, un angle largement ouvert. C’est près de leurs bords latéraux, sur la face dorsale, que les ocelles et les pores pilifères sont situés. Au côté ventral, les lames latérales [contimuées en avant par les apophyses mandibulaires (fig. 7)] sont séparées l’une LA LARVE DE LA LUCIOLE 31 de l’autre par une vaste ouverture de forme oblongue. Cette ouverture, qui représente l'échancrure gnathale des Insectes masticateurs (1), se prolonge en arrière jusqu’au trou occipital. C’est, comme nous le verrons tout à l'heure, sur cette couverture gnathale» que l'appareil maxillo-labial vient s'appliquer. Pièces buccales. —- Vivant aux dépens de petits Escargots du genre Aelix, la larve de la Luciole a des mandibules ca- naliculées au moyen desquelles elle 1ins- tille dans la chair de sa victime un liquide brun à la fois toxi- que, stupéfiant et digestif, sécrété par l'estomac. Un gésier musculeux situé en- tre l’œsophage et l'estomac sert au re- foulement de ce li- quide dans la cavité buccale et, de cette cavité, jusqu'aux ca- | Moi, $ Fig. 6. — Luciola lusitanica. Tête de la larve naux des mandibu- Vue ventrale. X 45. (P.) les. Le bouillon nu- tritif produit par l’action de ce virus est absorbé par la larve au moyen d'une bouche garnie de poils (s’imbibant par ca- pillarité) et d’un pharynx bivalve qui remplit la fonction d’un organe aspirateur. L'appareil bucco-pharyngien, si intéressant et si com- plexe, qui est propre aux larves des Lampyrides, a été décou- vert par Meinert en 1886 sur le Lampyre noctiluque. Entrevu \ (1) Voir Bucnion, 1920, a. 38 E. BUGNION par Fabre (1909) chez le même Insecte, décrit très exactement parR. Vogel et K. Haddon (1915), ilse retrouve presque iden- tique chez la larve du Ver luisant provençal (Phausis Dela- rouzeet Duval), chez celle du grand Lampyre de Ceylan EN ere EL Fig. 7, — Luciola lusitanica. Tête de la larve. Vue ventrale. Figure destinée à montrer l'ouverture gnathale. L'appareil maxillo-labial a été enlevé. X 45. (Bugnion). (Lamprophorus tenebrosus Walker) et chez celle de la Luciole (L. lusitanica). Le labre (fig. 8) est une lame mince, de couleur jaunâtre, dont le bord antérieur, profondément échancré, garni de poils fins. est seul visible sur une tête non préparée. Appliqué à la face profonde de la plaque sus-céphalique. il est, à l'exception du bord antérieur, entièrement caché sous cette plaque. Observé par sa face ventrale sur une pièce éclaireie dans la potasse, il offre deux lobes symétriques séparés par une tige chitineuse Largement bifurquée dans sa partie LA LARVE DE LA LUCIOLE 39 postérieure, cette tige forme (comme chez les larves de Lampyris et de Phausis) une fourchette de couleur brune dont les extrémités se prolongent jusqu’au pharynx. On distingue encore (fig. 7 et 8) une pièce transverse courbée en forme d'arc qui, prenant appui sur les apophyses mandibulaires, constitue un support mobile pour le labre et le pharynx. pin ( ja in \ Fig. 8. — Luciola usitanica, larve. Portion de la tète traitée par la potasse caustique. Préparation au baume. Le labre vu par-dessous avec le support du pharynx. X 60.(P.). C’est à cet arc mobile qu'est attachée la langue chez les larves des Lampyris et des Phausis (1). A l'opposé de celui desdites larves, dont la face profonde montre des sillons transverses limités par des lames ciliées, aboutissant aux recessus latéraux de la cavité buccale et aux canaux des mandibules (2), le labre de la larve de Luciola a, (1) La langue, simple chez Lampyris noctiluca, bifide chez Phausis Dela- rouzeei, bien développée dans ces deux genres, m’a paru atrophiée chez la larve de Luciola. (2) La disposition remarquable des sillons qui se trouvent à la face profonde du labre chez la larve de Lampyris noctiluca a été exactement décrite par R. Vogel (1915, p. 360). % 0) E. BUGNION paraît-il, une structure beaucoup plus simple. Observé à un fort grossissement, le labre de mon sujet m'a montré seu- lement de petits poils sériés disposés dans le sens de la longueur, donnant l'apparence de sillons longitudinaux très réguliers. Les mandibules (fig. 9), absolument symétriques, courbées en forme de faucilles, ont. une pointe acérée et une base élargie portant une forte apophyse en arrière et en dedans. Croisées dans la position fléchie, elles se placent de manière pus Fig. 9. — Luciola lusitanica, larve. Les mandibules isolées. Préparation au baume. x 58.{(P.) ; que la gauche passe sur la droite. Leur condyle, de forme arrondie, répond à la glène de l’apophyse mandibulaire. Le conduit destiné à l'injection du virus n’est pas un simple sillon comme celui de la larve du Fourmi-Lion, mais un véritable canal. Commençant à la base entre le condyle et l’apophyse interne, puis décrivant une courbe, il va s'ouvrir sur le bord externe un peu en arrière de l’apex et garde un calibre sensi- blement égal d’un bout à l’autre. Contrairement à celle du Lampyris noctiluca, dont le bord interne porte une forte saillie velue, la mandibule de notre larve offre un bord interne régulièrement courbé sans aucune protubérance surajoutée. Ce bord est, de même que l’externe, richement garni de poils. Les apodèmes destinés aux insertions des muscles fléchis- LA LARVE DE LA LUCIOLE #1 seurs sont, comme le montre la figure, relativement peu développés. Le labium et les maxilles forment ensemble une large plaque qui, appliquée contre la face ventrale de la tête, peut être Fig. 10. — Luciola lusitanica. Tête de la larve. Vue dorsale. L'appareil maxillo-labia observé en propulsion. X 45. (P.) détachée in toto au moyen de l'aiguille et du scalpel. Cette plaque (appareil maxillo-labial) mérite d'autant mieux d'être considérée comme un tout, qu’elle peut, au gré de l'Insecte, se porter en avant ou en arrière, sans altérer les apports des diverses pièces qui la composent. 42 E. BUGNION La position habituelle (rétropulsion) est représentée figure 6, tandis que la position en avant (propulsion) est dessinée figures 10 et 11. C’est notamment lorsque la larve se dispose à absorber sa Fig. 11.— Luciola lusitanica, larve. Vue ventrale de la tête. L’appareil maxillo-labial observé en propulsion. X 63. (Bugnion.) nourriture que l'appareil maxillo-labial se porte en entier en propulsion. S’avançant à ce moment en avant du labre, la souttière labiale plonge dans le bouillon nutritif et peut (en même temps que les parties velues des maxilles) coopérer à la succion, tandis que, dans la position inverse (rétropulsion), cette même gouttière est, il est vrai, mieux protégée, mais incapable de fonctionner. LA LARVE. DE LA LUCIOLE 35 Cet ingénieux mécanisme, en rapport avec le mode d’arti- culation du mentum et des cardos, existe également chez les larves des Lampyris et des Phausts. Ces préliminaires posés, il nous reste à décrire les diverses parties dont est formée ladite plaque. Le labium des larves de Lampyrides offre ce trait particu- lier qu'il n’est pas sup- porté par une pièce basi- laire (1). L'échancrure gnathale étant ouverte en arrière, le basilaire n'existe pas chez ces larves. Le mentum (première pièce du labium) est re- présenté par une lame al- longée, faiblement chiti- nisée, de couleur jaunâtre, encastrée dans la mem- brane qui unit l’un à l’autre les deux stipes (fig. 12). Les stipes étant très longs, le mentum a pris lui aussi une forme allongée. Fig. 12. — Luciola lusitanica, larve de 15 milli- à : mètres. L'appareil maxillo-labial isolé. Vue En heu et place du basi- ventrale. Préparation au baume. X 68. (P.) laire, 11 y a dans la partie postérieure de l'ouverture gnathale des plis musculo-mem- braneux, qui, attachés aux bords des lames latérales, s’in- sèrent d'autre part sur deux pièces triangulaires situées des deux côtés du plan médian (dessinées fig. 11). C’est grâce à ces dispositions que s'explique, à mon sens, le mécanisme de l'appareil qui nous occupe. On peut admettre en effet que, retenues par des muscles, les deux pièces trian- gulaires peuvent, au gré de J’Insecte, avancer ou reculer. (1) Répondant probablement au sixième zoonite de la tête (zoonite labial), le basilaire ou gula est la partie de la capsule cranienne comprise entre l’échan- crure gnathale et le trou occipital. 44 E. BUGNION La plaque jaunâtre qui répond au mentum montre sur sa face libre quelques pores pilifères et, dans son tiers postérieur, au niveau de deux échancrures, deux pores plus importants surmontés chacun d’un poil rigide. Placé au devant du mentum, le palpigère (deuxième segment du labium) est une pièce bilobée, de couleur brune, rétrécre d'avant en arrière, offrant sur son bord antérieur deux saillies blanchâtres surmon- tées par les palpes. Entre les deux saillies, se voit une échancrure triangu- lare et, dans le fond de celle-ci, un nodule à peu près noir. Lisse sur sa face ventrale, le palpigère offre au côté dorsal une gouttière nette- ment découpée (com- me taillée à l’em- porte-pièce) : la par- tie antérieure de la goultière du labium (is M48) Fig. 13. — Luciola lusitanica, larve de 15 millimètres. Il ny a pas trace L'appareil maxillo-labial isolé, traité par la potasse de lobes terminaux, caustique. Vue dorsale. Préparation au baume. x 68. (P.] les palpes se trou- vant, comme chez certains Staphylinides (Creophilus), en lieu et place de ces derniers. Sur les bords du palpigère se voient de part et d’autre, au côté dorsal, deux épaississements de couleur foncée qui, richement garnis de poils, répondent, semble-t-il, à une paire de brosses labiales ou paraglosses. Des paraglosses libres, indépendantes du labium, semblables à celles des Lampyris et des Phausis, n’ont pas été observées chez la larve de Luciola. LA LARVE DE ELA LUCIOLE 45 Supportée à sa face inférieure par le mentum, la gouttière labiale peut être suivie jusqu’au pharynx. Les palpes labiaux, relativement peu développés, ne com- prennent que deux articles : un basilaire plus gros, presque aussi long que large, et un terminal, étroit, de couleur pâle, en forme de cône allongé, tous deux entièrement glabres. Entre ces deux segments se trouve une cavité articulaire, qui, au premier abord, simule un troisième article. Les mazxilles (fig. 11,12, 13) sont composées chacune de cinq pièces : le cardo, le stipes, le palpe et les lobes terminaux. Le cardo, de forme allongée, avec le bout postérieur atténué en pointe et rembruni, s'attache sur l’angle antéro-externe de la pièce triangulaire déjà décrite (dessinée fig. 11). Le stipes, relativement très grand, rétréci d'avant en arrière, offre à son bout antérieur une partie renflée, de struc- ture membraneuse, terminée par une troncature sur laquelle le palpe est inséré. La face ventrale, lisse, légèrement bombée, montre quelques pores pilifères clairsemés. La petite lame brune située en arrière de l'insertion du palpe peut être considérée comme un palpifer rudimentaire. Dans un plan plus profond se voit un cordon d’aspect fibrillaire qui formé, semble-t-il, de fibres nerveuses, pénètre à l’intérieur du palpe. La face dorsale porte, à proximité du bord externe,une houppe de poils rigides dirigés en avant. Sa partie antéro-interne est masquée par une membrane garnie de poils sériés, qui sera, tout à l’heure, étudiée plus en détail. Proéminant un peu au côté ventral de la maxille, le palpe maxillaire est composé de quatre articles à peu près glabres. Les trois premiers, courts et épais, sont de grandeur décrois- sante ; le quatrième, beaucoup plus étroit, de couleur pâle, a la forme d’un cône allongé. Le lobe terminal externe (galea), composé de deux articles, est en partie masqué par les poils longs et fins qui, détachés du stipes, l’'embrassent à peu près de toute part. Le premier article, environ quatre fois plus long que large, dirigé obli- quement de dedans en dehors et en avant, se voit (en vue dorsale, fig. 14) dans l'intervalle compris entre le palpe maxil- laire et le palpigère du labium ; le deuxième, beaucoup plus 46 E. BUGNION court, cylindrique, légèrement incliné en sens inverse, a un sommet tronqué surmonté de quelques poils. Le lobe terminal interne (lacinia) est, au premier abord, difficile à distinguer. Au lieu d’une lame triangulaire nette- ment délimitée comme celle qui existe chez le Lampyre, on voit, chez Luciola, deux ou trois petites pièces jaunâtres, vaguement denticulées, qui, placées sur les bords de la gouttière labiale, semblent, à première vue, appartenir au mentum. Si toutefois on sépare au moyen des aiguilles le labium et les maxilles, on acquiert la preuve que les petites pièces jaunâtres mentionnées ci-dessus appartiennent à la maxille et répondent vraisemblablement aux lacinias. La même observation s'applique aux parties garnies de poils, qui, s’avançant des deux côtés par-dessus la gouttière labiale, transforment celle-ci en un tunnel. Le mentum isolé est en effet entièrement glabre sur ses deux bords. En sus des parties qui viennent d’être décrites, l’appareil maxillo-labial montre, au côté dorsal, deux surfaces garnies de poils sériés rangés en lignes concentriques, formant un élégant dessin (fig. 13 et 14). Ces poils ne sont pas implantés sur le stipes. La maxille entièrement isolée fait voir une iamelle garnie de cils qui, dépassant les limites du stipes, re- présente manifestement une formation indépendante. Mon idée est que les lamelles ciliées doivent être considérées comme des expansions des lacinias. En avant, le revêtement cilié se prolonge par deux houppes de poils fins qui embras- sent les parties basales des galéas et renforcent les brosses labiales de part et d'autre. Ces données étant acquises, le rôle des sillons concen- triques (limités par les poils sériés) peut être expliqué d’une manière assez plausible. Plongeant dans le bouillon nutritif au moment où l'appareil maxillo-labial a été porté en pro- pulsion, les houppes qui proéminent des deux côtés du labium s’imbiberaient de ce liquide par l’action de la capilla- rité. Les sillons qui commencent au niveau des houppes et aboutissent d'autre part à la gouttière labiale auraient pour mission de diriger le liquide absorbé et de le déverser dans la souttière. LA LARVE DE LA LUCIOLE 47 Il ressort de la description qui précède que les pièces buc- cales de la larve de Lucrola sont à peu près semblables à celles des larves des Lampyris et des Phausis ; la disposition des canaux mandibulaires est identique dans ces trois genres. Il y a cependant quelques différences, parmi lesquelles je puis citer : Es Fig. 14. — Luciola lusitanica, larve de 12 millimètres. Portion de l'appareil maxillo-labial traitée par la potasse caustique. Vue dorsale, Préparation au baume, X 188. (Bugnion.) 19 L'absence d’une apophyse sur le bord interne des mandibules (1) ; 20 La différenciation moins parfaite des canalicules qui se trouvent à la face inférieure du labre ; 30 L’atrophie de l'organe velu désigné sous le nom de langue ou encore sous le nom impropre d’hypopharynx ; 4° Le remplacement des brosses mobiles (houppes) obser- (14) Cette apophyse, acérée chez la larve du Lampyris noctiluca, est repré- sentée chez celle du Phausis Delarouzeei par une protubérance arrondie. 45 E. BUGNION vées chez la larve de Phausis Delarouzeei) par des para- olosses adhérentes au labium ; 59 La présence à la face dorsale de la plaque maxillo- labiale de deux expansions garnies de poils sériés. Il me reste, pour terminer l'étude de la tête, à présenter un croquis (fig. 15) qui montre les antennes re- tirées dans leurs gaines. J'ai dit ci-dessus que les antennes sont rétrac- les. Cette disposition, propre aux larves des Lampyrides, est sans doute en rapport avec les habitudes de ces In- sectes. Il est clair, en effet, quen l'absence d'une structure appro- priée aux habitudes de la larve, les antennes courraient le risque d’être lésées au moment où la tête s’enfonce dans la | chair de l'Escargot et est Fig. 15. — Luciola lusitanica. Tête de la larve occupée à la fouiller. avec les antennes retirées dans leurs gaines. À Vue dorsale. Préparation au baume. X 45. (P.) Composée de deux ar- ticles de couleur foncée, l'antenne est portée par une tige membraneuse désignée sous le nom de socle (fig. 5, 9). C’est cette tige blanchâtre pourvue d’un musele rétracteur qui, en se repliant sur elle-même à la manière d’un doigt de gant, est spécialement destinée à effectuer la rétraction. Des antennes munies d’un musele rétracteur ont été observées également chez la larve du Lam- pyris et chez celle du Phausis. CII Ÿ AY Ÿ [e] Les téguments de la larve portent de petites saillies coniques écartées les unes des autres, disposées sans ordre, surmontées chacune d’un poil rigide légèrement incliné et incurvé. Dans LA LARVE DE LA LUCIOLE , 49 les intervalles de ces saillies se trouvent des aspérités très petites et très serrées, visibles seulement au microscope. Les logettes sous-cutanées (quadrilatères sur la coupe ver- ticale) décrites par Wielowiejsky (1882), par Henneguy (1904) et par Vogel (1915) chez la larve du Lampyre noctiluque, sont entièrement absentes chez Lucrola et chez Phausrs. Observée sur une coupe, la peau de notre larve montre : 19 une première lame cuticulaire pigmentée (brun foncé) relativement mince ; 2° une deuxième lame cuticulaire inco- lore, mince elle aussi, soudée à la face profonde de la première, se colorant en rose dans lhémalun-éosine ; 3° une troisième lame ordinairement plus épaisse (séparée des précédentes par une fente) colorée en gris rosé ; 4° une assise de cellules plates (épiderme) jouant le rôle de matrix. : Papilles anales. — Les larves des Lampyrides ont,au bout du corps, une toufle de papilles qui, garnies de petits crocs, constituent tout à la fois un appareil de nettoyage et un appareil de fixation. C’est notamment lorsque la larve souillée de mucus quitte l’Escargot dont elle a fait son aliment que, repliant son abdomen, elle écure sa peau au moyen de ses papilles. Décrites par Targioni Tozzetti (1866) sur la larve du Lam- pyre noctiluque, les papilles anales ont chez la larve de la Euciole une disposition presque identique. Il y a cependant quelques différences. Tandis que, chez Lampyris, les papilles se multiplient par divisions successives, à ce point qu'il devient difficile de les compter, ces mêmes organes ont chez Luciola, pendant toute la phase larvaire, une disposition beaucoup plus simple. Cette disposition; qu'on pourrait appeler typique [elle se rapproche en effet de celle qu’on observe au moment de la naissance chez Lampyris et chez Phaustis (1)], est représentée figure 4. Les papilles sont, comme on voit, superposées en deux (1) Observées chez le nouveau-né, les papilles de Lampyris Bellieri pré- sentent un étage ventral formé de quatre papilles bifurquées et un étage dorsal formé de huit papilles bifurquées elles aussi. Chez Phausis Delerornz-ci (nouveau-né), il y a un étage ventral de quatre papilles courtes, légèrement bifurquées et un étage dorsal de quitre papilles plus longues bifurquées eu (ri- furquées. (Voir Buanion, 1921, 4) ANN. DES SC. NAT. ZOOL., 10e sic. Vi 0 E. BUGNION étages. Il y a un étage ventral formé de quatre papilles simples. et un étage dorsal formé de quatre papilles bifurquées ou, si l’on préfère, composé de huit papilles. On constate encore que les papilles ventrales sont plus courtes que les dorsales. Les crocs (rangés en séries transverses) qui garnissent la surface des papilles sont chez Luciola très acérés et très serré, plus nombreux, dans chaque rang, que chez Lampyris et chez Phansis. Le croquis dessiné figure 16 peut servir à expliquer le mécanisme de: ces papilles. On voit au haut de la figure la fibre musculaire striée des- tinée à retirer la papille et, entre la partie externe et la partie iInvaginée, la fente remplie de sang qui, s'ou- vrant dans la cavité de l’abdomen, permet à la pression sanguine d’éva- giner la membrane garnie de croes. ÉTUDEDES visCÈèREs.— Cetteétude a été faite sur des larves recueillies à Pig 16: — Lucbla nongnss Menton. par M'7Poutiers, “reçues larve. Dessin schématique vivantes à Aix en Provence. ne Ta Per Dissection d’une larve de 15 milli- mètres (14 avril 1921). L'incision des téguments donne issue à plusieurs boules graisseuses qui (plus lourdes que l’eau salée) coulent dans le fond de la cuvette. Le corps graisseux est formé, chez les larves de Lampyrides, de milliers de petites boules blanches (parfois jaunâtres ou légèrement teintées de rose) qui, indépendantes les unes des autres et faiblement adhérentes, se détachent aisément. Ces boules, pluricellulaires, mesurant en moyenne Omm 10 — Omm 02, sont (sauf dans quelques régions) supportées par des. membranes très délicates et disposées sur une assise. Il y a une première lame graisseuse étalée à la face profonde des. tergites (renfermant dans un dédoublement le vaisseau _dorsal et les cellules péricardiques, de couleur brunâtre). Une deuxième lame plus épaisse que la première, facile à séparer de LA LARVE DE LA LUCIOLE 3 | celle-ci, se replie autour du tube digestif, des pelotons mal- pighiens et des corps lobulés. Une troisième, formée de boules plus petites, tapisse la cavité du corps au niveau de la chaîne des ganglions. Difficiles à observer chez les larves de Lucioles (à cause de leur petite taille), ces trois nappes graisseuses sont plus faciles à démontrer chez celles du Lampyre noctiluque et surtout chez les grosses larves du Lampyre algérien (Pelania maurt- tanica). Retenues seulement par les rameaux trachéens, les deux premières nappes se détachent à peu près d’elles-mêmes, lorsqu'on dissèque. Les grains de la troisième, bien que légè- rement adhérents au fond de la cavité du corps, peuvent être (Si par exemple on se propose d'isoler les trachées) détachés un à un, à l’aide d’un pinceau très fin, et rejetés dans la cuvette. Dans certaines régions du corps (capsule du cerveau, zone corticale des organes lobulés), les cellules graisseuses offrent, au lieu de globes indépendants, des amas compacts formés de cellules polyédriques disposées sans ordre, simplement accolées les unes aux autres. Des coupes, pratiquées sur des nouveau-nés de Lampyris Pellier: Reiche, ont montré que le tissu adipeux se compose tout d’abord de cellules isolées, de formes diverses, éparses dans la cavité du corps. Ces cellules donnent lieu plus tard, en suite de divisions multiples, à de petites boules très régu- lières, montrant sur la coupe plusieurs cellules juxtaposées (au nombre de 6 à 10 environ). Ces éléments, irrégulièrement polyédriques, montrent, sur les préparations traitées par l’hémalun-éosine, un noyau violet (entouré d’une zone légèrement violacée) et un cytoplasme rose, à cause des gra- nulations éosinophiles qui s’y forment en grand nombre dans le cours des premiers mois. Le tube digestif (fig. 17) comprend, en sus du pharynx : 19 Un œsophage long et étroit (flexueux, lorsque la tête est retirée dans le prothorax) ; 20 Un gésier de forme ovoïde, long de Omm 7, à parois très musculeuses, montrant de belles fibres spiroïdes à sa surface ; d2 E. BUGNION 30 Un estomac jaunâtre, replié sur lui-même dans sa partie postérieure, offrant immédiatement en arrière du gésier deux diverticules à direction transverse (1) et, dans le reste de sa paroi, plusieurs boursouflures irrégulières séparées par des étranglements bien accusés. La longueur de l'estomac est, Fig. 17. — Luciola lusitanica, larve de 15 millimètres. Le tube digestif préparé dans l’eau salée, avec les anses malpighiennes, les corps lobulés et la chaîne ganglionnaire. x 9. — Les deux boules blanchâtres accolées au segment pénultième sont les organes Jumineux larvaires. (P.) chez la larve mûre, d'environ 6 millimètres, [de 9, si l'on suppose ce viscère redressé et étendu] ; 49 Un intestin, long de 8 millimètres, formant, en arrière de (1) Ces diverticules, propres aux larves des Lucioles, ne se montrent pas chez celles des Lampyres et des Phausis. LA LARVE DE LA LUCIOLE 3 l'estomac, un petit renflement sur lequel les cordons mal- _pighiens sont insérés. La longueur du tube digestif déroulé (chez la larve de 15 millimètres) peut être évaluée à 20 millimètres. Les cordons malpighiens, de couleur blanchâtre, sont, comme chez les Lampyrides en général, disposés en forme d’anses. Ces anses, entièrement déroulées sur le porte-objet, mesuraient chez mon sujet : la droite (obte- nue sans rupture) 25 millimètres ; la gau- che (deux tronçons), 26. La paroi du gésier (fig. 18) est composée de trois assises, l’externe formée de fibres spira- les, beaucoup plus épaisse que les deux autres ; la moyenne, très mince, formée de fibres annulaires ; l’in- terne formée de fibres Fig. 18. — Luciola lusitanica. Coupe transversale . à : ñ du gésier de fla larve. Préparation au baume. longitudinales disposées x 131. (P.) en quatre colonnes, proéminentes à l’intérieur. Une structure analogue s’observe chez les larves des Lampyris et des Phaustis. Observée sur une coupe transversale (fig. 19), la paroi de l'estomac présente de nombreux plis formés par la cuticule, montrant à l’intérieur des éléments fibrillares appartenant au chorion. Insérées sur ces plis, les cellules épithélales offrent deux formes différentes, suivant qu'elles se trouvent sur les parties convexes ou dans les intervalles de celles-ci. Les cellules qui tapissent les parties convexes ont une extré- mité renflée en forme de massue, proéminant dans le lumen, et un pied rétréci, servant à l'insertion de la cellule. Le noyau, ovale ou arrondi, se trouve à la jonction des deux parties. Les cellules qui tapissent les intervalles sont, à l'opposé des précédentes, simplement ovalaires, arrondies ou polyé- r 04 E. BUGNION driques. On constate, au surplus, au voisinage de la cuticule, des cellules plus petites, vraisemblablement destinées à remplacer les éléments glandulaires au fur et à mesure de leur usure. À la surface de l’estomac, se voient des rameaux trachéens et des fibres longitudinales assez distantes. Comparable à la structure observée chez lAbeille et le Bourdon, la disposition plissée qui caractérise l’estomac des Lampyrides est manifestement destinée à augmenter la sur- Fig. 19. — Luciola lusitanica. Larve de 14 millimètres. Coupe transversale de l’estomar, Liqueur de Bouin alc. Hémalun-éosine. Préparation au baume. X 135. (P.) face de sécrétion. Il est à ce propos intéressant de rappeler que le liquide brunâtre destiné à intoxiquer les Escargots est précisément sécrété par l’épithélium stomacal. Aussi est-ce dans la phase larvaire que cet épithélium atteint sa différen- ciation la plus parfaite. | Chez l'adulte, en revanche, les parois de l'estomac sont amincies, et l’estomac lui-même plus ou moins rempli de bulles d’air (1). (1) Observées notamment dans le sexe mâle, ces bulles d’air contribuent à alléger le poids du corps en vue du vol. ss EA LARVE DE LA LUCIOLE 29 L’intestin, beaucoup plus étroit que l'estomac, présente une structure plus simple. Il faut noter cependant la présence de fibres annulaires assez puissantes qui, en se contractant, donnent lieu à une série de bourrelets séparés par des étrangle- ments. L'épithélium est formé de cellules cubiques disposées sur une assise. La région qui avoisine les embouchures des anses malpighiennes offre des cellules plus étroites et plus serrées (passant au type cylindrique). Le système nerveux (fig. 17) comprend, en sus du cerveau et du centre sous-æsophagien, une chaîne de onze ganglions, comme chez les Lampyrides en général. Le cerveau, de forme arrondie, se trouve, en même temps que le centre sous-œsophagien, en arrière de la capsule cépha- lique, au niveau du pronotum. Cette disposition curieuse, observée également chez les larves des Lampyris et des Phausis, s'explique vraisembla- blement par la prépondérance de l’appareil de succion essen- tiellement constitué par le pharynx et par ses muscles. Les faisceaux du dilatateur supérieur du pharynx occupant toute l'étendue de la capsule cranienne comprise entre la région clypéale et le trou occipital, le cerveau a reculé pour faire place à ces faisceaux. Formé de deux lobes largement soudés l’un à l'autre (sans sillon intermédiaire visible), le cerveau émet par son bord antérieur deux filets nerveux très longs, non ramifiés, destinés aux deux antennes. Les connectifs, relativement épais, qui unissent le cerveau au centre sous-œsophagien limitent un espace triangulaire {anneau nerveux) dans lequel l'œsophage est engagé. Les trois ganglions thoraciques se distinguent des gan- glions abdominaux par leurs dimensions plus fortes et par les rameaux plus nombreux qui s’en détachent (comprenant entre autres les nerfs des pattes). Les ganglions abdomi- naux, relativement petits, sont fusiformes. Du dernier, de nouveau un peu plus gros (futur ganglion génital), se détachent quatre longues branches dirigées vers le bout du COTPS. D0 E. BUGNION Le système trachéen (préparé d’une manière incomplète) m'a paru, à part la différence indiquée au sujet des stigmates, disposé comme celui du Phausis Delarouzeei (Voir Bugnion, 1020 :b). Les organes lumineux larvaires (fig. 17) sont deux petites boules blanchâtres, distinctes des boules graisseuses par leur diamètre un peu plus grand (0mm,03 au lieu de Omm,01- Omm 02) et par leur aspect plus diaphane (d’un blanc moins crémeux). Situés (comme ceux de la larve du Lampyre noc- tiluque) dans l’avant-dernier segment de l'abdomen, on les trouve, en disséquant, à l’intérieur de deux petites logettes situées latéralement, plus rapprochées du côté ventral que du dorsal. Ébauches testiculaires. — La larve de 15 millimètres, disséquée le 14 avril (fig. 17), m'a montré, au milieu des pelotons malpighiens, deux de ces corps lobulés de forme oblongue qui (observés également chez des larves de Lam- pyris, de Pelania et de Phausis) représentent vraisemblable- ment des ébauches testiculaires. Placés des deux côtés du segment postérieur (rétréci) de l’estomac, les corps lobulés sont constitués par deux substances : la substance corticale et les lobules (fig. 20). Formée de cellules polyédriques bourrées de grains éosi- nophiles (constituant une variété des cellules graisseuses), la substance corticale est, chez Luciola, simplement étalée à la surface. Les lobules, au nombre de vingt-cinq à trente, offrent un bout arrondi placé près de la surface et une extrémité conique qui s'ouvre à l’intérieur dans une fente de sécrétion. Un canal excréteur très délié, dirigé vers le bout du corps, se dégage de cette fente. Coloré en violet par l’hémalun, le tissu des lobules se présente, chez les larves jeunes, comme une sorte de syncy- tium semé de nombreux noyaux. Au niveau de la partie conique se voient des noyaux allongés à direction transverse, appartenant vraisemblable- ment à lacapsule. On remarque, d’autre part. chez les larves LALARVE DE LA: LUCIOLE 57 plus âgées, qu’au lieu de constituer un syncytium uniforme le tissu du lobule est divisé çà et là en masses arrondies ou ovalaires, semblables à des spermatogemmes en voie de division. La fusion des deux ébauches larvaires en une masse unique (placée au côté dorsal du bout postérieur de l'estomac) a été observée chez une nymphe de Phausis Delarouzeei. C'est Fig. 20. — Luciola lusitanica, larve. Coupe de deux lobules de l’un des corps 1obulés X 175. — L’aspect de la coupe rappelle certaines phases de la spermatogenèse obser- vées dans le genre Phausis. (Bugnion.) également au cours de la phase nymphale que l'on voit, dans le sexe mâle, les corps lobulés se transformer en testicules. Chez mon sujet (larve de Luciole mesurant 15 millimètres) la longueur des corps lobulés était assez exactement de ? milli- mètre ; leur couleur était jaunâtre plutôt que rose (1). Observés à un fort grossissement (Imm. 1/12 de Leitz), les diverslobules m’ontoffertun aspect presque identique. Chacun d’eux montrait une partie uniforme colorée par lhémalun (4) Des corps lobulés d’une jolie teinte rose (couleur due à la présence de la capsule graisseuse) s’observent notamment chez les larves de Pelania maurtitantic«. DS E. BUGNION en las clair, essentiellement constituée par des noyaux cellulaires (noyaux de spermatogonies) et une partie semée de grains violets plus fortement colorés, répondant vraisem- blablement à une phase de condensation des éléments nu- cléiniens. Sur des coupes sériées empruntées à une larve un peu plus jeune (longue de 13 millimètres), les corps lobulés avaient avec leur capsule une longueur de 0MmM544, Les lobules montraient de nombreux noyaux (noyés dans un cyto- plasme presque invisible) ayant pris dans l’hémalun-éosine une teinte gris-lilas presque homogène. La capsule relative- ment épaisse, formée de cellules graisseuses chargées de grains éosinophiles, offrait dans l’une des ébauches une lacune en forme de croissant, remplie de Iymphe coagulée. Pour ce qui est de leurs affinités naturelles, les larves des Lampyrides semblent être apparentées surtout à celles des Cantharides (Telephorus), à celles des Élatérides et à celles de certains Carabiques. Aix-en-Proven£e, le 2 janvier 1922. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1861. CANDÈZE. — Métamorphoses de quelques Coléoptères exotiques, Liége (Larve de Photuris congrua). 1866. TarGronr TozzeTTi (A.). — Come sia fatto l’organo che fa lume nella Luccioa volante [(Mem. soc. itat. Se. nat., Milano ; — Bull. soc. entom. ital., vol. II (1870)]. 1882. WiEeLOWIEJSKI (H. von). — Studien über Lampyriden (Zeuschr. f. wiss. Zool.). 1884. BourGEeo1is (J.). — Faune gallo-rhénane, t. IV, Malacodermes, p. 87 (Larve de Luciola lusitanica). 1886. MEiNERT (F.). — Gjennem borede Kindbakke hos Lampyris og Drilus Laverne (Entom. Tidskrift, VII). 14904. HENNEGuY (F.). — Les Insectes, Paris. 1909. 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Il a prêté, dans ces dernières années, à des recherches nombreuses, dont les principales ont été effectuées sur le Hareng (Clupea harengus L.). C'est en me basant sur elles que j'ai procédé aux miennes, et que j'en ai tiré mes conclusions. Je dois signaler toutefois que les lectures d’écailles, chez Alosa, sont rendues difficiles et par- fois douteuses par l’état moins net des lignes d’hibernation et par la présence fréquente de fausses lignes. [1 faut examiner plusieurs écailles d’un même individu, et plusieurs individus de mêmes dimensions pêchés en même temps, pour parvenir à une solution. Du reste, je traiterai cette question en détail dans mon étude définitive. Il suffit ici, pour le présent sujet, d'exposer les résultats que l’on peut estimer acceptables. Ce mémoire est divisé en trois parties, qui se succèdent dans l'ordre suivant : spécification et habitat en migration des 62 L. ROULE Aloses de la Seine; élaboration et maturation sexuelles d’Alosa finta L. ; âge et croissance des migrateurs des deux sexes. 1. — Spécification et habitat en migration des Aloses de la Seine. A. — Actuellement, le bassin de la Seine n’est fréquenté par les Aloses que dans les parties basses du fleuve, en aval du barrage de Poses. La pêche de ces Poissons, à l’époque de leur montée, est pratiquée dans les quartiers de Rouen et d'Elbeuf. Sauf de rares exceptions, les Aloses capturées appartiennent à l'espèce nommée Feinte (Alosa finta L.). On sait que les Aloses de notre pays appartiennent à deux espèces : l’Alose commune (Alosa alosa L.) et l’Alose femte (Alosa finta L.), dont le mâle est plus particulièrement dit Caluyau, le nom Feinte s'adressant à la femelle. Les deux espèces diffèrent l’une de l’autre par des détails de leur orga- nisation et de leur migration. L’Alose feinte ne parvient pas à de grandes dimensions et dépasse rarement 2 ou 3 livres en poids ; son écaillure est assez nette ; ses branchiospines sont peu nombreuses ; son entrée en rivière, tardive, ne s'effectue guère qu'en mai; sa fraie a surtout lieu dans les parties basses du bassin hydrographique. L’Alose commune dépasse souvent 3 et 4 livres ; son écaillure est confuse; ses bran- chiospines sont nombreuses ; son entrée en rivière, précoce, débute en février et mars ; sa fraie s’accomplit ordinairement dans les parties moyennes du bassin, et sensiblement en amont des parties basses. Ces deux espèces appartiennent également à la catégorie des migrateurs potamotoques (anadromes des auteurs), qui effectuent leur vie de croissance dans les eaux marines, sy alimentent et y grandissent, puis vont dans les fleuves pour pondre. Elles accomplissent alors leur migration de montée, durant laquelle elles cessent de s’alimenter et de croître. Leur estomac, pendant cette période, qui embrasse deux et trois mois, est souvent vide. Les individus subsistent aux dépens des matériaux de réserve accumulés dans leur L'ALOSE FEINTE 63 chair, et maigrissent à mesure que leur séjour en eau douce se prolonge. L'élaboration sexuelle nécessite plusieurs semaines. La fraie, pour les deux espèces, a principalement lieu du milieu de mai à la fin du mois de juin. Les œufs, petits, mesurant à leur maturité {mm,2 à 1mm5 de diamètre, sont pondus en quan- tité considérable, qui dépasse parfois une centaine de mille par femelle. Non cohérents et libres, ces œufs, la ponte accom- plie, augmentent en dimensions par suite de l’épaississement de leur chorion après hydratation. Plus lourds que leau douce, ils tombent au fond et exigent, pour se développer, une eau renouvelée dont la température serait supérieure à 159 ou 16° C. L’incubation, de durée variable selon la tem- pérature de l’eau, prend en moyenne quatre à cinq jours. Les alevins, capables de nager dès l’éclosion, ont une période vésiculée fort courte et se déplacent dans l’eau pour happer leur nourriture. Actuellement, les Aloses feintes, dans la Seine, sont les seules à effectuer avec régularité une migration de montée en quantité suffisante pour donner lieu à une pêche lucrative. Leur apparition se fait ordinairement vers la fin de la pre- mière quinzaine de mai. La montée se borne aux quartiers de Rouen et d'Elbeuf ; elle s’arrête, d'habitude, devant le barrage à aiguilles de Martot. Elle ne le dépasse que rarement, dans le cas des fortes crues qui nécessitent l'enlèvement des aiguilles ; elle pénètre alors dans la région de Pont-de-l'Arche, pour s'arrêter de facon complète devant le barrage à rideaux de Poses, infranchissable aux migrateurs. La pêche a ordinai- rement lieu pendant la nuit; elle se fait, en bateau, au moyen d’un grand trouble à manche nommé pluchette. Sa principale époque se place du milieu de mai à la fin de juin ; plus tôt, les Feintes manquent encore, ou sont trop peu nombreuses ; plus tard, leur quantité diminue rapidement, et, la fraie étant accomplie (les Poissons étant vidés, selon l'expression des pêcheurs), leur chair a perdu de ses qualités. Pendant la saison, 1l n’est pas rare que chaque pêcheur n’en prenne Jour- nellement plusieurs centaines. Par contre, les Aloses communes ne sont représentées que 6% L. ROULE par des individus isolés, fort rares, dont la capture est acci- dentelle. À cet égard, la Seine diffère nettement des autres grands fleuves du versant atlantique de notre pays, la Loire, la Garonne, l’Adour, où, non seulement les Aloses communes sont aussi fréquentes, sinon davantage, que les Aloses feintes, mais encore où les espaces parcourus par la montée sont plus étendus, donnant ainsi à la pêche des ressources plus consi- dérables. B. — Cette situation déficitaire n'existait pas autrefois, jusqu’à la fin du xix€ siècle. La Seine ressemblait alors aux autres grands fleuves précités, s’ouvrait à la fois aux Aloses communes comme aux Feintes, et livrait à leur montée un espace plus vaste qu'aujourd'hui. Les Feintes, selon leur régime biologique particulier, étaient surtout abondantes entre l'embouchure et la région d’Elbeuf ; elles ne dépassaient pas trop cette dernière. Il n’en était pas de même pour les Alosesjcommunes. Celles-ci remontaient la Seine fort loin en amont, et s’engageaient même dans plu- sieurs de ses affluents principaux. Elles franchissaient Paris et dépassaient Montereau ; elles pénétraient dans l'Oise Jus- qu'à son confluent avec l'Aisne, et dans l'Yonne jusqu'aux environs d'Auxerre. Cette montée était rendue possible par l'absence de barrages, ou par leur minime élévation, qui permettait aux eaux de les noyer comme aux migrateurs de passer. Jusqu'en 1852, la Seine est restée libre depuis son embouchure jusqu'à sa source. Les premiers barrages établis ensuite étaient du modèle à aiguilles et n'oïfraient que 1m,50 à 2 mètres de chute. Aussi pêchait-on des Aloses dans les parties moyennes du bassin de la Seine, et bien au-dessus de la région d’Elbeuf, où la pêche se limite aujourd’hui. La région d'Elbeuf et celle de Rouen avaient alors, outre le peuplement migrateur d’Aloses feintes qu’elles ont con- servé, un peuplement supplémentaire d’Aloses communes qui les traversaient. Celles-ci, contrairement aux Feintes qui fraient dans les parties basses du fleuve, allaient au delà pour pondre leurs œufs; leurs frayères étaient placées plus en amont, et c’est vers elles qu’elles se rendaient. Il en résultait, à cette époque, que non seulement la pêche des Aloses ne se L'ALOSE FEINTE 65 bornait point aux quartiers de Rouen et d’'Elbeuf, mais encore que ces quartiers fournissaient, en sus des Feintes, de nom- breuses Aloses communes, et que la pêche de ces dernières, étant plus lucrative, était aussi plus suivie. Cet état ancien différait grandement de celui d'aujourd'hui, où les Feintes sont les seules Aloses pêchées. Ce dernier est déficitaire par rapport au précédent, car les Aloses communes, plus grosses et de meilleure vente, font défaut ; alors que les Feintes, plus petites et de prix moins élevé, n’ont pas augmenté en nombre, et paraissent être restées, malgré quelques variations en plus ou en moins d’une année à l’autre, sensiblement stationnaires comme quantité. Aucune observation particulière sur la montée n'ayant été faite jusqu'aux années 1885 et 1886, il est probable que l’état ancien s’est maintenu jusqu'alors, sans donner lieu à re- marque. Un fléchissement dans la production de la pêche des Aloses communes est ensuite signalé pour 1887 par les Services administratifs ; mais le rendement habituel se retrouve en 1888. Une diminution nouvelle se‘montre en 1889; depuis cette date, elle est allée en s’aggravant, avec quelques varia- tions annuelles de plus ou de moins, jusqu’à la disparition de l'espèce, qui s’est affirmée entre 1905 et 1910. La chute prin- cipale de la courbe paraît s’être faite dans un laps de temps assez court, entre 1895 et 1902. Elle n’a frappé que les Aloses communes ; elle n’a point atteint les Aloses feintes, demeu- rées stationnaires, et même devenues plus nombreuses entre 1890 et 1900 à la faveur d’une circonstance spéciale. Cette dernière n’est autre que la création par M. Pierre J.-B. Vincent, auprès du barrage de Martot, sur le territoire de la commune de Saint-Pierre-lès-Elbeuf, d’un établisse- ment de pisciculture destiné à la fécondation artificielle des Aloses, à l’incubation des œufs fécondés, et à l'immersion des alevins éclos, selon les procédés usités aux États-Unis. L'installation de l'Établissement et la méthode suivie ont été décrites par le fondateur dans une brochure publiée en 1895 (Notes sur l’Alose, par Pierre-J.-B. Vincent, Paris, chez L. Baudion). M. Vincent opérait sur les Aloses communes et les Feintes ; comme les premières commençaient à diminuer _ ANN. DES SC. NAT. ZOOL., 10° série. V, 9 66 L. ROULE en nombre, il obtint l'autorisation d'effectuer des pêches exceptionnelles dans le bief compris entre Martot et Poses, et en usa de 1887 à 1893. Il immergea chaque année plusieurs millions d’alevins, quatre en 1889, cinq en 1890, etc. Grâce à ces immersions, les Feintes augmentèrent en nombre, et la diminution des Aloses communes se trouva amoindrie., Mais. l'établissement cessa de fonctionner à dater de 1893 (1) ; les immersions furent suspendues ; et, dans les années suivantes, la diminution recommença pour aboutir à la disparition. Si, malgré son fléchissement progressif, le nombre des Aloses communes demeure encore assez élevé jusqu'à 1901 et 1902, il baisse ensuite de façon telle que, depuis 1909, la pêche de cette espèce peut être considérée comme nulle, la quantité des individus capturés annuellement n’atteignant pas une dizaine. Les trois faits principaux à noter dans ce changement de- régime sont les suivants : la diminution progressive frappe les. seules Aloses communes, et non pas les Feintes ; elle débute: vers l’année 1887, et d'une manière assez forte pour retenir l'attention ; enfin elle aboutit rapidement, en peu d'années, à la disparition presque complète de l'espèce, après une atté- nuation temporaire due aux immersions d’alevins. C. — Les praticiens considèrent, dans les quartiers de Rouen et d’'Elbeuf, que les causes de cette disparition doivent être recherchées surtout dans l’abus de l’exercice de la pêche. Autrefois, la pêche aux Aloses avait lieu le jour et devait s'arrêter à un kilomètre en aval du barrage de Martot ; cette réglementation ayant été supprimée, et la pêche pouvant se pratiquer de jouret de nuit, jusqu’au barrage lui-même, où les migrateurs arrêtés dans leur montée s'accumulent en grand nombre, il aurait pu en résulter une diminution pro- gressive. On incrimine aussi les pêches exceptionnelles effec- tuées entre Martot et Poses, de 1887 à 1893, pour les fécon- dations artificielles de l'Établissement Vincent. Enfin on attribue une certaine importance au fait que l’on pêchait autrefois les alevins d’Aloses, pendant les basses eaux de l'été, pour les livrer à la consommation, et la destruction de ce. (1) Il a été démoli en 1900. L'ALOSE FEINTE 67 menu fretin a semblé mériter d’être prise en considération. Pourtant, ces diverses causes, tout en possédant quelque valeur, ne sauraient avoir la portée qu'on leur attribue. Il faut remarquer, en eflet, qu'elles s’appliqueraient tout aussi bien aux Aloses communes qu'aux Feintes ; or celles-ci n’ont pas été touchées par elles, alors que les premières seules ont diminué jusqu’à disparaitre. Si ces causes étaient réelles, elles auraient agi également, ou peu différemment, sur les deux espèces. Puisqu'il n’en est pas ainsi, puisque les Aloses communes ont seules été intéressées, 1l faut que la cause efficiente de la disparition soit propre à celles-ci. Cette cause doit être cherchée dans la situation des bar- rages de Martot et de Poses, surtout de ce dernier, par rapport aux régions de ponte des deux espèces d’Aloses. Comme il est dit plus haut, ces régions ne sont point les mêmes et ne se correspondent pas. En ce qui concerne la Seine, les lieux de fraie des Aloses Feintes sont situés en aval de ces barrages, dans l’espace compris entre Rouer et Martot, où l’accès du fleuve est entièrement libre ; aussi la montée des migrateurs de cette espèce n’a-t-elle jamais subi aucune retenue du fait des ouvrages construits pour les besoins de la navigation. Il n’en est plus de même pour les Aloses communes, dont les lieux de ponte étaient situés en amont de la région où le barrage de Poses, infranchissable aux migrateurs, a été édifié. La montée, même dans le cas acci- dentel où elle peut dépasser Martot, s’arrête au pied de l’ou- vrage de Poses et ne le franchit pas. Les reproducteurs, par suite, ne peuvent accéder aux lieux favorables à leur fraie ainsi qu'au développement de leurs alevins, et ne remplissent point leur fonction de propagation de l'espèce. La construction du barrage de Poses à pris plusieurs années avant la mise en service, qui date de 1887. Or, c’est précisément à cette époque que la diminution du rendement de la pêche de l'Alose commune a retenu l'attention, et c’est à partir de cette date que la diminution est allée en s’accen- tuant jusqu'à la disparition, malgré l’atténuation temporaire due aux immersions Vincent. La concordance dans le temps est complète. Quant aux 68 L. ROULE très rares individus d’Alose commune pris accidentellement en Seine aujourd'hui, il convient de les considérer comme erratiques et dévoyés de leur course normale depuis les eaux marines où elles ont accompli leur vie de croissance, après être nées dans un autre bassin fluvial tributaire de la Manche et de l'Océan. IL. — Élaboration et maturation sexuelles. A. — Les Aloses feintes, en l’année 1920, qui fut celle où j'ai effectué mes observations sur place, ont commencé à se mon- trer, dans la région de Rouen, à la date du 10 mai, marquant ainsi une avance sensible sur l’année 1919, où la montée n’a débuté qu’à la fin de mai et au début de juin. Elles sont deve- nues rapidement nombreuses, ont apparu dès le lendemain dans la région d’Elbeuf et ont pu prêter de suite à des pêches abondantes. Comme il en est d'habitude, les mâles ont prédominé fortement parmi les premiers individus arrivés. Ainsi, dans la nuit du 15 au 16 mai, un pêcheur du quartier d’Elbeuf a pris seulement 3 femelles pour un peu plus de 400 mâles ou Caluyaux. Cette disproportion s’est atténuée ensuite ; au milieu de juin, époque de la ponte, la quantité des mâles, dans les pêches, était à peine double et triple de celle des femelles. Les Feintes fraient en Seine dans toute l’étendue des quar- tiers de Rouen et d'Elbeuf. Elles ne paraissent pas avoir de préférences marquées pour certaines localités attitrées et se bornent à rechercher, dans cette région fluviale presque uniforme et de courant ralenti, les zones les moins impures sur des fonds envasés. Elles pondent par bandes en pleine eau, pendant la nuit, d'ordinaire entre dix heures du soir et deux heures du matin. La fraie, en 1920, a débuté dans les der- niers Jours de mai ; elle s’est prolongée pendant tout le mois de juin et s’est terminée au commencement de juillet, sauf pour quelques retardataires, dont le nombre a rapide- ment diminué. Les œufs pondus, plus lourds que l’eau douce, tombent au fond et subissent leur incubation sous le courant L'ALOSE FEINTE 69 qui passe au-dessus d'eux. Quant aux reproducteurs, ils retournent à la mer en s’aidant du courant ; aucune obser- vation ne permet de présumer qu'ils périssent en grand nombre à la suite immédiate de la fraie, malgré l’état de déchéance physiologique où ils se trouvent à ce moment. La courbe des températures de l’eau pendant cette période montre la concordance des diverses péripéties de la montée avec les degrés thermiques des eaux ambiantes (températures prises de semaine en semaine, avec le même thermomètre, à 3 heures de l'après-midi). La courbe va du début d'avril au milieu de juillet. Elle suit avec constance une marche ascen- dante, sauf quelques fléchissements à la fin d'avril, au milieu de mai, et au premier tiers de juin, qui furent des époques rela- tivement froides. Au commencement (début d'avril), la tem- pérature de l’eau, en basse Seine, est comprise entre 100 et T0. A l’époque de la première apparition des Aloses, elle est parvenue à 15° et commence à dépasser ce terme. La fraie débute lorsque les eaux atteignent 190; le fléchissement de juin, qui les fait descendre à 189, n’arrête pas la ponte ni la fécondation. Celles-ci continuent jusqu’au début de juillet ; la température parvient alors à 229, pour se maintenir ensuite à cette hauteur, ou dans son voisinage. Ces constatations s'accordent avec les résultats obtenus par M. Vincent et par les ichtyologistes des États-Unis (dans le cas spécial de l’espèce américaine Alosa sapidissima), quant aux relations de la ponte des Aloses avec la tempé- rature de l’eau. Un dernier point mérite d’être noté : celui de la brièveté de la migration. La plupart des individus apparaissent en rivière, portent à maturité leurs glandes sexuelles et se reproduisent, dans le délai d’un mois et demi, de deux mois au plus. Une telle brièveté établit un contraste fort net avec ce qui est des autres Clupéidés saisonniers strictement marins, comme l’Anchois, la Sardine, le Hareng, dont la période de fraie est plus longue. B. — La maturation sexuelle et la fraie permettent de faire deux observations. La première tient à ce fait que tous les migrateurs qui montent en eau douce, quelles que soient leurs différences de dimensions, sont également pourvus, dans 70 L. ROULE les deux sexes, de glandes reproductrices en voie d’élabo- ration. La reproduction est le complément constant de la mi- gration. Tout migrateur est un reproducteur. La deuxième concerne l’état de l'élaboration sexuelle. Celle- ci est déjà avancée à l’époque de l’entrée en rivière. L’élabo- ration première chez les Aloses doit s’accomplir en mer. La pénétration en eau douce a lieu lorsque les glandes sexuelles sont déjà volumineuses. Il n'existe, par conséquent, en ce qui concerne l’état des organes de la reproduction, que deux phases en eau douce : d’abord achèvement de l'élaboration ; ensuite la maturation suivie de la fraie. Les femelles, pendant cette période finale de l'élaboration, portent des ovaires de teinte rouge orangé, assez claire et sensiblement uniforme. Le rapport gonosomatique, en dési- gnant par ce terme le rapport du poids de la masse ovarienne à celui du poids total du corps entier de l'individu, égale 1/7 à 1/8, ce qui signifie que le poids des ovaires égale du septième au huitième du poids total du corps. Les ovules, cohérents, rendus polyédriques par leur tassement réciproque, sont de diamètres assez dissemblables, allant de Omm,8 à mm, Les testicules des individus mâles, à la phase correspon- dante, sont relativement plus petits que les ovaires. Le rapport gonosomatique, pour eux, ne parvient guère qu'à 1/13 et 1/14. Leur teinte est d’un rouge pâle uniforme, ou gris rosé. Ces dispositions changent lorsque l’élaboration, en peu de semaines, aboutit à la maturation. Dans cette dernière phase, pendant laquelle s'effectue la fraie, les ovaires, riche- ment vascularisés, prennent une teinte rouge foncé. Ils ont augmenté de volume et de poids de manière à donner au rapport gonosomatique une valeur voisine de 1/5. Les ovules sont dissociés, sphériques, mobiles, égaux pour la plupart, et mesurent 1mm,2 à 1mm5 de diamètre. Des modifications correspondantes s’accomplissent chez les individus mâles. Leurs testicules grossissent et donnent au rapport gonosomatique une valeur de 1/10, même de 1/8 En outre, à cette phase de leur maturation, le sperme qu'ils produisent acquiert ses caractères définitifs ; 1l se présente L'ALOSE FEINTE 71 comme un liquide visqueux, de teinte blanchâtre, qui forme des îlots irréguliers dans la masse testiculaire et se laisse dis- cerner à la surface de cette dernière. La moindre pression sur la paroi abdominale fait alors s’écouler le sperme, tout comme un attouchement léger sur le corps des femelles mûres fait sortir les œufs. Les mâles et les femelles n’expulsent pas la totalité de leurs produits et ne rejettent que ceux de ces derniers qui sont par- venus à maturité. Après la fraie, les glandes sexuelles, bien qu'ayant notablement perdu de leur volume et de leur poids, conservent encore des dimensions assez fortes. Les ovaires contiennent des ovules cohérents, semblables à ceux de la phase d'élaboration ; les testicules, devenus plus minces tout en gardant leur longueur, rappellent par l'aspect leur état de la phase correspondante. Il ne semble point toutefois qu’une nouvelle maturation, accompagnée d’une seconde fraie, soit encore capable de se manifester ultérieurement dans une même montée. Les individus, leur ponte accomplie, dispa- raissent bientôt et cessent de se tenir en eau douce. III. -- Age et croissance des migrateurs. À. — Dans la mesure de ce que j'ai pu reconnaitre, la montée reproductrice a lieu immédiatement après l'arrêt hivernal de la croissance. Les individus commencent leur élaboration sexuelle pendant cette période d'interruption ; puis, lorsque les circonstances deviennent propices, ils gagnent les eaux douces afin de l’achever et de frayer. Une question supplémentaire se pose à ce propos, celle de savoir si les individus qui retournent aux eaux marines, après avoir pondu, sont capables de subir ensuite une nouvelle période de croissance et de recommencer à monter l'année d’après. La fraie normale ayant lieu en juin, et aussi la des- cente à la mer, les délais suffisent pour assurer la nouvelle croissance estivale. Mais, quant à établir objectivement la réalité de cette dernière, mes recherches sont encore insufli- santes. Il faudrait, pour cela, ou marquer des reproducteurs ayant frayé pour les retrouver ensuite, ou rechercher dans 72 L. ROULE certains détails de la structure des écailles les traces d’une migration antérieure. J’ai déjà quelques indications de ce dernier côté, mais encore insuffisantes, et que je compte com- pléter. Quoi qu'il en soit, la donnée fondamentale sur la question de la croissance et de l’âge des Aloses est établie. Cette crois- sance a lieu en mer ; elle s’opère exclusivement pendant les quelques mois de la saison chaude ; elle s’interrompt en mer pendant la période hivernale, tout comme pendant le séjour en rivière pour la ponte. Partant, j'emploierai dans l'exposé suivant la méthode dont je me suis servi ailleurs pour le Sau- mon. Je désignerai les étapes de la croissance d’après elles- mêmes, c'est-à-dire d’après le nombre des périodes estivales, ou des étés, pendant lesquels elles ont eu lieu, et non d’après celui des arrêts hivernaux. Il convient, en définitive, et comme pour le Saumon, d'attribuer deux âges aux individus : l’un chronologique, qui peut s'exprimer par années, et qui désigne seulement la quantité des périodes de douze mois écoulées depuis l’éclosion, qu'elles aient été occupées ou non à la croissance ; l’autre épidosique, qui s'exprime par étés, et qui donne le nombre exact des phases de croissance réelle offertes par l'individu. Cette base étant établie, le premier fait à noter tient aux différences des migrateurs comme taille et comme âge, l’une étant la conséquence directe de l’autre, nulle distinction com- plémentaire ne pouvant être invoquée pour conclure à l’exis- tence possible de races séparées. Malgré cette diversité, et comme il est déjà signalé plus haut, tous ces migrateurs sont des reproducteurs à titre égal ; ils interviennent ensemble dans les actes de la fécondation. B. - L’exposé qui va suivre et les figures qui s’y rapportent sont destinés à montrer chez l’Alose Feinte, d’après les écailles, les états principaux et successifs de la croissance et de l’âge, dans la série entière des individus, des plus petits aux plus grands, que j'ai pu étudier. Toutes les écailles figurées ont été prélevées en une même région, sur le milieu du corps, au-dessus de la ligne latérale, et ont été photographiées à un 5 ie L'ALOSE FEINTE Del même grossissement pour permettre de suivre les progrès de la croissance. La figure 1 est celle d’une écaille prise sur un individu mâle mesurant 232 millimètres de longueur totale et pesant 95 grammes. Cette écaille montre deux phases de croissance estivale, séparées par une ligne hivernale. L'âge épidosique de l'individu était de deux étés. Ce petit mâle, qui participait à la ponte de 1920, était éclos en 1918. La figure 2 est celle d’une écaille appartenant à un individu mâle un peu moins fort que le précédent ; sa longueur totale égalait seulement 215 millimètres et son poids 90 grammes. Cette écaille montre deux phases estivales, et peut-être le début d’une troisième. Sans doute cet individu, avant de monter en rivière, avait-il commencé sa troisième phase de croissance, Quoi qu'il en soit, ses données d’âge diffèrent peu de celles du précédent. La figure 3 se rapporte à l’écaille d’un individu mâle mesurant 275 millimètres de longueur totale et pesant 155 grammes. Cette écaille montre trois phases de croissance estivale, séparées par deux lignes hivernales. L'âge épidosique de l’individu était de trois étés, l’éclosion ayant eu lieu en 1917. La figure 4 concerne également un individu mâle, mais plus fort, le plus gros de tous, mesurant 310 millimètres de lon- gueur totale et pesant 260 grammes. Son écaille est plus large que les précédentes ; mais, malgré ces différences de dimensions, elle porte seulement trois phases estivales et deux lignes hivernales. Les conditions d'âge et d’éclosion ne diffèrent donc point de celles de l'individu précédent. La figure 5 se rapporte à l’écaille du plus petit individu femelle que j'aie pu trouver. II mesurait 358 millimètres de longueur totale et pesait 380 grammes. Son écaille montre trois périodes estivales, dont l’extérieure semble se dédou- bler en deux bandes d’égale largeur. L'âge épidosique de lin- dividu serait done de trois étés, l’éclosion ayant eu lieu en 1917. La figure 6 est celle de l’écaille d’un individu femelle, mesurant 450 millimètres de longueur totale et pesant 74 L. ROULE 565 grammes. On y voit l'indication de quatre phases esti- vales dont l’extérieure est étroite et partiellement dédou- blée. L'âge épidosique serait ici de quatre étés, et l’éclosion aurait eu lieu en 1916. La figure 7 se rapporte également à une femelle, plus courte que la précédente, car elle avait seulement 410 millimètres de longueur totale, mais pesait 590 orammes. Son écaillure montre cinq phases estivales, dont les deux extérieures sont partiellement confondues, comme si elles n’en formaient qu'une. L'âge épidosique serait donc de cinq étés, plaçant l’année de l’éclosion en 1915. La figure 8, qui termine la série, concerne une Feinte femelle, prise dans la Loire près de Blois, et la plus grosse que jai pu avoir. Elle mesurait 485 millimètres de longueur totale et pesait 1005 grammes. Pourtant, les caractéris- tiques essentielles de son écaille diffèrent peu de celles de la figure 7 ; elles montrent, en dehors des trois bandes internes nettement détachées, une large bande extérieure qui se subdivise irrégulièrement et partiellement en deux ou trois anneaux concentriques. On pourrait donc attribuer à cette femelle, pour ses écailles, cinq ou peut-être six bandes esti- vales. L'âge épidosique égalerait done cinq ou six étés, l’éclo- sion ayant eu lieu en 1914 ou en 1915. C. — Malgré la difficulté de ces études d’écailles sur l’Alose et leur interprétation parfois délicate, 1l est hors de conteste que les individus mâles sont ceux dont l’âge est le plus faible, et que les individus femelles sont ceux dont les écailles marquent un âge plus avancé, les différences de taille allant de pair avec cette opposition. La capacité de reproduction commence chez les mâles après le deuxième été, pour atteindre son maximum après le troi- sième et disparaitre ensuite. Celle des femelles débute après l2 troisième été, pour s’accentuer après le quatrième et le cinquième. Je n'ai point rencontré de mâles dépassant le troi- sième été, ni de femelles débutant avant cette date. L'opposi- tion entre les deux sexualités est complète. La reproduction est nettement protandrique. Un assez grand nombre d’autres espèces de Poissons offrent L'ALOSE FEINTE 75 aussi de la protandrie, en ce sens que la sexualité mâle est plus précoce que l’autre ; mais les choses s’égalisent ensuite, car les individus mâles continuent leur croissance et peuvent parvenir à des dimensions peu dissemblables de celles de femelles, La disposition est plus nette et plus catégorique chez Alosa finta ; non seulement les mâles sont plus précoces que les femelles, mais ils arrêtent leur croissance et dispa- raissent à l’âge même où les plus jeunes femelles commencent à pouvoir se reproduire. La protandrie s'affirme dans cette espèce, avec intensité, en opposant entre elles les deux sexualités. CONCLUSIONS I. — Des deux espèces européennes du genre Alosa, A. finta L. seule est assez abondante dans le bassin de la Basse-Seine; À. alosa L. ne se montre qu'accidentellement. Autrefois, avant la création des barrages, cette deuxième espèce était répandue à l’égal de l’autre. IT. — Alosa finta L. à commencé sa migration reproduc- trice en Seine, pendant l’année 1920, à la date du 10 mai, la température de l’eau du fleuve atteignant 159 et commençant à dépasser ce terme. La fraie a eu lieu de la fin de mai au début de juillet, la température de l’eau étant comprise entre 189 et 220 C. Tous les migrateurs de la montée sont des reproducteurs dont l'élaboration sexuelle à com- mencé en mer, pour s'achever en eau douce, et s’y terminer par la maturation et la fécondation. Les glandes sexuelles augmentent sensiblement de volume et de poids pendant le séjour en eau douce, tout en subissant les phases aboutissant à la maturation. IIT. — Les migrateurs de la montée sont de tailles diffé- rentes, ces différences répondant à des différences d'âge, que l'étude des écailles permet de connaître. Les plus petits ind vidus sont des mâles dont les écailles marquent habituelle- ment deux et trois étés ; les plus gros sont des femelles dont les écailles marquent habituellement quatre et cinq étés, plus rarement trois. La reproduction est nettement protandrique ; 76 L. ROULE la capacité reproductrice débute chez les mâles après le deuxième été, pour atteindre son maximum après le troisième ; celle des femelles débute après le troisième été pour s’accen- tuer après le quatrième et le cinquième. EXPLICATIONS DE LA PLANCHE Toutes les figures sont des photographies directes de préparations d’écailles, faites à un grossissement uniforme de 1/4. Fig. 1. — Écaille d’un mâle marquant deux étés ; 232 millimètres de longueur totale ; 95 grammes de poids. Fig. 2. — Écaille d’un mâle marquant deux étés ; 215 millimètres delongueur totale : 90 grammes de poids. Fig. 3. — Écaille d’un mâle marquant trois étés ; 275 millimètres de longueur totale ; 155 grammes de poids. Fig. 4. — Écaille du plus grand mâle observé, marquantaussi trois étés ; 310 millimètres de longueur totale ; 260 grammes de poids. Fig. 5. — Écaille de la plus petite femelle observée, marquant au moins trois étés, et peut-être quatre ; 358 millimètres de longueur totale ; 380 grammes de poids. Fig. 6. — Écaille d’une femelle marquant quatre étés ; 450 millimètres de longueur totale ; 565 grammes de poids. Fig. 7. — Écaille d’une femelle marquant cinq étés ; 410 millimètres de longueur totale ; 590 grammes de poids. Fig. 8. — Écaille de la plus grosse femelle observée, marquant cinq ou peut-être six étés ; 485 millimètres de longueur totale ; 1 005 grammes de poids. hobtimadé im db dé is SUR * MESOGLICOLA DELAGET” QUIDOR ET SON HOTE Par A. QUIDOR Cette étude a été faite au laboratoire de Roscoff, en 1906 et en 1910. Elle fut continuée à la Sor- bonne, au laboratoire du professeur Yves 7 —. Delage. Sa publication est tardive, parce TIOXS VN qu’elle devait être complétée par de nou- “(2,571 ) velles recherches et que celles-ci n’ont. Re % pu être faites. Se De \ Nous nous proposons simplement de de ver préciser par quelques dessins la deserip- seal | | tion que nous avons donnée du para- (MCE at site (C. R.,22 octobre 1906) et de faire Le " connaître ce que nous savons de sa bio- free) | logie. CR AE Mesoglicola Delagei (fig. 1) vit dans | la mésoglée du Corynactis viridis, petite Ne — Anémone de couleur rouge, assez com- ax | | mune à Roscoff (Roches Duon). L’adulte Pr mesure de6 à 7 millimètres de longueur. ES Son corps, allongé et cylindrique, pré- are) J sente une région antérieure, nettement KE) distincte, qui porte les seuls appendices NC | de l'animal. La région postérieure, beau- : 47 C 5 Q Jet « Fig. 1. — Mesoglicola Dela- coup plus dé eloppée, correspond sans RE Led son te doute au thorax et à l'abdomen. Elle est divisée en dix anneaux par de légers sillons superficiels. L’anneau caudal est sensiblement conique. 18 A. QUIDOR La région céphalique (fig. 2) est terminée par un rostre (R) bilobé, recourbé sur la face ventrale. Elle présente, en outre, deux replis latéraux, légèrement incurvés et placés entre les antennes antérieures (Al) et les antennes postérieures (A?). Ces appendices sont coudés, terminés par des griffes aiguës et sont animés de mouvements alternatifs et lents qui les projettent sur le côté et leur permettent d'assurer le déplacement de l’animal. La face ventrale porte, au-dessous du rostre, entre Fig. 2. — Région céphalique. Face ventrale. les antennes antérieures, une saillie demi-cylindrique qui constitue le siphon (S). Celui-ci est soudé à la face ventrale par sa face postérieure, mais présente cependant une certaine mo- bilité, et ses mouvements rappellent ceux d’un soufflet dont la partie mobile serait formée par la face libre. Il présente deux muscles longitudinaux et renferme deux mandibules (Mn) courtes et crochues. Il est possible qu'une valvule occupe l’ori- fice buccal. Elle a échappé à nos observations, mais paraît avoir été vue par Krempf si j'ai gardé un souvenir exact de nos entretiens sur ce parasite. Elle rendrait plus précise la com- « MESOGLICOLA DELAGEI » QUIDOR ET SON HÔTE 19 paraison précédente et permettrait de mieux comprendre le fonctionnement du siphon. Deux paires d’appendicesrudimentaires représentent les ma- choires (Mx) et les pattes-mâchoires (Pmæx). Les premiers sont placés de part et d’autre du siphon ; les seconds, un peu au- dessous. Nous avons observé, en mars 1906, une forme métanau- plienne qui avait perforé l’ectoderme du Corynactis à l'aide de ses antennes accolées par leur partie interne et paraissant avoir fonctionné à la manière d’une vrille. Le parasite avait abandonné la carapace, où nous lavions vu, pour pénétrer dans son hôte sous la forme décrite précédemment. Il atteignait à peine un millimètre et présentait deux glandes d’un rouge vif dans sa région pos- térieure. Mesoglicola Delaget pé- nêtre donc dans son hôte, comme d’ailleurs tous les parasites inter- nes, sous une forme embryonnaire, c’est-à-dire au moment même où son organisme se prête le mieux à un changement brusque de milieu. Les Corynactis ne présentent, ; | . : Fig, 3. — Tumeur du Corynactis pendant la mauvaises saison, que viridis. des parasites de petite taille, isolés dans la mésoglée. Mais, avec la belle saison, les parasites se rassemblent et forment une tumeur blanchâtre (fig. 3), sous- ectodermique, séparée bientôt du Corynactis par une mem- brane très résistante. À ce moment les parasites ont de 6 à 7 millimètres et sont groupés par trois, quatre ou cinq. Ils sont peu actifs et paraissent avoir subi une dégénérescence grais- seuse analogue à celle qui se produit chez Staurosoma para- suicum Caullery et Mesnil. Certains parasites présentent, dans la région postérieure de leurs corps, deux glandes rougeâtres qui n'existent pas chez les individus porteurs d'œufs blanchâtres, visibles au-dessous des téguments. Les premiers sont des formes mâles, les seconds des formes femelles, 80 A. QUIDOR La plupart des tumeurs renferment des amas d’œufs blan- châtres au moment de la ponte, puis de plus en plus foncés et donnant finalement des Vauplius (fig. 4) encore incapables de se déplacer. Il convient de noter que certaines tumeurs sont complète- ment isolées des Corynactis voisins. Il est donc permis de penser que le Corynactis se débarrasse de ses parasites par une pédiculisation progressive de la tumeur qui les renferme. Enfin quelques tumeurs présentent un orifice étroit dont 1l était bien difficile de prévoir l’origine et le rôle. C'est alors qu’en 1910, au laboratoire de Roscoff, des Fig. 4. — Nauplius de Mesoglicola Delager. schistes couverts de Corynactis viridis, dont quelques-uns portaient des tumeurs, furent placés, au mois d’août, dans des cuves de verre où l’eau de mer coulait constamment. Chaque matin, des filaments de branchies bien fraîches et provenant d'ordinaire de Crénilabres étaient placés sur les tentacules épanouis des Corynactis. Deux heures après, les branchies, alors exsangues, étaient dégagées des tentacules à l’aide de pinces et rejetées. L'expérience dura six semaines Dès la fin de la première quinzaine, les tumeurs se pédiculi- sèrent et se séparèrent peu à peu des Corynactis. Mais quel- ques tumeurs présentèrent, dans leur région supérieure, la teinte rosée des Corynactis et quelques bourgeons tentaculaires disposés, régulièrement, autour d’un orifice central. Ces faits montraient nettement que la pédiculisation des tumeurs du « MESOGLICOLA DELAGEI » QUIDOR ET SON HÔTE 81 Corynaclis était un phénomène de bourgeonnement. L'orifice observé sur certaines tumeurs était le seul indice qui püt déceler ce bourgeon… L'’excès de nourriture fourni au Corynactis dans l'expérience précédente rendait le bour- seonnement plus vigoureux et permettait l’ébauche du jeune Corynactis. Les rapports entre le parasite et son hôte devenaient alors évidents. Le bourgeonnement du Corynactis est précédé par l’accu- mulation, en une région déterminée de l’hôte, des réserves nutritives destinées au futur Corynactis. Cette région constitue, pour les parasites, un milieu extrêmement favorable. Ils s'y rassemblent donc et détournent à leur profit ces réserves. Leur développement est alors rapide. L’accouplement et la ponte se font et, pendant ce temps, la tumeur se pédiculise, se sépare du Corynactis et les parasites meurent. Il est pro- bable que l’inertie des Vauplius que renferme la tumeur cesse quand le milieu nutritif est épuisé. Alors commence, pour le Nauplius, une vie active et libre pendant laquelle il échappe à notre observation. Enfin, avec le printemps, le Nauplius devient WMetanauplius et pénètre dans son hôte. L'évolution de Mesoglicola Delager est done dominée par les phénomènes de bourgeonnement de son hôte. La pédicu- lisation des tumeurs du Corynactis n’est, en somme, qu’un bourgeonnement avorté. ANN. DES SC. NAT. ZOOL., 108 série. v, Ô MODIFICATIONS PÉRIODIQUES OU DÉFINITIVES DES CARACTÈRES SEXUELS SECONDAIRES CHEZ LES GALLINACÉS Par A. PÉZARD TRAVAIL DU LABORATOIRE DE BIOLOGIE GÉNÉRALE ET DE LA STATION PHYSIOLOGIQUE DU COLLÈGE DE FRANCE 1 — Introduction. Dans une série de travaux antérieurs, nous avons montré que les caractères sexuels secondaires des Gallinacés dépen- dent, comme ceux des Mammifères, de sécrétions internes (harmozones) élaborées par les glandes sexuelles (1). Il y a toutefois une différence entre les deux classes : chez les Mam- mifères, 1l apparaît nettement que les caractères sexuels po- suifs du mâle sont conditionnés par le testicule, tandis que les caractères sexuels positifs des femelles dépendent de l'ovaire. Chez les Gallinacés, les choses se présentent au- trement. Sans doute, les organes vasculaires du Coq (crête, barbillons, oreillons), le chant, l'instinct sexuel et l’ardeur combative se développent sous l’influence d’une sécrétion tes- ticulaire; par contre, les ergots et les particularités mâles du plumage (camail, lancettes, faucilles) échappent rigoureuse- ment à cette influence. Dans le sexe opposé, le tractus génital (oviducte, glande coquillière), au moins dans son état fonc- .ionnel, dépend de l'ovaire. Mais, de plus, comme les ergots et le plumage du Coq apparaissent chez la Poule ovariectomisée, (1) À. PÉézarp, Le conditionnement des caractères sexuels secondaires chez les Oiseaux (Bull. biol. France et Belgique, 1 vol. de 176 pages, Paris, 1918). A A. PÉZARD (e 2] ainsi que Goodalé (1) et nous (2) l'avons montré, il faut bien admettre que l’ovaire exerce normalement, chez la Poule, une action empêchante vis-à-vis des phanères mâles. Le plumage du Coq apparaît ainsi comme un caractère rigoureusement neutre, et son absence, chez la Poule, constitue le caractère vraiment femelle (3). Cette manière de voir apporte, aux cas d’arrhénoïdie (4), c'est-à-dire de masculinisation apparente des femelles d’Oi- seaux, une explication rationnelle : le phénomène est bien la conséquence directe de l’atrophie sénile ou pathologique de l'ovaire, atrophie équivalant à une castration. De plus, elle explique un fait curieux, qui, à notre avis, n’a pas retenu suffisamment l'attention des biologistes : l’unilatéralité de Finversion sexuelle chez les Oiseaux : les Poules, en vieillissant, acquièrent fréquemment le plumage du Coq; mais, à notre connaissance, 1l est extrêmement rare que le contraire se pro- duise. — On peut exiger davantage de la théorie, notam- ment de rendre compte des modalités de l’arrhénoïdie et des phénomènes plus complexes intéressant à la fois le com- portement et les organes érectiles de certains sujets; en somme, elle doit cadrer exactement avec les faits nouveaux. La présente étude a justement pour but de montrer un tel accord. Elle est relative à trois Oiseaux : une Faisane dorée (Thaumalea picta ) qui, à l’âge de treize ans, a pris le plumage du mâle, et deux poules (Gallus domesticus Q) de race Fave- rolles, qui ont présenté, de cinq à sept ans, des inversions saisonnières de sexualité (5). A l'encontre de beaucoup (4) H. D. Goopaze, Castration in relation on the secundary sexual charac- ters of brown Leghorn (Amer. Natur., p. 159-169, New-York, 1913). (2) A. Pézar», Développement expérimental des ergots et croissance de la crête chez les Gallinacés (C. R. Ac. Se., CLVIII, p. 513-516, Paris, 1914). — Transformation expérimentale des caractères sexuels secondaires chez les Gallinacés (zbid., CLX, p. 260-263, Paris, 1915). (3) On peut être, à bon droit, étonné de trouver dans l’ouvrage de BreLn {Innere Sekretion, 1916, 3e édit., Bd. IT, S. 233), le passage suivant : «Ce qui différencie le Coq du Chapon, cesont le plumage du cou et de la queue, la crête, les barbillons et les ergots, qui sont atrophiés. » Cependant, une bonne descrip- tion du Chapon a été donnée en 1902 par Foces (sauf pour les ergots) et même auparavant par SELLHEIM. (4) De, noenv mâle ; stüoc, aspect. (5) Ces trois animaux ont été présentés vivants au Congrès international de physiologie, juillet 1920. CARACTÈRES SEXUELS SECONDAIRES CHEZ LÉS GALLINACÉS 89 d’arrhénoïdes qui ont été recueillis par hasard au cours des chasses ou observés seulement après leur transformation, nos sujets ont tout au moins le mérite d’avoir été minutieusement suivis depuis leur jeunesse (1). II. -_- Exposé des faits. A.— FAISANE DORÉE MASCULINISÉE (7T'haumalea picta ®). ee = 10 DESCRIPTION DE L'ANIMAL. — Née en 1906, cette Faisane appartenait à un zoologiste amateur très éclairé, M. Debreuil, qui en a fourni ailleurs une excellente description (2). En voici Fig. 1. — Ffaisane dorée adulte. Plumage gris assez uniforme. le résumé. L'animal vivait normalement avec un mâle, son frère, dans un parc de 2 hectares, à Melun. A partir de 1908, elle pond et produit régulièrement chaque année une ou deux cou- vées ; son plumage terne (fig. 1) n'offre aucune particularité et tranche avec la magnifique parure jaune, vert, bleu, rouge et or de son compagnon. « En 1919, elle pondit comme d'habitude, au printemps, mais ses œufs ayant été mangés par des Pies, très nombreuses depuis la guerre, elle ne refit pas de nid. La mue arriva et dura fort longtemps. Elle res- tait tout le jour, blottie sous des buissons et paraissait (1) On trouvera de bonnes vues d'ensemble sur l’arrhénoïdie dans R. BLAN- cHARD, Virilisme et inversion des caractères sexuels (Bull. Ac. méd.,t. LX XVI, Paris, 14916). — O. Lancer, Contribution à l’histoire des femelles d’Oiseaux chez qui se développent les attributs extérieurs du sexe mâle (Bull. Soc. cent. méd. vét., Paris, 15 juin 1916). ; (2) C. Desreuiz, Une féministe (Revue d'histoire naturelle appliquée : l'Oiseau, n°8 4 et 5, Paris, avril et mai 1920, p. 102-109.) S6 A. PÉZARD malade. » Un jour, en allant la voir, l'éleveur fut étonné en remarquant des plumes de couleur formant tache sur le plu- mage. « Peu à peu, ces taches grandissant, la Faisane prit l'apparence du mâle : le dos, puis le ventre et les ailes se colorèrent ; la collerette se dessina et, après quatre à cinq semaines, 1! fut à peu près impossible de la distinguer de son compagnon (fig. 2). La queue devint semblable, les couleurs presque aussi vives ; seules, quelques plumes de couverture Fig. 2. — Faisan doré mâle : huppe jaune clair, collerette orangée avec lisérés noirs ; bordure vert métallique ; gorge et ventre rouges ; dorsales jaunes, lancettes rouges, D queue très longue. des ailes et des rémiges restèrent marron, au lieu d’être bleues, comme chez le Faisan. » Debreuil constate, en outre, que l’Oiseau redevient, après la mue, alerte et gai. Les ergots ne se développent pas, mais cela n’a rien d'étonnant, les Faisans dorés n’en ayant que de petits, et même, en la circonstance, le mâle témoin n’en possédant aucun. Enfin, au point de vue du comportement, Debreuil note que la Faisane, restée d’allure modeste, vit en bon ménage avec le mâle, celui-ci continuant à «faire le beau » auprès d'elle, comme précédemment. L’animal est mis à notre disposition en juillet 1920 ; nous constatons alors que l'iris a conservé la couleur marron qu'il présente chez les femelles (il est jaune clair chez le mâle), enfin que la mue de 1920 s'effectue encore dans le sens masculin sans changement nouveau, même concernant les quelques CARACTÈRES SEXUELS SECONDAIRES CHEZ LES GALLINACÉS 87 plumes marron de l'aile. Nous faisons l’autopsie le 24 dé- cembre 1920. 20 AuroprsiEe. — JL’animal, en apparence normal, est tué par étouffement. Par l’incision faite dans la paroi abdominale, nous vérifions le bon état des principaux organes : poumon, cœur, foie, intestin, etc. ; une graisse, de couleur rouge-brique, siège dans les dépôts habituels; cette couleur ne nousétonnepas, car nous l’avons constatée souvent chez les Faisans dorés mâles. L’ovaire paraît absent, mais, en examinant attentivement du côté gauche la grosse veine qui le supportait, nous découvrons une trace blanche, impondérable, longue de 1 centimètre environ, large de 4 millimètre en moyenne, amincie vers le à Re non b, Ra Dh Full Î \4. Far 1°2 Fig. 3. — Région ovarienne chez une Poule normale et chez nos trois animaux. — Oec.,ovaire. — C.s. , capsules surrénales. — Sé., formations pathologiques. — d, oviducte- — R, rein. — V.r, veine cave inférieure. haut, (fig. 3, b) et presque sans épaisseur ; en raison de sa situation, nous l’attribuons éventuellement à un reste ovarien. Il n’y a rien à droite. Les deux capsules surrénales coiffent les reins, à leur place habituelle, et il ne nous semble pas qu’elles aient diminué. Enfin, l’oviducte est toujours en place, mais très grêle, à larges contours, terminé par une poche coquillière mince. Nous prélevons ovaire, surrénale et oviducte moyen en vue d’une étude histo- logique. 30 ÉTUDE HISTOLOGIQUE. — a, Reste ovarien (fig. 4 et 5). — Nous constatons le bien fondé de notre supposition préalable. L’organe est entouré d’un épithélium plat, non continu, qui paraît être le reste d’un épithélium ovarique ; la masse est formée d’un tissu conjonctif aux fibres diversement alignées, et présentant parmi elles des cellules allongées, à noyau ova- laire, orientées de la même façon. De place en place, des travées conjonctives s’écartent pour loger des cellules à noyau petit et irrégulier, entouré d’un cytoplasme alvéolaire ; nous 88 A. PÉZARD reconnaissons en cela des nids de tissu interstitiel, analogues à Ceux que nous avons décrits chez la Faisane argentée. À proximité de la surface surtout, des cercles clairs attirent particulièrement l'attention : ce sont des follicules dégénérés, les uns complètement vides (ils devaient renfermer de la graisse que le xylol a dissoute): d’autres renferment une Fig. 4. — Coupe transversale du reste ovarien. En haut : paroi de la veine cave infé- rieure V (1/2 environ de l’épaisseur totale); — en bas : ovaire fo.) avec stroma con- jonctif et vides produits par follicules dégénérés. — Fix. : Bouin. — Col. : hémalun, éosine, aurantia. Gr. — 130. substance colloïde qui s’est rétractée en une sphère très colo- rable ; enfin certains sont envahis par quelques cellules assez semblables aux éléments interstitiels décrits plus haut (fig. 5) et faisant songer à l’atrésie folliculaire que Limon a observée chez les Mammifères. La nature folliculaire de ces forma- tions s'affirme encore par le fait que le tissu conjonctif envi- ronnant (cellules et fibres) est quelquefois tassé et orienté de façon à simuler une fine thèque mal limitée du côté extérieur. CARACTÈRES SEXUELS- SECONDAIRES CHEZ LES GALLINACÉS 89 D'une facon générale, la coupe est constellée de vacuoles circulaires, indiquant l’abondance des graisses. Par contre, aucune trace de pigment, et cela contraste avec l'abondance de mottes xanthochromes observées dans le testicule des Faisans dorés, argentés, et dans l'ovaire de la Poule domes- tique et de la Faisane argentée. b. Capsules surrénales (fig. 6). — Nous donnons 1c1 quelques renseignements sur les surrénales, en raison des théories qui Fig. 5. — Détail de la coupe précédente. On voit des cellules et des fibres conjonc- tives ; quelques éléments interstitiels (à cytoplasme vacuolaire), un follicule dégénéré (sa cavité renferme quelques cellules). Gr. = 550. ont lié le virilisme de certaines femelles à une déficience de la fonction de ces glandes (1 et 2). A vrai dire, la chose nous paraît jugée du fait même que, chez les Poules ovariectomi- sées, les surrénales subsistent, sans diminution de masse (3). D'autre part, même si, en raison des rapports topogra- (1) Aperr, Dystrophies en relations avec les lésions de capsules surrénales Hirsutisme et progeria (Bull. de la Soc. de pédiatrie de Paris, XIX, 1910). (2) Turrrer, Un cas de virilisme surrénal (Bull. Ac. méd., p. Paris, 1914). (3) Depuis que ce mémoire a été envoyé à l'impression, nous avons étudié les surrénales des poules ovariectomisées et constaté que leur structure est normale ; rien ne nous paraît justifier le renouveau dont jouirait actuellement en Allemagne la théorie du virilisme surrénal. 726 YO A. PÉZARD phiques fréquents entre les surrénales et l'ovaire, quelques éléments surrénaux sont enlevés avec l'ovaire, lors de la cas- tration, l’autre glande suffit largement à assurer la fonction totale. Dans le cas présent, on observe dans la surrénale les deux éléments habituels : cordons corticaux, clairs, plus ou moins enchevêtrés, et cordons médullaires, moins nombreux, épars dans les interstices des cordons corticaux. Les cellules e 7 23 4: à s Fig. 6. — Coupe de la surrénale. Tissu cortical clair. Tissu médullaire plus foncé: l’inté- rieur des cordons correspondants est plus ou moins détruit accidentellement. — Fix. : Bouin. — Col. : hémalun, éosine, aurantia. Gr. — 280. paraissent normales : dans la coupe ci-jointe, les espaces clairs existant dans les cordons médullaires sont des artifices produits, soit à la fixation, soit lors du collage des coupes. (En raison de l'échantillon unique dont nous disposions, le fragment fixé étant celui du côté de l'ovaire, nous n’avons pu recommencer le travail dans d’autres conditions.) En tout cas, si les éléments corticaux sont plutôt des éléments à choles- térine que des spongiocytes, les cellules médullaires sont farcies de grains adrénalogènes. c. Oviducte moyen (fig. 7). — N'ayant jamais eu, à notre (l mé De à cr CARACTÈRES SEXUELS SECONDAIRES CHEZ LES GALLINACÉS 9 disposition, d'oviducte de Faisane dorée en état de ponte ou en état de repos sexuel, nous ne pouvons prendre le terme de comparaison qui conviendrait. Néanmoins, comme nous avons étudié à diverses reprises l’oviducte de certains Galli- nacés et de plusieurs Passereaux, qui nous ont montré une: structure uniforme, nous pouvons, sans grande erreur, émettre une opinion sur la question. Rappelons les trois éléments histologiques que l’on trouve Fig. 7. — Coupe de l’oviducte moyen de la Faisane de Debreuil. Fix. : Bouin. — Col. : Prenant. — Gr. = 60. dans tout oviducte d’Oiseau (partie moyenne) : une mince cloison conjonctive, à l'extérieur; une musculeuse assez épaisse, au mieu; enfin vers la lumière du tube une muqueuse très épaisse formée principalement par un épithélium cylin- drique, plus ou moins cilié, recouvrant le tissu glandulaire chargé de sécréter l’albumine. Cette muqueuse s'organise en plis longitudinaux qui, en coupe transversale, apparaissent comme des villosités. Chacune est soutenue par une lame axiale formée de tissu conjonctif et musculaire lisse, à élé- ments orientés. TU Dans l’oviducte de notre Faisane, on distingue quelques modifications par rapport à la structure normale. Les plis sont moins élevés et n’obturent plus la lumière du canal; (2 A. PÉZARD les cellules à albumine ont perdu toutes leurs enclaves sécré- toires. En outre, le tissu conjonctif est beaucoup plus abon- dant, aussi bien dans la paroi musculaire que dans l’axe des plis. Nous pouvons donc, sous la réserve faite plus haut, admettre que la réduction de l’oviducte est accompagnée d'une invasion conjonctive très nette, d’un arrêt dans la fonction des cellules à albumine ; ajoutons aussi d’une pas- sivité de l’épithélium interne, celui-ei paraissant avoir perdu ses ogranulations sécrétoires et ses cils (1). B. — PouLes FAVEROLLES (Gallus domesticus Q). 19 DESCRIPTION DES SUJETS — Ces deux animaux appar- tiennent à une série que nous avions mise en expérience, en vue. de réaliser la masculinisation complète des femelles. Nées en mai 1914, à l'établissement d’élevage Gallia, à Bougival, ces Poules de race Faverolles pure avaient subi lovariectomie le 28 juillet suivant, et reçu, en même temps, dans le péritoine, des fragments de testicule, empruntés à des Coqs de même age et de même race. Notre mobilisation nous a obligé à abandonner nos expériences, mais nous avons conservé les sujets, grâce au dévoûment du personnel de la Station phy- siologique. Nous avons pu même les suivre, lors de nos per- missions. Nous les retrouvons en bon état en 1918 ; comme le plumage mâle ne s’est pas développé, nous présumons que l'ovariectomie est incomplète, et cela ne nous étonne pas; avant plusieurs fois été obligé de la faire en deux temps. En mai 1919, nous sommes surpris par le changement d'allures de l’une d’elles (que nous désignerons par le n° 1). (1) Nous signalons une étude du même genre, et particulièrement docu- mentée que l’auteur, M. P. Murisier, chef des travaux à l’Université de Lau- sanne, à bien voulu nous faire parvenir récemment. Il s’agit d’une Poule de race pure Rhode-Island rouge, qui, née en 1920, a pris, dès la première mue, le plumage du Coq. Ici, la destruction de l’ovaire est due à une cause pathologique; l’oviducte ne pèse que 2£r,5,tandis que l’oviducte d’une pondeuse témoin est de 35 grammes. Voir, à ce sujet : P. MurisiFr, À propos d’une Poule gynandro- morphe (Bulletin de la Soc. vaudoise des se. nat., vol. LIV, n° 201, p. 123-130, Lausanne, 1921). CARACTÈRES SEXUELS SECONDAIRES CHEZ LES GALLINACÉS 93 Non seulement sa crête grandit et rougit brusquement (fig. 8), comme chez le Coq au moment de la puberté, mais en- core l'animal com- mence à manifes- ter, vis-à-vis des Coqs voisins, une humeur belli- queuse tout à fait caractéristique ; même, cette Poule prend le chant du mâle, un peu plus trainant, et fait la cour à ses COMpa- gnes. Naus isolons alors une Poule Fig. 8. — Photographie de la Poule n° 1, prise le 12 juil- let 1920. — Crête et barbillons développés et rutilants. Plumage de Poule. Instinets mâles. Chant du Coq. normale et nous nous plaisons à provoquer devant témoins la scène suivante : Un Coq et la Poule n° 1 sont introduits près de la précé- dente. La Poule n° { se dirige vers sa compagne pour la cocher, mais le Coq, plusprompt, l’a devancée. Elle attaque alors ré- solument son ri- val, à coups de bec et de pattes. Le Coq, d’abord surpris, se défend, prend finalement le dessus et assou- vit son instinct ; la Poule suit aus- Fig. 9. — Photographie de la Poule n° 14 prise le 24 novemn- bre 1920. Crête et barbillons petits, de couleur pâle. Plu- mage de Poule, Aucun instinct mâle, Pas de chant. sitôt, et, après la parade préliminaire de l’aile, se livre à l'acte 94 A. PÉZARD sexuel. Malgré l’apparence de Poule, que lui donne son plumage, elle se comporte donc comme un véritable Coq. A partir d'août, tout cet ensemble morphologique et psychique entre en régression ; la crête redevient petite, farineuse, exsangue, et l'animal redevient paisible ; il a main- tenant les caractères et l'allure de la Poule (fig. 9). En avril 1920, les mêmes phénomènes se reproduisent, mais intéressant, cette fois, les deux animaux avec un peu de retard pour le n° 2, dont les instincts sexuels, d’ailleurs, persistent Jusqu'en octobre. Dès l'automne, nouvelle régres- sion (fig. 8 et 9). Ainsi, ces deux sujets se comportent, durant la belle saison, comme des mâles normaux; durant la mauvaise saison, comme des Poules. Le plumage est resté tout le temps celui de la Poule, quoique les pattes portent de minuscules ergots. Nous diagnostiquons un ovaire fonc- tionnel, au point de vue endocrinien seulement, ces Poules n'ayant jamais pondu, et un testicule ou un organe vicariant. L’autopsie est faite aussi soigneusement que possible (1) le 18 décembre 1920, les animaux ayant recommencé une troi- sième ou deuxième évolution dans le sens mâle. 20 Auropsie. — Le tableau ci-dessous renferme les renseignements relatifs aux principaux organes. Nous avons cru devoir ajouter ici quelques nombres dont nous nous proposons de tirer parti dans Pavenir. Nous ferons remarquer simplement que ceux qui concernent le foie et le rein sont conformes aux obser- vations faites sur les Poules stériles et notamment la gynandromorphe de P. Murisier (loc. cit., p. 127-129). N° 1. N°2. POIdS EN NNEASENRE 27201er. 2 260 gr. (ÉD TER PME 7omm x 39mm COM ES QE PITDOLS Re. Le dr 50m EI) EE (DO EN DE LA RTNUT GOUT EEE NE 2 1087,85 15 gr. Poumon PAT. de 128r,1 = ROIS LR PERREE. € 36 gr. ES FOIE CEE LE 987,6 1187,1 Graisse abdominale... 163 gr. 75 gr. RATES ROME LAS 287,4 287,2 Encéphale serrer En 3er 15 381,2 (1) Aucun examen n’est superflu lors de l’autopsie des animaux à trans- plants. Dans une série récente d’expériences, qui feront l’objet d’une publica- tion ultérieure, nous avons constaté de nouveau chez les Coqs l’aptitude éton- nante du tissu testiculaire à la transplantation. De petits nodules de paren- chyme séminal peuvent se fixer ou croître loun, très loin deleur place habituelle ; il nous a paru néanmoins qu'il y avait quelques emplacements favorables: sur- CARACTÈRES SEXUELS SECONDAIRES CHEZ LES. GALLINACÉS 9 Nous constatons, chez les deux sujets, l’existence de glandes reproductrices et deconduits génitaux. Chezle numéro1, àla place habituelle de l’ovairesetrouve un organe constitué par deux parties bien distinctes, quoique contiguës (fig. 3, c) : 19 une masse grise, d’aspect granuleux, insérée directement sur la veine lombaire par une large base et ressemblant à l’ovaire d’une Poule en période de repos sexuel, avec cette différence que l'aspect n’est plus celui d’une grappe ; poids 087,32 ; 29 un organe latéral, blanc et lisse, inséré sur le pre- mier, mais séparé par un étranglement ; dur au tou- cher, il reste dur à la sec- tion et ne saigne pas. Poids : 087,6. A première vue, nous avions présumé un ovartotestis ; la section jette un premier doute sur cette interprétation. Chez - le numéro 2, même obser- vation,avecunedifférence, toutefois : l'ovaire est plus allongé ; poids : 097,4 ; quant à l’organe latéral, il se réduit à quelques pe- tits nodules durs et blancs qui flanquent le pourtour de l’ovaire (fig. 3 d). Dans les deux cas, les capsules surrénales, en place, ont un aspect normal, et J’ovi- ducte, bien développé, frappe par son aspect grêle. Nous ne retrouvons au- cune trace de nodule dans Fig. 10.— Nodule de transplantation testiculaire sur l’in- FOR testin d’un coq Leghorn doré. — Partie supérieure : le péritoine : : : 5 inféri : paroi intestinale normale. Partie inférieure : nodule. — m La séreuse s’est délaminée pour entourer la transplan- 3° ÉTUDE HIsTo- de 1e CEE D CNY pe tation. — Fix. : Bouin. — Col. : Prenant. Gr. = 35. LOGIQUE. — L’ovai- re, beaucoup plus gros que celui de la Faisane de Debreuil, pré- sente néanmoins la même structure, aussi bien chez le numéro 1 face externe de l'intestin antérieur, feuillet pariétal du péritoine, intérieur de la surrénale. Pour en fournir la preuve, nous figurons ci-contre (fig. 10) un des nombreux nodules de la grosseur d’une tête d’épingle que nous avons prélevé sur l'intestin moyen d’un Coq en expérience, race Leghorn doré. Certains canaux séminifères sont en spermatogenèse ; d’autres, en régression. Le prélé- vement a été fait onze mots après la transplantation. 56 A. PÉZARD que pour le numéro 2. Résumons-la : tissu conjonctif domi- nant avec fibres conjonctives et cellules à noyau ovalaire; trace de tissu interstitiel : follicules dégénérés, les uns vides, les au- tres (fig. 11) en voie de comblement par cellules vacuolisées ; toutefois, quelques-uns montrent encore une épaisse granulosa (fig. 12); beaucoup de graisse, pas de pigment. Quant aux masses latérales, elles offrent, dans les deux cas, une structure uniforme et assez insolite (fig. 13). A l'extérieur, une Fig. 11. — Dégénérescence Fig. 12. — Autre mode de dégénérescence des follicules d’un follicule dans l’ovaire dans l’ovaire de la Poule n°1. — Ovocyte absent : de la Poule n° 1. — Fix. : granülose épaisse. — Fix. : Bouin. — Col. : Prenant. Bouin. — Col. : Prenant. — Gr. — 450. (CU conjonctive mince, semblable à l’albuginée ; à l’intérieur, une masse compacte de cordons flexueux, assez enche- vêtrés, noyés dans un tissu conjonctif très développé, et formés par des éléments arrondis. Certains cordons pos- sèdent une lumière nette, obstruée par une formation très colorable et probablement colloïde ; d’autres, et c’est le plus grand nombre, ne possèdent qu’une cavité virtuelle. Les éléments cellulaires présentent un cytoplasme assez hété- rogène, plus dense autour du noyau, et dans lequel on dis- tingue des granulations très colorables ; le noyau, assez gros et arrondi n'offre, au grossissement moyen, aucune parti- cularité ‘spéciale ; tantôt il occupe une position médiane, ï | DEN EE De PRO CARACTÈRES SEXUELS SECONDAIRES CHEZ LES GALLINACÉS 97 tantôt il est excentrique, La fixation au Flemming ne décèle pas de granulations noircissant par l’acide osmique ; enfin il n'y a pas de pigment. Ne connaissant rien qui, dans l’histo- logie normale des Gallinacés, ressemble de”près ou de loin à cette structure, nous devons conclure à une formation patho- logique. L'interprétation est assez délicate. Nous avons soumis nos Fig. 13. — Coupe du nodule latéral (présumé à fonction endocrinienne mâle). — Fix. : Bouin. -- Col. : Prenant. — Gr. = 450. préparations à des histologistes spécialistes des tumeurs ; 1l semble bien qu’il s’agit d’un séminome, ayant comme origine, soit la poussée de cordons sexuels primaires de sexe indiffé- rent, qui persistent souvent dans l’ovaire des Oiseaux ;" soit même l’épithélium ovarique. En tout cas, cette formation ne paraît pas avoir de rapport avec la transplantation de testi- cule effectuée le 28 juillet 1914 ; peut-être a-t-elle été hâtée par l’ablation partielle de l'ovaire. La structure des capsules surrénales est normale.# Nous n'avons pas étudié l’oviducte. ANN. DES SC NAT. ZOOL., 10° série. V, 7 98 A. PÉZARD III. —— Discussion. Pour plus de clarté, au lieu d'étudier séparément les deux catégories de sujets, nous distinguerons successivement les caractères qui obéissent à un dynamisme différent : a. Plumage et ergots ; b. Crête et comportement psycho-sexuel ; c. Évolution saisonnière. 19 PLUMAGEET ERGOTS. —La natureindiscutable de la bribe que présente la Faisane de Debreuil nous montre d’une façon limpide linvolution de l'ovaire ; et le résultat vérifie notre théorie de l’action empêchante. Mais il y a plus. Ici, comme dans le cas de la Poule gynandromorphe de P. Murisier (1), comme dans beaucoup d’autres cas, l’inversion du plumage s’est produite au moment de la mue. Or, l’action empêchante, ou pour parler comme les biologistes anglais, l’action de la chalone ovarienne nous apparaît comme continue, autant tou- tefois que l'ovaire reste normal ; la poussée des ergots qui suit immédiatement l’ovariectomie des Poules en est la meilleure preuve. Nous vérifions done de nouveau que le plumage des Gallinacés n’est sensible à l'influence hormonique qu'au moment de la mue. En outre, le fait que l'iris de la Faisane n’a pas changé de couleur semblerait indiquer que certains caractères sexuels secondaires, une fois acquis, échappent à l'influence endocrimienne. Nous n'avons pas eu jusqu'ici d'exemple aussi frappant de cette dernière catégorie. Au sujet des Coqs, nous avons mis en évidence une loi générale dite du «tout ou rien» et indiqué ses multiples aspects. En voici le résumé: dès qu'un minimum (08,5 en- viron) de parenchyme testiculaire normal existe chez l'animal, tous ses caractères sexuels secondaires se déclenchent, sans qu'il puisse y avoir fractionnement dans leur développement ; inversement, au-dessous du minimum, l’animal prend inté- gralement l'aspect du castrat normal (2). Cette loi peut-elle s'appliquer à la chalone ovarienne ? (1) Loc. cit., p. 124. (2) A. Pézarp, Secondary sexual characteristics and endocrinology (Endo- crinology, 1920, IV, p. 527-540). — Loi du «tout ou rien» ou de constance fonctionnelle relative au testicule considéré comme glande endocrine (C. R. Ac. CARACTÈRES SEXUELS SECONDAIRES CHEZ LES GALLINACÉS 99 Sans doute, nous ne pouvons raisonner ici avec la même rigueur que chez le Coq, n'ayant à notre disposition qu'un matériel fragmentaire. Mais, quand les faits donnent prise à la discussion, on aboutit à la même conclusion. Voici un ovaire minuscule, mais nullement pathologique, appartenant à une Faisane qui, jusqu à l’âge de treize ans, a effectué chaque année une ou deux pontes. Nous pouvons vrai- semblablement admettre que l’atrophie a été continue, du moins dans les dernières années. Or, le plumage s’est mas- . — Trompe en tronc de cône obtus : un seul rang de tubercules dorsaux qui sont en cône obtus ;: abdomen très court n’atteignant pas le bout dela première coxa, dilaté d’avant en arrières (ronque sr PR SPACE madagascariensis Bouvier 1911 (Madagascar). B’. — Sur les pattes des tubercules forts et nombreux. C. — Trompe en tronc de cône régulier et montrant dorsalement, dans son ré- seau, trois rangées longitudinales d’alvéoles ; le tubercule post-ocu- laire bien plus petit que les trois suivants, qui sont des cônes élevés ; les tubercules des pattes sont des nodosités larges et basses.......... tumulosum Lo- man 4908 (au nord de Waigen, 39-85 m.i. CLASSIFICATION ET CARACTÈRES DES PYCNOGONIDES 117 C’. — Trompe conique à la base et subcylin- drique en avant ; le tubercule post- oculaire plus grand que les suivants ; tubercules des pattes très élevés, parfois bacilliformes, à bout ar- TONER ER EN Se M mins trane ce cataphractum Mô- bius 1902 (banc Agulhas, à mer basse). J'ai fait entrer dans ce tableau, avec un point d’interroga- tion, le Pycnogonum claudum Loman; mais cette espèce dif- fère de tous les autres Pyenogonomorphes par ses pattes grêles et la présence de rudiments de chélicères ; à mon sens, c'est bien plutôt un Ascorhyncomorphe. D'autre part, je sionale simplement pour mémoire le Nymphon australe Grube 1869, qui est une espèce douteuse connue seulement par sa larve. J'ajoute, d’après les auteurs, que le P. littoraie Bühm n’est autre chose que le magnirostre Môbius et que le littorale Nicolet, du Chili, correspond vraisemblablement au magel- lanicum. En résumé, à l'heure actuelle, la série des Pycnogono- morphes compte dix-huit espèces parfaitement établies, dont deux décapodes ou Pentapycnon, et seize octopodes constituant le genre Pycnogonum. Ce dernier genre est ré- pandu dans toutes les mers, tandis que le premier n’est connu que dans les mers antarctiques et dans les eaux tropicales de la Guyane. Mais, si l’on songe que, depuis le début du siècle, le groupe s’est enrichi de treize espèces (treize sur dix- huit), on doit s'attendre à le voir s'enrichir bien plus encore, Toutefois cet accroissement de richesse ne semble pas devoir porter sur nos mers européennes, dont les quatre espèces, deux pour la Méditerranée (Pycn. pusillum Dobrn et nodu- losum Dohrn) et deux pour les mers plus septentrionales (Pycn. littorale Strôm et crassirostre Sars) sont connues depuis longtemps. OBSERVATIONS SUR LA LOCOMOTION CHEZ L'OCYPODE CHEVALIER (OCYPODA HIPPEUS Oxivrer) Par Ch. GRAVIER Les Ocypodes sont des Crabes qui, pour la plupart, ha- bitent les régions chaudes du globe. D'ordinaire, ils vivent ensemble en grandes compagnies, et beaucoup d’entre eux ont l'habitude de creuser dans le sable humide, presque au niveau des plus hautes eaux, des terriers longs et tortueux, où ils se retirent à la moindre alerte. [ls ne s’éloignent guère de leur terrier; mais, s'il leur arrive de s’en écarter trop et de ne pou- voir y retourner sans danger, ils courent à la mer avec une grande rapidité, et c’est, du reste, à la célérité de leur allure, — qui a vivement frappé tous les voyageurs naturalistes, — qu’ils doivent leur nom (1). Bien que leurs terriers puissent n'être que des constructions temporaires, chaque Ocypode, parmi toutes les espèces étudiées par A. Alcock (2), paraît tenir éner- giquement au sien. Ces Crabes possèdent un. appareil stridulant (3) étudié sur- tout par A. Alcock (4) et par A. R. Anderson (5). A la face interne de la main de la grande pince, est une crête striée qui frotte sur un rebord saillant du second article de la même (1) De wz2:, prompt; xoÿ<, xoÿo:, pied. (2) A. Azcock, Materials for a Carcinological Fauna of India,n96;—TheBra- chyura Catomotepa or Grapsoidea (Journ. saiat. Soc. of Bengal, n° 3, 1900, p. 344). (3) A. ORTMANN dans sa revision des espèces du genre Ocypoda (Zool. Jahrb., Abt. für System. ete. Bd. X, 1897-1898, p. 359),ne mentionne l’absence de l’organe stridulant que chez l’Ocypoda cordimana D'esmarets. (4) A. Arcock, On the stridulating Apparatus of the RedOcypod Crab(Ann. and Magaz. of nat. Hist., 6t ser., vol. X, 1892, p. 336). (5) A.R. AnnEerson, Notes on the sound produced by the Ocypod Crab, Ocypoda ceratophthalma (Journ. asiat. Soc. of Bengal, vol. LXIII, part II, 1894, p. 138). ANN. DES SC. NAT. ZOOL., 10e série. v, 9 120 CH. GRAVIER paire de pattes. Alcock pense que, lorsque l’animal s’est retiré dans son refuge, il se sert de son appareil stridulant pour indiquer que le terrier est occupé et empêcher ainsi, autant que possible, quelque intrus du même troupeau d’y pénétrer. Quand il n’est pas excité mécaniquement, ni chimiquement, qu'il n’est pas à l’état de fatigue (1), le Crabe enragé de nos côtes (Carcinus maenas L.) se déplace, en général, latérale- ment et obliquement, par rapport à son plan de symétrie considéré dans la position initiale de l'animal, avant le départ ; la face ventrale est tournée vers le sol. C’est ainsi que pa- raissent se mouvoir bon nombre de Brachyures qui fré- quentent notre littoral. | En 1906, à l’île San Thomé, située à l'équateur, au fond du golfe de Guinée, j'ai pu observer un tout autre mode de loco- motion chez l'Ocypode chevalier [Ocypoda hippeus (Olivier)] (2), dont j'ai rapporté deux spécimens, l’un de Fernäo Diaz, l’autre de Bella Vista (3). C'était en juillet, en saison sèche et hivernale, par conséquent, à Fernäo Diaz, dont la plage, formée par un sable fin, homogène, très meuble, de couleur claire, s'étend en pente douce, de la limite des cultures à la mer. Sur cette plage, les Ocypodes chevaliers n'étaient pas rares, en plein jour, au début de l’après-midi. On ne les y voyait cepen- dant pas se déplacer en troupes nombreuses, comme le font beaucoup de leurs congénères. Leur carapace avait exacte- (4) Voir à ce sujet : A. DrZEWINA, Les réactions adaptatives chez les Crabes (Inst. génér. psychol., n° 3, 8° année, 1908, p. 235-254, 6 fig. dans le texte). (2) Ocypoda hippeus et non Ocypoda ippeus (comme l'ont écrit à tort plusieurs auteurs), d’après l’étymologie de ce mot, d’origine grecque. Ce Crabe est très brièvement caractérisé ainsi par Ozivier (Voyage dans l’Empire othoman (sic), l'Égypte et la Perse, t. 11, 1804,p. 235, PI. XXX , fig. 1) : Ocypoda ippeus, thorace quadrato, scabro, antice utrinque angulato, oculis penicillo terminatis. Au bas de la planche XXX, on lit : 1. Crabe chevalier. Dans l’explication des planches de l’Atlas correspondant à la seconde livraison, on lit (PI. XXX, fig. 1): Crabe cavalier, Cancer hippeus (sic) d'Égypte et de Syrie. A. ORTMANN [Carcinologische Studien (Zool. Jahrb., Abt. für Syst., etc., Bd.X, 1898, p. 368)]identifie l'O. cursor [nec Cancer cursor = Ocypoda cerato- phthalma (Herbst)] à l'Ocypoda hippeus Olivier, qui existe dansla Méditerranée orientale et sur les côtes de l’Afrique occidentale, jusqu’à l’Angola. (3)E.-L. Bouvier, Sur une petite collection de Crustacés (Décapodes et Sto- matopodes) recueillis par M. Ch. Gravier à l’île San Thomé (Afrique occiden- tale) (Bull. Mus. Hist. nat., t. XII, 1906, p. 497). L'OCYPODE CHEVALIER 121 ment la teinte gris clair du sable. Je m’approchai de l’un de ceux que l’on voyait courir tranquillement sur la plage. Ce Crabe s’arrêta net et se mit aussitôt en garde en relevant ses 2 Ag, F Me | —, Attitude prise par l’Ocypode chevalier courant à une vive allure (Me M. Vesque, d’après un croquis de M. Gravier). Le corps, dressé verticalement, est comme perché sur les pattes ambulatoires à l’état d’extension complète et dont les deux moyennes seulement, les plus longues, tou- chent le sol à un moment donné, alternativement à gauche (comme dans la figure) et à droite. Le déplacement du corps se fait latéralement, c’est-à-dire plus ou moins norma- lement au plan de symétrie de l’animal. Les yeux pédonculés munis chacun, à leur extré- mité, d’un pinceau de longs poils, sont dressés parallèlement l’un à l’autre, de même que les pattes antérieures aux pinces robustes et inégales,. yeux assez longuement pédonculés, logés, comme on le sait, dans une fosse située au bord antérieur de la carapace, de chaque côté du front ; en même temps, il tendait ses pinces dans ma direction, de manière menaçante, prenant cette atti- tude de défense que l’on observe chez le Crabe enragé de nos côtes, quand il est excité et prêt à combattre. Puis je m’appro- 192 CH. GRAVIER chai à nouveau de lui, lentement et silencieusement, pour essayer de le capturer, mais j'étais encore à plus d’un mètre de lui que je le vis changer brusquement d’attitude et s’éloi- gner au plus vite. Le corps s'était dressé verticalement, sou- tenu par les quatre paires de pattes ambulatoires, à l’état d'extension complète et reposant sur le sol, et comme perché sur de longues échasses ; les pédoncules oculaires, munis de leurs pinceaux terminaux de poils, éteient également dres- sés, parallèlement l’un à l’autre. Les pattes antérieures, aux pinces inégales, mais robustes, avaient pris la même position. Les pattes ambulatoires étaient presque toutes situées dans le même plan. Aussitôt cette attitude prise, l’animal s'enfuit à une allure extrêmement rapide, — bien supérieure à celle des Crabes de nos côtes quand ils sont effrayés, — en ligne droite, perpendiculairement à son plan de symétrie au départ. Il semblait voler à la surface du sable, qui était simplement effleurée par les extrémités effilées des doigts ou griffes ter- minales des pattes ambulatoires. Les extrémités de ces appen- dices de la seconde et de la troisième paire, qui sont un peu plus longs que les autres, paraissaient seules toucher le sol successivement d’un côté et de l’autre du corps. Il ne serait pas prudent d’être absolument affirmatif à cet égard, à cause de la vitesse de déplacement de l’animal. Il faudrait pouvoir cinématographier l'animal à la course, — ce qui ne serait pas facile, — et étudier ses mouvements ralentis, comme on l’a fait pour beaucoup de mouvements rapides. En tout cas, les pattes ambulatoires situées du côté du départ se substituaient, dans un rythme très rapide, à celles du côté opposé pour faire avancer l’animal dans le plan où il se déplaçait, ce plan avait une orientation quelconque par rapport au bord de la mer, que lanimal ne cherchait pas à rejoindre par le chemin le plus court. Il me fut impossible de suivre, en courant de, toutes mes forces, le Crabe lancé à cette allure. Les deux jeunes noirs de l’Angola (1) qui m'accompagnaient dans mes excur- sions, plus agiles que moi, n’y réussissaient guère mieux, car (1) A l’époque où je me trouvais à San Thomé (1906), les merveilleuses plan- tations de cette île équatoriale étaient presque entièrement cultivées par des nègres de l’Angola. L'OCYPODE CHEVALIER 193 ils ne purent capturer qu'un seul des exemplaires que nous rencontrâmes sur la plage de Fernäo Diaz (1). Lorsque le Crabe ainsi lancé avait parcouru une longueur que j'estime à une vingtaine de mètres, il s’enfonçait soudai- nement dans le sable fin et sans consistance où il vivait ; il y disparaissait sans laisser de trace reconnaissable à la surface, qui n'était pas unie. J’ai bien essayé, mais en vain, de le cap- turer au point où 1l m'avait semblé qu'il s'était enfoui ; il est fort probable qu'il se déplaçait aisément dans ce sable fin et homogène. Il faut remarquer que l'animal, ainsi dressé verticalement sur ses pattes étendues en arrière, se trouve en équilibre instable ; 1l lui serait impossible de s’y maintenir au repos. Mais il semble bien que c’est dans cette position instable qu'il présente, dans le sens de sa marche, le minimum de surface et, par suite, qu'il éprouve le minimum de résistance dans les couches d’air qu'il traverse. Pour parcourir à une grande vitesse une piste d’une telle longueur, dans une attitude anormale, absolument instable et par conséquent pénible, le Crabe doit faire et soutenir un effort considérable ; il est probable que c’est seulement quand il est épuisé qu'il s'arrête et s’enfonce dans le sable, A. Drze- wina a remarqué que, lorsqu'on poursuit un Grapse, il s'éloigne au plus vite, beaucoup plus rapidement que le Crabe enragé de nos côtes ; mais il se fatigue au bout de très peu de temps. Quand il a parcouru quelques mètres, il est exténué, 1l s'arrête et peut être alors facilement capturé (2). A. Alcock rapporte que les Ocypodes de l'océan Indien qu'il a pu observer vivants demeurent assez près de leur ter- rier, mais que, s’il leur arrive de s’en éloigner trop et d’en être coupés, ils courent à la mer avec une merveilleuse rapidité. Il (1) Cette attitude étrange prise par l’'Ocypode effrayé et en fuite rappelle, dans une certaine mesure, celle que présente le Crabe enragé (Carcinus maenas L.) dans la position de défense et aussi les attitudes décrites et figurées par Siedlecki dans son ouvrage si artistement illustré sur Java (Jawa, Varsovie, 1913) pour certains Insectes (Deroplatys desiccata, p.179, et Mantis laticollis, p. 180), que M. G. Bohn m'a fort obligeamment communiqué. (2) A. DrzewiNa, Quelques observations sur l’autotomie des Crustacés { Bull. Soc. biol. Arcachon, 1909, 12° année, p. 9). 124 CH. GRAVIER n’en est pas de même pour les Ocypodes chevaliers que j'ai rencontrés à San Thomé. Je dois dire, d’ailleurs, que, dans le sable si fin et si inconsistant de la plage de Fernäo Diaz, je n'ai pas vu trace d’un seul terrier, au niveau le plus élevé atteint par les eaux à mer haute, où sont situées d'ordinaire ces constructions ; je n’en ai point vu davantage plus haut, ni plus bas; mais je ne puis cependant pas affirmer que l’Ocy- pode chevalier n’en creuse pas. Si vraiment il ne se ménage pas de refuge souterrain, l'appareil stridulant aurait une autre fonction que celle d’organe avertisseur ; c’est ce que présumait le savant carcinologiste A. Alcock, qui lui attribue hypothétiquement ce rôle. LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX SUIVANT LE MODE DE VOL LEUR APPLICATION À LA CONSTRUCTION DES AVIONS OUVRAGE SUBVENTIONNÉ PAR LE SOUS-SECRÉTARIAT DE L'AÉRONAUTIQUE Par A. MAGNAN DIRECTEUR À L'ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES SOMMAIRE Introduction. — I. Les divers modes de vol des Oiseaux. — II. La surface des ailes. — III. Le poids des aïles. — IV. La longueur du corps. Les dimensions de l'aile, — V. Les dimensions des rayons osseux des bras. L’envergure osseuse, — VI.'La forme des ailes. — VII. Les dimensions de la queue. — VIII. Lemoteur des Oiseaux. — IX.La forme du corps. — X. Applications à l’aviation. — Conclusions. INTRODUCTION But du mémoire. — Méthodes d'expérience. Le vol des Oiseaux a, depuis fort longtemps, intéressé les esprits curieux de comprendre la nature, mais c’est surtout de nos jours que, l’esprit scientifique s'étant développé chez les biologistes comme ailleurs, des recherches plus précises ont été entreprises en vue de découvrir les lois de la locomo- tion aérienne spéciale à certains groupes d'animaux. En France comme à l'étranger, on s’est livré avec passion à l’étude des organes du vol chez les Oiseaux en particulier, et nombreux sont déjà les auteurs qui ont publié le résultat de leurs tra- vaux, les uns sur la surface alaire, les autres beaucoup plus 126 A. MAGNAN rares, sur des parties de l’organisme des Oiseaux utilisées au cours du vol, telles que la queue et les muscles moteurs de l'aile par exemple. Mais, ainsi que l’a fort bien fait remarquer MAREY (69) en 1890, si l’on trouve dans divers auteurs des renseigne- ments intéressants, il est regrettable qu'on soit obligé de puiser à tant de sources lorsqu'on désire approfondir la question. Le erand savant français estimait alors que les éléments épars gagneraient pour le moins à être réunis, parce qu'ils prépa- reraient beaucoup mieux aux études expérimentales. En effet, les interprétations qui étaient données n’avaient pas permis jusque-là de retirer de ces travaux des lois vraiment sénérales. Bien des faits n'avaient pas été observés ou n'avaient pas retenu l'attention, qui méritaient cependant de ne pas être laissés de côté. C'est précisément parce qu'aucun travail d'ensemble n'avait encore été fait sur les caractéristiques des Oiseaux et sur leur rapport avec le mode de vol, que j'ai été amené tout naturellement, 1l y a près de quinze ans, à me préoccuper du problème de l'adaptation des organes à la vie aérienne chez les Oiseaux, à la suite des études que j'avais déjà effectuées concernant l'influence du milieu ambiant sur la morphologie interne et externe des Vertébrés. L’anatomie comparée nous montre que, parmi les Verté- brés, la classe des Oiseaux constitue un groupe très homo- gène et que les ordres qui ont été créés sont en somme basés sur des différences qu'il est possible d'expliquer par les genres de vie actuels. Toutefois, cette impression est plutôt le fait d’une approximation que le résultat de mesures précises, et l’on peut se demander si elle serait modifiée dans le cas d’un examen plus approfondi du sujet. Persuadé que le corps plastique de l'Oiseau, son fuselage et ses surfaces portantes, ne peuvent être que la conséquence du modelage occasionné par la résistance de l’air qui oppose au déplacement une force considérable, j'ai effectué métho- diquement des recherches organométriques sur un grand nombre d’Oiseaux dans le but de montrer expérimentalement que les caractéristiques des Oiseaux étaient liées au mode de LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 127 vol et afin de voir si les différences dont on s'était servi pour créer des ordres tenaient au moins en partie au genre de loco- motion aérienne utilisé. J'ai envisagé le sujet avec une ampleur inusitée, et j'ai fait porter mes études et mes dissections sur 494 Oiseaux, appar- tenant à 223 espèces, depuis les grosses espèces comme le Vautour, le Gypaëte, l'Outarde barbue, l’Albatros, jusqu'aux plus petites comme le Troglodyte, le Roitelet et l’Oiseau- Mouche. J’estime en effet que l'abondance des données repré- sente un élément important pour la réussite d’un tel travail, car elle donne aux résultats plus de certitude, elle permet d'apporter tous les éclaircissements et de mieux apprécier le phénomène. J’ai pu rassembler ainsi 21 740 données numé- riques, dont la combinaison m'a fourni 30130 rapports, qui feront l’objet d’une publication spéciale, étant donnée leur trop grande étendue. Dans mes recherches, je me suis entouré de toutes les ga- ranties possibles. Pour éviter de graves erreurs, j'ai délaissé volontairement les Oiseaux qui avaient fait un séjour pro- longé en cage, surtout joint à un changement de régime ali- mentaire. Les uns sont engraissés de façon exagérée. Les autres deviennent rapidement d’une maigreur considérable, dont on se rend compte lorsqu'on les déplume ; tel est le cas pour les Piscivores, qui ne s’habituent que difficilement à la perte de leur liberté et qui refusent fréquemment la nourriture qu’on leur offre; tel est le cas aussi pour les vrais Insectivores, qui ne peuvent être nourris faute d'aliments appropriés, si bien qu'ils maigrissent très vite et perdent en très peu de temps le tiers de leur poids normal. Les comparaisons que l’on effectue dans ces conditions entre les dimensions de l'animal et son poids sont done mauvaises. J’ai disséqué et étudié cependant un certain nombre d’Oiseaux à régime spécial, morts de faim, à titre documentaire, et j'ai pu ainsi me faire une idée des chiffres extraordinaires que l’on trouve en raison de leur amai- grissement. Tous les Oiseaux qui ont été utilisés pour le présent travail étaient en excellent état de santé. [ls ont été mensurés et disséqués aussitôt après leur mort, à l’état de nature. Je les 128 A. MAGNAN ai pesés de façon précise, et j'ai pris mes mesures avec le plus d'exactitude possible afin de posséder des chiffres indiscu- tables, susceptibles d’être comparés utilement à ceux pu- bliés par mes prédécesseurs, afin aussi de démasquer cer- taines envergures immenses et certains poids exagérés qui ne correspondent pas àla réalité et qui, dans l’état actuel de la question, ne sont plus acceptables. Ainsi LEGAL et REICHEL (38) parlent d’un Épervier pesant 766 grammes et d’un Goéland cendré pesant 720 grammes. Il s’agit certainement d’autres espèces, car l’Épervier le plus lourd que j'ai eu pesait 251 grammes et le Goéland cendré le plus gros que j'ai trouvé 386 grammes. J’estime qu'il est indispensable d'éviter de telles erreurs et que, pour de telles études, l'extrême précision dans la nomenclature des espèces examinées à au contraire une importance prépondérante. Depuis près de vingt années, je poursuis des recherches sur les Oiseaux. J'ai observé dans la nature et disséqué soit pour mes travaux sur l'influence du régime alimentaire, soit pour mes travaux sur le vol, environ douze cents individus répartis en près de trois cents espèces. J'ai acquis ainsi des connaissances particulières qui m’auto- risent à affirmer que les dénominations spécifiques dont je me sers se rapportent bien effectivement aux espèces que J'ai eues entre les mains. Je n'ai tout d’abord effectué aucune classification parmi les Oiseaux que j'examinais, car je désirais agir sans idée préconçue ; je désirais me laisser imposer les conclusions par les données numériques elles-mêmes. J’ai dressé pour chaque individu une sorte de graphique sur lequel je portais la valeur des rapports concernant chacun des organes du vol évalué par son poids relatif, sa longueur ou sa surface relatives. J’ai obtenu ainsi des images fortement visuelles (fig. 1) permettant une comparaison plus commode des données numériques entre elles. C’est ainsi qu'en confrontant mes diverses feuilles il m'est apparu de suite que la valeur relative de la surface alaire et celle des muscles pectoraux sont inverses. Moins il y a de surface portante, plus le moteur est gros chez les Oi- seaux, et réciproquement. Un examen plus détaillé de mes fiches m'a conduit aussi à déterminer si cette inversion est LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 129 toujours vraie et à préciser dans quelles conditions elle ne l'était plus. De plus, la comparaison sur tous mes graphiques de l’en- 100 700 2% Es el al D LA des P. 0] ‘UN JT |’/X 10 ailes / / Ps 2 A ve / ak Envergure Largeur de Longueur de la Muscles Pectoraux Hauteur du Brechet o,1 o2 03 0,+ Fig. 1. — Type de fiches signalétiques superposées indiquant les quantités ou dimen- sions_relatives des organes. — I. Gypaète barbu, Gypaëtus barbatus grandis Storr. Poids : 5 385 gr. — II. Albatros hurleur, Diomedea exulans L. Poids : 8 502 gr. — III. Pigeon ramier, Columba"palumbus L. Poids : 495 gr. — IV. Canard sauvage, Anas platyrhynchus L. Poids : 1 105 gr. vergure et de la largeur relative de l’aile, de la longueur rela- tive de la queue m’a amené à constater que ces quantités rela- tives se groupaient en une série de lots dans lesquels une 130 A. MAGNAN grande envergure s'allie à une grande largeur d’aile ou à une petite largeur d’aile, à une queue longue ou courte, à de gros ou à de petits muscles pectoraux, et qui représen- taient, à part certaines exceptions faciles à expliquer, des groupes naturels très fixes et, à peu de chose près, les ordres naturels d’Oiseaux ou des sections dans ces ordres. Il me restait à voir si ces groupes étaient formés d'individus doués d’un même genre de vol et pour cela à comparer ces oroupes à ceux que l’on obtient lorsqu'on réunit ensemble tous les Oiseaux pratiquant un même mode de vol. CHAPITRE PREMIER Les divers modes de vol des Oiseaux. Le vol battu. Mécanisme du coup d’aile. Sustentation et progression horizontale et oblique de l’Oiseau. Modalités dans le vol battu. Fréquence des battements suivant les groupes et temps de planement. Le vol à voile et ses divers types. Étude du vent ascendant et du vent horizontal à variations de vitesse. Structure du vent utilisé par les Oiseaux voiliers marins. Mécanisme du vol à voile par vent horizontal coupé de rafales. Le classement des Oiseaux suivant la qualité de leur vol. En même temps que je mensurais et disséquais mes Oiseaux, j'ai tenu à observer, avec attention, le mode de vol des différentes espèces que j'étudiais. Je considère qu'il est impossible de mener à bien une recherche sur l'adaptation des formes d'Oiseäux à toutes les conditions de la vie aérienne si l’on ne joint pas au travail considérable des mensurations les observations nécessaires sans lesquelles l'interprétation devient impossible, et sans lesquelles nul n’est capable d’effec- tuer une œuvre scientifique au sens propre du mot. C'est probablement par suite d’une préparation insuffisante pour de telles études que bien des auteurs, délaissant la nature,ont été amenés à émettre des théories qui ne correspondent pas à la réalité. Pour ne pas être exposé à tirer de mes chiffres des conclusions erronées, j'ai parcouru les plaines, j'ai visité Les bois, j'ai côtoyé les rivages, j'ai voyagé en mer. Je me suis même rendu trois fois en Tunisie et en Tripolitaine, afin de chercher à définir sur place et par moi-même le gentre du vol de chacun des individus que j'examinais. Je ne puis donner 1ci tout le détail de ces observations. Je ne pourrai pas davan- tage analyser ici toutes celles qui ont été faites par d’autres auteurs, parce qu'une telle analyse sortirait du cadre de ce travail, quivise surtout à la différenciation des caractéristiques des Oiseaux. Je relaterai, par contre, les conclusions précises qui découlent de mes multiples observations, en même temps 132 A. MAGNAN que je les comparerai à celles qui ont été publiées antérieu- rement sur le même sujet. Je me suis rendu compte rapidement qu'il existe chez les Oiseaux une grande variété de vol,mais j'estime que, si l’on ne veut pas compliquer le problème, il est raisonnable de ramener ces modes de vol à deux types : le vol ramé ou battu (1) et le vol à voile, en mdiquant cependant qu’on trouve dans la nature tous les passages d’un genre de vol à l’autre, l’un d’eux prédominant toutefois dans la vie de l'individu. Le vol ramé consiste en coups d'ailes successifs que donnent les Oiseaux ; mais ceux-ci le pratiquent plus ou moins, suivant les espèces. Presque tous les Carimates sont capables de battre des ailes et de se soutenir dans l’air par ce moyen. On sait depuis longtemps que les Oiseaux, avant de s’en- voler, cherchent pour la plupart à acquérir, le bec au vent, une vitesse préalable en courant sur terre comme le Vautour, la Cigogne, l'Outarde ou à la surface de l’eau, comme l’Alba- tros. D’autres, dans le but d’avoir la liberté de leurs mou- vements alaires, sautent en l’air à une assez grande hauteur comparativement à leur taille, comme les petits Échassiers, les Gallinacés, les Passereaux. D’autres enfin, afin de posséder la vitesse acquise nécessaire pour leur envolée, se laissent tomber, d’un lieu élevé, comme les Autours, les Faucons, les Martinets. Au moment de ces départs, toutes les espèces bat- tent plus ou moins violemment des ailes pour aider à l'essor et trouver un point d’appui dans l’air. Ce sont là des faits connus et que j'ai observés personnellement. Un grand nombre d’Oiseaux, appartenant à tous les ordres depuis les Rapaces jusqu'aux Palmipèdes, pratiquent exclu- sivement le vol ramé au cours de leur vie aérienne. Pourbeau- coup, ce mode de vol est l’habitude: il est, si l’on peut dire, continu. Il n’est pas sans intérêt, pour une telle étude, de préciser ce qu'est le vol ramé‘ qui semble tout d’abord très facile à com- (1) On a proposé la suppression du terme vol ramé, parce qu’il ne correspond pas à la réalité, l’aile ne fonctionnant pas comme une rame, ainsi qu’on l’admet- tait autrefois. Il est certain que le terme vol battu est plus expressif, mais pas assez, à mon avis, pour exclure le premier, que je continuerai à employer au cours de ce mémoire. LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 133 prendre, mais qui, à l'analyse, se révèle beaucoup plus com- pliqué qu'on ne le pensait. On a dit souvent que les Oiseaux volent en frappant l’air de leurs ailes. Si ce phénomène peut être considéré comme la cause réelle de la sustentation, il n’explique pas du tout la progression horizontale. On a longtemps cru que, lorsque l’aile s’abaisse, elle frappe l'air de haut en bas et d’avant en arrière. En se basant sur ce qu'il pensait être l'expression de la vérité, FABRICE D’AcQuA- PENDENT (22) comparait le mouvement de l’aile à celui d’une rame. Il y a un peu plus d’un demi-siècle, R. Owex (75) consi- derait encore que le coup donné de haut en bas ne produit que l’ascension de l'Oiseau et que,"pour le pousser en avant, les ailes doivent se placer obliquement de manière à frapper en arrière et en bas. Les conclusions de mes observations et de mes expériences sont tellement nettes que j'ai été amené à décomposer les mouvements des ailes pendant le vol ramé de la façon sui- vante. Les ailes, d’abord relevées presque verticalement et le plus généralement assez rapprochées l’une de l’autre, se portent d’abord nettement en avant par leurs pointes, puis elles s’abaissent et frappent alors un coup hrusque pour trouver un point d'appui sur l’air. Pendant cet abaissement, elles restent largement déployées; leurs faces inférieures regar- dent d’abord en bas, jusqu’à ce que leurs plans soient à angle droit avec l’axe du corps, puis elles s’inclinent un peu en avant. Aussitôt que les ailes ont leur point d’appui, l’Oiseau, se servant de celles-ci comme de deux béquilles reposant sur un terrain solide, se projette en avant, exécutant un véritable saut dans l’espace. A la fin de cette projection, les ailes qui ont exécuté un petit mouvement vers l’arrière, ont leur face inférieure qui se tourne de plus en plus en avant ; la partie appelée éventail, comprise entre le carpe et le corps, reste étalée et inclinée vers l'avant, tandis que le fouet, c’est-à-dire la portion de l’aile située en dehors dela main, commence à se replier. À ce moment se produit la remontée des ailes. Les bras et avant-bras, toujours largement déployés, se relèvent ; leur grand axe dirigé obliquemment vers le bas se trouve bien- tôt horizontal ; pendant tout ce temps, la face inférieure de 134 A. MAGNAN l'éventail regarde de plus en plus dans le sens de la marche de l’Oiseau, tandis que le fouet, qui s’est replié, suit le mou- vement, sa pointe dirigée vers l'arrière et en bas. Les bras et avant-bras, toujours tendus, continuent à se relever ; les rémiges du fouet s’étalent alors nettement en tournant leur face inférieure vers l'avant. Enfin le déploiement et le rapprochement des ailes s'effectuent lorsque les membres supérieurs sont pour ainsi dire verticaux ; ce mouvement exécuté, le plan des rémiges apparaît comme parallèle au orand axe de l’Oiseau. Puis le même manège se reproduit (fig. 2). On pourra encore mieux se rendre compte des varia- tions d’inclinaison que subit le plan des ailes au cours d’un battement par l'examen de la figure 35. Le corps, après le brusque abaissement des ailes, est élevé et projeté en avant ; il acquiert donc une vitesse déterminée par cette sorte de saut, vitesse qui diminue un peu avant la fin de la remontée des ailes pour s’accroître à nouveau après l’abaissement. L'’Oiseau se trouve en fait et se place dans des conditions identiques à celles d’un Homme qui se servirait de béquilles. Le corps, chez l'Oiseau, comme chez l'Homme, s'élève dès que le point d’appui est pris, puis est lancé en avant. Ensuite il retombe. Pendant ce temps, on peut dire qu'il est mobile par rapport aux membres supé- rleurs, et 1l est certain que dans les deux cas les muscles pectoraux et thoraciques interviennent pour aider le corps . à se soulever et à se lancer en avant. En ce qui concerne l’Oiseau, ce sont ces muscles seuls qui ont pour rôle de fournir la force nécessaire pour permettre le saut de l’animal dans l’air. Ce saut, l'Homme qui béquille le provoque surtout au moyen d’un coup de pied sur le sol, mais il peut l’exécuter difficilement, il est vrai, comme j'ai pu m'en rendre compte, si ses béquilles ne sont pas trop éloignées du corps, en fixant énergiquement ses mains sur celles-ci, les bras complètement étendus et en se servant uniquement et énergiquement des muscles reliant la cage thoracique aux membres supérieurs. C'est exactement de cette manière que l’Oiseau effectue sa progression dans l’espace au cours du vol ramé, et c’est pour- quoi 1l décrit dans l’air une trajectoire d’allure horizontale, LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 154 mais qui en fait est ondulée et composée de relèvements et d’abaissements alternatifs. Cette théorie n’est pas le fait Fig. 2. — Positions diverses des ailes au cours d’un battement. — 1. Au début de l’abaissée des ailes [Effraye, Tyto alba (L.)]. — 2. Au milieu de l’abaissée des ailes [Hobereau (Falco subbuteo L.)]. — 3. A la fin de l’abaissée des ailes [Sterne naine, Sterna albifrons Pall]. — 4. Au commencement de la remontée des ailes [Épervier, Accipiter nisus (L.)], d’une simple conception de l'esprit ; elle résulte non seu- lement de l'examen des films cinématographiques ralentis, mais de l’observation directe et des photographies que j'ai mise eo prises de volateurs comme : x — les petits Goélands, les Ra- ù — miers dont les battements à — d'ailes ne sont pas d’une Fr fréquence exagérée, et que Fig. 3. — Positions 2 inclinaisons succes- Pon voit facilement sautiller dia aatero postérieure mn niveau du à chaque COUP d'ailes. carpe) au cours d’un battement : 1 à 8, abais- Le nombre de ces oscilla- °°°? 1? "montée. tions à la seconde est en rapport direct avec le nombre des battements. Plus ceux-ci sont répétés, plus les relèvements ANN. DES SC. NAT. ZOOL., 10e série. v, 10 136 A. MAGNAN et abaissements alternatifs sont répétés eux aussi dans la même proportion. Ce schéma général du vol ramé s’applique à tous les Oiseaux rameurs. Tous progressent en effet dans l’air parle moyen que jai décrit. Les différences que l’on constate dans le vol tiennent uniquement à la fréquence des battements et à l’in- termittence qui se produit entre ceux-ci. Il n'existe pas des vols ramés, mais un seul vol ramé avec des modalités diverses. Ce point avait un intérêt particulier à être bien précisé pour la compréhension de mes études et comparaisons organomé- triques. Ma description de la progression horizontale de lOiseau n’est d’ailleurs pas en désaccord avec celles fournies par la plupart des observateurs modernes. STrAUSsS-DURCKHEIM (85), le premier, a dit que l’aile en s’abaissant se porte en avant et non en arrière. PETTIGREW (79) et MAREY (69) ont soutenu la même opinion. PETTIGREW a affirmé en outre que l’aile, soit qu’elle s’abaisse, soit qu'elle se relève, présente toujours sa face inférieure en avant. ALIX (1) a résumé ainsi les mouvements de l'aile. 10 L’aile en s’abaissant se porte d’abord plus ou moins en avant pour choisir son point d'appui, et ensuite elle frappe de haut en bas et d'avant en arrière le coup brusque, Imstan- tané, qui fait sauter l’Oiseau. 29 Lorsque l'aile commence à s’abaisser, sa face inférieure regarde en avant ; mais, à mesure qu'elle s’abaisse, sa face inférieure se tourne d’abord de plus en plus directement en bas et ensuite de plus en plus en arrière ; 30 Pendant que l’aile se relève, elle se dirige, en haut et en avant, et sa face inférieure regarde en avant et en bas. Ces propositions approchent de la vérité, sauf en ce qui con- cerne l’existence du coup donné d’avant en arrière pendant l'abaissement. A 1a fin de celui-ci l'aile revient bien un peu en arrière, mais le coup de fouet est déjà donné. MAarEy (69) a de son côté fort bien précisé les oscillations verticales des Oiseaux. Des applications de sa méthode gra- phique à l’étude du vol, il a tiré les conclusions suivantes, entre autres. Les mouvements de l’aile s’accompagnent de PTE" LL LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 137 réactions sur le corps de l’'Oiseau. Des réactions verticales de très faible amplitude s’observent chez certaines espèces (Canard) au moment de l’abaissement de l’aile et au moment de sa remontée. Chez les Oiseaux à grandes ailes et à batte- ments lents, les réactions sont fortes pendant l’abaissement des ailes, presque nulles pendant leur remontée. Des réac- tions analogues s’observent dans le sens horizontal : elles con- sistent en accélérations et ralentissements de la progression de l’Oiseau. Ces réactions se combineraient entre elles de la manière suivante : l’abaissement de l’aile soulève et en même temps propulse le corps de l’'Oiseau. L’élévation de l'aile, lorsqu'elle produit le soulèvement ou seulement la suspension de l’Oiseau, s'accompagne d’une perte correspondante de vitesse. Dès lors, on serait en droit d'admettre que cette élévation se fait aux dépens de la vitesse de l’Oiseau, qui se soutient en présentant ses ailes contre l’air, à la manière d’un cerf-volant, et par un mécanisme analogue à celui qui produit la ressource des Oiseaux de proie. Houssay (32) a montré à son tour que le corps de FOïseau décrit en plein vol un mouvement oscillatoire dont les abaisse- ments sont passifs, alors que les relèvements sont dus à l’action des muscles pectoraux et thoraciques qui prennent appui sur l’axe d’attache des ailes, ce qui est parfaitement vrai. C’est autour d’un tel axe que le corps se déplacerait de facon rythmique ou vibratoire, qu'il battrait comme battent simultanément les ailes autour du même axe. Dans ces condi- tions, les ailes ne battraient que par contre-coup des mouve- ments du corps ; trop peu larges, n’offrant pas assez de résistance, elles s’enfonceraient en effet dans l'air quand les muscles entreraient en jeu pour soulever l’arrière du corps. ŒHMIcHEN (74) a donné une théorie du coup d’aile. Il a effectué un travail très précis sur le vol ramé, et 1l a étu- dié les courants circulaires, les ondes de suite. qui prennent naissance, selon lui, pendant les déplacements de l'aile. Il affirme que, si l’abaissement soulève l'Oiseau, c’est le début de l'élévation qui le projette en avant, la progression s’obtenant par la récupération de l'énergie contenue dans l'onde de suite. Il est regrettable qu’il prétende que ce sont ses observations 158 A. MAGNAN sur la musculature des Oiseaux qui l'ont amené à concevoir de cette façon le vol ramé. Cet auteur considère, avec MAREY, dit-il, que les muscles des Oiseaux sont des muscles ordi- naires, pas beaucoup supérieurs à ceux des Mammifères du même poids, qui n’ont rien d’extraordinaire pour la taille de la bête, sont développés certainement, mais pas beaucoup plus que ceux des cuisses, qui n’ont pourtant pas d'efforts spé- claux à accomplir. Une telle assertion ne cadre pas du tout avec la réalité, comme je le prouverai plus loin. La plupart de ces auteurs ont cherché aussi à construire la figure que décrit dans l’espace un point quelconque de l’aile pendant sa révolution. STRAUSS-DurRCKHEIM (85) pensait que c’est une ellipse dont le grand axe est dirigé de haut en bas et d’arrière en avant. PETTIGREW (79) adit, d’une part, que la bout de l’aile décrit une ellipse et, d’autre part, il affirme que c’est un 8. MARE y (69) considérait que cette trajectoire est, pour l’humérus, voisine d’une ellipse dont le grand axe, légè- rement incliné en bas et en avant, s'approche de l’horizon- talité. Pour la région du carpe, cette courbe serait presque circulaire dans le plein vol. Elle serait d’une forme très compliquée à l'extrémité de l’aile, sans qu'il ajoute de pré- cision à ce sujet. En vérité, la trajectoire que décrit la pointe de l'aile est assez compliquée. J'ai trouvé que pendant l’abaissement cette pointe dessine un arc äont la concavité est tournée vers l’Oiseau, donc vers l'arrière et un peu vers le bas, puis au bas de sa course, après le coup de fouet, elle décrit une boucle au moment où l'aile revient légèrement en arrière. Cette ligne imaginaire, que j'ai représentée dans la figure 4, se porte en- suite en avant dans le sens de la marche de l’animal, par suite de la progression, puis peu à peu en haut au cours de la relevée de l'aile: elle représente un arc allongé dont la concavité re- garde en sens inverse de la première, c’est à-dire, toujours vers l’Oiseau, mais en avant et beaucoup plus vers le bas. L'examen de la figure 4 montre en même temps le déplace- ment simultané du centre de gravité de l’Oiseau et permet de se rendre compte de la nature des oscillations subies par le corps. LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 139 ŒHMICHEN (74) a fourni une représentation très inté- ressante de la trajectoire absolue de la pointe de l'aile du Héron au cours du vol ramé. Sauf pour quelques détails, elle s’accorde bien avec la mienne. Dans tout cet exposé, c’est le vol horizontal que j'ai con- sidéré, comme les autres auteurs d’ailleurs. La théorie que j'ai donnée ne subit pas de modification dans l’ensemble lorsqu'il s’agit de vol oblique en haut et en avant, ou de vol vertical dirigé de bas en haut. Le premier est un vol normal qui se produit quand l’Oiseau suit une direction ascendante dans remontee | abatssee Fig. 4. — Trajectoire réelle de la pointe d’une aile A et du centre de gravité de Oiseau C au cours du vol battu. le but de gagner de la hauteur. Le mécanisme général du vol ramé n’est pas changé. En effet, pour obtenir cette ascension oblique, il suffit que l’aile frappe l’air en cherchant un point d’appui moins bas et moins à l’avant que dans le vol hori- zontal. Toutefois, dans ces conditions, le travail des muscles pectoraux et thoraciques est beaucoup plus considérable, car il doit assurer un soulèvement du coup plus important que lors de la progression horizontale. Ce mode de vol, en effet, ne peut être réussi par l’Oiseau que si, à chaque coup d’aile, l'élévation du corps est supérieure à la chute qui a lieu à la fin de la remontée de cette aile, alors que dans le vol ramé horizontal, relèvements et abaissements alternatifs, ont une amplitude sensiblement égale. Pour la compréhension du phénomène et de l’effort, on peut comparer l'Oiseau en vol horizontal et en vol oblique à un béquillard se déplaçant sur un terrain plat ou gravissant un escalier. Le vol direct en haut, qui est très rare et qui ne se rencontre guère que chez les Alouettes, les Traquets et un peu chez les 140 A. MAGNAN Pigeons, est effectué par les mêmes moyens que ceux employés par les Oiseaux pour les vols précédents. Toutefois, le corps est plus ou moins relevé verticalement, et de ce fait les coups d’ailes sont donnés obliquemment vers le bas, mais avec une énergie et une rapidité plus grandes, de façon à ce que la hauteur d’ascension du corps, à chaque battement, soit supé- rieure à la chute qui lui est consécutive. Ce vol direct, qui paraît très difficile à maintenir, rappelle dans son exécution le vol au point fixe du Pigeon qu'a fort bien décrit Œnmr- CHEN (74). Dans ce cas, l’animal tient son corps presque ver- tical en tendant le cou horizontalement vers l'avant, et il se soutient en l’air au même point, sans déplacement appréciable, par un battement d’ailes oblique en bas et en avant, la pointe de l’aile pendant l’abaissement venant frapper, dans sa limite la plus extrême, dans un plan horizontal passant par le crou- pion. Ce schéma général, qui rend compte de la sustentation et de la progression pendant le vol ramé, s'applique, je tiens à le répéter, à tous les Oiseaux, au moment où ils battent des ailes ; les seules différences que l’on puisse constater résident dans la plus ou moins grande fréquence des battements, et aussi dans l’importance des périodes de repos relatif au cours desquelles l'animal cesse ses battements tout en continuant sa progression dans l’espace. La plupart des Palmipèdes pourvus de petites ailes, comme les Canards, les Pingouins..., avancent dans l’air au moyen de battements d'ailes assez précipités dont le nombre varie de 8 à 12 par seconde suivant les espèces que j'ai pu étudier. Le vol battu est chez eux continu, et il est rare qu'ils cessent de frapper l’air de leurs ailes au cours de leur vol, qui est parmiles plus rapides. J’ai, en effet, trouvé pour un Canard sauvage une vitesse de 122 kilomètres à l'heure. Les recherches concernant les vitesses de battement et de déplacement des Oiseaux ont, à mon avis, un gros intérêt à être précisées, même pour des études organométriques comme celles que j'ai entre- prises. C’est une des questions dont je m'occupe depuis un certain temps et au sujet de laquelle j'ai pu déjà ras- sembler des documents qui feront l’objet d’une autre publi- LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 141 cation. Je ne donnerai ici que les résultats moyens que J'ai obtenus, sans entrer dans le détail des procédés que j'ai em- ployés. Pour posséder une valeur réelle, ces documents ont besoin d’être abondants et plusieurs fois contrôlés. Je dirai, toutefois, que les chiffres moyens que je donnerai ie1 corres- pondent à la réalité. Quelques Palmipèdes à ailes un peu plus développées que celles des Canards, tels que les Cygnes et les Oies, qui pro- oressent à l’aide de coups d’ailes d'une fréquence un peu plus ralentie, sont capa- bles de garder les ailes éten- dues etimmobiles et de par- courir ainsi un certain es- pace grâce à la vitesse ac- quise. D’autres, adaptés plus ou moins complète- ment à la vie aquatique, ne volent que rarement, comme les Grèbes et les Plongeons, ou plus du tout comme les Fig. 5. = Grouse, Lagopus scoticus Lath. : À exécutant un planement. Pingouins du Cap. Les Gallinacés ont presque tous un genre de vol sensible- ment identique à celui des oies. Après une série de coups d'ailes rapides et précipités dont le nombre est en moyenne d’une dizaine par seconde, ils prennent de la vitesse, puis leurs ailes déployées et immobiles, c’est-à-dire ne battant plus, ils avancent dans cette position, exécutant en somme un véri- table planement pendant ce laps de temps toujours de courte durée (fig. 5). La vitesse de progression est en moyenne de 60 kilomètres à l'heure chez la Caille, le Coq de bruyère, de 50 chez la Perdrix et les Lagopèdes. Pendant ces avancées, ces Oiseaux se trouvent dans des conditions voisines de celles de certains avions très rapides et à ailes réduites, au moment de l'atterrissage, par exemple. Le mode de vol des Colombins, Ramiers, est un peu diffé- rent ; ils donnent des coups d’ailes encore rapides, 3 à 6 en moyenng par seconde : ils sont capables de planer aussi les 142 A. MAGNAN ailes étendues entre deux séries de battements, mais, en outre, lorsque leur vitesse est suffisante, ils exécutent des vols sans battement, les ailes fléchies, ce que ne font pour ainsi jamais les Gallinacés. L’articulation du coude légèrement pliée, la pointe des ailes nettement ramenée en arrière comme le montre la figure 6, ils diminuent ainsi considérablement leur surface portante, et filent sur les couches d’air sans perdre beaucoup de hauteur et à une vitesse qui peut atteindre Fig. 6. — Ramier, Columba palumbus L.. filant à grande vitesse, les ailes fléchies. 120 kilomètres à l'heure, alors que cette vitesse au cours du vol battu varie entre 80 et 90 kilomètres à l'heure. Les petits Échassiers progressent dans les airs d’une ma- nière analogue. Entre les périodes de coups d’ailes qui varient de 5 à 10 par seconde, ils se laissent glisser sur les couches d'air en portant la pointe de leur ailes en arrière (fig. 7) avec une vitesse d’ailleurs très variable qui est de 60 kilomètres à l'heure pour les grosses espèces et qui arrive à dépasser le 100 à l’heure chez les petites espèces, comme les Pluviers. Certams d’entre eux, adaptés à la vie aquatique comme les Foulques, n’exécutent que de rares envolées, toujours de courte durée. D’autres Oiseaux, comme les Martinets et les Hirondelles, bien que ne progressant qu'à l’aide de coups d’ailes rapides, dont le nombre est environ de 8 par seconde pour les pre- LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 143 miers et de 3 à 4 pour les seconds, peuvent fournir des temps de planement assez longs grâce à leur surface por- tante plus développée. Ils comptent parmi les Vertébrés vo- lants les plus rapides. On a dit que la vitesse de l'Hirondelle atteignait 241 kilomètres à l'heure et celle du Martinet 316 kilomètres, grâce à des battements qui seraient au nombre de 25 à 28 par seconde pour les derniers (69) ; ces chiffres sont fantaisistes. J’ai trouvé personnellement des vitesses plus faibles : 125 au plus pour l’Hirondelle rustique et 165 au maximum pour le Martinet noir. Fig. 7. — Combattant, Machetes pugnax (L.) effectuant un planement les ailes fléchies. Les petits Passereaux ont un genre de vol particulier qui consiste en une période de battements rapides suivie d’une période d’arrêt dans les coups d'ailes. Ils progressent d’abord tant que leurs ailes frappent l’air, à raison de 8 à 12 batte- ments à la seconde, suivant une ligne ascendante oblique: puis, quand la vitesse acquise leur paraît suffisante, ils cessent de ramer, ramassent leurs ailes le long du corps (fig. S) et filent dans l’air comme une flèche, en perdant de la hauteur. Leur surface portante ne devient pas cependant nulle à cet instant ; elle est seulement six fois plus petite que dans le vol battu lui-même, et elle ne sert alors qu'à équilibrer le corps pendant la progression dans l’air, jusqu'au moment où, la vitesse décroissant, l’animal doit rebattre des ailes pour ne pas tomber. Pendant ce temps, si l’on peut se servir de cette comparaison, l’animal avance dans l’air comme un projectile et décrit comme ce dernier un? trajectoire d'ordre balistique. - 144 A. MAGNAN Ainsi font la plupart des petits Passereaux ; leur marche aérienne est une véritable ligne ondulée, d'amplitude va- riable, formée d’ascensions obliques pendant les coups d’ailes et de chutes obliques lorsque celles-ci sont presque fermées. Certains Passereaux,comme les Loriots, par exemple, peuvent, en raison de leur surface alaire assez développée, planer un certain temps ; 1ls font passage entre les espèces dont le vol est ondulé et celles qui constituent le groupe des Corvidés, dont la fréquence des battements n’est plus que de 2 à 3 à la seconde et qui sont capables d’exé- cuter les ailes grandes ouvertes des planements d’une certaine durée. D'autres Passereaux, comme les Mé- sanges, les Rousserolles effarvates, les Phragmites, les Pics, les Torcols.…, ne peuvent se livrer qu'à des vols courts et peu soutenus, saccadés, parce que, leur existence se passant sur les arbres ou dans les roseaux, la faculté de voler est devenue chez eux beaucoup moins développée. Ces __... : Oiseaux ne volenteneffet jamaisbien Fig. 8. — Verdier, Chloris chio- rer - ris (L.)glissantsurles couches JONgtemps en général et ne quittent ira ramassées con : le plus souvent un arbre ou un ro- seau que pour aller s’accrocher à un autre, La faculté de voler a presque disparu chez les Tro- glodytes. qui vivent presque continuellement dans les buis- sons et dont le vol est des plus pénibles, chez les Tichodro- mes, qui volent par bonds comme les Papillons en allant d'un mur à l'autre. J’ajouterai enfin que la vitesse des Passereaux n'est jamais grande et que les meilleurs volateurs d'entre eux ne dépassent guère 50 kilomètres à l'heure. Parmi les Rapaces diurnes, il existe tout un groupe formé par les Faucons, qui montrent une virtuosité remarquable dans l’exécution du vol battu. Ils s’élèvent contre le vent en frappant des coups d’ailes répétés dont le nombre varie de 3 à 4 chez le Faucon pèlerin, à 5 ou 6 chez le Hobereau, qui vole à la manière des Martinets. Leur ascension, lorsqu'ils LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 145 ‘ poursuivent une proie par exemple, se fait sous un angle de 159 à 200 avec l'horizon et a reçu le nom de carrière ; elle né- cessite visiblement de grands efforts de la part de l'Oiseau, qui est obligé fréquemment de l'interrompre, et file alors presque horizontalement dans le sens du vent pour revenir au-dessus de son point de départ sans perdre en somme de hauteur. Ce déplacement horizontal a été appelé degré. Lorsqu’à la suite d’une série de carrières et de degrés le Faucon a atteint Fig. 9. — Mouette rieuse, Larus ridibundus L.. les ailes fléchies. une hauteur suffisante, il serre ses ailes contre le corps et fond sur sa proie avec une vitesse vertigineuse. Les Faucons, les Crécerelles en particulier, sont susceptibles de planer d: façon remarquable, comme les Autours et les Éperviers d'ailleurs, dont le genre de vol est voisin du leur. Ce groupe de Rapaces compte parmi les Oiseaux très rapides. J’ai observé, en ce qui concerne le Faucon Hobereau, des vitesses dépassant 100 kilomètres à l'heure au cours d’un vol battu horizontal. D’autres groupes enfin, pourvus d’une grande surface alaire, comme la majorité des Rapaces diurnes (Vautours, Aigles, Buses, Buzards) ou nocturnes, comme les Palmipèdes à grandes ailes (Albatros, Fous, Goélands.….), comme cer- tains Échassiers (Grues, Cigognes, Hérons, Marabouts...) 146 A. MAGNAN exécutent des vols ramés, les uns assez exceptionnellement, les autres plus fréquemment. Mais toujours le nombre de leurs battements est réduit à 1 ou 2 par seconde; ceux-ci s'effectuent à des intervalles assez éloignés, car le plus sou- vent ces Oiseaux planent les ailes grandes ouvertes pendant des temps plus ou moins longs ou filent les ailes plus ou moins fléchies vers l’arrière à une vitesse plus grande (fig. 9). Leur déplacement dans l’espace, dans ce dernier cas, est plus ra- pide. Alors qu’en moyenne il est d’une quarantaine de kilo- mèêtres à l'heure, il peut dans ces conditions atteindre 50 à 60 kilomètres. Au cours de cette étude sur le vol battu, je n’ai considéré que la surface alaire et ses mouvements. Il existe cependant un autre organe qui joue un rôle important chez les rameurs, c'est la queue, que l’Oiseau peut étaler ou resserrer dans un moindre espace, qui peut s'élever, s’abaisser, s’incliner à droite ou à gauche et qui, par conséquent, représente, contrai- rement à ce que pensaient certains auteurs comme MourL- LARD (71), un véritable gouvernail de profondeur et de direc- tion. Dans le vol ramé, la queue est constamment pliée, sauf au départ, pendant les ascensions, les descentes précédant l’arrivée, pendant les mouvements tournants. Dans la pro- gression horizontale, sa surface est toujours réduite au mini- mum. On se rend compte par cet exposé, qui eût mérité peut-être un développement plus considérable, mais qui ne m'a pas paru devoir être étendu davantage, étant donné l’objet de ce mémoire, car il eût fallu pour le faire complet une notice spé- ciale pour chaque espèce, que les Oiseaux sont plus ou moins grands rameurs ou plus ou moins grands planeurs, mais qu'il n’y a pas lieu,en fait, de séparer le vol plané du vol ramé, comme on l’a fait jusqu'ici. Ce sont en vérité deux temps d’un seul mode de locomotion aérienne, l’un de ces temps étant plus utilisé que l’autre par l’animal au cours de ses déplace- ments dans les airs suivant sa propre conformation et, par conséquent, ses qualités aviatrices. Il ne faut pas confondre le vol plané, quelle que soit sa durée, avec le vol à voile. Pendant le vol plané, le Rapace, LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 147 par exemple, les ailes étendues à angle droit avec l’axe du corps, glisse sur l’air ou décrit des orbes successifs, mais toujours en perdant de la hauteur ; 1l effectue ce vol même si l’air est calme. Il se comporte comme un avion pourvu d’une grande surface portante qui, moteur éteint, descend lentement selon une trajectoire dont l’inclhinaison varie suivant les qua- lités et le profil de l’appareil. Le travail nécessaire pour la sustentation et la progression de l'Oiseau dans le vol ramé est fourni par le battement des ailes. Quand celui-ci cesse, la sustentation est assurée dans des conditions variant avec l'étendue de la surface des ailes, mais la descente commence selon une trajectoire plus ou moins inclinée, qui dépend de la vitesse de l’Oiseau. Dans le vol à voile, le volateur plane si l’on veut, mais il ne perd pas de hauteur ; il en gagne même à tout instant. Il ne développe pas pour cela de force musculaire, en ce sens qu'il ne bat pas des ailes pendant des laps de temps considé- rables; mais le travail musculaire n’est jamais nul cependant. Les expériences auxquelles je me suis livré m'ont prouvé en effet que les muscles grands pectoraux en particulier sont constamment en action pour soulever le corps et le maimte- nir dans une situation appropriée par rapport aux ailes qui sont fortement appuyées sur l’air. Il est certain que le corps de l’Oiseau subit une série d’oscillations verticales, de rele- vements et d’abaissements au cours du vol à voile, comme au cours du vol plané, pendant lesquels les ailes sont aussi pour ainsi dire immobiles. Houssay (32) se représente le corps comme battant sur l’aile dans le vol plané. Ce battement consisterait alors dans le relèvement du corps ou plutôt de sa partie arrière, qui con- tient le centre de gravité, autour de l’axe des ailes et en sa retombée, Le relèvement se ferait, selon lui, par la contraction de tous les muscles pectoraux ou thoraciques, moins un, le petit pectoral. Le rabaissement aurait lieu presque exclusi- vement sous l'influence de la pesanteur. Il considère que ce balancement rythmique de l’Oiseau est créateur de la vitesse horizontale dans tous les cas, dans tous les modes de vol 148 A. MAGNAN et qu'il suflit pour l'entretien ou même l'amélioration de la sustentation initiale. ŒHmicHEn (74) croit de son côté à l'existence de mouve- ments d'ondulation pendant que l’'Oiseau plane. Il est certain que les voiliers, quand ils planent, présentent à certains moments des mouvements ondulatoires. En effet, lorsqu'on réussit à observer de près ces Oiseaux en période de vol plané, on a la sensation très nette par instant qu'ils on- dulent autour de l’axe de vol. Ces ondulations sont-elles dues uniquement aux oscillations verticales du corps qui sont indis- cutables à mon avis ? Sont-elles liées en même temps à une autre cause ? Sont-elles comparables; par exemple, au phé- nomêne que certains petits planeurs en papier présentent parfois et qui, selon MAREY (69), semble produit par les dé- placements du point d'application de la résistance de l'air, suivant les lois d'Avanzini? Quand ces appareils ont des ailes étroites, on les voit souvent prendre un mouvement de balan- cement, pendant leur translation horizontale, et progresser suivant une trajectoire ondulée, alternativement ascendante et descendante. On voit aussi que la phase ascendante s’ac- compagne de ralentissement, la phase descendante d’accélé- ration, enfin que, pendant la montée comme pendant la des- cente, l'axe de l’appareil est incliné suivant la même direction que l’axe du vol. Voici l'explication du phénomène que donne MarEeYy (69) en s'appuyant sur les lois d'AVANZIN1 (6). L’appa- reil, rigide, ne peut modifier l’inclinaison de ses ailes par rap- port à l’axe du corps; mais, quand la chute a produit une accé- lération suffisante, la résistance de l’air, qui agissait d’abord au milieu de la surface des ailes, se porte au voisinage de leur bord antérieur. Le planeur déséquilibré tend à basculer en arrière et relève son avant. Alors l’inclinaison des ailes sur leur trajectoire présente la direction qui fait monter l’appareil contre la pesanteur. Cet appareil monte donc, mais en même temps 1l perd de sa vitesse par l’action retardatrice de la pesanteur. Or, par l'effet même de ce ralentissement, le centre de pression de l’air revient coïncider avec le centre de figure des ailes; l'équilibre est rompu en sens inverse, et l’appareil s'incline le bec en bas. Par le fait de cette orientation, le pla- LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 119 neur suit une marche descendante que la pesanteur accélère. Dès que la vitesse a atteint un degré suffisant, le point d’ap- plication de la résistance de l’air se porte de nouveau en avant, et le planeur recommence une ondulation ascendante. MouiLLarp (71) a été sans aucun doute témoin de ces phénomènes: 1l les a attribués à un déplacement du centre de gravité des corps en mouvement. Se basant sur les tour- noiements de sens contraire qu'un rectangle de carton bristol exécute dans l’air, il a admis sans preuves que, par l'effet de la translation du certon, le centre de gravité de celui-ci a dû se porter en arrière du centre de figure, et 1l a édifié, en partant de cette hypothèse, toute une théorie pour expli- quer le planement qu'il assimile à une série de ricochets sur l'air. J’estime que seules de nouvelles expériences pourront ré- soudre cette question en ce qui concerne les Oiseaux. Mes études m'ont montré toutefois que l'Oiseau n'’extrait pas la force nécessaire pour pratiquer le vol à voile unique- ment du travail de ses muscles, comme certains auteurs paraissent le croire ; il la trouve surtout dans le milieu extérieur. C’est le vent qui représente la puissance utilisée par certaines espèces pour voler à voile sans fatigue réelle, véritable. Ce mode de vol, en effet, qui peut être continu, exige pour se produire, d'après mes propres expériences, l'existence d’un vent plus ou moins fort et son action sous les ailes. Le travail musculaire ne sert pendant le vol à voile qu'à maintenir le corps dans une position favorable par rapport aux ailes. Malgré son évidence, le vol à voile a été nié et est encore nié par quelques esprits qui se refusent à admettre ce genre de locomotion aérienne. Cela tient à ce que le vol à voile, s'il a donné lieu à d’intéressantes observations de la part de natu- ralistes consciencieux, n’a pas été l’objet d’études suflisam- ment précises. On a vu naître ces dernières années beaucoup de théories sur le vol à voile, mais il a été publié fort peu d’études expérimentales à ce sujet, et c’est pourquoi ce mode de locomotion semble encore si mystérieux. Toutefois, Je - dirai que Pierre Iprac (35) s’est livré à des recherches 150 A. MAGNAN d'ordre physique extrêmement intéressantes pour déterminer les conditions dans lesquelles quelques Oiseaux pratiquent le vol à voile, et il serait à souhaiter qu'il fût suivi grandement dans cette vole. Si les théories qui se flattent de définir ce qu'est le vol à voile sont à l'heure actuelle fort nombreuses et sont le plus souvent issues de l'imagination, les observations précises sur les Oiseaux voiliers et leur manière de voler sont, par contre, en nombre beaucoup plus restreint. Étant donné l'esprit de cette étude et son but, j'analyserai seulement dans ce chapitre, avant de détailler les résultats de mes recherches, les travaux qui présentent un véritable intérêt, parce qu'ils sont basés sur des faits et, par conséquent, sur la réalité. C’est à D'EsTERNO (27) que l’on doit véritablement la pre- mière définition sérieuse du vol à voile. Il a montré qu'il ne fallait pas confondre avec ce vol tous les accidents du vol ramé qui présentent momentanément l'appareil immobile et rigide, comme le vol à voile le présente constamment. Il arrive, dit-il, par exemple, que l’Oiseau, ayant acquis de la hauteur qu'il ne veut pas conserver, la transforme en trans- lation et se laisse glisser sur l'air qu’il ne frappe plus. D’autres fois, il frappe quelques coups d’ailes après lesquels 1l continue de marcher horizontalement en tenant les ailes étendues et en parcourant sans ramer un espace qui va jusqu'à 40 mètres et plus. Dans ces deux cas et dans d’autres semblables, l'Oiseau n'obtient aucune production de force ; 1l ne fait que con- sommer celle qu'il a préalablement acquise; il la consomme dans le premier cas en perdant de la hauteur; dans le second cas, en perdant de la vitesse; D’ESTERNO affirme, par contre, que le vol à voile a cet inconvénient qu'il ne peut avoir lieu sans vent, mais qu'il a cet avantage qu'empruntant au vent, quand il y en a, une force illimitée, 1l peut se passer de toute dépense de force de la part de l’Oiseau. MouiLzLArD (71) a entrevu le premier la nature du vent utilisé par les Oiseaux dans le vol à voile. Voici d’ailleurs quel- ques extraits de ses écrits à ce sujet : «I ne faut jamais dans les calculs supposer qu’un courant d'air a une vitesse régulière ; on serait complètement dans LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 151 l'erreur ; une étude attentive du vol des Oiseaux fait voir qu'il y a des bouffées irrégulières, non seulement à la surface, mais même jusqu'aux confins de l’atmosphère visible. « Cependant c’est là encore une base sur laquelle il ne faut pas trop échafauder, parce que les grands planeurs dédai- onent d'utiliser ces irrégularités du vent ; ils les supportent, les emmagasinent comme impulsion reçue, mais ne se déran- gent jamais pour en profiter. « Pour se faire une idée saine de ce qui se passe dans le vol sans battement, pour se l'expliquer, 1l faut séparer deux choses qu'on confond ordmairement : le vent régulier et le coup de vent irrégulier. «Le coup de vent est une puissance qui est l’âme de l’as- cension : c’est la baguette qui frappe le cerceau de l'enfant, qui lui donne la force de rester debout, de rouler et même de franchir les élévations.… « Si le coup de vent se produit dans la partie où l’Oiseau va avec le vent, c’est le coup de baguette que le cerceau reçoit par derrière ; c’est de la vitesse emmagasinée, c’est autant de chute économisée : donc bénéfice pour l'Oiseau d’au- tant. «Si c'est dans la partie du rond où l’Oiseau fait face au cou- rant d'air, c’est son sol de glissement qui est l’air, qui se pro- jette sur lui, et le force comme résultante à s'élever : donc encore bénéfice d’élévation, bénéfice qu'il ne doit pas à l’ac- tion de la chute. » | A cette époque, MouiLLarp considérait surtout les Vau- tours comme des voiliers types, et 1l ne les séparait pas des voiliers marins, au point de vue de leur façon d'utiliser les vents, tout en reconnaissant que les premiers sont des pla- neurs lents à ailes larges, alors que les seconds constituent une famille de voiliers à ailes étroites, que les premiers ne sont pas organisés pour se mouvoir dans les courants d’air trop rapides, alors que cette vitesse de l’air est parfaitement acceptée par d’autres familles de volateurs. MouiILLARD croyait aussi que l'Oiseau peut recevoir une impulsion du vent qu'il reçoit par derrière, ce qui est mani- festement erroné, car un volateur dans ces conditions aurait ANN. DES SC. NAT. ZOOL., 108 série. v, 11 152 A. MAGNAN toutes ses plumes retroussées vers l'avant, ce qui est contraire à la réalité comme je l’indiquerai plus loin. BASTE (8) distingue trois manœuvres dans le vol à voile des Oiseaux de mer : le planement circulaire avec entraînement, le planement sur place, le planement elliptique sans entrai- nement. Dans le planement circulaire avec entraînement, pratiqué, suivant l’auteur, par les Nauclers, les Urubus, les Goélands, l'entrainement est de 15 à 20 mètres par seconde ; 1l est plus grand pour le Goéland que pour les deux autresespèces, mieux douées que lui pour le vol à voile. Dans son mouvement tour- nant, l'Oiseau incline le corps du côté de l’intérieur du cercle qu'il décrit et dont le diamètre est de 15 à 20 mètres. Quand, dans son planement circulaire, l'Oiseau gagne de la hauteur, c'est surtout pendant qu'il vole contre le vent ; quand il a vent arrière, au contraire, quand 1l subit un entraînement plus rapide, le plan dans ei il se meut est très peu incliné sur l'horizon. Dans le planement sur place, l'Oiseau ét: presque toujours à une grande hauteur quand il exécute ce genre de vol ; s’il paraît réellement immobile, c’est que l'observateur, placé d'ordinaire beaucoup au-dessous de lui, ne peut juger des déplacements qui se produisent dans le sens vertical. Dans le planement elliptique sans entraînement, l’Oiseau monte et descend tour à tour, éprouvant dans sa progression contre le vent une sorte de tangage qui ne s’observe pas dans la phase de planement sous le vent. Quand il a le vent arrière, le voilier est rapidement entrainé et tend à perdre de la hau- teur ; mais, dans la vitesse même que le vent lui imprime, 1l trouve, d’après BasTE, le moyen de remonter aisément au niveau primitif. En effet, en changeant par un mouvement tournant la direction de son vol, il arrive bientôt à orienter sa vitesse en sens contraire de celle du vent, ce qui fait plus que doubler la force ascensionnelle que l’air exerce sous ses ailes. Bazin (9) puis LANGLEY (37) ont développé la théorie du vol à voile basée sur les vents comportant des irrégularités de vitesse. Ils ont montré que le vent n’est pas une masse d’air LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 153 se déplaçant régulièrement et tout d’une pièce avec une vi- tesse et dans une direction constantes, mais bien une suite, une série très complexes de courants d’air. Le vent hori- zontal ades vitesses essentiellement variables, et 1l souffle par rafales. Langley a trouvé avec ses anémomètres qu'il y avait à chaque instant des variations brusques de vitesse de 5 à 6 et 8 mètres par seconde. La vitesse peut s’annuler tout à fait pendant une ou deux secondes pour remonter ensuite à 12 et 15 mètres. SOREAU (84) considère que, comme tous les planeurs, les voiliers ne manquent pas d’utiliser les courants ascendants, qu'il estime très localisés, quand ces Oiseaux ont la bonne fortune d’en rencontrer. Mais ces courants ne sauraient con- stituer, à son avis, ni la cause ni une explication générale et systématique du vol à voile. Il pense que les voiliers captent la puissance vive emmagasinée dans les vagues aériennes. Ce seraient les actions calorifiques dont le principe, dit-il, se trouve dans la chaleur solaire elle-même, qui sont la source du travail interne du vent, travail que le voilier sait admirable- ment substituer à son propre travail musculaire. LANCHESTER (36) a poussé plus loin cette étude et l’a sou- mise au calcul ; il est arrivé à cette conclusion qu'avec des variations rapides de vitesse du vent comme on en voit, la théorie du vol à voile par vent horizontal comportant des irrégularités de vitesse se justifie pour des Oiseaux ayant un angle de glissement de quelques degrés seulement. L'Oiseau, dans ces conditions, profiterait de l'augmentation de poussée du vent qui se produit dans le moment où sa vitesse a une valeur supérieure à sa moyenne ; il profiterait des périodes d’accalmie au contraire pour faire une descente planée ordi- naire. LiLIENTHAL (40) a pensé que les Oiseaux utilisaient pour pratiquer le vol à voile les grandes différences de vitesse qui existent entre les vents superposés en couche mince. L'Oiseau, en passant d’une couche dans l’autre,trouverait dans le vent relatif la somme d'énergie nécessaire pour assurer sa susten- tation et sa progression. Il existe, à mon avis, et cela découle de mes recherches, 151 A. MAGNAN deux sortes de vols à voile. Dans le premier cas, l’'Oiseau utilise les courants ascendants, le vent rendu ascendant parce qu'il rencontre un plan fortement incliné sur l'horizon, une col- line, une montagne ouune falaise par exemple, ou le vent rendu ascendant par suite de l’échauffement de l'air au niveau du sol. Pénaup (78), un des premiers, a pensé que des courants d'air ascendants sont nécessaires pour que le vol à voile se produise. Mare y (69) déclare, de son côté, avoir vu des Péli- cans s'élever en ramant d’abord, puis sans battements d’ailes, jusqu’à de grandes hauteurs et là planer en sens divers, mon- tant et descendant sans donner un coup d’aile. Des centaines de ces Oiseaux se jouaient ainsi pendant des heures entières. Tout en croyant à la possibilité d’une colonne d’air ascen- dante en dessous d'eux, il s’est demandé toutefois quelle force il fallait supposer à ce souffle vertical pour qu’il soutint des Oiseaux du poids de 6 à 8 kilogrammes sur une surface d’ailes de moins d’un mètre. La théorie du vol à voile réalisée au moyen de vents pré- sentant une composante verticale ascendante a été soutenue par de nombreux auteurs, entre autres par FRouDE (25), Sir Hiram Maxim (70), Prerre Iprac (35), alors que Mouit- LARD et d’autres l’ont jugée inadmissible. Hanxin (25) pense que le fait, pour les Oiseaux voiliers, comme les Milans et les Vautours, de commencer à s'élever dès que se produisent les tourbillons de chaleur qui font trem- bloter les horizons lointains ne constitue qu’une coïncidence accidentelle. I relate en effet avoir vu des nuées de Vautours volant sans battement à des hauteurs variant entre 50 et 1 200 mètres, alors que les duvets lancés à la main et à l’aide d’un cerf-volant dérivaient doucement. Il conclut de ses obser- vations que, si l’on constate du vol à voile en même temps que le mouvement de tremblement dû aux masses d’air échauffées qui s’élèvent, néanmoins le vol à voile peut très bien exister sans que l’on observe cette apparence, et réciproquement. Cela prouve, dit-il, que ce phénomène n’est pas la cause de l’autre. Il croit, par contre, à l'existence d’une voilabilité solaire, en se basant sur ce fait que les voiliers sont obligés de LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 159 descendre ou de ramer pour se sustenter lorsqu'un gros nuage sombre cache le soleil, et aussi à une voilabilité du vent due aux variations de vitesse et de direction des courants aériens, orâce à laquelle les voiliers peuvent se soutenir sans battre des ailes. Pierre IprAc (35), par contre, a montré de façon très positive qu’en Afrique les zones où les Oiseaux voiliers évo- luent sans battre des ailes et sans perdre de hauteur coïn- cident toujours avec des plages où le vent a une composante ascendante, que dans ces zones 1l y a une grande densité de volateurs, alors que dans celles où la composante est descen- dante il y en a peu. Dans l'étude qu'il a faite au Sénégal, il a pu, grâce à l'emploi de cerfs-volants spéciaux et par un nou- veau procédé, obtenir des enregistrements continus de la composante verticale du vent. Il a réalisé aussi deux appa- reils servant à mesurer l’un les variations de température et l’autre les variations de pression, pour se rendre compte si, au voisinage des Oiseaux volant à voile, se produisaient aussi des variations de température ou de pression en relation avec la composante ascendante du vent. Il a trouvé que les élé- vations de température au passage des zones ascendantes étaient de l’ordre de 00,5 à 10,5 avec une moyenne de 09,9, la composanteascendante du vent correspondant à cette moyenne étant de l’ordre de 1 mètre par seconde. Il a constaté que les variations de pression, au contraire, étaient insignifiantes. Sa conclusion est que l'énergie cinétique du vent due à une compo- sante verticale était la cause immédiate du vol à voile et avait son origine première dans des différences de température. Cest donc indirectement à une source d'énergie calorifique que l'Oiseau ferait appel pour se soutenir dans l'air sans dépenser de force musculaire. Il ajoute toutefois que ceci ne s'applique en vérité qu'aux voiliers des pays chauds ou des pays tem- pérés. Les observations que j'ai pu faire au cours de mes voyages dans le sud de la Tunisie et en Tripolitaine m'ont amené à des conclusions identiques à celles de Pierre Idrac. J'ai re- marqué, dès 1906, que le vol à voile ne commence dans ces régions qu'à une heure déterminée de la journée ; le 51 dé- 156 A. MAGNAN cembre 1906, les premiers Vautours fauves que j'ai vu voler dans la partie désertique comprise entre Zarzis et Médenine, à 20 kilomètres au sud de Zarzis, ont apparu dans Île ciel à 8 heures du matin, attirés par un âne mort ; le lendemain 1er janvier 1907, il était 8 h. 05. Cette heure fut celle aussi où commença le tremblotement indiquant que des tourbillons de chaleur se formaient et s’élevaient dans l'atmosphère. Dans cette région tunisienne, où cependant il existe des vau- tours en assez grande quantité, on ne les voit jamais réunis en grand nombre. Il est rare d’en apervevoir plus de quatre ou emq ensemble dans le ciel. Ils décrivent dans les airs des Fig. 10. — Aigle fauve, Aquila chrysaëtus (L.) vu de dessous au cours d’un vol à voile. cercles d'environ 50 mètres de diamètre et s'élèvent lente- ment jusqu'à 1 000 où 1 200 mètres. De là 1ls descendent en vol plané, puis remontent de la même façon à ces hauteurs. Lorsque leur attention est appelée sur la terre par une proie, ils se laissent alors glisser dans la direction voulue. J’ai eu plusieurs fois l’occasion de me rendre compte de la façon dont ces Rapaces s’y prennent pour quitter le sol. Ils sont réelle- ment obligés d'effectuer un effort considérable, même lors- qu'ils ne sont pas gorgés de nourriture. [ls en sont réduits à courir sur le sable, sur une distance de 80 à 100 mètres, en s’aidant plus ou moins de leurs ailes. Après un parcours d’une cmquantaine de mètres, leurs pattes quittent la terre de plus en plus, pendant que les battements d'ailes se pré- cisent davantage; puis, aprèsune course finale d’une cinquan- taine de mêtres encore, qui est plutôt comme une succession de bonds de plus en plus allongés, ils commencent à s’élever à coups d'ailes donnés à raison de 1 à 2 par seconde. À une LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 157 vingtaine de mètres du sol, les battements se ralentissent et, à 0 ou 60 mètres, ils cessent presque, l'Oiseau ayant trouvé l’appui nécessaire. Les Vautours montent alors dans le ciel par orbes successifs, mais ce n’est guère qu’à 100 mètres au-dessus du sable que leur vol prend la majesté qui le carac- térise et que les coups d'ailes ne sont plus du tout donnés. L’ascension est lente, l'animal ne paraissant gagner que 00 centimètres à chaque tour, { mètre au plus suivant les circonstances. Le Vautour fauve a toujours à ce moment sa queue largement étalée ; ses ailes sont en V dans le plan hori- zontal et dans le plan vertical. En effet, ces ailes forment un Fig. 11. — Aigle fauve, Aquila chrysaëtus (L.) vu de face au cours d’un vol à voile. dièdre dont les faces ou plans des ailes sont relevées vers le haut et séparées par un angle rectiligne de 1609 environ. De plus les pointes des ailes se trouvent portées en avant et en haut; les bords antérieurs de celles-c1 font en outre entre elles un autre angle très obtus, situé dans un plan un peu oblique par rapport à l’axe du corps et dont la valeur oscille entre 160 et 1709, suivant les cas. Les mêmes dispositions se retrouvent chez l’Aigle lorsqu'il vole à voile (fig. 10 et 11). Il est indéniable que le Vautour fauve utilise les courants ascendants dus à l’échauffement de l'air, tout comme l’Aigle et d’autres Rapaces, mais ilest certain aussi, comme l’a pensé MouiLLARD (69), qu'il se sert des vents horizontaux quand ils existent. Mais, et c’est là un fait que j'ai vérifié à plusieurs reprises, cet Oiseau ne peut voler à voile par de tels vents que si leur vitesse ne dépasse pas 6 à 7 mètres par seconde, son meilleur vol étant réalisé par des vents de 5 mètres à la se- conde. Dès que la vitesse du vent dépasse 8 à 10 mètres, ce qui est d’ailleurs assez rare dans les contrées que j'ai visitées 158 A. MAGNAN dans le Sud-Tunisien, le Vautour tient mal l'air; on a l’impres- sion qu'il n’est pas maître de sa machine, et bientôt il regagne son abri. Tout ce que je viens de dire s'applique aux Rapaces pour- vus d'ailes longues et larges. Pour tous, le mode de vol se révèle le même, avec des évolutions identiques, que ce soit en Afrique, ou en Europe, comme j'aipu le constater au cours de mes pérégrinations. Toutefois, j’ajouterai que certains Ra- paces, comme les Aigles, qui vivent dans les régions monta- oneuses, utilisent fréquemment le vent devenu ascendant, parce qu'il rencontre un plan plus ou moins incliné sur l'horizon, à condition que ce vent ne soit pastrop violent, car, plus que tout autre Oiseau, l’Aïgle craint les vents de tem- pête, qui le roulent dans les airs et auxquels il résiste avec beaucoup de difficulté. C’est d’ailleurs une règle générale que les Rapaces voiliers ne sont pas capables de voler par les grands vents, et c’est la raison pour laquelle on n’en voit jamais dans le ciel par les mauvais temps. D’autres Rapaces, tels que les Buses par exemple, prati- quent le vol à voile de façon assez courante. Celles-ci s’élèvent dans les airs, tout comme les Vautours, en décrivant des orbes d’une dizaine de mêtres de diamètre. Lorsqu’en ramant ces Oiseaux ont atteint environ 50 mètres de hauteur, ils arrêtent leurs battementsetmontent jusqu’à 500 ou 600 mètres sans paraître exécuter aucun mouvement, les ailes toutes grandes ouvertes, les pointes portées en avant de manière à former entre elles un angle de 1600 environ. Or, il y a lieu de remarquer que les Buses que j'ai vu voler ainsi évo- luaient au-dessus d’une plaine et que, de ce fait, elles n'avaient pas à leur disposition des vents ascendants. Cest donc le vent horizontal qu'elles utilisaient pour voler à voile. J’ai effectué toute une série de recherches pour connaître la nature du vent dans les endroits où je voyais évoluer des voiliers, en montagne, en plaine ou en mer. Il ne m'est pas possible de donner ici le détail de ces expériences, qui seront publiées en leur temps lorsque leur nombre me paraitra suffi- sant pour que les résultats soient indiscutables. Je me suis LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 159 servi à cet effet d’anémomètres très particuliers, donnant des résultats précis et fixés à un ballon-sonde par un dispositif spécial, et aussi de cerfs-volants. Cette étude, qu'il est difficile de mener à bien, je le reconnais, je la poursuis à l’heure actuelle pour la rendre aussi concluante que possible ; elle me permet cependant, dès maintenant, de penser que la Buse se sert fréquemment pour voler à voile des vents horizon- taux présentant des irrégularités de vitesse et de préférence des vents relativement faibles, ayant une vitesse de 4 à » mêtres environ. Mes observations concordent donc, sur un point, avec celles de HANXKIN (25), particulièrement en ce qui concerne la voilabilité due aux variations de vitesse du vent, pour ce qui est des Rapaces voiliers. Tel est d’ailleurs aussi l’avis d'ANTHONY (4). Certains Oiseaux, appartenant à l’ordre des Palmipèdes, utilisent presque uniquement le vent horizontal pour voler à voile. Ils remontent le fil du vent, qu'ils reçoivent de face. Les ailes plus ou moins étendues, suivant la force du courant aé- rien, ils ne donnent pas un seul coup d’aile, se balançant seulement pour maintenir leur équilibre. De ce vent, contre lequel il se présente, l’animal fait de la hauteur, et sa montée est plus ou moins lente. Pour conserver une direction voulue, il se sert de sa queue comme d’un gouvernail ; il s’en sert aussi comme d’un gouvernail de profondeur si le vent tend à le faire culbuter, pour monter ou pour descendre. Quand lOïi- seau, qui ne vole jamais dans ces conditions à une grande hauteur, cesse d’avoir le bec au vent, après un virage par exemple, 1l exécute un planement rapide en suivant le vent, les ailes plus ou moins grandement déployées. Il perd alors sensiblement de la hauteur. Dans le vol à voile, il existe donc aussi deux temps : le premier correspond au premier temps du vol battu pendant lequel le rameur monte dans l’air grâce à des coups d'ailes ‘plus ou moins rapides, avec cette différence que le voilier ne fait, à l'encontre de l’Oiseau rameur, aucun effort vrai pour s'élever et trouve la force nécessaire à l'élévation de son corps non dans ses muscles moteurs, mais dans le vent ; le second temps, par contre, est identique dans les deux modes de vol, 160 A. MAGNAN voilier et rameur utilisant et combinant deux forces, la pesan- teur et la résistance que l’air offre à leur chute, suivant la valeur de leur surface portante, pour descendre plus ou moins vite sur les couches d’air. Je me suis livré à une étude très approfondie du vol à voile chez les Palmipèdes marins, tant en ce qui est de la nature du vent que des mouvements exécutés par l’Oiseau. Voici les résultats auxquels je suis parvenu. Il m'est apparu que les voiliers marins exécutent les meil- leurs vols lorsque le vent, d’allure horizontale, est coupé de rafales, c’est-à-dire renforcé par moments. Ce sont ces rafales qui constituent la base du vol pour les Palmipèdes marins. C’est sur ces rafales qu'ils manœuvrent vo- lontairement. Lorsqu'on cherche à définir la structure d’une telle sorte de vent, on se rend compte qu'il possède une puissance maxima vers le milieu ou vers la fin de la rafale et une puissance mini- ma lorsque la rafale est passée. Entre ces deux extrêmes, il existe une période correspondant à l’arrivée de la rafale, à son début, où la force du vent croît, et une période corres- pondant à la fin de la rafalé, où la force du vent faiblit, de telle sorte que la vitesse de ce vent, qui pourra atteindre une di- zaine de mêtres ou 15 mètres à laseconde, par exemple, au milieu de la rafale, ne sera plus quelquefois que de 2 ou 3 mêtres à la fin et pourra même aussi tomber jusqu'à 0. Or, les voiliers marins, qui apparaissent comme capables d'analyser le vent, utilisent les rafales de façon particulière et toujours identique, ainsi que me l’ont prouvé mes études. C'est toujours au moment où la rafale commence, c’est-à-dire lorsque le vent croît en force, que les voiliers marins se pré- sentent le bec au vent et toujours de ce vent qu'ils reçoivent de face, ils font de la hauteur. Toujours ces Oiseaux, comme tous les autres voiliers d’ailleurs, possèdent à l'instant où ils se présentent contre le vent une certaine vitesse qu’ils ont acquise en se lançant d’un rocher, en courant à la surface des flots ou après avoir exécuté une descente plus ou moins rapide sur les couches d'air, dans le sens du vent. . J'ai observé beaucoup de Fous de Bassan en vol à voile. LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 161 Voici leurs manœuvres. Aussitôt que le vent croit en vitesse, leurs ailes se déforment de manière particulière : celles-ci prennent, vues de face, la forme d’un V dont la pointe serait en bas ; les branches de ce V très obtus font entre elles un angle d'environ 1600, En outre,les extrémités du fouet se re- courbent plus ou moins vers le haut. En même temps, les rémiges de l’éventail, très arquées vers le bas au repos, se re- lèvent sous l’action du vent, ce qui donne à la section de cette aile une courbure caractéristique dont je parlerai plus loin. A ce moment les Fous sentent qu'ils sont portés et en mesure Fig. 12. — Fou de Bassan, Sula bassana (L.) gagnant de la hauteur contre le vent. de gagner de la hauteur. Afin d’aider à cette montée, ils raccourcissent alors leur cou pour ramener un peu en arrière leur centre de gravité ; ils étalent leur queue et la redressent de façon à lui faire faire avec l’axe du corps un angle déter- miné variable suivant la force du vent et d'autant plus obtus que celle-ci est plus grande (fig. 12). La progression du voilier contre le vent est toujours assez lente. Lorsque la vitesse du vent est d'environ 6 mètres par seconde, l’Oiseau, qui tient alors ses aïles largement déployées, ne gagne guère que 30 à 50 centimètres en hauteur par se- conde. Dès que la vitesse du vent oscille entre 8 et 10 mètres à la seconde, vitesse avec laquelle la plupart des voiliers exé- cutent déjà de beaux vols à voile, l’ascension contre le vent est élégante et facile : elle est de 1 mètre environ par seconde. Aussitôt que la vitesse du vent dépasse 15 mètres à la se- conde, l'élévation de l’Oiseau devient plus brutale, si brutale même parfois que l’animal est obligé de diminuer sa surface 162 A. MAGNAN alaire pour donner moins de prise au vent. L’ascension est presque perpendiculaire et se traduit quelquefois par un recul. Cette montée est aussi plus rapide et peut dépasser 3 mêtres à la seconde. Le plus souvent, lorsque la rafale atteint son maximum, le Fou de Bassan exécute un virage plus ou moins large, et, aussitôt que la rafale décroît, il file sur l’air avec le vent ar- rière. Le plus fréquemment, il redescend le fil du vent avec une grande vitesse. Il ramène alors les pointes de ses ailes un peu arrière, et cela d’autant plus qu'il veut aller plus vite. Alors qu'en général ces Oiseaux suivent le vent avec une vi- tesse moyenne de 30 à 40 kilomètres à l'heure, ils parviennent à atteindre le 60 en fléchissant leurs ailes et en inclinant leur queue légèrement vers le bas. Au cours de ce vol, avec vent arrière, l’'Oiseau perd de la hauteur, mais il sait fort bien ne donner à sa trajectoire qu'un angle de chute insignifiant, quelquefois presque nul. Enfin, lorsqu'une nouvelle rafale ap- proche, l’animalse présente à nouveau le bec au vent et reprend de la hauteur. Telles sont les manœuvres habituelles qu'exé- cutent les Fous de Bassan, ainsi que tous les voiliers marins d’ailleurs, celles qu’ils exécutent le plus volontiers, parce que les plus commodes, comme j’ai pu m'en convaincre en étu- diant d’autres espèces que les Fous, car, contrairement à ce qu'on a prétendu, il est possible d’observer le vol à voile dans nos régions. On y rencontre en effet, outre les Rapaces, des Palmipèdes comme le Grand Goéland marin et le Puffin cendré, qui vivent au voisinage des côtes de France, le pre- mier sur l'Océan, le second en Méditerranée, et qui se révèlent à l'étude comme des volateurs de premier ordre. Seulement pour les observer, il faut se déplacer, chercher à les découvrir, aller au besoin en mer pendant les périodes où ils ne fré- quentent pas les côtes, et j'avoue que, pour arriver à un résul- tat, il faut faire preuve d’une certaine patience et ne pas craindre de perdre du temps. Bref, pour contempler des voi- liers dans leurs exercices, il faut avoir le courage d’effectuer les déplacements nécessaires. Parmi ces Oiseaux qui utilisent pour voler à voile le vent horizontal coupé de rafales, je citerai encore l’Albatros, la LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 163 Frégate, les Pétrels, la plupart des Goélands, les Thalas- sidromes. Les trois premières espèces n’ont pas besoin d’un très grand vent. Je n'ai jamais vu voler de Frégate, mais j'ai observé, par contre, en 1908, près des Sables-d'Olonne, un grand voilier qui évoluait en mer à côté de Goélands et dont l’envergure m'a paru si considérable par rapport à celle de ses compagnons que J'ai pensé être en présence d’un Alba- tros, Oiseau dont on a signalé la capture plusieurs fois sur les côtes de France. Ce qui est certain, c’est que ce grand voilier décrivait, par une brise légère, au-dessus de la mer, parfois très près des flots, parfois à de plus grandes hauteurs, de la même manière que les Fous de Bassan, des cercles ou des huit, s’élevant et s’abaissant comme le charriot d’une monta- one russe, et cela sans donner un seul coup d'aile. Les Pétrels et les Goélands, en dehors de tout navire qu’ils recherchent non pour s’aider pendant leur vol, comme on l’a dit, mais pour obtenir de la nourriture, ont besoin d’un vent moyen pour pratiquer le vol à voile ; ils sont bouleversés par les vents forts, alors que les Puffins cendrés volent sans difficulté par les vents de tempête, sans battre pour ainsi dire des ailes, comme j'ai pu m'en rendre compte en pleine Méditerranée, au mois d'avril 1910. On a dit aussi que seules les grosses espèces pouvaient voler à voile. Je crois cette affirmation inexacte, d’après ce que j'ai pu constater en observant des Thalassidromes ou Oiseaux- tempête qui nichent à l’île de Riou, près de Marseille, et dont le poids est inférieur à 20 grammes en général. J’ai vu de ces petits Palmipèdes planer des heures entières, s’élevant et des- cendant sans repos dans les sillons que creusaient les vagues sans presque jamais faire mouvoir leurs ailes. LANCHESTER (34) cite, comme petite espèce d'Oiseau sus- ceptible de voler à voile pendant des périodes de temps considérables, le Martinet. Il est possible que, dans cer- tains cas, ce volateur se serve du vent, mais 1l est abso- lument certain que ses temps de planement, dont la durée est en général de deux à trois minutes, sont toujours séparés par une période de battements rapides, qui est la cause de la propulsion de cet Oiseau et qui, ne dépassant pas 164% A. MAGNAN quelquefois trente secondes, peut atteindre deux minutes. D’autres espèces que les vrais voiliers, d’ailleurs, utilisent le vent au cours de leurs déplacements dans l’espace. Quelques grands Échassiers, tels que le Marabout, la Grue cendrée, la Cigogne..., sont capables d'effectuer de vrais vols à voile, de s'élever en orbes, tout comme les Rapaces. Les Corbeaux eux- mêmes savent fort bien se servir, ainsi que les Goélands, du vent ascendant quand ils en trouvent, pour gagner de la hau- teur. Les Oiseaux rameurs, eux aussi, connaissent l’avantage que présente le vent et, s’ils ne peuvent faire du vol à voile, au sens théorique du mot, parce que leur conformation ne leur permet pas d’être de vrais voiliers, ils ont le moyen d’en pro- fiter et arrivent ainsi à diminuer leurs efforts lorsqu'ils battent des ailes. C’est probablement en s’aidant du vent que les petits Échassiers et les Cailles, qui possèdent d’ailleurs en raccourci des caractéristiques rappelant celles des Fous ou des Goélands, réussissent à survoler de grandes étendues de mer au cours de leurs migration, car leur propre moteur, quoique très puissant, ne serait peut-être pas capable de leur faire effectuer d'aussi longs parcours. Pour terminer, je dirai que le vent n’a pas une structure aussi simple que celle que j'ai donnée comme type courant. On remarque en effet, surtout lorsque la vitesse du vent est assez grande et si les anémomètres d'expérience sont assez sensibles pour permettre d'analyser des tranches de vent très courtes, que les rafales sont constituées d’une suite de pulsa- tions rapides qui se succèdent comme un train d'ondes à raison d'une dizaine en moyenne par seconde pour un vent d’une dizaine de mêtres à la seconde d’après mes propres recherches. Les Oiseaux voiliers savent tirer parti de tous les vents; ils peuvent aussi évoluer dans toutes les directions, lorsqu'ils ont intérêt à ne plus s’en tenir au vol classique que j'ai décrit et à se déplacer. S'ils veulent aller en ligne droite contre le vent, ils gagnent de la hauteur lorsque la vitesse du vent est croissante, et ils profitent des périodes d’accalmie pour avancer en descente planée. Ils progressent ainsi dans le même sens suivant une trajectoire ondulée qui‘rappelle le profil d’une montagne russe. S'ils désirent voyager avec LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 165 le vent arrière, les voiliers marins, en particulier, gagnent d’abord de la hauteur, et ils s’efforcent ensuite d’en perdre le moins possible ; ils en regagnent le cas échéant en remontant le bec au vent. Lorsqu'un Oiseau avance avec le vent arrière, il ne peut se servir de ce vent. En effet très rapidement sa vitesse propre est supérieure à celle du vent, si bien que le voilier vole dans un vent relatif dont la vitesse est fonction de la vitesse réelle de l’animal et que de fait 1l reçoit de face, ce qu'il est facile de démontrer en fixant un petit drapeau à l’'Oiseau. On voit alors que la flamme est dans ce cas dirigée vers l’arrière, par conséquent en sens contraire du vent réel. Or, j'ai remarqué que le voilier qui se déplace ainsi, en suivant le fil du vent, ne perd souvent que peu de hauteur et que quel- quefois même il en gagne un peu. J’ai pensé que, recevant de face le vent relatif, il se trouve dans les mêmes conditions que s’il volait véritablement contre le vent. En tout cas, on constate que l’Oiseau,au moment où ils’élève, a sa vitesse de translation qui diminue, comme s’il était brusquement calé; on constate aussi qu'à ce moment il tient sa queue étalée et relevée, ma- nœuvre qu'il effectue toujours lorsqu'il veut monter dans l'air. Cet exposé, un peu long peut-être, était cependant indispen- sable pour faire comprendre les différences qui existent entre les divers groupes d'Oiseaux en ce qui concerne les organes du vol. Par l’étude que j'ai faite des divers modes de vol chez les Oiseaux, j'ai été amené à classer définitivement ceux-ci en vingt groupes, dont je donne ci-dessous la liste avec le nom des espèces (1) qui les composent et qui ont servi à mes recherches organométriques. I.— Rapaces diurnes voiliers, Oiseaux terrestres, battant des ailes peu fré- quemment et pratiquant le plus souvent le vol à voile à l’aide de vent ascen- dant ou de vent horizontal faible. Excellents planeurs (vitesse moyenne : 30 à 40 kilomètres à l’heure). 1. Vautour fauve, Gyps fulous (Habl.). | 4. Aigle fauve, Aquila chrysaëtus (L.}. 2. Gypaëte barbu, Gypaëtus barbatus | 5. Aigle de Bonelli, Æ/ieraëtus fascia- grandis Storr. tus (Vieill.). 3. Catharte noire, Catharista atrata | 6. Aïgle bateleur, /Zelotarsus ecau- (Bartr.) datus (Daud.). (1) Pour la nomenclature employée dans ce mémoire, voir P. Paris, Faune de France, Oiseaux. Paris 1921, et Dupois, Synopsis avium, Bruxelles, 1901. 166 A. MAGNAN 7. Aigle aguia, Geranoaëtus melano- | 12. Buzard harpaye, Cireus ærugi- leucus (Vieill.). nosus (L.). 8. Circaëte Jean-le-Blanc, Circaëtus | 13. Buzard Saint-Martin, Circus cya- gallicus (Gmel.). neus (L.). 9. Buse commune, Buteo buteo (L.). | 14. Buzard cendré, Circus pygargus 10. Bondrée apivore, Pernis apivorus (ER): (LE): 15. Buzard blafard, Circus macrurus 11. Balbuzard fluviatile, Pandion ha- (Gmel.). liaëtus (L.). 16. Milan royal, Milous milous (L.). Il. — Palmipèdes voiliers, Oiseaux marins, ne battant en général que fort rarement des ailes et volant à voile pendant des heures entières en utilisant presque uniquement les variations de vitesse du vent horizontal (vitesse moyenne : 40 à 50 kilomètres à l'heure). 4. Albatros hurleur, Diomedea exu- | 4. Puflin cendré, Pufinus kuhli Boie. lans L. 5. Thalassidrome tempête, ÆHydro- 2. Frégate, Fregata aquila (L.). bates pelagicus (L.). 3. Fou de Bassan, Sula bassana (L.). | 6. Goéland marin, Larus marinus L. III. — Échassiers ramo-planeurs, Oiseaux de marais en général, dont le vol battu, effectué lentement, est interrompu fréquemment par des plane- ments assez longs et quisont susceptibles de voler à voile, pour la plupart, en utilisant les vents à composante ascendante ou les vents horizontaux irréguliers faibles et moyens (vitesse moyenne : 45 kilomètres à l’heure). 1. Héron cendré, Ardea cinerea (L.). | 6. Cigogne blanche, Ciconia ciconia 2. Aigrette blanche, Egretta alba (L.). (12): 3. Butor commun, Botaurus stel- | 7. Grue cendrée, Megalornis grus laris (L.). (E:): 4. Bihoreau d'Europe, Nycticorax nyc- | 8. Marabout à sac, Leptoptilus cru- ticorax (L.). meniferus Less. 5. Spatule blanche, Platalea leuco- | 9, Vanneau huppé, Vanellus vanel- rodia L. lus (L.). IV.— Rapaces nocturnes ramo-planeurs, Oiseaux terrestres, à vol lent et silencieux, ne donnant que des coups d’ailes peu fréquents (1 à 2 à la seconde) et pouvant planer de façon remarquable (vitesse moyenne: 30 à 40 kilomètres à l’heure). 1. Grand-Duc ordinaire, Bubo bubo Petit-Duc, Otus scops (L.). {L.). Effraye commune, Tyto alba (L.). . Hibou Moyen-Duc, Asio otus (L.). | 6. Chouette hulotte, Strix aluco L. . Hibou brachyote, Asio flammeus | 7. Chevêche commune, Athene noc- Pont. tua (Scop.). où & © D V.— Rapacesdiurnes ramo-planeurs, Oiseaux terrestres, à volrapide, ca- pables d’effectuer des planements quelquefois d’assez longue durée, parfois des vols à voile, mais qui ne s’élèvent et ne progressent qu’au moyen de battements plus ou moins rapides (2 à 7 à la seconde) (vitesse moyenne : 80 à 100 kilomètres à l’heure). 1. Autour des palombes, Accipiter | 2. Épervier ordinaire, Accipiter nisus gentilis (L.). (1): LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 167 3. Caracara, Polyborus tharus (Mol.) 6. Faucon hobereau, Falco subbuteo 4. Faucon Crécerelle, Falco tinnun- : culus L. 7. Faucon émerillon, Falco colum- 5. Faucon pèlerin, Falco peregrinus barius regulus Pal]. Tunst. VI. — Corvidés ramo-planeurs, Oiseaux terrestres à vol assez lent, dont les CO NO > battements peu rapides (1 à 3 à la seconde) cessent fréquemment pour être remplacés par des temps de planement plus ou moins longs, et qui utilisent parfois les vents ascendants ou horizontaux pour esquisser des vols à voile (vitesse moyenne : 40 à 50 kilomètres à l’heure). . Corneille noire, Corvus corone L. 7. Casse-noix vulgaire, Nucifraga ca- . Corneille mantelée, Corpus cornix L. ryocatactes (L.). . Freux ordinaire, Trypanocorax fru- | 8. Rollier vulgaire, Coracias garru- gilegus (L.). lus L. . Choucas gris, Colœus monedula | 9. Pie ordinaire, Pica pica (L.). spermologus (Vieill.). 10. Geai ordinaire, Garrulus glan- . Crave ordinaire, Pyrrhocorax pyr- darius (L.). rhocorax (L.). 11. Huppe vulgaire, Upupa epops L. . Chocard des Alpes, Graculus gra- | 12. Geai des Incas, Xanthoura yncas culus (L.). : (Bodd.) . VII.—Passereaux ramo-planeurs, Oiseaux terrestres, à voltrèsrapide,sus- ceptibles de belles périodes deplanement séparés par des temps debattements rapides, souvent spasmodiques (3 à 10 à la seconde) (vitesse moyenne : 80 à 150 kilomètres à l’heure). 1. Coucou gris, Cuculus canorus L. | 5. Hirondelle des fenêtres, Æirundo 2. Engoulevent d'Europe, Caprimul- urbica (L.). gus europæus L. 6. Hirondelle de rochers, Riparia 3. Martinet noir, Apus apus (L.). rupestris (Scop.). 4. Hirondelle des cheminées, Chelidon rustica (L.). VIII. — Palmipèdes ramo-planeurs,Oiseaux marinsouderivage, progres- [ sant à l’aide de battements de fréquence moyenne (2 à6 à la seconde), planant de façon remarquable, et susceptibles de s’aider des vents ascendants et hori- zontaux faibles et moyens (vitesse moyenne : 50 à 70 kilomètres à l’heuré). . Cormoran ordinaire, Phalacrocorax | 5. Goéland tridactyle, Rissa tridac- carbo (L.). tyla (L.). . Puffin des Anglais, Pufinus puffi- | 6. Mouette rieuse, Larus ridibun- nus (Brünn.). dus L. . Goeland argenté, Larus argentatus | 7. Sterne Pierre-Garin, Sterna hirun- Pontopp. do L. . Goéland cendré, Larus canus L. X. — Passereaux rameurs à vol soutenu, représentés par la plupart des petits Oiseaux terrestres, qui en général rament avec rapidité (5 à 14 bat- tements à la seconde), puis filent comme des flèches, les ailes en partie ramassées, et recommencent ensuite à donner des coups d'ailes (vitesse moyenne : 40 kilomètres à l’heure). ANN. DES SC. NAT. ZOOL., 10e série. v, 12 168 A. MAGNAN 1. Gobe-mouche gris, Muscicapa | 26. Grive litorne, T'urdus pilaris L. .” striata (Pallas). 27. Grive musicienne, T'urdus musi- 2. Gobe-mouche noir, Ficedula hypo- CUSIEE leuca (Pall.). 28. Grive mauvis, T'urdus iliacus L. 3. Alouette des champs, Alauda ar- | 29. Merle à plastron, T'urdus torqua- vensis L. tus L. %. Pipi des prés, Anthus pratensis (L.). | 30. Étourneau vulgaire, Sturnus pul- 5. Pipi des arbres, Anthus trivia- garis L. lis (L.). 1. Bec croisé ordinaire, Loxia curot- 6. Bergeronnette grise, Motacilla rostra L. alba L. . Bergeronnette printanière, Mota- cilla flava L. 8. Bergeronnette boarule, Motacilla cinerea Tunstall. 9. Pie-grièche grise, Lanius excu- bitor L. 10. Pie-grièche rousse, Lanius sena- tor L. 11. Pie-grièche écorcheur, Lanius col- lurio L. 12. Rossignol ordinaire, Luscinia me- garhyncha Brehm. 13. Rouge-gorge familier, Erythacus rubecula (L.). 14. Rossignol de muraille, Phœnicu- rus phœnicurus (L.). 15. Rouge-queue tithys, Phæœnicurus ochrurus gibraltariensis (Gm.). 16. Tarier ordinaire, Pratincola rube- tra (L.). 17. Tarier rubicole, Pratincola rubi- cola (L.). 18. Pouillot de Bonelli, Phylloscopus bonellix Vieill. 19. Pouillot véloce, Phylloscopus ru- fus Bechst. 20. Loriot jaune, Oriolus oriolus (L.). 21. Merle bleu, Monticola solita- rius (L.). 22. Merle de roches, Monticola saxa- lLlLS (Le): 23. Merle noir, T'urdus merula L. 24. Merle de Naumann, T'urdus nau- manni Temm. 25. Grive draine, T'urdus viscivorus L. X 1. Gorge bleue ordinaire, Cyanecula 37. Pinson 50. Roitelet huppé, 32. Gros-Bec ordinaire, Coccothraustes coccothraustes (L.). 33. Bouvreuil ordinaire, Pyrrhula pyr- rhula europæa Vieill. 34. Serin Cini, Serinus canarius Seri-. nus (L.). 35. Verdier ordinaire, Chloris chlo- r1S (lu): 36. Pinson ordinaire, Fringilla cæ- lebs L. d’Ardennes, montifringilla L. Fringilla 38. Moineau domestique, Passer do- mestica (L.). 39. Moineau friquet, Passer mon- tana (L.). 0. Moineau soulcie, Petronia petro- nia (L.). 414. Chardonneret élégant, Carduelis carduelis (L.). 42. Tarin ordinaire, Spinus spi- nus (L.). 3. Linotte vulgaire, Acanthis canna- bina (L.). 44. Venturon alpin, Spinus citri- nella (L.). 45. Bruant jaune, Æmberiza citri- nella L. 46. Bruant zizi, Emberiza cirlus L. 47. Bruant ortolan, Emberiza hortu- lana L. 48. Bruant fou, Æmberiza cia L. 49. Bruant des roseaux, Æmberiza schæniclus 1. Regulus lus (L.). ! regu- . — Passereaux rameurs à vol peu soutenu, comprenant des Oiseaux adaptés plus ou moins à la vie arboricole, comme les Mésanges et les Pics, dont le vol est le plus souvent de courte durée, ou des espèces ne volant presque plus comme les Troglodytes. suesica cyanecula (Wolf.). 2. Fauvette à tête noire, Sylora atricapilla .(L.). [2e [SA 12. LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX Fauvette des jardins, Syloia sim- plex Lath. . Fauvette grisette, Syloia commu- nis Lath. . Accenteur-Mouchet, Prunella mo- dularis (L.). Hypolaïs icterine, Hypolaïs icte- rina (Vieill.). . Phragmite des jones, Acrocepha- lus schœænobænus (L.). . Rousserolle effarvate, Acrocepha- lus cirpaceus Herm. 9, Mésange charbonnière, Parus ma- Jor L. . Mésange bleue, Parus cæruleus L. 1. Mésange huppée, Parus cristatus mitratus Brehm. Mésange nonnette, Parus palus- tris longirostris Kleinsch. XI.— Passereaux vibrateurs, qui ne leurs ailes. 1. Oiseau-mouche, ÆEupherusa eximia (Del.) 169 Mésange des marais, Parus palus- tris communis Kleinsch. . Mésange à longue queue, Ægi- thalus caudatus (L.). 5. Pic vert, Gecinus otridis (L.). . Pic-épeiche, Dryobates major pine- torum (Brehm.). 7. Pic-épeichette, Dryobates minor hortorum (Brehm.). . Torcol ordinaire, Jynx torquilla L. . Grimpereau ordinaire, Certhia bra- chydactyla Brehm. 20. Sittelle-torchepot, Sitta europæa cœsia Wolf. . Tichodrome-Échelette, Tichodro- ma muraria (L.). . Troglodyte mignon, Troglodytes troglodytes (L.). se sustentent qu’en faisant vibrer XII. — Échassiers rameurs terrestres, battant rapidement desailes (5 à 19 coups d’ailes à la seconde), ne planant que sur de courts espaces et ne restant les ailes étendues et immobiles que pour descendre (vitesse moyenne : 60 à 80 kilomètres à l’heure). 1. Grande Outarde, Otis tarda (L.). 12 . Outarde canepetière, Otis tetrax, L. 5. Pluvier guignard, Charadrius mo- rinellus L. 3. Œdicnème criard, Burhinus æœdi- | 6. Râle de genêts, Crex crex (L.). cnemus (L.). 7. Bécasse commune, Scolopax rusti- 4. Pluvier doré, Charadrius aprica- cola L. rius L. XIII. — Échassiers rameurs riverains, progressant à l’aide de batte- 12 ES . Bécassine sourde, . Courlis cendré, Numenius arqua- tus (L.). . Huitrier-Pie, Hæmatopus ostrale- gus L. Grand Pluvier à collier, Chara- drius hiaticula L. . Pluvier suisse, Squatarola squata- rola (L.). . Bécassine ordinaire, Gallinago gal- linago (L.). Limnocryptes gallinula (L.). . Maubèche canut, Canutus canu- tus (L.). LE 1. Combattant variable, ments rapides (5 à 10 coups à la seconde), séparés par des temps de pla- nement exécutés les ailes fléchies, les pointes étant ramenées en arrière (vitesse moyenne : 60 à 80 kilomètres à l’heure). 8. Bécasseau cincle, ÆErolia alpina (L.). Tournepierre interprète, Arenaria interpres (L.). . Sanderling des sables, Calidris leucophæa (Pall.). Machetes pugnax (L.). . Chevalier aboyeur, Tringa nebu- larius (Günn.). Chevalier arlequin, Tringa ery- thropus (Pall.). Chevalier gambette, Tringa tota- nus (1.). 170 A. MAGNAN 45. Chevalier cul blanc, Tringa ochro- | 18. Barge à queue noire, Limosa li- phus L. mosa (L.). 16. Chevalier guignette, Tringa hy- | 19. Avocette à nuque noire, Recuro1- poleucus (L.). rostra avocetta L. 47. Barge rousse. Limosa lapponica (L..). XIV.— Colombins rameurs, Oiseaux terrestres, au vol rapide, se sustentant et progressant au moyen de coups d’ailes assez rapides (3 à 8 à la seconde), pouvant planer un certain temps quand leur vitesse est suffisante ou glis- sant sur l’air les ailes fléchies en arrière (vitesse moyenne : 80 à 100 kilo- mètres à l’heure). 3. Tourterelle vulgaire, Turtur turtur (1): t. Pigeon ramier, Columba palum- bus L. 2. Pigeon colombin, Columba œnas L. XV. — Gallinacés rameurs, Oiseaux terrestres, progressant à l’aide de pé- riodes de battements rapides (6 à 12 à la seconde) séparées par des périodes de planement les ailes étendues, portant sur un espace d’une cinquantaine de mètres (vitesse moyenne : 60 à 80 kilomètres à l’heure). 4. Grand co de bruyères, Tetrao 8. Perdrix rouge, Caccabis ruÿa urogallus L. (LE): 2. Petit Coq de bruyères ou Tetras 9. Perdrix bartavelle, Caccabis saxa- lyre, Lyrurus tetrix (L.). tiliùs Meyer et W. 3. Lyre intermédiaire, Tetrao me- | 10. Perdrix grise, Perdir perdix dius Mey. (L. 4. Lagopède muet, Lagopus mutus | 11. Caille commune, Coturnix cotur- (Martin). nix (L.). 5. Lagopède blanc, Lagopus lagopus | 12. Colin du Mexique, Colinus pecto- (L.). ralis Gould. 6. Grouse, Lagopus scoticus Lath. 13. Tinamou roussâtre, Rhynchotus 7. Gélinotte des boïs, T'etrastes bona- rufescens (Temm.) sia (L.}. XVI. — Palmipèdes nageurs rameurs, Oiseaux aquatiques, rapides, pouvant plonger, volant en battant énergiquement des ailes (5 à 12 coups à la seconde) de façon continue, ne planant presque jamais, sauf les Cygnes et les Oies (vitesse moyenne : 100 à 120 kilomètres à l’heure). 1. Cygne sauvage, Cuygnus cygnus | 10. Canard siffleur, Mareca penelo- (Es Ye pe (L.). 2. Oie sauvage, Anser fabalis (Lath.). | 11. Sarcelle d’hiver, Querquedula 3. Oie cendrée, Anser anser (L.). crecca (L.). k. Oie rieuse, Anser albifrons (Scop.). | 12. Sarcelle d’été, Querquedula quer- 5. Bernache cravant, Branta ber- quedula (L.). nicla (L.). 13. Garrot vulgaire, Clangula clan- 6. Bernache nonette, Branta leu- gula (1). copsis (Bechst.). 14. Fuligule nyroca, Nyroca nyroca 7. Canard sauvage, Anas platyrhyn- (Güld.). chus L. 15. Fuligule morillon, Nyroca fuli- 8. Souchet commun, Spatula cly- gula (L.). peata (L.). 16. Fuligule milouin, Vyroca ferina 9. Canard pilet, Dafila acuta (L.). (EA)E _ LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 171 17. Fuligule milouman, Vyroca ma- | 19. Macreuse brune, Oidemia fus- rila (L.). ca (L.). 18. Macreusenoire, Oidemianigra (L.). XVII. — Palmipèdes plongeurs rameurs,adaptés à la vie aquatique, sus- ceptiblestoutefois, pour la plupart, de vols d’une certaine étendue exécutés à l’aide de battements rapides (vitesse moyenne : 40 à 50 kilomètres à l'heure). 1. Harle huppé, Mergus serrator L. 7. Plongeon catmarin, Gavia sep- 2. Harle bièvre, Mergus mergan- tentrionalis (L.). ser L. 8. Plongeon lumme, Gavia arctica 3. Harle piette, Mergus albelius L. (L.). 1. Grèbe huppé, Colymbus cristatus 9. Pingouin macroptère, Alca torda L 5. Grèbe jougris, Colymbus grisei- | 10. Guillemot troille, Uria troille (L.). gena Bodd. 11. Macareux moine, Fratercula arc- 6. Grèbe castagneux, Colymbus rufi- tica (B.). collis Pall. 12. Mergule nain, Alle alle (L.). XVIII. — Échassiers plongeurs rameurs, adaptés plus ou moins à la vie aquatique, capables de vols en général de peu d’étendue. 1. Foulque noire, Fulica atra L. 3. Râle marouette, Porzana porzana 2, Poule d’eau ordinaire, Gallinula AE chloropus (L.). 4. Râle d’eau, Rallus aquaticus L. XIX. — Passereaux plongeurs rameurs, volant à l’aide de battements rapides (8 à 10 à la seconde) et plongeant admirablement. 1. Martin-pêcheur vulgaire, Alcedo ispida L. XX. — Oiseaux coureurs ou incapables de voler. 1. Nandou, Rhea americana (L.). 2, Pingouin du Cap, Spheniscus de- mersus (L.). Lorsque j'ai pullié les premiers résultats certains de mes recherches, le nombre des groupes d’Oiseaux que j'avais formés était moins grand qu’à l’heure actuelle. Cela tient à ce que les différences qui séparent les Oiseaux, doués d’un genre de vol déterminé, des autres individus utilisant un autre mode de vol apparaissent plus clairement à mesure que le nombre des espèces étudiées augmente et obligent à une nouvelle classification, sans toutefois que les premières conclusions en soient modifiées, car beaucoup de groupes ne sont en réalité que des sous-groupes des premiers. On remarquera toutefois que ces groupes ou sous-groupes représentent presque tous des ordres ou des sous-ordres de la classe des Oiseaux. Bien que fondée sur l'observation des es- 4:72 A. MAGNAN pèces dans la nature, la classification que je donne diffère notablement de celle à laquelle est arrivée MouiLcarp (71). Cet auteur rassemble en effet, dans une même série qu’il dénomme type Aquila, l'Alouette, le Faucon pèlerin, le Cir- caëte, l’Aigle, le Balbuzard et le Pygargue, espèces dont le mode de vol est loin d’être identique comme je le montre, le Faucon étant un rameur, l’Alouette aussi évidemment, alors que les autres Rapaces sont des voiliers. Il réunit de même, pour former le type Larus, l'Oiseau-Mouche, dont les ailes vibrent, et l’Albatros, qui vole sans battement, ce qui constitue à mon avis une erreur. Ceci dit, j'exposerai maintenant mes propres recherches sur les organes du vol chez les Oiseaux et leurs rapports avec le mode de vol. J’examinerai en même temps si mes concelu- sions concordent avec les résultats fournis par les auteurs qui ont traité le même sujet chez des animaux différents. Je tâcherai ensuite de tirer tout l’enseignement utile de cette étude, car, si J'ai effectuéde cette façon une œuvre d'ordre biologique, comme beaucoup de mes prédecesseurs, j’ai pu en extraire aussi des applications pratiques. J’ai été en effet le premier à montrer que les conclusions que l’on obtient par l’étude des caractéristiques des Oiseaux pouvaient suggérer de nombreuses idées pour la construction des avions et la détermination de leur forme, et qu’elles pouvaient consti- tuer un moyen de mieux connaître les conditions aérody- namiques du vol. CEÉEAPELRE, TI La surface des ailes. Le rapport de la surface alaire à la surface du corps. La surface alaire relative suivant les modes de vol. Etude comparée de la charge T chez les Oiseaux et les avions monoplans. Parmi les organes du vol, les ailes apparaissent, à première vue, comme les plus importants. Aussi l’étude de leur sur- face a-t-elle suscité de nombreux travaux. Le rapport de la surface alaire au poids du corps, surtout, a attiré depuis long- temps et tout particulièrement l'attention des savants, que le vol des Oiseaux à passionné. DuBocnEeTr (20) a montré le premier que, lorsqu'on prend des Oiseaux de forme identique et possédant le même mode de vol, on constate que, si les espèces sont de tailles diffé- rentes, c’est au plus petit que revient la plus grande surface alaire. DE Lucy (42) poursuivit des recherches analogues. Il trouva, en faisant porter ses observations sur plusieurs sortes d'Oiseaux, que les individus possédaient d’autant plus de surface alaire qu’ils étaient moins pesants. Ses comparaisons ont été faites aussi bien sur les Insectes que sur les Oiseaux, pour lesquels 1l calculait la surface des ailes par kilogramme d'animal. Il arrivait ainsi à conclure qu’un Cousin de 1 kilo- gramme aurait 10 mètres carrés de surface alaire, alors qu'une Grue de 1 kilo. n’en posséderait que 8 centimètres carrés. Mouizzarp (71), de son côté, par des comparaisons iden- tiques, est arrivé à formuler la loi suivante : La quantité de surface proportionnelle nécessaire à un Oiseau pour un genre de vol donné diminue avec l'augmentation du poids de l'Oiseau. En un mot, d’une espèce à l’autre ou même dans une même espèce, la surface relative de l’aile augmente à mesure que le poids du corps diminue. 174 A. MAGNAN MouiLLARD a voulu expliquer cette loi qui résulte d’un rapport entre la manière de croître des volumes et des sur- faces. Il a pensé que les surfaces représentent par leur frotte- ment des causes retardatrices. Par contre, les volumes, par leur masse, produisent des effets accélérateurs. Ce bien et ce mal n’augmenteraient pas dans les mêmes proportions. D’autres auteurs; auxquels cette loi a paru aussi difficile à comprendre, ont tenté à leur tour de fournir une explication raisonnée du fait. Après MaREY (69), Sée (82) croit que la nature, dans la construction des ailes des Oiseaux, s’est heurtée à une loi physique suivant laquelle les poids augmentent comme les cubes et les surfaces comme les carrés. Il compare un Aigle à un Pigeon. Si l’Aigle pèse quatre fois plus et si on lui donne quatre fois plus d’ailes en surface, ces ailes pèseront huit fois plus et seront ainsi deux fois trop lourdes. Afin de ne pas exa- gérer le poids de ces ailes, la nature aurait ainsi dû, en aug- mentant le poids, réduire la surface alaire comparée au poids. Ce raisonnement conduit l’auteur à expliquer de cette façon incapacité de voler pour lAutruche, dont la surface alaire serait réduite ainsi mathématiquement. D’autres, comme Cousin (17), ont cherché avec les chiffres de MouiLLARD le rapport qui pouvait exister entre les sur- faces et les poids. Quand; par exemple, le poids augmente de 10, 100, 1 000, de combien doit diminuer la surface alaire ? L'auteur constate lui-même qu'il n’a pu arriver à aucun ré- sultat. J’ai repris cette étude de la surface alaire chez les Oiseaux, mais, au lieu de calculer géométriquement cette surface, comme l'ont fait presque tous mes prédécesseurs, j'ai décalqué, avec autant d’exactitude que possible, les ailes des Oiseaux que j'ai étendues sur du papier millimétré, de façon à donner aux rémiges l’écartement copiant le mieux celui réalisé dans la nature. J’ai dessiné alors leur contour, y compris les espaces digités qui se rencontrent fréquemment à l'extrémité de certaines ailes. J’ai pu avoir ainsi la surface réelle des ailes en centimètres carrés, très proche de la réalité. J'ai tout d’abord divisé ces surfaces réelles exprimées en Fe LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 175 centimètres carrés par le poids du corps exprimé en grammes. J'ai cherché ensuite quelle était cette surface par kilo d'animal. Voici les chiffres moyens que j'ai obtenus pour mes divers groupes, chiffres qui sont donnés par espèces dans les grands tableaux des pages 177 et suivantes, exception faite pour celles chez lesquelles les sexes sont de poids très différents : Poids moyen Surface alaire au corps. par kilo. Gr. D m«. Palmipedes voiliers... 25.10.54... 2 552,7 24,7 Echassiers ramo-planeurs............. 2 304,6 21 || Rapaces diurnes voiliers ............. 1 869,5 26,6 Echassiers rameurs terrestres ......... 105781 La Palmipèdes nageurs rameurs .......... 1 380 8,9 CANIMTACÉS ITAMENTS MEN TRE 861,2 10,2 Palmipèdes plongeurs rameurs ........ 736,5 9,2 — TAMO=DIANEUTS LATE ee 697,1 30,7 Rapaces nocturnes ramo-planeurs ..... 466,4 40,5 — diurnes ramo-planeurs . ...... 423,7 29,2 Colombins rameurs ...... RE EDR S20S 1522 Corvidés ramo-planeurs .............. 272 322 Echassiers plongeurs rameurs ......... 260 19,5 _ rameurs riverains ......... 176,9 25,9 Passereaux ramo-planeurs ............ 46,7 97,2 — plongeurs rameurs......... 36,4 29,6 — rameurs à vol soutenu .... 321 51,6 — rameurs à vol peu soutenu . 29,9 97 — VADTATEUTS ARR ERA NET 2,85 54 De l’examen de ce tableau il peut sembler résulter qu'il y a un rapport inverse entre la surface alaire par kilo et le poids du corps. Or, il apparaît cependant de suite que ce rap- port ne varie pas d’une façon simple. Tout au plus peut-on dire qu’approximativement et d’une manière générale, chez les Oiseaux, ce sont les plus gros qui ont le moins de surface alaire par kilo et les petits qui en offrent le plus. Cette approxi- mation serait, d’ailleurs, en partie contraire à l'observation courante. En effet, si l’on regarde une Caille et une Chouette, il paraît évident que cette dernière est la mieux voilée; mais c'est au résultat contraire que l’on arrive en effectuant le rapport dont je viens de parler. Disons de suite que ce résultat n’a aucun sens ; il est la conséquence d’artifices mathéma- tiques. En effet, le rapport : 176 A. MAGNAN Surface des ailes K/2 K ” Poids du corps K'# K€ n'est pas homogène. Il demeure fonction d’une dimension linéaire de l’Oiseau. Donc plus celui-ci sera grand et plus le rapport en question sera petit. La simple étude de ce rapport ne présenterait que peu d’in- térêt, si elle ne permettait pas de montrer que, malgré l’arti- fice mathématique, 1l est possible de mettre en partie en évi- dence les différences réelles de surface alaire existant suivant les divers types. Il suffit, pour cela, de comparer, sur le ta- bleau précédent, les groupes de poids moyens les plus rap- prochés. Aïnsi les Palmipèdes nageurs rameurs (Oies, Ca- nards) ont trois fois moins de surface alaire par kilo que les Rapaces diurnes voiliers (Vautours, Aigles), bien que pesant, en moyenne, une fois et demie moins. Il en est de même en ce qui concerne les Rapaces diurnes ramo-planeurs (Autours, Faucons) et les Colombins rameurs (Pigeons); on se rend compte que les Colombins, qui devraient, si la loi d’inversion était exacte, posséder le plus de surface portante par kilo, en ont au contraire le moins. Par conséquent, nous pouvons affirmer que, malgré l’artifice mathématique employé, les Rapaces diurnes voiliers et ramo-planeurs ont beaucoup plus de surface alaire que les Palmipèdes nageurs rameurs et que les Colombins rameurs. C’est ce que j'ai pu démontrer par une autre méthode. J’ai estimé qu'il fallait rapporter une sur- face à une surface, par conséquent établir des rapports homo- sènes, comme l’avaient fait antérieurement d’autres auteurs, qui comparaient la racine carrée de la surface alaire à la racine cubique du poids. C’est PRECHT (80) le premier qui eut recours à ce procédé. HarTiINGsS (26), dans la suite, opéra de la même façon. Il trouva des rapports divers qu'il estima assez voisins pour établir des moyennes. MAREY (69) ajouta de nouveaux Oiseaux à la liste de HAR- TINGS et trouva un rapport moyen de 4,2. MULLENHOFF (73) chercha à comparer les Insectes et les Oiseaux. Il se servit des mêmes rapports que ses prédéces- seurs et en calcula le logarithme. IT classa ainsi les animaux LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX Surface Rapport Poids | Poids alaire de PUS supporté par $ a par kilo à la surface | Mètre carré u Corps. du corps de surface || d'animal. 4 p:° alaire. | I. RAPACES DIURNES VOILIERS. Gr. Dmq. Kg. | Gyps fulous (Habl.)..... 7 269 14,5 225 6,8 | Gypaëtus barbatus grandis STAR Ie PR Re Pie 0 5 385 13,8 24,2 7,2 Catharista atrata (Bartr.)..| 1 702 1987 21,2 9,6 HAquila chrysa tus (L:):.-|, 3° 712 14,5 22,5 6,8 Hieraëus fasciatus (Vieill.).. 2 060 15,4 19,6 6,4 Helotarsus ecaudatus IBETR S RER PRE 22095 1171 22 5,8 Geranoa tus melanoleucus ATSITE SRROER sc Er 2012950 16,7 24,5 5,9 Circa tus gallicus (Gmel.).[ 1 655 24,9 29,5 4 Buteo buteo\(l.):22.:5 4 027 26,2 26,9 Se Pernis apivorus (L.)..... 615 30,8 26,2 2 Pandion halia tus (L.)...| 1 105 25,4 26,3 3,9 Circus æruginosus (L.).. 680 Done 29,2 9: Circus cyaneus (L.)Q.... 471,50 One 29 2,6 — cyaneus (L.)o..... 331 42,5 29,4 2,3 — pygargus (L.)..... 236,50 54,8 33,9 1,8 — macrurus (Gmel).. 386 36,6 26,6 27 Milous milous (L.)...... 927 1e 30,5 3,1 IT. PALMIPÈDES VOILIERS. Diomedea exulans L..... 8 502 7,3 14,9 13,6 Fregataaquila (L.)...... 1 620 20 23,3 5 Sularbassana |(li.)}#-73.,.1|6 2690 GP 127 10,8 Puffinus kuhli Boie...... 972 22,4 18,6 4,4 Hydrobates pelagicus (L.).. 17,40 97,4 14,7 4,7 Parusimarinusti etre 4 945 14,2 197 2 III. ÉCHASSIERS RAMO- PLANEURS. Ardea cinerea (L.)....... 1 408 25,5 28,6 3,9 Eyrehar alba (Li)... 15178 24 25,3 41 Botaurus stellaris (L.)....| 1 198 225 23,9 4,4 Nycticorax nycticorax (L).. 942 30,8 24 DAT Platalea leucorodia L.....| 41 565 15,9 18,5 6,2 Ciconia ciconia (L.).....| 3 438 14,4 21,8 6,9 Megalornis grus (L.)....| 4 175 1928 21,5 7,4 Leptoptilus crumeniferus . IRESS APE te 7 030 1167 2495 8,5 Vanellus vanellus (L.)... 211 916 18,8 ER | IV. RAPACES NOCTURNES RAMO-PLANEURS. Bubor bubo: (E.).8:. 0 4 720 21,6 25,9 4,6 Astorotus) (En) Re nous 247 43,8 27,4 2,2 — flammeus Pont... 390 39,8 23,8 27 178 A. MAGNAN Surface Rapport Poids Poids ire ne Lure supporté par | à la surface | Mèêtre carré du corps. par kilo | Gu corps de surface d'animal. | Ÿpz. alaire. Gr. Dm. | Kg. Otasescops AIRE 49,75 81,4 30 122 Pyta alba () PET SAN 279 41,7 2725 2,3 STRUENQLUCO Ti ET 418 DZ 23.9 JA Athene noctua (Scop).... 161,50 28,4 15,5 3,9 V. RAPACES DIURNES RAMO-PLANEURS. Accipiter gentilis (L.).... 708 | 18,6 16,6 5e —_ Honisus (L)PO E12 294 SH 225 2,6 || EU ISSN Li) Re 136 EAMSS 20,1 2,5 Oh Polyborus tharus (Mol)...| 1 209 419,2 20,5 9,6 | Falco tinnunculus L. © 245 28.9 | 18,1 3,4 Falco tinnunculus L. & 472 40,9 | 2277 2,4 Falco peregrinus Tunst .. 813 15,8 44,7 6,3 lrRalcorsubbuteo Lier, — columbarius regulus. 165 33,8 18,6 2,9 PARLE MEME ET AT 145 30,2 15,9 35 VI. CoRVIDÉS RAMO- PLANEURS. Coreustcorone Er 0 470 DDR) | 4755 4,4 er CONTE ee 633 20,8 17,9 k,7 UTrypanocorax frugilegus À Re PPT RE 470 SAS PE En 23 3,9 | Colœus monedula spermo- logus INiell re. 253 26,3 16,6 A7) Pyrrhocorax pyrrhocorax (ET ANS Er ei 390 24,3 178 | 4,1 | Graculus graculus (L.).. 223 kk,7 | 2H D) Nucifragacaryocatactes(L.). 161 32 47,4 Si Coracias garrulus Li. .... 128 CE) LOFT 2,6 Pica pic (il ee ee 214 29,9 1752 329 Garrulus glandarius (L.).. 160 34,6 | 18,8 2,8 Dnupa repas eee 91 40,2 18,1 2,4 Xanthoura yncas (Bodd}..|' : 71,3) 44,3 18,4 2,2 VII. PASSEREAUX | | RAMO-PLANEURS. | Cuculus canorus L. .:..…. 104% 40,3 Caprimulgus europæus L.. 92 43,3 Apussapus (EF) er. 36,20 45,6 Chelidon rustica (L.)..... 18,35 73,4 Hirundo urbriea, (2% 14,39 64,1 Riparia rupestris (Scop.). 15,50 76,7 VIII. PAzLmiIPÈDES RAMO-PLANEURS. Phalacrocorax carbo (L.).| 2 115 9,3 Puffinus pufjinus (Brünn.). 342 "16:83 Larus argentatus Pontop ..| 1 189 4927 : ; LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 179 Surface Rapport Poids Poids alairé de ut supporté par par kilo à la surface | Mètre carré || du corps. du corps de surface || d'animal. 4 p2. alaire. Gr. Dm Kg. Larus canus hi." 367 31,3 995 3,1 Rissa tridactyla (L.) .... 488 59,7 15,6 5 Larus ridibundus L..... 261 32,7 20,9 3 Sterna hirundo L. ...... 118 ADS) 23,4 2 IX. PASSEREAUX RAMEURS. A VOL SOUTENU. Muscicapa striata (Pallas). 14,35 83,1 20,3 T2 Ficedula hypoleuca (Pall).. 12,50 72,8 171 453 | Alauda arvensis L. ..... 28,30 97,9 47,7 4,4 Anthus pratensis (L.).... 18 53,8 14,2 1,8 à tripralis. (Ex).... 20,70 60,3 16,8 1,6 Motacilla alba Li. ....... 22 60 16,9 1,6 — Hapa Tr. 16,50 61,2 15,7 1,6 . cinerea Tuns- LEUUS SÉRIE EE 16 57,5 14,8 1;;7 Lanius excubitor L. .... 50,50 41,5 15,4 2,4 = 2 HALO EN LEE ER 26,10 59,1 16,3 1,8 PS COUUTIO nc 30,95 58,7 12,5 LS Luscinia megarhyncha. BARRE ER en ed 17,10 58,5 15,1 444 Erythacus rubecula (L.).. 17,75 49,6 12,9 2 Phanicurus phœnicurus (L.) 13 70 16,5 4,4 — ochrurus gibral- tariensis (Gmel.)...... 16,95 122 18,8 43 Pratincola rubetra (L.)... 13,05 25,7 1739 15 — rubicola (L.).... 11,45 67,1 15,3 1,4 Phylloscopus bonellii Vieill. 7,65 82,3 16,5 4,2 Phylloscopus rufus Bechst. 5,25 91,8 16 1 Oriolus oriolus (L.)...... 72 38 15,8 2,6 Monticola solitarius (L.). 62,80 37,9 15 2,6 - saxatilis (L.).. 47,50 33,6 12 2,9 Hurdus: merula Li: ....2. 91,50 28,4 12,8 3,9 — naumanni Temm.. 76,20 29,5 1229 3,3 — piscivorus L....... 106 29 197 3,4 Er DUGTES I, de à 98 23 10,6 4,3 RC NUSICUSS Lu... 70,30 24 41,2 3,6 CE TiacusS Le . 56 32,1 123 RÉ LOTQUAIUS Es » 96,50 23 10,5 4,3 Sturnus vulgaris L. ..... 79,50 2&,1 10,4 4,1 Loxia curvirostra L. .... 47,60 39 1207 2,8 Coccothraustes coccothraus- FAILLES SEE ES TR 42 20,2 12,3 2,8 Pyrrhula pyrrhula euro- pæuNViellot. <.::4"2. 21,40 k&,3 128 22 Serinus canarius Seri- US SE) Ce Né 8,35 87,6 17,8 1,1 Choris chloris (L.)...... 23,70 42,4 12,2 2,3 Fringilla cælebs L...... 24410 48,4 13,4 2 — montifringilla L... 25,10 49 14,1 2 180 A. MAGNAN = Rapport Poids Poids PUtIare de mr supporté par aus | à Ja surface | Mètre carré du corps. par kilo du corps de surface d'animal. | Ÿ/p2. alaire. Gr. Dmq. Kg. Passer domestica (L.).... 30 SE 10,5 2,9 || — montana (L.)...... 45,20 50 12,4 2 || Petronia petronia (L.)... 25 40 1457 2,5 Carduelis carduelis (L).. 16,65 5523 14,1 4,8 Spinus spinus (L.) ...... 11,80 57,6 13,3 177 Acanthis cannabina (L.). 15,80 60,8 4539 1,6 Spinus citrinella (L.).... 14,95 61,8 14,2 4,6 Emberiza citrinella L. .. 225 52 15,3 459 — CRIS el 23,10 45 12,6 22 — hortulana 1. .. 33 36,9 14,9 2) — cia L. ; 21,40 20,4 14 459 — schæniclus dE sa 20 17) 15,4 17 Regulus regulus (L.)..... 3,80 84,7 13,4 Au X. PASSEREAUX RAMEURS A VOL PEU SOUTENU. Cyanecula suesica cyane- CHAN ONE RE ET 14,30 90,2 13,4 1,8 Syloia atricapilla ME * 16,25 54,7 13,9 1,8 — simplex Lath.. 15,80 47,4 12 1,8 —: communis Lath.. 18,65 46,7 42,4 21 | Prunella modularis L).: : 138 kk,5 417 2,2 Hypolais icterina (Vieill.). 10,65 752 16,6 155 Acrocephalus cirpaceus. ÉD ES RO CR 12,80 59,5 12,4 1,9 — _ schænobænus.{(L.) 10,40 50,9 1492 159 PATUS INAIOT AE ee 21,45 BTS 15 2 —MCHrUIEUS EE. 11 60 43,4 1,6 — cristatus mitratus BrenMe SARA. En 10,20 7435 | 1525 1,3 | Parus palustris longiros- | tris Kleinsch . 10,90 58,8 1971 1,6 Parus palustris communis KIEINSCU RER SRE 14576 61,2 14,1 456 Æ githalus caudatus (L.).. 8 DES 14,5 1,3 Gecinus viridis (L.)...... 156 29,3 117) 3,4 Dryobates major pineto- TL ART) eee Rae 73 32,6 13,6 b) — minor hortorum (Bret) vespa 15,50 66,4 16,6 475 Jynx torquilla L. .... 37,30 31,1 10,4 3,2 Certhia brachydactyla Br... 8,90 778 16 4,2 Sitta europæa cœsia Wolf. 21,10 62,9 17,4 475 Trichodroma muraria (L.). 15 116 29,1 0,8 Troglodytes troglodytes. (L.) 10,10 41 9 2,4 XI. PASSEREAUX VIBRATEURS. ÆEupherusaeximia (Del.). 2,85 54 754 1,8 LES CARACTÉR ISTIQUES DES OISEAU X XII. ÉcHASsIERS RAMEURS TERRESTRES. Ghisrarde (li) 2 SR. 2 CUT AI EEE RENE Burhinus ædicnemus (L \. Charadrius apricarius L... TONNES VE... CreDaeret TS à nie cas Scolopax rusticola Li... XIIT. ÉcHASSIERS RAMEURS RIVERAINS. Numenius arquatus (L.). H æmatopus ostralegus L... Charadrius hiaticula L. ... Squatarola squatarola (1). Gallinago gallinago (1.).. Limnocryptes gallinula (L.). Canutus canutus (L.).... Erolratalpina(L:):.. 2... Arenaria interpres (L.)... Calidris leucophæa (Pall.) . Machetes pugnazx (L.).... Tringa nebularius (Günn.). — erythropus (Pall.) .. = Hiotanus. (L)2: A OUChrophuSse lu. PT. nn bynoieucus, (le). Limosa lapponica (L.).. Limosa limosa. (I)... Recuroirosra avocetta. L.. XIV. CoLomBins RAMEURS. Columba palumbus L …... nt ŒnUSt Le Ve. Durreretariure (:)"."2.7. XV. GALLINACÉS RAMEURS. Tetrao urogallus. L. &S.. —* urogallus. L. ©... Lyrurusctetrir. (Li). 6... — “tetrix., (L.). © T'etrao medius Mey..... e Surface |de ice ; poids A Poids : alaire supporté par alaire. à la surface mètre carré du corps. par kilo du corps de surface d'animal. Ÿ P2. alaire. Gr. Dmdq. Kg 8 950 6,4 13,4 15,4 830 412,5 12,5 7,9 522 18,5 417 6,8 178 20 11,2 5 90 27,4 12,3 3,6 155 20,5 11 4,8 SOON 1875 12,7 9,3 768 1533 1% 6,5 138 14,2 10,7 7 62,20 30,2 12 3,3 216 19,1 11,5 9,2 95,50 DD 14,% 3,9 57 81,2 12 32 88 30,6 15: 2 44 28.6 10,1 3,4 107,80 19,8 9,4 5 41,90 38,2 10,5 2,6 180 25,4 14,4 3,9 156 26 14 3,8 133 24,5 12,5 g 133 2785 14 3,6 72 V0 34,1 14,2 2,9 48,50 30,5 41:92 3,2 197 26,4 15,4 8,7 298 23,1 14,1 4,3 295 23,2 15,4 4,2 495 16,1 RARE 6,2 306 OC AAC 5,7 178 24,1 We 1458 4,7 3 361 &,2 6,3 23,4 1 890 5,7 7 17,4 1 030 9,4 9,5 10,5 940 9 8,8 11 4 193 47 8,7 12,1 182 A. MAGNAN se Rapport < Surface |de la surface SE alaire alaire x ; à la surface | Mètre carré du corps. par kilo du corps de surface alaire. Poids d'animal. Ÿ P°. Lagopus mutus (Martin.). — lagopus (L.) SCOLICUS EAU EEE Tetrastes bonasia (L.).... Caccabisiruja (Le. + — saxatilis Mey. et Wolf Perdix perdix (L.)...... | Coturnix coturnix (L.).. Colinus pectoralis Gould. Rhynchot us rufescens. XVI. PALMIPÈDES NAGEURS RAMEURS. Cygnus cygnus (L.)...... Anser fabalis (Lath.).... —Vanser (LAISSES — « dlbuyrons (SCOOP) Branta bernicla (L.) — leucopsis (Bechst.).. Anas platyrhynchus L... Spatula clypeata (L.).... Dafid acudal}e ."e Mareca penelope (L.).... Querquedula crecca Le — querquedula ({ Clangula clangula ( Nyroca nyroca (Güld. — fuligula (L.) CRUE) CE Er LU CU ILES CR EEE Oidemia nigra (L.)...... US CU NT Eee 1 . M sw => ne jp = QU) # UN Go «0 Le Go Co Ur V9 - . . «© © m1 M M » & CSSS VI SJ GO Où OT OO LI O LI LI © CO © © À NI NI K9 © 00 1H M eu S PTE ETES N9 00 OÙ NI > © æ> «O «CO CO nn + «I - s ” > > © Oo # Li Ut 60 60 <1 Or en - » U9 NI «© - M > - + © D CO #> M COTES . 5 8 8 0 0 0 8 9 8 8 1 2 8 0 6 7 9 7) 6 Fr = > à > Co Co Qi Oo 60 © = © . s s DD ee = Qt NI © © D © «I © CO > SJ C2 … Uo W DOTE À O 0 GO © «I - OO O0 HF HT © ©O «I © Où Où Où LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 183 Surface HaDpore sil Poids poids alaire Les SRE © [supporté par : par kilo à la surface | jte carré E :OTrps. - : i *OTDS > suriace PDA, d'animal. 4 ri cs XVIII. ÉCHASSIERS | PLONGEURS RAMEURS. Gr. Dm. Kg. RTE TMC 0 dt 0 ÉORREMEO 578 10,7 8,9 9,3 | Gallinula chloropus (L.).. 265 13,9 8,9 DL | Porzana porzana (L.).... 69 3) 1820 3 Rallus aquaticus L....... 128 20,4 10,3 4,8 XIX. PASSEREAUX PLONGEURS RAMEURS. are CE L tcedosispida; 36,40 29,6 9,9 De XX. OISEAUX NE VOLANT PLUS. Rhea americana (L.)..... 10 555 k,5 9,9 22 | Spheniscus demersus (L.).| 2 944 0,3 0,4 327 qu'il avait étudiés : 19 Type Caille : log. — 0,25 à 0,5. Le vol de ces animaux est assez rapide, mais de courte durée. La surface alaire est très réduite : Dytique, Hydrophile, Poule d’eau, Caille. 20 Type Faisan : log. — 0,6. Le vol est plus long, la surface plus grande : Faisan, Paon, Lucane; 30 Type Moineau : log. — 0,6. Le vol est plus rapide : Passereaux ; 49 Type Corneille : log. — 0,6. Le vol rapide est plus pro- longé : Hirondelle ; 50 Type des Planeurs : log. = 0,7 ; 69 Type des Voiliers à grandes : ailes. Vautour : log. — 0,8. Ricer (81) a fait de son côté de très nombreuses mensu- rations sur des Oiseaux très divers pendant un voyage au Brésil : il a comparé la racine carrée de la surface alaire à la racine cubique du poids. Il a trouvé un rapport assez constant: cependant il cons- tate un écart du simple au double, ce qui, d’après lui, n’est ANN, DES SC. NAT. ZOOL., 10e série. v, 15 Milan, Aigle, 184 | A. MAGNAN pas beaucoup si l’on songe à la diversité des conditions d’exis- tence des Oiseaux examinés et à la diversité de leur taille. En analysant les chiffres extrêmes, il remarque que le rap- port le plus faible 2,8 se rencontre chez le Tinnamus guttatus, qui est, dit-il, un Gallinacé qui vole à peine. Puis viennent les petits Oiseaux qui volent avec des battements d'ailes ra- pides, tels que Srcalia flaveola (R — 3,2).Le rapport maximum est donné par le Toucan. RIGHET estime que cet Oiseau a un énorme bec qui, tant par sa surface que par son poids, rend le vol difficile et exige certainement un grand effort pour vaincre la résistance de l’air et pour compenser cette dévia- tion du centre de gravité reporté en avant, beaucoup plus que chez les autres Oiseaux, par suite de cette singulière confor- mation du bec. Il ajoute qu'ilexiste de gros Oiseaux comme les Palmipèdes dont les rapports sont très faibles, qui compensent la faiblesse de leur surface par la rapidité de leurs battements d’ailes et qui ne planent que très rarement, et il conclut de son étude que ce n’est pas par la taille, mais par la nature du vol, qu'il y a, chez les divers Oiseaux, un rapport différent. RicHET a, comme beaucoup d’autres auteurs, étudié aussi la surface totale de l'Oiseau, ailes et corps compris. Je n’ai pas cru nécessaire de m’attacher à l'étude de cette question, car, si la résistance à l’avancement dans l’air est occasionnée par le corps tout entier, par sa carène et ses ailes, Je pense que, indiscutablement, la sustentation est assurée presque uni- quement par les ailes, dans certains cas aussi par la queue, et pas du tout par le corps. Dans les recherches organométriques que j'ai entreprises sur les ailes, j'ai préféré, ce qui n’avait pas été encore tenté, rapporter la surface alaire réelle des Oiseaux exprimée en centimètres carrés à la surface du corps calculée par la formule VP:, P étant exprimé en grammes. Dans ces conditions, on obtient des rapports de surfaces relatives plus faciles à comparer, qui sont homogènes et qui offrent une valeur indis- cutable. De plus,on verra plus loin que cette méthode permet de déterminer les dimensions idéales des aéroplanes suscep- tibles de se soutenir dans l’air en volant à voile ou en planant comme les Oiseaux. LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 185 Voici les résultats moyens que j'ai trouvés pour les divers OISEAUX : ] | Rapport de la Poids moyen surface alaire àla | racine cubique du corps. du poids porté au carré. Gr RADAGPSÉIUPILÉS VOLUIETS 2.8. à 0e 0 1 869,5 25,9 — rocturnes ramo-planeurs ....... 466,4 24,7 Échassiers ramo-planeurs .............. 2 301,6 292,6 Corvidés ramo-planeurs .......:...4... 272 19,1 Rapaces diurnes ramo-planeurs......... 423,7 18,8 Passereaux ramo-planeurs ............. 46,7 1729 Palmipèdes ramo-planeurs ............. 697,1 17,8 — VOUS SANTE TR D LEE DT) 16,9 Passereaux rameurs à vol peu soutenu .... 2359 14,3 — rameurs à vol soutenu ....... DO 12 Échassiers rameurs riverains........... 176,9 12,6 — TAMEULS ATETLES TE ES ee. ce messe INT 25 GOlOMPIDSATAMEUTS Er MR RE 326,3 1221 Échassiers plongeurs rameurs .......... 260 10,4 Passereaux plongeurs rameurs.......... 36,4 9,9 Palmipèdes nageurs rameurs........... 1 380 9,3 CADACESS TAMEUTS rs 0 mr ecoles 861,2 8,1 PASSA VIDrAIEUTS A ce 2,85 2) Palmipèdes plongeurs rameurs ......... 736,5 va Je dirai tout d’abord que je n'ai pas effectué de moyennes pour les Oiseaux qui ne volent pas, étant donné leur genre de vie très différent. On voit que le rapport moyen de la surface alaire à la sur- face du corps varie beaucoup d’un type à l’autre. L'écart va de 7,2 à 25,9 : il est. plus considérable encore si l’on examine les chiffres extrêmes. La surface relative de l’aile atrophiée du Pingouin du Cap n’est que de 0,4, alors que celle-ci est de 33,9 chez le Buzard cendré ; cette surface est encore assez grande chez le Nandou, puisqu'elle est voisine de celle des Palmipèdes plongeurs qui volent de facon assez convenable, sur de courtes étendues, il est vrai. .. Iest bon de dire, en outre, que les chiffres moyens sont susceptibles de varier avec le nombre des Oiseaux étudiés ; ils sont exacts pour les poids du corps donnés ; ils seraient, toutefois, très voisins de ceux contenus dans le tableau si les poids étaient différents. 186 A. MAGNAN J'ai voulu aussi chercher à déterminer la surface réelle du corps de l’Oiseau afin de parer à l’objection qui peut m'être faite de lemploi dans les calculs d’une surface du corps fictive. Pour cela, je me suis servi d’une méthode nouvelle, que j'ai le premier appliquée avec un collaborateur. | J'ai composé une peinture lourde en mélangeant intime- ment 26 grammes de céruse avec 100 grammes d'huile de lin. J'ai enduit le corps de l'animal de cette peinture. Il m'a suffi de peser le corps déplumé de l’Oiseau avant et après l’opé- ration pour avoir le poids exact P de peinture déposée. En divisant la surface réelle des ailes par P. on trouve des rapports identiques à ceux du tableau précédent. Les Oiseaux se classent de façon pour ainsi dire analogue, comme le prouve le tableau suivant : j Poids Poids de Surface Surface HUE den réelle des alaire u Corps. Te Corps. ailes. relative. (BH (CLR = CT Vautour fauve, Gyps fulous (HA DE) ete ER ETES 722,09 79 12292 96 Marabout à sac, Leptoptilus cru- Inentierus ess. Li mec 7 030 87 8 270 95 Créccrelle, Falco tinnunculus L.. 245 7,50 708,2 94 | Choucas gris, (Colœus monedula spermologus (Vieill.)........ 253 8,90 666,5 78 Bouvreuil, Pyrrhula pyrrhula europe, NIUE e.. 21 ,4 1,80 95 52 | Perdrix grise, Perdix perdix (L.).. 387 10 435 43 Chevalier gambette, Tringa to-| - tonus MIRE Re tie 133 6 366 61 | Canard sauvage, Anas platyrhyn- CRIS PET RER Lite Me 1 105 24 936 39 Les Oiseaux sont done de toute évidence plus ou moins voilés. Ceux qui possèdent la plus grande surface alaire rela- tive sont des voiliers ou de bons planeurs. En fait, ils sont capables d'effectuer des vols à voile ou des planements de longue durée justement parce qu'ils sont bien voilés. Toute- fois, il y a lieu de remarquer que les grands voiliers comme les Palmipèdes, qui utilisent surtout le vent horizontal fort coupé de rafales, ont une plus petite surface portante que LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX IST. les Rapaces voiliers, qui se servent du vent ascendant ou du vent horizontal faible, lesquels nécessitent, pour avoir une action efficace, une surface d’ailes plus étendue. En outre. les Rapaces nocturnes, bien que rameurs et planeurs, possèdent une voilure presque égale à celle des Rapaces voiliers. C'est peut-être pour cette raison qu'ils peuvent effectuer des vols battus silencieux. Je reviendrai sur ce point en étudiant le poids des ailes. Les Rapaces ramo-planeurs, par contre, ont des ailes plus réduites, et c'est pour cela qu'ils sont obligés de ramer. Les groupes qui ont une surface relative d'ailes moyenne ou petite sont tous formés d'individus rameurs, qui peuvent quelquefois effectuer des planements de courte durée lorsque leur vitesse est suffisante, comme les Gallinacés, les Colombins, ou qui ne sont susceptibles de se soutenir dans les airs qu’en battant continuellement des ailes, tels que les Palmipèdes rameurs. Les Oiseaux-Mouches, quine se maintiennent en l'air qu'en faisant vibrer leurs ailes, possèdent une des plus petites surfaces alaires. J’ajouterai enfin, comme on peut le voir par l'examen des chiffres mdividuels, que, dans les divers groupes, les rapports sont assez voisins et que Jamais, par exemple, on ne trouve un Rapace voilier présentant une surface réduite comme celle d’un Palmipède rameur, et réciproquement. En réalité, les individus des groupes rameurs ont tous une surface alaire relative, inférieure à 17. Par conséquent, on peut dire qu'au-dessous d’une telle surface, le vrai planement devient difficile et que le vol ramé plus ou moins continu est seul possible, ce vol étant d'autant plus défectueux et court que la surface est plus réduite. C’est pour cette raison que les Galli- nacés et les Palmipèdes plongeurs sont des Oiseaux qui ne volent que fort peu et passent la plus grande partie de leur vie sur terre ou dans l’eau. Il est possible de rendre encore plus frappantes les diflé- rences qui existent entre les diverses surfaces alaires des groupes d'Oiseaux. Pour cela, j'ai pris des photographies d'ailes grandeur naturelle, et je les ai réduites de façon à les ramener aux dimensions qu'auraient ces mêmes ailes, si les Oiseaux pesaient tous un gramme. La planche [ met sous les 188 A. MAGNAN yeux, d'une manière évidente, les variations de la surface 30 x" Le x” 7 . De A) CT rase. * RME / st" D +° = / FE à SES +’ 96 80 Qn LOS a S+: +/ Lecoseer° Hiense Tableau comparatif de la surface alaire relative suivant le mode de vol. I. Rapaces diurnes voiliers. — IT. Palmipèdes voiliers. — III. Echassiers ramo-planeurs. — IV. Rapaces nocturnes ra- mo-planeurs. — V. Rapaces diurnes ramo-planeurs. — VI. Corvidés ramo-planeurs. — VII. Passereaux ramo-pla- neurs. — VIII. Palmipèdes ramo-planeurs. — IX. Passereaux rameurs à vol soutenu. — X. Passereaux rameurs à vol peu soutenu. — XI. Passereaux vibrateurs. — XII. Échassiers rameurs terrestres. — XIII. Échassiers rameurs riverains. — XIV. Colombins rameurs. — XV. Gallinacés rameurs. — XVI. Palmipèdes nageurs rameurs. — XVII. Palmipèdes plongeurs rameurs. — XVIII EÉchassiers plongeurs rameurs. — XIX. Passereaux plongeurs rameurs. | alaire. Ce pro- cédé, qui est ri- goureusement exact, permet de mieux saisir les différences qui apparaîtraient déjà sans cet ar- tifice ; Ile tra- duisent la valeur de l'aile dans cha- que type. On voit que ce procédé mécanique donne le même classe- ment qu'en fai- sant la moyenne des rapports de la surface alaire à la surface du corps suivant les divers groupes. J'ai été obligé jusqu'ici de don- ner des moyen- nes, d’abord pour rendre Ja démonstration plus saisissante et aussi parce qu'il n'était pas possible de dis- cuter tous les chiffres mdividuels, faute de place. Mais on pourrait dire que l'emploi des moyennes entraine peut-être une simplification excessive. Sans elles, peut-être aurait-on tiré une conclusion différente. J'ai voulu montrer qu’en considérant tous les indi- 4 LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 189 vidus dans chaque série formée par des Oiseaux de même genre de vol, les résultats restaient analogues en même temps que l'illustration était plus nette. Pour cela, il suffit de schématiser cette étude de la surface alaire dans un gra- phique (fig. 13). Après avoir rangé préalablement les Oiseaux d'un même groupe, les Palmipèdes voiliers, par exemple, de façon à ce que leur surface d’ailes aille en croissant, je porte sur la ligne des abscissesautant de points qu'il y a d'individus dans cette série. À chaque point ainsi obtenu, j'élève une ordonnée dont la longueur sera proportionnelle à la surface alaire relative de l’Oiseau correspondant. Je dessine ainsi une ligne ascendante, si je joins les points par un trait continu, puisque les animaux sont rangés par rapport croissant. La hauteur de cette ligne au-dessus de l’axe des abscisses repré- | Nombre Valeur d'espèces ou = L individus. de l’abscisse. | | mm VODADESAUIUPNES PVOULETS EE ES NS PEL Lu De Rte 17 6,2 — uocturnes TAmo-planeurs 2. 227. | 7 16,6 ÉICHASSIETS AMD PIANEURS-.2 00 0e ue ee dt de | 9 1975 GONIdÉSATAMOHANCURS EEE ANNEES Fe | 12 9 Rapaces-diurnes ramo-planeurs................. | 9 12,5 RPassereaux ramo-planelrs.....7..1:..:..204%2 | 6 20 PPalmipedestramo-planeurs 51.5... 1.1.4 | 7 16,6 ÉÉIENIDE dE SNOAElSL.. RES Me rats etoreteieha aie se à jee 6 20 Passereaux rameurs à vol peu soutenu ......... 22 4,7 — FAMEUTS VOL ISQULENUL- LEE FL EE | 50 2 | Échassiers RANMTEUTSATIVETAINS EE Se ee ere 19 D,9 PLANETE ATET TES RSS 0. die Lren de vous Le 7 16,6 Oo MONS RAMOUTS Eee Lie ares ercnene a ranoiet ele ls 2e | 3 50 Échassiers plongeurs rameurs .................. | 4 33,3 Passereaux plongeurs rameurs.:......#...1424. ( 100 Palmipédes nageurs rameurs. ......."..42;..4. 4. 19 9,9 UMACÉS A TAMEUrS EE Eee msn LT E.Ne 15 7/4 ASS ITA REURS ES PE US M EU din 4 100 Palmipèdes, plongeurs rameurs ................. 12 9 sentera la valeur de cette surface dans le groupe considéré. Si j'agis ainsi pour les dix-neuf premières séries dont J'ai donné la liste plus haut et si je condense sur un même croquis les dix-neuf dessins ainsi obtenus, j'ai un graphique sur lequel s'inscriront des lignessuperposées dont les différentes hauteurs, je le répète, au dessus de la ligne des abscisses, donneront un 190 A. MAGNAN classement des Oiseaux, d’après leur surface relative. Cepen- dant, 1l y a lieu de tenir compte d’un élément dans la cons- truction de ces diverses lignes avant de les établir. Dans chaque groupe, le nombre des individus n’est pas évidem- ment le même. Il faut faire équivaloir ces nombres et donner à tous les groupes la même étendue horizontale, ce à quoi on parvient en choisissant pour chacun une valeur d’abseisse fixée d’après le nombre par le tableau ci-dessus (p. 189). Ce graphique, que j'ai fait en ce qui concerne le rapport de la surface alaire à la racine cubique du poids porté au carré et que Je reproduis 1c1, fournit encore le même classement que les moyennes. C'est à peine si quelques groupes paraissent subir un léger déclassement, ce qui est compréhensible, la vision d'ensemble donnée par le procédé des moyennes étant moins précise peut-être, d'autant plus que chaque ligne est établie au moyen de rapports fournis par des individus dont les extrêmes pratiquent souvent un genre de vol faisant pas- sage aux autres modes de locomotion aérienne. On se rend compte toutefois que la plupart des séries sont nettement séparées et que, malgré tout, l’usage de chiffres moyens ne donne pas de résultats factices, puisque les Rapaces voiliers, par exemple, sont bien en haut et les Palmipèdes et les Galli- nacés rameurs en bas de l'échelle. Les légers déclassements que l’on peut constater proviennent aussi de ce que, comme je viens de le dire, dans chaque groupe ilexiste des espèces qui font passage aux autres groupes. C’est ainsi que les Cygnes et les Oies possèdent une surface alaire plus développée que les Canards ; ce fait obligerait presque de les mettre dans une série à part qui ferait transition entre les Anatidés vrais et les Palmipèdes ramo-planeurs, car les Anséridés sont en effet susceptibles de certains planements que n’effectuent jamais les Canards. Cependant, 1l est une caractéristique, examinée en aviation sous le nom de charge, qui représente le nombre de kilo- orammes soulevés par mêtre carré de surface portante et que nos conclusions ne mettent pas en évidence. La charge, rapport d’un poids à une surface, n’est pas un nombre ; elle conserve une dimension linéaire de l'appareil LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 191 ou de l’animal considéré et ne peut, par conséquent, prêter à de légitimes comparaisons qu'entre appareïls ou animaux de même taille. Pour ce qui est des aéroplanes, quand 1ls sont à peu près équivalents comme poids, la comparaison est très intéres- sante à faire. Mais s'il s’agit, sans précautions, de comparer la charge d'un aéroplane à celle d’un Oiseau cent fois plus petit que lui, ou celle d’un Aigle à celle d’un Oiseau-Mouche, on risque de commettre les plus grossières erreurs et, par exemple, d'être amené à conclure, comme on l’a déjà fait, que les plus gros Oiseaux sont les moins bien doués pour le vol, ce qui est manifestement inexact. Cependant, pourlacomparaison avec les aéroplanes, il serait peut-être utile de faire apparaître la valeur des charges. Dans chaque groupe, j'ai fait les moyennes des poids totaux des diverses espèces et les moyennes des charges supportées par mêtre carré. J'ai obtenu les deux premières colonnes du ta- bleau suivant : | Poids | Charge |, FER | els Re ‘eh kr moyens. S S | REC 5 : x | | Gr. Kg | Kg. | par mq |par md.| Palrmipèdes voiliers®:..:20:5.19, 592,7 Jet 001200 | 7 Échassiers ramo-planeurs ....... (2-301,6|:, 5,3 1:101| 105 5,4 Rapaces diurnes voiliers ........ 14 869,5 4,4 4,301 420 4,8 | Échassiers rameurs terrestres 1 978,1 6,9 1764: 1187 8 | Palmipèdes nageurs rameurs ..../1 380 146 19601122 (NF 1 ||Gallinacés rameurs ............. [I 861,2) 41 296| 1,43 1540) Palmipèdes plongeurs rameurs... | 7366 | +427 3:46) |" 4,51 194 | — ramo-planeurs ...... 697,1 5 3,66 141057 De7 |Rapaces nocturnes ramo-planeurs.! 466,4 28 one 47176 4,9 || | — diurnesramo-planeurs...| 423,7| 3,8 6,02. |» 4,81 6,8 || HhColombins/rameurs 5 :.1.:: 1.7. 5263 HO eee 2 1 PROS 10,8 | | Corvidés ramo-planeurs......... |EOre 229 9,38| 2,10 6,7 Échassiers plongeurs rameurs ... | 260 6 TS TN 2 AE 12,8 — rameurs riverains ....| 176,9 l 14,42 | 2,43 DT Passereaux ramo-planeurs ....... | 46,7 PS9 2651113279 6,8 || — plongeurs rameurs ...| 36,4 SIN 7012, 8,12 13,5 _ rameurs à vol soutenu. SR tMe240 097195: 4:26 8,9 — _rameurs à vol peu soutenu. 23,9 4,8 | 106,80 | 4,74 8,9 || (PPassereaux vibrateurs. ..:...... 2,85 1,8 | 895,64 | 9,63 17,3 Les animaux étant rangés par poids moyens décroissants, 192 A. MAGNAN il serait tout naturel, d’après ce que nous avons expliqué, d'attendre aussi un rangement par charge décroissante. Or cette décroissance de charge n’est pas nette. Il y a donc un phénomène que l’artifice mathématique signalé n’arrive pas à masquer ; 1l s’agit alors de le démasquer tout à fait et de le dégager. Comme Je l'ai dit, la considération de la charge est légitime entre animaux de même taille. Or supposons tous nos Oiseaux de même densité, ce qui est assez Juste, et de même forme ou semblables entre eux, ce qui ne l’est pas, et soient les différents poids moyens. Les quotients DK. A RS enr De P3 nous fournissent des nombres K tels que, si l’on multiplie, par exemple, le poids pz par Kz, on doit obtenir p.. De même, avec les hypothèses faites, si l’on multiplie une surface Sx par le coefficient ŸK°, on doit retrouver S,, la même surface dans le premier groupe d'Oiseaux. De même encore, si l’on multiplie une longueur Lx par le coefficient VKz, on doit retrouver L,, la même dimension dans le premier groupe d'Oiseaux. le ; De Cela étant, la charge + est un certain nombre N multiplié S par une dimension linéaire L. En sorte que, d’une façon géné- rale, on devrait avoir, si les Oiseaux étaient semblables entre eux et si la loi de Hartings était juste : = — ni S K2/54 82 SZ Pie KDE Ka, J'ai alors calculé les coefficients K, puis VK, effectué la multiplication de chaque charge par le coefficient correspon- dant et trouvé, enfin, les nombres qui constituent la dernière colonne du tableau précédent, donnant les charges que sup- LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 193 portent les ailes des différents ordres d'Oiseaux, ramenés à la même taille. Ces charges ne sont point égales, il s’en faut. Leur considération permet le classement suivant : Charge Charge . Kg. par Kg. par mètre mètre carré de carré de surface surface alaire. alaire. Rapaces diurnes voiliers. .... 4,8 | Passereaux rameurs à vol sou- Rapaces nocturnes ramo-pla- LD DL MER EEE RE POI 8,9 DÉS or ee PAL RS 4.9 | Échassiers rameurs riverains. . 97 Échassiers ramo-planeurs.... 5,4 | Colombins rameurs......: SE PA LUE Corvidés ramo-planeurs...... 6,7 | Échassiers plongeurs rameurs. 12,8 Rapaces diurnes ramo-planeurs 6,8 | Passereaux plongeurs rameurs. 13,5 Passereaux ramo-planeurs.... 6,8 | Palmipèdes nageurs rameurs... 14.1 Palmipèdes voiliers.......... 7 Gallinacés rameurs.......... 157 —. ramo-planeurs... ... 7,7 | Passereaux vibrateurs........ 1953 Échassiers rameurs terrestres. 8 Palmipèdes plongeurs rameurs. 19,1 Passereaux rameurs à vol peu SOUBQUE. ER here 8,9 Ilest encore identique dans l’ensemble à celui fourni par l’é- tude de la surface alaire relative. Ce sont les voiliers et les ramo-planeurs dont les ailes supportent la plus petite charge. Ce sont les grands rameurs et les vibrateurs dont les ailes portent la plus lourde charge. | En fin il est bon de faire observer que, si les avions actuelle- ment en usage étaient ramenés par un raisonnement analogue à la même taille que précédemment, c’est-à-dire à la dimen- sion d’un Oiseau d’un mêtre d'envergure environ, on s’aper- cevrait que certains groupes d'Oiseaux portent une charge beaucoup plus considérable que les appareils actuels. Ainsi, un appareil de 10 mêtres d'envergure portant 40 kilos au mêtre carré, réduit à un mêtre d'envergure, ne porterait plus que 4 kilos au mètre carré ; de même un Palmipède plongeur rameur de 10 mètres d'envergure soulèverait 191 kilos au mètre carré. Il est possible, d’ailleurs, de comparer de façon plus précise les Oiseaux aux aéroplanes et de mettre encore mieux en évi- dence les diverses valeurs des charges par le procédé que j'ai employé pour les Oiseaux seuls. Pour cela, j'ai calculé les charges, les coefficients K, pu's la Ÿ K de certains monoplans 194 A. MAGNAN exposés ‘au dernier salon de l’Aéronautique et de certains Oiseaux intéressants par leur mode de vol bien caractéris- tique. J'ai ensuite effectué la multiplication de chaque charge réelle par y K et obtenu les charges que supportent les divers appareils et êtres volants ramenés ainsi approximativement à la même taille, Ces nombres ont été consignés dans le tableau suivant : | “hare | | Charge | | Es Dares) (BAS 0 ici RE Fe Ki, | COS UE | | ra | \K | \ Pre | | | la | | Rue | ce a | re | Le | | | | Gr. PORTES | | | Kg. | | 1 | | {| k | Ë | | (|Monoplan. Ernoul ...:.::..... 2 990 000! 46 12). ASIE || Monoplan Hanriot (course) ....| 750 000! 106 | NS. 1,5 15984) | Albatros (Palmipède voilier)... 8 502] 13,6 | 351 7." SOIR | Gypaète (Rapace voilier) ...... | > 385 7,2 | 597 | 8,2 59 l Coq de bruyères (Gallinacé ra-| | | | | RS HTETID) ER nt ne | 1890/17/44 5820 MT GA 2 0IEES || Guillemot (Palmipède rameur) | AN OLO|MRDS AN NO ON AE SE IS S 226 On se rend compte que le Gypaëte qui se sert fréquemment du vent ascendant où du vent horizontal faible pour voler à voile, et que l'Albatros, qui vole contre le vent de façon remar- quable et pendant des heures entières sans donner pour ainsi dire un seul coup d’aile, portent beaucoup plus par mètre carré que le premier monoplan, moins par contre que l'appa- reil de course. Par contre, le Coq de bruyères, qui, à certains moments de son vol, peut être comparé au monoplan Han- riot, pendant les temps de planement précédant l’atterris- sage par exemple, possède des surfaces d’ailes qui supportent des charges plus grandes que cet avion. Le Guillemot, animal plongeur, mais capable d'effectuer des vols d’une certaine distance au-dessus des flots, grâce à des coups d’ailes rapides, se révèle le plus puissant. Muni d’ailes très réduites pour son gros corps, 1l m'est apparu comme le volateur supportant la . PS plus lourde charge parmi les Oiseaux, la charge S étant chez lui de 25K8,4, alors qu'elle n’est en moyenne que de 19k£,1 pour les espèces de son groupe. LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 195 Or, tous les Oiseaux que j'ai examinés, ce ne sont que des avions à vide, alors que J'ai considéré le poids total en ordre de marche des monoplans. Un Oiseau est, en effet, susceptible d'enlever beaucoup plus que son poids, et sa puissance sus- tentatoire est beaucoup plus grande que celle indiquée dans le tableau précédent. CHAPITRE III Le poids des ailes. Le poids des ailes, des bras et des plumes alatres par kilo d'animal. Le rapport des ailes, des bras et des plumes alaires suivant l’étendue des ailes. Ailes lourdes et légères. Pour l'examen de cette question, deux points sont à consi- dérer : c’est, d’une part, le rapport du poids réel des ailes au poids du corps et, d'autre part, lerapport du poids des ailes à la surface alaire, ce qui nous renseignera sur leur légèreté ou sur leur lourdeur. Il y a en effet un gros intérêt à préciser si les ailes sont plus ou moins massives ou légères relativement à l'étendue de leur surface. MAREY (69) s'était rendu compte de l'importance de cette étude au point de vue de la structure sénérale des ailes, bien qu'il ne lait pas tenté. Sur la façon de peser les ailes, il n’y a rien de bien particulier à dire. Il suffit seulement d'opérer avec précision et de cher- cher le poids, aussi exact que possible, des ailes désarticulées de l'épaule. Les pesées des membres supérieurs privés de plumes et celle des rémiges et couvertures sont aussi faciles à réaliser. Ce sont ces divers poids que J'ai rapportés pour chaque espèce au poids du corps et à la surface des ailes. J’ai consigné les chiffres ainsi trouvés dans les grands tableaux ci-joints (pages 198 à 205). Pour présenter un premier aperçu du sujet, je vais d’abord envisager dans chaque groupe caractérisé par un mode de vol différent la moyenne de la quantité relative d’ailes, de membres supérieurs dépourvus de plumes et de plumes elles- mêmes, c’est-à-dire le poids de ces organes par kilo d'animal. Je résumerai les résultats que j’ai obtenus dans le tableau sui- vant, qui donne un classement des groupes d’Oiseaux suivant le poids relatif de leurs ailes. LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 197 REA PAU ie Poids relatif & mpres . éte| pete | des plumes S. l'entières.| déplumés. es alles. Gr. G Gr. Gr. Rapaces diurnes voiliers ........ 48095" 214:5 148 66,5 — nocturnes ramo-planeurs 466,4! 195,4 142,1 599 Échassiers ramo-planeurs ........ 2 301,6| 186,6 429,1 57,5 Rapaces diurnes ramo-planeurs ...| 423,7| 183,7 130,6 53 (PPalmpédes voiliers." 229027417274 12822 49,2 | — ramo-planeurs ......1. 69741°462:5 107,6 54,9 Passereaux ramo-planeurs....... 46,7| 154,3 4131 41,2 Corvidés ramo-planeurs ........ 272 147,1 104,9 RD MOGIoMbINSETAMEUTS.S.07. 0e 326,3| 141,2 107,5 DO | Échassiers rameurs terrestres .../1 578,1| 124,2 90,5 29,7 || Palmipèdes nageurs rameurs.....|1 380 | 117,4 88,5 28,8 | Échassiers rameurs riverains... .. 176,9| 115 8141 33,9 Passereaux rameurs à vol sou- DER AS AS PE a etes 33,1| 109,9 81 28,9 Passereaux rameurs à vol peu sou- EN RS CO RENE ERA 23,91403;2 76,2 927 || Passereaux plongeurs rameurs …. 36,4| 103 81 22 NEGAalnacéS TAMEUTS EC en S01,21m9077 68,3 22,3 Palmipèdes plongeurs rameurs...| 736,5| 87,2 65,9 DS Échassiers plongeurs rameurs ...| 260 797 24,9 21,2 Passereauxivibrateurs: 2.7. 2280) M0 2 47 15 De l’examen de ce tableau, il ressort à première vue, que le poids relatif des ailes varie, en somme, comme la surface alaire. L'identité de cette variation apparaitra de façon plus évidente sinous employons la méthode graphique (fig. 14). A cet effet, représentons sur la ligne des abscisses par des points équidis- tants les dix-neuf premières séries d’Oiseaux rangés par poids décroissant. Portons sur les ordonnées élevées en chacun de ces points les quantités moyennes de surface alaire relative et les poids relatifs des ailes correspondant à chacune de ces séries. En réunissant les points relatifs à chacun des deux rap- ports, on se rend compte que la surface alaire et le poids des ailes varient dans le même sens en passant d’un groupe défini par un mode de vol à un autre groupe défini par un autre mode de vol. I y a pour ainsi dire très peu de divergences à signaler. Ce sont les voiliers et les ramo-planeurs à grande surface alaire dont le poids des ailes par kilo d'animal est le plus élevé. Il est égal au cinquième du poids du corps chez les Rapaces voiliers et les Rapaces nocturnes, au sixième du poids du corps chez les Palmipèdes voiliers. Par contre, Îles 195 À. MAGNAN . : ER NRE Poids SE Sles sos 2 DR Eve gi |sès 220 |É38e [229 ee Mes vi ° |RES [AE du corps. | » 2 |2£% nee a SZ #|25T 2 olCerieee AS IAE A8 |S32 08e le SH GT GI GT Gt Gr. Gr Gr I. RAPACES DIURNES VOILIERS. Gyps TOME) EE RECETTE 7 269 1220 1145 |75 12 2051 453| 752 Gypaïtus barbatus grandis Storr........ 5 385 |237,61152,2| 85,4 |1 71811 100/:618 CathamstasatnaiaBantr) ere ECC 12702 499% 1444" 51 " M" 087105931890% Aoudlarchrisatus (Le) Re AR ES aa 17 219 1155 | 64 |1 50611 065| 441 Hieraëtus fasciatus (Vieill)............. 2 060 198 1146,6| 51,4 |1 281) "9481333 Helotarsus ecaudatus (Daud.)........... 2.095 » 1194 441: | 53° 1431) 008214PS 710 Geranoa tus melanoleucus (Vieill.)....... 2-425,5011892 138, 211150,5 MS 1018 PT|P200 Chirouitusrpallieus (Gmel).2%, CEE 1 655 |241,61176,2| 65,4 968| 706| 262 Buteotbuteo (LAN RER ERP REP EE 10027 176,21126,7| 49,5 712| 408; 304 + IPEGILLS ŒDIVORUS EL) ee ee ie 615 M197;11128;T1549 974| 415] 159 : Pandionthaliatusalt") TR CET. 4 405 1280,51180,9| 99,614 4047401991 L Cureus æruginosus (be ee... 680 1207,31143,5| 63,8 | 622| 431| 191 é icyancus A) EE EC Cr Le 471,90,1214,21139,9| 74,3 507| : 3751482 3 CYRUS En) CRE ere 331 212241590105 4981 %3201"192 1 D yoar eus ele RTL ve 236,501260 |177,5| 82,5 | 474] 323| 151 ë — MAcTUrUS CM El) CCE ee. 386 194,51129,5| 65 531108559156 & Milous mlouSAE ET. CREER 927 235,11156,4| 78,7 751| 468| 283 ; IT. PALMIPÈDES VOILIERS. | DromedenteculanS le Er CCC CE 8 502 462 1129 | 33: |2 2011 7541/2450 4 Hrevoanaaquit le) ee cr re ect 1 620 |204 136 | 65 |1 1021 77915323 | Sr cod (Ibn) RO RE ER EE 2 690 144,91110 | 34,9 |1 57811 198| 380 4 PuhnusdeuhliBoie TE RARE 572 - 1474.31113,6| 57,7 | 762158310499 | Hydrobates" pelagicus (L:)..... 0 17,401150 1108 | 42 260| 187179 À BARS NMOrRINUSEl Re CL EC CCC UC 4 915 205,71143 | 62,7 |1 440|1 001| 439 | III. ÉCHASSIERS RAMO-PLANEURS. Arded veuneren (IN AR MR .:tte 1 408 2940 165,9|"68;1 17916538 | Berettasalba QE) RER EE Cane 1415718 191,21126,2| 65 797105301267 Borcurus Sielartsnls)es "re Re RER x 1 198 142,7| 95,4| 47,3 633| 423] 210 Nyeticorar nyelLCOr GENE | NES. 012 152,31101,5| 50,8 K931.0329)18167 Pinialeatleucor ot REC CE CRE 1 565 180,11132,9| "47,2 14-127. 8311296 Cirontarciconida(lis) Rene de nee 3 438 195 1128,8| 66,2 |1 327| 870] 457 Mécolonnrs conuse (li) ee roc 4 175 4194 11426,9| 67,1 |1 &451| 94915502 Leptoptilus crumeniferus Less. ......... 7 030 215,61156,71 58/9/1833 HMS 532150 Vanellus panelus AU.) PEER Mate 214 1795,31127,9/ 47,4 593| 403| 150 _IV. RAPACES NOCTURNES ÿ RAMO-PLANEURS. BuboWubol{(l\ ste ee ere 1 720 |212,71156,9| 55,8 983| 725] 258 Astoiotus 1) nee te ete Etre ne 247 202 |142 | 60 462| 325| 137 ASiobiarnmmeus PO ee EE 390 11923 4470105275 537| 363| 174 Olus' scoops (li) SPECTRE CES 49,751227,11184,3| 42,8 279\ HAE io ba AL) ENS ERP RER EC TEE. 279 |195,31140,5| 54,8 492| 336| 156 ——_—_—_———— ——_—_—_—_—_—_—_—_—_—_—_—…—…—…—…—…"—"—"—"—"—"—"—"—"—"—"—"—"—"— ——"—"—"—"—"—"—"—"—"—"—"—— LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 199 # 5 se |8e 1.2 18e los l&ks|Tas EN EP EE SElss |£s |£ES |S°S|82s Poids SE |4ns 2 35% 2 28 EH Bas l SE |220|400 Ses | Pr |SS |SSe)sn SEE Sa lTés a = = oO DE te Su AIS [8° [PAS SES See A 2 a | Gr. Gr. Gr. AGT: Gr. Gr. Gr. ÉD RO ua L 7 ue à min eee 2 418 1182 |1145,5| 66,5 | 982] 370| 212 ÉnhPee/raciias (Scop.).. 4.255... 304 = 16150/156,71145,7| 21 550| 406! 144 V. RAPACES DIURNES RAMO-PLANEURS. Pbrnner gentelis, (la)... ....:, 708 |159,11117,7| 41,4 | 853] 631| 222 251 4, COST QUES MONA RINTREREE EE 2242021292 1570010559 1 5721, 421) 151 A Out che 136 |207,3/150 |57,3 | 930] 383| 147 Polyborus ttharus .[Mol.) :.............. 1 209 |185,2/130,2| 55 962, 676! 286 Béomnauneutus L::Q% 2 ue. 245 |165,31113,4| 51,9 | 571]. 392] 179 CDI VITRE DIUS Dre Bone ae a Ne à 172 197,3 1429111582 432| . 290| 142 = noresrunus TUNSt "1. .....:.... 813 |188,11134,9| 53,2 |1 187]. 849| 358 LE HET Te Ce CREER 165 |194,51133,9| 60,6 | 579] 396] 179 — columbartus regulus Pall.......... 145 |164,4/119,4| 45 043] 395] 148 VI. CORVIDÉS RAMO-PLANEURS. FRAIS. COAST 470 |158,9/112,2| 46,7 | 70%! 497) 207 NAT EN À HER ORNE PRE EEE 633 |151,61109 | 42,6 | 726] 522) 204 Trypanocorax frugilegus (L.)........... 470 |170,21123,4| 46,8 | 9575] 416| 159 Colœus monedula spermologus (Vieill.)... 253 |146,21105,5| 40,7 | 555] 400! 155 Pyrrhocorax pyrrhocorax (L.).......... 340, 114501142558 616, 458] 158 MPRuSperneuiust (is). 2% 223 |163,61105,3| 58,3 | 365! 235| 130 Nucifraga caryocatactes (L.)........... 161 |135,4| 98,7] 36,7 | 422| 306! 116 LOC MenrTaius Las Sue her à à 128 |147,31102,3| 45 389| 270| 119 LCR ET DE SARA RENE ENTRE 214 |146,81109,8| 37 491! 367] 12% Gorruluscslandarius (Lr).%e 5.4.1. 160 |130,6| 91,8] 38,8 | 376| 264! 112 PI MON Qo Per ducs à 94% M35:1198,91 36,2 339| 245| 90 Xanthoura yncas (Bodd.).............. 71,301130 | 90 | 40 291| 202| 89 VIT. PASSEREAUX RAMO-PLANEURS. PnculHS canons Li 250. Jeune 104 1195,3/143,7| 51,6 | 560| 414] 146 Pwprunuieus europæus. Ii. :.......... 220475226229 8357| 260! 97 LEE VEN Lie SRE RER { 36,20)137,8| 89,2| 48,6 310! 196! 114 Chelidon rustica (L.)..... CR CO 18,351447,61112,2/ 354 200! 152| 48 Didoqunaten (EST ESS Er 8 14,351125,4| 97,4] 28 195] 152] 43 ÉLPDATTANTUPESETIS ASCOP.).... 1... .. 45,501145 1110 | 35 1821 139| 43 VIII. PALMIPÈDES RAMO-PLANEURS. Phalatrocoraz.carbo (L:.)..’,:%.:.:0.4x... 2 415 |125,1| 93,2| 31,9 |1 332]1 000! 332 Puffinus puffinus (Brünn)............. s420M133%1187;71045,5 789| 520| 269 Larus argentatus Pontopp ............ 1 189 190,41119,4| 71 999! 671| 328 ET TIO Se LRO CR EE 367 193,41125,3| 68,1 616| 399] 217 So iredactlan (li) + .. 1 rate. 488 146,9| 97,5] 49,4 762| 505| 257 Pos irdibundus Li 2, 4e. ilot 261 162,91112 | 50,9 503| 362| 141 DÉrAirando ALEe.E NS EE da à uk cop ee 118 |186,41118,6| 67,8 | 390] 248] 142 ANN. DES SC. NAT. ZOOL., 10e série. v, 14 200 A. MAGNAN + cbr né as |, |$o lunes |éss|eéss SES |ES |SS< Sea ss Solsss aus |" Suis Es Gr |SE) nas |SEs|Èrs as ne lesslces| sos le.slass ARINE [Se lÉde|Sss Ses Gt Gr Gr. Gt GI Gr IX. PASSEREAUX RAMEURS A VOL SOUTENU. Muscicapastriata (Pallas) 4.2... 14,351125,4| 90,5| 34,9 149|/ 108| 41 Ficedula hypoleuca (Pall).............. 12,501110,4| 80 | 30,4 151| 4109! 42 AAIQUAQ I AnPENS ts LR CR ce 28/30/1289 F91/8 1183741 271| 203| 68 PR NUSepratenstrshlue) ere 48: 1419,4| 91,61125,8 | A2LE MIGGIEES RO EN Pb D RTE 20,70/122,6| 93,6| 29 203] 152| 51 Mo culas alba le EN OT RTE 22 138,81103,3| 35,3 2381|.417210859 RETIRE NS ee 16,501121,2| 93,7| 27,5 | 198| 4153| 45 EC UIC RDA SA EE RE ES RENE 16 121,21 ,96,9| 24,3 210| 168| 42 Lonidstercuotton die ee ee ne 50,901114,8| 83,1| 31,7 276| 200! 76 D TS CTUU TOI PR NE OR TE. 26,101116,8| 78,1| 38,7 210011118070 pe I COUUTIORlS EME ER TANRES M EE TE 20106 |M91 NOTES) 57 229) 041570) 800 Luscinia megarhyncha Brehm. ........ 17,10| 99,4! 73,6| 25,8 169142 0)6 Erythacus rubecula (Li)... 195261092,9 14872189 187| 7 445)0800 Phœnicurus phœnicurus (L.)........... 18 MAÉ SRG UE 159124221885 = ochrurus gibraltariensis (Gmel.) 1695112938 )296%1M27ET 1714831268 Praltncolepntbera ls) er REC. 13,051118,7| 82,7| 36 156| 10917 TU DICO) PR cer er 11,451104,8| 73,3] 31,5 156] 109| 47 Phylloscopus bonellir Vieill............. 7,651104,5| 70,5] 34 126 85| 41 Phylloscppuserujus Bethst 1/4 e00 ce 2511140 )78 51 57 124 871538 Onoitssonialus Al) OR ARE Er SE 72. 137,61108,8| 28,8 36117 28615 Montieolrsoluarnusa (Li) RTE ES 62,801105 74,8| 30,2 279| 199) 80 ED ON LE ES PR 47,50) 92,2| 70 | 22,2 | 273] 208/M65 IR UT A EI MERS PR EC en 91,501M98,3 10699128; 346| 246| 100 NATURE NONMNE RL A ES. 76,20| 93,8| 74,8F 19 3171 259366 ECTS CLU OR LS NE RE CP Ne RU 106410641078 )128;8 365| 266| 99 Ets (DLLONLS EDEN ARS AMENER AN eE rt 98 101 81,6| 19,4 4380353189 Le MITUSTOUSEL RC te EU NO nn à 2080 R9%5)70658)1E027 348| 282| 66 — 1 MUACUSAIR RS RER NET Ur 56 10171 R80/3)82184 316| 250| 66 AO LOTOUOILUS EU ER NT RER EE SEE 96,50! 91,7| 66,3| 25,4 398| 288| 110 DLURRUSOUIIOr SNL RTE En IR ee 79,501100,1| 75,9] 24,2 415| 314! 101 DORE rs tre Dee ere ee 47,601122,21100, | 22,2 348| 285| 63 Coccothraustes coccothraustes (L.)........ 42 OM) RSS SITE 3141.23 6 0478 Pyrrhula pyrrhula europæa Vieill....... 21,401109,8| 84,1| 25,7 247| 18958 Serinus canarius serinus (L.).......... 8,351140,11100,5| 39,6 159| 114| 45 Chlontsée Hors aie RE SE eme 23,70|116 88,6| 27,4 261| 208| 53 OU GE AGE IE SAN RE RER CE 2 EMO OI 00 ISA 268| 204! 64 ONU BEL ER ON Pere due 254110445557 8726182720 2351173807 Passer domestiou Al) eee Rene Re. 30 96,6| 64,6] 32 286| 19415995 CONGO IN RER PR ES Rire 45,201103,9| 72,3| 31,6 | 207| 144] 63 Pelronia. pÉTOMAlE ) EER ee -R-tecre 25 9221962130 230: 4551295 CardueliskcardHelIS ALES RENTE 16,651126,1| 90 | 36,1 228| 162| 66 IS DINUS NS DINUS LE RE RER eee 41,801105, [267,71 37,3 1 4821 1471086 Acanthis cannabina lis)..Coene e 45,801117%)286 0/37 492! 141151 S'DinUS Net Della (ln) NOR ECO PERLES 41,951121,3! 95,4] 25,9 | 196/ 162//8% IL prés tes Peer LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX _ PTS M Es A Re Mel ae RS CN EC IH S ee loue dose ts Maauinsoresulus (Li): 0.5 de Ame X. PASSEREAUX RAMEURS A VOL PEU SOUTENU, Cyanecula suesica cyanecula (Wolf.)..... bre ratrrempule () LL nn RS PDP MAL EN Lu Ducs de CDS AUS 2e 10 Mae merece Prunellaemoduliarise. (I)... 20 Hypolars icterina (Nieill.) .:.......,.... Acrocephalus cirpaceus Herm.......... — schænobænus li). 2. 2 LAPTOP Cr PRO RPe RRR Eee RC ET UIEULS RER Pere eee = niriecelelevene — cristatus mitratus Brehm......... — palustris longirostris Kleinsch..... — — communis Kleinsch........ Pethalusteaudatus (Li)... :.:4:....... Pneu (le) Lee ee Dryobates major pinetorum (Brehm.)..... — minor hortorum (Brehm)...... PA TO TAOUID ER. ee Der arbore Certhia brachydactyla Brehm ........... Srtia europæa cœsia Wolf. ............ Hichodromarmurariæ (LL), 4 si... Troglodytes troglodytes (L.)............ XI. PASSEREAUX VIBRATEURS. Baprerasarecimie (Del.)..:.24.:% 2... XII. ÉCHASSIERS RAMEURS TERRESTRES. Dandoe (EN, mA Nr: OR CR Le ns rstae te ee rate lea te Burhinus æœdicnemus (L.).............. Chanadrius apricartus Le. End — RO ELLES ua NU PR rete nr Cine CARE Colapars rusticol® En ie te cie Poids du corps. 8 Gr, 25 23,10 11 10,20 10,90 11,75 8 156 73 15,50 37,30 8,90 21,10 15 10,10 Poids des ailes par kilo d'animal. Gr. 134,4 112,5 74,2 83,1 82,5 105,2 Poids des bras déplumés par kilo d'animal. = EX «© «O D 1 OO © À O SI SI CO O O1 En Où O1 Où ON NI SI 00 C9 1 NI Er 9 N9 O0 © 9 Où © 9 O1 + 0 © D °° 9 C0 O0 «1 Le) > U2 O0 SJ O1 0 00 ©? BB JA 202 A. MAGNAN ee = 2 AO 2È : SE 5 poids | S|Faslace|s°s lus |sRs Su STE) nes Ses |ASe ses 5 TRS) 07 )SSSITÉESIRE | du corps. | 22 [22 |T0S |L2£E BSE [SSE | ShlssT | ose Se lose | FAIRE JA [F8 )S8s 33 | = SÉtAE À Gr. Gr. Gr. Gr. Gr. Gr. XIIT. ÉCHASSIERS RAMEURS RIVERAINS. Numenius arquatus CLR Eee 768 140,6| 96,3] 44,3 983| 804 Hæmatopus ostralegus Li...) 42. 438 146,11109,5| 36,6 |1 028| 771 Charodrins hiaticula Le em Da le, 62,20| 94,8] 69,1} 25,7 3181-2228 Squatarola squatarola (L.)....:........ 216 110,1] 76,1| 34 977| 488 Gallinaso sallinago (ln) Peu UE 95,50| 97,3| 62,8! 34,5 381) 245 Limnocryptes “gallinula {L.)2 ......... 57 112,2] 84,2| 28 309] 269 CONTES ICHAULUS NUL) AT. O8 ALAN" E 83 1127,2196,9/ 30;7 k18|- 314 Propre (lee. Et moe AE 44 82,9] .54,5| 28,4 289] 181 Arénaria enienpres (Er). ei NES 107,80! 90,9! 50 | 40,9 457| 252 Galidris Meurophæa Pal) 2 meer 41,901100,2| 66,8] 33,4 2021154195 Mucheicsoptones ln) CARE CON EE 180 12541:82,2| 4278 494| : 323 Pringa nebularius (Cünine)e: 26m 156 _|118,9| 88,4| 30,5 455| 339 = éryihropuse (Pal) Sen: 4er 133 |116,5| 84,9| 31,6 | 474] 342 ne ROLE US ILE) EE Res RER nn 133 :21106,7/-75,91 "30,8 387| 275 OCTO D NUS AE ER EP REN A ee 72,70|114,8| 81,1| 33,7 9336| 237 NU DOIPUCLS CU) PRE TRE. DRE 48,50| 87,6| 62,6| 25 286| 205 Etrmposaslapponica (l)41. 260 0e A0: 197 140,103 1137 528| 389 Re RATIO SO LÉ) ea One re 228 |132,8| 96,9! 35,9 07911220 Recurvirostra avocetta L............... 295 141 100,3! 40,7 606|. 431 XIV. COLOMBINS RAMEURS. Columbatpolumbhus 1 EU. ea 495 141,4/107 | 34,4 877| 662 noie er. tés. 306 |144,71141,7| 33 828| 635 IRL CUT LE CORRE OUR ER TE PE 178 137,61103,9| 33,7 651] 492 XV. GALLINACÉS RAMEURS. : TELrAO) UrO GAS Eee CE 3 361 101 78 |23 |2 365]1 828 7 CR UTOUGUIUS LENOIR, PÉNS EE AETe 1 890 108,9] 83,4] 25,5 |1 9001 455 Eyrubns terne (I) ERREUR 1 030 102,4| 79,6| 22,8 |1 085| 844 A RUGLT LE ee) de nee RS et is 940: M03/7| 755276210459) 0887 Tétraomediuse Messe VU PEN NL 1-1935 108,9) 81,527 4182700988 Lagopus mutus (Martin.).............. 462,50| 90,8] 62 | 28,8 860! 588 A PU CODUS AIÉNR RENE USE Res 620 992,#1"70,3/22;1 906! 690 ne AL SCO ICUS ALAN ET RSS LE 624 89,7| 67,3| 22,4 939| 704 DetnaSiesebonasiamli ln. te ue 278 77,514 56,61"20:9 555| 406 COCO SNA PE NE ee MAO RTS 490 87,1| 66,1| 21 816| 619 mo msazatrilis Meet Molt 5... 4, 606,50! 79,4| 62,6| 16,8 |1 012| 798 ÉerORLépenie Er) RARE ei 387 78,5| 60,7| 17,8 698| 540 CournisicolurnrrAl Reese Er 39,20|8913)N661m25S Lk41| 319 Colinus pectoralis Gould .......:..... 131,50! 75,2] 57 | 18,2 | 50%| 382 Rhynchotus rufescens (Temm.)......... 821,70] 75 955! 755 XVI. PALMIPÈDES NAGEURS RAMEURS. Gysnus Cys nus ILE) ER Te MERS 5 925 lEAnsemdbalhs Late LR Ne 3 110 165 1124 | 41 2 65#)1 944 136,61102,8| 33,8 |1 584/1 193 LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 205 = Oo A n'© À TES Poids | SE | ra IT S / : S par mq. de par mq. de surface surface alaire. alaire. Gr. Gr. Rapaces nocturnes ramo-pla- Passereaux ramo-planeurs... 826 DÉS PRE tbe sat 691 | Échassiers rameurs riverains. 899 Échassiers ramo-planeurs... 709 | Rapaces diurnes ramo-pla- Passereaux rameurs à vol peu DOUTE AR RE RARE TE 890 SOU DEIMUBSE ESS cernes 720 | Palmipèdes voiliers. ........ 916 Corvidés ramo-planeurs..... 730 | Gallinacés rameurs......... 1 120 Passereaux vibrateurs...... 731 | Passereaux plongeurs ra- Passereaux rameurs à vol DNEURS EL Ale ren EU re nm 112% SOULELURE ER RE Ce re 741 | Colombins rameurs........ 1 180 Rapaces diurnes voiliers.... 745 | Palmipèdes plongeurs ra- Échassiers plongeurs rameurs. 755 MÉUPSRRS Sen rase vu ue Ras Échassiers rameurs terrestres. 795 | Palmipèdes nageurs rameurs. 1 235 Palmipèdes ramo-planeurs.. 814 Ce classement est voisin de celui que nous a donné le poids de l'aile complète comparée à la surface alaire. Toutefois, il y a quelques décallages qui méritent d’être signalés. Si les Rapaces nocturnes ont encore un poids de membres supé- rieurs privés de plumes, faible, les Rapaces voiliers se rap- prochent davantage de ces derniers et des Échassiers ramo- planeurs par la légèreté de leurs bras. Les différences que l’on constate en ce qui concerne les poids de membres déplumés par mêtre carré de surface alaire; sont encore aussi grandes. Les vrais rameurs possèdent en effet des rapports au moins une fois et demie plus élevés que les autres. 208 A. MAGNAN Voyons maintenant ce qui donne le rapport du poids des plumes alaires à la surface des ailes. Poids des Poids des plumes plumes alaires. alaires. 3 3 K es K dE S 5 par mq. de par mq. de surface surface alaire. alaire. Gr. Gr. Passereaux rameurs à vol peu Palmipèdes voiliers........... 307 SOUCI APE Re ie 232 | Echassiers ramo-planeurs..... 318 Passereaux rameurs à vol sou- — rameurs riverains.... 320 CÉDU TR EM sm Rte +. 259 | Rapaces diurnes voiliers....... 339 Échassiers rameurs terrestres. 277 | Gallinacés rameurs.........…. 357 Rapaces nocturnes ramo-pla- Rapaces diurnes ramo-planeurs. 360 DOUTE Re ne rad orale 283 | Passereaux vibrateurs........ 366 Échassiers plongeurs rameurs.. 288 | Palmipèdes ramo-planeurs.... 369 Corvidés ramo-planeurs....... 289 | Colombins rameurs........... 375 Passereaux plongeurs rameurs.. 305 | Palmipèdes nageurs rameurs... 407 Passereaux ramo-planeurs.... 306 — plongeurs rameurs.... 407 Les déclassements sont 1c1 plus importants. Les Passereaux rameurs à vol soutenu viennent se placer avant les Rapaces nocturnes, en même temps que les Passereaux plongeurs sont descendus dans l'échelle. Cela signifie que les plumes de leurs ailes sont particulièrement légères. Par contre, les Rapaces diurnes voiliers, les Échassiers ramo-planeurs sont remontés dans la même échelle. Leurs plumes alaires sont donc plus lourdes proportionnellement que leurs bras. Seuls les Gallinacés, les Colombins et les Palmipèdes rameurs se montrent toujours en haut de la liste avec les organes alaires les plus lourds. CHAPITRE IV La longueur du corps. — Les dimensions de l'aile. La longueur relative du corps chez les Oiseaux. La longueur relative du tronc. Le rapport de la distance qui sépare l'articulation de l’épaule de celle de la hanche à la racine cubique du poids. L’envergure relative. Ses variations suivant les modes de vol. La largeur de l'aile. L’acuité des ailes. Ses rapports avec les qualités du vol et le milieu. Une des dimensions de lOiseau m'a semblé importante à étudier : c’est la longueur du corps, car elle correspond à la longueur du fuselage de l’avion. Elle ne paraît pas pourtant avoir intéressé du tout les biologistes. J’ai mesuré cette lon- eueur en centimètres du bout du bec à l'extrémité de la queue, en plaçant l’Oiseau le cou allongé, dans la position du vol. J'ai divisé cette dimension qui, par elle-même, n'a aucune valeur, étant données les variations extrêmes de taille quelon constate chez les Oiseaux, par la racine cubique du poids. P étant exprimé en grammes, afin d’avoir des rapports homo- gènes et comparables. J’ai trouvé que, proportionnellement, les longueurs du corps ne varient pas de façon considérable chez les Oiseaux, et que celles-ci étaient liées à l'importance du développement du cou et de la queue. Dans les groupes où ces organes sont tous deux réduits, le fuselage de l'animal est Je plus court ; il est plus grand de 1 à 2 cinquièmes lorsque l’un ou l’autre de ces organes se révèle beaucoup plus allongé qu’à l'ordinaire. Tel est le cas, par exemple, pour les Échassiers ramo-planeurs, comme les Hérons, qui sont munis d’un grand cou, ou pour les Passereaux ramo-planeurs, comme les Mar- tinets, qui possèdent une longue queue. C'est ce que démontre très clairement le tableau suivant, dans lequel j'ai consigné les longueurs relatives du corps en même temps que les rapports de la longueur du tronc à la racine cubique du poids et ceux de la longueur G. C. qui sépare les articulations de l’épaule de celle de la hanche, à la racine cubique du poids. 210 A. MAGNAN Poids | 52£ | 222 | swla | corps SP NOESIS = T = T ain | 3 | Gr. | ll Échassiers ramo- DIATEUTSEE EE. iron 2 301,6 JA 2 1,20 || Passereaux ramo-planeurs ............ 46,7 6,3 1,79 1,03 | Palmipèdes TANO=PlANEUTS 2... 697,1 6,3 1,95 1,11 | TN QETE AE dent dune 2 552,7 | 6,1 245 | 1,08 || Corvidés ramo-plañeurs................ DTA 6,1 1575 il || Rapaces diurnes voiliérs .............. 1 869,5 6, 1,89 1,08 H'PASSerEAUX VIDAL EUTS ut 2,85| 6 1,81 1 | — rameurs à vol peu soutenu... 23,9 029 1,85 1,06 | — rameurs à vol soutenu ..... 391 2,8 1,84 1,07 || Échassiers rameurs riverains .......... 176,9 5,8 1,89 410 | Passereaux plongeurs rameurs ......... 36,4 DA 1.87 1,10 | Rapaces diurnes ramo-planeurs ........ 423,7 5,6 1,96 4113 || Palmipèdes hATEUTS rATleUrs Eee 1 380 5,9 2,09 1,08 || Échassiers plongeurs TANEUTS 4... Cere 260 9,4 2,20 1,20 || Palmipèdes plongeurs rameurs ......... 736,5 He 2,50 19278 |Rapaces nocturnes ramo-planeurs ...... 466,41 5,2 1975 1515 NColombinseramenrs es re Re cue 1620 5,2 1.87 0,96 || Échassiers rameurs terrestres .......... 125784 54 1,96 1 AGallinaces rameurss Me ER ARE 861,2 4,9 1,85 1,06 Le tableau précédent, s'il révèle la variation de la longueur relative du corps comme je l'ai mdiqué, nous montre par contre que le tronc est sensiblement égal proportionnelle- ment dans tous les groupes, ainsi que la distance G. GC. qui sépare les cavités cotyloïde et glénoïde, sauf chez les Oiseaux aquatiques, où la longueur du tronc a été accrue par l’action tourbillonnaire de l’eau. Cette dernière mesure a son intérêt, comme on pourra le voir plus loin, étant donnée sa fixité rela- tive chez les Oiseaux. Les dimensions propres de l’aile, longueur et largeur, n’ont que fort peu retenu l'attention Fe . seule l’envergure, qui est la distance séparant les deux extrémités des ailes, lorsque celles-ci sont étendues au maximum, a été étudiée par quelques auteurs. BorELLI (1/2) a montré que les ailes n’ont pas la même lon- gueur chez les Oiseaux ; très faibles chez l’Autruche, elles sont plus développées chez les Gallinacés, plus encore chez les Pigeons ; elles prennent leur plus grande longueur chez les Aigles, les Cygnes, les Hirondelles, pouvant, toutes plumes Rapport de l'envergure à la largeur de l'aile. ) : c 3 LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 211 Poids = = e en £ as = 2= £ : Ê Re | =) à LE = du corps. | © © | = = | à = = ee à Ezls" SNS lenE Sa15 [ES * =) jan rs Gr È «* I. RAPACES DIURNES VOILIERS. es uieuse (Habl}, AnL ur. in 200 5,00152182.921-2 12110535 || Gypa'tus barbatus grandis Storr. .......... > 389 6,1 | 14,4) 2,84] 2,25] 0,36 DiCo/harista. atrata (Bartr.):.....1..:........ 1 702 001128 10:99)2 38/00/25 M tauilo chrysatus (L.)....:...........,.... one 6,1 | 13,7] 2,28| 2,45| 0,40 Mi ieratus fasciatus (Vieïll.)..............:.. 2 060 5,1.1012,21.2,38| 220) 0:42 Helotarsus ecaudatus (Daud.).............. 2 095 4,5 | 12 | 2,65] 2,20] 0,48 “|| Geranoa tus melanoleucus (Vieill.)........... 22500510 A 322:92.285| 0,40 MD rrcatus tpallicus. (Gimel .):.:.....1..2..... 1 655 5,91/215,31 2,58| 2,46| 0,41 M nome) MA. sn en His ronatorere 1: 027 5,5:149511/9:95102;591:0,46 ML érms apivorus (li). :.:.1..:1..%,.00.2 615 6,3 | 14,1] 2,22] 2,64| 0,41 io RE haie us la) ee Fiona 1 105 6 15,2182:5%|.2,27110,87 ous ærhainosusa(ls.).. 2... 2... 680 6,1 | 15,3] 2,47] 2,67| 0,43 2 GNOME MR EPEN RR RE RTRE 471,950! 6,8 | 145 | 2,18| 2,80] 0,40 ER SN ORR ESS ne née e 22 331 6:81115,11-22712 76) 0:41 ZX DR RAT OUS CSRPRRERPRERETRS 236:50117,101 128162 28112,7111:0,38 Ô a riderurus |[CGuiel.75-4.+54 02 ir ar 386 691620931182 /#8 100,37 PM UIAUS ARR) RTS Ne Le Le ee ae dau 6,92467123902,61|:0,37 II. PALMIPÈDES VOILIERS. DORE E EC LILIONLS ee eur ie Sa ere ee bleue ee 8 502 6 1671222709) M012 |NO0;TS RE TIME) es tee à den diet 1 620 2,40921%2:281/1,95|"0,26 DAS nr (IL )L Re en A LVL | 2 690 662121852172 145017 US AURIDAB OR... En 2 prete nes es RUE 572 5,9 | 14,6| 2,46| 1,56| 0,26 ÉvArobates pelagicus (Li)... ::..,..4. 1740 15:94 426 2229) "1-92). 0,36 RTS LE eut o à at douanes ace de 1 915 5,8 | 13,91 2,36| 1,84] 0,31 IIT. ÉGHASSIERS RAMO-PLANEURS. STONE TT VS DORA PRE PRE 1 408 8,5 | 15,4| 1,80| 2,44| 0,28 Der CIE) RE Re 1 17 8,3 | 13,7| 1,63| 2,32] 0,27 ÉD ASS teens Li) nr AR on 1198 DAN25 41761228 )N0 31 Dora nychicarar (l.}j.: :. 2.0 .:........ 512 7,4 | 13,1] 1,82! 2,33} 0,32 miftaleatleucorodin Lr:4..:.:..........:22. 1565 6,21014:8| 1:76141,93100,28 M one oxconra |)... 45... 3 438 6,8 | 143,1| 1,90| 2,05| 0,28 ME ulonnis erus (Li)... ..,,-...,.. 4. k 175 6,9:1.43,1| 1,88/2 0,28 || Leptoptilus crumeniferus Less .............. 7 030 JO PATATE 2 2,38| 0,32 rats ranelus (le). 22.4. en, 211 5,5 | 12,6| 2,26| 2,06| 0,37 || IV. RAPACES NOCTURNES RAMO-PLANEURS. LUN TR. ur. 1 720 5,3 | 13,7| 2,57| 2,54| 0,47 D Ra runs 247 |56|15 | 2,66| 2,47| 0,44 De — MATTER ME OIL SUR ER LES 65 390 5,3 | 14,7| 2,77| 2,30] 0,43 A Re RS ET ie ne Da 49,75| 5,4 | 14,2] 2,60] 2,75| 0,50 LAON ES PERRET RRERES Pr 279 5,2 | 14,9] 2,85| 2,55] 0,48 CROIRE ONE 1.0 8 1 Mann see à de cle à 418 5,4 | 12,7| 2,31| 2,67| 0,48 Bitene-noctua (Deop-}. +... 402.2... 161,50! 4,5 | 10,8] 2,41| 2,18] 0,48 | | | en = D pr] D e > ee ON OU ON _ D © & Qt D D D Or Ut Où En x D & Le H CO SJ <] > Es D © = DH O1 O1 CO Or Où Oo SI O1 OU Où Où t « à à 1» OJIDeDe=rk ss 21 A. MAGNAN She Se n œ = = ee] STE l an Poids £ se A2 en SAT ds los © 812 < 28/00 dueorps le Anal SOI MEME nine 2Px el là rlas RME SE LE |é Gr. V. RAPACES DIURNES RAMO-PLANEURS. Hccipier gentils NE ER Re Ne 708 0,911 41,9 141009107228 Accipuer SSL) AIO RE RL EE NAS LUEUR 291 6,801142/%| 19018245 ND LUCE EUR DD TE A SE PARA 136 6,11 42414159512979 Polybonusttharus RIMOl) er. ee 1#209 552 1127112,#7182%90 PGlCOMIRnUNCUIUS A OCT AR ER Dee 245 5,7 1144:81/2,06 127 LDLC LUS RIRES - RE EE Re 159 6214352 181207 PE DCTONTINUS URSS T2 2e mme 813 4,9244,412,901 "1072 tt SUDIOLIEO Aus ee MNT TE ee NE 165 5 13,8| 2,43| 1,87 — columbarius regulus Pall. ........... 145 5,94 445912) 07 TR0E VI. CORVIDÉS RAMO-PLANEURS. PORDHS COTON CRIE RE CA DE TECRE 470 DORE )MOOTI2 RS PR ICOM IL Mie res RU le CS SELS ER 633 544181596189 ITypanocoraronbetleeus tr). RE ee 47 6,321812/91M10981#27858 Colœus monedula spermologus (Vieïll.)....... 253 56.111422? 2-24: Purrhocoratepyrrhocoras (Li). Re ect 390 5,6-| 29,2), 041R92Sr Graculns eoraeuius LE) ES EL. e eohaEcEe 293 6,8 | 12,9] 1,89) 2,78 INuetrasatcaryocniactes (Le Cr e 161 6,3 J 440014705259 CORCC US STATUS NES, NRA SE TRES 128 5,901042 2120918924 MALTA) DAC ANT DIE SE AR CEE AIRE ES PNR 214 7,82109/9 1012615239 Garriluseslandarius il.) 6 Sr Re 160 682 M0 6 012278 DD DOLE DORSALE LIEN PE re 91 5,7 | 10,6| 1,84| 2,60 Kanihouraïnons (Bodde) 692.6. Hiva 74790] 910105210255 VII. PASSEREAUX RAMO-PLANEURS. OULCULTSECANORUS IEEE RL EC EE ER EE 104 74: 42/2) 107190? CEprLMUlEUSHeUrD peus diese: Er te 92 6 12,6| 2,09] 2,04 A DUSAUDUS (ID) ERP EN 3620 5,71 49/7102/22 21266 ChelidonS PUS ca ER ER ME Te 1990) M2 SP 62122200 TROT TE Al Da DSP AT EE OL 14,35| 6 12%101609)1807 FÉLDATLA TU PESTIS ABCOPDA) 0e OL Re 15,501 580012 ;6122789002208 VIII. PALMIPÈDES RAMO-PLANEURS. Rhalacnororaracnroo le) ee NA 24115 7.811182) 00)MA07 Pnunus puonus (Brun) 6e LEE Ne RE TE 342 5,41 41,/0/2,291 21528 Lars argentatus CPORTOPP..4. eut LU ce 1199 9,6.11413,912;39/1,80 CLIS Eee ee Eee AP RO AE DE en Ve 367 D 015411102041 68 1 RISSO riad actyla Al) Sel orese ee 488 D150 1434102722 6 Darus nine ae 261 6,3 | 15,2| 2,40! 2,06 NET AUTUNAD Der Men RE ee Mn 118 T'OUMG O2 AA IX. PASSEREAUX RAMEURS A VOL SOUTENU. Muscicapassiriatan|(PBalas:) He PORT 14/35 M6 2 MA) 0286 1,7%9112,28 Fricedulathypoleuca Palas) FERRER 12,50| 6 10,5 de l’aile à la longueur réelle du Corps. | Rapport de la largeur SOS OO O2 2 C2 OO CO He He CO O9 . + & OO © 0 Cr LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX AN ls SX |E : Ë à MEME IES + Poids a Le ÉÉE € 5e e8|e/°58125 9 à aucoms. | 8 2 |S+ [85228 |2el8E ane | |sv EU Gr. PTATOMONCENS LS LE ERA AN NC Re 28,30| 5,6 | 10,4| 1,84! 2,26| 0,39| 4,6 ÉnPPUSPnrarens ts lue) Eh TT ee 18 6 9,91 1,64| 2,25| 0,37| 4,4 = 2 0 OMS el ES RER RES 20,70| 6,3 | 10,4| 1,695| 2,27| 0,36| 4,9 RCA RECRÉER EE ER 22 6,8 | 10,1| 1,48] 2,03| 0,29| 4,9 _ HUARE. IRON RE ES NET RS NENRES LT 16,50! 6,7 9,8| 1,47] 2,08| 0,31| 4,7 C1 LUNS HALLE Eee eee ve 16 1911044281 2:09 1027.47 ATEN PQÉRSSPERE OR TR OEE 50,90! 6,8 9,6| 1,40] 2,24| 0,32! 4,3 = HART COPA ETNRRRRT TORRES ES 26,10| 6,5 | 10,6| 1,63| 2,21] 0,34| 4,8 CO UT LOT RM LA va Re L 20,95 157 9,1| 1,59! 2,01! 0,35| 4,5 Luscinia megarhyncha Brehm............... 17540106,31#:9,914:5612,2900,35)r4;3 JET ET SN CAT NUE SO RENEE 477515 600085740562 1111037741 Phenicurus phænicurus (li)... 13 6,4 | 10,9] 1,71] 2,46| 0,38| k,4 — ochrurus gilbraltariensis (Gm.).... 16,95! 6,2 | 10,5] 1,67| 2,53| 0,40! &,1 mtneniarnubelra- ll) Eee dar Teese 13,05| 5,6 | 10 -| 1,76] 2,22] 0,39] 4,5 — DCR UUTARN ES RSR RE ERP RARE 11,45! 5,8 | 9,6| 1,63| 2,26| 0,38| 4,2 Phyllostopus \borellit Nieill..:..:......:2... 7,65] 6,3 | 9,71 1,52] 2,23] 0,34| 4,3 nus Bechsl ne: nd ci Lee 525| 6,5 | 10° | 1,52| 2,25| 0,32| 4,2 TD RE QU NP ARR ARRETE 72 6,1 | 11,3] 1,85| 2,13| 0,33] 5,3 Monmeolisoitarius (Li). 7 En. 62,80! 6 9,7| 1,59] 2,09] 0,34! 4,6 LL RENE NES MORE 47,50! 5,5 | 9,8|1,77| 2,01! 0,36| 4,8 DTA S MINEURS EE AR De den US dans Mia 91,90! 6 9 |1,49| 2,08| 0,34! 4,3 = RON NT SNS NUE 76,201M6:2 8,91 1,47| 2,03| 0,33| 4,3 Æ VOS ID PRE PE EE 106 591008) 57182 0,33| 4,6 IR SA Ds re D LE ame cale 98 5,9 | 9,3] 4,58| 1,95] 0,33| &,7 = OLA AIO PÉPOR EE NRRARERERREETER 70,30] 5,3 | 8,9| 1,66] 1,77| 0,33| 4,9 RE EE TU ne ares ates 56 6,1 9,71 1,57| 2,01| 0,32] 4,8 D SE RE RE RE Se eue tee 96,90! 6,1 9,3| 1,87| 1,87| 0,30! 5 CS 00 re PR CDD ORE CLPR ERE 29:50["5,2 1 °9%4//1,7201,7#00;38125;2 POLAR CUT OITOB ITU AL eau Re over gum velo oi ee ate ee 47,60| 4,9 | 8,8] 1,79] 1,96| 0,39} 4,5 Coccothraustes coccothraustes (L.)............ 42 5,411 9,21.4,77|.1,871:086 18,9 Pyrrhula pyrrhula europæa Vieillot.......... 24,40" 5,8 | 19,21 4,58] 2527) 0,39 &,1 Dértiusscorarius.serinus, (Dr)... 2.....,.2.:. 8,35! 5,7 | 40,9] 1,91] 2,47] 0,43|) 4,4 AGEN Y Oo ES e(t DE OI RER RR + 28,70| 5,2 | 9,4| 4,80) 4,95] 0,37} 4,8 RO Rle PSN Es di nu eue Mer ave « 24,15! 6,1 | 10,3| 1,68] 2,35| 0,38] &,4 TON AN FOPROPPRNEREEEER E 25,10| 5,5 | 9,6] 1,73| 2,06| 0,36| 4,6 PES DOUTE PONS RON SEE 30 5,2 | 8,1|1,55| 1,87| 0,35] &,3 RL A De) Ad nee 19 cite dése ue otre 15,20] 5,5 | 8,8| 1,58| 2,02] 0,36| 4,3 PT bepDeronmen ll ne ne Lio oh à 25 5,2 | 9,71 1,85] 1,89] 0,35| 5,2 ardnelisdeardueluer (li). Ness ta 46,65| 5,6 | 9,71 1,73| 2,11| 0,37] 4,5 LETSNS IRON EP ORRREORNRRNERT Er ERREUR 44,80] 5,2 | 9,41 1,79] 1,98] 0,37| 4,7 Mcantlisdcannabinau(l) her. nan: 15,80! 5,8 | 9,9] 1,74] 2,08] 0,36| 4,7 éprnns cuninelee (Line crus due PRES 11,95] 5,6 | 10,7] 1,89] 2,23| 0,39] 4,8 Pmnüeriedeurimelleli. tt 5 RATS 25 6,1| 9,61 1,56| 2,19] 0,35| 4,4 SE. O0 RE CPR OUR AM SPP TER TT 23,10| 5,7 | 8,7| 1,51] 2,19] 0,38| 3,9 er Oo trur 0 PSRAFCROPNETR SRE CEE 38 5,3 | 8,5| 1,59] 1,87| 0,34! 4,5 = DOME RSR RS CARRE, LL re 21,40! 5,9 9,81 1,57] 2,31| 0,39] & LA CT UE FEAR PRE RS 20 5,8 | 9,41 1,56] 2,35] 0,40| 4 Merainneeulus (EAN. Li here dt das. 3,80| 5,8 | 9,2] 1,59] 2,43] 0,41| 3,8 214 A. MAGNAN Se IÉ |É |S JS | sms .|[Sss|s--[s2el es Poids = S|£lm|£58|l4s|489|528 Sa|ne ls re | du corps. = 8 = = ue 2 = ce = ëD HÉMÉLERES IE Age le "|as 27 |2< Ave de |ée SNS Gr. IX. PASSEREAUX RAMEURS A VOL PEU SOUTENU. || Cyanecula suesica cyanecula (Wolf.) ........ 14,30! 5,8 | 8,8| 1,50| 2,06| 0,35] 3,8 SIA Arc DUR IN A ER MR RONA 16,25| 6,4 | 9,4! 1,46] 2,09] 0,32! 4,4 DHLOULS SUIDDIE DR TAPER 2er Me Ne ee cie 15,80! 5,6 | 9,4! 1,66| 2,08| 0,36| 4,5 en COLMQUNIS IAE EC EE PET 18,69| 5,7 8,9| 1,48| 1,88] 0,32| 4,911 RrunellaNmoduiarrse (lue). mere mu ous 18 DA 8,4| 1,47| 2,06| 0,36| 4 ES Hoypolmsucterina(Nienl 2 rec. er 10,65! 6,9 | 9,3] 1,51! 2,18] 0,35). 4,241 AcrocéphaluSwerrpaceus Herm....".:..1..... 12,80| 6,4 8,7| 1,39] 1,97! 0,30| 4,6 — SCREROVENUSA (LL) EC ES SR Re 10,40| 6,2 | 8,8| 1,41| 1,78| 0,28| 4,9 US RNLTOT LIENS SR SU RER ee Ca 24,451 ,5,4018;4114,5061°2 05 08810 Nc ruleus las be de nues rec LE 41 5,7 | 9,6| 1,69) 2,34| 0,40| 4,1 D CTISIULUS INIUTALUS PLENM 10,20! 5,6 | 9,3| 1,65| 2,43| 0,40| # — palustris longirostris Kleinsch ........ 10,90| 5,4 | 9° | 4,66192,391 10/2283 — palustris communis Kleinsch ......... 41,75| 5,8 | 9,2] 1,57/°2,46| 0,42/°3,710S 2Hretthalus caudatuss (li) AR RE Re 8 7,4 | 9,3] 1,25| 2,40) 0,32| 3,8 || CÉCIRUSNE URLS LE) CHERE TE Ne 156 6 9,6| 1,60! 2,19| 0,36| 4,4|[" Dryobates major pinetorum (Brehm)......... 73 5,7.| 10,1104,76/ 2 0T208 5105 $ — minor hortorum (Brehm)........... 15,50! 5,6 | 10,8] 1,97] 2,47| 0,43| 4,3 | [M JU LORQ NULLE ILES De SO SRE 2 37,30] 5,7 | 8,8| 1,53| 1,82|/ 0,31P/ 42081 ICerthia brachydactyla Brehm:......:.:...2. 8,50! 6,3 | 9,8] 1,53| 2,50] 0,39) 3,911 Site Europæa cæsia Nolt.: 0000 21,10! 5,3 | 9,9| 1,85] 2,31| 0,43| 4,241 | Tichodroma muraria (RES) Ne RE ET 45 6,9 | 12,2] 1,75] 3,21| 0,45] 3,8 1 Trogiodytes troglodytes -(L:):.:...:..7... 40,10| 4,7 | -7,8| 1,64] 1,89/10,39M4%7T 1 XI. PASSEREAUX VIBRATEURS. PuplhertsatemmtianDel) ei... 188 2,85| 6 9,21 1,53] 4,321 0,221 26,918 XII. ÉCHASSIERS RAMEURS TERRESTRES. F OS) tard A M RME ARR PS, CRT OT re 8 950 5 |140 |1,95| 1,54| 0,30! 6,4|[ ET ETOILES ANIME ete HE ie 830 4,9 | 9,2] 1,88| 1,56| 0,31| 5:91 Burhainas)ædicnemus (lit) een er 522 5,4 | 10,4| 1,90] 1,37| 0,26| 7 : Charadrius apricarvs el 8 LR 178 4,9 | 10,%| 2,10! 1,33] 0,26| 38 — LOT NE LIUS EL SSL RE ER. RS 90 5,2 | 40,4] 1,98] 4,381 0,261279 CRE CRE TRUE NS RS ee D Teresa EX 155 5,4 | 8,9|1,64| 1,67| 0,30| 5,3 DUO TUSTiCO LL Le ne NU de Se Re 22 5,4 |. 9,7| 1,79] 1,82! 0,33| 5,3 ; XIII. ÉGHASSIERS RAMEURS RIVERAINS. Numencus arquorus ME}. Se rs. LE Fes 768 6 -|°11,4| 1,88| 1/47 024027 Hæmatopus ostralegus 15... me. 0h 438 5,4 | 10,6| 1,94| 1,38] 0,25] 7,7 Chanatrius hiatiemla RER mit ar. 62,20! 5,1 | 10,3! 2,02| 1,43| 0,28| 7,2 | Squatarota:squatarola li), ep AE 14 à 216 5 10,9] 2,45] 1,31| 0,25| 8,3 Gallinäsosallinagobr)# 040 CRE Li 95,50| 6,3 | 9,8| 1,84| 1,53] 0,28| 6 Lrimnocrypies sallinula NI) ER se 27 5,4 | 10,2] 1,80] 1,41! 0,25| 6,4 Conutus canains {li} esse OP PNR MEL 88 5:8 | 141:3| 4,91/-1,571"0,27 082 Erolie alpinaiLE) Tee Dre Re Ro MEN 2 A 5,5 | 10,2| 1,80] 1,41| 0,25| 7,2 Arenarie Mnlerpres Le) ES LI TERRE 107,80! 5 10 | 1,96! 1,36| 0,26| 7,3 LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 215 | Gulamstleuconhæn Pal.) 14,5%, 44. une ES APE RLEUE.) ER D en ni dut Hinedenebulirius (Günn:).. ..2.:.:..4, CON RPODUSe[Pall.)e 6.6 ee cree ce à SR En) EE HT D maris. TL ADI OS CR RP RE PER 0 NEA TONER SRRESSRERRRE RE e Pubpenlappontiea (Eli. eu NS suc, = LRO EN AUS RSR RE || Recurvirostra avocetta Li. ....... ETS ES XIV. COLOMBINS RAMEURS. CO TPTOMEDAIUTAOUS A Le émises an Tera A I RU DU EL EL units nuire rene ERP ARS AN EX unes. La XV. GALLINACÉS RAMEURS. Téraanironalas Ses. in sense = Or CA Tel PARENT RER RER EE RES LRO D RUE QE RE ORAN ES CD ER En Te nd A ile à Ares MeV EL M Re den Davopuspinuitus|Martin:): 2... 41.00. D TT ODA) conan te Ne RE SCO CUS RTE NE 72 MN os een ee ac à REUNION PE BR EN UT ERP PRE re | nRsrrainiis Meet Molina LANGAGE TABLE AUTE RES RNSCEE R RIRE Ee DDLRALENCOL URL) ANR re metier en oies à à Colnusepectonalis GOuld....::.41:.....10. Rhynchotus rufescens (Temm.)............. XVI. PALMIPÈDES NAGEURS RAMEURS. SEE EMA UE PRO OPERA IEC LT OM LE 6 A RÉPARER CO MUR SE AE PE AIR CT CRE TA IDUTONS COPINE TEEN LL RE An bel nic ln ALORS Pt ee de le NPODSS (BeCRSL} SLA dents POS PAU RUN CRUS AE. dE Le uit sue Spatula clypeata (L.)......... RS VMS LS AMEN TEL DE 2e PR ess dits tt rerete à Durée DenelOper (ue) ane ELA ET ÉrerqQuEduIdrereccu ALT) 2er nn oe à | Poids du corps. ANN. DES SC. NAT. ZOOL, 10° série. 361 890 030 940 193 462,50 620 624 278 490 606,50 387 83,20 131,50 821,70 925 110 065 715 273 150 105 633 955 830 293 à la Ÿ/P. Rapport de l’envergure à la longueur réelle du corps. de l’aile à la 4/P. de l'aile à la longueur réelle du corps. Rapport de la largeur | Rapport de la largeur Rapport de l’envergure Rapport de l’envergure à la largeur de l’aile | © À | | | ——— 555 141102612072 5,8 1,68! 0,28! 6,6 || 6,5 1,96! 0,24]. 7,2 6,2 1,52| 0,24| 6,9 9,6 1,60| 0.28] 6,3 || 6,1 17902916 50 1,48! 0,25| 6,6 6,8 1,58| 0,23] 8 6,8 1,65| ‘0,24| 6,8 6,8 1,66| 0,24! 6,9 De 1,81! 0,34! 5,2 9,1 1,70! 0,33| 5,7 9,3 1,74] 0,82| 5,3 où 8 1,50! 0,26| 5,8 02 7 1,58| 0,30! 5,1 5,6 on 4,0310,271R5;E 4,8 7 47491 0229125371 5,6 8 125010025102 4,9 7 1,55] 0,34| 5,4 on $ 1,48| 0,28! 5,4 || 4,9 8,3 1,40! 0,28| 5,9 || 5,8 8,1 1,68| 0,28| 4,8 || 4,7 6,9 1,56| 0,32| 4,4 4,4 6,5 1,5Æ V0 95162 4,9 7h2 1,56| 0,34| 4,6 4,7 8,2 132807271622 4,2 6,5 4,49! 0,35! 4,4 4,6 7 4,40] 0,29| 5,1 DAS 7 1,66| 0,21! 7,6 || 5,61 105718082707 5 0281152 1,61| 0,28| 6,9 OAI ARS 4,69] 0,29, 6,9 AG AH ITS 1,38| 0,24| 8 SROLIRLOS 1,441 0,25| 7,2 5,4 8,7 1,331 0,25! 6,3 5,9 9,3 4,22] 0,20! 7,6 63| 9.3 127| 019| 7,3 D,1 9,1 1,25| 0,24! 7,3 | 5,4 8,7 1,20|.0,22| 7,2 Vs 19 216 A. MAGNAN ë [a 2 A a sa 2 aile = : 27 & E . ET ge 3 83 0 œ a nA| À PE n| = ad Ém|2.|EF68) rss poids | n SM ISES| ss |2861588 MR ee tas] os os 22/1928 1285|$ 0 (TsT|23 duicorpsA Fes ae ae £o2 7» Asls |avt|às las) 2 = SNS = ES LENS A ÉSle Ve lé ras Gr | | Querquedula querquedula (L.)............... 997 5,8 | 9,5) 1,64| 1,38| 0,23| 6,9 Clan eulasclaneuta RO) Es NE OU 622 h,9.1 8,21 4,67| 4:071N0721/7%6 Nurocarryroca | Gide) A RE En 512 9,1 | 8,5| 1,63| 1,22| 0,23} 6,9 er AU OI) Rene de M RP one M El 4,8 |: 7,8] 1,61|-1:0#M0,21/077E £ RS MORTE) KE cer PR ere MR en di |FL 00822 8,2| 1,62| 1,15| 0,22| 7,111 RE AR SO RER RE TR RE ren | 675 5,4 |: 9,8| 1,72! 4,26| 0,23/: 730 Order ner (bi) LE NP nn Tee 870 9,4| _8,9/.4,63 117100 2 Time Tr usa nl) Cm En Lane ee 1 578 k,7 | 8,3] 1,76| 1,03) 0,21| 8 XVII. PALMIPÈDES PLONGEURS RAMEURS. | TER EUS STE OO IE een INR CARS 818 5,9,17 8:41 4,231M10)0/78 7,6 Nnerganser LME ere ANSE ER Re 1 470 6 | 8,4, 1,38) 1,14) 0,18] 7,3418 = albe LUS er RER RP AA RE 495 9,1 | 7,9] 14:52] 4,15) 0,22/°6,818 Colymbus cristatus L:.... Pie VE APT SRE 790 5,6 | 8,5| 1,50! 1,02| 0,18| 8,311. M IOTISEL DENT RO AA EEE TR ER EE 480 9,4 | .9,21.1,73| 1,25P/0/22/97550 ru cols PAR Ne Pr RE 180 &,4 | 7,8] 4,76 1,17| 0,26! 6,718 GuÿrarSepientronalis dE) Re CRE 957 6,3 | 10,6) 1,68| 1,18| 0,18| 8,9 ancien” (Le) FR dl TRE RE 1 495 6 10,5] 1,73| 1,23] 0,20! 8,4 || HER MORAL SR a NON Ta de en M M A a 780 4,9 1:.7,4] 456108104719 $ Driaronle MES ESRI Le OR En 1 010 4,5 | 7. |41,54|-0/80"0;17)562 4 Frarerculasarchean(l). RES. He FREE, 272 ail 8711872) MAO) RO 2 TIRE 4 PEN GER LE ONE D CRU. De 2 STE 91,20| 5,1 | 8,6! 1,69! 1,26! 0,24| 6,8 t XVIII. ÉCHASSIERS PLONGEURS RAMEURS. 4 Rica ire nl rente eee D Mn en 578 4,8 | 8,7| 1,81| 1,34| 0,28] 6,41 Gallinuia reRloro US AE) eue PNR en 222600 9,2 | 8,7| 1,64| 1,65| 0,29) 5,611 Porzana spores) EC EL PRE TER 69 9,0 9,6| 1,731 1,70] 0,30! 5,641 RATTUS RG QUO ACRSNIE ERR AT ET e 128 6,1 | 8,2] 1,3%] 1,68| 0,27] 4,91 XIX. PASSEREAUX PLONGEURS RAMEURS. ë Alceto spi EL PTS eu LA T 36,40! 5,7 | 8,7| 1,52] 4:57] 0,27 $ XX. OISEAUX COUREURS OU NE VOLANT PLUS. HRhetaanercann (nee. cce Mot te 10555 RE ET 0,41 SIDHER SOUS GEMETSUS AI) DR en 2 944 3,9 | 2,8| 0,73| 0,34| 0,08 comprises, arriver à mesurer trois fois la longueur du COTPS. Tarin (87) a signalé, au sujet de l’envergure, que le rap- port des deux dimensions de l'aile, largeur et longueur, était de ! à 6 pour les bons volateurs et de 1 à 5 pour les passables. LES CARACTÉRISTIQUES DES OIS£AUX A7 Cependant, il fait remarquer que, chez le Martinet par exemple, le rapport est de 1 à 8, et que chez les Oiseaux de mer, comme les Procellariés, il devient de 1 à 10, sans toute- fois en donner d’autre interprétation que l'explication ma- thématique. La plupart des auteurs, et surtout Mouir- LARD (7/1), avaient constaté ce fait sans donner, sauf celui-ci, de chiffres résultant de mesures précises. MouILLARD avait vu, en effet, avec Faure, que les Oiseaux marins ont une aile étroite; mais, je le répète, aucun autre n’a donné de dimen- sions d'ensemble concernant l’envergure et la largeur de l'aile. RicHeT (8/2), qui a publié des chiffres d'envergure relative dans les tableaux de son étude sur le vol des Oiseaux, n’a pas tiré non plus de conclusions de ses observations. Il a simple- ment remarqué que les ailes étroites semblaient être l’attri- but des volateurs dont le vol est souple et apte à de fréquents virages, tels que les Mouettes et les Hirondelles, qui évoluent avec une vitesse et une mobilité exceptionnelle. J'ai repris cette étude des dimensions de l’aile des Oiseaux avec toute l'ampleur désirable. C’est chose délicate. La re- cherche de l’envergure doit être effectuée avec une certaine précision. La pratique de ce travail doit être rigoureusement personnelle ; si l’on veut des résultats exacts, la même main est indispensable, les ailes devant être, avant toute mensu- ration, tendue de même façon. Ce point a une certaine im- portance, non si les envergures que l’on étudie sont dans le rapport de ! à 2 ou plus, mais si leurs longueurs sont assez voisines. Ce sont toutes les dimensions que j'ai trouvées en exami- nant mes Oiseaux que j'ai rapportées à diverses autres lon- gueurs artificielles ou réelles de l’animal et que j'ai consignées espèce par espèce dans les grands tableaux précédents (p. 211 à 216). Pour mieux saisir les variations dans la longueur de l’en- vergure qui peuvent exister suivant le mode de vol, j'ai résumé dans le tableau suivant les résultats moyens que j'ai obtenus. Si l’on examine le classement que donne l’envergure me- 218 A. MAGNAN: | [ TI Rapport de l’envergure | Poids | — ; | du Corps. ; 3 — à la longueur | | à la VP. réelle | du corps Gr. I PalmiIpedesAyOIlense Mere nu | 2 552,7 | 14,7 2,38 || Rapaces diurnes voiliers .,....., + 2148605 14,2 2,36 Palmipèdes ramo-planeur: ...... ns) 697,1 14,1 2,29 | Rapaces nocturnes ramo-planeurs.... 466,4 13,7 2,99 || Échassiers ramo-planeurs ........... #9 30476 13,3 1,86 || Passereaux ramo-planeurs........... 46,7 12,4 1,96 Rapaces diurnes ramo-planeurs ,..... | 199 7 O2 -2 2,15 Corvides ramo-planeurs .......:..... | 272 10,9 1,78 Échassiers rameurs riverains. ....... 176,9 10 7 1,84 2 rameurs terrestres. ...... 105784 19,8 1,89 Colombins rameurs........,..... 326,3 9,9 1,80 Palmipèdes nageurs rameurs ...,.... | 1 380 9,9 1,72 Passereaux rameurs à vol soutenu... 33,1 9,9 1,64 — rameurs à vol peu soutenu. 23,9 9,3 1,98 Tru MIDRATEUTS ee ae 2,85 9,2 | 1,53 Echassiers piongeurs rameurs ....... 260. | 8,8 1,63 || Passereaux plongeurs rameurs ....... 36,4 8,7 1,52 | || Palmipèdes plongeurs rameurs ...... | 796,58 8,9 1,60 | HCANINACÉS rameurs Arr Le 861,2 1,6, SRE surée en centimètres etcomparéeà laracine cubique du poids, on s'aperçoit desuite qu'ilest presqueidentique à celui fourni parla surface alaire rapportée à la racine cubique du poids porté au carré. Les différences révélées par les chiffres sont encore plus frappantes si les Oiseaux types sont ramenés à la dimension d'un Oiseau pesant un granime, comme je l'ai fait dans les deux planches]IT et III. Lesespèces représentées ont été photo- graphiées dans une position analogue. Toutefois, certains groupes, comme les Palmipèdes voiliers, les Echassiers rameurs, entre autres, sont plus remontés dans le classement par l’envergure que par la surface alaire. . Qu'est-ce à dire, si ce n’est que, parmi les Oiseaux, ils se distinguent par une aile longue et peu large. C’est ce que je démontrerai plus loin. Par contre, il y a lieu de signaler que le Nandou, qui ne vole pas, a une envergure relative aussi grande que celle de beaucoup de Palmipèdes rameurs et que l’envergure est la plus petite chez le Pingouin du Cap [Spheniscus demersus (L.)]. Si nous faisons à nouveaux pour les dix-neuf séries la courbe LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 219 comparative de l’envergure et de la surface alaire relatives suivant le mode de vol, comme nous Favons déjà fait pour le poids des ailes, c’est-à-dire en rangeant nos séries par poids du corps décroissant, nous obtenons un graphique (fig. 15) qui montre fort bien les varia- tions de même sens de ces deux valeurs, en même temps que les décal- lages concer- nant les Palmi- pêdes et les Échassiers et dont je viens de parler. Mais il est une objection que l’on peut l'en- de RE S Fig. 15. — Courbes de la variation de la surface aire da ces re- 2 —= . alaire et de l’envergure relatives suivant le mode sultats,c'estque 2% 2: AE . surface alaire. — — — envergure. Échelle de la sur- Échelle de les _ dimensions de l'Oiseau sont comparées à la racine cubique du poids du corps. Or, ce poids est variable chez un même individu. Ainsi un Oiseau pêse davantage avant qu'après une migration. Pour parer à cette objection, J'ai rapporté l’envergure réelle à la lon- œueur réelle du corps pour chaque animal; il est évident que, dans la nature, ces deux dimensions sont assez intimement liées l’une à l’autre. Les chiffres moyens que j'ai obtenus par ce procédé se classent encore une fois de la même ma- nière, mais il apparait ici quelques nouveaux décallages qui sont dus, cette fois, aux différences que j'ai signalées plus haut dans la longueur du corps. Les observations que j'ai pu faire sur la largeur de l'aile en sont pas moins intéressantes. Pour avoir des termes de com- er paraison, j'ai mesuré la largeur de l'aile au niveau de l'articu- 220 A. MAGNAN lation de la main, et je l’ai comparée ensuite à la longueur réelle du corps et à la racine cubique du poids. J'ai aussi recherché à connaître l’acuité des aïles en divisant l’envergure par la largeur de l'aile. Voici les chiffres moyens que m’a donnés cette étude : Su Sn | 82 2208 /|0 .|Acuité sas | ee SA EM ES BE |8S + | aies Ss5a|ms me | ‘= Rapaces nocturnes ramo-planeurs ..... 466,4 | 0,46 | 2,49 | 5,5 —diurnes vOIIers ee. 1 869,5 | 0,40 | 246 | 5,7 | Corvidés ramo“planeurs #5. re 272 0,39 | 2,47 | 4,8 Rapaces diurnes ramo-planeurs ........ 423,7: 120237 1915010557 Passereaux rameurs à vol peu soutenu... 23,9%14037M82/20 k,2 A.4 — rameurs à vol soutenu .......... 99,4 | 0,35 1122143 4,5 Colonibins raAmeurs ete Men 326,3 | 0,33 | 4,75 |n9,# Passereaux ramo-planeurs ............ 46,7 | 0,30 | 1,96 | 6,3 NGallinacés rAmeurs >. 2 2e ee M1861,2 120,29 4 50 | Échassiers rameurs terrestres. ........ 12578411 0,282) 152 RG \ Passereaux vibrateurs ............... 2,85| 0,22 | 1,32 | 6,9 | Échassiers ramo-planeurs ............ 2°301,6/.0:30.| 219 16 Palmipèdes ramo-planeurs ...:....... 69712028 "49701750 Échassiers plongeurs rameurs ........ 260 0,28 14,590 15/0 Eu) Passereaux plongeurs rameurs :....... 36,4 | 0,27 | 1,57 | 5,9 * \ Échassiers rameurs riverains.......... 176,9 102541150020 Palmipedes voiliers. "27m 2 552, 711202541559 20007 — ONASEUTSTAMEUTS Re 1 380 0229154191 742 =, “plongeurs: rameurs.. «7... 736,5 |: 0,20. | 1,10 758 Or, il se trouve que les Oiseaux se groupent en ce qui con- cerne la largeur et l’acuité des ailes en deux séries : 19 La série À, dans laquelle l’aile est large ou assez large et l’acuité petite; cette série est formée par les Oiseaux terrestres ramo-planeurs, rameurs, ou voiliers utilisant les vents ascen- dants ou horizontaux faibles ; 29 La série B, constituée par des Oiseaux à forme aquatique ou riveraine, habitués à vivre dans des régions où règnent de grands courants d'air et à se servir de vent horizontal plus fort pour trouver une aide dans le vol ou pour pratiquer véritablement le vol à voile. Dans cette série, les mdividus possèdent une aile étroite et une grande acuité des ailes, et LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 221 cela quelque soit le genre de vol. Il apparaît, dans ces con- ditions, que l’action des courants d’air semble être la cause de cette réduction de l'aile en largeur ou mieux qu’une aile étroite est nécessaire pour voler dans un tel milieu. Cela est si vrai que, chez les Palmipèdes voiliers, l'aile est d'autant moins profonde que l’Oiseau est plus coutumier des vols dans les vents violents. En ce qui concerne les Passereaux ramo- planeurs (Martinets.….), 1l faut chercher une autre raison pour expliquer leur conformation voisine de celle des voi- liers marins. J’y reviendrai plus loin. CHAPITRE V Les dimensions des rayons osseux des bras. — L’envergure osseuse. Les variations du développement de l’humérus, du cubitus et des os de la main. La longueur relative du fouet. Son rapport avec la fréquence des battements. L’envergure osseuse comparée à la racine cubique du poids et à la distance qui sépare l'articulation de l'épaule de celle de la hanche. Cousin (18), le premier, a tenté des recherches biométriques sur les bras de quelques Oiseaux. Il en a conclu que plus lanimal est bon voilier, plus l’avant-bras dépasse l'épaule. Constatant que, chez le Vautour, ce dépassement, au delà de l’ovoide antérieur du corps, est de 60 millimètres, il pense avoir la preuve que c’est l’allongement de l’avant-bras qui fait le voilier. D’Esrerno (21), avant lui, avait déjà signalé les varia- tions qui existent dans les proportions relatives des diffé- rents rayons osseux de l’aile chez des Oiseaux d’espèces diverses ; 1l avait fait remarquer, entre autres, l’atrophie de l'avant-bras que l’on observe chez l’Autruche et le grand développement de ce rayon chez l’Albatros et la Frégate. ALIx (1) avait constaté aussi avec d’autres auteurs que lhumérus est excessivement court chez les Martinets et les Oiseaux-Mouches où sa longueur dépasse à peine celle de l'os . caracoïdien, qu'il a au contraire une grande longueur chez la plupart des Rapaces diurnes, mais sans fournir non plus de chiffres. . J’ai repris cette étude. et j'ai mesuré pour cela les longueurs des divers rayons osseux des 223 espèces que j'ai disséquées. J'ai mensuré en même temps le fouet, c’est-à-dire la longueur qui va de l’articulation carpienne à l'extrémité des rémiges primaires. Voici les résultats moyens que j'ai retirés des chiffres contenus dans les tableaux établis avec toutes les es- pèces (p. 224 à 229), et qui ont été obtenus en rapportant les longueurs des différents rayons osseux et du fouet à la ra- cine cubique du poids de l'animal pour chaque espèce. LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 325 | 5 # ä À Le LE | du corps. | 622 | S&° | S2& RE el ee tre Gr. Rapaces diurnes voiliers ........... 1660920001 250 ES SN ITA TA RASE Passereaux ramo-planeurs .......... 46,7 | 0,66 | 0,96. | 1,12 4, & Palmipèdes ramo-planeurs ......... CORRE S5eN 1293 4,3 AO IERS ESS Re ee ue el ote DD TS EE OP SOI E 4,1 Rapaces nocturnes ramo-planeurs ....! 466,4 | 1,20 | 1,55 | 1,07 n — diurnes ramo-planeurs ....... RO 7 AE ETATS 3,9 || Corvidés ramo-planeurs ............ 272 10:80:41 (DFE NE PES || Passereaux vibrateurs ............. 2,85| 0,35 | 0,48 | 1,13 3,6 | Échassiers ramo-planeurs .......... 2301.61 970264200786 | Échassiers rameurs riverains........ 176,9 | 0,93 | 0,98 | 1,03 | 3,2 INÉOIbMmRIMS rameurs 24.100: 326,3 | 0,73 | 0,75 | 0,93 sal | Passereaux rameurs à vol soutenu... 39,1 |A0,681E 087% 10,756 ss | Passereaux rameurs à vol peusoutenu. 23,9 | 0,66 | 0,81 | 0,69 2,9 | Échassiers rameurs terrestres. ...... 1057844019) 1201810791 2,8 Palmipèdes nageurs rameurs ....... 1 380 09921090, -120:97c1049,7 | Passereaux plongeurs rameurs ..... 36,4 1200011022 | 07292825 | Échassiers plongeurs rameurs ...... 260, 0,83 | 0,63 | 0,84 2,3 || Palmipèdes plongeurs rameurs...... 736,5 | 1,03 | 0,87 | 0,80 2,2 ROURNACE rameursm Me sir ere 861,2/1°0,78:110,741 0711129, |} | On peut constater tout d’abord que le fouet est le plus long chez les voiliers et aussi chez certains ramo-planeurs qui donnent des coups d’ailes brusques pour obtenir une pro- gression rapide, tels que les Martinets, les Hobereaux, les Sternes Pierre-Garin; les Oiseaux-Mouches eux-mêmes sont dans ce cas. Le fouet est beaucoup plus réduit chez les rameurs continus ; il est le plus court chez les Gallinacés. D'un autre côté, les dimensions relatives des divers rayons osseux du membre supérieur sont en rapport direct avec l'envergure. Plus celle-ci est grande, plus l'humérus et le cubitus sont développés, celui-ci dépassant alors de beaucoup le premier en longueur. C’est pour cette raison que ces dimensions apparaissent les plus importantes chez les vor- liers. Je pense que la cause du développement du eubitus et de l'humérus est liée simplement, dans ce cas, à l'allongement de l'aile et, par conséquent, indirectement au mode de vol.. Par contre, chez les rameurs continus à envergure Ÿ 22% A. MAGNAN À [cb] v30Ë o 2 d£ |o : Fu - | rs. |2 |ES le laisses RÉEL) ! Poids |SS|8£)£s)58/5 4540 HE -e 2 © De = S22% | 29 | 30 | 25 | SS0 SSSR ei du-corps. | 22 |S1|542| 25 | ese CC EL SE ES &T 5 à o. | S71S 15315 là S|a08 cs A = Az |] A 23 Sa | 3 2e mn [fax © ee PERS RG Gr. | I. RAPACES DIURNES VOILIERS. GUpPSELUIOUSMUAADI) EAN RE Er 7 269. .: 1,3711,74]1,19/8:61"9 01e Gypaëtus barbatus grandis Morr........... 5 385 1,3114,71/0,90| 549 7858708 Catharistabatrata(Barir) NS UE ee 1 702 1,2811,5511,08| 42| 8 7,4 AAUTAICRRUSACUILS (IT Er Peu Re TER 3 712 1:2311,5111,11) 441087 7,4 teraetus pasciarus e(Nieil) AE np 2 060 ‘11,1011,4110,98| 316//8/21008; Helotarsus écaudadus (Daud.j:....:.....…. 2 095 1,2714,65 11,141": 8,5 7,8 feranoaëtus melanoleucus (Vieill)........... 242550 1510)140)1 ï 8,3 2,9 Circaëtus pallicus (Gmel am see ere 1.655 11,3511,70 1115/0435) 097e ES Pen biteon te) Eee ND RAS 1 027 1,0711,3010,96! %,=126:812#6:9 REPRAISMADIVORUS AE) RER NU Re 645 1:11,09 153110,99/#429 59725 St Pandiontnaliieus AE) ARR ER 1 105 1,35/1,7611,42| 4,8! 9,41 9,5 Circus éerurinosns (Lee A2 ee Terres 680 1,20/1,5911,88| %,7158:9102%76 LOU OTIEUS M) OR CES RE Re 471,50|1,2211,3711,25| 4,8| 8,2] 6,6 RU CUARCUS MU) ORNE RNCS EC 331 1,2511,3811,26| 4,9! 9 8,2 CMD YO PUS AUS 2 me RC UN AE ‘ _236,5011,4011,8911,45| 5,8110 8,2 || a nocnunus | Ginel) ASE: EE Ur. 386 1,20/1,5111,35\ 4,918 7,8 118 UPS mouse) SR ARE AR N 927 1,2811,38,1,33| 5,2] 8,5] 7,9 \S A IT.— PALMIPÈDES VOILIERS. $ IDIOmedea er an SAT e ME IEEE EE ES 8 502 1,9811,9411,35| 3,3110,9! 10,6 Directe tagutie TONER SRI EN ES AE Le 1 620 1,4311,8311,54| 5,2M0,21. 1452 OUUNO ISSU NUE RE CES 2 690% 1,47)1,3211925/3 51N8 "81m BU NUS TRUE OIEN NS ET ANNEE ANR 592 1,42/1,5611,50! 4,21" 9091282 Hydrobates pelasieus AL) EEE ne et 17,40/1,1111,0511,20| 4,8] 9 8 LOTHSÉ RATS RENNES EE ra Le 2e 1 945 1:2011,3511,25|" 4110879 19 ITI. ÉCHASSIERS RAMO-PLANEURS. AVTEC) CITÉTOUNULE) ER CLR tr PERD au 1 408 1,3011:5711,28123:9)4072 8,1 ForeltarQlh a NE Re NE RTE TRE 1 17840 M,30 1.28) 120160880100 = HORS Sears (ls) PER ES re 1 498 |1,30/1,4611,16| 3,3| 8,1] 6,Æ4110 Vyctieoraz rychicoramall) ee EE TR D RENAN 512: 11,3711,5714,82| 09/7 |R8"A1888020 É PRIE IEUCOrOU EME EE ME TAN PETER 1 565 1,16/1,2911,03| 3,2] 7,4] : 7,241 CcOrraCI on tale) RE UE Er Le De ile MAGIE 1,2514/45|111216318759 8,8 ||" Heralornisients AU) CAT NTEr 2 Rte k 4975 011,3011,29/1/48| 3,218 6,8 ; Leptoptilus crumeniferus Less. ............. 7 030 |1,41/1,75/1 33) 4,1] 95! 83 IN Fonellus aneliusnEn ee A ARE RE TE 211 15051091 1,20 13810923 7,9 IV. RAPACES NOCTURNES RAMO-PLANEURS. L D MAT AS CES NOT Se LRU MERE 1 720 |1,37]1,6611,08) 3,6] 8,8] 7,8 A SLO IOLUS A) PER Re EEE: He 247. 11,4611/771,07|, 54/8, 7008 ASL0 M IOMMEUS PONT D CRIME RES INT RE 390 1,1011,4711,24| 4,5] 7,4] 6,9 ] OFUSLS CODE Al) EE TERRE PME LOGE 4142551117) 24188 7,310 Tito ibn ii) SEEN CRSPR ES PORN AE OT 279 |1,31/1,4711,22| 4,8| 7,9] 6,7 LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 225 D œ ve | © ë 3 RE E.Il& |ESIlE lfnleses 88 |84|Ss|s |; -|2858 Poids |D£ 185 |2e|2815 415% || ne lee a 49 ENS RCE REA EER ECS CRAN CR | du corps. | 2% 8. ge SEE TES 80, | 5 | &6 | we | S|2 O1 HT Or SES FPMO NOR TN NET 9 1 NN SI # o to 0 Ci T0 - Ge I > O0 OH HT C0, 00 CO CROQUER dar LAN pen bmaneTes LES CARACTÉRISTIQUES DES OŒSEAUX Poids du corps. Longueur relative de l’humérus. NIET TE CITE ln. eee re ie: case ete — GTS RER ee GA Ne ne dede Ne otre UV — RO ATEILIERL IRSR CU SRE =: ÉD EBR SAC DRE PR NE ES .—- SCRONTLO LISE LEA Re ET US RP ES Nre bus ME NE es d'air X. PASSEREAUX RAMEURS A VOL PEU SOUTENU. Cyanecula suesica cyanecula (Wolf.)........ Sobmraneupullas (les ae à cn oies» Dons nine ne ate te LL ne CORAIL RE NE NET AE 28e Prwnelamoadularis li) BR, de à nes slioiee Mopolaisrerenuna (Niels) RH, un anne Acrocephalus cirpaceus Herm SAHPRDOÆNUS AE) see de e ÉGARD te ER ET RON ER DT SR Feet lens ie Ne guet à auto vue chistiusnunatus. Brehmrs... 1.0. palustris longirostris Kleinsch........ palustris communis Kleinsch......... oirlalis eaudatus {lu}... Doasmornioise (le) se Men, aie Dryobates major pinetorum (Brehm.)........ Dryobates minor hortorum (Brehm.)......... PE TO TU VE ER a Drane aa ut à Certhia brachydactyla Brehm..….............. Dita europæarcæsua Wold.: .....:.4:2.,.. okotromarmurartes (Lis)... se Some Troglodytes ttroglodytes, (L.)...:...::::..... OROMO SCMDRCACE CHOMADIOD CNE XI. PASSEREAUX VIBRATEURS. Pabherusaserinia (Del), 2.7... XII. ÉGHASSIERS RAMEURS TERRESTRES. CLÉ PA NO RARES ET RER FL 5 AIT RIT RS ÉRAREREREE EUR NE CPR EEE Puretnusitædicnemus. (Li), Mare. 1e Chdradrins apricarius Et ne PAGE UTICULUISS LA ET NE Une, 2e Crex crex (L.) COIOD TE TUBLLCOIO TN teres ve 2 Ne se et atatoate 0 d'u eleatelutat tte ratsle Nb eo UT "DENT à œuae) e) NOM UUJIDIJIDOAOMMMMmAUU A M A am © æ © OU = ODRODIJIRIJIIJOR OT & © © SIM . un 8 950 830 D22 178 90 1155 322 HœovoXos du cubitus. des os de la main. Longueur relative Longueur relative 0,85/0,75 0,69/0,68 0,8010,77 0,74|0,70 0,78/0,72 0,8310,76 0,86|0,73 0,79/0,75 0,80/0,80 0,7110,67 0,68/0,57 0,86/0,72 0,7210,64 0,73|0,74 0,72|0,53 0,81/0,67 0,87|0,69 0,7610,67 0,83/0,70 0,70[0,55 1,02|0,81 0,9310,65 1,0110,85 0,88/0,59 0,78|0,77 0,86[0,79 1,05[0,89 0,65/0,45 0,48/1,13 1,16/0,96 1,1610,95 1,1410,93 1,0110,97 1,04[0,69 0,81/0,87 0,80/1,02 Longueur relative du fouet. eo I @ © (SAS | . ‘60 «© rer CIS Es - D # O2 O2 ND CO O2 O2 CO LD 9 D 2 NO NO 9 © D NO C2 CO NO 12 3,6 osseuse à la ŸVP. Rapport de l’envergure Rapport de l’envergure | Qu Oo H Ov 00 «© co +2 © «© CREER EE & OL ES CO 19 O0 NO CO ND «© CUBES ER UNE ERERR 228 A. MAGNAN XV. GALLINACGÉS RAMEURS. el Deirad urocallns SUPER AE. A 0,8410,71| 2,4! 5 4,8 SNEUrE SAULT. O ENS PR RER RE no) 0,8510,72| 2,31 5:31 572 Prurus tetrir le) oO sh ces 2 nee ct ee dre 0,8410,70| 2,3! 5,1|[ 4,4 RAA 1 DE SM A RER 0,7810,76| 2,215;t"803 Hétraommedius MeV RAR NN RER ee 0,8610,83| 2,4| 5,5, 5 Éasopus ntutus a(MaTtin) eee enr 0,75|0,68| 2,4| 4,6| 4,8 Lasopus lasopus Ali) Tam 0,7210,81| 2,5] 4,4] 4,2 4 SCOTIA UNE PROC TES isete à ete ile 0,8110,7010,81| 2,5! 5 4,5 Tetrastes \bonasta) 25 En te 0e 0,7810,7610,84| 2,5| 5,2] 4,8 Gueccabts RUE) ERNEST | 0,7210,6810,69| 2,1! 4,6! 4,5 "4 saratilisiMey: etWolt. 7... 00. 0,7010,6710,61| 1:9| 4,3| 4,2 Perdir perdre RERO 0,7810,6810,71| 2,1| 4,4| 3,6 Coturnircoturnie EEE CS AE EE). DS 0,8710,7710,80| 2,41 5,5] 4,2 Colinus°pectoralis @ould 27-255. 2e5 3... 0,6810,6810,49| 1,9] 3,9] 3,8 Rhynchotus rufescens (Temm.)............. 0,6710,6610,60| 2,3| 41! 4 ue = 0 305 ; : le SES # Ë = Re n 5 US DAS 2535/5315 /]2 S2a8s duseorps. 21 2,|35|7 al So | auras es les {ls Sean | 615 |5e15 |2 4888 | e H 275 | à © 5 Aa ns |[é2%s CR rar voes | Gr. : | XIII. ÉCHASSIERS RAMEURS RIVERAINS. NU RUSSAnquaLus UE). EE en 768 1,0311,1410,921.,33 [M6 6100672 NeHPraopus vStralepus- lie nine 438 0,9511,0110,96/:3 26/2157 MCharadrius hidticula LC oo 62,2010,88/1,0111,01! 3,31 5,7| 5,6 IMSqudurolt Squatarola (Li) .:5. :.::1...... 216. |0,9010,9210,91)73 415 °0P0SS Galiresssgailinago (Es) EE RAT Li | 95,5010,8710,6510,87| 2,8| 5,3] 4,6 Limnocryptes. gallinula-: (l:).7.: 7.2.2 4.22. 2 | 7 : 10,9110,8811:06! 2,865 1196 Canusitanuius (EE NES A CR ere) 88 :10,9911211,17/%3 54651006 19 TO MED PR SN NT | 44 0,7910,75|1,07| 3,1! 6 9,7 ÆHrenorioierprese (li) ere ne REIN | 107,8010,8610,9410,94| 3,1| 5,81] 6,2 Calinrnéeleutophæea (Pal ee Reese te 41,9010,86|0,97 3,3| 9,8| 9,6 MPachetes-pagras (LE) CARRE CRETE R AT Re | - 180 |0,9710,93 3,4| 6,9| 5,9 Dlrineu nebularius (Guns En en, 156 1,07 3,5 1 0H 061 er L Opus (PAL ESARSEERn arere 135 1,07 3,2|.6,11#%979 NT LL AU EN OR SR RS ET 133 0,98 2,9| 6 5,6 ÉD OCIUND DIU SRI RATE RIRE RUE EE RER TRE 72,7010,88|0,98/' 3,91 6,2126,2 D HOIBUCUS CUT) EMEA Er RER RUE 48,5010,9010,98 3, L|-539|1080%58 Linosa lapponica Hi) ere Re RER 7e 10 1,07 3,8| 6,9] 6,6 RM RTLOS HUE ee tee es à de sn ee 228 1,06! 3,4| 6,8| 6,7 Recuryirosira avoceuu. Li... ee Ne. 295 1,274,15]-3,3) 75106673 XIV. COLOMBINS RAMEURS. COMME NDEUMbUSR EEE NS RUE ARS 495 0,7410,92|: 3,14| 4,0 5,2 2 00e A PA RE FER 306 0,7410,96| 3,1| 5,4| 5,6 LUF LOT ur Er ER) PEER SE nee 178 0/72810,92188 4116591075 LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX du corps. Poids de l’humérus. Longueur relative du eubitus. Longueur relative des os de la main. Longueur relative 229 P: Rapport de l’envergure du fouet. osseuse à la 4 Longueur relative osseuse à la longueur qui sépare l'articulation de l'épaule de celle du fémur. Rapport de l’envergure XVI. PALMIPÈDES NAGEURS RAMEURS. ÿ: | DSC TEUSU UE) ie ee mon ete aie 925 |1,10/1,1011,11| 3,4| 8,4] 6,4 RSA AUS SUBATRe Eu ere re de ee 110 LOU 09:071%8.92 17,2 JDA = 2 LINDA NUS ERNEST PR EER EE 065: |1,2714,2214,29| 3,2! 7,2| 6,8 RD LITONS A IDED D} sata unes cms des este se à 719: 4,29/4,2514,271,3,4| 7,5! 6,9 ÉPAIERAEr REGLES (Lis) sie uenipee ati rene do à 22802504 448148411 729 677 RTL DTDN ISA ELRSE. 2 20e dues» #50. |4,17M006114%|:3,4| 7,2" 6,8 RAS DIM UTRYACNUS EE ne Me à 2e Pau este 105 |0,9510,8310,97| 2,5| 5,7| 5,3 NH Te DCALtE, (Mt eu cat ax sata de 633 10,8910,8510,75| 2,7| 5,7| 5,5 Dane LC) Sie dense e dé sos ou à oi 955 |10,9210,8010,97! 2,6! 5,6| 5 Warecas penelopen (HA Lames ee 830 |0,9410,8110,99| 2,7! 5,6| 5,5 Orerguedtlié creccar (hi). sr cents 293 10,9310,70/1 2,7 551 25,4 RE Te ONE AE SERRE 327 |0,9410,7211,01)-2,8).5,9|: 5. 4 rraiameaneuta (Li) sise im eue ur 622 |0,8210,7010,82| 2,3| 5,3| 5 Nyrnoetiaiyrocos (GUId 2.04% sun 2 008. 512 - :|0,8010,7210.,79149/9n5 3505 INT) Er Re ete Bee ue Doc 741 |0,8010,7410,80| 2,3| 5,2| 5,6 VS AU ES PRO ER 882 |0,9010,6810,86| 2,3! 5,4| 5,1 | Ne ne D nt Guise o eue d 675 |1,08/1,020,74| 25! 5,9| 61 DR TRIO R AN) Aie M. BD de ue oo mn 870 10,9510,9310,94| 2,4| 6,2! 5,5 | ES OS NUS ÉRRSTRRRRR EE PE ne 5768410;93|0,90!0/91179:9 6520085 XVIT. PALMIPÈDES PLONGEURS RAMEURS. | RE TIGE DRE NRA a de eos ere 818%%10:9810/89/0/801/2/4105,210 5 == LIRE TOURS RSR RAR OPOE E RCETE 470 |0,9410,8610,80| 2,3! 5,5| 5 na due den ee à 495 |0,7110,5510,82| 2,2| 47| 4,6 MAINS OPISLOLUS LT ae ta ere «8 + 790% = 11,09/1,0210/73 489116151268 LE PET INA RAC I EXO (0 NE SEE 480 1,2411,2110,56| 2,1| 6,5| 6,8 EE OEUNE NES ARR ER RE 130 %:10,9710,9310,761,8/%5/6|1"15,9 Guns septemtrionalis {br} as ere. Lu 072215 211:0%)0 81/2 7146719 A ete A mL ee 495 |1,3611,26[0,96| 2,7] 77 9 OR RO ES nn Re den ete ot D nos 780 |0,8610,5310,90| 2,1| 9,2| 4,7 D TA NE} ee Pad Es ds 2 Lors 010 |0,8810,4910,79| 2 5 4,5 HonerouniarotteilE) Tr ee à «29 272. |0,9710,8910,83| 2,5] 5,9| 4,9 HET VESNI RMI PR ie 91,20/0,99/0,90/0,85| 2,81 5,7 5 XVIII. ÉGHASSIERS PLONGEURS RAME URS. LP TPE NT ait A PRO TEE NP ERe 578 10,8610,7210,81| 2,4| 5,51 4,6 PARMAleMoOrOnUs NL) MERE MER dent 265, 10,7710,24610,96| 2 | 5,2| 4 rad porsana (ls) ER RE ne à 69% 10:8710,7310,85112,8| 5,7[" 3,7 ONE GOT AT ERA OP EE 128 10,8310,6310,75| 2,3! 5 3,6 XIX. PASSEREAUX PLONGEURS RAMEURS. ÉMIOEDD TE DGA Lis he US AE atiele de à dd ose ua e 36,4010,9011,0210,72| 2,5] 5,5] 5 | XX. OISEAUX COUREURS OU NE VOLANT PAS. Mhecuarmenrroane (En)... Es den, 10 555 |1,1110,8410,38| 2,1| » » Ppheniscus-demersusr (Er)... :.2.....4. 2. 2 944 0,3810,3610,4810,69! 2,7 2,6 230 A. MAGNAN plus réduite, ces deux rayons sont relativement bien moins allongés et souvent sensiblement égaux. Je signa- lerai, en outre, que chez la plupart des espèces aquatiques, voiliers ou autres, le cubitus est presque toujours plus court que l’humérus, et cela quelle que soit l'importance du développement de ce dernier os. Il en est de même pour le Nandou |[Rhea americana (L.)] et pour les Galli- nacés. Toutefois pour toutes les espèces des groupes, vi- vant dans les régions aquatiques et qui font du vol battu, les os du bras et de l’avant-bras sont bien moins erands relativement que chez les voiliers marins. | a —_— | Rapport de l'envergure Poids osseuse. | EE || du corps. 3 à la distance || à la YP. G. C. | |RPalmipèdes voiliers... ner tree | 2 552,7 9,4 8,9 || Rapaces diurnes voiliers ........... | 4 869,5 8,9 7,8 | chassiers ramo-planeurs ...........| 2 301,6 8,4 7,4 || Palmipèdes ramo-planeurs .......... 697,1 8,2 7,4 | Rapaces nocturnes ramo-planeurs.. ..| 466,4 JA 6,7 1! - | diurnes ramo-planeurs .......| 423,7 6,9 6,3 | Échassiers rameurs riverains ........ | 176,9 6,2 5,8 || Palmipèdes nageurs rameurs ........ | 1 380 6,1 2,8 — Lplonreurstrameurs :4-...200 | 736,5 6,1 5,4 | Échassiers rameurs terrestres........ (MMS78 1 5,8 57 || | Corvidés ramo- planeurs Vie: eR | 272 5,6 5,9 || Passereaux ramo- DIATOUrS. Le. | 46,7 | 5,6 5,6 En Hlongeurs Tameurs . 5... 36,4 | 5,5 5 Échassiers plongeurs rameurs ....... | 260 | 5,4 3,9 ColombIDSATAMEUrTS PRE ER EE 3208001 5,2 5,4 Passereaux rameurs à vol soutenu... 90,1 k,9 4,6 | — rameurs à vol peu soutenu...... 8) 4,9 4,6 es VIDrAtEUTS MATE Eee." 2,85 4,9 4,8 NCAIITACES LAMEUTS RP 2 | 861,2 4,7 4,4 Il y a lieu de faire remarquer aussi que les Oiseaux qui battent des ailes de façon spasmodique, comme les Oiseaux- Mouches et les Martinets, ont le bras très court comparati- vement à l’avant-bras. Enfin les os de la main sont développés chez tous les individus dont le fouet est grand, chez les voiliers, chez la plupart des. ramo-planeurs et aussi chez les Oiseaux- LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 251 Mouches où cette portion du bras est plus considérable que les autres rayons osseux, comme cela existe pour les Martinets et les Engoulevents. Le planche XI met bien en évidence ces résultats. En même temps que j'étudiais les dimensions des divers segments osseux du membre supérieur des Oiseaux, j'ai mesuré l’envergure osseuse, c’est-à-dire la distance qui sépare les extrémités des os de la main privée de plumes lorsque les bras sont étendus au maximum. J'ai comparé les mesures obtenues à la racine cubique du poids et aussi à la distance G. C. qui sépare l'articulation de l'épaule de celle de la hanche. Les chiffres moyens que j'ai obtenus sont contenus dans le tableau de la page 230, les rapports individuels étant consi- gnés dans les grands tableaux précédents (p. 224 à 229). On se rend compte que les classements que donne cette étude sont identiques et concordent dans l’ensemble avec celui fourni par l’étude de l’envergure totale des Oiseaux. Ce sont encore les voiliers qui offrent la plus grande envergure osseuse, comme ils possèdent la plus grande envergure totale. De même, ce sont toujours les Gallinacés qui présentent les envergures totales et osseuses les plus faibles. Il y a seulement à signaler quelques déclassements du fait que les Palmipèdes rameurs, entre autres, ont leur envergure osseuse plus déve- loppée que leur envergure totale, alors que c’est le contraire qui se produit chez les Passereaux.. Cela tient à ce que ces derniers ont les os de la [main moins longs propor- tionnellement que les premiers. | ANN. DES SC. NAT. ZOOL., 10e série. v: 16 CHAPITRE VI La forme des ailes. Les diverses formes. Leurs rapports avec le mode de vol, la fréquence des battements et le milieu ambiant. Les modifications morphologiques de l’aile dans le vol battu et le vol à voile. La torsion des rémiges primaires et secondaires. La courbure transversale des ailes. L’épaisseur des ailes. Ailes épaisses et ailes minces. Chaque groupe d’Oiseaux se montre donc comme carac- térisé par des dimensions et, par conséquent, par une forme d'ailes particulières. On s’est contenté jusqu'ici de désigner les différentes ailes d’Oiseaux sous les termes d’ailes obtuses, subobtuses, surobtuses, aiguës, suraiguës, subaiguës. Mais on n’a que fort peu et fort rarement cherché à interpréter et à classer ces observations d’ordre morphologique. On trouvera en examinant les planches [, IV, V, VI, VII, VIII, IX, X, les diverses formes d’ailes que j'ai rencontrées chez les Oiseaux étudiés par moi. J’ai ramené en même temps ces ailes aux dimensions qu'elles auraient si chacun des Oiseaux pesait un gramme, de façon à montrer aussi leur crandeur relative. Je considère que la forme typique de l'aile est la forme ovale, la forme elliptique. On la trouve chez les Rapaces diurnes voiliers, avec cette particularité que les extrémités libres de ces ailes sont découpées en lanières, par suite du rétrécissement brusque du bout des grandes pennes qui lais- sent alors entre elles des espaces interdigités variables, mais toujours analogues. Cet aspect déchiqueté semble être causé par l’action de l’air sur l'extrémité d’ailes longues au moment des battements et aussi par l’écoulement des filets d’air au cours du vol par vent ascendant ou horizontal faible. Il existe, en effet, une aile déchiquetée à sa partie libre dans d’autres groupes, chez les Échassiers pourvus de grandes surfaces por- tantes, qui, surtout rameurs et planeurs, pratiquent quel- Liv] LES CARAUTÉRISTIQUES DES OISEAUX 23 quefois le vol à voile, chez quelques Rapaces nocturnes ramo- planeurs qui volent'en ramant lentement ou en planant silen- cieusement. D’autres Oiseaux qui, à certains moments, volent comme des Papillons le long des rochers, tel le Ticho- drome, ou qui ne vo- lent presque plus, tel le Troglodyte, possèdent une aile presque [ronde (fig. 16). Par contre, les groupes, qui battent tou- jours assez rapidement des ailes, ont celles-ci qui Fig. 16. — La forme de l’aile (en grandeur Fig.17. — L’allongement de l’aile (en relative) chez les Passereaux rameurs suivant grandeur relative) chez les Gallina- la qualité de leur vol. cés suivant la fréquence des batte- 1. Pie-grièche grise, Lanius excubitor L. ments. rameur normal. 2. Tichodrome-Échelette, 1. Petit coq de bruyères, Lyrurus Tichodroma muraria, (L.) à vol papillonnant. tetriæ (L.), 8 bxttements à la seconde. 2. Troglodyte Mignon, Troglodytes troglodytes 2. Caile commune, Coturnix coturniæ (L.) à envolées très rar:s. (L.),.12 hallements à la seconde. s amincissent plus ou moins suivant la vitesse des battements et qui prennent, de ce fait, une forme plus ou moins aiguë, Chez la plupart des Passereaux, 'chez les Colombins et les Gallinacés, c’est la partie appelée fouet, c’est-à-dire la por- tion de l'aile située en dehors de l'articulation dela main, qui s’eflile seule. L’aile prend alors une forme ovoïde, el gros bout étant près du corps. Dans le groupe des Gallinacés, en outre, les grandes rémiges ont leur extrémité rétrécie et lais- 234 A. MAGNAN sent entre elles des intervalles, comme dans le groupe des Ra- Fig. 18. — L’allongement de l'aile (en grandeur relative) chez les Rapaces diurnes ramo-planeurs suivant la fréquence des battements. 1. Faucon Crécerelle, Falco ‘tinnunculus L., 2 battements à la seconde. — 2, Faucon hobereau., Falco subbuteo L., 5 à 6 battements à la seconde. 0 de de one ne Fig. 19. — L’allongement de l'aile (en grandeur relative) chez les Passereaux ramo-planeurs suivant la fréquence des battements. 1. Hirondelle des fenêtres, Hirundo urbica (L.), 3 à 4 battements à la seconde. — 2. Mar- tinet noir, Apus apus (L.), 7 à 8 battements à la seconde, paces voiliers, sauf en ce qui concerne la Caille, qui vole de LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 339 façon pour ainsi dire spasmodique et dont l'aile ici encore s’est effilée considé- rablement (fig. 17). Chez les Rapaces diurnes ramo-pla- neurs qui battent des ailes pour progresser et n’utilisent que très peu le vent pour se soutenir dans les airs, l'aile devient plus aiguë à mesure que la vitesse des battements augmen- te. On retrouva tous les passages depuis l’aile pointue seule- ment dans la région du fouet, qui existe chez les Autours, jus- qu'à l’aile en forme de faux des Faucons Hobereaux (fig. 18), qui rament rapide- ment à la façon des Hirondelles et des Martinets. Ces der- niers, Passereaux ra- mo-planeurs, ont aussi une aile très effilée, d'autant plus aiguë que ses mou- , ; “ K [ oo Fig 2), — L’allonzement de l'aile (en grandeur rela- tive) chez les petits Échassiers suivant le milieu. t. Courlis cendré, Numenius arquatus (L.) (Oiseau riverain vivant dans les grands courants d’air). — 2. Outarde canepetière, Otis tetrax L. — 3. Bécasse commune, Scolopax rusticola L. — 4. Vanneau huppé Vanellus vanellus (L.) (Oiseaux vivant en plaine). vements sont plus nombreux, comme c’est le cas pour le Martinet (fig. 19). L'influence de la vitesse de battement sur la forme de l’aile est si vrai que les Oiseaux-Mouches, qui rament si vite que leurs membres supérieurs sembleàt vibrer, ont tous aussi ure aile ressemblant à une faux. 236 A. MAGNAN La forme aiguë se rencontre encore dans d’autres groupes d'Oiseaux, chez tous les Palmipèdes, en général, et chez la plupart des petits Échassiers: mais la cause de l’effilement ici n'est pas unique ; elle est en rapport, pour certains, avec la vitesse des coups d’ailes, mais elle réside aussi dans l’action des courants d’air dans lesquels volent ces espèces, action qui à pour effet de diminuer la profondeur des ailes, à tel point que certains voiliers, comme l’Albatros, montrent un corps soutenu par des surfaces portantes comparables à des baguettes étroites. Tous les Oiseaux d’eau ou de rivage, qui volent dans ces conditions, ont tous une aile plus étroite que celle des indi- vidus volant au-dessus des terres, et cela quel que soit leur mode de vol, ramé ou à voile. Ce sont bien les conditions de vie aérienne qui sont la raison de cette transformation, puisque les petits Échassiers vivant en plaine comme le Vanneau, la Bécasse, les Outardes, sont pourvus d'ailes beaucoup moins effilées que celles de leurs congénères vivant au bord des eaux et ayant une fréquence de battements sensiblement égale (fig. 20). Des expériences que je poursuis actuellement m'ont déjà prouvé que les explications que je viens de donner au sujet des causes de la variation de forme des ailes, ne sont pas une simple vue de l'esprit. Par des modifications apportées à la voilure des Oiseaux, j’ai pu me rendre compte, en effet, que les formes des ailes sont dues à l’action du milieu ambiant ou à la manière dont elles se meuvent, les réactions occasionnées par les mouvements ayant pour effet de les effiler totalement ou en partie. Les ailes des Oiseaux présentent d’autres particularités. Elles sont toutes concaves en dessous, quelle que soit leur forme, et cela dans tous les sens. La concavité longitudinale, bien que très nette, n’est pourtant jamais très forte; elle est à grand rayon pour toutes les espèces. La concavité transver- sale, par contre, est très variable. Examinée sur sa face infé- rieure, une aile montre d’abord à l'avant un plan résistant peu profond, incliné vers le haut de 3 à 10 degrés sur l’axe du Corps LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 237 Ce plan, qui est sous-jacent aux masses osseuses et musculaires du membre supérieur, est égal en moyenne au tiers de la largeur de l’aile chez les Oiseaux à ailes étroites et au quart chez ceux pourvus d’ailes profondes. Puis viennent les rémiges, qui sont toujours arquées vers le Les See SU uns Fig. 21, — Sections schématiques d’ailes d’oiseaux montrant leur largeur et leur épaisseur relatives, ainsi que leur courbure suivant le genre de vol. 1. Gypaète barbu, Gypañtus barbatus grandis, Storr. (Rapace voilier). — 2. Grand- Duc ordinaire, Bubo bubo (L.) (Rapace nocturne ramo-planeur). — 3. Albatros hurleur, Diomedea exulans L.(Palmipède voilier). — 4. Héron cendré, Ardea cinerea (L.) (Échassier ramo-planeur), — 5. Martinet noir, Apus apus (L.) (Passereau ramo-planeur). — 6. Bruant jaune, Emberiza citrinella L. (Passereau rameur). — 7. Pigeon ramier, Co- lumba palumbus L. (Colombin rameur). — 8 Petit Coq de bruyères, Lyrurus tetrix (L.) (Gallinacé rameur). — 9. Fuligule milouinan, MNyroca marila (L.) (Palmipède nageur rameur). — 10. Grèbe jougris, Colymbus griseigena, Bodd (Palmipède plongeur rameur). bas et font avec le premier plan un angle plus ou moins accen- tué, d'autant moins obtus que l’on se rapproche du corps. Pour la généralité des Oiseaux, cet angle est très grand, comme on le voit par l'examen de la figure 21 et du tableau sui- vant. | 238 A. MAGNAN Angle formé par les rémiges avec le plan antérieur de l’aile au milieu de l’avant-bras. 49 OISEAUX VOLANT DANS LES GRANDS COURANTS D'’AIR. Diomedea ‘erulans :L. (lbatros) 76.52... 1250 Fregata-aquia-{L3AFrégate). a ae Lee 1259 Colymbus ruficollis Pall. (Grèbe castagneux)....... 1260 Puffinus puffinus (Brünn.) (Puffin des Anglais).... 1280 Pufinus-kuhlr. tBôïe.- (Pufin cendrée 429? Colymbus griseigena Bodd. (Grèbe jougris)....... 1290 Sula bassana (L.) (Fou de Bassan)..…............. 1300 Larus argentatus Pont. (Goéland argenté)........ 1300 Larus Omarinus I, (Goéland-:marnm) +... 1350 Gavia arctica (L.) (Plongeon lumme)..,......... 1369 Nyroca marila (L.) (Filugule milouinan)......... 1370 Limosa lapponica (L.) (Barge rousse)............ 1380 Calidris leucophæa (Pall.) (Sanderling des sables)... 1400 Phalacrocorax carbo (L.) (Cormoran)............. 1400 Sterna hirundo L. (Sterne Pierre Garin)......... 1400 Recurvirostra avoceitta L. (Avocette).............. 1400 Platalea | leucorodia Li. "(Spatule)”. 724, 0e 1410 Megalornis grus (L.) (Grue cendrée)............ 1489 29 OISEAUX VOLANT AU-DESSUS DES TERRES. Pyrurusetesrir (A) ANÉébraASyre) ECO Rene 1489 Carduelis carduelis (L.) (Chardonneret)........ 1489 Pren pieg se D Ne PAb)E RSR CRETE 1500 Falco peregrinus Tunst. (Faucon pèlerin)........ 1500 ÆEnberiza culus 0 (Bruant 7121) en 1500 Tichodroma muraria (L.) (Tichodrome)......... 1500 Turtur turiur (L.) (Tourterelle)................. 1500 Lagopus mutus (Mart.) (Lagopède muet)......... 1500 Burhinus œdicnemus (L.) (Œdicnème criard)..... 1509 Circus cyaneus (L.) (Buzard Saint-Martin)........ 4510 Lanius excubitor L. (Pie-Grièche grise). ........... 1529 OtusSscops (APE Duc) TR RP ee 1520 Coccothraustes coccothraustes (L.) (Gros-Bec)........ 1549 Dryobates minor hortorum (Biehm). (Pic-Épeichette). 1550 Colœus monedula spermclogus (Vieïll) (Choucas). 1559 Jynx Morquila LM EorCoN APR ERC ER 1559 Circus æruginosus (L.) (Buzard harpaye)........ 1559 Acrocephalus schænobænus (L.) (Phragmite des joncs). 1550 Hiera:tus fasciatus (Vieill.) (Aigle de Bonelli)....... 1560 Caprimulgus europæus L. (Engoulevent)......... 1580 Otis tetrax L. (Outarde canepetière).............. 1589 Upupa épops LA U(AUuppe). Re SEE ANS 1589 Circus pygargus (L.) (Buzard cendré)............. 4599 Gypa'tus barbatus grandis Storr. (Gypaète)...... 1590 Columbu: œænas!ls(Colombin)s..5..,:. Re Lou. 1590 Falco Subbuteo li. AHobereau)"....-- "0 1600 Acrocephalus cirpaceus Herm. (Rousserolle effarvate). 1609 Sylvia atricapilla (L.) (Fauvette à tête noire).... 1600 Coturnic coturnir All) (Calle). + 7.2. -. Ut 20 1600 Strir Jalucomdn e{EUIOtEe) en. LA eee 1600 Milous' -miuous- (Es) (Milan): 2... 0eme 1 TODe LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 239 Angle formé par les rémiges avec le plan antérieur de l'aile au milieu de l’avant-bras. Troglodytes troglodytes (L.) (Troglodyte)......... 4610 Aaushapusettr) {Martinet}. see: ss ventect 64029 Orroins sorts (lo (OTIDE)R 2.2.0. 0e ce sida à 1629 Baborbwbor. ri) {Grand-Duc).!., 22 41,40 as 1620 Guculustcanonus Tr GoUCOUE M En 2e 1620 Au contraire, pour les espèces aquatiques qui vivent dans les grands courants d'air, l'angle est beaucoup plus petit, toujours inférieur, d’après mes propres recherches, à 140? Chez les grands voiliers, comme l’Albatros, la Frégate, le Fou, cet angle est tout près de l'articulation du coude de 1200, ce qui fait qu’à cet endroit l’aile paraît très arquée vers le bas et présente, étant donnée son étroitesse, la forme d’une gouttière sur laquelle le vent a une action très efficace. Cet angle est plus obtus, à mesure que l’on se rapproche de la pointe de l’aile. J’ai recherché quelle était, en plusieurs points, la flèche de l’aile du Fou de Bassan, c’est-à-dire la plus grande distance qui sépare la corde de l’aile de sa surface ventrale, la corde étant ici, comme dans les avions, la droite qui Joint les extrémités de la courbe de profil que l’on obtient en coupant l’aile par un plan parallèle à l’axe longitudinal de l’Oiseau. Voici les chiffres que j'ai trouvés : Rapport de la flèche Longueur à la longueur Flèche. de la corde. de la corde. 4. À 18cm de la pointe de l’aile........ çem, 4 gcm 0 0,04 2. A 30cm — Le (MANS Lee OCM,85 12cm,8 0.06 3. À 48cm — —— (carpe). 2em,7 14em,5 0,18 4. À 58cm — M LME le 3cm,2 15em,0 021 HA larteulahon,.diccoude: #4..." 3cm,9 15cm,5 0,22 Il résulte de ces chiffres que l’aile est à peine concave en dessous dans la région du fouet. Sa courbure se précise à mesure qu'on se rapproche du carpe et devient de plus en plus forte aussitôt qu’on s'éloigne de cette articulation vers le corps de l’Oiseau; on peut faire la même constatation, d’'ail- leurs, chez tous les Oiseaux, et cela quelle que soit l'importance de la courbure de l’aile. 240 A. MAGNAN Épaisseur de l'aile rapportée à la racine cubique du poids TE. à l’articulation|à l'articulation du coude. de la main. RAPACES DIURNES VOILIERS. 1Gyps fulous (Habl.) (Aigle fauve).............. 0,38 Circus pygargus (L.) (Buzard cendré)........... 0,37 tButeo buito (EN Buse) EMEA RE re 0,30 PALMIPÈDES VOILIERS. Diomedea-exulans LMAIbatros). EN Re 0,39 Frésaaaquila lle} AFrérate er UPPER TE ee 0,38 Sula bassana (L.) (Fou de Bassan)............ : 0,30 RAPACES NOCTURNES RAMO-PLANEURS. Bubo'bubo (Grand Duc) Ver NU 0,37 Str'aluco AlEEUlOtte) ee 2. He RCE 0,31 Hyto alba (Es) ETAT) ER NR N LEER 0,28 ÉCHASSIERS RAMO-PLANEURS. Ardea cinerea (L.) (Héron cendré) ............. 0,36 RAPACES DIURNES RAMO-PLANEURS. Aecrpiier sentis ile) Autour) ee Er 0,30 Falco tinnunculus L. (Crécerelle).............. 0,25 COLOMBINS RAMEURS. Columba palumbus L. (Ramier)................ 0,32 CORVIDÉS RAMO-PLANEURS. Trypanocorax frugilegus (L.) (Freux)........... 0,30 ÉCHASSIERS RAMEURS. | Machetes pugnax (L.) (Combattant)............. 0,25 Numenius arquatus (L.) (Courlis cendré)........ | 0,22 PASSEREAUX RAMEURS. Chiorischloris AL) (Verdier) SERRE Eee 0,23 T'uxdusvpuaris 1ra(Grivelitorne) =" 72. 0,22 Alcedo ispida L. (Martin-Pêcheur) .. .......... 0,20 Emberiza citrinella L. (Bruant jaune) ......... 0,19 GALLINACÉS RAMEURS. Tetrao urogullus L. (Coq de bruyères).......... 0,24 PerdirperdieAl:)S|Perdris onse) ee eee 0,22 Lyrurus tetrica(l)"(Rétraslyre) ME EE 0,18 Lagopus scoticus Lath. (Grouse) ............. 0,18 PASSEREAUX RAMO-PLANEURS. Apus apus (LP) /IMartinel) ete rR Re 0,18 PASSEREAUX VIBRATEURS. Eupherusaeximia (Del.) (Oiseau-Mouche)..... 0,15 PALMIPÈDES RAMEURS. Cygnus cygnus (L.) (Cygne sauvage)......... 0,18 0,12 Anas platyrhynchus L. (Canard sauvage) ..... 0,15 0,10 Colymbus griseigena Bodd. (Grèbe jougris) . .. 0,12 0,07 Nyroca marila (L.) (Fuligule milouinan)...... 0,12 0,07 Mergus serrator L. (Harle huppé) ........... 0,12 0,09 Gapia arctica (L.) (Plongeon lumme)......... 0,10 0,09 Querquedula crecca (L.) (Sarcelle d’hiver)...... 0,10 0,09 LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 241 Les ailes des Oiseaux offrent, en outre, une épaisseur va- riable suivant les groupes, et, par conséquent, les modes de vol. En section, une aile montre à la partie moyenne de l’éven- tail un bord antérieur arrondi, une courbure inférieure concave et une courbure supérieure qui s'élève d’abord assez rapidement pour se rabattre suivant un arc plus allongé, après avoir fait un angle plus ou moins important. À ce point, se trouve la plus grande épaisseur, le maïître-couple, qui est plus élevé au niveau du coude qu’au niveau de l'articulation de la main, comme l'indiquent les chiffres de la page 240. L’aile a de ce fait une conformation particulière ; elle diminue d’épaisseur depuis son point d'attache jusqu’à son extrémité et aussi depuis son maître-couple jusqu’à son bord de fuite, où elle est mince. ; L'examen de ce tableau prouve que les voiliers ont l’aile très épaisse, comparativement aux autres Oiseaux. L’aile se révèle la plus épaisse chez l’Albatros. Par contre, celle-ci est la plus mince chez les Gallinacés et chez les Palmipèdes ra- meurs, qui possèdent cependant uneailelourde, comme je l’ai indiqué. L’examen de la planche XI apporte l'explication de ce paradoxe. L’ailereste mince chez les Gallinacés, parce que, comme chez la plupart des Palmipèdes nageurs d’ailleurs, les muscles des bras sont aplatis dans le plan horizontal antéro- postérieur de l'aile. La figure 21 montre, d’une manière très saisissante, comment se présente la section de l’aile suivant les principaux groupes d’Oiseaux, alors que les planches Il et IIT font voir très nettement, en même temps que la diver- sité d'épaisseur des ailes, comment est conformé le bord antérieur de ces ailes suivant les groupes. Les ailes des Oiseaux sont susceptibles en outre de subir des déformations particulières au cours du vol. PETTIGREW (79) a signalé que la marge antérieure ou épaisse de l’aile et la postérieure ou mince forment différentes courbes semblables à tous égards à celles faites par le corps du Pois- son nageant. Ces courbes peuvent être divisées, pour la clarté, en courbes axillaires et digitales, les premières se présentant vers la racine de l’aile, les dernières vers son extrémité. Les courbes (axillaires et digitales) qui se trouvent sur la marge 19 42 A. MAGNAN antérieure de l’aile sont toujours les inverses de celles qu’on rencontre sur la marge postérieure, c’est-à-dire que la con- vexité de la courbe axillaire antérieure est dirigée vers le bas, celle de la courbe axillaire postérieure est dirigée vers le haut, et de même des courbes digitales antérieure et postérieure. Les deux courbes axillaires et digitales que l’on rencontre sur la marge antérieure de l'aile sont de même antagonistes, la convexité de l’axillaire étant toujours dirigée vers le bas lorsque la convexité de la digitale est dirigée vers le haut, et vice versa. La même chose est vraie des courbes axillaires et digitales se présentant à la marge postérieure de l’aile. Les courbes axillaires et digitales se renversent complètement pendant les actes d'extension et de flexion ; il en est de même courbes postérieures axillaires et digitales. AMANS (2) a publié des conclusions très justes sur la forme des ailes qu'il a dénommées z0optères. De ces travaux, la syn- thèse est la palette zooptère qu'il définit ainsi : « J’appelle hélice zooptère une hélice propulsive basée sur la géométrie des palettes propulsives animales. A première vue, les traits distinctifs sont : un bord antérieur épais, con- vexe en avant ; un périmètre triangulaire curviligne, trois ou quatre fois plus long que large, le maximum de largeur étant proximal et non distal, comme dans les hélices généralement employées ; l'épaisseur de la palette va en diminuant d’avant en arrière, et du proximum au distum ; la surface est concave- convexe (c'est la face qui attaque le fluide qui est concave) ; cette palette est tordue, mais en sens inverse de l’hélice géomé- trique; dans celle-ci, l’angle des sections de profil avec l’équa- teur diminue à mesure qu’on s'éloigne de l’axe, tandis qu’il augmente dans les palettes zooptères ; cet angle est, en outre, immuable dans une hélice géométrique d’un pas donné, tandis qu'il est mobile dans la zooptère, en vertu de son élasticité. «En examinant la zooptère de plus près, on voit que la concavité diminue de la base vers la pointe, la palette étant presque plane dans la région postéro-distale ; la charpente de l'aile est formée par des nervures divergentes à double cour- bure ; la surface elle-même est à double courbure. » L'étude que j'ai faite sur les Oiseaux et sur leur vol m’a LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 243 amené à définir toutes les déformations que subissent les ailes suivant le mode de locomotion. Au cours du vol battu, les rémiges primaires sont plus ou moins relevées vers le haut par le coup de fouet. La partie distale de l’aile présente donc à ce moment une concavité plus ou moins accentuée dirigée vers le haut. Il en est de même d’ailleurs chez les espèces qui pratiquent le vol à voile, comme Fig. 22, — Albatros, Dicmedea exulans L. vu de face pendant un vol à voile. (Sur cette photogravure se voient très nettement la grande épaisseur des ailes, ainsi que le re- lèvement des extrémités et de la partie postérieure des ailes.) le Vautour, l’Aigle, le Fou de Bassan, l’Albatros. L’extrémité des ailes se recourbe vers le haut, comme le montre la figure 22. L’éventail, par contre, offre une courbure spéciale pendant la locomotion aérienne. J'ai dit qu'en dehors de toute influence une aile de Palmi- Fig. 23. — Position el forme à double courbure de l'aile (entre l'articulation du couue et celle du caroe' chez un Albatros, Diomedea exulans L. en vol à voile. pède voilier était arquée fortement vers le bas et pré- sentait l’aspect d’une gouttière sur laquelle le vent avait une action très efficace. Mais, dès que l'Oiseau vole à voile, la puissance du vent frappant la partie inférieure de Faile a pour effet de relever les rémiges. L’aile montre alors une 244 A. MAGNAN courbure nouvelle très caractéristique. Sur ses deux tiers antérieurs, elle présente encore une concavité inférieure, sinon très accusée, du moins assez nette. Par contre, le tiers postérieur se relève de manière à offrir une légère concavité tournée vers le haut, comme l'indique la figure 23. Cette double courbure se retrouve chez tous les Oiseaux au cours du vol, quel qu'il soit ; au cours du planement, comme dans le vol battu. Cette torsion mérite de retenir l’attention. Mais, chez les voiliers, il se produit en outre un phénomène particulier qui a son importance. L’extrémité des rémiges pri- maires de l'aile, ainsi que la partie postérieure de l'éventail, vibrent de façon continue sous l’action du courant d'air. En effet ces portions de l'aile battent constamment au cours d'un vol à voile, s'élèvent et s’abaissent sans cesse, avec une amplitude et une fréquence qui sont indiscutablement liées aux pulsations rapides secondaires du vent et à sa vitesse momentanée. Ces vibrations, qui jouent un rôle pré- pondérant dans le vol à voile, sont automatiques et indépen- dantes de la volonté de l’animal. Des expériences que je poursuis m'ont déjà montré la relation intime qui existe entre les pulsations rapides du vent et les vibrations rapides des extrémités des rémiges primaires et secondaires ; elles m'ont amené aussi à trouver qu'un voilier marin, en particulier, dont l’aile est art ficiellement rendue absolument rigide, ne peut pour ainsi dire plus évoluer au milieu des rafales ; il tend à tout instant à être culbuté ; on sent que sa machine ne rend plus comme il faut. Ceci prouve que l’élasticité de l'aile est indispensable pour la pratique du vol à voile, même chez l’Oiseau. CHAPITRE VII Les dimensions de la queue. Son rôle. La longueur, le poids et la surface relative de la queue suivant le mode de vol et le milieu. Le rapport de la surface alaire à la surface caudale. Le Poids des rectrices suivant l'étendue de la queue. Les dimensions de la queue chez les Oiseaux présentent un gros intérêt à être précisées. La queue a, en effet, chez ces animaux, une importance considérable, et son rôle est mul- tiple. Il est évident que la queue n’est pas toujours un organe de vol ; pour certaines espèces, elle constitue souvent un orne- ment. Pour d’autres, comme les Bergeronnettes, elle agit aussi comme balancier pendant la marche à terre. Mais, le plus souvent, elle sert surtout de gouvernail pendant le vol. C'est; en même temps,un appareil d’équilibrage pendant l'avancée dans les airs et un appareil de freinage à l’atterrissage. Sa forme est, en général, celle d’un segment de cercle, dont la pointe est placée au point d'insertion des rectrices et dont la courbure extérieure est plus ou moins forte. Quelques espèces possèdent cependant une queue bifurquée, qui est toujours en mouvement en raison des virages incessants qu'exécutent ces Oiseaux. Ces mouvements sont la cause de la transformation constatée dans la forme de cette queue qu’on rencontre chez le Milan royal, le Naucler, le Martinet, la Sterne-Hirondelle, la Frégate, ete., pratiquant un vol à évolutions nombreuses et rapides. BorEeLLt (12) a soutenu que la queue n’avait de mouve- ment que de haut en bas et de bas en haut, mais son opi- nion n'a pas été acceptée. BarTHEZ (7) a bien démontré que la queue des Oiseaux se meut dans tous les sens, comme d’ailleurs le fait voir l'étude de ses muscles. ALIx (1) a pensé de même que la queue peut étaler ses. Lo) bo 46 A. MAGNAN plumes ou les resserrer dans un moindre espace. Elle peut s'élever, s’abaisser, s’incliner à droite et à gauche, se tordre sur son axe. En se relevant, elle redresse la partie antérieure du corps; en s’abaissant, elle le fait incliner en bas ; en se portant à droite, elle fait tourner le corps à droite,et c’est le contraire si elle s'incline à gauche ; en se tordant sur son axe, elle concourt au maintien de l'équilibre, soit qu'elle contrarie ou favorise le roulement du corps sur son axe lon- gitudimal. Elle joue donc bien, dit-il, comme le voulait ARISTOTE, le rôle d’un gouvernail, mais c’est un gouvernail qui se meut dans tous les sens, tandis que le gouvernail d’un navire ne va que d’un côté à l’autre. D’ESTERNO (21) a affirmé que, dans le vol à voile, elle est constamment élargie dans toute son étendue, tandis que, dans le vol ramé, elle serait toujours pliée, sauf au départ, à l’arrivée et dans les mouvements tournants, ce qui est exact. S1 l’'Oiseau vole contre le vent, dit encore cet auteur, elle agit de la même manière que dans le vol ramé, se relevant pour que l’avant du corps se porte en bas, s’abaissant pour que l’avant du corps se porte en haut, s’inclinant à gauche pour que l'avant du corps se porte à droite, et réciproque- ment, devenant oblique en se tordant pour empêcher ou favoriser au besoin le roulement du corps sur son axe lon- gitudinal. Si l'Oiseau vole vent arrière, elle se relève pour que l’avant du corps se relève; elle concourt aussi à pousser l’Oiseau en avant. Tout ceci est manifestement inexact; en particulier, jamais un Oiseau, d’après mes observations, n'est poussé par le vent qui lui vient de l'arrière. MouiLLarD (71), de son côté, a considéré que l'étude de la queue ne peut donner que des indications trop vagues pour être utilisées. Il considérait que cet organe est souvent un ornement, qu'il est fréquemment rudimentaire chez beaucoup d'Oiseaux très fins voiliers, qu'il grandit souvent ou diminue sans cause apparente. Ricxer (81) a trouvé que la moyenne du rapport de la queue aux ailes, résultant d’ailleurs de chiffres très peu homo- gènes, est de 6,8, chiffre qui, selon lui, indique à peu près quelle LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 247 doit être la surface relative de la queue envisagée uniquement comme gouvernail chez les grands et petits Oiseaux. De l'étude approfondie que j'ai faite des dimensions de la queue des Oiseaux, j'ai pu retirer des enseignements utiles. J’ai pesé les rectrices, mesuré la longueur et calculé la surface de cette queue en étalant celle-ci au maximum et en ayant soin que les plumes restent imbriquées comme dans la nature. J'ai rapporté ces données au poids, à la longueur ou à la surface du corps pour avoir des chiffres comparables. J'ai établi aussi le rapport qui existe entre la surface alaire et la surface caudale. Tous ces chiffres sont contenus dans les grands tableaux annexés à ce chapitre (p. 250 à 255). Comme je n'ai étudié que des individus dont la queue ne joue aucun rôle ornemental, les rapports moyens suivants gardent tout leur intérêt au point de vue du vol. BE lens le RP 2: | Ê. Ë & Tes. | 22 |É"S à poids |=S|SSs| ESS), se Sosa) es Lea MENT AIRAAETALEE du corps. | 5 5 ul nm le 2 l2T% a Diego SEE RIES 3 Sslsstlss les le © Sels |FAISS IS À E MT M mo | < Gr PASSE TEAURA NVIDIA TOUS. 4 Bee et ure du us rats 20010259: |02250/40/50125:8 te Rapaces diurnes ramo-planeurs............. 423,7 | 2,5 | 2,2 |11 6,5 | 2,8 MIDINS TAMIENTE RS. RL ee nta eee se oo 2631049129 765140 9 CorvideSE0-planeurs tk, ue etemouc: 272 2,401425%1u8,211m6 Sul Passereaux rameurs à vol soutenu ......... 33,1 | 2,3 | 2,5 | 6,6 | 4,4 | 3,3 || IN: M LME DIANEUTS St M ser ei 207107022088 71057718 3524) — rameurs à vol peu soutenu,....... PC JAN RU oo A EC To ESA IE MAR AGÉSETANEUTR 2 4 een à ere ele Deoins es 0 664 r1#h8,91128/22 4,3 RApAcesS diUrnbs VOMIETS 0 2 ic de ticue 186000) 20002)eMO0 SN TA 4 4 — nocturnes ramo-planeurs .......... 466,4 | 2 2,5: 1.9,2 |. 4,1 | 5,5 | Échassiers rameurs terrestres .............. 16481002" RMS TP 1"S |. 6.8 Passereaux plongeurs rameurs ............. 20% 110105 1,6./°1°8 |" 5,4 | Palmipèdes ramo-planeurs................. C7 mA EN Sr ES 840 2:92105:0 | Échassiers rameurs riverains .............. 176,9 1:4,3 | 4,9 1 2:2 |-2 6,2 PP ibipedes voiliers... 2... 1.1.2, Dos [MS POS RE ASTLEES \ SU RAPOUPE PAMIEUTS. 22/5 JL NS en nee 1 380 0:90:5,7 124,41104:4710"8,6 | Échassiers ramo-planeurs.................. 2801614.) 5411-291°92 |#0:0 Paimipèdes plongeurs rameurs............. S2DI0 0,81 6,7 | 1,2 0,2 444) Échassiers plongeurs rameurs.............. 260 0,9 | 6 0,9 1 46/42;8 AXN. DES SC. NAT. ZOOL., 10e série, VUE 248 A. MAGNAN On voit de suite, par l’examen de ce tableau, qu'il existe deux séries d'Oiseaux très distinctes : 1° La série À formée par les espèces volant au-dessus des terres, chez lesquelles les divers rapports concernant la queue sont, quoique variables, toujours assez grands. Dans ces groupes, au contraire, lerapport de la surface alaire à la surface caudade est assez petit. Il apparaît aussi que la longueur de la queue est liée à l’envergure. Grande chez les Oiseaux à ailes allongées, la queue se réduit le plus sou- vent chez ceux qui sont à ailes courtes. C’est pour cette rai- son que les Gallina- cés possèdent une queue relativement peu développée. 20 La série B, constituée par les Oiseaux habitués à voler dans les ré- gions aquatiques, et qui ont à supporter Fig. 24. — Courbes de la variation de la largeur alaire J’action des grandes et de la longueur caudale relatives suivant les groupes È d’Oiseaux. courants d’air, chez — Longueur de la queue. lesquels la queue est — — — Largeur de f’aile. = petite, alors que le rapport de la surface alaire à la surface caudale est très grand. Or c'est aussi de cette façon que se classent dans l’ensemble les groupes quand on étudie l’a cuité de l'aile. Les planches IV à X de cet ouvrage mettent d’ailleurs ces résultats très en évidence. De plus, si l’on construit un gra- phique en classant les groupes par poids décroissants et en portant sur les ordonnées les quantités relatives de largeur alaire et de longueur caudale, on aperçoit immédiatement la relation qui existe entre l’acuité de l’aile et la longueur de la queue (fig. 24). | Par conséquent, chez les Oiseaux qui vivent dans les ré- LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 249 gions très ventilées, en même temps que l'aile est étroite, la queue est courte, et il paraît bien qu'il ne peut en être autrement, car, dès qu'un Oiseau à ailes larges et à queue longue est pris dans un vent violent, 1l est bousculé, roulé, alors que les Puffins cendrés, avec des ailes étroites et une courte queue, évoluent par les tempêtes les plus violentes. J'ai publié ces faits, en collaboration avec Houssay, au début de 1912 (29),et je puis dire avoir été le premier à les observer; MouiLLaRD (72) a, de son côté, fait des constatations identiques, mais ses observations inédites n'ont paru qu'à la fin de 1912 dans une publication posthume. Get auteur a en outre affirmé queles Oiseaux sans queue avaient tous l’avant- bras très long. Cela est vrai, si l’on veut, pour certains Pal- mipèdes voiliers ; cela est moins exact en ce qui concerne l’AI- batros et le Fou de Bassan en tout cas; cela ne l’est plus pour les Palmipèdes rameurs. Par contre, les Rapaces voiliers ont un très long avant-bras et une très longue queue. Les résultats que j'ai obtenus amènent done à considérer qu'une machine volante construite sur le modèle d'un Rapace voilier devrait, à certains moments du volet pour l'atter- rissage, en particulier, disposer d’une surface caudale de 24,50 pour une surface portante de 10 mètres carrés. Un appareil conçu pour voler au-dessus de la mer, à la manière des Palmi- pèdes voiliers, devrait, par contre, être pourvu d’une surface caudale bien moins importante, celle-ci étant de 1Ma,4 pour une surface de 10 mèêtres carrés. Il y a, en outre, quelques remarques à faire au sujet de la queue chez les Oiseaux. Dans l’ensemble, les longueurs, poids et surfaces relatives se elassent de façon presque identique. Le classement reste le même si l’on compare la longueur de la queue non plus à la racine cubique du poids, mais à la lon- gueur réelle du corps. Les Rapaces voiliers, par exemple, qui ont la plus grande surface alaire, ont aussi une des plus grandes longueurs, un grand poids et une plus grande surface relative de la queue. Leur surface caudale est même plus grande que celle des Oiseaux des autres groupes, et il n’est pas sans intérêt de mettre ce fait en évidence. En effet, dans le vol à voile, la » 250 A. MAGNAN SEM .|8, [ see E sa |£ao SE Des | NS 5 RE poids {2 [228] FE a) 2e les So (Sep) SP ISES IS ES ICE 07 8 $ 23/22 du corps. [© 5 [5e Tel Le él LE S'hnol 24 |6S 1822516 AS 18e LS NL SI SlER sels [TR] SAS eu me He Gr. I. RAPACES DIURNES VOILIERS. 8 Gyups Julous AHAbl)r 262 dat mercedes 7 269 1:60 35/1005 3,81 239: | 16,641 Gypa'tus barbatus grandis (Storr.)......... > 389 2,7 | 22] 9,8) -6,8/272983;8 Cafhamsia atroi RAeME)E TeRe eromlele ete co 107102) SNS 9) ARS 5,911 Aouela:chrysnetus (le me. BNC RANCE 3 712 24 | 24| 9,9! 5812645391 Hrerdetus jaseralus ANAL) ER. 2 660 2 2, 9,7|. 47 26201064 Helotarsus ecaüdatus (Daud.)............... 2 095 1 4 A 2 1,61158 |13,7/F Geranoa'tus melanoleucus (Vieiil.) .......... 2 125,50! 2,1.| 2,6 | 7,6| 4;8/203 47 Cérensius gallieus \|Camel:) Her, rer 1 655 SRE MES 6,3|150 | 4,6 DIBO NDREO NL pet ce Re Sa pe 1 027 2,3 | 2,3 | 9,1 5,9] 1660 47% PÉRUS ALDUVOT HS A Line AR Te me Ro ie re 615 26 | 2234010 7,31116 | 3,5 Pandion Haliaitus Ab EE ARE TE 1 105 99-03 | 11,26 PRES CITCUS ÆPTEROS GAL) Re. CN Pr NET 680 281092 2,71 E9 PHARE MC UUTREUS AL PS)MES TC Re, ar ER 471,50| 3,3 | 2 12.31.12 79 | 2,41k — IMC GTEUS SU) OR AS M ee cac 33 3.2 | 2 42 8,91 94 | 3,28 nr ApyeOngUS AIN rte nee eo MR LE Due 236,50! 3,5.|, 2 11 15,8) 43 AVI 2 ICT UT US CAEN EN EREEN RR 386 3,511: 4,9. 1271018 AO REP Aelpae nec bons SCAN TUE Ru EU PERLE 927 3.7 14:81 15,6]. 8,8 49730179 IT. PALMIPÈDES VOILIERS. Diomeneareralans (Res here 8 502 1 5,81 2,6! :1:1#2910MS Prectia aqua. (ln) Eten Tr. ae PARA 4 620 3,2 2,8. | 11,2/° 3 /S3008 0 DA RDASS CROIS) EE ere NN PRE 2 690 1,6 | 4 2,2| 1,4] 2129:1"8;68 RUES RUN MB OC). ESS Due n8 comen pie 572 1,61 3,6 |. 3.4 2,31#210 470902 Hydrobates pelasicus (PIE RER 17,40! 2 2,5 | 41). 3/4 3100ES OR USER Ar LUS NN) ee core eee Se 4025 1:61 3,4 | 3,8l- 26) 2011065 III. ÉCHASSIERS RAMO-PLANEURS. rdoancmerea ie eee LR Me Eee 1 408 1,8 1-57 | 2.6|: 2,61 treM0s cree oiba M )'ae e e0R Er ire e e Met en 1 178 1,41 5,9 |. 2,71 12 SATA RON Bolaurts Sears ENST NN RL ERE 2 1 198 114 5,91 0,7" 48161018 INYeticor de myCULOrUr (ln) ne re e 512 1,9 151 416)122 65. 11251 Plaidieadeucorodia (LEE ER TR NU 1 565 4,0) 5,9! 4,71 454206 CICONLTACLCONLAN (TE) se en ct 3 438 1,4 | 47.1 181 ARMOR" Mesalonmis tomes lu) ei. MINE RQ à 4 1795 1,8 À 5,11 4,5) 22244900) Leptoptilus crumentferus (Less.)............ 7 030 4,4 1"4,8 |-3,9) 2962258670 Moncliussanellus (ES UE RS A EE 211 1,7 1:3,251 4,9) SON IV. RAPACES NOCTURNES RAMO-PLANEURS. Bubo Dubo UE), er E Lotare à te tele SUR 10920 BAM PNA De) Aion PES IE) ES AN UE ne 047 92192921 8 | 231449 [64 —. Hammeus (PORN ue EREnt mr ornere ete 390 2411250 611" 4 6 65 OPUS CODES ALTER PRE ET NT EN COR CRE à A ROME AR O SR A8N IE 8,7] 39%/N709nIR Tito. 20e He os Re RC UT En tR mere 279 181 2,71 &£3| 3,61 7648963 Strates ML 2e. NE OS AP een 118 |2912931.5 | LOS 7 Athene Mo Ua MP COD de Need 164,50! 1,6 | 2,7 | 4,9). 2,8| 93 58 || LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 2h1 I 5 | : E E © | | SI |05 ne DIS D te D | Sa [en S|S se EE É SE Ale É = s = D” = =|n = Poids 75 mots 2h : = 26 5° So tele los | Eel Es du corps S = PE sie he EE EE û S. 2 = = Fa E SlÈgels< |Ss|lasals à Role, [RS|SSÉ «lé « dd TT 5 a < |‘ _ e she) ul | rc) —— |__|, Gr. | | | V. RAPACES DIURNES RAMO-PLANEURS. ; D rangs (eee Le. 708 96 (L2:1 AT SE 6,5 150 9,5 : ASUS OO Re ed eus 221 3 2 ASE). ENT eS — SIREN LS ee VE EST ER PRE e 136 2,9 | 2,1 | 13 8,7 AJ 129 ones rharns {Mol}. 2.040 Ses is à 12209 2 2,0 1 09-68) 74 8121470042 Piecetennuneulus: (Li): 91... 245 9.6 | 2,1 |10,6} 5,3 | 125 | 3,2 — tinnunculus CS Re er ai 172 3 2 1429189 #1r020 IS MD reconnus VUUMSE:).. 2% te done 813 1,8 | 2,6| 8,7] 4,8 | 169 | 3 Msubbuieo (Lr}........:...46.....1... 165 DES NEO 26 TAN AU | — columbarius regulus (Pall.)........... 145 Ma NN SL E 290120 83 | 2,6 VI. CoRVIDÉS RAMO-PLANEURS. PrusPcorone (Le)... 430 2,1 | 2,7 | 9,8[ 4,8 |.:85 | 3,6 :— Cornix (EE Nr res A De ME Te 633 2,3 | 2,5 | 6,3| 4,6 | 115 | 3,8 Hilrypanocorar frugilegus (L.)............... 470 9.3402:6 11 77,21:6:8411282/0092 || Colœus monedula spermogolus (Vieill.)...... 253 9.4.| 2,9 008,8 0-2481) M7 I-87E Dh Purrhocoraz pyrrhocoraxz (L.)....:..:........ 390 2 Se 0 AR TE 7 Re LE OC A 7 RhGraculus, graculus (L:.)........:........... 223 3 22480 Gr 00227 Hi MVucifraga caryocatactes (L.)................ 161 21 1n2,81170,2120;4 0027) 7822 ROoracias garrulus (L.)..........:.......... 128 2,3 | 2,9 | 18,6] 4,2 | 163 | 4,9 OR CN CA PAPERS PEER EEE 214 A 4-01 500° 725 00 RON rrunsenlandariuss (li)... 20. re nes. 160 9.9: M2r9 46,19 TES AT His) DO D ne Re stereo atane 81e 91 9 41 R 2:60 M9; 5 ONEMOSMIE4ES Hantiourd-yneas, (Badd:).......:........:. HAS 01e 2,9 |: 6,44 5,4 | 48 | 3,4 VII. PASSEREAUX RAMO-PLANEURS. ous conorus (Lr) ne, sn. 10% 36 OU 20 600100 Caprimulgus europæus (L.)................. 92 225% Le6,61883 1 a7mESS A Ah eee 8620102 512,200 5 51 88 PORTES 19 PER EU TE IE ES REP PT RREE RNEPER 18,35| 3 1099100753 184 8 Eur OM IE PPmrdo urbiea (Hi). Ra, dure. à 1635196 12,21" 6 2104 SPP SSN SE Pam rupestris (SCOD.L 5. re. 1550122025 ré bte 34 | 4,7 VIII. PALMIPÈDES RAMO-PLANEURS. Masrocorar carbo (L:)::.....,.1:4....:... 2 115 1,9 | 4 EPA AS NE EC AE Povaus puinus (Brünn.):.:.:,....1....,... 342 1 BE El ASE 1090 864 ans tarcentatus (Pontopp.) ::::.,.2:........ 1 189 1,2109,3 3,924) 183; | .072 — 2 LÉ TEN EN ARDENNES 267: -F418/91| 40/39! 74. 5:28 Rissa tridactylaæ (L.)........,.............. 188 € CEA CAN 71 QE AU Éruridibundus (li): 424.2... 261 2 SD EAN AN BON) TOSE pa houndo (i.) ss on 118 SPRL 58174 70 | 5,7 IX. PASSEREAUX RAMEURS A VOL SOUTENU. Muscicapa striata (Pallas.)................. 14,351.2,5| 2,4 | 8,3k6 34 | 3,4 Ficedula hypoleuca (Palias.)................ 12501022 426.4, 654 F5 30"|13,# 28| 9141 29/| 91 | 5.9 Mn dorvenece (Le). : Mi un. 28,30|: 1,9 292 A. MAGNAN RÉE 2 ASE SSISSS| ss lee laszsla = poids | a 28] EE | « e |L28)405 So sas S | S see ons. [2 2 18% Re 2 > > à > RU IN1IO'O:r> C0 C0 à © SI © SI & OO OU D D ET GR a © © à æ© D VE ele Re DB RE PH H H>H H>H > Là Cr SON ss. * => > à à à pe du JT eu Fa > À À NN = NO SI © SJ] æ QT SJ © Le = NN D DU SH 1 Longueur relative des petits pectoraux. LZILSSOLSSLSCSC © <1 O0 O0 «1 > O0 C0 O0 mn OO DD OUR IJNI * Poids relatif du cœu s ” - s & D À © SJ SJ à - - - a @ 2 GO D + © © 0 © © C0 LO euuou EE HF CH 1 00 => ” Eté, 264 A. MAGNAN | # À A 1 mA 1e rh ! | S| 2] 58 | °SlPSIS | RES 2S|lsé |ES [SÉSIESSISESS © |. poids | 32 | ES | 88 |-SS| 88 |SS| 24 AE) Ba |SS ele nu & | uw uw nn | Dors = du corps. [5 | SE TE | se £2 8 2 = És as lan |2Ss|es)es, À eo n [ST |6%| 82/34 n é 9e) A NA RNINEUNSSS | = TD << TS TD & | Gr. Par | IX. FASsSEREAUX RAMEURS DE Îl A VOL SOUTENU. Î Muscicapa striata (Pallas).,....... 14,351160,2|146,3| 13,9 | 170! 1,33| 1,15111,8% Ficedula hypoleuca (Pall).......... 12,501172. 1156 146 230! 1,25| 1,16113,6# llaudatarcensis ADS) RENTE ES 28,301233,11213,7| 19,4 | 480] 1,28] 1,15115,9k ZAnHus pratensis AL.) 222% penses 18 236,31216,9| 19,4 430| 1,32] 1,20] 9,94 = NC OUUUTS NI) 2. See dernier 20, 7012100 191714183 340| 1,36| 1,21112 (f Molaeuiasalba il). ns Late 2 224 |206,8| 17,2 370| 1,34] 1,14/15,5 | D Enva (lo) 00 ere 16,50/221,71206 | 15,7 |‘ 380| 1,27] 1,18|13 A — Ocinerea (DUNSENI). LE 16 |249,81231,2| 18,1 400! 1,15] 1,07! 9,34 Lanius excubitor (L.)...... REA FU 50,501158,11142,9| 15,2 380| 1,30! 1,19115,8# senior (lies Eee rer 26,101160,4|145,5| 14,9 300! 1,17] 1,04/10,8 | + Ccollurio Es) RUE FRET 30,951112,91103,3| 9,6 | 280] 1,05| 0,92/16 AN Luscinia megarhyncha (Brchm)..... 17,10/154,31137,4| 16,9 260! 1,10] 1,30110,5 }} Erythacus rubecula WE) enr. 47,75|134,5|120,5| 14 840| 1,13] 1,05111;2% Phænicurus phœnicurus (L.)....... 3 190,91173,9| 17 230] 1,14| 1,06113 — ochrurus gibraltariensis(Gm.) 16,951162,21147,5| 14,7 2301-1,17| 1,05/13 Pratincolaïnubetrag{l) 02e MRRCRS 43,051171,51156,2|:15,8 | 290 40) EEE NT UD 100 La QU) ER RSR Re 11,451160,61145,8| 14,8 | 220|.1,21} 1,11/14,94} Phylloscopus bonellii (Vicill)........ 7,651175,11156,8| 18,3 210| 1,14| 1,01114,3 ot Mrufus Beuhst) MESA A 5,25|142,81123,8| 19 150! 1,22| 1,10113,3 OnLbIUS ertolus ME). RASE ere 72 221212041169 580] 1,24] 1,10/18,7 Monticola solitarius (L.)........... 62,801146,71133,7| 13 390! 1,18| 1,08110,6 = SATOUiS Al) CORRE &7,001167,31152,6| 14,7 490| 1,24| 1,40115,3 Turausimentia (EE) EME Ier tee 91,501178,61160 | 18,6 620] 1,15] 1 9,2 —onaumanni (Temm)".21.12.% 76,201167,31149,6| 17,7 560| 1,20| 0,99/10,4 TOC OorUS Al) ie 2 teint 106 122922122717 780| 1,28] 1,24/10,5 Sn NID) Re CETTE 98 |251.9/233.1| 18,8 14 090! 1,27| 1,21/11,2 USSR) RL EnReE su 70,301219 1199,1| 19,9 800! 1,25! 1,01/10,6 Tite (D) Le 56 |212,41194.6| 17,8 | 660| 1,28| 1,20/10,8 — LOrIHALUS al) 226 ch une de 96,501179,11162,6| 16,5 770] 1,28| 1,23111,5 SturrUuS oulcaris (li)... Lee 79,501208,31188,9| 19,4 |. 860! 1,30| 1,16112,8/ Lomrareurprrosina (li) Le MES 47,601237,71216,3| 21,4 670! 1,32] 1,17/16,1 Coccothraustes coccothraustes (L.)... 42 215,21494:51520,7 610! 1,33] 1,22113,9| Pyrrhula pyrrhula europæa (Vieillot.) 21,401168,11149,5| 18,6 370| 1,11| 1,04/13,4 Serinus canarius serinus (L.)...... 8,351239,41219,1| 20,3 | 270] 1,43| 1,38/19;,1 Calor ichionis Ab) e Ne. ER 23,701262,4|242,6| 19,8 610| 1,21| 1,20/20,6 Prrneularcælebs (li) 65.5 4.00 21,151252,91234 | 18,9 | 490! 1,38] 1,25|15,2,8 ne CUnontrINoLIa ll)... ee 25,101179,21463,3| 15,9 360! 1,09! 1,05110,2/ Passeridomesticn [lin eh. een 30 177,91161,6| 16,3 520| 1,16! 1,06/13,3 |F montana LA. 22 une 15,201189,41167,7| 21,7 | 370] 1,40| 1,35/15,148 Petroniuipetrentanllb)MeER.E cer. 25 |215,61196 | 19,6 | 530| 1,25) 1,20/13;61% Carduelis carduelis (L.)........... 16,651226,4|205,4| 21 400! 1,32] 1,25]13,8 | DDINUS SINUSITE Mere. see 11,801219,41205 | 14,4 380! 1,19} 1,05]19,4 | Acanthis cannabina (L.}.:.i....... 45,801250,51227,8| 22,7 410! 1,28| 1,20/17,1 | DIpuTUs Curineli MM) ES Er: 302. 11,951221,71200,8| 20,9 350| 0,87| 0,82116,1 |f Emberiza citrinella (L.) ........... 25 |999 |200 | 22 420) 1,43] 1,40/14 | in terrius Lise ed. Er 23,101220,71203,4| 17,3 | 480| 1,06| 1,03]13,8 | | LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 265 | È = 8 |S s|es|és| 8 lee les eee | Poids S8 29188 |sé#olse)Sss | T salsa lSalSéslesle à) AE [AR IRAS [aa Shan) » À c A) LEE NC © Tv n “ ce) = | H a nn 2 6 = Le T 3 T TT | À Par L mq. Emberiza hortulana (L.)...,....... 33 141,71127,2| 14,5 380! 1,09! 1,06/10,6 LOS ENTRER 21,40/199,41184,5| 14,9 | 390] 1,25] 1,14/11,1 En Schrenjelus) (Lits... 20241215 %12007.1415 3701 1,26| 4,15|10,7 eoulus regulus (E.) if... 3,801131,5/118,4| 13,1 150| 1,08] 1,02113,1 X. PASSEREAUX RAMEURS. | A VOL PEU SOUTENU. || Cyanecula suesica cyanecula (Wolf).| , 14,30/140,4/122,3| 18,1 160| 1,23] 1,12|13 MSyloia atricapilla (L.).....-....... 16,25|121,71107,6| 14,1 220| 1,16] 1,06110,1 a sumplez (Lath}........1.42 15,80/113,9/100 | 13,9 240| 1,28| 1,08]12,6 Hu — communis (Lath.).:......:.. 18,651131,31117,9| 13,4 | 280] 1,11! 0,98]10,7 || Prunella modularis (Li) ........... 18 |146,61133,3| 13,3 |. 3201 1,22| 1,10/10,5 || Hypolais icterina (Vieill.).......:.. 10,651124,1|111,1| 13 180! 1,18} 1,09, 9,3 || Acrocephalus cirpaceus (Herm.).... 12,801132,71118,7| 14 250| 1,15| 1,07/11,7 V— schænobænus (L.)....... 10,40/130,71117,3| 13,4 250| 1,10] 1,05]12,4 M arus Mao). en eee so 21,45/139,8[128,2| 11,6 | 290! 1,08] 4,01/10,2 et reærnuleus (E:}:F tes da ue 41 177,21160,9| 16,3 290! 1,10! 4,01113,6 — cristatus mitratus (Brehm.) ... 10,201153,91139,2| 14,7 | 210| 1,15] 1,06/11,7 — palustris longirostris (Kleinsch) 10,901176 |160,5| 15,5 290| 1,22! 1,08113,7 — palustris communis (Kleinsch). 41,75/159 |144,6| 14,4 2601 1,10! 1,01/14,4 Ægithalus caudatus (L.)........... 8 171,21156,2| 15 230! 1,15! i1.05|15,6 nus ordis. (En)... 122.1. 456. 1175,61163,1| 12,5 |. -5601 1,22| 1:68113,4 | Dryobates major pinetorum (Br.).... 93 1193,61178 | 15,6 | 5901 1,14] 1,07|14,3 — minor hortorum (Brehm.).. 45,501177,31161,2| 16,1 240| 1,17| 1,09113,9 Munz torquilla (L.)................ 37:30[199,11186,3| 12,8 | 210] 1,07] 0,95/12,9 | Certhia brachydactyla (Brehm.)..... 8,501162,2/147 | 15,2 |: 200| 1,02] 0,81110,5 Sitta europæa cæsia (Wolf)........ 21,10/165,81151,6| 14,2 | 260| 1,10} 1,01/10,% Tichodroma muraria (L.) .......... 45 |164,61153,3| 11,3 | 1401 1,10] 0,85113,3 Troglodytes troglodytes (L.)......... 10,101128,61113,8| 14,8 | 310| 1,06] 0,97]11,8 XI. PASSEREAUX VIBRATEURS. Eupherusa eximia (Del)...,...... ; 2,851341 1300 | 41 640! 1,35| 1,30/20,1 XII. ÉGHASSIERS | RAMEURS TERRESTRES. | M) 3. 8 950 (225 |200 |25 |3 480] 1,42] 0,96/14,5 A Mn 830 |246,31219,2| 27,1 |1 960| 1,40] 1,07/18,6 Burhinus ædicnemus (L.).......... 522 174,41156,8| 17,6 |1 190] 1,14] 1,03110,8 Charadrius apricarius (L.)......... 178 |265,31231,4| 33,9 |4 320] 1,36| 1,33117,4 El norinellus (Li)... 90 |253.8/223.3| 30,5 | 920| 1,34] 1,18/17,7 em)... 155 |178,61157 | 21,6 | 760] 1,38| 1,08110 Scolopar rusticola (L.)...+...:..... 322 ([309,81254,6| 55,2 [1 680! 1,36] 1,12,14,5 | XIII. Écnassiers RAMEURS RIVERAINS. Numentus arquatus (L.).........., 768 :([212,21188,8| 23,4 |1 380] 1,05| 1,01 12:21 Hæmatopus ostralegus (L.)......... 438 1170,41150,6| 19,8 |1 200] 1,32| 1,22 ii 266 | Charadrius hiaticula (L.).......... Squatarola squatarola (L.)......... Gallinago gallinago (L.)........... Limnocryptes gallinula (L.)........ Canutustcanutus lu). 20e. 2 Proltalmna (ln). 0er ne 2. Arenaria interpres (L)............ Calidris leucophæa (Pall).......... Machetes pugnax (L Tringa nebularius (Günn).......... — erythropus (Pall.) : .......... SE Vutotanus Ailes des ss erialrare LE COCRFTOPRUS (lt) De bee doet HChypoleucus AL)... Limosa lapponica {lr) it": RE LIROSG NL) de Dern dents 2e Recurvirostra avocetta (L.) ......... ©) OROPGAC OR TEONOICECIC TP ONC XIV.COLOMBINS RAMEURS. Columba palumbus ()".5 6207020 = ven (les LA see L'uriurtturiur ME). ere. XV. GALLINACÉS RAMEURS. Tetraovurogallus (L:) 0.11. eur —< : urogallus (LE) 0. tee Lyrunus tetriz (no ee ee Lyruruds tetrior (le) OR T'einao medius (Mev)- 0.0 Lagopus mutus (Martin).......... NA TOPUS SL.) ARR EE =. scoticus \Lath}ee con ee Letrastes”bonasia (LA) Cent e Caceahiserufa (LAN -E tea. — saxatilis (Mey. et Wolf).... Per Der LD) Es EE re ee Coturniricoturneen\le),. ve. -tb Colinus pectoralis (Gould) ......... Rhynchotus rufescens (Temm)...... VI.PALMIPÈDES NAGEURSRAMEURS. Cyenusveyenus (ee en ete Anser jabalis Tath})2r 24... .… =" 'anser lb}e. ER EN re er 1albr/rons (SCOD) 5. 02e A. MAGNAN Poids du corps. 9 925 3 110 3 065 1715 Poids relatif des muscles pectoraux. | Poids relatif des grands pectoraux. 192,9/172 212,61188,6 319,3[264,9 237,6[198,2 240,5[212,5 2157 235,9/207,7 241,6[205,2 192 257,91229,1 226,31216,6 248,1 225,1 215,1 196,6 291,5[250,3 198,31167 244,6[205 257,4|226,7 180,9/167,4 275,6[238,3 241,5 291,3 281,8 262,3 242,5[180,5 279,8 302,8 214,8 289 5 215,7 260,2 253,9 351,5 251,8 204,2 289,9 226,9 273,3 238.5 152,6 197.6 205,4 202,9 218,5 231 154,2 226,3 170,1 200,2 195,5 262,5 186,1 152,8 216 177,2 198,4 193,5 Poids relatif des petits pectoraux. De = © ND NN ND ND ND 9 C9 C0 CO He OX Rapport du poids des pectoraux à la surface des ailes. © NN ND ND Longueur relative des grands pectoraux. CR TRE SECRET ET TRE VO SCC TE RS TE" s CO CO O1 NO He O2 RO CO He O2 CO RO O2 CO RO RO RO © © © © D Et © © ND © © I OR © M 4 = 22 | 8 = Le] nt F8 28 | 5 DS D D ES S m°| #58 1,01|113,6 4514115 1,15/12,3 1,29 15% 1,26117 1,14115,2 4515147 1,09116,7 1,20116,1 1,20/14 LATTES 4,15115,7 1527143 1,26|111,3 1,29115,2 1,34116,6 1,09/13,9 BERRRRREÉEHEH à HR H>H Hù EH ss BÉBÉ RBER HE Ph M pH HS HP CO Ho O0 be ee C0 NO OU OT Cr © O1 9 On Co On Or > © «D D LI do # En on » . ” = o © oi 2 serhhbhe ON CO He 1 O9 NO GE 2 > > > à Hù > à Hùà à à à à à pen NI DO D NNNNDNNERERRE D © 1 © Où LI 0 CH © © do Ut do DFDDAUNDNOSHSSNINM um s LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 267 2 Ë “ Z É © “ © k LS LS |LS 8x lSSlEsls ES |SS [ES |85als8s|ss| 8 poids PS2 [Se LeS ls) Be les | © a EE EE TS ICE a [28 | ae |ESS| 82 |3a| © . du corps. ce Se 8 PE Æ B= £ ue ne are lle Æ = E 4 3 TS Gr Par mŒ. Branta bernicla (L.).............. 1 273 |182,11164,1| 18 |1 660] 1,45] 1,28110,7 — leucopsis (Bechst.)......... 1 150 |185,21167,1| 18,1 |1 840! 1,41] 1,25) 9 || Anas platyrhynchus (L.)........... 1 105 |224,11194,5] 29,6 |2 740) 1,41] 1,25] 9 MSpatula clypeaia (L.)............. 633 |207,31183,2| 24,1 |2 180| 1,36] 1,24)11,6 Dafila acuta (L.)........ 955 |215,71194,8| 20,9 |2 440| 1,38| 1,25/12,6 Mareca penelope (L.)............. 830 |197,21175,9| 21,3 |2 460| 1,29] 1,21] 9,3 Querquedula crecca (L.)........... 293 |221,81196,8| 25 |1 850] 1,36| 1,30]13,2 — querquedula (L.)........ 327 |220,9/193,7| 27,2 |1 790] 1,38] 1,33]13,3 Clangula clangula (L.)............ 622 |193,7/170,4| 23,3 |2 320] 1,46] 1,40/13,8 Nyroca nyroca (Güld.)............ 512 |189,41169,4| 20 |1 890! 1,32] 1,24)11,1 25 CE LIT OMNES BREST 741 184,21165,9| 18,3 [2 860| 1,35] 1,26112,1 = NET ONUSS PR RARES 842 |216,61197,1| 19,5 |2 950) 1,27] 1,25]10,7 — marila (L.) pisle aie D ele) eo let es re) à 675 284,9 260,7 24,2 1 670 1,96 1,40 10,9 || Oidemia nigra (L.) 870 131,21417,2l 144 {1 6701 1,51|4,51111,1 CSSS RIRE 1578 |155,2/138,2|17 [9 420| 1,48| 1,1/10,8 XVII. PALMIPÈDES PLONGEURS RAMEURS. DMerpgus serrator (L)............... 818 021928404018 268044514025 M9 nrmrerpanser (li)... 50. , 4 470 |159,8/144,8| 15 |2 730| 1,35] 1,10/12,2 TOI) ONE ORNE 495 |193,61174,7| 18,9 |2 210| 1,331 1 [13,5 Colymbus cristatus (L.)............ 790 |127,71116,4| 11,3 |1 770] 1,05] 0,89|10,8 — griseigena (Bodd) &80 |130 1119, | 14 |1 140! 1,10! 0,95/10,5 EE ujrcollis- (Pal)... … 180 | 92,4| 81,6| 10,8 | 700! 0,99| 0,88] 4,7 Gavia septentrionalis (L.).......... 957 66,4| 60,6| 5,8 710| 1,45] 0,80! 9,2 mL) 0. casa decuc à 1495 l105:3l 98:3| 7 [1 310! 1,31] 0,78| 9, LL CNE RNA 780 1161411243) 37,1 |3 280! 1,82] 1,30! 6,6 ae. 2. ce 1 020 194 146,5! 47,5 |a 550| 1,90| 1,35] 8,9 Mrafercula arctica (L:)..::........ 272 |146,61111,6| 35 |1 140] 1,70} 1,40/12 2 MOMENT 91,20/180,2/140,2| 40 980| 4,60! 1,35113,1 XVIII. Écuassiers PLONGEURS RAMEURS. M ra)... 578 |111,8| 99,2] 12,6 |1 040| 1,14] 0,99! 8,1 Gallinula chloropus (i.)........... 265 |142,21124,5] 17,7 |1 010! 1,17] 1,05) 7,9 Porzana porzana (:) 69 153,6 132,6 21 460 4,02 1 | 10,8 Mltstugdatieus ([i):...:..0.:.. 128 |105,7] 89 |16,7 | 520|1 0,98) 7,7 XIX. FAssEREAUXx PLONGEURS RAMEURS. M pida (lan. vices 36,101186,2/165,2| 921 520| 1,19 1,10/17,8 XX. OISEAUX COUREURS. ET NE VOLANT PAS. Mhea americana: (L.) ............. . [10 555 b;7 Spheniscus demersus (L.).......... 2 944 95,4|" :» » |3 100! » » | 6,7 eme meme 268 A. MAGNAN de leur surface alaire. Chez eux, comme en aviation, pour une petite surface portante, il faut un gros moteur, mais toutefois une remarque s'impose. Jusqu'ici les progrès dans l’industrie des moteurs ont conduit à penser que le meilleur engim était celui qui était propulsé par le plus puissant moteur et qui était capable d'enlever la plus lourde charge. Pour ce qui est des Oi- seaux, on Ob- serve exacte- ment le con- traire: les meil- leurs volateurs, les voiliers, ont de beaucoup le plus faible mo- teur et portent la plus petite Fig. 26. — Courbes de la variation de la surface ASS alaire relative et du poids relatif des muscles charge. pectoraux suivant les groupes d’Oiseaux. Si l’on exa- Surface alair. - = — — — Muscles pectoraux. mine mainte- nant les quan- tités relatives des grands et des petits pectoraux, on constate que, d’une façon générale, les Oiseaux qui ont les muscles abaiïsseurs les moins pesants ont de même des muscles rele- veurs petits et de grandes ailes et que, par contre, les groupes qui possèdent de gros abaïisseurs ont aussi de gros releveurs et de petites ailes. Il y a lieu cependant de faire observer que cette inversion, qui paraît évidente entre le poids des divers muscles pecto- raux et la surface alaire n’est pas absolue. On rencontre en effet des groupes comme les Rapaces et les Passereaux ramo- planeurs, par exemple, qui ont de gros muscles abaïsseurs en de la alaire. Li 3 a = D 2 n ES o : n E = n 2 es] c) Échelle surface LES CARACTÉRISTIQUE . DES OISEAUX 269 particulier, bien qué pourvus d'ailes assez étendues. Tous ces faits sont faciles à expliquer. Les rameurs : Passereaux, Échas- siers, Palmipèdes, Gallinacés et Colombins possèdent une surface portante assez réduite ou très réduite. Ils ne peuvent se soutenir en l’air qu’en battant des ailes plus ou moins rapidement. Aussi leurs muscles abaisseurs sont-ils déve- loppés en raison de la dépense musculaire qu’occasionne ce mode de vol. Pour les ramo-planeurs, il en est de même. La orosseur des grands pectoraux est en rapport avec la vitesse des battements ; ceux-là sont petits chez les Rapaces noc- turnes qui rament lentement et planent fréquemment ; ils sont hypertrophiés chez les Faucons et les Passereaux comme les Martinets qui progressent au moyen de coups d’ailes très rapides séparés par des temps de planement plus ou moins longs. Si, comme je l’ai montré, la forme de l'aile est liée au mode de vol, si elle dépend de la vitesse des battements, le poids des muscles pectoraux est en relation directe avec le nombre et la rapidité des coups d'ailes, et cela est vrai dans tous les groupes d’Oiseaux. Si l’on détaille les résultats obtenus, on s’aperçoit que tous les groupes, qui volent sans battement d’ailes ou avec des battements peu fréquents, ont relativement de petits abaisseurs. Il en est ainsi des Rapaces diurnes voiliers, des Palmipèdes voiliers chez lesquels, cependant, ces muscles ne sont pas atro- phiés malgré l’absence de battements au cours du vol à voile, parce que, comme je l’ai expliqué, les abaisseurs travaillent pendant les planements, quels qu'ils soient, à maintenir le corps dans une position appropriée et le font battre, osciller verticalement autour de l’axe des aïles; au contraire, les espèces qui ne se soutiennent qu'à l’aide de coups d'ailes plus ou moins répétés, comme les rameurs, certains ramo-planeurs, possèdent de gros abaisseurs, /a quantité de ceux-ci étant en rapport direct avec le nombre des coups d'ailes. C'est ainsi que certains Échassiers comme le Héron, bien que pourvus d’une grandesurfacealaire,ont toutefois de gros abaisseurs, parce que fréquemment ils battent des ailes, à raison d’un à trois coups 270 A. MAGNAN par seconde. J’ajouterai toutefois ici que le nombre des coups d’ailes pour une même espèce est des plus variables et dépend de la vitesse que veut acquérir l’Oiseau et de cette vitesse lorsqu'elle est acquise. De même la plupart des Rapaces diurnes ramo-planeurs ont de gros abaisseurs, Cela tient à ce que, tout en étant ca- pables d'effectuer quelquefois de beaux planements, ils ne progressent qu’en ramant violemment. L'examen des tableaux de chiffres individuels qu'il est impossible de détailler ici est des plus significatifs. Un exemple prouvera l'exactitude de ce que j'avance. Ainsi les Hobereaux, les Sternes Pierre-Garin et les Marti- nets progressent de façon très analogue, à l’aide de coups d’ailes rapides et répétés; 1ls ont tous des ailes très aiguës ; ils ont tous aussi des muscles abaisseurs développés, alors que des espèces voisines, comme les Crécerelles,les Mouettes et les Hirondelles des fenêtres, ont au contraire des ailes un peu plus larges et des muscles moins volumineux, parce que leurs battements sont deux ou trois fois moins fréquents dans le même laps de temps. Cette action du battement sur la forme de l’aile et la puis- sance du moteur est si nette que, par la simple observation de la manière de voler d’un Oiseau, il est possible de prévoir la quantité de ses muscles. Enfin les espèces, dont le vol est peu soutenu ou presque nul, ont des muscles abaisseurs réduits. Tel est le cas du groupe X formé de Passereaux arboricoles, qui ne volettent le plus souvent que pour aller d’un arbre à l’autre, celuidenom- breux plongeurs,adaptés à la vie aquatique, qui quittent rare- ment le domaine des eaux pour celui des airs et dont les abais- seurs sont petits par suite du travail minime qui leur est demandé. Chez le Troglodyte,par exemple, qui ne vole presque jamais et vit dans les buissons et les trous comme une Souris, ces muscles sont très inférieurs en poids à ceux de presque tous les autres volateurs. Chez le Nandou, qui ne vole pas, le poids des muscles abaïsseurs est près de vingt fois plus petit que chez les voiliers, ce qui vient confirmer la théorie de l'effort nécessité par le soutien du corps pendant le vol. C’est LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 2711 justement par suite de l'insuffisance de son moteur que le Nandou est incapable de quitter le sol, et non en raison d’une envergure insuffisante, celle-ci étant aussi développée que celle de beaucoup de bons volateurs. Voyons maintenant les résultats que fournit l’étude des petits pectoraux. Les voiliers n’emploient le vol ramé que pour s'élever ou se maintenir dans les airs en l’absence de tout vent. [ls pra- tiquent le plus souvent le vol à voile, utilisant le vent ascen- dant ou horizontal, ou encore ils planent grâce à leur grande surface alaire, glissant sur l'air les ailes étendues et sans fournir le moindre battement. Dans tous les cas, l'effort mus- culaire étant minime, les grands pectoraux se révèlent mois puissants. En ce qui concerne les petits pectoraux, le même raisonnement est applicable pour les voiliers. Ces muscles sont chez ces derniers de petit volume, parce que les ailes sont la plupart du temps immobiles et aussi parce que leur relevée peut être considérée comme automatique par suite de leur grande surface. Chez les Oiseaux à petite surface portante, le poids des petits pectoraux, au contraire, se montre jusqu’à dix fois plus considérable que chez les voiliers. De plus, alors que les muscles élévateurs de ceux-ci sont en moyenne près de vingt fois plus petits que les abaisseurs, ils ne sont plus, par exemple, que trois fois plus réduits chez les Gallinacés, qui donnent des coups d’ailes rapides et répétés. Toutefois les releveurs des Oiseaux de ce dernier groupe sont plus volumineux que ceux des Martinets, par exemple, qui sont parmi les Oiseaux dont la fréquence de battement est grande. Cela tient à ce que les coups d’ailes se répêtent longtemps chez les Gallinacés où l'effort est prolongé, tandis que, chez les Martinets, ils ne durent que quelques secondes et sont séparés par des temps de plane- ment. La relevée de l’aile exige donc un gros effort musculaire quand la surface portante est minime, et cela est vrai même pour des Oiseaux ne volant presque plus, comme les Troglo- dytes, ou rarement comme certains plongeurs. Leurs abais- seurs se sont en partie atrophiés, mais leurs releveurs sont 212 A. MAGNAN restés assez volumineux pour permettre la remontée des ailes au cours des rares envolées. D'ailleurs, le poids des muscles n’est pas seul influencé par le genre de vol. Leurs dimensions varient avec ce dernier, comme l’indiquent les moyennes contenues dans le tableau de la page 273 et obtenues en com- parant la longueur réelle des pecto- raux à la racine cubique du poids. On se rend comp- te, sans qu'il soit besoin de recourir à la méthode gra- phique, que les Oi- seaux dont les orands pectoraux sont de poids rela- tivement restreint, ont les muscles les plus courts, que ceux dont les mus- cles sont très pe- Fig. 27. — La grandeur relative des muscles abaisseurs suivant le mode de vol. sants ont les mus- !. Buse commune, Buteo buteo (L.) (Rapace voilier). ] ] — 2. Canard sauvage, Anas platyrhynchus L. (Pa lmipède cles les IPÈUE, longs. nageur rameur). — 3, Guillemot troille, Uria trouille Cependant cer- (L.) (Palmipède plongeur rameur). — 4. Pigeon ramier, Û Columba palumbus L. (Colombin rameur). tains Plongeurs pa- raissent avoir des muscles plus longs que les groupes dont ils sont très voisins comme moyennes de poids musculaires. Cela est dû à l’action tourbillonnaire de l’eau qui a allongé ces muscles en même temps que le corps. J'ai reproduit dans la figure 27 les photographies de quatre muscles grands pectoraux types d'Oiseaux, après avoir ramené leurs dimensions à celles qu’auraient ces divers muscles si les Oiseaux pesaient le même poids. Nous voyons que ce sont les voiliers qui ont les plus petits LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 2 1 Longueur Longueur Poids relative relative du corps. | Sectétaux. | pectérau Gr. Rapaces nocturnes ramo-planeurs ...... 466,4 1,07 Rapaces diurnes {Voiliers 21.7... 4... 1 869,5 1,08 Corvidés;-ramo-planeurs 212.02 421.52 22 1,08 PelmipedesiVOAErS.2. 1458 set nés e ee 2099287 1,09 Rapaces diurnes ramo-planeurs ....... 423,7 1,18 Échassiers ramo-planeurs ............. 2 301,6 1,18 Palmipèdes ramo-planeurs............. 697,1 1549 Passereaux plongeurs rameurs ......... 36,4 1,110 TA DIANBURS Ne nets dore 46,7 1519 — rameurs à vol soutenu ........ ri 1529 Échassiers rameurs riverains .......... 476,9 131 — rameurs terrestres............ 195781 1,34 Passéreausx VIDTAIBUTS 5e eee eee 2,85 490 Palmipèdes nageurs rameurs .......... 1 380 1,39 Galmaceés rameurs 552.94. 25. 2.3 861,2 1,44 CO NTBMNS AMEL D As 0 de cia e 326,3 4,47 Échassiers plonteurs rameurs ......... 260 1,08 Passereaux rameurs à vol peu soutenu .. 23,9 1,14 Palmipèdes plongeurs rameurs ........ 736,5 4722 muscles, les rameurs les plus grands, ces derniers étant très allongés chez le Guillemot, Palmipède plongeur. En outre, les petits pectoraux sont aussi de longueur très différente suivant le genre de vol. Très courts chez les voiliers et quelques ramo-planeurs, pourvus seulement d’une petite urface d'insertion sur le sternum et le bréchet, ils se révèlents au contraire très allongés et se prolongent jusqu’au voisinage de l’extrémité abdominale du bréchet chez les rameurs et même chez les ramo-planeurs, comme les Martinets, quibattent rapidement des ailes. Il m'a paru intéressant de connaître de façon plus précise la relation qui existe entre le poids des muscles pectoraux et la surface alaire. J’ai,à ce sujet, cherché le poids de ces muscles correspondant à un mêtre carré de surface d’aile pour chaque Oiseau. Mais j'ai déjà fait remarquer que les rapports que l’on obtient en divisant un poids par une surface n’ont aucune valeur, puisqu'ils résultent d’un artifice mathématique. On trouve en effet que, d’une manière générale, ce sont les plus gros Oiseaux qui ont naturellement les plus grands rapports, et réciproquement. Mais, en employant le procédé dont Je 274 A. MAGNAN me suis servi pour mettre en valeur la charge que sup- portent les ailes d’Oiseaux, j'ai pu obtenir des chiffres se rap- portant à des Oiseaux ramenés approximativement à la même taille. Pour cela, j'ai effectué la multiplication de chaque rap- port réel des muscles pectoraux à la surface alaire par les coefficients contenus dans le tableau de la page 191; j'ai trouvé les poids suivants : Rapport du poids Rapport du poids des muscles des muscles pectoraux à la pectoraux à la surface alaire surface alaire (par md.) Gus mq.) E FEMN I D) DORE V4 se VE Rapaces nocturnes ramo-pla- K£. Passereaux plongeurs ra- Kg. FANEUTS ET PER ANA 0 610 MEUTÉ AE RE No ER 2 140 Rapaces diurnes voiliers.... 0 690 | Échassiers rameurs riverains. 2 270 Palmipèdes voiliers. ........ 0 900 | Palmipèdes nageurs rameurs. 2 700 Échassiers ramo-planeurs... 0 930 | Colombins rameurs......... 3 000 Corvidés ramo-planeurs..... 0 970 | Gallinacés rameurs......... # 170 Palmipèdes ramo-planeurs.. 1 070 | Passereaux vibrateurs...... 6 160 Rapaces.. diurness ramozplas tes NE EN RC ee cet CSN DENTS TL LU Rene oi male 1 140 | Passereaux rameurs à vol peu Passereaux ramo-plianeurs... 1 340 SOUTENU Sr RL Leo Et 1 280 Passereaux rameurs à vol sou- Échassiers plongeurs rameurs. 1 610 LOU RER RES PES Eee aie 1 850 | Palmipèdes plongeurs ra- Échassiers rameurs terrestres. 41 880 TeUTS een ble er PRE 20910 Le classement est très voisin de celui fourni par l'étude des muscles rapportés au kilo d'animal, mais il indique que le poids des pectoraux par mêtre carré de surface portante est très considérable chez les rameurs. Si l’on prend comme unité de puissance le kilo de muscle par mêtre carré, on cons- tate que la force qui est nécessaire pour faire mouvoir 1 mêtre carré d’aile est la plus grande chez les Gallinacés et les Oi- seaux-Mouches; elle apparaît dix fois plus petite chez les Rapaces voiliers, cinq fois plus réduite chez les ramo-pla- neurs comme les Martinets et les Faucons ramo-planeurs: elle n’est plus que d’un quart ou un tiers plus minime chez les grands rameurs comme les Ramiers, les petits Échassiers et les Canards. J’ai pensé qu'il serait intéressant d'étudier aussi le cœur des Oiseaux. J’estime en effet, comme Parror (77), que le cœur s’hypertrophie plus ou moins suivant plusieurs facteurs parmi lesquels l'effort musculaire me paraît être dominant. Or, chez LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 275 les Oiseaux, le grand effort musculaire est celui des pecto- raux ; il doit, par conséquent, imprimer sa variation sur celle du cœur. | J’ai pesé le cœur de mes Oiseaux privé complètement de sang. Les chiffres trouvés ont été rapportés au kilogramme d'animal, afin d’avoir des résultats comparables. Voici les moyennes obtenues suivant les différents groupes : Poids relatif Poids relatif du cœur du cœur par kilo par kilo d'animal. d'animal. Rapaces nocturnes ramo-pla- Passereaux rameurs à vol sou- N'OEUTS SET MP RER T Me ahe 629 (HN RTE RE ET NS EEE 1829 Rapaces diurnes voiliers. ..... 7,8 | Échassiers rameurs terrestres. 14,3 Gallinacés rameurs........... 8,2 | Passereaux ramo-planeurs.... 14,4 Palmipèdes voiliers. ......... 9 Échassiers rameurs riverains... 14,5 Corvidés ramo-planeurs...... 9,8 | Passereaux plongeurs rameurs. 17,8 Palmipèdes ramo-planeurs... 9,9 —-. vibrateurs. :: . 20,1 ÉÉmACE RdIUTD ESS PAU DIABLE PE EM cs dam net dela an LEE ae TOUT TA te lente ce 9,9 | Échassiers plongeurs rameurs. 8,6 Échassiers ramo-planeurs. .... 10 Palmipèdes plongeurs rameurs. 10,3 Palmipèdes nageurs rameurs.. 11,1 | Passereaux rameurs à vol peu Colombins rameurs.......... 13,2 Sobtent nr". RSR 425 Il ressort de l'examen de ce tableau que le poids du cœur est directement en rapport avec le poids des muscles pecto- raux ou mieux avec l'effort accompli pendant le vol. Les Ra- paces, les Palmipèdes voiliers, les Corvidés, qui ont de petits muscles, ont un petit cœur. Les Gallinacés, le Canards, les Échassiers, les Passereaux, qui ont de puissants muscles pectoraux, ont un cœur plus hypertrophié. D'ailleurs, sinous donnons à tous ces résultats moyens une figuration graphique (fig. 28), nous aurons un aperçu complet de la question des muscles pectoraux et du cœur chez les Oiseaux. Sur la ligne des abscisses, plaçons à des intervalles égaux dix-neuf points représentant les dix-neuf groupes d’Oiseaux dont nous venons d'étudier les moyennes; nous rangerons ceux-c1 dans un ordre tel que le poids du corps y aille en dé- croissant. À chaque point, élevons une ordonnée et, sur cha- cune, portons deux longueurs proportionnelles, l’une au poids des pectoraux, l’autre au poids du cœur par kilo d'animal, en prenant soin de rendre plus grande l'échelle du poids du 276 A. MAGNAN cœur, afin de ne pas exagérer les dimensions du dessin. Joi- gnons ensemble les points qui figurent les poids des pecto- raux. Réunissons par une autre ligne les points représentant les quantités de cœur. On voit que ces deux sortes de muscles présentent les mêmes oscillations, qu'ils sont très développés chez les ra- meurs à batte- ments rapides, comme les Gal- linacés, les pe- tits Échassiers, et très réduits chez les voi- liers en parti- culier. Autrement dit;-+les Or seaux qui pos- sèédent ‘une grande surface portante n'ont Fig. 28. — Courbes de la variation du poids rela- pas besoin tif des muscles pectoraux et du cœur suivant les , 7 groupes d’Oiseaux. pour $se soute- PAR Et LE nir dans l'air, de produire d'efforts sensibles ; ils ont des muscles pectoraux peu déve- loppés, ne leur permettant que des battements rares et peu fréquents. Dans ces conditions, l'effort étant petit, le cœur reste petit. | Par contre, les rameurs, qui, en raison de leur petite surface alaire, ne peuvent se maintenir dans l’air sans aucun mouve- ment des ailes et sont obligés, pour se soutenir, d’avoir recours au vol ramé, battent des ailes d’une façon plus ou moins rapide et fournissent un effort musculaire violent. Leurs muscles pectoraux sont alors très puissants, l'effort pouvant cœur, Échelle du 1 n 5 3 au n © 2 5 ES 2 < 2 S LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 271 être de longue durée. Aussi leur cœur est-il très développé. GROBER (24) avait entrevu ce résultat lorsqu'il avait re- marqué que le poids relatif du cœur était plus grand chez le Canard sauvage que chez leCanard domestique, qui ne vole pas. Cela esthien vrai, puisque certains Gallinacés qui volent rarement comme la Bartavelle ont un petit cœur, puisque le Tinamou, qui ne vole presque jamais, a le cœur le plus petit, sa vie terrestre ne nécessitant aucune dépense musculaire importante. Par contre, le Nandou, qui est un coureur rapide, a relativement un gros cœur, en raison de l'effort qu’il accom- plit dans sa course. On m'a objecté que le rôle du cœur est aussi de pousser le sang jusqu’à l'extrémité des membres et que, particulière- ment, le travail fourni par le cœur doit être plus considérable chez un Oiseau à grande envergure que chez un Oiseau de petite envergure. J’ai fait la comparaison. C’est justement le contraire que l’on trouve. Cela tient à ce que, comme la surface alaire, l’envergure varie en raison inverse du poids des muscles pectoraux. Il serait aussi facile de prouver qu'il n’y a aucun rapport entre la longueur du cou et le poids du CŒUr. | Par conséquent, le développement du cœur est bien lié à l’effort musculaire, et cela vient à l’appui de ce que nous avons déjà dit. Mais si, commeje l’ai fait remarquer plus haut, le poids du corps est susceptible de varier chez un même Oiseau, celal est peut-être encore plus vrai pour les muscles pectoraux. Afin de donner plus de force à mes conclusions, j'ai mensuré le bréchet et le sternum sur lesquels s’insèrent abaïsseurs et releveurs de l’aile et qui, a priori, doivent être plus ou moins développés suivant l'importance de ceux-ci. Ce travail n’a été entrepris par personne. Seul Houssa y (35) à mensuré des bréchets d’Oiseaux sur des squelettes, mais aucune recherche biométrique n’avait encore été faite sur des Oiseaux en chair. J'ai pris pour cette étude la hauteur maxima du bréchet ; la longueur de l’appareil sternal est fournie par la distance qui sépare la pointe antérieure du bréchet de l’extrémité DIS A. MAGNAN A [ 8 le Be 2 & Poids = < 8 Ë u corps. |T € S à Le 4 Gr. I. RAPACES DIURNES VOILIERS. Gypssiulous (HSDPA Re. ee 722609 0,81 Gypaëtus barbatus grandis (Storr).......... o 385 0,57 Catharisia qratan(Barit) 4... 4 302 0,80 Aquila chrysaiius (Li) Meet 0 Re nr dore 3 712 0,74 Hierastus-fasciaus \Vael} ss °207. ie 2 060 0,55 Helotarsus ecaudatus (Daud.}. 2225. Ja 2 095 0,68 Geranoaïtus melanoleucus (Vieïill.).......... 2 125,50! 0,60 Gincacius gallicus \Ginel.}e.. 6.2 00 1 655 0,54 Puieoebuieos (lise Mere 1 027 0,57 Pernis tapigorus Ile. se cie evveseceeue 615 0,72 Pandron hallactus Alt) ae. de ace nie i 105 0,81 Circus særdeinosus (le) RME RAIN A. 680 0,76 Cireusieyaneus bi) O NE Re ICE. 471,50! 0,66 — LPCUANEUSU LI) APE esse eg cute 2 ee 331 0,69 popupar pus (RSR dbeeseneblee te 236,50! 0,67 A naCr rs MGM El RENE ER A 386 0,64 Milpusemious is.28- Meme eu: 927 0,56 II. PALMIPÈDES VOILIERS. Dromedea erulans (Er) 0e eee cel 06002 0,75 Hrephavaquelenln}ese NAT SERRES 1 620 0,75 DULANbDuss ane (LR ER RO PR 2 690 0,57 Puits HURILABOIE). NL ELA R E 572 0,78 Hydro bales pelaricus A) EN ea 17,40! 0,80 Lars marinus (lt) .tas st 2e. ne eee doi 1 945 0,89 III. ÉCHASSIERS RAMO-PLANEURS. Mnden semer) 2e 2 Pete taie 1 408 1 Fvretta bo Nr) 2.220, Aout 2 ue re et 1 178 0,95 DBoraurusSstellans AL) E-rea ce cree. 1 198 0,73 Nyctrcorat nyeticora nel) Eee Ce. 512 0,85 Platalea leucoradia (LL), 503-2820 :80 1 565 0,88 Bicomarciconmanll) ere de Cie 3 438 0,94 Mepalornis grus (LE Re k 475 0,93 Leptoptilus crumeniferus (Less.)........... 7 030 0,78 HancllustoanelusQil)L ess STE 211 4,05 IV. RAPACES NOCTURNES RAMO-PLANEURS. BUDD DUbDo NES ER E Le e To eate 1 720 ,63 PASLOMOUS AR) RE LE MR ee Len 247 0,47 M ICUMEUS (PODUA)ERRPAREN TERRE 390 0, ‘57 Otus scope I) RES RSS RE TE 49,75| 0,49 Ty alba EMEA Er SON COLA 6 279 0, 50 SPL UC) ent ee alets deb is US Le Ua 418 0,49 Athencsnoctud \SCOP.) = EN der: Te 161,50! 0 160 Rapport de la longueur du sternum à la distance G. C. | VE vs Sr à un lor S ” SE à NAS HE Ts S ” OO OO OOo os O1 O Où O1 P O0 SI O1 Où ON SI KI SI Où Où D O D © HF 02 Re O0 SJ Où QT SI SI > O0 = On M Sms UNS s ” OS OilnmO OO So © © © %© © O0 Où O1 D O0 Q9 © SI O1 OX O2 O0 HO O0 M - CO CO RO RO €O RO 1 . - SOS OO crS OR R O O1 ot Or | Rap. de la haut. maxima Rapport de la hauteur | | du bréchet à la Ÿ P. SUS on La ee pes DS US 10 vi, vor NM NN) bvereNebebehhhkhkhkk © D © © © OP NN 00 Où ON ON SI F7 F7 OO ND C0 CPS s - DO © © © SES SES 9 D © ND ND D & ND NH > O0 à SJ SJ CO O © CO maxima du bréchet à la distance G. C. CRC RÉ C RR S COCO ON LC LC . 2222222222 SCSCSLS2SCSC SE CCE LO Et AH OT © O O1 M OT NO = NI . ss . S.s + HO O OOo tS D D D YO D = » & ND m D © OR OD'IQSI © CH - DIOIDIO CES Behhhbh OX SI O1 <3 Œ «© «© CHE SOI OIS ee de DE ee - QD © A 1 AU son | Se> Er NetES ENS E SS<|1Ss SS | nt = oo & © 8 ie) DE So IeRe à à 2 enr a © S 7 Ses é © mé 2 - DO F © I © ND © © SI CO SJ CO OO OÙ 1 DOSOSOSOSCSSOSOSCSCOSOC O1 # O1 Or Or He > OT He O1 O1 ON He O1 ON ON O1 = D © ND D O O1 © Où #& D D O1 æ O1 He on - - ” - s ” M 3 em em ” 3 . - s - - - - - - - OS © © OO © © © © OS © © OO OC O1 Où Où Où O O1 # O1 He On Or O1 He O1 O1 # Or M - - - ” 2000 0ococo HOUNEOUUREE INDFNRORNDEÉ Lo OT O1 + > N9 © Où . s em - s 2 - … s SOS Sois > O1 Or O1 O1 Où O1 O1 ON 2 0,5510,54 0,60/0,47 0,57[0,43 0,76|0,80 0,6110,49 0,53[0,50 0,55[0,47 - - 19 1 © LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX UE le = .| 318 SES és SéRles &p © on em) 1e | à a — _ [as légs| 4/88 $218- Pre aslass sels ls 352223251232 Or = nt] = Jo duo. [LÉ l.sS|ss|25%|85|e 58 An|a O0 90 O0 CO SJ M 2222222 ét E WE D OO © Qt Oo 0,42 0,36 282 A. MAGNAN Re Re OR CESR Un MEME ES S S [SES £ s [Led |Ss | poids [242222712823 |<268 o 5 [288] = © |[45S|T 35 lo 5 du corps. [TE |T#2|-6|-32le8|TS | ÉS ele Los er An nlézls ls lé Gr. Arenananinterpres la) ester 107,80) 1,03! 1,08! 0,36| 0,38| 0,6510,42 Calidris letcoph£ alain 41,90! 0,86! 0,83] 0,3%] 0,33| 0,6810,34 IMachètes pusndr (LD) RARE Rae 180 1,08! 0,98] 0,39! 0,35| 0,5310,46 Drinsa nebulerius MGUND) 2.0.0... 156 1,09! 1,03] 0,37! 0,35| 0,4410,40 RNeRUIropAsN PQ) ee EE. en 133 4,051 0,37] 0,35] 0,7010,43 D OLUNUS ANNE CR RE EC RR ele à. 0 1188 10 7:10 0,35! 0,32] 0,5410,35 UC IODIUS AE) Em ERA LU 72,70] 1,22] 1,13] 0,39| 0,36| 0,5010,43 AU DGIEUCUS AIR). ARE LA RE 48,50! 0,93] 0,89 0,35! 0,34| 0,4610,31 Lainosallapponica (Le) SELLER 197 1,15] 1,06! 0,41! 0,38] 0,5110,51 - LOS EL) RER RENE EEE Re 228 0,98] 0,96! 0,34] 0,33| 0,4510,44 Fecurvirosira ‘agocetta {Li}... 295 1,05] 0,95! 0,28| 0,26| 0,51/0,46 XIV. COLOMBINS RAMEURS. Columbu palumbus (bi)... 2. 495 1,13! 1,20| 0,37| 0,40! 0,7310,54 ERREUR SR nn D 306 |1,23| 1,27) 0,37| 0,38| 0,7410:50 ROUE LUN EU TA) RS CRE ee HRRE EU 178 1,10! 1,14! 0,37] 0,38| 0,6410,39 XV. GALLINACÉS RAMEURS. Tétraoiuropallus AL} LR AM Re ee 3 361 1,05! 1,11] 0,36] 0,37! 0,5610,54 ne CUDSUIUS A LNNOR ee LE 1 890 1,06] 1,13] 0,35! 0,36| 0,5610,55 Do ALRUS (etre AE) 0 RES A rs RARE 1 030 1,11! 0,98] 0,3%! 0,30! 0,69/0,58 RUE CR I PR EN à 940 | 1,06) 0,97] 0,31| 0,28| 0.66/0:53 Detnaobrhedtus (Men) Et tnt EUR Cr 1 493 1,13] 1,04| 0,32] 0,29| 0,6410,57 Laropus/mutus (Martin)... #0 tee 462,50! 0,71] 0,79] 0,27| 0,29] 0,54|0,45 MO TA TOpUS (li) ee NE RR ER ESEAE 620 0,89! 0,85! 0,30] 0,29! 0,5510,46 1 NSCOUQUSN(TIAUR A) APR NET 624 0,97! 0,87! 0,33| 0,30! 0,5810,45 Detrastes bONasS AA LR) NL NOR, 2 ER 278 0,95 0,88| 0,38! 0,35! 0,5210,49 Édecabisu as) NES RER ER ere 490 0,82] 0,81| 0,24! 0,23| 0,40/0,49 — saxatilis (Mey. et Wolf). .......... 606,50! 0,67| 0,67! 0,21| 0.20! 0,421047 ROTALD NOTA UE NE) Cr RL ES EEE D 387 0,89! 0,90! 0,31! 0,31| 0,4010,52 Colurnisneoturnice(lt) EN LAN ROUE EN 83,20] 0,71| 0,54) 0,32] 0,24] 0,5010,55 Colinus pectoralis (Gould)............,.... 131,90! 0,88| 0,84! 0,29! 0,28! 0,5810,54 Rhynchotus rufescens (Temm.)............. 821,70] 0,66] 0,67] 0,22| 0,22] 0,4110,48 XVI. PALMIPÈDES NAGEURS RAMEURS. CUÉTUSRCONUS LIN MEET EEE ETES 51929 1,22] 0,94! 0,28] 0,21| 0,5510,56 ASC bE TEA MAUL)EES EE. NET 3 110 1,08! 1,12] 0,24| 0,25! 0,54|0,51 danser LA MD PRET 3 065 |1,17| 1,09) 0,25| 0,24| 0,6410:51 Mulbirons (Scope AL 1215 |111| 0,99! 0:27| 0,24| 0:53l0248 Branrsterniclas ll, Me Es Le. 12295 1,10| 1,01] 0,24! 0,22] 0,5510,51 — leucopsis (Bechst.).....::::17 1" 1450 |110/1 | 0,25! 0,22| 0:54/0:50 Ans :platyrhynehus (Li). 4 105 1,06] 0,99! 0,22! 0,20! 0,5610,53 Spatuiarclypeaas(li) eee RENE 7 633 1,10] 1,05! 0,23] 0,22| 0,5110,57 Dale: acute LITE) CRE RENE Ces PL 955 1,06| 0,95] 0,24! 0,21| 0,5410,5# Marecuspenelope Un) ee MAN RS 830 10414 0,22] 0,25! 0,6810,45 [Ki Ouérquedulacrecca ls). "AP An 295 0,94! 0,98] 0,27] 0,25] 0,60/0,51 | TT Ut Se SE nn te NRA Re ll EN RNE LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 283 Poids du corps. Gr. Querquedula querquedula (L.).............. 327 Dioneuda clanguln (E.) ie nie ce. 622 Nyrocasnyroca (GUId:}.-:...:.....1:....... 512 ERIC AS) Are Ne era over e Dos be 741 eo (eue es D as Le ste pre 842 TE GRR NE) NS: à ee etaeie state oo 9 vie à 675 LÉLEONS a S RRERRRREENNREE TRE 870 2 EPL TRE RP EE 4 578 XVII. PALMIPÈDES PLONGEURS RAMEURS. Merares sensation dl) ee mes nee cle à 818 TRANS One (Es Sn sie que races os 1 470 OS EL NS dcee jen e ctoteerate A e lensté Le 495 Poymbus enstatus (le eee due sous eteere 790 —. pmisengena (ROAd.)... 4. ess 480 ER 5 NON ARR 180 Gavia septentrionalis (I): ....:...:......4. 957 RTC ADS LUE REMISE RE 1 495 ÉCART On MUR) ARR RE de den Joie t rotor 780 TORRES CE ne date ere e 1 010 Mrorcneugancttane (lus). 32e de ea sie eee 0 à 272 LEE OMS SRE RE RE 91,20 XVIII. ÉCHASSIERS PLONGEURS RAMEURS. NC EE VOUS SR NET CPR 978 rm enlornus (EM se das sat 265 Mann norzano (En) Re lt age de 69 RS TG TAAtLQUS (Es | ire ee Sonata me orecen'e 128 XIX. PASSEREAUX PLONGEURS RAMEURS. | Alcedo ispida (L.).......... MORT ERREURS 36,40 XX. OISEAUX COUREURS OU NE VOLANT PAS. en Aer (Es) Eee ee ou à 10 555 Dabenrseus demersus: (Mi). 0, 2 2 944 Raphort de la longueur du sternum à la /P. Rapport de la longueur du sternum à la distance G. C. ME mn . Se | 2e De w 2 As) Li .— + © < © o Un CRE IRONS el ss ©? + € < EH D | + © © = œ à » © © à a & m D aie mm © 8 % CRE BR OCOR2 Br bwobwwoe En K9 OT LI © D M - CAC Do ©h OO © D & N9 SI O0 > «O C0 s PR oSeoprREs SES SO SES Er) DOI ss BhrhhOBORR ET Ne Gt © Ii ss » = Lowoe D OH OO «O0 © N9 €O 9 «DO s FrhrhRrRoocoock#r CRE NE CON EN O2 O9 CO CO O2 C0 «3 » 0,88 lp ER Sels © =< 158% 251288 Sas lee = = Lo) = © ip = 2 Mens 0,23| 0,21 0,21| 0,20 0,21| 0,20 0,20| 0,22 0,20| 0,19 0,23| 0,24 0,24| 0,24 0,23| 0,22 COR ECTS RÉ Et it - SOS esse DONNE = # OT O M O1 Or D À QI «© - ) » 0,18| 0,17 0,63|0,56 0,70|0,53 0,65/0,50 0,64|0,52 0,61 [0,50 0,8310,57 0,75 10,51 0,70|0.50 - M en uono HR O1 O1 ot - - - - - HW GOT OUR ” HEwkooum ” - D 6OS0000 00 © © NI © © D # © O0 À > © O0 0000 0229 © © SI 0 9 C0 NO > O0 RO > . - abdominale du sternum. La largeur du sternum a été mesuré à cette même extrémité pour avoir des chiffres comparables. Dans la généralité des cas, cette plus grande largeur se trouve à l’extrémité abdominale du sternum : quelquefois cependant elle est située au quart ou au tiers inférieur de l’appareil sternal, comme chez les Colombins et les Gallinacés. 254 A. MAGNAN Voici les résultats moyens que j'ai obtenus : ss | d'or eniele MEME MES EE SSS|sslésd| Se Poids Sale 29 275 2392 PSE Sal 2|s sel * 06 a [25S|05|02s ONE du corps. [2 5 fLen|- = |Fugl SE = ED o EST eus 24 [22215 %|2 | 288 22 As |esle EE 5 (S-)SsE <\48 Gr. Rapaces diurnes voiiiers............ 1 869,5 | 0,16 | 0,15] 0,66] 0,6610,54 Rapaces nocturnes ramo-planeurs .. 466,4 | 0,17 | 0,15] 0,53] 0,5310,59 PAINUIPDÈTÉS VOINERSY See ne 2 552,7 | 0,19 | 0,18] 0,75] 0,7510,52 Corvidés ramo-planeurs............ 272 0,20 | 0,21! 0,68] 0,6910,65 Rapaces diurnes ramo-planeurs ....| 423,7 | 0,21 | 0,19] 0,79] 0,72/0,59 Passereaux plongeurs rameurs ..... 86,4 | 0,21 | 0,20] 0,84] 0,7810,66 Palmipèdes nageurs rameurs....... 1 380 0,23 | 0,22] 1,07] 1,0210,61 1e MTAMO-DIANEUTS ET M 697,1 | 0,25 | 0,23] 0,94] 0,8310,51 Échassiers ramo-planeurs ...,...... 2 301,6 | 0,25 | 0,23] 0,90| 0,8210,43 Passereaux rameurs à vol soutenu... 38,1 | 0,26 | 0,24! 0,76] 0,7210,71 nr MAMO DIANCNTS ARR EU 46,7 | 0,28 | 0,28| 0,82] 0,8210,75 Gallinacés rameurs........ RER RSA e 861,2 | 0,30 | 0,28! 0,90] 0,8710,53 chassiers rameurs terrestres ...... 1 578,1 | 0,32 | 0,30] 1,04] 1,0210,47 chassiers rameurs riverains ....... 176,9 | 0,35 | 0,34| 1,03] 0,9910,52 Colombhins trameursis 2 200 er 326,3 | 0,37 | 0,38] 1,15] 1,2010,70 Passereauewibrateurs er 2e 2,85] 0,63 | 0,63] 1,34] 1,34|0,31 ae ei nie re EU RD » » » » » Passereaux rameurs à vol peu soutenu. 23,9 | 0,20 0,62] 0,6110,62 Palmipèdes plongeurs rameurs ..... 736,5 | 0,22 1,24] 1,1310,59 Échassiers plongeurs rameurs....... 260 | 0,23 0,79! 0,5810,29 La largeur du sternum paraît la plus grande chez les Pas- sereaux, la plus petite chez les Palmipèdes plongeurs, sans qu'il y ait, à mon avis, d’autres indications à en tirer pour l'instant, en ce qui concerne le vol. On peut se rendre compte de l'importance du développement du sternum par l'examen de la planche XIV où ces organes sont photographiés vus de face et ramenés aux dimensions qu'ils auraient si tous les Oiseaux pesaient le même poids. Par contre, le classement que fournit l'étude du bréchet est très voisin de celui que donne le poids relatif des muscles pectoraux. Les variations de cet organe sont encore plus ty- piques si l’on étudie les rapports individuels. Leurs relations directes avec le développement des pectoraux ressort encore mieux de l'examen du graphique construit en portant sur les LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 285 ordonnées les valeurs proportionnelles des pectoraux et des bréchets correspondant à chacun des groupes d’Oiseaux (fig. 29). Nos conclusions sont donc indiscutables. Le déve- loppement du bréchet est bien lié à celui des muscles pectoraux. ALIx (1) pensait avec CuviErR que les Oiseaux de proie diurnes ont le sternum grand avec une crête saillante, tout comme les Rapaces nocturnes d’ailleurs. C’est le con- traire qui est vrai. Un bré- chet peu élevé et un sternum peu long cor- respondent toujours à des ailes longues et de grande sur- face. L'espèce o#o à laquelle ils appartiennent vole à voile ou 2% donne des coups d'ailes lents : Rapaces et Palmipèdes voiliers, Rapa- , ces nocturnes ramo-planeurs. Un bréchet assez élevé avec un ster- num plus long indique l’existence chez l’Oiseau d’ailes de surface assez grande ou moyenne. L’individu possesseur d’un tel système osseux bat des ailes avec une fréquence relative : Rapaces diurnes, Échassiers et Corvidés ramo- planeurs. Enfin, un bréchet très élevé et un sternum long accompagnent toujours des ailes de surface petite ou moyenne, L'animal, qui en est pourvu, vole à l’aide de battements rapides ou très rapides : Passereaux ramo-planeurs et ra- 0,60 Fig. 29. — Courbes de la variation du poids relatif des muscles pectoraux et de la hauteur relative du bréchet suivant le mode de vol. Muscles pectoraux. — — — Bréchet. chet. Dés An Le ES) E & n = œ So d IE 2 n 8 2 2 © Échelle du bré- 286 A. MAGNAN meurs, Gallinacés, Colombins, Échassiers, Passereaux vibra- teurs chez lesquels la hauteur du bréchet est la plus grande, alors qu'elle est presque la plus réduite chez les Troglodytes, qui ne volent qu'exceptionnellement. L'étude précédente s'applique aux Oiseaux carinatés, c’est-à-dire capables de s’enlever et de voler bien ou mal. Les Oiseaux, qui sont dans l'impossibilité de quitter le sol et qui ont perdu la faculté de voler, comme les Autruches, n’ont pas de bréchet à leur ster- num. De plus, leurs muscles pectoraux sont très atrophiés. Ainsi, J'ai trouvé pour ceux-ci un poids relatif de 5,7, chez le Nandou. Par contre, le poids relatif des muscles pectoraux est de 95,1 chez le Pingouin du Cap, dont les ailes sont très réduites et se sont transformées en palettes natatoires; il se révèle donc presque aussi élevé que chez certains bons vola- teurs. Mais ces ailes atrophiées battent constamment dans l’eau pendant les plongées pour assurer la progression de l’ani- mal, et il en résulte un effort assez considérable. C’est pour cette raison que les pectoraux de cet Oiseau sont assez volumineux. La puissance relative des moteurs aviaires ainsi que leur forme générale ressort avec netteté de l’examen des planches XITet XIIT, qui renferment les sternums et bréchets types des divers groupes d’Oiseaux ramenés au poids de 1 gramme et grossis trois fois. J’ajouterai que les résultats restent les mêmes, que l’on compare la hauteur du bréchet à la racme cubique du poids de l'animal ou à la longueur G. C. qui sépare l'articulation de l’épaule de celle de la hanche. Ce dernier rapport, établi par moi pour la première fois, présente un véritable intérêt, car 1l permet de définir le genre de vol d’Oiseaux dont on ne possède pas le poids, mais seule- ment le squelette. En divisant l’envergure osseuse et les di- mensions du bréchet par la distance qui sépare la cavité glénoïde de la cavité cotyloïde, on trouve des chiffres grâce auxquels 1l devient possible de connaître, en effet, le mode de vol des individus ayant vécu au cours des diverses périodes géologiques. ArIx (1) avait cru pouvoir affirmer que l'os coracoïdien présente une grande longueur chezles Palmipèdes totipalmes, chez la Frégate, en particulier, sa longueur suppléant à la LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 287 brièveté du sternum et augmentant l'étendue de la surface d'insertion du grand pectoral. Sa longueur serait encore re- marquable chez les Manchots, les Cigognes, les Hérons, les Gallinacés, les Colombidés et les Rapaces. Voici les rapports moyens que J'ai trouvés en comparant la longueur réelle de l’os coracoïdien à la racine cubique du poids. Longueur Largeur relative relative de l'os de l'os cora- cora : coïdien coïdien Echassiers rameurs riverains.. 0,40 | Gallinacés rameurs.......... 0,51 Passereaux vibrateurs....... 0,42 | Rapaces nocturnes ramo-pla- Echassiers plongeurs rameurs. 0,42 HÉMTS RAS NP D ne ne Cl ete 0,52 Échassiers rameurs terrestres. - 0,44 | Corvidés ramo-planeurs...... 0,52 Palmipèdes plongeurs rameurs. 0,45 | Passereaux ramo-planeurs.... 0,52 Colombins rameurs.......... 0,47 | Echassiers ramo-planeurs..... 0,54 Palmipèdes ramo-planeurs... 0,48 | Passereaux rameurs à vol sou- Palmipèdes voiliers.......... 0,48 (RER PTE A AE EE ET 0,59 Rapaces diurnes ramo-planeurs 0,49 | Passereaux rameurs à vol peu Rapaces diurnes voiliers. ..... 0,50 SOUBEDURE Eee ARR EN ENT 0,59 Palmipèdes nageurs rameurs.. 0,51 | Passereaux plongeurs rameurs. 0,61 Ces résultats basés sur des mesures précises sont presque à l'inverse de ceux fournis par ALrx et fondés sur l'observation simple. Ce sont les Passereaux qui ont proportionnellement l'os coracoïdien le plus long, ce qui accroît les surfaces d’inser- tion et par conséquent la longueur des muscles pectoraux chez ces animaux, alors que les Oiseaux d’eau, au contraire, sont dans l’ensemble parmi ceux qui ont relativement l'os le plus court. Or il est bon de rappeler que ces groupes se révèlent comme possédant le sternum le plus long. CHAPITRE IX La forme du corps. La largeur et la hauteur maxima du corps. Le maitre-couple. Sa forme et sa position suivant les groupes d'Oiseaux. Le centre de gravité. Technique de sa détermination. Sa position suivant les divers types. S1 les caractéristiques des Oiseaux sont intimement liées à la manière dont ces animaux se déplacent dans les airs, la forme de leur corps est de même le résultat d’une adaptation à la locomotion aérienne. | FABRICE D'ACQUAPENDENT (22) avait signalé que l’en- semble du corps de l'Oiseau affecte une forme pyramidale bien disposée pour fendre l'air et que, pour mieux concourir à cebut, les pattes viennent se placer sous le ventre. ALIx (1) de son côté, sans apporter de précision d’ailleurs, avait remarqué que le tronc de l’Oiseau affecte la forme d'un ovoïde avec le gros bout tourné en avant. C’est là une propo- sition exacte si l’on considère la masse seule des régions thora- ciques et lombo-sacrées, comme j'ai pu le montrer de façon évidente par l’étude du maître-couple de cette partie du corps de l'Oiseau. Cette étude n’a pas fait l'objet de recherches précises. Seul Cousin (18), sans avoir déterminé expérimentalement la forme du maïître-couple, a dit que celui-ci serait, selon lui, le plan passant par les épaules et le bord antérieur de larête sternale ou bréchet, dont la forme serait sensiblement celle d’un triangle curviligne. Ce plan serait incliné de haut en bas et d'avant en arrière sur l'horizon, de façon à se présenter à l'air sous une ligne fuyante. Cette inclinaison varierait for- cément suivant les espèces et leur donnerait leur aptitude à la vitesse. Amans, en 1888, dans un travail intéressant par ses con- ceptions nouvelles, avait étudié quelques formes typiques de Poissons. Ses recherches l’avaient amené, entre autres, à mettre LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 289 en évidence le renflement antérieur du corps du Poisson et à en décrire le maître-couple. On a souvent songé à caractériser la forme du Poisson par celle d’un ovoïde dont le gros bout serait en avant. Le maïître-couple, par conséquent la plus grande section transversale, apparaîtrait dans ce cas comme un cercle qui se projetterait sur le plan vertical selon une droite perpendiculaire à l’axe du corps. Mais, comme l’a montré C. WEHYER (89), sur le Brochet, le corps du Poisson est aplati à l'avant dorso-ventralement, c’est-à-dire dans le plan horizontal. A l'arrière, il est aplati en sens inverse, c'est-à-dire latéralement, dans le plan ver- tical. Dans ces conditions, l'ovoide de révolution qu'est le corps du Poisson ainsi inversé aura un maître-couple qui ne sera plus un cercle, mais une courbe compliquée. Projeté sur le plan vertical, ce maïitre-couple figurera une courbe para- bolique dont le sommet se trouvera du côté de la tête, donc du gros bout, parce que l’inversion a amené les parties laté- rales postérieures en avant. Projeté sur le plan horizontal, il se montrera sous l'aspect d’une courbe parabolique dont le sommet sera situé du côté de la queue, donc de la partie effilée, sur les lignes dorsale et ventrale, parce que l'inversion a amené aussi les parties dorsale et ventrale antérieures en arrière. I m'a paru utile de bien préciser cette question. C’est pour- quoi je me suis livré d’abord, chez les Poissons, puis chez les Oiseaux, à une étude approfondie du maïître-couple, dont j'ai recherché sur de nombreuses espèces la forme, la position et les dimensions, en m'en tenant en particulier à la projection sur les plans vertical et horizontal. Celle-ci est la ligne qui se projette sur le corps de l’animal, dans le premier cas, lors- qu'il est couché sur le côté, dans le second lorsqu'il est placé, par exemple, sur le dos. Pour déterminer exactement le maître-couple de mes sujets d'expérience, j'ai fait construire une série d'appareils analogues à ceux qu'a utilisés Houssay (37), mais de grandeurs diffé- rentes de façon à rendre les manœuvres plus ffaciles. Chaque appareil se compose d’un plateau de bois sur lequel sont fixées deux tiges de cuivre graduées en millimètres. Ces deux tiges possèdent des anneaux pouvant glisser facilement de haut en 290 A. MAGNAN bas, et réciproquement, et auxquels sont attachées les extré- mutés d’un fil de nickel que l’on maintient très tendu à l’aide de vis. Enfin, au milieu de la planche, se trouve rapportée une planchette munie d’un repère et qui peut glisser d'avant en arrière le long d’une règle graduée (fig. 30). Pour déterminer le maïitre-couple sur le corps de l’animal, je place ce dernier couché, sur le côté par exemple, sur la planchette, de façon à ce que son grand axe soit parallèle à la ligne qui joint les pieds des tiges de cuivre, son bord ven- tral se trouvant à la hauteur de cette ligne. Comme le plan de symétrie du corps se trouve penché vers le bord ventral et vers la queue, je soulève l’abdomen et la région caudale, et je maintiens le corps à l’aide de plaques de liège de manière à ce que son plan de symétrie soit bien horizontal. Je déplace alors mes anneaux Jusqu'à ce que, ceux-ci mis sur deux divisions correspondantes des tiges, le fil vienne toucher en un point la ligne ventrale de l'animal. J’ai ainsi le point ventral du maître-couple, que je marque avec une épingle. Je note la hauteur du fil et la division qui est en regard du repère de la planchette. Je relève le fil. Je pousse ensuite la planchette mobile ; une autre tranche du corps arrive dans le plan pas- sant par les tiges de cuivre ; de nouveau, je descends mon fil de nickel et j'obtiens un deuxième contact sur lequel j'enfonce une seconde épingle. Je note à nouveau la hauteur du fil et la division où se trouve le repère. Je recommence l'opération Jusqu'à ce que j'arrive à la ligne dorsale du corps. Toutes mes épingles dessinent sur le corps une ligne qui re- présente le maître-couple, en même temps que mes gradua- tions me donnent tous les éléments pour obtenir le contour apparent de ce maître-couple. Pour les Oiseaux, on obtient les mêmes résultats, que l'animal soit intact ou déplumé, mais il est plus commode d’opérer avec des individus privés des plumes du corps, si l’on veut fixer les rapports du maître-couple avec les autres parties de Forganisme. J'ai ainsi montré que, chez les Poissons qui sont rapides comme le Saumon, la courbe, formée par le maitre-couple projeté sur le plan vertical, est régulière. Son sommet est situé LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 291 presque sur l’axe du corps et ses branches, très écartées, font entre elles un angle de 1309. Par contre, chez les Poissons très rapides ou chez ceux qui sont très lents, la forme du maître-couple, tout en conservant l'allure générale indiquée ci-dessus, est modifiée. Les Poissons très rapides, comme le Fig. 30. — Appareil pour la détermination du maïtre-couple. Requin, le Brochet, ont un maître-couple très allongé. Le sommet de la courbe voisin de l’axe du corps donne nais- sance à deux branches qui fuient vers l’arrière. Au contraire, les Poissons lents, comme le Grondin, ont un maître-couple dont la courbe est peu accentuée. Dans son ensemble, celle-ci forme presque une droite perpendiculaire à laxe du corps. J'ai établi aussi que la plus grande hauteur du corps du Poisson se trouve à l’endroit où les branches de la courbe formée par le maître-couple rencontrent les lignes dorsale et ventrale et la plus grande épaisseur au sommet de la même courbe, ce qui est logique étant donnée l'inversion signalée plus "haut ; mais, et c’est là un point nouveau et important, cette plus 299 A. MAGNAN grande hauteur est très voisine du milieu du corps chez les Poissons rapides comme le Requin, la Truite, le Brochet, si bien que j'ai été amené à considérer le corps de ces animaux comme grossièrement formé d’un cône allongé, la moitié pos- térieure du corps, et d’une calotte sphérique, la tête, séparés par un tronc de cône à grande base postérieure. C’est la forme de moindre résistance à l'avancement dans l’eau pour les grandes vitesses. Par contre, à mesure que le maïtre-couple se rapproche de la tête, la rapidité du Poisson diminue en même temps que sa forme le rend moins bon nageur. L’ovoide de révolution constitué par une calotte sphérique, la tête, sur- montée à sa base d’un cône de révolution, correspond donc à une forme assez défectueuse de Poisson. En effet, lorsque le maître-couple est très près de la tête de l'animal, on a toujours affaire à des espèces vivant plutôt dans les bas-fonds et qui, sans être immobiles, sont susceptibles de rester assez long- temps tranquilles. Le maître-couple des Oiseaux possède une forme qui rap- pelle étrangement celle qu'il a chez les Poissons. On constate, dans l’unecomme dans l’autre classe de Vertébrés,une inver- sion du corps, c’est-à-dire une compression en avant dans le plan horizontal et une compression en arrière dans le plan ver- tical. Le maïître-couple des Oiseaux projeté sur le plan vertical ou sur le plan horizontal a donc aussi la forme d’une courbe parabolique. Si l'animal est couché sur le côté, le sommet de la courbe est placé du côté de la tête, à l'endroit de la plus grande largeur du corps qui correspond toujours à la partie moyenne de l’articulation de l’épaule; il est sur l’axe du corps, c’est-à- dire sur la droite qui joint le bec à la queue. Le plan hori- zontal qui passe par cet axe divise le corps en deux parties fort inégales. La partie ventrale est de beaucoup la plus im- portante : aussi la branche du maître-couple qui lui appartient est-elle la plus longue. Lorsque l’Oiseau est couché sur le dos, le sommet de la courbe est, au contraire, situé sur la ligne ven- trale du côté de la queue, et les deux branches sont égales. La forme et, par conséquent, la position de ce maitre- couple varient aussi avec le mode de vol. Sa projection sur le plan horizontal est une courbe parabolique dont les branches LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 293 sont très écartées et dont le sommet est très en avant du corps proprement dit chez les voiliers et les ramo-planeurs. En ce qui concerne les rameurs, cette projection présente une forme allongée. Les branches qui naissent près des articula- tions de l’é- paule fuient vers l'arrière en faisant un angle aigu et La se rejoignent 2 sur la ligne Fig. 31. — Forme et position du maïtre-couple. 1.Canard sauvage, Anas platyrhynchus (L.) (Palmipède nageur). ventrale , — 2. Buse commune, Buteo buteo (L.) (Rapace diurne voilier. vers le milieu — — — Maître-couple. du corps, à peine en avant du milieu des ailes. La pointe ventrale du maïître-couple est donc en avant du corps pour les Oiseaux à faible moteur qui sont en général à vitesse réduite et beaucoup plus en arrière pour ceux munis d’un gros moteur dont le vol est rapide dans l’ensemble (fig. 31). Voici d’ailleurs pour quelques espèces les distances relatives qui séparent la pointe ventrale du maïtre-couple de la ligne passant par le bord antérieur des ailes et que J'ai obtenues en divisant les distances réelles par la racine cubique du poids: | Buieoibuteoe (ls) 9 EL Te DADAEAnseranser lt es ee 0,65 Acérpitensgentiis {1}... .. DENT Perdirtperdus (EE) REA. 0,80 Daruseridrbunaus (1): 2.5 :. CHA Ur ietroue (Re) are. 0,80 ATOM AT ES PPAROSAPPRCEE 0,50 | Anas platyrhynchus L........ 0,85 On voit que cette pointe ventrale du maïître-couple est beaucoup plus éloignée chez les rameurs que chez les voiliers, comme le montrent très nettement les planches IV et V. J'ai cherché à connaître aussi les hauteurs et largeurs maxima du corps privé de plumes, dimensions qui sont situées aux sommets de la courbe du maïitre-couple. Les longueurs que j'ai trouvées ont été déterminées rigoureuse- ment avec un compas d'épaisseur. Je les ai rapportées à la racine cubique du poids. Voir les tableaux suivants : 294 A. MAGNAN I. RAPACES DIURNES VOILIERS. Gypaïtus barbatus grandis (Storr.)…. Hieraïîtus fasciatus (Vieïll.)........ ButeoNbuteo LAINE Rretenre Permistapwornus lt) scene Cireusacyaneus elle ere Re —ODyLOroUS AR) PRES ETES —nacrurusniGMel) ER E Mailous mTAIOUS TC) RER EE T II. RAPACESDIURNES RAMO-PLANEURS. lAecipiterarentursile) Scene ee — TS US AS) soiele siols esarsets se Falco “peregrinus :(Tunst.).…. .:....: = LINNUNCUIUS AA) Rte. — columbarius regulus (Pall.).... —MSUDOUE EE) REINE Se III. RAPAGES NOCTURNES RAMO-PLANEURS. Bubombubo ENS Arno ASroniammeus-(Pont |." .t DES SCO DST ERA A MEME Ty he) RAS RER. IV. ÉCHASSIERS RAMO-PLANEURS. Andeascmerea (li). -eeshteee 1 Nycticorax nycticorax (1)... Platalea leucorodia- (L:).7...: 1. Merulornsments (I) ee CR V. PALMIPÈDES VOILIERS. S'HLANDASS ORAN) MERS ER D Ue Parts encantnus AL Re EL VI. PALMIPÈDES RAMO-PLANEURS. Larus \argentatus (Pont)... 2. Tissddridacuian (li) eee RER ee Laruscridibundus (E) 142.000: VII. CoRVIDÉS RAMO-PLANEURS. Corous contrer ER EE re Trypanocorax frugilegus (L.)....... Colœus monedulaspermologus(Vieill.). Graeutus oraeulus aile. es Garrulus»glandarius (L'} Lt... Dipupa re pons AR) EE EN ER T EE Poids du corps. Ex 5 385 2 060 1 027 615 471,50 236,50 386 927 708 221 813 172 145 165 = 720 390 49,75 279 1 408 912 1 565 4 175 2 690 DAS 1 189 488 261 633 470 253 223 160 91 Largeur relative maxima du corps. bveobrrrsor QU © D © © & D © Bshbhhbhbhbhrer Hauteur relative maxima du corps. s ” ete) NI. O0 O0 SI -] © # O1 CO Rapport de la largeur à la hauteur du corps. ES ETES Gp = dr NI 0 0 Vo do C1 a D DS Et LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 295 Poids du corps. VIII. PASSEREAUX RAMO-PLANEURS. Caprimulgus europæus (L.)........ Apus apus (L.) el elololersie.e as /e se le she elle (Chelidonirustiea (Eee... IX. PASSEREAUX RAMEURS A VOL SOUTENU. Muscicapa striata (Pall.)........... Ficedula hypoleuca (Pall.).......... Alauda Arvensis (Li). 5:22, 0x, Hits pralensus (li)... es Aie. se Motacilla alba (L.) Hand io(Es eee re Danrastezcubuor. (KE)... 62.72. COUPON EE RUE ARTE Prathocus rubeculn (LE... 0 23, Phœnicurus ochrurus gibraltariensis RU ER en Ge unie e aus vec à OR CMOOMIOCNOC MOREONL IC || Pratincola rubetra (5 PR RSR Phylloscopus bonellu (Vieill.)....... rutusi(Bechst.): 25. à. Omolnstarrolus (Las. ser tes. Monticola solitarius (L.)........... CS 024 AR EL ENS ERRCURE Turdus merula (L.) elalels ole/e o\elcle (+: naumanni (Temm.})........ HEUSILRS ASE) Re ete ue CHAT COS ANRORPEN PERRRES Srurnustouleanrs (lis. 11... Boxtia curpvrostrat (lis) 6... 2. Fringilla montifringilla (L.)....... Passer domestica. (Li:).....2 2.1.4. Petronia petronta! (li). 351.6. Carduelis\carduelis” (L:)...:...:..., Emberiza citrinella (L.) CURSUS.) ane nat Aube hortulana (L.) SIN IUNIPRROORER RER ERRT schŒnielus (En) 2 oser Reguius regulusi{\li) date. ie CCR MONC MON NCEO — MOI LUUREG |.) 0 0... X. PASSEREAUX RAMEURS A VOL PEU SOUTENU. | Cyanecula suesica cyanecula (Wolf.).. Ddpid atricapiliquilis)s cel. 5. communis (Lath.)........... Acrocephalus cirpaceus (Herm.).... schæœnobænus (L.) Parus cristatus mitratus (Brehm.)... Gecinus, viridis"(L)es 20. ds. er, — CHOC AO 20 Dryobates major pinetorum (Br.)... Gr. ANN. DES SC. ZOOL., 10€ série. Largeur | Hauteur Aro relative relative largeur maxima | maxima à la du corps. | du corps. ne 4,05 0,98 1,07 1,01 0,90 1512 0,98 0,90 1,08 0,90 0,97 0,95 0,99 0,99 1 0,98 0,95 1,03 0,76 0,88 0,86 0,89 0,89 1 0,78 0,82 0,95 0,86 0,92 0,94 0,92 0,83 1,11 0,94 0,84 1,11 0,97 0,85 113 ‘| 1,02 0,85 1,20 1,05 0,96 1,08 1,01 0,86 116 1,08 0,90 1,18 0,95 0,80 1,18 0,91 0,85 1,06 0,95 0,80 1,19 0,85 0,89 0,94 0,89 0,89 1 0,96 0,96 1 0,81 0,76 1,06 0,96 0,99 0,97 0,84 0,84 1 0,96 0,87 1 0,85 0,93 0,91 0,98 0,98 1 0,92 0,92 1 0,90 0,94 0,96 0,78 0,85 0,90 0,85 0,93 0,91 0,81 0,95 0,86 0,96 0,89 1,07 0,78 0,90 0,85 0,86 0,79 1,12 0,90 0,79 1,14 0,90 0,81 à (si 089 | 085 | 1,05 1,01 0,87 1,15 0,96 0,83 1,15 1,07 0,91 1,18 | v, 20 296 À. MAGNAN 2% S Poids du corps. || Charadrius apricarius (L.).....:... | lérestcrer LME R RE mener || Numenius arquatus (L.)........... | lCvratusicanutus (li) AU eo || Terra uropallus (Ir) ER ee Le | L'ATrLRUS METEO) EAU ETS e © | Jynttorquilia ii) EEE Te ce Sitta europæa cæsia (Wolf.)........ Troglodytes troglodytes (L.)......... | XI. ÉCHASSIERS RAMEURS TERRESTRES. Os sera) (MN) ee Rene | Burhinus œdicnemus (L.).......... | _ INoriInEUUS ELLE). RENE XII. ÉCHASSIERS RAMEURS RIVERAINS. Charadrius liant) RE) Squatarola squatarola (L.).......... Arenariamnterpres (Le... Calidris leucophæa (Pall.).......... Tringa nebularius (Günn.)......... | a derythropus, (PAL) Rs UT A LE) AO DE NT + HOCRTOpRUS ls) NRA EEE AN UDOIEUCUSAIT) EC ER ERNE RE | XIII. CoromBiNs RAMEURS. Dre iurtur LA) es EE Et XIV. GALLINACÉS RAMEURS. Tetraoïmedrus (Mer) 22e + Lagopus mutus (Mart)............ | Beirastes sbonasta (EN Lee | —.…sacatilis (Mey.: et W.).::... Perdecs perdit): rie cc eee Corurnte coturnis AL.) RTE XV. PALMIPÈDES NAGEURS RAMEURS. Cyenus cHendel) RePSOEE er: Anser)wnser Led PEER. Anas: platyrhynchus (A)... Lu. Elafde acnae)en 2 etesEre Querquedulaérecea. (Le. AL Marecæ peneloper (Le): 730%... 021 Nurhegijulisule th nee LR Pr. | 768 62,20 216 88 107,80 #1,90 156 133 133 relative maxima du corps. “Largeur | Hauteur Banner relative largeur maxima à la du corps. SRE 0,85 a,11 0,79 1,13 0,73 11 0,97 1,03 0,88 0,99 1 0,96 1,02 0,93 1,02 0,70 0,93 0,95 0,93 0,89 1,01 0,98 1,03 0,91 0,82 1,15 0,92 0,90 0,98 0,9% 0,96 0295 0,92 il 0,89 1,03 0,96 0,83 0,83 0,95 0,88 0,92 1,04 0,80 0,97 0,94 0,9% 0,88 0,96 0,93 0,82 1 1 0,88 0,89 0,93 0,96 0,88 0,89 0,99 0,86 0,91 0,73 1:95 0,86 Ta 0,90 1,08 0,82 1,15 0,77 1,20 LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 297 | Largeur | Hauteur Rappori Poids relative relative largeur du corps. | Maxima | maxima à la 3 pre OhAIteUT du corps.|du corps. du corps. ET: XVI... PALMIPÈDES PLONGEURS RAMEURS. | Mergus merganser (L.)............ | 4 470 1 0,74 4,49 ER CU GAULS RATER 495 1,05 0,81 1,30 Colymbus ceristatus (Ln)e. 2.2. A 790 0,81 0,81 1 Se raficolhs (Pal see | « 480 0,63 0,70 0,90 Gasia septentrionalis (L.).......... 4907 1,02 01 1,41 RS ON ANIÉS RGP ER PE CRE | 4040 0,83 0,83 1 XVII. PASSEREAUX PLONGEURS RAMEURS. Er TM ; | Alecdo-1ispida. (li) Le manu | 36.40 0,90 0,81 1 A | L'examen de ces tableaux permet déjà de se rendre compte que les Rapaces ont un corps large, mais, comme la lecture de tous les chiffres qu’ils contiennent est fastidieuse, j'em- ploierai encore la méthode des moyennes pour rendre les résultats plus apparents: | | | Largeur Hauteur Rapport | | relative relative de la largeur | || | maxima maxima |à la hauteur | du corps. du Corps. du corps. | Rapaces nocturnes ramo-planeurs... IMG F7 0,90 1,28 HRLIRRRES AV OIErPS. Noise 1,13 0,85 | 1,33 Palmipèdes voiliers. ............... 1,05 0,75 | 1,430) Rapaces diurnes ramo-planeurs ..... F7 1:02 0,79 1,29 | || Passereaux ramo-planeurs........... | 4,01 0,92 1,09 | Corvidés ramo-planeurs x... 544 | 0,98 0,89 1,10 | Échassiers ramo-planeurs ........... 0,97 1 PONT Passereaux rameurs à vol soutenu. ...l 0,91 0,89 | 1,02 — rameurs à vol peu soutenu... 0,91 0,82 | 1,10 || Passereaux plongeurs rameurs....... 0,90 | 0,51 Ait | Échassiers rameurs riverains ........ 0,90 | 0,62 0,95 || Palmipèdes ramo-planeurs .......... 0,89 0,85 1,04 | lle —- nageurs rameurs............: 0,89 0,83 1,08 | — plongeurs rameurs ........... 0,89 0,76 1,16 | Échassiers rameurs terrestres. ...... Dada 0,97 ; PA DENEE"| NCA AC TAMEUTS EP niet 0,85 0,94 0,90 GolomDINS, LAMEULS + 2212. 41e use en | 0,80 0,83 0,95 | Nous voyons que les Rapaces ont tous une grande largeur relative de corps et que celle-ci est la plus petite chez les 298 A. MAGNAN Colombins, les Gallinacés et les Oiseaux nageurs et plongeurs. Par contre, les Palmipèdes voiliers comme les Fous de Bassan possèdent la plus petite hauteur relative de corps ; chez les autres Palmipèdes, celle-ci est un peu plus grande; elle est la plus élevée chez les Echassiers. L'examen du rapport de la largeur du corps à la hauteur du corps donne des résultats intéressants. Lorsque ce rapport est supérieur à 1, cela signifie que la largeur est supérieure à la hauteur. Quand il est inférieur à 1, c'est le contraire qui a lieu. Il résulte de notre étude que les Oiseaux terrestres voiliers et ramo-planeurs, qui possèdent un rapport plus grand que 1, ont un corps aplati dans le plan horizontal. Il en est de même en ce qui concerne les Oiseaux vraiment aquatiques comme les Palmipèdes voiliers, les Canards, les Plongeurs. Par contre, le rapport est inférieur à 1 chez les Colombins, Gallinacés, Échassiers. Or il est à remarquer que ces Oiseaux sont à gros muscles pectoraux et à bréchet élevé, C'est là la raison du développement du corps en hauteur. Chez les Palmipèdes rameurs, l’aplatisse- ment du corps dans le plan horizontal est dû, malgré l’im- portance des muscles pectoraux, à l’action de l’eau qui a allongé ces muscles et diminué de ce fait leur hauteur. Ces résultats sont très apparents sur la figure 32. Si l’on examine maintenant la forme générale du corps de l'Oiseau,on peut dire que, d’une manière très évidente, celle-ci copie la forme du Poisson. Le corps, ainsi que l'aile, montre, en effet, un gros bout à l’avant et une partie effilée à l’arrière, et cette conformation est particulièrement nette chez tous les Rapaces et Passereaux garnis de leurs plumes ; elle est moins frappante, bien qu'évidente encore, chez les autres Oiseaux à cause de l'allongement du cou. Cousin (18) à constaté que les Oiseaux qui vivent dans les plus grands courants d'air, les Oiseaux marins par exemple, ont le cou plus long, tandis que les Oiseaux terrestres, qui volent dans les vents plus faibles, ont le cou plus court. Il conclut que l'allongement du cône antérieur n’a donc pas pour résultat d'augmenter les résistances, comme on serait tenté de le croire, mais au contraire de les diminuer. LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 299 Comparant la structure des divers Oiseaux au point de vue de la forme de leur cône de pénétration, 1l les classe en deux catégories : les Oiseaux à cou court et les Oiseaux à long cou. Mais il remarque aussi que les Oiseaux à cou court ont propor- .tionnellement une tête plus grosse que les Oiseaux à long cou, et enfin que les Oiseaux à cou court et à grosse tête sont les Oiseaux les moins rapides et généralement des rameurs, tan- dis que les Oiseaux à long cou et à tête plus effilée ont plus de vitesse et sont des voiliers. Il résulte de ces faits, selon lui : 19 Qu'il semble y avoir un rapport inverse entre la gros- seur de la tête et la longueur du cou ; 20 Qu'il existe un rapport direct entre la longueur du cou et le diamètre transverse du corps, c’est-à-dire le maïtre- couple ; | 30 Et par conséquent, qu'il existe un rapport direct entre la grosseur de la tête et le diamètre du corps. C’est d’ailleurs une affirmation gratuite que de dire que les Oiseaux à cou long et à tête effilée sont les plus rapides et sont des voiliers. Si cela est vrai pour les Palmipèdes voiliers comme l’Alba- tros, cela n’est plus exact si l’on considère certains plongeurs comme la Poule d’eau, le Râle d’eau dont le cou est aussi développé que celui de lAlbatros. D'un autre côté, certains Oiseaux comme les Faucons, les Martinets, qui ont une grosse tête et un cou court, sont très rapides. En vérité, le rapport de la longueur du cou à la racine cu- bique du poids du corps varie de 1,5 à 2,2 pour les Oiseauy terrestres qui ont pour ainsi dire tous une grosse tête, alors qu'il est supérieur à 3 et dépasse même 4 pour les Oiseaux aquatiques. Ainsi la partie de l'Oiseau située en avant des ailes est égale au tiers ou au quart au plus de la longueur totale de l'animal chez les espèces volant au-dessus des terres, à la moitié et quelquefois même à plus de la moitié de cette longueur chez les espèces aquatiques ou riveraines. L’allonge ment que l’on observe chez ces dernières et qui est la consé- quence uniquement d’une adaptation non à un genre de vol, 300 A. MAGNAN mais à un genre de vie particulier, a eu pour résultat de modifier légèrement la forme générale du corps dont le gros bout s’est allongé et est devenu conique. La position du centre de gravité chez les Oiseaux a fait l’objet de nombreuses publications, dont beaucoup d’ailleurs ne sont pas basées sur des recherches expérimentales. BorELLI (12) a fait observer que, puisque les Oiseaux volent ventre prono, le centre de gravité se trouve nécessairement dans la partie inférieure de la poitrine et du ventre. Il ajoute ensuite que, puisque l’Oiseau est suspendu par ses ailes, le centre de gravité doit se trouver dans la partie inférieure de la poitrine, au-dessous des attaches des ailes, et sur une ligne droite perpendiculaire à l'horizon et à la longueur de l'animal. Il a fait l'expérience suivante : après avoir déplumé un Oiseau, il l'a posé sur le tranchant d’un couteau et a cherché la position dans laquelle l’Oiseau reste en équilibre. I trouve ainsi que le centre de gravité est sur une ligne droite perpen- diculaire à la longueur de l'animal et menée des attaches des ailes à la ligne médio-sternale. C’est, dit-il, dans cette po- sition que lOiseau dort perché, le ventre appuyé sur une branche. ALIX (1) croit que les raisonnements de BoRELLI sont assez justes, mais que son expérience laisse beaucoup à désirer. Le fait seul de la mort amène déjà un grand changement aux conditions que l’on rencontre pendant la vie, et l’enlèvement des plumes vient encore les modifier. On ne saurait done tirer de cette expérience quelque chose d’exact et de rigoureux, aJoute-t-1l. I a semblé à Arix que l’on pouvait arriver approximati- vement à cette détermination en prenant en considération le poids des muscles pectoraux et celui des viscères thoraciques et abdominaux. «Les muscles grands pectoraux sont situés sous le sternum par leurs deux tiers postérieurs et au devant de lui par leur position claviculaire. La plus grande partie de leur masse est formée par cette portion claviculaire et par celle qui occupe la moitié antérieure du sternum. «Le cœur correspond à la moitié antérieure du sternum. LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX JU! Le poids des ailes ne peut porter que sur la partie antérieure de l’ovoide. « Voilà des poids qui tendent à porter le centre de gravité en avant. Ils sont eontre-balancés par le foie, qui appuie sur la moitié postérieure du sternum, par le gésier placé auprès du foie, par les intestins, par les testicules ou les ovaires et par les reins. «Chez les Oiseaux Rapaces, qui ont des muscles pectoraux plus volumineux et des intestins plus courts, le centre de gra- vité sera nécessairement placé plus en avant; chez d’autres, comme les Gallinacés par exemple, qui ont des pectoraux moins puissants et des intestins plus longs, le centre de gra- vité sera plus en arrière ; une inégalité entre la masse anté- rieure formée par la tête et le cou et la masse postérieure formée par les membres abdominaux et la queue amênera les mêmes résultats. Chez ceux qui ont un long sternum comme les Cygnes, le centre de gravité est aussi placé un peu plus en arrière ; chez les Frégates au contraire, où le sternum est très court, le centre de gravité se trouve placé plus en avant. «Ainsi, le centre de gravité n’occupe pas la même place dans toutes les espèces d'Oiseaux. Il peut, en outre, varier chez un même Oiseau, ainsi que BorELLt et BARTHEZ l'ont démontré. » Toutes ces considérations sont, en grande partie, en contradiction avec les faits. C’est ainsi que, d’après ALIx, les Gallinacés auraient des muscles pectoraux moins puis- sants que les Rapaces, ce qui est contraire à la réalité. MouiLLARD (71) lui-même s’est préoccupé de la question du centre de gravité et en particulier de ses déplacements. Il a affirmé en outre que : « Quand lOiseau a disposé sa voilure de manière à avoir un équilibre pratique, si un besom quel- conque l'oblige à monter brusquement, il n’emploie pas sa queue, surtout si elle est faible, parce qu'elle n'aurait pas une action suffisante, mais il étend les ailes en avant. Le centre de gravité et le centre de figure sont énergiquement portés en arrière; l’ascension et le relèvement sont donc forcés. Si, au contraire, il porte les pointes en arrière, le centre de gravité, 302 A. MAGNAN porté en avant, sollicite la chute. » C’est encore inexact, car la fait de porter les ailes en avant avance le centre de gravité au lieu de le reculer ; de même le report en arrière des pointes de l’aile recule le centre de gravité au lieu de l’avancer. Cousix (79) a donné comme un fait mdiscutable la position du centre de gravité à la partie supérieure du plan vertical de l'Oiseau. «S1 nous considérons maintenant le plan horizontal pas- sant par l’axe antéro-postérieur dans lequel est située Ia masse osseuse et musculaire supérieure, nous voyons que c’est au niveau des épaules, où s’est réunie la plus grande masse musculaire, que doit se trouver le centre de gravité. « Nous arrivons donc à cette conclusion que le centre de gravité se trouve à la partie supérieure du plan vertical pas- sant par le maître-couple de l’Oiseau, plan qui, nous l'avons vu dans l’étude des veines fluides, passe par le diamètre biacro- mial et l'extrémité inférieure du sternum. Le centre de gra- vité est donc situé entre les deux épaules. Nous l'avons dé- montré par l'expérience suivante : «Une Mouette est traversée à l’aide d’une fine tige d’acier suivant son grand axe antéro-postérieur (la tige pénétrant par le bec sort par le cloaque). Dans ces conditions, l'Oiseau se trouve en équilibre indifférent autour de cet axe. Par suite de l’asymétrie des deux parties, la dorsale très petite, la ven- trale plus considérable, il est évident que la partie supérieure est plus lourde que l’inférieure. I] faut tenir compte également que, pendant le vol, par suite du gonflement des sacs aériens, la partie mférieure étant plus volumineuse reçoit des poussées plus grandes, ce qui allège cette partie inférieure et augmente le lestage dorsal. Le centre de gravité se trouve donc situé dans le plan horizontal passant par le grand axe antéro-pos- térieur de l’'Oiseau. « L'Oiseau est alors transpercé transversalement au niveau du plan du maître-couple, légèrement au-dessous et en arrière des épaules. Dans cette position, la Mouette est encore en équi- libre mdifférent autour de ce nouvel axe. « Le centre de gravité est donc situé à l'intersection des deux axes considérés, intersection qui correspond très approxI- LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 303 mativement au point de rencontre des deux axes de lovoïde primitif, c’est-à-dire dont le contour est déterminé par le trajet des veines fluides. » J'ai déterminé aussi les positions du centre de gravité de mes Oiseaux. J’ai utilisé à cet effet les méthodes employées par mes prédécesseurs, qui ont paru critiquables à certains auteurs. J'ai employé aussi une méthode personnelle qui a pour but de mettre l'animal dans une position identique à celle du vol, c’est-à-dire de lui maintenir le corps et le cou dans le prolongement l’un de l’autre et de lui conserver les ailes étendues comme dans le vol. A cet effet, après avoir fixé l'animal sur une planche le cou allongé et les ailes déployées, j'ai mjecté dans les muscles une solution formolée de manière à leur donner une grande rigidité. J’ai obtenu ainsi, sans modification réelle dans la distribution spécifique, des Oi- seaux en position de vol. En saisissant l’individu par un pa- quet de plumes sur le dos, si l'Oiseau suspendu en l'air incline du côté de la tête ou de la queue, c’est que le point choisi est en arrière ou en avant du centre de gravité. En avançant ainsi de point en point, il arrive un moment où l'animal se tient parfaitement horizontal. On trouve ainsi facilement et de manière exacte le plan transversal, qui renferme le centre de gravité. Si l'on suspend ensuite l’Oiseau par le bec ou parla pointe d’une aile, on détermine un second plan vertical qui contient le point en question. Comme, en fait, celui-ci se trouve aussi dans le plan vertical passant par le grand axe du corps, il est de cette facon déterminé avec pré- cision. Je me suis servi aussi du procédé employé par Hous- sAY (31) pour rechercher le plan transversal dans lequel se trouve le centre de gravité chez les Poissons longs et souples. On étend l'Oiseau sur une balance de Roberval sans aiguille verticale et pourvue de plateaux allongés dans le sens de la longueur de l'appareil. On place la bête approximativement par moitié sur un plateau et par moitié sur l’autre. On fait avancer le corps jusqu'à ce que l'équilibre soit aussi absolu que possible. Le centre de gravité est situé, dans ces conditions, dans le 2} 304 A. MAGNAN plan transversal du corps passant par le milieu du fléau. J'ai trouvé que le centre de gravité chez les Oiseaux est toujours sensiblement dans le plan transversal perpendicu- laire au grand axe du corps et passant par la plus grande hau- teur du corps. Il est donc situé en conséquence très en avant chez les voiliers et les ramo-planeurs et beaucoup plus en arrière chez les rameurs. Il correspond toujours pour les pre- miers au tiers antérieur des ailes et se montre d'autant plus près du sixième antérieur qu'ils sont meilleurs volateurs et meilleurs planeurs. Au contraire, lorsqu'il s’agit de rameurs, on trouve le centre de gravité à la hauteur de la région moyenne des ailes et d’autant plus rapproché de la ligne qui joint le milieu de celle-ci qu'ils sont plus mauvais volateurs. C'est ce que révèle très nettement l'examen des planches IV à X. En outre, le centre de gravité est toujours placé du côté dorsal, si l’on considère le milieu de la hauteur maxima du corps, sauf chez certains Oiseaux à gros pectoraux comme les Gallinacés, où il est légèrement au-dessous de ce milieu. Chez tous les Oiseaux, il est dans un plan horizontal inférieur à celui passant par l'axe du corps, comme le montre la figure 32. Ce dernier résultat qu'avait déjà entrevu Cousin (19) a paru erroné à certains auteurs qui n'avaient jamais effectué de recherches biométriques sur les Oiseaux ; il n’est pas surpre- nant au contraire pour qui connaît les poids relatifs des divers organes de l'Oiseau. Au-dessus du grand axe de l’animal se trouvent, en effet, en position de vol, les masses osseuses et musculaires de la colonne vertébrale auxquelles sont fixés les poumons, les reins et une partie de l'estomac et de la masse intestinale, ainsi que les ailes qui, chez les voiliers, repré- sentent le cinquième du poids du corps. Au-dessous de cet axe, 1l y a la poitrine avec le sternum et les muscles pectoraux. Or, chez les Rapaces et Palmipèdes voiliers, ces muscles ne constituent que le dixième ou le huitième du poids du corps. Il est donc naturel que cette distribution des organes fasse que le centre de gravité soit nettement dorsal chez les individus de ces groupes. Chez les grands rameurs, où le poids des muscles pectoraux atteint le tiers du poids du corps, le centre de gravité est, par contre, un peu ventral, ce LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 30) qui se conçoit encore, puisque le poids des ailes n’est plus que le dixième de celui du corps. J’ai représenté aussi dans les q 2 UN. D, SR RER ÿ & e e SE na 5 6 on NN Er —— 7/ 8 Fig. 32. — Projections sur le plan de front de divers types d'Oiseaux montrant les dimen- sions relatives du corps et la position du centre de gravité. @ centre de gravilé, + grand axe du corps. 1. Autour des Palombes, Accipiter gentilis (L.) (Rapace diurne ramo-planeur). — 2. Grand Duc, Bubo bubo (L.) (Rapace nocturne ramo-planeur). — 3. Mouette rieuse, Larus ridibundus (L.) (Palmipède ramo-planeur).— 4. Freux, T'rypanocorax frugilegus (L.) (Corvidé ramo-planeur). — 5. Pluvier doré, Charadrius apricarius (L. (Échassier rameur). — 6. Canard sauvage, Anas platyr hynchus (Li. (Palmipède nageur rameur). — 7. Perdrix grise, Perdix perdix (L ) ((rallinacé rameur). — 8. Pigeon ramier, Columba palumbus (L.) {(Colombin rameur). planches VI, VII, VIIT, IX, X, des types d’Oiseaux, ramenés exactement aux dimensions qu'aurait chacun d'eux s'il pesait | Î gramme. Sur chacun de ces Oiseaux, j'ai marqué d'un 306 A. MAGNAN_ point le centre de gravité soigneusement déterminé. On se rendra ainsi compte de la position précise de ce centre sui- vant les divers types. Enfin j'ajouterai que ce centre de gravité est susceptible de se déplacer suivant certains mouvements de l'Oiseau, en particulier selon la position qu'il donne à ses ailes comme je l'ai dit plus haut, selon la façon dont 1l allonge ou raccoureit son cou ou étend ses pattes. CHAPITRE X Applications à l'aviation. Le report de l'Oiseau à l’aéroplane. Formules appropriées. Résultats. Le vol à voile de l’homme et sa réalisation. L'appareil idéal de vol à voile. Ses caracté- ristiques. La manière de piloter l'engin et d'utiliser le vent pour gagner de la hauteur. Manœuvres à accomplir. Les précisions que j'ai données sur les caractéristiques et le vol des Oiseaux rendent évidentes les directives que l’on peut tirer de telles investigations, en ce qui concerne l'aviation. Bien qu'il eût pu sembler intéressant de rechercher quelles pour- raient être les dimensions d'un aéroplane possédant les carac- téristiques d'un Oiseau voilier, planeur ou rameur, on n'avait pas encore eu recours, en 1913, pour la construction des avions, aux données que peut fournir l'étude des Oiseaux. Cependant les comparaisons étendues que j'ai faites entre les divers groupes m'ont montré qu'il était possible d'utiliser à cet effet les chiffres donnés par la nature, malgré les différences de poids considérables qui séparent un Oiseau d’un avion. Au cours des recherches que j'ai poursuivies sur le vol, j'ai mis en évidence que les caractéristiques des Oiseaux varient suivant que ceux-c1 pratiquent le vol ramé, le vol ramo-plané ou le vol à voile. Par contre, ces caractéristiques sont assez voisines pour les individus doués d’un même genre de vol, et cela quel que soit leur poids. Il était donc logique de penser que, puisqu'un Oiseau de 10 grammes, appartenant à un groupe déterminé, possède des dimensions relatives voisines de celles d’un individu du même groupe, pesant 10 000 grammes, il en serait de même s'il existait des Oiseaux de 100 000, 500 000, 1 000 000 de grammes. La méthode que j'ai employée pour l'étude des Oiseaux m'a permis d'obtenir des rapports homogènes et d'établir des comparaisons utiles. J'ai, en effet, comparé le poids des ailes au poids du corps, les longueurs ou largeurs des ailes ou de la 308 A. MAGNAN queue à la racine cubique du poids du corps, les surfaces des ailes ou de la queue à la racine cubique du poids porté au carré, suivant la formule générale : A 6 où A représente la dimension, le poids ou la surface étudiés; B, le poids de l'Oiseau, sa longueur fournie par la formule \P, ou sa surface obtenue à l’aide de la formule P2, P étant exprimé en grammes, et enfin a le rapport cherché. Or, la recherche des caractéristiques d’un monoplan devient dans ces conditions très facile. Si cet appareil doit ressembler à un Rapace voilier, par exemple, le rapport nous est connu ; c’est le rapport moyen que j'ai trouvé pour chacune des di- mensions relatives de ce Rapace. B nous est connu aussi, puisque c’est le poids qu’aura en ordre de marche l'avion futur. Par conséquent, on obtient À, c’est-à-dire les lon- gueurs ou surfaces réelles, en multipliant B par a. J'ai aimsi calculé, en 1913, les dimensions d’un monoplan idéal dont le poids serait en ordre de marche de 500 kilos, ce qui était courant à l’époque. J’aicommuniquéces résultats à l'Académie des Sciences. J’ai montré alors que cette méthode avait l’avan- tage de permettre, en partant des Oiseaux, le calcul exact des dimensions d’un appareil, d’après le poids qu'il doit avoir. J'indiquais aussi que, pour l’ensemble de ces caractéristiques, un tel monoplan ne différait pas autant qu'on aurait pu le penser des autres monoplans en usage à ce moment. Toute- fois, mon étude faisait ressortir que l'avion construit dans ces conditions serait beaucoup moins long que ceux que l’on pilo- tait à l’époque. Après avoir conseillé une réduction du fuselage des appa- reils, en me basant sur les résultats de mes recherches, j'ai eu alors la satisfaction de voir les constructeurs donner à leurs aéroplanes une longueur plus réduite. Le monoplan Ponnier, qui prit part, en 1943, à la Coupe Gordon-Bennett et se classa second, bien qu'essayé pour ainsi dire seulement au moment même de la course, fut la première application en même temps que la justification des données que j'avais fournies. On pour- , LES CARACTÉRISTIQUES. DES OISEAUX 309 rait m'objecter que ces sortes de comparaisons entre Îles Oiseaux et les aéroplanes reposent, entre autres, sur une extrapolation qui n’est peut-être pas justifiée, en se basant d’abord sur cette affirmation déjà ancienne que les Oiseaux sont incapables de voler au delà d’une certaine taille. Certains auteurs ont, en effet, prétendu que les gros Oiseaux étaient dans un état d'infériorité manifeste par rapport aux autres en ce qui concerne l'aptitude au vol, en raison de la dimimu- tion relative de la surface des ailes quand le poids du corps croît, loi dont j'ai montré l’inexactitude au sens propre du mot, puisqu'elle est le résultat d’un artifice mathématique. Les mêmes auteurs, pour illustrer cette thèse, donnent comme exemple l’Autruche, qui pèse jusqu'à 75 kilos et qui né peut voler. Mais on connaît aussi de petites espèces qui ne volent pas du tout, comme l’Aptéryx, ou qui ne volent presque plus, comme le Troglodyte. La raison de ce fait réside non dans une question de poids, mais dans une adaptation à un genre de vie particulier qui a exclu, peu à peu, la nécessité du vol. D'ailleurs, il a existé, à l’époque crétacée, de grands Pitéro- dactyles, les Ptéranodons, qui vivaient en Amérique et dont l’envergure atteignait 9 mètres. Leur conformation indique qu'ils volaient à la manière des Chauves-Souris. Or, j'a pris l’envergure et le poids de Pipistrelles et de Sérotines ; j'ai divisé cette envergure par la racine cubique du poids, et j'ai trouvé un rapport moyen égal à 13,5. Dans ces con- de A ditions, en employant ma formule De ail ressort que le poids des Ptéranodons devait être environ de 287 kilos. Il y à done eu autrefois des êtres volants d’un poids voisin de 300 kilos ; il y a peut-être eu des Oiseaux aussi et même plus lourds, aptes au vol et que nous ne connaissons pas. Si nous ne voyons plus, à l'heure actuelle, de volateurs aussi pesants, cela tient, par conséquent, non pas à une impossibilité de voler pour les gros animaux, mais à d’autres causes. Pour cette raison, j'ai donc le droit d’extrapoler. Le report de l'Oiseau à l’aéroplane apparait aussi comme une erreur à d’autres auteurs qui, au cours de leurs études sur les Oiseaux, n’ont pas voulu se livrer à des observations toujours 310 A. MAGNAN fort longues, nécessitant des déplacemc:nts compliqués et se sont contentés de parler des espèces communes, Pigeons ou autres rameurs. Il est évident qu'avec de tels modèles 1ls ne pouvaient arriver qu'à des conclusions peu favorables pour ce qui est de construire des engins copiant ces volateurs. Il ne peut, en effet, être question, dans l’état actuel de nos connais- sances, de concevoir des appareils capables de produire des battements d'ailes aussi puissants que ceux fournis par tous les rameurs continus. Mais j'estime qu'il y a d’autres modèles qu'il est préférable de copier, parce qu'ils se soutiennent en l'air par des moyens qui sont plus à la portée de l'Homme : ce sont les voiliers, animaux qui ne battent presque jamais des ailes et dont la dépense motrice est toujours faible, qui, délaissant le plus pos- sible pour voler la force musculaire, font appel aux forces que la nature met à leur disposition. En donnant à un avion, par exemple, les caractéristiques d’un Rapace voilier, on lui donne la finesse et les qualités voulues pour des vols à voile par vents ascendants ou horizontaux fables. Tout ceci prouve simplement que le report de lOiseau à l'avion ne peut s'effectuer au hasard. C’est une question d'observations nombreuses à faire avant tout dans la nature et à appliquer ensuite à bon escient, et cela comporte non pas des approximations, mais des précisions que l’on n'obtient qu'après avoir beaucoup vu, beaucoup mesuré et beaucoup réfléchi. Ce sont toutes ces considérations qui m'ont amené à penser, en 1913, qu'il y avait lieu d'engager aussi l'aviation dans une autre voie que celle des appareils à moteur puissant. J'ai com- mencé par des expériences avec une aviette que J'avais con- cue en m'inspirant des caractéristiques de certains volateurs comme les Rapaces voiliers. J'ai recherché s'il était possible de voler avec un tel engin à l’aide d’une hélice actionnée par des pédales. Je me suis rendu compte que ce genre de vol n’était pas réalisable, en raison de l'insuffisance de la puis- sance développée par les museles de la jambe, qu'il y avait lieu de délaisser la force humaine et qu'il était préférable de s'adresser aux forces que la nature met à notre disposition LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX Ji comme à celle des Oiseaux. D'où l’idée de faire du vol à voile à la manière des voiliers marins. Si l Homme doit se servir du vent, comme l’Oiseau, pour pratiquer le vol à voile, 1l lui faut posséder aussi un appareil organisé pour voler dans ces conditions. Il apparaît aussitôt qu'un tel engin doit être construit à l’image des Oiseaux voiliers, lesquels possèdent une conformation particulière que j'ai mise en évidence antérieurement et qui est la consé- quence du modelage par le milieu extérieur. Le corps et les ailes des individus de ce groupe représentent, en effet, la forme idéale pour un genre de vol déterminé, et il y a par consé- quent avantage à copier cette forme, puisque nous ne pou- vons guêre espérer faire mieux que la nature dans cette vole. Grâce à ma formule, la recherche des dimensions d’un mo- noplan est très facile. Calculons, par exemple, les dimen- sions d’un monoplan idéal dont le poids serait en ordre de marche de 750 kilos, copiant d’abord un Rapace voilier, puis un Oiseau marin voilier, enfin un Gallinacé, groupes dont j'ai donné les caractéristiques précédemment. Voici ces dimensions réelles : Type Type Type Rapace Palmipède Gallinacé voilier. voilier. rameur. Furet des diese... M? 22 17 50 6,60 Poids des deux ailes -...::2..72,: kgs 170,850 442,75 68,775 Di NU A CNRS ERNR HORCRAEE M 13,50 13,50 6,9 Profondeur des ailes ......:..... M 2,28 1,49 1,36 Longueur de l’appareil ......... M 5,90 5,80 4,35 Longueur de la queue ......... M 2,45 1,55 1,10 Surface de la queue ........... M? 6,20: 2 1,50 POSE TIANQUEUE LL 0. kgs 8,250 3,225 1,800 Ces chiffres sont susceptibles d'application directe en ce qui concerne de tels engins. Le fuselage très raccourci que Jj'in- dique est en effet d’une réalisation parfaite. Mais les monoplans de 750 kilos des types Rapace voi- lier et Gallinacé rameur dont je donne les dimensions dans le tableau ci-dessus, et qui ont été dessinés en projection hori- ANN. DES SC. NAT. ZOOL., Abe série. Vel 312 A. MAGNAN zontale dans la figure 33, peuvent-ils servir de modèles pour construction de certains appareils d'aviation? Sans aucun doute, si l’on s’en tient au mode de vol des Oiseaux dont ils sont la copie. Le premier constitue évidemment un engin conçu pour des vols à voile par vents ascendants ou horizon- taux faibles et pour des plane- ments de longue durée. Cons- truit à l’image d’un Aigle, d’un Gypaête..… il possède certaine- 1 ment la meilleur finesse pour de tels vols, et 1l est parfaite- ment justifié de s'inspirer de ses caractéristiques pour cher- cher à .accroître le coefficient de sécurité des avions à grande £ surface portante, en leur don- nant toutes les qualités des bons planeurs. Le second repré- sente un aéroplane dont la sustentation nepeut êtreassurée qu'à l’aide d’un moteur puis- = sant, comme c’est le cas pour Fig. 33. — Forme et dimensions d'un les monoplans de course. Les en, pan 750 Krammes modes de vol des Gallinacés 1. Un rapace diurne voilier. — 2. Un lameurs et de ces derniers en- en dan iSé gins ne sont pas si différents qu'on serait porté àle croire. En fait, de tels Oiseaux et de tels avions progressent dans les airs en se servant d’un énorme moteur qui commande, 1l est vrai, des moyens de propulsion différents, mais donnant des résultats identiques ; ils planent, aussi, de la même manière entre deux ronflements de moteur ou au moment d’atterrir, grâce à la vitesse acquise. Il est d’ailleurs intéressant de cons- tater qu’un monoplan idéal du type Gallinacé calculé pour un poids de 750 kilos, par ma méthode, offre des dimensions très voisines de celles que possède le monoplan de course Hanriot du même poids. Le monoplan, type Oiseau marin voilier, est lui, un appa- LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 213 reil organisé pour se déplacer dans les grands courants d’air ; il n’est utilisable que pour les vols [au-dessus de la mer ; il doit surtout être employé pour pratiquer le vol à voile, et cela prouve encore une fois que le report des dimensions de l’Oiseau à celles de l’avion ne peut s’effectuer au hasard. C’est donc surtout un engin idéal, comme le voilier lui-même, pour l'utilisation des forces que la nature met à notre disposition, Fig. 34. — Appareil conçu par l’auteur en 1914 pour pratiquer le vol à voile par vent horizontal fort. un engin dont nous, Hommes, avons intérêt à nous servir parce qu'il peut voler et se soutenir dans l’air par des moyens qui sont véritablement à notre portée. J’ai, dans ces conditions, conçu en 1914 un appareil pos- sédant les caractéristiques des Palmipèdes voiliers pour voler avec l’aide du vent horizontal, sans moteur (fig. 34). Comme il n’était pas nécessaire pour réussir de posséder un engin de forte taille, j'ai calculé mon appareil pour un poids de 150 kilos, pilote compris, au moyen de la formule dont j'ai donné l'explication plus haut. Ainsi que les Palmipèdes voiliers, l'appareil avait des ailes très effilées possédant la forme exacte des ailes de ces Oiseaux. J’ai donné à ces ailes une grande épaisseur, surtout dans la moitié proche du fuselage, et une disposition en gouttière, leur tiers postérieur étant replié vers le bas d’en- viron 600. J’ai aussi conçu un dispositif laissant une certaine élasticité à la moitié postérieure de l'aile, de façon à ce 314 A. MAGNAN qu'elle puisse, au cours du vol, prendre une forme voisine de celle qu'elle offre chez les Oiseaux voiliers. Pourarriver àcerésultat, j'airemplacéle bois de chacune des nervures des ailes dans leurtiers postérieur par une lame d’acier assez flexible pour permettre à la partie arrière de l'aile de se relever et de vibrer, en fait d’être active sous l’action du vent, comme cela a lieu dans la nature. En outre, en même temps que l’avion était pourvu d’une grande envergure et d’une petite profondeur d’aile, il était muni d’une queue raccourcie, oumieux de petite surface. Comme un tel appareil doit posséder une stabilité longitudinale et une stabilité transversale excel- lentes, conditions indispensables pour qu'il soit piloté conve- nablement et qu'il puisse conserver son équilibre au milieu des courants d’air et des rafales, je lui ai donné tous les dispo- sitifs en usage sur les avions pour être assuré de le diriger facilement et éviter de capoter, accident qui est beaucoup plus fréquent qu'avec les appareils usuels. S'il est indispensable, pour pratiquer le vol à voile par vent horizontal, de posséder un appareil organisé pour ce genre de locomotion aérienne, 1l est encore plus indispensable de savoir le piloter. J’ai donc dû me livrer à des recherches nombreuses au cours de mes essais de vol à voile avec l’appareil en question. Pour entreprendre des essais fructueux de vol à voile, il faut d’abord faire choix d’un lieu propice. On doit choisir pour de telles expériences la mer, une plaine rase, un large plateau où souffle le vent. La démonstration de cette néces- sité a été fournie par MouizLaRp (71). Il avait acheté quatre Puffins cendrés. En lançant les trois premiers en l'air du haut d’un observatoire, il ne put obtenir le moindre vol. Il emporta alors le quatrième sur un terrain nu, sans herbe, dont le sol était plat comme une glace. II y ventait frais de l’ouest. L’Oiseau se mit le bec au vent, prit sa course, par- courut une centaine de mèêtres, puis d’un seul bond, en prenant le vent, s’envola à une vingtaine de mètres. J'ai répété plusieurs fois cette expérience avec divers voiliers. Si on les place dans des endroits abrités, où le vent ne donne pas, ou donne mal, ces Oiseaux ne montrent aucune velléité LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 319 de s'élever. Jetés même d’une certaine hauteur, 1ls ne peu- vent exécuter d’envolées sérieuses. On les voit battre des ailes avec effort pour éviter la chute fatale, eux les maitres du vol sans battements. Par contre, si on les transporte dans une région dénudée, ou sur une plage nue, on les voit bientôt Fig. 35. — Dispositif imaginé par l’auteur pour fournir à l’avion voilier la vitesse nécessaire au début d’un vol à voile. s'envoler contre le vent dès qu'il souffle, puis filer, les ailes immobiles, dans un balancement harmonieux. Une fois en possession d’un terrain favorable, on doit ap- prendre à s’élever contre le vent, opération qu'il est assez facile de réaliser si les conditions voulues se trouvent réunies. Les essais que j'ai effectués m'ont permis de définir le pro- cédé à employer pour gagner de la hauteur avec un bon avion de vol à voile. Il suffit pour cela d’imiter les manœuvres des voiliers, des Fous de Bassan, par exemple, lorsqu'ils font dela hauteuravec le vent qu'ils reçoivent de face. Ce sont ces manœuvres que J'ai essayé de reproduire au cours de mes expériences de vol à voile, à l’aide de l’appareil dont j'ai donné antérieurement la description. Pour faciliter le départ et obtenir dès le début une hauteur favorable et surtout une certaine vitesse, comme le font les voiliers, j'ai utilisé un plan incliné relevé à sa partie inférieure (fig. 35). Un avion lancé sur un tel plan retombe sur le sol après un planement plus ou moins long, si la lancée 316 A. MAGNAN contre le vent s'effectue sans méthode et sans précision. Au contraire, J'affirme qu’on peut pour ainsi dire à coup sûr lui faire gagner de la hauteur si cette lancée a lieu au moment où une rafale commence, au moment où la force du vent est croissante. Dans ces conditions, lorsque l’appareil a quitté le plan incliné, on sent bientôt qu'il est porté par le vent. Les ailes, comme chez les Oiseaux, prennent de face, en raison de leur construction, une forme en V et se relèvent à leur partie postérieure normalement très arquée vers le bas, grâce au dis- positif que j'ai employé. À ce moment, il suffit, pour aider la montée, de relever le gouvernail de profondeur, et cela d’au- tant moins que la force du vent est plus grande. L’incidence, qui peut être de 309 pour un vent de 4 mètres, ne doit pas dépasser quelques degrés pour un vent dépassant 12 mètres à la seconde. Je puis dire qu’en opérant ainsi on réussit à gagner de la hauteur avec l’appareil dans les mêmes condi- tions que celles décrites pour le Fou de Bassan, c’est-à-dire avec une progression très lente pour des vents faibles et plus rapide pour des vents forts. L’avion prend de la hauteur dès que le vent souffle à une vitesse de 6 mètres à la seconde, mais c’est lorsque cette vitesse est de 8 à 10 mètres à la seconde que la montée est la plus facile ; elle est assez rapide sans être encore dangereuse. Une des difficultés réside dans le maniement du gouvernail de profondeur, toute exagération amenant surtout avec les vents assez puissants un capotage inévitable. Une autre difficulté vient de ce que l'appareil qui a attaqué le vent avec une certaine vitesse risque de se trouver tout à coup en perte de vitesse à un moment donné, lorsque la vitesse du vent, après être passée par son maximum, diminue trop rapidement, comme cela a lieu quelquefois. Il faut savoir, tout comme l'Oiseau (fig. 36), piquer, avant cet état critique, pour éviter une glissade fâcheuse sur l’aile ou une descente sur la queue. A cet effet, de manière à suivre les variations du vent, j'ai fixé à l’avant de l'engin une sorte d’anémomètre à sirène qui indique au pilote le moment où le vent commence à croître, son maximum et le début de sa décroissance. Ce système, qu'il serait très intéres- sant de perfectionner, m'a rendu de grands services, car je LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 911 crois que c’est presque uniquement par l’ouie que les voiliers se rendent compte des variations de vitesse des vents. Pour mes expériences, J'avais muni ma machine aérienne de deux roues à l'avant et d’un patin à l'arrière. Ce dispo- sitif a l’avantage de permettre des départs faciles avec le plan incliné et d’assurer les atterrissages : mais 1l est certain, Fig. 36. — Fou de Bassan, Sula bassana (L.) en vol à voile, au moment où il allonge le cou pour ramener en avant son centre de gravité, basculer sur son axe et commencer une descente planée, à la fin de la rafale. par contre, qu'il constitue une résistance à lavancement dans l’air et qu’il diminue la finesse de l'appareil. Il est évident qu’il y aurait intérêt à concevoir un train d'atterrissage qui laisserait à l’engin de vol à voile une forme plus propice. Les patins allemands représentent peut-être un progrès, mais non la solution de la question. J’ai aussi conçu un avion de vol à voile copiant le Rapace voilier et destiné à l’étude du vol à voile par vent ascendant ou horizontal faible (fig. 27). Mais les résultats que j'ai obtenus de ce côté appellent de nouvelles expériences. Les observations que J'ai pu faire m'ont montré, entre autres, que, contrairement à la croyance répandue, un vent horizontal qui rencontre, dans les régions montagneuses, un plan incliné, ne se transforme pas complètement en vent ascendant. Il se constitue des zones où le vent a bien une composante asc en 318 A. MAGNAN dante, mais aussi des zones où le vent à une composante descendante et provoquées probablement par des tourbillons particuliers. J’estime qu'il me paraît bien difficile de fournir présentement, en ce qui concerne la distribution des vents ascendants, des renseignements utilisables pour l’aviation à voile. De nouvelles études sont indispensables. Si tous les essais que j'avais réalisés en 1914, avant la Fig. 37. — Appareil conçu par l’auteur en. 1914 pour pratiquer le vol à voile par vent ascendant ou horizontal faible. guerre, ne m'ont pas permis, faute de subsides suffisants, de réaliser des vols à voile ininterrompus au sens réel du mot et ne m'ont fourni que la preuve de la possibilité de s’élever contre le vent, ils m'ont apporté toutefois la certitude que, pour voler à voile, il faut réunir trois conditions. Il faut avoir du vent coupé de rafales et s’en servir de façon bien détermi- née ; il faut posséder un appareil conçu pour de telles envolées et dont la forme doit se rapprocher le plus possible de celle d’un voilier marin. I] faut enfin et surtout apprendre à manier, à monter un tel engin comme on apprend à monter à bicy- clette ou à nager. Les Oiseaux eux-mêmes apprennent à voler à voile. En vérité, ils n'ont pas le sens inné de ce mode de vol. Il suffit, pour s’en rendre compte, d'assister aux premières tentatives de vol des jeunes Fous ou des jeunes Puffins. Ceux qui doi- vent plus tard se révéler comme de si beaux voiliers sont au début de piètres volateurs. Ils ont peur de se lancer ; ils ont peur du vent qui les culbute. Ils ne savent pas se servir de leurs longues baguettes alaires, ni de leur queue, sur laquelle le vent a une action qui les effraie. Leurs premières évo- lutions sont édifiantes pour l'Homme qui veut voler à voile. LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 319 Eux les futurs maîtres du vol à voile, du vol sans battements, battent fréquemment des ailes pour corriger une fausse ma- nœuvre. Ce n’est que peu à peu qu'ils arrivent à voler contre le vent, à virer, à être maîtres de leur queue, qui, tout d’abord. les avait tant gênés dans leurs essais. J’ai pu reprendre, cette année, grâce à une subvention im- portante qui m'a été accordée par la Caisse des Recherches scientifiques, mes- expériences sur l'aviation sans moteur. J'ai mis à l'étude deux appareils de vol à voile, copiant l’un le voilier marin, l’autre le Rapace voilier. Voici quelles sont leurs caractéristiques : Type Type voilier rapace marin. voilier. Pordsenordre de marehe; 5, 24, 150K8 4 50K8 OS ANR EE Mn N SP dance a san eat e Le 75k8 70Ke FonpuBur no LA Et dent in ne ue. 32,93 3,66 PME REUTERS PEN RP EN ie PER 9m15 8m,87 Profondeur moyenne des ailes ............. 1,04 12,39 Surracetde chaque aile... 2: art, 3m229 4m2,55 Lonsueunide latqueue, 251: Mein ee 0,90 12,65 Suniace dedaiqueuete sens. Meier. 0m270 2m2,48 EtdSide chaquetrailes 22.2 fs a bee 15k8 17K8,6 Épaisseur de l’aile au tiers interne .......... 20cm 1 19cm 6 Longueur du fuselage au devant des ailes ... 1,00 0m,75 Ghareeaumeire/carres. AL. Ne nue lue D2KE 7 16K8,4 Courbure de l’aile au tiers interne ........... 1259 1600 L'avion du type voilier marin est en construction et sera terminé d'ici peu. Les détails de cet appareil sont les suivants : Voilure. — Ainsi que les Palmipèdes voiliers, l’engin a des ailes très effilées, très épaisses, surtout dans la moitié proche du fuselage ; celles-ci possèdent une disposition en gouttière, leur partie postérieure étant d’autant plus arquée vers le bas qu’on se rapproche du poste de pilotage. En outre, j'ai trouvé un dispositif qui laisse une certaine élasticité à la moitié posté- rieure de l'aile, de façon à ce qu’elle puisse, au cours du vol, prendre une forme à double courbure voisine de celle que j'ai décrite chez les Oiseaux et aussi vibrer, c’est-à-dire se re- lever et s’abaisser, en fait, être active sous l’action du vent, comme cela a lieu dans la nature. L’extrémité de l'aile est munie, elle aussi, du même dispositif pour les mêmes raisons. 320 A. MAGNAN En outre, ces ailes sont disposées de manière à avoir un V latéral assez accentué, de 80 au-dessous de chaque aile, de 50 sur le dos de chacune d'elles. Cette disposition résulte de la différence d’épaisseur de l’aile qui, dans l'appareil comme chez l’'Oiseau, décroit depuis le fuselage jusqu’à l'extrémité. L’armature de la voilure est obtenue au moyen d’un longe- ron, placé un peu en avant du tiers antérieur de l'aile et qui suffit à lui seul à assurer la solidité de la voilure. Il offre une épaisseur correspondant à l'épaisseur maxima de l'aile en tous ses points. Un petit longeron antérieur sert à accroître la rigidité de la surface portante et celle du bord d'attaque. Étant donnée la conformation particulière du bord posté- rieur de l'aile. qui est élastique comme chez l’Oiseau, les aile- rons sont situés près du bord antérieur vers le tiers externe. Normalement encastrés dans la face inférieure de chaque aile, ils peuvent être abaissés à volonté. J’ai été conduit à adopter nécessairement cette disposition, qui est celle que l’on ren- contre d’ailleurs chez les Oiseaux voiliers, lesquels possèdent, près de l'articulation de la main, une touffe de plumes, l'aile bâtarde, qui joue le rôle d’aileron pour faciliter les virages. Fuselage. — Il comprend une poutre longitudinale, placée à la partie inférieure de la carène et sur laquelle est montée une cage de lattes, recouverte de tissu caoutchouté imper- méable à l’eau et dont la forme est analogue à celle de moindre résistance à l’avancement : maître-couple à la hauteur de l’axe constitué par le longeron principal des ailes, gros bout à l'avant, partie effilée à l’arrière. Poste de pilotage. — Le pilote est assis sur un siège spécial, de manière à ce que son corps soit aussi exactement possible à l’endroit où est placé le centre de gravité de l'appareil, c’est-à-dire, comme chez les voiliers, dans le plan vertical perpendicülaire au plan de symétrie et passant par le tiers antérieur de l’aile. Ce siège est mobile ; il peut être avancé ou reculé par le pilote à l’aide d’un levier. Reculé au début d’une rafale, ce siège, entraînant le corps du pilote, déplace le centre de gravité de l’avion vers l'arrière et facilite l’ascen- sion contre le vent. Avancé, au moment du maximum d’une rafale, il ramène le centre de gravité en avant ; il aide, dans LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX Sa | ces conditions, au basculement de l'appareil sur son axe, amorce la descente en vol plané et permet d’éviter les acci- dents dus à la perte de vitesse. Empennage. — Il n'existe qu’un empennage a qui peut se tordre, se lever ou s’abaisser comme la queue de l’Oiseau.i Avec cet appareil, dès qu'il sera mis au point, j'ai l’inten- tion d’effectuer des vols au-dessus de la mer, de façon à bien préciser les conditions du vol à voile dans les régions mari- times. Les résultats que j'obtiendrai seront consignés dans une autre publication. Les Allemands s'efforcent, depuis la guerre, de rendre pra- tique le vol à voile pour l'Homme. En 1920, le plus long vol réalisé ne fut que de 1 800 mètres avec une hauteur de chute de 330 mètres. En 1921, Klemperer, sur un monoplan type Junkers, a pu effectuer un véritable voyage, allant de la Was- serkuppe,danslarégion dela Rühn, jusqu’à Gersfeld, après avoir décrit de véritables huit et après s'être trouvé, à la sixième minute après son envolée,à 100 mètres au-dessus de son point de départ. La durée de ce vol fut de treize minutes trois se- condes. Harth, peu de temps après, a porté le record de la durée à vingt et une minutes, avec un appareil qui n’est pas sans analogie avec le mien, comme formeet comme dimensions: Les pilotes allemands, pour pratiquer le vol à voile, ont utilisé, étant donnee la constitution de la région où ils ont opéré, les vents horizontaux rendus franchement ascendants, et HARTH (27) à affirmé n’avoir réussi que parce queses sur- faces portantes peuvent s'adapter à tous les coups de vent irréguliers. Il considère que les coups de vent constituent des obstacles dans la plupart des cas, obstacles que les avions actuels sont obligés de vaincre en gaspillant uniquement de la force motrice ; seules les surfaces portantes pouvant à tout moment se présenter sous le meilleur rapport de la sustentation à la résistance permettent, dit ce pilote, de voler rationnellement en employant le minimum de force motrice. C’est ce que je m'efforce de faire comprendre depuis 1914. CONCLUSIONS Il semble difficile d'exprimer brièvement les conclusions d’une étude qui a nécessité un si grand nombre d’observations et de mensurations. Cependant, si l’on se reporte aux som- maires placés en tête de chaque chapitre et qui indiquent l'essentiel des questions abordées dans ce travail, on se rend compte que les résultats sont basés sur la qualité du vol et que, par conséquent, la forme de l’Oiseau et des organes du vol dérive tout entière du genre de vol utilisé par l’animal et est en rapport direct avec le mode de locomotion aérienne. C'est justement parce que j'ai été amené à faire une classi- fication des Oiseaux fondée sur la détermination exacte du mécanisme du vol battu et du vol à voile que j'ai pu cepen- dant trouver des lois générales qu’il est possible de résumer ici. 19 Dans le vol battu, les ailes largement déployées se por- tent d’abord en avant par leurs pointes, puis s’abaissent et frappent un coup brusque pour trouver un point d'appui sur l’air. Lorsque ce point d’appui est obtenu, l’Oiseau se projette en avant, exécutant un véritable saut dans l’espace ; à la fin de cette projection, se produit la remontée de l’aile. Les ra- meurs progressent tous de cette même façon; les différences qui existent entre les divers groupes résident seulement dans la longueur des temps de planement qui peuvent survenir entre deux séries de battement et dans la plus ou moins grande fréquence des coups d'ailes au cours du vol battu lui-même. 29 Dans le vol à voile, l’Oiseau utilise les vents ascendants et les vents horizontaux faibles ou les vents horizontaux forts. Les voiliers marins se servent surtout des vents horizontaux coupés par des rafales dans lesquelles on distingue une période de croissance de la vitesse du vent, une période maxima, une période où la vitesse du vent décroît et une période d’accalmie relative. LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 323 Or, les voiliers se présentent toujours le bec au vent lorsque la vitesse du vent est croissante, au début d’une rafale ; à ce moment ils gagnent de la hauteur ; ils filent avec le vent arrière ou planent, quand la rafale s'éloigne, par conséquent lorsque la vitesse du vent est décroissante et pendant les accal- mies ; donc toujours à ce moment ils perdent de la hauteur. 30 La longueur relative du corps est liée à la plus ou moins grande extension du cou et de la queue, le développement du cou étant la conséquence non du mode de vol utilisé, mais du genre de vie de l’animal. 40 Les Oiseaux voiliers et les ramo-planeurs ont une grande surface alaire. Les vrais rameurs ont une petite surface d’ailes. Les premiers volent à voile et planent en raison de l’étendue de leur surface portante. Les seconds battent des ailes par suite de la trop grande réduction de celles-c1. Au-dessous d’une surface relative égale à 17, le vol battu est seul possible, à moins que l’Oiseau ne soit en mesure d'utiliser les vents horizontaux forts. De ces faits, il résulte que les ailes des planeurs supportent la plus faible charge et celles des rameurs la plus lourde charge. 50 Le poids relatif des ailes varie dans l’ensemble comme la surface alaire relative; mais certains groupes d’Oiseaux comme les Rapaces nocturnes, les Échassiers et les Passe- reaux rameurs ont des ailes très légères comparativement à leur étendue. D’autres, comme les Gallinacés, les Colombins et les Palmipèdes rameurs, ont au contraire des ailes lourdes, proportionnellement près de deux fois plus pesantes que celles des premiers. 60 L’envergure relative varie dans l’ensemble comme l'étendue de la surface alaire. Toutefois certains groupes, ceux qui vivent dans les grands courants d’air, ont relativement une envergure supérieure à celle que laisserait prévoir l’étendue de leurs ailes. Cela tient à ce que leurs ailes sont étroites ; aussi l’acuité des ailes est-elle petite, relativement, chez les Oiseaux terrestres et inférieure en général à 5, alors qu'elle est très grande chez les Oiseaux d’eau et très supérieure à 5. 70 Le développement des rayons osseux est en relation directe avec l’envergure; par contre, la longueur relative des 324 A. MAGNAN os de la main est en rapport avec la longueur relative du fouet, celui-e1 étant d'autant plus long que l’Oiseau est bon planeur, bon voilier, ou bien vole avec des battements d’ailes très violents ; 80 La forme de l'aile est en dépendance directe avec la qua- lité du vol. Ovale chez les planeurs ou les voiliers utilisant les vents ascendants et horizontaux faibles, elle s’effile et devient, chez les rameurs, de plus en plus triangulaire à mesure que la fréquence des battements devient plus grande. Elle est allongée aussi chez tous les Oiseaux qui vivent dans les grands courants d'air, dont l’action a pour effet de diminuer la pro- fondeur des ailes, et cela quel que soit le mode de vol. En outre, l’aile présente une grande épaisseur chez les voiliers et une courbure très accentuée chez les Oiseaux aquatiques ou riverains. Chezles voiliers marins en particulier, cette courbure se modifie au cours du vol par suite de l’élasticité des extré- mités et des bords postérieurs de l'aile. 90 Les Oiseaux terrestres ont tous une queue assez grande plus ou moins développée, la longueur de cet organe étant dans un rapport assez constant avec celui du corps. Les Oiseaux aquatiques ou riverains vivant dans les grands courants d’air ont une queue courte, et celle-c1 est encore plus réduite chez les Oiseaux plongeurs, l’action tourbillonnaire de l’eau ayant eu pour effet de raccourcir considérablement la queue et même de la faire disparaître, et cela quel que soit l’ordre auquel appartient le plongeur. En outre, il existe aussi des queues légères : Échassiers, Rapaces nocturnes, et des queues lourdes : Colombins, Ra- paces ramo-planeurs, Palmipèdes voiliers et les vrais Oiseaux plongeurs. 109 IT existe une relation inverse entre la surface alaire et le poids des muscles pectoraux. Plus la surface des ailes est considérable, plus les pectoraux sont petits, et réciproquement. Les Oiseaux qui ont une grande surface alaire ne font pas de grands efforts pour voler ; leurs muscles restent petits. Ceux qui ont une petite surface d’ailes sont obligés de battre des ailes pour se soutenir dans les airs. D’où un effort considé- rable et hypertrophie des pectoraux. Et cela est vrai aussi LES CARACTÉRISTIQUES DES OISEAUX 325 pour le cœur, la grosseur de tous ces organes étant en rapport avec l'effort à accomplir. Chez les voiliers et les planeurs, les releveurs sont petits, la remontée de l’aile étant presque automatique quand il y a battement. Chez les rameurs, ces releveurs sont très développés, d'autant plus que la surface alaire est plus petite et les coups d’ailes plus nombreux. 11° La hauteur du bréchet est minime chez les Oiseaux à petits muscles pectoraux et élevée chez les espèces à gros muscles ; elle est plus faible qu'il ne conviendrait chez les Palmipèdes rameurs; mais cette réduction est compensée par l'allongement du sternum. 120 Les voiliers et les planeurs ont le tronc large et peu élevé ; les rameurs ont le tronc plus étroit en largeur et plus épais en hauteur en raison du développement de leur bréchet et des muscles pectoraux, exception faite pour les Palmipèdes rameurs, dont le corps s’est allongé et aplati ainsi que les muscles pectoraux sous l’action tourbillonnaire de l’eau. 139 La pointe ventrale du maïtre-couple est placée en avant du tronc chez les Oiseaux voiliers et planeurs, qui sont des volateurs lents et plus en arrière chez les rameurs par vol rapide. Il en est de même pour le centre de gravité qui, en outre, est dorsal chez les voiliers et les planeurs et situé aux environs de la moitié de la hauteur du corps chez les rameurs. 140 L’étude du vol à voile montre que ce mode de vol n’a rien de mystérieux et peut être réalisé par l'Homme : il suffit pour cela de copier les mouvements exécutés par les voiliers. Le programme qui s'impose en raison de ces conclusions est donc de multiplierles travaux de cette sorte, car si, comme je l’ai indiqué, 1ls ont comme résultat immédiat de permettre de définir l’influence du milieu sur l’organisme des êtres vivants, ils peuvent nous amener aussi à mieux connaître les conditions aérodynamiques du vol et, par conséquent, apporter une contribution importante à la conception du plus lourd que l’air. Et pour cela point n’est besoin de faire œuvre d'imagination dans un cabinet. Il suffit d'utiliser les moyens que la nature met à notre disposition comme à celle des êtres volants et d’imiter tout simplement nos maîtres en aviation, les Oiseaux. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1. Aux. — Essai sur l’appareil locomoteur des Oiseaux, Paris, 1874. 2. AMaANs. — Étude expérimentale sur les Zooptères, Paris, 1910. 3. — Du rôle des ‘formes animales dans les progrès dé la navigation aérienne et aquatique (Bull. Sc. de la France et de la Belgique, t. XL, 1906). 4, R. ANrHony.— Les organes de la locomotion aérienne chez les Vertébrés volants, Paris 1913. 5. ARGYLL (Duc D’). — Reign of law, good works, 1865, et Les lois naturelles appliquées dans le vol des Oiseaux (/’Aéronaute, avril juin, août 1868 et mars 1869.) 6. AVANZINI. — Instituto nazionale italiano, t. I, part. I. 7. BARTHEZ. — Nouvelle mécanique des mouvements de l’ Homme et des animaux Carcassonne, 1798. 8. 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Congrès de Nimes, 1912). 48. — Rapports entre la puissance du vol et le développement des pou- mons chez les Oiseaux (Bull. du Muséum d'Hist. nat., n° 7, 1912). 49... — Modifications organiques consécutives chez les Oiseaux à l’absence de vol (Bull. du Muséum d’'Hist. nat., n° 8, 1912). 50. — Relations chez les Oiseaux entre le poids de leurs muscles pecto- raux et leur manière de voler (Bull. du Muséum d'Hist. nat., n° 1,1913). 51. — Rapport de la surface alaire avec le poids du corps chez les Oiseaux (Bull. du Muséum d’'Hist. nat., n° 2, 1913). 92. — Variations de la surface alaire chez les Oiseaux (Bull. du Muséum d’'Hist. nat., n° 2, 1913). 53. — Données pour la construction d’un monoplan idéal tirées des carac- téristiques des Oiseaux (C. R. de l’ Acad. des Sciences, 9 juin 1913). INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 329 . MAGNAN. — Recherches relatives à la longueur de laqueue chez les Oiseaux (Bull. du Muséum d’Hist. nat., n° 6, 1913). — L’acuité de l’aile chez les Oiseaux (Bull. du Muséum d'Hist. nat., n° 6, 1913). — Morphologie dynamique des Oiseaux appliquée au calcul des dimen- sions d’une aviette (Note prés. à l’ Acad. des Sciences, 16 juillet 1913). — Les caractéristiques des Oiseaux marins (C. R. de l’Acad. des Sciences, 16 mars 1914). . MaGNaNetpe LA RiBoisiÈRe. — Procédé pour calculer la surface du corps chez l'Homme (Note prés. au Congrès des Sociétés savantes, Paris, 15 avril 1914). — — Recherches sur le maître-couple des Poissons (avec données pour la construction d’un dirigeable idéal tirées de l’étude de la forme des Poissons) (Mémoire prés. au Congrès des Sociétés savantes, Paris, 15 avril 1914). . MAGNAN. Sur un nouvel appareil permettant à l’ Homme de pratiquer le vol à voile (Communication faite au Congrès des Sociétés savantes, 16 avril 1914). 61 — De l’action tourbillonnaire de l’eau sur le corps et la queue des Oiseaux plongeurs (C. R. de l’Acad. des Sciences, 24 janvier 1921). 62 — De la variation en poids des muscles abaïisseurs et releveurs de l’aile suivant l’étendue de la surface alaire chez les Oiseaux (C. R. de l’Acad. des Sciences, 25 avril 1921). 63 — Le rapport de la surface alaire à la surface caudale chez les Oi- seaux (C. R. de l’Acad. des Sciences, 17 mai 1921). 64. — Le vol des Oiseaux. Directives que l’on peut en tirer pour l’aviation (la Technique aéronautique, 15 déc. 1921, 15 janv. et 15 févr. 1922, et Éd. Roche d’Estrez, Paris, 4922). 65. — Pour voler{ à voile comme les Oiseaux. Étude expérimentale sur vol à voile (l'Air, 1921 et 1922, et Éd. Roche d’Estrez, Paris, 1922). 66. MaGNus. — Physiologische, anatomische Untersuchungen ueber das Brustbein der Vôügel (Arch. de Reichert et Dubois, Reymond, 1868). 67. MarcuAnD. — Note sur les mouvements individuels des plumes des Oiseaux (/’Aéronaute, mai 1870). 68. MaREY. — La machine animale, Paris, 1873. 69. — Le vol des Oiseaux, Paris, 1890. 70. Maxim (Sir HiRAM). — Le vol naturel et le vol artificiel, Paris, 1909. 71. MourLLARD. — L'empire de l’air, Paris, 1881. 72. — Le vol sans battement, Paris, 1912. 73. MuLzLENHOFF. — Die Grôsse der Flugsflaschen (Arch. d. Pflüger, Bd. XXV, 1884). 74. ŒHMICHEN. — Nos maitres les Oiseaux, Paris, 1920. 75. OWEN. — Comparative Anatomy and Physiology of Vertebrates, Londres, 1866-1868. 76. PARKER. — A monograph of the structure and developpement of the Shouldergirdle and Sternum of the Vertebrata (Ray’s Society, 1868). 77. Parror. — Ueber die Grüssenverhältnisse des Herzens bei Vügeln (Zool. Jahrb., Bd. VII, 1894). 78. 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Wuwscue. — Considération sur le vol des Oiseaux (/’Aéronaute, juin 1884). EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE I. — VARIATIONS ET TYPES MORPHOLOGIQUES DE LA SURFACE ALAIRE SUIVANT LE MODE DE VOL. (Les ailes sont ramenées aux dimensions qu’elles auraient si chaque Oiseau pesait un gramme et réduites ensuite d’un quart.) . Circaète Jean le Blanc, Circaëtus gallicus (Gmel.) (Rapace diurne voilier), . Effraye commune, Tyto alba (L.) (Rapace nocturne ramo-planeur). . Grue cendrée, Megalornis grus (L.) (Échassier ramo-planeur). . Goéland marin, Larus marinus (L.) (Palmipède voilier). . Crave ordinaire, Pyrrhocorax pyrrhocorax (L.) (Corvidé ramo-planeur), . Faucon pèlerin, Falco peregrinus (Tunst). (Rapace diurne ramo-planeur). . Engoulevent d'Europe. Caprimulgus europæus (L.) (Passereau ramo-pla- neur). 8. Grand Pluvier à collier, Charadrius hiaticula (L.) (Échassier rameur rive- rain). 9. Tourterelle vulgaire, Tartur turtur (L.) (Colombin rameur). 40. Tercol ordinaire, Jynx torquilla (L.) (Passereau rameur à vol peu soutenu). 41. Garrot vulgaire, Clangula clangula (L.) (Palmipède nageur rameur). 42. Grand Coq de bruyères, Tetrao urogallus (L.) (Gallinacé rameur). 43. Pingouin torda, Aca torda (L.) (Palmipède plongeur rameur). IDE À D 2 PLANCHE II. — ENVERGURE ET MORPHOLOGIE DES DIVERS TYPES D’OISEAUX VUS DE FACE. (Les individus sont ramenés à la taille qu’ils auraient s’ils pesaient un gramme et réduits d’un tiers.) . Albatros hurleur, Diomedea exulans (L.) (Palmipède voilier). . Aigle fauve, Aquila chrysa’tus (L.) (Rapace diurne voilier). . Effraye commune, Tyto alba (L.) (Rapace nocturne ramo-planeur). . Héron cendré, Ardea cinerea (L.) (Échassier ramo-planeur). Faucon-Crécerelle, Falco tinnunculus (L.) (Rapace diurne ramo-planeur). . Martinet noir, Apus apus (L.) (Passereau ramo-planeur). . Crave ordinaire, Pyrrhocorax pyrrhocorax (L.) (Corvidé ramo-planeur). JD QE O2 D PLancHe III. — ENVERGURE ET MORPHOLOGIE DES DIVERS TYPES D'OISEAUX VUS DE FACE. (Les individus sont ramenés à la taille qu’ils auraient s’ils pesaient un gramme et réduits d’un tiers.) 1. Combattant variable, Machetes pugnax (L.) (Échassier rameur riverain). 2. Pigeon ramier, Columba palumbus L. (Colombin rameur). 3. Verdier ordinaire, Chloris chloris (L.) (Passereau rameur à vol soutenu). D 32 EXPLICATION DES PLANCHES Oiseau-Mouche, Eupherusa eximia (Del) (Passereau vibrateur). Fuligule milouinan, Nyroca marila (L.) (Palmipède nageur rameur). Macareux moine, Fratercula arctica (L.) (Palmipède plongeur rameur). Grouse, Lagopus scoticus (Lath.) (Gallinacé rameur). our PLANCHE IV. — FORMES ET POSITION DU MAÎTRE-COUPLE SUIVANT LE MODE DE VOL. (Les dimensions des Oiseaux vus de dessous sont ramenées à celles qu’ils auraient si chacun d’eux pesait un gramme et réduites d’un tiers. Maître-couple : trait blanc.) EAST 1. Buse commune, Buteo buteo (L.) (Rapace diurne voilier). 2. Grand-Duc ordinaire, Bubo bubo (L.) (Rapace nocturne ramo-planeur). -3. Autour des Palombes, Accipiter gentilis (L.) (Rapace diurne ramo-planeur). 4. Perdrix grise, Perdix perdix (L.) (Gallinacé rameur). PLANCHE V. — FORMES ET POSITION DU MAÎTRE-COUPLE SUIVANT LE MODE DE VOL. (Les dimensions des Oiseaux vus de dessous sont ramenées à celles qu’ils auraient si chacun d'eux pesait un gramme et réduites d’un tiers. Maître- couple : trait blanc.) 4. Mouette rieuse, Larus ridibundus L. (Palmipède ramo-planeur). 2. Oie rieuse, Anser albifrons (Scop.) (Palmipède nageur rameur). 3. Canard sauvage, Anas platyrhynchus (L.) (Palmipède nageur rameur). 4. Guillemot troille, Uria trouille (L.) (Palmipède plongeur rameur). PLANCHE VI. — PosITION DU CENTRE DE GRAVITÉ ET CARACTÉRISTIQUES SUIVANT LE MODE DE VOL. (Les dimensions des Oiseaux vus de dessous sont ramenées à celles qu’ils auraient si chacun d'eux pesait un gramme et réduites d’un tiers. Centre de gra- oité : point noir ou blanc.) 4. Buzard Saint-Martin, Circus cyaneus (L.) ( Rapace diurne voilier). 2. Chouette hulotte, Strix aluco (L.) (Rapace nocturne ramo-planeur). 3. Crave ordinaire, Pyrrhocorax pyrrhocorax (L.) (Corvidé ramo-planeur}. k. Pigeon ramier, Columba palumbus (L.) (Colombin rameur). PLANCHE VII. — PosiTION DU CENTRE DE GRAVITÉ ET CARACTÉRISTIQUES SUIVANT LE MODE DE VOL. (Les dimensions des Oiseaux vus de dessous sont ramenées à celles qu’ils auraient si chacun d'eux pesait un gramme et réduites d’un tiers. Centre de gra- oité : point blanc ou noir.) 1. Faucon-Crécerelle, Falco tinnunculus L. (Rapace diurne ramo-planevr). 2. Martinet noir, Apus apus (L.) (Passereau ramo-planeur). 3. Grive litorne, Turdus pilaris (L.) (Passereau rameur à vol soutenu). 4. Grand Coq de bruyères, Tetrao urogallus (L.) (Gallinacé rameur). PLANCHE VIII. — PosiTION DU CENTRE DE GRAVITÉ ET CARACTÉRISTIQUES SUIVANT LE MODE DE VOL. (Les dimensions des Oiseaux ous de dessous sont ramenées à celles qu'ils auraient si chacun d'eux pesait un gramme et réduites d’un tiers. Centre de gra- ogité : point noir ou blanc.) -4. Héron cendré, Ardea cinerea (L.) (Échassier ramo-planeur). EXPLICATION DES PLANCHES 333 2. Combattant variable, Machetes pugnax (L.) (Échassier rameur riverain), 3. Courlis cendré, VNumenius arquatus (L.) (Échassier rameur riverain). PLANCHE IX. — PosiTION DU CENTRE DE GRAVITÉ ET CARACTÉRISTIQUES 3 SUIVANT LE MODE DE VOL. (Les dimensions des Oiseaux vus de dessous sont ramenées à celles qu’ils auraient si chacun d'eux pesait un gramme et réduites d’un tiers. Centre de gra- oité : point noir.) D D = = Albatros hurleur, Diomedea exulans L. (Palmipède voilier). Frégate, Fregata aquila (L.) (Palmipède voilier). Plongeon lumme, Gavia arctica (L.) (Palmipède plongeur rameur). Macareux moine, Fratercula arctica (L.) (Palmipède plongeur rameur). PLANCHE X. — PosITION DU CENTRE DE GRAVITÉ ET CARACTÉRISTIQUES SUIVANT LE MODE DE VOL. (Les: dimensions des Oiseaux vus de dessous sont ramenées à celles qu’ils auraient si chacun d’eux pesait un gramme et réduites d’un tiers. Centre de gra- gité : point noir.) 1. Cygne sauvage, Cygnus cygnus (L.) (Palmipède nageur rameur). 2. Grèbe jougris, Colymbus griseigena Bodd. (Palmipède plongeur rameur). 3: A Fuligule milouinan, Nyroca marila (L.) (Palmipède nageur rameur). Harle piette, Mergus albellus (L.) (Palmipède plongeur rameur). PLANCHE XI. — GRANDEUR RELATIVE DES RAYONS DES BRAS SUIVANT LES GROUPES. (Les dimensions des divers segments osseux sont ramenées à celles qu’ils au- raient si tous les Oiseaux pesaient un gramme et grandies trois fois.) D où wo be 7. Grand-Duc ordinaire, Bubo bubo (L.) (Rapace nocturne ramo-planeur). Mouette rieuse, Larus ridibundus (Li) (Palmipède ramo-planeur). Bihoreau d'Europe, Nycticorax nycticorax (L.) (Échassier ramo-planeur). Torcol ordinaire, Jynx torquilla (L.) (Passereau rameur à vol peu soutenu), Aigle de Bonelli, Æieraëtus fasciatus (Vieill.) (Rapace diurne voilier). Œdienème criard, Burhinus ædicnemus (L.) (Échassier rameur terrestre), Engoulevent, d'Europe, Caprimulgus curopæus (L.) (Passereau ramo-plae neur). 8. 9: 10. 11. Choucas gris, Colæus monedula spermologus (Vieïll.) (Corvidéramo-planeur). Tourterelle vulgaire, T'urtur turtur (L.) (Colombin rameur). Canard sauvage, Anas platyrhynchus (L.) (Palmipède nageur rameur). Tetras lyre, Lyrurus tetrix (L.) (Gallinacé rameur). PLaAncxe XII. — LE DÉVELOPPEMENT DU BRÉCHET EN FONCTION DU VOL. (Les dimensions des bréchets ous de côté sont ramenées à celles qu’ils auraient si tous les Oiseaux pesaient un gramme et grossies cinq fois.) 1: a UE Lo Ro Aigle de Bonelli, Hiera'tus fasciatus (Vieill.) (Rapace diurne voilier). Effraye commune, Tyto alba (L.) (Rapace nocturne ramo-planeur). Frégate, Fregata aquila (L.) (Palmipède voilier). Albatros hurleur, Diomedea exulans L. (Palmipède voilier). Chocard des Alpes, Graculus graculus (L.) (Corvidé ramo-planeur). Bihoreau d'Europe, Nycticorax nycticorax (L.) (Échassier ramo-planeur). 334 EXPLICATION DES PLANCHES 7. Troglodyte mignon, Troglodytes troglodytes (L.) (Passereau rameur à vol presque nul). 8. Faucon hobereau, Falco subbuteo L. (Rapace diurne ramo-planeur). PLANCHE XIII. — LE DÉVELOPPEMENT DU BRÉCHET EN FONCTION DU VOL. (Les dimensions des bréchets ous de côté sont ramenées à celles qu’ils auraient si chacun des Oiseaux pesait un gramme et grossies cinq fois.) d SI O Ot & © D . Martinet noir, Apus apus (L.) (Passereau ramo-planeur). . Bruant jaune, Emberiza citrinella (L.) (Passereau rameur à vol soutenu) . Oiseau-Mouche, Eupherusa eximia (Del.) (Passereau vibrateur). . Pluvier guignard, Charadrius morinellus L. (Échassier rameur terrestre). . Tetras lyre, Lyrurus tetrix (L.) (Gallinacé rameur). . Tourterelle vulgaire, T'urtur turtur (L.) (Colombin rameur!). . Oie cendrée, Anser anser (L.) (Palmipède nageur rameur). . Pingouin torda, Alca torda (L.) (Palmipède plongeur rameur). PLANCHE XIV. — LA GRANDEUR DU STERNUM VU DE FACE. (Les dimensions des sternums sont ramenées à celles qu’ils auraient si tous les Oiseaux pesaient un gramme et réduites de moitié.) D IQ SN D = © . Aigle de Bonelli, Hieraëtus fasciatus (Vieill.) (Rapace diurne voilier). . Albatros hurleur, Diomedea exulans L. (Palmipède voilier). . Effraye commune, Tyto alba (L.) (Rapace nocturne ramo-planeur). . Bihoreau d'Europe, Nycticorax nycticorax (L.) (Échassier ramo-planeur). . Faucon hobereau, Falco subbuteo L. (Rapace diurne ramo-planeur). . Chocard des Alpes, Graculus graculus (L.) {Corvidé ramc-planeur). Loriot jaune, Oriolus oriolus (L.) (Passereau rameur à vol soutenu). . Pluvier guignard, Charadrius morinellus L. (Échassier rameur terrestre). . Martinet noir, Apus apus (L.) (Passereau ramo-planeur). . Tetras lyre, Lyrurus tetrix (L.) (Gallinacé rameur). A1 12: Tourterelle vulgaire, T'urtur turtur (L.) (Colombin rameur). Oïie cendrée, Anser anser (L.) (Palmipède nageur rameur!|. DESCRIPTIONS D'ESPÈCES NOUVELLES DU GENRE ‘ MUSCA” Par le Dr J. VILLENEUVE 4. — Musca Hervei n. sp., & et ©. Espèce du groupe de Musca corvina F. que j'avais d’abord prise pour M. Gibsont Patton et Cragg, mais distincte et bien caractérisée par le dessin noir du ventre : tous les ster- nites sont noirs formant une bande médiane droite; de chaque côté, l'extrémité des tergites est bordée de noir, d'où résulte une rangée de macules étroite et concave en dedans, en forme de parenthèse, l’ensemble pouvant être représenté par le schéma w.Ce dessin est toujours complet chez le mâle; chez la femelle, où l’abdomen est tout gris, les macules noires latérales ne sont souvent nettes qu’au bout des pre- miers tergites. La taille varie de 5 à 8 millimètres. Chez les grands mâles, l'abdomen est en majeure partie jaune, et le premier segment est encore maculé de jaune dorso-latéralement ; chez Îles petits mâles, le jaune disparait et est remplacé par une colo- ration noire sur laquelle se détachent seulement les reflets de pruinosité blanchâtre. Le thorax des mâles a les bandes noires médianes nettement écourtées peu après la suture ; chez la femelle, ces bandes, comme cela paraît être la règle générale, redeviennent com- plètes. L’aile, à sa face inférieure, ne montre sur la nervure ITT que quelques longs cils groupés, dans les deux sexes, près de l'origine de la nervure. Cette espèce est dédiée à M. Hervé-Bazin, qui a rapporté beaucoup d'individus du Tonkin et de la Chine. 336 J. VILLENEUVE 2. — Pristirynchomyia lucens n. sp. ©. De la taille et de la forme de Pristirynchomyia lineata Brunetti, mais ayant l'abdomen d’un jaune plus foncé et avec des bandes noires plus larges. Les sternites abdominaux sont tous noirs. Le thorax porte seulement deux larges bandes noires dorsales, laissant entre elles un intervalle pruineux plus étroit ; les bords latéraux du thorax sont noirs au-dessus de l'insertion des ailes et en arrière. Le scutellum est marqué de noir à sa base et à ses angles antérieurs. Les taches et bandes noires sont assez luisantes. Yeux joints. Cuillerons ocracés et nus. Deux mâles provenant de Kandy (20 mars). MYODAIRES SUPÉRIEURS PALÉARCTIQUES NOUVEAUX Par le Dr J. VILLENEUVE - 4. —— Weberia speculifera Villen. (1). Le mâle de cette rare et curieuse espèce est encore inédit. Il existe dans la collection Girschner ; Mr. Colbran J. Wain- wright a bien voulu me le eommuniquer. Il appartient au groupe des Weberia ayant une paire de soies acrosticales au devant de la suture du thorax, et il a assez bien l'aspect d'un Dionæa (R. D.). Yeux distants, le vertex presque de la largeur d’un demi-diamêtre d'œil. Tête toute d’un blanc Jaunâtre mat et terne, y compris la bande médio-frontale, aussi large que les orbites en avant, aussi large que le vertex en arrière, où les orbites sont nulles ; l’occiput et le péristome gris. Antennes allongées et noires, un peu moins longues que le clypéus ; le troisième article large est un peu étranglé vers la base et mesure environ deux fois et demie le deuxième; chète noir, pubescent. Palpes noirs, longs et grêles, renflés en palette au devant de la bouche. Thorax, scutellum et abdomen d’un gris uniforme, à l'exception du dernier tergite abdominal, qui est écourté et d'un noir brillant. Appareil génital épais, cylindrique, s’avançant sous le ventre jusqu'au milieu du tergite Il ; 1l porte une rangée transversale de soies près de sa base. Soies sterno-pleurales : 2 + 1, développées. Ailes grises, jaunies vers leur insertion ainsi que les ner- vures ; cuillerons d’un blanc sale ; balanciers à massue ob- secure. Pattes noirâtres, à griffes allongées. Taille : 6 milli- mètres. De Meiningen (Saxe), deux mâles. (1) Cf. Bullet. Soc. ent. France, 1919, n° 17, p. 306. 138 J. VILLENEUVE 2. — Pandelleia otiorynchi, n. sp., ©, et Q. Le genre Pandelleia Villen. (1) appartient au groupe des Phaniinæ caudatæ, de Brauer et Bergenstamm. Il comprend des espèces marquées de deux taches noires, rondes et dis- tantes, sur chaque segment abdominal ; le thorax n’a qu’une soie sterno-pleurale, la postérieure; la première cellule posté- rieure de l’aile est fermée et à pétiole au moins aussi long que la nervure transverse postérieure. L’abdomen de la femelle est incurvé et se prolonge sous le ventre par un long tube cylin- drique. Deux espèces sont déjà décrites: Pandelleia alpicola Villen. (2) & et Pandelleia (Etheria) sexpunctata Pand. . Le type de la dernière est un mâle dont les yeux sont un peu distants, séparés par une bande médio-frontale triangulaire, orangée, très large en avant, et par des orbites linéaires, blanches, à reflet noir. Antennes jaunes, un peu grises à la base, noirâtres sur le troisième article qui est discoïde. Palpes jaunâtres, noircis au bout. Thorax gris montrant une étroite bande rousse, de chaque côté, entre les soies intra- alaires et supra-alaires. Scutellum jaune. Abdomen à fond jaunâtre presque totalement recouvert d’un enduit gris blanc. Pattes jaunes, brunâtres à l'extrême base des fémurs et sur les tarses. Le mâle de Pandelleia otiorynchi a des yeux se touchant en arrière. L’oceiput est gris, le front orangé, la face blanche. Antennes et palpes jaunes. Thorax à pleures gris cendré, à tergum d’un gris jaunâtre. Scutellum jaune ainsi que lab- domen ; ce dernier montrant, sur chaque segment, les deux taches d’un noir profond, séparées par la bande médio-dor- sale, d’abord noirâtre sur le tergite 1, grisätre sur le tergite suivant, puis effacée sur les derniers tergites plus ou moins vaguement tentés de gris blanc. Ailes hyalines, à nervures pâles ; cuillerons blanchâtres ; balanciers à massue obscure. Pattes jaunes, tarses un peu rembrunis, griffes non allongées. La femelle est entièrement jaune. Les taches noires de l’abdo- (1) F. des J. Natur., 1908, n° 450 (Extrait : p. 8-9). (2) Bullet. Soc. eñt. France, 1919, n° 19, p. 353. MYODAIRES SUPÉRIEURS PALÉARCTIQUES NOUVEAUX 339 men sont souvent effacées sur les tergites L et IV; quant à la bande obscure médio-dorsale, elle peut manquer ou ne subsister que par fragments ; enfin, les derniers tergites peuvent être plus ou moins enduits de gris blane. L’oviscapte est un tube blanchâtre, parfois déprimé en gouttière longitu- dinale sur son bord supérieur, tronqué au bout, couvrant toute la longueur du ventre. Taille : 5-6 millimètres. Un mâle et deux femelles reçus d'Allemagne où ils sont sortis d’éclosion, en juillet, de larves parasites d’Otiorynchus sul- catus F. Une femelle de France (Reims), que j'avais autrefois rapportée à Pandelleia sexpunctata Pand., dont la femelle est inconnue, se trouve être bien pareille aux femelles de Pan- delleia otiorynchi d'Allemagne. 3.— Voria pilibasis n. sp. Semblable à Voria trepida Meig. par la taille et la colo- ration; en diffère par l'abdomen sans soies discales, par la nervure | de l’aile ciliée seulement dans le tiers basal, par les gènes larges et n'ayant aucune longue soie tournée en bas (descendante), ne portant que quelques petits cils noirs à leur partie supérieure et une soie frontale ascendante. La tête est blanche. Antennes plus ou moins rousses sur le deuxième article. Palpes entièrement jaunes. Coude de la nervure IV à prolongement court; la transverse apicale se détache à angle droit puis s’infléchit brusquement et reste droite jusqu’au bord de l’aile sans être très inclinée, de sorte que la première cellule postérieure est fermée ou étroi- tement ouverte. Deux individus d’Albanie capturés à Prizren, le 16 mai. 4. — Plagia elata Meig. var. nudinerva Villen. (1). Cette soi-disant variété est bien une espèce distincte. Outre la nervure Ï nue, on remarque, chez Plagia nudinerva, que la distance entre la petite nervure transverse et la trans- verse apicale est égale à la moitié du prolongement après le (4) Ann. Soc. ent. Belgique, LX, 1920, p. 200. 340 J. VILLENEUVE coude, tandis que chez Plagia elata cette distance mesüre toute la longueur dudit prolongement. Il en résulte que la première cellule postérieure se termine, chez Plagia nudinerva, plus en avant de l’extrémité de l'aile. 5. — Pseudophorocera triséta n. sp. ©. Se distingue par la présence de quatre soies dorso-centrales et de 2 + 1 soies sterno-pleurales, alors que les autres espèces : Pseudophocera setigera B. B. (3 d. c.), Pseudophorocera prima (4 d. e.), ont 2 + 2 soies sterno-pleurales. A laquelle de ces trois espèces correspond Îa description de Pseudophorocera. (Exorista) aristella Rond.? On ne saurait le dire, car cestrois espèces ne diffèrent que par la chétotaxie, et Rondani ne l’em- ployait pas. Je réserve le nom générique de Ceratochæta B. B. à deux espèces seulement : Ceratochæta caudata Rond. (4 d. ce.) et Ceratochætasecunda B.B. (3 d. c.), qui ont la même coloration gris clair, le scutellum roux et, chez la femelle, le quatrième ter- gite abdominal allongé en cône villeux et sans macrochètes. J'interprète Pseudophorocera setigera B. B. d’après la figure 38 de Brauer et Bergenstamm et d’après l’indication de trois soies dorso-centrales consignée par Brauer dans : Vorarbeiten zu einer Monographie der Muscaria schizometopa (Z. B. Ges.,Bd. XLIIT, Abh., p. 478). Un individu de cette espèce, reçu du musée de Wien (Vienne), et qui ne pouvait être l'original, ne m'avait pas paru différent de Phryxe vul- garts Fall. M. le Dr Zerny m'a envoyé deux mâles de Pseudophorocera triseta, de son voyage en Albanie en 1918, où ils ont été cap- turés à Sisevo, près d'Usküb, le 11 mai. Je possède un mâle du Dauphiné pris en août. 6. — Agriella Zernyi n. sp., ©. Le genre Agriella, que j'ai décrit pour une espèce vivant en Provence et en Corse (A griella Pandellei Villen.), est étroite- ment apparenté au genre Blæsoxipha Loew, dont il a l'aspect, MYODAIRES SUPÉRIEURS PALÉARCTIQUES NOUVEAUX 341 les caractères et la conformation des pièces génitales mâles. Il s’en distingue principalement par l'abdomen marqué d’une bande noire médio-dorsale, ayant, à droite et à gauche, sur chacun des segments, une tache noire, fixe, un peu allongée et reposant sur le bord antérieur du segment: par l'absence de peigne apical sous les fémurs des pattes intermédiaires chez le mâle. Agriella Zernyi a le chète antennaire porteur de cils de moyenne longueur, les gênes densément fournies de petites soles noires sur plusieurs rangs, les soies apicales du scutellum franchement croisées. Agriella Pandeller est de couleur gris blanchâtre ; les soies des gênes sont clairsemées et sur un seul rang ; les cils du chète antennaire sont courts, et les soies apicales du seu- tellum sont grêles, parallèles ou un peu incurvées l’une vers l’autre. Cette espèce nouvelle est dédiée au distingué Dr Zerny, quim'acommuniquéun male unique recueilli par lui à Balestrate (Sicile), le 26 mai 1921. Aux espèces qui précèdent j'ajouterai les trois suivantes, dont Je n’ai eu longtemps qu'un unique individu. J’aurais désiré ne les publier qu'après avoir vu d’autres exemplaires, car elles sont assez peu différenciées ; cependant, je crois que leur valeur spécifique n’est pas douteuse et que, si elles sont aussi rares qu'elles paraissent, il n’y a pas lieu de surseoir encore à leur description. 7. — Lydella vexillaria n. sp., G. Ne diffère de Lydella nigripes Fall. que par sa taille plus grande, ses palpes entièrement jaunes, le scutellum en ma- jeure partie roux et dépourvu de soies apicales, même pili- formes ; enfin, la première cellule postérieure de l'aile est fermée à sa terminaison. Décrite d’après un mâle recueilli à Tunis (oasis Gafsa). Ce mâle, robuste, mesure 11 millimètres; il a l'abdomen largement rougeâtre sur les flancs des premiers segments, Comme Lydella nigripes Fall. il a trois paires bien développées de s oies acrosticales présuturales ; trois soies dorso-centrales. 12 J. VILLENEUVE (de) 2 + 1 soies sterno-pleurales. La nervure III de l'aile porte 4-6 cils,groupés à son origine même. La soie verticale externe est accusée. 8. — Miltogramma Meigeni n. sp., &. D’après un mâle de Hongrie ayant le front un peu plus large encore que Miliogramma œstraceum Fall., auquel il ressemble tellement qu’il n’en est réellement distinct que par les tarses antérieurs simples, sans aucune soie différenciée, le péristome à pilosité blanchâtre en arrière de même que sur la partie inférieure de l’occiput (cette pilosité est noire chez Müilto- gramma œstraceum) ; le troisième article antennaire, enfin, est un peu moins long, et sa coloration n’est pas entièrement grise, mais en partie jaunâtre. Ce mâle est d’un gris pâle sur lequel tranchent à peine les quatre bandes obscures du thorax et quelques reflets sombres del’abdomen. La face est blanchitre. Si mes souvenirs sont exacts, ce mâle correspond au type de Meigen de Miliogramma œstraceum du Muséum de Paris. Je viens de recevoir d'Égypte deux mâles qui semblent bien être Miliogramma Meigeni; mais ils sont d’un gris bleu, variété de coloration qu'on observe aussi chez Miltogramma œstra- ceum. On ne les confondra pas avec Miltogramma Germari Meig., si l’on tient compte de la largeur du front, de la pilosité entièrement blanche du péristome ; ici, la blancheur de la face envahit même le front. 9. — Acomyia pyrrhocera nov sp., Set ©. Caractérisé par les antennes rousses, le troisième article seul noir; les trochanters sont également roux ; les genoux sont rougeâtres ainsi que la face inférieure des fémurs dans son tiers distal. Le segment abdominal IT n’a que deux soies marginales médianes. Unefemelle prise à Digne, le 4 juillet, existe dansma collection, Mr. Colbran J. Wainwright m'a communiqué tout dernière- ment un mâle et une femelle bien pareils et provenant du sud de la France. LE © THECOCARPUS MYRIOPHYLLUM” L. ET SES VARIÉTÉS Par Armand BILLARD PROFESSEUR A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE POITIERS Au cours de mes recherches sur la famille des Plumularides, j'ai été conduit à établir différentes variétés de l'espèce linnéenne T'hecocarpus myriophyllum ; je les ai désignées sous les noms de variétés radicellatus, Bedoti, ortentalrs, angulatus et elongatus. BEporT, dans un récent et intéressant mémoire (1921), écrit à ce sujet (p.51) : «Plustard, après avoir étudié les Hydroïdes du Siboga (1913), 11 (BiLLARD) est arrivé à la conclusion que les var. Bedoti, radicellatus et elongatus devaient tomber en synonymie de la var. ortentalrs. » Cette affirmation de BEpor est due à une méprise ; celle-ci a été causée par le fait que j'ai fait précéder la description du Th. myriophyllum orientalis d’une liste bibliographique de références qui peut, en effet, être prise pour une liste de synonymie. Je publie cette courte note, d’ailleurs à la de- mande de M. Bedot, pour éviter que cette erreur se perpétue, et je donne de nouveau les caractères distinctifs essentiels de la forme typique et de ses variétés. Thecocarpus myriophyllum (L.) typique. — Cette forme, qui a été figurée pour la première fois par Erris [(1755), PI. VIII, fig. a, A) est caractérisée par ses grandes colonies (50 centimètres et plus) fasciculées, en général simples, c’est-à- dire non ramifiées, et pourvues de longs hydroclades ; parfois cependant il naît vers la base une branche qui, dansla majeure partie de son étendue,se dresse parallèlement à la tige prin- cipale ; ELLis a représenté trois colonies dont une double ANN. DES SC. ZOOL., 10e série. V, 29 344 A. BILLARD naissant de la même hydrorhize (1). L'hydrocaule montre des nœuds obliques qui existent aussi chez les diverses variétés. Les hydrothèques sont plus ou moins profondes et présen- tent un bord denté avec une forte dent médiane excavée sur sa face externe et quatre ou cinq dents latérales ; la cin- quième, située du côté de l'axe, est parfois à peine visible ou complètement effacée ; il existe un repli intrathécal ou mieux une lame intrathécale bien développée, et des épais- sissements périsarcaux internes (cinq à neuf) qui intéres- sent seulement la face ventrale et les faces latérales de l’hydroclade, mais n’atteignent pas sa face dorsale ; la dac- tylothèque médiane s'étend jusqu’au tiers environ (2) de la hauteur de l’hydrothèque et présente une partie libre, courte, en forme de gouttière. Je n’ai pas pu apercevoir d’orifice faisant communiquer directement la cavité de la dacty- lothèque médiane et celle de l'hydrothèque ; et pour moi il n’y en a pas contrairement à KircHeNPAUER [(1872), p. 7] et à BEDor [(1900), p.36], qui n’a pas pu constater sa présence, mais croit cependant qu’elle existe. Les corbules, supportées par un pédoncule à deux ou trois articles munis d’hydrothèques, sont ouvertes ; les côtes ont la forme de lames recourbées pourvues d’une hydrothèque à leur base et d’une rangée de dactylothèques sur leur bord distal (3). La colonie typique que j'ai signalée dans mon travail de 1906 (p. 227) et provenant de l'expédition du T'alisman (dragage 8) montre une particularité intéressante que je n'avais pas remarquée dans les hydrothèques (fig. 1, A) : il part, en effet, de la base de la lame intrathécale un épaissis- sement périsarcal faible qui remonte un peu vers le haut, puis se dirige plus ou moins obliquement vers la face ven- (1) Cette hydrorhize estformée, comme d’ailleurs dans toutes les variétés, d’une touffe de tubes fins emméêlés ; cette sorte d’hydrorhize se rencontre chez de nombreuses espèces d’Hydroïdes et permet la fixation sur les fonds de sable ou de gravier. (2) Dans les formes à hydrothèquespeu profondes, la dactylothèque médiane atteinti jusqu’à la moitié de leur hauteur. (3) Pour de plus amples détails, je renvoie à Picrer et Bepor [(1900),p. 38]. LE & THECOCARPUS MYRIOPHYLLUM » 345 trale, qu'il atteint parfois dans le voisinage du point où la dactylothèque médiane devient libre; en outre, la face ven- trale des hydrothèques au-dessus de la dactylothèque mé- Fig. 1. — Parties d’hydroclades : À, du T7. myriophyllum du « Talisman » (Dr. 8); B, de la var. radicellatus. — Gr. : 108. diane montre un périsarque très épaissi; de son milieu, il en part une ligne faible qui se dirige de chaque côté vers le bas à la rencontre de celle qui part du repli intrathécal, et l’on peut, dans certains cas, observer la continuité entre ces deux lignes ; mais leur disposition est variable. Chez les formes typiques provenant de Naples, on n’aper- çoit, dans certaines hydrothèques, qu’une amorce très faible de l’épaississement partant de la lame intrathécale ; tandis que des colonies typiques provenant de Roscoff ou d'Ouessant montrent cet épaississement, mais plus faiblement marqué que dans le colonie du T'alisman. J'ai donné antérieurement (1906) les mesures des hydro- thèques des formes typiques que j'avais étudiées ; elles 340 A. BILLARD montrent des variations assez étendues; depuis, j'ai examiné une colonie typique venant d’Ouessant, où les hydrothèques présentent une plus faible hauteur, 395 à 445 » (non compris la dent médiane) sur 215 » de largeur à l’orifice. Var. radicellatus (1). — Les caractères de cette variété [BizLARD (1906), p. 227] sont les suivants : colonies simples, grand développement des épaississements périsarcaux in- ternes de l’hydroclade qui atteignent sa face dorsale et le font paraître cloisonné (fig. 1, B) ; présence dans l’hydrocaule même d'épaississements irréguliers internes qui n'existent ni chez l'espèce type, ni chez la variété Bedotr ; écartement plus grand des hydrothèques et présence de deux épaississe- ments au-dessous de chaque hydrothèque, au lieu d’un seul chez la forme type. Les dents de l’hydrothèque sont assez fortes et généralement au nombre de quatre ; la lame intra- thécale est bien développée, plus que ne l’indique le dessin de SaRs et autant que dans les formes typiques ; l’épaissis- sement périsarcal qui part de sa base existe, mais il est fai- blement marqué ; la face ventrale de l’hydrothèque est for- tement épaissie. Var. Bedoti. — Cette variété [BILLARD (1906), p. 227], qui a été bien décrite par BEpor [Prcrer et BEnor (1900), p.37, PL VITE, fe: 4 et 2; PI IX, fig. 5], a pour principal caractère distinctif son hydrocaule ramifié ; les ramifica- tions, comme l'écrit BEDoT, sont dirigées sans ordre apparent dans tous les sens, voire même de haut en bas ; les hydro- clades sont en général courts; les dents latérales des hydro- thèques sont peu marquées, etlon n’en voit guère que trois ; la lame intrathécale est faiblement développée; les épaissis- sements internes du périsarque sont un peu moins accentués ; le pédoncule des corbules est formé d’un seul article hydro- thécal. (1) Cette variété correspond à l’Aglaophenia radicellata décrit par Sars [(1873), p. 97, Tab. II, fig. 1-6], que Bonxevie (1899) et BEnor (1900) ont considéré aussi ccmme appartenant au T. myriophyllum. LE «€ THECOCARPUS MYRIOPHYLLUM » 341 Var.orientalis (1). — Cette variété, récoltée pour la première fois dans les mers des Indes néerlandaises par lExpédition du Siboga, a été depuis signalée au Japon par JADERHOLM, HA) ep 26:Fati Vs: 5].5les co- lonies sont fasciculées, simples, comme dans le type, jamais ramifiées, mais de taille plus faible ne dépassant pas 7 cen- timètres; les hydrothèques sont sembla- - bles à celles du type (fig. 2), mais plus petites avec trois ou quatre sinuosités latérales et une forte dent médiane ; la lame intrathécale est bien développée, mais les épaississements périsarcaux internes sont faibles ou manquent ; il en existe au maximum trois: un par- tant du fond de l’hydrothèque, un vers le milieu et un correspondant aux dac- tylothèques latérales ; les corbules sont tout à fait caractéristiques, car, au lieu d’être ouvertes comme dans le type, elles sont fermées ; elles sont suppor- tées par un pédoncule court à deux Se ou trois hydrothèques normales ; leur pig. 2. — Partie d’hydro- longueur est de 5 à 7 millimètres sur (ae de a var orén- Omm,85 de large, et l’on compte une vingtaine de paires de côtes (2) avec une hydrothèque basale flanquée en général de ses deux dactylothèques latérales et supportée par un court pédoncule en forme de crête peu saillante ; cette crête montre une dactylothèque un peu en contre-bas des dactylothèques latérales ; parfois elle se prolonge au-dessus de l’hydrothèque et porte alors des dac- tylothèques en supplément ; parfois l'axe se prolonge en un court éperon qui supporte une hydrothèque. Var. angulatus. — Cette variété a été récoltée aussi par (1) BizzarD (1913), p. 91, PI. V, fig. 43, et fig. LX XVI à LXXVIII. (2) La première côte (et parfois aussi la deuxième) est en partie indépen- dante et munie de deux rangées de dactylothèques ; il peut aussi exister des côtes libres à l’extrémité distale des corbules, | 348 A. BILLARD l’'Expédition du Siboga au nord-est des îles Aru (sud de la Nou- velle-Guinée) (1); les colonies disposées en touffe atteignent Fig. 3. — Partie d’hydroclade de la var. angulatus, — Gr. : 115. jusqu’à 16 centimètres. Le carac- tère distinctif le plus frappant est l’angle très net que forme vers le haut le bord latéral des hydro- thèques ; chez certaines, les côtés de cet angle sont rectilignes ou presque (fig. 3); tandis que, chez d’autres du même hydroclade, les côtés montrent quatre ou cinq sinuosités ; par suite de cet angle latéral, l’hydrothèque présente, vue de face, une large et assez profonde échancrure dorsale. Les corbules sont fermées, mais plus longues que dans la var. ortentalis (7 à 9 millimètres) et plus étroites (0mm.,G) ; leur. Fig. 4. — Partie d'hydroclade de la var. elongatus. — Gr. : 115. Var. elongatus (2). — pédoncule est formé de cinq à six articles hydrothécaux normaux; à la base de chaque côte, l’hydrothè- que fait plus fortement saillie en raison de la plus grande longueur du pédoncule qui la supporte; on compte de vingt à trente paires de côtes, et la première est libre, sauf à sa partie distale ; la paroi de ces corbules est très épaisse, et leur axe se termine par un éperon droit ou recourbé pourvu de dactylothèques en une ou deux rangées et parfois une hydrothèque à la base. Cette variété provient de l'Expé- dition du Challenger, et elle a été récoltée au large de Sam. boangan (îles Philippines). C’est une forme non ramifiée qui atteint 25 centimètres ; elle est caractérisée par le grand (1) BizzarD (1913), p. 94, PL V, fig. 44 et fig. LXXIX à LXXX. (2) BizzarD (1910), p. 51. LE «€ THECOCARPUS MYRIOPHYLLUM » 349 écartement des hydroclades, l’intervalle entre deux hydro- clades successifs (l’un à droite, l’autre à gauche) étant de {mm 9 à 2mm9, Les hydrothèques (fig. 4) sont semblables à celles de la var. ortentalis avec une lame intrathécale bien développée, mais elles sont moins hautes ; le bord présente quatre sinuosités peu élevées, et les hydroclades sont totalement dépourvus d’épaississements internes. Un autre caractère très frappant de cette variété, c’est la longueur des corbules, qui atteint 17Mm5 sur Omm7 de large ; ces corbules sont fermées ; la première ou les deux premières côtes sont libres, et leur pédoncule compte de sept à seize articles hydrothécaux ; les hydrothèques situées à la base des côtes sont peu saillantes,etla crête basale est courte; à part leur longueur, les corbules sont semblables à celles de la variété orientalis. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1900. BerorT (M.). — Voir Picrer (C.) et Bepor (M.). 1921. 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L'animal, tué près du village de San Antonio, dans la pro- vince de Ceara au Brésil, devait présenter, autant qu'on en peut juger d’après le peu qui nous en reste (une peau tannée à laquelle manquent non seulement les téguments des pattes et de l’abdomen, mais encore ceux des régions latérales, pour une très grande partie, et qui est en outre complètement dépourvue des poils longs et serrés qu'elle portait, parait-l, dans sa région dorsale médiane), les caractères les plus singu- liers. A. Milne-Edwards note que, chez le Seleropleura, les plaques dermiques, au lieu de recouvrir toute la région dorsale du corps comme chez tous les autres Tatous, n’existent que latéralement. « La tête, ajoute-t-1l, est large et courte; la face supérieure porte une bordure formée en arrière par une seule rangée et sur les côtés par deux rangées de plaques dont les dimensions diminuent graduellement d’arrière en (1) Acpx. Micnwe-Enwarps, Note sur une nouvelle espèce de Tatou à cui- rasse incomplète (Scleropleura Bruneti) (Nouvelles Archives du Muséum d'His- toire naturelle de Paris, t. VII, 1871, p. 177-179, PI XII). Voir également Ip., résumé du même travail, in Annales des Sc. naturelles, Zoologie, XVI, 1872, art. 3. ANN. DES SC. NAT. ZOO!., 10e sirie. V: 24 HO R. ANTHONY avant ; un large espace nu occupe la portion médiane de la tête et se continue postérieurement avec la région nuchale qui est également dépourvue de plaques. Les oreilles sont petites et très écartées l’une de l’autre, ce qui donne à l’animal un aspect très différent des Tatusies dont les oreilles sont grandes et si rapprochées qu'elles se touchent par leur bord interne. Dans la région scapulaire, il y a sur la ligne médiane trois rangées de plaques qu'une ou deux rangées de pièces analogues relient à celles des côtés; ces dernières sont petites et peu serrées les unes contre les autres. En arrière de cette sorte de ceinture scapulaire, la portion médiane du corps est nue sur une largeur assez considérable et qui augmente dans la région pelvienne. La queue est assez longue et entiè- rement dépourvue de plaques, si ce n'est dans la moitié postérieure et en dessous, où il en existe quelques-unes très petites (1). » Cette courte description constitue tout ce que l’on sait à l'heure présente du Scleropleura. En le mentionnant, Max Weber (2) le rapproche du genre T'atu, ce qui semble peu en rapport avec les conclusions qui ressortent de la description d'A. Milne-Edwards. À peu près nulle part ailleurs il n’est formulé d'avis relativement aux affinités de cet animal. Lahille, cependant, émet l'opinion qu'il (se réunira sans doute un jour aux Dasypides vrais par l'intermédiaire de certaines formes péruviennes encore peu étudiées qui ne possèdent seulement que des plaques petites et disjointes (3) ». J'ai pensé qu'un examen plus approfondi de la dépouille du Scleropleura, dans l’état où elle nous est parvenue, pouvait déjà permettre d'aboutir, en.ce qui concerne ses affinités, à des conclusions plus exactes, d’une part, ou plus précises, de. l’autre (2), que celles émises jusqu'ici. (4) A. Miznwe-Enwarps, Nouvelles Achives du Muséum, 1871; op. cit. p:178"et 179; (2) Max WEeger, Die Saügetiere, Iéna, 190%, p. 455. (3) F. LaniLzee, Contribution à l’étude des Édentés à bandes mobiles de la République Argentine (Annales del Museo de la Plata,1895,Seccion zoologica, II, p. 7). Je ne sais à quelles formes Lahille fait ici allusion dans la dernière partie de cette phrase. | (4) Lahille, comme Burmeister, réunit sous le nom de Dasypides, qu'il odpose aux Glyptodontides, l’ensemble des Tatous actuels. LES AFFINITÉS DU «€ SCLEROPLEURA BRUNETI » 399 Je prie le professeur Trouessart d’agréer mes plus vifs re- merciements pour lamabilité avec laquelle 1l a mis à ma dis- position la peau tannée du Scle- ropleura qui fait partie des col- lections de sa chaire. E°— Les:rré- gions de la ‘arapace. La carapace d'un Tatou ac- tuel, quel que soitle groupe au- quelil se rappor- te, comprend les parties suivan- tes (Voir fig. 1), dont l’aspect varie suivant les types (1) : 4. Un bouclier céphalique, au- quel peuvent se (4) Voir, pour plus de détails, ainsi que sur la classification des Tatous (Dasypo- da), R. ANTHONY, Catalogue raisonné et descriptif des Collec- tions d’ostéologie du service d’'Anatomie Fig. 1. — Les parties constitutives de la carapace d’un Tatou (Zaedyus ciliatus Fischer). — C, bouclier céphalique; N, bande nuchale ; S, bouclier scapulaire; E, Épaulette. — I, IL, III, IV, V, VI, VII, bandes mobiles. — P. bouclier pel- vien; C. d., étui caudal. (Cliché extrait de R. Anthony, Catalogue raisonné, Paris, Masson, 1920.) comparée du Muséum d'Histoire naturelle : fascicule XT : Ædentata; sous- fascicule 1, Dasypodidæ, Paris, Masson, 1920. 354 R. ANTHONY rattacher des îlots de plaques sous-oculaires et jugales variables, suivant les types où ils existent, d'aspect et d’étendue. 2. Un bouclier dorsal qui comprend : a. Le bouclier scapulaire avec lequel il faut mentionner : 19 La bande nuchale qui en dépend morphologiquement. Elle manque chez beaucoup de types ; 20 Les épaulettes, qui, morphologiquement, en dépendent aussi. Elles peuvent également manquer. Bande nuchale et épaulettes représentent des restes de bandes antérieures du bouclier scapulaire. b. La série des bandes mobiles. c. Le bouclier pelvien. 3. Un étui caudal réduit seulement à quelques plaques sur les bords latéraux de la queue chez les Cabassinæ (Cabassus et Ziphila). Avant de parler des solutions de continuité de la carapace du Scleropleura, de l'aspect et de la nature de ses éléments, nous allons examiner la façon dont ces diverses régions se présentent chez lui. {. — BOUCLIER CÉPHALIQUE. Le bouclier céphalique d’un Tatou est toujours de forme plus ou moins triangulaire, et on peut, par conséquent, lui distinguer trois bords ou plages, deux latérales et une posté- rieure, et, trois angles ou caps, deux postéro-latéraux ou nuchaux et un antérieur ou nasal. Les plages latérales présentent constamment un bord sinueux où l’on distingue, plus ou moins marqués d’arrière en avant (Voir fig. 2, 3, 4, 5) : d’abord un golfe auriculaire où se trouve, comme son nom l'indique, logé le pavillon de l'oreille, contigu d’autre part au bouclier scapulaire et com- pris, lorsqu'ils existent, entre la bande nuchale et l’épaulette (Dasypodidæ) ; puis, un promontoire auriculo-oculaire ou rétro-oculaire parfois très développé et descendant dans un plan vertical sur les faces latérales de la tête comme chez le Priodontes (Voir fig. 5 P.), et surtout certains exemplaires de LES AFFINITÉS DU «€ SCLEROPLEURA BRUNETI » 399 Tolypeutes (Voir fig. 5 Tp et T'p”.); puis, un golfe oculaire où CR. Fig. 2. — Bouclier céphalique de Dasypus sexcinctus L.avecles parties adjacentes de la carapace. — BC, bouclier céphalique; en, cap nasal. ; go, golfe oculaire ; cro, pro- montoire rétro-oculaire; ga, golfe auriculaire ; pn, plage nuchale. — BN, bande nuchale : E, épaulette. — BD, bouclier dorsal (scapulaire). (Cliché extrait de R. An- thony, Catalogue raisonné, Paris, Masson, 1920.) se trouve, comme son nom l'indique, logé l'œil ; et, enfin. un promontoire préoculaire généralement peu marqué. De Fig. 3. — Bouclier céphalique de Zadyus minutus Fischer. Même légende qu’à la figure 2 (Cliché extrait de R. Anthony, Catalogue raisonné, Paris, Masson, 1920.) là, jusqu’au Cap nasal, la plage latérale est souvent très courte et plus ou moins don ndue avec le promontoire, qui en limite en arrière cette partie antérieure, 396 R. ANTHONY La plage postérieure est droite, concave ou convexe suivant les cas, transformée chez les Tatusiidæ en un véritable pro- montoire médian (Voir fig. 4, et, 5 T). Les caps nuchaux sont les sommets souvent mousses d’angles obtus. Le cap nasal enfin, sommet d'un angle aigu, est souvent tronqué ou arrondi. Le bouclier cépha- hque du Scleropleura (Moir his. 5 MS ME PI. IL, fig. 2), qui pré- sente une large solu- tion de continuité médiane, possède la forme suivante : La plage posté- rieure interrompue par un espace dé- pourvu de toute plaque est courte, et l’on se rend compte de ce que, si elle eût été continue, elle eût été sensiblement rec- tiligne ou concave. Les caps nuchaux qui la limitent à droite et à gauche sont mousses et à peine marqués. Dans les plages latérales, les golfes auriculaires (fig. 5,$, a) sont très nettement concaves, assez étendus, mais peu pro- fonds. Les promontoires auriculo-oculaires sont courts et mousses, ne semblant pas, autant qu'on en peut juger, étant donné l’aplatissement de la peau, sensiblement descendre sur les côtés de la face. Les golfes oculaires (0) sont très marqués. Les promontoires préoculaires sont mousses, larges et peu accusés, et les parties des plages latérales qui leur font suite en avant sont allongées et sensiblement rectilignes. Le cap nasal enfin est tronqué. A cette description, et pour la préciser, on peut ajouter les mesures angulaires suivantes (Voir fig. 6), nécessairement très approximatives : ,. Fig. 4. — Bouclier céphalique de Tatu navemcinetum L. Même légende qu’à la figure 2. LES AFFINITÉS DU « SCLEROPLEURA BRUNETI » 357 Fig. 5. — Silhouettes des boucliers céphaliques de Zaedyus (L.), Chætophractus (Ch. Dasypus (D.), Scleropleura (S.), Burmeisteria (B.), Cabassus (C.), Tatu (T.), Priodontes} (P.), Tolypeutes (Tpet T'p'). a, golfe auriculaire : 0, golfe oculaire. — Les parties gar- nies de hachures et ici développées dans le même plan sont orientées verticalement sur le vivant. 398 R. ANTHONY Angle du cap nasal (prolongement des bords rectilignes antérieurs du bouclier céphalque) ER EE LC Aer EMPIRE 0 ARS 550 . ” 2 Angles des promontoires rétro-oculaires : RD OLIS EEE ne | D QD re on ee AA PEU 7: ER NS 1040 Angles des caps nuchaux } (RE ES ANT ET EME Le OU 41129 Mn. Les boucliers céphaliques des autres Tatous se prêtent mal à des mesures de ce genre: cer- tains, par exemple (Ziphila), ont une forme plus ou moins circu- laire ou ellipsoidale ; d’autres ont des promontoires rétro- oculaires très accusés descen- dant sur les côtés de la face (Priodontes et Tolypeutes). L'examen de la figure 5, cepen- dant, permet de se rendre compte de ce que, au point de vue de la valeur de l'angle Fig. 6. — Schéma des mesures angu- laires que l’on peut prendre sur le nasal et des angles nuchaux, bouclier céphalique du Scleropleura. C’est du Priodontes que le Scle- — n, angle nasal; ro, angle retro- oculaire ; an, angle nuchal. ropleura serapprocherait le plus. Angle duCap nasal - 4 RLCR 390 Les angles des promontoires rétro-ocu- läires sont impossibles à mesurer en raison du prolongement de ces Priodontes des Collections de Mammalogie. Exem- plaire donné par M.de Cas- temau (Bahia). | promontoires sur les ue la face. ne Angles des caps nuchaux. } È RE - 1060 Un autre élément d’information peut être l’étude des pro- portions relatives du bouclier céphalique. largeur x 100 longueur ruban métrique du fond d’un golfe oculaire au fond de l’autre golfe oculaire, en des points qui correspondent à peu près au milieu de la longueur de l'œil, et, suivant une direction per- pendiculaire à l’axe du bouclier céphalique. Cette dimension a été préférée à la largeur maxima en raison de ce que les Dans l'indice , la largeur à été mesurée au LES AFFINITÉS DU € SCLEROPLEURA BRUNETI » 399 promontoires rétro-oculaires, dont les pointes sont toujours les extrémités de cet axe, sont chez certaines espèces, comme il a été dit, situées dans un autre plan que le bouclier cépha- lique lui-même. La longueur est la dimension maxima sur la ligne médiane ; (1) A = Collections d'Anatomie comparée du Muséum. (2) M = Collections de Mammalogie du Muséum, trique. Sériation suivant la valeur croissante de l'indice. nca |#Sg DÉSIGNATION 225 |eSS des individus. à np EM EEE Re Pr EE NE TEE Tatu novemcinctum L.......... 1901-2414 A (1) 38 99 DRRTIO CEE Re nie Anne à araie eye tn 1914:7762N€ (2). 37 92 TS RO Es RO DE D MOST EQRE 1901-235 A. 94 82 Mono Aleunel ER tres US 1880-1934 A. 30 72 PE TOO FR ÉNNIS D ARE PP EN LE 1917-129 A. 44 105 ART OR ANR RE ler erene e 2 3 oct. 1908 M. 42 100 TO EN at ee slots tele et 20 fév. 1913 M. 90 70 Muletia hybrida Desm ........ 1909-342 M. 30 70 DPIDEUIQUTA 0. me des ce » 34,5 80 ILE VOD PR EE OO CO MAR 1901-1088 M. 44 110 DÉMO RES M En rates re 1868-1362 M. 33 ÿ D ES CT te dettes else 1893-82 A. 3( 68 ÉPID RSR ELEC ee 1902-362-2 A. 30 68 PET NE RS CRE TETE 1902-614 A. 37 83 THEN TO Sn CC RS CPI MCD PE ME DEE 1900-615 A. 38 85 Hrove ieune) ER LI. ns Le. 1901-403 A. 30 66 115 RON RER PE RRRRRRRE E 1913-352 A. 33 72 AO A AT CE LL EE 1901-401 A. 34 74 STD ET NOR SEE TEE 1909-106 M. 34 70 Tolypeutes tricinctus Li... E:293 M: 36 73 NAT T Ma a trek eue | 1902-362 I. A. 27 52 Priodontes giganteus Ét. Geoffr..| 1870-198 A. 88 166 LEE CURE RSA SR NÉS PE 1901-1085 M. 93 171 L'ANPE TANT CIE CP OOCRE 1917-177 A. 41 75 LES TI MR ARR GRR TRE 11677 A. 82 143 Dolrconnrus Is. Géofir. 214: E. 92 M. 42 71 Dasypus Sercinctus Lit. ue : 1910-243 M. 6% 106 Chæœtophractus villosus Desm....! 1918-45 A. 60 98 DRE LT EE 1886-125 A. 65 106 Zaedyus ciliatus Fischer....... 1897-447 A. 31 50 CiPe COURT OR PEAR AE 1880-1008 A. 24 y ARR ESS ADN a Near drelers 10954 A. 26 90 RO RE TE re se «6 LOS LOUE: 93 89 CL) Mt AL in | 1880-1005 A. 68 | 109 HO GUERRES RE ERRE RER | 1884-911 A. 90 80 DOEGÉE AE ASARTENRCREENERRS | 1886-137 A. 65 104 BR en ent ue 2e 2 | 480700: 32 51 elle a été également mesurée au ruban mé- R. || DÉSIGNATION. dés individus. ANTHONY N°8 DU CATALOGUE. LARGEUR céphalique en millimètres. 2 EE a C9 DO O1 O2 CO O1 O2 CO SJ O1 © He SJ © O1 «© OO LL [SA de OX © 0 O1 CO a O1 OT © O1 © © © O1 CO CO CO CO OO He CO CO COCO QO ©O He O0 O1 OT ON 9 © © O1 O1 D HE QE = © © CH Qt [4 ae ASE | à SH | à 57-| 62,1 03 64,1 90 64,4 95 (652 107 65,4 55 | 65,4 58 1W65:5 90 | 65,5 D3 66 50 66 86 | 66,2 51 | 66,6 57 | 66,6 88 67 ER UE) 86 | 67,3 52 67,3 59 1106718 83 67,4 56 | 67,8 53 | 67,9 51 | 68,6 51 | 68,6 58 | 68,9 Do 69 46 | 69,5 50 70 50 70 50 70 82 70,7 48 70,8 59 70,9 3 71,6 58 72,4 52 73 28 RAI 55 74,5 59 JT) 64 85,9 MODE MOYENNE. approximatif. NZ SOLE CT Ava MED al à (et " € € 2 CO © (ee) Do 3 [se] Q9 Re EE DIN ee, 2 + © ss" + ts «© = Ta £= ein m pa] 310 R. ANTHONY Moyenne et mode de l'indice. Moyenne. Mode. Moyenne. Mode. PR De (reset rte 30,4 AGREE OL AIRO) NS EEE 38,4 38 PE nov NPA) EE pe Er 33,3 SD AE SSSR) eee. LR 38,9 » AR OUR ICR) ES RE 00e 37,6 37 Il résulte de ces chiffres qu'au point de vue du rapport de la longueur de l’ensemble des bandes mobiles à la longueur du corps tout entier (bouclier dorsal), c’est des Dasypodidæ et plus particulièrement du Dasypus que le Scleropleura (39,8) se rapproche le plus. Rapport de la longueur du bouclier pelvien à la longueur totale du corps (bouclier dorsal). Long. pelv. x 100 Indice — RC Zaedyus minutus Desm. (1883- Zu SITE) RER SU, DOME SAME EC eee See 31 Chœt. pull: (A. 10954). 2208 22,9 PR NICE RU RER 32,6%) 22 a010.214897-279) 0 T0 38 LCL RL SITER ED) 33,3 TROPRAIOOIED A) EE AREEREERS 38,1 Z.cil. (1883-358, Mammalogie). 34 | Chœt. vill. (1880-1004)... .7.. 38,3 Tatu novemcinctum L. (Rivet, Chœt. voill. (1907-8211, Mam- Mammalorie)s-2-;%eu. 34,3 MmAlOPIÉ)E nr es eee 38,4 FAST MAC RCE C0) RERO 34,6 | T. nov. (1901-403, jeune)... - 38,7 Muletia hybrida Desm. (1909- LUC 1807-08) 2 5817 342, Mammalogie})........ 247, NZ CULOTTE 38,8 Z-rcil. (1897-2464). en 35 Tino. (1900 615)25 LOU 38,8 2 CU (1807 240) 527 39,6 | Ziphila lugubris Gray (1886- Chœtophractus villosus Desm. LOS) RENE TN Me TRUE 38,9 RCE R ET) SE ET RE 339 ET 100 (1901-2395) 0-0 e LE 39,2 L'CURNABI TE RAS) nc een se 36 D'Sn0p 10026) EE cree 39,4 T. nov. (20 févr. 1913, Mam- Lsculr= (1897-60)... 2e ere 39,9 MAlOg Ie) es. Bu enter 36,1 T. nov. (1911-7776, Mamma- T.' nov. (1880-1006) :....:..,:.. 36,3 lopie) ns es PRE EE 39,6 PENCHE SRE 36,8 | T. nov. (3 oct. 1908, Mam- Zscul2 (1897-49) ERA 36,8 MAÏOBIE) SL re LEE D) Zi (1897 268) DRE 36,8. |. Chæt. vull. (A. 3398)... 30 Mul. hybr." (1902-362°2) LL. 207 3700022 roil. (1897 452) Eee 40 Cher sul 1917-2017): 220% 97 T. (Praopus) Kappleri Kr. La CU. (1897-4719). eee 27 (1088, Mammalogie)...... 40 L.001l. (A89 7 RON LE RASE SAANIEZE ci A 807-264) ERNERS 40,2 Mac (A1897-268) ENTRE 87-2200 1897255) RER 40,4 Zeil.. (1897-4600) 60,1. SAN |COSCLEROPLEURE seb rdiue 40,4 Zscil(1897-467) 1222 Era 37,4.| T. nov. (1910-241, Mamma- Mul. hybr: (1902-362-1) 2:24. : 37,6 nie) :2 es 22 die Lee END Cabassus unicinctus L. (1901- Zisou:11897 470) IEEE 40,5 1086, Mammalogie)....... 37,7 | Chœt.oull. (1908-228, Mamma- TH: n09.11110987-199}.;; LIRE 37,8 loc SEL TE Phare 40,5 Trou NASO EAST TRES 37:82 cul MASTER) CT CREER 40,6 LES AFFINITÉS DU « SCLEROPLEURA BRU NETI » D. sex (1910-243,Mammalogie). 40,6 | D. sex. (1886-137).......... [e] Chatel (A47-207).. 5 406 | Z. cit. (18972450) 5112... 1090 (1880-1006) :..72 EDS AT Enover (ADEME EL Chœt. vill. (1898-1594, Mam- T. nov. (1901-1088, Mamma- AIDE) PER E Se Se ree 40,9 10816) 2 SN NE ete DROLE). Lo ee 414,1 | Chœt. oull. (1880-1008)... .... Priodontes giganteus Êt. Geof. D. sex (1892-2392, Mamma- (HSSH980MTEUNE). HE 41,2 lonie) RE Mr ee et T. nov. (1909-1006, Mamma- D;sex: (880-1005) ,:2 4er VTT ER PR Aer Ts novs (883 BTer spmaeer-e PHSCTEN Bel NC ET) POSE AE 41,5 | Pr. gig. (1901-1085, Mam- T. nov. (1868-1362, Mamma- malo)" 4 RECRUE ; PER OE RRR Ee 41,9 | Toypeutes tricinctus L. (A. T. nov. (1880-1934, jeune)... 42,3 CPR EN RM ON RE EE Etes Chæt. oill. (1917-232)... ...…. 49-38 | Pr. gig. (1870-4198)... .. ... Dasypus sexcinctus L. (1886- Pre AtAr Ab 72) ER. IRAN) RER TE 42,4 | Tolyp. tric. (E. 93, Mamma- GRO EST ERRRIENRERE. 492, OPA ee ne Le M LR T'.nov.(1910-242, Mammalogie). 42,8 | Tolyp. tric. (À. 14198) ..... Chæœt. oùll. (1917-13, Mamma- Tolypeutes conurus Is. Geofr. NISSAN ER TE NE ER 42,8 (E. 92, Mammalogie)..... Moyenne et mode de l'indice. Moyenne. Mode. Moyenne. RU BONES SET EEE 37,4 = PEN D'PREOS MORAL N 43 NOUS (DD) AR se m0 39,6 40 Pr: 0 00e le) pee FN PAL Cr 46,7 Chelem IS NEC. CE 40 40 Mode » » Il résulte de ces chiffres qu’au point de vue du rapport de la longueur du bouclier pelvien à la longueur du corps tout entier (bouclier dorsal) c’est des Dasypodidæ et en particulier du Dasypus que le Scleropleura se rapproche le plus. Rapport de la longueur de la queue à la longueur du corps (bouclier dorsal) Long. Q. x 400 Indice — Long. c. Tolypeutes tricinctus L. (E. 93, Pic Al SIT AS) ES re Mammalogie)::.....:.... 16 TNA CIN MSAPEAGS )S PEER Tolypeutes conurus Is. Geofr. 7cil 1897 850) Es (E. 92, Mammalogie) ...... DO na AT EE AR MORE SE Chœtophractus voullosus Desm. CU LS CON MA TEE. (À 29828 rte del er 28570. (M897 46 35... Zaedyus minutus Desm. (1897- Aacile AAROT-A GTI SMS dE DANS Vo Ue VAE ne ad A MAL ((1807-478 )eLA RER Chæœt. vill. (1880-1004) ...... SL 4 2e RME) RC ARTE CU (897 AGE) TEE LE 41,8 | Chœt.vill. (1908-228, Mamma- Z.cil. (1883-358,Mammalogie). 42,7 VE RARE OBUNE PRE RE VLE ANA MIE. RER LITE ANT U1897-40%)) Nu 0s Chœt. voill. (1917-13, Mamma- PROUN(ASI 7449) MINI OR LARROT PER REE E 2 PR SITE h2,8 | Chæœt. vill. (1918-45)... ...... 918 R. ANTHONY PNC1LIS ESS 3 CODE RATS 48 SA) LRO AT Re ER 71,8 Chæœt. oill. (1907-821, Mam- Pr. gig. (1885-389 jeune)... Go2si MAIGBIP)" RNA ENST ARR R6,L:SCLEROPLEURAT 1. Een ee 0 LNCUT SI ET) ER RS RTE 49,2%! :Muls hybr 0(4902-362-2) 2 40080 ChtS OU HE RE SERRE 2e 49 Tatu novemcinctum L. (1901- Chœæt. oull (1898-1594, Mamma- D RE AE LS 924 10%16) TRE CRPMEM RARES Re 90 T. nov. (1901-1088, Mam- Chæt. vill (1880-1008)........ 50,6 MAlOTE) RENE TRER 94,5 LAC ATOS DIRE EE 51 T. nov. (Rivet, Mammalogie). 100 Chtet:-soul11017-287) RCE 92,4 | T. nov. (1868-1362, Mam- ACL (TON RD) TRES SERRE 52,6 TMAIOBIC) ACER ARTE 101 LANCIA OTER TE) APR RE EURE SLA ON OA TUE) s) AR ET EE 102,2 Dasypus sexcinctus L. (1880- T. nov. (1901-4038, jeune).... 102,5 LODS ES EUR Lada 6,9 ET n00. (191790) ER ETES 102,7 Cabassus unicinctus L. (1901- T. nov. (1911-776, Mamma- 1086, Mammalogie)........ 57,3 JOPIE) SR NET PRENUAER 111,1 D. sex. (1892-2392, Mamma- T. nov. (1910-242, Mamma- LEE A np MO 10e) RE RUN EC EEE 111,4 DST TS 0 187)MErRRerCES 65-17 En 00 (109-357) RER 119 D. sex. (1910-243, Mamma- Da nov ALICE EOME PESTE 125 TOI) TR ER PR TARN a 64,4 Te nov AI 00 CAS) ES ENES 12722 Pr. gig. (1901-1085, Mam- Hénov- HA O0PEGTE) MAR EEE 128,6 MAO PIE) AS Ne Ne ra 67,1 | T. nov. (1880-1934, jeune)... 135 Ds RAA RBB AE) ARE 70:6: TL nov AS 83 82) Re 158,3 Mhuletia hybrida Desm. (1902- Moyenne et mode de l'indice. Moyenne. Mode. Moyenne. Mode- CRE VLUMION ARTS 46,7 OU DCR |0) FAR RS RE LT 63,9 » Z. cu 0) ete Mere AN JET RTE T. nov. (AS) SAN SRE 116 » Il résulte de ces chiffres qu'au point de vue du rapport de la longueur de la queue à la longueur du corps (bouclier dor- sal), c’est du Dasypus sexcinctus L. que le Scleropleura (79,7) se rapproche le plus ; il possède même une queue propor- tionnellement plus longue que le Tatou à six bandes. Par l’ensemble des proportions des segments de son corps, le Scleropleura rentre en somme dans le groupe des Dasy- podidæ se rapprochant particulièrement du Dasypus. Il. — Les solutions de continuité de la carapace. Les solutions de continuité de la carapace qui existent chez le Scleropleura intéressent d’une façon générale la région médiane dorsale du corps, sauf l'extrémité antérieure du bouclier céphalique et la partie postérieure du bouclier scapu- laire. Elles sont surtout importantes dans les bandes mobiles, LES AFFINITÉS DU.« les. segments pelvien et caudal s'étendant même dans ce dernier jusqu'aux parties latérales, qu'elles intéressent d’ailleurs aussi dans la région des bandes mobiles (Voir fig. 10). Une étude comparée de la carapace des différents Tatous m'a amené à me rendre compte de ce que ce caractère si particulier du Scleropleura n’est, en quel- que sorte, qu'une exagé- ration de ce que l’on ob- serve partout ailleurs chez les Tatous, où la carapace est toujours moins déve- loppée dans la région mé- diane du corps (Voir fig. 11). A ce propos, une question se pose: s'agit-il, dans le cas du Scleropleura, d’une tendance progressive à la disparition des plaques os- seuses dans la région mé- diane du corps, c’est-à-dire d'une évolution régressive de la carapace, ou au con- traire d’un processus de développement progressif de la carapace, qui se montre plus avancé dans les régions latérales que dans la région médiane dorsale du corps. J’incli- nerai à adopter la pre- mière hypothèse, d’abord SCLEROPLEURA BRUNETI » 319 Fig. 10. — Schéma dé la peau du Seleropleura, indiquant les régions céphaliques (C.), sca- pulaire (S.), des bandes mobiles (M.), pelvien- ne (P.), caudale (Q.),et les îlots de plaques sous-oculaires (s0o).— zxy, axe longitudinal médian. La ligne pointillée, marginale in- dique les limites probables de la carapace. Les parties couvertes de plaques sont indi- quées en noir: celles où les plaques. sont absentes sont indiquées en grisé. 300 R. ANTHONY pour cette raison que nous savons que c'est ainsi que les choses se passent chez les À niconodonta (Paresseux et Four- miliers). Le Mylodon, grand Paresseux quaternaire, possédait dans la peau des osselets dermiques dont les Paresseux Fig. 11. — Coupe longitudinale médiane de la carapace chez le Zaedyus ciliatus Fischer pour montrer son armincissement dans la région pelvienne. actuels n’ont plus de traces, mais que rappelleraient peut-être les écailles pigmentaires de la queue des Tamandua ; ces écailles seraient les vestiges de celles qui, chez des types antérieurs, recouvraient des plaques osseuses dermiques actuellement dis- En PTT 3 parues. Ensuite, pour un ensemble de motifs qui ressortent des recherches que Je vais exposer. Quoi qu'il en soit, en l'absence de documents paléon- PME * tologiques suffisants, la question ne paraît pas pouvoir être résolue direc- tement et avec une complète certi- Fig. 12. — Coupes transver- tude. Fe a CepEee ae Si l’on scie longitudinalement une suivant lalignement bila- S térale des plaques) chez le Carapace de Zaedyus (Voir fig. 11; ohms on voit très nettement que c’est au céphalique; 2,au niveau du niveau du bouclier pelvien que la ca- bouclier scapulaire ; 3, au x niveau desbandes mobiles rapace est lé*plus‘mmce Ele”resr Sn du bouclier ince aussi au niveau du bouclier cé- phalique, mince également au niveau de la partie dorsale de l’étui caudal, mais plus épaisse au niveau des bandes mobiles et au niveau du bouclier scapu- laire ; c’est cette dernière partie qui se montre seule garnie de plaques sur la ligne sagittale chez le Scleropleura. Si l’on fait, à différents niveaux, des sections transversales LES AFFINITÉS DU « SCLEROPLEURA BRUNETI » J91 d’une carapacede Zaedyus,on observe également que, dans les différentes régions, la carapace est moins épaisse au voisi- nage de la ligne médiane dorsale qu'au voisinage des bords latéraux (Voir fig. 12). Le Burmeisteria retusa Burm. est un Chlamydophore qui présente, entre autres particularités, celle d’a- voirunecarapace1ncom- plète. C’est un des prin- cipaux caractères qui le sépare du Chlamydopho- rus truncatus Harlan. Si l’on se reporte à la fi- cure de l’auteur qui l’a décrit, 1l est aisé de se rendre compte de ce que, dans la région dorsale Fig. 13. — Bouclier pelvien de Burmeisteria r'e- (segments seapulaire et jus, Bon (igandaement dune nr de des bandes mobiles), les files transversales de plaques sont distantes ; mais c’est ce que l’on observe aussi chez le Chlamydophorus truncatus Harlan. De plus, et ceci est le point le plus intéressant, le boucler pelvien du Burmeisteria présente une solution de continuité dans sa portion moyenne qui peut-être n'inté- resse d’ailleurs que les écailles (Voir fig. 13). C’est exactement le lieu où se trouve l’une des plus importantes solutions de continuité de la carapace du Scleropleura. Le Priodontes giganteus Et. Geoffr. présente la particu- larité, surtout visible lorsque l’animal est jeune, d’avoir entre les plaques dermiques de la carapace pelvienne (région médiane), et surtout suivant leurs lignes de contact transver- sales, de larges solutions de continuité qui tendent à se combler avec l’âge (Voir fig. 14). Lahille qui a le premier signalé cette disposition ne paraît pas avoir exactement compris sa signifi- cation véritable, bien que cependant il la compare à ce qu'on observe chez le Scleropleura (1). Il a vu dans les orifices qui (4) F. LaniLze, loc. citat., p. 17 : « Ayant enlevé, dit l’auteur, toutes les écailles de la portion inférieure d’une carapace de Priodon, j'ai rencontré une J02 R. ANTHONY semblent en résulter des orifices pileux. Sans doute des poils peuvent-ils émerger à ces niveaux entre les plaques, mais il n'y a là rien de comparable aux pores pileux des plaques Fig. 14. — Région médiane du bouclier pelvien d’un jeune Priodontes. Les espaces entre les plaques sont marqués en noir. — 4 est un espace particulièrement élargi; æy, axe longi- tudinal du corps (G. N.). de la carapace d’un Dasypus ; ces derniers pores sont situés en plein en tissu osseux et ont une direction oblique. Cette disposition, qui existe chez le Priodontes dans toute la région centrale du bouclier pelvien, s’atténue à mesure que l’on s’avance vers les régions latérales. Son siège est donc encore exactement le même que celui de la plus importante solution de continuité de la caparace du Scleropleura. disposition que je n’ai vue encore nulle part indiquée et que rien ne pouvait faire prévoir, en considérant la cuirasse soit par sa face externe ou par sa face interne. Dans toute la région centrale du bouclier pelvien et jusqu’à la nais- sance de la queue, les trous pilifères sont énormes et forment de profondes cu- pules disposées verticalement sur les lignes suturales, etc... » (Voir fig. 27, PI. II, du Mémoire de LAHILLE.) LES AFFINITÉS DU «SCLEROPLEURA BRUNETI » 383 III. — La peauet les plaques dermiques. La peau du Scleropleura était, paraît-il, couverte de poils mais, étant tannée, elle n’en a pas conservé de trace. Elle pré- sente, sauf dans les régions où nous avons signalé des solu- tions de continuité, des sortes de grosses verrues contiguës les unes aux autres. Ces verrues étaient peut-être recouvertes d’écaillesépidermiques ;mais,si ces dernières existaient, ce qui n’est point certain,le tannage de la peau les a également fait complètement disparaitre. Sur toutes ces verrues, sauf sur celles de l’extrémité antérieure du bouclier céphalique, sur celles de la région la plus postérieure du bouclier pelvien et sur celles de la queue, on distingue un centre arrondi, net- tement limité de la partie périphérique par un sillon ; dans cette dernière partie périphérique sont aussi des sillons rayonnant, assez peu marqués, il est vrai, dans certaines régions du corps. Tout ceci représente sans doute la zone centrale, la zone marginale, le sillon centro-marginal, les sillons radiaires d’une plaque de Tatou actuel ou de Glyp- todon (1). Ces diverses parties que je viens d'énumérer sont assez peu distinctes dans les parties latérales du bouclier scapulaire et dans le bouclier pelvien ; elles le sont davantage, au contraire, dans la région postérieure du bouclier céphalique, mais non point assez nettes cependant pour permettre de distinguer des pores glandulaires des pores nourriciers ou des pores pi- leux, et 1l en est de même dans les autres régions de la cara- pace. Dans les bandes mobiles, de même que dans la région médiane du bouclier scapulaire, la zone centrale de chaque plaque fait une saillie marquée. On observera que ni les plaques, ni leur zone centrale ne présentent dans la région des bandes mobiles l'allongement antéro-postérieur qu’elles affectent d’une façon plus nette chez les autres Tatous. J'ai prélevé un minime fragment de la peau du Scleropleura un niveau de la partie latérale gauche du bouclier pelvien. (1) Voir R. ANTHONY, Catalogue raisonné et descriptij des Collections d'Ostéole- gie du Service d’ Anatomie comparée du Muséum d'Histoire naturelle, fase. XI, Edentata ; sous fascicule I, Dasypodidæ, Paris, Masson, 1920, p. 12 et 13. ANN. DES SC. NAT. ZOOL., 40e série. v, 26 384 -R. ANTHONY Ce fragment intéresse deux plaques, et le seul examen macro- scopique permet de reconnaître la présence de plaques os- seuses répondant à l’aspect extérieur de la peau. Il est plus que probable que des plaques osseuses semblables à celles que J'ai examinées existent dans toutes les régions où l'aspect verruqueux se constate. Les plaques osseuses sont noyées en plein derme, et la présence d’une couche cutanée d’une certaine épaisseur à leur surface externepermet de sup- poser que, si l’épithélium présentait à ce niveau un certain épaississement, il pouvait ne pas exister pourtant d’écailles aussi nettement individualisées que chez les Tatous à carapace complète : chez ces derniers, le derme a subi la transformation osseuse jusqu'à l’épithélium, et ce dernier est représenté par une écaille différenciée. Les plaques du Scleropleura sont, comme celles des Tatous à carapace com- plète, parcourues de canaux de Havers. IV. — Les oreilles externes. Les oreilles externes du Scleropleura sont très déformées par la dessiccation, et dans un état qui, par conséquent, se prête mal à l’étude. On peut cependant leur reconnaitre les caractères suivants : Elles ne sont pas aiguës comme celles des T'atu par exemple, mais arrondies àleur extrémité, se rapprochant à cet égard de celles des T'olypeutes, quisont, il est vrai, plus larges à leur base, se rapprochant surtout de celles du Dasypus sexcinctus L. Il convient de noter que leur extrémité (tubercule de Darwin) porte même comme une légère encoche. Les bords de lhélix, principalement en dehors, présentent de fines denticulations dues au relief des petites écailles, dont le pavillon de l'oreille est garni surtout sur sa face extérieure ; ces denticulations, que l’on observe, d’ailleurs, plus ou moins accusées chez tous les Dasypodidés, sont ici peut-être exagérées par la dessicca- tion. La marge interne du pavillon est convexe, alors que sa marge externe, quiest plus mince, est légèrement concave. Il y àa comme une indication de lobule que l’on observe aussi chez le Dasypus sexcinctus L., où elle est moins accusée, et LES AFFINITÉS DU « SCLEROPLEURA BRUNETI » 389 chez le Tolypeutes, où elle l’est plus ; le Tatu, dont l'oreille externe est en cornet, ne présente aucune indication de lobule (Voy. fig. 15). L’anthelix possède non loin de sa racine une Fig. 15. — Oreilles externes: en haut, de; Tolypeutes et de Tatu novemcinetum L.; en bas, de Dasypus Sexcinctus L. et de cleropleura ( X 1 1/2). petite saillie pédiculée et à aspect papillomateux, dont on observe aussi la présence chez le T'atu, où elle est peut-être le plus développée (Voy. fig. 16), le Dasypus proprement dit, le Chæœtophractus, le Zaedyus, le Priodontes, le Cabassus et le Tolypeutes. J’aiconstatéque, chez le T'atu, cette petite saillie pédiculée est garnie de poils rares et espacés (Voy. fig. 17) ; elle est en outre munie d’un axe cartilagineux en continuation avec le cartilage du pavillon auriculaire. Chez certains Tatous, comme le T'atu, le pavillon de l'oreille 386 R. ANTHONY est très allongé; chez certains autres, comme le Zaedyus et le Chœtophractus, Fig. 16. — Saillie papillomateuse de lan- thelix du T'atu novemcinctum L. (Très grossie.) il est très court. Chez le Scleropleura, est moyennement développé, comme chez le Dasypus sex- cinctus L. C’est, en somme, de ce dernier animal que le Scleropleura se rapproche encore le plus à cet égard. Comme le signale Milne- Edwards, les oreilles chez le Scleropleura sont trè$ écartées l’une de l’autre. Pour se rendre compte de l’écartement des oreilles chez les divers Tatous,on peut me- surer la distance biauricu- laire ba et la rapporter à la longueur du bouclier céphalique (LC) : ba X Le = 100 Voici la valeur de cet indice chez différents Tatous où je l’ai calculée : DÉSIGNATION DES INDIVIDUS. ba Le. I Muletia hybrida L. (1902-362-1) ........... 2 ie, 3,3 Muletia hybrida L. (1902-362-2)........... 2 55 3,4 Tatu novemcinctum L. (1880-1934).......... 59 Tr AUS 8,4 — noverneinctum Li: (19192129)... 8 99 8,8 Tolypeutes tricinctus L. (Mammalogie) ..... 22 62,5 39,2 — conurus Is. Geoffr. (Mammalogie).| 27 69 392 Priodontes giganteus Li. (1870-198)..........| 75 162 86,2 || — giganteus L. (Mammalogie) ..... 87 47 50,8 Seleropleura -Pruneti AMPAE." Lee 7 80 98,7 || Ziphila lugubris Gray (1886-468)........... 31 52 59,6 Dasypus sexcinctus Li. (1886-1251.......... 74 106 66,9 — sexcinctus Li. (1880-1005) ......... 74 105 70,4 Zaedyus minutus Desm. (1883-89).......... 45 63 74,4 {| Cabassus unicinctus L. (Mammalogie)...... 46 63 73 Chætophractus villosus Desm. (1880-1008)...| 64% 84 SAN ER | — pillosus Desm. (1918-45) :....| 71 93 76,3 | LES AFFINITÉS DU « SCLEROPLEURA BRUNETI » 387 Le Scleropleura est donc un Tatou à oreilles écartées s’éloi- gnant par ce caractère du T'atu, où elles sont presque au con- tact l’une de l’autre et se rapprochant beaucoup des Dasypo- didés, plus particulièrement du Dasypus sexcinctus L., qui est dépassé à cet égard Fig. 17. — Schéma de la saillie papillo- Fig. 18. — Disposition des oreilles pour mateuse de l’anthelix du Tatu novem- montrer leur rapprochement chez le Tatu cinctum L., pour montrer les poils qui novemcinctum L., n° 1880-1934. garnissent. (Très grossi.) par le Chætophractus. Au surplus, le degré d’écartement des oreilles est en étroit rapport avec la forme du bouclier cépha- lique en arrière. RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS. I. Par sa forme et le mode d’ordonnancement de ses élé- ments, le bouclier céphalique du Scleropleura se rapproche surtout de celui des Dasypodidæ (Dasypus, Chætophractus Zaedyus), et en particulier de celui du Dasyphus.Cependant,, il est notablement plus allongé, par rapport à sa largeur, rappelant quelque peu à cet égard le bouclier céphalique du Priodontes. II. Le bouclier scapulaire du Scleropleura est tout à fait 388 R. ANTHONY semblable à un bouclier scapulaire de Dasypus sexcinctus L. Comme ce dernier animal, le Scleropleura possède aussi des épaulettes et qui sont très semblables aux siennes. III. Par le nombre de ses bandes mobiles, c’est encore aux Dasypodidæ que se rattache le Scleropleura, mais 1l existe cependant chez lui une anomalie (dédoublement de la pre- mière bande mobile) que je n’ai rencontrée que chez les Ca- bassidæ (Cabassus et Priodontes). IV. Par la forme de son bouclier pelvien, le Scleropleura se rattache de même aux Dasypodidæ. V. Il se rattache enfin et plus particulièrement au Dasypus et au Zaedyus par les proportions relatives des divers segments de son corps. De ceci, on peut donc conclure que, toutes réserves faites quant à l'insuffisance manifeste des éléments d’information que nous possédons, le Scleropleura est, au point de vue de ses affinités, un Dasypodidé, sans doute plus voisin du Dasypus que des autres formes de la famille, mais spécialement carac- térisé par un allongement particulier, par rapport à sa largeur, du bouclier céphalique et, par conséquent, de la tête. C’est en me basant sur les considérations précédentes que j'ai cru devoir faire, dans mon Catalogue d'Ostéologie (fas- cicule XI, sous-fasc. 1), du Scleropleura le type d’une sous- famille des Dasypodidæ, les Scleropleurinæ. D'autre part, le Scleropleura est un Dasypodidé à carapace incomplète, les formations dermiques et épidermiques de sa carapace se montrant particulièrement déficientes dans les régions médianes. C’est en raison, sans doute; de labsence partielle de sa carapace que l’on ne constate pas chez le Scleropleura la présence de la bande nuchale caractéristique des Dasypodidés. Il est difficile de dire si le Scleropleura est un Tatou à cara- pace encore développée incomplètement ou un Tatou dont la carapace tend à disparaître ; toujours est-il que, chez de nombreux autres Tatous, on constate une moindre épaisseur de la carapace ou une tendance à la disparition de ses élé- ments constitutifs dans la région médiane dorsale du corps. LÉGENDE DES PLANCHES PLANCHE 1 F1G. I. — La peau du Scleropleura. Fi. II. — Portion latérale gauche de la peau du Seleropleura (intéressant le bouclier scapulaire, les bandes mobiles et le bouclier pelvien) à un plus fort agrandissement. Fic. III. — Dasypus sexcinctus L, monté. PLANCHE II F1c. IV. —- Chœtophractus villosus Desm., monté. Fic. V. —- Zaedyus ciliatus Fischer, monté. Fic. VI. — Norma verticalis du bouclier céphalique et de la bande nuchale chez le Dasypus sexcinctus L. TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION (IH NS torique) RENE RARE EPA coder 351 1. .— "Les régions de la cara pare NM SR ELA ARE Pas 393 4Boucliencéphaliquertns ner Een EEE de ie 354 rBouclier iscapulaire: 6 Shane NN ee OR TERE 362 3 Bandes -mobiles nie ardent re bCa 2 he NSP CURE 369 &:Bouclier -pelvienti.. 2.52 aires amine Cie SELS 369 DAOBbUL CAUUAL 2. 0e vue en atete araaeer s C De MORE 370 6. Proportions des segments de la carapace ................... 371 II. — Les solutions de continuité de la carapace.................. 378 TITI" Eatpeauetiles plaques dermiques TR Lee TO 383 Tban=-Lesrioreilles eniternes::2e tea ee ed ode dei idee 384 RÉSUMÉ HET CONCLUSIONS LIANT nt ANT EI A LOC RE 387 LÉGENDE DESÉPLANCILES MAD PR RSR EE AR Es ee EN 389 ANOMALIE D'UNE LARVE DE ‘ DYTISCUS ” Par Louis BOUNOURE UN CAS NOUVEAU D’UNE MONSTRUOSITÉ REMARQUABLE CHEZ LES COLÉOPTÈRES Depuis que Asmuss, en 1835, essaya de rassembler et de classer les différents exemples de monstruosités connus à cette époque chez les Coléoptères, plusieurs auteurs ont apporté des contributions importantes à la tératologie de ces Insectes. Les différents cas qu'ils ont envisagés peuvent se ranger sous un petit nombre de chefs : tout d’abord, ce sont des malformations de peu d'importance, flexions ou courbures des appendices, déformations des élytres, des cornes chitineuses, etc., telles que MocquErYs en a noté dans son Aecueil de Coléoptères anormaux (1880) et dont TorNiER (1900) a cherché l’origine causale dans des actions mécaniques s'exerçant au cours du développement ; — viennent ensuite les monstruosités par formation multiple portant sur les appendices, et comprenant les nombreux cas de schistomélie et de polymélie relevés par MocQuERYs (1880) et par GADEAU DE KERVILLE (1898), monstruosités dont TOoRNIER (1900) rattache la genèse aux phénomènes de régénération ; — enfin une troisième catégorie comprend les cas d’hétéromorphose, étudiés aussi sous le nom d’homæose par BATEsON (1594), puis par PrziBrAM (1910), et qui consis- tent dans le développement d'organes ou d’appendices à une place qu'ils ne devraient pas normalement occuper. La malformation qui fait l’objet de cette note parait ne ANN. DES SC. NAT. ZOOL., 10e série. W 392 L. BOUNOURE pas pouvoir se classer parmi les faits ci-dessus rappelés. En revanche, elle constitue un cas nouveau. d’une monstruosité qui affecte la segmentation du corps, n’a été remarquée jus- qu'ici que chez les Coléoptères et n’est connue à ce jour que par trois exemples seulement, observés tous les trois chez Tenebrio molitor. Le M K1 cas que j'apporte ici a K2 été relevé chez une # larve de Dytiscus mar- 5 ; 15 ginalis et se présente 6 6 g avec des particularités 6 6 qui, jointes à la rareté ; 6 7 } de l’anomalie, le ren- daient digne d’être pu- ô | lié. Fig. 1. — Schéma des trois variétés de la monstruo- En 1908. MEcusAr sité chez Tenebrio molitor. — M, cas de MEGusAR 2 D (les chiffres indiquent l'interprétation de cet au COUTrS d'un travail auteur). — K, et K,, premier et deuxième cas de sur la régénération chez les Coléoptères, trou- vait une larve de Tenebrio (fig. 1, M), qui montrait une curieuse anomalie de certains segments de l’abdomen : « Von den ersten fünf Abdominalsegmenten waren alle vollständig normal parallel hintereinander gestellt, das sechste und siebente Segment dagegen zeigten folgende Stellung: das sechste Seg- ment verläuft schief über den Kôrper vom fünften bis zum achten Segment, das siebente Segment 1st in zwer dreieckige Abschnitte geteilt, von welchen jeder den Kôrper seitlich um- fasst und mit der Spitze das sechste Segment berührt. Es 1st fürmlich eine Kreuzung der Segmente unter einem schiefen Winkel vorhanden. Das achte und neunte Segment sind wieder normrecht entwickelt (1). » Ce cas resta isolé jusqu'en 1914, où KRYZENECKY, parmi de très abondants élevages de T'exebrio molitor, découvrit deux cas d'anomalies segmentaires du même type, affectant également chez la larve la face dorsale des cinquième, sixième et septième segments abdominaux. Dans une pre- KRYZENECKY. (1) Franz MEcusar, Die Regeneration der Coleopteren (Archie. für Ent- æick. mech., Bd. X XV, 1908, p. 165). ANOMALIE D'UNE LARVE DE « DYTISCUS » 393 mière larve (fig. 1, K;), le sixième segment est décomposé par un sillon oblique en deux moitiés : l’une antérieure en partie fusionnée avec le cmquième segment, dont la sépare seulement un petit sillon incomplet, l’autre postérieure fusionnée de même en partie avec le septième segment. Dans la deuxième larve (fig. 1, K2), le sixième segment est aussi divisé en deux moitiés ; mais la moitié antérieure, petite, triangulaire, demeure isolée du côté droit, tandis que la moitié postérieure, comme dans la larve précédente, s’unit en partie avec le segment voisin, c’est-à-dire le septième, un petit sillon incomplet persistant du côté gauche entre ces segments fusionnés. KRYZENECK Y, à la suite de MEGusar, interprète cette structure anormale comme un entre-croisement des seg- ments (eine Kreuzung der Segmente); 11 la considère comme très rare, y voit une mons- truosité typique des Arthopodes, puisqu'elle affecte la segmentation, caractère essentiel de EM ces animaux, et 1l propose de la désigner sous graphie de la le nom de consertio segmenti. D’après les en observations des deux auteurs précités, la tiseus (gr.nat.). monstruosité se perpétue à travers la métamor- phose et se retrouve chez l’Insecte adulte. La larve de Dytiscus marginalis qui m'a offert le même genre d’anomalie se trouve représentée par la photographie de la figure 2 (1) ; elle fut recueillie en 1912 au cours des élevages que je faisais alors de ces Insectes aquatiques et dont j'ai rendu compte dans un mémoire précédent (1919). C’est la première fois qu'est si- enalée (2) chez le Dytisque cette monstruosité très rare, pré- cédemment étudiée chez le Ver de farine. (1) Cette photographie a été faite par les soins obligeants de M. le Dr Bure, conservateur du Musée zoologique de Strasbourg, à qui j’adresse ici mes bien vifs remerciements. (2) Si j'ai attendu jusqu’à ce jour pour faire connaître ce nouveau cas de l’anomalie en question, ce n’est pas seulement à cause de la guerre, c’est sur- tout parce que j’ai longtemps cherché, mais en vain, à retrouver cette mons- truosité chez d’autres larves de Dytisques ou d’autres insectes. 394 L. BOUNOURE L’anomalie affecte ici non pas la partie reculée de l’abdo- men, mais les deux derniers segments thoraciques et le pre- mier segment abdominal (fig. 3). Ces trois segments sont soudés deux à deux sur la face dorsale, de façon à former deux complexes segmentaires : un premier complexe cons- Fig. 3. — Larve de Dytiscus marginalis, région des segments anormaux : À, face dorsale ; B, côté gauche; C, côté droit. —TI, IT, III, les trois segments thoraciques. — 1, 2, pre- miers segments abdominaux (gross. : 3-1.) titué par les deuxième et troisième segments thoraciques (ILet III), complètement fusionnés à gauche,mais nettement séparés à droite par un demi-sillon qui s’étend exactement jusqu’à la ligne médiane dorsale : et un deuxième complexe, formé par le troisième segment thoracique (III) et le premier segment abdominal (1), qui, inversement, sont fusionnés à droite et distinctement séparés à gauche par un demi-sillon. C’est, en somme, une conserlio segmenti, sous la forme observée par KRYZENECKY dans la région postérieure de l'abdomen de son premier Tenebrio (fig. 1, Ki). Mais ici, chez le Dytisque, la fusion des segments se produit à l’union du thorax et de l’abdomen et unit deux anneaux empruntés à l’une et à l’autre région. Il semble qu’on pourrait y voir, si elle n’était superflue, une preuve supplémentaire de l’iden- ANOMALIE D'UNE LARVE DE « DYTISCUS » 395 tité de nature anatomique et de lhomodynamie des segments du thorax et de l’abdomen chez les Arthropodes. A l'inverse de cette particularité, spécialement limitée au cas nouveau que je fais connaître, 1l est une remarque qui s'applique aux quatre exemples jusqu'ici connus : c’est que l’anomalie est telle qu’elle respecte toujours le nombre normal des segments. Que chez l’une quelconque des larves mons- trueuses on compte les segments à droite ou à gauche de la ligne médiane en faisant abstraction de l’autre moitié du corps, toujours les anneaux paraissent être en nombre normal et régulièrement disposés. Ce caractère, à cause de sa constance même, me parait important, et 1l doit en être tenu compte dans l'interprétation de la monstruosité qui le manifeste. Les auteurs précédents paraissent avoir vu surtout, dans cette anomalie, un entre-croisement segmentaire: ainsi, pour MEcusar, dans le l'enebrio observé par lui, le sixième segment s’estdisposéobliquement demanière à croiserle septième et à le diviser en deux demi-segments. Mais, devant les cas nouveaux apportés par KRYZENECKY, 1l est beaucoup moins facile de croire à unentre-croisement des anneaux; et j'ajouterai que, dans la larve de Dytisque que j'ai observée et qui reproduit la disposition des segments du premier Tenebrio de Kryze- neck y, rien ne permet réellement de penser que l’un des seg- ments a chevauché obliquement le suivant en le coupant en deux. À mon avis, la monstruosité consiste plutôt en une fusion des segments deux à deux, fusion complète ou incom- plète, caractérisée par cette particularité qu'elle s'accompagne toujours d’une subdivision de l’un des segments ou des deux segments intéressés ; 1l y a trois variantes connues : 19 Tenebrio de MEGusAR : fusion complète de deux segments (sixième et septième abdominaux) en un segment oblique: ce fusionnement est compensé par. l'existence de deux demi- segments triangulaires. l’un formé aux dépens du sixième segment et adjacent au cinquième, l’autre détaché du sep- tième segment et adjacent au huitième. 2° Deuxième T'enebrio de KRYZENECKY : fusion incomplète de deux segments (sixième et septième abdominaux) ; la fusion est compensée du côté où elle se produit (côté droit) 396 L. BOUNOURE par l'existence d’un demi-segment formé aux dépens du sixième. 30 Premier Tenebrio de KRYZENECKY et Dytiscus de l’au- teur : fusion incomplète et alternante, deux à deux, de trois segments consécutifs (cinquième, sixième et septième abdo- minaux chez le T'enebrio, deuxième et troisième thoraciques et premier abdominal thez le Dytiscus), le segment intermé- diaire se subdivisant obliquement pour fournir les deux demi-segments qui s'unissent respectivement au segment précédent et au segment suivant. En somme, il s’agit bien d’une anomalie de la segmenta- tion consistant à la fois dans une soudure des anneaux et dans une subdivision oblique de certains d’entre eux, qui vient compenser la fusion segmentaire : de telle sorte que la mons- truosité reste dans ie domaine de la forme sans affecter celui du nombre. Tout se passe comme si la constance de compo- sition segmentaire du corps de l’Insecte résistait avec succès à l'effet d’influences tératologiques qui déforment certains seements sans pouvoir en moc@ifier le nombre. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1835. Asmuss, HERRMANN MarTiN, Monstrositates Coleopterorum, commen- tationem pathologico-entomologicam, Rigae et Dorpati, 1835. 1894. BaATESON (WiLLiAM), Materials for the study of variation, London, 1894. 1919. Bounoure (Lours), Aliments, chitine et tube digestif chez les Coléoptères (Coll. Morph. dynam., vol. V, 1919). 1898. GADEAU DE KERvVILLE (HENRi), Sur la furcation tératologique des pattes, des antennes etdes palpes chez les Insectes (Bull. Soc. entom. Fr., 1898). 1914. KRYZENECKY (Jar), Ueber eine typische Kürpermissbildung der Ar- thropoden (Anat. Anz., XLV, 1914, 64-73). 1908. MecusaRr (FRANz), Die Regeneration der Coleopteren (Arch. f. Entwick. mech., XXV, 1908, 148-234). 1880. Mocquerys (M. 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La matière est contenue dans un sac glandulaire en forme de demi-tore, dilaté à ses deux extrémités, qui occupe la partie latérale et postérieure de la tête. Il est en relation avec l’exté- rieur par un canal médian chitineux mince graduellement rétréci, qui aboutit à l'extrémité du rostre. L'insertion de ce canal sur le réservoir à glu peut se repré- senter approximativement par l'intersection d’une surface conique avec un tore, l'insertion s'étendant seulement de l'équateur au sommet du tore. La projection de la matière gluante est due à la contraction de fibres musculaires qui occupent les parties latérales de la tête. Ces fibres sont obliques, insérées, d’une part, à l'équateur du demi-tore glandu- laire et, d'autre part,au milieu de la voûtedelatête pour les fibres supérieures, au milieu du plancher pour les fibres inférieures. Elies dessinent ainsi une figure losangique; par contraction. le losange tend à s’écraser; ses angles supérieurs demeurant fixes, les angles latéraux tendent à se rapprocher. Le sac slandulaire étant placé entre ces derniers se trouve comprimé, ANN. DES SC. NAT. ZOOL., 10€ série. We al 400 J. BATHELLIER et le liquide qu'il contient est chassé en dehors. Le méca- nisme a d’ailleurs déjà été décrit par Bucxiox à propos du Termite noir de Ceylan. Étant données les faibles dimensions de l’animal que j'ai étudié, il est clair que je ne pouvais me procurer de grosses quantités de hiquide gluant. La longueur totale de la tête est voisine de 1Mm 80 ; je ne crois pas qu'elle contienne 1 milli- mètre cube de glu. J’ar eu recours aux procédés de la microchimie : par com- pression Je forçais les soldats à déposer une partie de leur liquide visqueux sur des lames de verre bien propres. Ces lames de verre étaient du modèle habituellement employé pour faire des préparations microscopiques. Je faisais ensuite subir différents traitements à la glu ainsi obtenue, et je contrôlais les transformations qu'elle subissait au moyen d’une loupe binoculaire donnant un gros- sissement d'environ 20 diamètres. Aspect physique. — La glu du Termite considéré se pré- sente comme un liquide incolore, transparent, parfaitement limpide même au microscope.l[lest très visqueux, très réfrin- sent. Il dégage une assez forte odeur aromatique, très sem- blable à celle de l’essence de cèdre. Abandonné à l'air, ce liquide devient de plus en plus visqueux. Au bout de peu jours, on peut déjà le toucher avec une aiguille sans qu'il s’y attache sensiblement. En moins d’une semaine il a acquis une consistance vitreuse et se détache en éclats sous le choc de la pointe d’acier. En même temps, l'odeur devient plus franchement résineuse. Solubilité. — La glu des Termites est insoluble dans l'eau. Si l’on écrase dans ce liquide une tête de soldat, la glu qu’elle contient vient en partie s’étaler à la surface de l’eau. Elle est donc d’une densité moindre que l'unité. Elle forme une sorte de pellicule qu’on peut, après quelque temps, retirer à la pointe d’une aiguille. Elle y adhère, se plisse tandis qu'on la retire et enfin forme un petit amas visqueux à l'extrémité de l'aiguille. Si on met de l’eau sur une lame de verre ayant déjà reçu des gouttelettes de glu et que l’on chauffeletout, la gluaban- NATURE DE LA :GLU DES EUTERMES 101 donne totalement la lame de verre et vient s’étaler en disques à la surface de l’eau. La glu des Eutermes en question est parfaitement soluble dans l'alcool à 959, le xylol, l’éther, le chloroforme, l'essence de térébenthine. On la retrouve ensuite par évaporation de ces différents solvants. Action de la chaleur. — Si fort qu'on la chauffe, la glu d'Eutermes ne coagule pas. Elle reste absolument limpide tant qu'elle n'est pas détruite. Voici ce qu'on observe en faisant agir graduellement la chaleur. Tout d’abord, la glu devient de plus en plus liquide. Vers 700, elle coule comme de l’eau. Alors les gouttelettes, les taches irrégulières déposées sur le verre se rassemblent en gouttes. À une température voisine de 1009, la glulaisse échapper des vapeurs aromatiques qui se condensent rapidement. Le résidu hyalin devient, à ce moment, bien plus visqueux. Refroiïdi à la température ordi- naire, il se brise en éclats sous le choc de l'aiguille. Chauffé de nouveau, il fond. La chaleur augmentant, 1] y a encore émission de vapeurs, etenfin on observe un très faible résidu carbonisé. J’ai étudié de plus près l’action de la chaleur au- dessous de 1009 par le procédé suivant : | Ayant étiré un tube capillaire fin, j'en perçai successive- ment la tête de deux soldats de termites et aspirai une partie du contenu visqueux. Ensuite je fermai le tube à la lampe, par l'extrémité fine. Ce tube fut placé dans un vase contenant de l’eau chauffée peu à peu ; un thermomètre m'indiquait la température à chaque instant. Chaque fois que le thermomètre montait d'un degré environ, j'observais le tube capillaire à la loupe binoculaire. Par suite du mode d'aspiration, la glu contenue dans le tube était divisée en plusieurs index séparés par des bulles d’air. La longueur totale occupée par ces bulles et le liquide était à peu près de 8 millimètres, celle du liquide supposé continu de 6 millimètres. Vers 839, il y a, sans doute, un premier départ de vapeurs : la glu est fluidifiée et les bulles d’air séparant les index ont disparu. Dès lors le liquide forme une seule colonne. 402 J. BATHELLIER A 959 il apparaît des bulles de vapeur qui divisent de nouveau cette colonne en trois fragments ; à 1009, elles ont disparu et l’index est redevenu unique. 3 Ceci semble indiquer que, lorsqu'on chauffe, il y a émission par la glu de plusieurs produits volatils dont le plus volatil parait être abandonné vers 850. Tout ce qui précède indique que le liquide visqueux des Eutermes est une matière aromatique, une résine; cela res- sort encore plus nettement de ce qui va suivre. Combustibilité. — La glu des soldats d’'Euteymes observés est combustible. Prenons un de ces animaux avec une pince fine et présentons sa tête à la base d’une flamme d'alcool, là où elle est presque incolore : la tête du termite émet de petites flammes, courtes, éclairantes, un peu fuligineuses, très semblables à celles que donnerait un mince éclat de sapin dans les mêmes conditions. L'émission de flammes éclairantes est instantanée si on a fait sourdre une goutte de glu à l’ex- trémité du rostre du soldat. Une tête d’ouvrier de la même espèce traitée de la même façon se carbonise mais n’émet pas de flammes. Action des alcalis. — Cette action a été expérimentée avec de la soude, de la potasse, de l’ammoniaque. Au contact de l’alcali, la tension superficielle de la glu diminue. Elle se laisse étirer en longs filaments. Il devient facile, par agitation, d'y faire pénétrer du liquide aqueux: on a une émulsion blanchâtre. On peut rouler cette émulsion en boule, la séparer de l’aiguille et la disposer sur le verre. Par le repos elle se défait. L'action prolongée de l’alcali est un peu différente. Aban- donnons trois jours des gouttelettes de glu dans une solution concentrée de soude. Elles restent sphériques mais deviennent dures. Elles sont à présent nettement mouillées par l’eau. Si, dans ce liquide, nous les triturons à l’aiguille, elles se dépri- ment, s’aplatissent et n’adhèrent pasau support. Si on presse plus fort, elles se rompent en morceaux. Si nous mettons dans l’eau qui contient ces fragments une soutte d'acide sulfurique concentré, la glu retrouve immédia- tement sa viscosité première. Elle se sépare de l’eau, redevient NATURE DE LA GLU DES EUTERMES 103 fluide, adhère à l'aiguille et au verre. Il y a, sans doute, par le traitement alcalin,une sorte de saponification que défait l'acide sulfurique. Action de la teinture de rouge Soudan III. — Le liquide de la tête du Termite fixe électivement ce colorant. L'expé- rience, réalisée dans les conditions suivantes, est très nette. Exprimons sur une lame de verre des gouttelettes de glu d'Eutermes. Ajoutons-y quelques gouttes de solution saturée, de Soudan III dans l'alcool à 700. Le colorant se fixe électi- vement sur les gouttelettes de glu, celles-ci devenant immé- diatement bien plus colorées que l'alcool qui les recouvre. Elles s’y dissolvent d’ailleurs peu à peu. Mais bientôt, la teneur alcoolique du liquide baissant trop, la résine précipite sous forme de très petites gouttelettes fortement colorées en rouge. La conclusion de tout ceci me paraît devoir être ainsi for- mulée : La glu du soldat d'Eutermes étudié est une matière rési- neuse. L'action de la chaleur en extrait des parties volatiles, essences ou huiles aromatiques ; 1l reste un résidu fixe assez comparable à la colophane de la résine du pin. (Saigon, Laboratoire de pathologie végétale.) NOTE SUR UN NID DE POLISTES:GALDLICUS.” Par Lucien BERLAND L'été de 1921 a été caractérisé par la grande abondance des Guêpes, un peu dans toutes les régions de la France, au point que, dans certains endroits, on s’en est plaint comme d'un véritable fléau. On peut supposer que ce fait était dû à la grande chaleur et à l'absence de pluies, facteurs favorisant l’activité de ces Hyménoptères, et leur permettant de travailler pendant un plus grand nombre de jours et, par conséquent, d'élever un plus grand nombre de larves. J'ai trouvé, au mois d'août, à Mauny, localité limitrophe des départements de l’Yonne et de l’Aube, et située sur un terrain qui a l'aspect et la constitution de la Champagne pouilleuse, dont il est un prolongement, un nid de Polistes gallicus qui présente des particularités dignes d’être signalées. Ses dimensions, d’abord, étaient tout à fait inusitées. Alors qu'un nid de P. gallicus, même dans les régions les plus favorables, ne mesure guère que 3 centimètres de diamètre et ne compte qu'environ cinquante à soixante alvéoles, celui-ci avait la forme d’un ovale irrégulier, dont le grand axe mesurait 14 centimètres, et le petit axe 9 centimètres : il comptait au moins trois cents alvéoles. Ce nid était placé sur le sol, accroché à une assez petite pierre ; son plan était vertical, de sorte que les alvéoles du centre avaient un axe horizontal. La population en était naturellement beaucoup plus nombreuse que de coutume ; elle était de plus de deux cents individus. À ce moment, le nid était le centre d’une grande activité ; on y voyait un bon nombre de femelles et d’ouvrières, et aussi des mâles, ANN. DES SC. NAT. ZOOL., 10e série. V 406 L. BERLAND qui sortaient butiner pour leurs besoins personnels. Bien que ce fût déjà presque la fin de la saison, ils’ y trouvait encore des larves; on les voyait s’avancer à l'entrée de l’alvéole lorsqu'une ouvrière s’approchait et celle-ci donner la becquée à la larve. Un autre nid tout à fait semblable se trouvait à quelque Fig. 1. — Nid de Polistes gallicus, vu de face, réduit de moitié environ. (Le Polistes, placé du côté gauche, sur le nid, donne la proportion du nid par rapport à la Guêpe.) distance, ce qui montre bien qu'il ne s'agissait pas là d’un cas exceptionnel. | Je ramenai le premier nid à Paris, avec ses habitants, et les Guêpes vécurent plusieurs mois, alimentées d’eau et de miel, qu'elles prenaient avec avidité. Confiant en ce principe que ce sont des Hyménoptères carnassiers, je leur offris à plusieurs reprises des mouches ou des morceaux de viande, qu'elles semblent apprécier dans la nature, mais elles n’en firent aucun cas. Ce n'est évidemment qu'au moment où elles élèvent des larves, et uniquement pour l'alimentation de celles-ci, qu'elles usent de substances carnées. Leur nou- riture personnelle ne se compose que du suc des fleurs et aussi, peut-être occasionnellement, de la sécrétion buccale de leurs larves, qu'elles vont solliciter à la bouche de celles-ci, ainsi que l’a établi Roubaud (Ann. Sc. nat., 1916). Petit à petit, les Guêpes moururent, et il ne restait plus NID DE « POLISTES GALLICUS » 407 qu'une vingtaine de femelles, à l'entrée de lhiver, qu'elles passèrent dans une complète immobilité, se réveillant seule- ment lorsque la température s'élevait. Vers le mois de mars 1922, dont le début a été très chaud, et qui était le moment où elles auraient songé à fonder de nouvelles colonies. elles reprirent une certaine activité, mais, n'ayant pas été Fig. 2. — Le même nid de Polistes gallicus, vu par la face postérieure, montrant les alvéoles construits sur cette face. mises en liberté, celles qui restaient moururent peu apres. Ce nid, outre sa taille, présentait encore une particularité des plus remarquable. Pressées par leur propre nombre, les ouvrières avaient augmenté le nombre de leurs cellules jusqu'au moment où, sans doute, elles avaient atteint les limites de leur pouvoir de construction dans un plan. Alors elles commencèrent à édifier leurs cellules sur le côté supérieur du nid, ainsi que le montre la figure 1, sibien que l'axe en devenait vertical, au lieu d’être horizontal, commeil l’est dans la partie normale du nid. Puis, continuant ce mouvement, elles arrivèrent à placer des alvéoles sur le côté postérieur, c’est-à-dire en opposition des cellules constituant leur nid normal, si bien qu'à cet endroit il y avait des alvéoles sur deux plans (fig. 2). Or, on sait que c’est justement l’une des principales carac- 408 L. BERLAND téristiques de la construction des Guêpes, par rapport à celle des Abeilles, d’avoir des rayons ne présentant jamais d’al- véoles qué d’un seul côté, tandis que les Abeilles en placent des deux côtés. Nous nous approchons ici de la construction classique des Abeilles. Il était intéressant de voir comment les Polistes avaient réso- lu ce problème tout à fait nouveau pour elles : oppo- ser des alvéoles qui se touchent par le fond. Les Abeilles en ont trouvé la solution géométrique en donnant à leurs alvéoles Fig. 3. — Coupe un peu schématique du nid, un sommet pyramidal. Les dans la partie supérieure, montrant la manière : : d’intercaler le sommet des alvéoles des deux Polistes auraient pu leur ne donner simplement un fond plat, mais elles ne l'ont pas fait et ont adopté un moyen qui se rapproche beau- coup de celui des Abeilles : elles n’ont pas placé les cel- lules bout à bout, mais les ont intercalées, en amincissant les sommets, de façon à les placer dans les intervalles les unes des autres (fig. 3). En somme, ces Guêpes ayant été placées dans des con- ditions naturelles différentes de celles où elles se trouvent normalement, elles y ont adapté leur instinct et ont édifié un nid qui n’est plus celui qu'elles ont toujours construit, mais qui se rapproche du rayon des Abeilles, que lon considère comme la construction la plus parfaite des Insectes sociaux. Cette observation me paraît montrer une certaine souplesse de linstinct et diminuer la distance qui sépare ces deux groupes d’Hyménoptères. TABLE DES MATIÈRES DU TOME V 1922 panule" prolésseur BOUVEER. 15e nn nr es Migrations et acclimatements malacologiques dans la vallée de la Loire, ER CE PM Ne OA A A ONE LS ES Se à ce La larve de la Luciole (Luciola lusitanica Charp.), par E. BuGnron... La migration reproductrice et la protandrie de lAloseFeinte (4losa RO PS ARE AE ON ER R REN e R e A 2 Me ce ur Sur Mesoglicola Delage Quidor et son hôte, par A. Quipor......... Modifications périodiques ou définitives des caractères sexuels secon- dures chez les Gallinacés, par A, PEÉZARD,....,:".6... 5... Le venin des Fourmis, en particulier l’acide formique, note de ROBERT RO RE RE da died Sin = rT a) Meuse D ntne ho diarse M se ei en Classification et caractères distinctifs essentiels des Pycnogonides appar- tenant à la série des pycnogonomorphes, par M. E.-L. Bouvier.. Observations sur la locomotion chez l'Ocypode chevalier (Ocypoda hippeus ER RDA CIE OUR A VER ee 2 ialere toto meet ete c'e PO enRS anse ete Les caractéristiques des Oiseaux suivant le mode de vol. — Leur applica- tion à la construction des avions, par A. MAGNAN................ Descriptions d’espèces nouvelles du genre Musca, par J. VILLENEUVE.. Myodaires supérieurs paléarctiques nouveaux, par J. VILLENEUVE.... Le Theocarpus myriophyllum L. et ses variétés, par A. BILLARD...... Les affinités du Seleropleura Bruneti A.-M. Edw.,Tatou à cuirasse incom- pléte par: :R°: 7 ANTHONY ....... RS RE Le AE Eee Anomalie d’une larve de Dytiscus, par L. BOUNOURE.............. Sur la nature de la glu des Eutermes, par J. BATHELLIER....:...... Note sur un nid de Polistes gallicus, par L. BERLAND.............. (SA KE OO CO O9 SJ O1 EX C2 CO C2 > 6350-23. — CORBEIL. — IMPRIMERIE CRÉTÉ. Ann. des Sc. nat., 10° Série. Zool. Tome V. PI, I L. KR. prép. ; Cintract phot. Imp. Catala frères. - Paris. Écailles d'Alosa finta L. Masson & Cie, Éditeurs Annales des Sciences nat., 10° Série. Zool. Tome V. PL I Variations et types morphologiques de la surface alaire. Masson et Cie, Éditeurs. IMP. CATALA FRÈRES, PARIS, Annales des Sciences nat., 10e Série. Zool. Tome V. PL II Ya. ee: < SE dt us j, Envergure et morphologie des divers types d'oiseaux vus de face. Masson et Cie, Éditeurs. IMP, CATALA FRÈRES, PARIS. Annales des Sciences nat., 10e Série. Zool. Tome V. PI. III ar ST Envergure et morphologie des divers types d'oiseaux vus de face. Masson et Cie, Editeurs. IMP. CATALA FRÈRES, PARIS. Annales des Sciences nat., 10e Série. Zool. Tome V. PI. IV Formes et position du Maitre-couple. Masson et Cie, Éditeurs. Annales des Sciences nat., 10e Série. Zool. Tome V. PL V _ CS SE Re . . : à & PTT TT \E NS SAME ee ; EE ne + 1 nn" Formes et position du Maitre-couple. Masson et Cie, Éditeurs. IMP. CATALA FRÈRES, PARIS. Annales des Sciences nat., 10° Série. Zool. Tome V. PI. VI Position du Centre de gravité suivant les groupes. Masson et Cie, Éditeurs. IMP, CATALA FRÈRES, PARIS. Annales des Sciences nat., 10° Série. Zool. Tome V. PI. VII 1 + Position du Centre de gravité suivant les groupes. Masson et Cie, Éditeurs. IMP. CATALA FRÈRES, PARIS. ‘ Car var: L L 0 A : L Ù x L L En: ‘ à ' AR le. L L Ü D : _ À AL “à n : = … CA LS TS D . À ; 1) = i ' ï nu: h H o AE \ L L De (VLE D > LR r Fr " ee … AT J L L € 2: ï 0 v nl : 2") UN . : "A à # 24 r L it 5 i L =. JR v CES un * L L | + A | 4 4 Ds | 1 } À La Le : n > . nf ‘ { Fr 1 te 4 L J s à CRE La il | L + à y : APE] te = LaEr _ F l W + : nr ! L . + : j ï L 1! P L à el » ï ON L' SE ñ ' ti L à à ( <. " 14 0 à " 4 +, à: . D .' (Le Te É Ü 27" k ' L 2 Pour Ü D , S k = ” 2 : LETIR f n L . - f » , L — d En 1 : (E : _ « : p [es : i : Cl] { 1 Û , : É à n Do: 0 vu, 12 L A 4] L ‘ We : È É: +. ; £ | l on; FF" » (n - D 2 L ly n ,, D " LE 1. ï . 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IMP, CATALA FRÈRES, PARIS. Annales des Sciences nat., 10e Serie. Zool. Tome V. PI. XII 7 Q] Le développement du bréchet en fonction du vol. Masson et Cie, Éditeurs. IMP. CATALA FRÈRES, PARIS, a 4 Le 8p 6 Es WE AE re les Lai Annales des Sciences nat., 10° Série. Zool. Tome V. PI. XIII Le développement du bréchet en fonction du vol. Masson et Cie, Éditeurs. IMP, CATALA FRÈRES, PARIS. Annales des Sciences nat., 10e Serie. Zool. Tome V. PI. XIV La grandeur relative du sternum vu de face. Masson et Cie, Éditeurs. IMP, CATALA FRÈRES, PARIS. Annales des Sciences nat. 10e Série. Zool. Tome V. PI. XV Dnsypus sexeinetus wi Cintract, photo. Imp. Catala frères, Paris SCLEROPLEURA BRUNETI (PI. I) Annales des Sciences nat. 10e Série. Zool. Tome V. PI. XVI Cintract, photo. Imp. Catala frères, Paris SCLEROPLEURA BRUNETI (PI. Il) Masson et Cie, Éditeurs. _ ANNALES Es DES CIENCES NATURELLE ZOOL OGIE COMPRENANT L'ANATOMIE, LEA PHYSIOLOGIE, LA CLASSIFICATION ET I L'HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX PUBLIÉR SOUS LA DIRECTION DE M. E.-L. BOUVIER TOME V. — No _ PARIS HN | MASSON ET ne ÉDITEURS © LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (vie) 1922 Conditions de la publication des Annales des sciences naturelles Lé BOTANIQUE : Publiée sous la direction de M. J. CosTANTIN. L'abonnement est fait pour { volume gr. in-8, avec planches et figures dans le texte. k Ce volume paraît en plusieurs fascicules. SE + Le : k s 4 ZOOLOGIE ; : Publiée sous la direction de M. E.-L. Bouvier. | L'abonnement est fait pour 1 volume grand in-8, avec planches et figures dans le texte. À Ce volume paraît en plusieurs fascicules. Abonnement à chacune des parties, Zoologie ou Botanique : France : 40 francs. — Union postale : 40 francs. Prix des collections : | Première Série (Zoologie et Botanique réunies), 30 vol , (Épuisée.) DEUXIÈME SÉRIE (1834-1843). Chaque partie, 20 vol. (Rare.) TROISIÈME SÉRIE (1844-1853). Chaque partie, 20 vol. 450 fr. (Les années 1844 et 1853 sont épuisées.) : QuATRIÈNE SÉRIE (1854-1863). Chaque partie, 20 vol. 275 fr. (Les années 1854 et 1863 sont épuisées.) CINQUIÈME SÉRIE (1864-1874). Chaque partie, 20 vol. 275 fr. SIXIÈME SÉRIE (1875-1884). : Chaque partie, 20 vol. 279 fr; SEPTIÈME SÉRIE (1885-1894). Chaque partie, 20 vol. 300 fr. HurTième SÉRIE (1895-1904). Chaque partie, 20 vol. 300 fr. NEUVIÈME SÉRIE (1905-1915). Chaque partie, 20 vol. 390; fr; 7002 DIXIÈME SÉRIE (1916-1920). Tomes I, Il, III et IV à 40 fr. Ra ANNALES DES SCIENCES GÉOLOGIQUES CE Dirigées par MM. Hégerr et A. MizNE-EDwaARDs. Tours I à XXII (1879-1891). a 22 volÜmes. sens. ee rs 440 fr. RSA DER à ere publication a été remplacée par les ANNALES DE PALEÉONTOLOGIE ,, publiées sous la direction de M. M. BouLe. ” Abonnement annuel : Paris et Départements... 50 fr. — Étranger.............. 60 fr. ; Le Fascicule : 15 fr. Es 21 + J _d 4 PE : TEE TS RER NT US PAS EC NICE AUS, FE .MASSON ET C'', ÉDITEURS LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 120 — PARIS ‘—— VI® ARR. ANIMAUX VENIMEUX ET VENINS -Df MARIE PHISALIX À avec une préface du P' LAVERAN 2 Volumes grand in-8, formant ensemble 1600 pages, avec 521 fig. en noir et 17 planches hors texte, dont 8 en couleurs, 120 frs. net. Cet ouvrage comprend la jonction venimeuse tout entière, c’est-à-dire la fonction toxique chez les animaux, et l’Anatomie des Appareils venimeux dans tous les groupes zoologiques. C’est une œuvre de portée générale, aussi bien que de documentation précise et étendue, par son développement même et les références bibliographi- ques qui accompagnent chacun des sujets principaux des différents chapitres. Il coordonne les acquisitions anciennes et moder- nes, montre l'importance des espèces venimeuses. Il fixe le sens biologique de la fonction venimeuse. Il montre enfin les rapports étroits que présente la connaissance des animaux venimeux et des venins avec les principales branches des sciences naturelles et _ médicales : Anatomie comparée, Chimie biologique, Physiologie, Pathologie et Médecine tropicales, Parasito- logie, Protozoologie, Thérapeutique. ee ———— TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE CABIER 1922, par M. E.L. Re ie Migrations et Acclimatement malacologiques dans si vallée de. la Loire, par Louis GERMAIN... RS PR se ee . La Larve de la Luciole, par E. BUGNION. ........ SN ae . . La Migration reproductrice et la Protandrie de l'Alose feinte, par Louis ROULE............ teseteteeseseedessesees RE RU l'acide formique, par ROBERT ee envetoo ses . Chonacation et caractères distinctifs chséntiole " os nides appartenant à la série des Pope par Xe SÉRIE, T. V. N°3, 4 et 5. ANNALES DES SCIENCES NATURELLES ZOOLOGIE COMlPRKNANT L'ANATOMIE, LA PHYSIOLOGIE, LA CLASSIFICATION ET D'HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX PUBLIÉÉ SOUS LA DIRECTION DE M. E.-L. BOUVIER TOME V. — Nos 3, 4etl 5. | | PARIS MASSON ET CC" EDITEURS \ 2 Il LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE | 120, BOULEVARD SAINT-GEKMAIN (vi®) | 1922 ] Ce fascicule a été publié en octobre 1922. Conditions de la publication des Annales des sciences naturelles « BOTANIQUE Publiée sous la direction de M. J. Cost ANTIN. L'abonnement est Fi pour Î volume gr. in-8, avec planches et figures dans le texte. Ce volume paraît en plusieurs fascicules. ZOOLOGIE Publiée sous la direction de M. E.-L. Bouvier. L'abonnement est fait pour 1 volume grand in-8, avec Hits et figures dans le texte. Ce volume paraît en plusieurs fascicules. \ Abonnement à chacune des parties, Zoologie ou Botanique : France : 40 francs. — Union- postale : 40 franes. Prix des collections : : PREMIÈRE SÉRIE (Zoologie et Botanique réunies), 30 vol. /[Æpuisée.) DEUXIÈME SÉRIE (1834-1843). Chaque partie, 20 vol. (Rare.) TROISIÈME SÉRIE (1844-1853). Chaque partie, 20 vol. 450 fr. (Les années 1844 et 1853 sont épuisées.) QUATRIÈME SÉRIE (1854-1863). Chaque partie, 20 vol. 219 Are (Les années 1854 et 1863 sont épuisées.) CINQUIÈME SÉRIE (1864-1874). Chaque partie, 20 vol. 219 cr, SEXIÈME SÉRIE (1875-1884). Chaque partie, 20 vol. TIR SEPTIÈME SÉRIE (1885- 1894). Chaque partie, 20 vol. 300 fr. Hurnième Série (1895-1904). Chaque partie, 20 vol. 300 fr. NEUVIÈME SÉRIE (1905-1915). Chaque partie, 20 vol. 390 fr. DixiÈME SÉRIE (1916-1920), Tomes [, IF, HIT et IV à 40 fr. ANNALES DES SCIENCES GÉOLOGIQUES Dirigées par MM. HéBerr et A. MirE-EnwaRps. Tomes I à XXII (1879-1891). DD VOUS SEE eos AR tot Ce ee 440 fr. Cette publication a éte remplacée par les ANNALES DE PALÉONTOLOGIE publiées sous la direction de M. M. Boure. Abonnement annuel : Paris et Départements... 50 fr. — Étranger.............. 60 fr. Le Fascicule : 15 fr. ï ATEN a 1 MASSON ET C'', ÉDITEURS LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, I20 — PARIS — VI® ARR, ANIMAUX VENIMEUX ET VENINS PAR LE D MARIE PHISALIX avec une préface du P' LAVERAN 2 Volumes grand in-8, formant ensemble 1600 pages, avec 521 fig. en noir et [7 planches hors texte, dont 8 en couleurs, 120 frs. net. Cet ouvrage comprend la fonction venimeuse tout entière, c’est-à-dire la fonction toxique chez les animaux, et l’ Anatomie des Appareils venimeux dans tous les groupes zoologiques. C’est une œuvre de portée générale, aussi bien que de documentation, précise et étendue, par son développement même, et les références bibliographi- ques qui accompagnent chacun des sujets principaux des différents chapitres. Il coordonne les acquisitions anciennes et moder- nes, montre l’importance des espèces venimeuses. Il fixe le sens biologique de la fonction venimeuse. Il montre enfin les rapports étroits que présente la connaissance des animaux venimeux et des venins avec les principales branches des sciences naturelles et médicales : Anatomie comparée, Chimie biologique, Physiologie, Pathologie et Médecine tropicales, Parasito- loge, Protozoologie, Thérapeutique. À TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE CAHIER Observations sur là locomotion chez lOcypode chevalier is (Ocypoda hippeus Olivier) par GH. GRAVIER, ...... Re Les caractéristiques des Oiseaux “iüivant le mode de vol. — Leur application à la construction desavions,parA.MAGNan.. 195 Descriptions d’espêces nouvelles du genre Musca, par Je VILHENEUME EE D ER N E RAA PT te 330 | Myodaires supérieurs paléarctiques nouveaux, par J. ViLLe- ! NEUVE 27 Re nn ra re er. EE DU SES 397 | 1 Le Thecocarpus myriophyllum L. et ses variétés, par ARMAND : BILLARD 6 LS 2 Rue Qt EN EUR EEE 349 4 - 1 4 5 e ? 3 1 s 3 à à 5316-22. — Cornu. Imprimerie Guirx. X° SÉRIE. | T. V. N°6. ANNALES DES SCIENCES NATURELLES ZOOLOGIE L'ANATOMIE, LA PHYSIOLOGIE, LA CLASSIFICATION ET L'HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX PUBLIÉE, SOUS LA DIRECTION DE R PARIS. MASSON ET C", ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (vit) 1922 Po Ÿ Ce fascicule a été publié en décembre 1922. Conditions de la publication des Annales des sciences naturelles BOTANIQUE Publiée sous la direction de M. J. CoSTaNTIN. L'abonnement est fait pour 1 volume gr. in-8, avec planches et figures dans le texte. Ce volume paraît en plusieurs fascicules. ZOOLOGIE Publiée sous la direction de M. E.-L. Bouvier. L'abonnement est fait pour 1 volume grand in-8, avec planches et figures dans le texte. Ce volume paraît en plusieurs fascicules. Abonnement à chacune des parties, Zoologie ou Botanique : France : 40 francs. — Union postale : 40 francs. Prix des collections : PREMIÈRE SÉRIE (Zoologie et Botanique réunies), 30 vol. (Épuisée.) DEUXIÈME SÉRIE (1834-1843). Chaque partie, 20 vol. (Rare.) TROISIÈME SÉRIE (1844-1853). Chaque partie, 20 vol. 450 fr. (Les années 1844 et 1853 sont épuisées.) QuATRIÈME SÉRIE (1854-1863). Chaque partie, 20 vol. 275 fr. (Les années 1854 et 1863 sont épuisées.) CiNQUiÈME SÉRIE (1864-1874), Chaque partie, 20 vol. 275 fr. SIXIÈME SÉRIE (1875-1884). Chaque partie, 20 vol. TDUIE: SEPTIÈME SÉRIE (1885-1894). Chaque partie, 20 vol. 300 fr. Hurmième SÉRIE (1895-1904). Chaque partie, 20 vol. 350 fr. NEUVIÈME SÉRIE (1905-1915). Chaque partie, 20 vol. 350 fr. DixiÈME SÉRIE (1916-1920). Zoo. Tomes I-IT, III-IV à 40 fr. — Bot. Tomes II-I. IILet IV à 40 fr. ANNALES DES SCIENCES GÉOLOGIQUES Dirigées par MM. HégerT et A. Mixe-Epwanps. . Toues I à XXII (1879-1891). DANONE CS EN ARR et ee CE 440 fr. Cette publication a éte remplacée par les ANNALES DE PALÉONTOLOGIE publiées sous la direction de M. M. Bouze. Abonnement annuel : Paris et Départements... 50 fr. — Étranger.............. 60 fr. Le Fascicule: 15 fr. MASSON ET C'E, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 120 — PARIS — VI® ARR. ANIMAUX VENIMEUX LIVENENS PAR LE D® MARIE PHISALIX avec une préface du P' LAVERAN 2 Volumes grand in-8, formant ensemble 1600 pages, avec 521 fig. en noir et |7 planches hors texte, dont 8 en couleurs, 120 frs. net. Cet ouvrage comprend la fonction venimeuse tout entière, c’est-à-dire la fonction toxique chez les animaux, et l’Anatomie des Appareils venimeux dans tous les groupes zoologiques. C’est une œuvre de portée générale, aussi bien que de documentation précise et étendue, par son développement même, et les références bibliographi- ques qui accompagnent chacun des sujets principaux des différents chapitres. Il coordonne les acquisitions anciennes et moder- nes, montre l'importance des espèces venimeuses. Il fixe le sens biologique de la fonction venimeuse. Il montre enfin les rapports étroits que présente la connaissance des animaux venimeux et des venins avec les principales branches des sciences naturelles et médicales : Anatomie comparée, Chimie biologique, Physiologie, Pathologie et Médecine tropicales, Parasito- logie, Protozoologie, Thérapeutique. TABLE DES MATIÈRES ‘(CONTENUES DANS CE CAHIER Les affinités du Scleropleura brunett A. M. Edw., Tatou à cuirasse incomplète, par R. ANTHONY......................,.... 351 Anomalie d’une larve de Dytiscus, par L. BOUNOURE........ 391 Sur la nature de la glu des Eutermes, par J. BATHELLIER .. hi 399 Note sur un nid de Polistes gallicus, par L. BERLANp :.,:., : 405 ds": 5316-22. — Con. Imprimerie Créré. RM w: AU [il (ll II (NL | || Al||| \|||| | |||| Il (| (LIN LL || ALL (Il ll + tm . DA Ne Len teen) ge * Le mÿag te mure et . Tes #