reçut . De LA ee 48 nr Ne Dar \ 2 kè 9 À, ETS ANNALES SCIENCES NATURELLES,. Ses SECONDE SÉRIE TOME XIII. EPRDERD DRE CS AGE AE LP DE CET ES PSE DESSUS IMPRIMÉ CHEZ PAUL RENOUARD, RUE GARANCIÈRE y Ne De ANNA ES * COMPRENANT LA ZOOLOGIE, LA BOTANIQUE, T’ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE COMPARÉES DES DEUX RÈGNES, ET L’'HISTOIRE DES CORPS ORGANISÉS FOSSILES ; RÉDIGÉES POUR LA ZOOLOGIE PAR MM. AUDOUIN ET MILNE EDWARDS, ET POUR LA BOTANIQUE PAR MM, AD. BRONGNIART ET GUILLEMIN: Seconde Série, TOME TREIZIÈME. — BOTANIQUE. PARIS. CROCHARD & C*°, LIBRAIRES-ÉDITEURS, PLACE DE L'ÉCOLE=DE=MÉDECINE Ne 19e 1840. e: A À TN AAAAAMON EU ot, STOE, AE née A AOL AUS UC, RACE BATAATHON DIDOUOENHE LA VA sr RAA Hot | Lara BREMADHO BAG AT AAIOTELY ÉÉ : ae à À \ 1 c ui à 4 ne D 4 A + = CRAUDE CAT + oo. 100% Ci A ao | «RARANGR avan Ta #tuogua sr “ai a { WUYMLTON. Lu AC ve id ro" 4 moon. Œ& | ame ane | RES À | TE série | FEU AUOIMATOS — AMAINIANT AMOT L - ME MTÉGLAS AA AR 0 SAAAHOOND 2 AA RC LITE d : Lg PS pe à #1 | YE ÿ VA Jai te A “ : | ANNALES SCIENCES NATURELLES. PARTIE BOTANIQUE. doere1e10000000009080000018002@00 2090000800 0® deretetececrererererecn 00106000 ce0omta re Recxercues sur la chaleur propre des étres vivans à basse | température, : Par M. Durrocxer, Membre de l’Académie des Sciences. INTRODUCTION. Tous les animaux fixent de l’oxigène dans leur acte respira- toire, tous doivent donc dégager de la chaleur qui devient ce qu’on appelle leur chaleur propre. Les végétaux ont aussi leur respiration, qui diffère moins qu’on ne l'avait pensé de la res- piration des animaux; ils ont des organes pneumatiques dans lesquels s’introduit le gaz oxigène qu’ils dégagent sous l'influence de la lumière, et cet oxigène ingéré est consommé pour les , besoins vitaux du végétal, ce qui constitue une véritable res- piration, ainsi que je l’ai démontré ailleurs. Les végétaux doivent donc aussi posséder une chaleur propre. Très élevée chez les animaux à sang chaud, la chaleur vitale est tellement faible chez les animaux vertébrés dits à sang froid, et chez tous les animaux sans vertébres, que son degré et même souvent son L_ _réa am. 2 Er ” us , ». 6 DUTROCHET. — Sur la châletr des étres vivans existence sont encore à constater. Il en est de même pour les végétaux; on à fait bien des tentatives, et toutes infruc- tueuses, pour savoir s'ils ont une chaleur vitale dans leurs tiges ; leurs fleurs seules ont, dans certains cas, manifesté léxis- tence incontestable de cette chaleur. 1l reste donc bien des recherches à faire sur cet objet; elles devaient être favorisées par la découverte qui a été faite de nos jours de l’appareil ther- mo-électrique, appareil qui a fourni aux physiciens un moyen nouveau et précieux pour découvrir à chaleur 14! où l'emploi du thermomètre est impossible, et pour la mesurer lorsque son degré,est tellement faible qu’il ne serait point indiqué d’une manière appréciable parles moyens thermométriques ordinaires. Il n'entre point dans mon plan d'exposer ici le principe phy- sique sur lequel cet appareil a été construit; il me suffira de dire qu’il se compose : 1° D’un galvanomètre ou multiplicateur de Schweiger, à court fil pourvü d’un système d’aiguilles ai: mantées à la Nobili; 2° de deux aiguilles formées chacune par la réunion et la soudure bout à bout de deux fils de métaux différens. Les métaux le plus généralement employés sont le fer et le cuivre. Les soudures de ces deux aiguilles sont placées dans les deux corps dont on veut savoir la différence de tem- pérature : l'extrémité cuivre de chacune d'elles est mise en communication avec les deux extrémités du fil de cuivre enroulé sur le multiplicateur; les deux extrémités fer des aiguilles sont réunies par un arc de fil de fer. L'on obtient ainsi un circuit thermo-électrique au moyen duquel les plus faiblés quantités de différence de témpérature entre les deux soudures sont an noncées par la déviation de l'aiguille aimantée du multiplicateur. Cette déviation de l'aiguille aimantée n'indique, dans le fait, que l'existence d’un courant électrique, dont l'intensité aug- mente avec la différence qui existe entre la température des deux soudures, et cela suivant certaines lois : on a donc ainsi un moyen de mesurer indirectement [a chaleur en mesurant l'intensité de l’éléctricité qu’elle produit. | M. Bécquerel à imaginé de donnér aux aiguilles une autre forme que celle qui vient d’être décrite. Au lieu de faire souder bout à bout, sur une même ligne droite, les deux parties fer et à basse température. 7 cuivre de l'aiguille, il les fait souder botit à bout, en leur faisant fäiré ensemble ün angle très aigu, en sorte que la soudure sé trouve occuper le Sommet de l'angle formé par les deux fils fer ét Cuivre qui composent cette aiguille, qui est anguleuse au lieu ètre droite comme précéderiment. On pourrait appeler l'ai- guillé droite aiguille à soudure médiane, parce que la soudure est située vers son milieu, ét l’on pourrait désigner l'aiguille atigüleusé sos 1e nom d'arguille & soudure angulo-termninale , parce que la soudure ést située aù sommet de l'angle äigu que forfent ses déux parties fer ét cuivre. Jai emploÿé ces deux espètes d’aiguilles dari$ mes expéfiénces, mais j'a fihi par don- né 14 préférence äux aiguilles à Soudure angulo-terminäle. Ce sünt véritablemétit lés Seules sut lesquéllés on puissé Compter pour avoir dés résultats exacts dans lé$ expériences trés déli- catés. En effet; dti à reconnu que l'intensité du courant élec- triqué, produit par linégale température dés deux Soüdures, est inflüencéé par la différence qui peut ékister daris la quantité des moléculés métalliques qui sont inépales eh température dans üne aiguille corparée à l’autré aiguillé; en sorte que, st les déux diguilles Soft placées dafis déux corps égalément échauffés aü-dessus de la température atmôsphérique, mais que l'une d'elles 80it recouverte datis utie plu gränide étéhdue que l’autre pär lé corps dans lequel élle est plongée, il y aura, par cé fait seül, production d’ün cotirant électrique plus intense däns la préfiière que dans la seconde, et par conséquent ellé paraîtra, däns l’éxpériencé, étre plus chäudé qu'elle, $ans l’êtré cepen- dänt en réalité; là même érreur dürait lieu, et par une causé dñalogue, si les deux aiguüillés étant également récouvertes par les corps dañs lesquels elles Sont plongées, elles étaient mégalés én prosseur, la plus grosse paraîtrait à Hlüs chaudé &ans l’étre effectivement. On voit par là quelles minutieuses précautions il fâtt prendre pour éviter l’érreur en employant l'appareil thérmo-éléctrique, surtout quand il S'agit d'apprécier de très faibles degrés de chaléur. Dans cette circonstance, j'ai dû re- noñcér à l'emploi des aiguilles à soudure médiane avec les- qüelles il faut traveréét dé part en pañt [es corps, afin dé placer là Soudure dans létir intérieur. On sent qu'ici la longueur du 8 DUTROCHET. — Our la chaleur des êtres vivans trajet de laiguille doit influer sur l'intensité du courant élec- trique dont elle devient le siège ou l’origine, ce qui est une cause d'erreur dans l'appréciation de la chaleur, de ce corps, comparée à celle du corps qui presque toujours recouvre iné- galement l’autre aiguille. Les aiguilles & soudure angulo-termi- nalen’offrent point l'inconvénient grave que je viens de signaler; on peut facilement plonger la soudure de ces deux aiguilles à la même profondeur dans les deux corps dont on veut com- parer la température; il n’y aura point ici la cause de déception presque inévitable qui naît de l’inégale immersion des deux aiguilles à soudure médiane dans les deux corps où elles sont plongées. Il faut que les deux aiguilles à soudure angulo-ter- minale soient parfaitement égales en grosseur, et que leurs soudures soient aussi parfaitement égales, sans, cela elles pro- duiraient des effets thermo-électriques inégaux, ce qui serait une cause d'erreur; il est donc indispensable d’éprouver les aiguilles avant de les employer. Je faisais cette épreuve en plon- geant les deux pointes ou les deux soudures des aiguilles à la même profondeur et côte à côte dans un vase contenant .de l'huile un peu échauffée au-dessus de la température de l'air; si les parties également immergées et également échauffées des deux aiguilles étaient exactement semblables, l’aiguille aimantée du multiplicateur restait à zéro ou au point d'équilibre, sinon. elle présentait une déviation dans un sens ou dans l’autre, déviation qui m'indiquait que mes aiguilles étaient mal équili- brées, et que je ne pouvais les employer avec confiance. Jai donc dù faire un choix parmi mes systèmes d’aiguilles et n’em- ployer que celles que j'ai trouvées parfaitement équilibrées : j'ai profité pour cela des conseils et des soins obligeans de M. Pel- tier, bien connu du monde savant par ses savantes recherches sur l’électricité.. | J'ai cru devoir apporter une modification particulière dans les aiguilles à soudure angulo-terminale dont je me suis servi. Ordi- nairement, on met en usage deux aiguilles séparées dont on réunit les côtés fer par un arc de fil de fer au moment de l’expérience. J'ai jugé plus utile l'emploi d’un fil de fer d’une seule pièce pour les deux aiguilles, qui ainsi ne sont point séparées, comme on le à basse ternpérature. 9 voit dans la figure 1. Aux pointes obtuses a, b des deux aiguilles, sont situées les soudures qui réunissent les deux extrémités d’un fil de fercontinu a, c, d, e, b à l'une des extrémités de deux fils de cuivre b, 1, f,m et a, 0, g, n. Les parties c,a,o;e,b,i des deux aiguilles à soudure angulo-terminale, sont destinées à être plongées dans les corps dont on veut comparer la température. Ces deux parties sont ainsi composées chacune de deux portions des fils l’un de fer et l’autre de cuivre, fils presque juxtaposés dans cet endroit, puisqu'ils ne sont séparés que par une couche de vernis qui est appliqué sur eux pour les garantir de l’oxida- tion ou de l’action des agens chimiques que peuvent contenir les corps dans lesquels ils doivent être plongés. Les deux autres extrémités m,n des deux fils de cuivre sont destinées à être mises en communication avec les deux extrémités du fil qui forme le circuit du multiplicateur. Par cette disposition, j'évite plusieurs inconvéniens résultant de la solution de continuité qui existe ordinairement en d dans la partie /er du circuit, et entre autres celui-ci : la solution de continuité dont il s’agit ici néces- site emploi d’un arc de fil de fer intermédiaire destiné à réunir par simple contact les deux portions séparées de cette partie du circuit; or, les points de jonction de cet arc de fil de fer avec les extrémités fer des deux aiguilles, peuvent produire l’effet thermo-électrique comme le feraient des soudures, si le fil de fer qui forme cet arc n'est pas exactement semblable, par ses qualités physiques où par sa composition , aux deux pointes de fer des aiguilles qu’il est destiné à réunir en leur servant d’in- termédiaire. Or, rien n'est plus variable que ne le sont les qua- ‘lités physiques et chimiques du fer, en sorte que, la plupart du temps, ce sont véritablement des métaux hétérogènes que lon met en coutact, sans le savoir, dans le cas dont il s’agit, ce qui donne lieu à la production d'effets thermo-électriques , les- quels peuvent devenir des causes d'erreur. J'évite cet inconvé- nient et un autre encore plus grand dont je parlerai plus bas, par la disposition que j'ai adoptée. Dans toutes mes expériences, j'ai employé une longueur tou- jours la même des fils de cuivre a ,o,g,n et b,i,f, m, qui étaient mis en communication avec le multiplicateur par leurs 10 DUTROCHET. == 9117 la chaleur des étres vivans extrémités z et #7. On sait que l'effet n’est point le même sur la déviation de l'aiguille aimantée , lorsque la longueur des fils mé- talliques qui forment le circuit vient à changer. C’est avec cette loïigueur constante des fils métalliques du circuit que j'ai fait les expériences préliminaires pour savoir quels étaient les rapports qui existaient entre le nombre des degrés de déviation de l’ai- guillé aimantée du multiplicateur et le nombre des degrés ther- ümétriques indiquant la différence de la température des deux soudures de mes aiguilles. Ici j'ai encore recu de précieux se- cours de l’obligeance de M. Peltier: Nous avons constaté en- semible qu'avec les aiguilles dont je viens de donner la descrip: tion, et avec un excellent multiplicateur qui m’a été fourni par M:Gourjoni, un degré centésimal de différence entre la témpéra- ture des deux soudures était indiqué par une déviation de 16 de- grés de l'aiguille aimantée. Cette déviation de laiguille d’un de- gré du cercle par chaque seizième de degré thermométrique cer: tésimal ; a continué d'avoir lieu jusqu’à 27 degrés du cercle inclu- sivement. Passé ce degré du cercle, les degrés de déviation de Pai- guüille aimañtée offrirent un autre rapport avec les degrés thermo- métriques. Ce rapport nouveau fut déterminé par l'expérience ; ét un tableau indicatif en fut dressé. Avant de comrnencer mes expériences, je vérifiai de nouveau l'exactitude du tableau des déviations propéortionnéelles dont je viens de parler, en plongeant à la profondeur de cinq milli- nètres la soudure de l’une dés aiguilles dans un bain d'huile échauffée qui se refroidissait graduellement et lentement ; tan- dis que là soudure de l’autre aïguille était plongée à la même profondeur dans un bain d'huile qui possédait la température dé l'atmosphère environnante, teripératüré qui ne varia point dü tout péndant la durée de l’expérience. Ge n’est qu'après ces essais répétés, nécessaires pour bien connäître la force de mon appareil, que je me suis livré aux recherclies que je méditais. Cette force de l'appareil à été vérifiée de nouveau plusieurs fois, mais seulement pour les déviations qui ne dépassent pas 30 de- grés du cérele, dans les six mois que j'ai consacrés à mes expé- riënces , et toujours j'ai trouvé cétte force de l'appareil exacte- meït la même. Celà wétonnéra poiñt en songeant cofibien à basse temperature. 1 étaient faibles les actions électriques dont mon multiplicateur éprouvait journellement l'influence, puisque j'excédais à peine- la mesure d’ün demi-degré centésimal de chaleur ; javais d’ail- leurs éloigné de lui tous les objets dé fer qui auraiént pu agir sur ses aiguilles aimantées. La table sur laquelle il était posé, à une place qui ne varià point, n6 Côntendit aucun clou, ni ducuné garniture en fér ; j'avais fait enlever la fermeture en fer de la fenêtre dans lé voisinage de läquéllé il se trouvait placé. Lorsque je m’approchais de cet instrument pour faire mes ob- servations, j'avais soin de ne point avoir d’instrumens de fer sur moi; jé m'abstenais même de porter Ma montre. Les soudures dé mes aiguilles ont toujours été Enfoncées à la profondeur exacte de cinq millimètres dans les corps dont je voulais cor- parer la température, äinsi qué je lavais fait dans mes essais préliminaires pour connaître là force dé mon appañeil. J’entre dans ces détails pour faire voir quels soiñis minutieux j'ai pris pour éviter les causes d'erreur. Afin de voir distineétement lés frâctions de dégré du cercle dont l'aiguille aimantée du multi- plicateur se déviait, j'avais établi 4 demeure, äu-desstis de lui, uti appareil optique amplifiänt : je pouvais ainsi apprécier très facilément les quarts et les tiers de degré du cercle. Il est üne dernièré précaution que l’on doit prendre pour éviter que les mouvemens de l'aiguille aimañtée du müultiplica- teur ne soient influencés par uñe cause d’aberration, ét c’est expérience qui me la indiquéé. La double aiguille aimantée suspendue à un fil de cocon dé ver à soie, est d’une mobilité éxtrême. Or, j'ai éprouvé que la chalétir émanée de mon corps suffisait pour faire osciller légèrement cette aiguille lorsque je m'approchais du multiplicateur. La cloche cylindrique de verre dans l’intérieur de laquelle cette aiguille aïinantée est suspéndue, étant échauffée d’un côté par mon approche, cette chaleur se communiquait à l'air qu’elle renfermait , et dés-lors cet air in- térieur prenait nécessairement un mouvement qui faisait osciller _Paiguille aimantée. J'ai été un certain temps sans découvrir la cause de ces oscillations accidentelles qui troublaient mes obser- vatiôns : je les ai fait cesser en plaçant uh écran à démeure de- ant mon multiplicateur, lequel ne pouvait plus alors recevoir 12 DUTROCHET. —— Sur la chaleur des étres vivans latéralement l'influence de la chaleur émanée de mon corps. J'observais la déviation de laiguille aimantée en regardant de haut en bas à l’aide de l'appareil optique amplifiant dont j'ai parlé plus haut, et je faisais cette observation le plus prompte- ment possible. L'appareil thermo-électrique indiquant seulement la M de chaleur qui existe entre les deux soudures, il est nécessaire de connaitre exactement la chaleur de l’une d'elles pour en con- clure la chaleur de l’autre. Lorsqu'il s’agit de mesurer des tem- pératures élevées, telles que celles de l’homme et des animaux, on place une des soudures dans un appareil qui conserve une température constante pendant un certain temps, et qui est connu sous le nom d'appareil Sorel, mais cet appareil ne peut être employé ni lorsque les expériences sont de longue durée, ni lorsque la température que l’on veut mesurer diffère très peu de celle de l'air environnant. Il ne me convenait donc point, pour les expériences que je projetais de faire sur la chaleur propre des végétaux, chaleur tellement faible, si elle existait, qu’elle était encore mise en doute. Ayant demandé des conseils sur ce point à mon savant confrère M. Becquerel, il m'apprit qu'il avait fait, conjointement avec M. de Mirbel, quelques expériences alors inédites, et que j’exposerai plus bas, pour déterminer la chaleur propre des arbres dans leur tronc ou dans leurs branches, et il s'empressa de me communiquer ses procé- dés d’expérimentation avec cette générosité qui caractérise le véritable ami du progrès des sciences. M. Becquerel, ayant placé l’une des soudures du circuit thermo-électrique dans l’une des branches d’un arbre en pleine végétation , plaça l’autre soudure dans une branche semblable, détachée du même arbre et con- sidérée comme morte. Ce procédé était très rationnel sous ce point de vue, que les deux branches , lune vivante et Pautre morte , étant de semblables dimensions , elles devaient prendre en même temps la température atmosphérique et ses variations, en sorte que, si, dans l'expérience ainsi établie, la branche vivante manifestait une chaleur supérieure à celle de la branche morte, cela devait indiquer, dans la première , l'existence d’une chaleur provenant d’une autre source que celle que possédait la à basse température. 13 seconde dans le même moment. Celle-ci n’était censée devoir posséder que la seule température de l'air ambiant, laquelle serait indiquée parle thermomètre. Ce procédé d’expérimentation avait déjà été employé par Hunter et par Schubler, qui, dans leurs recherches sur la température des arbres, avaient placé deux thermomètres , l’un dans le tronc d’un arbre vivant , l’autre dans le tronc de même grosseur d’un arbre mort et voisin, pour observer si, dans ces deux arbres, placés dans les mêmes con- ditions , par rapport à la transmission de la chaleur de l'air envi- ronnant, il y aurait indication d’une température plus élevée dans l'arbre vivant que dans l'arbre mort. J'examinerai plus bas quels sont les inconvéniens de ce mode d’expérimentation , dont le principe est bon, sans aucun doute, mais qui a besoin de recevoir une importante modification pour être employé avéc sécurité. CHAPITRE 1°. RECHERCHES SUR LA CHALEUR PROPRE DES VÉGÉTAUX. $ 1. De la chaleur propre des tiges végétales. Des tentatives très nombreuses ont été faites par les physi- ciens, pour s'assurer si les arbres ont dans leur tronc on dans leurs branches une chaleur propre et supérieure à celle de Pair environnant. Ces recherches ont toutes été faites , en enfonçant des thermomètres dans des trous pratiqués au tronc des arbres. J:es plus anciennes sont celles de J. Hunter (1) : elles ont été faites sur plusieurs espèces d'arbres et seulement pendant le printemps, l'automne et l'hiver, c’est-à-dire lorsque la tempéra- ture de l'air était généralement peu élevée. Hunter a vu, dans presque tous les cas qu’il existait , dans le tronc des arbres, une température élevée d’un à deux degrés au-dessus de celle de Pair environnant. Quelquefois cependant c'était le contraire qui (+) Transact, philosophiques, vol. 65: 1995 ; ét Journ. de physiq: de Rozier, t. 17. 1781. 14 DUTROCHET. —— Sur la chaleur des êtres vivans avait lieu. Plusieurs années après, Schœpf (1) fit.en Amérique des observations analogues. Il paraissait résulter de ces recher- ches que les arbres possèdent une chaleur propre dans leur tronc, lorsque ce résultat fut attaqué et déclaré erroné par Nau (2), qui répéta les expériences de Hunter et arriva à des conclusions opposées. Plusieurs observateurs que je passe ici sous silence ont repris depuis cette question, sans y jeter la moindre lumière. Des recherches plus suivies et plus métho- diques que toutes celles dont il vient d’être fait mention, ont été publiées , en 1827, par Schubler (3). Il plongea dans le tronc de plusieurs espèces de pins et dans celui de plusieurs autres arbres à feuilles annuelles des thermomètres, dont la boule pénétrait jusqu'au centre de l'arbre. La même expérience fut établie, comme terme de comparaison , dans le tronc d’arbres morts. Ces thermomètres étaient tous placés du côté du nord. Schubler arriva par ces expériences à ces conclusions générales. Plus la température de l'air reste long-temps constante, moins la température de l'arbre en diffère. La température de l'arbre est ordinairement supérieure à celle de l'air le matin, elle lui est inférieure dans la soirée, et ces différences sont d'autant plus grandes que l'arbre a plus de diamètre ou que le thermomètre est plongé plus avant. Ces différences sont aussi d'autant plus grandes que les variations de température de l'air sont plus brusques et plus rapides. Il résulte évidemment de là que le tronc de l'arbre, mauvais conducteur du calorique, recèle et conserve plus ou moins long- ARS dans son intérieur la tempé- rature qui lui a été communiquée antérieurement par Pair envi- ronnant, en sorte qu'il est ou plus chaud ou plus froid que l'air, suivant que ce dernier a diminué ou'augmenté de température. On ne peut donc tirer aucune conclusion de ces expériences, relativement à l'existence d’uné chaleur propre dans le tronc des arbres. Dans ces recherches, faites cependant parles savans les plus (:) Sur la température des plantes : dans le Waturforscher , cahier 23. Halle, cs. (2) Annales de la Société de Wetteravie, vol. x. (3) Observations sur la température des végétaux, Dissertation inaugurale. Halle, 1826; et Annales de Poggendorf, vol, 10, 1827. à basse tempéralure. 15 distingués, se trouye une cause d'erreur à laquelle ils n’ont pas fait attention. Dans le tronc, dans les branches d’un arbre, coule continuellement la sève ascendante, qui monte ayec rapi- dité pour remplacer celle que les feuilles livrent en abondance à l’évaporation. Cette sève, en passant des racines dans le tronc, apporte ayec elle la température qui existe dans le sol, C'est , en quelque sorte, une source ascendante dont la température se fait d'autant plus sentir, qu'on l’obserye à une partie plus infé- rieure du tronc de l'arbre ; aussi trouve-t-on une température différente dans le tronc Fi même arbre, suivant la hauteur. à laquelle on l’observe dans le même moment. Or , comment dis- tinguer, dans les observations faites sur la Pr du tronc des arbres, ce qui doit être attribué à la température que la sève ascendante apporte des profondeurs du sol? L'oubli que l'on a fait de cet élément , auquel , dans le fait, on ne pouvait pas ap- pliquer des mesures, doit infirmer les résultats qui ont été dé- duits des'expériences rapportées précédemment sur la tempéra- ture du tronc des arbres ; expériences d’ailleurs si peu pro- bantes à tous autres égards. Ainsi, par exemple, peut-on com- parer ayec sécurité la marche d’un thermomètre plongé dans le tronc d’un arbre vivant avec la marche d’un thermomètre plongé dans le tronc d’un arbre mort, ainsi que l'ont fait Hunter et Schubler? Non sans doute : l'arbre vivant est imbibé de liquides ; l'arbre mort est desséché, et ses organes cellulaires ou vasculaires sont remplis d'air. Ce dernier, comparé au pre- mier, est donc bien moins facilement perméable à la chaleur ; il doit acquérir plus lentement la température de l'air enviran- nant. Dès-lors, les thermomètres plongés dans ces deux arbres indiqueront des différences de température qui seront les ré- sultats de la différence de perméabilité de ces arbres pour la chaleur environnante ; cette nouvelle cause d’erreur est encore inévitable : il faut donc renoncer à rechercher , par des_obser- vations de ce genre, si les arbres possèdent une chaleur propre; mais on peut acquérir quelques lumières sur ce point si obseur de la physiologie végétale, en recherchant dans les résultats d'un grand nombre d'expériences leurs résultats moyens. C’est ce que Schubler a fait, et c’est là la parte véritablement philoso- 16 DUTROCHET, — Sur la chaleur des étres vivans phique de son travail. 11 a comparé , dans chaque mois et dans chaque saison de l’année, la température moyenne de l'air avec ‘la température moyenne du tronc d’un arbre. Cette sorte de sta- tistique, basée sur un très grand nombre d'observations , dans lesquelles les causes d'erreur en sens opposé devaient nécessai- rement se balancer, devait conduire à la vérité relativement à l’existence ou à la non-existence d’une chaleur propre et indé- pendante de celle de l’atmosphère dans le tronc des arbres. Le résultat de cette recherche statistique a été d'apprendre que la température moyenne du tronc des arbres est inférieure à la température moyenne de l'air dans l'hiver, le printemps et l'été; qu’elle lui est égale en automne, et que cette infériorité de tem- pérature moyenne, qui est à son maximum en été, ne dépasse pas 0,74 de degré R. La moyenne de cette infériorité de tem- pérature dans toute l’année est de 0,22 de degré. Ainsi, il de- meure démontré qu’il y a dans le tronc des arbres une cause de refroidissement qui tend à abaisser la température de ce tronc au-dessous de celle de l'air environnant. Cela ne doit pas sur- prendre, puisque l'arbre est rempli de liquides dont l’évapora- tion continuelle doit lui enlever du calorique. C’est à cette cause, sans aucun doute, qu'on doit rapporter l'existence dans le tronc de l'arbre d’une température moyenne inférieure à la tempéra- ture moyenne de l'atmosphère. Une considération fondée sur une saine physiologie aurait dû détourner les observateurs de rechercher, dans le tronc des arbres, l'existence d’une chaleur propre et vitale. En effet , si l’on peut soupçonner qué cette chaleur existe chez les végétaux, est-ce dans leurs parties ligneuses et endurcies qu’il convient de la chercher? est-ce là que se passent ces phénomènes de physique et de chimie érganique sous l'influence desquels il peut y avoir un dégagement de chaleur? Non sans doute : la vie végétale est devenue faible et obscure dans le tissu ligneux dont se composent le tronc et les branches des arbres ; elle n'existe dans toute son activité, cette vie végétale, que dans les parties molles, ét surtout dans celles qui sont en train de développe- ment, dans les jeunes tiges , par exemple. Mais comment s’assu- rér si ces jeunes tiges possèdent une chaleur propre et vitale ? à basse température. 17 Un savant physiologiste allemand , M. Gœppert, entreprit cette recherche difficile. Il avait publié, en 1830, un ouvrage ex professo sur la chaleur propre des végétaux (1), ouvrage plutôt destiné à faire connaitre l’état de la science sur cette matiere, qu’à en reculer les limites. Deux années après, M. Goœppert com- muniqua au congrès scientifique rassemblé à Vienne les résul- tats des nouvelles expériences qu'il avait entreprises pour déter- miner la chaleur qui se développe pendant la germination, ainsi que celle qui est propre aux jeunes tiges garnies de leurs feuilles (2) ; je vais exposer ici sommairement la manière dont M. Gœppert a fait ses expériences, et les résultats qu'il a cru pouvoir en déduire. On sait que, pour la fabrication de la bière, on fait germer de l’orge disposée en couches d’une certaine épaisseur. Une obser- vation aussi ancienne que l’est la fabrication de cette liqueur fermentée, a appris que pendant cette germination il se déve- loppe une chaleur assez considérable. M. Gœppert, considérant cette chaleur comme produite au moins dans sa première pé- ‘ride, par l’action vitale de la germination, a entrepris une série d'expériences en faisant germér plusieurs espècés de graines disposées en tas ; il a vu que les graines qui contiennent beau- coup d'azote, telles que les haricots et les fèves, se putréfient proimptement dans ces expériences en développant une chaleur de 26 degrés R. au-dessus de celle de l'atmosphère, et cela sans avoir germé. Des graines de céréales, telles que le blé, l’avoine et le maïs, quoique contenant une assez grande quantité d’a- zote, n’ont point offert de putréfaction dans ces expériences, et ont bien germé, en sorte que M. Gœppert s’est cru en droit dé conclure que la chaleur développée dans cette circonstance était une chaleur vitale produite par la seule action organique de la germination. Il a vu ainsi la chaleur d’un amas de blé et d’un amas d'avoine en germination s'élever, en treize jours, de r à 15° R. au-dessus de la température de l'air environnant. Il a fait (x) Sur le développement de la chaleur dans les plantes. Breslaw , 1830, en ailemand. (2) Sur le développement de la chaleur dans les plantes vivantes, Vienne; 1832; en alle- mand. né XIII. Boran. — Janvier. = 18 DUTROCHET. —= Sur La chaleur des étres vivans des expériences analogues sur les graines de maïs, de pois, de lin, de Zrifolium repens, de Spergula arvensis, de Brassica napus et de Carum carvi. M. Gœppert a ensuite étendu ses re- cherches à la germination des tubercules et des bulbes. Il n’a trouvé aucune chaleur dans la pomme de terre qui commence à germer ; mais en amoncelant de très petites pommes de terre, des petites bulbes axillaires du Lilium tigrinum , ou des petites bulbes d’ail avec une humidité suffisante pour provoquer leur germination, il a observé constamment le développement d’une chaleur supérieure à celle de l'air environnant. Ces résultats obtenus, M. Gœppert a cherché s’il en obtien- drait d’analogues en rassemblant en masses , et serrées les unes contre les autres, les tiges herbacées et munies de feuilles de diverses. plantes, au milieu de l'assemblage desquelles il plaçait un thermomètre, Des tiges d'avoine dont les feuilles avaient atteint trois pouces de longueur , furent arrachées avec leurs racines et rassemblées en nombre suffisant pour que leur assem- blage pesàt 14 onces. Un thermomètre placé au milieu du fais- ceau compacte de ces jeunes tiges, y montra l’existence d’une chaleur qui en deux jours s'éleva jusqu'à 3 deorés R. au-dessus de la température de l’air environnant. M, Gœppert s’assura , après l'expérience, que ces plantes n'avaient point cessé de vivre, car les ayant plantées en terre, elles reprirent et continuérent leur végétation. Dès-lors, il crut pouvoir en conclure que la cha- leur dont il avait observé l'existence n’était point le résultat d'une action chimique ou d’une fermentation, puisque cette fermentation aurait anéanti la vie des plantes en les désorgani- sant : elle était donc le résultat de l’action vitale de ces mêmes plantes. M. Gœppert a fait des expériences semblables , avec des résultats analogues, sur les tiges herbacées du Zea mais, du Cyperus esculenius, de l'Hyociasmus niger , du Sedum acre , de l’Evpatorium cannabinum , du Solidago arguta, du Sper- gula arvensis et du Pisum sativum. Les branches munies de feuilles du Pinus abies , réunies de même en masse compacte et suffisamment volumineuse, lui ont offert le même phéno- mène d’une chaleur élevée de + à 2° R. au-dessus de la tempé- rature de l'air environnant. Enfin, il a observé encore le même a basse température. 19 phénomène de production de chaleur dans des tas de fruits murs du Mespilus cotoneaster et du Phaseolus vulgaris. 4 Pour apprécier selon leur juste valeur les résultats de ces ex- périences, il faut d’abord se rappeler ce fait, qu’il n’est point de décomposition organique sans développement de chaleur. Or, il est un autre fait sur lequel il me semble que lattention des savans ne s’est point encore suffisamment fixée; c’est que ce ne sont pas seulement les substances organiques à l’état de Hquidité, ou les solides organiques imbibés de liquides, qui tendent à se décomposer lorsqu'ils ont cessé d’être sous l'empire de la vie, ce sont aussi les substances organiques vaporisées dans l’atmo- sphère, en sorte que la fermentation qui décompose les sub- stances organiques peut avoir lieu lorsque ces substances sont à l’état de vapeurs comme lorsqu'elles sont à l’état liquide. Dans la plupart des circonstances, les vapeurs de substance organique qui sont livrées à l'atmosphère par la transpiration des êtres vivans animaux ou végétaux, se décomposent d’une manière inaperçue et sans production appréciable de chaleur; mais lorsque ces vapeurs organiques se trouvent renfermées dans des espaces étroits où elles deviennent de plus en-plas denses, leur décomposition produit une chaleur qui devient d'autant plus forte, que cette décomposition est plus favorisée par l'élévation de la température atmosphérique. Pour prouver ce que j'avance ici, je puis citer plusieurs cas dans lesquels la fermentation avec production de chaleur a lieu sans qu’il existe d’eau à l’état liquide dans les substances qui fermentent. Parmi ces cas, j'en choisirai un qui ne peut laisser aucun doute sur l'existence du phénomène dont il est ici question. On sait que l'écorce de chène est employée pour tanner les peaux. Gette écorce, séchée avec soin, est conservée au sec, quelquefois pendant plusieurs années , en sorte qu’elle ne con- tient plus de sève du tout, mais seulement l’eau hygrométrique qui existe dans toutes les substances végétales que nous consi- dérons comme parfaitement desséchées. Pour être appliquée au tannage des peaux, cette écorce est réduite eh poudre grossière, et lon est souvent dans la nécessité de s’approvisionner d’une grande quantité de cette poudre que l’on conserve en tas dans La 20 DUTROCHET, = Sur la chaleur des étres vivans des lieux secs, en attendant son emploi. Or, cette poudre sèche, du moins en apparence, éprouve souvent une fermentation qui développe une chaleur élevée et qui produirait sa complète dé- térioration , si l’on ne se hâtait de faire cesser cette fermentation en remuant à la pelle tout l’amas de poudre, de maniere à re- nouveler l’air qui se trouve emprisonné dans les interstices des petites parcelles d'écorce qui composent cette poudre grossière, mêlée avec une certaine quantité de poudre plus fine ; dès-lors, la fermentation et la production de chaleur qui laccompagnait se trouvent arrêtées. Voici, selon moi, la théorie de ce phéno- mène. L'eau hygrométrique contenue dans les parcelles d’écorce qui composent cette poudre, tend à se vaporiser, surtout lorsque la température atmosphérique est élevée; elle entraine avec elle des substances organiques qui partagent son état de vapeur. La partie de cette vapeur qui se forme à la surface du tas se dissipe et se décompose dans l'atmosphère ; l’autre partie, bien plus considérable, de cette même vapeur qui se forme dans les inter- stices des parcelles de la poudre, y demeure emprisonnée, et là rien ne trouble le travail de sa décomposition, qui produit une chaleur sans cesse croissante, parce que, à me- sure qu’elle croît, elle augmente la vaporisation de l’eau hy- grométrique associée à la matière organique. Ainsi chaque in- terstice , dans la matière pulvérulente, devient le siège d’une fermentation qui s'opère, non dans un liquide, mais dans une vapeur aqueuse organique. Lorsqu'on remue le tas de poudre avec une pelle, on ne fait autre chose que renouveler l'air dont chaque parcelle pulvérulente était entourée; on la débarrasse ainsi de l'atmosphère particulière de vapeur aqueuse organique dont elle était environnée, et dont la décomposition produisait de la chaleur. Dés-lors, cette chaleur cesse de se pro- duire. La preuve de ces assertions se trouve dans les faits suivans. Lorsque la poudre d’écorce de chène est imbibée d’eau, de ma- nière à en être recouverte , elle ne manifeste jamais aucune fermentation. L'eau dans laquelle elle baigne se charge alors de tous ses principes solubles. Cette solution peut se conserver à part, sans éprouver dé même aucune fermentation, ainsi que je l'ai expérimenté, Or, la poudre d’écorce de chéne, qui a subi à basse température. 21 cette macération, par laquelle elle a été dépouillée de la majeure partie de ses substances solubles , étant privée de cette eau surabondante et réduite ainsi à l'état de poudre humide, dans les interstices de laquelle il y a de l'air, redevient De LE de fermentation. C’est alors ce que l’on nomme la fanée , dont les jardiniers font un grand emploi pour former des tique. qui s'échauffent et qui conservent fort long-temps leur chaleur. Ainsi la poudre d’écorce de chéne entassée fermente lorsqu'elle est sèche ou ne contient que de l’eau hygrométrique inaperce- vable : elle ne fermente point lorsqu'elle est complètement imbi- bée et recouverte d’eau; elle, fermente lorsque, dépouillée en grande partie de ses principes solubles par la macération , elle est subséquemment privée de l’eau surabondante qui remplissait ses interstices, dans lesquels l'air s’introduit alors. La fermenta- tion qui a lieu dans le premier et le troisième cas n’est donc pas une fermentation qui a son siège dans un liquide, puisque le second cas prouve que cette fermentation est ici impossible : c'est donc une fermentation qui a son siège dans la vapeur aqueuse , chargée des principes organiques volatilisables que contient l'écorce du chêne, vapeur qui se trouve emprisonnée avec l’air dans les espaces interstitiels qui séparent les parcelles de cette matière pulvérulente. On peut soupçonnér que c’est la présence du tanin dans la solution aqueuse d’écorce de chêne, qui empêche la fermentation, et que c’est son absence dans la vapeur interstitielle, qui permet à celle-ci d'éprouver cette fer- mentation d'une espèce particulière, sur laquelle l'attention des physiciens ne s'était point encore fixée. | IL demeure ainsi prouvé que la chaleur qui se développe _ dans les ias formés par. des petits corps organiques secs en apparence ou légèrement humides et amoncelés , est produite par la décomposition ou sorte de fermentation de ia substance organique vaporisée qui occupe les petits espaces interstitiels de ces corps. C’est ainsi que s’échauffe très souvent le blé accumulé en tas, et cela quoique ce grain ait le degré de siccité convenable pour sa parfaite conservation. On remédie à cette fermentation en remuant le grain pour renouveler l'air interstitiel. Telle est également la théorie de la production 2% DUTROCHET. = Szr la chaleur des étres vivans de la chaleur dans les amas de plantes imparfaitement dessé- chées, chaleur qui va quelquefois jusqu’à produire la combus- tion de ces plantes. C'est ce qui arrive, par exemple, au foin entassé sans être suffisamment sec. La même production de chaleur a lieu en entassant des plantes fraiches, ou qui n’ont rien perdu préalablement par l’évaporation de leurs liquides intérieurs. Cétte fermentation, si elle est faible, n’altère point du tout les petits solides organiques dans les interstices desquels elle s'opère, mais elle les altère profondément si elle est forte. Cette altération est surtout le résultat de la chaleur élevée qui peut être produite par cette fermentation dont la théorie chimique n'est point connue. Ceci; comme on le voit facilement, nous conduit directement aux expériences de M. Gœppert. Il est évi- dent que ses graines accumulées, que ses plantes vertes entas- sées, produisaient de la chaleur par leffet de la fermentation interstittelle dont je viens de parler, et il a cru voir là une chaleur vitale , parce que les plantes vertes ou les graines en germination qui lui avaient présenté ce phénomène de chaleur avaient survécu aux expériences sans avoir éprouvé d'altérations sensibles. Cela prouvait seulement, selon moi, que ce n'était point dans le tissu de ces plantes ou de ces graines qu'avait eu lieu la fermentation productrice de la chaleur ; mais qu'elle s’é- tait opérée seulement dans les petits interstices que laissaient entre elles ces plantes ou ces graines humides accumulées. La chaleur produite par cette fermentation interstitielle n'avait pas été assez forte pour altérer l’organisation ét abolir la vie. Je ne crains point d'affirmer, d'après ces considérations , que M. Gœppert n’a point découvert la chaleur propre et vitale des graines en germination et des parties vertes des végétaux; il a pris pour telle la chaleur produite par une fermentation parti- culière et encore peu connue. J'aurai occasion de revenir plus bas sur cette fermentation interstitielle, en parlant de la chaleur très élevée qui est pro- duite quelquefois par des insectes agglomérés. M. Gœppert avait fait un pas vers la vérité en recherchant la chaleur vitale des végétaux, non plus dans les parties ligneuses des arbres, mais bien dans les parties qui sont encore à l’état à basse température. 33 herbacé ; parties vertes et molles dans lesquelles s’accomplissent les phénomènes les plus importans de la vie végétale. C’est là, en effet, qu'existent.très actives les fonctions de la nutrition ët de la respiration, fonctions dont l'action entraine tant de mou- vémens moléculaires, sources de développement de chaleur. Aussi était-ce là que je me proposais de chercher l'existence de la chaleur vitale des végétaux, et non dans leur tissu ligneux comme on l'avait toujours fait. Maïs les jeunes tiges végétales ont en général peu de grosseur ; il est impossible d'introduire dans l'intérieur de celles qui sont les plus grosses la boule d’un ther- momètre, quelque petite qu’elle soit, sans les blesser d’une ma- nièré grave, et sans altérer où même détruire leur vitalité. L’em- ploi de l'appareil thermo-électrique n'offre point cet inconvé- nient. Une aiguille introduite dans la tige de la plante remplace ici la boule du thermomètre, ét la légère blessure qu’elle fait ne doit point altérer sensiblement les fonctions vitales de la planté ; aussi ai-je pu faire avec cet appareil les expériences les plus délicates sur la chaleur propre des plantes. Je dois actuelle- mént dire comment je fus conduit à la découverte de l’existence de cette chaleur. J'avais résolu de mettre en usage le procédé qui m'avait été indiqué par M. Becquerel, savoir, de mettre les deux soudures du circuit l’une dans une tige vivante, l’autre dans une tige morte, ayant toutes les deux des dimensions semblables. Il était évident que ces deux tiges, en raison de leur égalité, devaient prendre simultanément les variations de la température dé l'air ambiant, en sorte que si la tige vivatite avait une chaleur propre, elle devait l'ajouter à la chaleur transmise du dehors, et mani- fester alors son excès de chaleur sur celle de la tige morte par une déviation de l'aiguille aïfantée du multiplicateur. Je ferai observer ici que l’idée de rechercher la chaleur vitale des plantes dans les sommets encore herbacés de leurs tiges, m'appartient exclusivement; M. Becquerel, en m'indiquant généreusement son procédé 'ERPETIMEMAUO, ne me parla que de l’applica- tion de ce procédé à la recherche de la chaleur propre des branches ligneuses où des troncs des arbres , ainsi qu'il me dit 24 DUTROCHET. — Sur la Chaleur des étres vivans . l'avoir fait lui-même, et ainsi que l'avait fait Schubler avant lui en se servant du Le Re crdinaire. Je dois dire d’abord que je n'avais alors que ds aiguilles à soudure médiane. Mon multiplicateur ne me donnait, avec ces aiguilles, que six degrés de déviation de l'aiguille aimantée pour un degré centésimal de différence entre les températures des deux soudures. Ma première expérience fut faite sur une jeune tige de Cam- panula medium, tige grosse et trapue encore fort éloignée de ‘époque de la floraison. Je coupai cette tige, qui, plongée par sa partie inférieure dans un vase plein d’eau, fut ainsi transpor- tée dans mon cabinet. Une des aiguilles à soudure médiane fut plongée dans son intérieur de manière à placer la soudure dans son milieu; l’autre aiguille fut plongée de la même manière dans une tige de la même plante morte et desséchée depuis l’année précédente, et qui était de la même grosseur que la tige vivante. Le résultat de cette expérierce fut de m'indiquer con- stamment plus de chaleur dans ja tige morte et desséchée que dans la tige vivante , et cela avec des variations irrégulières. Or, la tige morte possédait bien certainement la température de l'air environnant : la tige vivante était donc constamment plus froide que l'air qui l’environnait. Je remplaçai le lendemain la tige morte et desséchée par une tige verte de la même plante, tige que j'avais privée de la vie en la plongeant pendant cinq minutes dans de l’eau échauffée à 5o degrés C., en sorte qu’elle n’était point cuite ; elle ne différait véritablement que par l'absence de Ja vie de la tige vivante avec laquelle elle fut mise en expérience comparative. Dans cette seconde expérience, j'obtins un résultat inverse de celui que m'avait donné l'expérience de la veille ; ce fut constamment la tige vivante qui manifesta le plus de cha- leur , et cela avec des variations irrégulières. Les résultats con- tradictoires de ces deux expériences me donnérent lieu de pen- ser que le refroidissement produit par l’évaporation des liquides contenus dans ces tiges végétales, était la cause des différences si étranges qui se manifestaient entre leurs températures réci- proques. La tige vivante étant mise en expérience comparative avec la tige morte et desséchée, la première éprouvait, par le à basse lernpérature. 25 fait de l’évaporation de ses liquides, un refroidissement que n’é- prouvait point la seconde, en sorte que celle-ci possédant la température de l’air ambiant, la tige vivante demeurait con- stamment au-dessous de cette température. Lorsque la tige vi- vante était mise en expérience comparative avec la tige verte et tuée par, l’eau chaude, tige qui était encore remplie de ses liquides séveux, ces deux tiges se refroidissaient inégalement par le fait de l’évaporation de leurs liquides, évaporation bien plus considérable dans la tige morte que dans la tige vivante, laquelle devait ainsi manifester une supériorité de chaleur. J’ai expérimenté, en effet, que, sous l'influence des mêmes causes extérieures, l’évaporation est plus considérable dans les tiges végétales mortes que dans les tiges vivantes de dimensions et de nature semblables. Ainsi, en exposant ensemble à l’air libre une feuille de Sempervioum tectorum détachée de la plante et une feuille semblable tuée par l’immersion dans l’eau chaude, cette dernière se dessèche incomparablement plus vite que la première. On sait combien long-temps on peut conserver au sec des portions de tiges de Cactus sans qu’elles se dessèchent et cessent de posséder la vie, tandis que des portions semblables de tige de Cactus , si elles sont privées de vie, se dessèchent promptement. Ces faits prouvent que les parties vivantes végé- tales exercent une action qui tend à soustraire en partie leurs liquides organiques à l’action dissolvante de l'atmosphère. Ainsi, une tige vivante ne livre à l'évaporation, dans l’état normal, que ce qu’elle exhale ; c’est un phénomène à-la-fois physiolo- gique et physique; tandis qu'une tige morte livre ses liquides à l’évaporation, comme le ferait une étoffe mouillée : c’est un phénomène purement physique. On voit ainsi pourquoi la tige vivante avait une température supérieure à celle de la tige morte dans la dernière expérience; ces tiges étaient l’une et l'autre plus froides que l'air environnant, puisqu'elles étaient toutes les deux refroidies par l'évaporation ; mais la tige vivante évaporant moins que la tige morte, était, par cette cause, moins refroidie qu’elle. J'ai multiplié ces expériences sur d'autres tiges de différens végétaux. Je ne pouvais pas me procurer toujours des tiges 26 DUTROCHET. — Sur la chaleur des êtres vivans mortes et desséchées des plantes vivantes que je mettais en ex- périence. Alors, afin de soustraire à l'influence de la chaleur rayonnante la soudure opposée à celle qui était introduite dans le végétal vivant, je la plaçais dans la tige creuse et desséchée d'une plante fistuleuse, ou, tout simplement, je l’enveloppais d'un petit rouleau de papier sec, ce qui lui permettait de parti- ciper promptement aux variations de la température de l’air en- vironnant. Je voyais toujours, dans ces expériences, la tige vé- gétale plus froide que l'air environnant d’une quantité qui ne surpassait guère un degré C., et qui souvent était moindre. Des expériences semblables, étendues à toutes les parties des végé- taux, m'ont prouvé ce fait général que, dans l’état normal de leur existence, les végétaux ont une température constamment inférieure à celle de l’air qui les environne. Il est bien entendu que je fais exception ici du cas où les végétaux se trouvent échauffés par les rayons du soleil. J’excepte également de cette loi générale les parties très volumineuses , telles que les troncs des arbres, qui, à raison de leur volume et de leur qualité de mauvais conducteurs de la chaleur, peuvent conserver plus ou moins long-temps une chaleur précédemment acquise et se trouver ainsi posséder temporairement une température plus élevée que celle de l'air qui les environne. On aurait pu conclure de ces expériences que , bien loin d’a- voir une chaleur vitale , les végétaux ont au contraire un froid vital, si je puis m’exprimer ainsi. On aurait pu, sous ce point de vue, les opposer aux animaux : Ceux-ci absorbent de l’oxi- gene, et opèrent ainsi un dégagement de chaleur par une sorte de combustion; les végétaux, au contraire, versent de l’oxigène dans l'atmosphère en décomposant l'acide carbonique, ce qui est l’action inverse de la combustion. Le v égétal semblerait donc ainsi devoir opérer une absorption de chaleur ou produire du froid. Cette idée se présenta effectivement à moi, mais je dus l’écarter lorsque l'expérience me fit voir que l’état de refroidis- sement de la plante vivante persistait pendant la nuit, alors que, suivant les notions acquises, la plante prenait de Foxi- gène à l'atmosphère et y versait de lacide carbonique, opérant alors ainsi une combustion analogue à celle qui a lieu dans la à bässe température. 27 respiration des animaux. Je vins, dès-lors, à soupconner qu’il était possible que les végétaux possédassent une chaleur propre et vitale assez faible pour être rr7asquée en quelque sorte ou effacée par le refroidissement qui provient, d'une part, de lé- vaporation des liquides que contient la plante ; et, d’une autre part, de la gazéification de l’oxigène pendant le jour et de l'acide carbonique pendant la nuit. Parmi ces causes dé refroidisse- ment, une seule pouvait être supprimée : cest l’évaporation des liquides. Ce but pouvait facilément être atteint en plaçant la plante, sujet de l'expérience, dans de l'air saturé d’eau. Je m’empressai de faire {cette expérience. Je plaçai la soudure de lune de mes aiguilles dans le sommet d'une jeune tige d’asperge; l’autre soudure fut enveloppée par un rouleau de papier sec. Cette dernière soudure devait nécessairement posséder exacte- ment la température de l'air environnant. La tige d'asperge trempait dans l’eau par sa partie inférieure, et se trouvait à l'air libre dans mon cabinet. Or, l'expérience me fit voir que cette tige végétale était plus froide que lair environnant d’un degré et un quart. Alors je plaçai cette tige enfilée par son aiguille, ainsi que l’autre aiguille que recouvrait le rouleau de papier, dans un grand bocal au fond duquel il y avaït un peu d’eau, et que je fermai ensuite avec un bouchon. Je vais donner tout-à- l’heure la description de cet appareil. De cette manière, l’asperge se trouvait confinée dans une atmosphère saturée d'eau, et les deux soudures contenues dans le bocal recevaient la même Chaleur de la part de l’air qui les environnait. La planté cessa bientôt d’être aussi inférieure en température à l'air environ- nant, quelle l'était lorsqu'elle était à l’air libre. Au bout d’une demi-heure, elle se trouva en équilibre de chaleur avec l’air qui l’environnait. Bientôt après, la déviation de l'aiguille aimantée eut lieu du côté opposé à celui vers lequel elle déviait aupara- vant, ce qui m'apprit que l’asperge commençait à manifester une chaleur supérieure à celle de l'air saturé d’eau qui l’environnait. Cette déviation de l'aiguille aimantée augmenta peu-à-peu et s'arrêta à un degré du cercle une heure après le commencement de l'expérience, ce qui m'indiquait = de degré centésimal de différence entre la température des aux soudures. Or, la sou- 28 DUTROCHET, — Sur la chaleur des étres vivans dure qu’enveloppait le rouleau de papier possédant exactement la température de l'air environnant, la soudure contenue dans l’asperge était élevée d'un sixième de degré au-dessus , et cela me donnait la mesure de la chaleur qui était dégagée par cette tige végétale. Cette première expérience me dévoilait l'existence d'une chaleur propre chez les végétaux. Je m’empressai de la répéter en remplaçant le rouleau de papier qui occupait une des soudures par une asperge privée de vie au moyen de son im- . mersion pendant cinq minutes dans l’eau échauffée à 5o degrésC. Cette asperge était de la même grosseur que lasperge vivante qui occupait l’autre soudure. J’obtins le même résultat que ci- dessus, c’est-à-dire, la preuve de l'existence, dans la tige vivante, d’une chaleur propre qui s’éleva à-peu-près à un quart de de- gré. Ces deux tiges, l’une morte et l’autre vivante, étaient toutes les deux privées d’évaporation ; leur similitude de nature et de dimensions faisait qu’elles devaient prendre également et en même temps les variations de la température environnante, en sorte qu'il était bien évident que l’excès de chaleur manifesté par la tige vivante indiquait la chaleur qui lui était propre, sans cependant la mesurer complètement, puisqu'il devait y avoir absorption d'une partie de cette chaleur par la gazéification de l’oxigène que la plante opérait sous l'influence de la lumière. Je vais actuellement donner la description de l'appareil dont je me suis servi pour ces expériences pendant toute la belle saison de l’année 1838. Me LL Dans un très grand bocal de verre a ,a (PL. 1, fig. 2), je place deux tiges végétales, deux jeunés asperges par exemple. Ces deux tiges ont des dimensions parfaitement semblables : lune d'elles est vivante ; l’autre a été privée de vie par son immersion dans l'eau échauffée à 5o degrés. Chacune de ces tiges est traversée obliquement et à la même hauteur par l’une des aiguilles à sou- dure médiane D, cet d, f. La soudure de chacune de ces deux aiguilles est siinée dans le milieu de latige qu’elle traverse. Chaque extrémité cuivre de l’une et de l’autre aiguille est mise en com- munication en g et en 2, avec un long prolongement de fil de cuivre ,.4 et g&, à, qui sort du bocal, et dont les deux extré- mités et : sont destinées à être mises en communication avec à basse température. 29 le multiplicateur. Chaque extrémité fer b et d de l'une et de l’autre aiguille sort du bocal ; ét ces deux extrémités fer sont mises en communication en 7 et 7, au moyen d’un arc de fil de fer m,0,n, pourvu en "7 êt en z d'une hélice, dans laquelle est introduite l'extrémité de chaque aiguille. Cela étant fait , le bo- cal, dont le fond contient un peu d’eau, est bouché avec un bou: chon de liège. Les soudures ét même toutes les parties des deux aiguilles , qui sont contenues dans le bocal , sont enduites d'une couche suffisamment épaisse de vernis de gomme lacque, afin de les préserver de l’oxidation. Lorsque les fils de cuivre sont mis en communication avec le multiplicateur en # et z , le cir- cuitsé trouve établi. L'air intérieur du bocal ne tardant pas à être saturé d’eau, les deux tiges , l’une morte et l’autre vivante, ne sont plus soumises au refroidissement causé par l’évapora- tion : or, comme, en raison de leur similitude, elles doivent prendre en même temps les variations de la température de l'air qui les entoure , il en résulte que la tige vivante, si elle possède une chaleur propre, la manifestera par la déviation de l’aiguille ‘aimantée du multiplicateur. Comme je n'avais alors que des aiguilles à soudure médiane, j'étais dans la nécessité de me servir d’un bocal de la manière qui vient d’être indiquée, et non d’une cloche de verre, comme je l'ai fait dans la suite, pour mettre mes tiges végétales dans l'air saturé d’eau. Il me fallait, en effet, placer dans l'air extérieur au bocal, l'arc de fil de fer m,0,n, et les parties fer émergentes des deux aiguilles, qui étaient mises en communication au moyen de cet arc de fii de fer; car on sent qu'il était nécessaire que les points de jonction 7» et 7 de l'arc de fil de fer et des deux aiguilles, qui devaient rester ici nues et parfaitement décapées, fussent soustraits à toute cause d'oxidation , ce qui n'aurait pas eu lieu, si cette partie du circuit avait été placée dans l'air saturé d’eau. Or, c'est ce qui serait arrivé, si j'avais recouvert les tiges en expérience avec une cloche de verre , au lieu de les placer dans l'intérieur d’un bocal, hors duquel je pouvais faire émerger la partie du circuit dont il vient d'être question. C'est avec cet appareil , fort incommode dans bien des cas , que j'ai fait toutes mes expériences dans le courant de l’année 1838. Je me servais alors d’un multiplicateur, 30 DUTROCHET. —— Sur la chaleur des êtres vivans dont. la sensibilité n’était pas aussi grande que le fut eelle du multiplicateur nouveau, dont je fis usage l’année suivante. Dans mes expériences de l’année 1838, je n’obtins que six degrés de déviation de l'aiguille aimantée pour un degré centésimal de diffé- rence entre la température des deux soudures. Or, aucune des parties végétales que je soumis ainsi à l'expérience ne me mani- festa une chaleur propre supérieure à un quartde degré centési- mal, accusé par une déviation d’un degréet demi de l'aiguille ai- mantée ; très souvent la déviation de l'aiguille aimantée et par conséquent la chaleur propreque possédaient les parties végétales soumises à l’expérience étaient moindres. Or, je sentais que d'aussi faibles déviations de l'aiguille aimantée pouvaient être produites ou influencées notablement par des causes inaperçues. L’appa- reil thermo-électrique est trompeur dans bien des circonstances, et je savais avec quel soin il faut se tenir en garde contre les déceptions qu’il produit. Toutefois je trouvai une garantie à cet égard dans le nombre considérable d’expériences que je fis, expériences qui concordèrent toutes, pour me prouver l'exis- tence d’une chaleur vitale dans les parties molles et vertes des végétaux. Je pus dès-lors apercevoir que cette chaleur vitale diminuait ou disparaissait tout-à-fait pendant la nuit , et qu’elle reparaissait durant le jour ; mais, trouvant la mesure de cette chaleur variable et par conséquent incertaine, et redoutant d'émettre trop précipitamment des assertions sur lesquelles j'aurais été peut-être obligé de revenir, je m’'abstins cette pre- mière année de publier mes observations, etje me contentai d'en consigner les principaux résultats dans une note sous enveloppe cachetée, qui fut remise à l’Académie des Sciences dans sa séance du 1% juillet 1838, me réservant de pour- suivre ces recherches dans l’année suivante, pour les publier lorsque je les trouverais plus dignes d’être présentées au monde savant. Je recommencai effectivement ces recherches dans l'an- née 1839. Ne voulant plus me servir d’aiguilles à soudure mé- diane, je fis faire les aiguilles à soudure angulo-terminale , dont j'ai donné plus haut la description, et qui sont représentées par la figure 1. IL y à , comme on le voit, une continuité métallique à basse température. 3t non interrompue entre ces deux aiguilles. La partie fer a, c,d, e,b, qui leur est commune , peut ainsi être recouverte en entier de vernis , pour la soustraire à l’oxidation. Cette disposition me permettait de remplacer le bocal fort incommode dont je m'étais servi en 1838 (fig. 2) par une cloche de verre, dont l'emploi offrait bien plus d'avantage. La figure 3 offre la représentation de ce nouvel appareil, qui a servi aux expériences que j'ai faites dans le courant de l’année 1830. Un pot à fleurs a, a, rempli de sablon ou de terre humide, supporte un plateau b, , fait en plâtre et percé dans son mi- lieu d’une large ouverture circulaire. Ce pot à fleurs est destiné à contenir les plantes enracinées que je veux soumettre à l’expé- rience. Si je veux expérimenter sur des tiges non enracinées, je place dans cette ouverture circulaire un flacon rempli d’eau, dans laquelle la tige coupée est plongée par la partie inférieure, comme on le voit pour la tige vivante d'asperge c. Un petit sup- port en bois s, s, planté dans le sable, supporte, à l’aide d’un fil saspenseur, une tige morte d , semblable à la tige vivante ce, et destinée , comme elle, à recevoir dans son intérieur une des aiguilles à soudure angulo-terminale, représentées par la fi- gure 1. Les pointes a, b de ces aiguilles , pointes où se trouvent les soudures , sont enfoncées , à la profondeur de cinq milli- mètres , l'une dans la tige vivante en o (fig. 3), l’autre dans la tige morte en £. Cet ensemble d'aiguilles est fixé en Z au support s,s, lequel peut être enfoncé à volonté dans la terre que contient le pot à fleurs, ce qui permet de porter les points d’insertion z, o des aiguilles à la hauteur que l’on veut, hauteur qui doit toujours être la même pour les deux aiguilles, Comme les pointes de ces aiguilles à soudure angulo-terminale sont obtuses, je perce d'avance les tiges dans les endroits où je veux les introduire. Je remplis de sablon humide l’ouverture circulaire et médiane du plateau b,b, et enfin je couvre mes tiges végétales, ainsi prépa- rées, avec une cloche de verre p, p, dont la base est plus large que ne l’est l'ouverture circulaire et médiane du plateau 2,6, ouverture qui se trouve ainsi renfermée tout entière sous cette cloche. Cette ouvertnre circulaire du plateau b, à est entièrement remplie de sablon humide, ce qui intercepte la communication 39 DUTROCHET, — Sur la chaleur des êtres vivans qui, sans cela, aurait pu avoir lieu entre l’air extérieur et l'in- térieur de la cloche par les points où le plateau aurait été impar- faitement contigu avec le pot à fleurs sur lequel il est posé. J'ac- cumule du sable fin et sec autour de la base de la cloche, en sorte que, l'intérieur de celle-ci ne communiquant plus du tout avec lextérieur, l'air qu’elle contient ne tarde pas à se saturer de l’eau qui lui est fournie par les plantes et par le sablon humide. Les fils de cuivre des aiguilles sortent de la cloche sous sa base en geten f, et vont se joindre au multiplicateur en 7 et en "1 , en sorte que le circuit se trouve établi. Les deux tiges végétales , l’une vivante et l'autre morte, qui sont ici mises en expérience comparative , sont toutes les deux exemptes du refroidissement qu’aurait causé à l'air libre l’éva- poration qui se trouve ici supprimée. Il ne s’agit donc plus que de se prémunir contre les autres causes qui pourraient leur donner accidentellement une inégalité de température. Aïnsi, quoique ces tiges soient de même nature, qu’elles soient de dimensions semblables, et qu’elles soient énfermées sous la même cloche, il serait possible qu’elles ne prissent pas exacte- ment ensemble les variations de la température atmosphérique. Ce serait là une cause d'erreur ; car, lorsque la température atmosphérique serait ascendante , la partie végétale la plus lente à participer à l'élévation de la chaleur serait plus froide que l'autre: elle serait plus chaude que cette derniere , lorsque la température atmosphérique serait descendante. Jai dû chercher à diminuer le plus possible cette canse d'erreur. Dans cette vue, j'ai établi mes expériences dans un cabinet dont la fenêtre est dirigée vers le nord , et qui ne reçoit point les rayons du soleil. Les variations de la température y sont faibles, lentes et souvent nulles pendant plusieurs heures. Aïnsi, en supposant qu’il y eût entre les deux tiges üne différence pour le temps employé à prendre les variations de la température atmosphérique, la len- teur et la faiblesse de ces variations devaient rendre cette diffé- rence insensible. Toutefois je n'ai pas laissé de porter mon atten- tion sur les rapports qui auraient pu exister entre l’état ascen- dant ou descendant de la température de l’air, et l’état ascendant ou descendant de la température de la plante , afin de voir s’il à basse température. 33 n’y avait point quelque corrélation entre ces deux phénomènes. Je n'ai point tardé à trouver la preuve de leur parfaite indépen- dance. Ainsi j'ai constamment observé la progression ascen- dante de la chaleur propre des jeunes tiges végétales dans la matinée, et sa progression descendante dans la soirée , quel que füt l’état ascendant , stationnaire, ou descendant de la tempéra- ture de l'air environnant. J'ai même une fois observé l’ascension progressive de la chaleur vitale d’une tige d'Xelianthus annuus dans la matinée , et la diminution subséquente de cette chaleur après l’heure de son maximum , sans qu’il y ait eu la moindre variation appréciable dans la température de l'air environnant, température stationnaire à laquelle participait nécessairement la tige morte. Ici les résultats de l'expérience étaient évidemment à l'abri de tout soupçon d'erreur. | Quoique l’on puisse admettre en théorie que l'air qui envi- ronne les deux tiges dont il est ici question, et qui ne sont qu’à environ deux ceutimètres de distance l’une de l’autre, soit à la même température, cela n’est cependant pas rigoureusement vrai dans certains cas. Il y a toujours dans un appartement un courant de chaleur dirigé tantôt du dehors ou de la fenêtre vers l'intérieur, tantôt de l’intérieur vers la fenêtre, suivant qu'il fait plus chaud ou plus froid au-dehors qu’au-dedans. Or, mon expérience étant établie à peu de distance d’une fenêtre, il en résulte que la cloche qui recouvre mes tiges végétales aura toujours une température différente à ses deux côtés, qui re- gardent l’un la fenêtre, et l'autre le fond du cabinet. L’air inté- rieur de la cloche participera à cette inégalité de température qui se fera également sentir aux deux tiges végétales , si elles sont inégalement éloignées de la fenêtre. D’après cette considé- ration, je plaçais toujours les parties végétales , que je mettais en expérience sur une ligne parallèle à la fenêtre , dont elles étaient ainsi également distantes. Les effets de la chaleur rayon- nante étaient nécessairement les mêmes sur les deux parties végétales mises en expérience comparative. Ainsi, d’après ces précautions , les causes d'erreur devaient être ici ou nulles ou tellement faibles, qu'elles pouvaient être considérées comme XII, Boran. — Janpier. 3 3/ DUTROCHET. —Swr la chaleur des êtres vivans nulles, Je n’avais pas négligé non plus de me prémunir contre certaines causes d'erreur d’un autre genre , et qui sont inhé-« rentes à la nature de l'instrument dont je me servais. On sait que, pour établir le circuit, on se sert de deux che- villes de cuivre , que l’on place dans deux trous pratiqués pour - cet.effet dans le multiplicateur. Lune de ces chevilles reste ordi- nairement fixée à demeure: c’est la cheville opposée , que l’on Ôte lorsqu'on veut interrompre le circuit, et que l'on replace pour le rétablir. Or, j'ai expérimenté qu'il y a déviation de lai- guille aimantée, lorsque la cheville possède une température différente de celle du trou dans lequel on l’implante. Cette dé- viation est telle que la pointe de l'aiguille se porte toujours du côté de la cheville, dont il vient d’être question , soit que cette cheville ait plus de chaleur, soit qu'elle en ait moins que le trou quila reçoit. J'avais coutume de laisser le circuit interrompu dans les intervalles d’une heure à l’autre de mes observations. Lorsque j'arrivais auprès de mon appareil pour les reprendre, j'observais promptement le point d'équilibre de l'aiguille aiman - tée, et j'établissais de suitele circuit par lemoyende l'implantation de Ja cheville, que j'évitais d’échauffer avec les doigts, en la pre- nant avec une pince de cuivre. Malgré cette précaution, la cheville , pendant sa séparation du multiplicateur, pouvait sans doute avoir acquis une température différente de celle du trou destiné à la recevoir; mais cette différence , si elle existait, devait être bien faible et incapable d’altérer sensiblement mes résultats. Toutefois sachant de quel côté aiguille aimantée pou- vait être déviée par cette cause , j'avais soin , par le choix que je faisais entre Îles deux chevilles , de faire en sorte que la cause d'erreur que je viens d'indiquer püt me tromper plutôt en m’in- diquant moins de chaleur propre, qu’il n’en ‘existait dans le végétal soumis à l'expérience, qu’en m'indiquant plus de chaleur propre qu'il n’en possédait réellement. Ces précautions! ne paraitront point inutiles ou exagérées, lorsqu'on verra combien est faible la plupart du temps la chaleur propre des végétaux. Ainsi que je l'ai dit {plus haut, l'excellent multiplicateur de Gourjon, dont je me suis servi pour mes expériences en 1839, G basse température. 39 associé aux aiguilles à soudure angulo-terminale , représentées par la figure 1, me donnait seize degrés de déviation de l'aiguille aimantée pour un degré centésimal de différence entre les tem- pératures des deux soudures. Pourvu d’un appareil thermo-élec- trique aussi sensible, j'ai répété avec moins de chances d’erreur et avec bien plus de précision mes observations faites sur la chaleur propre des végétaux en 1338, et j'ai constaté leur exac- titude quant aux résultats généraux. L'appareil dont je me ser- vais en 1838, et qui est représenté par la figure 2, n’était propre que pour soumettre à l'observation des plantes coupées, dont la vie était entretenue par l’eau, dans laquelle trempait leur partie inférieure. L'appareil nouveau que j'ai employé en 1539, et qui est ESprésenté par la figure 3, m'a fourni le moyen de soumettre à l’expérience, non- AL des plantes coupées, mais aussi des plantes enracinées et transplantées dans des pots. : Dès le commencement du mois de juin 1839 ) J'avais un assez grand nombre de faits à ajouter à mes observations, faites en 1838 , pour juger qu ‘il était convenable de ne pas tarder à en At jen les principaux résultats. Je priai donc l’Académie des Sciences de faire ouvrir et lire en public la note sous enve- loppe cachetée, que j'avais déposée Île 1° juillet 1838, et Ty joignis une note additionnelle qui fut lue de même dans la séance de l'Académie des Sciences du 10 juin 1839. À la séance sui- vante du 17 juin ,M. Becquerel réclama pour lui et pour M. de Mirbel la découverte de la chaleur propre des tiges des végétaux, en citant une expérience, jusqu'a ’alors inédite ; qui il avait faite il y avait deux ans. Voici un extrait de sa réclamation sur cet objet. (x) « Aussitôt après que j’eus fait l'application des effets thermo- (4 électriques à à la détermination de la température des parties « intérieures de l'homme et des animaux, ] essayai le même mode [a d'expérimentation, pour évaluer celle des végétaux... Je « proppsti à M: de Mirbel de se joindre à moi, il y à deux ans, (1) Comptes-rendus des séances de l'Académie des Sciences, {7 juin 1839, t virr, page 089. 3 36 DUTROCHET. == Sur la chaleur des êtres vivans « pour faire les expériences au Jardin-des-Plantes : il accepta « ma proposition et mit aussitôt à ma disposition les arbustes qui pouvaient nous être utiles. Je ne tardai pas à apercevoir toutes les difficultés que j'avais à vaincre pour arriver au but desiré. On commença par percer un arbuste avec un foret très délié, afin d'y introduire une des soudures. L’aiguille intro- duite ne tarda pas à être altérée, ce qui produisit un courant électro-chimique. Pour remédier à cet inconvénient, les ai- guilles furent recouvertes de plusieurs conches de vernis de gomme lacque. Quant à l’autre soudure , elle était restée dans l’air, où la température était sensiblement constante ; mais le rayonnement n'étant pas le même aux deux soudures, puisque l’une était recouverte par le tissu ligneux, et que l’autre était à l’air libre, il en résulta des effets complexes, qu’il fallait écarter, sans quoi il n’y avait pas moyen de déterminer la température des végétaux. M. de Mirbel me proposa alors d'opérer au milieu du Jardin-des-Plantes, en plaçant l'appareil dans la cabane d’un jardinier. J’acceptai son offre. En entrant, je vis un arbre en pleine végétation (un acacia, je crois), et à côté une branche détachée du même arbre. Ïl me vint aussitôt dans l’idée, pour éviter la différence de rayonnement qui était un obstacle au succès des expériences , de mettre une des soudures dans l'arbre vivant, et l’autre dans la branche morte du même arbre, et ayant sensiblement le même diamètre. Cette expérience, que la théorie indiquait , réussit parfaite- ment, et nous observämes en peu de temps une différence entre la température de l'arbre vivant et celle de l'arbre mort. Le jardinier fut chargé de noter les déviations de l'aiguille aimantée de deux heures en deux heures; mais je m’aperçus le lendemain que, malgré son intelligence, il avait introduit dans les observations tant de causes d'erreur qu'il y fallut renoncer, me proposant d'y revenir aussitôt que des travaux d’un autre genre , que j'avais commencés , seraient terminés. « L'année dernière, M. Dutrochet me demanda quelques ren- seignemens sur les moyens à employer pour déterminer la température des végétaux. Je lui communiquai tout ce que à basse température. 37 « J'avais fait à ce sujet, en l’engageant à suivre mes procédés, « qui pouvaient le conduire à la solution de la question. Je vois « avec le plus vif plaisir qu’il en a fait usage, et que les obser- « vations qu'il a déjà recueillies serviront aux progrès de la « physiologie végétale. Je ne doute pas que le mémoire qu’il va « publier incessamment ne renferme les détails que je viens de « communiquer à l’Académie, et qui n’ont pu trouver place dans « la note, d’ailleurs très succincte, lue dans la dernière séance. » Il y a deux choses à distinguer dans cette réclamation : 1° M. Becquerel réclame l'invention du procédé d’expérimenta- tion, qui consiste à mettre une des soudures dans un arbre vivant, et l’autre soudure dans une branche morte. Je m’em- presse de reconnaître que M. Becquerel m'a donné ce conseil, en me disant qu'il avait lui-même mis en usage ce procédé, à laide duquel il avait trouvé, dans une branche d’un arbre vivant, une chaleur élevée de quelques degrés au-dessus de celle que possédait une branche semblable et morte, laquelle était censée posséder la température de l'air environnant. 2° M. Becquerel semble réclamer expressément, en commun avec M. de Mirbel , la découverte de la chaleur propre des tiges des végétaux , lorsqu'il dit que l'expérience qu’ils ont faite pour tenter de découvrir cette chaleur propre réussit parfaitement. Si le résultat de cette expérience était à l'abri de tout soupçon d'erreur, 1l n’y a pas de doute que MM. Becquerel et de Mirbel n’eussent constaté avant moi l'existence d’une chaleur propre dans la tige des végétaux; chaleur propre depuis long-temps cherchée, mais non encore, jusque-là, mise en évidence. Or, tout concourt pour prouver qu'il y a eu de graves causes d’er- reur dans l'expérience dont il est ici question, et que le résultat qui en a été déduit ne peut, par conséquent, être admis. Pour prouver ce que j'avance ici, je commence par me reporter à ce que j'ai exposé plus haut touchant les recherches qui ont été faites par divers observateurs, et notamment par Schubler, pour savoir si la partie ligneuse des arbres possède une chaleur propre. On a vu, par ces recherches, qu’on ne peut obtenir au- “cun résultat certain d’une observation isolée ; que si la tempéra- 38 DUTROCHET. + Sur La chaleur des êtres vivans ture des arbres est tantôt supérieure, tantôt inférieure à kite de l'atmosphère , cela résalte de la longue conservation d’une tempé- rature antérièurement communiquée par l'atmosphère environ- nante, et qui n'existe plus chez cette dernière; on a vu enfin que la température moyenne des arbres, No dans tout le cours de l’année , est inférieure à la température moyenne de l'atmosphère, Rte qui exclut l’idée de l'existence d’une cha- leur propre dans le tronc des arbres, et par conséquent aussi dans leurs branches ligneuses. Cette infériorité de la tempéra- ture moyenne du tronc des arbres sur la température moyenne de l'air environnant, je l'ai attribuée au refroidissement opéré dans le tronc de l'arbre par l’évaporation des liquides qu’il con- tient. Or, M. Becquerel a complètement négligé, dans son ex- périence, la considération de cet élément de variation de la température ; il na point porté son attention sur. le réfroidisse- ment, très probablement inégal, causé par l'évaporation. dans les Tue brancheë, l’une morte et l'autre vivante, sur lesquelles il expérimentait à Par libre, ou pour mieux dre en plein vent. La branche détachée de arbre dont parle M. Becquerel était- elle récemment détachée et encore remplie de ses liquides sé- veux? dans ce cas, elle n’aürait pas été complètement privée de vie ; où bien était-ce une branche véritablement morte , et, dans ce dernier cas, était-elle desséchée, ou bien était-elle Fa bibée par l’eau de la pluie ou par l'humidité du sol sur lequel elle avait été ramassée? M. Becquerel ne dit rien de tout cela; et cependant ces différens états de la branche détachée de Fun et mise en expérience Comparative avec la branche vivante de l'arbre sur pied, n'étaient point indifférens pour les résultats : à tirer de cette expérience. Si la branche était récemment détachée de l'arbre, elle était encore vivante et ne pouvait, par consé- quent, être mise en opposition avec la branché vivante de l'arbre sur pied. Supposant , au contraire, cette branche réelle- ment norte, elle ne pouvait être mise en expérience compara- tive, et.en DIE air, ayec la branche vivante, J'ai fait voir, en effet , plus haut, qu'une tige morte et remplie de liquides à Éviant plus à l'évaporation, à dimensions égales , que ne le fait à basse témpéralure. 30 une tige vivante, devient, par celt même, plus froide que cette dernière , en sorte que, dans cétte ëxpérience comparative , cé serait à tort que l’on regarderait l'excès de là température de Ia branche vivante sûr celle de la branché morté conime indiquant la chaleur propre ét vitale de la première; cela prouve seüle- ment que ces deux branches possèdent un inégal abaissement de température au-dessous de celle de l'air environnant. Voilà pour le cas où la braänche détachée de l’arbre dont il est ici question aurait été réellement morte et aurait possédé encore üñe partie de sés liquides organiques où aurait été imbibée par l’eau dé la pluie ; quant au cas où cette branche détachée de Parbre aurait été morte et desséchée, n’étant point refroidie par lévaporation comme l'était la branche vivante avec laquelle elle était mise en expérience comparätive, elle aurait paru plus chaude qu'elle. Or, M. Becquerel a obtenu un résultat inverse; il ma dit avoir trouvé la température de la branche vivante élevée dé quelques degrés au-dessus de cellé de la branche morte ; dans sa note imprimée , il se contente de diré qu'il a _obéervé une différence entre la température dé l'arbre vivant ét celle de l'arbre mort, sous-entendant , sans auctin doute, que cette différence, qu’il n'évalue point, était à l'avantage de l'arbre vivant. Ce résultat prouve , selon moi, que la branché morte mise en expérience par M. Becquetel était imbibée de liquides, et que, livrant plus à l’évaporation que ne le faisait la branche vivante , placée comme elle en plein air, elle s'était refroidie plus qu’elle, et cela de manière à présenter une inférivrité notable de température. On voit, par ces considérations , que l'expérience de MM. Becquerel et de Mirbel ne prouve point du tout l'existence d’une chaleur propre dans la tige ligneuse des arbres. Je dois dire ici, par avance , que jamais je n'ai trouvé la plus légère trace de chaleur propre dans le tissu ligneux ; que la chaleur vitale des végétaux ne s’est montrée à moi que dans leurs parties molles et à l’état herbacé, et qu'enfin cette cha- leur vitale des tiges ne s'élève jamais à quelques degrés, mais seulement à une petite fraction de degré.” D’après ces considérations, il devient évident que l'excès de la 4o DUTROCHET. — Sur la chaleur des étres vivans chaleur d’une branche vivante sur la chaleur d’une branche morte , dans les circonstances ou ce phénomène s’est présenté à MM. Becquerel et de Mirbel n’indiquait que l’excès du refroidis- sement de la branche morte sur le refroidissement de la branche vivante par l'effet de l’inégale évaporation qui s’opérait simul- tanément dans ces deux branches. La température de la branche morte , température qui a été ici prise pour terme de compa- raison , n'était point connue, elle n’était point égale à celle de l'air environnant, comme on le supposait: elle lui était certaine- ment inférieure. Appuyée sur cette supposition erronée, la con- clusion a dü nécessairement être elle-même erronée, en condui- sant à admettre dans la branche vivante l'existence d’une chaleur propre, élevée au-dessus de celle de Pair environnant. Il suit de là que nul avant moi n’a démontré ni même apercu l'existence d’une chaleur propre et vitale dans les tiges des végétaux. J'aborde actuellement l’exposé de mes recherches: je leur ai consacré toute la belle saison des années 1838 et 1839, c’est-à- dire près de trois cents jours dans lesquels mes observations étaient faites d'heure en heure , et quelquefois pendant la nuit. Je redoutais trop l'erreur dans ces recherches difficiles et déli- cates pour ne pas m'environner de toutes les précautions néces- saires pour l’éviter. J'ai répété souvent les mêmes expériences, et, pour ainsi dire, jusqu’à satiété. L'emploi de l’appareil ther- mo-électrique est la source de beaucoup d'erreurs dont on ne manquerait pas d'être la dupe, si on ne les éliminait pas par la multiplicité des expériences. Ce n’est que de cette manière que l’on peut distinguer les résultats normaux et constans des expé- riences, de leurs résultats anormaux et accidentels. Je n’ai con- sidéré mes expériences faites en 1838. que comme pouvant me servir de renseignemens pour les expériences subséquentes que j'ai faites en 1839 avec un appareil bien plus parfait. Ainsi ce sont ces dernières seules que je rapporteraï ici, en choisissant parmi elles celles qui se sont trouvées exemptes de ces légeres irrégularités qui se présentent si fréquemment à l'observation dans l'emploi de l'appareil thermo-électrique. J'ai soumis à ces expériences toutes les parties des végétaux, c’est-à-dire, les à basse température. 4i tiges, les feuilles, les fleurs, les ovaires, les fruits et les racines. C’est spécialement dans le sommet des tiges végétales jeunes et en plein développement que l'on peut constater l'existence de la chaleur vitale et du paroxysme diurne auquel elle est sou- mise. Je choisissais pour ces expériences les tiges qui, dans l'état de première jeunesse, avaient un diamètre d'environ un centimètre. Cette dimension diamétrale m'était nécessaire, parce que j'enfonçais toujours la soudure angulo-terminale de l'aignille à Ja profondeur de cinq millimètres. Cette soudure se trouvait ainsi placée au centre de la tige. Ce volume assez considérable des jeunes tiges ne se rencontre que chez certains végétaux , et surtout au printemps , lorsque le premier développement des tiges est vigoureux. Plus tard, les tiges des plantes herbacées deviennent de plus en plus greles, surtout lorsqu'elles com- mencent à montrer les boutons de leurs fleurs, et alors il ne m'était plus possible de les soumettre, dans l'extrémité de leurs tiges, à ce genre d'expériences, qui ne peuvent être faites non plus sur les tiges fistuleuses. Je donne ici, sous forme de tableaux, l'observation du pa- roxysme diurne de la chaleur vitale dans la tige de l’'Euphorbia lathyris L. pendant deux jours consécutifs. Je choisis cette plante ‘pour l’offrir ici comme exemple, parce que c’est celle dont la tige m'a offert la chaleur vitale la plus élevée. La tige de cette plante, qui commençait à fleurir, avait un centimètre de diamètre au-dessous de l’ombelle, endroit où la soudure de l'aiguille fut enfoncée. La tige était coupée et trempait dans l’eau par sa partie inférieure. L'expérience fut préparée le soir, en sorte que l'équilibre fut bien établi, sous le point de vue de la chaleur , entre toutes les dépendances de l'appareil et l’atmo- sphère ambiante, lorsque je commencçai mes observations le lendemain matin , qui était le 5 juin. La table suivante offre la série des observations que je fis d'heure en heure pendant deux jours. J'indique le nombre des degrés du cercle dont l'aiguille aimantée du multiplicateur a été déviée, et le degré de la cha- leur vitale de la plante qui est indiquée par cette déviation. 42 DUTROCHET. — - Sur la chaleur des étres vivans | ER “ L éch. À ï PAST si rav à à TETELRA 2 RE ET ET CREER RE RERENE E RÉ EEE IE: de ALEUR PROPRE HEURES © DÉVIATION ES TON TEMPÉRATURE | à de au-dessus dl À DE LA JOURNEE: L'ATGUILLE AIMANTÉE. de.la chaleur ATMOSPHÉRIQUE. atmosphérique. Lots". HU ue lat munis) ut) É. | degrés centigr. Pr centigr, 5 juin 6: 1 degré 0,09 + 16,8 7 1 $ 0,11 1 6,8 8 2 0,12 16,8 9 3 0,1 8 | 1 6,9 10 A 0,25 17 11 & < 0,28 17,2 midi 5 0,31 17,3 : 5 _ 0,34 17,5 2 4 3 0,28 17,7 3 4 L 0,28 17,7. 4 3 0,18 17,8 5 »s 0,12 17,6 6 1 0,06 17,2 7 » L 0,03 17,4 fe) » = 0,03 17,2 9 » : 0,015 17 10 » 0,00 17 6 juin, 61. o degrés 0,00 + 16,2 7 » £ 0,03 16,2 8 1 0,06 16,3 9 1 = 0,09 16,5 10 1 A 0,11 16,8 11 2 i 0,15 16,8 midi 2 s 0,15 17,1 Le 3 0,18 17,2 2 2 0,12 17,4 3 2 0,12, 17,6 4 1 0,06 17,5 5 » = 0,03 17,9 6 » 3 0,03 17,4 7 » F 0,015 17 8 D 0,00 16,8 9 » 0,00 16,5 10 » 0,00 16,3 nes RE DEL LEZ 4 D on D Th es ho mn ed cd D ue MAD An 2 Dr EL ONE LAINE LUI LICE VAR MIT M TER TE OU MADE MU PENPA VOL A AE M à I UA Le SPP 7 juin, ie paroxysme de LA chatade vitale se reproduisit encore; mais d’une manière peu sensible, et le 8 juin, la chaleur propre de la plante se trouva tout-à-fait éteinte: Ce phénomène de l'extinction assez prompte de la cha- leur vitale dans les plantes coupées, dont la vie est entretenue par l’eau dans laquelle plonge leur partie inférieure, s’est con- & basse tempéraiure. 43 stamment offert à moi. Aussi ai-je eu soin d'employer des plantes enracinées et plantées en pots, lorsque J'ai voulu faire des expériences d’une durée un peu longue sur leur chaleur vitale. L’Euphorbia lathyris est la plante dont la tige n'a offert la chaleur vitale la pis élevée, et cependant ( cette tige n’était plus dans l'état de premiere jeunesse, puisque la plante commençait à fleurir ; il me parait donc probable que j'aurais observé chez elle une chaleur encore plus élevée, si je l'avais soumise à l’ex- périence lorsque son bourgeon Loi en développement ne laissait point encore apercevoir les boutons des fleurs. Malheu- reusement , mon observation ayant été trop tardive, jai été réduit à QUE la soudure de l'aiguille au-dessous de l’ombelle, les rayons de cétte dernière, qui portaient les fleurs, étant trop grèles pour pouvoir servir à l'expérience. La nue vitale de cette plante disparaît complètement pendant la nuit, comme on ‘vient de le voir. Or, j'ai observé que d’autres plantes qui ©nt moins de chaleur vitale, conservent cependant une partie de cette chaleur pendant la nuit : c’est cé que j'ai observé, par exemple, chez le Cacius flagelliformis. Chez cette Aire et chez quelques autres, il y à ainsi simple diminution et non dis- parition totale de la chaleur vitale pendant la nuit. Ainsi que je l'ai fait observer plus haut , la chaleur manifestée dans les tiges des plantes par ces expériences n'est pas toute la Chaleur qui leur appartient ; il y en à une partie qui doit être absorbée par la gazéification de l’oxigène pendant le jour et de l'acide carbonique. pendant la huit. Ainsi cètte chaleur propre des végétaux est réellement plus élevée qu elle ne le parait. Il he serait peut-être pas impossible de la mesurer d’une manière exacte en s’assurant de la quantité des gaz produits et en éva- luant la quantité de calorique employé pour cette gazéification: On peut prévoir, au reste, que cette recherche n’infirmerait point les résultats que j'ai obtenus touchant la chaleur compa- rative d’une même plante pendant le jour et pendant la nuit, On sait en effet , par les.éxpériences de M. Th. de Saussure, qu’une plante Le ae Le sous une. cloche de verre et exposée à la lumière , absorbe pendant la nuit l'oxigène qu’elle a dégagé pendant le jour , et décompose pendant le jour le gaz acide car- 44 DUTROCHET. — Sur da chaleur des êtres vivans bonique qu’elle a produit pendant la nuit , en sorte qu’il existe là un balancement de phénomènes duquel résulte la conserva- tion du volume et de la pureté de l’air contenu sous la cloche avec la plante. On peut donc présumer que la chaleur absorbée par la gazéification de l’oxigène pendant le jour est égale à la chaleur absorbée par la gazéification de l'acide carbonique pen- dant la nuit, en sorte que les proportions respectives de la cha- leur végétale diurne et de la chaleur végétale nocturne, telles qu’elles sont données par mes expériences, ne se trouvent point altérées par ces phénomènes de production de gaz. L'heure à laquelle arrive le maximum quotidien de la chaleur vitale est toujours à-peu-près la même pour chaque végétal. D'après mes observations, cette heure du maximum varie de dix heures du matin à trois heures du soir chez différens végé- taux, ainsi que cela est indiqué dans la table suivante. |: HEURE |DÉVIATION | MAXIMUM LA TEMPÉRATURE A: axi d ideuo LTD 8 de la HE Ré la LH atmosphérique. vitale. aimantée. vitale. £ degrés, degrés c. degrés c. | Rosa caninali... tt 10h LONEA 0,21. | +22 _{liium porrum Le . . . . 11 2 0,12 23,8 Borago officinalis L.. . . . midi 1 à: 0,09 19 Euphorbia lathyrisL. . . . ab 5: + 0,34 17,5 Papaver somniferum L, . . L 3 > 0,21 20,4 Cactus flagelliformis L. . . 1 2 0,12 19,5 Helianthus annuus L.. . . 1 LT 0,22 | 13,8 Impatiens balsamina L. . . 1 L + 0,11 16 Aylanthus glandulosa Desf. 1 2 à 0,16 22 Campanula medium L. . . 2 5 0,31 16,2 Sambucus nigra L. . . . . 2 EAN 0,21 19,3 Lilium candidum L. . - . 2 ARE 0,28 19,5 Asparagus officinalis L. . 3 4 0,2D 12 Lactuca sativa L.. . . . . 3 OS 0,09 21,8 Il est nécessaire de faire observer ici que la chaleur des tiges des végétaux n’est point uniforme et la même dans toutes leurs parties ; elle est à son plus haut degré auprès du bourgeon ter- minal , et elle diminue en s’en éloignant. Aïnsi, par exemple, l’asperge, au degré de développement où elle est lorsqu'on la à basse température. 45 sert sur nos tables, offre sa plus grande chaleur vitale auprès de son gros bourgeon terminal ; c’est là, en effet, que la vie a le plus d'activité. Cette chaleur diminue dans les parties infé- rieures, et cela d'autant plus qu’elles sont plus éloignées du sommet ; elle devient nulle dans la partie blanche et étiolée de cette tige, là où elle était cachée dans la terre. Chez les végé- taux ligneux, tels que le Sambucus nigra et le Rosa canina, la chaleur vitale ne s’observe que dans le sommet des scions ou jeunes tiges, là où la moelle est pleine de liquides organiques ; cette chaleur disparaït dans la partie inférieure de ces tiges, là où les cellules de la moelle se remplissent d'air, et où l’état ligneux succède à l’état herbacé. Je donne ici le détail de l’une des expériences que j'ai faites sur une jeune tige de Aosa canina. Cette expérience avait été établie le soir du 21 juin, et les observations commencèrent le lendemain matin. La tige coupée trempait dans l’eau par sa partie inférieure. Comme les jeunes tiges de cet arbuste sant assez grèles vers leur sommet, je ne pus y placer laiguille, qui fut implantée à 18 centimètres du sommet de la tige, là où elle avait 13 millimètres de diamètre. Sa moelle était encore entiè- rement pleine de liquides à 5o centimètres plus bas. z LEUR PROPRE , DÉVIATION | CHALEUR PROPRE DEMPpÉRATURE de au-dessus x L’AIGUILLE AIMANTÉE. de la chaleur dd Can Le atmosphérique. HEURES DE LA JOURNÉE. LL EE RAT ER AE | L degrés C. degrés Ce s2jum. 6h 20" » degré + 0,05 + 29,5 0,06 22,5 0,12 22,5 0,14 0,21 0,19 0,18 0,17 0,16 0,13 0,14 0,12 0,12 [= 10 [me Go] mt © M [= ls | 1 2 2 3 3 3 2 2 2 2 2 2 1 - » 46 DUTROCHET. — Sur la chaleur des êtres vivans Je n’ai trouvé aucune chaleur propre au tissu ligneux, même à celui de récente formation. J'ai fait mes expériences à cet égard sur des branches d’un, de deux et de trois ans du tilleul, de l’orme et du chêne. Les branches de ces arbres, réduites à la longueur convenable pour pouvoir être introduites dans mon appareil, étaient percées avec un foret pour pouvoir introduire la soudure de l'aiguille dans leur intérieur; suivant la profon- deur à laquelle cette soudure était enfoncée, elle se trouvait placée dans l’aubier de récente formation ou sn l’aubier formé dans les années précédentes. L'autre soudure était placée de la même manicre dans une branche semblable du même arbre tuée par l’action de l’eau chaude. Or, toutes ces expériences m'ont démontré qu’il n’existe dans le tissu ligneux aucune cha- leur propre appréciable. La moelle, qui parait ètre le siège prin- cipal de cette chaleur tant qu'elle est remplie, de liquides orga- niques, n’en offre plus aucune trace lorsque ses cellules ne contiennent plus que de l'air. C’est ce que l'expérience m'a fait voir chez le Sambucus nigra et chez le Rosa canina. À ce sujet, Je ferai observer i ici, d une manière parement transitoire, que chez le sureau, la moelle commence à se remplir d’air par le centre; ce sont les cellules de la circonférence qui.perdent les dernières leurs liquides organiques; et que chez le Rosa canina, au contraire, ce sont les cellules de la circonférence qui sont les premières à perdre leurs liquides organiques et à se remplir d'air, le centre de la moelle étant le dernier à présenter ce changement d'état. détruit L’obscurité complète n'empêche pas le paroxysme diurne de la chaleur propre des tiges végétales de se reproduire, et cela pendant quelques jours, en diminuant graduellèement d'inten- sité, jusqu’à l'extinction complète de cette chaleur vitale. Cette “expérience ne peut se faire que sur des plantes enracinées et plantées en pots; car, ainsi que je l'ai noté plus haut, la cha- leur propre des tiges végétales coupées s'éteint assez prompie- ment malgré leur exposition à la lumière. Pour avoir une obscu- rité complète , je couvre avec un récipient de carton la cloche de verre dans l’intérieur de laquelle se trouve la plante mise en expérience, et j'accumule du sable fin autour de sa base, en à basse température. 47 sorte qu’il n’y pénètre aucun rayon de lumière. Je donne ici, comme exemple, les observations que j'ai faites sur la chaleur vitale d’une tige enracinée de Campanula medium L., et sur l'extinction graduelle de cette chaleur dans l'obscurité. L'expé- rience fut établie le 21 mai au soir, et les observations com- mencérent le len demain matin. PR EEE TU EEE SET RE EE SERRE ET SNS ES DÉVIATION CHALEUR PROPRE HEURES RATES TEMPÉRATURE || ; de au-dessus 4 DE LA JOURNÉE. | LAIGUILLE AIMANTÉE. de la chaleur Mi Ji atmosphérique: degrés centig. degrés cent, 22 mai... 6! x degré 0,06 + 15,5 7 1 = 0,09 15,5 8 2 _ 0,13 15,5 9 2 012 19,6 10 3 0,18 15,7 11 L 0,25 15,8 midi 4 = 0,28 16 ‘he & L 028 16,3 2 5 0,31 16,2 3 3 _ 0,21 16 4 3 z 0,20 15,7 5 2 a 0,15 16 6 2 7 0,15 ” 15,8 7 2 = 0,15 15,4 8 2 012 15,2 9 1 0,06 14 10 1 0,06 14 À dix heures du soir, je couvris la cloche de verre avec le récipient de carton, afin que la plante füt dès ce moment dans une obscurité complete. | DÉVIATION | CHALEUR PROPRE | HEURES NA DIT ent | CHALEUR 5 de au-dessus ; DE LA JOURNÉE. | LAIGUILLE AIMANTÉE. de la chaleur ATMOSPHÉRIQUE: atmosphérique. degrés centig. degrés cent, 25 Matos : 6 P 1 degré 0,06 + 12,5 7 1 0,06 12,9 8 1 0,06 : 12,5 9 1 _. 0,09 12,7 10 1 = 0:10 12,9 11 2 0,12 12,7 15 DUTROCHET, — Sur la chaleur des étres vivans —— ————— @—————————————— HEURES + se CHALEUR PROPRE | TEMPÉRATURE € } DE LA JOURNÉE.) || 7 GQUILHE AIMANTÉE. 2 HR A ATMOSPHÉRIQUE: atmosphérique, PS PER ET ÿ degrés cenlige degrés cenlig, midi 2 = 0,15 + 12,7 1 2 ne 0,15 12,9 2 3 0,18 12,5 3 2 0,12 12,9 4 1 2 0,11 12,9 5 1 = 0,09 12,5 6 1. 0,06 12,3 7 1 0,06 12,4 | 8 » _ 0,03 12,5 | 9 » » 11,8 10 » » 11,5 | 24 mai... 6! 1 degré 0,06 + 10,5 7h 1 0,06 10,5 8 1 0,06 11 9 1 0,06 11 10 1 0,06 11,4 11 1 = 0,09 11 midi 1 È 0,09 11,3 2 2 0,12 11,8 | 2 2 0,12 | 11,9 i 3 2 012. | 11,8 4 1 . 0,09 11,8 b 1 _ 0,09 11,8 6 1 0,06 11,4 7 1 - 0,09 11,4 8 1 0,06 11,2 9 » 9,00 ER : 10 » 0,00 11 animal. 0 o degrés 0,00 + 10 7 o 0,00 2 ô o 0,00 10 9 o 0,00 10.3 À 10 : 0,03 10,3 11 1 0,06 10,5 midi 1 0,06 11 is 1 à 0,09 11 2 1 3 0,11 ti 3 I T 0,07 II 4 Li o,oô 10,8 5 L 0,03 10,7 6 _ 0,03 10,5” 7 » 0,00 10,3 8 > | 0,00 10 9 D 0,00 9,8 10 » 0,00 9,9 à basse température. 19 Le 26 mai, pendant toute la journée, la chaleur vitale de la plante demeura éteinte. Le 27 mai à six heures du matin, j'ôtai le récipient de carton, et je rendis ainëi à la plante l'influence de la lumière. À midi, par une chaleur atmosphérique de 9°5, l'aiguille aimantée, déviée de 1 degré *, indiquait chez la plante un retour de chaleur vitale de 0,09 de degré. Elle ne s’éleva pas plus haut ce jour-là. Le lendemain 28 mai, cette chaleur vitale s’éleva à 0,15 de degré vers l'heure ordinaire de son maxi- mum. Je ne suivis pas plus loin cette observation, qui me prouva que la chaleur vitale abolie par l'obscurité se rétablissait en partie par le retour de l'influence de la lumière. Le temps nécessaire pour abolir la chaleur vitale dans l’obs- curité, varie selon les plantes et probablement aussi selon le degré d’élévation de la chaleur atmosphérique. J'ai prouvé ail- leurs, en effet, que les fonctions vitales des végétaux s’abolis- sent dans l’obscurité d'autant plus promptement, que la chaleur atmosphérique est plus élevée. La faiblesse de la chaleur vitale d’une plante n’est pas toujours l'indice de sa promptitude à perdre sa chaleur vitale dans l'obscurité : ainsi chez la bourrache ( Borago officinalis L.), dont la chaleur vitale est très faible, cette chaleur se trouva éteinte dès le premier jour de l’ohscu- rité; et cependant, chez une tige de laitue ( Lactuca sativa Li.) dont la chaleur vitale n’est pas plus grande que celle de la bour- rache, cette chaleur ne s’éteignit. dans l'obscurité que le troi- sième jour. Le Cactus flagelüformis 1. m'a offert une persis- tance beaucoup plus longue de la chaleur vitale et de son pa- roxysme quotidien dans l'obscurité, car cette chaleur ne s’est éteinte que le onzième jour de la privation de [umière. Ces expériences prouvent suffisamment que c’est sous l’in- fluence de la lumière que s'établit et se maintient la chaleur vitale des végétaux, et son paroxysme diurne; pourquoi donc ce paroxysme se renouvelle-t:1l, et cela à la même heure dans l'absence de sa cause, lorsque l’obscurité complete semble avoir soustrait la plante à l'influence que l’époque horaire de la Journée exerçait sur elle? Ce phénomène, il faut en convenir, est profondément mystérieux. (La suite au prochain calier.) XIII, Boran, —— Janvier, & 50 GUILLEMIN. — Our les genres Euryale et Victoria. ‘ OBSERVATIONS sur les genres Euryale et Victoria, Par M. GuiLLEmiN. Le genre Æuryale fut institué,en 1806, par Salisbury, dans les Annals of Botany de Kœnig et Sims, tome 11 , page 73, sur une plante aquatique de la Chine, connue de temps immémorial dans cet empire , mais que l’on suppose y avoir été introduite. Son auteur le plaça dans la famille des Nymphéacées et le caractérisa essentiellement par son péricarpe infère à douze ou seize loges, putrescible pour la sortie des graines : son calice tétraphylle, inséré sur le péricarpe; ses pétales, au nombre de vingt à trente , insérés sur le péricarpe ; les filets de ses étamines, au nombre de soixante à quatre-vingts, insérés sur le péri- carpe, étroits; ses graines , au nombre de quatre-vingts à cent , sessiles sur les parois, enveloppées d’un follicule. Salis- bury ajoutait que les fleurs ‘étaient : violettes , ressemblant à celles de certaines Cynarocéphales , et que la plante était une herbe couverte entièrement d’aiguillons piquans , et munie de feuilles orbiculaires peltées. Cette plante reçut le nom d'Euryale ferox , qui, vu son antériorité , a prévalu sur celui d’Anneslea spinosa , imposé par Roxburgh et publié, en 1809 ou 1810, par Andrews ( Reposit. t. 618). M. De Candolle, dans son Systema vegetabilium et dans son Prodromus , n'ajouta rien à ce que l’on savait sur le genre Æuryale. En 1828, M. À. d'Orbigny envoya au Muséum d'histoire naturelle de Paris , des échantillons d’une plante qu'il avait trouvée dans les eaux d’une rivière de la pro- vince de Corrientes , et qui formait un des affluens du Rio de la Plata. Cette plante avait de si grands rapports avec l’'Euryale, que les botanistes du jardin de Paris n’hésitèrent pas à la consi- dérer comme sa congénère. Malheureusement les fleurs et fruits secs que M. d'Orbigny avait envoyés ne reçurent pas lés soins que l'importance de la plante semblait devoir leur attirer, et ces organes n'existent plus dans les collections. Il n’est resté GUILLEMIN. — Sur les genres Euryale et Victoria. br qu’une feuille immense, ployée pour être insérée dans l’herbier, mais un peu détériorée. M. d'Orbigny a publié depuis , dans la relation de son voyage (t. 1, p: 289)les circonstances dans lesquelies il a trouvé sa plante: Il les exposera d’ailleurs avec plus de détails dans la Note qui fait suite à ces observations. En 1832, M. Pœppig fit paraître dans Froriep's” Notizeni, vV:xxxv, n. 9, la description d'une nouvelle espèce d'Euryale;, à laquelle il donna le nom d’amazonica, parce qu’il l'avait trouvée dans les eaux de l’Amazone. Plus tard il en fit mention dans la relation de son voyage (Reise in Chile, Peru, etc. 1, p. 432). Les choses en étaient à ce point lorsque, en 1837, M. John Lindley fit paraître un splendide dessin colorié, avec description in-folio d’une magnifique plante , trouvée par M. Schomburgk dans les eaux de la rivière Berbice dans la Guyane anglaïse , età laquelle il donna le nom de Fictoria regia, constituant ainsi “un genre nouveau de la famille dés Nymphéacées, qu'il désigna ‘comme présentant des réssemblances avecl'Zwryale,maisayant, disait-il , encore plus d’affinités avec le ÆVymphæa. Il s’attacha donc à faire ressortir les différences qui le séparaïent de ce der- nier genre, lesquelles sont incontestables, n’y eüt-il que l’adhé- rence complète du tube du calice avec l'ovaire et la caducité des enveloppes florales ainsi que des étamines dans le 7ïctoria. Il exposa ensuite les caractères essentiels du nouveau genre 7’icto- ria. Au lieu d'indiquer légèrement les rapports du Victoria avec lEvryale ; et d’insister sur ses différences avec le Nymphæa , M. Lindley aurait dü nous direen quoi il diffère essentiellement de l'£uryale. Les recherches que nous avons faites à cet égard nous ont, au contraire, démontré la grande affinité de ces deux genres. Dans les descriptions de Salisbury et d’Andrews ,nous n’avons pu saisir que deux différences notables que présentent la forme des anthères et le stigmate. Ainsi les anthères de l’Euryale sont décrites et figurées comme ayant des filets grèles et libres, por- tant des anthères ovales, organisation que nous avons vérifiée sur des échantillons recueillis dans l'Inde par Victor Jacque- mont. Dans le /zctoria, les anthères sont, au contraire, longues, linéaires , pointues , surmontant des filets adnés aux parois £a 52 @üILLEMIN. — Sur les genres Euryale et Victoria. internes du tube formé par ladhérence des pétales et du calice avec le torus , qui se prolonge au-dessus de l'ovaire. Le stigmate de l'£uryale n'est pas décrit avec assez de précision par les auteurs , pour qu'on soit fixé sur son organisation ; cependant nous avons remarqué dans les échantillons de Jacquemont un stigmate plane, dont lesrayons, convergens au centre, s'étendent jusqu'aux bords du torus, qui ne dépasse pas le sommet de l'ovaire auquel il est adhérent. Celui du Z’ictoria est très remar- quable par le processus conoïde central, sur les côtés duquel descendent les rayons stigmatiques , indices du nombre des carpelles. Cette organisation a été figurée récemment par M. Schomburgk dans le premier volume des Proceedings of the Botanical Societr (London, 1839). Aux caractèresde formes desanthèresetdesstigmatesilconvient donc d’ajouter,comme plus important, la prolongation du torus bien au-dessus de l'ovaire dans le Zictoria , tandis que ce torus ne dépasse pas le bord de l'ovaire dans l’£uryale. Le F'ictoria , quoique intimement rapproché de l’£Euryale, ne nous semble donc pas devoir être confondu avec ce genre , ainsi que l'a fait M. Pœppig ; car son Euryale amazonica est non-seulement con- génère , mais paraît être spécifiquement identique avec le 7zcto- ria regia de M. Lindley. | Ses rapports avec le genre Nymphæa sont moins prononcés; cependant la forme des anthères est la même dans le 7ictoria et dans une section des Vymphæa. Il n’y a guère que cette ressemblance qui soit digne d’être notée, le reste de l’organisa- tion et l’habitus général de la plante étant entièrement dissem- blables dans les deux genres. A. D'ORBIGNY. — Swr les espèces du genre Victoria. 53 Nore sur les espèces du genre Victoria, Par M. A. D'ORBIGNY. S'il est dans le règne animal des espèces qui , relativement à nous, commandent l'admiration par leur énorme volume, si nous admirons également le port imposant des géans de la végétation , nous restons aussi souvent en extase, lorsque, dans les genres à nous connus , nous trouvons de ces espèces dont les grandes proportions viennent dépasser toutes nos prévisions. C’est effectivement ce que ressent le voyageur au milieu de ses pérégrinations lointaines , chaque fois que sa vue est frappée d’une de ces belles productions de la nature. Je citerai à cette occasion non-seulement mes impressions personnelles, mais en- core celles éprouvées par MM. Bonpland et Haenke qui se sen- tirent surpris d’une émotion profonde, en apercevant les deux espèces du genre J’ictoria , sujet de cette note. Depuis huit mois déjà, à la frontière du Paraguay, je parcou- rais en tous sens la province de Corrientes, lorsque , au com- mencement de 1827, descendant le Parana, pour en relever le cours , je me trouvais dans une frèle oirogue sur cette majes- tueuse riviere, dont les eaux, à trois cents lieues de la Plata, ont encore près d’une lieue de large. Tout y est grandiose , tout y est imposant , et, seul avec deux Indiens Guaranis, je me livrais en silence à l'admiration que m'’inspiraient ces sites si beaux et si sauvages. Pourtant, sans doute injuste envers cette superbe nature, j'aurais desiré mieux encore, tant cette énorme masse d’eau ne semblait réclamer une végétation qui püt riva- liser avec elle , et je la cherchais en vain! Bientôt , au lieu nommé Arroyo de San José, les immenses marais de la côte méridionale vinrent augmenter l’étendue des eaux, et, toujours attentif, je commencai à découvrir au loin une surface verte et flottante. Questionnant mes Guaranis, je sus d'eux que nous approchions de la plante qu'ils appellent 54 À. v'oRBIGNY. — Sur les espèces du genre Victoria. Yrupé(de y, eau, et de rupe, grand plat ou couverture de panier, traduction littéraie : plat d'eau), et un instant après je découvrais enfin cette riche végétation dont les rapports gran- dioses venaient surpasser mes espérances, en m'offrant un ensemble de la plus magnifique harmonie. De la famille des Nymphæacées, je connaissais notre Nénuphar, dont tout le monde apprécie la taille. Ici je le voyais remplacé par une étendue d’un quart de lieue, couverte de feuilles arron- dies , larges d’un mètre et demi à deux mètres, à pourtotir relevé perpendiculairement sûr cinq à six centimètres de hauteur. Le tout formait une vaste plaine flottante où brillaient de loin en loin de magnifiques fleurs, larges de trente 4 trénte-cinq céntimètres, de couleur blanche où rosée; dofit le parfum délicieux embaumait Fair. En un instant, ma pirogue fut rem- plie des feuilles, des fleurs, des fruits dé l'objet’ de mon admiration. Chaque feuille, lissé en dessus, est pourvué en dessous d’ane multitude de grosses nervures saïllantes, rami- fiées et remplies à l’intérieur de l'air qui les soutient à la/surface des eaux , quoique suffisant chacune pour charger un homme. La partie inférieure des feuilles , ainsi que la tige des fleurset le fruit, sont couverts de longues épines. Le fruit , de quatorze centimètres de diamètre à sa maturité, est rémpli de graines noires , arrondies , dont l'intérieur est blanc et très farineux. Arrivé à Corrientes, je m’empressai dé dessiner cette belle plante et de la montrer aux habitans, qui m’apprirent que la graine, comestible estimé, se mange rôtie commé celle du maïs, analogie qui lui a fait donner par les Espagnols le non de maës del agua (maïs d’eau). Je sus aussi d’un ami intime de M. Bon- pland que ce célèbre compagnon de voyage dé lillustre M. de Humboldt, s'étant par hasard trouvé, huit ans avant cette époque, près de la petite rivière nommée Riachuelo ; avait apercu de la berge cette magnifique plante , et que, enthousiasmé par cette découverte, il avait failli se précipiter dans les eaux pour se la procurer. Il entretint ensuite , durant plus d’un mois et avec la même exaltation , toutes les personnes de sa’ connaissance , de cette superbe espèce dont la possession lui causait la plus vive joie. A D'ORBIGNY. — Su les espèces du genre Victoria. 55 Je pus dessécher les feuilles, les fruits et les fleurs , en placer dans l’alcool, et, dès la fin de 1827, j’eus le plaisir d’adresser le tout, avec.mes autres collections botaniques et zoologiques, au Museum d'histoire naturelle. Cinq ans après, parcourant le centre du continent américain, j'arrivai au milieu des Sauvages Guarayÿos, et, parmi cette tribu des Guaranis ou des Caribes , si remarquable par ses vertus pa triareales , jerencontrai le père Lacueva , missionnaire espagnol, bon et instruit, qui tentait de les convertir au christianisme, Pour le voyageur, depuis une année toujours avec des indigènes, c'est une véritable joie que de trouver un être qui puisse converser avec lui et le comprendre. J'éprouvai doncun bonheur réel à m’entre- tenir avec ce vieillard vénérable qui, depuis trente ans au moins, n’avait cessé de vivre au milieu des Sauvages. Dans une de ces con- versations qui me rappelaient des jouissances long-temps incon- nues pour moi, il me cita un trait dont l'intérêt me frappa vives ment. Envoyé par l'Espagne pour étudier les productions végé- tales du Pérou, le fameux botaniste Haenke, dont malheureuse- ment les travaux sont perdus, se trouvait avec lui en pirogue sur le Rio Mamoré , un des plus grands affluens des Amazones, lorsqu'ils découvrirent dans un marais du rivage une plante si belle et si extraordinaire ,que, transporté d’admiration, Haenke, en la voyant, se précipita à genoux; adressant à l'auteur d’une si magnifique création les hommages de reconnaissance que lui dictaient son étonnement et sa profonde émotion. Il s’arrêta en ces lieux, y campa même et s'en éloigna avec beaucoup de peine. Quelques mois après ma rencontre avec le père Lacueva, parcourant les nombreux cours d’eau de la province de Moxos, seules routes offertes aux voyageurs, je remontais du Rio de Madeiras vers les sources du Mamoré, lorsque , entre les con- fluens des Rios Apéré et Tijamuchi, ayant toujours présente à la pensée la conversation du bon missionnaire ,j’aperçus enfin, sur la rive occidentale, dans un immense lac d’eau stagnante, com- muniquant avec la rivière, j'aperçus, dis-je, la plante si extraor- dinaire découverte par Haenke , et qu’à la description j'avais reconnue comme devant appartenir au même genre que le maës 56 A. DORBIGNY. — Sur les espèces du genre Victoria. del agua de Corrientes. Heureux de voir ces lieux témoins de l'exaltation du botaniste allemand, je ressentis une joie d'autant plus vive de rencontrer ce géant végétal ; qu’il me fut facile de reconnaitre au dessous des feuilles et aux sépales pourprés que l'espèce que j'avais sous les yeux différait spécifiquement de la première. À l'exemple d'Haenke , je campai en ces lieux, où je fis une ample récolte de feuilles et de fleurs; mais, exposé tour- à-tour au soleil brülant de ces plaines inondées de la zonetorride, et aux pluies torrentielles que j'essuyai avant mon arrivée dans un endroit habité, je ne pus conserver cette seconde espèce et fus ainsi privé de la rapporter en Europe. De retour en France en 1834 , je parlai de mes belles plantes à M. Adolphe Brongniart, et lui communiquai mes dessins. Déjà il avait reconnu sur mes échantillons , conservés au Museum, que c'était une forme nouvelle , qu'il se proposait de décrire dans la partie botanique de mon voyage, dont la publication com- mença en janvier 1835. Dans le courant de cette même année, jai indiqué sommairement, dans ma relation historique (p: 289), ma découverte de l'espèce de Corrientes , sans lui imposer de nom botanique. Aussi ai-je éprouvé depuis une véritable peine, lorsque , en 1837, je vis présenter à l’Académie des Sciences ma plante-de la province de Moxos, sous le nom pompeux de Z”icto- ria regia , donné par M. Lindley. Je m’'empressai de réclamer la priorité de découverte du genre , et fis insérer un article dans l'Echo du monde savant, renvoyant à ce que j'avais imprimé en 1835. Néanmoins y ma réclamation ayant éveillé l'attention des Anglais, et sachant que de fortes promesses ont été faites par eux pour obtenir encore de devancer la France dans ja dé- nomination de la seconde espèce , je n’ai pas voulu tarder plus long-temps à la faire connaître et, craignant que les importantes occupations de M. Brongniart ne l’'empêchassent de la publier promptement, j'ai cru devoir lui donner un nom, laissant à faire à mon savant collaborateur la description détaillée des caractères botaniques. L’ espèce du genre Victoria , que j'ai rencontrée à Corrientes, et que je nommerai J’ictoria Cruziana , en la dédiant au géné- ral Santa Cruz, auquel je dois en grande partie la réussite .de A. D'ORBIGNY. — Sur les espèces du genre Victoria. 57 mon voyage en Bolivia,diffère de la 7’ictoria regia par ses feuilles vertes des deux côtés , et non pas vertes en dessus et rouges en dessous, par ses sépales verts et non pas rouges , par l'ovaire large , d’une teinte verdâtre , tandis qu’il est plus étroit et jaune rougeâtre dans l’autre , enfin par sa fleur uniformément rose ou blanche , tandis qu’elle est violette au milieu et blanche autour, dans la rs la regia. On peut des-lors distinguer les deux espèces par les phrases suivantes: Vicrorra CruzranA d'Orbigny. V’. foliis orbiculatis, margine elevato , integerrimis utrinque concoloribus glabris , suprà reticulato-areolatis, subiüs nervis valdè prominentibus aculeisque instructis ; sepalis extils viridi- dibus , petalis cunctis concoloribus rosets. Elle se trouve dans les eaux stagnantes et profondes de la province de Corrientes, sur les rives du Parana et dans le Riachuelo. Vicrorra REGIA Lindley. ÿ. foliis orbiculatis , margine elevato , integerrimis glabris, suprà reliculato-areolatis viridibus ; subtüs purpureis , nervis valdè prominentibus aculeisque instructis ; sepalis extüs atro- purpureis ; petalis exterioribus virgineis ; interioribus roseis. Elle croît sur les bords du rio Mamoré, province de Moxos (Bolivia) , où Haenke et moi l'avons observée. Elle se trouve également sur les rives des Amazones , où elle a été rencontrée par M. Pœppig. qui la nommée ÆEuryale amazonica. Elle se voit aussi prés de la rivière Berbice , à la Guyane anglaise, où M. Schomburgk l’a recueillie. 58 ERN. DE BERG. — Sur les tubercules des Corydalis. CoNSIDÉRATIONS PHYSIOLOGIQUES sur la formation des tubercules dans les Corydalis cava ef solida, par Er. nE BERG, à Neuen- kirchen. (Flora, 1839, p. 354.) Dans la Flora de. 1838 ; p. 728 , le D' Maly avait publié une note sur le développement des tubercules dans les deux plantes indiquées sur le titre : il y fit remarquer que, dans le Corydalis solida , le nouveau tubercule se développe toujours dans linté- rieur de l’ancien, qui, placé à la circonférence, devient spon- gieux et finit par périr entièrement, tandis que, dans le C..cava, le nouveau tubercule se forme à la circonférence et vers l’exté- rieur. La couche intérieure concentrique dépérit, ce qui fait que les tubercules de cette espèce deviennent de plus en plus gros, affectent une forme irrégulière et se remplissent de terre. ie Cette observation a engagé M. de Berg à examiner de nou- veau le développement des tubercules dans les deux plantes. Voici un extrait sommaire des recherches assez étendues qu'il a publiées dans la Flora : Le tubercule du €. cava, dans son premier âge , n’est point creux; mais il le devient avant que la plante commence à fleu- rir, Ceci fait voir que la substance charnue à l’extérieur n’est pas essentielle pour la formation des fleurs , et que les vaisseaux qui portent la nourriture aux feuilles et aux tiges doivent prendre, du moins en partie, leur nourriture dans la partie périphérique du tubercule (ce qui forme une différence essen- tielle entre ces tubercules bulbiformes et les véritables bulbes). La culture en pot du C. cava fournit le meilleur moyen de déterminer exactement de quelle manière se fait le renouvelle- ment d’un tubercule âgé de cette plante. Un jardinier, auquel l'auteur avait demandé deux tubercules , les lui envoya; mais, pour se les procurer, il avait coupé un tubercule au sommet duquel s'étaient trouvés trois bourgeons, et, pour n’en léser aucun, il découpa le tubercule en deux moitiés inégales. La plus ERN. DE BERG. — Swr les tubercuies des Corydaiis. 59 grande moitié avait perdu, par suite de cette opération, un de ses bourgeons attaché à un petit fragment du tubercule. Les trois morceaux, obtenus de la sorte, furent plantés dans un pot , et, en décembre déjà, ils commencèrent à se développer dans l’orangerie. Le second morceau fut dérangé pendant son déve- loppement, et les feuilles ne tardèrent pas à se faner. Par mégarde le bourgeon du plus petit fragment se brisa avant son dévelop- pement, et immédiatement à côté il.se forma deux pousses laté- rales,, qui donnèrent naissance à de petites tiges florifères. La formation de ces deux bourgeons. ne fut très probablement déterminée que par l'enlèvement du bourgeon en question, ce qui montre uné force reproductive extraordinaire ; car ilne s’est pas encore présenté de cas à l’auteur, où, dans la même saison, le bourgeon d’une fleur printanière, détruit accidentellement, s’est trouvé remplacé par un autre, né de la même base. Le petit tubercule même, examiné plus tard, avait grossi dans tous les sens et environ du quadruple: il n'avait pas la forme tubercu- leuse ; mais il était plutôt linguiforme. Les parties nouvelles, si considérables , étaient en apparence intimement liées à la partie ancienne, qui cependant n’avait pu se plier aux dimen- sions des premières. Ceci avait fait naître à son bord une espèce de callosité, etau sommet se présentèrent plusieurs excroissances dentiformes. Enfin l'examen du plus grand morceau fit voir que , quant à la forme , il n'avait point subi de changemens importans. L’au- teur eut cependant loccasion de faire l’observation suivante. Le morceau , comme étant le plus grand ; avait poussé le plus grand nombre de tiges et de feuilles, au nombre de dix, tandis qu'il ne s'était point accru d’une manière sensible. Il paraitque, dans les jeunes tubercules, les parties de formation nouvelle sont plus considérables que celles qui disparaissent , et que le con- traire a lieu dans les tubercules âgés, tandis que, dans ceux qui sont d’un âge moyén, Faccroissement à l'extérieur est à-peu- près égal au décroissement à l’intérieur. Mais il ne saurait exister le moindre doute que c’est à l'inté- rieur de la couche corticale que se fait cette opération. Si ces soupcons , quant au C. solida, ne trompent point 60 ERN. DE BERG. — Sur les tubercules des Corydalis. l’auteur, on paraît y perdre de vue que, dans cette plante, on a devant soi deux tubercules existant en même temps et soudés ensemble (un jeune etun vieux), tandis que, dans le C. cava, on n’en a toujours qu’un seul. L'auteur regrette de n’avoir pas en- core pu examiner sur le vivant le tubercule du C. solida ; mais il suppose que cette plante offre un tubercule d’une durée bien moins grande, qui, comme dans un bulbe annuel de la tulipe, par exemple, périt dans l’année même où il donne naissance à des fleurs , et que le corps spongieux , qu’on considère comme la partie périphérique du tubercule , n’est rien que le tubercule lui-même, dépérissant ou déjà dépéri. Il se présente ici plusieurs questions qui attendent encore une solution. Pendant combien d'années une tellereproduction peut-elle se continuer ?S’y forme- t-il un proles ? et un tel tubercule ne finit-il pas par se résoudre en tubercules prolifiques. Pour revenir au C. cava, il est évident que la reproduction y est plutôt partielle, et que le tubercule se conserve dans sa forme entière et particulière, tant qu’il conserve assez de vigueur pour nourrir les bourgeons qui s’y développent ; mais il finit par de- venir difforme , en s’ouvrant à la base, ce qui se remarque sur- tout à la variété ordinaire à fleurs rouges. Généralement ceci n’a pas lieu dans la variété à fleurs blanches , dont le tubercule reste bien plus long-temps fermé et offre la forme d’une pomme de terre ronde et solide , quoique cette derniere qualité ne lui re- vienne pas. | A près une discussion sur les différentes espècesdans lesquelles les auteurs ont distribué le Fumaria bulbosa de Linné, l’auteur fait remarquer que Hayné a trouvé des pieds du Corydalis sodi- da , où la racine bulbiforme, comme il l'appelle, se trouve . double et est recouverte d’une membrane brune. Quelque chose de semblable se rencontre entre autres dans l’{{lium fistulosum, et il est probable que cette membrane brune n’est que le reste d’un ancien bulbe, dont la tige a disparu. Si l'on considère ces tubercules comme annuels ou bisannuels, il faudrait se ran- ger de l'avis de Bernhard , qui, dans le Linnæa {vi , p. 4), dit qu'il est fort douteux qne les tubercules du C. solida se laissent multiplier par la division , comme ceux du C. cava. Une propa- ERN. DE BERG. — Sur les tubercules des Corydalis. 6x gation par cayeux est fort admissible pour ces plantes ; mais il est extrêmement probable que la même propagation peut se faire dans le C. casa; et ceci sans l’intervention de l’homme. Il s’agit cependant de savoir comment cela se fait. Voici la manière de voir de l’auteur à ce sujet. Chaque bourgeon tuberculaire pos- sède un bourrelet ou la disposition à former cet organe. Tant que le tubercule dans lequel celui-ci se trouve est encore frais et vital, ce bourrelet, contenant les rudimens d’un nouveau tubercule , ne peut se développer. Dans l'état normal, ceci ne peut arriver que quand le tubercule dépérit. Mais ces plantes, contrairement à la plupart des autres plantes tuberculeuses, ont ceci de particulier que le jeune tubercule ne se détache pas, à proprement parler, de l’ancien par suite d'un étranglement , mais que, du moins dans la multiplication arti- ficielle, comme nous l'avons vu, des parties de l’ancien tuber- cule , se soudent au nouveau. Lorsque, par suite de divisions, il se forme de la sorte un nouveau tubercule , l'accroissement du jeune est , dans l’origine, en rapport avec la grandeur du frag- ment du tubercule, qui , lors de la division , est resté attaché au bourgeon. Plus tard, la puissance vitale cherche cependant à rendre au tubercule la forme normale et la différence qui exis- tait antérieurement. entre la partie intérieure et l’extérieure de cet organe disparait. Dans la jeunesse, un tel tubercule représente un tronc, muni àson sommet d’un bourgeon , et, à sa base, d’un faisceau radi- culaire ; mais, par suite de son développement ultérieur, la liai- son directe entre le sommet et la base se détruit déjà en quelque sorte, ce qui se fait entièrement quand le tubercule devient creux. Toute cette métamorphose a beaucoup de ressemblance avec ce que nous voyons dans les Cyclamen. Cette ressemblance se trouve de plus en ce que les deux plantes ne développent, en germant, qu'une seule feuille. On peut, d’après la proposition de Bischoff, considérer cette feuille unique comme un bourgeon en tant que, dans la première année, il ne se présente pas plusieurs feuilles ; cependant on pourrait, d’un autre côté, la considérer aussi comme une feuille primordiale, suivie, dans la seconde année, par le véritable bourgeon. L'auteur considérerait, dans ce cas, 62 ERN. DE BERG. — Swr les tubercules des Corydalis. comme des cotylédons hypogés et. comme leurs représentans, la partie qu'on appelle ordinairement endosperme: En comparant les observations sur le Corydalis cava avec ce qu'il sait sur le C. so/ida , l'auteur vient à admettre que les deux plantes diffèrent sans doute par la formation des tubercales, mais que la différence n’est pas aussi importante qu’elle le semble de prime abord. Il considère en conséquence le C. soli- da comme une plante dont la vie marche plus vite que celle du C. cava, et il admet que son tubercule périt avec la tige florifèr Dans ce cas, rien n’est plus naturel que d'admettre qu'il se forme à la base du tubercule un nouveau tubercule, quise développe à la manière de la plupart des bulbes annuels dans le centre de l'ancien tubercule. Par la disparition de l’ancien tubercule, le nouveau gagne de la place, et la masse restante peut être com- parée à celle qui entoure les tubercules de l’Zr4m Dracunculus. I passe maintenant à une seconde hypothèse , moins sujette à contestation, en admettant avec Linné que les €. cava , solida et fabacea, n’appartiennent qu’à une seule espèce. En effet , les caractères qu'on attribue à ces espèces subissent d'importantes modifications. Ainsi le €. solida offre des bractées digitées ; mais il en existe une variété à bractées presque entières. Le C. /a- bacea est indiqué à bractées entières; cependant une de ses variétés , le C. pumila Host, les présente digitées. Hornung en a décrit, dans la Flora de 1836, une forme à deux éperons, comme le Diel) tra: il la considère comme une pélorie et l'ap- pelle C. pumila bicalcarata: il fait remarquer en même temps qu’on trouve à Moscou des passages du C. cava au C. solida. Quant à la différence des tubercules, Roth (F/ora germ.t.n, part. ir, p.192), parle d’une variété du C. cava à racines non creuses , et il attribue cette différence au seul àge de la plante, et il a raison en tant que ni un tubercule ni aucun autre organe des plantes ne peut originairement se présenter creux, et Zetter nous apprend que le tubercule du C. fabacea est presque creux. _ Les différences dans les parties épigées de la plante et qu’on considère comme concluantes, telles que le nombre et la hauteur des tiges , la forme des bractées, le plus grand développement de feuilles et de fleurs , la position de l’éperon , la longueur des ERN. DE BERG. — Swr les tubercules des Corydalis. pédicelles, etc. , sont plus ou moins variables , et ces différences pourraient s'expliquer par la propriété du Æumaria bulbosa 1. de produire des fleurs sous des influences extérieures diverses et des âges différens , ce qui nécessairement doit exercer une influence sur la grandeur, la forme et la division du tubercule. La constance qu'on a observée dans le C. solida pendant des années pourrait fort bien être relative et déterminée par le sol et l'exposition. On sait, en effet, combien le sol exerce d'influence sur la durée des plantes. Une culture soignée des trois plantes en question dans les jardins et pendant plusieurs années pourrait résoudre ce problème, et; si l'auteur ne s’en est pas occupé ,il faut l’attribuer à l'impossibilité où il s’est trouvé de se les pro- curer toutes les trois. Note sur l'accroissement des Ophioglossées , par Arex. BRAUN. (Extrait des procès-verbaux de la réunion des naturalistes d'Allemagne à Fribourg , en septembre ea 8e Flora , 1839, page 301.) L'auteur fait voir, au moyen de dessins communiqués à la section de botanique, que le — celluleux d'où naissent les feuilles du genre Ophioglossum n’est point une feuille vaginu- laire, qu’elle n’est point de formation stipulacée ou ligulacée, mais que c'est un corps celluleux enveloppant le centre du développement, à l'extérieur duquel se trouvent les feuilles dans une suite spirale régulière , et où elles restent jusqu’à leur épa- nouissement (qui, dans l'O. vulgatum, a lieu dans la quatrième année). Dans ce corps, chaque feuille forme sa cellule particu- lière , qui grandit avec l'accroissement de la feuille, qui se sou- lève successivement en forme de cône et qui est enfin rompu comme une gaîne. L'épi de l'Opioglossum est axillaire : il est la seule feuille d’un œil qui se développe dans l’aisselle de la feuille stérile, au pédoncule de laquelle vient se souder celui de épi. Le Bury chsb n'offre pas (du moins dans un Âge avancé, où seu- lement il a été observé jusqu'ici) le LE celluleux enveloppant, tandis que , dans ce genre , les feuilles s ’engainent elles-mêmes, ce qui ne se voit pas dans les Ophioglossum. M. Braun considère 6/ AL. BRAUN. — Accroissement des Oplhioglossées. le corps celluleux en question, dans le dernier genre, comme une formation thalloïde persistant pendant toute la vie de la plante et correspondant à l'organe celluleux que doivent percer les pre- mières feuilles des fougères germantes , et auquel on a donné le nom de proembryon. Comme dans les Phanérogames aussi, les premiers commencemens du végétal, donnant naissance à une feuille, se développant dans l'intérieur d’un organe celluleux (le sac embryonaire ) , 1] paraît en résulter que, dans tout le règne végétal , la formation d’un thallus précède celle des feuilles. Un des points les plus importans à rechercher encore , c’est la ger- mination entierement inconnue jusqu'ici des Ophioglossum et des Botrychium, et il serait à desirer qu’on fondât un prix pour la résolution de ce problème. Note sur l’Erica purpurea Lin., par Tauscu.( Flora, 1830, p. 70.) L'£rica purpurea Y.. est une plante douteuse que Salisbury a réunie à l’Æ.carnea L., et Sprengel à l’Æ. multiflora L. Les syno- nymes linnéens de Clusius et de Bauhin appartiennent, sans au- cun doute, à l’Æ. carnea ; celui de Séguier pourrait revenir à l’£. mulliflora. La description de Linné dans le Systema vegetabilium fait voir cependant que, par la forme du calice et de la corolle, son Æ. purpurea est une espèce différente de celles dont il vient d’être fait mention. Sa plante ressemble sans doute, par le port, aux Æ. herbacea, mulhflora, mediterranea et vagans , mais elle s'éloigne de ces quatre espèces par la forme de ses fleurs. L'auteur a trouvé dans les jardins une bruyère sous le nom d’E. filamentosa, différente de lé plante du même nom d’An- drews, et il ne doute point qu’elle se retrouve dans le midi de l'Europe, où se rencontrent toutes les espèces voisines. Voici les caracteres qu’il lui assigne : ÆE. purpurea L. Antheris fuscis muticis exsertis (termivalibus ), corollis urceolato-campanulatis, calycibus lineari-lanceolatis coloratis dimidium corollæ superantibus , floribus terminali-axillaribus in racemos brevissimos densos con- gestis , foliis quaternis linearibus recurvato-patentibus confertis , caule valde di- varicato. — Proxima est Æ. medilerraneæ a qua differt caule humiliore admo- dum divaricato, ramulis abbreviatis, foliis brevioribus confertioribusque , flori- bus brevius pedicéllatis, hinc in racemos densiores breviores magis æquales nec latos secundos dispositis, corollis pallidioribus tertia parc brevioribus, magis ad formam campanulatam eccedentibus, denique antheris fuscis toto exserlis, lobis sæpè (an semper?\ apiculatis. Præterquam antheris neglectis hæcce species ex racemis densis abbreviatis, corollisque subcampanulatis pallidis multum quoque aflinitalis cum Æ. vagante ei multiflora præ se fert. a rs Dee — DUTROCHET. — Sur la chaleur des étres vivans , etc. 65 RecHercges sur la chaleur propre des étres vivans à basse dempérature , Par M. Durrocner, Membre de l’Académie des Sciences. Suite. (Voy. page 5.) $ 2. Observations sur la chaleur propre du spadice de l’Arum maculatum à l’époque de la floraison. Une chaleur assez élevée se manifeste dans le spadice des Aroïdes à l’époque de la floraison. Ce phénomène à été observé pour là première fois par Lamarck, en 1777, sur l’Arum itali- cum (1), mais sans application de mesure à cette chaleur. Vers l’année 1800, Sennebier mesura avec le thermomètre la chaleur . que manifeste l'Arum maculatum (2) dans le jour de l’'épanouis- sement de la spathe , et il vit que cette chaleur s'était élevée à 6°9' R. (8° 6’ C.) dans son maximum, arrivé entre six et huit heures du soir, et qu’elle ne s'était point Continuée le lende- main. Desfontaines s’aperçut au simple toucher que plusieurs Arum présentaient dans leur spadice une chaleur assez élevée, et publia ces observations en 1800 (3). Gmelin et Schwey- Kkert (4) assurent avoir observé la chaleur de l4rum italicum plus de dix-huit ans avant la publication qu'ils font, en 1808, de ce fait, observé bien long-temps avant eux par Lamarck. (1) Encyclopédie méthodique. Botanique, tome 111 , page 8. (2) Physiologie végétale, tome 111, page 314, (3) Flora atlantica , tome 11, page 328. (4) Flora badensis, tome n1, page 585. Aou — Férier, 5 66 DUTROCHET. = Sur la chaleur des étres vivans Bory-Saint-Vincent (1) a rapporté avec détail les observations faites à l'ile de Bourbon par Hubert sur la fleur de lÆrum cordi- folium. Le spadice de cette plante présenta sa plus forte chaleur au lever du soleil, moment de la floraison , et cette chaleur s’éleva à plus de 25° au-dessus de celle de l'atmosphère. Le spadice paraissait brülant au toucher. M. Th. de Saussure (2) a observé, mais sans la mesurer, la chaleur du spadice de l'4rum maculatum. Sur un grand nombre de fleurs de cette plante , il n'en a, dit-il, trouvé que quatre, dont le spadice fût chaud. Cela provient , sans aucun doute de ce qu'il n’a pas observé toutes ces fleurs dans le moment convenable. Il a vu que, chez une de ces fleurs, dont le spadice était chaud, la spathe a absorbé cinq fois son volume de gaz oxygène! la massue a absorbé trente fois son volume de ce même gaz, et qu'enfin les fleurs en ont ab- sorbé cent trente-deux fois leur volume. Ce fait prouve que la chaleur développée par le spadice de l/rum est le résultat d’une véritable combustion respiratoire, M. Schultz (3), en 1828, en observant un Caladium pinna- tifolium dans les serres Fr jardin botanique de Berlin , a con- staté dans sa fleur une chaleur de 4} à 5 degrés Me re de celle de l'air environnant , qui était alors à + 15°. M. Treviranus a ae en 1829, des observations sur plu- sieurs espèces d’AÆrum (4), observations qui ne lui ont fait aper- ceyoir aucune augmentation de température dans les fleurs de ces plantes. Des observations négatives du même genre ont été faites et publiées,en 1830, par M. Gœppert (5)sur les six Ærum pedatum , brasilicum, divaricatum , pictum, orixense et forni- catum ; sur les deux Caladium tripartitum et helleborifolium , sans que ces observations, répétées plusieurs fois sur chaque plante , lui aient fait découvrir dans leurs fleurs la moindre (x) Voyage dans les quatre iles principales de la mer d'Afrique, tome 11, page 68. (2) Annales de physique et de chimie, tome xxt , p. 284. (3) Nature des plantes vivantes. En allemand , vol. 11, p. 185. (4) Journal pour la physiologie, par Tiedemann et les frères Treviranus, voi, 111, p. 257. (5) Sur le développement de la chaleur dans les plantes. Breslaw, 1830. \ à basse température. 67 élévation de température au-dessus de celle de l'air environnant, et cependant il se servait d’un thermomètre très sensible. En 1832, M..Gœppert revint sur ces assertions, qui tendaient à mettre en doute l'existence d’une chaleur propre appréciable dans le spadice des Aroïdes. Dans le mémoire qu'il lut au con- grès scientifique de Vienne (r}, il déclare avoir trouvé une chaleur élevée de 14% R. au-dessus de la température de l’atmo- sphère dans le spadice ‘de l'Arum dracunculus: c'est dans les fleurs mäles qu’il a observé ce développement de chaleur. En 1834, M: Adolphe Brongniart saisit, pour étudier de nouveau ce phénomène, l’occasion que lui présenta la floraison dun Caladium odorum ou Colocasia odôra (2) dans les serres du jardin des plantes de Paris. IL observa, dans le spadice de cette plante, une chaleur qui s’éleva jusqu’à 11° C. au-dessus de célle de l'air environnant , et, en suivant le développement de cette chaleur, à partir du moment de l'épanouissement de la spathe jusqu’à son extinction, qui eut lieu six jours après, il découvrit que cette chaleur propre du spadice était soumise à un'paroxysme quotidien et diurne , offrant son maximum dans la soirée des quatre premiers jours et dans la matinée des deux derniers jours. La découverte de ce paroxysme diurne, de cette sorte «de fièvre quotidienne, comme l'appelle M. Adolphe Bron- “gniart ;est d’une haute importance pour la physiologie végétale: elle aouvert la voie aux recherches subséquentes, qui ont prouvé que ce paroxysme diurne de chaleur vitale est un‘phènomène général chez les végétaux verts. Le même observateur ‘a expée rimenté que la chaleur du spadice va en augmentant de sa base où sont situées les fleurs femelles, vers son sommet, renflé en massue. Toutes ces observations ont été faites < à l'aide . ther- momètres ordinaires. | En 1838 , de nouvelles observations ont été faites sur la cha- téur de Ia fleur du Cofocasia odora , par MM. Van Beek et (x) Sur le développemént de la chaleur dans les plantes vivantes. Vienne , 1832. (2) Nouvelles Annales du Muséum d'Histoire naturelle, . tome st, page 1 45. 5. 68 DUTROCHET, — Sur la chaleur des êtres vivans Bergsma (3), à l’aide de l'appareil thermo-électrique. Ces obser- vateurs ont constaté, dans le renflement en massue du spadice, l'existence de plusieurs périodes distinctes ‘et journalières de chaleur propre: c’est la constatation du paroxysme quotidien, découvert dans cette même partie par M. Adolphe Brongniart; mais, contrairement aux observations de ce dernier physiolo- giste , ils disent avoir trouvé une chaleur plus élevée dans’ les fleurs mâles que dans le renflement en massue qui termine le spadice. Le degré de la chaleur observée, dans le spadice, par MM. van Beek et Bergsma, est aussi bien plus considérable, puisque, dans son maximum , elle s’est élevée à 22° C., tandis que,‘dans les observations de M. Adolphe Brongniart , cette chaleur n’a pas dépassé 11°. En 1839, MM. Vrolik et de Vriese (1) ont publié quelques observations sur la chaleur du spadice de l’{rum italicum. Le thermomètre, placé sur les fleurs mâles ne leur a indiqué que deux degrés au-dessus de la chaleur de l'atmosphère: ils n’ont point poussé plus loin cette observation. Dans le même mérnoire, ces naturalistes exposent de nouvelles expériences sur la cha- leur du spadice du Colocasia odora. Quelques années aupara- vant, ils avaient expérimenté que la chaleur du spadice de cette Aroïde se développe malgré l'enlèvement de la spathe : ils con- firment ici ce phénomène par de nouvelles expériences , et ils observent l'existence du paroxysme diurne de cette chaleur. Le spadice placé par eux dans le gaz oxigène y éprouve une augmentation considérable de chaleur. Ce même spadice étant placé dans le gaz azote, la production de la chaleur propre se trouve interrompue. Ces faits viennent à l'appui des expériences de M. Th. de Saussure, rapportées plus haut. Il était curieux d’étudier, chez l’A/rum maculatum, si commun dans notre climat, les phénomènes non encore observés du dé- veloppement de la chaleur de son spadice , chaleur dont lexis- (x) Observations thermo-électriques sur l'élévation de la températüre des fleurs du Co/o- casia odora, Utrecht, 1 838, (2) Annalés des Sciences naturelles, deuxième série , tome x1, page 65, à basse. température. 69 tence avait été constatée par les observations de Sennebier: c'est ce que j'ai entrepris de faire au printemps de l’année 1839, en me servant, pour cela, de l'appareil thermo-électrique. Les Arum que jai soumis à mes expériences étaient trans- plantés dans des pots avec toute la terre qui environnait leurs racines , en sorte qu'ils .ne souffraient point du tout de cette transplantation. Je les portais ainsi dans le cabinet consacré à mes expériences : ils furent exposés à l'air libre, et non placés sous une cloche de verre, ainsi que je l'ai fait pour la recherche de la chaleur propre des autres plantes. Chez ces dernières, la manifestation de la chaleur vitale ne pouvait avoir lieu qu’en les plaçant dans l'air saturé d’eau, afin de supprimer le refroi- dissement causé par l’'évaporation, refroidissement qui masquait complètement leur faible chaleur vitale. Chez l’Zrum macula- tum, Vélévation de cette chaleur vitale me dispensa d’avoir recours à ce moyen. L’une des deux soudures était enfoncée dans la partie du spadice dont je voulais étudier la température; l’autre soudure, simplement enveloppée par un petit rouleau _de papier, était ainsi soustraite à l'influence de la chaleur rayon- nante,'tout en conservant la possibilité de prendre promptement les variations de la température atmosphérique. Si la manière différente dont les deux soudures étaient recouvertes pouvait apporter quelques différences entre elles sous le point de vue de leur promptitude à participer aux variations de la tempéra- ture atmosphérique, cette différence était ici si petite, et la chaleur de la plante se trouva proportionnellement si élevée, que l'estimation du degré de cette chaleur ne dut pas être affectée sensiblement par cette légère cause d’erreur. Seulement il est certain que cette estimation fut toujours un peu trop faible , parce que le spadice éprouvait constamment une dimi- nution de sa chaleur propre par le fait de l’évaporation de ses liquides, évaporation qui était d'autant plus considérable, que la chaleur du spadice était plus élevée. On sent facilement que cette diminution de la chaleur vitale par le fait de l’évaporation échappait à toute mesure. Cette évaporation , d’ailleurs, n’au- Trait pas été complètement supprimée par la position de la plante 70 DUTROCHET. — Sur da chaleur des étres vivans dans l'air saturé d’eau , puisqu'il se serait alors établi une sorté de distillation sur les parois intérieures de la cloche qui aurait recouvert la plante dont la chaleur propre était de beaucoup supérieure à celle de l’air environnant. Mes premières publications sur la chaleur florale de l'Zrum maculatum ont été faites d’une manière très abrégée dans deux lettres, que j'ai adressées à l’Académie des Sciences, et qui ont été lues dans les séances des 6 et 13 mai 1830. Je mé hâtais ainsi de publier, à mesure que j'observais. Cette précipitation, moti- vée par la crainte que j'avais d’être prévenu, a été Cause de quelques inexactitudes , que je corrige ici. Le spadice de lArum maculatum à, comme on sait, sa partie supérieure renflée en massue.Au-dessous dy manche asséz grèle de cette massué se trouvent lés fleurs mâles , et plus bas lés fleurs femelles, disposées les unes et les autres circulairement sur la partie inférieure du spadice. Je commencäi par l'étude de la chaleur propre dé la partie du spadice renfléé én massue. L'Arum maculatum, que je soumis le premier à l’expériencé, présenta l'épanouissement complet de sa spathe, à quatre heures après midi, le 2 mai. Ce fut à ce moment que je commençai mes observations. La soudure angulo-terminale de l'aiguille fut enfoncée à la profondeur de cinq millimètres dans le milieu du renflement en massue du spadice, Jé donne ici, sous forme de tableau , le détail des observations que je fis nos quatre heures jusqu à dix heures pass Soir. CHALEUR PROPRE LA (i HEURES C4 RAYPATION DU SPADICE | (DEMPÉRAÂTURE de au-dessus AXE DE LA JOURNÉE. | aiguille aimantée. de la chaleur ATMOSPHÉRIQUE. atmosphérique. {1 CRETE EEE CNE TE) | GONE VAE ERNEST | ou PERRET 2 mai après midi. degrés Ge 4h 64 degrés, 9,81 5 30 65 10,40 6: 30 | 9} 458 le (693 7 55 5,93 8 | : 24 3,51 9 30 1,99 à basse température. 71 On voit, par ces observations, que le maximum de la cha- leur vitale du spadice fut à cinq heures et demie du soir, une heure et demie après l'épanouissement complet de la spathe, ét que cette chaleur vitale S'élèva à 10°4. C’est par erreur que j'ai annoncé précédemment que cette chaleur s'était élevée à plus dé 11°. Le lendemain 3 mai, l'aiguille aimantée demeura äu zéro jusqu'à midi, et alors elle commença à dévier du côté Opposé, indiquant ainsi que lé spadice était devenu plus froid que l'atmosphère environnante. Cette déviation de l'aiguille aimantéealla jusqu’à 4 degrés, indiquant ainsi que la tempéra- ture du spadice était de un quart de degré centésimal au-dessous de la température de l'air environnant. Ce refroidissement du Spadicé était dû à l’évaporation de ses liquides organiques, et il indiquait la disparition de la chaleur vitale, Le 4 mai, ayant un nouvel Ærum , dont la spathe était arri- vée à son complet épanouissement à deux heures ét demie après midi, je résolus de faire des expériences sur la chaleur des fleurs femelles qui occupent la partie la plus inférieure du . Spadice, et je commencçai par voir quél était le degré de chaleur du milieu du renflement en massue du spadice. À deux heures ét demie, je trouvai Cetté chaleur de 9°%8 , indiqués ‘par une déviation de 6o degrés de l'aiguille aimantée. Je transportai immédiatement la Soidüte de laiguille dans la partie inférieure du spadice là ‘où il portait les fleurs femelles. Sa chaleur dans cet endroit né sé trouva que de r°46, indiqués pär üné dé- viation de 22° de l'aiguille aimantée. Ainsi la chaleur propre de là partie supérieure du spadice se trouva plus élevée que celle de la partie inférieure de ce même spadice, de 6°41. J'avais fendu la spathe au niveau des fleurs fenielles , afin d'introduire par là l'aiguille dans le spadice. Le tableau ati offre ie série de ces observations, | 72 DUTROCHET. — Sur la chaleur des êtres vivans , CHALEUR PROPRE HEURES DÉS FION DES FLEURS FEMELLES] TEMPÉRATURE | de au-dessus DE LA JOURNÉE. l'aiguille aimantée, de la chaleur ATMOSPHÉRIQUE. atmosphérique. END RE FIRE SEE | (ISERE GE PE eES G DESCOUERES | d'amener RER 4 mai après midi. degrés C, degrés C. oh 45m 29 degrés, 1,40 14,5 3 30 18 1,12 14,5 4 45 16 I 14,5 5 45 13 0,81 14,5 7 15 II 0,69 14,3 9 8 0,0 14,1 10 6 0,37 14 5 mai. 6h 18 1,12 14 7 26 1,62 14 8 28 1,75 14,3 9 24 1,50 14,7 10 17 1,06 1 II 15 0,93 15 midi 14 0,57 15 I 13 0,81 15 2 12 0,75 15 3 9 0,56 15,2 A 5 0,31 15,3 5  0,25 15,4 6 3 0,18 15,5 7 2 0,12 15,3 8 Oo o 19,3 9 moins 2 moins 0,12 15,3 10 moins 3 moins 0,18 15 Le lendemain , 6 mai, les fleurs femelles furent plus froides d’un quart de degré centésimal que l’air environnant. On voit, par le tableau précédent , que ce refroidissement , qui était le résultat de l’évaporation , avait commencé à se manifester, la veille, 5 mai, dès neuf heures du soir. Le 6 mai, ayant un nouvel Ærum, dont la spathe avait opéré son complet épanouissement à trois heures et demie après midi, je fis des expériences sur la chaleur des fleurs mâles. Après avoir fendu la spathe au niveau de ces fleurs, jintroduisis laiguille dans la partie du spadice qui les portait. Le tableau suivant offre la série de ces observations. à basse sean, cniionriu 7 ture. 73 CHALEUR PROPRE DÉVIATION HEURES des fleurs TEMPÉRATURE de l’aiguille au-dessus OBSERVATIONS. DE LA JOURNÉE. Shiie. de la chaleur .| atmosphérique. atmosphérique, ER | Ce EE | ET | 6 mai après midi. ae al La ë Be 3h 3om 58 6,93 15,9 Épanouissement 4 30 58 6,93 16,8 complet de la spathe 2 5 57 6,59 17 6 55 5,93 16,9 7 48 4,27 16,4 8 53 3,34 16,3 9 2,63 16,1 (s) 1,90 16 390 15,5 ,93 15,7 7:78 15,9 731 16 6,93 25 5,93 16 4,90 16,2 Commencement de l'émission du pellen.: 2,31 16,6 L’aiguille est ici transportée dans les 1190 16,8 Hu Pegiitet 2,31 17 L'aiguille est iei : replacée dans Îles 1596 Hi l'es mâles. 1,68 17, 1,12 17,6 0,87 17,6 On voit par ces observations que la chaleur vitale des fleurs mâles n’a commencé à diminuer qu’à cinq heures du soir, le 6 mai, jour de l'épanouissement de la spathe , et que cette cha- leur, graduellement diminuée dans la soirée, s’est trouvée en voie d’accroissement le lendemain , 7 mai, dès le matin; que ce jour-là le maximum de la chaleur vitale s’est montré à huit heures et demie du matin , et que sa diminution a commencé à neuf heures , en sorte que lon voit encore ici le retour du maximum normal de la chaleur vitale vers huit heures du matin. 74 DUTROCHET. => Sur da Chaleur des êtres vivans À midi le transport de l'aiguille dans les fleurs femelles a fait découvrir, dans ces fleurs, une chaleur inférieure de près de moitié à celle que possédaient alors les fleurs mâles. On a vu plus haut que ces dernières ont une chaleur inférieure de beaucoup à celle que possède dans le même moment la partie supérieure , renflée en massue du spadice. Ainsi il est bién éta- bli par l'expérience que , dans le même moment, la chaleur va én diminuant du milieu du rénflement en massue du spadice Vers sa base. | | Il me parut important de rechercher si le paroxysme diurne, qui se manifeste de nouveau, le lendemain de l'épanouissement de la spathe, dans la partie inférieure du spadice occupée par ces fleurs, se reproduirait en tenant la plante dans'une obscu- rité complète. Le 7 mai, ayant un Ærum , dont la spathe avait achevé son épanouissement à une heure après midi, je la mis en expérience; mais, occupé par l'observation précédente jusqu’à neuf heures du soir, je ne pus Commencer cette nouvelle obser- vation qu'à neuf heures un quart, ce qui d’ailleurs était suffi- Sant pour de but que je me proposais, but qui était dé recher- cher si la chaleur des fleurs mâles pérsisterait pendant la nuit et pendant la journée du lendemain, malgré l’obscurité com- plète. Je plaçai donc l’une des soudures dans la partie du spadice qui portait les fleurs mâles, et, après avoir observé leur chaleur vitale , je couvris la plante avec un récipient de carton , sous lequel était placée également la seconde soudure, revêtue sim- plement d’un petit rouleau de papier, Ainsi la plante se trouva , dès le soir du 7 mai, dans une obscurité complète. Le tableau suivant offre la série des observations que je fis sur elle. | à basse température. 7 | , bris CHALEUR PROPRE | | HEURES sa di DES FLEURS MALES TEMPÉRATURE TA LENT de! : au-dessus Ù à DE LA JOURNÉE. Vaiguille aimntée: de la chaleur | ATMOSPHÉRIQUE: | atmosphérique. , ton g:anak;: . DES à degrés cC. degrés C, soir. , gb 15m Bo degrés, 1590 | 27,2 ‘10 { 25 1,56 17,1 Bmuites ÉEE U O 5, 251 1,3T 19,1 8 mai, : AE » matin. 94 ds Dorcr8o 25:76: 17 . 8 43 3,34. 17 8 30. 45 3,68 17 ROC 48 han). 27 | 9 45 5o 4,68 17 | 10 30 DT 4,90 17 It bo 4,68 17 12, 15 49 4,48 17 2 30 39 2,76 17 D. PES PR 1,90 27 5 28 179 17 6 3o 18 1,12 16,8 | 8, 8 0,50 Î 16,5 9 10,25 16,5 | Le lendemain matin , à sept heures, l'aiguille aimantée était à Zéro , ce qui indiquait l'abolition presque complète de la chaleur vitale ; je dis presque complète ; parce que, s’il n'avait pas existé éncore une faible portion de éétte chaleur vitale , le .$padice aurait été plus froid que l’atmosphère environnante, pafce qu’il devait éprouver un refroidissement PE l'effet de l'évaporation. Je terminai là cette expérience’, qui n'avait prouvé que la cha- leur vitale des fleurs, mâles s'était, maintenue pendant la nuit, Mais avec une certaine diminution, et que son paroxÿsme diurne s'était reproduit malgré l'obscurité complète. On remar- quera cependant que le maximum de la chaleur vitale est arrivé à dix heures et demie, ce qui est deux heures plus tard que dans l'observation précédente du 7 mai. Cet effet est-il dû à l'obscurité, ou bien est-ce une anomalie accidentelle ? Cette dernière manière de voir me paraît être celle qu'il fautadmettre; car, ainsi qu’on le verra plus bas, l'heure du maximum normal de la chaleur vitale du spadice de lZrum maculatum peut 76 DUTROCHET. = Sur la chaleur des êtres vivans accidentellement varier de huit heures du matin jusqu’à midi, en sorte que cette heure n’est point fixe, bien qu'elle ait tou- jours lieu dans l’espace de temps que je viens d'indiquer. Je n’avais encore commencé à observer la chaleur vitale du spadice de lArum maculatum qu'à partir du moment de l'épanouissement complet de la spathe, il était important de savoir si cette chaleur commençait à se manifester avant cette époque. Je choisis donc un 4rum dont la spathe ne me parais- sait pas encore voisine de l’époque de son épanouissement. Cet Arum , transplanté en pot le ç mai de grand matin, fut soumis, ce matin même, à l'expérience. La soudure de laiguille fut enfoncée au travers de la spathe , dans le milieu du renflement en massue du spadice. Le tableau suivant offre la série des observations que je fis sur cet Arum. (8 CHALEUR PROPRE DÉVIATION HAURES du spadice TEMPÉRATURE de l'aiguille au-dessus OBSERVATIONS. É 5 , érique DE LA JOURNÉE étant de la chaleur atmosphérique. atmosphérique. SE CS à 4 degrés C. degrés C. 9 mai. 6h o o + 17,8 7 0 (o) 17,8 8 ï 0,06 17:39 9 2 0,12 18 : 10 3 : 0,18 18,3 11 & 0,25 18,5 midi fre 0,28 18,7 Maximum. zh > 0,25 18,9 2 4 0,25 18,9 3 3 : O,21 18,9 [A 3 0,18 19 5 3 0,18 19,1 6 3 0,18 19,1 7 2 0,12 19 | 8 1 0,09 19 9 I 0,06 19 10 . 0,03 18,8 10 mai, 6h o () + 17,4 7 o o 17,4 8 5 0,31 17,5 9 6 0,37 17,6 10 6 = 0,40 17,8 11 7 0,44 17,9 midi 10 0,62 18 La spathe com- mence ds entr'ouvri? à basse température. 77 PET CHALEUR PROPRE HEURES à du spadice TEMPÉRATURE de l'aiguille au-dessus OBSERVATIONS: de la chaleur atmosphérique. (atmosphérique. LA DE LA JOURNÉE: aimantée. degrés C. 8 La spathe est com- plètement ouverte, Maximum, FF OSEE D La soudure est ici transportée dans les fleurs mâles, EEE La soudure est ici replacée dans le ren- flement en massue du spadice, 4 5 6 7 8 9 o al . x1 mai, 6b 45m 0,06 Maximum, 0 o moins I moins 0,06 moins 2 moins 0,012 moins 4 moins 0,025 moins 4 moins 0,025 © © mblm © © © © © O0 © Ces observations donnent les résultats suivans : l'heure du maximum normal de la chaleur vitale du spadice se trouve ici vers midi. Ainsi elle se trouve retardée de quatre heures sur cette même heure du r7aximum normal, observée à huit heures 78 DUTROCHET. — Sur la chaleur des êtres vivans et huit heures et demie du-matin , dans les observations précé- dentes du 5 mai et du 7 mai, et Jébrdée de deux heures paf rapport à l'observation du 8 mai,où cé maximum eut lieu à dix heures ét demie. Il résulte de h que l’heure du maximum normal de la chaleur vitale du spadice n’est point la même chez les différens individus , et qu’elle varie de huit heures du matin à midi. L'heure de ce maximum de chaleur est retardée considérablement le jour de Pépanouissement de la spathe : il arrive un peu plus d’une heure après ce. complet épanouis- sement. Le commencement de cet épanouissement, se montre vers l'heure à laquelle aurait’dù arriver le maximum normal de la chaleur vitale, en sorte que le rapide épanouissement de la spathe est évidemment le résultat du développement extraordinaire de. chaleur.qui angmente l'intensité duparoxysme et porte à quelques heures plus loin l'instant de son maximum. On remarquera que, le 11 mai, lendemain de lépanouuisse: ment de la spathe , l'aiguille aimantée resta au zéro’ de la divi- sion du cercle jusqu’à dix heures quinze minutes du matin. Cela indiquait que la chaleur du spadice était égale à celle de l’atmo: sphère. À onze heures trente minutes, je trouvai l'aiguille ai- mantée, déviée d'un demi-degré, ce qui indiquait dans le spadice une chaleur de trois centièmes de degré au-dessus’ de” celle de atmosphère, À midi, la déviation de Paiguille aimantée fut d’un degré , ce qui portait la chaleur propre du spadicé à six cen- tièmes de dégré. À une heure après midi, l'aiguille aimantée était revenue au zéro. Ainsi le maximum normal de la chaleur vitale du spadice se manifesta encore ce jour-là vers midi, mais d'une manière à peine sensible. En y réfléchissant, on voit que la position au zéro de l’aiguille aimantée , dans la matinée , in= diquait un reste de chaleur vitale dans le spadice. En effet, ce spadice , exposé à l'air libre, était nécessairement le siège d’une évaporation-qui le refroidissait. Si donc; malgré ce refroïdisse- ment, il conservait. une chaleur égale à celle de l'atmosphère, cela indiquait évidemment qu'il y avait encore chez lui un déve- loppement de chaleur vitale, qui compensait ce refroidissement. & basse température. 79 A midi cette chaleur vitale s’éleva dans son maximum à six cen- tièmes de degré au-dessus de celle de l'atmosphère; mais bientôt cette chaleur diminua et disparut tout-à-fait, en sorte que le spa- dice, soumis au refroidissement causé par l'évaporation, devint plus froid que l'atmosphère environnante. Ce refroidissement, arrivé à son maximum à cinq heures du soir, où il atteignit un quart de degré centésimal , persista pendant le reste de la soirée, On a vu, dans le dernier tableau , que, le 10 ‘mai, à quatre heures trente minutes , lorsque ia chaleur vitale du spadice a commencé à diminuer, j'ai transporté l'aiguille dans les fleurs mâles, pour voir quelle était leur température dans ce moment, et que je l’ai trouvée de près de trois degrés inférieure à celle du renflement en massue du spadice. On remarquera que le/maxi- mum de chaleur de ce renflement n’a été ici que huit degrés et un quart; tandis que, dans l'observation du 2 mai, cette cha leur s'était. élevée à 10°4. Cela prouve que cette chaleur n’est point exactement la même chez les différens individus. J'avais choisi au hasard , parmi les Æ7um qui restaient à fleu- ‘rir, celui qui fait le sujet de cette dernière observation. J'igno- rais nécessairement à quelle distance il se trouvait de l’époque de sa floraison. Il se trouva que mon observation commença la veille de l'épanouissement de la spathe , c’est-à-dire un jour ét demi environ avant cet épanouissement. Le paroxysme diurne de la chaleur vitale fut assez marqué dès ce premier jour d'ob- servation. J'ignores il se manifeste dans des jours plus antérieurs à la floraison, cette observation. étant la dernière qu'il m'ait été donné de faire. Les 4rwym nombreux dont je'pouvais dispo- ser, hätés par la chaleur inaccoutumée de la saison, avaient tous accompli leur floraison le 11 mai, jour auquel j'ai terminé ma dernière expérience. On voit, par ces observations , que la chaleur propre qui se développe dans la fleur de l'Arum maculatum offre plusieurs paroxysmes dont les z#7axima ont lieu pendant le jour, et dont les minima se montrent pendant la nuit. Parmi les quatre pa- roxysmes observés, il n’y en a que deux qui soient remarquables 80 DUTROCHET. == Sur da chaleur des êtres vivans par leur intensité. Le plus intense est celui qui a lieu le pre- mier jour de la floraison ; son siège principal est dans le renfle- ment en massue du spadice et probablement aussi dans le tissu de la spathe. C'est sous son influence que s’opère le rapide épa- nouissement de cette dernière. Le paroxysme qui a lieu le se- cond jour de la floraison est moins intense; il a son siège prin- cipal dans les fleurs mâles et dans la partie du spadice qui les porte. C'est sous son influence que s’opère l'émission du pollen 3. Expériences sur la chaleur propre des feuilles , des pétales , des fruits et des racines. J'avais résolu de suspendre la publication de mes recherches sur la chaleur propre des parties végétales indiquées par le titre de ce paragraphe, pensant avec raison avoir besoin de re- voir les unes et d'étendre les autres. Cependant de nouvelles réflexions m'ont engagé à les publier, tout incomplètes qu’elles sont. | Je n’ai constaté l'existence de la chaleur vitale des feuilles qué dans celles du Sempervivum tectorum. J'ai fait ces expériences sur la plante enracinée, et je les ai répétées un grand nombre de fois afin de ne point conserver de doutes sur leur résultat. La chaleur propre que j'ai trouvée dans ces feuilles ne s'élève, dans son maximum, qn’à o, 03 de dégré centésimal, indiqués par une déviation d’un demi-degré de laiguille aimantée. Je n’aurais eu aucune confiance dans une expérience qui me don- nait un aussi faible résultat, si la constance de ce résultat ne m'avait prouvé qu'il n’était pas erroné. (1) | k (1) Au moment où je livrais ce travail à l'impression, M. Van Beek , membre de l'institut des Pays-Bas, a fait parvenir à l’Académie des Sciences de l’Institut de France ses observations sur la température propre des plantes, observations entreprises à l’occasion des miennes et avec mes procédés d’expérimentation. J'ai vu avec plaisir que les résultats de ses expériences confirmaient, pleinement ceux auxquels j'étais parvenu concernant l'existence de la chaleur vitale des plantes et celle du paroxysme diurne auquel cette chaleur vitale est soumise. Les expériences de M. Van Beek ont été faites sur Les feuilles du Sempervivum spatulatum et sur à basse température. 8 On ne peut faire d'expériences sur la chaleur propre des pé- tales des fleurs, ca ‘en enfonçant la soudure de Paiguille dans les pétales pressés les uns sur les autres, que renferme le bouton d’une fleur à pétales fort nombreux. Telle est la fleur de la rose aux cent feuilles, celle, du payot double (Papaver somniferum) ou celle de la pivoine double (Pæonia officinalés\; or j'ai expérimenté que lorsque la soudure de laiguille ést pla- cée seulement dans la masse des pétales agglomérés dans le bouton floral, il n’y a aucune indication de chaleur; mais si la soudure se trouve introduite dans l'ovaire, après avoir traversé la masse des pétales, la chaleur propre de cet ovaire se mani- feste. C'est ce que j'ai expérimenté, par exemple, sur la fleur double en bouton du pavot. Ainsi, il parait que les corolles, du moins avant la floraison, n'ont aucune chaleur propre appré- ciable. Les fruits, tant qu'ils sont verts, ont leur chaleur propre, comme toutes les autres parties vertes des végétaux. Cette cha- leur vitale s'éteint assez promptement chez eux lorsqu'ils sont _Cueillis; aussi n’ai-je pu constater l'existence da paroxysme diurne de cette chaleur que chez le fruit du Solanum Lyco- pérsicon, ou tomate, fruit qui tenait à la plante enracinée. Ce fruit m'offrit, à deux heures et demie après midi son maximum de chaleur vitale, qui s'éleva seulement à o, 08 de degré centé- simal, indiqués par une déviation de r degré 3 de Paiguille ai- mantée, et cela par une chaleur atmosphérique de + 17 degrés. Le tableau suivant indique la chaleur propre que j'ai trouvée à quelques autres fruits, sans que je sache: si cette chaleur st exactement celle de leur maximum. celles du Sedum cotyledon. I a trouvé que la chaleur propre des feuilles de ces plantes s'élevait à environ 0,25 de degré centésimal dans son maximum , qui arrivait un peu après midi, La lettre dé M. Van Beck est insérée au compte rendu de la séance de l’Académie des Sciences du 6 janvier 1 840. XIIT, Boran, — Fevrier. 6 82 DUTROCHET. — Sur da chaleur des étres vivans PEYATIPR CHALEUR PROPRE | TEMPÉRATURE NOMS DES FRUITS. de À si du fruit. atmosphérique. ä degrés C, à Poire verte, ... ses. 0,06 —- 14 degrés G. Pomme verte. 0059 0,05 175 Prime:ventes 4. 0e Die ose 0,09 Pêche verté ; . sos » ete s9 67 0,08 Lo] = 15.1 m or Fruit vert du Ribes Upa crispa. | 0,06 Fruit vert du Zririodendron tulipifera .epeeceecsese * 0;10 Cône vert de la Sapinette (Abies alba de Michaux).. 0,10 Fruit vert du Datura stramo = nium huit jours après la flo- RAISON arte M ta etat NEA ae 0,08 Fruit vert du Papaver somni- Jferum deux jours après la flOrAISOH..... à =. # se ee sem es l'aiguille aimantée = RSR | ccm mn ee DE ss les ii ou quatre derniers fruits de ce tableau, la cha- leur propre qui a été trouvée peut être considérée comme ap- partenant autant aux embryons séminaux que le fruit ren- ferme, qu’au tissu de ce fruit lui-même, Les embryons sémi- naux ont en effet une chaleur propre, ainsi que je m’en suis assuré sur la graine encore verte du Jicia Faba, dont les coty- lédons sont fort gros. Ayant extrait de la gousse une de ces graines vertes’, et l'ayant mise en expérience comparative avec une graine semblable et privée de la vie, je lui ai trouvé une chaleur propre de 0, 06 de degré, indiqués par une déviation d’un dégré de l'aiguille aimantée. La chaleur atmosphérique était alors à + 20 degrés. Je n'ai point répété cette observation. J'ai recherché si les fruits offrent une chaleur propre pen- dant leur maturation. Les expériences que j'ai faites à ce sujet sont encore trop peu nombreuses pour pouvoir en déduire des conclusions parfaitement certaines. Toutefois, je ne laisserai pas de les rapporter. Une prune de la variété dite reëne-claude, en train de maturation, m'a offert, pendant deux jours que je l'ai observée , une chaleur propre de o,10 à 0,12 de degré, a basse température. 83 et cela sans manifester une période diurne et paroxysmale, Une pêche, qui avait cessé d'être verte et commençait à se colorer en rouge, qui était dure ét ne présentait point encore l'odeur agréable propre à ce fruit, ne m'a offert aucune cha- leur propre; elle était dans l’époque de transition de l'état de fruit vert à l’état de fruit en maturation. Je conservai cette pêche, et cinq jours après, lui ayant trouvé lodeur qui an- nonce la maturation, je la soumis de nouveau à l'expérience; je lui trouvai une chaleur propre de.0, 06 de degré. Trois jours après, la maturité de la pêche paraissait complète; je la soumis pour la troisième fois à l'expérience, et je ne lui trouvai aucune chaleur propre. D'un autre côté le fruit du SoZanum Lycopersicon ou tomate qui, pendant qu'il est vert, offre uue chaleur propre paroxys- male, ne m’a offert aucune trace de chaleur propre à partir du moment qu'il a commencé à prendre la coloration qui annonce la maturation. La chaleur qui se développe pendant la matura- tion appartiendrait-elle exclusivement aux fruits qui contien- nent de la matière sucrée? on sent que des expériences aussi peu nombreuses ne peuvent suffire pour établir un fait. J'ai le projet de continuer ces recherches. J'ai recherché si les racines et les tiges souterraines tubercu- leuses ont une chaleur propre, j'ai fait à cet égard un assez grand nombre d'expériences, mais je dois convenir qu’elles ne m'ont point donné des résultats sur lesquels je puisse établir une assertion bien fondée. Quelquefois j'ai obtenu une indica- tion de faible chaleur propre dans ces parties végétales souter- raines ; le plus souvent cette chaleur m'a paru nulle: c’est donc une question que je laisse indécise. $ 4. — De la chaleur propre des champignons. J'ai fait un petit nombre de recherches sur la chaleur vitale des champignons. Je ne:les expose ici que d’une manière fort succincte, et sans détails, ayant le projet d'étudier de nouveau ce point de la physiologie végétale : mes recherches à cet égard 6. 8/4 DUTROCHET. — Sur la chaleur des êtres vivans n’ont porté que sur trois agarics, sur un bolet et sur un lyco- perdon. La soudure de l’aiguille fut enfoncée dans le pédicule, vers son sommet, chez les agarics et chez le bolet. Ces champi- gnons sont désignés dans la table suivante sous les noms que leur a imposé Bulliard. , GHALEUR PROPRE DEVIATION du Champignon | TEMPÉRATURE NOMS DES CHAMPIGNONS. de au-dessus l’aiguille aimantée.| de la chaleur: | atmosphérique. atmosphérique. GS OR LE En | cms ENERREREPERETEE | ee degrés C. degrés C. Agaricus eburneus......... 3 7 0,20 + 20,5 Agaricus colubrinus........ ï _ 0,10 20,2 Agaricus annularius......e» 1 . 0,10 17,5 Boletus @TeUS es. 7 3 0,45 19,3 Lycoperdon hirtum ....+ +. & 5 0,26 21,7 Les champignons n’ont point, comme les végétaux verts, le besoin physiologique de la lumière ; il doit donc paraître fort probable qu’ils n'offrent point, comme ces derniers, un pa- roxysme de chaleur correspondant à une époque horaire de la révolution diurne de la terre. Toutefois cette question ne peut être résolue que par l'observation directe. Or je n’ai point donné assez de suite à ces observations, je ne les ai point assez multi- pliées pour pouvoir me prononcer à cet égard. Je me conten- terai donc de rapporter ici ce que jai observé sur le Boetus æreus. Ce champignon dans l'état de parfait développement fut mis en expérience le 27 juillet à neuf heures et demie du matin. Le bolet privé de vie avec lequel il fut mis en expérience compa- rative, avait conservé un peu de la chaleur, au moyen de la-. quelle il avait été tué, en sorte que le bolet vivant se trouvait plus froid que lui de près d’un degré lorsque mon observation commença. L'équilibre de chaleur ne tarda pas à s'établir en- tre les deux champignons, et à onze heures, par une tempéra- ture atmosphérique de + 19°, 4, le bolet vivant avait déjà une supériorité de chaleur de 0°, 18 de degré sur le bolet mort; à à basse température. 85 midi, cette même supériorité de chaleur s'était élevée à o°, 36 de degré et elle s’accrut graduellement jusqu’à huit heures du soir, ou cette même supériorité de chaleur atteignit o°, 45 de degré, ainsi que cela est indiqué dans le tableau précédent. Cette supériorité de chaleur du bolet vivant sur le bolet mort indiquait la chaleur propre et vitale du premier, et l’on voit ainsi que cette chaleur propre était soumise à un accroissement graduel. J'ignore si l'élévation de 0°, 45 de degré qu’elle attei- gnit à huit heures du soir fut son maximum. Ayant alors cessé mon observation que je ne repris que le lendemain 28 juillet à sept heures du matin. Alors par une température atmosphéri- que de + 18°, le bolet n'avait plus qu’une chaleur propre de 0°, 28 de degré, indiqués par quatre degrés et demi de dévia- tion de laiguille aimantée. Cette chaleur propre diminua gra- duellement'et très lentement dans le cours de la journée; elle n'était plus que de o°, 12 de degré à deux heures après midi. Je fus forcé de m’absenter, en sorte que je ne continuai point mes observations dans le reste de la journée. Le jour suivant 29 juillet le bolet avait perdu toute sa chaleur propre. Cette observation est, comme on le voit, fort incomplète ; elle laisse douter si la chaleur propre du bolet offre une pé- riode diurne ou si cette chaleur offre simplement une progres- sion ascendante en rapport avec l’âge du champignon, ou avec la période de son développement , en sorte qu’arrivée à son maximum à une certaine époque de cette période, là chaleur vitale irait ensuite en diminuant jusqu’à son entière disparition : cest cette dernière hypothèse qui me paraït la plus probable. La chaleur vitale de près d’un demi-degré centésimal que m’a offert le Boletus æreus, est la chaleur propre la plus élevée que j'aie rencontrée dans le règne végétal, abstraction faite de la chaleur bien plus considérable, qu'offre le spadice des Arum pendant la floraison. ( Foir pour la suite, la partie zoologique, page 5.) 86 nuco mour. — Sur les cellules des Sphagnum. RECHERCHES ANATOMIQUES Sur les cellules poreuses des Spha- gnum, avec un appendice sur l’organisation des feuilles du Dicranum glaucum et de lOctoblepharum albidum , ; Par le D' Huco Moxz, professeur à Tubingen. Les cellules qui forment les feuilles et les couches extérieures de la tige du Sphagnum , appartiennent aux formes les plus intéressantes du tissu cellulaire des plantes , et méritent un exa- men attentif et renouvelé, soit à cause de leur organisation dif- férente de celle des cellules végétales, qu’à cause des descrip- tions contradictoires qu’en ont faites plusieurs anatomistes. Hedwig (Fundamentum Hist, nat. musc. frond., t. 1, p.25) publia les premiers renseignemens sur l’organisation des feuilles du Sphagnum. Après avoir examiné la question si les feuilles des Mousses offrent un tissu vasculaire semblable à celui des Phanérogames , et sans oser décider la question, parce que l'exiguité des feuilles des Mousses l'avait empêché de bien examiner leur structure, il ajoute : « Sphagni palustris folia « equidem ejusmodi quid commonstrare videntur. Areolæ ho- « rum retium, omnium fere sunt maximæ, carentes omnino « parenchymate. Apparent intra ista tenuissima vascula trans- « versa; quæ inter attenta consideratione reperies duplicata « excurrere, ut indè augurari liceret, primarios ductus dupli- « catos existere. » Moldenhawer fit, le premier, un examen détaillé de ces feuilles, dans son ouvrage si éminent par l'exactitude des ob- servations ; il en parle à plusieurs endroits, et publie la meil- leure figure que nous ayons de ces cellules. Il y trouva deux particularités : la présence de fibres contournées en spirale , et (1) Thèse présentée à la Faculté de. médecine de Tubingen par Phil. Schlayer, et insérée dans le Flora, 1838, page 337; traduite de l'allemand par M. Buchinger. auco Mons. — Sw les cellules des Sphagnum: 87 celle de grandes ouvertures rondes contournées dans leurs parois. Cet auteur (Beitrage sur Anatomie der Pflanzen, 1812,p.:117) compare les fibres contournées en spirale au système fibreux, qu'il désigne sous le nom de tissu cellulaire. Ge tissu, selon lui, ést situé entre les parties des plantes et les réunit. Les anato- mistes subséquens nièrent cette théorie, à laquelle ; comme Va- lentin le fait remarquer avec raison, Moldenhawer paraït avoir été conduit par l'observation de la substance homogène placée entre les cellules, et désignée par Mohl sous le nom de sub- starice intercellulaire. Moldenhawer compare les fibres de ce tissu cellulaire à celles des trachées des insectes, et dit qu’elles existent dans les cellules des feuilles du Sphagnum obtusifo- Liu , Soit contournées en spirale, soit droites. Selon lui, on trouvé dans les feuilles du Sphagnum, et entre ces cellules fibreusés, d’autres cellules vertes, réunies en réseau, et qui sont dépourvues de ces fibres. Plus loin {oc cit.; p. 213), Molden- hawer compare ces cellules fibreuses aux vaisseaux spiraux des plantes, et fait la description suivante des ouvertures qu’on ren- contre dans leurs parois : « Ces tissus utriculiformes,; qui con- sistent en une forme très simplifiée des vaisseaux spiraux de la tigé, sônt munis d’ouveriures rondes. Lorsqu'on éxaminé ces parties très humides, les ouvertures se présentent si faiblement, qu'on ne peut les reconnaître qu’à l’aide d’un très bon micro- scope, la membrane du tube ayant, dans cet état, une transpa- rencé telle, qu'on ne la distingue pas d'avec l’ouverture plus ôpaque , qui est éclairée par la lumière entrant par la paroi in: férieure du tube, et qui est moins clairé encore, par la raison que ce tube se trouve plein d’eau ; mais lorsqu'on diminue l’hu: midité, la mémbrane dévient beaucoup plus opaque, et les ou- vertures deviennent plus claires, jusqu’à ce que, enfin, dans les tubes desséchés, elles se reconnaissent même à l’aide d’un mi- croscope très médiocre , et qu’on voie à travers elles la cavité du tube jusqu’à la paroi postérieure, qu’on voit de plus en plus nette à mesure qu'on l'approche du foyer. Torsqu’on examine de plus près ces ouvertures, on reconnaît bientôt qu’elles sont tantôt isolées, tantôt plus où moins exactement opposées , en 88 HUGO mour. — Sur les cellules des Sphagnum. sorte que l’humeur qui sort du fond de l’une peut facilement passer dans l’autre, si toutefois elle se trouve exposée en même temps à l’action immédiate de l'air et de la lumière. Lorsqu'on place la tige de la Mousse, par ses rameaux inférieurs et pen- dans, dans un liquide coloré, celui-ci est absorbé par les nom- breuses ouvertures, d’où il pénètre dans les vaisseaux spiraux de la tige ; de ces derniers, il se transmet aux feuilles des ra- meaux supérieurs, et y déborde par ces ouvertures en une quantité telle, qu'un papier buvard fin qu’on approche des feuilles s’en trouve coloré. Nous voyons donc ici les nombreuses fonctions de l’épiderme, des stomates et d’autres organes, rem- placées par une seule partie élémentaire qui absorbe le liquide nutritif et l’expose en même temps à l'influence de l'atmosphère en passant d’un tube dans l’autre et en humectant les tubes verts. Il ne faut! pas ici de production de nouvelles couches, parce que les jeunes tiges se couchent à terre, et que leurs feuilles inférieures remplissent les fonctions de racines, pourvu que le tout se trouve convenablement humecté. Des utricules isolés, disposés entre ces tubes, sont le seul organe qui prépare les sucs particuliers à l'aide du contenu de la première partie élémentaire. » | Ces résultats de Moldenhawer furent confirmés par Sprengel (Anleitung zur Kenntniss der Gewaechse, 2° éd., vol. 1,.p. 23, pl. 1v, f. 20). La figure de ce dernier, bien inférieure à,celle de Moldenhawer, n'indique pas les cellules vertes situées entre les cellules fibreuses (elle est probablement faite sur un échan:- tillon sec et ramolli de nouveau), et ne représente pas-exacte- ment les fils spiraux. Sprengel assure avoir observé une struc- ture semblable dans le Leskea complanata , et suppose que le tissu cellulaire de la plupart des Mousses et des Hépatiques.est formé de la même manière. Link exposa (Æ/em. phil. bot. 1824, p. 105), sur les cellules en question , une opinion trés divergente, en les déclarant des cellules composées, et en admettant que les fibres spirales ap- parentes sont formées par les bords des cellules plus petites. Les observations de Moldenhawer furent confirmées par l’au- teur de cette thèse, qui, lors de ses recherches sur les pores des HuGo mour, — Sur les cellules des Sphagnum. 89 cellules dansles plantes, devaitaccorder uneattention particulière aux feuilles de Sphagnum, et quise rangea à l'opinion de ceux qui admettent des ouvertures dans les parois. Voici les termes dans lesquels il exposa les résultats de sesobservations (Ueber die Poren des Pflanzenzellgewebes, 1828,p. 81):«Je me bornerai à donner une preuve directe de l'existence des ouvertures décou- vertes par Moldenbawer, parce que la nature de ces parties n’est pas encore rigoureusement prouvée par la plus grande clarté de ces parties,et parce que, àtravers elles, on peut nettement voir la paroi postérieure de la cellule, puisqu'il serait toujours possible qu’elles fassent fermées par une membrane très mince. On ac- querra la conviction la plus entière qu'il n'existe aucune mem- brane semblable, et que les cercles plus clairs sont de véritables ouvertures, lorsque avec un instrument bien tranchant on fait un grand nombre d’incisions dans le bord de ces feuilles, opé- ration par laquelle on coupe souvent ces cercles par le milieu. Or, s'il existait une membrane, il arriverait que, par suite de la grandeur de ces cercles, on verrait facilement les bords de cette membrane, dont cependant l’examen le plus attentif ne montre aucune trace. J'ai observé l’organisation du Sphagnum obtusifolium dans les Sp. acutifolium , cuspidatum , squarro- sum et subsecundum. Meyen nia l'existence de ces ouvertures, lorsque, en traitant (Phytotomie, p. 160 et fig., tab. xr) du contenu des cellules des plantes, il fit mention de la structure des feuilles du Sphagnum, dont il donna quelques figures, qui cependant ne peuvent être considérées comme tout-à-fait bien faites. 11 dit que les cellules de ces feuilles sont de deux espèces : 1° les plus grandes, de dimensions considérables, contiennent intérieurement une fibre cortournée en spirale ; 2° les plus petites, qui se trouvent con- stamment placées entre deux cellules plus grandes renfermant des fibres spirales, et qui unissent ces dernières. Les petites cellules étroites renferment de petites vésicules de suc cellulaire: les plus grandes contiennent , outre les fibres spirales, de l’eau et de l'air. Dans les jeunes échantillons du Sp4. submersum Nées , on reconnaît sans peine l’organisation de la fibre spirale ; lorsque Ja plante devient plus âgée, la fibre spirale se change en 90 auGo MOHL. — Sur les cellules des Sphagnum: une fibre circulaire, absolument de la même manière qu’on le voit dans les plantes d’un ordre plus élevé. Cette métamorphose s’observe très nettement dans les espèces à cellules longues et étroites ; le contraire a lieu dans le cas où les cellules sont courtes , mais très larges, et en forme de cylindre irrégulier, comme dans les Sph. obtusifolium et palustre : il y arrive que les anneaux nouvellement formés par la fibre spirale métamor- phosée sont parfois renversés, c’est-à-dire qu'ils abandonnent leur direction, et que, quoique en un sens opposé, ils s’ap- pliquent immédiatement sur la membrane cellulaire: Par là, l'observateur à un espace exactement circonscrit, que quelques auteurs ont considéré comme un trou. Quelquefois on réncontre aussi dans les cellules extérieures de la tige des Mousses ; les fibres spirales déliées représentées à la fig. 7, pl. xr. L’exem- plaire sur lequel cette figure a été faite, est venu entièrement sous l’eau : on rencontre quelquefois cette même organisation dans de vieilles tiges qui ne viennent plus dans l’eau ; d’autres, au contraire , qui croissent immédiatement auprès de l’eau, n’en offrent aucune trace. Les conditions sous lesquelles ce phéno- mène se présente restent encore à découvrir. » Meyen avait réuni les fibres des cellules du Sphagnum avec différens autres organismes, sur les parois cellulaires desquels on rencontre également des fibres ; il avait considéré ces der- nières comme appartenant au contenu des cellules , et les avait traitées, dans un chapitre de sa Phytotomie, intitulé : Forma- tions fibreuses dans Le suc cellulaire. Mohl (Ueber der Bau des Cycadeenstammns, dans les Mémoires de l’Académie de Mu- nich, 1832; p. 415), s’éxprime de la manière suivante contre cette théorie : « En général, jé dois fairé remarquer que toute l'opinion de Meyen, qui considère cette formation de fibres corime ayant lieu dans le suc cellulaire et comme appartenant au contenu des cellules, n’est point fondée dans la nature, parce que toutes les fibres existant dans les cellules sont soudées aux parois celluleuses et en sont des parties intégrantes. Meyen n'indique pas un seul fait pour prouver le contraire, à moins qu'on ne veuille ranger ici une hypothèse qu'il fait pour expli- quer la présence des anneaux circulaires aux parois celluleuses HUGO MouL. == Sur les cellules des Sphagnum. 91 des Sphagnum : il admèt que ces anneaux se produisent par le renversement d'un anneau fibreux à l’intérieur dés cellules, ce que cet auteur n’a certainement jamais vu , ni dans les Spha- gnum , ni dans aucune autre plante. Jamais, en effet, l'anneau d’un vaisseau annulaire ne se renverse de lui:même : ceci ne se fait qu’alors qu'on découpe ou plutôt qu’on déchire les vais- séaux avec un scalpel dont le tranchant est émoussé, et ce cas même, je ne l'ai point observé dans les Sphagnum. Mais la théorie de Meyen est entièrement renversée, par la cir- constance que cet anneau entouré un pôre, ce qui cependant né saurait être la conséquence du renversement de l’anneau. » Fürnrohr publia des recherches sur la structure anatomique de ces cellules (Flora ; 1833, p. 10, avec fig.). Quoique ces re- cherches soient basées én grande partie sur des observations que lui communiqua l’auteur de cette thèse, elles peuvent être considérées néanmoins comme une confirmation de la théorie de Moldenhawer , en tant que Fürnrohr fit encore des observa- tions sur le même sujet. Nous pouvons nous abstenir d'entrer dans des détails sur les recherches de Fürnrohr, parce qu'elles confirment des faits connus plutôt qu’elles n’en produisent de noûuveaux ; il suffira de rappeler que les fibres spirales sont réu- nies aux autres fibres que présentent les parois des cellules végé- tales, et qu’elles ne sont point considérées comme des parties différentes des parois ; mais qu’elles sont regardées comme liées intimement à ces dernières. Meyen, dans son dernier écrit sur l'anatomie des plantes (Üebér die neuesten fortschritte der Anatomie und Physiologie der Gewachse. Harlem, 1836, p. 124 ), soumet ces cellules à un examen très détaillé. (1) Si maintenant, après cette exposition des diverses opinions sur l’organisation des feuilles de Sphagnum, nous résumons les principaux points , il én résulte que tous les anatomistes s’ac- cordent à reconnaître que ces feuilles se composent d’une seule (x) Nous passons la citation détaillée que M. Mohl fait du passage de l’ouvrage cité ci- dessus, relatif à ce sujet, qui n’est qu'une confirmation de l'opinion de M. Meyen dans sa Phytotomie, sauf un point sur lequel cet auteur est revenu plus tard, dans sa Physiologie, à une autre opinion, (RÉDAGT.) 92 HUGO MoHL. — Sur les cellules des Sohagnum. couche de cellules. D’après les recherches de Moldenhawer, ces cellules sont de deux espèces , savoir : des utricules grands, dépourvus de granules, garnis de fibres à leur face interne , et munis d'ouvertures latérales, et d’autres plus étroits, placés entre les premiers, colorés en vert par la présence de la chlo- rophylle. Selon l'opinion de Meyen, au contraire, les cellules plus grandes renferment tantôt des fibres, tantôt elles en sont dépourvues, mais leurs parois ne sont jamais perforées. Les fibres, selon le même auteur , sont des formations étrangères, soudées à la paroi cellulaire , et qui, dans certains cas , peuvent en ètre détachées. Selon Mohl, il faudrait au contraire y voir des épaississemens de la paroi celluleuse ; selon Link enfin, cette ressemblance avec des fibres provient de ce que ces cellules ne sont point des utricules simples, mais qu’elles sont formées par la réunion de plusieurs cellules. Quant au premier point, à savoir si les feuilles de Sphagnum ne se composent que d’une seule couche de cellules, ou de deux, il n’est pas nécessaire d’avoir une grande adresse à faire des recherches anatomiques, pour se convaincre de l'entière inexactitude de la théorie de Meyen, par suite de laquelle la feuille n’offrirait qu’une seule espèce de cellules, et que l’exis- tence de cellules étroites placées entre les autres, plus larges, ne serait due qu’à une illusion”’optique (1). En effet, lorsqu'on examine la coupe transversale d’une feuille du Sphagnum cym- bifolium , on voit clairement que les cellules plus grandes, dia- phanes, munies de fibres à leurs parois, sont appliquées les unes à côté des autres au moyen de parois latérales aplaties ; que cette réunion ne s'opère pas sur toute la largeur de ces parois latérales, mais qu’à un point celles-ci sont courbées vers l’inté- rieur des grandes cellules; qu’elles laissent subsister en consé- quence entre elles un espace cylindrique, et que c’est dans cet espace que se trouvent placées les cellules contenant des grains de chlorophylle décrites par Moldenhawer. La figure qu’en (x) Cette opinion, émise par M. Meyen dans son ouvrage couronné par la Société de Harlem, et que M. Mobl combat dans plusieurs points de ce mémoire, a été abandonnée par M. Meyÿen lui-même dans sa Physiologie, et, par cette raison, nous avons supprimé dans le mémoire de M. Mol presque tout ce qui s’y rapporte, (Rénacr.) nuco mont — Sur les cellules des Sphagnum. 93 donne cet auteur n’est pas entièrement exacte, en ce qu’il les a dessinées de manière qu’elles se trouvent en contact, par leurs faces latérales, avec les grands utricules, entre lesquels elles sont disposées, et qne, par leurs faces supé- rieures et inférieures, elles sont représentées comme libres à la face supérieure et inférieure des feuilles, tandis qu'elles sont entièrement entourées par ces cellules, et que nulle part elles né sont libres à la surface de la feuille, du moins dans toutes les feuilles du Sphagnum cymbifolium dont Jai examiné des coupes transversales. Dans les autres figures publiées sur l’or- ganisation de ces feuilles, et qui sont dues en majeure partie à Meyen, ces cellules, ou ne sont point représentées du tout, ou le sont d’une manière encore plus fautive que ne l’a fait Mol- denhawer. (1) Dans les Sphagnum à feuilles étroites, par exemple, dans les Sph. acutifolium et cuspidatum, le rapport entre ces deux sortes de cellules présente quelque différence. En effet, les cel- lules étroites, renfermant de la chlorophylle, sont proportion- nellement beaucoup plus grandes, et offrent, dans certaines feuilles , la moitié de la largeur des autres cellules, par lesquelles elles ne sont plus recouvertes à la face supérieure et inférieure, d’où il résulte qu'elles sont disposées plus ou moins librement sur les deux faces de la feuille ; elles conservent au contraire, même dans la coupe transversale, une forme arrondie : c’est pourquoi les cellules fibreuses ( dont les faces latérales sont concaves) continuent à recouvrir des deux côtés les cellules vertes sur une étendue plus ou moins grande, de sorte que ces dernières, lorsqu’on regarde la feuille en face , ne se présentent point dans toute leur largeur. Ces cellules offrent un dévelop- pement également plus considérable dans les feuilles de la tige principale des espèces à feuilles larges, comme les Sp. cymbi- Jolium , squarrosum, et dans les grandes feuilles portées par (1) 11 paraît du moins que les figures de Meyen représentent des cellules du Spkagnum cymbifolium : il est vrai que cet auteur donne à la plante le nom de Sp. palustre , et s’en remet donc au lecteur du soin de deviner quelle plante il a eu en vue, Linné ayant compris sous le nom de Spk. palustre tous les véritables Sphagnum qui lui étaient connus, et le nom Linnéen étant abandonné par tous les bryologistes modernes, 94 uuco monr. — Sur des cellules des Sphagnum. les rameaux fertiles. Comme, dans ces deux espèces de feuilles, les cellules plus grandes et diaphanes n’offrent point de fibres, et que, très fréquemment, les cellules étroites sont dépourvues de chlorophylle , la distinction des deux espèces de cellules est souvent très difficile, à cause de la grandeur plus considérable de la seconde espèce de cellules. Le second point découvert par Moldenhawer, confirmé par l’auteur de la présente dissertation, et combattu fortement par Mevyen, concerne l'existence d'ouvertures, dans les cellules mu- nies de fibres, des feuilles et des couches extérieures des tiges des Sphagnum. Les raisons alléguées par Meyen contre l’exis- tence de ces ouvertures, sont, ou théoriques, ou empiriques ; « Car, dit-il, toutes les cellules ne renferment point de fibres spirales et annulaires, et là où celles-ci manquent, il n'existe point de trace d'ouvertures. Il serait, à la vérité, possible que ces ouvertures ne se formassent que plus tard et après que des fibres se. seraient développées dans les cellules, mais il n'existe aucune raison pour admettre cette théorie. Au contraire,comme ces feuilles ne se composent que d’une couche de cellules simples, il ne serait pas possible de concevoir, si ces cellules étaient perforées, où l'organe de l’activité formatrice aurait son siège, par la raison qu'on ne saurait attribuer ces fonctions à la simple membrane celluleuse. » Avant d'exposer les résultats de nos recherches, nous exami- nerons la valeur des raisons alléguées par Meyen contre l'exis- tence de ces ouvertures. Quand nous aurons indiqué nos objec- tions, et que le lecteur aura répété nos expériences, nous le laisserons, en toute sécurité, juger lequel, de Moldenhawer et de moi, ou de Meyen, a examiné la question avec le plus d’exactitude, et si ce dernier, par ses observations sur les feuilles du Sphagnum; peut s’autoriser à émettre un jugement entière- ment défavorable sur le compte de Moldenhawer, et à trouver dans les recherches de cet auteur la preuve que cet excellent observateur a répandu les opinions les plus singulieres et les plus mal fondées. Meyen prétend, pour prouver l'absence de ces ouvertures, qu'elles manquent dans les cellules qui, à l’intérieur ne con- aueo mMonr. — Sur les cellules des Sphagnum. 9ô tiennent point de fibres; il faut convenir, à la vérité, que ce fait est généralement vrai, mais il y a une double objection à faire contre les conséquences qu’on en tire. D'abord le fait, et Meyen l’a senti lui-même, que les cellules dépourvues de fibres n’offrent point d'ouvertures, ne prouve rien contre la théorie que les parois des cellules renfermant des fibres, sont perforées, et ce n’est que sur cette espèce de cellules que cette opinion a été émise. En second lieu l’assertion de Meyen n’est pas généra- Jement vraie; car on trouve très fréquemment dans les couches extérieures des jeunes rameaux qui végètent encore, et quelque- fois même dans les jeunes feuilles du Sph. cymbifolium , des cellules qui ne présentent aucune trace de fibres contournées en spirale ou de fibres circulaires disposées perpendiculairement à l'axe des cellules etqui cependant offrent de très grandes ouver- tures entourées d’un anneau fibreux. Quant au troisième point , c’est-à-dire à la possibilité que ces ouvertures ne naissent que plus tard ou après la production des fibres, Meyen se contente d’en porter le jugement suivant : «Il n’y à aucune raison en faveur de cette opinion ». Per- sonne en effet ne demandera par quelle raison c’est précisé- ment dans ces cellules et non dans celle d'aucune autre plante que la paroi celluleuse se garnit d'ouvertures après la formation des fibres, mais on aurait été en droit d’exiger qu'il eût exa- miné avec plus de soin, s’il existe de pareilles ouvertures ou non, avant de se permettre un jugement si défavorable sur le compte des anatomistes qui avaient trouvé ces ouvertures. Quant à ce qui, d’un autre côté, conserve l'absence de tout phénomène ana- logue,Meyen aurait puapprendre dans l'anatomie des Palmiersde l’auteur de cette thèse, et dans son traité sur les vaisseaux poreux dans les dicotylédonées qu’il se présente en effet un phénomène absolument analogue, c’est-à-dire la naissance d'ouvertures, dans des membranes auparavant homogènes, après la formation de fibres à leur surface, sinon dans des cellules ordinaires , du moins dans les utricules qui se changent en vaisseaux. Toutes ces spéculations théoriques, sur la possibilité d’un pareil phénomene et sur des faits analogues dans d’autres plan- tes, ne mènent au contraire à rien, il s’agit avant toutes choses y6 nuco mor. — Sur les cellules des Sphagnum. CE d'examiner s’il existe dans les parois celluleuses des Sphagnum des ouvertures ou s’il n'en existe pas? Nous n’hésitons pas pour répondre à cette question d’une manière affirmative et nous le prouvons par les raisons qu'on va lire : Lorsqu'on porte sur le microscope une feuille d’un rameau ( mais non du tronc) du Sphagnum cymbifolium ou squar- rosumm, qui est imbibée d’eau , on trouve les cellules qui ren- ferment des fibres spirales ou annulaires, garnies d'un nombre plus ou moins grand d’anneaux circulaires formés d’une fibre; ces anneaux sont pour la plupart placés le long des bords laté- raux des cellules, sur les parois de ces dernières, et leur diamètre dans degrandes feuilles s'élève jusqu’à 5 ou ;; de ligne. Comme à l’état humecté, les parois de ces cellules sont transparentes comme du verre et absolument incolores, on ne trouve point, en les comparant aux anneaux en question , de différence assez sensible, quant à leur clarté, à leur couleur, à leur transpa- rence, pour qu'on puisse décider d’une manière certaine si ces anneaux se trouvent recouverts d’une membrane ou non. Lorsque , au contraire, la feuille est complètement sèche, on pourra reconnaître par un grossissement d’au moins 200 fois, la membrane cellulaire elle-même à une teinte légèrement trouble, à de petites rides, à des proéminences, etc.; au contraire, on ne verra rien de semblable dans les anneaux eux-mêmes, qu’on trouvera en général un peu plus clairs. Ceci, déja, indique la probabilité que, intérieurement à ces anneaux, la membrane cellulaire est perforée ; maïs ce n’est que par les deux procédés suivans qu’on acquerra une conviction entière à cet égard : on fera dans la feuille des incisions, des déchirures, etc., au moyen d’aiguilles ou de la pointe de couteaux très tranchans; dans ce cas, la feuille humectée, et surtout la feuille sèche, fera voir qu’à tous les points où une telle déchirure traverse un anneau, elle s’y termine et se continue de l’autre côté du cercle, sans parcourir une membrane étendue sur l'anneau; en un mot, que cet anneau entoure une véritable ouverture. On objectera que, par ce procédé, la membrane étendue dans l'anneau se détache , et qu'il s’est produit de la sorte une ouverture artifi- cielle. Quoique la simple vue d’une telle préparation détruise | HuGo MOHL. — Sur les cellules des Sphagnuin. 97 cette objection, parce qu’il ne se présente rien qui ressemble à une membrane déchirée, ni à des lambeanx de cette membrane, jai cru néanmoins devoir mettre en usage un moyen qui fait voir nettement les ouvertures, sans léser la feuille en! aucune manière. Ce procédé consiste dans la coloration de la mem- brane cellulaire au moyen de liode. Comme toutes les autres cellules, celles du Sphagnum aussi prennent, par suite de l’ac- tion de l'iode, une teinte jaune-brun foncé, mais les anneaux restent incolores ; et, par ce moyen aussi, l'absence d’une mem- brane à cette: place est clairement démontrée. ‘Ces ouvertures, comme nous l'avons dit, se trouvent régu- lièrement dans les feuilles raméales munies de fibres, dans les Sph. obtusifolium et squarrosum.. À cause de leur grandeur moins considérable, et en partie à cause de leur petit nombre, on les voit un peu plus difficilement dans les feuilles des Sp}. tenellum, contortum , compactum, subsecundum et acutifolium . Dans les feuilles étroites, où les cellules sont étroites et allon- gées , comme dans le Sph. acutifoliüm, ces ouvertures manquent fréquemment dans quelques cellules, où même dans toutes les cellules de la feuille, lors même que les fibres y sont complète- . ment développées. Dans aucune espèce, je n’ai encore trouvé ces ouvertures dans les feuilles de la tige principale ; mais comme il se-rencontre beaucoup d’irrégularités concernant la présence des'fibres et des ouvertures, il serait bien possible qu’on les rencontrât aussi quelquefois dans ces feuilles. Sur.les grandes feuilles des, rameaux fructifères, on. ne voit ordinairement ces cellules-poreuses que vers le sommet et sur. les bords (Sp. cymbifolium et squarrosum), ou bien elles manquent absolument ( Sp. acutifolium).. Les cellules de la coiffe ne présentent ni fibres, ni ouver- tures.. Dans les cellules qui forment Ja. haie extérieure sd tronc et des rameaux, on rencontre tantôt. des ouvertures, et tantôt on n’en rencontre pas; fréquemment, il n’existe dans chaque cellule. qu'une seule ouverture : en général , elles sont moins nombreuses que dans les cellules de la feuille; en revanche, elles sont souvent beaucoup plus grandes. Dans les cellules XIII. Boran. — Février. 7 98 HUGO mor, — Sur les cellules des Sphagnum: contenant des fibres spirales, elles existent ordinairement; dans celles à parois lisses, elles manquent en partie, mais en partie aussi on les y rencontre , comme nous l'avons déjà vu plus haut. Il est difficile de déterminer, par l'observation defjeunes feuilles , si ces ouvertures existent dés la première origine de ces cellules, ou bien si elles ne naissent que plus tard/dans la paroi celluleuse parfaitement close; car, généralement, lors- qu’on effeuille sous le microscope le sommet d’un rameau, on trouve que les folioles les plus intérieures et les plus petites que l’on puisse détacher sont déjà munies d'ouvertures. Cependant je crois devoir admettre une origine tardive de ces ouvertures, parce que j'ai quelquefois trouvé dans ces jeunes feuilles une membrane tendre étendue sur l'anneau , et que, dans un cas, cette membrane était déchirée au milieu. Quant à la particularité que donnent à ces cellules les fibres spirales ou annulaires qui s’y trouvent placées, il y a peu à dire sur ce sujet depuis que la présence de ces fibres n’est plus, comme du temps où elles furent découvertes dans les Sphagnum, un phénomène presqne unique dans son espèce, mais qu’il se rencontre des formations analogues dans un grand nombre de végétaux. Ces fibres forment , ou des lignes spirales régulières, surtout dans les cellules cylindriques un peu allongées qui occupent la surface des tiges et des rameaux (on y voit souvent un grand nombre de fibres s'élever parallèlement les unes à côté des autres), ou des anneaux réguliers, comme dans un vaisseau annulaire, et ceci plus particulièrement dans les “cellules allongées dans les espèces à feuilles étroites; ou bien enfin elles forment, d’une manière assez irrégulière, tantôt des lignes spirales , tantôt des anneaux, tantôt des ramifications en ‘forme de réseau, ce qui se présente surtout dans les cellules ‘larges et un peu irrégulières des espèces à larges feuilles. Dans tous les cas où il se trouve une ouverture dans la paroi cellu- leuse, elle se trouve entourée d’un anneau fibreux qui est, ou absolument isolé du reste des fibres, ou en contact avec elles. Les fibres elles-mêmes sont très minces, incolores et cassantes Huco MOHL. — Sur les cellules des Sphagnum. 99 comme la paroi celluleuse, et se distinguent par cette dernière propriété, d’une maniere tres remarquable, des fibres déliées qu'offrent les vaisseaux spiraux et les autres cellules à parois fibreuses. Il-n’existe point de règle fixe pour la forme et la place de ces fibres. Qrdinairement on les rencontre dans les cellules des feuillés raméales ; il n’est cependant pas rare de-ne pas les ren- contrer dans un nombre plus où moins grand de cellules, sur- tout dans les feuilles qui se trouvent sur les rameaux épaissis qui supportent ce qu’on appelle les anthéridies ; on ne les rencontre point dans les cellules des rameaux fructiféres, ou lorsqu'on les y trouve, ce-n’est ni au milieu, ni à la base des feuilles ; elles manquent régulièrement, du moins d’après mes observations peu nombreuses sur ce point, sur les feuilles de la tige principale de la plante; enfin elles n'existent souvent pas dans la couche extérieure, à grandes cellules, des tiges et des rameaux. Les fibres sont tantôt extrêmement tenues, en sorte qu’on ne; les voit que quand le porte-objet n’est pas trop fortement éclairé, et tantôt elles sont assez distinctes et se montrent au premier coup-d’œil ; leur dimension cependant ne paraît jamais atteindre un millième de ligne. | L'auteur de cette thèse a démontrésuffisamment dans plusieurs occasions , en faisant voir les passages des cellules fibreuses aux cellules couvertes de petits points, que ces formations fibreuses ne sont point libres à l’intérieur des cellules, mais qu’elles forment une partie intégrante de la paroi celluleuse , et qu’elles doivent leur origine au développement par couches de cette partie. Nous croyons, par cette raison, pouvoir considérer ce point comme hors de toute contestation, et il nous suffira de montrer que les fibres des cellules du Sphagnum sont une for- mation analogue aux fibres des autres cellules réticulées. Deux faits militent en faveur de cette théorie : on voit, d’un côté, très fréquemment dans ces cellules des fibres s’aplatir ets’effacer sur la paroi. celluleuse ; de la même manière que cela s’observe fréquemment pour les fibres des cellules de Pendothèque des an- thères, ce qui, selon notre manière de voir , démontre jusqu’à l'évidence que ces organes doivent être considérés comme des 7e 100 uUGo Monr. — Sur les cellules des Sphagnum: épaississeméns'partiels de la paroi celluleuse. En second lieu; ces fibres, quant à leur développement; s’accordent'avec céllesides autres cellules, c’est-à-dire que la‘paroi des jeunes cellules est entièrement lisse et homogène; plus tard, on y voit desstries tres légèrement indiquées , qui, dans les cellules âgées ; s’épais- sissent successivement et se développent en des proéminences fibriformes. Jamais on ne voit dans l’intérienr de ces cellules de fibre qui ne soit absolument soudée à la paroi, et jamais une telle-fibre dans les Sphagnum ; autant du moins que j'ai pu l’ap- prendre par de nombreuses recherchés, ne ‘se: détache'de la paroi; mais ces fibres, comme je l'ai dit déjà plus haut, sont très cassantes , et elles se déchirent toujours transversalement avec la paroi celluleuse; tout au plus, lorsqu'on déchire la pa- roi cellulense. elles offrent une légère résistance, en sorte que la déchirure se prolonge à -une petite distance, le long de la fibre, avant de pénétrer dans celle-ci elle-même. Je mai, au contraire , jamais remarqué la moindre trace de séparation de la hbre, ne füt-ce que sur une distance minime. Ces particularités me semblent prouver, à plus forte raison, que ces fibres: ne sont point étrangères à la paroï celluleuse, et seulement soudées avec elles ; qu'elles ne se développent pas:égalementsur-tous‘lés points des cellules, mais que:, au contraire, on rencontre des cellules où, sur'un de leurs côtés , par ‘exémple, sur celui qui est tourné vers la face supérieure des: feuilles, les fibres sont déjà complètement développées ; tandis que’leur continuation, qui s'étend du côté opposé des eellules, ne: se présente! encoré quesous la forme:de stries à peine visibles: En général, celui qui aura suivi avec attention: le développement successif :des fibres sur les parois des céllules:et des vaisseaux, aura remarqué qu’il n’est pas rare de Jes voir se développer d’une maniere tel- lement irrégulière sur plusieurs points du même utricule: que les points moins développés ont, en très peu detemps', atteint le même développement que les autres mais que quelquefois aussi, comme dans les cellules des anthères, elles s'arrétent àee faible’ état de développement: Tout cela s'explique ‘très faciles ment, lorsqu'on considère ces fibres comme des. épaississemens partiels de la paroï celluleuse elleimêéme; mais cela ne‘saurait HUGO' MOHL. —— Surles cellules des Sphasnu. 104 guère s ‘expliquer. par là théorie, qui veut re ces. fbrab soient des-organismes:indépendans. | «Meyen:; qui considère ces formations de ed comme appar- tenant au, contenu des cellules Annonce avoir, séparé ces fibres de leurs parois sur des distances considérables, dans les cellules des couches extérieures de la-tige du Sphagnum, et se croit fondé à considérer ces stries contournées en spirale comme de véritables.fibres attachées’à la paroi celluleuse,. et non comme des épaississemens accidentels de la membrane celluleuse. Nous n’examinerons pas ce qu'il en est .des fibres détachées: sur. de grands espacés, et nous nous bornerons à faire remarquer que, cecieüt-il même eulieu,et nedût-on pas attribuer cette assertion à l'effet d’une illusion optique, cette circonstance, loin de prou- ver l'indépendance de ces fibres ,:ne prouverait au contrairerien du, tout sur leur origine et sur leur valeur. J’ai démontré depuis lopg-temps que.les couches secondaires, membraneuses et: per- forées, se déposantisur la paroï.celluleuse, se laissent facilement détacher; que l’organisation de toutes.les parois épaissies par Jédiisso de couches lignifiées, est de.nature foliacée ; mais ce n’est pas une raison pour que les membranes et les fibres, qui se sont déposées plus tand:, soient des organismes indépendans, étrangers à la paroi celluleuseet plus ou moins soudées à cette dernière. Meyen nous doit encore la preuve que des fibres indé- ‘pendantes, qui ne:soient pas soudées d’abord aux. membranes, existent dans les. plantes, et il pourrait lui être d'autant plus difficile d’administrer la.:preuve de:son assertion, qu’il donnera ‘plus d'extension à ses recherches : autrefois, il trouvait ces fibres -dans le'suc cellulaire, et les anneaux fibreux se renversaient ; dans son dernier écrit, elles sont plus ou moins attachées aux -parois celluleuses, et il faut les en détacher au moyen du, scal- pel: il y a donc lieu d’espérer que, dans un:écrit subséquent, elles formeront une partie intégrante de da paroi celluleuse... Nous croyons avoir résolu de la sorte notre problème, qui “consistait, d'un côté ; à expliquer l’organisation :des-feuilles du Sphagnum ; laquelle: est d'une :très grande! importance pour da théorie de la strncture desicellules dans les plantés, et qui, d’un autre côté, gvait pour but de défendre:contre des attaques .in - 102 HUGO Mo. — Sur des cellulés des Sphagnum. justes la mémoire du modeste et exact Moldenhawer, qui s'ex- primait toujours avec convenance sur le compte des travaux de ses devanciers , ét qui, en reconnaissance de ses recherches pé- nibles , n’avait presque recueilli que le blâme de la part de ses successeurs. | APPENDICE. Pendant l'impression du présent Mémoire, l’auteur reçut la seconde édition de l’Anatomie végétale de Meyen (Neues System der Pflanzen Physiologie von Meyer, p. 1. Berlin, 1837). Gom- parée au Mémoire couronné par la Société d’Harlem et publié peu de mois auparavant, cette seconde édition s’en distingue très favorablement , et l’auteur a changé , du moins concernant un point , sa doctrine sur le sujet de cette dissertation: En effet, Meyÿen reconnait, dans ce nouvel ouvrage (p. 56 avec fig.), que les feuilles du Sbhéghae se composent de deux $ortes de cel- lules , et en publie des figures qui surpassent de beaucoup celles qu’il a données antérieurement sur le même sujet. Quant à l’organisation des cellules plus grandes, contenant les fibres spirales , sa manière de voir ne s’est, en général , pas modifiée , et nous pouvons, en conséquence , nous borner à en examiner un petit nombre de points. Nous avons dit plus haut que la coloration des balles du Sphagnum par l’iode, fournissait le moyen de se convaincre de l'existence d'ouvertures dans leurs parois. Meyen assure maintenant que, par l'emploi de ce moyen, ou à laide d’une lumière colorée, on pouvait se convaincre qu'une membrane se trouve étendue sur ces anneaux. Noùs ne voyons point com- ment l'emploi de la lumière colorée peut aider, en quoi que ce “Soit, à décider la question, parce que, par cette lurnière, non- seulement les anneaux en question, mais les parois celluleuses aussi, seront éclairées. Pour ce qui regarde la coloration de la paroi celluleuse au moyen de l’iode, nous avons, par suite des observations de Meyen, examiné de nouveau la chose, et nous avouons que nous devons persister dans notre première opinion. Un second point à l’égard duquel ous sommes d'un avis tout-à-fait opposé, consiste en ce que, par suite «d’un âge plus HuGo Mons — Sur les cellules des Sphagnum. 105 avancé ; les fibres spirales des cellules de Sphagnum se change- raient en fibres annulaires ; Meyen ajoute qu'il lui semble que, très souvent ; il naît de suite dans les cellules des fibres annu- laires. Il est connu que, depuis long-temps, on a prétendu ce que l’auteur applique maintenant aussi aux cellules du Spha- gnum , que des fibres contournées en spirale se résolvent en fragmens circulaires, et que les extrémités de ces fragmens peuvent se souder entre elles. Quoiqu’une telle assertion dût toujours paraître très hasardée et invraisemblable, on pouvait l’excuser dans le temps où l’on ne connaissait qu'imparfaitement l’organisation des vaisseaux spiraux, où l’on considérait leurs fibres comme disposées librement dans un espace cylindrique, et où l’on n’avait pas examiné l'acte du développement des vais- seaux ; mais il ne devrait plus être question d’une. telle hypo- thèse , depuis que l’on sait que les fibres des vaisseaux se trou- vent, depuis le moment de leur naissance, soudées à l’utricule dans lequel elles sont placées, et depuis que Moldenhawer a déjà fait voir clairement que, dans les Graminées , la même ran- gée d’utricules vasculaires présente constamment, à un point de l’entre-nœud, la forme de vaisseaux spiraux, et à un autre, celle de vaisseaux circulaires , et que ceci se voit à tous les âges de la plante; d’ailleurs, personne n’a réussi à voir une fibre spirale divisée én fragmens , ou à trouver aux anneaux des vais- seaux annulaires une trace d’une séparation antérieure. Et quelle serait, en effet, la force qui produirait ce changement de la. fibre spirale en fragmens d’une grandeur absolument égale, et comment une soudure de leurs extrémités serait-elle mécanique- ment possiblé ? Cet acte serait extrémement singulier déjà dans un vaisseau spiral qui ne contient qu’une seule fibre spirale. Ces. fragmens de fibres devraient se séparer d'avec la membrane qui les entoure ; ils quitteraient leur position oblique antérieure pour prendre une direction horizontale, afin de rendre physi- quement possible une soudure de leurs extrémités. En même temps, le tube membraneux enveloppant devrait s’élargir dans lés mêmes proportions, dans laquelle les fragmens fibreux anté- rièurement obliques auraient besoin, dans leur position hori- zontale, d’un espace plus grand; cet élargissement aurait pour 104 uuco mor. — Sur les cellules des Sphagnum. suwte un changement organique de toute l’enveloppe des vais- seaux. Certes, il n'est guère possible que tous ces changemens se fassent frès rapidement. Et dans toutes ces métamorphoses, si elles existaient ailleurs que dans nos livres , personne n’aurait réussi à surprendre la nature sur le fait, une seule fois seule- ment. Si toutes ces considérations militent contre la: transfor- mation de la simple spiräle en un vaisseau circulaire ,‘une telle métamorphose deviendrait absolument impossible danses spi- rales qui offrent plusieurs fibres parallèles ; car, quelles singu- lières migrations ne devraient pas faire les fragmens des fibres découpées comme avec des ciseaux , pour que leurs deux extré- mités puissent se toucher et se souder? Bref, qu’on considère la chose de quelque côté que l’on veuille, la théorie en question n'est qu’une hypothèse entièrement gratuite, ie ne se fonde sur aucune observation directe. | [4 Appendice aux recherches sur les cellules poreusés des Spha- gnum , concernant l’organisation des feuilles du Dicranum Battéath et de l’Octoblepharum albidum. | 3 Depuis que fa thèse ci-dessus à paru, j'ai réussi à trouver dans deux autres Mousses encore une organisation analogue à celle des cellules poreuses du Sphagnum.La teinte particuliere, d’un vert-gris ; des feuilles du Dicranum glaucum , leur dessic- cation rapide , me firent soupçonner que cette Mousse. offrait une structure analogue à celle des Spaagnuin ; la même vrai- semblance s’offrait pour les feuilles de l’Octoblepharum albi- dum ; qui, autant qu'on peut en juger sur des échantillons'des- séchés, présentent une organisation semblable à celle du Drcra- num glaucum. avais, à la vérité, examiné ces Mousses anté- rieurement, et à différentes reprises, sans y trouver d’organisa - tion particulière ; mais une nouvelle dissection de leurs feuilles, faite avec le plus grand soin, me fit voir que ma CHARRApE était bien fondée. Lorsque, par des coupes obliques, on enlève ‘sur ‘les feuilles du Dicranum glaucum des couches assez minces, pour qu'elles né contiennent qu'une seule couche de cellules ( Gg. 1 ), on re- HuGo MonL. — Sur les cellules des Sphagnum. ‘105 connaît que la feuille n’est point, commé dans la grande majo- rité des Mousses, composée d’une seule couche de cellules, mais qu'il s’en trouve plusisurs couches supérposées Généra’- lement, il y en a trois ou quatre, et deux seulement vers le som- met dé la feuille, et ce n’est que l'extrémité du bord qui !se trouve formée d’une seule couche de cellules. Ces cellules offrent des parois minces , incolores; elles sont tellement rap- prochées, qu’il n’y existe aucuné trace de méats intercellulaires, ét'elles ne contiennent ni grains de chlorophylle; ni aucune autré substance solide. Sous'cé rapport déjà, elles offrent'une analogie qu’on ne saurait méconnaître avec les grandes cellules des feuilles du Sphagnum ; cette analogie paraîtra cependant bien plus grande, lorsque nous éxaminerons l’organisation de leurs parois et leur rapport avec les cellules Feurrphies: de: ARIS- rapayilee | LE Lorsque, sur une telle coupe transversale, nous examinons les cloisons horizontales dé ces cellules (PL TL, fig. 1, aa. }} nous trouvons sur chacune d'elles, un, quelquefois deux ou':trois anneaux irréguliers, formés entièrement, comme dans les Spha- gum, par un épaississement annuliforme de la paroï celluleuse. Intérieurement à ces anneaux, dans les feuilles parfaitement dé- veloppées, la paroi des deux cellules adjacentes est perforée. ‘presque sans aucune exception!’ Nul doute ne saurait:s’éléver sur la véritable présence de ces ouvertures, tout aussi peu:que dans les Sphagntm , car, lorsqu'on coupe ou qu’on déchire-un tel anneau (fig. 1,2), on voit dé la manière la plus évidente qu'il entoure une ouverture. Comme dans les Sphogaenry: la coloration de la paroi celluleuse au moyen de liode fournit éga- lement une preuve concluante. Pour s’en convaincre ; il n’est pas même nécessaire d'employer des grossissemens considé- rables ; comme le fait voir la figure:qui accompagne ce Mémoire, et qui n'est faite que d’après un grossissement de 240 fois. Dans certaines cellules, on tronve ces anneaux moins forte- ment prononcés sur les cloisons, et à leur intérieur(/il n'existe point d'ouvertures; mais la membrane celluleuse se continue sur elles , de la même manière qu’on le voit, dans des cas-rares, sur les Sphagnum. Les parois des cellules qui formént:la:sur- 106 HuGo Mon. — Sur les cellules des Sphagnum. face des feuilles ne présentent point les anneaux, ni les ouver- tures décrites; mais, à la manière des autres cellules à parois minces, elles sont non interrompues et lisses. En revanche, les parois latérales des celluies, qui se trouvent perpendiculaires à la surface des feuilles, montrent, sans exception, de petits points semblables et en nombre plus grand’qu’on ne les rencontre aux cloisons horizontales. Les, points sont ici presque généralement de forme ovale, à diamètre oblique plus grand, comme le fait voir la figure 2, représentant une coupe longitudinale faite per- pendiculairement aux deux surfaces de la feuille. C’est sur ces parois latérales aussi qu'on trouve généralement une ouverture, intérieurement aux anneaux qui entourent le petit point. Sur les parois latérales des cellules , qui se dirigent parallèle- ment aux faces des feuilles (fig. 3), on rencontre également des ouvertures semblables ; cependant ces anneaux sont plus fré- quemment fermés par une membrane, que cela ne se présente sur les parois placées perpendiculairemént à la face de la feuille. Entre la couche supérieure et l’inférieure de ces cellules po- reuses, dépourvues de granules, ou, lorsqu'il y en a plus de deux couches , plus près de la surface supérieure que de l'infé- rieure ( fig. 1), on trouve entre les angles longitudinaux de ces cellules, une couche d’autres cellules plus étroites, remplies de chlorophylle et d'un vert jaune. Coupées. transversalement (fig: 1, d);ces cellules sont presque toutes quadrangulaires, parce que, généralement, quatre angles latéraux des. cellules sans granules viennent se réunir dans ces points. Lorsque, par une coupe parallèle à la surface de la feuille, on écarte les cellules sans granules de la face inférieure des feuilles ,on voit (fig. 3) que ces cellules étroites ; remplies de chlorophylle (@&, a), forment des utricules allongés, superposés moyennant des cloi- sons horizontales ; ces utricules sont placés, dans la longüeur des feuilles , en lignes assez régulières et s’anastomosant de dis- tance en distance avec les rangées de cellules voisines ; par de courts appendices transversaux, en sorte qu’il se forme par là un réseau irrégulier, à mailles allongées. Les feuilles de lOctoblepharum albidum ressemblent, de la manière la plus surprenante, par leur organisation intérieure , HUGO MOHL. — Sur les cellules des Sphagnum. 107 à celles du Dicranum glaucum ; à exception près qu’elles sont proportionnellement beaucoup plus épaisses, et que, coupées transversalement, elles sont presque ovoïdes. Elles sont égale- ment composées , à l'exception de la couche moyenne, de cel- lulés incolores absolument dépourvues de granules, disposées , de chaque côté de la feuille, en quatre ou cinq couches , et qui ne diffèrent que par leur moindre grandeur des cellules corres- pondantes du Dicranum glaucum, tandis qu’elles leur ressem- blent absolument quant aux petits points et aux ouvertures, ce qui me dispensera d’en donner une description détaillée. Dans la couche moyenne de cette feuille se trouvent, entre les cellules dépourvues de granules , et de la même manière que dans le Dicranum glaucum , des cellules rémplies de chloro- phylle dont je ne saurais cependant indiquer la forme exacte, comme je l'ai fait pour celles du Dicranum glaucum ; ces cel- Jules vertes, comme celles des Sphagnum et du Dicranum glau- -cum ; Se ramollissent très difficilement dans l’eau : il sera donc nécessaire d'examiner des échantillons sur le frais , si on ne veut pas s’exposer à se tromper à leur égard. Ge que je viens de dire suffira pour démontrer l’analogie qui existe dans l’organisation des feuilles des Sphagnum , du Dicra- num glaucum et de l'Octoblepharum albidum; car dans ces trois sortes de plantesnous trouvons la feuille composée de deux sortes de cellules: les unes grandes, incolores, vides; les autres étroites, renfermant de la chlorophylle, disposées en forme de réseau entre celles-là et placées dans l’intérieur de la feuille. En outre, de même que, dans les grandes cellules des Sphagnum , il se trouve, à l'extérieur des anneaux circulaires, de véritables ou- vertures dans la paroi celluleuse, cela se remarque également dans les deux autres plantes; il n’y a que cette différence que, dans le Dicranum et dans l'Octoblepharum ; on rencontre seu- lement des pores dans les paroïs celluleuses qui sont contigués -à d’autres cellules; tandis que, dans les Sphagnum, elles se ren- contrent aussi dans les parois formant la surface de la feuille et de la tige. Une autre différence entre ces cellules et celles des Sphagnum se trouve dans l'absence des fibres spirales et annu- laires qu’on voit ici aux parois intérieures des cellules ; cette dif- 108 nuGo Monr. — Sur les cellules des Sphagnum. férence cependant est moins importante, ces fibres ahanquant également à un grand nombre de cellules de Sphagnum: Quant à la position relative des cellules ‘étroites,! à :chloro: phylle, et des cellules plus grandes etincolores dans les feuilles de Sphagnum , j'ai dit déjà dans le mémoire ci-dessus ;:qu’il'sty présente plusieurs différences, en ‘ce que; : dans les: espèces à feuilles larges , les cellules étroites sont généralement placées entre les grandes, qu’elles n’atteignent pas la surface de la feuille, tandis que, dans les espèces à feuilles étroites, on les:trouve libres tant à la surface supérieure qu’à l’inférieure-de la-feuille. Ce que.je viens de dire deviendra plus clair: par les figures ci- jointes d’une coupe transversale dela feuille du Sphagrnummoyme- bifdlium (Gg: 4)et du Sp. acutifolium (fg..5); il faut cependant remarquer:que ces: figures ont été faites sur des coupes-trans- versales de feuilles sèches, ramollies dans l’eau, ce quiiest cause -que la coupe transversale qi cellules plus aéiiost offrent peut- être une autreforme que dans les feuilles fraiches, qui me man- quent au moment où j'écris ceci, les Sphagnum ne venanee #5 dans la proximité de Tubingen. | OUr9'e ent Si nous nous arrêtons un instant aux conséquences que l'or- ganisation des cellulés décrites ci-dessus offrent pour l'anatomie générale des plantes, elles me semblent de pue Sous: 4 -sieurs rapports. 93580 704 Ces exemples prouvent d’une manière een qui 71 existe des cellules végétales dont les parois sont munies de véritables ouvertures. Ces ouvértures, à cé que je crois, n’ekistént cepen- dant pas dès le commencement, mais elles ne se forment qu'avec le progrès dn développement des cellules. ai déjà rappelé; dans. la thèse ci-dessus , que, dans certains cas, j'ai trouvé dans les ‘res jeunes feuilles de Sphagnum Vouverture close ‘par une membrane. Ceci s'observe plus facilement et plus fréquemment dans de Dicranum: glaucum (fig. c. f. 2-3); car, dans: cette mousse, il n’est pas rare de rencontrer sur certaines: parois celluleuses, soit à côté d’une véritable ouverture, soit:en!l’ab- sence de celle-ci, un ou plusieurs: petits points qué:la membrane recouvre d'une manière non interrompue: :101! ke Si nous recherchons des organismes ‘analogues, nous nous Huco Mon. — Sur les cellules des Sphagnum. 109 trouvons renvoyés, comme je l'ai déjà dit plus haut, à une com- paraison: de: ces: parois: celluleuses :perforées avec les cloisons placées entreiles utricules vasculaires. J'ai rappelé ; à différentes occasions: ( dans mon:Anatomie des Palmiers, dans le mémoire inséné au Linnœæa suriles. grands vaisseaux de l’Æphedra, dans’ le Mémoire: sur des vaisseaux ponctués , inséré dans les mémoires de l'Académie de Munich), qu’il n’est pas rare dansiles monoco- tylédonées; aussi bien que dans les dicotylédonées, de trouver que ;sur les vaisseaux rayés (treppengange) et sur les vaisseaux ponctués, les cloisons des différens vaisseaux , qui , lors dé‘leur premier développement, sont parfaitement ;closes et uniformes; sontrésorbées plus tard, après qu'il s'y est déposé des mem- branes secondaires ,sous forme de pellicules percées, de réseaux fibreux , etc., dans tous les points où elles ne sont point recou- vertes par ces couches secondaires, ce qui donne lieu à une communication entre les utricules superposés. Par conséquent, nous-voyons ici une destruction partielle de la paroi-utriculaire primaire, en rapport’ avec le dépôt d’une membrane secon- daire plus où moins perforée intérieurement dans les points qui correspondent: aux ouvertures de cette dernière. Nous trouvons absolument la même organisation oi les cellules des mousses en question. .La circonstance que ce phénomène se: présente da des. cel- los parenchymateuses est d'une grande importance pour l’ana: tomie générale des plantes, en tant qu’elle détruit le dernier caractère distinctif que, sous le point de vue anatomique, on pourrait établir entre l’organisation. dela cellule et de lutriculé vasculaire. J'ai reconnu depuis long-temps, lorsqué de jour:en Jour..les découvertes des cellules! ponetuées et munies deifibres annulaires ou spirales se multipliaient , que la structnre des pa- rois dans les utricules vasculaires ne pouvait plus servir de carac- tère distinctif pour les vaisseaux spiraux et leurs modifiéations ; mais je croyais toujours encore avoir trouvé dans la disparution totale ou partielle des cloishss des utridules ri pis ; par en: vibes! une di ffénemee anatomique entre sell et les cellulés: À présent, cependant ; qué dés perforations semblablés $e ren: ito HuGo Monr. — Sur les cellules des Sphagnum. contrent aussi dans les cellules, je me trouve dans l'impossibilité d'indiquer un caractère anatomique sûr pour distinguer une cellule d'avec les utricules qui forment les vaisseaux spiraux et leurs modifications ; je n’entends cependant point dire par là qu'il convient de réunir, avec Meyen, les vaisseaux des plantes avec leurs cellules, car, pour distribuer dans nos systèmes , les organes élémentaires des plantes d’une manière naturelle, il ne nous est pas permis de perdre de vue les rapports physiologiques. En terminant, j'ajoute encore que les cellules poreuses des mousses en question nesont point les seulesque j'aie rencontrées jusqu'ici , mais que j'en ai aussi trouvé dans quelques phanéro- games. C’est un fait dont je parlerai dans une autre occasion. ExPLICATION DE LA PLANCHE II. Fig. 1. Coupe transversale des feuilles du Dicranum glaucum. a. Cloisons perforées des cel- lules incolores. b. Coupe transversale par un petit point qui fait voir nettement que le cercle fibreux entoure une véritable ouverture. c. Cloisons munies de cercles fibreux où les points n’en- tourent pas de véritables ouvertures. d. Cellules étroites renfermant la chlorophylle. Fig. 2. Coupe longitudinale perpendiculaire à la surface de la feuille du Dicranum glaucum. a. Cellules allongées, renfermant de la chlorophylle. b. Cellules poreuses incolores, Fig. 3. Coupe longitudinale parallèle à la surface inférieure de la feuille du Dicranum glan- cum (valeur des lettres comme à la figure précédente). Fig. 4. Coupe transversale de la feuille du Spkagnum cymbifolium. a. Cellules renfermant de la chlorophylle. b. Cellules fibreuses. é Fig. 5. Coupe transversale de la feuille de Sphagnum acutifolium ( valeur des lettres comme à la figure 4). BRyYoLOGIA EUROPÆA seu Genera muscorum europæorum mOono- “graphicé illustrata , auctoribus Brucx et Scnimerr. Fasc. v-1x cum tabulis 11v, genera Mnium et Bryum complectentes. Stuttgard, 1838 et 1839. Les auteurs de ce bel ouvrage poursuivent avec zèle et succès leur utile et savante publication. Depuis notre dernier article, cinq nouveaux fascicules ont paru, qui justifient de plus en plus ce que nous avons dit de la perfection des premiers. En- gagés envers nos lecteurs à rendre un compte fidèle des chan- gemens nouveaux introduits dans la famille des Mousses par BRUCH ET SCHIMPER. — Bryologie d'Europe. ITI suite du plan adopté par MM. Bruch et Schimper , nous venons nous acquitter de la tâche facile que nous nous sommes impo- sée. Comme nous avons déjà exposé ailleurs en quoi consistait la réforme tentée par nos Duumvirs, nous nous abstiendrons d’y revenir. Les résultats auxquels ils ont été forcément con- duits par l'emploi de la méthode naturelle appliquée aux plantes de cette famille, pourront bien n’avoir pas l’assentiment général ; mais il faudra toujours reconnaître que leur tentative est digne du plus haut intérêt, puisqu'elle nous fait voir les Mousses sous des rapports non encore observés avant eux. Quel que soit , au reste, le jugement définitif que l’on portera sur le'travail consciencieux dont nous rendons compte, les ad- mirables dessins de M. Schimper resteront dans la .science comme un monument durable. Loin donc de nous reprocher la moindre exagération dans les éloges que nous avons donnés aux planches qui accompagnent les livraisons précédentes, nous enchéririons encore, s’il était possible, dans ceux que nous nous croyons obligés en conscience de donner à celles des Mnium et des Bryum. Peut-on, en effet, rien voir en ce genre de plus complet, ni de plus parfait? Quelle richesse de détails , quelle grâce dans les contours, et quelle entente dans la disposition de ces savantes analyses! C'est partout la nature, mais la nature encore embellie par l'art, tout en conservant:sa vérité. Ces Mnium , par exemple, les plus belles Mousses de la zône tempérée, ne disputent-ils pas d'élégance avec beaucoup de végétaux des autres familles? Non, nous ne craignons pas d'être taxé d’exagération dans nos louanges par ceux qui auront vu ces figures. Occupant à lui seul tout le cinquième fascicule, le genre Mnium, établi par Linné, comprenait beaucoup d’espèces qui n'avaient entre elles que des rapports assez éloignés. Plus tard, Hedwig désigna sous le même nom les grandes espèces du genre Bryum de Dillen. Bridel, qui vint ensuite, en fit simple- ment, sous le nom de Polla, une section du genre Bryum. Weber et Mobr les réunissaient aux Hypnes; alliance mons- trueuse qu'aucune raison n’autorisait, Enfin, dans sa Muscolo- gia germanica ; M. Hübener rétablit le genre Mnium, mais 112 BRUCH ET SCHIMPER. — Bryologie d'Europe. seulement, comme lé rémarquent nos auteurs, pour! ceux des Bryum. de. Bridel dont les cils n’offrent point de crochets. D'où les Bryum:roseum et cyclophyllum y figurent comme de véritables Mnium. Nous regrettons sincèrement. de voir exclu de cet:aperçu historique le nom de M. Schwægrichen ,. qui, long-temps avant M. Hübener, et-conséquemment bien. anté- rieurement à MM. Bruch et Schimper, avait reformé ce genre Mnium ; à peu d'espèces près, comme l’adoptent aujourd’hui ces deux savans. Car, à part le genre Cinclidium , conservé par le célèbre continuateur d’'Hedwig, et les Bryum roseum..et. cy- clophyilum, qui pour lui ;:comme pour M. Hubener , sont des Mnium, n'y a plus de différence dans la circonscription du genre. ‘Voici, au reste, les limites din lésquelles ilest définitivement Aimé dans la méthode naturelle adoptéé par nos deux bryo- logistes. — Inflorescence terminale, dioique ou hermaphrodite. Fructification solitaire ou agrégée, consistant en une ou plu- sieurs capsules munies d’un anneau, longuement pédonculées, penchées ou pendantes, le plus souvent ovoides, fermées par un opercule petit, presque hémisphérique , mamelonné ou obli- quement conique et en bec, d’abord énveloppé d’une coifle caduque, petite, cuculliforme.: Péristome double : l'extérieur consistant en seize dents hygroscopiques, lancéolées ou tron- quées, pâles; l'intérieur formé, d’une membrane de couleur orangée , cupuliforme , offrant:des plis en carène, alternes, aux dents «extérieures , ou divisée en un même nombre de procès carénés eux-mêmes et entre lesquels se voient des cils articulés, granulés , en nombre double ou triple. Les Mousses qui composent te genre sont vivaces, et forment sur la terre ou les rochers des gazons ou des: touffes plus ou moins fournies. Leurs tiges sont dressées ou retombantes,, ou bien, après avoir rampé, elles se redressent, poussant de leur base, mais jamais de leur sommet, comme dans les Bryum, des rejets dissemblables fertiles ou stériles. ‘Nous sommes forcés de renvoyer à l'ouvrage lui‘même pour les détails pleins d intérêt que les auteurs: ont semé dans:les généralités. BRUCH ET SCHIMPER. -— Bryologie d'Europe. 113 Les espèces admises dans ce genre sônt disposées ainsi qu’il suit : I. Péristome interre cupuliforme , plissé et perce de trous opposés aux dents extérieures; apophyse capsulaire hémisphérique et solide ( Cinclidium Swartz) Mnium stygium B. etS. IL. Péristome intérieur, divisé en procès ou lanières entre lesquels se voient deux ou trois cils. A. Feuilles marginées. a: Entières: M. punctatum Hedw. b. Denices: M. undulatum Hedw. M. hornum Hedw. M. serratum Brid. M. orthorhynchum Brid. JM. spinosum Schwægr. M. rostratum Schwægr. M. cuspidatum Hedw. M. affine Bland. M. medium B. et S. Espèce nouvelle intermédiaire entre les deux précédentes , et ainsi. caractérisée : M. hermaphroditum ; ramis fertilibus elongatis, simplicibus , rariùs ramos stériles graciles emittentibus, radiculoso-tomentosis ; foliis inferioribus remotis, majusculis ovato-acuminatis , terminalibus oblongo-acuminatis, basi angustatis , omnibus angustè marginatis , argutè serratis; pedicellis solitariis vel aggregatis; capsulà ovatä , oblongä, inclinatà, pendulà ; operculo subconico recto. — Hab. in sylvis spongiosis Montis pini- feri, prope Geffrees (Funk), in Hercyniä(Hampe), in Vallesià (Thomas). B. Feuilles immarginées. a. Dentées: M. stellare Hedw. . 6. Presque entières: M. cinclidioides Hüben. C. Fructification inconnue. 47. hymenophylloides Hüben. Le Bryum roseum est exclu des Mniurn , tant à cause de son inflorescence et de la structure de ses feuilles, que par la na- ture de son péristome et surtout sa manière de produire des innovations ou rejets. Treize planches accompagnent ce fascicule. Quatre-vingts pages de texte in-4° et quarante-et-une planches composent les fascicules vr, vit, vur et 1x, dans lesquels sont comprises toutes les espèces du genre Bryum. Ce genre, déjà très considérable, s’est encore accru de la confusion de plu- sieurs autres que les auteurs, par suite de leur méthode, ont été conduits à y réunir. Le péristome n'ayant pour eux qu'une importance secondaire, et cet organe n’offrant, selon eux, que de légères différences dans les genres Febera , Pohlia, Cyno- dontium Hedw. ex part., Cladodium , Ptychostomum Bridel et XIII, Boran. — Fevrier. 8 2" ‘4 DRUCH ET SCHIMPER. — Pryologie d'Europe. dans quelques Mnium d'Hedwig , Schwægrichen et Bridel, ils ont confondu ces genres avec les Bryum de Dillen. Les motifs de cette confusion sont clairement exposés à la page 12 , °et nous ne saurions mieux faire que les donner textuellement : « € « « « [C4 « Comme nous nous sommes proposés de simplifier le système des Mousses et de rechercher une distribution naturelle des espèces, nous croyons devoir rester fidèles aux principes suivis avec tant de succès dans l'étude des plantes phanéro- games ; en Conséquence , ce ne sera point des caractères pris isolément , mais bien de l’ensemble de tous les caractères, que nous tirerons parti pour arriver à un résultat satisfaisant. La base de notre division ne saurait donc être simplement le péristome ou la fleur, mais nous devons avoir égard à l'evolu- tion de toutes les parties de la plante, à sa vie intérieure au - tant qu à son organisation extérieure. Nous verrons combien souvent le péristome des Bryum présente un caractère in- constant, combien souvent il offre des passages soit aux Pohlia, soit aux Cladodium , soit enfin aux #ebera. C'est ainsi que le J’ohlia elongata Hedw. et tantôt. un #ebera, tantôt un Pohlia, selon la présence ou l’absence accidentelle des cils, et le Bryum lacustre se change quelquefois ex Pty- chostomum, lorsque le péristome intérieur reste soudé au pé- ristome extérieur. Le genre Bryum Hedw. aurait encore été le mieux limité, sil avait été fondé uniquement sur la pré- sence des crochets aux articulations des cils du péristome intérieur. Mais, comme nous avons déjà dit, il s'offre d’autres genres pour nous faire voir de quelle mince importance sont ces crochets dans une division naturelle. C'est ainsi que le Timmia megapolitana les présente très prononcés, tandis que le Timmia austriaca n'en olfre pas une trace, et cependant personne ne voudrait faire de'ces deux Mousses deux genres distincts. » Les auteurs définissent: ainsi le genre Bryum, considéré comme genre naturel : Inflorescence hermaphrodite, monoïque ou dioiïque. Fructification consistant en une capsule, le plus souvent annelée, supportée par un pédoncule plus où moins long, inclinée ou pendante, :cblongue, pyri- ou claviforme , BRUCH ET SCHIMPER: — Zryodogie d'Europe. 115 rétrécie àla base en un col court ou allongé, munie d’un oper- cule convexe mamelonné ou surmonté d'une pointe aigué ou obtuse, enveloppée dans le jeune âge d’une coiffe cuculliforme petite et caduque. Péristome double : l'extérieur composé de seize dents équidistantes , simples, lancéolées, marquées. sur le dos d’un sillon longitudinal flexueux,, trabéculées en: dedans, tres hygroscopiques ; l'intérieur formé d’une membrane déli- cate pâle ou jaunâtre, seize fois.carénée, ou tellement adhé- rente aux dents, qu'on ne peut l'en séparer sans dilacération (Pt chostomum), ou bien libre de toute adhérence, et divisée en séizé dents ou'procés carénés entre lesquels s'observent des cils filiformes en nombre indéterminé, qui manquent dans beaucoup d'espèces (Pohlia). Ces Mousses, qui vivent en société sur la terre, où elles forment des touffés plus où moins compactes, se distinguent des espèces du genre précédent par dés tiges droites ou ascen- dantes, poussant des rejets ou des innovations du sommet, ou près du sommet et non de.la base, innovations simples ou ra- meuses elles-mêmes, toujours semblables à la tige-mère. Ainsi caractérisé, le genre Bryum, assis sur une base plus large, devait ARR comprendre un très grand nombre d'espèces. Aussi les seules espèces européennes s'élèvent à celui de quarante-cinq. Et pourtant, à l’exémple de M. Schwægri- chen, nos auteurs ont fait justice d’une foule d'espèces ad- mises avant eux sur des caractères de trop-peu de valéur. Et en cela, ils méritent notre reconnaissance pour avoir déblayé ce beau genre de tous ces êtres mal définis qui l’encombraient et rendaient son étude inabordable. Si l’on compte , en effet, le nombre de ces variétés érigées en espèces, on n’en trouve pas moins de trente-huit, chiffre énorme ,.qui: Rouble presque celui des espèces irréprochables. | | Pour mettre de l’ordre dans la distribution eine fe de ces quarante-cinq espèces, les auteurs ont'dù nécessairement emprunter le secours des divisions artificielles ; nous allons Jes y suivre. x 416 BRUCB ET SCHIMPER. — Bryologie d'Europe. A. Pcristome interne adhérent à externe ( Péychostomum Hrsch. ), Bryum -cernuum B. ctS. © B. Péristomeinterne libre. -a. Cils rudimentaires ou nuls. a. Feuilles larges, capsule à col court. 1. Anthères réunies aux pistils (CZadodium Brid.)B. lacustre Brid. 2. Inflorescence monoïque; anthères incluses dans un bourgeon terminal distinct, rarement mélées avec les pistils. B. ulisinosum B. et S. B. latifolium B. et S. nov. Sp. B. monoicum; caule parcè radiculoso, foliis inferioribus orbiculari-ovatis, superioribus latè ovatis majoribus, omnibus obtu- siusculis, concavis, costä sub apice evanidà; capsulà pendulà , brevicollà, obo- vatà , annulatà. — Hab. in terrâ humidä arenosà Biponti, B. Warneum Bland. 8. Feuilles étroites, capsule à long col. 1. Inflorescence monoïque gemmacée (Pohlia Hedw.),.B.acwminatum B. et S. (syn. Pohlia acuminata , minor, polyseta 71. et H. P. xanthocarpa, pulchella , tenella , arcuata , vegeta et patens Brid.), B. polymorphum B. et S. (syn. Pohlia polymorpha , afhinis, gracilis, brachycarpa et cur- ‘viseta F1. et H. P. minor Brid.\, B. cucullatum Schvægr. 2. Inflorescence dioique. a. Capsule régulière, B. imbricatum B. ets. 8. Capsule irrégulière meesioïde , B. Z'ierii Dicks. B. demissum Hook. C. Peéristome interne evidemment muni de.cils. a. Cils nus, W'ebera Hedw. «1, Inflorescence monoïque. : æ. Anthères axillaires‘libres, B. elongatum Dicks. B. nutans Schreb. (syn. Webera nutans Æedw. W. cæspitosa, bicolor ÆZ.-et H. B. (W.), sub- denticulata Brid.) “2. Fleurs -mäles et femelles gemmiformes. a. Hermaphrodites ou dioiques ,B. crudum Schréb. 8. Dioïques. * Capsule munie d’un'anneau , B. Ludwigii Sprens. B. annotinum Hedw. B. Tozseri Grey. ** Capsule dépourvue d’anneau : B. pulchellum Hedw. B.carneum I. B. Wahlenberoi Schwægr. b. Cils munis d’appendices à leurs articulations (Bryum). æ. Inflorescenec hermaphrodite. BRUCH ET SCHIMPER. — Bryclogie d'Europe. TT'f- * Feuilles subulées, Z. pyriforme Hedw. ** Feuilles ovales lancéolées : Z. intermedium Brid. B. torquescens B. et S. nov. sp. B. hermaphroditum, dense cæspitosum , caule: ramoso , ramuloso, toto radiculoso, foliis inferioribus ovato-lanceolatis , cuspidatis; . superioribus ovatis, cuspidatis , caulinis haud longioribus ; omnibus integerrimis, mar- gine reflexis, costà percurrente instructis, siccitate tortilibus ; capsulà obconicà, magnà, inclinatä , operculo convexo acuminulato. — Hab. in muris antiquis Argentorati, Monspelii , Calaridis; in arenosis Istriæ, Smyrnæ, Capitis Bonæ Spei et Australiæ. Cosmopolita videtur. Cette espèce ressemble tant au B. capillare , avec lequel elle a éte jusqu’ici confondue , qu'il est difficile de l’en distinguer. Un des meilleurs signes diagnostiques se tire de l’inflorescence , qui est hermaphrodite dans cette espèce, et dioïque dans B. capillare ; mais il en est encore d’autres notés par les auteurs. B,. bimum Schreb. 8 Inflorescence monvique, B. pullescens Schwægr. (syn. B. spinosum Voët.: B. boreale Schwægr. B. contextum 1. et H. B. subrotundum Brio. B,. pohliæforme Brid.) c. Inflorescence dioïque : B. pseudotriquetrum Schwægr. B. roseum Schreb. B. Billardieri Schwægr. B:platyloma Schwægr. B.obconicum Morusch: . B. capillare Hedw.(syn. B. flaccidum Brid. B. andicola Kunth.. B. Ferchelii Funck. B. elegans Nees.), B. cyclophyllum Schwægr... B. Duval Voit. B. turbinatumHedw. B. pallensSwartz. B. cæspiti- tium L.(syn. B. badium Bruci. B. Kuntzii H. et H.), B. erythrocar- pon Schwægr. B. atropurpureum W. et M. B. marginatum B. et S. nov. Sp. B. dioicum, densè pulvinato-cæspitosum ; caule . innovando ramoso, foliis confertis erecto-patentibus , ovalibus acuminatis, eomalibus in- ternis.oblongo-elongatis, omnibus margine integerrimis vel apicem versüs obsoletè serru- . Jatis , limbo angusto rufescente circumductis ; costà solidä cum apice evanidä ; capsulà in pedicello collum cygneuw sistente pendulà, clavato-oblongä, longicollà , purpurascente, peristomii intérni processubu Ssiccitate dentibus depressis. — Hab. in rupibus arenariis prope Bipontem, Andegaviam et Barium ad Sequanam. Galliæ. E rarissimis. B. versicolor Braun. nov. Sp. B. laxè cæspitosum dioicum ; caule innovando ramoso,. ramulis densè foliolosis , strictis, subteretibus,; foliis ovato-lanceolatis , Costà excurrente cuspidatis, margine integro revolulo-retroflexis, siccitate strictis ; capsulâ in pedicello stricto subità inclinatà vel pendulà, ovali, crassà , badià, collo brevi , Crassiusculo, oper-. culo magno , mamillari, peristomio magno, interno siccitate dentibus depresso, — Hab. in humidis argilaceo-arenosis prope Basileam , Salisburgum, Taurinum et Argentoratum, cum Dicrano vario et Bryo cæspititio v. badio. B. alpinum L. B. Funckii Schwægr. B. argenteum L. B. julaceum. Smith. 118 BRUCH ET SCHIMPER. — Bryologie d'Europe. L'énumération que nous venons de faire des Bryum conser- vés suffira pour démontrer que l'élimination, des variétés ‘qui usurpaient le titre d'espèce n'était pas chose facile : aussi doit- on savoir quelque gré aux auteurs de l’avoir entreprise-etmenée à fin. WE | Pouvons-nous en dire autant de la réunion du genre Céncli- dium aux Mnium , et des genres Ptychostomum et Pohlia aux anciens Bryum? Nous convenons volontiers que les caractères de végétation ont une grande valeur dans toute méthode natu- relle , mais il ne s'ensuit pas nécessairement que l’on doive né- gliger ceux que l’on tire des organes de la fleur et du fruit. Que ces derniers n'aient pas l'importance qu’on leur accorde àjuste titre dans la classification des plantes d’un ordre supérieur, personne ne saurait le nier, et nous le concéäons sans peine. Mais l'importance de chacun de ces systemes, soit de nutrition, soit de reproduction, n’a rien d'absolu et. doit.varier selon les classes et les familles, comme les caractères d’un ordre infé- rieur varient aussi selon les genres et les espèces. Ainsi, pour ne pas aller chercher nos éxemples trop loin, qui ignore que, dans les Champignons, le système végétatif, borné souvent en apparence au réceptacle , est réduit à remplir un rôle, ou nul, ou secondaire , dans une disposition méthodique des genres et des espèces, tandis que la fructification ou, pour mieux dire, la fleur, joue. le principal ? Tout. le contraire a lieu dans.les Algues (et je prends ici ce mot dans la large acception que lui ont donnée Linné, Jussieu, Fries), où la fronde et le thalle offrent la base des principales distinctions génériques. Ce n’est pas à dire, pour cela, qu’on doive, comme Pont fait à tort quel- ques botanistes, négliger aucune partie essentielle des: végé- taux, ni faire prévaloir lune aux dépens de l'autre, puisque c’est de l’ensemble du plus grand nombre des caractères que résulte la meilleure disposition. Pour revenir à l'objet de cet article, nous croyons donc que, tout en réunissant les Mousses par tribus naturelles, on aurait pu, sans un grand inconvénient, fonder ces divisions princi- pales sur des caractères de végétation et de port, ainsi que l'a- vaient déjà tenté MM. Arnott, et Bridel lui-même à la fin de sa BRUCH LT SCHIMPER. — Bryologie d'Europe. 119; Bryologie , établir ensuite des sous-tribus correspondantes aux. genres réformés par MM. Bruch et Schimper, puis laisser in- tacts, sinon tous, au moins, parmi les genres déjà fondés, les plus remarquables, ou par l'absence, ou par une forme con: stante du péristome. Nous ne nous dissimulons pas les objec- tions. On nous opposera l'exemple du genre Bartramia ; qui offre des espèces à péristome simple ou double. Si l'on veut même s’en tenir au port, nous pouvons fournir, dans notre Glyrphocarpus W'ebbii, un exemple de Bartramie sans péristome. On ne manquera pas non plus de nous objecter que plusieurs organes, et le péristome en particulier, éprouvent des modifi- cations insensibles qui font qu’il y a ambiguïté dans les carac- tères et confluence dans les espèceset dans les genres. Maissil’on se persuade bien que la plupart de nos genres ne sont point dans la nature et n'existent que comme de pures abstractions de l'esprit, abstractions difficiles à limiter au gré de tous, et variables selon le point de vue où chacun se tient, on sera tenté de faire entrer la nécessité, parmi les motifs qui portent à les admettre. Cette. nécessité. repose sur le besoin de soulager la mémoire ; en divisant en plusieurs groupes les trop grandes réunions d'espèces. D'après cela, nous n’aurions trouvé nul inconvément, puis- qu'ils étaient déjà établis et généralement adoptés, à laisser subsister le genre Cinclidiun dans le groupe des Mnium , et les genres. Ptychostomum et Pohlia dans celui des Bryum. Remar- quez, en effet, combien de coupes les auteurs ont été- forcés. de faire depuis leur Bryum cernuun: jusqu’au B. demissum,. et que, pour le reste, qui équivaut aux trois quarts des espèces, les subdivisions n’ont guère porté que sur la forme ou la direc- tion des feuilles. | Quoi qu'il en soit des observations générales que nousavons cru devoir opposer, non à l’ulée principale qui à guidé les au- teurs dans la rédaction de leur travail ; mais à quelques-unes de leurs vues secondaires sur la nécessité de réunir ainsi, au risque d'accroître et d’embrouiller encore une synonymie inextricable, des genres que plusieurs bons caractères semblaient devoir maintenir séparés, nous ne fermerons pas les yeux sur le mérite 120 BRUCH ET: SCHIMPER. — Bryologie d'Europe. de leur consciencieuse publication, ni sur les services éminens qu’elle est appelée à rendre à la science, soit en faisant voir les choses d’un autre point de vue, soit surtout en faisant main basse sur cette foule de mauvaises espèces qu'une grande auto- rité comme la leur était seule capable d'éliminer à tout jamais. Un tableau synoptique renfermant toutes les espèces du genre Bryum disposées selon leurs affinités naturelles, et offrant les caractères distinctifs de chacune d'elles, termine le texte des quatre fascicules. Ceux-ci se composent en outre de qua- rante-et-une planches où toutes les espèces et leurs variétés sont représentées avec le talent que l’on connaît à l’un des au- teurs. La gravure elle-même a encore gagné en perfection de- puis et ÿ compris les Mnium. La rondeur des capsules, plus finement exprimée, semble être due à la lithographie. Il sera désormais impossible d'étudier fructueusement les Mousses de l'Europe sans consulter l'ouvrage de MM. Bruch et Schimper. Nous sommes sûrs d'avance du succès qu'il ne peut manquer d’avoir chez nos voisins d’outre-Rhin, plus adonnés que nous à la contemplation des êtres naturels ; en Angleterre, où un grand nombre de dames charment leurs loisirs par lai- mable science des fleurs, science dans laquelle quelques-unes se sont même fait un nom illustre ; enfin en Italie, cette contrée qui fut le berceau de la Cryptogamie , et que nous voyons avec joie reprendre le cours de ces études quelque temps abandon- nées ou suspendues. Que n’en pouvons-nous dire autant de notre pays! Nous prédirions un immense succès à ce livre, si ‘étude des sciences naturelles, presque uniquement cuïtivée par les savans de profession, n’y était pas si négligée et bornée, hélas ! même parmi les personnes qui ont du loisir et de la for- tune , au trop petit cercle de celles pour qui le bonheur est dans la culture de leur intelligence, et dont les goûts simples et purs se contentent des plaisirs calmes de l'esprit, bien supérieurs à ceux du corps, si souvent suivis d’amertume. C. MonTAGNE. DE CANDOLLE. — Prodromus syst. regn. veget. 121 Propromus systematis naturalis regni vegelabilis, auct. À. P. DE Canpozzs. Pars sexta, 1837.— Pars septima. Sect. 1 et 2. 1838 et 1839. Paris, Treuttel et Wurtz. En annonçant (Ann. sc. nat. vi. p. 73) la publication du cinquième volume du Prodromus, où M. De Candolle a com- mencé l’énumération des Composées, nous avons dit les raisons qui avaient retardé l'apparition de cet important et utile travail. Depuis cette époque, l’auteur a redoublé d'activité : il a fait pa- raître en 1837 le 6° volume(7oy. Ann. Sc. nat. t. rx, p. 320), et en 1838 la 1'° section du 7°, entièrement consacrés à la famille des Composées. Enfin, l'année qui vient de s’écouler a été em- ployée à l'impression de la seconde section, où M. De Candolle a traité de plusieurs familles qui complètent la série de ses Calyciflores. Le 6° volume renferme la continuation de la tribu des Séné- cionidées et celle des Cynarées. Les sous-tribus des Anthémidées, des Gnaphaliées et des Sénécionées comprennent une immense quantité de genres (178) dont plusieurs sont nouvellement éta- blis, soit d’après des plantes absolument nouvelles, telles que celles qui sont dues aux découvertes des voyageurs modernes, parmi lesquels figurent en première ligne MM. Drège et Ecklon, soit aux dépens des anciens genres qui étaient devenus des groupes hétérogènes par l'intercallation d’une foule d'espèces mal examinées. Malgré ceite élimination , il y a encore de ces genres qui se composent d’un nombre d'espèces effrayant. Ainsi les Ænthemis sont au nombre de 38, les Æchillea de 55, les Leucanthemum de 20, les Pyrethrum de 53, les Chrysanthemum de 25 , les Cotula de 24, les Æthanasia de 25, les Artemisia de 3183 , les Tunacetum de 4x, les Helychrysum de 215, les Gna- phalium de 107, les Cineraria de 33, les Cacalia de 34, et les Senecio de 596! Les Cynarées sont divisées en 11 sous-tribus qui, de même que les Sénécionidées, se composent de beaucoup de genres nouveaux et d'anciens genres auxquels l’auteur a fait d’impor- tantes modifications. Parmi ces derniers, nous citerons comme 122 DE CANDOLLE. — Prodromus syst. regn. veget. très nombreux en espèces, malgré leurs démembremens, les Osteospermum (57 esp.), les Othonna (65 esp.), les Arctotis (35 esp.), les Gazania (37 esp.), les Stobæa ( 42 esp.), les Echinops (23 esp.), les Saussurea (39 esp.), les Cousinia ( 34 esp.), les Centaurea (256 esp.) , les Carduus ( 49 esp.), et les Cirsium (137 esp.) Les Labiatiflores commencent la 1° section du 7° volume. Elles sont subdivisées en 2 tribus (Mutisiacéeset Nassauviacées), très nombreuses en genres (73); remarquables par leur orga- nisation, mais ne renfermant pas proportionnellement autant d'espèces que les autres tribus de Composées. Cependant elles ont été augmentées considérablement dans ces dernières :an- nées par les découvertes des voyageurs dans l'Amérique méri- dionale, dans l'Inde et dans lé sud de l'Afrique. Enfin les Chicoracées, qui à elles seules constituent le sous- ordre des Liguliflores, sont divisées en 8 sous-tribus renfermant 74 genres dont plusieurs se composeut d’un nombre considé- rable d'espèces difficiles à distinguer. Tels sont les genres Scor- zonera (67 esp.), Lactuca (58 esn.), Taraxacum (30 esp.), Barckausia (45 esp.), Crepis (55 esp.), Sonchus (45 esp.), Hieraciun ( 188 esp.). Les espèces de ce dernier genre ont été travaillées par M, Frœlich, sauf quelques observations qui ap- partiennent en propre à M. De Candolle. Le beau genre Rea, entièrement indigène de Juan Fernandez, est louvrage de M. Decaisne , qui en a publié une monographie dans le Roof volume de nos Archives de botanique. Le nombre des genres dont la place n est pas définitivement assignée est de 3, qui, pour la plupart, se trouvent décrits dans les'ouvrages de divers-auteurs, mais sur lesquels on attend de nouveaux renseignemens. Enfin, M. De Cndoliots placé à la fa de son travail sur les Composées un.supplément (Mantissa) qui renferme les descrip- tions des genres et des espèces omis ou venus à sa connaissance pendant l'impression. Une table générale de toute la’ famille des Composées, comprenant les noms et les synonymes des sous-ordres, tribus, sous-tribus, genres et divisions de genres, termine la première section du septième volume. DE CANDOLLE. — Prodromus syst. regn. veget. 123 Voulant compléter ses observations sur les Composées, M. De Candolle a publié deux Mémoires qui font partie de la collec- tion de ses Mémoires pour servir à l’histoire du règne végétal. Ces publications, ainsi que le quatrième volume des /cones selec- 1æ de M. Deélessert, servent d'illustrations au Prodromus, dont la forme concise ne pouvait se prêter à cette sorte de dévelop- pement. Nous dirons un mot, à la suite de cet article, du contenu de ces ouvrages. La seconde section du septième volume renferme les Styli- diées , les Lobéliacées, les Campanularées , les Cyphiacées, les Goodenoviées, les Roussæacées, les Gesneriacées, les Sphéno- cléacées, les Columelliacées, les Napoléonées, les Vacciniées, les Ericacées, les Epacridées, les Pyrolacées, les Francoacées et les Monotropées. M. Alphonse De Candolle est l’auteur des Lobéliacées , des Campanulacées, des Cyphiacées ; M. F. Dunal, des Vacciniées, et M. G. Bentham, de là tribu des Éricées. Ce dernier groupe présentait de grande difficultés, malgré les tra- vaux récens de MM. G. et D. Don et de M. Klotzsch. Un grand nombre de genres nouveaux établis par ces der- niers botanistes ont été admis, mais plusieurs. ont été rejetés par M.Bentham. Ainsi, le seul genre Ærica comprend r9 genres proposés par MM. Don et Salisbury, mais qui ne forment que de simples sections ou sont répartis dans diverses sections gé- nériques. Le nombre des espèces d’£rica est de 429. A lei GUILLEMIN. Corrrcrion de Mémoires pour servir à l’histoire du règne ve- gétal, par M. À. P. DE Canoozcr. 9° Mémoire. Observations sur la structure et la classification de la famille des Compo- sées, avec 19 planches. — 10° Mémoire. Statistique de la J'amille des Composées, avec 4 tableaux. In-4°. Paris, 1838. Treuttel et Wurtz. Dans le premier de ces Mémoires, M. De Candolle à exa- miné : 1° la place des Composées dans l’ordre naturel; 2° leur 124 DE CANDOLLE. — Âémoires sur les Composées. division en tribus ; 3° quelques particularités de leur structure; 4° quelques notes sur les genres nouveaux où peu connus qui sont déjà insérés dans ie Prodromus. Dans le second, il s’est occupé de ce qui est relatif aux considérations numériques, qu'il a réunies sous le titre de statistique de la famille. Ces Mé- moires ne sont pas susceptibles d'analyse, et, quoiqu'ils aient déjà une date assez ancienne, nous nous bornons à indiquer leur existence aux botanistes qui possèdent les cinquième, sixième et septième volumes du Prodromus, dont ils forment le complément indispensable. Iconrs sELECTÆ plantarum quas in Prodromo systematis univer- salis ex herbariis parisiensibus præsertim ex Lessertiano des- cripsit Auc. Pyr. Dr CanpoLLE, editæ à B. Deresserr. Vol. 1v. Exhibens Compositas. Le quatrième volume du bel ouvrage publié par M. Delessert est entièrement consacré à la famille des Composées. Les types ont été fournis par M. De Candolle, qui les a fait dessiner à Genève par M. Heyland, et les analyses florales ont été exécu- tées à Paris par M. Decaisne. Dans les 86 genres que renferment cet ouvrage, et qui, pour la plupart, n’avaient pas encore été figurés, nous citerons comme très remarquables les suivans : Webbia, Albertinia, Chresta, Phania, Bulbostylis, Keerlia , Blepharispermum , Thespis, Berlandiera, Pinillosia, Anomo- stephium ; Philoglossa , Flourensia, Oligogyne, Hecubæu, Meyeria, Skirrhophorus, Rhynæa, Oligothrix, Mesogramima , Lopholæna , Ruckeria, Aplotaxis, Dolomiæa, Ancathia, Tricholepis , Chionoptera , Berniera , Leucomeris., Calopappus, Polyachyrus , Leuceria , Chabræa, (Clarionæa , Perezia , Acourtia, Carminatia , et Arowsmithia. | La gravure et l'exécution typographique de ce volume ne le cèdent pas aux précédens, et font honneur au talent de nos meilleurs artistes ; de sorte que l'ouvrage de M. Delessert se re- commande autant par la beauté de son exécution que par son utilité directe pour la science. — TS m— KxocH. — Sur les Festuca Drymeia et sylvatica. 125 Rrcnercnes sur les Festuca Drymeia Mert. et Koch, et sylvatica Vill., par Kocu. ( Flora, 1839, p. 21.) Plusieurs auteurs doutant encore de la différence qui existe entre le Festuca Dry meia Mert.etKoch(Syvatica Host.) et le Fes: tuca sy lvatica Vill., M. Koch a de nouveau soumis ces deux plantes à des recherches consciencieuses, comme on est habitué à les recevoir de lui, et ilen publie les résultats suivans. C'est l'état incomplet des échantillons du F: Drymeia , trouvé jusqu'ici à Vienne seulement, et nulle part ailleurs en Allemagne ou en Suisse, qui a donné lieu à la confusion des deux plantes en question. L'auteur ayant reçu des graines de la plante de Vienne, a été à même de comparer les deux plantes sur le vivant dans le jardin botanique d’Erlangen. Le F. sylvatica offre toujours une racine fibreuse, et forme par cette raison des gazons ou des touffes isolés qui s’agrandissent, mais sans jamais porter de stolons. Le F. Drymeia, au contraire, surtout dans un sol léger, pousse des stolons longs quelquefois d’un pied , couchés sur la terre ou se dirigeant horizontalement peu au-dessous de sa surface ; ils ont l'épaisseur d’une forte racine de chien-dent, et portent aux articulations des gaines qui souvent sont munies de petites feuilles; à leur extrémité, ces stolons portent une touffe de feuilles, et donnent plus tard naissance à une tige flo- rifère, comme le Poa pratensis et le Festuca rubra, ce qui ne se voit jamais dans le F. sybatica. En automne, ces tiges, qui fleuriront l’année suivante, se trouvent autour de la touffe, où elles y sont ascendantes. Les gaines de ces tiges stériles sont plus longues que dans le F. sylvatica ; la ligule offre également une différence, en ce que, dans le F, Drymeia, elle se prolonge à sa base, le long de la gaine, en une ligne finement frangée qui manque dans le F. sylvatica , dont la ligule elle-même est légè- rement dentelée, tandis que dans la première espèce elle est dé- chirée en lanières acuminées. Le Festuca Drymeia se trouve encore, selon Host, en Bo- hème et en Moravie, et selon Baumgarten, en Transylvanie. On le rencontre encore en Sibérie et au Caucase. C’est de ce dernier 126 KOCH. — Sur les Festuca Drymeia et sylvatica. pays que M. Koch en reçut des graines, cueillies à Talusch, qui lui ont fourni de beaux pieds. La plante a été également distri- buée, par la Société d’Esslingen, des, environs de Lankoran sur la mer Caspienne. La description de Baumgarten convient exactement à la plante de Koch; mais celui-ci doute de lau- thenticité des deux localités indiquées par Host, les botanistes de la Bohème n’en faisant aucune mention. et l’auteur ayant toujours reçu de ce pays le Æ. sylvatica Nill. Le F. calamaria des Anglais appartient également auf. sybatica Nill. Le F. Drymeia à encore pour sÿnonyme le #. montana Bieb.; la plante que Sternberg et Hoppe ont publiée sous ce même nom, au contraire, est le Poa hybrida Gaud. Koch doute maintenant que le F. exaltata Presl et Bertoloni , qu'il réunit dans son Sy- nopsis au À". Drymeia, appartienne à cette espèce. Cependant, comme il n’en a pu examiner. qu'un seul échantillon , il lui est impossible de rien préciser au sujet de cette plante italienne. IL réunit au F. sylvatica. Vill. le F. latifolia Host , sans même en faire une variété ; c’est une forme à feuilles plus larges , comme on en rencontre dans d’autres Graminées.' Smith fait mention des deux variétés, et c’est à’celle à feuilles étroites qu'appartient le F. decidua Engl. Bot. t. 2266. La couleur'de la panicule varie dans les deux espèces, selon l’exposition où elles se trouvent : elle est pâle, dans les bois et colorée lorsque la plante se trouve plus exposée à l’action du soleil. * ns S Nouvezzes de voyageurs botanistes. L'intérêt général au’inspire le sort des hommes qui, pour l'avancement des sciences, s’exposent aux dangers des naviga- tions et à l’action meurtrière des climats, est une bien faible ré- compense, et souvent la seule qu'ils retirent de leurs travaux. Et combien d’autres, dont la triste fin a suivi de si près un-début plein d'espoir, n’ont pu jouir de cette noble et philosophique conso- lation! Ils sont tombés loin de leur patrie, quelques-uns sans même de témoins pour en instruire leurs amis, la plupart éprouvant les angoisses d’une mort affreuse et sans éclat. C'est - pourtant aux découvertes de Bertero, de Seilow, de Douglas, de Drummond, de Jacquemont , d'Heudelot et de tant d’autres Nouvelles de voyageurs botanistes. 127 qui ont grossi le martyrologe de la botanique, que cette science doit l’extension qu’elle a prise dans ces dernières années, Si nous n'avons pas honoré la mémoire de ces infortunés voya- geurs , comme les services qu'ils ont rendus semblaient nous en imposer le devoir, c’est que notre recueil à été constamment rempli de mémoires et d'observations qui ne nous ont pas laissé de place pour y insérer plusieurs notices d’un intérêt moins ur- gent. Cependant les publications qui ont été le résultat des tra- vaux de ces voyageurs nous ont quelquefois fourni l’occasion de rendre hommage à leur mérite, à leurs excellentes qualités. Nous avons:un autre devoir à remplir aujourd’hui : c’est celui de donner des nouvelles des voyageurs qui, après mille périls, vivent encore au grand bénéfice des sciences qu'ils ont enri- chies. Nous ne parlerons dans cet article que des voyageurs français avec lesquels nous avons eu des correspondances par- ticuhères. M. Bové , de retour de son voyage en Égypte eten Arabie, a exécuté à ses frais, en 1836, un voyage dans l'Algérie, et il a publié, en 1837, des collections des environs d'Alger. Il re- partitau commencement de 1838 pour les provinces d'Oran et de Constantine, d'où il -rapporta, en 1839, la plupart des plantes remarquables décrites par Desfontaines (1). M. Bové fait maintenant parue de la commission scientifique pour l’explo- ration de l'Algérie. | Aprés deux voyages successifs en Arabie, M. Batta est re- venu à Paris à la fin de 1838. Dans son second voyage, 1l a par- couru les parties montueuses de lHedjaz et de l'Yémen, entre autres le mont Saber, qui n'avait pas étévisité par Forskahl. Ses collections ont été déposées au Muséum d'histoire naturelle et seront décrites par M. Decaisne. En 1834, M. Perrottet, connu antérieurement par ses voyages à Manille, à la Guyane , aux Antilles et au Sénégal, partit pour Porndichéry, où il devait prendre la direction du jardin bota, uique. Pendant son séjour dans l'Inde, il a fait plusieurs voyages, entre autres celui des Nillgherries, où il a demeuré deux an- nées et a complété la flore de ces montagnes. Dans une lettre que nous avons pubhée ( Ann. Sc. nat. t.1x, p. 288 ), il a tracé une esquisse de cette végétation. M. Perrottet est de retour en France depuis le mois de janvier 1840, avec d'immenses collec- tions-qu'il se propose de publier en nature, collections qui ac- (x) ilreste encore quelques-unes des collections faites par M. Bové dans son dernier voyage. Elles sont entre les mains de M. Theïs, rue Copeau, n° 4. Le prix est de 25 fr. la centurie. 128 Nouvelles de voyageurs botanistes. querront encore plus de prix par les notices qu’elles lui four- iront et qui Seront incessamment mises au Jour. On sait que M.: Leprieur , après un séjour de plusieurs an- nées au Sénégal et à la Guyane, était venu en France dans l'année 1834 pour y rétablir sa santé. Reparti en 1835, il a pé- nétré dans les forêts vierges de la Guyane jusque sur les bords du Haut-Maroni, où une catastrophe imprévue vint mettre un terme à son voyage. La plus grande partie des richesses qu'il avait amassées ont péri; cependant il a pu rapporter à Cayenne une précieuse collection de Fougères , et il s’est embarqué dans le courant de l’année 1839 pour venir passer quelques mois en France. Il a mis généreusement à la disposition des botanistes une foule de belles plantes de la Guyane, et il se propose de faire la flore complète de l’île de Cayenne, où l’appellent ses fonctions dans le service de santé de la marine. M. CI. Gay a expédié par la corvette l’{riane, arrivée à Brest en septembre 1839, un nouvel envoi de plantes du Chili, re- cucillies dans le nord de ce pays, et particulièrement dans la province de Coquimbo. Nous avons appris qu'il a fait, l’année dernière , un voyage à Lima, et qu'il se propose d'effectuer in- cessamment son retour en France. Pendant notre séjour au Brésil, nous avons correspondu avec un voyageur qui s'était rendu recommandable par de belles collections de plantes recueillies sur les bords de l’Uruguay, et qui avait publié un voyage intéressant dans l’Amérique du - Sud. M. Isabelle, aujourd’hui chancelier du consulat français à Montevideo , forme de nouvelles collections de ce pays, qu’il expédiera en Europe pour y être distribuées par l'entremise de son ami M. Alcide d’Orbigny. Dans le même pays , M. Margat, horticulteur français , est venu s'établir, et il a joint à son com- merce de plantes vivantes celui des plantes desséchées. Nous savons qu'il a fait de belles récoltes en ce genre, et qu’il a com- muniqué beaucoup de Cryptogames à M. Casaretto , botaniste de /a Regina, frégate envoyée par le roi de Sardaigne , il y a un an, pour faire le tour du monde, et que nous avons rencon- trée à Rio de Janeiro. MM. Bravais, Martins et Robert sont de retour depuis deux mois de leur voyage au Spitzberg. Outre les documens relatifs à la géographie botanique .des contrées hyperboréennes , ils ont rapporté une grande quantité de plantes de ce pays, qui, quoi- que très misérable, n'en est pas moins intéressant, parce que jusqu’à ce jour il n'avait pas été exploré par les botanistes. GUILLEMIN. ee fé. Q © QE — LE P, B. WEBB. — Sur le Paroünia. 120 Norice sur le Parolinia, nouveau genre de la famille des Cru- cifères , et sur des espèces à ajouter à la flore des Canaries, Par P. B. Wegz. Depuis la publication des premières familles de la Phytogra- phia Canariensis , faisant partie de l'Histoire naturelle des iles Canaries, que je publie conjointement avec M. Berthelot, j'ai reçu à diverses reprises des envois de plantes de ces îles de M. Des- préaux, qui y séjourne depuis plus de cinq ans. A l’exception de courtes reläches dans quelques autres iles de l'archipel, M. Des: préaux est toujours resté à la Grande-Canarie , ile éminemment fertile, très accidentée , et qui, pour la diversité du climat, ne le cède qu’à la seule île de Ténériffe. Sa constitution géologique est différente de celle de cette dernière île (1), ce qui fait que ses eaux, seule source de richesses dans ces climats, sont autrement réparties, d’où résultent de grandes différences de culture et de végétation. Nous y sommes restés, M. Berthelot et moi, un peu plus de quatre mois. Avant nous, MM. de Buch, Christian Smith et Broussonet, n'avaient fait qu’effleurer cette terre, et nos ré- coltes en plantes ,en mollusques et en insectes, étaient en grande partie nouvelles. Mais en quatre mois de résidence, pendant l'automne et l'hiver, on n’épuise pas un pays aussi bouleversé. Durant son long séjour, M. Despréaux a dû rencontrer beaucoup d'objets qui avaient nécessairement échappé à nos investigations. . Cependant, et c’est un fait digne de remarque, tel est l'isolement dans lequel les espèces se trouvent dans ces parages, que M. Despréaux n’a pas encore trouvé toutes celles que nous avons ramassées, de même que ni lui, ni nous-mêmes, nous n'avons pu rencontrer toutes celles indiquées dans cette ile par Chr. Smith. (1) Voyez Hist, Nat, des Iles Can, Géologie, vol. rt, 11% part, pag. 345, XIIT. Borax, — Mars. 9 130 P. B. wWEBB. — Sur le Parolinia. Parmi les plantes ramassées par M. Despréaux, se trouvent plusieurs espèces nouvelles pour la Flore Canarienne, et d’autres entièrement inconnues, dont une , appartenant à la famille des Crucifères, ne peut être rapportée à aucun genre connu. Je dé- crirai ici ce nouveau genre , ainsi que les nouvelles espèces qui se rapportent aux familles déjà publiées dans notre ouvrage ; les autres trouveront place dans la Phytographia Canariensis à mesure que les familles y séront traitées. RANUNCULACEZÆ. Adonis autumnalis Linn. — M. Despréaux a trouvé cette plante dans Îles biés de la Grande-Canarie. Il remarque qu’elle est beaucoup moins précoce que l4. intermedia W.et B., qui commence à fleurir des le mois de janvier. Nous l’avions aussi de Ténériffe, mais dans un état trop jeune, et confondue avec les échantillons de l’4donis intermedia. RUTACEZÆ. Ruta bracteosa DC. Nous n'avions trouvé cette plante qu'a Lancerotte; M. Despréaux l’a trouvée à Juan-Grande de la Grande-Canarie , et il la cite comme commune à Gomere. ARuta Oreojasme. Sp. nov. R. caule frutescente, lignoso , ramis tortuosis, foliis pinnato- lobatis, coriaceis, lobis ovatis aut obcordatis, terminalibus 2-3-sectis ; petalis integris, sinuatis ; capsulis Iævibus. Drsc. Suffrutex lignosus , tortuosus, corticé lævi, lutescente, glanduloso, ramulis brevibus , nodosis, superioribus rore cœruleo sæpius conspersis. Folia coriacea , expansa, lutéscentia, creberrimè punctato-glandulosa , 3-5-7-pinnato- lobata, petiolo communi crosse , cylindraceo, lobis oppositis aut alternis ; integer- rimis, ovatis, ovato-lanceolatis aut obcordatis, petiolulatis, 1-3-nerviis, terminali- bus 2-3-sectis, aut ex lobis 2 vel 3 liberis approximatis quasi 2-vel 3-foliolatis. Corymbi breves, terminales, pauciflori, in racemulos flexuosos subdichotomè par. ti, bracteati, bracteis parvis, inteserrimis, lineari-lanceolatis, sessilibus, caducis. Calyx brevissimus, crassus , coriaceus , 4-dentaius, dentibus ovatis , obtusis. Petala citrina, ovato-rotundata, concaya, margine integra, sinnata , subcoriacea, P. B. WEBB. — Sur de Parolinia. 13r glanduloso-punctata, venulosa, venulis subparallelis , dichotomis , ungue bre= vissimo. Filamenta filiformia , apice subulata , basin versts sensim latiora. Antheræ elongato-ovaiæ, apice obtusæ , basi crenatæ. Ovaria 4, aut in flori- bus 5-meris 5,-tuberculata, dorso sulcata, in unicum ovato-rotundatum ad medium usque coalita, apicibus liberis, circà stylum inflexis. Gynophorum ovario angustius. S£ylus staminibus multo brevior, à basi ad apicem attenuatus, stigmate apicem styli non excedente. Capsula lævis, è coccis 4 , aut in floribus 5-meris 5, ad medium usque coalitis, constans , dorso convexis, 1-nerviis, apice obtusis, divaricatis, intüs dehiscentibus. Semina abortu 2-3 , elongato- reniformia , nigro-fusca , tuberculato-reticulata, testà minutissimè glanduloso- punctatà. Embryo leviter curvatus , sacco perispermico carnoso inclusus. Cotyledones elongato-ovatæ , apice rotundatæ. Radicula brevis , obtusa. M. Despréaux à rencontré cette charmante .espece sur les bords des précipices du Barranco de Goyedra. «Elle est très rare, m'écrit-il, et les échantillons que je vous envoie ont été abattus à coups de pierres. Elle est d’une odeur très agréable ». Les feuilles rappellent celles du Jasminum fruticans L, L’odeur de la plante sèche est balsamique, et ressemble assez à celle du Desmophyllum pinnatum (1), avec lequel son tronc et ses branches ligneuses, ses feuilles lobées et presque pinnées, et son gynophore étroit, lui donnent beaucoup de-rapports, mais son fruit est celui d’un vrai ARuta. Tribulus terrestris Linn. M. Despréaux a trouvé cette p ante sur le rivage de la mer, près de L’Agaëte à la Grande-Canarie, où il la dit trés rare. (1) Nous avons établi le genre Desmophyllum (Phytogr. Can, liv. 1x, juillet 1836 , p. 14) sur le Ruta: pinnata Linn. fil. Ce genre se distingue des Ruta par ses carpelles indéhiscens , soudés jusqu’au sommet en un fruit arrondi et un peu charnu , par son gynophore étroit, son port et ses feuilles. Le style du Desmophyllum est atténué vers le haut, comme dans le Ruta, et non claviforme comme dans l'Aplophyllum À, de Juss, ; mais il est beaucoup plus allongé dans le premier de ses genres que dans le second , par rapport aux stigmates. M. de Candolle, dans son Prodrome , avait déjà classé le Rute pinnata dans une section particulière, sous le nom de Ruteria: Nous n'avons pu adopter ce nom ; parce qu’il parait avoir été appli- qué originairement, non point au Auta pinnata , mais au Psoralea pinnata, C'est au moins avec ce synonyme que Moench (Method. p, 115) adopte le Ruteria de Medicus. Quant à l'ouvrage même où Medicus a proposé ce genre (Philos. Bot. Manheim, 1789), il faut que ce soit un livre très rare; car toutes les recherches qué nous avons faites pour le consulter ont été jusqu’à ce jour inutiles, 182 P. B. WEBB, = S4r le Parolinia. MELIANTHEXÆ. Melianthus comosus Vahl. Cest peut-être la plante la plus remarquable que M. Despréaux ait ajouté à la Flore des Cana- ries. Jusqu'ici, on n'avait jamais trouvé cette famille australe en- deçà de l'équateur. Ce botaniste zélé a rencontré cette espèce dans l’île de Fortaventure, sur la plage brülante et déserte du sud de la presqu'ile de Handiä, où efle forme un arbuste de plus de six pieds. Plus tard, en réponse à mes doutes, « je suis certain, m'écrit-il, de la spontanéité de cette plante, parce que je l'ai trouvée moi-même au milieu des sables dans Le sud de la pointe de Handiä. Elle était en fleurs au mois de juillet. Les fleurs étaient rougeñtres, mais sur beaucoup de pieds je n’en trouvai que quatre échantillons en fleurs , les autres étant en bouton ». Il est certain qu'il n’y a jamais eu de jardin sur cette côte, ni dans le voisinage. MALVACEZÆ. Malvya Nicæensis AI, Cette plante sivoisine du #7. parviflora, lequel est commun dans toutes les îles, a £té trouvée par M. Despréaux à la Grande-Cararie. Hibiscus Trionum Linn. M. Despréaux a trouvé cette plante partout près d'Amurga, dans la Grande-Canarie, « Je vous l'en- voie , m'écrit-il, avec quelque doute sur son indigénat. Se- rait-elle échappée d’un jardin? Tout ce que je puis affirmer, c’est qu’elle est très répandue dans la localité indiquée, laquelle est éloignée de toute habitation. » Abutilon indicum Nob. ( Sida Indica Linn. 4butilon elonga- tum Mœnch.). Trouvé par M. Despréaux dans le Zarranco de l'Angostura, Grande-Canarie. J'avais déjà vu un fragment de cette espèce dans l'herbier de Broussonet, mais je doutais de sa spontanéité. : P. B. WEBB. —= Sur le Parolinia. 133 CRUCIFERÆ. Matthiola tristis R. Br, Trouvé par M. Despréaux à la Grande- Canarie. PAROLINIA GEw. nov. Cazyx subæqualis, erectus. Prrara æqualia, unguiculata. SraminA libera, edentula; antheris elongatis basi sagittatis. Ovarium sessile, subtetragonum , valvis muticis. Srycus cylin- draceus. SriemA capitatum. SiriQua brevis, carinata, subcylin- dracea, 2-locularis, 2-valvis, valvis in cornua apice bifurca productis. Fuxicuzr immarginati, liberi. SEMINA 1-serjata, com- planata, marginata. Corycenones accumbentes. RapicuzAa hori- zontalis. SurFRUTEx Canariensis, strictus, cinereus, rigidus. For1A in- tegerrima ascendentia. FLores dilute rosei. PAROLINIA ORNATA Sp. noVa, P. foliis linearibus, cinereis; valvarum processubus longitu- dine siliquæ. | Has. locis petrosis aridissimis insulæ Canariæ inter dumeta Cneort pulverulenti, cui facie simillima. Desc. Fruticulus ercectus, pedalis, floccoso-tomentosus, candidissimus, Wat- 1hiolas quasdam facie referens, Rami stricti, teretes , virgati, inferiores cicatri- cibus foliorum verrucosuli , demüm fusci, nitentes,, cortice tenui, firmo arctè adhærente , ligno duro, tenaci, flavo, radis medullaribus crebris notato, superiores albo-tomentosi , recti, foliosissimi. Fo/ia sessilia , ordme quincun- ciali disposita 1-1 1/2 poll. longa, 1 lin. lata, linearia, aut sublanceolato- lincaria , integerrima , apice obtusa, supernè canaliculata, subtùs uninervia, ascendentia , stricta, rigidiuscula. Æ/ores breviter pedicellati, in alabastro conoidei , 4 lin. longi, ad apicem ramorum aggregati, demüm spicati. Calyx tomentosus, basi turgidus, subæqualis, subpatens, foliolis lineari-lanceo- Hits, concavis, navicularibus, nervis anastomozantibus nervosis, margine Scariosis , infegerrimis , basi saccatis, versus apicem [senim angnstiori- bus, apice obtusis, subeucullatis. Curolla calyce subduplo longior, petals 134 P. B. WEBB. — Sur le Parolinia. pulchrè roseis, venis apice dichotomis, anastomozantibus, venosis , margine crispis , suberenulatis, laminis spathulato-lanceolatis, apice rotundatis, in ungui- culam latam , limbo hyalino utrinque marginatam, attenuatis. Filamenta glabra, edentula , apice subulata, ad basin dilatata. Æntheræ elongato-ovatæ , versüs apicem attenuatæ, basi bisaccatæ, filamento fere ad basiu affixæ , loculis connec- tivo angusto sensim superné attenuato usque ad apicem conjunctis, basi diver- gentibus. Glandulæ }ypogynæ 4 magnæ, singulæ ad basin utrinque staminum breviorum usque ad basin staminum longiorum protensæ. Ovarium breve, sessile, cylindraceo-subtetragonum , lanatum , apice obtusum , pluri-ovulatum , placentis nerviformibus, inclusis. Stylus cylindraceus, columnaris, crassus, ovario subdimidio brevior. Stigma capitatum utrinque subdecurrens , indivisum aut obseurè 2-lobum, demüm in fructu marifestè bifidum , lobis basi confluen- übus. Siliquæ subsecundæ, in racemum ‘brevem nudum digesiæ,: strictæ, arcuaiæ,. subcylindraceæ, lanatæ , 5-6 lin. longæ, 1 lin. latæ. Val/væ indis- tinciè carinatæ, rigidæ, indehiscentes , intüs claustratæ , in cornua styloidea, apice glandulosa , bifurca, intüs plana, extüs convexa , siliquà vix breviora, productæ, inter quæ usque ad maturitatem persistit stylus. Placentæ nervifor- mes, inclusæ. Disseptmentum completum, durum , crassum, opacum , medio 1-nervium. Semina in quoque loculo 8, 1-seriata , valvularum claustris nidu- lantia , et membranà claustrorum recurvà basi tecta , rotundato-ovata, utrinque compressa , levissimè puncticulato-striata , margine hyalino cineta, testà aquä immersà mucilaginosà. Cotyledones accumbentes, ovato-ellipticæ , planiuseulæ. Badicula clayæformis,; subacuta. Je dédie ce genre singulier à M. Parolini , élève et compagnon de Brocchi, qui cultive lui-même les sciences naturelles avec succès. Il possède un des jardins de botanique les plus remar- quables de l'Italie, et la collection la plus riche des roches de cette péninsule, qu’il livre généreusement aux études des savans étrangers. C'est avec lui que j'ai parcouru l'Italie méridionale , la Grèce , l’Asie-Mineure, et les îles de Malte et de Sicile, et je suis heureux de lui donner ici cette faible marque de ma haute estime et de ma vieille amitié Le genre Parolinia ressemble aux Matthiola par le port. Ses belles fleurs roses passant au lilas, la forme de ses antheres, et ses graines aplaties, bornées d'une aile courte et diaphane, ajoutent à cette ressemblance. Il est plus voisin encore du Æo- toceras, et puisque ces deux genres, ainsi que le Parolnia , sont établis principalement sur les modifications de forme que subit la silique en mürissant , il est important d'établir nette- ment Ja nature de ces modifications. = Ps 5. wezs. — Sur le Parolinia. 135 Les cornes qui surmontent le fruit de plusieurs Matthiola sont formées par l'élargissement de la base des styles, ou plutôt des nervures placentaires, qui arrivent jusqu’à la base des stig- mates et se prolongent ensuite en forme de bourrelet ou de cornes. C'est à peine si on peut apercevoir quelques indices de cette protubérance dans l'ovaire de certaines espèces; ce n’est qu'après la fécondation ; et à mesure que la silique grandit, que cet accroissement se manifeste. Dans le Notoceras, les cornes ont une toute autre origine ; elles proviennent des valves et non point de Ja nervure placen- taire, mais avec des modifications qui nous obligeront à men- tionner séparément les trois espèces du genre, tel qu'il a été admis par M. De Candolle. Dans le Votoceras Canariense , la nervure médiane n'atteint pas le sommet de la valve ; mais se détache un peu au-dessous du sommet en forme de corne , ce qui justifie le nom qu’on a imposé au genre, la corne étant un prolongement de la ner- vure médiane de chaque valve , et placée sur son dos. La silique du Votoceras quadricorne (section Tetraceratium de M. De Candolle) présente une autre structure. Ce sont les bords des valves qui forment, en se prolongeant, les quatre cornes qui entourent le style. D'autres considérations viendront sans doute à l'appui de cette différence lorsque nous posséderons de meil- leurs matériaux pour l'étude de cette espèce, dont il n’existe dans.les herbiers de Paris que des échantillons incomplets et dépourvus de fruits mürs. Selon toute apparence, il formera alors un nouveau genre qu’on pourra appeler Tetraceras , d’a- près le nom de la section de M. De Candolle. Dans le Notoceras cardaminefoliurn qui forme la section Wa: croceratium de M. de Candolle, les valves, fortement canalicu- lées et convexes , se prolongent en deux capuchons ou sacs fer- més et creux intérieurement. C’est une structure tout-à-fait dif- férente de celle des autres espèces. Aussi M. De Candolle signale: tilcette plante comme devant probablement former un genre nouveau. M. Reichenbach l’a proposé plus tard sous le nom d'Andrzejowskia (Iconogr. 1. p. 15. t. 13). La modification que subit la silique du Parolinia est différente 136 P. B WERB. — Sur le Parolinia. de tout ce que nous venons de décrire. Dans le jeune âge, son ovaire, aiusi que celui du Votoceras Canariense, est un petit corps cylindrique à quatre angles peu saillans, surmonté d'un style court et en colonne. Mais immédiatement après la fécon- dation , les deux valves, insensiblement rétrécies, se prolongent par le sommet au-delà du placentaire, de manière à former deux cornes aussi longues que la silique elle-même, entre les- quelles le style persiste. Ces cornes se bifurquent à leur sommet, c’est-à-dire que les nervures des bords de la corne se séparent et sont réfléchies en dehors ; quelquefois même la nervure mé- diane se prolonge au milieu comme une bosse, de sorte que chaque corne, terminée en haut par une glande, ressemble assez au style de quelques Matthiola. La silique est indéhiscente comme celle du Votoceras. On voit par ces détails, qu’en ce qui concerne le stigmate, le Parolinia est plus voisin du Votoceras cardarminefolium que de toutes les autres Crucifères avec lesquelles nous l'avons com- paré. Ici comme dans le N. cardaminefolium , les cornes pro- viennent d'un prolongement du sommet même de la valve, pro- longement qui est court, creux et conique dans l’un, très long, aplati et comme linéaire dans l’autre. Mais il importe d'ajouter que ces deux plantes diffèrent essentiellement par leur port, par leurs feuilles et par les détails de la fleur. Ainsi le genre Parolinia se place naturellement entre le #at- thiola et le Notoceras. Outre les différences du port et de la silique que nous venons de signaler , elle differe de plus de ce dernier par ses fleurs plus grandes, roses non jaunes, par ses anthères longuement lancéolées comme celles des Matthiola, et non obovées, par ses glandes hypogynes, enfin par ses graines comprimées et entourées d’un rebord membraneux qui manque entierement dans le Vofoceras. Notre nouveau genre diffère encore du Matthiola et du No- loceras par un caractère assez remarquable, qui a déjà été ob- servé par MM. De Candolle et Brown dans le Savignya et le Farsetia, où la graine est horizontale au lieu d’être pendante, la radicule étant tournée du côté de la cloison au lieu de regar- der le sommet de la loge comme dans la plupart des Crucifères. p. 2 WEBB. — Sur le Parolinia. 137 EXPLICATION DE LA PLANCIIE 3. Fig. 1. Rameau du Parolinia ornata en fleur et en fruit , de grandeur naturelle; les valves de la panicule fructifère de l’année précédente (à gauche) sont tombées par suite de la déhis- cence tardive du fruit; la cloison persiste, surmontée du style; le duvet qui couvre toute la plante n'est pas indiqué. Fig. 2. Une fleur et un bouton, grossis , ainsi que les autres détails qui suivent, Fig. 3. Folioles du calice. Fig. 4. Un pétale. . Fig. 5. Une fleur avant l'épanouissement , dont on a retranché le calice et les Poe, afin de montrer les glandes hypogyres et la longueur relative des étamines. Fig: 6, Une des plus longues étamines, vue de face. Fig. 7. Une étamine courte, vue de dos, Fig. 8 Ovaire, vu de face. Fig. g. Le même, vu de profil. Fig. 10, Coupe transversale du même pour montrer la position des ovules. Fig. ar. Le fruit, vu de profil. Fig. 12, Le même, vu de face. Fig. 13. Une valve, vue du côté intérieur, pour montrer dans leur position horizontale les graines à demi cachées dans les plis de son endocarpe, Fig. 14. La cloison. Fig. 15. Une graine. Fig. 16, La même, coupée transversalement. Fig. 17: Embryon. Sisymbrium (Descurainia) Preauxianurn Sp. nov. S. caule suffrutescente; foliis viridibus, glabriusculis, pinna- tis, pinnis lineari-lanceolatis, aut linearibus elongatis ; petalis calÿycis longitudine, siliquà subcylindraceà, valvulis carinatis, 1-nerviis, eveniis. Desc. Caulis suffrutescens, cortice cinereo, ramorum virescente. Folia 1-3 poll. longa , ad apicem ramorum fasciculata , pinnata, læte viridia , glabra , aut glandulis stipitatis pilosa, petioli basi dilatati nervo medio cylindraceo, sæpè vix alato, pinnis lineari-lanceolatis, linearibus , ant filiformibus, nunc 2 lin. longis, nunc pollicaribus et ultrà , vix lin. 1 latis, integerrimis, obtusis, oppositis aut alternis, snbfalcatis, basi in petiolum communem decurrentibus , subtüs 1-nerviis. Racemi elongati (sæpits pedales), ramosi, nudi, virides, cylindracei, sub lente glanduloso-pilosi , incurvi, Pedicelli filiformes, cylindracei, floriferi 3-4 lin. longi, divaricati , fructiferi stricti, subappressi, 6-7 lin. longi, Ælores corÿmbosi, ad apicem racemorum aggregati, demüm spicati. Cayx basi sub - æqualis patens, luteolus, foliolis angustis, 1 1/4 lin. logis, ovato- HUE tenuibus, subhyalinis, concavis , navicularibus,; utrinque obtusis, evanidè 138 P. & WERB. — Sur le Parolinia. 3-4-nervosis. Petala foliolis calycinis æqualia , flava, venosa , venis dichotomis, laminâ ovato-rotundatà , in unguiculam breyem latam aftenuatà. Stamina petalis subbreviora , filamentis crassiuseulis. Antheræ cylindraceo-ovatæ , basi sagitta- tæ, infrà medium filamentis insertæ , connectivo angusto, filiformi , ad apicem usque conjunçiæ. Ovarium ellipticum, compressum, sessile, glaberrimum, Stylus crassus , ovario dupld brevior, basin versüs attenuatus, stigmate eapitato, indiviso, demüm in fructu subbilobo. Siliqua 5-9 lin. longa , 3/4 lin. lata, rectiuscula, 4-gono-cylindracea , valvulis herbaceis ;'convexis, carinatis, 1-ner- viis, aveniis. Placentæ nerviformes , prominulæ. Funiculi alterni, liberi, crassiusculi. Dissepimentum completum, chartaceum ; hyalinum , nervo medio basi distincto, ad apicem in nervulos plurimos et venulas abeunte, areolis mi- nutissimis. Semina 1-seriata, pendula , angusté ovata , aut pyriformia , testà mucilaginosà. Cotyledones ovatæ, obliquè incumhentes. Radicula ascendens, acutiuscula. Cette belle plante qui avoisine, par son port et son inflores- cence , le Descurainia millefolia , maïs qui en est très distincte par son feuillage et autres caracteres, à été découverte par M. Despréaux à la Grande-Canarie. « Cette Crucifère remar- quable et rare se trouve, dit-il, seulement sur les rochers du Barranco d'Amurga.» Sinapis arvensis Linn. $ siliquä retrorsum hispidà ( Sinapis orientalis Linn.). Trouvé par M. Despréaux dans les champs de Telde à la Grande-Canarie, fou on le mange cuit dans l’eau. On lui donne le nom de Mostaza. Carrichtera V’ellæ DCG. Trouvé à la Grande-Canarie par M. Despréaux, et à Lancerotte par M. le D' Lehmann. | Iberis odorata Linn. Trouvé à la Grande-Canarie par M, Des- préaux, dans la vallée de Tenteniguada. | Capsella elliptica G. À. Meyer (Lepidium procuméens phares Trouvé par M.-Despréaux à la Grande-Canarie. VIOLARIEÆ. Viola odorata Linn. J'ai trouvé des échantillons de cette plante dans l’herbier de M. Berthelot, provenant de la vallée de l’Orotava, et M. Despréaux me l’a envoyée des montagnes de Pr. & wegr. —— Our le Parolinia. 139 la Grande-Canarie. C’est une belle forme de cette espèce va- riable, qui, d’après mes échantillons recueillis à Madère, est identique avec le 7. maderensis Lowe Prim. FI. Mad. pag. 36. Ses feuilles sont grandes, velues , arrondies , et très cordiformes à la base , ses fleurs petites, pales , très odorantes , et sa capsule velue. Uue autre variété provenant de l’Europe ét échappée des jardins , à petites feuilles lisses et à fleurs toujours doubles, s’est répandue partout sur les bords des ruisseaux dans là Vega de San Mateo à la Grande-Canarie. M. Despréaux me l’a en- voyée, et nous l’avions aussi observée. J'ai cru qu’il fallait la citer ici, pour qu'on ne la confondit pas avec la variété indigène. CISTINEZ. Helianthemum salicifolium Tinn. M. Despréaux à rencontré cette RE à la Grande-Canarie. FRANKENIACÉÆ. Frankenia revoluta Forsk. ( F. corymbosa Desf.). Cette es- pèce africaine a été trouvée par M. Despréaux dans les sables de Mas. Palomas à la Grande-Canarie. Description de quelques plantes de la Toscane, par le professeur Prerre Savr, de Pise, — Notizie storiche della Accademia valdarnese del posgio, colle memorie concernenti le scienze naturuli, raccolte da’ due primi volumi finora pubblicati della collezione accademica intitolata : Memorie valdarnesi, per cura del dottore Goriarptr, Pisa, 1830. ( Traduit par M. Spach, ) Iris Caamæiris Bertol. (Avec figure.) M. Bertoloni dit que la description de cette espèce a été faite sur des échantillons que je lui ai communiqués ; en effet , je l'ai 140 P. SAVI. — Sur quelques plantes de Toscane. trouvée en fleurs au mois d'avril de l’année derniére, à l’'Ardenza près Livourne, sur les côtes de la mer. La description du Flora italica n’est accompagnée d'aucune figure ni citation de figure, et comme elle n’est pas complète en toutes ses parties , n'ayant été faite que sur un seul échan- tillon desséché, j'ai cru qu'il serait utile d'en donner une figure, accompagnée d’une description détaillée, ayant eu l’occasion ‘étudier Ja plante dans toutes ses phases, excepté le fruit, qui, à ce qu'il parait, avorte toujours. ZI. lobis perianthii barbatis , reflexis ; foliis ensiformibus glauces- centibus ; scapo uniflori; spatha diphylla, tubo perigonii subæquali vel pauld longiori. Cet Zris offre un rhizome souterrain , terminé par une touffe de cinq ou six feuilles d’un vert glauque, longues de trois à six centimètres, ensiformo-falciformes , distiques, quelquefois uni- latérales, striées, courtement mucronées à leur sommet, lequel ne correspond pas à l'extrémité de leur ligne médiane. La tige qui porte les feuilles est longue au plus de trois centi- mètres, et se termine par une seule fleur. À neuf millimètres au-dessous de l'ovaire s’'insère la spathe intérieure , qui est assez ventrue, scarieuse au sommet, mem- braneuse aux bords, et elle n’engaine qu'incomplètement le tube du périanthe. La spathe externe, qui est herbacée dans toute son étendue, s’insère aussi à trois millimètres au-dessous de la spathe interne , qu’elle embrasse jusqu'au-delà du milieu. L'ovaire, long d'environ dix -huit millimètres est presque cylindrique, étranglé au-dessous du sommet, creusé de six sillons longitudinaux peu profonds. Le tube du périgone est long de près de trois centimètres, graduellement évasé jusqu’au sommet, où il est muni en dedans de six callosités alternes avec les lobes. Ces lobes sont au nombre de six et de couleur jaune: les trois intérieurs sont réfléchis, spatulés, barbus à la moitié inférieure de leur ligne médiane , avec des veines d’un jaune verdàtre. Les trois lobes extérieurs sont ovales spatulés , rétrécis à la base, longs de près p. SAVI. — Sur quelques planies de Toscane. 1/41 de six centimètres, dressés, connivens au sommet, crépus au bord, marqués de veines d'un jaune foncé. Stigmates 3, pétaloïdes , ovales , quelquefois légèrement cré- nelés aux bords, convexes en dessus, concaves en dessous , bi- fides , garnis en dessus d’une carène médiane membranacée. Etamines courbées, recouvertes parles stigmates et appliquées contre la surface inférieure de ceux-ci; pollen d’un blanc jaunâtre. Le fruit ne m'est pas connu. Au mois de septembre, les feuilles avaient acquis L longueur de deux décimètres et demi , ce qui tient sans doute à ce que la plante était cultivée dans un terrain très fertile. Malgré la vénération que je professe pour le savant auteur du Flora italica, je dois dire que cette espèce ne me semble pas différer de l’Zris lutescens Lamk.; la description de la plante de Lamarck s’accordant parfaitement avec la mienne; en outre, des individus d’ris lutescens ; cuitivés depuis long-temps au jardin botanique de Pise, n’en diffèrent que par des dimensions.un peu plus grandes. Quoi qu’il en soit , je n’exprime cette opinion que sous forme de doute, et mon travail n’a eu d'autre but que de fixer les idées relativement à l'espèce décrite dans le F/ora ilalica, sous le nom d’fris Chamceiris. SAROTHRA BLENTINENSIS P. Savi. (Avec figure.) S. caule basi radicante, ascendente , supernè laxè ramoso ; Joliis oppositis, decussatis, patulis, latè ovatis ; floribus paniculatis. | Racine annuelle, rameuse, fibreuse ; fibres capillaires. 7ige radicante à la base, ascendante, quadrangulaire (à angles sail- lans), herbacée , verte , légérement pubescente, haute un peu plus où moins de deux décimètres , rameuse supérieurement. Rameaux axillaires , opposés-croisés. Feuilles opposées, ovales, obtuses , légèrement ondulées aux bords, trinervées, d'un vert terne en dessus, couvertes de filets aranéeux, apprimés, entre- croisés. Fleurs petites (ayant à peine un diamètre de trois milli- 142 P. SAVI, — Sur quelques plantes de Toscane. mètres), disposées en cymes trichotomes feuillées. Pédoncules presque capillaires, légèrement pubescens. Calice inadhérent, herbacé, gamosépale, profondément divisé en cinq lanières persistantes, entières , linéaires, obtuses, longitudinalement nerveuses , couronnées d'une glandule d'un vert plus clair. Quelquefois la partie inférieure des lanières du calice, la partie supérieure des pédicelles et les jeunes feuilles sont couvertes d’un duvet velouté, composé de poils claviformes. En outre, toutes les expansions foliacées vertes sont parsemées de points transparens, dus à des glandules contenues dans le mésophylle. Corolle éphémère , rosacée , formée de cinq pétales longs d’un millimétre et demi, obtus, d’un jaune orange, ovaies-lancéolés, concaves vers le haut, marcescens , plus courts que les lanières calicinales , alternant organiquement avec ces dernières, mais souvent paraissant opposés, par suite d'un déplacement des organes floraux, opéré durant la floraison. £tamines disposées en un seul verticille, en nombre variant de sept à quatorze: mais ce dernier nombre est le plus ordinaire. Filets nus, libres, cylindriques, infiéchis, de couleur jaune. nthères dithèques, versatiles , jaunes de même que le pollen. Pistil central, entie- rement supère, sessile au fond du réceptacle. Ovaire verdâtre, ovoïide, acuminé, terminé par trois styles courts, divergens, persistans , munis chacun d’un stigmate capitellé, terminal. Capsule ovale-acuminée, uniloculaire, s’ouvrant par trois su- tures qui se séparent à partir du sommet du fruit jusqu'au- dessous de sa moitié transversale, de sorte que la capsule s'ouvre par trois dents terminales, isomètres ; ces dents ont* leurs bords ourlés d’une nervure relevée. Les graines sont très menues, de couleur ferrugineuse, elliptiques-oblongues, obtuses et apiculées aux deux bouts. L'une des petites pointes, qui est plus aiguë que l’autre , correspond au bhile; elles sont relevées d’un raphé , qui les parcourt d’une extrémité à l’autre. L’épisperme est réticulé, à mailles ayant leur plus grand diamètre en sens transversal. Ces graines sont insérées sur trois placen- taires capillaires, pariétaux , opposés aux sutures de la capsule. Lors de la déhiscence, ces placentaires tantôt restent unis au bord de l’une des valves, et tantôt ils se détachent complète P. SAVI. — Sur quelques plantes de Toscane. 143 ment par leur partie supérieure. Je n'ai pu examiner les parties internes de la graine , à cause de la petitesse de celle-ci. La piante que je viens de décrire naît en mai : elle fleurit en juillet, mürit ses fruits en août, et périt dans le courant de septembre. Je l'ai trouvée dès le mois de juillet 1834. N’en ayant point vu le fruit à cette époque, je la pris pour un Aypericum : ce n’est que cette année que j'ai été à même de l’étudier dans tous les états, et à déterminer ainsi sa véritable place. Son habitat, autant que je sache jusqu’aujourd’hui ; est borné à une petite portion du territoire de Lucques et situé au cou- chant du canal d’Altopascio : elle croît dans des tourbières très humides, avec les Drosera rotundifolia et lonzifolia, le Lysi- machia tenella, le Neottia œstivalis, le Sphagnum cuspida- £um , etc. Dans les flaques d’eau de la même localité se trouve lÆldrovanda vesiculosa. Je finirai cette note , en déclarant que j'ai donné mon Saro- thra blentinensis comme nouveau , n’ayant point pu jusqu'à pré: sent le trouver décrit dans aucun des ouvrages phytographiques que j'ai été à même de consulter; mais, à raison de quantité de publications qui me restent inconnus, je n’oserais affirmer que la plante en question füt absolument nouvelle. (1) (1) Je dois à l’obligeance de M. le professeur Savi plusieurs échantillons de son Sarothra blentinensis. Cette plante , à mon avis, ne diffère pas de mon Brathys quinquenervia (Hyperi- cum quinquenervium Michaux) , espèce commune aux États-Unis , mais que personne n'avait soupconnée croître spontanément en Europe, J'ai été frappé de prime abord de la parfaite res- sémblance entre la plaate d'Italie et celle d'Amérique ; mais, d'ailleurs , une analyse compa- râtive ét très scrupuleuse de toutes les parties des plantes en question, ne m’a laissé aucun doute sur leur identité. Du reste, la découverte de M. Savi n’en est pas moins intéressante pour la Flore européenne. J'ai déjà exposé ailleurs que le genre Sarothra ne diffère pas suffisamment des Brathys, et que les caractères distinctifs qui lui ont été attribués par plu= siéurs ‘auteurs , c’est-à-dire des étamines en nombre défini et des graines périspermées, sont tout- à-fait imaginaires, (Note du traducteur.) 144 SCHLEINEN. — Monographie des Lemnacées. Propromus monographiæ Lemnacearum, seu Conspectus genc- rum atque specierum, auciore M. J. ScnLeipex (Linnæa 1830, IV, page 385). Possédant des matériaux plus nombreux qu'aucun autre bo- taniste pour l'étude des Lemnacées , ayant continué ,pendant cinq ans, mes observations sur la plupart des espèces , aidé enfin dans mes travaux par mon oncle Horkel, le meilleur con- naisseur de ces plantes, je me crois en droit d'entreprendre maintenant la publication d'un travail monographique sur ce petit groupe de plantes. En attendant la publication de mon travail, je vais exposer ici les principaux résultats de mes re- cherches , que je ferai précéder d’une notice historique sur Îles matériaux que j'ai eus à ma disposition. Je dois à la bienveillance de M. Ehrenberg la communication des échantillons fleuris du #offfia , qu’il a rapportés d'Egypte. J'ai découvert, dans l’herbier de Willdenow, les échantillons fructifères de la même plante ,sous le nom de Lernna venant de Rosette. En 1835, j'ai cueilli d'abord à Berliu le Lemna minor en fleurs et en fruits, et depuis j'ai retrouvé cette espèce chaque année partout où je l'ai cherchée avec quelque soin. En 1836, j'ai trouvé le L. 1risulca en fleurs, et depuis j'ai revu régulièrement des fleurs de cette espèce partout où elle se rencontre. La raison pour laquelle cette espèce a été plus rarement trouvée en fleurs me semble résider en ce qu'on a cherché ces fleurs trop tard : elle fleurit ordinairement en abondance en avril et au commencement de mai. Les fleurs se présentent sur des pieds submergés par leur sommet. Après la floraison ces pieds se mul- tiplient latéralement et se submergent alors. Ce n’est qu’en 1837 que j'ai découvert en fleurs le Z. g:bba ( qui est le plus rare à Berlin); mais depuis j'ai revu en fleurs cette espèce partout où elle existe. Il résulte de mes observations que ces plantes ne fleurissent pas plus rarement que les autres phanérogames proe SCHLEIDEN. — Monographie des Lemnacées. 145 lifères , et que, si on les a trouvées st rarement en fleurs, la faute en est à ceux qui les ont mal cherchées. Quant au ZL. polyrhiza, malgré tous les soins et toutes les recherches , je n'ai pu le trouver en fleurs jusqu’à ce qu’enfin, en 1839, jen ai, découvert à Werningerode les fleurs dites mâles, c’est-à-dire celles dont le pistil n’est pas entièrement dés veloppé. Il n'existe , que je sache, qu’une seule indication cer- taine sur la détouverté des fleurs de cette espèce, dans Wiggers, Primit. fl. holsat. J'ai examiné fréquemment et à l’état complet les trois pre- mières espèces dans toutes les phases du développement de leurs fleurs , de leurs fruits et de leur germination. Dans la disposition des genres, j'ai suivi en général les prin- cipes appliqués par Schott et plus tard par Blume , avec tant de bonheur aux inflorescences des Aroïdées , dont les Lemnacées ne forment qu'une tribu, et je crois avoir assez bien deviné la nature. Si quelque part l'établissement d’un genre , fondé sur les ca- ractères de la végétation, se trouve justifié, cela me semble le cas dans mon genre Spirodela. En effet, lorsqu'on examine avec soin tout l'ensemble des Lemnacées, on trouvera qu'elles forment le groupe le plus inférieur des Aroïdées, et on y reconnaitra, sans avoir besoin de trop de sagacité, une série de développemens nettement prononcée depuis le /Zo/fia ( qui est peut-être la plante phanérogamique la plus simple), jusqu'au Spirodella, qui offre l’organisation la plus élevée et qui fait évidemment le passage au Pistia. L'apparition subite des deux feuilles stipulaires, qu’on doit considérer comme type de la gaîne stipulaire du Pis- tia ;, le développement étonnant des vaisseaux spiraux, sans qu'un changement se soit montré dans les rapports extérieurs de la plante et l'axe qui y est très reconnaissable comme un nœud muni de beaucoup de racines, offrent, dans ce groupe de plantes les plus simples, des caractères assez importans pour justifier l'établissement d’un genre particulier. Peut-être un examen plus attentif des organes femelles et du fruit offrira- t-il encore des caractères pour préciser ce genre d'apres la méthode adoptée, quelque arbitraire qu’elle puisse paraitre. XIII, Boran, — Mars. 10 146 SCHLEIDEN. — Monographie des Lemnacées. AROIDEZÆ, Trib. Lruwaceæ DC. Herbulæ liberæ, natantes vel submersæ , arrhizæ , vel 1-po- lyrhizæ, radicibus calyptra (1) terminatis. Vasa spiralia rudi- mentaria transitoria (in pistillo) vel conspicua (in tota planta). Axis ad punctum reductus,cum foliis in frondem confluens. Frons : singula planta completa, ex rimâ unà basilari, vel duabus lateralibus. prolifera, prole nuda, vel stipulis duabus membranaceis aucta. HHibernaculum : bulbillus (2), autumno fundum aquæ , vere superficiem petens. Inflorescentia. Spadix ob axim suppressum ferè nullus; spatha urceolata, membranacea,staminum evolutione irregulariter fissa, Flores monoici. Masc. 1-2 monandri. Filamenta filiformia. Antheræ bilocu- lares, loculis subglobosis, apice contiguis, basi remotissimis, bilocellatis, rima longitudinal laterali dehiscentibus. Pollen globosum , muricatum , rima unica (?) donatum. Fœm. 1. Ovarium uniloculare, uni-multi-(septem in £. gibba)- ovulatum. Ovulum anatropum vel hemianatropum vel atro- pum, in tegumentis binis. Stylus continuus; stigma expanso- infundibuliforme. Fructus : Utriculus mono-polyspermus , in- dehiscens vel capsula circumscissa. Semen in tegumentis binis, externo coriaceo-carnoso, interno membranaceo ; endostomio (1) Calyptra nec epidermidis pars soluta , nec forma quædam effigurata spongiolæ radicalis , sed organon proprium, jam radicis adhüc in planta latentis apicem cireumdans , ab illà et a parenchymate libera atque distincta. (2) Bulbilli definitio: gemma axillaris, cujus partes solito magis carnosæ atque connalæ sunt, et quæ ad propagandam speciem sponte a plantä maternà secedit. Igilur frons carnosiuscula , arbiza , autumno ex plantis Lemnacearum procreata et post mortem plantæ maternæ ab illà in superficie aquarum relictà secedente et fundum stagnorum petente (ut in Z, polyrhiza) , aut cum mortuà genitrice in aquæ fundo sepulta , dum vere in ressurrectionem vocatur (ut in cæteris Lemuaceis), merild Bulbillus appellatur. Cæterüm cl. Reichenbachii narratio de Phytochloro in plantas novas excrescente sibi ipsà optima testis est quod ille ex malissobservatis male con- cinnata et non naturæ consentanea protulit. SCHLEIDEN. — ÂMonographie des Lemnacées, 147 indurato (operculo) in germinatione embryotega. Embryo in axi albuminis carnosi rectus, monocotyledoneus, gemmula seorsum (radiculam) spectans in rimà laterali, radicula-supera infera aut vaga.(1) + Vasa spiralia transitoria, vel nulla. Plantæ novellæ nude. A. Frondes rima una basilari hiantes, Flores in paginé frondis superiore erumpentes. I. WozrFia Horkel manusc. Horkelia Reichb, non Schlectend. Flos masculus unicus:flamentum breve crassinsculum. Flosfemineus unicus:ovariumuniloculare,uniovulatum ; ovulo uno recto ,anatropo ; séylus brevis fructus utri- culus monospermus; semen erectum ; ebryo turbina- tus; radicula supera. : 1. A. Delilii. Frondes ovales, tenuissimæ, geminatim oppositæ, arhi= zæ ; labium inferius rimæ basilaris productum, appensum , hyalinum. Lemna hyalina Del. Lemna ex Rosette herb. Wild. n° 17144. L. arhiza herb. Willd. 17141. B. Frondes rimis binis basilaribus hiantes. Flores e rin late- raliter prodeuntes. IT, Lena. Flores masculi, altero in evolution epræcociori. Filamenta filiformia, recurva ; ovarium uniloculare, uni- ovulatum, ovulo erecto, horizontali, hemianatropo ; stylus elongatus, recurvus ; fructus utriculus monosper- mus indehiscens ; semen in fundo affixum , horizontale ; embryo conicus ; radicula vaga. 1. L, minor L. Frondes obovato-subrotundæ, crassiuseulæ , ternatim qua- ternatimque , rarius pluries cohærentes, monorrhizæ ; stipite frondis novellæ discreto fragili. L. cyclostosa EN. L. minuta Kunth. L. mi- nima Chev. L.conjugata Wild. herb. 17143. 2. L. trisulca L. Frondes lanceolatæ apice repando-dentatæ , tenues, in stipitem elongatum persistentem attenuatæ, idedôque multifariam aggregatæ, exclusis floriferis submersæ. Staurogeton Reichb. L. inter- media Ruthe. L. cruciata Roxb. (x) Descriptio embryonis a_cl. Brongniart (Archives de Botanique) communicata longè a naturà abhorret , nec invenire possum , quidquid iilum ad fctionem canalis embryonis partem superiorem percurrentis basi plumulam cordatam foventis seducere potuerit, 19, 0 148 SCHLEIDEN. —: Monographie des Temnacees. TT. Tuecmaropæace. Spadix brevissimus , sed discer n ndus. FLores masculi duo. Filamenta recurva, medio dilatata ; ovarium uniloculari bi-multi-ovulatum, ovulis erectis anatropis; stylus elongatus recurvus ; fructus : capsula membranacea , dehiscentia , circumscissa , di-polysper- ma; semina erecta ; albumen parcissim um; embryo ova- tus; plumula maxima; radicula infera. 1. 7°. gibba. Frondes obovatæ vel suborbiculatæ, adultæ infernè vesiculoso- convexæ ; stipite frondis novellæ discreto, fragillimo, ideoque froudi- bus adultis subsolitariis. Z. s1bba 1. . T'richorhiza , fronde superne rubente , radice longissimä. Z. trichor- rhiza Thuill. ; tt Vasis spiralibus in tot& planté conspicuis ; fronde novellä stipulis binis (inferiori et superiori) membranaceis aucta , polyrhiza. IV. SrrrRodELA. FLores masculi duo : filamentis inferne angus- tatis. FLoREs fœminei : oparium biovulatum, ovulis erec- tis anatropis;s/ylus...….; stigma...….;fructus..…. 1. S. polyrhiza. Frons planiuscula, nervis palmatis, polymorpha , orbi- culari-ovata , apice obtuso vel acuto. ZL. polyrhiza L. L. bannatica W. Kit. L. orbicularis Kit. L. thermalis P. Beauv. L. orbiculata Roxb. APrennix. Lemna arhiza Mich secundum observationes cl. Hoffmann bona species asservanda est, sed cui generi accensenda , incertè rema- net, cüm flores et fructus adhüc desiderentur. Non magno a veritate mihi aberrare videtur, qui hanc speciem generi meo Thelmatophace subjungat. Extat in Steudel nomencl. bot. adhùc Z. punctata Meyer, cujus origi- neni non extricare licuit. _Lemna obcordata P. Beauv. et Vahl., nec non Z. dimidiata Rafin, maximo errore tantüm Lemnaceis adnumerantur, cum utraque, secun- dûm inspectionem speciminum ab auctoribus ipsis ortorum Æicciæ species habenda sit, ROB. BROWN. — Sur des Cyrlandrées. 149 SUR LE3 CYRTANDRÉES, Par M. RoserT Brown. (Extrait des Plantæ javanicæ rariores du D° Honsriezn, publiées par MM. J.-J. Bennerr et R. Browx. Londres, 1839.) (Traduit par M. GuicLemin. ) Les Cyrtandracées ont été constituées en 1822 (Linn. Soc. Trans. v. xiv, p. 23) par feu le D°Jack, comme famille natu- relle qui, selon ce botaniste, est très rapprochée des Bignonia- cées , mais en est suffisamment distincte par la structure de son fruit, et spécialement par la placentation deses trés petitesgraines. L'existence ou l’absence de l’albumen dans la graine müre n’est pas expressément établie dans le caractère de la famille, et n’est pas mentionnée dans la description des espèces qui y sont rapportées. Cependant on peut présumer que l’auteur a pensé que toute la famille s’accordait sous ce rapport avec les Bigno- niacées, près desquelles il l'avait placée; et la figure donnée par Roxburgh de son /ncarvillea parasitica, dans laquelle la structure de l'ovaire et des graines est correctement exposée, fournit au moins la preuve de l’absence de l’albumen. Les genres rapportés par le D' Jack à sa nouvelle famille sont la Cyrtandra de Forster, le Didymocarpus de Wallich, et deux autres genres proposés pour la première fois, savoir : l'Æs- chynanthus , auquel appartient l’Incarvillea parasitica de Rox- burgh, et le Loxonia. | A-peu-près dans le même temps, M. Don publia ses Didy- mocarpées ( Edimb. Phil. Journ. vw, p. 83, et Prodr. fl. Nepal. p. 121), famille composée de deux genres des Cyrtandracées de Jack, savoir : le Didymocarpus et 'Æschyranthus ( Tricho- sporum Don), et du nouveau genre Lysionotus. Il l’a également fondée principalement sur la placentation , qui n’y est pas très clairement décrite, et il a de plus introduit dans son caractère l’absence de l’albumen, la position pendante des graines et le 150 ROB. BROWN. — Sur les Cyrtandrées. stigmate indivis. Il exclut de la famille le Cyriandra , auquel il attribue par erreur un albumen abondant, tandis que le Chirita du D° (Buchanan ) Hamilton, dont le Didymocarpus de Jack renferme au moins une espèce, est rapporté avec doute aux Scrophularinées, principalement à cause de son stigmate à deux lamelles. En 1826, le D° Blume ( Bi/dragen, p. 759) réunit les Cyr- tandracées aux Bignoniacées, les distinguant comme tribus des vraies Bignoniacées par leurs graines pendantes, et les subdivi- sant en deux sections : la première (Trichosporées), à fruit cap- sulairé et à graines soit ailées, soit munies d’appendice de quelque autre forme ; là seconde (Cyrlandrées), à fruits en baie et à graines sans appendice. À chacune de ces sections, il ajouta quelques genres nouveaux ; mais le Zoxotis et le Loxonia ne sont pas compris dans l’une ou l’autre de ces sections ; quoique le Loxotis, comme je l’ai déjà annoncé, soit probablement son Rhynchoglossum qu'il a rapporté aux Rhinanthées, et que le Loxonia , nonobstant la description de son fruit, puisse être son Loxophyllum qu'il a placé dans les Scrophularinées. Quant à son £pithema, qui est mon Æikinia appartenant aussi aux Cyr- tandracées , il l’a réuni aux Primulacées. | Il est assez remarquable qu'aucun de ces botanistes n’ait re- connu l’affinité de cette nouvelle famille avec les Beslériacées de Richard et de Jussieu, aujourd’hui généralement nommées Gesnériacées. Cette affinité n’a pourtant pas échappé au D” Mar- tius, qui dans son travail très étendu sur les Gesnériacées, publié en 1829 (ÂVov. Gen. PI. Bras. v. 1, p. 72) considère les Cyrtan- dracées comme suffisamment distinctes de cette famille par l’ab- sence de l’albumen et par l'embryon renversé. Ce dernier carac- tère est établi d’après l'autorité de M. Don, qui par emploi du térme de Æmbryo inversus, a pu seulement avoir l'intention d'exprimer la direction de l'embryon par rapport au péricarpe; telle est au moins la structure réelle de ces genres, qu’il rap- porte à ses Didymocarpées, et il est certain qu'en ce qui con- cerne la situation de embryon par rapport au hile, les deux familles concordent entièrement. are Le D' Martins a en outre remarqué la différence dans l’ordre ROB. BROWN. — Sur des Cyrtandrées. 101 d’avortement des étamines qui existe entre ces deux familles, ce qui est sans doute généralement vrai, mais qui admet au moins une exception dans chacune d'elles; le Sarmienta dans les Gésnériacées, qui a du rapport avec les Cyrtandracées en ce qu'il a seulement ses deux étamines antérieures ou inférieures anthériféres ; et parmi les Cyrtandracées, l4ikinia ou Epühe- ma, qui, comme dans la plupart des Gesnériacées diandres, à ses deux étamines postérieures ou supérieures parfaites. Il ya, à la vérité, une autre distinction très remarquable déduite de la position des lobes du stigmate, qui dans les Ges- nériacées, selon M. Martius, sont placés à droite et à gauche relativement aux parties de la fleur, et conséquemment oppo- sés aux placentas pariétaux latéraux; tandis que dans les Cyr- tandracées , les lèvres du stigmate ( car il est nécessaire d’expri- mer ainsi le fait dans cette famille) sont antérieures et posté- rieures, et par conséquent alternes avec les placentas latéraux; ce dernier rapport de position se présentant ordinairement dans les ovaires uniloculaires où les placentas correspondent en nombre avec les lobes ou mieux les lèvres du stigmate. Cette différence cependant, lors même qu’elle serait pleinement établie, offrirait à peine de l’utilité comme distinction technique, puisque plusieurs genres dans chaque famille ont un stigmate indivis; à moins que, dans certains cas, la position des parties confluentes soit déterminée par celle de deux cordons vasculaires qu’on peut généralement observer dans le style, et qui se continuent dans les axes des lobes d’un stigmate régulièrement bifide quand ils appartiennent à un ovaire composé de deux carpelles. Mais si ce Caractère distinctif est admis comme général, il n’est cer- tainement pas sans exception; et dans les seuls cas que j'ai exa- minés dans les Gesnériacées , où la position latérale des lobes du stigmate peut être supposée, la position apparente provient de lextrême largeur et de la division manifeste des lèvres, les deux cordons vasculaires du style étant toujours ANNE et postérieurs. (1) (x) L'auteur donne ici une note très étendue sur les rapports qui existent entre les divi- sions du stigmate et les placentas pariétaux dés ovaires composés. La longueur de cette note nous à 6bligé de la placer à la suite du Mémoire, ( Vote du traduct.) 19a ROP. BROWN. — Sur les Cryrtandrées. Le seul point de différence qui reste entre les Gesnériacées et les Cyrtandracées est donc l'existence de l'albumen dans les pre- raieres et son absence dans les secondes. Néanmoins, ce carac- tère n'est pas absolument constant, car les Cyrtandracées of- freat des cas où les restes de l’albumen sont visibles dans les graines müres en apparence ; et dans plusieurs Gesnériacées, l'albumen est si peu développé, qu'il ne peut fournir qu'un caractere le tres petite valeur (1), surtout lorsqu'il ne se lie pas avec d’autres différences plus importantes. En décrivant le genre Æikinia (Epithema du D' Blume), javais considéré, par les raisons que je viens d'exposer, les Cyrtandracées où Cyrtandrées comme une simple tribu des Gesnériacées, qui se distingue de la subdivision de la famille à coroile hypogyne (les Beslériées) par des caractères d'une faible importance, ou qui demandent confirmation. Et, bien qu’indé- pendamment des caracteres ci-dessus exposés, les Cyrtandrées diffèrent très remarquablement du reste de la famille sous le rapport de leur distributicn géographique, cette différence n’est pas encore entièrement sans exception, comme je l'ai fait con- naitre dans ma Notice sur le Loxotis. (2) Mais que l’on considère ces groupes soit comme des familles distinctes, soit comme de simples tribus, on admettra proba- blernent que dans une classification naturelle les Cyrtandrées doivent rester pres des Beslériées, tandis que d’un autre côté elles paraissent avoir beaucoup de rapports avec les Bignonia- cées, auxquelles elles se lient par l’Zrcarvillea, particulièrement avec la section de celui-ci que dans les Illustrations du Dr Royle j'ai décrite comme sous-genre sous le nom d’Æmphicome. Le professeur Lindley a dernièrement considéré ce sous- genre comme génériquement distinct de l’Zrcarvillea. Mais, à l'exception des différences que présentent les graines et le ca- ice, qui ne m'ont semblé et ne me semblent encore seulement (x) Voyez la seconde note.a ja suite du Mémoire. (2) M. Rob. Brown a publié dans les Plañtæ Javanicæ rariores la descriplion du Zoxotis obliqua, à la suite de laquelle il a parlé des rapports intimes qui existent entre les genres Loæotis et Glossanthus, et il a cité une espèce de ce dernier genre trouvée au Mexique. (Note du traduct, ) ROB. BROWN. — Sur les Cyrtandrées, 153 que d’une valeur propre à caractériser une section de genre, je ne trouve point d’autres caractères soit dans la fleur, soit dans le fruit, qui justifient cette séparation ; car dans les deux espèces d'Amphicome et dans l’/ncarvillea primitif, l'ovaire ainsi que la capsule est certainement biloculaire, et non uniloculaire, comme il est décrit dans l’espèce figurée dans le Botanical re- gister \ 1838, t. 19); et les deux sous-genres concordent entiè- rement dans la structure particulière de l’anthère, dont chaque loge présente un appendice en forme d’éperon, qui naît de la face antérieure (et non postérieure) de cette loge à l’extrémité de la ligne de déhiscence qu'il limite. Les caractères suivans des Gesnéeriacées et des trois tribus qui, suivant mes idées , les constituent, peuvent servir à dis- tinguer aisément cette famille de celles qui en sont voisines , et les tribus entre elles. GESNERIACEZÆ Richard et De Jussieu. Calyx d-divisus , æqualis (raro parüm inæqualis). Corolla monopetala, irregu- laris, imbo 5-lobo, æstivatione imbricata. Stamina antherifera 2 v. 4, cum v. absque quinti postici rudimento. Osarium (liberum vel adnatum }) uniloculare (nunc approximatione placentarum quasi biloculare) , basi disco lobato v. indi- viso cinctum ; placentis 2 parictalibus Jlateralibus (sæpiüs bilamellosis) poly- spermis ; ovulis anatropis. Pericarpium capsulare v. baccatum. Semina parva (raphe nulla), albuminosa v. exalbumiaosa ; albumine carnoso, molli, copioso v. parco. Embrya rectus ; axilis , orthotropus , dimidium albuminis dum adsit æquans v. superaus. Herbæ vel suffrutices, foliüs simplicibus, indivisis exstipulatis, oppositis, verticillatis alternisve, sæpiüs serratis crenatisve, nunc integerrimis, in plerisque pube simplici acuta v. capitata. Inflorescentia varia. GESNERIEÆ. Calyx cum ovario plus minus convatus. Pericarpium capsulare. Semina albumine copioso. BESLERIEZÆ. Calyx liber. Pericarpium baccatum v. capsulare. Semina albuminosa. CYRTANDREÆ. Calyx \iber. Pericarpium capsulare v. baccatum. Semina exalbuminosa v. albumine parco. 154 ROB. BROWN, — Sur les Cyrtandrées. Ors. Les remarques suivantes se rapportent aux modifications des différentes parties de la fructification dans les Cyrtandrées, et à leur importance relative pour caractériser les genres. Le Carrce admet tous les degrés de ‘profondeur de division. Ses seomens sont généralement aigus, toujours quand ils sont divisés jusqu’à la base ; et toutes les fois qu'ils sont aigus, l’es- tivation parait être valvaire. Dans plusieurs cas où le calice est tubuleux, particulièrement dans la plupart des vrais Didymo- carpus et dans une des sections de l'Æschynanthus , les segmens sont arrondis et l’estivation est nécessairement recouvrante. Le calice tubuleux , quand il est accompagné d’une capsule allon- gée, tombe généralement ou se sépare transversalement à la base, excepté dans un petit nombre de cas où la capsule est pédicellée. Le calice profondément divisé des genres à capsule allongée est persistant ; il l’est également , qu’il soit profondé- ment divisé ou tubuleux, dans tous ceux qui ont de courtes capsules et dans les genres où le fruit est en baie. Aucune de ces modifications ne parait avoir une valeur générique, quoique quelques-unes d'elles forment Îles principaux caractères de sec- tions très naturelles de genres. Le tube de la Corozre varie considérablement en longueur, mais ses diverses proportions relativement au limbe ou au ca- lice, sont rarement d’une importance générique ; une différence de cette sorte forme néanmoins le seul caractère distinctif entre le Bæa et le Streptocarpus. Le limbe varie beaucoup dans la forme, la direction et la proportion des lèvres; mais la plus importante modification se rencontre dans le Glossanthus ei le Loxotis, dans l’un et l’autre desquels les lobes latéraux de la lèvre inférieure sont peu prononcés, ou, dans le premier de ces genres, manquent tout-à-fait. Cette modification entraine une différente estivation, laquelle, dans tous les autres genres, est quinconciale , les lobes latéraux de la ièvre inférieure envelop- pant la supérieure qui recouvre le lobe du milieu dela lèvre in- férieure. Le tube est muni d’un éperon, seulement dans une des deux espèces de Stauranthera. Le nômbre des Éramines anthérifères, ou la différence entre les plantes diandres et didynames de la tribu, n’a pas toüjours ROB. BROWN. — Swr les Cyrtandrées. 155 beaucoup de valeur; car dans le Didymocarpus il y a plusieurs éspèces didynames qui certainernent ne forment pas une section paturelle. Les étamines zncluses et saillantes annoncent généra- lément des genres distincts, mais encore ce n'est pas dans tous les cas. La différence de position entre les lobes.dées anthèeres, parallèles où divariqués, est toujours, à mon avis, d’une im- portance générique. Les divers degrés de confluence des lobes divariqués et quelques modifications apparentes dans la déhis- cence , ne semblent pas être d’une égale valeur. Le Sricmate présente des différences remarquables, dont quelques-unes sont d’une valeur considérable , quoique pas tou- jours égale; pour la définition des genres. La plus importante, et celle qui jusqu’à présent a été négligée, consiste dans l’avor- tément ou la grande diminution de la lèvre supérieure, tandis que l’inférieure est proportionnellement agrandie, et dans quel- ques cas profondément divisée. Ainsi, dans le Chirita , dont le stigmate est décrit comme bilamellaire, les lamelles appartien- nent toutes les deux à la lèvre inférieure. Dans diverses espèces de Didymocarpus, Vapparente obliquité du stigmate résulte de l'avortement de la lèvre supérieure, et l'expansion lamellaire provient de l’inférieure, qui cependant n’est jamais divisée comme dans le Chirita. Dans plusieurs genres, les lèvres, soit lamellaires, soit courtes au point de pouvoir à peine se dis- tinguer , sont égales ; dans d’autres cas ; il n’y a pas de trace de division. Ces différentes modifications, dans plusieurs cas, marquent les limites des genres. Comme quelques-uns des plus importans caractères des tribus résident dans la structure de l'Ovarre et du PÉricarre, c’est sur les modifications de ces organes que sont fondées les principales divisions naturelles. L’ovaire , dans tous les cas, doit être décrit comme proprement uniloculaire, quoique, par le rapproche- ment et la faible soudure des portions parallèles des parties in- fléchies ou , comme on l’exprime communément, des placentas, l'ovaire paraisse fréquemment biloculaire. Mais cette soudure a lieu seulement quand la production des ovules est bornée à la surface supérieure ou intérieure du carpelle, ce qui est lé cas de la plupart des genres à capsules allongées ; car lorsque l’une 156 ROB. BROWN. — Our les Cyrtandrées. et l’autre surfaces sont ovulifères, comme dans les genres à fruits en baie et dans plusieurs de ceux à capsules incluses, il ne peut y avoir une pareille soudure. La direction générale des bords du placenta de chaque partie composante de l'ovaire et du pé- ricarpe, peut, au premier coup-d’œil , paraître une déviation de la structure ordinaire, puisque c’est une règle générale que les bords seulement s'unissent pour former une loge complète, tandis que, de cette manière, la formation complète de la loge est incompatible avec la direction de ces bords qui dans chaque carpelle s’éloignent l’un de l'autre au lieu de se rapprocher. Cette différence , néanmoins, est plus apparente que réelle, et la structure dans les Cyrtandrées peut être comparée avec jus- tesse à celle de quelques genres de toute autre famille où, dans un ovaire soit multiloculaire, soit uniloculaire, le placenta forme une grande saillie dans la cavité. Le grand allongement du péricarpe dans plusieurs des genres à fruits capsulaires est d’autant plus remarquable dans les Cyr- tandrées, qu’il n’y a pas d'exemple d’un semblable allongement ou de quelque chose approchant dans les deux autres tribus des Gesnériacées. Par cet allongement de la capsule, cependant, elles ont des rapports avec les Bignoniacées , où cette forme est plus générale et existe toujours à un degré encore plus grand. Dans beaucoup de Cyrtandrées à capsules allongées, les valves, quoique membraneuses , sont parfaitement droites; mais dans un petit nombre elles sont tordues en spirale, quoique à-peu- près de la même texture. La torsion spirale des valves ne peut certainement pas dépendre uniquement de la longueur de la capsule, puisque l'on observe la plus grande longueur dans les valves droites, comme dans l'Æschynanthus ; elle n’est pas non plus la conséquence de la dessiccation, car la torsion, dans tous les cas, commence bien avant la maturité du fruit. Le méca- nisme qui explique ces différences est cependant facile à recon- naître en général. Dans la valve tordue , l'endocarpe se compose d’une couche de fibres allongées verticalement, avec une merñ- brane intérieure extrémement fine ou à peine visible, tandis que dans la capsule droite, la couche de fibres allongées verticale- ment est revêtue d’une membrane intérieure composée de cel- ” mo8. grown. — Sur les Cyriandrées. 10 lulés allongées transversalement, qui sans aucun doute s’oppo- sent à la tendance à la torsion des fibres longitudinales. Mais ces cellules allongées transversalement se voient dans la partie infléchie ou placentifere de la capsule allongée, aussi bien dans les genres à fruits tordus qne dans ceux à fruits droits, et leur fonction semble être ici de déterminer lenroulement soit en dedans, soit en dehors, des bords ovulifères, qui dans ces fruits est probablement nécessaire pour la protection des graines même après la déhiscence. Les différences les plus remarquables dans la placentation sont presque toujours importantes : ainsi, dans beaucoup de genres, les ovules naissent sur la surface intérieure du bord seulement ; dans d’autres, les deux surfaces sont également pro- ductives; et dans quelques-uns la production des ovules, au lieu d’être bornée à la région marginale, s'étend sur toute la partie infléchie ou incluse du carpelle. Les Graines sont généralement pendantes; mais dans un petit nombre de genres, comme l'Epithema et le Loxocarpus, elles sont dressées ; et dans quelques autres, elles varient dans leur direction par rapport au péricarpe, selon leurs différentes hau- teurs sur le même placenta. Elles sont toujours petites, géné- ralement ovales, oblongues ou presque cylindriques, et insérées par une de leurs extrémités ou très près de celles-ci. Dans beau- coup de cas, elles sont sessiles on à-peu-près; mais dans un petit nombre de genres, elles sont munies d’un funicule très long et extrêmement délié. Quoique l’ovule soit anatrope, il n’y a point de raphé sen- Sible dans la graine mûre. Les appendices capillaires qui existent quelquefois aux deux extrémités de la graine, varient considé- rablement en nombre et en forme dans le genre où ils sont le plus remarquables, savoir , dans l'Æschynanthus, où, de même que dans l'4ga/myla et probablement dans le Tromsdorffia , il y a de simples appendices sans autres fonctions; mais dans le Lysionotus , le poil qui se voit au sommet de la graine pendante est en réalité son funicule ou sa base amincie. Le tégument de la graine müre est, dans la plupart des cas, évidemment simple ; mais dans un petit nombre, particulière- 158 ROB, BROWN. — Sur les Cyrtandrées: ment dans l'Æschynanthus, la membrane interne est facilement séparable du testa. Avant la complète maturité de la graine, on trouve ordinai- rement des restes demi fluides d’albumen ; et même, dans la graine müre de plusieurs Cyrtandracées, on en voit de légères traces ; dans le Rhabdothamnus , il est plus abondant et d’une plus faible consistance. CYRTANDRACEARUM Synopsis generunr. À. Pericarpium capsulare. ‘ + Capsulæ elongatæ. Semina utrinque appendiculata. « Antheræ exseriæ ; inappendiculatæ , loculis linearibus parallelis. Semina pendula , extremitate superiore nuclei (nec appendicis ) aflixa. ÆscuynanTuus. . Sfamina antherifera 4. Séioma indivisum , dilatatum. Tromsporrria. . Samina antherifera 4, Sigma bilamellatum. AcaArmYLA, : . . Stamina antherifera 2. Stigma bilamellatum. B Antheræ (2) inclusæ , dorso appendiculatæ. Semina pendula , extremitate setæ superloris affixa. Lysronorus. ++ Capsulæ elongatæ. Semina inappendiculata, sessilia. Æntheræ inclu- sæ , loculis divergentibus. CniriTA. .« . . . Stamina antherifera 2. Sigma labio superiore obsoleto, | inferiore bilamellato. Capsula valvis strictis ( nec spira- liter tortis). Dipvmocareus. . Séamina antherifera 2-4. Sigma indivisum (sæpè ex hé tione labii superioris obliquum). Cupsula valvis strictis. Srregerocareus. . Sfamina antherifera 2. Capsula yalvis spiraliter tortis. Co- rollæ tubus calyce duplo multotiesve longior. Bxa. . . . . . Séamina antherifera 2. Capsula valvis spiraliter tortis. Corollæ tubus calycem vix æquans. ++ Capsulæ calyce longiores, hinc longitudinaliter dehiscentes.Semina il erecta, funiculis elongatis. Loxocarpus. +++ Capsule subovate, calyce inclusæ.: placentis utrinque seminiferis. Ermugma, , « + Capsula circumscissa. Séamina duo superiora antherifera! ROB. BROWN. — Sur les Cyriandrées. 159 STAURANTHERA. . LoxonIA. . fa ac GLOsSANTHUS, .« Loxoms.\, > 4 MonoPHYLLÆA. . PLATYSTEMMA . . RHABDOTHAMNUS , PLBEDIA: ee de RHYNCHOTHECUM . CENTRONIA. . . CYRTANDRA . «+ . Wetriaïts, ss 4 Capsula circumscissa. Stamina antherifera 4. Calyx 5-fidus, sinubus plicatis ! Stamina antiherifera 4, exserta. Capsula biyalvis. Calyx 5-partitus. Stamina antherifera 4 ,inclusa. Calyx 5-fidus, tubo 5-gono. Capsula bivalvis. Siamina antherifera 2, inclusa. Calyx 5-fidus, tubo angu- lato. Capsula bivalvis. Stamina antherifera 4. Calyx 5-partitus , æslivatione im bricata, Capsula ruptilis ? Stamina antherifera 4 ,exserta. Calyx 5-fidus, æslivatione valvata, Corollæ tubo brevissimo, limbo patenti. Cap- sula? | Stamina antherifera 4. Corolla tubo campanulato. Sioma bilobum. Capsula 4-yalvis. Semina albuminosa ! » B. Pericarpium baccatum. Stamina antherifera 4 ,antherarum loculis parallelis. Calyx 5-partitus. Corolla tubulosa. Stigma bilobum. Bacca exsucca. Siamina antherifera 4, antheris bivalvibus,, valvulà inte- riore minore. Calyx 5-parütus, Siamina antherifera 4, antheris basi calcaratis. Calyx spathaceus. Bacca siliquæformis. Siamina antherifera 2, inclusa, antherar um loculis parallelis. Calyx 5-fidus. Stamina antherifera 2, semi-exserta , antherarum loculis haud parallelia, Cayx 5-partitus. Æscavnantraus Jack, in Linn. trans. x1v,p. 42. CHar. Gen. Calyx 5-divisus (tubulosus v. partitus). Corolla bilabiata. Samina antherifera 4, antherarum loculis parallelis. Stigma indivisum, dilatatum, subinfundibuliforme. Capsula elongata , valvis strictis. Semmina pendula, apice nuclei affixa , utrinque pilifera, pilo inferiore unico ; superiore unico, duplici pluribusye, Suffrutices in arborum cortice radicantes; folüs oppositis æqualibus, integerri- mis , Coriaceis , venis obsoletis. + Calyx tubulosus , ore 5-lobo obtuso. Semina utrinque monotricha, pilo superiore basi dilatata. 1. Æschynanthus volubilis Jack À, €. t. 2 »fig.3, 160 ROB, BROWN. —— Sur les Cyriandrées. 2. Æschynanthus radicans Jack. 1. c. p. 43. 3. Æschynantus parvifolia, calyce pilosiusculo subcampanulato, folis elhptico-lanceolatis, glabris. Loc. Banca. 1813, D. Horsfield. ++ Calyx tubulosus 5-dentatus acutus. Semina..... 4. Æschynanthus fulgens Wall. List, n° 797. ++ Calyx 5-fidus acutus. Semina extremitate superiore ditricha. 5. Æschynanthus parasitica Wall. List. n° 796. 6. Æschynanthus ramosissima Wall. List. n° 799, et PL asiat, rar. 1, p. 55, t..71: 7. Æschynanthus Griffithit, calyce 5-partito glabro: lacinüs lanceolatis, filamentis hirsutis, foliis lanceloatis. Loc. Tavoy ? D. Grifith. +riT Calyx 5-partitus v. altè 5-fidus , acutus. Semina vtrinque monotri- cha , pilo superiore basi simplici. 8. Æschynanthus Horsfieldii, glabra, calyce 5-partito : lacinüis lineari-lan- ceolatis, seminum pilis subulatis, foliis ovato-lanceolatis subacuminatis. Loc. Java, an. 1814, D. Horsfield. 9. Æschynanthus bracteata Wall. List. n° 794. 10. Æschynanthus acuminata Wall. List. n° 6397. +tttt Calyx abbreviatus, cyathiformis, dentatus. Semina utrinque mono- tricha , pilo superiore basi dilatata. 11. Æschynanthus Wallichii. Æschynanthus radicans Wall. List., n. 798, non Jack. Loc. Singapore. HF Calyx..... Semina extremitate superiore comosa, pilis indefinité numerosis. 12. Eschynanthus longicaulis Wall. List, n° 888. TROMSDORFFIA. Tromsdorfiæ Sp. Blume , Bijdr. p. 762. CHan. cEx. Calyx 5-fidus, acutus. Corolla tubulosa, bilabiata. Samina anthe- rifera 4 ;antheris exsertis, loculis parallelis. Séigma bilamellatum (labiis æqua- libus). Capsula..... Semina..... Herba radicans ; foliis alternis dentatis. Z'romsdorffia ? elongata Blume, Bjr. p. 763. AGALMYLA. Agalmylæ Sp. Blume, Bijdr. p. 766. Cuar. Een. Calyx 5-fidus, acutus. Corolla tubulosa, bilabiata. Séamina anthe- rifera 2; antheris exsertis, loculis parallelis, Stgma bilamellatum (labiis æqua- ROP. BROWN. — Sur les Cyriandrées. 161 libus). Capsula elongata, valvis strictis. Semina pendula, apice nuclei aflixa, utrinque monotricha. Herba radicans; fohis alternis dentatis. Agalmylæ staminea Blume , Bijdr. p. 767. Lysionorus Don Prodr. FI. Nepal. p. 124. CHar, Gex. Calyx 5-partitus, acutus. Corolla bilabiuta, fauce bicallosa. Ssa- mina antherifera 2, inclusa. Æniheræ. dorso appendiculatæ , imberbes. Siisma indivisum. Capsula elongata , valvis strictis. Semina utrinqueïn pilam producta, apice pili superioris aflixa. Herba ; foliis subverticillatis, serratis. Inflorescentia cymosa. Lysionatus serratus Don Prodr. F1. Nepal. p. 124. L. ternifolia Wall. PL. asiat. rar. 2, p. 20, t. 118. CairirA Buchan. Hamilt. in Don Prodr. F1. Nepal. p. 80. Char. Gen. Calyx 5-fidus, æstivatione valvata. Corolla tubulosa, bilabiata. Stamina duo antherifera. Æntheræ (sæpits barbatæ), loculis divergentibus. Sigma : labio superiore abortiente v. nano ; inferiore bilamellato. Capsula elongata , valvis strictis. Semina inappendiculata , pendula. Herbæ v. suffrutices ; fohiis oppositis sæpiüs inæqualibus, altero in quibusdam nano v. abortiente; pedunculis axiilaribus. 1. Chirita urticifolia, foliis inæqualibus ovatis acutis serratis elongato-petio- latis, pedunculis subsolitariis medio bibracteatis, ealycis laciniis subula- tis, antheris imberbibus! Chirita urticifolia Buchanan Hamilton mss. Don Nepal. go. Chirita grandiflora Wall. PL. asiat, rar. 1, p. 43, t. 50. 2. Chirita flava Wall. List. n° 801 (Calosacme). Chirita pumila Don Nepal. p. 90. 3. Chirita acuminata Wall. List. n° 802 (Calosacme). Incarvillea oblongifolia Roxb. Ind. vol. 3, p. 113. 4. Chirita dimidiata Wall. List. n° 803 (Calosacme). 5. Chirita bifolia Don Prodr. F1. Nepal. p. go; Royle, [llustr. p. 294, t. 70, f.2. 6. Chirita macrophylla Wall. List, n. 805 (Calosacme), et PL. asiat. rar. 1, p.56, t. 72. 7. Chirita Horsfieldii , fois ovato-oblongis acutis serratis scabris imæqualibus, bracteis orbiculatis calycibusque coloratis, stigmatis lamellis latioribus quäm longis. tyi"16 4 Didymocarpus barbata Jack in Linn. soc. trans. XIV, :P., 38? Tromsdorffia speciosa Blume, Bijdragen , p. 762 ? Loc. Java , auno 1814, D. Horsfield. XIII, Botan. — Mars. 11 162 ROP. BROWN. — Sur les Cyrtandrées. 8. Chirita scaberrima, foliis ovatis acutis, crenatis scaberrimis stigmatis la- mellis longioribus quam latis. Loc. Java orientalis, D. Horsfeld. 9. Chirita cœrulea ; annua ; foliis ovatis acutiusculis chsoletè pr sub- æqualibus lævibus, pedunculis apice diphyllis: foliolis reniformibus basi hinc (sæpiüs) connatis, pediceliis ebracteatis subseriatis. Loc. Jaya , anno 1814, D. Horsfeld. 10. Chirita hamosa, folis oppositis subæqualibus oblongis subovatisve, peduneculo communi cum petiolo connato ; péthicellié seriatis bifidis sim- plicibusve. re Didy mocarpus ? hamosa Wall. List. n° 788. Loc. Trogla in Martäbanià , D. Wällich. Dinymocarpus Wall. in Malay. Mise. I , n° v, p. 1. Car. ex. Calyx 5-fidus (v. tubulôsus 5-fidus, v. 5-partitus). Corolla tubu- losa , bilabiata. Stamina antherifera 2 (rard 4) inclusa, antheris imberbibus ; loculis divergentibus. Ssigma indivisum (sæpè ex abortione labii superioris obliquum). Capsula elongata, valvis strictis. Semiina inappendiculata , sessilia.. Herbæ pubescentes, caulescentes vel acaules ; foliis serratis crenatisve petiolatis, caulinis oppositis, verticillatis alternisve; inflorescentia subcymosa. Clavis specierum. A. Diandræ. + Calyx infundibuliformis , coloratus, tubo lobos superante , in plerisque basi transyersim secedens. | « Calycis lohi rotundati. Ségma obliquum (uñilabiatum). Bracteæ perfoliatæ, coloratæ. . Caulescentés. Didymocarpus sé villosa,oblonga, acuminata, Punduana. 2. Acaules. Didymocarpus macrophylla, Dedielhale B.Calycis lobi acuti (glanduloso-pilosi). Didymocarpus subaliernans, obtusa. +T Calyx 5-partitus acutus persistens. « Placentæ latitudine valvularuin , marginibus ovuliferis longitudinaliter revo- Jutis. ROB. BROWN, — Swr les Cyriandrées. 163 1. Caulescentes. Didymocarpus crinita , serrala , racemosa, cornic ulata , cordata ; corchorifolia , reptans. 2. Acaules. “Didyÿmocarpus missionis, Zeylanica. « Capsula hinc dehiscens, inde diù cohærens. F5 24 valvis angustiores, Didymocarpus Rotileriana., B. Didynamæ. a Caulescentes. Didymocarpus frutescers , elongata. - $ Acaulis. Didymocerpus lanuginosa. Diagnoses specierum. A, Diandræ. Calyce tubuloso infundibuliformi. x Calycis lobi rotundi. 1. Didymocarpus aromatica , foliis ovatis oboyatisve. inciso-crenatis, caule apice foliato petiolisque pube appressa. Didymocarpus aromatica Wall. PI, asiat. rar. 2, p.34,t, 141, exclus. fig. 4-7, ad Didymocarpum macrophyllam pertinentibus, Didy mocarpus primulifolia Don Nepal, p. 123. Loc. Nepal. 2. Didymocarpus villosa , folis obovatis inciso-crenatis adultis subsericeis, -caule apice foliato petiolisque villis patulis hirsutissimo. Didymocarpus villosa Don Nepal. p. 123. | Loc. Nepal. 8. Didymocarpus oblonga, foliis oblongo-lanceolatis inciso-serratis , adultis cauleque apice foliato glabriuseulis. Didymocarpus oblonga Wall. in a Jitt. 1819, et PL. asiat. rar. vol. 2, p. 34, tab. 140. Don Nepal. p. 123. Loc. Nepal. 4. Didymocarpus Punduana, foliis teruis caulem glabriusculum terminan= tibus oblongis integris , pedanculis paeeliaqne pube glandulosa con - spersis. Didymocarpus Pine Wall. List. n° 777. Loc. Montes Sylhet. TT 164 ROB. BROWN: — Swr des Cyrtandrées. 5. Didymocarpus acuminata , foliis caulem termivantibus approximatis latè SI 10. 11. ovatis acuminatis duplicato-crenatis , pedicello capsulæ calycem persisten- tem superanic. Loc. Chura-Poongi, Wallich. Didymocarpus pedicellata , acaulis, ovariis glandulosis, capsulæ pedicello calÿcem persistentem supcrante, stylo brevissimo. Didymocarpus macrophylla Royle, {llustr. p. 20h; t:70, £ 1. Loc. Kamoon , Royle. Didymocarpus macrophylla, acaulis, ovariis glandulis sessilibus con- spersis , capsulæ pedicello brevissimo. Didymocarpus macrophylla Wall, List, u° 784 ; Don Nepal. p. 122. Didymocarpus plicata Don Nepal. p. 122. Loc. Nepal. Wallich. Didymocarpus subalternans , caulescens, foliis oppositis suboppositisve obtusis elongato-petiolatis. B. Calycis lobi acutr. Didymocarpus subalternans Wall. List. n° 782. Didymocarpus aromatica Don Nepal. p. 123. Loc. Nepal, Wallich. Didymocarpus obtusa, scapis subradicalibus bifoliatis, foliis radicalibus “elongato-petiolatis cordato-ovatis crenatis obtusis Didymocarpus obtusa Wall. List. n° 786. Didymocarpus cinerea Don Nepal. p. 122. Loc. Nepal, Wallich. B. Diandræ. Calyce 5-partito acuto. Capsula utrmque simul dehiscens. Didymocarpus crinita Jack in Linn. soc. trans. x1v, p: 33, t.2, f. 2. Loc. Java, anno 1814, Horsfield. Penang. Jack, Wallich. Didymocarpus serrata , folis oppositis æqualibus elliptico-lanceolatis sexrulatis acutissimis : basi acuta æquali, cymis bifidis; corollæ tubo limbum quadruplô superante. Loc. Sumatra ? Horsfield. . Didymocarpus racemosa Jack 1e. p. 34. . Didymocarpus corniculata Jack 1. c. p. 36. . Didymocarpus cordata Jack Wall. List. n° 781. . Didymocarpus corchorifolia Wall. List. n° 792. . Didymocarpus reptans Jack]. c. p. 35. Didymocarpus missionis , caule brevissimo , peduneulis axillaribus scapi- formibus , foliis cordato-ovatis. Didymocarpus ? missionis Wall. List. n° 639. ROB. BROWN. — Sur les Cryriandrées. 165 18. Didymocarpus Zeylanica, subacaulis, scapis paucifloris, folis orbiculato- ovatis altè cordatis dentatis petiolo longioribus, calycis lacinuis linearibus acutis. Loc. Zeylona. C. Diandra. Calyce 5-partito acuto. Capsula hinc dehiscens indè diù cohærens: Didymocarpus Rotileriana Wall. List. n° 778. D. Didynameæ. 20. Didymocarpus frutescens Jack in Linn. soc. trans. vol. xrv , p.39, Wal. List. n° 780. Loc. Penang. 21. Didymocarpus elongata Jack in Linn. soc. trans. vol. x1v, p. 37. Loc. Sumatra , Jack. Horsfield. 22. Didymocarpus lanuginosa Wall. List. n° 791. Srreerocareus Lindi. Bot. Regist. 1173. CHAR. EN. Calyx 5-partitus. Corolla bilabiata ; tubo calycem duplo multotiesve superante. Stamina antherifera 2, inclusa ; antherarum lobis divergentibus. Stigma bilobum; Zabiis æqualibus brevissimis. Capsala elongata valvis (dextrorsum) spivalibus. Semina inappendiculata. \ Herbæ pubescentes vel cauléscentes, foliis oppositis subæqualibus, inflorescentia cymosa ; vel caule brevissimo, folio alterno nano, pedunculis seriatis. + Gaule abbreviato; foliis oppositis, alterno nano ; pedunculis seriatis axillaribus,. 1. Streptocarpus Rexii Lindl. in Bot. Regist. t. 1175. Didymocarpus Rexi Hooker im Bot. mag., t. 3005. Loc. Africa australis. +} Caulescentes, foliis oppositis subæqualibus petiolatis. Inflorescentia axillaris subcymosa.. 2. Streptocarpus Helsingbersii, foliis ovatis crenatis petiolo quadruplo longio- ribus ; cymis paucifloris, corollæ tubo calycem quater quintièsve superante. Loc. Madagascar, Helsingberg et Bojer. 3. Streplocarpus Bojeri, folüs ovato-acutis grossè et subdnplicato-crenatis petiolo quadruplo longioribus , co-ollæ tubo calyce duplo longiore. Loc. Madagascar. Helsingberg et Bojer. 4, Streptocarpus T'hompsonii, foliis subovatis ovalibusque crenato-serratis petiolo paulo longioribus, corollæ tubo calyce duplô longiorce. Loc. Madagascar, D, J. V. Thompson. 166 ROB. BROWN. — Sur les Cyriandrées. 5. Streptocarpus paniculata ; foliis ovatis acutis crenato-serratis Bien petio- latis, cymis elongato-pedunculatis paniculatis. Loc. Madagascar. Bxa Commerson in Lam. Enc. meth, #,p. 4ot, et in Juss. Gen. pl: p. 121. Car. Gex. Calyx 5-partitus. Corollu bilabiata tubo calycem vix æquante. Siamina anthenifera 2 ; antherarum loculis divergentibus. Stigma obtusum (subbilebum). Capsula elongata, valvis Ro xIrarAn spiralibus. Semina in- appendiculata. Herbæ subacaules, foluis confertis ; v. D foliis oppokitiss 1. Bæa Commersonii, caule abbreviato, foliis ovalibus elhpticisve obsoleté crenato-serratis petiolatis pube appressa subsericeis , pedunculis scapifor- #ibus uni pauciflorisve : pedicellis calycibusque pube appressa à roi Bæœa magellanica Lam. Enc. meth. 1, p.4ou. Loc. Isles Praslin , Commerson. 2. Bœa hygrometrica , acaulis, foliis ovatis obovatisve crenatis utrinque lanatis basi cuneatis subsessilibus , scapis folio lougioribus apice divisis, pedicellis calycibusque pube glandulosa patula. Dorcoceras hygrometrica Bunge, im Mem. Acad, imp. Sc. Petersb. Div. Sav. t IT, p. 126. Loc. China Borealis, Bunge. ; 3. Bœa? Wailichii, acaulis, folis obovyalis crenatis crassis,, scapis apice 2-k-floris. Didymocarpus helicteroides Wall. List. n° 789. Loc, Toong- -Dong, Wallich. Oss. Flores nondüm visi, ideoque dubii generis. Capsula Streptocarpi et Bxæ. 4, Bæa? multiflora, caule suffruticoso, folus oppositis petiolatis oblongis ovalibusve crenatis, paniculis axillaribus pedunculatis lanatis. Didymocarpus? multiflora Wall. List. n. 793. | Loc. Sylhet in montibus Punduah. Oss. Flores inexpansi solum a nobis visi: tubo brevi corolla n1 fallor cum Bæa convenit sed habitus diversissimus. Loxocarpus. Car. Gen. Calyx 5-partitus. Corolla tubo brevi. Stamina antherifera duo, antherarum loculis divergentibus. Sigma indivisum, Capsula celyee (paulô) longior, hinc dehiscens; placentis angustissimis, Semina crecta , funiculis ca- pillaribus elongatis. ROB. BROWN. — Sur les Cyrtandrées. 167 Herba annua, incana; folüis ormnibus radicalibus petiolatis ; scapi apice sub- corymbosi. Loxocarpus incana. Loxonia ? alata. Wall. List. n. 809. Loc. Penang. EprrxemA, Blume, Bijdrag. , p. 737. ÆAikinia, Br. in Wall. PI. Asiat. rar. 3. p. Go. t. 288. CHar. Gen. Calyx tubulosus £-fidus. Corolla bilabiata. Stamina duo supericra antherifera! Sigma indivisum. Capsula calyce cincta, circumseissa , pla- centis liberis, utrinque seminiferis, pedicellis parietalibus adnatis. Semina erecta , funiculis elongatis. Herbæ annuæ, pilosiusculæ. Folia cordata, subdentato , inferiora, dum uno plura, alterna, terminalia subopposita. Spicæ ‘unilaterales ; circinales ; hinc pedicellis subduplici serie confertis ebracteolatis, inde foliolo cucullato sub- rotundo involucratæ. Srauranraera ; Bentham in Scrophul. Ind. p. 57. Car. Gen. Calyx turbinato-campanulatus ; 5-fidus, sinubus plicatis ( quando- que in dentibus productis). Corolla subrotata , bilabiata ,,5-loba ; tubo nunc basi calcarato. Samira antherifera 4. Antheræ \n coronulam conniventes, loculis divaricatis. Stigma. .... Capsula calyce persistente cincta, circum- scissa ; placentis utrinque seminiferis. Herba opposiufolia, folio altero nano stipuliformi. 1, Stauranthera grandifolia ; corollæ tubo basi calcarato, calycis sinubus in dentibus productis. Stauranthera grandifolia, Bentham Saipht nd. p. 57. Glossanthus ? grandiflora , Benth. in Wal. List. n. 6395. Loc. Penang. 2, Slauranthera ecalcarata , corollæ tubo ecalcarato. Miquelia cœrulea, Blume in Bullet. des Sc. phys. et nat. en Neerlande, an. 1838, p. 94. | Loc. Java, Dr. Horsfield. GLossanraus » Kleïn in Wall. List, n. 6394. Guar, Gen. Calyx 5-fidus, tubo 5-gono angulis marginatis, laciniis parùm in- æqualibus ; æstivatione valvata. Corslla personata ; labium superius ‘ abbre- viatum bilobum ; inferius indivisum ( lobis lateralibus abortientibus ). Sta- mina antherifera 4 inclusa, antheris in coronulam cohærentibus. Stgima in- 168 © ROB. BROWN..— Sur les Cyrtandrées. divisum. Ovarium disco completo cinctum. Capsula calyce inelusa , bivalvis, placentis utrinque seminiferis. Herba alternifoliæ, glabriusculæ; foliis integris basi hinc alte excisis ; racemis secundis. 1, Glossanthus malabarica. Klein in Wall, List, n. 6394. Benth. Scroph. Ind. p. 57. 2. Glossanihus Notomiana. Wulfenia Notoniana. Wall. Tent. Flor. Nepal. p. 46. List, n. 409. 3. Glossanthus zeylanica. 4, Glossanthus mexicana , R. Br. Klugia azurea , Schlecht. in Linn. 8, p. 248, - MonorxyiLza, Car. GEN. Calyx 5-partitus ; laciniis ovatis; æstivatione imbricata. Corolla bilabiata : Jabio superiore bilobo; inferiore trilobo. Ssamina autherifera 4 : antherarum loculis divergentibus. Ovarium disco dimidiato basi instruc- tum. Stigma indivisum? Capsula calyce tecta, ruptilis? semibilocularis. Herba glabra. Folium unicum caulem simplicissimum terminans, sessile, costa- tum , integrum ; racemi corymbosi , subseriati, ex ipsa basi foli. Monophyllæa Horsfieldii. Loc. Sumatra, Dr. Horsfield. PLarysremMA Wall. PL Asiat, 9, p. 42, t. 151. Car. Gex. Calyx aliè 5-fidus; æstivatione valvata. Corolla tubo brevissimo, limbo bilabiato patenti : labio superiore bilobo ; inferiore trifido, Stamina antherifera 4, exserta; antherarum loculis divergentibus. Ovarium. disco annulari basi cinctum, placentis utrinque ovuliferis. Szigma indivisum. Capsula?. | Herba Lie ae caule simplicissimo termixato folio unico inciso-crenato ; quandoque cum altero nano stipuliformi ; racemo terminali unico paucifloro. RaspoTHAmnus ; Cunningh. in Ann. nat. hist, 1. p. 460. Cirar. GEN. Calyx altè 5-fidus. Corolla tubo campanulato , limbo bilabiato. Stariina antherifera 4, exserta ; antheris in coronulam cohærentibus , loculis divaricatis. Stigma. . + Capsula demüm 4-valvis placentis utrinque semini- fenis, Semina FA Frutex ramosissimus oppositifolius. Babdothamnus Solandri, Gunningh., 1. c. Loc. Nova-Zelandia, 1769. J. Banks et D. Selander, 1826. RE on ROB, BROWN. — Sur les Cyrtandrées. 169 Frecpra. Cunningh. in Field’s Mem. N. S. Wales. p- 363. CxrAR. GEN. Calyx 5-partitus. Coro/la tubulosa. Stamina antherifera 4 ; an- therarum loculis parallelis. Stigma bilobum. Bacca subexsucca. Suffrutex oppositifolius. Fieldia australis. Cunningh. 1, c. p. 364, cum tab. Raynonornecum. Blume Bijdr. p. 975. Corysanthera. Wall. List. n. 6411. Car. Gen. Calyx 5-partitus. Corol/a bilabiata, tubo brevi. Séimina antheri- fera 4, inclusa. Antheræ, loculis confluentibus, bivalves, valyula intcriore minore. Bacca calyce cincta. Suffrutices oppositifolii , fasciculis paniculisye UE. Centronra. Blum. Bidr. p. 776. CHAR. GEN. Calyx spathacens , hinc fissus. Corolla infundibuliformis, limbo bilabiato patenti. Séamina autherifera 4 inclusa. Antheræ uniloculares, dorso ad basin calcaratæ, liberæ. Stigma capitatum. Bacca siliquæformis ; placen - tæ carnosæ, lobis revolutis seminiferis. Herba carnosa in radicibus arborum parasitica aphylla; scapis squamatis. Os. Character ex D. Blume qui ad hanc familiam retulit plantam Æginetiæ forsan affiniorem. Centronia mirabilis Blume. Bijdr. p. 777. CyrranprA. Forst. Gen. t. 3. Getonia Banks et Soland. mss. Car. Gen. Calyx 5-fidus. Corolla infundibuliformis, bilabiata. Séamina an- _therifera 42, imclusa; antherarum loculis parallelis. Stigma bilobus, Bacca - placentis revolutis undique seminiferis. WauriA Blume. Bijdr. p. 774. CHar. Gen. Calyx 5-partitus. Corolla infuadibuliformis, bilabiata. Séamina antherifera 2 semiexserta ; antherarum loculis haud parallelis. Sigma infun- dibuliforme, Bacca siliquæformis. | Frutices ( Javanicæ ) radicantes; foliis oppositis integerrimis mæqualibus in- æquilateris ; inflorescentia axillari fasciculata. Os, Character a D. Blume. ROB. BROWN. — Sur les Cyrtandrées. NOTE PREMIÈRE. Pour estimer avec exactitude l'importance du rapport entre les divisions du stigmate et les placentas pariétaux d’un ovaire composé, c’est-à-dire lorsque ces parties, s’accordant en nombre, sont opposées ou alternes entre elles, il est nécessaire de prendre en considération l’idée théorique qui paraît la plus probable de l'origine ou formation d’un ovaire simple, et celle du stigmate qui lui appartient, aussi bien que les différentes sortes et de- grés d'union (confluence) par lesquels la nature réelle de ces deux organes, mais particulièrement le dernier, est si souvent obscurcie. | On s'accorde ; je crois, universellement aujourd’hui à consi- dérer un légume polysperme comme cet état d’un ovaire simple, qui présente le meilleur exemple de la vue hypothétique géné- ralement adoptée sur la formation de cet organe, savoir, qu'il est constitué par la modification d’une feuille pliée en dedans et réunie par ses bords qui, dans la plupart des cas, sont les seules parties de cet organe produisant les ovules ; ou, au moins, si cette puissance de production n’est pas absolument bornée aux bords, c’est par eux qu’elle commence généralement, ou bien elle les comprend. Les exceptions à cette structure sont ici de deux sortes : 1° Toute la surface interne du carpelle est également ovuli- fére, ce qui est le cas d’un petit nombre de familles très peu étendues, telles que les Butomées, les Nymphæacées et les Lar- dizabalées ; 2° La production des ovules est limitée à l'angle externe de la loge ou axe de la feuille que l’on suppose former le carpelle. Un cas de cette sorte se voit dans une portion d’une de ces familles dans laquelle la surface entière est généralement ovuli- fère, savoir, dans les Hydropeltidées, que j'ai toujours regar- dées comme une simple section des Nymphæacées (Gen. rem. in Flinder’s voy. vol. 2. App. p. 598); et de la nature de ces différences dans la placentation, qui sont plus apparentes que ROB. BROWN. — Sur les Cyrtandrées. 171 réelles, on en a inféré un puissant argument en faveur de cette opinion. Un placenta limité en apparence à l’angle externe de la loge se rencontre encore dans la plupart des espèces de Mesem- bryanthemum. Cependant, comme cette structure n’est certai- nement pas sans exception dans ce genre très naturel , plusieurs espèces , parmi lesquelles on peut citer les Hesembryanthemum cristallinum , cordifolium , papulosum et nodiflorum, ayant le placenta borné à l'angle interne de la loge ou aux bords du car- pelle; et comme dans quelques-unes des espèces qui ont l'angle externe placentifere, la prodution des ovules n’est pas bornée à cette partie, mais s'étend jusqu’à la moitié inférieure de l'angle interne ; cette déviation apparente de la structure ordinaire sera peut-être expliquée par la soudure de la portion infléchie du carpelle avec la paroï de la loge. Cette hypothèse est, jusqu’à un certain point, appuyée par le fait que, dans plusieurs espèces, la terminaison de la partie considérée comme infléchie est libre et non ovulifère. (1) Mais, quelque opinion que l’on adopte relativement à cette apparente anomalie de la structure ordinaire, on ne peut, comme M. Fenzl le propose (Annal..des Wien. mus. v. 1. p. 349), lemployer comme caractère essentiel d’une famille naturelle distincte, limitée au genre Linnéen Mesembryanthemum. (x) M. de Salvert fut le premier qui reconnut « que, chez les Mesembryanthemum , les ovules n’élaient pas toujours fixés dans l’angle interne des loges, mais qu’il existait des espèces où les semences sont attachées dans cet angle, et d’autres où, malgré l’existence des cloisons, elles sont portées sur la paroï du péricarpe ». M. Auguste de Saint-Hilaire, qui consigna, en 1816, le résultat des observations de M. de Salvert dans son Hémoire sur les plantes auxquelles on a attribué un placenta central libre (p. 50, 83), est revenu.sur le même sujet dans son deuxième mémoire sur les Résédacées, imprimé à Montpellier en 1837, et publié par extrait dans le volume vix de ces Annales, Il y dit qu’en coupant des tranches horizontales dans les ovaires de divers Mesembryanthemum , et les laissant un peu sécher, on reconnaît sans peine que, chez ce genre , les semences ne naissent pas toujours dans l'angle interne, mais que souvent elles sont fixées, dans chaque loge, à un placenta pariétal très gros et presque cylindrique ; il cite diverses espèces à placentas axilles, et d’autres à placentas pariétaux , c’est-à-dire naissant de la partie moyenne de la feuille carpellaire ; il fait voir que, chez ces dernières espèces , les loges sont, comme dans les autres , formées par les bords rentrans des feuilles carpellaires; enfin il ajoute que, « dans le bouton du HMesembryanthemum conspieuum , il a vu la substance de ces mêmes bords revenir vers la circonférence, en formant une lamélle stérile, sorte de demi-cloison.» ( Note communiquée par NT, Auguste de Saint-Hilaire, ) 192 ROB. BROWN. — Sur les Cyrtandrées.: Le placenta d’un ovaire simple dans son état ordinaire est donc, suivant notre manière de voir, nécessairement double ; quoique, par la suppression complète des ovules dans l’une des deux parties qui le composent, et par la diminution de produc- tion dans l’autre , l’ovaire soit fréquemment réduit à ne contenir qu'un seul ovule. Une telle origine d’un ovule unique est au moins manifeste dans certaine monstruosité de /ropæolum ma- Jus , dans laquelle les étamines sont converties en pistils, mais où le changement complet étant entravé par la présence d’un pistil régulier triloculaire, et les deux filets (cords) marginaux de chaque ovaire ouvert restant distincts, l’origine de l’ovule d’un seul de ces filets est dévoilée d’une manière satisfaisante. Un ovaire à deux ou un plus grand rombre de loges, dont les placentas se projettent plus ou moins de leur angle intérieur dans les cavités, est un organe dont la composition est suffisam- ment évidente. Mais un ovaire composé peut être construit différemment ; et d’abord , au lieu de chaque organe simple formant une loge complète par la réunion de ses propres bords ou des portions accolées de sa surface, les bords correspondans ou portions ac- colées de la surface des parties composantes voisines, peuvent sunir ensemble pour former un placenta pariétal, souvent simple en apparence, mais en réalité double dans tous les cas. Cette manière de se représenter la composition d’un ovaire uni- loculaire à deux ou un plus grand nombre de placentas parié- taux, est très généralement adoptée. Mais des exceptions que l’on suppose avoir lieu dans toutes les familles où la surface inté- rieure des parois, et non leurs bords, est placentifère, ont été signalées dernière:nent par le professeur Lindley. Ce sont les Orchidées et les Orobanchées qui lui ont fourni plus particu- lièrement des exemples de cette structure. La détermination exacte de cette question me semble d’une grande importance pour le botaniste théoricien ; mais le sujet en sera plus avantageusement discuté après que j'aurai traité de l'origine et des modifications des stigmates. Un ovaire moins manifestement composé est celui dans lequel le centre de la cavité est occupé par un placenta qui n'a auçune ror. BROWN. — Sur les Cyrtandrées. 173 connexion avec ses côtés ; les parties supposées infléchies de chaque organe constituant, suivant les idées ici adoptées, étant supprimées ou réabsorbées assez completement dans les pre- miers commencemens de leur développement, pour ne laisser aucune trace de leur existence soit sur les parois de la cavité, soit à la surface du placenta central, qui tantôt sera polysperme, tantôt produira un nombre très petit et défini d’ovules en rap- port avec celui des parties supposées constituantes, ou enfin, dans quelques cas, sera réduit à ne présenter qu'un seul ovule. Telles sont les principales modifications d'un ovaire composé lorsqu'il forme une simple série; mais il est nécessaire de faire observer que les deux surfaces des portions infléchies et incluses des carpelles produisent fréquemment aussi des ovules, struc- ture qui est manifeste dans les Cyrtandracées, spécialement dans le Cyrlandra ; quoique dans plusieurs autres genres de la même famille la production soit bornée à la surface interne ou supé- rieure des bords. Dans d’autres cas, la partie ovulifère et poly- sperme, ou le placenta, estunie à l'angle interne de la loge par un seul point, qui doit procéder soit du sommet, soit de la base de la cavité. Cette modification de structure, quoiqu'elle ait à peine une importance générique dans certaines familles, me semble aider à expliquer la structure en apparence anomale de l'Hydnora, du Rafflesia et du Brugmansia. Au sujet de l’origine et du type du stigmate, je ferai observer en premier lieu, que le style, lorsqu'il existe, peut seulement être regardé comme une simple atténuation, très graduelle dans plusieurs cas, du corps entier de l'ovaire. De là se présente natu- rellement d'elle-même l'idée que les hords internes du carpelle, qui dans la partie inférieure sont généralement ovulifères, remplissent dans leur partie supérieure des fonctions différentes de celles du stigmate, quoique jusqu'à un certain point ana- logues à celles-ci. Néanmoins, comme les fonctions de cet organe sont nécessairement extérieures, et comme dans différentes fa- milles, dans des genres et même des espèces , il doit se prêter aux divers arrangemens des parties destinées à agir sur lui, des modifications correspondantes de forme et de position de- viennent nécessaires ; d’où il suit aue cet organe est fréquem- 174 ROB. BROWN. — Sur les Cyrtandrées. ment borné au sommet, et très souvent qu'il paraît être abso- lument terminal, spécialement dans l'ovaire composé avec des styles unis entre eux. | Dans de tels cas, comme il doit toujours renfermer le cordon vasculaire de laxe et en être étroitement rapproché, quelques botanistes l'ont considéré comme effectivement dérivé de celui- ci, ce qui a lieu, cependant, de là même maniere que les pla- centas marginaux qui dérivent de l’axe du carpelle. Mais d’après les idées maintenant émises, chaque pistil simple ou carpelle a nécessairement deux stigmates qui doivent être considérés non comme terminaux, mais bien comme latéraux. On doit inférer que le stigmate est toujours latéral, de ce qu 1 se montre évidemment ainsi dans plusieurs cas, et de ce que, dans un genre au moins, le Tasmannia ; il s'étend presque sur toute la longueur de l'ovaire, de manière à être proportionné avec lui et exactement opposé au placenta polysperme interne. Ce qui rend probable l’idée que le stigmate est toujours double, ce sont les cas dans lesquels les deux stigmates se dé: veloppent complètement, comme dans la plupart des Grami- nées où l'ovaire est simple, et dans l’ovaire composé de l'Urena, et aussi les cas dans lesquels le développement, quoique moins complet, est déjà suffisamment sensible, comme dans plusieurs Euphorbiacées et dans quelques Iridées. Ce degré de dévelop- pement, néanmoins, est comparativement rare, la confluence entre les deux stigmates de chaque carpelle étant la structure la plus ordinaire; et dans les pistils composés, on voit souvent un plus grand degré de confluence dans les stigmates que dans les placentas ; fait qui, dans tous les cas semblables, se lie évi- demment à la disposition propre (adaptation) de la surface à exécuter plus complètement sa fonction. Une autre différence se rencontre fréqueniment entre le mode de confluence des placentas et des stigmates, savoir, qué dans un ovaire composé mais uniloculaire, pendant que les pla- centas des carpelles contigus sont réunis, les stigmates de chaque carpelle sont généralement confluens. Mais cette règle admet des exceptions, comme dans le Parnassia , plusieurs Crucifères, et les Papavéracées. Dans tous ces cas, les stigmates ainsi que ROB. BROWN, — Sur les Cyrtandrées. 190 les placentas des carpelles contigus sont confluens , structure démontrée d'une manière satisfaisante dans les Crucifères par plusieurs cas de monstruosités dans lesqueis les étamines sont transformées en pistils , et dans les Papavéracées par une série de modifications de structure aussi bien que par une semblable transformation des étamines. Une confluence similaire des stigmates dans les péricarpes composés multiloculaires, se présente plus rarement ; on la trouve cependant dans la majorité des Iridées , dans lesquelles les trois stigmates alternent avec les loges et conséquemment avec les placentas de l'ovaire triloculaire. La justesse de cette manière d'envisager la composition des stigmates dans les Iridées devient au moins probable par leur division eccasionnellement profonde et plus particulièrement encore par leurs styles bifides pétaloïdes ou stigmates qui sont opposés aux loges de l'ovaire dans quelques genres de la même famille , comme dans l’Zris et le Moræa. On voit clairement que lune et l’autre de ces dispo- sitions est également appropriée à l'exécution de la fonction. Si l’on admet l'exactitude de ces observations , il s'ensuit que les caractères dépendans des diverses modifications des stigmates sont d'une moindre valeur, soit sous le point de vue systéma- tique pour déterminer les limites des familles, soit théorique- ment pour reconnaitre la véritable composition des organes, que ceux qui dérivent des différences analogues dans les ovaires ou. les placentas. Dans les cas où la nature de la composition de l'ovaire est douteuse, il faut, en premier lieu, remarquer que toutes les fois que dans un pistil uniloculaire composé les placentas sont doubles ou bilobés, il est plus probable que de tels placentas dérivent de deux carpelles contigus, et qu’ils sont par consé- quent marginaux ou submarginaux, que d'admettre qu'ils oc- cupent le disque d’un seul et mêine carpelle : c’est tout-à-fait ce que l’on observe dans plusieurs cas où l’origine marginale des placentas est admise ; tandis que dans la plupart de ceux dans lesquels le disque est reconnu comme ovulifére, les ovules ne sont jamais rassemblés en deux masses distinctes ; et que, géné- ralement, ils sont répandus également sur la surface. 196 ROB. BROWN. — Sur les Cyrtandrées. Mais les doubles placentas sont manifestes dans les Orchidées, famille principale dans laquelle M. Lindley considère les ovules comme occupant le disque et non les bords. De plus, dans cette famille, l’alternance des stigmates avec les placentas offre ce rapport qui se voit le plus ordinairement dans les ovaires com- posés uniloculaires , où le nombre apparent des stigmates et des placentas est égal : et la preuve que dans les Orchidées chaque stigmate apparent est formé par la confluence de deux stigmates d'un seul et même carpelle, c'est qu'il y a à leur origine des traces de leurs filets vasculaires qui sont réunis avec ceux des trois folioles extérieures du périanthe. Cette manière de se représenter la composition de l'ovaire ds Orchidées reçoit une confirmation, si l’on considère qu’elle s’ac- corde avec l’arrangement ordinaire dans les plantes monocoty- lédones; savoir, l’opposition des placentas pariétaux doubles aux trois divisions intérieures du périanthe ( Dernham , Trav. in Afr. append. p. 243), tandis que dans l'Apostasia, les trois pla- centas de l'ovaire triloculaire sont opposés aux trois divisions extérieures. Elle est de plus fortifiée, si l'on remarque qu'elle s'applique aux Scitaminées , où l’on trouve le même accord soit dans les placentas de l'ovaire triloculaire, qui dans cette famille est la structure ordinaire , soit dans l'ovaire uniloculaire , qui en est la structure exceptionnelle. Je prévois que l'accord des Orchidées avec les autres Mono- cotylédones, en ce qui concerne les rapports ordinaires des parties, ne sera pas admis par M. Achille Richard, ni par M. Lindley qui a adopté son hypothèse sur la structure de la fleur dans cette famille. D’après M. Richard, la série extérieure du périanthe manque généralement; on ne la trouve que dans le seul genre Æpistephium. Les trois divisions extérieures évi- demment existantes dans toute la famille sont , selon cette hy- pothèse , les pétales, et les trois divisions intérieures sont des étamines stériles pétaloïdes. Il y a quelques années que j'ai élevé plusieurs objections contre cette hypothèse : pour le moment, je ne porterai mon attention que sur une seule d’entre elles, parce que je la consi- dère comme concluante, savoir, sur la position &es deux éta- ROB. EROWN. — Sur les Cyriandrées. 177 mines latérales, qui sont généralement rudimentaires dans cette famille, excepté dans quelques cas ou elles se développent en- tièrement. Dans plusieurs espèces de Cypripedium , qui-offrent un de ces cas de parfait développement, je me suis assuré, au moyen de nombreuses coupes transversales faites à diverses hauteurs de la colonne et à sa base , que leurs filets vasculaires s'unissent avec ceux des deux divisions latérales intérieures de la fleur, tandis que celui de la troisième étamine, la seule par- faite généralement , est visiblement opposé à la division anté- rieure de la série extérieure. Par conséquent, la position des étamines, loin d'être régulière comme l'hypothèse en question la considère, est absolument sans exemple, deux étamines de la série intérieure étant opposées aux deux de la série supposée extérieure. Une ditférente manière de voir touchant la formation de l’o- vaire dans les Orchidées, est celle qui a été premièrement avan- cée. par M. Bauer et qui a été adoptée par M. Lindley, savoir , que cet ovaire se compose de six carpelles dont trois, opposés à la série externe du périanthe ou aux sépales, sont stériles, les trois restans, opposés à la série intérieure ou aux pétales, étant fertiles et portant leurs placentas sur leurs axes ou disques. Le principal argument de cette manière de voir dérive sans doute de la déhiscence très remarquable dela capsule en six valves. Mais j'ai signalé ailleurs des cas ou une déhiscence ana- logue se présente, et dans lesquels cependant on n’a jamais sup- posé qu’il existait une semblable composition : et si la présence de six filets vasculaires dans les coupes de l'ovaire milite à la vérité en faveur de l’opinion ci-dessus exprimée, je puis ajouter que j'ai remarqué au même lieu que ces faisceaux vasculaires appartiennent non-seulement à l'ovaire, mais encore au pé- rianthe et aux étamines, et peuvent également être observés dans d’autres familles à ovaire adhérent, comme les Iridées, auxquelles on n’a jamais attribué une semblable composition. Quant à la seconde famille, dans laquelle M. Lindley pense que le disque du carpelle est ovulifère, les Orobanchées , je ne, connais pas d'autre argument à l'appui de cette opinion que celle qui dérive de l'ouverture de la capsule en deux valves XIIL. Bora, émis Mars, 12, 178 nOB. BROWN: —— Sur les Cyrtandrées. latérales } mais une opinion fondée sur la déhiscence seulement est une pure pétition de principe, puisque la division par Vaxe des carpelles; particulièrement dans les familles qui ont des rapports avec les Orobanchées ; est'aussi commune qüe la sé- paration de leurs bords. Dans cette famille, en outre, ainsi qüe dans les Orchidées, lés placentas sont doubles, argument ‘en fiveur de leur origine submärginale ; et, soit que l’on considère les carpeilés comme latériux ou comme Aitéieut et postérieur, quoique les placentas ne soient pas, à la rigüeür, marginaux, il y a encore d’autres familles où l’on reconnait une semblable position des placentas/mais dans lesquelles la structure assignée dans cette hypothèse n’a jamais été soupconnée. Quant à l'affi- nité supposée des Orobanchées avec les Gentianées, que l'on présente comme venant puissamment à l'appui de cette mañièré de voir ,comme'elle a ‘été établie sur l'accord des déux familles dans la position latérale de leurs carpelles , cet argument, même s’il'était exact , serait à peine concluant ; car dans les Gentianées il y a au moins un genre à fleurs quadrifides et un autre à fleurs quinquéfidés, dans lesquels les carpéllés ne sont pas lätéraux , mais antérieur ét ppp fi comme je crois qu'ils le sont dans les Orobanchées ; ‘et l’on n’a jamais supposé que que les Gen- tianées, le disque ou l’axe fût ovulifère. Dans l'exposé que je viéns dé faire dés modifications de Po- vaire et du stigmaté,, jai employé, conformément au langägé or- dinaire des botanistes, le terme dé confluence ; par lequel , cepén dant, on ne doit pas entendre l’ünion ou ladhérence dé parties originairéement distinctes; car dans le plus grand nombre des cas, là séparation ou'le développemetit complet de cés partiés de leür état originairement cellulaire où pulpeux, ha jamais lieu. Mais avec cette explication lé mot peut étre conservé ;! à moins qué celui de parties soudées (connate) ne soit t considéré comme inoins sujet à excéptions. J'ai aussi admis que les’ ovules appartiennent à Ja feuille transformée ou au Carpelle, et qu'ils ne dérivert pas du pro- cessus de l'axe soudé.avec lai, comme plusieurs botanistes dis- tingués Pont'supposé dans cés derniers témps. Que les placentas et les ovules apparticrinent réellemént au carpelle seulèment, ROB, BROWN. — Sur les Cyrtandrées. 179 c'ést ce qui s’observe, au moins manifestement, dans tous les cas où les éiamines sont changées en pistils. J'ai dépuis long-temps porté mon attention sur de telles monstruosités, dans mes pre- miéres observations sur le type de l'organe femelle dans les plantes phanérogames ( Linn. Soc. Transact.; V. 12, p. 89), et plus particulièrement depuis dans mon mémoire sur le Aafflesia (tbid. vol. 13,p. 212 en note):les exemples les plusremarquables pour l’éclaircissement de cette question sont fournis parle Sem- pervivum tectorum ;le Salix oleæfolia et le Cochlearia armoracia , dans lesquels on voit par occasion toute la gradation entre les anthères à l’état parfait et leur transformation en un pistil complet. NOTE SECONDE, Correa de Serra , dans son très ingénieux essai publié en 18r7 (Ann. du Muséum, v. 18, p. 206), a cherché à établir une preuve pour déterminer l'importance de l’albumen sous le rap- port des affinités des plantes , savoir, que quand Palbumen est d’une structure très différente de celle de l'embryon, et que celui-ci ne l’absorbe pas dans la germination, on peut compter sur sa constance ; tandis que dans les cas où sa texture est extré- mement semblable à celle de l'embryon qui en tire sa première nourriture, sa présence ou son absence n’a qu’une faible valeur. Pour expliquer ces différences, Correa a émis l'hypothèse que dans le dernier cas l'embryon, avant la germination, change une partie d'une substance uniforme en son propre corps, et qu’en germant il puise sa nourriture dans la portion restante ; et que dans le premier cas il choisit ce qui lui convient pour sa nourriture, laissant un résidu qui ne peut ensuite agir sur lui, et dont la présence est par conséquent constante. Parmi les EXEMples de familles où ce choix et ce résidu péuvent être ob- servés, on rémarque lés Graminées, les Palmiers, les Nycta- ginées, les Caryophyllées et les Euphorbiacées. Bientôt après la publication de cet Essai, j'ai lu devant la Société Linnéenne de Londres un mémoire dans lequel j'ai cherché à démontrer que la preuve que Correa a voulu établir est sujette à quelques exceptions, et que son expression hypo- 124 J 180 ROB. BROWN. — Sur les Cyrtandrées. thétique des faits n’est pas toujours applicable à toutes les familles qu’il a citées à l’appui. Et j'ai conclu que, comme règle générale, le point sur lequel il fallait le plus insister pour prou- ver l'importance de l’albumen dans la botanique systématique, était sa quantité relative, surtout si à sa présence se joint l’exis- tence d'un embryon peu développé; car lorsque l’albumen forme la plus grande masse de la graine dans quelques por- tions connues d’une famille naturelle, on peut en inférer avec certitude, dans beaucoup de cas, quoique pas toujours, que non-seulement il est présent, mais qu’il existe en même proportion dans l’ensemble de cette famille. Néanmoins, je.re- garde cette règle comme simplement empirique et fondée sur une longue expérience, mais non comme intimement liée ni avec l'uniformité, ni même avec l'importance apparente de la fonction : car, tandis que dans quelques familles où la quantité proportionnelle.de l’albumen avec la totalité de la graine est la plus grande , il constitue la nourriture première de l'embryon, dans d’autres où il existe en quantité égale, il n’agit pas du tout, ou il n’agit que faiblement sur la végétation. J'ai établi aussi qu'il y a des cas où ce caractère perd de son importance, puisque la présence de l’albumen n’a lieu que dans certaines tribus d’une même famille naturelle, comme dans les Rubiacées; il ne manque pas d'exemples où ce caractère n’a qu'une valeur générique (Linn. Soc. Trans, v. 10, p. 36, et Prodr. F1. Nov. Holl., v. 1. passim ). De plus, j'ai fait connaitre dernièrement que dans plusieurs familles, chez lesquelles la constance de ce caractère était très générale, on trouvait des exceptions dépen- dantes de la nécessité apparente pour un développement inso- lite et un accroissement d'énergie de l'embryon, liée avec les circonstances défavorables dans lesquelles celui-ci était destiné à végéter, comme dans les plantes qui croissent dans l’eau salée, ou qui sont exposées à son action, et où la grande résistance provenant de la structure du péricarpe ou même de Ja texture du tégument propre de la graine elle-même, devait être vain- cue dans la germination. A tm 3. B. DESMAZIÈRES, — Crypiogames nouvelles. 181 Norice sur quelques plantes Cryptogames nouvellement décou- vertes en France, et qui vont paraëtre ; en nature, dans la collection publiée par l'auteur , J. B. H. J. DESMAZIÈRES. HYPHOMYCETES. AcTINONEMA RogerGri Desmaz. PI. Crypt. Fasc. xxu. A. fibrillis ramosis ; ramis paucis, fusco-nigris, articulatis , nodosis ; articulis diametro 1-4-plo longioribus. \ Habitat in interiore caulis Æeraclei sphondy li. Cette rare production, qui appartient à un genre encore si mal connu, nous à été adressée par M. Roberge , qui l’a recueil- lie, aux environs de Caen, dans l’intérieur des tiges sèches de l'Heracleum sphondy lium. Ses filamens bruns, dendroïdes, et d’une ténuité extrême, sont étroitement appliqués, dans toute leur longueur, sur la moelle de ces tiges, etimitent, pour ainsi dire, les dernières ramifications d’un Batrachospermum tenuis- simum que l’on aurait étendues sur le papier. Vus au micro- scope, ils sont semi-opaques, d’un gris olivâtre, et trés distinc- tement cloisonnés. Les articles, dans nos échantillons, sont inégaux en longueur : les plus courts sont presque carrés, mais il en est beaucoup d’autres qui ont deux, trois et même quatre fois leur diamètre. Les filamens de cette espèce étant assez sou- vent étranglés et comme noueux, rappellent parfaitement ceux du Cladosporium herbarum , qui sont cependant sl moins allongés. Mesurés à ur base, ils ont environ + de milli- mètre de grosseur; mais à leur sommet ils sont PA plus fins. Nous n'avons pu observer dans cette Cryptogame aucun organe particulier destiné à la reproduction, de sorte que nous ne pouvons confirmer ou détruire l'opinion émise par M. Fries, qui considère les Actinonema Cratægi et caulincola comme un état rudimentaire de quelques Pyrenomycetes. 182 3.B. DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. Ornrum ErysiPHoipes Fries Syst. myc. — Desmaz. PI. crypt. Fasc. xxir. Cette espèce, très remarquable par la grosseur de ses spo- rules , attaque fréquemment la face supérieure des feuilles de plusieurs plantes de nos potagers. Elle aura été prise jusqu'ici pour les premiers développemens d’un Ærysiphe , par les per- sonnes qui se contentent d'étudier les Cryptogames à la vue simple. CONIOMYCETES. Urepo ZEÆ Desmaz. PI. Cry pt. Fasc. xx1r (non Uredo May dis DC., nec Cæoma Zeæ Link.) Ü. maculis pallidis ; acervis amphigenis , ellipticis, sparsis, approximatis, hinc indè confluentibus , convexiusculis, epidermide longitudinaliter erumpente ; spo- rulis exactè globosis, majoribus, rufo-brunneis. Habitat in foliis Zeæ Mays. Get Urédo, trouvé en automne, par M. Lamy, à Ile, près de Limoges, se rapproche de l’Uredo Rubigo vera , dont il se dis- tingue par ses pustules un péu plus grandes, plus proéminentes, d’un brun roux, et non d’un jaune orangé; ses sporules sont ausst plus exactement globuleuses. Urepo mypopyTes (Tritici) Desmaz. PI. Crypt. Fasc. xx. Cæœoma Hypodytes Schlecht. Berol. Cette espèce n’est pas rare sur la gaine des feuilles de plu- sieurs Graminées. Ses sporules varient beaucoup en grosseur , selon les plantes sur lesquelles elles se développent: Nous en avons mesuré qui avaient -; de nullimètre, et d’autres qui at- teignaient à peine la moitié de ce diamètre. PEsTALOTIA GUEPINI (tab. 1v, fig. 1-3) Desmaz. PI. Crypt. Fasc. xxrr. Prosthemium Guepinianum, ex Mont. in litt: ad Guepin. P, amphigena, atra, sparsa , approximata ; époridüis fusiformibus, pedicellatis, J. B.. DESMAZIÈRES. + Cry piogames nouvelles. 183 utrinque hyalinis, 3-4-septalis ; articulo supremo appendicibus filiformibus coronato ; filis 3-4 tenuissimis, simplicibus, hyalinis, elongatis, divergentibus, _ Habitat in foliis siccis Cameliæ et Magnoliæ. Le genre Pestalotia (de Pestalozza, botaniste et médecin) appartient à l’ordre des Coniomycetes, et touche, par quelques- uns de ses caractères, aux Gymnosporangium , Coryneum , Prosthemium et Stilbospora.1l a été créé par M. de Notaris, dans la sééonde décade de ses Micromyceles, pour une production congénère à celle que nous publions, et qu'il a trouvée sur les sarmens de la vigne. Ce genre, dans lequel M. de Notaris n’a pu, ainsi que nous, reconnaître les traces d'un périthécium (1); offre des sporidies réunies sur un stroma gélatineux, caché sous l’épiderme qui se rompt pour leur livrer passage. Devenues libres, elles s'étendent souvent, cà et là, au dehors, en formant des taches d’un noir mat, semblables à celles des Melanconium et des Stlbospora. Ces sporidies sont pédicellées, cloisonnées, et constamment couronnées, à l'extrémité de l’article supérieur, par une aigrette de filamens divergens. Comme M. Montagne, nous avons donné à l'espèce ci-dessus le nom du botaniste zélé qui l'a trouvée dans les environs d’An: gérs, et qui a bien voulu nous en communiquer de nombreux échantillons. Nous ajouterons aux caractères par lesquels nous avons distinguée, que ses pustules, éparses quoique rappros chées, se présentent, dans le jeune âge, lorsqu'elles sont encore recouvertes par lépiderme, !comine:de: très' petits boutons convexes, à peine visibles à l'œil nu ; qui s'ouvrent au centre par une fente:ou unie sorte de pore par où s’échappent les a \ (x) Nous devons faire EU ici que notre ami , le docteur Montagne, qui a eu , comme nous, communication de cette curieuse cryptogame, pense qu elle est pourvue 14 sorte de périthèque! composée d’une membrane hyaline, et la place en conséquence dans le genre Pros= themium de M, Kunze; mais, si cette opinion ; que nous aurions voulu pouvoir concilier avec la nôtre , est basée sur des observations aussi exactes que toutes celles dont ce savant enrichit la science , nous pensons, malgré l'éloignement que nous éprouvons aussi pour la multiplicité des genres, que la présence d’un pédicelle, et surtout d’une aigrette qui couronne la sporidie , suffit pour établir une benne distinction générique dans un ordre de cryptogames d’une structure aussi simple et où l’on füt obligé de former des genres basés sur des caractères peut-être moins importans. Le genre Pestalotia, du reste , n’est pas monotype. À l'espèce que nous publions , il faut ajouter le Pesfalotia Pezizoides De Not,, et, nous le pensons, une ou deux autres espèces inédites. 194 JS. B. DESMAZIÈRES. — Cryp'ogames nouvelles. sporidies, qui ont environ +; de millimètre, Le pédicelle égale cette longueur; il est hyalin et d’une ténuité prodigieuse. On compte ordinairement dans chaque sporidie quatre cloisons formant cinq loges, dont les trois du milieu sont semi-opaques , et celles des extrémités hyalines et presque coniques. Quelque- fois cependant nous n'avons observé que trois cloisons. L’ap- pendice est formé par trois filets ciliformes (rarement quatre), divergens, quelquefois recourbés sur la sporidie , de a même longueur ou plus longs qu'elle, aussi hyalins et aussi ténus que le pédicelle. Ge n’est qu’en diminuant la lumière d’une manière favorable, qu'il est possible de découvrir ces organes au mi- croscope. HYMENOMYCETES. PezizA LaAcusrris Fries, Scler. suec. ! — Desmaz. PI. Crypt. Fasc. xx1r. La partie de la tige sur laquelle doit se développer cettees- pèce peu connue, prend souvent une teinte blanchâtre. Elle s'offre d'abord comme de très petits points noirs, épars, qui se dilatent ensuite et présentent des cupules qui acquièrent ordi- nairement un millimètre de diamètre. Ces cupules sont sessiles, arrondies , glabres , planes ou légèrement convexes , appliquées contre leur support quand elles sont humides, mais n'y adhé- rant que par un point central. La consistance de cette Pézize est celle de la cire ; elle est noirâtre à l'extérieur, et son bord, quelquefois flexueux et assez mince, entoure un disque d’une couleur gris de perle que M. Fries compare à celle de la soie, mais que nous n'avons pu reconnaître comme Jui, même dans ses échantillons mouillés. L'hyménium est composée de thèques claviformes, assez petites, renfermant des sporules presque globuleuses. # Cette espèce, qui w’est pas encore décrite dans les Flores de France, nous a été adressée, sous le nom de Peziza griseo- rugra, par M. Lamy, qui l’a trouvée sur le Scirpus lacustris, en juin et Juillet, à Lachapelle , près de Saint-Léonard (Hante- Vienne). 3. B. DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. 185 Peziza CErasrionum Wallr. in Fries, Syst. Myc. — Desmaz. PI: Crypt. Fasc. xxt1. Cette Pézize est assez commune, et si elle n’a pas encore été signalée comme appartenant à la Flore de France, c'est praba- blement parce qu’elle naît sur des feuilles vivantes où l’on ne pouvait guère s'attendre à trouver une espèce de ce genre. Elle se développe, en automne, sur divers Cerastium. M. Roberge nous l’a adressée des environs de Caen. Elle a aussi été observée près de Limoges, par M. Lamy, et par nous, autour de Lille. Peziza Fusariorpes Berk.! in Mag. of Zool. and Bot. Cette charmante Pézize vient au printemps à la partie infé- rieure. des tiges sèches de l’Ortie dioïque. Quoiqu’elle nous ait été adressée de plusieurs départemens , pour en savoir le nom, et, quoique nous l’aÿons vue nous-mêmes, en herborisant dans le nord et dans l’ouest, on ne la trouve encore dans aucune flore du royaume, parce qu’elle a été confondue jusqu'à présent avec le Fusarium Tremelloides , qui est de la même couleur, presque de la même grandeur, de la même consistance , et qui se déve- loppe aussi sur l'Ortie. L'analyse microscopique de ce petit champignon, nous a fait voir ses thèques claviformes, conte- nant des sporules ovales oblougues. SricrTis GRAMINUM Desmaz. PI. Crypt. Fasc. xx1t. Stictis Luzulæ Lib.! PL. Crypt. ard. S. orbicularis , sparsi, minima, profundè excayata ; disco nigro , margme pro- minente furfuraceo-niveo , subintegro; ascis elongatis; sporulis minutissimis globosis. Habitat in culmis et foliis graminum. Nous avons trouvé cette espèce sur les feuilles et sur- tout sur le chaume sec de plusieurs, Graininées. M. Tillette de Clermont l’a observée sur le froment ou sur le seigle qui recouvre les habitations rustiques de Cambron. Sa cupule est très enfoncée, quoique son bord soit saillant. Ce bord'est blanc , presque entier et recouvert, surtout dans la jeunesse de la plante, d’une poussière furfuracée, Mademoiselle Libert, qui 186 3.8. DESMAZIÈRES. — Cryprogarmnes nouvelles. a ‘fait la découverte de cette espèce sur un Luzula , lui a donné un nom, que nous croyons trop restrictif pour pouvoir être conservé. | AcrosPermum Gramtnum Lib. ! PI. Crypt. ard. — Desmaz. PI, Cryp. Fasc. xx11. À. parvulum, .sparsum, suübeompressum , lineare, obtasiueculum ; nigrescente olivaceum Nob. Habitat in foliis aridis art; Cet intéressant fungus est de moitié plus petit que lAcro- spermum compressum ; et Sa base ne se rétrécit pas en pédi- cule:, comme dans cette no Il est aussi un peu‘comprimé , mais d'égale épaisseur jusqu’aû sommet, qui-est obtus. Sa couleur est d’un gris-olivâtre, qui Abcitéie presque noir: Nous l'avons observé plusieurs fois, au printemps, sur les feuilles sèches des Fétuques et de quelques autres Graminées. PYRÉNOMYCELES. SPHÆRIA PSEUDO-PEz1ZA Desmaz. S. gregaria, minima ; peritheciis globosis, glabris , Iævibus, subpapillatis, arme- niaceis, dein eburneis, collabescendo concavis ; ascis subhyalinis; sporidiis 3-4 maximis , elongatis, rectis vel curviusculis , ad 4-7-septatis. Cette charmante petite espèce diffère du Sphæria Peziza, à côté duquel élle doit être placée, par sa couleur et par la forme et la grandeur de ses sporidies pourvues de quatre à sept cloisons. Nous en possédons trois échantillons, qui nons ont été envoyés, sans nom spécifique, par M.Roberge: l’un est sur bois dénudé,un autre sur l'écorce d’un rameau que nous croyons appartenir au Crtüisus Laburnum , et la’troisièmie ; enfin, sur l4rundo Donax. Ces échantillons ont été récoltés dans les environs de Caen. SPHÆRIA BELLULA (tab. 1v, fig. 4-6) Desmaz. PI. crypt: Fasc.xxir. S. immersa, sparsa, rard confluens ; peritheciis nigris, glabris, magnis , globo- so-depressis , in parte lignosà caulis nidulantibus, ostiolo longissimo , rugoso , 3. B. DESMAZIÈRES, — Crypiogames nouvelles. 187 obtuso ; ascis misimis, hyalinis, pyriformi-subclavatis ; sporidiüis.5+6 ; oblongis; sporulis 2 globosis. Habitat ad culmos Arundinis Donacis. Cette espèce, parfaitement caractérisée et des plus intéres: santes, nous a été envoyée, pour en savoir le nom, par M. Ro- berge , qui explore avec soin et bonheur les environs de Caen. Il l’a tronvée, en mars 1839 , dans le pare de Lébiscy, sur les chaumes à moitié pourris de l’Ærundo Donax. « Un fragment cylindrique de la tige, chargé de cette Sphérie , représente en petit, dit-il, en nous l’adressant, le cylindre d'une sérinette avec ses mille pointes ». Ses périthéciums sont épars , solitaires ou réunis quelquefois deux où trois ensemble, noirs, glabres , glo- buleux, mais légèrement déprimés et toujours enfoncés dans Ja partie ligneuse. Ils ont environ un millimètre de diamètre , et chacun d’eux est surmonté d’un col rugueux , long d'un à un et demi millimètre, droit ou penché, et terminé par une pointe obtuse. Ce col, dans le jeune âge, soulève d’abord et ensuite fend ou déchire la substance dans laquelle il est enfoncé. Les thèques sonthyalines, très petites, presque pyriformes, et contiennent six à sept sporidies , qui ont à peine -55 de millimètre de longueur. Chacune d'elles renferme aux extrémités deux sporules globu- leuses et opaques. Ces sporules , mesurées avec le micromètre ; au moyen de la camera lucidà , nous ont offert très distincte- ment environ = de millimètre de diamètre. Sexæria Frricum Desmaz. PI. crypt. n° 983. Sphœæria maculæformis var. filicis Desmaz. Annales des Sciences naturelles, 1838. S. epiphylla; maculis fuligineis;. peritheciis aggregatis ; minutis , mnato-promi- nulis, subglobosis, atris ; ascis clavatiss ascellis oblongis , hyalinis ; sporidus 3-4, oblongis ; sporulis 2 globosis, opacis. ; Habitat in folüs Filicum. . Cette Sphérie avait été d’abord considérée par nous comme une variété du Sphæria maculæformis ; mais, de nouvelles études nous ayant convaincu qu’elle en différait beaucoup, nous 188 J. B. DESMAZIÈRES. — Cryptogames nouvelles. n'avons pas hésité à l’élever an rang d'espèce, persuadés que nous sommes qu'il faut bien tenir séparé ce que la nature à fait disunct. Ce n’est pas la multiplicité des espèces qu'il faut craindre, si elles existent, nous devons les mentionner dans nos livres ; seulement nous devons nous tenir en garde contre le grand nombre de celles établies sur des caractères variables, insignifians ou mal observés. Le Sphæria filicum vient particuhèrement sur la face supé- rieure des folioles de l'Asplenium Adiantum-nigrum. La partie de ces folioles qu'il recouvre offre une tache fuligineuse assez pâle, mais distincte. Les périthéciums sont très petits, nom- breux, proéminens, presque globuleux et d’un noir un peu luisant. Les ascies ou thèques sont courtes, en massue, et ren- ferment des ascellies, ou petites utricules , un peu allongées et hyalines, qui contiennent trois ou quatre sporidies, dans les- quelles se trouvent , aux extrémités, deux sporules sloRHispsés et opaques. SPHÆRIA CORONILLÆ Desmaz. PI. crypt. Fasc. xxir. S. sparsa , approximata , subgregaria ; peritheciis immersis, tectis, miuutissi- mis, subglobosis, albido farctis ; ostiolo simplici pertusis ; ascis nullis? ; sporidiis liberis, oblongis, + millimetro longis ; sporulis 2, globosis. Habitat in ramis Coronille Emeri, in Gallià. SPHÆRIA CAPRIFOLIORUM Desmaz. PI, crypt. Fasc. xx11. S. amphigena, aggregata vel sparsa; peritheciis globosis, astomis, nigris, subnitidis , e maculà determinatä griseà emergentibus. Habitat in foliis Caprifoliorum. Quoique nous ayons fait beaucoup de recherches sur plu- sieurs échantillons de cette espèce ,: nous n’avons pu découvrir ses organes de la reproduction. Ses périthéciums apparaissent très distinctement sur les deux faces de la feuille, mais plus particulièrement sur la face inférieure. Ils sont toujours enfon- cés dans des taches d’un gris verdätre , produites par le paren- chyme de la feuille qui se détruit moins promptement aux places ou ils se développent. 1. B. DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. 189 AvLocraraum HenerÆ Lib. Crypt. ard. — Desmaz. PI. Crypt. Fasc. xxir. A. peritheciis amphigenis, atris , sparsis elongatis , subrectis, simplicibus, raro furcatis, Nob. Habitat in folüs siccis Ilicis, Hederæ helicis, Lauro-Cerasi , etc. __ Nous avons observé cette espèce, dans les environs de Lille, sur les feuilles tombées du Laurier-Cerise et du Lierre. MM. Crouan nous l’ont adressée, de Brest, sur celles du Houx. Elle est facile {à reconnaître à ses périthéciums linéaires, presque toujours simples et droits, très rarement rapprochés en-petits groupes comme dans plusieurs espèces de ce genre. PHoma concenTrica Desmaz. PL Crypt. Fasc. xxir. P. maculis rotundatis, candidis, fusco-cinctis ; pseudo-peritheciis numerosis, concentricis, nigris, opacis; sporulis copiosis, minutissimis , subglobosis. Habitat in foliis emortuis Yuccæ sloriosæ et Agaves. Les taches blanches sur lesquelles se trouvent les loges de cette espèce, lui donnent, au premier coup-d’œil, l'apparence d’un Depazea ; mais quand on létudie avec soit, on voit qu’elle n’offre ni véritable périthécium, ni thèques. Elle paraît particulière aux feuilles dures et épaisses de quelques Liliacées. Nous lavons observée sur l’Ægave americana et sur le Yucca gloriasa. Ses taches, d’un beau blanc; sont arrondies ou oblongues, et ont depuis trois millimètres jusqu’à trois centi- mètres de diamètre. Elles sont toujours entourées d’une zone brune assez large, qui se confond quelquefois avec les autres zones voisines, de manière à former une seule grande tache foncée. Les loges sont nombreuses, d’un noir mat, enfoncées sous l'épiderme et disposées, le plus souvent, en plusieurs cercles concentriques. Si, lorsqu'elles sont bien développées, ou lorsqu'on a enlevé l’épiderme de la feuille, on les mouille avec une gottte d’eau, on voit se répandre à l'instant les in- uombrables sporules qu’elles renferment, et ces sporules, sou- mises sous [a lentille, sont d’un brun olivâtre, ovoides ou presque globuleuses , et de 5 de millimètre de diamètre. 590 3. B. DESMAZIÈRES, — Cryplogarmnes nouvelles. EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE 4. Fig. r. Feuille sèche de Camelia japonica, sur laquelle se trouvent les pustules du Pesta- lotia Guepini. Fig, 2. Portion de feuille, vue à la triloupe. Fig. 3: Sporidies vues au microscope, grossissement de 800 diamètres, Fig. 4, Portion de chaume de l'Arundo Donax;, sur laquelle se trouve le Sphœria Bellula, de grandeur naturelle: Fig. 5. Coupe verticale de quatre périthéciums , vus à la triloupe. L'un d’eux est encore rempli de sa matière blanche; les trois autres sont vides. Fig. 16. Thèques et sporidies au grossissement de 800 diamètres. SPECIES HMEPATICARUM recensuit, partim descripsit iconibusque illustravit J. B. G: Lindenberg. Fasciculus I. JUNGERMANNIEZ. Plagiochila. Bonnæ. Henry et Cohen. 7.fr. 5o c. Parmi les botanistes que les: circonstances ou leur goût, peut-être même l’at- trait puissant des difhcultés entraînent irrésistiblement vers l’étude des plantes cryptogames, ceux-là surtout qui s'occupent spécialement de la famille. des Hépatiques, sentaient vivement et depuis long-temps le besoin d’un travail qui leur présentât, dans son ensemble, l’histoire de ces jolies plantes qui le disputent parfois en clégance aux plus belles mousses. Toutefois, un ouvrage remarquable, riche ä-lasfois de vues générales sur l'organisation, et d'observations de détail, ouvrage dù au savoir de l’un des naturalistes les plus distingués de l'Allemagne, est venu récemment, nous n’en saurions disconveüir, satisfaire complètement ce besoin, pour ceux qui. font leur étude spéciale et unique des espèces de cette famille qui croissent en Europe. Car le livre de M. Nees d’Esenbeck ne se borne pas en effet à leur offrir d'excellentes descriptions et une synonymie com- plète pour chaque espèce, on trouve encore, dans les Europaische Leber- emoose, une énumération des nouveaux genres naturels qui résultent du démem- brement du genre Jungermannia de Linné , accompagnée des caractères soit de -xégétation, soit de reproduction sur lesquels ceux-là sont fondés. Les caräctères Paques et la diagnose des espèces, rédigés en latin, mettent ce livre indispen- sable à la portce d’un certain nombre 1 botanistes, qui regretterout pourtant avéc nous que: le texte des descriptions et des généralités soit cerit dans une langue qui leurest moins familière où qu'ils ignorent entièrement. Malgré lim- mense mérite de ce livre, il n’avail‘ pourtant comble qu’à moitié la lacune chaque jour croissante que les découvertes incessantes des voyageurs naturalistes de toutes LINDENBERG, — /lépatiques. 191 les nations civilisées avaient encore laissée dans la science. Il fallait faire, pour Vuniversalité de la famille;.ée qui venait d'etre exécuté avec tant de succès pour une partie seulement. Un ouvrage général deverait donc d’une nécessité de plus en plus indispensable. Or; pareil livre m'arpoint été fait depuis les Prodromes de Schwægrichen et de Weber; dont le dernier date-de plus de vingt-cinq àns. Mais, depuis lors, que d'immenses richesses sont venues presque tripler le do- maine de la famille des Hépatiques ; combien de matériaux épars, soit dans des recueils scientifiques, soit dans d’autres ouvrages.que leur prix élevé rend inac- cessibles, ou que l'on ne peut consulter que difficilement dans les bibliothèques publiques, tels que les voyages de circumnavigation, les mémoires dés princi- pales académies de l'Europe, etc., n’attendaient plus qu'une main habile pour être mis en œuvre et servir à la construction d’un monument qui füt en rapport avec les besoins de l'epoque actuelle ! Un des botanistes qui se sont occupés avec le plus de succès des plantes de la famille des Hépatiques, M: Lindeñberg , entreprend aujourd’hui d'élever ce monüment si généralement désiré. Ce savant distingné préludait déjà depuis long-temps à une aussi vaste entreprise, par la publication successive d’un Sy- nopsis Hepaticarum europæarum, de sa Monographie des Ricciées; insérée dans les Zcta Academiæ Naturæ Curiosorum, et par sa collaboration aux Pu- gilli de M. Lehmana , ouvrage dans lequel 6nt été décrites une foule de Jun- germannités exotiques. Le nom de l’auteur est donc déjà une garantie de la supériorité avec laquelle sera traité l'ouvrage dont nous avons à annoncer aux savats li première livraison. Le Species Hepaticarwm de M. Lindenberg se composéra, comme la Brÿo- logie d'Europe de MM. Bruch et Schimper, d’une suite de monographies de tous les genrés de la famillé: Ce plan a un grand avantage, c’est que, si quelque acci- dent imprévu vient intérrompré le cours de la publication, on est toujours cer- tain d’avoir, en chacune des ee D op un traité ue Mais, Dar remédier aux inconvéniens, et il n’est pas de plan qui n’ait les siens, qu’en- traîne à sa suite celui de son choix, l’auteur se propose de relier entre eux, par des articles généraux; les différens genres appartenant à une même tribu, puis les tribus composant un ordre plus élevé, et enfin de terminer l'ouvrage par des généralités sur la famille, comprénant l’histoire de sa structure et de ses fonc- tions; en un. mot son anatomie et sa physiologie. Quant aux moyens d’extcution, ceux que l’auteur tient à sa disposition sont des plus étendus et tels qu’ils ne peuvent laisser rien à désirer. Ainsi, déjà riche de son propre herbier, qui ést considérable, M. Lindenberg peut encore mettre ‘à contribution ceux de ses amis MM: Nces d'Esenbeck et Lehmann , certaine- ment les mieux pourvus dé l'Europe en plantes de cette famille. Lauteur a donc le dessein de publier, dans une suite de monographies, toutes les espèces d’Hepatiques ronnues jusqu’à ce jour. Chaque genre sera successive. ment l’objet d’un ganal à part, qui sera terminé par des observations générales ayant trait surtout à ses affinités ou à son organisation. Une description com- 192 ; EINDENBERG. — fépatiques. plète pour les espèces mal connues, rares ou nouvelles, ou même pour les es- pèces exotiques qui l’exigeront, sera accompagnée d’une figure, quand la science la réclamera ou qu'on ne pourrait, s’il en existe déjà une, la consulter que dans des ouvrages rares et chers. Autrement, une description plus abrégée, suscep- tible pourtant de donner une connaissance suffisante de la plante, sera terminée par l'indication des figures qui sont entre les mains de tout le monde. M. Lindenberg jugeant convenable de commencer son œuvre en abordant les genres les plus mal connus, et partant les plus difficiles à traiter, débute par le genre Plagiochila, Yun des plus beaux et des plus riches en espèces de ceux qui résultent du démembrement du genre Jungermannia de Linné. Composé presque en entier d'espèces exotiques, ce genre n'a que quatre représentans en Europe. Son type est le Jungermannia asplenioides L. Le premier fascicule, que nous avons en ce moment sous les yeux, se compose de quatre feuilles et demie de texte in-4° , et de six belles planches. Après une courte préface, où il est touché deux mots du plan que s’est tracé l’auteur, on trouve exposition des caractères du genre Plagiochila et la description détaillée de dix-huit.espèces, dont une seule, la P. spinulosa, est européenne. Les autres étaient ou connues ou ensevelies dans des recueils d’où elles ont été exhumées et remises en lu- mière. Quelques-unes enfin confondues avec les Jungermannia adianthoides, J. patula et J. cristata de Swartz , en ont été séparées et distinguées par des caractères, lesquels, si nous nous en rapportons à la sagacité bien connue de l'auteur, doivent avoir une valeur incontestable. D'ailleurs, des figures analy- tiques, faites par l’auteur lui-même, ou du moins sous sa direction, viennent au secours de l'intelligence, en peignant aux yeux ce que le langage est impuissant à faire comprendre. M. Lindenberg a eu une heureuse idée en choisissant la langue latine pour la rédaction de l’ouvrage que nous annonçons ; et comme il l’écrit-avec facilité et élégance, on ne peut qu’applaudir au choix de l'idiome dans lequel il nous communique ses précieuses observations. Ce que nous louerons encore, parce que rien n’est moins indifférent, c'est la beauté du papier, chose jusqu'ici assez rare pour les ouvrages scientifiques publiés outre Rhin, et surtout la netteté des caractères, genre de mérite aussi peu commun que le premier, et qui donne à cette pubiication un nouveau lustre. Les figures nous ont paru exactes pour les espèces que nous pussédons , et les anolyses bien faites. La plante, de grandeur paturelle, et quelques détails, ont été coloriés, quoique cela ne fût pas, pour ce genre du moins, d’une indispensable nécessité. Nous nous proposons de rendre compte de cet important travail, Mais, pour éviter à, l'avenir de fastidieuses répétitions, nous le ferons pour chacune des monographies à mesure de sa publication. Nous attendrons donc la fin du genre Plagiochila , pour entretenir ‘nos lecteurs des changemens qu'y a iitroduits l’auteur. C. M. C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 103 SECONDE CENTURIE de Plantes cellulaires exotiques nouvelles. Décades Let IE: Par C. Monracne, D. M. Deux années se sont à peine écoulées depuis la publication de ma première centurie de plantes cellulaires, et déjà, grâce aux nombreux matériaux recueillis autour de Cayenne par M. Leprieur, assez connu des naturalistes pour qu'il soit inutile d’énumérer ici ses titres, à leur estime, :je me trouve à même d’en faire paraitre une nouvelle, presque en entier composée d'espèces guianaises, J'ai annoncé, dans l’avant-propos de ma première centurie , que j'avais à cette époque à ma disposition une grande quantité de. Lichens intéressans et nouveaux appartenans aux Graphi- dées, aux Trypetheliées et aux Verrucariées. De retour en France, M. Leprieur, qui me les avait envoyés de Cayenne, a non-seulement augmenté le nombre des espèces de ce premier envoi, mais il m'a encore mis en, possession d’une série d'Hypo- xylées (Pyrenomycetes Fr.) si belles et si curieuses, que sur un peu plus d’une centaine de numéros, j'ai pu observer deux genres bien tranchés et une quarantaine d'espèces nouvelles’, toutes plus étranges les unes que les autres, et parfaitement distinctes des formes propres à l’Europe. On sera toutefois peu surpris d’un tel chiffre, si l’on fait réflexion au pays, vierge encore de semblables investigations, parcouru et soigneusement visité par notre voyageur, et si l’on se persuade bien surtout que de tout temps cette famille a été négligée par les natura- listes qui ont herborisé entre les tropiques. Notre publication montrera pourtant que ces contrées, tout à- -la-fois chaudes et humides, recélaient en effet des trésors sur lesquels il suffisait XIII, Boran. — Avril, 13 194 ©. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. : dé vouloir jeter les yeux pour les découvrir. Avant que M. Le- prieur, cédant à mes pressantes sollicitations, eût exploré la Guiane avec tant de succès et d’une façon si fructueuse pour la science, on connaissait mal ce pays, et même l'Amérique conti- nentale, sous le rapport de cette famille. Car, si nous exceptons les espèces de l'Amérique septentrionale qu’a publiées Schwei- nitz (1), et quelques autres de Surinam , nommées par M. Kunze dans les Æxsiccata de Weigelt , mais qui n’ont été ni décrites, ni figurées , nous ne savions que bien peu de chose sur la végé- tation fongique du continent américain. Quoiqu’en moindre nombre que les Hypoxylées, les Hymenomycetes n’ont pas moins d'importance : sur trente et une espèces, douze m'ont paru inédites, bien que j'aie pu faire usage des derniers travaux de MM. Klotzsch et Berkeley sur l’herbier mycologique de M. Hooker, travaux postérieurs à crie de Pillustre be logue d'Upsal. Cayenne n'offre qu’un très petit nombre de Thalassiophytes À soit en raison du peu de salure dés eaux qui baïgnent ses ri- vages, soit surtout à cause de son fond de vase qui ne fournit pas à ces plantes un point d'attache assez soïide. Sur dix-sept espèces qu’il y a cueillies, M. Leprieur a pourtant eu la main assez heureuse pour en rapporter huit nonvelles ainsi qu’une Diatomée, laquelle, chose digne de remarque, n'avait encore été observée que dans la mer Adriatique. Parmi ces espèces nouvelles, nous comptons une Delesserie, deux Rhodomeles, une Lomentaire et quelques autres d’un ordre inférieur. © Les Mousses et les Hépatiques de la Guiane dont jar déjà donné une énumération dans ce Recueil (2), se sont ehcore accrues de bon nombre d'espèces dont quelques-unes aussi sont nouvelles. Parmi ces dernières, se trouvent un Macromitrium et deux Fissidens. Plusieurs Neckèrés m'ont fourni l'occasion (t) Synopsis Fung. Carol. super. in Act, Ac. Cur. nat. et Synopsis Fungorum in Amer, boreal. media degentium in Transactions of the amer. philosophical Society held at Philadelphia, vol. 1v, new series, P, 11, (2): Enumération des Mousses et des Hépatiques recueillies dans la Guyane centrale par M. Leprieur , Annales des Sciences naturelles, 2° série, Botanique , t, IT, p.193, AVEC deux planches. C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 195 de constater que dans ce genre il fallait peu se fier, pour la dis- tinction dés especes , sur la longueur du pédoncule qui supporte là capsule, et que quelques genres, fondés sur ce seul carac- tère , sont conséquemment peu solidement établis. J'avais déjà remarqué la même anomalie dans le genre Leptodon , et moi- même , entrainé par l'exemple des autres bryologistes, j'ai peut- être à me reprocher de lui avoir accordé trop de valeur autre- fois. Le Gymnostomum involutum Hook. se retrouve à la Guiane. Ayant observé que ses feuilles étaient dentées,, circonstance qui n'était ni mentionnée dans la description, ni exprimée dans la figure, j'en avais fait une variété serratum, quand, ces jours derniers (mars 1840) une énumération des Mousses de l'Inde, due à MM. Hooker et Harvey et publiée dans un Journal de Botanique anglais (cahier de février 1840), me tomba sous les yeux et me montra que la même observation avait été faite, quoique tardivement, par le célébre auteur des AMusci exotici. Beaucoup de Jongermanniées nouvelles, dont.je réserve la description pour un autre or té paraitront aussi dans cette Centurie , mais accompagnées seulement d’un signalement qui suffira pour les faire reconnaitre. Elles ont. toutes été vues par mon illustre ami M. le professeur Nees d’Ésenbeck, à qui je les ai en même temps communiquées pour en enrichir le Synopsis Hepaticarum qu'il prépare. Faute de temps pour les étudier , je ne pourrai donner ici les Lichens. Je prends pourtant FLE dé différer le moins de temps possible leur publication. Les plantes auiagaisés de M. Leprieur formeront à-peu-près les huit premières décades de cette Centurie. J'a aurai soin de donner le numéro d’ ordre de la collection , afin que les personnes qui ont déjà recu ou qui recevront, par la suite, des plantes décrites ou seulement énumérées ici , puis- sent plus facilèment les reconnaitre en les comparant à mes descriptions , que je m'éfforcerai de rendre aussi complètes que possible. J’indiquerai aussi en leur lieu, dans chaque genre, ou dans chaque famille où les genres ne sun pas représentés par des espèces nouvelles, celles que l’on trouve à la Guiane, ét jé les désignerai par une astérique *. Pour les Mousses et les Hé- 13. 196 GC. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. patiques, je donnerai en outre le numéro d'ordre d'envoi, non- seulement des dernières venues, mais j'y joindrai encore celui des espèces comprises dans l'Erumération. Désirant beaucoup que mes Sphériacées nouvelles pussent être insérées dans le second volume de l’Epicrisis,, je me suis empressé de les étudier, et dès le mois. d'octobre 1839, j'en avais communiqué au célèbre mycologue d’Upsal les phrases diagnostiques ainsi que les analyses dessinées. J'y ai même joint, quand je l'ai pu , des échantillons normaux pour le mettre dans le cas de porter un jugement certain sur la valeur de mes dis- tinctions spécifiques. Au réste, comme je l'ai déjà dit, la plu- part de ces Hypoxylées offrent des caractères distinctifs si tran- chés, qu'il n’y a pas éu grand mérite de ma part à les séparer des congénères voisines, bien toutefois que les mycologues n'ignorent pas combien, dans une tribu dont le nombre des espèces dépasse douze cents, il est difficile de donner un bon et complet signalement des êtres nouveaux qu'on y veut introduire. Cryptogamæ Guianenses. PavcezÆ Fr.- 1. Delesseria Leprieurii Montag. ms.:repens, fronde costatà lineari dichotomäâ articulato-constrictà, articulis oblongo-lan- ceolatis. Fructus in diversis individuis duplex : 1° sori è spori- diis seu gongylis nudis ad utrumque costæ latus in lineas paral- lelas obliquas dispositis constantes; 2° capsulæ globosæ, sessiles, semimillimetrum crassæ, ut et sori in apice frondorum sitæ Fe quibus gongyli CHE Te inclusi sunt. Has. Individua capsuligera ad scopulos maritimos prope Cayennam ,sorigera ver ad, culmos gramineos æstu maris augescente inundatos adrepentia, non longè ab ostio fluminis Sinnamari lecta.—- Coll. Lepr. n° 356 et 362. Dssc. Altitudine bipollicaris , lineam latitudine non assequitur, Oculo inar- mato et primo intuitu Zomentariæ criiculatæ babitu perquara similis ; sed color violaceus. Structura frondis hæc est; costa è cellulis quadrato-elongatis , frons autem constat & cellulis hexagonis parallel et paulüm obliquè à costà ad G. MONTAGNE. — /lantes cellulaires exotiques. 197 { marginem dispositis sensimque minoribus. In speciminum sorigerorum facie p'onâ ad quamque dichotomiam observantur radicellæ quibus hæc alga plantas littoreas rupesque adrepit. Interdum loco radicellarum appendix oritur frondi- formis seu sporophyllum quem sæpè vidi soris onustum. Species Delesseriæ alatæ affinis non autem similis. L PI. V, fig. r. huis Leprieurii Montag. a. Individu sorigère vu de grandeur naturelle : la plante stérile a une longueur deux ou trois fois plus grande. 2. Individu capsuligère de la même espèce, vu de grandeur naturelle, c. Sommet d’une fronde , qui ne porte que des sori, mon- trant en c’, c’ ceux-ci disposés en lignés parallèles de chaque côté de la nervure. d. Sommet d’une division de la plante capsulifère, où l’on voit en d’ la capsule, Ces deux figures sont grossies de quatorze à quinze fois le diamètre, e. Portion du milieu d’une fronde , pour en faire voir le réseau, e’ montre les cellulés allongées quadrilatères qui composent la nervure; e”, e” les cellules hexagones dont est formé le réseau du réste de la fronde. Ces cellules , rangées en lignes parallèles et un peu obliques à la nervure, sont d'autant plus petites qu’elles s’éloignent de celle-ci. La figure e est grossie environ cinquante fois. f. Capsule détachée, rompue par le milieu et grossie vingt fois , laissant échapper les sporidies , qu’on voit en z ù | | ÿ € 2. Lomentaria impudica Montag. ms.: repens, fronde dicho- trichotomà, constricto-articulatà , articulis lanceolatis, e quäque dichotomià appendicem (fulcrum) phalloïideum subtus emit- tente. Has. circa Cayennam , ad scopulos maritimos, quorum basin æstu maris de- crescente nudatam adrepit , lecta. — Lepr. Co!!.: n° 354. Lomentariæ articulatæ simillima à quà colore obscure viola- ceo necnon præsentià fulcrorum mirum in modum conforma- torum phallumque referentium, recedit. An tantüm hujusce speciei forma repens aut species genuina sit, inquirendum. Alga éxsiccata ferè nigra. 3. Rhodomela Calliptera Montag. ms.: plumosa, caule tereti, filiformi inordinatè ramoso, ramis pinnatis corymbosis, ramen- tis capillaribus pinnato-pectinatis patenti-erectis alternis incur- viusculis. Haz. in insulæ Cayennæ promontorio ad Etesiam verso, basin truncorum Rlhizophore Mangles inundatorum investiens.— Lepr. Coll. n° 355. Drsc. Radir seutum parvulum. Caulis filiformis , teres, basi fili sutori crassitic, superne attenuatus, tripollicaris et ultrà, sparsè ramosus. Aamt autem alterni dichotomo=pinnati , corymbosi, toli ramentis setaceis distichis seu pinnato- 198 G MONTAGNE. —- Plänies cellulaires exoliques. peclinatis, patenti-erectis incurviusculis obsiti. Fructus : ipsaramenta intumescen- tia, lanccolata, sporidüs biseriatis referta. Sporidia sphærica tri-quadripartita, Color purpureo-violaceus, basi nigricans. Facies Ptilotæ plumosæ var. tenuis- simæ Cui primo aspectu sat similis est. Fructu non iantüm, sed ramentis etiam semel pinnatis continuis , non autem arliculatis toto cœlo diversa. Omnind hujus generis ornamentum InSIgne. PI. V, fig. 2. Rhodomela Calliptera. k. Un individu de moyeune taille, vu de grandeur na- turelle, . Sommité d’un rameau , grossie quatorze fois, montrant en i!, LME z' les fepetificatipnse k. Une de celles-ci grossie cinquante fois, laissant voir en A les ongyles mürs, rangés en ligues parallèles transversales , et en g/l Fret gongyies, non encore arrivés à leur maturité, 4. Rhodomela, radicans Montag: ms. : pusilla ; caulé teñui, filiformi à basi ramosissimo , ramis inordinatis incurvo-secundis, ramulis supremis divaricato-decurvis multifidis radicantibus,. Has. prope Cayennam, ad rupes littoreas cum Lomentari@ impudicä lecta. — Lepr. Coll. n° 361. Drsc. Vix pollicem alta. Caudis seu filam primarium subarticulatum capilli hwnani crassitudine, Ram et ramudi sensim tenuiores, supremi divaricaii, radicantes fulcriformes. Color violaceus. FRucTUS DUPLEX : 1° Lomenta : apice ramuli intunescentis cuspidata, globosa aut oblonga sporidiis seu gongylis transversaliter sériatis referta ; 2° Nemathecia! caulem amplectentia & filis ramoso-fastigiatis articulatis , articulis oblongis composita ,. in quibus.gongyla ovato-pyriformia intüs granulosa violacea nidulantur. Nulli comparanda conge- nerum, PI. Y, fig, 3. Ahodomela Mes L. Plusieurs individus réunis en toufle’et vus de grandeur MOTTE m. Sommité d’un rameau , grossie dix fois environ. L'on voit en m',m', m' dés fructifications de forme diverse en raison des différens degrés d'évolution ; PS À is pla- cées dans les rameaux renflés, et en m!, m'{, m!'les épatemens palmés.de: la fronde, au moyen desquels elle se fixe sur les corps environnans, 72. Une de ces fructifications grossie cinquante fois. Cette figure montre en »’ le réseau du milieu des filamens et des rameaux , lequel a beaucoup de ressemblance avec celui des Polysiphonies ; en #4’, ir/4, une autre forme dé réseau à cellules arrondies ou polyèdres propre à l’extrémité des vamules; enfin en 7/4! les gongyles dans un renflement elliptique du rameau. * Rhodomela floccosa Ag. non tuto determinata cum speci- Mina juniora et sterilia sunt: — Lepr. Coll, n° 349. n Enteromorpha compressa Grev. — Lepr. Coll. n. 347 et 350. 5. Ectocarpus spinulosus Montag. ms. : filis à basi ramosis, ramis erectis longis distichè ramulosis, ramulis inæqualibus C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 199 patentibus brevibus spinæformibus alternis oppositisque, ultimis secundis, articulis diametro sesqui-longioribus, capsulis ? axilla- ribus ché pedicello uniarticulato suffultis. Has. in loco Mont Joli dicto, prope Cayennam ; ad scopulos maritimos , Ju lio lectus. — Lepr. Coll, n° 358. Drsc. Sesquipollicem altus. Fila tenuia à basi tantim , raro supernè ramosa, luteo-viridia, tota spinulosa. Ramuli distichi, breves, interdüm et ipsi secundèe ramulosi. Similitudo magna cum Æ. Mertensii à quo ramificatione non piauata , ut.et.longitudine éndochromatorum diversàä ,; maximè differt. G. Polysiphonia subtilissima Montag. ms. : filis tenuissimis dichotomis , ramis corymboso-fastigiatis , articulis omnibus sub- æqualibus , geniculis supremis constrictis , globulis medio filo- rum innatis. , HAg. ad rupes maritimas pone Hospitium Cayennæ nauticum lecta. CoZ2. n. 353. Dssc. Pollice paulo major. Fila arachnoidea, dichotomo- corymbosa, axillis acutis, fastigiata, purpureo-violacea. Ærticuli seu endochromata omnia diame- tro subæqualià , inferiora venis ternis, suprema binis tantüm striata, Genicula pellucida, deorsum hinc indè minüs conspicua, non autem confusa. Fructus : glo- buli articulis tumentibus innati, ad speciem tripartuti, medio , non vero apice, filorum moniliformitér concatenati, ità ut antheridia medialia nor terminalia sint dicenda. Substantia membranacea, tenera. Color obscure violaceus. P. corymbosæ, furcellatæ et havanensi pluribus notis affinis. À P. corymbosé mihi cæterüm ignotà, tenuitate et longitudiné filorum necnon æquali articulorum magnitudine satis ‘aire videtur. P. furcellatam et fructificatione et filorüm divisioné assimilat, à quà tamen endochromatorum longitudine et filorum tenuitate, ramis erectis non patentibus, | etc. recedit. À P. ha- vanensi Pre differt inprimis defectu ramulorum lateralium spinulas referentium et hujus strati mucosi quo lubricata : sunt fila speciei cubensis. Hinc chartæ minüs arcte adhæret. Nostra conspurçata est strato ad speciem pulveraceo viridi- glauco, ex Isthmid polymorphä Montag. Meloseir4 hormoide Montag.et 4chnante seriatä Ag. composito. * Céramium clavulatum Ag. -— Lepr. Coll. n° 359. * Conferva Linum Roth. -— Lepr. Coll. n° 357. 200 C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. * Conferva sertularina Ag. — Lepr. Coll. n° ns * Conferva inflexa Dillw. 7. Lyngbya putealis Montag. ms.: filis à viridi cærulescentibus - strictis in cæspitem palmarem violaceum implicatis. Has, in puteis urbis Cayennæ cum Fragilarié hiemali parasitante lecta. — Lepr. Coël. n. 352. Lyngbyæ crispæ Ag: quoad magnitudiném coloremque non absimilis , à quà tamen habitatione in aquis dulcibus ut et rigi- ditate filorum, me judice, differt. ‘* Lyngbya œruginosa Ag. — Lepr. Coll. n° 361. * Calothrix fontinalrs ? Ag. # Batrachospermum moniliforme var. guianense Montag. : fronde articulato-constrictà, verticillis caulinis rameisque a RER UBre suboblongis. * Has. io rivulis montanis circa Cayennam lectum. — Lepr. Co/2. n. 348. Differt (an specifice ?) à typo colore purpurascente, articulis verticillorum supremis exactè globosis, nec oblongis , nec ob- ovatis , ut ét formà seminum , quæ breviora in illo granulos ovales referunt, in nostrà vero varictate longiora clavæformia, gigartoidea vel floribus Caryophylli aromatici nondüum evolutis ( Clous de Gérofle vulgo ) simillima sunt. Forsan species RTSRTÉ loco natali meliüs inquirenda. 0. Isthmia polymorpha Montag. ms.: frustulis primo ellipticis moniliformiter conjunctis, demum trapezoideis, rhomboiïdeisve subquadratis centro hyalinis cæterüum punctatis {nec striatis) angulo cohærentibus. Has ad Polysiphoniam subtilissimam Nob. parasitat, Meloseiræ hormoi- dis et Achnantis seriaiæ in consortio. — Lepr. Coll. 353. An hüc . obliquata $ tenuior Ag. Consp. Diatom. p. 55 ? Utcumque res sese habet , non possum non ut speciem maximé diversam et autonomam babere. C+ MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 201 *“ Fragillaria hiemalis Lyngb. — Lepr. Coll. n° 352. * Achnantes seriata Ag. Consp. Diatom. p. 60; et Bot. Zeit. 1827, p. 626. Has. ad Polysiphoniam subtilissimam in portu Cayennæ lectam parasitans, — Lepr. Coll. n° 353. Species insignis, usque adhüc in solo mari Adriatico inventa. Ejusdem limites geographicæ hoc modo valde dilatantur. HYMENOMYCETES Fr. * Agaricus campestris L. — Lepr. Coll. n° 752. * Lentinus strigosus Fr. — Lepr. Coll. n° 583 bis. * Lentinus velutinus Fr. — Lepr. Coll. * Lenzites interrupta Fr. Epicr. — Lepr. Coll. n° 689. 10. Polyporus (Mesopus) guianensis Montag. ms. : pileo mem- branaceo-coriaceo umbilicato vel infundibuliformi cervino ra- diatim striatulo azono glabro, stipite badio nigricante gracili siriato velutino demuüum nudo, poris amplis, mediis profundis et elongatis , cæteris Éreoulteus angulatis, acie tenui dentato- laceris pileo subconcoloribus. Has. in Monte T'igro insulæ Cayennæ ad truncos putridos lectus. … Desc. Pileus lentus, subpapyraceus, pollicem et ultrà latus, umbilicatus aut cyathiformis , quandoque et omnind infundibuliformis, cervinus, à centro lævi- gato lineolis tenuissimis exstantibus radiatim striatulus , cæterùm glaberrimus, azonus, margine ôbscuriore subbadio demisso integerrimo. Säipes fragilis, 6-9 lin. longus ; vix semilincam crassus, basi seutato-dilatatus , æqualis, nigri- cans , striato-sulcatus ; et villo brevi fusco-badio subevanescente velutinus. Port ampli, stipiti decurrentes, medu, oblongi , elongati, profundioresque , : cæteri angulati breviores, pileo subconcolores, obscuriores tamen et ferè cinnamomeï, dissepimentis attenuatis dentato-laceris. | Solo P. parvulo Klotzsch in Linn. vx, p. 483, at mihi plane ignoto affinis et forsan conjungendus. Attamen:si fides descrip- 202 C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. tioni optimæ adiben sit, fungus noster pluribus recedit notis à Klotzschiano, quas loco videas precor. * Polyporus Auriscalpium Pers. Voy. Uran, — Lepr. Coll. n° 535. Specimina adsunt promiscuè meso- et pleuropoda, ità ut an P. leptopus Pers. |. c. sit specificè diversus mihi incertum. 11. Polyporus(Mesopus) Rhizomorpha Montag.ms.:pileo co- riaceozrigido tenuissimo convexo è badio nigro opaco radiatim ruginoso , margine repando sursum reflexo, stipite lævi aut tu- berculato, simplici vel ramoso glaberrimo: atro, poris minutis umbrino-fuscis intus albidis. Has. ad stipites et ramulos dejectos in sylvis Guianæ,— Lepr. Collect. n° 573. Desc. Fragilis. Séipes basi scutatä ad ramulos dejectos adhærens, mormalis semuncialis pollicarisque , lineam crassus, ater, lævis aut hinc indè tuberculis deplanatis exasperatus, crustatus, glabérrimus, apice dilatatus, sub anamorphosi nempè sterilis longissimus , flexuosus , nodosus , ramosissimus, ramis intricatis simulque concretis. Pileus convexus, margine extenuato repando reflexoque depressus, coriaceus, rigidus, tenuissimus , glaber, stipiti ferè concolor, opacus, sesquipallidént latus, in: sicco minutissimé radiatimque ruginosus. Hyÿmenium è poris exiguis brevissimis subrotundis umbrino-fuscis intüs albido-pruinosis, ore obtusis compositum et marginem Jatè sterilem non attingens , in alio specimine in stipitem breviter decurrit, in alio vero circà apicem determinate desinit. Sub- Stantia coriacea rigida. Contextus pilei et stipitis floccosus & cinnamomeo fulvus. Os. Cette espèce est singulièrement voisine du Po/yporus rugosus. Mes exemplaires, comparés à la description et à. la figure qu’a données de ce dernier M. le professeur Nees, of- fraient pourtant trop de différences essentielles pour que je me décidasse à les y rapporter. Quoi qu'il en soit, le Polypore de Cayenne semble mettre dans son vrai jour un fait qui, s’il se vérifiait, ne serait pas sans importance,: c'est que l'allongement du stipe dans son état stérile ou anormal peut donner lieu à la formation d’un Rhizomorpha. Celui-ci a en effet toute l’appa- rence du À. subcorticalis, et n’en diffère que par son habitat et sa forme cylindrique. | C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 203 12. Polyporus ( Pleuropus) tephromelas Montag. ms. : pileo: coriaceo lento subreniformi, plano margine demisso azono lu- rido-griseo; stipite laterali mediocri , basi dilatato-scutato atro cinereo-pruinato, poris brevibus angulatis integris fuliginosis, dissepimentis tenuibus. Has. in ramis putridis dejectis sylvarum insulæ Cayennæ lectus. Horizonta- liter positus: — Lepr. Col!. n° * Desc. Pileus tenuis, corlaceo-membranaceus, semiorbicularis, basi subrenifor- mi emarginatus , pollicem et quod excedit latus, 9-hineas longus, 1/3 lin. crassus, lentus,, glaber, pulvere cinereo ad speciem adspersus. Szipes pollicaris, teres, lævigatus , æqualis ; glaber ; basi in scutum : pro ratione amplum, quo ramulis dejéctis. semi-putridisque, adhærestit , dilatatus ; semilineam diametro, metiens; totus ater el quasi pruinà cinereà non evangscente conspersus. Contexéus flocco- sus concolor. Substantia lenta. Hymeniurm À è poris compositum, brevibus fuligi- noso-umbrinis, intus albidis, minutis, angulatis, integris, dissepimentis tenuibus. . Ors, Descriptionostra ad specimen unicum, completum tamen et adultum facta est , hinc spécies adhüc dubia denuoqueé inves- tiganda. Si genuina autem, P. nigripedi Er. qui mesopus est, perquàm affinis. Præter notas allatas videtur ab eo differre lon- gitudine gracilitateque stipitis non laccati, colore pilei non su- berosi , porisque tandem nec profundis, nec rotundatis. 13. Polyporus (Pleuropus) Leprieurii Montag. ms. : pileo co- riaceo-membranaceo lento reniformi plano cinnamomeo , hu- mido fuligineo , margine undato-lobato glabro nitente, stipite latérali brevissimo férmè nigro basi scutato-dilatato , contextu pürisque brevissimis minutissimis angulatis o ore planis FAUE Mes cinnaäamomeis. Has. ad igaum cariosum in sylvis humidis Cayennæ lectus, nomineque inyen- toris amicissimi jure ac merito appellatus. — Lepr. Coll. n° 531. Drsc. Hornotiaus, obliquè adnatus. Pileus be a al coriaceo-mem- branaceus subpapyraceus; flexilis , adultus reniformis, 2 poll. et ultrà lâtus, pollicem sesquipollicem cum stipite longus, millimetrum crassus, obscurè cin- namomeus (foliis fagineis elapsis et siccis colore similis), sed madefactus et vivus fuligineus, subülissimè et sub acri lente tantüm radiatim siriatulus, cæterum gla- Ps nitensque , sulcis latis concentricis interruptis concoloribus notatus ” ambitu quam maximè eximièque undulatus et lobatus, lobis imbricatis tertiam ” 204 C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. partem latitudinis pilei attingentibus. Séipes ut plurimüm brevissimus, 3 ad 6 lin. longus , lineam crassus , determinatè niger, glaberrimus , basi dilatato-scutatus, cum pileo confluens. Contextus floccosus concolor. Substantia’ lenta tenuis. Hymenium à puris constans brevissimis vix tertiam millimetri partemæquan- tibus intùs extüsque, fuligineo-cinnamomeis , minutis, periphericis angulatis , prope stipitem oblongo-linearibus , ore planis, nec laceris, nec dentatis, disse- pimentis crassis. Species à Polyporis vario Pers. et dictyopode Montag. non tantüum substantià pilei tenuissimä ferè membranaceà sed et inprimis contextu porisque aliter coloratis diversissima. À P, spa- 1hulato Hook. differt etiam plurimis notis. Noster autem glaber- rimus est, non minuté velutinus, stipiteque brevi etiam glabro atro ! gaudet, quæ omnia speciei Hookerianæ aliena sunt. De latitudine pilei nec verbum faciam , qui in nostro biuncialis et ultrà, dum in P. spathulato vix quadrilinearis est. PI. VI, fig. 1. a. Polyporus Leprieurii de grandeur naturelle. #. Coupe du chapeau gros- sie r2 fois et montrant tout à-la-fois l’épaisseur de celui-ci, la profondeur et la direction un peu oblique des pores. c. Pores du milieu du chapeau, vus de face et au même grossisse— ment. d. Les mêmes, devenant oblongs et presque linéaires à mesure qu'ils se rapprochent du stipe. | * Polyporüs spathulatus Hook. ex descriptione Berkeleyanà determinatus, nam specimina authentica in me collectione desunt. * Polyporus modestus Kze. in Fr. — Lepr. Coll. n° 659. 14. Polyporus(Apus) licnoides Montag.ms.:coriaceus, parvus, pileo suberoso-coriaceo tenui semi-orbiculari, conchato, glabro fusconitido,zoniis badiis angustis creberrimis concentricis notato, margine acuto integerrimo , contextu rhabarbarino, poris mi- nutissimis rotundis demüm umbrino-fuscis intus glaucis, disse- pimentis (pro ratione) crassis. Has. ad ramos emortuos in sylvis montosis Guianæ. — Lepr. Coll. n° 685. Drsc. Pileus 6 ad 9 lin. longus , sesquipollicem latus ,.subtus concavus concham vel ventilabrum sat probe referens, undè nomen. Tota basis quæ cras- sior est recta et ramis adhærens subeffusaque. Species inter P. spadiceum Berk. el P. tabacinum Montag. media. C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 205 * Polyporus australis Fr. — Lepr. Coll. n° 584. * Polyporus Feei? Fr. Cum descriptione satis convenit nec mihi ab eo videtur diversus. —Lepr. Co/Z. n° 536. * Polyporus striatus Hook. — Lepr. Coll. n° 532. * Polyporus fimbriatus Fr.— Lepr. Coll. n° 54o. Pori non aut vix laceri, obscurè cinerei, prorsüs ut in P. abietino. * Polyporus nitidus Pers. var. croceus Schwz. — Lepr. Col. n° 142. 15. Polyporus (Hexagona ) aculeatus Montag. ms.: pileo su- beroso subreniformi plano, zonis s. sulcis densis concentricis notato', nigro-fusco , setis brevibus raris pungentibus aculeato, alveolis s. poris hexagonis glabris griseo-fuscis. Has. ad ligna in sylvis insulæ Cayennæ lectus, Cum solo P. apiario Pers. conferendus et ab eo poris dimidio minoribus recedens ut et setorum præsentià. 16: Dædalea (Resupinata ) rhabarbarina Montag. ms. : longe effusa ; ramos vivos ambiens, byssina, crassa , luteo-fulva, am- bitu fimbriato-radiata , poris sinuosis obtusis intüs spadiceis. Has. ad ramorum cortices , Fe longè serpit , in sylvis Cayennæ et Guianæ centralis lecta. — hs g Coll. n° 141. Certe hujus generis! Videtur autem junior et nondüm omnind evoluta. Derasa, brunneo-fusca. Denud inquirenda. * Favolus brasiliensis Fr. —Lepr. Coll. n° 579. * Thelephora speciosa Fr. — Lepr. Coll. n° 54r. 17. Telephora (Merisma) G/iputiana Montag.ms.: corticola, omnium minima, trilinearis, coriaceo-mollis , flocculosa , sor- dide alba, stipitibus erectis undiquè ramosis ; ramis palmato: fimbriatis, obtusis. ( Has. in ramis emortuis nondüm decorticatis in vertice montis Montabo dicti insulæ Cayennæ , Octobri 1836 lecta. Lepr. Co//. n° 658. : 206 cc. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. Cum solà 7. Cladoni& Fr. comparanda à quà non solùm, sta- turà recedit , sed et formà habitationeque ad cortices. Hyme- nium amphigenum totum fungum contegit. * Stereum (Pleuropus) reniforme Fr. —Lepr. Coll. n° 682. * Stereurn (Apus) lobatum Kze. —_ Lepr. Coll. n° 533. * Cora Pavonia Fr. — Lepr. Coll. n 662. * Hypochnus nigro-cinctus Ehrenb.—Lepr. Coll. n° 686. * Clavaria fastigiata L: Fr. — Lepr: Coll: n° 47r. * Clavaria tubulosa Fr. — Lepr. Coll. 475. * Clavaria dilatata Montag. in Belang. foy. /nd. Or. — Lepr. Coll. n° 446. ” * Calocera delicata Fr. Interdüm simplex, juxtà Hésie bul- bosam villosula. 4. DISCOMYCETES Fr. 18. Peziza(Encœlia) heterormera Montag.ms. : fasciculata (basi ramosa aut prolifera) coriacea , fragilis, stipitata , stipite brevi ramoso rubiginoso strigoso.in cupulam dilatato inæqualém uno latere versam, subauriformem., disco-umbrino-ascophoro.;.:: 1: Has. ad ligour putridum in.sylvis Sinnamariensibüs, Januario 389; lecta. — Lepr. Coll. n° 534. Desc. Tota sex lin. alta, extùs villo brevi rubiginoso hirtuosa. Sicca admodüm fragilis, sed madore emollita aut viva coriaceo-lenta. Stipes trilinearis, aut pluribus individuis connatis ramosus, aut propë basin nova individua sens morpha profert, quæ jam, cupulari-aper ta sunt atque, disco perfecte ascophora gaudent. Cupulæ primitüs regulares, mox , uno latere prævalente ; inæquales auriformes vel subdimidiato-infundibuliformes evadunt. Adultæ 4 lin. latæ, in sicco longitudinaliter involutæ. Discus tenuissimus vix quartam cupulæ partem crassitudine adæquans & paraphysibus et ascis tenuibus fiiformi-clavatiscompo- situs, umbrino-nigrescens. Sporidia octo oblonga unica serie ascis inclusa. Long. ascorum -— millim. , sporidiorum vix 2 millim, PI, VI, fig. 3. Péziza heteromera , dont à et # représentent deux individus vus dé gran- deur naturelle, On voit aussi dans les mêmes figures , en i'" et'en 4', de nouvelles cupules qui se développent sur le stipe commun ou primitif. /, une thèque contenant huit sporidies elliptiques et environnée de paraphyses, le tout grossi 380 fois en diamètre. C, MONTAGNE. — Plantes cellulaires exoliques. 207 + Peziza tricholoma Montag. — Lepr. Coll. n° 19. Peziza crocata Montag. ms.: minuta, tenuis , stipitata , cupulà demüm applanatà amoœæne croceà utrinquè glabr, stipite albido-succineo albo-villosulo demüm glibrescente pellucido. Has. ad petiolos foliorum dejectorum in sylvis Sinnamariensibus, Januario lecta.— Lepr. Coll. n° 439. Tota vix millimetrum alta. Cupula ceracea plano-concava minuta longitudi- nemstipitis haud ferme superans. P. cyathoidem formà et habitu refert , multo minor tamen et diversè colorata. 4sci elongati sporidia octo navicularia s. cymbi- formia continentes. j 20. Lemalis Mangiferæ Montag. ms.:epi-rarissimè hypophylla, gregaria, receptaculo cylindrico, crasso, aut basi incrassatà Véntricoso, cinerascente, disco terminali concaviusculo, humido plicato-rugoso, pulverulento, nigro. Has. in fohis vivis! Mangiferæ indicæ ad Oyac, Novembri 1837 lecta. —Lepr. Coll. n° 389; Dssc. Receptaculum formâ varià secundüm ætatem utens , primo hemisphæ- ricum, caput aciculi communis adæquans et af centro impressum;, demum. cyhn- dricum, mullimetrum altum et crassum, sæpiüs basi vel medio incrassatum,, extüs cinereo- nigricans, apice disco excayatum cupulari nigro- pulverulento, margine acuto , tandem diametrum receplaculi æquante. Substantia in sicco coriacta , dura, intus surdiab pallida, fungi madefacti autem coriaceo- gelatinosa. Contextus floc- cosus, floccis contortis materià mucilaginosâ religatis. Æscé nulli. Sporidia ad superficiem ut .et inter fldecos disci permulta, nuda , cymbiformia , pellucida. Hinc Coryneliæ , ilinc Bulgariæ analoga et quidem. formis B. sarcoidis quibusdam non absimilis, sed ob defectum ascorum generi Lernalr à cel. Friesio instituto tutiüs adnumeranda. * Hysterium rufulum Spreng. — Lepr. Coll. n° 443. ne mr ne 208 H. MOHL. — Développement des spores de l’Anthoceros. Sur le développement des spores de l’Anthoceros lævis, Par Huco Mour. (Linnæa, 1839, p. 273, avec une planche.) Il y a quelques années que M. de Mirbel et moi, nous publiämes presque simultanément des recherches sur le développement des spores. Si, quant aux points les plus importans, nos résul- tats étaient les mêmes, nous différions néanmoins sur plusieurs autres. La circonstance de me trouver d’un avis différent avec un observateur aussi exact que M. de Mirbel, m’engagea à re- venir sur le même sujet. Je choisis, à cet effet, l’/nthoceros lævis, qui me semblait se prêter le mieux à ces recherches, parce que les cellules-mères contiennentun nombre bien moins grand de granules que celles de toutes les autres Cryptogames que j'ai examinées ; j'espérais y suivre plus facilement la forma- tion des mensbranes des spores. Je crois d’autant plus devoir publier les résultats de mes recherches, que sous plusieurs rap- ports elles viennent confirmer la théorie de M. de Mirbel , et qu’elles peuvent ainsi contribuer à faire disparaitre les diver- gences d'opinion qui existent entre ce savant et moi. Je commencerai par indiquer en peu de mots les points sur lesquels j'étais de l'avis de M. de Mirbel, et ceux où nous étions d’une opinion diflérente. Dans son mémoire sur le Marchantia, M. de Mirbel.considère les spores de cette plante, ainsi que ceux du Zargionia, comme des cellules ou utricules simples, et assure qu’elles prennent naissance au nombre de trois ou de quatre à l’intérieur d’autres cellules. Il ne donne point de détails sur la manière dont cela se fait; en revanche, il expose avec les plus grands détails le fait analogue de la naissance des grains polliniques, surtout de ceux de la Citrouille. Dans ce cas , la membrane des cellules où se forment les grains polliniques, et qui sont pleins d'une sub- Huco Mour.— Développement des spores de l’Anthoceros. 209 stance grenue mucilagineuse, se gorge de suc et s’enfle au point de prendre une épaisseur assez considérable ; sur ses faces intérieures, il naît quatre cloisons qui se dirigent ‘vers le centre de la cellule, qui en partagent lé contenu en quatre parties , et qui se réunissent au milieu de la cellule, en sorte que la cavité cellulaire se trouve divisée en quatre loges entièrement séparées. Alors il se forme dans chacnne de ces loges, et autour de la substance granuleuse qu’elle contient , une membrane qui, dans la Citrouille, est d’abord lisse et incolore, qui jaunit plus tard et se couvre de mamelons. L’examen des grains mürs fait voir qu’intérieurement à cette membrane, il s’en est formé une autre plus mince qui, à quelques points , se trouve soudée à la mem- brane extérieure. Les cellules dans lesquelles les grains polli- niques se sont formés se dessechent et se déchirent, ce qui met en liberté ces grains polliniques. Dans un Mémoire postérieur (Ann. Sc. nat. 2° sér. 1v), M. de Mirbel entre dans des détails sur la formation de ces deux mem- branes, l’une extérieure, l’autre intérieure, et indique qu’elles tirent leur origine du cambium contenu dans les cellules-mères des grains polliniques, c’est-à-dire de la masse mucilagineuse qui, avant la formation de la membrane du pollen, enveloppe les grains poiliniques, qui remplit l'espace compris entre ces grains et les parois de la cellule-mère ;‘et qui d'abord se change en membrane extérieure du pollen et plus tard en membrane intérieure. Quant à l’analogie que j'ai indiquée entre la formation des spores et celle des grains polliniques ,; M. de Mirbel assure qu'il existe une différence constante dans la manière dont ces deux organismes se développent, en tant que dans les spores la cel- lule-mère , après que les quatre spores s’y sont formées, se par: tage en quatre cellules qui, ‘par suite de l'accroissement des spores, se flétrissent et se déchirent , tandis que les quatre com- partimens dans lesquels les 'cellules-mères des grains polliniques sont divisées par les cloisons , ne se séparent point les uns des autres. ï | Les recherches que j'ai publiées sur'le développement des spores (Flora , 1833; Archives de Bot. n. 341) s'accordent avec XII. BotTan, — Avrül, 54 210 HUGO, MOHL. —- Développement des spores de l’Anthoceros. les résultats obtenus par M. de Mirbel, en ce que dans les Cryp- togames plus parfaites, et en descendant jusqu'aux Lichens (à l'exception des Équisétacées ), il se développe quatre spores dans une cellule-mère ; que dans ces dernières, et avant le dé: veloppement des spores, on rencontre une substance, grenue liquide; que celle-ci se divise, plus tard en quatre parties qui se recouvrent alors d’une membrane particulière. Mais quant à la manière dont se forment les membranes des spores, mes résul- tats différent de ceux obtenus par le physiologiste français. En effet, je crois, par suite surtout de l'examen du. Riccia glauca et de l'Ænthoceros lœvis, être en droit d'admettre que la masse granuleuse qui remplit la cellule-mère se divise d'elle-même en quatre parties, et n’est point en quelque sorte coupée. par. des cloisons qui se dirigent à partir de la paroi cellulaire vers son centre ; que chacune de ces parties se revêt d’abord. d’une mem- brane mince et homogène, autour de laquelle vient se placer plus tard une seconde membrane extérieure qui, très souvent devient celluleuse; que ces quatre spores se trouvent envelop- pées. encore. par toute la cellule-mère close, et que cette der- nière se. résorbe sans se diviser auparavant.,Les points sur les- quels je différais d'avis avec M. de Mirbel;.se rapportent donc à la maniere dout le contenu grenu-liquide se divise en quatre parties , à la manière dont naissent les membranes des spores, et à la présence ou à l'absence de division dans la cellule- mère. | Si les recherches auxquelles je viens de me livrer concernant le développement des spores de l’Ænthoceros lævis ,ne donnent point des résultats satisfaisans sur. toutes ces questions, elles fournissent du moins quelques matériaux pour faire mieux con- naître la nature de, ces changemens. Les sporanges d’Anthoceros. offrent la partiularité, que le développement de leurs spores ne se fait point à la même époque dans toute la longueur du fruit, mais que les spores placées plus près du sommet du sporange prennent :de beaucoup le devant sur celles placées à la partie inférieure du fruit. Ceci présente l'avantage de trouver réunis dans le même sporange presque tous.les états de déroloppement- Hugo Monx.— Développement des spores de l’Anthoceros. 211 Comme dans les autres Hépatiques, les spores de l’Ænthoceros se développent par quatre dans les cellules-mères , et y pré- sentent, presque sans exception , la disposition que j'ai désignée par le nom. de réunion tétraédrique. Les cellules-mères les plus jeunes que j'aie trouvées repré- sentent des cellules diaphanes, ordinairement ovoides, quelque- fois globuleuses, dans lesquelles, à l’une des extrémités ou tout près d'elle, on voit un disque à grains très minces, mucilagi- neux, vert-jaune, n'offrant point dé forme régulière ni déter- minée, et appliqué contre la paroi de la cellule. Ce disque gra- nuleux n’est.pas nettement limité ; sur son bord, il est incolore, très diaphane, et se confond , sans limites certaines, avec le reste parfaitement transparent de la cellule. C'est dans ce disque, ou plutôt au-dessous de lui, que , par un examen attentif, on recon- nait un nucleus représentant un globule incolore, à noyau rond (Plvrr, fig.1). Par l’action de l’iode, le disque granuleux, ainsi que le nucleus, prennent une teinte brune foncée, et une teinte jau- nâtre se répand en même temps aussi sur le reste de la cellule qui auparavant était parfaitement diaphane; on voit alors que le disque passe insensiblement sur le bord en une substance mucilagineuse qui recouvre intérieurement toute la cellule-rmere, qui semble se coaguler par l’action de l'iode, et qui présente de la sorte une espèce de membrane se détachant quelquefois par parties de la cellule-mère, dont la membrane reste parfaitement incolore. | Les changemens observés dans la suite du développement affectent d'abord principalement le disque mucilagineux. Celui- ci, en effet, se dilate successivement sur ses bords, en sorte qu'il recouvre bientôt la moitié ou plus de la moitié du nucleus (fig..2-0), ou qu'il ne prend d’autres fois que la forme d’une bande, transversale ( fig. 7). Avec cet agrandissement, il subit un changement remarquable : la masse verte, granuleuse, s’aug- mente, les granules s'en dessinent plus nettement, et elle com- mence en même témps à se séparer d’une manière plus ou moins nette en deux parties placées l'une à côté de l’autre, qui à cette époque sont rarement séparées d’une manière précise, Mais qui ordinairement se touchent par leurs bords ou se trou- X4e 212 HUGO MOHL. == Développement des spores de l’Anthoceros. vent contiguës par une espèce de pont (fig. 2, 3, 5, 6). Cette masse verte n’est pas encore nettement limitée à ses bords, mais, comme antérieurement , elle disparait dans une masse incolore , mucilagineuse, à grains très fins, que sa transparence empêche d'examiner plus en détail. Cette substance ne se pré- sente point sous la forme d’une membrane homogène, contigué, mais elle forme des mailles plus ou moins grandes, circulaires ou anguleuses (fig. 2,9). En voyant cette organisation, on a de la peine à se défendre de l'opinion qu'on a sous les yeux une membrane celluleuse dont les parois sont formées d’une masse tendre, mucilagineuse, granuleuse, et dont les cavités sont de simples lacunes dans cette masse, semblables aux vésicules de lé: cume ; mais , comme en faisant tourner la cellule-mère , on voit sur ses parois toute la masse mucilagineuse ne former qu'un mince enduit, et comme, si c’étaiént de véritables cellules, non: seulement le contour de ces cercles et de ces polygones, mais aussi leurs faces, devraient être formés de [a même substance granuleuse ; tandis qu’elles apparaissent absolument diaphanes, ilest peut-être plus probable que cette substance mucilagineuse ne forme qu'un enduit à la paroi intérieure de la céllule-mere. Cet enduit , en certains points, est très mince ou absolument in- terrompu ; en d’autres , il est plus épais, et détermine par là une organisation rétiforme-celluleuse. Il n’est pas possible, même à l'aide de liode qui teint ce mucilage en jaune, d'y démontrer avec certitude la présence d’une formation cellulaire. Le nucleus ne prend point part à cette formation: Fréquem- ment, il est tellement caché sous la masse verte granuleuse, qu’on ne le voit pas, ou qu’on le voit à peine; d’autres fois ce- pendant (fig. 3), il se trouve placé à côté ou entre les deux divi- sions de la masse verte, et se voit alors plus facilement ; on remarque en même témps, dans ce cas, qu'il est resté le même, et qu'il s'est tenu entièrement à l'écart dans la formation muci- Jlagineuse décrite. Celle-ci ne paraît avoir de rapport avec lui qu’en tant qu'elle a toujours son point de concentration au point où se trouve le nucleus , et entre ce dernier et la paroi de la cellule-mere. Par le développement ultérieur, non-seulement la quantité de HUGO MouL.— léveloppement des spores de l’ Anthoceros. 513 la masse granuleuse verdâtre augmente , mais sa séparation en deux masses adjacentes, commencée déjà précédemment, s'o- père : les deux masses étaient d’abord réunies (fig. 9, 12), mais plus tard elles se séparent completement (fig. 13); en même temps, cn voit s’augmenter la masse incolore, mucilagineuse, granuleuse, dans laquelle la substance verte se trouve déposée. Dans le commencement, cette substance incolore, aussi bien que la substance verte, granuleuse, était appliquée contre la paroi de la cellule-mère ; mais maintenant ces deux substances commencent à s'avancer de plus en plus vers l’intérieur de la cellule : alors la substance verte, entremélée de granules plus grands, s’aggiomère en une masse, et plus tard en deux , en- tourées d’une atmosphère . formée d’une substance incolore, Cette atmosphère s'étend vers le dehors, dans les maiiles déjà décrites et semblables à des cellules (fig. 8,9, 12), qui succes- sivement s'étendent dans tout l’espace de la cellule-mère, et qui, à une certaine époque, affectent tellement la forme de vé- sicules, ou arrondies (fig. 8,9}, ou anguleuses par suite d’une pression mutuelle (fig. 12), qu’à cette époque du moins, la transformation d’une partie de la substance mucilagineuse en un organisme celluleux ne saurait être mise en doute. Get aspect cellulaire de la substance incolore ne dure cependant que peu de temps ; car, à mesure que les vésicules vertes, granuleuses, se retirent avec le nucleus dans l'intérieur de la cellule-mère, une partie de la substance incolore s’accumule autour d’elles en une masse informe , et les mailles circulaires se changent insen- siblement en des prolongemens filiformes qui, à partir de cette masse centrale, se dirigent en rayonnant dans toutes les direc- tions, vers les parois de la cellule-mere, et qui donnent de la sorte une position solide à la formation centrale nageant jus- qu'ici dans le suc cellulaire (fig. 10, 11, 13,14, 19). À cette époque, les granules de la substance verte s’agran- dissent considérablement, et l'emploi de l’iode fait voir que les granules plus grands sont formés d’amidoua. L’atmosphère muci- lagineuse, de même que les fils qui en partent vers la cellule-mèere, prennent ,{ par l’iode, comme antérieurement, une teinte d’un brun jaune. Ici il arrive assez souvent que, par suite d’un séjour 214 HUGO MOHL. — Développement des spores de l’Anthoceros. prolongé dans l’eau, on par d’autres causes, les granules de cette masse verte se contractent et occupent un espace plus petit ( fig. 16), ou qu’en général ils sont en moins grand nomhre; dans ce cas, on voit bien clairement que l'atmosphère mucilagineuse s’est condensée à l’entour de ces masses granulenses, renferme une cavité presque limitée, et forme de cette manière des cellules en quelque sorte globuleuses, remplies de granules verts. Vers l'extérieur, les parois de ces cellules ne sont cependant pas net- tement dessinées , mais elles passent immédiatement dans lé mu: cilage finement sréiuléd: | Maintenant chacune de ces masses granuleuses, que je dési- gnerai par le nom de Cellules granuleuses (Kornerzellen\, se divise en deux parties distinctes, en sorte qu’en tout il y en a quatre. D'abord , ces quatre cellules sont placées les unes à côté des autres (fig. 18, 19, 20); maïs bientôt elles s’écartent, se rap- prochent de la paroi de la cellule:mère , et affectent la position des quatre angles d’un tétraèdre régulier, équilatéral (fig. 21,35). La masse mucilagineuse dans laquelle les granules se trouvent placés se divise également, ét chacune de ses parties ést enve- loppée d'une atmosphère particulière, mince et mucilagineuse. La masse principale du mucilage incolore se change au contraire en fils fibreux qui d’une cellule granulense se dirigent vers Jautre. Le nucleus (fig. 21,22), qui, à cette époque, paraît toujours diminuer de volume , se trouve placé au centre de la céllule-mère et de la masse for par les fils fibreux , til sé absolument distinct des quatre cellules granuleuses. Pendant que le contenu des céllules-mères subit ces change- mens, leur paroi change également : originairement , elle était formée d’une membrane mince, mais tenace ; cepéndaut dépuis l'époque où la masse granuleusé verte se divise en deux, elle devient de plus en plus épaisse (fig. 15, 17, 18, 19, 21,22). Lorsque les cellules granuleuses se sont placées à la paroi de la cellule-mère, il arrive fréquemment que cette paroi ne présente pas une épaisseur égale, mais qu’en certains points elle s'enfle plus fortement qu’en d’autres (fig. 21). À cette époque, la cel- lule-mère nest pas seulement devente plus orande!, mais (Sa fornie , d'abord géntralemeritovoide , est devenue! presque tou- HUGO MORT. — Développement des spores de l'Anthoceros. 915 jours globuleuse; cependant il se présente sous ce Let un grand nombre d’exceptions. L’épaississement des parois parait provenir en partie dis véritable accroissement -de ces parties, et ce changement est entièrement normal, parce qu'il se présente régulièrement à cette “ou sa Assez souvent cependant, l’épaississement dela paroi n’est qu'apparent, et s'opère sous les yeux de l’observa- teur, lorsque les cellules se- trouvent dans l'eau pendant un temps plus long ; car la paroi cellulaire est’alors très hygrosco- pique cet se trouve formée d’une substance gélatineusé, mais tenace, se déchirant difficilement et ne brünissant pas par Fiode: Iciil arrive souvent que, par suite de l’action prolongée de l’eau; ces parois cellulaires s'enflent considérablement à l'intérieur vers la cavité de la’cellule, et souvent au point que cette der- _nière disparaît presque entièrement, et que la masse qui y est contenue se trouve refoulée au centre en une masse informe. Bientôt après que les cellules-mères ont affecté cet état, il s'opère une division dans leur cavité: En effet, ilse forme au côté: intérieur de la paroi cellulaire, et toujours entre deux masses granuleuses, une ligne mince, dont trois viennent régu- lièrement se réunir ‘sous un angle obtus (fig. 23). Ces’ lignes, comme cela résulte du nombre ét de la position indiqués des cellules granuleunses, sont au nombre de six; elles se réunissent entre elles en quatre points , et divisent de la'sorte la surface de la cellule en-quatre surfaces triangulaires. Ces lignes sont les premiers rudimens des cloisons qui plus tard se présentent à leur place. La manière dont ces cloisons se forment est très dif: ficile à observer; et je dois avouer que, malgré des recherches réitérées , je n'ai pu léver les doutes qui me restent encore à ce sujet. Les lignes fines dont j'ai parlé paraissent être dés lignes saillantes, étroites , naissant à l’intérieur de la paroi celluleuse (ou des rudimens de cloisons), qui plus tard se soudent vers le milieu de la cellule où elles se réunissent. Ce qui milite du moins en faveur de cette théorie, c'est qu’à l’époque où ces lignes apparaissent pour la première fois (fig. 23), les fils de substance fibroso-mucilagineuse qui se dirigent d’une cellule granuleuse à Pautre ; existent encore dans toute leur intégrité, ce qui prouve 216 HuGO Mo. — Développement des spores de l’Anthoceros. qu’à l’intérieur il ne peut pas encore exister de cloisons; mais un point qui mérite encore d'être signalé (quoique je ne l’aie observé qu’une fois où cependant je n’ai point pris le change), c’est que, par suite de l’action de l’eau sur les cellules-mères, ces lignes peuvent de nouveau disparaître : ceci paraît indiquer qu'elles n'étaient formées que par une saillie très faible vers l’intérieur, formée par les cellules-mèeres, et c'est cette saillie qui paraît s'être effacée par suite du renflement hygroscopique qu'a subi la membrane de la cellule-mère. Cet état qui consiste en ce que de simples lignes se trouvent sur la paroi de la cellule-mère et que la cavité en est encore simple, parait passer très vite, parce que dans la plupart des cas où la division de la paroi cellulaire en de semblables sur- faces est visible, on trouve les cloisons aussi déjà complète- ment développées. Ces cloisons , comme il résulte déjà de leur position relative, ont une forme. triangulaire : deux ‘faces en sont droites, et la troisième, celle qui est tournée vers l’exté- rieur, est convexe ; ces faces sont très minces, et se trouvent formées , comme les cellules-mères, d’une substance demi géla- tineuse que l’iode n’affecte pas. Le nucleus de la cellule-mère, difficile à trouver déjà avant la division, n'offre plus aucune trace après que la division s’est opé- rée ; il paraît donc avoir été entièrement résorbé à cette époque. Chacune des quatre divisions de la cellule-mère formées par les cloisons, renferme l’une des quatre cellules granuleuses (fig. 24, 26). Ces dernières ne changent pas d’abord , parce qu’elles contiennent encore un grand nombre de grands grains amylacés (fig.,24, 25),.et qu’elles se teignent légèrement en vert par l'influence de l’iode ; mais bientôt, dans la plupart des cas , le nombre des grains amylacés diminue ( fig: 26), et c'est alors qu’on peut nettement reconnaître la paroi de ces cellules complètement développée et limitée aussi vers le dehors. Elles se trouvent attachées par des fils gélatineux (fig. 26), comme cela avait lieu ordinairement dans la cellule-mere indivise. Peu après la division de la cellule-mére, s'opère la formation de la membrane de la spore.. Avant déjà que cette division se soit opérée, l'emploi de l’iode fait voir qu’il part, depuis la sub: HUGO MOHL. — Développement des spores de | Ænthoceros. 217 stance mucilaginoso-fibreuse qui fixe les cellules granuleuses à la paroi des cellules-mères , une masse gélatineuse mince, qui se dirige le long de la face intérieure de la cellule-mère et la recouvre sous forme d'une couche très mince. Cette couche mucilagineuse brunit par l'iode; mais elle est si mince et offre si peu-de cohérence, qu'évidemment on ne doit la regarder que comme un enduit mince, mucilagineux, et non comme une membrane distincte. Après la division de la cellule-mere, on rencontre dans chacune de ses parties une couche mucilagi- neuse analogue, qui s’'épaissit rapidement, se distingue nette- ment, lorsqu'on la met en contact avec l'iode , par sa teinte d’un jaune-brun, de la cellule-mère restant incolore, acquiert une cohérence plus grande, et représente une véritable membrane qui.plus tard se voit sans qu'on fasse même usage de l’iode , et qui. des-lors forme la membrane de la spore (fig. 24, 26). La forme des spores est celle qu’on rencontre ordinairement dans les. Cryptogames plus parfaites, c’est-à-dire que, vers le centre de la cellule, elles possèdent une pointe pyramidale à trois faces, et vers le dehors une face convexe. Mais comme, d'après ce qui.a été dit plus:haut; la face intérieure de la cellule- mère présente, fréquemment , à l'approche de l’époque où se fait la division , des enfoncemens très irréguliers, il arrive ordi- nairement que les jeunes spores présentent à leur face exté- rieure des proéminences et des enfoncemens ondulés qui ne disparaissent que par suite du développement ultérieur. Dès que la membrane des spores s’est développée, les spores peuvent être écartées les unes des autres par la pression (fig. 27); quand celle-ci devient plus forte, la cellule-mère se déchire, et les spores sortent par l’ouverture pratiquée de cette manière. * Quand on:est favorisé par le hasard , on peut alors voir quelque- fois la cellule-mêre former entre les spores des cloisons minces. La membrane des spores est d’abord incolore et lisse; plus tard , elle devient finement granuleuse (fig. 28) du côté convexe, contigu à la paroi extérieure de la cellule-mèré; en même temps elle prend une teinte jaunâtre; plus tard encore, les faces aussi de la. pointe pyramidale deviennent granuleuses (fig. 29), et les angles s’épaississent. 218 nuco Mons. — Développement des spores de l'Anthoceros. En écrasant les spores d’Ænthoceros entre deux verres, on ne parvient pas à prouver que la membrane en est double ; mais la présence d'une membrane interne est fort probable , à cause de l’analogie de ces spores avec celles des autres Cryptogames plus parfaites et des Mousses. Les changemens ultérieurs jusqu’à la maturité des spores con- cernent, soit la cellule-mère, soit les spores elles-mêmes. La cellule-mère , aussitôt que la membrane des spores s’est parfaitement développée, perd son état antérieur d’hygroseo- picité; à mesure que les spores grandissent et deviennent plus plus épaisses, elle devient au contraire plus mince et enfin, lorsqu'elle s'approche de l’époque de la maturité, elle se résorbe entièrement: Dans les spores elles-mêmes, le nombre des grains amÿlacés diminue;ils finissent pardisparaître complètement, et la cellule: mere dans laquelle ils étaient contenus, et qui, maintenant a pris une teinte jaunâtre , vient se placer, évacuée et envéloppée d'un peu de mucilage contre la paroi de la spore (fig: 28). Cés changemens de la cellule granuleuse se font plus tôt ou plus tard, ouils se font tant que la membrane de la spore ést encore d’un clair jaune et très transparenté, où il existe encore uñe accu- mulation considérable de granule ; 1orsque cette membrane est déjà d’un jaune brun et peu transparente. A'la fin, la petite cellule parait toujours se résoudre elle-même, car dans les spores mûres on ne rencontre qu'un liquide grumeleux, mucilagineux,entre- mélé de gouttes d'huile. Qu'il me soit permis d'ajouter quelques observations à l’ex- position ci-dessus des résultats obtenus par mes recherches sur l'Anthoceros. Quant aux cellules-mèeres, ces recherches ont parfaitement confirmé l’opinion de M. de Mirbel, qu’elles se divisent; mon opinion antérieure que , dans les cryptogames plus élevées, les quatre spores se développent lune à côté de l’autre dans la cavité de la cellule-mère, ‘est donc décidément mal fondée. En revanche, je crois que mes observations sur les substances con- tenues dans les cellules-mères doivent modifier quelque peu la théorie proposée par M. de Mirbel. En effet, d’après ce savant, HuGo Mon. — Développement dés spores de l’Anthocéros. 310 la formation des spores dépendrait plus particulièrement de la cellule-mère, dont le contenu est décrit comme un liquide ho- mogène, mucilagineux-grumeleux , que les cloisons saillantes divisent mécaniquement en quatre parties. Cette théorie ést donc en opposition directe avec la mienne, d'apres laquelle le développement de quatre spores dans une cellule dépendrait uniquement de la transformation organique de son contenu, lorsque la paroi cellulaire y exerce une influence quelconque. Les observations faites sur l/nfhoceros, paraissent prou- ver que la vérité tient le milieu entre ces deux théories. Les faits exposés plus haut indiquent, en effet, que l'extérieur de la cellule-mère est, déjà long-ternps avant sa séparation, Île théâtre d’une activité organique qui sé montre dans des’ orga- nismès, changent d'une manière très variée. Outre le nucleus qui n’a point de connexion avec la formation ultérieure des spores, nous trouvons dans cette cellule un organisme mucila- gineux-pranuleux, qui traverse différentes formes , qui donne naissance à quatre grains amylacés et qui, de la sorte, avant qu'il existe une trace de la division de la cellule-mère, déter- _ mine déjà le nombre quaterraire dés spores, leur position re- lative et par suite aussi léur forme. Or, il est extrémement sur- prenant que la position et le nombre des cloisons naissant de la paroi de la cellule-mère, dépendent de la position que les cel- lules granuleuses affectent dans la cellule-mère, comme nous l'a- vons vu pour l’Z71hoceros (et comme pour un grand nombre de Cryptogames, je lai prouvé antérieurement quant à leurs spores), la forme la plus fréquente qu'afféctent les quatre cel- lulés granuleuses est tétraédrique, et dans ce cas, on verra toujours se former six cloisons; maïs dans l’/nthoceros, nous trouvons encore le cas exceptionnel (qui forme la règle dans beaucoup d’autres cryptogames), que les quatre spores se trouvent placées l’une à côté de l’autre’sur un plan unique, et dans ce cas , il ne se forme que quatre cloisons. Lé rapport du nombre des cloisons de la cellule-mère avec la position relative des spores f’aurait rien d'étonnant, si les spores n’etaient que le résultat de Ia division mécañique du contenu de la cellule-mere, ou Si, dans l’espace libre, les mémbranes' des spores se for- 220 HUGO MOHL. — Développement des spores de l Anthoceros. maient d'abord, et qu'entre elles il se formät des membranes qui s’appliquassent à la paroi des cellules-mères pour en former ainsi les cloisons. Mais la chose devient énigmatique, parce que les cloisons naissent de la paroi de la cellule-mère et se règlent d’a- prés la position des cellules granuleuses qui n’offrent aucune liaison organique avec la cellule-mère. Je ne saurais dire si je n'ai point réussi à observer ici quelque influence mécanique, ou bien si cette relation de la position des. cloisons vis-à-vis de celle des cellules granuleuses dépend. de quelque influence dy- namique ; mais je crois pouvoir en déduire la conséquence que ce n'est point la naissance de quatre ou de six cloisons qui dé- termine la formation de quatre spores, et que toute la formation des spores se fait de la membrane de la cellule-mère, mais qu'au contraire, les cloisons ne sont. que la conséquence du dévelop- pement de la substance contenue dans la cellule-mère. Si j'ai annoncé autrefois que la membrane intérieure de la spore se forme avant l’extérieure, et que dans beaucoup de cas, cette dernière est celluleuse, je dois reconnaitre cette ob- servation comme un fait erroné qui me fut suggéré par la cir- constance que la membrane de la spore est d’abord uniforme, incolore et lisse, qu’elle ressemble, en un mot, à la membrane interne, et que ce n’est que plus tard qu’elle change de nature; c'est cette circonstance que je n’avais pas remarqué autrefois. La membrane des spores forme d’abord, à ce qu'il parait, un mucilage coagulé et solid.fié, lisse vers l'extérieur; plus tard il se forme sur la face extérieure des mammelons {comme dans l_Anthoceros), ou bien un réseau de proéminences patelliformes sans que, comme je l'ai cru autrefois, on soit en droit de con- sidérer ce réseau comme la formation d’une membrane propre, et surtout d’une membrane celluleuse. La membrane de la spore s'applique si étroitement à la cellule-mère, qu’à toutes les pro- éminences correspondent des enfoncemens dans la substance tendre de la cellule-mère; lorsque la membrane des spores est couverte de granules ou de piquans, on trouvera desimples ca- vités correspondantes dans la membrane de la cellule-mère; lorsque la première est couverte d’un réseau fibreux, on voit y correspondre des prolongemens penta-hexagones de la cellule- HUGO MonL. — Développement des spores de l’Anthoceros. 221 mère, s’avançant dans les enfoncemens en forme d’alvéoles de la membrane des pores et donnant à la membrane de la cellule- mère, lorsqu'on l'enlève isolément, l'air d’un pavé. Ceci se voit surtout nettement dans le Aiccia glauca. D'après ce que j'ai dit plus haut, il est très probable que la membrane dela spore est le produit de la cellule-mére, et, en quelque sorte, une sécrétion durcie de cette derniere : elle paraît plutôt devoir son origine à la condensation de la sub- stance mucilagineuse et granuleuse , décrite plus haut, et la cellule-mère ne paraît déterminer que la forme de la mem- brane des spores. Ceci me semble prouvé non - seulement par le développement de l’Anthoceros , tel que je viens de la décrire, mais je suis tenté de rappeler ici l’analogie dans les spores des Cryptogames inférieures, par exemple , de certaines Conferves, comme les Zygrema , où la membrane de la spore se forme autour d’une accumulation de granules , qui est plus petite que le volume de la cellule, et où par conséquent la mem- brane des spores rest nullement appliquée contre la paroi. Quant; enfin , à la séparation de la cellule-mère en quatre cellules distinctes, dont chacune renferme une spore, ce qui, d'après M. de Mirbel , formerait le caractère distinctif entre les cellules-mères des spores et celles des grains polliniques, je suis d'avis qu'elle ne s’observe point dans toutes les cellules-mères des spores, mais que, dans des plantes très voisines, tantôt elle a lieu et tantôt elle n’a pas lieu. Je n’ai pas réussi à l'observer dans l’'Anthoceros lævis; je crois l'avoir observée dans l/nthoceros püunictatus ( plante sur laquelle je n’ai cependant fait qu’un petit nombre d'observations); de même elle se présente d’une ma- nière positive dans le Jungermannia epiphylla , tandis que je ne l'ai point vue sur le Æiccia glauca. 11 me semble, en con- séquence , qu'on ne doit pas attribuer une grande valeur à la question de savoir si les quatre divisions de la cellule-mère restent réunies ou non, et que, dans tous les cas, on ne saurait en considérer la solution comme fournissant un caractère distinc- tif des cellules-mères des spores d’avec les grains polliniques, Je dois faire remarquer que les figures (PI. vir) ont été faites à un grossissement de 380 fois. ——— ner — 222 HUGO MOnr. — Sur la formation des \stomates. Sur la formation des Stomates, par Huco Monr(Linnæa, 1838, page 544, avec une planche). M. de Mirbel est le seul, à ma connaissance, qui , dans'son mémoire sur le Marchantia polymorpha, ait publié des re- cherches sur le développement des Stomates. Il:a fait connaître qu'ils s’y développent de deux manières différentes ;:et d’abord il se rencontre , dans l’épiderme , au point. de formation d’un Stomate, une petite. fossette, dont le fond est occupé. par une cellule épidermale , qui se trouve entourée par quatre autres cellules. Cette cellule moyenne , en se détruisant , produit l’ou- verture du Stomate. C’est là le mode habituel de développement sur les expansions foliacées du Marchantia. Sur les pédoncules floraux, au contraire, le développement a lieu ordinairement d'une toute autre manière. Le fond de la fossette y est formé par trois à cinq cellules cunéiformes , qui sont contiguës entre elles au milieu, et qui, plus tard, s'écartent les unes des autres, de maniere à offrir une ouverture en forme d'étoile. Les cellules se contractent toujours davantage vers l’extérieur, se transforment en anneau obturateur, tandis que les cellules épidermales placées autour forment le bord du Stomate. | Evidemmentil existe, dans cette exposition du développement des Stomates, une lacune, en ce qu’on n’y trouve point expliqué de quelle manière la même forme des Stomates peut prendre naissance par suite de deux développemens si différens. En effet, on ne conçoit pas comment, dans le premier cas, se forment les cellules poreuses,que M. de Mirbel appelle arreau obturateun.Si le Stomate se forme par suite de la disparition d’une cellule épi dermale, et que les couches épidermales environnantes forment le bord , le stomate ne serait formé que d’une simple ouverture. Ceci cependant ne se rencontre point dans la nature; car inté- rieurement, au bord, on observe deux ou plusieurs cellules (cellules poreuses), qui renferment le stomate lui-même. L'ori- gine de ces cellules poreuses se trouve expliquée par le second mode de développement, décrit par M. de Mirbel; mais elle ne l'est point dans le premier cas. HUGO. MoHn.— Sur la formation des stomates, 223 J'ai cherché à résoudre la question par l'examen du Marchan- tia polymorpha, , wais je n'y ai point réussi, parce que, dans cette plante, l’examen de lépiderme ; dans son plus jeune âge, offre de très grandes difficultés en ce qu’elle ne peut s’enlever qu'au moyen du scalpel, et que de la sorte elle ne se Jaïsse point nettement séparer du parenchyme sous-jacent. Comme de cette manière on enléve toujours avec l’épiderme quelques cel- lules parenchymateuses sous-jacentes, celles-ci, empêchent de reconnaitre avec la précision nécessaire les légers changemens qui s’opèrert dans les Stomates au moment de leur naissance, Je me bornerai, en conséquence, à ne dire de ces recherches que cela seulement , que j'ai vu naître les Stomates sur la fronde du Marchantia, d’après le second mode indiqué par Mirbel, mais que je:n’ai point réussi à voir naître des Stomates par la disparition d’une cellule. En revanche, je crois avoir observé assez complètement la for- mation des Stomates sur les feuilles du Æyacinthus orientalis. J'ai choisi ces feuilles, non-seulement parce queleurs Stomates offrent une grandeur assez considérable, mais surtout parce que ces feuilles, par leur accroissement du haut vers le bas, offrent la facilité d'observer, sur la même feuille , toute la série des faits que les Stomates présentent.dans.leur développement. En-effet, ces organes sont déjà parfaitement développés à la partie supérieure et plus âgée de la feuille , tandis que, dans la partie inférieure ; récemment formée et renfermée encore dans le bulbe, ils n'existent pas encore. C’est à cette partie inférieure des feuilles et entré les cellules épidermales , qu'on observe des cellules plus petites, quadran- gulaires, et dont le diamètre transversal est un peu plus long que le diamètre longitudinal (PI. vur, fig. 1, aa). Ces cellules, de même que celles de l’épiderme , sont incolores. Tantôt elles ne contiennent rien , et tantôt elles renferment une masse légè: rement grenue. | | Plus haut, vers le sommet de la feuille, on rencontre cette substance grenue , réunie en une masse globuleuse, qui fré- quemment cependant n’est point nettement limitée, En même temps il se forme une cloison au milieu de la cellule et dans la 224 MUGO MOHL. — Sur la formation des stomates. direction longitudinale de la feuille. Dans l'origine, cette cloi- son nest que légerement indiquée (fig. 1 , 2); mais bientôt les lignes qui les limitent sont aussi nettement dessinées que celles qui marquent les parois latérales des cellules (fig. 2, a). Maintenant cette cloison commence à se dédoubler : par là s'établit la première trace d’un Stomate, et la cellule, originai- rement simple, se divise et forme les deux cellules du pore. Par suite du développement, les cellules qui entourent le pore s'agrandissent, et la fente intermédiaire grandit dans une pro- portion encore plus forte. La masse mucoso-granuleuse est tou- Jours encore accumulée à la paroi intérieure de ces cellules, et se trouve en communication avec les autres parois des cellules au moyen de processus filiformes(fig. 3). (1) Dans le Stomate parfaitement développé enfin (fig. 4), la masse contenue dans les cellules qui bordent le pore se trouve égale: ment distribuée dans l’intérieur, et il s'y est formé des grains de chlorophylle. j Le développement que je viensde décrire s'opère très réguliè- rement dans chaque Stomate, mais le même point de la feuille n'offre pas toujours des Stomates au même degré de développe- ment. Fréquemment certains Stomates dévancent les autres, placés immédiatement à côté. Je n'ai pas encore fait d'observation pour décider si la descrip- tion ci-dessus du développement des Stomates convient à tous les cas, ou bien si, dans d’autres plantes , il offre des modifica- tions essentielles dans le cours de cette opération; mais il est assez probable que le premier mode de développement indiqué par M. de Mirbel ne se présentent nullement d'une manière isolée, mais qu'il ne fait que préparerle second mode , qu’il ne s'opère point une disparition dans la cellule moyenne , et que, dans le Marchantia, celle-ci se divise en quatre, comme elle se sé- pare en deux dans l’Hyucinthus orientalis. (1) Ces fils qui réunissent une masse muqueuse, placée dans la cavité cellulaire avec les parois cellulaires, se présentent non-seulement ici , mais on les rencontre assez fréquemment , par exemple, dans les poils des jeunes tiges de Citrouilles, et dans les articulations des Zygnema, EX A, BOREAU. — force du centre de la France: 29 FLorE du centre de la France, ou Description des plantes qui croissent spontanément dans la résion centrale de la France et de celles qui y sont cultivées en grand , etc. , par À. BoRFAU, professeur de botanique , directeur du jardin botanique d’An- gers (2 vol. in-8. Paris, chez Roret, 1840). Depuis long-temps on senttout ce que la division territoriale de la France par provinces ou par départemens offre d’insuffisant pour la géographie botanique. En effet, le nombre considérable de flores partielles qui ont paru dans le cours du siècle dernier et depuis le commencement du siècle présent, quoique ayant fourni des matériaux pour une flore française générale, n’avait présenté qu'un intérêt médiocre sous le point de vue:scienti- fique, vu les limites arbitraires et restreintes des contrées qui formaient les domaines de ces flores. Aussi a-t-on applaudi de toutes parts aux efforts des botanistes qui ont publié des ta- bleaux plus généraux de la statistique végétale de la France, tableaux circonscrits seulement par les bornes naturelles des di- vers climats de ce grand empire. La région centrale, participant à-la-fois aux climats du nord, du sud; de l’est et de l’ouest, il était tres difficile d'en déterminer les limites naturelles : elle devait envoyer des prolongemens dans les régions qui l’avoi- sinent, de même que celles-ci devaient faire des saillies dans l'intérieur de la région centrale telle qu'on pouvait se la repré- senter d'après les données de la géographie physique. Néan- moins, il s’est trouvé des botanistes aussi infatigables que savans qui ont entrepris ce travail. M. A. Boreau, aidé directement et encouragé de toutes les manières par M. le comte Jaubert, s’est livré, pendant plusieurs années , à l'exploration des départemens qui constituent la région centrale, et, dans l'ouvrage que nous annonÇçons au monde savant , il donne le résultat de ses laborieuses investigations. Dans une introduction concise et élégamment écrite, il expose lhydrographie et la géologie de la région centrale, qui s'étend en totalité ou en grande partie sur les départemens du Cher, de la Nièvre, de Saône-et-Loire , de l'Allier, de la Creuse, de l'Indre, XIII, BOTAN. — Avril, 15 226 A. BOREAU. — flore du. centre de la France. de Loir-et-Cher, du Loiret et de l'Yonne, plus la portion la plus occidentale de la Côte-d'Or. Il est aujourd’hui bien reconnu que l'étude de ces deux points de vue de géographie physique n’est pas sans intérêt pour la botanique, et que, selon l’abon- dance ou la rareté des cours d’eau , selon la nature diverse des terrains , la végétation prend un aspect général différent ou présente des particularités remarquables. Nous signalerons ici, d’après l’auteur, les traits principaux de la végétation des grandes divisions géologiques. Le seigle et quelques avoines sont les céréales plus particu- lièrement cultivées dans les terrains primitifs, qui ne com- portent pas la culture du froment et de la vigne. Le sol de ces terrains est ordinairement accidenté et montagneux ; les eaux limpides, vives et pures y sont abondantes, et coulent avec ra- pidité au fond de chaque vallon. La végétation y offre aussi. un aspect particulier : le Hêtre , le Chataignier, le Charme et parfois le Bouleau forment l'essence des forêts, et, parmi les plantes les, plus remarquables qui croissent plus ordinairement dans ces contrées, on peut citer les Ranunculus aconitifolius, Cardarnine amara et sylvatica, Viola palustris , Lychnis diurna, Stellaria nemorum , Chrysosplenium alternifolium, Coty ledon Umbilicus, Sedum villosum, Sorbus aucuparia , Comarum palustre, Geum rivale, Alchemilla vulgaris, Sarmbucus racemosa, Senecio adoni- difolius, Doronicum austriacum, Vaccinium Myrtillus et Oxy- coccos, Polygonum Bistorta, Salix pentandra , Potamogeton rufescens , Carex teretiuscula., canescens, Equisetum. sylvaii- cum ; Polypodiun phægopteris et dryopteris, AMEN sep- tentrionale , Lycopodium clavatum. Les terrains, secondaires GRPASEN une. série _de terrains particuliers qui s'étendent depuis les grès anciens jusqu’à la for- mation de la craie inclusivement. nu Le terrain houëller est favorable au développement des Légu- mineuses , et ces plantes y constituent le fond de la végétation herbacée : l'Ononis repens var. elatior, les Trifolium medium , elegans , ochroleucum, etc., forment, au mois de juillet, des tapis d’un magnifique aspect. Sous le nom de zerrains jurassiques., on comprend la forma- A. BOREAU, — #ore du centre de la France. 227 tion du lias , l’oolithe et les terrains crétacés. Souvent le lias se présente sous forme de lits argileux très puissans , séparés çà et là par quelques bancs minces de calcaire marneux. Ces terrains sont alors d’une grande fertilité, l’heureuse proportion d’alu- mine , de chaux et de silice , qui constitue la bonne terre végé- tale , favorise à un haut degré la culture des céréales et surtout du froment. Mais, sous le rapport botanique, ces terrains ne sont pas aussi bien partagés. À part quelques espèces particu- lières , dont la plupart se retrouve dans le calcaire colithique, ils présentent une grande uniformité dans leur végétation. Le Trifolium elegans est fort abondant dans les terrains du lias; mäis on le retrouve en général partout où l'argile se trouve com: binée en plus ou moins grande proportion avec la silice. La végétation des terrains calcaires jwrassiques , divisés en oolithe inférieure , moyenne et supérieure , est caractérisée par l'abondance de certaines plantes, qui ne se trouvent jamais dans les terrains primitifs , et que l’on ne rencontre que rarement dans les terrains plus modernes: telles sont les Ædonis œæsti- valis et flammea, Erysimum odoratum et orientale, Thlaspi inOntanum ,; Hypericum montanum , Linum montanum , Cox ronillæ minima et varia, Hippocrepis comosa , Buplevrum protractum et falcatum, Ptychotis heterophylla, Sison amo= mum et segelum, Peucedanum Cervaria, Libanotis monta= na, Cornus mas ; Senécio erucæfolius , Inula salicina, Chry- santhemum corymbosum , Phyteuma orbiculare , Campanula repunculoides, Gentiana germanica et cruciata, Anchusa ita* lica, Orobanche cruenta , Teucrium montanum, Globularia vuls garis, Azarum europœum , Orchis odoratissinma , galeata ; Pyramidalis | Ophrys apifera, arachnites , antropophora; myo: des, Epipactis rubra , Phalangium ramosum , Convallaria Polygonatum , Carex gynobasis, Melica ciliata, Sesléria cæ= rulea. | Les terrains crétacés (craie inférieure moyenne et supérieure) offrent une végétation qui varie selon la nature de leur surface supérieure. Lorsque le carbonate dé chaux ou les argiles do- minent , on observe plusieurs des plantés des terrains calcaires et du lias , quelques Crucifères, surtout les Diplotaxis et les 15, 228 A, BORÉAU. — flore du centre de la France. Sisymbrium , qui semblent affectionner les terrains crayeux. Lorsque le sable ou les graviers siliceux se trouvent à la surface du sol, alors la végétation se rapproche de celle des grès ou même des granites. L'origine et la constitution du sol des terrains tertiaires étant très différentes , selon que ces terrains ont été produits par des dépôts isolés faits dans des localités circonscrites, ou rejetés sur les rivages des mers, ou formés au fond de vastes lacs d’eau douce , il en résulte une grande variation dans leur végétation. En effet, les plaines fertiles de la Beauce ont bien peu de rap- port avec les tristes déserts de la Sologne, et les bruyères sté- riles de l'Indre ne ressemblent pas à ces terrains de cailloux roulés qui, sur les petites montagnes de la Nièvre. produisent de si belles forêts. En général, les calcaires d’eau douce offrent plusieurs espèces qui leur sont communes avec les calcaires Jurassiques, tandis que les parties caillouteuses rappellent au contraire la végétation des terrains siliceux. Enfin, dans es attérissemens plus ou moins anciens que lon désigne sous le nom @’a/luvions , et qui forment souvent des étendues considérables de sables fins, la végétation intéresse d'autant plus le botaniste, qu’elle tranche brusquement avec celle des terrains plus anciens sur lesquels ils s'étendent. Les Silene otites, Crucianella angustifolia, Vicia monantha , 4s- trocarpus sesamoides , se plaisent dans ces localités. M. Boreau conclut de ses observations, qu’il n’y a réellement que deux natures de sol dont la végétation soit distincte et bien tranchée : le siliceux, sous quelque forme qu’il se pré- sente, et le calcaire; à quelque formation qu’il appartienne, 11 donne ensuite une attention Pas tnalen à trois contrées de la France centrale qui empruntent à la constitution de leur sol une physionomie caractérisée, et dont les limites sont vraiment naturelles. Ces contrées sont le Morvan, la Sologne et la Brenne. Nous regrettons de ne pouvoir le suivre dans toutes les considé- rations qu'il présente relativement à ces pays si peu connus, et pourtant si dignes de l'attention des botanistes. La constitution géologique du sol exerce une grande influence sur Ja température , et par suite sur le développement des êtres A. BOREAU. — Alore du centre de la France. 229 qui l’habitent. Cette remarque sert à expliquer les variations de climats que l’on observe dans les divers points de la région cen- trale. M. Boreau donne une longue liste des espèces que lon eût pu croire n’appartenir qu'à des climats plus chauds; et, quoique ces espèces ne puissent pas toutes recevoir la qualifica- tion de méridionales, du moins leur énumération peut-elle donner l’idée des points de contact qu'offre la Flore du centre avec celle des départemens méridionaux. Il fait ensuite remar- quer les affinités de la région centrale avec le nord, l'est et l’ouest de la France. C’est surtout à cette dernière partie que la Flore du centre emprunte des traits caractéristiques extrêmement pro- noncés. L'auteur pense que les plantes de l’ouest se sont propa- gées jusque dans le centre de la France en remontant les vallées de la Loire et surtout celles du Cher et de l'Indre. Peut-être aussi l'atmosphère maritime exerce-t-elle son influence jusque dans la partie occidentale de la région centrale ; du moins c’est à cette influence, bien plus qu'à une élévation de température, qu’il faut attribuer le complet développement de quelques vé- | gétaux qui, dans la partie plus centrale , ne supportent que dif- ficilement les hivers : par exemple, c’est seulement à l’ouest des départemens de l'Indre et de Loir-et-Cher que le Cerasus Lauro- Cerasus et le Laurus nobilis fructifient et se reproduisent spon- tanément par leurs graines ; c’est là seulement que le Punica Granatuin mürit ses fruits et brave les hivers les plus rigoureux. M. Boreau a déterminé les limites que ne franchissent pas certaines plantes de l’ouest dans la région centrale. L’Erica ci- liaris ne parait pas s’avancer au-delà de Blois ; l’Erica scoparia, qui se retrouve au nord de la forèt d'Orléans et à Fontainebleau, ne passe pas la Loire à l’est; elle dépasse peu les limites de la Sologne et du département de l’Indre, et ne se trouve plus dans celui de la Nièvre : il en est de même des Pénguicula lusitanica, Helianthemum alyssoides, Quercus Toza, et de plusieurs autres qui s'avancent jusqu'à Bourges, mais dont bien peu dépassent le département du Cher. Une flore qui emprunte presque tous ses traits caractéris- tiques aux régions voisines ne doit pas offrir des plantes telles ment particulières, qu'on ne puisse espérer de les rencontrer 230 A+ BOREAU, — flore du centre de la France. dans beaucoup d’autres lieux. Cependant l’£Evphrasia Jauber- tiana n'est connue jusqu'ici que dans la région centrale. Saint- Amand est en France la seule localité bien certaine du Zarsetia clypeata (1); le Spiræa hypericifolia ne croit nulle part en aussi grande abondance que dans les environs de Bourges, et le Trifoliurn elegans ne se présente peut-être en aucun lieu en masses aussi considérables que dans le département de la Nièvre. L'histoire de la Botanique dans le centre de la France, qui fait suite à l'introduction dont nous venons d'extraire les points les plus saillans , offrira un grand intérêt aux personnes qui se livrent particulièrement à l'étude des progrès de la Botanique française. L’auteur y fait connaitre les travaux de plusieurs sa- vans modestes dont la vie entière a été consacrée à l’exploration des localités qu'ils habitaient. Après avoir rappelé les services rendus anciennement à la science par Caperon, Reneaulme, Gas- ton d'Orléans et son célebre peintre de fleurs Robert, par Mori- son et Marchant, qui dirigèrent le magnifique jardin botanique que ce prince avait fondé à Blois, M. Boreau n’omet aucun des botanistes du siècle dernier qui ont contribué à enrichir ou à faire connaître mieux la flore du centre de la France. Enfin il arrive à nos contemporains, et il se plait à citer les per- sonnes qui lui ont communiqué des documens utiles : c’est ainsi qu’il paie un juste tribut de reconnaissance à M. le comte Jau- bert, à qui l’on doit l'exploration d’une partie du département du Cher; à M. Saul , qui a parcouru dans toutes les directions la région centrale , et à tous les botanistes des départemens du centre qui ont étudié avec zèle et persévérance chacun. leurs localités particulières. Nous ne pouvons nous appesantir sur les divers chapitres qui ‘composent le premier volume, et il suffira d’en citer les titres pour faire voir le genre d'utilité que l'auteur a voulu donner à son ouvrage. D'abord, il indique des hauteurs principales du (1) Les ruines du château de Montrond, où abondait cette plante, datent des guerres de la Fronde, en 1652. Hlle paraît y exister depuis fort long-temps. M. Jaubert l’y recueillit en 1820. Il est difficile de s'expliquer comment cette plante d'Orient s’est propagée en cet endroit, d'où peut-être elle disparaitra bientôt , ces ruines ayant été transformées en prome- nade publique. A. BOREAU, == flore du centre de la France. 231 centré de la France au-dessus du niveau de la mer. Il fait suivre cette indication d’un précis élémentaire de Botanique êt de la clef analytique de la Flore du centre de la France, travail qui nous a paru avoir à un haut degré le mérite de l'exactitude. Enfin , diverses notices sur Îles soins à prendre pour former un herbier, sur les propriétés, usages et étymologie des plantes, terminent le premier volume. Îl nous reste à parler du second volume, qui traïte de la flore proprement dite du centre de la France. Mais, quoique cette partie de l'ouvrage de M. Boreau soit la plus importante, nous ne pouvons et nous ne devons pas en donner l'analyse même la plus succincte. La discussion des espèces, en effet, trouverait difficilement place dans un recueil comme le nôtre; car, pour le faire d’une manière convenable et proportionnée au mérite du travail de l’auteur, il faudrait y consacrer un espace dont la nature de nos Annales nous prescrit les limites. Il suffira donc d'exposer le plan général de la Flore, et d'indiquer la manière dont l’auteur en a exécuté les détails. M. Boreau à suivi l’ordre des familles naturelles, et il a adopté la classification du Prodrome de M. De Candolle, sauf quelques modifications qui lui ont été indiquées par M. Auguste de Saint- Hilaire. La synonymie des espèces n’est pas très compliquée, l’auteur s'étant rapproché de la nomenclature linnéenne autant qu'il la pu, mais tout en se mettant au niveau des progrès de la science; car lorsqu'il a cru nécessaire d'adopter les mutations génériques ou spécifiques opérées par les botanistes d'aujourd'hui , il a en outre cité les synonymes linnéens. Les noms vulgaires sont indi- qués toutes les fois qu’ils s'appliquent à des espèces bien déter- minées. Les descriptions des plantes n’ont pas beaucoup d’é- tendue, mais elles suffisent pour bien faire reconnaître ces plantes et les distinguer de leurs voisines. D'ailleurs, M. Boreau a souvent ajouté des observations qui complètent les descrip- tions ou qui fournissent d’utiles renseignemens sur l’organisa- tion de ces plantes, leur efficacité et leur synonymie critique. Il à indiqué avec profusion les localités des espèces qui ne sont pas communes en tous lieux, ét ces notes sont autant de pièces 232 A. BOREAU. — /lore du centre de la France. justificatives des travaux qu'a nécessité la Flore du centre de la France. Le nombre des espèces décrites est de 1631 réparties en 575 genres. Elles appartiennent aux Phanérogames, auxquelles l’au- teur a ajouté quelques familles de Monocotylédones Crypto- games, les Fougères, les Lycopodiacées et les Équisétacées. Quant aux Cryptogames proprement dites et Agames, l’auteur a donné le simple catalogue des Mousses, Hépatiques et Lichens. G. Notice sur deux espèces du genre Clavaria omises dans Le Botanicon gallicum, Par M. Lron Durour, Correspondant de l’Institut. La flore française est bien près d’être complète pour les plantes Phanérogames ; mais il ÿ a encore dans la cryptogamie beaucoup d'espèces à y ajouter. Je vais en signaler deux du genre Clavaria , qui ne sont pas indignes de figurer dans le re- gistre des végétaux de notre patrie. L’une est la Clav. foliacea ds SA Aa l’autre, la Clav: pyxidata de Persoon. Je vais en esquisser la dés: 1° CLAVARIA FOLIACEA. Saint-Am. FI. agen. p. 541. PI. r1. Clavaire foliacée. CG. ramosissima, fastigiata, carnea , albida ; caule crasso, ramis plano-folia- ceis apice dilatatis. Hab. in arenosis pinetorum Galliæ meridionali occidentalis. (Agen, St.-Sever.) C’est sans contredit une des espèces les mieux caractérisées , à cause de ses branches et de ses rameaux foliacés. Saint-Amans l’a comparée à un petit chou cabus, mais elle ressemble bien mieux, et par sa forme et par sa couleur, à certains Madré- pores, et spécialement à la Flustre foliacée. Get auteur, qui à la vérité ne l'a décrite que sur un seul individu desséché, l’a mal- L. DUFOUR. — Swr deux espèces de Clavaria. 233 à-propos placée dans les espèces coriacées. Elle est charnue et cassante quand elle est fraiche, comme la Cav. coralloides Lin., et rentre dans la section des Botryoidées de M. Fries. Elle devient un peu coriace par la dessiccation. J'ai trouvé bien souvent cette curieuse Clavaire dans nos forêts de Pin maritime, en automne. Elle acquiert quelquefois des di- mensions prodigieuses. J'ai mesuré des touffes qui avaient près de 3 décimètres de diamètre et 1 1/2 à 2 décimètres de hauteur. 2° CLAVARIA PYXIDATA, Pers. Synops. p. 589. Myc. Europ. 1..p. 165. — Fries. Syst. myc. 1. p. 470. Clavaire pyxidée. C. ramosissima, fastigiata, carnosa ex pallido demum subrufescens ; ramis ramulisque cylindricis dilatato-pyxidatis margine proliferis, Hab. ad truncos vetustos in Gallià meridionali-occidentali ( Saint-Sever ). Voici encore une espèce bien remarquable appartenant à la même division que ia précédente. Je viens de la rencontrer (15 mai) dans l’excavation du tronc d’un vieux Saule, à plus de dix pieds de la terre. Elle y formait une touffe de plus d’un décimètre de hauteur sur trois d'épaisseur. Elle est d’un blanc sale avec une nuance de roussâtre. D'une souche commune partent des branches cylindriques qui se dilatent en entonnoir et émettent des bords de celui-ci des rameaux allongés qui tendent à l’effacer. Ces rameaux, à leur tour, s’évasent comme les branches, et les ramuscules qui naissent du limbe de l'éva- sement ont leurs sommités épanouies en une coupe, les unes simplement bordées de crénelures aiguës, les autres, plus avan- cées dans leur développement, couronnées de tubercuies plus foncés, qui ne sont que les germes d’une nouvelle ramification. M. Fries compare avec justesse cette singulière prolifération à celle du Ceromyce degenerans. Persoon dit dans son Synopsis et répète dans la Mycologia, que la tige de la Clavaire pyxidée est velue à sa base : M. Fries ne fait pas mention de çe trait re- marquable, et je ne l'ai pas constaté non plus. ms à ous) 294 E. BOISSIER. = Z’oyage botanique en Espagne. VoyAGE BOTANIQUE dans le midi de l'Espagne, pendant l’année 1837, par Enmow» Boissier, membre de la Société de phy- sique et d'histoire naturelle de Genève. (In-/° avec planches. Livraisons r à vu. Paris, chez Gide. 1839 et 1840.) Quoique l'Espagne füt une des contrées les plus intéressantes de l’Europe sous le point de vue botanique, c'était sans contre- dit celle que l’on connaissait le moins, et qui par conséquent invitait le plus les voyageurs modernes à l’explorer avec tout le soin convenable. Non-seulement ils pouvaient espérer y retrouver les plantes anciennement découvertes par Clusius, Barrelier, Tournefort , Antoine et Bernard de Jussieu, et dans des temps plus rapprochés de nous, celles qui avaient été signa- lées par Lœffling, Ortega, Cavanilles, Clemente et Lagasca, mais encore ils devaient s'attendre à enrichir la Flore européenne d’une grande quantité d'espèces nouvelles ou déjà décrites dans la Flore Atlantique ; car il est impossible de méconnaître les rapports de végétation qu'offrent entre eux les bords occiden- taux du bassin méditerranéen. Parmi les voyageurs étrangers à l'Espagne qui ont fait connaître depuis quelques années les productions végétales de ce pays, on doit placer en première ligne M. Edmond Boissier, de Genève, jeune botaniste doué de toutes les qualités nécessaires pour cette exploration. Précédé, dans son voyage en Andalousie, par MM. Bory de Saint-Vincent, Rambur, et surtout par M. P. Barker Webb (1), il a rassemblé d'immenses matériaux à l’aide desquels il a pu exécuter une pu- blication digne en tous points de l'époque actuelle ,et à laquelle (1) M. P. Barker Webb a publié en 1838, sous le titre d’Zer hispaniense, un Synopsis des plantes qu’il avait recueillies dans les provinces méridionales de l'Espagne et du Portugal, ouvrage dans lequel il a fait connaître une foule d’espèces nouvelles, et où il a dû se rencontrer souvent avec M. E. Boissier, qui de son côté a fait paraître à Genève, et à-peu-près à la même époque que M. Webb, sous le titre d'Ælenchus plantarum novarum minusque cognitarum ir Hispania australi collectarnm, une brochure contenantles phrases spécifiques et la patrie de ses plantes nouvelles, Dans l’ouvrage dont nous présentons l’analyse, M. Boissier a eu égard à ces publications, et a rectifié les erreurs qui s’y étaient glissées, (Note des rédact.) FE. Bossier. — Ÿ/oyage botanique en Espagne. 235 il a consacré et ses loisirs et sa fortune. Un si noble emploi de ces deux sortes de biens que le sort a trop souvent refusés aux personnes qui travaillent à l'accroissement des sciences, mérite bien que nous en témoignions publiquement notre reconnais- sance à M. Boissier, et nous ne pouvons le faire d’une manière plus convenable qu’en présentant l'analyse de son ouvrage, et en faisant connaître, quoique bien imparfaitement , ce que la bo- tanique lui est redevable, non-seulement pour les plantes rares et intéressantes qu’il a découvertes, mais encore pour les recti- fications que ses études consciencieuses l'ont mis à même d'opérer. Mais avant d'extraire ce qui doit intéresser principalement ceux des lecteurs des Annales qui ne pourraient se procurer le Voyage botanique en Espagne, nous devons dire un mot du plan et de la maniere dont il est exécuté. L'auteur a choisi le format in-4, comme le plus commode à raison des nombreuses planches qui accompagnent le texte. Celui-ci, imprimé en beaux caracteres , se compose de deux parties distinctes : la première contenant la narration du voyage et la géographie botanique ; la seconde offrant l’énumération des plantes spontanées observées jusqu’à ce jour dans le royaume de Grenade. C’est cette dernière partie qui fixera notre attention; car la première perdrait tout son prix, si on la dépouillait du charme que présentent les’ détails si bien exposés par M. Boissier. L’énumération des plantes de Grenade est disposée suivant l’ordre du Prodromus de M. De Candolle. L'auteur ne donne, pour les espèces bien connues, que le nem généralement admis, qu'il fait suivre de l'indication des localités espagnoles, de la hauteur au-dessus du niveau de la mer, et du mois de floraison ; puis il ajoute l'indication des contrées d'Europe ou d'Afrique où cetteespècese retrouve, de manièreà présenter un tableau presque complet de son aire géographique. Les observations botaniques sont en langue française. Quant aux espèces nouvelles ou liti- gieuses, une description en langue latine est ajoutée à la phrase spécifique de chacune, et achève de la faire bien distinguer. Les planches , dessinées à Genève par M. Heyland, seront un titre de plus pour la réputation de cet artiste; elles ont été gravées et 236 E. Bossier. — Z’oyage botanique en Espagne. enluminées avec beaucoup de soins à Paris, sous la direction de M. Borromée. Banunculus acetosellæfolius Boiss. Elench, n. 2. Voy. bot, Tab. 1. f. à. — Nouvelle espèce, bien distincte par la forme de ses feuilles. Ranunculus angustifolius DC.—Var. uniflorus Boiss. Voy. bot. Tab. 1.f.6, C’est le À. alismoides Bory. Ranunculus gramineus L. Var. luzulæfolius Boiss. Elench. n. 4. Ranunculus blep har icarpos Boiss. Élench{ n. 1. Voy. bot Tab. 1 A, — Espèce nouvelle, qui a des rapports avec les Æ. monspeliacus L., spicatus Desf. et rupestris Goss. | Ranunculus demissus DC. Var. hisparicus Boiss. Voy. bot. Tab. 2. Nigella damascena L. Var. minor Boiss. Pœonia coriacea Boiss. Elench. n. 6. — Voy. bot. Tab. 3.— Espèce voisine du P. corallina Retz. | Berberis vulgaris L. Var. australis Boiss. — B. œthnensis Presl. et Mo- ris. FL Sard. — B. cretica L. Fumaria macrosepala Boiss. Elench. n. 7. Voy. bot. Tab. 4. — Espèce nouvelle, qui a des rapports avec les 7. capreolata L. et F. agraria Lag. Mathiola varia DC. — M. Boïssier donne la diagnose de cette espèce, dont les caractères ont été jusqu’ici mal exposés. Arabis parvula Dufour in DC. Syst. — Boiss. Voy. bot. Tab. 13. f. 6. — A. brachypoda Boiss. Elench. n. 8. Arabis Boryi Boiss. Voy. bot. Tab. 5. f. a.—Cardamine Boryi Boiss. Elench. n. 9. — Cardamine heterophylla Bory. — Descurainia pinnatifida Webb. It. Hisp. Nasturtium asperum Boiss. — C’est le Sisymbrium asperum L., qui selon M. Boissier doit être rapporté au genre Nasturtium , ‘plutôt que de constituer un genre à part comme l’a voulu M. Spach. Sisymbrium laxiflorum Boiss. Elench. n. 10. Voy: bot. Tab. 6. — Espèce nouvelle, qui se place près du S. austriacum Jacq. Sisymbrium Arundanum Boiss. Voy. bot. Tab. 6 A.— Espèce nouvelle ressemblant beaucoup, par la forme de ses feuilles , au $. erysimoides Desf. Erysimum canescens Roth. — M. Boissier réunit à cette espèce, comme synonymes, les Æ. pallens Koch, diffusum Éhrh., alpinum Peïs., pumilum Gaud., helveticum et rhæticum DC., lonpifolium DC. et Guss., et grandi- Jlorum Desf. M. Boissier réunit dans le genre Brassica, non-seulement les Brassica et Sinapis L., mais encore les Moricandiu, Diplotaxis et Eruca DC., et lE- rucastrum Spenn. El justifie cette fusion par l'examen des caractères qui ont FE. BOISSIER. — 7/oyage botanique en Espagne. 237 sesvi à fonder ces genres, et il résulte de cet examen que les uns n’offrent rien de clairement défini ni de véritablement important, et que les autres séparent et classent à de grandes distances des plantes intimement liées, Voici les caractères qu’il assigne au genre Brassica, tel qu'il le constitue : « Siliqua linearis vel « oblonga compressa, valvulis uui-aut multinerviis, rostro plus minusve pro- « ducto terminata. Semina globosa oblonga aut subcompressa uniserialia bise- « rialiave. Cotyledones imcumbentes canalyculato-complicati. Filamenta stami- « nuin libera. » Brassica viminea Boiss. — Diplotaxis viminea DC. Brassica Prolongi Boiss. Voy. bot. — Diplotaxis Prolongi Boiss. Elench. n. 15. — Espèce nouvelle, très voisine du B. viminea. Brassica erucoides Boiss. — Diplotaxis erucoides DC. Brassica Moricandia Boiss. — Moricandia arvensis DC. — Diplotaxis drassicæformis Koch. — Erucastrum De Candollii Schimp. et Spenn. Brassica moriçandioides Boiss. Elench, n. 12. Voy. bot. t. 8.— Morican- dia Ramburii Webb. It. hisp. — Cette nouvelle espèce est très voisine du B. Moricandia. Brassica virgata Boiss. — Diplotaxis virsoata DC. Brassica pendula Boiss. — Sisymbrium pendulum Desf, — Diplotaxis Lagascana DC. | Brassica humilis DC. — M. Boissier lui réunit les Diplotaxis saxatilis DC. et Sisymbrium repandum var. P DC. Brassica sabularia var. papillaris Boiss. Voy. bot. Tab. 7. Brassica taraxacifolia Boiss. Elench. n. 13. — Sisymbrium crassifolium Cavan. præl. — Cette plante est rapportée avec doute au genre Brassica. Brassica adpressa Boiss. — Sinapis incana L. — Hirschfeldia adpressa Mœnch. — Cordylocarpus pubescens Sibth. — Erucastrum incanum Koch. Brassica bætica Boiss. Voy. bot. t. 9. — Sinupis bætica Boiss. Elench.n. 14. Brassica Sinapistrum Boiss. — Sinapis arvensis L. — Sinapistrum ar vense Spach. Brassica alba Boiss. — Sinapis alba L. Brassica hispida Boiss. — Sinapis hispida Schousb. Brassica dissecta Boiss. — Sinapis dissecta Lag. Brassica longirostra Boiss. Voy. bot. Tab. 9 A. — Nouvelle espèce, re- marquable par la longueur extraordinaire de son rostrum. ” Vella spinosa Boiss. Elench. n. 20. Voy. bot. Tab. 10.— Nouvelle espèce. Alyssum alpestre T,. — Cette espèce est polymorpne. M. Boissier lui réunit les À. tortuosum W.K., serpyllifolium Marsch. Bicb., nebrodense Linn., et sayranicum Andr. 238 EF. BOISSIER: — Ÿ’oyage bolanique en Espagne. Alyssum montanum L. — Les\ 4. ailanticum Desf. et diffusum Tenore n’en sont que des variétés. Le genre Piilotrichum de G. A. Meyer est adopté par M. Boissier, qui en a étendu un peu les caractères pour y faire entrer les Æ{/yssum du groupe de l’halimifolium, que MM. Reichenbach, Spach et Webb ont placé dans le genre Koniga. Pülotrichum purpureum Boiss. Elench. n. 16. Voy. bot. Tab. 12. — Alyssum purpureum Lag. — 4. dubium Bory. — Koniga Lagascæ Webb. It. hisp. Piilotrichum spinosum Boiss. — Alyssum spinosum L. Pülotrichum longicaule Boiss. Voy. bot, Tab, 11. — Æ/yssum longicaule Boiss. Elench. n. 17. — M. Webb, dans son /£er hispanicum , ne considère cette espèce que comme un synonyme de de l4/yssum halimifolium. Draba hispanica Boiss. Elench. n. 18. Voy. bot. Tab. 13, f. a. — D. cus- pidata DC. non Bieb. — Cétte espèce a été considérée par M. Webb comme une variété du D. aizoides, mais M. Boissier critique ce rapprochement. Lepidium stylatum Lagasc. — Boiss. Voy. bot. Tab, 5 , f. 6. Lepidium Ramburei Boiss. Vey. bot. Tab. 14, f. 6. — Espèce nouvelle, remarquable par ses grandes silicules, et à larges bords. T'hlaspi Prolongi Boiss. Voy. bot. t. 14. f. A. — Espèce nouvelle du groupe du 7. alliaceum , et qui a le port d’un Cochlearia. Biscutella auriculata L.— M. Boissier lui réunit, comme simple variete à silicules glabres, le B. erigerifolia DC. Biscutella apula L. — Dans cette espèce, M. Boissier distingue deux va- rietés : 4 megacarpa, qui comprend les B. Columnæ Ten. et B. ciliata DC. — Ê microcarpa, qui, outre le B. microcarpa DC., renferme encore les B. apula DC. , B. eriocarpa DC. et B. leiocarpa DC. Biscutella saxatilis Boiss: non Schl. — M. Boissier n’a pas cru devoir con- server le nom de £. læ@vigata Li. ui celui de B. perennis Spach, attendu leur impropriété pour cette espèce, dont les formes sont innombrables , et dans la- quelle doivent rentrer toutes les espèces vivantes de la section 7'2/aspidium DC. ; il les range sous trois variétés : 1° « elatior : c’est la forme des pays de plaines en France et en Allemagne ; 2° 8 a/pina : c’est la forme des montagnes de l’Europe moyenne ; 3° y angustifolia , à laquelle se rapportent les B. Zæ- vigata Desf,, B. coronopifolia Lag., B. stenophylla Desf. et B. Lima Rchb. Heliarithemum papillare Boiss. Voy. bot. Tab. 14,f, A. — Espèce voisine de l'A. villosum Thib. Helianthemum viscidulum Boiss. Elench. n. 21 (non Stev.). Voy. bot. Tab. 15. Helianthiemum pannosum Boiss, Elench. n. 22. Voy. bot, Tab, 19 A. f, 6. E. BOISSIER, — Ÿ/oyage botanique en Espagne. 239 Ces deux espèces doivent être placées entre les Æ7. polianthos et cinereum Pers. Helianthemum Caput felis Boiss. Elench. n. 23.Voy. bot. Tab. 16,— Cette jolie espèce nouvelle tire son nom de l'aspect herissé de ses boutons. Helianthemum piliferum Boiss. Elench. n. 24. Voy. bot. Tab. 17. — Cette espèce ressemble beaucoup à V7. racemosum Dunal, ou Cistus racemo- sus Desf., qui, selon M. Boissier lui-même, n’en est qu’une variété. Viola nevadensis Boiss. Elench, n. 26. Voy. bot. Tab. 18. — W. cenisia Lagasc. non Linn. — Mnemion Lagascæ Webb Tter hisp. Viola Demetria Prolongo in litt. — Viola tricolor var. trimestris DC. Reseda Gayana Boiss. Voy. bot. Tab. 21. — Nouvelle espèce, voisine des R. alba et undata. Reseda complicata Bory. Florul. n. 122. — Luteola complicata Webb Iter hisp. Oligomeris glaucescens Cambess. in Jacquemont, Voy. dans l'Inde, tab. 25. — Reseda subulata Delile. FL ægypt. — Resedella subulata Webb et Berth. Phyt. Canar. — ÆEllimia ruderalis Nutt. in Torrey et Gray. FL amer. — Cette plante, décrite presque en même temps comme genre nouveau, est re- marquable par l'éloignement des lieux où elle croît. Dianthus brachyanthus Boiss. Voy. bot. Tab. 24. — D. pungens Gay in Durieu PI. Astur. non Linn, — D. subacaulis Vill. Lois. not. tab. 66. f. 1? Silene gibrallarica Boïss. Elench. n. 30. Voyg. bot. Tab. 26 À. — Nouvelle espèce, voisine du $. velutina Pourr. Silene Boryi Boiss. Elench. n. 28. Voy. bot. Tab. 25. f, À. — S. Zongiflora Bory non Ehrh. — $S. Aamburiana Webb. It. hisp. — Cette espèce est du groupe des S. ’allesia L,, depressa et supina Bieb. dont elle est très distincte. Silene tejedensis Boiss. Elench. n. 29. Voy. bot. Tab. 15. f. B. — Nouvelle espèce voisine de la précédente. Arenaria capillipes Boiss. Voy bot. Tab. 27. f. B, — {isine capillipes Boiss. Elench. n. 32.— Cette plante, que M. Boissier avait d’abord placée dans le genre sine, doit faire partie du genre Æ4renaria. Elle a le port de l'Arenaria tenuifolia, et encore plus celui du Gouffeia arenarioides. Areraria conica Boiss. Voy. bot. Tab. 31. f. B. — Cette espèce nouvelle est bien distincte par son port et la forme de son calice, qui est conique, c'est= à-dire tronqué à sa base et rétréci au sommet. Elle a quelques rapports avec V4. modesta Dufour. Arenaria retusa Boïss. Voy. bot. Tab, 2. f, A. — Cette nouvelle espèce est très voisine de 4. #0desta que nous venons de citer; mais elle ressemble en- core plus à une plante découverte en France dans le département de la Dor- dogne et retrouvée depuis près de Bourges, que les botanistes français ont cons 240 EF. BOISSIER. — Ÿ’oyage botanique en Espagne. sidérée à tort comme 4. conimbricensis Brot. (x). M. Boissier expose les dif- férences de ces plantes, et propose de nommer 4. controversa la plante française. Arenaria Armeriastrum Boiss. Elench. n. 35. Voy. bot. Tab. 30. —Cette espèce, qui a beaucoup de rapports avec l°4. capétata Lam. , est très poly- morphe. L'auteur en décrit trois variétés. Arenaria erinacea Boiss. Voy. bot. Tab. 29. f. A. — C’est encore une es- pèce qui se rapproche tellement de l’4. capitata Lam. ou Gypsophila aggre- gata L., que M. Botssier l’avait confondue avec cette dernière dans son ÆZenchus. Arenaria tetraquetra Vi. Boiss. Tab. 29. f. B.— M. Boissier en distingue deux variétés : 1° « granatensis , qui comprend les 4renaria imbricata Lagasc. et À. amabilis Bory.— 2° $ pyrenaica, à laquelle se rapportent les 4. tetra- quetra L. et À. tetraquetra var. uniflora Gay in Ann. Sc. nat. Cerastium ramosissimum Boiss. Elench. n. 36. Voy. bot. Tab. 31. f. A. — C. Riæœi Desmoul. in Dur. PI. Astur. — Cette espèce doit se placer près du C. dichotomum L. Cerastium gibraltaricum Boiss. Elench. n. 37, Voy. bot. Tab, 32. — Cette espèce est distincte du C. repens et de ses variétés, dont elle se rapproche beau- coup, mais elle a encore plus de rapports avec le C. grandiflorum W.et Kit. Lavatera oblongifolia Bois. Elench. n. 38. Voy. bot. Tab. 33. — Cette belle espèce doit se placer dans la section Zxo/opha DC. Hypericum bæticum Boiss. Elench. n. 40. Voy. bot. Tab. 34. — Nouvelle espèce, voisine de l’Æ. tetrapterum Fries. Hypericum pubescens Boiss. Voy. bot. Tab. 36.— AH. suberosum Salzmann. PL exsicc. Ting. — Espèce très voisine de l’Æ. tomentosum. Hypericum Capri ol Boiss. Elench. n. 41. Voy. bot. Tab. 35. — Cette espèce se place à côté de l’Æ. elodes L. Acer opulifolium Vill. var. granatense Boiss. Voy. bot. — Acer grara- tense Boiss. Elench. n. 39. Erodium trichomanefolium L’Hérit. — Boiss. Voy. bot. Tab. 37. f, À. — E. cheilanthifolium Boiïss. Elench. n. 43. — M. Webb avait déjà reconnu l'identité de la plante d’Espagne avec celle de Syrie. Erodium daucoides Boiss. Elench. n. 44. Voy. bot. tab. 37. f. B. — Nouvelle espèce qui a des rapports avec les Æ. supracanum L’Hérit. et EÆ. romanum. _ Erodium laciniatum Cav. non Sibth. — Æ. pulverulentum Cav. — E, al- pinum Sibth. — E. affine Moris. — Æ. littoreum Lem. (x) Effectivement, M. A. Boreau , dans la Flore du centre de la France ( om. 2 , p. 96), que nous avons récemment annoncée (Voy. Ann. Sc. nat. tom. 13, p. 225), a conservé le nom d'A. conimbricensis à celte plante que M. Saul a récoltée dans le département du Cher, à Chapelle Saint-Ursin, Morthomier et Gontres. (Note des rédact. ) E. Boissier. — Z’oyage botanique en Espagne. 241 Aplophyllum pubescens Boiss. — Ruta pubescens Wildd. — R. suaveo - Lens DC.? Celastrus europæus Boiss. Elench. n. 46. Voy. bot. t. 38. — Cette nouvelle espèce prend place à côté du C. senegalensis Lam. Rhamnus velutinus Boiss. Elench. n. 47. — Cette espèce a des affinités avee le R. lycioides, mais nullement avec le R. pubescens Poiret, auquel M. Bois- sier l’avait compare dans son Ælenchus. Ulex australis Clem. Ens. de la Vid. p. agi, nn 2 Snntales Loisel. — U. pubescens Salzm. — M. Boissier fait remarquer, d'après M. Webb, que le nom de Clemente doit être préféré comme le plus ancien. Ulex bæticus Boiss. Elench. n. 48.— M. Boissier établit les différences de cette espèce d'avec l'U. australis , qui d’ailleurs lui ressemble beaucoup. Ulex Boivini Webb It. hisp. — U. genistoides Salzm. non Brot. — Genista sulcata Salzm. — Espèce qui fait 1" passage des Ulex aux Genista. Sarothamnus affinis Boiss. Voy. bot. Tab. 40. f. À. — Cytisus affinis Boiss. Elench. n. 51.— Spurtium grandiflorum Brot.— Cytisus grandiflorus DC. — Espèce voisine du S. scoparius Wimm. Sarothamnus patens Webb It. hisp. Boiss. Voy. bot. Tab. 4o. f. B. — Spartium patens L.— Cytisus pendulinus L. f. Sarothamnus bœticus Webb It. hisp. Boiss. Voy. bot. Tab. 40 A. f. B. — Cytisus arboreus Salzm. non DC. Sarothamnus malacitanus Boiss. Tab. 4o A. f. A. — Cytisus malacitanus Boiss. Elench. n. 52. — Espèce nouvelle voisine de la précédente. Sarothamnus arboreus Webb ît. hisp. — Spartium arboreum Desf. — Cytisus arboreus DC. À propos des caractères qui distinguent les nes Cytisus et Genista, M. Boissier n’admet dans les Cytisus que les espèces qui ont un stigmate bien évidemment terminal et capitellé. Il émet ensuite l'opinion que les groupes ou genres formés aux dépens des Cytisus ont quelque chose d’artificiel et d’arbi- traire, et qu'il conviendrait peut-être mieux de réunir en un seul tous ces genres , comme Lamarck l'avait proposé. Genista Haensleri Boiss. Elench. n. 50. Voy. bot. Tab. 39. — Cette espèce a le port des G. œthnensis et ephedroides. Elle pourrait aussi bien être placée dans le genre Cytisus , À raison de son stigmate presque terminal. RETAMA. — Genre nouveau fondé par M. Boissier sur les Spartium mono- spermum L. et S. sphærocarpon L. Voici les caractères qu'il lui attribue : « Rami elongati, adulti aphylli. Calyx vix bilabiatus, labio superiori dorso « truncato dentibus obliquis, inferior breviter tridentato. Stylus subulatus as- « cendens. Stigma terminale capitellatum pilosiusculum. Legumen indehiscens « monosperrmum ovatum inflatum. » XIII, Boran, — 4pril, - 16 242 FE. BOISSIER. — Voyage botanique en Espagne. Eninacra. — L'auteur établit encore un genre nouveau pour la plante que Clusius avait nommée Erinacea, et qui fut réunie par Linné aux Anthyllis. C’est maintenant l’Erinacea pungens de M. Boissier.. La longueur de son le- gume polysperme l’éloigne des Anthyllis. D'un autre côté, la forme du calice de l’Erinacea, qui n’est point bilabié, et ses pétales longuement onguiculés, distinguent ce genre des autres Génistées. Adenocarpus decorticans Boiss. Elench. n. 53. Voy. bot. Tab. 41. — A. Boissieri Webb It. hisp. et Otia hisp. Tab. 4. — Cette belle espèce se rap- proche de V4. hispanicus. M. Boissier tient beaucoup au nom spécifique qu'il a primitivement proposé, quoique ce nom ait éte critiqué par M. Webb. Néan- moins, la remarque de celui-ci nous semble devoir être prise en considération. Adenocarpus telonensis, DC. — Boiss. Voy. bot. Tab. 42. — 4. grandi- Jtorus Boiss. Bibl. univ. Genev. 1838. Leobordea lupinifolia Boiss. Bibl. univ. Genev. 1838. Voy. bot. Tab. 52.— Cytisus pentaphyllus Salim. — Le genre Leobordea, établi par M. Delile sur une plante de l'Arabie , se trouve ainsi augmenté d’une nouvelle espèce, et M. Boissier, qui le place dans les Gémistées, pense qu’on doit lui réunir le genre Capnitis et une partie des Lipozygis que M. E. Meyer a publiés poste- rieurement ; ei qui se composent de plantes de l'Afrique australe. Ononis natrix L. — Cette espèce est extrêmement polymorphe. Selon M. Boissier, qui y établit trois variétés liées très intimement entre elles, elle renferme les ©. pinguis L., O. arachnoidea Lap., O. hispanica DC. , O. ra- mosissima auct. fl. gall.non Desf., O. picta Desf., O. cuspidata Desf. TO. his- panica L. Fil. non DC., ©. ramosissima Desf., O. crispa Camb. , et proba- blement ©. arenaria DC. et ©. angustifolia Lam. Ononis gibraltarica Boiss. Élench. n. 54. Voy. bot. Tab. 43. — Nouvelle espèce bien distincte de toutes les formes de l'O. natrix , et qui a des dapperts avec VO. longifolia Webb et Berth. Phyt. Can. Ononis filicaulis Salzm. Boiss. Voy. bot. Tab. 46. f. À. — Cette espèce est voisine des ©. serrata Foxrsk., oligophylla Teu. et villosissima Desf. Ononis serrata Forsk. — A cette espèce, M. Boissier réunit les O. diffusa et Denhartii Ten., et l'O. bætica Clem. Ononis Picardi Boiss. Elench. n. 55. Voy. bot. Tab. 45. — Nouvelle es- pèce parfaitement distincte de toutes ses congénères. Ononis speciosa Lag. Boiss. Voy. bot. Tab. 44. Ononis cephalotes Boiss. Elench. n. 56. Voy. bot. Tab. 47. — Espèce voi- sine de l'O, striata Gouan. Ononis Columnæ Al. — À cette espèce, M. Boissier réanit les O. capitaia Cav. et parviflora Lam. Arthyllis podocephala Boiss. Elench. n. 57. Voy. bot. Tab. 48. — Nou- -yelle espèce , très rapprochée de l'A. poiycephala Desf. E: BOISSIER. — Z’oyage botanique en Espagne. 243 Anthyllis tejedensis Boiss. Elench. n. 58. Voy. bot. Tab. 49.— 4. 7eb- biana Webb It. hisp. non Hook. Anthyllis Ramburei Boiss. Elench. n. 59. Voy. bot: Tab. 50. — Nouvelle espèce très rare, et que l’on ne peut confondre avec aucune autre. PuysanrHyLLis. — Genre nouveau propose pour l’'Ænthyllis tetraphylla L., et auquel M. Boissier assigne pour caractères : « Calyx post anthesin valdè in- « flatus. Vexillum in unguem sensim attenuatum. Âlæ carinà connexæ. Stamina « diadelpha , filamentis æqualibus apice dilatatis. Legumen dispermum bivalye « inter semina strangulatum transversè biloculare. Pericarpium tenue papyra- « ceum. » Cornicina. — Une partie de la section Cornicina DC. du genre Linnéen Anthyllis, et une partie de l’Aymenocarpus Savi (section des Medicago DC.), constituent ce nouveau genre, qui à pour caractères : « Calyx tubulosus post « anthesin subinflatus. Vexilli limbus basi truncato-émarginatus in uuguem @ abruptè aîtenuatus. Alæ carinà connexæ. Stamina diadelpha, filamentis æqua- « Jlibus apice dilatatis. Legumen polyspermum rarius abortu monospermum in « dehiscens transverse multiloculare. Pericarpium durum. Folia pinnata, foliolis « lateralibus numero inæquali dispositis ». La forme des légumes varie consi- dérablement dans ce nouveau genre. Les Ænthyllis lotoides et Cornicina L., et l_4. hamosa Desf., les Medicago circinnata a L. et nummularia DC. , Ds les espèces dont il se compose. DorYcenorsis. — L’ Anthyllis Gerards L. forme encore un nouveau genre qui a reçu le nom de Dorycnopsis à cause de la ressemblance de son port avec les Dorycnium , auxquels cette plante avait été réunie par Laäpeyrouse. Voici ses caractères : @ Calyx post anthesin vix accretus. Vexilli limbus basi truncatus in « unguem abruptè attenuatus. Alæ planæ inter se hiberæ cum carinà coalitæ. « Carina obtusa. Stamina diadelpha, filamentis æqualibus apice non dilatatis. Le- « gumen minimum ovatum reticulatum calyce inclusum indehiscens. » Trigonella ovalis Boiss. Elench, n. 60. Voy. bot. Tab. 51. — Cette nou- velle espèce a les plus grands rapports avec le Wedicago brachycarpa Fisch., qui est un véritable Trigonella. Melilotus intermedia Boiss. — Cette plante a beaucoup de rapports avec le M. sulcata et surtout avec le M. compacta Salzm. Lotus aurantiacus Boiss. Elench. n. 62. Voy. bot. Tab. 53. — Nouvelle espèce distincte des L. cytisoides et corniculatus. EroPxaca. — Sous le nom d'Erophaca, M. Boissier établit un genre nou- veau qui a pour type le Phaca bætica , et auquel il »ssigne les caractères swi- vans : & Calix oblique truncatus 5-dentatus , dentibus superioribus brevioribus « remotis. Vexillam ovatum exunguiculatum carinam æquans. Carina unguicu- « lata incurva obtusa. Stamina 10-diadelpha, 9 in tubum superné fissum coalita « inæqualia, ex quibus 4 inferiora breviora et 5 superiora longiora verticaliter 16, 244 nr. Boissier. — #’oyage bolanique en Espagne. « flexa. Stylus glaber rectus staminibus brevior. Stigma minutissimum à stylo « vix distinctum, Legumen inflatum uniloculare, valvulis coriaceis post dehis- «_centiam contortis. » Astragalus aristatus L'Hér. — M. Boissier lui réunit comme variété 8 aus- tralis , les Æ. creticus DC. non Lam. et À. siculus DC. non Rafin. Astragalus creiicus Lam. — C'est à cette espèce que se rapportent les A. echinus DC., caspicus M. B. et siculus Rafin. non DC. Astragalus tumidus Willd. — M. Boissier n’a trouve aucune différence spé- cifique entre celte espèce et les A. Rauwolfii Vahl et armatus Wild. L’An- thyllis tragacanthoides Desf, est encore un de ses synonymes. Coronilla eriocarpa. Boiss. Elench. n. 63. Voy. bot. Tab. 54. — Belle’es- pèce voisine du C. squamata Cav. Hippocrepis valentina Boiss. Elench. n. 64. Voy. bot. Tab. 55. — Espèce nouvelle distincte, par son port et sa souche ligneuse , de A. comosa , quoiqu'il soit difficile de lui assigner des caractères différentiels très positifs. Elle a plus de rapports avec l’Æ. balearica Jacq. Hedysarum Fontanesit Boiss. Élench. n. 66. Voy. bot. Tab 56. — confertum Desf. non Bieb. — Æ. humile L. — M. Boissier, qui a reconnu tardivement l'identité de cette dernière espèce avec la sienne , en rejette la de- nomivation spécifique , parce que, dit-il, le nom d’humile serait dérisoire ap- pliqué à une espèce qui est une des plus grandes du genre. Onobrychis argentea Boiss. — L'auteur avait d’abord rapporté cette plante à VO. supina ; mais il s’est convaincu depuis qu’elle en était distincte, ainsi que de l'O. arenuria W. et K. et de l'O. alba Desv. L’Hedysarum echina- tum Guss. , réuni à tort à cette dernière espèce par M. Tenore, est probable- ment la plante de M. Boissier. Vicia erviformis Boiss. — Ervum vicioides Desf.? — Cette espèce est voi- sine des 7. glauca Presl., disperma DC. et Bivonæ Sm. Viciu vestita Boiss. Elench. n. 67. Voy. bot. Tab. 57. — Espèce remar- quable par la grandeur et la couleur de ses fleurs, ses tiges très anguleuses, ses légumes réfléchis, très larges et comprimés, Prunus Ramburii Boiss. Elench. n. 68. — P,. amygdalina Webb It. hisp. — Nouvelle espèce, qui a le port du P. spinosa, dont celle est d’ailleurs très rapprochee,. Geum sylwaticum Pourret. — G. pyrenaicum Ramond non Mert. et Koch. — G. atlanticum Desf. — G. T'ournefortii Lap. — G. biflorum Brot. Geum heterocarpum Boiss. Elench. n. 69. Voy. bot. Tab. 58. — Espèce bien singulière par son fruit, dont un des carpelles est détaché des autres et reste sessile au fond du calice. Potentilla nevadensis Boiss. Elench n. 70. Voy. bot. Tab, 59. —- Cette E. BOISSIER. — /”’oyage botanique en Espagne. 245 nouvelle espèce se distingue, par ses carpelles lisses, des P. aurea, verna et ambigua Gaud. Elle a aussi quelques rapports avec le P. geranioides Willd. Poterium mauritanicum Boiss. — Sanguisorba mauritanica Desf. -— M. Boissier établit les caractères qui distinguent cette plante des P. Sangui- sorba, P. polygamum W. et Kit. et P. verrucosum Ehrenb. et Decaisne, Le P. ancistroides Desf. lui paraît aussi une espèce différente. Cratægus granatensis Boiss. Elench. n. 92. Voy. bot. Tab. 61.— Nouvelle espèce extrêmement voisine du C. heterophy lla Flugge et Lindl. Cotoneaster granatensis Boiss. Elench. n. 71. Voy. bot. Tab. 60. — Élé- gant arbuste , qui a des rapports avec le C. Fontanesiana Spach. Epilobium origanifolium Lam. — E: alsinefolium Vill. — E. alpestre Schm. nec Jacq. nec Gaud. — Æ. anagallidifolium Lag. Lythrum flexuosum Lag. (1816). — L. Græfferi Tenore (1819). — L. acu tangulum Lag. — L. Preslii Guss. Herniaria scabrida Boiss. Elench. n. 73. Voy. bot. Tab. 92. f. À. — Cette nouvelle espèce prend des formes différentes suivant ses stations; mais elle se reconnait toujours à la nature de la pubescence qui la recouvre et qui est com- posée de poils nombreux très courts et transparens. Paronychia serpyllifolia var. aretioides Boiss. Tab. 62. f. B. — P. are- tioides DC. — P. imbricata Reichenb. Pislorinia Salzmanni Boiss. Voy. bot. Tab. 63: f B.— P. breviflora Boiss. Elench. n. 74. — Espèce remarquable par ses corolles, dont le tube s’e- largit insensiblement jusqu’au limbe, au lieu de s’atténuer à cet endroit, comme cela a lieu dans le P. hispanica. Ori mispANicAa, seu delectus plantarum rariorum aut nondurn rite notarum per Hispanias sponte nascentium , auctore P. Barker-Wess. ( Pent. 1 et 1. In-fol. cum icon. ære incisis. Parisiis, Brockaus et Avenarius, 1830.) M. P.B. Webb, auquel on doit de si importans travaux sur l'histoire naturelle des iles Canaries, qu’il publie conjointement avec M. Berthelot , avait préludé à l'exploration de ces îles par des voyages dans la région Méditerranéenne, d’abord en Orient, mais surtout en Espagne , en Portugal et en Afrique, depuis les montagnes de Tétuan jusqu’au sud du Cap Spartel. Il publia le catalogue descriptif de ses découvertes dans une brochure qu’il 246 . P. 2 WEBB. — Olia hispanica. fit paraître en 1838 sous le litre d’Z£er hispaniense , et que nous avons fait connaître incidemment en rendant compte du grand ouvrage de M. Boissier (voyez l’article précédent ). Entraîné par son ardeur pour la botanique espagnole , il ne s’est pas borné . à cette exposition , et il s’est décidé à enrichir la science d’une grande publication dont il a fait paraître deux livraisons exécu- tées avec le plus grand soin sous le rapport de la typographie et de la gravure. Il ne s’est astreint à aucun ordre méthodique quelconque, et, ainsi que le titre de l'ouvrage l’indique, il a fait un choix des plantes les plus rares et les moins connues , dont il a donné d'excellentes descriptions accompagnées de su- perbes figures. La première livraison se compose des espèces suivantes : Holcus cæspitosus Boiss. Notice sur l'Abies Pinsapo, p. 12. Elench. p. 86. Webb It. hisp. p. 2. Artemisia granatensis Boiss. 1. c. p. 11. DC. Prodr. 7, P. 298: Webb It. hisp. p. 36.— Artemisia glacialis on Ann. gen. v. 3,p.9.—Vulgo Man- zanilla real. Criisus tribracteolatus Webb It. hisp. p. 51. Adenocarpus Boissieri Webb 1. c. p. 52.— 4. decorticans Boiss. Saisola genistoides Poiret Encycel. v. 7, p. 294. — S. famariscifolia Lag. gen, et sp. p. 12, non Falck.— Ænabasis tamariscifolia Cav. Ic. v. 3; p. 12, tab. 283. M. Webb donne à la suite de cette espèce l'énumération des Chénopodées qu’il a recueillies dans son voyage en Espagne. Les plantes de la seconde livraison appartiennent aux Algues marines, et ont été travaillées par M. le Dr Montagne. Griffuhsia fiabellata Mont. — Ceramium flexuosum Agardh Syst. alg. p- 141.— Callithamnion flexuosum Ag. spec. alg. 2, p. 166. — Callitham- nion flabellatum Schousboe in herb. | Griffithsia Schousboei Mont. — Griffithsia imbricata Schousb. mss. Gigartina conferta Schousb. mss. Gigartina gaditana Mont. Delesseria interrupta' Agardh Sp. alg. 1 , p. 170. Les figures qui représentent ces Algues ont été dessinées avec une rare perfection par M. A. Riocreux, et leur exécution chal- chographique fait honneur au talent de Melle E. Taillant. Ar 2 AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. By MALPIGHIACEARUM 5Y70PSIS , Monographiæ mox edendæ Prodromus., Auctore ADRIANO DE JUSSIEU. Monographia nostra Jamdudüm incepta et ferè absoluta, hodiè completa tandem, cujus fragmenta , tum in florà Brasiliæ ineridionalis , tüm in tertio Iconum Lessertianarum volumine, prius tradideramus et cujus partem genericam (1) nuper optimo operi doctissimi Endlicher bénignè insertam nobis gratulamur, fusius familiæ generumque characteres explicabit et numerosis illustrabit iconibus, de distributione geographicà , affinitatibus multisque aliis disseret , species novas describet , editarum notitiam promovere et synonymiam enodare tentabit. Quarum nümerus mirum in modum auctus, cum herbaria non tantum Parisiensia explorare licuerit , sed et quædam ditissima extero- rum, ut clarissimorum De Candolle, Moricand, Hooker, Ben- tham , Blume et præsertim Martius, qui tot opes arbitrio nostro permisêre. Inde quoque fit ut inter species cæterorum auctorum paucæ admodüm sint quarum typos inspicere nobis non datum fuerit. Excipiantur tamen Malpighiaceæ Brasilienses in Linnæà recentius, opere nostro jàm ferè peracto, a cl. Grisebach recen- sitæ. Species ipsius, quoties descriptiones aliquid dubii relin- quebant , aut distinguere aut interrogativè nostris addere satius nunc duximus quam sÿnonymiam tot autopsiis institutam con- Jecturis iterüum obscurare : quarum tamen certe nonnullas autop- sia serius cum nostris confundet et nomina earumdem, jure prio - rum, pro nostris substituet. Cüm opus , forsän pro materià longius , imprimendum , præ- (1) Enumerationi generum, qualis à cl. Endlicher editur, quatuor nova seris delerla hie adduntur. 248 AD. DE JUSSIEU. — ]ulpishiacearum synopsis. sertim incidendis figuris, non parum temporis requirat, hanc synopsim præmittere pretium operæ visum est, quæ et genera ordinando exponeret et species omnes recensens, veterum illus- traret synonymiam , novarum notitiam phrasibus diagnosticis inchoaret. Plantæ cujuslibet nomini nomen auctoris ad initialia redactum, absque operis mentione, brevitatis causà, subjicitur; nova genera et species signo Ÿ notantur ; patria characteri inse- ritur generico quoties fieri potest, sin minüs cum specie in- dicatur. MALPIGHIACEÆ. FLores hermaphroditi, rarissime abortu polygami. Caryx 9-partitus, laciniis omnibus, sæpissimè 4, rarius paucioribus, basi extrorsüm 2-glandulosis , rarissimè 1-glandulosis, non rard eglandulosus: præfloratio quinconciata, rarius valvata. Perara 5 cum laciniis calycinis alternantia, vulgo ipsis longiora et un- guiculata ungue tenui reflexaque, limbo dilatato, integro denticulato vel fimbriato, sæpè concavo, plerumque inter se in- æqualia : præfloratio convolutiva. SramiNa in plerisque numero petalorum dupla,in paucis oppositipetalorum omnia aut quæ- dam deficientia : Fr/amenta plermque basi dilatatà coalita in annulum , sæpè cum imo calyce (vel potiüs pedicelli sursûm incrassati concavo apice) concretum et sic quasi perigyna, alioquin hypogyna , rarissime plane libera : antheræ. nunc quædam effetæ vel difformes, nunc omnes polliniferæ et nor- males, biloculares , introrsæ , glabræ vel villosæ, connectivo plerümque incrassato et sursum etiam producto. PisTILLUM : ovaria vulgo 3, rarissimè 2 vel 4, aut in unum coalita , aut sæpius partim vel omnino distincta , gibbis cristulisve alas jàm prænunciantibus instructa , singula 1-ovulata : ovulum ortho- tropum, e funiculo lato pendenti ascendens, cum ipso quasi unciforme : sty4 nunc totidem distincti vel rariüs inter se con- nati, nunc (uno aut duplici abortiente) pauciores : stigmata nunc terminalia , acuta, capitata vel truncata, nunc sublateralia in styli apice interdüum etiam ultrà producti. CarpecrA totidemaut abortu pauciora nunc in unum carnosum drupaceum vel ligno- AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. 249 sum connata, nunc distincta aut tantum demüm solubilia, rariüs bivalvim dehiscentia, vulgd indehiscentia, plerumque variè ner- vosa angulosave, angulis sæpiüs in cristas aut etiam alas laterales dorsalesque, plüs minüs et hisillas aut has illis magis expansas, productis. SEMEr funiculo brevi infra apicem obliquè appensum, ibidemque sulco chalazäque vulgd notatum; integnmento du- plici, utroque ferè semper membranaceo: perispermum nullum : embryo radiculà rectà , superà , plerumque brevissimà ; cotyle- donibus longioribus , rectis et æqualibus, vél plerùmque inæqua- libus curvis aut plicatis aut etiam circinnatis, crassissimis vel foliaceis ; plumulà minimä. bilobulä. Arsores vel frutices sæpè scandentes, rariüs suffruticuli, Jolüs oppositis , rarius 3-4-verticillatis aut alternis ,simplicibus, plerümque integris, in genere unico lobatis, vulgo petiolatis, in petiolo vel paginà inferiore non rard glanduliferis ; pilis (cum adsunt) adpressis medioque affixis, nunc tenuibus mollibusque, nunc seliformibus urentibus: stipulæ sæpius brevissimæ et deciduæ , interdum majores aut duæ ejusdem folii in unam axil- larem, aut quatuor foliorum oppositorum geminatim in duas interpetiolares connatæ. INFLORESCENTIA indefinita , axillaris aut sæpius terminalis, racemosa , corymbosa vel sæpiüs umbellifor- mis, umbellis vulgo 4-floris, sæpè supremorum foliorum abortu in paniculas plus minus amplas composita : pedicelli sursûm incrassati , articulati cum pedunculis basi bracteatis, superius (vulgd apice) bibracteolatis, interdüm brevissimis vel subnullis. FLores rubri velsæpissime lutei, rariüs albi vel rarissimè cœrulei, in paucis dimorphi cüm præter normales corollatos, coloratos, staminiferos styliferosque, existant abnormes minimi virentes incompleti anandri astyli. Parria , Americæ vel multo rarius veteris continentis pars intertropica ; pauciores extra tropicos , sed ab his semper parüm remotæ. I MEIOSTEMONES seu GAUDICHAUDIEZÆ. STAMINA nunquàäm petalorum numero dupla, sed cppositi- petalornm verticillus maximä parte aut omnino abortivus, alter- norum pars etiam sæpè deformis. Sryzus vulgo simplex (aut 250 AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. abortu duorum aut trium coalitione ); rarius styli 3 et tunc inæquales. CarPkLLa aut variè alata aut aptera, nunquàm tamen carnosa , sæpiüs filo rapheformi subtensa et ex eodem solubili demüm pendula. FLores sæpiüs dimorphi. FIMBRIARFA. Fimbriaria F1. Bras. mer.(non Nees)(1).--Schwannia Endlich. Calyx alte 5-fidus, laciniis 4 basi biglandulosis, Perala calyce Jongiora , limbo fimbriato. Siamina 6, quorum 5 lacinüis caly- cinis opposita, omnia fertilia, antheris orbicularibus ‘dorso villosis. Ovaria 3 distincta receptaculo communi imposita styli- fero. Stylus simplex. Sfigma capitatum. Fructus conflatus e samaris 3 apice in alam expansis margine antico crassiorem , filo rapheformi solubili subtensis. Frutices Brasiliani scandentes, foliis integerrimis, vix con- spicuè stipulatis. Urmibellæ A-floræ ad apicem ramorum in paniculas congestæ. Peduncüli apice bibracteolato cum pedicellis subæqualibus articulati, basi bracteati. Flores rubri. 1. F. scecans Ad. Juss. FL Bras. — Æ° cujabensis Griseb. — Banisteria hexan- dra? FI. flum. 2. F. muricara +: folis ovatis, acuminatis, subtüs brevissimè puberulis, petiolis brevibus biglandulosis; ramulis petalisque glabris; staminibus exsertis ; samaris infra rostratis et latere transverse cristato-muricatis, 3. F. ranustones + : foliis ovatis, cuspidatis , suprà glabris , subtüs puberulis ; petiolis biglandulosis ; petalis glabris; staminibus paululm exsertis; sa- maris infrà rostratis et latere exappendiculatis. SANUSIA. Gaudichaudiæ spec. S.-Hi/. FLores structuræ duplicis : 1° nNorMALzEs. Calyx altè 5-fidus (1) Genus nostrum in Florä Bras, mer. initio apni 1833 institutum, sub nomine quod decem jam annis anteà proposuerat cl. A. de Saint-Hilaire (Mem. mus. 10 , p. 163). — Fim- briaria Neës , inter Marchanticas, in Martius Fi. Br. éodem anno r833 edita, potius igitur quâm nostra abolenda videtur. AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. 254 laciniis 4 basi biglandulosis. Petala calyce longiora, unguicu- lata , limbo vix dentulato. Séamina 5 laciniis calycinis opposita, sæpius omnia fertilia, antheris glabris ,interdüm duo connectivo aucto loculisque subabortivis deformia. Ovaria 3 basi inter se et cum receptaculo conico concreta. Stylus simplex trigonus , ova- riis basi interpositus. Stigma simplex capitatum. Fructus confla- tus e.samaris 3 vel abortu paucioribus dorso supernè compressis in alam margine antico crassiorem , infernè cristà brevi margi- natis et subtuüs filo rapheformi demum solubili subtensis. 2° As. Normes quales in Gaudichaudié , ab his fructu tantüm (utpotè normali simili) discrepantes. Frutices vel suffrutices Austro-brasiliani, sæpè scandentes, foliis integerrimis , stipulis inconspicuis. Pedunculi axillares vel terminales, umbellatim 3-4-flori, semel aut iterum bibracteo- lati et supra par extremum bracteolarum cum pedicello brevi articulati. Æ/ores normales flavi ; abnormes incolores minimi, in axillis diversis ejusdem vel alius rami similiter, sed brevius, umbellati. Nomen a duplici florum figurà. 1. J. GUARANITICA, — Gaudichaudia guaranitica S. Hil. 2. J. piscocor. — Gaudichaudia discolor Gxiseb. 3. J?sericra. — Gaudichaudia sericea S. Hil. 4. J?rineartrozra. — Gaudichaudia linearifolia S. Hil. GAUDICHAUDIA, Gaudichaudia Æunth (non S. Hi.). Frores structuræ duplicis: 1° vormazes. Calyx altè 5-fidus, laciniis 4 vel omnibus basi biglandulosis. Petala calyce longiora, unguiculata, limbo dentulato. Stamina 5 laciniis calycinis oppo- sita, quorum vulgo duo ananthera, rariùs omnia antherifera. Ovaria 3 inter se ad axem connata, cæterüm distincta. Séylus e tertio ovariorum (quorum duo nullum vel rudimentarium profe- runt) supra basim exsertus,stigmate obtuso terminatus. Semaræ vulgô 2-1, alà marginata nunc integrâ, nunc lobatà, prætereà dorso medio cristatæ, flo rapheformi,ab insertione ad basim alæ extenso subtensæ et eodem demüm solubili pedicellatæ. 2° As- 292 AD. DF JUSSIEU. — ÂMalpighiacearum synopsis. NORMES. Calyx 5-partitus eglandulosus. Petala o aut tantüm r-2, sæpius rudimentaria. Æ{ntheræ unicæ rudimentum. Ovaria 2. Styli o vel rudimentarii. Fructus ut in normalibus. Frutices Mexicani, vulgd volubiles , foliis integerrimis , me- diocribus, molliter pubentibus , basi plerumque setaceo-biauri- culatis, stipulis inconspicuis. Flores flavi aut crocei , in ramis vel lateralibus abbreviatisque ramulis terminales, racemosi, umbellati, rariusve solitarii, pedunculati pedunculis apice bi- bracteolato cum pedicello articulatis : prætereà vulgo abnormes inferius siti ad axillas foliorum rami vel bractearum ramuli, plerumque 1 vel rariuüs 2-3 subsessiles, incolores et minimi. $ 1. Tritomepterys. Carpella quasi 3-alata, alæ trilobæ lobis 3-supernis, tertio inferno. 1. G. coNFERTIFLORA + : foliis ovatis, mucronulatis, densè pubentibus ; floribus. in ramulis lateralibus congestis, breviter pedunculatis ; staminum. duobus anantheris brevioribus. a. G. Azgrpa Schlecht. 3. G. sericEA. — Triopteris sericea Schlecht. 4. G. mozus Benth. 5. G. KarwinskianA +: foliis oblongo-ovatis obovatisve , mucronulatis ; umbellæ terminalis 3-4-floræ pedunculis longiusculis; staminibus omnibus antheriferis ; floribus abnormibus axillaribus, 1-2-petalis. $ 2. Gaudichaudia. Carpella alà latiori integrà marginata. 6. G. rENTANDRA + : foliis ovato-lanceolatis, acuminatis , puberulis, petiolatis ; umbellarum terminalium floribus 4 longiusculè pedunculatis ; stamini- bus omnibus antheriferis; floribus abnormibus axillaribus 9-petalis, non rar0 in calyce glanduliferis et 3-ovarieis. 7. G. ARNOTTIANA. — iræa cycloptera Hook et Arn. in Beech. voy. 8. G. cynancnoïres Kunth, s 9. G. rixtPENDuLA ‘# : foliis ovatis, mucronulatis, petiolatis; ramulis brevibus, lateralibus flores ferentibus, normales 1-4 terminales breviter pe- dunculatos , abnormes ad axillas foliorum bracteæformium sessiles ; stamimum duobus anantheris , brevioribus. a .. . . . £ L 10, G. Weggrana +? : foliis basi cordatis , oblongo-ovatis, mucronulatis, supra puberulis, subtùs lanuginoso-albidis, subscessilibus; umbellis axillaribus 3-4-floris, pedunculis longiusculis ; staminum duobus ananthenis, pl- catis. AD. DE JUSSEU. — Malpishiacearum synopsis. 253 Species non satis note. 11. G. popocarpa. — Hirœa ? podocarpa DC. 1%. G. MUCRONATA, — Hiræa? mucronata DC. 13. G. AcoMINATA. — Hiræa ? acuminata DC. 14, G. oxxora — Hiræa? oxyota DC. ASPICARPA. Aspicarpa Lagasca. Richard. — Acosmus Desvaux. FLorss structuræ duplicis : 1° Normazes. Calyx 5-partitus, laciniüs basi biglandulosis. Petala longiora , unguiculata, limbo fimbriis ciliato. Stamina 5 laciniis calycinis opposita, filamentis basi in tubum coalitis, quorum duo antherifera fere tota cohæ- rent, tria longius distincta antheris sterilibus difformibus termi- nantur. Ovaria 3 inter se ad axem connata, cæterum distincta. Stylus ovariis basi interpositus, simplex , stigmate truncato terminatus. Fructus ignotus (sed verisimiliter qualis in abnormi- bus). 2° Asvormes. Calyx 5-partitus eglandulosus. Petala o. Antheræ unicæ rudimentum sessile. Ovaria 2 astyla. Carpellum abortu unicum, cristis dorsalibus 5 parum prominulis, acutis, duabus lateralibus, tertià medià, irregulariter 3-gon0-pyrami- datum , indehiscens. Suffrutices Mexicani, pilis malpighiaceis ramos obducentibus foliaque opposita marginantibus. #lores normales terminales, vulgo umbellatim quaterni, croceo-flavi ; abnormes in axillis foliorum ferè occulti, subsolitarii, brevissime pedicellati , virentes et minimi. / À / 1. À. HARTWEGrANA. — Gaudichaudia humilis Benth. 2. À, uüRENs Lagasc. — 4. hirlella Rich. — Acosmus pruriens Desv. CAMAREA. Camarea $S. AHi/. FLores structuræ duplicis : 1°normarrs. Calyx altè 5-fidus la- 254 AD. DE JUSSIEU. — Malpisghiacearum synopsis. ciniüis 4 basi biglandulosis. Petala calyce longiora , unguiculata, limbo vix dentulato. Samina 6 ( quorum 5 laciniis calycinis opposita) , filamentis inter se, tribus ferè totis , tribus tantum- modo basi, coalitis; antheris 4 fertilibus subrotundis, 2 sterili- bus in massam petaloïideam contortuplicatam deformatis. Ovaria 3-4 distincta, receptaculo conoïdeo affixa stylifero. Stylus et stigmata simplicia. Fructus e carpellis 3-4 aut abortu pauciori- bus dorso per series nunc muricato-cristatis , nunc echinatis et lappaceis. > ABNoRMEs. Calyx 5-partitus eglandulosus. Peta- la o. Antheræ unicæ rudimentum subsessile. Ovaria 2. Styli et stigmata o vel rudimentaria. Suffrutices Brasiliani, foliis oppositis subalternisve, non rard ternatim verticillatis, integerrimis ; stipulis inconspicuis. Flores normales ad folia superiora solitarii axillares vel supremorum abortu umbellatim corymbosimve dispositi, pedunculis longius- culis interdum pluri-bracteolatis , flavi ; abnormes in foliorum inferiorum axillis subsessiles et occulti, minimi, incolores. $ 1. Cryptolappa. Carpella 3 glabra , lappaceo-echinata. Folia ovato- complanata. 1. C. AFFINIS S. Hil. 2. C. airsura S. Hil. 3. C. sericeaA S. Hil. 6 2. Racamea. Carpella 4 hirsuta , molliter echinata. Folia lineari-revoluta. &. G. aAxrczaris S. Hill. 5. C. vereavzLa + Mart. herb. : foliis plerimque ternaüm verticillatis, brevibus, lineari-ovatis , basi cordatis , ferè glabris, subsessilibus; flonibus solita- ris, axillaribus. $ 3. Camarea. Carpella 3 cristis transversis muricata, dorsali majori longi- trorshm alata. Folia linearia. 6. C. rinrarrrozrA S. Hil. 7. CG. ertcopes S. Hil. AD. DE JUSSIEU.. — Malpighiacearum synopsis. 255 DINEMANDRA. Calyx alè 5-fidus laciniis 4 basi r-2-glandulosis. Petala ca- Ayce longiora , unguiculata , inæqualia. Filamenta 10 basi inter se coalita, petalis opposita alternis longiora e quibus duo anthe- rifera, cætera octo abbreviata sterilia. Ovaria 3 in unum con- vata, singula dorso longitrorsum 3-cristata , verrucosa. Styli totidem apice truncato stigmatiferi. Fructus conflatus e samaris 3 parvis , dorso medio cristatis et margine utroque alatis , alis distinctis. Fruticulus Peruvianus , foliis oppositis ericoïdeis , stipulis inconspicuis. Flores racemosi racemis terminalibus paucifloris, pedicellis cum pedunculi partialis apice bibracteolato articulatis. Nomen a duplici filamento antherifero. ' D. errcomnes + : foliis brevibus, lineari-ovatis, margine subtüs revoluto acerosis, puberulis glabratisve, subsessilibus ; calyce 6-glanduloso , glandulis stipitatis, reflexis. IT. DIPLOSTEMONES. Stamina semper petalorum numero dupla',omnia antherifera. Styli 2-3 vulgo distincti, rarissimé partim aut omninÔ connati, vel (unius aut. duplicis abortu) quasi unicus. Carpella nunc alata alà marginante (Pleuropterygieæ) , aut dorsali ( Notopte- rygieæ), nunc aptera ( Æplerygieæ ) lignosa , coriacea vel car- nosa. Flores 1-morphi. I. PLEUROPTERYGIEÆ seu HIREÆ, JUBELINA. Calyx 5-partitus, lacinïis 4 basi uniglandulosis. Petala calyce paulo longiora, unguiculata, limbo denticulato. Sta- mina 10, omnia fertilia, filamentis basi coalitis; antheris glabris. a56 AD. DE JUSSIEU. — Malpieluacearum synopsis. P Styli 3 breves apice truncato bilobo-stigmatiferi. Ovaria 3 in unum 3-lobum coalita, dorso 3-cristata et verruculosa. Fructus conflatus e carpellis 3 extüs dorsd longitrorsum 5-alatis, alis angustis undulatis sinuatisque ; intus 3-locularibus , loculo medio semninifero , lateralibus inanibus. Frutex Guianensis, foliis magnis, integerrimis , petiolis minu- tissimè bistipulatis. Umbellæ 4-floræ , foliorum supremorum abortu paniculam terminalem componentes, vulgd ternatæ : pedunculi brevissimi, bracteati extrorsüm, lateraliter bibrac- teolati, cum pedicello longiori articulati, bracteis bracteo- lisque umbellam includentibus primüm et seriüs involucranti- bus. F’ores punicei. J. riparta + : foliis ferè orbicularibus, subtùs tomentosis , reticulatis basique glanduliferis, marginatis , coriaceis ; umbellis paniculatis, terminalibus. DIPLOPTERYS. . Cazvx 5-partitus, laciniis 4 basi biglandulosis. Petala calyce longiora, unguiculata, limbo fimbriato. Sfamina 10, omnia fer- tilia, filamentis infernè coalitis, antheris villosis. Sty 4 3 rigidi, apice truncato stigmatiferi. Ovaria 3 in unum 3-lobum coalita, singula dorso obscurè 5-costata. Fructus conflatus e carpellis 3 dorso longitrorsum 5-alatis, alis lignosis parüum prominentibus, medià simplici cristæformi, lateralibus cum hàc subparallelis, geminatim, apice et basi confluentibus. Frutex Guïanensis, scandens, foliis integerrimis. /nflorescen- tiæ axillares , umbelliformes, umbellis vulgo ternis 4-floris: pedunculi subnulli; pedicelli basi articulati, sub articulo brac- teà extrorsum , ad latera bracteolà duplici stipati, bracteis brac- teolisque umbellam biseriatim quasi involucrantibus. Flores lutei. Diversæ partes siccatione nigrescentes. Nomen ab alis lateralibus in fructu geminatis. x. D. parazras Ÿ. — T'riopieris pauciflora? Mey. : foliis ovato-lanceolatis, acuminatis, glabris, breviter petiolatis. AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. 257 HirÆA. Hiræa Jacg.—Mascagnia Bert.—Trioptéridis spec. Gærtn. Cav. Calyx 5-partitus, eglandulosus vel laciniis 4 (rarius omnibus vel paucioribus) basi biglandulosis. Petala calyce longiora, re- flexa, unguiculata, limbo denticulato vel subintegro: Sfamina 10, omnia fertilia, alterna longiora, filamentis basi coalitis, antheris vulgo glabris. Styl ? rigidi, apice compresso hinc stigmatiferi, stigmate discolori. Ovaria 3 inter se introrsum coalita, singula dorso cristato-3-gona. Samaræ 3 aut abortu pauciores , dorso membranaceo-cristatæ , margine utroque alatæ alis semi-orbicu- laribus cristæ subæqualibus vel sæpiüs majoribus , distinctis vel in unam confluentibus. Frutices Americani, plerümque scandentes. Fo/ia integerrima, glabra vel varié pubentia, subsessilia petiolatave, bistipulata stipulis subnullis vel magis conspicuis et tunc cum petiolo concretis. Umbellæ axillares, 4-floræ, rarissimè plurifloræ, sim- plices aut sæpius ternæ; vel racemi terminales rariüusve laterales, nunc simplices, nine paniculatim ramosi : pedunculi floriferi in umbellis axillaribus subnulli, in inflorescentiis terminalibus breves, cum pedicellis articulati, basi bracteati, apice oppositè bibracteolati. {lores parvi vel mediocres, lutei vel rosei lilacinive, nonnunquàm pubentes. 61. ÆZiræa. Umbellæ axillares , pedicellis sessilibus. / \ / CL] .. \/ 2. H, mMüLTIRADIATA. — Bunisteria Quapara Rich. Aubl.: foliis oblongo- ‘ ovatis , basi sæpè acutis, acutissimè acuminatis, subtüs pubentibus , in petiolo biglandulosis bistipalatisque ; umbellis axillaribus, multifloris ; calyce 8-glanduloso, petalis glabris luteis. — Guiana. 2. H. rernironta. — Malpighia? ternifolia Kunth.—Noya Granata. 3. H. Wiepeawa + : foliis oboyatis vel obovato-lanceolatis, subtüs tomentoso- velutinis , in petiolo biglandulosis bistipulatisque ; umbellis axillaribus &-floris, sæpiüs geminatis; calyce 4-7-glanduloso ; petalis glabris. — Brasilia. XIII, Boran — Mai, 17 258 AD. DE JUSSIEU. —= Maipishiacearum synopsis. 4. H. sericrrocra +.—Banisteria cujabensis Griseb.? : foliis obovatis, sæpius breviter acuminatis, subtüs sericeo-tomentosis, in petiolo biglandulosis bistipulatisque, umbellis axillaribus 4-floris, ternis ; calyce 8-glandu- loso; petalis glabris. — Brasilia. 5. H, curxsornyzsa + : foliis obovatis, acuminatis suprà glabris lævibusque subtüs sericeo-auratis ; petiolo ad apicem biglanduloso bistipulatoque ; umbellis axillaribus ternis , 4-floris: calyce 8-10-glanduloso ; petalis glabris. — Brasilia borcalis. Guiana. 6. H. ruzcens + : foliis ovatis vel vix obovatis, acuminatis, supra glabris lævibusque, subtüs sericeo-auratis , petiolo ad apicem biglanduloso bistipulatoque; umbellis axillaribus. ternis, vulgo 3-floris; calyce eglanduloso; petalis glabris; samaræ alis glabratis lateralibus, dorsali cristæformi multoties longioribus. — Brasilia. 7. . SWaRTZIANA. — Malpighia faginea Sw. — Antillæ. . 8. I. GaunicHaupranA. — Æ. cuneata ? Griseb. — T'etrapteris Gaudichau- diana Ad. Juss, F1. Bras, — Brasilia. 9. H. Kunrurana. — Malpighia? obovata Kurth.— Magdalena. 10. H. recrawara Jacq.— Triopteris reclinata Cav.—T. Hiræa Gærtn.— Ins. Trinitatis. ë 11. H. HooxertanA + : foliis obovatis, breviter mucronatis, puberulis, in pe- tiolo biglandulosis bistipulatisque; umbellis axillaribus ternis , 4-floris, pliitells longiusculis fiiformibus; calyce 8-1 M avt ; LE pa glabris. —Ins. Trinitatis. 12, H. Riepceyana + : foliis obovatis, apice angustatis, glabris nervo medio subtüs canescente , in petiolo biglandulosis bitipulatisque; umbellis _axillaribus, 4-floris, vulgù geminatis; calyce 8-glanduloso ; petalis * glabris. — Ins. nie. 13. H, crasses +. — T'etrapteris obovata Poepp. Pl.exs. : foliis oblongis, obovatis, glabris nervis primariis subtüs canescéntibus , nm petiolo biglandulosis bistipulatisque : umbellis axillaribus ternis prætereäque sæpè geminatis, pedicellis crassissimis ; calyce 8-glanduloso; samaræ alis puberulis , lateralibus dorsali cristæformi multoties longioribus. — Peruvia subandina. 14. H, racrroztA. — Banisteria fagifolia DC. — Guiana. 15. H. BcaxoneriAxA + Moric. Pl.amer. mss:-— Brasilia. 16. H. Bamïensis + Moric. PL. amér. mss. — Brasilia. 17. H; SALZMANNIANA +. — T'riopteris macrophylla Salzm. PI. exs.: folis cblongis ; sublanceolatis, glabris, in petiolo biglandulosis bistipula- tisque; umbellis axillaribus, :4-floris, ternis 3 calyce eglanduloso; petalis glabris; samaræ alis puberulis, lateralibus dorsali majoribus.— Brasilia. AD, DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. 259 18. H, pexruzara + : foliis obovatis, breviter et acutè acuminatis, glanduloso- dentatis, glabris, in petiolo biglandulosis bistipulatisque; umbellis solitariüs geminatisve ; 4-flonis; calyce 8-glanduloso ; samaræ alis gla- bratis, marginalibus flabellatis, dorsali multoties longioribus.—Brasilia. 19. H. MorrcanpranA + : folüs obovats vel latè lanceolatis, mucronulatis, \ glabris nervo medio subtüs puberulo, in petiolo biglanduiosis bistipu- latisque; umbellis vulgd geminatis, 4-floris ; calÿce eglanduloso; petalis glabris, — Brasilia. Ÿ $ 2. Mascagnia. Racemi terminales ét axillares, sæpius paniculati, interdum corgmbosim contracti ; rarissimè umbellæ, pedicellis non sessilibus. _* Alæ marginales distinctæ. 20. H. rsrcoruyra Ad. Juss. FI. Bras, — Brasilia. 21. H. seprenrrionazits + + folüs ovatis , basi et apice sæpe acutis, glabris, breviter petiolatis; umbellis axillaribus breviter stipitatis, 4-floris, pedicellis cum pedunculo partial articulatis ; calice 8-glanduloso petalis pubescentibus. — Mexicum. 22. H. pLaryeTERA Griseb., — Brasilia. 23. H. rcuminensis Griseb. — Brasilia. 24. H. maririmAa +.— Triopteris polycarpa Salzm. PI. exs. : foliis ovatis, apice plicato-acuminatis , glaberrimis, reticulato-venosis, coriaceis, breviter petiolatis ; racemis axillaribus, simplicibus, patentibus , ri- ” gidis; calyce 8-glanduloso; petalis tôméntosis; samaræ alis glabratis, marginalibus flabelliformibus , dorsali cristæformai multotiès longiori- bus. — Brasilia. 25. H. icina Ad. Juss. FI. Br. — Brasilia. 26. H. PugrrLora Ad. Juss. FI. Br. — Brasilia. 27. H. macroprera DC. — Mexicum. 28. H. cacorocarpa + :-foliis lanceolato-acuminatis, bris ; breviter petiola- tis ; racemis terminalibus et axillaribus; calyce 8-glanduloso ; samaræ ecristatæ alis lateralibus distineus., laceris , virentibus. — Brasilia. 29. H. SrmsiaNA. — Malpighia volubilis Sims: -:Antillæ. 30. H. zasrannra + : foliis oblongis, ovato-lanceolatis | apice obtusiüsculie, glaberrimis, supra lucido-virentibus ; subtüs ferrugineis , coriaceis, petiolo juxta medium biglandulosd$ paniculis terminalibus ;! calyce 8-glanduloso ; petalis glabnis; filämentis anthérisque extrorshm hrs. —Mexicum. | 17 260 AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. 31. H. renIDENS + : foliis latè lanceolatis, subtüs metallico-sericeis et reticulato- venosis, petiolatis ; racemis paniculatis; calyce 8-planduloso; petalis extrorsüm sericeis. — Brasilia, 32. H. raurrrorta + Mart. herb.: foliis oblongis, ovato-lanceolatis, suprà glabris, subtüs metallico-sericeis , reticulato-venosis, subcoriaceis, brevissime petiolatis ; samaræ parvæ alis lateralibus distinctis , lobatis, dorsali cristæformi subæqualibus. — Brasilia. 33. H. Porrricrana + : foliis oblongo-ovatis , acuminatis , suprà glabris, subtüs pube brevi densà metallicum renitentibus , coriaceis, breviter petiola- tis , paniculis axillaribus et terminalibus; calyce 8-glanduloso; petalis glabris; samaræ alis lateralibus lacero-lobatis, dorsali cristæformi multo majoribus. — Brasilia borealis. 34. H. anisorerara Ad. Juss. FI. Br.— Brasilia. 35, H. amsicua + : foliis ovatis, basi subacutis | breviter et acutè acuminatis, subtüs pubescentibus, brevissime petiolatis; racemis terminalibus paucifloris; calyce 8-glanduloso; petalis glabris, luteis ; samaræ alis glabris, lateralibus plüs minüs altè bilobis , dorsali subæquali, inter- mediis minoribus sparsis. — Brasilia et Peruviæ pars contermina. 36. H. aArcenTeA Ad. Juss. F. Bras. — Brasilia. 39. H. saricirozia Ad. Juss. F1. Bras. — Brasilia. ** Alæ marginales in ünam confluentes. 38. H. micropuyzra Ad. Juss. F1. Bras.— Brasilia. 39. H. conpirozra Ad. Juss. F1. Bras. — Brasilia. 4o. H. rorygornya+t: foliis subcordatis vel ovatis, acuminatis, pubentibus, petiolatis; racemis in paniculam digestis termimalem; calyce 8-glandu- loso; petalis glabris ; samaræ alis morginalibus in unam confluen- tibus cordiformem pubentem, dorsali multotiés minori cristæformi. — Mexicum. 41, H. rerosA + : folüs oblongo-ovatis , apice breviter late et acutè mncrona- tis mucrone basi biglanduloso, glabris subcoriaccis, petiolatis ; racemis lateralibus brevibus corymbiformibus ; calyce 8-glanduloso; samaræ alis marginalibus in unam confluentibus orbicularem glabram, dorsali multotiès minori cristæformi, — Brasilia. 42. H. serrum Ad. Juss. F1 Br. — Brasilia. 43. H. ovarirort1A Kunth. — Cumana. 44. H. naripa Kunth.— Prov. Orinocensis. 45. H. comrzicaTA Kunth. — Prov. Orinocensis. 46. H. PRuNIFOTtA Kunth. — Prov. Caracasana. 47. H. pivaricaTA Kunth, — Curnana, AD. DE JUSSIEU. —- Malpighiacearum synopsis. 261 48. H. macranena DC. — Mascagnia americana Bert.— S. Martha. 49. H. ogcowerrorta DC. — Mascagnia oblongifolia Bert. — S: Martha. 5o. H. cecans +: foliis ovatis, acumiuatis , glaberrimis, variegatis ; pellucido- punctulatis , membranaceis , petiolatis, basi brevissimè bistipulatis ; racemis terminalibus paniculatis; calyce 8-glanduloso ; petalis glabris ; samaræ alis lateralibus in unam orbicularem confluentibus. — Brasilia borealis. Peruvia. Species dubiæ. 51. H. muzrirrorA Griseb. — Brasilia. 52. H. zLeucosepaza Griseb. — Brasilia. T'ETRAPTERYS. Tetrapteris Cas.—Triopteridis sp. #. Calyx 5-partitus, lacinïis omnibus vel sæpissimè 4 basi bi- glandulosis , rarissimé subeglandulosus. Petala calyce longiora, unguiculata , limbo subintegro vel rariüs dentato. Stamina 10, emnia fertilia, alterna longiora, filamentis basi coalitis , antheris glabris vel rarius hirsutis. Sty4i 3 rigidi, breves , apice truncati et hinc stigmatiferi, stigmate discolori. Ovaria 3 inter se intror- sûm coalita , singula dorso medio cristata , latere utroque bi- appendiculata. Samaræ 3 aut abortu pauciores , margine 4-alatæ alis cruciatim divergentibus , duabus superioribus inferioribus duabus, æqualibus inæqualibusve, non rard inter alas et cristam processubus membranaceis alæformibus sed brevioribus muri- catæ. Frutices sæpè scandentes. Folia opposita, integerrima, glabra vel pubentia ; non raro suprà lucida , plüs minus breviter petio- lata, bistipulata stipulis sæpiüs minimis nec primo obviis , rarius petiolaribus , nonnunquäm majoribus et in unam interpetiola- rem connatis. {nflorescentiæ racemosæ vel sæpius umbellatæ , racemis et umbellis paucifloris , ramos vel ramulos laterales ter- minantibus , sæpè foliis supremis immunitis abortivisve panicu- lam terminalem plus minûs amplam componentibus , rarius ramulo florifero contracto subsessiles fasciculæformes et tunc 263 AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. priùs foliis evolutæ: peduneuli floriferi breves, cum pedicellis vulgô longioribus articulati, basi bracteati, apice vel rariüs infra apicem bibracteolati, bracteis bracteolisque interdüum majusculis aut etiam folüformibus paniculæ (indè foliosæ) intermixtis. Flo- res parvi mediocresve , lutei , interdum rubro suffusi. 6 1. Pentapterys. Inflorescentiæ axillares subsessiles, fasciculatæ, vulgô priüs foliis evolutæ. In ovario crista ‘dorsalis media appendiculis lateralibus mulid longior et supra ipsas exserta, in fructu es be quans. Radicula cum coty- ledonibus sensim continua. | 1, T, Turxexæ + Mart. herb. : foliis ovatis, apiculatis, tomentosis, mollibus, breviter petiolatis ; fasciculis axillaribus paucifloris | pedunoulo flori- fero juxta basim bibracteclato ; calyce 8-glanduloso; samaræ hirsutæ alis brevibus , inferioribus longioribus ». cristä superioribus Hero lobatis subæquali. — Brasilia. 2, T,cnamzxcerasirorrA Ad. Juss, FI. Bras.— Brasilia. 3 T. aumruis + : foliis obovato-lanceolatis, acutissimis, subis pube laxâ cinereis, brevissimè petiolatis ; pedunculis apice bibracteolatis ; calyce !:,.8-glanduloso; ovarii appendiculis lateralibus inter se et cum dorsali subæqualibus. — Brasilia: &, TT, rAmIFcORA Ad. Juss. Fi Bras. pe Brasilia. 6 2. Tetrapterys. {nflorescentiæ nmbellatæ vel racemosæ, ramos ramulosve terminantes. Crista dorsalis alis HIRFRÈRS uno : minor. Gotyledones basi bi- ‘aüriculatæ. Tsopteræ. — In samarà alæ inferiores raro superioribus majores, ple- nHinque re EN Ghibripetals Gras ramealibus. 5, T.vacenrozra +: folüsparvis, oblongo-ovatis, £a glabris, vix ser latis ; corymbis terminalibus paucifloris; calyce 10-glanduloso; samaræ glabratæ alis inferioribus triplo longioribus. — Maracaybo. 6. T, sryzoprera +: foliis ovato-lanceolatis , glaberrimis, brevissimè petio- latis, racemis paniculas axillares foliosas componentibus ; calyce 10-glanduloso ; filamentis pubentibus ; samaræ glabræ alis saperioribus styliformibus , inferioribus longioribus, lacerulis. — Péruvia. / AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. 263 7. T. mmerrerara + : folis lanceolato-obovatis, acuminatis, glabris , coria- ceis, petiolatis; racemis axillaribus ; bracteolis magnis ; calyce 10-glan- duloso ; petalis magnis, cilato-fimbriatis; samaræ glabræ alis oblon- gis subæqualibus, cristà magnâ. — Guiana. 8. T. gracrrozaTA Griseb. — Brasilia. 9. T. zoncrsracreaTa +: foliis parvis, ovatis, mucronulatislglabratis, subtüs discoloribus, breviter petiolatis; racemis terminalibus paucifloris ; bracteis bracteolisque lineari-lanceolatis longiusculis; calyce 8-glan- duloso ; samaræ glabratæ muricatæ alis 4 subæqualibus , eum duabus minimis interdüm interpositis. — Brasilia. 10. T.xyrosrerrozra Ad. Juss, Flor. Bras. — Brasilia. 11. T. Lanesporrrrana + : foliis parvis, obovatis ,' suprà glabris, subtüs 1o- mentoso-pubentibus ; brevissimè petiolatis ;umbellis 4-floris axillaribus terminalibusque ; calyce 8-glanduloso ; antheris basi pilosis. —Brasilia. 12. T. zrcusrriroztA Ad. Juss, FL Bras. — Brasilia. 13. T. guxrrozrA Cav. — Triopteris buxifolia W. — Antüllæ. 14, T. Semepeana Schlecht.— 7, mexicana? Hook. et Arn. — Mexicum. ++ Pubipetalæ, stipulis petiolaribus , calycibus revolutis. 15. T. FRAxINIFoLIA +: foliis lanceolatis, obtusè acuminatis, glabris, suprà virentibus , subtüs pallide ferrugineis , membranaceis , breviter petio- latis ; paniculis terminalibus ; calyce 8-glanduloso; samaræ glabræ tuberculatæ alis subæqualibus emarginatis. — Brasilia. 16. T. LanorrozrA + : folis angustis, lanceolatis, glabris, suprà glauco-viren- übus, subtüs discoloribus et reticulato-venosis , margine infernè glan- dulifero, petiolo ad apicem biglanduloso ; paniculis terminalibus ; calyce + 8-glanduloso. — Brasilia. 17. T. suaveocens + : foliis oblongis , ovato-lanceolatis , supra lucidis, subtüs pallidè ferrugineis, glabris, petiolo brevi supra basim minutissimè bis- tipulato ; paniculis axillaribus et terminalibus ; calyce 8-glanduloso. — Chiquitos. 18. T. AcurrrozrA Cav. — T'riopteris acutifolia W.— Guiana. 19. T. Gurzceminiana +: foliis lanceolatis, apice acuminatis, rarids obtusis, glabris, suprà glauco-virentibus , subtüs pallidè ferrugineis, petiolo juxta medium biglanduloso , bistipulato ; paniculis terminalibus multi- floris; calyce 8-glanduloso; samaræ muricatæ alis subæqualibus, latè obovatis. — Brasilia. 20. T. runcruzara Ad. Juss. FI. Br. — Hiræa glabra Spreng, —Brasilia. 21. T. zucrpa. Ad Juss, FL Br, — Brasilia. 264 AD. DE sussIEU. — Malpighiacearum synopsis. 22. T. Mocorurorra Ad. Juss. F1, Br. — Brasilia. 23. T. muzrierANDuLosA + : folis inferioribus ovato-lanceolatis , superioribus brevibusellipticis, brevissimè mucronatis, a basi ad medium glanduloso- ciliatis, subtus subtomentosis; petiolo 4-glanduloso; paniculis axilla- ribus et terminalibus mutifloris ; calyce 8-glanduloso ; samaræ pube- rule, muricatæ alis subæqualibus. — Brasilia. 24. T, merazricocor +: foliis oblongo-ovatis vel ovato-lanceolatis, suprà glabris et punctulatis, subtùs metellicum renitentibus; petiolo biglanduloso bistipulatoque ; paniculis terminalibus multifloris; calyce eglandulosn. — Brasilia. 25. T. Laranprana +: foliis laté lanceolatis ; apice acutissimis, submæquilateris, suprà glabris et glauco-virentibus , subtüs puberulis et æneo-reniten- tibus , reticulato-venosis , eglandulosis, petiolo bistipulato ; paniculà terminali ; calyce: 8-glanduloso. — Brasilia. 06. ‘L. sericEA.—iræa sericea Ad. Juss. FI. Bras.— Brasilia. 27. T. crrarcornyzLa + : foliis magnis, ovato-lanceolatis , acuminatis, subtüs æneo-sericeis ; petiolo 2-4-glanduloso, bistipulato ; paniculis termina libus ; calyce 8-glanduloso. — Brasilia. **_ Anisopteræ. — Alæ imferiores superioribus multo breviores. 28. T. coronraster. — Galphimia? mollis Kunth. — Mexicum. 29. T. zasrocarpa +: foliis latè obovatis, suprà puberulis , subtüs densius pubentibus tomentosisve, coriaceis, petiolatis ; umbellis 4-floris pani- culas laterales terminalesye componentibus; calyce 8-glanduloso ; samaræ pubentis muricatæ alis angustis, superioribus longissimis, infcrioribus multo brevioribus , interdüm laceris, — Brasilia. 30. T. rorunorroiA Ad. Juss, FI Br, — Malpighia phlomoides Spreng. — Brasilia. 31. T. mors Griseb. — Brasilia. 32. T. crnErREA Griseb. — Brasilia. 33. T. croronirozia + : foliis ovatis, brevissimè et obtusè acumimats, suprä glabtis et lucidis, subtüs tomentosis, petiolatis ; umbellis &-floris , in paniculam terminalem foliosam digestis; calyce 8-glanduloso ; antheris basi pilosis. — Peruvia. 34. T, carornivzca + : foliis Jatè obovatis, breviter acuminatis, suprà glaber- rimis ét nitidis, subtüs: tomentoso-sericeis , petiolatis, stipulats; umbellis 4-floris, paniculam terminalem amplam foliosam componen- tibus; calyce 8-glanduloso; samaræ tomentoso-incanæ alis oblique obovatis, superioribus multo longioribus.=- Guiana. AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis: 265 35. T. prscocor DC. — T'riopteris discolor Mey. — Guiana. 36. T. rrinrrensis + : foliis obovatis, acutè et breviter acuminatis, inæquila- teris, glabris, petiolaus ; paniculis terminalibus et axillaribus foliosis ; calyce 8-glanduloso; samaræ puberulæ alis superioribus mulid lon- gioribus. — Ins. Trinitatis. 37. T. ovazirozra Griseb. — Brasilia. 38. T. nrrina Ÿ Mart. herb.: foliis oblongo-ovatis , longè acuminatis lanceola- tisve, undulato-crispis, tenuibus, vix petiolatis ; umbellis 4-floris paniculas terminalesaxillaresve foliosas componentibus ;calyce 8-glan- duloso ; samaræ puberulæ alis superioribus Jongioribus , cristà brevi. — Brasilia borealis. 39. T. crispa +: foliis ovatis obovatisve, subcordatis , acuminatis, glabris, petiolatis, stipulatis; umbellis 4-floris, paniculam longam strictam crispo-foliosam componenlibus ; calyce 8-glanduloso. — Guiana. 4o. T. mæquazis Cav.— T. citrifolia Pers. — T'riopteris citrifolia W. — Banisteria bracteata DG. — Antillæ. 41. T. MucroNATA Cav. — Triopteris acuminata W. — Guiana. 40. T. cremmrozra Ad. Juss. FL Br: — Triopteris. floriburda ? Thunb. — Brasilia. | 43. T,. acarurcensrs Kunth, — Mexicum. &&. T. anisoprrra +: foliis ovatis, apice nec nunquàam basi acutis, glabris, tenuibus, petiolatis ; paniculis axillaribus , brevibus et paucifloris ; calyce 8-glanduloso; samaræ puberulæ alis superioribus duplo longio- ribus , inlermediis minimis. — Brasilia. 45, T. Arrinis +: foliis brevibus, latè ovatis, glabris ; umbellis axillaribus , &-floris , bracteolis brevibus; calyce 8-glanduloso; samaræ parvæ, puberulæ alis superioribus duplo longioribus. — Brasilia. TRIOPTERYS. Triopteris L. Calyx 5-partitus , laciniis 4 basi biglandulosis. Petala calyce longiora, unguiculata , limbo subintegro. $tamina 10, omnia fertilia, 5 alterna longiora, filamentis basi coalitis, antheris glabris. Styli 3 breves, rigidi, apice oblique truncato stigmati- feri. Ovaria 3 in unum 3-lobum coalita, singula dorso longi- trorsum 3-cristata lobuloque infra cristam mediam appendicu- lata. Samaræ 3 dorso 3-alatæ, alis duabus lateralibus erectis cum tertià inferiore descendente in unam marginalem altè 3-lobam confluentibus et prætereà medio breviüs cristatæ. 266 AD, DE JussIEU. — Malpighiacearum synopsis. Frutices Antillani scandentes. Fola opposita , glaberrima, venosa lucidaque , coriacea , brevissimè peétiolata, eglandulosa. Racemi axillares et terminales , interdüm infernè ramosi : pe- dunculis floriferis basi bracteatis juxtaque bibracteolatis, apice cum pedicello longiori articulatis. Flores cœrulei vel violacei. t, T, parvirozrA+: foliis parvis, ovatis obovatisve, mucronulatis, glaberrimis ; crassis , breviter petiolatis, epidermide solubili. — Bahama. 2. T, raAmarcensrs L. Sw.— 71, ovata Cav. 3. T. ricipA Sw.— 2! lucida et havanensis Kunth. ASPIDOPTERYS Ÿ. Hirææ sp. auct. Calyx ‘brevis , $-partitus , eglandulosus. Petala longiora , integra, énneiéntt Stamina 10, omnia fertilia , filamentis filiformibus , distinctis vel imà basi coalitis, antheris ovatis gla- bris. Styli 3 subæquales , stamina superantes, glabri, singuli stigmate capitellato vulgd virenti terminati. Ovaria 3, singula dorso alà ovatà marginata, in unum coalita inde hexapterum 3-sinuatum, glabrum vel pilosum. Samaræ 3, margine alatæ alà scutiformi ovatà orbiculatâve, interdum medio extrorsum brevius cristatæ. Embryo rectus. Frutices Asiatici scandentes, foliis integerrimis, glabris vel pilosis , eglandulosis , exstipulatis. Paniculæ axillares vel supre- morum foliorum abortu terminales, e racemulis vel sæpius umbellulis compositæ : pedunculi floriferi basi breviter bracteati, brevius ibidem aut supra basim (nec apice) bibracteolati, apice articulati cum pedicello vulgà longiori gracilique. Flores parvi, albi vel flayentes , modori. Nomen ab alà scutiformi. 1: À. ecriprica: — Hiræa elliptica Blum. —Java. 9, À. CoNCAVA. — Hiræa concava Wall. — Æ. Mergiensis ? Wiglt. — Ind. orient. AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. 267 3, À, oxyeuvira +, —Æiæa oxyphylla Wall. cat. : foliis oblongo-ovatis, longè acuminaüs , glabris , tuberculiformi-stipulatis; pedunculis supra basim bibracteolatis ; ovario glabro; — Id. orient. 4. À. RoxzuremirANA.— T'riopteris indica W, — Hirœa indica Roxb. — Ind, orient. 5, À. GLABRIUSCULA À .— Hiræa glabriuscula Wall. cat, : foliis oblongo- ovatis obovatisve , sensim acuminatis, glaberrimis, coriaceis ; pedun- culis basi bibracteolatis ; ovario glabro. — Ind. orient. _ 6. À. rursuTA. — Æiræa hirsuta Wall. — Ind. orient. 7. À. LANUGINOSA, — firæa lanuginosa Wall, — Napalia. 8. A. cornATA. — Jiræa cordata Heyn.: — Ind. orient, g. À. NuTANS.— Ziræa nutans Wall. —Tnd: orient. 10. À. ROTUNDIFOLIA. — Hiræa rotundifolia Wall. — Ind. orient. 11, À. TOMENTOSA. — Hiræatomentosa Blum. — Java. Trraspis. Triaspis Burchell. == Flabellaria Cav. — Hirææ spec. auctor. Calyx brevis , b-partitus ; eglandulosus. Petala longiora , unguiculata, fimbriata. Siamina 10 , omnia fertilia, filamentis inæqualibus basi inter se cumque stipite ovarii coalita, antheris glabris: Séyli 3 glabri, longi, graciles, flexuoso-patentes , apice acuto complanati et subdilatati in lingulam subtüs stigmatife- ram. Ovaria 3, singula dorso alà ovatà marginata, in unum indè hexapterum , 3-sinuatum , pilosum, breviter stipitatum coalita. Samaræ.3 (aut abortu pauciores) margine alatæ alà scutiformi, apice interdüm interruptà , medio dorso Sæpius cristatæ. Frutices (an interdüm scandentes ? an et arbores ? ) PÈRES foliis oppositis vel rariüs subalternis , integris, glabris vel pilo- sis, petiolatis, exstipulatis. Racemi vel corymbi axillares pauci- flori, aut terminales et summorum foliorum abortu paniculam plurifloram componentes; pedunculi floriferi breves basi brevi- ter bracteati, infra vel supra medium (nec apice) bibracteolati bracteolis alternis vel oppositis , apice cum pedicello longiori articulati. Flores (an in omnibus ?) rosei. 3. T. uyrgricoipes Burch: — Hiræa hypericoides DC. — Africa australis. 268 AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. 2. T. mozamgrca +: foliis ovatis, mucronatis, glabris, petiolatis ; paniculis trifidis, vix folium æquantibus ; samaris glabris, cristatis, alà suborbi- culari supra bifidà, — Mozambia. 3. T. 0poRATA. — liræa odorata W.— Guinea. 4. T. rLageLLARIA. — Flabellaria paniculata Cav. — Hiræa pinnata W.— Triopteris pinnata Enc. — Sierra Leona. H1PTAGE. Hiptage Gœrtn.— Gærtnera Schreb. (non Lam.) — Molina Cav. (non Juss.).—Succowia Dennst. (non Medik.). Calyx 5-partitus , 1-glandulosus glandulà magnä laciniis dua- bus interposità partimque pedicello adnatà. Petala calyce lon- giora, unguiculata, limbo fimbriato extrorsum sericeo-pubentia, inæqualia, reflexa. Stamina 10, omnia fertilia , filamentis imà basi connatis, decimum cæteris multo longius crassiusque. Stylus unicus conspicuus, longus, in præfloratione circinnatus et in stigma capitellatum , serius acutum, desinens, et duo minus conspicui ad rudimenta rostriformia redacti. Ovaria 3 in unum 3-lobum coalita, singula dorso 3-4-appendiculata, appendiculis 1-2 mediis, 2 lateralibus. Samaræ 3 aut vulgo abortu pauciores, singulæ 3-alatæ alis marginalibus duabus lateralibus tertià supe- riori medià, prætereà dorso brevius cristatæ, cristà longitudinali, interdum subnullà. | Frutices Asiatici scandentes. Folia integerrima , petiolata. Racemi terminales et axillares, abortu summorum foliorum nonnunquèm compositi: pedunculi erecti, basi bracteati, apice oppositè vel paulisper infra apicem et alternè bibracteolati, cum pedicello articulati. Flores albi, petalo quinto discolori ad basim flavente, vulgo fragrantes. 1, H. Mapagrora.— Banisteria benghalensis L. — B. unicapsularis Lam. — B. tetraptera Son. — Wolina racemosa Gay. — Succowia fèm briata Dennst.— Gærinera racemosa Roxb.—Culophyllum Acara Burm.— Ind. orient. 2, H. savanicA Blum. —- Java AD. DE JUSSIEU. — Malpighiaceurum synopsis. 269 3. H. Laurirozra +.—Gærinera laurifolia Wall. cat.: foliis lato-lanceolatis, obliquè acuminatis , tenuibus; floribus longè pedunculatis, minoribus : staminibus 4 lateris postici abbreviatis, — Ceylona. 4. H. parvirzora Wight et Arn. — Ceylona. 5. H. osrustrozrA DC. — Gærinera obtusifolia Roxh. — China. 6. H. acuminara + Wall. cat.': foliis oblongis , angustis, longissimè acumina- tis, subtüs discoloribus, rigidis; calycibus pctalisque longius densis- que extrorsum pubentibus. — Ind. orient. TRISTELLATEIA. Tristellateia Dupet.-Th. — Zÿmum Noronha. Calyx 5-partitus, eglandulosus. Petala calyce longiora, un- guiculata, sagittato-ovata, integerrima, extrorsum carinato-an- gulata, glabra. Sfaminä 10, omnia fertilia, filamentis im basi coalitis , rigidis , introflexis, apice truncato-articulatis , quinque longioribus crassioribusque oppositipetalis; antheris oblongo- linearibus , acutis, glabris. Séylus unicus obvius , cum stamini- bus vulgd declinatus , ultra stamina exsertus, stigmate trunca- tulo minuto terminatus, et duo vix conspicui ad papillam redacti. Ovaria 3 in unum 3-lobum coalita , singula dorso multi-appen- diculata. Samaræ 3 singulæ dorso multialatæ , alis angustis, aliis secundum lineam dorsalem mediam cristatim 1-seriatis, alüis longioribus marginalibus inque stellam 4-vulgd 7 - radiatam cristæ circumpositam verticillatis. Frutices Madagascarienses, rarius Oceanici, scandentes , foliis oppositis vel quaternatim verticillatis , integerrimis, petiolis ad apicem biglandulosis basi brevissimè bistipulatis. Racemi termi- nales et laterales, abortu sammorum foliorum non rard compo- sitt : pedunculi floriferi erecti, basi bracteati, apice cum pedicello longiori articulati, ibidem aut infrà bibracteolati, bracteolis setaceis oppositis vel alternis. Flores lutei. 1, T. AusrRALAsIcA Ach. Rich, — Nova Guinea. 2. T. mapacAsCARIENSIS Poir, — Zymum madagascariense Spreng. — Ma- dagascar, 270 AD. DE JUSSIEU. == Malpighiacearum synopsis. 8. T, mererorayrza +: foliis lanceolato-ovatis , glaberrimis , inferioribus quaternatim verticillatis, acutè acuminatis, rigidis, superioribus sub- oppositis tenuibus ; peduneulis supra medium bibracteolatis; filamen- tis exsertis; samaræ alis marginahbus 1 in coronam 7-pteram dispositis. — Madagascar. 4. T. monraxa + : foliis obovatis, brevissimè acuminatis, glaberrimis, utrinque virentibus; pedunculis ad apicem bibracteolatis ; filamentis exsertis ; samaræalis marginalibus in stellam 7-radiatam dispositis, cristà integrà. — Madagascar. 5. T. Bernrerana +: folïis ovatis, glabris, subtüs pulverulento-discoloribus basique biglandulosis ; pedunculis sub apice oppositè bibracteolatis, filamentis exsertis ; samaræ alis marginalibus in stellam 7-radiatam dispositis. — Madagascar. 6. T. Boserana +: foliis cordatis, subtüs eut glabratisve ; ; pedunculis apice opposit bibracteolatis ; filamentis subexsertis ; samaræ alis mar- ginalibus in stellam A dispositis ; Cristà multipartità. — Madagascar, 7. T. coccuctrorra + : foliis ne > basi és » apice subemargi- mato apiculatis, subtüs villoso-albidis ; Mautébuis apice opposité bi- bracteolatis; filamentis calyci vix æqualibus ; samaræ alis marginalibus in stellam 6-radiatam dispositis. — Madagascar. 8, T. purcamarA +: foliis ovatis, acuminätis, glabris, peduncülis infra apicem altérnè bibracteolatis ; filamentis exsertis ; samaræ alis margi- nalibus in stellam 4-radiatam dispositis y cristâ lacerà. — Madagascar. Il. NOTOPTERYGIEÆ seu BANISTÉRIEÆ. ACRIDOCARPUS. Acridocarpus Guillem. et Perrot. F1. Senes. — Anomalopteris G. Don gen. syst. Bot. — Banisteriæ spec. auctor. — Heteropte- ridis spec. DC. — Malpighiæ spec. Schum. et Thonn. PL. guin. Calyx altè 5-fidus , ad basim laciniarum unius aut alterius glandulis 2 impressus aut rarius eglandulosus ?, Petala:caly ce longiora, unguiculata,subintegra, inæqualia glabra. Séarnina 10, omnia fertilia, filamentis brevibus ‘rigidis distinctis , antheris magnis, cordato-lanceolatis ; subincurvis, glabris. Stydi 2 diver- gentes, longissimi , flexuosi, plano-filiformes ;'apice acuti, in AD. DE JUSSIEU, — Malpighiacearum synopsis. 971 præfloratione introrsum circinnati, cum tertii vix conspicui rudimento. Ovaria 3 dorso sursum alata, hirsuta, in unum trilobo-carinatum coalita. Samara una vel duplex ( constanti unius aut frequenti duorüum abortlu), apice in alam expansa rectam aüt obliquam, margine antico superiori incrassatam. Arbores aut frutices Africani , rarissimè Asiatici, interdum scandentes. Folia alterna aut rariüs subopposita , integerrima, abovata , glabra vel rarius pilosa, subtus glandulis impressa, non longe petiolata, exstipulata. Racemi terminales et laterales, foliorum supremorum abortu sæpiüs compositi: pedicelli plus minüs graciles ; ad apicem reflexi, basi bracteà extrorsum et interius bracteolà laterali duplici stipati. Æores lutei. * Species genuinæ , alternifoliæ , racemifloræ , distylæ. 1. À. rLacioprERUs Guill. et Perr. fl. Seneg. — Anomalopteris obovata Don. — Senegambia. Lt 2. À. SMEATHMANNI Guill. et Perr. — Æeteropteris ? Smeathmanni DOG. — Anomalopteris spicata Don.— Sierra Leona. 3, À, CAVANIL&ESIT. — Banisteria Leona Cav: (fructus, cæteris partibus exclusis).-— Sierra Leona. 4 À, GuINEENSIS. — Malpighia alternifolia Schum. et Thonn. — Guinea. 5. À. zanziBaRICUS + : caule scandente , foliis alternis , oblongis, lanceolato- obovatis, glaberrimis ; racemis terminalibus simplicibus; bracteolis subulatis eglandulosis; samaræ glabræ al surshm vergente, circa medium dilatatà. — Zanzibar. 6. À. Anenornorus +: foliis alternis, lanceolato-obovatis , apice obtusissimo mucronulatis , utrinque glabratis; racemis ad apicem ramorum confer- tis, simplicibus ; bracteolis glandulosis.=—Madagascar. | 7 À, orreNraus +: folis alternis, lancevlato-obovatis, apice vulgo acutatis et mucronulats, puberulis vel glabratis, reticulato-venosis ; racemis ‘terminalibus contractis ; densi-multifloris; bracteolis eglandulosis. — Persia. 8. À. #xcesus + : caule arboreo; foliis subalternis oppositisve, lineari-lanceo- lato-obovatis, apice truncatis et mucronulatis, subtùs ferrugineo- sericeis ; racemis terminalibus contractis ; bracteolis brevibus eglandu- losis. — Madagascar. 272 AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. ** Species dubiæ , oppositifoliæ, nmbellifloræ , 3-stylæ. 9. À.2 ancorensis + : foliis quaternatim, verticillatis, oblongo-ovatis, apice acutis mucronatisque, suprà pubescentibus , subtüs rufo-lanatis , petiolo brevi eglanduloso ; umbellis 5-&-floris, ramulos laterales terminantibus ; ovario 3-stylo. — Angola. 10. À.7? PRURIENS Ÿ. — Banisieria pruriens Plant. Dreg.: foliis oppositis, brévibus, ovatis , subtüs argenteo-sericeis ; petiolo supra medium biglanduloso ; umbellis terminalibus, ternatis, 4-floris; ovario et fructu 3-stylo. — Africa austral. 12. À. ? Arcyropavcus +: folüs oppositis, brevibus, obovatis , subtüs sericeo- argenteis; petiolo eglanduloso; corymbis terminalibus , simplicibus, multifloris ; floribus diœcis ? vel polygamis? — Madagascar. TRICOMARTA. Tricomaria ook. et Arn. — Banisteriæ spec. Gillies. Calyx 5-partitus, laciniis 4-basi biglandulosis. Petala calyce longiora, unguiculata, crenulata, dorso sericea , inæqualia. Stamina 10,omnia fertilia, filamentis dilatatis infernè in tubum coalitis , antheris glabris. S# 4: 3, duo stigmatiferi, breves, cla- vati, apice oblique truncato tubulosi, tertius rudimentarius brevior, acutus. Ovaria 3 in unicum 3-lobum coalita, sericeo- pilosa. Fructus (immaturus ) 3-lobus, villosus, lobis singulis fasciculo pilorum dorsali penicilliformi denso longoque et dis- colori alatis. Frutex Austro-Americanus , foliis oppositis suboppositisve brevibus subsessilibus, ramis apice spinescentibus vel 1-2-floris : pedunculi brevissimi cum pedicellis longioribus articulati et ad articulum bibracteolati, ad basim folio breviori bracteati. Flores aurantiaci. 1. T Unuxco Hook. et Arn. Bot, misc. AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. 273 HETEROPTERYS. Heteropteris Kunth.— Banisteriæ spec. L. — Cav., etc. Calyx 5-partitus , laciniis vulgd 4 (rarissimè paucioribus vel omnibus } basi biglandulosis, rarius eglandulosus. Petala calÿce longiora , unguiculata, limbo vix dentulato, non rarÔ Carinato. Stamina 10, omnia fertilia, inæqualia (ealÿycinis laciniis opposita alternis longiora, prætereàque postica in inflorescentià cæteris vulgd minora): filamenta basibus coalita : antheræ glabræ, rarissime pilosæ. Styl 3, rigidi, apice uncinato compressi et hinc stigmatiferi, stigmate cristæformi. Ovaria 3 introrsum inter se coalita, dorso compresso-gibbosa. Samaræ 3 aut abortu pauciores ,apice in alam expansæ margine postico-inferiori cras- siorem , lateribus convexæ lævesque rarissimé cristatæ. Frutices Americani, interdum scandentes. Folia opposita, integerrima , glabra vel pubentia , pube interdum metallicum renitente , subtus vulgù glandulifera, breviter petiolata : stipulæ inconspicuæ. /nflorescentiæ aspectu variæ, in paniculas corym- bosve terminales aut ad summa folia axillares , ex umbellulis racemulisve conflatos, foliorum supremorum bracteæformium abbreviatione , sæpius compositæ : peduneuli breves, cum pe- dicellis vix longioribus articulati, ipsis lapsis persistentes, basi bracteati , apice vel infra apicem oppositè bibracteolati, raris- simè nulli. Flores parvi, lutei , rarius rosei vel albi(cærulescentes in unicà specie dicuntur). * Pedunculi floriferi infra apicem bibracteolati, rariùs subnull. Petala plerümque flava. 1. H. anomaza +: foliis subrotundis vel latè ellipticis, glabris, petiolo longius- culo basi biglanduloso; umbellis 3-6-floris in paniculam amplissimam terminalem digestis, pedicellis subsessilibus ; calyce -eglanduloso ; petalisaurato-flavis, carinatis; samaræ al obliquè ascendente.— Brasilia. \ | 2. H. TricanTHERA +: foliis ovatis, mucronulatis , glabratis, petiolatis ; um- bellis in paniculas axillares et terminales digestis; calyce 8-glanduloso ; antheris villosulis; samaræ alà transversâ, juxta basim lobulatâ endocarpio intra loculum prominente.—Brasilia borealis. XIIT. BoTan — ai, 18 274 AD DE sussieu. — Malpighiacearum synopsis. 3. H. comnirozra +: foliis lat ovatis vel suborbicularibus , basi subacutis, breviter acuminatis, glabratis, petiolatis; umbellis corymbulisve in paniculas axillares et terminales digestis ; calyce 8-glanduloso; petalis carinatis, rubiginoso-roseis. — Mexicum. 4. H. Gayana +: foliis ovatis, basi subacutis , mucronulatis, glabris, subtüs biglandulosis , subcoriaceis , longiusculè petiolatis; umbellis in pani- culas terminales et axillares digestis; calyce 8-glanduloso ; samaræ alà ascendente, apice angustatà. — Mexicum. 5, H. raLcirerA ‘+: foliis ovato-lanceolatis vel obovatis, basi subcordatis , suprà glabris ; subtüs rufo-pubentibus, brevissimé petiolatis, umbellis &-floris in paniculas raçemiformes digestis; calyce 8-glanduloso; ve- talis luteis, carinato-alatis ; samaræ alà falciformi erectä , endocarpio intra loculum prominente.— Bolivia. 6. H. cocareosrerMa + :foliis oblongo-ovatis lanceolatisve, brevissimè acumina- tis, suprà lucidis, subtùs laxè reticulatis et feré glabris, petiolo apice biglandulos ; umbellis in paniculas terminales digestis ; calyce eglan- duloso ; samaræ alà ascendente , endocarpio intra loculum prominente. — Brasilia. 7. H. RHOPALÆFOLIA ii foliis cuneato-obovatis, acuminatiss Rs glabris, supra lucidis, subtüs laxé reticulatis basique, 2-4-glandulosis, petiolo cæterum éntlalisst ; corymbis in paniculas axillares digestis; | calyce 8-glanduloso; samaræ alà basi latiori et anticè emarginatà. — Brasilia. 8. H. Sercramius + Mart. herb.: folis obovatis, acutè acuminatis, suprà pubeérulis, subtüs tomentosis basi 4-5-glandulosis, mollibus , breviter petiolatis; umbellis in paniculas axillares et terminales digestis ; calyce 8-glanduloso; petalis flavis ; simaræ ‘alâ ascendente ; endocarpio intra loculum prominente. — Brasilia. | 9- H. ToMENTOSA Ad, Juss. FI, Bras. + Brasiha. 10. H. 1Ltctrorra Griseb. — Brasilia. 1. H. rernsrroemixrorrA +: foliis obovatis, sæpius apice emarginatis et mucronulatis , glabratis, subtùs lævissimis (junioribus aurato-tomen- tosis), petiolo basi biglanduloso ; umbellis in paniculas terminales digestis, pedicellis subsessilibus; calyce 8-glanduloso ; petalis flavis. — Brasilia. f | 42. H. racemosa +: foliis oblongis, ovato-lanceolatis, glabris, suprà lucidis, subtùs reticulato-venosis et serie glandularum impressis, petiolo supra basim biglanduloso ; racemis: terminalibus ; ‘calÿce® 8-glanduloso ; petalis carinatis, — Brasilia boreal. Laine #É-2x 13, H. ancyrornæa + : foliis ovatis ,; basiinterdum subcordatis ; apice mucro- nulatis, subtüs obscurè argenteis, tenuibus, petiolo bai biglandu - AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. 295 loso; umbellis in paniculas axillares et terminales digestis , pedicellis subsessilibus ; calyce 8-10-glanduloso. — Brasilia. ** Pedunculi floriferi apice bibracteolati. Petala flava. Folia coriacea, subtüs pube metallicum renitente obducta. 14. H, NEA Griseb. — Brasilia. 15. H. corroprera +: folis.....; umbellis paniculatis; calyce 8-glanduloso; samaræ alà ascendente, alulis duabus lateralibus basi vaginatä. — Brasilia. 16. H. meraArrocæroa +: foliis ovatis , basi acutis, apice obtusis mucronu- latisque, suprà glabris et lucidis, subtüs sericeo-auratis, margine glanduliferis, petiolo ad medium biglanduloso; umbellis ternatis in paniculam terminalem digestis ; calyce 8-10-glanduloso ; petalis flavis. — Brasiha. .47. Æ. sericeA Ad. Juss. FL Bras. — Banisteria sericea Cav.— Brasilia. _ | 18. H. macrosracayA + : foliis oblongo-ovatis, brevissimè acuminatis , suprà glabris et lucidis, subtüs sericeo-ferrugineis vel auratis et serie duplici slandularum punctatis ; umbellis vel corymbulis in paniculam longissi- mam strictam dispositis ; calÿce 8-glanduloso ; samaræ alà longà vit- tato-ovatà , ascendente. — Guiana. 59. H: nirinA Kunth. — Banisteria nitida Lam.—Brasilia. 20. H. carysoexyzca Kunth.— Banisteria chrysophy ll Lam. — B. monop- tera F1. flum. — Brasilia. 21. H. BanksræroziA Griseb. — Brasilia. 22. H. WyDLERANA +: foliis oblongo-ovatis, apice mucronatis vel acuminatis, suprà glabris et lucidis , subtüs fulvo-auratis eglandulosis ; umbellis 4-floris ternatis; calyce 8-glanduloso.— Antillæ. 23. H. DuarTEANA Ad. Juss. FI. Bras. — Brasilia. *** Pedunculi floriferi apice bibracteolati. Petala flava. Folia glabra aut yix et'absque nitore pubentia. . + Folia coriacea , reticulato-venosa. 24. H, Martuewsana + : foliis lanceolatis, breviter et acutè acuminatis, glabris, supra lucidis, subtùs reticulato-venosis, petiolatis ; racemis in pani- culas amplas terminales digestis ; calyce eglanduloso; samaræ alà longä, sursüm dilatatâ , ascendente. — Peruvia. 25. H. s16LanDuzosa +: foliis oblongo-ovatis , abruptè acuminatis, glabris, | subtüs laxè reticulato-venosis et ad marginem glanduliferis, brevite: petiolatis ; paniculis subterminalibus , pauci-laxi-floris; calyce 2-glar- duloso. — Guiana. 18. 27 26. 27. 28. 29. 30. 31. 32. 33. 58. 4o. | Rya7 2: ; 6 AD. DE JUSSIEU. — Malpizhiacearum synopsis. H. PLATYPTERA DC. — Banisteria longifolia Sw. — B. macrocarpa Pers. —B. multiflore DC. — B. brachiata Spreng. — Malpighia reticu- lata Poir. — Antillæ ; Guiana. | H. 4FRICANA. — Banisteria Leona Cav.(fructu excel. ). — Africa occid. intertropic. H. rcorisunoa Kunth.—Byrsonima stismatophorus Schlecht.—Mexicum. H. zoxerrozra Kunth.—Mexicum. H. LAURIFOLIA. — Bunisteria laurifolia L. —- B.? pubiflora DC. —- Malpighia dubia Cav. — Antillæ. H. cæruLEA Kunth. — Banisteria cærulea Lam. — B. macradena 8 DC. — Antillæ. H. anoprera. — H. cærulea Ad. Juss. F1, Bras. (non Kunth). — Brasilia. H. acurirozta +: foliis lanceolatis vel ovato-lanceolatis, acuminatis, gla- bratis , subtùs reticulato-venosis , brevissimé petiolatis ; racemis axillaribus , vulso paniculatis; calyce 8-glanduloso ; samaræ alà latà subhorizontali. — Brasilia. | H. EcLANDuLosA Ad. Juss. F1. Bras. — Brasilia. H. nenvosa AG. Juss. FL Bras. — Brasilia, H. oriINocENSsIs. — Banisteria ? orinocensis Kunth. — Colombia. . H. LesserrranaA À : foliis ovatis , oblique et breviter acuminatis, glabris, subtus reticulato-venosis, breviter petiolatis ; racemis in paniculas axillares et terminales amplas digestis ; calyce 8-glanduloso ; samaræ quasi geniculatæ alà ascendente , anticè basi appendiculatäâ, —Guiana; * Brasilia borealis. . CanDOLLEANA.— Banisteria eplandulosa DC. — Guiana. H. EscarrontæroriA + : foliis obovatis, basi acutis, breviter et obtuse acuminatis , glabris , reticulato-venosis , subtüs serie glandularum duplici impressis, breviter petiolatis ; paniculis axillaribus ; calyce 8-glanduloso. — Brasilia. H. eyrsonymzroLia +: folis late ovatis obovatisve , brevissimé et obtuse acuminatis , subtüs laxé tomentosis, reticulato-venosis, coriaceis, brevissimè petiolatis; paniculis axillaribus; calyce eglanduloso. — Brasilia. H. ocanerozta +: foliis oblongo-ovatis, bssi sæpiüs acutis, glabris reticu- lato-venosis, brevissime petiolatis; racemis in paniculas digestis; calyce eglanduloso. — Brasilia. H. arris + : foliis oblongo-ovatis vel obovatis, basi sæpiüs acutis, subtüs { laxè tomentosis, reticulato-venosis, coriaceis ; racemis simplicibus aut pauiculatim ramosis ; calyce 8-glanduloso. — Brasilia. . . AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. 277 H. parvirozia + Mart. herb. (non DC.) : foliis parvis, ovatis vel obovatis, elabris , reticulato-venosis, marginatis, coriaceis , brevissime petiola- tis ; racemis terminalibus paucifloris ; calyce 8-glanduloso. — Brasilia. H. saziena + Mart. herb.: foliis sæpé suboppositis vel 3-verticillstis ,. brevibus, lanceolatis vel ovato-lanceolatis, obtusiuseulis, glabris ,. reticulato-venosis subtüsque serie glandularum duplici impressis, subsessilibus ; racemis in paniculas terminales digestis; calyce 8-glan- duloso ; samaræ alà subtransversà. — Brasilia. . H. corracea +: foliis cordatis, plüs minüs oblongis, glaberrimis, reticulato - venosis, coriaceis, subsessilibus; paniculis terminalibus ; calyce 8-glan- duloso ; petalis flavis ; samaræ alà ascendente.— Brasilia. H. LescHENAuULTIANA Ad. Juss. FI. Bras. — Brasilia. EH. ogrusara Griseb. — Brasilia. ++ Folia tenua , reticulo nervorum vix prominente. H. mecarrerA +: foliis lanceolatis vel lanceolato-obovatis, breviter acu-. minatis , margine ad basim 4-6-glandulosis, suprà lucidis, glabris, petiolo eglanduloso ; umbellis termivalibus 4-floris ; calyce 8-glandu- loso ; fructüs ferruginei alis divaricatis, maximis, utroque margine curvilineis. — Brasilia. H. syzvarica + : foliis lanceolatis vel lanccolato-ovatis , breviter acumina-. tis , glabris, tenuibus, longiusculè petiolatis ; racemis axillaribus ; calyce 8-glanduloso ; samaræ alà ascendente. — Bolivia. H Wiepgana +: foliis lanceolatis vel lanceolato -obovatis, glaberrimis, sub- tüs tenuiter reticulato-venosis , briviter petiolatis ; umbellis 4-floris in paniculas axillares et terminales digestis ; calÿce 8-glanduloso ; petalis flavis. — Brasilia. H. vexosa Griseb. — Brasilia. É: HiR&oiDes. — Airæa intermedia Ad. Juss. FI, Bras. — Brasilia. . À. DIVERSIFOLIA. — F1. aceroides ? Griseb. — Hiræa fioribunda Ad. Juss. FI. Bras. — Brasilia. . Ï. PaucIFLORA — Hiræa pauciflora Ad: Juss. FI. Bras. — Brasilia. H.vmsezara Ad. Juss. F1. Bras.— Banisteria fruticosa? F1, flum. —Brasilia. H. czagra Hook, et Arnott.— Brasilia australis. . H aneusrirozra Griseb. — Brasilia australis. H. ausrraLis +. — A. srringæfolia? Griseb : foliüis ovatis, glabris, tenui- bus, longiusculè petiolatis; calyce 8-glanduloso; petalis carinatis ; samaræ glabræ alâ subfalciformi ; ascendente ; endocarpio intra loeu-. lum prominente. — Brasilia australis. H° ayrertciroutA Ad. Juss. FI Bras. — Brasilia australis. 370 AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. 62. 63. 64 65. 3. **** Pedunculi floriferi apice bibracteolati. Petala rosea, rariüs alba, plerümque dorso carinato-angulata. . H. sicocor Ad. Juss. FI. Bras. — Brasilia. . H. purpuREA Kunth.— Banisteria purpurea L.—B. parvifolia Vent. — B. microphylla? Jacq. — Antillæ. H. Mariana +: foliüis ovato-lanceolatis, suprà glabratis, subiüs laxè pubentibus et biglandulosis, breviter petiolatis; umbellis 10-12-floris ; calyce 8-glanduloso ; petalis roseis ; samaræ al ascendente.—Brasilia. H. ruruLza + Mart. herb. : foliüs ovatis, basi subcordatis, acutè mucro- natis, subtùs ferruginco-pubentibus et ad basim margine 4-6-glan- dulosis glandulis calathiformibus , longiusculè petiolatis ; umbellis &-floris in paniculas digestis; calyce eglanduloso ; petalis carinata- alatis ; samaræ alà erectà, lateribus cristato-muricatis.— Brasilia. H. BERTEROANA.— Banisteria Quapara 8 mucronulata DC.— Antille. H. ruBicINosA +: foliis ovatis vel suborbicularibus, basi subcordatis, mucronulatis, suprà puberulis, subtüs rubiginoso-tomentosis et biglan- dulosis, breviter petiolatis; corymbulis in paniculas axillares et ter- minales digestis ; calyce 8-glanduloso ; petalis carinatis. — Brasilia. . H. conxrerrTirLorA Ad. Juss. F1. Bras.— Brasilia. . H. rriconræroria Ad. Juss. FL Bras. — Brasilia. . H. campresrris Ad. Juss. FI. Bras. — Brasilia. . H. BsecHEvana.—H. tomentosa Hook. et Arn. (non Ad. Juss. FI, Bras.).— — Mexicum. . H. piscoror Ad. Juss. FL Bras.— Brasilia. . M. preropETALA Ad. Juss. F1. Bras. — Brasiha. . H. cornirocta + Moric. herb.: foliis magnis, cordato-ovatis;. oblique et breviter acuminatis, suprà glabris, subtüs ferrugineo-pubentibus ; paniculisaxillaribus ;calyceeglanduloso ; samaræ alà longâ, ascendente, — Brasilia. Species. dubia. H. cornrrouta Kunth. — Nova Granata. PEIXOTOA. Peixotoa Ad. Juss.. — Griseb. Calyx à-partitus, laciniis 4 basi biglandulosis. Petala longio- AP. DE Jussinu. —— /Malpighiacearum s3 nopsts. 270; ra, unguiculata, limbo lacero-ciliato, reflexa. Siarnira 10, glabra , filamentis imâ basi coalitis, 5 oppositipetalis antheras perfectas , 5 alternis gracilioribus antheras steriles’ loculorum abortu connectivoque in massam glanduliformem fampliato difformes gerentibus. Ovaria 3 inter se coalita, singula dorso 3cristata. Styli totidem , stigmate capitellato terminati, serius truncati. Samaræ 3 aut ABB rt pauciores, dorso 3-alatæ, alis lateralibus brevibus cristæformibus, posticè inter se et cum medià confluentibus , medià longiori margine antico incrassatà. Frutices Brasiliani volubiles (an semper?), foliis oppositis, integris, latis, subtüus basi biglandulosis ;,sæpè frubentibus , stipulis magnis, geminatim in unam interpetiolarem connatis. Umbellæ 4-floræ , sammorum folioram abortu vulgo paniculas magnas terminales lateralesve componentes , juniores stipulis (folii abortivi) valvatim conniventibus inclusæ : pedicelli subses- silés , basïi articulati, infra articulum bracteati bibracteolatique bracteolis squamuloïdeis. Æores flavi. 1. P. Gragna Ad. Juss. F1. Bras. 2. P: mierpura +: folis ovatis, basi subcordatus, sæpins apiculatis, subtüs laxè hispidulis aut(nisi ad vervos}-glabratis, tenuibus ; umbellis termi- nalibus,4-floris , solitariis aut tevwis; samaræ fere glabratæ alà oblongä , margine antico curvâ, rectà postico. — Brasilia. 3. P.xatertria + : folüs late obovatis ovatisve, basi vix cordatis , ;apice acutis, junioribuscinerco-pubentibus, adultis, glabratis Étterhos ubentibus, subis reticulo nervorum admodüm prominente, calloso-marginatis, coriaccis ; umbellis 4-floris, 1 in paniculà terminali amplà breviter stipita- tis,ternatim approximatis, cæterüm distantibus ; samaræ infernètomen- tosæ rubentis al oblongâ, margine utroque, sed magis postico, eurvä. . 249 PB. rReTicuLaTA Griseb, 5. P.'æimra + Maït herb.: folis suborbiculatis vel latè ovatis, utrinque aurato-hintis ,::crassissimis ;-:umbellis in paniculà terminali per paria distantibus, brevibus, 4-floris. 6. P. reproccapa +: foliis oboyatis vel ovatis, basi rs >»: Sæpins apice aculis, suprà glabratis et scabriusculis, subtüus pulverulento- puberalis; umbellis &-floris , in paniculà amplà termimali stipitatis et distantibus ; samaræ alà margine antico rectà , postico curvä. 7: P. Jussrguana + Mart. herb.: foliis ovatis obovatisve, basi subcordatis,, breviter acuminatis, suprà scabris, subtüs tomentosc-cinéreis, mol- 280 AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. libus; umbellis 4-floris, in paniculà terminali breviter suüpitaus , approximatis ; samaræ puberulæ alà oblongä , margine antico curvà, rectà postico. 8. P. macroruyLzLa Griseb. =) . TOMENTOSA Ad. Juss. F1. Bras. 10. P. PHLoMmoiDEs +: foliis obovatis, basi in cuneum angustatis, suprà velu- tinis, subtüs albido-tomentosis ; umbellis in paniculà subsessilibus, confertis ; samaræ tomentosæ alà oblongà, margine antica rectà , curvä postico, 31. P. pArRvIFLORA Ad. Juss, FI. Bras. BANISTERIA. Banisteria 4d. Juss. FT. Bras. — Banisteriæ spec. Kunth. — Cav.:— DC. Calyx 5-partitus, laciniis 4 (rarissimè omnibus) basi biglan- dulosis, interdum eglandulosus. Petala longiora, unguiculata, limbo fimbriato dentatove, glabro vel pubente , inæqualia. Sta- mina 10, omnia fertilia, inæqualia (calycinis laciniis opposita alternis longiora,prætereàque postica in inflorescentià cæterisvul- g0 minora):filamenta basibus coalita : antheræ loculis introrsum connectivo grasso glanduliformi, non rar excrescenti , adnatis, glabris ant pilosis, Sty/i 3 stigmate capitellato terminati , serius truncati (1). Ovaria 3 inter se coalita , singula dorso-gibbosa , hirsuta. Samnaræ 3 aut abortu pauciores,apice in alam expansæ margine antico-superiori crassiorem, lateribus interdüum cristatæ vel muricatæ. rh Frutices intertropico-Americani, plerumque scandentes. Folia opposita, rarissimè 3-verticillata , integerrima , breviter aut vix petiolata, subtus ad basim sæpius glandulifera , bistipulata sti- pulis minutis deciduis , rariüs basi dilatatà in annulum interpe- tiolarem connatis. Umbellæ plerumque 4-floræ, abbreviatione foliorum summorum bracteæformium paniculas plüs minus amplas terminales lateralesque componentes; rarissimè Racemi (1) Mendo quodam tüm in florà Brasiliæ tum in Endlicher Gener. stigma descripsimus quale in Heteroptyde. AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. 281 similiter ipsi compositi: pedunculi floriferi rarius breves , vulgo subnulli, pedicellis tunc basi articulatis et ibidem bracteà extrorsum, bracteolà duplici ad latera, involucratis. Flores rosei aut lutei, rarius albi. $ r. Umbellæ 4 floræ. * Pedicelli pedunculis brevibus suffulti. Petala glabra , plerumque rubentia. Folia pube metallicum renitente obducta. 1. B. ATROSANGUINEA +: folis latè ovatis vel ovato-lanceolatis , basi subacutis, mucronulatis , subtùs pube brevi renitentübus, petiolatis ; calyce 8-9-glanduloso ; petalis glabris, ciliato-dentatis, atro-sanguineis ; antheris glabris, connectivo in duobus excrescente ; stylis glabris. — Peruvia. 2. B. Benraamrana + : foliis ovatis, longe et açutè acuminatis, sericeo- puberulis, subtüs discoloribus et 6-4-glandulosis, petiolatis ; calyce .8-glanduloso; petalis glabris, fimbriatis; antheris glabris, connectivo in duobus excrescente; stylis glabris. — Peruvia. . METALLICOR Ad. Juss. F1. Bras. — Brasilia. . PAUCIFLORA Kunth. — Havana. . NUMMIFERA +: foliis ovatis obovatisve, obtusè acuminatis , suprà glabris et lucidis, subtüs pube brevi plumbeo-argenteis , coriaceis, petiolo apice biglanduloso ; calyce 8-glanduloso; petalis glabris, denticulatis ; antheris glabris, connectivo crassiori ; stylis glabris ; samaris latere inermibus. — Brasilia. en æ ED & 6. B. pruINosa + Marti. herb. : foliis ovatis vel ovato-acuminatis, mucronatis, obliquis, subtùs pruinoso-argenteis, tenuibus, petiolo minute biglan- duloso; petalis glabris , denticulatis ; antheris glabris, connectivo in tribus excrescente; stylis glabris ; samaræ pruinosæ, lateribus rugosæ, alà oblongà , angustà, ad apicem dilatatà , basi inirorsum appendicu- latà. — Brasilia. 7. B. ARGENTEA Spreng. — Heteropteris argentea Kunth. — Nova Granata. 8. B. muricara Cav. — Peruvia. g. B. Acanruocarpa + :foliis ovatis, longè acnminatis , subtüs pube brevissimà argenteis et 4-6-glandulosis, membranaceis, petiolo 4-glanduloso ; calyce eglanduloso ; petalis glabris, fimbriatis ; stylis glabris ; samaræ latere processibus spinæformibus muricatæ alà oblongä, basi introrsum obtuse appendiculatà.. — Peruvia, 282 AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 117. 18. 19: 20. 21. 22. 23. 2%. 25, ** Pedicelli sessiles. Petala glabra plerimque rosea. Folia vulgo sericea vel tomentosa. B. oxycLapa + : ramulis ancipitibus ; foliis latè ovatis, breviter acuminatis, subtüs sericeo-tomentosis, biglandulosis et nervoso-reticulatis, coria- ceis, petiolo decurrénte biglanduloso ; stipulis inter petiolos basi con- fluentibus ; calyce 6-8-glanduloso ; petalis glabris, denticulatis, pur- pureis; antheris glabris; stylis basi villosis;. samaræ pubentis, latere inermi , alà latiusculà exappendiculatä. — Peruvia , Brasilia. B. arcyYroPHyLLA Ad. Juss. FI. Bras. — Brasilia. B. n1ITENS Griseb. — Brasilia, B. zævirorrA Ad. Juss. FL. Bras. — Brasilia. B. sazicirorra DC. — Brasilia. B. ancusrirocra Ad. Juss. F1. Bras. — Z. versicolor Mart. ét Mob]. -— Brasilia. B. vernonizrozta ++ Mart. herb. : foliis oblongis, angustè lancéolatis, subtùs lanatis et biglandulosis, breviter petiolatis ; calyce 8-glanduloso; sa- maræ latere utroque rugoso et bialulato, alà latà obtusà.— Brasilia. B. moxrana Ad. Juss. FL Bras. — Brasilia. B. campesrris Ad. Juss. F1. Bras. — Brasilia. B. mecarayzza + : foliis magnis , ovatis vel subcordato-orbiculatis, - suprà velutinis, subtüs albido-lanatis et reticulato-venosis, petiolo biglan- duloso; stipulis, basi dilatatis ; calyce 8-glanduloso;; antheris glabris vel parcissimè pilosis; connectivo in 5 excrescente ; stÿlis glabris; samaræ puberulæ , latere transverse costatæ , alà lat. — Brasilia. B. croronirozra Ad. Juss. F1. Bras.—NMaïlpighia malifolia Nees et Mart. — Brasiha. | B. vezurina +: folüs ovato-lanceolatis , supra puberulis, subtùs densiùs pubentibus et biglandulosis, bréviter petiolatis ; calyce 8-glanduloso, petalis glabris , fimbriatis ; antheris villosis , connectivo in 5 excres- cente ; stylis glabris. — Brasilia. B. mucriroziocara +: foliis ovatis, subtüs sericco-pubentibus , petiolatis, multis minoribus inflorescentiæ paniculæformi intermixtis et serie glandularum subtùs marginatis; calyce 8-glanduloso; petalis glabris , fimbriatis; antheris-hirsutis,connectivoin tribus majoribus excrescente; stylis glabris. — Brasilia. | B. memsranirozia Ad. Juss. FI. Bras. — Brasilia. B. apeworona Ad. Juss. FI. Bras. — Brasilia. B. carrrozra Ad. Juss. FI. Bras. — Brasilia. 26. B. 27: B. 28. B. 30. B. 31: 5. AD. DE JUSSIEU. — Malpiohiacearum synopsis. 209 *** Pedicelli sessiles. Petala glabra , rosea vel sæpids alba, Folia glabra aut pilis rigidis adpressis subtüs pubentia , valgd obliqua et subsessilia. mMinaruM + Mat, herb. : foliis oblongis, basi subcordatis , lanceolatis, _ inæquilateris, glabris , subiüs biglandulosis , subsessilibus ; calyce 8-glanduloso; petalis glabris, fimbriatis, albis; antheris hispidis; _stylis glabris. — Brasilia. scHizoprErA Ad. Juss. F]. Bras. — Brasilia. INTERMEDIA + : foliis cordato-ovatis, apice mucronulatis, subtüs puben- tibus et biglandulosis , subsessilibus ; calyce 8-glanduloso ; petalis glabris, fimbriatis; antheris hirsutis; stylis glabris ; samaræ auratæ, lateribus cristato-muricatæ, alà ad basim marginis postici Curvi denticu- latà. — Brasilia. . ADAMANTIUM + Mart. herb. : folüs basi sukcordatis , ovatis vel ovato- lanceolatis, subtüs pubentibus et biglandulosis, breviter petiolatis ; calyce 8-glanduloso ; petalis glabris, albidis vel roseis ; antheris his- pidulis; samaræ puberulæ, Jateribus sublævis, alà margine utroque curvâ. — Brasilia. comans + Mart. herb.— B. stellaris? Griseb. : foliis brevibus, cordato- Janceolatis, glaberrimis, subiùs Hi vel eglandulosis, breviter petiolatis ; calyce 8-10-glanduloso ; petalis glabris, fimbriatis ; antheris hispidis ; stylis glabris. — Brasilia. *##* Pedicelli sessiles. Petala sericeo-pubentia , lutea. Folia rigida, glabra aut rariüs parcè pubentia , nigrescentia. HETEROSTYLA ++ : foliis ovatis vel lanceolatis, subtüs pubentibus , petiolo biglanduloso;"calyce églanduloso ; petalis sericeo-pubentibus, denticulatis; filamentis. exsertis , antheris glabris ; stylis divaricatis, duobus glabris et tertio hirsuto ; samaræ latereutroque cristis 3 paral- lelis imbricato , alà longiusculà margine antico appendiculatà. — Sancta Martha. 32..B. Jasminezzum +: folis parvis, (ovatis; mucronulatis, margine ‘imfrà 33. B. biglandulosis , subtüs cinereo-tomentosis , breviter petiolatis ; calyce eglanduloso ; petalis sericeo-pubentibus, denticulatis; flamentis exser- tis ,antheris glabris; stylis divaricatis, similibus, glabris.—Carthagena. EGLANDULOSA + : foliis ovatis, acutissimè acuminatis, sublüs puberulis, tenuibus , lengiuscule petiolatis ; calyce eglandnloso ; petalis sericeo- pubentibus , denticulatis ; antheris glabnis ; stylis hirsutis. — Brasilia. 284 AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. 34. B. nicrescens Ad. Juss. F1, Bras. — Brasilia. - 35. B. rimgriaTa Griseb. — Brasilia. 36. B.erranTHERA +: ramis ad nodos annulatis, foliis latè ovatis, obliqué acuminatis, utrinque puberulis, subtüs reticulato-venosis, longiuscul à petiolatis ; calyce 8-glanduloso ; petalis rubiginoso-sericeis, fimbriatis; antheris densè lanatis; stylis villosis. — Brasilia boreal. 37. B. zucina Rich. — Guiana. 38. B. zosurara Ern. Mey. — Guiana. 39. B. pivaricara +: ramis ad nodos annulatis ; folüis lanceolatis , acuminatis , suprà lucidis, subtüs ferrugineo-rubentibus , breviter. petiolatis; calyce 8-glanduloso ; petalis ferrugineo-sericeis |. cymbiformibus ; antheris stylisque hirsutis. — Guiana. 40. B. aPpenpicurara Lamb, — Æeteropteris appendiculata DC.—Ins.S.Vin- centil. 4. B. rusrreraa Ad. Juss. FI. Bras. — Brasilia. 42. B. Marriniana +: foliis ovatis , obliquè acuminatis, glabris, suprà lucidis, subtüs discoloribus, coriaceis , petiolo biglanduloso, coriaceis , petiolo biglanduloso ; calyce eglanduloso ; antheris glabris, connectivo excres- cente; stylis glabris; samaræ latere bicostatæ alà margine antico rectilineâ.—Guiana. 43. B. serxum + Mart. herb. : folis lanceolato-obovatis, breviter acuminatis, glaberrimis, reticulato-venosis, coriaceis, petiolo biglanduloso ; calyce eglanduloso ; petalis sericeo-pubentibus, fimbriatis; antheris glabris ; stylis infernè hirsutis. — Brasilia. 48. B. vrreucrosa + Mart. herb. : foliis ovatis, basi obtusis vel subcordatis , breviter acuminatis, glaberrimis , reticulato-venosis, coriaceis , bre- vissimè. petiolatis ; calyce 8-glanduloso; petalis aurato-pubentibus , fimbriatis, flavis ; antheris villosulis; stylis infernè hirsutis.— Brasilia. 45. B. nypericrozrA Ad. Juss. Fl. Bras. — Brasilia. 46. B. ricipa + : foliis confertis, obovatis, breviter acuminatis, margine glanduloso-subdenticulatis, glabris, coriaceis, subsessilhibus ; calyce 8-glanduloso; petalis pubescentibus , fimbriatis, flavis ; antheris gla- bris; stylis infernè hirsutis: — Brasilia. 47. B. parvircora +: foliis 3-verticillatis, ovato-lanceolatis, acuminatis , gla- berrimis, basi biglandulosis, petiolatis ; calyce 8-glanduloso ; petalis glabris, dentato-ciliatis.; antheris stylisque glabris. — Brasilia. AD. DE JUSSIEU. — ÂMalpighiacearum synopsis. 285 6. 2. Racemi paniculatim compositi, multiflori. 48. B. FERRUGINEA Cav.— B. unialata fl. flum.— T'riopteris Brasiliana Poir. — Brasilia. 4Q B. maracaygensis + : foliis ovatis , breviter acuminatis, suprà glaberrimis, subtùs vix puberulis , marginatis , breviter petiolatis ; racemulis pani- culas axillares foliis breviores componentibus, pedicellis subsessilibus ; calyce 8-glanduloso ; petalis glabris, denticulatis; antheris stylisque glabris ; samaræ pubentis lateribus cristatis, alà rectâ basi introrsùm brevissimè appendiculatà. — Maracaybo. 5o. B. BLancaerTIAnA +: folüs ovatis, acutis, glabris , coriaceis, petiolo biglanduloso; stipulis inter petiolos confluentibus ; paniculis axillaribus folio longioribus , pedicellis pedunculo brevi suffultis; calyce 8-glan- duloso ; petalis glabris, fimbriatis , luteis; antheris glabris, connectivo excrescente ; stylis glabris. — Brasilia. 51. B. CLausseniana +: foliis ellipticis vel oblongo-ovatis , mucronatis, suprà glabris et lucidis, subtüs tomentosis, coriaceis, petiolo longo bi- glanduloso; stipulis inter petiolos confluentibus ; paniculis termi- valibus amplis, pedicellis sessilibus; calyce 8-glanduloso; petalis glabris , denticulatis; antheris stylisque glabris. — Brasilia. 52. B. macrosracuya F1. flum. — B. anisandra Griseb. ( non Ad. Juss. ). — Brasilia. 53. B. anisanpra Ad. Juss. F1. Bras. — Brasilia. Species non satis notæ. * Dubiæ ( Holopetalon Griseb.). 54, B. rHyrsoinrA Griseb. — Brasilia, 55. B. parTeNs Griseb. — Brasilia. ** Excludendæ, alius certè, sed adhuc dubii generis. 56. B. macxozxærozia Desv. — Guiana. — Æeteropteris ? 57. B. cazcirrapa Desv. — Guiana. — Brachypterys ? 58. B. verrucurosa Sw. — Antille. — Brachypterys ? 5g. B. AuREA F1. flum.— Brasilia. — Terrapterys ? 60. B.? rrorisuxpa DC. — Antille, — Séyomaphyllon ? 61. B.? panicuzara DC, — Mexicum. — Heteropterys ? 286 AD. DE sUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. 62. PB? 8revires DC. — Mexicum. — Hiræa ? 63. B. muzrircora + Boj. mss, (non DC.) : foliis ovatis , basi subcordatis , breviter acuminatis, tomentosis, glandulis 2 in petiolo tomentosis ; umbellis 4-floris in paniculas foliosas trichotome digestis , pedicellis sessilibus ; calyce eglandulosu; petalis glabris , breviter unguiculatis, sagittatis, subintegris ; staminibus stylisque glabris.— Madagascar. RYSSOPTERYS. {. Ryssopterys Blum. mss.—Mirææ et AGE nl spec. Blum. Bijdr. — Banisteriæ spec. auctorum. Calyx 5-partitus, eglandulosus. Petala calyce longiora, vix unguiculata, subintegra. Sfamina 16, omnia fertilia, vix inæqua- lia ; fillamentis gracilibus , filiformibus, basi incrassatis inque urceolum sinuato-5-gonum connatis; antheris ovatis, glabris aut sæpius pilosis. Sty Zi 3 graciles, incurvi, stigmate capitellato sublaterali terminati. Ovaria 3 introrsum inter se coalita, dorso compresso-gibbosa. Samaræ 3 aut abortu pauciores , apice in alam expansæ margine antico-superiori crassiorem, latere tbe berculatæ. Frutices Oceanici(ut videtur), scandentes, foliis,oppositis vel suboppositis , integerrimis, margine subtüs glandulifero , petiolo longo, ad apicem biglanduloso , basi bistipulato stipulis sæpè excrescentibus. /nflorescentiæ in apice ramorum terminales , sæpiüs, ramulis axillaribus pedunculos communes mentientibus, quasi axillares, et iisdem apice dichotomis quasi ternatæ, race- mosæ racemis brevibus , densifloris , in umbellas interdum con- tractis ; pedicelli breves cum pedunculis vix longioribus basi bracteatis et apice bibracteolatis articulati; bracteæ squamu- loïdeæ, imbricatæ. Flores plerümque abortu masculi, pistillo ad rudimentum tuberculis 1-3 villosis constans redacto, iidem non- nunquàm 11-andri. 1. R. mrrærozra Blum. herb. — Heteropteris albida Blum. Bijd. — Banis- teria tiliæfolia Vent. (non Kunth.).— Java. 2. R. asvricrozra +: foliis cordiformibus, acutis , subtüs renitentibus, tenui- bus ; pedurculo bracteis imbricatis tolo vestito, dense map oro, ; antheris pilosiusculis. — Nova Hibernia. AD. DE JUSsIEU. — Malpighiacearum synopsis. 285 3. R. Trmorexsis Blum. herb. : — Æ/iræa? ovata et H.? obscura Blum. Bijd. — Banisteria T'imoriensis DC. — B. convolvulifotia Spreng. — Ins. Timor. f STIGMHAPYLLON. Stigmaphyllon 4d. Juss. Flor: Bras: — Banisteriæ Fe L.et auct. & DA, Calyx 5-partitus, laciniis 4 biglandulosis. Petala 3-4° longiora, unguiculata , vulgo denticulato-ciliata , inæqualia , glabra. Sta- mina 10 , dissimilia inæqualiaque ; 4 subinteriora, laciniis caly- cis, glandulosis opposita, sterilia aut minora;.6 subexteriora, semper fertilia , alterna crassiora.‘et majora eademique stylis opposita : filamenta basibus connata : antheræ glabræ aut in- trorsum villosæ, connectivo crasso glanduliformi , loculos in 4 subinterioribus aut nullos aut subabortivos gerente. StyZ 3 divaricati, apice introrsüm papillà stigmaticà instructi, extror- sûm in appendiculam foliiformem vel rariüs unciformem'éxpan- si, rarissimè tantüm compresso-dilatati. Ovaria 3 in unum inter se coalita , dorso gibbosa: Samaræ 3 aut abortu pauciorés, sæpè latere” Rsétètéé € apice in alam'extensæ marginé añtico-Superiori crassiorem nec raro infernè appendiculatam. Frutices Americani scandentes , icibues sæpiüs: tuberosis. Folia opposita (nonnunquàm in summis ramis alterna), integer- rima dentata vel varie lobata, formà sæpè ludentia,interdum ci- liata, petiolata petiolo plüs minüs elongato, biglanduloso; bistipu- lata stipulis minutis, deciduis. U/mbellæ in; ramis terminales, vel sæpius in, ramulis axillaribus foliorum abortu quasi nudis et pedunculos communes mentientibus,'ïis ramosis paniculatæ, aut sæpius semel dichotomis ternæ, laterales tunñc stipitatæ nrediaque sessilis et eadem non nunquäm axe elongato racemiformis : pe- dicelli cum peduncalis subæqualibus basi, bracteatis et apice bibracteolatis. articulati, vulgd in, cornucopiæ inflati et ante anthesim recurvi. Flores lutei. 2 à 288 aD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. * Styli apice in appendiculam folioliformem producti. 1. S. vitirozium Ad. Juss. F1. Bras. — Brasilia. S. JATROPHÆFOLIUM Ad. Juss. F1. Bras. — Brasilia. . GaunicHaupranuM Ad. Juss. F1. Bras. — Brasilia. . ARISTATUM Lindl. — Amer. austr. 2 3.S 4. S 5. S. auricurarTum Ad. Juss. F1. Bras.— Banisteria auriculata Cav.— Brasilia. 6. S. REPanDuM Griseb. — Brasilia. . 7, $ . CILIATOUM Âd. Juss. FI. Bras. — Baristeria ciliata Lam. — B. glauca Desf. —- B. nitida F1. flum. — Brasilia. . PUBERULUM Griseb. — Brasilia. a un 9. S. ADENODON +: foliis cordatis , breviter acuminatis , glanduloso-dentatis, subtüs pubentibus; antheris villosulis ; stylis apice foliaceis. — I. Trinitatis. 10 S. sacTraTUM. — Banisteria sagiltata Cav.—S. Domingo. 11. $. sINUATUM. — Banisteria angulosu Aubl. (non L.).— B. sinuata? DC. — Guiana. 12. S. PALMArUM. — Banisteria palmata Cav. — S. Domingo. 13. S. ANcuLoSUM. — Banisteria angulosa L.— Antillæe. 14. S. ureNæroLiuM Ad. Juss. F1. Bras.— Brasilia. 15. S. axomazum + : foliis obliquè ovatis, basi cuneatis, apice emarginatis et mucronulatis, repandis, glanduloso-ciliatis , subtüs pubentibus, petiolo circa medium biglanduloso ; antheris glabris ; stylis apice truncatis et compressis; samaræ glabratæ lateribus lævibus , alâ longà exappen- diculatà. — Brasilia. 16. S. ANcusrizoguM Ad. Juss. F1. Bras. — Brasilia. 37. S. Gayanum Ad. Juss. FL Bras. — Brasilia. 18. S. Sazzmanni +: foliis ovatis , acuminatis vel tantüm mucronatis, subsinua- üs, subtüs juxta marginem glanduliferis, glabris , tenuibus ; antheris hispidis ; stylis apice foliaceis. — Brasilia. 19. S- AFFINE Ad. Juss. F1. Bras. — Brasilia. 20. S. HasraTuM Griseb. — Banisteria angulata FI. flum. — Brasilia. 21. S. 1RREGULARE +: foliis polymorphis , ovatis vel obtusè 2-3 -lobis , subtüs puberulis ; antheris glabris ; stylis apice foliaceis.— Brasilia. 22. S. HumgozpriANuM. — Banisteria Humboldtiana DG. — B. tiliæfolia Kunth. (non Vent.) — B. variifolia DC. — B. varia Spreng. — Magdalena. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 3o. 33. 34. ” AD. DE JUSSIEU. — Maipighiacearum synopsis. 289 S. srricosum +.—Banisteria strigosa Poepp. PL. exs. : foliis ovatis , brevi- ter acuminatis et mucronatis , subsinuatis, glanduloso-ciliatis , subtüs pubentibus, membranaceis; antheris glabris ; stylis apice foliaceis ; samaræ pubentis lateribus latissimè bicristatis, alà : basi’ introrsim appendiculatà. — Peruvia. S. romenrosum Ad. Juss. FL Bras. — 9. Æumboldtianum Ad. Juss: ibid. (excl. synon.). — Brasilia. S. MEGACARPON Griseb. — Banisteria megacarpos F1. Flum. — Brasilia. S. ALTERNIFOLIUM Ad. Juss. F1. Bras. S. cirrorALE Ad. Juss. Fl: Bras. — Banisteria bonariensis Hook et Arn. — Brasilia. | S. macroPopuM + : foliis integerrimis, subcordatis, obtusis, suprà glabris, subtus tomentoso-sericeis , longissimè. petiolatis ; antheris villosulis ; stylis apice foliaceis. — Brasilia. S. FULGENS. — Banisteria fulgens Lim. — B. heterophylla W. — B. splendens DC. — Antille, Guiana. S. Lacunosum +: foliis cordiformibus, acuminatis, subtüs pube brevi nitentibus ; antheris introrsüm barbatis: stylis apice foliaceis; samaræ maguæ pericarpio inflato circa loculum lacunisque amplis excavato, alà anticè et superne præmorsä. — Brasilia. - . S. MarTianuM : foliis ovato-acuminatis, integerrimis , subtùs pube brevi pulverulentis ; antheris glabris; stylis apice foliaceis ; samaræ glabratæ lateribus cristatis , al oblongà basi introrsum appendiculatà.— Brasilia. . S. RicnarprAnum +: foliis cordiformibus, obtusis, mucronulatis, subtüs pube brevi nitentibus, breviter petiolatis ; antheris glabris; stylis apice foliaceis.—Guiana, S. rorunpirozium d : foliis subrotundis, apiculatis, subsinuatis, subtüs pube tenui inspersis ; antheris glabris ; stylis apice foliaceis ; samaræ infernè puberulæ lateribus cristà. dentatà obliquà instructis , alà oblongä basi introrsüm dilatatä. — Brasilia. S. carpioPayLLuM + : foliis cordiformibus , acuminaus, glabris, membrana- ceis; antheris introrsum villosulis; stylis apice foliaceis ; szmaræ glabratæ lateribus rugosis, alà oblongâ, basi introrsum breviter appendiculatà. — Brasilia borealis. . Se CONVOLVULIFOLIUM. — Banisteria convolvulifolia Eav. — B. dichoto- ma DC.— Antille, Guiana. S. TFRNATUM. — Banisteria ? ternata DC. — Mexicum. & . S. PUBERUM. — Banisteria pubera Rich. — B. sinemariensis Aubl. — DC. — B. fulgens DC.— Antillæ, Guiana, Brasilia borealis. XHII, Borax. — Mar, 18 290 AD. DE JUSSIEU. — Ma/pighiacearum synopsts. #* Styli apice in appendiculam unciformem product. 358..S: AcUmINATUM Ad, Juss. FL Bras. — Brasilia. 39. S. LazanprANum Ad. Juss. F1. Bras. — Brasilia. 40. S. sbxiprioum. — Banisteria elliptica Kunth. — B.: mucronata DC. — Peravia. &viS: RericuLaTuM + : foliis oblongo-ovatis, mucronulatis, glaberrimis, suprà lævibus et lucidis, subis nervoso-reticulatis marginatisque , coria- ceis; petiolo infra apicem biglanduloso ; antheris glabuis ; stylis apice in appendiculam truncatam vel unciformem productis ; samaræ parvæ, glabratæ , rubentis, lateribus inermibus ,. alà acute basi introrsm appendiculatä. — Cuba. 42. S. Sacræanum +: foliüs polymorphis:, elliptüicis vel ovatis vel obovatis vel lineari-oblongis linguiformibusve, glaberrimis , utrinque nervoso- reticulatis, coriaceis ; antheris. glabris ; samaræ parvæ , glabratæ, virentis Jateribus inermibus,alà ad basim introrshm acute appendicu- latà. — Cuba. 43. S. PERIPLOCÆFOLIUM. — Banisteria periplocæfolia DC. — B. umbellula- ta DC. — B. laurifolia Rich. {non L.).— Triopteris lingulata Poir. — Guiana , Antillæ. | | 4%. S. DIVERSIFOLIUM. 7 Banisteria diversifolia et ledifolia Lunel. —Antüllæ. 45, S::EMARGINATUM. — Banisteria emarginata Cav. = B.tomemtosa Desf. — — Antllæ. BRACHYPTERYS Ÿ. Banisteriæ. spec: arcforim. MEME TES speé: Adr. Juss. EF. bras: | Culyx 5-partitus , lacinns 4 basi biglandulosis. Petala calyce longiorä , unguiculata , inæqualia. Sfamina 10, nunc subæqua- lia, nunc(ferè ut in Séemaphyllo) inæqualia, no basi con- natis, antherarum connectivo glanduliformi plus minùs ampliato. Styli 3 divaricati, apice extrorsüm in appendiculam: majusculam foliaceo-dilatatam vel unciformi- -compressam producti, intror- sum papillà stigmaticà discolori instructi. Ovaria.3.inter .se introrsüm coalita, dorso gibbosa. Carpella. 3.autabortu pau- ciora , apice in cristam brevem compressa. AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. 291 Frutices Americani, littoris maritimi incolæ, ramulis planis ancipitibus sarmentosis volubiles. Folia opposita, integerrima (an semper?), petiolata, minutissimè bistipulata. Znflorescentiæ umbelliformes , umbellis 3-8-floris, nunc ramos , nunc ramulos laterales foliis tantum duobus parvis involucrantibus apice in- structos , terminantibus : pedunculi floriferi subnulli ; pedicelli Jongiusculi, basi articulati, sub articulo bracteà extrorsüm, ad latus utrumque bracteolà stipati. Flores lutei, croceo interdum maculati. 1. B. AusTRALIS Ad. Jnss. — Siigmaphyllon paralias Ad. Juss. FL Bras. — Brasilia. 2, B. BoREALIS. — Banislerix ovata Cav.—B. ? mariima Rich.—Z. picta Kunth. — B. brachyptera pc. — B. brachuata W.—B. Re Sieb. — Antillæ , Guiana. LOPHOPTERYS Ÿ. Calyxz 5-fidus , laciniis 4 medio extrorsüm uniglandulosis. Petala..…. Stamina 10, filamentis basi dilatatà inæqualiter coa- litis, anthenis....… Ovaria 3 subdistincta, : dorso 3-costata , sub apice introrsum stylifera. Stigmata..…... Carpella 3 ( 1-2 sæpè abortiva ) indehiscentia, cristà lineam mediam marginante su- perata, latere costata. | Arbor ? Guianensis, foliis magnis, integerrimis., petiolatis, eglandulosis. Racemiaxillares et terminales abortn supremorum fcliorum compositi: pedicelli basi cum pedunculo communi ar- ticulati, sub articulo extrorsüm, bracteati et interiüs lateribus bibr. RARES Nomen ab alà ad cristam SE à 1. L spLENDENS + : foliis obovatis, acumiuatis, suprà lucidis , subtüs aurato- sericeis, petiolatis. ( Continuabitur. ) 29 20% PECAISNE. —- Sur le pollen et l’ovule du Gui. Rapport sur un Mémoire de M. Decaisne, concernant la fructi- fication du Gui. (Commissaires: MM. ve Mineez, Ap.Broxcntarr: An. pe Jussre, rapporteur.) L'Académie nous a chargés, MM. de Mirbel, Adolphe Bron- niart et moi, d'examiner un Mémoire de M. Decaisne, ayant pour titre : Observations sur le développement du pollen dans le Gui, sur les chansemens que présentent ses ovules et ceux du The- sium. Ce titre indique la division naturelle du sujet en trois cha- pitres: les deux premiers qui traitent du Gui, considéré successi- vement dans le développement de ses organes essentiels mâle et femelle ; le troisième consacré à une plante différente de la fa- mille des Santalacées. Depuis la présentation de son Mémoire, M. Decaisne a étendu ce dernier chapitre par l'examen approfon- -dides mêmes parties dans plusieurs autres genres de Santalacées; ét il a pu donner ainsi à ses observations un caractère bien plus grand de généralité. Nous croyons devoir comprendre ces obser- vations nouvelles dans notre examen ; il est clair qu’elles ne devront prendre date que de notre Rapport , tandis que celle des observations soumises à l’Académie remonte à la lecture même du Mémoire. Plusieurs de vos Commissaires ont été ren- dus par l’auteur témoins des plus importantes d’entre elles, à mesure qu'il les faisait, et ont pu s'assurer ainsi de leur exacti- tude. | Développement des anthères et des ovules du Gui (Viscum | album, L.). Les différences si remarquables qu’offrent les organes sexuels de cette plante comparés à leur type ordinaire dans la plapart des autres végétaux phanérogames; les antheres des mâles con- stituées par des masses comme spongieuses accolées chacune à une division du calice et faisant corps avec lui, et offrant dans pecaisnwr. — Sur le pollen et Fovule du Gui. 208 leur intérieur, au lieu de deux où quatre loges longitudinales qui s'ouvrent régulièrement par des fentes ou des pores résul- tant de l’'écartement de leurs parois, un grand nombre de logettes qui communiquent librement au dehors par la destruc- tion de ces parois; les ovaires remplis d’abord d’une substance celluleuse au milieu de laquelle il avait été impossible de distin- guer aucun ovule avant la fécondation , et plus tard la pluralité presque habituelle d'embryons dans une seule et même graine; telles étaient les considérations préalables qui ont dû détermi- ner le choix du sujet et provoquer l'examen des botanistes, cu- rieux de savoir si les phénomènes de développement des organes, étudiés avec tant de soin depuis quelques années, se passaient ici comme dans les végétaux d’une structure pour ainsi dire plus normale; si leur identité devait confirmer la généralité des ré- sultats précédemment obtenus; si au contraire leur différence devait jeter quelque jour nouveau sur certains points de l'orga- nisation végétale. | | Freurs Mars. — La fleur mâle du Gui commence à devenir visible presqu’un an avant son épanouissement. C’est dans ce bouton d’une petitesse extrême et qui ne doit fleurir que l’année - suivante, que M. Decaisne a fait ses premières recherches, et il les a poursuivies ensuite de mois en mois, de semaine en . semaine , de jour en jour, de manière à ce qu'aucun changement . ne püt lui échanper. ' D'abord l’anthère ne se distingue du calice. verdâtre auquel elle est accolée que par l'absence de couleur : elle est du reste composée d’un tissu cellulaire à mailles de même forme et de mêmes dimensions. Plus tard, dans cette portion intérieure et incolore, se forment plusieurs lacunes qui semblent résulter dela destruction du tissu cellulaire sur ces points, et qui se remplis- sent d'un fluide mucilagineux. Un peu plus tard encore on reconnaît que ce mucilage est composé d’utricules à parois molles, tres minces et transparentes, beaucoup plus grandes que celles des parties environnantes, unies entre elles seulement par un fluide visqueux. À cette époque l’anthère se compose de trois sortes de cellules ; les cellules primitives incolores qui forment encore la plus grande partie de la masse, d’autres. 204 DECAISNE. — Sur le pollen et l’ovule du Gui. cellules colorées en gris ou en jaune, au voisinage des lacunes dont elles forment la paroi, et remarquables la plupart par la présence d’un nucléus central; enfin ces cellules plus grandes qui remplissent les lacunes et qui ne sont autre chose que les utricules nommées pollinifères par l’un de nous (M. de Mirbel). Ces utricules transparentes ne tardent pas à s'obscurcir par la présence de nombreux granules au milieu desquels on aper- çoit un ou deux corps granuleux eux-mêmes, béaucoup plus gros, que nous nommerons noyaux; mais ces granules se ra- massent peu à-peu en une seule masse au milieu de lutricule qui se trouve ainsi plus opaque au centre, mais de nouveau transparente dans une épaisseur beaucoup pliis considérable de son contour. La masse, peut avec de l'adresse, être retirée entière de la cavité qui la renferme. Les noyaux s'ÿ trouvent englobés, et au bout de quelques jours on en distingue quatre. Après quelque temps on n’aperçoit plus qu'eux, et les gra- nules absorbés ont disparu. Les noyaux ne sont plus séparés que par une matière d’abord fluide, qui se solidifie, ét leur forme ainsi autant de logettes séparées. Pendant le même témps elle s’est solidifiée également sur les parois intérieures de lu- tricule de manière à y former un épaississement qui semble résulter de plusieurs couches successives et en altère la trans- parence. Tel est l’état de l’anthère quatre mois environ après la première apparition du bouton : elle offre alors vers sa face interne un assez grand nombre de petites loges fermées seule- ment par l’épidermée qui recouvre leur ouverture; dans chacune de ces loges des utricules polliniques à parois épaisses et suc- culentes, sur lesquelles se dessinent plusieurs zones, creusées chacune à l'intérieure d’une cavité divisée par des cloisons plus minces en quatre plus petites, dans lesquéiles sont autant de noyaux granuleux, qui peuvent s'en échapper par la rupture de leur enveloppe lorsqu'on les plonge dans l’eau. Ces noyaux continuent à croître, s’arrondissent, se revétent d’un tégument jaunätre et mamelonné, et en même temps qu'ils augmentent, les parois et les cloisons de lutricule diminuent et finissent par disparaître, tellement qu’enfin lés noyaux des diverses utricules se trouvent tous libres ensemble dans la cavité DECAISNE. — Sur de pollen et l’ovule du Gu. 205 commune que remplissaient avant les utricules pollinifères : ce sont autant de grains de pollen dans lune des loges de l'anthère. Ces grains ont dès-lors l'apparence extérieure qu’ils conservé- ront, mais néanmoins ils ne sont pas arrivés à leur complet développement qui paraît sé poursuivre à l'intérieur. Si par une pression douce on les fait alors crever, le noyau sort, avec des granules nombreux et épars, de l'envéloppe externe hérissée de petites aspérités. Lorsque le grain sera complètement mur, le même procédé fera sortir de la même enveloppe une vésicule qui, en se crevant elle-même, laissera échapper une foule’ de granules, mais Sans apparence de noyau. En résumant la série des changemens que nous venons d’éx: poser, on voit que la formation semble généralement procéder de déhors en dedans, puisque des vésicules s'organisent, se remplissent de granules au milieu désquels sé montrent plusiéurs centres ou moules, qui, au nombre de quatre, s’ad- joignent ou absorbént AURAI VEN EE le réste des granulés ; que les vésicuies s'épaississent par la formation de couches suc- césssives de plüs en plus internes ; et se divisent par leur intèr- position entre lès moules granuleux; que ces moules se revêtent d’une premiére enveloppe, tapissée enfin au-dedans par une dérnière membrane qui renferme immédiatement lès granules. Il n’y a pas eu coexistence de ces différentes parties; les’ plus anciennes ont disparu les premières, et ont probablement fourni dès matériaux aux’ plus récentes mt elles né font pas autre- ment parte. ” ‘ok Ces observations tu ie s’accorder avec celles qu’on re- connaît pour les plus complétés et les plus ”Certainés sur la formation dés tissus. Ellés sont égalément d'accord dans le plus. grand nombre des points avec célles qui avaient eu particulière: ment pour objet la formation du pollen. Mais elles signalent dans cet exemplé plusieurs faits nouveaux , tels que la présence de ces noyaux dù moules, premiers germes des grains pollini- ques; lä déposition de plusieurs couches successives sur les parois delutricule mère, 'et la formation instantanée des cloisons aux- quelles elles concourent ; l'origine des enveloppes propres du: pollen. 296 DECAISNE. — Our le pollen et l’ovule du Gui. Dans la plupart des autres plantes, vers le moment où le pollen arrive à la maturité, des changemens particuliers s’o- perent dans les cellules qui forment la paroi interne de la loge; des zones s’y épaississent et finissent par se découper en filets élastiques, qui déterminent par leur jeu la déhiscence de l’an- thère. Rien de pareil ne se passe dans celle du Gui, où l’on ne peut dire qu’il y ait de déhiscence, puisque ses logettes sont béantes à l'extérieur. Aussi les cellules qui en composent la paroi restent-elles à l’état que nous avons décrit, continues et unifor- mément épaisses dans la membrane qui les forme. | FLEURS FEMELLES. — A-peu-près vers la même époque où le pollen est arrivé à maturité parfaite, la fleur femelle s’est épa- nouie; cest donc alors qu'a pu avoir lieu l'action pollinique sur le stigmate nouvellement mis à découvert. Cependant l’ob- servation la plus délicate ne peut faire découvrir d’ovule ni à ce moment, ni assez long-temps après : elle apprend seulement à distinguer, dans la fleur qui.a encore au plus un millimètre de long, le tissu du calice et celui de l'ovaire plus central soudé avec lui; et un peu plus tard, dans l’intérieur de cet ovaire d’abord plein, deux petites lacunes qui finissent par s’agrandir, se rejoindre et former une loge à parois contigués. Ce n’est que plus de trois mois plus tard, qu’on commence. à apercevoir au fond de cette cavité comprimée un très petit corps pulpeux conoïde, accompagné d’un ou deux filets plus petits encore, en forme de massue. Ce sont autant d'ovules dressés, dans deux desquels il y a en général commencement d’avortement; ils sont composés d'utricules superposées, par cercles, dans l’ovule qui se développera, par groupe d’un très petit nombre, et même une à une, dans les ovules qui avorte- ront : ces utricules renferment un nucléus et de très nombreux et très petits grains de fécule. |; L'ovule, des qu’il est apparu, s'accroît rapidement, et,au bout de quelques jours, on aperçoit vers son sommet une petite tache qui indique l'embryon. M. Decaisne a suivi cet embryon des cette première apparition, où il n’est composé que de quel- ques utricules, jusqu’à son état parfait, Il est inutile de le suivre dans celte partie de son travail, de laquelle il résulte que DECAISNE. — Sur Le pollen et l’ovule du Gui. 297 l'embryon du Gui se développe comme celui des autres dicoty- lédonés. Sires Mais il n’en est pas de même du corps qui l’environne, de lovule. On sait qu’en général l’ovule est formé de plusieurs enveloppes emboitées l’une dans l’autre, une ou deux plus ex- térieures ouvertes à leur sommet, deux plus intérieures sans aucune solution de continuité sur toute leur surface. Or, M. Decaisne n’a pu découvrir dans l’ovule du Gui d'ou- verture correspondant au sommet, et il a dû en conclure que les enveloppes extérieures ( primine et secondine) manquaient et qu'il avait affaire à un nucelle nu. Mais il a trouvé ce nuceile composé d’un tissu homogène dans toute son épaisseur et em- brassant immédiatement l'embryon, et il a été ainsi conduit à nier ici l’existence d’une quintine, ou sac embryonnaire. C’est un ovule réduit à sa plus simple expression, un sac renfermant immédiatement l'embryon. Ce sac s’épaissit, se solidifie en gran- dissant , et forme un périsperme, dont la coloration en vert n’a pas, que je sache, d'exemple dans les autres familles de plantes. M. Decaisne a suivi la marche de cette coloration, qu'il a vue s'étendre progressivement de la base au sommet; il a vu dans les cellules du nucelle, outre un nucléus et les grains de fécule qui les avaient d’abord exclusivement remplies, de nombreux granules verts qui s’y mêlent sans les recouvrir; et il fait re- marquer que c'est ainsi que procèdent en verdissant les tissus végétaux. Une autre auomalie, fréquente dans la graine du Gui, est la pluralité d'embryons fécondés. Cette pluralité n’est pas rare dans un grand nombre de plantes, suriout depuis qu’on en a plus. et mieux observé les graines; elle est accidentelle dans la plupart, presque constante dans quelques-unes : c’est ordinai- rement dans les graines dépourvues de périsperme, qu’on la trouve, et quand cela arrive avec un périsperme, les embryons se montrent pressés les uns contre les autres à la même hauteur, ou. à des hauteurs peu différentes. C’est ce qui n’a pas lieu dans le Gui, et même en admettant la théorie de M. Schleiden, qui rend compte. de la présence simultanée de plusieurs embryons dans une même graine, on ne pourrait l'appliquer au Gui: car 298 DICAISNE. — Sur le pollen et l'ovule du Gui. ses embryons, au nombre de deux, ou plus rarement'de trois, tout en se touchant par leur extrémité inférieure, divergent supérieurement et viennent présenter l'extrémité supérieure ou radiculaire à des points assez distans, séparés dans tout cet intervalle l’un dé l’autre par une partie du périsperme , en de- hors duquel elle fait légèrement saillie. M. Decaisne, par la découverte dé plusienrs ovules, au fond de chaque ovaire, se trouvait sur la voie de l'explication la plus naturelle. Dans an grand nombre de cas, deux de es ovules avortaient et alors on ne trouvait dans la graîne mûr qu’un seul embryon; mais dans d’autres cas, deux ou même trois ovules pouvaient être fécondés , se développer et se souder par leurs bases , et alors on devait avoir autant d’embrÿyons divergens à leur sommet. C’est ce que l'observation a justifié : il a pu voir et dessiner le développement simultané de deux ovules , leur soudure partielie ét progressive de la base au sommet. Cette théorie fondée sur des observations dont nous avons pu vérifier en partie la consciencieuse exactitnde, présente un double avantage : 1° elle réduit les anomalies apparentes du Gui, à une seule réelle, l'unité d’enveloppe ovulaire, et ramène ainsi le développement de cette graine aux lois connues pour celui des autres ; 2° elle efface en partie la différence de lappareil ovulaire dans lé Gui d'Europe, et celui des espèces de l'Inde que M. Griffith à bien fait connaitre, et où trois ovules se trouvent dans chaque loge sur un support central. Notre Gui se trouve ainsi former le passage entre eux et le Loranthus } où l’ovule est réellement unique et dressé. Le témps fort long écoulé éntre la lecture de cé Mémoire et son rapport, a pérmis la publication de plusieurs travaux sur le même sujét, ét la proposition de solutions différentes pour quel- ques-uns dés problèmes qui y étaient attaqués. Nous ne pou- vôns, quoique leur date soit postérieure, les passer entièrement sous silence; car ils ont pour auteurs des botanistes habiles et célèbres, dont le témoignage devait être pris en considération dans le jugement de vos Commissaires. Pour M. Schleiden, ce que nous avons décrit comme ovaire et calice soudés, et plus tard comme früit, ést un sommet de ra- DEGAISNE. — Sur le pollen et l'ovule du Gui. 299 meau , dans lequel est plongé un ovule nu, qu’il assimile à celui des Conifères, dont il différerait en ce qu’au lieu d’être libre , il serait infère. Quant à la pluralité d'embryons, la célèbre théorie de l’auteur s'applique ici tout naturellement, quoiqu’ellé ne me paraisse pas bien rendre compte, ainsi que je l'ai déjà dit, du cas particulier qui nous occupe. Au reste sa note est entiérement théorique, et l'existence d'ovulés nus et en même temps adhé- rens, le rapprochement des Loranthacées et des Conifères, sont des points de vue tellement nouveaux que nous devons attendre pour les admettre ou les rejéter, les preuves et les observations de leur savant auteur. | M. Meyen a fait prraitre un travail beaucoup plus spécial et appuyé d'observations microscopiques et de dessins: Il a vu en partie les mêmes choses que M. Decaïsne, mais les à considérées tout-à-fait autrement : les ovules comme autant de sacs embryon- naires, l'ovaire comme un nucelle, le reste de la fleur comme ün calice dans sa partie adhérenté, éomme des pétales dans ses quatre divisions. Il admet plusieurs embryons, mais non de la même manière que les autres botanistes; car il dit n’en avoir vu jamais se développer qu'un seul, des deux où trois qui avaient pu être ébauchés dans les deux ou trois sacs embryon- naires; mais ce seul s’est souvent développé avec plusieurs ex- trémités radiculaires divergentes, et paraît être par conséquent l'embryon multiple ordinairement décrit. Un ovule nu: et adhé- rent au calice, des sacs embryonnaires adhérens à la chalaze, librés par l’autre bout et éloignés de l’éxtrémité de l’ovule où doit s’opérer la fécondation, un émbryon à plusieurs radicules, sont antant de points dé vue assez éloignés des faits ordinaires et constatés, pour que nous n’ayons pas hésité à préférer les conclusions de M. Decaisne. Lé long intervalle qui Sté l'émission du pollen dé l'appañ- tion de l’ovule, l'a engagé dans une assez longue digression où il passe en revue un grand nombre de plantes remarquables par un appareil particulier interposé dans la cavité de l'ovaire entre le tissu stigmatique et l'ovule, appareil qui lui paraît des- tiné à la fécondation, dont il modifie le procédé et le terme. Nous ne le suivrons pas dans cette revue, et nous nous conten- 300 DECAISNE. — Sur le pollen et l'ovule du Gui. terons de signaler ses observations intéressantes sur le tissu de consistance gélatineuse qui remplit la loge de l'ovaire dans la plupart des Aroïdées, et auquel il attribue cette destination physiologique. Ovule dans les Santalacées. Nous venons de voir un nucelle nu dans le Gui. L’un de vos commissaires (M. Brongniart) avait considéré l’ovule du Z'hesium comme présentant cette organisation remarquable , et M. De- caisne a dùû être ainsi conduit à leur examen comparatif. L’exis- tence de trois ovules suspendus au sommet libre d’une colonne centrale dans la loge unique de l'ovaire du Thesium, le déve- loppement d’un seul de ces ovules par suite de la fécondation, la structure de cet ovule composé d’un sac unique renfermant immédiatement l'embryon et plus tard aussi le périsperme , tels étaient les faits acquis à la science. M. Decaisne, en suivant l’ovule dans toutes les phases de son développement depuis son apparition, à pu ajouter à son histoire quelques points qui la complètent et l’éclairent. Il a vu dans son intérieur un petit corps conique et plus tard une vésicule tubiliforme qui fait saillie de son extrémité libre; cette vésicule se mettant en rapport avec un autre tube qui descend de la base du style au moment de l'épanouissement, pnis se renflant, et faisant crever l'enveloppe celluleuse qui l’avait ren- fermée d’abord tout entière, plus tard en partie. À une époque ultérieure, la formation de l'embryon dans cette même vésicule ne laisse aucun doute sur sa vraie nature : c’est la quintine ou sac embryonnaire. Son enveloppe celluleuse est donc le nucelle qui est en effet nu, mais dont l’existence n’est que temporaire, puisqu'il ne se développe pas avec l'embryon et son sac, mais que, rompu par eux en lambeaux, il s'arrête dans son évolution et finit par s’atrophier et disparaitre. C’est quelque chose d’ana- logue à ce que M. R. Brown a signalé dans certains fruits où la graine, se développant plus vigoureusement et plus rapidement que l'ovaire qui la renfermait et protégeait à l’état d'ovule, le perce et mürit à l’air libre, accompagnée seulement à sa base de quelques lambeaux rudimentaires qui représentent le péri- DECAISNE. — Sur le pollen el l'ovule du Gui. 301 carpe. Le rapport ordinaire entre le fruit et la graine se trouve rompu absolument de la même maniere que celui du nucelle et du sac embryonnaire l’est dans l’'ovule du Thesium. Celui-ci ne reste pas orthotrope en continuant à se développer; la cavité embryonifère s'éloigne peu du point d'attache, tandis que le reste du sac se dilate et s’épaissit par l'addition de nouvelles utricules et passe enfin à l’état de périsperme, par la formation de granules nombreux à leur intérieur. C'est par cette série de changernens qu’on a enfin une graine anatrope consistant en un embryon dans un périsperme ou plutôt endosperme nu. M. Decaisne a découvert, dans ce même appareil ovulifère du Thesium, un autre organe dont il est difficile de bien déter- miner l'analogue dans tout ce qui était connu jusqu'ici. C’est un tube situé longitudinalement, dans l'épaisseur de la colonne centrale, digité inférieurement, simple et renflé à son extrémité supérieure qui perce la colonne et vient s'appliquer sur un point du sac embryonnaire. C’est au moment de la fécondation, au moment où le sac embryonnaire rompt le nucelle, qu’appa- rait ce tube intérieur, et qu'il perce de son côté le tissu envi- - ronnant, pour se Inettre en rapport avec le sac. M. Decaisne, d’après les observations précédentes, avait dis- cuté sur la nature de cet ovule anomal et de cet organe addi- tionnel dont les fonctions semblent se lier aux siennes, et c'était là que se terminait cette partie de son Mémoire. Dans l’inter- valle de temps écoulé depuis sa lecture, il a pu, en complétant des observations déjà commencées et en en faisant de nouvelles, comparer dans d’autres genres de la même famille les mêmes parties et leur mode de développement. Déjà M. Griffith avait décrit dans les ovules du Sertalum album, dont son séjour aux Indes lui avait permis de bien suivre l'évolution, l'émission d'un long sac tubulaire qui perce l’ovule réduit au nucelle et au fond duquel se forme l'embryon. Dans plusieurs autres Santalacées , dans le Nanodea , le Myoschilos , POsyris , et plus obscurément dans le Quinchamalim , D: - caisne à constaté la série analogue des développemens ovulaires, avec quelques légères modifications. Dans le Myoschilos et lOsyris, il a retrouvé le tube de la 302 DECAISNE. — Sur le pollen et l’ovule du Gui. colonne ovulifère. Dans le premier de ces deux genres, on ren- contre même un faisceau de ces tubes, au nombre de einq pour chaque ovule fécondé. Quatre se comportent à-peu-près comme dans le .Thesim, c'est-à-dire se mettent en rapport avec l’ovule auprès de son extrémité supérieure ou embryonnale, tandis que le cinquième se réfléchit, va se mettre en rapport avec l'extrémité opposée, et se comporte en conséquence tout-à-fait comme le faisceau nourricier renflé en chalaze au bout de la graine que regarde l'extrémité cotylédonaire de l'embryon. Cest ainsi que se dirige et se termine aussi le tube unique corres- pondant à chaque ovule fécondé dans l'Osyris. Est-ce en effet le rôle de faisceau nourricier que joue ce tube simple ou multiple, et cette modification peut-elle tenir à l’abs- cence des tégumens autour du nucelle, où l'absence de raphé et de chalaze en est une conséquence? Ses fonctions se lient- elles, au contraire, plutôt à la fécondation qu’à la nutrition? Ses rapports de position militeraient en faveur de la première opinion; mais sa structure et l’époque de son apparition ten- draient à faire préférer la seconde. Malheureusement l'extrême petitesse des objets et la nécessité de faire,.excepté pour le The- tium , ces observations si délicates sur des plantes conservées en herbier, n’ont permis jusqu'ici que des doutes , que l’auteur essaiera de résoudre par des observations nou ES dont on doit espérer d’heureux résultats, surtout si elles peuvent être aidées par de nouveaux matériaux. La découverte d’un appareil nouveau qui, dans plusieurs plantes d’une même famille, se trouve lié à une organisation particulière de l’ovule et semble se rattacher à une fonction importante, promet plus à la science que la vérification de combinaisons déjà connues et faciles à expliquer, qui confirmeraient des lois établies, au lieu d’en faire pressentir de nouvelles. Dans la plupart des classifications des familles, ele des Ola- cinées se trouve placées fort loin de celle des pere avec laquelle cependant elle a des rapports intimes reconnus pour la premiere fois par la sagacité de M. R. Brown. M. Decaisne pense, sans toutefois l’affirmer et autant que le permet l'examen de parties tres petites et très délicates dans les fleurs desséchées, DECAISNE. -— Sur le pollen et l’ovule du Gui. 305 que la structure de l’ovule est analogue dans les deux familles. Dans un genre d’Olacinées (Groutia FI. Seneg.— Opilia Roxb.), il a pu pousser l'analyse plus loin et a constaté l'existence d’un tube situé dans l'épaisseur de la colonne ovulifère et passant d'elle à l’ovule. M. Decaisne a achevé son Mémôire par un quatrième cha- pitre qui n’était pas annoncé dans le titre et qui est destiné à compléter l’histoire du Gui : c'est l'examen de la structure ana- tomique de ses tiges. Un jeune rameau montre à son centre une moelle verte entourée par un étui formé de faisceaux. li- gneux, en général au nombre de huit. Dans ces faisceaux on ne trouve pas de trachées, mais, à la place à-peu-près qu’elles devraient occuper, seulement des tubes annelés.e Ceux-ci avec des. cellules allongées et ponctuées ou réticulées et des fibres analogües à celles du liber, forméront tout le système vasculaire de la plante , qui est composée du reste d’utricules où abondent avec les granules d’amidon ceux de matière verte. En dehors et vis-à-vis des faisceaux ligneux, on en trouve autant de beau- coup plus petits, formés exclusivement de fibres du liber et qu'on peut nommer corticaux. Les faisceaux ligneux se continuent d'un rameau dans un autre, tandis que les corticaux s’interrom- pent après s'être graduellement amincis à chaque articulation, ce qui peut rendre compte de la facilité avec laquelle les rameaux se désarticulent: Vos commissaires ont vérifié cette double dis- position des faisceaux vasculaires qui avait soulevé quelques doutes. Le Mémoire de M. Decaisne est accompagné un grand nombre de dessins anatomiques extrêmement bien faits; et l’on sait de quelle importance est ce mode d'illustration, on pourrait presque ajouter de garantie, pour.les travaux d'organographie. Outreceux qu'il avait présentés à l'Académie, il nous en a soumis beaucoup d’autres à l appui de ses observations, soit anciennes, soit nouvelles. | Nous pensons que l'exactitude. de ces observations, l'impor- tance et la nouveauté de plusieurs d'entre elles, que nous avons signalées à mesure que nous les examinions dans le cours de ce Rapport, et le mérite de l’ensemble du travail, le rendent 30/ DECAISNE. — Sur le pollen et l’ovule du Gui. digne de l'approbation de l'Académie : nous Ini proposons donc d'inviter l’auteur à poursuivre ses recherches et de décider que la partie qui a été soumise au jugement de l’Académie sera in- sérée dans le Recueil des Savans étrangers. Les conclusions de ce rapport sont adoptées. EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE Il. Fig. r. Coupe transversale d’une très jeune fleur mâle de Gui, passant par le milieu des quatre anthères. — a. Epiderme. — 6. Tissu parenchymateux calicinal, — c. Tissu parenchy - mateux de l’anthère. Fig. 2. Coupe transversale d’une fleur plus âgée ; le tissu parenchymateux de l’anthère (c) est partagé en petits groupes , qui constitueront plus tard autant de logettes. Fig. 3. Une de ces logettes observée sur une anthère plus âgée encore que la précédente. C’est au milieu d’une des petites divisions , creusée et remplie de mucilage, que se sont formés les utricules polliniques qu’on cheb sur celte figure. — a. Portion du tissu paren- chymateux du calyce. — b. Tissu appartenant à l’anthère. — c. Utricules polliniques. Fig. 4. Utricules polliniques, dont les membranes présentent des zones concentriques , et au centre desquels on observe les jeunes grains de pollen. Fig. 5. Coupe verticale d’une jeune fleur femelle. — a. Calice. -— à. Tissu parenchymateux de l'ovaire soudé au calice.—c. Vaisseaux.—d. Sarcocarpe.—e. Endocarpe formé par un ré- seau vasculaire.—f. Tissu cellulaire développé au centre de l’endocarpe, comme on le remarque dans plusieurs végétaux , et, en particulier, dans la plupart des Santalacées. — 7. Cavités formées dans ce tissu; ces cavités , distinctes dans le principe, finissent par se confondre , et c’est à la base que se montreront les ovules. Fig. 6. Coupe transversale d’un ovaire; les lettres indiquent les mêmes parties. Fig. 7. Coupe verticale d’un ovaire beaucoup plus âgé ; les lettres indiquent les mèmes parties. — L. Ovules. Fig. 8. Coupe transversale du même ovaire; les lettres indiquent les mêmes parties. Fig. 9. Trois ovules , dont un seul développé et accompagné de deux autres avortés et réduits à quelques utricules superposés. Au sommet on distingue les rudimens d’embryon (a). Fig. 10. Deux ovules soudés. Ce sera au sommet de chacun d'eux que se pot De les embryons. Û Fig. 11: Embryons ou vésicules embryonnaires à à leur premier état de développement ; les utricules qui les composent s’écartent les unes des autres par la production et l’interposition d'un cambium , qui produira à son tour de nouvelles utricules. Fig, 12. Colonne ovulifère du Thesium. — a. Nucelle entier non fécondé. — #. Nucelle déchiré par la sortie de la vésicule (c), qui formera la graine. On voit (en d) le sommet renflé du tube qui traverse la colonne. pour se mettre en rapport avec cette vésicule. — e. Portion inférieure du tube. Fig. 13. Tube isolé: on n’y distingue aucune cloison, malgré les divisions qu’il présente à la base. 11 renferme une substance gommeuse, qui se coagule et s'agglomère sur cer- tains points. Fig. 14. Extrémité inférieure d’un autre tube. 0 PAYEN. — Sur le tissu propre des végétaux. 305 Rapport sur un Mémoire de M. Payen, cntitulé : Complément d’un Mémoire sur la composition chimique du tissu propre des végétaux , et sur les différens états d’agrégation de ce tissu. ( Coramissaires : MM. Dumas, Pecouze; An. BRONGNIART, rapporteur.) Nous avons été chargés, MM. Dumas, Pelouze et moi, d’exa- miner plusieurs communications successives de M. Payen, sur la nature du tissu propre des végétaux et sur la disposition des élémens qui le constituent. Cette question intéresse également la chimie organique et la physiologie végétale, et un premier Rapport, lu à l’Académie dans la séance du 14 janvier 1839, constatait déjà l'exactitude des premiers résultats obtenus par cet habile chimiste, savoir : Ia différence existant entre la com- position du tissu primitif des cellules et celles des matières qui, se déposant postérieurement dans ces cellules, donnent au tissu ligneux sa densité et sa dureté. M. Payen avait déjà reconnu alors que la première de ces substances, désignée sous le nom de ce/Zulose, avait une com- position identique à celle de Pamidon et pouvait se transformer comme celui-ci en dextrine par l’action de l'acide sulfurique. La seconde, au contraire, ou plutôt, comme M. Payen l'a re- connu depuis, les diet) substances qui s'ajoutent plus tard à la cellulose , en diffèrent beaucoup et par leurs propriétés et par leur composition, toujours plus riche en carbone. Les proportions variables de la cellulose et de ces différentes sub. stances incrustantes, dans les diverses espèces de bois, sont la _cause des différences qui existent dans la composition totale de ‘ce tissu. Les principaux résultats chimiques des recherches sur. ce sujet, commuuiquées jusqu'à ce jour à l’Académie par M. Payen, ayant déjà été constatés dans un Rapport précédent, c’est sous le point de vue de l'anatomie et de la physiologie XIII. BoTan.— Mai, 16 306 PAYEN. — Sur le tissu propre des végétaux. végétales que nous considérerons essentiellement les nouveaux travaux de ce savant. Déja depuis long-temps les recherches anatomiques avaient ‘prouvé que les paroïs des cellules subissent des changemens remarquables à mesure que ces cellules s’accroissent et vieil- lisent. Ainsi leurs parois, d’abord minces, incolores et trans- parentes s’épaississent et deviennent plus colorées et moins trans- parentes; mais cet épaississement n'ayant pas lieu uniformé- ment , détermine presque toujours des ponctuations, des aréoles ou des lignes diversement disposées sur ces parois. Enfin on peut souvent reconnaitre les couches à-peu-près parallèles qui constituent: cet épaississement intérieur Life parois “dés utricules végétales. | A ces caractères de structure que l'observation microscopique ‘dirécte fait reconnaître, on peut en ajouter d'autres que les “réactifs chimiques nous séndteñt ét déjà un des, botanistes les ‘plus distingués de l’Allémagne, M. Schleiden, était entré en “1838 dans cette voie de récherches; mais s'étant borné à l’em- “ploi de quelques réactifs sans éclairer leur mode d'action par des analyses plus complètes, il a déduit de ses essais des conclu- sions évidemment inexactes quand on les compäre aux résultats béancoup plus précis ébtenus par M. Paÿen. Ainsi, en faisant mt &ür dés tranches mincés de différens tissus végétaux de la potasse caustique chaude, puis de liode et ‘quelquefois de l'acide sulfurique, il vit que la membrane primitive formant la partie la plus extèrne dé chaque utriéule restait sans aucune altération , il admit au contraire qué sous l'influence! de lalcali, les premiers dépôts qui s'étaient opérés sur cêtte inémbrane primitive se” changéaient en fécule colorable en bleu- violet par liode, ét qu'énfin une partie de ces dépôts qu'il nomme les dé- pôts ecole s'étaient tränformés sous cés mêmes réactions én une mätière eolorable par l'iode én jainé orangé. M. Schlei. den admet aussi que ces changemens sont un RE de l'alté- ration divérse dés matières qui composent les parois des uütricules par les aléalis, et que ces changemens sont ‘accompagnés d'un dégagement d'acide carbonique FUTIRE aux dépens du carbone de ces tissus. %e PAYEN. Sur le tissu provre des végétaux. 307 Les expériences de M: Payen lui ont au contraire permis de séparer, sans les altérer, les diverses matières qui constituent lés membranes végétales, et elles conduisent à une explication différente des faits observés par M: Schleiden. Il résulte d’abord de ses analyses nombreuses, que les tissus de tous les végétaux phanérogames on cryptogames peuvent être ramenés par la dissolution successive des diverses matières étrangères qui sont déposés soit dans leurs cavités, soit dans leurs membranes, ä une substance tiniqué constituant essen- tiellement la paroi primitive des utricules du tissu cellulaire, du tissu ligneux , ou des vaisseaux, matière désignée dans le rapport précédent sous le nom de ce/lulose, et qui présente une com- position identique à celle de lamidon , n’en différant que par‘ un état d’agrégation qui la rend plus résistante à la plupart he agens chimiques. Cette matière forme seule les parois des cellules jéunes de tous les tissus, et se retrouve dans les tissus plus âgés. Elle compose même seule les parois épaissies des cellules de plusieurs périspermes cornés, tels que ceux'des Dracæna, des Phytele- phas, du Dattier, et Le tissu cellulaire de la moelle dé l’Æschi- nomene. Les parois des utricules qui forment les filamens des conferves et des oscillatoires, le tissu des champignons, les feuilles de tons les végétaux, leurs vaisseaux et leurs tissus ligneux, ont encore la même membrane primitive pour base; mais il s'y ajoute une quantité plus ou moins considérable de substances plus carbonées qui en modifieraient notablement la composition, si l’on ne parvenait à les dissoudre, aïnsi que les matières contenues dans ces cellules, par Paction répétée de la soude caustique, à chaud, et de quelques autres dissolvans. L'identité de composition de la cellulose et de lamidon, la transformation de ces deux substances en dextrine et en sucre sous l’influence des mênies agens, pouvaient déjà faire présumer qu’ on trouverait des états intermédiaires, q'iant aux RE physiques et chimiques, entre ces deux extrêmes. 3 * Enteffet, M. Payen a reconnu que les paroïs des céllules du Lichen d'Islande, simplement purifiées dés matières étrangères qu’elles renferment, se colorent en bleu par Fiode; et'cés mem- 20, 308 PAYEN. — Our le tissu propre des végétaux. branes, beaucoup moins résistantes que celles des cellules ordi- naires, se gonflèrent et finirent par se dissoudre par l’action de la soude, comme l’amidon lui-même, et enfin se transformérent en dextrine et en sucre sous l'influence de la diastase. Les parois épaissies des cellules des périspermes cornés de Phytelephas et de Dracæna, convenablement purifiées, se colo- rent aussi en violet par l'iode, quoique présentant plus de ré- sistance à la dissolution que les utricules des lichens. Ainsi les différences entre la cellulose et la fécule ne parai- trait consister que dans un état moléculaire d’agrégation diffé- rent, qui donne à ces parties une résistance plus ou moins grande à l'égard de divers agens chimiques. Si l’uniformité de composition du tissu végétal primitif était un premier fait essentiel à constater dans les divers organes, et dans les classes les plus différentes du règne végétal, il n’était pas moins intéressant de se rendre compte de la manière dont se comportaient, relativement à cette membrane primitive, et toujours identique, les substances qui venant s'ajouter à elle dans beaucoup de cas, incrustaient et épaississaient les parois des utricules. | M. Payen avait montré que ces matières étaient d'autant plus abondantes, en général , que les parois des cellules ou des fibres ligneuses étaient plus épaissies. Ainsi les bois très durs, les cellules qui constituent les pierres des poires, etc., étaient presque en- tièérement remplies par cet épaississement des parois qui souvent oblitérait entièrement la cavité de la cellule. Nous nous sommes livrés avec M. Payen à quelques recher- ches sur la disposition relative de ces deux sortes de substances, en examinant au microscope , et soumettant à divers réactifs des tranches tres minces, soit transversales, soit longitudinales, de bois, tant dans leur état naturel, qu’après les avoir dépouillés de toutes les matières autres que la cellulose. On voit alors que les couches d'incrustation intérieure des cellules ligneuses ne sont pas dues uniquement aux matières autres que la cellulose qui s'ajoutent à cette membrane primitive à mesure que les tissus avancent en âge; mais que cet épaissis- sement intérieur de chaque utricule est composé en même temps bAyFN. — Swr le tissu propre des végélaux. 309 de céllulose et des nouvelles substances ligneuses qui sont mélées avec élles, de sorte qu'après avoir dissous et enlevé ces substances, les paroïs des utricules ligneuses ne sont pas ré- duites à une membrane extérieure mince, mais présentent at contraire une couche intérieure gonflée et comme spngiense de cellulose bien distincte par cet aspect de la zone exterx£ olus solide et très bien limitée qui correspond à la membrane priuai- tive de ces utricules. 1l en résulte que les cellules parenchyma- teuses ou du tissu ligneux, ainsi dépouillées des diverses ma- tières qui les ont incrustées, ne different que peu. par leurs formes et leur structure de ces mêmes parties avant cette prépa- ration. On y reconnait les mêmes épaississemens partiels, les mêmes ponctuations, les mêmes linéamens; seulément ils sont formés par de la cellulose molle et spongieuse, dépouillée des matières incrustantes qu étaient déposées dans son intérieur, et ilsnese colorent plus en noir par l'acide chlorhydrique et l’acide sulfurique affaibli, ni en jaune orangé par liode. La partie externe de ces parois, correspondant au contraire à la membrane primitive de la cellule et formée dès l’origine de cellulose pure, n’a pas été ramollie par les agens qui dissolvent les matières incrustantes et ne prend pas l'aspect mou et gélati- neux de la zone interne ; mais dans plusieurs cas, elle paraïtrait : . avoir été pénétrée par un peu-de matière incrustante que l'action répétée des dissolvans n'aurait pas pu extraire de la cellulose qui l'enveloppe; car cette partie des parois dans les utricules fortement incrustées des bois, et dans quelques parties des vaisseaux, est susceptible de se colorer en jaune par l’iode et par l’acide sulfurique faible, ce: qui n’a: pas lieu pour la cellulose parfaitement pure. Ainsi l'on peut conclure, tant des recherches consignées dans le Mémoire de M. Payen, que de celles auxquelles il s’est livré sur la demande de vos commissaires, que les matières incrus- tantes qui s'ajoutent à la céllulose Ho les jeunes cellules sont d'abord uniquement formées, ne se déposent pas comme une véritable incrustation à la face interne de ces parois, mais péne- trent dans le tissu même qui les constitue, en très. petite quantité dans la partie déjà formée précédemment, en très forte pro- 310 PAYEN. — Sur le tissu propre des végétaux. portion, au contraire, dans la zone intérieure qui se développe postérieurement, zone dont le réseau essentiel est encore la cellulose imprégnée seulement d’une quantité plus ou moins considérable de ces matières particulières qui distinguent les tissus ligneux du parenchyme celluleux ordinaire. Le rapport de la cellulose aux, matières ligneuses dans ces épaississemens des parois des cellules, doit varier dans toutes les proportions, puisque c’est de la cellulose pure qui forme ces épaississemens dans plusieurs périspermes cornés,, tandis. que dans les cellules des concrétions pierreuses des poires, la cellu- lose ne forme évidemment qu’une partie très faible par TAPANT aux autres substances qui l'ont pénétrée. Le travail étendu sur lequel nous venons de fixer votre atten- tion, en prouvant l'identité du tissu primitif des végétaux dans tous, leurs organes et dans les classes les plus différentes de ce règne, en montrant-les causes qui modifient sa nature et la ma- nière dont ces changemens s’opèrent, éclaircit plusieurs ques- tions importantes de la physiologie. végétale et de da chimie organique, et nous-parait mériter, comme le Mémoire auquel il fait suite, d’être imprimé dans le Recueil des Savans étrangers. Les conclusions, de ce rapport ont été adoptées. ET SS————— ? OBsERvATIONS relatives à quelques genres de la famille des Chénopodées, Par M. Dupont. M. Moquin-Tandon vient de publier une monographie de la famille des Chénopodées (1). Les observations précédemment publiées par l’auteur sur différens genres de cette famille ( voy. Ann. Sc. nat., juill. 1831, P- 274 ; août 1834, p. 203 ; oct. 1835, p. 209 ,, dont il a rectifié ou précisé les caractères et éclairci la (+) Chenopodearum monographica enumeratio ;auetore Moquin-Tandon ,in-8. Parisiis , apud P:J'Loss ; 1840. DUPONT. — Sur quelques genres de'Chénopodées. 311 synonymie, AIPREAVABE ün peu confuse; les nombreuses re- cherches auxquelles’il s’est livré pour les compléter, soit dans les bibliothèques spécialés qui lui ont été ‘ouvertes, soit dans les riches herbiers qu'il a eu la facilité d'explorer; les comini- nications qu'il areçues de plusieurs savans botanistés} dont fil proclame les ñoms avécrecônnaissanée dans sa préteë: toutes ces circonstances , ‘jointes au mérité’Bien* connuü de l’ateur ; à qui ses travaux antérieurs avaient déjà pie: pu un rang FRS gué dans la science, sont nné garantie du soï'éclairé ét con- sciencieux avec lequel’ les'matériaux de Son ouvrage ônt'été recueillis, et de la manière judiéieiise dont'ïls ont été mis en œuvre. Il serait toutefois difficile qu'un travail de cetté naturel, qui s'applique à près de quatre ceñts'espèces de plantes!, ‘com- prises duns quäarante-six genres, ne‘présentât aucune érreur où ne laissät rien à desirer dans'ses'indications. Dans'cette prévi- sion ; M. Moquin-Tandon va lui-même au-devant de la critique; en invitant ses lecteurs à lui signaler les inexactitudes et les omissions qu'ils y découvriraient. Répondant à son appel, 'je viens’/lui apporter mon trés minime contingent, ét lui souméts les observations suivantes: | | ‘La description générale de la famille, telle que l’auteur la cir- conscrit, est très étendue, sans être néanmoins plus détaillée qu'il ne convient; elle embrasse, dânis sa généralité, lés modifi- cations principales que ses aiffsrèns genres peuvent offrir dans leur'ôrganisation. Une ‘seule disposition , relative à l’ovule, et par suite à la graine; me paraît omise où n'être pas asséz claire: ment indiquée. L’ovule’est dit fixé au fond dé la loge, ou ‘pen: dant d’un court funicule.Dans une partie des genres de ‘la fa- mille, a grainé présente, en éffet, l’une ‘ou l'autre’ de ces dis- positions. l'a preniière, dans laquélle la! graine sessilé'ést fixée au fond dé la loge , appartient aux graines verticales des genres à'émbryon annülairé, éommeéles Zlitvum$s Atriplex, DT Spinacia , Cr phrndbn où à embryon plano-spiralé, comme plusieurs Suédinées. La seconde, dans laquelle la graine est pendante d’un funicule né du fond de la'loge, s'observe dans les graines à embryon spiralé en hélice, dont l'extrémité radi- culaire est dirigée supérieurement, comme dans les Salsolées: 812 bupont. — Sur quelques genres de Chénopodees. Mais, indépendamment de ces deux modes d’attache de la graine dans les Chénopodées, il en est un troisième, intermédiaire pour ainsi dire entre ceux-là : c’est celui dans lequel le funicule, né pareillement du fond de la loge, se dirige latéralement , en mauiere de rayon, vers la circonférence de la graine horizonta- lement disposée, où le hile est situé, comme on le voit dans les Chenopodium , Beta, Kochia , etc., et généralement dans les genres ou espèces à graine horizontale , autres que les Salsolées; ce funicule s'aperçoit distinctement à travers le péricarpe mem- braneux extrêmement mince, surtout dans les graines à tégu- ment testacé noirâtre, dont la couleur tranche avec la sienne, qui est blanchitre. ; Je suis bien loin de penser que M. Moquin-Tandon n’a pas eu connaissance de cette disposition ; il la suppose même implicite- ment , lorsque;après avoir énoncé les deux premiers modes d’at- tache de l’ovule, il ajoute que le micropyle (qui, dans cette fa- mille, se trouve toujours voisin du hile) regarde soit la base, soit le sommet, soit la périphérie de l'ovaire. Il a seulement omis , pour.ce dernier cas, de mentionner le funicule qui sert de moyen d'attache à l’ovule et à la graine. L'auteur donne pour caractère aux dix genres dont il compose sa tribu des A nsérinées, de ne porter que des fleurs hermaphro- dites, par opposition à ceux des deux tribus suivantes (Spina- ciées, Camphorosmées.), qui ont leurs fleurs diclines ou poly- games. Ce caractère doit souffrir de nombreuses exceptions, si j'en juge par le nombre relatif de celles qui se sont présentées à moi dans mes observations particulières. En effet, de vingt- et-une espèces appartenant à six genres d'Ansérinées que j'ai examinées vivantes, sur moins de quatre-vingt-dix que la tribu en renferme, deux seulement ( Beta vulgaris et Teloxis aris- tata) ne m'ont offert que des fleurs toutes hermaphrodites. Dans les dix-neuf autres, appartenant aux genres Chenopo- dium, Roubieva, Ambrina, Blitum (1), Jai constamment (x): Voici les noms de,ces dix-neuflespèces: Chenopodium polyspermum ,, Fulvaria ; seroti- num , Quinoa, opulifolium , album , glaucum , urbicum., murale, hybridum, rubrum , Ronus Henricus ; Roubieva mullifida ; Ambrina botrys, ambrosioides , anthelmintica , graveolens, Blitum capitatum , virgabum. DUPONT. — Sur quelques genres de Chénopodées. 313 trouvé, entremélées avec les fleurs hermaprodites, des fleurs femelles, ordinairement plus petites, sans aucun rudiment d’é- tamines, à pistil parfaitement conformé, duquel provient tou- jours une graine fertile. La présence constante de ces fleurs femelles fertiles, dans une grande partie et probablement dans la totalité des espèces des quatre derniers genres, ne permet pas de les prendre pour des fleurs hermaphrodites dont les étamines seraient accidentel- lement avortées. On doit donc les considérer comme faisant par- tie de la constitution normale de ces genres, et il semble dès- lors nécessaire de les mentionner dans le caractère générique, comme aussi de modifier en conséquence celui de la tribu elle- méme. Le genre Atriplex ; qui fait partie de la tribu des Spinaciées, est partagé, dans l'ouvrage de M. Moquin-Tandon, en quatre sections. La première ( Æuatriplex ), qui comprend l’4. Aorten- sis et quatre autres espèces, est caractérisée essentiellement par des fleurs polygames-monoïques ; la seconde (Schizotheca), la plus nombreuse en espèces, l’est par des fleurs monoïques; la troisième ( Dyalisex), composée d’un certain nombre d'espèces exotiques, originaires presque toutes de la Nouvelle-Hollande , a pour caractère d’avoir ses fleurs dioïques ; une quatrieme sec- tion renferme quelques espèces trop peu connues encore pour qu’elles aient pu être classées dans l’une ou l’autre des trois pre- mières sections. D’après le caractère attribué ou plutôt conservé par l'auteur à la première section, il paraitrait qu’il n’a pas eu connaissance d’un Mémoire que j'ai publié, il y a plus de vingt ans, sur le genre Airiplex (voyez Journal de physique et d'histoire natu- relle, par M. de Blainville, année 1818, tome 87, page 62 ). Je crois y avoir établi d'une manière évidente que ce genre, au lieu d'être polygame-monoïque, comme Linné et tous les botanistes après lui le décrivaient , était simplement monoïque dans toutes ses espèces (1); mais que, dans V4: hortensis , qui avait servi de type pour le caractère du genre, la mo- (1) Les espèces dioïques n'étaient pas alors connues. 314 Dupont. — Sur quelques genres de Chénopodees. nœcie offrait une circonstance particulière, qui avait causé probablement l'erreur de l'illustre botaniste suédoïs, savoir, que lé même pied porte, avec des fleurs seulement mâles, des fleurs femelles de deux sortes. d’une forme’tres différente : les unes ayant, comme dans toutes les autres espèces-du genre, un ovaire et par suite un fruit comprimé vertical entre deux grandes bractées (calice 2-valve 15.); les autres, semblables en apparence aux fleurs mâles, munies comme elles d'un calice 5-parti,mais dépourvues d'étamines et portant au contraire un pistil qui devient un fruit déprimé horizontal (r).Ces dernières fleurs femelles, d’abord-tres petites, ne devenant bien ‘appa- rentes qu'après leur fécondation par les fleurs mâles ;et celles-ci portant, avec des étamines, un rudiment de pistil imparfait, il a été facile, en les examinant successivement à des époques différentes , de les confondre ensemble et de les prendre pour une même sorte de fleurs complètes, munies à-la-fois d’étamines et d’un pistil parfait, c'est-à-dire pour des fleurs hermaphro- dites. Ce sont ces fleurs imaginaires, résultant de la réunion supposée, dans les mêmes périgones, d'étamines et de ‘pistils appartenant à des fleurs différentes, qui, avec les fleurs femelles à fruit vertical , auront servi à constituer la prétendue polygamie de lZ. hortensis , dont on aura, par analogie , doté les autres espèces du genre, alors connues, bien que celles:eï ne fussent pas susceptibles de donner lieu à la même erreur, puisqu'elles n’offrent , avec des fleurs mâles, qu’une seule sorte de‘fleurs fertiles, celle à fruits verticaux ; comme, au reste, M: Moquin- Tandon l’a reconnu , en attribuant des fleurs simplemerit mo- noïques à la seconde section du genre, dans laquelle ces espèces sont réunies. | | D'après les observations ci-dessus , dont je puis garantir de nouveau l'entière exactitude, le caractere de fleurs polygames doit être remplacé dans'le sous-genre Zuatriplex , par celui de fleurs monoôiques , les mâles à périgone 5-parti, à cinq ‘éta- mines ; avec un rudiment très ‘petit de pistil, les femelles'de (1) J'ai reconnu depuis l'existence des trois mêmes sortes de fleurs dans l’4. nitens, cultivé au Jardin-du-Roi : il est probable qu’elles se trouvent également dans les autres espèces apparte- nant à la même section. puronr. — Sur quelques genres de Chénopodées. 315 deux sortes , les unes à périgone semblable à celui des fleurs . mâles , à fruit horizontal , les autres à fruit vertical, entre deux bractées qui prennent un grand accroissement après la fécon- dation. Le caractère de fleurs quelquefois hermaphrodites doit par suite disparaître de la description générale du genre Atri- plex ; qui ne doit plus étre caractérisé que par des fleurs mo- noïques ou dioïques. On donne aux fleurs mâles ,agglomérées en épi, du genre Azyris; un périgone 4-5-phylle et 3-5 étamines. Je n’ai observé que l’4. amaranthoides, et j'y ai vu chaque étamine accompa- gnée d’une foliole ou bractée unique, sans PÉTIEPRE propne- ment dit. Après avoir attribué, comme étant leur caractère normal, des fleurs hermaphrodites aux deux genres Echinopsilon.et Ko- chia , de la tribu des Camphorosmées, l'auteur observe qu'’il-s'en trouve aussi quelquefois de femelles par avortement, J'ai exa- miné une seule espèce de chacun de ces genres, l’Æ. hyssopifo- lium et.le X. scoparia , et j'y ai toujours vu , en etfet, des fleurs femelles mêlées avec les fleurs hermaphrodites. Ce qui porterait à croire que ce n’est pas là une circonstance accidentelle, mais une disposition constante , au moins dans la dernière de ces plantes, c’est que ce sont le fleurs femelles seules qui y. pré- sentent l’un des caractères essentiels et distinctifs du genre Kochia ; celui du rebord .membraneux rayonné , qui se déve- loppe sur la face dorsale du périgone après la fécondation. Dans les fleurs hermaphrodites de cette espèce, ce rebord ne se pro- duit pas, et le périgone conserve sa forme primitive. OBSERVATIONS sur Le Morus intermedia Perr., et sur la variabilité des formes du Morus indica L., Par M. PERROTTET. Le Mürier que j'avais fait connaître sous ie nom de M. inter- media ( Archives de botanique, vol.:1%, p.228), et que J'avais 316 PERROTTET. — Sur le Morus intermedia. rapporté de Manille en 1821 avec le M. multicaulis, m'a semblé depuis devoir ètre rapporté au M. indica de Linné. L'erreur que javais commise à cette époque ne pouvait être évitée, attendu que les échantillons du Mürier de lInde qui se trouvent en assez grand nombre dans les herbiers de Paris, ne présentent aucun des caractères que Je remarquais alors sur les individus que j'avais apportés vivans et qui me servaient d'objets de com- paraison. Des-lors il m'eût été impossible de réunir ces müriers sous un seul et même nom, puisque le signalement des différents organes ne coïincidait en aucune manière, et que les deux phrases diagnostiques se trouvaient sensiblement différentes. On comprend, d’ailleurs, combien il est facile de commettre ces erreurs, quand on réfléchit que pour la plupart des espèces de Müriers, les feuilles sont extrêmement variables. En effet, il n’est pas rare de rencontrer sur le même individu de l’espèce dont il s’agit, des feuilles très petites, entières, arrondies ou ovales et brièvement acuminées, légèrement échancrées en cœur à la base ou souvent atténuées vers le pétiole, à dents écartées et arrondies; de très grandes, larges, ovales, longuement acu- minées ou lancéolées, entières, échancrées en cœur à la base, à dents aiguës, dirigées vers le sommet; d’autres très grandes encore, mais alors lobées, à 3-5--, 9 ou à un plus grand nombre de divisions et même singulièrement laciniées, à lobes ovales, longuement acuminées, irrégulièrement dentées, pé- tiolées et toujours échancrées en cœur à la base. Le port de cette espèce varie aussi à l'infini : on le rencontre tantôt sous la forme d’un petit buisson rabougri, étalé et grêle souvent chargé de petits fruits presque ronds et noirs; tantôt sous la forme d’un arbrisseau droit, ramifié et très vigoureux, ne portant que quel- ques fruits mais plus gros et plus longs; tantôt enfin, sous celle d'un arbre de vingt à vingt-cinq pieds, très rameux, ceux-ci longs, grêles, étalés et chargés de fruits oblongs, d’un noir opaque et très bons à manger. C’est pendant mon séjour dans l'Inde que j'ai en occasior. d'observer ces variations de formes, et que j'ai été à portée de reconnaitre que mon Morus intermedia était évidemment le M indica de Linné, de Roxburgh et des auteurs èn général. penrotrer. — Sur Le Morus intermedia. 317 Là, il n’est pas possible de sy méprendre, car on trouve sur le même individu tous les passages des différentes formes des feuilles et des fruits que je viens d'indiquer. Le seul organe qui m'ait paru constant, c'ést le stigmate. En effet, cet organe est toujours. pédicellé, bipartite, recourbé en crosse, persistant , couvert de papilles proéminentes chargées de poussière qui donne au fruit un aspect velu, d'où les botanistes ont tiré le caractère de fructus hirsuti. D’après mes observations, je suis convaincu qu'il règne une grande confusion parmi les espèces de Müriers qui se trouvent décrites dans les ouvrages des botanistes, et qu’une même es- pèce y porte souvent plusieurs noms. À l'appui de cette asser- tion, je me contenterai de citer le Morus indica, que j'ai étudié avec soin, et qui figure dans les auteurs sous les noms de M. australis, M. latifolia et M. intermedia : ainsi voilà quatre noms pour cette seule espèce. Du reste, il me semble difficile qu'il puisse en être autrement, quand on considère combien sont variables.les organes essentiels qui servent à les caractériser, et la pauvreté des échantillons sur lesquels sont faites ordinaire- ment les descriptions. Rien n'est plus difficile à caractériser que les Müriers, surtout quand on ne les posséde pas à l’état vivant et dans des localités différentes. J'en ai eu une nouvelle preuve à mon passage à l’île Bourbon, où le Morus indica ou australis est sauvage et cultivé. En effet, ce Mürier s’y présente sous toutes les formes, selon les localités. Les nombreux échantillons que j'en ai rapportés , et qui se trouvent dans l'herbier que j'ai déposé chez M. Benjamin Delessert à Paris, en fournissent une preuve incontestable. Je me propose de faire, quand mes occu- pations me le permettront, la monographie complète des es- pèces de Mûriers dont j'ai étudié, dans mes divers voyages, un grand nombre à l’état vivant, et rapporté une foule de maté- riaux qui serviront à les faire bien connaïître. Je me bornerai, quant à présent, à donner les caractères spécifiques essentiels du Horus indica , tels qu’ils résultent de mes propres observa- tions, ainsi qu'à en indiquer la synonymie. 318 PERROTTET. -— Sur le Morus intermedia. Morus inpica Linn. — Willd, — Rumph. M. australis Willd. — Lam. Enc. — Perr. M. latifolia Wild. — Lam. Enc. — Perr. M. intermedia Perr. Arch. de Bot. Cauzris fruticosus sæpiüs multiceps aut à basi ramosissimus erectus; ligno albido ; ramis subfastigiatis gracilibus, Focra polymorpha, plana, parva aut magna, ovato-lanceolata aut lengè acuminata, basi rotundata aut in petiolum ferè atte- nuata , aut.subcordata , indivisa interdum 3-5-9-loba laciniataque , inæqualiter serrata ; lobis lanceolatis aut, longè acuminatis. Frores in amentum oblongo- spicatum dispositi. SramrNA exerta. Frucrus hirsuti, nigri, edules. Dans le Mémoire que j'ai publié en 1839 à Bourbon, sur la culture du Mürier et l'éducation des Vers à soie, j'ai indiqué un Mürier qui s’y trouve presque à l’état sauvage, et qui présente un facies particulier. En visitant dernièrement l’herbier de M: Benjamin Delessert, j'y ai trouvé deux échantillons de ce Mürier qui ont été envoyés de Bourbon. Une note de la main de Commerson indique que les graines de ce Mürier avaient été envoyées d’Alais à M. Delanux par M. l'abbé de Sauvage en 1971; on le nomma pour cela A. alesia. Je ne sais si cela est bien exact, mais Ce que je puis dire, C’est que ce Mürier n’est ni le Morus indica , ni lé Morus alba , généralement cultivé à Alais et dansles départemens du midi de la France. Il a bien à-peu-près le port du Morus indica , maisles feuilles êt les fruits sont diffé- rens. Les tiges sont Cassantes, droites et peu feuillées. On peut voir la description que j’en ai donnée dans le Mémoire précité. Sur r'RmTAgInITÉ du Mimosa sensitiva , par M. Miquer. (Article critique de M. Mein , inséré dans la Revue physiologique de 1838, n° 12.) M. Miquel(Tidschrifludor rat. Geschieden Phys.5, p.35 à 60) a fait une série d'observations relatives à Peffet que les poisons narcotiques produisent sur l’irritabilité des feuilies du Mimosa sensitiva. Les résultats de ces observations sont contraires à la MIQUEL ét MEYEN. — Our l'irritabilité de la Sensitive. 319 théorie ingénieuse donnée par M. Dassen , sur la cause des mou- vemens. des feuilles irritables : théorie que'je crois avoir moi- même réfutée d’une autre manière (Physiol. 3, p.538): M. Mi- quel fait remarquer, avec raison, que les: expériences de M. Dutrochet sur les nœuds de la Sensitïve, ne sont favorables qu'en apparence x la théorie de ce dernier relativement au même sujet; et j'ai montré moi-même que ces expériences de M. Duütrochet sont loin d’être aussi exactes qu’on semble le croire en-général; car , j'ai répété ces expériences sur desisujets vigou- roux,1et J'ai trouvé que des: feuilles de Sensitive, dont on a coupé le renflement articulaire, soit en: haut, soit en bas, re- prennent. plus tard leurs mouvemens; les faits sur lesquels'se fondent les hypothèses de Dassen et: de: Dütrochet, sont donc inexactes. M.Miquel à répété l’expérience de M. Link, en vertu‘de ladisédle Hi néthées de M. Dutrochet se trouvait d'ailleurs réfutée dépuis long-temps:: il fitune incision circulairé à la face supérieure du nœud d'une Sensitive; la feuille s’inclina et les folioles se fer- mérent, quoique la couché cellulaire supérieure eût été incisée, couche qui, suivant les hypothèses en question, produit lin. clinaison de la feuille. Aa bout de dix minutes, la feuille se re- eva à angle droit avec Hi tige, mais sans s'élever plus haut, ce ‘qui devrait arriver, suivant les hypothèses: Si M. Miquel avait répété plus souvent ces expériences, il aurait aussi trouvé’ que les indications de M:Dutrochet, à ce sujet, ne sont pas exactes. M'Miquel coupa le nœud circulaire en direction horizômtale, dé sorté que: la communication, entre la partie supérieure et la partie inférieure de l’article se trouva suspendue; la feuille s'in- clina, perdit son irritabilité, mais les folioles continuérent à se mouvoir. Après avoir montré que les mouvemens des feuilles irritables ne peuvent être expliqués par l'expansion du tissu cellulaire, il émet l'opinion que la contractilité s'accorde beaucoup mieux avec les propriétés du tissu cellulaire , et que cette contractilité est portée à un haut degré dans les tissus cellulaires des nœuds des feuilles de la sensitive. Les expériences avec les poisons ont eu pour résultat que cette contractilité est anéantie par les 320 MIQUEL et MEYEN. — Sur l'ürritabilité de la Sensitive. substances narcotiques, tandis que la vie peut subsister, et que, plus tard, l'irritabilité se rétablit. D’autres poisons, au contraire, détruisent tant l'irritabilité que la vie de la plante. C'est à tort que M. Miquel s'élève contre l'opinion que c’est le corps ligneux de la Sensitive qui sert de conducteur à l’irrita- bilité; chose prouvée par les observations de MM. Dutrochet et Dassen , ainsi que par les miennes (Physiol. 3). En brülant la dernière paire de folioles d’une feuille de Sensitive, l'irritation se communique bientôt à toute la feuille, et celle-ci incline son pétiole absolument comme si l’on avait coupé cette paire de folioles; mais si, en même temps, on a brülé la pointe du pé- tiole, l’irritation ne tarde pas à se propager , et lorsque l’avant- dernière feuille s’est inclinée et que toutes les pinnules se sont fermées, la contraction se montre aussi sur les feuilles les plus voisines de la tige. J'ai remarqué que les contractions se mani- festent le plus souvent sur les folioles situées plus bas que l’a- vant-dernière feuille, et lorsque ces folioles s'étaient, inclinées tour-à-tour , les mouvemens se manifestaient aussi sur toutes les feuilles situées au-dessus de l’avant-dernière feuille, et enfin ils se portèrent jusque sur les feuilles des rameaux. Le temps re- quis pour que l’irritabilité s'étende sur toute la plante varie beaucoup, suivant les individus, mais il ne faut jamais moins de quatre à cinq minutes; lorsque la température n’est pas assez élevée, il faut près d’un quart d'heure. L'état de contrac- tion, résultat. de l’action des folioles, dure assez long-temps, car les folioles ne se r’ouvrent qu’au bout de quatre à huit heu- res. Je ne pense pas que ces phénomènes puissent s'expliquer par la théorie de M. Miquel. AD, DE SUSSIEU. — Malpishiacearum synopsis. 321 MALPIGHIACEARUM SYnOpSIS , Monographiæ mox edendæ Prodromus, Auctore ADRIANO DE JUSSIEU. ( Continuatio, V. p. 291.) III. APTERYGIEÆ seu MALPIGHIEÆ. THRYALLIS Thryallis Mart. — Lindl. — non L. Calyx 5-partitus, eglandulosus. Petala calyce breviora aut paulô longiora. Stamina 10, omnia fertilia, glabra , filamentis brevibus basi imä coalitis, antheris oblongo-subquadratis. StyZi 3 stigmate obliquè capitato terminati. Ovaria totidem in unum 3-gonum coalita. Fructus calyce persistente, ampliato et longiore stipatus, conflatus e carpellis 3 angulatis , dorso medio supernè breviter cristatis et latere varicoso-nervosis, demüum inter se solubilibus, indehiscentibus. Frutices Brasiliani scandentes, in novellis foliis inflorescentiis floribusque pilis stellatis farinosi. Æolia opposita, integra, pe- tiolo ad apicem glandulis 2 tomentosis instructo basique bistipu- lato. Racemi terminales et ad foliorum saummorum axillas inter- düm abortantium, indè quasi paniculati : pedunculi floriferi breves bracteati et apice bibracteolaté cum pedicello longiori articulati. Flores flavi. 1. T. LoncrrorrA Mart. 2. T. LarrrozraA Mart. — Banisteria mutabilis. F1. fl, 3. T. sracaysracays Lindi. HELADENA +. Hirææ sp. 4d. Juss. — Bunchosiæ sp. Hook. et Arn. Calyx 5-partitus , laciniüis 4 biglandulosis , glandulis peltatis stipitatis. Perala longiora, unguiculata , fimbriata , extrorsum XIII Boran, — Juin, 21 322 AD. DE SUSSIEU, — Malpighiacearum synopsis. pubentia. Stamina 10, omnia fertilia filamentis infernèe dila- tatis et coalitis. Styli 3, primum in unum adglutinati , seriùs distincti, inæquales (duo breviores), in stigma truncatum apice incrassati. Ovaria 3 in unum 5-gonum sericeo-pubens connata. Fructus conflatus e carpellis 3 cohærentibus, dorso medio longi- trorsum et brevissimè cristatis, indehiscentibus ? Frutices Brasiliani, foliis oppositis vulgo ad basim obsoletè 2-4- glanduloso-dentatis, cæterüm integerrimis, glabris, coriaceis, petiolo brevi basi bistipulato, stipulis subinterioribus subulatis. Rami laterales diphyilli racemosim floriferi, pedunculis basi bracteatis, apice aut infra apicem cum pedicello articulatum bibracteolatis. Flores lutei aut albi. Nomen a clavatis (ns) glandulis calycinis. 1. H. auSrRALIS. — Bunchosia multiflora. Hook. et Arn. 2. H. guncxosioipgs. — Æiræa bunchosioides Ad. Juss. F1. Bras. 3. H. Azgrrzora + : foliis ovatis, in acumen acutum desinentibus, basi 2-4- glanduloso-denticulatis, glabris, brevissimè petiolatis; pedunculis floriferis , ongiusculis, infra apicem bibracteolatis; floribus albis. 4. FH. precannuzosa + : foliis latè lanceolatis, in acumen mucronulatum desi- nentibus , glabris; petiolo longiori biglanduloso; pedunculis floriferis brevibus apice bibracteolatis. DICELLA. Dicella Griseb. — Bunchosiæ spec. Ad. Juss. FI. Bras. Calyx altè 5-fidus , lacintis 4 basi biglandulosis. Petala lon- giora, unguiculata, inæqualia, éxtrorsum séricea. Stamina 10, omnia fertilia, filamentis basi in tubum hirsutum coalitis, anthe- ris villosis. Styli 2 breves, apice uncinato hinc stigmatiferi. Ovarium bilocuiare. Fructus calyce persistente èt ampliato stipa- tus, pericarpio lignoso drupæformi, angulo prominente longi- trorsum costatus , abortu vulgo r-locularis. Frutices Brasiliani scandentes , foliis oppositis, integerrimis, petiolo basi dilatato, minutissimè bistipulato. Racemr plerümque 3-chotomè ramosi et indé potius cymæformes, terminales vel axillares (ramulos laterales plerümque aphyllos terminantes), AD, DE JUSSIEU. — AMalpighiacearum synopsis. 323 pedunculis floriferis basi bracteatis et apice bibracteolato cum pedicello articulatis, bracteâ bracteolisque magnis folioliformi- bus, his primo valvatim circa alabastrum occlusum conniven- tibus. Flores flavi (an semper ?) 1, D. norossricea + : foliis lanceolato-acuminatis, subtüs sericeo-argenteis, tenuibus. 2. D. ovarirozra.— D. bracteosa Griseb. — Bunchwsia bracteosa Ad. Juss. FI. Bras. 3. D, zanorrozra + : foliis lanceolatis, subtüs adpresso-puberalis, tenuibus ; fructu oyato, putaminiformi, lacinias calycinas 3° superante. 4, D, macrorterA +, — T'hryailis macroptera Mart. Herb. Bras. : foliis ovatis, acutis, glabratis, reticulato-yenosis, coriaceis; fructu nuci- formi, laciniis calycinis ipso longioribus quasi 5-alato. L BUNCHOSIA. Bunchosia ARich: et Juss. — Kunth.— Malacmæa Griseb. — Malpighiæ spec. auctorum. Calyx 5-partitus , laciniis omnibus aut 4 basi biglandulosis. Petala longiora , unguiculata , limbo denticulato ,-reflexa. Sas mina 10, omnia fertilia, filamentis basi in tubum coalitis. Ssyli », rarius 3, in unum partim aut omnino (vel cum stigmatibus) coa- liti, rarius distincti Ovarium apice sensim in stylum attenua- tum , 2-3-loculare. Fructus drupaceus , endocarpio in putamina totidem solubili. Ærbores ‘fruticesve intertropico-Americani , ramis lenticella- rum copià sæpé scabris, foliis oppositis, in axillà interdüm pluri- gemmiferis , stipulis brevibus ad basim petioli subinterioribus nec nunquam quasi in unam axillarem conniventibus. Aacemi axillares , pedunculis basi bracteatis , apice cum pedicello arti- culatis, infra articulum bibracteolatis, bracteolà utrâque vel sæ- pissimé tantüm alterà basi et latere glanduliferà, Æores ferè semper flavi, rarissime albi. 21 32/ AD, DE JUSSIEU. — Malpigluacearum synopsis. 6 1. Bunchosia. Calyx glandulifer. Stamina petalaque glabra. Ovarium 2-3-lo- culare. Racemi axillares. Folia opposita. * Styli 2, sæpiüs 3, ferè distincti (Malacmæa Griseb.). 12 e B. axcusrirozta + : foliis oblongis, angustis, lanceolatis; racemis axillari- bus sæpè geminatis. — Peruvia. 12 . B. armenraca Rich. — Malpighia armeniaca Cav. — Peruvia. 3. B. Bonrcanprana + : foliis laté lanceolatis, in acumen desinentibus, gla- bris ; racemis axillaribus, sæpè geminatis; calyce 10-glanduloso; pe- talis, artheris, ovarioque 3-loculari, glabris; stylis distinctis. 4, B. GaupicHauprana + : foliis magnis, ovatis, breviter acuminatis, pube- rulis glabratisve, tenuibus; racemis axillaribus ; calyce 5-glanduloso; petalis, antheris ovarioque 3-loculari glabris.—Brasilia. 5. B. MartianA +. — Malacmæa fluminensis ? Griseb. — Malpighia ma- ritima F1. flum.: foliis oblongis, lanceolatis vel subovatis, breviter acuminaüs, puberulis glabratisve, tenuibus; racemis axillaribus ; ca- lyce 8-glanduloso; petalis antherisque glabris ; ovario 3-loculari; styhis subdistinctis. — Brasilia. 6. B. rugercurara DC.— Malpighia tuberculata Jacq. — Caracas. ** Styli sæpiüs 2, in unum partim aut omnino coaliti. 7. B. niripa Rich. — Malpighia nitida Jacq. — M. polystachya Andr. — M. media? Aït. — M. tinifolia Hamilt. — Antillæ. America austr. 8. B. «xanouzosa Rich. — Malpighia glandulosa Cav. — M. lanceolata Dietr. (non Poir.). — S.-Domingo. 9. B. srricosa Schlecht. — Mexicum. 10. B. HookerianA + : foliis ovatis, basi abruptè acutis, apice breviter acumi- natis, subtüs pube adpressà agglutinatà et epidermide squamuliferà metallicum renitentibus, coriaceis ; racemis axillaribus; calyce 8-10- glanduloso; ovario sericeo, 2-loculari; stylo simplici. — Peruvia. 11. B. ecanpurzirerA Kunth. — Walpighia glandulifera Jacq. Coll. — YH. glandulosa Jacq. Icon. — America austr. 12. B. corniroztA Kunth. — Nova Granata. 13. B. cLauca Kunth.— Nova Granata. 24. B. ancentrA DC. — Malpighia argentea Jacq. — Caracas. 15. B. socezrara Schlecht. — Mexicum. 16. B. oporara Kanth. — Nalpighia odorata Jacq. — Carthagena. 17. B, ricosa Kunth, — Nova granata. | AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. 325 G 2. Cælostylis. Calyx eglandulosus. Stamina Petalaque pubentia. Ovaria 3 axe tantüm coalita. Racemi terminales. Folia subalterna. LE] . . L . - ! . . 18. B. reLanDucosa + : foliis alternis, parvis, ovatis, basi acutis, acuminatis; racemis terminalibus; calyce eglanduloso; petalis sericeo-pubentibus; antheris densè hirsutis; stylis 3 coalitis. — Mexicum. Species non satis notæ. 19. B? sessixrrozra DC. — Mexicum. 20. B. cumanensis G. Don. — Cumana. 21. B. craNDIroLIA. — Malpighia grandifolia Jacq. — Martinica. SPACHEA. Malpighiæ spec. G. F. W. Meyer.— Byrsonimæ spec. DC. Calyx 5-partitus, 8-9-10-glandulosus. Petala calyce duplo longiora , unguiculata , subintegra vel angustissimè denticulata. Stamina 10, e quibus 1-4 nonnumquäm partim aut omnino abortiva , glabra , filamentis liberis basi cum imo calyce concre- tis in annulum pilis longiusculis hispidum. S#y4 2 breves, in stigma truncatum bilobumve desinentes. Ovarium 2-loculare. Fructus didymus , conflatus e carpellis 2 osseis indehiscentibus. Rarissimè styli et ovaria 3. Arbores aut frutices ? Americani, foliis integerrimis, tenui- bus , subtuüs sæpiüs albo-punctulatis, interdüm pellucido-punc- tatis, petiolatis : stipulæ petiolo subinteriores, et in unam sic axillarem imoque petiolo adnatam connatæ. Racemt terminales simplices ; pedunculi floriferi brevissimi, bracteati bracteà sub- lateraliter vel etiam sursüm insertà , infra apicem bibracteolati bracteolà inferiore longiori et in glandulam desinente, cum pedicello apice articulati. Flores parvi, carnei (in S. e/eganti). Genus dicatum Eduardo Spach cui inter multa alia debetur revisio Acerum et Hippocastanearum , ordinum Malpighiaceis affinium. 326 AD. DE IUSSIEU. — Malpighiacearum SYnOpSIs. $ 1. Spachea. Stÿli et Carpella 2. 1. S. ELEcANS Ad. Juss, Lessert. Icon. — Malpighia elegans Mey. — Byrso- nima elegans DG.— Guiana. 2. S. PARVIFLORA + : foliis lanceolatis, subtüs albo-punctulatis; floribus par- vulis, abortu g9-6-andris; stigmatibus truncatis, concavis.—Cuba. . S. Ossana +: floribus g-10-andris; stigmatibus subbilobis. — Cuba. Æ © . S. PERFORATA + : foliis lanceolatis, pellucido-punctatis; floribus parvulis, 10-andris; stigmatibus introrsüm bilobis.—Iné. S. Vincentii. 6 2. Meckelia. Siÿli et Carpella 3. 5. S. rricanpa F.— Weckelia multiflora Mart. Herb. : foliis oblongis, lan- ceolato-obovatis, breviter et obtusè acuminatis, tenuibus; floribus 10-andris ; stylis et carpellis 3. — Brasilia boreal. GALPHIMIA. Thryallis L, (non Mart.).— Galphimia Cav. — Bartling.— Malpighiæ sp. Poir. Calyx 5-partitus, laciniüis vulgo eglandulosis. Petala calyce longiora, unguiculata, limbo sæpiüs extrorsüm carinato-costato, denticulato. Stamina 10, omnia fertilia , filamentis distinctis vel imà basi coalitis, antheris glabris. Ovarium 3-loculare. Styli 3 filiformes, in stigma acutum desinentes. Fructus 3-coccus, coccis secundum suturam dorsaiem in valvas duas dehiscen- tibus. Frutices Americani (plerümque Mexicani). Folia integerrima, vulgo glaucescentia, in margine juxta basim vel in petiolo glandulifera, 2-stipulata stipulis vulgd basi inter se in unicam bipartitam axillarem et cum oppositis in vaginulam interpetio- larem confluentibus. Racemi terminales : pedunculi breves cum pedicellis articulati , basi bracteati, infra articulum bibracteo- lati, interdum subnulli bractea bractéolisque in caule tunc con tiguis. Flores lutei vel aurantiaci , rubro sæpè maculati. 1. G, sRAsILIENSIS Ad. Juss. FI, Bras. — T'hryallis brasiliensis L. — Brasilia. AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. 327 à, G. MULTICAULIS + : caulibus pluribus, humilibus, simplicibus; fous ovatis , basi acutis, glabris, subtüs glaucis; petiolis apice biglandulosis; pe- dicellis sessilibus; petalis calyce multo longioribus, valdè carinatis, — Mexicum. 3. G. orauca Cav.— Malpighia glauca Poir.—Mexicum. 4. G; cnaczis Bartl.—Mexicum. 5. G.cranpircorA Bartl. — Mexicum. 6. G. zarirozra Bari}. — Mexicum. «9: G: czanDuzosa Cav. — Malpighia biglandulosa Poir.—Mexicum, 8. G. Humsozpriana Bartl. — G:. glandulosa Kunth.—Mexicum. 9. G. panicuzarÀ Bartl. — Mexicum. 10. G. rursuTA Cav. — Malpighia hirsuta Poir. — Mexicum. VERRUCULARIA Ÿ. Calyx altè 5-fidus, ro-glandulosus. Petala duplo longiora, un- guiculata, limbo subcarinato, denticulato, inæqualia. Sfarnina 10, omnia fertilia, glaberrima, filamentis dilatatis, distinctis, an- theræ loculis juxta apicem singulis appendiculà laterali verrucæ- formi auctis. Ovaria 3 in unum 3-lobum coalita , apice intror- sm stylifera, stylis in stigma acutum desinentibus. Fructus 3-coccus , coccis secundüm suturam dorsalem dehiscentibus. Frutex Brasilianus, foliis integerrimis, glaucescentibus,stipulis 2 basi inter se in unam axillarem bipartitam et cum oppositis in vaginulam interpetiolarem confluentibus. Paniculæ terminales, pedunculis partialibus basi bracteatis, 2-3-floris, floribus in quolibet unilateralibus, pedicello articulato insidentibus; brac- teolis 2 infra singulos articulos oppositis. F/ores lutei. Nomen e verruculis juxta apicem antherarum excrescentibus. 1. V.czaucormyera + : foliis lanceolato-obovatis, subtùs glauco-albidis et minutissimè punctulatis; paniculis terminalibus, cymosis.—Brasilia. PTERANDRA. Pterandra Zd. Juss. FI, Br. Calyx altè 5-fidus , 10-glandulosus vel eglandulosus. Petala 328 AD. DE JUSSIEU. — Malpighuacearum synopsis. longiora, breviter unguiculata , limbo subintegro extrorsum pubente. Siamina 10 , omnia fertilia, filamentis ferè distinctis , antheris glabris bivalvibus valvà externà vel utrâque in appen- diculam cristæformem parallelam extensä. Ovaria 3 receptaculo villoso imposita, ferè distineta, basi tantüum coalita et supra ipsam introrsüm stylifera. Styli filiformes, in stigma acutum desinen- tes. Carpella 3 aut abortu pauciora, pisiformia , crassé stipitata, indehiscentia. Zmbryo spiraliter convolutus. Frutices Brasilianïi, foliis oppositis integerrimis:stipulæ petiolo subinteriores et in unicam sic axillarem connatæ (in Acrantherd deficientes). Flores ad supremorum foliorum axillas umbellato- fasciculati , rosei { in Æcmantherd racemosi et coloris ignoti ). Pedicelli basi articulati, ibidem bibracteolati et exterius bracteà (non semper) stipati. 6 1. Pierandra. Antheræ apice exappendiculatæ. Flores umbellato-fasciculati. Stipulæ axillares. 1. P. rsrpiroztA Ad.Juss. F1. Bras. 2. P, pynoipeA. Ad. Juss, F1. Bras. 6 2. Acmanthera. Antheræ apice appendiculatæ. Flores racemosi. Stipulæ o. 3. P. carirorrA +. Ad. Juss. Lessert. Icon. : foliis magnis, ovatis, breviter et acutè acuminatis, subtüs aurato-puberulis, petiolatis, exstipulatis; racemis axillaribus; calyce 10-glanduloso; receptaculo densissimë villoso. LOPHANTHERA + Galphimiæ? sp. Kunth. Calyx alte 5-fidus, 10-glandulosus. Petala duplo longiora, unguiculata , subintegra. Sfamina 10, antheræ loculis latere ex- teriori appendiculà cristæformi parallelà auctis, filamentis basi in annulum hirsutum coalitis. Ovaria 3 in unum 3-lobum coa- lita, glabra , juxta apicem introrsum stylifera, stylis longiuscu- lis. Fructus 3-coccus, coccis extüs bivalvibus, in stipitem cras- sum ipsis continuum infrà elongatis. | AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. 329 Arbor? Americana, foliis oppositis, oblongis, integerrimis, stipulis in unam axillarem longiusculam connatis. Paniculæ terminales, racemiformes, pedunculibus partialibus 1-3-floris, basi bracteatis, apice sub flore quolibet et infra articulum bi- bracteolatis , bracteolà alterà vel utrâque glanduliferà. Flores fla vi. Nomen ab antherà cristatà. 1. L. KunrarANA. — Galphimia ? longifolia Kunth. — Rio-Negro. COLEOSTACHYS Le Calyx B-partitus, eglandulosus, post anthesim ampliatus. Petala 5. Stamina 10, filamentis glabris basi in annulum pilis longis densè barbatum coalitis, antheris exappendiculatis. Ova- ria 3 ferè distincta , glabra , introrsum juxta medium stylifera , stylis oblongis, gracilibus, apice attenuatis et acutis. Fructus conflatus e carpellis 3-1 indehiscentibus. Arbor? Guianensis, foliis oppositis, maximis , oblongis , in- tegerrimis ; stipulis axillaribus, longissimis, oppositis, basi inter se connatis. Spicæ axillares infernè stipulis 2 absque folio con- cretis vaginatæ, floribus subsessilibus, singulis: bracteatis et bibracteolatis. Nomen e vaginà spicam primüm totam, seriüs partim tan- tum , includente. 1. C. eenreærozrA Ÿ: foliis longissimis, lanceolato-obovatis, brevissime acu- minatis, glabris, subsessilibus. | BURDACHIA.+ Burdachia et Carusia Mart. mss. — Bunchosiæ spec. Poepp. Calyx 5-fidus , laciniis omnibus biglandulosis. Petala ungui- culata, calyce 3° longiora , inæqualia dissimiliaque. Szamina 10, omnia fertilia, filamentis brevibus basi coalitis in annulum gla- brum, antheris oblongis glabris. Styli 3 apice attenuati. Ovarium 3-loculare. Fructus lignosus , abortu 1-locularis 1-spermus. 330 ap. Dr Jussieu. — Malpighiacearum synopsis. Arbores ? Brasilianæ, foliis oppositis, magnis, coriaceis, mar- ginatis; stipulis petiolo imo subinterioribus et in unam sic axil- larem connatis. Flores racemosi , racemis terminalibus 3-parti- tis: pedunculi floriferi breves basi bracteati et bibracteolati bracteolà alterà glanduliferà, apice cum pedicellis longioribus articulati. 6 1. Burdachia Mart. Herb.—Fructus 9-gono-pyramidati, 3-yalvim solubiles. 1. B. PRIsmarocarPA + Mart. Herb. — Bunchosia palustris Poepp. PL. exs. : foliis ovatis vel obovatis; fructibus g-gono-pyramidatis. 62. Carusia Mart. Herb. — Fructus sphæroïdei, indehiscentes. 2, B. sPHerocARPA +. — Carusia sphærocarpa Mart. Herb : foliis lanceolatis, vel lanceolato-ovatis ; fructibus sphæroïdeo-conicis. ByrsoNIMA. Byrsonima ich. et Juss. Ann. mus. — Malpighiæ spec. L. — sect. b. Cav. Diss. Calyx 5-partitus, lacinüis omnibus basi biglandulosis, raris- simè eglandulosis. Petala 2-3° longiora, unguiculata ungue reflexo, limbo basi emarginato, integro vel denticulato, con- cavo, glabra. Sfamina 10, omnia fertilia; filamentis brevibus basi coalitis in annulum pilis longis, demum deciduis barbatum; antheris oblongis, pilosis vel glabris. Ovarium 3-loculare, pi- losum vel glabrum. Styli 3 oblongi, apice in stigma acutum attenuati. Fructus drupaceus, endocarpio osseo 5-loculari. Em- ryo spiraliter convolutus. Arbores vel fructices intertropico-Americani, foliis oppositis, integerrimis, eglandulosis ut et petiolis; stipulis petiolo sub- interioribus, rarius partim aut etiam omnino distinctis, vulgo in unam sic axillarém nec raro imo petiolo adnatam connatis, oppositis basi confluentibus et lapsu cicatricem annularem in ramo relinquentibus. Racemi terminales, interdüum infernè subcompositi, pedicellis basi articulatis, in axe sessilibus vel AD. DE JUSSIEU, —, Malpighiacearum synopsis. 331 rariüs pedunculo brevi suffultis, infra articulum bracteatis et interius bibracteolatis. Flores flavi, rubri, crocei, rarius albi, nonnumquàam diversicolores. ** Folia adulta densè pilosa. + subtùs pube sericcà metallicum renitente véstita, É 1. B. curysopnyrza Kunth. (non Ad. Juss.). — Galphimia chrysophylla Spreng. — Rio-Negro. 2. B. EcLANDuLOsA. — B, chrysophylla Ad. Juss. F1. Bras. (non Kunth). — Brasilia. 3: B. sericEa DC. — B. brasiliénsis Griseb. — Brasilia. 4: B. rraumENSIS +: foliis lanceolato-obovatis, obtusiusculè acuminatis, supra lucidis, subtüs pube sericeà æneo-renitentibus, in petiolum decurren- tibus; calyce 10-glanduloso; antheris glabris, connectivo loculos æquante; ovario apice villoso; drupæ depresso-globosæ pallentis pu- tamine infernè angulato , supernè areolato.— Brasilia. 5: B. vancrroura +. — B. variabills à lancifolia Ad. Juss. FL. Bras. : foliis lanceolatis, suprà glabratis, subtüs pube sericeà metallicum reniten- tibus, breviter petiolatis; calyce 10-glanduloso; petalis flavis; anthe- ris vix puberulis, connectivo loculos æquante; ovario glabro vel ad apicem puberulo ; drupà globosä, flaveute.—Brasilia. | / 6: B, Gurrzeminrana +: foliis oblongo-obovatis, sæpits apice acutatis, sub- d tùs tomento”brevi sericeis, coriaceis, subsessilibus; calyce 10-glandu- loso; petalis flavis vel demüm miniatis; antheris glabris; connectivo ultra loculos breviter apiculato; ovario toto villoso.— Brasilia. 7: B, SarzmannraNA +. — Malpishia ambigua Salzm. Pl. exs. : foliis. lan- ceolato-obovatis, breviter et obtusé acuminatis, suprà glabratis, sub- ts æneo-tomentosis, subsessilibus; calyce 10-glanduloso; petalis lu- tescentibus ; RE pie 1-farièm pilosis, connectivo loculis subæquali; ovarlo trifariäm sericeo; — Brasilia, 8. B. sasrroga + : foliis obovatis, basi cordato-bilobis, suprà glabris, subtùs tomento brevi renitentibus, coriaceis, sessilibus; calyce 10-glandu- loso; petalis luteis; antheris glabris, connectivo ultra loculos breviter producto; ovario trifariàm sericeo. — Brasilia. 9. B. viminirozia Ad. Juss. F1. Bras.— Brasilia. ++ subtüs tomentosa vel velutina. 10. B. psiLaAnDRA Griseb.— Brasilia. 232 AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. 11. B. vacuvrayzza Ad. Juss. FI. Bras. — Malpighia hirsuta KI. flum. — Brasilia. 12. B. ERtopopA DC.—Guiana. 13. B. versascirorra Rich. — Malpighia verbascifolia L. — M. crassifolia F1. flum. — Guiana. Brasilia. 14. B. raurirortA Kunth.—Cumana. 15. B. ciNEREA DC.— Malpighia cinerea Poir.—Antlle. Guiana. 16. B. cyponixro1ra Ad. Juss. F1. flaum.—Brasiha. 17. B. Craussentana + : foliis oblongis, lanceolato-obovatis, acuminatis > suprà glabratis lucidisque, subtùs tomentoso-velutinis, molliusculis, bre- vissime petiolatis; calyce ro-glanduloso; petalis flavis; antheris vil- losis, connectivo loculos non excedente; ovario glaberrimo.—Brasilia. 18. B. Cumincaxa + : foliis lanceolato-obovatis, breviter et acutè acuminatis suprà partim glabratis, subtùs incano-tomentosis, petiolatis ; racemis subcompositis; calyce 10-glanduloso; petalis flavis; antheræ connec- tivo loculos introrsùm sericeo-pubentes æquante; ovario glabro. — Columbia. 19. B. oAxAcANA + : foliis lanceolato-obovatis, supra pubescentibus vel glabratis, subtüs tomento sericeo albido-fiaventibus, petiolatis; calyce 10-glan- duloso; petalis luteis; antheris villosis, connectivo ultra loculos in conum producto; ovario pubente; drupæ virentis putamine foveolato.— Mexicum. | 20. B, OrgIeNyanNA + : foliis lanceolatis vel lanccolato-ovatis, supra pube molli albidis glabratisve, subtüs densè tomentosis, mollibus, breviter pe- tiolatis; calyce 10-glanduloso; petalis flavis; antheris villosis, con- nectivo loculis angustiori breviorique; ovario villoso.—Bolivia. 21. B. DEALBATA Griseb.—Brasilia. 22. B. BrcornicuraTA + : foliis obovatis, basi acutis, suprà puberulis vel gla- bratis, subtüs fulvo-pubentibus, coriaceis, breviter petiolatis; calyce 10-glanduloso; petalis albis, seriùs roseis; antheris glabris, loculis apice a connectivo longè in clavum ulträ producto liberis et cornicu- latim introflexis ; ovario supernè puberulo. — Brasilia. 23. B. varragicis Ad. Juss. F1. Bras. — Brasilia. 24. B.correærozia Ad. Juss. F1 Bras. — Brasilia. 25. B. MarTrana +: foliis ovatis obovatisve, subtüs densè tomentosis ct venoso- reticulatis , breviter petiolatis; calyce 10-glanduloso ; petalis flavis ; antheris villosis, connectivo loculis sabæquali; ovario villoso.—Brasilia. 26. B. xenvosa DC. — Walpighia macrophylla Pers. — Brasilia. 27. B. srrpucacea + : foliis ovatis vel obovatis, basi subacutis , suprà glabratis vel Jaxè pulverulentis, subtüs rufo-tomentosis coriaceis ; petiolatis , AD. DE JUSSIEU, — Malpighiacearum synopsis. 333 stipulà petiolum duplo superante ; calyce eglanduloso ; petalis flaven- tibus ; antheris hispidis, connectivo ulua loculos producto; ovario hirsuto. — Brasilia. 28. B. Karwinskrana + : foliis laté ovatis, breviter et obiusè acuminatis, suprà lucidis, subtüus laxè tomentosis, petiolatis ; calyce 10-glanduloso; petalis flavis; antheris bispidis, connectivo loculos æquante ; ovario glaberrimo. — Mexicum. 29. B. eurcHRA DC. — Mexicum. 30. B. BumEciæroLiA Ad. Juss. FI. Bras. — Brasilia. 3r. B. peRuvraANA +: foliis lanceolato-acuminatis , suprà glabratis, subtüs ferru- gineo-tomentosis, margine revoluto, coriaceis , breviter petiolatis ; calyce 10-glanduloso vel eglanduloso ; petalis flavis ; antheris intror- süm hirsutis, connectivo loculos vix æquante ; ovario glaberrimo. — Peruvia. 32, B. rHomgrFoLra + : foliis rhomboideo-lanceolatis inque acumen desinenti- bus, pube brevi suprà pulverulentis, subtùs densiori pubentibus et pallidè ferrugineis , brevissimè petiolatis ; calyce 10 - glanduloso ; petalis flavis ; antheris hispidis, connectivo loculos subæquante ; ovario villoso. — Brasilia. 33. B. FERRUGINEA Kunth.—Orinocum. 34. B. crassirozrA Kunth. — B. rhopalæfolia et montana Kunth. — B. lanceolata DC.— Malpighia crassifolia et Moureila Aubl.— M. rufa et lanceolata Poir. — Amer. austr, 35. B. aznissima Kunth.— Malpighia altissima Aubl. — Guiana. **_ Folia adulta glabra aut rariüs parcissimè pubentia, . utrinque virentia. 86. B. cugensis +: foliis lanceolatis vel lanceolato-obovatis, obtusis vel acumi- natis, glabris, suprà lucidis, venoso-reticulatis, coriaceis, longiusculè petiolatis ; calyce 10-glanduloso ; petalis flavis; antheræ connectivo ultra loculos villosulos producto; ovario glaberrimo.— Cuba. 37. B. Benreroana +: foliis ovatis, basi acutis , apice obtusis vel acutatis aut breviter acuminatis, glebris, tenuibus, petiolatis ; calyce 10-glandu- loso; petalis flavis ; antheræ loculis introrsum sericeo-puberulis, cæterüm glabris, connectivum subæquantibus ; ovario ad apicem parcè et trifariàm piloso , cæterùm glabro. — Antillæ. 38. B. spicara Rich.—DC. — B. coriacea DC. — Malpighia spicata Cav. — M. coriacea Sw.— M. altissima Jacq. (non Aubl.). — M. re- ticulata Spreng, (non Poir.). — Antillæ, Amer, austr, 33% AD. DE suSSIEU. — Malpighiacearum synopsis. 39. B. rucina Rich.— Malpighia lucida Sw. — Antillæ. 40. B. TRINITENSIS +. — Banisteria umbellata Sieb. F1. Trinit. exs. 51 : folis latè obovatis, glaberrimis , subtüs ferrugineis , coriaceis , brevissimè petiolatiss calyce 10-glanduloso ; antherx connectivo loculos apice hirsutos duplo superante et reflexo; ovario glaberrimo, — Trinitas. 41. B. yaccumurorra Ad. Juss. F1. Bras. — Brasilia. 42. B. nirinissimA Kunih. — Orinoci missiones. 43. B. corinirozra Kunth. — Nalpighia cotinifolia Spreng. — Mexicum. 44. B. micropaycza +: foliüs parvis, ovatis, suprà glabratis et glauco-viren- tibus, subtüs pube brevi cinereis, rigidis, brevissimè petiolatis; calyce ,10-glanduloso ; antheris glabris, connectivo loculis breviori ; ovario glaberrimo ; drupä subglobosà. — Brasilia. 45. B. rrioPrervroLrA +: foliüs parvis, ellipticis obovatisve, glaberrimis et vernicoso-lucidis, crassis, brevissimè petiolatis ; calyce 10-glanduloso; petalis roseis; antheris glabris, connectivo loculis breviori; ovario glaberrimo ; drupà atrorubente. — Brasilia. 46. B. riGipa + : folis ovatis, acutis, subtüs pallidioribus , reticulato-venosis, glaberrimis , coriateis, brevissimè petiolatis; stipulis distinctis; calyce 10-glanduloso ; antheris glabris , connectivo loculis subæquali ; ovario glaberrimo. — Brasilia. 47. B. oxyruyLLA Ad, Juss. F1. Bras. — Brasilia. 48. B. ricusrrirozrA Ad. Juss. FI. Bras. — Brasilia. 49. B, uugerzara Ÿ Mart. herb. : folis ellipticis vel obovatis, basi cordatis, glaberrimis, reticulato-venosis, coriaceis, brevissimè petiolatis ; race- mis apice umbellatim confertfloris ; calyce 10-glanduloso ; petalis pallidè flaventibus ; antheris glabris , connectivo ultra loculos longe producto ; ovario glabro ; drupà atrorubente.— Brasilia. 5o. B. coccozLosærora Kunth.— Malpighia coccolobæfoliaSpr.— Amer.austr. 51. B, pauzisrA Ad. Juss, FL Bras. — Brasilia. 52. B, inTEeRMEDIA Ad. Juss. FL. Bras. — Brasilia, 53, B. Lævicara DC. — Malpighia lævigata Poir. — Guiana. 54. B. nensa DC. — Malpighia densa Poir. — Guiana. 65. B. FRONDOSA + Mart. herb. : foliis lanceolato-obovatis, breviter acuminatis, glaberrimis, coriaceis ; petiolatis ; calyce 10-glanduloso ; antheris glabris, connectivo clavatim dilatato et loculos 3° superante ; ovario glaberrimo. — Brasilia borealis. 56. B. præayzzA DC. — Malpighia diphylla Jacq. — Carthagena. 57. B.cymnocazyana Ÿ : foliis oblongis, lanceclato-obovatis, breviter et obtusè acuminatis, subtùs parcè puberulis, reticulato-nervosis, coriaccis, longè AD. DE JUSSIEU: == Malpighiacearum synopsis. 335 petiolatis ; calyce eglanduloso ; drupæ magnæ depresso-globosæ puta- mine crassissimo, angulis acutis longitrorshm cristato. — Guiana. \/ 58. B. sAPURENSIS as — Malpighia japurensis Mart. herb. : fohis lanceolatis vel lanceolato-obovatis , obliquè acuminatis, subinæquilateris , glaber- rimis, tenuibus ; longiusculè petiolatis ; calyce 10-glanduloso ; antheræ connectivo loéulos hirsutos duplo superante et reflexo ; ovario parcè pubente. — Brasilia borcalis. 9. B. BRACHYsrACHYA DC. — Malpighia brachystachya Spreng.— Brasilia. 6. B. crispa +: folis oblongis, lanceolato-acuminatis, glabris, longiusculè petiolatis ; bracteis longiusculis, reflexis, crispis ; petalis flaventibus ; antheræ connectivo introrsum hirsuto, ultra loculos producto ; ovario supernè villoso. — Brasilia boreal. 61. B: arrHroroDA +: fohis oblongis, lanceolato-obovatis, oblique äcuminatis, glabris ; venoso-reticulatis , coriaceis, petiolatis ; pedicellis pedunculo brevi juxta medium bibracteolato suffultis ; calyce 10-glanduloso ; autheræ connectivo loculos vix excedente, inter ipsos sericeo ; ovario glaberrimo. — Peruvia. 62. B. raxtrcoraA Griseb. — Brasilia. 63. B. rEerseærocrA Griseb. — Brasilia. 64. P. Pœprrcana +: foliis lanceolatis, suprà feré glabris , subtüs pallidè fer- rugineis , ct puberulis, reticulato-venosis, coriaceis , petiolatis ; calyce 10-slandulcébà drupä conoideo-globosà , rubescente, glaberrimä. ++ subtüs quasi strato cretaceo obducta. 65. B. puxcruzarTA +: foliis ovatis, apice subacutis, glaberrimis , supra viren- tibus et foveolato-reticulatis, subtüs cinereis et nigro-punctulatis, petiolatis ; calyce 10-glanduloso ; antheris glabris, conrectivo clayatim ultra loculos producto ; ovario glaberrimo., — Brasilia borealis. ! 66. B. conormyra +: folis ellipticis, basi acutis, apice obtusis, suprà virenti- bus, subtüs cretaceo-albidis , petiolatis; calyce 10-glanduloso; anthe- ris glabris, connectivo in acumen ultra loculos producto ; ovario glaberrimo ; drupà atrorubente. — Brasilia borealis. 67. B. AncusrirocrA Kunth. — Malpighia pruinosa Spreng. — Orinocum. MALPIGHIA. Malpighia Plum. Nov. gen. — Rich. et Juss. Ann. mus. — DC. Prodr.— Malpighiæ sp. L. Calyx eltè 5-fidus, 10-8-6-glandulosus. Petala longiora, 336 AD. DE JUSSIEU. — Malpighiacearum Synopsis. unguiculata , limbo dentulato, interdüum carinato , glabro. Sta- mina 10,omnia fertilia, filamentis infernè in tubum coalitis, glabra, interdum inæqualia. Styli 3 apice truncato introrsüm stigmatiferi. Ovarium glaberrimum , 3-loculare. Fructus carno- sus, drupæformis, endocarpio osseo in 3 partito putamina juxta axem tantüm et vix cohærentia, dorso 3-6-alata-cris- atave. Arbusculæ vel frutices Americani, foliis oppositis, integerri- mis vel spinoso-dentatis, glabris vel tomentosis, aut quibus adpressæ setæ urentes,utroque fine pungentes , medio incrassa- tæ etincudum instar affixæ, breviter petiolatis; stipulis geminis, . minutis, deciduis. Æ/ores rubri, rosei aut albidi, rarius solitarii, vulgo fasciculati fasciculis terminalibus aut plerisque axillari- bus, sessilibus aut stipitatis,umbellatim corymbosimve 2-multi- floris : pedunculi floriferi basi bracteati, apice bibracteolati et cum pedicello articulati. * Folia pilis urentibus inspersa vel marginata. 1. M. rucara Ker.— M. macrophylla Desf. — Anullæ. 2. M. urens L.— Antillæ. 3. M. roryrarica +: folüs ohovatis , basi acutis, apice subtruncatis et mucronulatis , integerrimis , subtüs copià setarum flaventibus ; flo- ribus geminatis ; calyce 10-glanduloso, — Bahama. 4. M. onine Spreng. — Hispaniola. 5. M. cugexsis Kunth. — Antillæ. 6. M. ancusrirozra L. — M. linearis Jacq. — Antille. 7. M. AQUIFoLIA L.— M. ilicifolia Mill. — Antillæ. 8. M. serosa Spreng. — Hispaniola. | 9. M. coccrerra L. — M. coccigrya L. —M. coccifera L. — M. heteran- tera? Wight: — Antillæ. **_ Folia glaberrima. 10. M. srcora Poir. — M. punicifolia Cav.— Antillæ. 11, M.runicrrozta L. — M. Berteriana ? Spreng. — M. elliptica ? Desv. — M. mexicana? DC. —- America intertropica. 12. M. cragra L. — Antllæ. 13. M. zucipa Pay. mss. et Moricand pl, Amer. mss. — Peruvia. AD. DE JUSSIEU. —: Malpisghiacearum synopsis. 339 14. M. Semeruco +: foliis ovatis, basi acutis, longè et obliquè acuminatis, glaberrimis, suprà lucidis, membranaceis; umbellis 4-5-floris , bre- vissimè stüpitatis; calyce 6-glanduloso; putamine dorso cristato et costis tansversis lateralibus muricato. — Maracaybo. **#* Folia pilis molhbus canescentia. 15: M: mexicana +: foliis lanceolatis, vel lanceolato-ovatis, pabe molli albidi nb: d subtüs. densiori tomentosis, mollibus; umbellis 4-6-floris ; stipitatis ; calyce 10-glanduloso. — Mexicum. | 16. M. ixcana Mill. — M. campechiensis Poir. —.Mexicum. 19. M: romenrosa Pav.mss. et Moric. PI. am. mss. — Peruvia. Species non satis notæ. * Dubua. 18. M. panioucara Mill. — Bunchosia ? paniculata DC. — Jamaica. ** Excludendæ. 19. M. cansscens Ait. — Bunchosia canescens DG:— lud. occid. 20. M. rruricosa FI. flum. — //eteropterÿys ? — Brasia. GENERA NON:SATIS NOTA. CAUCANTHUS. Caucanthus. Forsk. — Malpighiæ sp. Poër. — Galphimiæ spec. Spreng. Calyx parvus, campanulatus, 5-partitus, eglandulosus. Petala multo longiora, breviter unguiculata , ovata , concava , patentia. -Stamina 10, filamentis filiformibus rectis, antheris didymis. Stylr 3 subulati. Stigmata truncata. Ovarium villosum, calyce lon- gius. Fruclus. …. | Frutex vel arbor mediocris Arabica; ramis farinoso-cinereis, foliis confertis, oppositis, mediocribus, glabris, petiolatis. Corymbi terminales pedicellis subumbellatis compositi. Flores albi. 1. C. sous Forsk. — €. arabicus Lam. — C. Forskalii Raeusch. — Mulpi- ghia Caucantnus Poir.— Galphimia Cauca Spreng. XIII, Boran, — Juiu, : 22 358 ab. DE JUSsrEU. — Malpighiacearum synopsis. PLATYNEMA. : Platynema. Fight et Arn. Calyx 5-partitus. Petala subæqualia, plana, unguiculata, in- tegerrima. S{amina 10 fertilia, alterna longiora, filamentis basi dilatatis, complanatis, antheris lineari-oblongis. Sty& in unum coaliti filiformem , stamina superantem. Ovarium apice breviter tricarmato-alatum. Fructus… Folia opposita, integerrina, stipulata. Flores terminales ra- cemosi. 1. P. raurirouum Wightet Arn. — Ceylona. BeuBix. Bembix. Loureiro. Calyx 3-partitus. Petala 5 longiora, concaya. Sfamina ro alterna longiora, filamentis filiformibus, antheris bilocularibus stantibus. Styä 3 erecti, oblongo-turbinati, 2-sulci. Stigmata verticaliter compressa, emarginata, Fructus baccatus parvus. Frutex Cochinchinensis scandens , foliis oppositis, integerri- mis, magnis, cuneiformibus, petiolatis; racemis parvis, termina- libus. Flores pallidi. 1. B. recrorra Lour. C. MONTAGNE. — Plantes cellrdlaires exotiques. 389 SECONDE CENTURIE de Plantes cellulaires exotiques nouvelles, Décades IIL, IV et V. Par C. MonTaewe, D. M. Suite. (Voy. page 207.) À Cryptogamarum Gutanensium continuatio. PYRENOMYCETES Fries. 21. Thamnomyces rostratus Montag. mss. : ramosus, ramis te- retibus longissimis erectis, pseudo-perithecia lateralia , sessilia, ovata, patentia, ostiolo longo acuto rostrata. Has. in montosis sylvaticis circà Cayennam , ad truncos prostratos putridos, april 1839 lectus. — Lepr. Coll. n° 399. Dssc. Stroma basi éonvexo-applanatum, scutiforme vel hemisphæricum à quo exsurgunt caules’ simplices vel breve post intervallum ramos binos oppositos strictos longissimos emittentes. Fami filiformes, teretes, qumcunciales et ultrà, setà porcinà duplo triplève crassiores, fragilissimi , undiquè perithecüis tecti. Perithecia superficialia, ovata, minmma , granum miln vix adæquantia, acumine filiformi recto aut incurvo perithecii longitudine rostrata , intervallo_ lineari- bilinearive inter se distantia, divergenti-patentia , à stromate communi formata etintùs nigra. {sci nulli. Sporidia fusca , centesimä parte millimetri minora, oblonga, hinc subconcava, semen scilicet phaseoli, si parva hcet componere mApuiS prorsus veferentia. Junior totus faugus pruinosus, albo-roseus ; adultus aterrimus , centro eubfistulosus. Nulli descriptorum comparandus nisi forsan 7. chordali Fr. à quo , si modo specimina Friesiana completa fuerint, nostra verd stromate ramoso , peritheciis emnibus longe rostratis et spori- diis subreniformibus, non autem globosis, differre videntur. 22, 340 c. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. PI. VI, fig. 2.— e. Thamnomyces rostratus, un peu plus grand que nature, au moins sous le rapport de l'épaisseur des rameaux et de la grosseur des périthèces; car, pour la longueur, la figure représente fidèlement mes échantillons les plus grands. f Une des loges formées par le thalle ou stroma, vue entière et grossie environ quatre fois. g. La même, coupée selon sa longueur, pour montrer sa cavité et le canal dont est creusé son bec, pour donner issue aux sporidies. On voit aussi en g’ une sorte de canal fort étroit qui occupe l’axe du stroma. 4. Spo- ridies réniformes contenues dans les périthèces, et grossies près de 400 fois. Thamnomyces Charmissonis Ebhrenb. Ogs. Ut ut specimina omnia à cl. Leprieur relata comminuta sint, nihilominüs ea dignosci mihi tamen contigit. »2. Hypocrea phyllogena Montag. mss.: pulvinata, hemi- sphærica, basi constricta, aurantiaca , peritheciis periphericis erectis ovatis ostiolisque pitformibts vivide purpureis in stromate concolori nidulantibus. Hypocrea melinocarpa Montag: in litt. ad illustr. Friesium. Has. in fobis adhüc vivis! Coutareæ, speciosæ ad oras sylyarum circà Cayennam, Martio 1839 lecta. — Lepr. Coll. n° 580. Drsc. Tota semilineam alta, vix lineam crassa, extüs intusque aurantiaco- purpurea , supra convexa , subiüs applanata folio adnata , medio subconstricta. Perithecia vividè purpurea , elongato-ovata, ostiolo convexo instructa. sci valdè singulares, linearcs, alt-10o fine asgiporto hemisphærico vel triquetro , augulis obtusis, terminatu, sporidusque referti linearibus corvulis hinc in medio ventricosis , sporidiola globosa minutissima hyalina continentibus. Exsic- cata pallidè achracea fit. Hypocreæ roseæ affinis, sed determinata est, non autem effusa ; formä externà regulari, colore notisque microscopicis specificam distinctionem confirmantibus. PI, VI, fig. 4. — m, »#. Deux individus de l'Æypocrea phyllogena, vus de grandeur natu- relle. o. Un de ces individus entier et grossi environ 4 fois. p.Le même, coupé verticale- ment par le milieu, pour faire voir la disposition des loges autour du stroma orangé. g. Une des loges séparée, mais encore enchässée dans le stroma, pour mieux faire voir sa fofme, ainsi que la disposition de l'ostiole g'.—r. La même, coupée verticalement par son milieu, pour montrer la forme et la couleur de sa cavité. q. et r. sont grossis de 7 à 8.fois. s. Une des thèques ou asc, si singulièrement conformées; elles sont en grand nombre dans le nucléus. t. ha tech ventrues remplies de sporidioles globuleuses; ces deux dernières nai son rossies 380 fois, C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 341 î Hypocrea mililaris Fries. Forsan diversa. Asci filiformes 15 longissimi (- millimetri) sporidiis globosis serie unicà referti. Has. in sylvis montosis Kau ad cortices, Maio 1838 lecta. Unicum exem- plar. — Lepr. Col. n° 4o2. 23. Hypoxylon(Xylaria) grammicum Montag. mss.:magnum, suberosum , clavæforme, crustaceo-laccatum , rigidum , fragile, fuliginoso-atrum , glabrum , clavulà elongatà cum stipite con- fluenti ,; apice acuminato obtuso sterili, lineolis (sulcis planis) longitudinalibus flexuosis anastomosantibus vix impressis per- cursà, intüus cavà, peritheciis carbonaceis tenuibus determinaté seriatis, ostiolis in medio sulcorum papillatis. Asci sporidiaque generis. Has. ad truncos putridos secüs ripas amnis Saë ,in Guianà centrali, Maïo 1836 lectum. — Lepr. Coll. n° 253. Drse. Tota 4-5-poll: alta. Clavula 2-3 pollicaris , digiti minimi crassitudine , cu stipite confluens. Perithecia sat magna , tenuia,, in seriebus disposita, sulcis externis, quibus mediana ostiola punctiformia adparent, respondentia. Oss. Ab Hypoxylo papyrifero Link proximo nostrum cortice laccato , peritheciis seriatis non vero stipatis, lineolisque s. sulcis præsertim clavulæ ; ab A. ascendenti, perithectis carbonaceis, non pallidis, clavulà simplici lævi et stipite glabro , non leproso, differt. Ad nullum ullum accedit. PI. IX, fig. 1. — a. Hypoxylon grammicum; de grandeur naturelle, 8. Coupe transversale du stroma, pour montrer le profil des sillons auxquels viennent aboutir les ostioles des péri- thèces; ceux-ci sont hors de proportion avec la grandeur du stroma, mais le défaut de place n’a pas permis de donner à celui-ci tout le développement qu’il devrait avoir. c. Portion d’une section verticale du stroma vue en dedans. On y remarque la disposition des périthèces sur des lignes qui se bifurquent et s’anastomosent souvent entre elles, en'le parcourant lon- gitudinalement , ainsi qu’on le voit d’ailleurs très bien en a. La figure c, grossie un peu plus du double, ne laisse plus voir que les fossettes qu'ont occupé les loges déjà tombées. 4. Un des,sillons très grandi, où l'on peut voir trois ostiales qui en occupent le inilieu, et autour de chacun d’eux , une légère convexité qui indique la place des périthèces. e. Sporidies. 24. Hypoxylon(Xylaria) Rhizomorpha Montag. mss.: carnoso- suberosum , atrum , intüs nigrescens , à basi ramosum , dicho- tomum , teres , læve , apicibus filiformi-attenuatis, perithectis superficialibus sparsis , raro confluentibus, depresso-globosis vel ovatis , ostiolo papillæformi. 342 GC. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. Has, ad terram in sylvis Guianæ centralis forsan è caudice quodam abscondito enatum. Maio 1836 lectum. — Lepr. Co/i, n° 234. Desc, Hæe species ,quæ Rhizomorpham maxime refert, cum radice subter- raneà sex pollices metitur. Radix seu caudex crassus, pellice longior, caules emittit binos solidos , suberosos , flexuosos, pennam corvinam æquantes crassioresque , teretes, sensim sensimque attenuatos , bis dichotomos, clavulis fa\tigiatis, in parte superiori perithecns tectos. Perithecia superficialia, globoso- depressa , hemisphæricave, carbonacea, intüs otra, hic conferta , illic magis sparsa , indumento stromatico tenuissimo vestita, minoribus majoribusque gra- num sinapios æquantibns permixtis, ostiolo papillæformi in ætate provectà deci- duo instructa. Æsci non observati. Sporidia generis. Species Æ. portentoso Montag. (in d'Orbig. Toy. Amér. mér. Flor. Boliv. Crypt. p. 47) ob perithecia superficialia analoga , toto cœlo autem diversa. 25. Hypoxylon (Xylaria) enterogenum Montag. mss.: stroma “lavatum , intus solidum , pallidum , extus velo argillaceo polito plane obductum , stipitatum , stipite brevi compresso sulcato , peritheciis dimorphis ,.aliis normalibus periphericis minoribus et minimis ostiolo subtilissimo instructis, aliis endogenis maxi- mis crassis carbonaceis astomis, nucleo libero ceraceo sporidiis ? constante ovato-globosis hyalinis, variæ magnitudinis, insi- gnibus. H15. in sylvis Sinnamariensibus ad truncos putridos , 1839, lectum.—Lepr. Coël. n° 411. Drsc. Tota sesquipollicem et quod excedit alta, tres lineas crassa, basi stipitis scutatà ligno affixa. Ostiola peritheciorum normalium sparsa, nitida , crustam argillaceam non aut vix superantia ut puncta omnium minima in conspectum prodeunt. Hæc species valdè singularis, Hypox3 lo cubensi affinis, à quo velo crustæformi argillaceo-ochraceo persistente lævigato nec non duplici peritheciorum formà maximè recedit. Quid autem prodigiosius quàm illa perithecia videre maxima, periphericis triplo majora, in medullà centrali nidulantia et sporidiis alienæ formaæ repleta * Specimen equidem esse monstrosum persuasum me habuissem nisi crusta hæc, omnibus mihi notis et descriptis CG. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. . 545 aliena, eam plantam autonomam fuisse mihi suasisset. Sporidia peritheciorum normalium omnino generis. 26. Hypoxylon(Xylaria) hypery thrum Montag. mss.: simplex, suberosum, clavulà lanceolatà , stipitatà,stipite glabro basi scu- tulatà affixo, intus pallidä, extüs atro-corticatà veloque sub- pulverulento rubiginoso persistente obductà , rugosà , perithe- ciis periphericis immersis carbonaceis atris, ostiolis papillatis prominulis. Haë. ia itsdem docis ac præcedens lecta. Desc. Unciale et parüm ultrà, lineam sesquilineamve crassutu, totum velo imcarnato-rüubiginoso vestitum, imtus pallidum et solidum lincäque centrali nigra longitudinalitér percursum. Perithecia primâ ætate minima, pallida, demüm ampliora, minutula tamen et illis prioris duplo #ajora , ostiolo nigro prominulo munita. Sporidia generis. Species ÆZ. enterogeno et Guepini Fr. satt5 Proxima , plurimis aütem notis ab utroque recedens. 27. Hypoxylon(Xylaria) guzanense Montag. mss. :suberosum, clavæforme, maximum, crassum ; simplex , subcompressum, læve,fuliginoso-atrum, intüs album, stipite lacunoso-plicato , pe ritheciis globoso-depressis periphericis immersis, ostiolis in disco excavato plano, primo albo velato, demum nigro prominulis. Has. ad truncos arboram putridos in monte Tigre iusulæ Gayennæ. Martio 1838 et 1839 lecta. — Lepr. Coll. n° 250. Dssc. Maximum, 2-4-une, altum, sex lineas et ultrà crassum, à basi senstm in clavulam iucrassatum , extüs fuligmoso-nigricans , iutùs albidum , sohidumn ; demüm centro excavatum. Stipes rugoso-ylicatus , deorsüm nor rard curvatus, pollicem sesquipollicemve attingens et sarstm in clavulam abiens. Clavula regularis, biuucialis et ultrà, semunciam crassa, interdm compressa, apice rotundato-obtusa , Clavariam pistillarem formâ æmulans, superficie rimulosà, tola punctis, in alteris exemplaribus albis, in alteris vero nigris notata , quo- ram. in medio ostiola prominulà conspiciuntur. In juniori fuugo nullum eorum adest vestigium. Sed cortex seu velam fuliginosum quo obducta est hæc species, sensin evolutione ostioli sublevatum , tandem circumscissum elabitur et relinquit foveolam exactè orbicularem, mediam millimetri partem diametro attingentem, parïüm verd profundam, potiùs superficialem , planam, margine circulani abrapto circamscriptam , primo pulvere albo inspersam, deimdè nudain , clavulæ sübconcolorem. Périthécia péripherica, globosa ; carbonacea , magnitudine seminis papayeris, in stromate albo immersa. Ostiola brevia in disco crustæ 344 C. MONTAGNE. —} Plantes cellulaires’ exoliques. insculpto , de quo suprà dictum est, prominula. ‘4scc filiformi-clavati, maximi , paraphysibus æqualibus immixti. Sporidia octona cymbiformia uniseriata opaca hinc gibbosula. Ab H. Gompho Fr. staturà cujus formäque utitur, recedere videtur, 1° clavà Iævigatà, nec lacunoso-rugosà , 2° colore fuli- gineo , non autem piceo:atro ; 3° stipité lacunoso , non lævi; 4° tandem ostiolis non solum oculo inarmato conspiciendis sed etiam, quod in hâcce nostrà peculiare est præbetque notam specificam, in areolà seu disco parvulo impresso orbiculari prominulo-punctiformibus. Ob eamdem notam ab omni formà vel simplici Æ. polymorphi diversissima, Nihil habet commune, nisi forma, cum Æ/ypoxylo rhopaloite Kze. (sub Sphæriä),quod mihi misit olim cl.auctor. PL. IX , fig. 2. — f. Hypoxylon guianense,, de grandeur naturelle. g. Clavule coupée lon- . gitudinalement pour montrer la disposition et la grandeur relative des périthèces placés à la périphérie. L. Portion du stroma avec le disque orbiculaire, au centre duquel se montre l’ostiole. i. Section horizontale passant par le milieu du périthèce et montrant le profil ‘du disque, de lostiole et de la loge. 4. Une thèque entourée-de paraphyses et contenant huit sporidiés, Z, Plusieurs sporidies libres. Ces deux dernières figures sont grossies 380 fois. 28. Hypoxylon(Xylaria)rhizocola Montag. mss.: elatum, gra- cile, stipite elongato lævi e radicibus plantæ cujusdam (cl. de- tectori ignotæ ) énato, extüs opaco, intüs solido pallido, cla- vulà pro ratione brevi lanceolatä apice fertili, peritheciis peri- phericis confertis minutis atris prominulis rugoso-colliculosà , ostiolis punctiformibus atris: Eag: in sylvis Guianæ centralis secüs amuen ep April: 1836 lectum. — Lepr. Coll. n° 235. Totum quadriunciale, crassitie pennæ: corvinæ. Clavula se- muncialis et stipite parum crassior. Ab Hypoxylis omnibus formä, brevitate præsertim clavulæ pro ratione stipitis eam quater longitudine superantis , necnon habitatione speciali in quâdam radice nobis ignotà, quæ radicibus Ranunculorum quorumdam fasciculatis , ab hortulanis griffes. nuncupatis ,, non absimilis, differre videtur. Sporidia generis, quæ tamen facillime ab ascis et illis normalibus liberantur. | C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 34h P. IX, fig. 3. — m». Hypoæylon rhizocola, de grandeur naturelle. On voit en m' la racine fasciculée sur laquelle se développe cette Hypoxylée; en »"' le stype, et ‘en »//{ la clavule couverte de périthèces, 29. Hypoxylon(Xylaria) Cubense(1)Montag mss.: clavæforme, junius. cæsio-pruinosum , compressum , Obtusüum , adultum longitudinaliter. bipartitum, lævigatum, nudum, nigrum , un- ciale,.brevissimè stipitatum, longius, intüs cavum, demum plane vacuum , peritheciis periphericis confertis globosis ( nec unquam mutuâ pressione deformatis) intus nigris, stromate fuliginoso junctis , ostiolis acutis nitidiusculis parum suprà crustam prominentibus. Sporidia fusco-nigra generis quæ vero id sibi peculiare habent quod. non ascis genuinis regularibusve, sed massæ celluloso- fibrosæ compactæ, seu cellulis nuclei, inclusa sunt. Hypoxylon cinereo-cæsium Montag. in litter. ad illustr. Friesium. Has. in sylvis ad ligoa dejecta secus amnem Conana Guianæ gallicæ lectum. Etiam è Cubâ insulà idem habui relatum. — Lepr. Co/. n° 403, 4o4 ct for- sau 233. 5. 30. Hypoxylon(Xylaria)comosum.Montag. mss.:simplex, sti- pitatum, stipite coriaceo-suberoso, nigro-velutino ; clavulà brevi ellipticàa, etiam_ villosulà, crustà rimosà (velo) juniore ochro- leucà demum fucescente obductà, apice variè fimbriatà, fimbriis comam fingentibus, intüs in ætate Juvenili fibris transversalibus farctà , dein , provectà ætate, columellà axili pallidà tantüm percursà ,. cæterum vacuàâ, peritheciis globosis , sparsis ( quod singulare) membranaceis mollibus, flaccidis , collabentibus,, ostiolis papillatis rimulas crustæ sæpiüs insidentibus. HA8. ad lignum emortuum in sylvis Sinamariensibus , Januario 1839 lectum. — Lepr. Coll. n° 418. Ab Hypoxylo flabellari Nob.(Sphæria Schwz.) proximo nos- trum recedere videtur et magnitudine, et basi non bulbosà. (1) On trouvera une description et une figure de\cetie espèce dans l'ouvrage de M, Ramon pu 5 P 5 de la Sagra, intitulé : Histoire physique, politique el naturelle de l'ile de Cuba. 346 c. MONTAGNE, — Plantes cellilaires exotiques: Cæterüum fungus Schweinitzianus sterilis videtur aut saltem pa- rum evolutus. Specimina in nostro etiam sterilia adsunt. Ogs. L'organisation de cette plante est 8i tranchée ét si re- marquable, que je serais vraiment tenté de la regarder comme devant servir de type à un genre nouveau, si°son port et tous ses autres caractères ne la retenaient invariablement parmi lés Hypoxylons. En effet, des périthèces membraneux , blanchâtres ou noirâtres , mais mous quaud ils sont humides et toujours affaissés après l'évacuation du nucléus , ainsi qu’on l’observe dans le Sphæria ditopu Fr. et quelques autres , forment un caractère tout-à-fait singulier dans cette tribu. Ges périthèces, sous forme de poches membraneuses souples et flasques , sont fixés à la base des ostioles; mais ceux-ci offrent eux-mêmes une particularité : c'est que, formés en apparence par la croûte du stroma, leur figure est. celle d'un entonnoir très évasé et renversé dont la base, tournée vers l'axe de la clavule , servirait de point d'attache aux poches en question ; mais , à la maturité ou plutôt dans la vieillesse de la plante ,, comme les périthèces adhèrent moins intimement sans doute au bord des ostioles qu'aux fibres médullaires du stroma, dans lesquelles elles sont immergées , entrainées par la chute ou le retrait de célles-ci, elles abandonnent l’ostiole, qui reste enchâssé dans la croûte du stroma, ou peut-être, comme je lai déjà dit, est formé par lui. Les périthèces offrent les mêmes caractères dans lPespèce suivante ; mais , au lieu d’être pâles , ils sont d’ure couleur obscure , presque noirâtre. Ils m'ont offert des sporidies que je n'ai pu trouver dans l’espèce qui nous occupe ici. De là l’idée qu'il se pourrait bièen qu’elle ne füt pas ericore arrivée a l'état adulte ; mais ces deux plantes ont des clavules d'une forme si différente qu'il serait extraordinaire que l’une ne füt que le jeune âge de l’autre. C’est une difficulté , au reste, que je n’ai pas le moyen de résoudre, quoique j'en aie d’assez nombreux exemplaires. Ceux que j'ai en ce moment sous les veux ont, les plus longs, environ deux pouces : ils sont terminés par une clavule oblongue de deux à trois lignes de hauteur, d'un diametre tout au plus C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 547 d’une ligne, laquelle est surmontée d’une crête fimbriée ou d’une touffe de fibres divergentes. PI. IX, fig. 5. — q, r, s. Trois individus de l'Hypoxylon comosum, à différens âges et de grandeur naturelle. g. Laisse à peine distinguer le point où sera la clavule; ce point est blanchi par un veum pulvérulent. Dans r, on aperçoit un renflement qui est:le rudiment de la clavule; à cette époque, le velum est encore présent et pulvérulent, mais sa couleur tire sur l’ochracé. La figure s montre la plante plus avancée, et, peut-étre, arrivée à son élat par- fait, quoique l’absence des thèques et des sporidies doive en faire douter. On voit en. £ une section verticale grossie de la clavule de l'individu s.— #. Montre l’ostiole tel qu’il reste en châssé daus le stroma aprés la chute du périthèce membraneux qu’on voit en u‘ grossi envi- ron 15 fois. Cette dernière figure w/ montre en ’{ la portion orbicnlaire qui s’attache au bord intérieur de l’ostiole. La loge est déchirée et on en voit l’intérieur. +. Périthèce complet coupé verticalement par son milieu, pour laisser voir l'agencement des parties, u‘//, Montre l'ostiole vu de face et en dedans, quand il a été abandonné par la chute de la poche membra- neuse u’. Toutes ces figures, depuis £ jusqu'à +, sont plus ou moins grossies. 31. Hypoxylon (Xylaria) collabens Montag. mss. : fragilissi- mum , stpitatum, stipite nigro-villoso, villo patenti, simplici aut bifurcato, clavulà magnà, sphæricà, Cerasi magniudine, nigrà, intus cavà extus subsquarrosulà , appendice apicali. brevissimo aut prorsüs nullo instructà ; peritheciis periphericis, magnis membranaceis fuscis collabentibus, ostioli papillæformis promi- nuli limbo interno circulari adaatis. Sporidia fusiformia subel- liptica reliquis hujusce generis fere duplo majora. Has. in sylvis Guianæ centralis, ad ripas amnis Camopi in cortice arborum emortuorum putridorumque lectum.— Lepr. Col. n° 407 et 400. } Tam priori affinis species, ut varietatem ejus aut potius statum perfectum credarm. Sunt quidem.et transitus evidentes brevi pedicellati, claväque minüs acutè fimbriatà insignes: Res verd ut ut sit, stirps maxime spectabilis, dignissima, si fieri unquäam potuerit, quæ in loco natali scrutata sit, PI. IX, fig. 6.—x. Individu simple d’Xypoxylon collabens, vu de grandeur naturelle. 2. Indi- vidu bifurqué du même, portant deux clavules et de grandeur naturelle. J'ai dit que cette espèce et la précédente avaient identiquement la même structure : elles ne diffèrent donc que par la forme, Peut-être la dernière, et plusieurs raisons me le donnent à penser, n'est-elle que l'état adulte de l’autre. Mais les formes sont si différentes, que, n’ayant pu suivre la métamor- phose, j’en suis réduit à mettre les pièces du procès sous les yeux des juges compétens , qui en décideront. Dans tous les cas, mes figures complèteront l'histoire de cette intéressante Hypoxylée. 348 c: MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 32. Hypoxylon(Xylaria) arisopleuron Montag. mss.-solita- rium, lignosum , durissimum, clavulà cum stipite obliquo obconicis leprosis opacis intüs solidis pallidis, peritheciis in parte supremà subhemisphæricà tuberculosà subimarginatä ob- viis, globosis, parüm prominulis, monostichis, ostiolis discoi- deis centro papillatis. Sporidia et asci generis. Has. in sylvis montosis Kau, à Cayennà viginti circiter leucas distantibus , ad Bgna putrida, Maio 1838 lectum. — Lepr. CoZ!. n° 438 et 254. Os. Conum basi obliquè truncatum et inversum fingas (stipes) cuiimpositum foret clavula hemisphærica inæqualis, et rei ideam habebis non malè expressam. Strobilorum Pini squamis nec planè absimile. Utrüm reipsà ab 7. polymorpho distinctum, an vero ejusdem forina heteroclita, nou liquet. 33. Hypoxylon(Xylaria) Microceras Montag. mss.: pumilum, simplex , rard furcatum , stipite vix ullo, clavulà incurviusculà , corniformi, extüs velo albo persistente obductà , intüus cineréà subpulveraceà , péritheciis periphericis atris immersis, ostiolo nigro prominulo. 4sci sporidiaque hujusce generis. Haz. in sylvis montosis Kaw et Sinamariensibus ad ligna corrupta, 1838 et 1839 lectum. — Lepr. Col!. n° 242. Oss. Sex lineas ad summum alta, vix millimetrum crassa, per- fecta tamen.Tota albo-velata, melanosticta, formà cornu parvulum æmulans , undè nomen. Stipes, ut ita dicam, vix ullus. Cum nullo descripto convenit. E ligno erumpit. PI. IX, fig. 4 — #. Un individu simple, comme ils le sont presque tous, d'Hypoxylon Microceras, vu de grandeur naturelle. #/. Un autre individu bifurqué, lequel peut résulter d’une soudure, vu également de grandeur naturelle. 0. Coupe transversale de la clavule, pour montrer la grandeur relative et la aisposition des loges; cette figuré est grossie, mais un peu moins que la suivante p , qui présente une loge détachée et coupée dans son milieu. 54. Hypoxylon(Xylaria) xanthino-velutinum Montag. mss.: siplex vel ramosum , téres , apice acuto compressum , undique villo longo violaceo-brunneo hirtum aut vestitum, peritheciis superficialibus, subliberis (ut in 7amnomyce), ovatis ,; de- pressis, sparsis, demüum pertusis. | C. MONTAGNE. — /antes cellulaires exoliques. 349 Has. in fructibus putridis Aymeneæ Courbaril, circa. Cayennam, Fe- bruario 1839 , lectum.— Lepr. Coël. n° 574. Ors. Species distinctissima , ut ut primo intuitu Hypoxylo cornuto Hoffm. simillima videatur. Non solüm equidem notis maximi momenti allatis sed et loco natali differi. * Hypoxylon gracillimum Fr. (sub Sphæri& ) — Lepr.. Coll. n°378, 384 et 388. ; * Hypoxylon cornutum Moffw. var. pedatum.— Lepr.. Col. 1° 249 et 248. | | *, Hypoxylon: scopiforme. Kze (sub Sphæriä). — Lepr. Coll. n°224 et 228. * Hypoxylon polymorphum Pers. (sub Sphæriä).—Lepr. Coll. n° 226] 254 ? 277 ? 2802 * Hypoxylon rhopaloides Kze. (sub Sphæri&). — Lepr. Coll. n°236. * Hypoxyion multiplex Kze. (sub Sphæriä). — Lepr. Coli. n° 223,246 et 247. * Hypoxylon scruposum Fr. (sub Sphærié ). — Lepr. Coll. n° 232 et 422. 35. Hypoxylon(Poronia) OŒEdipus Montag.mss.: nigrum, longe stipitatum, stipite basi bulboso apice attenuato in cupulam pezizoideam concolorem tandem dilatato, peritheciis erectis ovatis stromate aibo immersis ostiolis hemisphæricis papillatis. Sphæria punctala Var. œdipoda Montag. ( Norice sur. les plantes cryptogames de France ; Supplément , Annales des Sciences naturelles, deuxième série, Botanique, tom. vr, p.333.) Has, in fimo cquino propè Cayennam in planiticbus siccis ;, 1827, 1830, iectum. Etiam in Cubà insuià legit el. Ramon de la Sagrà.—Lepr. Co/Z. n° Ozs. Species omnind mihi olim dubia, nunc vero distincta. Ab omni autem /7}poxyli ( Poroniæ) punctati varietate plane 350 C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exoliques. et acute recedit tüm stipite elongato basi in 6mnibus specimi- nibus , quæ multa fuerunt, visis, semper et crassè bulboso, tüm disco fermè nigro l'ostiolis hemisphæricis coliculoso. Stro - ma iutüs niveum. Iconem analyticam et descriptionem quantüm in me est accuratam hujus speciei in Æist. phys. pol. et nat. de Cuba à cl. Ramon de la Sagra edité divulgare in animo est. 36. Hypoxylon(Pulvinatum)comaropsis Montag.mss.: globo- sum, fragilissimum , intus et extüs atro-fuscum, peritheciis erectis globosis discoideo-prominulis fuscis collabentibus, os- tiolis in disco subapplanato papillatis. | Has. ad ligna putrida in splvis Singmariensibus, 1839 lectum. — Lepr. Coll. n° 368. Desc. Magnitudine baccæ Piperis. Formà similis Sphæriis fuscæ et fragi- formi à quibus situ amplitadineque peritheciorum necnon formà ostioli maximè recedit. Inter periphericas et hypophericas media. Perèthecia membranacea, semen papaveris æquantia , intüs et extus fusca, nitidula , sæpius collabentia , in orbem disposita seu subcircinantia{non ide tamen Circumscriptis affinis species) stromati fragilissimo , quad illa circumecingit undiquè per ostiola adhæréntia , basi vero soluta vel prorsüs solubilia. Ostiola papillata, quodque in suo-disco centrale. Sporidia cymbiformia , fasca , fragilia , compressa, intus cava. * Hypoxylon (Pulvinatum) globosum Spreng. (sub Sphæria). — Lepr. Coll. n° 227 et 228. * Hypoxylon (Pulvinatum) rubricosum Fr. (sub Sphæriä). — Lepr. Coll. n° 257. * Hypoxylon (Pulvinatum) concentricum Bolt, (sub Sphæriä). — Lepr. Col. n° 240; 37. Hypoxylon (Pulvinatum) Se/eroderma Montag. mss. : car- noso-suberosum , obpyriforme globosumve , spuriè stipitatura, basiattenuatum, sessile, intüs déterminate cavum extusque læve, rubro-sanguineum, peritheciis heteromorphis oblongis globo- sisve polystichis cellulæformibus in strato concolori peripherico (lineam crasso) nidulantibus, ostiolis demüum prominulis con- fertis nigris perforatis. _Zsc: breves clavati sporidia octona oblonga unicà serie includentes. \ e C: MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 351 Hag..in sylis insulæ Cayennæ ad lignum emortuum, Maio 1839 lectum. — Lepr. Coll, n° 431. Cum nello conferendum et distinctissimum.. An Sphœæria cæ - lata Fr. hujusce ætas juvenilis ? PI. X, fig. 1.— a. Hypoxylon Scleroderma ; de grandeur naturelle. à. Portion du stroma, creux au centre, montrant à la périphérie les périthèces noirs enchâssés sur plusieurs rangées dé hauteur, dans une substance coriacée subéreuse et d’un rouge de sang. c. Quelques loges plus grossies. Pour qu’elles frappent davantage la vue, on a Jaissé leur cavité en blanc; les interstices seuls sont en noir. d. Deux thèques contenant chacune huit sporodies oblongues, grossies 380 fois. 38. Hypoxylon (Pulvinatum) érradians Montag. mss. : pulvi- natum, basi constrictum , obtuse marginatum, papulatum , cinereo-umbrinum, stromate fuliginoso-olivaceo è fibris disco- loribus à basi ad peripheriam flabellatim radiantibus composito, peritheciüis globosis in-strato peripherico millimetrum crasso monostichis, ostiolis brevissimis in papillà porc pertusis. © Has. in sylvis montosis ad utramque ripam amnis Conana , Novembri 1837, lectum. — Lepr. Co/! n° 231. Oss. Pluribus notis Æypoxylo Placentæ Nob. affine, à quo recedit inprimis peritheciis no membranaceis, stromate nec carbonaceo nec atro, potius suberoso cæterisque. An tantum hujusce ex ætate orta varietas? EL X, fig..2.— sont for- més que par un seul tégument qui se développe toujours en plusieurs couches ; 10° Les Légumineuses n'ont point d’endoplèvre épaissie (e7- dopleura tumida ); ce qu“ on a désigné ainsi est un vrai albu- ren-endosperme. Les auteurs ont découvert que les ovules des Lupins n'ont qu’un seul tégument, tandis que les ovules de toutes les autres Légnumineuses.ont toujours deux tégumens. InDex seminum in horto botanico Neapolitano 1839 collectoruni. ‘Apworariones aucé. M.Tewors, prof. (Neapoli die go novem- bris 4889: otav2b 410 Alihœæa armeniaca : caulibus herbsceis erectis simplicibus ; folns inferioribus palmatis, lacintis obovato-cblongis sinuato-dentatis, superioribus tripartitis , laciniis cuneiformibus, intermedia duplo longiore ; floribus axillaribus subfasci- éülatis, pedaneulis petiolo brévioribus; corollis ( carneis ) calÿcibus duplo bre- vioribus. = Planta a caule ad carpellas undique pilis stellatis tomentoso-hispi- dula. (Tenor. Sem. H. R. N. anno 1837, p. 1.) Ors. Semina ex Anglià accepimus cum schedulà inscripta 4{hcæa canpebi- na ex Armenià. Ab 4. cannabiné abundè diflert foliis minime digitatis, pedun- culisque petiolos subæquantibus vel iisdem duplo brevioribus, nec multotics longioribus. Floret per lotam æstatem: Perennis. M. TENORE. — Adiriotationes. 379 Amyris terebinthifoliu ::arbuscula sempervirens ; foliis coriaceis ternatis pinvatisque bijugis cum impari; foholis oblongis basi plerèmque inæqualibus, supra nitidis venosis subtüs opacis ; paniculis terminalibus ; floribus polygamis ; drupis lentiformibus (griseis) nuce monosperma lævi. (Ten.) An Schinus terebinthifolia Raddi ? Ors. Ex Brasiliâ semina ad nos missa fuerunt sub nomine Schinc sp. Floret junio; fructus perficit octobr1. Convolvulus tenuis : caule herbaceo erecto supernè filiformi subvolubilr, foliis longè petiolatis ovatis, ad basim utrinque lævissimè excavatis , obtusis integerrimis; pedunculis ünifloris axillaribus filiformibus folio longioribus , bracteolis linearibus , calycibus densè villosis, corollis exiguis (dilutè purpureïs } extus densè villosis; capsulis glabris globosis tetraspermis ; seminibus lævibus glabris. — Planta pilis mollibus undiquè villosa. (Ten.) Floret æstate. Annua. Patria ? Coriandrum melphitense : foliis radicalibus bipinnatis latè obovato-cuneatis inciso-dentatis, caulinis mulüfidis, laciniis angusto-linearibus canaliculas, umbellis lateralibus terminalibusque bi-radiatis, umbellulis multifloris olygocar- püs , fructibus globosis calyce connatis obtusè læviterque striatis ( Guss. et Ten.) Habitat in calcareis siccis montosis, loco dicto la Maera, prope Melphim. Floret junio, Annuurm. Dianthus vulturius : floribus aggregatis fasciculatis ; foliolis squamisque calycinis scariosis oblongis aristatis calycem superantibus, aristis dentibus caly- cinis foliisque serrulate-scabris ; petalis deltoideis acutè serrulatis basi barbatis , foliis lineari-filiformibus surrectis canaliculatis acuminatis caulibusque tetraque- tris densè cespitosis. (Guss. et Ten.) PC. Habitat in sabulosis siccis ad margines viarum in monte Vultüre , loco dicto: Via di S: Michele. Floret julio. Perennis. Dioscorea bonariensis : monoica; radice tuberosa; caule volubili tereti ; folus alternis cordato-oblongis acuminatis basi 4-lobatis; lobis rotundatis. race- mis oppositifoliis compositis foliis brevioribus ;, capsulis ovalibus ( Ten. Semina H, R.N. 1838, p. 3.) | 3 Floret junio Perennis. Ozs. Ex Bonariä a cl. Bonplandio, anno 1832, semina ad nos missa fuêre, absque alià mdicatione præter nomen generis, DonzerLta.—Polygama. Flos hermaphroditus terminalis exiguus. Cal. inferus ex squamis sex semiorbicularibus (viridi-lutescentibus) ovarium amplexantibus. Stamina sex. Pistillum unicum ovarium ovatumve viride. Stylus vullus. Stigma glanduloso-carnosum patelliforme (lutescens) sexlobatum, lobis bifi- dis: Pomum globosum depressum stigmatibus coronatum , sexloculare, loculis 2-3 spermis, Semina ruguso-nuculenacea. Flos fæmineus. Omnia ut in herma- 380 M. TENORE. — Adnotationes. phrodito demptis staminibus. Familia inter Therebinthaceas et Rhamneas ambi- git. (Ten.) Donzellia spinosa. Arbuscula sempervirens spinosa , foliis coriaceis lucidis ovatis obtusis venosis obiter crenatis. Florcet à februario ad totum julium, fructusque perficit januario proximi anni. Arbor. Ogs. Semina absque nomine accepimus a el. Bonplandio cum cæteris ex Bonariâ. Dracæna excelsa: arborea ; trunco 15-pedali apice ramoso ; foliüis spiraliter dispesitis, et medium caudicem obtegentibus, oblongis undulatis reflexis , Iævissime longitudinaliter plicatis (ut in Æ/etri flagrante) ; corollis subrotatis sexpartitis (albidis) tubo brevissimo, antheris sagittatis; paniculis terminalibus ramosis retrofractis pendulis; bacca (magnitudine cerasi) flava trisperma. (Ten.} Floret æstate. Flores vigilant ab horà 4-vespertinä ad decimam matutinam, noctu præsertim fragrantissimi. Patria ? Oss. Ex horto Celsiano Parisiensi accepimus sub nomine Æletris flagrantis , à quà generis characteribus cæterisque notis abunde differre planè deprehendi- tur. À D. arborea Link, quam in horto colimus, differt imprimis trunco e medio ad apicem foliis obtecto, apice ramoso, iisdemque folus oblongis undulatis uou profundè sulcatis. Muscari Strangwarysti : floribus laxè racemosis; corollis ovatis (læte cæruleis) summis oblongis sterilibus , ore sexdentato, dentibus albis revolutis, foliis linearibus erectis, scapo longioribus. (Ten. Sem. H. R. N. 1837, p. 5.) Floret maio. Perennis. Oss. Cum aliis bulbosis stirpibus ex Byzantio missis, accepimus a cl. Strang- waysio , absque aliâ notâ præter nomen generis. Ozs. Ab affinibus . botroide et M. racemoso differt, videlicet à priori corollis ovatis non globosis duplo majoribus, ab altero racemo laxo pauciflore foliisque erectis. Passiflora limbata : foliis subtripartitis, lacinüis lanceolatis acutis utrinqué adpresse velutino-pubescentibus, marginibus glanduloso-coloratis, petiolis prope basin biglandulosis, glandulis lateralibus ; pedunculis geminis cyrrhisque sim- plicibus ex iisdem axillis; calicibus quinquepartitis, tubo et involucro nullo; baccis pisiformibus nigris. — Planta velutino-pubescens. Flores virides, post anthesin atropurpurei. (Ten.). Passiflora viriaiflora Hortulan. non Cavanilles. Floret à julio ad octobrem. Perennis. Patria ? Scilla Strangwaysii : foliüis lanceolato-linearibus glabris ; thyrso ovato multi- flore , bracteis pedunculos demüm erectiusculos subæquanttbus ; capsulis rostra- ts. Flores albi. (Ten.) Floret maio. Patria: Byzantium. Bulbos benevole nobis communicavit cl. Fox Straugways. M. TENORE. — Æ4{dnotationes. Ÿ 381 Solanum flagrans : artboreum inerme ; foliis geminis altero triplo minori, oblongo-lanceolatis , utrinque acutis glabris, parallelè venosis. integerrimis ; floribus racemosis, racemis simplicibus secundifloris extrafoliaceis ; calycibus campanulatis -dentatis ; corollis { albis ) quinquepartitis; staminibus inæquali- bus ; baccis globosis (lutescentibus magnitudine cerasi), pedunculis incrassatis. ( Ten.) Floret totà æstate. Brasilia. Oss. Præstantiss. Æques Octavianus de Marsilio, primus , hanc stirpem è seminibus brasiliensibus coluit, florentem fructibusque onustam sub diu ob- tinuit. Syncarpia. — Flores conuati in globulum lignescentem. Singulus flos om- nino Metrosidéri. Cal. superus ovario adhærens urceolatus globosus, limbo quadridentato, in fructu perennans. Corolla 4-petala , petalis exiguis orbiculatis albo-rosaceis ad calycis limbi sinus insertis. Stamina numerosa (circiter 20) ad limbi calycis facicem internam. Pistillum unicum ; ovarium cum tubo calycis connatum ; stylus filiformis longitudine staminum ; stigma simplex. Pericarpium ex ovaris in globulum concretis ; semina in quovis ovario numerosa minima. Classis Icosandria, ordo Monogynia in quovis flore. Familia Myrtacearum. Syncarpia laurifolia : arbuscula, ramis subdichotomis; foliis alternis coriaceis lanceolatis integerrimis breviter petiolatis utrinque subtomentosis perennantibus. (Ten. ) Floret junio ; fructus perfeit octobri. Arbor. Patria Nova Hollandia ? Os. Sub nomine Pittospori hirti ab horto Burdinio taurinensi accepimus anne 1833. Thymus bonariensis : suffrutex hispidulus; caulibus erectiusculis ; foliis lineanibus purctato-glandulosis integerrimis; floribus verticillatis, verticillis sexfloris ; corollis inclusis. (Ten.) Floret junio. Perennis. Ors. Ex Bonarià semina ad nos missa fuerunt à cl. Bonplandio. Ab affine - T filiformi differt caule suffruticoso , foliis minimè cordatis , floribusque verticillatis. Vicia Barbazilæ : \æte virens; folüis cirrbosis, foliolis emarginatis mücro- natis ovalibus oblongisve ciliatis, leguminibusque pilosiusculis; stipulis integris immaculatis semisagittatis , supremis lanceolatis ; floribus solitariis subsessilibus , alis violaceo-maculatis; leguminibus angusto-linearibus elongatis erectiusculis ; seminibus globosis. (Guss. et Ten.) Habitatin sylvaticis Lucaniæ circa Balvanum, ubi primus legit solertissimus botanices cultor Franciscus Barbazita neapolitanus. Floret maio. Annua. TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME. ORGANOGRAPHIE |, ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGETALES, Recherches sur la chaleur propre des êtres vivans à basse température, par M. DurrocHET. . +. + . . d'a teite tbe culs ANNE Considérations physiologiques sur la formation des tubercules dans les Co- rÿdalis cavaet'solida; par ErN: Dé Berne: ONE COS 58 Note sur l’accroissement des Ophioglossees , par Azex. BRAUN. . . + . 63 Recherches anatomiques sur les cellules porcuses des Sphagnum , avec un appendice sur l’organisation des feuilles du Dicranum glaucum et de VOctoblepharum albidum , par le D''Huco Mouz. . . . . . . . . 86 Sur le développement des spores de VP'Ænthoceros lævis, par Hubs Monet TER ARS OR TS MR onu (14 ENS UE Sur la formation des Siomates , par Huco Mogr. . . . . LUS, DIALLO de a Rapport sur un mémoire de M. Dgcaïsxe, concernant la Fructification du Gui, et sur l’ovule du T'hesium , par M. A. De Jussieu. . . . . . . 292 Rapport sur un mémoire de M; Paven, imutule: Cornplément d’un mémoire sur da composition chimique du tissu propre des végétaux et sur les différens étais d’agrégation de ce tissu ; par M. Ab. BRoNGNIART. . . 305 Sur l'irritabilité du Mimosa sensitiva , par MM. Miquez et Meven. . . 318 Observations sur le phénomène physique qu’offrent les feuilles du Schinus molle lorsqu’on les jette sur l’eau , par M. Sawr. . . . . . .... . 359 Observations sur les formations spirales dans les cellules végétales:, par Ma SGHLERDEN: lof 10e Ésteuiout Elie 208 DS srinlse Lot 2: 280% Sur le développement des. fleurs des Légumineuses, par, MM. Scx£etnEN eV one... nos à iriehethes. dartaint lancera ORDRE MONOGRAPHIES ET DESCRIPTIONS DE PLANTES. Observations sur les genres Æwryale et Victoria, par M. Guicremin. . 5o Note sur les espèces du genre Jictoria , par M. A, n'OrmieNy. . . : . 53 Notesur l’Erica purpurea Le, par Tausée.…. sl 10.200) atedoéendiniGé Bryologia eurrpæa seu genera muscorum europæorum monographicè zllustrata, auct. Brucu et Scuimrer. . ..: afl.arsnii 4 sotlun some Prodromus systematis naturalis regni El, auct. À. P. DE Cax- DOLLE <, 20 ou. Collection de mémoires pour servir à l'histoire du règne végétal, par M. À. P, De CANDORLE. 1, . dis APT RP NN le usE . 123 TABLE DES ARTICLES. 383 Icones selectæ plantarum quas in Prodromo systematis universalis ex herbariis Parisiensibus præsertim ex Lessertliano, descripsit À. P. De Canoe, editæ à B. DeLessErT: . +. . A ee LES" ot Recherches sur les Festuca Drymeia Mert. et Koch. et 7. per Vill., par Kocniméeme. 1 esAu ELLE). AMD AU4 BATIR. 125 Notice sur le Purolinia , nouveau genre de la famille des Cruciféres, et sur des espèces à ajouter à la F/ore des Canaries , par P. B. Wess. . . 129 Description de quelques plantes de la Toscane, par le prof. Prerre Savr, Re ee in © Ce Re) al nr T0g Prodromus monographia Lemnacearum, seu conspectus generum.alque specteruor, Quel NS ISGADEIDEN AU, "eee e eos va eos V4 Sur les Cyrtäandrées, par M. R BRowN : . . - . .‘. . . . . 149 Notice sur quelques Plantes cryptogames, nouvellement découvertes en MECS PAT DFE JP DESMAAIERES LT RO O0, % . , 181 Species Hepaticarum recensuit, partim descripsit iconibusqueillus tra- PR I EN LIN OENEREC. Me ME 17. Je à Dee + « «100 Seconde centurie de plantes celluläires exotiques nouvelles. Décades I et II, OP NIONRAENE 0e UE De re + 4e Mage em ee 2: 109 oécades Te, EVE VONT CE Se Ma 9 RFA Bar synopsis , DOTE mox édendie Prodromus , ART. AO DE JOSIEU. NS RAD - + a ee à (ee à 147) 957 Observations sur le Morus intermedia Perr. et sux la variabilité des formes du Moris indica PR RNRe PPRROMRER Le re ee MMA Ur Le oO Observations relatives à quelques genres de la famille des CAénopodées, PR DDR PS A à à à ce ee NO que dati Index seminum in horto botanico neapolitano, anno 1839 , collectorum. WAdnbiationes AUCE NL TEÉNORES 0. er » lala mie + à ‘ee 378 FLORES ET' GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Flore ducentre de là France ; par A: Boreaw. "2:14 4°: 0, 295 Notice sur deux espèces du genre Clavaria, omises dans le Botanicum gallicum, par M. Léon Durour. . . . . - L'TETie ls OZ Voyage botanique dans le midi de l'Espagne CR Iuée 1837, par Énnonn BOSSER." LS RSR 0 SR CS 234 Otia hispanica , seu aelectus Plantarum rariorum aut nondüm rité notarum per Hispanias spontè nascentium , auct, P. B. Wrps. . . 245 MÉLANGES. PNonvelles de voyageurs botanistes. ARS. 0... . . . 196 TABLE DES PLANCHES. RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS LANS CE VOLUME. PLancne 1. Appareils des expériences sur la chaleur propre des végétaux. 2. Structure des feuilles du Dicranum glaucum. 3. Parolinia ornata. 4. Fig.1,2 et3. Pestalalotia Guepini Desm.—Fig. 4, 5,6. Sphæria bellula Desw. 5. Fig. 1. Delesseria Leprieurüi— Fig. 2. Rhodomela Calliptera. — Fig. 3. Rhodomela radicans. 6. Fig. 1. Polyporus Leprieurii.—Fig. 2. Thamnomryces rostratus. — Fig. 3. Peziza heteromera.— Fig. 4. Hypocrea phyllogena. . Fig. 1 à 29. Développement des spores de l'Anthoceros lœvis. . Fig. 1 à 4. Développement des stomates. 9. Fig. 1. Æypoxylon grammicum. — Fig. 2. H. guianense. — Fig. 3. A. rhizocola. — Fig. 4. H. Microceras. — Fig. 8. H. comosum. — Fig. 6. H. collabens. 10. Fig. 1. Æypoxylon Scleroderma.—Fig. 2. H. irradians.—Fig. 3. H. Leprieurii. — Fig. 4. H. Cyclops. — Fig. 5. H. Heliscus. —Fig. 6. H. macrospermum.— Fig. 7. Sphæria melanaspis.— Fig. 8. S. Leterostoma. | 11. Fig. 1 à 10. Développement du pollen et de l’ovule du Gui.— Fig. 11 à 14. Développement de l’ovule et de embryon du T'hesium. 12. Formation spirale dans les cellules des végétaux. SO 3 [1 EnRATA. — Pag. 348, lig. 31, au lieu de Xanthino-velutinum, lisez : ianthino-velutinum. FIN DU TREIZIÈME VOLUME. Ar. des Sriencrnat. 2° Serre’. Botb.Tom.13.PL.17. Chaleur des legetaur near Ga Ru An, des Je. naturelles, 2° %Jerre. TA my | CCR PS A [ é MIE qu M0. = POI OO! A0, } Il nn. 1 . 6 ÿ. )] D. & | | Ce 72 Z | | | | $ JS'ucture des feuilles du Picrantm Claucum En no nm 2 dorer Bot.Tom.13.PL. 3. Ann. der Jeiene. nat. 2° Serie’. : Bot.Tom.13.PL.4 . 1-6. lestablia Guspiné, Desmax 4-6. Jpherta bella , Desmax A L VS RU +! « Le ( # dr" CUP #7 MOT rh DROLE D) À ha TA) F RL | EE TL ; AU Ë N Aruv. des Jetenc. nat. 2% Serte_. Bot.Tom.13.P1 . 5. EC ES M 2. Delesserw Lopriuric. 2. Rhodomela Callptera. 3. Rh. radicans. Ÿ, ge H # : . ' - { { LL , \ 0 . : , ; = {nn .der Seiene .nat. 2° Jerte . Bot. Tom .13. 70,6. ) m æ \ 2.Jolyporus L epreu . 2.Thamnomyces rostratusr. 3.Pexëa hetromera 4. Hypocreæ ph logena. Leprée Monty. del Ar des JSrienc.nat. 2° Serie. Bot.Tom.13. PI 7 UHugo mohl del . » Developpement des Spores de l’Anthoceros lou. Ù ù | \ 4! Ann.des Seienc.nat. 2° Serre . Bot. Tor. 13 . PL. 8. Developpement des Stomates. PAT ATEN LA vy RTS PME VE 9 6 © = AE AE Bot.Tom.13 .PL.9. 1. Hypoxylun grammicum . 2.11. quanense . 3.11. rhékocol . 4 À .Mieroceras . ô.].comosum. C Montagne del. 6... collabens . Lu vérrPen 2 4 ë de Edit \ Fu à; Û ; ire 1 avtoniters WA: on Le Ann. des Jeienc. nat. 2° Jerte., Bot.Tor.13.710.10. + | d RÉRGTNGENONOESS } 1. Typozylon Sceroderma . 2.11. uradans. 3.1. Lopriurë 4.11. Gyctops. 9. 1. Hokscus. 0.11, macrospermuun 7. Jpharia melanaspis 8. S. heterostoma. C. Mortagne del. Ant ADO UT : ” TA 2! f Li Ti é LUE Ve ‘ CN TE NE ; 7 PR SN L À ñ . dé Ann.des Jetene.nat. 2° Jérée. . à + Bot.Tom.13 .?1.77. es CS = dre RE : ET -2 EE Ni DRE na LT 1 EE AT ÉOT -- C-- ÉÉOOPES TER Te AN CAN es : 5 e, SŸ je Q Ê KES AR > LE Æ 2 RO ESS Pollen et ovule du Gui ct du Thesium. Le Or ’ VD Tom .13. 21,72. Ann.des Siene.nat, 2° Série. Formakons sptrales dans les cellules vegetales . ; ue À RL VU h 4 fr! L RNA À 510