nu WL f AIT te «+ TN AR " Er A ( LS Ê ] uv 9 ANNALES SCIENCES NATURELLES ZOOLOGIE Pariz, — Imprimerie de E MARTINET, rue Migron, ?. Z-b, ANNALES DES SCIENCES NATURELLES COMPRENANT LA ZOOLOGIE, LA BOTANIQUE L'ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE COMPARÉE DES DEUX RÈGNES ET L'HISTOIRE DES CORPS ORGANISÉS FOSSILES RÉDIGÉES FOUR LA ZOOLOGIR PAR M. MILNE EDWARDS POUR LA BOTANIQUE PAR MM. AD. BRONGNIART ET J. DECAISNE QUATRIÈME SÉRIE ZLOOLOGIE TOME X VICTOR MASSON ET FILS PLACE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECIN® TARA PE ATMON à az ATOS LE ,MDOJOUR AA Ur M sara au AU AMAIEOND 190, OISE AN TA HUOTAME eat PREND AA RE AMOUANNE 1 | ER TT nl - + es ‘ — . e À CEURT CT 11201008 LAPAFAT. : mes OAV FAUNE .M AAG LL OT RS | | 3 ES + CANOIEA TEEN 2907 ce, PRETIMES ; : Es ‘4 un Pet HASIAIAE LUE HAASMAUNE A EM RAS OU MS ANA. “MEUAT NY “ CT 2 H190400N ia” " 208214 on | een ær 4 "# — ne 3 = ANNALES DES SCIENCES NATURELLES PARTIE ZOOLOGIQUE RECHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE SUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA TRUITE, DU LÉZARD ET DU LIMNÉE,, Par M, LEREBOULLE®T, Professeur de zcologie et d'anatomie comparée à la Faculté des sciènces de Strasbourg. Suite (4). CHAPITRE V. Parallèle entre le développement des Poissons osseux et du Lézard repré- sentant l'embranchement des animaux vertébrés et le développement de l’Ecrevisse et du Limnée représentant le groupe des animaux sans vertèbres. … Dans les méthodes naturelles de classification, on étudie sépa-— rément les groupes d'animaux ou de plantes qu’on veut distribuer méthodiquement, on recherche quels sont les caractères communs à un certain nombre de ces êtres et quels sont les caractères par lesquels ils diffèrent les uns des autres ; on apprécie la valeur de ces caractères, et c'est d’après cette comparaison et celte appré- ciation qu'on dispose les groupes suivant l’ordre qui parait le plus rationnel. Cetie marche naturelle est aussi celle que nous devons suivre (1) Voy. tome XIX, page 5. sl 0 LEREBOULLET, dans l'étude et dans l’appréciation des ressemblances et des différences que les animaux présentent pendant leur dévelop- pement. Nous avons étudié d’une manière suffisamment détaillée trois espèces de Poissons osseux comme types de Vertébrés anallantoï- diens et le Lézard des souches comme type d’un Vertébré allan- toïdien. Nous avons noté, dans des résumés particuliers, les principaux caractères embryologiques que nous a fournis cette étude ; puis, comparant ces caractères, nous avons fait ressortir ceux qui offrent entre eux de la ressemblance et qui, dès lors, peuvent être consi- dérés comme communs à ces deux groupes d'animaux, et représen- tant les caractères embryologiques des animaux vertébrés. Nous avons étudié de la même manière, analytiquement et par l'observation directe, l'Écrevisse de rivière et le Limnée des étangs; nous avons vu que ces deux animaux, quoique différents à l’état adulte, présentent pendant leur développement un certain nombre de ressemblances ou d'analogies; nous avons done pu réunir ces caractères semblables et les regarder comme représen- tant le vaste groupe des animaux sans vertèbres. I ne nous reste done plus qu’à comparer entre eux les caractères communs aux Vertébrés et les caractères communs aux Inverté- brés, pour établir par cette comparaison les ressemblances et les différences qui peuvent exister entre ces deux groupes. Nous aurons de cette manière rempli la condition du programme qui demande la détermination de ce qu’il peut y avoir de semblable ou de dissemblable dans le développement comparé des V'ertébrés et des Invertébrés. Il ne nous restera plus qu’à montrer que notre déterminalion est positive, et c’est ce que nous (âcherons de faire dans un dernier chapitre. Pour faciliter la comparaison entre les deux groupes, j'ai pensé qu'il convenait de réunir les caractères communs à chacun d’eux et de disposer ces caractères communs sur deux colonnes en regard l’une de l’autre. Un simple coup d'œil suffira pour permettre de saisir les ressemblances ou les différences principales. Les modifications ovologiques ou embryologiques sont exposées RECHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE. 7 autant que possible, dans ces deux colonnes, suivant l’ordre de leur apparition. CARACTÈRES EMRRYOLOGIQUES COMMUNS AUX VERTÉBRÉS (1). CARACTÈRES EMBRYOLOGIQUES COMMUNS AUX INVERTÉBRÉS (2). 1° Mode de production de l’œuf dans l'ovaire. Vésicule qui naît et se développe au milieu du tissu propre de l'ovaire. Cette vésicule est entourée par une capsule ovarienne doublée intérieure ment de cellules épithéliales et qui sert à la nourrir. Même mode de production de l'œuf. 2° Composition de l’œuf avant la fécondation. OEuf composé de deux vésicules em- boîtées: la vésicule vitelline et la vésicule germinalive. La vésicule vitelline chargée de pro- duire les éléments nutritifs ; la vésicule germinative chargée de donner nais- sance aux éléments formateurs, plasti- ques ou embryogènes. Même composition de l'œuf ovarien. 3° Composilion de l’œuf féconde. OEuf composé de deux sortes d'élé- ments, les uns embryogènes (les gra- nules ou corpuscules plastiques), les autres nutrilifs ou vitellins. Séparation de ces deux groupes d'éléments ; condensation des éléments embryogènes à la surface de l'œuf. L'œuf considéré dans son ensemble renferme toujours aussi des éléments formateurs el des éléments nutritifs. 4° Fractionnement des éléments embryogènes. Division de la matière plastique de l'œuf en sphères de plus en plus petites, par une progression géométrique régu- lière, du moins dans les Poissons. Réduction de la masse organisable en corps celluliformes et transformation de ces derniers en vraies cellules em- bryonnaires. Formation d’un blastoderme. Mêmedivision deséléments plastiques de l'œuf, seulement le mode suivant lequel le fractionnement se fait est dif- férent. Le résultat du fractionnement est aussi, tôt ou tard, la production de cel- lules embryonnaires et la formation d'un blastoderme. (1) Représentés par la Perche, le Brochet, la Truite et le Lézard. (2) Représentés par l'Écrevisse et le Limnée, 8 LERERBOULLET, CARACTÈRES EMBRYOLOGIQUES COMMUNS AUX VERTÉPRÉS, CARACTÈRES EMBRYOLOGIQUES COMMUNS AUX INVERTÉBRÉS, 5° Apparition de la première forme embryonnaire. Condensation et accumulation des cel- lules embryonnaires suivant une ligne droite, longitudinale, la ligne ou bande primitive, qui donnera naissance à l'axe nerveux, à l'axe squelettique, et aux appareils sensitifs et locomoteurs. Le premier rudiment embryonnaire appartient à la vie de relation. Point de ligne primitive. Dépression sur un point de la surface de l’œuf et formation d'une fossette qui donnera naissance à une partie du tube digestif, Le premier rudiment embryonnaire appartient à la vie de nutrilion. 6° Modifications ullérieures de l'embryon, suivant la marche du développement, a. Formation du sillon dorsal. b. Redressement des bords de ce sillon, formation de lames dorsales qui se joignent et se soudent l’une à l’autre sur la ligne médiane du dos, pour con- stituer le tube rachidien. c. Apparition de la corde dorsale. d. Division transversale et symétri- que des bords du sillon primitif pour la formation des lamelles vertébrales (1). e. Formation des deux cordons ner- veux rachidiens. f. Formation des yeux, des oreilles et des fossettes olfactives. f'. Fermeture du sillon‘ dorsal ; achè- vement du tube rachidien qui est dilaté en avant pour former la boîte cérébrale. g. Formation de lames ventrales, c’est-à-dire de prolongements lamelleux analogues aux lames dorsales, mais opposées à celles-ci et dirigées en bas. h. Jonction de ces lames sur la ligne médiane pour former un tube opposé au tube rachidien et constituant la grande cavité viscérale, î. Reploiement du feuillet muqueux a (2). Immédiatement après la for- mation de la fossette embryonnaire comme premier rudiment de l'appareil digestif, apparition des premiers indi- ces des organes de relation (pied dans le Limnée, tubercules sensitifs et loco- moteurs dans l’Ecrevisse). b. Prédominance du travail génési- que du côté des appareils nutritifs. c. Formation successive des ditfé- rentes pièces du tube alimentaire, soit par refoulement, soit par lacunes, et suivant des directions tantôt centripètes et tantôt centrifuges. d. Jonction de ces parties bout à bout pour constituer un tube continu et primitivement rectiligne. Cètie formation du tube alimentaire a lieu d'après un plan entièrement diffé- rent de celui qui préside à la formation du méme tube dans les Vertébrés. e. Point de sac vitellaire distinct et nettement séparé du tube alimentaire. Dans l’Ecrevisse comme dans le Limnée le vitellus entoure une partie de ce tube. Il n’y a jamais de pédicule vitellin. (1) Ces lamelles ne forment pas, dans la suite, les vertèbres osseuses ; celles- ci se produisent dans la gaîne de la corde dorsale. Les lamelles vertébrales sont es rudiments des appareils musculaires du rachis ; je proposerai de les appeler lamelles rachidiennes. (2) Les lettres de rappel des différents alinéas ne sauraient être les mêmes, parce qu'il est impossible de comparer terme à terme les deux séries, les termes de l'une à l'autre ne se correspondant nullement. RECHERCHES, D'EMBRYOLOGIE. COMPARÉE. 9 CANACTÈRES EMBRYONNAIRES COMMUNS AUX VERTÉBRÉS, ou nutritif pour former la gouttière in- testinale. k. Réunion et soudure des bords de cette gouttière le long de la lignée mé- diane inférieure ; transformation de la gouttière en un tube qui reste quelque temps ouvert par le bas. 1. Un sac vitellaire séparé du tube digestif, c'est-à-dire une poche renfer- mant des éléments nutritifs et suspen- dus au-dessous du tube alimentaire avec lequel cette poche communique par un pédicule étroit, à travers la fente abdo- minale. D'âprès cela, systèmeanimal en haut, système alimentaire au-dessous de lui, sac vitellaire au-dessous du tube ali- mentaire. m. Cœur formé par une accumulation de cellules en un cylindre plein situé sous la région antérieure du corps, en avant et au-dessus du vitellus. Ce cylindre se creuse plus tard d’une cavité et se transforme en un boyau qui se replie sur lui-même et se renfle sur deux points, au moins, de son trajet. n. Le boyau cardiaque se continue directement avec un troisième feuillet embryonnaire distinct des feuillets séreux et muqueux et placé entre eux, le feuillet vasculaire. o. Les vaisseaux sanguins'se forment par retrait de substance dans l'épaisseur des parois du feuillet vasculaire et se mettent en communication avecle cœur. Ils sont d'abord sans parois propres. Plus tard leurs parois deviennent dis- tinctes et indépendantes des parties cir- convoisines. p. Formation et multiplication rapide des corpuscules sanguins qui sont d’abord globuleux, maisquis’aplatissent plus tard et prennent une forme allongée (dans les Poissons et le Lézard). g. Formation de fentes branchiales et d'arcs branchiaux sur les parties laté- rales inférieures de la région cervicale. r. Foie asymétrique formé par une CARACTÈRES EMBAYONNAIRES COMMUNS AUX INVERTÉBRÉS. [. Position relative des organes d'alimentation et des organes de rela- tion inverse de celle que ces organes présentent dans les Vertébrés: vitellus en haut, tube digestifau-dessous de lui, organes de relation au-dessous du tube digestif. g. Apparition tardive du cœur. Cet organe ne forme jamais de boyau primitif; il ne paraît pas subir de méta- morphose, mais il se montre sous la forme qu’il conservera plus tard, Le cœur est loujours dorsal. ‘h. Vaisseaux sanguins peu nom- breux, formés par des lacunes et n'of- frant jamäis le système de tubes com- plétement fermés que présentel'appareil vasculaire des Vertébrés, î. Globules sanguins très rares, tou- jours sphériques et granuleux. k. Apparition très tardive du système perveux ; formation successive des di: verses parties dont il se compose. l. Formation tardive des appareils sensitifs ; ils ne se montrent en général qu'après l'achèvement du tube digestif. Les appareils de relation (système nerveux, appareils locomoteurs et sensi- tifs) se forment d’après un plan différent du plan de formation des mêmes parties dans les Verlébrés. m. Aucune partie de l'embryon qui puisse être comparée aux arcs bran- chiaux des Vertébrés . n. Respiration généralisée et non localisée dans une membrane particu- lière. n'. Foie symétrique formé aux dé- pens de la substance vitelline. (Cette symétrie du foie n'existe plus dans le Limnée quand cette glande est défini- tivement constituée, mais elle est mani- feste dans la disposition des deux lobes vitellins qui précèdent sa formation et que les auteurs décrivent comme le foie lui-même.) o. Appareil de sécrétion urinaire simple, asymétrique et occupant la 10 CARACTÈRES EMBRYONNAIRES COMMUNS AUX VERTÉBRÉS, modification des cellules intestinales. Le foie devient le siége d'une circulalion particulière et très active (circulation de la veine porte). s. Appareil sécréteur et excréteur urinaire particulier, disposé symétri- quement de chaque côté de l'axe verté- bral, à sa partie inférieure. t. Appendices locomoteurs produits tardivement par une accumulation de cellules disposées symétriquement sur les parties latérales inférieures du corps dans l'épaisseur des lames ventrales. u. Respirationembryonnairepériphé- rique, par des vaisseaux étalés à la sur- face de la vessie vitellaire ou sur une membrane qui se développe ultérieure- ment (allantoïde). v. Formation de sacs particuliers produits par une exsertion de l'œso- phage et qui deviendront des organes permanents de respiration dans les espèces aériennes, ou la vessie natatoire dans les Poissons. æ, Absorption lente et successive du vitellus; passage du reste de la vessie vitellaire dans la cavité abdominale ; fermeture de cette cavité. LEREBOULLET. CARACTÈRES EMBRYONNAIRES COMMUNS AUX INVERTÉBRÉS, région dorsale, dans le Limnée (je ne l'ai pas étudié dans l'Ecrevisse). p. Appendices ou organes locomo- teurs se montrant de bonne heure et se développant toujours dans la partie ani- male de l'embryon occupant la région inférieure du corps opposée au vilellus. g. L'œsophage ne produit pas de sacs particuliers pour la respiration ni pour d'autres usages. r. Absorption de la substance vitel- line, ou modification de cette substance pour la formation de cellules biliaires (Limnée). Persistance, après l'éclosion, d'une partie de cette matière pour la nutrition. En lisant ces deux séries de caractères et en les comparant les uns aux autres, 1l est facile d'établir ce qu’il y a de semblable ou de dissemblable dans le développement des Vertébrés et des Inver- tébrés. ART. IL. — Détermination des ressemblances. a. Dans l'œuf avant l'apparition de l'embryon (première période ). Les ressemblances que nous avons à signaler dans cette pre- mière période ont trait au mode de production de l'œuf dans l'ovaire, à sa composition générale, aux changements que subit cette dernière, aux modifications qu’éprouve la matière plastique avant de former la substance d’où sortira l'embryon. RECHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE. 11 $ I. Dans les Invertébrés comme dans les Vertébrés, l'œuf est un produit de sécrétion. Cet œuf est un organisme nouveau qui se forme dans un organe particulier, se développe et se détache de l'organe qui l’a produit. Il se nourrit à l’aide d’une capsule fournie par l'ovaire et qui entoure étroitement l’ovule ; cette capsule est tapissée intérieure ment d’une couche de cellules épithéliales. L'œuf est donc une partie de l’être, mais ce n’est pas un organe qui existait primitivement dans l'ovaire, c’est un produit de forma- tion nouvelle, et cette formation se continue, dans des animaux, d’une manière non interrompue, pendant toute la durée de l’exis- tence. $ IL. La composition générale de l’œuf ovarien est un second carac-— tère de ressemblance qui paraît commun à tous les animaux. Dans tous ceux qu'on a étudiés jusqu’à présent, on à vu qu’il se compose essentiellement de deux vésicules emboîtées l’une dans l’autre et ayant chacune un contenu particulier. La vésicule intérieure, qui mérite de conserver le nom de vési- cule germinative, renferme un ou plusieurs corps spéciaux (taches germinatives), dont le rôle paraît être de donner naissance aux corpuscules particuliers que j'ai nommés corpuscules ou gra- nules plastiques. On n’a pas encore étudié dans beaucoup d'animaux les change- ments qu’éprouve le contenu de cette vésicule, mais ce que j’ai vu dans les Poissons et dans l’Écrevisse me permet de lui assigner ce rôle spécial de préparer les matériaux qui plus tard seront mis en œuvre pour la formation du nouvel être. La sphère vitelline ou vésicule enveloppante produit des élé- ments nutritifs dont l’ensemble forme la substance vitelline ou le jaune de l’œuf. Cependant il semble que cette vésicule four- nisse aussi, dans certains cas, des éléments plastiques, si l’on en 12 LEREBOULLET, juge par l'œuf du Lézard et sans doute aussi par celui des Oiseaux, à la surface desquels on trouve des corpuscules plastiques avant Ja rupture de la vésieule germinative, D'un autre côté l'œuf du Limnée, dans les premiers temps de sa formation, est privé d'éléments nutritifs, il ne se compose, comme nous l'avons vu, que de corpuscules plastiques. Il paraîlrait donc que le rôle de la vésicule vitelline n’est pas le même pour tous les animaux, peut- être les différences qu’elle présente dans son développement sont- elles en rapport avec certains groupes zoologiques. 8 IL Quoi qu'il en soit du rôle spécial de chacune des deux vésicules primitives de l'œuf, toujours est-il que celui de la vésicule ger- minalive a cessé quand l'œuf est mür, qu'il ait été fécondé où non. L'œuf renferme alors des éléments plastiques qui n’existaient pas auparavant et qui sont mêlés aux parties nutritives dont il se compose. Mais cette confusion cesse bientôt d'exister. Les éléments plas- tiques se séparent des éléments nulrilifs pour se réunir el se Con- denser à la périphérie de l'œuf. Quand les éléments nutritifs particuliers n'existent pas dans l'œuf (Limnée), c’est-à-dire quand la composition de cet œuf est homogène, leur absence est compensée par une augmentation dans la proportion de l’albumine. Le résultat général est donc toujours le même. Il y a toujours : 1° Production d'éléments plastiques et dispersion de ces élé- ments dans toute la substance de l'œuf ; 2° Séparation de la substance plastique et de la substance nutri- live; condensation de la première à la surfage de l'œuf. 8 IV. Le morcellement de la matière organique qui compose l'œuf paraît être un travail préliminaire indispensable pour la formation embryonnaire. Ce morcellement s'exerce de préférence, sinon toujours, sur les éléments plastiques de l'œuf, RECHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE. 415 Cependant les animaux chez lesquels le fractionnement s’opère sur la masse entière du vitellus paraissent faire exception à cette règle (Mammifères, Batraciens, etc.). Mais il s'agirait de mieux étudier la composition des œufs de ces animaux, afin de voir si, à l’époque du fractionnement, les éléments sont homogènes ou non et si les globules vitellins proprement dits ne se forme- raient pas après la segmentation. Dans le Limnée, par exemple, chez lequel la segmentation s'opère sur toute la masse du vitel- lus, j'ai fait voir que ce dernier ne se compose, à cette époque, que d'éléments formateurs, les éléments nutritifs n'apparaissent que plus tard. Pour le moment nous ne pouvons donc généraliser que le fait du fractionnement en lui-même, mais non la substance sur laquelle il s'opère. *. Le résullat du fractionnement vitellin est loujours de réduire Ja matière organisable en sphères de plus en plus petites; puis ces sphères se réduisent en molécules plastiques qui deviennent les éléments formateurs des cellules. Ces dernières se constituent par la réunion d’un certain nombre de molécules plastiques dérivant des globes de segmentation autour de vésicules transparentes de nouvelle formation, et par la pro- duction d’une membrane autour des amas de granules ainsi grou- pés. La formation des cellules, dansl’œuf, est donc, suivant nous, excentrique ou centrifuge ; la vésicule centrale d’abord, transfor- mée plus lard en noyau, puis les granules moléculaires, puis la membrane de la cellule. Je n’entends pas généraliser de cette manière le mode de production de toutes les cellules dans la for- mation des tissus de l'animal ; je ne veux parler que des cellules embryonnaires proprement dites, cellules qui résultent du fraction- nement, L'existence des vésicules centrales dans les globes de segmen- tation, la présence de ces vésicules avant un nouveau fractionne- ment, l'absence de membrane propre autour des sphères et, en dernier lieu, le mode de groupement des molécules plastiques Al LEREBOULLET, autour de vésicules nouvelles pour constituer de véritables cel- lules, me paraissent être des faits généraux. 8 VL. Le résultat définitif du travail de fractionnement est la forma- tion d’une membrane génératrice enveloppante, à laquelle on a donné le nom de blastoderme, vésicule proligère, etc., membrane organique plus ou moins avancée dans son développement et qui précède toujours la formation de l'embryon. Le mode de formation et la structure de ce blastoderme ont sur- tout été étudiés dans les animaux supérieurs et les embryologistes s'accordent à le regarder comme composé de deux feuillets, l’un extérieur séreuxæ, l’autre intérieur muqueux. Mais j'ai fait voir que, dans les Poissons et dans l’Écrevisse, le feuillet muqueux ne reconnait par la même origine que le feuillet séreux. Ce dernier seul est le résultat du fractionnement vitellin, le feuillet muqueux se conslitue avec des éléments qui ne pro- viennent pas de ce fractionnement. Pour qu’il soit possible de généraliser l'existence et la destination fonctionnelle de ces deux parties du germe embryonnaire, il convient de ne regarder comme blastoderme proprement dit que le feuillet extérieur ou séreux, celui que j'ai nommé ailleurs blastoderme animal, par opposition au feuillet sous-jacent que je propose d’appeler blastoderme nutri- tif (1). A l’aide de cette distinction bien simple et physiologique, nous pouvons généraliser la loi de distribution de la matière orga- nisable de l'œuf dans les Vertébrés et dans les Invertébrés. Immédiatement après le fractionnement vitellin la substance organisable de l'œuf, c’est-à-dire celle qui doit entrer dans la composition du nouvel être et concourir directement à sa forma- lion, se partage en deux groupes chargés de présider à la forma- tion des deux grands appareils de la vie: les appareils de relation et les appareils de nutrition. (1) Ann. des sc. nat., 4° série, t. IL, p, 69. RECHERCHES. D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE. 15 Le premier de ces groupes se constitue toujours en membrane périphérique; c'est le feuillet séreux des auteurs ou notre blasto- derme animal; il existe dans le Limnée, comme dans l’Écrevisse et comme dans les Vertébrés, et c’est lui qui fournit les principaux matériaux destinés à former les appareils de relation. Le second groupe d'éléments organisables se dispose aussi en membrane dans certains animaux (Vertébrés, Écrevisse), mais dans d’autres (Limnée et autres Gastéropodes) il reste sous la forme d'une masse globuleuse enveloppée par le premier blastoderme, le seul qui existe à l’état de membrane dans ces animaux. Ainsi, nous pouvons établir comme règle générale où comme loi que le germe embryonnaire, après la segmentation, est composé de deux parties distinctes ayant chacune leur attribution particulière en rapport avec les deux grands appareils qui constituent l'animal. b. Depuis l'apparition de l'embryon jusqu'à la formation du cœur (deuxième période). Dans cette période qui comprend tous les faits embryologiques les plus importants, je ne puis trouver aucun caractère de ressem- blance autre que celui qui concerne la symétrie des organes lors de leur apparition. Cette grande loi de symétrie qui se manifeste d’une manière si tranchée dans les Vertébrés et dans les animaux annelés, se montre aussi, quoique d’une manière moins générale et moins apparente dans les Mollusques. Tout le monde sait que, chez ces animaux, les yeux, les tentacules céphaliques, les capsules audi- lives et quelques autres organes sont symétriques. J’ai fait voir que, dans le Limnée, plusieurs parties qui paraissent simples et asymétriques dans l'adulte se développent d’après la loi formulée par M. Serres dans divers mémoires particuliers et dans son Organogénie, c'est-à-dire suivant une marche centripète. Le pied, la langue, le vitellus commencent par deux centres exactement symétriques qui se rapprochent l’un de l’autre et se réunissent sur la ligne médiane. Le corps lout entier, qui se caractérise plus tard par son enroulement autour de son axe, est primitivement 16 LEREBOULLET. rectiligne, forme qui se rattache à la loi de symétrie dont il est question en ce moment. . Cette symétrie de certains organes, ors de leur apparition, montre que les Mollusques se rapprochent des Articulés et des Vertébrés par des caractères de forme, aux premières époques de leur développement. Elle confirme les vues que nous exposerons plus loin sur le parallélisme des animaux dans les premiers temps de leur existence, perallélisme qui n’est jamais que transitoire et qui fait place à une divergence réelle. c. Depuis l'apparition du cœur jusqu'à l'éclosion (troisième période). La seule ressemblance que j'aie à signaler dans cette troisième période, concerne encore la loi de symétrie et de formation cen- tripète dont il vient d’être question. Cette loi se montre de nouveau dans la position du cœur toujours sur la ligne médiane dans les Arliculés, et occupant primitivement cette ligne dans les Mol- lusques ; elle se montre surtout dans le mode d'apparition du sys- fème nerveux qui se compose, dans le Limnée comme dans l'Écre- visse, de renflements bilatéraux, parfaitement symétriques qui tendent à se rapprocher ultérieurement et à se confondre. Ainsi, en résumé, les seules ressemblances que nous puissions faire ressortir entre les Vertébrés et les Invertébrés en comparant les uns aux autres, avec la plus scrupuleuse attention, les carac= tères embryologiques de ces animaux, sont les suivantes : 1° Même mode de production de l'œuf dans l'ovaire; 2° Même composition générale de l'œuf ; 3° Mêmes changements dans cette composition, c'est-à-dire formation des éléments plastiques, réunion de ces éléments et segmentation de la matière plastique pour la formation des cellules embryonnaires ; l° Distribution de la substance organisable en deux groupes distincts servant, l’un à produire les appareils de relation, l'autre à produire les appareils de nutrition ; 9° Disposition symétrique de la plupart des organes tant exlé- rieurs qu'intérieurs lors de leur apparition. RECHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE. 47 Si l’on excepte la dernière ressemblance, celle qui a trait à la loi de symétrie, toutes les autres se rapportent à la constitution géné- rale de l’œuf avantla première formation embryonnaire. Jusque-là il existe comme une sorte d’indifférence dans le travail génésique et il serait difficile, en général du moins, de déterminer si l’œuf pro- duira un animal vertébré ou un invertébré, quoique, suivant nous, l'œuf de l’Écrevisse comme celui du Limnée possède des carac- tères particuliers qui permettent de reconnaître le groupe d'animaux auquel l’un et l’autre appartiennent. Mais dès que l'embryon s'est montré, il n’est plus possible de constater des ressemblances, ni même des analogies réelles entre le type des Vertébrés et celui des Invertébrés, quelque soin qu’on mette à les rechercher, si ce n’est, encore une fois, la loi de formation symétrique qui se montre aux premières époques de l'existence de ces êtres. Cette vérité ressortira, nous l’espérons du moins, des diffé- rences que nous allons établir, différences que nous verrons être réelles, manifestes et non susceptibles d’être ramenées à des analo- gles. ART. Il. — Détermination des différences. Si l’on veut étudier avec fruit le développement comparatif des êtres, il est nécessaire d'envisager ce développement sous diffé- rents points de vue, afin d'arriver à déduire des conséquences légitimes de leur comparaison et de constater ce qu’ils peuvent avoir de semblable ou de dissemblable. Or nous croyons qu’on arrive à ce résultat en ayant égard : 1° A l’époque relative de l’apparilion des divers organes, c’est- à-dire à la marche du développement: cette première considération, qui comprend la partie chronologique du développement, nous paraît être d’une grande valeur, parce que l’époque de l’apparition d'un organe me semble indiquer son degré d'importance fonction- nelle ou zoologique ; 2° A la manière dont se forment les organes, considération morphologique du plus haut intérêt, puisqu'elle nous conduit à rechercher s’il existe une loi constante, uniforme, pour le mode de production des divers appareils ; 4° série. Zooc. T. XX. (Cahier n° 4.) ? 19 18 LEREBOULLET. 3° Aux rapports de position entre les diverses parties du corps, troisième considération qui sans être aussi importante que les deux autres, n'offre pas moins d'intérêt et permet d'établir des ressemblances ou des différences réelles. Dans la comparaison que nous avons faite entre les Vertébrés et les Invertébrés, sous le rapport de leur développement, nous avons eu égard à ces trois points de vue et l’on verra que les diffé- rences que nous allons signaler se rattachent à ces trois considé- rations réunies. Pour mieux faire apprécier ces différences et pour qu’on puisse mieux les rapprocher des ressemblances, nous suivrons le même ordre que dans le précédent article, c’est-à-dire que nous passe- rons successivement en revue les trois périodes que nous avons adoptées. a. Dans l'œuf avant l'apparition de l'embryon. (Première période). SL Si nous mettons en parallèle l'œuf des Invertébrés représentés par l'Écrevisse etle Limnée et l'œuf des Vertébrés que nous avons étudiés, nous n'aurons à signaler aucune différence capitale dans cette première période, Nous avons expliqué comment l'œuf mür du Limnée peut être ramené à la composition de l'œuf mûr de l'Écrevisse ou d’un Ver- tébré, en faisant voir que l’un et l’autre renferment une substance plastique ou formatrice et une substance nutritive. Les différences réelles qu'offre l'œuf du Limnée, quant à sa composition et au mode de fractionnement de son vitellus, séparent celui-ci de l'œuf des Articulés et de celui des Vertébrés et ne doivent point trouver leur place ici. Ces différences signalent probablement des carac- tères propres aux Mollusques, ou à certains groupes de Mollusques, mais ne sont pas applicables à tous les Invertébrés, tandis qu’au contraire Ce que nous avons dit sur la composition générale de l'œuf peut convenir à tous ces animaux. Nous rappellerons seulement comme différences spéciales, la prédominance des corps vitellins dans l’œuf de l’Écrevisse, et RECHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE. 19 l'abondance de l’albumine dans celui du Limnée, deux faits ana logues qui indiquent déjà dans ces animaux sans vertèbres une pré- dominance sensible des appareils nutritifs. SIL Les phénomènes du fractionnement ne sauraient être générali- sés, ni, par conséquent, considérés comme caractérisant les deux divisions du règne animal qui nous occupent. En effet, le fractionnement s'exerce sur la totalité du germe dans les Mammifères, les Batraciens, les Annélides, les Mol- lusques gastéropodes et beaucoup d’autres animanx ; il est partiel dans les Oiseaux, les Reptiles, les Poissons osseux, les Céphalo- podes; ilest diffus, c’est-à-dire s'exerçant sur des germes partiels disséminés, dans l'Écrevisse et probablement dans les autres Arti- culés, Dans le Limnée et dans certaines Annélides, il offre des phénomènes de concentration et d'expansion qui n’ont pas encore. été signalés dans d’autres animaux. Toutes ces différences se rattachent à des groupes secondaires ; aucun de ces modes de segmentation ne saurait caractériser soit le groupe des Vertébrés, soit la nombreuse division des Inverté- brés. & IL. Mais le résultat du fractionnement nous offre une différence réelle et à laquelle nous devons attacher une certaine importance. On sait que ce travail de morcellèment a pour résultat la pro- duction de la membrane formatrice que nous avons proposé. d'appeler Blastoderme animal, membrane qui fournira les appareils de relation, tandis que les éléments qui doivent produireles appa- reils nutritifs se groupent en même temps soit pour former une membrane sous-jacente à la première (Vertébrés, Écrevisse), soit pour constiluer un amas globuleux enveloppé par le blastoderme animal (Limnée). Or, nous avons fait voir que le blastoderme animal (feuillets séreux des auteurs) est plus développé dans les Vertébrés que dans les Invertébrés. Il est constitué par des cellules embryonnaires 20 LELEBOULLET. disposées sur plusieurs couches et formant deux lames appliquées l’une contre l’autre et entourant le vitellus comme une membrane séreuse (du moins dans les Poissons). Dans les Invertébrés ce blas- toderme est mince, toujours simple et même dans le Limnée les éléments qui le composent ne sont pas encore des cellules. Au contraire, dans ces animaux, le blastoderme nutrilif (feuillet mu- queux) est très développé. Il forme, dans l'Écrevisse, un sac d’abord, puis une double lame disposée comme une séreuse autour du vitellus primitif et, dans le Limnée, il est représenté par l’amas intérieur de globules organiques qu’entoure le blastoderme exté- rieur, c’est-à-dire par plus de la moilié de la substance du germe. Nous pouvons donc établir comme différence entre les Verté- brés et les Invertébrés que, dans les premiers, il y a prédominance du feuillet blastodermique superficiel ou de la partie animale de l'œuf, tandis que dans les seconds il y a prédominance de la partie végélalive. b. Depuis l'apparition de l'embryon jusqu’à la formation du cœur (deuxième période). SI. Chez les Vertébrés, la première manifestation qui se présente et qui annonce la formation embryonnaire se passe dans le blasto- derme animal seulement, à l'exclusion des autres parties de l’œuf. Cette première manifestation consiste dans l’apparition d’une figure linéaire, la bande primitive, formée par une accumulation de cellules qui s'élève au-dessus de la surface du blastoderme. Cette bandelette longitudinale occupe la région du germe qui sera le dos et son apparition est promptement suivie de modifications qui tracent, d’une manière presque simultanée, les premiers linéa- ments des appareils de relation. Dès ce momentle plan de l'animal vertébré est indiqué. Dans les animaux sans vertèbres (Écrevisse et Limnée), les premières ébauches embryonnaires ont pour résultat la formation d’une partie de l'appareil d'alimentation. Le travail génésique n’a pas son siége dans l’une des parties du RECHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPAREE. J1 germe à l'exclusion de l’autre; les deux portions dont le germe est composé, la portion animale et la portion nutritive, concourent à former celte première ébauche du tube digestif. Le blastoderme animal ne conserve donc pas son indépendance comme dans les animaux vertébrés, il participe avec le blastoderme végélatif à la première formation embryonnaire. Il ne se manifeste, dans l’œuf des Invertébrés, rien qui puisse être comparé à une ligne embryonnaire; la portion animale du blastoderme conserve la forme d’un disque ou d’une lamelle et le premier phénomène génésique qui se manifeste est une dépression qui a pour résultat la formation d’une fossette circulaire. Enfin, si nous comparons les deux groupes d’animaux dont il est question, dans leur position naturelle, nous voyons que la région dorsale est occupée, dans les Vertébrés, par l’ébauche des appa— reils de relation et, dans les Invertébrés, par l’ébauche des appa- reils de nutrition, c’est-à-dire, chez les uns comme chez les autres, par les organes qui apparaissent les premiers et dont les fonctions prédominent dans la vie de l’animal. Ainsi, dès l’origine de l'embryon, nous voyons s'établir entre les Vertébrés et les Invertébrés, un groupe de différences des plus caractéristiques et, suivant nous, incontestables : 1° Différence quant à la nature des parties qui sont formées les premières, parties animales dans les Vertébrés, parties organiques ou végétatives dans les Invertébrés ; 2° Différence quant à la partie du germe qui préside à la forma- tion de ces premiers appareils : blastoderme animal seul dans les premiers, blastoderme animal et blastoderme végétalif réunis, dans les seconds ; 8° Différence relative à la disposition qu’affectent les premières parties formées : disposition linéaire et saillie dans les uns, dispo- sition circulaire et dépression dans les autres ; k° Enfin, différence dans la position qu’occupent les premiers organes formés, les organes de la vie de relation se trouvant pla- cés sur le dos chez les Vertébrés, tandis que, chez les Invertébrés, ce sont les organes de la vie nutritive qui occupent celte même région, 929 -_ LEREBOULLET. Ce qu’il y a de remarquable, c’est que toutes ces différences se montrent simultanément par le seul fait de la première formation embryonnaire de l'animal invertébré ; de sorte que nous pouvons dire aussi que le plan de l’animal invertébré se trouve ser dès le principe, comme celui de l'animal vertébré. | Les autres différences que nous allons signaler découlent, pour ainsi dire, toutes de te premier groupe de différences: londamen- tales. $S I. L'apparition de la bandelette primitive dans les Vertébrés est suivie de modifications qui ne sont que la conséquencé de Ja for- mation de cet axe embryonnaire et qui, toutes, ont exclusivement leur siége dans le blastodermeanimal. Ces modifications ont pour résultat la formation du sillon dorsal, des divisions et des lamelles vertébrales, de la corde dor- sale, du tube rachidien, du double cordon nerveux, des organes des sens, ete. Elles se font d’une manière presque simultanée; au point qu’il est très difficile, sinon impossible, d'indiquer exacle- ment leur ordre de succession. Pendant les premiers temps du développement, le travail génésique est donc, pour ainsi dire, . limité au blastoderme animal, à eette partie du germe dans laquelle s’est produit le premier rudiment de l'embryon. Ce n’est qu'après l'apparition de tous ces rudiments des appareils nerveux, sensitifs et locomoteurs, que le travail organisateur, sans abandonner les régions supérieures du corps, affecle plus particulièrement les régions inférieures et commence à façonner les premières formes des organes d'alimentation. Le développement des Invertébrés se fait tout autrement. L'absence de bandelette primitive entraine l’abserice d’un axe embryonnaire réel, comme aussi l'absence de sillon, de divisions vertébrales, de corde dorsale, etc. Le travail formateur, qui a commencé par ébaucher le tube alimentaire, continue dans la même direction. Ce travail n'a pas exclusivement pour objet la formation dé cet RECHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE. 923 appareil ; les rudiments des organes de locomotion produits par le blastoderme animal se motitrent aussi de très bonne heure, mais l'activité la plus grande est toujours vers les organes d’alimentation et c’est seulement quand le tube digestif ést constitué, qu’on voit se développer à leur tour les divers appareils de relation. La priorité d’origine du système rachidien dans les Vértébrés et de l'appareil digestif dans les Invertébrés, la continuation du travail génésique pour tout ce qui ést relatif au système de la vie animale dans les uns, de la vie organiqué dans les autres, consti- tuent des différences qu’on ne Saurait nier, différences en rapport avec l'importance relative, dans chacun des deux groupes, des parties formées les premières. $ IIL: Les deux principaux appareils généraux de relation qui se pro- duisent au début de Ja formation embryonnaire, dans les Verté- brés, sontla corde dorsale et le tube rachidien. La corde dorsale détermine, dans la suite, la formation de l'axe squelettique par la division de sa gaine en anneaux vertébraux et par les formations cartilagineuses, puis osseuses, qui se produisent dans cette gaine. L'étui rachidien détermine la forme de l'axe nerveux qui se produit dans son intérieur et la formation de l'appareil musculaire qui entoure le rachis. Rien de semblable n'existe dans les Invertébrés : point d’axe squelettique, point d’axe nerveux logé dans un étui ; aucune trace, aucun Jinéament de ces parties si caractéristiques des animaux vertébrés. Quand il existe un squelette dans les animaux sans vertèbres, il est périphérique, cutané et iln’a rien de commun avec le squelette “intérieur des animaux vertébrés. 8 TV. * La manière dont se forme le tube digestif mérite d’être signalée comme constituant une différence essentielle entre les deux types. 24 LEREBOULLET. Dans les Vertébrés ce tube se produit aux dépens de la lame sous-blastodermique (feuillet muqueux) qui se replie en une gout- tière ouverte vers le bas et se ferme peu à peu en suivant une direction centripète ; mais cette fermeture n’est jamais complète, il il reste toujours une ouverture béante, en forme de boulonnière, ouverture dirigée en bas et qui met la cavité intestinale en com- munication avec le vitellus pendant un temps plus ou moins long. Dans les Invertébrés on n’a jamais rien vu de semblable. Le tube digestif paraît se former de différentes manières, soit par des lacunes, mode de formation observé par divers auteurs sur des Annélides et sur des Mollusques et par nous sur l’Écrevisse, soit par le mode que nous avons décrit pour le Limnée, et qui consiste dans la production d’un sac digestif et d’un tube rectal, formés l’un et l’autre par dépression et se joignant bout à bout pour constituer un tube. Nous ferons remarquer en outre que, dans les Invertébrés, le tube gastro-intestinal se produit successivement, tandis que chez les Vertébrés, il est représenté tout d’une pièce, dans toute sa lon- gueur, par la goutüère intestinale. Enfin, il est essentiel de noter que, dans les Vertébrés, la bouche et l'anus ne se forment qu'après que le tube gastro-intesti- nal s’est constitué presque en entier, tandis que c’est par l’un ou l’autre de ces deux orifices que commence la formation embryon- naire des Invertébrés. On pourrait exprimer ces différences, quoique d’une manière un peu obscure, en disant que: 1° Dans les Vertébrés, la formation du tube alimentaire est aæile et les parties’ moyennes de ce tube se produisent avant ses deux orifices terminaux ; 2° Dans les Invertébrés, la formation est bipolaire et cette for- mation commence par les orifices, les parties centrales ne se pro- duisant qu'après ces derniers. 8 V. Dans les Vertébrés le vitellus est indépendant de l'embryon, en ce sens] qu'il est toujours séparé de ce dernier, au-dessous duquel RECHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE. 25 il est comme suspendu par un pédicule; ce vitellus constitue, chez ces animaux, un sac distinct, le sac ou la vessie vitellaire. Cette indépendance n'existe pas dans les Invertébrés ; le vitel- lus entoure en grande partie le tube intestinal, il n’en est jamais complétement détaché et l’on ne peut jamais le considérer comme un sac suspendu à ce canal. Cette différence montre que la division du travail physiologique est moins avancée dans les Invertébrés que dans les Vertébrés, puisque, dans les premiers, le vitellus ne tend pas à s’isoler comme dans les seconds. Cela est tellement vrai que, dans l'embryon du Limnée par exemple, le vitellus proprement dit n’existe pas dans le principe ; nous avons vu qu'il ne se produit que plus lard par Ja différenciation des sphères périgastriques. 8 VI. Nous avons déjà signalé plus haut une différence importante, celle qui a trait à la position relative des parties; mais il est né- cessaire de revenir sur celte différence, afin de mieux la faire ressortir. Dans tous les Vertébrés, les organes de la vie de relation occupent la région dorsale de l'embryon, tandis que les appareils nutritifs occupent la région ventrale, et sont ‘placés directement au-dessous des premiers, le tube alimentaire d’abord, puis le sac vitellin au-dessous de lui. Dans les animaux sans vertèbres, on remarque une disposition exactement inverse. C’est le vitellus qui est dorsal (Écrevisse et Limnée); il peut avoir une position différente dans quelques Inver- tébrés (Céphalopodes), mais il n’est jamais ventral. Au-dessous du vitellus se trouve le tube intestinal, tandis que les appareils de relation occupent la région ventrale, Cependant il ne serait pas exact de dire que cette position inférieure ou ventrale s'applique à tous les appareils de relation. Les yeux et les appendices cépha- liques sont toujours dorsaux ; la bouche est toujours placée au- dessous d’eux dans l'embryon ; le renversement n’est réel que pour les parties situées derrière la tête ou, pour mieux dire, der- 26 LÉREBOULLET. rière l'anneau nerveux qui forme comme un collier autour de J'œsophage. On à donc tort de dire d’une manière absolue que les animaux sahs vertèbres sont des animaux vertébrés rénversés ; il faudrait, pour que cette éxpression fût exacte, que le renversément s’éten- dit aussi à la tête, ce qui n’est pas. D'un autre côté, cette dérnièré interprétation ne saurait suffire pour rarhener à un même type les deux groupes d'animaux. Dans une Comparaison vraiment philosophiqué des animaux entre eux, il ne suffit pas d'envisager le fait seul de l'existéncé de parties semblables, ce fait ne constitue qu'un des éléments dé Ja Comparaison ; il faut, de plus, avoir égard aux rapports dé ces parties, à leur mode dé formation, à l’époque dé leur appari- tion, etc.; en un mot, il faut réunir toutes les circonstances qui peuvent constituer des ressemblances, des analogies ou des diffé rences. Or, si l’on se borne à dire que les Invertébrés sont des Verté- brés renversés, et si l’on admet que ce renversement né constitüe pas une différence réelle, cela revient à n’adineftre comme élé- ment de la comparaison que le seul fait de l'existence, dans les deux groupes, d’un vitellus, d’un tube intestinal et de certains appareils de relation ; on raye dan trait de plume, comme inu- tile, là considération tirée de la nature dés rapports. D'après cette manière de raisonner, on arrive facilement et sans efforts à l’unité physiologique, à l'unité fonctionnelle que personne ne sera tenté de nier, mais non à une unité de plan d'organisation. Nous conclüons done que les différences déduites de la position relative des parties sont des différences réelles, parce qu’élles donnent à l'embryon un autre aspect, et surtout parce qu’ellés se lent étroitement à la prépondérance de ces parties dans la vie de l'animal. La position dorsale du vilellus et du tube intestinal caractérise les animaix sans vertèbres, tandis que la position primitivement dorsale de rous les appareils de relation caractérise les Verlébrés. Celte position dorsale du vilellus dans les uns et du tube rachi- dien dans les autres est en rapport avec la prédominance des fonc- RECHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE. 97 tions nutrilives dans les premiers, el des fonctions de relation dans les seconds. 8 VII. Dans les animaux vertébrés, le foie paraîl résulter d’une diffé- renciation des cellules intestinales ; il est assez asymétrique ; il se fait remarquer par l’arrangement de ses éléments qui se dis: posent pour constituer une glande compacte, par le riche réseau vasculaire qui se développe dans son intérieur et par la circulation spéciale dont il est le siége, et qui en fait un organe d’hématose en rapport avec les appareils spéciaux de respiration. Dans les Invertébrés, le foie paraît provenir non du tube intes- lüinal, mais de modifications particulières des corps vitellins. I est symétrique, du moins aux preéfnières épüques de son apparition. Ses éléments s'arrarigent pour former dés ägÿüloméralions de tubes ou de vésicules disposées en grappes, et l’on n’a pas éncoré con* staté qu'il soit le siége d'une cireulation spéciale analogue à celle de la veine porte, comme il ne paraît pas avoir de rapports spé- elaux avec les appareils respiratoires. c. Depuis la formation du cœur jusqu'à l’éclosion (troisième période). 8 L Noûs avons remarqué dans l'étude du développement des Ver- tébrés que les premières époques de ce développement sont con- sacrées, pour ainsi dire exclusivement, à la formation des appareils de relation, tandis que les appareils dela vie nutritive ne eommen- cent que plus tard à se constituer. Cette circonstance même nous a porté à diviser le développement embryonnaire en deux périodes, que nous avons appelées l’une animale et l’autre nutritive, comme caractérisant la direction principale du travail génésique. Dans les Invertébrés, e’est l'inverse qui a lieu. H'suffit d'observer la marche de leur développement pour s'assurer que c’est par la période nutritive que celui-ci commence, tandis que la période animale ne vient qu'en dernier lieu, | 28 LEREBOULLET, En d’autres termes , la direction du travail formateur est in- verse dans les deux groupes; elle se porte sur les organes de re- lation dans l’un, pendant qu’elle affecte les organes de nutrition dans l’autre. Il suit de là que notre troisième période est caractérisée, dans les Vertébrés, par la formation du tube alimentaire, du cœur et des appareils vasculaires et respiraloires, tandis que cette même période est caractérisée surtout, dans les animaux sans vertèbres, par les formations nerveuses et sensitives. L'époque de l’appari- tion du cœur occupe à peu près le milieu entre nos deux périodes, dans les deux groupes. $ NL. On à signalé l’apparition tardive du cœur dans plusieurs Mol- lusques ; dans quelques-uns même, on n’a pas pu constater son existence pendant la vie embryonnaire (1). Je ne puis rien dire de semblable relativement au Limnée; le cœur apparaît à une époque à peu près intermédiaire entre les deux périodes, comme je viens de le dire. Mais dans cet animal, comme dans l’Écre- visse, le cœur est remarquable par sa simplicité, et par le peu de modifications qu’il éprouve dans sa formation. Tandis que dans les Vertébrés, le cœur est d’abord un boyau cylindrique qui se replie sur lui-même, et se renfle pour former ses cavilés ; dans les Invertébrés, il représente, dès son origine, un sac simple ou double qui ne subit pas d’autres changements. Le plan de forma- tion de cet organe est différent dans les deux groupes. Nous ajouterons, comme conséquence de ce qui a été dit plus haut, que le cœur est toujours dorsal dans les Invertébrés et ven- tral dans les Vertébrés. 8 IL L'appareil circulatoire des Vertébrés est remarquable par son 1) Nordmann, Développement du Tergipes Edwardsii. {(Ann, des sc. nat, g 3° série, &. V, p, 155.) RECHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE, 29 extension, par le nombre et la continuité des vaisseaux sanguins, par leur diversité, par les appareils capillaires que forment ces vaisseaux, enfin par le rôle important qu'ils sont appelés à rem- plir. Les corpuscules sanguins sont nombreux, entassés les uns sur les autres ; ils donnent au sang sa couleur, et leur forme est toujours aplatie. Dans les animaux sans vertèbres, l'appareil vasculaire est tou- jours plus ou moins restreint ; le plus souvent les vaisseaux sont incomplets; ils ne forment pas de capillaires ; on ne peut les dis- tinguer en artères el en veines par leur structure ; les corpuscules sanguins restent sphériques ; ils sont incolores, et leur nombre est toujours peu considérable ; tout, en un mot, indique une grande infériorité de l'appareil circulatoire chez ces animaux. 8 IV. Les animaux vertébrés ont, dans leur embryon, des appareils spéciaux transitoires pour la respiration, appareils qui peuvent varier aux diverses époques de la vie embryonnaire, suivant le milieu qu’habite l’animal, et qui sont toujours en rapport avec le besoin de respiration, c’est-à-dire avec la quantité de liquide nour- ricier à hématoser : la vessie vitellaire seule dans les Vertébrés aquatiques, la même vessie vitellaire, puis l’allantoïde dans les Vertébrés aériens. Les animaux sans vertèbres n’ont pas, dans leur embryon, d'appareils spéciaux de respiration. Cette fonction est généralisée chez eux jusqu'au moment où les appareils respiratoires perma- nents entrent en action. Ainsi l'embryon de l’Écrevisse n’a jamais d'autre appareil spécial que ses branchies, comme l'embryon du Limnée n’a que la chambre respiratoire qui recouvre son manteau. Sous ce rapport, comme sous beaucoup d’autres, la division du travail est plus avancée dans les Vertébrés que dans les Inver- tébrés. S V. Les lanies ventrales forment dans les Vertébrés, sous la région 30 LEREBOULLET. céphalique et de chaque côté, des arcades particulières qui consti- tueront plus tard les pièces sous-maxillaires et hyoïdiennes, et qui, dans les Vertébrés aquatiques, servent de support aux franges branchiales. Dans les Invertébrés, 1l n'existe rien de semblable, aucun or- gane qui puisse être comparé à ces arcs branchiaux. L'absence de ces appareils résulte de l'absence d’un axe embryonnaire propre- ment dit, et conséquemment de lames dorsales et de lames ven- trales. 8 VL Le système nerveux, que nous avons vu se montrer au début de la formalion embryonnaire dans les Vertébrés, n'apparait dans les Invertébrés qu’au commencement de notre troisième période, c’est-à-dire après les organes digestifs, après les premiers rudi- ments des organes locomoteurs, et même après certains organes des sens ou, tout au plus, en même temps qu'eux. Le mode de formation de ce système nerveux diffère complé- tement aussi de ce que nous avons vu dansles Vertébrés. Au lieu d’apparaître tout d’un jet sous la forme d’un double eor- don, il ne se montre que successivement sous la forme d’amas d'éléments nerveux connus sous le nom de ganglions. Au lieu de se produire sur un même plan horizontal, comme l’axe nerveux cérébro-rachidien des Vertébrés, les ganglions des Inverlébrés apparaissent sur des plans différents : les uns, les ganglions cérébroïdes, situés sur la région dorsale de la tête ; les autres occupant la région inférieure opposée. Enfin, au lieu d’être enfermés dans un étui, ces ganglions et les cordons qui les unissent sont à découvert sous les téguments. Il y a donc sous le rapport du système nerveux : Différence quant à l’époque de son apparition ; Différence pour son mode de formation et différence relative- ment à Sa posilion. Le système nerveux des Invertébrés est donc formé d’après un autre plan que celui des F'ertébrés. On a dit, pour ramener la composition de ce système à un plan RECHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE. 31 unique, que les animaux articulés manquent d’axe nerveux cé- rébro-spinal, et que leur double chaîne nerveuse sous-abdominale représente la double série des ganglions intervertébraux. Je ne saurais admettre ce rapprochement. Les ganglions intervertébraux appartiennent aux racines posté- rieures des nerfs spinaux, ils sont uniquement et exclusivement sensibles, tandis que les ganglions des Invertébrés dont il est question sont principalement, sinon exclusivement, moteurs. II n’y a done aucune parilé dans la comparaison. Nous ne croyons pas qu’il soit possible de refuser à la chaîne nerveuse sous-1bdominale des Articulés une analogie fonction- nelle avec la moelle épinière des Vertébrés, et nous maintenons les différences que nous avons formulées plus hant entre ces deux systèmes nerveux. 8 VII. Les appareils locomoteurs et sensitifs nous offrent aussi des différences importantes, et qui indiquent un autre plan de forma- tion. Jamais, dans les Invertébrés, les muscles ne se groupent autour d’un axe squeletlique longitudinal comme dans les Verté- brés ; jamais les yeux ne sont d'abord des vessies qui se reloulent ensuite sur elles-mêmes pour constituer des bourses dans les- quelles s'enfonce le cristallin; jamais il ne se produit de fosseltes olfactives, si ce n'est, peut-être, dans quelques Céphalopodes; les capsules auditives sont les seuls organes sensitifs qui paraissent se produire, au dire de quelques auteurs (de M. Vogt entre autres), comme chez les Vertébrés, par des masses solides qui se creusent plus tard pour se changer en vésicules. Nous pouvons donc inscrire comme différence un autre mode de disposition des organes locomoteurs et un autre mode de forma- tion des appareils visuels. Pour que le lecteur puisse saisir d’un seul coup d'œil les diffé- rences que nous venons d'analyser, nous allons les résumer dans un {ableau comparatif. 32 LERFBOULLET, Résumé comparatif des principales différences que présentent dans leur développement les animaux vertébrés et les animaux invertébrés. VERTÉBRÉS, 4° Prédominance de la portion ani- male du germe embryonnaire. 2° Priorité de formation des organes des fonctions de relation. 3° Forme linéaire du premier rudi- ment embryonnaire; soulèvement de cette ligne primitive au-dessus du ni- veau du blastoderme, 4° Plus grande activité génésique dans les parties animales. 5° Formation d'un axe squelettique et d'un axe nerveux renfermé dans un étui. 6° Formation simultanée de l'axe nerveux primitif, dans toute sa lon- gueur. 7. Apparition hâtive du système ner- veux, longtemps avant la formation des appareils de nutrition. 8° Disposition du système nerveux primitif lout entier dans un même plan dorsal. 9° Tube digestif commençant tou- jours par une lamelle qui se replie en gouttière et se ferme vers le bas (forma- tion aæile). 40° Tube digestif constitué avant la bouche et l'anus. 44° Vitellus pédiculé, c'est-à-dire détaché de l'embryon, 12° Vitellus ventral, 13° Foienaissant du canal intestinal, compliqué dans sa structure, servant à l'hématose et en rapport avec l'appareil respiratoire. 1%° Cœur ventral. — Extension et développement considérables de l'appa- reil vasculaire. 45° Appareils embryonnaires spé- ciaux pour la respiration ; cette fonction localisée dans l'embryon. INVERTÉ BRÉS. Prédominance de la portion végéta- live. Priorité de formation des organes des fonctions de nutrition. Absence (le ligne primilive ; dépression de la surface du blastoderme en un point. Plus grande activité dans les parties végéltalives. Absence d’axe squelettique et d’axe nerveux proprement dit. Formation successive des diverses parties du système nerveux. Apparition tardive du système ner- veux, après la formation des organes digestifs. Système nerveux disposé sur deux plans : la portion qui correspond au cerveau des Vertébrés toujours dorsale ; le reste de ce système toujours ventral. Jamais de gouttière intestinale ; for- mation du tube digestif par des lacunes ou par des dépressions (formation lacu- naire où bipolaire). Formation primitive de la bouche et de l'anus avant le tube digestif lui- même. Vitellus sessile ou péri-intestinal, c'est-à-dire non détaché de l'embryon. Vitellus dorsal, Foie naissant du vitellus, d'unestruc- ture plus simple, ne constituant pas un organe d'hématose et n'étant pas direc- tement en rapport avec l'appareil respi- ratoire. 4 Cœur dorsal. — État d'infériorité de l'appareil circulatoire. Respiration généralisée ; aucun appa- reil embryonnaire spécial pour cette fonction. Je n’ai voulu faire entrer dans ce résumé comparatif que les RECHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE. 38 différences les plus saillañtes et je les ai exprimées en termes con- cis, pour mieux les faire ressortir. On remarquera l'opposition presque constante qui existe entre les caractères des deux séries. Cette opposition se manifeste, dès l’origine, par la prédominance (1) des parties qui président aux fonctions de l’animalité dans les uns, tandis que, chez les autres, les parties qui prédominent sont celles qui président aux fonctions de la vie végélative ; et, chose intéressante à faire observer, ce sont les parties prédominantes qui se développent les prémières, comme ce'sont encore ces parties qui occupent la région dorsale du nouvel être et qui présentent le plus d’activité au début de la vie embryonnaire. Le Vertébré est caractérisé surtout par la prédominance relative des parties animales après la formation du blastoderme, par la priorilé d’origine des appareils de relation, par la position dorsale de ces appareils, par la forme linéaire du premier rudiment de l'embryon, par la production d’un tube rachidien, d’un axe ner- veux contenu dans ce tube, d’un axe squelettique, par la gouttière qui précède la formation du tube digestif, par la position ventrale et l'indépendance du vitellus, par la position ventrale et le mode de formation du cœur, par la richesse de la circulation et par la localisation de la respiration embryonnaire, L'Invertébré, au contraire, se distingue par la prédominance relative des parties du germe qui président à la nutrition (feuillet muqueux des auteurs), par la priorité d’origine des appareils nutritifs, par la position dorsale de ces appareils qui sont infé- (1) Pour qu'on ne se méprenne pas sur le sens de mes paroles, je crois devoir avertir le lecteur que je n'entends pas parler d'une prédominance absolue de telle partie sur l'autre, mais d'une prédominance relative dans les deux séries. Il est incontestable que le blastoderme animal des Vertébrés est plus développé, plus animalisé en quelque sorte que celui de l'Écrevisse, et surtout que celui du Limnée ; c’est ce fait que je veux exprimer quand je parle de la prédomi- nance des parties animales chez les Vertébrés. Au contraire, dans l'Écrevisse et dans le Limnée, les parties qui représentent le blastodèrme nutritif (feuillet mu- queux) sont plus développées que le feuillet muqueux des animaux vertébrés comme on peut le voir dans mes descriptions. - 4° série, Zooz. T, XX, (Cahier n° 4.) Linors äl LEREBOULLET. rieurs dans les Vertébrés, par une plus grande activité génésique de ces parües aux premières époques du développement, par l’ab- sence de ligne embryonnaire primitive, de tube rachidien, de cordon nerveux, d’axe squelettique, par le mode de formation du tube digestif, la position dorsale du vitellus et ses rapports avee le canal intestinal, la position dorsale du cœur, l'état rudimentaire de cet organe et de tout l'appareil circulatoire, l'absence d'organes spéciaux pour la respiration embryonnaire, l'apparition tardive du système nerveux, le mode de formation et la position relative de ce système. CHAPITRE VI. Résumé général. — Appréciation des ressemblances et des différences. — Conclusions. Désirant donner une solution satisfaisante à l’importante ques- tion posée par l’Académie, j'ai suivi, comme on a pu le voir, pour atteindre ce but, la méthode analytique d’abord, en établissant les faits par l'observation directe, puis j'ai employé la méthode syn- thétique eu groupant ces faits et en les comparant les uns aux autres. Je suis arrivé ainsi à déterminer les ressemblances et les diffé- rences entre les deux grandes divisions du règne animal, les Ver- tébrés et les. Invertébrés et je crois avoir montré les caractères communs à ces deux groupes et ceux par lesquels ils s’écartent l’un de l’autre. On a pu remarquer, en ce qui touche les ressemblances, que celles-ci sont d'autant plus nombreuses et plus réelles que l'œuf est plus rapproché de son origine. Nous avons fait ressortir cette vérité et nous avons fait voir que l'œuf ovarien, par exemple, offre le même mode d’origine et la même composition générale dans tous les animaux. Les ressemblances concernent donc essentiellement cette époque de la vie de l'œuf qui précède l’apparition de l'embryon. Mais dès que l'embryon est constitué, les ressemblances deviennent tellement rares qu’elles ne se rapportentplus qu’à deux RECHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE. Hi faits généraux : le mode de répartition de la matière organique en deux groupes distincts pour présider à la formation des deux grandes séries d'appareils Gont se compose un organisme animal quelcon- que et la formation symétrique de la plupart de ces appareils. Or de ces deux ressemblances, la première est un fait étroite- ment lié à la composition de tout animal, puisque le caractère de l'animalité consiste dans l'existence simultanée d'appareils de rela- tion et d'appareils pour la nutrition. La seconde ressemblance est une loi du développement, quoi- que cette loi ne soit pas aussi générale qu’on la prétendu. Ainsi le groupe des Vertébrés et celui des Invertébrés marchent parallèlement l’un à l’autre au début de leur formation, mais dès que l'embryon s’est montré, ils se séparent et se développent cha- can d’après un plan distinct; il n’est plus possible d'établir entre eux des ressemblances Méélese tandis que les différences qui les caractérisent sont nombreuses et manifestes. Nous avons exposé ces différences et nous croyons les avoir fait ressorlir d’une manière assez précise pour ne laissa subsister aucun doute sur leur réalité. Il semblerait, d’après cela, que ma tâche dût être remplie. Il n’en est cependant pas ainsi. I|me reste encore à satisfaire à une des conditions, la plus importante peut-être du programme. L'Académie demande, en effet, une détermination positive des ressemblances et des différences. Or, ce mot seul soulève une question des plus difficiles, la plus ardue peut-être que la science puisse offrir et peut-être aussi la plus épineuse, parce qu’on ne peut l’aborder sans toucher aux personnes et sans s’exposer à froisser la susceptibilité de savants haut placés dans la science ; on comprend que je veux parler de la question de l'unité de plan de formation des êtres. I ne viendra, certes, à l'esprit de personne de nier ou de con- tester les différences matérielles que j'ai établies; elles sont évi- dentes, elles reposent sur des faits que je crois avoir bien obser- vés etque, d’ailleurs, chacun peut vérifier; elles ont donc tous les caractères de la. certitude et, sous ce rapport, je pourrais dire qu’elles sont positives. <6 LEREBOULLET. © Mais ces différences ne seront pas acceptées comme telles par tous les savants. Sans nier leur existence matérielle, on contestera leur valeur scientifique et philosophique , on contestera leur inter- prétation et surtout leur application comme pouvant servir à Carac- tériser des types. On dira que ces différences, loin d’être positives, ne sont qu'apparentes et relatives, qu'elles n’ont rien d’absolu, qu’elles cachent des analogies ou des affinités que je n’ai pas su découvrir et qui m’auraient conduit à ramener à un type unique les deux séries que je regarde comme constituant des types distincts. :: Je suis donc amené nécessairement à examiner celte ques- tion de l'existence d’un plan unique ou de plusieurs plans dans Ja formation des animaux, afin de rechercher si les dissemblances qui ont été signalées ont véritablement, ou non, la valeur que je leur attribue. Je regrelte, dans cette discussion, d'avoir à combattre les opi- nions d'hommes éminents dont j'honore le caractère et dont j'estime les savants travaux, mais je me dois à moi-même d’expri- mer mes opinions avec indépendance et franchise et de chercher à faire prévaloir ce que je crois être la vérité. Arrêtons-nous d’abord un instant sur la signification qu'il con- vient de donner aux termes en usage. On doit entendre ici par plan le mode de disposition des par- ties, leur arrangement, leur ordonnancement ; l'expression unité de plan devrait donc signifier uniformité dans l'arrangement des parties de tous les êtres. Il est de toute évidence que l’unité prise dans ce sens absolu ne saurait exister. Il ne faut pas confondre unité de plan avec unité de composition. Par cette dernière expression, on peut entendre la ressemblance qui.existe relativement à la nature des instruments mis en œuvre pour l’accomplissement des fonctions. La vie est une, en ce sens que tous les êtres animés se nourrissent et se reproduisent. Les fonctions s’accomplissent à l’aide d'instruments ou d'appareils analogues dévolus à chacune d'elles, les uns pour la digestion, d’autres pour la respiration, d’autres pour le mouvement des liquides, etc. Seulement ces instruments sont plus ou moins nom- RECHERCHES D EMBRYOLOGIE COMHARÉE, 27 breux suivant la division plus ou moins grande du travail; dans certains animaux le même appareil ou le même organe peut ser- vir à plusieurs fonctions; dans d’autres que nous appelons, pour celte raison, plus parfaits, chaque fonction, chaque acte a un organe chargé de l’accomplir. De plus, tous ces instruments sont formés d’éléments organiques en petit nombre ayant aussi leurs attributions propres : des cellules absorbantes ou exhalantes, des fibres contractiles ou élastiques, des tubes nerveux: conduc- teurs, etc., sont arrangés, disposés de diverses manières pour for- mer des membranes, des masses charnues, des liens solides, des cordons nerveux, ete., etc. Il est facile, en jétant un coup d'œil d'ensemble sur le règne animal tout entier, de ramener à l’unité fonctionnelle l’organisation la plus compliquée, puisque le résultat est toujours le même : l'entretien de la vie individuelle ou de la vie de l'espèce. Mais il n’est pas question ici de ce genre d’ unité : ils P d'une prétendue uniformité dans l’arrangement des parties qui consti- tuent les animaux ; il s’agit de montrer que, malgré la diversité des formes que présentent les animaux dans leur constitution défi- nitive, ils ont tous été semblables entre eux à diverses époques de leur existence; en d’autres termes, qu'ils ont tous été formés d’après un même plan’: c’est ce qu’on peut appeler unité de plan de formalion. C'est dans les études As 2 qu'on a été chercher la démonstration de cette prétendue loi. Or, de tous les faits anatomiques, les plus difficiles à constater, même encore de nos jours, sont sans contredit ceux que nous révèle le dévelop- pement. Tous les jours l’observation, rendue plus exacte par les perfectionnements apportés à nos moyens d'investigation, nous signale. des erreurs commises par nos devanciers, et c'est sur ce terrain mobile qu'on a prétendu fonder la théorie de la similitude, ou tout au moins de l’analogie du mode de formation des êtres ! « Bien des idées fausses ont été ainsi introduites dans nos écoles; et les théories que l'on a cru pouvoir présenter comme lois générales et absolues de la zoogénie se sont rapidement 38 LEREBOULLET. écroulées sous le poids des faits nouveaux dont elles ne sont pas -_lPexpression (4). » La nature, dans ses opérations, emploie toujours les moyens les,plus simples ; elle est économe de matériaux, et c’est à l’aide d'un petit nombre d'éléments qu'elle arrive à former les orga- nismes les plus compliqués. C’est surtout au début de la formation d’un nouvel être qu’on remarque une extrême simplicité dans ses éléments constitutifs. Cette simplicité entraine elle-même une grande uniformité, et, dès lors, il n’est pas étonnant de rencontrer une certaine similitude dans la composition et dons la forme des animaux aux premières époques de leur développement. D'un autre côté, l’organisation des animaux, c’est-à-dire l’én- semble des instruments qui leur ont été donnés pour exercer leurs fonctions, est plus ou moins compliquée. Tel être plongé dans un milicu liquide ne se compose que d’une peau repliée sur elle- même; mais celte peau esl contractile et sensible; celte peau sécrète et absorbe, cette peau respire, en un mot elle accomplit les principales fonctions de l'animalité. Dans un autre, au con- traire, la division du travail physiologique entraine là multiplica- tion des instruments , et alors non-séulement chaque fonction possède un appareil particulier pour son exercice, mais encore ces appareils sont plus ou moins compliqués. Or, cette différence générale qu’on observe entre les êtres ache- vés, relativement à la complication de leurs parties, se remarque aussi dans les divers états par lesquels passe un animal en voie de formation, depuis l’origine de l'œuf qui doit lui donner naissance jusqu’à l’entier achèvement de cet être. Simple à son origine, il se complique de plus en plus, et comme, en vertu d’une loi immuable, chaque être doit ressembler à celui qui lui a donné l'existence, là complication organique de l’embryon variera elle-même suivant le groupe auquel cet embryon appartient. Il existe done et il doit exister un certain rapport général de forme et de composition ou plutôt de complication organique entre les animaux achevés et les (4) Milne Edyvards, Introduction à la zoologie générale, 1851, p. 92, RECHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE, 29 divers états par lesquels passe un embryon. La simplicité d'orga- nisation des animaux inférieurs se reproduira dans les animaux supérieurs aux premières périodes de leur développement, et l’on pourra trouver quelques ressemblances de forme entre les pre- niers et certains états embryonnaires des seconds. | Mais il y a loin de ces rapports éloignés de forme et de consti- {ulion organique aux ressemblances réelles, à l'identité que l’on prétend exislér entre les états embryonnaires transitoires des ani- maux supérieurs ét les états permanents des inférieurs. C’est cette. théorie qui prétend constituer le règne animal tont entier par une série non interrompue d'organismes de plus en plus perfectionnés, el qui arrive, à l’aide de eette hypothèse, à prouver l'unité de plan de formation des êtres ; c’est cette théorie, dis-je, que nous com- battons comme fausse et comme fondée sur de simples apparences. Cette théorie doit la vogue dont elle a joui, non-seulement à la simplicité et tout à la fois à la grandeur qui la caractérisent, mais encore au talent ingénieux et à la haute portée philosophique de l’homme éminent qui l’a, sinon introduite dans la science, du moins développée et patronée de son nom'et de son génie. Voici comment M. Serres l’énonce lui-même dans ses écrits : « Les organismes des animaux reproduisent d’une manière per- mavente les états divers que présentent d’une manière transitoire les organismes de l'embryon de l'Homme (1). Les Invertébrés sont des embryons permanents des Vertébrés (2). Les Mollusques sont des embryons permanents des Vertébrés et de l'Homme (3). Si nous comparons l’analogie des animaux inférieurs aux temps premiers de l’organogénie des Vertébrés supérieurs, nous trou- vons que l’ébauche des organismes se correspond de part et d'autre (4). La série animale, considérée dans ses organismes, n’est qu'une longue chaine d’embryons jalonnés d’éspace en espace, et arrivant enfin à l'Homme qui trouve ainsi son explica- (1) Précis d'anatomie transcendante, principes d’organogénie, par M, Serres. Paris, 1842, in-8, p. 89. (2) Ann. des sc. nat., 2° série, t. II, 1834, p. 247, et Organogénie, p. 137, (3) Jbid., 2° série, 1837, p. 170, (4) Organogénie, p. 95. 10 LEREBOULLET. ” : tion physique dans l’organogénie comparée (1). Vous reconnaîtrez que les organismes inférieurs des Invertébrés ont leur représen- tant dans les organismes des embryons des Vertébrés et de l'Homme; vous retrouverez dans les formes fugitives et passa- gères de l’embryogénie de l'Homme et des Vertébrés les formes arrêlées et permanentes des organismes des Invertébrés (2). » En un mot, cette idée fondamentale est reproduite sous toutes les formes, et se retrouve dans tous les travaux philosophiques du . savant académicien. Il invoque, pour la faire prévaloir, le prin- cipe de la détermination des organismes, le principe de la corré- lation des formes, le principe des analogies organiques, et surtout le principe des arrêts de développement. « La longue série des changements de forme qu'offre le même organisme en anatomie comparée n’est que la reproduction de la série nombreuse des transformations que cet organisme subit chez l'embryon dans le cours de ses développements. Chez l'embryon, le passage est rapide, à cause de la puissance de la vie qui l’anime; chez l'animal, la vie de l'organisme est épuisée, et il s'arrête là, parce qu'il ne lui est pas donné de parcourir la course tracée à l'embryon de l’'Homme. Arrét d'une part, marche progressive de l’autre , voilà tout le secret des développements (3). » M. Cosie, sans avoir formulé d’une manière aussi précise et aussi absolue:la théorie de M. Serres, admet cependant le déve- loppement en série progressive du règne animal. Voici comment il s'exprime dans le discours préliminaire qui figure en lête de son grand ouvrage d’embryologie (4) : «S'ilest vrai que, pour obtenir l'organisation supérieure, la nature suive toujours, dans le développement de chaque organe, une marche logiquement ascendante; si chacun des actes transi- oires qu'elle accomplit ainsi. dans son œuvre progressive trouve son équivalent fixe inscrit sur un des anneaux de la chaîne qu’elle (1) Organogénie, p. 91. (2) Jbid., p. 94. (3) /bid., p. 90. x Histoire générale et particuliére du développement des corps organisés, par M. Coste, t, 1, 4° fascicule, 1847, p. 45 et suiv. RECHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE. Al établit, on est déjà conduit, par cela même, à cette double consé- _quence, que les corps organisés doivent étre disposés en série crois- sante, et que l'organisme le plus complexe doit résumer en lui tous les termes dont cette série se compose. » Puis, dans une série de rapprochements qu’il appelle concor- dances, l’auteur cherche à montrer que l’embryon des animaux supérieurs représente, aux diverses époques de son développe- ment, les formes permanentes des animaux inférieurs. Il est juste de dire que M. Coste emploie fréquemment des restrictions ; on rencontre à chaque pas, dans ses appréciations, les mots : jusqu'à un certain point, sous certains rapports, certaine concordance, certaine analogie, etc. Il dit même expressément que les ressemblances dont 1l parle « ne peuvent jamais avoir le carac- tère de l'identité (textuel, p. 18). S’il en est ainsi, ce ne sont donc pas des ressemblances, mais tout au plus des analogies. La théorie que nous venons d’exposer ne saurait plus aujour- d'hui avoir cours dans la science ; elle repose sur des faits incom- plets, quelquefois mal observés, souvent mal appréciés, sur des analogies apparentes ou trompeuses ; nous la repoussons comme n'étant plus l'expression des faits réels, tels que nous les enseigne l’histoire du développement des animaux. Jamais l'embryon d’un Vertébré ne ressemble à une Méduse ou à une Hydre, parce qu'il.n’y a aucune identité, ni même aucune ressemblance véritable à établir entre le. blastoderme et la peau contractile sensible, digestive, sécrétante, elc., de l’Hydre ou de Ja Méduse. La Méduse et l’Hydre elle-même sont beaucoup plus compliquées dans leur organisation que la membrane homogène qu'on appelle blastoderme. Jamais l'embryon d’un Vertébré, à aucune époque de son dé- veloppement, n’ofîre le pied, le manteau, la coquille, et tous les arrangements organiques qui constituent le Mollusque. Jamais il n’offre la segmentation annulaire si caractéristique de l'animal articulé , comme jamais il ne présente la forme rayonnée du Zoophyte. Dans les monographies qui font la base de ce travail, je‘me Suis tout particulièrement appliqué à étudier les premières phases du 12 LEREBOULLET. développement, afin d'arriver à trouver des caractères propres à chaque grande division. Si l'on se reporte à mes descriptions ou aux figures que j'ai données, on verra que jamais, à aucune époque de son développement, l'embryon du Vertébré n’a rien, absolu- ment rien qui caractérise le Mollusque où PArticulé. Je dis qui caractérise, parce qu'il ne suflirait pas de trouver certaines con- ‘cordances de formes ou d'organes, pour en déduire des analogies ettirer de ces dernières des conséquences nécessairement inexactes sous le rapport de l'identité de plan. L'Articulé a pour caractère essentiel la segmentation annulaire de son corps tout enter ; le Mollusque a pour caractère essentiel la présence de son manteau où l’enroulement de son corps. Qui pourrait dire que ces caractères essentiels se trouvent ail- leurs que dans un Articulé ou dans un Mollasque? Quel est l’em- bryologiste qui les a vus dans l'embryon d’un Vertébré? Je sais bien que M. Serres regarde la coquille des Mollusques comme une caduque permanente et leur manteau comme un cho- rion permanent (4). Mais ces rapprochements ne sauraient être admis. La caduque est un produit ulérin qui se développe avant l'arrivée de l'œuf dans cette cavité; la coquille est produite par une exsudation d’une partie de l'embryon lui-même; la caduque et la coquille n’ont entre elles rien de commun. Cette erreur dé comparaison provient de ce qu’on croyait, à l’époque où M. Serres écrivait (1837), que la caduque était sécrétée par la lame externe du chorion (2). Quant aa chorion, il ne saurait être assimilé au manteau des Mollusques ; le chorion est une enveloppe de l'œuf, cette enveloppe existe avant l'apparition de l'embryon et elle n’a rien de commun avec lui. Le manteau ne se développe que lorsque l'embryon du Mollusque est déjà formé, il constitue une partie intégrante du corps de l'animal; il est formé par une expansion de son enve- loppe cutanéc; or, l’enveloppe cutanée d’un animal, enveloppe qui fait partie intégrante de son corps, ne saurait êlre comparée (1) Ann, des sc. nat., 2° série, t. VIIL, p, 474, (2) Jbid., p. 474, n° 28. RECHERCHES D'EMBRYOLUGIE COMPARÉE. h3 à l'enveloppe d’un œuf parfaitement distincte, séparée et indépen- dante de l'embryon qui se développe dans cet œuf. Ce n’est donc qu’en forçant les analogies, ou même en recourant à des analogies inadmissibles, qu'on peut soutenir que les Mol- lusques ou les Invertébrés en général sont des embryons perma- nents des Vertébrés. Les ressemblances qu’on prétend exister entre le développe- ment embryonnaire d’un organe dans un Vertébré et l’état per- manent du même organe dans un Invertébré, ne sont pas plus réelles. Le canal digestif d’un Vertébré ne présente, à aucune époque de sa formation, aucune analogie avec le canal digestif des Invertébrés; je ne connais aucun Invertébré dont le canal intestinal ait la forme d’une gouttière. Il en est de même pour l'appareil vasculaire. Dès que cet appa- reil se montre dans un Vertébré, il fait voir son importance par l'extension qu'il prend aussitôt et jamais il ne présente la cireula- tion véritablement lacunaire d’une Écrevisse. Le système nerveux d’un embryon de Vertébré n'offre jamais, à aucune époque de son développement, le caractère que présente ce système dans les Articulés ou dans les Mollusques. M. Serres regarde les Invertébrés comme manquant de cerveau et de moclle épinière : « {ls n’ont, dit-il, etne peuvent avoir, dans l'ordre des développements, ni cerveau ni moelle épinière » (Or- ganogénie, p. 137), il les appelle pour cette raison, acérébro- spiniens (p. 192), Dès lors, d’après les idées ingénieuses de ce savant, les cordons nerveux ganglionnairesdes Invertébrés seraient les analogues des ganglions spinaux ou intervertébraux des ani- maux vertébrés. Nous ferons de nouveau remarquer, au sujet de ce rapproche- ment, que les ganglions des Invertébrés dont il s’agit président surtout à la locomotion, lémoin leur grosseur, proportionnelle au volume des muscles auxquels leurs filets se distribuent; tandis que les ganglions spinaux placés sur le trajet des racines postérieures sont essentiellement en rapport avec la sensibilité et non avec les mouvements. Mais, pour en revenir à la question qui nous occupe, nous h : 'LEREBOULLET. demanderons comment on peut faire concorder l'interprétation qui précède du système nerveux des Invertébrés avec la théorie de la permanence des formes embryonnaires dans les organismes infé- rieurs? Le système nerveux embryonnaire du Vertébré que l'on regarderait comme l’analogue du système nerveux permanent de l’Invertébré devrait précéder celui qui caractérise le premier comme Vertébré, c’est-à-dire que les ganglions intervertébraux devraient précéder le cordon céphalo-rachidien. C’est précisément le contraire qui a lieu : le système nerveux cérébro-rachidien est celui qui apparaît le premier dans l'embryon du Vertébré, et il est très probable queles ganglions intervertébraux n’apparaissent que vers la fin de la vie embryonnaire. M. Milne Edwards, avec lequel nous sommes heureux de nous trouver parfaitement d'accord dans toutes ces questions, fait aussi la même remarque : «Quand verrait- on, se demande-t-il (4), dans l'embryon humain, un système ner- veux composé de nerfs rachidiens avec leurs ganglions radicaux, et point de cordon rachidien ni d’encéphale? » La théorie nous semble donc ici en défaut ; elle n’est plus d'accord avec ses propres principes. Enfin, pour la formation du squelette, voit-on jamais, à une époque quelconque de la vie embryonnaire d’un Vertébré, quelque chose qui soit comparable à la constitution du squelette périphé- rique d’un animal articulé? Évidemment non. Le squelette du Ver- tébré s'annonce, dès les premières époques embryonnaires, par la présence de la corde dorsale et de sa gaine, dans les parois de laquelle se déposeront plus tard les cellules cartilagineuses qui con- slitueront les rudiments des corps verlébraux. Le squelette péri- phérique d’un animal articulé est toujours une production de la peau. Encore ici la théorie est vicieuse ; le squelette de l’Articulé n'est pas et ne saurait être l'élat permanent d'une phase lransi- toire quelconque du squelette embryonnaire d’un Vertébré. Nous ne pousserons pas plus loin la réfutation d’une théorie que nous ne saurions admettre. Nous avons du la faire, cette réfutation, malgré le regret que nous éprouvons de nous metire en opposition (1) Zoologie générale, p. 1084. RECHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE. k5 avec un savant distingué, parce qu’elle était indispensable, la théo- rie de la constitution zoologique en série progressive élant la base de la théorie de l'unité de plan de formation des êtres. Or, les faits les plus réels el l’exacte appréciation de ces faits s'opposent à ce que nous considérions le règne animal comme le résultat d’une série de développements progressifs, comme un ensemble d'êtres successivement perfectionnés et dérivant consé- quemment d’une forme primitive unique, comme une échelle dont les nombreux degrés marquent autant de temps d’arrêt dans le développement de chaque forme animale particulière, en un mot comme une sorte d’emboitement ou d’enroulement des êtres de la création dont les supérieurs répètent les caractères des inférieurs, avec quelques degrés de perfectionnement de plus. Les animaux inférieurs ne sont pas et ne sauraient étre. des embryons permanents des animaux supérieurs. M. Coste, tout en admetlant une série progressive de dévelop- pement des êtres pour la constitution du règne animal, et tout en faisant ressortir certaines concordances entre les états embryon- naires des animaux supérieurs et les états permanents des infé- rieurs, rejelte toute idée de similitude et d'identité entre les uns et les autres. Nous avons déjà fait remarquer plus haut cette restric- lion importante du savant académicien, restriction qui montre qu’il n’adopte pas d’une manière absolue la formule de son illustre collègue. Après avoir dit que les corps organisés doivent être disposés en série. croissante et que l'organisme le plus complexe doit résu- mer en lui tous les termes dont cetle série se compose (discours cité plus haut, p.15), M. Coste s'exprime ainsi quelques pages plus loin (p. 20) : « Cependant on se ferait une idée fort inexacte du véritable état des choses, si l'on allait supposer que l’animal supérieur, dans les phases successives de son évolution, représente d'une manière. rigoureuse, les divers types de l’animalité avec lesquels nous lui reconnaissons une cerlaine analogie. Le développement d'un orga- nisme quelconque ne saurait étre considéré comme l'addition néces- sairement successive de lous les degrés organiques qui lui sont infé- 6 LERTBOULLET. rieurs et qui viendraient, pour ainsi dire, se surajouler les uns aux autres pour le former; mais comme une unité indivisible qui peut résumer l’idée générale de la création dans une réalisation pro- oressivement simultanée, sans qu'il soit nécessaire pour cela qu'elle en reproduise intégralement tous les termes. » Cette manière de s'exprimer est trop vague pour être bien com- prise et pour qu’elle puisse éclairer la discussion. L'idée générale de la création peut être simple, une, sans que pour cela le plan de formation des animaux soit unique et surtout sans que ce plan soit Je même que celui qui a présidé à la formation des plantes et des minéraux, en un mot à la créalion fout entière. On peut très bien comprendre l’idée d’un tout harmonieux, comme celui que repré- sente l'univers, sans que pour cela les diverses parties de ce tout soient disposées d’après un même plan. Ce serait une erreur de croire que la muliplicité, la diversité des plans détruisent l'unité créatrice ; les célèbres paroles « in varietate unilas » sont vraies et le seront toujours, parce que l'unité est dans l’ensemble, dans l’harmonie, et que cette unité harmonieuse m’exelut nullement la différence dans les plans, pas plus que la variété dans les formes. Le parallèle que nous avons établi entre les Vertébrés et les Invertébrés, d’après nos observations, nous a permis de faire res- sortir avec précision les ressemblances et Ics différences qui existent réellement entre ces deux séries d'animaux. Les ressemblances portent sur la constitution primitive de l'œuf etsur les changements qu’il subit avant la manifestation des pre- mières traces de l'embryon. Elles montrent la communauté d’ori- gine de tous les animaux, l’analogie de leurs éléments constitutifs et l’analogie du travail préparatoire qui façonne ces éléments pour les rendre propres à former le nouvel être. Elles font voir que les Vertébrés et les Invertébrés ont de nombreux points de contact pendant la période ovologique proprement dite, c’est-à-dire pen - dant tout le temps où rien n'indique encore la présence d’un embryon. Ces ressemblances sont-elles absolues? Les œufs ou les germes de tous les animaux sont-ils identiques? Nous ne le pensons pas, mais nos Connaissances sur leur constitution et sur la nature de RECHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE. L7 leurs éléments composants ne sont pas encore assez avancées pour que nous puissions apprécier leurs différences et rattacher ces dernières aux divers groupes zoologiques. Nous devons donc nous en {enir aux ressemblances, constater que celles-ci existent, du moins en apparence, et établir comme conséquence des faits qu’elles sont d'autant plus nombreuses et plus évidentes que les êtres sont plus rapprochés de leur origine, Cette dernière considération se trouve clairement exprimée dans un intéressant ct judicieux travail de M. Milne Edwards sur la classification naturelle des animaux (4) : « La similitude entre les germes ou les embryons d'animaux d'espèces différentes, dit cet auteur, est d'autant plus grande qu'on remonte plus haut vers l’origine de ces êtres. Toutes les espèces qui dérivent d'un même type général se montrent d'abord avec la même constitution apparente ; les particularités essentielles du type secondaire se pro- noncent ensuile, puis celles dont l'importance zoologique est moindre, et ainsi de suile jusqu'à ce que chaque partie de l'orga- nisme ail acquis sa forme spécifique, » (Page 68 ) Ces principes trouvent leur application parfaitement exacte dans la comparaison que nous avons faile entre les Vertébrés et les lovertébrés. Au début de leur formation, les germes de ces deux groupes d'animaux sont (ellement semblables qu'on serait tenté de les regarder comme identiques, mais à mesure qu'ils s'éloignent de ce point de départ, nous avons vu les ressemblances diminuer de nombre et d'importance, tandis que les différences sont tranchées. , Nous venons de faire l'appréciation des ressemblances et de montrer que, tout en les admettant, nous ne pouvons pas affirmer quelles soient réelles. I n’en est pas de même des différ ences, uous espérons pouvoir démontrer leur réalité et faire voir qu ‘elles ne sauraient êlre ramences, par aucune sorte de considération, à des analogies même éloignées. | « Si nous comparons, dit M. Serres (2), l’organologie des ani- (4) Considérations sur quelques principes relatifs à la classification naturelle des animaux. (Ann. des sc, nat., 3° série, t. F, p. 65; 1844). (2) Passage cité plus haut, Organogénie, p. 95, L8 LEREBOULLET, maux inférieurs aux temps premiers de l’organogénie des Verté- brés supérieurs, nous trouvons que l’ébauche des organismes se correspond de part et d'autre. » Eh bien, je fais ce rapprochement entre les animaux que j'ai étudiés, entre les Vertébrés d’une part (Poissons osseux et Lézard) et le Limnée ou l’Ecrevisse de l’autre. Dans lesuns, immédiatement après la formation du blastoderme, je vois apparaître à la surface de ce blastoderme une ligne longitudinale, je vois cette ligne s’épaissir, se déprimer suivant sa longueur, se former en gouttière, je vois des divisions transversales s'établir, la gouttière s’enrouler en tube, un double cordon nerveux se déposer dans celui-ci, les organes des sens apparaitre; à la base de tout ce système rachi- dien, je trouve un corps grêle, fusiforme, celluleux, entouré d’une gaine; plus tard je vois apparaitre le cœur, se développer une _magnifique circulation, la gouttière intestinale se fermer pour se constituer en tube et un sac volumineux, rempli de substance nutritive, suspendu au-dessous du corps de l'embryon ainsi formé. J'examine ce qui caractérise l’Ecrevisse comme animal articulé ou le Limnée comme Mollusque ; puis je compare, je cherche à retrouver dans l’embryon du Vertébré, l’un ou l’autre des carac- tères qui disinguent chacun de ces deux groupes. Or je ne vois, à aucune époque de la vie embryonnaire du Vertébré, ni le sque- lette périphérique de l’Écrevisse, ni la division annulaire de son corps, et je ne puis rencontrer davantage soit le manteau et la coquille, soit le pied, soit l’enroulement des viscères qui caracté- risent le Limnée comme Mollusque. Dès lors, je ne comprends pas, je ne puis en aucune façon comprendre en quoi consiste la corrélation entre l’ébauche des organismes. Je vois des formes différentes, une composition différente, des arrangements diffé- rents, des organes qui existent dans les uns et manquent dans les autres ; en un mot, Je constale des plans différents d'organisation. Au nombre des différences qu’on a cherché à faire disparaître pour ramener à un type unique, ou à un plan unique de forma- tion, les deux {ypes si différents des Vertébrés et des Invertébrés, se trouve le renversement l'attitude. On a cru lever toutes les dif- ficultés en représentant les Invertébrés comme des Vertébrés ren- RECHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE, h9 versés. Mais cetie comparaison n’est pas exacte, car si l’on sup- posait les animaux sans vertèbres placés dans une position inverse de celle qu'ils affectent dans la nature ; en d’autres termes, si l’on renversait Ces animaux, ils ne seraient pas pour cela des Verté- brés, il leur manquerait toujours les caractères typiques de ces derniers, et réciproquement, si l’on renversait un Vertébré, il serait privé à son tour des caractères propres au Mollusque ou à l’Articulé. De quelque manière qu'on envisage ces rapprochements, on voit qu'ils ne sauraient constituer de véritables analogies, telles que la science est en droit de les exiger , telles qu’elles ont été si ingénieusement et si savaniment reconnues, pour divers appareils organiques, par Geoffroy Saint-Hilaire etSavigny, par MM. Serres et Milne Edwards et par d’autres savants illustres. Je pourrais prendre une à une les différences que j'ai établies, et montrer qu'aucune d'elles ne peut être rangée parmi les ana- logies. La plupart même sont tellement tranchées, qu’elles four- nissent pour les deux séries des caractères directement opposés les uns aux autres. Je crois devoir iei rappeler les principes qui m'ont dirigé dans l'étude comparative des caractères embryologiques que présentent les Vertébrés et les Invertébrés. J’ai eu égard tout à la fois à la marche du développement, au mode de formalion des organes et à leurs rapports muluels. La première considération, celle qui se rattache à la marche du développement, indique l’ordre d'apparition des grands appareils de la vie. J'ai dit que celte considération me parait des plus im- portantes, parce que je crois qu'il existe un rapport étroit entre la primauté d'origine d'un appareil, et l’importance de cet appareil dans la vie de l'animal. Dans les Vertébrés, par exemple, qui se distinguent surtout par la prédominance de leurs organes de rela- lion, ce sont ces organes qui se montrent les premiers. L'appareil cireulatoire, qui acquiert un grand développement chez ces ani- maux, se montre, et fonctionne déjà lorsque l'appareil digestif est encore peu développé. M. Mine Edwards me parait avoir été guidé par la même &° série. Zoor. T, XX, (Cahier n° 4.) 4 & 50 LEREBOULLET. considération, quand il à dit (4) : « D’autres différences également importantes à signaler dépendent de l’ordre de primogéniture de quelques-uns des grands systèmes physiologiques de l’économie; circonstance dont les anatomistes ont trop négligé la considé- ration, et dont il est indispensable de tenir compte, lorsqu'on veut comparer les formes embryonnaires des animaux supé- rieurs à l’état permanent des êtres dont le rang zoologique est moins élevé. » La considération relative au mode de formation des organes doit tenir une place importante dans l'appréciation des ressemblances ou des différences, surtout quand on se propose pour sujet d'étude le plan de formation des êtres. Quand on voit, d’une part, le tube intestinal commencer par une lamelle qui se replie en gouttière, et se constitue plus tard en tube ; et, d’un autre côté, le même or- gane commencer par deux tubes opposés, produits tous deux par une dépression de la peau, et marchant à la rencontre l'un de l'autre, comme je l'ai décrit dans le Limnée , on ne peut se refuser à admettre qu'il existe entre ces deux modes de formation une différence fondamentale. En troisième lieu, la considération tirée des rapports des or- ganes entre eux a aussi sa valeur. Outre l'intérêt que présente l'opposition directe entre les principaux appareils de nutrition et de relation dans les deux séries, à existe peut-être, comme je l'ai dit plus haut, une véritable relation entre l'importance des organes et leur position respective. J'aurais pu, à ces trois ordres de considération, ajouter celle des formes et celle de la composition des parties; mais elles ren- trent plus ou moins dans les précédentes. Les deux séries d'animaux comparées l’une à l’autre sous ces divers points de vue ont offert des différences que j'ai fait con- naitre en détail, et qu'il me suffira de rappeler pour en faire res- sortir la valeur. 4° Sous le rapport de la première considération, la priorité d’origine des appareils, nous voyons tout d’abord dans l'œuf du (4) Ann. des sc. nat., 3° série, t, IT, p. 176. RECHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE. 51 Vertébré apparaître la ligne embryonnaire, qui formera bientôt, par des modifications rapides et non interrompues, la base de tous les appareils de relation. Nous voyons toute l'activité géné- sique portée sur cette première ébauche de lembryon. Avant cette première ébauche, avant la ligne primitive, il n’y avait pas encore d'embryon , il n’y avait qu’un blastoderme, une membrane préformatrice, qui contient, si l'on veut, virtuellement le germe embryonnaire, mais qui ne le montre pas encore effectivement, et qui, dès lors, ne saurait être assimilée à un embryon. Il n’est done pas possible de trouver dans l’embryon du Vertébré une phase quelconque représentant un animal invertébré, puisque la ligne primitive constitue, dès son apparition, le Vertébré, et qu'avant la production de cette ligne il n’y a pas d’embryon. Dans l'Invertébré, la première manifestation du travail géné- sique a pour effet la formation du canal digestif. Nous l'avons fait voir pour l'Écrevisse et pour le Limnée; d’autres embryologistes ont indiqué le même fait pour divers animaux sans vertèbres; nous ne conservons pas le moindre doute sur la réalité de cette primauté d’origine des appareils d'alimentation chez les Inverté- brés. Nous avons signalé en même temps une plus grande activité de développement dans ces appareils nutritifs, les premiers ébauchés. k Voilà donc une opposition complète entre les Vertébrés et les invertébrés sous le rapport de la nature des premiers appareils formés. Cette opposition constitue une différence réelle, capitale, et sur la valeur de laquelle il me semble difficile qu'il y ait contestation. Dira-t-on peut-être que l'appareil rachidien manquant à l’Inver- tébré, l’analogie n’est plus possible qu'entre ce dernier et la par- tie organique ou végétative du Vertébré? Je ne pense pas qu'on soit jamais tenté de faire ce rapprochement, car alors un chaînon de la série zoologique serait brisé, et il n’y aurait plus, d’après cette manière de voir, d’addition successive ou de perfectionne- ment des organismes, puisque l'organe surajouté aux Vertébrés est précisément celui qui se montre le premier. Une différence qui découle de la précédente est celle qui con- 52 LEREBOULLET. cerne l'apparition hâtive du système nerveux dans les Vertébrés, et la formation tardive de ce système dans les animaux sans ver- tébres. Cette diflérence est en rapport, d’une part, avec le déve- loppement ultérieur dont le système nerveux est susceptible, et le rôle important qu'il doit jouer dans les Vertébrés ; de l’autre, avec son état rudimentaire et son rôle subordonné dans les Inver- tébrés. 9% Les différences relatives au mode de formation des parties sont nombreuses, et ne sauraient être reproduites ici. Les plus importantes sont celles qui concernent la formation de l’axecéré- bro-rachidien, la formation du système nerveux et la formation du tube digestif. Toutes les parties qui dérivent du développement de la ligne primitive manquent chez les Invertébrés, et, sous ce rapport, on a raison de ne pas comparer la chaine nerveuse sous-abdominale des Articulés à la moelle-épinière. Mais cette absence d’un axe rachidien est-elle comptée pour rien dans la comparaison que l'on établit entre les deux séries d’ani- inaux ? Ne conslitue-t-elle pas une différence et même une diffé- rence de premier ordre? Peut-on attribuer cette absence à un arrêt de développement? Évidemment non. Pour que ce fût un arrêt de développement, dans la véritable signification du terme, il faudrait que l'embryon du Vertébré représentât, à une époque donnée de son évolution, soit un Articulé, soit un Mollusque, soit un Invertébré quelconque, forme animale embryonnaire, à la- quelle viendrait s'ajouter plus tard l'axe rachidien en question. Or, encore une fois, faut-il le répéter, n'est-ce pas l'axe rachidien qui constitue la première manifestation embryonnaire? L'embryon existe-t-il ou existe-t-1l quelque chose de comparable à un embryon avant l'apparition de la ligne primitive ? Non ; le blastoderme avec le vitellus qu'il enveloppe n'est comparable à aucun animal, et si l’on veut lui trouver quelque ressemblance avec une Méduse ou avec une Hydre (en faisant abstraction du vitellus, bien entendu), il faut convenir que la nature fait iei un saut énorme en passant, sans transition aucune et d’une manière subite, de la Méduse re- RECHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE. 99 présentée par le blastoderme, au Vertébré représenté par ce même blastoderme avec sa ligne primitive. Je n'insisterai pas sur la différence relative au mode de forma- tion du système nerveux. Dans le Vertébré, c'est un double cor- don continu qui se forme tout d'une pièce dans l'étui qui lui est préparé par la gouttière dorsale. Dans l’Invertébré, ce sont des amas nerveux isolés qui se produisent successivement, et qui ne sont jamais contenus dans un étui particulier. Le mode de formation du canal digestif est plus important à rappeler, parce qu'il constitue une différence capitale. Dans l'embryon des Vertébrés, c'est toujours une lamelle , la lamelle sous-blastodermique ou feuillet muqueux, qui se replie sur elle-même dans sa portion moyenne, le long de la ligne médiane, pour former le tube digestif tout entier, sauf la portion pharyn- gienne qui a une formation indépendante, La goutlière intestinale s'établit dans toute ja longueur de la porüon abdominale de l'embryon, puis elle forme en se repliant un tube ou plutôt un cæcum buceal ou antérieur, et un cæcum rectal ou postérieur. L'intestin représente alors une utrieule fer- mée à ses deux extrémités, mais échancrée à sa partie moyenne inférieure. Plus tard, la cavité pharyngienne se forme, et se met en communication avec le bout antérieur de cet inteslin, tandis que son bout postérieur s'ouvre au dehors par orifice anal. Dans les Invertébrés. c’est un travail tout différent. Point de la- melle qui se replie sur cile-même pour former une goultière; dé- pression sur un point de la surface de l'œuf pour constituer un anus ou une bouche, par conséquent début de la formation par les orifices, tandis que ceux-ci terminent la formation dans les Ver- tébrés ; puis formation lacunaire , excavation dans l’intérieur du vitellus qui se met en communication avec les dépressions pré- cédemment formées , ou bien formation d’un sac digestif et d’un tube rectal qui viennent à la rencontre l'un de l’autre, se soudent et forment un tube continu. On comprend qu'il est impossible de généraliser cette formation du tube digestif dans les Invertébrés, À cause de l’état extrême- ment borné de nos connaissances sur ce sujet; mais ce que nous ol LEREBOULLET . pouvons dire, c’est qu'on n’a encore signalé dans ces animaux rien de comparable à ce qu'on voit chez les Vertébrés. 3" Quant aux différences qui se rattachent à Ja position relative des parties, on comprend qu'il doit être surtout question du ren- versement d’attitude dont nous avons déjà plusieurs fois parlé. Ce renversement est un fait qu'il est difficile d'expliquer, et sur- tout de ramener à la position normale des Vertébrés. Quand même on invoquerait la position primilivement dorsale du vitellus pour en conclure que les extrémités ont dù être ramenées en bas, on se demanderait pourquoi celle position dorsale primitive du vitellus ; on ne ferait que reculer la difficulté. 1 vaut donc mieux accepter tout simplement ce renversement comme un fait constituant une différence typique réelle, d'autant plus que cette inversion est complète, et comprend le tube intestinal aussi bien que le vitellus et les appareils locomoteurs. Les détails dans lesquels je suis entré dans le chapitre précé- dent me dispensent de plus longs développements pour légitimer les différences que j'ai cru devoir établir. Ces différences me paraissent réunir toutes les conditions de la cerlitude ; elles ne peuvent, à mon avis, être ramenées à des ana- logies; je suis donc en droit de regarder leur détermination comme positive au point de vue philosophique, comme au point de vue anatomique ou matériel. Les résullats que j'ai obtenus sont diamétralement opposés à la théorie de la série zoologique par des perfectionnements succes- sifs, théorie qui prétend montrer, dans les phases embryonnaires des animaux supérieurs, la répétition des formes qui caractérisent les animaux inférieurs, et qui a fait dire que ceux-ci sont des em- bryons permanents des premiers. L'embryon d'un Vertébré montre le type du Vertébré dès son origine, et conserve ce type pendant toute la durée de son déve- loppement ; il n’est jamais et il ne saurait être ni Mollusque, ni Articulé, puisque les caractères propres à ces deux groupes de- vraient se montrer avant ceux qui distinguent les Vertébrés, ce qui est impossible, comme nous l'avons dit il n’y a qu'un instant. n a pu voir que les grandes différences que j'ai signalées se RÉCHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE. 55 produisent d’après un ordre hiérarchique en rapport avec les grandes divisions du règne animal. Mes observations, sous ce rapport comme sous tous les autres, sont confirmatives des vues exprimées par M. Milne Edwards. Cet observateur distingué, en comparant le développement des Annélides à celui des Vertébrés et des Mollusques, arrive aussi à ce résultat important que les différences considérables qui se montrent dès le principe « sont en rapport avec les carac- tères dominateurs dans chacune des grandes divisions zoolo- giques (1). » En comparant les ressemblances aux différences, j'ai déjà fait remarquer plus haut que c’est à l’origine du développement que les premières sont les plus prononcées, ce qui montre un certain parallélisme entre les êtres, au début des phénomènes ovologiques ou embryologiques. Bientôt les différences s'établissent, et les premières qui se manifestent annoncent une séparation entre les Vertébrés et les Invertébrés ; les uns et les autres ne marchent plus parallèlement, mais au contraire dans des directions oppo- sées. Plus tard, les Invertébrés se scindent de la même manière en deux groupes distincts, les Mollusques et les Articulés, et cette séparation s'annonce par des caractères quise manifestent immé- diatement après ceux qui marquaient la première division, savoir l'apparition du pied dans le Limnée, qui suit aussitôt la formation des premières ébauches du tube digestif, et l’apparition des deux premiers tubereules symétriques qui se montrent sur les bords de la fossette anale dans l'embryon de l’Écrevisse, et révèlent immé- diatement le type de l’animal articulé. Je trouve les mêmes considérations dans le mémoire de M. Milne Edwards que je viens de citer. « Les affinités zoologiques (2) sont proportionnelles à la durée d’un ceftain parallélisme dans la marche des phénomènes géné- siques chez les divers animaux ; de sorte que les êtres en voie de formation cesseraient de se ressembler d’autant plus tôt, qu'ils (4) Ann. des sc. nat., 3° série, t, IL, p. 475, 1845. (2) Jbid,, t. II, p. 445. 56 LEREBOULLET. appartiennent à des groupes distincts d’un rang plus élevé dans le système de nos classifications naturelles... » Si tel est réellement le principe qui règle les rapports des ani- maux entre eux, il faut que la ressemblance entre les espèces apparlenant à un même embranchement soit toujours d'autant plus grande que l'embryon est plus jeune..….; il faut que l'animal en voie de formation ne puisse revêlir successivement des formes propres à deux embranchements différents; que l'embryon d’un Vertébré, par exemple, ne soit jamais comparable à un Mollusque, ni les Mollusques affecter le mode d'organisation propre au type des Annelés, » Nous sommes arrivé par l’observation directe, par l'analyse comparative des résultats obtenus et par l’appréciation de ces ré- sullats à l’aide du raisonnement, à établir qu'il existe entre les animaux, pendant leur développement embrvologique, des diffé- rences essentielles, fondamentales, caractéristiques. Nous avons montré que ces différences ne sauraient être interprétées comme des analogies et qu'elles impriment à chacun des groupes qu'elles représentent, un cachet particulier, un véritable type qui ne sau- rait être partagé par aucun des autres groupes, et nous avons fait voir aussi que ces caractères typiques se montrent, dans chaque groupe, dès le début de la vie embryonnaire, c’est-à-dire dès que le germe devient embryon, circonstance qui exclut nécessai- rement toute idée de ressemblance entre l’embryon d’un animal supérieur, à une époque quelconque de son développement et Ja forme arrêtée et définitive d’un animal inférieur, et qui renverse, par conséquent, la théorie de la constitution zoologique du règne animal en série progressive. Le premier type, celui des Vertébrés, se constitue immédia- tement après la formation du blastoderme par l'apparition de la bandelette primitive qui devient, de ce moment, le point de départ des formations rachidiennes qui caractérisent ce type. La priorité d’origine des parties animales, l’activité génésique dontees parties sont le siége aux premières époques du dévelop- pement, là présence d’un tube rachidien renfermant un double cordon nerveux, d'une corde dorsale qui deviendra l'axe du sque- RECHERCHES D'EMBRYOLOGIE COMPARÉE. 97 lette, la division transversale du corps embryonnaire en pièces symétriques placées sur les côtés de la corde dorsale et du cordon nerveux et qui indiquent la position des futures vertèbres, le dé- veloppement de la circulation, le mode de formation du tube di- gestif, la position de ce tube au-dessous de l'axe cérébro-rachi- dien, la position du vitellus au-dessous du tube intestinal, sont autant de caractères qui appartiennent aux Vertébrés et qui n'ap- partiennent qu'à eux. Jamais le Vertébré ne présente soit la segmentation annulaire ou le squelette périphérique d’un Articulé, soit le pied ou le manteau d’un Mollusque. Ses caractères sont tranchés, nettement circonscrits, exclusifs, il n’a rien des autres types. Le groupe des Invertébrés, qui embrasse l'immense majorité des animaux, est moins nellement accusé, quand on l’envisage d'une manière générale, parce que ce groupe est lui-même com- posé de types qui ont la même valeur zoologique que celui des Vertébrés. Cependant nous avons vu qu’il a aussi ses caractères généraux. Le plus important de ces caractères et que je crois avoir fait ressortir le premier avec quelque détail, est sans contredit la priorité de formation des crganes digestifs, puis l’activité génési- que qui se porte vers ces organes aux premières époques du dé- veloppement embryonnaire. Le mode de formation du tube digestif, la position dorsale du vitellus, l'apparition tardive du système nerveux, le mode de formation de ce système, l’état in- complet de la circulation, la position dorsale du cœur, l'absence d'appareils spéciaux pour la respiration embryonnaire, puis les caractères négatifs lirés de l’absence de corde dorsale, d'appareil rachidien, etc., tels sont les principaux faits emhryologiques qui distinguent les animaux sans vertèbres et les séparent nettement des Vertébrés. Si l’on se reporte au développement de chacun des deux aui- aux que nous avons choisis pour nos études, on verra qu'ils se différencient promplement. A leur origine embryonnaire ils ont de commun la formation d’une portion de l’appareil digestif avant tout autre appareil et la direction du travail génésique; bientôt 58 LEREBOULLET, après, l'un d'eux, le Linée, se caractérise par là formation du pied et, plus tard, par celle du manteau, de la coquille et par len- _ roulement de la région postérieure du corps; l’autre, l'Écrevisse, se caractérise par l'apparition de tubercules symétriques à la sur- face du blastoderme, disposés sur deux séries linéaires ; par la pro- duction successive d’anneaux homologues ou de zoonites, et, plus tard, par la formation d’un squelette cutané. Chacun de ces em-- bryons offre des caractères qui lui sont propres et qu'on ne re- trouve pas dans l’autre, ni dans l'embryon des Vertébrés; ces caractères sont donc typiques, comme ceux que nous avons re- connus à ces derniers animaux. Nous sommes donc conduit, par tout ce qui précède, à établir comme résultat général de nos recherches, l'existence de plusieurs types et, conséquemment de plans divers de formation des êtres. Ces types différents se manifestent dès le début de la vie embryon- naire, les caractères qui les établissent sont done primordiaux et nous pouvons dire avec M. Milne Edwards que « tout tend à prou- ver que la distinction établie par la nature entre les animaux appar- tenant à des embranchements différents est une distinction primor- diale (L). » (4) Ann. des sc, nat., Mémoire cité, p. 177. RECHERCHES SUR LES CONDITIONS DE LA VIE ET DE LA MORT CHEZ LES MONSTRES ECTROMÉLIENS, CÉLOSOMIENS ET EXENCÉPHALIENS, PRODUITS ARTIFICIELLEMENT DANS L'ESPÈCE DE LA POULE. Par M. Camille DARESTE, J'ai présenté à l’Académie des sciences, au mois d'avril 1862, un mémoire sur la production artificielle des monstruosités dans l'espèce de la Poule. Depuis cette époque, j'ai continué mes expériences, et j'ai vbtenu un nombre considérable de faits nouveaux qui confirment et qui étendent les résultats de mon premier mémoire, Je ne donnerai point ici la description de tous ces faits nou- veaux, parce qu'ils se rattachent tous, d’une manière plus ou moins complète, à ceux que j'avais précédemment obtenus, J'ajouterai seulement que, depuis la publication de mon premier mémoire, j'ai fait un grand nombre d'expériences en plaçant les œufs dans une situation verticale. J'ai reconnu que cette situa— tion des œufs, surtout quand on place le pôle obtus en bas et le pôle aigu en haut, produit assez fréquemment des monstruosi- tés; quoiqu'il m'ait paru que les monstruosités ainsi produites soient moins nombreuses que celles que l’on obtient à l’aide des enduits imperméables. Du reste, dans ces nouvelles expé- riences, ce sont toujours les mêmes formes qui se sont repro- duites : de telle sorte qu'il me paraît bien évident qu'il n’y a dans les causes extérieures rien de spécifique, et que tout se borne à une perturbation dans les forces qui produisent le dévelop pement. Je n'msisterais done point sur ces faits, dont la description a été donnée dans mon premier mémoire, si les nouveaux cas de mons- 60 C. DARESIE. truosités que j'ai obtenus ne m'avaient montré, d’une manière ‘ bien évidente, quelques faits généraux que j'avais seulement en- trevus à l’époque de sa publication, et qui me permettent de ratta- cher à quelques considérations communes un grand nombre des faits de détail que j'avais alors signalés. Je laisse complétement de côté les cas d’hétérotaxies el d’hé- miencéphalies. Il y aura certainement pour moi, dans ces deux types de monstruosités, matière à des mémoires spéciaux, lorsque J'aurai multiplié mes obervations. Or, si je fais abstraction de ces deux sortes d'anomalies, je vois que la plupart de celles que j'ai obtenues se rattachent à trois for- mes principales : développement imparfait ou même atrophie des membres ; hernie plus ou moins complète des viscères thora- ciques et abdominaux ; hernie, quelquefois incomplète, quelquefois aussi complète, de l’encéphale. En d’autres termes, ces em- bryons monstrueux appartenaient aux trois familles tératologiques qu'Is. Geoffroy Saint-Hilaire a désignées sous le nom de monstres eclroméliens, célosomiens et exencéphaliens. Je n'ai pas obtenu, du reste, des anomalies appartenant à cha- cun des genres de ces trois familles. Ainsi pour les monstres ectroméliens, je n’ai produit jusqu’à présent que des ectromé- lies et des hémimélies, uni ou bis-2bdominales. De même, dans la famille des Exencéphaliens, je n'ai obtenu d'une manière bien certaine que des hyperencéphalies (1), et dans la famille des Célosomiens, que des célosomies. Cette remarque a une grande importance pour les résullats généraux que je veux établir; car (1) Ou, peut-être, des podencéphalies. : En effet, les observations que j'ai eu occasion de faire d'un certain nombre de Poulets présumés hypérencéphales, me donnent lieu de croire que l'hyperencéphalie et la podencéphalie ne présentent entre elles. si l'on peut parler ainsi, que des différences de degré, et que l'hyper- encéphalie n’est que le premier état, la première phase, de la podencéphalie. Si cette opizion est vraie, tout monstre podencéphale aurait donc commencé par être un monstre hyperencéphale. Par conséquent. je dois me demander si les monstres hyperencéphales que j'ai étudiés, seraient restés hyperencéphales et ne seraient point devenus des podencéphales. Je traiterai cette question, avec tous les développements qui s’y rattachent, dans un mémoire ulterieur. / CONDITIONS DE LA VIE ET DE LA. MORT CHEZ LES MONSTRES. O1 on verra plus tard, par la discussion des faits, que les considé- rations générales que je veux présenter aux physiologistes ne s'appliquent peut-être pas à tous les genres tératologiques qui appartiennent à ces trois familles. Il me parait probable, par exemple, que la proencéphalie se rattache, comme je l'indiquerai plus tard, à un tout autre ordre de faits, encore inconnu pour moi. Ces trois formes typiques des anomalies que j'ai observées, entrainaient d’ailleurs après elles un certain nombre d'anomalies secondaires. C’est ainsi que l’hyperencéphalie s’accompagnait toujours d'anomalies de la face, et des organes qui existent dans cette région : volume inégal des yeux, pouvant aller dans certains cas jusqu’à l'atrophie de l’un d'eux; retard et inégalité de dévelop pement des parlies qui deviendront les mâchoires ; absence de soudure des parties qui &eviendront les maxillaires et les inter- maxillaires. La célesomie était, de son côté, fréquemment accom- pagnée de torsions très diverses de la colonne vertébrale. Du reste, ces anomalies de la face etdes yeux, ces torsions de la colonne vertébrale existaient souvent seules, et par conséquent, elles ne sont pas la conséquence nécessaire de l’hyperencéphalie ou de la célosomie. Mais leur coexistence était fréquente, telle- ment fréquente que je n'ai jamais vu, par exemple, de cas d’hy- perencéphalie qui ne fût pas accompagné d’une anomalie des yeux. Or, l'examen de mes journaux d’expériences et la comparaison de torites les observations que j'ai recueillies me signalent un fait d’une grande importance : c'est que ces trois sortes d’anomaïies, si diverses quant à leur nature et quant aux régions du corps qu'elles affectent, l’ectromélie, la célosomie et l’exencéphalie sont fréquemment associées l’une à l’autre sur le même sujet. Cette coexistence ne serait-elle qu’un accident, qu’un simple effet da hasard? Ou plulôt ne serait-elle pas la conséquence d’une cause unique, qui tantôt agirait sur telle ou telle région du corps en particulier, et tantôt affecterait simullanément deux régions diffé- rentes ? Il était dès l’abord tres-difficile d'admettre qu’un fait qui se ré- 62 C. DARESTE. pète fréquemment ne füt pas l’effét d’une cause spéciale. Mais, s’il en était ainsi, je devais retrouver, dans les observations téra- tologiques publiées antérieurement à mon travail, la mention de ces coexistences. J'ai consulté le Traité de tératologie d’Is. Geoffroy Saint-Hilaire. On sait que l’auteur de ce livre avait recueilli avec un très- grand soin toutes les observations d'anomalies organiques, épar- ses dans les recueils scientifiques depuis l'antiquité jasqu’à l’épo- que où il terminait la rédaction de son ouvrage; et qu'il y avait ajouté un nombre très-considéraäble d'observations personnelles. Ce livre nous présente donc un bilan très-exact de la science téra- tologique, telle qu'elle existait en 1837, date encore trop récente pour que le livre d’Is. Geoffroy ne soit pas encore aujourd’hui le tableau le plus complet de nos connaissances sur cette matière. L'étude de cet ouvrage m'a montré tout de suite, dans la comparaison des observations qui y sont consignées, un résultat entièrement semblable à celui que je déduis de mes expériences personnelles. Ici, pour bien prouver que je ne cherche point à torturer les faits pour les soumettre forcément à la théorie que je veux établir, je citerai textuellement les paroles mêmes de l’auteur du Traité de téralologie. Si je prends la famille des Célosomiens, je vois tout d’abord que, sur six genres, 1l en est trois qui sont en partie caractérisés par des faits d’ectromélie. 3. Cyllosome. — « Absence ou développement imparfait du membre pelvien du côté occupé par l’éventration. » h. Schistosome. —« Membres pelviens nuls ou très-imparfaits. » 5. Pleurosome. — « Atrophie ou développement très-imparfait du membre thoracique du côté occupé par l’événtration (D). » Maintenant si j’examine les trois autres genres de la même fa- mille, je vois que le développement incomplet des membres est une condition très-fréquente, sinon nécessaire, de l’éventration qui est le signe caractéristique de la célosomie. (1) Traité de tératologie, t. IN, p. 266, CONDITIONS DE LA VIE ET DE LA MORT CHEZ LES MONSTRES. 63 Ainsi dans l’Aspalasomie, je lis : « La disposition de l’éventra- tion exerce aussi une influence analogue sur les membres pelviens. Ils sont généralement mal faits et cagneux, quelquefois (rès-courts ou même incomplets quant au nombre de leurs doigts. Quand lé ventration se fait sur la ligne médiane, elle imprime aux deux membres des modifications qui alors même peuvent être plus marquées d’un côté que d’un autre. Mais les deux membres sont surtout inégalement modifiés quand l'éventration est latérale. Le tirage inégal que le placenta et la masse des viscères déplacés exercent sur la portion inférieure du corps, a nécessairement une influence plus directe sur le membre placé de leur côté; aussi ce dernier est-il beaucoup plus imparfait et plus court que l’au- tre (4). » A génosome. — « Par la conformation vicieuse et la torsion de leurs membres abdominaux, les agénosomes se lient intimement avec les aspalasomes (2). » I n’y a que le genre Célosome, dans lequel, le plus ordinaire- ment du moins, les membres ne présentent point d'anomalies. Prenons maintenant la famille des Exencéphaliens. 1° Notencéphale. — « Quant aux corps et aux membres, ils peuvent être exempts de toute déformation ; et c’est même ce qui a lieu le plus souvent. Mais il est aussi des cas dans lesquels on à vu la notencéphalie compliquée de plusieurs anomalies, parmi les- quelles 1l faut citer comme les plus fréquentes l’exomphale et la torsion des membres abdominaux (3). » 2 Proencéphale. — Ce genre n’est connu que par deux cas, qui ne nous présentent, comme complications, ni ectromélie, ni célo- somie, mais des anomalies de la face. « Les yeux sont pelits et mal conformés, et le nez disparait presque entièrement (4). » Bien qu'on ne puisse évidemment tirer aucune conclusion de deux observations entièrement isolées, je dois faire remarquer que cette absence des complications de la proencéphalie s'accorde parfaite- (1) Traité de tératologie, p. 269. (2) Ibid., p. 274. (3) Jbid., p. 297. (4) Ibid. p. 299. GA C. DARESTE. - mené avec un fait qui se présente fréquemment chez la Poule, et qui constitue peul-être un caractère de race. En effet, un grand nombre de Poules hbuppées nous rrésente une disposition des os du crâne et de l'encéphale qui paraît, à bien des égards, compa- rable à la proencéphalie. N'ayant pas encore pu me procurer des individus de cette race pour les soumettre à la dissection, je dois, pour le moment, m’abstenir de toute réflexion à leur sujet. Je ferai seulement remarquer que si, comme tout le fait supposer, ces Poules sont réellement proencéphales, il y a là un fait extrême- ment intéressant, puisqu'il nous prouve que la proencéphalie, au moins chez les Poules, est compatible avec une organisation d’ail- leurs normale, et, par conséquent, avec le libre et complet exercice de la vie. Cela semblerait indiquer que la proencéphalie est pro- duite par une cause toute différente de celles qui ont agi dans mes expériences. Je ferai de plus remarquer que la proencéphalie pourrait bien, même chez l’homme, ne pas être absolument in- compalible avec la vie. En effet, dans l’un de ces cas, la vie dura qualre jours, et les deux médecins qui ont publié l'observation, attribuent la mort de l'enfant monstrueux aux efforts que l’on aurait infructueusement tentés pour réduire la hernie du cer- veau. 3 Podencéphale. — « Le corps des vodencéphales est en géné- ral régulièrement conformé ; mais, dans un cas, les membres ont offert des modifications trop graves pour que je puisse 1c1 les passer sous silence. Chez un podencéphale, dont l’histoire très- complète est due au docteur Pézerat, médecin à Charolles, les membres étaient presque tous imparfaits ou rudimentaires. A gauche, le membre thoracique manquait de pouce, et deux des orteils étaient raccourcis et mal conformés. A droite, le membre thoracique manquait complétement et le pied n'avait qu'un seul doigt, le cinquième, régulièrement conformé : les trois doigts suivants étaient imparfaits, et le gros orteil n’était représenté que par quelques rudiments. Les côtés étaient donc affectés, mais inégalement. Il est à remarquer que chez le même podencéphale les deux moiliés du cerveau étaient inégales, l'hémisphère gau- che étant sensiblement plus petit que le droif, Ce sujet était CONDITIONS DE LA VIE ET DE LA MORT CHEZ LES MONSTRES. 65 affecté à la fois de podencéphalie, d’ectromélie et d’ectrodac- tylie (1). » L° Hyperencéphale. — Dans ce genre, la célosomie esi une complication si fréquente qu'ÉL. Geoffroy Saint-Hilaire avait consi- déré cette coexistence des deux anomalies comme étant la règle même. Voici ce que dit à ce sujet Is. Geoffroy Saint-Hilaire dans une note de son ouvrage : « Il importe à l'intelligence de ce chapitre de prévenir dès à présent que je m'éloigne ici à quelques égards des idées émises par mon père. Le sujet hyperencéphale dont il a donné dans son ouvrage la description et l'histoire complètes, et qui est ainsi devenu le type du genre, avait en même temps le cerveau placé hors du crâne, lui-même très-imparfait, les viscères abdominaux et thoraciques presque tous sortis de leur cavité, un double bec- de-lièvre et une fissure de la voûte palatine. Mon père a considéré toutes ces anomalies comme des éléments divers d’une seule et même monstruosilé. Il comprend, par conséquent, sous le nom d'hyperencéphalie, aussi bien le déplacement du cœur et des vis- cères abdominaux que l’encéphalocèle elle-même. Un sujet qui, avec un corps normalement conformé, aurait seulement un dé- placement herniaire supérieur du cerveau, ne serait donc pas, suivant lui, un hyperencéphale, mais un podencéphale ; cenre qui par conséquent ne se trouve pas non plus caractérisé dans la Philosophie anatomique, comme dans cet ouvrage. » L'étude que j'ai faite d’un très-grand nombre de faits m'a conduit à des idées assez différentes que résument les définitions suivantes : La podencéphalie est caractérisée par la position du cerveau à l’extérieur et au-dessus du crâne, avec simple perfo- ration de la voûte; l'hyperencéphalie, par la même disposition de l’encéphale, avec absence presque complète (et non plus simple perforation) de la voute (2). Quant au bee-de-lièvre et au déplace- ment des viscères thoraciques et abdominaux, je crois devoir les considérer comme des anomalies distinctes de l’hyperencéphalie, (1) Traité de tératologie, p. 302. (2) Je rappelle ici ce que j'ai dit dans unenoteprécédente, que je considère l'hy- perencéphalie et la podencéphalie comme deux degrés d'une même monstruosité. 4° série. Zooc. T. XX. (Cahier n° 2.) 1 5 66 €. DARESTE. qui tantôt existe sans elles, et tantôt, au contraire, se trouve compli- quée par la présence, soit de celle-ci, soit d’autres déviations (1). » Puis, dans le texte : « La face présente chez les hyperencéphales des modifications analogues à celles que j'ai déjà indiquées pour les genres précé- dents. Elle est très-remarquable par son obliquité ; disposition qui est constante dans tous ces monstres, et se lie manifeste- ment avec l’état incomplet et la forme déprimée de leur crâne. La face présente quelquelois aussi d’autres anomalies, dont Ja plus fréquente est le bec-de-lièvre double, avec fissure de la voûte palatine. Les pieds, ou l’un d’eux, sont souvent aussi mal faits. Enfin, le tronc présente quelquefois des anomalies, dont la plus fréquente, en même temps que la plus grave, est la célosomie.……, L'hyperencéphale décrit par mon père, offrait, outre une fissure labiale double et une fissure palatine, celte dernière complication, observée aussi par moi (2), chez deux autres indi- vidus, et longtemps auparavant chez un autre encore, par le doc- teur Thiébault (8) : cas très-remarquables dans lesquels les trois grandes cavités splanchniques, la boîte crânienne, le thorax et l'abdomen, se montraient ouverts à la fois, et privés d’une partie de leurs viscères (4). » Depuis la publication de l’ouvrage d’Is. Geoffroy Saint-Hilaire, on a publié plusieurs cas d’hyperencéphalie, qui reproduisent très- exactement ceux qui sont cités dans cet ouvrage. Je mentionnerai, par exemple, le fait publié par M. Belhomme-(5), et un autre fait publié par M. Houel (6). Dans ces deux cas, l'hyperencéphalie se (1) Traité de téralologie, p. 304, en note. (2) « J'ai constaté aussi et déjà indiqué plus haut (voy. p. 281, note 2), la coexistence de l’hyperencéphalie et de la pleurosomie. » (Note d'Is, Geoffroy Saint-Hilaire.) (3) Voy. Description d'un monstre humain dans la Médecine éclairée par les sciences physiques, par Fourcroy, 1791, t. IN, p. 36. Il y avait aussi, dans le même cas, bec-de-lièvre et absence d'un membre thoracique. » (Note d'Is, Geoffroy Saint-Hilaire.) (4) Jbid., t. I, p. 307. (5) Belhomme, Note sur un monstre hyperencéphale, dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences, A846, t. XXII, p. 66. . (6) Houel, Mémoire sur les adhérences du placenta ou des enveloppes à certaines CONDITIONS DE LA VIE EÏ DE LA MORT CHEZ LES MONSTRES,. 67 compliquait du bec-de-lièvre, de l’atrophie d’un œil, de la céloso- mie, etenfin, dans le dernier, d’ectromélie. Nous retrouvons donc encore, dans ces faits que j'ajoute à ceux qui sont mentionnés dans l'ouvrage d’Is. Geoffroy Saint-Hilaire, la même association de monstruosités diverses sur le même sujet, On me pardonnera, je l’espère, la longueur de ces citations, Toutes les personnes qui auront pris la peine de lire mon précédent travail sur la production artificielle des monslruosités compren- dront facilement les vives impressions que j'ai ressenties, lors- qu'en relisant attentivement les chapitres du second volume du Traité de tératologie qui traitent des Monstres célosomiens et exencéphaliens, j'y ai rencontré ces passages qui expriment, d’aue manière si nette et si explicite, le fait que je signalais au début de ce mémoire, comme l'une des conséquences les plus générales de toutes mes expériences. Il y a, en effet, une si grande analogie entre les faits consignés dans cet ouvrage el ceux que j'ai observés moi-même dans la plupart des Monstres que j’ai obtenus par des procédés artificiels, que j'ai pensé que je ne devais pas me borner à une analyse pure et simple de ces deux chapitres d’Is. Geoffroy Saint-Hilaire, et qu’une citation textuelle des pas- sages où 1l est question de ces faits de coexistence pourrait seule me mettre à l'abri du reproche de les avoir interprétés dans un sens favorable à ma cause. Je ne crois pas, du moins, qu’il soit possible de parvenir plus complétement au même but par des routes plus différentes. La tératologie d'observation: telle que nous la présente le célèbre ouvrage d’Is. Geoffroy Saint-Hilaire, et la tératologie expérimentale, telle qu’elle résulte de mes travaux per- sonnels, nous montrent donc l’une et l’autre, comme un fait très- général, la coexistence très-fréquente sur le même sujet de l’ectro- mélie, de la célosomie et de l’exencéphalie (4), soitqu’elles soient associées deux à deux ou toutes les trois ensemble. Ce fait si curieux de la coexistence d'anomalies si diverses a parties du corps du fœtus, dans les Mémoires de la Société de biologie, 1 887, 2° série, t. IV, p. 56. ‘ (1) Ilest bien entenda que les (termes d'ectromélie et d'exencéphalie doivent être entendus avec les restrictions que j'ai indiquées dans le texte, 68 C. DARESTE. même une généralité beaucoup plus grande encore que je ne l'aurais supposé, en partant de mes propres expériences. En effet, l'ouvrage d'Is. Geoffroy Saint-Hilaire nous apprend que la célo- somie et l’incurvation du rachis coexistent fréquemment avec J'anencéphalie (1). Beaucoup plus récemment, M. Houel à indi- qué la coexistence de Ja dérencéphalie et de la célosomie (2). L'anencéphalie et la dérencéphalie pourraient-elles se produire dans les embryons d’Oiseaux ? Jusqu'à présent je ne les ai pas encore constatées dans mes études ; mais il est très-possible que je les aie observées, sans avoir reconnu leur existence. En effet, s'il existe une monstruosité qui réalise pour moi, et de la façon Ja plus complète, l’idée d’un arrêt de développement, c'est incon- testablement l’anencéphalie. Je n’ai jamais étudié un embryon de Poulet, à un e certaine époque de son existence, sans être frappé de la ressemblance très-grande que présentent les vésicules encé- phaliques avec les poches hydrocéphaliques des fœtus anencé- phales. Je ne suis pas, du reste, le premier à signaler ces ressem- blances, qui ont été très-nettement indiquées par Ét. Geoffroy Saint-Hilaire : « Qu’on examine un Poulet, disait-il, à la sixième journée de l’incubation, on le trouvera, sous le rapport du cer- veau, présentant les traits d’un anencéphale, avec une poche très- distendue, et toute pleine d’un fluide aqueux à la région occipi- tale (3). » Je puis donc très-bien, dans un grand nombre de cas, avoir confondu des anencéphalies commençantes avec l’état nor- mal, puisqu'ici la distinction de l’état normal avec l’état anormal ne repose que sur une question de date , et que, d'autre part, les particularités si caractéristiques du crâne des Anencéphales ne sont point appréciables à une époque où la formation des os n’a pas encore commencé (A). J'espère que la suite de mes expériences pourra quelque jour 4) Is. Geoffroy Saint-Hilaire, loc. cit., t. 11, p. 368. 2) Houel, loc. cit. 3) É. Geoffroy Saint-Hilaire, Philosophie anatomique, t. I, p. 4119. (4) Depuis la rédaction de ce mémoire, j'ai pu m'assurer de la manière la plus certaine, de l'existence de la désencéphalie chez les Oiseaux, Je possède en effet un embryon monstrueux de Poulet qui est à la fois dérencéphale, opo- ( ( ( ( CONDITIONS DE LA VIE ET DE LA MORT CHEZ LES MONSTRES. 69 me fournir les éléments nécessaires pour la solution de cette ques- tion. Pour le moment, je dois me borner à indiquer que la co- existence de l’anencéphalie d’une part, de la célosomie et de l'incurvation du rachis de l’autre, semble indiquer que les consi- dérations physiologiques qui forment le sujet de ce mémoire sont aussi probablement applicables aux Monstres anencéphaliens. Mais je me borne à indiquer ce fait comme une simple hypothèse : peut-être un jour me sera-t-il possible de savoir si réellement elle est fondée. Je néglige done provisoirement les questions relatives à l'anen- céphalie, et je reviens au fait, que je signalais précédemment, de la coexistence fréquente, sur le même sujet, de l’exencéphalie, de la célosomie et de l’ectromélie. Il me paraît tout d’abord bien évident que cette coexistence n'est pas, qu’elle ne peut pas être, un simple effet du hasard : que, par conséquent, ces trois formes de monstruosités sont les effets mul- tiples d'une cause unique qui les produit tantôt isolément et tantôt simultanément, suivant les régions du corps sur lesquelles son influence vient à s'exercer. La détermination de celte cause unique est donc un problème qui se présente naturellement à l'esprit, quand on réfléchit aux faits que je viens de signaler. Je me suis donc demandé si, dans tous les Monstres observés par moi, et sur lesquels porte Je mémoire actuel, il n’y aurait pas quelque condi- tion anatomique commune à tous, qui pourrait mettre sur la voie de la découverte de cette cause unique. L'examen de mes jour- naux d'expérience m'a donné immédiatement la réponse à cette question. Je remarque, en effet, dans tous les cas dont j'ai rédigé la des- criplion, un arrêt plus ou moins complet dans le développement de l’amnios. | Cet arrêt de développement de l’amnios peut présenter plusieurs degrés : tantôt, en effet, le capuchon céphalique existait seul, le dyme et thoradelphe ou iléodelphe. Cet embryon, que je dois à l'obligeance de M. Flamen, élève de l'École secondaire de médecine de Lille, formera prochai- nement le sujet d'une note spéciale. 10 : C. DARESTE. capuchon caudal ne s'étant point formé; tantôt tous les replis de l’amnios en voie de formation existaient, mais sans s’êlre réunis, comme dans l'état normal, au-dessus de la face dorsale de l’em- bryon ; il en résultait que l’ombilie amniotique persistait plus ou moins largement ouvert, et que, par conséquent, une partie plus ou moins considérable du corps de l’embryon restait à découvert ; tantôt enfin les sommets des plis amniotiques, en marchant l’un sur l’autre pour recouvrir l’ombilic amniotique, ne se séparaient point l’un de l’autre, et formaient ainsi une large adhérence entre l'amnios et l’enveloppe séreuse. Toutefois ces arrêts de développe- ment de l’amnios sont relativement rares. Ce que j'ai rencontré le plus ordinairement, c'est une fermeture complète de l’ombilic amniotique ; mais avec persistance du pédicule amniotique, ou plutôt, pour parler d’une manière plus exacte, avec persistance de la continuité primitive de l’amnios avec l'enveloppe séreuse. Tels étaient les arrêts de développement qui occupaient la partie supé- rieure dé l’amnios, celle qui répond à la région dorsale de l’em- bryon. La partie inférieure de l’amnios, ou celle qui répond à la région ventrale de l'embryon, m'a présenté souvent aussi des arrêts très-manifestes de développement. C'est ainsi que, dans tous les cas d'éventration ou de célosomie, l'ombilic abdominal con- servait un diamètre considérable, et par conséquent l’amnios était en ce point beaucoup plus largement ouvert qu'il ne l’est ordinai- rement, puisque, dans l’état normal, il ne laisse passer que le pé- dicule du vitellus, avec l’anse d’intestin qui lui sert de support, et le pédicule de l’allantoïde. Ici, comme on le voit, l'arrêt de déve- loppement de l’amnios s'accompagne toujours d'un arrêt de déve- loppement des téguments de l'abdomen et du thorax qui ne sont formés que partiellement, et qui laissent en dehors d’eux une partie plus ou moins considérable des viscères abdominaux et thoraci- ques. Il arrive même bien souvent que la portion de ces tégu- ments qui existe encore a conservé la structure, et, par suite, l'aspect de l'enveloppe séreuse primitive, et qu’elle ne présente aueune apparence de peau ni de muscles comparable à ce qui existe dans l'état normal. Dans mon précédent mémoire, dont la rédaction a été termi- CONDITIONS DE LA VIE ET DE LA MORT CHEZ LES MONSTRES, 7A née dans les derniers jours du mois de mars 1862, j'ai signalé ces élats imparfaits de l’amnios, que j'avais eu si souvent occasion d'observer. Mais je n’avais point remarqué la généralité de leur existence, ni surtout les relations qui les unissent à certaines monstruosilés. Ce sont les expériences que j'ai faites depuis la rédaction de mon mémoire qui m'ont dévoilé ces curieuses co- existences, et qui m'ont fait comprendre leur relation avec l’état imparfait de l'amnios (4). Une fois en possession de ce fait, je me suis demandé si ces états imparfaits de l’amnios étaient seulement une condition acces- soire de ces anomalies, ou s'ils n’en constituaient pas la cause primitive. Je n’ai pas encore des observations assez nombreuses (1) Je dois ajouter ici que le monstre hémiencéphale que j’ai décrit dans mon précédent mémoire m'a présenté également cette persistance du pédicule amnio- tique. Depuis l’époque de la rédaction de mon mémoire, j'ai eu encore occasion de constater deux fois cette anomalie. Le premier de ces cas m'a montré de la manière la plus évidente la permanence du pédicule. Je n’ai pu reconnaître ce fait dans le second, qui était déjà mort depuis longtemps, lorsque j'ai ouvert l'œuf, el qui ne s'est prêté que très-incomplétement à mon étude. Comme il s'agit ici d’une monstruosité fort intéressante, je donne ici en note le résumé de l'observation du premier de ces hémiencéphales, en attendant que je puisse revenir d’une manière plus générale sur le mode de production de ces sortes de monstruosités : Œuf mis en incubation le 31 mai 4862, ouvert le 7 juin. — L'’embryon vivait au moment de l'ouverture de l'œuf; mais il a péri très-vite. — L'aire vasculaire présentait un fait très-remarquable : toute la moitié qui était en rapport avec le côté gauche de l'embryon (déplacée comme on le verra tout à l'heure) était pleine de sang; toute la moitié qui était en rapport avec le côté droit était au contraire exsangue. — L'enveloppe séreuse et l'amnios sont soudés sur une grande étendue, à la place où est ordinairement le pédicule amniotique. — L'al- lantoïde n’existe point. — Le cœur fait hernie hors de l’amnios à gauche de l'embryon; ilest retenu hors du corps par des brides qui l’attachent à l'amnios et au feuillet vasculaire. — L'amnios n'est point fermé en avant et les lames ven- trales ne sont point repliées. — L'embryon est couché sur le vitellus par le côté gauche. — La tête a complétement pénétré dans l'intérieur du vitellus ; elle a une forme à peu près sphérique et présente deux points noirs qui sont les rudiments des yeux, et peut-être un rudiment de mâchoire inférieure. La tête est probable- ‘ment soudée avec l'amnios, comme dans le cas décrit dans mon premier mémoire, mais je n'ai pu m'en assurer, 72 C. DARESTE, pour pouvoir me prononcer d’une manière certaine, et j'ai besoin de réunir encore sur ce sujet les résultats d'expériences multi- pliées. Mais en attendant que j'aie réuni toutes les données néces- saires pour la solution du problème, je veux montrer comment cet arrêt de développement de l’amnios nous explique, de la ma- nière la plus complète et la plus satisfaisante, diverses par- licularités de la vie et de la mort de mes embryons monstrueux. I y à d’abord une première conséquence qui dérive de la ma- nière la plus immédiate du fait anatomique que je viens de signa- ler. L'arrêt de développement de l'amnios entraîne nécessaire- ment à sa suile un arrêt de développement de l’allantoïde, qui ne peut plus s'appliquer sur toute la surface interne de l'œuf. Il en résulte que l’allantoïde semble se déplacer dans l’intérieur de l'œuf. Ces déplacements apparents de l’allantoïde dans l’intérieur de l'œuf ont été le premier fait anormal que j'aie rencontré dans mes recherches sur la produelion artificielle des monstruosités. Je les ai mentionnés dans un mémoire publié en 1855 (1). J'avais reconnu que, lorsque je vernissais le gros bout de l'œuf, l'allantoïde se dirigeait vers le petit bout ou la pointe. Ce fait, qui a été le point de départ de tous mes travaux sur la production ar- üficielle des Monstres, était resté pour moi complétement inex- pliqué. Je croyais, et loutes les apparences étaient en faveur de celte opinion, que l'allantoide dans son développement allait chercher l’air, en se dirigeant vers la partie de la coquille qui élait restée perméable aux gaz, exactement comme, dans le règne végétal, les tiges se dirigent vers la lumière, tandis que les ra- cines Ja fuient. Les détails dans lesquels je viens d’entrer expliquent ces dé- placements apparents de l’allantoïde de la manière la plus simple. Mais pour bien comprendre cette explication, il est nécessaire de donner d’abord quelques détails sur la position de l'embryon dans l'œuf. (1) Voy, mon Mémoire sur l'influence qu'exerce sur le développement du Poulet l'application partielle d’un vernis sur la coquille de l'œuf; dansles Ann. des sc. nal., 4° série, Zoologie, t. IV, p. 119. CONDITIONS DE LA VIE ET DE LA MORT CHEZ LES MONSTRES, 73 Dans les premiers temps de l'incubation, le vitellus, qui est plus léger que l’albumine, vient toujours se placer à la partie la plus élevée de l'intérieur de l'œuf, fait démontré en 1674, con- trairement à l'opinion de Harvey, par un anatomiste nommé Lan- gly (4); et la cicatricule, qui est plus légère que le reste du vitel- lus, vient toujours se placer à la partie supérieure du vitellus. Il en résulte que dans l’incubation horizontale, qui est l’incubation normale, la cicatricule, qui occupe toujours la partie culminante de l’intérieur de l’œuf, est placée dans une,posilion intermédiaire entre le gros bout et la pointe, mais un peu plus près cependant du gros bout que de la pointe. Lorsque l'embryon se forme sur la cicatricule, il est, le plus ordinairement, disposé de telle sorte, que l'axe qui s'étend le long de la colonne vertébrale, depuis la tête jusqu’à l'extrémité coccy- gienne, est parallèle au petit axe de l'œuf, et par conséquent per- pendiculaire à son grand axe. De plus, il est, au début, couché à plat sur le vitellus, et dans une situation telle que son côté gauche est tourné vers le gros bout de l’œuf, siége de la chambre à air, el que son côté droit est, au contraire, tourné vers le petit bout ou la pointe de l'œuf. Plus tard, du troisième au quatrième jour, l'embryon se retourne et se couche sur le vitellus, de manière à être en rapport avec le vitellus, par le côté ganche de son corps. Dans cette posilion, l'embryon présente le dos au gros bout, et par conséquent à la chambre à air, et le ventre à la pote de l’œuf, Chez des embryons ainsi placés, et c’est le cas le plus général, l’allantoïde qui sort, au côté droit de l'embryon, par l'ouverture ombilicale, s'élève peu à peu, en venant gagner le point eulmi- nant de la coquille, dans l’espace libre qui est formé supérieure- ment par l'enveloppe séreuse, inférieurement par le feuillet vas- culaire, et à gauche par l’amnios. Puis, quand elle a atteint la partie culminante de l'œuf, et qu’elle s’est mise en contact avec la coquille, elle s'étend à droite et à gauche pour aller gagner les deux extrémités de l'œuf. Mais comme son point de départ (4) Langly, Observaliones quædam de generaliane animalium. 1674, p.136. 7h €. DARESTE. est généralement plus près du gros bout que du petit bout, et que, d'autre part, le gros bout est occupé par la chambre à air, dont la capacité augmente pendant toute la durée de l’incubation, elle semble se diriger d’abord du côté de la chambre à air. Si maintenant il arrive que l’amnios ait conservé une partie de ses connexions primitives avec l'enveloppe séreuse, aux dépens de laquelle il s’est formé; si, en d’autres termes, le pédicule amnio- tique persiste, il y aura là, entre l’amnios et l'enveloppe séreuse, une barrière que l’allantoïde ne pourra franchir. Elle se déve- loppera done simplement en gagnant la pointé de l'œuf, et ne pourra se diriger du côté de la chambre à air. I y aura donc un déplacement apparent, et c’est ce déplacement apparent que j'avais pris, au début de mes études, pour un déplacement réel, produit par l’application d’un vernis sur le gros bout de l'œuf, et par conséquent sur la chambre à air. Or, si l’on a bien suivi l’en- chainement des raisonnements que je viens de présenter, on com- prendra comment, dans mes expériences, j'avais cru pouvoir attribuer directement à l’action du vernis, ce qui n’était que le résultat de la permanence du pédicule amniotique : puisque toutes les conditions de l’expérience s'étaient alors réunies pour me faire concevoir une semblable opinion. Mais il est bien évident que si la cause du déplacement apparent de lallantoïde consiste dans la permanence du pédicule amniotique, et je ne puis en douter, toutes les fois que l'embryon occupera sur le vitellus, et relative- ment aux deux extrémités de la coquille, la position que je viens d'indiquer, lallantoïde se dirigera vers la pointe de l'œuf, aussi bien dans les œufs dont la coquille n’a pas été vernie que dans ceux dont la coquille a été vernie. Ce fait que l'on aurait pu pré- voir théoriquement, je l’ai vu réalisé par l'expérience. Je l’ai rencontré bien souvent lorsque je faisais couver les œufs dans une position verticale, en les plaçant la pointe en haut, Comme, dans ces conditions nouvelles, j'agissais sur des œufs qui n'avaient pas été vernis, et dont, par conséquent, la coquille était parfaitement perméable à l'air, il était bien évident qu'ici l'allantoïde n’allait pas chercher l'air, comme j'avais cru pouvoir le conclure de mes premières expériences. C'est en réfléchissant CONDITIONS DE LA VIE ET DE LA MORT CHEZ LES MONSTRES, 75 aux conditions nouvelles dans lesquelles je me trouvais placé que je suis arrivé à déterminer la cause, toute mécanique, de ce phé- nomêne. Et maintenant je dois ajouter qu’il est très-possible que l'allan- toïde ne se développe pas en dedans des parties de la coquille qui correspondent aux places sur lesquelles on à fait l'application des enduits imperméables. C’est ce qui paraîtrait résulter d’une obser- vation déjà ancienne de MM. Baudrimont et Martin Saint-Ange (2). On comprend qu'ici je ne puisse invoquer mes propres expériences, puisque tout mon mémoire actuel a pour but de prouver que la cause principale du phénomène est une cause tout autre que celle que j'avais cru d’abord pouvoir invoquer. Mes expériences de 1855 ne me fournissent donc aucun moyen de décider si lallantoïde peut ou ne peut pas s'étendre contre la face interne de la coquille, en dedans des parties vernies. Ici seulement les expériences ‘pour- ront décider la question, quand la saison me permettera de les reprendre. Maintenant il ne faut pas oublier que loutes ces considérations ne sont admissibles que dans une seule hypothèse : celle de la position normale de l'embryon, relativement aux deux extrémités de l'œuf, telle que M. de Baer l’a fait connaître le premier (2). Sup- posons, en effet, que l'embryon occupe primilivement une position inverse de celle que j'ai déjà décrite, et que le côté droit de son corps et non le côlé gauche regarde la chambre à air, lorsque l'embryon se retournera, l’allantoïde, si le pédicule amniotique persiste, semblera se diriger du côté de la chambre à air el fuir le pôle aigu de l'œuf. L’allantoïde n’oceupera également qu’une po- sition restreinte et nettement déterminée, dans les cas peu nom- breux, du reste, où l’axe de l'embryon sera parallèle et nou per- pendiculaire au grand axe de l’œuf. Il est clair que dans ces (4) Baudrimont et Martin Saint-Ange, Recherches analomiques et physiologiques sur le développement du fœtus, et,en particulier, sur l'évolution embryonnaire des Oiseaux et des Batraciens, dans le Recueil des savants étrangers. 1851, p. 642. (2) Dans son Entwickelungsgeschichte der Thiere. Voyez aussi la Physiologie de Burdach, t. II, p. 206, de la traduction française. Le chapitre qui traite du développement des Oiseaux est un extrait du grand ouvrage de M. Baër. 76 C. DARESTE. conditions, le pédicule amniotique forcera l’allantoïde à n'occuper qu’une moitié de la moitié supérieure de l’œuf, On pourrait égale- ment, mais cela n’aurait aucun intérêt, prévoir loules les positions de l’allantoïde, pour tous les cas où, dans l’incubation artificielle, on fait couver l'œuf verticalement ou obliquement, tantôt en pla- çant l'œuf sur le gros bout et tantôt en le plaçant sur la pointe : il y a là un certain nombre de positions possibles pour l’allantoïde, positions qui résultent de la combinaison des situations ordinaires ou exceplonnelles de l'embryon avec la position même de l'œuf. Enfin, je dois encore ajouter que l’allantoïde peut sortir au côté gauche de l’embryon, comme cela arrive dans les cas d’hétéro- taxie ou (’inversion générale des viscères : ou que, sortant au côté droit, elle peut passer par-dessous l’amnios, et par conséquent par-dessous l’embryon, et paraître sortir au côté gauche. Toutes ces positions possibles de l’allantoïde devront être prises en con- sidération, quand on voudra étudier le fait de l’extension de l’allantoïde au-dessous d’une partie de la coquille recouverte de vernis. Du reste, ces déplacements apparents de l’allantoïde sont loin d’avoir l'importance que j'ai cru, dans le principe, pouvoir leur attribuer. J'avais signalé dans mon premier mémoire deux ano- malies assez légères, il est vrai, et qui coexistaient avec des dépla- cements de l’allantoïde, et je les avais considérées comme étant le résultat du déplacement de l’allantoïde. Aujourd’hui, je consi- dère comme un fait bien évident qu'il n’y avait entre ces deux sortes de faits, la production des anomalies et le déplacement de l’allantoïde, d'autre relation que celle qui existe entre les effets d’une seule et même cause. Le déplacement apparent de l’allantoïde, ou, pour parler d’une manière plus exacte, son arrêt de développement, est done pour moi la conséquence nécessaire d’un arrêt de développement de l’amnios (4). Or, si ce fait n’a pas, au point de vue de l’ana- tomie, une très-grande importance, il acquiert une importance (1) Du moins le plus ordinairement. Car il ne serait pas impossible qu'il se rattachât, dans cerlaines circonsiances, à des adhérences accidentelles établies CONDITIONS DE LA VIE ET DE LA MORT CHEZ LES MONSTRES. 77 considérable, quand on le considère au point de vue de la phy- siologie. à J'ai toujours vu, dans mes expériences, mes Monstres artifi- ciels périr avant l’éclosion (1). J'ai insisté sur ce fait dans mon précédent mémoire, et j'ai montré que, le plus ordinairement du moins, cette mort prématurée de l'embryon est produite par asphyxie. La mort par anémie, ou par insuffisance de la pro- duction des globules sanguins, est beaucoup plus rare, et semble n'avoir lieu que pendant les premiers jours. J'ai loujours vu mes embryons monstrueux périr asphyxiés, lorsqu'ils avaient dépassé les premières périodes de la vie embryonnaire. J'ai cru pendant longtemps que cette asphyxie des embryons monstrueux était le résultat d’une cause purement mécanique, En effet, j'avais fait presque toutes mes expériences, en cherchant à détruire partiellement la perméabilité de la coquille de l’œuf pour les gaz. Je me suis assuré, par un très-grand nombre d'expériences anciennement publiées, que les vernis ordinaires diminuent à peu près de moitié la porosité de la coquille, et que les matières grasses la font disparaître presque entièrement (2). L'application d’une couche d'huile sur une moilié de la coquille de l'œuf avait donc pour résultat d'empêcher cette moitié de coquille de livrer passage à l'air, et par conséquent de réduire de moitié l’intensité de la respiration. On comprend donc facilement comment, lors que l'embryon s'accroît, et que la respiration devient par cela même plus active, l'application d’une couche imperméable sur une moilié de la coquille doit déterminer l’asphyxie à un moment entre l'amnios et l'enveloppe séreuse. Dans mon précédent mémoire, j'ai signalé, comme très-fréquente, une adhérence de cette nature, qui se forme au-dessus du pédicule amniotique, en face de la tête. (1) Cette mort prématurée des embryons monstrueux a élé déjà constatée par M. Panum, dans un assez grand nombre d'anomalies; mais il n'en a pas indi- qué la cause. Voy. son récent ouvrage: Untersuchungen uber die Entstehung der Missbildungen zunœæchst in den Eïernder Vogel. 1860, passim. (2) Voy. mon mémoire intitulé: Recherches sur l'influence qu'exerce sur le déve- loppement du Poulet l'application totale d'un vernis, ou d'un enduit oléagineux sur la coquille de l'œuf; dans les Ann. des sc. nat., Zoologie, 4° série, t. XV, p. ÿ et suiv. 78 C. DARESTE, donné, puisqu'elle diminue de moitié la quantité d’air qui peut pénétrer dans l’organisme. Assurément, cette cause d'asphyxie est très-manifeste : mais elle n’est pas la seule qui agisse, ainsi qu'on va le voir. Et d’abord j'ai remarqué que, dans les œufs soumis à l’incu- bation avec une moitié de coquille couverte d'huile, la mort n'arrive point, chez tous les embryons, vers la même époque de lincubation, ce qui devrait être pourtant, au moins dans des li- mites assez peu Ctendues, si l’enduit imperméable était la seule cause de l’asphyxie. Il y a, au contraire, des différences assez marquées dans l’époque de la mort ; ce qui semble bien indiquer que l’asphyxie n’est pas simplement le résultat de l’action exté- rieure, et toute mécanique, dés enduits imperméables; mais qu’elle peut aussi dépendre de causes intérieures et purement phy- siologiques. Je n'avais point, du reste, donné, à ce fait d’une différence dans la durée de la vie embryonnaire, toute l’attention qu’il mérite, lorsque je publiai mon précédent mémoire ; et je l'aurais proba= blement laissé inaperçu, si je n’avais repris, au printemps der- nier, sur une assez grande échelle, des expériences relatives à l'influence dela position verticale sur le développement de l’em- bryon. Ici, je ne me servais point d'enduits imperméables ; je ne diminuais point, par conséquent, la quantité d’air qui devait pé- nétrer dans l’intérieur de l’œuf, pour y alimenter la respiration : et cependant je voyais toujours, plus tôt ou plus tard, mes em- bryons monstrueux périr asphyxiés. Il a donc fallu me rendre à l'évidence, el reconnaitre que, dans mes expériences, l’asphyxie a. été, le plus ordinairement, déterminée par des causes prove- nant de l'organisme lui-même , et que ce n’est qu’exceptionnelle- ment qu’elle a été déterminée directement par les enduits im- perméables que j'appliquais sur l'œuf. Je dis directement, ear il est bien clair que toutes les fois que j'ai appliqué une couche d’enduit imperméable sur un œuf, cette couche a produit l'asphyxie d’une manière indirecte, en provoquant l’action de cette cause physiologique inconnue dont je viens de signaler l'existence. CONDITIONS DE LA VIE ET DE LA MORT CHEZ LES MONSTRES. 79 Mais quelle est cette cause inconnue ? Il ne m'a pas été néces- saire de la chercher pendant longtemps : car, dès le moment où j'ai pu constater le fait de la production de l’asphyxie par des phé- nomènes entièrement physiologiques, cette cause m'est apparue avec la plus complète évidence. Elle consiste précisément dans l'arrêt de développement de l’allantoïde que je viens de signaler, et qui empêche cet organe de s'appliquer contre toute la surface interne de l’œuf. Tout arrêt de développement de l’allantoïde deviendra donc nécessairement, à un moment donné, une cause d'asphyxie; ear le Poulet continuant à s'accroître, tandis que le développement de l'allantoïde a cessé, il arrive un certain moment où l’allantoïde ne peut plus suffire aux besoins d’une respiration dont l'intensité s'accroit incessamment. Ces faits sont, par eux-mêmes, d'une évidence si manifeste, qu'il n'est pas nécessaire d'y insister plus longuement, Je ferai seulement remarquer qu'ils n’expliquent ces différences signalées tout à l'heure dans l'époque de la mort; car on conçoit très-facilement, si l’on se reporte aux considérations que jai présentées au commencement de ce mémoire, que l’allan- toïde, entravée dans son développement par la permanence du pédicule de l’amnios, pourra, suivant les diverses positions de l'œuf dans l’incubalion, et même aussi suivant les diverses posi- tions de l'embryon dans l'œuf, lapisser des espaces plus ou moins considérables de la face interne de la coquille, et par suite suffire, pendant un temps plus ou moins long, suivant les individus, aux besoins de la respiration. Ainsi, pour résumer ce travail, tout se tient et tout s’enchaine. L'arrêt de développement de l’amnios détermine l’arrêt de déve- loppement de l’allantoïde ; l'arrêt de développement de l’allantoïde détermine à son tour l’asphyxie de l'embryon monstrueux, qui périt nécessairement, fatalement, dans l’intérieur de la coquille, à ce moment précis où l'allantoïde ne peut plus lui fournir la quan- tité d'oxygène nécessaire pour alimenter la combustion respira- toire. Tous les phénomènes de la vie et de la mort de l'embryon monstrueux dans l’œuf s'expliquent donc de la manière la plus naturelle, et aussi la plus simple. 80 C. DARESTE, Et cependant qu'on ne se méprenne point sur mes paroles, et qu'on ne leur attribue point une portée que je ne leur donne pas moi-même | Je raconte ce que j'ai vu dans des expériences que je poursuis depuis onze ans, et pour lesquelles j'ai dù mettre en incubation près de trois mille œufs. Mais je ne prétends pas cepen- dant avoir, même dans mes expériences, fixé les limites du pos- sible, et, par conséquent, établi une loi. J'ai toujours constaté Ja présence de ces arrêts de développement de l’amnios dans les trois formes de monstruosités qui forment le sujet de ce mémoire ; mais, si nous exceptons les faits de célosomie dans lesquels l'arrêt du développement de l’amnios est une des conditions les plus essentielles de la monstruosité, nous ne voyons pas qu'il existe une relation nécessaire entre ces deux ordres de faits ; par consé- quent la constance, signalée par moi, de cette coexistence n’en- traîne pas inévitablement sa nécessité. Ainsi, je puis très-bien concevoir que ces arrêts de développement de l’amnios et de l’al- lanloïde puissent coexister avec un embryon parfaitement bien conformé, et j'ai même, très-probablement, observé de ces sortes de faits au début de mes études, ainsi que je lai indiqué dans mon premier mémoire. Mais je ferai remarquer qu'à cette époque je n'avais encore aucune habitude de l’étude des anomalies ; et que, par conséquent, j'ai pu très-bien considérer comme normales des formes qui ne l’étaient point: de telle sorte que ces premières ob- servalions laissent un certain doute dans mon esprit. De même, il ne m'est pas démontré que le pédicule amniotique, bien qu'ayant persisté pendant un temps plus ou moins long au delà de l’époque de sa disparition normale, ne puisse finir par disparaître, et ne permelte ainsi à l'allantoïde de recommencer le cours interrompu de son développement, Mais il est évident qu'il n’y a que des expé- riences, et des expériences très-multipliées, qui pourront me don- ner la réponse à ces questions. Un jour viendra, je l’espère, où j'aurai entre les mains les éléments quime manquent aujourd'hui, où je pourrai par conséquent remplacer de simples résultats d’ob- servalion par une loi fondée rationnellement sur les principes de la physiologie et se prêtant à l'explication, non-seulement de tous les cas observés, mais encore de tous les cas possibles, CONDITIONS DE LA VIE ET DE LA MORT CHEZ LES MONSIRES. 81 Mais en attendant que je puisse formuler avec nettelé de sem- blables résultats, je dois examiner avec soin quelques faits publiés par d’autres observateurs, et qui semblaient, au premier abord, en contradiction complète avec ceux que j'ai observés. Il s’agit, en effet, de Poulets présentant des anomalies plus ou moins sem- blables à celles qui forment le point de départ de mon travail, et qui auraient atteint ou même dépassé l’époque de l’éclosion. Il est donc de la plus grande importance pour moi de soumettre ces faits à un examen très-rigoureux. Le premier de ces faits est décrit dans une brochure très-rare, publiée en 1817 par Bonnemain, qui inventa les appareils de chauffage par l'emploi de la cireulation de l’eau chaude, et qui appliqua ces appareils à l’incubation artificielle. Je cite textuellement (1) : « J'ai eu une Poule qui a abandonné ses œufs dans les premiers jours d’incubation. Je les ai mis, au bout d’environ deux jours et demi d'abandon, e’était dans l'été, au mois de juillet, je les ai mis, dis-je, dans une machine à couver qui était ronde et qui avait servi aux expériences faites sous les yeux des commissaires nommés par l’Académie des sciences pour l'examen de la sortie du Poulet de la coquille, telle que je l'avais annoncée à ladite Académie en 1777. » Les Poulets de plusieurs de ces œufs, qui avaient sans doute été trop longtemps refroidis, périrent; un d'eux est venu à bien, et un autre esl parvenu aussi à briser sa coquille, mais il n’avait qu’une palle et qu’une aile. » Ce phénomène me frappa. Je fis beaucoup de réflexions pour en découvrir la cause. Enfin, après une multitude d'examens et de méditations plus ou moins fondés, je crus entrevoir la cause de cet accident; je fis en conséquence plusieurs tentatives pour m’en (1) La brochure de Bonnemain, dontje n'ai eu connaissance que par une com- munication de M. Forney, a été imprimée en 4816, sous ce titre : Observations sur l’art de faire éclore et d'élever la volaille sans le secours des Poules, ou Examen des causes qui ontpu empécher de donner suite aux diverses tentatives qui ont élé faites en Europe pour imiter les Égyptiens dans l’art de faire éclore et d'élever les Oiseaux domestiques de toutes espèces, par le moyen d’une chateur artificielle ; suivi des procédés qu'il faudrait employer pour amener cet art à la perfection, voy. p. 9. &° série. Zoou, T. XX. (Cahier n° 2 ) 2? 6 32 C. DARESTE. assurer, Pendant longtemps aucune ne réussit: mais ensuite, après plusieurs essais infructueux, je parvins à faire éclore à la fois plusieurs Poulets qui n'avaient chacun qu’une patte et qu’une aile. J’ai répété plusieurs fois cette expérience qui me réussissait laujours, tantôt plus, tantôt moins : j'en perdais beaucoup. » Je n'annonce pas ceci comme avantageux pour ceux qui ne feraient éclore les Poulets que pour en tirer un bénéfice, mais pour ceux qui seraient curieux de suivre le progrès de l’accrois- sement de l'embryon dans l’œnf, pendant les premiers temps de son développement, selon certaines circonstances. » Heureusement cet accident ne pourrait pas arriver dans la machine dont je donnerai la description dans l’ouvrage que j'ai annoncé devoir publier sous peu; sa perfection en empêcherait l'effet. Pour y résister, il faudrait se disposer pour cela, et même il vaudrait mieux construire une machine semblable à celle dans laquelle cet effet m'est arrivé pour la premiére fois. » Ceci pourrait jeter un grand jour sur la physique animale et donner quelques notions sur la cause des monstruosités. » Dans l'ouvrage que je dois publier sous peu sur l’art de faire éclore et d'élever la volaille artificiellement, je ferai connaître toutes les circonstances et les causes que j'ai soupçonnées avoir occa- sionné cet accident. En attendant, je communiquerai à ceux que cela intéresserait les procédés et les circonstances nécessaires pour y réussir (1).» (4) Je dois mentionner ici un fait historique assez curieux. Ces expériences sur la production artificielle des monstres ont été faites très-probablement vers 1780, à l'époque où Bonnemain venait d'inventer les appareils à circulation d'eau chaude, Or, je lis dans un ouvrage for: peu connu, publié en 1806 par un méde- cin nommé Jouard, sous ce titre: Des monstruosités et bizurreries de la nature, t. II, p. 25?, un très-curieux passage qui paraît être une allusion à ces. expé- riences de Bon:emain, et qui, de toute façon, est fort intéressant pour l'histoire de la production artificielle des monstruosités. « Tout le monde connaît les expé- riences faites sur la manière d'obtenir des monstres à volonté, soit en empêchant l'entier développement, comme on l'a fait sur des Poulets produits par l'incuba- tion artificielle, soit en facilitant l'union, l'assemblage des germes, comme on l'a fait sur le frai de Poisson ; ée qui explique assez clairement comment, dans le premier cas, se forment accidentellement les monstruosités qui dépendent du CONDITIONS DE LA VIE ET DE LA MORT CHEZ LES MONSTRRS,. 83 Cette observation de Bonnemain indique la possibilité, pour un monstre affecté d’ectromélie, d'arriver jusqu'à l'éclosion. Ce fait semble done, au premier abord, en contradiction avec ceux que j'ai moi-même étudiés, et dont je parle dans ce mémoire. Mais je ferai remarquer que les cas observés par Bonnemain différent complétement des miens, dans lesquels j'ai toujours vu l’ectromé- lie n'alfeetant que les membres abdominaux, tandis qu'ici les mewbres lhoraciques eux-mêmes étaient atteints. On peut donc fort bien comprendre comment, si ces cas sont réels, leur produc- tion s’est accompagnée de phénomènes lout autres que ceux que j'ai indiqués dans mon mémoire. Geoffroy Saint-Hilaire, en décrivant les anomalies qu'il avait obtenues dans ses mémorables expériences, a fait connaître égale- ment plusieurs anomalies comparables, au premier abord, à celles qui forment le sujet de ce mémoire. Le premier de ces faits est un Poulet célosome. Voici la description qu'Ét. Geoffroy Saint-Hilaire en donne (1) : « Dans un sujet que j'ai d’abord examiné, les effets du tirage défaut, et dans le second, celles qui dépendent de la surabondance de quelques organes, » Ce passage nous montre de la manière la plus évidente que la pensée de pro- duire artificiellement des monsires est antérieure à Geoffroy Saint-Hilaire, Du reste, Olivier de Serres avait déjà dit, fort anciennement, dans son Thédtre d'agriculture, que l'incubation artificielle donne souvent lieu à la production de Poulets difformes. Je ferai connaître tous ces essais dans une notice sur l'histoire dela production artificielle des monstres. Il est fort à regretter pour la physiologie animale, que Bonnemain n'ait, ni dans cette brochure, ni ailleurs, du moins à ma connaissance, donné l'indication des procédés dont il s'était servi pour obtenir ces monstres artificiels. Il paraît que Bonnema'n, toujours poursuivi par la crainte des contrefaçons pour ses appareils, altendait, pour publier les résultats de sa longue pratique de l'incuba- tion artificielle, le moment où il aurait atteint complétement le but qu'il s'était proposé. Pour ma part, je n’ai jamais dans mes nombreuses expériences ren- coniré un seul fait de ce genre, Je ne puis donc rien dire des procédés dont Bonnemain s’élait servi pour obtenir de ces sortes d'ectromélies. (1) Geoffroy Saint-Hilaire, Sur les déviations provoquées et observées dans un élablissement d'incubalion artificielle, dans les Mémoires du Muséum, t. XIII, p. 294. Sl C. DARESTE. s'étaient propagés par devant, et avaient donné lieu à une mons- truosité que l’on a coutume de désigner par le mot ‘éventration. N'oublions pas quelle était la situation du fœtus : la partie dite postérieure y était en haut et l’antérieure en bas; le bassin parais- sait remonté et engagé dans le jaune, il entrainait à sa suite les viscères, et surtout l’estomae qui était d’une grandeur dispropor- tionnée : ceux-ci étaient réellement déplacés, car aucune de leurs parties n’était contenue ou au moins coiffée par le sternum; le cœur avait suivi et se montrait prêt à sortir du thorax ; le sternum avait son extrémité abdominale raccoureie par un pli, et le bassin lui-même était étendu et tout à fait étalé en table. » Ici, comme on le voit, l’ectopie du cœur était incomplète ; elle se rattachait très- probablement à ces cas si curieux d’ectopie cardiaque, souvent observés par moi, qui sont caractérisés par l'existence intra-thora- cique de la région auriculaire, tandis que la région ventriculaire est en dehors de l’ouverture ombilicale. Cette observation est incomplète, en ce qu’elle ne nous apprend pas si l’œuf a été ouvert et le Poulet retiré de la coquille avant l'époque de l’éclosion, En l’absence de toute indication à ce sujet, je crois que l’on peut admettre qu'il n’y a pas eu d’éclosion et que l'embryon a été retiré mort de la coquille. Ce cas me paraît done pouvoir facilement se rattacher à ceux que j'ai observés moi- même, et ne pas présenter par conséquent de contradiction avec ceux que j'étudie dans mon mémoire. Mais il n’en est pas de même de plusieurs monstruosités exen- céphaliques également décrites par Et. Geoffroy Saint-Hilaire, et sur lesquelles je dois insister. Ces faits appartiennent à un mémoire publié en 1827. Malheureusement ce mémoire ne nous apprend pas d’une manière satisfaisante les conditions dans les- quelles s’élaient produites les anomalies. Je rapporte textuellement ces observations. « Je citerai les cerveaux de deux Poulets jumeaux (1) dont j'ai : (4) Geoffroy Saint-Hilaire ne dit point quelles étaient les conditions de cette diplogénèse. Mais il est permis de croire qu'elle tenait à l'existence de deux vitellus, car on ne comprend pas, chez les Oiseaux, la possibilité de l'éclosion de CONDITIONS DE LA VIE ET DE LA MORT CHEZ LES MONSTRES, 85 suivi le développement pendant les six premières journées d’incu- bation, c’est-à-dire aussi longtemps que Îa transparence des fluides m'a permis d'assister à cette scène des premières formations fœtales. Chez l’un et l’autre les lobes cérébraux s'étaient portés en avant; ils avaient passé par delà et au-dessus des frontaux qui, entr’ouverts, se sont, à cet effet, maintenus écartés : les lobes optiques se voyaient à la suite et de côté; mais le cervelet main- tenu par ses connexions avec les parties médullaires du rachis cervical avait continué d'occuper le fond de ce qui restait de la boîte erànienne. Voilà ce qu'étaient devenues les relations de ces lobes les uns à l'égard des autres : l’écartement des masses extrêmes avait laissé arriver entre elles celles de la couche infé- rieure ou les lobes optiques. » Cependant je n’apercevais alors que des effets sans aucune cause apparente. Il y avait là nécessairement manifestation d’an- ciens désordres, mais tout paraissait rendu à un orare parfait. Il fallait donc que, déjà avant la naissance des Poulets jumeaux, les choses se fussent réajustées; et, comme à l'ordinaire, les tégu- ments communs, alors aussi pourvus de plumes naissantes, se trouvaient avoir enfermé et recouvraient l’état nouveau de l’encé- phale, cachant ainsi ces témoignages d’anciens désordres; et, en effet, ce qui restait visible au travers de la peau, c'était seulement une très-forte saillie au vertex, une grosseur résultant de la proéminence des lobes cérébraux. » J'ai fait l’autopsie de ces sujets, j'ai tranché et écarté les tégu- ments communs, et j'ai trouvé l’encéphale dans la condition que je viens d’exposer, l’état qu'on est dans l'usage de désigner sous le nom de hernie du cerveau (A). » L'autre fait a été observé par Geoffroy Saint-Hilaire dans un deux jumeaux formés sur un vitellus unique, par suite du fait de la rentrée du vitellus dans la cavité abdominale, et de l'impossibilité de cette rentrée dans deux abdomens différents. (4) Et. Geoffroy Saint-Hilaire, Des adhérences de l'extérieur du fœtus, considé- rées comme le principal fait occasionnel de la monstruosilé, et observations nou- velles à l'appui de celte théorie, dans les Archives générales de médecine, 1827, t. XIII, p. 392: © 86 C. DARESYE. élablissement d’incubation artificielle à Bourg-la-Reine (1). « Ce Poulet est né le premier jour du présent mois (avril 1827). Il a vécu un jour entier, non de graines qu'il n'aurait pu prendre avec le bec, mais de son jaune ; car l’état de gêne que je vais décrire l'avait frappé d'inaptitude aux mouvements de la déglutition. Il est sorti de sa coquille sans pouvoir se déployer à la manière des autres Poulets, sans pouvoir tendre le cou et allonger la tête : comme celle-ci avait été repliée et renversée sur l'abdomen avant la naissance, elle s’est depuis maintenue, Des adhérences avaient réuni les parties en contact et joignaient la tête au vitellus. La tête était ainsi attachée par la région crânienne, et les tiraillements de ces brides la tenaient couchée sur le flanc gauche. Une produc- tion de forme cylindrique, consistant en une peau unie et rou- geâtre, de deux lignes de diamètre et de six de longueur, servait de lien. Le jaune, un peu avant et après la naissance, par suite de l'absorption de son liquide, pénétrait de plus en plus dans le ventre et approchait graduellement de celui-ci la tête qu’il trainait après lui, rendant de plus en plus pénible la situation de l’animal. » J'ai ouvert la tunique rougeâtre qui joignait la tête au vitel- lus, et je l’ai trouvée remplie par l’encéphale, Dans ce cas, la tunique n’était autre que la dure-mère, mais devenue muqueuse à sa surface : on retrouvait à l'intérieur les autres couches qui con- stituent les enveloppes des méninges. L’encéphale, entraîné par les adhérences des enveloppes, était hors de son erâne. Celui-ci, dont toutes les pièces ont cependant été produites, s’est arrangé sur celte première combinaison, c’est-à-dire que celles des pièces qui ont formé sur le vertex des os de recouvrement, sont demeu- rées frappées d’atrophie, et que petites, elles s’en sont lenues à se placer sur les côtés, à se ranger comme les parties d’un anneau. Quant à l’encéphale, on observait les disposilions suivantes : à la place accoutumée était resté le cervelel, protégé et parfaitement maintenu par ses Connexions avec la moelle cervicale, et, au con traire, on trouvait écarté de lui tout le surplus, savoir, les lobes . cérébraux et les lobes optiques ayant ensemble cédé sous l’action (1) Archives générales de médecine, 1827, 1. XIIT, p. 399. CONDITIONS DE LA VIE ET DE LA MORT CHEZ LES MONSTRES, 87 d’un tirage évidemment exercé par les lames enchaïnées qui leur servaient d'enveloppes ; ce qui remplissait immédiatement le tron- çon visible extérieurement était le lobe cérébral droit, dé forme oblongue : il reposait sur la faux dont la situation était transver= sale, et au-dessous de celle-ci se retrouvait couché le lobe cérébral gauche, un peu plus court que l’autre, et témoignant par un peu plus d’aplatissement que ce dernier avait été davantage gêné dans son évolution. » Voilà donc trois cas d’exencéphalie qui n’ont point empêché les Poulets d’éclore, et qui semblent, par conséquent, donner un démenti complet aux idées physiologiqués que j’expose dans ce mémoire. Mais avant d'accepter cette contradiction, je mé suis demandé si je ne pouvais la faire disparaître. Il est bien évident qu’en pareille matière je ne puis rien affir= mer, absolument rien, puisque je n'ai point sous les yeux lés objets décrits par Geoffroy Saint-Hilaire. Toutefois, comme ces faits me semblaient en contradiction manifeste avec ceux que j'ai signalés dans mon mémoire, j'ai voulu savoir quelle en est la signi- cation réelle. Or, cette nouvelle recherche m'a conduit à quelques résultats qui me paraissent dignes d'être signalés ici. Il existe, dans l'espèce de la Poule, une variété fort remar- quable et qui se reproduit très-fréquemment, si même elle ne constitue pas un caractère de race (4). L'existence d'une huppe, remplaçant plus ou moins complétement la crête, s'y accompagne d'une conformation fort singulière du crâne, conformation qui a attiré l’attention d’un certain nombre d’anatomistes, depuis Pallas. Le crâne présente, dans la région du vertex, une tumeur plus ou moins considérable, recouverte par des parties osseuses, mais percées de larges trous, Il parait qu’une partie de l’encéphalé se rétrouve dans l’intérieur de cette tumeur. Cette disposition de crâne chez certaines Poules huppées con- stitue donc, à vrai dire, un fait d’exencéphalié, fait d'autant plus (1) Chez les Poules polonaises, fort improprement appelées Poules de Padoue ; elles ont été introduites en France, au siècle dernier, par le roi Stanislas, et réçurent alôrs le nom de Pompadour ou Padoüres, d'où l’on a fait par üne singu- lière altération de hotn Poules de Padoue. 88 C. DARESTE. remarquable que l’exencéphalie a été jusqu’à présent considérée comme incompatible avec la vie, soit après l’éclosion, chez les Oiseaux, soit après la naissance, chez les Mammifères. J'ai donc dû me demander si ces conditions particulières du cerveau et du crâne chez ces Poules huppées constitueraient un fait différent des hyperencéphalies ou exencéphalies complètes que j'ai étudiées dans mon précédent mémoire. Le seul moyen de résoudre la question, c'était l’étude directe des objets en litige. J'ai trouvé au musée de Lille le squelette d’une Poule huppée qui était parvenue à l’âge adulte. L'étude attentive du crâne m'a prouvé que la déformation ne porte point sur le crâne tout entier; que la région occipitale et la région pariétale sont à l’état normal. Les anomalies n'existent qu’à la région frontale, qui présente une énorme lumeur à parois osseuses, mais percée de trous assez volu- mineux. Je puis ajouter un fait intéressant que m’a présenté cette tête osseuse, c’est l’atrophie presque complète des branches mon- tantes des os intermaxillaires, et, par suite, la situation de l’ethmoïde qui n’est pas recouvert par les extrémités des inter- maxillaires, et qui se voit par conséquent à la face supérieure du crâne, entre les naseaux. Comme ce squelette provient d’un ani- mal adulte, et que 1ous les os du crâne sont soudés entre eux chez l'oiseau adulte, je n’ai pu déterminer d’une manière certaine la pature de la paroi osseuse qui revêt la tumeur sus-crânienne. Toutefois, je me crois, par mes études antérieures, en droit de supposer qu’elle n’est point constituée par les frontaux, que ces os, au lieu de s'unir l’un à l’autre au-dessus du crâne, sont restés à une grande distance l’un de l’autre, et que les parois osseuses de la tumeur résultent d’une ossification anormale produite aux dépens de la dure-mère. Je serai peut-être quelque jour en mesure de remplacer celte hypothèse par une affirmation précise. Cette pièce, fort intéressante d’ailleurs, ne pouvait donc me donner que des indications très-incomplètes, puisque, bien que je suppose que certaines parties de l’encéphale faisaient hernie dans l'intérieur de la tumeur, je ne puis cependant rien affirmer à ce sujet. Mais je me suis rappelé que dans une conversation avec CONDITIONS DE LA VIE ET DE LA MORT CHEZ LES MONSTRES. 899 M. Paul Gervais, le savant doyèn de la Faculté des sciences de Montpellier m'avait dit, il y a plus d’un an, avoir obtenu, dans une couvée, des Poulets atteints d’exencéphalie. J'ai donc écrit à M. Paul Gervais pour lui demander quelques détails sur ce fait intéressant. Voici ce qu’il a bien voulu me répondre : « Parmides œufs du Muséum venus ici par le chemin de fer, et qui par con- séquent ont été très-remués en route, j'ai observé plusieurs cas d’exencéphalie. Un ou, je crois, deux de ces monstres ont vécu quelques jours ; et j’ai conservé le crâne osseux de l’un d'eux, mort seulement vers le huitième jour. Je vais vous envoyer ce crâne par la poste. » Cette pièce a été pour moi d’une très-grande utilité. J'ai reconnu, en effet, que la région occipilale et la région pariétale sont intactes. 11 n’y a d'anomalies que dans la région frontale. Les frontaux ne sont soudés sur aucun point de leur bord interne. A la partie pos- térieure, ils sont cependant dans le voisinage l’un de l’autre; mais dans leur partie intérieure, ils s’écartent el se renversent en dehors, en laissant entre eux un large intervalle vide. C’est par cet intervalle ouvert entre les frontaux que sortait la hernie encépha- lique. Les branches montantes des os intermaxillaires sont égale- ment alrophiées. Ce fait me présente donc une disposition tout à fait comparable à celui que j'ai pu observer au musée de Lille. La seule différence consiste dans la tumeur du vertex, qui était ici entièrement mem- braneuse, au lieu d’être osseuse, comme dans le cas que j'ai observé. Mais ce n’était peut-être qu'une différence d'âge. Le Poulet de M. Gervais n'avait vécu que huit jours. Je ne puis savoir quelle a été la cause de la mort; mais il est présumable qu’elle a été purement accidentelle; car les jeunes Poulets, après l’éclo- sion, sont exposés à une foule de causes de mort, d’abord par suite du peu de réaction qu'ils opposent aux influences météorolo- giques, puis par l’effet des combats qu'ils se livrent entre eux, et qui ont pour résultat de faire périr tous ceux qui ne sont pas bien armés pour la lutte. IL est donc permis de croire que si le Poulet avait atteint l’âge adulte, la tumeur se serait ossifiée, comme dans le squelette adulte dont je viens de donner la description. 90 C. DARESTE. Ces deux observations, bien que fort incomplètes, puisqu'elles ne portent que sur des têles osseuses, ont cependant pour moi un très-grand intérêt, car elles nous montrent que la hernie du cer- veau, ou l’exencéphalie, qui existait très-certainement dans Île second cas, puisqu'elle a été constatée par M. Gervais, et très-pro - bablement dans le premier, différait complétement des hyperencé- phalies que j'ai produites dans mes expériences. En ellet, cette exencéphalie n’était que partielle, puisqu'il n’y avait d'ouverture crânienne que dans la région frontale; et elle ne portait évidem- ment que sur certaines régions de l’encéphale. C'était done un cas de proencéphalie, plus où moins comparable, peut-être, à ceux qui semblent exister d’une manière normale dans certains individus de la race galline polonaise, et également À ceux qui ont été décrits par Is. Geoffroy Saint-Hilaire dans son Traité de tératologie, et que j'ai rappelés plus haut. Il résulte de ces faits que la proencéphalie existé chez les Oiseaux. Je me crois donc fondé à admettre que les observations rapportées par Geoffroy Saint-Hilairedans son mémoire ne sont point des hyperencéphalies, mais des proencéphalies. Ce fait est bien évi- dent pour l'une au moins des observations, celle des Poulets ju- meaux ; elle me paraît au moins fort probable pour la seconde de ces observations, celle dans laquelle la tumeur encéphalique adhérait au vitellus par l'intermédiaire des brides. Ne peut-on même pas demander si des Poulets monstrueux observés par Geoffroy Saint- Hilaire, puis par M. Gervais, ne proviendraient point de cette race galline polonaise, qui présente si fréquemment cette curieuse disposition de la tête ? Et maintenant, je ne puis pas ne pas faire remarquer l'intérêt que ces faits nous présentent, car ils nous indiquent qu'une ano- malie qu'Is. Geoffroy Saint-Hilaire a classée parmi les véritables monstruosités, n’est pas absolument incompatible avec la vié indé- pendante, et que les individus qui la présentent peuvent atteindre l'âge adulte. Peut-être même cette proencéphalie constitue-t-elle le caractère d’une race ; mais je n'ai pu encore m'en assurer. La discussion de ces faits me conduit done à une conséquence qui a pour.moi la plus grande importance, c'ést qu'ils ne sont point CONDITIONS DE LA VIE ET DE LA MORT CHEZ LES MONSTRES. g1 en contradiction avec les résultats généraux de mon travail, puisque si l’ectromélie unilatérale du Poulet observé par Bonne- main, et la proencéphalie des Poulets observés par Geoffroy Saint- Hilaire n’ont pas été incompatibles avec la vie postérieurement à l'éclosion, ces deux anomalies s’écartent notablement de celles que j'ai observées moi-même, et doivent par conséquent se ratta- cher à des faits d’une tout autre nature. Je puis donc affirmer que, jusqu'à présent du moins, le résultat général que je cherche à établir n’est ébranlé par aucun fait contradictoire. La rapidité de la mort de l'embryon monstrueux dans l'œuf nous donne d’ailleurs l'explication bien simple d’un fait très-rémars quable, et qui est également la conséquence de tous les faits que je viens de rappeler. Toutes ces monstruosilés si nombreuses, qu’ils. Geoffroy Saint-Hilaire a décrites dans son ouvrage sur la tératologie et que je viens de rappeler au commencement de ce mémoire, appartenaient à la classedes Mammifères et particulière- ment À l'Homme, Un seul de ces monstres, le Poulet célosome, décrit par son père et oblenu par des procédés artificiels, appar- ténail à la classe des Oiseaux. C’est que l'embryon d'Oiseau, qui vit dans la coquille d’une vie toute indépendante, périt nécessai- remént asphyxié avant la naissance, par suite du développemerit incomplet de l’allantoïde; tandis que l'embryon du Mammifère, qui vit èn parasite duns l'intérieur de la matrice, d’une vie toute d'emprunt, qui respire à l'aide du placenta, peut atleindre sans difficultés l’époque de la naissance. Pour connaître’ ces anomalies dans la classe des Oiseaux, il fallait donc nécessairement ouvrir les œufs avant l’éclosion, et c’est ce que j'ai fait dans mes expé- riences. Elles m'ont d’ailleurs conduit à penser que la production des anomalies, dans l’incubation naturelle, est un événement bien plus fréquent qu’on ne serait, au premier abord, tenté de le croire; et qu'en brisant Ja coquille des œufs qui sont couvés par la Poule, mais qui n’éclosent point, on rencontrerait des embryons mons- trueux et morts depuis un certain temps. Je puis ajouter qu'ayant soumis des œufs à l’incubation naturelle, j'ai vu cette prévision se justifier, et les monstres se rencontrer en proportion bien plus y2 C. DARESTE, considérable que je ne l’aurais supposé. Du reste, mes recherches à ce sujet sont encore trop incomplètes et'trop insuffisantes pour que je puisse actuellement les publier. Ces considérations sur le développement incomplet de l'amnios et de l’allantoïde chez certains embryons monstrueux de la elasse des Oiseaux, me conduisent naturellement à la question de savoir si les embryons de Mammifères qui sont affectés des mêmes nonstruosités ne présenteraient pas de semblables arrêts de déve- loppement pour l’amnios. Je dis l’amnios, car il est bien évident que chez la plupart des Mammifères l’allantoide, qui ne vient s'appliquer que sur une partie de la surface interne du chorion, ne saurait être entravée dans son développement par la permanence de la continuité de l’amnios avec l’enveloppe séreuse. Cela ne pour- rait arriver que chez les Mammifères à placenta diffus, et chez lesquels l’allantoïde vient revêtir complétement la surface interne du chorion. Quel est done l’état de l’amnios dans les monstres appartenant à ces trois familles tératologiques, et qui proviennent de la classe des Mammifères ? Comme jusqu’à présent on n’a étudié les Mam- nifères monstrueux qu'après la naissance et par conséquent après la séparation des membranes, nous ne possédons aucune obser- valion qui nous apprenne d’une manière complétement certaine, quel est l’état de l’amnios et de l’allantoïde chez ces êtres, aux différentes phases de la vie embryonnaire ou fœtale. Je dois dire cependant que, dans un travail publié il y a quel- ques années, MM. Joly et Guittard, en donnant la description d'un monstre humain affecté de nosencéphalie, et qui présentait des adhérences de la tumeur encéphalique au placenta, ont eru pouvoir expliquer ces adhérences par la permanence du capuchon céphalique de l’amnios, el, par conséquent, par un arrêt de déve- loppement de cet organe. Malheureusement ces deux anatomistes n'ont point indiqué les motifs sur lesquels ils fondent leur manière de voir. J'ai, d’ailleurs, vainement cherché par l'étude attentive de la figure qu'ils ont donnée de leur monstre à me rendre compte de cette interprétation Il n’est donc pas possible de considérer le CONDITIONS DE LA VIE ET DE LA MORT CHEZ LES MONSTRES, 9 fait annoncé par ces deux auteurs comme étant définitivement acquis à la science (1). D'ailleurs la nosencéphalie, bien que comparable, à beaucoup d’égards, à la podencéphalie, appartient cependant à une famille tératologique, celle des monstres pseudencéphaliens qui, tout en se rapprochant beaucoup de la famille des exencéphaliens à laquelle appartient la podencéphalie, par les conditions anatomi- ques de la tête, s’en distingue cependant sous beaucoup de rap- ports. Ces monstres sont d’une très-grande fréquence dans l’espèce humaine, la seule où ils aient été jusqu’à présent observés; or, dans tous les cas qui sont mentionnés dans l’ouvrage d’Is. Geof- froy Saint-Hilaire, il n'y en a pas un qui n'ait le tronc et les membres bien conformés, sans jamais présenter de célosomie ou d’ectromélie. Cette absence des deux complications habituelles de Pexencéphalie ou du moins de l’hyperencéphalie et de la poden- céphalie, a pour moi une grande importance, car si les considé- rations que j’expose dans mon mémoire sont exactes, elles indi- quent que les monstruosilés pseudencéphaliques sont produites par des causes très-différentes de celles qui sont en jeu dans la production des monstruosités exencéphaliques. Or, toutes les per- sonnes qui ont étudié les travaux des deux Geoffroy Saint-Hilaire peuvent savoir que ces savants ont cru pouvoir admettre, en se fondant sur plusieurs observations, que ces monstruosités seraient le plus ordinairement dites à des causes extérieures accidentelles, et n’exerçant leur influence sur l’embryon que postérieurement à la formation de l’amnios. S'il en est ainsi, on peut supposer que la formation complète de l’amnios est une condition anatomique constante chez les monstres pseudencéphaliens, et que, par con- séquent, l'interprétation donnée par MM. Joly et Guittard, de la nature des brides qui unissaient au placenta la tumeur encépha- lique des monstres qu’ils décrivent dans leur mémoire, n’est point fondée. On comprend, du reste, que l’amnios doit nécessairement entrer dans la constitution de brides étendues du placenta à la (4) Voy. Joly et Guittard, Mémoire sur un enfant nosencéphale adhérant à son placenta, et né vivant à Toulouse, le 26 juillet 1850, dans les Mém. de l'Acad. de Toulouse, 4° série, 4834, t. 1°, p.134, et aussi dans les Comptes rendus de l'Acad. des sc., t. XXXI, p. 677. 94 C. DARESTE. | tumeur encéphalique, puisqu'il forme une barrière entre ces deux parties, et que, par conséquent, il doit nécessairement contracter des adhérences avec la tête d’une part et le placenta de l’autre : mais ces adhérences sont très-probablement postérieures à sa formation. Je laisse donc entièrement de côté cette interprétation que MM. Joly et Guittard ont donnée des brides placentaires de leur nosencéphale, et qu'ils sont loin, à mes yeux, d’avoir justifiée ; et je me bornerai à faire remarquer que si, dans lous les cas des monstruosités observées chez les Mammifères et chez l'Homme, et qui font le sujet de ce mémoire, on a complétement négligé de faire connaître l’état de l’amnios, on peut cependant affirmer que, dans tous ceux de ces cas qui étaient caractérisés par l'existence de la célosomie, l’amnios était incomplétement formé. Il est impossible, en effet, de comprendre l'existence de la céla- somie sans un arrêt de développement plus où moins considéra- ble de l'amnios, arrêt qui est lui-même la conséquence nécessaire de l’absence ou de la formation incomplète des parois abdomi nales ou même, dans certains cas, thoraco-abdominales. Chez les monstres célosomiens qui appartiennent à la classe des Mammifères, les viscères sont logés dans la base du cordon ombi- lical qui est, dans presque tous les cas, remarquable par son excessive brièvelé et par sa très-grande largeur à sa naissance (4). Comme l'amnios est en continuité directe avec les parois exté= rieures du cordon ombilical, on voit que ces changements de forme du cordon coexistent nécessairement avec un arrêt de (1) Cette brièveté du cordon ombilical, considérée comme un caractère très- général de la célosomie, a été signalée par Is. Geoffroy Saint-Hilaire (Traité de tératologie, t. II, p. 281). Je retrouve également l'indication de ce fait dansun mémoire de M. Houel (Mémoire sur les adhérences du placenta ou des enveloppes à certaines parties du corps du fœtus, dans les Mém. de la Soc. de biologie, t. IV, 1857, p. 55), qui considère même la brièvelé du cordon comme une des causes des monstruosilés célosomiques. Je ne sais pas jusqu'à quel point la brièvelé du cordon peut être considérée comme le fait primitif de la monstruosilé; mais ce qu'il ya de très-certain, c’est sa grande fréquence dans les monstruosités célo- somiques. Si l'arrêt du développement de l’amnios caractérise toutes les mons- truosités célosomiques, on voit qu'il doit se rencontrer dans beaucoup d'ex- encéphalies, sinon.dans toutes. CONDITIONS DE LA VIE ET. DE LA MORT CHEZ LES MONSTRES, 95 développement de l’amnios. Mais cet arrêt de développement, je ne puis évidemment que l'indiquer comme existant nécessaire ment ; il ne m'est pas possible de dire en quoi il consiste, si, par exemple, on retrouverait encore l’ombilie amniotique ou le pédi- cule amniotique, Je signale cette étude aux accoucheurs qui auraient occasion de recevoir des enfants monstrueux. Du reste, il est bien évident que cet arrêt de développement de l’amnios, que je considère comme existant très-probablement chez les monstres de ces trois familles qui appartiennent à la classe des Mammifères, ne pourrait déterminer d'arrêt de dévelop- pement de l’allantoïde que chez les embryons de cette classe qui présentent une allantoïde diffuse, et s'étendant d’une manière complète dans tout l’espace qui est situé entre le chorion et l’am- nios. C’est ce qui a lieu chez les Ruminants et les Carnassiers. Mais chez les Rongeurs et chez l'Homme lui-même, comme cela résulte des observations de plusieurs embryogénistes el particu- lièrement des belles et toutes récentes recherches de M. Schræder van der Kolk (1), l’allantoïde n’a jamais qu’un très-pelit volume, et se présente toujours, au moins chez l'Homme, sous la forme d’un cône creux et très-allongé qui vient s'attacher au chorion, et présentant seulement à son origine un appendice qui devient la vessie urinaire, On comprend que dans ces conditions l’allantoïde ne peut être en aucune façon modifiée dans son développement par un arrêt de développement de l’amnios. Du reste, si les fonctions de l’allantoïde chez l'embryon des Manmifères sont encore très-mal connues, nous avons lieu de croire que ces fonctions n'ont qu'une très-faible inportance, par- üculièrement chez l'Homme, où son existence est de si peu de durée ; el nous pourrions presque nous demander si elle n’existe- rait que comme témoin du plan général du développement des embryons chez les Vertébrés supérieurs, si elle ne devait, en un des points de sa partie inférieure, donner naissance à la vessie uri- naire, Nous pouvons donc facilement adiuettre qu'un arrêt de développement de l’allantoïde chez les Mammifères, où elle s'étale (4) Schrœder van der Kolk, Over de Allantois en hare vorming en veranden ringen in den mensch, dans les Verhandelingen der koninklijke van Wetenschappen, &. IX, Amsterdam, 48614, 96 C. DARESTE. sur une partie plus ou moins considérable de la surface interne du chorion, ne pourrait que très-légèrement modifier les phéno- mènes physiologiques qui ont leur siége dans l'embryon. D’ail- leurs, la formation assez précoce du placenta nous explique, d’une manière très-nette, comment les embryons et les fœtus de la classe des Mammifères peuvent vivre et se développer dans l'utérus, quelle que soit d’ailleurs la disposition de leur amnios. Ii n’y a que les animaux de l’ordre des Marsupiaux, chez lesquels l’allantoïde ne donne point naissance à un placenta, qui pourraient nous pré- senter des faits comparables à ceux que j'ai étudiés dans l’em- bryon des Oiseaux, et chez lesquels l'arrêt de développement de l’anios, amenant nécessairement un arrêt de développement de l’allantoïde, cet arrêt de développement de l’allantoïde pourrait amener la mort de l'embryon, s’il était démontré que cette allan- toïde se répand sur toute la surface interne du chorion lisse et dépourvu de villosités, qui, d’après les observations de M. Owen, forme l'enveloppe extérieure de l’œuf de ces animaux, et qu’à une certaine époque elle sert à la respiration. Mais les Marsupiaux sont encore beaucoup trop rares dans les ménageries pour que l’on puisse, avant un certain temps, décider complétement cette question. Maintenant, en terminant ce travail, je dois encore signaler un autre fait qui se rattache de la manière la plus évidente à tous ceux que je viens de signaler, et qui me donne d’une manière indirecte une nouvelle confiance dans les considérations qui font l’objet de ce mémoire. Je n’ai jamais obtenu, dans mes expériences, de cas d’anoma- lies par fusion, de ces anomalies que Meckel désignait sous le nom de Vezschmelzungsbildungen, et qui forment dansies classifications d’Is. Geoffroy Saint-Hilaire les trois familles des monstres symé- liens, cyclocéphaliens et otocéphaliens. Et cependant, d'autre part, les seuls monstres simples que l’on ait jusqu’à présent signalés dans la classe des Oiseaux, appartiennent à la famille des Cyelocé- phaliens où ils forment très-probablement un genre à part. Quoi- que j'aie peut-être abusé des citations, je demande encore à mes lecteurs la permission de citer un long passage du Traité de téra- tologie, passage qui a encore pour moi une importance capitale : CONDITIONS DE LA VIE ET DE LA MORT CHEZ LES MONSTRES. 97 « La classe des Mammitères n’est pas la seule dans laquelle l'observation ait démontré l'existence de monstruosités cyclo- céphaliques. » J'ai indiqué, d’après mes propres observations, un jeune Poulet cyclocéphale, et ce cas n’est pas le seul connu (1). Sandi- fort mentionne, malheureusement sans le décrire, un jeune Din- don à un seul œil et sans mâchoire inférieure. Ofto cite, sans beaucoup plus de détails, un Pigeon qui avait au-dessus d’un œil unique à deux cornées, une grande trompe surmontée elle-même d’une petile : cet oiseau était, comme le précédent, privé de man- dibule supérieure. Enfin, Huschke, dans le travail remarquable qu'il a publié récemment sur la formation de la face, cite deux cas plus ou moins analogues, l'un chez un jeune Poulet, déjà indiqué par Heusner, l’autre chez une jeune Oie. Il fait connaitre cette dernière par deux figures qu’il avait reçues de Blamenbach, et ajoute, mais seulement d'après elles, une courte description. II n'existait qu'un seul œil, simple, du moins à l'extérieur, surmonté d’une très-petile trompe, et qui semblait placé dans la bouche, peut-être, dit Huschke, parce que les deux maxillaires et inter- maxillaires, imparfaitement développés, n'étaient point encore réunis. » Ces divers cas, observés chez les Oiseaux, ne sont tous connus que d’une manière très-imparfaite; et c’est pourquoi, sans avoir cherché à les déterminer génériquement, je me borne à les citer ici comme preuves de l'existence de monstruosités cyclocé- phaliques dans la seconde classe du règne animal (2). Et en note : « On peut toutefois regarder comme très-probable que les mieux » connus de ces cas, étant remarquables par l’atrophie presque (4) Voici ce passage auquel Is. Geoffroy fait allusion, Il dit, en parlant du genre Cyclocéphale, « qu'il en a observé plusieurs exemples, un entre autres chez des Poulets, dont l'œil paraît avoir été de même circulaire et simple. Je n'ai pu en juger que par la forme de l'orbite, l'œil ayant été enlevé avant que l'Oi- seau fût en ma possession. De même que les Mammiières eyclocéphaliens, ce jeune Poulet avait la portion inférieure de la face mal conformée ; la mandibule supérieure était de forme à peu près normale, mais très-courte, et la supérieure, beaucoup plus longue et difforme, était déjetée à gauche. » (P. 404.) (2) 15. Geoffroy Saint-Hilaire, Traité de téralologie, t. 11, p. 4114, 4° série. Zoo. T. XX. (Cahier n° 2.) 5 7 ÿ 98 C. DARESTE, » complète de la mâchoire supérieure, ne rentrent naturellement » dans aucun des genres établis précédemment. Ils indiquent » l’existence d’un groupe particulier, voisin, mais distinct des » Rhinocéphales. » Je tire de ce long passage quelques conséquences qui me parais- sent en dériver naturellement. Je n’ai pas actuellement sous les yeux les mémoires dans les- quels sont consignées les observations de ces curieuses monstruo- sités, mais je crois cependant pouvoir suppléer à cette absence de documents par quelques considérations théoriques, dont personne, je crois, ne contestera la valeur. Évidemment ces Oiseaux monstrueux, où au moins la plupart d’entre eux, n'avaient pu éclore. En effet, l’atrophie presque complète de la mâchoire supérieure les mettait dans l'impossibilité de briser leur coquille. Mais s'ils n'avaient pu éclore, ils avaient dû cependant arriver à l’époque de l’éclosion, et être retirés vivants de la coquille, Pour qu'il en fût ainsi, il fallait nécessairement que rien ne se fût opposé dans l'œuf à l'exercice de la respiration. L’allantoïde s'était donc complétement formée, et elle s'était étendue comme dans l'état normal, sur toute la surface intérieure de la coquille. Mais cette disposition de l’allantoïde nous indique nécessairement aussi une formation complète de l’amnios. Il y a donc là, au moins dans les conditions extérieures du développement, quelque chose de com- plétement différent de tout ce que nous avons étudié jusqu'ici, et cela nous indique bien probablement un mode tout différent de production. C’est d’ailleurs ce que je pourrais conclure de mes re- cherches, puisque parmi tous les monstres que j'ai produits et que j'ai étudiés, je n’en ai pas vu un qui présentât de ces sortes d’ano- malies par fusion. Il y a à évidemment une présomption très- grande en faveur des idées que je soutiens. Je puis d’ailleurs ajouter que la rhinocéphalie ne coexiste presque jamais avec l’exencéphalie, la célosomie et l’ectromélie. Le Traité de térato- logie ne mentionne que dans un seul cas, dont l'observation est due à Morgagni, l'association de la célosomie et de la rhinocépha- lie, circonstance d'autant plus remarquable, que les monstruosités CONDITIONS DE LA VIE ET DE LA MORT CHEZ LES MONSTRES. 99 rhinocéphaliques ont une fréquence relative très-grande parmi les autres anomalies. D'autre part, Is. Geoffroy Saint-Hilaire signale l'augmentation du nombre des doigts, ou la polydactylie, comme une complication très-fréquente et très-ordinaire de la rhi- nencéphalie; or, je n’ai pas besoin de faire remarquer que cette anomalie est précisément en sens inverse de l’ectromélie. Ce mémoire était entièrement rédigé et déjà hvré à l'impression, lorsque j’ai eu occasion d'étudier les têtes de trois poules de Pa- doue, J'ai pu disséquer moi-même deux de ces animaux, dont l’un provenait du Jardin zoologique d’acclimatation, et l’autre du Mu- séum d'histoire naturelle, Je les dois à l’obligeance de MM. Al- bert Geoffroy Saint-Hilaire et Milne Edwards. Le troisième avait été disséqué par M. Rayer. L'étude de ces trois têtes a pleinement confirmé les considérations théoriques que je présente dans mon mémoire. En effet, jai constaté sur toutes les trois, de la manière la plus certaine, l’existence de la proencéphalie, c’est-à-dire d’une hernie des hémisphères cérébraux qui étaient logés dans une tu- meur osseuse occupant l'intervalle laisse par l’écartement des frontaux. Les lobes optiques et le cervelet étaient restés à leur place ordinaire, Il en résultait que le cervelet, qui, dans l'état nor- mal, est placé dans le voisinage immédiat des hémisphères céré- braux, se trouvait ici à une assez grande distance de ces organes. Ces faits sont très-remarquables, puisqu'ils démontrent qu’une hernie des hémisphères cérébraux n’est en aucune façon incom- patible avec l'exercice complet de la vie. Ils seraient plus remar- quables encore si, ainsi que tout le fait croire, ils constituaient un caractère de race. Je puis ajouter ici que, dans toutes ces ob- servations, je n'ai point retrouvé l'arrêt de développement des os intermaxillaires que j'ai signalé dans mon mémoire. Dans l’encé- phale de la Poule disséquée par M. Rayer, l’un des hémisphères était le siége d’une hydrocéphalie. Je compte revenir sur tous ces faits dans un mémoire spécial, CS LES MÉTAMORPHOSES DE L’ACTINOTROCHA BRANCHIATA, Par le Dr Anton SCHNEIDER. Extrait (1). En 1845, Müller (Müller’s Archiv, 1826, p. 106, pl. V, fig. 4 et 2) trouva à Helgoland un animal marin auquel il donna le nom d’Actinotrocha branchiata, en le regardant comme devant être placé dans la classe des Turbellariés. M. Gegenbauer en 4852 et 1853 (Siebold und Külliker’s Zeitschrift, t. V, p.347), et M. Krohn en 1858 (Müller's Archiv, 4858, p. 293), observèrent dans ce même être des changements qui les portèrent à le regarder comme un état tran- sitoire d'un autre animal. M. Krohn crut même devoir le considérer comme la larve d’un Ver géphyrien. MM. Leuckart et Pagenstecher firent des remarques analogues. Toutefois, par suite des difficultés d'observation, le fait ne pouvait être regardé comme démontré, puisqu'il avait été impossible aux observateurs précités d'établir d'une manière certaine la série des changements qui reliaient l'Actinotrocha branchiata au Ver qui en dérive. M. Anton Schneider lève tous ces doutes par des observations qui suivent l'animal dans ses transformations successives : « L'enchaînement des phénomènes du développement peut se résumer de » Ja manière suivante, Du côté ventral de l'Actinotrocha, derrière l'espace » qui sépare les deux tentacules médians, se produit un tube qui, fermé » d’un côté en cul-de-sac, s'ouvre de l’autre à l'extérieur. Ce tube s'accroît, et » forme plusieurs circonvolutions dans la cavité viscérale. Son extrémité fermée » se soude avec l'intestin, et sans doute avec l'extrémité postérieure de l’esto- » mac. Plus tard, il se retourne en dehors à la manière du tentacule de l'Escar- » got, en entraînant l'intestin dans son intérieur. La paroi du corps de l'Actino- » trocha s'atrophie, excepté les tentacules, et ce qu'il faut de cette paroi pour » fermer le tube. La bouche et l'anus sont placés à la partie antérieure. » Ce dernier point mérite d'être noté, car dans l’Actinotrocha l'anus et la Louche sont opposés. Quant à la place exacte que le Ver géphyrien doit occuper dans les différents genres de cet ordre, il n'est pas possible de se prononcer dès à présent ; l'animal qu'on a pu observer n'avait pas les organes génitaux déve- loppés ; il devait par conséquent subir des changements ultérieurs. Cependant, suivant toute probabilité, il doit se ranger parmi les Siponcles. Ici se rencontre une difficulté assez sérieuse, c’est que le développement du Sipunculus nudus, fort bien observé par M. Krobn (Müller's Archiv, 1851, p. 368), n'offre, au premier abord, rien qui semble répondre à la forme de l’Actinotrocha. M. Schneider croit que cette difficulté est plus apparente que réelle ; en effet, dans le développement de l'œuf du Sipunculus nudus, on voit à un certain moment l'embryon revêtu d'un tégument à cils vibratiles. M. Krohn le regarde comme dérivant de l'enveloppe de l'œuf ; mais on peut fort bien le considérer comme produit par l'embryon lui-même, qui aurait l'apparence d'un animal cilié très-analogue à l’Aclinotrocha branchiata. (1) Ueber die Metamorphose der Aclinotrocha branchiala { 4rchiv für Anal, und Physiol., 14862, p. 47, pl. I et I). RECHERCHES SUR QUELQUES CRUSTACÉS RARES OÙ NOUVEAUX DES COTES DE FRANCE. Par M. HESSE. 2° Mémoire (1). j Woo à DE LA LERNÉE PRANCHIALE ET DE CELLE QUI VIT SUR LE GADE PBARBU, Nous interrompons momentanément la série des articles que nous avons l'intention de publier sur plusieurs Crustacés rares ou nouveaux de nos côles, pour nous occuper d’un Crustacé qui est au contraire très-connu, et a déjà été décrit depuis longtemps, mais qui ne l'a pas été assez complétement, puisque nous avons encore trouvé à glaner après les travaux des naturalistes qui nous ont précédés (2) : nous voulons parler de la Lernée branchiale, à laquelle nous joindrons celle que l’on rencontre sur le Gade barbu, et qui, selon nous, appartient à une autre espèce. | Mais ce n’est pas seulement la différence qui existe entre ces deux Crustacés que nous tenons à constater; le but principal de notre article a pour objet de faire connaître que ces parasites, que l’on avait crus jusqu’à ce jour privés de pattes, en sont au con- traire pourvus comme les Lernéomènes, de sorte que ce carac- tère, loin de les éloigner de ces Crustacés, servira encore à les rapprocher. Cette découverte n’était pas la seule que nous ambitionnions : (1) Voy. tome X. (2) Voy. les synonymies données par M. Milne Edwards, dans son Histoire naturelle des Crustacés, t. TT, p.528, et par M. van Beneden, dans ses Recherches sur la faune du littoral de la Belgique. Il paraît aussi, d’après ce qu'en dit notre savant ami, que M. le professeur Clauss vient de faire paraître, sur la famille des Lernéens, une notice intéressante. Voy. la page 132 de son ouvrage précité- : 102 HESSE. nous eussions voulu y joindre aussi celle du mâle qui, dans ces deux espèces, n’est pas encore connu ; malheureusement nous ne sommes pas en mesure, pour le moment, de donner suite à notre intention ; bien que, cependant, nous soÿons placé dans les con- ditions les plus favorables pour la réaliser, et que nous n’ayons rien négligé pour atteindre ce but. $ L — ANATOMIE. Lernée branchiale de la Morue, Avant que l’on eût fait la découverte des Sacculinides, on pou- vait croire que la Lernée branchiale était, de tous les Crustacés, celui qui paraissait avoir le moins de titre à figurer dans cette fa- millé, ättendu qu’ellé n’en à aucun où presque aücun des carac- tères, puisqu'elle est dépourvue d'antennes, d’yeuæ, de test où de carapace Segmentée, et qu'on ne lui souptonnait même pas de palles ; elle semblait donc, sous ce rapport, bién moins favorisée que les cirripèdes, qui, malgré leur organisation équivoque, sont néanmoins des Crustacés. Nous vérons la réhabiliter, et faire connaitre qu'elle a cinq paires dé paltes, qui, bien que d’une pelitesse disproportionnée ét paraissant impropres à quelque usage que ce soit, sont cepen- dant parfaitement bien conformées. Nous en parlerons en décri- vant les autres organes de ces Lernéocériens (1). La téte de la Lernée branchialé de la Morue est peliles elle est surmontée postérieurement dé trois expansions divergéntes, constituant des cornes généralement bifurquées ét arrondies à leur extrémité ; elle ést portée sur un cou étroit, recourbé en dedans, qui, ainsi que ces appendices, est creux et cylindrique, et formé d’une mätière calcäireé três-cassante , trèsépaisse et très-résistante, qui des- cend jusqu'aux trois quarts de la longueur de ce cou, et forme une enveloppe complète de la tête, n’offrant qu’une ouverture cireu- laire sur le devant, pour livrer passage à l’orifice buccal et à tous ses accessoires (2). Le rostre, étant entièrement composé de parties (A) PL. À, fig. 2, (2) Fig. 3 c. CRUSTACÉS RARES OU NOUVEAUX. 103 molles, peut se modifier avec la plus grande facilité, et former ou une pointe qui le rend propre à la pénétration, ou une ventouse qui sert à la suceion, ou enfin, en se contractant, il a la faculté de se relirer complétement dans l'enveloppe caleaire destinée à le protéger. j Le bord labial (1), découpé en feston, présente trois échan- crures entourées d’une substance qui parait le rendre tranchant, et est plus dense que le reste du tissu ; celle du milieu offre à son centre une ouverture arrondie, qui correspond avec une autre placée un peu plus bas, et qui précède l'appareil buccal, qui pré- sente érois paires de pattes-mâchoires (2), que nous avons eu lai plus grande difficulté à apercevoir à l’aide du compresseur, € dont nous ne donnons le dessin qu'avec hésitation. Ces pattes, ainsi que tout ce qui constitue l’appareil mandibulaire, sont douées d’un mouvement très-vif de contraction qui se manifeste de de- hors en dedans. Nous éprouvons la même incertitude relative- ment à une petite ouverture circulaire que nous avons cru aper- cevoir au milieu et au-dessus de l'extrémité rostrale. Le cou est mince, siliceux, transparent; on remarque de chaque côlé deux eanaux qui paraissent injectés de sang, et l'on aperçoit dans celui qui est près du bord interne les mouvements de la cir- culation, En dessous et très-près de la tête sont placées, sur deux rangs parallèles, quatre paires de pattes natatoires biramées et ciliées, qui, à raison de leur extrême petitesse et de leur position près dé la tête, qui les masque souvent, surtout lorsqu'elle est abäissée sur le cou, ont échappé aux investigations des natura- listes qui nous ont précédé, Ces quatre paires de pattes (3), dont l’article fémoral est rela- tiVement très-robuste, sont fortement fixées à la place que nous indiquoñs, et, de plus, reliées entre elles par une nervure trans- versale, comme cela à lieu chez plusieurs autres Crustacés para- sites, au nombre desquels nous citerons les Caligiens, Cygnes, Clavelles et Kroyeria. Fig. 2 À et 2 B. ge. F° (1) (2) (3) Fig. 2E, 2F,2Get2 H, 104 HESSE. A la base du cou, qui, comme nous l'avons dit, est long et cylindrique, le corps, qui l’est également, s’élargit considérable ment, sans qu'aucune démarcation indique de séparation entre le thorax et l'abdomen, et se courbe en S, allant en diminuant jusqu’à son extrémité, qui est arrondie et séparée en deux par une fente très-peu profonde. Il est tendu et ballonné comme une outre remplie de vent, et ne présente d'autres appendices que ceux que nous avons décrits. Il est recouvert d’une peau parcheminée, élastique, très-épaisse, très-résistante, chatoyante, et donne attache, vers les deux tiers de son étendue, aux tubes ovifères qui sont fixés à l’ouverture des oviductes, lesquels sont entourés d’une substance cornée. Ces tubes, qui forment deux groupes séparés, sont pelotonnés et contournés en spirale sur une lanière plate, très- solide, qui leur sert d’axe, et qui est terminée par des crochets robustes d’une substance calcaire (1). La consistance de ces tubes ovilères n’a aucun rapport avec celle des Crustacés parasites, auxquels nous venons de comparer, pour certaines dispositions de leurs pattes, la Lernée branchiale ; leur enveloppe commune, qui est plus épaisse et plus mucilagi- neuse, leur communique un certain degré d’élasticité qui se mani- feste lorsqu'on veut les déployer, et qui leur fait reprendre immé- diatement leur position primitive dès qu'on les abandonne à eux-mêmes ; ils onl, sous ce rapport, quelque analogie avec les œufs d’Aplysie. Les embryons y sont empilés comme des pièces de monnaie, les uns sur les autres, ainsi que cela a lieu pour les Caligiens, qui ont aussi leurs œufs contenus dans des tubes ; toutes les têtes sont dirigées du même côté, et, outre l'enveloppe com- mune dans laquelle ils sont renfermés, ils en ont une individuelle. Ils sont, relativement à la taille du Crustacé, d’une très-petite dimension. Nous n'avons pas été témoin de leur éclosion, et conséquemment des mélamorphoses que subissent les embryons; mais nous les avons vus, aussi avancés que possible, dans leur incubation, et alors ils avaient l’aspect que nous avons représenté dans la figure que nous en avons donnée (2) : les yeux avaient une (1) Fig. 2K. (2) Fig. 21. CRUSTACÉS RARES OU NOUVEAUX. 105 couleur métallique très-chatoyante, virant au bleu, et le corps était maculé de deux taches noires. Nous avons été plus heureux en ce qui concerne les œufs de la Lernée branchiale du Gade barbu, dont nous avons pu suivre les premiers développements; etcomme ces deux Crustacés ont entre eux beaucoup d’analogie, il est très— probable que les mêmes métamorphoses s'accomplissent de la même manière dans ces deux espèces, et qu’en décrivant les unes, nous ferons connaître, à quelques modifications près, les autres. Lernée branchiale du Gade barbu (1). Ce que nous venons de dire de la similitude qui doit exister dans les transformations que subissent les embryons de la Lernée branchiale de la Morue et de celle du Gade barbu s'applique néces- sairement aux organes que nous allons décrire, et qui, dans deux espèces très-voisines, ont une conformation presque identique : aussi, pour éviter des répétitions, nous bornerons-nous à signaler les différences ou les rapprochements qui résulteront de cette com- paraison. La téte (2) de la Lernée branchiale du Gade barbu a beaucoup de ressemblance avec celle de sa congénère ; elle en diffère cepen- dant par un caractère très-apparent et très-essentiel , sur lequel nous nous appuyons pour en faire une espèce distincte de l’autre : c’est qu’elle ne présente jamais qu'une seule corne qui est plus ou moins rameuse, mais qui n'offre toujours qu’une seule tige. Cette expansion, qui est calcaire, comme dans l’espèce voisine, se mo- difie considérablement, suivant qu’elle trouve ou non l’espace nécessaire pour se développer : aussi émet-elle quelquefois de nombreux ramuscules (3); d'autres fois la matière, se trouvant arrêtée dans son développement, se congeste, et ne forme plus qu’un épatement sans expansions (4). On remarque souvent sur (1) Fig. 3. (2) Fig. 3, 3 A et 3B. (3) Fig. 3 A. (4) Fig. 3B. 106 HESSE ; la partie frontale, à la base de la corné céphalique, une fissure transversale, dont nous expliquerons plus tard le but; on voit aussi, au milieu de cette même région, une sorte d’écusson formé d’une sécrétion siliceuse destinée à souder cette portion frontale à l'os de l’arcade branchiale du poisson sur lequel se fixe ce para- site, et à provoquer une adhérence qui devient si intime, qu’il est difficile de l’en détacher sans occasionnéer de rupture (1). Enfin nous avons eru constater la présence d’une ouverture circulaire, très-pelite, en dessus de la tête, près du rostre, comme nous avons également cru en voir une dans la Lernée branchiale de la Morue, L'appareil buccal présente plusieurs modifications que nous allons signaler, et que nous avons aperçues à l’aide du compres- seur (2). Le contour labial offre également trois découpures en feston,. qui sont bordées circulairement d’un liséré d’une matière qui paraît plus dense et le rend tranchant. A l'extrémité latérale de ces trois cercles sont les deux premières pattes (3), composées de rois articles, dont le dernier est armé d’une griffe bifurquée. Au centre du cercle du milieu se remarque l’ouverture buccale (4), ayant la forme d’une cupule qui la rend propre à la succion, et des deux côtés de laquelle apparaissent une patte-mdchoire. Au- dessous se continue le tube œsophagien, environné latéralement d’un espace hyalin qui est encadré par les bords du rosire. Les quatre paires de paltes biramées et ciliées sont, comme dans l'autre espèce, extrêmement petites, et placées très-près et sous la tête ; leur article fémoral est très-robuste, et de plus consolidé par une nervure longitudinale (5). Le corps (6) s’élargit considérablement, à partir de la base du cou ; il se recourbe aussi comme dans l'espèce précédente, mais (1) Fig. 3 A. (2) Fig. 3 D. (3) Fig. 3Det3F. (4) Fig. 3 C et 3 D. (5) Fig. 3 6,3 H,3Let3K. (6) Fig. 3, CRUSTACÉS RARES OU NOUVEAUX. 107 sa partie inférieure, au lieu de se diriger en bas, remonte parallèle: ment ét verticalement dans le sens de la tête, puis survient un étranglement qui semblerait destiné à séparer l'abdomen du thorax, Enfin, l'extrémité du corps, qui va en diminuant jusqu'au somet, qui est arrondi et séparé par une légère fente, prénd une direction plus où moins oblique, ce qui, en Somme, donne à cette Lernée, pour la forme du corps, quélque ressemblance avec les coqs de métal que l’on voit placés au sommet des clochers des éelises. Enfin, nous avons remarqué que, quelquefois, la partie du corps, comprise entre la base du cou et l'étranglement dont nous avons parlé, est plus étroite sur le devant que sur le reste du corps, et semble carénée. Comme dans la Eernée dela Morue, le corps de ce Crustacé ne présenté aucun autre appendice que ceux que nous avons décrits; il est recouvert d’une peau parcheminée lrès-lisse, très-épaisse et consistante. Les cordons ovifères (1) sont fixés près de l’étranglement pré- cité; le contour de l’orifice de l’oviducte est bordé aussi d’une matière siliceuse, et les tubes sont pelotonnés sur des lanières membraneuses et cornées bizarrement contournées et terminées par de forts crochets calcaires. Lés embryons (2) sont armés de trois paires de palles nalatoires vigoureuses et ciliées, dont les deux dernières sont seules bira- mées. En dessus, le corps n'offre rien de particulier; il est de forme ovule, tronqué à la partie supérieure, qui porte un point oculaire rouge; il est arrondi à l'extrémité inférieure, qui ne présente pas, comme dans les embryons des autres Crustacés parasites, deux soies caudales. 2, En dessous, on aperçoit, au milieu du corps, l'appareil buccai représenté par une expansion conique dont le sommét, qui est tourné vers l'extrémité inférieure du corps, contient l’orifice per lequel s'opère la succion. Cette boucheest enlouréé de c ing pa de pattes préhensiles, armées de griffes, destinées à donner aux (1) Fig. 3 L. 108 HESSE, jeunes parasites les moyens de se fixer sur leur proie. On remarque au-dessous de ces pattes un appendice bifurqué en forme de fourche sternale. Nous n'avons pu pousser au delà de cette première métamor- phose nos observalions sur ces Crustacés, attendu l'impossibilité où nous nous sommes trouvé de les conserver vivanis; mais nous espérons qu'à l’aide des découvertes récentes faites par notre savant ami M. van Beneden et des nôtres, nous arriverons à nous rendre compte des phases successives que subissent ces curieux parasites dans le cours de leurs transformations. & II. — PAaysioLocie. Il ne sera pas sans intérêt, du moins nous le croyons, après avoir décrit les organes qui ont été accordés à des êtres d’une conformation aussi étrange que celle des Lernées branchiales, de faire connaître l’usage qu’ils en font pour subvenir à leurs besoins. Comme la manière de vivre des deux espèces dont nous parlons est identique,'nous confondrons dans ce paragraphe tout ce qui les concerne. Un des caractères qui frappent le plus, dans les Crustacés parasites, et qui les distinguent de ceux qui n’ont pas ce genre de vie, c’est le soin avec lequel il a été pourvu à leur moyen de fixation. On conçoit, en effet, l'intérêt qu'il y a pour eux de pouvoir s'établir fortement sur les poissons sur lesquels ils vivent, et de résister au. frottemeut, aux secousses, et aussi à l’action de l’eau, qui agit en raison de la vitesse imprimée par le poisson nageant en sens inverse de son courant. Chez les Lernées branchiales, ces moyens paraissent, à la première vue, manquer complétement ; mais, si on les examine avec plus de soin, on ne tarde pas à s’apercevoir qu’à l’aide d’une autre combinaison, une substitution non moins favorable à leur adhérence a eu lieu. Aïnsi, à la place de pinces qui saisissent les écailles ou la peau, de crochets qui pénètrent dans les tissus , de ventouses qui font le vide, les Ler- nées émettent des expansions d’une substance calcaire radici- CRUSTACÉS RARES OU NOUVEAUX. 109 forme, qui, après avoir percé la peau et les parties charnues qui recouvrent les arcades branchiales, se dichotomisent et étendent leurs ramifications dans les tissus, comme les plantes leurs racines dans la terre. Dans la Lernée branchiale de la Morue, les tiges étant triples, la divergence de leurs rameaux consolide singulièrement cet appareil en lui donnant un plus grand nombre de points d'appui. Nous avons constaté, d’ailleurs, que, quelque rigides qu’elles soient, ainsi que le cou, elles n’étaient pas dépourvues de flexibi- lité, et qu’elles pouvaient, en s'étendant ou se contractant, exer- cer une action qui a sans doute sa raison d'utilité. Dans celte espèce, la tête traverse, non-seulement les parties molles, où elle est profondément enfoncée, mais elle pénètre même dans les arcades membraneuses qui servent de point d'appui aux branchies qu’elle creuse et qu'elle transperce, ce qui dénote, de la part de ces Cruslacés, une puissance perforante qui ne s'explique pas à l’aspect des parties charnues qui composent la bouche, à moins que celle-ci, qui est, comme nous l'avons dit, trés-contractile, ne facilite, en_se retirant, l’action de l'appareil mandibulaire placé en dessous, etqui pourrait alors se présenter à son orifice. Cette pénétration rend son extraction d'autant plus difficile, que le cou de ce Crustacé, étant très-mince et très-fra- gile, se rompt avec la plus grande facilité ; ce n’est donc qu’à l’aide d’une dissection minulieuse et paliente, que l’on arrive à dégager la tête et ses appendices, et alors se présente une autre difficulté, qui consiste à la dépouiller, ainsi que ses cornes, d’un enduit très- dur et très-adhérent, foliacé, qui s’est superposé par couches, et qui parait être le résultat de débris d'organes cimentés et consoli- dés avec du sang ou des mucilages sécrétés par les parties lésées. Cet enduit forme une croûte tenace qui ne se détache que successi- vement et par écailles, lorsqu'une imbibition prolongée en a ramalli la surface. La tête et le cou sont enfoncés dans une tumeur puru- lente qui, à raison du gonflement qui survient, les enserre de manière à les consolider dans la plaie ; mais il reste néanmoins un passage suflisant à l’eau pour pénétrer jusqu’à la tête, et il se forme autour du cou un kyste, comme cela a lieu pour les corps étran- 110 HESSE. gers qui séjournent dans les chairs. Il résulte de ces dispositions que l’on rencontre encore à sa place, longtemps après la dispa- rition de Ja Lernée, à laquelle elle appartenait, cette partie anté— rieure de la têle, qui s'y conserve indéfiniment à raison de sa composition calcaire (4). Nous avons constaté chez une Lernée de la Morue un fait qui ne s’est pas présenté assez catégoriquement chez d’autres indivi- dus examinés plus tard, pour que nous soyons définitivement fixés à cet égard ; nous lui avons trouvé la tête environnée d’une grande quantité d’excréments, très-gros, dont la présence près de l’orifice de Ja bouche ne nous paraît pas pouvoir s'expliquer, du moins jusqu’à présent; nous avons cru remarquer quelque chose d'analogue dans la Lernée du Gade barbu, mais comme nous l'avons dit, cette constatation n’est pas assez manifeste pour que nous ayons pu en tirer de conclusion. Ainsi que nous l'avons dit en décrivant la Lernée du Gade barbu, sa tête ne présente qu’une lige unique qui émet plus ou moins de ramuscules latéraux, de sorte que l’on pourrait croire qu’elle est moins bien assujettie que la Lernée de la Morue, si l'on ne tenait pas compte des moyens accessoires qui lui sont accordés pour se consolider. Mais, comme nous l'avons fait remarquer dans la description que nous en avons donnée, elle se soude très- fortement par la partie frontale à l'os de l’arcade branchiale jus- qu'où elle pénètre (2), et cette fixation est si bien cimentée, qu’on ne peut l’en détacher qu’en brisant cette soudure qui est calcaire, et dont l'empreinte, qui a souvent la forme d’un écusson, reste adhérente en partie à l'os sur lequel elle était attachée; enfin, pour compléter cette consolidation, la tige s'applique sur les parois de cet os, dont elle suit la surface, et s'étend comme les racines traçantes des plantes. La succion que peuvent exércer ces Crustacés est extrêmement énergique, et leur orifice buccal, quoique paraissant très-petit, peut s'élargir considérablement. Nous avons en elfet, par la pression, (1) Fig. 2Cet3E. (2) Fig. 3 A. CRUSTACÉS RARES OU NOUVEAUX. 411 fait sortir, à notre grand étonnement, d’une Lernée de la Morue, une Calige qui nous aurait semblé, avant d’avoir vu son expulsion, ne pouvoir jamais entrer par la bouche, ni franchir le cou, à raison de leur extrême étroitesse. De chaque côté de la bouche est une petite patte terminée par un ongle crochu dont le rôle est facile à comprendre : elles sont destinées à donner à celle-ci le moyen de se fixer plus solide- ment sur le point où s'opère la succion. Les quatre autres paires de paltes, qui sont biramées, ne peuvent évidemment servir à la natation, comme dans les Crustacés parasites, où l’on en voit de semblables, mais en agitant l’eau qui vient baigner la bouche, la renouveler et entrainer les objets devenus inutiles ou qui feraient obstacle à ses fonctions; aussi est-ce probablement dans cette prévision qu’elles en sont considérablement rapprochées, et que cet organe peut, en se recourbant, se mettre à leur portée (4) ; c’est aussi, peut-être, pour aider à cette flexion, que l’on remarque, à la base du tentacule de la Lernée du Gade barbu, une fente trans- versale qui forme une sorte d’articulation. La peau qui recouvre le corps conserve une certaine élasticité qui la fait rester tendue lorsqu'elle est pleine ; mais lorsqu'elle ne l’est qu’à moitié, elle garde la marque de la pression que l’on a exercée sur elle, comme le ferait un vase de métal à parois minces qui aurait été bossué par un choc ; elle résiste très-longtemps à la décomposition. Les œufs sont, comme nous l'avons dit, pelotonnés en tire: bouchon sur une lanière armée à son extrémité, de robustes crochets calcaires (2) destinés probablement à les maintenir et à empêcher qu'ils ne soient arrachés, remplissant en cela des fonctions analogues à celles des appendices pédiformes supplé- mentaires que l’on remarque chez les femelles des Pycnogonides, et établissent, à cet égard, un rapprochement qui, quoique partiel, n’en est pas moins très-singulier, et justifierait, dans la mesuré de son importance, celui qui existe entre ces Crustacés et les 412 HESSE., Lernéocériens qui, dans la nomenclature, sont placés près les uns des autres. Les cordons ovifères présentent souvent à leur extré- mité un épatement cireulaire dont nous n’avons pas pu recon- naître l'utilité. La ponte s’effectue assez promplement, puisqu'une Lernée du Gade barbu que nous avons recueillie vers midi sans œufs, en élait pourvue le lendemain. _ Nous avons déployé et mesuré la longueur totale des deux cor- dons ovifères d’une Lernée du Gade barbu, et nous avons constaté qu'ils avaient 250 millimètres de longueur ; nous avons égale- ment reconnu que chaque millimètre contenait dix œufs, de sorte que chaque femelle en pondrait done environ 2500. Le phénomène le plus curieux que présente l’organisation de ces Crustacés est sans contredit celui de la circulation. C’est surtout dans le cou, qui est minee et transparent, qu’il se manifeste le plus visiblement. Les pulsations sont plus ou moins répétées, selon que le Crustacé offre plus ou moins de vitalité; elles sont en moyenne de trente par minute, mais diminuent successivement avec les forces du parasite, et finissent par cesser entièrement; alors la couleur de la Lernée, qui était d’un rouge plus ou moins écla- tant, se ternit, devient brune, puis se décolore et passe au jaune. Bientôt le sang qu'elle contient s'échappe en filet dans l’eau, qu'il ne tarde pas à corrompre ; les parties molles qui envi- ronnent la bouche s’en détachent, et beaucoup plus tard après, la décomposition de la peau qui recouvre le corps a leu; il ne reste plus que les portions calcaires comprenant l'enveloppe de la tête, les expansions occipitales, ainsi que celle de la base du cou, qui résistent et se conservent indéfiniment (1). La circulation s'exerce alternativement dans un sens opposé, de bas en haut et de haut en bas. Nous avons compté de cent vingt à cent trente pulsations de suite dirigées vers la tête, et de soixante à soixante-dix dans la direction inverse. Celles qui pro- viennent de l'extrémité inférieure du corps sont toujours plus nombreuses que celles qui viennent de la tête. L’impulsion est (4) Fig. 2 Cet 3F. CRUSTACÉS RARES OU NOUVEAUX. 115 imprimée par le cœur, qui nous a paru ovale, musculeux, d’une substance plus dense et d’une coloration plus pâle que celle des parties environnantes. Cet organe est placé non loin de l'extrémité inférieure de l'ab- domen; ses contractions ont pour résultat de provoquer la cireu- lation dans toute l'étendue du corps. Le flux du sang chassé vers la tête envahit, en partant du cœur, d’abord la partie inférieure de l'abdomen, contourne de chaque côté la masse viscérale, qui forme au milieu du corps un amas compacte; arrivés à la base du cou, les deux courants se réunissent pour suivre le canal placé près du bord dorsal, remontent jusqu'à la tête, et injectent les tentacules occipitaux. Mais on n'aperçoit aucun mouvement analogue dans l’autre con- duit qui se trouve placé parallèlement de l’autre côté du cou; il parait toujours plein et n’est soumis à aucune intermiltence : ce qui s'explique suffisamment par les fonclions qu’il remplit, et qui consistent seulement à transmettre à l'estomac les aliments recueillis par la bouche. Après un certain nombre de pulsations exercées dans la diree- tion que nous avons indiquée, c'est-à-dire de bas en haut, il se produit un mouvement d’hésitation et d’intermittence qui est plus ou moins prolongé, à la suite duquel l'impulsion de haut en bas se fait sentir et finit par prédominer; mais celle-ci ne paraît être que partielle etne dépasse guère la base du cou. Au bout d’une quantité quelconque de pulsations dans un sens, un nouveau lemps d'arrêt a lieu, puis le flux de bas en haut recommence; il se prononce de plus en plus ; va à la rencontre de celui d’en haut, qu'il rejoint; gagne du terrain à mesure que celui-ci en perd : si bien qu'il finit par le supprimer entièrement, et par reprendre toute l'étendue de son parcours, qui s'étend, comme nous l'avons dit, de l'extrémité inférieure de l'abdomen au sommet des appen- dices cervicaux. Cette singulière particularité de la circulation, qui alterne, tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, nous a semblé un motl de plus pour justifier la place que l’on a assignée aux Lernéens au dernier rang de la classification qui a été adoptée pour les autres &° série. Zoor. T. XX. (Cahier n° 2.) 4 8 114 HESSE. Crustacés, dont ils se distinguent suffisamment par la position et les fonctions si différentes du cœur ; elle nous a fourni aussi l’occa- sion d'établir un rapprochement des plus curieux entre les modes dont s'opère leur circulation et celle des Ascidiens, qui sont cepen- dant des êtres d’un ordre inférieur. Afin de fournir lès moyens de pouvoir apprécier les points de comparaison qui nous ont semblé exister à cet égard, nous don- nons ci-après les observations qui ont été faites sur les Æscidies composées par le savant professeur M. Milne Edwards. « Si l’on » retire de la masse tégumentaire, comme de quelque Polyclinium, » un individu bien vivant, et qu’on le place sous le microscope, » dans un peu d’eau de mer, on étudie facilement les mouve- » ments du cœur. On voit alors que les battements se succèdent » avec assez de régularité, mais ne se font pas, comme chez la » plupart des animaux, brusquement et dans toute son étendue à la » fois ; la contraction commence à l’une deses extrémités, et l’étran- » glement ainsi produit se propage d’une manière ondulatoire » jusqu'à l'extrémité opposée, à peu près comme les mouvements » péristaltiques des intestins chez les animaux supérieurs. Pendant » quelque temps ces contractions se suivent assez rapidement et » se propagent toutes dans la même direction ; à un certain » moment, cependant, elles s'arrêtent, puis recommencent, mais » en sens Contraire, et de façon que le sang contenu dans cet » organe, et circulant dans le reste du corps, se trouve poussé » alternativement dans des directions contraires. Le sang chassé » ainsi du cœur, tantôt d'avant en arrière, tantôt d’arrière en » avant, remonte vers le thorax par la face dorsale ou par la face » venjrale. » Ce singulier mode de circulation a déjà été constaté chez les » Ptérophores, les Salpa, les Botryliens et les Clavelines (1). » Quant au mécanisme de la circulation, il est très-simple. Le » cœur est un tube musculaire, élastique et ouvert par chacune de » ses extrémités; les contractions annulaires commencent à un (1) Milne Edwards, émoiresur les Ascidies composées des côtes de la Manche, p. 40, CRUSTACÉS RARES OU NOUVEAUX. 115 » bout et se propagent peu à peu vers le bout opposé, de façon à » pousser en avant tout le sang dont la cavité est remplie, à » mesure que cet étranglement s’avance; de la sorte les parties de » la portion du cœur laissées en arrière se relâchent, et reprennent » leur posilion primitive à raison de leur élasticité. Alors le cœur » se remplit de nouveau par l'extrémité où le mouveinent péristal- » tique avait commencé, puis cette même extrémité se contracte » une seconde fois ; et la contraction, se propageant, comme la pre- » mière, vers l'extrémité opposée du cœur, pousse une nouvelle » ondée de sang dans les canaux de la communication avec » cette dernière extrémité. » Ce qui se passe chez les Ascidiens a lieu, comme on le voit, de la même manière chez les Lernéens, et il nous eût été impossible de rendre compte dans des termes plus précis, et en même temps plus exacts et plus clairs, des faits dont nous avons été témoins. Le sang, comme nous l'avons dit, chassé par le cœur dans un canal à la base duquel il se trouve, est poussé, par des contractions annulaires et ondulatoires qui se propagent de proche en proche, jusqu’à son extrémité ; ces pul= salions se maintiennent pendant un certain temps dans un sens et alternativement dans un autre ; seulement il nous a semblé que, dans les Lernées, ce mouvement péristaltique n’avait lieu que dans Je tube qui longe le bord dorsal du cou. En ce qui concerne la position anormale qu’occupe le cœur dans ces singuliers Crustacés, nous en trouverons peut-être la raison dans la conformation exceptionnelle des Lernéens, et c'est sans doute aussi à cette cause et à la manière dont est situé cet organe, qu'il faut attribuer les modifications que subit chez eux la cireula- tion. En effet, M. Milne Edwards fait remarquer, dans l'ouvrage que nous avons déjà cité (2), que « les variations dans la position » du cœur coïncident toujours avec des changements analogues » dans la place occupée par les ovaires; il en est encorede même » chez les Ascidiens simples, et c’est sans des raisons suffisantes » que Cuvier à cru pouvoir admellre que, chez ces animaux, c’est » la position de la bouche qui détermine celle du cœur. Là où les (4) Op. cit, P: 7: 116 HESSE. » ovaires sontthoraciques, le cœur l’estégalement ; là où les ovaires » sont logés avec le tube digestif, dans un abdomen simple, le cœur » est placé aussi à côté de l'intestin, dans cette même cavité ; » enfin, là où l'ovaire est infère et se trouve dans un post- » abdomen, le eœur est également relégué dans cette partie ter- » minale du corps. » Il nous semble assez difficile, pour les Crustacés aussi informes que ceux qui nous occupent, de fixer d’une manière certaine, les limites des diverses parties du corps, el notamment d'indiquer où finit le thorax et où commence l'abdomen ; mais si la position des œufs peut fournir quelques indices à cet égard, et si les lois posées par l’illustre professeur pouvaient être appliquées aux Lernéens, nous en trouverions la confirmation dans la place que nous assignons au cœur et dans la manière dont il fonctionne chez eux comme agent de la circulation. Nous avons dit que le sang chassé par les contractions du cœur parvenait aux extrémités des appendices cervicaux ; il arrive, en effet, que si l’on vient à les rompre, on voit sortir immédiatement ce liquide en abondance de la blessure, et l’effusion qui en résulte ne tarde pas à déterminer la mort du Crustacé qui en a été l'objet. H nous reste encore à parler des transformations que subissent les Lernées pour passer de l’état embryonnaire à celui d’adulte. Nous ne connaissons de ces mélamorphoses que trois phases : la période embryonnaire et l'état adulte, que nous avons décrit, et un état intermédiaire qui l'a été par le savant professeur M. van Beneden (1). Nous pensons qu'il nous sera possible, avec ce que nous savons, de combler les lacunes qui existent. Nous avons vu que, peu après la sortie de l'œuf, l'embryon, qui est muni de trois paires de pattes nalatoires, est pourvu de cinq paires de pattes préhensiles propres à le fixer sur sa proie. Dès qu'il a atteint ce but, et que conséquemment il n'a plus besoin de locomotion, les trois paires de pattes qui étaient consa- (1) Voy. le mémoire précité de M. van Beneden, intitulé : Recherches sur la faune du littoral de la Belgique, pl. XIX, fig, 40, CRUSTACÉS RARES OU NOUVEAUX. 117 crées à cet usage, n'ayant plus de raison d’être, disparaissent, tandis que l’on retrouve avec peu de modifications, et presque à la même place, les cinq autres paires de pattes, non-seulement dans la période intermédiaire décrite et figurée par M. van Beneden, mais encore dans l’état adulte, ainsi que ce mémoire et les dessins quil’accompagnent ont pour but de le prouver. Dans les états intermédiaires et adultes, la première paire de pattes conserve sa forme préhensile et la position qu’elle occupe de chaque côté de la bouche; les quatre autres paires sont un peu éloignées de celles-ci ; mais, comme elles sont destinées à un autre usage, elles deviennent biramées. Elles sont disposées en face l’une de l’autre, et consolidées entre elles, comme nous l'avons dit, par des nervures. A partir de la phase intermédiaire, le rostre, qui, dans l’em- bryon, est conique, prend la forme proboscide, qu’il conserve dans l’adulte ; la partie inférieure du corps qui correspond à l’abdo- men devient cylindrique, s’allonge considérablement et se courbe ensuite en S; l'extrémité inférieure se bifurque, ou plutôt présente une fente; mais nous n’avons rencontré, ni dans les phases em- bryonnaires, ni adultes, les soies caudales que l’on aperçoit dans l'état intermédiaire. On voit, par ce qui précède et la description que nous avons donnée des phases que nous connaissons de la transformation des Lernées, que l’on peut, sans trop de difficulté, les suivre de l'une à l’autre, et, en comblant les lacunes peu importantes qu’elles présentent, se rendre un compte assez exact de l’ensemble des métamorphoses qu’elles subissent pour arriver de l’état embryon- naire à celui d’adulte. S II. — Mours. Nous n'avons rien de bien nouveau à faire connaitre sur la manière de vivre des Lernées, qui, comme on le sait, pénètrent profondément non-seulement dans les téguments des branchies des poissons, mais encore percent ou se soudent aux cartilages qui constituent leurs arcades branchiales. 418 HESSE. Ainsi que les Sangsues, les Lernées se gorgent de sang, et comme elles, le laissent échapper par jet, lorsqu’on les comprime ; mais c’est un signe de mort prochaine lorsqu'elles le dégorgent d’elles-mêmes : alors ce liquide, qui est déjà altéré par l'effet de la digestion, répand une odeur très-fétide. Il est difficile de conserver ces Crustacés vivants pendant quel- que temps, parce qu'il faudrait pouvoir les laisser sur le poisson en vie sur lequel ils se sont fixés, et que lorsque celui-ci est mort, il est nécessaire, pour que l’eau ne se corrompe pas, de les extraire des branchies; opération très-délicate, dans laquelle il arrive souvent de rompre le cou ou les tentacules, qui sont, comme nous l'avons dit, calcaires et extrêmement fragiles. Une fois enle- vés de leur retraite, ils ne vivent guère que deux ou trois jours, malgré toutes les précautions que l’on prenne; il nous est arrivé cependant, mais une fois seulement, d’en garder un pendant un mois. Il n'y a généralement qu'une seule Lernée sur le même pois- son; nous en avons néanmoins rencontré quelquelois deux et une fois trois, mais ç’est l’exception. Nous n'avons jamais pu nous procurer, ni le mâle, ni l’état intermédiaire entre l'embryon et l'adulte. Nous n’avons rencontré la Lernée branchiale de la Morue que sur ce poisson, ct celle du Gade barbu (Morrhua lusca). que sur ce Gade; l’une et l’autre donnent la préférence aux individus qui sont de moyenne grandeur, ils sont plus rares sur les adultes, Nous avons déjà fait cette observation à l’égard d’autres parasites, et nous avons cru pouvoir l'expliquer par le motif qu'il est plus facile aux parasites d'atteindre les jeunes poissons, dont la nata- tion est moins rapide que celle des adultes. $ IV, — SYSTÉMATISATION. D’après les observations qui précèdent, on voit que les’ Lernées occupent, avec raison, la place qui leur à été assignée dans la classification générale des Crastacés ; nous pensons seulement qu'il y aurait peut-être lieu de modifier, en ce qui les concerne, (CRUSTACÉS RARES QU NOUVEAUX. 119 la caractérisation qui leur a été attribuée, et que nous formulerions, comme suit, en prenant pour base des changements que nous proposons, les caractères indiqués dans le tableau de l’ordre des Lernéides donné à la page 493 du tome HT de l'Histoire naturelle des Crustacés de M. Milne Edwards. ORDRE DES LERNÉIDES. Famille des LERNÉOCÉRIENS. / Abdomen garni de prolongements la- téraux et penni- formes.. . . . . PÉNELLE. Abdomen petit et Plusieurs paires de! dépourvu d'ap- | pattes rudimentai- | pendices penni- | | res situées surla face formes... . . . . LERNÉOMÈNE. Les femelles fixées inférieure du tronc, sur leur proie à l'aide] près de la tête. Tête garniede cor- de cornes céphali- nes irrégulières et ques. En général, rameuses ; tubes point d'antennes ; ovifères contour une seule paire de nés en spirale et pattes-mächoires an- | ramassés en pe- creuses et point d'ap- | lote. . . . . . . Lernée. pendices branchifor- mes. Point de vestiges de Téte..dgarnie… de pattes ou d'appen- UE dicessemblables à la] ©°77$ ARE face inférieure ‘du} 1°; tubes ovi- at | ; fères droits. . . LerNkOcÈRE. \ corps. Genre LERNÉE. ESPÈCES DONT LE CORPS EST TRÈS RENFLÉ VERS LE MILIEU ET FORTEMENT RECOURBÉ SUR LUI-MÊME. A.— Trois cornes céphaliques. À, LERNÉE BRANCHIALE DE LA Morus. Trois cornes céphaliques rameuses; cou très-grèle, cylindrique ét sans tubereules. Corps recourbé en S; extrémité inférieure du corps tournée en bas. Cinq paires de paltes rudimentaires, dont une préhensile placée près de l'ouverture buccale; les quatre 190 LHESSE, autres biramées, fixées sous la tête. Corps d’un rouge ponceau vif, lorsque le Crustacé est vivant, B. — Une seule corne céphalique. 2. LERNÉE BRANCHIALE DU GrADE BARBU. Une seule corne céphalique rameuse ; cou très-grèle, eylin- drique, et sans tubereules. Corps quelquefois caréné, recourbé en S; parle inférieure se dirigeant latéralement, après s’être élevée verticalement presque à Ja hauteur de la tête. Cinq paires de pattes rudimentaires, dent une préhensile, placée près de l'ouver- ture buccale ; les quatre autres biramées ct fixées sous la tête. Corps d’un rouge garance vif, lorsque le Crustacé est vivant. ADDITION AU PRÉCÉDENT MÉMOIRE. Brest, le 8 mai 1863. Nous venons de constater, à raison de deux exceplions qui se sont, par l'effet du hasard, présentées successivement, que la règle générale que nous avions cru pouvoir poser pour la Lernée branchiale du Gade barbu, à savoir, qu’elle est toujours monocère, présente quelquefois des individus ayant trois cornes céphaliques plus ou moins bien conformées , mais qu'il y a lieu de maintenir les autres caractères distinctüifs que nous avons établis pour celte espèce, La dernière des deux Lernées sur lesquelles nous avons fait cette nouvelle observation venait d'atteindre l’âge adulte; elle était munie «le ses œufs, mais elle avait encore sa forme primitive, telle que l’a décrite et figurée notre ami M. yan Beneden ; c’est- à-dire que son corps cylindriqueavait, sauf un léger renflement au centre et à l'endroit de sa courbure, une égale dimension dans toute son étendue. La transparence des tissus, qui n'avaient pas encore l’épaisseur qu'ils devaient acquérir plus tard, nous a per- mis de suivre avec ja plus grande facilité les mouvements de la circulation. Le cœur est, ainsi que nous l'avons dit, un long tube musculaire, élastique et contractile, qui parcourt le corps dans CRUSTACÉS RARES OU NOUVEAUX. 421 x toute son étendue, et paraît fermé à ses deux bouts, et l’est cer - tainement à l'extrémité supérieure, qui est arrondie et qui se ter- mine très-près de l'orifice buccal. Les contractions annulaires commencent au bout inférieur de l'abdomen, et se propagent par ondulations, jusqu’à l'extrémité opposée; mais le sang ne se por- terait pas, comme nous l'avons cru, jusqu'aux extrémités des appendices cervicaux : une fois arrivé à la partie supérieure du cou, il suit la courbure de la tête, et atteint presque l'ouverture buccale. On voit facilement les mouvements des globules du sang, qui paraissent, relativement, d’un volume assez grand, et avoir une forme sphérique. Le resle du corps ne présentait rien de re- marquable. Les pattes, que nous avons décrites, occupaient la position que nous leur avons assignée. L’extrémité de l'abdomen offrait deux expansions très-marquées, séparées par une fente, et épatées et arrondies à leurs extrémités, mais sans soies ou poils apparents. L'autre individu, qui fait aussi exception à la règle que nous avions établie, avait, comme la généralité, une tige médiane ; mais à sa base, et de chaque côté, il s’en présentait en outre deux très courtes et comme avortées, dont les rameaux étaient rabattus sur le front. Nous avons pu conserver cette Lernée vivante près d’un mois. Elle avait des œufs qui, par leur coloration d’un blanc jau- nâtre, n'annonçaient pas avoir été fécondés ; cependant, au bout de cinq ou six jours, des points brillants d’un bleu métallique appa- rurent, puis des taches noirâtres, et enfin les embryons sortirent de leur enveloppe, et se mirent à parcourir avec rapidité, et avec des mouvements gyratoires qui sont propres aux larves des Crusta- cés parasites, et particulièrement aux Siphonostomiens, le vase dans lequel ils étaient contenus ; ils vécurent ainsi, et sans nourri- ture, près de quinze jours, durant lesquels ils ont subi deux méta- morphoses. Nous avons décrit la première, nous parlerons de la seconde. Le corps de ces larves ressemble à celui des Siphonostomes, auxquels nous les avons comparées ; il est presque carré ; le bord frontal est pointu, et présente de chaque côté deux antennes grosses, plates, arrondies au bout et biarticulées. Un peu au-dessous et au 122 BESSE, milieu du corps, on aperçoit un œil géminé, très-gros, présen- tant extérieurement une prunelle blanche très-ronde et très- brillante. L’abdomen, qui est {rès-étroit, comparativement au thorax, est formé de trois ou quatre anneaux à peu près d’égale grandeur, dont le dernier est terminé par deux lames plates, bordées à l’ex- trémité de cinq ou six soies ou poils rigides. Les deux premiers anneaux de cette partie du corps donnent attache à deux paires de pattes nalaloires très-vigoureuses et biramées, lesquelles sont garnies de cils ou poils destinés à favoriser la natation. En dessous du corps, on remarque les dispositions suivantes : À la base des antennes, de chaque côté de la bouche, se trouvent deux très-fortes pattes biarticulées, qui offrent à leur extrémité une grifle crochue extrêmement solide, laquelle devient préhen- sile, à raison de la facilité qu’elle a de se rabattre sur deux autres griffes tournées dans le même sens. La bouche est placée à l'extré- mité inférieure d’un cône qui présente un tube ou suçoir, accom- pagné de chaque côté d’une mâchoire arrondie; elle a déjàla forme qu'elle doit avoir dans l’état adulte, Au-dessous, on voit une autre paire de pattes-màchoires, dont l’extrémité échancrée en croissant peut, en s'appuyant l’une contre l’autre, saisir les objets ; puis vient une autre patte terminée par une forte griffe, et qui pré- cède les deux paires de pattes nalatoires dont nous avons parlé, et complète le nombre des cing paires de pattes dont est pourvu le Crustacé à eelle époque de sa transformation. 3° Mémoire. Fame pes LERNÉOGASTRIENS, Nobis, GENRE NAOBRANCHIE, Nobis (1). NAOBRANCHIE CYGNIFORME (2) (Naobranchia cygniformis). Le Crustacé dont nous donnons ci-après la descriplion et la (1) Néw, habiter ; Boayyra, branchies. (2) Nous lui donnons ce nom à raison delaressemblance qu'offrent ses formes, vues de profil, avec celles du Cygne. CRUSTACÉS RARES OU NOUVEAUX, 193 figure appartient, ainsi que l'indique son nom, à la famille des parasites qui vivent sur les branchies des Poissons; il se distingue de toutes les espèces connues par des caractères qui lui sont propres, et qui l'exeluent des familles et des genres déjà établis : aussi est-ce pour ce molif que nous croyons nécessaire de créer pour lui une nouvelle famille, à laquelle nous donnerons le nom des Lernéogastriens, et un nouveau genre, celui des Naobranchies. 8 [. — ANATOMIE, Description de la femelle adulte, Il a dans l'aspect général du corps quelque ressemblance avec le Crustacé que notre savant ami M. le professeur van Beneden a décrit sous le nom de Lerneomena Musteli (1). Sa téte, qui est extrèmement petite, offre de l’analogie avec celle des Ophi- diens (2); elle est, comme elle, ovale, bombée en dessus, plate en dessous; l'extrémité antérieure se termine par ûne pointe arrondie, à bords légèrement denticulés ; elle est parcourue lon- gitudinalement par des raies verticales apparentes, surtout au bout du rosire, et de plus par deux raies transversales qui semblent la diviser en trois parties, dont l’occipitale est plus grande à elle seule que les deux antérieures réunies. Le cou (3), qui sert de support à la tête, est cylindrique, il va en s’élargissant progressivement du sommet à la base; sa lon- gueur, qui est relativement considérable, est environ deux fois celle du reste du corps. Il est très-robuste, très-rétractile, et laisse apercevoir, par transparence, une organisation particulière, qui se compose d’une ligne médiane verticale qui le parcourt dans toute son étendue, et qui est coupée horizontalement à angles droits par d’autres lignes parallèles entre elles, qui vont en aug- mentant de longueur, à partir de son extrémité supérieure jus- qu’à sa base, simulant par leur agencement l'axe cérébro-spinal des Vertébrés, remplacé, chez ces êtres inférieurs, par un système (1) Bulletin de l'Académie royale de Belgique, t. XVII, 4"° partie, p. 290. 2) Fig. 1. 3) Fig. 1,14A,1C,1B: TT 424 | HESSE. nerveux ganglionnaire, et qui n’est ici que l'artère thoracique avec ses vaisseaux latéraux. Le corps s’élargit considérablement dès la base du cou ; il est oviforme, se terminant en pointes arrondies à ses deux extrémités. On aperçoit à travers la peau qui le recouvre, et qui est lisse et transparente, une quantité considérable de petits globules, de grosseur différente, qui forment sur loute sa périphérie de nom- breux méandres et des dessins irréguliers. A l'extrémité de cette partie du corps, qui correspond à la ré- oion thoracique, se présente l’abdomen (1), qui est très-petit, cylin- drique, et terminé par une bifurcation. Un peu au-dessus de cette région abdominale, c’est-à-dire aux trois quarts environ de la partie qui la précède, se trouve le point d'attache d’une large membrane calcifère (2), mince, transpa- rente, rigide, ayant beaucoup d’analogie, quant à sa consistance, avec l’os dorsal que l’on trouve dans les Calmars. Cel appareil est légèrement bombé en dessus et concave en dessous; il se termine, après s'être un peu rétréci à son extrémité, par trois découpures symétriques, au sommet desquelles viennent aboutir quatre ner- vures en relief, destinées à en consolider l’ensemble. La bifurca- tion de l'abdomen s’appuie également sur une nervure semblable, mais qui est plus petite et médiane, et va se relier à celle qui est placée en dessous d’elle. La téle et le cou sont environnés, comme cela a lieu dans tous les Lernéidiens, d’un limbe transparent formé par la peau, qui paraît distendue et se profile autour de toutes les parties du corps (3). En dessous, la téte (4) ressemble beaucoup à celle des Ancho- relles pour la forme, le nombre et la disposition des organes d'adhésion. La bouche est située à l'extrémité d’un cône rétractile, dont l'ouverture denticulée la rend égalementapte à la succion ou à la mastication. Des deux côtés, au sommet de la tête, se voit (4) Fig. 4,4A,AC,AB,AF. (2) Fig. 4A,1F. (3) Fig. 1Det1E. (4) Fig. 4 E. CRUSTACÉS RARES OU NOUVEAUX. 495 une paire de pattes-mâchoires plates, préhensiles, et un peu plus bas, en dessous, une autre paire de pattes biarticulées, ancreuses, armées d’une forte griffe crochue, sur le deuxième article de laquelle se montre un cercle irrégulier, corné, qui, vu perpendi- culairement, c’est-à-dire en raccourci, semble destiné à conso- lider cet organe, mais peut aussi, en s'appliquant hermétiquement sur les surfaces, contribuer à les y fixer. Le cou présente en dessous les mêmes dispositions qu’en des- sus. Mais l'organe le plus curieux qu'offre ce parasite est sans contredit celui qui se trouve au milieu de la partie du corps que nous avons dit représenter la portion thoracique (4). Il se compose d’une grande et forte expansion musculeusé, rétractile, et pouvant se modifier facilement dans ses formes, offrant dans son ensemble, lorsqu'elle est vue en dessous, l'aspect du pied des Mollusques nus ou univalves. Cet organe est fixé perpendiculairement à sa base par un fort pédoneule (2) qui lui sert d’axe, et facilite tous les mouvements de rotation ou d’inclinaison qu'il est nécessaire de lui imprimer. Il est divisé au centre par deux raies cruciales, dont la verticale n'est, à proprement parler, qu'un sillon résultant de la contrac- lion, tandis que celle qui est horizontale est due à la séparation plus ou moins marquée qui existe entre les deux lobes qui forment cette expansion. On remarque aussi aux deux extrémités opposées de cet organe deux petits prolongements arrondis qui servent à faciliter la pré hension. Des deux côtés de la partie abdominale, un peu au-dessus, s’aperçoivent les œufs (3), disposés, comme dans les autres Crus- tacés Lernéidiens, en deux masses ovales et symétriques, fixées à leur sommet supérieur par un pédoncule qui est voisin des orifices seœuels. Les œufs sont en outre collés par la surface qui est en contact avec la membrane dont nous avons parlé. (4) Fig. 4 A, 41 Bet 14 C. (2) Fig. 1 C. (3) Fig.1,1AettF. 126 HESSE. Description de la femelle à l'élat non adulte (1). Afin d'éviter les répétitions, nous nous bornerons à signaler les différences qui existent entre le jeune âge et l’état adulte que nous avons fait connaitre. La têle, le cou et le reste du corps n’offrent pas de modifica- tions sensibles avec la forme qu'ils auront dans l’état parfait. L'abdomen ne s’est pas encore détaché du reste du corps ; sa place est indiquée par deux petites expansions situées à son extrémité, et qui sont garnies de soies rigides, ainsi que cela se voit dans beaucoup d’autres Crustacés parasites. L'organisation remarquable que nous avons signalée en décri- vant le cou des adultes, n’est pas encore arrivée ici à son déve- loppement ;le trajet par couru par artère thoracique paraît être interrompu, du moins n’être jalonné que par la présence de tron- cons qui sont espacés à une certaine distance les uns des autres. La lame calcaire destinée à protéger les œufs, n'ayant pas de raison d’être, n’occupe pas la place qui lui est destinée. Enfin l'expansion musculaire qui est placée au milieu du corps n’est pas encore isolée de celui-ci par un pédoncule, comme elle le sera plus tard (2); elle se présente sous l'aspect d’une masse allongée, cylindrique, divisée en deux tubes fixés immédiatement à leur sommet, et sans étranglement, à la partie du corps à la- quelle elle est attachée. La base paraît être appelée, par certaines modifications ou contractions, à remplir les fonctions de ven- touses, et celle extrème contraclilité est, du reste, indiquée par les nombreuses stries qui en sillonnent la surface. Nous n'avons pas été témoin des développements embryon- naires de ces Crustacés : les œufs (à) n'étaient pas encore assez avancés lorsque nous avons pu nous les procurer ; la masse dont ils sont composés offrait de nombreuses granulations de diverses dimensions, et était sans forme encore bien déterminée. La coloration de ces Crustacés est assez agréable à l'œil. La (4) Fig. 4 Be (2) Fig. 4 B. ; (3) Fig. 4 Get4 H, CRUSTACÉS RARES OU NOUVEAUX. 127 tête, le cou, ainsi que le reste du corps, sont jaunâtres dans le jeune et tachetés de points noirs plus ou moins gros ; cetle coloration est aussi celle des adultes pour la téte et le cou, dans lequel l’ar- tère thoracique est indiquée par des raies d’un noir profond. Le reste du corps est d’un rose plus où moins vif, nuancé par les granulations blanches qui s’aperçoivent à travers la peau. Enfin les œufs sont d'un beau jaune vif, ainsi que le pédoncule de l'expansion musculaire, dont le reste est blane. Les descriptions qui précèdent ne s'appliquent qu'aux femelles jeunes et adultes, car nous n'avons pas pu nous procurer le mâle. $ IL. — PaysioLoce. 1 nous reste maintenant à chercher dans quel but les organes que nous venons de décrire ont été donnés au Crustacé dont nous nous occupons, et de cher d'expliquer l'usage qu’il en fait pour les besoins de son existence. La téle et le cou, étant conformés comme eeux des 4 nchorelles, sont naturellement affectés aux mêmes fonctions, c’est-à-dire qu’à l'aide de ses deux paires de pattes-mächoires, il saisit et se main- lient sur l’objet auquel il veut se fixer, et y applique son suçoir ; mais comme il n’a pas, ainsi que les Lernéopodiens, outre ce pre- mier moyen d’adhérence, celui que leur procure leur prolonge- ment brachiforme, terminé par un bouton corné faisant l'office de ventouse , il en résulte que, s’il n’avait pas d’autres ressources équivalentes , il se trouverait réduit à l’immobilité, ou forcé d'abandonner sa proie, si ce point unique d'attache venait à lui manquer. Aussi est-ce dans ce but qu'il a été muni probablement de l’appareil musculeux dont nous avons parlé, et qui convient parfaitement aux fonctions qu'il est appelé à remplir. En effet, à l’aide des contractions de cette expansion, il peut, comme les Mollusques avec leur pied, faire l'office d’une ven- touse, en se collant hermétiquement aux surfaces, ou bien, au moyen du sillon qui parcourt longitudinalement cet organe, en rapprochant latéralement les deux bords l’un contre l’autre, saisir les objets comme avec une pince, et alors changer non-seulement 193 HESSE, de place à la éte, mais au corps lui-même, en agissant comme le font les Hirudinées piscicoles, ou les Chenilles géomètres ou arpenteuses, lorsqu'elles veulent se déplacer. En ce qui concerne la membrane calcigère qui recouvre la par- lie inférieure du corps, il nous paraît évident qu'elle a pour objet de préserver la région abdominale, et particulièrement les œufs, des contacts violents qui pourraient leur être nuisibles. $ I, — Moœurs. La vie des Crustacés parasites, et surtout de ceux dont les membres, destinés à la locomolion ou à la natation, s’atrophient ou disparaissent par suite de leur inutilité, offre peu d'intérêt, puisqu'ils sont réduits à une immobilité presque complète ou végé- talive ; il est, du reste, difficile, en l'absence de nourriture qu'il est impossible de leur donner, de pouvoir les conserver assez longtemps pour être en mesure de bien étudier leurs babitudes : aussi avons=nous peu de chose à faire connaître à cet égard. du Crustacé que nous décrivons. Nous avons pu nous eu procurer cinq exemplaires, {rois femelles adultes et deux jeunes, ils étaient fortement attachés aux branchics du Pagel commun (Pagellus erythrinus), et étaient très-vivaccs. Ils ont toutes les habitudes des Zernéopodiens. Comme eux, ils paraissent enduits d’un corps gras qui leur donne un aspect très- brillant et comme vernissé, et qui semble leur permettre de se tenir avec facilité à la surface de l’eau, ce qu'ils font souvent, con- trairement aux habitudes des autres parasites, qui se laissent choir au fond du vase dans lequel on les conserve, et restent toujours sous l’eau. Ils vivent ainsi assez longtemps à demi-submergés, sans que le contact de l’air paraisse leur nuire beaucoup; il ne tiendrait, du reste, qu'à eux de s’y soustraire, puisque, lorsqu'on les enfonce dans l’eau, ils sont maintenus au fond par leur pesan- teur spécifique. Nous croyons donc que cette faculté de flotter, que nous avons également conslatée chez d’autres Crustacés appar- tenant à diverses familles, a pour but, et surtout chez ceux qui sont dépourvus d’appendices nataloires, de leur donner le moyen, CRUSTACÉS RARES OÙ NOUVEAUX. 129 en profitant de l’action des vents et des courants, de faciliter leur migration et leur dissémination. $ IV. — SYSTÉMATISATION. La descriplion successive que nous venons de donner des or- ganes du Crustacé qui nous occupe justifie, nous le pensons, ce que nous avons dit en commençant de la nécessité de créer pour lui une nouvelle famille el un nouveau genre. En effet, il se rapproche beaucoup, par la conformation de sa téle et par son appendice céphalique , des Anchorelles, mais il en diffère essentiellement par l’absence d’antennes et de prolonge- ment brachiforme, et par la singulière conformation de son pédon- cule musculeux, ainsi que par l’opercule calcaire qui protége ses œufs ; enfin il n’a que des rapports très-éloignés avec le Ler- neonema Mustelli de M. van Beneden. Nous proposons donc de créer en sa faveur une nouvelle famille et un nouveau genre que nous placerons dans l’ordre des Lernéides, entre celle des Lernéopodiens ct celle des Lernéocériens, et de modifier, comme suit, le tableau qui figure à la page 493, t. I, de l'Histoire naturelle des Crustacés de M. Milne Edwards : ; Famille des CHONDRACANTHLENS. . , . . . . . » Famille des LEennioPoDIENS. . . . . . , . . . » Femelles fixées sur leur | | proie à l’aide d'un appen- \ dice musculeux très-ro- Ordre ; sn buste, attaché au milieu ne du thorax édon- x Rain MERD En Lire BE CE) FE 0 Naobranchie LERNÉIDES. [ xéocasrriexs. Rae : tennes, deux paires de pattes mâchoires; abdo- men et sacs ovifères pro- | tégés par une lame cal- ] caire tectrice, \Famille des LERNÉOCÉRIENS. . GENRE NAOBRANCHIE (Naobranchia). Les Naobranchies ont la téte petite et ovalaire, portée sur un &° série. Zooz. T. XX. (Cahier n° 3.) 1 9 130 HESSE. long cou ou pédoncule céphalique rétractile ; elle est terminée en dessous par la bouche, qui est conique, et présente de chaque côté deux paires de pattes-mdchoires, dont la première est préhensile et la deuxième ancreuse; elles n’ont pas d'antennes. Le thoraæ, qui est à la base du cou, est court, indivis, oviforme, terminé en pointe à ses extrémités, et présentant en dessous, au milieu, un fort appendice musculeux porté sur un pédoncule médian, qui sert d’organe d'adhésion. L’abdomen est irès-pelit et bifurqué; il est protégé, ainsi que les sacs ovifères, par une large lame mince et calcaire, parcourue par des nervures qui servent à le consolider. Le mâle est inconnu. NAOBRANCHIE CYGNIFORME (JV. cygniformis). Tête petite, ovale, légèrement bombée en dessus, plate en des- sous, terminée par l'ouverture buccale, qui est au sommet d’un cône, et présente de chaque côté deux paires de patles-mächoires prébensiles el ancreuses. Cou deux fois aussi long que le reste du corps. Thoraæ globuleux, indivis, oviforme, pointu à ses extré- mités. Organe d'adhésion très-fort, musculeux, fixé au centre du thoraæ. Abdomen petit, bifurqué, protégé, ainsi que les sacs ovi- fères, par une large lame calcaire. Longueur, 6 millimètres. Mâle inconnu. : Habite les branchies du Pagel commun (Pagellus erythrinus). EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE A. Nora. — La grandeur exacte de chaque Crustacé est représentée par un trait placé près de chacun de ceux-ci, de manière à montrer immédiatement l’ampli- fication qui leur a été donnée. NAOBRANCHIE CYGNIFORME. Fig. 4. Naobranchie cygniforme (femelle adulte) considérablement amplifiée, vue de dos. CRUSTACÉS RARES OU NOUVEAUX, 131 Fig. 4 A. La même, vue de ventre, montrant, sur la région thoracique, l’or- gane d'adhésion, et plus bas les sacs ovifères fixés sur la membrane qui les prolége. Fig. 4 B. Jeune de la même espece, vue de profil. Fig. 1 C. Idem, montrant de quelle manière l'organe d'adhésion peut devenir préhensile, et le pédoncule qui lui sert de point d'attache. Fig.1 D. Têtes des mêmes considérablement amplifiées, vues en dessus, Fig. 4 E. La même en dessous, et montrant l'orifice du suçoir et les pattes qui servent au Crustacé à se fixer sur sa proie. Fig. 1. F. Extrémité thoracique et région abdominale très-grossies, vues en dessus, montrant par transparence l'orifice des organes sexuels, les sacs ovifères et leur point d'attache, leur membrane tectrice, ainsi que la disposition des nervures qui servent à la consolidation de cet appareil. Fig. 4 G et 4 H. OEufs très-amplifiés, en voie de transformation, mais ren- fermés encore dans leur enveloppe. LERNÉE BRANCHIALE DE LA MORUE, Fig. 2. Lernée branchiale de la Morue, amplifiée environ du double de sa taille ordinaire. Fig. 2 A. Extrémité rostrale de celle-ci considérablement grossie et vue sous le compresseur. Fig. 2 B. Même partie de la tête, moins amplifiée, mais montrant l'ensemble de l'appareil buccal: l'ouverture de la trompe œsophagienne, les pattes préhen- siles placées de chaque côté du rostre, et les organes mandibulaires qui sont en dessous. Nora. — La partie claire, celle qui n’est pas teintée en rose, indique la dimen- sion que peut acquérir l'orifice buccal lorsqu'il est distendu ou soumis à l'action du compresseur, qui fait ressortir la position des ligaments qui servent de points d'attache aux paites et à consolider l’ensemble du système buccal. Fig. 2 C. Enveloppe calcaire qui protége la tête dénudée de ses parties char nues, montrant l’orifice par lequel sort ou peut se retirer le rostre, à l’extré- mité duquel se trouve l'ouverture buccale. Fig. 2 D. Patte préhensile, très-grossie, qui se trouve de chaque côté de l'orifice buccal, Fig. 2 F,F,G,H. Pattes natatoires biramées, placées dans l'ordre qu'elles occupent. Fis. 2 1. Œufs, très-grossis, renfermés dans leur tube ovifere. 152 HESSE. Fig. 2 K. Tubes ovifères placés près de l'ouverture des oviductes, et lanières armées de crochets, remplissant les fonctions de fausses pattes destinées à servir d’axe et de soutien à ces tubes. LERNÉE BRANCHIALE DU GADE BARBU. Fig. 3. Lernée branchiale du Gade barbu, amplifiée d'environ quatre fois. Fig. 3 A. Tête de la même, très grossie et fixée, par un point d'attache frontal, à une portion dénudée de ï'arcade branchiale d'un Poisson. Fig. 3 B. Tête de la même, très -amplifiée, montrant les expansions rameuses, qui, faute de place suffisante pour se développer, se sont congestées et ne forment plus qu'une tige épatée, sans ramuscules ; elle laisse apercevoir aussi l'ouverture du casque calcaire dans lequel le rostre peut se retirer. Fig. 3 C. Ouverture buccale et orifice de la trompe, très-grossis. Fig. 3 D. Extrémité du rostre considérablement amplifiée, vue sous le compres- seur, montrant l'ouverture de la trompe œæsophagienne, les deux pattes préhen- siles qui sont de chaque côté du rostre, et les échancrures cupuliformes des lèvres. Fig. 3 E. Enveloppe calcaire de la tête, dénudée de ses téguments, montrant l'ouverture destinée à la sortie et à la rentrée du rostre, et au sommet de ce casque la seule expansion rameuse qui le termine, Fig. 3 F. Première patte préhensile, très-grossie, placée près de l'orifice de la bouche. Fig. 3 G,H, 1, K. Pattes natatoires, biramées, disposées dans l'ordre qu'elles occupent, Fig. 3 L. Cordons ovifères placés près des oviductes, et lanières armées de crochets remplissant les fonctions de fausses pattes destinées à servir d’axe et de soutien à ces tubes. Fig. 3 M, N. Embryons sortis de leur enveloppe, le premier vu en dessus, le deuxième vu en dessous, montrant, outre les trois paires de pattes natatoires, les cinq paires de pattes préhensiles qui entourent la bouche, laquelle a la forme d'une trompe ou d'un sucçoir, et présente, en dessous, une sorte de fourche sternale. MÉMOIRE SUR LA DISTRIBUTION GEÉOLOGIQUE DES OISEAUX FOSSILES ET DESCRIPTION DE QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES, » Par M. Alphonse MILNE ED WW ARDS,. mm Les resles fossiles que les Oiseaux ont laissés dans les diverses couches géologiques n’ont été jusqu’à présent l'objet d'aucune étude suivie ; et, tandis que les connaissances relatives aux Mam- mifères, aux Batraciens, aux Reptiles et aux Poissons fossiles faisaient chaque jour de nouveaux progrès, l’histoire paléontolo- gique de toute cette classe d'animaux restait presque stationnaire, et ce n’était que de loin en loin qu’elle faisait quelques pas en avant. On peut, jusqu'à un certain point, s'expliquer cet oubli ; les débris d'Oiseaux fossiles sont rares. Ces animaux ont pu, à l’aide de leurs ailes, échapper aux inondations qui entrainaient les Mammifères aussi bien que les Reptiles ; la légèreté spécifique de leur corps et de leurs os est si grande, qu'ils ont dû, après leur mort, flotter longtemps à la surface de l’eau, et rester ainsi expo- sés à toutes les causes possibles de destruction. Il est cependant un certain nombre de dépôts privilégiés où leurs ossements se sont conservés d'une manière vraiment remarquable; peut-être que, sur les bords des lacs où se formaient tranquillement ces assises, vivaient de nombreux représentants de la classe qui nous occupe, dont les dépouilles, entraînées par les petits cours d’eau, allaient se déposer dans les couches marneuses ou sableuses qui, à raison de leur nature, étaient propres à la conservation d'objets 151 ALPHONSE MILNE EDWARDS. aussi fragiles. Souvent ces os, avant d’être enfouis, restaient long- temps exposés sur le rivage, comme on peut s’en convaincre en en examinant nn grand nombre ; car beaucoup portent la trace de la dent des rongeurs, ce qui prouve que l'animal était mort, que ses chairs avaient été dévorées, et que ses os avaient même été attaqués avant d'arriver au fond du lac. Les corps, à raison de leur nature physique, surnageaient, et par conséquent s’enfon- çaient rarement intacts. | L'étude des restes fossiles d'oiseaux a jusqu'à présent semblé présenter peu d’attraits aux paléontologistes; les particularités ostéologiques qui séparent les divers groupes de cette classe ne sont pas aussi tranchées que celles qui se remarquent entre les différents types de Mammifères. On s’est même exagéré les diffi- cultés que ne présentent déjà que trop les déterminations des os d'Oiseaux, et quelques ornithologistes, connus par des travaux sérieux et approfondis, ont été jusqu’à dire que cette étude ne pouvait presque donner aucun résultat pour le classement métho- dique des groupes. M. E. Blanchard (1), professeur au Muséum, après un examen approfondi des pièces du squelette des principaux types d'oiseaux, s’est élevé fortement contre cette condamnation, et il s’est attaché à montrer que l’ostéologie pouvait ici fournir des caractères du premier ordre pour la détermination, non-seulement des genres, mais encore des espèces, et dans son mémoire sur l’ostéologie des Gallinacés, il a indiqué la marche que l’on devait suivre dans des études de ce genre. Pendant longtemps on avait été jusqu'à se demander si les Oi- seaux avaient vécu aux périodes géologiques antérieures à la nôtre, et c’est Cuvier qui, le premier, a établi d’une manière certaine et vraiment scientifique que cette classe d'animaux comptait déjà des représentants à l’époque tertiaire, et qu'on en retrouvait des (4) E. Blanchard, De lu détermination de quelques Oiseaux fossiles, et des caractères ostéologiques des Gallinacés ou Gallides (Ann. des sc. nat., &° série, 4857, L. VIT, p. 91). — Recherches sur les caractères osléologiques des Oiseaux, appliquées à la classification naturelle de ces animaux (Ann. des sc, nat., 1859, &° série,t. XI, p.11) OISEAUX FOSSILES. 135 débris authentiques dans les couches du gypse des environs de Paris. Depuis cette époque, un grand nombre de faits isolés sont venus prouver que l’on rencontrait les traces de l’existence des Oiseaux dans des couches plus anciennes encore, aussi bien qu’à des périodes plus rapprochées de nous. On peut même supposer que ces êtres ont apparu à la surface de la terre en même temps que les Mammifères, et que ces deux classes d’une organisation presque aussi perfectionnée l’une que Fautre ont fait partie du même ensemble de création. Cependant, tandis que les Mammi- fères ont laissé dans les assises triasiques quelques dents, c'est-à- dire celles des pièces de leur organisation les mieux caractérisées, les Oiseaux n’y ont laissé d'autres traces que l'empreinte de leurs pas sur un limon qui, plastique à cette époque, s’est durei peu à peu et a formé les dalles du vieux grès rouge. $ II. Effectivement, en 1835, le docteur Deane, dans une lettre adressée à M. Hitchcock, annonça qu'il avait découvert, dans la vallée du Connecticut, des traces de pas produites probablement par des Oiseaux. M. Hitcheock étudia avec soin ces faits nouveaux, et chercha à déterminer, non-seulement l’âge exact de la couche où se trouvaient ces empreintes, mais aussi quels étaient les ani- maux qui avaient pu les produire ; et, dans une suite de mé- moires (1), il rendit compte du résultat de ses investigations. Les empreintes qu'il rapporte à des Oiseaux montrent qu’effectivement les animaux qui les ont laissées avaient aux pieds le même nom- bre d’articulations, c'est-à-dire de phalanges que l'on trouve chez les Oiseaux, et qui n'existent que dans cette classe, c’est-à-dire 2 pour le pouce, 3 pour le doigt interne, 4 pour le médian, et 5 pour l’externe. (1) Hitchcock, Report on the Sandsione of the Connecticut valley, especially its lossil Footmarks, 1858, Boston. Dans ce mémoire l'auteur donne une bibliogra- phie complète des recherches entreprises sur les empreintes de la vallée du Connecticut, qui, en 1858, s'élevaient au nombre de 63 notes ou mémoires, 136 ALPHONSE MILNE EDWARDS. Le pouce peut manquer quelquefois ; le doigt interne n'existe également pas chez l’Autruche d'Afrique, mais le nombre normal de phalanges se retrouve dans les doigts qui persistent. Ces empreintes se suivent toujours sur une seule ligne, ce qui indique un animal bipède ; leur grandeur est très-variable : tantôt elles dépassent tout ce dont la nature actuelle peut nous donner une idée, tantôt elles sont beaucoup plus petites et moins marquées, ce qui indique que le poids de l'oiseau n’était pas considérable. Les distances qui séparent chaque empreinte varient également : très-longues pour les empreintes de grande taille, leurs dimen- sions, au contraire, sont quelquefois très-réduites. C’est en exa- minant ces caractères tirés de la forme du pied, de ses dimensions comparées à la distance des enjambées, de la présence ou de l'absence d'un pouce, aussi bien que des palmures, et de l’examen des lignes laissées par les écailles épidermiques, que M. Hitch- cock put distinguer un certain nombre de types et d'espèces. D'abord il leur avait donné un nom générique commun, celui d'Ornithichnites ; depuis il a multiplié les coupes, et a créé un plus graud nombre de genres, sous les noms de Brontozoum, Am- blonyx, Grallator, Argozoum, Platypterna, Ornithopus, Triden- tipes. ? Le Brontozoum giganteum devait présenter une taille colossale ; la longueur de son pied est de 43 centimètres environ, et celle des enjambées est de 2",50 à 3 mètres, Le pied du Brontozoum minusculum a 30 centimètres de long, ce qui indique encore une taille énorme. Les plus petites espèces du même genre ont un pied environ 3 fois moindre. Les genres Platypterna, Tridentipes, ne doivent être attribués à des Oiseaux qu'avec beaucoup de réserves et d’hésitations ; en effet, le premier présente, en arrière du pied, un élargissement considérable, qui ne se retrouve chez aucun Oiseau actuel. Le genre Tridentipes est remarquable par l'existence de 4 doigts; le pouce est rejeté très en arrière, et l’on observe vers le talon une empreinte que certains naturalistes ont voulu attribuer à des plumes. Aueun échassier ne présente aujourd'hui des pattes ainsi confor- mées. Quant aux empreintes pour lesquelles M. Hitchcock à établi OISEAUX FOSSILES. 137 ses autres genres, elles paraissent bien évidemment dues à des Oiseaux ; cependant l'existence de cette elasse d'animaux à l’époque triasique n’est pas encore un fait complétement acquis à la science, el il faudrait qu'il fût confirmé par la découverte, dans ces mêmes couches, d’ossements se rapportant aux animaux qui ont laissé leurs traces sur le limon. M. Dana, en analysant un coprolitheé recueilli à côté de ces dernières, y a retrouvé les caractères distinctifs des excréments d'oiseaux, c’est-à-dire une quantité notable d'acide urique. Mais cette raison est loin d’être suffisante pour établir un fait d’ane importance aussi capitale que celui de la présence ou de l’absence de toute une classe d’animaux dans le terrain triasique ; et, comme je l'ai déjà dif, jusqu’à ce que l'on ait découvert des ossements de ces Oiseaux, on ne peut d’une manière certaine faire rentrer les espèces précédentes dans les cadres ornithologiques. Les naturalistes se sont d’abord montrés trés-incrédules, et ils avaient d'autant plus de peine à adopter les idées de M. Hitchcock, que, dans l’ensemble des couches juras- siques, on ne connaissait aucun indice de la présence d’Oiseaux. A Stonesfield, où l’on avait découvert de nombreux Mammifères, il ne paraissait exister aucun vestige de la classe qui nous occupe. Or, l'ensemble des faits fournis par la paléontologie antorise à admettre que, du moment qu’un type zoologique a été créé, il continue à se montrer sans interruplion jusqu'au moment où il dis- parait. Cet argument, bien que purement négatif, pouvait tirer une certaine valeur de l'incertitude qui existe dans la plupart des cas pour la détermination des empreintes fossiles. $ II. La découverte d’un Oiseau fossile dans les calcaires jurassiques de Solenhofen est venue combler la laeune qui existait entre les types ornithologiques lriasiques et eéux que l’on connaissait des couches crélacées ; mais, par l’ensemble des caractères, cet animal semblait fait pour embarrasser les zoologistes, et paraissait former un type de passage se rapprochant des Oiseaux par la plupart des particularités de son organisation, mais s’en éloignant sous d’antres 138 ALPHONSE MILNE EDWARDS. points de vue, et particulièrement par l'existence d'une longue queue emplumée, à tel point que des paléontologistes, dont le savoir ne peut être mis en doute, avaient cru devoir ranger cet être singulier, non pas parmi les Oiseaux, mais parmi les Reptiles. Ce fossile existait à Pappenheim, dans la collection de M. Ha- berlein, et il fut l'objet de recherches nombreuses, dont voici un court résumé : En 1561, M. H. von Meyer (1) annonça que l’on venait de dé- couvrir, dans les schistes lithographiques de Solenhofen, une em- preinte de plume parfaitement conservée, ce qui tendait à faire admettre que les Oiseaux vivaient déjà à eelle époque: cependant, dit-il, il faut se garder de déduire de l'examen d’une seule partie les caractères généraux de l'être tout entier, et la plume fossile, bien qu'identique avec les plumes de nos Oiseaux actuels, peut par- faitement ne pas provenir d’un animal de cette classe. M. H. von Meyer pensa que peut-être elle appartenait à un être singulier récemment découvert dans les mêmes couches, et qui, bien que couvert de plumes, différait des Oiseaux par plusieurs de ses carac- tères, et paraissait se rapprocher davantage des Reptiles; enfin il proposa d’en former une espèce particulière sous le nom d’Ar- chæopteryæ lithographica. Presque à la même époque, M. Wagner(2) donna une descrip- tion de ce même fossile, bien qu'il n’eût pas vu l'échantillon et qu'il n’en connut pas de figures. Dans ce travail, il se refuse à ad- mettre que l’on puisse le ranger parmi les Oiseaux, et il propose de le elasser avec les Reptiles, sous le nom de Grighosaurus, se fondant principalement sur ce fait, que, chez les Oiseaux, le plan fondamental d'organisation du squelette ne varie que dans des limites très-restreintes ; tandis qu’au contraire, chez les Reptiles, ce plan est essentiellement variable, et que le Griphosaurus ne lui paraissait pas présenter tous les caractères ornithologiques. I (1) H. V. Meyer, Palæontographia, vol. X, p. 53.— Ann. and Magaz. of Nat. History, 3° série, 4862, t. IX, p. 366. { (2) Wagner, Sitzungsberichte der Münchner Akad. der Wiss., 186, p. 443. — Ann. and Magaz, of Nat. History, 3° série, 1864, t, IX, p. 261, OISEAUX FOSSILES. 139 le considérait alors comme pouvant être un dérivé du type erpé- tologique. Quelque temps après, M. Waterhouse se rendit à Pappenheim, où il acheta, pour le Musée britannique, ce fossile remarquable, qui avait tant préoccupé le monde savant. M. Owen l’étudia aus- sitôt, et, convaincu de ses relations ornithologiques, il en fit le sujet d’une courte notice, où il lai donna le nom de Griphornis macrourus. Mais il ne tarda pas à supprimer cette nouvelle dési- gnation générique pour y substituer celle d’Archæopteryæ, quiavait d’abord été proposée par M. H. von Mever. M. H. Woodward, dans un article publié dans The intellectual Observer, donna une figure réduite de lArchæopteryæ, et résuma avec beaucoup de précision et de clarté l’état de la question: Enfin, M. R. Owen publia, dans les Proceedings de la Société royale de Londres (4), un extrait de ses observations sur le fossile de Solenhofen, et cet examen, appuyé de toute l'autorité de ce savant paléontologiste, 4 jeté beaucoup de lumière sur ce sujet, en rétablissant les affinités véritables de lArchæopteryæ. La plupart des os du squelette de cet Oiseau jurassique ont été conservés, et beaucoup de plumes oht laissé leurs empreintes sur la pierre. La tête, les vertèbres cervicales et dorsales, ainsi qu'une partie des mains, ont disparu, mais on aperçoit encore avec la plus grande netteté les pattes postérieures et la presque totalité des membres antérieurs, ainsi qu'une partie du bassin, qui donne naissance à un prolongement caudal formé d’environ vingt ver- tèbres de plus en plus petites à mesure que l’on s'approche de l'extrémité. | De chaque vertèbre candale part une paire de plumes à peu près toutes de la même longueur. C'est par l'existence de cette queue que le fossile de Solenhofen diffère de tous les Oiseaux connus, car, à raison de la conforma- tion du reste de son squelette, il se rapproche beaucoup des ani- maux de cette classe qui existent aujourd’hui. (4) 4862, t. XII, p. 272. 140 ALPHONSE MILNE EDWARDS. En effet, le pied se compose d’un os tarso-mélalarsien unique, terminé à sa partie inférieure par une triple poulie qui sert à l’ar- ticulation des 3 doigts antérieurs neltement caractérisés par leur nombre normal de phalanges : 3 pour le doigt interne, et 4 pour le médian. Le doigt externe est caché par les précédents ; le pouce se voit en arrière, composé comme d'ordinaire de 2 phalanges. Le tibia dépasse en longueur le métatarse ; on n’aperçoit aucune trace du péroné. Le fémur est presque aussi long que la jambe ; il est grêle et légèrement arqué. La forme de la portion du bassin qui à été conservé rappelle ce que l’on observe chez les Oiseanx ordinaires. L'omoplate est construite sur le plan ornithologique; il en est de même pour l'os furculaire, qui est large, aplati et arrondi en avant. L'humérus est long et présente à sa partie supérieure une sur- face très-saillante pour l'insertion du muscle grand pectoral. Le cubitus et le radius, de dimensions presque égales à l’humérus, offrent les mêmes rapports de formes que chez la plupart des Oiseaux; la main sur laquelle s’attachaient les rémiges diffère de tout ce que l’on observe dans la même classe, en ce qu’elle por- tait probablement 2 ou 3 doigts; l’un d'eux semble terminé par un petit éperon: D'après l'exposé de l’ensemble de ces caractères, on ne peut douter un instant que l’Archæopteryæ ne doive rentrer dans la elasse des Oiseaux, bien qu’il y forme un type complétement à part. L'existence ou l'absence d’un prolongement caudal ne con- stitue pas un caractère du premier ordre; dans une même famille, on trouve des genres qui sont pourvus d’une queue, tandis que d'autres en sont privés, et celte particularité d'organisation n’en- traine à sa suite aucune modification organique profonde. D'ail- leurs, M. Owen à fait remarquer que, sous ce rapport, l’Arehæo- pleryæ pouvait être regardé comme un représentant de l’état embryonnaire des Oiseaux actuels. Chez ces animaux arrivés à leur parfait développement, le nombre ordinaire de vertèbres caudales varie entre 7 et 9; elles sont, dans la plupart des cas, toutes mobiles les unes sur les autres. La dernière diffère des UISEAUX FOSSILES. lit précédentes par sa forme en soc de charrue; elle est, en effet, extrêmement comprimée latéralement, et donne attache sur ses côtés aux grandes plumes de la queue. Chez les Oiseaux où celles- ci sont rudimentaires, la dernière vertèbre est presque compléte- ment semblable aux autres, comme on le remarque chez l'Apteryx, l'Emeu et le Nandou, Pendant la vie embryonnaire, le nombre des vertèbres caudales est plus considérable ; mais, par suite des progrès de l’âge, elles se soudent avec le bassin. D’après les recherches de M. Owen, on compte chez la jeune Autruche de 48 à 20 vertébres caudales, tandis que chez l'adulte il n’en existe plus que 9. Se basant sur ces faits, le savant paléontologiste anglais ne doute pas que P'Ar- chæopleryæ ne soit un véritable Oiseau sur lequel auraient persisté les caractères embryonnaires de la queue. Il me semble utile de faire remarquer que cet organe, ainsi garni de grandes plumes, devait former pour l'Archæopteryx un appendice très-gènant et difficile à mouvoir. Les cinq premières vertèbres caudales, qui ne portent pas de plumes, sont relativement de dimensions considé- rables, probablement pour donner attache à des muscles assez forts pour permettre à l’Oiseau de régler les mouvements de cette queue, qui avait, dans {ous les cas, besoin d’être soutenue ; car si l’on compare sa longueur à la hauteur des pattes de lanimal, on est conduit à penser que, livrée à son propre poids, elle aurait lrainé à terre, ce qui ne peut èlre admis, si l’on considère la par- faite conservation des plumes de l'extrémité. Ce devait être, pen- dant le vol, pour l'Oiseau, une sorte de gouvernail d’une puis- sance exagérée. L'existence de cette longue queue ne s’accorderait pas avec des habitudes aquatiques; d'ailleurs, l'étude du pied suffirait seule pour conduire au même résultat. En effet, chez l’Archæopteryx, le fémur est long et d’une force médiocre, tandis que, chez les oiseaux nageurs, la cuisse est beaucoup plus courte que la jambe, et le fémur est relativement fort. Les phalanges unguéales sont aussi _très-petiles, tandis que chez l'Oiseau de Solenhofen elles sont longues et robustes. Ces mêmes faits me conduisent à l'éloigner également des 112 ALPHONSE MILNE EDWARDS. Échassiers, dont il diffère d’ailleurs par les proportions relatives des diverses parties de la jambe. La conformation des phalanges unguéales ne présente pas d’a- nalogie avec ce qui s'observe chez les Rapaces, où l’apophyse d'insertion des muscles fléchisseurs est extrêmement développée. La gracilité des membres de lArchæopteryæ ne s’accorderait pas, d'ailleurs, avec une vie de combats et de chasse. L'examen comparatif de l’humérus, du cubitus et du radius indique un oiseau voilier. En effet, le bras et l’avant-bras sont de longueur à peu près égale, ce qui ne se retrouve pas chez les es- pêces qui ne se servent que peu ou point de leurs ailes; d’ailleurs la présence d'un os furculaire épais et arrondi confirme cette ma- nière de voir, car on ne l'observe dans ces conditions que lorsque l'articulation de l'épaule a besoin d’être fortement soutenue pen- dant les efforts du vol. Par une déduction logique, on peut affirmer, d’après la conformation de cette fourchette, qu'il devait exister un sternum pourvu très-probablement d’an brechet. Par ses proportions générales, le squelette de l’Archæopteryæ se rapproche jusqu'à un certain point de celui de quelques Galli- nacés. Les ongles de cet animal sont en effet assez robustes, soit pour lui permeltre de percher, soit pour gratter la terre. Les dimensions relatives des membres postérieurs et des membres antérieurs, ainsi que celles de chacune de ces parties examinées à part, s'accordent assez bien avec cette manière de voir. En résu- mé, je serais porté à croire que ce devait être un Oiseau lourd dans ses allures, se perchant ordinairement et vivant de matières végétales. Mais je n'avance cette opinion qu'avec la plus grande réserve, et j'attends sur ce point le jugement de M. Owen, qui prépare en ce moment un travail détaillé sur le sujet qui nous occupe. $ IV. A l'époque crétacée, les débris d'Oiseaux fossiles sont peu nom- breux, et jusqu’à présent la plupart des ossements que lon a rap- portés à cette classe appartenaient, soit à des Poissons, soit à des OISEAUX FOSSILES. 145 Reptiles, et ces espèces, après une étude sérieuse, ont done dû être rayées des cadres ornithologiques. Tels sont les fossiles du Weald que Mantell (1) avait décrits comme se rapportant à des Oiseaux, et que M. Owen (2) rangea parmi les Ptérodactyles. D'autres erreurs ont encore été commises dans le même sens, Ainsi lord Enniskillen tronva dans la craie de Burham, près de Maidstone, quelques os que M. Owen considéra comme faisant partie de la jambe et de l'aile d'un grand Palmipède longipenne, voisin de l’Albatros, qu'il devait égaler en grosseur, Ce dernier paléontologiste forma, pour cet animal, un nouveau genre, et le désigna sous le nom de Cimoliornis Diomedeus (3). Quelques années après, M. Bowerbank (4) déerivit, sous le nom de P. giganteus, une espèce de Ptérodactyle de la craie de Burham, près de Maidstone. La taille de ce Reptile était très-con- sidérable, et ses ailes mesuraient plus de 2 mètres d'envergure. Après avoir soumis les diverses pièces de cet animal à un examen approfondi, M. Bowerbank n’hésita pas à lui rapporter les os du Cimoliornis Diomedeus, qui depuis a été considéré comme un Reptile par la plupart des naturalistes. M. Owen persista cependant quelque temps encore dans son opinion. En effet, dans la Géologie du Sussex, de Dixon, qu'il publia en 1850, il figura et décrivit le même humérus comme appartenant à un Oiseau. Cependant il semble avoir adopté (1) Mantell, On the Bones of Birds discovered in the Strata of Tilgate forest in Sussex (avec une planche) (Transact. Geolog. Soc. of London, 2° série, L. V, part. 1, 4837, p.175). — On the fossil Remaïns of Birds in the Wealden Strata of the South-East of England (Quart. Journ. of Geolog. Soc. of London, 1. 1. 1846, p. 104). (2) Owen, Research. on the supposed fossil Bones of Birds from the Wealden (Quart. Journ. of the Geolog. Soc. of London, t. 11, 1846, p.96), (3) Owen, Description of the Remains of a Bird, Torloise and Lezard from the Chalk of Kent. (Transact. of the Geolog. Soc. of London, 1841, t. VI, p.411, pl. 39, fig. 4 et 2). — British fossil Mammals and Birds, 4846, p. 547. (4) Bowerbank, On a new Species of Pterodactylus found in the upper Chalk of Kent (P. giganteus) (Quart. Journ. of the Geolog. Soc., 4846, €. I, p.7). — Microscopical Observation on the structure of the Bones of Pterodactylus gigan- teus and other fossil Animals (avec 2 planches), 1848, &. IV, p. 2. 14h ALPHONSE MILNE EOWARDS. aujourd’hui les vues de M. Bowerbank, car dans son T'raité de paléontologie, publié en 1860, en parlant des Oiseaux crétacés, il ne cite plus le Cimoliornis Diomedeus. En 1858, on découvrit dans les couches du grès vert supérieur des environs de Cambridge, les restes d’un Oiseau dont personne n’a encore révoqué en doute l'authenticité. Cet animal, de la taille d’une Bécasse, se rapportait probablement au type palmipède ; on en à trouvé des fragments du métacarpe, du métatarse, du tibia, du fémur. L'étude comparative de ces diverses pièces n’a pas encore élé entreprise. Das les grès verts de New-Jersey, M. Harlan (4) cite les restes d’un Oiseau qu'il rapporte au genre Bécasse (Scolopaæ), et qui fait partie des collections du Musée de Philadelphie. Jusqu'ici ces pièces sont les seules qui témoignent de la pré- sence des Oiscaux dans les couches crétacées, et cependant on connait de cette époque des terrains formés par les eaux douces, parmi lesquels je citerai le Weald. 7 al A l’époque tertiaire, la classe qui nous occupe compta de nom- breux représentants, dont malheureusement l'examen n’a encore cté fait que d’une manière très-superficielle, à l'exception de quel- ques Lypes qui ont été l’objet d’études sérieuses. Parmi ces der- niers, je citerai en première ligne le Gastornis parisiensis. En 1855, M. G. Planté, préparateur au Conservatoire des arts et métiers, recueillit à Meudon, dans le conglomérat qui sépare l'argile plastique du calcaire pisolithique, un tibia dont la tête su- périeure manquait, mais qui mesurait encore 45 centimètres de longueur. M. Constant Prévost (2), ainsi que MM Hébert (3) et (1) Physic. and Med. res., p. 280. (2) Constant Prévost, Annonce de la découverte d'un Oiseau fossile de taille gigantesque, trouvé à la partie inférieure de l'argile plastique des terrains pari- siens (Comptes rendus hebd. de l'Acad. des sc., 1855, L. XL, p. 554). (3) Hébert, Notesur le libia du Gastornis parisiensis (loc. cit., p. 579). OISEAUX FOSSILES. 41h55 Lartet (1), après avoir comparé soigneusement cet os, n’hésitèrent pas à le rapporter à un oiseau de très-grande taille, différant par ses caractères de tous les Oiseanx connus, à côté desquels } devait former un type à part, assez rapproché cependant des Pal- mipèdes. M. Lartet lui trouvait de grandes affinités avec les Échassiers, dont il pouvait peut-être avoir eu les habitudes. M. Valenciennes inclinait à croire que ses affinités véritables de- vaient le classer à côté des Palmipèdes longipennes, et en parti culier à côté des Albatros. Quelques mois après, M. Hébert découvrit le fémur du Gastornis, et l'étude de cet os (2) le conduisit aux mêmes conclusions qu’il avait adoptées dans sa première notice. Ce fémur était privé de sa tête articulaire et de sa demi-poulie rotulienne ; le grand trochan- ter était écrasé en dessus ; néanmoins il mesurait encore 30 cen- timètres de long. Ces os furent communiqués à M. R. Owen, qui en fit un examen approfondi, et les compara rigoureusement aux parties analogues des divers types actuels ; il reconnut, comme l’avaient fait les sa- vants français dont je viens de citer les recherches, que le Gastor- mis parisiensis ne pouvait se rattacher à aucun des genres aujourd’hui vivants, et, adoptant en grande partie les vues de M. Lartet, il rapporta l'Oiseau du conglomérat de Meudon au groupe des Échassiers de rivage, plutôt qu'à une espèce palmi- pède essentiellement nageuse, et il insista sur les habitudes ter- restres que devait avoir eu le Gastornis (3). De la taille de l’Autruche, cet animal avait des formes plus massives, et, sous ce rapport, il ressemblait davantage au Dinornis. Il semble avoir des affinités assez étroites avec les Gralles, et dans cet ordre, proba- blement avec les Rallidæ. (4) Lartet, Note sur le tibia d'Oiseau fossile de Meudon (loc. cit., p. 582). (2) Hébert, Note sur le fémur du Gastornis parisiensis (loc. cit., p. 12484, l'Institut, 1855, t. XITI, p. 189). (3) Owen, On the Affinities of the large extinct Bird (Gastornis parisiensis, Hébert) indicated by a fossil femur and Tibia discovered in the lowest eocene formation near Paris (Quart. Journ. of the Geolog. Soc., 4856, t. XII, p. 204, pl. 3. — Sur les affinités du Gastornis parisiensis, Hébert (l'Institut, 1856, t. XXIV, p. 283). &° série, Zoou, T. XX, (Cahier n° 3,) ? 10 146 ALPHONSE MILNE EDWARDS. L'argile éocène de l’île Sheppey a fourni les restes de quelques Oiseaux. En 4841, M. Owen fit connaitreune très-petite espèce de Vautour (1), qu'il plaça dans un nouveau sous-genre sous le nom de Lithornis vulturinus. Sur l'échantillon qui avait servi à cette détermination, on voyait la plus grande partie du sterium, les extrémités contiguës des coracoïdiens, les vertèbres dorsales, des fragments de côles, ainsi que l'extrémité du fémur gauche et du tibia. Sur une autre pièce, on pouvait étudier le sacrum. C’est également dans l'argile de Sheppey qu'a été trouvé un fragment de crâne que M. Owen a rapporté aux Aleyons, et dont il a formé un nouveau genre sous le nom de Halcyon toliapi- cus (2), et des débris d’une espèce voisine des Hirondelles de mer (3). M. Wetherell découvrit, aux environs de Primerose-Hill, dans l'argile de Londres, un fragment d’un sternum d’Oiseau montrant les surfaces articulaires des coracoïdiens. M. Owen examina ce débris, et, se basant sur le chevauchement des cavités coracoï- diennes, le rapporta à une espèce d'Échassier de petite taille, pro- bablement de la famille des Hérons (4). Enfin, M. Bowerbank, se fondant sur l’étude microscopique du tissu osseux, rapporta à un Oiseau un fragment d’os long trouvé à Sheppey. Quoique les extrémités articulaires fussent brisées, il le considéra comme provenant d’un tibia d'Oiseau gigantesque, un peu plus petit que l'Emeu (5), et il le désigna sous le nomi de (1) Owen, Description of the fossil Remuins of à Mammal and of a Bird (Li- thornis vulturinus) from the London Clay (Trans. of the Geolog. Soc. of London, 1841,t. VI, p. 203, pl. 21, fig 5 et 6).— Description du Lithornis vulturinus, oiseau fossile de l'argile de Londres (l'Institut, 1840,t. VIE, p. 332; Cat. of fossil Mammalia and Birds, Museum of the college of Surgeons, 1845, p. 337). Pictet, Palæont., atlas, pl. XXI, fig. 2. (2) Owen, British fossil Mammals and Birds, p. 554. (3) Owen, Paleontology, 1860, p. 291. (4) Owen, British fossil mummals and Birds, 1846, p. 556.— Paleontology, 1860, p. 291. (5) Owen, British fossil Mammals and Birds. 1846, p. 556.— Paleontology, 1860, p. 291. OISEAUX FOSSILES. 147 Lithornis emuinus. Nous n'avons pas besom d’insister sur l’in- certitude que présentent de semblables déterminations. Les schistes du Plattenberg, à Glaris, ont fourni le squelette entier d’un Oiseau de la grosseur d’une Alouette, que M. H. von Meyer a décrit sous le nom de Protornis Glariensis (1) (Osteor- nis scolopacinus, Gervais), et qui peut-être doit se ranger dans l’ordre des Passereaux. Ces schistes, que l’on regardait autrefois comme dépendants de la formation crétacée, sont placés aujour- d'hui à la base du nummulitique. En France, on n’a trouvé dans l’éocène inférieur que des frag- ments indéterminés, qui indiquent seulement que la classe qui nous occupe se trouvait représentée. M. P. Gervais a réuni sur ce sujet les indications éparses dans différents recueils, et il cite (2) : 1° Un tarso-métatarsien des sables de Cuise-la-Motte (Oise), dont parle M. Graves (Essai sur la topographie géognostique du département de l'Oise, 1847, p. 585). | 2° Des débris indéterminés provenant du calcaire grossier des environs de Paris, où ils ont été trouvés par M. Eug. Robert. 3° Une phalange unguéale d’une espèce de moyenne taille, re- eueillie par M. Hébert, avec des restes de Lophiodons, d’Emyde et de Crocodilus Rollianati, dans une couche fluvio-marine dépen- dante de l'étage des grès de Beauchamp. Dans les couches marneuses du monte Bolca, si célèbre par ses Poissons fossiles, on a trouvé des empreintes de plumes dont j'ai pu voir quelques-unes à Vérone. Les Oiseaux fossiles du gypse sont nombreux ; depuis longtemps on en a signalé l'existence; 1ls ont été l’objet d’abord des recher- ches de Cuvier, puis de celles de MM. Blanchard et Gervais. Dans son troisième volume des Ossements fossiles, Cuvier résuma l'historique des découvertes faites avant lui d’Ornitholithes dans le gypse. (1) H. von Meyer, Ein Vogel in Kreideschiefer des Kantons Glaris (Neu Jahrb. für Miner. 1839, p. 683; 1840, p. 214; 1844, p. 187; 1844, p. 338; — Edinburgh few Philos. Journ., t. XXIX, 4840, p. 27). (2) P. Gervais, Zoolog. et paléont, frang., 1859, 9 édit. p. 405, 148 ALPHONSE MILNE EDWARDS. En 1783, de Lamanon (1) décrivit une empreinte d’Oiseau trouvée par Darcet à Montmartre, et il la fit figurer, mais de ma- nière à en donner une idée complétement fausse, car il suppléa par le dessin à ce que le fossile avait d’imparfait. Fortis, qui examina ensuite la pièce en question, tomba dans l’exagération contraire, et fit représenter cette empreinte de façon qu'elle res- semblât davantage à une Grenouille ou à un Crapaud qu'à un Oiseau. En 1786, P. Camper (2) annonça qu'il venait de découvrir à Montmartre un pied d’Oiseau que Cuvier fit figurer dans le Bulletin de la Société philomatique de l’an VIIT. Une seconde patte, trouvée à Clignancourt, sous Montmartre, fut également décrite par Cuvier en 1800 (3). La même année, de Lamétherie fit figurer (4) le corps d’un Oiseau et la jambe d’un autre : ces pièces appartenaient à un graveur d’Abbeville, qui en envoya un dessin à de Lamétherie. M. Goret (d’Abbeville) publia une description de cet ornitho- lithe (5), et Cuvier contrôla la vérité de cette détermination. A partir de cette époque, ce dernier naturaliste s’attacha à recueillir tous les ossements d'Oiseaux fossiles qu’il put se procurer, etil les décrivit dans le tome V de ses Ossements fossiles, sans pré- tendre cependant arriver d’une manière certaine à leur détermi- nation même générique. « Ce ne sont là, dit-il, que des conjectures qui sont bien éloignées d’être aussi certaines que mes propositions relatives aux os des Quadrupèdes. C’est bien assez d’avoir mon- tré l’existence de la classe des Oiseaux parmi les fossiles, et d’avoir prouvé par là qu’à cette époque reculée, où les espèces étaient si (1) Lamanon, Sur les ornitholithes de Montmartre (Journ. de phys., 1783, t. XXII, p. 309). (2) Camper, Sur les os fossiles de Maestricht (Trans. philos., 1786). (3) Cuvier, Sur un pied d'Oiseau fossile incrusté dans le gypse (Journ. de phys., 1800, p. 428; — Bull. de la Soc. philom., 1800). (&) De Lamétherie, Sur une empreinte d'Oiseau dans un morceau de plâtre de Montmartre (Journ. de phys., 4800, t. LI, p. 432, pl. 2). (5) Goret, Notice sur un Oiseau fossile incrusté dans le gypse, lue à la Société d'émulation et imprimée à part, p. 6 et 7. OISEAUX FOSSILES, 149 différentes de celles que nous voyons maintenant, les lois géné- rales de coexistence, de structure, enfin tout ce qui s'élève au- dessus des simples rapports spécifiques, tout ce qui tient à la nature même des organes et à leurs fonctions essentielles, étaient les mêmes que de nos jours (1). » Aussi Cuvier s’attacha-t-il plutôt à bien établir quels étaient les caractères qui pouvaient distinguer les os d’Oiseaux de ceux des autres animaux, qu'à examiner les différences ou les ressem- blances que présentaient entre eux les divers groupes de cette grande classe, et ce n’est toujours qu'avec beaucoup de réserve qu'il parle des analogies entre les fossiles du gypse et les types actuels. I arriva cependant à distinguer neuf espèces appartenant à divers genres : Une Bécasse (Scolopaæ), une Alouette de mer (Pelidna), un Ibis (Zbis), une Caille (Coturniæ), deux Pélicans (Pelecanus), un grand Due (Bubo), une Chouette (Strix), un Balbuzard (Ha- hiælus ). pp! En 1844, M. P. Gervais passa en revue les ornitholithes qui avaient servi de base au travail de Cuvier, et ceux que le Muséum avait acquis depuis. D’après les recherches de cet auteur, plusieurs des pièces figurées par Cuvier (pl. 153, fig. 9, et pl. 154, fig. 4, pl. 156, fig. 2) proviendraient de Passereaux. La prétendue Bé- casse n'aurait probablement aucun rapport avec les Échassiers ; peut-être serait-elle plus voisine des Corvidés, quoiqu’elle ait été inférieure en taille à la plupart des espèces de cette famille. L'échantillon rapporté à une Caille par Cuvier se rattacherait plutôt à la famille des Merles. Des fragments de cubitus, de tibia et de mandibule auraient appartenu à un Échassier cultrirostre ayant des rapports avec le Héron et de la grandeur d’une Cigogne. M. Gervais décrivit ensuite plusieurs ornitholithes déposés au Muséum depuis la publication des Ossements fossiles. L'un, le Sitta ? Cuvieri (Gerv.) (2), se rapproche des Sittelles (1) Cuvier, Ossements fossiles, 1835, t, V, p. 597. (2) Gervais, Zoo. et paléont. franç., 2° édit. p. 409, pl. L, fig. 2. 150 ALPHONSE MILNE EDWARDS. par la forme du bec et les dimensions relatives des diverses parties du squelette. Le Centropus? antiquus, Gervais (1), avait élé précédemment rapporté par Laurillard à une espèce du genre Alcedo (Atlas du Dictionnaire universel d'histoire naturelle). M. Gervais, lui trou- vant plus d’analogie avec les Cucullidés, le place provisoirement dans le genre Centropus. La pièce ornithologique qui servit de base à cette détermination se compose d’une portion considérable du squelette, c’est-à-dire du crâne, d’une grande partie du bec, de l'empreinte de presque toute la région cervicale, dorsale, lom- baire, sacrée et même coccygiénne, de la colonne vertébrale, des ailes, et d’une patte sur laquelle il semble que deux des doigts se dirigeaient en arrière, comme chez les Grimpeurs ? Je suis porté à croire que cette apparence peut être due à la compression que la patte a subie, et quand même ce caractère exislerait, cet Oiseau s'éloignerait, par la forme du bec, des représentants actuels du genre Centropus. Le Tringa? Hoffmanni, Gervais (2), paraît, par ses propor- tions générales, se rapprocher des Vanneaux et des Tournepierres; l'espèce que Cuvier avait désignée sous le n° 7 paraît devoir lui être attribuée. Le prince Charles Bonaparte (3) a vivement attaqué cette déter- mination. «Le pouce, dit-il, suffit pour séparer cette espèce de tous les Tringa. Bien loin d’être court et haut implanté sur le tarse, ce pouce est long, et placé au niveau des doigts antérieurs, comme cela a lieu chez les Passereaux. Cet oiseau paraît donc beaucoup plus voisin des Étourneaux que des Bécasseaux. » Le Numenius gypsorum, Gervais (4), avait été rapporté, d’a- près un fémur, par Cuvier, à une espèce du genre Zbis. «Ce fémur, (1) Gervais, Loc. cit., 2° édit., p. 409, pl. XLIX, fig. 4. (2) Gervais, loc. cit., p. 409, pl. XLIX, fig. 4, et 1" édit., t. I°, p. 229. (3) Ch. Bonaparte, Comptes rendus hebdom., t. XLIIT, p. 4024. (4) Gervais, Zool. et paléont. franç., 2° édit., p. #40, pl. XLIX, fig. 2, 3, et L, fig. 1; — Ibis, G. Cuvier, Ossem. foss., t. V, p. 597, pl. XCIV, fig. 44; Journ. de l'Instil., 1844, p. 293; — Tantalus fossilis, Giebel faune der Vorwet, t. II, p: 28: OISEAUX FOSSILES. 151 dit-11, a beaucoup d’analogie avec celui d’un squelette de momie d’Ibis, mais il ne vient pas de la même espèce. » De nouvelles pièces plus complètes, et entre autres d'un fossile que Cuvier avait recu lorsque le chapitre de ses Oiseaux fossiles était déjà imprimé, et dont il signale seulement l'existence dans une note (Ossements fossiles, t. V, p. 598), permit à M. Gervais d'étudier plus complétement cette espèce, qu'il rangea dans le genre Courlis (Numenius). M. Blanchard passa également en revue les ornitholithes dé- posés au Muséum, qui avaient servi de bases aux déterminations de Cuvier (1). A la suite de cet examen, il modifia quelques-unes des déterminations faites par le fondateur de l’anatomie paléonto- logique. Il rapporta, par exemple, au genre Perdrix l'humérus que Cuvier croyait provenir d'une Bécasse (2), et à un oiseau voisin de la Caille commune les coracoïdiens figurés dans le même ouvrage (pl. 155, fig. 5 et 6) comme appartenant à un oiseau de là famille des Gallides; peut-être se rapportent-ils à l’espèce que Cuvier avait rangée parmi les Cailles et qu’il figura (pl. 155, fig. 4). Plus récemment, M. 3. Desnoyers (3), en étudiant les em- preintes de pas que les animaux de l’époque éocène avaient Jais- sées sur les bancs de gypse des environs de Paris, découvrit les pistes résultant évidemment du passage d’Oiseaux. On peut y re- connaître deux types bien caractérisés : le premier se compose d'empreintes de grandeur médiocre et présentant un aspect tout particulier ; en effet, l’un des doigts est dirigé directement en avant, les deux autres directement en dehors et un peu en arrière. En examinant ces traces, on peut en distinguer de plusieurs sortes : les unes sont de petite taille, et tous les doigts ont environ (1) E. Blanchard, De la détermination de quelques oiseaux fossiles et des carac- tères ostéologiques des Gallinacés ou Gallides (Ann. des sc. nat., 4° série, 1857, t.. VIT, p. 94). (2) Cuvier, Ossem. foss., 1835, pl. CLIV, fig. 9. (3) 3. Desnoyers, Sur les empreintes de pas d'animaux dans le gypse des envi- rons de Paris, particulièrement de la vallée de Montmorency (Comptes rendus hebdom. , juillet, 1859, t. XLIX, p. 67). | 152 ALPHONSE MILNE EDWARDS, la même longueur (0°,035 environ); d’autres sont plus grandes; les doigts, d’une longueur relative considérable, mesurent 0°,050. Enfin, dans les dernières, le doigt antérieur est beaucoup plus long que les autres ; il est diflicile de l’évaluer exactement, car la plaque de gypse qui le porte est cassée à son extrémité, mais il devait dépasser d’un tiers au moins les doigts postérieurs. « De plus grandes empreintes, soit en creux, soit en relief, » représentaient complétement les grands doigts, partagés en plu- » sieurs lobes ou phalanges, des Oiseaux dont on a donné tant de » descriptions et de figures, comme étant les plus caractéristiques » des grès triasiques de la vallée du Connecticut, aux États- » Unis (1). » Ces dernières, qui constituent le deuxième type, ressemblent, autant que j'ai pu en juger, à ce que nos Oiseaux coureurs pour- raient produire en marchant sur un limon argileux. Les doigts sont au nombre de 3, comme chez l’Autruche d'Amérique; on peut même distinguer les traces des écailles épidermiques, et l’em- preinte est recouverte d’une mince pellicule d'argile verdâtre qui adhérait aux pieds de l’oiseau au moment où il marchait sur le gypse. Cette argile est identique avec celle que l’on remarque sur les os des Palæotherium et des Anoplotherium, ce qui semble indi- quer qu'avant d'arriver aux dépôts gypseux, ces débris avaient été en contact avec un limon argileux qui se déposait en même temps sur d'autres points. La taille de ces empreintes varie beaucoup, et prouve qu’à cette époque plusieurs espèces fréquentaient les rivages de la dépression où se formait le gypse. Sur quelques-unes, un doigt latéral seul mesure 40 centimètres, et une seule des articulations a plus de 10 centimètres ; malheu- reusement l'échantillon ne porte pas la trace des autres doigts. D'autres sont moitié moindres, et l’un des doigts latéraux est long de 20 centimètres. Sur une autre empreinte, le doigt médian mesurait 12 à 13 cen- timètres. (1) 3. Desnoyers, loc. cit. OISEAUX FOSSILES. 153 Enfin, sur une quatrième, le même doigt n'avait pas plus de 10 centimètres, ce qui indique cependant encore des dimensions générales considérables. A raison de ces donnés, on pourrait distinguer , d’après les pièces de la collection de M. Desnoyers, au moins quatre espèces se rapportant toutes au second type. Jusqu'à présent on n’a trouvé dans le gypse aucun débris or- ganique qui puisse être rapporté aux êtres qui ont laissé ces em- preintes gigantesques dont beaucoup dépassent notablement celles que produirait l’Autruche d'Afrique, et cependant les diverses couches de cette formation ont été fouillées, depuis cinquante ans, par tous les géologues qui se sont occupés des bassins parisiens. Serait-il permis de supposer, comme l'a fait avec beaucoup de raison M. Desnoyers, qu’à cette époque les Gastornis du conglo- mérat vivaient encore, et que ce sont eux qui ont laissé leurs em- preintes sur le gypse. Mais ce n'est à qu’une hypothèse qui ne repose que sur des déductions théoriques, et qui aurait besoin d’être confirmée par la découverte des Oiseaux coureurs de la formation gypseuse. Il paraîtrait donc, d’après les recherches précédentes, qu’à cette époque il existait dans le bassin de Paris un grand nombre d’es- pèces d’Oiseaux ainsi réparties : Circus, — Haliælus, — Striæ, — Sitla? Cuvieri, Gervais, — Centropus ? antiquus, Gervais, — Coturniæ, — Perdriæ, Blan- chard, — Scolopaæ, Cuvier, — Tringa? Hoffmannii, Gervais, — Pelidna? — Ardea? — Numenius gypsorum, Gervais, — Pelecanus (2 espèces). Et au moins 7 espèces d'Oiseaux connues par leurs empreintes, On a signalé un certain nombre de débris d’Oiseaux dans d’autres terrains, dont le dépôt paraît remonter à l’époque de la formation gypseuse. Dans les couches des marnes d’Aix, si riches en restes d’In- sectes et de Reptiles, en empreintes de feuilles, etc., on a trouvé des œufs et des plumes admirablement conservés, dont j'ai pu voir quelques échantillons au musée de Marseille. 154 ALPHONSE MILNE EDWARDS. M. le docteur Fraas (1) a découvert, au sommet de lAlb de Souabe, des couches tertiaires analogues à celles du gypse de Montmartre, et contenant des ossements de Palæotherium et d'Ano- plotherium, au milieu desquels se sont trouvées 2 espèces d'Oi- seaux, l’une se rapprochant des Buzards, l'antre des Cormorans. Aux environs d'Apt, dans les couches de la Débruge, MM. Bra- vard et Pomel ont mentionné l'existence d'os d'Oiseaux, mais qui, en raison de leur mauvais état de conservation, n’ont pu être le sujet d'aucune détermination précise. M. Gervais à remis au Muséum d'histoire naturelle de Paris une phalange unguéale d'Oiseau trouvée dans la même localité. Elle indique‘une espèce de moyenne taille, peut-être un Gallinacé? Le même auteur a décrit, sous le nom de Merqus Ronzont (2), un Harle, dont M. Jourdan, doyen de la Faculté des sciences de Lyon, lui avait communiqué une portion sacro-lombaire recueillie dans les marnes calcaires de Ronzon, au Puy en Velay. M. Aymard, en 1855, citait, sans les décrire, 6 espèces diffé rentes de la même localité, N les désignait de la manière suivante : Famiuce nes Fazconoes : Teracus littoralis. — Écrassiers : Camaskelus palustris, voisin des Pluviers; Ælornis grandis, E. littoralis et Æ. antiquus, voisins des Flammants. — Parmi- PÈDES LONGIPENNES : Dolichopterus viator. Indépendamment de ces ossements, on a trouvé dans ces mêmes marnes des empreintes de plumes, ainsi que des œufs, M. Aymard et M. Jourdan en ont signalé la présence. Dans les calcaires lacustres d’Armissan (Aude), qui probable- ment sont contemporains des marnes d’Aix et des gypses de Paris et d'Apt, M. Gervais a signalé dernièrement (3) la présence d’un Oiseau de l’ordre des Gallinacés. La plupart des os du squelette ont été conservés ; ils sont disséminés pêle-mêle sur un fragment & (1) Bull. de la Soc. géolog. de France, 15 mars 1852, 2° série, t. IX, p. 266. (2) Harle, P. Gervais, Ois. foss., p. 22, 1844; — Mergus Ronsoni, id., Mém. de l'Acad. des sc. de Montp., t, 1, p. 220; Paléont. franç., 2° édit. p. 412. (3) P. Gervais, Sur un Ornitholithe d'Armissan (Aude) (Comptes rendus hebdom. , 1862, t. V, p. 895). OISEAUX FOSSILES. 155 de dalle. Le sternum est parfaitement visible, le brechet bien ap- parent, et le corps de l’os montre deux orandes échancrures caractéristiques de l’ordre des Gallinacés. Par leurs proportions, elles rappellent celles des Tétras et surtout des Lagopèdes. C’est probablement dans cette famille que doit se ranger cet oiseau, dont la taille est intermédiaire à celle des Perdrix et de la Caille, et analogue à celle du Ganga (Pterocles setarius). M. Gervais propose de désigner cette nouvelle espèce sous le nom de T'etrao? Pessieli. $ VI. Les Oiseaux de l’époque tertiaire moyenne sont, jusqu'à pré- sent, les mieux connus et les plus nombreux; on en a signalé des débris dans un grand nombre de gisements, entre autres en Au- vergne, dans le Rourbonnais, à Sansan, dans le bassin tértiaire du Rhin à Weissenau ; en Grèce, à Pikermi. Nous commencerons par l'étude des animaux de cette classe qui ont été trouvés dans la Limagne. Depuis fort longtemps, on y avait recueilli des ossements que l’on ne pouvait rapporter qu’à des Oiseaux, mais c'est à peine si on les mentionnait; on se bor- nait à en établir le genre sur de vagues ressemblances. Ainsi, dans son Catalogue des Vertébrés fossiles du bassin supérieur de la Loire, M. Pomel s'exprime en ces termes, en parlant des Oiseaux : « Nous ne les citons que pour mémoire, parce que leur déter- » mination est encore à faire, et que nous n’avons ni le temps, ni » les matériaux nécessaires pour tenter un travail aussi difficile. » Tout cé que nous pouvons en dire, c’est que les genres Phœni- » copterus, Anas et Ardea ont pu être reconnus dans les bassins » tertiaires, ainsi peut-être qu'un oiseau voisin des Vumenius. Il » y a, en outre, des Rapaces, des Gallinacés et beaucoup d’autres » espèces appartenant aux mêmes familles que les genres précé- » dents. » M. P. Gervais, qui étudia quelques-uns de ces oiseaux, en fit connaitre deux espèces, un Flammant, le Phænicopterus Croizeli, et un Aigle ou Pandion. 156 ALPHONSE MILNE EDWARDS. Le Phænicopterus Croiseti, Gervais (1), a été trouvé par l’abhé Croizet dans les calcaires d’eau douce du plateau de Gergovia, auprès de Clermont-Ferrand. La détermination de l’espèce a été faite sur une tête presque complète qui reproduit les caractères de ce genre singulier. Je possède dans ma collection, et j'ai pu exami- ner dans les galeries du Muséum , ainsi que dans la collection de M. Poirrier, divers os qui se rapportent évidemment à cette espèce. Si l’on compare cet oiseau au Flammant vivant, on trouve que le bec de l'espèce fossile est notablement plus arqué en bas; que pro- portionnellement au crâne, il est plus grêle et plus long; que la mandibule inférieure est moins épaisse, et enfin que la mandibule supérieure est un peu plus élargie dans la surface plane de son extrémité. Les os que j'ai pu examiner se rapprochent également beaucoup de ceux du Phænicopterus ruber ; ils ne s’en éloignent que par quelques légères particularités de formes et de propor- tions. L'espèce fossile parait en effet avoir été un peu plus petite et plus grêle que l’espèce vivante. L’Aquila ou Pandion (2) n’est connu que par un seul os mé- tatarsien découvert par l’abbé Croizet à Chaptuzat (Allier), D'après les recherches de M. Gervais, ses proportions le rapprocheraient de celui du Balbuzard, des Aigles et des, Pygargues. Autant que j'ai pu en juger par la comparaison avec les types aujourd’hui vivants, l’Aigle de Chaptuzat en est bien spécifiquement distinct ; aussi je crois que l’on peut sans hésitation lui donner le nom du savant paléontologiste de Montpellier, qui, le premier, a fait con- naître ses véritables affinités, et l'appeler Aquila Gervaisii. De mon côté, j'ai pu réunir un grand nombre d’ossements d'Oiseaux des mêmes terrains. MM. Lartet et Poirrier ont géné- reusement mis à ma disposition les pièces qu’ils avaient recueillies (1) Flammant semblable au Phœwnicoplerus ruber, P. Gervais, Ois. foss., 1844, p. 21 ; — Phœnicopterus Croizeli, Gervais, Mém. Acad. des sc. de Montp., t. I, p. 220; Zool. et paléont. franç., 1° édit., p. 233, et 2° édit,, p. #13, pl. L, fig. 1-5. (2) P. Gervais, Ois. foss., p. 22; Paléont. franç., 2° édit., p. 414, pl. LI, fig. 3et3a. OISEAUX FOSSILES. 157 eux-mêmes, ef, à l’aide de ces matériaux, il m’a été possible de distinguer douze espèces complétement nouvelles, appartenant à divers types et qui se répartissent de la manière suivante : ACCIPITRES DIURNES, Aigle (Aquila prisca). ACCIPITRES NOCTURNES. Grand Duc (Bubo Poirrieri). Grand Duc (Bubo arvernensis). Chouette (Stryx antiqua). GRALLES, Chevalier (Totanus Lartetianus). PHOENICOPTERIDÆ, Palælodus ambiquus. Palælodus crassipes. Palælodus gracilipes. PALMIPÈDES LAMELLIROSTRES, Canard (Anas Blanchardi). PALMIPÈDES LONGIPENNES. Mouette (Larus Denoyersu). PALMIPÈDES TOTIPALMES, Pélican (Pelecanus gracilis). Cormoran (Graculus littoralis). Je compte, dans un prochain mémoire, examiner à fond les caractères ostéologiques qui m'ont permis d'arriver à la détermi- nation de ces diverses espèces, et je me bornerai ici à signaler rapidement leurs principaux traits d'organisation. L’Aquila prisca n’est connu que par un mélatarsien et divers os des ailes qui ont été recueillis dans les bassins tertiaires d’Au- vergne par M. Poirrier. Sa taille est plus considérable que celle de l’4. Gervaisü ; le canon est plus arqué, et indique un oiseau plus robuste; il est beaucoup plus épais dans le sens antéro- 158 ALPHONSE MILNE EDWARDS, postérieur. Ses caractères le rapprochent de celui des espèces du genre Aquila, avec aucune desquelles il ne peut cependant être identifié ; le métacarpe présente le même ensemble de particula- rités, et indique un oiseau à peu près de la taille de l’Aïgle royal. Le Bubo Poirrieri, dont M. Poirrier possède un os métatar- sien d'une conservalion parfaite, trouvé à Saint-Gérand-le-Puy, devait être d’un tiers environ plus petit que le grand Duc athé- nien (Bubo maximus, Bonap.) ; l'os de la patte, toutes proportions gardées, ressemble presque exactement à celui de l'espèce vivante ; les impressions musculaires, les trous destinés au passage des tendons et des vaisseaux, sont placés de même ; la poulie infé- rieure servant à l'articulation du doigt externe, et dont la forme suffit pour caractériser le groupe des Accipitres nocturnes, in- dique que ce doigt pouvait se diriger au moins autant en arrière que chez le grand Duc. Une autre espèce du mème genre, le Bubo arvernensis, a été rencontrée dans la même localité. L'os métatarsien indique un oiseau plus petit d’un quart que le B. Poirrieri, et près de moitié du grand Duc d'Europe. Sa forme, très-trapue, fait présumer que l'animal était comparativement robuste ; la gouttière que l’on remarque sur la face postérieure du canon, et qui sert au passage des tendons des muscles fléchisseurs des doigts, est plus profonde que dans l’espèce vivante; le tibia, que M. Lartet a bien voulu me communiquer, se rapproche également beaucoup, toutes propor- tions gardées, de celui du grand Duc. Le Strix antiqua a élé recueilli également à Saint-Gérand-le- Puy. J'ai établi cette espèce d’après un os métatarsien. Cet oiseau devait avoir des formes très-grêles, et ne dépassait que peu en taille notre petit Scops. Les différentes espèces pour lesquelles j'ai établi le genre Palælodus (de ramèes, ancien, et &éèns, habitant les marais) paraissent avoir élé très-abondantes à l’époque miocène ; on en rencontre de nombreux débris dans les divers bassins tertiaires moyens d'Auvergne, et même des environs de Mayence. Je n'ai retrouvé aucun type vivant qui puisse êlre comparé à ce genre, et il doit venir se ranger à côté du petit groupe naturel OISEAUX FOSSILES. 159 qui aujourd'hui ne compte plus pour représentants que les Flam- mants. Il à cependant quelques ressemblances avec les autres Échassiers longirostres; il s’en rapproche, en effet, jusqu’à un certain point par la conformation des os des pattes; mais, d’une autre part, la disposition des phalanges, des os de l’aile, des cora- coïdiens, etc., tend à le faire ranger à côté des Phœnicoptères. Le sternum tient à la fois de l’un et de l’autre de ces groupes. La forme extrêmement comprimée du canon l’éloigne de tous les Échassiers vivants ; elle ne se retrouve à un aussi haut degré que chez les Palmipèdes plongeurs, tels que les Col/ymbus et les Podi- ceps, ce qui tend à faire penser que les Palælodus devaient former parmi les Échassiers un type palmipède nageur. M. P. Gervais, qui avait eu entre les mains un certain nombre d’os de l’espèce la plus commune de ce genre, le Palælodus am- biguus, dont il a figuré un os mélatarsien (1), avait reconnu que ce fossile ne pouvait se ranger dans aucun des genres actuels. Après lavoir comparé aux Flammants, aux Hérons, aux Courlis, aux Poules d’eau, aux Vanneaux, aux Avocettes et aux Pluviers, il conclut que cet examen ne pouvait le mettre davantage sur la voie de la place qui convient réellement à l'oiseau qui a fourni ce fossile, et, ajoute-t-il, ses affinités avee l’Avocette subsistent, mais en Lenant compte des réserves établies ci-dessus. J'ai été à même d'étudier le squelette presque entier de l’un de ces oiseaux, et c’est ainsi que j'ai pu arriver à cette conclusion que rien dans la nature actuelle ne pouvait lui être comparé, et qu'il devait prendre place auprès du groupe des Phœnicoptères. Je suis heureux d'annoncer que M. Blanchard, qui, de son côté, avait examiné quelques fragments du même genre provenant de Wies- senau, était parvenu à peu de chose près au même résultat. L'espèce la plus commune, à laquelle je propose de donner le nom de Palælodus ambiquus pour indiquer son caractère de tran- sition, devait être à peu près de la taille du Héron cendré ou de la Spatule blanche, avec des formes plus élancées et plus légères que cetle dernière. (1) Gervais, Zool. et paléont. franc, pl. Li, fig: 9. 160 ALPHONSE MILNE EDWARDS. Le Palælodus crassipes, dont j'ai eu entre les mains divers os des pattes et des ailes, était d’un quart environ plus grand et sur- tout plus fort; l’os de la patte est moins comprimé, les poulies articulaires beaucoup plus robustes. Au contraire, le Palælodus gracilipes, plus petit que le P. am- biguus, est plus grêle de forme; sa patte, trés-comprimée, res- semble par cette particularité à celle des Plongeons, dont elle s’écarte d’ailleurs par tous ses autres caractères. Ces deux dernières espèces sont beaucoup plus rares que le P. ambiguus. Le Tolanus Lartetianus est assez commun dans la plupart des dépôts miocènes d'Auvergne; il était environ de la taille d’un petit Chevalier, du Chevalier à pieds rouges par exemple. Son humé- rus est facile à reconnaître au premier abord ; car il présente, au- dessus du condyle externe de l'articulation, l’apophyse caractéris- tique qui ne se voit que dans le groupe qui nous occupe, ainsi que chez les Goëlands, Mouettes et Albatros. La direction de cette apophyse fournit de bons caractères pour la distinction des genres. Parmi les Palmipèdes, les groupes des Longipennes, des Lamellirostres et des Totipalmes, se trouvent représentés dans les terrains miocènes de la Limagne. Le Canard que je propose de désigner sous le nom d’Anas Blanchardi, en le dédiant au savant professeur d’entomologie du Muséum, est assez commun dans les couches qui nous occupent. J'ai eu entre les mains la plus grande partie des os du squelette de cet oiseau, et j'ai pu le comparer aux types actuellement vivants du même genre. Les métatarsiens, comparés aux autres os et à ceux des Canards ordinaires, sont assez longs ; les pattes devaient se rapprocher de celles du Pilet (Anas acuta) ; les os des ailes, au contraire, sont relativement plus pelits, et ressemblent plus à ceux du Morillon. Ces rapports semblent indiquer que l’Anas Blan- chardi devait être mieux disposé pour la natation que pour le vol. Le Goëland auquel je propose de donner le nom de M. J. Des- noyers, dont les recherches, commencées il y a trente ans, ont tant contribué à faire avancer les connaissances relatives aux ter- OISEAUX FOSSILES. 464 rains tertiaires moyens, et que j'inscris sous le nom de Larus Desnoyersü, n’est connu que par la partie inférieure d’un humé- rus parfaitement conservée, et provenant de Saint-Gérand. Ce fragment suffit pour caractériser le groupe auquel il se rapporte : la forme des poulies articulaires, celle de l’apophyse sus-épitro- chléenne, le rapprochent des Mouettes et des Goëlands. Cette espèce devait être à peu près de la taille de la Mouette rieuse. M. Gervais signale l'existence d’un oiseau du même genre dans les faluns de Cestas (Gironde), qui appartiennent à l'étage SUPÉ= rieur des dépôls miocènes, Le savant auteur de Ja Paléontologie française à également établi cette détermination sur un fragment d'humérus différent de celui des espèces vivantes auxquelles il a pu le comparer, L’Oiseau de Cestas devait être intermédiaire comme taille entre le Goëland à manteau bleu et la Mouette rieuse, tandis que le Larus de l'Allier, ainsi que je viens de dire, était environ de la taille de cette dernière espèce. Le Pelecanus gracilis a été trouvé par M. Poirrier à Labeur (commune de Vaumas); je l’ai déterminé d’après l'extrémité su- périeure d’un os métatarsien, qui présente de la manière Ja plus saisissante l’ensemble des caractères de genre que nous étudions ici, c'est-à-dire les mêmes trous et les mêmes rainures pour le passage des tendons des fléchisseurs des doigts, et la forme aussi bien que les dimensions extraordinaires du trou à air qui se voit à la partie supérieure de la face antérieure de cet os. Ces trous, par lesquels l'air s’introduit dans la presque totalité des os du squelette jusqu'aux phalanges des pattes, permettent aux Pélicans, malgré leur taille énorme, de se soutenir avec la plus grande facilité dans les airs, et d’être excellents voiliers. L'espèce dont je m'occupe ici est plus petite que celles qui vivent aujourd’hui; elle est également plus grêle. J'ai pu ajouter à la liste des Totipalmes une espèce du genre Cormoran, que je propose de nommer Graculus littoralis. Elle provient également du bassin de l'Allier, L'os métatarsien, que j'ai seul eu entre les mains, indique un oiseau plus élancé et plus petit que le Graculus carbo. Le groupe des Totipalmes est si na- turel, les différents genres qui en font partie sont caractérisés 4° série, ZooL, T, XX. (Cahier n° 3.) à 11 4162 ALPHONSE MILNE EBWARDS, d'etre nianière élléhient nelle par leuts partie tartes osléoto giqüés, qu'il est facile dé distinguer les genres Pelecanus, Gra- culus, Plotus, Sula et Fregala, quand même on n'aurait entre les mains que des fragments des principaux os du squelette. M. Poirrier cite également des mêmes dépôts un bec isolé, ais d’une forte dimension ; il le rapporte à un oiseau voisin des Cigognes ou des Hérons. Jai pu examiner ce fragment, que je croirais plutôt provenir d’un Échassier voisin des Tantales; en effet, la forme arrondie du bec, sa courbure dans le sens de la longueur, le rapprochent de ce dernier genre. Je ne pense pas qu’on puisse le rapporter aux Palælodus si nombreux dans ces localités, car un pareil bec entrainerait nécessairement comme conséquence des vertébres cervicales robustes, et celles des di- verses espèces du genre Palælodus sont grêles, allongées, et se rapprochent jusqu'à un certain point de celles des Phænicopteres ; ee qui tend à faire croire que la tête qu’elles supportaient, et qui jûsqu'ici est inconnue, était de pelite dimension. - Quant aux Gallinacés dont parle M. Pomel, je n'ai encore eu l'occasion d’en observer aucun débris dans les couches miocènes dé PAllier. Dans les terrains de la Limaigne, on trouve souvent des œufs, qui probablément proviennent de quelques-uns des Oiseaux dont jé viens dé parler. M. Gervais en à figuré divers échantillons : les uns se rappor- lent peut-être aux Canards, les autres aux Chevaliers ; d’autres, heaueoup plus gros, peuvent, peut-être, être attribués aux Pülælodus; mais ce ne sont que des Hypothèses basées sur de vagues ressemblances ; il faudrait, pour arriver à un résultat, pouvoir établir des Coinparaisons rigoureuses, cé qui jusqu'ici n'a pas été même tenté. Les connaissances ovologiques de M. Desmurs seraient 161 d'un puissant secours. Des empreintes de plumes se réncontrént parfois dans les couches marneuses des terrains miveênes du bassin de l'Allier ; l’ane des premières qui aient été signalées a été découverte aux environs de Neschers pär M. Portman, aujourd'hur attaché au Muséum d'histoire naturelle de Paris : par ses dithensions, cette plume semble provenir d'un OISEAUX FOSSILES. 165 oiseau de taille au moins moyenne; la grosseur relative du tuyau indique que son développement n'était pas terminé, et qu’elle pouvait s'être détachée au moment de la mue. M. Jourdan (1), dans une note sur quelques fossiles trouvés dans les dépôts d’eau douce du centre de la France, annonce la découverte, faite dans les calcaires de l'Auvergne et du Velay, de plusieurs crânes d'Oiseaux, dont un semblable à celui du Cathartes ürubu. Le célèbre dépôt de la colline de Sansan, dans le Gers, à fourni de nombreux ossements d'Oiseaux. M. Lartet en a recueilli une multitude, parmi lesquels il signale beaucoup de Passereaux et des Rapaces de Ja taille de nos Aigles pyrénéens (2). J'ajouterai que l’on rencontre dans cette localité plusieurs Échassiers voisins des Poules d’eau et quelques Gallinacés, sur lesquels je donnerai plus de détails dans une autre occasion. Dans la mollasse marine de l’Armagnac(Gers), M. l'abbé Dupuy trouva des débris d'Oiseaux consistant en une omoplate et un bumérus qu'il remit à M. Lartet. Ce savant paléontologiste, après les avoir comparés aux divers types vivants, en fit un genre nouveau sous le nom de Pelagornis miocænus, le rapprochant dés Palmipèdes dits Longipennes, et plus particulièrement de l'Albatros, dont il aurait dépassé les dimensions, car l’humérus, bien que cassé, mesure encore près de 60 centimètres (3). Je ferai cependant remarquer que sur cet os on n'observe aucune trace de l’apophyse sus-condylienne, qui se voit du côté externe chez tous les Palmipèdes Longipennes. M. J. Desnoyers a bien voulu me remettre un os métacarpien parfaitement conservé, et recueilli dans les faluns de la Loire. (1) Jourdan, Nouveau genre de Rongeurs fossties (Journ. de l'Instit., 1857, p. 344). (2) Lartet, Notice sur la colline de Sansan, 1851, p 37. (3) Lartet, op. cit., p. 37: Comptes rendus de l'Acad. des sc., 1857, t. XLIV, p. 1736. è 164 ALPHONSE MILNÉ ENWARDS. Cet os doit se rapporter à un oiseau de la famille des Gallinacés, et c'est à côté des Faisans qu'il doit se placer, bien que sa taille soit plus considérable. On connait quelques débris d'Oiseaux des terrains tertiaires moyens d'Allemagne; mais jusqu'à présent ils n'ont été Pobjet d'aucune étude approfondie, et n’ont été assimilés que vaguement aux genres aujourd'hui vivants. C'est particulièrement le gîte de Weissenau, près de Mayence, qui a fourni le plus grand nombre d'ossements se rapportant à la classe qui nous occupe; on y a signalé l'existence de divers Passereaux voisins des Grives (4), des Moineaux (2), des Gallinacés du genre Perdrix {3), des Échas- siers du genre Bécasse (4), et des œufs de diverses tailles. A Wiesbaden, M. H. V. Meyer a signalé un oiseau voisin des Cigognes (5). Le caleaire paludin de Mombach a fourni des débris que l’on a rapportés aux Cormorans (6). Dans les lignites miocènes de Kaltennordheim, on a constaté {7), d'après un os de Ja jambe, l'existence d’un Échessier voisin des Foulques. Dans les fouilles que M. Gaudry entreprit en Grèce, et qui mirent en lumière tant de faits nouveaux, ce paléontologiste dé- couvrit quelques os d’Oiseaux (8) se rapportant à l’ordre des Échassiers et des Gallinacés, et il les décrivit dans le Pulletin de la Société géologique de France. L'un de ces oiseaux, le Phasia- nus Archiacri (Gaudry) devait être d’un tiers plus grand que (4) Neues Jahrb., 1843, p. 399; 4846, p. 515. (2). Op. cit,, 4829, p. 399. (3) Giebel, Fauna der Vorwelt, p. 22. (4) Neues Jahrb., 4829, p. 77. (5) Loc. cit., 1843, p. 398. (6) Neues Jahrb., 1839, p. 70. — Giebel, loc. cil., p. 23. (7) Schlotheim, Petrefacten, p. 26. — Giebel, Loc. cit., p. 29. (8) Gaudry, Note sur les débris d'Oiseaux et de Reptiles trouvés à Pikermi (Grèce), suivie de quelques remarques de paléontologie générale (Bullet. de la Soc. géolog., 4862, t, XIX, p. 629, pl, 46). OISEAUX FOSSILES. 169 notre Faisan commun, La plus grande partie des os de son sque- lette est connue : ee sont une tête, un coracoïdien, des humérus, des eubitus, un radius, un os du carpe, des parties de fémur et de libia, une phalange. Le Gallus Ésculapii (Gaudry) a été déterminé d’après un mé- tatarsien armé de son ergot, et encore en rapport avec lextré- mité du tibia et les premières phalanges. Le Grus Pentelici (Gaudry) parait n'avoir différé de notre Grue cendrée que par ses dimensions plus fortes et par quelques autres particularités ostéologiques. Ces Oiseaux se rapprochent d'ailleurs beaucoup de ceux des mêmes genres qui vivent aujourd’hui dans les mêmes localités. $ VII. Les Oiseaux fossiles du terrain pliocène sont en très-petit nombre et assez mal connus, M. Gervais en a donné la liste complète. Aux environs de Montpellier, dans les marnes fluviatiles qui dépendent du même système que les sables marins, le savant auteur de la Zoologie et de la paléontologie françaises a trouvé un métatarsien d’un oiseau voisin du Faucon (1). M. de Christol, dans sa liste de fossiles du bassin de Montpellier (2), cite comine existant dans les sables marins une grande espèce de Palmipède et plusieurs autres Oiseaux indéterminés, mais il ne les décrit pas, et se borne à des indications vagues. MM. Marcel de Serres, Dubreuil et Jeanjean (3) indiquent comme fossiles dans les mêmes terrains : 1° Des Oiseaux échassiers, les uns de grande taille, et les autres de celle des plus petites espèces de Héron ( 4rdea). 2° Des Oiseaux palmipèdes, dont certains avaient au moinsla taille du Cygne commun. (1) Gervais, Zool. et paléont, franç., 2° édit., p. 448, pl. I, fig. 17. (2) De Christol, Comparaison de la population contemporaine des Mammifères des deux bassins tertiaires du département de l'Hérault (Ann. des sc. nat., 1835, t. IV, p. 226). | (3) Recherches sur les ossements humatiles des cavernes de Lunel-Vieit, p. 250, 165 ALPHONSE MILNE EDWARDS. M. Gervais fit connaitre, sous le nom de Gallus Bravardi, un oiseau voisin du Coq, connu par un os mélatarsien encore armé de son éperon (1), et trouvé par M. Bravard à Ardès, auprès d'Issaire, dans le département du Puy-de-Dôme. Cet oiseau devait êlre d’une taille intermédiaire à celle du Coq et du Paon. On connait du pliocène d'OEningen quelques fragments qui se rapportent peut-être an genre Scolopax (2). Dans les dépôts sous-himalayens de l'Inde, MM. Cautley et Fal- eoner ont rencontré, à côté des dépouilles du Sivatherium et des autres types de cette faune remarquable, quelques ossements d'Oi- seaux qui n'ont pas encore élé décrits, mais qui se rapportent évidemment à des espèces éteintes ; un des plus remarquables devait appartenir à une grande espèce de l’ordre des Brévipennes. $ VIII. Presque toutes les cavernes qui ont été explorées avec quelques soins ont donné des ossements d'Oiseaux ; les brèches osseuses, les couches du terrain diluvien en renferment également. Le nombre des espèces citées est considérable; mais malheureusement les déterminations n’ont pas toujours été faites avec tout le soin dé- sirable, etil reste quelquefois de l'incertitude, même pour l’établis- sement du genre. Cependant il ressort de l’ensemble des recherches entreprises sur différents points par divers observateurs, que les Oiseaux de l’époque quaternaire ne différaient en rien de ceux de l’époque actuelle, et l’on n’a encore signalé aucune espèce spé- ciale à la faune diluvienne. D’après les idées que l’on se fait aujour- d'hui du mode de dépôt des terrains quaternaires, des conditions dans lesquelles ils se sont formés et de la nature de l’ensemble des êtres qui habitaient alors la terre, on comprend facilement que a population ornithologique de cette époque ne diffère en rien de celle qui nous entoure. Sous l'influence de l’homme et des divers changements dans les conditions elimatériques, les gros Mam- (1) Gervais, Zool. el paléont. franc., 3° édit., p. #18, pl. LI, fig. 1; — Gallus, Gervais, Ois. foss., p. 22 ; — Gallus Bravardi, Gervais, Mém. de l'Acud. des sc. de Montp., t. VIIF, p. 220, (2) Blumenbach, Spec. Karg-Denks,— Gigbel, Fauna der Vorwell, 1, WU, p. 28, OISEAUX FOSSILES, 167 mifères ont dû nécessairement disparaître successivement ; quel- ques-uns seulement se sont retirés peu à peu, et aujourd’hui sont cantonnés dans des régions à peine habitées ; enfin, d’autres: ont pu continuer à vivre là où ils existaient primitivement. Les Oiseaux doués d’une vue percante, d’un vol rapide et capables en quelques heures de franchir des distances énormes, ont-pu non-seulement échapper facilement aux atteintes de l’homme à une époque où ses moyens d'attaque n'étaient encore que très- imparfaits, mais encore à d’aufres causes de destruction, telles que les inondations, les tremblements de terre, ete. H leur était facile d'aller, pendant une partie de l’année, chercher, comme beaucoup d'espèces le font encore aujourd’hui, une température et une nourriture qu'ils ne trouvaient pas dans les régions devenues trop froides. On peut donc s'expliquer comment les espèces du diluviumne different en rien de celles de l’époque actuelle. Dans les cavernes de Lunel-Viel, MM. Marcel de Serres, Dubreuil et Jeanjean, trouvèrent quelques fragments d'Oiseaux, qu'ils rapportèrent à la Chouette, à la Caille, au Pigeon, à la Cigogne et au Cygne (1). | Pans la caverne de Mialet et de Jobertas (Gard), M. Mareel de Serres cite quatre espèces, dont l’une, de la taille d’une très- grande Oie, l’autre de celle de l’Aigle noir (2). Quant aux deux dernières, leur grandeur et leurs autres caractères les rappro- chaient de l’Effraie et de nos Perdrix. Dans la grotte de Fausan (Hérault), le mème observateur signale un Rapace de la taille du moyen Duc, d’autres de celle de l’Épervier commun; des Gallinacés de la taille du Faisan commun, de la Perdrix, et d’autres de celle du Pigeon ordinaire ; enfin, des Oiseaux palmipèdes de la faille du Cygue (3). Dans les cavernes de Sallèles et de Bize, M. Marcel de Serres : signale un Rapace très-voisin de l'Épervier et une Perdrix (4). (1) Marcel de Serres, Dubreuil et Jeanjean, Recherches sur les ossements humu- tiles des cavernes de Lunel-Vieil, p. 212, pl. XX, fig. 4-40. (2) Marcel de Serres, Essai sur les cavernes, p. 149, (3 } Essai sur les cavernes, p. 154. \ / = Æ Journ, de géolog,, &. I, p. 343. 168 ALPHONSE MILNE EDWARDS, Dans les cavernes du département de l'Aude, il cite divers os de grand Duc, de Buse et de Caille (4). . Dans la caverne de la Tour de Farges, qui est peu éloignée de celle de Lunel-Viel, M. Gervais (2) a trouvé à côté des débris d’Ours, de Chevreuil, etc., des os de la Chevèche. M. le docteur Puel a recueilli dans la caverne de Brengues (3) (Lot), un fémur qu'il rapporta à la Perdrix grise, et un grand nombre d'os de Pie. Dans la grotte de Lourdes (Hautes-Pyrénées), j'ai recueilli divers os d'Oiseaux, dont quelques-uns étaient indéterminables ; d’autres, parfaitement conservés, se rapportaient à des Perdrix. Dans les cavernes de Massat (Ariége), et qui ont été remplies à l'époque où le Renne vivait dans les Pyrénées et quelque temps après que l’Aurochs avait disparu de ces régions, M. Fontan (4) a trouvé quelques ossements d'Oiseaux, que, d’après les indications de M. Lartet, il a rapportés à la Pie et au Geai. Dans la caverne de l’Avison, près de Saint-Macaire (Gironde), M. Billaudel (5) a rencontré des ossements de Caille. Dans les cavernes de la province de Liége que Schmerling a si bien étudiées, il a trouvé divers Oiseaux qu'il rapporte à l’Alouette, à la Perdrix et au Coq; ce dernier aurait donc existé en France à l’époque quaternaire, tandis qu’on le croit généralement originaire de l'Inde, d’où il aurait été importé. Mais cette dernière opinion est plutôt une hypothèse que l’expression d’une observation scien- tifique ou de données historiques, et, d’après tous les faits paléon- tologiques, le Coq paraît avoir toujours vécu dans l'Europe ocei- dentale et y avoir laissé ses débris dans des couches antérieures aux temps historiques. J’ai rencontré au milieu d’ossements re- cueillis en Suisse, au-dessus du pas de l’Échelle, entre le grand et - le petit Salève, de nombreux débris de Cogs et de Poules associés 4) Journ. de l'Instit., 1842, p. 388. 2) Zool. et paléont. franç., 2° édit., p. 449. (3) Bull. de la Soc. géolog., 1837,t. VIII, p. 279, t. IX, 1838, p. 43. (4)ËQuart. Journ. of Geolog. Soc., 1861, 4, XVII, p, 472, (5) ( ( Bull. de la Soc, Linn. de Bordeaux, OISEAUX FOSSILES. 169 au Renne. Nous venons de voir que les cavernes de Bize et de Lunel-Vieil en avaient fourni. Enfin, M. H. von Meyer a signalé la présence de ces Oiseaux dans les couches diluviennes de la vallée de la Lahn. M. Gervais en cite (avec doute) des débris comme (rouvés au milieu des os d'Éléphant et de Rhinocéros dans le con- glomérat diluvien de la barrière de Fontainebleau, à Paris. M. Buckland (1), dans sa description des fossiles de la fameuse caverne de Kirkdale, mentionne quelques espèces d'Oiseaux, telles que des Alouettes, des Corbeaux, des Pies, des Perdrix, des Pigeons, des Bécasses, des Canards et même un Plongeon. Les Oiseaux découverts en Angleterre dans les cavernes de de Kent’s Hole et dans celle de Berry Head, près de Torbay, sont à peu près les mêmes que ceux que nous venons de mentionner ; M. Owen cite de cette dernière grotte un Faucon un peu plus grand que le Faucon pêlerin. Les brèches osseuses renférment presque toujours des restes d'Oiseaux : celles de Sardaigne en sont riches (2). On y a signalé les espèces suivantes : Vautour, Buse ou Aigle, Grive, Moineau, Alouette, Corneille mantelée, Pie, Tantale? Canard. L'existence du Tantale en Sardaigne a tout lieu de surprendre, et il faudrait que cette détermination fut soumise à un contrôle sévère. A Cette, dans les brèches, on a cité (3) des Passereaux voisins des Hochequeues et des Grives, un Pigeon et un Palmipède voi- sin des Goëlands. Dans la brèche de Nice (4) on a trouvé une Hirondelle de mer. Dans les brèches de Bourgade, auprès de Montpellier, MM. Marcel de Serres et Jeanjean (5) parlent des débris indiquant un oiseau de proie voisin du Gerfaut. (1) Buckland, Reliquiæ diluvianæ, 1823, p. 34, pl. XI, fig. 49-29, et pl. XIII, fig. 44 et 12. (2) De la Marmora, Journ. de géolog., t. If, p. 313.—Wagner, Ncues Jahrb. 4833, p. 334. — Giebel, Fauna der Vorwelt, t. I, 2° part., p. 9. — Netzsch, Neues Jahrb. 1833,p. 324. — Wagner, A4bh. bayer. Acad., 1832, p. 751. (3) Wagner, op. cit, p. 751. (4) Wagner, op. cit., p. 772. (5) Ann. des sc. nat., 3° série, t. XV, p. 72, 170 ALPHONSE MILNE EDWARDS. Dans les fentes de la vallée de Montmorency, où M. J. Des- noyers à rencontré des squeleltes presque entiers de Renne, de Hamster, de Spermophile, de Lagomys, ele., ce géologue a recueilli divers fragments d'Oiseaux : quelques-uns ont été rappor- tés par lui au Râle d’eau (4); 1 a bien voulu me communiquer les pièces qu'il avait encore entre les mains, et j'ai pu y recou- paitre aussi la Caille et l'Aloueite. Les couches du dilivium sont beaucoup plus pauvres en osse- ments d'Oiseaux; cependant on y a retrouvé quelques-unes des espèces dont nous avons signalé la présence dans les brèches et dans les cavernes. | Aux environs de Quedlimbourg (2), on a recueilli des débris d'Hirondelles, de Moineaux, de deux espèces de Corbeaux, d’une Oularde et d’une Mouelte. Dans le diluvium de Magdebourge, on a signalé l’existence du Vautour (3). Dans les couches appartenant à cette formation que M. H. de Meyer (4) a étudiées dans la vallée de la Labn, il cite la Grive, le Corbeau, la Perdrix, le Canard. Le même auteur men- tionne la Pintade dans le læss de Salzbach. Dans le diluvium de Kostritz on a trouvé des os de Chouette (5). M. Owen (6) signale l'existence du Cygne (Cyenus ferus) dans les couches diluviennes de Gray (Essex), à côté des débris del'Æle - phas primigenius et du Rhinoceros tichorhinus. Le même auteur annonce dans son Traité de paléontologie (7) que l’on vient de trouver des squelettes d'Oiseaux enfouis à une grande profondeur dans les couches d'argile d'Aberdeen et de Peterhead, (1) Bull. de la Soc. géolog., 1842, p. 290 ; Comptes rendus hebdom. de l'Acad. des sc., 1862, t. XIV, p. 522. (2) Giebel, Fauna der Vorwelt, t. I, 2° part., p. 16,18, 26, 31. (3) Wagner, Abh. bay. Acad., p. 773. V. Fossilis, Germar in Lethæa, t. II, p. 824. — Giebel, Fauna der Vorwelt,t. 1, 2° part., p. 9. (4) Neues Jahrb., 1846, p. 515. (3) Biblioth. univ., 4835; Archives, t. XVII, p. 345; Isis, 1829, p. 739. (6) Owen, On the Affinities of the Gastornis parisiensis (Proceed. of the Geolog. Soc., t. XII, p. 209). (7) Owen, Paleontology, 1860, p, 293. LISEAUX FOSSILES, 171 Enfin, un humérus d’un Oiscau de nuit, de la grosseur de l’Effraie, a été rencontré daps le crag de Norwich (4), M. Lund (2), qui a étudié avec tant de soin et de persévérance les cavernes du Brésil, y a rencontré lrente-quatre espèces d'Oi- seaux, dont la plupart sont identiques avec celles qui vivent encore aujourd'hui en Amérique. Quelques-uns cependant paraissent ne plus exister. Ainsi M. Lund a découvert deux espèces d’Autruches à trois doigts (Rhea), dont l’une est bien plus grande que celle qui habite les mêmes localités. Un Gallinacé de la famille des Hoccos se distingue aussi, par sa grande laille et ses proportions, des autres types actuels du même groupe, M. Gervais (3) cite, du Brésil, un certain nombre d’Oiseaux recueillis par M. Claussen, entre autres un Cathartes plus grand que les espèces vivantes, un Strix, un Caprimulgus, un genre voisin du Cariama , enfin un Perroquet. D'après ces faits, on voit done que la population ornithologique de l'Amérique, à l'époque quaternaire, comptait déjà ces types parlieuhers qui la distinguent aujourd’hui de celle d'Europe. $ IX. Les dépôts sublacustres de Suisse, et les kjükkenmüddings de Danemark, qui ont été formés à une époque beaucoup plus récente, ont fourni un grand nombre d’Oiseaux évidemment contemporains de l'Homme, etdont l'étude à été faite d’une manière très-approfondie : ce sont Loutes des espèces actuelles. Dans les kjükkenmôddings on ne rencontre pas notre Poule; mais on y trouve le Coq de bruyère (Tetrao urogallus). Les Oiseaux aquatiques sont communs, surlout les Canards et les Oies. On y trouve le Cygne sauvage, qui ne vient aujourd’hui en Dane- mark que pendant l'hiver ; mais l'espèce la plus intéressante dont les restes ont été recueillis, est le grand Pingouin (Alca impennis), car cet Oiseau a aujourd’hui presque complétement disparu. Dans les dépôts sublacustres, dont les fossiles ont si bien été (1) Owen, British fossils Mammais and Birds, p. 557. (2) Lund, Zastitut, 1844, p. 29%; Bullet, Acad. Copenhag., 1841; München Gel. Anzeig,, 1841; 4842, p. 886, (4) Gervais, Zoolog. et paléont, frang., 2° édit,, p, #24, 172 : … ALPHONSE MILNE EDWARDS. étudiés par M. Kütimeyer, on trouve de nombreux ossements d'Oiseaux. Dans le petit lac de Moosedorf on a rencontré le Bal- buzard (A. haliaetus), Autour (Falco palumbarius), VÉpervier (F. nisus), le Ramier (Columba palumbus), le Canard sauvage (4nas boschas), la Sarcelle (Anas querquedula), le Héron cendré (Ardea cinerea), la Cigogne blanche (Ciconia alba). A Robenhausen, on a recueilli la plupart de ces espèces et quel- ques autres, telles que l'Aigie (4quila fulva), VÉtourneau (Sturnus vulgaris, le Cinclus aqualicus, le Tetrao bonasia, la Foulque (Fulica atra), une Mouette, le Cygne {Cygnus musicus), une Oie (Anser segetum). A Concise, on a trouvé une Chouelte (Striæ aiuco). Nous voyons donc que la faune ornithologique de celte époque ne diffère en rien de celle de nos jours, ete. Ce résultat ne peut surprendre, si l’on pense à la similitude qui existe entre les Oiseaux de l’époque quaternaire et ceux qui vivent aujourd’hui. CE Les alluvions modernes de la Nouvelle-Zélande ont fourni un grand nombre d’ossements d'Oiseaux, dont l'étude à ajouté une foule de faits nouveaux à ce que l’on savait sur le groupe des Échassiers brévipennes. Le Rév. Williams découvrit le premier quelques-uns de ces débris dans la partie nord de la Nouvelle-Zélande; depuis on en recueillit d’autres sur différents points de la même région, et M. Owen (1) en fit le sujet de nombreux mémoires, dans lesquels il discuta les caractères et les affinités de ces Oiseaux dont on n'avait eu jusqu'alors aucune idée ; il en forma un genre particulier sous le nom de Dinornis, el ilen distingua plusieurs espèces de taille très-différentes : l'une, le Dinornis giganteus, a plus de à mètres de haut, les os des pattes sont extrêmement gros et robustes ; une autre espèce était même tellement massive, que le savant paléontologiste anglais l’a désignée sous le nom de D. ele- phantopus. La grosseur relative des membres inférieurs, l’absence (1) Ces fossiles ont été décrits dans huit mémoires publiés dans les Trans- uclions de lu Societé soulogique de Londres, 1, HI et IV, OISEAUX FOSSILES, 173 de trous à air dans les os, l'absence du brechet sur le ster- num, etc., prouvent que ces Oiseaux ne pouvaient se servir de leurs ailes et qu'ils étaient essentiellement marcheurs ; ils avaient trois doigts aux pieds, et M. Owen les rangea parmi les Brévi- pennes, à côté des Àpteryx. Les Palapteryx, trouvés aussi dans la Nouvelle-Zélande, dif- fèrent du Dinornis en ce que le pied présente un rudiment de pouce. M. Owen en distingue trois espèces, dont l’une égalait pres- que la taille du Dinornis giganteus. Ce genre paraît intermédiaire entre les Casoars et les Aptéryx. Le genre Notornis a été établi par M. Owen sur des ossements recueillis avec ceux des Oiseaux précédents dans la même forma tion ; quelque temps après la publication du mémoire de cet ana- tomiste, M. Mantell trouva l'espèce vivante à la Nouvelle-Zélande et en rapporta un exemplaire à Londres : elle parait très-voisine des Poules sultanes. Peut-être un jour trouvera-t-on aussi un Dinornis vivant; cependant la taille extraordinaire de ces Oiseaux rend cette opinion peu probable, car ils auraient échappé difficile- ment aux recherches des explorateurs qui ont parcouru la Nou- velle-Zélande. Les habitants du pays assurent qu'ils vivent encore dans l’intérieur des terres. Mais ce n’est qu’une tradition vague, et les détails qu'ils donnent sur ces animaux gigantesques sont tellement invraisemblables, que l’on peut les regarder comme des fictions. Il est cependant probable que l'extinction des Dinornis ne remonte qu'à une époque relativement récente. On suppôse que c’est vers le même temps que vivait à Mada- gascar l'Æpyornis ingens, dont Is. Geoffroy Saint-Hilaire (4) a fait (4) Gcoffroy Saint-Hilaire, Note sur des ossements el des œufs trouvés à Madagascar dans des alluvions modernes, el provenani d'un oiseau gigantesque (Æpyornis) (Comptes rendus de l’Acad., t. XXXII, 1851, p. 401-107; l’Insti- tut, 1851, t. XIX, p. 33; Ann. des sc. nal., 3° série, Zoolog., 1850, t. XIV, p. 206 ; Ann. of Nat. History, 2° série, 4851, t. VIT, p. 161; Fror. Tagsber., 1851, p. 65; Comptes rendus de l'Acad., t. XXXIX, 1854, p. 833 ; l’Instilut, t. XXII, p. 373 ; Comptes rendus, t. XL, 1855, p. 518 ; l'Institut, t. XXIII, p. 87; Comptes rendus, t, XLII, 4856, p. 315 ; l’Institut, t, XXIV, p. 69; Naumannia, Bd, I, heft 4, 1851, 73). 174 ALPHONSE MILNE EDWARDS. connaitre les œufs et quelques ossements. Ces œufs ont été découverts, en 1830, par M. d’Abbadie ; ils ont une capacité de prés de 9 litres, c’est-à-dire six fois autant que l'œuf d’Autruche. Le Muséum en possède aujourd’hui cinq exemplaires. L'Æpyornis devait se rapprocher des Brèvipennes coureurs; sa taille, évaluée d’après les fragments d’os qui ont été recueillis, devait atteindre près de 4 mètres. Comme les Dinornis, ces oiseaux avaient trois doigts aux pieds. La grande île de Madagascar est si peu connue, que l’on doit hésiter avant d'assurer que cette espèce en a aujour- d'hui complétement disparu. Le Dronte, on Dodo (Didus), qui existait encore il y à quelques siècles à l'ile Maurice, parait maintenant détruit. Ce singulier oiseau dont nous possédons des figures, et divers fragments encore recouverts de leurs tégaments, tels qu'une tête et une patte (Musée d'Oxford), ainsi que de nombreux ossements, a été l'objet de longues discussions, et les zoologistes sont loin d’être d'accord sur les affinités véritables et sur la place qu'il doit occuper dans une classification naturelle. Latham (1) rapprochait cet Oiseau des Autruches; Cuvier, des Gallinacés. De Blainville le rangeait à côté des Vautours, Temminck dans le groupe des Manchots. G.R. Gray le regardait comme voisin des Columbæ ; Strickland et Melville adoptent cette manière de voir. Ch. Bonaparte plaçait le Dodo dans les Anepti, sous-ordre des Columbæ. M. Gervais pense que le Dronte avait quelques rapports avec les Gallinogralles, c’est-à-direle Kamichi, le Cariama et quelques autres. Ce désaccord entre tant de zoologistes éminents tient principa- lement à ce qu’ils s’attachaient à l'étude d’un os pris en particulier, et qu'ils atiribuaient plus de valeur à ses caractères qu’à ceux pré- sentés par les autres parties de squelette. La tête du Dronte l’a fait rapprocher des Vaulours, ses ailes des Manchots, ses paltes des Columbæ ; il paraît en effet avoir présenté une singulière combi- naison de caractères, et le dernier mot n’a pas encore été dit à ce sujel. (4) La bibliographie de ce qui a été écrit sur le Dronte se trouve dans l’ou- vrage de MM,Strickland et Melville, The Dodo and êts kindred/fran., 1848,p. 1 27. OISEAUX FOSSILES. 175 - Nous he savons pas encore d’une manière certaine à quelle époque les Æpyornis, les Dinornis, et tous les Oiseaux singuliers dont nous venons de parler, ont paru à la surface de la terre : jusqu'à présent on n’a encore trouvé leurs débris que dans Îles alluvions modernes; mais la Nouvelle-Zélarde a été si peu explo- rée, au point de vue géologique, que l’on ne peut être sûr que des couches plus anciennes n’en renferment pas aussi des ossements; peut-être ces oiseaux, essentiellement marcheurs, sont-ils les des- cendants directs de ceux qui ont laissé leurs empreintes sur Îles dalles du vieux grès rouge de la vallée du Connecticut. L'aspect de Ja faune australienne, qui se rapproche jusqu'à un certain point de celle qui peuplait les terres à l’époque du dépôt des assises jurassiques, et dont les traces se sont conservées dans les couches de Stonesfield, est trop étrange pour que l’on ne cher- che pas à trouver la clef de celle anomalie. Pourquoi ne pas sup- poser qu'à une époque géologique ancienne, datant peut-être du dépôt des terrains ‘riasiques, l'archipel océanique était relié au reste du continent ; que cette vaste étendue de terre était alors habitée par les mêmes animaux. par les mêmes végétaux? De grands Oiseaux lourds , massifs, et incapables de voler, vivaient au bord des eaux. Un peu plus tard l'Océanie a été séparée du reste du monde, et l’ensemble de création qui vivait à cette époque a conlinué à s’y perpétuer jusqu’à nos jours en ne se modifiant que dans des limiles très-restreintes, tandis que sur les autres conti- nents les types organiques se succédaient les uns aux autres. Celle hypothèse, présentée par quelques-uns de nos zoologistes les plus émiuents, n'est encore étayée par aucun fait; mais elle séduit l'esprit en ce qu’elle permet d'expliquer l'existence de la faune déclassée de l'Australie, qui présente si peu d’analogie avec la nôtre. Si nous résumons rapidement les faits qui découlent de l'en- semble des recherches qui ont été entreprises sur les Oiseaux fos- siles, nous voyons que celte classe a présenté, à une certaine épo- que, des types étranges dont le monde actuel ne nous donne aucune idée. L'Archæopteryx de Solenhofen nous promet une série de découvertes d’un haut intérêt zoologique, en ce qu'elles nous 176 ALPHONSE MILNE EDWARDS. montreront probablement un certain nombre de types anormaux dérivés de la classe des Oiseaux, aujourd'hui si homogène et si nettement limitée. Le Gastornis parisiensis et les empreintes de pas gigantesques du gypse font pressentir une population ornitho- logique au moins aussi perfectionnée que celle d'aujourd'hui. ‘Les Oiseaux des terrains miocènes nous montrent qu’à cette période, ces animaux ne différaient que peu de ceux de notre épo- que. Cependant certaines familles, telles que celle des Phænico- pteridæ, qui ne complent aujourd’hui que peu de représentants, et qui dans la nature actuelle semblent déplacés, étaient nombreuses en espèces et en genres. Enfin, à l’époque quaternaire, toute la faune ornithologique actuelle s’est montrée, et les espèces que nous ne retrouvons plus n'ont probablement disparu que devant les envahissements de l'Homme. ADDENDA. L'intérêt qui s'attache au fossile désigné sous le nom d’Archæo- pleryæ a déterminé le rédacteur des Annales à reproduire ici (pl. 4) les figures qui ont été données de ce singulier Oiseau. (R.) EXPLICATON DE LA PLANCHE 4. 1. Figure d'ensemble de l'Archæopleryx, réduite. c, côtes; 0, omoplate ; h, hu- mérus; cu, Cubitus ; r, radius ; b, bassin; f, fémur; t, tibia ; mt, métatar- sien ; ph, phalanges ; q, queue : fo, fourchette. 2. Patte de grandeur naturelle. RECHERCHES LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET OBSERVÉES DANS L’OEUF ET SUR LEUR MODE DE PRODUCTION, Par M. LEREBOULELET. PREMIER MÉMOIRE. PARTIE DESCRIPTIVE. : Pour exposer avec clarté et pour bien faire comprendre les anomalies que l'œuf du Brochet est susceptible d’éprouver dans son développement, il est nécessaire que je fasse connaître, du moins d’une manière succincte, la constitution de l’œuf et les pre- miers changements qu'il présente après la fécondation, jusqu’à la formation de l'embryon. Pour les détails, je renverrai le lecteur à ma première Monographie embryologique, publiée par l’Académie des sciences dans le tome X VIT des Mémoires des savants étrangers. A ce propos, je dois établir ou rappeler ici mes droits, soit à la découverte, soit à la confirmation de faits importants et dont la connaissance est indispensable pour l'intelligence du mode de production des monstruosités. Je déclare, d’ailleurs, que je n’entends parler, dans ce mémoire, que de l'œuf du Brochet, l’un des poissons qui se prêtent le mieux, par la transparence de la coque, à l'étude des phénomènes ovologiques et embryonnaires, F série. Zoo. T. XX. (Cahier n° 3,) # 13 d L 178 LEREBOULLET. l Considérations préliminaires sur l’évolution normale de l'œuf et sur la formation embryonnaire. L'œuf apparaît dans l’épaisseur des parois du sac ovarien, sous la forme d'une vésicule microscopique simple, que les uns regardent comme la vésicule germinalive, tandis que d’autres la considèrent comme la capsule vitelline primitive ou l’ovule. Un peu plus tard l'œuf se compose de deux vésicules emboîtées ; la plus grande est l’ovule proprement dit, la vésicule incluse est ce que l’on a nommé la vésicule germinative. Je n’ai jamais vu deux vésiculés germinatives dans un seul et même ovule, quoique j'aie examiné des milliers d'œufs dans : l'ovaire, à différents degrés de développement. Des embryolo- gistes distingués, tels que MM. Remak à Berlin, Valentin à Berne, Vogt à Genève, auxquels je me suis adressé pour me renseigner à ce sujet, n'ont jamais observé non plus la duplicité de la vésieule germinative dans les œufs qu'ils ont étudiés. Dès que l’ovule apparaît sous la forme d’une simple vésicule, celle-ci est exactement entourée par la paroi même de l'ovaire dans l'épaisseur de laquelle elle a pris naissance, et cette paroi est collée contrela vésicule. Ce fait d'observation montre qu'il est dif- ficile de concevoir deux ovules confondus dans une seule et même enveloppe. En effet, quelque rapprochés que soient les: deux ovules primitifs, ils sont, par le fait même de leur mode de pro- duction, entourés par la capsule couverte d’épithélium que leur fournit l'ovaire, et conséquemment séparés l’un de l’autre. Il suit de là que, dans le Brochet, et peul-être dans les autres poissons osseux, l'existence des œufs doubles primitifs, c’est-à- dire des œufs à deux vitellus ou à deux vésicules germinatives, doit être excessivement rare. A mesure que l'ovule grossit, les éléments dont se compose Ja sphère vitelline et la petite sphère germinative se multiplient, Les éléments de la sphère vitelline sont : RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 179 4° Un liquide limpide, albumineux ; 2° De très-petites vésicules graisseuses nageantdans ce liquide ; 5 Une matière organique formée par des molécules d’une extrème finesse. Les éléments de la vésicule germinative sont des vésicules transparentes de différente grandeur, les taches germinatives, qui s’accroissent et se transforment en cellules. Quand l'œuf est sur le point d'atteindre sa maturité, la vésieule germinalive, qui s'était rapprochée de ia surface, s'ouvre et répand dans l’œuf les éléments qu’elle renfermait. On trouve alors dans l'œuf une multitude de petits corpuscules d'un aspect brillant, qui n’existaient pas auparavant, et qui pro- viennent de la vésicule germinative. J'ai étudié particulièrement cette transformation de la vésicule en éléments plastiques de l'œuf, et j'ai donné à ces derniers le nom de granules plastiques. Les éléments dont se compose l’œuf voisin de la maturité sont : 4° Des globules vitellins ; 2% Des granules plastiques; 3° Des vésicules huileuses ; he Un liquide au milieu duquel sont suspendus tous ces élé- ments. Cette composition se voit dans l’œuf qui tient encore à l'ovaire, mais qui est sur le point de s’en détacher. Quand l’œuf tombe dans la cavité du sac ovarien et se trouve 4 la veille d’être pondu, iloffre un aspect différent. On voit à l’un de ses pôles une tache jaune assez grosse. Cette tache est produite par la réunion des trois sortes d'éléments dont il vient d’être question : globules vitellins, granules plastiques et vésicules huileuses. Les deux premiers sont mélangés et confon- dus ; les vésicules huileuses occupent la région inférieure de ce disque jaunâtre et forment le disque huileux. Ainsi, avant la fécondation, l’œuf subit dans sa constitution des changements très-remarquables : 4° Apparition d’une vésicule simple dans les parois de l’ovaire, 9% Formation de deux vésicules emboîtées, 180 LEREBOULLET, & Extension de la vésicule enveloppante (sphère vitelline), et dépôt, dans cette vésicule, des éléments vitellins et, plus lard, de vésicules graisseuses. k° Développement de la vésicule germinative, multiplication et transformation de ses taches en cellules ; mouvement excentrique de la vésicule qui s'approche de la surface de l'œuf. 5 Rupture et désagrégalion de la vésicule germinative, mélange de ses éléments avec ceux de l’ovule. 6° Concentration de tous les éléments de l'œuf vers un des pôles de la sphère. Telle est la série des phénomènes qui caractérisent la première époque de la vie de l’œuf, celle qui précède la fécondation. On remarquera surtout le rôle que je crois, d’après de nom breuses observations, devoir assigner à la vésicule germinative. Elle représente un organe chargé de préparer, par voie de géné- ration endogène, les matériaux du futur embryon; c’est dans ce sens, à mon avis, qu’elle est germinative, c’est-à-dire qu'elle sert à former les éléments primordiaux du germe embryonnaire. Cependant ce rôle, le seul que l'observation directe nous permette de lui attribuer, n'implique, chez les Poissons du moins, aucune corrélation entre la vésicule et l'unité embryonnaire, ni entre la position qu’elle occupe et la place que viendra occuper l'embryon. C’est ce qui ressortira mieux encore de ce qui va suivre. Dès que l’action du fluide fécondateur s’est exercée sur l’œuf, on voit un premier changement s’opérer dans la tache jaune, qui s'était formée précédemment à l’un des pôles de l’œuf. Les éléments qui composent cette tache se séparent les uns des autres ; les éléments plastiques se réunissent et forment une émi- nence arrondie qui s'élève au-dessus de l'œuf, tandis que les olobules vitellins restent à la partie inférieure de cette éminence. Cette séparation des éléments constitulifs du germe, telle que je viens de l'indiquer, n’a encore été mentionnée par aucun obser- vateur, du moins à ma connaissance. Elle constitue la première manifestation des effets du fluide fécondateur. Les éléments de l'embryon futur se trouvent, dès ce moment, partagés en deux groupes: ceux qui formeront le corps embryonnaire proprement RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 181 ditet ceux qui donneront naissance aux organes des fonctions végétalives. Aussitôt après la séparation des éléments qui s'étaient aceumu- lés au pôle de l’œuf, commence le fractionnement de la portion plastique du germe. Le fractionnement n’intéresse que cette por- tion, celle qui s’est soulevée en ampoule et qui est uniquement formée d'éléments plastiques. Il a pour résultat de morceler la matière organique et de la diviser en une multitude de petites sphères qui, par suite de (ransformations qu’on n’a pas encore suivies dans les Poissons, mais que j'ai étudiées dans l’Écrevisse, donnent naissance aux cellules embryonnaires. Pendant toute la durée du fractionnement, le germe exerce un mouvement de rotation qu'ont observé loutes les personnes qui se sont occupées de l'étude de l’œuf du Brochet, et que j'ai décrit dans mon travail. Le vitellus est lui-même le siége de mouvements particuliers de contraction qui se trahissent par les changements de forme qu’on y remarque. Quand le fractionnement est terminé, la partie du germe qui s'est segmentée forme une sphère creuse qui repose au pôle de l'œuf, au-dessus du disque formé par les globules vitellins et par le disque huileux. Cette sphère s’aplatit, se change bientôt en disque, puis en calotte qui recouvre et coiffe le sommet de l’œuf. J'ai fait voir que celte calotte est composée de deux lamelles distinctes et qu’elle est disposée comme une membrane séreuse autour de la région polaire de l'œuf. Elle recouvre une autre membrane formée par les globules vitellins et destinée à donner naissance au tube intes- tinal. La calotte s’amincit de plus en plus en s'étendant sur l'œuf, mais son bord libre offre toujours plus d'épaisseur que le reste de son étendue. C’est à cette tunique qu’on a donné le nom de blastoderme. En continuant à s’étaler sur l'œuf, ce blastoderme ressemble bientôt à une bourse trop petite encore pour loger le vitellus. Celui-ci la déborde et se distingue de la portion recouverte par sa grande transparence et son aspect vitré, 182 LEREBOULLET. Le bord libre du sac blastodermique continue à se distinguer du reste de la membrane par son épaisseur. Ce bord libre forme un véritable bourrelet annulaire que j'ai nommé, dans mes recherches embryologiques, bourrelet embryonnaire, bourrelet blastodermique, et que je propose maintenant d'appeler bourrelet embryogène, dénomination plus juste, puisque nous verrons que c'est ce bourrelet seul qui est l'organe générateur de l'embryon. Pendant ce travail de développement et d'expansion du blasto- derme, ce dernier n'exerce plus aucun mouvement de rotation, mais la sphère vitelline parait être le siége de mouvements parti- euliers qui lui font prendre des formes variées. On remarque, en effet, qu'elle n'est jamais régulièrement sphérique, mais qu’elle offre une dépression plus ou moins profonde et dont la position varie. Il arrive assez souvent que cette dépression, se faisant dans le sens du méridien de l'œuf, entame le pôle transparent, celui qui n’est pas encore recouvert par le blastoderme, et le divise en deux lobes plus ou moins égaux. Cette apparence pourrait faire croire à l'existence de deux vitellus qui seraient en train de se souder ; mais j'ai vu celte disposition se produire sur des œufs que j'avais mis à part depuis l’époque de la fécondation et chez lesquels le vitellus était simple, et, d'un autre côté, celte forme bilobée disparaissail au bout de quelques jours, quelquefois même après quelques heures; enfin, jamais ces sortes d'œufs n'ont fourni d’embryons doubles. Lorsque la bourse blastodermique est sur le point de se fermer, souvent même quand le bord de cette bourse vient senlement de dépasser la région équatoriale de l'œuf, on voit se produire sur un point du bourrelet embryogène une accumulation de cellules formant une saillie d’abord peu prononcée, mais qui gagne rapidé- ment en étendue. Cette saillie est dirigée dans le sens du méridien de l'œuf; elle ne tarde pas à produire un corps allongé, un peu élargi en forme d'olive en avant, et dont la substance se continue en arrière avee celle du bourrelet embryogène. C’est là ce que Baer appelle la bande ou bandelelte primitive; c'est le corps de l'embryon futur. Il est facile de voir que cet embryon est un production du RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET, 18à bourrelet blastodermique ; en effet, il ne se montre pas tout d'une pièce sur le blastoderme, comme on pourrait le croire d’après les descriptions qu'on en a données; il est positif qu'il se produit peu à peu, en commençant toujours au bourrelet ; seulement, comme ce travail est très-rapide, il échappe facilement à l'observation. Si nous résumons les diverses phases du développement de l'œuf depuis la fécondation jusqu’à l'apparition de l'embryon, nous pouvons les grouper ainsi qu'il suit : 1° Séparation des éléments qui constituaient le germe primitif : les éléments plastiques qui forment la colline germinative, et les éléments vitellins qui restent au-dessous. 20 Segmentalion ou fractionnement de la colline germinative et formation de la vésicule blastodermique. 3° Aplatissement de la vésicule blastodermique, formation du blastoderme. k° Extension du blastoderme sur le vitellus, rétrécissement de l'ouverture de la bourse blastodermique. 5° Apparition du premier rudiment embryonnaire sur le rebord épaissi de la bourse blastodermique , formation de l'embryon, bientôt suivie de la dépression longitudinale et transparente qu’on a nommée sillon dorsal. Il Description des diverses anomalies observées dans l’œuf du Brochet. Mes premières observations sur les monstruosités du Brochet ont été faites en 4852. Je les ai continuées tous les printemps, à l’aide de fécondations artificielles faites dans des assiettes. Si j'ai tant tardé à en publier les résultats, c’est que, d’une part, des occupalions nombreuses et urgentes m'ont empêché de coordonner mes notes, et que, d’un autre côlé, j'espérais, chaque année, pouvoir combler des lacunes importantes, entre autres la question relative à la circulation dans les monstres doubles, question qui m'a toujours offert de grandes difficultés, à cause du peu de vita- lité de la plapart des monstres que j'ai rencontrés. Cependant j'ai communiqué mes premières observations à la 154 LEREBOULLET. Société d'histoire naturelle de Strasbourg (4), puis à la réunion des naturalistes allemands à Wiesbaden (2). Plus tard, en 1855, à l’occasion d’une discussion qui s’est élevée au sein de l’Acadé- mie des sciences, j'ai cru devoir transmettre à ce corps savant (3) les faits que j'avais observés, et particulièrement mes recherches sur le mode de production des monstres doubles chez le Brochet. Depuis mes communications à l'Académie des sciences, j'ai continué pendant six années à faire des expériences nombreuses et variées, dans le but de rechercher quelles sont les influences extérieures susceptibles de produire des anomalies. Je me borne, dans le présent mémoire, à présenter un certain nombre d'observations concernant les anomalies que j'ai rencon- trées de 1852 à 1855. Je fais suivre ces observations de considé- rations générales sur le mode de production de ces anomalies, me réservant de traiter plus en détail ce sujet dans un second mémoire, dans lequel j'exposerai en inême temps la statistique générale des monstres que j'aurai étudiés. Les anomalies dont il va être question peuvent se grouper sous sept catégories principales, savoir : 1° Poissons doubles, à deux corps à peu près égaux, réunis en arrière dans une étendue plus ou moins grande (n° 4-14). 2° Poissons doubles, composés d’un corps principal et d'un embryon accessoire réduit plus tard à un tubercule (n° 12-49). o Poissons à deux têles primitives, soudées plus tard en une seule (n° 20-45). h° Poissons composés de deux corps, dont l’un est à deux têtes (n° 46). 5° Poissons doubles à deux corps, avec une seule téte et une seule queue (n° 7-61). 6° Porssons doubles ou simples ayant les organes des sens incom- plets ou nuls, et provenant d'une bandelette primitive rudimen- laire (n* 62-71). (1) Séances du # mai 4852 et du 7 juin 1853. (2) Séance du 20 septembre 1852 (voy. Æmitlicher Bericht...…., Rapport officiel sur la réunion des naturalistes à Wiesbaden, p. 177). (3) Séances des 9, 16 et 30 avril et du 7 mai 1855. RECIIERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU PROCHET, 185 7° Absence de bandeletie embryonnaire primitive; embryons réduits à une languelle (n°° 72-79). Je vais décrire successivement, mais d’une manière aussi abré- gée que possible, chacun de ces genres d'anomalies. PREMIÈRE SÉRIE. Poissons doubles, à deux corps à peu près égaux, réunis en arrière dans une étendue plus ou moins grande. Na Le 49 avril 1852, quatre-vingts heures après la fécondation artificielle, j'ai trouvé accidentellement, parmi des œufs de Bro- chet qui servaient à mes recherches, un embryon double composé de deux corps séparés l’un de l’autre dans les trois quarts de leur longueur et réunis seulement vers leur extrémité caudale (pl. 4, fig. 4) (1). Ces deux corps divergeaient dans deux directions opposées, de manière à faire entre eux un angle de près de 180 degrés et à être placés presque en ligne droite. Ils étaient par- faitement semblables ; les divisions vertébrales occupaient la région moyenne du corps; la portion commune n’en n’offrait pas encore de traces ; les vésicules oculaires se voyaient avec leur, forme habituelle. Le sillon dorsal passait d’un embryon à l’autre en fai sant, dans Ja région eaudale commune, une anse en forme de fer à cheval. Le20, quatre-vingt-seize heures aprèsla fécondation, les lamelles vértébrales ont pris leur forme habituelle et ont augmenté de nombre en arrière. Au point de séparation des deux embryons, ces lamelles passent d’un corps à l’autre, ce qui provient de la soudure de deux lamelles correspondantes en une seule pièce rec- {angulaire étendue transversalement entre les deux corps (fig. 2). Neuf heures plus tard, la queue s’était allongée, le nombre des lamelles vertébrales avait augmenté, etl’on commençait à voir une tendance des deux corps embryonnaires à se rapprocher l’un de l'autre. (1) J'ai décrit cette monstruosité dans ma première communication à l'Aca- démie des sciences (Comptes rendus, séance du 9 avril 4855, t. XL, p. 854). 186 LEREBOULLET. Le 21 (fin du cinquième jour), le rapprochement des deux embryons est sensible ; l'angle qu'ils font entre eux est moins ouvert ; ils se sont soudés d’arrière en avant dans une certaine étendue (fig. 3) ; il en résulte que la portion commune a augmenté de longueur; la chambre cardiaque s’est formée au-dessous de chacune des deux têtes. La soudure des deux corps continue à se produire par le rap- prochement et la fusion des lamelles vertébrales correspondantes, tandis que les lamelles précédemment confondues se rétrécissent de plus en plus à mesure que la réunion s'opère (fig. 4). On voit distinctement que ces lamelles tendent à disparaître en arrière, tandis qu’en avant, au point de séparation des deux corps, elles sont allongées en travers, comme le jour précédent ; seulement, ces pièces transversales jetées comme un pont entre les deux corps embryonnaires sont de nouvelle formalion, et proviennent succes- sivemnent de l’allongement et de la soudure des lamelles verté- brales placées au-devant du point de jonction. Le 22 (commencement du septième jour), le cœur, semblable à un boyau couché sous chaque embryon, commençait à battre ; on voyait, sous la forme de canaux transparents, la place future de l'artère et de la veine, mais il n'existait pas encore de globules sanguins. A dater de ce jour les deux embryons cessèrent de se rappro- cher; l’éclosion eut lieu le 24, à deux heures (commencement du neuvième jour). Les deux embryons étaient opposés ventre à ventre el séparés par leur vitellus commun. On distinguait confusément la cireula- tion dans la queue et dans le vitellus, mais l'abondance du pig- ment ne permettait pas de la suivre dans chacun des deux corps. J'ai vu seulement que les vaisseaux étaient simples dans la queue ; le courant sanguin qui revenait de cette dernière se divisait en deux branches en entrant dans le vitellus; après l'avoir parcouru, le sang retournait au cœur comme si chacun des poissons eût élé simple. Ce poisson double mourut le troisième jour après son éclosion ; on vit encore pendant deux jours battre les cœurs à l'unisson ; les RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 157 pulsations des ventricules cessèrent les premières, puis celles des oreillettes. NZ Ce second embryon double fut rencontré le 8 avril, quatre- ving(-dix-huit heures après la fécondation, mais par un temps froid qui avait ralenti le développement des œufs ; aussi, quoique plus âgé de dix-huit heures que le précédent, il était en réalité moins avancé (fig. 5). L'œuf renfermait, comme toujours, un vitellus unique, à la sur2 face duquel on voyait deux corps embryonnaires munis déjà de leurs renflements céphaliques. Les deux corps, séparés dans toute leur longueur, n'étaient réunis, dans une étendue de 0"",35 seu- lement, que par leur extrémité caudale, celle qui limite ordinaire- ment le trou vitellaire. Celui-ci n'existe plus ; il est recouvert par la substance blastodermique qui la complétement envahi; en d'autres termes, la bourse du blastoderme est fermée. Le sillon dorsal existe dans chaque embryon, et passe d’un corps embryonnaire à l’autre en conlournant la région du trou vilellaire, comme dansle cas précédent. Les deux embryons diver- gent de manière à embrasser entre eux un liers environ de la cir- conférence de l'œuf, tandis que dans le n° 4, la portion comprise entre les deux embryons formait presque la moitié de cette cir- conférence. Les deux corps n’ont pas tout à fait la même grosseur ; celui de gauche est un peu plus fort que celui de droite; à gauche, le sillon dorsal a 0°",08 de largeur, à droite ce sillon n’a que 0"",07, La masse embryonnaire est renflée en avant ; les vessies ocu- laires se sont formées, et il existe derrière elles un étranglement qui les sépare de la région céphalique moyenne. Les divisions vertébrales commencent à se montrer vers la région moyenne de chacun des corps embryonnaires. D'abord vagues et comme incertaines, elles n'entament qu’une partie de la substance embryonnaire qui borde comme un léger nuage les côtés du sillon dorsal, Cette substance embryonnaire reste dis- tincte pour chacun des deux corps jusqu’à l'endroit où commence 188 LEREBOULLET, le fer-à-cheval, Tout l’intérieur de celui-ci est rempli de la même substance, qui est plus épaisse dans celle région, et qui constitue jusqu’à présent le seul moyen d'union des deux embryons. Cinq heures plus tard, on voyait les premières divisions verté- brales intérieures se joindre, se confondre, et commencer à opé- rer le rapprochement des deux corps embryonnaires. La queue s'était un peu allongée en arrière en se rétrécissant. Le 9 avril, commencement du sixième jour ou cent vingt et unième heure, la longueur de la portion commune avait atteint À millimètre. Cet allongement résulte surtout du rapprochement des deux corps embryonnaires et de la soudure qui s’est produite entre eux, mais il provient aussi de l'allongement de l'extrémité caudale. La soudure s’est opérée, comme nous l'avons indiqué précédemment, par la fusion des lamelles vertébrales internes des deux corps embryonnaires. On compte maintenant 42 lamelles communes ainsi interposées. On voit qu’elles vont en se rétrécis- sant d'avant en arrière. Les autres lamelles ont leur forme défini tive et normale, Les deux embryons se trouvent à peu près au même degré de développement : vésicules oculaires déprimées ; fossettes olfac- tives peu prononcées ; capsules auditives de l'embryon de gauche commençant à se creuser, celles de l’embryon de droite encore pleines ; système nerveux central apparaissant encore sous Ja forme d’un cordon simple, transparent, au travers duquel on aperçoit la corde dorsale; chambre cardiaque formée, cœur cou- ché sous la tête. Le 10 avril, commencement du septième jour, la réunion des deux corps a continué à se faire; on voit maintenant 46 lamelles vertébrales interposées (fig. 6), et l’on compte sur l'embryon de gauche 9 lamelles libres au delà du point de réunion. La portion commune renferme deux cordes dorsales finement striées en tra- vers, mais ces deux cordes se réunissent en une corde unique en arrière de la dernière lamelle vertébrale commune, c’est-à-dire à l'endroit où la soudure à commenté. On distingue maintenant la ligne de division qui partage le cor - don nerveux rachidien en deux cordons symétriques, Dans Ja tête, RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 189 ces ceux cordons commencent à se raceourcir en se plissant; en avant, entre les yeux, la vésicule cérébrale s’est soulevée en une voüte mince et transparente. On aperçoit le cœur à travers l'em- bryon de gauche. La queue est élargie et faiblement bilobée. Quelques heures plus tard le cœur commença à battre dans les deux embryons. Le lendemain, 11 avril, les deux corps s'étaient un peu plus rapprochés l’un de l’autre, mais sans se souder davantage; le nombre des lamelles vertébrales situées en avant du point de jonction était, comme hier, de 9 dans l'embryon de gauche. Les lamelles intermédiaires ne sont plus qu’au nombre de 10 ; les plus reculées en arrière ont été résorbées et ont disparu complé- tement. La queue s’est allongée ; son extrémité, détachée du vitellus, est manifestement bilobée. Les cœurs ont la forme de boyaux repliés; celui de droite bat cinquante-six fois par minute, celui de gauche soixante fois. Ces boyaux renferment quelques globules qui ont un mouvement de va-et-vient en rapport avec les battements, mais, en dehors du cœur, 1l n’y a aucune trace de circulation. Le vitellus est couvert de taches stelliformes, premier indice des cellules pigmentaires rayonnantes qui vont bientôt le couvrir. Les deux poissons cessèrent de se réunir à partir de ce jour. Le pigment se déposa rapidement dansles cellules dont il vient d’être question, au point de diminuer considérablement la transparence de l'œuf. Le 13 avril seulement (dixième jour), on commençait à distin- guer un mouvement des globules sanguins dans le vitellus, mais il était impossible de rien apercevoir dans le corps, à cause de l’excessive rareté de ces globules, de leur petitesse, et aussi à cause de l'abondance du pigment. Le 16 (treizième jour), le double embryon n’était pas encore éclos. La circulation vitelline est toujours lente, vague, lacunaire ; on voit des globules traverser le vilellus,. et qui paraissent se rendre d’un embryon à l’autre; les globules sont toujours très- petits, quoiqu'ils commencent à s’allonger, | 190 LEREBOULLET. Le 48 (quinzième jour), je sors le double poisson de sa coque, mais la circulation a cessé ; les battements des deux cœurs sont devenus très-lents (34 pulsations pour l'embryon de droite, 50 pour celui de gauche). Les cylindres museulaires sont munis de leurs stries transversales. J'étais curieux de connaître la dispo- siion de ces eylindres dans l'angle de réunion des deux corps. Je vis, à l’aide d'un grossissement suffisant, que les faisceaux muscu- laires, au lieu d’être disposés parallèlement les uns aux autres, comme dans les lamelles qui étaient restées indépendantes, s'en- trecroisaient d’une manière très-irrégulière dans la pièce com- mune intermédiaire et ressemblaient à une sorte de lacis (fig. 7). Il y avait eu sans doute, pendant la fusion des deux lamelles, entrecroisement de leurs éléments, et ceux-ci ont continué à se developper suivant la nature de leur constitution. Le poisson double mourut le lendemain. Ne 3. Notre troisième embryon double fut aperçu pour la première fois le 8 avril, cent quatre heures, ou quatre jours et demi après la fécondation. IT ressemblait aux deux précédents. La partie com- mune avait Ja longueur de chacun des deux corps, el ceux-ci étaient à peu près semblables entre eux, sauf une légère différence de grosseur, l'embryon de droite étant un peu plus fort que l’autre. La soudure avait eu lieu comme précédemment par la fusion des lamelles vertébrales intermédiaires. Le 11 avril, huitième jour, similitude parfaite entre les deux embryons. L'union des deux corps avait lieu jusqu’au niveau des divisions verlébrales les plus antérieures, disposition annonçant que le double embryon deviendrait plus tard un poisson à deux têtes, car Loute la région du corps située en avant du lieu où cessent les divisions vertébrales est destinée à former la tête du poisson. Les lamelles vertébrales intermédiaires, c’est-à-dire communes aux deux corps embryonnaires, allaient en se rétrécissant d'avant en arrière, comme dans les figures 4 et 6, et disparaissaient à quelque distance de la queue. On voyait distinctement les deux cordes dorsales dans chacune des moitiés du double corps, et elles RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 191 n'étaient unies, pour constiluer une corde simple, que tout à fait en arrière, dans la région caudale, c’est-à-dire dans la partie pri- mitivement simple appartenant au bourrelet blastodermique, J'avais constaté plusieurs fois, dans mes recherches antérieures, la daplicité de la corde dorsale sur des embryons soudés entre eux dans une étendue plus ou moins grande. Toujours j'ai vu cha- cun des corps embryonnaires primitifs muni de ce cordon gélati- neux, et toujours le point de séparation des deux cordes se trouvait à l'endroit où avait commencé la fusion des lamelles vertébrales. En d’autres termes, la corde était simple en arrière, dans Ja partie de l'embryon primitivement simple ; elle était double, au contraire, à partir de l'endroit où les ‘eux eorps se séparaient de leur portion commune (fig. 8). Comme ïl est très-important que ee point soit bien compris, je rappellerai ici que le bourrelet embryogène forme une partie conslitutive de l'embryon, sa région eaudale. La corde étant une production axile qui se montre peu de temps après l'apparition de l'embryon et la formation du sillon dorsal, il est naturel que cet axe se dessine dans la substance qui constitue le bourrelet; d’un autre côté, 1l se montre aussi dans chacune des végétations qu’a fournies ce bourrelet, c'est-à-dire dans chaque germe embryon- naire ; la corde doit donc nécessairement être simple en arrière et double en avant. Chacun des deux embryons était muni d’un cœur, et ces deux organes, encore couchés sous le corps dans une position horizon- tale, offraient des pulsations parfaitement isochrones. Il est à regretter que cet embryon n'ait pas véeu ; le lendemain je le trouvai mort. N° 4. Un poisson double observé le 8 avril, à onze heures(quatre-ving t- dix-huitième heure ou commencement du cinquième jour), se com- posait de deux corps égaux et semblables, réunis par une partie commune aussi longue que chacun d’eux. Les divisions verté- brales encore distinctes tendaient déjà à s’unir entre les deux embryons, 192 LEREBOULLET A cinq heures, c’est-à-dire six heures plus tard, les divisions intermédiaires étaient confondues et passaient d’un embryon à l'autre (fig. 9) ; la région caudale s’était allongée. Le 9 avril, sixième jour, les deux corps, qui étaient d’abord très- divergents, ainsi que le montre la figure 9, se sont rapprochés, mais la fusion n’a pas été plus loin que précédemment, la portion par laquelle les deux embryons se sont soudés est restée la même. J'ai dit, dans l'observation précédente, que la région sitnée au- devant des divisions vertébrales est destinée à former la tête. En effet, ces divisions s'arrêtent derrière les capsules auditives, et celles-ci sont placées très en arrière, en sorte que la région cépha- lique, à cette époque du développement, aune longueur considé- rable. C’est cette région céphalique qui est représentée, dans la figure 9, par la portion restée libre de chacun des deux embryons. Le AL avril, huitième jour, la partie libre ou céphalique de chaque embryon s’était considérablement raccourcie, par suite du plissement, suivant leur longueur, des cordons rachidiens (fig. 10). Les capsules auditives internes, au niveau desquelles la soudure s’est arrêtée, ont été comprises dans cette soudure et sont confon- dues en une seule placée à l'angle de bifureation (ce, fig. 10). 11 n'y a qu'un seul cœur situé au-dessous de la capsule auditive com- mune. Ce cœur est formé de deux boyaux qui proviennent de chacun des deux corps embryonnaires et se réunissent sur la ligne médiane. Chacune des deux parties restées libres renferme sa corde dorsale et son cordon rachidien. Cet embryon ne vécut pas, et l'absence complète de globules sanguins m'empêcha de distinguer la moindre trace de mouve- ment circulatoire. N° 5. Jemis à part, le 9 avril, un œuf sur lequel j'avais remarqué deux éminences très-pâles partant du bourrelet embryogène. La sub- stance embryonnaire qui Tormait ces éminences était tellement raréfiée, qu'on ne les distinguait que difficilement sous la loupe. Elles étaient situées à une assez grande distance l’une de l’autre, ce qui empêchait de les voir en même temps, RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 193 Le 40, il existait sur cet œuf deux corps embryonnaires diver- gents comme ceux de la figure 4, mais petits, peu avancés, à contours mal arrêtés, surtout sur l'embryon de droite. Celui de gauche était plus régulier. On voyait le sillon dorsal, les vessies oculaires, mais on ne distinguat pas encore de divisions verté- brales. L’œuf était sensiblement malade ; on voyait un coagulum au milieu de la substance vitelline. Le lendemain on distinguait les divisions vertébrales aux deux embryons ; mais le développement avait fait peu de progrès. Le jour suivant l'œuf était complétement terne. Je ne rapporte cette observation que parce qu'elle est la pre- mière dans laquelle j'ai constaté le mode de formation des em- bryons doubles chez le Brochet (voy. l'extrait d’une lettre à M. de Quatrefages, séance de l’Académie des sciences du 16 avril 1855, Comptes rendus, p. 917). Je ferai remarquer l’état particulier du germe embryonnaire composé d'éléments tellement peu nombreux, qu'il était difficile de le voir, même sous la loupe. J'ai rencontré souvent de cesgermes pâles, très pauvres de substance embryonnaire, et toujours ils ont donné naissance à des embryons chélifs, d’une vitalité faible et qui mouraient avant d'avoir eu leur complet développement. IL en était de même quand le bourrelet embryonnaire, au lieu de montrer une épaisseur sensible, était mince et se distinguait à peine du reste du blastoderme. Dans ce cas aussi, les embryons étaient très-grêles. Ces faits montrent bien l’importance du bour- relet blastodermique dans la production de l'embryon. N° 6. J'ai dit plus haut que le rapprochement de deux corps primiti- vement séparés a pour résultat, quand ce rapprochement s'arrête derrière les vésicules auditives, de produire des embryons à deux têtes. J'ai trouvé un de ces embryons à deux têtes huit jours après la fécondation, et j'ai pu, sur ce sujet, voir quelque chose de positif relativement à la circulation. Quand j'ai rencontré cet embryon, chacune des parties litres &° série. Zooc, T. XX. (Cahier n° 4.) 1 13 19h LEREBOULLET. était munie d’un cœur et les deux cœurs battaient à l’unisson, mais on ne distinguait pas encore de mouvement circulatoire. Huit jours plus tard, c’est-à-dire le seizième jour seulement, on voyait des corpuscules lrès-petits, globuleux, extrêmement rares, se porter vers l’oreillette de l'embryon de droite. Ces glo- bules, qui venaient du vitellus, suivaient tous la même direction et entraient tous dans la même oreillette. Lé cœur de l'embryon de gauche, quoique très apparent et facile à observer, ne recevait rien du vitellus; on ne voyait aucun globule entrer dans sa cavité. Dans ce fait, les deux embryons élaient évidemment indépen- dants l’un de l’autre. La vitalité de l'embryon de gauche était sans doute beaucoup plus faible que celle de l'embryon de droite, d’où l’absence de mouvement circulatoire. Le sang qui revenait au vitellus après avoir parcouru le corps de l'embryon du côté droit ne se rendait pas à l'embryon opposé, mais retournait au même corps d’où il était sorti. Quelques heures plus tard, j'ai pu constater la parfaite indépen- dance des deux cœurs en étudiant leurs pulsations. Celles-ci s'étaient beaucoup ralenties, au point d’être réduites à 36 par minute. Elles avaient lieu tantôt ensemble, tantôt alternativement, suivant que l’un des deux cœurs battait plus ou moins vite. Ainsi j'ai vu plusieurs fois l’un des deux cœurs accélérer ses mouve- ments ; les battements qui, jusque-là, avaient été simultanés, devenaient alors alternatifs ; puis, au bout de quelque temps, les pulsations redevenaient simultanées par l'accélération ou par le ralentissement des battements de l’un ou de l’autre cœur. Le jour suivant, l'embryon était mort. N°,,1, Dans l'observation qui va suivre, la soudure a été portée encore plus en avant, au delà des organes auditifs, aussi les deux cœurs ont-ils été compris dans la fusion. Parmi des œufs fécondés le 27 avril, à neuf heures du matin, je trouvai le 3 mai, à onze heures (commencement du septième jour), un embryon double dont les deux corps étaient réunis Jus- qu’au-devant des capsules auditives. Les deux parties libres étaient RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 195 parfaitement semblables, mais il n’exislait que deux capsules audi- üives, les intermédiaires ayant disparu par suite de la soudure qui s’est portée jusqu’à la région qu'elles devaient occuper. On distinguait facilement les lamelles vertébrales communes aux deux embryons; elles étaient, comme toujours, simples, et allaient d’un corps à l’autre. La poche cardiaque s'était formée, mais on ne voyait pas encore de cœur. k mai. Îl n'existe qu'un seul cœur situé sous l'embryon de gauche et dirigé transversalement vers la ligne médiane, entre les deux têtes ; il commence à battre, mais avec une extrême lenteur. Le pigment choroïdien commence à se déposer. 7 mai. Il ne s’est fait, pour ainsi dire, aucun changement. Le cœur bat, mais on ne voit de globules sanguins ni dans sa cavité ni dans le vitellus. Le cœur lui-même est tellement diaphane, qu'on a de la peine à le distinguer. Chacun des embryons est muni de ses deux yeux. 11 mai. Le corps exerce de temps à autre des mouvements généraux de contraction, quoiqu'il y ait toujours absence complète de globules sanguins, | 12 mai. Le cœur a cessé de battre ; l'embryon est mort, N° 8. Le 15 avril, je trouve un embryon double, soudé dans toute sa longueur (dixième jour) et mort récemment. Les deux têtes sont rapprochées l’une de l’autre. Il existe deux yeux sur la ligne mé- diane et deux yeux latéraux. Derrière les yeux mitoyens se trouvent deux capsules auditives comprimées par suite du rapprochement des deux corps, mais non confondues. Les capsules auditives exlernes sont normales. Îl n’y a qu’un seul cœur placé sur la ligne médiane. On aperçoit deux cordes dorsales rapprochées l’une de l’autre dans la portion commune et s’écartant en avant pour se rendre à chacune des deux têtes. J'ignore si le poisson dont je viens de parler doit appartenir réel- lement à cette première catégorie ous’il ne devrait pas plutôt faire partie de la troisième. Comme jene l'ai pas observé dès l’origine 196 LEREBOULLET. de la monstruosité, il se pourrait très-bien que celle-ci provint d'une trainée embryonnaire primilivement double, ainsi qu'on le verra dans les observations de ma troisième série, et non de deux bandelettes embryonnaires séparées. C'est la fusion des deux têtes en une seule qui fait naître en moi ce doute. Dans les observations précédentes les deux embryons compo- sants avaient à peu près la même longueur et le même degré de développement. Voici maintenant quelques faits relatifs à des embryons doubles, mais plus ou moins incomplets et inégaux. N° 9. Le 12 avril, commencement du neuvième jour, je trouve un embryon double composé d’un corps principal ayant le dévelop- pementordinaire et normal, et d’un corps accessoire situé à gauche, déjeté en arrière, grêle, mince et incomplet, c'est-à-dire sans yeux et sans capsules auditives. Le corps accessoire renferme une corde dorsale très-petite et il est muni, comme l'embryon principal, d’un cœur qui bat. Cinq jours plus tard, le 47 avril, les deux cœurs continuaient à battre, mais il n’y avait pas de globules sanguins, conséquem- ment pas de circulation. Le cœur de l'embryon accessoire était très-petit. 19 avril, seizième jour. Les deux cœurs battent avec vitesse, mais. faiblement : 110 pulsations pour le cœur de l'embryon principal, 116 pour l'embryon accessoire. Dix-buitième jour. Le cœur de l'embryon principal s’est allongé considérablement et continue à battre avec vilesse, tandis que celui de l'embryon accessoire est resté très-petit et n’offre plus que de faibles pulsations. La coque de l’œuf s’est ouverte, mais le petit poisson est lrop faible pour en sortir. Le lendemain il était mort. N°, 40, Le 12 avril, je vois un embryon double assez semblable au précédent, composé, comme lui, d’un corps principal et d'un corps accessoire incliné en arrière. Chacun des deux corps a une tête RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 197 en forme de lubercule irrégulier, sans aucune trace d'organes visuels. Le 18 août, quinzième jour, l'embryon principal est seul muni d'un cœur qui offre des pulsations régulières ; je ne vois pas de cœur à l’autre embryon. Le même jour l'œuf s'étant ouvert, en fis sortir le petit poisson. Le corps accessoire est à droite, dirigé en arrière et terminé par un tronçon à l'extrémité duquel on distingue les deux capsules auditives. Cette disposition m'explique l'absence du cœur ; cet organe se produisant entre les oreilles et les yeux devait manquer ici, puisque le développement s’arrêtait aux vésicules auditives. Le corps principal se termine par un tubereule céphalique muni de deux capsules auditives, mais privé d'yeux. Il existe deux grandes nageoires pectorales. Le cœur possède ses deux cavités ; il bat lentement et bientôt ses mouvements s’arrêlent tout à fait. I n’y avait pas de globules sanguins. N° 41. Le 17 avril, à trois heures (quatorzième jour depuis la féconda- tion), je trouve un embryon à deux corps incomplets, c’est-à-dire privés l’un et l’autre d’yeux et d'oreilles. Le corps principal semble être le prolongement de la portion commune ; il se termine par un tubercule mousse qui adhère au vitellus dans toute son étendue ; il est muni d’une seule capsule auditive. Le corps accessoire est déjeté à gauche; il porte une grande nageoire pectorale et un petit corps sphérique semblable à un œil rudimentaire derrière lequel on aperçoit les fentes branchiales. Chacun des deux embryons était muni d’un cœur : celui de l'embryon principal, plus petit que l’autre, battait quatre-vingt quatre fois par minute ; le cœur de l'embryon de gauche battait cent douze fois. Cet embryon ne vécut pas, il mourut sans éclore. 198 LEREBOULLET. DEUXIÈME SÉRIE. Poissons doubles, composés d'un corps principal et d'un embryon accessoire réduit plus tard à un simple tubercule. Dans les trois observations qu’on vient de lire, le double em- bryon portait un corps accessoire plus ou moins complet, mais ayant encore une certaine longueur. Les observations que je vais relater comprennent des monstres composés d’un corps principal et d’un tubercule beaucoup plus simple que ceux dont il vient d’être question. Ne 42. Le 8 avril, à onze heures (quatre-vingt-dix-huitième heure ou commencement du cinquième jour), je trouve un embryon com- posé d’une longue bandelette portant à droite, vers le milieu de sa longueur, un petit tubercule mousse (fig. 41). La partie située au- devant du tubercule représente tout entière la région céphalique de l'embryon principal, déjà munie des renflements vésiculeux qui produiront les veux. Le sillon dorsal, très-faiblement marqué, occupe la partie gau- che et marginale du corps, au lieu d’être sur la ligne médiane ; il s'arrête à l’origine de la portion céphalique et envoie une courte branche vers le tubercule. Les divisions vertébrales sont peu nom- breuses et irrégulières, beaucoup plus étendues à droite qu’à gau- che, sans doute à cause de la position marginale du sillon qui divise inégalement la substance embryonnaire; l’orifice de la bourse blastodermique (trou vitellaire) n’est pas encore entière- ment fermé. Le septième jour, le tubercule s'était réduit presque de moitié; les divisions vertébrales s'étaient arrêtées au niveau du tubercule, c’est-à-dire, comme toujours, à la limite postérieure de la région céphalique; du reste le développement de l'embryon principal avait suivi sa marche habituelle. Le huitième jour, on voyait entre l'embryon et son tubercule une capsule auditive en forme de biseuit, provenant de la soudure RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 199 de deux capsules, l’une appartenant au corps de l'embryon, l’autre à son tubercule (fig. 12). Il existait deux cœurs réunis en ar- rière vers le vitellus. Ces deux cœurs aboulissaient, par un court pédicule vasculaire, l’un à l'embryon, l’autre au tubereule (fig. 13). Ils se confondaient en arrière pour former un sinus unique dans lequel s’ouvrait la grosse veine vitelline. Ils battaient simultané- ment 60 pulsations par minute, mais on n’apercevait pas de glo- bules sanguins. Cet embryon mourut le mème jour. Ce fait montre un commencement de fusion des deux cœurs. I est à regretter que l'embryon n'ait pas vécu plus longtemps, car je n'ai pas eu, depuis, l’occasion, toujours très-rare, d'observer le mode de soudure de ces deux centres vasculaires. N° 45, Le 8 avril (quatre-vingt-dix-huitième heure), autre embryon double composé d’un corps gauche qui a déjà ses renflements oculaires et d’un corps droit plus court, mais aussi large que l’em- bryon de gauche. Cette portion de droite est homogène, de forme arrondie, sans aucun renflement latéral qui indique la présence de vessies oculaires. Le sillon dorsal est marginal, placé à gauche, en sorte que la partie située à droite de ce sillon est beaucoup plus large que celle qui est à sa gauche. Cette disposition est donc la même que celle de l'embryon pré- cédent auquel le sujet actuel ressemble beaucoup. Ici, de même que dans la figure 44, le sillon part du trou vitellaire et se porte à gauche de manière à devenir marginal, puis il disparaît au niveau de la bifurcation, Le tubercule accessoire est plus long que dans le cas précédent; sa longueur égale à peu près la partie libre du corps embryonnaire. Trois jours plus tard, le 41 avril, le tubercule était réduit à un petit appendice triangulaire, près de l’extrémité antérieure duquel On aperçoit un espace transparent qui simule la forme d’un œil. Le cordon rachidien envoie un court prolongement dans le tuber- cule. 200 LEREBOULLET. Quant à l'embryon proprement dif, ilest normal; le cœur com- mence à se montrer; il est simple, encore couché et n'offre que des mouvements vermiculaires très-obscurs. Cet embryon cessa de se développer et mourut le 19, sans avoir eu de globules sanguins. No 14. Le 23 avril, à sept heures du matin, je trouve un œuf âgé de soixante-dix heures, qui montrait encore l'orilice du sac blasto- dermique entouré d’un bourrelet. De ce bourrelet se détachent deux bandelettes embryonnaires, l’une conformée normalement, munie d’un sillon dorsal sans divi- sions vertébrales et terminée par une portion céphalique faible- ment bilobée. L'autre bandelette, dirigée à droite, est plus courte de moitié, homogène, sans trace de sillon, sans renflement antérieur. Le même jour, à deux heures {soixante-dix-septième heure), plusieurs divisions vertébrales se voient à l'embryon normal. Celui de droite a sa partie antérieure arrondie, mais sans renfle- ments oculaires. On aperçoit à l’origine de cette bandelette em- bryonnaire un indice à peine marqué de sillon dorsal et de divi- sions vertébrales. À quatre heures (soixante-dix-neuvième heure), les divisions vertébrales sont devenues plus distinctes ; elles occupent la partie moyenne de l’embryon principal, la base de la bandelette acces- soire et s'étendent en travers entre l’un et l’autre embryon. Le sillon dorsal du corps principal se prolonge en arrière, contourne la partie commune et vient s'arrêter à l’origine de la bandelette accessoire, là où cessent les divisions vertébrales de celle-ci. 24 avril à deux heures (cent et unième heure ou commer- cement du cinquième jour). La bandelette renferme un cordon nerveux. L’embryon principal n'offre rien de particulier; la chambre cardiaque s’est formée. 27 avril (septième jour). La bandelette a diminué de longueur et s’est réduite à un tubercule. Celui-ci est resté homogène, sauf le cordon nerveux qui s’est renflé en avant en une sorte de vessie RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 901 représentant sans doute un rudiment de cavité cérébrale. Ce tu- bercule est muni d’un cœur qui bat lentement. Le cœur de l’em- bryon principal bat plus vite, quoique plus lentement qu’à l’état normal ; ce cœur estencore étendu horizontalementsous l'embryon, 27 avril, huitième jour. Le mouvement circulatoire commence dans l'embryon normal. Son cœur reçoit de nombreux globules, tandis qu'on n’en voit pas un seul pénétrer dans le cœur du tuber- cule. 28 avril, neuvième jour. La circulation est complétement établie dans l'embryon normal, tandis qu'on n’en distingue pas la moin- dre trace dans le tubercule. Les deux cœurs battent rapidement, cependant celui du tubereule bat un peu moins vite que l’autre, Le corps se couvre de pigment. Cet embryon mourut le 4 mai sans qu'on ait vu aucun globule circuler dans le tubercule ni dans le cœur de ce dernier. On retrouve ici la même disposition primitive que dans les em- bryons doubles de la première série. Mais l'une des bandelettes embryonnaires s'est arrêtée dans son développement, par suite de l'absence de sillon et de corde dorsale, et de cet arrêt est résulté un tubercule. On remarquera la présence d’un cœur pour ce der- nier, mais l'absence complète de globules sanguins, malgré l’exis- tence d’un mouvement circulatoire dans le corps principal. Je ne ferai que noter les trois cas suivants que je n’ai pas obser- vés dès l’origine. N°,15, Embryon âgé de dix jours, composé d’un corps principal de forme normale et d’un tubercale situé à gauche, à peu près vers le milieu du corps. Ce tubercule était muni d'un cœur, mais n’offrait aucune circulation. N° 16. Embryon de dix jours, portant près de Ia queue un tubercule sous lequel se voit un cœur très-petit, mais offrant des battements réguliers, sans globules sanguins. 202 LEREBOULLET. De. 47. Embryon âgé de neuf jours, composé d’un corps principal et d’une tige homogène située à gauche, très en arrière et dont la longueur est environ le tiers de celle de l'embryon principal. Cette tige était munie d’un cœur en mouvement. Il ne se forma pas de globules dans cet embryon, pas plus que dans les deux pré- cédents. N° 18. Embryon âgé de cinq jours, composé d’un corps embryonnaire normal et d’une longue tige à gauche dépourvue de renflement céphalique. I existe six divisions vertébrales communes aux deux corps et s'étendant de l’un à l’autre, comme dans l'observation n° 14. Cinq jours plus tard je constatai l'existence d’un cœur sous la tige accessoire qui s'était beaucoup raccourcie et avait conservé sa texture homogène. Ce cœur, de même que celui de l'embryon principal, battait avec vitesse, mais il n’y avait pas de trace de globules, ni dans aucun des deux cœurs, ni à la surface du vitellus. N° 19, Je mis à part, le 1° mai, un œuf âgé de cinq jours, offrant une large bandelette embryonnaire normale avec son sillon; mais sur le côté droit de celte bandelette et tout près de sa base, on voyait se détacher du bourrelet blastodermique un très-petit tubercule, de forme triangulaire. La présence de ce germe accessoire partant du bourrelet blastodermique m'annonçait la production d’un em- bryon double, ou plutôt, en raison de la petitesse du tubercule, un embryon muni d’une languette analogue à celles que j'avais vues précédemment. Cependant je ne revis cet œuf que huit jours plus tard. Le Pois- son âgé de treize jours était éclos et rès-agile. Il paraissait simple et régulièrement conformé; mais en l’examinant avec attention, je vis qu'il existait, au niveau de la nageoire pectorale du côté droit, un tubercule à peine sensible. RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET, 203 Si l’on fait attention aux petites dimensions du tubercule ger- minateur observé le cinquième jour à la base de la bandelette em— bryonnaire normale, on ne sera pas surpris que ce tuberceule soit resté rudimentaire sur le Poisson éclos; on s’étonne plutôt qu'il n'ait pas été entièrement résorbé. Ce Poisson vécut dans une assiette jusqu'au 24 mai. La vessie vitellaire avait disparu le 47 (vingt-deuxième jour), et l’on remar- quait que la nageoire du côté droit, voisine du point où le tuber- cule s'était trouvé inséré, avait sa base beaucoup plus large que celle du côté opposé. Cette observation est instructive; elle confirme les précédentes relatives à l’origine et au mode de formation des embryons dou- bles, complets ou incomplets; de plus, elle montre que les em- bryons parasitaires, comme on les a désignés, peuvent être résor- bés sans nuire à la vitalité du Poisson, et que les matériaux qui composaient ces embryons parasitaires peuvent s'associer aux éléments des organes voisins et augmenter le volume de ces der- nierse TROISIÈME SÉRIE. Poissons à deux têtes primitives soudées plus tard en une seule. Les embryons de cette catégorie m'ont offert l'étrange spectacle de deux êtres primitivement doubles, changés plus tard, par suite d’une fusion complète des deux individus composants, en un être quelquefois parfaitement simple dans lequel il était impossible de retrouver les traces de la duplicité primitive. On verra que ces faits curieux peuvent s'expliquer parfaitement par l’état des germes blastodermiques primordiaux. En effet, dans tous les cas de ces embryons doubles redevenus simples où j'ai pu observer les premières époques de la formation embryonnaire, j'ai trouvé sur le bourrelet blastodermique ou bien deux proéminences (germes embryonnaires) contiguës, ou bien une bandelette unique, creusée de deux sillons dorsaux et termi- née, en avant, par deux lobes plus ou moins saillants. On avait donc, dans l’un et dans l’autre cas, deux embryons contigus et 204 LEREBOULLEY. susceplibles, par le fait même de l’état encore rudimentaire de leurs éléments constitutifs, de se souder intimement l’un à l’autre. Ne 20, Le 30 avril, àdeux heures (cinquante-troisième heure), je trouve un œuf dont le blastoderme offre le commencementdela formation embryonnaire. Du bourrelet embryogène se détachaient deux tu- bercules triangulaires confondus à leur base (fig. 44, pl. I); cha- eun d’eux commençait à montrer une ligne médiane transparente, premier indice du sillon dorsal. 1° mai, six heures du matin (soixante-neuvième heure). L'em- bryon s’est allongé el occupe maintenant toute l'étendue d’un méri- dien de l’œuf. Le corpsest simple, mais terminé en avant par deux portions céphaliques semblables entre elles et conformées à peu près comme on le voit dans la figure 22 (pl. Il), seulement un peu plus divergentes. La portion commune est munie de deux sillons parallèles, rapprochés en arrière. Huit divisions verlébrales occu- pent la région moyenne de cette portion commune représentant le corps de l’embryon. Ces divisions sont disposées sur trois séries, savoir : deux séries marginales et une série médiane remplissant l'intervalle situé entre les deux sillons. On se rappelle que, dans les embryons doubles de notre première série d'observations, l'union des deux embryons se faisait par des lamelles vertébrales étendues entre les deux corps embryonnaires et provenant de l'allongement et de la soudure des lamelles correspondantes. Ici la série mitoyenne des divisions vertébrales représente les mêmes lamelles intermédiaires, seulement les deux corps étant déjà com- pris dans une seule et même traînée de matière organique, et par- conséquent juxlaposés, avant l’établissement des divisions verté- brales, ces dernières se présentent comme si elles étaient simples, parce qu'elles ont pris naissance dans la substance qui unissait intimement, dès l’origine, les deux embryons. C’est cette juxtapo- sition primordiale qui explique la fusion ultérieure et hâtive des deux corps embryonnaires. En avant des divisions vertébrales les sillons se perdent dans la portion élargie qui appartient à la région céphalique postérieure, RÉCHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET, 205 Les deux têtes embryonnaires proprement dites sont symétri- ques et d’égale grandeur; chacune d'elles est munie de deux ves- sies oculaires saillantes. À quatre heures l’aspect général diffère peu de celui que nous venons de décrire, seulement le nombre des divisions vertébrales a augmenté ; les vessies oculaires se sont échancrées en arrière et un peu aplaties ; leur aspect annonce leur refoulement prochain pour la formation de la bourse choroïdienne (fig. 15). à mai, Cinquième jour. Les deux têles sont encore distinctes et semblables l’une à l’autre; un cœur unique, mais encore sans mouvement, se voit entre elles. l mai, sixième jour. Les têtes se sont rapprochées etse touchent; le cœur commence à battre. 10 mai, douzième jour. Les deux têtes sont entièrement rap- prochées et soudées l’une à l’autre de manière à représenter une tête simple quand on la regarde par en haut; mais si l’on examine l'embryon par sa face inférieure, on voit que cette tête porte quatre yeux dont deux, rapprochés sur la ligne médiane el contigus, ne sont autre chose que les yeux correspondants des deux têtes pri- mitives (fig. 16). Les fossettes oifactives internes ont disparu. L'embryon est encore renfermé dans sa coque ; le ralentisse— ment des battements du cœur et l’absence de globules sanguins annoncent une faible vitalité ; en effet, le lendemain il avait cessé de vivre. Vs be Je rencontre le 30 avril, à trois heures (cinquante-quatrième heure), un œuf portant une bandelelte embryonnaire simple, assez large, élargie surtout vers son extrémité antérieure et divisée en deux lobes inégaux dont celui de gauche est le plus développé (fig. 17). Deux sillons parallèles occupent toute la longueur de la bandelette, se continuent en arrière en formant une anse et se portent en avant jusqu'à l'origine de chacun des deux lobes qui terminent celte bandelette. 1 mai, soixante-dix-huitième heure. La pièce précédente s’est changée, comme on devait s’y attendre, en un embryon à deux 206 LEREBOULLET. têtes (fig. 18); mais la tête droite est courte, d’une texture homo- gène, privée de vésicules oculaires, et elle ressemble plutôt à un tubercule qu’à une tête proprement dite. l mai, septième jour. Cette dernière prévision se trouve réali- sée; la tête de droite s’est soudée en partie à la tête principale et : est réduite à un tubercule. Du reste l'embryon principal est nor- mal ; il porte un cœur unique dont on voit les battements. 8 mai, onzième jour. Le tubercule céphalique est encore plus réduit, et je remarque qu'il porte à sa base, à sa face inférieure, un petit œil rudimentaire muni d’un cristallin (fig. 19). La présence de cet œil unique à la base du tubercule, qui doit paraître étrange au premier abord, peut s'expliquer de deux manières : ou bien ilne s’est produit qu’un œil au tubercule cépha- lique de la figure 48, ce qui est peu probable; ou bien il s’est formé deux yeux symétriques, mais l’un d’eux, celui de gauche, s’est confondu de bonne heure avec l'œil droit de la tête principale, ce qui arrive souvent dans les embryons à deux têtes primilives qui se soudent plus tard en une seule. Cet embryon n’a pas vécu plus longtemps et les globules san- guins ne se sont pas formés. N° 22. Le 30 avril à cinq heures (cinquante-sixième heure), je trouve un œuf dont le bourrelet blastodermique porte deux tubercules ou germes embryonnaires de longueur inégale (fig. 20). Le germe de gauche est sans trace de sillon; celui de droite, beaucoup plus développé, présente une ligne médiane transparente, assez con fuse et mal arrêtée. On peut déjà prévoir que ce double germe embryonnaire produira un corps simple terminé par une tête nor- male et par un tubercule. 4° mai, à quatre heures (soixante-dix-neuvième heure). L'em- bryon se compose, en effet, d’un corps simple terminé par une tête régulière déjetée à droite et par un tubercule situé à gauche (fig. 21). I n'existe qu'un seul sillon, qui appartient au corps principal, il n’y aura par conséquent qu'une seule corde dorsale, RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 207 ce qui provient de l’absence de sillon dans le tubercule embryon- naire primitif du côté gauche. Les lamelles vertébrales sont remarquables par leur disposition. Celles du côté droit occupent leur place ordinaire; celles du côté gauche sont disposées sur deux plans : les unes occupent la partie latérale gauche du fond du sillon et se continuent avec les lamelles marginales qui sont symétriques de celles du côté droit. Il est assez difficile de faire comprendre cette anomalie. Nous rappellerons que, dans les embryons à deux sillons, comme dans les embryons doubles et rapprochés plus tard l’un de l’autre, il existe des lamelles marginales et des lamelles interposées entre les deux corps embryonnaires. Or, ici, il n’y a qu'un sillon unique, mais la matière embryonnaire provenant du développement du tubercule primitif gauche n’en existe pas moins, et cette matière a dû se segmenter, tout en se soudant latéralement le long du côté gauche de l'embryon normal. De là deux séries de lamelles pla cées du côté gauche sur deux plans différents. Voici encore une autre manière de comprendre cet arrange- ment. Qu'on se représente un embryon munide deux cordes et de trois séries longitudinales de lamelles, comme, par exemple, celui représenté figure 4; qu'on supprime par la pensée le sillon de gauche et sa corde ; la série marginale gauche sera rapprochée de la série intermédiaire, C’est ce qui alieu dans le cas présent ; seu- lement les lamelles qui représentent lasérie intermédiaire reposent sur les parties latérales du fond du sillon, à cause de la dépression qui résulte de l'existence du sillon lui-même. J'ai très-bien vu sur l'embryon dontil s’agit, et l’on peut voir sur notre dessin (fig. 21), que la partie médiane du corps est fortement déprimée et que les limites latérales de cette dépression sont, d’une part, le bord interne des lamelles vertébrales de droite qui s’arrêtent sur le côté droit de la ligne transparente, et, d’autre part, l’arête qui résulte de la ligne de jonction des lamelles de gauche avec les lamelles intermédiaires. à mai, sixième jour. Le lobe de gauche est maintenant au niveau des yeux, à cause du raccourcissement de la portion céphalique. Les jours suivants le tubercule se réduisit d’une manière notable, 208 LEREBOULLET, mais l'embryon étant mort le onzième jour, il ne fut pas possible de continuer les observations. N°,23: OEuf observé le 23 avril, à sept heures du matin (soixante- dixième heure). La bourse blastodermique n’est pas encore fermée. Du bourrelet part une bandelette simple marquée suivant sa lon- gueur de deux lignes transparentes, parallèles, indices de deux cordes dorsales futures ; la bandelette est terminée en avant par deux lobes égaux. Les divisions vertébrales commencent à se montrer, les unes marginales, les autres entre les deux lignes transparentes, comme dans les embryons à deux corps qui sont en voie de réunion. . Deux heures plus tard la bourse blastodermique était fermée ; il existait neuf divisions vertébrales extérieures et huit intermédiaires situées, comme à l'ordinaire, sur un plan inférieur aux précé- dentes (fig. 22). Au-devant du lieu où les divisions vertébrales s'arrêtent le corps s’élargit pour former la région céphalique pos- térieure. Celle-ci est simple et se termine en avant par deux sortes de cornes séparées l’une de l’autre et un peu divergentes; ces dernières sont constituées chacune par les régions cérébrales moyenne el antérieure, avec des renflements oculaires très-mar- qqués. On a done ici de nouveau, à une époque très-peu avancée du développement, un corps primitivement double, quoique simple en apparence, mais dont les pièces composantes n’ont jamais été séparées. Cette duplicité primitive provient du rapprochement et de la soudure primordiale des deux germes embryonnaires pro- duits par le bourrelet générateur ; la réunion des deux corps n’est donc pas ici le résultat d’une soudure, elle est réellement primi- tive et s'étend jusque derrière les vessies oculaires. A deux heures (soixante-dix-septième heure)les vessies oculaires internes qui se touchaient ce matin (fig. 22), chevauchent mainte- nant l'une sur l’autre, par suite du rapprochement des deux têles. Le nombre des divisions vertébrales à augmenté. 24 avril à deux heures (cinquième jour). Les deux têtes se sont RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET, 209 entièrement soudées et l’on ne distingue plus aucune trace des yeux intermédiaires. Il n'existe aussi que deux capsules auditives ayant leur forme et leur position normales. Les deux cordes dor- sales sont très-apparentes. La chambre cardiaque s’est formée, mais 1] n'existe pas encore de cœur. 26 avril, septième jour. L'aspect du petit Poissonest tout à fait celui d’un poisson normal, à tel point qu'il est impossible de reconnaître qu'il existait primitivement deux têtes; cependant on voit distinctement les deux cordes et les deux cordons nerveux rachidiens. Le cœur est en mouvement; on aperçoit quelques globules sphériques très-petits qui commencent à se mouvoir. 27 avril, huitième jour. Cœur recourbé, circulation vitelline, globules sanguins sphériques. Mort le lendemain, neuvième jour. NP 28 avril, à onze heures du matin (soixante-quatorzième heure). OEuf semblable au précédent, seulement l'une des cornes cépha- liques est plus petite que l’autre. A deux heures (soixante-dix-septième heure). L’embryon res- semble à celui de la figure 22, seulement la corne droite est un peu plus avancée que la gauche et les deux sillons sont rapprochés en arrière, au point de se toucher. Le corps est creusé, dans toute sa longueur, d’une gouttière au fond de laquelle on voit les divi- sions vertébrales communes auxquelles correspondent les:margi- nales. Ces divisions ne se voient encore que dans le tiers moyen de l'embryon. 26 avril, septième jour. La fusion des deux têtes est complète, comme dans le cas précédent; mais il existe de chaque côté deux capsules auditives dont les extérieures me paraissent en voie de dissolution. 27 avril, huitième jour. Circulation vitelline et aortique; un cœur simple ; globules sanguins granuleux. 30 avril, onzième jour. Pigment abondant; circulation nor- male. 1° mai, douzième jour. La coque est toujoursterme ; je l'ouvre k° série. Zooc. T. XX. (Cahier n° 4.) ? 414 20 LEREBOULLET.,. avec des aiguilles et j'en extrais un Poisson assez bien portant, conformé comme un Poisson simple. Il vécut encore quelques jours sans rien offrir de particulier. N°25. 9h avril à onze ‘heures (quatre-vingt- neuvième heure, ou quatrième jour). Embryon consistant en une bandelette simple, assez large, creusée de deux sillons transparents, parallèles, à peu près comme dans la figure 17, et terminée aussi par deux lobes arrondis, inégaux, dont le plus gros est à gauche. 25 avril, cinquième jour. Les deux lobes sont devenus deux têtes d’inégale grosseur ; celle de gauche est normale et porte deux vessies oculaires, comme la tête de gauche de la figure 18 ; la tête droite n’a qu'une seule vessie oculaire sur son côté externe. Vers la fin de la même journée, la tête de droite s’était rappro- chée de la tête principale. 28 avril, huitième jour. Les deux têtes sont complétement sou- dées et n’en font plus qu’une très-régulière. On continue à voir les deux cordes dorsales. Le cœur est simple et commence à battre. De ce moment l'embryon offre tous les caractères d’un poisson simple à un seul corps. N° 26. Ce numéro concerne un embryon en tout semblable aux deux précédents. Le cinquième jour après la fécondation, il ressemblait à celui de la figure 22. Le huitième jour la tête était devenue simple, on ne distinguait plus aucune partie double, excepté la corde dorsale. La circulation s'établit comme dans les deux autres. N° 27. Le 27 avril, à sept heures du malin (septième jour), je trouve un embryon très-retardé dans son développement. Bandelette embryonnaire terminée en avant par deux lobes allongés, arron- dis, égaux et parfaitement semblables entre eux. L'embryon res- RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET, 911 semble, pour sa forme générale, à celui de la figure 22, mais il est beaucoup moins avancé. On voit deux lignes transparentes, parallèles, s’écartant un peu l’une de l’autre en avant et cessant derrière la région céphalique postérieure. On ne distingue encore que quelques divisions vertébrales indiquées par des lignes vagues et disposées sur trois séries. Le tout est extrêmement pâle. Pendant que j’observais cet embryon, je vis se produire sous mes yeux deux vésicules oculaires, une au bord externe de chacun des tubercules céphaliques, comme si ces tubereules ne formaient déjà qu'une seule tête; il ne s’en produisit pas en dedans. L’être double, ou la partie double de cet être, fonctionnait donc déjà comme s’il était simple. Le lendemain les deux têtes étaient soudées el n’en formaient qu'une seule. Depuis lors, cet embryon n’offrit plus rien de particulier; 1l mourut avant l’éclosion. N° 28. 27 avril, huitième jour. Embryon assez semblable au précédent, composé aussi d’une bandelette munie de deux sillons dorsaux et terminée par deux lobes arrondis. Le même jour, six heures plus tard, les divisions vertébrales commencent à se montrer ; les deux lobes antérieurs sont nette- ment circonscrits, mais ne montrent pas encore de vessies ocu- laires. L’embryon est, comme on voit, très-retardé. Le lendemain, comme dans le numéro précédent, les deux lobes étaient soudés l’un à l’autre et ne formaient qu’une seule tête. Ne 29. Le même jour et à la même heure, je trouvai encore un autre œuf pareil aux deux que je viens de décrire, seulement les lobes céphaliques étaient pointus au lieu d’être arrondis. On commen- çait à voir les divisions vertébrales. Cet œuf mourut au bout de quelques jours, La tête était devenue simple, comme chez les précédents! 212 LEREBOULLET. N° 30. 25 avril, cinquième jour. Embryon lerminé par deux têtes par- faitement semblables entre elles et munies, chacune, de deux vessies oculaires, à peu près comme dans Ja figure 22. Le 30, dixième jour, la tête était parfaitement simple, sans aucune trace d’yeux intermédiaires. N° 31. 25 avril, cinquième jour. Embryon à deux têtes semblables, pareil au précédent, sauf que les deux têtes sont encore plus rap- prochées. 30 avril, dixième jour. La tête est simple et parfaitement régu- lière. N° 32. Le même jour, nouvel embryon à deux tubercules céphaliques, l'un à droite assez long, déjeté en dehors, l’autre à gauche beau- coup plus petit. Le dixième jour, l'embryon n'avait qu'une tête parfaitement régulière, sans trace de tubercule latéral. N° 33: Le même jour encore, je trouve un œuf conformé à peu près comme celui de la figure 17. Le huitième jour, soudure des deux têtes en une seule; cœur simple; mouvements du corps; pas encore de circulation. Les jours suivants, rien de particulier; l'embryon ressemble aux embryons normaux. Dans toutes ces observations, les deux têtes primitives se sont soudées complétement de manière à former une tête normale, sans aucune partie accessoire et avec symétrie et égalité des deux yeux. Dans les observations qui suivent, les yeux élaient inégaux et il existait quelquefois un petit tubercule céphalique, dernier reste de l’un des deux lobes primitifs. RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 213 NP,34. Le 25 avril, cinquième jour, je trouve un embryon à deux têtes inégales, celle de gauche plus petite. | Le 28, huitième jour, soudure des deux têtes, mais l’œil gauche est plus petit que le droit et celui-ci est placé sur un plan inférieur au précédent, disposition qui Ôôte à la tête sa symétrie naturelle, Voici comment je me rends comple de cette asymétrie des yeux. La tête de gauche étant plus petite a dû avoir des yeux plus petits; cette tête se trouvant rapprochée de sa voisine, les deux yeux en contact ont été résorbés par suite de la fusion. Il n’est donc plus resté que l'œil normal de la tête de droite et l'œil plus petit de la tête de gauche. Quant à la position de l’œil droit sur un plan inférieur, elle peut s'expliquer par une obliquité de la tête droite, à l'époque où la fusion s’est opérée. Cette observation m'a donné l'explication d’un grand nombre d'embryons à tête simple, mais non symétrique, que j'ai trouvés parmi mes œufs. Tantôt les deux yeux étaient très-inégaux en grosseur, lantôt il n'existait qu’un œil unique, placé latéralement. Ces cas provenaient, sans aucun doute, de la soudure de deux têtes ou d’une tête avec un tubercule. N° 35. 25 avril, cinquième jour. Embryon à une tête déjetée à droite et ayant à sa gauche un tubercule sans forme déterminée. Il n’existe qu'une seule corde dorsale située du côté droit. Au huitième jour, l'embryon est régulier, sauf une très-petite saillie qu'on voit à gauche ; les deux yeux sont égaux. N° 36. Le même jour je trouve un autre embryon semblable au précé- dent, ayant aussi un tubercule céphalique à gauche et une seule corde dorsale du côtédroit. Le huitième jour, la tête est régulière, sauf une légère bosselure à gauche. Ces deux cas montrent l’influence qu’exerce la corde dorsale Sur la formation embryonnaire. Sa présence indique un embryon 214 LEREBOULLET, destiné à devenir complet; tandis que, lorsqu'elle manque, l’em- bryon est réduit à une languette homogène. Ici le tubercule est bien plutôt le résidu d’une de ces languettes que le reste d’une tête proprement dite. N°09 EL, Je trouve le 14 mai, dix-septième jour, un embryon dont la tête double était déformée par la soudure incomplète d’un tuber- cule sur le côté droit de cette tête. Ce tubercule est très-pelit, arrondi et porte à sa base, en dessous, un œil complet avec son cristallin. La tête principale est munie de deux yeux incomplets, privés de cristallins et très-petits. Cœur simple, peu développé. Le lendemain le petit tubercule avait presque disparu et l'œil situé à sa base s'était réduit à une matière granuleuse. Je rappellerai l'observation du n° 21 dans laquelle il est fait aussi mention d’un tubercule muni d’un œil à sa base (fig. 19). Il est probable que le mode de formation du tubercule céphalique a été le même dans les deux cas, et qu'ici, comme dans l'observation n° 21, la présence d’un seul œil an tubercule provient de ce que l’autre a été résorbé par la fusion des deux têtes. N° 38. Le 8 mai, dix-huitième jour depuis la fécondation, je vis, sorti de son œuf, un petit Brochet ayant deux têtes qui s'étaient soudées incomplétement. De ces deux têtes l’une était normale et munie de ses deux yeux ; l’autre, celle de droite, était réduite à un tubercule et l’on voyait un œil situé entre le tubercule et la tête principale. Il n’y avait qu'un seul cœur. Le 13 mai, vingt-troisième jour, le petit Poisson vivait encore: circulation lente, mais normale; œil du tubercule contigu à l’œil droit plus petit que ce dernier, mais, du reste, parfaitement orga- nisé. Mort trois jours plus tard. | N° 29. . Embryon trouvé mort. La tête portait du côté gauche un tuber- cule muni d’un œil. RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET, 215 N° 40. Embryon ayant un tubercule à gauche comme le précédent ; mouvements du cœur et de la nageoire pectorale du côté droit. Le tubercule ne porte pas d'œil proprement dit, mais une simple petite tache noire en dessous et un point transparent à sa base. N°44 Embryon ayant deux yeux inégaux et portant un petit luber- cule sous la bouche. N° 42. Poisson éelos ayant deux yeux à droite dont l’un est rudimen-- taire et tend à s’effacer. Tous ces cas sont évidemment des +xemples de soudure de deux têles, ou, plus exactement, d'une tête plus ou moins normale et d'un tubercule céphalique. L’explication que nous avons donnée plus haut semble devoir leur convenir à tous. Il en est de même des cas suivants que je crois devoir encore mentionner, pour mon- trer que cette anomalie est loin d’être rare. N° 43, Sur un embryon récemment mort je trouvai un œil simple à gauche ayant la grosseur normale et deux yeux à droite, savoir : un situé vers le bas, assez gros, mais plus petit que l'œil gauche, et un très-petit œil placé au-dessus du précédent, sans cristallin et semblable à un point noir. Bouche simple; branchies de gauche et nageoire pectorale du même côté plus développées que les mêmes parties du côté droit. Cette prédominance des organes situés à la gauche du Poisson montre qu'il ya eu soudure de deux corps à leur partie antérieure, et que l’un d'eux, celui de gauche, était plus développé que l’autre. N° 44. Voici encore l'indication de plusieurs Poissons trouvés le A1 mai (quinzième jour), dont les yeux étaient inégaux. 916 LEREBOULLET, a. OEil aroit normal, œil gauche rudimentaire. b. Disposition contraire, état normal de l'œil gauche, tandis que le droit se montre comme un simple point noir. c. Dans un de ces Brochets, les deux yeux sont inclinés en bas et en train de se souder. Il n’existe qu’un seul cristallin commun aux deux yeux et placé un. peu plus à droite qu’à gauche. Chaque œil à une large ouverture choroïdienne ; les deux cylindres cho- roïdiens se réunissent en arrière et commencent déjà à se con- fondre. Un cœur qui bat, mais pas de circulation. Deux jours plus tard, je vis que les deux yeux ou plutôt les deux moitiés de l’œil unique futur étaient en train de se rapprocher (fig. 23) ; le cristallin se trouve maintenant au milieu ; il est plus gros qu'un cristallin ordinaire de la même époque, mais je n'ai pu voir s’il était primitivement formé de deux pièces. Le Poisson mourut le lendemain ; les deux croissants de la figure 23 s'étaient complétement rapprochés et constituaient un œil simple de forme presque normale. N° 45. Je trouvai, le 13 mai, un Poisson mort analogue au précédent, mais plus avancé, Il portail, comme lui, un tubercule céphalique de forme conique, ayant un seul œil situé au-dessous de ce tuber- cule. Pour expliquer ces cas de cyclopie, 1l faut admettre une position inclinée des deux têtes telle, que les parties en contact se sont sou- dées l’une à l’autre et ont fait disparaître, par résorption, les yeux correspondants, tandis que les yeux libres se sont aussi trouvés rapprochés l’un de l'autre, de manière à faciliter leur fusion par- tielle etlear transformation en un œil unique. QUATRIÈME SÉRIE. Poissons composés de deux corps dont l’un est à deux têtes. Je n'ai rencontré qu'un seul cas (1) de cette forme curieuse qui (1) Ce cas est relaté en abrégé dans ma quatrième communication à l’Aca- démie desisciences (séance du 7 mai 1855. RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET, M représente, en réalité, un Poisson triple, ou plutôt un Poisson à trois Lêtes. N° 46. Le 25 avril, vers le milieu du cinquième jour, je trouve un embryon à corps double dont les deux parties composantes divergent au point d’être en quelque sorte opposées l’une à l’autre. La portion de droite, simple dans sa moitié postérieure, se par- tage elle-même en deux branches à peu près égales, l’une à gauche terminée par une tête munie de deux vessies oculaires, l’autre à droite terminée par un tubercale pyriforme. La portion de gauche porte une tête normale (fig. 24). La queue est longue, redressée et repliée sur la partie commune aux deux corps. Les divisions vertébrales ne sont bien distinctes que sur les côlés de cette partie commune. Le 98, fin du huitième jour, les corps étaient raccourcis (fig. 25). Celui de gauche avait une forme normale ; le double corps situé à droite était arrivé au même degré de développement que son voi- sin de gauche ; mais une seule des deux têtes de ce double corps était normale, l’autre, celle de droite, n'avait quan œil, celui du côlé droit, l'œil gauche manquait. On voyait battre deux cœurs : l’un placé entre l’embryon simple et l'embryon double, l’autre situé entre les deux têtes de l'embryon double. Ces cœurs battaient faiblement et indépendamment l’un de l'autre; il n'y avait pas de globules sanguins, ni dans le cœur, ni sur le vitellus. Cet embryon vécut encore quelques jours, mais avec une vita- lité extrêmement faible et sans globules sanguins. Le pigment très-fourni et serré qui le recouvrait empêcha l'examen des par- ties intérieures. Ce fait me paraît très-intéressant, parce qu'il représente la réunion des deux modes d'anomalies dont il a été question dans les obser- vations de la première et de la troisième série, observations qui comprenaient les embryons à deux corps et les embryons à deux têtes. 218 LEBEROULLET. On se rappelle que les embryons à deux corps naissent du bourrelet embryogène par deux germes qui s’allongent en bande- lettes et se réunissent ensuite l’un à l’autre dans une étendue plus ou moins grande. Les embryons à deux têtes commencent par une trainée de matière organique qui part du bourrelet générateur et se termine en avant par deux lobes ; cette trainée ou bandelette embryonnaire renferme deux cordes dorsales indiquant la pré- sence d’un corps double sous l’apparence d’un corps simple. Dans l’anomalie que je viens de signaler, le bourrelet généra- teur a dû fournir deux germes embryonnaires : l’un, sous forme de tubercule qui s’est plus tard allongé en bandelette, a produit l'embryon de gauche, normal ; l’autre germe, sous forme de trai- née ou de bandelette bilobée, a donné naissance aux deux têtes que nous avons décrites. Je ne me rends pas bien compte de l'absence de l'œil gauche sur la tête de droite, tandis que l’autre tête a ses deux yeux. Il est difficile d’invoquer ici la fusion des deux tubercules céphaliques, puisque cette fusion s’est arrêtée au cœur, et que, d’ailleurs, la tête de gauche à ses deux yeux. CINQUIÈME SÉRIE. Poissons doubles à deux corps, avec une seule tête et une seule queue. N° 47. Le 9 avril, sixième jour, je trouve pour la première fois un œuf des plus singuliers et comme je n’en avais pas encore rencontré (fig. 26). L’anneau blastodermique est très-large et a une forme elliptique; les deux branches presque parallèles de cet anneau sont divisées transversalement en lamelles encore peu nettement arrêtées, mais qui ressemblent parfaitement à des lamelles vertébrales. L'in- tervalle entre les bandes segmentées est occupé par une matière finement granuleuse ; les bandes viennent se perdre en arrière au milieu de cette même substance dans laquelle on voit encore, tout à fait en arrière, un reste du trou vitellaire. En avant, les deux RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET, 919 bandes latérales viennent aboutir à un corps embryonnaire très- court, ramassé, élargi, assez irrégulier, sur les côtés duquel on voit saillir deux vessies oculaires. Les séries de lamelles n’oc- cupent pas toute la largeur des branches latérales ; on voit en dedans de chaque série un bande transparente assez large qui les borde dans toute leur longueur. 10 avril, septième jour. Les lamelles vertébrales sont mieux caractérisées; elles se sont portées plus en arrière et forment maintenant un anneau presque complet. La partie antérieure est encore plus confuse que le jour précédent. Huitième jour. Tête irrégulière, contenant une masse nerveuse informe ; yeux à peine indiqués ; deux capsules auditives au point de réunion des deux branches postérieures. Je ne vois pas encore de cœur. Il existe deux cordes inégales, une pour chaque branche, le long desquelles on voit, en dedans, le cordon nerveux. La queue, simple, s’est allongée. Neuvième jour. Il existe un cœur de chaque côté, au-devant de la réunion des deux branches qui représentent évidemment deux corpsembryonnaires. Ces deux cœurs battent régulièrement. L'embryon exerce fréquemment des mouvements saccadés. Dixième jour. On distingue assez nettement le plissement des deux cylindres nerveux qui constituent l'encéphale et l’on voit que celui-ci est simple (fig. 27). Outre les deux capsules auditives déjà mentionnées plus haut et situées près du point de jonction des deux corps, il en existe deux autres beaucoup plus petites, placées en dehors des précédentes. I suit de là que chacun des embryons composants est pourvu d’une grande et d’une petite vésicule auditive. Cette inégalité pro- vient peut-être de la tendance qu'ont les deux embryons primitifs à se réunir pour former un embryon simple, complet. On remar- quera que ce sont les vésicules internes qui sont les plus déve- loppées, c’est-à-dire celles dont la position rappelle le mieux l’état normal dans les embryons simples. Les capsules externes sont les plus petites et disparaîtraient peut-être si l'embryon vivait plus longemps ou si la soudure se faisait un peu plus en arrière. 290 LEREBOULLET,. I n'existe que deux nageoires pectorales. Les cœurssontinformes et sans globules, on ne peut donc voir aucune circulation. Cet embryon mourut quelques jours plus tard, sans être sorti de sa coque. N° 8. 9 avril, sixième jour. Embryon presque semblable au précé- dent. Les divisions ou lamelles vertébrales sont interrompues du côté droit, mais elles occupent aussi, comme dans le cas précé- dent, les branches de l'anneau blastodermique (fig. 29). La bande transparente qui indique la présence de la corde dorsale est située en dedans de ces lamelles. Le corps embryonnaire proprement dit est réduit à la partie céphalique, mais il est plus long que le précédent. Les vessies oculaires sont ovales et commencent à se déprimer. AL avril, huitième jour. Le corps embryonnaire a suivi son . développement normal (fig. 29). Chacune des branches posté- rieures renferme une corde dorsale et une moitié du cordon ner- veux rachidien; cés deux moitiés se réunissent dans le corps pour former un double cordon normal. Ici, il n’existe qu’un seul cœur; il est en mouvement, mais ne renferme pas de globules. On voit deux capsules auditives normales occupant leur place ordinaire et deux autres plus petites situées derrière les précédentes et un peu en dehors. L’embryon produit de temps à autre des mouvements de secousses. Cet embryon ne vécut pas plus longtemps. On remarquera, dans les deux formes singulières que nous venons de décrire, que les deux branches demi-elliptiques qui tiennent en arrière à la partie céphalique, ne sont pas, à propre- ment parler, des corps embryonnaires entiers, mais plutôt des moitiés de corps. En effet, chacune de ces branches porte une simple série de lamelles vertébrales, une corde dorsale et un cordon nerveux simple. On voit très-distinctement, dans la figure 29, les deux cordons nerveux des branches se réunir en entrant dans la région céphalique pour constituer le double cordon nerveux normal, J'ai RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 221 négligé d'examiner les cordes dorsales pour voir si, comme je le présume, elles ne sont formées, chacune, que d’une seule série d'éléments vésiculeux, au lieu de deux séries que possèdent les cordes complètes. Quant aux deux séries de lamelles, il est facile de voir qu’elles représentent les lamelles marginales d’un embryon ordinaire. Enfin je ferai remarquer la place qu'oceupent la corde et le cordon nerveux en dedans de ces séries de lamelles verté- brales. Ces faits peuvent s'expliquer par le mode de production de ces anomalies. Dans l’état ordinaire, les organes dont nous venons de parler : lamelles vertébrales, corde dorsale, cordon nerveux, se développent successivement dans la bandelette embryonnaire produite par le bourrelet que j'appelle embryogène. Dans les monstres dont il est maintenant question, j'ai remar- qué un épaississement insolite de ce bourrelet, tandis que le germe embryonnaire, au lieu de se produire sous forme de ban= delelte, restait à l’état de simple tubercule très-rudimentaire. Le développement des organes fondamentaux de l'embryon s'est fait alors simultanément dans le tubercule embryonnaire et dans le bourrelet générateur composé des mêmes éléments em- bryogènes que le tubereule. Mais le bourrelct étant formé de deux moitiés symétriques, chacune de ces deux parties a produit la moi- tié correspondante de l'embryon auquel elles auraient donné nais- sance si elles avaient été rapprochées. En d’autres termes, les for- mations embryonnaires normales de la bandelette primitive restée à l’état rudimentaire se sont continuées autour du bourrelet, d’où la séparation nécessaire des deux moitiés symétriques de l’em- bryon. D'un autre côté cependant, il existe, dans ces embryons, des caractères de duplicité dont il n’est pas facile de se rendre compte, telles sont la duplicité du cœur et celle des capsules auditives. N° 49. Je rencontrai le 44 avril, huitième jour depuis la fécondation, un embryon analogue au précédent (fig. 28 et 29) : deux corps écartés l’un de l’autre, mais réunis en arrière et en avant ; en 299 LÉREBOULLET. arrière, pour former un tubercule saillant qui est la queue; en avant, pour constituer un corps simple, très-court, privé d’yeux et montrant deux capsules auditives non symétriques. Cet embryon était mort le lendemain. N°0: Le 11 mai, quatorze jours après la fécondation, je trouve un embryon composé d'une parlie antérieure courte et atrophiée, d’une partie moyenne double, de forme ovalaire et d'une queue simple. Il existe un œil normal à droite, un œil gauche atrophié, deux capsules auditives rapprochées sur le dos. Le cœur est simple et bat avec vitesse. Le 13, la chambre cardiaque est très-ample ; le cœur traverse cette chambre sous la forme d’un long boyau constitué en grande partie par l'oreillette; le ventricule n’est qu’un petit renflement très-court, Il n'existe aucune trace de globules sanguins. Cet embryon vécut encore quelques jours sans présenter de changements. Les deux yeux très-inégaux qu'offrait cet embryon me font pré- sumer que sa tête était primitivement double et composée de deux tubercules d’inégale grosseur. NP: Autre embryon double dans sa partie moyenne, trouvé le même jour. Partie antérieure du corps simple, munie d’un cœur qui bat lentement; ce cœur a la forme d’un long cordon. Les deux corps longs et flexueux; queue entortillée ; pas de globules san- guins. Cet embryon mourut trois jours plus tard, sans avoir offert de circulation. N°52: A avril, huitième jour. Embryon ayant deux queues, petites, mais nettement séparées. Corps simple, muni, à droite, derrière la région des oreilles, d’un tubercule qui se détache du corps et, contrairement à ce qui a lieu ordinairement, se dirige en arrière (fig. 80). RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 993 L’embryon principal a un cœur normal. Le tubercule porte aussi un cœur, situé à son extrémité postérieure, et qui exerce des mouvements réguliers; ce même tubercule est muni d’une capsule auditive. J'eus le regret de perdre le lendemain cet embryon eurieux. Les faibles battements des deux cœurs indiquaient son peu de vitalité ; ces battements étaient inégaux. On verra, par l’observation suivante, comment on peut expli- quer celte forme, si bizarre au premier abord, et surtout Pexis- tence d’un cœur à l'extrémité postérieure du tubercule accessoire. NA, 44 Je trouvai le même jour (41 avril, huitième jour) un embryon à deux corps disposés en anneau ovalaire, comme ceux dont nous avons parlé précédemment (fig. 34). La corde dorsale de la moi- tié gauche, ainsi que ses lamelles vertébrales, se continuaient en arrière en faisant le tour de l’anneau. Ce long corps se terminait par une petite queue. Du côté droit, l’anneau paraissait comme interrompu ; on ne voyait que quelques divisions vertébrales peu prononcées, mais suffisantes pour indiquer la place de cette branche droite, dans laquelle on pouvait aussi distinguer le cordon nerveux rachidien, mais sans corde dorsale. Il était évident que cette branche droite se trouvait en voie de dissolution. Le corps embryonnaire est normal, si ce n’est que le côté droit, qui correspond à la partie en dissolution, est un peu moins déve- loppé que le gauche. Ce fait de la disposition d’une des branches du corps double est du plus haut intérêt, parce qu'il explique le cas précédent. En effet, dans l'embryon de la figure 30, la partie droite avait disparu, sauf une pelite portion correspondant à la région du cœur. Ce dernier organe s'était développé à la place qu'il aurait occupée si la branche avait été complète, et il avait pu fonctionner régulière- ment. Le tubereule muni d’une capsule auditive et d’un cœur n’est donc, en réalité, que la portion antérieure de la branche droite, portion qui tient encore à la partie commune des deux embryons 22h LEREBOULLET. primitifs, tandis que le reste de cette branche droite a disparu par désagrégation et par résorption ou dissolution de ses éléments. Quant à la bifurcation de la queue dans cette même pièce (fig. 30), bifurcation donton voit aussi un commencement dans la figure 31, elle constitue un phénomène accessoire dû à une déviation à la marche ordinaire du développement, phénomène qui se montre toujours assez tard, ou bien, ce qui me semble plus rationnel, elle peut être attribuée à la duplicité même de l'embryon, dont chacune des parties constituantes s’est prolongée en arrière. L'embryon dont il est question dans la présente observation ne vécut plus que quelques jours. N°.,54. Je ne ferai que mentionner un autre embryon assez semblable à celui que je viens de décrire et qui confirme ce que je dis au sujet de la dissolution de l’une des parties constituantes du double corps embryonnaire. Cet embryon était aussi formé par un grand anneau elliptique dont les deux branches portaient des divisions vertébrales ; mais l’une de ces deux branches, celle de gauche, était en voie de dis- solution, et je pus suivre pendant quelques jours la désagrégation et la disparition des éléments qui composaient cette région. Malheureusement cet embryon observé le dixième jour était mort le treizième. N° 55. La désagrégation de l’une des branches de l'anneau embryon- naire, dont il est question en ce moment, peut aller jusqu’à sa disparition complète; le corps, de double qu'il était, peut alors redevenir simple. L'observation suivante en est la preuve. Je trouvai, le 23 avril (quatrième jour), un embryon composé d’un corps simple, court, se terminant en arrière à l'anneau blastodermique, qui était resté ouvert. Les divisions vertébrales s’étendirent en arrière de manière à envahir toute la moitié gauche de l’anneau; la moitié droite de ce dernier, au contraire, disparut peu à peu, par désagrégation et dissolution des éléments RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET, 295 qui la composaient ; il ne resla que la moitié gauche qui se conti- nuait directement avec le corps. Get embryon élait ainsi redevenu simple, le septième jour (26 avril), sauf une petite saillie en arrière et à droite du corps. La parue postérieure de ce corps était recourbée de gauche à droite et indiquait encore, par cette courbure, la forme de l'anneau primilif. N° 56. Le 22 avril, cinquantième heure après la fécondation, je trouve un œuf sur lequel la bourse blastodermique était encore largement ouverte (fig. 32). Le bourrelet embryogène offrait, à l’une de ses extrémités, un tubercule court en forme dé fer de lance. Trois heures plus tard, le tubercule précédent s’était allongé et avait pris la forme d’une tête. En arrière le corps était double, par suite de la transformation de chacune des branches de l'anneau en un corps embryonnaire; l'embryon lout entier se rapprochait de la forme de la figure 28, seulement le développement était moins avancé. À gauche, on commençait à distinguer quelques divisions vertébrales, en dedans desquelles régnait un sillon trans- parent ; le côté droit était encore homogène. Le lendemain, l'anneau blastodermique s'est segmenté dans presque toute son étendue ; ses deux branches se sont rappro- chées et la région caudale a augmenté de longueur (fig. 34). On voit deux sillons transparents en dedans des lamelles vertébrales. La tête, régulière, est munie de vessies oculaires de forme nor- male. Le 26, septième jour, la partie simple antérieure a sa forme habituelle ; elle porte un cœur qui bat régulièrement et deux cap- sules auditives normales (fig. 34). La partie double est composée de deux branches semblables, symétriques, formant, comme nous l'avons fait voir précédemment, deux moitiés d’embryon séparées l’une de l’autre par un espace ovulaire assez étroit qui est le reste de l'ouverture blastodermique. A l’angle antérieur de cette ouver- ture se voient deux corps arrondis qui ont l’aspect de petites capsules auditives. &° série. Zooz, T. XX. (Cahier n° 4.) 5 415 226 LEREBOULLET. Le 2 mai, treizième jour, je sortis cet embryon de sa coque, pour mieux l’observer, mais je ne pus distinguer aucun mouve- ment circulatoire, vu l'absence de globules sanguins, quoique le cœur battit avec force. La forme générale de l'embryon était encore à peu près celle de la figure 34, seulement le corps était couvert de pigment. L'embryon vécut encore cinq jours sans apparition de globules sanguins. Ne 51. A4 avril, huitième jour, Embryon à deux corps rapprochés l’un de l’autre, comme dans la figure 34, mais n’ayant entre eux qu’un intervalle très-étroit, presque linéaire. Les deux corps, ou plutôt les deux demi-corps contigus, donnent à l'embryon l'aspect d’un corps simple, plus large que d'ordinaire. La tête ressemble à un tubercule effilé, sans trace d'yeux. Sous ce tubercule est un cœur en forme de boyau recourbé en anse, d'égal diamètre partout. Derrièrele tubercule céphalique se voient les deux capsules auditives normales rapprochées l’une de l’autre, et au-dessous d'elles deux autres capsules plus petites. Dans la région moyenne de ce double embryon, les deux séries de lamelles verlébrales étaient rapprochées et comme collées l’une à l’autre. Cet embryon ne vécut pas plus longtemps que les autres; il n’offrit aucune trace de globules sanguins, et conséquemment au- eune circulation appréciable. N°"De: A1 avril, huitième jour. Embryon double à deux corps et à deux queues ; l’un des corps, le principal, a sa queue longue et con- tournée autour du corps de l'embryon accessoire, de manière à former une sorte de nœud dont il est difficile de reconnaître la disposition. Ce corps singulier exerçait des mouvements de con- traction assez fréquents; il mourut quelques jours plus tard. N° 59. La réunion des deux corps, par suite du rétrécissement de lou: RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 229 verture qui les séparait, peut être incomplète, ce qui donne licu à la production d’un embryon simple en apparence, mais offrant sur un point un élargissement percé d’une ouverture annulaire. C’est ce qu'on voit dans l’observation suivante. Le 12 mai, quinze jours après la fécondation, je trouve un em- bryon composé de deux corps tellement rapprochés, qu'il n’existe plus entre eux qu’une très-petite ouverture (fig. 35). Le cœur batlait, mais on ne voyait pas encore de circulation. Le lendemain, la circulation vitelline commença à s'établir s mais les jours suivants, on vit des stases sanguines se former dans le vitellus, l'embryon languit, et mourut le 16 mai. N° 60. 3 mai, septième jour. Embryon double, assez semblable à celui de la figure 34 ; seulement, au lieu de tête, il n'existe qu'un tuber= eule privé de renflements oculaires. Chacun des deux corps com- posanis porte deux capsules auditives. Le 4 mai, la tête ne s’était pas développée; elle avait une forme irrégulière. On voyait un œil à gauche et un anneau semblable à un œil rudimentaire à droite, Le cœur étaiten mou- vement. 7 mai, onzième jour. L’embryon présente une forme singu- lière ; il ressemble à un grand anneau, dont la partie droite, plus grosse, se Continue directement avec la tête et avec la queue pour constituer l'embryon principal, tandis que la portion gauche, plus mince, lient à la région céphalique de la précédente par une com- missure assez large, et vient rejoindre le corps à une petite dis- tance en avant de l’anus, mais sans se continuer directement avec la substance même de ce corps. La tête de l’embryon principal est courte et large; elle porte deux yeux. Une nageoire pectorale se voit à l'extrémité du COrps rudimentaire ; l'abondance du pigment empêche de bien distinguer les capsules auditives, qui sont, du reste, très-petites. Il n’y a qu'un cœur, situé sous l'embryon principal. Je sortis le Poisson de sa coque pour mieux l’examiner, mais son peu de vitalité empécha le développement des globules san- 298 LEREBOULLET. guins. 1 vécut encore huit jours, et sa chambre cardiaque s’agran- dit au point de simuler un second vitellus. Nse6lke Le 3 mai, commencement du septième jour, parmi des œufs que j'avais couveris d'une cloche, et dont le développement était considérablement relardé, j'en trouve un dont le blastoderme, très-peu avancé, laissait encore le tiers du vilellus à découvert. Le bord de ce blastoderme était mince, sans bourrelet, signe cer- tain d’un développement arrêté dans sa marche. Sur un point de ce bord, on voyait une petite saillie ovalaire, assez semblable à la région céphalique d’un embryon qui vient de se former. Deux heures plus tard, le même œuf offrait l’état suivant. La saillie dont il vient d’être question s’est un peu allongée, et a pris la forme d’une véritable tête embryonnaire, telle qu'elle se voit peu de temps après la formation du sillon dorsal. On distingue confusément, à travers un tissu granuleux, deux formes de vési- cules auditives, derrière lesquelles on aperçoit deux sillons trans- parents. Ceux-ci se séparent presque aussitôt l’un de l’autre en divergeant considérablement pour suivre le bord libre et aminei du sac blastodermique. Le Sillon de droite cesse subitement après un court trajet ; celui de gauche, beaucoup plus long, contourne le bord du blastoderme, et se perd dans la substance de ce der- nier. On voit quelques lamelles vertébrales en avant de ce sillon, et quelques divisions à peine indiquées le long de la branche du côté droit. Cet embryon ne vécut pas ; le lendemain je le trouvai mort et décomposé. Quelque incomplète que soit cette observation, elle est très- instructive, et nous montre la vitalité du bourrelet embryogène. Le petit tubercule ovalaire qu’on voyait sur le bord de l'ouverture du sac blastodermique constituait à lui seul toute la partie du germe susceptible de se développer ; aussi voit-on qu’elle s’est organisée régulièrement pour former la région céphalique. Si le blastoderme avait eu un véritable bourrelet, il se serait produit une forme embryonnaire semblable à celle de la figure 26; mais RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET, 299 les bords amincis et transparents du blastoderme annonçaient une très-petite quantité d'éléments organisateurs; aussi M La s'est-il arrêté dans son développement, et il ne s’est formé qu'un commencement d'anneau avec quelques divisions vertébrales. On voit par cet exemple et par beaucoup d’autres que chaque portion de la substance embryogène s'organise sur place, pour donner naissance aux parlies qui doivent exister dans l'endroit oceupé par cette matière organisable. SIXIÈME SÉRIE. Poissons doubles ou simples, ayant les organes des sens incomplets ou nuls et provenant d’une bandelette primitive rudimentaire. N° 62. Le 23 avril, à dix heures, soixante-treizième heure, je trouve, parmi des œufs qui avaient été, à dessein, momentanément dessé- chés, mais qu’on avait remis dans l’eau, un œuf dont le bourrelet blastodermique offrait deux tubercules triangulaires assez écartés (fig. 36). Six heures plus tard, les tubercules s'étaient allongés, mais n'avaient pas encore de sillons. Le trou vitellaire s'était rétréci. Le bourrelet circulaire était garni en dedans d’un rebord transpa- rent, ayant le même aspect que le sillon dorsal. Le 24, commencement du cinquième jour, les deux tubercules sont changés en deux longues tiges embryonnaires segmentées dans presque toute leur étendue (fig. 37). L’extrémité de la tige droite est effilée , celle de la tige gauche est un peu renflée, mais on ne voit ni dans l’une, ni dans l’autre, aucun indice de la for- mation des yeux. Les divisions, ou plulôt les lamelles vertébrales, occupent toute la largeur de ces pièces. Un sillon dorsal existe dans chacune d'elles, et les deux sillons viennent se perdre dans la partie commune. Celle-ci est épaisse, élevée au-dessus de l'œuf, el forme, quand on la regarde de profil, une saillie assez consi- dérable, circonstance qui annonce le développement d'une por postérieure assez étendue. 230 LEREBOULLET. Le 26, septième jour, la portion commune s'était, en effet, allongée en arrière, et segmentée comme les deux autres. Les tiges embryonnaires de droite et de gauche commençaient à se dis- soudre en avant; leurs lamelles vertébrales semblaient se dés- agréger. Le 27, huitième jour, l'embryon offre un aspect singulier, à cause de la désagrégation des parties antérieures (fig. 38). La tige de gauche porte à son extrémité deux capsules auditives de gros- seur très-inégale, et, au-devant d'elles, un cœur formé par un amas de cellules, et offrant des pulsations lentes, mais régulières. La tige de droite n’a qu’une seule capsule auditive ; on n’y voit pas de cœur. La partie commune a atteint un grand développement, et se trouve entourée de la nageoire embryonnaire. On voit l’anus et la saillie formée par le foie. Le cordon nerveux, qui occupe le bord droit de la portion commune, se bifurque pour se porter dans chaque tige. Le 2 mai, la forme générale est restée la même; je sors l’em- bryon de sa coque. Chacun des deux corps, couvert d’un pigment abondant, se termine brusquement par une extrémité tronquée. L’extrémité de la tige gauche (fig. 39) montre deux nageoires, deux oreilles maintenant égales, et le cœur. Celui-ci continue à battre, mais faiblement, et sans renfermer de globules. Cet em- bryon mourut le lendemain. N° 63. Je trouve le 25 avril, à dix heures (cinquième jour), un em- bryon composé de deux corps réunis dans une grande partie de leur étendue. Le huitième jour, les deux corps étaient soudés jusqu’à la région céphalique, et formaient un corps simple très-long, terminé en avant par deux tubercules rapprochés l’un de l’autre, et entière- ment privés d’yeux. Le fubercule de droite a une capsule audi- tive, une autre capsule existe au point de bifurcation des deux corps. Un cœur unique, formé par un long boyau replié sur lui- même, s'étend d’un tubercule à l’autre ; ce cœur bat soixante- dix fois par minute. L’intestin est masqué, comme dans les RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 23i embryons doubles que j'ai observés; on ne distingue que la por- tion rectale de l'anus. Je n'ai pu observer aucune cireulation, à cause de l’absence de globules sanguins. N° 64. 29 avril, cinquante-quatrième heure. OEuf ayant la bourse blastodermique encore ouverte. Du bourrelet partent deux tuber- eules : l’un, assez étroit, dont la longueur est double de l’épais- seur du bourrelet; l’autre, beaucoup plus petit, triangulaire, dé- passant très-peu la limite de ce bourrelet, J'ai observé cet œuf pendant trois heures consécutives sous le microscope ; j'ai pu voir ainsi tout le travail d'évolution se passer dans le bourrelet em- bryogène qui s’est resserré de plus en plus, de manière à fermer presque complétement la bourse, Le deuxième tubereule s’est un peu allongé. Il ne s’est pas formé de sillon transparent. Le 23, commencement du quatrième jour, les deux tubercules se sont rapprochés ; tous les deux offrent des divisions vertébrales dans toute leur longueur. Le 24, cinquième jour, le petit tubercule s’est considérablement réduit; le long représente un embryon incomplet. Le septième jour, l'embryon n'offre aucun organe sensitif ; la tête forme un tubercule mousse au-dessous duquel se voit un cœur qui bat. 2 mai, treizième jour. Le cœur continue à battre, mais il n°y a aucune cireulation. La coque est très-dure, comme dans tous les œufs retardés. Le petit Poisson mourut quelques jours plus tard, sans éclore. N° 65. 29 avril, à onze heures (cinquantième heure). OEuf ayant le bourrelet embryogène muni d’une languette très-étroite et peu longue. 23, à deux heures (soixante-dix -septième heure). La languette s’est allongée ; elle offre un sillon transparent et des lamelles ver- tébrales sur toute sa largeur. Cinquième jour. La languette s’est encore allongée ; elle est toujours effilée à son extrémité ; les lamelles occupent toute sa 232 LEREBOULLET, longueur. Elle aboutit en arrière à un tubercule arrondi qui fait saillie au-dessus du vitellus. Je ne puis distinguer aucune trace d'yeux, ni d'oreilles. Le 2 mai, treizième jour, pigment abondant ; cœur qui bal très- lentement ; pas de circulation. N° 66. Autre œuf trouvé le même jour (commencement du troisième jour), assez semblable au précédent. Bourse blastodermique pres- que fermée ; languette très-effilée partant du bourrelet, Quatrième jour. La languette s’est partagée en lamelles verté- brales ; elle est munie d’un sillon transparent, mais n’a pas de tête. Trois jours après apparut un cœur qui battit lentement, puis le corps se couvrit d’un pigment très-serré ; il n’y eut pas de cireu- lation, elle Poisson mourut sans éclore. N° 67. 10 avril, à onze heures (commencement du seplième jour). OEuf analogue aux deux précédents ; bourrelet embryogène ova- laire, portant une languette grêle, courte, effilée, munie d’un sillon transparent et de divisions vertébrales irrégulières. 12, neuvième jour. La langueite s’est allongée; elle offre des lamelles vertébrales bien marquées qui en occupent toute la lon- gueur. La queue est renflée en tubercule mousse, et n'est pas segmentée. L’extrémité opposée a une minceur extrême, sans traces d'eux, ni de capsules auditives. Le 18, quinzième jour, cette languette était couverte d’un pig- ment très-copieux. La portion effilée du corps portait, à son ori- gine, un cœur en mouvement qui battait cent fois par minute. A quelque distance en arrière, on voyait la forme confuse d’une capsule auditive. Le corps se recourbait en arrière, et se perdait brusquement au milieu d’une masse granuleuse. Les battements du cœur allèrent en se ralentissant graduellement; l'embryon mourut le 19. RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET, 233 Êl N° 68. 95 avril, cinquième jour. Bourrelet embryogène disposé trans- versalement. De ce bourrelet se détache un prolongement étroit et long qui renferme le cordon nerveux rachidien , mais dans lequel on ne distingue aucune corde dorsale. 28 avril, huitième jour. La languette se termine par une capsule auditive, sous laquelle on voit un cœur qui bat cinquante fois par minute. 7 mai, dix-septième jour. Malgré la présence d’un pigment abondant, je parviens à distinguer les battements du cœur, mais je ne puis apercevoir aucune trace de globules sanguins. L'embryon mourut deux jours plus tard. J'ai encore rencontré un nombre assez grand de ces embryons incomplets dont j'ai pu constater l’origine ; ils provenaient tous d’un bourrelet embryonnaire muni d'une languette étroite. La forme allongée de cette languette, son étroitesse, sa minceur, en un mot son exiguité annonçaient toujours un embryon incomplet, le plus souvent dans ses organes céphaliques. Ces embryons avaient ous un cœur, et quelquefois une capsule auditive; mais toujours ils étaient privés d’yeux. Je mentionnerai encore les formes suivantes qui se rattachent à celles dont je viens de donner la description, mais que je n'ai pas observées dès l’origine. N° 69. 5 mai, neuvième jour. Je trouve un embryon sans têle prove- nant, sans doute, d’une languette comme les précédents ; il n’a pas d’yeux. Le corps se termine par une extrémité arrondie, au dessous de laquelle on voit le cœur. Derrière ce dernier existent deux oreilles de grosseur inégale, rapprôchées l’une de l'autre (fig. 40). Les battements du cœur sont vifs et fréquents, mais il n’y a pas de globules sanguins. Le corps est couvert de pigment. Douzième jour. Je sors l'embryon de sa coque. La queue est longue, le corps court ; il y a deux nageoires pectorales ; le cœur est muni de deux renflements. 23h ._ LEREBOULLET. Quinzième jour. La chambre cardiaque s’est considérablement développée; le cœur en occupe toute la longueur ; il s’est allongé en forme de boyau. Rien de particulier les jours suivants. L'embryon vécut encore jusqu’au 15 mai (dix-neuvième jour), la chambre cardiaque avait alors acquis un énorme développement. N° 70. Embryon effilé, rencontré le 12 mai (seizième jour). Point d'yeux, cavité cérébrale de forme triangulaire, une capsule audi- tive, un cœur en mouvement. Corps plus large que d'ordinaire, composé de portions dont l’une constitue le corps principal, tandis que l’autre est une étroite languette qui se détache du corps à droite et va se perdre à une petite distance. La queue est simple et montre des lamelles vertébrales bien arrêtées, tandis que les régions moyenne et antérieure du corps sont confuses et ne laissent pas apercevoir ces lamelles. Le 15 mai, je sortis le petit Poisson de sa coque (dix-neuvième jour); pas d’yeux, une seule capsule auditive. Quelques globules sanguins petits, semblables à des granules, marchent lentement vers le cœur qui estdéjeté à droite. Je ne vois pas de corde dorsale. Cet embryon languit et mourut quelques jours après. N°t7a: Poisson trouvé le 13 mai (dix-septième jour). Corps normal, sauf la tête qui est réduite à un tubercule; cœur qui bat fortement ; circulation vitelline normale et très-riche; sang rouge. Le petit Poisson tourne vivement sur lui-même dès qu’on le touche, ce qui tient à l'inégalité des nageoires, la droite étant beaucoup plus petite que la gauche; il n’exerce pas d’autres mouvements que ces mouvements gyratoires extrêmement rapides, La circulation con- tinua encore pendant deux jours au bout desquels le petit Poisson mourut, Ce Brochet monstre est le seul de cette catégorie qui ait offert une circulation bien établie et tout à fait normale. Il est probable qu'il provenait, comme le précédent, de deux corps embryon- RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 235 paires primitifs qui se seront soudés ; c’est, du moins, ce que me fait présumer l'inégalité des deux nageoires pectorales. SEPTIÈME SÉRIE. Absence de bandelette embryonnaire primitive ; embryons réduits à une languette. Dans la série précédente, le bourrelet marginal de la bourse blastodermique avait produit une languette étroite, allongée, représentant d’une manière très-imparfaite le premier rudiment embryonnaire qu'on est convenu d'appeler bandelette primitive. Cette languette, en se développant, donnait naissance à un em- bryon incomplet, surtout dans ses parties antérieures, à une sorte d’acéphale. Les œufs dont il va être question offrent un développement encore moins avancé. lei, le bourrelet embryogène ne produit aueune espèce de germe, il conserve longtemps son aspect et ne se rétrécit que très-lentement. Quand l’orifice de la bourse (trou vitellaire) est fermé par le resserrement complet de l’anneau blas- todermique, il en résulte un tubercule arrondi, faisant saillie sur l'œuf et augmentant de plus en plus d'épaisseur ou de hauteur. Au bout d’un certain temps, ce tubercule cylindrique s’allonge, prend la forme d'une languette eftilée et se partage transversalement en lamelles vertébrales régulières qui occupent toute la largeur de la languette, comme dans les cas de la série précédente. Il y a, dans ces anomalies, absence de corde dorsale et de cylindre ner- veux rachidien. Je crois que ces tubercules allongés en languette ne repré- sentent, en très-grande partie du moins, que la queue du Pois- son. Deux motifs me portent à émettre cette opinion. Le premier, c'est que déjà, dans les embryons de la série précédente caracté- risés par l’exiguité de la bandelette embryonnaire, le développe- ment considérable de la queue contraste avec la petitesse du corps et l'absence de la région céphalique antérieure. Le second molif repose sur la formation régulière de la région caudale; cette région m’a toujours semblé partir du trou vitellaire, c'est-à-dire 236 LEREBOULLET. du point où la bourse se ferme. Souvent j'ai vu que les éléments embryogènes s’accumulaient dans cet endroit pour former un tubercule qui faisait saillie à la surface de l’œuf et qui, plus tard, s’aplalissait et s'allongeait pour produire une queue. Voici quelques exemples de ces formations remarquables indiquant le dernier degré du développement embryonnaire et montrant la vitalité de cette partie du blastoderme que j'appelle bourrelet embryogène. N° 72, Le 22 avril à onze heures (cinquantième heure), je mets à part quatre œufs dont la bourse blastodermique n’était pas encore fer- mée ; le bourrelet marginal était gros, épais, arrondi chez les uns, ovalaire chez les autres (fig. 41). Les autres œufs de la même fécondation montraient déjà leur embryon. Trois heures plus tard, je vois que l’un de mes quatre œufs mis séparément a son bourrelet interrompu sur un point de son éten- due et que l’une des branches qui résultent de cette interruption s'élève en un petit {ubercule qui fait saillie au-dessus de la surface de l’œuf, Les trois autres œufs présentent, à l’endroit où se trou- vait le trou vitellaire, un globe saillant, un peu déprimé, se rapprochant de la forme cylindrique (fig. 42). 28 avril, soixante-dix-septième heure ou commencement du quatrième jour. Les trois œufs précédents ont leur tubercule cylindrique plus élevé. Le bourrelet du quatrième œuf est muni d’une languette assez courte, dont la longueur ne dépasse pas l'épaisseur du bourrelet, Cette languette offre à sa base un sillon transparent qui se continue autour de la circonférence interne du bourrelet. 24, cinquième jour. Le tubercule, dans- les trois œufs sem- blables, commence à s’entourer d’une enveloppe transparente (a, fig. 42). Dans le quatrième œuf, il s’est aussi formé un tuber- cule saillant, comme sur les œufs précédents, mais ce tubereule se prolonge en une courte bandelette segmentée en travers, dans sa partie moyenne, et entourée aussi d’une membrane transpa- rente. RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 937 26, septième jour. Les trois tubercules se sont allongés en forme de languette ; celle-ci offre des divisions vertébrales plus ou moins complètes qui finissent par la segmenter dans toute sa longueur. Ces tubercules ainsi allongés et segmentés sont envelop- pés d’une membrane transparente qui rappelle un peu la chambre cardiaque dans les Poissons normaux (fig. 43). Le quatrième œuf a le même aspect, seulement sa languette est longue et elle porte, à droite, une capsule auditive faiblement pro- noncée, ce que l’on ne voit pas dans les autres. Le cœur manque dans chacune de-ces quatre pièces. Ces œufs vécurent encore une huitaine de jours, mais n’offri- rent aucune autre particularité, le développement s'étant arrêté aux formes que je viens de décrire. On remarquera la différence qu’a présentée dans son évolution l'un des quatre œufs que j'avais mis à part. Cet œuf seul a offert un sillon transparent, et, plus tard, une capsule auditive, faible trace d’une organisation embryonnaire plus élevée. Cette différence provient uniquement de ce que c'est cet œuf seul qui a montré sur son bourrelet embryogène un rudiment de tubercule générateur. Nous avons vu souvent se preduire de semblables faits qui montrent que la condition essentielle de la formation d’un embryon consiste dans cette espèce de végétation dont le bourrelet est le siége. J'ai vu el mis à part, pourles observer, plus de deux cents œufs qui avaient tout à fait le même aspect que ceux dont je viens de parler. Dans presque tous ces œufs, les tubercules se sont trans- formés en languettes plus ou moins segmentées ct entourées d’une enveloppe, et ils ont persisté plus ou moins longtemps sous cette forme. Parmi ces œufs, j'en ai vu un dont le bourrelet formait un pli rentrant vers le trou vitellaire. Cet anneau irrégulier se resserra peu à peu ; il se produisit un tubercule semblable aux autres et qui suivit les mêmes phases. Sur un autre œuf le bourrelet était irrégulier, aminci dans une partie de son étendue, et il offrait sur un point de sa circonfé- rence une légère saillie de forme triangulaire. Le sixième jour cet œuf avait, comme les précédents, un tubercule cylindrique s’éle- 238 LEREBOULLET. vant au-dessus du vitellus, mais ce tubercule se prolongeait en une petite languette homogène portant à son extrémité deux capsules auditives symétriques, nouveau fait concordant parfaitement avec celui que j'ai relaté un peu plus haut. Il n’est pas toujours facile de reconnaître d'avance quels seront les œufs dont l'embryon se réduira à un tubercule. Quelquefois le bourrelet blastodermique offre un ou deux prolongements, mais ceux-ci restent slationnaires où même disparaissent, l’anneau se ferme et la substance embryogène s’accumule sur l’orifice fermé pour produire le tuberceule. J'ai trouvé, par exemple, au milieu du quatrième jour, un bour- relet ovale offrant un léger prolongement nuageux à ses deux angles opposés. Vingt-quatre heures plus tard, le trou vitel- laire s'était réduit à une fente linéaire ; le bourrelet, très-épais, s'était allongé en fuseau. Mais cette forme ne fut que passa- gère ; deux jours après, le bourrelet s'était changé en un tuber- cule saillant, Voici encore un fait qui montre la vitalité du bourrelet embryo- gène et sa tendance à reproduire, dans son développement, quelques-unes des phases du développement embryonnaire. A midi, le 3 mai (commencement du septième jour); je trouve un bourrelet annulaire offrant, dans toute sa circonférence, une ligne transparente analogue au sillon dorsal d’une bandelette régulière. À deux heures le sillon circulaire était devenu beaucoup plus apparent. Le lendemain, à six heures du matin, le sillon s’est effacé en partie, il ressemble maintenant à un croissant ; tout le reste de la masse embryogène s’est amoncelé pour former un tubercule saillant. Le même jour, à quatre heures, le tubercule est achevé et il s’est entouré d’une membrane transparente. J'ai dit plus haut que les tubercules embryogènes dont il est maintenant question semblent ne devoir produire que la région postérieure de l'embryon. Cependant il n’en est pas toujours ainsi, car j'ai vbservé plusieurs cas dans lesquels des tubercules, sem- RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET, 239 blables, en apparence du moins, aux précédents, ont donné nais- sance à des embryons plus avancés. N° 73. J'avais séparé cinq œufs dont le bourrelet embryogène s'était resserré et changé en un tubercule arrondi et saillant. Je trouvai le 14 mai, quinzième jour, un de ces œufs qui contenait un em- bryon composé d’un corps terminé par deux courts prolonge- ments en forme de tubercules mousses. Cet embryon n’avait pas d’yeux, mais il était muni d’un cœur en mouvement et de deux grosses nageoires peclorales. 15 mai, dix-septième jour. Les deux tubercules se sont rappro- chés; celui de droite a la forme d’un tubercule céphalique ; celui de gauche se prolonge au-devant du premier et donne attache au cœur. Celui-ci s’est considérablement allongé; il a la forme d’un long cordon tendu en travers de la chambre cardiaque. Cette chambre est remarquable par sa grosseur et pourrait faire croire à l'existence d’un double vitellus, si elle ne se distinguait de ce der- nier par sa transparence et par la présence du cœur dans sa cavité. J'ai rencontré très-souvent des œufs qui avaient, plus encore que celui-ci, l’apparence d’un vitellus double ; toujours cette apparence était due au développement extraordinaire de la cavité où chambre cardiaque, plus grande même, quelquefois, que le vitellus propre- ment dit. 45 mai, dix-neuvième jour. Pas de globules sanguins; les mouvements du cœur se ralentissent; la portion du boyau car- diaque qui touche au vitellus s’est réduite à un cordon. Mort le lendemain. N° 74. 7 mai, dix-septième jour. Languette embryonnaire semblable aux précédentes et provenant d’un tubercule blastodermique qui s'est allongé. La languette porte un cœur en mouvement, deux nageoires pectorales et une seule capsule auditive. Vingt-troisième jour. Ayant extrait l'embryon de sa coque, je puis mieux l’examiner. Le cœur est allongé et recourbé, il bat 240 LEREBOULLET. assez vite, mais je ne vois pas de globules sanguins, ni dans le cœur, ni sur le vitellus. Vingt-sixième jour. La chambre cardiaque s’est agrandie au point de ressembler à un second vitellus; le cœur en occupe toute l'étendue; c’est l'oreillette qui a atteint cette longueur considé- rable, le ventricule est resté petit. Vingt-huitième jour. Le cœur s’est raccourci; une portion de son oreillette s’est rétrécie et changée en cordon; les battements sont devenus beaucoup plus lents. Trente et unième jour. Les battements du cœur ont cessé; le cœur à maintenant la forme d’un long cordon qui traverse la chambre cardiaque. N° 55. 40 mai, quatorzième jour. Languette allongée provenant du développement d’un tubercule. Elle est effilée et divisée en -Jamelles vertébrales dans toute sa longueur. Il existe de chaque côté une bande marginale transparente qui se perd vers les extré- mités. Je ne vois pas de cœur. Dix-septième jour, Je sors cet embryon de sa coque (fig. 44). La languette qui le constitue ne tient au vitellus que dans une très- pelite étendue, ce qui fait bien voir que cette languette représente, presque à elle seule, la queue du Poisson. Il n’y a ni cœur ni vési- cules auditives, mais on voit deux grandes nageoires en avant et sur les côtés du tronçon qui représente le corps. N° 76. Autre embryon plus effilé que le précédent, presque linéaire en avant et portant à cette extrémité effilée un cœur de forme irrégu- lière, qui bat lentement, etune capsule auditive ; il n’y a pas d’yeux. NU4T. Autre embryon effilé, semblable au précédent, mais n'ayant pas de cœur. RECHERCHES SUR LES MONS@RUOSITÉS DU BROCHET. JA N° 78. Forme pareille aux précédentes; un cœur régulièrement con- formé et battant avec lenteur ; pas d’yeux. Tous ces embryons n’ont vécu que peu de jours après que jeles eus rencontrés ; aucun d'eux n’est éelos. N°7 2h avril à sept heures, milieu du quatrième jour. Bourrelet embryogène allongé, ovalaire, à bords presque parallèles, avec un prolongement en forme de languette à l’une de ses extrémités. 25, cinquième jour. La bourse blastodermique s’est fermée; il s’est produit un tubercule arrondi, saillant sur l'œuf, avec un prolongement linéaire. 23, huitième jour. La languette s’est divisée en lamelles verté- brales et s’est entourée de cette membrane transparente que nous avons vue se produire dans tous les avortons provenant du déve- loppement d’un tubercule, et qui apparait toujours vers l’époque où les autres œufs commencent à se munir d’une chambre cardiaque. Malgré la présence d’un petit prolongement sur le bourrelet embryogène, je n'ai vu ici aucune trace de cœur ni aucun autre organe déterminé. L'avorton est resté sous la forme d’une Jan guelle segmentée, comme celles qui proviennent le plus souvent de simples tubercules. Je viens de relater plusieurs faits, notamment ceux des numéros 25 et 74 dans lesquels un tabercule, sans prolongement primitif en forme de languette, à produit un embryon muni d’un cœur et de quelques organes sensitifs. Je ne crois pas que ces exemples puissent infirmier la règle générale que j'ai établie plus haut relati- vement au rôle que remplit le bourrelet embryogène. D'ailleurs il faut remarquer que, dans la plupart de ces dernières observations, je n'ai commencé à voir que très-tard ces œufs anormaux, et que j'ignore conséquemment ce qui s’est passé aux premières époques de leur évolution. &° série. Zooc. T. XX. {Cahier n° 4.) 4 16 2h12 LEREBOULLET. III Résumé des observations précédentes et coup d’œil général sur le mode de formation des monstruosités dans l’œuf du Brochet. Les observations qu’on vient de lire renferment la description des principales anomalies que j'ai étudiées et dont j'ai pu suivre le développement sur l'œuf du Brochet, pendant une période de quatre années (de 1852 à 1855). Je vais chercher à grouper les faits les plus importants, puis je résumerai ce que mes études m'ont appris sur le mode de ces diverses anomalies. Les monstruosités que j'ai rencontrées dans l’œuf du Brochet peuvent être partagées, comme je l'ai dit, en sept catégories dont je reproduis l’énumération : 1° Poissons doubles à deux corps séparés ou à deux têtes. 2 Poissons doubles à deux corps ou à deux têtes dont le déve- loppement est inégal, l’un des deux Poissons élant resté incomplet. 3° Poissons primitivement doubles, mais réunis plus tard en un individu presque loujours parfaitement simple. h° Poisson triple (une seule observation). 5° Poissons doubles à deux corps, avec une tête et une queue simples. 6° Poissons incomplets, provenant d’une bandelette primitive rudimentaire. 7° Poissons incomplets, provenant d’un blastoderme dépourvu de bandelette embryonnaire. Première catégorie. — Les Poissons doubles à deux corps ou à deux têtes, plus ou moins régulièrement organisés, constituent les anomalies les plus connues, parce que ces formes persistent plus longtemps et arrivent presque toujours à l’éclosion, tandis que les autres formes périssent ordinairement dans l'œuf et échappent facilement ainsi à l'observation. Dans tous les Poissons doubles que j'ai rencontrés, les deux embryons tenaient l'un à l’autre par une partie commune formée tantôt par la queue seule, tantôt par la queue et par une portion RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET, 213 plus ou moins longue du corps, suivant que la soudure avait eu lieu sur une étendue plus ou moins grande. Jamais je n’ai vu, dans le Brochet, deux embryons à corps entièrement séparés et ne Se tenant que par un vitellus commun: comme jamais je n'ai rencontré d'œuf double, c'est-à-dire ayant deux vitellus, ou possédant deux vésicules germinatives contenues dans un vitellus unique. L'écartement primitif des deux embryons variait en étendue. Dans plusieurs cas, ces embryons étaient opposés l’un à Pautre sur une même ligne droite, mais le plus souvent, ils formaient entre eux un angle plus ou moins aigu. Le fait le plus remarquable et le moins éludié, jusqu’à pré- sent, chez ces Poissons doubles, est celui qui est relatif à leur mode de soudure. ‘ L'observation nous apprend que cette soudure n’a lieu et ne peut avoir lieu qu'aux premières époques du déveluppement embryon- naire. Il faut, en effet, pour qu'elle se produise, que les pièces en contact soient encore à l’état de cellules organiques élémen- taires. C’est dans ce cas seulement qu’elles peuvent se fondre les unes dans les autres, et ce n’est que lorsque cette fusion s’est opérée que le développement et la transformation des cellules continuent à se faire. C’est toujours par les lamelles vertébrales internes appartenant à chacun des corps composants que la fusion a lieu. Ces lamelles s’allongent en travers, se portent l’une vers l’autre et ne tardent pas à se confondre, formant ainsi une lamelle unique jetée comme un pont entre les deux corps embryonnaires. Ce travail de rapprochement et de fusion commence tout à fait en arrière, dans l'angle de la bifurcation primitive des deux em- bryons; puis 1l a lieu successivement d’arrière en avant pour chaque paire symétrique de lamelles vertébrales. Mais, à mesure que de nouvelles bandes transversales se produisent par la fusion de deux lamelles correspondantes, celles qui s’étaient formées les premières se raccourcissent et le rapprochement des deux COrps en est la suite. Ce travail de fusion des lames verlébrales peut avoir lieu Jasqu’à 2h4 LEYREBOULLES. ‘ l'endroit où ces lames cessent, c'est-à-dire jusqu'à la partie posté- rieure de la région céphalique, partie assez nettement limitée par la position des capsules auditives. Il en résulle alors un corps simple en apparence, terminé par deux têtes. D'autres fois le travail de soudare s’arrêle plus tôt; alors on à deux corps embryonnaires de longueur variable et plus où moins écartés. Ces différences dans l'étendue de la soudure tiennevt au degré d’écartement primitif des deux corps. Quand cet écartement est plus considérable, il faut plus de temps aux embryons pour se rapprocher. Dès lors, comue l’évolution des cellules élémentaires qui composent les lamelles verlébrales continue à se faire, il arrive un moment où ces lamelles perdent la faculté de se fusionner ; les lamelles postérieures sont alors les seules qui se portent les unes vers les autres pour se réunir, Si, au contraire, les deux embryons sont très-rapprochés dès l'origine, les lamelles en contact, se trouvant encore très-jeunes, sont dans les meilleures conditions pour se confondre, et, la fusion se faisant rapidement à cause du peu d'intervalle qui sépare ces lamelles, la soudure se porte plus en avant. D'après mes observations, on peut noter l’époque de l'appari- lion du cœur comme coïncidant à peu près avec le momentoù les lamelles vertébrales perdent ia faculté de se souder, c’est-à-dire où leurs cellules se sont changées en fibres musculaires. Les lamelles qu se sont ainsi soudées les unes aux autres el transformées en lames simples se raccourcissent et finissent par disparaitre successivement d’arrière en avant. Si Ja soudure est portée jusqu'à une pelite distance de la tête, il arrive souvent que les lames les plus reculées ont disparu alors que de nouvelles lames communes continuent à se produire. Dans tous les cas, lorsque la fusion s'est arrêtée, la série intermédiaire de lameiles se rétréeit de plus en plus, cette série devient linéaire et finit par disparaitre. Les cordes dorsales sont alors en contact, mais elles restent indépendantes, et on les trouve encore séparées dans des corps embryonnaires que l’on croirait simples. Chez les embryons à deux corps très-écartés dès le principe, il RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 9245 n'arrive jamais que ces deux corps se soudent complétement dans toute leur longueur. Le degré le plus avancé est celui où la sou dure s'arrête derrière la région céphalique, à l'endroit où finissent les lamelles vertébrales. Dans ce cas on a, comme nous l'avons dit, des Poissons à deux têtes avec un corps simple en apparence. Cette absence de fusion des deux têtes provient de ce que le développement de celles-ciest déjà trop avancé quand la fusion est arrivée jusqu'à leur limite postérieure; leurs parties constituantes ne sont plus alors assez jeunes pour se souder les unes aux autres. Au contraire, dans les cas où la séparation primitive est peu considérable et où, par conséquent, la fusion est rapide, il peut arriver que les têtes se soudent à leur base, et alors les deux cap- sules auditives mitoyennes peuvent se trouver comprises dans la soudure et n’en former qu'une seule, comme on l’a vu dans l'observation n° 4. Quelquefois même ces capsules disparaissent tout à fait, quand la soudure est encore plus complète. Le n° 7 en est une preuve ; il n’y avait dans ce Poisson double que deux cap- sules auditives latérales, les deux mitoyennes avaient été résorbées par l’effet de la fusion. I en est de même pour les deux cœurs primitifs. Ils restent distincts et séparés aussi longtemps que le travail de soudure n'a pas envabi la région qu'ils occupent; mais si, au contraire, le rap- prochement à lieu dans cette région, c’est-à-dire si l'embryon est encore peu avancé et si les cœurs ne sont pas entièrement formés quand ce rapprochement s'opère, ces deux cœurs se soudent pour n'en former qu'un seul ; c’est ce qui a eu lieu dans les mêmes observations n° 4 et n° 7. Les recherches peu nombreuses que j'ai pu faire sur le mouve- ment da sang dans les monstres doubles me semblent indiquer assez clairement que chacun des embryons composants à sa cir- eulation propre. Ces embryons sont indépendants l'un de l’autre; chaeun des deux corps prend sa part de nourriture dans la sub- stance que contient la vessie vitellaire commune. Ainsi, dans Ja première observation, le courant sanguin qui revenait de la queue se partagcait en deux branches dans le vitellus et chacune de ces deux branches se rendait à son embryon correspondant. Dans 246 LEREBOULLET,. l'observation n° 6, où il s’agit d’un Poisson à deux têtes et à deux cœurs, On à vu que l’un des deux cœurs recevait seul le sang qui avait parcouru le vilellus, tandis que l’autre cœur ne recevait rien. D'ailleurs on ne comprendrait pas comment les embryons pour- raient échanger leur liquide nourricier, On sait que le cœur envoie directement le sang au corps dont il fait partie, et que ce liquide, après avoir parcouru le corps dans toute sa longueur, revient sur lui-même le long de la queue, entre dans le vitellus, se divise à sa surface et retourne ensuite à l'oreillette. Quand la même chose a lieu pour chacun des embryons composants, c’est-à-dire si la cir- culation est en pleine activité dans chacun d’eux, il se peut que le sang se mélange dans son trajet et que certains globules de l’un entrent dans le cœur de l’autre, mais je ne crois pas qu’on ait vu le sang sorti d’un embryon entrer dans le cœur de l’autre ; du moins, pour ma part, je n’ai jamais observé cet échange mutuel. Deuxième catégorie. — Les observations de notre première série comprennent des embryons doubles à divers degrés de déve- loppement. Dans les uns, les corps étaient à peu près égaux entre eux et doués tous deux d’une organisation complète. Dans les autres, au contraire, ceux qui font le sujet des trois dernières observations, l’un des embryons composants ou quelquefois tous les deux étaient incomplets. Ils se montraient sous la forme d’une bandelette privée d’yeux ou d'oreilles, quelquefois même de cœur, mais cette bandelette avait encore une longueur suffisante pour être considérée comme un corps embryonnaire, d’autant plus qu’il existait dans tous une corde dorsale bien apparente, Ces trois dernières observations nous conduisent aux anomalies de la deuxième série dans lesquelles la bandelette embryonnaire devient très-incomplète et finit par se réduire à un tubercule. Ici le mode de soudure a lieu de la même manière que dans les cas précédents, Cette soudure se fait toujours par la réunion des lamelles vertébrales intermédiaires aux deux corps, et elle com- prend les organes symétriques qui se trouvent sur son passage, tels que les capsules auditives et le cœur. C’est dans un de ces cas que j'ai vu un commencement de fusion de deux cœurs en un seul. Ces deux cœurs (obs. n° 12) étaient RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 217 réunis en arrière et communiquaient avec la veine vitelline; en avant ils se séparaient en deux lubes assez courts, l'un qui se rendait au tubercule, l’autre au corps embryonnaire. Le sillon transparent, qui précède, comme on sait, l'apparition de la corde dorsale, n’occupait jamais la ligne médiane de la por- tion commune ; il était placé sur le côté et correspondait au corps embryonnaire principal. Ce sillon envoyait une branche vers le tubercule. Il en était de même du cordon rachidien qui se bifur- quait aussi pour se porter vers le tubereule embryonnaire et vers l'embryon normal. Ordinairement ces tubercules embryonnaires étaient privés d'organes céphaliques, mais ils portaient un cœur et celui-ci bat- tait avec vivacité, sans qu'on pût observer de mouvement cireula- toire; en effet, dans ces embryons anormaux, les globules san- euins manquaient généralement, et, dans les rares exceptions à cette règle, la cireulation ne se faisait que dans l'embryon normal ; on ne voyait aucun globule se rendre au tubercule. Il arrive quelquefois que les pièces accessoires dont il est question en ce moment sont entièrement résorbées. J'ai vu, dans un de ces cas, la nageoire pectorale voisine du tubereule acquérir plus de volume que la nageoire opposée, comme si les matériaux de la pièce résorbée avaient servi à l’accroissement des organes Voisins. Troisième catégorie. — Ma lroisième série d'observations comprend des anomalies extrèmement curieuses, puisqu'elles se rapportent à des embryons manifestement doubles dans l'origine, mais qui sont devenus simples en se soudant intimement l’un à l’autre, de manière à faire disparaitre tous les organes et toutes les parties intermédiaires. Dans les nombreuses observations que j'ai faites à ce sujet, j'avais très-bien vu la formation des yeux et des capsules auditives, tandis qu'après la fusion il était impossible de retrouver ces organes; les deux têtes avaient perdu, chacune, leur moitié cor- respondante ou interne, et les deux moitiés externes s'étaient réu- nies pour former une tête entière et normale. Je donnerai plus loin l'explication très-simple de cette curieuse 218 LEREBOULLET. anomalie, Pour le moment, je me bornerai à dire que les embryons en question se présentaient, dès l’origine, sous la forme de deux germes contigus où d’une large bande primitive marquée de deux lignes transparentes longitudinales et parallèles, et terminée en avant par deux lobes céphaliques. Toute la partie simple en appa- rence offrait bientôt l'image de deux corps embryonnaires soudés entre eux et dans lesquels on voyait les deux cordes dorsales. Les deux têtes, d’abord libres, ne fardaient pas à se rapprocher et à se confondre. Il est important de faire remarquer une différence entre la duplicité de ces embryons et celle des embryons des deux séries précédentes. Dans ces derniers la séparation était primitive, et le rapprochement a été la suite des soudures successives qui se sont opérées entre les lamelles vertébrales correspondantes. Ici, au contraire, les deux corps embryonnaires n'ont jamais élé séparés. Dès l’origine ils se sont trouvés réunis dans une même trainée de matière organique parlant du bourrelet blastodermique et repré- sentant la bande primitive. La réunion, ou, si l’on veut, la juxta - position des deux corps est donc ici primitive ; elle n’est pas le résultat d’une soudure. Cette distinction fait comprendre la facilité avec laquelle se fait la fusion complète des deux corps, puisqu'une grande partie du travail se trouve déjà terminée dés l’origine. Cependant la soudure, même dans ces cas, n’est pas toujours tout à fait complète; elle peut s'arrêter avant que la réunion des organes médians, des yeux par exemple, se soit opérée. Ces organes sont alors rapprochés l’un de l’autre sur la ligne médiane (obs. n° 20, fig. 16, pl. 2) ou fasionnés partiellement et trans- formés en un œil unique (fig. 23, pl. 2). Il peut arriver que les lobes céphaliques primitifs ne soient pas, dès l’origine, égaux entre eux. Dans ce cas, l’un d’eux formera une tête incomplète qui deviendra par la suiteun tubercule cépha- lique. Dans deux de ces cas, j'ai constaté l'existence d’un œil à la base de ce tubereule (obs. n° 21 et 36, fig. 49, pl. 2). Dans les embryons doubles de cette série, la tendance à la fusion est si prononcée, que, même quand les têtes sont encore séparées, elles semblent déjà fonctionner comme si elles étaient RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 249 confondues. C’est ainsi que, dans un cas (n° 27), j'ai vu se for- mer deux vésieules oculaires, seulement, sur une double tête ; les côtés internes de chacune d’elles n’ont pas produit ces vésicules, quoique ces têtes fussent encore parfaitement séparées. Dans la plupart des cas la tête était régulière ; quelques-uns de ces Poissons cependant avaient des yeux de grosseur inégale. On verra plus loin que cette inégalité des yeux tient à l'existence pri- mitive de deux têtes de dimensions différentes, et à la fusion des parties contiguës. Quatrième catégorie. — Dans certains cas trés-rares, il peut se former des Poissons à trois têtes. Je n’en relate qu'une seule observation dont j'ai fait mon quatrième groupe d'anomalies. Dans l’origine, il y avait deux bandeleltes embryonnaires par- tant du bourrelet blastodermique ; l’une était normale, l'autre plus large et terminée par deux lobes. Celle-ci, d’après les faits exposés dans les séries précédentes, étail conformée pour produire un em- bryon simple ou un embryon double à deux têtes; la bandelette ordinaire, au contraire, annonçait la formation d’un embryon nor- mal. Cet embryon, qu’on peut appeler triple, n'avait que deux cœurs, l’un pour l'embryon principal, l'autre commun aux deux sujetscomposant l'embryon double. Il està regretter que la circu- lation ne se soit pas établie dans cette pièce intéressante, mais les globules sanguins ne se sont pas développés. Cinquième catégorie. — J'ai réuni dans une cinquième série d'observations des anomalies très-singulières qui n’ont encore été, à ma connaissance, décrites par personne. J'en ai parlé dans une de mes communications à l’Académie des science (séance du 30 avril 1855). Elles concernent des Poissons simples en avant et cn arrière, c’est-à-dire n'ayant qu'une tête et une queue, et doubles, où munis de deux corps, dans leur milieu. La partie moyenne se compose, en effet, de deux branches for- mant, par leur réunion, un anneau elliptique plus où moins ouvert. Les deux branches se réunissent, en avant, derrière la région céphalique qui est plus où moins longue, et en arrière pour for- mer la queue. 250 LEREBOULLET. Cependant un examen attentif me fit voir que chacune de ces deux branches représentait, non un corps entier, mais la moitié latérale d’un corps régulier. On distinguait, de chaque côté, un cordon nerveux, une corde dorsale et une série simple de lamelles vertébrales. Le cordon nerveux et la corde de chaque côté se réunissaient en avant, en pénétrant dans la région céphalique. De plus, les lamelles occupaient le bord externe de chacune des branches, en sorte que celles-ci apparaissaient comme si elles étaient le résultat de la division longitudinale d’un embryon simple, normal, en deux moitiés symétriques. D'un autre côté, cependant, chacune des branches semblait former, dans sa partie antérieure, un embryon entier, puisque, très-souvent, on voyait au point de jonction des deux branches, un cœur et deux vésicules auditives pour chacune d'elles. La région céphalique était tantôt normale et régulière, tantôt irrégulière et incomplète. Je n’ai jamais vu de globules sanguins se développer dans les embryons de cette forme, et, par conséquent, je n'ai pu voir leur circulation. Il faut en excepter un seul cas, celui du n° 59, où les deux corps étaient à peu près réunis et n'avaient qu'un seul cœur commun. Mais cet embryon ne vécut pas assez longtemps pour me permettre d'observer le mouvement du sang. Parmi les embryons de cette catégorie, j'en ai observé plusieurs chez lesquels l’une des branches disparaissait peu à peu par dés- agrégation etrésorplion de sa substance. Il en résultait un Poisson à forme simple, mais dont le corps était long et contourné sur lui- même en arrière. Dans l’un de ces embryons la moitié antérieure de la branche droite était restée intacte ; cette portion représen- tait alors un tubercule dirigé en arrière et portant à son extrémité postérieure une capsule auditive etun cœur en mouvement. Un autre avait ses deux corps réunis et adossés dans la plus grande partie de leur étendue; il ne restait qu’un très-petit anneau situé à l’origine de la queue (obs. n° 59, fig. 35, pl. 2). Sixième catégorie. — Cette série renferme des Poissons doubles ou simples dont le développement est resté incomplet. Ce sont des bandeleties, les unes simples, les autres doubles, RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 251 divisées dans toute leur longueur en lamelles vertébrales qui occupent toute la largeur des bandelettes. Ces corps embryonnaires incomplets contenaient ordinairement une corde dorsale et un cordon nerveux. Tous étaient privés d’yeux. La plupart avaient une ou deux capsules auditives en avant de leur portion terminale. Quelquefois , mais rarement, ces capsules manquaient tout à fait; l'embryon était alors entiè- rement privé d'organes sensitifs. Quant au cœur, il existait chez les uns et manquait chez les autres. Je n’ai vu la circulation bien établie que dans un seul cas (n° 74) et cette circulation était nor- male. Ces sortes de languettes embryonnaires, quand elles étaient doubles, m'ont offert le même mode de rapprochement et de soudure que pour les embryons doubles proprement dits de la première série, et alors aussi, quand la soudure comprenait les régions céphaliques correspondantes, on voyait les deux capsules auditives mitoyennes ou les deux cœurs se fondre en une seule pièce. Un de ces embryons a présenté le singulier phénomène de dés- agrégation moléculaire dont j'ai parlé à l’occasion des monstres à deux corps de la cinquième série. Cette désagrégation s’est pro- duite dans la partie antérieure d’un embryon double incomplet (n°62), de telle sorte que le corps se terminait par deux tiges tron- quées en avant, dont l’une portait deux capsules auditives et un cœur, l’autre était dépourvuede cœur et n’avait qu’une seule capsule. Septième catégorie. .— La dernière série renferme les observa- tions relatives aux embryons les plus incomplets qu’on puisse rencontrer. Quand le développement est terininé, ces rudiments embryon- paires apparaissent aussi-comme des bandelettes assez semblables aux précédentes, mais plus courtes et organisées plus simplement. Ces bandelettes manquent généralement, si ce n’est toujours, non-seulement de corde dorsale et de cordon nerveux rachidien, mais aussi d’yeux, de capsules auditives et de cœur. Leur for- mation, toujours très-lente, est précédée de l'apparition d’un . tubercule arrondi ou cylindrique, qui fait saillie sur l'œuf, persiste 252 LEREBOULLET. plusieurs jonrs sous cette forme, puis s’aplatit, s’allonge en lan- guelte et s’entoure d’une membrane transparente. Je regarde ces bandelettes comme représentant la queue de l'embryon. En effet, elles ne tiennent, le plus souvent, au vitellus que par une portion très-courte, et celle-ci, comme je viens de le dire, est toujours dépourvue d'organes sensitifs et de cœur. Dans ces deux dernières séries d'observations, j'ai ea plusieurs fois l’occasion de remarquer un développement inusité de la chambre cardiaque, à tel point qu'elle ressemblait à un second vitellus soudé au vitellus ordinaire. Cet accroissement de la chambre cardiaque était toujours accompagné d’un allongement conside- rable du cœur qui souvent finissait par s’atrophier et par se chan- ger en une sorte de long cordon (obs. n° 73 et 7h). Tels sont, en résumé, les faits principaux mentionnés dans les soixante-dix-neuf observations que j'ai relatées. Je vais maintenant reprendre l'interprétation de ces faits dont j'ai déjà dit quelques mots dans le cours de ce travail, et je vais chercher à exposer, le plus clairement qu’il me sera possible, le mode de formation des diverses monstruosités. Pour faire comprendre ce mode de formation et pour montrer quel est le point départ de toutes les anomalies que j'ai décrites, il est indispensable de rappeler, du moins en quelques lignes, la pre- mière époque d'évolution de l’œuf et surtout la formation du blastoderme. Quand la segmentation vitelline estterminée, le vitellus forma- teur constitue une vésicule qui repose sur l'œuf. Cette vésicule ne tarde pas à se déprimer et à s’étaler comme une sorte de mem- brane séreuse à double feuillet qui coiffe le vitellus nutritif et l'enveloppe de plus en plus. | Le sac formé par cette coiffe est la bourse blastodermique, ou simplement le blastoderme. L'orifice de cette bourse, au dehors duquel le vitellus nutritif fait saillie, est bordé cireulairement par un épaississement ou bour- relet que je nomme bourrelet blastodermique où bourrelet embryo- gène, parce que c’est lui, comme nous l'avons déjà dit et comme RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 293 nous allons le voir encore, qui joue le principal rôle dans la for- mation de l'embryon. Quand le développement suit sa marehe ordinaire, le bourrelet embryogène donne naissance à une languette qui se porte suivant là direction d’un méridien de lœul et qu'on connait depuis longtemps sous le nom de bande primilive. Je l'appelle bandelette embryonnaire, parce qu’elle constitue déjà la première ébauch: de l'embryon. Or, cette bandelette tient par sa base au bourrelet lui- même dont elle est une production; elle a la même composition microscopique que ce bourrelet, d’où il suit que ce dernier doit être considéré comme faisant partie du corps embryonnaire, ce que savent parfaitement, d’ailleurs, ceux qui ont suivi le Aévelop- pement de l'œuf chez les Poissons. Nous allons voir que toutes les monstruosités dont il a été question dans ce mémoire proviennent directement des modifi- cations que présente le bourrelet embryogène. Faisons d’abord remarquer que la bandelette embryonnaire n’ap- parait pas tout d’un jet. Elle commence toujours par une sorte de tubercule ordinairement de forme triangulaire qui se détache du bourrelet pour se porter vers le pôle de l'œuf opposé à l'orifice de Ja bourse, Ce tubereule s’allonge rapidement, et alors seulement se produit la bandelette ou plutôt le corps embryonnaire. Or, celte sorte de végétation du bourrelet embryogène est sus - ceptible de présenter diverses anomalies : 1° Au lieu d'un simple tubereule, il peut s'en produire deux, tantôt très-distancés, tantôt au contraire très-rapprochés l’un de l'autre. Chacune des bandelettes qui en résultent ne contient qu'une seule ligne transparente et, par suite, une seule corde dorsale. Celle première anomalie donne toujours naissance à des em- bryons doubles, comme ceux qui font partie des deux premières séries. 2° Le bourrelet peut. produire, au lieu d’un tubercule peu allongé, deux de ces tubercules tout à fait contigus, ou bien une sorte de trainée de substance embryonnaire constituant une large bandelette dans l’intérieur de laquelle on voit bientot se dessiner 954 LEREBOULLET, deux lignes transparentes parallèles ; cette bandelette, beaucoup plus large que la bandelette primitive ordinaire, se termine en avant par deux lobes. Il résulte de cette forme des embryons à deux têtes suscep- tibles de se fusionner pour n’en former qu’une seule. 3° Ces deux anomalies peuvent exister simultanément, c’est-à- dire que le bourrelet peut produire à la fois une traînée de sub- stance embryonnaire et un tubercule qui devient bientôt bande- lette primitive. La présence simultanée de ces deux productions est rare ; elle donne naissance à un embryon à trois têtes. k° Un quatrième genre d’anomalie dans la végétation du bour- relet consiste dans la participation qu’il peut prendre lui-même à la formation du corps embryonnaire. Ici la bandelette embryonnaire ne se développe pas ; on ne voit sur le bourrelet qu'un tubercule très-court, ordinairement assez épais, mais qui reste stationnaire sans subir aucune élongation. Alors c’est le bourrelet lui-même qui devient le siége du travail de constitution embryonnaire, et il en résulte un embryon à deux corps, avec têle et queue simples. 5° Le germe embryonnaire produit par le bourrelet, au lieu de se constituer en bandelette, reste grêle, semblable à un mince filet. On voit alors se former un embryon incomplet. 6° Enfin, le bourrelet peut ne donner naissance à aucune espèce de production; il reste quelque temps stationnaire, puis son ouverture se rétrécit, se ferme entièrement, et il se produit un tubercule saillant formé par une accumulation de la substance qui composait le bourrelet. Cette dernière anomalie donne lieu aux languettes embryon- naires que je regarde comme représentant la queue du Poisson. Je vais reprendre chacune de ces modifications du bourrelet embryogène et montrer ses rapports avec les divers groupes de monstruosités que j'ai établis pour le Brochet. . Premier cas. — Lorsque le bourrelet embryogène, au lieu de ne produire, comme à l’état normal, qu'un seul tubercule ou RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 255 germe embryonnaire (41) donne naissance à deux de ces germes, il doit en résulter, et il en résulte réellement un embryon double. Voici en effet ce qui arrive: les deux bandelettes provenant de l'allongement des deux germes se comportent comme si chacune d'elles existait séparément et présentent les mêmes phénomènes d'évolution. Comme toutes deux tiennent par leur base au bourrelet, quand celui-ci est resserré pour fermer la bourse blastodermique, la substance organique qui a déterminé cette fermeture, et qui n’est autre chose que la substance même du bourrelet, se continue directement avec les deux bandelettes. Il est donc naturel que le illon transparent de chacune d'elles se prolonge dans cette masse homogène qui deviendra plus tard la région caudale. On a donc sous les yeux un embryon double en avant, simple en arrière. Les deux bandelettes, quel que soit leur degré d’écartement, tendent à se rapprocher l’une de l’autre et à se fusionner, Supposons le degré d’écartement le plus considérable, celui de deux bandelettes directement opposées l’une à l’autre. La sub- : stance qui les unit à leur base étant de même nature que celle dont elles sont elles-mêmes composées, cette substance embryon- naire participera aux premiers phénomènes d'évolution, e’est-à- dire que la division en lamelles vertébrales se prolongera en arrière, sur les côtés du sillon transparent, jusque dans l'épais- seur de cette substance commune. Il y aura done, tout à fait en arrière, des divisions qui se trouveront primitivement être com- munes aux deux corps embryonnaires. Ce premier moyen d'union ume fois établi, les lamelles internes de chacun des embryons composants s’allongent, se portent l’une vers l’autre, se confondent et forment successivement des lamelles vertébrales intermédiaires qui unissent les deux corps, ainsi que je l’ai exposé plus haut. Le travail de fusion continuera aussi long- (1) Le nom de germe embryonnaire, par lequel je désigne la première poussée du bourrelet qui se produit sous forme de tubercule, me paratt pouvoir être admis, puisque ce tubercule constitué en réalité le commencement de l'embryon primitif. 256 LEREBOULLET, _ temps que l'homogénéité de structure des lamelles permettra leur soudure. Si les deux bandelettes sont très-rapprochées, le travail de fusion se fera d’une manière plus rapide, et la soudure aura lieu sur une plus grande étendue. On voit par là qu’il est possible, en observant un œuf après la formation du blastoderme, de prévoir si l’on aura un embryon double, et de savoir si cet embryon sera composé de deux corps ou d’un corps unique et de deux têtes, suivantle degré d’écartement primitif des deux bandelettes. Nous avons vu que lorsque ce degré d’écartement est très-faible, la réunion peut se faire dans toute la longueur des deux corps, avant que l’évolution des parties qui constituent la tête soit très- avancée. Dans ce cas, les deux têles peuvent être comprises dans la soudure, du moins pour leur région postérieure. C’est alors que les organes en contact se soudent et, de doubles qu’ils étaient, deviennent simples. Je rappellerai, à ce sujet, la fusion des deux capsules auditives internes en une seule, dans l’observation n° 4, la disparition de ces capsules daus le cas du n° 7, et la réunion des deux cœurs en un cœur unique dans le n° 4. Les germes qui naissent du bourrelet embryogène doivent avoir des dimensions déterminées, c'est-à-dire être pourvus d’une quantilé suffisante de matière organisable pour assurer le dévelop- pement ultérieur de l'embryon. Voilà pourquoi lorsque les deux germes embryonnaires d’un même bourrelet, au lieu d'être égaux entre eux, sont de grosseur inégale, il en résulte toujours un em- bryon double composé de deux corps d’inégale dimension. L'un des deux embryons, celui qui correspond au germe le plus petit, pourra être incomplet, c’est-à-dire privé d'yeux et quel- quefois d'organes auditifs, comme nous en avons citédes exemples, mais assez souvent muni d'un cœur. Quand le développement continue, cet embryon accessoire incomplet diminue peu à peu de longueur et s’atrophie; il se réduirait sans doute davantage et finirait peut-être par disparaître, si le Poisson vivait plus long- temps. Quand les deux germes primitifs sont atrophiés, 1l en résulte RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 257 deux corps embryonnaires privés aussi, dans la région céphalique, de leurs organes essentiels et quelquefois de cœur. Ainsi, toujours l’état des germes embryonnaires est en rapport avec l’état des embryons qui en dérivent. Quand ces germes sont normaux, c’est-à-dire suffisamment chargés de molécules orga- niques, les embryons aussi sont normaux dans leur composition; si, au contraire, les germes sont pauvres il en résulte des embryons auxquels il manque quelques-unes de leurs parties essentielles. La même observation s'applique au bourrelet embryogène; quand celui-ci est mince, étroit, difficile à apercevoir, ou même nul, ce qui peut arriver, on est certain que l'embryon, régulier ou non, sera plus ou moins chétif. Dans tous les cas de ces embryons doubles incomplets pour un des embryons ou pour les deux, le mode de soudure est toujours celui que j'ai indiqué, c’est-à-dire que la fusion a constamment lieu par les lamelles vertébrales intermédiaires, et l’on peut obser- ser tous les phénomènes de soudure, soit des cœurs, soit des cap- sules auditives ou des yeux, tels que nous les avons décrits pour les embryons doubles normaux. Lorsque l'embryon double est composé d’un corps principal et d’un corps accessoire, il arrive assez souvent, comme le montrent les observations de la deuxième série, que ce dernier s’atrophie au point de se réduire à un tubercule inséré soit au corps, soit à la tête du Poisson normal. Nous rappellerons que ces sortes de tubercules peuvent se résorber et disparaitre entièrement, ce qui a lieu quand l'embryon principal est assez vigoureux pour continuer à vivre après l’éclo- sion. Deuvième cas. — Il arrive assez souvent que le hourrelet em- bryogène, au lieu de produire un ou deux germes séparés, donne naissance, dès le principe, ou bien à deux germes contigus, ou à une bande plus large que la bande primitive ordinaire et terminée en avant par deux lobes égaux ou inégaux. Cettte large trainée embryonnaire offre bientôt deux lignes transparentes parallèles, qui annoncent la formation prochaine de deux cordes dorsales. Elle représente donc un germe embryonnaire double dès l’origine, 4° série. Zoo. T, XX, (Cahier n° 5.) 1 47 9258 LEREBOULLET. et se montre, en réalité, comme composée de deux bandelettes régulières qui se sont soudées l’une à l’autre dans toute leur lon- gueur, au moment de leur apparition. Cette double bandelette venant à se segmenter, les divisions sont disposées sur trois rangs ; mais la rangée longitudinale inter- médiaire est étroite et composée de lames simples, parce qu’elles ont été réunies dès leur origine. Le travail de fusion des deux corps se trouve donc considérablement abrégé, aussi le rapprochement est intime avant même que les lamelles vertébrales soient entière- ment formées et l'embryon double se montre à l’œil nu comme s’il était simple. Les deux têtes seules, ou plutôt les deux renflements qui les produiront, sont séparées. Chacun de ces renflements subit ses premières modifications normales : division de la tête en trois régions, apparition des vésicules oculaires et des fossettes olfac- tives. Mais comme ces têtes sont très-rapprochées et qu’elles se trouvent encore, en raison de leur homogénéité de structure, dans des conditions favqrables à la fusion, ces deux têtes se réu- nissent d’arrière en avant et les parties en contact (vessies ocu- laires et fossettes olfactives) se confondent et disparaissent au bout d’un certain temps, comme nous voyons disparaitre les lamelles vertébrales moyennes. La tête est redevenue simple avant que les capsules auditives soient formées, et comme celles-ci ne se montrent que longtemps après les vésicules oculaires, elles n’apparaissent qu’à leur place normale, les capsules intermédiaires ne se pro- duisent pas. Si, par suite de l’écartement primitif des têtes, leur soudure n'est pas immédiate, les yeux peuvent se former et se développer comme à l'ordinaire, seulement les Yeux mitoyens sont plus ou moins rapprochés l’un de l’autre. On observe alors diverses formes ; la têle peut être simple en apparence, mais munie de quatre yeux, ou bien elle peut n’en avoir que irois, savoir, les deux yeux latéraux et un œil unique placé sur la ligne médiane. Jusqu'ici nous avons supposé les deux lobes céphaliques à peu près égaux entre eux. Mais ces lobes peuvent êlre inégaux ; l’une des deux têtes est alors incomplète et se réduit souvent à un tuber- RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 259 cule soudé à l’une ou à l’autre des régions de la tête devenue simple. Si les yeux ont eu le temps de se former avant la soudure, on peut trouver un reste de ces organes sur le tubercule lui- même. C'est ainsi que s'explique l'existence d'un œil unique situé à la base du tubercule dans un certain nombre de nos observations (entre autres dans les n° 21 et 37). L'inégalité des deux lobes céphaliques et, par suite, des deux têtes, et l’atrophie de l’une ou de l’autre rendent très-bien compte d'un grand nombre de cas dans lesquels il existait une différence prononcée de volume entre les deux yeux ou une inégalité dans le nombre de ces organes (deux yeux d’un côté et un seul de l'autre, un œil unique placé latéralement, ete.). Ainsi, dans les cas d’inégalité de dimension des deux yeux, du reste normalement situés, le plus petit lobe peut avoir eu deux yeux, mais de dimension plus petite que les yeux de la tête nor- male ; par l’effet de la soudure, un des deux yeux du lobe acces- soire et l'œil correspondant de la tête principale peuven t avoir été résorbés en totalité, et dès lors il n’est plus resté que deux yeux latéraux, celui du tubercule, plus petit, et celui de la tête, plus gros. Si le petit lobe a manqué totalement d'organes oculaires, ce qui arrive très-souvent, la soudure de ce lobe avec la tête principale a pu faire disparaître l’œil de cette tête placé sur le trajet de la sou- dure, et alors il ne reste plus qu’un seul œil à l'embryon définitif. On explique tout aussi naturellement l'existence de deux yeux d’un côté avec un seul œil de l’autre par la soudure d’un tuber- cule céphalique pourvu de deux yeux dont l’un se serait uni à son correspondant de la tête voisine pour former un œil simple per- mañent. Les explications que je viens de donner ne sont pas des hypo- thèses, elles découlent simplement d’un grand nombre de faits que j'ai suivis et observés avec soin. Troisième cas. — J'aurai peu de chose à dire sur le troisième mode d’anomalie du bourrelet embryogène, puisqu'il offre la réu- nion, sur un même bourrelet, des deux modes précédemment décrits. Du reste, je n’ai rencontré celte anomalie qu’une seule 260 LEREBOULLET, fois (obs. n° 46), ce qui me fait penser qu’elle doit être très- rare. Je regrette de n'avoir aperçu cet embryon que vers le milieu du cinquième jour, de manière qu’il ne m'a pas été donné de con- stater l’état des germes embryonnaires. Cependant, d'après mes autres observations, je crois mon interprétation exacte. L'embryon, au moment où il a été découvert, se composait de deux portions, l’une tout à fait simple et normale, l’autre simple seulement dans sa moitié postérieure, et double en avant dans le reste de son étendue, c’est-à-dire composée d’une région cépha- lique normale semblable à la première portion et d’un tubercule allongé qui paraissait devoir rester rudimentaire, puisqu'il ne mon- trait pas les vessies oculaires déjà apparentes sur les deux autres têtes. Or, on peut regarder cette seconde portion de la pièce totale comme provenant d’une bandelette embryonnaire double, ana- logue aux bandelettes de ma troisième série d'observations, tandis que la première portion dérive évidemment d'une bandelette simple primilivement séparée de la précédente, Il est donc facile de comprendre la formation du monstre triple. La double bandelette à produit une tête normale et un tubereule ‘céphalique, tandis que la bandelette simple a donné naissance à un €orps embryonnaire normal, tenant, avec les pièces précédentes, à une queue commune, c’est-à-dire à une pièce dérivant elle-même d’un bourrelet embryogène commun. Je ne dirai rien de la soudure de toutes ces pièces, elle a eu lieu suivant les règles que nous avons établies précédemment, d'après nos observations. On remarquera l'égalité du développement de l’embryon simple et de la portion normale de embryon double. Cette égalité existe toujours entre les pièces constitutives d’un embryon composé, lorsque les germes qui ont donné naissance à ces pièces sont eux- mêmes égaux par leur volume. La loi qui préside au développe- ment régulier de l'embryon normal n’est pas dérangée par la duplicité embryonnaire, et il n’est pas douteux que si la portion double de notre embryon triple avait eu, dès l’origine, deux lobes RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 261 égaux entre eux, cette portion double se serait terminée par deux têtes égales et le monstre lriple aurait eu trois têtes parfaitement semblables. Quatrième cas. — J'ai dit plus haut qu’un genre tout particulier d'anomalie du bourrelet embryogène consistait dans la participa tion qu'il peut prendre à la formation du corps même de l'embryon. C’est cette participation qui explique la production des formes singulières décrites dans la cinquième série d'observations et com- prenant des Poissons doubles à deux corps avec une seule tête et upe seule queue. J'ai déjà cherché à donner l'explication de ces faits dans la relation du n° 48, je vais reprendre cette explication que je pourrai maintenant exposer en quelques mots. Au lieu de donner naissance à un germe triangulaire, élargi à sa base, plus ou moins arrondi à son sommet, forme normale bientôt suivie de l'apparition de la bandelette primitive, le bour- relet embryogène, dans les cas dent il s’agit, ne produisait qu'un tubercule petit, court et épais, destiné à former simplement la région céphalique, ainsi qu’on peut le voir par les observations et par les figures. Mais, sile germe embryonnaire était plus petit que de coutume, l'anneau blastodermique, au contraire, offrait une épaisseur con- sidérable ; il était manifestement beaucoup plus riche en matière organisable. Cette richesse du bourrelet en substance embryogène explique le travail dont il va être le siége. Aussitôt qu'est venu le moment de l'apparition des divisions vertébrales, c’est-à-dire peu d'heures après la naissance du tuber- cule qui remplace la bandelette primitive, ces divisions entament les deux branches de l'anneau blastodermique, laissant intact le tubercule lui-même qui reste quelque temps stationnaire. L’anneau tout entier se partage donc en lamelles vertébrales qui en occupent toute la largeur, de la même manière que s’établissent les lamelles sur les côtés du sillon dorsal, dans les embryons normaux. Ces deux séries de lamelles simples viennent se réunir à la base du tubercule céphalique et se rejoignent en arrière, daus la région qui donnera plus tard naissance à la queue. 262 LEREBOULLET. En dedans de ces deux branches segmentées de l’anneau blas- todermique se voit une bande transparente (le sillon dorsal) dans laquelle apparaîtront bientôt la corde dorsale et le cordon nerveux. Mais ce dernier est simple dans chaque branche, et l'on voit dis- tinctement les deux cordons pénétrer ensemble dans la région céphalique et s’adosser l’un à l’autre pour former le système ner- veux de celte région. On a done sous les yeux l’image que présenterait un embryon normal, si l’on écartait l’une de l’autre les deux moiliés symé- triques de cet embryon, entre le corps et la queue. La duplicité embryonnaire provient done, ici, de la séparation des parties symétriques de l’embryon normal ; et il ne saurait en être autrement, puisque le travail de formation embryonnaire se passe dans le bourrelet et que celui-eise compose de deux branches plus ou moins écartées l’une de l’autre. C’est ce qui m'a fait dire que les deux corps embryonnaires, dans ces anomalies, ne sont, en réalité, que des demi-corps.: Cependant on remarquait dans ces derniers, du moins pour leur région antérieure, une tendance à représenter des embryons entiers, par l'existence d’un cœur distinct pour chacun d'eux el de deux capsules auditives, comme si la nature cherchait à conr- pléter chaque moitié par la répétition des mêmes organes. Quand ces embryons vivent quelque temps, les deux moitiés du corps se rapprochent l’une de l’autre pour former un embryon à peu près normal, comme on l’a vu dans l’observation n° 59 où il ne restait plus de l’écartement primitif des deux portions du bour- relet qu’un très-petit anneau circulaire, à l’origine de la queue. Généralement ces embryons n’éclosent pas et ne présentent pas de mouvement circulatoire, à cause de l'absence complète de globules sanguins. Le seul cas où la cireulation se soit établie est celui du n° 59, où le corps était à peu près redevenu simple. Ainsi, en résumé, dans la monstruosité qui nous occupe, le bourrelet embryogène ne donne naissance qu’à la région cépha- lique, mais il se transforme lui-même pour constituer le corps embryonnaire et ce corps est composé de deux moiliés, à cause de la forme annulaire du bourrelet générateur, : RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 263 Je ne ferai que rappeler le curieux phénomène de désagrégation etde résorplion de l'une des branches de l’anneau déjà segmenté, phénomène que j'ai décrit dans les observations n° 53, 54, 55 et 61. Par suite de celle résorption, le corps double redevenait simple ou offrait quelquefois un appendice latéral, reste de la branche qui avait disparu (n° 52). L'existence d’un cœur à l’ex- trémité de cet appendice montre que cet organe, comme tous les autres d’ailleurs, peut se former, quand la substance embryonnaire qui doit lui donner naissance n’a pas été détruite. En d’autres termes, chaque organe naît à la place qu'il doit occuper, quand rien ne vient s opposer à sa formation, quel que soit l’état des parties voisines. Cinquième cas. — Le cinquième genre d’anomalie du bourrelet embryonnaire consiste dans la production d’un filet d’une certaine longueur, mais très-grêle, qui se porte vers le pôle de l'œuf opposé à l'ouverture de la bourse blastodermique et qui remplace la bandelette embryonnaire normale. Ce genre diffère du précédent, et par la forme de la production du bourrelet, et par l'épaisseur de celui-ci qui reste normal ou moindre qu’à l'ordinaire. Toutes les fois que le germe embryonnaire s'est présenté avec ce caractère de gracilité, il en est résullé un embryon incom- plet. Voici, en effet, ce qui arrive. La languette filiforme s’allonge et se divise dans toute sa lon- gueur en une série simple de lamelles vertébrales oceupant la lar- geur entière de la languette. On voit une ligne transparente régner tout le long du corps ainsi formé, et, plus tard, on y découvre une corde dorsale. Quelquefois le sillon transparent se prolonge en arrière dans la masse commune destinée à former la queue, et alors cette dernière offre aussi des lamelles vertébrales. Ce sillon transparent n'existait pas dans certains cas de duplicité où l’une des languettes composantes était très-pelite (n° 64) ; dans ce cas, il n’y avait pas de corde dorsale, La partie antérieure de ces corps embryonnaires incomplets est 264 LEREBOULLET, faiblement renflée en massue et conserve une texture homogène. Cette partie antérieure représente la tête, et l'on peut augurer, par son aspect, qu’elle ne produira aucun organe sensitif. Ex effet, dans tous les embryons qui ont présenté ces carac- tères, les veux ont manqué ; les capsules auditives seules exis- taient ainsi que le cœur. Chez un assez grand nombre, les cap- sules auditives manquaient aussi, et cependant ces embryons avaient un cœur en mouvement. Les observations qui ont trait à ce genre d’anomalie com- prennent des corps simples (n° 65, 66, 67, 68 et 69) et des corps doubles (n° 62, 63, 64 et 70). J’ai vu chez ces derniers le même mode de soudure que pour les embryons doubles complets et les mêmes phénomènes de fusion. C'est dans ces formes et dans les suivantes que j'ai surtout observé l'agrandissement considérable de la chambre cardiaque, qui simulait un second vitellus soudé au premier, et l’élongation extraordinaire du cœur logé dans cette chambre. J'ai eu aussi l’occasion d'observer la désagrégation des parties antérieures d’un corps embryonnaire double (n° 62), désagréga- tion qui a fait disparaître tout ce qui se trouvait au-devant des cap- sules auditives et du cœur, sans nuire à l’existence de celui-ci et sans empêcher ses battements. Sixième cas. — Nous avons vu que, dans cette dernière forme, le bourrelet embryogène ne produisait ni bandelette, ni prolongement filiforme, en un mot aucune espèce de germe. L'anneau blastodermique, d’une épaisseur normale, restait long- temps ouvert ; peu à peu, cependant, il se resserrait, et la bourse se fermait entièrement. On voyait alors se produire, à l'endroit où se trouvait auparavant l'ouverture de cette bourse, un tubercule saillant formé par la substance embryogène qui s'était accumulée sur ce point. Le tubercule persistait ordinairement plusieurs jours sous cette forme, puis il s’allongeait, après s'être entouré d’une membrane, se segmentait dans toute sa longueur et se changeait en une languette embryonnaire qui se détachait du vitellus et ne tenait plus à celui-ci que dans une très-courle étendue. RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 265 Les languettes ainsi formées étaient toujours privées de ligne transparente, de corde dorsale, de cordon nerveux, d'organes sensitifs et de cœur; quelquefois elles étaient munies de deux nageoires pectorales. J'ai déjà dit que je regarde ces languettes comme représentant la région postéricure du corps et surtout la queue. Cette interpré- tation me parait naturelle. L'absence de germe embryonnaire, même à l’état de rudiment, explique l’absence de la région cépha- lique et des parties constitutives du corps embryonnaire propre- ment dit, et comme la seule bandelette'existante se produit de la même manière que se forme la queue, dans les embryons nor- maux, il faut nécessairement la regarder comme représentant cette dernière portion. Les faits que j'ai consignés dans ce premier mémoire montrent, je pense, d’une manière suffisamment probante, l'importance du bourrelet blastodermique dans la formation de l’embryon, impor- tance qui m'a déterminé à lui donner le nom de bourrelet embryogène. Dans l’état normal, c’est l’anneau blastodermique qui produit la bandelette embryonnaire (bande primitive des auteurs) ; dans les monstruosités doubles, il donne naissance à deux germes qui se changent bientôt en deux bandelettes séparées où confondues et qui se fusionnent plus ou moins ; quand le germe est rudimen- taire et l’anneau d’une certaine épaisseur, cet anneau se transforme pour produire lui-même les deux moitiés du corps; quand le germe est filiforme et l’anneau d’une épaisseur normale, il en résulte un embryon incomplet, une sorte d’avorton ; enfin, quand le bourrelet ne pousse aucun germe, il n’a pas perdu, pour cela, sa faculté organisatrice, il produit encore une portion embryon* naire, la région caudale. Cette influence du bourrelet embryogène est telle, que, lorsqu'il est mince et peu chargé de molécules organisables, on peut s'attendre à coup sùr à ne voir apparaître que des embryons grêles, normaux où non, très-pâles et toujours peu viables. Le bourrelet embryogène doit donc être considéré comme un 266 LEREBOULLET. amas, une sorte de magasin d'éléments organisateurs, et comme le point de départ de toutes les formations embryonnaires, régu- lières ou anomales. EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE 2. Fig. 4. Œuf de Brochet, quatre-vingts heures après la fécondation, grossi 20 fois. a, partie commune aux deux embryons, Fig. 2. Partie commune du double embryon précédent, quatre-vingt-dix heures après la fécondation. Grossissement, 50 diamètres, a, sillon transparent qui fait le tour de la région caudale ; b, substance em- bryonnaire ; c, lamelles vertébrales internes ; d, les mêmes lamelles soudées entre elles et opérant la réunion des deux corps embryonnaires. On voit en d'une de ces lamelles, dont la partie moyenne, encore échancrée, montre le point où se fait la fusion. Fig. 3. Aspect des deux embryons vus dans l’œuf à la (in du cinquième jour. aa”, les deux corps embryonnaires ; b, leur portion commune; cc chambre cardiaque de chaque embryon. Grossissement, 20 diamètres. Fig. #. Portion commune b de la figure précédente grossie 60 fois. aa’ cordes dorsales: b, divisions vertébrales communes, singulièrement rétrécies, par suite du rapprochement des deux embryons ; cc”, divisions ver- tébrales qui commencent à s’allonger pour s'étendre d’un corps à l'autre et se réunir. Fig. 5. Œuf à la quatre-vingt-dix-huitième heure, mais en réalité moins avancé que celui de la figure 4. Les deux embryons ne sont réunis que dans la région caudale. Grossissement, 20 diamètres. a, région caudale ; b, point qu'occupait le trou vitellaire et qui est main- tenant recouvert ; cc’, renflements céphaliques ; d, sillon dorsal! dont les bords sont échancrés par les divisions vertébrales. . Fig. 6. Les deux embryons de la figure 5, au commencement du septième jour, grossis 25 fois. a, fossettes olfactives : b, les yeux ; c, système nerveux cérébral; d, cap- sules auditives ; e, cordon nerveux rachidien ; f, lamelles vertébrales exter- nes ; g, lamelles communes ; À, queue bilobée, 7, cœur vu par transparence. RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DÜ BROCHET. 267 Fig. 7. Commencement de la portion commune grossie environ 150 fois (quin- zième jour). a, lamelles vertébrales remplies de cylindres musculaires striés ; a’, la- melle commune aux deux embryons, montrant l'entrecroisement des cylin- dres musculaires ; b, corde dorsale commune ; b’, corde particulière à chaque embryon. Fig. 8. Corde dorsale d’un embryon double, grossie 450 fois. Cette corde est simple en arrière, dans la partie primitivement simple du double embryon. Elle est double dans toute la portion des deux corps, deyenue simple par suite de la soudure. Dans toute cette portion, les deux cordes sont unies par une malière amorphe. Fig. 9. Embryon double observé à la centième heure (cinquième jour), grossi 20 fois. La réunion a lieu jusque tout près de l'origine de la portion cépha- lique. aa’, sillons dorsaux transparents; b, divisions vertébrales communes ; €, premier renflement céphalique; d, deuxième renflement, offrant les deux vessies oculaires. Fig. 10. Extrémité antérieure de l'embryon double précédent. Même grossis- sement. a, pli saillant formé par les deux cordons rachidiens (lamelle cérébelleuse) ; b, vessie cérébrale ; c, capsule auditive commune aux deux corps ; d, cœur ; e, corde dorsale commune divisée en deux branches éé, une pour chaque embryon. Près de chacune d'elles se voit le cordon nerveux . Pig. 44. Embryon à la quatre-vingt-dix-huitième heure, composé d'un corps principal et d’un tubercule, Grossissement, 20 diamètres. a, sillon dorsal envoyant en a’ une courte branche vers le tubercule b ; ce, divisions vertébrales beaucoup plus larges à droite qu'à gauche, à cause de la position marginale du sillon ; d, vessies oculaires ; e, trou vitellaire Fig, 42. Le même au huitième jour. Même grossissement. a, tubercule accessoire ; b, double capsule auditive résultant de la soudure de deux capsules, l'une appartenant à l'embryon principal, l’autre à son tubercule ; b', capsule auditive gauche de l'embryon principal ; ce', les deux cœurs ; d, cordon rachidien, Fig. 143. Les deux cœurs de l'embryon précédent vus de profil. a, ligne inférieure du corps de l'embryon principal; b, son tubercule ; cc’, les deux cœurs soudés en arrière, 268 LEREBOULLET, PLANCHE 3. Fig. 44, Œuf observé à la cinquante-troisième heure, montrant deux tubercules embryonuaires qui se sont produits sur le bourrelet embryogène. a, blastoderme recouvrant le vitellus ; à, portion du vitellus non encore envahie par le blastoderme; cc’, les deux tubercules avec leur ligne transpa- rente. Fig. 45. Partie antérieure du corps de l'embryon du même œuf observé vingt- six heures plus tard {commencement du quatrième jour). a”, vessies oculaires; b', région céphalique postérieure ; c, fin des divi- sions vertébrales. Fig. 16. Partie antérieure du même embryon vue en dessous (douzième jour). Grossissement, 20 diamètres. aa, les veux internes de chaque tête rapprochés sur la ligne médiane; bb, veux externes ; cc, fossettes olfactives externes. Fig. 17. Bandelette embryonnaire observée à la cinquante-quatrième heure, grossie 30 fois. s a, lobe terminal droit; a!, lobe gauche; bb', les deux sillons formant une anse en arrière ; cc, groupes de vésicules de graisse particuliers à l’œuf du Brochet. Fig. 18. La même pièce à la soixante-dix-huitième heure. a, tubercule céphalique produit par le lobe a de la figure précédente ; a’, tête régulière provenant du lobe a’ de la même figure ; b, emplacement de la chambre cardiaque. Fig. 49. Partie antérieure du même embryon, vue en dessous et grossie (onzième jour). a, tubercule à la base duquel on voit un œil peu développé a/; bb, yeux normaux. Fig. 20. Œuf à la cinquante-sixième heure, montrant deux tubercules em- bryonnaires aa’ d'inégale grandeur. Grossissement, 20 diamètres. Fig. 21. Embryon provenant de ce double germe, observé à la quatre-vingt- neuvième heure. a, tubercule correspondant au tubercule gauche de la figure précédente ; a’, tête normale correspondant au tubercule de droite; b, divisions verlté- brales de gauche disposées sur deux plans séparés l'un de l'autre par la ligne qui limite la dépression dorsale ; b, plan superficiel; b’, plan pro- fond. RECIERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET, 269 Fig. 22. Embryon à la soixante-douzième heure, grossi 30 fois. aa” les deux têtes ; b, les deux régions céphaliques postérieures soudées ; cc, lamelles vertébrales extérieures, sur les côtés de la dépression médiane ; d, lamelles vertébrales communes occupant le fond de cette dépression ; e, reste du trou vitellaire. Fig. 23. Tête d'un embryon âgé de dix-huit jours, vue par-dessous, pour montrer la fusion des deux yeux en un seul ; on voit le cristallin entre les deux croissants formés par l'appareil choroïdal. Fig. 24. Embryon triple, grossi 20 fois (milieu du cinquième jour). a, embryon de gauche, simple ; b, embryon de droite, double; b', tête normale de cet embryon; b!', tête incomplète du même ; c, portion commune garnie de lamelles vertébrales ; d, queue redressée. Fig. #5. Le même, à la fin du huitième jour. a, b, b',b",c, d, comme précédemment ; e, cœur commun aux deux corps principaux ; e, Cœur commun aux deux embryons du corps double, Fig. 26. Embryon à deux corps, observé le sixième jour. a, région céphalique avec les deux vessies oculaires ; b, région céphalique postérieure ; cc’, les deux branches de l'anneau blastodermique changées en corps embryonnaires ; d, intervalle entre ces deux branches formant primiti- vement le trou vitellaire, maintenant envahi par la substance embryonnaire; e, petite portion annulaire non encore recouverte ; f, lamelles vertébrales ; g, portion transparente du corps dans laquelle apparaîtra plus tard le cordon nerveux rachidien. Fig. 27. Le même, au dixième jour. h, système nerveux cérébral ; ä, les deux capsules auditives internes, nor- males ; i/', capsules plus petites, externes ; kk', les deux cœurs ; l', nageoi- res pectorales ; mm, les deux cordes dorsales. Fig. 28. Embryon vu au sixième jour, assez semblable au précédent. Même signification des lettres que pour la figure 26. Fig. 29. Le même au huitième jour. nn, cordon nerveux simple dans chacune des branches, double dans la région commune. Les autres lettres ont la même signification que pour la figure 27. Fig. 30. Embryon âgé de huit jours. a, fossettes olfactives; b, système nerveux cérébral: c, pli cérébelleux ; dd', les deux cordons rachidiens qui se redressent pour former. ce pli; e, capsules auditives ; f, tubercule portant une capsule auditive # et un cœur g; h, corde dorsale; à, lamelles vertébrales qui occupent toute la lar- geur du corps ; kk', les deux queues, 270 LEREBOULLET. Fig. 31. Embryon âgé de huit jours. l, C@ur vu par transparence; m, branche droite de l’annéau en voie de dissolution. Les autres lettres comme dans la figure précédente. Fig. 32. Bourrelet embryogène d'un œuf âgé de cinquante heures. a, bourrelet ; b. son prolongement en forme de fer de lance ; e, trou vitel- laire. Fig. 33. Embryon du même œuf, vingt-quatre heures plus tard (fin du troi- sième jour). a, vessies oculaires; b, tube nerveux cérébral formé par la réunion des tubes nerveux de chacun des deux corps bb”; c, espace vide entre les deux corps, représentant l'ouverture de la bourse blastodermique ; d, lamelles vertébrales simples de chaque corps; e, partie commune postérieure; f, chambre cardiaque. Fig. 34. Le même au septième jour. Même signification des lettres, de plus: g, capsules auditives normales ; h, capsules auditives mitoyennes beaucoup plus petites et situées plus en arrière, Fig. 35. Porlion du corps de la région postérieure d'un embryon double, dont les deux corps £e sont soudés presque en totalité. a; région postérieure du vitellus; bb, nageoire embryonnaire; c, double cordon nerveux, les deux cordons se séparent pour entourer la petite ouver- ture annulaire d et se réunir de nouveau derrière cette ouverture ; ee, corde dorsale. Fig. 36. OEuf observé à la soixante-treizième heure, montrant le bourrelet blas- todermique : a, muni de deux saillies de forme triangulaire bb’; c, trou vitellaire (20 diamètres). Fig. 37. Forme embryonnaire provenant de l'œuf précédent, observée vingt- quatre heures plus tard. a, portion commune provenant de la fermeture du trou vitellaire ; cette portion forme un tubercule saillant au-dessus du vitellus; b, tige embryon- naire droite ; b’, son extrémité céphalique; c, tige gauche; c', son extré- mité céphalique. Fig. 38. Le même au huitième jour. A, tige embryonnaire gauche: B, tige droite; C, portion commune; ua”, capsules auditives ; d, divisions vertébrales ; d', divisions communes aux deux tiges ; e, saillie formée par le foie et la région stomacale; f, anus; g, nageoire embryonnaire, RECHERCHES SUR LES MONSTRUOSITÉS DU BROCHET. 274 Fig. 39. La portion antérieure de l'embryon de gauche (treizième jour). aa, nageoires pectorales ; bb, capsules auditives ; c, pêtite saillie formée par le cœur. Fig. 40. Portion antérieure d'un embryon ägé de neuf jours, extrait de sa coque. a, tubercule céphalique contenant une masse nerveuse irrégulière ; b, cœur; cc’, capsules auditives; d, commencement du corps embryonnaire segmenté dans toute sa largeur. Fig. #1. OEuf à la cinquantième heure, ayant un gros bourrelet enbryogène, sans prolongement germinateur. du”, lèvres épaisses du bourrelet ; b, fente linéaire. Fig. #2. Tubercule en forme de cylindre produit au-dessus du point où se trou- vait le trou vitellaire. a, enveloppe transparente du tubercule. Fig. 43. Forme embryonnaire que prend le tubercule précédent, en s’allongeant. a, membrane transparente dont la languette est entourée ; b, commence- ment de divisions vertébrales. Fig. 44. Embryon provenant d'un tubercule, et composé, presque en totalité, de la queue détachée du vitellus ; le corps est réduit à un court tronçon adhérent à ce dernier et portant deux grandes nageoires pectorales. «, tubercule céphalique tronqué et très-court; ce, nageoires ; d, queue; e, vitellus. UBSERVATIONS SUR LA RESPIRATION DES OCYPODIENS, Par M. Fritz MULLER. (Extraites d’une lettre adressée à M, Milne Edwards et datée de Destero (Brésil', le 42 juillet 1863.) Vous avez signalé, chez les Ocypodes, l'existence d'une espèce de surface articulaire entourée de poils à l'article basilaire des pattes de la troisième et quatrième paire. Je trouve, chez l'Ocypode rkombea, qu'il existe entre les bases de ces pattes un orifice assez large qui conduit dans la cavité branchiale, et j'ai pu constater, chez des animaux vivants, l'entrée de l’eau par cet orifice. J'ai vu la même disposition chez deux espèces de Gelasimus, dont l’une me paraît être le Gelas. vocans. Chez cette dernière espèce, les poils qui entourent la surface lisse des articles basilaires des pattes n'ont rien de particulier, tandis que chez l'autre espèce plus petite de Gelasimus et chez l'Ocypode rhombea, ces mêmes poils sont dépourvus de filaments latéraux, plus ou moins moniliformes et remplis d'une substance albuminoïde et peut-être nerveuse (montrant une couleur rose assez vive sous l'influence d’une solution de sucre concentrée et de l'acide sulfu- rique). Ils ressemblent beaucoup aux appendices qui se trouvent aux antennes antérieures de presque tous les Crustacés, et que je considère avec M. Leydig comme des organes olfactifs. Ces appendices, étant complétement rudimentaires chez l'Ocypode, comme la tige de l'antenne qui les porte, on pourrait soupçonner que chez ce Brachyure terrestre, comme chez les Vertébrés terrestres, les organes olfactifs se trouvassent à l'entrée de la cavité respiratoire. Les Ocypodes ne sont pas les seuls Brachyures, qui possèdent un orifice affé- rent de la chambre branchiale, situé en arrière des branchies. En observant les habitudes d’un des plus intéressants de nos Brachyures, le Sesarmu Pisoniüi, qui grimpe sur les Rhizophores, pour en manger les feuilles, j'ai vu que cet ani- mal soulevait ja partie postérieure de la carapace et qu'il se formait ainsi une fente assez large au-dessus des bases des pattes de la quatrième et cinquième paire. Il en est de même chez un petit Grapse (voisin du Gr. messor, à ce qu'il me paraît), chez lequel j'ai répété beaucoup de fois cette observation. Il ne soulève jamais la carapace quand il se trouve submergé, tandis qu’il ne tarde pas à le faire dès qu'il respire l'air. Par le soulèvement dela carapace l'ouverture inspiratrice antérieure se rétrécit beaucoup et peut-être se ferme complétement ; ainsi il y aurait ici deux orifices afférents dont l’un serait destiné de préférence à Ja respiration aquatique, tandis que l'autre servirait exclusivement à la respira- tion aérienne. Enfin, il m'a paru que chez l'£riphica gonogra et chez quelques autres Brachyures (Sesarma, Cyclograpsus, etc.), qui se trouvent souvent dans la nécessité de respirer l'air pendant beaucoup d'heures, il se peut former un petit orifice temporaire à côté des bases des pattes de la cinquième paire, qui irait déboucher au-dessous de la base de l'abdomen. Cet orifice afférent postérieur, qui se trouve chez ces différents Brachyures terrestres ou amphibies, me rappe- lait la description que vous avez donnée de la chambre branchiale de la Ranine qui, suivant Rumpbh, viendrait aussi à terre et grimperait jusque sur le faîte des maisons. MONOGRAPHIE DES CRUSTACÉS FOSSILES DE LA FAMILLE DES CANCÉRIENS Par M. ALPHONSE MILNE EDWARDS. Suite (1). $ VII. DE L’AGÈLE DES XANTHIDES. L’agèle des Xanthides comprend à elle seule presque autant de genres et d'espèces que tous les autres agèles de la famille des Cancériens; elle se compose d'un nombre considérable de types ou de centres principaux, autour desquels viennent se grouper les diverses formes dérivées du type fondamental. Il est difficile, à raison de cette extrême variété, de caractériser nettement le groupe des Xanthides. En effet, on y reconnaît au premier coup d'œil l’existence d’un plan d'organisation primor- dial; mais ce plan a été modifié de tant de manières différentes, et par des transitions tellement insensibles, que la plupart des parti- cularités de forme et de structure qui se femarquaient chez ce que l’on peut appeler les Xanthes typiques, ne se retrouvent plus quand on examine les genres dérivés. On peut cependant dire que les Xanthides sont des Cancériens à carapace en général fortement arquée en avant, médiocrement élargie et plus ou moins déprimée, Ce bouclier céphalo-thora- cique n'est jamais aussi fortement bombé dans tous les sens que chez les Carpilides : toujours la partie postérieure en est aplatie ; la région cardiaque est peu saillante et les régions branchiales très- (4) Voy. Ann. des sciences nat., 4° série, t. XVIIT, p, 30. &° série. Zooz, T, XX, (Cahier n° 5.) ? 18 27 ALPEHONSE MILNE EWARDS, peu renflées, ce qui donne à ces Cruslacés un aspect particulier qui permet de les distinguer au premier coup d'œil. Le front est large et peu déclive, tantôt denté, tantôt entier ou à peine échan- cré sur la ligne médiane. Les bords latéro-antérieurs, de longueur médiocre, ne se recourbent ordinairement pas en dedans, comme nous l'avons vu chez les Carpilides, et la portion postérieure de la carapace, comprise en arrière d’une ligne qui joindrait la termi- naison des bords latéro-antérieurs, occupe en général un espace presque égal à la portion située en avant de cette même ligne. De même que chez les Carpilides, la tigelle mobile des antennes internes se reploie très-obliquement dans les fosselles creusées sous le front et destinées à les loger. Nous retrouvons d'ailleurs ce caractère chez tous les Cancériens, excepté dans les genres Cancer et les Pirimèles, La disposition des antennes externes et des pattes-màchoires externes varie. Comme je viens de le dire, il est impossible d'établir parmi les Xanthides des coupes nettement délimitées et subordonnées les unes aux autres ; Car, si l’on voulait s’atlacher à l’étude d'un ou de quelques-uns des caractères seulement, on les verrait exister sou- vent ensemble chez des genres naturellement très-dissemblables, et manquer chez d’autres qui sont évidemment voisins. On doit s'attacher ici plus que jamais à l’examen comparatif de l’ensemble des caractères, et l’on est ainsi conduit à reconnaître parmi ces Cancériens six types principaux, autour desquels se rangent un grand nombre de formes accessoires plus ou moins voisines qui les relient les uns aux autres. Plusieurs de ces dernières sont fournies par les Xanthides fossiles, dont on connait un nombre assez considérable, et qui, bien que présentant avec les vivants de grandes analogies, ne peuvent pour la plupart rentrer dans aucun des genres actuels, et doivent presque toujours former de petites divisions génériques particulières servant souvent de chai- nous entre nos groupes vivants. Dans certains cas, il est facile, à raison de la parfaite conserva- tion des individus, d'établir exactement la place que ces fossiles doivent occuper dans la classification méthodique des Xanthides ; mais parfois quelques-uns des caractères les plus importants de- CANCÉRIENS FOSSILES. 975 meurent cachés, et pour arriver à un résultat, il faut se contenter de l'étude comparative rigoureuse des portions plus ou moins essen- tielles que l’on a entre les mains, et l’on ne peut se baser que sur des analogies de formes qui, à la vérité, trompent rarement, mais ne sont cependant pas d’une certitude absolue. On comprend donc facilement qu'avant d'entreprendre un travail de cette nature, il est plus nécessaire que jamais de s’appuyer sur l'étude des Crus- tacés vivants, de suivre pas à pas leurs modifications de formes, et d'examiner quelles sont les relations qui penvent exister chez eux entre Îles caractères les plus fondamentaux et ceux tirés de leur aspect et de leur forme générale, c’est-à-dire des proportions relatives des diverses régions de la carapace, partie qui, le plus souvent, a pu échapper aux causes de destruction. Les six formes principales que l’on remarque parmi les Xan- thides, et dont on peut faire autant de sections, sont les suivantes : 1° Les Xanraiexs, qui ont pour type le genre Xantho. 2° Les Curorontexs, représentés par le genre Chlorodius. 3° Les Érisiexs, représentés par le genre Etisus. 4° Les Ozrens, représentés par le genre Ozius. 5° Les Picuwntens, représentés par le genre Pilumnus. 6° Les Panopéexs, représentés par le genre Panopeus. Les formes accessoires, qui, groupées autour de chacun de ces types, forment ces seclions, sont nombreuses, et se rattachent les unes aux autres par des gradualions tellement insensibles, qu’on ne peut hésiter un instant à reconnaître là un vaste ensemble tellement homogène, qu’il est impossible d’y établir des coupes tranchées, si l’on veut suivre dans ce travail les lois des classifi- cations naturelles. Le genre Xantho, qui se place en tête de la section des Xan— THIENS, à Cté établi par Leach, et tel que l’on doit aujourd’hui le comprendre, 1l renferme les Xanthides à carapace plus ou moins élargie, déprimée postérieurement, à front large et non denté, à bords latéro-antérieurs dentés ou lobés, chez lesquels l’article basilaire des antennes externes se réunit largement au front, et la tigelle mobile de ces appendices se trouve logée dans l'angle orbitaire externe. L’endostome ne présente pas de crêtes pour 276 ALPHONSE MILNÉ EDWARDS. limiter le canal branchial, et le bord labial n’est pas échancré à l'extrémité de ce dernier conduit. Enfin les pinces sont terminées par des doigts aigus, et les pattes ambulatoires sont cylindriques ou comprimées, mais ne portent pas de crêtes en dessus. Les X. floridus (1) et X. rivulosus (2) peuvent être pris pour type de ce genre. Autour du genre Xantho, ilexiste un grand nombre de genres plus ou moins semblables à celui-ci, mais qui, à raison de certaines particularités de leur organisation, doivent en être distingués. C’est ainsi que je crois nécessaire de séparer et de former une division cénérique particulière pour les espèces dont les bords latéro- antérieurs sont minces, et dont les pattes ambulatoires portent en dessus des crêtes tranchantes. Ces particularités de structure se remarquent au plus baut degré chez les X, incisus (3), X. octo- dentatus (h) et X. superbus (5), que je propose de ranger dans le genre Lophozozymus, correspondant presque entièrement à la subdivision {$ B, bb) établie par M. Milne Edwards parmi les Xanthes proprement dits. Les Lophozozymes servent de chainon entre les Xanthes et les Zozymes. Ce dernier genre comprend, en effet, les Xanthides à carapace un peu plus bombée que les précédents, dont les pattes ambulatoires sont pourvues en dessus d'une crête aiguë, et enfin dont les doigts des pinces sont creusés en cuiller à leur extrémité. Ce caractère les fait distinguer facilement des Lophozozymes, dont les pinces étaient tranchantes. Le type des Zozymus est fourni par le Z. œneus (6) des mers de l’Inde, espèce sur laquelle Leach s'était basé pour l'établissement de cette division générique. La plupart des Zozymus de M. Milne Edwards se rangent aujour- (4) Montagu, Linn. Trans., t. IX, pl. 2, fg. 1. — Milne Edwards, Hist, nat. des Crust., t. T, p. 394. (2} Risso, Crustacés de Nice, p. 44. — Milne Edwards, Hist. nat. des Crusl., l. I, p. 394. (3) Milne Edwards, loc. cit., p. 397. (4) Idem, loc. cit., p. 398. (5) Dana, United States explor. Exped., 1. 1, p.167, pl. 8, fig. 5. (6) Linné, Vus. Lud, Ulri,, p. 451, CANCÉRIENS FOSSILES. 277 d'hui dans d’autres groupes : ainsi le Z. latissimus (1) est un Atergatis, et le Z. tomentosus (2) est un Actœæodes. Le genre Zozymodes de M. C. Heller (3) prend place également ici. Il est remarquable par la forme globuleuse de la carapace, et il se distingue des groupes voisins par la disposition du troisième article des pattes-màchoires externes, dont le bord antérieur est échancré comme chez le genre Daira. Parmi les autres dérivés du genre Xantho, dont les pattes ambulatoires sont cylindriques ou seulement comprimées, mais toujours dépourvues de crêtes, on remarque des différences im- portantes dans la disposition de la région antérieure. Chez les uns, de même que chez les Xanthes proprement dits, l’article basilaire de l'antenne externe atteint le prolongement sous-frontal ; chez les autres, cet article est très-éloigné du front, et souvent même ce n’est que le deuxième article qui se trouve en rapport avec cette partie du bouclier céphalo-thoraeique. Les genres qui font partie de la première subdivision sont les Xanthodes, Paraæanthus, Cycloæanthus, Homalaspis, Medœus, Xanthopsis. Le genre Xanthodes a été établi par M. Dana (4) pour quelques espèces chez lesquelles l’article basilaire des antennes externes se joint à un prolongement frontal mince et étroit, au lieu de se réunir largement au front. Par la forme générale de la carapace, ainsi que par la disposition du front et des pattes, les Xanthodes se rapprochent d’ailleurs beaucoup de certains Xanthes, et particu- lièrement de ceux dont le bouclier céphalo-thoracique est peu élargi, tels que le X. scaber (5) et le X. Lamarckii (6). Je suis disposé à croire que les Xanthodes ne doivent pas être séparés des Xanthes; mais comme je n'ai eu entre les mains aucune des (1) Milne Edwards, Loc. cit., p. 384. (2) Idem, loc. cit., p. 385. (3) Heller, Crustaceen Fauna des rothen Meeres (Akad. der Wissenchaft, 1861, p. 326). (4) Dana, Unit. Stat. explor. Exped., Crusracea, t, 1, p. 175. (5) Fabricius, Suppl. Entom. syst., p. 336. (6) Milne Edwards, Hist, nat, des Crust,, t, J, p. 391. 278 ALPHONSE MILNE EDWARDS. espèces décrites par l’illustrezoologiste américain, ilne m'appartient pas de résoudre cette question; il faudrait pour cela comparer leur région antennaire à celle des Xanthes, tels que le X. lividus (1), chez lesquels le prolongement sous-frontal est mince et étroit. Le genre Paraæanthus a été proposé, en 1843, par M. H. Lu- cas (2) pour un Cancérien recueilli sur les côtes du Chili, et auquel il donna le nom de P. hirtipes. Cette espèce est, en effet, remar- quable par la forme très-aplatie de sa carapace, par son front extrêmement avancé, et par la disposition du troisième article des pattes-mâchoires externes qui est beaucoup plus long que large ; le bord antérieur en est tellement oblique, que son angle interne constitue une sorte de tubercule terminal. Le plastron sternal est fortement rétréci en avant; etenfin, de même que dans les genres précédents, l'abdomen du mâle est subdivisé en cinq articles seu- lement. M. Dana avait cru devoir ranger à côté du P. hirtipes le ZX. seædecimdentatus (3). Ces deux espèces n’ont cependant entre elles que des rapports éloignés; les seuls caractères communs sont la courbure des bords latéro-antérieurs et la forme avancée du front, mais elles s’en distinguent par d’autres particularités très- importantes. Les pattes-mâchoires externes ont une forme com- plétement différente ; le troisième article, au lieu d’être prolongé en avant, est au contraire subrectangulaire. Le plastron sternal n’est pas rétréci en arrière comme chez le P. hirtipes; enfin les bords latéro-antérieurs de la carapace sont multidentés. Ce der- nier caractère ne nous permet pas de réunir le X. seædecimden- tatus aux Xanthes véritables, et nous oblige à en faire le type d’une division générique particulière, que l’on peut désigner sous le nom de Cycloxanthus (h). (1) Lamarck, Hist. des anim. sans vert., t. V, p. 272. (2) D'Orbigny, Voy. dans l'Amér. mérid., Crusr., p. 48, pl. 7 bis. (3) Milne Edwards ec Lucas, Voy. de d'Orbigny, Crvosr., p. 15, pl. 7, fig. 2. (4) Cette dénomination avait été employée par M. Milne Edwards pour quel- ques Crustacés fossiles du terrain nummulitique du département des Landes, mais il est reconnu aujourd'hui qu'ils doivent prendre place dans le genre Xanthopsis de M’Coy; le mot Cycloxanthus devient donc disponible. CANCÉRIENS FOSSILES. 279 Le genre Medœus de M. Dana (1) a d’étroites affinités avec les Xanthes : le front et les antennes sont disposés de même; les pattes sont identiques; seulement les bords latéro-antérieurs de la cara- pace, au lieu d'arriver à l'angle orbitaire externe, se dirigent en bas, et s’avancent au-dessous de l'orbite jusque sur les régions ptérygostomiennes, dans le voisinage du cadre buccal. Cette par licularité de structure donne à la carapace un aspect tout à fait remarquable, surtout quand on l’examine de profil ; elle existe ce- pendant, mais à un bien moins haut degré, chez quelques Xanthes, le X. lividus entre autres. Le genre Homalaspis (2), dont je propose l'établissement, ne renferme jusqu’à présent qu'une seule espèce, le Xantho pla- nus (3), qui ne peut rester parmi les Xanthes, dont il diffère par la forme des pattes-mâchoires externes et par la disposition de l’abdomen. En effet, le troisième article des pattes-mâchoires, au lieu d’être presque rectangulaire, est beaucoup plus long que large et presque triangulaire, ressemblant assez sous ce rapport à ce qui se voit chez le Paraxanthus hirtipes ; mais ce Décapode diffère de ce dernier, amsi que des Xanthes, par l'abdomen, dont tous les anneaux sont libres chez le mâle au lieu d’être soudés, de façon à ne plus présenter que cinq articles. Cette particularité a toujours été considérée comme très-importante, et, toujours dans le groupe qui nous occupe, elle a nécessité la création d’un genre. Dans le cas dont il est ici question, elle se trouve associée à un carac- tère également important, celui que nous fournissent les pattes- mâchoires. Si l’on veut que les genres aient une même valeur, et soient basés sur des différences d'importance égale , il est donc impossible de laisser le X. planus parmi les Xanthes, et de n’en pas faire le type d’une petite division spéciale. Les Xanthopsis de M. M’Coy (4) doivent se ranger à côté des genres précédents; ils présentent certaines analogies avec les (1) Dana, Unit. Stat. explor. Exped., Crusr., t, 1, p. 484. (2) De ouœds plat, et rs, bouclier. (3) Milne Edwards, Hist. nat. des Crust.,t. 1, p.397; Voy. de d'Orbigny, Cnausracés, p. 44, pl. 6, fig. 4. (#) M'Coy, Ann. and Mag. of Nat, Hist,, 2° série, 4849, tt, IV, p. 462. 280 ALPAIONSE MILNE EDWARDS, Cycloxanthes. En effet, }a carapace est peu élargie, et les bords latéro-antérieurs sont fortement courbes; mais en même temps ces Crustacés paraissent relier les Xanthides aux Carpilides par l'intermédiaire des Harpactocarcinus, dont ils offrent jusqu'à un certain point la même voussure de la carapace et le même front quadridenté. Les Xanthiens dont l’article basilaire des antennes externes n'attcint pas le front se répartissent en quatre genres, qui sont les suivants : Platyxanthus, Menippe, Pelœus et Xanthilites. Je propose de séparer des Xanthes ordinaires, et de former sous le non de Platyæanthus une nouvelle division générique pour le X. Orbignyi (1) et pour deux espèces nouvelles que je compte faire connaître prochainement. Chez ces Crustacés, l’article basi- laire des antennes externes est très-éloigné du front, et l'abdomen cat divisé en sept articles. Par ce dernier caractère, qui leur est commun avec lous les genres de la section des Xanthiens à base antennaire courte, ils se rapprochent des Homalaspis, mais ils s’en éloignent, ainsi que des Xanthes ordinaires, par la disposition de la région antennaire. Le troisième article des pattes-mâchoires externes est plus long que large, et son bord antérieur est très- oblique. Ces particularités de forme rappellent ce que l’on re- marque chez l’Homalaspis planus (Edw.) et chez le Paraæanthus hirtipes, et s'éloignent de la forme ordinaire de cet appendice chez les Xanthes. Ce nouveau genre se distingue donc facilement par un ensemble de caractères de la plus haute importance. Dans le genre Menippe (2), l’article basilaire des antennes externes est également très-court, à tel point que le second article atteint à peine le front, et le troisième est loin de remplir l’hiatus orbilaire, de sorte que la fossette antennulaire n’est pas compléte- ment séparée de l'orbite. La carapace est plus bombée que dans le genre précédent, et ordinairement un peu bosselée près du front. L'endostome porte une petite crête, qui ne se continue pas jus- (1) Milne Edwards et Lucas, Voy. de d'Orbigny, Crustacés, p. 14, pl. 7, fig. 4. (2) Menippe, de Hann, Fauna japonica, 1833, p. 24 ; Pseudocarcinus, Milne Edwards, Hist, nat. des Crustacés, 183%, t, I, p. 407. CANCÉRIENS FOSSILES. 281 qu’au bord labial. Cette disposition n'existait dans aucun des genres précédents. Les pinces sont remarquables par leur taille exagérée. Le M. Rumphi (4), qui habite les mers de l'Inde, peut être pris comme {ype de celte division. Le genre Pelœus , établi par Evdoux et Sul (2), comprend une espèce des iles Sandwich presque entièrement semblable aux Menippe par la forme de la carapace, la disposition des anten- , @te.; mais qui en diffère par la disposition du troisième article des paltes-mâchoires externes, lequel, au lieu d’être subrectangu- lire, est plus long que large, et arrondi en avant. Souleyet s'était complétement mépris sur les affinités véritables de ce genre; car, dans la description qu'il en donne, il le classe parmi les Cancériens, dont l’article basilaire des antennes externes arrive jusqu’au front, et il ne signale pas les analogies étroites qui rapprochent les Pelœus des Menippe. Cette erreur est d'autant plus singulière que, dans la figure qu’il a donnée de la région buccale et frontale de ce genre, et où le dessinateur à représenté assez exactement ce qu'il avait sous les yeux, la petitesse de l’article basilaire des antennes est même exagérée, el le deuxième article atteint à peine le front. Le genre Xanthilites (3) de M. Bell est très-voisin des Xanthes ordinaires à carapace étroite, mais il en diffère par la brièveté de l’article basilaire des antennes externes, qui, de même que dans les trois genres précédents, n'atteint pas le front. Les régions branchiales sont remarquablement renflées, et donnentsà la cara- pace un aspect parüculier, qui rappelle un peu ce qui s’observe chez quelques Galénides. Je dois placer aussi à la suite des Xanthiens un certain nombre de fossiles dont il m’a été presque ici impossible d'étudier tous les caractères, et chez lesquels la région antennaire, l’abdomen, les (1} Fabricius, Suppl. Entom. syst., p. 336.— Milne Edwards, Hist. nat. des Crustacés, t. I, p. 408. (2) Voyage de la Bonite, 1852, p. 224.— Lucas, Voy.au pôle sud, Cnusracis, p. 47. (3) Bell, Fossil Malacostracous Crustacea (Palæontographical Society, 1857, p. 17). 282 ALPHONSE MILNE EDWARDS. pattes-mâchoires externes ou d’autres pièces caractéristiques, manquent, de telle sorte qu’on ne peut savoir exactement à côté de quel genre vivant ils peuvent se placer. Cependant, à en juger par les parties conservées, il me paraît évident que c’est dans cette section qu'ils doivent prendre place. Les genres suivants sont dans ce cas : Le genre Xanthosia, établi par M. Bell (4) pour quelques Crus- tacés du terrain crétacé, qui ressemblent beaucoup aux Xanthes élargis, tels que le X. floridus, mais dont on ne connaît que la face dorsale de la carapace. Le genre Titanocarcinus (2), groupe que je crois devoir for- mer pour un certain nombre de Crustacés fossiles qui, par leurs formes générales, présentent beaucoup d’analogies avec certains Xanthes, mais qui s’en éloignent par l'élargissement de la cara- pace en arrière. Le X. Edwardsii de M. Sismonda doit rentrer dans cette pelite division. Le genre Lobonotus (3), renfermant un Cancérien fossile du ter- rain miocène de Saint-Domingue, qui, par la disposition de la région antennaire, des pales, elc., se rapproche beaucoup des Xanthes, dont il s'éloigne néanmoins par le renflement des régions bran- chiales, caractère qui doit le faire placer à côté du genre précédent. Le genre Caloxanthus (l), dont je propose la création pour recevoir une espèce des grès verts du Maine, dont l’aspect est très-remarquable et tout à fait particulier; il se rattache intime- ment aux Xanthes ordinaires à carapace élargie ; mais on n’aperçoit sur le bouclier céphalo-thoracique aucune indication des régions. Les CaLoroniEns, représentés par le genre CAlorodius, se lient étroitement aux Xanthiens. Les Zozymes, ainsi que les Xanthodius, peuvent être regardés comme les anneaux de la chaîne qui réunit ces deux groupes. En effet, le nom de ChAlorodius, donné par Leach aux Cancériens dont les doigts sont terminés en cuiller, fut appli- (1) Bell, loc. cit. (Palæontographical Society, 1862, p. 3). (2) De riravos, marne, et xæpxt»55, Crabe. (3) De Aube, lobe, et Gros, dos. (4) De xakds, beau, et de antho. CANCÉRIENS FOSSILES. 283 qué par Ruppell à un petit Crustacé commun sur les côtes de la mer Rouge, et appelé Cancer niger par le voyageur Forskal (1). M. Mine Edwards fit ensuite rentrer dans ce même genre un certain nombre d'espèces analogues par leurs formes aux Xanthes, dont les pattes ambulatoires sont cylindriques où comprimées, mais ne portent pas de crêtes tranchantes sur leur bord supé- riéur , dont les pinces sont en cuiller, dont l’article basilaire des anténnes externes se réunit largement au front, la tigelle mobile étant logée dans l’hiatus orbitaire externe; dont le troisième article des pattes-mächoires externes est légèrement échancré sur son bord antérieur, et enfin dont l'abdomen du mâle est divisé en cinq articles, les troisième, quatrième et cinquième segments étant soudés entre eux. Ce genre ainsi délimité est arrivé aujourd'hui à renfermer un grand nombre d’espèces très-différentes entre elles. Chez quelques-unes, la carapace était très-élargie et presque lisse; chez d’autres, elle était étroite et bosselée; aussi je crois nécessaire d'établir quelques coupes dans ce petit groupe naturel, et je pro- poserais de conserver le nom de Chlorodius pour les espèces plus ou moins semblables au C. niger de Forskal, chez lesquelles la carapace est rétrécie, peu bombée, peu bosselée (si ce n’est sur les régions latéro-antérieures), où les pattes antérieures sont longues, et où les bras dépassent beaucoup le bord de la carapace. Les autres espèces de l’ancien genre Chlorode se placeraient alors naturellement dans deux sous-genres, que je désignerais sous les noms de Phymodius (2) et de Leplodius (3). Les premières se reconnaissent à leur carapace étroite comme celle des Chlorodes, mais fortement lobulée en avant aussi bien qu’en arrière. Le Phymodius ungulatus (4) et le P. areolatus (5) peuvent être pris pour type de cette petite division. (4) Forskal, loc. cit., p. 89. — Ruppell, Loc. cit,, p. 20, pl. 4, fig. 7. — Milne Edwards, loc. cit, t. I, p. 401. (2) De wuæ, verrue. (3) De smrds, mince. (4) Chlorodius ungulatus, Milne Edwards, loc. cit., t. I, p. 410. (5) Chlorodius areolatus, Milne Edwards, loc. cit., t. 1, p. 400. 281 ALPHONSE MELNE EDWARDS, Le sous-genre Leptodius comprend les espèces qui, comme le L. exaratus (A), ont la carapace élargie, légèrement bombée en avant, peu ou point lobulée, si ce n’est vers la partie antérieure, et les bras courts, et ne dépassant pas le bord du bouclier céphalo-thoracique. Les Chlorodes, avons-nous dit, se lient intimement aux Xanthes, dont ils offrent l'aspect extérieur. Parmi les Xanthiens, le genre Zozymus, en effet, porte des pinces en cuiller; mais ses pattes ambulatoires sont garnies de crêtes tranchantes , tandis que chez les Chlorodes ces appendices sont cylindriques. Le genre X'anthodius de M. Stimpson (2), qui ressemble, ainsi que son nom l'indique, à certains Xanthes, présente une combi- naison de caractères telle, qu'il doit être placé entre la section des Chlorodiens et celle des Xanthiens; en effet, ses pattes ambula- toires sont cylindriques, ses antennes externes sont disposées comme chez les Chlorodes, et ses pinces sont également en cuiller ; mais il se distingue de ces derniers par l'existence d’une légère crête sur l’endostome, qui est lisse chez les Chlorodiens. La forme élargie de la carapace des Xanthodius les rapproche particulièrement du sous-genre Leptodius. A côté des Chlorodes viennent se ranger deux petits genres, dont on doit la connaissance à M. J. Dana, et qui servent à ratta- cher les Chlorodes aux Pilumniens : ce sont les Prulodius et les Cyclodius. Le genre Pilodius (3) se reconnait à ses pinces terminées en cuiller et à sa carapace rétrécie. Il se rapproche particulièrement par là des Chlorodius et des Phymodius, mais il s’en distingue par la disposition de l’article basilaire des antennes externes, qui est court, et qui, au lieu d’être enchàässé largement entre le prolon- gement sous-frontal etle bord sous-orbitaire interne, atteint à peine ce prolongement, lequel est étroit, petit, et n'arrive qu’à l'angle de l’article antennaire. Cette différence est du même ordre que * (1) Chlorodius exaratus, Milne Edwards, loc, cit., t. 1, p. 402. (2) Stimpson, Ann. of the Lyceum of nat. Hist., 1858, t. VIL, p. 6. (3) Dana, Unit, Stat. explor, Exped., Causr., t, 1, p. 216. CANCÉRIENS FOSSILES, 285 celle que nous avons vue exister entre les Xanthes et les Xan- thodes. Les bords latéro-antérieurs de la carapace, au lieu d’être lobés ou largement dentés comme chez les Phymodius et les Leptodius, sont garnis de dents spiniformes comme chez certains Chlorodes. Le Pulodius scabriculus (1) et le P. pugil (2) peuvent être considérés comme les types du genre. Le genre Cyclodius (3) de M. Dana comprend les Cancériens à carapace étroite, suborbiculaire, lobulée, à bords latéro-antérieurs découpés en dents spiniformes, à surface légèrement poilue, à pinces terminées par des doigts creusés en cuiller, à article basi- laire des antennes externes largement réuni au front, et à abdo- men du mâle divisé en sept articles. Ce groupe se rapproche des Chlorodes par plusieurs de ses caractères, entre autres par la forme des pinces, l'absence de crêtes sur l'endostome, la disposi- tion de la région antennaire; mais, d'autre part, il a d’étroites relations avec les Pilumnes ; l'aspect général de la carapace est le même, la surface en est poilue, et enfin l'abdomen du mâle pré- sente sept articles, comme chez toutes les espèces de ce dernier genre. Les Cyclodius peuvent donc être considérés comme un type de transition servant à relier deux formes, celle des Chlo- rodes et celle des Pilumnes qui, au premier abord, paraissent très-différentes. Les Pizumniens constituent un petit groupe très-nalurel ct très- nombreux en espèces; ils ne comprennent cependant que deux genres : le genre Pilumnus et le genre Pilumnoïdes, et encore ce dernier n’est lui-même représenté que par une seule espèce. Le genre Polumnus, dont on doit la création à Leach (4), com- prend les Xantlides à carapace peu élargie, légèrement bomhée et couverte de poils, à bords latéro-antérieurs généralement spinu- leux. Les pinces des Crustacés de ce groupe sont terminées par des doigts aigus. Ordinairement l’article basilaire des antennes (4) Dana, loc. cit., t. I, p. 220, pl. 42, fig. 9. (2) Idem, loc. cit., p. 249, pl. 42, fig. 8. (3) Tdem, loc. cit., p. 222. (#) Leach, Trans. Linn. Soc., t, XI, p. 322, 286 ALPLONSE MILNE EDWARDS, externes est court, et n’alieint pas le front; il n’est guère plus large - à son extrémité que le second article, qui est presque aussi long. Le troisième dépasse le front et n’est pas logé dans l’hiatus orbi- taire, mais complétement mobile. Enfin la tigelle terminale de ces antennes est très-longue. L’endostome porte de chaque côté une crête saillante, destinée à limiter le canal expirateur de la chambre branchiale. Nous avons vu que, chez la plupart des genres précé- dents, l’endostome était lisse ; les Menippe et les Xanthodius seuls portaient un rudiment de crête, qui, au lieu d'atteindre le bord labial, s’arrêtait à peu de distance du bord postérieur de l’en- dostome. Ce caractère suffit done pour séparer nettement les Xanthiens des Pilumniens. Ces derniers ont d’ailleurs quelque chose dans leur aspect général qui ne permet pas de les mécon- naître ; 11 faut aussi noter que toujours l'abdomen du mâle est divisé en sept articles. Le genre Pilumnoides a été établi par M. Lucas (1) pour une petite espèce dont M. Pæppig (2) avait fait un Hepatus, mais qui a des relations très-étroites avec les Pilamnes, et qui, dans une clas- sification méthodique, doit être placée à côté de ces derniers. Les seuls caraclères propres à distinguer les Pilumnoides consistent dans la forme générale de la carapace, et la disposition du cadre buccal. En effet, le bouclier céphalo-thoracique est suborbiculaire et fortement bombé, au lieu d’être aplati comme dans le genre précédent, et ses bords latéro-antérieurs, au lieu de se terminer brusquement à l’angle latéro-postérieur, se continuent, en décri- vant sur la région branchiale une courbe régulière, jusqu’au niveau du milieu de la région cardiaque. Le bord antérieur du cadre buccal est plus droit que chez les Pilumnes. Je crois devoir placer à la suite des Pilumniens un Crustacé fossile du terrain nummulitique, remarquable par la forme de sa carapace, et qui constitue un petit genre , auquel je proposerai de donner le nom de Syphaæ. En le plaçant à côté des Pilumnes, (4) Lucas, Voy. de d'Orbigny, Crustacés, p. 21, pl, 9, fig. 2. (2) Hepatus perlaltus, Pœppig, Archiv für Naturgesch. de Wiegmann, 1836, p.135, pl. 40, fig. 2. CANCÉRIENS FOSSILES. 287 je me base plutôt sur des analogies de formes que sur des ca- racières précis; en effet, je n'ai pu étudier que le houclier céphalo-thoracique de cet animal. La région antennaire, les pattes ambulatoires et l'abdomen, qui auraient été si importants à examiner, manquaient sur les échantillons que j'ai eus entre les mains. Nous avons déjà vu que par l'intermédiaire des Cyclodius, les Pilumnes se rattachaient aux Chlorodiens; d'autre part ils se rat- tachent aux Xanthiens, et ce sontles genres Menippe, Pelœus, ete., qui établissent ce passage. En effet, chez les Pilumnes aussi bien que chez ces derniers, l’article basilaire des antennes externes n’atleint généralement pas le front, et l’abdomen du mâle est divisé en sept articles. Nous verrons plus loin que les Pilumnes se lient également aux Panopéens. La section des Panorfens est constituée tout entière par l’ancien genre Panopeus tel que M. Milne Edwards (1) l'avait créé et déli- mité, en y comprenant aussi les espèces dont les travaux récents l'avaient enrichi. Mais ce groupe ainsi augmenté était arrivé à renfermer des formes trop hétérogènes et des espèces dont les caractères étaient trop dissemblables. Aussi M. Stimpson a-t-il proposé d'y établir plusieurs coupes génériques. Aujourd’hui on reconnait parmi les Panopéens les genres Panopeus, Eurythium et Heteropanope. Le genre Panopeus ainsi cireonscrit comprend les Xanthides à carapace en général médiocrement élargie et un peu ovalaire, chez lesquels les bords latéro-antérieurs sont minces et dentés ; les pattes ne sont pas surmontées de crêtes; l’article basilaire des an- tennes externes se joint au front; le cadre buccal est largement ouvert en avant, et le bord labial est fortement échancré pour constituer un orifice expirateur ; mais l’endostome n'est pas garni de crêtes saillantes. Le bord inférieur de l'orbite est interrompu par un hiatus profond, situé au-dessous de l’angle orbitaire externe. L'abdomen du mâle n’est comjiosé que de cinq articles. Le (1). Milne Edwards, loc, cit., (, I, p. 403, 288 ALPHONSE MILNE EDWARDS. P. Herbsti (A) peut être pris comme type de ce genre, qui parait être essentiellement américain. Nous avons déjà vu, dans un pré- cédent.chapitre, que le genre Panopeus avait quelques rapports de formes avec certains Portuniens, et particulièrement avec les Carcins. D'autre part, il se rattache intimement aux Xanthes proprement dits, dont il ne diffère guère que par l'existence d’un hiatus sous-orbitaire externe. M. Stimpson à proposé de séparer des Panopées, et de former, sous le nom d’E£urytium (2), une nouvelle division générique pour une espèce des côtes de l'Amérique septentrionale, connue sous le nom de Panopeus limosus (3). Ce Crustacé se distingue en effet des Panopées véritables par la largeur de sa carapace, la forte crête de son endostome et la disposition des verges, qui, chez le mâle, passent sous le bord du sternum pour atteindre l'abdomen, montrant ainsi une certaine analogie avec les Ocypodes. L’abdo- men du mâle, de même que celui du genre précédent, est divisé en cinq articles. Le genre Heleropanope, établi également par M. Simpson (4), comprend certaines espèces très-voisines des Panopées, mais dont l’endostome est muni d’une crête fortement marquée, altei- gnant le bord labial; dont la fissure sous-orbitaire externe est petite au lieu d’être largement ouverte ; enfin, dont l'abdomen se compose de sept articles chez le mâle. Les Panopeus dentatus (5), P. caystrus(6) et P. formio (7) peuvent servir de types à ce genre. Les Hétéropanopées présentent beaucoup de ressemblance avec (1) Cancer Panope, Herbst, loc. cit., pl. 50, fig. 5; Panopeus Herbstii, Milne Edwards, loc. cit., t. 1, p. 403. (2) Stimpson, Notes on North American Crustacea (Ann. and Eyc. of natur. Hist. of New-York, 1859, p. 10). (3) Cancer limosa, Say, Journ. Acad. Nat. Sc. of Philadelphia, 1. T, p. #46 ; Panopeus limosus, Milne Edwards, Hist. nat. des Crust.,t.1, p. 4084. (4) Stimpson, Prodromus (Proceed. of the Acad of Nail. Sc. of Philadelphia, 1838, p. 33). (5) White, Zoo!. of the Voyage of H. M. S. Samarang, Crustacea, 1848, p. 41, pl. 44. fig. 4. (6) Idem, loc, cit., p. 42, pl. 9, fig. 2. (7) Idem, Loc. cit,, p. 42, pl. 9, fig. 4, CANCÉRIENS FOSSILES, 289 les Xanthiens, dontils ont l’aspect général. Par la disposilion de l'abdomen ils se rapprochent des Platyxanthes, des Ménippes, dont ils s'éloignent d’ailleurs par beaucoup d’autres caractères. La même particularité de structure les rattache aux Pilumniens par l'intermédiaire de quelques espèces non décrites que je proposerai de réunir en un petit genre sous le nom de Pilumnopeus, lequel participe à la fois, comme son nom l'indique, des Pilumnes et des Panopées. Par la forme du bord labial et l’existence d’une échan- crure sous-orbitaire externe, il se rapproche de ces derniers; d'autre part, par la forme du front, par l’aspect de la carapace, par l'existence de sept anneaux à l'abdomen, il se lie intimement aux Pilumnes. La section des OziExs se compose de plusieurs genres très-voi= sins les uns des autres, en tête desquels se trouve le genre Ozius établi en 1834 par M. Milne Edwards (1). Il présente quelques caractères communs avec les Panopées, entre autres d’avoir le bord labial fortement échancré, pour livrer passage à l’eau qui sort du canal expirateur de la chambre branchiale. La carapace est mé- diocrement élargie et en général aplatie; les antennes externes sont disposées comme chez les Xanthes ; l’endostome est fortement canaliculé. Les pinces sont terminées par des doigls aigus; les pattes ambulatoires sont cylindriques ou comprimées, mais ne portent jamais de crêtes. L’abdomen du mâle, de même que celui des Pilumnes, des Hétéropanopées, ete., se compose de sept arti- cles. L'Ozius tuberculosus (2) et l'Ozius guttatus (3) peuvent être pris comme types de celte division. M. Dana a réuni, sous le nom de Pseudozius (4), un certain nombre d'espèces qui présentent quelques-uns des caractères des Ozius, els que les crêtes endostomiennes et l’échancrure du bord labial, mais qui différent considérablement de ce dernier genre par la disposition des antennes externes. En effet, de même que (1) Milne Edwards, Hist. nal. des Crust., p. 404. (2) Idem, loc. cit., L. 1, p. 405, (3) Idem, loc. cit., t. 1, p. 406. (4) Dana, United States explor. Exped., Crusraces, 1, J, p,. 232, 4° série, Zoo. T, XX. (Cahier n° 5.) 3 19 290 ALPHONSE MILNE EDWARBLS. chez les Ménippes, les Platyxanthes, les Pelœus, ete., l'article basilaire n’arrive pas au front, et la tigelle mobile se trouve libre, au lieu d’être enchâssée dans l’hiatus orbitaire interne. La cara- pace, plus ou moins transversale, est en général fortement dépri- mée ; les doigts des pinces sont aigus ; enfin l'abdomen est divisé en sept articles. Le genre Spherozius a été établi par M. Stimpson (1) pour quelques espèces très-voisines des Pseudozius, dont elles pré- sentent les caractères antennaires; mais elles sont caracté- risées par la forme rétrécie et subglobuleuse de la carapace : le Pseudozius dispar de Dana (2) peut servir de type à ce genre. Le genre Epixanthus, proposé dernièrement par M. le docteur C. Heller (3), rattache les Ozies aux Xanthes. Il présente en effet la forme générale de ces derniers ; les antennes externes sont dis- posées de même, mais l’endostome est fortement canaliculé, et, de même que chez les Oziens, l'abdomen du mâle compte sept articles. L'Ozius frontalis de M. Milne Edwards (4) doit se ranger dans ce genre. Je crois donc placer ici à la suite des Oziens, et sous le nom géné- rique de Vecrozius, un Crustacé fossile de l’argile de Londres qui, par sa forme générale, ressemble beaucoup aux Spherozius. L’'ar- ticle basilaire des antennes externes, autant qu’on peut en juger sur l'individu que j'ai entre les mains et que je dois à l’obligeance de M. Bowerbank, paraît ne pas atteindre le front. L’abdomen pré- sente sept articles et les pattes antérieures sont très-inégales, comme on le remarque chez les Oziens en général. Malheureuse- ment je n’ai pu étudier l’endostome et voir s’il était lisse ou garni de crêtes, mais l’ensemble des caractères fournis par les autres (4) Stimpson, Prodromus, etc. (Proceed. of the Acad. of Nat. Scien. Phila- delph., 1858, n° 85. (2) Dana, doc. cit., t. I, p. 235, pl. 43, fig. 9. (3) Heller, Beiträge sur Crustaceen-Fauna des Rothen Meeres (Sitzungsb. d. k. Akad. d. W. Math. Natur., cl. XLIIT, Bd. 4, abth. 4864), p. 323, pl. 4, fig. 14. (4) Milne Edwards, doc. cit., pl. F, p. 406. CANCÉRIENS FOSSILES. 201 parties suffit pour fixer la place que ce fossile doit occuper dans une classification naturelle. Le genre Ruppellia de M. Milne Edwards (1) fait encore partie du petit groupe des Oziens, dont il offre les principaux caractères. L'endostome est fortement canaliculé, le bord labial est échancré ; l'abdomen du mâle compte sept articles, mais la région anten- naire est conformée d’une façon toute particulière. Le bord orbi- taire inférieur se joint à l’angle externe du front, de façon que les antennes externes sont complétement exclues de l'orbite ; J'article basilaire est grand et se soude au ffont par son bord supé- rieur, qui porte vers son milieu une tigelle mobile d’une petitesse extrême, Cette disposition rattache les Oziens aux Ériphies d’un côté, et aux Étisiens d’un autre côté ; elle rappelle également ce qui s’observe dans une des divisions de l’agèle des Carpilides, le genre Euæanthus de Dana. Le R. tenaæ (2), de la mer Rouge, a été pris comme base pour l'établissement de ce genre. Les Ruppellies nous conduisent donc directement à la section des Énisiexs, qui offre elle-même des liens de parenté étroits avec Jes Chlorodiens. Le genre Etisus, dont on doit la création à M. Milne Edwards (3), renferme des Crustacés très-semblables, par leurs formes, aux Leplodiens, dont ils ont aussi les pinces en cuiller; mais ils en sont nettement séparés par la disposition de la région antennaire. En effet, l’article basilaire des antennes externes est très-grand, se réunit au front, et présente en dehors un prolongement qui rem- plit l’hiatus orbitaire interne, de telle sorte que la tigelle mobile est complétement exclue de l'orbite et s’insère sous le front. M. Dana à proposé de séparer des Étises, sous le nom d’Eti- sodes (h), les espèces dont la carapace est moins élargie, plus bosselée, et dont les bras ne dépassent pas le bord du bouclier céphalo-thoracique. L’Etisodes anaglyptus de Milne Edwards devrait rentrer dans ce genre. (1) (2) Cancer tenax, Ruppell, op. cit., pl. 3, fig. 1. (3) Milne Edwards, Loc. cit., t, I, p. 410, (#) Dana, United Stat, explor, Exped., Causraces, t, 1, p. 184. Milne Edwards, Hist. nat. des Crust., t. I, p.420. 902 ALPHONSE MILNE EDWARDS, A côté des Étisodes doivent se placer quelques espèces de l'océan Indien, que je compte faire connaître dans une autre occa- sion, et qui se rapprochent peut-être, davantage encore, des Chlo- rodiens ; je proposerai d'en faire un genre sous le nom de Chloro- dopsis. Par leur forme générale, les espèces qui composent ce groupe ressemblent beaucoup aux Pilodius, avec lesquels on les confondrait, si l’on n’examinait pas la région antennaire; en effet, l'hiatus orbitaire externe est rempli par un prolongement de l’ar- ticle basilaire, et la tigelle mobile est exclue de l'orbite comme chez les Étisiens. On ge peut cependant pas les confondre avec ces derniers, parce que de même que dans le groupe de Chlorodiens, le bord antérieur du cinquième article des pattes-mâchoires exter- nes est légèrement échancré en arrière de l’insertion du qua- trième arlicle. D'après l'étude que nous venons de faire des différents genres qui composent l’agèle des Xanthides, nous voyons donc que ce eroupe comprend un grand nombre de formes créées sur un mêrne plan typique, qui, modifié de diverses manières, permet, par certaines combinaisons de caractères, l'établissement de plu- sieurs subdivisions plus ou moins homogènes. Les principales particularités organiques qui se remarquent et qui, suivant leur mode de groupement, caractérisent ces groupes, sont de différents ordres, el peuvent se résumer de la manière suivante : Le 4° L'article basilaire des antennes externes se joint au front. L'article basilaire des antennes externes ne se joint pas au front. L'article basilaire des antennes externes se prolonge dans Phiatus orbitaire. L’endostome est canaliculé. 9 S L’endostome est lisse. 3° Le bord labial est fortement échancré. Le bord labial est entier ou à peine échancré. h° Les pattes ambulatoires présentent des crêtes. Les pattes ambulatoires ne présentent pas de crêtes. CANCÉRIENS FOSSILES. 293 5° Les pinces se terminent par des doigts en cuiller. Les pinces se terminent par des doigts tranchants. 6° L’abdomen du mâle se compose de sept articles. L’abdomen du mâle se compose de cinq articles. Ces caractères se combinent de diverses manières, de façon à modifier les principales formes des Xanthides, et à les rattacher les unes aux autres. C’est ainsi que, parmi les Chlorodiens, chez les uns l’article basilaire des antennes arrive seulement au front ; chez les autres (CAlorodopsis), il remplit l’hiatus orbitaire. Chez les uns, l'abdomen présente cinq articles (Chlorodius); chez les autres, il en offre sept (Cyclodius). Parmi les Oziens, tantôt l’article basilaire des antennes n’arrive pas au front (Pseudozius) ; tantôt il y arrive (Ozius), lantôt il se prolonge dans l’hiatus orbitaire, qui est ainsi fermé (Ruppellia). Par ce caractère, il semblerait que l’on düt ranger ce dernier à côté des Étises; mais, ceux-ci n’ont jamais de crêtes endosto- miennes et l’abdomen du mâle ne compte jamais que cinq articles; tandis que chez les Ruppellies nous voyons des crêtes, et nous trou- vons sept articles à l'abdomen : cette combinaison de caractères les placera, par conséquent, entre les Oziens et les Étisiens, mais plus près des premiers. s Parmi les Xanthiens, nous trouvons presque toutes les combi- naisons possibles des caractères signalés plus haut, si ce n’est que jamais il n’existe de crêtes endostomiennes bien marquées, et que l'orbite n’est jamais fermée en dedans par le premier article des antennes externes. Il serait done impossible, dans un tableau dichotomique, de re- présenter les affinités véritables des divers genres. On arriverait à rapprocher des formes très-différentes et à en éloigner de très- analogues ; on ne peut donc s’en servir que comme d’une clef pour arriver facilement à la détermination des divers groupes. 204 ALPHONSE MILNE EDWARDS. SECTION DES XANTHIENS. Genre XANTHO,. Cancer, Linné, Fabricius, Montagu, Herbst, Xanruo, Leach, Malacostraca Podophthalmata Britanniæ, 1815. Xanro, Desmarest, Considér. sur les Crustacés, 1825, p.104. Xaxro, Milne Edwards, Hist. nat. des Crustacés, 1834, t. I, p. 387. Xanrao, de Hann, Fauna japonica, Crusr., p. 48. Xanruo, Dana, Unit. Stat. eæplor. Exped., Crustacea, t. I, p. 465. Leach a séparé, du grand genre Cancer de Linné, une espèce commune sur nos côles, et connue sous le nom de C. floridus, Montagu ; il en a fait le lype d’une nouvelle division générique qui fut aussitôt adoptée par tous les naturalistes, et dans laquelle on a fait rentrer un grand nombre d’espèces déjà connues alors ou nouvellement découvertes. Ainsi, en 1834, M. Milne Edwards rangeait vingt et un Can- cériens dans le genre Xanthe ; aujourd’hui il en existe beaucoup plus, mais quelques-unes des formes que l’on avait placées dans ce groupe devaient en être séparées pour rentrer dans d’autres divi- sions reconnues nécessaires : c’est ainsi que le X. hirtissimus a été placé parmi les Aciœa, que le X. hirtipes est devenu le type des Paraxanthes. Le X. planus et le X. rotundifrons ne peuvent également pas rester dans le genre qui nous occupe; ils doivent trouver place dans des groupes différents. __ Ainsi réduit, le genre Xantho de Leach se distingue à l’aide des caractères suivants. La carapace est médiocrement élargie, peu bombée, presque plate transversalement, et n’est courbée dans le sens de sa lon- gueur que dans sa portion antérieure; cette disposition lui donne un aspect particulier, qui permet de distinguer, au premier coup d'œil, les Xanthes des divers représentants de l’agèle des Car- pilides. En effet, chez ces derniers, la carapace est en général régulièrement bombée, et la courbure est presque aussi sensible CANCÉRIENS FOSSILES. 295 vers la partie postérieure que vers la partie antérieure : la région cardiaque est aussi plus élevée que les régions branchiales. Les régions sont indiquées par des sillons peu profonds, mais distincts; en général, elles ne sont pas décomposées en lobules. Les bords latéro-antérieurs sont épais, divisés en un petit nombre de dents ou de lobes. Ils se prolongent peu en arrière, et une ligne qui joindrait les angles latéraux diviserait le bouclier céphalo-thoracique en deux parties à peu près égales. Le front est lamelleux, avancé, presque horizontal, ordinairement entier ou sinueux et légèrement échancré au milieu ; il n’est jamais découpé en dents comme chez les Cancers, ou même comme chez les Ozies. L'article basilaire des antennes externes est bien développé, il atteint le front, auquel il se réunit largement ; la tigelle mobile s’insère dans l’angle orbitaire interne, qu’elle remplit compléte- ment. Les antennes internes se reploient transversalement sous le front. Le troisième article des pattes-mâchoires externes est subrectangulaire, et non échancré sur son bord antérieur, comme chez les Zozymodes; l’endostome est lisse, et ne porte pas de crêtes destinées à limiter en dedans le canal expirateur de la chambre branchiale. Les pattes antérieures sont fortes, inégales, mais cette inégalité 6st beaucoup moins marquée que chez les Ozies et les Ménippes; les pinces se terminent par des doigts tanchants, quelquefois un peu arrondis vers le bout, mais jamais en cuiller, comme ceux des Chlorodes, des Étises, des Zozy- mes, etc. Les pattes ambulatoires sont courtes, légèrement comprimées, mais jamais elles ne portent en dessus de crêtes tranchantes comme celles des Lophozozymes et des Zozymes. L'abdomen du mâle est divisé en cinq articles, les troisième, quatrième et cin- quième anneaux étant soudés entre eux. Dans l'abdomen de la femelle tous les segments sont libres. En étudiant les diverses espèces qui composent ce genre, on reconnait qu'il renferme deux formes bien distinctes par les dimensions relatives des diverses parties de la carapace. Au premier abord, et si l'on examinait les Xanthes chez lesquels 296 ALPHONSE MILNE EDWARDS. cette disposition est portée à son plus haut degré, on serait tenté de les séparer et de les ranger dans des divisions génériques dis- tinctes ; mais on ne tarde pas à reconnaître qu’il existe tous les passages d’une forme à l’autre, et qu’une ligne de démarcation serait impossible à tracer. Chez les uns, le bouclier céphalo-thoracique est notablement élargi, et les bords latéro-antérieurs forment, avec le front, une ligne courbe régulière à grand rayon. Comme représentants de celte forme, je pourrai citer les Xanthes de nos côtes, le X. Gau- dichaudi du Chili (4), le X. punctatus (2) de l'île de France, etc. Chez les autres, au contraire, la carapace est beaucoup plus étroite, les bords latéro-antérieurs sont courts, et forment, en se réunissant au front, un angle plus marqué. On observe cette dis- position chez le X. scaber (3) des îles de la Sonde, chez le X. Lamarckii (h) de l’ile de France. 6 1%, — Xanthes à carapace élargie. XANTHO FISCHERI, Nobis. Voy. Ann. des sc. nat., 1862, t. XVIII, pl. 7, fig. 3, 32, 3b, Cette espèce, dont je ne connais jusqu’à présent qu’un seul indi- vidu qui appartient au musée de Berne, et qui m’a été obligeam- ment communiqué par M. Fischer-Ooster, a été recueilli dans les couches argileuses du gault de Sainte-Croix (canton de Neufchâtel). C'est donc, géologiquement parlant, un des plus anciens Bra- chyures connus; et il est à remarquer, qu'il appartient à l’un des groupes les plus élevés en organisation, celui des Xanthiens ; dans le même étage, nous avions, d’ailleurs, déjà rencontré le genre Reussia, qui en est très-voisin. La carapace est beaucoup plus large que longue, et sous ce rapport le Xantho Fischeri se place dans la section des Xanthes (1) Milne Edwards, Hist. nat. des Crust., t. X, p. 396. (2) Idem, loc. cit., p. 396. (3) Fabricius, Suppl. Entom. syst., p. 336. (4) Milne Edwards, loc. cit., p. 391. CANCÉRIENS FOSSILES, 297 élargis; le bouclier céphalo-thoracique est légèrement bombé dans sa partie antérieure et déprimé en arrière ; en avant, les régions sont assez nettement indiquées ; les sillons sont plus mar- qués que chez le X. floridus, Montagu, et le X. rivulosus des côtes de France, mais ils le sont moins que chez le X. impressus de Lamarck, dont ils rappellent, d’ailleurs, la disposition générale, bien que la lobulation soit, dans l'espèce fossile, poussée beau- coup moins loin que dans l'espèce vivante. En effet, la région gastrique se confond presque complétement avec la région hépatique. Les lobes protogastriques sont renflés et portent quelques tubercules ; le lobe mésogastrique est étroit et se prolonge jusqu’au front. Le sillon gastro-cardiaque est nette- ment indiqué, et il se continue latéralement avec un sillon bran- chial qui, de chaque côté, s'étend en dehors et va se perdre sur le bord latéro-antérieur, après s'être décomposé en trois sillons qui aboutissent : le premier, en arrière du dernier lobe latéro-anté- rieur, le second en avant de ce lobe, et le troisième, beaucoup moins marqué, en avant du deuxième lobe; ils se réfléchissent en dessous, sur les régions ptérygostomiennes, où l’on aperçoit nette- ment leurs empreintes. Le front est étroit, peu avancé; vu en dessus, il est déprimé sur la ligne médiane et renflé sur les côtés ; vu en dessous, il est un peu échancré au milieu et légèrement onduleux. Les orbites sont petites, et présentent sur leur bord supérieur les deux pelites fissures que l'on voit en général chez les Xanthes. L’angle orbitaire externe est peu marqué ; les bords latéro-antérieurs sont divisés en trois lobes larges et arrondis, dont le dernier est le plus proéminent. Les régions ptérygostomiennes portent encore quelques tuber- cules assez gros. L'article basilaire des antennes externes, autant qu'on peut en juger sur l'individu que j'ai eu entre les mains, se joint largement au front; les pattes-mâchoires manquent, le plastron sternal a disparu ; on peut voir encore deux des articles de l'abdomen, le dernier et l’antépénultième ; mais comme ils appartiennent à une femelle, les caractères que l’on en peut tirer sont de nulle valeur. Les pinces et les pattes ambulatoires n'exis- tent pas, 208 ALPHONSE MILNE EDWARDS, La carapace mesure 0",022 dans son plus grand diamètre transversal, et 0®,012 du front au bord postérieur. Cette espèce, à certains égards, s'éloigne des Xanthes vivants. Mais les différences sont trop faibles et d’une importance trop mi- nime pour autoriser la création d’une division générique spéciale. Robineau-Desvoidy a décrit, sous le nom de. Xantho Agas- sizt (1), un Crustacé fossile du terrain néocomien de Saint-Sau- veur en Puisaye (Yonne). « Le corps, dit-il, est très-incomplet; » il est entièrement garni, ainsi que ses mains, de points tuber- » culeux. Le dessous de la carapace offre des linéaments et des » bosselures qu’on à coutume d'observer sur les espèces de ce » senre. Les bords antérieurs sont crénelés. » Cette description est tellement incomplète, qu’elle pourrait presque s'appliquer à un Crustacé quelconque, et la figure que l’auteur donne de ce fossile est complétement invraisemblable : on ne peut se rendre comple, ni de ce que l'on y voit, ni de ce que l’on y doit voir. La pince, qu'il rapporte à celle espèce et qu'il figure pl. 5, fig. 20, n’a jamais appartenu à un Xanthe, ni même à un Cancérien; elle provient évidemment de quelque Brachyure anormal, peut-être du groupe des Dromiens. Il me parait donc impossible d’admet- tre ici le À, Agassizi, el je crois nécessaire de le rayer des ca- dres zoologiques, jusqu'à ce que la découverte d’une autre cara- pace permette de lui assigner des caractères plus précis et d’en donner une figure plus exacte. Robineau-Desvoidy avait reçu cette espèce de M. Cotteau, dont les recherches approfondies ont tant contribué au progrès des con- naissances relatives aux Échinides. J'ai cherché à me la procurer, mais M. Cotteau ne l’a plus, et parmi les échantillons de la collec- tion de Robineau -Desvoidy que le conservateur du musée d'Auxerre a bien voulu me permettre d'étudier, cette pièce ne s’est pas trouvée. (1) Robineau-Desvoidy, Mém. sur les Crustacés du terrain néocomien de Saint- Sauveur en Puisaye (Yonne) (Ann. Soc. entomol., 2° série, 1849, t. VI, p. 139, pl. 5, fig. 24). CANCÉRIENS FOSSILES. 299 Dans beaucoup de catalogues de Crustacés fossiles on voit figu- rer lé X. Brongniarti de Milne Edwards, des sables de Beau- champ. M. Milne Edwards n’a jamais décrit cette espèce ; il avait simplement étiqueté, sous ce nom, une pince faisant partie de la collection du Muséum, et indiquée comme trouvée à Auvers. P. de Berville (1) avait cité cet échantillon, en disant : « Une autre » espèce, également caractéristique de ces mêmes sables, a été » décrite par M. Milne Edwards (notes manuscerites) : c’est un » Xantho, Leach, le X. Brongniarti. » Depuis, cette assertion a élé plusieurs fois répétée, et le X. Brongniarti est passé au rang d'espèce; mais il ne peut y rester. En effet, la localité où la pince en question avait été trou- vée était mal indiquée, et j’ai pu me convaincre que cette pièce provenait des calcaires grossiers des environs de Paris, et que probablement elle devait appartenir au Menippe (Pseudocarcinus), Chauvini, P. de Berville. Genre XANTHOSIA, Bell. Th. Bell, Malacostracous Crustacea of Great Britain, part. IT (Palæonto- graphical Society pour 1862, publié en 1863, p. 3). Ce genre a été établi dans un travail récent, par M. Th. Bell, pour plusieurs Crustacés du terrain crétacé d'Angleterre ; il se rapproche beaucoup des Xanthes et surtout de ceux dont la cara- pace est très-élargie, tels que le X. floridus de nos côtes ; mais, comme sur les fossiles en question on ne peut observer distincte- ment et étudier avec le soin désirable les organes les plus im- portants , que l’on ne connait ni la région antennaire, ni les pattes, ni l’abdomen, dont la disposition peut être différente de ce qui s’observe chez les Xanthes ordinaires, M. Bell a cru devoir les ranger dans une division générique particulière. Un an aupa- ravant, c’est-à-dire en 1869, j'avais publié (2), sous le nom de (4) P. de Berville, Bull. Soc. géol. de France, 2° série, 1856,t. XLIV, p, 414. (2) Ann. se. nat., 4° série, 1862, t, XVIII, pl. 7, fig. 3, 3*, 3b. 300 ALPHONSE MILNE EDWARDS,. Xantho F'ischeri, la figure d’une espèce trouvée dans le gault du canton de Neufchâtel, et qui paraît se rapprocher beaucoup des Xanthosia ; aussi, lorsque l’on connaîtra d’une façon plus approfon- die l’organisation de cesderniers, et que l'on aura pu constater s'ils doivent en réalité former une division particulière, le X, Fischeri devra peut-être se ranger dans ce genre nouveau, à côté des espèces anglaises. Mais, jusqu'à ce moment, les caractères que j'ai pu observer sur ce fossile, étant les mêmes que ceux des Xanthes, je n'ai pas cru devoir les en séparer, bien que je ne me croie pas cependant autorisé à supprimer pour cela le genre Xanthosia, qui, peut-être, se distingue par certaines particularités qui jusqu'ici, vu l’état des échantillons, ont échappé à l’observation. C’est ce que des études ultérieures pourront seules décider. Les Xanthosia se reconnaissent à leur carapace large, ordinai- rement lisse ou peu tuberculeuse, el dont le bord latéro-antérieur forme avec le front une ligne régulièrement courbe à grand rayon. Les régions sont bien indiquées à la partie antérieure; le sillon branchio-hépatique est profond, et se joint, en arrière de la région gastrique, à celui du côté opposé, ce qui divise la carapace en deux portions presque égales. Le front est large, onduleux, émarginé ; le bord latéro-antérieur est découpé en quatre dents ou lobes; les orbites sont écartées, grandes ; le bord sourcilier présente deux fissures, qui se retrouvent également sur le bord sous-orbitaire. Jusqu'à présent on n'a rencontré aucun individu de ce genre, sur lequel on ait pu observer la disposition des antennes, des pattes ou de l’abdomen. XANTHOSIA GIBBOSA, Bell. Voy. pl. 5, fig. 4, 44, 4b, Bell, Fossil Malacostracous Crustacea (Pulæontographical Society pour 1862, publié en 1863, p. 3, pl. 1, fig. 4-6). Cette espèce a été recueillie en Angleterre, dans les sables verts supérieurs (upper greensand) de Wiltshire. La carapace est presque deux fois aussi large que longue ; sa partie antérieure est très-convexe et sa partie postérieure déprimée. CANCÉRIENS FOSSILES. 301 Les régions sont nettement indiquées, surlout les lobes proto- gastriques et mésogastriques ; les régions hépatiques sont saillan- tes, et les régions branchiales sont divisées par des sillons. Ces sillons se réfléchissent sur les régions ptérygostomiennes. La surface du bouclier céphalo-thoracique est granuleuse en avant et ponctuée en arrière; le front est large, déprimé sur la ligne médiane, élevé sur les côtés ; son bord est onduleux. Les orbites sont larges, profondes, arrondies; on n’observe ni dents, ni tuber- cules sur leur bord, mais on y voit, en dessus et en dessous, deux fissures linéaires étroites. Le bord latéro-antérieur n’est que médiocrement long et découpé en quatre dents triangulaires peu saillantes (sans compter l'angle orbitaire externe). La largeur de la carapace est de 0",030. La longueur, de 0",0416. XANTHOSIA GRANULOSA, M’Coy. Voy. pl. 5, fig. 5,54, 5b. Reussia GranuLosa, M'Coy, On some new Cretaceous Crustacea (Ann. and Mag. of Nat. Hist., 2° série, 1854, t. XIV, p. 121). Reussra GranuLOsA, Reuss, Zur Kenntniss fossiler Krabben, 1859, p.10. M.M'Coy avait mentionné, sous le nom de Reussia granulosa, une espèce des sables verts supérieurs de Cambridge, mais il n’en avait pas fait connaître les caractères ; il s'était borné à dire que la carapace était couverte de granulations fines et uniformes. Dans un précédent mémoire, j'avais regardé cette espèce comme n'étant probablement qu'une variété, soit acciden!elle, soit individuelle, du À. granosa. Mais M. Th. Bell, après avoir examiné avec une scrupuleuse attention les échantillons types des principales collec- tions, soit de Londres, soit de Cambridge, a été conduit à penser que le À. granulosa était tout à fait distinct du R. granosa, et même qu'il ne devait pas rester dans le même genre. Par sa forme, la carapace ressemble beaucoupà celle de l’espèce précédente, elle est également élargie; les régions sont indiquées de la même façon, le sillon branchio-hépatique est aussi profon- dément creusé. Mais ce qui permet de distinguer facilement cette 802 ALPIONSE MILNE EDWARDS. espèce, c’est que les bords latéro-antérieurs, au lieu d’être divisés en quatre dents, petites et triangulaires, sont découpés en quatre lobes peu saillants (en comptant le lobe orbitaire externe). Le der- nier est plus bombé et plus fort que les autres. Le bord sour- cilier porte deux petites fissures, il en est de même pour le bord sous-orbitaire. Le front est large et disposé comme celui de l’es- pèce précédente. La carapace est couverte de fines granulations. L'épistome est large et granuleux. Cette espèce est rare ; on la trouve dans le greesand supé- rieur de Cambridge et de Warminster. Largeur de la carapace, 0°,030. Longueur, 0,017. GENRE ZOZYMUS. Cancer, Linné, Fabricius, Latreille, Desmarest. Zozymus, Leach, in Desmarest, Considér. sur les Crustacés, 1825, p. 105. Zozyuus, Milne Edwards, Hist. nat. des Crustacés, 1. I, p. 383. Zozyuus, Dana, Unit. Stat. explor. Exped., Crusracea, t. I. Ce genre a été élabli par Leach pour une espèce très-commune dans les mers de l’Inde, et connue sous le nom de Cancer œneus, Linné. Par leur forme générale, les Zozymesr essemblent beau- coup aux Xanthes, et surtout à certaines espèces dont les pattes ambulatoires sont très-comprimées, surmontées de crêtes, et dont j'ai cru devoir former le genre Lophozozymus ; mais ils s’en dis- tinguent par la forme des pinces, dont les doigts sont terminés en cuiller, tandis que chez les précédents ils sont aigus et tranchants. La carapace est en général assez fortement bombée pour un Xan- thide ; les régions sont souvent fortement indiquées, et décompo- sées en lobules; les bords latéro-antérieurs sont minces et tran- chants. Le front est ou entier, ou lobulé; l’article basilaire des antennes externes se joint largement au front ; l’endostome est lisse, et enfin l'abdomen du mâle ne se compose que de cinq articles. CANCÉRIENS FOSSILES. 208 On a été obligé de séparer du genre Zozymus un grand nombre d'espèces que l’on y faisait entrer anciennement, et qui ont pris place dans des groupes voisins : le Zozymus latissimus, Edw., doit se ranger parmi les Atergatis ; le Zozymus tomentosus est un Aciæodes ; le Zozymus rugatus de Latreille est un Carpiloxan- thus ; le véritable type du genre actuel est le Zozymus œneus. ZOZYMUS DESMARESTI, Roux. Xanraus Desmaresri, Roux, Description d’une nouvelle espèce de Crustacé fossile (Ann. des sc. nat., 1°° série, 1829, t. XVII, p. 84, pl. 5, B, fig. 1-2). Je crois devoir placer dans le genre Zozymus un Cancérien fossile que Roux avait fait connaître sous le nom de Xanthus Desmaresti, et qui ne peut rester dans le genre Xanthe. Malheu- reusement il n'existe de ce Crustacé qu’une assez mauvaise figure, et je ne sais ce qu'est devenu l'échantillon qui a servi à cette détermination. Roux ne l’a pas donné au musée de Marseille, dont il était conservateur. IL serait cependant nécessaire de l’étudier attentivement pour arriver à le classer avec certitude. Les pinces et les pattes ambulatoires, qui pourraient nous fournir dans ce cas des renseignements d’une grande importance, manquent sur ce fossile ; il faudrait done chercher dans l’étude des parties qui ont été conservées quelles sont les analogies les plus frappantes que présente ce Cancérien : or, c’est ce que la figure donnée par Roux ne permet pas de faire d’une façon rigoureuse. Par l'aspectextérieur de la carapace, le X. Desmaresti rappelle ce qui se voit chez le Zozymus œæneus. Le corps est assez fortement bombé, et non- seulement les régions sont fortement indiquées, mais elles sont décomposées en lobules. Les bords latéro-antérieurs paraissent minces et tranchants ; ils sont découpés en quatre ou cinq iobes peu saillants. Le front était probablement un peu déprimé sur la ligne médiane, et à bord sinueux, comme celui du Z. œneus. Les orbites sont petites, et dirigées directement en avant. Sur la face venirale, on aperçoit encore quelques vestiges de l'abdomen; mais il est impossible d’en déduire la forme et le nombre des 50/4 ALPEONSE MILNE EDWARDS, anneaux. La couleur et Ia nature de la gangue qui empâtait ce fossile ont conduit Roux à penser qu’il provenait des alluvions, probablement quaternaires, des côtes des Indes orientales, qui ont déjà fourni de nombreux Crustacés : le Scylla serrata, le Ma- crophthalmus Latreillei, et beaucoup d’autres. Largeur de la carapace, 0",042. Longxeur, 0",030. GENRE XANTHOPSIS Mac Coy. Cancer, Desmarest, Crustacés fossiles, 1822, p. 95. Cancer, Milne Edwards, Hist. nat. des Crustacés, 1834, t. I, p. 380. Zanrmorsis, M'Coy, On the Classification of some British fossil Crust. Ann. and Mag. of Nat. Hist., 2° série, 4849, t. IV, p. 162). Xawrmopsis, Bell, Fossil Malacostracous Crustacea (Palæontographical Society, 1857, p. 10). Xanrmopsis Reuss, Zur Kenniniss fossiler Krabben, 1859, p. 46. Cxccoxanraus, Milne Edwards, dans d'Archiac, Hist. des progr. de la géologie, t. IUT, p. 304, K. Le genre Xanthopsis à été établi en 1849, par M. M'Coy, pour quelques Crabes fossiles de l'argile de Londres, qui se dis- tinguent de tous les autres Cancériens par un grand nombre de particularités d'organisation, et dont une espèce avait déjà été dé- crite et figurée par Desmarest sous le nom de Cancer Leachii. Ce genre se reconnait aux caraclères suivants : La carapace, médio— crement élargie, est plus ou moins renflée, et présente une forme un peu circulaire; la partie postérieure du bouclier céphalo- thoracique est remarquable par l'existence de bosselures ordinai- rement proéminentes, el particulièrement accusées sur les régions branchiales ; les bords latéro-antérieurs forment avec le front une courbe régulière, et portent un, deux ou trois tubercules ou épines ; les bords latéro-postérieurs sont longs et renflés. Le front est découpé en quatre dents; le bord sourcilier ne présente aucune trace des fissures qui se voient chez les Xanthes et la plupart des Cancériens ; le bord sous-orbitaire est également entier ; l’article basilaire des antennes externes est gros , la tigelle mobile se re- CANCÉRIENS l'OSSILES, 305 ploie obliquement sous le front, qui s’avance beaucoup au delà. L'article basilaire des antennes externes atteint le front, et clôt l'orbite en dedans, mais il ne se joint pas largement au prolonge- ment sous-frontal, comme cela a lieu chez les Xanthes, les Chlo- rodes, etc., et 1l ressemble davantage à ce que l’on observe chez le Paraxanthus hirtipes ; sa tigelle mobile occupe l’hiatus orbitaire interne. L'apophyse inter-antennulaire de l’épistome est courte, large et aplatie ; l’endostome est lisse, et ne présente aucune trace de la crête qui, chez les Pilumnes, les Ozies, ete., limite en dedans le canal expirateur de la chambre branchiale. Les pattes-mâchoires externes sont bien développées ; le troisième article est grand et subrectangulaire; son bord antérieur est droit et non échaneré, et le quatrième article s'insère sur son bord interne, un peu au-des- sous de l’angle antéro-interne. Les pattes antérieures sont inégales ; le bras est court, et com- plétement caché sous le bord de la carapace; la main porte en dessus une rangée plus ou moins marquée de tubercules ; on en observe aussi quelques-uns beaucoup plus gros sur sa face externe ; les doigts sont terminés par une extrémité aiguë. Les pattes ambu- latoires sont grêles, cylindriques, ou plutôt légèrement compri- mées, mais n’offrent en dessus aucune trace de crêtes. L'abdomen du mâle se compose de cinq articles, les troi- sième, quatrième et cinquième anneaux étant soudés entre eux. M. M'Coy, par une erreur inexplicable, avait cru que tous les anneaux étaient libres comme chez les Menippe. En établissant son genre Xanthopsis, il appuie sur ce dernier caractère, de telle sorte que, quelques années plus tard, M. Milne Edwards, exami- nant diverses espèces du même groupe recueillies dans les couches pummulitiques du département des Landes, et y trouvant cinq articles à l'abdomen, crut devoir en faire le type d’une nouvelle division générique très-voisine des Xanthopsis, et qu'il désigna sous le nom de Cycloxanthus. Mais depuis, M. Th. Bell, dans son beau travail sur les Crustacés fossiles de l’argile de Londres, étudia d’une manière complète un grand nombre d'exemplaires du genre Xanthopsis, et il constata que toujours les mâles de ces Crabes fossiles, comme on peut facilement s’en assurer, 4° série, Zooz, T, XX. (Cahier n° 5.) 4 20 306 ALPHONSÉ MILNE EDWARDS. ne comptent que cinq articles abdominaux; que jamais ces an- neaux ne sont libres et distincts les uns des autres. Ces observa- tions, contradictoires à la diagnose donnée par M. M’Coy, ont rendu inutile la division des Cycloxanthes, qui doit se confondre maintenant avec les Xanthopsis. Desmarest, en décrivant son Cancer Leachii qui se rapporte au genre qui nous occupe, ajoute que cette espèce « appartient peut- être à la division des Crabes que M. le docteur Leach place dans son genre Xantho. » Mais en s'exprimant ainsi, il ne considérait les Xanthes que comme un sous-genre des Cancers, ainsi que l'indique d’ailleurs le nom générique sous lequel il a désigné cette espèce. M. Milne Edwards, dans son Histoire naturelle des Crustacés, place le même fossile à la suite de son genre Cancer, qui, comme nous avons déjà eu l’occasion de le dire, correspond aux Ater- gahs de Dehaan et aux Platypodia de M. Th. Bell. M. M’Coy s’est, je crois, complétement mépris sur les affinités véritables des Xanthopsis, car, se basant sur la disposition qu'il avait cru, à tort, exister dans l'abdomen, il rapprocha ce genre des Pilumnes, dont au contraire on doit dans une classification naturelle l’éloigner beaucoup. Il en diffère, en effet, par la plu- part des particularités importantes de son organisation. L’en- dostome est lisse ; chez les Pilamniens, au contraire, il est forte- ment canaliculé. L'article basilaire des antennes externes atteint le front ; chez la plupart des Pilumnes, il en est très- éloigné. L'abdo- men, qui, chez ceux-ci, compte sept articles, n’en présente que cinq chez les Xanthopsis ; la forme de la carapace, des pattes an- térieures et ambulatoires, du front, etc., est tout à fait distincte. M. Th. Bell, après être arrivé aux conclusions que je viens d’énu- mérer, rapprocha au contraire les Xanthopsis des Xanthes, tout en les rattachant cependant aux Carpilies. « Par la forme générale de la carapace, dit-il, particulièrement par la déclivité extraordi- naire du front, aussi bien que par la voussure du bouclier céphalo- thoracique, ils différent essentiellement des Xanthes et se rapproz chent des Carpilies, » Il me paraît évident que les Xanthopsis présentent, en effet, CANCÉRIENS FOSSILES. 807 beaucoup de rapports avec les deux genres que je viens de citer, mais je crois que l’on peut établir d’une manière encore plus précise leur place naturelle. Aucune espèce du genre Xantho ne présente des bosselures semblables sur la carapace, mais certaines espèces offrent le même aspect général, le X, sexdecemdentatus, Edw. et Lucas, en est un exemple (1). Par la forme avancée du front, par la disposition de la région antennaire, le Paraæanthus hirtipes paraît assez voisin des espèces fossiles qui nous occupent, et de même que, chez ces derniers, son front présente une tendance à la quadri- lobation. D'autre part, la carapace des Xanthopsis est généralement plus bombée que celle des Xanthiens, et en cela elle se rapproche de celle des Carpilides. Cependant, je ne pense pas que l’on puisse placer ce genre à côté des Carpilies ordinaires ; en proposant ce rapprochement, M. Bell n’avait examiné que des échantillons à corps très-bombé; mais, chez un grand nombre de ces Crustacés, la carapace est au contraire très-déprimée , et le front n’est que médiocrement déclive. Les Harpactocarcinus, dont j'ai déjà fait connaître les diffé- rentes espèces, me paraissent, parmi les Carpilides, être les plus voisins des Xanthopsis. Dans ces deux groupes, le front est dé- clive et découpé en quatre dents, et les bords latéro-antérieurs sont découpés en plusieurs dents: chez l'A, punctulatus, Desm., du terrain nummulitique des environs de Vérone, le nombre de ces dents est considérable (dix ou douze); mais, chez l'H. Sou- verbieï, il est réduit à cinq. Chez les Xanthopsis on compte deux dents de moins, c’est-à-dire trois. Les pinces offrent beaucoup d’analogie avec celles de ces Crustacés ; le bord supérieur en est garni de tubercules, et il est à noter que ce caractère ne se retrouve que rarement chez les Crustacés vivants du même groupe. Les pattes ambulatoires des Xanthopsis et des Har- Paclocarcinus sont construites sur le même plan ; elles sont com- (1) En raison de certaines particularités organiques, j'ai cru nécessaire de séparer cette espèce des Xanthes ordinaires, et j'ai proposé d'en former un genre sous le nom de Cyclotanthus, cette dénomination étant devenue libre depuis qu'il est établi que les Cycloxanthes fossiles sont des Xanthopsis. 208 ALPRONSE MILNE EDWARDS, parativement grèles et subcylindriques. Mais les analogies s'ar- rêtent là, et l’on ne peut les poursuivre plus loin; la forme de la carapace est très-différente et sépare définitivement ces deux genres qui, sous d’autres points de vue, paraissaient si voisins. Il est curieux de noter qu'aux époques géologiques, chez un très-grand nombre de Cancériens, le front était découpé en quatre dents bien distinctes etavancées ; tandis qu'aujourd'hui cette forme est au contraire très-rare, et l’on observe plutôt des fronts, soit entiers, soit lobulés. Le genre Xanthopsis s'est montré au commencement de l’épo- que tertiaire, et il ne paraît pas avoir dépassé la fin de la forma- tion éocène; il était alors répandu sur une vaste surface: il est abondant en Angleterre, dans l'argile de Londres; on le rencon- tre dans le calcaire grossier des environs de Paris; il se trouve en grand nombre, en France, dans le terrain nummulitique du dé- partement des Landes ; et il existe en Bavière, à Sonthofen et au Kressenberg. Était-ce la même espèce qui vivait alors sur tous ces points et quia laissé ses dépouilles dans les formations que je viens de citer? Je serais disposé à le croire. J'ai pu me convaincre, en étudiant de nombreuses séries des Xanthopsis de France, que les formes de celte espèce élaient extrêmement variables, et que si l’on n'avait eu tous les intermédiaires, on aurait été porté à faire deux outrois espèces de ce qui n’en est bien évidemment qu’une seule. Mais il ne m'a pas été possible d'examiner des séries nombreuses prove- nant de toutes les localités où l’on a rencontré ce genre, et ce que j'ai fait pour la France, je n’ai pu le faire, ni pour l’Angleterre, ni surtout pour l’Allemagne. Je suis donc obligé de conserver aujourd'hui toutes les espèces qui ont été signalées et décrites comme distinctes dans ces diverses régions, bien que je pense qu’on reconnaîtra ultérieurement qu’elles ne sont que des variétés d’un seul et même type spécifique, qui devra alors porter le nom de X. Leachii, nom que Desmarest avait donné à l’une de ces pré- tendues espèces dès 1822. Mais, pour arriver à ce résultat, il faudrait non-seulement com- parer un grand nombre d'échantillons des différentes localités, CANCÉRIENS FOSSILES. 309 mais encore pouvoir étudier les pièces qui ont servi de types aux auteurs qui se sont occupés de ce sujet et qui ont décrit les espèces en question ; je crois donc que, dans l’état actuel des choses, il est préférable de multiplier, probablement outre mesure, le nombre des divisions spécifiques plutôt que de confondre des choses qui, peut-être, sont distinctes. Je commencerai donc l'étude des Xanthopsis par l'espèce que j'ai pu examiner sous toutes ses formes, à tous ses âges et avec toutes ses variations, dues, soit au sexe, soit à des circonstances individuelles ou accidentelles, espèce dont je possède plusieurs centaines d'échantillons parfaitement conservés. XANTHOPSIS DUFOURII, Milne Edwards. Voy. pl. 6. Cyczoxanraus Durourir, Milne Edwards, dans d’Archiac, Hist, des progrès de la géologie, 1850, t. IIL, p. 304 K. Cyecoxanraus Decsost, Milne Edwards, loc. cit., t. III, p. 304 K. CycLoxanTHUS LAMELLIFRONS, Milne Edwards, loc. cit., L. IL, p. 304 K. Il y a quelques années, M. Milne Edwards s’étant procuré quel- ques Cancériens fossiles du terrain nummulitique du département des Landes, y avait reconnu trois formes différentes, très-voi- sines du Xanthopsis nodosa de M'Coy, mais dont l’abdomen, con- trairement à ce que disait ce dernier zoologiste, se composait de cinq articles. Iles prit pour type d’un genre nouveau sous le nom de Cycloxanthus, et crut devoir y distinguer trois espèces, savoir : Le C. Dufourü, qui se reconnait aux fortes bosselures de la partie supérieure de la carapace ; Le C. Delbosuü, qui à beaucoup d’analogie avec le précédent, mais dont la carapace, au lieu d’être fortement bombée, comme chez le C. Dufourii, est presque horizontale ; Le C. lamellifrons, qui est intermédiaire aux deux espèces précédentes par sa forme générale, mais caractérisé par quelques particularités dans Ja forme du front, 310 ALPHONSE MELNE EDWARDS. Depuis cette époque on a reconnu, ainsi que nous l’avons déjà dit, que les caractères assignés au genre Xanthopsis étaient inexacts ; que l’abdomen du mâle, de même que celui des Xanthes, se composait de cinq articles, et que par conséquent il n’existait aucune raison pour en séparer les Cycloxanthes. Les fossiles dont je viens de parler doivent done prendre place dans la division des Xanthopsis. Grâce à deux excursions que j'ai faites dans les carrières des environs de Saint-Sever, et à l’obligeance de M. Léon Dufour, j'ai pu me procurer un grand nombre d'échantillons de ce Crabe, et je me suis assuré que les trois espèces signalées par M. Milne Edwards n'étaient que trois formes d’un seul et même type spéci- fique; que, suivant l’âge, l'aspect général variait considérable- ment, les jeunes individus étant beaucoup plus bombés et plus tuberculeux que les vieux. J'examinerai d'abord quels sont les caractères des Xanthopsis à carapace bombée et fortement bosselée, auxquels M. Milne Edwards avait donné le nom de X. Dufourii, et qui ne sont pour la plupart que de jeunes individus. La carapace n’est guère plus large que longue ; elle est forte- ment bombée dans le sens antéro-postérieur, et très-médio- crement dans le sens transversal. Sa forme est presque circulaire, à cause du renflement des bords latéro-postérieurs, qui sont au moins aussi longs que les latéro-antérieurs. Les régions sont séparées par des sillons à peine visibles, mais leurs divers lobu- les sont marqués par de fortes bosselures. Les lobes protogastri- ques sont indiqués par deux bosses arrondies ; le mésogastrique forme également une bosse, en arrière de laquelle on en voit une autre qui représente les lobes mésogastrique et urogastrique con- fondus. La région cardiaque est limitée des deux côtés par une dépression large et profonde. Le lobe antérieur porte une bosse, tandis que le postérieur est seulement arrondi. Les régions hépa- tiques ne sont pas distinctes et restent confondues avec les bran- chiales. Ces dernières portent quatre bosses, plus saillantes que celles des régions précédentes ; sur le lobe épibranchial on en compte deux, l’une tout près du lobe urogastrique, l’autre plus CANCÉRIENS FOSSILES 311 en avant et plus rapprochée du bord. Sur le lobe mésobranchial ilen existe une fortement accusée, et enfin on en voit unedernière moins saillante sur le lobe métabranchial. L'aspect du test varie beaucoup, suivant son état de conserva- lion et de la manière dont s’est faite la fossilisation. La carapace se compose de trois couches : la plus superficielle est très-mince, compacte comme une sorte de couverte ou de vernis de porce- laine, et piquetée par une multitude de petites fossettes miliaires, visibles à la loupe. La couche moyenne présente aussi des petites fossettes analogues, mais plus grosses, plus larges et plus pro- fondes, dans l'intervalle desquelles existe une multitude de très- petits points saillants granuliformes, qui peuvent disparaître par l'usure. Enfin la couche profonde est plus épaisse, d’un tissu moins compacte, d’un aspect crayeux ; au moment où on la met à nu, on voit à sa surface quelques granulations qui disparaissent sous le plus léger frottement. On comprend facilement que, suivant que les couches superficielles ont été enlevées ou conservées, l'aspect! exté- rieur du test puisse être complétement modifié ; il arrive parfois que, sur quelques-unes des parties les mieux protégées, la couche superficielle persiste, tandis qu’on ne voit à côté que la couche moyenne, et que la plus profonde se montre un peu plus loin ; on peut ainsi les étudier facilement et se rendre compte des erreurs auxquelles on est exposé dans une comparaison, si l’on n'établit d'abord bien quelle est la couche du test que l’on a sous les yeux. Les bords latéro-antérieurs de la carapace offrent trois dents tuberculiformes ; la dernière, qui forme l'angle latéral de la cara- pace, est la plus saillante, et à raison de la voussure du corps elle se trouve la plus élevée ; la deuxième en est assez éloignée ; la première est placée à peu près à la même distance de la seconde, et est à peine visible; sur quelques individus elle paraît manquer tout à fait. Ces dents ou tubercules sont plus ou moins avancés et pointus, mais cela dépend principalement de l’état de conservation du fossile. L’angle orbitaire externe s’avance en une saillie obtuse. L’or- bite est petite, profonde et directement dirigée en avant. Le front est avancé, très-déclive et découpé en quatre dents; les deux 512 ALPIIONSE MILNE EDWARDS, médianes plus rapprochées l’une de l’autre et un peu plus avan- cées que les latérales; lorsque les couches superficielles du test ont été enlevées et qu'il ne reste que la couche profonde, les dents frontales paraissent beaucoup plus aiguës et plus profondé- ment découpées. L'angle orbitaire interne s’avance en une pointe saillante. Les pattes antérieures sont inégales; le bras ne porte ni épines, ni tubereules ; l’avant-bras présente en dedans un renflemeut obtus ; il est lisse en dedans. La main est garnie sur son bord su- périeur d’une rangée de six, sept ou huit tubercules peu saillants ; en dehors de celte ligne on en aperçoit quelquefois une seconde beaucoup moins accusée; la face externe de la main est remar- quable par l'existence de quatre bosses, dont lrois sont situées les unes au-dessus des autres vers le tiers postérieur, parallèlement à l'articulation de l’avant-bras; l'inférieure est plus saillante que les autres. La quatrième est beaucoup plus forte et plus arrondie, elle est située vers le tiers antérieur, à la hauteur de l'intervalle qui sépare les doigts. Ceux-ci sont armés d’un certain nombre de dents mousses, en général deux ou trois. Ils étaient colorés en noir, mais celte coloration ne se prolongeait pas sur la main. Les pattes ambulatoires sont grêles et cylindriques, le doigt est long et styliforme. L’abdomen du mâle est court et se compose, avons-nous dit, de cinq articles, les troisième, quatrième et cin- quième anneaux étant soudés entre eux. Le dernier est presque complétement triangulaire ; le pénultième est rectangulaire et un peu plus large que long ; le cinquième s’élargit en arrière, où il se confond avec le quatrième et le troisième, qui s’élargit considéra- blement jusqu’à la base des pattes. L'abdomen de la femelle est arrondi, élargi et composé de sept articles distincts : le septième est grand et semi-ovalaire ; le sixième est rectangulaire ; le cin- quième est beaucoup moins long ; le quatrième est encore moins long et à peu près égal au troisième. Si l'on examine maintenant la variété de forme à laquelle M. Milne Edwards avait donné le nom de X,. Delbosii, on voit qu’elle se rencontre chez des individus de grande taille, avancés en age, et surtout chez les mâles, car les femelles sont généralement CANCÉRIENS FOSSILES. 313 plus fortement bombées et bosselées. Dans cette forme, la carapace, au lieu d’être bombée, est aplatie, et le front, au lieu d’être très- fortement déclive, s'avance presque horizontalement; les bosses de la carapace sont comparativement très-amoindries ; les bosses protogastriques et la mésogastrique peuvent manquer complé- tement; l’urogastrique et la cardiaque antérieure sont arrondies et peu saillantes. Les bosses épibranchiales se réduisent à de légères saillies ; la mésobranchiale est toujours nettement circonscrite, mais la métabranchiale s’atténue beaucoup. Les dents des bords latéro-antérieurs sont plus visibles, la postérieure se détache mieux ; les dents frontales sont plus longues et l'intervalle qui les sépare plus profond ; les pattes antérieures prennent parfois un développement relativement énorme. Le naturaliste le plus exercé ne pourrait pas manquer de pren- dre pour des caractères spécifiques ces particularités individuelles, s’il n'avait sous les yeux qu'un pelit nombre d'individus offrant ces deux modifications extrêmes ; mais quand on est mieux favo- risé par les circonstances, et qu’on peut étudier comparativement une longue série de ces fossiles, on ne larde pas à reconnaitre les intermédiaires qui lient entre elles les formes les plus dissem- blables ; on voit que chez les individus les plus petits, c’est-à-dire les plus jeunes, la carapace est fortement bombée et tuberculeuse, et que cette disposition est encore plus fortement accusée chez les femelles ; mais à mesure que ces Crabes grandissent, leurs formes changent, leur carapace s’aplatit, leur front se relève et tend à devenir presque horizontal ; enfin les bosses deviennent de moins en moins saillantes. On peut suivre pas à pas ces modi- fications, et bien qu'entre une très-jeune femelle et un vieux mâle les différences soient considérables, il est impossible de les sépa- rer spécifiquement, quand on à pu étudier tous les chainons qui rattachent ces deux extrêmes. On doit aussi faire la part des circonstances accidentelles dues à la fossilisation, à la compression des couches, etc. Il est évident que si l’on compare un moule interne à un échantillon complet, on y découvrira des différences ; mais il est facile de s’en rendre comple, et avec un peu d'habitude on peut arriver à deviner, 514 ALPHONSE MILNE EDWARDS. d’après la forme d’un moule, ce qu’il devait être lorsqu'il était entouré de son test, Malheureusement quelques paléontologistes ne tiennent aucun compte de ces circonstances, et établissent sur des moules internes très-incomplets des espèces imparfaitement décrites qui ne peuvent qu’embarrasser la nomenclature scienti- fique. M. Milne Edwards avait distingué, sous le nom de X. lamelli- frons, un individu de grande taille dont le front était presque horizontal et profondément découpé ; or, nous avons vu que lors- que les couches superficielles du tesL sont enlevées, les dents fron- tales sont plus proéminentes et plus profondément séparées ; j’ai pu me convaincre, en étudiant l'individu qui avait servi de type à cette détermination, que ce n'était qu'un mâle à carapace assez aplatie, à front peu déclive, et dont la couche profonde du test avait été seule conservée. Le Xanthopsis Dufourii n’a, jusqu’à présent, été rencontré avec certitude que dans les couches du terrain nummulitique des environs de Saint-Sever, dans les Landes. On le trouve en abon- dance dans les carrières de Sainte-Colombe et dans les marnières de Huntet, commune de Coudures. | M. Hébert a bien voulu me communiquer un échantillon, que je crois devoir rapporter à cette espèce, et qui a été recueilli à la partie intérieure du calcaire grossier, à Borizy-aux-Bois, près de Coucy-le-Château. C’est une femelle à carapace très-bombée et bosselée ; mais elle est en trop mauvais état pour permettre: une identification spécifique rigoureuse, le test a complétement disparu, le front est brisé et les pattes manquent. Largeur de la carapace d’un petit individu, 0",028. Longueur, 0",023. Largeur de la carapace d’un grand individu, 0°,065. Longueur, 0°,050. CANCÉRIENS FOSSILES. 315 XANTHOPSIS LEACHIT, Desmarest. Voy. pl. 7, fig. 4 et2; pl. 8, fig. 3 et 4 ; pl. 14, fig. 4. Cancer Leacuu, Desmarest, Hist, nat, des Crust, foss., 1822, p. 95, pl. 8. Cancer Leacanr, Ranzani, Sopra due Granchj fossili della specie chiamata da Desmarest Cancer Leachiü, Bologne, 1830, p. 43, fig. 7 et 8. Caxcer Leacuu, Milne Edwards, Hist. nat. des Crust., 1834, t. I,p. 380. Xanraopsis gispiNosA, M'Coy, On the Classification of some British fossil Crustacea (Ann. and Mag. of Nat. Hist., 2° série, 4849, t. IV, p. 164). Cancer Leacenr, Bell, Fossil Malacostracous Crustacea (Palæontographical Society, 1857, p. 45, pl. 1, fig. 5 et 6, et non À, Leachii). Le Muséum d'histoire naturelle possède aujourd’hui les deux fossiles qui ont été décrits et figurés en 1822, par Desmarest, sous le nom de Cancer Leachii, et qui sont, par conséquent, les types du Xanthopsis Leachii dont nous avons à nous occuper ici. Ils ont été envoyés à ce naturaliste par Leach, et proviennent de l'argile de l'ile Sheppey, à l'embouchure de la Tamise. Au premier abord, il semblerait donc qu'il ne devrait y avoir aucune incer- titude quant à l'application de ce nom spécifique; mais les échan- tillons étudiés par cet auteur sont en très-mauvais état : le front est incomplet, et les figures qui en ont été données sont impar- faites et peuvent laisser quelque incertitude. Cependant, quand on étudie les pièces elles-mêmes, on ne conserve plus aucun doute sur leurs véritables caractères, et il est facile de reconnaître à quelle espèce elles appartiennent. Dans son mémoire sur le genre Xanthopsis, M. M'Coy a considéré l'espèce de Desmarest comme non avenue, et il l’a com- plétement rayée des cadres carcinologiques. Il aurait été plus ré- gulier et plus conforme aux lois de la nomenelature, si effecti- vement le C. Leachiine pouvait se distinguer des formes voisines, de conserver celte dénomination, et de lui assigner des caractères précis. Ceci n’était d’ailleurs pas nécessaire, car en 1830, c’est-à- dire dix-neuf ans avant la publication du travail de M. M'Coy, Ranzani avait donné, du Cancer Leachii, une figure très-suffisante pour faire connaître les détails de son organisation; la carapace de l'échantillon qu'il avait étudié était en bon état de conservation ; les bords latéraux étaient intacts, de même que le front. 316 ALPHONSE MILNE EDWARDS,. En 1857, M. Th. Bell, qui ne connaissait pas le travail de Ran- zani, reprit la dénomination spécifique de Desmarest et l’appliqua à l’une des espèces décrites par M. M’Coy, le X. nodosa. Cette assimilation n’est pas tout à fait exacte ; le Cancer Leachii doit se rapporter, non pas au X, nodosa, mais au X. bispinosa, qui se distingue de l'espèce précédente par sa carapace plus aplatie et moins fortement bosselée. J’ai pu me convaincre de ce fait, en étudiant les individus types de Desmarest, et il ne saurait y avoir aucun doute à ce sujet. Je donne ici une figure scrupuleusement exacle de l’un d’eux, sur lequel on peut voir que les bosses de la carapace sont peu saillantes. La carapace de ce Cancérien est médiocrement convexe; le front est peu déclive, les tubercules sont peu proéminents. La surface est couverte de ponctuations larges et plus nombreuses en avant qu’en arrière. Les bords latéro-antérieurs ne présentent souvent que les deux tubercules postérieurs, le premier s’atro- phiant, mais la place qu’il occupait reste ordinairement marquée par une légère saillie. Des deux tubereules postérieurs, le dernier est le plus saillant. Les pattes antérieures sont semblables à celles de l’espèce précédente ; seulement les tubercules du bord supé- rieur de la main sont peu proéminents. Il me semble très-probable que cette forme n’est que la variété aplatie que j'ai examinée chez l'espèce précédente, et que M. Milne Edwards avait désignée sous le nom de X. Delbosu. L'existence de deux ou de trois tubercules au bord latéro-antérieur me parait un caractère de peu de valeur; car souvent, dans des in- dividus qui ne différaient certainement pas spécifiquement, j'ai vu le premier de ces tubercules s’atrophier et devenir rudimentaire, tan- dis que les autres s’allongeaint plus que d'ordinaire. Les ponctua- tions de la carapace, qui se remarquent chez le X. Leachu, me semblent dues à l'existence de la couche moyenne du test qui s’est conservée, tandis que la couche superficielle s’est détruite. D’ail- leurs j'ai examiné un grand nombre d'échantillons, provenant d'Angleterre, qui n'offraient que des différences peu sensibles avec la variété Delbosii de l'espèce française. Nous ne savons que peu de chose sur les limites des varia- CANCÉRIENS FOSSILES, 317 lions que peut présenter une même espèce, suivant les individus, les âges, les sexes, le climat, la nature du fond de la mer, la profondeur à laquelle elle vit. Il arrive sonvent que, dans une localité, on ne rencontre guère que de jeunes individus, tandis qu'il ne s’en trouve que de vieux dans d’autres peu éloignées. Ainsi, sur la côte de Granville, on ne rencontre que de jeunes individus du Cancer pagurus, tandis qu’à l’île Jersey, située à peu de distance de cette ville, les pêcheurs prennent souvent des spécimens de cette espèce d’une taille énorme et d'un àge évi- demment très-avancé. Il nous faut donc procéder, avec une extrême prudence, quand il s’agit d'établir des coupes spéci- fiques. Le Xanthopsis Leuchii se trouve en abondance à l'ile Sheppey, on l’a également rencontré à Southend et dans le faubourg du nord de Londres. J'en possède aussi plusieurs individus recueillis à Sonthofen et au Kressenberg, en Bavière. Largeur de la carapace, 0",057. Longueur, 0°,046. XANTHOPSIS NODOSA, MCoy. Voy. pl. 5, fig. 2; pl. 8, fig. 4 et 2. Xanrnopsis noposa, M'Coy, On the Classification of some British fossil Crustacea (Ann. and Mag. of Nal. Hist., 2° série, 1849, t. IV, p. 163). Cancer mispiprrormis, H.von Meyer, Jahrb. für Mineralog., 1850, p. 200: 1852, p. 302. Xanraorsis Leacun, Bell, Fossil Malacostracous Crustacea (Palæontogra- phical Society, 1857, p. 44, pl. 4, fig, 1-4). Xanruopsis nonosa, H. von Meyer, Terliare Decapoden aus den Alpen von OEningen und dem Taunus (Palæontographica, 1862, t. X, p.147,pl.16, fig. 1-4). M. Th. Bell avait cru devoir rapporter au Cancer Leachii de Desmarest le Xanthopsis nodosa de M'Coy; mais nous avons pu nous assurer que celle première espèce était identique avec le À. bispinosa, M'Coy. 218 ALPHONSE MILNE EDWARDS. Par sa forme générale, par la forte voussure de la carapace, par la proéminence des bosses qui couvrent le bouclier céphalo-thora- cique, le X. nodosa me paraît se rapprocher beaucoup du Æ. Du- fourii à carapace fortement bombée; les particularités qui sépa- rent ces deux Cancériens sont presque insignifiantes, et celles qui les distinguent du X. Leachii sont du même ordre. Indépendam - mentdes caractères tirés de la forme générale du corps, les X, no- dosa ne paraissent pas présenter la même ornementation du test que l'espèce précédente ; les ponctuations sont beaucoup plus petites, et entre elles on aperçoit un grand nombre de petits points saillants et granuliformes. Nous avons déjà examiné la va- leur des caractères que l’on peut tirer de l’apparence extérieure du test, et les X. nodosa ressemblent beaucoup, sous ce rapport, aux X. Dufourii, chez lesquels la couche superficielle, l’espèce de vernis qui recouvre le test, aurait été enlevée. Les pattes anté- rieures portent en dessus une rangée de six ou sept tubereules. Les principales différences qui séparent le ÆX. nodosa du X. Leachi sont donc fournies par la forme bombée de la carapace et la proéminence des lubercules; or, nous avons vu que Pespèce du département des Landes présentait ces deux formes parfai- tement bien caractérisées. Il me parait donc au moins très-pro- bable que les deux prétendus types spécifiques de l'argile de Londres se fondront en un seul. Ce fossile se rencontre également en abondance dans les cou- ches argileuses de l’île Sheppey ; on l’a trouvé dans le faubourg nord de Londres et dans l’Essex. J'en possède plusieurs exem- plaires recueillis à Sonthofen, en Bavière, et M. Herman de Meyer en a figuré qui venaient du terrain nummulitique des Alpes. Largeur de la carapace, 0,050. Longueur, 0",040. CANCÉRIENS FOSSILES, 319 XANTHOPSIS UNISPINOSA, M Coy. Voy. pl. 5, fig. 1. M'Coy, On the Classification of some British fossil Crustacea (Ann, and Mag. of Nat. Hist., 2 série, 1849, t. IV, p. 464). — Bell, Fossil Malacostracous Crustacea (Palæontographical Society, 1858, p. 16, pl. 2, fig. 1). M. M’Coy a séparé sous ce nom, des autres Xanthopsis, les individus dont le front était moins déclive que celui du X. nodosa, dont les tubercules qui couvrent la carapace élaient moins sail- lants, dont la dent postérieure du bord latéro-antérieur était courte, aplatie, triangulaire et pointue, les deux extérieures étant petites ét obtuses. Ils se distinguaient du Leachii par la voussure plus considérable de la carapace. M. Th. Bell les considère comme constituant une espèce bien distincte des précédentes. Cependant je suis disposé à croire que, de même que la précédente, cette forme n’est qu'une simple variété d’un seul et même type spéci- fique. Nous savons que chez les Xanthopsis de France on trouve tous les degrés entre la forme aplatie et la forme bombée de la carapace ; que les proportions relatives des diverses dents latéro+ antérieures peuvent varier; que la dernière peut présenter des dimensions considérables, ou se réduire presque à un simple tu- bercule. Le X. unispinosa serait pour l'Angleterre une de ces formes de transition. Quoi qu’il en soit, son nom d’unispinosa est mal choisi, et peut en donner une idée fausse, car, bien que la dent postérieure soit la plus considérable, elle ne l’est pas plus que chez beaucoup de À. Leachüi. Ces fossiles ont été trouvés dans les mêmes localités que les précédents, à l’île Sheppey, et probablement aussi à Highgate, Largeur de la carapace, 0",0/45. Longueur, 0",033. 320 ALPHONSE MILNE EDWARDS, XANTHOPSIS HISPIDIFORMIS. BracHvuRITES mispipirormis (var.#inor), Schlotheim, Nachträgè sur Petre- factenkunde, 1822, p. 24, pl. 2, fig. 3. Xanruorsis Leacuu (pars), Bell, Fossil Malacostracous Crustacea (Palæontogr. Society, 1857, p. 15, pl. 4, fig. 40). Xanrnorsis g1sprnosA (pars), Reuss, Zur Kenntniss fossiler Krabben, 1859, p. 46, pl. 12, fig. 4. Xanraopsis mispinirormis (pars), Reuss, loc. cit., pl. 14, fig. 5. Il est impossible de faire rentrer dans aucune des variétés pré- cédentes une forme de Xanthopsis qui se rencontre en Angleterre, à l'ile Sheppey, et en Bavière, au Kressenberg ; elle se distingue par le développement excessif des deux dents postérieures du bord latéro-antérieur. Schlotheim avait figuré, en 1822, un exemplaire sur lequel on remarquait cette particularité, et qui provenait d’An- gleterre ; il l'avait désigné sous le nom de Brachyurites hispidi- formis (var. minor). M. Bell, dans son consciencieux travail sur les Crustacés de l'Angleterre, a figuré un individu de ce même type, et il le rap porte à son X. Leachii, c'est-à-dire au X. nodosa de M’Coy, en indiquant cependant qu’il diffère de la forme ordinaire de cette espèce. Cet échantillon provenait de l’île de Wight. Enfin, M. Reuss rapporta au X. bispinosa de M'Coy, c’est-à- dire au X. Leachii, l'individu décrit par Schlotheim, et il le fit figurer de nouveau. D'autre part, parmi les échantillons qui repré- sentent son X. hispidiformis , il s’en trouve un qui bien évidem- ment présente une grande analogie avec le précédent. . H me parait très-probable que cette forme n'est également qu'une variété du X. Leachii ; mais puisque ces variétés, dont il a déjà été question, sont généralement considérées comme étant des espèces, on doit agir de même relativement à celle-ci, jusqu’à ce qu'une étude comparative raisonnée des fossiles des différents bassins soit venue montrer quelle est en réalité l’étendue des variations de forme compatibles, dans ce genre, avec l’identité spécifique. Largeur de la carapace, 0,050, Longueur, 0",039, CANCÉRIENS FOSSILES. sat XANTHOPSIS TRIDENTATA, Meyer. Cancer TRipenTaATUSs, H. v. Meyer , Jahrb. für Mineral., 1854, p. 57. Xawrmorsis rripenTAtA, H. v. Meyer, Terlire Decapoden aus den Alpen, von OEningen und dem Taunus (Palæontographica, 1862, t. X, p. 158, pl. 47, fig. 4-7). M. H. von Meyer a décrit sous ce nom un Xanthopsis prove- nant du terrain nummulitique du Kressenberg en Bavière : la carapace est médiocrement bombée, et les bosses qui la couvrent sont très-réduites; on n’en voit que sur le lobe antérieur de la région branchiale; les bords latéro-antérieurs présentent trois dents bien développées, dont la troisième est la plus forte. D'après l'examen de ce fossile, je serais disposé à croire que ce n’est qu'un grand individu du X. Leachii. Nous savons qu’en avançant en âge, les bosselures de la carapace s’atténuent chez ce Crustacé. Sur plusieurs individus de Saint-Sever, dont la taille était consi- dérable, c’est à peine si l’on en voyait la trace; d’autre part, les femelles sont toujours plus fortement bombées que les mâles. L'individu observé par M. de Meyer était une femelle ; aussi est- elle assez fortement bombée, malgré sa grande taille. Ce qui tend à confirmer les vues que je viens de présenter , c’est que j'ai pu examiner plusieurs Crabes du Kressenberg qui se rapportaient évidemment au X. Leachü, et qui ressemblaient d’une manière frappante, par la taille et les proportions, au X. tridentata de M. de Meyer. Largeur de la carapace, 0,070. Longueur, 0,057. XANTHOPSIS SONTHOFENENSIS, Meyer. Cancer Sonrnorenensis, H. von Meyer, Jahrb. für Mineral., 1816, p. 463. XanTHoPsiS SONTHOFENENSIS, H. von Meÿer, Tertiare Decapoden aus den Alpen von OEningen und dem Taunus (Palæontographica, 1862, t. X, p. 459, fig. 7-9), Cette espèce a été établie par M. Herman de Meyér sur le moule %° série. Zoo. T. XX, (Cahier n° 6,) 1 24 922 ALPHONSE MILNE EDWARDS. interne d'un Xanthopsis trouvé à Sonthofen. Il me semble diffi- cile de lui assigner des caractères précis qui puissent permettre de le distinguer du X. Leachii : la forme, au premier abord, paraît un peu différente ; la carapace est relativement plus large, et la moitié antérieure plus considérable par rapport à la postérieure. Mais les caractères que l’on peut tirer de l’examen d’un moule interne, quand il s’agit de formes aussi variables que celles des Xanthopsis, ne permettent pas, à mon avis, d'arriver à une déter- mination spécifique rigoureuse, Largeur de la carapace, 0",057. Longueur, 0,042. XANTHOPSIS BRUCKMANNI, Meyer. Voy. pl. 45, fig. 3, 4, 42, 4b, 4e. Cancer Bauckmanni, H. von Meyer, Jahrb. für Mineral., A845, p. 456. Xanrmorsis misrinirormis (pars), Reuss, Zur Kenniniss fossiler Krabben, p.46, pl. 43, Gg. 4-4? ; pl. 44, fig. 4-4 ; pl. 23, fig. 3-6, Xanruopsis Bruckmanni, H. v. Meyer, Tertiare Decapoden aus den Alpen, von OEningen und dem Taunus (Palæontographica, 1862,t. X, p. 152). D’après les descriptions et les figures que M. H. von Meyer a données de cette espèce, elle paraîtrait bien distincte de toutes celles que nous venons d'examiner. Comme le fait remarquer cet auteur, suivant l’âge et le sexe, elle peut varier dans des limites très- étendues. Les femelles sont généralement plus grosses que les mâles; leur carapace est plus bombée, et les tubercules y sont moins saillants. Cependant, chez quelques femelles, M. de Meyer a signalé lexistence de bosses très-saillantes. La carapace est à peu près ovale; sa plus grande largeur correspond à Ja limite des régions gastrique et cardiaque ; elle est médiocrement bombée. Le front est en général fortement déclive. Les bords latéro-anté- rieurs sont tantôt complétement lisses ; tantôt ils offrent une dent à leur extrémité postérieure, au-devant de laquelle se voit parfois l'indice d’une seconde dent. Ces bords se recourbent en dedans, et forment une saillie qui vient aboutir à l’éminence méso-bran- chiale ; les autres bosses sont peu accusées. CANCÉRIENS FOSSILES. 323 C'est surtout par la forme des bords latéro-antérieurs que le À. Bruckmanni parait différer des autres espèces du même genre. Sur plusieurs individus que j'ai eu entre les mains, il m'a été im- possible de constater l'existence de cette disposition d'une manière bien nelle, et je n'ai pu m’assurer si elle existait naturellement, ou si elle était due simplement à ce que les dents avaient disparu par le frottement; j'ai done été obligé de m'en tenir aux figures et à la description de M. H. von Mever. Le Xanthopsis Bruckmanni se trouve surtout dans les couches oummulitiques de Sonthofen, en Bavière. Largeur de la carapace, 0",063. Longueur, 0",53. XANTHOPSIS KRESSENBERGENSIS, Meyer. Voy. BL AS Re Cancer KnessengerGewsis, H, von Meyer, Jahrb. für Mineral., 1846, p. 463, 1852, p. 302. Xanruorsis KressenserGensIs, H. von Meyer, Tertiare Decapoden aus den Alpen, von OEningen und dem Taunus (Palæontographica, 1862, t. X, p. 456, pl. 16, fig. 42-14, pl. 17, fig. 8). Cette espèce de Xanthopsis est extrêmement rare ; je ne l’ai ren- contrée dans aucune des colleetions de France, d'Angleterre et d'Allemagne que j'ai visitées ; elle a été trouvée au Kressenberg, en Bavière, dans les couches nummulitiques. La carapace est re- marquablement aplatie, sans qu’on puisse attribuer cet aplatisse- ment à une compression accidentelle. Le corps est régulièrement bombé, et les bosses saillantes qui se remarquent chez la plupart des Xanthopsis ont presque complétement disparu , bien que le test soit conservé. Le lobe épibranchial présente un sillon parallèle au bord latéro-antérieur, et sur la région gastrique on voit une légère dépression, indice du prolongement du lobe mésogastrique. La surface de la carapace est couverte de ponctuations fines et peu profondes. Si l’on joint par une ligne les deux angles latéro- antérieurs, la portion antérieure de la carapace sera notablement plus petite quela postérieure, tandis que chez la plupart des autres 224 ALPHONSE MILNE EDWARDS. Xanthopsis elle est au moins égale. Le bord latéro-antérieur se termine en arrière par une longue dent spiniforme droite et diri- oce en dehors, d’un aspect très-particulier, et dont je ne connais aucun analogue parmi les Cancériens vivants ou fossiles; au devant d'elle on voit une plus petite dent; puis le bord est lisse jusqu'à l’angle orbitaire externe. Le front est presque droit, et les quatre dents qui le composent sont très-obtuses et peu avancées. Les tubercules qui ornent le bord supérieur de la main sont très- proéminents. Cette espèce se distingue facilement par l’aplatissement de sa carapace, par l'absence de bosselures à sa surface, et surtout par la disposition de la longue épine qui termine le bord latéro- antérieur. Largeur de la carapace, 0",085. Longueur, 0",057. En résumé, il me semble au moins très-probable que la plupart des formes qui ont été données comme des espèces distinctes de Xanthopsis ne sont que de simples variétés, et que le X. Leachiüi, Desm., le À, nodosa, M'Coy, le X. unispinosa, M'Coy, le À. tridentata, Meyer, le X. Sonthofenensis, Meyer, le X. hispidi- forms, Meyer, devront un jour être confondus sous le nom spécifique commun de Xanthopsis Leachii, Desm. Dans l’état actuel de la science, ce genre ne renferme que trois espèces nettement caractérisées el facilement reconnaissables : ce sont les À. Leachii, Desm., X. Bruckmanni, Meyer, X. Kres- senbergensis, Meyer. (La suile au prochain volume.) FIN DU VINGTIÈME YOLUME. HN". "——————"————"——"——…"——…——…—— …" —….… —….…— . . — — TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME. ANIMAUX VERTÉBRÉS. Recherches sur les conditions de la vie et de la mort chez les monstres ectroméliens, célosomiens et exencéphaliens, produits artificiellement dans l'espèce de la Poule, par M. Camille Daresre. . ARE Mémoire sur la distribution géologique des Oiseaux fossiles, et Médripéon de quelques espèces nouvelles, par M. Alphonse Mnixe Enwanps. Recherches d'embryologie comparée sur le développement de la Truite, du Lézard et du Limnée, par M. LEREBOULLET. Fe Sale Recherches sur les monstruosités du Brochet observées he Is œuf, et sur leur mode de reproduction, par M, LEREBOULLET. . . . , ANIMAUX INVERTÉBREÉS. Recherches sur quelques Crustacés rares ou nouveaux, par M. Hesse. Observations sur la respiration des Ocypodiens, par M. Fritz Muzcen. Monographie des Crustacés fossiles de la famille des Cancériens, par M. Alphonse Mix Enwanps. TABLE DES MATIÈRES PAR NOMS D'AUTEURS. Daresre. — Recherches sur les | ques Crustacés rares ou nou- conditions de la vie et de la veaux... ARE jar LEA mort chez les monstres ectro- Leresouccer (A.). — Recherches méliens, célosomiens etexencé- | d'embryologie comparée sur phaliens, produits artificielle- le développement de la Truite, ment dans l'espèce de la Poule. 59] du Lézard et du Limnée. — Recherches sur les monstruo- sités du Brochet observées dans l'œuf, et sur leur mode de production. . . 133 | Muicer (Fritz). — Observations sur la respiration des Ocypo- — Monographie des Crustacés diens. . 1 fossiles de la famille des Can- Enwanps (Alphonse Miixe). — Mémoire sur la distribution géographique des Oiseaux fos- siles, et description de quel- ques espèces nouvelles. es = SCHNEIDER. — Note sur les mé- cériens. . . + . -+ + 293! tamorphoses de l'Actinotrocha Hesse, — Recherches sur quel- branchiata. (Extrait.). . Ce 101 TABLE DES PLANCHES RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME. Planche 4. Crustacés parasites. — 2 et 3. Monstruosités du Brochet. k. Archæopteryx macrourus, du calcaire jurassique de Solenhofen. 5. Xanthopsis unispinosa, X. nodosa, X. Kressenbergensis. — Xantho- sia gibbosa, X, granulosa. 6. Xanthopsis Dufourii 7. Xanthopsis Leachii, X. Bruckmanni. 8. Xanthopsis nodosa, X. Leachüi. 9. Caloæanthus formosus.— Titanocarcinus pulchellus, T. Raulinianus, T. serratifrons. — Syphax crassus. 10, Lobonotus sculptus. — Titanocarcinus Sismondæ, T. Edwardsüi, T. serratifrons. A1. Xanthilites Bowerbankü, X. verrucosus. — Xanthopsis Leachii. 12. Menippe Chauvinii. — Necrozius Bowerbanki. — Etisus. — Chlo- rodius. FIN DE LA TABLE, L 7 ne * JE Amp... |! je DMOY TABLE GÉNÉRALE ALPHABÉTIQUE ET RARONNÉE DES MATIÈRE CONTENUES DANS LES 20 VOLUMES DE LA {° SÉRIE, SUIVIE D'UNE TABLE GÉNÉRALE DES AUTEURS DONT LES TRAVAUX Y SONT INSÉRÉS. “ge < | Poche | ‘ a A "x Brnekl HER - À _— Œ errors up, Ji Carpe » jartéhque sir. Sion DU 7 É | — moe, À. ma, À À à vu nn LE 2 ‘in art Æ [HAT - (1) Ne d Lempi 1 D. ep LE eme) if 7 Av i& &- Al AAA: NOM” ui ; “y bu " #! De PCT Susparulse, À, Sing, At exuuior 0€ das atat énorarro | COS CS 7 — Nantropeis DPPhavn:. oder bouerbandt, _— ner JATUA ail AJANNYD ibear 7008 tapé 0 x1aYANE au 10 AL. VIN tm LA Lu TABLE DES # ANNALES DES SCIENCES NATURELLES Quatrième série (1854-1865). TABLE DES MATIÈRES PARTIE ZOOLOGIQUE. A ABEILLES (Lettre sur les mœurs des), par M. de Beauvoye. IV, 151. ABEILLES (Recherches sur la parthénogénèse proprement dite chez les Lépidoptères et les), par M. de Siebold. VI, 193. ABSORPTION DE L'AZOTE PAR LES ALGUES ET LES ANIMALCULES (Expériences sur l’), par M. Morren. I, 339. ACALÈPRES CTÉNOPHORES (Note sur l'appareil gastro-vasculaire de quelques), par M. Mine Edwards. NII, 285. ACANTHOCEPHALEN (Zwülf Arten von), par M. Diesing. (Annonce.) V, 333. ACARIENS (Contributions à l'anatomie des), par M. Pagenstecher. (Annonce.) XV, 128. ACÉPHALES LAMELLIBRANCHES (Mémoire sur le développement des branchies des Mollus- ques), par le docteur Lacaze-Duthiers. V, 5. ACÉPHALES LAMELLIBRANCHES (Mémoire sur l'organe de Bojanus des), par le docteur Lacaze-Duthiers. IV, 267. ACÉPHALES LAMELLIBRANCHES (Recherches sur les organes génitaux des), par le docteur Lacaze-Duthiers. I, 155. ACIDE CARBONIQUE (Recherches sur l'influence de la lumière sur la production de l’), par les animaux, par M. Moleschott. IV, 209. ACTINOTROCHA BRANCHIATA (Note sur les mé- tamorphoses de l’), par M. 4. Schneider. XX, 400. AFFINITÉ ORGANIQUE (Sur l’origine des espèces au moyen de l’), par M. Freke. (Annonce.) XIV, 358. AIR ARTIFICIEL (Expériences sur les généra- tions spontanées, 2° partie : Développement de certains proto-organismes dans l'), par MM. Pouchet et Houzeaux. IX, 350. AIR ARTIFIGIEL (Note sur les objections rela- tives aux proto-organismes rencontrés dans l'oxygène et l’), par M. Pouchet. IX, 370, AIR ARTIFICIEL (Note sur les proto-organismes végétaux et animaux nés spontanément dans l’) et dans le gaz oxygène, par M. J. Pouchet. IX, 347. ALGUES (Expériences sur l'absorption de l'a- 330 zote par les Animalcules et les), par M. Morren. 1, 339. ALIMENTATION DE L'HOMME (Observations sur des œufs d’Insectes qui servent à l’) au Mexique, par Vèrlet d’Aoust et Guérin- Méneville. VIT, 366. ALLANTOÏDE HUMAINE (Observations sur l’), par M. Schrœder van der Kolk. XVII, 88. ANATIFES (Mémoire sur les métamorphoses que subissent pendant la période embryon- naire les) appelés Scalpels obliques, par M. Hesse. XI, 160. ANATOMIE COMPARÉE DES ORGANES DE LA GÉ— NÉRATION (Recherches sur l’) chez les Ani- maux vertébrés, par MM. Vogt et Pap- Denheim. XI, 331, et XII, p. 400. ANATOMIE (Mémoire sur l’) et l'embryogénie des Vermets, par M. H. Lacaze-Duthiers. XIII, 209. ANATOMIE ENTOMOLOGIQUE (Fragments d’), par M. Léon Dufour. VIL, 5. ANCÉES (Mémoire sur les Pranizes et les), par M. E. Hesse. IX, 93. ANCGÉES (Note sur les relations zoologiques qui existent entre les Pranizes et les), par M. Spence Bate. (Annonce.) IX, 224. ANCÉES (Rapport sur un travail de M. Hesse relatif aux métamorphoses des) et des Ca- liges, par M. Milne Edwards. IX, 89. ANCIENNETÉ GÉOLOGIQUE DE L'ESPÈCE HUMAINE (Sur l) dans l'Europe occidentale, par M. Lartet, XIV, 416. ANGLE FACIAL (Mémoire sur la mensuration de l’), les goniomètres faciaux, et un nou- veau goniomètre facial, par le docteur H. Jacquart. V, 283. ANGUILLULES (Quelques expériences sur les Rotifères, les Tardigrades et les) des mous- ses des toits, par M. Gavarret. XI, 315. ANIMALCULES (Expériences sur l’absorption de l'azote par les) et les Algues, par M. Mor- ren. 1, 339. .ANIMALCULES DES INFUSIONS VÉGÉTALES (Études physiologiques sur les) comparés aux or- ganes élémentaires des végétaux, par M. Paul Laurent. (Annonce.) I, 38. ANIMALCULES (Mémoire sur les) et autres corps organisés qui donnent à la mer une cou- leur rouge, par M. Camille Dareste. IT, AIDE : ANIMAUX INVERTÉBRÉS (Nouvelles espèces d’) recueillies pendant un voyage autour du ZOOLOGIE,. monde, par M. Schmarda. (Annonce.) XIV, 358. ANIMAUX MARINS ET TERRESTRES (Observations et expériences physiques sur plusieurs), par M€ Power. (Annonce.) XIII, 347. ANNELÉS (Études sur les types inférieurs de l'embranchement des), par M. de Quatre- fages. W, 142. ANNÉLIDES (Études sur l’histologie comparée du système nerveux chez quelques), par le docteur £. Faivre. V, 337, et VI, 16. ANNÉLIDE CÉPHALOBRANCHE SANS SOIES (Notice sur un) désigné sous le nom de Crepina, par M. Van Beneden. X, 11. ANNÉLIDE TUBICOLE perforant (Note sur un nouveau genre d'), par M. Marcel de Ser- res. IV, 238. ANODONTES (Observations sur l’hermaphro- disme des), par le docteur Lacaze-Du- thiers. IV, 381. ANOMALIES DE L'ORGANISATION (Recherches sur quelques), par M. Pictet. (Annonce ) III, 320. ANOMIE (Mémoire sur l’organisation de l’), par le docteur Lacaze-Duthiers. Il, 5. ANT-EATER (On the Anatomy of the great),par M. Owen. (Annonce.) V, 333. ANTENNES (Sur les prétendus organes auditifs des) chez les Coléoptères lamellicornes et autres insectes, par le docteur £. Clapa- rède. X, 236, ANTHOZOAIRES (Mémoire sur les terrains de sédiments supérieurs de la Vénétie, et des), Bryozoaires et Spongiaires fossiles qu’ils renferment, par M. À. Catullo. (Annonce.) NT. APHETOSAURUS LUTECENSIS (Descriplion de l’), par M. Paul Gervais. X, 233. APPAREIL AUDITIF DES INSECTES (Mémoire sur l’), par M. Ch. Lespés. IX, 295. È APPAREIL AUDITIF DES INSECTES (Rapport sur un mémoire de M. Ch. Lespés relatif à l’), par M. Duméril. IX, 230. APPAREIL ENREGISTREUR (Rapport sur déux mémoires de MM. Chauveau et Marey, re- latifs à l'étude des mouvements du cœur à l’aide d'un), par M. Mine Edwards. XVII, 373. APPAREIL GASTRO-VASCULAIRE (Note sur |’) de quelques Acalèphes Cténophores, par M. Milne Edwards. VII, 285. APPAREIL GÉNÉRATEUR DES MOLLUSQUES GAS- TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. TÉROPODES (Recherches sur l'), par M. Bau- delot. XIX, 135 et 268. APPAREIL SÉMINAL DE L'HOMME (Recherches tératologiques sur l’), par M. Godard. (An- nonce.) XIII, 208. APPLICATION TOTALE D'UN VERNIS OU D'UN ENDUIT OLÉAGINEUX (Recherches sur l’'in- fluence qu’exerce sur le développement du Poulet l’) sur la coquille de Fœuf, par M. C. Dareste. XV, 5. Aprervx (Note sur l’encéphale de l’), par M. Camille Dareste. NV, 18. APTITUDES DES RACES BOVINES (Observations sur les rapports qui existent entre le dé- veloppement de la poitrine, la conforma- tion et les), par M. £. Baudement. XV, 331. ARAIGNÉES (Recherches sur l’évolution des), par M. E. Claparède. (Annonce.) XVII, 372, et XVIII, 242. ARCHIVES DE ZOOLOGIE, D'ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE, par MM. Canestrini, Doria, Ferrari et Lessona. (Annonce.) XV, 382. ARTHROPODES (Sur la morphologie des yeux composés chez les), par le docteur E. Cla- parède. XII, 381. ARTICULATIONS DU COUDE ET DU GENOU (Mé- moire sur l’ostéologie comparée des) chez les Mammifères, les Oiseaux et les Rep- tiles, par M. Ch. Martins. XVII, 244. ARTICULÉS (Du grand sympathique chez les Animaux), par E. Blanchard. X, 5. ASCALAPHUS MERIDIONALIS (Recherches ana- tomiques sur l'), par M. Léon Dufour. XI, 193. ASIE MiNEURE (Description physique, statisti- que et archéologique de l’), par M. Tchi- hatcheff. (Annonce.) V, 226. ASSOCIATION BRITANNIQUE POUR L’AVANCEMENT DES SCIENCES (Rapport sur la vingt-huitième réunion de l’). (Annonce.) XI, 197. ASTACI FLUVIATILIS (De telès quibusdam), par M. Hæckel. (Annonce.) VI, 223. ArmosPhÈRE (Mémoire sur les corpuscules or- ganisés qui existent dans l’) ; examen de la doctrine des générations spontanées, par M. L. Pasteur. XVI, 5. Au (Mémoire sur l'appareil) des In- sectes, par M. Lespés. IX, 229. Aupirie (Rapport sur un Mémoire de M. Les- pés relatif à l’appareil auditif) des In- sectes, par M. Duméril. IX, 230. Aunirirs (Sur les prétendus organes) des an- 391 tennes chez les Coléoptères, par M. Cla- parède. X, 236. AULACOSTOME VORACE (Recherches sur l'orga- nisation du système vasculaire dans la Sangsue médicinale et l’), par M. P. Gra- tiolet. XNII, 174. AYE-AYE (Étude sur deux) parvenus vivants au Muséum d'histoire naturelle de l’île de la Réunion, par M. À. Vison. (Annonce.) XVII, 372. AYE-AYE DE MAbAGASCAR (Note sur les mœurs de l'), par M. Sandwich. X, 377. Az0TE (Expériences sur l'absorption de l’) par les Animalcules et les Algues, par Morren. 1, 339. B BALISTIDES (Monographie des), par M. Hollard. lus MTV, 5. BANDWUERMER (Ueber die) uni Blasenwür- mer, par M. Siebold. (Annonce.) Il, 80. BATRAGIENS (Expériences relatives à Vin- fluence des agents physiques sur le déve- loppement des), par M. Higginbottom. XVII, 457. BATRACIENS (Recherches sur les glandes gas- triques et les tuniques musculaires du tube digestif dans les Poissons osseux et les), par M. Valatour. XVI, 219. BATRACIENS ANOURES (Note sur la génération du Pélodyte ponctué, avec quelques obser- vations sur les) en général, par À. Thomas I, 290. BATRACIEN URODÈLE (Notice zoologique sur un nouveau) de France, par M. À. de l'Isle de Dréneuf. XVII, 363. BEemBEx (Recherches sur quelques points de l’histoire des Cerceris, des), des Sita- ris, ete., par M. Fabre. VI, 184. BILIARY DUCTS (On the arrangement of the), par M. L. Beale. (Annonce.) V, 225. BLASENWUERMER (Ueber die Band-und), par M. Siebold. (Annonce.) IT, 80. Boœur (Note sur le tournis de la Chèvre et du), par M. Baillet. XI, 303. BonELLIE (Recherches sur la), par M. La- caze-Duthiers. X, 49. BourBon (Faune carcinologique de l’île), par M. Alphonse Milne Edwards. XVII, 362. Bovines (Observations sur les rapports qui existent entre le développement de la poitrine, la conformation et les aptitudes des races), par M. Baudement. XV, 331. BrACHIOPODES (Introduction à l’histoire na- 392 turelle des) vivants ou fossiles, ou consi- dérations générales sur la classification de ces êtres en familles et en genres, par M. Davidson; traduit de l'anglais par M. Eudes Deslongchamps. (Annonce.) V, 226. BRAGHIOPODES (Notice sur un genre nouveau de), suivie de la description de quelques espèces nouvelles de la grande oolithe et du lias de la Normandie , par M. E. Des- longchamps. (Annonce.) III, 320. BRACHIOPODES (Histoire naturelle des) vivants de la Méditerranée, par M. H. Lacaze- Duthiers. XV, 259. BRANCHIES (Mémoire sur le développement des) des Mollusques acéghales lamelli- branches, par le docteur Lacaze-Duthiers. V, 5. BROCHET (Résumé d’un travail d’embryologie comparée sur le développement du), de la Perche et de l'Écrevisse, 1'® partie, par M. Lereboullet. I, 237 ; II, 39. BROCHET (Recherches d'embryologie comparée sur le développement du), de la Perche et de l’Écrevisse, par M. Lereboullet. (An- nonce.) XVIII, 242. BROCHET (Recherches sur les monstruosités du) observées dans l'œuf, et sur leur mode de formation (extrait), par M. Lereboullet. XVI, 359. BRocuET (Recherches sur les monstruosités du) observées dans l’œuf, et sur leur mode de production, par M. Lereboullet. XX, 177. BRYOZOAIRES (Mémoire sur les terrains des sédiments supérieurs dela Vénétie, et des), Anthozoaires et Spongiaires fossiles qu’ils renferment, par M. 4. Catullo. (Annonce.) VI, 226? ” BRYOZOAIRES (Sur l’existence du système ner- veux colonial chez les), par M. Fritz Mül- ler. XNIII, 212. BuccAux (Note sur les organes) des Masaris, par M. H. de Saussure. NII, 107. BUCÉPHALE ARMÉ (Mémoire sur le), par le docteur Lacaze-Duthiers. 1, 294. C CagiAI (Note sur le cerveau des Rongeurs, et particulièrement sur le cerveau du), par M. C. Dareste. III, 355. CAIMAN A MUSEAU DE BROCHET (Mémoire sur ZOOLOGIE. plusieurs points du système nerveux abdo- minal du), par le docteur A. Jacquart. IX, 429. CALIGES (Rapport sur un travail de M. Hesse, relatif aux métamorphoses des Ancées et des), par M. Milne Edwards. IX, 89. CANCÉRIENS (Monographie des Crustacés fos- siles de la famille des), par M. Alphonse Milne Edwards. XI, 273 ; XVIII, 34. CARACTÈRES OSTÉOLOGIQUES DES OISEAUX (Re- . cherches sur les), appliquées à la classifica- tion naturelle de ces animaux, par M, £. Blanchard. XI, 11. CARCINOLOGIQUE (Faune) de l’île Bourbon, par M. Alphonse Milne Edwards. XNII, 362. CARNASSIERS DES CAVERNES DE SENTHEIM (Haut-Rhin) (Recherches sur les osse- ments des), précédées d’observations sur l’ostéologie de l'ours brun des Pyrénées, \ par M. J. Delbos. IX, 155; XII, 41; XIV, 5. CARTILAGE DE MECKEL (Mémoire sur un or- gane transitoire de la vie fœtale désigné sous le nom de), par les docteurs Magitot et Ch. Robin. XVIII, 212. CAVERNES DE SENTHEIM (Haut-Rhin) (Recher- ches sur les ossements des Carnassiers des), par M. J. Delbos. IX, 155; XIII, 41 ; XIV, 5. CENTRES MODÉRATEURS DES MOUVEMENTS RÉ- FLEXES (Études physiologiques sur les) dans le cerveau de la Grenouille, par M. Setche- now, XIX, 109. CENTRE SPINAL (Note sur un second) du nerf grand sympathique, par M. J. Budge. X, 337. CÉPHALOPODES GIGANTESQUES (Description de deux fragments de), par M. Harting. (An- nonce.) XIII, 208. CERCAIRES PARASITES (Observations sur quel- ques) de Mollusques marins, par M. Ch. Lespés. NII, 118. CERCERIS (Observations sur les mœurs des), et sur les causes de la longue conservation des Coléoptères dont ils approvisionnent leurs larves, par M. Fabre. IV, 129. Cerceris (Recherches sur quelques points de l'histoire des),des Bembeæ, des Silaris,etc., par M. Fabre. VI, 184. CERCERIS (Quelques mots sur les) de M. Fa- bre, par M. Léon Dufour. IV, 260. CÉRÉOPSE CENDRÉ (Note sur la disposition des TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. organes génitaux mäles chez le), par M. C. Dareste, XVII, 328. CÉRIANTHE (Mémoire sur le), par Jules Haime. I, 341. CERVEAU (Études sur la structure intime du) et de la moelle épinière, par le docteur Ja- cubowilch. XII, 189, CERVEAU (Deuxième Mémoire sur les circon- volutions du) chez les Mammifères, par M. C. Dareste. 1, 73. CERVEAU (Troisième Mémoire sur les circon- volutions du) chez les Mammifères, par M. C. Dareste. III, 64. CERVEAU HUMAIN (Introduction à la morpho- logie scientifique et à la physiologie du), par M. Wagner. (Annonce.) XVII, 372. CERVEAU (Mémoire sur les plis du) de l'Homme et des Primates, par M. Graliolel. (An- nonce.) I, 200. CERVEAU (Note sur le) des Rongeurs, et par- ticulièrement sur le cerveau du Cabiai, par C. Dæreste. IT, 355. CERVEAU DE LA GRENOUILLE (Observations sur les centres modérateurs des mouvements réflexes dans le), par M. Setchenow. XIX, 109. CERVEAU (Du) du Dytique, considéré dans ses rapports avec la locomotion, par le doc- teur E. Faivre. NII, 245, CEsTODEN (Die Entwickelung des), par M. G. Wagner. (Annonce.) V. 110. Cestoïnes (Compte rendu d'expériences faites à l’École vétérinaire de Toulouse sur l’or- ganisation et la reproduction des) du genre Tœnia, par M. C. Baillet. X, 1491. CHALEUR ANIMALE (Sur l'influence que la sec- tion du nerf grand sympathique exerce sur la), par M. Cl. Bernard, 1, 176. CHALEUR HUMAINE (Mémoire sur la respiration et la) dans le choléra, par L. Doyère (An- nonce.) XIX, 252. CBÉIROPTÈRES (Documents zoologiques pour servir à la monographie des) sud-améri- cains, par M. P. Gervais. V, 204. CHÉLONIENS (Monographie des) de la mollasse suisse, par MM. Pictet et Humbert. (An- nonce.) VI, 224, CHEMLLE (Études anatomiques et physiolo- giques sur un Diptère tachinaire, parasite de la) du Sphinx Euphorbiæ, et sur ses métamorphoses, par M. À. Barthélemy. VIT, 444. 299 CHÈvRE (Note sur le tournis de la) et du Bœuf, par M. Baillet. XI, 303. Cie (Expériences sur le Cysticercus lenui- colis, et sur le Ténia qui résulte de sa transformation dans l'intestin du), par M. C. Baillet. XVI, 99. CHIMIE appliquée à la physiologie et à la thé- rapeutique, par M. Mialhe. (Annonce.) IIT, 380. CHoLéRA (Mémoire sur la respiration et la chaleur humaine dans le), par L. Doyère. (Annonce.) XIX, 252, CICINDÉLIDES (Monographie des), ou exposition méthodique des tribus, genres et espèces de cette famille, par M. James Thomson. (Annonce.) VI, 386. CIRCULATION dérivative dans les membres et dans la tête chez l'Homme, par M. J. P, Sucquet. (Annonce.) XVII, 372. CIRCULATION (Mémoire sur les organes de la) chez le serpent Python, par le docteur H. Jacquart. IV, 321. CIRCULATION (Recherches hydrauliques sur la) du sang, par M. J. Marey. VIII, 329. CLASSIFIGATION (Essai sur la), par M. Agas- siz. (Annonce.) X, 24. CLASSIFICATION (Études sur les Gymnodontes, et en particulier sur leur ostéologie et sur les indications ‘qu’elle peut fournir pour leur), par M. H. Hollard. VII, 275. CLASSIFIGATION NATURELLE (Recherches sur les caractères ostéologiques des Oiseaux, appliquées à la) de ces animaux, par E. Blanchard. XI, 11. CocHoN D'INDE (Recherches sur le développe- ment du), par M. Reichert. (Annonce.) XIX, 252. Cœur (De la détermination expérimentale de la force du), par M. G. Colin. IX, 335. Cœur (Rapport sur deux Mémoires de MM. Chauveau et Marey, relatifs à l'étude des mouvements du) à l'aide d’un appareil enregistreur, par M, Milne Edwards. XVII, 373. Cœur (Note sur le), le foie et les poumons d’un Éléphant femelle, par MM. Vulpian et Philippeaux. V, 183. COEUR DE LA TORTUE FRANCHE (Mémoire sur le), par M. H, Jacquart. XVI, 303. COEXISTENCE DE L'HOMME ET DES GRANDS MAMMIFÈRES FOSSiLES (Nouvelles recher- ches sur la) réputés caractéristiques de la 33! dernière période géologique, par M. Ed. Lartet. XN, 177. COLEOPTERA (Catalogue of the described) of the United States, par M. Melsheimer. (An- nonce.) Il, 106. CoLÉOPTÈRES (Description de deux Insectes) de Camboge, et de deux espèces nouvelles des îles Canaries, par M. Barao do Cas- tello de Paiya. (Annonce.) XVII, 30. COLÉOPTÈRES (Fragments anatomiques sur quelques), par M. E. Dufour. IX, 5. CoLÉOPTÈRES (Genera des), ou Exposé métho- dique et critique de tous les genres pro- posés jusqu'ici dans cet ordre d’Insectes, par M. Lacordaire. (Annonce.) I, 38 ; III, 381 ; VI, 386. CoLÉOPTÈRES (Observations sur les mœurs des Cerceris, et sur les causes de la longue conservation des) dont ils approvisionnent leurs larves, par M. Fabre. IV, 129. ‘COLÉOPTÈRES LAMELLICORNES (Sur les préten- dus organes auditifs des antennes chez les) et autres Insectes, par le docteur E. Claparède. X, 236. COLORATION DES US DU FOETUS (Note sur la), par l'action de la garance mêlée à la nourriture de la mère, par M. Flourens. XII, 245. COMPTE RENDU (Deuxième) des recherches faites en 14854 et 1855 dans l'institution physiologique de l’université de Würzburg, par MM. Külliker et H. Müller. (An- nonce.) V, 224. CONARIUM (Étude sur le)et les plexus choroï- des chez l'Homme et les Animaux, par M. E. Faivre. NII, 52. CONDITIONS DE LA VIE ET DE LA MORT (Re- cherches sur les) chez les monstres ectro- méliens, célosomiens et exencéphaliens, produits artificiellement dans l’espèce de la Poule, par M. C. Dareste, XX, 59. CONFORMATION (Observations sur les rapports qui existent entre le développement de la poitrine, la) et les aptitudes des races bo- vines, par E. Baudement. XV, 331, CONTRACTILITÉ DES SPONGIAIRES ( Observa- tions sur la), par M. Bowerbank. (An- nonce.) IX, 224, CONTRACTILITÉ VASCULAIRE (Essai sur la), par M. J. Marey. IX, 53. Coquies (Note sur les modifications que les) éprouvent, et qui ne dépendent d'aucune ZOOLOGIE, affection morbide, par M. M. L. de Serres. XII, 377. COoQUILLE DE L’ŒUF (Recherches sur l’influence qu'exerce sur le développement du Poulet l'application totale d’un vernis ou d’un en- duit oléagineux sur la), par M. C. Dareste. XV506: CORALLIAIRES (Histoire naturelle des), ou Po- lypes proprement dits, par M. Mine Ed- wards. (Annonce.) VII, 256. CORALLIAIRES FOSSILES DE L'ANGLETERRE (Mo- nographie des), par MM. Mine Edwards et J. Haime. (Annonce.) I, 38 ; JIL, 320. CORPS GLYCOGÉNIQUES (Des) dans la membrane ombilicale des Oiseaux, par M. Serres. X, 136. CORPUSCULES ORGANISÉS (Mémoire sur les) qui existent dans l’atmosphère, examen de la doctrine des générations spontanées, par, L. Pasteur. XVI, 5, CORPUSCULES SOLIDES (Recherches sur la voie par laquelle de petits) passent de*l’intestin dans les vaisseaux chylifères et sanguins, par M. F. Marfels, V, 134. Coupe (Mémoire sur l’ostéologie comparée des articulations du) et du genou, chez les Mammifères, les Oiseaux et les Reptiles, par M. Ch. Martins. XNIIL, 244. CRANE (Essai sur les déformations artificielles du), par le docteur Gosse. (Annonce, ) I, 381. GRANE (Note sur le périoste diploïque et sur le rôle qu’il joue dans l’occlusion des trous du), par M. Flourens. XI, 372, CRANE (Sur la théorie vertébrale du), par M. Huxley. (Annonce.) X, 140. CRANIA selecta ex thesauris anthropologicis Academiæ imperialis Petropolitanæ, iconi- bus et descriptionibus illustravit C. EÆ. Baer. Ueber Papuas und Alfuren. (An- nonce.) XI, 197. CREPINA (Note sur le) de M, Van Beneden, par M. Strethild Wright. XI, 150. CREPINA (Notice sur un Annélide céphalo- branche sans soies, désigné sous le nom de), par M. Van Beneden. X, 11. CROCODILES DE L'OuED TAKMALER (Note sur les), par M. 1. Aucapilaine. XII, 132. CRUSTACEA (United States exploring expedi- tion), by M. J, Dana. (Annonce.) I, 38. CRUSTACEA, elc., par M. Dana, (Annonce,) IV, 320, ; TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. CRusTACÉS (Observations sur des) rares ou nouveaux des côtes de France, par M. Hesse. XVIII, 343. CRUSTACÉS (Recherches sur quelques) rares ou nouveaux des côtes de France, par M. Hesse. XX, 101. CRUSTACÉS (Recherches sur la structure in- time du système nerveux des), et princi- palement du Homard, par M. Owsjanni- kow. XV, 129. CRUSTACÉS FOSSILES (Monographie des) de la famille des Cancériens, par M. Alphonse Milne Edwards. XVIII, 31 ; XX, 273. CRUSTACÉS FOSSILES DE LA GRANDE-BRETAGNE (Monographie des), par M. Bell. (Annonce.) IX, 52. CRUSTACÉ ISOPODE SÉDENTAIRE (Observations zoologiques et anatomiques sur un nouveau genre de), par MM. Cornalia et Pauseri. (Annonce.) X, 382. CRUSTACÉS ISOPODES SÉDENTAIRES (Note sur deux nouveaux genres de l’ordre des), et sur les espèces types de ce genre, par M. Hesse. XV, 91. CRUSTACÉS PARASITES (Mémuire sur les moyens à l’aide desquels certains) assurent la con- servation de leur espèce, par M. £. Hesse. IX, 120. 1 CRUSTACÉS PODOPHTHALMAIRES FOSSILES (His- toire des), par M. Alphonse Milne Edwards. XIV, 129: CUIR CHEVELU DE L'HOMME (Note sur le folli- cule pileux du), par M. Molescholt. XIIT, 318. . CurARE (Recherches naturelles, chimiques et physiologiques sur le), poison des flèches des sauvages américains, par M. Alvaro- Reynoso. (Annonce.) III, 320. CYSTICERGUS TENUICOLLIS (Expériences sur le) et sur le Ténia qui résulte de sa transfor- malion dans l'intestin du Chien, par M. C. Baillet. XNI, 99. CxsTICERQUES (Note sur des expériences re- latives au développement des), par M. Van Beneden. (Annonce.) I, 104. D DÉCOMPOSITION SPONTANÉE DES POLYPES D'EAU DOUCE (Observations sur la), par M. G. Ja- ger. XII, 306. DÉFORMATIONS ARTIFICIELLES DU CRANE (Essai sur les), par le docteur Gosse. (Anndnce.) III, 581, 239 DENDROLOGUS INUSTUS (Recherches anatomi- ques sur le), par M. Vrolik. (Annonce.) VII, 120. DENTALE (Histoire de l'organisation et du dé- veloppement du), par le docteur Lacaze- Duthiers. NI, 225. DeNTALE (Histoire de l’organisation et du dé- veloppement du}, par le docteur Lacaze- Duthiers. VI, 319. DENTALE (Histoire de l’organisalion et du dé- veloppement du), par le docteur Lacaze- Duthiers. NII, 5, 171 ; VIIL, 8. DENTITION (Note sur la première) de l’'Hyène rayée, par M. Paul Gervais. XV, 142, Dents (Recherches sur la genèse et l’évolu- tion des) et des mâchoires, par M. Natalis Guillot. IX, 277. DENTS (Sur le développement des) et des màâ- choires, par M. Jolly. XI, 154. DÉVELOPPEMENT (Étude sur le) et les migra- tions d’un Nématoïde parasite de l'œuf de la Limace grise, par M. À. Barthélemy. X, 41. DÉVELOPPEMENT DE LA POITRINE (Observations sur les rapports qui existent entre le), la conformation et les aptitudes des races bovines, par E. Baudement. XV, 331. DÉVELOPPEMENT DU POULET (Recherches sur l'influence qu’exerce sur le) l'application totale d’un vernis ou d’un enduit oléagi- neux sur la coquille de l'œuf, par M. C. Dareste. XV, 5. DÉVELOPPEMENT D'UN PYCNOGONON (Observa- tion sur le), par M. Hodge. XIX, 108. DÉVELOPPEMENT (Note sur le) de la queue des Poissons plagiostomes, par M. Van Bene- den. XV, 124. DÉVELOPPEMENT (Note sur la distinction des sexes el le) du Trichina spiralis des mus- cles, par M. Ordonez. XVIII, 325. DÉVELOPPEMEMT DES BATRACIENS (Influence des agents physiques sur le), par M. Hig- ginbotiom. XVII, 157. DicEsTioN (Recherches sur la) des matières grasses, suivies de considérations sur la nature et les agents du travail digestif, par M. Blondlot. II, 285. DipTÈRES exotiques nouveaux et peu connus, par M. Macquart. (Annonce.) IT, 256. DiptÈREs (Histoire naturelle des) des envi- rons de Paris), œuvre posthume du doc- teur Robineau-Desvoidy, publiée par les 336 soins de M. 4. Monceau. (Annonce.) XIX, 252. DiPTÈRE TACHINAIRE (Études anatomiques et physiologiques sur un) parasite de la che- nille du Sphinx Euphorbiæ, et sur ses mé- tamorphoses, par M. À. Barthélemy. VII, 141> DISTRIBUTION (Note sur la manifestation de la polarité dans la) des êtres organisés dans le temps, par M. Forbes. II, 373. DISTRIBUTION (Mémoire sur la) géologique des Oiseaux fossiles, et description de quelques espèces nouvelles, par M. Alphonse Milne Edwards, XX, 133. DOCHNICUS TRIGONOCEPHALUS (Étude compa- rative des caractères et de l’organisation du) et du Ver des vaisseaux et du cœur chez le Chien, par M. Baillet. (Annonce) XVII, 272: DUPLICITÉ MONSTRUEUSE (Mémoire sur l’his- toire physiologique des œufs à double germe et sur les origines de la) chez les Oiseaux, par M. C. Daresle. XNII, 31. Dure-MÈRE (Note sur la sensibilité de la) des ligaments et du périoste, par M. Flourens. VI, 286. DurE-MÈRE (Note sur la) ou périoste interne des os du crâne, par M. Flourens. XI, 370. DyriQues (De l'influence du système ner- veux sur la respiration des), par M. E. Faivre. XIII, 321. DYTIQUES (Du cerveau des) considéré dans ses rapports avec la locomotion, par le docteur E. Faivre. NTI, 245. DyTiquE (Études sur la physiologie des nerfs crâniens chez le), par le docteur £. Faivre. IX, 23. DyriQue (Recherches sur les propriétés et les fonctions des nerfs et des muscles de la vie organique chez le), par M. E. Faivre. XVIT, 329. E ÉcaILLes (Sur la différence entre les Poissons osseux et les Poissons cartilagineux au poiut de vue de la formation des), par M. Steenstrup. XV, 368. ECRINOBOTERIUM (Note sur une nouvelle es- pèce du genre), par M. Ch. Lespés. NII, 118. ÉCHINODERMES (Mémoire sur le plan général ZOOLOGIE, du développement des), par M. J. Müller. 1, 153. ÉCOLE ANATOMIQUE (Compendium historique de |) de Bologne, depuis la renaissance des sciences et des lettres jusqu’à la fin du xvii siècle, par M. Michel Medici. (Annonce.) X, 24. ÉCREVISSE (Résumé d’un travail d’embryologie comparée sur le développement du Bro- chet, de la Perche et de l’), par M. Lere- boullet. I, 237; II, 39. ÉCREVISSE (Recherches d’embryologie com- parée sur le développement du Brochet, de la Perche et de l’), par M. Lereboullet. (Annonce.) XVIII, 242. Écrevisses (Recherches sur le mode de fixa- tion des œufs aux fausses pattes abdomi- nales dans les), par M. Lereboullet. XIV, 359. ÉLATÉRIDES (Fragments anatomiques sur quel- ques), par M. L. Dufour. VIII, 365. ÉLÉPHANT FEMELLE (Note sur le cœur, le foie et les poumons d’un), par MM. Vulpian et Philippeaux. V, 183. EMBRYOGÉNIE DES VERMETS (Mémoire sur l’a- natomie et l’), par M. H. Lacaze-Duthiers. XIII, 209. ÉMYDE (Description d'une) nouvelle du tér- rain jurassique supérieur dés environs de Saint-Claude, par MM. Pictet et Humbert. (Annonce.) VIT, 120. ENCÉPHALE (Note sur l') de l'Apteryx, par M. Camülle Dareste. V, 18. ENTOMOLOGIA FABRICIA, par M. (Annonce.) I, 256. ÉPoNGEs fossiles des sables du terrain cré- tacé supérieur des environs de Saumur. (Annonce.) XVII, 272. ERPÉTOLOGIE GÉNÉRALE, ou Histoire naturelle des Reptiles, par MM. Duméril et Bibron. (Annonce.) 1, 200 ; II, 80. ESPÈCES (Sur l’origine des) au moyen de l’af- finité organique, par M. Freke. (Annonce.) XIV, 358. ESPÈCE HUMAINE (Sur l’ancienneté géologi- que de l’) dans l’Europe occidentale, par M. Larlet. XIV, 116, ESPÈCES PERDUES (Des), et des races qui ont disparu des lieux qu’elles habitaient primi- tivement, par M. M. de Serres. XIII, 297. ÉTUDES MORPHOLOGIQUES, par M, H, Bronn. (Annonce.) IX, 52, II. Jekel. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES, ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES, par M. Massa- longo. (Annonce.) VI, 386. EXISTENCE DE L'HOMME (De l’) pendant la pé- riode quaternaire, dans la grotte de Lour- des, par M. Alphonse Milne Edwards. XVII, 229. EXISTENCE DE LA TRUITE (Note sur l’) en Al- gérie, par M, Zül. IX, 126. F FAUNA LITTORALIS NORVEGICÆ, par MM. Sars, Koren et Danielsen. (Annonce.) V, 332. FAUNE (Essai sur la) de l’île de Woodlack ou Moion,par M.Mont-Rousier, partie ichthyo- logique par M. Thiollière. (Annonce.) VII, 382. FAUNE (Recherches sur la) littorale de la Bel- gique, par M. Van Beneden. (Annonce.) XIV, 358. FAUNE (Recherches sur la) des premiers sé- diments tertiaires parisiens, par M. Hébert. VI, 87. FAUNE AÇORÉENNE (Éléments de la), par M. Drouet. (Annonce.) XVII, 272. FAUNE CARCINOLOGIQUE de l’île Bourbon, par M. Alphonse Milne Edwards. XVII, 362. FAUNE ENTOMOLOGIQUE FRANÇAISE, ou Descrip- tion des Insectes qui se trouvent en France, par Fairmaire et Laboulbène. (Annonce.) NI, 223. FAUNES DE LA GIRONDE (Distribution géolo- gique des animaux vertébrés et des Mol- lusques terrestres et fluviatiles fossiles, précédée d’une note sur les diverses), par M. Raulin. (Annonce.) VI, 223. FAUNE MALACOLOGIQUE GIRONDINE, par M. Gra- teloup (Annonce.) XIII, 208. FÉCoNDATION (Sur la théorie de la) de l'œuf, par M. Claparède. (Annonce.) V, 334. Figres (Recherches sur la structure intime des) musculaires striées, par M. Rollett. (Annonce.) VII, 120. Figres (Sur la réunion des) nerveuses sen- sibles, avec les motrices, par MM. Gluge et Thiernesse. XI, 181. FIXATION (Recherches sur le mode de) des œufs aux fausses pattes abdominales dans les Écrevisses, par M. Lereboullet. XIV, 3959. FœrTus (Note sur la coloration des os du) par l’action de la garance mêlée à la nourri- 337 ture de la mère, par M. Flourens. XII, 245. FoœrTus (Description d’un) humain monstrueux devant former un genre à part sous le nom de Pseudacéphale, par MM. Désormeaux et Gervais. XII, 90. Foi (Analyses comparées du sang de la veine porte et du sang des veines hépatiques, pour servir à l’histoire de la production du sucre dans le), par M. C. G. Lehmann. III, 52. Foie (Mémoire sur l’origine du sucre contenu dans le) et sur l'existence normale du sucre dans le sang de l'Homme et des animaux, par M. Louis Figuier. TI, 17. Foi (Deuxième Mémoire à propos de la fonc- tion glycogénique du), par le docteur L. Figuier. IL, 243. Foie (Mémoire sur la fonction glycogénique du), par le docteur L. Figuier. IV, 91. Foi (Rapport sur divers Mémoires relatifs aux fonctions du), par M. Dumas. II, 316. For (Recherches sur la fonction glycogé- nique du), par M. Lecomite. III, 61. Foie (Remarques sur la sécrétion du sucre dans le), faites à l’occasion de la commu- nication de M. Lehmann, par M. Cl. Ber- nard. II, 57. Foie (Sur le mécanisme de la formation du sucre dans le), par M. Cl. Bernard. IN, 109. Foig (Sur le mécanisme physiologique de la formation du sucre dans le), par M. C1. Bernard. NI, 213. Foie (Note sur le cœur, le) et les poumons d’un Éléphant femelle, par MM. Vulpiun et Philippeaux. V, 183. FOLLICULE PILEUX (Note sur le) du cuir che- velu de l'Homme, par M. Moleschott. XIII, 348. FOLLICULES PILEUX (Recherches sur la struc- ture des poils et des), par M. Chapuis. XII, 353. FORAMINIFERA (Researches on the), by M. W, Carpenter. (Annonce.) V, 110. FORAMINIFÈRES (Recherches sur les) de l’é- tage moyen et de l’étage inférieur du lias, par M. Terquem. (Annonce.) XVII, 372. FORCE DU CŒUR (De la détermination expé- rimentale de la), par M. G. Colin. IX, 335, FORMATION DES 0S (Note sur la), par M. Flou- rens. X, 365. &° série, Zoor. T. XX, {Cahier n° 6.1 2 99 338 FORMICIDES (Synopsis dés) de Ffañce et d’AI- gérie, par M. William Nylander. V, 51. Fossiles (Histoire des Crustacés podoph- thalmaires), par M. Alph. Milne Edivaras. XIV, 129, FossiLEs (Portuniens), par M. Alphonse Milne Edwards. XIV, 205. FossiLes (Monügraphié des Décapodes ma- croures) de la famille des Thalassiniens, par M. Alphonse Mine Edbards. XIV, 295. Fossiles (Monographie dés Crustacés) de la famille des Gancériens, par M. Alphohse Milne Edwards. XVI, 41; XX, 275. FossiLes (Mémoire sur la distribution géolo- gique des Oiseaux), et description de quel- ques espèces nouvelles, par M. A/phonse Milne Edwards. XX, 133. lossiLES (Déscrifpitidh des) dés terrains secon- daires de là province de Luxembourg, par MM. Chapuis et Devolque. (Annorce.) If, 256. FossiLes (Description et figures des) caracté- ristiques des diverses formations de la croûte solide du globe, par M. Bronn. (An- nonce.) VI, 224. FossiLes (Nouvelles recherches sur les) des terrains secondaires dé là prdvince de Luxembourg, par M. Chapuis. (Annonce.) XVII, 279: FossiLes (Remarques sur ut nouveati gise- ment de) découvert dernièrement én An- gleterre, par M. Élie de Beaumont. IX, 318. Fossices (Traité de paléontologie, où Histoire naturelle des afimaux), par M. Pictel, (Annonce.) IH, 256. FouILLES (Compte rendu des) exécutées en Grète sous les auspices de l’Académie des sciences, par M. Albert Gaudry. XV, 158. FOURMILIER (Sur l'anatomie du grand), par M. Owen. (Annonce.) IX, 316. FourMIS NEUTRES (Observations sur les), par M. Ch. Lespés. XIX, 241. G GALE (Observations sut la contagion de la) des Animaux à l'Homme, par M, Bour- guignon. LI, 114, GALLICOLES (Mémoire sur l'alimentation dé quelques Insectes) et sur la production de ZOOLOBGIE. la graisse, par MM. Lacaze-Duthiers et A. Riche. II, 81. GALLINACÉS OU GALLIDES (De la détermina- tion de quelques Oiseaux fossilés, et des caractères ostéologiques des), pr M, £. Blanchard. VII, 91. GARANCE (Note sur la coloration des os du fœtus par l’action de la) mêlée à la nour- riture de la mère, par M. Flourens. XII, 245. GARANCE (Nouvelles expériences sur les effets de la) mêlée aux aliments des Mammifères et des Oiseaux granivores, par le docteur N. Jolly. XII, 314. GASTÉROPODES (Recherches sur l’appareil gé- nérateur des), par M. Baudelot. XIX, 268. GASTÉROPODES PULMONÉS (Études sur les sper- malophores des), par M, P. Fischer, VII, 367. GÉNÉRATION (Recherches sur l’anatomie com- parée des organes de la) chez les Animaux vertébrés, par MM: Vogt et Pappenheim. XI, 334; XII, 460. GÉNÉRATION ALTERNANTE (Résumé des tra- vaux lés plus récénts sur la) ét sur les métamorplioses dés Animaux inférieurs , par M. Claparède. (Ahnonce.) V, 335. GÉNÉRATION SPONTANÉE (Note sur un pré- tendu cas de), par M. Cienfowsiti. (An- nonce.) X, 140. GÉNÉRATION SPONTANÉE DES ANIMAUX (Re- marques sur la valeur dés faits qui sont considérés par quelques naturalistes cotime étant propres à prouvér l'existence de la), par M. Milne Edivards. IX, 353. GÉNÉRATIONS SPONTANÉES (Expériences sur les), 2° partie. Développement de certains proto-organismes dans de l'air aftifciel, par MM. Pouchel et Houzeau. IX, 350, GÉNÉRATIONS SPONTANÉES (Lettre sur la ques- tion des), par M. Lacaze-Duthiers. XI, 367. GÉNÉRATIONS SPONTANÉES (Observations sur la question des), par MM, Payen, de Qua- trefages, Cl. Bernard et Dumas. IX, 360. GÉNÉRATIONS DITES SPONTANÉES (Expériences sur les), par M. Pasteur. XII, 85. GÉNÉRATIONS SPONTANÉES (Mémoire surf les corpuscules organisés qui existent dans l'atmosphère ; examen de la doctrine des), par M, Z, Pasteur, XVI, 5, TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. GENÈSE SPONTANÉE (Études expérimentales sur la), par M. Pouchet. XNÏIT, 277. GENOU (Mémoire sur l’ostéologie comparée des articulations du coude et du) chez les Mammifères, les Oiseaux et les Reptiles, par M. Ch. Martins. XNII, 244. GLANDES GASTRIQUES (Recherches sur les) et Jes tuniques musculaires du tube digestif dans les Poissons osseux et les Batraciens, par M. Valalour. XVI, 219. GLANDES DE PEYER (Recherches sur la struc- ture des) et de la muqueuse intestinale, par M. W’. His. XVIII, 304. GLOBULES DU SANG (Note sur les dimensions des) chez quelques Vertébrés à sang froid, pa M. Alÿhohsé Milne Edivards. V, 165. GONIOMÈTRES (Mémoire sur la mensuration de l'angle facial, les) faciaux, et un nouveau goniomèlre facial, par le docteur H. Jac- quart. X, 283. GORILLE ET CHIMPANZÉ (Note sur les mœurs des), pat M. Aubry. (Annonce.) f, 104. GRASSE (Mémoire sur l’alimentatioh de quel- ques Insectes gallicolés et sur là produc- tion de la), par MM. Lacaze-Dulhiers et À. Riche. II, 81. GRAND SYMPATHIQUE (Recherches expérimen- tales sur le), et spécialement sut l'influence Que la section de ce nerf exerce süf la chä- leur añimale, par Claude Bernard. I, 176. GRAND SYMPATHIQUE (Du) chez les atimaux articulés, par M. E. Blanchürd. X, 5. GRAND SYMPATHIQUE (Rechèrches expérimen- tales sut les nerfs vasculaires ét calorifi- ques du), par M. Claude Bernard. XVI, 359 ; XIX, 101. GRAND SYMPATHIQUE (Note sür le systèrne ner- veux, et particulièrement sur le) du Mar- Souin, par M. Bazin. XVI, 112. GRAND SYMPATHIQUE (Observations histolosi- qüés sur le) dé la Sangsue médicinäle, paf M. E. Füivre. LV, 949. GREFFE ANIMALE PAR APPROCHE (Note sur uné), par M. Bert. XVIII, 86. GRENOUILLE (Observations sur les centres mo- dérateurs deS mouVéménts réflexes dans le cerveau de la), par M. Setchenow. XIX, 109. GRENOUILLES (Note sur deux espèces de) ob- servées depuis quelqués années en Europe, par M. Thomas. IV, 365, GRENOUILLES (Recherches sur les modifica- tions que subissent, après la mort, chez 399 les), les propriétés des nerfs et des mus- cles, par M. E. Faivre. XNI, 337. GRILLONS (Note sur les spermäatophores des), par Ch. Lespés. IT, 366. GROTTES DE L’ARIÉGE (Notes sur quelques In- séctes des), par M. Ch. Lespés. VII, 278, Gore pe Louñbes (De l'existence de l'Homme pendant la période quaternaire dans la), pat M. Alphonse Milne Edwards. XVII, 229. . GhYLLUS SYBVESTRIS (Deuxième note sur les spermatophores du), par M. Lespés. IV: 244. Guèpes (Nouvelles considérations sur la nidi- fication des), par M. de Saussure. III, 153, Gymnopowtes (Études sur les), et en parlicu- lier sur leur ostéologie et sur les indica- tions qu’elle peut fournir pour leur classi- fication, par M. A: Hollard. VIIL, 275. H HABITATIONS (Note sur les anciennes) lacus- tres de Suisse, par M. Zübbock. XVII, 294. HaAGnes (Note sur les) d'Amiens et d’Abbe- ville, et sur les dents des Mammifères de la craie de Maestricht, par M. Van Breda. XVII, 336, HALIOTIDE (Mémoire sur le système nerveux de l’), par M. Lacaze-Duthiers. XI, 247, HäLices (Observations sur les) saxicaves du Boulonnais, par Bouchard-Chantereaux. XVI, 197. HELMINTHES (Essai sur quelques nouveaux) de la Grenouille verte, par M, Biagio Gas= traldi. (Annonce.) II, 80. HELMINTHES (Mémoire sur les Vers rubanés et vésiculaires de l'Homme et des Ani- maux, et sur la production des) en géné- ral, par M. de Siebold. IV, 48, 172, HeLmNTHEs (Note sur quelques) de la Sirène Jacertine, par le docteur Léon Vaillant. XIX, 295, HÉMIPTÈRES (Recherches anatomiques et con- sidérations entomologiques sur les) du genre Leplopus ; par M, L. Dufour. X; 343. HERMAPHRODISME (De l’) chez certains Verté- brés, par le docteur Dufour. V, 295. HERMAPHRODISME (Observations sur l) des Anodontes ; par le docteur Lacaze-Du- thiers, IV, 381. HÉTÉROPODES (Contribution pour l'histoire du 940 développement des Ptéropodes et des), par M. Krohn. (Annonce.) XIII, 208. HippoPOTAME (Recherches sur le système vas- culaire sanguin de l’), par M. Gratiolel. XIII, 376. HiruniNÉES (Mémoire sur les spermatophores de quelques), par le docteur Charles Robin. XVII, 5. HisToLoGlE (Études sur l’) comparée du sys- tème nerveux chez quelques Annélides , par le docteur E. Faivre. V, 337 ; NI, 16. HusroiRE (Matériaux pour servir à |’) natu- relle des États-Unis d'Amérique, par M. Agassiz. (Annonce.) VII, 382. Histoire (Mémoire pour servir à l’) naturelle du Mexique, des Antilles et des États-Unis. 9e partie. Essai d’une faune des Myria- podes du Mexique, par M. H. de Saussure. (Annonce.) XIIE, 208. HomarD (Recherches sur la structure intime du système nerveux des Crustacés, et prin- cipalement du), par M. Owsjannikow. XV, 429: Home (Circulation dérivative dans les mem- bres et dans la tête chez l’), par M. J.-P, Sucquet. (Annonce.) XVII, 372. Homme (Mémoires sur les plis cérébraux de V’) et des Primates, par M. Gratiolet. (An- nonce.) [, 200. Home (Nouvelles recherches sur la coexis- tence de l’) et des grands Mammifères fos- siles réputés caractéristiques de la dernière période géologique, par M. Ed. Lartet. XV/A 7H Homme (De l'existence de l’) pendant Ja pé- riode quaternaire dans la grotte de Lour- des, par M. Alphonse Milne Edwards. XVII, 229. Homme (Note sur le follicule pileux du cuir chevelu de l), par M. Moleschott. XIIT, 348. Homme (Nouvelle comparaison des membres pelviens et thoraciques chez l”) et chez les Mammifères, déduite de la torsion de l’hu- | mérus, par M. Ch. Martins. VIII, 45. Homme (Recherches sur la mesure du volume des poumons de l’), par M. Bréhaut. XII, 370. Humérus (Nouvelle comparaison des membres pelviens et thoraciques chez l’homme et chez les Mammifères, déduite de la torsion de l’), par Ch. Martins. VIII, 45. ZOOLOGIE. HyÈNE RAYÉE (Note sur la première dentition de l), par M. Paul Gervais. XV, 142. HYMÉNOPTÈRES (Recherches anatomiques sur les) de la famille des Urocérates, par M. L. Dufour. 1, 201. HYPERMÉTAMORPHOSE (Mémoire sur l’) et les mœurs des Méloïdes, par M. Fabre. NII, 299. HYPERMÉTAMORPHOSE (Nouvelles observations sur l’) et les mœurs des Méloïdes, par M. Fabre. IX, 265. Il ICHNOLOGIE de la Nouvelle-Angleterre, par M. Hithecock. (Annonce.) XI, 197. Inpri (Note sur une nouvelle espèce du genre), par M. À. Vinson. XIX, 253. INFLUENCE (Expériences relatives à l) des agents physiques sur le développement des Batraciens, par M. Higginbottom. XNII, 157. INFusIONS (Études sur les Animalcules des) végétales comparés aux organes élémen- taires des végétaux, par M. Paul Laurent. (Annonce.) I, 38. INFUSOIRES (Études sur les) et les Rhizopodes, par MM. Claparède et Lachmann. (An- nonce.) X, 382. InrosoiREs (Note sur la reproduction des), par MM. E. Claparède et J. Lachmann. VIII, 221. INFUSOIRES (Observations sur quelques), par M. Wrzesnowski. XVI, 327. INSECTES (Étude sur le rôle du tissu adipeux dans la sécrétion urinaire chez les), par M. Fabre. XIX, 351. INSECTES (Faune entomologique française, ou description des) qui se trouvent en France, par MM. Fairmaire et Laboulbène. (An- nonce.) VI, 223, INSECTES (Les plantes herbacées d'Europe et leurs), par M. Macquart. (Annonce.) IT, 106. INSECTES (Mémoire sur l'appareil auditif des), par M. Ch. Lespés. IX, 225. Insectes (Notes sur quelques) des grottes de l’Ariége, par M. Ch. Lespés. NII, 278. INSECTES (Premier rapport sur les) nuisibles ou utiles de l’État de New-York, par M. 4sa Fitch. (Annonce.) V, 334. INSECTES (Rapport sur les) nuisibles ou utiles de l'État de New-York par M. Asa Fitch. VII, 256, TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. INSECTES (Rapport sur un Mémoire de M. Ch. Lespés, relatif à l'appareil auditif des), par M. Duméril. IX, 230. Insectes (Recherches sur les sécrétions chez les), par M. Sirodot. X, 141, 251. INSECTES (Sur les prétendus organes auditifs des antennes chez les Coléoptères lamelli- cornes et autres), par M. le docteur £. Claparède. X, 236. INSECTES ( Catalogue des ) lépidoptères du Musée de la Compagnie des Indes orien- tales, par MM. Horsfield et F. Moore. (Annonce.) XVII, 30. InsriNCr (Recherches sur l’) et les métamor- phoses des Sphégiens, par M. Fabre. VI, 137. INTESTIN (Recherches sur la voie par laquelle de petits corpuscules solides passent de l’) dans les vaisseaux chylifères et sanguins, par M. F. Marfels. V, 134. INVERTÉBRÉS (Recherches sur l'anatomie et le développement des Animaux) observés pendant un voyage sur les côles de Nor- mandie, par M. Claparède. ( Annonce.) XIX, 252. ITALIE SEPTENTRIONALE (Étude sur le mio- cène inférieur de l’), par M. Michelotti. (Annonce.) XVII, 272. J JÉLIN (Note sur le) d’Adanson et le genre Pleurodictyum de Goldfuss, par M. Môüch. XV, 369. K KJIGKKENMÜDDINGS (Recherches géologico-ar- chéologiques faites en Danemark sur les), par M. Lübbock. XNII, 273. L LAMPROIES (Note sur le développement des), par M. Aug. Müller. V, 375. Lapins (Recherches sur le placenta des Ron- geurs, et en particulier sur celui des), par M. H. Hollard. XIX, 223. LARvE (Notice sur une) présumée du Macro- nychus, par M. L. Dufour. XVII, 226. LARVE (Études sur la) du Potamophilus, par M. L. Dufour. XVIII, 162. LARVES (Sur les) des Trématodes, par le doc- teur H. de Filippi. VI, 83. SlA LÉPIDOPTÈRES (Species général des) (Suites à Buffon publiées par Roret), par MM. Bois- Duval et Guénée. (Annonce.) I, 38; VII, 38 2. LÉPIDOPTÈRES (Recherches sur la parthéno- génie proprement dite chez les) et les Abeilles, par M. de Siebold. VI, 193. Lepropus (Recherches anatomiques et consi- dérations entomologiques sur les Hémi- ptères du genre), par M. L. Dufour.X,343, LézarD (Recherches d’embryologie comparée sur le développement de la Truite, du) et Limnée, par M. Lereboullet. XVI, 112; XVII, 89 ; XVIII, 32 ; XX, 5. LIGAMENTS (Note sur la sensibilité de la dure- mère, des) et du périoste, par M. Flourens. VI, 286. LIMACE GRISE (Études sur le développement et les migrations d’un Nématoïde parasite de l'œuf de la), par M. À. Barthélemy. x, 71 LIMNÉE (Recherches d’embryologie comparée sur le développement de la Truite, du Lé- zard et du), par M. Lereboullel. XNI, 112; XVIL, 891; XVIIL, 32 ; XIX, 5 ; XX,15. LINGUATULA FEROX (Rapport sur des observa- tions de M. Küchenmeister relatives à la), par M. Van Beneden. II, 380. Liquipes (Leçons sur les propriétés physiolo- giques et les altérations pathologiques des) de l'organisme, par M. Claude Bernard. (Annonce.) X, 24. LocomorTion (Du cerveau des Dytiques con- sidéré dans ses rapports avec la), par le docteur E. Faivre. VIII, 245. LoNGÉviTÉ (Observation sur la) d’un Pigeon, par M. E. H. Desportes. II, 249. LUMIÈRE (Recherches sur l'influence de la) sur la production de l'acide carbonique par les Animaux, par M. Molescholt. IV, 209. M MacxoiREs (Recherches sur la genèse et l’évo- lution des dents et des), par M. N. Guillot. IL 277e MAGuoIREs (Sur le développement des dents des), par M. Jolly. XI, 151. Macronycaus (Notice sur une larve présumée du), par M. L. Dufour. XVI, 226. MACROURES FOSSILES (Monographie des) de la famille des Thalassiniens, par M. AI- phonse Milne Edwards. XIV, 294, a42 MALADIES VERMINEUSES (Recherches sur le Trichina Spiralis, avec des remarques sur les), par M. R. Leuckart. XIII, 318. MauwmirÈREs (Histoire naturelle des), par M. Paul Gervais. (Annonce.) IT, 256. MAMMIFÈRES (Sur des) nouveaux et remar- quables du musée de Berlin, par MM. Lich- tenstein et W. Pelers. (Annonce.) HT, 256. MammiFËÈRES (Description des restes fossiles de deux grands), par M. Jourdan. XVI, 369. MAMMIFÈRES FOSSIiLES (Nouvelles recherches sur la coexistence de l’homme et des grands) réputés caragtéristiques de la der- nière période géologique, par M. Ed. Lartet. XN, 177. MAMMIFÈRES FOSSILES (Observations sur deux nouvelles espèces de) trouvées dans l’ooli- the de Purbeck, et appartenant au genre Plagiaulaæ, par M. Falconer. IX, 317. MaumIFËREs (Note sur les haches d'Amiens et d’Abbeville, et sur les dents des) de la craie de Maestricht, par M. Van Breda. XVII, 336. MAMMIFÈRES FOSSILES ( Recherches sur les) de l'Amérique méridionale, par M, Paul Gervais. Ill, 330. MAMMIFÈRES (Mémoire sur l'ostéologie com- parée des articulations du coude et du genou chez les), les Oiseaux et les Rep- tiles, par M. Ch. Martins, XVII, 244. MammirèRes (Mémoire sur les mouvements pulsatiles et rhythmiques du sinus de la veine cave supérieure chez les), par M. Colin. XIX, 259. MammirÈREs (Nouvelle comparaison des mem- bres pelviens et thoraciques chez l'Homme et chez les), déduite de la torsion de l'hu- mérus, par M. Ch. Martins. VIT, 45. MammirÈREs (Nouvelles expériences sur les effets de la garance mêlée aux aliments des) et des Oiseaux granivores, par le doc- teur N. Jolly. XII, 314. MAmmrÈREs (Rapport sur les collections des espèces de) déterminés par leurs nombreux ossements fossiles recueillis par M. Albert Caudry à Pikermi, près d'Athènes, pen- dant son voyage en Attique, par M. 4, Va- lenciennes. XV, 117. MARINE INVERTEBRATA (Synopsis of (he), par M. Stimpson. (Annonce.) Il, 406. MarsouIN (Note sur le système nerveux, et ZOOLOGIE. particulièrement sur le grand sympathique du), par M. Bazin. XVI, 112. Masaris (Note sur les organes buccaux des), par M. A. de Saussure. VIT, 107. MATIÈRES ALBUMINOÏDES (Nouvelles recher- ches relatives à l’action du suc gastrique sur les), par M. Longet. II, 5. MATIÈRES GRASSES (Recherches sur la diges- tion des), suivies de considérations sur la nature et les agents du travail digestif, par M. Blondlot. II, 285. MÉCANISME RESPIRATOIRE (Détermination du nœud vital, ou point premier moteur du) dans lesYertébrés à sang froid, par M. Flou- rens. XVII, 158. MÉDITERRANÉE (Observations sur l’existence des divers Mollusques et Zoophytes à de très-grandes profondeurs dans la mer), par M. Alphonse Milne Edwards. XV, 149. MÉDUSES (Recherches sur la distribution mé- thodique des), avec description d'espèces nouvelles ou peu connues, par M. Gegen- bauer. (Annonce.) V, 226. MÉLOIDES (Mémoire sur l’hypermétamorphose et les mœurs des), par M. Fabre. VII, 299. MÉLoïpes (Nouvelles observations sur l'hyper- métamorphose et les mœurs des), par M. Fabre. IX, 265. MEMBRANE OMBILICALE (Des corps glycogéni- ques dans la) des Oiseaux, par M. Serres. X, 136. Meugres (Nouvelle comparaison des) pelvieus et thoraciques chez l'Homme et chez les Mammifères, déduite de la torsion de l'hu- mérus, par M. Ch. Martins. VIII, 45. MÉMoIREs de l’Académie de Dijon. (Annonce.) VI, 386. MExoirs of the geological Survey. Décade VIIT. (Annonce.) III, 481. MER (Observations sur l'existence de divers Mollusques et Zoophytes à de très-grandes profondeurs dans la), par M. Alphonse Milne Edwards. XV, 219. MERS DE LAIT (Note sur les phénomènes dé- crils par les navigateurs sous le nom de), et qui tiennent à la présence d’animalcules phosphorescents, par M. Camille Dareste. INT, 240. MÉTAMORPHOSES (Mémoire sur les) que subis- sent, pendant la période embryonnaire, les Anatifes appelés Scalpels obliques, par M. Hesse. XI, 160. MÉTAMORPHOSES (Note sur les) de l’Actinotro- TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. cha branchiata, par M. 4. Schneider. XX, 100. MÉTAMORPHOSES (Rapport sur un travail de M. Hasse relatif aux) des Ancées et des Caliges, par M. Milne Edwards. IX, 89. MéramorProses (Résumé des travaux les plus récents sur la génération alternante et sur les) des Animaux inférieurs, par M. Cla- parède. (Annonce.) V, 334. MéramorPHoses de l'Homme et des Animaux, par M. 4. de Quatrefages. (Annonce.) XVIII, 242. Méramorpnoses (Recherches sur l'instinct et les) des Sphégiens, par M. Fabre. VI, 137, Méramorpnoses (Mémoire sur les) des Vorti- celliens, par M. J. d'Udekem. IX, 321. Mirarions (Études sur le développement et les) d'un Nématoïde parasite de l'œuf de la Limace grise, par M. À. Barthélemy. X, 41. Miocène (Étude sur le) inférieur de l'Italie septentrionale, par M. Michelotti. (An- nonce.) XVII, 272. Monrricarions (Note sur les) que les coquilles éprouvent, et qui ne dépendent d'aucune affection morbide, par M. Marcel de Ser- res. XII, 377. Monmrricarions (Recherches sur les) que su- bissent, après la mort, chez les Grenouilles, les propriétés des nerfs et des muscles, par M. E. Faivre. XVI, 337. MoELLE (Mémoire sur la structure intime de la) épinière, de la moelle allongée et du pont de Varole, par le docteur J. de Len- noek. VII, 257. MOoELLE ÉPINIÈRE (Anatomie microscopique du renflement lombaire de la), par M. J. Dean. (Annonce.) XV, 128. MoëLLE ÉPINIÈRE (Études sur la structure intime du cerveau et de la), par le docteur Jacubowitch. XIL, 189. Mœurs (Mémoire sur l’hypermétamorphose et les) des Méloïdes, par M. Fabre. VIT, 299. Mœurs (Nouvelles observations sur l’hyper- métamorphose et les) des Méloïdes, par M. Fabre. IX, 265. MozLasse (Monographie des Chéloniens de la) suisse, par MM. Picles et Humbert. (An- nonce.) VI, 224. Mozusks (The terrestrial air brealhing), par M. Amos Binny. (Annonce.) Il, 105. MoLLusques (Distribution géologique des ani- 833 maux vertébrés et des) terrestres et flu- vialiles fossiles de l’Aquitaine, précédée d’une note sur les diverses faunes de la Gironde, par M. Raulin. (Annonce.) VI, 223. MOoLLUSQUES (Observations sur l’existence de divers) et Zoophytes à de très-grandes pro- fondeurs dans la Méditerranée, par M. Al- phonse Milne Edwards. XV, 149. MuLLUSQUES (Recherches sur l’appareil géné- rateur des) gastéropodes, par M. Baudelot. XIX, 135, 268. Mozzusques (Note sur les) d’eau douce de la haute Kabylie, par M. Aucapilaine. XT, 179. MoLLusquEs (Des altérations que les) lamel- libranches et gastéropodes) opèrent pen- dant leur vie sur les coquilles qu’ils habi- tent, par M. Marcel de Serres. VIII, 365. MoLLusques (Observations sur quelques Cer- caires parasites de) marins, par M. Ch. Lespés. NII, 118. MoLLusques (Observations sur les) perforants, par M, Aucapilaine. Il, 367. MOLLUSQUES terrestres pulmonés des États- Unis de l'Amérique septentrionale, par M. Amos Binuy. (Annonce.) VIF, 256. Mozocx (Note sur l’ostéologie du), genre de Sauriens propres à la Nouvelle-Hollande, par Paul Gervais. XV, 86. Monstres (Recherches sur les conditions de la vie et de la mort chez les) ectroméliens, célosomiens et exencéphaliens, produits artificiellement dans l'espèce de la Poule, par M. C. Dareste. XX, 59. Monstres (Note sur l’histoire de plusieurs) hypérencéphaliens observés chez le Poulet, par M. C. Dareste. XIII, 337. MonsrRuosiTÉs (Mémoire sur la production artificielle des) dans l'espèce de la Poule, par M. C. Dareste. XVIII, 243. MoxsrRuosiTÉs (Recherches sur les) du Bro- chet observées dans l’œuf, et sur leur mode de formation (extrait), par M. Lereboullet. XVI, 359, MonsrruosiréÉs (Recherches sur les) du Bro- chet observées dans, l'œuf, et sur leur mode de production, par M. Lereboullct. XX, 172, MOoNSTRUOSITÉ DOUBLE (Note sur un nouvean genre de) appartenant à la famille des Po- lygnathiens, par M. C. Dareste. XI, 5. MorPHOLOGIE (Sur la) des yeux composés 4 chez les Arthropodes, par le docteur Ed. Claparède. XII, 381. MOUVEMENTS DU Cour (Rapport sur deux Mémoires de MM. Chauveau et Marey, relatifs à l’étude des) à l’aide d’un appa- reil enregistreur, par M. Milne Edwards. XVII, 373. Mouvemenrs (Mémoire sur les) pulsatiles et rhythmiques du sinus de la veine cave su- périeure chez les Mammifères, par M. Colin. XIX, 259. MouvemenTs (Observations sur les centres modérateurs des) réflexes dans le cerveau de la Grenouille, par M. Setchenow. XIX, 109. MuQuEUSE (Recherches sur la structure des glandes de Peyer et de la) intestinale, par M. W. His. XVIII, 304. MusCres (Recherches sur les modifications que subissent après la mort, chez les Gre- nouilles, les propriétés des nerfs et des), par M. E. Faivre. XNI, 337. MuscLes (Recherches sur les propriétés phy- siologiques des), par M. Kühne. XIV, 113. MuscLes (Recherches sur fes propriétés et les fonctions des nerfs et des) de la vie orga- nique chez le Dytique, par M. E. Faivre. XVII, 329. MYRIAPODES (Recherches sur l'anatomie des organes reproducteurs, et sur le dévelop- pement des), par M. Fabre. IT, 257. MYRIAPODES DU MEXIQUE (Mémoire pour servir à l’histoire naturelle du Mexique, des An- tilles et des États-Unis. 2° partie. Essai d’une faune des), par M. H. de Saussure. (Annonce.) XIIE, 208. N NAÏïS SANGUINEA (Essais sur l'anatomie de la), par M. P. Doyère. (Annonce.) VI, 223, NAUTILE (Recherches microscopiques sur les spermophores du), par M. Boogaard. NI, 314. NAUTILUS PompILius (Recherches anatomiques sur le), et particulièrement sur le mâle, par M. Van der Hœven. VI, 291. NEBRASKA (The ancient Fauna of), par M. Leidy. (Annonce.) II, 105. NÉMATOÏDE (Étude sur le développement et les migrations d’un) parasite de l’œuf de ZOOLOGIE. la Limace grise, par M. A. Barthélemy. X, 41. NÉMATOÏDE (Note sur un) parasite des Ter- mites, par M. Ch. Lespés. V, 335. NÉmaToïDES (Note sur la multiplication des), par le docteur Gros. II, 36. NÉMATOïÏvES (Description de seize espèces nou- velles de), par M. Diesing. (Annonce.) VII, 120. NEMOFTORA LUSITANICA (Note sur l'absence dans le) d’un système nerveux appréciable, par M. Léon Dufour. IV, 153. A NÉMOPTÈRE (Additions à la note sur l'absence dans le) d’un système nerveux appréciable, par M. L. Dufour. IV, 263. Nereini {Monographia delle) fossili del monte Bolca, par M. Massalongo. (Annonce.) III, 380. NERF (Note sur un second centre spinal du) grand sympathique, par M. J. Budge, X, Hal Nerrs (Recherches sur les modifications que subissent, après la mort, chez les Gre- nouilles, les propriétés des) et des muscles, par M. E. Faivre. XVI, 337. Nerrs (Recherches sur les propriétés et les fonctions des) et des muscles de la vie or- ganique chez le Dytique, par M. E. Faivre. XVII, 329. NERFS CRANIENS (Études sur la physiologie des) chez le Dytique, par le docteur E. Faivre. 1X, 23. NerFs (Recherches anatomiques et physiolo- giques sur les) de sentiment et de mou- vement chez les Poissons , par M. 4. Mo- reau. XIII, 380. Nerrs (Recherches expérimentales sur les) vasculaires et calorifiques du grand sym- pathique, par M. Claude Bernard. XNIII, 359 ; XIX, 101. NipiricaTioN (Note sur la) des Crustacés, par M. Spence Bate. IX, 255. NoœŒup vitTaz (Détermination du), ou point premier moteur du mécanisme respiratoire, dans lesVertébrés à sang froid, par M. Flou- rens. XVII, 158. Nœup viraz (Nouveaux détails sur le), par M. Flourens. XI, 146. NUDIBRANCHIATE MOLLUSCA (À monograph of the British) , par MM. Aider et Hancock. (Annonce.) V, 110, TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. NUTRITION DES os (Expériences sur la), par M. Alphonse Milne Edwards. XV, 245. O OccLusion (Note sur le périoste diploïque et sur le rôle qu’il joue dans l’) des trous du crane, par M. Flourens. XI, 372. OcyYPopIENS (Observations sur la respiration des), par M. Fritz Müller. XX, 272. OEIL HUMAIN (Histoire du développement de l’), par le docteur d’Amnou, traduit par M. Van Bervliet. (Annonce.) XIII, 348. OŒur (Recherches sur l'influence qu’exerce sur le développement du Poulet l’applica- tion totale d’un vernis ou d’un enduit oléa- gineux sur la coquille de l’), par M. C. Da- resie. XV, 5. OŒur (Sur la théorie de la fécondation de l’), par M. Claparède. (Annonce.) V, 334. OŒur (Études sur le développement et les migrations d’un Nématoïde parasite de l) de la Limace grise, par M. À. Barthé- lemy. X, 41. OŒurs (Recherches sur le mode de fixation des) aux fausses pattes abdominales dans les Écrevisses, par M. Lereboullet. XIV, 399. Œurs (Mémoire sur l’histoire physiologique des) à double germe, et sur les origines de la duplicité monstrueuse chez les Oiseaux, par M. C. Dareste. XVII, 31. OŒurs (Expériences sur les) à deux jaunes, par M. Paul Broca. XVII, 78. Œvurs (Observations sur des\ d’Insectes qui servent à l'alimentation de l’homme au Mexique, par MM. Virlet d’Aoust et Gué- rin-Méneville. NII, 366. Oiseaux (Des corps glycogéniques dans la membrane ombilicale des), par M. Serres. n°1367 OrsEAUx (Mémoire sur l’histoire physiologique des œufs à double germe et sur les origines de la duplicité monstrueuse chez les), par M. C. Dareste. XNII, 31. O1sEAUx (Mémoire sur l’ostéologie comparée des articulations du coude et du genou, chez les Mammifères, les) et les Reptiles, par M. C. Martins. XNII, 244. Oiseaux (Recherches sur les caractères ostéo- logiques des) appliquées à la classification naturelle de ces animaux, par M. E. Blan- chard. XI, 11. 345 Oiseaux (Remarques sur les caractères qu'on peut tirer du sternum des), par M. Paul Gervais. VI, 5. OISEAUX FOssILES (De la détermination de quelques), et des caractères ostéologiques des Gallinacés ou Gallides, par M. Émile Blanchard, VII, 91. OISEAUX FOSSILES (Mémoire sur la distribution géologique des), et description de quelques espèces nouvelles, par M. Alphonse Milne Edwards. XX, 133. OISEAUX GRANIVORES (Nouvelles expériences sur les effets de la garance mêlée aux ali- ments des Mammifères et des), par le doc- teur N. Jolly. XIII, 314. OoL1THE DE PurBECK (Observations sur deux nouvelles espèces de Mammifères fossiles trouvées dans l’), et appartenant au genre Plagiaulax, par M. Falconer. IX, 317. OPHIDIENS (Iconographie générale des), par M. Jan. (Annonce.) XIV, 358 ; XVII, 372. OPHTHALMOLOGIE (Anatomische Beiträge zur), par M. Henri Müller. (Annonce.) V, 333. ORGANE (Mémoire sur l’) de Bojanus des Acéphales lamellibranches, par le docteur Lacaze-Duthiers. IV, 267. ORGANE (Mémoire sur un) transitoire de la vie fœtale désigné sous le nom de cartilage de Meckel, par les docteurs Magitot et Ch. Robin. XVIII, 212. ORGANES (Sur les prétendus) auditifs des an- tennes chez les Coléoptères lamellicornes et autres Insectes, par le docteur E. Cla- parède. X, 236. ORGANES BUCCAUX (Note sur les) des Masaris, par M. À. de Saussure. NII, 107. ORGANES GÉNITAUX (Recherches sur les) des Acéphales lamellibranches, par le docteur Lacaze-Duthiers. II, 155. ORGANES (Note sur la disposition des) géni- taux mâles chez le Céréopse cendré, par M. C. Dareste. XVII, 328. ORGANES (Recherches sur l’anatomie des) re- producteurs, et sur le développement des Myriapodes, par M. Fabre. INT, 257. ORGANISATION (Compte rendu d'expériences faites à l’École vétérinaire de Toulouse sur l’) et la reproduction des Cestoïdes du genre Tœnia, par M. C. Ballet. X, 190, ORIGINE (Sur l’) des espèces au moyen de l’affinité organique, par M. Freke. (An- nonce.) XIV, 358. 96 ORNITHOLOGLE (Conspectus systematis), par M. C. L. Bonaparte. I, 105. Os (De la production artificielle des) au moyen du déplacement et de la transplan- tation du périoste, par M, L. Ollier. X, 373. Os (Études chimiques et physiologiques sur les), par M, Ajphonse Milne Edwards. XIII, 1143, Os (Expériences sur la nutrition des), par M. Alphonse Milne Edwards. XV, 254 Os (Note sur la formation des), par M. Flou- rens. X, 363, Os (Note sur la coloration des) du fœtus par l’action de la garance mêlée à la nourri- lure de la mère, par M. Flourens. XI, 245. OsaLLaIRES (Nouvelles recherches anatomi- ques et physiologiques sur les), par M. CA. Musset. (Annonce.) XVIII, 242. OSSEMENTS (Recherches sur les) des Carnas- siers des cavernes de Sentheim (Haut- Rhin), par M.J. Delbos, XII, 41 ; XIV, 5. OSSEMENTS (Des) humains des cavernes et de l'époque de leur dépôt, par M. Marcel de Serres. (Annonce.) III, 380. OsTÉoLoGIE (Études sur les Gymnodontes, et en particulier sur leur) et sur les indica- lions qu’elle peut fournir pour leur classi- fication, par M. H. Hollard. NII, 275. OsTÉOLoGIE (Note sur }') du Moloch, genre de Sauriens propres à la Nouvelle-Hollande, par M. Paul Gervais. XN, 86. OSTÉOLOGIE COMPARÉE (Mémoire sur l’) des articulations du coude et du genou chez les Mammifères, les Oiseaux et les Rep- tiles, par M, Ch. Martins. XVII, 244. OSTRACIONIDES (Monographie de la famille des), par M. H. Holiard. NII, 121. OURS BRUN DES PYRÉNÉES (Recherches sur les ossements des carnassiers des cavernes de Sentheim (Haut-Rhin), précédées d'ob- servalions sur l’ostéologie de l'), par M. J. Delbos. IX, 155. OxYGÈNE (Note sur des proto-organismes vé- gétaux et animaux nés spontanément dans l'air artificiel et dans le gaz), par M. F. Pouchet. IX, 347. OxYGËNE (Note sur les objections relatives aux proto-orsanismes rencontrés dans l') et l'air artificiel, par M. Pouchet. IX, 370. ZOOLOGIE. P PALÉONTOLOGIE (Traité de), ou Histoire natu- relle des animaux fossiles, par M. Pictet. (Annonce) IL, 256. PALÉONTOLOGIE de l'étage inférieur de la formation liasique de la province du Luxem- bourg et de Hettange, par. M. Terquem. (Annonce.) V, 334. PALÉONTOLOGIE LOMBARDE, par M. Stroppani. (Annonce.) XIII, 348. PALÉONTOLOGIE SUISSE (Matériaux pour la), par M. Pictet. (Annonce.) VII, 120, PARTHÉNOGENÈSE (Recherches sur la) propre- ment dite, chez les Lépidoptères et les Abeilles, par M, de Siebold. VI, 193. PARTHÉNOGENÈSE (Études et considérations générales sur la), par M. À. Barthélemy. XII, 307. PARTIES DE L'ORGANISME (Nole sur la repro- duction des) et, sur leur mulliplication chez certains animaux, et plus particulièrement chez un Syngnathe à deux queues, par M. Malm. XVIII, 356. PATHOLOGIE CELLULAIRE, par M. Virchow, traduit par M. Picard. (Annonce.) XIII, 348. PATTES ABDOMINALES (Recherches sur le mode de fixation des œufs aux fausses) dans les Écreyisses, par M. Lereboullel. XIV, 359. PEAU (Recherches sur la composition de la) des Vers à soie, par M. Peligot. XI, 382. PÉLODYTE PONCTUÉ (Note sur la génération du), avec quelques observations sur les Batraciens anoures en général, par M. À. Thomas. I, 290. PERCHE (Résumé d’un trayail d’embryologie comparée sur le développement du Bro- chet, de la) et de l'Écrevisse, par M. Lere- boullet. I, 237 ; II, 39. PERCHE (Recherches d’embryologie comparée sur le développement du Brochet, de la) et de l'Écrevisse, par M. Lereboullet. (An- nonce.) XVIIL, 242. PERFORATION (Note sur le caractère ostéogé- nique de la) qui affecte, dans un grand nombre de cas, la cloison des fosses olé- crânienne et coronoïde de l’humérus, par M. Hollard, II, 341. PÉRIODE QUATERNAIRE (De l'existence de l'homme pendant la), dans la grotte de Lourdes, par M. Alphonse Mil ne Edwards. XVII, 229, TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. PÉRIOSTE (De la production artificielle des os, au moyen du déplacement et de la trans- plantation du), par M. L. Ollier. X, 373. PÉRIOSTE (Note sur la sensibilité de la dure- mère, des ligaments et du), par M. Flou- rens. VI, 286. PÉRIOSTE (Note sur le) diploïque et sur le rôle qu’il joue dans l’occlusion des trous du crâne, par M. Flourens. XI, 372. PERLES FINES (Sur les) considérées sous le rapport de l’histoire naturelle et écono- mique, par M. K. Mobius. (Annonce.) VIT, 256. PHOSPHORESCENCE (Note sur la) naturelle et artificielle des Poissons, par M. Mulder. XV, 367. PaysaLies (Mémoire sur l’organisation des), par M. de Quatrefages. II, 107. PHYSIOLOGIE (Lecons de) expérimentale ap- pliquée à la médecine, faites au collége de France, par M. CI, Bernard. (Annonce.) 11j,,220 ; VI, 222. PHYSIOLOGIE (Lecons sur la) et l'anatomie comparées de l’homme et des animaux, par M. Mime Edwards. (Annonce.) VI, 222 ; VII, 420, 156, 382 ; IX, 52, 316; X, 382 ; XVII, 30, 272. PIGEON (Observation sur la longévité d’un), par M. E. H. Desportes. 11, 249. PLACENTA (Mémoire sur une nouvelle fonction du), par M. Claude Bernard. X, 111. PLACENTA (Recherches sur le) des Rongeurs, et en particulier sur celui des Lapins, par M. H. Hollard. XIX, 223. PLAGIAULAX (Observations sur deux nouvelles espèces de Mammifères fossiles trouvées dans l’oolithe de Purbeck, et appartenant au genre), par M. Falconer. IX, 317. PLAGIOSTOMES (Note sur le développement de la queue des Poissons), par M. Van Bene- den. XV. 124. PLANTES HERBACÉES (les) d'Europe et leurs lusectes, par M. Macquart. (Annonce.) Il, 106. PLEUROBRANCHE ORANGE (Histoire anatomique et physiologique du), par M. H. Lacaze- Duthiers. XI, 198. PLEURODIGTYUM (Note sur le Jélin d’Adanson et le genre) de Goldfuss, par M. Müch. XV, 369. PLEXUS CHOROÏDES (Études sur le conarium et les) chez l’homme et les animaux, par M. E. Faivre. NII, 52. 817 PLEXUS VASCULAIRES (Recherches sur les.) chez différents animaux, par MM. Schræ- der van der Kalk et W. Vrolik. V. 111. PLICATULES (Essai sur les) fossiles des ter- rains du Calvados, et sur quelques autres genres voisins ou démembrés de ces co- quilles, par M. Eudes Deslongchamps. (Annonce.) IX, 52. Poizs (Recherches sur la structure des) et des follicules pileux, par M. Chapuis. XIII, 353, Poisson (Note sur l'existence d’un) fossile dans la couche inférieure des roches de Ludlow, par M. Saller. X, 342. Porsson (Description d’un) fossile du terrain crétacé de la Drôme, suivie d'une liste des Poissons fossiles que l’on a recueillis en France, par M. Paul Gervais. II, 221. Poissons (Note sur la phosphorescence natu- relle et artificielle des), par M. Mulder. XV, 367. Poissons (Observations sur la structure du tissu osseux chez les), par M. Külliker. (Annonce.) X, 139. Poissons (Recherches anatomiques et physio- logiques sur les nerfs de sentiment et de mouvement chez les), par M. 4. Moreau. XIII, 380. Porssoxs (Sur la différence entre les) osseux et les Poissons cartilagineux, au point de vue de Ja formation des écailles, par M. Steenstrup. XV, 368, Poissons (Des appareils électriques des) élec- triques, par M. Jobert (de Lamhalle). (An- nonce.) IX, 316. Poissons (Recherches sur les) électriques, par M. Schulize. XI, 376. Poissons (Description des) fossiles provenant des gisements coralliens du Jura dans le Bugey, par M. Thiollière, (Annonce.) I, 200. Poissons osseux (Recherches sur les glandes gastriques et les tuniques musculaires du tube digestif dans les) et les Batraciens, par M. Valatour. XVI, 219. Poissons PLECTOGNATUES (Mémoire sur le squelette des) étudié au point de vue des caractères qu'il peut fournir pour la elas- sification, par M. #. Hollard. XIE, 5, PoiTRINE (Observations sur les rapports qui existent entre le développement de la), la conformation et les aptitudes des races bovines, par E, Baudement, XV, 331. 318 POLARITÉ (Note sur la manifestation de la) dans la distribution des êtres organisés dans le temps, par M. Forbes. Il, 373. POLYGNATHIENS (Note sur un nouveau genre de monstruosités double appartenant à la famille des), par M. C. Dareste. XI, 5. PoLyPEs (Observations sur la décomposition spontanée des) d’eau douce, par M. G. Ja- ger. XII, 306. PozypEes (Histoire naturelle des Coralliaires ou) proprement dits, par M. Milne Ed- wards. (Annonce.) VII, 256. PoLYPIERS (Introduction à l’étude des) fossiles, par M. £. de Fromentel. (Annonce.) XV, 128, POLYZOATRES (Monographie des) d’eau douce, par M. Allman. (Annonce.) VII, 256. PONT DE VAROLE (Mémoire sur la structure intime de la moelle épinière, de la moelle allongée et du), par le docteur J. de Len- noek. VII, 257. PorAmoPgiLus (Études sur la larve du), par M. L. Dufour. XVII, 162. Pouce (Mémoire sur la production artificielle des monstruosités dans l’espèce de la), par M. C. Dareste. XNIII, 243. Pouce (Recherches sur les conditions de la vie et de la mort chez les monstres ectro- méliens, célosomiens et exencéphaliens, produits artificiellement dans l'espèce de la), par M. C. Dareste. XX, 59. Poucet (Mémoire sur l'influence qu’exerce sur le développement du) l'application par- tielle d’une couche de vernis sur la co- quille de l'œuf, par M. C. Duareste. IV, 149. PouLer (Recherches sur l'influence qu'exerce sur le développement du) l'application to- tale d’un vernis ou d’un enduit oléagineux sur la coquille de l'œuf, par M. C. Dareste. XV, 5. s Pourer (Note sur l’histoire de plusieurs monstres hyperencéphaliens observés chez le), par M. C. Dareste. XIII, 337. Pours (Recherches sur les rapporls numé- riques qui existent chez l'adulte à l’état normal et à l’état pathologique entre le) et la respiration, par le docteur Marcé. II, 379. Poumons (Note sur le cœur, le foie et les) d’un Éléphant femelle, par MM. Vulpian et Phi- lippeaux. N, 183, Poumoxs (Du renouvellement de l’air dans ZOOLOGIE, les) de l'Homme, par M. N. Gréhant, XVIII, 331. Poumons (Recherches sur la mesure du vo- lume des) de l'Homme, par M. Gréhant. XII, 370, PourPRE (Mémoire sur la), par M. Lacaze- Duthiers. XII, 5. PRANIZES (Mémoire sur les) et les Ancées, par M. E. Hesse. IX, 93. PRANIZES (Note sur les relations zoologiques qui existent entre les) et les Ancées, par M. Spence Bate. (Annonce.) IX, 224, PRIMATES (Mémoire sur les plis cérébraux de l'Homme et des), par M. Gratiolet. (An- nonce.) I, 200. Prix (Rapport sur le concours pour le grand) des sciences physiques pour 1853, par M. 4. de Quatrefages. I, 5. PRODUCTION ARTIFICIELLE DES MONSTRUOSITÉS DANS L’ESPÈCE DE LA POULE (Mémoire sur la), par M. C. Dareste. XVIII, 243. PRODUCTION (De la) artificielle des os, au moyen du déplacement et de la transplan- tation du périoste, par M. L. Ollier. X, 373. PROPORTIONS (Sur les relations normales des) chimiques et morphologiques, par M. Zes- sing. (Annonce.) V, 333. PROPRIÉTÉS PHYSIOLOGIQUES DES MUSCLES (Recherches sur les), par M. Kühne. XIV, 13. PROTO-ORGANISMES (Expériences sur les géné- rations spontanées. 2° partie. Développe- ment de certains) dans de l'air artificiel, par MM. Pouchet et Houzeau. IX, 350. PROTO-ORGANISMES (Note sur les) végétaux et animaux nés spontanément dans l'air arti- ficiel et dans le gaz oxygène, par M. F. Pouchet. IX, 347. PROTO-ORGANISMES (Note sur les objections relatives aux) rencontrés dans l’oxygène et l'air artificiel, par M. Pouchet. IX, 370. PSEUDACÉPHALE (Description d’un fœtus hu- main monstrueux devant former un genre à part sous le nom de), par MM. Désor- meaux et Gervais. XII, 90. PsyCxIpES (Essai monographique sur la tribu des), par M. Th. Bruaud. (Annonce.) V, 226. PTÉROPODES (Contribution pour l’histoire du développement des) et des Hétéropodes, par M. Krohn. (Annonce.) XIII, 208. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. PycnoGonon (Observations sur le développe- ment d’un), par M. Hodge. XIX, 108. Q QuEus (Note sur le développement de la) des Poissons plagiostomes, par M. Van Bene- den. XV, 124. R RACEs (Des espèces perdues et des) qui ont disparu des lieux qu’elles habitaient primi- tivement, par M. Marcel de Serres. XII, 297. RACES BOVINES (Observations sur les rapports qui existent entre le développement de la poitrine, la conformation et les aptitudes des), par É. Baudement. XV, 331. RADETHIERE (Ueber den Bauder), par M. F. Leydig. (Annonce.) IT, 80. RADIOLAIRES (Monographie des) ou Rhizo- podes radiaires, par M. Haerskel. XIX, 233. Rapport sur la vingt-cinquième réunion de l'Association Britannique pour l’avance- ment des sciences, tenue à Glascow en septembre 1855, par MM. Barrett, Cob- bold, etc. (Annonce.) V, 225. RATE (Traité de la structure et des usages de la), par M. £. Crisp. (Annonce.) IV, 320. RED RIVER (Natural History of the), ethnolo- gie, par MM. Marcy et Turner. (Annonce.) II, 406. RÈGNES ORGANIQUES (Histoire naturelle des), par M. Js. Geoffroy Saint-Hilaire. T, 38 ; X, 383. RENFLEMENT LOMBAIRE DE LA MOELLE ÉPI- NIÈRE (Anatomie microscopique du), par M. J. Dean. (Annonce.) XV, 128. RENOUVELLEMENT de l’air dans les poumons de l'Homme, par M. N. Gréhant. XVII, 325, REPRODUCTION (Compte rendu d'expériences faites à l’École vétérinaire de Toulouse sur l’organisation et la) des Cestoïdes du genre Tæœnia, par M. C. Baillet. X, 190. REPRODUCTION DES INFUSOIRES (Note sur la), par MM. £. Claparède et J. Lachmann. ML, 294: RepriLes (Erpétologie générale, ou Histoire naturelle des), par MM, Duméril et Bi- bron. (Annonce.) I, 200 ; II, 80, 349 REPTILES (Recherches anatomiques et physio= logiques sur le système tégumentaire des), par M. E. Blanchard. XV, 375. REPTILES (Mémoire sur l’ostéologie comparée des articulations du coude et du genou, chez les Mammifères, les Oiseaux et les), par M. Ch. Martins. XVII, 244. RESPIRATION (De l'influence du système ner- veux sur la) des Dytiques, par M. E. Fai- vre. XIII, 321. RESPIRATION (Du rôle des principaux éléments du sang dans l'absorption ou le dégage- ment du gaz de la), par M. E. Fernet. VIII, 125. RESPIRATION (Mémoire sur la) et la chaleur humaine dans le choléra, par L. Doyère, (Annonce.) XIX, 252, RESPIRATION (Recherches sur les rapports nu- mériques qui existent chez l’adulte à l’état normal et à l’état pathologique, entre le pouls et la), par le docteur Marcé. III, 319. RESPIRATION (Observations sur la) des Ocypo- diens, par M. Fritz Müller. XX, 272. 4 RÉVIVISCENCE (Recherches sur les conditions . de l’existence et la non-existence de la) chez des espèces appartenant au même genre, par M. C. Davaine. X, 335. RaizoPopEs (Études sur les Infusoires et les), par MM. Claparède et Lachmann. (An- nonce.) X, 382. RuHizOPODES RADIAIRES (Monographie des Ra- diolaires ou), par M. Haerskel. XIX, 233. RocHes DE LupLow (Note sur l’existence d’un Poisson fossile dans la couche inférieure des), par M. Salter. X, 312, RonGEuRs (Note sur le cerveau des), et par- ticulièrement sur le cerveau du Cabiai, par M. C. Dareste. II, 355. RonGEuRS (Recherches sur le placenta des), et en particulier sur celui des Lapins, par M. H. Hollard. XIX, 223. ROTIFÈRES (Quelques expériences sur les), les Tardigrades et les Auguillules des mousses des toits, par M. Gavarret. XI, 515. RorqQuAL (Sur une espèce de) fossile, par M. Paul Gervais. III, 338. S SALIVE (Du sulfocyanure de potassium, con- sidéré comme un des éléments normaux de la), par M, Longel. IV, 225, 350% SANG (De la présence de l’ürée dans le) et de sa diffusion dans l’organisme à l’état patho- logique, par M. Picard. (Annonce.) V, 294. SANG (Note sur là mesure des globules du) chez quelques Vértébrés, par M. Alphonse Milne Edwards. V, 165. SANG (Du rôlé des principaux éléments du) dans labsorption ou le dégagement des gaz de la respiration , pat M. E. Fernel. VIII, 425. SANG (Mémoire sur l’origine du sucre dans le foie, et sur l'existence normale du sucre dans le) de l'Homme et des Animaux, par M. Louis Figuüier. IT, 17. SANG (Recherches hydrauliques sur la circu- lation du), par M. J. Marey. VIII, 329. SANGSUE (Observations histologiques sur le grand sympathique de la) médicinale, par M. E. Faivre. IV, 249. SANGSUE (Recherches sur l’organisation du système vasculaire dans la) médicinale et l’Aulacostome vorace, par M. P. Gratiolet. XVII, 474.. SANGSUES (Monographie des) médicinales, par M. Fermond. (Annonce.) III, 381. SCALPELS OBLIQUES (Mémoire sur les méta- morphoses que subissent pendant la pé- riode embryonnaire les Anatifes appelés), par M. Hesse. XI, 160. SCYPHISTOMES (Note sur la strobilation des), par M. Van Beneden, XI, 151. SÉCRÉTION (Sur la) de l'urine, par le docteur Wättich. NI, 189. SÉCRÉTION (Étude sur le rôle du tissu adipeux dans la) urinaire chez Jes Inséctes, par M. Fabre. XIX, 351. SÉCRÉTIONS (Recherches sur les) chez les In- sectes, par M. Sirodot. X, 141, 251. SÉDIMENT (Mémoire sur les terrains de) supé- rieurs de la Vénétie, et des Bryozoaires, Anthozoaires et Spongiaires fossiles qu’ils renferment, par M. À. Catullo. (Annonce.) VI, 22%. SÉDIMENTS (Recherches sur la faune des pre- miers) {ertiaires parisiens, par M. Hébert. VIe SENSIBILITÉ (Note sur la) des tendons, par M. Flourens. VI, 282. SENSIBILITÉ (Note sur la) de la dure-mère des ligaments et du périosté, par M. Flourens. VI, 286. SERPENT PYTHON (Mémoire sur les organés de ZO0LOGIE, la circulation chez le), par le docteur H. Jacquart. IV, 321. SERPENTS (On the) of New-York, par M. Baird. (Annonce.) Il, 406. SEXES (Note sur la distinction des) et le dé- veloppement du Trichina spiralis des muscles, par M. Ordonez. XXIIT, 395. SIRÈNE LACERTINE (Mémoiré pouf servir à l'histoire anatomique de la), par le doc- teur Léon Vaillant: XIX, 295. SIRÈNE LACERTINE (Note sur quelques Hel- minthes de la), par le docteur Léon Vail- lant. XIX, 295. Sitaris (Recherches sur quélques points de l'histoire des Cerceris, des Bembeæ, des), par M. Fabre. NI, 184. SOCIÉTÉ (Mémoires de la) des arts et des sciences de Batavia, t. XXVI, (Aïiñonce.) IK, 316. SOcIÉTÉ (Comptes rendus des séances et Mé- moires de la) de biologie, 3° série, t. II. (Annonce.) XV, 382, SOURCE ÉLECTRIQUE DE LA TORPILLE (Re- cherches sur la nature de la), et manière de recueillir l'électricité produite paf l’ani- mal, par M. 4, Moreau. XVIII, 5. SPERMATOPHORES (Deuxième note sur lés) du Gryllus sylvestris, par M. Lespés. IV, 244. SPERMATOPHORES (Étude sur les) dés Gastéro- podes pulmonés, par M. P. Fischer. NIÏ, 367. SPERMATOPHORES (Mémoire sur les) dé quel- ques Hirudinées, par le doctéur Charles Robin. XVII, 5. SPERMATOPHORES (Note sur les) dés Grillons, par M. Ch. Lespés. II, 366. SPERMATOPHORES (Recherches microscopiques sur les) du Naütile, par M. Hoogdard. VI, 314. SPERMATOZOÏDES (Note sür le développement des) chez le Torréa vilfea, par M. de Qua- tréfrages. II, 152. SPHÉGIENS (Recherches sur l'instinct et les métamorphoses des), par M. Fabre. VI, 191 SpHiNx EUPHORBIÆ (Études anatomiques et physiolugiques sur un Diptére tachinaire, parasite de la chenille du), et sur ses mé- tamorphoses, par M. 4. Barthélemy. VIT, 111. SbonctaIREs (Mémoire sur les terrains de sé- diment supérièurs de la Vénétie, et des Bryozoaires, Anthozoaires, ét) fossiles qu’ils TABLE ALPHABÉTIQUE DÉS MATIÈRES. renferment, par À. Catullo. (Annonce.) Vi, 224. SPONGIAIRES (Observations sut la contracti- lité des), par M. Bowerbank. (Annonce.) IX, 224. SQUELETTE (Mémoire sur le) des Poissons plectognathes étudié au point de vue des caractères qu'il peut fournir pour la classi- fication, par M. H. Hollard. XII, 5. STAPHYLINS VIVIPARES (Observations sur des) qui habitent chez les Termites, à la ma- nière des animaux domestiques, par M. Schiodle. V, 169. STERNUM (Remarques sur les caractères qu’on peut tirer du) des Oiseaux, par M. Paul Gervais. VI, 5. STOA (Extrait d’une lettre au sujet du gere), en réponse à celle de M. Shuttleworth, par M. Marcel de Serres. V, 168. SroA (Remarques sur la lettre de M. M. de Serres relative au genre), par M. Shutlle- worth. IV, 319. STROBILATION (Note sur la) des Scyphistomes, par M. Van Beneden. XI, 154. SUBSTANCES ALBUMINOÏDES (Essai sur les) et sur leur transformation en urée, par M. Béchamp. (Annonce.) V, 224, SUBSTANCES TOXIQUES ET MÉDICAMENTEUSES (Leçons sur les effets dés), par M. CL. Bernard. (Annonce.) VII, 210. SUBSTANCES ALBUMINOÏDES (Recherches sut les), par M. P.S. Denis (de Commercy). X, 95. SUG GASTRIQUE (Nouvelles recherches rela- tives à l’action du) sur les matières albu- minoïdes, par M. Longet. IT, 5. SUCRE (De quelques faits pathologiques pro- pres à éclaircir la question du) dans l’éco- nomie animale, par M. Andral. III, 346. SUCRE (Mémoire sur l'assimilation du), par le docteur George D. Gibb. IV, 27. SUCRE (Mémoire sur l’origine du) contenu dans le foie, et sur l'existence normale du sucre dans le sang de i Homme et des Ani- maux, par M. Louis Figuier. III, 17. SUCRE (Mémoire sur la présence du) dans les urines, et sur la liaison de ce phénomène avec la respiration, par M. Alvaro Reynoso. III, 120. SUCRE (Remarques sur la sécrétion du) dans le foie, faites à l’occasion de la éommu- uication de M, Lehmann, par M, C?, Ber- nard. II, 57. 351 SUCRE (Sur la présence du) dans le sang de la veine porte, par M. Lehmann, traduit de l'allemand par M. Béclard. IV, 158. SUCRE (Sur le mécanisme physiologique de la formation du) dans le foie, par M. C1. Ber- nard. NI, 213. SUCRE (Sur le mécanisme de la formation du) dans le foie, par M. Claude Bernard. IV, 109. SULFOCYANURE DE POTASSIUM (Du) considéré comme un des éléments normaux de Ja salive, par M. Longet, IV, 295. SYNGNATHE A DEUX QUEUES (Note sur la repro- duction des parties de l'organisme et sur leur multiplication chez certains animaux, et plus particulièrement chez un), par M. Malm. XVII, 356. SYSTÈME (De l'influence du) nerveux sur la respiration des Dytiques, par M, £. Fai- vre. XIII, 321. SYSTÈME NERVEUX (Études sur l’histologie comparée du) chez quelques Annélides, par le docteur £. Faivre. V. 337 ; VI, 16. SYSTÈME NERVEUX (Mémoire sur le) de l'Ha- liotide, par M. Lacaze-Duthiers. XII, 247, SYSTÈME NERVEUX (Note sur le), et particu- lièrement sur le grand sympathique du Marsouin, par M. Bazin. XVI, 112- SYSTÈME NERVEUX (Note sur l'absence, dans le Nemoptera lusitanica d’un), par M. Léon Dufour. IV, 153. SYSTÈME NERVEUX (Addition à la note sur l'absence dans le Némoptère d’un), par M, L. Dufour. IV, 263. SYSTÈME NERVEUX (Recherches sur la struc- ture intime du) des Crustacés, et princi- palement du Homard, par M. Owsjan- nikow. XV, 129. SYSTÈME NERVEUX colonial chez les Bryo- zoaires (Sur l'existence du), par M. Fritz Müller. XVIII, 212. SYSTÈME TÉGUMENTAIRE des Reptiles (Recher- ches anatomiques et physiologiques sur le), par M. E. Blanchard. XN, 375. SYSTÈME VASCULAIRE SANGUIN de l’Hippopo- tame (Recherches sur le), par M. Gra- tiolet, XIII, 376. SYSTÈME VEINEUX ABDOMINAL (Mémoire sur plusieurs points du) du Caïman à museau de Brochet, par le docteur H. Jacquart. IX , 129. SYSTÈME VASCULAIRE (Recherches sur l’orga- nisation du) dans la Sangsue médicinale et 392 l'Aulacostome vorace, par M. Gratiolel. XVII, 174. T TARDIGRADES (Quelques expériences sur les Rotifères, les) et les Anguillules des mous- ses des toits, par M. Gavarret. XI, 315. TARET (Rapport sur le), par M. Vrolik. XII, 309. TARETS (Note sur la manière dont les) per- forent le bois, par M. Harting. XIV, 127. TENDONS (Note sur la sensibilité des), par M. Flourens. VI, 282. TÉNIA (Compte rendu d'expériences faites à l’École vélérinaire de Toulouse, sur l’or- ganisation et la reproduction des Cestoïdes du genre), par M. C. Baillet. X, 191. TÉNIA (Expériences sur le Cysticercus tenui- collis et sur le) qui résulte de sa transfor- mation dans l'intestin du Chien, par M. C. Baillet. XVI, 99. TERMITE LUCIFUGE (Recherches sur l’organi- sation du), par M. Ch. Lespés. V, 227. TERMITES (Note sur un Nématoïde parasite des), par M. Ch. Lespès. NV, 335. TermiTES (Observations sur des Staphylins vivipares qui habitent chez les), à la ma- nière des animaux domestiques, par M. Schiodle. V, 169. TERRAIN CRÉTACÉ SUPÉRIEUR des environs de Saumur (Éponges fossiles des sables du), (Auronce.) XVII, 272. TERRAIN JURASSIQUE SUPÉRIEUR des environs de Saint-Claude (Description d’une Émyde nouvelle du), par MM. Piciet et Humbert. (Annonce.) VII, 120. TERRAINS SECONDAIRES de la province de Luxembourg (Nouvelles recherches sur les fossiles des), par M. Chapuis. (An- nonce.) XVII, 272. TesnCuLE (Étude sur l’absence congénitale du), par M. E. Godard. (Annonce.) IX, 316. THALASSINIENS (Monographie des Décapodes macroures fossiles de la famille des), par M. Alphonse Milne Edwards. XIV, 294. Taécinie (Histoire de la), par M. Lacaze- Duthiers. XV, 262. Ticres (Recherches sur la distribution géo- graphique des), et les rapports de ces ani- maux avec l’homme, par M. Brandt. (An- nonce.) V, 110, ZOOLOGIE. TISSU ADIPEUX (Étude sur le rôle du) dans la sécrétion urinaire chez les Insectes, par M. Fabre. XIX, 351. Tissu OSSEUX (Observations sur la structure du) chez les Poissons, par M. Külliker. (Annonce.) X, 139. TorPiLe (Expériences sur la), par M. À. Moreau. XIV, 122. ToRPILLE (Recherches sur la nature de la source électrique de la), et manière de recueillir l'électricité produite par l'animal, par M. À. Moreau. XVII, 5. TORREA VITREA (Note sur le développement des spermatozoïdes chez le), par M. de Quatrefages. II, 152. TORSION DE L'HUMÉRUS (Nouvelle comparai- son des membres pelviens et thoraciques chez l'Homme et chez les Mammifères, déduite de la), par M. Ch. Martins. VII, 45. TORTUE FRANCHE (Mémoire sur le cœur de la), par M. H. Jacquart. XVI, 305. Tournis (Expériences sur le) de la Chèvre et du Bœuf, par M. Baillet. XI, 503. TRACHINUS (Notice sur le genre), par M. le chevalier P. Blecker. XVI, 375. TRAVAIL DIGESTIF (Recherches sur la diges- tion des malières grasses, suivies de con- sidérations sur la nature et les agents du), par M. Blondlot. If, 285. TRÉMATODES (Sur les larves des), par le doc- teur À. de Filippi. NI, 83. TRÉMATODES (Nouvelles opservations sur le développement des), par M. de Filippi. III, 414. TRÉMATODES (Mémoire pour servir à l’histoire générique des), par le docteur Ph. de Fi- lippi. If, 255. TRÉMATODES (De la reproduction des) endo- parasites, par M. AMoulinié. (Annonce.) V 500: TRICHINA SPIRALIS (Note sur le), par M. Vir- chow. XIII, 109. TRICHINA SPIRALIS des muscles (Note sur la distinction des sexes et le développement du), par M. Ordonez. XVIII, 325. TRICHINA SPIRALIS (Recherches sur le), avec des remarques sur les maladies vermi- neuses, par M. À. Leuckart. XIII, 318, TROUS DU CRANE (Note sur le périoste diploï- que et sur le rôle qu’il joue dans l’occlu- sion des), par M, Flourens, XI, 372, TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. TRUITE (Note sur l'existence de la) en Algérie, par M. Züill. IX, 126. TRuITE (Recherches d'embryvlogie comparée sur le développement de la), du Lézard et du Limnée, par M. Lereboullet. XVI, 113; XVII, 89 ; XVIII, 32 ; XX, 5. Tue micesmir (Recherches sur les glandes gastriques et les tuniques musculaires du) dans les Poissons osseux et les Balraciens, par M. Valatour. XVI, 219. TUNIQUES MUSCULAIRES (Recherches sur les glandes gastriques et les) du tube digestif dans les Poissons osseux et dans les Ba- traciens, par M. Valalour. XVI, 219. TYPES INFÉRIEURS (Étude sur les) de l'em- branchement des Annelés, par M. de Qua- trefages. I, 142. Ü URÉE (De la présence de l’) dans le sang et de sa diffusion dans l’organisme à l’état pathologique, par M. Picard. (Annonce.) V, 224. URÉE (Essai sur les substances albuminoïdes et sur leur transformation en), par M. Bc- champ. (Annonce.) V, 224. URINE (Sur la sécrétion de l’), par le docteur JVittich. VI, 189. Y ValssEAUX (Recherches sur la voie par Ja- quelle de petits corpuscules solides passent de l'intestin dans les) chylifères et san- guins, par M. F. Marfels. V, 134. VEINE (Études sur les mouvements pulsatiles et rhythmiques du sinus de la) cave supé- rieure chez les Mammifères, par M. Colin, XIX, 259. VEINES (Analyses comparées du sang de la veine porte et du sang des) hépatiques, pour servir à l’histoire de la production du sucre dans le foie, par M. C. G. Lehmann. IT, 52. VEINE PORTE (Sur la présence du sucre dans le sang dela), par M. L:hmann, traduit de l'allemand par M. Béclard. IN, 158. VEINE PORTE RÉNALE (Recherches sur la), par M. J. Jourdain. XII, 134, 321. VER (Étude comparative des caractères et de l’organisation du Dochnicus trigonoce- phalus et du) des vaisseaux et du cœur 254 chez le Chien, par M. Baillet, (Annonce.) XVI16272. VERMETS (Mémoire sur l'anatomie et l'embryo- génie des), par M. H. Lacaze-Dulhiers. XIE, 209. VERS A Sole (Recherches sur la composition de la peau des), par M. Peligot. XI, 382. VERS INTESTINAUX (Développement des). Rap- port sur le concours pour le grand prix des Sciences physiques pour 1853, par M.4. de Quatrefages. 1, 5. VERS INTESTINAUX (Lettres relatives à de nou- velles expériences sur le développement des), adressées à M. Milne Edwards. par M. Leuckart. HI, 351, VERS INTESTINAUX (Extrait d’une lettre sur les expériences relalives àla {ransmission des) chez l’espèce humaine, par M. Küchen- meisler. II, 377. VERS (Mémoire sur les) rubanés et vésicu- laires de l'Homme et des Animaux, et sur la production des Helminthes en général, par M. Siebold. IV, 18, 172. VERTÉGRÉS (De l'hermaphrodisme chez cer- tains), par le docteur Dufosse. V, 295. VERTÉBRES (Distribution géologique des Ani- maux) et des Mollusques terrestres et flu- viatiles fossiles de l’Aquitaine, précédé d’une Note sur les diverses faunes de la Gironde, par M. Raulin. (Annonce.) VI, 223. VERTÉBRÉS (Recherches sur l'anatomie com- parée des organes de la génération chez les Animaux), par MM. Vogt et Pappenheim. XI, 331; XII, 100. VERTÉBRÉS (Note sur différentes espèces de) fossiles observés pour la plupart dans le midi de la France, par M. Paul Gervais. XVI, 297: VERTÉBRÉS (Nole sur la découverte d’Aui- maux) munis de plumes dans un dépôt de l’époque jurassique , par MM. Wagner, Meyer, etc. XVIII, 336. VERTÉBRÉS (Détermination du nœud vital ou point premier moteur du mécanisme respi- ratoire dans les) à sang froid, par M. Flou- rens. XVII, 158. VERTÉBRÉS (Note sur les dimensions des glo- bules du sang chez quelques) à sang froid, par M. Alphonse Milne Edwards, V, 165. Voie (Recherches sur la) par laquelle de pe- tits corpuscules solides passent de l’intes- 4° série, ZooL. T. XX. {Cahier n° 6.) 5 23 594 guins, par M. F. Marfels. V, 134. VOLUME des poumons de l'Homme (Recher- ches sur la mesure du), par M. Gréhant. XII, 370. Vouer (Note sur un) garni de cinq rangées de dents, des terrains de la craie chloritée ou à Hippurites, par M. Marcel de Serres. IV, 264. VORTICELLIENS (Mémoire sur les métamor- phoses des), par M. J. d'Udekem. XI, 321. VOYAGE DE CIRCUMNAVIGATION de la frégate royale suédoise Eugénie, sous les ordres de M. C. A. Virgin. (Annonce.) X, 24; XVII, 30. VOYAGE D’EXPLORATION sur le liftoral de la France et de l'Italie, par M, Coste, (An- honce.) III, 381, wW Woobbtack (Essai sur la faune de l'ile de) ou ZOOLOGIE, tin dans les vaisseaux chylifères et san- Moïou, par M. Mont-Rhouzier ; partie ich- thyologique par M. Thiollière. (Annonce.) VII, 382. Y YEUX composés (Sur la morphologie des) chez les Arthropodes, par le docteur Ed. Cla- parède. XIT, 384, Z Zonites (Etude sur les) de l'Italie septentrio nale, par M. Morlillet. (Annonce.) XIX, 252. ZOOLOGIE AGRICOLE, par M. E, Blanchard. (Annonce.) IV, 320, ZoopxyTEs (Observations sur l'existence de divers Mollusques et) à de très-grandes profondeurs dans la mer Méditerranée, par M. Alphonse Milne Edwards. XV, 149. FIN DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. EE ———— _—_— TABLE DES AUTEURS. À AGASSIZ. — Matériaux pour servir à l’Aistoire naturelle des États-Unis d'Amérique (an- nonce). VIT, 382. — Essai sur la classificalion Xe 21. ALLER et HANCOCK. — À Monograph of the British Nudibranchiale Mollusca (annonce). Ve 119. ALLMAN. — Monographie des Polysoaires d’eau douce (annonce). VII, 256. AMMON.— Histoire du développement de l’œil humain, traduit par Van Bervliet (annonce). XIII, 347, ANDRAL. — De quelques faits pathologiques propres à éclaircir la question du sucre dans l’économie animale. III, 346. AuBrY, — Note sur les mœurs du Gorille et du Chimpanzé (annonce). I, 104, AUCAPITAINE. — Note sur les Crocodiles de l’oued Takmalet. XIE, 132. — Note sur les Mollusques d’eau douce de la haute Kabylie. XI, 179. — Observations sur les Mollusques perfo- rants. II, 367. (annonce). B BAER.— Crania selecta ex thesauris anthro- pologicis Academiæ imperialis Petropoli- tanæ, iconibus et descriptionibus illustra- vit. Ueber Papuas und Alfuren (annonce). XT, 497. BAILLET, — Compte rendu d'expériences faites à l’École vétérinaire de Toulouse sur l’or- ganisation et la reproduction des Cestoïdes du genre Tænie. X, 190. — Expériences sur le tournis de la Chèvre et du Bœuf. XI, 3035. — Étude comparalive des caractères et de l'organisation du Dochnicus trigonocepha- ‘lus, et du Ver des vaisseaux el du cœur chez le Chien (annonce). XVII, 272. — Expériences sur le Cysticercus tenuicollis, et sur le Ténia qui résulte de sa transfor- mation dans l'intestin du Chien. XVI, 99. BAIRD. — On the Serpents of New-York (an- nonce). Il, 106. BARAOQ DO CASTELLO DE PALYA. — Description de deux Insectes coléoptères de Camboge, et de deux espèces nouvelles de Colo- p'ères des îles Canaries (annonce). XVII, 30. BARRETT, COBBOLD, etc. — Rapport sur la vingt-cinquième réunion de l'Association britannique pour l’avancement des scien- ces, tenue à Glascow en septembre 1855 (annonce). V, 225. BARTHÉLEMY, — Études anatomiques et phy- siologiques sur un Diplère lachinaire pa- rasite de la chenille du Sphinx Euphorbiæ et sur ses métamorphoses. VIII, 1114. — Étude sur le développement et les mi- grations d’un Némaioide parasite de l'œuf de la Limace grise. X, 41. — Études et considérations générales sur la parthénogénèse. XH, 307. BATE (Spence). — Note sur les relations zoologiques qui existent entre les Pranizes etles Ancées (annonce). IX, 224. BAUDELOT. — Recherches sur l'appareil générateur des Mollusques gastéropodes. 135 et 268. BAUDEMENT. — Observations sur les rapports qui existent entre le développement de le poitrine, la conformation et les aptitudes des races bovines. XV, 331. Bazin. — Note sur le système nerveux, et particulièrement sur le grand sympathique du Marsouin. XVI, 112. BEALE. — On the arrangement of the biliary Ducts (annonce). V, 225. BEAUMONT (Ëlie de). — Remarques sur un nouveau gisement de fossiles découvert dernièrement en Angleterre. IX, 318. BEAUVOYE. — Lettre sur les mœurs des Abeilles. IV, 151, BÉCHAMP. — Essai sur les substances aïbu- minoïides et sur leur transformation en urée (annonce). V, 224. BÉCLARD, — Présence du sucre dans le sang de la veine porte, — Voy. LEHMANX. IV, 158. 396 BELL. — Monographie des Crustacés fossiles de la Grande-Bretagne (annonce). IX, 52. BENEDEN (Van). — Rapport sur des observa- tions de M. Küchenmeister relatives à la Lingualula ferox. I, 380. — Nolice sur un Annélide céphalobranche sans soies, désigné souslenom de Crepina. X, 41. — Note sur la strobilalion des Scyphislomes. XI, 154. — Note sur le développement de la queue des Poissons plagiostomes. XV, 124. — Note sur des expériences relatives au dé- veloppement des Cysticerques (annonce). 1, 104. -— Recherches sur la faune littorale de la Belgique (annonce). XIV, 358. BERNARD (Claude). — Recherches expéri- mentales sur le grand sympathique, et spécialement sur l'influence que la sec- tion de ce nerf exerce sur la chaleur animale. I, 176. — Recherches expérimentales sur les nerfs vasculaires et calorifiques du grand sym- pathique. XNHI, 359; XIX, 101. — Remarques sur la sécrétion du sucre dans le foie, faites à l’occasion de la commu- nication de M. Lehmann. IIE, 57. — Sur le mécanisme de la formation du sucre dans le foie. IV, 109. — Sur le mécanisme physiologique de Ja formation du sucre dans le foie. VI, 213. — Lecons sur les effets des substances toxi- ques et médicamenteuses (annonce). VIT, 120. — Leçons de physiologie expérimentale ap- pliquée à la médecine, faites au collége de France (annonce). HT, 320. — Leçons de physiologie expérimentale ap- pliquée à la médecine, faites au collége de France en 1855 (annonce). VI, 222. — Leçons sur les propriétés physiologiques et les altérations pathologiques des li- quides de l'organisme (annonce). X, 24. — Mémoire sur une nouvelle fonction du placenta. X, 111. — Observations sur la question des généra- tions spontanées. IX, 364. Bent. — Note sur une greffe animale par approche. XVIIT, 86. BERVLIET. — Voy. AMMON. BiAG10 GASTALDI, — Cenni sopra aleuni nuovi Elminti (Essai sur quelques nouveaux Jfel- ZOOLOGIE, minthes de la Grenouille verte (annonce). II, 80. BIBRON. — Voy. DuMÉRIL. I, 200. BINNY (Amos). — Mollusques terrestres pul- monés des États-Unis de l'Amérique sep- tentrionale (annonce). VII, 256. — The terrestrial air breathing Mollusks (annonce). II, 105. BLANCHARD. — De la détermination de quel- ques Oiseaux fossiles, ct des caractères ostéologiques des Gallinacés ou Gallides. VII, 91. — Recherches sur les caractères ostéolo- giques des Oiseaux, appliquées à la clas- sification naturelle de ces animaux. XI, AE — Du grand sympathique chez les Animaux articulés. X, 5. — Recherches anatomiques et physiologiques sur le système tégumentaire des Reptiles. XV, 375. — Zoologie agricole (annonce). IV, 320. BLECKER. — Notice sur le genre Trachinus. XVL,375. BLONDLOT. — Recherches sur la digestion des malières grasses, suivies de considé- rations sur la nature et les agents du tra- vail digestif, II, 285. Bois-DuvAL et GuÉNÉE. — Histoire naturelle des Lépidoplères (annonce). 1, 38; VIT, 382. | BONAPARTE. — Conspectus syslemalis Orni- {hologiæ. 1, 105. BoucHARD-CHANTEREAUX. — Observations sur les Hélices saxicaves du Boulonnais. XVI, 1197 BOURGUIGNON. — Observations sur la conta- gion de la gale des Animaux à l'Homme. IT, 114. BOWERBANK. — Observations sur la contrac- tlité des Spongiaires. (annonce). IX, 221. BRANDT. — Recherches sur la distribution géographique des Tigres, et les rapports de ces animaux avec l'Homme (annonce). à él) BREDA. — Note sur les haches d'Amiens et d’Abbeville, et sur les dents des Mammi- fères de la Craie de Maestricht. XVIIT, 356, Broca. Expériences sur les œufs à deux jaunes. XVII, 78. BRONN. — Description et figures des fossiles caractéristiques des diverses formations de TABLE DES la croûte solide du globe (annonce). VI, 224. — Études morphologiques (annonce). IX 52. BRUAND. — Essai monographique sur la tribu des Psychides (annonce). V, 226. FUDGE. — Note sur un second centre spinal du nerf grand sympathique. X, 337. CANESTRINI, DORIA, FERRARI et LESSONA. — Archives de zoologie, d'anatomie et de physiologie (annonce). XV, 382. CARPENTER. — fResearches on the Foramini- fera (annonce). V, 110. CATULLO. — Mémoire sur les terrains de sé- diment supérieurs de la Vénétie, et des Bryozoaires, Anthozoaireset Spongiaires fossiles qu'ils renferment (annonce). VI, 224. CHapuis. — Recherches sur la structure des poils et des follicules pileux. XIII, 353. — Nouvelles recherches sur les fossiles des terrains secondaires de la province de Luxembourg (annonce), XVII, 272. CHAPuIS et DEVALQUE. — Description des fos- siles des terrains secondaires de la province de Luxembourg (annonce). INT, 256. CHAUVEAU et MAREY. — Étude des mouve- ments du cœur à l’aide d’un appareil en- registreur. Rapport sur ce travail par M. Milne Edwards. XNII, 373. CIENKOWSKI,. — Nole sur un prétendu cas de génération spontanée (annonce). X, 140. CLAPARÈDE, — Sur les prétendus organes auditifs des antennes chez les Coléopières lamellicornes et autres Insectes. X, 236. — Sur la morphologie des yeux chez les Ar- thropodes. XII, 381. — Résumé des travaux les plus récents sur la génération alternante, et sur les méla- gnorphoses des Animaux inférieurs (an- nonce). V, 334. » — Sur la théorie de la fécondation de l’œuf (annonce). V, 334. — Recherches sur l’évolution des Araignées (annonce). XVII, 372. — Recherches sur l’évo'ution des Araignées (annonce). XVIII, 242. —- Recherches sur l’anatomie et le dévelop pement des Animauœ invertébrés observés AUTEURS. 297 pendant un voyage sur les côtes de Nor- mandie (annonce). XIX, 252. £LAPARÈDE et LACHMAN. — Note sur la re- production des /nfusoires. NIIT, 221. — Études sur les Infusoires et les Rhizo- podes (annonce). X, 382. CoLiN., — De la détermination expérimentale de la force du cœur. IX, 335. — Mémoire sur les mouvements pulsatiles et rhythmiques du sinus de la veine cave supérieure chez les Mammifères. XIX, 259. CORNALIA et PANSERI. — Observations géo- logiques et anaiomiques sur un nouveau genre de Cruslacé isopode sédentaire (an- nonce). X, 382. CosTe. — Voyage d'exploration sur le litto- ral de la France et de l'Italie (annonce). III, 381. CriPs. — Traité de la structure et des usages de la rate (annonce). IV, 320, D DANA.— United Slales exploring Expedition : Crustacea (annonce). 1, 38 ; IV, 321. DANIELSEN, — Voy. SARS, KOREN, etc. DARESTE. — Deuxième mémoire sur les cir- convolutions du cerveau chez les Mammi- léres EE1S, —- Troisième mémoire sur les circonvolutions du cerveau chez les Mammifères. NI, 64, — Mémoire sur les Animalcules et autres corps organisés qui donnent à la mer une couleur rouge. IT, 179. — Note sur les phénomènes décrits par les navigateurs sous le nom de mers de lait, et qui tiennent à la présence d’Animalcules phosphorescents. IT, 240. — Note sur le cerveau des Rongeurs, et par- ticulièrement sur le cerveau du Cabiai. II, 355. | — Mémoire sur l'influence qu’exerce sur le développement du Poulet l'application par- tielle d’une couche de vernis sur la coquille de l’œuf. IV, 119. — Recherches sur l'influence qu’exerce sur le développement du Poulet l'application totale d'un vernis ou d’un enduit oléagi- eux sur Ja coquille de l'œuf. XV, 5. | — Mémoire sur l'histoire physiologique des œufs à double germe, et sur les origines de la duplicité monstrueuse chez les Oiseaux. XVII, 31. 298 DARESTE.— Mémoire sur Ja production arti- ficielle des monstruosités dans l'espèce de Ja Poule. XNINI, 243, — Note sur la disposition des organes géni- taux mâles chez le Céréopse cendré. XVIT, 328. — Note sur l’histoire de plusieurs monstres hyperencéphaliens observés chez le Poulet. XIII, 337. — Note sur l'encéphale de l’Apteryæ. V, 48. — Recherches sur les conditions de la vie et de la mort chez les monstres ectromé- liens, célosomiens et exencéphaliens, pro- duits artificiellement dans l'espèce de la Poule. XX, 59. F — Note sur un nouveau genre de monstruo- sité double appartenant à la famille des Polygnathiens. XI, 5. DAVAINE. — Recherches sur l'existence et la non-existence de la réviviscence chez des espèces appartenant au même genre. X, 335. DAvIDsON. -— Introduction à l’histoire natu- relle des Brachiopodes vivants et fossiles, ou Considérations générales sur la classifi- cation de ces êtres en familles et en genres. Traduit de l'anglais par M. Eudes Deslong- champs (annonce). V, 226. DEAN. — Anatomie microscopique du renfle- ment lombaire de la moelle épinière (an- nonce). XV, 128. DELBOS. — Recherches sur les ossements des Carnassiers des cavernes de Sentheim (Haut-Rhin), précédées d'observations sur l'ostéologie de l'Ours brun des Pyrénées, IX, 155. — Recherches sur les ossements des Car- nassiers des cavernes de Sentheim (Haut- Rhin). XII, 41. — Recherches sur les ossements des Carnas- siers des cavernes de Sentheim (Haut- Rhin). XIV, 5. DENIS. — Recherches sur les substances albuminoïdes. X, 25. DESLONGCHAMPS. — Notice sur un genre nouveau de Brachiopodes, suivie de la description de quelques espèces nouvelles de la grande oolithe et du lias de la Nor- mandie (annonce). II, 320. — Essai sur les Plicatules fossiles des ter- rains du Calvados, et sur quelques autres genres voisins ou démembrés de ces co- quilles (annonce). IX, 52. | ZOOLOGIE. DESLONGCHAMPS, = Voy. DAVNIDSON, DESORMEAUX et GERVAIS. — Description d’un fœtus humain monstrueux devant former un genre à part sous le nom de Pseudacé- phale. XII, 90. DESPORTES. — Observation sur la longévité d’un Pigeon. IT, 249. DEVALQUE et CHApuISs. — Description des fossiles des terrains secondaires de la pro- vince de Luxembourg (annonce). III, 256. DIESING. — Descriplion de nouvelles espèces d’Acanthocéphales (annonce). V, 333. — Description de seize espèces nouvelles de Némaloïides (annonce). VIT, 120. DORIA. — Voy. CANESTRINI, FERRARI et LEs- SONA. DoYÈRE (L.). — Mémoire sur la respiration et la chaleur humaine dans le choléra (annonce). XIX, 252. DovÈRE (P.). — Essai sur l’anatomie de la Naïs sanguinea (annonce). VI, 223. DRÉNEUF. — Notice zoologique sur un nou- veau Batracien urodèle de France, XVII, 363. DROUET. — Éléments de la faune açoréenne (annonce). XVIF, 272. Durour. — Recherches anatomiques sur les Hyménoptères de la famille des Urocé- rates, I, 201. — Note sur l’absence, dans le Nemoplera lusitanica, d’un système nerveux appré- ciable, IV, 153. — Quelques mots sur jes Cerceris de M, Fa- bre. IV, 260. — Addition à la note sur l’absence dans le Némoptlère d’un système nerveux appré- ciable. IV, 263. — De l'hermaphrodisme chez certains Ver- tébrés. V, 295. — Fragments d'anatomie entomologique. VII, 5. — Fragments anatomiques sur quelques Éla- térides. NII, 365. — Fragments anatomiques Coléoptères. IX, 5. — Recherches anatomiques et considérations entomologiques sur les Hémiptères du genre Leptopus, X, 343. — Recherches anatomiques sur l’Ascalaphus meridionalis. XIII, 193. — Études .sur la larve du Potamophilus. XVII, 469. sur quelques TABLE DES Durour. — Notice sur une larve présumée du Macronychus, XVII, 226. Dumas, — Rapport sur divers Mémoires re- latifs aux fonctions du foie. III, 316. — Observations sur la question des géné- rations spontanées, IX, 365. DuMÉRIL, — Rapport sur un mémoire de M. Ch. Lespès relatif à l'appareil auditif des Insectes. IX, 230. DUMÉRIL et BIBRON. — Erpétologie générale, ou Histoire naturelle des Reptiles (annonce). 1, 200; Il, 80. (Suites à Buffon, édition Roret.} E Epwarbs (H. MILNE). — Note sur l'appareil gastro-vasculaire de quelques Acalèphes clénophores. Vil, 285. — Rapport sur un travail de M, Hesse relatif aux métamorphoses des Ancces et des Ca- liges. IX, 89, — Remarques sur la valeur des faits qui sont considérés par quelques naluralistes comme élant propres à prouver l'exis- tence de la généralion spontanée des Animaux, IX, 353. — Rapport sur deux mémoires de MM, Chau- veau et Marey, relatifs à l’étude des mou- vements du cœur, à l’aide d’un appareil enregistreur, XVII, 373, — Leçons sur la physiologie et l'anatomie comparées de l'Homme et des Animaux, faites à la Faculté des sciences de Paris (annonce). VI, 222. — Lecons sur la physiologie et l'anatomie comparées de l'Homme et des Animaux (annonce). VII, 420, — Leçons sur la physiologie et l'anatomie comparées de l'Homme et des Animaux (annonce). VII, 256. — Leçons sur la physiologie et l'anatomie comparées de l'Homme et des Animaux (annonce). VII, 382, — Leçons sur la physiologie et l'anatomie comparées de l'Homme et des Animaux, tome III, 2° partie (aunonce). IX, 52, — Leçons sur la physiologie et l'anatomie comparées de l’Homme et des Animaux, tome IV, 4'® partie (annonce). IX, 316. — Leçons sur la ghysiologie et l'anatomie comparées de l'Homme et des Animaux, tome V, 4'€ partie (annonce). X, 382. — Leçons sur la physiologie et l'anatomie AUTEURS. 359 comparées de l'Homme et des Animaux (annonce). XVIT, 30. EvwaRpS (H, MILNE).—Lecçons surla physio- logie et l'anatomie comparées de l'Homme et des Auimaux (annonce). XVII, 272. — Hisloire naturelle des Coralliaires, on Po- lypes proprement dits (annonce), VIE, 256. EpwanRDs (MILNE) et J. HAIME, — Monogra- phie des Coralliaires fossiles de l'Angle- terre (annonce). I, 38; IL, 320, Eowanos (Alphonse MILNE). — Note sur les dimensions des globules du sang chez quelques Vertébrés à sang froid. V, 465, — Études chimiques et physiologiques sur les os. XIII, 113, — Expériences sur la nutrition des Os, XV, 254. — Histoire des Crustacés podophthalmaires fossiles. XIV, 129. — Monographie des Décapodes macroures fossiles de la famille des Thalassiniens. XIV, 294. — Observations sur l'existence de divers Mollusques et Zaophytes à de très-grandes profondeurs dans la Méditerranée. XV, 149. — De l'existence de l'Homme pendant la période quaternaire dans la grotte de Lourdes. XVII, 229, | — Faune carcinologique de l’île Bourbon. XVII, 362. — Monogranhie des Crustacés fossiles de la famille des Cancériens. XVIII, 34. — Mémoire sur la distribution géologique des Oiseaux fossiles, et description de quelques espèces nouvelles. XX, 133. — Monographie des Cruslacés fossiles de la famille des Cancériens. XX, 273. F FABRE. — Étude sur le rôle du tissu adipeux dans la sécrétion urinaire chez les Inseeles, XIX, 351. — Mémoire sur l'hypermétamorphose et les mœurs des Méloïdes. VI, 299. — Observations sur les mœurs des Cerceris, et sur les causes de la longue conservation des Coléoptères dont ils approvisionnent leurs larves. IV, 129. — Recherches sur quelques points de l’his= toire des Cerceris, des Bormbex, des Sita- ris, ete, VI, 484. 960 FABRE. — Nouvelles observalions sur l’hy- permétamorphose et les mœurs des WMe- loïides. IX, 265. — Recherches sur l'instinct et les méta- morphoses des Sphéqiens. VI, 137. — Recherches sur l'anatomie des organes reproducteurs et sur le développement des Myriapodes. III, 257. FAIRMAIRE et LABOULBÈNE. — Faune enlo- mologique française, ou Description des Insectes qui se trouvent en France (an- nonce). VI, 228. FAIVRE. — Recherches sur les propriétés et les fonctions des nerfs et des muscles de la vie organique chez le Dytique. XVII, 329. — Observations histologiques sur le grand sympathique de la Sangsue médicinale. IV, 249. — Études sur l’histologie comparée du sys- tème nerveux chez quelques Annélides | NP 837: — Études sur l’hislologie comparée du sys- tème nerveux chez quelques Annélides (suite). VI, 16. — Études sur le conarium et les plexus cho- roides chez l'Homme et les Animaux. VIF, 52. — Du cerveau des Dytiques considéré dans ses rapports avec la locomotion. VIIF, 245. — Études sur la physiologie des nerfs crd- niens chez le Dytique. IX, 23. — De l'influence du système nerveux sur la respiralion des Dytiques. XII, 321. — Recherches sur les modifications que su- bissent, après la mort, chez les Grenouilles, les propriétés des nerfset des muscles, XVI, 337. FALCONER. — Observations sur deux nou- velles espèces de Mammifères fossiles trouvées dans l’oolithe de Purbeck, et ap- partenant au genre Plagiaulax. IX, 317. FERMOND.— Monographie des Sangsues mé- dicinales (annonce). III, 381, FERNET. — Du rôle des principaux éléments du sang dans l'absorption ou le cégage- ment des gaz de la respiration. VIT, 125. | FIGUIER. — Mémoire sur lorigine du sucre contenu dans le foie, et sur l'existence normale du sucre dans le sang de l'Homme | et des Animaux. HE, 47. | | — Deuxième mémoire à propos de la fonction glycogénique du foie. IL, 243. ZOOLOGIE, FIGuIER. — Mémoire sur la fonction glyco- génique du foie. IV, 91. Fiippr. — Mémoire pour servir à l’histoire génésique des Trémalodes. Il, 255. — Nouvelles osservations sur le développe- ment des Trématodes. II, 111: — Sur les larves des Trématodes, NI, 83. FISCHER. — Étude sur les spermatophores des Gastéropodes pulmonés. VIT, 367. FITCH (Asa). — Premier rapport sur les /n- sectes nuisibles ou utiles de l'État de New-York (annonce). V, 334. — Rapport sur les /nsecies nuisibles et utiles à l'État de New-York (annonce). VII, 256. FLOURENS. — Note sur la sensibilité des tendons. VI, 282. — Note sur la sensibilité de la dure-mère, des ligaments et du périoste. VI, 286. — Note sur la formation des os. X, 365. — Nouveaux détails sur le nœud vital. XI, 146. — Détermination du nœud vilal, ou point premier moteur du mécanisme respiratoire dans les Vertébrés à sang froid. XVII, 458. — Note sur le perioste diploïique et sur le rôle qu'il joue dans focclusion des trous du crane. XI, 372. —: Note sur la dure-mère, ou périvste in- terne des os du crâne, XI, 370. — Note sur la coloration des os du fœtus par l’action de la garance mêlée à la nourri- {ture de la mère, XII, 245. FORBES. — Note sur la manifestation de la potarilé dans la distribution des êtres or- gauisés dans le temps. IT, 373. FREKE. — Sur l’origine des espèces au moyen de l’affinité organique (annonce). XIV, 398. FROMENTEL. — Introduction à l’étude des P olypiers fossiles (annonce). XV, 128. G GAuDRY. — Compte rendu des fouilles exé- cutées en Grèce sous les auspices de l’Aca- démie des sciences. XV, 158. GAVARRET. — Quelques expériences sur les folifères, les Tardigrades et les Anguil- lules des mousses des toits. XI, 315. GEGENBAUER. — Recherches sur la distribu- tion méthodique des Méduses, avec des- criplion d’espèces nouvelles ou peu con- nües (annonee). V, 226. TABLE DES GEOFFROY SAINT-HILAIRE. — Histoire natu- relle des Règnes organiques (annonce). I, 38; X, 382. GERVAIS. Description de l’Aphetosaurus lule- censis. X, 233, — Description d’un Poisson fossile du terrain crétacé de la Drôme, suivie d'une liste des Poissons fossiles que l’on a recueillis en France. III, 221. — Recherches sur les Mammifères fossiles de l’Amérique méridionale. III, 330, — Sur une espèce de Rorqual fossile. If, 338. — Documents zoologiques pour servir à la monographie des Chéiroptères sud-améri- cains. V, 204. — Remarques sur les caractères qu’on peut tirer du sternum des Oiseaux. VI, 5. — Note sur l’ostévlogie du Moloch , genre de Sauriens propres à la Nouvelle-Hollande. XV, 86. — Note sur la première dentition de l’Hyène rayée. XN, 142. — Note sur différentes espèces de Fertébres fossiles observés, pour la plupart, dans le midi de la France. XVI, 287. — Histoire naturelle des Marimifères (an- nonce), ILE, 256. GERVAIS et DÉSORMEAUX. — Description d'un fœtus humain monstrueux. XIT, 90. Gi8B.— Mémoire sur l’assimilation du sucre, IV, 27. GLUGE et THIERNESSE. — Sur la réunion des fibres nerveuses sensibles avec les fibres motrices. XI, 181. CoparD. — Étude sur l'absence congénitale du testicule (annonce). IX, 316. — Recherches tératologiques sur l’appareil séminal de l’homme (annonce). XIIT, 208. GossE. — Essai sur les déformations artifi- cielles du cräne (annonce). HI, 381. GRATELOUP. — Faune malacologique giron- dine (annonce). XIII, 208. GRATIOLET. — Mémoire sur les plis cérébraux de l'Homme et des Primates (annonce). I, 200. — Recherches sur le système vasculaire sanguin de l’Hippopotame. XIII, 376. — Recherches sur l’organisation du système vasculaire dans la Sangsue médicinale et l’Aulacostome vorace. XVII, 174. GRÉHANT. — Du renouvellement de l’air dans les poumons de l'Homme. XVIII, 325, 361 GRÉHANT. — Recherches sur la mesure du volume des poumons de l'Homme. XI, 370. Gros. — Note sur la multiplication des Nématoides. IN, 36. GUÉNÉE et BolSDUVAL.— Species général des Lépidoptères (annonce). I, 38; VII, 382. GUÉRIN-MÉNEVILLE, — Voy. VIRLET. GuiLLot (Natalis). Recherches sur la genèse et l’évolution des dents et des mâchoires. IX, 277. AUTEURS. H HÆCkEL. — De lelis quibusdam Aslaci flu- vialilis (annonce). VI, 223. HAERSKEL. — Monographie des Radiolaires ou Rhizopodes radiaires. XIX , 233. HAIME. — Mémoire sur le Cérianthe. I, 341. HAIME et MIiLNE Enwarps. — Monographie des Coralliaires fossiles de l'Angleterre (annonce). I, 38; IT, 320. Hancock et ALDER. — À Monograph of the British nudibranchiala Mollusca (an- nonce). V, 110. HARTING. — Description de deux fragments de quelques Céphalopodes gigantesques (annonce). XII, 208. — Remarques sur la manière dont les Ta- rels perforent le bois. XIV, 127. HÉRERT. — Recherches sur la faune des premiers sédiments terliaires parisiens. VI, 87. HESsE. — Mémoire sur les Pranizes et les Ancées. IX, 93. — Mémoire sur les moyens à l’aide desquels certains Crustacés parasiles assurent la conservation de leur espèce. IX, 120. — Mémoire sur les métamorphoses que su- bissent, pendant la période embryonnaire, les Analifes appelés Scalpels obliques. XI, 160. — Mémoire sur deux nouveaux genres c'e l'ordre des Crustarés isopodes sédentaires, et sur les espèces tvpes de ce geure. XV, 91. — Observations sur des Crustacés rares üu nouveaux des côtes de France. XVIIT, 343. — Recherches sur quelques Crustacés rares ou nouveaux des côtes de France. XX, 401. HIGGINBOTTOM. — Lxpériences relatives à l'influence des agents physiques sur le développement des Batraciens, XVII, 157, 362 His. — Recherches sur la structure des glandes de Peyer et de la muqueuse in- testinale. KVIIT, 304. HITCHCOOK. — Ichnologie de la Nouvelle- Angleterre (annonce). XI, 197. HircHcoor et G. C. CaumarD, — Natural History of the Red river, Géologie (an- nonce). II, 106. HopcE. — Observation sur le développement d'un Pycnogonon. XIX, 108. HOEvEN (Van der).— Recherches anatomiques sur le Nautilus Pompilius, et particulière- ment sur le mäle. V[, 2914, HOLLARD. — Monographie des Balistides. I, 59, 393: 11, 821: IV, 5. — Note sur le caractère ostéogénique de la perforalion qui affecte, dans un grand nombre de cas, la cloison des fosses olé- crânienne et coronoïde de l’humérus, IL, 341. — Monographie de la famille des Ostracio- nides. VIT, 121, — Études sur les Gymnodontes , et en par- ticulier sur leur ostéologie et sur les indi- cations qu’elle peut fournir pour leur clas- sificalion, VIII, 275. — Mémoire sur le squélelte des Poissons plectognathes éludié au point de vue des caractères qu'il peut fournir pour la clas- sification, XIE, 5. — Recherches sur le placenta des Rongeurs, et en particulier sur celui des Lapins, XIX, 223. Ho0GAARD, — Recherches microscopiques sur les spermatophores du Nautile, VI,314. HORSFIELD et MO0RE. — Catalogue des /n- sectes lépidoptères 4u musée de la Compa- gnie des Indes orientales (annonce). XVII, 30, HOUZEAU et PoucHEt. — Expériences sur les généralions spontanées. XI, 350. HUMBERT et PICTET. — Monographie des Chéloniens de la mollasse suisse. VI,224. — Description d'une Émyde nouvelle du {errain jurassique supérieur des environs de Saint-Claude. VIT, 420. HUXLEY., — Sur la théorie vertébrale du crâne (annonce), X, 140. J JAcquaRT, — Mémoire sur les organes de la cireulation chez le Serpent python.IV,321. — Mémoire sur la mensuration de l'angle ZOOLOGIE, facial, les goniomètres faciaux, et un nouveau goniomètre facial. V, 283. JACQUART. — Mémoire sur plusieurs points du système veineux abdominal du Caïman à museau de Brochet. IX, 4929. — Mémoire sur le cœur de la Tortue fran- che. XVI, 303. JACUBOwITSCH, — Études sur la structure intime du cerveau et de la moelle épi- nière, XIT, 189. JAGER, — Observations sur la décomposition spontanée des Polypes d’eau douce. XII, 306, ! Jan. — Iconographie générale des Ophidiens (annonce). XIV, 358 ; XVII, 372, JEKEL. — Fabricia Entomologia (annonce). HI, 256, JoBERT (de Lamballe), — Des appareils élec- triques des Poissons électriques (annonce), IX, 316. JOLIY. — Sur le développement des dents et des mâchoires. XI, 151, — Nouvelles expériences sur les effets de la garance mêlée aux aliments des Mamami- fères et des Oiseaux granivores.XII[,314. JourDAIN. — Recherches sur la veine porte rénale. XII, 134 et 321, JOURDAN. — Description des restes fossiles de deux grands Mammifères. XVI, 369. K KüLLIKER. — Observations sur la ’siructure du tissu osseux chez les Poissons (an- nonce). X, 139. KüLLIKER et MüLLER. — Deuxième compte rendu des recherches faites, en 1854 et 18595, dans l'Institution physiologique de l'université de Würzburg (annonce). V,224. Kozk (Van der). — Observations sur l’allan- toide humaine. XVIE, 83. — Voy. SCHROEDER et W, VROLIK, KOREN. — Voy. SARS et DANIELSEN. KROBN, — Contribution pour l’histoire du développement des Ptéropodes et des Hé- téropodes (annonce). XII, 208. KUCHENMEISTER. — (Rapport sur des observa- tions de M.)relalives à la Lingualula feroæ, par M. Van Beneden. 1, 380. — Extrait d'une lettre sur les expériences relatives à la transmission des Vers intes- tinauæ chez l'espèce humaine. IE, 377. Kuuxe. — Recherches sur les propriétés physiologiques des muscles, XIV, 113. ! TABLE DES L LABOULBÈNE. —— Voy. FAIRMAIRE, etc. LACAZE-DUTHIERS. — Mémoire sur le Bucé- phale Ilaime, I, 294. —— Mémoire sur l’organisation de l'Anomie. IL, 5. — Recherches sur les organes génitaux des Acéphales lamellibranches. If, 155. — Mémoire sur l’organe de Bojanus des Acéphales lamellibranches. IV, 267. — Observations sur l’hermaphrodisme des Anodonles. IV, 381. — Mémoire sur le développement des bran- chies des Mollusques acéphales lamelli- branches, V, 9. — Histoire de l’organisation et du dévelop- pement du Dentaie. VI, 225, 319; VIH, 5, 171 ; VIII, 18. — Lettre sur la question des générations spontanées. IX, 367. — Recherches sur la Bonellie. X, 49. — Histoire anatomique et physiologique du Pleurobranche orange. XI, 198. — Mémoire sur la Pourpre. XII, 5, — Mémoire sur l’anatomie et l’embryogénie des Vermets. XIII, 209. — Histoire naturelle des Brachiopodes vi- vants de la Méditerranée. XV, 259, — Histoire de la Thécidie. XV, 262. LACAZE-DUTHIERS et A. RICHE. — Mémoire sur l'alimentation de quelques insectes gallicoles et sur la production de la graisse. II, 81. LACHMANN et CLAPARÈDE. — Note sur la re- production des /nfusoires. VIII, 221. — Études sur les /nfusoires et les Rhizo- podes (annonce). X, 382. LACHMANN. — Voy. CLAPARÈDE, etc. LACORDAIRE. — Genera des Coléoptères, ou Exposé méthodique et critique de tous les genres proposés jusqu'ici dans cet ordre d’Insectes (annonce). I, 38; IT, 381; VI, 386. LARTET, — Sur l'ancienneté géologique de l'espèce humaine dans l’Europe occiden- tale. XIV, 116. — Nouvelles recherches sur la coexistence de l Homme et des grands Mammifères fossiles réputés caractéristiques de la der- nière période géologique. XV, 177. LAURENT. — Études physiologiques sur les 568 Animalcules des infusions végétales, com- . parés aux organes élémentaires des végé- taux (annonce). [, 38. LAVOISIER (Œuvres de, t. 11). — (Annonce). XIX, 252. LECONTE. — Recherches sur la fonction glycogénique du foie. IE, 61, LEHMANN. — Analyses comparées du sang de la veine porte et du sang des veines hépa- tiques, ele., pour servir à l’histoire de la production du sucre dans le foie. III, 52. — Sur la présence du sucre dans le sang de la veine porte, traduit de l’allemand par M. Béclard. IN, 158. LEIDY. — The ancient Fauna of Nebraska (annonce). II, 105. LENHOEK. — Mémoire sur la structure in- time de la moelle épinière, de la moelle allongée et du pont de Varole, VIT, 257. LEREBOULLET. — Résumé d'un travail d’em- bryologie comparée sur le développement du Brochet, de la Perche et de l'Écre- visse, 1" partie. F, 237. — Résumé d’un travail d'embryologie com- parée sur le développement du Brochet de la Perche et de l'Écrevisse, 2€ partie, II, 39, — Recherches sur le mode de fitation des œufs aux fausses paltes abdominales dans les Écrevisses. XIV, 359. — Recherches d'embryologie comparée sur le développement de la Truile, du Lézard et du Limnée. XNI, 113. — Recherches d'embryologie comparée sur le développement de la Truite, du Lésard et du Limnée, 3° partie. XVIF, 32. — Recherches d'embryologie comparée sur le développement de la Truite, du Lézard et du Limnée. 4° partie, XVII, 89. — Recherches d'embryologie comparée sur le développement du Broche!, de la Perche et de l’Écrevisse (annonce). XVIII, 242. — Recherches d’embryologie comparée sur le développement de la Truite, du Lézard et du Limnée. XIX, 5. — Recherches d’embryologie comparée sur le développement de la Truite, du Lésard et du Limace. XX, 5. — Recherches sur les monstruosilés du Bro- chet observées dans l'œuf, et sur leur mode de production. XX, 177. — Recherches sur les monshruosilés du Bro- AUTEURS, 364 chet observées dans l'œuf, et sur leur mode de production. XVI, 359. $ LESFÉS, — Mémoire sur les spermatophores des Crillons. III, 366. — Note sur une nouvelle espèce du genre Echinobothrium. VIT, 118. — Deuxième note sur les spermalophores du Gryllus sylvestris. IV, 241. — Recherches sur l’organisation et les mœurs du Termite lucifuge. V, 227. — Observations sur quelques Cercaires para- sites de Mollusques marins. VII, 118. — Note sur un Nématoïde parasite des Ter- mätes. NV, 335. 4 — Note sur quelques Insectes des grottes de l’Ariége. VII, 278. — Mémoire sur l'appareil auditif des /nsecles. XI, 225. — Observations sur les Fourmis neutres. XIX, 241. LESSONA, CANESTRINI, DORIA et FERRARI. — Archives de zoologie, d'analomie et de physiologie (annonce). XV, 332. LEUCKART. — Lettres relatives à de nouvelles expériences sur le développement des Vers intestinaux. I, 351. — Recherches sur le Trichina spiralis, avec des remarques sur les maladies vermineuses XII, 318. LEYDIG. — Ueber den Bau der Rüderthiere (Sur la structure et la distribution systé- matique des Rotateurs) (annonce). If, 80. LICRTENSTEIN et PETERS, — Sur des Mam- mifères nouveaux et remarquables du mu- sée de Berlin (annonce). I, 256. LONGET. — Nouvelles recherches relatives à l’action du suc gastrique sur les malières albuminoïdes. III, 5. — Du sulfocyanure de potassium considéré comme un des éiéments normaux de Ja salive. IV, 225. Lussock. — Recherches géologico-archéolo- giques faites en Danemark sur les Kjük- kenmüddings. XVII, 273. — Note sur les anciennes habitations lacus- tres de Suisse. XVII, 294. M MacquarT. — Diplères exotiques nouveaux ou peu connus (annonce). III, 256. — Les plantes herbacées d'Europe et leurs Insectes. (annonce). IT, 106. ZOOLOGIE, Macitor et ROBIN. — Mémoire sur un vr- gane transiloire de la vie fœlale désigné sous le nom de cartilage de Meckel, XNIIT, 242% MaALM. — Note sur la reproduction des par- ties de l'organisme et sur leur multipli- cation chez certains animaux, et plus par- ticulièrement chez un Syngnathe à deux queues. XVIII, 356. MARCÉ. — Recherches sur les rapports nu- mériques qui existent chez l'adulte à l’état normal et à l’état pathologique, entre le pouls et la respiration. II, 579. Marcy, BAIRD, GIRARD, Apaws et G. C. SHu- MARD.— Natural History of the Red river, Zoologie. II, 106. MaREy et TURNER.— Natural History of the Red river, Ethnologie (annonce). Il, 106. MAREY. — Voy. MILNE Ebwarps. Rapport sur deux mémoires de MM. Chauveau et Marey relatifs à l'étude des mouvements du cœur à l'aide d'un appareil enregis- treur. XVII, 373. — Mémoire sur la contrac!ilité vasculaire. IX, 535. — Recherches hydrauliques sur la cireula tion du sang. VIII, 320. MARFELS. — Recherches sur la voie par la- quelle de petits corpuscules solides pas- sent de l'intestin dans l'intérieur des vais- seaux chylifères et sanguins. V, 134. MARTINS. — Nouvelle comparaison des mem- bres pelviens et thoraciques chez l'Homme et chez les Mammifères déduite de la . torsion de l’humérus. VITE, 45. — Mémoire sur l'ostéologie comparée des articulations du coude et du genou chez les Mammifères, les Oiseaux et les Rep- tiles. XVII, 244. MASSALONGO. — Monographia delle Nereidi fossili del monte Bolca (annonce). IE, 380. — Études paléontologiques (annonce). VI, 386. Meénici. — Compendium historique de l’école anatomique de Bologne, depuis la renais- sance des sciences et des lettres, jusqu’à la fin du xvut siècle (annonce). X, 24. MENBORN et VROLIK. — Vraapunter des Tijds (annonce). V, 110. MELSHEIMER. — Calalogue of the described Coleoptera of the United States (annonce). Il, 106. Meyer et WaGner.— Note sur la découverte TABLE DES d'animaux vertébrés munis de plumes dans un dépôt de l'époque jurassique. XVII, 336. MIALHE. — Chimie appliquée à la physiologie et à la thérapeutique (annonce). III, 380. MICHELOTTI. — Étude sur le miocène inférieur de l’Italie septentrionale (annonce). XVIF, 272. Mogius. — Sur les perles fines considérées sous le rapport de l’histoire naturelle et économique (annonce). VIT, 256. MoLEscHoTT. — Recherches sur l'influence de la lumière sur la production de l’acide carbonique par les animaux. IV, 209, — Note sur le follicule pileux du cuir che- velu de l'Homme. XIII, 348. MoncEAU.— Voy. ROBINEAU-DESVOIDY, XIX, 252. Mont-RouzIER. — Essai sur la faune de l’île de Woodlark ou Moion. Partie ichthyolo- gique, par M. Thiollière (annonce). VIT, 382. Moore et HORSFIELD. — Catalogue des /n- sectes lépidoptères du musée de la Com- pagnie des Indes orientales (annonce). XVII, 30. MôrcH. — Note sur le Jélin d'Adanson et le genre Pleurodiclyum de Goldfuss. XV, 369. MoREAU. — Expériences sur l'absorption de l'azote par les Animalcules et les Algues. 1, 339. — Recherches anatomiques et physiologiques sur les nerfs de sentiment et de mouve- ment chez les Poissons. XIII, 380. — Expériences sur la Torpille. XIV, 122. — Recherches sur la nature de la source électrique de la Torpille, et manière de recueillir l'électricité produite par l’ani- mal. XVII, 5. MORTILLET. — Étude sur les Zoniles de l'Italie septentrionale (annonce). XIX, 252. MouLiNiË. — De la reproduction des Tréma- todes endoparasites (annonce). V, 334. Muzper. — Note sur la phosphorescence na- turelle et artificielle des Poissons. XV, 367. MuLLER. — Anatomische Beiträge zur Oph- thalmologie (annonce). V, 333. MuLLER et KôLLIKER. — Deuxième compte rendu des recherches faites en 1854 et 1855 dans l’Institution physiologique de AUTEURS. 365 l'université de Würzburg (annonce). V 224. MuLLer (Auguste). — Mémoire sur le plan général du développement des Echino- dermes, 1, 153. — Note sur le développement des Lam- proies. V, 375. — Sur l'existence du système nerveux colo- nial chez les Bryozoaires. XNIII, 212. — Observations sur la respiration des Qcy- podiens. XX, 272. MussEr. — Nouvelles recherches anatomi- ques et physiologiques sur les Oscillaires (annonce). XVIII, 242. N NYLANDER. — Synopsis des Formicides de France et d'Algérie. V, 51. (®) OLLIER. — De’la production artificielle des os au moyen du déplacement et de la transplantation du périoste. X, 373. ORDONEZ. — Note sur la distinction des sexes et le développement du Trichina spiralis des muscles. XVIII, 325, OWEN. — Sur l'anatomie du grand Fourmi- lier (annonce.) IX, 316. OwSJANNIKOW. — Recherches sur la structure intime du système nerveux des Crustacés, et principalement du Homard. XV, 129. P PAGENSTECHER. — Contributions à l'anatomie des Acariens (annonce). XV, 128. PANSERI et CORNALIA. — Observations zoolo- giques et anatomiques sur un nouveau genre de Crustacé isopode sédentaire (an- nonce). X, 382. PAPPENHEIM et VOoGr. — Recherches sur l’anatomie comparée des organes de la génération chez les Vertébrés. XI, 331 : XII, 100. PASTEUR. — Expériences sur les générations diles spontanées. XII, 85. — Mémoire sur les corpuscules organisés qui existent dans l’atmosphère; examen de la doctrine des généralions spontanées, XVI, 5. PAYEN. — Observations sur la question des générations spontanées. IX, 360. , 866 PELIGOT. — Recherches sur la composition de la peau des Vers à soie. XI, 382. PETERS et LICHTENSTEIN. — Sur des Mam- mifères nouveaux et remarquables du mu- sée de Berlin (annonce). IT, 256, PHiLiPPEAUX et VULPIAN,— Note surle cœur, le foie et les poumons d’un Éléphant fe- melle, V, 183. Picarb, — De la présence de l’urée dans le sang, et de sa diffusion dans l'organisme à l’état pathologique (annonce). V, 221. — Voy. VIRCHOW. PICTET. — Matériaux pour la paléontologie suisse (annonce). VII, 120, — Traité de paléontologie, ou Histoire na- turelle des animaux fossiles (annonce), IT, 256. _— Recherches sur quelques anomalies de l’organisalion (annonce). IT, 320, Picrer et HUMBERT. -— Monographie des Ché- loniens de la mollasse suisse (annonce). V1, 224, — Description d'une Emyde nouvelle du terrain jurassique supérieur des environs de Saint-Claude (annonce). VII, 120. Poucuer. — Note sur les prolo-organismes végétaux et animaux nés spontanément dans l’air artificiel et dans le gaz oxygène. IX, 347. — Remarques sur les objections relatives aux prolo- organismes rencontrés dans l'oxygène et l'air artificiel, IX, 370. — Études expérimentales sur la genèse spontanée. XVIIT, 277. Poucuer et HoOuzZEAU. — Expériences sur les générations spontanées. Développement de certains proto-organismes dans de l'air artificiel. XI, 350. Power. — Observalions et expériences phy- - siques sur plusieurs Animaux marins el terrestres (annonce). XIII, 347. Q QuAïREFAGES. — Rapport sur le cencours pour le grand prix des Sciences physiques pour 4853. Développement des Vers intes- tinaur. 1, 9. = Mémoire sur l’organisation des Physalies. IT, 407. — Études sur les types inférieurs de l'em- branchement des Annelés. II, 142. ZOOLOGIE, QUATREFAGES. — Nole sur le développement des spermalozoïdes chez le Torrea vilra. IT, 452, — Observations sur la question des géne- rations spontanées. IX, 360. — Métamorphoses de l'Homme et des Ani- maux (annonce). XVIII, 242. R RAULIN. — Distribülion géologique des Ani- maux vertébrés et des Mollusques ter- restres et fluviatiles fossiles de l'Aquitaine, précédé d’une Note sur les diverses faunes de la Gironde (annonce). VI, 223. REICHERT. — Recherches sur le développe- ment du Cochon d'Inde (annonce). XIX, 252. REYNOs0 (Alvaro), — Mémoire sur la préseuce du sucre dans les urines, et sur la liaison de ce phénomène avec la respiration. III, 120. — Recherches naturelles, chimiques et phy- siologiques sur le cwrare, poison des flèches des sauvages américains (annonce). IT, 320. ROBIN. — Mémoire sur les spermalophores de quelques Hirudinées. XVII, 5. Rogin et MAGITOT., — Mémoire sur un organe transiloire de la vie fœlale. XVIII, 212. ROBINEAU-DESvorpy. — Hisioire naturelle des Diplères des environs de Paris (œuvre posthume), publiée par les soins de M. H. Monceau (annonce). XIX, 252. ROLLETT. — Recherches sur la structure intime des fibres musculaires striées (an- nonce). VII, 120. S SALTER. — Note sur l’existence d’un Poisson fossile dans la couche inférieure des roches de Ludlow. X, 342. SANDWICH, — Note sur les mœurs de l’Aye- aye de Madagascar. X, 377. SARS, KOREN et DANIELSEN. — Fauna litlo- ralis Norvegiæ (annonce). V, 332. SAUSSURE (H. de). — Note sur les organes buccaux des Masaris. VII, 107. — Nouvelles considérations sur Ja nidifica- tion des Guépes. IN, 153. — Mémoire pour servir à l’histoire natu- relle du Mexique, des Antilles et des TABLE DES AUTEURS, États-Unis. 2° partie : Essai d’une faune des Myriapodes du Mexique (annonce). XIII, 208. SCHIODTE. — Observations sur des Staphy- lins vivipares qui habitent chez les Ter- miles, à la manière des animaux domes- tiques. V, 169. ScumarDa. — Nouvelles espèces d’Animaux invertébrés recueillis pendant un voyage autour du monde (annonce). XIV, 358, SCHNEIDER. — Note sur les métamorphoses de l'Actinotrocha branchiata. XX, 100, SCHROEDER VAN DER KOLK et W. VROLIK. — Recherches sur les pleæus vasculaires chez différents animaux. V, 111. SCHULTZE. — Recherches sur les électriques. X!, 376. SERRES. — Des corps glycogéniques dans la membrane ombilicale des Oiseaux, X, 136. SERRES (Marcel de). — Note sur un vomer garni de cinq rangées de dents, des terrains de la craie chloritée ou à Hippurites. IV, 264. — Note sur un nouveau genre d’Annélide tubicole perforant. IV, 238. — Extrait d’une lettre au sujet du genre Sto, en réponse à celle de M. Shuttleworth. V, 168. — Des altérations que les Mollusques lamel- libranches et gastéropodes opèrent pendant leur vie sur les coquilles qu’ils habitent. VIII, 365. — Note sur les modifications que les coquilles éprouvent, et qui ne dépendent d'aucune affection morbide. XII, 377. — Des espèces perdues et des races qui ont disparu des lieux qu'elles habitaient pri- milivement. XIII, 297. — Des ossements humains des cavernes, et de l’époque de leur dépôt (annonce). Il, 380. SETCHENOW. — Études physiologiques sur les centres modérateurs des mouvements réflexes dans le cerveau de la grenouille. XIX, 409. Poissons SHUMARD (B. F.). — Natural History of the Red river, Paléontologie (annonce). 11,106. SHUTTLEWORTH. — Remarques sur la lettre de M. Marcel de Serres relative au genre Stoa. IV, 319. SIEBOLD. — Recherches sur la parlhéno- génèse proprement dite, ‘chez les Lépido- ptères et les Abeilles, VI, 493. 367 SIEBOLD.— Mémoire sur les Vers rubanés et vésiculaires de l'Homme et des Animaux, et sur la production des JJelminthes en général. IV, 48; IV, 172. — Ueber die Band-und Blasenwiürmer (Sur les Vers cestoïdes et cysloïdes) (annonce), 11, 80. SiRonor, — Recherches sur les sécrétions chez les Insectes. X, 141 et 251, SPENCE BATE. — Note sur les relations z00- logiques qui existent entre les Pranizes et les Ancées (annonce). IX, 224. — Note sur la nidificalion des Crustacés. IX, 255. STEENSTRUP. — Sur la différence entre les Poissons osseux et les Poissons cartilagi- neux, au point de vue de Ja formation des écailles, XV, 368. STIMPSON. — Synopsis of the marine Inver- tebrala (annonce). IH, 106. SropPpanr. — Paléontologie lombarde (an- nonce). XIIT, 348. SUcquET. — Circulation dérivative dans les membres et dans la tête chez l'Homme (annonce). XVII, 372. T TCMHATCHEFF. — Description physique, sta- tistique et archéologique de l’Asie Mineure (annonce). V, 226. ; TERQUEM. — Recherches sur les Foramini- fères de l'étage moyen et de l’étage infé- rieur du lias (annonce). XVIT, 372. — Paléontologie de l'étage inférieur de la formation liasique de la province de Luxem- bourg et de Heltange (annonce). V, 334. THIERNESSE et GLUGE. — Sur la réunion des fibres nerveuses sensibles avec les fibres motrices. XI, 151. THIOLLIÈRE. — Voy. Mont-RouzIER. VII, 382 , — Description des Poissons fossiles prove- nant des gisements corailiens du Jura, dans le Bugey (annonce). I, 200. Tuomas. — Note sur deux espèces de Gre- nouilles observées depuis quelques années en Europe. IV, 365. — Note sur la génération du Pélodyle pon£= tué, avec quelques observations sur les Balraciens anoures en général. I, 290. THoMsox. — Monographie des Cicindélides, ou exposition méthodique et critique des 363 iribus, genres el espèces de celle famille (annonce). VI, 386. Torcy. — Natural History of the Red river, Botanique (annonce). II, 106. U UpEkEM. — Mémoire sur les »‘{amorphoses des Vorticelliens. IX, 321. V VAILLANT. — Note sur quelques JJeiminthes de la Sirène lacertine, XIX, 295. — Mémoire pour servir à l'hisloire anato- mique de la Sirène lacerline. XIX, 295. VALATOUR. — Recherches sur les glandes gastriques et les tuniques musculaires du tube digestif dans les Poissons osseux et les Batraciens. XVI, 219. VALENCIENNES. — Rapport sur les collections des espèces de Mammifères déterminés par leurs nombreux ossements fossiles recueil- lis par M. Albert Gaudry à Pikermi, près d'Athènes, pendant son voyage en Attique. NV, 7: VAN BENEDEN, — Voy. BENEDEN. Vixsox. — Note sur une nouvelle espèce du genre Indri. XIX, TER Vircaow. — Note sur le Trichina spiralis. XIII, 109. — Pathologie cellulaire, traduit par M. Pi- card (annonce). XIIT, 347. Vinci. — (Voyage de circumnavigation de la frégate royale suédoise Eugénie, sous les ordres de C. A.) (annonce). XVII, 30. NIRLET d'AOUST et GUÉRIN-MÉNEVILLE+ — Observations sur des œufs d'Insectes qui servent à l’alimentalion de l'Homme au Mexique. VII, 366. Vison. — Étude sur deux Aye-ayes parvenus vivants au Muséum d'histoire naturelle de FIN ZOOLOGIE. l’île dela Réunion (annonce). XVII, 372. VoGrT et PAPPENHEIM.—Recherches sur l’ana- tomie comparée des organes de la géné- ration chez les Animaux vertébrés, XI, 331 ; XII, 100. VROLIK €t SCHROEDER VAN DER KOLK, — Recherches sur les plexus vasculaires chez différents Animaux. V, 114. — Recherches anatomiques sur le Dendro- logus inustus (annonce). VII, 1420. — Rapport sur le Taret. XIIT, 309, VROLIK et MENBORN, — Vraagpunler des Tijds (annonce). V, 110. VüLPIAN et PHILIPPEAUX. — Note sur le cœur, le foie et les poumons d'un éléphant femelle, V, 183. W WaGxEr.— Die Entwickelung der Cestoden (annonce). V, 110. — Introduction à la morphologie scientifique et à la physiologie du cerveau humain (annonce). XVII, 372. WAGNER, MEYER, etc. — Note sur la décou- verte d’Animaux vertébrés munis de plumes dans un dépôt de l’époque jurassique. XVII, 336. WirricH. — Sur la sécrétion de l'urine. VI, 189. WriGarT. — Note sur le Crepina de M. Van Bencden. XI, 150. WRZESNOWSKI, — Observations sur quelques Infusoires. XVI, 327. Z ZEISING. — Sur les relations normales des proportions chimiques et morphologiques (annonce). V, 333. Zizz. — Note sur l'existence de la Truile en Algérie. IX, 126. DE LA TABLE DES AUTEURS. L 3 SE E D or | Anndes Eiene. rat ÿ" Série V # 14 (e , à SACS EE Pr “4 np A Enérogm re Haitle-Æoéragte sk Durée Monstruesites du Brochet . Jwol. Zime ve. LE 2 Monvéruosités de PBrochet. Fig 4 Archæopteryx Macrourus äu CaloaireJurassique de Solenhofen | SE « Au. des Scien.nal. 4f Serie Xanthopsis Unispinosa, 2 X.Nodosa 8. X Kressenbergensis 4. Xanthosia Gibbosa, 5. X. CGranulosa ARR PR Be D Ai Def 0 AU PEN d'énu VUE \ hE Xanthopsis Leachii. =, # Xanthopsis Bruckmänni —— Ann des Scien nat 4f Serie Zoo. T.20.PL VIII 1,2. Xanthopsis Nodosa._3, 4 Xanthopsis Leachh en nat 4: Série 1920 PL.IX Ann des 1 Caloxanthus formos Titanocarcinus Pulchellus 3,4. 1. Raulinianus. 8.1 Serratifrons. 6 Syphax Cras: 1. Lobonotus Seulptus. 2 Titanocareinus Sismondos 3. Titanocarcinus Edwardsii. 4.T. Serratifrons { 4 STE LL ÉE-S Zool. T. 20 PL XI Runsdes Scien, nat, 4° Série 1,2. Xanthilites Bowerbankii, 8. Xanthilites ? Verrucosus # Xanthopsis Leachi RE < ca 2o0l T'20 PI XII ] Anndes Scien nat.4° Serie 1 Zoo] 20.PL.XII b 1. Menippe Chauvinii._2. Necrozius Bowerbankit. -3. Etisus =4. Chlorodius if v “: EU KA À PACA " ne = + : l L 1 pr 1 ra ! J “18 | | \ ÿ hs È ñ j l vurtt N , PL " Î 1Y) UT N } HA 1 ( LL EN | 1, ART A HA | Vu \ À - \ 1 HA | va7 } | RU , VaRuuy y 1 | D TOETI | Lt rh É 1 LA " EMA : \ \ À ( ÊCS an | = dr ; £ ; SA ALPHONSE MILNE EDWARDS, de scie, très-aiguës et trés-grandes. Aucun Crusiacé vivant n'offre cette disposition portée aussi loin; on observe quelque chose d'analogue chez le Metacarcinus magister, mais ce ne sont que des denticules qui ornent le bord supérieur du pouce, et non pas des dents longues et aiguës. Le doigt immobile est également comprimé et très-large ; ilest garni de très-petites dents sur son bord tranchant. Autant que j'ai pu en juger par quelques fragments que j'avais entre les mains, les pattes ambulatoires étaient allongées, un peu comprimées et ne portaient ni épines mt tubercules. L'abdomen du màle (1), de mème que celui des autres Cancé- rides, se compose de cinq articles. Par sa forme il ressemble un peu à celui du Tourteau; en effet, le septième article n'est pas terminé par une pointe effilée, comme chez le Cancer pleberus. le C. irroratus, etc. Le pénultième article est subrectangulaire ; les cinquième, quatrième et troisième, qui sont soudés, sont de longueur médiocre et assez étroits. Largeur de la carapace d'un grand individu, 0*,115. Longueur, 0*,075. EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE V. (T. XX.) Fig. 4. Xanfhopsis unispinosn, individu mâle de l'argile éocène de l'ile Sheppey (à l'em- bouchure de la Tamisc). Fig. la. Le mème, vu en dessus. Fig. 2. Xanthopsis xodosa, du terrain nummulitique de Sonthofeu (Bavière), Fig. 3. Nanthopris Kessrahergensis, du terrain nummulitique du Kressenberg Bavière). Fig. 32. Le même, vu de face et montrant le front ainsi que la courbure de la eara- pace. (Ces deux figures sont copices sur celles données par M. FH. von Meyer, Palron- tographica, 1862, t. X, pl. 16, fig. 12 et 13.) Fig. 4. Nanthoxia yibhosa, du Greeusaud supérieur de Cambridee. Fig. 4. Le même, vu de face ct montrant la courbure de la carapace. Fig. 4. Le mème, vu en dessous. (Ces trois dernières figures sout lirées du mémoire de M. Bell (Palrontographical Society, 1862, pl. 1, fig. 4, 5, G). Fig. 9. Xaathosia granulosa, du Grecnsand supéricur de Crubridse, Fig. 5a. Le même, vu en dessous. | Fig. 5n. Le mème, vu de face, montrant l'épistome et la courbure de la carapace. (1) Voyez pl 8, fig. 2. CANCÉRIENS FOSSILES, 55 PLANCHE VI. (T. XX.) Fig. 4. Xasthopsis Dufourii, du terrain numumulitique de Saini-Sever (Landes), indi- vidu mâle. Fig. 14. Coupe du méme, pour montrer le relief de Hi carapace. Fig. 1b. Portion du lest, grossie. Fig. 2. Face ventrale d'un autre individu de là mème espece. Fig. 24. Region antennaice du mème, grossic. Fig. 2b. Pinec droite du mème. Fig. 2. Pince gauche du méme. Fig. 24, Patte-mächoire externe du mime, grosse. Fig. 3. Nanthopsis Dufonrir, des macnes de Saint-Sever, individu femelle, Fig. 34. Facc ventrale du mème. Fig. 3b. Le même, vu de face. Fig. 3. Coupe du mème, montrant Le relief de la carapace. PLANCHE VII. (T. XX.) Fig. 1. Xanthopsis Leuchii, individu male de l'argile de l'ile Shepper. Fig. La. Face ventrale du mème. Fig. 1b. Rézion antennaire du mème, grossie. Fig. 1e. Portion du test, grossie. Fig. 14. Abdomen d'un Naxthopsis Leachii. Fig. 2. Xonthopsis Leachit, individu femelle de l'ile Sheppery. Fig. 22. Face ventrale du même. Fig. 2b. Le mème, vu de face, montrant la courbure de La carapace. Fig. 3. Nanthopsis Bruckmanuë, du terrain nunuuulitique de Sonthofen en Bavière. Fig. 4. Xeuthopsë Bruchnaænmnit, de 1 même localité, individu femelle vu en dessous. Fig. 4a. Résion antennaire et cadre buceal du même, grossis. Fig. Ab. Palte-mächoire externe du même, grossie. Fig. 4. Poction du test, grossie. PLANCHE VIII. (T. XX.) Fig. 1. Xanthopsis nodosa, individu mäle de l'argile éocène de L'ile Sheppey (de la collection de M Wetherell,. É Fig. 44. Le même, vu de face et montrant le front, les pinces et la courbure de la carapace. Fig. 1b. Face ventrale du même. Fig. 1€. Portion du test, grossie. L L'ig. 2. Xenthopsis nodosa, individu femelle de l'argile éocène de l'ile Sheppey (de La collection de M WelherelP. Fig. 24, Region anteunaire grossie, du mème. Fig. 2b. Face ventrale du méme. Fig. 26. Pince droite ditinème l'extrémité des doigts est reconstituée). Fig. 3. Nautiopsis Leachir, de Vile Sheppey, tadividu type de Desmarest. (L'échantitlon est légerement déformé par ia pression et plus bombé qu'il ne devait l'être.) 86 ALPHONSE MILNE EDWARDS. Fig. Sa. Le mème, vu de face. Fig. 3b. Face ventrale du même. Fig. 3c. Région antennaire du mème, grossie. Fig. 3d. Portion du test, grossie. Fig. 4. Xantopsis Leachi?, du calcaire grossier des environs de Paris. PLANCHE IX. (T. XX.) Fig. 1. Caloranthus formosus, des grès verts du Maine. (ndividu gross.) Fig. La. Le méme, vu de face et cousidérablement grossi, moutrant la région anten- naire etla courbure de La carapace. Fig. 1b. Le mème, de grandeur naturelle. Fig. Je. Le méme, vu de profil et montrant la courbure de la carapace. Fig. 14. Patte autérieurc droite du mème. (Le grossissement est le même que celui de la figure 1.) Fig. 2. Titanocareinus pulchellus, du terrain miocène de Thouarcé {Muine-ct-Loire), (Audividu grossi.) Fig. 24. Le méme, de grandeur naturelle. Fig. 3. Tétunocarcinus Raulinianus, du tevrain nummulitique de Hastingues (Landes), de grandeur naturelle. ‘fndividu reconstitué d'après plusieurs échantillons.) Fig. 4. Autre individu de La u.ème espèce et de la même localité. Fie. 5. Tilanocarcinus serraiifrons, du terrain crétacé supérieur de CGiply. (Individu wrossi trois fois.) Fig. 51. Le mème, de grandeur naturelle. Fig. 6. Syphar crassus, du terrain nummulitique de Ribaute (Aude), individu grossi. Fig. Ga. Le mème, de grandeur naturelle. Fig. 6b. Pince de la mème espèce. PLANCHE X. (T. XX.) Fig. 4. Lobonotus seulptus, du terrain miocène de l'ile de Saint-Domingue. Fig. 44. Région antennaire du même, grossie. Fig. 4b. Le même, vu de face et montrant la partie antérieure du front et les pinces. Fig. 2. Titanorarcinus Sismonde, du terrain mivcène de le colline de Turin. Judi- vidu grossi.) Fig. 2a. Le même, de grandeur naturelle. ; , Fig. 3. Titanocarcinus Edwardsii, du terrain miocene d'Astigiana. (Individu grossi.) Fig. 3. Le mème, de grandeur naturelle. Fig. 4. Tütanoenrcinus serratifrons, du terrain crétacé supérieur de Ciply. (fudividu grossi.) è Fiz. 4a. Le mème, vu en dessous et montrant les régions ptérygostomiennes. Fig. 4b. Le mème, de grandeur naturelle. PLANCHE XI. (T. xx.) Fig. 4. Nanthilites Bowerbankü, de l'argile éocène de l'ilede Sheppey, à l'embouchure de la Tamise. CANCÉRIENS FOSSILES, 87 Fig. 2. Autre individu de La mème espèce et de la mème localité. Fig. 22. Le mème, vu de face, montrant le front elles pinces. À Fig. 2b. Région autenuaire de luimème espèce, considérablement grossie. Fig. 3. Nanthilites verrucosus, du terrain numuulitique de Blomberg (Bavière). Cette figure est tirée du mémoire de M.H. vou Meyer, Pulrontographica, 4862, t. X, pl. 22, fig. 29. 4 Fig. 4. Xanthopsis Leachii, du terrain nummulitique de Sonthofen (Bavivre). Fig. 42. Pince du même, vue en dehors. È PLANCHE XII. (T. XX.) Fig. 1. Menippe Chauvin, individu mâle du calcaire grossier des environs de Noyon. Fig. {2 Le méme, vu de face, montrant le relief de la carapace et la forme du front. Fig. 4b. Face sentrale du mème. Fig. 46. Pince de la mème espèce, vue en dehors. Fig. 14. Pince gauche d'un autre individu, vue en dehors. Fig. 46. Doigt mobile de la pince d'un très-grand individu, trouvé à Parnes. “te fn. d'a Fig. 4. Main et avant-bras de la mème espèce, vus par leur face supérieure. n Fig. 45. Auneaux de l'abdomen d'un individu mäle de La mème espèce. = Fig. 2. Necrozius Bowerbankit, individu de l'argile éocène de l'ile Sheppery. Fig. 22, Facc ventrale du mème. Fig. 2b. Le mème, vu de face et montrant le rapport de grosseur des pinces. Fig. 20. Région anteunaire de la mème espèce, grossic. Fig. 3. Doigt mobile de la pince d'un Cancérien du genre Etisus, trouvé dans les couches nummulitiques de Hastingues (Landes), vu par sa face externe. Fig. 3a. Le mème, vu par sa face interne. Fig. 4. Doigt immobile de La pince d'un Cancérien du genre CAlorodius, trouvé dans les sables du système bruxellien de Belgique, vu par sa face externe (un peu grossi). Fig. 5. Le mème, vu par sa face interne. PLANCHE 3. (T. 1.) Fig. 4. Cancer Beawmonti, du terrain nummulitique des environs de Vérone ?? Indi- vidu mäle, de grandeur naturelle. Fig. 42. Pattes-mächoires externes, plastron sternal et abdomen du même. Fig. 4b. Une des dents du bord latéro-antérieur, grossie, montrant à nu la seconde couche du test. k Fig. 2. Palæwocarpilins Macrochelus, du terrain nunumulitique du Véronuis. Jeune femelle vue en dessus : Fig. 24. Le mème individu, vu en dessus. Fig. 2b. Le mème, vu de face et montrant la disposition des pinces et d'une partic du front. Fig. 2€. Pince droite du même. e PLANCHE A. msi fe to antenne Den à der Fig. 4. Cancer Dexhayesü, individu femelle, de grandeur naturelle, proveuant des marnes pliocenes des environs d'Alger. Fig. 12. Pince du mème, vue par sa face externe. | J } de