f eue HA IMPRIMERIE DE VEUVE THUAU, PLACE SORBONNE, 2. SCIENCES comprenant LA ZOOLOGIE , LA BOTANIQUE, L'ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE COMPARÉES DES DEUX RÈGNES , ET L'HISTOIRE DES CORPS ORGANISÉS FOSSILES. RÉDIGÉES POUR LA ZOOLOGIE PAR MM. AUDOUIN ET MILNE-EDWARDS, ET POUR LA BOTANIQUE PAR MM. AD. BRONGNIART ET GUILLEMIN, Geconde série. TOME PREMIER. — BOTANIQUE. PARIS. CROCHARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR, PLACE DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE, 13. 1834. ANNALES DES SCIENCES NATUÜRELLES. © PARTIE BOTANIQUE. AVAL VUVUIARIVVVU LIT VUVUU UV UTE LA LULU ILE VUVLLTE VULVVLLLUVUL VE TLLULULULES OgsERvATIONS sur plusieurs genres de la famille des SATICARIÉES ; Par Aucusre De Sr.-Hiraire. La suite de mes études sur les Salicariées m’a conduit à faire sur quelques genres de cette famille des observations dont je consignerai 1€1 les plus importantes. $ I. LYTHRUM, Lin. (1), Juss., Kunth, DC. 1° Déhiscence. — On a dit que la déhiscence des Zythrum était loculicide. Je l’ai trouvée sepucide dans les deux espèces européennes où je l’ai étudiée, et M. Kunth décrit aussi comme septicide celle de son Z. maritimum. 2° Semences. — Les semences ont été indiquées comme con- vexes dans les Lythrum. J'ai effecuivement observé ce caractère (1) N'ayant sans doute pas examiné ayec une égale attention toutes les espèces aux- quelles il a appliqué le nom de Lythrum, Linné en avait fait entrer dans ce genre quelques-unes qui ne doivent pas y rester. Cependant le Genera de l'immortel Suédois prouve qu’il avait conçu les caractères de ce genre de la même manière que les modernes, et par conséquent on doit continuer à le regarder comme en étant le fondateur. JANVIER, 6 Auc. Sr.-Hizaire. — Sur les Salicariées. dans le Z. Salicaria ; mais je ne l’ai plus retrouvé dans les L. Hyssopifolia et anomalum. Je crois qu’en général les grai- nes, fort pressées les unes contre les autres chez les Lythrum, peuvent varier dans la même capsule ; le Z. anomalum en offre un exemple frappant. 3° Une espèce anomale. — Parmi les plantes que j'ai re- cueillies dans l’intérieur de l'Amérique , il en est une qui, avec les caractères généraux des Lythrum , en présente d’autres étrangers à ce genre , tels qu'une corolle très irrégulière , des anthères transversalement ellipuüques, qui, fixées par la base, s'ouvrent en leurs bords, enfin un ovaire un peu pédicellé et à deux loges inégales. Quelques botanistes penseront peut-être que j'aurais dû séparer cette espèce des Lythrum; mais j'ai mieux aimé modifier légèrement les caractères de ce senre que d'en créer un qui n’est point absolument indis- pensable , 1orsque déjà il en existe un si grand nombre dont le seul résultat est de rendre la science plus difficile. Ma nouvelle espèce formera un lien de plus entre les Zyéhrum et les Cuphea. Je la caractérise de la manière suivante : «Lyrarum ANOMALUM: fruticosum, hirtello-pubescens; foliis » oppositis alternisque,brevibus,oblongis oblongove-linearibus, » obtusis, basi attenuatis, breviter petiolatis, margine revolutis ; » floribus axillaribus, solitariis , numerosissimis, hexandris ; » petalis superioribus 2-4-plù majoribus. » S IL. AMMANNIA, Lin., Juss., Kunth. N'ayant rien d’essentiel à ajouter aux caractères de ce genre” tels qu'ils ont été tracés par Linné, Jussieu et Kunth, je me contenterai de rectifier la synonymie de quelques espèces qui ont donné lieu à de doubles emplois toujours préjudiciables à ja caence. 1° AMMANNIA LATIFOLIA. À. caule 4-gono, subalato, ramoso; foliis hinearibus, basi auriculato-cordatà semiamplexicaulibus ; pedunculis brevis- simis, uni-trifloris ; loribus apetalis {an semper?), tetrandris; BUG. ST.=HILAIRE. == Sr les Salicariées. 7 calycinis dentibus brevibus, exterioribus acutis ,interioribus multù latioribus, valdè abbreviatis, obtusissimis, subiruncatis. A. latifolia, Lax., Sp, 174. — Lam, Ill., t 77, Ê. 1 (mediocris). = DC., Prod., ur, 78. | Isnardia hastata, Ruiz et Pav., F1. Per., 1, 66, t.85, €. 6 (4. hastata, DC., Prod., ur, 78). Jussiæa sagittata, Poir., Supp., ut, 198 (4. sagittata, DC., Prod., nr, 80). Os. Absence ou présence des pétales. — M. De Candolle, tout en plaçant l’Ammannia latifolia parmi les espèces péta- lées, soupçonne qu’il n’a point de pétales, et Willdenow dit (Sp. 1, 678) que ceîte espèce est tantôt apétale et tantôt pétalée. Ce qu'il y a de certain, c’est qu’il n'existe de corolle ni dans V À. latifolia du Brésil, ni dans les individus cultivés au Jardin Botanique de Paris. On dit les pétales blancs ; peut-être a-t-on pris quelquefois pour des pétales les anthères qui ont réellement une couleur blanche. — Synonymie. — 4. Depuis Linné, on rapporte à l’4. latifolia V'Aparine folio anomala de Sloane (Aist..x, 44, 1. 7,f. 4). La courte description de cet auteur tendrait à me faire croire que l’on a eu raison; mais sa figure ne doit pas être citée pour le latifolia, puisqu’au lieu de feuilles élargies à la base et auriculées , elle représente des feuilles ré- trécies en pétiole. — B. DeCandolle a déjà reconnu que l’Zsnar- dia hastata de Ruiz et Pavon faisait partie du genre Ammannia. Ce n’est certainement autre chose que l’4. latifolia bien figuré quoiqu’avec des feuilles un peu larges; je retrouve dans la plante de Ruiz jusqu’à ces rameaux brachiés frucufères et sans feuilles que j'observe dans mes échantillons du Brésil.— C. Quand la descripuon de M. Poiret ne prouverait pas que son Jussiæa hastata est identique avec l'espèce dont il s’agit ici, je ne pourrais avoir aucun doute. à cet égard, car M. Poiret dit avoir décrit sa plante d’après un échanuülion de l’herbier de M. Des- fontaines ; j'ai vu cet échantillon étiqueté par l’auteur même de l'Encyclopédie, et c’est encore l’4. latifolia sans la plus légère nuance de caractères. 8 | AUG. ST.-HILAIRE, — Sur les Salicariées. 2° AMMANNIA HUMILIS. À. foliis lineari-lanceolaus, obtusis , basi attenuatis ; floribus in omni axillà solitariis, sessilibus , tetrapetalis, tetrandris; calycis 8-dentati dentibus exterioribus apice recurvis; ova- rio ovato, 3-4-loculari. Am. humilis, Micu., Flor. Bor. am., 1, 09! A. catholica, Cnam. Scuecr., Linnæa, 11, 378 ! A. occidentalis, DC., Prod. , 1, 78 (Peplis occidentalis, Srasne., Syst, 11, 125)? Os. Synonymie. — A. La comparaison que M. de Chamisso a bien voulu faire de la plante qu’il a appelée À. catholica, avec des échantillons que j'ai récoltés au Brésil, lui a prouvé leur parfaite identité. D'un autre côté, en rapprochant ces mêmes échantillons de ceux de l’herbier de Michaux, d'après lesquels ce botaniste a coustitué son Æ4. humilis , je me suis convaincu qu'ici encore il y avait identité. Le catholica de Chamisso et Schlechtendal doit donc être indiqué comme synonyme de l’Au- milis , ainsi que l'avaient au reste déjà indiqué quoiqu’avec doute les savans auteurs du Zinnæa.—B. Ta phrase que Sprengel et M. DC. appliquent à leur 4. Occidentalis ou Peplis Occi- dentalis convient si bien à ma plante que je ne puis m'em- pècher de croire que cet 4. Occidentalis ne soit encore iden- tique avec l’humilis ou catholica. À la vérité Sprengel et DC. placent leur plante dans la section des espèces apétales ; mais M. DC. a eu soin de prévenir que ce dernier caractère pour- rait bien ne pas être exact pour plusieurs espèces de cette même section, et la présence des pétales peut échapper d’au- tant plus facilement dans 4. hmilis qu'ils y sont très petits et excessivement caducs. 59 AmmanniA SENEGALENSIS. Var. Prasiliensis. A. caule erecto, alato; ramis basi ascendentibus, subfasti- giaus ; foliüis linearibus, obtusiusculis, basi auriculato-cor- AUG. ST.=HILAIRE, = Sr les Salicariees. 9 datà amplectentibus ; pedunculis breviusculis, dichotomis : supremis simplicibus ; floribus tetrapetalis , tetrandris, in- dichotomiis subsessilibus ; ovario 2-loculari. Sequentis plantæ mera varietas : Ammannia Senegalensis, Lan, UL., tab, 97, f. 2. jt A. auriculata , Wuuo., Hort. Berol., 1, 7, tab. 7. — Dents, Fl. Ægypt., 50, t. 15, f. 2. À. racemosa, Poin., Encycl. suppl., 1, 339. A. Senegalensis et auriculata, DC., Prod. ; 1, 77 et 80. — Gui. Pear., Flor. Sen., 1, 209 et 300. Os. Synonymie. — On distingue l’A4. Senegalensis de l’auri- culata, en attribuant au premier des fleurs apétales et tétran- dres disposées en ombelle, et au second des fleurs tétrapétales octandres et en corymbe. MM. Guillemin et Perrotet ont déjà fait voir que les plantes désignées sous les noms de Serega- lensis et auriculata avaient également quatre pétales ; ainsi voilà déjà une différence qui disparaît. Dans les 4. Senegalensis et auriculata, les pédoncules axillaires se divisent en plusieurs dichotomies entre lesquelles il y a constamment une fleur plus _ou moins longuement pédonculée. Aïnsi il n'y a point encore ici de différence ; on peut dire de plus que dans aucun échan- tillon les fleurs ne sont en véritable ombelle, et elles ne for- ment le corymbe , que quand le pédoncule des dichotomies ou de première évolution parvient à la même hauteur que les autres , ce qui n'arrive pas toujours. Il est parfaitement vrai que les échantillons des rizières d'Egypte, d’après lesquels Will- denow a fait son auriculata, ont ordinairement huit étamines, et que, si l’on trouve des échantillons au Sénégal qui en ont également huit , ilen est d’autres qui en ont quatre dans la plupart de leurs fleurs ; mais j’ai trouvé quatre étamines dans la planie d'Egypte, et d’un autre côté jen aï trouvé huit dans la plante du Sénégal parmi un grand nombre de fleurs té- trandres. J’ai tâché de découvrir si quelques caractères ne coïn- _cidaient pas avec la présence plus habituelle de huit ou de _quatre étamines. Je m'étais persuadé d'abord que les échan- 1. Bot. 2 YO AUG. ST.-HILAIRE. — Sur les S'alicariées. üllons à huit étamines avaient les pédoncules et le style plus courts que ceux à quatre; mais bientôt j'ai vu quelques indi- vidus, qui, avec huit étamines , présentaient des pédoncules plus alongés que ne sont généralement ceux à quatre ou Sene- galensis proprement dits, et j'ai vu également dans les échan- t Hons à huit étamines ou À. auriculata des styles aussi longs que ceux des Senegalensis. La seule différence qui paraisse s’accorder avec la présence de huit ou quatre étamines , con- siste en ce que les échantillons à huit ont généralement la capsule plusgrosse, ce qui me parait être au reste la conséquence de la plus grande vigueur qui amène aussi quatre étamines de plus. D'ailleurs toutes les autres différences indiquées et qu’il serait inutile de passer en revue, n’existent réellement que dans la manière diverse de peindre les mêmes objets, et je puis même dire que, pour le port, les échantillons 8-andres ou auriculata des rizières d'Égypte ressemblent bien moins aux auriculata du Sénégal, que ceux-ci ne ressemblent aux Senegalensis de la même contrée. — Quant à la plante brésilienne dont j'ai donné la description plus haut sous le nom d’Ammannia Sene- galensis var. Brasiliensis, elle se distingue , parce qu’elle est plus grêle que n’est généralement celle du Sénégal, que ses rameaux sont plus dressés que dans cette plante et celle d'E- gypte, surtout parce que les fleurs de la dichotomie sont pres- que sessiles , et que par conséquent l’inflorescence ne présente point le corymbe , caractère qui au reste ne s’observe déjà qu'imparfaitemaent dans la figure du Flora AEgyptiaca publié par M. Delille. A la vérité ma plante a l’ovaire 2-loculaire, et l’on attribue quatre loges à l'ovaire de la plante du Sénégal ; je suis bien loin de dire que celle-ci n’ait jamais quatre loges, car rien n’est plus variable que le nombre des parties dans les Salicariées; mais je puis assurer que j'ai constamment trouvé deux loges daus les échantillons du Muséum de Paris étiquetés les uns Senegalensis et les autres auriculata et d’après les- quels ont été faites les descriptions du #lora Senegambiae. Ma plante à quatre étamines rappelle beaucoup plus par son port l'auriculata d'Egypte à huit étamines que leSenegalensis du Sé- négal à quatre étemines; et, si l’on voulait établir une sorte d’é- AUG. ST.=HILAIRE. — Sur Les Salicariées. il chelle d’après le port et l’ensemble des développemens, il fau- drait le faire de la manière suivante: La plante brésilienne à quatre étamines (-Senegalensis var. Brasiliensis ); celle des rizières d'Egypte à huit étamines (auriculata, Willd., Delille); celle à fleurs tétrandres du Sénégal (Senegalensis Guill. Perr. ); celle à huit étamines de ce dernier pays (auriculata Guill.Perr.) S IL. NESÆA , Comm. , Kunth, Desf.— Decodon, Gmel. — Heimia , Link et Ouo. — Decodon, Heimia et Nesæa, DC. Calyx campanulatus, 10-12-dentatus 12-24-nervius ; den- tibus exterioribus angustioribus sæpiüs corniformibus patu= hs, interioribus triangularibus erectis. Petala 5-6, summo ca- lyei inserta, dentibus exterioribus opposita. Genitalia exserta. Stamina 10-12, calyci inferiori per simplicem seriem inserta, e nervis orta , dentibus calycimis opposita : filamenta tenuia : antheræ dorso insertæ, 2-loculares, introrsæ, longitrorsüm de- hiscentes. Stylus 1. Stigma capitatum (interdüm in VW. Candolli Guill. Perr. dentes calycini et stamina 14 , petala 7 et in ova- rio loculi 6). Ovula creberrima, placentis affixa axilibus pro- minentibus. Capsula calyce persistente vestita, globosa vel sub- globosa, 4-5-locularis, 4-5 valvis, polysperma ; valvulis medio sepüuferis. Semina minuta, aptera : umbilicus ad extremitatem seminis angustiorem. Integumentum membranaceum. Perisper- mum 0. Embryo rectus : radicula umbilicum attingens. — Herbæ aut frutices glabra, ramis angulatis. Folia opposita interdûm terna simulve opposita terna et alterna. : Ons. De la nécessité de conserver le genre Nesœa tel que l'avait formé M. Kunth. — L'un des hommes qui ont le mieux conçu les associations génériques, M. Kunth, avait réuni sous le nom de Nesæa les Lythrum verticillatum L. et triflorum L., et l'espèce nouvelle qu'il appelle MW, salicifolia. Depuis on a fait de ces plantes trois genres différens. J’ai examiné avec une attention scrupuleuse les caractères qu’on a attribués aux genres dont il s’agit, et je n’ai pu découvrir entre eux aucune différence réelle. La forme du calice est la même chez tous les wois. Je n'ai trouvé, il est vrai, que dix dents à l'enveloppe 12 AUG. ST.=HILAIRE. =— Sur" les Salicariées. calycinale, cinq pétales et dix étamines dans le Decodon ou L. verticillatum, tandis que l’Heimia ou Nesæa salicifolia a douze dents, six pétales et dix étamines ; mais dans le Z. tri- florum auquel on a laissé le nom de Nesæa, je trouve douze dents, six pétales et douze étamines à la fleur moyenne, celle de première évolution et nécessairement la plus vigoureuse, tandis que les fleurs latérales, c’est-à-dire, celle de seconde évolution n’ont que dix dents, cinq pétales et dix étamines : le Z. tri- florum serait donc Heimia par la fleur moyenne et Vesæa par les deux latérales. Le nombre des loges de l'ovaire a bien moins de constance encore : dans le Z. werticillatum ou Decodon, M. Kunth en a trouvé trois et moi quatre ; dans le Z.triflorum, je trouve trois loges aux fleurs latérales et quatre à l’intermé- diaire; le Nesæa salicifolia ou Heimia salicifolia, n’a présenté quatre loges , et quelquefois il en a présenté trois à MM.de Chamisso et Schlechtendal ; enfin le V. myrtifolia , autre Hei- mia, m'en a offerttantôt quatre et tantôt cinq. À la vérité le L. werticillatum ou Decodon a des étamines fort inégales , et les Heimia et Nesœa ont les leurs à peu près égales; mais ja- mais une semblable différence, quand elle est seule, n’a suffi pour constituer des genres distincts. On a dit que l’Æeimia avait un calice à deux bractées et le Decodon deux bractées à la base du pédoncule ; mais c’est sur le pédoncule que sont placées les bractées de l’Æeimia; peut-on, je le demande, faire un genre de deux plantes, parce que l’une a desbraciées à la base du pédoncule et que l’autre en a au sommet ? On a dit encore que le Nesæa actuel ou Z. triflorum se distinguait des deux autres genres parce qu'il n’a pas de bractées ; elles sont un peu plus basses , voilà la seule différence ; et à l’aisselle des bractées de la fleur moyenne s’en développent deux autres qui ont aussi des bractées sétacées à la base de leur pédicelle. L’Æmmannia dodecandra DC. que MM. Guillemin et Perrotet ont si bien fait de réunir aux Vesæa, même en concevant ce genre comme l'auteur du Prodromus, l'A. dodecandra DC., dis-5e, ou Nesæa Candollii Guill. Perr. a tantôt des fleurs solitaires parce qu'il ne s’en développe point d’autres à l’aisselle de ses brac- tées, et tantôt il a des fleurs ternées parce qu’il en naît une de AUG. ST.-HILAIRE. — Sur les Salicariées. 13 chaque aisselle bractéale. Je conviens que les Vesæa triflora Kunth , radicans et erecta Guill. Perr. forment un groupe fort différent de celui du Vesæa salicifolia et myrtifolia ; mais les genres les plus naturels se divisent en groupes fort diffé- reus pour la physionomie. Les J’eronica agrestis et longifolia ne se ressemblent pas plus par le port que les Vesæa triflora et salicifolia , et personne ne songera assurément à faire des premières de ces plantes deux genres distincts. Une partie même de l'intervalle se trouve comblée par le Vesæa Candollii; car il est absolument impossible de le placer ailleurs qu’auprès des N. triflora et erecta , et son port a quelque chose de celui du salicifolia (x). $. IV. PHYSOCALYMNA. Pohl, DC. (char. ref.}. (Genus Lagerstroemiæ Willd. valdè affine; an servandum ?) Calyx turbinato - campanulatus, 8-dentatus, in fructu inflatus; dentibus æqualibus, nullis interjectis : in medio calycis squamulæ 16, subdistantes , dentibus per paria oppo- sitæ, subulatæ , sæpè plüs mins obsoletæ ( portiunculæ lepa- lorum stamineorum inter se et cum calyce arctè coalitorum liberæ, ex doctrinis D. Dunal, V. Consid., p. 20 et suiv.). Petala 8, summo calyci inserta, cum ejusdem dentibus alternantia, æqualia, obovata, breviter unguiculata. Stamina 24 , imo ca- lyci inserta, 8 petalis opposita, 16 per paria dentibus caly- cinis, ahis pauld inferiüs affixa : filamenta tenuie : antheræ lineari-ellepticæ , dorso affixæ, 2-loculares, longitudinaliter interne dehiscentes ; connectivo anticè insigniter convexo, elliptico , carnoso. Stylus longissimus , exsertus. Stigma capi- (1) Les preuves que je tire de l’inconstance du nombre des parties, en faveur de ia réunion des genres Heimia, Decodon et Nesæa , autaient bien plus de force encore, s’il était vrai, comme on le voit dans le Prodromus systematis naturalis (, 90), que les pétales du Wesæa triflora ne fussent quelquefois qu'au nombre de quatre et leurs étamines au nombre de huit. Mais je soupconne, d’après ce que M. Kunth et moi nous avons ob- servé, que quelqué faute de copiste ou de typographe aura introduit le nombre de quatre et huit dans l'ouvrage de M. De Candolle. 14 AUG, ST.HILAIRE. = Sur les Salicariées. tatum. Ovarium liberum, sessile , hemisphærico-4-gonum , 4-loculare, polyspermum: dissipementa membranacea, angustis- sima, visu difficilia et moxsoluta : ovula numerosa, in quovis loculo placentæ axili crassissimæ valdè prominenti affixa, erecta. Capsula membranacea , tenuissima , dissepimentorum cblite- ratione 1-locularis; placentà ex axillibus quatuor arctè coadu- nauis tunc unicà, centrali, liberà, magnä, hemisphæricä, lineolis 4 ( dissepimentorum vestigia } vix elevatä. Semina alà cincta. — Arbor ligno rubente, recta, ramosissima, fol‘a demittens quo- tannis floresque ante novam foliationem proferens. Folia op- posita, petiolata, integerrima. Pauiculæ terminales, oppositè ra- mosæ, nudæ, laxæ. Pedunculi basi summoque apice 2-bracteati; bracteis terminalibus magnis, orbicularibus, concavis , alabas- trum includentibus, calycem in flore explicato amplectentibus, persistentibus. Ons.—1° Rapports des genres Physocalymna et Lagerstroemia. — La plante dont M. Poh! a fait son genre Physocalymna, exis- tait depuis long-temps dans l'herbier du Muséum de Paris, et avait été rangée par M. Desfontaines entre les Lagerstroemia speciosa et /ndica auxquels elle ressemble étonnamment par l'aspect de ses fleurs. Mais ce ne sont pas desrapports uniquement extérieurs qu'elle a avec les Lagerstroemia. Sauf le nombre des parties si variable dans les Salicariées, presque tous ses caractères sont ceux de ce dernier genre ; son ovaire, qui n’avait pas été étudié est pluriloculaire comme le leur ; son calice, que l’on a dit renflé, l'est peut-être moins avant la maturation du fruit que celui du L. speciosa, car sa base, cachée par les bractées, va en se rétré- cissant comme une toupie. Ces dernières sont remarquables sans doute par leur grandeur, mais les Lagerstroemia ont aussi des bractées, et, ainsi qu’on le verra dans mes observations géné- rales sur la famille, on ne doit point tirer de caractères géné- riques de ces parties, pour peu qu’on ne veuille pas bouleverser les genres les plus naturels. Pour conserver le genre Physoca- lymna, je ne trouverais donc d’autres motifs que ceux qui me sont fournis par l'accroissement extrêmement sensible du calice après la chute des pétales, surtout par la structure du fruit jus- qu'à présent aussi peu connu que l'ovaire; et peut-être ces mo- AUG: STSHILAIRE. == Sur Les S'alicariees. 15 tifs paraiuronteils avoir bien peu de force. Dans les Lagerstroe- mia dont j'ai pu examiner la capsule, je l'ai trouvée assez solide et divisée en plusieurs loges par des cloisons qui, lors de la déhiscence, s'ouvrent dans le milieu de leur épaisseur : chez le Physocalymna , au contraire, les cloisons se détachent , même dans l'ovaire, avec la plus grande facilité ; le péricarpe muris- sant reste fort mince, et, par la séparation des cloisons excessi- vement étroites ,on ne voit dans la capsule devenue 1-locu- laire , qu’un placenta très grand, hémisphérique, libre, sur le- quel les cloisons, nd on a détaché les semences, se re- connaissent à peine par la présence de quatre lignes légèrement élevées. Ces différences qui ne tiennent clement qu'a une largeur et à une consistance moindres dans la cloison, sont bien faibles; je doute qu’elles m’eussent décidé à séparer du La- gerstroemia la plante dont il s’agit ici, si j'avais été le premier à en parler, et MM. Pohl et de Candolle auraient certainement aussi hésité à établir le genre Physocalymna, pour peu qu'ils eussent connu l'ovaire. 2° Productions qui s’observent sur le calice. — M. Dunal dit (Considérations, p.74) que le calice du Lagerstroemia Indica est tapissé d’une lame mince , composée de douze écailles sta- minales qu’il suppose soudées entre elles et avec le calice, etil indique ces écailles comme se montrant au-dessous des dents calicinales , en un petit bord étroit, et, entre ces mêmes dents, eu six petites écailles plus intérieures et arrondies, J’ai retrouvé le petit bord dans le Z. speciosa ; j'y ai observé également les écailles charnues , obtuses, plus intérieures que les dents, al- ternes avec elles, chargées de pétales sur leur dos; et, ce qui tendrait à confirmer les intimes rapports du Ph ysocalymna avec le Lagerstroemia, c’est que j'ai cru voir dans le premier de ces genres des traces fe cette lame signalée par M. Dunal. Elle se manifesterait à l'insertion des pétaies en un petit bord libre, et, au-dessous de chaque dent calicinale, en deux petites écailles subulées, disposées par paire, et souvent plus ou moins oblité- rées. Voici ce qui a lieu pour ces écailles. La nervure qui ré- pond à la parie moyenne des dents se trifurque au milieu de sa longueur , et là elle présente trois branches peu écartées qui 16 AUG. ST.—HILAIRE. = Sur les Salicariées. courent parallèlement et assez rapprochées dans le milieu de la dent; l’espace qui se trouve entre les branches de la ner- vure, plus transparent et moins épais , semblerait indiquer une interruption dans la lame, etles deux bords un peu saillans de cet espace se prolongent tout-à-fait à la base des trifurcations en deux écailles subulées. (La suite & un prochain numéro.) ee MosocraPrmie des genres BarmisiA et Romxsonia, de la famille des Composées ; Par J. Decaisne. Dans ma notesurle genre Rea (1), j'avais déjà signalé la struc- ture remarquable de l’embryon dans les genres qui font le sujet de cette monographie et je comptais les faire connaître , lorsque, dans un des numéros des Archives de Botanique (2), M. De Candolle me devança en publiant une décade de genres nou- veaux de Composées parmi lesquels se trouvent ceux qui nous occupent. Les caractères génériques publiés par ce savant ne s’accordant pas avec ceux que j'avais vus, m'obligèrent de re- voir les observations que j'avais faites sur les plantes des mêmes genres que ceux indiqués sous les noms de Balbisia et Robir- sonia par M. De Candolle. Un second examen confirma mes premières remarques. Comme ces analyses portent sur une struc- ture d'organes regardée presque comme identique dans toute la famille des Composées, il ne paraîtra pas surprenant qu'ils aient échappé à M. De Candolle, qui ne s'était occupé de ces genres qu’au sujet de son travail général sur les Composées, et qui de plus a eu seulement à sa disposition des échantillons d'un des sexes des plantes qu'il a décrites. Tout me portait à regarder les fleurs que je venais d’analy- (x) Archives de Bot, W1,p+ (2) Zbid., p. 333. J. Drcaisne. — Genres Balbisia et Robinson:ia. 17 ser comme appartenant à des plantes dioïques. Cependant les nombreux échantillons, recueillis à différentes époques par Bertero, se présentaient tous avec le même caractère ; il en était de même pour deux autres espèces rapportées par M. CI. Gay. La question restait pour moi indécise , lorsque ce dernier me remit pour les collections du Muséum un rameau de Robinsonia, joint à un morceau de la résine produite par cet arbuste. En examinant ce rameau accompagné de fleurs détachées, je crus que celles-ci appartenaient à une autre espèce caractérisée par des involucres plus petits. À la première analyse que j'en fis, les fleurs délicates et membraneuses comme celles des Séne- cons, présentant des anthères linéaires et soudées remplies d'un pollen échinulé, un style d’une structure différente de celle que j'avais observée, enfin l'ovaire avorté qui accompa- gnait ces fleurs, ne me laissèrent aucun doute ; elles me prou- vèrent alors que ces plantes étaient réellement dioïques, et que M. De Candolle n'avait eu à sa disposition que des fleurs femelles. J’ai pensé qu'il ne serait pas sans quelque intérêt, en com- plétant et recüfiant quelques uns des caractères qui portent principalement sur la structure des étamines et de l'embryon, de les faire suivre d’un dessin analytique de ces organes, com- parés entre eux dans les différentes espèces des genres que je vais faire connaître. Les plantes dont nous avons à nous occuper appartiennent toutes à l’île de Juan-Fernandez, et constituent avec les Rea les quatorze Composées arborescentes qui forment dans cette île une partie des végétaux les plus remarquables. Les Balbisia et Robinsonia sont de petits arbres rameux, s’élevant de dix à quinze pieds, à écorces grises, à rameaux alternes et marqués par les cicatrices des feuilles, qui sont tantôt semi-circulaires , tantôt en triangles plus ou moins pro- noncés. Les habitans retirent de ces arbres une résine qui entre dans leur matière médicale, et qui jouit d’une très grande célé- brité au Chili et au Pérou; celle qui découle du Balbisia sert de parfum; tandis que celle produite par les Robinsonia est employée cu cataplasme contre les migraines. Les différens 1. Bot. 3 18 J. Decaisxe. — Genres Balbisia et Robinsonia. usages auxquels les Chiliens emploient ces résines, la valeur qu'ils y attachent, leur a servi à désigner les arbres qui les leur fournissent. Ainsi les espèces de Robinsonia sont désignées sous les noms de esino, Resinello. Le Balbisia est connu sous celui de Resino fmbra ou Incienso (1). Cetie matière résineuse se trouve sur ces arbres dans des réservoirs particuliers semblables à ceux des Conifères. Je n’ai pu examiner le bois parfait de ces différentes espèces. Celui que j'ai observé sur les jeunes rameaux est jaune et traversé par un canal médullaire de même couleur. Feuilles. — Les feuilles sont placées en quinconce (2/5) dans les deux genres Balbisia et Robinsonia. Elles sont simples et présentent, sauf la grandeur, une forme identique dans toutes leurs espèces, qui est celle d’une feuille plus ou moins linéaire-lancéolée. Elles sont sessiles, leur base est mince et embrasse presque la totilité du rameau, dans quel- ques espèces de Robinsonia. Dans celles du Balbisia, les cica- tices qu'elles laissent ont la forme d'un triangle renversé, à angles obtus, et marqué de trois cicatricules indiquant les traces des vaisseaux de la feuille. Une espèce de Robinsonia les pré- sente sous la forme d'une ellipse placée transversalement. La consistance des feuilles est généralement coriace et se retrouve dans toutes les espèces. La couleur est d’un beau vert sur la face supérieure, plus ou moins glauque sur l’inféricure. Un jeune rameau très vigoureux du Balbisia était muni de feuilles obovales, fortement dentées, atténuées à la base en un long péuole ; la consistance de fa feuille était, par cette croissance rapide, devenue presque membraneuse. Leur nervure moyenne est composée à Ja base de plusieurs fibres qui se subdivisant en nervures secondaires, finissent par s’anastomoser entre elles en formant un réseau plus ou moins lâche, se dessinant sur: les deux faces, et surtout sur l’inférieure qui affecte toujours dans ces plantes une teinte plus pâle. (1) Il serait intéressant de savoir si les deux noms appliqués par Bertero au Zalbisiæ appartiennent à la même plante. Dans la note qui accompagne ses échantillons, il lui donne le nom de Resino hembra, et, en parlant de la résine qui en découle, il nomme cette même résine /rcienso. J. Decaisne. — Genres Balbisia et Robinsonia. 19 Préfoliaison. — Les feuilles à l’état de préfoliaison sont in- volutées et disposées de telle manière que l’extérieure enve- loppe l’intérieure. Ce caractère des feuilles involutées ne se renconire pas dans toutes les plantes de la famille des Compo- sées, où elles paraissent le plus ordinairement appliquées les unes contre les autres par leurs faces supérieures, ou bien se développant chacune isolément, suivant la place qu’elles doi- vent occuper Inflorescence. — La disposition des fleurs dans le genre Balbisia, le fait disunguer au premier aspect des espèces de Robinsonia. Dans le premier, elle forme une panicule termi- nale allongée dont les rameaux florifères vont en se dévelop- pant de la base au sommet. Les pédoncules axillaires sont simpies jusque vers le milieu et commencent de là à se diviser en pédoncules secondaires, qui suivent la même marche d’évo- lution que les rameaux principaux. Chacun d’eux est muni à la base d’une petite bractée qui finit, en diminuant de grandeur, par disparaître complètement au sommet. Dans les Robinsonia l'inflorescence est en corymbe, et res- semble à celle d’un grand nombre de Senecio. Capitules. — Dans le Balbisia les capitales sont flosculeux, sessiles, solitaires ou disposés par petits groupes par l’avorte- ment de l’axe qui les porie. Dans le second genre, ils sont li- gulés ou flosculeux, et cette différence n’est pas seulement spécifique, car elle s’observe avec ces deux caractères sur une même espèce. Cependant ils sont remarquables en ce poini, qu’étant dioïques ils offrent des fleurs d’un même sexe de forme différente. Ces capitules sont pauciflores dans le Balbisia, mul- tiflores dans toutes les espèces de Robinsonia. Involucre. — Le nombre des folioles de l'involucre est très différent dans les deux genres qui nous occupent. Dans le Balbisia V'involucre esta trois folioles placées sur un même rang, et munies à leur base de trois petites bractées, libres, placées à des hauteurs différentes suivant la position qu’elles occupent, et alternant avec celles qui forment l’involucre; celles qui composent ce dernier sont linéaires, lancéolées, égales et presque soudées entre elles dans toute leur largeur, si ce n'est 20 F. DEcaisnE, — Genres Balbisia ét Robinson:ia. dans leur partie supérieure qui est libre et forme ainsi un tube tridenté. Quoique intimément rapprochées, ces folioles ne sont cependant pas soudées, car on peut les séparer sans déchi- rement. Dans les espèces de Robinsonia, l’involucre est campanulé, polyphylle, et les folioles sont linéaires, coriaces , comme dans l'autre genre, parfaitement glabres dans toute leur longueur, excepté à leur partie supérieure où elles sont, dans toutes les espèces, terminées par des poils courts et blancs. Elles sont aussi placées sur un même rang, mais ici elles sont réellement soudées. On observe également à leur base des petites folioles plus nombreuses, mais qui n’affectent pas une position aussi con- stante que dans l’autre genre. Jamais, comme dans les Senecio ou les Cacalia, où les folioles de l’involucre sont soudées à une époque, elles ne se séparent ni ne se réfléchissent à la maturité. Réceptacle. — Le réceptacle est presque nul dans le premier de nos genres, car il n’est formé que par trois fleurs, qui ne sont accompaguées d'aucune trace de squames; la place qu’elles occupent est seulement indiquée par un petit mamelon. Dans le Robinsonia macrocephala le réceptacle est également nu, mais il est légèrement alvéolé, et, au centre de chacune de ces alvéoles, se trouve un mamelon blanchâtre qui n'existe pas d'une manière aussi prononcée dans les autres espèces. Aigrette. — Les poils qui la composent sont insérés sur un petit rebord qui occupe le sommet du péricarpe ; ils sont unisériés, inésaux, un peu scabres, raides, plats, composés de cellules cylindriques et allongées, d'un blanc argenté, et daus leur plus grande longueur, ils ne dépassent pas la corolle. Dans le Robinsonia macrocephala tous les poils sont soudés sur une partie de leur étendue, et forment un tube qui entoure celui de la corolle. Dans un autre cas, ils sont peu nombreux et correspondent seulement aux angles du péricarpe (1). (1) L’aigrette du Catananche est, comme on sait, composée de cinq écailles aristées. Avant la maturité du fruit, l’arête de chacune d’elles est plus ou moins longue, sui- vant le rang qu’occupe l’écaille dont elle fait partie. Ces écailles, assez larges à la base, sont placées en quinconce, les deux extérieures étant longuement aristées , celles du J. Decarsxe. — Genres Balbisia et Robinsonia. 21 Corolle. — La forme de la corolle, dans les individus fe- melles, est ligulée ou tubuleuse. Les fleurons ligulés sont con- caves, coriaces, dentés ou obtus au sommet, n’ayant le plus souvent que deux nervures apparentes et correspondant à l’in- terstice de la dent du milieu. Leur tube est recourbé et un peu dilaté à la base. Ceux du centre du capitule sont tubuleux, également épais et coriaces, à cinq lobes dressés, linéaires, légèrement involutés, à tube cylindrique ou un peu déprimé au centre et égalant à peu près en longueur celle des divisions. Ces dernières, outre les nervures marginales, sont munies d’une nervure médiane qui, malgré l’épaisseur de la corolle, peut se suivre jusqu’à sa base. Ce caractère d’une nervure médiane se retrouve assez communément dans quelques espèces de Séne- cons, où cependant il arrive le plus souvent qu’elles ne sont visibles , maloré la ténuité de la corolle, que jusqu’à l'endroit où les filets des étamines cessent d’adhérer à la corolle. Dans les fleurs mâles, les corolles, au lieu d’être épaisses et coriaces, comme elles le sont dans les fleurs femelles que je viens de dé- crire, sont au contraire membraneuses et semblables à toutes celles du groupe des Sénecionés. Dans ces fleurs mâles la ner- vure moyenne des divisions s'aperçoit à peine vers la partie supérieure. Il arrive aussi que ces nervures médianes se ren- contrent plus souvent sur les fleurons ligulés ; alors elles affec- tent la forme de celles des nervures des corolles monopétales, où elles sont simples à la base et finissent par se diviser en trois branches. Les fleurs femelles du Madia sativa ont les ner- vures ainsi distribuées , tandis que celles qui sont hermaphro- dites n’ont que les nervures marginales. ‘ Etamines. — M. De Candolle, tout en décrivant avec exac- titude la forme des anthères, ne fait cependant aucune mention de leur non-adhérence, quoique ce caractère soit de quelque valeur, puisqu'il paraît, dans cette famille, ne se retrouver milieu (la troisième) un peu moins, enfin les deux intérieures munies seulement d’une arrête très courte ou presque nulle, exactement comme les divisions calycinales des Rosiers ou des Potentilles nous présentent les folioles qui les accompagnent. Les invo- lucres composés d’un petit nombre de folioles nous présentent souvent aussi la préfo- liaison quinconciale, 22 J. Decaisne. = Genres Balbisia et Robinsonia. que dans les fleurs femelles. Leur structure est exactement la même dans toutes les espèces que nous avons analysées ; elles sont toutes incluses, et le filet soudé dans toute la largeur du tube ne cesse d'y adhérer que vers les divisions de la corolle ; sa par- üe libre est cellulaire et ne laisse apercevoir aucun des vaisseaux qui ordinairement la parcourt. Son articulation avec Panthère est à peine distincte, cependant on l’aperçoit par une sorte d’in- terruplion dans l’ordre des cellules qui y sont aussi plus allon- gées et plus transparentes ; cette articulation ne dépasse pas les loges des anthères. Celles-ci sont courtes, terminées par un ap- pendice ovoïde , cellulaire et un peu charnu. Telle est la struc- ture des étamines dans les individus femelles des cinq espèces que j'ai observées. Dans les fleurs mâles les anthères sont linéaires, soudées entre elles, et renferment abondamment ur pollen globuleux échinulé, tandis que celui que j'ai observé, et en petite quan- uité, dans les anthères du Balbisia et des fleurs femelles des Robinsonia, est parfaitement lisse (1). Disque épigyne. — Ce disque existe dans toutes les espèces que j'ai étudiées, mais seulement peu développé; il se montre ordinairement comme une petite coupe sessile, un peu charnue, marquée au centre par deux cicatrices d’un tissu plus lâche, blanchâtre et correspondant à deux cavités qui existent à Ja base du style. Dans le Balbisia, le disque est un peu plus déve- loppé, quoiqu'il conserve encore la forme que je viens de décrire. (1) Quoiqu'il soit généralement vrai que le pollen des Chicoracées est polyédrique, cette forme ne doit cependant pas servir rigoureusement de caractère à cette section des Composées, comme le fait M. Lessing, probablement d’après les figures de Schkuhr et les remarques de M. R. Brown (a). Le pollen est globuleux dans plusieurs genres de Chicoracées. Dans le Catananche cærulea, à V'état frais, il affecte une forme presque ovale, qui devient globuleuse lorsqu'on l’humecte ; au moment de l'émission des gra- nules cette forme sphérique prend une figure triangulaire, à chacun des angles de laquelle paraît un petit mamelon lisse au lieu d’être échinulé. Le Scolymus grandiflorus semble présenter son pollen sous la forme d’un globule à membrane transparente, échinulée, contenant dans son intérieur d’autres globules opaques au nombre de quatre ou cinq. Mais je suis porté à regarder ces sortes de globules comme apparte- nant au tissu de la membrane du grain lui-même, (a) R. Browa, Obs. onthe Comp,, p. 88. 3. Decaisne. — Genres Balbisia et Robinsomia. 23 Style. — Le tronc du style est épais, coriace, et même dur, parfaitement glabre; sa base est parfois sensiblement bulbeuse ou arrondie, mais le plus ordinairement elle est seulement un peu dilatée. Dans le Balbisia les deux branches sont assez lon- gues, tronquées au sommet, se recourbant sur elles-mêmes et présentant bien ainsi le caractère du style des Sénécionées. De même que dans toutes les Composées, les branches du style sont placées perpendiculairement à l’axe du capitule. Dans les fleurs femelles du Robinsonia les branches sont au contraire plus ou moins courtes, mais conservent néanmoins le caractère de la troncature qui doit les distinguer. Dans l’un ou l’autre de ces deux genres, les branches des styles sont toujours privées de poils collecteurs, quoique M. De Candolle les signale dans les caractères qu’il a donnés de ces deux genres. L'absence de ces poils n’est pas de première valeur dans les Sénécionées , puisque Cassini lui-même avait déjà signalé leur absence dans les plantes de cette section. Cependant les branches des styles dans les fleurs mâles que j'ai observées sont terminées chacune par un appendice velu qui, lorsque les branches sont appliquées les unes contre les autres, représentent un cône. Stigmate. — Le stigmate dans les fleurs femelles occupe les deux bords de la face interne des branches, et n’est divisé que par un sillon peu profond, qui disparaît presque à l’ex- irémité des branches. A l’état sec, le stigmate des Balbisia sem- ble couvert d’une poussière grisätre; celui du Robinsonia Gayana est manifesiement couvert de petits points papilleux. Ovaire. — La forme la plus générale des ovaires des Com- posées est celle d’un ovale renversé et plus ou moins allongé; nous retrouvons également ce caractère dans les espèces d’un des deux genres que nous analysons. Dans le Balbisia cependant il est presque cylindrique , entièrement couvert de longs poils blancs , simples, non cloisonnés, qui finissent par brunir lors de la maturité du fruit. L’ovaire est presque entièrement glabre et anguleux dans les Robinsonia. L’ovule, à son premier état, avant la fécondation, ne remplit qu'une petite partie de la cavité péricarpienne; après la fé- condation , son aceroissement paraît très prompt, car à cetle 24 J. Decaisne. — Genres Balbisia et Robinsonia. époque, il remplit complètement la cavité qu’il occupe et dont il prend la forme. Lors de la fécondation, on aperçoit très distinctement dans toutes les espèces les deux cordons pistil- laires qui, partant de la base du style et descendant le long de la membrane externe, viennent aboutir à une masse de ussu cel- lulaire qui occupe la base du péricarpe, et est traversé par les vaisseaux nourriciers. J’ai pu très bien suivre la marche de ces cordons et apercevoir leur courbure vers le micropyle qui se trouve presque en contact avec le tissu cellulaire, dans lequel ils viennent se rendre. Ils sont composés de cellules cylindri- ques très allongées, placées les unes à côté des autres sans aucune trace de tissu intermédiaire. Je n'ai pu, sur ces ovules secs, m’assurer si les vaisseaux nourriciers qui traversent le tissu celluiaire, contenaient des trachées. Le raphé longe un des côtés de l’ovule , et va s'épanouir à la partie supérieure opposée au micropyle. Fruit. — Le péricarpe est cylindrique et assez mince dans le Balbisia, où sa partie extérieure est couverte de longs poils roux. Dans le Robinsonia macrocephala, on aperçoit aussi quelques poils, mais très courts, et qui semblent placés par rangées longitudinales, alternant avec des côtes peu saillantes etglabres. Danscette espèce, la compression que les fruits éprou- vent réciproquement les rend un peu anguleux et difformes, en les courbant vers l’axe ; une autre espèce , le À. thurifera, a ses fruits munis de côtestrès saillantes et formées par une substance médullaire blanchätre. Je n’ai vu les autres espèces que dans un état peu avancé, mais l'ovaire, vu par transparence, m'a toujours paru anguleux. Périsperme. — Quoiqu'on décrive généralement les Com- posées comme privées de périsperme , quelques unes des espèces que nous avons observées en montrent de légères traces; ainsi dans le À. macrocephala, l'embryon est en- touré d’une couche sensible de cette substance. Les Composées viennent donc encore offrir dans leurs limites des espèces d’un même genre munies ou dépourvues de périsperme. Embryon. — La manière dont les cotylédons sont involutés n’a encore été observée parmi les Composées, que dans Îles J. Decarsné. —— Genres Balbisia et Robinsonia. 25 plantes qui nous occupent. ; aussi doit-elle servir , je crois , à les caractériser et à former une petite secuon dans la tribu des Sénécionées. Dans le Balbisia, ainsi que dans le Robinsonia macrocephala, ces cotylédons opèrent plus d’un tour de spire ; car nous voyons un des bords dépasser la limite de l’autre. Dans une autre espèce de ce dernier genre, ils semblent con- server la position normale; car c’est à peine si leurs bord se recouvrent, quoique cependant on s’aperçoive fa cilement qu'ils ne sont pas appliqués simplement par leurs faces planes’, comme on le remarque dans tous ceux de la famille, et qu'ils tendent évidemment à se contourner par la courbure que nous leur voyons prendre. Cependant, comme nous n’avons pas observé de fruits parfaits de toutes les espèces, il n’y aurait rien de surprenant à voir les cotylédons revenir au type normal dans quelques-unes des espèces que nous n’avons pu analyser. La radicule est saillante, légèrement comprimée et un peu obtuse. La couleur qu'affecte l'embryon est cette couleur plombée que présente souvent cet organe dans la famille des Composées. Germination.— Des fruits mürs du R. macrocephala, remis l’an dernier au Muséum par M. Claude Gay , m'ont permis de suivre leur germination. Les cotylédons à cette époque sont lancéolés d’une belle teinte violette , ainsi que les feuilles pri- mordiales. Cette couleur , tout en disparaissant peu à peu avec le développement de la jeune plante, se conserve cependant encore assez long-temps. Plus tard elle n’occupe plus que la face inférieure des feuilles déjà bien développées et ne finit par disparaître complètement que lorsque la jeune plante a acquis une certaine grandeur. De jeunes plantes du Robinsonia Gayana, envoyés par Bertero, avaient les feuilles primordiales également violettes , mais parsemées de poils sécréteurs simples, presque cylindriques et remplis d’une substance brune concrétée et de nature résineuse, Car une goutte d'alcool, sur laquelle on Îles plaçait, dissolvait cette matière et rendait ces poils transpa- rens. de É Maintenant que j'ai passé en revue tous les organes carac- téristiques qu’il importait de connaître, nous voyons que les 1. Bot. 4 26 J. Decaisne. — Genres Balbisia et Robinsonia. genres Balbisia et Robinsonia offrent des caractères qui les distinguent, non seulement très nettement de tous ceux de la section à laquelle ils appartiennent, mais encore que l’organi- sation de leurs embryons diffère d'une manière remarquable de ceile connue jusqu'à ce jour dans les Composées. En résumé, ces plantes s’écartent du caractère des Sénécio- nées tel que l’ont donné Cassini et Lessing, en ce qu’elles sont dioïques, ainsi que par leur aigrette à poils unisériés, par la co- rolle desfleurs femelles charnue etdure, par leursétamineslibres à pollen rare etlisse, et par leur style coriace, dont les branches sont le plus souvent très courtes et glabres. Les aflinités des genres que nous venons d'étudier, me pa- raissent exisier près des Aaillardia ei Dubautia, découverts par M. Gaudichaud (1) aux iles Sandwich; ces deux genres sont exactement entre eux ce que le Balbisia est à l'égard du fiobinsonia. Les observations que je viens de faire apportant quelques rectifications aux caractères tracés par M, De Candolle, je vais compléter cette monographie en donnant, après les caractères génériques , une phrase pour chacune des espèces. BALBISIA , DC. Capitula homogama 5-flora. Involucrum cylindricum 3-phyl- lum , foliolis coalitis, basi squamulis tribus alternantibus cinc- tum. Receptaculum nudum. Pappus uniserialis, scabriusculus , albus, corollam æquans. Ælosculi fæminei tubulosi, coriacei, 5-lobi ; lobis erectis linearibus, margine medioque nervaus, introrsüm subconvolutis. Stamina inclusa. Antheræ liberæ, ap- pendiculatæ, ecaudatæ. Pollen rarum, globosum, læve. Stylus crassus, durus, exsertus, ramus linearibus revolutodivaricatis glabris. Stigma crassum , sulco medio tenui disjuncium. Ache- nium cylindraceum pilosum. Embryo cotyledonibus involutis. Flosculi masculi....………. Arbuscula 8-12. pedal. etultrà,ramosa, ramis alternis patulis, (1) Gaudichaud, Voyage de l'Uranie, p. 469, t. 83, 84. J. Decaisne. — Genres Balbisia et Robinsonia. 27 cortice cineréo, ligno flavo fragili, cortice si inciditur resinam, Incienso ab incolis dictam , effundente. Folia obovato-elongata denticulata, in surculis obovata, acutata, in petiolum attenuata. Paniculæ erectæ ramosæ, ramis patentibus. B. BEeRTERII. B. ramulis epidermide purpureo vestitis, foliorum lapsorum cicatricibus crassiusculis obscurè triangularibus notatis ; foliis lineari-lanceolatis, basi integris, a medio usque ad sammum api- cem dentatis ; paniculis pyramidatis, folia superantibus ; in- volucris foliolis glabris, flosculis brevioribus; achemïs pilis rufis vestilis. Balbisia, Dec., Arch. de Bot. , u, p. 533. — Jngenhousia, Bert., Mss. | Hab. in sylvis densis præruptisque montium ediiorum. Floret Aprilo-Maio. Vulso, Resino-hembra, Incienso. ROBINSONIA , DC. Capitala dioica, muluflora. Receptaculum nudum. Involucrum campanulatum uniseriale , foliolis coalitis, basi bracteolis mini mis instructum. Alores foeminei, radii uniseriales ligulati vel con- cavi, integri-seu-tridentati coriacei; disci tubulosi 5-dentati, dentibus interdüm medio uninervau. Stamina inclusa. Antheræ liberæ minimæ appendiculatæ, ecaudatæ. Pollen globosum læve. Stylus induratus ramis vix revolutis, crassis glaberrimis, rotun- dato-truncatis. Stigma sulco medio disjunctum. Achenium cylin- draceum vel costatum, crustaceum vel coriaceum. Pappus uni- serialis nunc persistens pilis in tubum coalitis nunc basi fran- gens caducissimus. Embryo cotyledonibus involutis nunc tantüm margine sese tegentibus et ferè omnino planis. Flores masculi infundibuliformes membranacei ;tubus tenuis cylindricus pappo longior. Antheræ lineares coalitæe inclusæ. Pollen echinatum. Stylus inclusus (an semper?) ramis erectis conoideis, piloso- papillosis. Achenium anguiosum, glabrum , abortivum. 28 J. DEcuisxes — Genres Balbisia et Robinsonia. Arbusculæ insulæ San-Juan-Fernandez incolæ, 8-12 pedales, ramosæ cortice griseo resinam, si inciditur , effundente. Folia alterna integra. Ado cenns corymbosa oi paniculæformis. Corollæ flavæ , infoœmineis induratæ, lacinüis 3-nervatis. Genus sectionis Asterearum-Senecionearum Cass. R. MACROCEPHALA +. R. ramis epidermide purpureo, foliorum lapsorum cicatriculis transversis notatis; foliis obovato-elongatis, acuminatis, integris nervis secundariis tenuibus subtüs vix conspicuis, tenuissimè reticulatis ; inflorescentià corymbosä laxà, pedunculis compres- siusculis nudis ; involucris semipollicaribus; pappi pilis in tubo basi coalitis corollamcingentibus et subæquantibus ; ligulis lan- ceolatis, planiusculis , brevissimè tridentatis , stylo mn pes acheniis elongatis subangulatis sparsè Fpil Vidi specim. unicum in herb. Mus. Paris, a Claudio Gay re- latum. Floret Januario. Fructum perfecit Februario. KR. THURIFERA +. R. ramis cicatriculis semiannulatis, folus poll. 5 circiter lon- gis, 1 latis, lineari-lanceolatis, acuminatis, integris, nervis secun- dariis distantibus margine laxè reticulatis; inflorescentià pani- culæformi multiflorä floribus congestis ; involucris lin. 1 longis campanulatis ; ligulis subintegris; pappo sub 5 setoso; acheniis 10-costatis. Senecio thurifer, Bert. , Mss. Hab. in sylvaticis petrosis ediioribusque montium. Floret April. Vulso Resino. R. cayana +. R. ramis cicatriculis semicireularibus notatis, folis poll. 4 lon- J. Decaisxe. — Genres Balbisia et Robinsonia, 29 gis, lin. 8 latis, lineari-lanceolatis , acuminatis, integris, nervis secundariis approximatis paginà inferiori quasi tenuissimè sul- catis; inflorescentià corymbosà laxà ; involucris subrotundo- campanulatis lin. 2+, masculis lin. 1 longis ; floribus ligulatis 3-dentatis; achenuüs 5-costaus, costis crassis. Floret Januario - Februario. R. GRACILIS +. R. ramulis gracilibus, cicatriculis foliorum lapsorum trans- versè ellipticis notatis; folüs poll. 1-1 : longis lanceolatis bre- viter acuminalis apice denticulatis acuminatis ; inflorescentià corymbosà, laxà ; involucris lin. 1 longis, flores æquantibus ; ligulis tridentatis valdè coriaceis ; acheniis obovatis angulatis. Senecio stenophyllus, Bertero, Mss. Hab. ad cacumen montium in sylvaticis frigidis editioribusque Floret Februario-Maio. Vulgo Resinillo. EXPLICATION DE LA PLANCHE I. A. Balbisia Berterii. Fig. 1. Capitule entier. — Fig. 2. Fleur isolée. — Fig. 3. Une des divisions de la corolle pour faire voir la nervation et deux des étamines, — Fig. 4. Anthère grossie. — Fig. 5. Pollen. — Fig. 6. Poil de l’ai- grette. — Fig. 7. Branches du style et stigmate. — Fig. 8. Fruit coupé vertica- lement. &, péricarpe velu à l’extérieur ; b, bourrelet apicilaire ; c, cordons pis- tillaires; Z, vaisseaux nourriciers ; €, raphé. — Fig. 9. Coupe transversale du fruit, afin de montrer les cotylédons involutés. B. Fig. 1. Capitule du Robinsonia macrocephala. — Fig. 2. Fleur isolée. a, aigrette dont les poils soudés embrassent la base de la corolle; b, fruit. — Fig. 3. Style et stigmate. — Fig. 4. Base du style coupée transversalement ; on voit deux cavités correspondant à deux cicatrices de même nature qu’on remarque sur le bourrelet apicilaire. — Fig. 5. Partie supérieure d’un ovaire. a, péricarpe ; b, aigrette; c, corolle; d, bourrelet apicilaire; e, base du style; 1, cordons pistillaires. — Fig. 6. Base de l’ovule. a, tissu cellulaire traversé par les vaisseaux nourriciers; b, c, raphé; d, cordons pistillaires ; e, base de l’ovule, qui se trouve en contact avec le tissu cellulaire traversé par les vaisseaux fécon- 30 J. Decaisne. -— Genres Balbisia et Robinsonia. dateurs. — Fig. 7. Embryon entier pour faire voir la manière dont les cotylé- dons se recouvrent. — Fig. 8. Coupe transversale du fruit. &, périearpe; b, al- bumen; c, cotylédons. C. Fig. 1. Ligule du R. Gayana.— Fig. 2. Anthère grossie. — Fig. 3. a, pollen des fleurs mâles. — Fig. 4. Pollen des fleurs femelles. — Fig. 5. Anthère d’une fleur mâle. — Fig. 6. Branches du style et stigmate d’une fleur femelle. — Fig. 7. a, id. d’une fleur mâle. — Fig. 8. Fleur mâle ouverte. — Fig. 9. Coupe trans- versale du fruit; on n’apercoit pas de périsperme. a. Cotylédons se recouvrant seulement par leurs bords. — Fig. 10. Partie supérieure des deux cotylédons. Onservarions sur l’origine des moisissures ; Par M. Durrocner, Membre de l'Institut. L'eau qui ent en solution des substances organiques déve- loppe très souvent des êtres vivans infusoires , appartenant soit au règne animal, soit au règne végétal. Ces êtres qui ont été resardés par certains naturalistes comme les résultats de gé- nérations spontanées, doivent, avec plus de raison, être con- sidérés comme devant leur apparition au développement de germes invisibles qui sont répandus avec profusion dans la na- ture,et qui n'attendent que des cordiucns favorables pour naître et pour se développer. On peut placer parmi les végétaux in- fusoires cette sorte de byssus blanc composé de fils rameux, tantôt articulés, tantôt sans arüculations, qui se développe par- fois dans l’eau qui tient en solution des substances crganiques. C’est à cette production végétale que se rapportent les obser- vations faites par M, Amici, et exposées dans son mémoire in- ütulé : Observations sur l'accroissement des végétaux (1). M. Amici ayant observé sur les plaies par lesquelles la vigne verse, au printemps, une sève abondante, une sorte de byssus (x) dunales des Sciences naturelles, t. xx, p, 92. Durrocuer. — Observ. sur l’origine des moisissures. 31 jaunâtre, examina au microscope cette production qu’il trouva composée de fils rameux et composés d’articulations ; il la considère comme une sorte de conferve : cherchant quelle pou- vait être l’origine de cette production végétale, il observa qu’elle apparaissait dans la sève de la vigne recueillie dans des vases et qu’elle s’y développait avec rapidité. Il fut ainsi con- duit à considérer cette production végétale comme devant son origine à une tendance que la sève de la vigne aurait à s’or- ganiser, par conséquent comme étant le résultat d’une généra- tion spontanée. Partant de cette pensée, M. Amici est porté à admettre que €’est au moyen de cette tendance à s'organiser, que la sève donne naissance au bois dont elle opère l’accrois- sement. Laïissant de côté cette hypothèse, je vais rechercher à quelle classe appartient , et quelles sont les conditions dans les- quelles se manifeste ce genre de végétaux filaenteux dont M. Amici n’a observé qu’une seule espèce. Cette recherche fera voir que ces végétaux, quoique composés souvent de fils articu- lés, ne sont cependant point des conferves, ainsi que le pense M. Amici. La plupart du temps ils se présentent sous l’aspect d’une sorte de feutre composé d’une multitude de filamens ra- meux d’une grande ténuité et blancs, ou plutôt transparens; ja- mais ils n’offrent la couleur verte propre aux conferves et aux vauchéries. Aussi les végétaux filamenteux, dont il est ici ques- tion, n’ont-ils point besoin de l'influence de la lumière pour vivre et pour se développer ; ils croissent aussi bien dans l’ob- scurité qu’à la lumière. On les voit naître dans l’eau chargée de certaines matières organiques ; j'ai vu, comme M. Amici , leur développement dans la sève de la vigne;je les ai vus naître dans l’eau gominée ; ils naissent surtout en abondance dans l’eau qui tient en solution un peu de colle de poisson; l’eau qui tient en solution une petite quantité de gélatine de colle forte, n’en produit que plus rarement; l’eau qui tient en solution un peu d’albumine d'œuf, n’en produit jamais. Je me suis assuré de ce dernier fait par des expériences multipliées. Cela me servira plus bas à rechercher quelles sont les conditions sous l'empire desquelles naissent ces végétaux infusoires, dont il faut d’abord déterminer la nature. 32 Durrocner. — Observ. sur l’origine des moisissures. Les végétaux filamenteux dont il est ici question se présentent, comme je viens de le dire, sous l’apparence d’une espèce de feutre composé de fils rameux; c’est spécialement au fond du vase, qui contient le liquide dans lequel ils apparaissent, que s’opère leur accumulation ; cependant on les voit aussi très fré-. quemment se développer collés aux parois des vases de verre remplis du liquide dans lequel ils prennent naissance. Lors de leur première apparition, on voit leurs filamens partir en rayon- nant d’un centre commun; plus tard, leurs ramifications s’en- trecroisant dans tous les sens forment une sorte de feutre. Lors- que le liquide dans lequel se développent ces végétaux infu- soires a peu de profondeur, et que ces derniers, dans leur dé- veloppement, atteignent la surface du liquide, on les voit se couvrir, dans l’air, d’une sorte d’efflorescence blanche qui, vue au microscope, se trouve être entièrement composée de moisis- sures extrêmement petites et de diverses espèces. Il était impor- tant de savoir si ces moisissures étaient des végétaux parasites , accidentellement implantés sur les végétaux filamenteux infu- soires qui remplissaient l’eau et en occupaient la surface, ou bien si ces mêmes moisissures étaient la production aérienne de ces végétaux aquatiques. Pour m'en assurer, je mis de petites por- ons de ces derniers dans de petits ménisques ( petites capsules de verre semblables à des verres de montre), de 4 à 6 lignes seulement de diamètre et fort aplaus. Un de ces petits ménis- .ques élant saisi au moyen d’une pince, je le plongeais dans l’eau qui contenait en suspension de petites portions des végétaux filamenteux ci-dessus, et je saisissais par ce moyen ces végétaux délicats sans les endommager; ils demeuraient dans le ménisque avec la très petite quantité de liquide qu’il pouvait contenir. Je placais ensuite ce ménisque sous une petite cloche de verre fermée par de l’eau au-dessus de laquelle il s'élevait, placé sur un petit support. Le végétal filamenteux ainsi placé à fleur d’eau et dans une atmosphère très humide, se couvrait constamment de moisissures au bout de trois ou quatre jours, et il me deve- nait ainsi facile de les transporter sous le microscope sans les endommager. De cette manière je me suis assuré très positive- ment que les moisissures sont les productions aériennes des Durrocuer. — Observ. sur l’origine des moisissures. 33 végétaux filamenteux aquatiques dont il est ici question. J'ai vu de la mamière la plus distincte les filamens aériens des moisis- sures naître des filamens du végétal filamenteux aquatique , tantôt par une production latérale, tantôt par l’émersion de l’extrémité de l’un de ces filamens aquatiques qui, en devenant aérien, devenait par cela même un filament de moisissure et prenait alors une opacité qu'il n’avait pas lorsqu’ il était encore filament aquatique. Ainsi il est démontré que les végétaux filamen- teuxaquatiques, dontilest ici question, sont des hallus de moisis- sures. Ces thallus, lorsqu'ils sont entièrement submergés, se déve- loppent indéfiniment sous cet état; leur développement est ordi- nairement rayonnant dans le principe, mais dans la suite il s'opère d'une manière tout-à-fait irrégulière , en sorte qu'il résulte une sorte de feutre de l’enirecroisement des filamens. Ces derniers sont quelquefois pourvus d’articulations, mais le plus souvent ils en sont entièrement dépourvus. Les moisissures que j'ai vues naître des thallus aquatiques, dontil est ici question, m'ont paru appartenir toutes aux genres désignés par Persoon sous les noms de Monilia et de Botrytis. J'ai observé que tous les thallus, dont les filamens offraient des articulations comme des Conferves, donnaient naissance à des Monilies dontles filamens aériens possédaient aussi des articulations. C’est incontestable- ment à un thallus de ce genre que se rapporte l'observation de M. Amici, surla prétendue Conferve qu’il a vue se développer dans la sève de la vigne. Toutes les Monilies cependant n’ont pas des thallus à filamens articulés ; lorsque les filamens de ces thallus de Monilies sont dépourvus d’articulations, les filamens aériens de.ces végétaux microscopiques en sont également dé- pourvus; quant aux filamens des thallus de Bouts: ils ne sont jamais articulés. Une question importante nous reste actuellement à résoudre : c’est celle de savoir quelles sont les qualités que doit posséder un liquide pour qu'il s'y développe des thallus demoisissure (1). J'ai dit plus haut que l’eau qui tient en solution une petite (1) J'emploie ici le nom de moisissure dans le sens que lui donne Bulliard, c’est-à-dire dans un sens général. Persoon a divisé le genre Moisissure (Hucor) de Bulliard € en plu- Sieurs a ne rése ant le nom de Hucor qu’à un seul d’entre eux. Pot. 5 34. Durnocuer. = Observ. sur l'origine des moisissures. quantité d’albuminé d'œuf, ne produit jamais de ces thällus. Je suis part de ce fait pour rechercher quelles sont les qualités chimiques qu’il faut donner à ce même liquide pour y faire naître des ihallus de moisissure. Dans ces expériences je ne me suis servi que d’eau disullée, afin d’être plus certain de leurs résultats. Je fais dissoudre une goutte de la partie la plus liquide de l’albumine d'un œuf nouvellement pondu dans une once d’eau distillée que je mets dans un flacon. Ce liquide conservé pendant une année entière exposé à la lumière ou mis dans l'obscurité, ne m’a pas montré la moindre trace de thallus de moisissure ; il ne s’y est même pas développé un seul atome de matière verte. Ainsi il m'a été bien démontré que ce liquide alburnineux est tout-à-fait impropre à la production ou à la nutrition des végétaux infusoires. J’ai mis en expérience six flacons contenant chacun une once d’eau albumineuse comme ci-dessus, et à chacun d’eux j'ai ajouté une goutte d'acide. Les acides employés furent les acides sulfurique , nitrique,h;dro- chlorique , phosphorique, acétique et oxalique. Dans l’espace de moins de huit jours, ilse manifesta des thallus de moisissure dans ces six flacons ; ces thallus naquirent simultanément au fond du vase et sur ses parois, où on les voyait se développer en rayons concentriques. Je mis tous ces thallus en expérience, par le procédé que j'ai indiqué ci-dessus, pour leur faire pro- duire leurs moisissures aériennes, tous , sans exception, produi- sirent des Monilies de diverses espèces. Deux flacons d’eau albumineuse reçurent l’un de la potasse caustique , l'autre de la soude caustique dans une quantité égale à 0,005 du poids de l’eau. Dans ces deux flacons il se manifesta des thallus de moisissure, mais ce ne fut qu'au bout de trois semaines environ que ces thallus apparurent. Les végétations acriennes de ces thallus ne me firent voir que des Botrytis de diverses espèces. Il paraîtrait résulter de ces expériences que les acides favo- riseraient exclusivement la production des Monilies , tandis que les alcalis ne favoriseraient que la production des Botrytis, mais ces résultats ne sont pas constans; ils changent en employant d’autres substances organiques que l’albumine. Ainsi j'ai expé- Durrocuer. — Observ. sur l’origine des moisissures. 35 rimenté que de la fibrine du sang dissoute dans l’eau de potasse étant ajoutée en petite quantité à de l’eau distillée, il naît dans ce liquide des thallus qui produisent des Monilies ; j'ai vu de même que de l’acide phosphorique étant ajouté à de Peau dis- tillée de laitue, il naît dans ce liquide des thallus de Botrytis. Dans cette dernière observation, il n’y a dans l'eau d’autre sub- Stance organique que celle qui a passé avec elle à la distilla- tion. J'ai observé que cctie eau distillée de laitue, pure et aban- donnée à elle-même, dépose au fond des vases qui la contiennent une substance blanche qui est entièrement composée de globules microscopiques et qui me paraît être un végétal infusoire; mais jamais cette eau ne produit de thallus de moisissure , et cela parce qu’elle ne contient ni acide ni alcali, conditions indispen- sabies, à ce qu'il paraît de la naissance de ces thallus ; aussi cette eau distillée de laïtue produit-elle ces thallus lorsqu'on lui ajoute une petite quantité d’acide. Lorsque les eaux distil- lées des plantes contiennent un acide qui a passé avec elles à la distillation, elles ne manquent jamais de produire et de dé- poser dans le fond des vases qui les contiennent des thallus de moisissure. C’est ainsi que jen ai observé dans l’eau disuilée du laurier-cerise (Prunus Laurocerasus), laquelle contient, comme on sait, de l’acide hydrocyanique. Les solutions de substances organiques qui produisent des thallus de moisissure sans aucune addition d’acide ou d'alcali, doivent sans doute cette propriété à ce qu’elles contiennent naturellement un acide ou un alcali libres, ou bien à ce qu’elles deviennent acescentes. Ce dernier cas est probablement celui de la solution aqueuse de coile de poisson qui produit en grande abondance des thallus de Monilies. J'ai expérimenté cependant que cette solution, dans laquelle ces thallus s'étaient dévelop- pés, ne rougissait point du tout les couleurs bleues végétales; mais cela ne prouve point qu'elle ne contint point une petite quantité d'acide libre, suffisante pour déterminer l'apparition et le développement des thallus de moisissure. J'ai vu en effet ces thallus naître dans de l’eau albumineuse à laquelle j'avais ajouté une quantité d'acide nitrique assez petite pour ne point changer en rouge les couleurs bleues végétales. 36 Durrocuer. — Observ. sur l'origine des moisissures. Le sous-carbonate de potasse qui existe dans presque tous les produits vécétaux, est alcalin ; il contribue probablement à déterminer le développement des thallus de moisissure dans certaines solutions de substances végétales. Ce sel alcalin étant ajouté à l’eau albumineuse y détermine en effet le développe- ment de ces thallus. J’ai expérimenté que le bi-carbonate de potasse produit le même effet, mais il est à remarquer que ce sel n’est jamais complètement neutre; toujours l’alcali y domine légèrement. On se demandera comment il se fait que l’albumine d'œuf, qui contient de la soude en très petite quantité, ne provoque point en raison de cela la naissance des thallus de moisissure dans l’eau à laquelle on l’ajoute. On peut répondre à cela que la soude, dans l’albumine , n’est point à l’état de li- berté; mais que, suivant l'opinion de M. Dumas, elle forme avec l’albumine une sorte de composé neutre , un albuminate de soude. Je le répète, il faut absolument l’état de liberté d’un acide ou d’un alcali dans l’eau chargée d’une substance orga- nique en solution, pour y déterminer la naissance des thallus de moisissure. La quantité de ces ageus chimiques, nécessaire pour produire cet effet, ne peut être déterminée dans son minimum qui paraît tout-h-fait inappréciable, mais on peut la déterminer dans son maximum. On sait qu'aucun être vivant ne peut exister dans un liquide trop acide ou trop alcalin. J’ai expérimenté que les thallus de moisissure naissent dans l’eau albumineuse à laquelle on ajoute par demi-once une goutte des acides sulfurique, nitrique et hydrochlorique concentrés. C'est là à peu près le maximum de l'acidité qui puisse per- mettre la naissance et le développement des thallus de moisis- sure; quant au maximum de l’alcalinité que puissent supporter ces mêmes thallus, il m'a paru se u'ouver dans l’eau qui contient un centième de son poids de soude ou de potasse caustiques. Aucun sel neutre ajouté à l’eau albumineuse n’y détermine l'apparition des thallus de moisissure. C'est ce dont je me suis assuré par beaucoup d’expériences. Lorsque je fis mes premières observations sur les thallus des moisissures, j'ignorais leur nature, et, voyant ces végétauxinfu- soires filamenteux apparaître constamment dans l’eau albumi- » Durrocaer. — Observ. sur l’origine des moisissures. 3 neuse rendue légèrement acide ou alcaline et ne jamais appa- raître dans l’eau albumineuse pure , je fus tenté de penser que cet être vivant végétal était le produit d'une génération spon- tanée , ainsi que M. Amici l’avait conclu de même dans son ob- servation rapportée plus haut. 11 me paraissait probable que les germes invisibles du végétal filamenteux étaient créés par une action chimique de l'acide ou de lalcali sur la matière organique dissoute dans l’eau, et qu'ils se développaient ensuite, en vertu de l’action vitale qui aurait été l’attribut nécessaire de ce com- posé chimico-organique moléculaire, ou de ce germe. Telles étaient les idées qui me séduisaient avant d’avoir découvert que ces végétaux filamenteux infusoires étaient des thallus de moisissures. Cette découverte fit disparaître tout ce que parais- sait avoir de merveilleux l’apparition, dans certains liquides, de ces végétaux infusoires que je produisais en apparence à vo- lonté. Les moisissures ont des semences dont la ténuité est exces- sive et qui répandues partout dans l'air atmosphérique, conte- nues même peut-être dans les liquides animaux et végétaux, se développent, sous forme de thallus filamenteux, lorsqu'elles se trouvent environnées des conditions nécessaires à leur déve- loppement. La présence d’un acide ou d’un alcali dans un liquide aqueux chargé de matière organique, n’est ainsi que la condition du développement des thallus de moisissure. L’expé- rience m'a prouvé l'exactitude de cette dernière théorie. J'ai pris une petite portion de thallus de moisissure, né dans une solution aqueuse de colle de poisson, et je lai transpor!é dans de l'eau albumineuse ; il ne s’y est point accru. J'ai mis de même dans de l’eau albumincuse de petites portions de thallus de moisissure, prises dans de l’eau albumineuse acide ou dans de l’eau albumineuse alcaline, ils y sont restés sans prendre aucun accroissement. Ces expériences m'ont prouvé que l’eau albumineuse pure est tout-à-fait impropre au développement des thallus de moisissure, et que c’est pour cela qu’il n’en ap- paraît jamais dans ce liquide abandonné à lui-même. Il en est de même de l’eau albumineuse associée à des sels neutres. Le mercure, soit à l’état de sel, soit à l’état d’oxide, s’oppose complètement à l'apparition des thallus de moisissure dans les 38 Durrocuer. — Observ. sur l'origine des moisissures. liquides où il se trouve. Ainsi, par exemple, la solution de colle de poisson, qui produit si abondamment des thallus de moisis- sure, n’en produira point du tout, si l'on ajoute à cette solution la plus petite quantité d’oxide de mercure ( précipité rouge ) , ou de sublimé corrosif. Cette propriété qu'a le mercure de s’oppo- ser au développement des thallus dé moisissure dans tous les hiquides susceptibles de les produire est très remarquable, et peut donner lieu à quelques applications utiles aux arts. Le mercure métallique, mis dans l’eau qui tient en solution un peu de colle de poisson, ne l'empêche point de produire promptement des thallus de moisissure : il en est de même de l’oxide de mercure sulfuré noir (œthiops minéral ). Le proto- sulfate de mercure {turbith minéral ) s'oppose complètement à l'apparition de ces thallus, de même que tous les sels mercuriels. Voyant avec quelle eflicacité l’oxide de mercure s’opposait à la production des thallus de moisissure , même en ne l'employant qu'à une dose excessivement petite, j'ai voulu expérimenter s’il n’y avait point d’autres oxides mélaïiliques qui fussent propres à produire cet effet. J'ai ajouté à l’eau qui tenait en solution un peu de colle de poisson divers oxides. Voici les résultats de ces observations. Les oxides de plomb et d’étain m'ont paru hâter le développement des thellus de moisissure ; ils apparu- rent dès le second jour. Les oxides de fer, d’antimoine et de zinc ne me parurent exercer aucune influence sur le dévelop- pement de ces thallus qui parurent, comme à l’ordinaire, au bout + quatre à cinq jours. Les oxides de cuivre, de nikel et de côbalt retardèrent considérablement l'apparition des thallus de moisissure qui ne parurent que du douzième au quinzième jour. Ainsi l’oxide de mercure paraît être le seul qui s'oppose à Îa production des moisissures. Au. Sr.-Hizaie, — Notice sur M. de La Billardière. 39 Discours prononcé le 10 janvier 1834, sur la tombe de DT. ve La Bicraroière, par M. AuG. ne Saint-Hliname, vice-prési- dent de l'Académie royale des Sciences. La tombe s’est à peine fermée sur le savant illustre, que les botanistes français se plaisaient à regarder comme un père (M. Desfontaines); et déja nous avons à pleurer celui qui fut l’ami de sa jeunesse, dont les travaux commencèrent presque avec les siens, et dont la gloire se rattache à la sienne, en même temps qu'aux renommées les plus brillantes du siècle dernier, à celle des Gouan, des Banks, des Lemonnier, des La Pérouse et des D'Entrecasteaux. Ainsi disparaissent les hommes qui furent nos maîtres et nos modèles, nous laissant , avec des regrets, la tâche si difficile de marcher sur leurs traces. Ce ne sera point sans peine que nous pourrons suivre, même de loin, celui que nous regrettons ; peu d’existences ont élé aussi remplies que la sienne; peu d'hommes ont cultivé la science avec autant de zèle, autant de persévérance et de désintéressement. Né en 1755 d’une des familles les plus anciennes et les plus considérées d’Alencon, Jacques-Julien Houton de la Bülar- dière, reçut une éducation excellente, et se livra bientôt à l'étude de la médecine. 11 s’instruisait avec ardeur dans l’art de guérir, lorsque, allant écouter les leçons que faisait sur la science des végétaux un disciple de Linné, le célèbre Gouan, il se sentit entrainé vers cette science par un penchant irrésistible ; alors son destin fut fixé sans reiour: il devint botaniste. À peine ses études médicales furent-elles terminées, qu'il partit pour l'Angleterre, et, sous le patronage de Pillustre Banks, il s'appliqua à observer les végétaux exotiques qu’on cultivait déjà à Londres et dans ses alentours, et qui étaient encore in- connus aux Français. Mais ce n’était point assez pour lui d’étu- dier les plantes dans les jardins et les herbiers, il voulait encore les voir dans leur pays natal, et admirer les harmonieux con- trastes qui résultent de la variété de leurs formes. La Billardière quitte Londres, et part pour les Alpes. Sous 4o Auc. Sr.-Hizairé. — Notice sur M. de La Billardière. la direction de Villars, il parcourt celles du Dauphiné, et bientôt, guidé par Bellardi, il visite les hautes montagnes de la Savoie. Ces courses , alors fort difliciles, ne firent qu’augmenter son ar- deur. Il avait recueilli des matériaux pour la science; il veut en recueillir de plus précieux encore. Favorisé par Lemonmier, protecteur de toutes les entreprises scientifiques , il s’'embarque pour l'ile de Chypre, et de lail passe en Syrie, bravant les deux fléaux les plus horribles, la peste et la guerre qui alors désolaient cette contrée. Le Dgebel Cher, les environs de Damas, les montagnes qui avoisinent les bourgs de Zaale et d'Elcadet sont tour-à-tour le théâtre de ses herborisations. Enfin il arrive au Liban, si riche en souvenirs, et jette des regards pleins de regrets sur quelques cèdres épars, faibles restes de ces majestueuses forêts qui firent l'admiration des peuples anciens et qui ont disparu comme eux. De retour en France, La Billardière s’empresse de faire con- naître le résultat de ses recherches, et publie un ouvrage sur les plantes les plus rares de la Syrie (1). La première espèce qu’il décrit dans ce livre, 11 la consacre au savant professeur que nous regrettons tous ; c’est le Fontanesia qui, aujourd'hui répandu dans nos jardins, réunira dans une seule pensée le souvenir de deux hommes qui pouvaient être rivaux et qui furent toujours amis. Cependant La Billardière ne tarda pas à interrompre son tra- vail (2). La France pleurait La Pérouse, et ne pouvait renoncer à l'espérance de revoir ce grand navigateur. La société d'histoire naturelle de Paris fut, auprès du gouvernement, l'interprète de cet espoir trop malheureusement déçu; on envoya deux vais- seaux à la recherche de la Boussole et de l’Astrolabe; d'Entre- casteaux eut le commandement de l’expédition,et La Billardière fut chargé d'accompagner cet habile marin en qualité de natu- raliste. Parti de Brest le 28 septembre 1791, il aborda à Ténérifle, (1) Zcones plantarum Syriæ rariorum. (2) Deux décades des plantes de la Syrie avaient été publiées au retour de M. de La Billardière ; les deux autres ont paru en 1809 et 1812. Auc. Sr.-Hrzaime. — ÂNotice sur M. de La Billardière, 4x relàächa au cap de Bonne-Espérance, explora une partie des côtes de la Nouvelle-Hollande et plusieurs îles de la mer du Sud, séjourna à celle de Tongatou, et visita ensuite quelques- unes des îles de la Sonde. Cependant un sort cruel l’attendait à Java. Il était à peine rétabli d’une maladie dangereuse, lorsque, par une horrible trahison, il fut privé de sa liberté et dépouillé des collections qui lui avaient coûté tant de peines et de fau- gues. La Billardière supporta son malheur avec ce calme qui présida à toutes les actions de sa vie, et, lorsque dans son voyage lui-même raconte ses soufirances, il ne laisse pas échapper une parole qui indique contre leur auteur le plus léger ressenti- ment. Rendu enfin à la liberté , il partit pour l'Ile-de-France, et bientôt il revint dans sa patrie. Il avait la douleur d’y arriver sans ses collections; mais ayant appris qu’elles étaient tombées entre les mains des Anglais, il les réclama, et elles lui furent rendues par les soins d’un homme pour lequel tous ceux qui cultivaient les sciences étaient des compatriotes , le généreux Joseph Banks. À son arrivée en France, La Billardière éprouva encore d’au- es chagrins. On lui fit un crime d’un éloignement qui lui avait mérité des récompenses, et des hommes qui auraient dû être ses amis, ne voyant en lui qu’un rival, cherchèrent à le desservir auprès d’un gouvernement soupçonneux. Il parvint cependant à triompher de tous les obstacles, et, dès 1798, il put faire pa- raître la relation de son voyage, livre rempli de faits, écrit avec une intéressante simplicité, et qui prouve qu'à ses con- naissances en botanique l’auteur en réunissait beaucoup d'au- tres encore (1). L'Institut ne tarda pas à le récompenser en l’ad- mettant dans son sein, et jusqu’à la fin de sa vie , nous avons pu compter La Biliardière parmi nos collègues les plus zélés et les plus assidus. Lors de son entrée à l’Académie des Sciences, 1l n’avait point encore fait paraître l'ouvrage qui est son plus beau titre à la re- connaissance des botanistes,sa Flore de la Nouvelle-Hollande (2). (1) Relation du voyage à la recherche de La Pérouse, vol. in-49, avec atlas. (2) Novæ Hollandiæ plantarum Specimer, 2 vol. in+4°, avec fig. 1. Bot. 6 42 Auc. Sr.-Hizaine, — ÂVotice sur M. de La Billardière. La publication de cet ouvrage fut un véritable événement pour les amis de la science; ils allaient enfin connaître cette végéLa- tion quelquefois si majestueuse, souvent si bizarre qui avait tant de fois excité l'admiration de l’auteur, et dont l'étude at- trayante avait soutenu son zèle au milieu des traverses et des privations de tous les genres. Ce ne fut point là son dernier ouvrage. Dans un âge où ordinairement on se livre au repos, il compléta le recueil de ses observations sur l'Océanique par la Flore d’un pays peu connu des botanistes, la Nouvelle-Calé- donie (1). Tant de travaux, des voyages si longs ei si multipliés prou- vent quelle était l'ardeur de M. La Billardière pour la science à laquelle il s'était consacré , et combien il avait de constance et de courage, Mais ce n'étaient point là les seules qualités qui le distinguaient. Il était plein d'amour pour la justice, et sa modé- ration ne se démentit jamais. Gai, spiruuel, il savait saisir un léger travers; cependant l’homme dont les ridicules ne lui avaient point échappé, il l'aurait aidé de sa bourse, il aurait employé toutes ses forces pour le servir. Une noble indépen- dance formait le fond de son caractère, et en même temps qu'il raignait par-dessus toute chose d’être à charge à ses sembla- bles : il était toujours disposé à leur être utile. Plusieurs de ses écrits prouvent que la science qu’il cultivait n’était point pour lui l'objet d’une étude purement contemplative (2). Au com- mencement de la maladie qui nous l’a enlevé, il m'écrivait d’une main déja tremblante pour m'indiquer les arbres de la Nou- velle-Hollande qu'il croyait pouvoir être facilement acclima- tés dans notre patrie. Ces végétaux que, jeune encore, il avait admirés si loin de la France, il aurait voulu que ses neveux pussent sans aucune peine Îes admirer à leur tour, il aurait voulu que, sans s'éloigner du toit paternel, ils pussent jouir de leur ombrage et mettre à profit leur tronc gigantesque. Lo DE O toi, que la mort sépare de nous, pour peu d’insians peut- (1) Sertum austro-caledonicum, in-4°, avec fig. (2) Ses Mémoires sur.le Phormium tenax et le Sagou: | Auc. Sr.-Hinaire. — Votice sur M. de La Billardicre. 43 êlre, repose en paix; tes dernières pensées furent pour ton pays; elles furent celles d’un homme de bien! Nous ne croyons pouvoir mieux faire que de publier, à la suite du discours qui précède , la letire qui y est citée, et que M. La Billardière écrivit à M. Auguste de Saint-Hilaire, le 18 octobre 1833. « « « « Monsieur, « Ce ne sont pas seulement Îes arbres indiqués par M. Sou- lange-Bodin, qu'il faudrait tâcher d’acclimater sur le sol de Ja France. Il en est au cap de Diemen qui méritent singuliè- rement de fixer l'attention. Comme celte terre se prolonge jusqu’au 43° degré et demi de lat. sud, les plantes qui y croissent réussiraient sans nul doute dans nos départemens méridionaux. On doit citer en première ligne l'Eucalyptus globulus qu’on peut appeler le géant des forêts de cette par- tie du globe, puisqu'on en voit un grand nombre de cent cinquante pieds d’élévauon sur trente de pourtour, et dont la tige, assez bien filée , ne diminue que par degrés, de manière à présenter encore dix-huit à vingt pieds de cir- conférence à une hauteur de plus de vingt pieds. « La même terre offre encore, parmi quelques assez grands arbres, les Eucalyptus cordata, viminalis, resinifera, amyg- dalina. On y compte, parmi les bois d’une grande dureté, le Casuarina quadrivalois, etmême le Podocarpus aspleñiifo- lia. Les Français devraient tâcher de s'approprier toutes ces espèces. «Il y croît aussi un arbuste qui nous serait fort utile dans les arts ; c’est l’ÆEmbothrium tinctorium. «L Atherosperma moschata nous donnerait des produits avantageux par son arome. «On doit enfin indiquer parmi d’autres arbres de moyenne grandeur l’Anopterus glandulosa ei le Cenarrhenes nitida ; 44 Auc. Sr.-Hivame. — ÂVotice sur M. de La Billardière. « en rappellant encore à l’attention des botanistes, qui ne se « contentent pas de discourir, les Styphelia et autres nom- « breuses Epacridées du cap de Diemen, où ces plantes re- « présentent les magnifiques bruyères, ornement du cap de « Bonne-Espérance. » Aperçu d'Histoire naturelle, ou Observations sur les limites qui séparent le Règne végétal du Règne animal, par Bens. GAILLON. (In-8° de 35 pages. Boulogne-sur-Mer, 1833, imprimerie de Leroy-Mabille.) Dans un discours lu à la société d'Agriculture du Commerce et des Arts de Boulogne-sur-Mer, le 19 septembre 1532, M. Gaillon, après avoir passé rapidement en revue les divisions du règne animal, arrive à des considérations sur les êtres mi- croscopiques qu’il a étudiés avec tant de persévérance et de sa- gacité. Une production marine, le Conferva comoïdes de Linné lui avait présenté des faits extrêmement curieux. I} avait ob- servé , dans la mucosité des filamens capilliformes de cette hy- drophyte, des corpuscules immergés jaunâtres, d’abord puncti- formes, puis ovalaires, et enfin en forme de navettes, qui jouis- sent de la faculté locomotive lorsqu'ils se désagrègent des fila- mens muqueux, puis se déposent en quantités innombrables, sous la forme d’un enduit brun-chocolat sur les vases marines. La ils se dilatent, puis émettent un globule de petits grains colorés qui est évidemment leur frai. Chacun de ces grains’acquiert du mouvement et de l'accroissement, et la petite masse globuleuse s'étendant et se ramifiant, reproduit, par le développement des germes qui y sont agglomérés, l'aspect pénicilliforme allongé et phytoïde qui a fait considérer cette production par les bota- nistes comme une plante. Telle est la théorie de M. Gaillon, qui a proposé de transporterle Conferva comoides du règne végétal aux confins du règne animal, vers ce point que l’illustre Lamarck B. Garzzon. — Sur les Némazoaires. 45 a représenté par les deux branches inférieures de la lettre V, qui se rapprocheraient indéfiniment à leur base, sans pourtant se confondre. IL a donné à ce nouveau groupe d'êtres du règne animal le nom de Girodella , en conservant à la production marine son nom spécifique; c’est maintenant son Girodella comoïdes. Bien- tôtil se convainquit par des études microscopiques que les eaux douces sont encore plus abondantes en productions de cette classe que les eaux salées. Ainsi, celles que les botanistes ap- pellent Conferves , qu'ils classent parmi les végétaux , sont des produits d’animalcules microscopiques, produits que M. Gail- lon a nommés Vémazoaires. I] ne s’est point inquiété des vi- ves attaques dont sa découverte a été l'objet, et il a continué à scruter plus profondément la composition in- me de ces êtres. D’un autre côté, des naturalistes conscien- cieux, qui font usage du microscope, et de laborieux observa- teurs tels que MM. Desmazières de Lille et Chauvin de Caen, ont corroboré les idées nouvelles de M. Gaillon, le premier par des observations fort étendues sur les pellicules que déve- loppent la bierre, l’encre, la colle, le vin en vidange, pellicules nommées }ycodermes, et qui sont composées, comme les Néma- zoaires, d’une quantité innombrable de corpuscules , doués à une certaine époque de la faculté locomotive; le second par ses remarques sur le Conferva zonata, dont la matière verte, qui garnit l’intérieur de ses filamens , d’abord agelomérée en pe- ttes masses sphéroïdes, puis formée de corpuscules qui s’ac- croissent, distendent leur tube, s’échappent à travers son enve- loppe, se disséminent sur le champ du microscope, et le par- courent avec une vivacité de locomotion diflicile à imaginer. M. Gaillon cite ensuite l’histoire d’une production membra- neuse verte, très déliée, trouvée à la surface d'un fossé d’eau douce, classée jusqu'alors par les botanistes parmi les plantes cryptogames, sous le nom de Conferva lubrica, d'Ulva minima et de Zetraspora lubrica. Cette membrane, qui, à la simple vue, offre une surface lisse et lubrifiée, remarquable seulement par la couleur verte qu’elle réfléchit et par la ténuité de sa texture, soumise au microscope, présente des granules verts disposés 46 B. Gairzon. — Sur les Némazoaires. quatre À quatre, qui ont été considérés par les auteurs cités ci- dessus comme les cellules constitutives d’une membrane végé- tale ; mais ayant conservé cette membrane dans une eau tran- quille et à une température atmosphérique élevée, M. Gaillon a vu, à un fort grossissement du microscope, les granules arrondis, ovoïdes qui la composent, présenter à leur surface des dépressions et des convexités, suite de la contractilité et de la dilatabilité réi- térées de ces globules. En les observant attentivement pendant plusieurs jours, il a vu ces globules se déplacer réciproquement; bientôt ils se sont dégagés de la membrane, et il les a vus exé- cuter un mouvement de course rapide et régulier: ensuite, ayant refroidi par une goutie d’eau celle où ces corpuscules étaient immergés, il a vu leur mouvement se ralentir, ces ani- malcules globuleux se fixer sur un des points de leur circonfé- rence et se livrer à un mouvement continu de titubation de droite à gauche et de gauche à droite. Dans cette sorte de tou- pinage imparfait, on voit ces animalcules s'approcher deux à deux, se toucher légèrement, reculer, se rapprocher et glisser à droite et à gauche, en exécutant comme une sorte de balance- ment; on dirait deux petites boules fixées aux extrémités d’un axe imperceptible, cherchant l'équilibre en se portant alternati- vement et en sens opposé de droite à gauche: bientôt, au lieu de deux animalcules globuleux, quatre viennent prendre part au balancement. Qu’on se représente le champ du microscope couvert, peu après, d’une centaine de ces globules animés, dont le diamètre, qui est en réalité de la 400°° partie d’un millimètre, parait, à un grossissement de 200 fois, du diamètre d'environ une ligne; qu'on voie ces globules chassant, déchassant, et of- frant un entrecroisement aussi rapide que celui de la danse fan- tasmagorique des sorciers de Robertson, et l’on aura un des spectacles les plus récréatifs que puisse offrir le microscope. Quand ces globules se sont rapprochés en grand nombre, le mouvement cesse; ils se disposent alors quatre à quatre, et re- produisent une nouvelle membrane, et c’est dans cet état qu'ils ont été considérés par les botanistes comme les cellules d'une prodaction phytoïde qu'ils placent dans le règne végé- tal. B. Garrcon. — Sur les Némazoaires. 47 M. Gaillon résume de la manière suivante ses intéressantes observations sur les productions qui font le sujet de son Mémoire : 3es Neémazoaires sont des productions tantôt filamenteuses tantôt membraneuses, cloisonnées ou continues , formées d’une sorte de mucus sans ussu cellulaire apparent, constituées par des corpuscules internes doués d'animation et, à une certaine époque de leur existence, de la faculté locomotive. Ces corpus- cules microscopiques que nous nommons Zoadules, vus à un grossissement convenable, sont, ou globuleux comme la tête d’une épingle , et ressemblant alors aux animalcules HMonas de Muller, ou sont allongés et pointus aux extrémités comme une navette de tisserand, et semblables alors aux animalcules Vavi- cula de Bory de Saint-Vincent. Ces Zoadules reproduisent de diverses manières le filament, la membrane ou l'enveloppe générale que l’on à iong-temps considérée comme plante. Cette enveloppe ou étui nous l’appelons Vémate; sa formation ou son développement a lieu tantôt par l’élongation du globule-mère qui renferme en Jui-même une génération de jeunes Zoadules, lesquels, à mesure qu’ils augmentent de volume et pullulent entre eux, forment et prolongent par leur exsudation le tabe qui leur sert d'habitation; d’autres fois la formation de la Ve- mate à heu par la jonction ou la juxta-posiiion sur une seule ligne des globules ou des navicules reproducteurs; plus sou- vent les globules et les navicules, sortes de cases matrices, émettent à leur extrémité un nouveau globule, sorte d’essaim renfermant de très jeunes Zoauules, lequel, après son évelu- tion en reproduit un nouveau, et ainsi successivement jusqu'à l'entière formation du filament. La propagation des Mémazoaires se fait par des ovules, sortes de peiiics vessies renfermant des essaims de jeunes Zoa- dules , que nous appelons pour cette raison Sméniocysies. Ces Smémiocysies se forment de deux manières : dans plusieurs es- pèces à l’intérieur du tube, et dans d’auires à l'extérieur. L'humidité ou la fermentation est nécessaire pour le déve- loppement des Némazoaires ; elles ne sont pas pourvues de ra- cines, el elles se composent de productions que les auteurs clas- 48 B. Gaizcon. — Sur les Némazoaires. saient comme Cryptogames dans le règne végétal, parmi les Conferves, les Oscilatoires, Nostocs, Byssus, Hydrophrtes. Quoique M. Gaillon regarde les Némazoaires comme des êtres qui, dans leurs divers états présentent l'existence animale, même sous la forme filamenteuse , néanmoins, comme il y com- prend, outre les plantes ci-dessus citées, les Faucheria , Sal- macis , Diatoma , Mucor, Oscillatoria, etc., qui ont été clas- sées parmi les végétaux ; comme d’ailleurs ces productions for- ment le point de jonction, de transition et de passage du règue animal au règne végétal, puisque dans certains cas elles affec- tent la couleur et l’immobilité des végétaux, tandis que dans d’au- tres elles sont douées de l’activité des animaux les plus agiies, nous croyons ulile de présenter ici les tableaux synoptiques et méthodiques des genres de Némazoairesqu'ila placés à la suite de son discours. Ces Tableaux ne sont que le prodrôme d’un Genera que lauteur se propose de publier incessamment, et dans lequel seront reprises d’autres espèces , dont la vérificauion n’a eu lieu que sur le sec, ou qu'il n’a pu soumettre qu'une fois encore à linvestigation microscopique. L’auteur annonce qu'il recevra avec reconnaissance les échantillons frais des Némazoairés non comprises dans ces tableaux , ainsi que les observations pour ou contre l’animalité de cette production ; il résumera ces ob- servations dans son Genera, et citera les espèces qui lui auront été communiquées. Il prie les personnnes qui lui feront ces communications de joindre autant que possible à leurs obser- vations des dessins microscopiques, afin de rendre leurs argu- mens plus palpables. AIRES. NEMAZO È FA B. GaILLON. — MONADULÉES. Dont les enveloppes fila- ë menteuses ou Vematessont garnies et constituces par Ë ‘ corpuscules granuieux analogues aux animalcules Amicroscopiquesappelés Mo- QPLCLS NAVICULÉES. a Bont les enveloppes fila- Émenteuses où Némates sont Mgarnies et constituées par Bdes corpuscules alongés, at- Aténués aux extrémités , 5 payant Ja for me de navettes aux animacules « lé Na. | v'cula ei Bacillaria. 1, Bot, Sur les Némazoaires. / ENDOCYSTÉES. Dont les globules re- producteurs où Srrénio- cystes, qui renferment les jeunes Zoadules, se forment à l’intérieur du flament. ECTOCYSTÉES. Dont les globules re- producteurs ou Sré: niocystes , sorte d’es- saims de jeunes Zoadu- les, en petites vessies, se forment à l’extérieur des filamens. DIARTHROSÉES. Dont la réunion des Zoadules, Bacillaires où Naviculaires , consti- tituant la Némate, a licu soit transversalement » par jonction de leurs parties latérales, soit li- par jonc- tion de leurs extrémités. néairement. ,. ELEUTIHÉRIÉES. Dont la réunion des Némate , des êtres, sans jonction Zoadules, Naviculaires [ ou Bacillaires, a lieu librement dans ia même 49 GENRES. En voir l’indica- tion au tableau A. GENRES. En voir l’indica- tion au tableau B. GENRES. En voir l’indicas lion au tableau C. GENRES. En voir l’indica- tion eu tableau D. 5o PB, Gaiczon, — Sur les Némazoaires. Tableau À. NÉMAZOAIRES. — MONADULÉES. — ENDOCYSTÉES. s SYNONYMIE GENRES. ESPÈCES. à : DÉS AUTEURS BOTANISTES. Commons. Nosioc commune. Vaucher.—Agardh, —Lyngbye. VErrucosA. — verrucosum. Vaucher. — Agardh. , —Lyngbye.—Duby. Laicnenorprs. —— lichenoides. do — Agardh. — Du NOSTOCELLA. ÇPruntrormis — pruniforme. Vaucher.—Lyngbye. UorrAcEs. | — coriaceum. Van Agardh. uby, "SPHÆRICA. — sphaericum. Vaucher, — Agardh. , Lyngbye.— —Düby. LEMANLEX. — lemonie. Agardh, —Duby. MaiNuTA. — mninuLUm. Desmazières, çLaicmentrormis. | Anabaina licheni- Bory.—Desmazières. JOFTHTIS, ANABAINELLA. { MewprANINA. — er Bory. jOscraromior Oscillaioria flexuo- Agardh. - DES. sa. PRiNCEPs. ; Oscillat. Princeps. Vaucher. — Agardh. — Dubr. Maror. — MAjOTe Vaucher. Niçra. — nigra. Vaucher, — nigrescens, Duby. pa AUTUMNALIS. | — autumnalis. … Agardh. | — Adansoniü ? VW aucher. À — rupesiris, Chauvin.—A cardh, LimosA. | — limosa. ; Conjferva limosa. Klora Danica. CYANEA. — cyanea, Agardh. PARIETINA. — parietinae Vaucher. — nuralis. Dillwyn. Lyngbya muralis. Agardh: OSCILLATORIELLA, à ConrervicoLAa. |Calothrix confervi- Agardh. cola, Confèrva — Dillwyn. Minapiuis. Colothrix mirabi- Agardh. lis. Conferva — Dillwyn. MaARITENA. Microcoleus mari- Bory. LUS. Oscillatoria chtho- sen rs noplastes. VAGINATA, Blicrocoleus terres- Desmazières. VAE 15, Oscillatoria vagi- Vaucher. nala. \ — autumnalis, Vaucher.—Rorr. B. Gazon. — Sur les Némazoaires, ; PÈCES SYNONYMIE TN TR ES CE GENRES . DES AUTEURS BOTANISTES. ArropurpureA. | Bangia atropurpu- Agardh.—Duby. re, Conferva — Dilwyn. FoscopurpureA.|Bangia fuscopur- Lyngbye,=Duby. purea. Conferva — Dillwyn. CrispA. Bangia crispa. Agardh. — Eyngbye. ) —Duby. BANGIELEA. Flora Danica. LAMINARIE. Bangia laminariæ, Agardh.— Lyngbye, —Duby. AÂTROVIRENS. Bangia atrovirens. Lyngbye. Corn ur ia pu- Atcharius. bescens. De Bangia mamillosa. Lyngbye. NATANS. {Linkia natans. Lyngbye. Rivularia natans. Duby. Linkia dura. Lyngbye. LINKIELLA. DurA. Rivularia dura. Duby. Linkia atra. Lyngbye. ATRA. Rivularia atra. Duby. MONASELLA. A (ÉRRE boirÿoides Acharius, Lepra — Duby. TETRASPORELLA, RAGE CERviISIÆ. MALTI CERVISIÆ = JUNIPERINI MYCODERMELLA.{ GronniranNuzz Vant. DesmaAzrerr. È T'VPHLODERMA. FATRAMENTT. OIDIUMELLA. . LoNATA. FucacissrmA. INGENHOUZELLA prrpsrpvr. Hi KLAccA. | Tetraspora JuBrice. Agardh. Uiva Roth. Mycoderma cerevi- Desmazières.—Duby sice. | malli cerevisiæ. Desmazières—Duby. — mali junipe- Desmazières—Duby. r. int, — glutini farinu- Desmazières—Duby.. lae, — Vini, Desmazières—Duby, — Desmazieri. Duby. — typhloderma. Duby. — atramenti. Duby. Oidium leucoco- Desmazières. nIUM Roth. — Eynghye.— À Agar dh.—Duby. — Chauvin. Conferva fugacis- Dilwyn.—Agardh.— sim Lyngbye.—Both.— Sowerby et Duby. Matière verte. Priestley. V'anckeria infusio- De Candolle, FU. ra Conferva oscilato- Agardh. rivides, Au Dillwin.—Duby: Conferva zonata. Conferva flaca. Le } | D + 2 B. GaLcon. — Sur les Némazoaires. SYNONYMIE DES AUTEURS BOTANISTES. ———_———————————— "À" GENRES. ESPÈCES. Fa Draparnaldia. plu- Agardh. — Lyngbye. mosa. —HDub DRAPARNALDIELLA./ (iILOMERATA. — glomerata. Haadee Ernebje —Dub TExurs. — Lenuis. Ad Duby. BOMBEYCINA. Conferva bomby- Agardh. cina. Conferva sordida. Dillwyn.— Lyngbye. YounGANA. —Duby. | AGARHDINELLA. — Youngana. Agardh.—Lyngbye. —— flaccida. Du uby. BIPARTITA. — bipartita. Dillw. et English bot. Tendaridea castor. Bory. IMPLEXA. Robe implexa. Dillwyn. — Lyngbye. —Agardh.—Duby. TENDARIDELLA. | IRRADIATA. [Zygnema pectina- Agardh.—Lyngbye. | tum. Dub Ye FraAcrTA. Conferva fracta. Dillwny.—Agardh RivuLanris. — rivularts, Lyngbye. Dub. —_Àsardh. ROTHELLA. CRISPATA. — crispata. Dillwyn. — Roth. — Agerdh.—Duby. FLEexuosa. — flexuosa. English botan. GLOMERATA. — glomerata. pis non —Lyngbye. Duby. IHYDRODYCTIONELLA | PENTAGONA. ae: lyction pen- Vaucher. Lagonunme — utriculatum. Agardh.—Duby. MOUGEOTELLA. | GENUFLExA. Mougeotia genu- Lynch. — Mougeot. flexa. Zygnema genu- —Duby. exum. Conferra genu- Roth.—Dillwyn. Jlera. fNiTipA. Salmacis nitida. Bory 2x gnema nitidum. Acad —Lyngbye. Duby. SALMACISELLA. ie lZygnema nitidum. Agardhe —Lyngbye. Quinn. a nr uma Lyngby e.—Duby ‘ \INELATA | — inflatum. uby. THORELLA. tasse [rioree ramossissi- Bory. — Agardh. — ma. Duby. FLuvrarimis. na à Agardh et Duby. ToruLosA. Lemanea torrutosa, Agardh et Duby. : PT OT TP I PR PIS ATP SSI R LEMANELLA. L B. Gazon. — Sur les Nemazoaires. 33 Tableau B. NEMAZOAIRES. — MONADULÉES. — ECTOCYSTÉES. SYNONYMIE GENRES. ESPÈCES. AU 4 DES AUTEURS BOTANISTES, re SECTION, — fiaphysées. l ENDIVIÆFOLIA. AR -endi- cnrs = viæfolia. uby. nu tre — elegans, Agardh.—Lyngbye. PATRACHOSPERMELLA MoniILIFoOR MIS. DESMARESTELLA. ! CoNFERvIcOLA. BULBOCHÆTELLA | SerTiGErA. BYSSOCLADIELLA | FENESTRALIS. CANDIDA: MONILIELLA. GLAvcA. HersAruM. Ile SECTION, Muceno. MUCORELLA. lAscoraéna. RamosaA BOTRYTISELLA. {Uaneraara. DESMAZIERELLA, | GRANULATA. —Duby. Bairachospermum Roth.—- Vaucher. — montiliforme. De Candolle , Duby. Desmarestella con- Bory.—Duby. Jervicola. Conferva confervi- Diliwyn.— Flora Da- cola. nica.—English bot. Calothrix confervi- Agardh. cola, Oscillatoria — Lyngbye. Bulbochæte setige- Agardh.—Lyngbye. ra. —Duby. Byssacladium fe- Agardh. nestrale, Sporotrichum — Duby. C'onferva fenestra- Dillwyn. dis. Monilia candida. Persoon. Aspergillus candi- Duby. dus, Monilia glauca. Persoon. Aspergillus glaucus Micheli.—Duby. Torula herbarum. Link.—Duby. — Symphysées. Mucor mucedo. Link.—Duby. Mucor aceophorus. Link.—Duby. — mucedo, Persoon. Botrytis racemosa. Persoon.—Duby. | — umbellata. De Cand.—Duby. Rizococcum crepi- Desmazières. Lans, Vaucheria granu- Lyngbye. lata. Hydrogastrum gra- Desvaux.—Duby. nulalum. 54 B. Garrsron, — Sur les Nemazcaires. | à SYNONYMIE rTNRKE n CE GENRES. RSEPORS: DÉS AUTEURS BOTANISTES. SESSELIS. Vaucheria sessilis, Agardh.—Lyngbye. —Duby. Ectosperma — Vaucher. OvaTa. - Vaucheria ovatas Lyngbye.—Duby. | | — bursata, Agardh. À |Ectosperma ovata. VWaucher. H HaAmATA. V'aucheria hamata. Lyngbye.—Duby. s Ectosperma — Vaucher. ÉTennesris. V'aucheria 1erres- Desmazières. ( dis. | Ectosperma — Vaucher. Drcwynir. Vaucheria Dilwy- Agardb.— Lyngbye nil, —Duby. CEMINATA, — geminatu Agardh.—Lyngbye. Ectosperma — Vaucher. ; CorserrosA. Vaucheria cæspito- Agardh.—ELyngbye. VAUCHERIELLA. OA Ectosperma — Vaucher. CRUCIATA. Vaucheria cruciata Agardh;—Duby. Eciosperma — Vaucner. 1RACEMOSA. V'aucheria racemo- Lyngbye.—Agardk. ! sa. —Duby. Ectosperma — Vaucher. MARINA. V'aucheria marina. Eyngbye.—Duby, f Ectosperma — Bory. H AQUATICA, V'aucheria aquatica Fÿngbye. \ ï Leptomitus clavatus Agardh. CLAVATA. Vuucheria clavata. Agardh.—Lyngbye. Ectosperma — Vaucher. ï DrcHoTomaA. Vaucheria dichoto- Agardh.—Lyngbye. ma. —Duby. Ectosperma — Bory. NITELLA. Frexmis. Nitella flexilis. Agardh. Chase Linné.—Duby. _ (VULGARIS, Chara vulgaris, Line masi Duby. | Re RUES ToMENTOSA. — lomentosa. Linné, — Agardh.— Dubry. B. Gazon. > Sur les Némazoairess 55 Tableau C. — NE ÉMAZOAIRES. — NAVICULÉES. — DIARTHROSÉES. x SYNONYMIE DES AUTEURS BOTANISTES. GENRES. ESPÈCES. FascicuLaTA. jEchinella pt Duby. be ata. Gréville. Diatoma crystalli- Agardh. num. OBTUSA. Ecrinella obtusa. Lyngbye. ECHINELLA. Frustulia, : — Agardh .—Duby. ROSACEA. Echinella circula- Gréville, T'is, Frustulia — Duby. Echinell: ventila- Bory. ! Lorie. - PER | BREVIPES. Achnantes brevipes. Agardh.—Duby. Echinella stipitata. Lyngbye. ACHNANTELLA. Lonçrres. Achnantes longipes Agardh. —Duby. à - Conferva stipituta. English botany. FLoccurosA. Diatoma flocculo- Âgardh. —Lyngbye. SU, — Duby. TENUIS. — tenue, Agardhe —Lyngbye. —PDuby. STRIATULA, | — siriatulum. English bot, C'onferva siriatula. Gaillon, —Agardh. Diatoma arcuatum, Lyngbye. —_Duby. M ARINA°. — MATINUN Agar. dh.—[Lyngbye. — Duby. UNIPUNCTATA. | — unipunctatum. Agardh. —_Duby. fragillaria uni- Lyngbye. punctata LarruncuLaRrrA |Diatoma latruncu- Agardh, larium. Fragillaria latrun- Lyngbye. CANDOLLELLA. { | cularia, SWARTZI, Diaioma Swartzii. Lyngbye. Fe - LDesmidium — Agardh. 1 AURITA. Diaioma auritum. Agardh.—Lyngbye. — fusciatum. Agardh. [Rascrara. Fragilaria fasciata. Lyngbye. LOBLIQUATA. Diatoma obliqua- Ris .—Lyngbye. Ë um. HyemaLis. Fragilaria kyema- Agardh. Dhabi "e -Lis. —Duby. : CAUDATA. Nematoplata cau- Bory. alta Fragillariastriatula Lyng pe .«—Agardh. PECTINALIS, = pecitealrse nn LLyngbre. LES 56 B. Garzcon. — Sur les Nemazoaires. SYNONYMIE DES AUTEURS BOTANISTES: GENRES. ESPÈCES. - Moxiirormis. |Gaillonella moni- Bory.—Duby. \ liformis. GAILLONELLA. Mae ee And JURGENSII. MeloseiraJurgensit Agardh. CHROOLEPUSELLA. [| JoLirus. Chroolepusjolithus Lyngbye. pre — Flora Danica. CRUCIGENIELLA. | QuaDrATA. rgenie qua- Morren. Î rata, Tableau D. NÉMAZOAIRES. — NAVICULÉES. — ÉLEUTHÉRIÉES. = ts SYNONYMIE FENRES, D < DES AUTEURS BOTANISTES. ComorpEs. Conferva comoides Dillwyn.—Angl. bot. Ectosperma appen- Vaucher. diculare. GIRODELLA. < RUTILANS. Bangia rutilans. Lyngbye. Schizonema ruli- Agardh.—Duby. lans. \ FoETIDA. Ulva fœtida. Vaucher.— Decand. Bangia punctatum. Lyngbye. Cluzella fœtida. Duby. Hydrurus Vauche- Agardh. rit. Schizonema quadri- Agardh.—Duby. punctatum. — Dillwynir. Agardh. — Smaithir. Agardk. Duponr. — Observations sur le Vypha. 57 OsservarTions szr le Typha; Par M. Duroxr, Membre de la Société Philomatique de Paris. Le tome premier des Archives de botanique contient (p. 193, pl. 1) une description détaillée, avec figures, du die lati- folia, ouvrage posthume de Claude Richard. Ayant moi-même , il y a plusieurs années, examiné et décrit, pour ma propre instruction, les organes de la fructification de cette plante, j'ai été naturellement porté à revoir ma descrip- tion et à la comparer avec celle de cet excellent observateur. J'ai vu avec satisfaction qu'elles s’accordaient presque entièrement ensemble, dans tout ce que l’une et l'autre faisaient connaître de ces organes, et qu’elles présentaient seulement quelques dif- férences très légères relativement à certaines parties accessoires des fleurs. Mais j'ai été frappé de ne trouver, dans la descrip- tion de notre auteur, aucune indication de l'existence d’une autre partie assez remarquable, dont la mienne faisait mention. . Craïgnant d’avoir moi-même mal vu, j'ai cru devoir répéter mes observations avec un soin particulier; et leur résultat a con- firmé celui qu’un premier examen m’avait offert. La juste autorité attachée au nom et aux travaux du savant auteur de l'Analyse du fruit, pouvant faire recevoir , sans autre examen, toute erreur venant de lui, comme une vérité acquise définitivement à la science, on me permettra, dans l'intérêt de celle-ci, de signaler les petites inexactitudes, et surtout l’omission que présente son travail sur le 7ypha , d’ail- leurs plein de faits si bien observés et si soigneusement décrits. Au sujet de l’axe ou réceptacle florifère, la description in- dique que la portion de cet axe qui porte les fleurs femelles est beaucoup plus grosse que celle qui sert de support aux fleurs mâles: ce qui est exact; mais elle ne dit pas que ces deux parties ont une forme différente ; au contraire, les figures a, d, représentent la coupe transversale de l’une et de l'autre comme 1 Dot, 8 58 Duronr.—- Observations sur le Typha. circulaire, et leur attribuent ainsi à chacune une forme eylin- drique. Cependant il n’y a que l'axe des fleurs femelles qui pré- sente cette forme; celui des fleurs mâles est très comprimé, et sa coupe oblongue-linéaire. Les longs poils soyeux, qui garnissent la partie inférieure des pédicelles des fleurs femelles, sont représentés (fig. G, H) comme se terminant par une partie élargie de forme lancéolée, iandis qu’ils sont réellement capillaires dans toute leur étendue. On peut croire que cette représentation inexacte est l'effet d’une inadvertance de la part du dessinateur; car dans la description rien n'indique la forme donnée à ces poils; et d’un autre côté, les figures E, F, où ils paraissent très grossis, au moins dans la première, les représentant d’une égale ténuité de la base au sommet. Toutefois, je ne serais pas éloigné de penser que l’er- reur füt due à ce qu’on aurait pris pour types des figures G, H, les fleurs de 7° Ypha angustifolia, que l'auteur paraît porté à regarder, quoiqu’avec doute , comme ne formant qu'une même espèce avec le latifolia. Ces fleurs, en effet, lorsqu'on les exa- mine en masse, réunies sur l’axe, ou bien en faisceaux détachés, offrent au premier aspect une apparence qui peut tromper l’ob- servateur , et lui faire croire à existence de poils élargis ou renflés au sommet, apparence due à la présence d’un organe propre au Typha angustifolia, et que je fais connaître ci- après. | L'omission que j'ai annoncée dans la description de Richard est relative à des fleurs imparfaites, entremélées avec les fleurs fertiles, et.qu'il n’a pas aperçues. Ces fleurs imparfaites sont beaucoup moins nombreuses que les autres, et entièrement ca- chées entre elles; circonstances qui peuvent expliquer comment elles ont échappé à son observation. Le pédicelle qui leur sert de support est semblable à celui des fleurs parfrites, et garni comme lui de longs poils ; mais au lieu de porter, comme dans les dernières, un ovaire fusiforme fertile, surmonté d’un style et d’un long stigmate, il se termine par un corps charnu en forme de massue tronquée, ordinairement mutique , quelquefois mucronce, figurant assez bien une urne de mousse. Ce corps est évidemment une ébauche imparfaite de pistil. Dupont. — Observations sur le Typha. 59 Telles sont les rectifications et l’addition que j'ai trouvé de- voir être faites à la description du 7ÿpha latifolia. J'ai aussi examiné les fleurs du 7ypha angustifolia ; dont il n’est pas question dans le travail de Richard. Elles m'ont offert la même organisation et les mêmes formes que celles du latifo- lia, à l'excepuon du stigmate qui est linéaire, longuement subulé, au lieu d’être élargi en forme de languette, comme dans cette dernière espèce. Mais jy ai trouvé de plus, et indépendamment des fleurs imparfaites communes aux deux espèces, un organe particulier qui n'existe pas dans le latifolia, où je l'ai cherché avec le plus grand soin; ce sont de lon- gues paléoles linéaires, très-grèles, élargies au sommet en spatule , entremêlées avec les fleurs, soit fertiles, soit impar- faites, et paraissant aussi nombreuses qu’elles, sans toutefois que j'aie pu m’assurer bien positivement s’il ÿ en avait une spécialement affectée à chaque fleur; elles prennent naissance soit immédiatement sur l'axe florifère, soit à la partie tout-à- fait inférieure des pédicelles, dont elles se séparent presque toujours lorsqu'on détache les fleurs ; leur partie spatulée, qui s'élève à peu près au niveau des poils pédicellaires , et qui est colorée comme les stigmates, les fait reconnaître facilement. Ces paléoles ne sont pas, comme on pourrait d’abord être porté à le croire, des fleurs imparfaites d’une autre forme que celles qui sont terminées en massue et dont elles seraient une simple modificauon. En effet, la portion linéaire qui en représenterait le pédicelle, est tout-à-fait nue et dépouvue des longs poils qui garnissent celui-ci, et ne saurait, par conséquent, lui être assi- milée. D'ailleurs les paléoles ne sont pas, comme les fleurs im- parfaites proprement dites, disséminées en petit nombre, sans ordre et en quelque sorte au hasard , entre les fleurs fertiles; elles sont, au contraire, distribuées à peu près également dans toute l'étendue de l’épi. Ces parties, d’après leur forme et leur position, me paraissent devoir être regardées comme des bractées accompagnant les fleurs. J'ai remarqué plus haut que l’auteur de la description du Typha laifolia avait émis le doute que le 7ypha angustifolia formât une espèce distincte, et que çes deux plantes ne dussent 6o Duronr. — Observations sur le Typha. pas être considérées plutôt comme des variétés d’une seule et même espèce. Elles se distinguaient déjà cependant par un en- semble de caractères qui semblait devoir suffire à constituer deux espèces, savoir: la différence de largeur proportionnelle des feuilles ; la contiguité ou le plus ou moins d’éloignement des deux épis, mâle et femelle ; la forme différente des stigmates ; la différence de grosseur et celle de couleur (1) des épis frucu- fères ( noirâtres et plus gros dansle 7°. latifolia , d’un roux fauve dans l’angustifolia ). À ces caractères différentiels, on pourra maintenant en ajouter deux autres plus importans , et qui ne pourront plus laisser de doute sur la distinction des deux espèces , savoir : 1° la forme différente des grains du polien, reconnue par M. Delile (voy. 4rchives de bot., t. 2, pag. 405); 2° l'existence ou l’absence des paillettes que je viens de faire connaitre. Noviriarum Âloræ suecicæ Mantissa prima. Accedit commen- tatio de Salicibus. Auctore Era Fries. Lund., 1832. 84 pag. in-8°. Prix : 3 fr. Ce Mantissa doit sa publication à plusieurs observations faites par l’auteur et par quelques-uns de ses amis sur des plantes de Suède et de Norwège, depuis la seconde édition des Novitiæ Jloræ suecicæ. M. Fries y joint son travail sur les Saules, qui n'avait pu être admis dans les Novitiæ, le bibraire ayant craint de donner à cet ouvrage une trop grande étendue. Dans l’introduc- tion, M. Fries défend de nouveau son opinion à l'égard des noms Linnéens des plantes, qui auraient été changés ou méconnus par les auteurs postérieurs. Il persiste à les rétablir partout, contrairement à ceux qui sont d'avis de remplacer eux dont la conservation ne pourrait donner lieu qu’à de nouvelles com- plications. Nous allons indiquer les principales observations (1) Ce sont les stigmates flétris et très rapprochés qui constituent seuls la couleur de ces épis. E. Friese — Moræ suecicæ Mantissa. Gr que nous trouvons consignées dans le petit travail du PIE seur de Lund. Le F’eronica orchidea, Crantz, n’est qu’une monstruosité du F. spicata. — Une observauon assez étendue traite du Scirpus multicaulis, S. M., et des espèces voisines, dont l’auteur cherche à fixer les caractères. — Le Cuscuta halophyta est une espèce nouvelle découverte sur les bords de la mer, dans la Norwége méridionale ; elle est intermédiaire entre les deux espècesles plus répandues de ce genre. — Le Potamogeton sparganifolius est une espèce nouvelle des ruisseaux de la Laponie; ses feuilles, comme celles du Sparganium natans, atteignent plusieurs pieds. — Statice Limonium L. fl. Suec. Plusieurs espèces de Limo- nium, indiquées déjà par les anciens botanistes, ont été né- gligées par les modernes ; on sait que M. Reichenbach a traité ce groupe très en détail. Cependant M. Fries dit qu’il ne sau- rait rapporter à l’une des espèces décrites et figurées par Rei- chenbach, les deux plantes particulières à la Suède, dont il expose les caractères différentiels. Nous avons cherché à déter- miner , d’après le même auteur, un certain nombre d’échantil- lons cuerllis sous le nom de Séatice Limonium dans des localités très différentes ; nous n’avons,point réussi pour tous; il faudrait donc créer encore de nouvelles espèces pour désigner ces formes divergentes. Ceci ne trouverait-il point son explication dans la circonstance que les caractères, sur lesquels M. Reichen- bach a fondé ses espèces, sont trop sujets à varier? et ne fau- drait-il pas revenir plus tard à la seule espèce admise par Linné?—Le S'ellaria alpestris, Nov. spec., voisine du 44. lon gifolia. — À propos du Rosa alpina, M. Fries donne quelques observations sur les espèces de ce genre proposées par M. Koch dans le Zinnœæa, et reproduites dans le troisième volume de sa Flore d'Allemagne. — L'auteur distingue par des caractères très saillans le Camelina sativa du C. dentata.— Le Thlaspi bursa PUSORS L., ne peut rester dans le genre où Linné l'avait placé, à cause des cotylédons incombans, caractère qui le rapproche des Lepidium. Le Lepidium Rens L., mérite sous tous les rapports d’être réuni au genre Capsella, proposé par Moench pour le Th, bursa pastoris. Les autres espèces que M. De 62 FE. Faiss. — flore suecice Mantissa. Candolle avait, comme le Lapidium procumbeus , réunies à la section Vasturtiola du genre Hutchinsia, uennent, à cause de leurs loges dispermes, le milieu entre les Capsella et les Le- pidium , mais doivent plutôt être réunies au premier de ces deux derniers genres. On se rappelle que M. C. A. Meyer a pro- posé, dans le #lora altaica de Ledebour, en même temps que M. Fries cette réunion du Lepidium procumbens au genre Cap- selia. —M, Koch, dans le quatrième volume de sa Flore qui vient de paraître, se range également à l’avis de Meyer et de Fries. — Le Barbarea parviflora Fries Novit., a pour syno- nymes les B. iberica DC. et B. stricta Grab., et s'éloigne davantage du B. vulgaris que le B. praecox. — Le Medicago corymbifera, Schmidt, Linnaea, 1829 , p. 95, t. 1, est une mon- struosité du A7. lupulina.— En parlant de ’Anthemis arvensis, L., M. Fries rappelle qu’il est biannuel, tandis que l4. agrestis, Wallr., n'est qu’annuel : il demande si ces deux plantes ne seraient point des modifications d’une seuleet même espèce ? — L'auteur défend de nouveau son Viola umbrosa comme espèce distincte. — L’Orchis incarnata, L., est, selon Fries, autre chose qu’une variété à fleurs rouges de l'O. sambu- cina, que Linné lui-même avait distinguée ; en même temps il avait déclaré que son O. incarnata est voisin de l'O. latifolia. Selon Fries, la plante Linnéenne, méconnue comme plusieurs autres, serait PO. majalis, Reichb., Zcon., 969.—Le genre Za- richellia a été divisé en un certain nombre d’espèces ; M. Fries en distingue trois dans le rayon de sa Flore : le Z. palustris (Z. major, Bonningh., et peut-être encore le Z. repens, Bonn.), le Z. polycarpa, Nolte, et le Z. pedicellata (Xe Z. gibberodda, Reichb., plutôt que le Z. pedunculatc du mème auteur). Ces deux dernières plantes pourraient cependant bien être des formes diverses d’une même espèce. — Parmi les Fougères nouvelles, M. Fries cite le Polypodium angulare, W. et Kit., auquel il donne comme synonymes les P. aculeatum, Bot. Norwég., et P. Brauni, Spenner. Le traité sur les Saules, qui occupe la majeure partie du Man- tissa, embrasse un grand nombre d’espèces de ce genre, et ne se borne point à celles indigènes en Scandinavie. Les espèces du E. Vies. — Aloræ suecicæ Mantissa. 63 Flora Laponica de Linné sont ramenées aux noms des auteurs modernes. La division de ce genre difficile et nombreux, pré- sente quatre tribus : 1°./merina, 2° Chrysanthos, 3° V'etris sous- divisés en Capreae, Viminales et Incubaceae, 4° Chamelix. 2 7 Les principes qui ont guidé l’auteur dans l’admission des es- P 5 pèces, ainsi que de leurs noms, sont exposés avec précision, et trente espèces indigènes sont énumérées avec détail. Dans un Appendix de Salicibus exoticis sont traitées quelques espèces rapportées par Thunberg et par d’auires voyageurs. Le travail de M. Fries est terminé par des observations sup- plémentaires sur quelques plantes des Vovitiae, provoquées en grande partie par la publication du troisième volume de la Flore de Koch. Voxace d Histoire naturelle dans la Turquie d'Europe. (Flora, 1833, p. 193.) M. Rochel de Pesth annonce un voyage dans lintérêt de l’histoire naturelle, entrepris par M. de LL, docteur en médecine, adjoint au Muséum national de Pesth. Le voya- geur compte explorer les plaines de la Bulgarie et de la Rumélie, L Balkan dans toutes les directions, et particulièrement les points les plus élevés de cette chaine de montagnes. S'il est possible, la Macédoine sera comprise dans ses recherches. Le voyageur visitera, en outre, les environs de Constantinople, ct romontera de là jusqu'aux embouchures du Danube. Quoiqu’a- donné plus parüculièrement à l’entomologie, M, Fridwalsky re- cueillera les objets de toutes les branches d'histoire naturelle. Il est parti le 20 février 1833, accompagné de deux adjoints exercés dans la préparation des objets d'histoire naturelle. Les dernières nouvelles, datées de Szliona , au pied du Balkan , sont irès favorables; un grand nombre d'objets rares, en partie nou- veaux, ont déja été recueillis. À son retour, le voyageur compte publier des collections de tout ce qu’il aura réussi à ramasser. Ces contrées , presque ignorées des naturalistes , ont été visitées dans les dernières années par M.Milde, docteur en médecine de 14 Funwarsky. — Voyage dans la Turquie. Naxos. Il avaitrecueilli des plantes dans la Macédoine, la Ru- mélie, la Bulgarie ,la Valachic, la Moldavie et surtout dans le Balkan. Arrivé sur les frontières de la Transylvanie , il périt à la suite des mesures sanitaires prises contre le choléra par les autorités autrichiennes. Ilavait envoyé à Bucharesties nombreux paquets , fruits de ses récoltes, accompagnés de notices pré- cicuses. Après sa mort, tous ces objets, dont on ne savait que Jaire, furent employés comme combustible , et le monde savant © à perdu, par cet acte de vandalisme, les fruits précieux desre- cherches très pénibles de M. Milde. Ossenvarions sur le genre Gloionema d'Agardh, par Fr. Kur- ZNG. (Flora, 1833, p. 193.) M. Agardh, dans son Conspectus Diatomacæarum, est dans le doute s'il doit rapporter le genre Gloionema aux Algues, ou bien s’il n’est pas plutôt formé par les ovules de quelque ani- mal. M. Kützing a fait des recherches à ce sujet, et il a trouvé que le G. paradoxum renferme dans ses fils muqueux des cor- puscules qui ont beaucoup de ressemblance avec les œufs du T'ipularia, que l’auteur a observés dans une disposition à peu près semblable, et enveloppés également d’une matière mucila- gineuse. Il croit que le G. vermiculare, Ag., pourrait bien n’être que des œufs de T'ipularia, qu'il a vus prendre du développe- ment en peu de jours. Jamais cependant le véritable G. para- doxum ne lui a présenté un phénomène quelconque qui permit de douter de la nature végétale de cette espèce. Il en indique les caractères distinctifs très précis, examinés sous le micros- cope, et il décrit les différentes formes qu'il affecte dans les différentes phases de la vie. — M. Kützing pense que le G. Lei- bleinii, Ag., pourrait bien n'être point distinct du G. para- doxum. An. BroncmarT. — Sur l’Épiderme des Plantes. © LU Nouvezces recherches sur la structure de l’Épiderme des Végétaux ; Par M. Apbozpne BRONGNIART. L’épiderme qui recouvre les divers organes des végétaux. et particulièrement les feuilles, a déja été l’objet d’une infinité d'observations, parce qu’en effet cet épiderme offre une struc- ture assez complexe, et que toutes les personnes qui se livrent à Vétude de la physiologie végétale ont senti que la connaissance exacte de cette pellicule si déliée était très importante pour bien apprécier la manière dont s’exécutent les fonctions des organes qu’elle recouvre. Dans ur mémoire précédent sur l'anatomie des feuilles, j'ai cité les principales opinions des botanistes sur la structure de cette membrane, et j'ai apporté quelques observations nouvelles à l'appui de celle qui la considère comme une simple couche d’utricules différens par leur forme de ceux qui composent le parenchyme sous-jacent, sans aucun mélange de vaisseaux, et présentant de distance en distance des ouvertures qui cons- ütuent les stomates. Cependant j'avais déja observé que, par la macération, on pouvait séparer de la surface des feuilles du Chow une pelli- cule très fine , sans aucune trace d'organisation celluleuse, et dans laquelle les stomates ne se présentaient plus que comme de simples ouvertures en forme de boutonnière. À cette époque, n'ayant pas eu le temps de répéter cette ob- servation sur d’autres feuilles, et après une macération plus ou moins prolongée , j'avais hésité à admettre cette pellicule comme une partie composante de l’épiderme de tous les végé- taux; mais j'avais déjà remarqué, ainsi que plusieurs des figures que j'ai déjà publiées en font foi, que les utricules qui, disposées en une seule couche, constituent ordinairement l’épiderme , oflraient une paroi plus épaisse à la surface externe que sur les autres côtés, ce qui pouvait se concevoir par leur union avec 1. Bot. — FÉVRIER. 9 1 66 Ap. BRONGNIART. — Sur lÉpiderme des Plantes. une pellicule simple qui les aurait recouvertes extérieurement. Désirant éclaircir cette question, j'ai repris ces observations durant Pété de 1832; j'ai examiné par la macération un grand nombre de feuilles de plantes tant monocotylédones que di- cotylédones, et je me suis assuré, par ce procédé, de l’exis- tence générale d’une pellicule superficielle très fine , qui re- couvre la surface externe de la couche celluleuse de lépi- derme. Il suflit, pour s'assurer de l’existence de cette membrane et de son indépendance des utricules qui constituent la couche plus profonde de l’épiderme, de laisser macérer des feuilles dans de l’eau pure pendant un temps plus ou moins considérable suivant la nature de la feuille et la température extérieure. En examinant de temps en temps les feuilles ainsi en macé- ration on voit bientôt que le parenchyme s’altérant en premier, l’'épiderme se détache et se soulève, mais à cette époque il ne diffère quelquefois pas sensiblement de celui qu’on enlève mé- caniquement sur la feuille fraiche; cependant il devient en gé- néral un peu moins transparent ; enfin il arrive une époque, quelquefois au bout de cinq à six jours, le plus souvent au bout de dix à douze jours, où on peut facilement, avec une pointe déliée, déranger, écarter et enlever complétement les utricules qui, par leur rapprochement, formaient le réseau si varié de l’épiderme. On sait qu’en général ces utriculesne forment qu’une seule cou- che ; mais, suivant les espèces, ils ont des formes très diverses; dans les monocotylédones à nervures parallèles, ils sont allon- gés et à bords parallèles; dans les dicotylédones ils sont généra- lement anguleux, et à bord souvent sinueux. Lorsque ces utri- cules sont ainsi isolés par la macération, ils conservent encore parfaitement leur forme primitive, seulement les angles sont légèrement arrondis, et les surfaces planes qui les terminaient, lorsqu'ils étaient intimement unis entre eux, sont devenues plus ou moins convexes. Ces utricules sont le plus souvent complètement transparens et sans aucune trace de matière organisée dans leur intérieur; dans d’autres cas on y voit quelques granules irréguliers. Ab. BRONGNIART. — Sur l'Épiderme des Plantes. 67 L’isolement de ces utricules de l’épiderme s'opère avec la même facilité lorsque cette membrane est formée de plusieurs couches de cellules. Après avoir ainsi enlevé ces utricules, on voit qu’il reste une membrane continue très mince qui formait la surface externe de l’épiderme. Cette membrane est quelquefois parfaitement trans- parente , incolore, ou à peine d’une teinte grisâtre très pâle , on n’y aperçoit aucun indice d'organisation , ou seulement de lé- gères traces des lignes de jonction des utricules, formant un ré- seau à peine distinct, et généralement plus transparent. Ces traces si légères disparaissent même, lorsqu'on prolonge la macération un peu plus Ilong-temps. Dans d’autres cas cette membrane prend une texture granu- leuse très prononcée, comme on peut le voir sur les dessins de l’épiderme de POEïllet et de l Agapanthus ; soit que cette granulation résulte de la disjonction des granules, dont on peut supposer que cette membrane est formée, soit que ces granules proviennent d’une matière particulière interposée entre la pel- lhicule superficielle etla couche celluleuse sous-jacente; opinion qui me paraïtrait plus vraisemblable, toutes les membranes épi- dermiques ne présentant pas cet aspect granuleux, comme on peut le voir sur le Lys, l’Ail, l’Iris, l'Hémerocalle, le Chou, la Betterave, etc.; dans tous les cas où j’at vu cette membrane offrir ainsi un aspect granuleux, ces granules manquaient dans les points qui correspondaient aux lignes de jonction des utricules de l’épiderme, de sorte que la pellicule superficielle, isolée de ces utricules, présentait encore un réseau analogue à celui pro- duit par leurs lignes de jonction, mais formé par des lignes dépourvues de granules et plus transparentes, absolument comme si cette granulation était le résultat de l’adhérence des utricules à la membrane superficielle. Si la macératiou a été prolongée un peu plus long-temps, les utricules se sont détachés d'eux-mêmes, ils se soni décom- posés ou bien ils flottent plus ou moins altérés dans le liquide, et la pellicule ne présente plus en général aucune trace ni du réseau produit par les cellules, ni d’une structure quelconque appréciable au microscope. 68 Ab. BronGnianT. — Sur lÉpiderme des Plantes. Tous les épidermes que j'ai traités ainsi par la macération m'ont offert cette organisation que je crois générale , mais cette pellicule sus-épidermique dont je viens d'indiquer l'existence dans toutes les cuticules composées des feuilles vivant dans l’air, me paraît exister aussi dans les feuilles aquatiques submergées qui sont dépourvues de la couche de cellules incolores , qui constitue ordinairement l’épiderme. Si on met dans l’eau des feuilles de Potamogeton lucens, après une macération long-temps prolongée (elle avait duré près de trois mois dans mes expériences), on voit se séparer de la surface de ces feuilles une pellicule tout-à-fait incolore , trans- parente, non granuleuse, présentant des lignes réticulées qui correspondent aux séparations des utricules du parenchyme vert qui se trouve immédiatement en contact avec cette pelli- cule ; dans la préparation de Potamogeton dont je parle, ces utricules remplis de matière verte, plus ou moins altérée, étaient, dans plusieurs points encore , appliqués contre la pellicule, mais pouvaient facilement être dérangés ou enlevés par la plus légère traction , et on voyait parfaitement leurs rapports avec ce réseau superficiel. M. Henslow, professeur à Cambridge, a reconnu l'existence d’une semblable membrane sur l’épiderme de la corolle, des filets des étamines et du style de la Digitale ; il l'avait séparée des cellules sous-jacentes par une macération dans l'acide nitrique. Je crois enfin que c’est la même pellicule qui recouvre cer- tains stigmates, comme je l’ai indiqué pour ceux du Vymphea et du 4Vyctago dans mes recherches sur la génération des plantes. On voit donc que l'existence de cette pellicule simple , sans organisation appréciable, est un fait très général ; qu'elle re- couvre tous les organes à l'exception des extrémités des spon- gioles des racines et de la plupart des stigmates , organes dans lesquels les utricules, presque libres, du tissu profond viennent faire saillie à la surface externe; c’est donc une sorte d’enve- loppe générale, continue de toute part, et s'étendant sur pres- que toute la surface du végétal. C’est probablement à elle que l’épiderme doit en grande partie son peu d’altérabilité par l’ac- tion des agens extérieurs ; car dans les macérations elle résiste Ab. BRoNGNIART. — Sur l Épiderme des Plantes. 69 beaucoup plus long-temps que toutes les autres parties, et souvent , lorsqu'une feuille est entièrement réduite en une sorte de bouillie informe et fétide, on trouve encore cette pellicule formant de grands lambeaux à peine altérés. Ce moyen d'analyser l’épiderme en isolant ainsi les di- verses parties qui le constituent, pouvait aussi jeter quelque lumière sur la structure des stomates, et toutes les observauons que j'ai faites sur ce sujet confirment l’existence d’une vérita- ble ouverture allongée dans le milieu de chacun de ces orga- nes. La pellicule superficielle, séparée de la couche celluleuse, présente nettement des ouvertures parfaitement transparentes, bien limitées, et qui n’offrent aucune trace de la texture granu- Icuse qu’on observe souvent dans la pellicule elle-même; la membrane parait donc manquer complètement dans ce point. Les deux utricules lunulés qui bordent intérieurement lo- rifice desstomates, se séparent également par la macération ; on isole ainsi les divers élémens. coustituant de l’épiderme, et on peut reconnaître qu'il est formé : 1° D'une pellicule superficielle simple , continue, sans texture appréciable ou ayant une apparence granuleuse, percée d’ou- vertures allongées qui correspondent au milieu des stomates ; 2° D'une couche ou de plusieurs couches d’utricules, de formes diverses, suivant les espèces qu’on étudie, disposés avec régularité , intimement unis entre eux, et remplis d’un liquide généralement incolore ; 3° D’utricules allongés, arqués en forme de croissant, réu- mis deux par deux, entre les bords concaves desquelles se irouve un espace qui correspond à la fente de la pellicule su- perficielle, et qui constituent un stomate ; 4° Enfin cette pellicule superficielle existe seule et sans ou- verture à la surface des feuilles aquatiques, dans lesquelles elle recouvre immédiatement le parenchyme vert. On voit que ces observations concilient en grande partie les deux opinions qu’on avait le plus généralement émises sur lé- piderme; l’une consistant à le considérer comme n’étant cons- titué que par une pellicule simple, l’autre admettant qu’il n'é- tait formé que par une couche d’utricules d’une forme spéciale ; 70 An, Broneniarr. — Sur l'Épiderme des Plantes. tandis que réellement l’épiderme ordinaire , ou des feuilles aë- riennes, est composé d’une couche celluleuse et d’une pellicule simple, qui recouvre cette couche celluleuse et lui est inti- mement unie, pellicule qui existe seule sur les feuilles suh- mergées, que j'avais d’abord cru complètement dépourvues de cet organe. EXPLICATION DES PLANCHES. PI. 11. Fig. 1. Épiderme de l 4gapanthus umbellatus , après vingt jours de macéra- tion dans l’eau pure. a, a. Pellicule simple superficielle séparée des utricules sous-jacens et de- venue granuleuse. b, b. Lignes dépourvues de granules, plus transparentes, correspondant aux intervalles des utricules. c, c. Ouvertures ovales allongées, entourées d’un bord plus opaque, qui paraît dû à l’obliquité de la membrane : ces ouvertures forment le milieu des stomates ; on y voit quelquefois des granules, mais ils sont libres et flottans. d, d. Utricules oblongs, très transparens, formant le réseau de l’épi- derme. e,e. Stomates complets avec leurs deux utricules lanulés, placés plus intérieurement que les utricules précédens. f. Utricules arrondis du parenchyme vert. Fig. 2. Épiderme du Porreau (Allium porrum) avant la macération. a, a. Stomates bordés de leurs deux utricules lunulés. Fig. 3. Le même, après quinze jours de macération. a, a. Pellicule simple superficielle séparée des utricules sous-jacens. b,b. Lignes très pâles à peire distinctes, formant un réseau qui corres- pond aux lignes de séparation des utricules de la couche profonde de l’é- piderme. c, ce. Ouvertures centrales des stomates entourés d’un bord plus opaque. d, d. Utricules allongés transparens formant la couche profonde de l’épi- derme, et dont les lignes de jonction forment un réseau très prononcé. e,e. Stomates dont les utricules latéraux se sont détachés, et qui corres- pondent à des interstices des utricules de lépiderme. Fig. 4. Épiderme de la Berterave (Beta vulgaris) après quinze jours de wa- cération : la pellicule superficielle seule existe; les utricuies qui formaient le réseau de lépiderme sont complétement détachés ; on voit en a, &, a les ouver- tures des stomates. PI. ur. Fig. 1. Épiderme de l'Aris germanica, après quinze jours de macération. be An. BroncniART. — Sur l’Épiderme des Plantes. a a, a. Pellicule simple qui recouvre extérieurement l’épiderme. b, b. Traces très légères laissées sur cette membrane par les lignes de jonc- tion des utricules sous-jacens. c, c. Ouvertures des stomates entourés d’un espace plus opaque. d, d. Utricules presque rhomboïdaux qui constituent la couche celluleuse de l’épiderme. e,e,e. Stomates avec les deux utricules lunulés qui les entourent. Fig. 2. Épiderme de l’œillet des jardins (Dianthus caryophyllus) avant la macération. a, a. Doubles lignes correspondant aux lignes de jonction des utricules de l’épiderme et indiquant leur épaisseur. b, b. Stomates bordés de deux uiricules lunulés et toujours placés au mi- lieu d’un espace qui reste libre entre deux ou trois des utricules précédens. ce, c. Utricules du parenchyme vert de la feuille. Fig. 3. Le même épiderme après une macération de vingt jours. a, a. Pellicule superficielle devenue granuleuse. b, b. Lignes dépourvues de granules correspondant aux lignes de jonction des utricules de l’épiderme. c, c. Ouvertures pratiquées dans cette pellicule, dans les points qui cor- respondent aux stomates. d,d. Utricules transparens qui constituent la couche profonde de l’épi- derme et se séparent par la macération ; d’, échancrures d’un de ces utricules qui formaient la moitié d’un des espaces occupé par les stomates. e, e. Stomates encore complets placés dans les espaces arrondis qui existent de distance en distance entre ces utricules. Fig. 4. Quatre des utricules de l’épiderme séparés, mais encore dans leur position respective, laissant en a un espace libre qui était occupé par un stomate. Fig. 5. Épiderme du Potamogeton lucens, après une macération de trois mois. a, a. Pellicule superficielle qui constitue seule cet épiderme : on y voit des lignes très fines. réticulées, qui correspondent aux lignes de jonction des utri- cules verts du parenchyme sous-jacent qui leur adhérait fortement. b, b, b. Utricules du parenchyme vert séparées l’un de l’autre, et de la pellicule précédente. N. Bové. — Voyage en Égypte. 1 © Rerariox abrégée d'un voyage botanique en Égypte, dans les trois Arabies, en Palestine et en Syrie ; Par N. Bové, Ex-directeur des cultures de S. À. Ibrahim-Pacha, au Caire. Arrivée dans la Basse-Égypte. Coup d'œil sur la végétation et Les cultures de ce pays. Débarqué à Alexandrie, le 10 avril 1829, je passai six jours dans cette ville, que j’employai à la parcourir, ainsi que ses envi- rons; mais la grande chaleur avait déjà desséché presque toutes les plantes annuelles. La récolte de céréales était terminée. IIne me restait qu’à visiter quelques jardins dans lesquels j’ai re- marqué plusieurs arbres fruitiers de différentes contrées, mais parfaitement naturalisés dans ce pays. Parmi ces arbres, ceux qui semblaient le mieux prospérer étaient les suivans: Abri- cotiers, Amandiers , Coignassiers, Figuiers, Grenadiers, Oran- gers, Citronniers, Oliviers, Müriers, Pêchers et Vignes. Quelques uns de nos arbres fruitiers, comme Pommiers, Poiriers, Pru- niers et Cerisiers y végétaient assez faiblement. Les plantes d'agrément sont: le Melia Azedarach, le Convolvulus cairicus, Ÿ Acacia Farnesiana, le Grenadier à fleurs doubles, le Laurier rose, le Cyprès pyramidal, le Jasmin à grandes fleurs, le Rosier à cent feuilles, l’OEillet ordinaire et plusieurs variétés de Basilics. Le 17 avril, je partis pour me rendre au Caire. Je remar- quai sur les rives du Nil, l’Arundo ægyptiaca, le Saccha- rum ægyptiacum, le Glinus lotoides, V Ambrosia maritima , des bosquets d’Acacia arabica , et ça et là quelques pieds iso- lés d’_ Acacia Lebbek. Le Cotonnier, le Mürier, le Sorgho, le Maïs, l’Aubergine , et plusieurs espèces et variétés de Cucur- bitacées y étaient cultivés en plein champ. Ce fut le 25 avril que j'arrivai au Caire , où je demeurai pen- N. Bové. — l’oyage en Égypte. 73 dant dix-neuf mois consécutifs. La grande culture et celle des jardins se composent des mêmes plantes que celles citées des environs d'Alexandrie. Cependant j'y ai de plus observé, et surtout dans les jardins des princes, plusieurs espèces qu'ils paraissentavoir reçues de l'intérieur de l'Afrique ei d’autres pays éloignés. Je crois utile de présenter ici la liste de ces plantes in- troduites, parce qu'elles donnent une idée de la facilité avec laquelle on pourrait cultiver au Caire d’autres plantes étran- gères : Moringa aptera , Arachis hypogea, Voandzeia subter- ranea , Jatropha multifida, Mangifera indica , Murraya exo- tica, Phaseolus Caracalla, Poinciana pulcherrima, Amor- pha fruticosa, Bignonia Catalpa, Broussonetia papyrifera , Agave americana, Cactus peruvianus, C. triangularis et C. multangularis, Datura arborea , Gleditschia triacanthos , Hibiscus Rosa sinensis, Koelreuteria paniculata, Lantana Camara, Magnolia grandiflora, Malva umbellata, Mespilus japonica, Passiflora cærulea, Rosa alba et multiflora, R. ben- galensis, R. Noissettiana , Schinus Molle, Verbena triphylla, Yucca aloefolia, Alcæa rosea, Tropæolum majus, Celastrus edulis, Cornus sanguinea et C. mascula, Diospyros Lotus, Cissus orientalis, Hedera Helix, Mespilus germanica et M. lucida , Pelargonium zonale et P. capitatum, Viola odorata, Fragaria vesca. L'activité de la végétation de certaines plantes en Égypte est vraiment surprenante, car il n’est pas rare d’y voir des pousses annuelles qui ont quatre à cinq mètres de longueur, comme celles des Gledüschia, Cassia fisiula, Cordia Myxa, Acacia Lebbek , Schinus molle, et Melia Azedarack. Le Figuier Sycomore (Ficus Sycomorus), dont le tronc atteint trois à quatre mètres de diamètre et environ vingt mètres de hauteur, donne encore une plus haute idée de la végétauon vigoureuse de l'Égypte. Les branches de cet arbre, nombreuses et étendues, forment un ombrage aussi épais que durable; car ses feuilles sont persistantes, et toujours de la plus belle ver- dure. Les fruits sont à peu près de la grosseur des figues com- munes, mais aplatis et d’une couleur jaune-orangée tirant sur le brun. Leur goût est plus fade et moins sucré que celui de la 1. Pot. 10 74 N. Bové. — foyage en Égypte. figue ordmaire. Cet arbre produit trois récoltes de fruits par an. Ceux-ci naissent sur des branches dépourvues de feuilles, et finissent par former des touffes qu’on prendrait de loin pour notre Gui. Pour accélérer la maturité des figues, les Egyptiens pincent ou retranchent avec un couteau leur extrémité supé- rieure. Trois ou quatre jours après, les fruits acquièrent une belle couleur d’or, une saveur sucrée , et sont suflisamment mürs. Le bois du figuier sycomore passe pour indestructible, ou au moins pour presque inaltérable dans l’eau. Après sa macération , il est susceptible d’un très beau poli; la plupart des amulettes en bois des anciens Egypüens paraissent être faites avec ce bois ; encore aujourd’hui on l’emploie avec succès pour les ouvrages hydrauliques. En visitant les propriétés rurales d’Ibrahim-Pacha, un de ses directeurs me fit voir, près le village de Kouba, une souche d'un Ceratonia siliqua, qu’il disait avoir été planté sous le règne d’un sultan, qui gouvernait l'Egypte il y a environ trois cents ans. Cet arbre fut abattu par les Français, lors de l'expédition d'Egypte. Ses racines, restées en terre, n'avaient donné aucun signe de végétation, jusqu’à ce que S. A. Ibrahim, ayant fait dé- fricher en 1826 le terrain environnant, et y ayant fait creuser un puits, l'humidité fit développer trois branches qui en trois ans acquirent trois à quatre mètres de haut, et dont la base avait trois décimètres de circonférence. Des boutons à fleurs semblaient même se manifester sur ses branches. Ainsi celte souche était restée enfouie en terre pendant environ trente années, sans périr et probablement aussi sans cesser de s’augmenter en gros- seur. Ce fait parait encore plus surprenant que celui cité par M. Dutrochet sur une espèce de Pin. (Voyez Arch. de Botan., 1833, t. 1, p. 231, et Ann. des Sc. nat., 1833, 1. xxx, p. 300). Dans mes herborisations aux environs du Caire, J'ai trouvé plusieurs belles espèces remarquables de graminées, telles que : Panicum obtusifolium , Delile ; Poa aegyptiaca, Lin ; Eleusine aegyptiaca , Panicum turgidum , Delile; Andropogon annula- tus, NVebl; Agrostis spicata, Forsk.; et Poa cynosuroides, Delile. Les terres en friche sont infestées par cette dernière plante, dont les racines s’enfoncent à la profondeur de plus N. Bové. — Voyage en Egypte. 75 d'un mètre, et dont la uge s'élève à près de deux mères, et sert aux habitans pour faire des cordes, chauffer leurs fours, et cuire les briques et poteries. Le Saccharum cylindricum est employé aux mêmes usages. Le Nymphæa Lotus croit à deux lieues du Caire, dans un fossé qui ne recoit de l’eau que pendant le débordement du Nil. En été, ce fossé est complètement desséché, et sert de chemin public pendant sept mois, depuis février jusqu’en septembre. À cette époque, le Nil en débordant remplit le fossé qui se couvre, deux mois après, de fleurs de Vymphæa, du blanc ie plus pur. Dans les sables humides du désert, j'ai trouvé entre autres plantes le T'ribulus terrestris, les Inwla arabica et crispa, V'Alhagi Maurorum , eic. C’est au mois de novembre, après l’inondation , qu’une char- mante verdure commence à paraître partout; car, avant cette époque, la campagne est complètement desséchée, et ne se monire, malgré le beau ciel de l'Egypte, que sous l'aspect le plus triste. Pour bien jouir du coup d’œil admirable que pré- sente cette végétation lorsqu'elle est dans sa vigueur, il faut la voir d’un point élevé, en gravissant, par exemple, les hauteurs qui avoisinent le Caire. Un jour, J'étais allé herbo- riser, à l'est de la ville, dans les montagnes Mokadam et Achmar; arrivé à leur sommet, je pus admirer l’ensemble de cette belle végétation, en partie spontanée et en parüe cultivée. Je vis un horizon immense qui s’étendait sur toute la plaine de la Basse-Egypte, offrant de loin en loin des villages entourés d'arbres fruitiers, des bosquets de Dattiers et d’ Acacia arabica. Des Lebbeks et des Figuiers Sycomores étaient épars au milieu de cette plaine. Enfin quelques portions d’eau ou petits lacs y formaient des points éblouissans par les reflets des rayons du soleil. Dans ces deux montagnes, j'ai recueilli les espèces sui- vantes : Fagonia arabica, F. glutinosa et F. latifolia, Zygo- phyllum decumbens, Z. album, Heliotropium supinum, Reseda canescens et Helianthemum kahiricum. En suivant le désert au nord, je visitai les jardins d’un village nommé Madrea , situé à quatre lieues du Caire, et où on avait 76 : N. Bové. — Joyage en Égypte. prétendu que croissait l'Æmyris Opobalsamum. Cet arbuste y avait été naturalisé par un des sultans turcs, qui en avait rap- porté plusieurs pieds des environs de la Mecque, à l’époque de la conquête de l'Arabie. Ce fut en vain que je pris auprès des Arabes de nombreuses informations, afin de me faire retrou- ver cet arbre cité en Egypte par Linné, qui en aura sans doute reçu des échantillons provenant d'anciennes cultures. Départ pour la province de Fayoum. Je visitai, au mois de novembre, la province de Fayoum, et j'y remarquai à peu près les mêmes plantes que celles que j'ai indiquées comme croissant sur les bords du Nil. J’ai cependant observé entre autres plantes qui ne croissent pas dans la Basse- Egypte, le magnifique Asclepias gigantea, et la Cyperus alo- pecuroides, qui sert aux indigènes à fabriquer leurs belles nattes. A trois lieues de Medinette-el-Fayoum, on trouve une petite ville nommée Fedamin, la plus ancienne de la province, et dont les environs sont aussi le mieux cultivés; c’est le seul endroit où les chrétiens font encore du vin. Les ceps de vigne y acquièrent une grosseur énorme, et leur plantation remonte probablement à une époque très reculée. Des Oliviers, dont les souches ont quelquefois plus de deux mètres de diamètre, produisent trois ou quatre grosses branches qui ont à peu près un demi-mètre de diamètre et cinq à six mètres de hauteur. Autour d’eux s'élèvent des milliers de re- jetons qu’on enlève aujourd’hui pour replanter en touffes à la manière de nos lilas. Ces arbres paraissent avoir été plantés avant l’ère de Mahomet; car, depuis cette époque, nulle plan- tation n’a été faite en Egypte, si ce n’est par les princes actuels. Voyage dans l'Arabie heureuse. Le premier jour du mois de décembre 1830, j'entrepris, par ordre d’Ibrahim-Pacha , un voyage en Arabie heureuse. Je fus chargé d'y prendre des graines et des plants de café, pour en faire des essais de naturalisation au Caire. Nous primes d’a- N. Bové. — J’oyage en Arabie. vgl bord la route d'Yark , au nord du Caire, jusqu’à trois lieues au- delà des terres cultivées. Nous nous dirigeàmes ensuite vers l’est dans le désert, où nous laissâmes à notre gauche des dunes de sable mouvant. Notre vue était bornée à droite par une chaîne de petites montagnes arides et pierreuses. Je remarquai sur la route les plantes suivantes : Echinops spinosus, Pergularia to- mentosa, une espèce de Zygophyllum, V Acacia Seyal, et le Salsola articulata, dont se nourrissent de nombreuses troupes de Gazelles. Le lendemain nous traversâmes une vallée pro- fonde que les Arabes nomment Yaffara, où je trouvai le Ge- nista monosperma , le Cucumis Colocynthis , etc. Le troisième jour, nous passämes au pied des monts Hataga, haute et longue chaîne qui se prolonge à l’ouest jusqu’à cinq lieues au-delà de Suez. Je gravis le sommet d’une de ces mon- tagnes qui est couverte d’un lichen ( Ramalina pollinaria, Ach.). Dans les vallons croissent les Salvia aegyptiaca, Linaria aegyptiaca, Scrofularia deserti, Lycium europæum , etc. Le 4 décembre nous arrivaämes à Suez, où je restai plusieurs jours. J’y récoltai l'Ochradenus baccatus,\ 4Erua tomentosa, et le Cassia obovata. Je pris dans la mer plusieurs espèces d’al- gues, telles que : Sargassum vulgare, $. latifolium, S°. crispum, S. dentifolium, Cystoseira trinodis , et le beau Zonaria margi- nata, qui n’avait été trouvé que par Forskahl. J’y ai recueilli aussi le Zostera ciliata de Forskahl, qui forme maintenant le genre T'halassia. | Le 14, je montai sur une barque arabe qui devait me con- duire à Djeddah; mais le vent contraire nous fit rester en vue de Suez pendant huit jours. Le 20, je profitai de ce retard pour visiter les sources de Moïse, qui sont au nombre de quinze, et situées à une demi-lieue de la mer; j'y ai récolté plu- sieurs espèces de Joncs et des Graminées. Les Dattiers y pro- duisent à leurs pieds des touffes de rejetons qui empêchent de s'approcher de leurs troncs. Un Arabe habitait à l'ombre de ces Dattiers, et cultivait une portion des terres à l’entour des sources dont il faisait couler l’eau sur ses terres ensemencées d’orge. Nous partimes le 23 décembre, et, vers le soir, nous arrivämes en vue de la montagne Faraoun. C’est au pied de cette mon- 78 N. Bové. — foyage en Arabie. tagne, sur une longueur d’un quart de lieue au nord, que sortent plusieurs sources d’eau très chaude et sulfureuse, auxquelles les Arabes donnent Île nom de Hamam Faraoun, ou bain de Pha- raon. Les déserts qui les avoisinent m'ont fourni le Siatice ® pruinosa et Ÿ Arundo ægyptiaca, etc. Le 26, nous enträmes dans le port de Tor, village composé de dix maisons, et qui est situé dans une grande plaine de sables argileux et salés, où sont épars quelques Dattiers. A trois quarts de lieue au nord-est, on rencontre la montagne Abou- souera , au pied de laquelle sortent encore plusieurs sources d’eau chaude et sulfureuse que les Arabes nomment Hamam Mousa, ou bain de Moïse. Elles arrosent une grande quantité de Dattiers qui croissent avec la plus grande vigueur. Je pro- fitai de mon séjour à Tor pour herboriser et pour draguer des plantes marines. Sur la côte d’Afrique, vis-à-vis de Tor, est une montagne appelée par les Arabes Ghebel-el-Zedd, c’est-à-dire montagne d'huile , à cause de la source de bitume qui en découle, et au- quel les Arabes attribuent une grande vertu contre les douleurs rhumatismales. Nous quittämes Tor le 29, et nous passâmes la nuit à Ga- dehhea. En parcourant les déserts environnans, je cueillis le S'alsola foetida, le Cornulaca monacantha, et V'Artemisia monosperna. Nous partimes le lendemain, et ne descendimes que’le-1°7 janvier 1831, sur une ile déserte nommée Neyman, où je trouvai le Convolvulus armatus , le Statice axillaris et un Z'ephrosia. Nous arrivämes, le 3, dans un bon port, près d’un petit vil- lage, que les Arabes nomment Louache, habité par des Bé- douins. Nous y passämes un jour à draguer des marchandises, appartenant au Pacha, qui se trouvaient sur une barque nau- fragée trois jours avant notre arrivée. Je laissai les gens du Pacha assiter au dragage, et j’allai faire une herborisation dans les déserts environnans, où je trouvai trois Zndigofera, deux espèces de Cleome, un Corchorus , et plusieurs autres plantes que je n'avais pas rencontrées dans d’autres localités. Nous partimes le 5 janvier avec un bon vent du nord, et le N. Bové. — Voyage en Arabie. 79 soir, nous nous arrêtaämes dans un endroit nomineé Chaborak, sorte d’abri fort dangereux. La nuit, nous essuyâmes de forts orages, et nous manquâmes d’être jetés sur les rochers. Le 6, nous passàres à une certaine distance d’une ile mon- tueuse nommée Hossan; elle était couverte d’une verdure qui me parut être produite par des Mousses, Lichens et autres pe- utes plantes. Nous longeâmes de temps en temps la côte garnie de T'amarix. Le lendemain, le mauvais temps nous surprit et nous fit rester dans une petite anse qu’on nomme Hossaï, que nous quittûmes le 8, pour ne prendre terre qu'a Yembo, où débarquent les pélerins qui se rendent à Médine. J'employai les trois jours que je restai à Yembo à parcou- rir ses environs. J'y remarquai plusieurs citernes faites en ma- connerie pour recevoir les eaux de pluie. En traversant la ville, j'aperçus sur le marché des Radis blancs, des Carottes pourpres, des Oignons et Poireaux semblables à ceux de l'Egypte. Ces légumes sont cultivés dans des valions à trois lieues de la ville. J'y ai vu trois variétés de Dattes que je n'avais pas remar- quées au Caire : savoir, une blanche qui est perticulière à ce pays, et deux autres variétés brunes dont l’une était d’une con- sistance moyenne. Ces Dattes étaient fort sucrées et les meil- leures que j'avais goûtées jusqu'alors. Un Arabe avait un grand panier d'énormes Laibeliules rôties qu'il vendait aux habitans qui mangeaient avec plaisir ces insectes. La ville est située dans une grande plaine de sable argileux , où je ramassai un ÆArenua- ria et quelques petites graminées. Le lendemain, nous partimes et ne nous arrêtâmes que le 1 6 à Rabach, anse étroite qui s'enfonce profondément dans le dé- sert. Pendant que les Mahométans s’occupaient à faire des ablutions et autres rites de leur religion avant de se rendre à la Mecque, je fis une petite herborisation, dans laquelle ÿ’ob- servai quelques pieds de Sceura marina de Forskah}l, ou #vi- cennia alba de Blume. Cest le point le plus au nord où croît cette plante. Le 17, nous quittûmes Rabach, et nous arrivämes à Elbohor, anse à peu près semblable à celle de Rabach. Pendant que les matelots y puisaient de l’eau, je m'avançai dans le désert, afin 80 N. Bové. — Voyage en Arabie. d’herboriser. À peine éloigné d’une demi-lieue, j’aperçus six hommes qui se dessinaient en noir dans le lointain, sur le désert coloré par les rayons du soleil couchant. Persuadé que les hommes que je voyais ne devaient pas appar‘enir à notre bar- que, je me dirigeai du côté de la mer. Mais à peine eus-je le dos tourné, qu’ils avaient disparu. Les Arabes ont l'habitude de se jeter à plat ventre lorsqu'ils veulent attaquer quelqu'un. Ca- chés par les ondulations des sables qui les dérobent à la vue, ils s'élancent sur les étrangers au moment où ceux-ci arrivent pres- que sur eux. La crainte qu'ils m’inspiraient ne tarda pas à se confirmer, car ils venaient d’arrêter un pélerin qui nous raconta son accident. Le patron envoya aussitôt à ma ren- contre quelques personnes qui me dépeignirent alors les hommes que j'avais vus, comme les mêmes voleurs qui venaient de dépouiller le pélerin. En me dirigeant vers la mer, je re- cueillis le Sodada decidua, et quelques autres plantes rares qui servent de nourriture à une espèce de Lièvre (Lepus Isa- belinus ). Le 18, nous partimes à sept heures du matin, et à deux heures après midi, nous entrâmes dans le port de Djeddah, où je restai douze jours en attendant une autre embarcation. C’est dans celte ville que je fus vicume de la fourberie d’un interprète du Pacha, qui m'avait donné au Caire des lettres pour le gouverneur de Djeddah, et sur la présentation desquelles je devaistoucher de l'argent pour tout le reste de mon voyage. Mais, d’après ces let- tres, on ne devait me fournir que les moyens de transport; je fus donc forcé d'emprunter de largent à mon propre compte, et, comme jene pouvais disposer que d’une faible somme,lesmoyens d'achever mon voyage me manquèrent totalement. Je profitai de mon séjour pour visiter la ville et ses environs. Djeddah est situé dans une grande plaine de sable argiteux stérile, où je récoltai une espèce d’Indigofera, le Sodada decidua et le Zyzyphus spina Christi. Le marché aux légumes m'a offert les mêmes produits qu'à Yembo, et entre autres le Per- sil, lÆibiscus esculentus, le Melon d’eau et une sorte de Courge, des Figues et Raisins secs qui, me dit-on, venaient des environs de la Mecque. N. Bové. — J’oyage en Arabie. SL Les maisons de la ville sont toutes construites avec une es- pèce de madrépore. On se sert de cette espèce de madrépore après l’avoir fait cuire, pour en former un mortier qui remplace la chaux de nos édifices. Djeddah est entouré d’un fossé ct d’une muraille flanquée de plusieurs tours garnies de canous. Dans la plaine, il y a une centaine de puits creusés à quinze ou vingt pieds et qui ont huit pieds d'ouverture ; ils contiennent de l’eau plus ou moins potable. Ces puits percés dans un sol argileux ne sont entourés d'aucune bâtisse. Le 2 février, nous partimes de Djeddah pour Haideytta. Le 8, nous arrivâmes près d’une petite ile que les Arabes appellent Ghisirey-el-Horrab; elle est remplie de Scezra ma- rina. Cet arbre est souvent couvert de trois à cinq pieds par les eaux de la marée montante; son bois sert de chauffage aux marins et aux voyageurs. Les pêcheurs lient trois ou quatre troncs en- semble pour en former des sortes de radeaux, sur lesquels ils s'avancent en pleine mer. Arrivés le 9 à Komfida, nous fûmes obligés d’aller chez le commandant, pour pouvoir obtenir en payant très cher quel- ques outres d’eau dont nous étions privés. Vis-a-vis de la ville ,il y a une petite île entièrement couverte d’un Chenopodium, voisin du fruticosum, dont le tronc est de la grosseur du bras, et qui sert à brûler. Le 10, nous partimes par un mauvais vent du sud-ouest, et nous passämes la nuit dans un endroit entouré de rochers, pour nous abriter des coups de mer. Les rivages me parurent boisés en plusieurs localités. Le 11, nous enträmes dans une anse qu'on nomme Ehmmek-Ouafou. Ses bords sont remplis de Sceura, et jy'ai cueilli une nouvelle espèce de Poa. Les montagnes du voisinage sont garnies de Cucifera thebaica. Le 12, nous dou blâmes plusieurs petits caps désignés par les Arabes sous diffé- rens noms, ainsi que plusieurs petites îles. Le 15, nous pas- sâmes devant Lahheyt, petite ville bâtie sur une élévation près de la mer. Vis-à-vis est située l’île Komok, habitée par des Arabes. Le 16, nous nous arrêtâmes près l'ile Kamaran, afin d’y prendre quelques informations sur l'agent du Pacha, qui, d’a- i. Dot. II 82 N. Bové. — Voyage en Arabie. près les rapports des Arabes, s’y était réfugié, afin d'éviter une bande de voleurs. Cette bande avait infesté les plaines de Y'Yemen, quelque temps avant mon arrivée, mais elle avait été dispersée ou détruite par un autre chef arabe nommé Ali-Ebéné-Ghedeh. Je remarquai sur cette île le Phœænix dactylifera, le Cucifera thebaica, et quelques autres plantes que je ne pus déterminer, à cause de la fièvre qui me tour- mentait, et qui s'était compliquée d’abcès en plusieurs parties du corps. Le :7,vers les trois heures après midi,nous mouillâmes dans le port de Haideytta; je m'empressai d'aller trouver Hadji Joussouf- Aga, l'agent du Pacha, et de lui remettre les lettres que j'avais du gouverneur de Djeddah, pour me mettre à même de remplir ma mission, dont le but principal était de me procurer les graines et plants de café. Tout allait pour le mieux, ma mission semblait devoir s'effectuer en peu de temps, lorsque le manque d’argent vint mettre un terme à mon voyage. L’agent du Pacha, d’origine turque , auquel je m'étais adressé afin. de savoir la demeure d’un marchand arabe qui devait me remettre de l'argent, fut indigné du peu de confiance que lui témoignait le gouverneur de Djeddah, et m'avança de ses propres deniers ce qui m'était dû. Mais cette somme était trop faible pour me mettre à même de continuer mon voyage dans l’intérieur de l'Yémen. J’ai éprouvé, de la part de Hadji-Joussouf, les soins les plus obli- geans, pendant que j'attendais les graines de café qu’il s'était volontairement chargé de me faire venir de l’intérieur des montagnes. Ce fut ja friponnerie des autres agens du Pacha, qui me priva des moyens d'accomplir le but de ma mission. Ainsi, après l’arrivée des graines, je manquais non seule- ment d'argent, mais même de bois pour la fabrication des boîtes destinées à conserver quelque temps les graines etles faire ger- mer pendant mon retour au Caire. Je fus forcé, pour ne pas revenir les mains vides, de mettre mes graines dans des outres. Hadji Joussouf m'a répété plusieurs fois que, si je lui avais été recommandé directement par son altesse , il m'aurait accom- pagné dans l'intérieur de l'Arabie heureuse, malgré les dan- N: Bové. — Voyage en Arabie. 83 gers de ce Voyage, et que, si je revenais un jour , 1l me ferait délivrer tout ce qui me serait nécessaire, et me recommanderait aux chefs arabes. La modération de cet agent le fait aimer des indigènes. C’est par lui que j'ai eu des notes sur le café de l’Abyssinie, qu'il m'a dit être de beaucoup supérieur au café Moka. M. Rüppell, voyageur allemand, qui avait été sur les frontières de l’Abyssinie, m'a donné les mêmes notes, et m'a parlé avec beaucoup d'éloges de la supériorité de ce café sur celui de Moka. Haïdeytta est situé près de la mer , dans une très grande plaine dont le terrain est fertile, mais couvert superficiellement de sable mobile. Les meisons de la ville sont construites de bri- ques et de terre glaise; elles sont crépies avec de la chaux de madrépore. Celles des villages sont presque toutes construites avec des branches d’arbres, et leur toit se compose de diverses plantes annuelles, en guise de chaume. J’ai cueilli dans les environs deux espèces de ZLithospermum, un Cynanchum, deux AErua, un Agrostis, le Dactylis repens, qui grimpait à 4 ou 5 pieds de haut sur d’autres plantes près de la mer. Dans les marais, j'ai vu le Sceura marina et le Rhizophora Mangle. À cinq lieues dans l’intérieur de l’Yémen, j'ai trouvé les Cadaba rotundifolia et farinosa , ainsi que le Pandanus odo- ratissimus spontané. On cultive également ce dernier à cause de la bonne odeur que répandent ses fleurs. Je recueillis en outre l’Asclepias gigantea, un Croton, vn Jatropha , deux espèces de Sida, un Hibiscus , V’Aristolochia sempervirens, le Cleome arabica, un Cordia, un Grewia voisin du G. betu- lifolia (F1. seneg. ), et plusieurs autres espèces qui me sont inconnues. Le Cadaba rotundifolia atteint à quatre ou cinq pieds de diamètre, et à quarante ou cinquante pieds de hauteur. Il forme des espèces de forêts avec le Phænix dactylifera, le Cucifera thebaïca, le Pavetta longiflora, eile Pandanus odo- ratissimus. Les Arabes cultivent plusieurs plantes alimentaires, parmi lesquelles j'ai observé les espèces suivantes : Solanum Melon- gena, Hibiscus esculentus , Corchorus olitorius, Pennisetum spicatum , Holcus Sorghum, l'oignon d'Egypte, le melon or- 84 N. Bové. — f'ayage en Arabie. dinaire, le melon d’eau et plusieurs autres Cucurbitacces. Les plantes d'agrément sont: Polyanthes tuberosa, Mogorium Sambac, VOcymum basilicum, et une rose à fleurs doubles dont on fe des bouquets. L'Zndigofera argentea et le Gossypium arboreum sont cul- uvés en grand à cinq lieues de Haydeytta, dans une plaine basse et dans une très bonne terre. Ces plantes sont arrosées au moyen d'irrigations artificielles, dont l’eau est fournie par des puits à roues d'une construction fort simple. Les grandes pluies commencent au mois de mai et durent jusqu’à la fin de sep- tembre. On récolte beaucoup de Sené ( Cassia obovata ) qui est sauvage dans l’intérieur, et on en exporte une grande quan- tité dans les Indes orientales et de là en Europe. Le 2 avril, je m'embarquai sur un grand bâtiment du Pacha d'Egypte, qui venait du Bengale, pour aller à Djeddah, dans lequel port nous entrâmes le 13. Le 22, je passai sur un autre bâtiment, et je partis pour Kosseir, où nous débarquâmes. le 7 mai. Kosseir a un mauvais port rempli de rochers. La ville est située dans une petite plaine sablonneuse et stérile, entourée de longues chaînes de montagnes, dans les vallons. desquelles je remarquai quelques Dattiers et Zyziphus spina Christi. Lie 9 mai, je m'empressai de quitter cette ville, à cause de la mauvaise eau saumâtre et puante dont j'étais obligé de faire usage, et qui se faisait encore sentir trois heures après l'avoir bue. À deux journées de Kosseir, nous trouyâmes des puits qui contenaient de l'eau douce et potable. Le thermo- mètre de Reaumur est monté à 35 degrés sous la tente. Le 12, nous passämes auprès d’autres puits, et la nuit nous couchâmes sur les limites des déserts, près des terres fertiles de l'Egypte. Le matin en me réveillant, je remarquai les 4ca- cia arabica et Lebbek, le Ficus Sycomorus, Ÿ Aselepias gigan- tea et le Ruta tuberculata. Nous longeämes les terres cultivées pour nous rendre à Kéné , où nous entrâmes à midi. Je restai quelques jours dans cette ville pour faire traiter par un barbier, qui exerçait les foncuons de médecin, mes trois compagnons, savoir : mOn interprète, mon domestique nègre et un élève jar- N. Bové. — Voyage en Arabie. 85 dinier, qui étaient tombés malades. Une saignée et une tisane de tamarin les rétablirent complètement. Les jardins des environs m'ont offert les mêmes plantes que celles que j'avais déjà observées au Caire. J'ai trouvé croissant spontanément Le Solanum coagulans , le Lotus arabicus ei le Potamogeton crispum. Le 16, je traversai le Nil pour aller visiter le temple de Den- derah , qui est à environ deux lieues de Kéné, entre les déserts et les terres cultivées. Ce monuinent est un des plus beaux et des mieux connus du pays. La grande plaine qui s'étend du temple jusqu’au Nil, est presque entièrement inculte et infestée par le Poa cynosuroides, et le Saccharum cylindricum. On re- marque aussi des bosquets de Doums et de Daitiers. On mange crus les péricarpes charnus des fruits du Doum , qui ont le goût du pain d'épice. Macérés dans de l’eau froide, ces fruits for- ment une boisson laxative. Près de Denderah , on cultive le Coton, l’Indigo et le Ricin, des graines duquel on extrait de l'huile avec laquelle les Nu- bieus se frottent le corps. Les feuilles de cette plante servent dans la cuisine à envelopper les viandes hachées. Le 17, le commandant de Kéné me douna une barque pour me conduire au Caire. Mais la tyrannie qu’on exerce envers les malheureux Arabes,les porte à abandonner, aussitôt qu’ils peu- vent en avoir l’occasion, le voyageur confié à leurs soins, et je ue tardai pas à en être la victime. La première nuit, vers deux heures du maun, ils attachèrent la barque sur un banc de sable, et partirent sous divers prétextes, espérant que je chercherais à me urer d'affaire en prenant une autre embarcation. Après avoir attendu inutilement jusqu'a dix heures du matin, je m’aperçus qu'on avait enlevé le gouvernail, afin de nous em- pêcher de continuer notre route. Je me décidai néanmoins à ne pas quitter cette barque; et, quoique tous mes hommes fussent malades, je remplaçai le gouvernail par une planche que j'at- tachai par derrière, et je m’aventurai sur le fleuve. Nous des- ceudimes ainsi à peu près deux lieues; nous aperçûmes des tentes sur les bords du Nil, appartenant à un jeune Mamelouk du Pacha, qui commandait le canton de Farchout. Je descendis 86 N. Bové. — J’oyage en Arabie. à terre avec mon interprète qui pouvait à peine se traîner. Le commandant parlait un peu français, etse nommait Ali-Effendi; il se montra fort affable envers moi, et il me fit donner des hommes pour me ramener jusqu’au Caire, ainsi que des lettres de recommandation pour le commandant d’une ville située plus bas sur le Nil. Les bords du fleuve, près des habitations, sont cultivés en Coton, Indigofere, Maïs et Sorgho. Le 18, je visitai la sucrerie et la distillerie de Raramon, con- struites par un Anglais sur le plan de celles de nos colonies, et dirigées par un Italien. La canne à sucre est cultivée en grand dans tous les environs de l'établissement. Le terrain est sablon- neux et arrosé parirrigations. Enfin le 4 juin, après un voyage de six mois, j'arrivai au Caire , et j'arrêtai ma barque devant le palais du prince Ibrahim. Dans la soirée, S. À. me fit venir près de lui, afin de connaître quelques particularités de mon voyage. Il me demanda si je m'avais pas découvert, outre le café, d’autres arbres ou plantes utiles ou d'agrément. Je ne pouvais pas lui signaler la fripon- nerie dont j'avais été dupe, car l’auteur de cette friponnerie me servait d’interprète. Mon mécontentement aurait certainement été traduit dans la bouche de cet interprète par des paroles de toute autre signification. D'ailleurs , le prince , n'ayant que peu de momens à m'accorder, m’assigna un autre jour d’audience. Peu de jours après, le choléra se manifesta au Caire, et les choses en restèrent la. L’expiration de mon contrat arriva, et l'absence de son altesse, qui était partie pour l’expédition de Syrie. m'empècha de le renouveler. De mon côté, je me pré- parai pour le voyage que je méditais au mont Sinaï,en Palestine et en Syrie avant de quitter définitivement l'Egypte. Pendant ce temps, je trouvai encore plusieurs espèces de plantes, parmi lesquelles je citerai le Cynanchum monspeliacum, l Inula crispa, le Conyza aegyptiaca, les Rumex aegyptius , dentatus et spi- nosus , le Cressa cretica, le Frankenia pulverulenta , le Vero- nica anagallis ; plusieurs espèces d’Orobanche parasites sur les racines des Fèves et sur celles des Choux et des Melongènes; le Cuscuta vulgaris sur le Trèfle d'Alexandrie. Ces trois der- nières plantes se font remarquer principalement après l’inonda- N. Bové. — Voyage en Arabie. 87 tion ou infiltration des eaux du Nil, depuis le mois de novem- bre jusqu’au février. J’ai aussi récoité un bon nombre d’espèces de Graminées, et quelques Cypéracées croissant dans les champs aux environs du Caire. (La suite à un prochain numéro.) > Osservariows sur la tige du Lamium album, suivies de quelques réflexions sur l’'Estivation quinconciale ; Par Ab. STEINHEIL. (Lu à la Société d'Histoire naturelle le 3 février 1832.) Dans un mémoire inédit, lu à la Société d'Histoire naturelle en décembre 1830, j'ai établi: Ç 1° Que, dans une dicotylédone, chaque verticille floral est produit par la soudure de deux feuilles opposées. 2° Que ces feuilles sont dédoublées en plusieurs lobes, 3, 5, 7, ce qui fait 6, 10, 14 pour la totalité du verticille; et que de la soudure de ces lobes deux à deux résultent les verticilles flo- raux des dicotylédones (1). 3° Que dans le verticille supérieur, la soudure a lieu de telle sorte, que les pièces de ce verticille sont alternes avec celles du verücille inférieur. Ces propositions étaient établies sur une série de raisonne- mens, appuyés sur des faits reconnus ou sur des théories ad- mises; elles ne sont que des conséquences d’un système orga- nographique, qui comprenait tous les végétaux vasculaires ; (1) Je dis un verticille floral, simple ‘et complet, comme celui des Solarum, des Geranium , etc. SiVon me démontre qu'il est des fleurs où le verticille est évidemment formé par plusieurs feuilles rapprochées, qu’aura-t-on démontré? sinon que ce qu'on prend.pour un verticille est formé par le rapprochement de plusieurs bractées, ayant chacune la valeur d’un demi, quelquefois d’un verticille; la variété d’OEillet qu’on a appelée Dianthus caryophyllus spicatus, peut donner une idée très grossière de la ma- nière dont se formerait cette espèce de calice ou de corolle, 88 STEINHEIL. — Sur le Lamium album, etc. mais l’ensemble du travail ayant paru dénué de preuves suffi- santes, j'ai dû reprendre successivement chacun des points de vue qui découlaient de l’idée générale et chercher à les établir d’une manière plus certaine, pour remonter à celle-ci. Cette. marche sera pénible et lente : dans mon premier tra- vail, j'avais essayé de démontrer l’idée première, et les consé- quences en découlaient d’elles-mêmes ; maintenant il me faut reprendre ces conséquences l’une après l’autre, les établir sans le principe général qui en faisait concevoir la nécessité, et accumuler pour chacune des preuves tirées de tous côtés et qui devront souvent se répéter avant de pouvoir arriver à ce prin- cipe. Mon but dans le mémoire que je publie actuellement est de prouver la vérité des propositions énoncées ci-dessus par la comparaison de ce qui se passe dans la fleur, avec les phéno- mènes que l’on observe dans la tige. Cette démonstration a pour base l'identité organique bien reconnue aujourd’hui d’une fleur avec un bourgeon; et de laquelle, il résulte que l’organisation de l’un et de l’autre devra être la même; si donc je démontre que ce qué j'ai avancé est vrai pour les verticilles de la tige, ce sera également vrai pour ceux de la fleur (r). Partant donc de cette base, nous allons, sans plus d’hésitation, nous livrer à l’examen d’une uüge de dicotylédone à feuilles opposées. Je prendrai pour exemple la tige du Lamium album, parce que cette plante peut se trouver presque toute l'année ; parce que la position des faisceaux fibreux y est nettement des- sinée, enfin parce qu’elle appartient à une famille de piantes qui ont toutes les feuilles opposées, et qu'ainsi ce que je dirai pour elle pourra s'appliquer de suite à une famille au moins. En faisant une coupe transversale de cette tige, on y re- marque quatre faisceaux placés chacun à l’un des angles de la (x) Je crois l'identité de la fleur et du bourgeon assez généralement reconnue pour pouvoir m’appuyer sur cette base, sans rappeler ici les nombreuses observations qui ont été publiées successivement, et qui ont servi à démontrer cette vérité, de laquelle un botaniste distingué est encore parti tout récemment en cherchant à expliquer la formation des fleurs irrégulières, en admettant que chaque pétale représente une feuille. Srenueiz. — Sur le Lamium album. 8) uge et quatre autres plus petits intermédiaires, c’est-à-dire ré- pondant aux quatre faces de la tige; en quelque endroit qu’on coupe la üge, elle présente la même disposition de faisceaux; et, comme ses faces et ses angles sont continus , nous pouvons déjà prévoir que ces faisceaux le sont aussi , et nous arrivons à ce ré- sultat singulier, que des feuilles qui alternent (celles du verti- cille supérieur avec celles du verticille inférieur ) naissent de faisceaux continus. Si nous voulons nous rendre compte de ce fait, nous y arri- verons à l’aide de coupes longitudinales , qui nous montreront la manière dont les faisceaux se conduisent en se rendant dans les feuilles. Cherchons d’abord à apprécier la valeur des quatre petits fais- ceaux intermédiaires : les ayant mis à nu à l’aide d’une lanceue et les examinant avec une simple loupe, nous remarquerons qu'ils sont simples jusqu’au ‘point de la naissance des feuilles ; que la chacun d’eux produit deux ramifications qui se rendent aux faisceaux de droite et de gauche, et le faisceau se continue ; res- tant encore simple jusqu’au mérithalle supérieur où il rencontre une feuille, là il se partage en deux faisceaux qui vont rejoindre de même les gros faisceaux de droite et de gauche, et là il y a une interruption sur la tige (1). Puis au-dessus du point de la naissance des feuilles, on voit deux ramifications partir de droite et de gauche, pour venir se réunir au milieu et y former de nouveau le faisceau intermédiaire, qui reste encore simple jusqu’au verucille supérieur , et là il se ramifie de la même ma- nière. Voyez la fig. 1v (2). Nous voyons donc ces quatre petits faisceaux intermédiaires se former à chaque mérithalle par deux branches, partant des (1) Il y a interruption sur la tige, mais le faisceau intermédiaire se continue dans le pétiole de Ja feuille où il trouve nécessairement sa terminaison ; j’ai remarqué qu’il y est quelquefois bifurqué, c’esi-à-dire que les deux faisceaux dont il est formé ne restent soudés qu’en une très petite partie de leur longueur. (Voyez la fig. 5.) (2) J'ai représenté au mérithalle supérieur un fait que l’on observe quand la tige est très développée; sur chaque face, outre le faisceau qu’elle présente habituellement, on en voit deux nouveaux intermédiaires plus petits : il est évident qu’ils se sont formés par dédoublement, de la même manière que se forment d'habitude les quatre petits faisceaux de la tige. 1. Pot. 12 90 Srenweeil. — Sur le Lamium album. gros faisceaux de droite et de gauche qui viennent se souder au milieu pour se désouder au sommet du mérithalle où les rami- fications retournent au tronc principal ; dès-lors, nous pouvons conclure que ce sont des ramifications comparables jusqu’à un certain point aux nervures latérales des folioles, et1ous pouvons cesser de nous en occuper pour porter toute notre attention sur les quatre gros faisceaux qui déterminent la forme de la uge, et donnent naissance aux feuilles. Nous savons déjà qu'ils sont continus, et nous nous demandons comment ils peuvent donner naissance à des feuilles de positions différentes. Or, en examinant le pétiole d’une feuille , j'y remarque deux gros faisceaux distans à la base , rapprochés au sommet et dont les ramifications produisent les nervures du limbe de la feuille. En suivant ces deux faisceaux jusqu’à leur base, on reconnait qu'ils prennent naissance de deux des quatre grands faisceaux de la tige ; du côté oppocé la même chose a lieu pour l’autre feuille. Voici donc mes quatre gros faisceaux employés à la forma- üon de deux feuilles et cela en se soudant deux à deux. Voici donc un verticille à deux pièces formé par la réunion de quatre pièces primitives. Suivons maintenant ces quatre faisceaux jusqu’au point de la naissance des feuilles du mérithalle supérieur, nous les verrons se conduire absolument de la même manière, et se souder deux à deux pour former aussi les deux feuilles qui terminent ce méri- thalle; mais avec cette différence que si, dans le verticille infé- rieur, les faisceaux s'étaient soudés de manière à produire la combinaison B et B’ d’une part et celle À etA” de l’autre, nous trouverons dans le mérithalle supérieur À B et A°B'; et par l'effet de cette seule modification, la position des feuilles se irouvera changée, et elles seront alternes avec celles du verticille inférieur, c’est-à-dire que les feuilles sont opposées en croix. À un mérithalle encore plus élevé d’un degré, nous aurons de nouveau la combinaison A A’ et B B’, puis encore A Bet A’B’, et ainsi de suite. Nous pouvons maintenant facilement nous expliquer cette loi d’alternance des parties d’un verticille supérieur avec celles d’un verücille inférieur. Elle est due dans les dicotylédones à la STEINHEIL. — Sur de Laimium album. OI soudure deux à deux des pièces primitives qui composent le verticille. Or dans une fleur, nous trouvons absolument les mêmes cir- constances; un certain nombre de verticilles, formés d’un nombre quelconque de pièces toujours disposées de telle sorte, que les pièces du verticille supérieur sont alternes avec celles du ver- ücille inférieur (1); il me semble donc qu’il est bien permis de conclure que ces pièces se forment de la même manière que les feuilles ; et que par conséquent un calice de Lamium, qui est à cinq pièces, en contient normalement dix, ce qui fait cinq pour chaque demi-verticille. La question se trouve donc amenée maintenant à ce point, qu'il »’y a plus qu’une différence de nombre ; car la position, la symétrie, enfin toutes les lois de l’organisation sont identiques. Mais il est bien évident que la différence du nombre ne suffit pas pour établir une distinction réelle ; car un organe quelcon- que peut se multiplier par dédoublement, comme l’ont prouvé MM. Dunal et Moquin (2). D'ailleurs quel que soit le nombre des pièces d’un verticille, je dirai, si ce verticille est simple, qu’il n’a que la même valeur qu’un verticille à deux feuilles ; et je me fonde sur ce fait, que les Rubiacées dont le premier verticille n’a que deux feuilles (3) (cotylédons ), en ont souvent un plus grand nombre aux verticilles supérieurs, et que les Conifères qui ont plusieurs cotylédons, présentent cependant la même organisation que les dicotylédones en général. Mais je remarquerai encore qu’une feuille de Lamium al- bum ({. 6) a cinq nervures principales, ce qui fait dix pour la totalité du verticille. Je rezirquerai encore que les bractées qui (1) Les sépales ont bien certainement ia méme valeur que les feuilles, puisque dans certains cas ils, portent à leur aisselle des bourgeons susceptibles de se développer. (Voyez les Observations publiées à ce sujet par M. Seringe, dans son Bulletin bota- nique, janvier 1830.) (2) Et comme cela est démontré par les observations de M. Dutrochet, sur l’ac- croissement des faisceaux. (3) Ce verticille à deux feuilles a la même valeur que ceux de Ja tige formés d’un plus grand nombre de feuilles; car j'ai vu six bourgeons se dévélopper et devenir des rameaux à l’aisselle des deux cotylédons d’une Rubiacée qui avait les feuilles verticillées par -6. 02 STeinneiz. — Sur le Lamium album. forment en quelque sorte le passage entre les feuilles et les lobes du calice, sont très généralement seules, et que surtout dans les Labiées, elles ont souvent au moins trois nervures longitu- dinales: il me sera donc facile de concevoir comment des verti- cilles qui ont une commune origine se trouvent de deux et principalement de quatre pièces sur la tige, tandis qu'ils sont de cinq et primitivement dix pièces sur l'axe de la fleur. ILest donc vrai de dire qu’un verticille floral de dicotylédone est formé par le dédoubiement de deux feuilles et que les pièces produites par ce dédoublement se soudent deux à deux. Je dis que c’est la seule manière de se rendre compte du nombre cinq, que l’on trouve si fréquemment être le nombre normal des fleurs des dicotylédones, et que de plus cette théorie rend également bien compte des autres nombres, tels que 5, 4,6, etc. Je me suis appuyé dans cette démonstration de l'identité re- connue du scion et de la fleur; je vais maintenant me livrer à quelques observations sur les calices du Lamium qui confirme- ront cette identité. Ce calice présente cinq dents dont la supérieure est un peu plus élevée; chacune de ces cinq dents est marquée d’une ner- vure médiane ou dorsale, et en outre deux petites nervures la- térales, comme cela se voit dans un grand nombre de feuilles ; ce qui suppose quinze nervures pour la totalité du calice ; or en les comptant, on n'en trouve que dix; savoir, cinq grandes et cinq peutes intermédiaires, parce que chacune des latérales sert pour deux divisions du calice, entre lesquelles elle est située ; de même nous avons vu dans la tige quatre gros faisceaux et quatre plus petits intermédiaires; et ceci nous conduit à nous demander, s’il n’y aurait pas une analogie quelconque entre ces cinq petites nervures et les quatre petits faisceaux de la tige. Or, remarquons d’abord que les cinq grandes nervures sont coutinues dans toute leur longueur et constituent les cinq dents, comme les quatre grands faisceaux de la tige consutuent les deux feuilles (ce qui doit nous faire penser que les cinq grandes nervures sont doubles, et qu'il y en a primitivement dix ). STrEiNHEIL. — Sur le Lamium album. 93 Suivant maintenant les cinq petites nervures depuis leur base, nous verrons qu’arrivées au sommet de l’angle rentrant qui sépare les dents du calice, elles se bifurquent, et que les deux faisceaux qu’elles fournissent vont rejoindre les deux grandes nervures de droite et de gauche, comme faisaient les petits fais- ceaux de la tige. Les lois d'organisation sont donc encore en ceci les mêmes que dans la tige. Mais 1l est d’autres Labiées dont le calice possède réellement les quimze nervures, auxquelles nous étions d’abord arrivés par une observation imparfaite; et alors les nervures latérales se rapprochent de ia nervure médiane du lobe dont elles font par- tie, sans produire aucune ramification , et chaque lobe présente cette espèce de nervation qu’on remarque dans beaucoup de feuilles, et surtout dans les bractées de certaines Labiées (1). Nous pouvons donc considérer ce calice comme formé par cinq petites feuilles (2). Mais si les cinq dents sont des feuilles, elles sont formées chacune par deux faisceaux fibreux, car c’est ainsi que se forment celles du ZLamium album , il y aura donc dix faisceaux pour un verticille de cinq pièces. Mais si ce sont des feuilles, les deux nervures latérales sont des ramifications de la dorsale, produites par dédoublement, (1) Des observations que j'ai faites avec mon ami J. Decaisne, sur le calice des Lab'ées, nous ont démontré que tous ces calices pouvaient par analogie et en appré- Marius. — Observations sur la Flore de l'Inde. 245 Queiques Osservarions sur la Flore de l'Inde, sous le point de vue de la distribution géographique des végétaux ; par M. Marrius de Munich. (4lgemeine Botanisch Zeitung, n° 1. — Janvier 1834.) Les plantes que la Compagnie des Indes a fait si généreuse- ment distribuer aux botanistes les plus célèbres de l’Europe, ont été réunies par différens voyageurs anglais, qui ont par- couru dans tous les sens les possessions britanniques de la pé- ninsule indienne. En tête est M. Wallich, qui fut pendant vingt ans le directeur du Jardin botanique de Calcutta ; après lui viennent les noms suivans : Le docteur Patr. Russel, qui habitait le district de Cirears. Les frères Klein et Heyne, et les missionnaires danois Rotiler et John, qui explorèrent principalement la partie méridionale de la presqu'ile. Le docteur Hamilton qui parcourut diverses parues de l’In- dostan. M. Roxburgh. M. George Finlayson, qui accompagna l’ambassade envoyée en 1821 du Bengale à Siam. Et enfin MM. Rich. Wight; Moorcroft; le général Hard- wicke; M. R. Smith, qui habitait Pundna, et M. Colebrooke, qui visita le Népaul. Ces voyageurs ajoutèrent par leur coopération à la richesse des collecüons de Wallich, Dans le troisième volume de ses Plantæ asiaticæ rariores, ce botaniste a donné une carte géo- graphique sur laquelle sont indiqués les voyages qui ont été faits dans le but spécial d'enrichir la botanique. Pour plus de facilité, nous diviserons l’Inde anglaise en deux parties. L’Inde continentale, ou l’Indostan proprement dit, et les deux presqu'iles. Dans la presqu’ile occidentale, on trouve indiqués les itiné- raires de quatre voyageurs, Honihon , R. Wight, Leschenauli de la Tour et le colonel Sykes. Hamilton demeura un certain temps à Madras; de là il visita 246 Marrius. — Observutions sur la Flore de l'Inde. Arcot, la partie orientale des monts' Gates, Bengalore, Serin- gapatam et Mysore. Ses voyages, considérés d’une manière générale, s'étendent entre le 11° et le 30° degré de latitude. Rich. Wight voyagea à l’ouest et au sud de Madras; il longea toute la côte Malabare , depuis Trichore jusqu’au cap Comorin. Leschenault de la Tour parcourut la côte de Coromandel de Pondichéri à Negapatam, puis, se dirigeant vers l'intérieur , il visita l’extrémité méridionale de la chaîne des monts Gates, Tanjar, Madura, Courtalam et Tuticorin. Dans l'ile de Ceylan, il alla de Colombo à Kandy. | Le colonel Sykes s’avança à l’est de Bombay jusqu’à Beeja- poor, au 76° de longitude ; :l visita principalement le bassin du fleuve Kistnah, et ne descendit pas plus bas que le 16° degré de latitude. Les missionnaires danois de ‘Franquebar et les docteurs Koœnig et Heyne parcoururent les côtes de Coromandel et d'Orissa, qui furent aussi visitées par Roxburgh. Tout le pays au nord de Madras, jusqu'au fleuve Merbudda, les districts d'Hyderabad, de Gundnawa, sont inconnus. Seulement, en 1812 et1813, Waildet toucha à Coringa et Nizagapatam , et le d' Patrick Russel recueillit quelques plantes dans les Circars. Les voyages les plus étendus sont ceux de M. R. Wight, mais nous ne pouvons indiquer avec précision les pays qu’il a visités ; il le fera probablement lui-même dans le Prodromus Floræ peninsulæ Indiæ orientalis, qu'il publie conjointement avec M. Walker Arnott. Dans l'Inde continentale, Îes voyages de Wallich s'étendirent de Calcutta à Kuuack ; il fit aussi des excursions vers le Népaul et le versant méridional des monts Imaus. De Culcutta, il remonta le Gange jusqu'a Caunpoor, le Jumma jusqu’à Agra, et 1l pénétra dans les montagnes du pays de Sirmoori. Son point le plus avancé vers le nord a été Sansaidhara, au 30° de- gré de latitude. Déjà en 1802 ei 1803, Hamilton avait visité le Népaul, ainsi que M. Kamroop, qui avait pareouru les plateaux élevés de Gossainthan. L'infortuné Moorcroft a traversé l'Hi- malaya, et s’est avancé jusqu'aux sources de l’Indus. M. Royle , après avoir fait.le même voyage que Wallich à Marrius. — Observations sur la Flore de ? Inde. 247 Agra, a poussé jusqu’à Delhi et dans la province de Gurhwall, jusqu'au 31° degré de latitude. À l’ouest de Calcutta, les mon- tagnes et les vailées de Silhet, entre les fleuves d’Araam et de Soormah, ont seules été parcourues par Francisco de Sylva, Guillaume Gomes et Henry Bruce. La Cochinchine a été peu visitée, mais la Flore des Birmans, est beaucoup plus connue; parce que M. Wallich accompagna un envoyé anglais chargé de conclure un traité de commerce avec ces peuples. Les plantes récoltées viennent surtout des environs de Rangoon et d’Ava, et de la côte voisine du fleuve Irawaddi. Prince et George Porter firent des collections à Singapore et à Pulo-Pinang. VVilliam Jack a fait connaître, dans ses Malayan miscellany, plusieurs végétaux propres à l’ile de Sumatra. Voici le relevé numérique des plantes de Wallich : ACOTYLEDONEÆ. Algæ, 14 Salviniaceæ, 2 Lichenes, et Marsileaceæ, 3 Characeæ, 6 Lycopodiaceæ, 37 Hepaticæ, 25 Filices, 483 Musci, 112 Equisetaceæ, 3 Torar. . . 689 MONOCOTYLEDONEZX. Granuneæ, 121 Alismaceæ, 10 Cyperaceæ, 234 Butomeæ, 2 Naïadeæ, 4 Liliaceæ, 33 Potamogeteæ, 5 Melanthaceæ, 19 Pistiaceæ, 4 Roxburghieæ, Typhaceæ, 2 Parideæ, : 2 Aroideæ, 17 Smilaceæ, 41 Acoroideæ, I Dioscoreæ, 14 Pandaneæ, A Palmeæ, Tacceæ, 3 Eriocaulez, 19 Baianophoreæ, 4 Xyrideæ, 5 248 Manrius. — Observations sur la Flore de l'Inde. Commeliueæ, Hydrocharidex, Hypoxideæ, Pontedereæ, Amaryllideæ, Saurureæ, Chlorantheæ, Piperaceæ, Podostemeæ, Callitrichineæ, Ceratophylleæ, Samydeæ, Aquilarineæ, Urticeæ, Stilagineæ, Artocarpeæ, Moreæ, Ulmacex, Amentaceæ, Salicineæ, Myricee, Plantagineæ, Scrofularineæ, Rhinantaceæ, Solanaceæ, Cyrtandraceæ, Verbenaceæ, Labiatæ, Boragineæ, Heliotropeæ, (1) Près de 300 sont entre les mains du professeur Ræper, qui les étudie. 26 Irideæ, 5 Orchideæ, 7 Scitamineæ, 5 Musaceæ, 1 DICOTYLEDONEÆ. APETALÆ €t ACHLAMYDEÆ,. 3 Juglandeæ, 3 Datiscineæ, 30 Euphorbiaceæ (1). 1 Coniferæ. 1 Taxineæ, 1 Chenopodeæ, 12 Phytolaccæ, 1 Polygoneæ, 63 Begoniaceæ, 10 Nepentheæ, 17 Nyctagineæ, 10 Aristolochiæ, 12 Santalaceæ, 46 Thymeleæ, 14 Elæagneæ, 6 Proteaceæ, Toraz. MONOPETALÆ. 1 Ehretiaceæ, 119 Sesameæ, 15 Acanthaceæ, 37 Bignoniaceæ, 4o Grobancheæ, 166 Lentibularieæ, 199 Primulaceæ, 4x Plumbagineæ, II Hydroleaceæ, TOTAL ES Marius. — Observations sur la Flore de l'Inde. 24 Polemoniaceæ, Convelvulaceæ, Oleaceæ, Fraxineæ, Jasmineæ, Myrsineæ, Kbenaceæ, Ilicineæ, Gentianeæ, Menyantheæ, Loganieæ, Apocyneæ, Gardnereæ, Asclepiadeæ, Sapoteæ, Ericineæ, Monotropeæ, Celastrineæ, Rhamneæ, Hippocrateaceæ, Hippocastaneæ, Sapindaceæ, Acerineæ, Erythroxyleæ, Malpighiaceæ, Ampelideæ, Meliaceæ, Olacineæ, Aurantiaceæ, Guttiferæ, Ternstrœmiaceæ, Dipterocarpeæ, Hypericineæ, Terebinthaceæ, Rutaceæ, Coriarieæ, Ochnaceæ, Lygophylleæ, 1. Bot. I Epacrideæ, I 126 Styraceæ, 28 35 Lorantheæ, 71 5 Lonicereæ, 23 47 Sambuceæ, 4 76 Flubiaceæ, 260 37 Compositæ, 42x 8 Valerianeæ, S 5o Dipsaceæ, 6 2 Vaccinieæ, 1 9 Papayaceæ, ï 146 Cucurbitaceæ, 66 3 Stylideæ, 2 11 Goodenovieæ, 1 28 Lobeliaceæ, 11 24 Campanulaceæ, 25 I HOTAL: 20200 POLYPETALZÆ. 70 Simarubeæ, 2 5i Oxalideæ, ü 21 Balsimineæ, 48 2 Polygaleæ, 32 l Cruciferæ, 23 8 Podophyllex, \ 6 Nymphæaceæ, 9 17 Ranunculaceæ, 57 168 Umbelliferæ, 61 46 Araliaceæ, 43 12 Fumariaceæ, 12 39 Capparideæ, 51 41 Dilleniaceæ, 21 fr Magnoliaceæ, 14 17 Myristiceæ, 26 32 ÂAnonaceæ, 81 23 Menispermeæ, 42 25 Berberideæ, 7 Laurineæ, 85 13 Monimieæ, I À, Calycantheæ, )2 RÉSUMÉ GÉNÉRAL. Acotyledonert. 2..." 211669 Monocotyledoneæ..,..... 915 Dicotyledones si: Fun Go36 Plantæ incertæ sedis..... NA ToTaL GÉNÉRAL... 7684 250 Manrius. — Observations sur la Flore de l'Inde. Melastomaceæ, G2 Elæocarpeæ, 28 Salicarieæ, 34 Tiliaceæ, G1 Halorageæ, 7 Moringeæ, 3 Onagrarieæ, 9 Bombaceæ, l Saxifrageæ, 18 Büttneriaceæ, 52 Grossularieæ, 4 Malvaceæ, 158 Philadelpheæ, À Tamariscineæ, 6 Hamamelideæ, I Lineæ, 5 Rhizophoreæ, 11 Amaranthaceæ, 6t Memecyleæ, 16 Caryophylleæ, 39 Myrtaceæ, 157 Paronychieæ, te) Granateæ, 1 Ficoideæ, 4 Combretaceæ, 53 Crassulaceæ, 20 Chailletiaceæ, 2 Portulaceæ, Q) Homalineæ, B Sanguisorbeæ, 2 Passifloreæ, 12 Rosaceæ, 81 Droseraceæ, 5 Chrysobalaneæ, 4 Ionidieæ, 17 Drupaceæ, 18 Bixineæ, 3 Pomaceæ, 22 Flacourtianeæ, Leguminosæ, 759 Torat. : . 3024 Remarques additionnelles sur le Tropæolum pentaphyllum de Lamarck; par M. D. Dow. Lues à la société Linnéenne de Londres, le 18 mars 1834. { Philos. magaz., avril 1834, p- 310.) Cet articlé est un supplément aux observations de M. Don sur Ja plante qui forme le sujet de ces remarques, et qui avaient D. Dow. — Remarques sur le Tropæolum pentaphyllum. 25r £té lues à la société Linnéenne le 18 décembre 1832. (Voy.les Archives de Botanique, t. 1, p. 453). L'auteur y avait démon- tré que le Zropæolum pentaphyllum pouvait être regardé comme le type d’un nouveau genre, auquel il avait imposé le nom de Chymocarpus. Dans sa nouvelle communication, pour l'intelligence de laquelle M. Don a présenté à la société un dessin, ainsi que des fleurs et des fruits conservés dans l'esprit de vin, il fait connaître plusieurs faits intéressans que Pexa- men de la plante vivante et en parfait état l’a mis à même d’ob- server , et qui confirment la création du genre nouveau. Ainsi, indépendamment de la persistance de son calice opposée à la caducité de celui du 7ropæolum, M. Don a remarqué que ce calice subit un changement considérable pendant la maturation du fruit. Il attribue la plus grande régularité et la briéveté du limbe du calice dans cette plante à l’absence presque totale des pétales, et à la diversion d’une quantité considérable de nour- riture qui occasionne un plus grand développement dans je tube. Il termine par quelques additions à la partie descriptive de sa première notice. Srirpes cryprocamæ l’ogeso-Rhenanœæ ; quas in Rheni supe- rioris inferiorisque, necnon Vogesorum præfecturis , colle- gerunt J. B. Moucxor et CG. Nesrrer. Fasc. Xmus. (In-4° 100 spec. exsicc. Bruyères, 1834.) Nous sommes heureux de pouvoir annoncer aux amateurs de Cryptogamie que la dixième centurie des Plantes cellulaires vogeso-rhénanes vient enfin de paraitre, et qu’elle ne le cède en rien aux précédentes, soit pour la beauté, le choix et l'abondance des échanullons, soit pour le nombre des espèces nouvelles ou intéressantes. Si nous voulions citer tout ce que ce fascicule con- tient de remarquable ,il faudrait en nommer plus de la moitié. Nous y avons vu avec plaisir figurer, parmi les Fougères, le Botrychium rutaceum VWVid., bien distinct du 8. Lu- 252 J.-B. Moucror et C. NEsTLER. —Stirpes cryptogame. naria SW., puisque dans la même localité et par conséquent sous les mêmes influences atmosphériques l’un fleurit toujours six semaines avant l’autre; parmi les Mousses, les Ærchidium phascoides Brid., Grimmia conferta Bruch, Hymenostomum squarrosum Nees, Mnium cinclidioides Hübn. (dont nous avons publié la découverte en France, dans les 4rchives de Bo- tanique, t. u, p. 273), Orthotrichum pallens, O. fallax, O. patens Bruch, O. stramineum Hornsch., Phascum recurvi- Jolium Dicks., P. rostellatum Brid., Trichostomum viridu- lum Brach, T°. nervosum Bruch ( Didymodon Hook.), que nous avons aussi trouvé dans les Pyrénées orientales; parmi les Li- chens, l'Endocarpon Guepini, dont nous avons donné une figure dans la quatrième livraison du tome second des Archives de botanique. Enfin, parmi les Hypoxylées, nous citerons surtout les Sphæria Miribelii Fries, et S. kystrix Tode, la véritable, celle publiée sous le n° 569 de la même collec- üon n'étant que la variété y du S. stilbostoma Fr.; et les Sphæronema cladoniscum et colliculosum Fries. Cette der- nière espèce est si commune dans les Vosges, où nous l'avons recueillie nous-même près de Ploinbières, que nous nous éton- nions à bon droit de ne point encore la voir figurer parmi les espèces de la Flore française. Inconsolable de la perte douloureuse qu'il a faite récemment en la personne de son digne collaborateur le professeur Nest- ler, M. Mougeot, dans une courte préface, jette quelques fleurs sur Ja tombe d’un ami de sa jeunesse, enlevé aux sciences au moment où 1l allait publier les précieuses observations qu’il avait recueillies sur les plantes de l'Alsace. Cette perte, qui a dû vivement et profondémentaffecter M. Mougeot, n’a pas peu contribué sans doute à occasionner le retard qu’a éprouvé la publication que nous annonçons aujourd’hui. C. MonrTaGxe, D. M. Notice sur Banaro el BERTERO. ND COX © Nomice sur les deux botanistes italiens Binaro et BERTERO. (Extrait de la Biblioteca italiana, juillet 1833, n° co, p. 123.) Nousréunissons en un seul article les renseignemens que nous avons recueillis touchant le sort de deux savans Italiens, parce que, sous plusieurs points de vue, nous avons trouvé entre eux une grande conformité. Nés l’un et l’autre dans des villes sou- mises à la domination du roi de Sardaigne, tous les deux ils embrassèrent la profession de la médecine, et cultivèrent avec une pareille ardeur la botanique; enfin, conduits par leur pro- pre zèle en certaines contrées américaines remarquables par Île luxe de la végétation, l’un a eu certainement et l’autre proba- blement , une fin malheureuse et prématurée. J.-B. Baparo naquit à Laigueglia, dans le duché de Gênes. Il fit ses études de belles-lettres et de philosophie au lycée de Gênes, sous le gouvernement impérial. En 1815, il vint à Pa- vie, où il recommença ses études de philosophie, s’occupant activement de mathématiques et de lecture des classiques, prin- cipalement des latins; puis il étudia la médecine, et obtint à Turin le grade de docteur. Dans le cours de ces études il s’é- tait livré avec passion à la botanique, et il avait reçu pendant son séjour à Pavie de grands encouragemens et d’excellentes di- rections, non-seulement à raison des avantages qu’un botaniste peut trouver dans cette ville, mais encore par la société d'amis très zélés de la science des végétaux, et surtout par les généreux services que lui rendit le professeur Moretti, qui fut son maï- tre, son ami, el le compagnon de ses excursions et exercices bo- taniques. Après avoir demeuré quelques années dans sa patrie, Badaro partit en 1827 pour Rio-Janeiro, dans l'intention d’y pratiquer la médecine, et de s’y livrer en même temps à des recherches scientifiques concernant Padmirable végétation du Brésil. Nommé, par la protection de l’impératrice Léopoldine, directeur du jardin d’acclimatation, institué dans la ville de Saint-Paul, il avait recu des professeurs Moretti, Bertoloni et autres, des graines de plantes économiques cultivées en ltalie, 254 Motice sur Baparo et BERTERO. afin de les élever et de les multiplier dans ce jardin, lorsqu'une mort violente vint fenlever en 18317, à la fleur de l’âge, et dé- truisit les espérances qu'avait fait concevoir son goût éclairé par l'étude, son fervent désir d’étendre les limites de la science et de rendre service à l’humanité. Badaro avait fait de fréquentes excursions botaniques en Ita- lie. Entre les montagnes de Gènes et celles du lac de Como, il avait exploré presque toute la plaine de la Lombardie autri- chienne, les collines de San-Colombano et du Pavesan, au- delà du Po. Il avait visité deux fois le Mont-Cénis, et deux fois aussi la Sardaigne. Dans ce dernier voyage, il n’avait trouvé d'autre moyen de se livrer à ses investigations botaniques, que de se mettre en compagnie de pêcheurs de thon, auxquels il avait prêté gratuitement ses services comme médecin. Sa fa- mille conserve un herbier considérable de plantes ligurien- nes récoltées par lui, et elle attend une collecuon de plantes et d'animaux d'Amérique. Les publications de Badaro sont les suivantes, toutes com- prises dans le Journal de physique et de chimie de Pavie : Observations sur l'importance de certaines parties de la fleur pour la clas- sification botanique. (Dec. IT, vol. v, p. 147.) Observations sur diverses plantes de la Ligurie occidentale et de la Sar- daigne. (Dec. IT, vol. vu, p. 363.) Sur une espèce de Brassica qui croît spontanément sur les rochers mari- times de la Ligurie occidentale. (Dec. IT, vol. 1x, p. 411.) Plantarum Liguriæ occidentalis Centuriæ decem. Ces Centuries font partie de la discussion sur la Flora ttalica du professeur Moretti. (Dec. TT, vol. 1x, p. 64, 160, 243.) Cnarzes BerTEro, né à Alba en Piémont, étudia la méde- cine, aima et culuva la botanique avec transport. IL collectait les plantes avec une passion irrésistible , et telle que dans une de ses dernières lettres, à propos d’une entreprise botanique qui lui offrait en perspective de grands dangers à courir, il écrivait: « Si je crève, on pourra toujours dire que Bertero, « faiseur de beaux échantillons, est mort victime de son échan- « tillonomanie.» Ilavait parcouru le Piémont et les contrées voi- Notice sur Baparo et BERTERO. 255 sines, mais 1} semblait avoir résolu de ne point prendre de repos tant qu’il n'aurait pas vu l’Amérique, partie du monde si célèbre par sa végétation riche et variée. Il partit donc pour l'Amérique sans le secours d'aucun gouvernement, et il visita les Antilles et la Terre-Ferme. Ce voyage, qui dura cinq années, lui fournitune abondante moisson de nouveautés botaniques. De retour en Eu- rope, il distribua généreusement ses récoltes aux botanistes, et il s'arrêta quelque temps dans son pays; mais après s’être procuré une somme assez considérable par l’aliénation de son patrimoine, il se mit de nouveau en route pour l'Amérique, dans l’intention, cette fois, de visiter le Chili et d’en rédiger la Flore. Parti du Hävre dans les derniers jours de septem- bre 1827, il arriva au Chili après u ne traversée de cent douze jours. En attendant qu'il pât se livrer à sa science favorite, il exerça la médecine dans le pays. Bertero eut beaucoup d’ob- stacles à surmonter dans les premiers temps de son séjour au Chili, non-seulement à cause des dangers qu’offrent en tout temps certaines parties peu civilisées de ce pays, mais encore à cause des funestes dissensions politiques qui lagitaient alors; mais, à force de persévérance, il vint à bout de ses desseins. Les années 1828, 1829 et 1830 furent employées à augmenter ses richesses botaniques, et, comine notre voyageur était doué d’un excellent jugement et d’une mémoire prodigiense, il savait dis- cerner facilement les localités qui devaient lui fournir de nou- velles plantes. Sans attendre son retour , il ne cessa d’envoyer aux botanistes européens de nombreux fascicules des plantes qu'il avait admirablement desséchées. IL avait fait imprimer, dans le journal intitulé Mercurio Chilense, qui se publie dans la ville de Sant-Jago, un catalogue des matériaux qu’il avait recueillis pour la Flore du Chili, et qui a été réimprimé en Eu- rope dans plusieurs journaux scientifiques. Il visita ensuite Pile de Juan-Fernandez, et en fit connaître la végétation aux bota- nistes. Enfin, ayant trouvé un bâtiment qui partait pour l’île d'Otaiti,il s’y embarqua, et après avoir récolté dans ces contrées si éloignées une grande quantité d'espèces, il repartit pour le Chili sur un bâtiment construit dans l’île même d’Otaitu. Mais ce bâument rest pas encore arrivé au Chili, de sorte que depuis 256 Notice sur Baparo et BERTERO. wois années, on ignore complétement le sort de Bertero, et qu'il est malheureusement trop à craindre que cet infortuné voyageur ait péri dans ces parages , où les naufrages sont si fré- quens. Les herbiers de Bertero nous ont été adressés à plusieurs reprises en 1828, 1829 et 1830. Conformément à ses instruc- ions, nous en avons distribué des échantillons à divers bota- nistes , notamment à MM. De Candolle, de Jussieu, Kunth et Delille. Le surplus est resté chez M. Benjamin Delessert, qui les tient à la disposition des héritiers de Bertero. Exrrar d'une lettre de M. Srenusiz, aux Rédacteurs des Annales des Sciences naturelles. Une erreur assez grave s’est glissée dans l'impression de mon Mémoire sur le Lamium album, inséré dans le numéro de fé- vrier. Au sujet des pièces qui consutuent le quinconce, on lit (pag. 97, ligne 30) : «Il y en aura deux externes, deux semi-externes et une interne. » I faut bre : « Une semi-externe et deux internes , » comme cela se voit sur la figure. J’ai quel- quefois observé une disposition semblable à celle qui est indi- quée dans le texte, mais c’est un cas plus rare. Je profite de cette occasion pour réparer une omission que je ne pourrais commettre qu'à mon grand désavantage. M. Mirbel- dans un Mémoire sur l’organisation des Labiées, avait déjà ob, servé une partie des faits sur lesquels j'ai appuyé mes raison- nemens. Je suis trop heureux d’avoir en ma faveur une autorité si puissante et qui me rassure complètement sur la valeur des faits qui m'ont servi de point de départ. Dans mon Mémoire sur quelques espèces de Scilles, p. 100, ligne 17, on a imprimé : « L’herbe jaune et fraiche. » C'est jeune qu'il faut lire. Epwanos et Coris. — Sur La Germination. 257 De l'Influence de la T empérature sur la Germination ; (Mémoire lu à l’Académie des Sciences, le 3 février 1843.) Par M. Epwaros, Membre de l’Institut de France et de la Société royale de Londres, Et M. Cou, Professeur de chimie à l’École Militaire, correspondant de la Société Philomatique. La physiologie végétale est riche en faits relatifs à la struc- ture et aux fonctions des plantes ; mais elle en possède peu qui déterminent l'influence des agens extérieurs. Ceux qu’elle a constatés sont bien d’une grande importance, mais ils se bor- nent pour ainsi dire à l’action de la lumière et de l'air à l'égard de la matière verte et de la respiration: L'agriculture, au contraire , abonde en faits innombrables concernant l'influence des agens physiques et chimiques sur la végétation Elle a accumulé sur ce sujet le trésor des observa- üons variées de tous les siècles et de tous les peuples depuis l'aurore de la civilisation jusqu’à nos jours. Il'est de sa nature, de son essence , d'appliquer les agens physiques et chimiques à la production des plantes ; mais, comme art, elle cherche à créer et non à expliquer ; et si elle le vou- ie elle n’y réussirait pas. Pressée de produire, elle mit en œuvre tous les moyens que le hasard ou l'esprit inventif dés hommes-pratiques lui a suggé- rés. Or, elle est dans la nécessité d'employer en même temps une foule d’agens à qui élle ne demande et ne saurait deman- der que le succès. Ce qu’elle voit, ce que seulemerit elle peut voir, c’est la résultante générale de toutes ces actions ; car, dans ce concours et dans ce conflit d’agens divers, véritable chaos, quel est l’œil qui peut reconnaitre la part de chaque élément: Cela est impossible tant que l'observation s’exercera sur des con- ditions si prodigieusement compliquées. 11 faut donc les sépa- 1. Bot. — mai. 33 258 Enwanos et Corn. — Sur La Germination. rer, les étudier isolément, déterminer et mesurer l'effet de chacun. Il faut non-seulement les prendre ainsi un à un ; mais les sui- vre de même dans leurs actions de plus en plus compliquées, et les étudier successivement dans leur rapport avec les diverses périodes de la végétation. C'est ce qui nous occupe depuis long- iemps; et nous venons aujourd’hui entretenir l’Académie de quelques-uns des rapports les plus simples de la végétation avec les agens extérieurs, en commençant par la première période, la germination. Trois agens principaux y concourent: la chaleur, l’eau et l'air. Si l’un des trois manquait, il n’y aurait pas de germina- uüon. Nous ignorons si jamais, dans la nature , elle a lieu dans cette simplicité de conditions. Certes, ce n’est pas lorsqu'elle est confiée à la terre ; et nous doutons qu'il en soit ainsi pour les graines aquatiques, à cause de leur gravité spécifique. Quoi qu'il en soit, pour bien étudier cette fonction, il faut la réduire à cet état de simplicité, ce qui heureusement est facile. Un grand nombre d'espèces de graines est suscepuble de flotter sur l’eau, à cause des petites bulles d’air qui y restent attachées. Ainsi, les graines qui sont «lans ce cas n’éprouvent d’autres influences que celles des trois agers indispensables à la germination; et comme chaque graine appartenant à la même variété à, autant qu'il est possible , la même gravité spécifique, elles plongent également dans Peau; de sorte qu'il y a une même étendue de surface en rapport d’une part avec le li- quide, et d'autre part avec Pair. Par ce procédé on obtient des résultats tellement compara- üis, qu’il nous a mis à même, comme on le verra dans la suite, de mesurer les nuances les plus légères et les plus délicates dans l’action des agens extérieurs. Il y a toujours dans tout ce qui est organisé, une différence individuelle qui tend à modi- fier la mesure de l'effet. Mais en ce cas on y obvie facilement en agissant à la fois sur un certain nombre de graines : il ne faut pas que ce nombre soit considérable pour obtenir des effets bien comparatifs. La seule différence individuelle bien appré- Eowarps et Cou. — Sur la Germination. 259 ciable dans les cas ordinaires consiste dans la diversité de vo- lumes;: mais, si l’on veut y avoir égard, on arrive encore à une plus grande précision. La nature etla mesure des effets en rap- port avec les différences de volume ne doivent pas nous occu- perici. Cesujet est principalement lié à une loi générale , qu'un de nous exposera ailleurs, suivant laquelle les êtres organisés tendent à parcourir, selon leur volume, plus ou moins rapide- ment les diverses périodes de leur existence. Dans la simplicité de condition que nous venons de décrire, voyons ce que la germination offre de nouveau. L'an dernier, nous avons lu dans la même séance, où M. Becquerel a fait une semblable communication, une note où nous avons fait con- naître qu’il se formait de l'acide acétique dans la germination. Ïl suffit de rappeler ici ce fait que d'ailleurs M. Becquerel a ex- posé avec assez de détails; nous reviendrons un jour sur cé sujet, pour l’envisager sous plus d’un point de vue. Nous avons annoncé en même temps qu'il y avait aussi d'autres pro- duits. Nous avons d’abord remazqué, en faisant germer pen- dant les chaleurs de l’été des graines de blé dans de l’eau sucrée, qu'il y avait un dégagement très sensible d'alcool. Il devait donc y avoir dans l’eau, à la surface de laquelle ger- maient les graines, du ferment parmi les substances excrétées. Comme le sucre, {dans la proportion où il a été employé, est nuisible à la germination (ainsi qu'il a été déjà remarqué dans cette Académie }, on pouvait croire que le ferment était un produit accidentel provenant de Faction nuisible du sucre. Mais nous avons eu occasion d'observer ce phénomène dans un cas de parfaite simplicité. Ainsi, en faisant germer, pendant la saison la plus chaude , des graines de maïs plongées en partie dans l’eau pure, il s’est développé à une époque avancée de la germination , lorsque la tigelle était bien développée et veræ, une forte odeur d’alcoo!, qui variait d'intensité suivant l’élé- vation de température. Il y avait donc parmi les produits excrétés non-seulement du ferment, mais aussi du sucre. Or, il s’agit de savoir si ces élé- mens de la fermentation alcoolique sont tels qu'ils étaient ex- crétés d'abord, ou s'ils ont subi depuis lors cette transforma- 260 Eowaros et Corix. — Sur la Germination. tion. Remarquons en premier lieu , qu’à une époque de la ger- mipation il se forme du sucre que l’on trouve dans la graine. La conclusion naturelle est que le sucre qui se trouve dans l'eau n’y a pas été formé, mais qu'il a été excrété par la graine; et l’on est entrainé à urer cette conclusion , lorsqu'on songe à la nature de la fonction et de la substance excrétée. Grâce aux belles découvertes de M. Dutrochet, auxquelles il a donné le. nom d’Endosmose et d'Exosmose, nous pouvons expliquer une partie des phénomènes qui ont rapport à l’absorption et à Pexcré- tion. Ainsi, lorsqu'une graine a commencé à absorber de l’eau, si ce liquide y rencontre quelque substance telle que la gomme. ou le sucre, elle en dissout; et la graine, en vertu de cette so-. Jution, détermine un plus grand afflux de liquide; mais en. même temps il s'établit un double courant en sens contraire. Fandis que l'eau du dehors pénètre dans la graine en plus grande abondance, une parue de la solution qui est à l'inté- rieur en sort, et se mêle à l’eau dans le verre. Ainsi, une por- on du sucre de la graine est entraînée au-dehors, et se mêle. à l’eau sur laquelle germent les graines. Il ÿ a donc du sucre excrété; et cet élément de la fermen- tation alcoolique n’est pas formé après coup ; mais ik est un pro- duit de la germination que l’excrétion porte au-dehors. À l'égard de l’autre élément de la fermentation alcoolique, le ferment, nous rappellerons qu’un de nous, dans un Mé- moire qu'il a publié sur la fermentation, a constaté que le glu- ten peut fournir un ferment (1). Voilà donc un principe dans la graine, capable de je fournir; et si d’autres parties inté- grantes n’en étaient pas susceptibles, c’est à ce principe qu'ik faudrait l’attribuer. En résumant les substances sécrétées en nature ou en prin- cipe pendant la germination dans les conditions que nous avons décrites, nous énumérons : 1° L’acide acétique ; 2° Le sucre ; 3° Un ferment. (r) Voy. Annales de Physique et de Chimie, & xxvrrs. Enwarps et Coriv. — Sur la Germination. 26# Outre l'intérêt physiologique de ces faits, ils en présentent un autre qui n’est pas moins marqué. Ils appartiennent à un ordre de faits qui doivent probablement un jour, lorsqu'ils au- ront recu une extension convenable, contribuer à établir la théorie des assolemens. Nous reprendrons maintenant l’examen des conditions exté- rieures de la germination, et nous commencerons par l’examen de l’agent le plus généralement répandu, le calorique. On a bien plus l’occasion de connaître la limite inférieure que la limite supérieure de température à laquelle la germina- tion cesserait d’avoir lieu. Auss;, sait-on en général que c’est un peu au-dessus de zéro que la germination devient impossible. Il n’y a pas, que l’on sache, de graines en état de germer au terme de la glace fondante. Nous avons fait germer des céréales, Le blé d'hiver, l’orge, le seigle à + 7° centésimaux. Nous n'insisterons plus sur ce sujet, qui est assez bien connu dans sa généralité, pour examiner une question sur l’influence du froid , dont on ne s’est pas occupé , que nous sachions. Est- il un degré de froid qui puisse ôter aux grains la faculté de ger- mer ? Dans la nature, où le froid extrème est aussi intense que le plus grand froid artificiel, sans doute que l’occasion s'est sou- vent présentée d'en douner la solution. Mais, dans ces régions inhospitalières , 11 se passe bien des phénomènes que l’homme n’a guère l’occasion d'observer : et sans y pénétrer , si l’expéri- mentation peut y répondre, on est heureux de pouvoir y re- courir. Les moyens de se procurer un grand froid, ont été beaucoup perfectionnés dans ces derniers temps, et nous les devons sur- tout à un chimiste bien connu de l’Académie, M. Bussy. Au moyen de lévaporation de l'acide sulfureux dans le vide, il obtient facilement et sûrement la température qu'il faut pour congeler le mercure. Nous nous sommes adressés à lui, etil a eu lobligeance de nous prêter son secours. Des graines de blé, d'orge, de seigle, de fèves ont été soumises par son procédé à une température capable de geler le mercure, et y ont été 262 Eowanrps et Coin. — Sur La Germination. tenues pendant l’espace de quinze minutes. Nous les avons pla- cées ensuite dans les circonstances favorables à la germina- tion, qui a eu lieu sans que nous ayons remarqué de différence. Sans doute, on aurait pu souhaiter une plus longue durée de l'expérience; mais ceux qui la connaissent savent que la peine et la dépense y mettraient obstacle. D'ailleurs, un froid aussi rigoureux et extrême, s'il avait une action délétère, aurait sans doute eu le temps de la faire sen- ür. Il n’en serait pas de même si l’action était modérée. Nous disons une action délétère , c’est-à-dire nuisible à la vie. Or, d’après des considérations que l’un de nous a développées ail- leurs, les graines , détachées de la plante-mère, par conséquent ayant une existence indépendante, ne sont nullement douées de vie, tant qu'elles ne se trouvent pas dans les conditions propres à la germination. Nous reporterons notre attention sur la limite élevée de la température, où la germination cesse d’avoir lieu. L'observation de ce qui se passe dans la nature n’a pas, que nous sachions , fourni de lumières à cet égard. Et nous ne cou- cevons pas d’abord comment elle le pourrait, lorsque dans la zone torride, partout où les autres Conditions favorables se trouvent réunies, la végétation la plus forte et la plus riche se développe dans les régions les plus chaudes. La question semble donc se rapporter à des recherches de physiologie pure, sans perspective d'application. Examinons-la comme telle ; nous verrons ensuite si elle n’est pas applicable. Il ne paraît pas qu’on s’en soit fort occupé expérimentale- sent; du moins, si l’on à publié de pareilles recherches, elles nous ont échappé. Sans doute qu’elles n’auront pas eu l’exten- sion que nous leur avons donnée ; sans quoi elles nous seraient connues. Les importantes recherches de M. Raspail sur la fécule, qui ont ouvert de nouvelles routes en chimie et en physiologie, et celles que nous devons récemment à MM. Biot et Persoz, nous ont fait connaître le degré de température qui fait crever les grains de fécule. Le terme extrème de cette chaleur se trouve être de 75° centigrades; ainsi, 73 c. serait la limite extrême Eowanos et Corn. — Sur la Germination. 263 de la germination, en supposant que toutes les graines contien- nent de la fécule, et que leur intégrité soit nécessaire pour que la germination ait lieu. L'expérience vient confirmer cette présomption pour les grai- nes que nous avons mises à l'épreuve, telles que diverses es- pèces de céréales et de légumineuses. Même l'immersion dans l’eau à 75° centigrades prolongée seulement pendant 15’, a sufli pour empêcher toute germina- tion. Mais ce qu'il y a de plus remarquable, c’est que cinq mi- nutes d'immersion suffisent pour produire le même effet sur toutes ces espèces. Deux graines de fèves sur cinq ont pu seules résister. Nous avons présumé que la température, capable de faire crever tousles grains de fécule, n’était pas la seule qui pût faire avorter la germination. Une température inférieure à cette li- mite produirait peut-être une altération qui priverait la graine de la faculté de germer. C’est pourquoi nous avons abaissé la température à 62° centigrades (50° R.), et l'immersion peudant un quart d'heure a suffi pour mettre toutes ces graines hors d’état de germer. Même deux minutes 112 ont sufl\ pour pro- duire cet effet sur le blé, l'orge, les haricots et le lin ; la plupart des graines de seigle et de fève seules ont fait exception. Ce n’est qu'après avoir abaissé la température à 50° centigrades que la plupart de ces espèces sont parvenues à germer. Mais toutes n’y ont pas réussi telles que l’orge, les haricots et le lin. Ainsi, la température de 5o° centigrades est la limite de chaleur où ces graines plongées dans l’eau sont près de perdre, ou perdent en effet la faculté de germer. Mais nous avons pensé que la même température pouvait “produire des effets différens suivant la nature et l’état du milieu; car les corps qui ont le même degré de chaleur ne la commu- niquent pas de la même manière ; et d’ailleurs le milieu qui fournit la chaleur pourrait avoir une action directe, en raison de sa nature qui viendrait compliquer les effets. C’est pourquoi il fallait comparer sous la même température l'influence re5- pectüve de l’eau liquide, de l’eau en vapeur (ou de l'air saturé d'humidité), et de l’air parfaitement sec. 264 Epwanrps et Couix. — Sur la Germiñation. Quant à la limite extrème de chaleur qui fait crever tous les grains de fécule dans l’eau liquide (75° centigrades ), les mêmes graines chauflées dans de la vapeur à ce degré perdent également la faculté de germer. Il n’en est pas de même de 62°, C: car les mêmes espèces de graines qui perdaient dans de J'eau à ce degré la faculté de germer, la conservent pour la plupart après le même séjour de15” dans de la vapeur à la même température. Ainsi, la limite supérieure où les graines sont près de per- dre, ou perdent en effet la faculté de germer , sélève de 12° cenügrades dans la vapeur au-dessus de la limite analogue dans l’eau chaude, c’est-à-dire , de 5o à 62° centigrades. En faisant de pareilles expériences dans l’air parfaitément sec, on voit cette limite s'élever bien plus encore : à tel point qu’elle dépasse les prévisions Les plus probables; puisqu'elle vient at- teindre le 75° centigrade. En effet, à ce terme extrême, où par d’autres procédés , tous les grains de fécule éclatent, plusieurs graines de blé, de seigle, d'orge et de lin ont pu germér aprèsun séjour d’un quart d'heure dans de l'air parfaitement sec. Ainsi, en comparant ces trois milieux, l’eau liquide, la va- peur et l'air à la sécheresse extrême, il s'établit une progression ascendante dans les limites de haute température en rapport avec la faculté de germer ; et ces limites sont dans l’eau de 50°, dans la vapeur de 62°, et dans l'air parfaitement sec de 55° centigrades. Nous ne nous arrêterons pas ici à faire les applications de ces faits ; on peut bien se douter qu’ils doivent en avoir; mais nous sommes pressés d’arriver à d’autres limites. Il nous paraissait probable qu'il y en avait; celles que nous avions déterminées n'étant relatives qu'aux conditions dans lesquelles nous lés avons constatées. Dans les expériences qui précèdent, l’action de la tempéra- ture ; quoiqu'elle fût peu élevée, était si vive sur les graines, qu’un court espace de temps suflisait pour leur ôter la faculté de germer. IT était donc présumable, qu’en abaissant la limite de chaleur et en prolongeant la durée de son action, sur des graines placées d’ailleurs dans les conditions propres à la ger- Enwarps et Cou. =— Sur La Germination. 265 mination, on obüiendrait un résultat pareil. En effet, ayant placé sur l’eau dix graines de blé, de seigle et d'orge, on ne porta la température du liquide qu'à 35° centigrades, en Ja maintenant autant que possible à ce degré pendant la durée de l'expérience. Elle fut prolongée pendant trois jours, et il n’y eut de germé que deux graines de seigle et aussi peu de blé, Ainsi, les-quatre cinquièmes du blé et du seigle manquèrent et tout l’orge , à une température aussi faible que 35° centigra- des. Cette expérience a été répétée plusieurs fois avec un même succès. Il faut seulement remarquer, quant à leffet compa- rauf sur les graines, qu'il venait plus de seigle, moins de fro- ment et point d'orge. Trente-cinq degrés centigrades sont donc la limite de germi- nation pour ces trois genres de céréales, dans les conditions où nous,avons expérimenté. Non-seulement la plupart de ces graines ne germaient pas sous l'influence de ce faible degré de chaleur, mais aussi le plus grand nombre exposé ensuite à la température ordinaire ne ger- mait plus; de sorte que la germination de ces graines non-seu- Jement n’a guère lieu à ce terme, mais aussi ne peut en gé- néral'avoir lieu ensuite, parce que leur faculté germinative est perdue. Remarquons que les graines que nous avons soumises à cette expérience appartiennent aux lrois principaux genres de plantes qui intéressent le plus humanité, et que le résultat que nous avons obtenu doit nécessairement avoir son application à la pro- duction des céréales dans diverses régions de la terre. Mais la première série des recherches que nous avons expo- sées nous avertit qu'il y en a d’autres à faire avant de pouvoir en. venir à l’apphication. Eu effet, nous avons vu que l'influence de la température va- riait suivant le milieu qui la communique ,.et suivant l'humidité ou la sécheresse, l’état de liquidité ou de vapeur. Or, si la li- mile de température élevée relative à la germination est de 35° sur l’eau, il est probable qu’elle doit être plus élevée dans la icrre. Quoique cette terre, pour que la germination ait lieu, soit humectée d’eau liquide, les graines y sont en contact avec 1. Dot. 34 266 Eowanrps et Couix. — S'ur la Germination. bien moins d’eau, et de là il est probable que la limite de tem- pérature pour la germination y serait plus élevée que sur l’eau. Notre prévision s’est vérifiée : Dans du sable légèrement hu- mecté des graines de blé d'hiver, de blé de mars, d'orge, de seigle, d'avoine, exposées à une température de 40° centi- grades ont parfaitement levé. Il n’en était plus de même à 45°, une grande partie de ces graines avortèrent, et à 5o° aucune ne levait. Ainsi, 45° est la limite pour ces divers geures et espèces de céréales. Or, rien ne s'oppose maintenant à Ce que nous nous occupions de l'application que nous avons indiquée. Il est évident qu'il n’y a guère de climats où la température s'élève à 45° centigrades, mais il n’est pas nécessaire que l'air soit à ce degré pour que la terre y soit; on sait que les corps s’échauffent très inégalement aux rayons du soleil, et que les terres s’y échauffent beaucoup plus que l'air. D'abord, quant à l'air, on n’indique les températures des. climats qu'à l'ombre, ce qui est fâcheux pour la physiologie. La différence entre les températures prises dans l’atmosphère, d’une part à l’ombre et d’autre part aux rayons du soleil peut être, comme moyenne, à ce que nous a dit M. Arago, de 10 de- grés centigrades. Nous nous sommes aussi adressés à M. Bous- singault qui, à notre prière, a bien voulu prendre la moyenne de vingt observations inédites faites à Quito par son ami Fran- cis Hall. Il en résulte un merveilleux accord avec le terme qui nous a été donné par M. Arago, l’un étant de r0°, l’autre de 9° 5. La plus grande différence dans ces vingt observations étaient de 20° centigrades. On s’est peu occupé de la température du sol échauffé par le soleil, cependant Humphry Davy a fait quelques observations à ce sujet en Angleterre, et M. Rozet aux environs d'Alger. M. Boussingault nous en a communiqué d’autres qu'il a re- cueillies dans l’Amérique du sud ; ce savant distingué nous a appris qu'il a trouvé des températures du sol SES: à Sa sur- face recouverte d'herbes sèches entre les limites de 45 à 48° centigrades. Il n’en avait pas fait un sujet spécial d'observations, c'est pourquoi il ne les a pas mulupliées, surtout dans les cir- Enwanps et Cou. — Sur La Germination. 267 constances qu’il nous importait le plus de savoir pour en faire l'application. Cependant, il nous a raconté que voyageant un jour dans ces régions près de San Carlos, il vit une femme qui repassait, il envoya son domestique lui demander du feu pour allumer sa pipe; mais la bonne femme n'avait eu d’autre feu pour chauffer son fer que les rayons du soleil, et il s’y était chauffé à tel point que M. Boussingault n’en pouvait supporter le contact, et que la femme pouvait repasser à merveille. Quelque élevée que dut être cette chaleur , la détermination précise nous manque; mais nous devons à MM. de Humboldt et Arago des faits qui ne laissent rien à désirer. M. de Hum- boldt nous apprend dans ses Fragmens asiatiques : Que la sur- face du sol s’échauffe par irradiation , pendant le jour très com- munément entre les tropiques jusqu’à 52°, 56° centigrade. — Près les cataractes de l’Orénoque, il a trouvé le sable graniti- que blanc à gros grains, à 60°, 3, l’air étant à l’ombre à 29°, 6. Ce savant illustre ajoute que « M. Arago, dont les recherches sur la température des couches du sol à différentes profondeurs répandront tant de jour sur le mouvement périodique de la cheleur, a fait un grand nombre d’observations précises sur l’irradiation du sable pendant nos grandes chaleurs de l'été. 11 l’a trouvé le plus souvent à 48°, à 50°, mais une fois à 53, le thermomètre à l’ombre étant à 33. IL nous resterait à savoir, si la terre humide peut aux rayons | solaires atteindre la limite de 45° centigrades; car l’évaporation | produisant du froid, doit faire naître une différence entre la terre humide et la terre sèche. D'abord, on sait que dans les | laboratoires, lorsqu'on a besoin de connaître la température | comparée de l'air et de l’eau dans les vases largement ouverts, | ces différences, aux températures ordinaires de l’air, ne s’é- | lèvent guère qu’à un ou deux degrés. Or, quoique la diffé- | rence puisse s’agrandir avec l'élévation de température, il est | hors de toute vraisemblance qu’elle soit assez considérable pour empêcher la terre humide d'atteindre la température de 45° à 60° centigrades. Et, pour ôter tout scrupule, nous avons cher- ché à imiter les conditions dont il s’agit, en les soumettant à l'expérience. 268 Evowanps et Coin. — Sur la Germinatiorn. Deux verres égaux, remplis Pun de sable sec, l’autre de sablé bien humecté, furent placés à égale distance devant un feu de bois fait d'une manière uniforme ; des thermomètres compara- bles étaient plongés au centre du sable. Nous en avons observé la marche jusqu’à la limite de 50° cenugrades , et la différence entre Îes deux températures ne mé- ritait guère d’aturer l'attention, puisqu'elle n’excédait pas deux ou trois degrés. Nous indiquons cette différence, non pour en donner la mesure exacte, mais pour faire voir qu’elle peut être _très petite, et que nous pouvons faire une application des faits précédens relatifs à la germination sans crainte d’erreur. C’est ce qui nous a fait présumer qu'il devait y avoir des ré- gions trop chaudes, pour que nos céréales puissent y venir. C’est aussi ce qui nous a été confirmé par des savans voyageurs bien connus de l'Académie : MM. Roulin, Auguste Saint-Hi- laire et Boussingault. Le dernier surtout, par ses récherches sur les températures moyennes, pour la détermination desquelles il a donné un pro- cédé fort ingénieux , et aussi expéditif qu'il ést exact, a pu nous fournir des renseignemens précis et nombreux, dont l’Académie entendra le résultat, sans doute, avec intérêt; d'autant plus qu'elles paraissent au jour pour la première fois. Dans les régions des Cordilières , depuis les bords de la mer jusqu’à une hauteur où toute végétation péril, 1l a formé une échelle très étendue de températures moyennes, et il a reconnu qu'entre les limites d’une part de 26° centigrades, d'autre part de 16°, 5 ou 17°,le blé ne venait pas. Or, dans ces parages où la chaleur est trop forte pour que le blé réussisse ; 1] résulte de nos expériences que, si le sol suf- fisamment imprégné d'humidité s'élevait à la température de 450 à 48° centigrades, température que M. Boussingault y a reconnu; Jes graines de nos céréales {même après une courte action de quelques heures ) ne seraient plus en état de germer. Il est à presumer que cet état de choses n'est pas le plus ordinaire ; d’où il suivrait rigoureusement, d’après nos expériences, que, dans les régions citées par M. Boussingault, la haute tempéra- ture ne nuirait pas en général, tant à Ja germination qu’au dé- Énwarps et Cocin. — Szr La Germination. 269 veloppement normal des autres parties de la plante. Nous ver- rons d’ailleurs dans la suite l'influence d’une forte chaleur sur les autres périodes de la végétation. Si, au contraire, le sol au lieu d’être humide était sec à la température de 45°, ce qui doit arriver le plus souvent, les graines de céréales n’y perdraient pas leur faculté de germer, ainsi que nous l’avons constaté. Maintenant, pour compléter les applications de nos expé- riences relatives aux céréales, nous rappellerons d’abord un ré- sultat que nous avons déjà indiqué, c’est que les genres sur lesquels nous avons expérimenté diffèrent, quant à la limite de chaleur, qu'ils peuvent supporter dans la germination. Que la limite était plus élevée pour le seigle, moins pour le blé, et moins encore pour l'orge. À cette liste, nous avons ajouté une autre céréale, le maïs; or, de tous ces genres, c'était le maïs qui pouvait germer à la plus haute température. Dans une première expérience que nous n'avons pas répétée dépuis, nous avons trouvé que la plus petite variété de maïs pouvait germer sur l’eau à 45°, c’est-à- dire à 10 degrés de plus que le blé piacé également sur l’eau. Nous ne prétendons pas donner cette différence comme une mesure définiuve, puisqu'elle n’est qu'une première donnée, qui pourrait marquer d’exactitude ; mais elle suflit pour nous convaincre que sa germination peut avoir lieu à une limite su- périeure à celle du blé. Nous avons ainsi un certain nombre de céréales que l’on peut disposer dans un ordre relatif aux limites de chaleur où leur germination cesse d’avoir lieu, en commen- cant par la limite fa plus basse, c’est-a-dire Forge, le blé, le seigle, le maïs. Or, M. Boussingault, que nous avons consulté sur les zônes de température élevée correspondant à la pro- duction des céréales, nous a fourni , à l’exception du seigle sur lequel il n’avait pas de renseignemens, une graduation cor- respondante. Ainsi, l'orge vient dans une zône moins chaude que le blé; et au blé qui ne réussit plus dans Îes régions à une température moyenne de 16°, 5 à 17, succède le maïs qui pros- père dans une zône dont la témpérature moyenne s'élève à 260 centigrade, c’est-à-dire dans une zône qui s'étend presque jus- qu'au littoral. 270 Enwaros Er Coin. — Sur la Germination. Il resterait à faire connaitre les rapports de l'échelle de tem- pérature avec les vitesses correspondantes de la germination : Nous ne ferons ici que deux observations générales. On sait que la végétation est d'autant plus active que la température est plus élevée, d’où il suit que la germination doit s’accélérer avec l'accroissement de la chaleur ; mais d’abord les différences dans les vitesses de germination de 10° en 10° de température ne sont pas aussi grandes que l’on pourrait le croire. Et en second lieu, il se passe un phénomène remarquable lorsque la tempé- raiure se rapproche de la limite supérieure.” Les graines qui jusqu'alors avaient germé plus vite à mesuré que latempérature était plus élevée,non-seulements’arrêtent dans cette progression, mais encore rétrogradent ; c’est-à-dire qu'aux plus hautes températures où elles peuvent germer, leur germi- nauon éprouve un retard considérable. Enfin, pour compléter ces recherches, il faudrait déterminer la nature des altérations qu'éprouvent les graines sous l'influence des limites de tempé- rature que nous avons examinées. Nous nous sommes occupés de cet objet, et nous sommes parvenus à des résultats qui in- téressent la chimie et la physiologie végétale. Nous nous contenterons d'indiquer ici deux faits qui s’y rap- portent. Soupconnant que l’altération de la fécule avait une grande part aux phénomènes que nous avons décrits, nous en avons exposé dans une étuve à 45° centigrades dans deux con- ditions différentes. Dans l’une , la fécule était sèche, dans l’autre nous y avions ajouté un peu d’eau. Dans le vase où la fécuie était mêlée à un peu d'eau, il s’est formé à cette basse température, et au bout de deux jours, de l’acide carbonique et de l'acide acétique ; c'est-à-dire les deux produits qui constituent les deux sécrétions distincuves de la germination. Nous nous bornerons ici à l’é- noncé de ces deux faits que nous développerons avec plusieurs autres dans un Mémoire destiné à ce sujet. Scacx. — Sur les Tissus élémentaires des Plantes. 271 Exposition des tissus élémentaires des plantes, avec quelques exemples de circulation végétale; Par Henri SLack. (Fin. Voyez p. 193 du cahier précédent.) M. Schultz a décrit sous le nom de vaisseaux vitaux, des vaisseaux qui paraissent avoir une structure tout-à-fait différente des formes ci-dessus décrites, il établit que ce sont des tubes continus se réunissant par anastomose et conduisant un fluide qui passe réellement à travers toutes leurs ramifications. Il existe aussi un autre mouvement des fluides végétaux, mais il est loin d’être universel, c’est celui des fluides circulant dans les parties cellulaires des plantes, chaque cellule ayant un mouvement pro- pre du fluide qu’elle contient indépendant, à ce qu'il paraît, de celui des vésicules voisines. Les fig. de la pl. vu, représentent des exemples de cette dernière espèce de circulation, ou plutôt de cette rotation des fluides des plantes. Les premières observations ont pour objet le MVitella flexilis, plante très rapprochée du Chara décrit par M. Varley dans le dernier volume des transacuons et appartenant à la même famille naturelle. Elle en diffère en ce qu’elle est composée de tubes simples transparens avec une légère incrustation ex- térieure , la tige et les branches sont articulées précisément de da même manière que dans le Chara vulgaris; mais elle n’a point comme cette dernière une couche extérieure de petits tubes. Les branches, ou comme on les appelle quelquefois les feuilles, sont au nombre de six dans un même verticille, il se développe souvent à leurs aisselles des jeunes pousses. Ces branches se bifurquent à leurs extrémités, la bifurcation con- siste en deux tubes placés à l’extrémité d’un troisième qui forme la branche. La partie de la üge principale entre les ver- ticilles des rameaux est toujours formée par un tube continu, les articulations correspondent aux verticilles. La plante entière est &’une couleur verte claire. La fig. 1 représente une portion 272 SLACK. — Sur les Tissus élémentaires des Plantes. grossie de l’extrémité de cette plante, où est indiqué le mou- vement des fluides dans ces différens tubes. On ne voit que quatre branches du verticille inférieur, pour rendre la figure moins compliquée, elles ne sont pas suffisamment développées pour présenter la bifurcation; maïs en x, y et z commencent à. paraître des ramules plus petits. On voit dans toutes les aruicula- tons deux courans, l’un ascendant, et l’autre descendant, comme dans le Chara, séparés par deux bandes incolores et sans mouvement aa placés sur les côtés opposés de chaque tube. Ces lignes tournent en spirale autour de la plante et considérées dans lesarticles successifs de la tige, elles paraissent former deux lignes continues;la même chose s’observe dansles branches. Dans la fig. r on voit par la direction des flèches dans la partie inférieure de la tige quela ligne aasépare le courant ascendant g du courant descendant f. La ligne &a, dans Particle supérieur de la tige, continue exactement dans la même direction qu’elle a plus bas, et divise de même les courans ascendant et descendant ; on ne voitqu’une petite portion du premier, la ligne de reposen tour- nant en spirale, le faisant passer derrière le tube. Quoique cette régularité de direction des courans des articulations suc- cessives soit invariable, on n’observe aucune communication entr'eux, le courant ascendant se continuant avec le courant descendant, tant au-dessus qu’au-dessous de chaque articulation. de la plante; ainsi, un mouvementrotatoire continuel s'exécute dans chaque cellule et on peut suivre la même particule flottant dans le fluide dans toute sa course, Les. deux courans trans-- versaux qui s’observent à chaque articulation doivent done être nécessairemeut en direction opposée. Il est remarquable. que dans les branches à leur origine sur la tige le courant as- cendant est toujours le plus éloigné de l'axe, et le courant descendant le plus rapproché, les lignes de repos commencent entre les deux et continuent à s'étendre en spirale dans toute la, longueur de la branche ; lorsqu'il existe une bifureation,, un des. tubes parait être la continuation de la branche principale, tan- dis que l’autre se développe latéralement et est ordinairement plus petit. Dans celui-ci, le courant ascendant commence du côté le plus éloigné de l'axe de la branche et le courant des- SLaCcK.== Sur les Tissus élémentaires des Plantes. 273 cendant se trouve Île plus près. Cette disposition paraît s'offrir dans tous les développemens latéraux de la tige ou des branches, elle est indiquée, dans les rameaux qui composent la tête s, par la direction des flèches. Autour de la base de chaque branche, on voit des petites cellules qui paraissent situées dans la tige principale. Je n’y ai jamais aperçu le mouvement des fluides, quoiqu'il y existe très probablement. Chaque article de la plante, est composé d’un tube extérieur vitré, fermé à ses ex- trémités. Dans ce tube, mais n’ayant qu’une très faible adhé- rence avec lui, on trouve une couche de petites cellules vertes, très rapprochées, les unes des autres, mais se séparant aisément par la pression ; c’est à ces cellules seules que la plante doit sa coloration ; elles couvrent la surface intérieure du tube dans toutes ses parties, excepté le long des lignes de repos, qui seules en sont dépourvues. Le fluide en mouvement avec les particules qu'il contient est évidemment plus intérieur que cette couche cellukaire , il paraît se mouvoir en tournant autour d’un axe formé par un sac membraneux délicat, très mince, adhérent au tube vitré extérieur dans toute l'étendue des lignes de repos. Ce sac est rempli d’un fluide peut-être difiérent de celui qui est en mouvement; mais il ne renferme aucun globule ou particule de quelque nature que ce soit, tant que le sac est entier. L’exis- tencc de cette membrane intérieure est démontrée dans la fig. 2, qui représente deux articles d’une branche très grossie. Ce dessin est fait en amenant au foyer des lentilles, le plan aui passe par l’axe du tube. Les lignes ponctuées aa indiquent Ja position des lignes de repos dans les deux articles, on aperçoit une ligne ondulée, qui indique clairement les contours de axe membraneux interne, et qui est séparée du tube vitré extérieur et de son revêtement cellulaire par un intervalle dans lequel les courans ont lieu; la membrane se voit plus distinctement lorsqu'il existe un mouvement ondulatoire déterminé par le passage de masses de particules flottantes tel qu’en x et y. Les flèches qui sont hors des tubes montrent la direction de cette portion du courant qui se trouve très distinctement au foyer entre fa figne ondulée et le tube extérieur; les flèches intérieures sont dans la même direction, car elles indiquent la marche des portions 1. Dot, 35 2794 Sracx. — Sur les Tissus élémentaires des Plantes. des mêmes courans qui ne sont pas si disinctement au foyer, et qui, dans la situation actuelle du rameau, passent sur la mem- brane intérieure autour des lignes de repos a a. On compren- dra mieux ceci par le secours du diagrame de la fig. 2° qui re- présente une section horizontale de la tige. On y voit le tube extérieur avec sa couche intérieure cellulaire. Cette dernière manquant en aa, parle qui correspond aux lignes de repos, dans l'endroit où la membrane interne e f adhère au tube ex- térieur; d est l’axe renfermé dans le sac membraneux, les lignes ponciuées b 6 indiquent le plan que nous avons distinctement au foyer. Le fluide en circulation avec ses particules existe entre Ja membrane e f et e tube extérieur. Supposons que le côté c est le courant ascendant et d le courant descendant, nous ver- rons distinctement les courans et la membrane interne à l’en- droit où la ligne b c les coupe, et nous aurons aussi une vue moins distincte des parties et des courans au-dessous de cette ligne. Ils nous paraitront également montant et descendant comme on peut le voir par les flèches intérieures, fig. 3. Mais les lignes sans circulation ne pourraient êire dessinées aussi clairement, parce qu'elles se trouveraient trop éloignées du foyer convenable pour obtenir une vue précise du plan qui passe par la Higne ponctuée D c fig. 2. Mais ceci est encore bien prouvé parce fait que, lorsqu'on approche la lenulle d’un échan- üllon de Mitellu, le tissu cellulaire vert arrive toujours au foyer avant les particules qui flottent dans le fluide en circu- lation. On observe souvent des tournoiemens secondaires de masses de globules directement au-dessous de la ligne de repos et qui recoivent évidemment leur impulsion des deux courans; ceci provient de la rupture du sac intérieur et de l’en- irée de parucules externes dans sa cavité; elles se réunissent en masse dans le fluide de l’axe, et sont mises en mouvement de rotation par le passage des courans ascendant et descendant. C’est un fait curieux que les particules qu’on voit floiter dans les courans ont la couleur et la forme ordinaires des cellules quirevètent d’une couche verte les parois intérieures du tube dans lequel elles tournoient. Les particules mouvantes sont cependant quelquefois très irrégulières dans leur forme, Scacx. — Sur les Tissus élémentaires des Plantes. 255 elles paraissent composées de petites cellules égales entr'elles, mais adhérentes en nombre différent , on observe que ces mè- mes petites cellules se réunissent et forment des corps plus vo- lumineux qui couvrent les parois du tube vitré. On en voit des exemples dans les fig. 3,4,5et6 ; dans la fig. 3 on voit des globules extraits du fluide circulant d’un échanullon de Witella, et en b une portion de l’enduit vert, et qui dans ce cas est com- posée de corps exactement semblables aux particules contenues dans les courans. Cette forme paraît exister généralement dans les parties de la plante nouvellement développées. La fig. 4a, représente des globules qui paraissent différer davantage des derniers. On y voit des lignes qui indiquent une formation par agrégation de particules plus petites; on voit flotter dans le fluide rotatoire des corps analogues à ces derniers mêlés avec les particules qui sont représentés dans la figure. On voit en b un fragment de la couche interne du même tube, qui monire que les parties qui le composent sont semblables aux particules flottantes et ne sont évidemment altérées dans leur forme que par la pression. La fig. 6 est un autre exemple du même genre, en a on voit des particules flottantes, elles sont formées de corps plus petits adhérens irrégulièrement. Ces particules plus pe- tiles, paraissent aussi former par leur agrégation les corps plus gros qui constituent lenduit vert du même entre-nœud de la plante, tels qu’on les voit en 6. La fig. 5 représente des globules sphériques qui flottent souvent dans le fluide circu- latoire ; ils paraissent d’une nature tout-à-fait différente des particules ci-dessus décrites; ils sont incolores, transparens et composés sans doute d’un fiuide dense insoluble dans les cou- rans. Ce sont peut-être des globules du fluide échappé du sac membraneux intérieur, dont nous avons parlé plus haut. Iis sont quelquefois assez irréguliers par suite de l’adhérence de petits corps à leur surface. Il se rencontre parfois des petites particules très irrégulières dans le fluide circulant, mais elles paraissent provenir de circonstances accidentelles; car on Îles observe rarement dans les plantes vigoureuses. Les tubes du MVitella offrent quelquelois l'apparence d’an- neaux brillans etobscurs sur le tube extérieur, les petits anneaux. 276 Scacr. — Sur les Tissus élémentaires des Plantes. brillans sont produits par des incrustations de cristaux calcaires semblables à ceux de l’enveloppe extérieure du Chara vulgaris mais se présentant ici à des intervalles réguliers; les parties obscures intermédiaires sont composées des grains verts de la plante; des petites masses de ces cristaux sont disséminées sur la surface dela plante même lorsqu'elle végète vigoureusement mais ces incrustations circulaires ne se voient ordinairement que sur les parties malades et mourantes. Les observations ci- dessus, sur la circulation dans le Wiella, s'appliquent également à celle du Chara vulgaris et sans doute à toutes les plantes de la famille naturelle des Characées. L’Æydrocharis morsus-ranæ, est une plante aquatique commune dans les fossés et les ruisseaux. Ses bourgeons sont eniourés d’écailles très transparentes, qui peuvent être obser- vées sous le microscope sans autre préparation que de les placer sur un morceau de verre creux dans un peu d’eau ct de couvrir le tout avec une plaque mince de mica; ces parties se présen- tent alors comme dans la fig. 7, dans laquelle on voit quelques celiules aplaties de la cuticule ou couche superficielle, et au- dessous les irachées à 8. Nous observons dans chaque cellule un mouvement du fluide indiqué par des globules verts oblongs très réguliers qui glissent tout le long des parois des vésicules ; les flèches indiquent dans chacune d’elles le mouvement rota- toire qui paraît ne suivre aucune loi particulière. Les globules ne sont pas en grand nombre dans chaque cellule, ils chemi- nent quelquefois un à un, d’autres fois ils se réunissent en masse et continuent encore leur mouvement dans la cellule. Lorsqu'ils adhèrent deux ou trois ensemble nous observons souvent une ligne ondulée entre eux et l’axe de la cellule comme on le voit en d,ce qui indique probablement l'existence de queique membrane interne comme celle du Vitella. Dans quelques-unes, presque tous les globules se réunissent en une masse, comme en c fig. 7 et 8, et alors leur mouvement cesse. Dans les cellules aplaues, comme celles représentées sur cette figure, ils suivent ordinairement le bord de la cellule, mais quelquefois aussi ils la traversent. Le mouvement de ces globules verts a été cité par Meyen daus un mémoire sur la circulation de la sève dans les Suacr. — Sur les Tissus élémentaires des Plantes. 277 plantes, publié dans les actes de l'académie de Bonn, volume 13° 1826 ; il décrit aussi un mouvement de particules dans les poils de la racine L. a fig. 7 représente une portion d’une cou- che de üssu cellulaire; comme ces cellules sont très aplaties et ne sont pas loujours exactement sur un même plan dans cha- que couche, une seconde couche est ordinairement en même temps, en partie au foyer. Je ne l’ai pas indiqué dans la figure pour la rendre moins compliquée : on la verra dans la fig. 8. La fig. 8 est une coupe de la tige de l’Aydrocharis; les cellules y sont larges et disposées en séries; entr’elles, en ab, sont des portions de trachées déchirées par intervalle, laissant ainsi voir une série de petites cellules très allongces, qui dans la plante entière entourent les vaisseaux spiraux et paraissent consutucr un état intermédiaire entre Îles tissus cellulaires et ligneux oc- cupant la même place et peut-être remplissant en quelque sorte les mêmes fonctions que le dernier dans cette plante. Dans les cellules plus larges, le mouvement rotatoire du fluide est sem- blable à celui qui a été décrit dans le tissu cellulaire de l’écaille; ici les globules paraissent suivre d’une manière moins précise les parois de la cellule, et dans quelques cas ils traversent la cavité pour rejoindre le courant sur le côté opposé. En x, y, Z on voit une portion d’une couche inférieure de cellules , dans laquelle les globules se meuvent de la même manière. Comme les limites de ces cellules ne coïncident pas avec celles de la couche supérieure, les courans paraissent souvent passer à tra- vers des cloisons intercellulaires; ce qui, à la première inspec- tion, fait naître l’idée d’une conunuité entre les cavités des cel- lules. Dans ce cas, on pourra toujours reconnaître que les cou- rans ont lieu dans une couche de cellules différente de celle à laquelle les cloisons appartiennent, mais qui s’offre en même temps à la vue: on observe aussi un mouvement circulatoire du fluide dans les cellules qui entourent la trachée ; ce mouvement est rendu perceptible par de petites particules qui circulent comme dans le tissu cellulaire plus large; mais, comme ces par- ticules sont très ténues, on ne peut souvent les remarquer que d’un seul côté de la cellule; ce qui au premier abord porte l’ob- servateur à conclure qu'il n'existe qu’un courant dans chaque 278 SLACK. — Sur les Tissus élémentaires des Plantes. cellule et qu’elles communiquent entr’elles, ou sont des tubes continus. Cette erreur est bientôt dissipée en suivant la marche des particules à l'extrémité d’un de ces tubes; on verra qu’elles tournent autour et descendent sur le côté opposé à celui par lequel elles ont monté. On a donné dans la gravure des exem - ples de ces courans. Un auire fait, qui peut encore conduire à une fausse conclusion, c'est que lorsqu’on fait une coupe, il arrive fréquemment que le vaisseau spiral couvre un côté de la petite cellule, et par conséquent cache un des courans; c’est ce qu'on voit en d, e et f. Les extrémités de ces cellules allon- gées S’aperçoivent difficilement; on peut facilement les prendre pour des tubes continus. Les vaisseaux vitaux de M. Schultz ne seraient-ils pas de la même nature que les cellules que nous venons de décrire, puisqu'il avance qu’ils se trouvent toujours dans les plantes monocotylédones autour des trachées? Quel- ques physiologistes ont supposé qu’il existait une circulation dans les vaisseaux spiraux de l’Æydrocharis, mais je pense que cette supposition provient du mouvement opéré dans les pe- ttes cellules adjacentes, et qu’on aperçoit à travers la mem- brane du vaisseau spiral. Depuis que j'ai fait les dessins pour les fig. 7 et 8, j'ai remarqué dans toutes les cellules de l'Jy- drocharis uu nucleus très transparent, qui se voit en f dans la cellule e de la fig. 7, Il paraît être exactement semblable au nucleus du Tradescantia, et on aperçoit dans toutes les cel- lules de l’Aydrocharis, comme dans cette plante, une circu- lation de particules très ténues qui tantôt suivent la marche des gros globules, et qui tantôt traversent les cellules, comme on le voit dans la figure. Ces petits courans, dans la plupart des cas, ont une relation avec le nucleus, et paraissent passer sur sa surface ou près d'elle. Le rucleus lui-même est quelquefois en- traîné avec les globules verts, mais il est ordinairement station- naire, il a une apparence granulaire, et paraît formé de plu- sieurs particules adhérentes entr'elles. Les particules plus petites du tissu cellulaire ordinaire sont semblables à celles que l’on voit dans les cellules allongées qui entourent les vaisseaux spiraux dans la coupe de la tige. S'il existe, dans les cellules de l’Hydrocharis un sac intérieur qui sépare les courans, comme | SLacg. — Sur les Tissus élémentaires des Plantes. 279 dans le Mitella ou le Chara ( et la présence de cet axe est in- diquée par la ligne ondulée ci-dessus mentionnée), il est alors évident que les deux sortes de particules lui sont extérieures, et flottent dans le même fluide; car les petits globules suivent les gros, et quelquefois un des globules verts traverse la cellule dans un courant de particules plus petites, passant forcément à travers un canal qui peut à peine les admettre. Le nucleus, étant en connexion avec les courans , doit aussi être extérieur; on peut à peine douter qu'il existe un axe quelconque autour du- quel circule les courans, sans cela, pourquoi verrions-nous les globules suivre toujours les parois des cellules, si la cavité de ces dernières était remplie par un fluide continu. Leur analo- gie avec le Zradescantia, dans lequel il paraît exister, et les lignes ondulées ci-dessus mentionnées, peuvent être considé- rées comme des raisons suflisantes pour faire admettre cette conclusion; mais, dans les recherches microscopiques, chaque observateur ne doit rapporter strictement que les faits dont il est parfaitement convaincu, et ce n’est que par la coïncidence des résultats obtenus par plusieurs investigateurs, qu’on peut arriver à des conclusions exactes. C'est un fait curieux qu’en faisant la secuion de la tige de l'Hydrocharis, la circulation di- minue d'abord, mais en la laissant un peu dans l’eau, elle re- prend bientôt sa première vitesse dans toutes les cellules qui n’ont pas été endommagées. Les petites cellules autour du vais- seau spiral paraissent conserver leur énergie en première ligne, et sont peu affectées par la coupe, ceci peut provenir de ce qu’elles sont moins suscepübles d’être attaquées en raison de leur grosseur, ou de ce que la membrane qui les forme est d'une nature plus ferme ; ce qui se remarque ordinairement dans toutes les formes allongées du tissu cellulaire qui se rap- proche de la fibre ligneuse. La figure 9 représente un poil du filament du Tradescantia virginica ; on voit qu’il est en forme de chapelet, chaque grain étant composé d’une cellule distincte dans laquelle on observe un grand nucleus ; dans le dessin on voit à peu près un tiers de toute la longeur äu poil. Lorsqu’il est très grossi, chaque cellule présente sur sa surface des petites stries longitudinales, 280 SLack. — Sur les Tissus élémentaires des Plantes. je ne les ai pas indiquées dans les fig. 10 et 11, dont le prin- cipal objet est l’explication de la circulation. La fig. 10 montre un article terminal très grossi; on voit que chaque cellule est formée d’une enveloppe extérieure vitrée, incolore, qui ren- ferme Ja matière colorante. Le nucleus a est placé dans cette enveloppe à la base de la cellule, et les courans des petites par- ticules, indiqués par les lignes ponctuées accompagnées de flèches, paraissent passer près de lui ou sur sa surface. On peut souvent suivre les courans dans tout leur trajet autour de la cellule, comme la figure le montre; on les voit descendre d’un côte et remonter de l’autre, et quelquefois se réunir deux en un seul. Le même phénomène s’observe dans la fig. 17, qui représente un des articles les plus allongés, Ici le nucleus a est aussi presqu'à la base de la celluie, et les courans montent et descendent suivant la direction des flèches. Ce nucleus peut oc- cuper diverses positions dans la cellule, comme on le voit dans la fig. 9 : sa forme est arrondie et son apparence granuleuse ; il esi incolore, transparent, et est peut-être composé de par- ucules semblables à celles qui exisient dans les courans. Cha- que cellule paraît consister en un tube extérieur vitreux, pré- sentant les stries ci-dessus mentionnées; entre celui-ci et la matière colorante se trouve le fluide circulant avec ses molé- cules. Le fluide coloré du poil paraît être renfermé dans un sac membraneux, qui forme un axe autour duquel circule le fluide en mouvement. Le zucleus doit aussi se trouver extérieur à ce sac en raison de sa connexion avec les courans. La fig. 12 four- nit une preuve suffisante de l'existence de cet axe membraneux; elle représente trois articles qui ont été piqués pour laisser échapper le fluide. On voit le sac vide et flétri, et le nucleus a est évidemment en dehors de lui. IL est clair que la matière co- lorante doit être renfermée dans une membrane, même lorsque les cellules ne sont pas brisées, parce qu’on aperçoit toujours un bord transparent incolore entre la matière colorante et l’en- veloppe externe. La circulation dans le poil articulé du 7ra- descantia à été observée pour la première fois par M. Brown et décrite par lui dans son mémoire sur les Orchidées et les Asclépiadées , où il indique aussi l'existence du zucleus et des SLacrk. — Sur les Tissus elémentaires des Plantes. 284 stries longitudinales sur la surface des articles de ces poils. Un nucleus existe dans les cellules de toute la plante, et jai der- nièrement observé qu'il accompagnait la circulation des pe- tes molécules dans toutes les cellules; ainsi dans la fig. 13, qui représente un poil articulé, très beau et incolore, naissant d’une portion de la cuticule du calice de la même plante, nous apercevons dans chaque cellule un rucleus avec des cou- rans qui sont ordinairement en connexion ou en communica- üon avec lui. Ce poil est composé de trois cellules allongées qui reposentsur une cellule plus large et plus courte et qui forme sa base. L'article terminal 4 s’allonge en pointe, et, par suite de son exiguité , la circulation et le nucleus ne peuvent être distingués qu'avec difficuhié; je les ai observé tous les deux dans quelques circonstances, maïs je ne les ai pas dessinés dans la figure. Dans les cellules suivantes c et b, le nucleus est très dis- ünct et les courans ascendant et descendant sont indiqués par les flèches. Un seul courant est indiqué ; mais il en existe un plus grand nombre dans chaque cellule, et ils offrent l’appa- rence de ceux des fig. 10 et 11. Dans la cellule a de la base; on distingue plusieurs courans qui suivent le circuit de la cel- Jale et passent autour du zucleus; dansles cellules de la cuui- cule, on voit les nucleus et des petits courans qui sont si nom- breux qu’on n’a pu les indiquer par des flèches. On les aperçoit de même dans les petites cellules qui entourent le siomate e; ils paraissent comme des toiles d'araignées étendues en travers de la cellule, et ce n’est qu'avec de la patience qu’on peut ob- server le mouvement des petites particules. Toutes les parties de Ja plante offrent des nucleus et des courans semblables; ils sont très distincts dans les pétales intacts et dans toutes les coupes faites sur la tige et les feuilles. Il existe une analogie parfaite entre la circulation observée dans ces cellules et celle des plus petites molécules dans les cellules de l'Aydrocharis La fig. 14 représente un poil grossi pris dans la gorge de la corolle d’une espèce de Penstemon. Ce poil x y est une cel- lule continue, qui part de la cuticule 4. Nous observons dans ce poil les courans dans lesquels flottent les petites particules. Hs suivent diverses directions; quelques-uns vont jusqu’au som- 1. Pot. 36 282 SLACK. — Su les Tissus élémentaires des Plantes. met, d’autres tournent et descendent en plusieurs endroits. Deux courans se réunissent souvent en un seul; je n’ai pas distingué de nucleus dans cès poils L'existence de la circulation d’un fluide est donc sans doute un fait très général dans le tissu cel- Iulaire des végétaux. Matériaux pour servir & la Flore de Barbarie. — I[° article. Norice sur les Cryptogames recueillies aux environs de Bone ; Par Ab. STEINHEIL. Pendant un séjour de dix-huit mois à Bone, je me suis oc- cupé constamment de la recherche des plantes qui croissent aux environs de cette ville. Les Cryptogames forment à peu près la neuvième partie des espèces que j'ai rapportées ; ce nombre paraitra sans doute fort peut, et je dois convenir que plusieurs d’entre elles m'ont échappé. Ainsi, je me souviens d’avoir observé quelques Agarics charnus ou déliquescens, quelques Mousses, un ou deux Marchantia, et je crois le Targionia hypophyllu, etc. La difficulté qu'on éprouve à conserver les premiers, les maladies dont j’eus à souffrir pendant ja mauvaise saison, et les devoirs impérieux de mon service au milieu d’une population toujours décimée par l’épidémie, me feront, je l’es- père, pardonner la négligence dont se ressent cette partie de mon travail; cependant je crois pouvoir dire aussi que les Cryptogames sont réellement peu abondantes à Bone. L'absence de véritables forêts dans le rayon qu'il m'a été permis de par- courir, la chaleur brülante et la sécheresse de l’été, les incen- dies de l'automne qui détruisent tous ces débris sur lesquels les Champignons aiment à se développer, les ouragans des équi- noxes et les inondations de l'hiver; voilà une série de circon- stances qui paraissent peu favorables au développement des Cryptogames. Il leur faut un air tranquille, des ombrages épais et souvent le concours de la chaleur et de l'humidité ; aussi ai-je STEINHEIL. — Cryptogames de Barbarie. 283 cru remarquer que ces plantes sont généralement moins abon- dantes au bord de la mer que dans l’intérieur des terres. J’aurais pu me dédommager avec les Algues marines; mais, quoique j'aie constamment exploré les plages et les roches sous- marines de la côte, je n’en rapporte que peu d’espèces. Peut- être en eussé-je trouvé davantage si j'avais pu disposer de quel- ques journées pour accompagner les pêcheurs de corail; quoi qu'il en soit, les plus grandes espèces que j'ai trouvées sont fort loin d'approcher des dimensions de celles qui croissent sur les côtes septentrionales de France. J’ai cru devoir placer ces observations en tête du catalogue de mes Cryptogames, afin que ceux qui s’occupent de géographie botanique sachent jusqu’à quel point il pourra leur être utile. N'ayant jamais eu occasion de m'occuper spécialement de l’étude de ces plantes difhciles, je dois leur détermination à l’obligeance de M. Montagne : tout ce travail, à partir du genre ZLycopodium jusqu’à la fin, doit être regardé comme étant entièrement de lui. CHARACEZ. 1. Chara canescens Loisel. Dans une mare d’eau près de Bone, en mai. : 2. MNitella intricata Ag. Dans les lieux demi-inondés, entre les touffes d’herbes, au fond de la plaine de Bone, en février. ÉQUISETACEZÆ. 3. Equisetum fluviatile. Je n’en ai pas vu la frucüfication. 4. Eq. ramosissimum Desf. Lieux humides dans les haies, à Hippone, le long de la Seïbouss. Fruices. 5. Ophioglossum lusitanicum Lin. Sur les collines en février. 6. Osmunda regalis Lin. Dans les montagnes. 7. Grammitis leptophylla SW. Sur la terre humide en mars. 8. Polypodium vulgare Lin. Dans les chemins ombragés au pied des montagnes. 284 Sreinuerr. — Cryptogames de Barbarie. 9. Polystichum?.... Je n'ai pu déterminer cette plante, qui est encore fort jeune et privée de fructifications. 10. Asplenium lanceolatum Smith., Eng. bot. Lieux ombragés des moniagnes. 11. Aspl. Adianthum nigrum Lin. Ravins ombragés. 12. Scolopendrium sagittatum DC. A été trouvé au Fort Génois par M. le capitaine Mutel. 13. Pieris aquilina Lin. Croit abondamment le long des ruis- seaux, au fond de la plaine. 14. Adianthum Capillus Veneris Lin. Sur les murs humides. LycoPoptAcEx. 15. Lycopodium denticulatum Lin. Sur le bord des fossés. Musci. 16. Hypnum confertum Diks. Sur la terre, autour de Bone. 17. 1. rutabulum EL. (Sans urnes.) Mème localité. HepATiIcÆ. 18. Anthoceros punctatus Lin. Sur la terre humide, sur îe mamelon d'Hippone, en décembre. Licaenes. 10. Parmelia parietina Ach. Sur les rochers maritimes. 20. Ramalina scopulorum var. Ach. Rochers maritimes. 21. Roccella fuciformis Ach., et var. Phycopsis Fries, Lich. Eur. Sur les rochers maritimes, dans Ja rade de Bone. 22. Cenomice pyxidata Ach., var. simplex. Sur la terre. 23. C. alcicornis Ach. Près de la ville. 24. Patellaria parasema DC. Sur l'écorce du Cactus Opuntia, aux environs de Bone. 25. P. erythrocarpia DC., var. Lallavei. Sur les rochers à fleur de terre, mème localité. 26. Squamaria lentigera DC. Sur la terre des rochers, le long de la mer, au mulieu des Mousses. Srenneiz. — Cryptogames de Barbarie. 285 27. Sq. diffracta Duby. Même localité que le Patellaria ery- throcarpia. 28. Lecanora subfusca Ach. Sur l'écorce du Cactus Opuntia. 29. Urceolaria scruposa Ach. Sur la terre, le long de la côte. HyroxYyLEx. 30. Sphæria Steinheilii Montag. — « Innata , amphigena, con- vexa, oblonga lanceolatave, nigra, mitida, maculà fuscà cinela, peritheciis minimnis tectis, nigro farclis, in stromate fuscescenti immersis, ostiolis aliis minutè papillatis, aliis im- pressis astomis : asci ellipsoidei, sporidia 3-4 globosa magna includentes. » PL xux, fig. 8. Cette Sphérie fait partie, comme la suivante, de la 16e tribu de ce genre nombreux, établie par M. Fries dans le Sys- tema mycologicum; elle a été trouvée sur les feuilles mortes du Chamærops humilis, aux environs de, Bone, en Afrique, par M. Steinheil, à qui nous l'avons dédiée. Les tubercules qu’elle forme sur l’une et l’autre face de la feuille sont convexes, oblongs ou lancéolés, d’un brun noirâtre, et ont de une à deux lignes de longueur sur une demi-ligne à peu près de lar- geur. Ils sont recouverts par l’épiderme, qui a changé de cou- leur et leur est intimement uni, et eniouré d’une auréole plus pâle. Si l’on pratique une section horizontale, on voit les loges globuleuses de huit à douze, très petites, pleines d’un nucléum noir, ct nichées dans un stroma pulvérulent, fuligineux , comme charbonné et assez abondant. Les boutons ou tubercules sont rarement confluens, mais ils varient beaucoup de grandeur, selon l’âge de la Sphérie. Comme cela se remarque souvent, et ainsi que nous en avons un autre exemple dans l’espèce suivante, on observe quelquefois des individus isolés, et conséquemment dépourvus de stroma et de l’espèce de conceptacie qui le recèle. 31. Sphæria gigantea Montag., Ann. Sc. nat. {mox ed.), var. dispersa. Sur les feuilles de l’Agave americana, en novembre , près de Bone. 32. Sph. duplex, var. Rottbollæ. Sur les feuilles du R. incurvata. 286 STEINHEIL. — Cryptogames de Barbarie. 33. Sph. Depazea vagans Fries. Sur les feuilles d’une Chico- racée. 34. Graphiola Phænicis Poit. Sur les feuilles mourantes du Dattier, au bois d'Hippone. Fuxa:. 35. Exidia Auricula-Judæ Kries. Trouvé une seule fois sur le tronc d’un Jujubier, au fond de la plaine de Bone. 36. Peziza vesiculosa Bull. Sur du foin exposé à la pluie. 35. P. epidendra Ball. Sur des branches tombées à terre dans la grande ruine d'Hippone. 38. P. confluens Perscon. Sur la terre, au pied des buissons qui ont été incendiés, en décembre. 39. Schizophyllum commune Fries. Sur des poutres. 40. Agaricus née L. Les Arabes le vendent au marché de Bone. 41. Ag. olearius DC. A pied d’un olivier, en octobre. Quoi- que jeune, il était phosphorescent Sébdant la nuit. 2. Phallus impudicus L. Au bois d'Hippone, en février. UREDINEZ. 43. Puccinia Eryngii DC. Sur VE. dichotomum Desf. 4f. P. Compositarum Schlect. Sur les feuilles du Scorzonera undulata Desf. 45. P. Graminis Pers. Sur le Xæleria hispida DC. 46. Uredo ambigua DC. Sur l’'Allium parviflorum Desf. 47. Ur. Carbo Desf. Sur une Graminée indéterminable. 48. AEcidium crassum Pers. Sur le Clematis flammula Lin. 49. AE. Cressæ DC. Lieux salés; sur le Cressa cretica. 5o. Erineum Vitis DC. Sur les feuilles de la Vigne cultivée. ALGE. 51, Sargassum vulgare Ag. Rejeté sur la plage, à Bone. — var. confertum Ag. Même localité. Srenxeiz. — Cryptogames de Barbarie. 287 52. Cystoseira ericoides, var. 8 selaginoides Turn. Même lo- calité,. 53. C. abrotanifolia Ag. Même localité. 54. Halymenia filicina Lamx. Ibid. 55. Halymenia lacerata Duby. Ibid. 56. Chondrus Agathoicus Lamx., ver. Ibid. 57. Chondrus pusillus Montag., mss. « Minimus, fronde li- neari subdichotomä, segmentis patentibus, ultimis bifidis pedatisve, apice obtusis ; capsulis sphæricis, ocellatis, demum fronde laceratà deciduis. » PI. xin, fig. 0. Algue ayant tout au plus six lignes de hauteur et formant de petites touffes gazonnantes. Les frondes, de la grosseur d’une soie de sanglier, excepté sous les bifurcations où on les trouve un peu élargies, sont comprimées, irrégulièrement dichotomes, à segmens divariqués, bifurqués eux-mêmes au sommet ou pé- datiformes; dernières divisions obtuses. Les capsules, sphéri- ques, placées dans l’intérieur de la fronde, soit sous la dicho- tomie, soit vers l’extrémité des rameaux, font une saillie égale des deux côtés. Placées entre l'œil et la lumière, on observe qu’elles sont entourées d’un cercle d'une nuance plus claire. À la maturité, elles distendent et finissent par déchirer les deux faces de la fronde pour se faire jour au-dehors, et celle-ci reste alors percée de part en part. Quelquefois même l'extrémité du rameau tombe en même temps que la capsule. Desséché, la couleur en est d’un pourpre noir, et d’un violet foncé si on le regarde contre le jour. Sa consistance est cartilagineuse. Nous avons cru devoir distinguer cette Algue des innom- brables variétés du Chondrus crispus, avec lequel elle a quel- que aflinité, mais dont elle diffère par des caractères tranchés. N'est-ce pas à notre espèce que doit se rapporter le Sphæro- coccus crispus, var. x dubius, mentionné par M. Agardh | dans son Species, et qu’il penchait lui-même à regarder comme une espèce propre ? Les caractères qu’il lui attribue, ainsi que la localité (Gibraltar) qu’il indique, confirmeraient assez cette | Synonymie que nous ne donnons pourlant point comme cer- taine. Le Chondrus pusillus a été recueilli à Bone, en Afrique, 288 STEINHEIL. — Cryptogames de Barbarie. sous le fort Gigogne, sur des rochers exposés aux vagues de la haute mer. 98. Gelidium crinale Lamx. Sur les rochers baignés par le flot, daxis la rade de Bone. 59. G. corneum Lamx., var. + pinnatum Turn. Fucus hyp- noides Desf. Rochers inondés de la rade. 60. Plocamium vulgare Lamx. Rejeté par le flot sur la plage. Gr. Lomentaria articulata Lyngb. Même localité. 62. Laurencia obiusa Lamx. Sur les rochers inondés. 63. L. gelatinosa Lamx. Même localité. 64. Hypnæa spinulosa Lamx. Rejeté sur la côte. 65. Gigartina acicularis Lamx. Même localité. 66. Dictyopteris polypodioides Lamx. Même localité. 67. Dictyota dichotoma Lamx. Ibid. 68. D. implexa Lamx. Fucus implexus Desf. Zonaria linca- ris Ag. Ibid. 69. Padina squamaria Lamx. Sur les rochers submergés. 70. P. pavonia, var. 6 Mediterranea Bory. Ibid. 71. [labellaria Desfontainii Lamx. Ibid. 72. Bryopsis Arbuscula Lamx. Ibid. 93. Ulva compressa L. Sur les pierres mouillées par le flot. 74. U. compr., var. crinita Ag. Sur les rochers battus par les vagues. 75. U. Lactuca Lin. Sur les picrres et les rochers inondés. 76. Spongodium dichotomum Lamx. Rejeté sur la plage. 77. 9. Bursa Lamx. Ibid. une seule fois. 78. Nostoch mesentericum Ag. Sur les rochers sous-marins. 79. Cladostephus verticillatus Hook. Sur les rochers au pied du fort Cigogne. 80. Sphacelaria scoparia Lyngb. Sur desrochers sous-marins. 81. Ceramium diaphanum Ag. €. forcipatum DC. Ibid. C. diaph., var. « citratum DC. Ibid. 82. C. setaceum Duby. 83. C. corallinum Bory. Ibid. 84. C. fruticulosum Roth. Ibid. 85. Conferva catenata Lin. Rejetée par les flots. STEINHEIL. — Cryptogames de Barbarie. 289 86. C. glomerata, var. $ marina Liyngb. Dans les creux des rochers où l’eau de la mer séjourne. 87. C. Linum Roth. Ibid. 88. Hydrodictyon utriculatum Roth. Dans le ruisseau des Lauriers roses au fond de la plaine de Bone. 89. Calothrix scopulorum Ag. Dans les flaques d’eau de mer. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XII]. Fig. 8. Spheria Steinheilii Montag. a. Feuille de Chamærops, où se voit la sphérie de grandeur naturelle: B. Un individu grossi et vu de face. C. Le même, coupé verticalement, montrant la disposition des loges dans le stroma. D, £et F. Thèques ou utricules considérablement grossies au microscope et dans différens états. G. Sporidies vues au plusfort grossissement et rapprochées après la rupture des thèques. Fig. 9. Chondrus pusillus Montag. a. La plante de grandeur naturelle. B. Une fronde grossie. Descriprions de plusieurs nouveaux genres de Caénopontes ; Par M. A. Moquix-Tannon. (Suite. Voyez p. 203.) FELOXYS (1). Chenopodii sp. Lin. FLones hermaphroditi.— Cazvx 5-partitus, persistens ; foliolis ovatis, obtusiusculis, margine membranaceïs, concavis, post anthesim vix carinatis. — Sramna quinque, calycinis foliolis (1) Toncs, demum, tandem, et 6£üs, acutus. 1 Dot. 37 290 À. Moquin-Taxpon. — Nova Chenopodearum genera. opposita et vix longicra; filamenta compressa, crassiuscula ; basi dilatata; antheræ biloculares, subglobosæ, minutissimæ. — Discus annularis, depressus, basim ovarï cingens, post anthesim haud nucamentaceus. — SryLus staminibus brevior, teres, crassiuscuius, summo apice bifidus, divisuris subinæqualibus. — Frucrus calyce angulato sed haud perfectè clauso involutus. — Pericarpium tenue membranaceum. — Semen horizontale, lenticulare, compressum, marginatum , integumento duplici, exteriore crustace0. — ÂLBumEen farinosum albidum. — Emrryo teres, annularis, periphericus , albidus. Hersa ramosissima, glabra ; folia alterna, plana, linearia aut lanceolato-linearia integerrima; rami florales dichotomi , corym- bosi, divaricati, post anthesim, floribus terminalibus deciduis, nudi, setacei, demüm aristati; flores minutissimi, glomerulati, axillares et terminales. TT, ARISTATA. Chenopodium aristatum Lin. Spec. plant., p. 321. Hab. in Sibirià, Virginià. (Lin.) © Flor. Jun. Aug. Obs. La présence d’un disque annulaire suffit pour séparer ie Teloxys des Chenopodium. Notre plante se fait encore dis- unguer par des caractères secondaires plus ou moins importans; tels sont la largeur des filets staminaux, le rebord de la graine, le calice qui n'est pas complètement fermé après la fleurai- son, enfin la disposition des fleurs et la structure des feuilles. Son inflorescence dichotome terminée par des rameaux ou pé- doncules,qui deviennent épineux, etses feuilles planes, longues et linéaires, lui donnent un aspect tout-à-fait particulier. C'était la seule plante parmi les espèces connues du genre Chenopo- dium (1), qui fût munie de feuilles étroites et linéaires. Le disque du Teloxys se flétrit après la fécondation; ce qui éloigne notre plante des Beta , dans lesquels cet organe se dur- (1) Après la séparation des genres Sxæda Forsk., Kocha Roth., et Villemetia Mærck. À. Moquix-Taxpox. — Vova Chenopodearum genera: 201 cit et devient ligneux ou nucamentacé. D'ailleurs le nouveau genre que nous proposons n offre pas de stigmates disuncts, ni un ovaire demi-inférieur ; enfin, son port est tout-à-fait difie— rent de celui des Beta. AGATHOPHYTUM (1). Chenopodü sp. Lin. — Bliti sp. Meyer. Frores hermaphrodiu, interdûm polygami ( hermaphroditu et feminei ). Cazvx 5-partitus, persistens; foliolis orbiculari- ovaus, mucronulatis, margine membranaceis, subconcavis, post anthesim immutatis, haud carinatis. — Sramina quinque, calycinis foliolis opposita et longitudine subæqualia: filamenia brevissima, crassiuscula : antheræ biloculares, majusculæ, sub- ellipücæ. — Pisrizzun staminibus mulid longius : stylus brevis crassiusculus : stigmata duo, interdüm 5 vel 4, majuscula, valdè exserta, patenua, subulata, papillosa. — Frucrus calyce sicco infernè solummodo involuius. — Pericanrrum membranaceum. — Semex verticale, lenticulare , valaècompressum , integumento duplici exteriore crustaceo. — ALBUMEN copiosum, farinosum, album. — Emsrvo annularis , periphericus, albus, radiculà im- ferà. — FLores reuiner hermaphroditis similes , sed staminibus omnind destituti vel tantüm castratis filamentis instructi. Her ; caulis. angulatus ; folia alterna, hastata ; flores in spi- cam terminalem dispositi, superiores interdüm feminei. A. Bonus-Hexricus. Chenopodium Bonus-Henricus Lin. Sp. pl., p. 318. — Chenopodium sa- gitatum Lam., FL fr., nv, p. 244. — Fuigo gailicè (épinard sauvage, _bon-henri, toute-bonne), % Flor. maio-aug. Haë. in omnibus Europæ ruderatis. Etam in Virginiä (Gronov.) et vul- garis in montosis Græciæ (Sibth.). D: (1) Aÿaîer, bonus, Et qurer. herbe. 292 A. Moquix-Tanvon. — Nova Chenopodearum genera. Obs. Le caractère essentiel des Chenopodium est d’avoir une graine lenticulaire couchée horizontalement.Le Bon-Henriavec sa semence verticale ne pouvait pas, ce me semble, rester dans ce genre. D'ailleurs il présente des fleurs polygames et des stig- mates distincts. Ses folioles calicinales se flétrissent après la fé- condation, restent planes, courtes etne protègent que la partie inférieure du fruit, au lieu derecouvrir entièrement ce dernier et de développer autour de lui cinq côtes ou arêtes plus ou moins saillanies comme cela a lieu dans les Chenopodium (1). Dernièrement M. C. A. Meyer (2) a considéré le Bon-Henri comme un Blitum, à cause de la verticalité de sa semence ; mais, les étamines de cette plante sont au nombre de cinq, tandis que ce dernier groupe n’en présente qu’une seule; son calice ne devient pas charnu et bacciforme après la fécondation; les fleurs ne sont pas hermaphrodites, et son inflorescence est disposée en épi terminal et non pas en glomérules fragiformes (3). ROUBIEVA (4). Chenopodii sp. Lin. Frores hermaphroditi, interdum polygami (hermaphroditi et feminei }. — Caryx profundè urceolaius, 5-fidus, persistens ;- laciniis ovatis, concavis, erectis, post anthesim coalilis et rugo- sam pentagonamque capsulam efformantibus. — Sramina quin- que , calycinis laciniis opposita et longiora : filamenta compres- sa, crassiuscula : antheræ biloculares subrotundæ.— PisriLcum (x) Calyx (in fructu) clausus, pentagonus , 5-angularis, angulis compressis. Lin. , Gen. plant., 309. (2) Zn Flori allaicä, vol. 1. (3) Le Chenopodium rubrum Lin. est réellement un Zlitum. Ses fruits naissent en glo- mérules arrondis; sa semence est dressée; après la fécondation le calice devient rouge et fort souvent charnu. Enfin, il n'existe quelquefois qu’une ou deux étamines dans la fleur et deux ou trois sépales au calice. On sait que le caractère tiré du calice tri- phylle, n’est nullement constant dans es Zlitum. (Voy. Vignal, in Ann. Sc. nal., nov. 1828, et le Flora altaïca, vol. 1°, art. Chenopodecæ.) (4) Genus dictum in viri amicissimi honorem J. Roubieu ; botanices professoris Monspeliensis, ob summam cruditionem et raram modestiam. À. Moquin-Tanpon. — Vova Chenopodearum genera. 203 staminibus brevius, in femineis floribus longius : ovarium subo- vatum compressum, punctulato-glandulosum : stylus brevissi- mus , teres : stigmata tria, longa, subulata, papillosa. — Frucrus calyce perfectè clauso capsularique involutus et eodem fere dimidio brevior. —PericarPum membranaceum, punctis resi- nosis conspersum —Semen verticale, lenticulare, integumento duplici , exteriore crustaceo. — AïxBumEn copiosum, farinosum, candidissimum. — Emsrvo annularis, periphericus, albus, ra- diculà inferà. Frores feminei hermaphroditis similes, sed sta- minibus omnind destituti. Hersa prostrata , diffusa, pubescens; folia alterna, multifida, lacinüs dentatis; flores axillares, glomerulati, glomerulis in- terdüm ferè verticillaus. R. MULTIFIDA. Chenopodium Payca Molin. chil., ed. 2, p. 2835. — Chenopodium multi- Jidum Lin. Sp. pl., p. 320. Hab. in Bonariâ, Brasilià. — Radix anguste fusiformis, longa. Tota planta odorem ambrosiacum spirat. Facies Senebieræ pinnatifldæ DC. Flor. aug. sept. Obs. Cette Chénopodée est remarquable par ses feuilles assez régulièrement pinnatifides et par ses folioles calicinales dis- inctes seulement vers le sommet. Comme l’Agathophytum Bonus Henricus, elle a des graines droites et des stigmates dis- tincts, mais ces stügmates sont ordinairement au nombre de trois, tandis que l’on en compte habituellement deux dans le genre qui vient d'être nommé. De plus, le Roubieva présente ses fleurs à l’aisselle des feuilles et des rameaux, et lAgatho- Phytum offre les siennes réunies en une sorte d’épi étroit et terminal ( spica caudata ). Enfin dans le premier genre, après la fleuraison, les folioles calicinales deviennent pentagonales et rugueuses ; elies s’accroissent un peu, se soudent entr’elles et forment autour du fruit une espèce de capsule assez grande pour laisser un petit espace vide au-dessus de ce dernier; dans V’Agathophytum, au contraire, le calice ne prend aucun déve- 294 A. Moquix-Tanpox. -— Vovx Chenopodearum genera. loppement après la fécondation, se dessèche et couvre seule- ment la partie inférieure du fruit mür. Enfin le port de ces deux genres est tout-à-fait différent. L’ovaire et le péricarpe du Roubieva multifida paraissent couverts d’une multitude de points glanduleux , oblongs,un peu irréguliers, d’abord transparens surtout vers le sommet et jau- nâtres à la partie inférieure, plus tard entièrement iaunes ou orangés et Comme résineux. Cette Chénopodée présente une racine longue , cylindrique, étroite, pourvue de radicules seulement à son extrémité. Toute la plante répand une odeur aromatique prononcée. EXPLICATION DE LA PLANCHE X. À. Tecoxys ARISTATA (Chenopodium aristatum: Lin.). 1, Rameaux chargés de boutons, grandeur naturelle. — 2. Un bouton isolé. — 3. La fleur.— 4. La même, vue en-dessus, pour montrer le disque. — 5. Pistil. — 6. Rameaux chargés de fruits et terminés par des spinules, grandeur natu- relle. — 7. Le fruit entouré du calice. — 8. La graine dans sa position naturelle. — 9. La graine vue en-dessus. — 10. Coupe de la graine pour montrer l’albumen et l'embryon. B. Roupreva murririna (Chenopodium multifidum Lin.) 1,2. Le bouton. —3. La fleur. — 4. Pistil. —5. Coupe de l'ovaire pour mon- trer la position de l’ovule. — 6. Fruit entouré du calice devenu capsulaire. — 7. Coupe du calice pour montrer que le fruit est plus petit que la capsule calicinale. —8, 9. La graine vu de face et de profil. — 10. Coupe de la graine pour mon- ter l’albumen et l'embryon. C. Acarnopayrum Bonus-Henricus (Chenopodium Bonus-Henricus Lin.). 1,2. Bouton. — 3. La fleur. — 4. La fleur vue en-dessus. — 5. Pistil, — 6, 7. — Variétés du pistil. — 8. Le fruit entouré à sa partie inférieure par le calice flétri. — 9, 10. La graine dans sa position naturelle vue en face et de profil. — 11, Coupe de la graine pour montrer l’albumen et l'embryon. C. Monraane. — Cryptogames nouvelles de France. 295 Norice sur les Plantes Cryptogames récemment découvertes en France, contenant aussi l'indication précise des localités de quelques espèces les plus rares de la Flore française ; Par C. Monracxe, D. M. (x). SPHÉRIACÉES Ad. Brongn. — PyrenNOMYycETEs Fr. SraæriA Hall. lee Sphæria prorumpens Wallr. Mscr. — Fr. Syst. myc. II, p. 357. Exs. Nob. n. 746 et 549. Nos échantillons ont été trouvés à Perpignan sur le Paliurus aculeatus, et à Sedan sur les rameaux de l’Acer campestre et du Philadelphus COTOnarEus. 2. * Sphæria radicalis Schwein. — Fr. El. fung. IT, p. 73. — S. fascicularis Wallr. Comp. F1. germe. IV, p. 832, ex descript. Exs. Nob. n. 220. Observée d’abord par Schweiniz dans l'Amérique septentrionale, cette jolie espèce ne doit pas être confondue avec le S. gyrosa du méme auteur, auquel elle ressemble beaucoup , mais dont elle diffère principalement par la position des loges et la présence d’ostioles. Nous l'avons recueillie à Charbonnières près de Lyon, sur des racines de chène , vivant à l'air libre. Elle n’est pas très rare dans le midi de la France, où MM. L. Dufour et Chaubard l’ont aussi trouvée. Ce dernier nous en a communiqué de fort beaux échantillons venant d’Agen. 3. Ÿ Sphæria ( Versatilis) interrupta Montag. mss., (Fries, in litt.) — PI. XI, fig. 1 : longitudinaliter et interruptè erumpens lineari-lanceolata, nigra, peritheciis ovato-globosis intus nigris in stromate ceraceo albo irregulariter (1) Nous avons donné dans les Archives de Botanique (t.1, p. 125, 212; t.11, p.6et 287) plusieurs notices sur les Mousses, Hépatiques-et Lichens, nouveaux ou intéres- sans pour la Flore francaise. Dans ce Mémoire et dans ceux qui suivront nous expo- serons , d’après le même plan, l’histoire des espèces d’'Hypoxylées, de Champignons et d'Algues. Nous ferons précéder du signe (f) les espèces absolument nouvelles, et d’une (*) celles qui n’ont pas encore été insérées dans les diverses Flores de France. 296 C. MonTAGne. — Cryptogames nouvelles de France. stipatis, ostiolis vix exsertis rugulosis ; ascis subclavatis, sporidiis cblongis sporidiola globosa includentibus. Exs. Nob. n. 207. Cette Sphérie sort d’entre les fibres ligneuses par lignes parallèles inter- rompues , sous forme de tubercules d’un noir opaque, rugueux, à disque plane, arrondis dans les portions encore recouvertes de l’écorce, mais toujours étroitement lancéolés dans celles qui sont dénudées. Quand on les entame par une section soit horizontale soit verticale, on reconnaît que les loges assez nombreuses ( 10 à 15), qui composent cha- cun de ces tubercules, sont irrégulièrement disposées dans un stroma blanc qui les environne de toutes parts. Ovales ou globuleuses selon qu’elles sont plus ou moins pressées , celles-ci se terminent par un col court etun ostiole ordinairement peu distinct, quelquefois visible et rugueux. Les ihèques sont en massue , fort longues et peilacides, contenant des sporidies elliptiques obliquement disposées sur une seule rangée. Leur transparence les rend très difficiles à observer. Analogue à une variété longitudinale du S. Strumella Fr. elle en diffère par son stroma blanc et ses ostioles à peine apparens. Elle a bien aussi quelques rapports de structure et de similitude avec le S. cincta DC.; mais le nombre plus considérable de ses loges, la couleur du stroma et la dispo- sition longitudinale de ses tubercules suflirait pour l’en faire distinguer si l'habitat ne venait d’ailleurs aider et confirmer la diaynose. Notre espèce se développe sur le tronc et les rameaux morts du Cytisus scoparius Lk. Elle croît à Roche-Cardon , près de Lyon, où nous l'avons trouvée en novembre 1825. 4. Sphæria leprosa Pers. in Fries, Syst. myc. IL, p. 565.— Duby, Bot. gall. p, 684. — Mérat, F1. par., I, p. 230. Nous l'avons rencontrée avec plusieurs autres Cryptogames très intéres- santes, dans le parc d’Ormesson , à Chenevières-sur-Marne, sur des bran- ches de Tilleul tombées à terre. 5. Sphæria spiculosa Pers., Syÿn., p. 33. — Duby, Bot. gall. p. 684. Var. Dulcamaræ Nob. in Mérat, Flor. par. Ï, p. 231. Outre le type de cette espèce, vrai Protée, qui croît sous les écorces du Saule, du Sureau, du Robinier, j’en ai encore observé une forme à loges simples sur les rameaux du Lierre et une variété notable, occupant de longs espaces sur les tiges mortes et dénudées du SoZanum Dulcamara, cette dernière au bois de Boulogne près Paris. Par les taches noires qu’elle C. Monracne. — Cryptogames nouvelles de France. 297 y forme , elle a quelque ressemblance avec le S. nigrella, mais ses longs ostioles l’en font distinguer au premier coup-d’œil. 6. * Sphæria viticola Schwein. Car. n. 64. — Duby, Bot. Gall. p. 685. Exs. Nob. n. 108. Sur des sarmens de vigne à Notre-Dame-de-Consolation , en Roussillon. 7. * Spliæria æquilinearis Schwein. 1. c. n. 116. Exs. Nob. n. 260 et 286. Sur les rameaux de l’Erable à Charbonnières près de Lyon, en décem- bre 1828. J'ai envoyé à M. Fries, sous le n° 212, une Sphérie qui a beaucoup d’ana- logie avec cette espèce, mais qu’il distingue pourtant sous lenom de S. rn1- crographa, tout en reconnaissant son affinité avec l’espèce dont il s’agit. Elle croît sur les branches à moitié pourries de l’Epine-Vinette. Les sphé- rules nées dans l'écorce ont un stroma fuligineux, mais celles qui occu- pent les portions dénudées n’en ont point, et sont nichéespar séries linéai- res et parallèles , entre les fibres ligneuses qu’elles soulèvent par plaques de grandeur variable. Elles sont sphériques conune celles de la précédente, épaisses, de moyenne grandeur et terminées par un ostiole plus ou moins allongé en eol, qui vient aboutir dans les fissures de l’épiderme ou du bois, et remarquable par sa forme comprimée et ombiliquée , au lieu d’é- tre globuleuse et saillante. 8. t Sphæria(Concrescens) depressa Fr. mss. : PL 13, fig. 1 ,effusa, immersa, peritheciis extùs intüsque nigris globosis, confertis, nunc cortici interiori, nunc et ligno inquinato immersis; ostiolis maximis superficialibus, demüm cupulæformibus. Asci fusiformi-subclavati, sporidiis oblongis curvulis , absque ordine repleti. Nobis, Exs. Nob. n. 516. Cette espèce qui a quelque ressemblance avec le #. Zata P. en diffère par ses loges que l’on rencontre sur le même rameau, soit irrégulièrement nichées sous l'écorce encore recouverte de l’épiderme, soit assez profon- dément immergées dans la partie ligneuse, et surtout par ses ostioles épais, superficiels, et s’ouvrant largement en forme de cupules. Nous avons trouvé cette Hypoxylée sur les rameaux du Charme, dans un parc, près de Sedan. 9. t Sphæria (Concrescens) Granati Montag. mss. (Fries et Spreng. in litt.): / LE Fot. 38 298 C. Monracne. — Cryptogames nouvelles de France. immersa, nigra, peritheciis minimis ovato-globosis intüs cinereis, in series lineares parallelasque coadunatis, ostiolis papillatis acutiselongatisque; ascis ?.… Exs. Nob. n. 159. Elle s'échappe d’entre les fibres des rameaux privés d’écorce, sur les- quels elle forme des stries noires plus ou moins étendues, linéaires et paral- lèles, qui lui donnent un air de ressemblance avec le Stictis parallele Fr.; mais, quand on vient à lexaminer à la loupe, on remarque que ces lignes sont composées de sphérules noires, ovales ou globuleuses, comprimées, soudées ou seulement rapprochées par leur base, pleines d’un nucléus d’un gris cendré ou verdâtre et terminées par un ostiole en forme de papille aiguë quelquefois assez ailongée , et souvent marquée d’un pore au som- met, Dans le jeune âge de la plante, ces loges sont cachées sous les fibres ligneuses qu’elles soulèvent et entre lesquelles on observe les ostioles. Mes échantillons un peu avancés ne m’ont pas permis d’observer les thèques. Pour éviter de confondre cette espèce avec le Sphæria parallela Fr., la seule qui ait avec elle de l’analogie, on se rappellera que celle-ci a des ostioles globuleux. Nous l’avons trouvée aux environs de Perpignan, sur des rameaux de Grenadier tombés à terre, et privés de leur écorce. 10. * Sphærta velata Pers. Syn. p. 32. — Mérat, Fi. par. E, p. 231. Cest dans le parc d’Ormesson, que nous avons recueilli cette sphérie nouvelle pour notre Flore. 11. * Sphæria ligniota Fr. Syst. myc. IL, p. 376. Exs. Nob. n. 278. L Sur l'écorce du Peuplier d'Italie , à Charbonnières près de Lyon. 12. “ Sphœæria subtecta Fr., L. c. Exs. Nob. n. 262. Sur des rameaux de Maronnier d'Inde tombés à terre, à Rochecardon , près de Lyon. 13. Ÿ Sphæria ( Incusa) circumscripta Fr. mss. PI. 13, fig. 2 : peritheciis sim- plicibus sparsis globoso-depressis e ligno oriundis epidermide obtectis, disco plano papillato erumpentibus. Sporidia globosa minima ascis liberis fusi- formibus recepta. — Fries in lit. Exs. Nob, n. 851. C. MonrAcwe. — Cryptogames nouvelles de France. 209 Sous l’épiderme des rameaux duSureau à grappes, on observe des loges petites, noires, éparses, quelquefois réunies au nombre de 5 à 6, nichées entre les fibres du bois. Les ostioles aigus, luisans, viennent aboutir à un dis- que noir, un peu concave , dont la grandeur varie en raison du nombre de ces ostioles. Des lignes noires qu’on aperçoit à travers l’épiderme, circon- scrivent un stroma cortical recouvrant les réceptacles et comprennent dans leurs contours variés, non un seul, mais un certain nombre de disques, absolument comme dans les S. tessella et dissepta, mais sans pénétrer dans la partie ligneuse. Les thèques et les sporidies sont semblables à celles de cette dernière. Nous avons trouvé cette Sphérie à Plombières, dans les Vosges, età Bouillon ; dansles Ardennes. 14. Ÿ Sphæria (Obvallata) microcarpa Fr. mss. : stromate latè effuso tomentoso fusco-atroobtecta, peritheciis minutissimis globosis, ostiolis disco nigro promi- nulis, ascis fusiformibus curvis pellucidis, sporidiis globosis.—Fries in litt. Exs. Nob. n. 267. Des loges extrèmement petites, cornées, sont profondément enfoncées au nombre de 5-5 dans un stroma cortical d’un brun clair, recouvert par un duvet fuligineux assez dense. Les becs ou ostioles font une légère saillie sur un disque noir entouré des débris de l’épiderine. Ce disque tombe faci- lement à la chute de celle-ci, et laisse des taches bianchäâtres qui montrent que la couleur du stroma est très variable. Nous ne pouvons reconnaître l'arbre auquel appartient le rameau qui porte cette intéressante espèce que nous avons recueillie en 1828 aux envi- rous de Lyon. 15. Sphæria ciliata, Pers. Syn. p. 25. Obs. myc, IT, p. 67, t. 5, f. 3. —Nees Syst. f. 320. — Duby, Bot. Gall. p. 688. Mes échantillons ont été recueillis sur les rameaux de PErable champé- tre, dans le bois de la Marfée près Sedan , en 1853. 16. Sphæria tortuosa Fries, Syst. myc. IT, p. 305. — Duby, L. c. Exs. Nob. n. 357. Sur des branches de Sureau mortes, dans une haie à Ecully, près de Lyon, en 1828. 17. Sphæria decorticans Fr. 1. c. p. 306. Exs. Nob. n. 251. 300 C. Monracne. — Cryptogames nouvelles de France. Sur les rameaux d’un arbre qu’il nous est impossible de reconnaître, aux environs de Perpignan. 18. * Sphæria suffusa Fr. 1. c. p. 390. Exs. Nob. n. 273. Sur les rameaux de lAune glutineux , à Lyon. 19. * Sphæria hypodermia Fries, 1. c. p. 407. Exs. Nob. n. 217. Sur le tronc et les rameaux morts de l'Épine-Vinette, à Lyon. 20. * Sphæria spectabilis Fr. Syst. myc. IL, p. 397. Exs. Nob. n. 550. Sur l'écorce de l’Érable champêtre, aux environs de Sedan. M. Fries nous dit dans sa lettre que nos échantillons sont trois fois plus petits que ceux de Suède. 21. * Sphæria sphinctrina Fr. i. c. p. 400. Exs. Nob. n. 831. Sur l'écorce du Prunier épineux , aux environs de Sedan. 22. + Sphæria (Obvallata) secedens Montag., mss. (Fr. in litt.) : pustulata, peri- theciis irregulariter circinantibus , stromate corticali tectis; disco nullo; ostiolis prominulis conico-truncatis poro pertusis, sparsim in singulà pustulà erumpen- tibus, epidermide laceratà cinctis ; ascis ? hyalinis oblongis triseptatis. Exs. Nob. n. 540. Des loges globuleuses , inégales, membraneuses, brunes , irrégulière- ment rapprochées en cercle, sont nichées sous l’écorce qu’elles rendent pustuleuse, et recouvertes par un stroma purement cortical. Les ostioles coniques, tronqués, percés d’un pore, viennent s'ouvrir non sur un disque unique, mais (à et là au sommet de chaque pustule, en percant l’épiderme des bords soulevés de laquelle ils restent entourés. Quand on enlève l’é- corce, le glomeérule des réceptales y reste adhérent. On observe alors sur le liber , au lieu qu'ont occupé les loges, des espèces d’alvéoles inégales for- mées par le stroma. Après la sortie du nucléus, le fond des loges est la affaissé comme dans le 5. d'topa. C. Monracxe. — Cryptogames nouvelles de France. 301 Nous avons trouvé cette espèce, d’ailleurs fort voisine du S$. cessera Fr., sur les rameaux du Coudrier , dans les Ardennes. 23. ÿ Sphæria ( Circinata) xanthostroma Montag. mss. PI. XIL, fig. 4.— (Fries in litt.) : pustulata, peritheciis subdifformibus (utriculiformibus) circinantibus decumbentibusque, ostiolis paucis vix exsertis pertusis discum luteum! cin- gentibus; ascis elongato-clavatis, sporidiis ellipticis attenuatis sporidiola glo- bosa 3-4 includentibus: Exs. Nob. n. 270 et 733. Cette Sphérie forme sous l’épiderme des rameaux, des pustules d’une demi-ligne de diamètre , dans lesquelles sont disposées circulairement des sphérules membraneuses extrèmement minces, peu nombreuses ( 4-7) d’une figure assez bizarre que je ne saurais mieux comparer qu’à une corne- muse. De ces sphérules partent, non point de l’extrémité, mais de la réunion du cinquième interne de leur longueuravec les quatre cinquièmes externes, des ostioles d’un quart de ligne de longueur, ascendans , perforés au som- met, qui viennent aboutir ; sans en dépasser le niveau , à la circonférence d’un disque transversalement elliptique où arrondi, et dont la nuance varie selon l’âge du tubercule, depuis le jaune paille jusqu’à l’orangé. L’é- piderme qui recouvre la pustule prend une teinte ardoisée différente de celle du rameau. Dès qu’on la soulève, les loges y restentintimementunies. On peut alors observer que celles-ci sont affaissées sur elles-mêmes, c’est-à- dire que leur fond sensiblement déprimé , se rapproche de la partie supé- rieure comme cela a lieu régulièrement dans le S. ditopa ei quelques au- ires, circonstance assez remarquable pour former un bon caractère spéci- fique dans le genre dont nous nous occupons. Si on entame ces loges, on les trouve farcies d’une substance blanche d’une consistance analogue à celle de la cire, dans laquelle sont répandues les thèques. Celles-ci en forme de massue allongée ,5 contiennent” des sporidies ovales, elliptiques, bicloe- sonnées , disposées obliquement sur une ou deux rangées , et dans l’inté- rieur desquelles on compte de une à trois sporidioles sphériques. Cette espèce a des rapports avec les Sphæria coronata Hoffm., S: turgida Pers., S. ambiens et sufJusa Fries. Elle diffère de toutes par son stroma jaune et la forme de ses loges. La dernière serait la seule avec laquelle elle pourrait être confondue , mais outre les deux caractères tranchés dont nous venons de parler, il en est encore d’autres qui pourront aider à distinguer ces deux espèces, ce sont : la disposition des ostioles à la circonférence du disque dans notre espèce et leur éruption au centre dans le S. suffusa: l’adhérence des loges à l’épiderme dans la première, et au rameau dans la seconde ; etc. La Sphérie à stroma jaune croît sur les petits rameaux du Charme, Je 302 C. Mowracne. — Cryptogames nouvelles de France. lai trouvée d’abord à Charbonnières près de Lyon, et quelques années ensuite au bois de la Marfée et à Saint-Roger, près Sedan. Elle est très rare, même dans ces localités. 24. * Sphæria conjuncta Nees, Syst. p. 305, f. 535. — Fr. Syst. myc. 11, p. 408. Exs. Nob. n. 762. Sur les rameaux de la Roncé arbrisseau , dans les Ardennes. 22. Sphœria aquifolii Fries, El. fung. I, p. 82. — Duby, Bot. Gall. P. 6or. Exs. Nob. n. 767. Sur les rameaux du Houx, dans les Ardennes, tout près de la scierie de Villers-Cernay. 26. Sphæria pulicaris Fries, Syst. myc. Il, p. 417. — Duby, Bot. Gall. p. 692. Exs. Nob. n. 255. Sur les rameaux du Sureau noir , aux environs de Lyon, et du Sureau à grappes cultivé dans un jardin à Chènevières près Paris. J’en ai encore rencontré entre Issy et Meudon une variété à stroma d’un rose très pro= noncé, croissant sur des branches de Robinier tombées à terre. Est-ce une autre espèce ? 27. * Sphæria mutile Fries , 1. c. p. 424. PI. XIII, fig. 7. Exs. Desmaz. Crypt. n. 619. — Nobis, n. 408. Cette espèce est devenue le type du nouveau genre Diplodia, ainsi caractérisé par M. Fries: Asci elliptico-oblongi, didymi, sporidiis binis referti. —Sur le tronc d’un Peuplier mort, dans le parc de M. Lamotte, à Sedan. 28. * Sphæria arundinacea Sowerb. t. 336 : erumpens, linearis, nigra, stro- mate vix ullo, peritheciis 1-2 serialibus connatis subastomis, intus nigris. Fries, Syst. myc. IE, p. 420. Assez commune sur le chaume de }’ /rundo phragrmites où elle forme des stries toujours très étroites plus ou moins ailongées et confluentes. Nos échantillons viennent des Ardennes. C. MonTAGne. — Cryptogames nouvelles de France. 305 29. “ Sphæria Godini Desmaz. Crypt. n. 439 : subtecta, erumpens, lineari- oblonga, stromate nigro, peritheciis multiserialibus connatis, intus albis, apice ostiolo punctiformi pertusis. Desmaz. in litt. - Exs. Desmaz. I. c. — Nob. n. 144 bis. Cette espèce que notre savant ami Desmazières a le premier fait connaître, se distingue surtout de la précédente , avec laquelle on l’avait confondue jusqu’à lui, par ses pustules plus larges, moins allongées, contenant de 10 à 20 loges multisériées, remplies d’une substance blanche et s’ouvrant au- dehors du stroma par autant d’ostioles punctiformes. Nous l’avons trouvée aux environs de Lyon. 30. Sphæria linearis Nees in Fries, Syst. myc. II p. 429. — Duby, Bot. Gall. p. 694. Exs. Nob. n. 248. Sur des tiges de Fenouil à Perpignan. 31. Sphæria Anethi ? Pers., Syn., p. 30.— Dothidea Fæniculi Fr. in litt. nov, spec. Exs. Nob. n. 231. Nous ignorons les motifs qui ont porté M. Fries à distinguer non seule- ment comme espèce , mais encore comme genre l’Hypoxylée dont il est ici question. Mais, si nous en jugeons uniquement par la description que nous lisons dans le Systema , où l'auteur dit de cette espèce : Dothideam re- Jerens, nous ne pensons pas devoir la regarder comme distincte du Sphæria Ænethi, dont, selon M. Desmazières, elle est sa variété dispersa. C’est sur les tiges mortes, mais encore en place, de l’Aneth-Fenouil que nous avons abondamment recueilli cette espèce, aux environs de Perpi- gnan et de Sigean. 52. Sphæria nebulosa Pers. 1. c. p. 31. — Nees, Syst. f. 341. — Fries, Syst. myc. Il, p. 450. — Duby, Bot. Gall. p. 604. Exs. Nob. n. 182. Cette espèce, assez commune sur les tiges d’Ombellifères, vient encore sur plusieurs autres plantes herbacées. Ainsi nous l’avons rencontrée dans les Ardennes , sur le Phalangium Liliago , et en Roussillon, sur l’Aspho- delus microcarpus, 304 C. MonrTacne. — Cryptogames nouvelles de France. 33. Sphæria longissima Pers. obs. 2, p. 68. + Syn. p. 31. — Duby, L c. p. 695. Exs. Nob. n. 168. Nos échantillons cueillis sur les tiges mortes du Chenopodium rubrum, en Roussillon , offrent des taches noirâtres longues de 1 à 6 pouces, et de la largeur des côtes vertes de la tige, formées par l’agglomération d’un nombre considérable de sphérules remplies d’un nucléus blanchâtre et recouvertes par l’épiderme à laquelle elles adhèrent intimement. 54. + Sphæria (Seriata) pardalota Montag. mss., pl. 12, fig. 1 : maculæfor- mis, lincolà flexuosà limitata, epidermide cinerascente tecta, peritheciis sparsis hemisphærico-compressis nigris, intüs cinereis astomis stromate concolori in- cumbentibus tandem rimosè erumpentibus ; aseis clavatis sporidia fusiformia septata includentibus. Exs. Nob. n. 775. Cette Sphérie croît sous l’épiderme des tiges du Muguet multiflore, au mi- lieu d’un stroma fuligineux noirâtre , limité par des lignes flexueuses qui se montrent de bonne heure au-dehors. Ces lignes noires, analogues à celles qu’on observe dans les #. profusa et tessella, circonscrivent des taches nombreuses , de forme et de grandeur variables, mais le plus ordi- nairement oblongues et arrondies, d’abord grises, puis d’une nuance plus “xbscure , qui tiennent à la présence du stroma sousépidermique et donnent aux tiges en question l'aspect d’une peau de léopard, circonstance d’où nous avons tiré le nom spécifique. Les taches ont rarement plus d’un quart de ligne de largeur. Les sphérules éparses, très petites, astomes , convexes, comprimées longitudinalement, noires en dehors, farcies d’un nucléus cendré, quelquefois blanc, se font jour en fendant en long ou en étoile l’é- piderme dont les laciniures les recouvrent constamment. On en trouve par- fois de solitaires non circonscrites. Les thèques ( asci Fr.) ou utricules sont en massue et contiennent des sporidies fusiformes, courtes, uni-bi-cloisonnées. Cette espèce a beaucoup d’analogie avec le S. profuga Ehrenb. , mais elle en diffère essentiellement par les lignes noires qui bornent son stroma et l’absence d’ostiole. Nous l'avons découverte en avril 1832, près le village de Fleigneux , dans les Ardennes, sur des tiges mortes de Convallaria multiflora où elle végétait avec le Peziza Nidulus et un Sclerotium singulier. 55. Ÿ Sphæria (Conferta) gigantea Montag. mss. PI. 11, fig. 2 : amphigena, or- bicularis, convexa, cinerea mox nigra, perithecüs globosis ovatisque eliis C. Moxracxe. — JVotice sur les Plantes Cryptogames. 305 periphericis normalibus, aliis difformibus absque ullo ordine in stromate pulverulento fuliginoso-atro opaco inter folii fibras latè profundèque effuso dispositis; ostiolis concentricè erumpentibus longitudine variis, crassis, ru- gosis basi epidermidis limbo albicante cinctis. Asci elliptico-oblongi didymi Diplodiz. Exs. Nob., n. 464. Var. 8 simplex. stromate nullo, peritheciis plerumque solitariis, dis- persis epidermide tectis, ostiolis tandem erumpentibus. — Dothidea sphæroides var. Fr. in litt. Exs. Nob. r. 107. Les plaques que forme cette Sphérie sur l’une et l’autre surface de la feuiile, atteignent jusqu’à deux pouces de diamètre , et, dans quelques individus, près d’un pouce d’épaisseur. Elles sont orbiculaires, un peu convexes, d’abord d’un blanc nacré dans le centre, entourées d’une zône brune, puis cendrées par transparence de la cuticule, et enfin presque noires. Cette couleur est due à la présence d’un stroma pulvérulent, fuli- gineux, noirâtre, abondamment répandu entre les fibres du tissu de la feuille qui en sont écartées , et occupant souvent toute l’épaisseur de celle- ci. Les loges , assez épaisses, globuleuses, ovoides ou difformes par leur mutuelle pression , sont de deux sortes : les unes dressées ou un peu obli- ques, du diamètre d’une demi-ligne, noires en dedans après leur évacua- tion, aboutissent à la périphérie au moyen d’un col assez long , qui perce l’épiderme , et reste entouré de ses débris; les autres imparfaites mais re- connaissables pourtant , soit à leur forme, soit au nucléus cendré dont elles sont farcies comme les premières, sont couchées sans ordre dans la partie moyenne du stroma. Les ostioles par lesquels les sphérules normales se termivent, d’une demi-ligne de longueur, y compris le col , sont épais, rugueux, saillans, et disposés d’une manière concentrique , à peu près comme le sont les apothécies dans une variété du Lecidea petræa Ach. (J’errucaria concentrica Hoff.) Lesthèques sont courtes, grosses, elliptiques | et portent une cloison transversale dans le milieu de leur longueur, au niveau de laquelle elles sont quelquefois étranglées. Leur intérieur paraît rempli de granules infiniment petits qui sont sans doute des sporidioles. Dans ia variété 6, les loges éparses sous l’épiderme , ou réunies deux à deux, trois à trois, sont privées de tout vestige de siroma. Elles conser- vent toutes la forme normalement sphérique et sont terminées par un ostiole très court, qui du reste se comporte comme dans le type. Nous avons observé cette curieuse Hypoxylée en novembre et décembre 1829 , sur les feuilles mortes ou mourantes de l’Agave americana aux en- virons de Perpignan, où l’on emploie cette dernière plante pour entourer les propriétés de haies impénétrables. M. Steinheil a rapporté de Bone en Afrique, notre variété £. 1 Bot. 39 306 C. Monracne. — Notice sur les Plantes Cryptogames. 56. + Sphæria (Byssiseda) callimorpha. PI. XUT, fig. 5. Montag. in Mérat, Flor. par. I, p. 238 : peritheciis minutis gregariis globoso - depressis ovatisque, læ- vibus, atris, nitidis, papillatis, subiculo piloso fuliginoso-nigro cinctis. — S. nidulans? Schwein. Fung. Carol., p. 19. Exs. Nob., n. 9510. Subiculum variant de 1 à 4 pouces de longueur, de 4 à 6 lignes de lar- geur, occupant ordinairement la partie du rameau ou du tronc qui repose sur le sol, formé de poils simples, subulés, cloisonnés, noirâtres ou bruns, assez semblables aux fibres de l'Helminthosporium macrocarpum Grev., couchés et rayonnans à la base des réceptacles, dressés dans leur intervalle. Loges globuleuses un peu déprimées , d’un noir éclatant en de- hors, tapissées de blanc en dedans dans leur jeunesse, très petites, à peine visibles à l’œil nu, solitaires ou groupées et munies d’un ostiole apparent, granuliforme, persistant, évidemment quoique finement per- foré. Ces loges très fragiles se brisent à différentes hauteurs et cireulaire- ment, en sorte que leur base reste fixée au subiculum sous la forme d’une cupuie noire en dehors et en dedans, Quand elles se détachent de la ma- trice elles entraînent avec elles les poils du subiculum qui rayonnaient au- tour de leur base et restent comme suspendues au milieu de ce duvet. Les thèques sont en massue allongée et contiennent des sporidies en forme de navette ou fusiformes, courtes, cloisonnées dans lesquelles on peut compter quatre sporidioles globuleuses. {Tox. pl. xur, fig. 5°) Nous avons trouvé cette jolie sphérie pour la première fois dans les Ar- dennes, aux environs de Sedan, et depuis dans les bois de Meudon, exclu- sivement sur les rameaux ou les troncs du Rubus fruticosus morts et tom- Des à terre. Notre plante n’a guère de commun avec celle de Schweiniz que le duvet byssoïde entre les fibres duquel sont nichées les sphérules; elle s’en éloigne par tous les autres caractères, à n’en juger pourtant que par la des- cription. Quoiqu'il soit peut être effectivement ün Helminthospore stérile, car nous n’avons pu encore y découvrir aucune sporodie , le subiculum de cette espèce lui est tellement inhérent, que sur plus de cent individus trouvés à différentes fois dans des localités fort éloignées l’une de l’autre, nous ne l’en avons jamais rencontrée dépourvue. 37. Sphæria mucida Tode Meckl. IX, p.16, fig. 95, var. fusca. — Duby, Bot. Gall. p. 677.— Fr. Syst. myc. II, p.447. Exs. Nob. n. 496. Sur des copeaux amoncelés dans le bais de la Marfée, près Sedan, en septembre 1831, C. MoxTacne. — Notice sur les Plantes Cryptogames. 307 38. t Sphæria (Villosa) rhodochlora Montag., mss., pl. XIT, fig. 2 : peritheciis globoso-ovatis villo lætè viridi tectis, intüs sanguineis, ostiolis primÔ oblongis roseis demüm papillulà nigrà deciduà pertusis ; ascis clavatis, sporidiis ellipticis roseis ! Exs. Nob. n.362 (soli Friesio adhuc communicata). Notre espèce croît solitaire ou réunie en groupes nombreux sur le bois mert encore recouvert des couches corticalesles plus intérieures. Ses loges, globuleuses ou ovales, quand elles sont isolées, comprimées et difformes, lorsqu'elles sont soudées ensemble, soulèventle Ziber, et se montrent à travers les fentes qu’elles y déterminent, Elles sont assez épaisses, de la grosseur d’une graine de pavot et recouvertes danstoute leur étendue d’un duvet tomenteux du plus beau vert-pomme qui jaunit bien un peu avec letemps, mais ne devient ni ferrugineux , ni brun. Leur intérieur est d’un pourpre presque noir, luisant, après l'évacuation des thèques. Celles-ci ont la forme d’une massue. Elles contiennent, des sporidies disposées obli- quement et sur un seul rang, oblongues, elliptiques et d’une belle couleur rose que le temps altère un peu en la faisant passer au minium. Ces spo- ridies paraissent obscurément cloisonnées, comme striées et sont remplies d’un assez grand nombre de sporidioles, dont quelques-unes sont réni- formes. Sous le microscope , elles sont transparentes et n’acquièrent que par agglomération la couleur rose qui les distingue. Ce sont elles qui s’attachant à l’ostiole au moment où elles s’échappent du réceptacle pour se répandre au dehors, lui donnent avec une forme allongée , l’un des caractères d’où nous avons tiré son nom. Quand elles sont dispersées, ce qui a lieu insensiblement, on peut voir l’ostiole noir , en forme de papiile extrèmementténue, dont la prompte chute laisse la loge perforée. La persistance de la nuance verte du duvet, la forme et la couleur rose des sporidies, celle de Pintérieur des loges me semblent des caractères suffisans pour distinguer notre plante du S. mutabilis Pers. Il existe deux figures de celles-ci : l’une dans les icon. et descrip. Fung. fort imparfaite etoù l’on a omis la forine des thèques; l’autre dans Sturm , où cette omis- sion a été réparée, nous montre des sporidies fusiformes ! bien autrement conformées que celles de notre espèce. Nous l’avons découverte à Rochecardon près de Lyon, sur un Aune glu- tineux mort mais encore sur pied. (La suite au prochain numéro.) 308 An. BroncwrarT. — {Vote sur Le Primula sinensis. Nore sur un cas de monstruosité des fleurs du Primula sinensis: Par M. Abocpne BRONGNIART. Les déviations de leur structure habituelle que présentent les fleurs sont assez fréquentes pour que la plupart des bota- nistes aient pu en observer un certain nombre, mais la majeure parüe de ces observations sont restées inédites, ou l’on s’est borné à signaler celles qui paraissaient les plus singulières par l’étendue des altérations que les organes avaient subies. Ce- pendant, c’est plutôt en étudiant les changemens successifs qu'éprouvent ces organes à mesure qu'ils s’éloignent de leur type habituel, qu'on pourra jeter un véritable jour sur Ja structure des fleurs. Il me semble donc que, dans l’état actuel de la science, il serait utile de publier presque tous les cas de monstruosité qu’on a occasion d'observer, lorsqu'ils ne rentrent pas com- plètement dans ceux qui sont déjà connus. C’est ce qui m'a engagé à faire connaitre un fait de ce genre que j'ai eu occasion d'observer au Jardin des Plantes de Paris, au printemps. de 1833. On remit à un des jardiniers de Fétablissement un pied de Primula sinensis fort remarquable par la forme et surtout par la couleur verte de ses fleurs ; cette plante resta en fleur pen- dant très long-temps, les fleurs ne se flétrissant que très len- tement, comme cela a généralement lieu lorsqu'elles sont stériles. Les diverses fleurs que portait le même pied différaient beaucoup par leur grandeur et par la forme du calice et de la corolle, mais se ressemblaïient toutes par ta couleur verte plus ou moins foncée de la corolle, par l’état imparfait des étamines et par les altérations analogues qu'avait subies le pisul, Dans beaucoup de fleurs le calice avait pris un grand déve- loppement; son tube était renflé vers son extrémité, et le limbe, divisé en ciuq lobes égaux, dépassait la corolle; on voit une An. Bnoxcniarr. — ÂNVote sur: le Primula sinensis. 309 coupe d’une de ces fleurs pl. 1x €, fig. 1. Dans d’autres fleurs, le calice était à peu près ovoïde, et beaucoup plus court que la corolle, qui différait peu de sa forme naturelle, mais qui était plus grande, et dont le limbe était légèrement concave. Cette corolle différait du reste à peine par sa couleur et par sa texture du calice. Les étamines , terminées par des anthères 1m- parfaites et dépourvues de pollen, occupaient leur position ha- bituelle en face des lobes de la corolle. Le pistil présentait un ovaire presque cylindrique plus al- longé que dans l’état naturel, renflé supérieurement et sur- monté d'un style très court, que terminait un petit stigmate en tête très peu développé. La colonne centrale qui supporte les ovules, et les ovules eux-mêmes, différaient quelquefois très peu de leur état naturel, si ce n’est par l'allongement de la co- lonne; mais en général une partie de ces ovules, ou la totalité (voyez les fig. 2 et 3), étaient transformés en de petites feuilles à trois ou à cinq lobes, couvertes de quelques petits poils courts, et offrant de grands rapports de forme avec celles du Primula sinensis : ces petites feuilles étaient épaisses, cellu- leuses, un peu charnues, les lobes en étaient souvent dressés, et le limbe avait ainsi une forme concave ou en entonnoir : elles étaient portées sur un court pétiole charnu. Souvent les ovules les plus inférieurs seuls étaient transfor- més en feuilles, et les autres avaient conservé la forme de véritables ovules portés sur des funicules plus ou moins longs, et quelquefois couverts de poils. Ces ovules étaient quelquefois droits, leur micropyle étant opposé au hile (fig. 4); le plus souvent, comme dans les Pri- mulacées non altérées, l’ovule présentait le micropyle placé latéralement par rapport à la chalaze et au hile (voyez fig. 5 et 6). Les fleurs monstrueuses de Primula fournissent donc un exemple assez rare d’une fleur dans laquelle le calice, la co- roile, les étamines et l'ovaire n’ont éprouvé que des modifica- uons assez légères de forme, de couleur et de texture sans se transformer en organes essentiellement différens, tandis que jes ovules seuls, en conservant leur position habituelle, se sont, 310 An. BronGniarT. — Note sur le Primula sinensis. en totalité ou en partie seulement, transformées en véritables feuilles, qui, malgré leurs petites dimensions, présentent plu- sieurs des caractères de la plante sur laquelle cette altération se remarque. Il est bien plus fréquent d’observer le contraire, c’est-à- dire de voir des fleurs dans lesquelles tous les verticilles flo- raux, ou une partie d’entre eux, se transforment eu feuilles, et dans lesquelles les ovules restent au contraire sous forme de petits corps ovoïdes blanchôtres, fixés sur les feuilles résultant de la transformation de l’ovaire. Mais aussi on doit remarquer que dans les Primulacées les ovules n’ont aucune connexion directe avec les parois de lo- vaire, et par conséquent avec les feuilles ovariennes, mais sont portées sur un prolongement de l’axe de la fleur qui forme la colonne centrale, de telle sorte que, dans les ovaires ordinai- rés, les ovules peuvent être considérés comme des organes se- condaires développés sur les feuilles modifiées qui constituent chaque pisuül simple, à la manière des bulbilles qui se forment sur les bords de la feuille du Bryophyllum, ou des folioles d’une feuille composée ; tandis que, dans l’ovaire d’un Primula, chaque ovule correspondrait à une petite feuille du même ordre que celles qui constituent les autres organes de la fleur, et s’in- sérant directement sur l’axe prolongé de la fleur. EXPLICATION DE LA PLANCHE IX, C. Fig. 1. Une des fleurs monstrueuses du Primula sinensis, coupée longitudi- nalement. — &, calice; b, corolle; c, étamines ; d, ovaire; e, stigmate; jf, co- lonne centrale du placenta ; g, ovules modifiées. Fig. 2. Sommet d’un placenta entièrement couvert de petites feuilles trilobées qui remplacent les ovules. Fig. 3. Sommet d’un placenta pris sur une autre fleur, et sur lequel les ovules inférieurs seuls sont changés en feuilles, tandis que les autres sont peu modifiés. Fig. 4, 5 et 6. Ovules conservant leurs principaux caractères, mais offrant quelques différences dans leur structure. Fig. 7 et 8. Petites feuilles à cinq lobes qui remplacent les ovules, J.-G. Zuccarini. — Oxalis d'Amérique. 311 NacurrAac zu der Monographie der Amerikanischen Oxalis- Arten.— Surrrément à la Monographie des Oxalis d Amé- rique; par le D' Jos. GEru. Zuccarini. {In-4° de 95 pages, 3 planches lithographiées. Extrait du 1°" volume des Mémoires de l’Académie des Sciences de Bavière.) M. Zuccarini publia en 1825, dans le neuvième volume des Mémoires de l’Académie des Sciences de Munich , une Mono- graphie des Oxalis d'Amérique. Depuis cette époque, MM. A. de Saint-Hilaire, Hooker et Lindiey, ont fait connaître plusieurs nouvelles espèces de ce genre; l’auteur a reçu en outre des communications de MM. de Schlechtendal , Karwinsky, Mar- üus et Prince de Neuwied. Le but de ce supplément est de donner une description détaillée des nouvelles espèces, et d'établir Ja synonymie de celles qui étaient connues auparavant. La Monographie de 1825 contenait l'analyse de 77 espèces; en y ajoutant les 30 qui ont été publiées depuis, le nombre total des Oxalis d'Amérique se trouve porté à 107. L'auteur relève d’abord une erreur qu’il a commise dans sa première Monographie. Les bulbes des Oxalis n’appartiennent pas aux racines, mais à des tiges souterraines; on y trouve tous les degrés intermédiaires depuis les rejets ou stolons allongés de l'Oxalis stricta, jusqu'aux tubercules volumineux de l'O. crassicaulis. Ces différences dépendent uniquement du nombre, de l’épaisseur et de lécartement des écailles qui, lorsqu'elles sont charnues, forment par leur rapprochement des bulbes analogues à celles des Æ/lium. Les racines elles- mêmes sont rameuses et fusiformes; tantôt elles existent seules comme dans l'O. conorhiza, d’autres fois elles partent d’un rhi- zome bulbiforme (©. papilionacea ); enfin, elles sont mêlées avec les rhizomes bulbifères, comme on le voit dans l'O. cras- sicaulis. La position des feuilles est telle, que la neuvième recouvre la première au bout de trois tours de spire. Lorsque les entre-nœuds sont étendus, les feuilles se trouvent grou- pées d’une manière très serrée, et quelques auteurs leur ont 312 J.-G. Zuccarinr. — Oxalis d'Amérique. appliqué à tort l'expression de feuilles veruicillées.Ex. : O. dis- tans, hedysaroides , etc. La disposition des étamines présente une particularité remarquable; les plus longues ou internes, alternent avec les stigmates et les pétales, mais sont opposées aux sépales, tandis que les étamines courtes ou externes leur sont alternes; on pourrait supposer, à la rigueur; qu’un rang d’étamines intermédiaire entre les pétales et les étamines les plus courtes avorte constamment, d'autant plus, que les filets des étamines plus longues portent des dents que l’on peut con- sidérer comme des rudimens de la spire manquante ; mais dans VO. tetraphylla, les filets courts portent des dents analogues : il semblerait donc qu’il existait en dehors d’elles un rang d'é- tamines opposées aux sépales, ce qui porterait le nombre pri- mitif des étamines à 25, dont 15 avortent constamment, tandis que 10 se développent. Le nombre total des espèces d’'Oxalis se monte maintenant à 210, dont 107 appartiennent à l'Amérique. L'Oxalis Reinward- tii est la seule espèce nouvelle qui ait été récemment décou- verte en Asie; quant à l'Afrique, il est peu probable qu’elle possède des espèces inconnues, tandis que l'Amérique est loin d’être épuisée. Ce Mémoire est accompagné de trois planches représentant les Oxalis papilionacea, Hoffm.; O. crassicaulis, Zucc.; O. sarmentosa, LUCC. Nous croyons utile de présenter ici un tableau indicauf de toutes les espèces américaines décrites par l’auteur. OXALIS. CONSPECTUS SPECIERUM AMERICANARUM. I. ACAULES. A. Focus siwezicieus. — 1. ©. primulæfolia Raddi (4o piante del Brasilia, n. 24). B. Fortis TERNATIS. a. Bulbosæ. “, Pedunculis unifloris. — 2. ©. eriorhiza Zucc., Monogr. der Amer. Oxal. J:-G. Zuccarinr. — Oxalis d'Amérique. 313 art., 2.2 (O. autumnalis Aug. St.-Hil., Flor. Bras. merid., 1, p. 128). — 3. O. Sellowiana Zucc. (Nov. sp. e Brasiliâ). — 4. O. lobata Sims. Bot. Maz., t. 2586 (O. tenera Lindl., Bot. Reg., t. 1046). — 5. O. hispidula Zucc. (Nov. sp. è Brasilià). 8. Peduneulis bi-multifloris. — 6. ©. lunulata ‘Lucc. (Nov. sp. è Mexic.). — 7. O. bipartita St.-Hil., |, cit., p. 125, tab. 25. — 8. O. violacea Linn. — 9. O. Martiana Zuce., 1. c., n. 6 (O. urbica St.-Hil., 1. c., p. 126. ©. bipunc- tata Hook., Bot. Mag., t. 27981. O. Jloribunda Link et Otto Abbild. Gewæchse, 3, p.19, t. 10). — 10. O. Jacquiniana Kunth, Nov. Gen. am., 5, p. 255. — 11. O. Schraderiana Kunth, 1. c., p. 236. — 12. O. latifolia Kunth, L. c., p- 237, t. 467. — 13. O. debilis Kuuth, L. c., p. 236. — 14. O. palustris St.-Hil., 1. c., p. 127. — 15. O. rupestris St.-Hil., 1. c., p. 126. — 16. O. ele- gans Kunth, I. c., p. 234, t. 466 (O. loxensis Willd. herb.). — 17. O. trian- gularis St.-Hil., 1. c., p. 128. — 18. O. grandifolia DC., Prodr., 1, p. 696 (O. macrophylla Kunth, 1. c., p. 237. O. umbrosa Willd. herb.). — 19. ©. papilionacea Hofmansegg , tab. 7. — 20. O. nudiflora DC., 1. c., p. 695. — — 21. O. corymbosa DC., 1. c., p. 606. b. Rhizomate tuberoso. æ«. Pedunculis unifloris. — 22. ©. magellanica Forst., in Comment. Gotting, 9, p- 33. — 23. O. americana Bigel. in litt. apud DC., Prodr., 1, p. 700. — 24. O. Commersonü Pers., Enchirid., r, p. 519 (O. sexenata Savigny, Encycl. bot., 4, p. 687). 8. Pedunculis bi-multifloris. — 25. O. lasiopetala ‘Zucc., 1. c., n. 17. — 26. O. articulata Savigny, 1. e., 4, p. 686. — 27. O. rubra St.-Hil., 1. c., p. 124. 28. O. megalorhiza Jacq., Monogr. Oxal., p. 33. — 29. O. virgosa Molina, Storia nat, Chil., lib. 3, p. 132. C. Fozus picxTaTis. *. Pedunculis unifloris. — 30. O. mallobolba Cavan., Ic. rar., 4, t. 303, f. 2. — 31. O. enneaphylla Cavan., 1. c., 5,1. 411. — 32. O. laciniata Cavan., I. c., 5, t: 412. 8. Pedunculis multifloris. — 33. O. tetraphylla Cavan., 1. c., 3, p. 20, t. 257. — 34. O. Hernandezii DC., Prodr., 1, p. 695. — 35. C. decaphylla Kunth, 1. c., p. 238, t..468. II. CAULESCENTES. A. Fous simezicisus. — 356. O. ovata Zucc. (Nov. sp. & Brasiliä). — 37. ©. mandioccana Paddi, 1. c., p. 21 (O0. Raddiana Zucc., |. c., n. 30. ©. aliena Spreng., Neu. Entdecke, 3, p. 58). — 58. O. alata Mart. et Zucc., 1. c., 1. 1, B. (O. m1andioccana Ê rhombifolia St.-Hil., L e:, p. 118. O. ciliata Spreng., Syst. veg., 2, p. 423). B. Foznis TERNATIS. z. Petiolis non dilatatis. a. Foliis omnibus terminalibus. #2. Pedunculis üunifloris, 1. Pot. 49 314 J.-G. Züccarini. — Oxalis d'Amérique. “. Stipulis liberis aut cum pedunculo connatis. — 39. O. Sternbergii Zucc., l. c., n. 52. — 40. O. cineracea St.-Hil., 1. c., p. 123. — 41. O. cespitosa St.-Hil., L c., p.122. — 42. O. paludosa St.-Hil., 1. c., p. 121. — 43. O. Jiliformis Kunih, 1. c., p.245, t. 469 (O. nematodes Spreng., Syst. veg., 2, p- 420). — 44. O. parvifolia, DC., Prodr., 1, p. 695 (O0. microphylla. Kanth, L. c., p. 245). *, Stipulis nullis. — 45. O. myriophylla St.-Hil.; 1. c., p. 121. — 46. O. con- fertissima St.-Hil., Î. c., p. 122. — 47. O. serpens St.-Hil., L. e., p. 120. &. Pedunculis multifloris. *. Stipalis liberis vel cum petiolo connatis. r. Repentes vel postratæ, peduuculis plerumque paucifloris. — 48. O. amara St.-Hil., L. c., p. 119. — 49. O. refracta St.-Hik., 1. c., p. 119. — 50.0. cor- niculata Linn., Syst., p. 434 (ibi memoratæ sunt varietates plures, scilicet : £ repens ; (0. repens Thunb., FI. cap., p. 538. O. pilosiuscula Kunth., L. c., p. 243. O. micrantha Bojer, in litt.). +. Zyoni (O0. Lyoni Pursh., FL. Amer. Bot., 1, p. 522). O. villosa Marsch.-Bieb., FI. Taur. cauc., 1, p. 355. O. lu- pulina (0. ee Kunth,l.c., p.243). e. frigida Zucc. — 51. ©. albicans Kunth, 1. c., p.244. — 52. O. lotoides Kunth, 1. c., p. 241. — 553. O. mollis Kunth, l.c., p. . tF. Erectæ vel adscendentes, pedunculis plerumque dichotome multifloris. — 54. O. Hænkeana Zucc., 1. c., n.35 (0. cinerea Zuce., I. e.). — 55. O. squa- mata Zucc:, 1. c., n. 34. — 56. O. peduncularis Knnih, L. c., p. 239 (O. lon- giscapa Wilid. herb.}. — 57. — O. tuberosa Molina, Storia nat. del Chili, 1. p. 192. — 58. O, crassicaulis Zucc., L. e., u. 46. — 50. ©. carnosa Molina, Lindl., Bot. reg,, t. 1063, et Hock., Bot. mag.. t. 2886. — 60. O. melilotoides Zucc., À. c., n. 49. — 61. O. medicaginea Kunth, 1. c., p. 242. — 62. O. scandens Kunth, I. c., p. 242. *. Süpulis nullis. — 63. O. stricta Linn. ve O. rosea Jacq., ou p- 28, n, 5 (0. racemosa Savigny, Encycl. bot., 4, p. 684. O. floribunda, Bot. reg., 1. 1125, non Lehmann). — 65. ©. REA Lindl., Bot. reg., 1240. — 66. ©. sarmentosa Zucc., tab. 1x (Nov. sp. è Brasiliâ). — 67. O. rhombifolia Jacq., Oxal., p. 22, t. 2. So Species hujus sectionis dubiæ. — 68. O. longiflora Linn. Syst., p. 432. — 69. O. conorhiza Jacq., 1. c., p. 26. — 70. O: crenata Jacq., E c., p. 27. — 71. O. verticillata DC., Proûr., 1, p. 691. b. Foliis lateralibus a terminali magis minusve remotis. — 72. O. linearis Zucc., L c., n. 57(0.nigrescens £ linearifolia St.-Hil., 1. c., p. 114). — 73. O. an- gustifolia Kunth., 1. c., p. 249. — 74. O. nigrescens St.-Hil., L.c., p. 113. — 75. O. divaricata Martius et Zucc., 1. c., n 59.— 56. O. euphorbioides St.-Hil., L. c., p. 115. — 77. O. campestris Mart. et Zuce., I. c., n. 65 (O. melilotoides St.-Hil., L. c., p. 112}. — 78. O. distans St.-Hil., 1. c.,.p. 115 (O. hispida ‘Zuce., 1. c., n.61). — 59. O. pentantha Jacq., Oxal., p.21, t. 1. — 80. O. Plumieri Wilid., Sp. Plant., 2, p. Soi (O. frutescens Linn.). — S1. O. umbraticola St.-Hil., L e., p. 111. — 82. O. glauca Kunth, L.c., p- 248, t. 471 (O0. sphacelata Willd. herb.). — 85. O. Borjensis Kunth., L. c., p. 279 (0. fruticosa Willd. herb.). — 84. O. saxatilis St.-Hil., L c., J.-G. Zuccarim. — Oxalis d'Amérique. 315 p. 114. — 85. O.dentifolia Mart. et Zucc., 1. c., n.60 (0. campestris St.-Hil., 1. c., p. 116). — 86. ©. hirsutissima Mart. et Zucc., 1. c., n.74 (O. fulva St.-Hil., PI. usuelles du Brésil, n. 44). — 87. O. cordata St.-Hil., PI. us., n. 45. — 88. O. Barrelierü Jac., Oxal., p. 24, t. 5. — 89. O. hedyzaroides Kunth, L. c., p. 247 (0. sepium S1.-Hil., 1. c., p. 111. O. Barrelieri Wilid., herb. ©. Plumieri Sieb. herb. Maurit.). — 90. O. leptophylla Zucc., 1. c., mn. 64.— 91. O. Neæi DC., Prodr., 1, p. 690 (O0. puberula Nees et Mart., in Nov. act. Bonn., 12, p. 45. O. hedysarifolia Raddi, 1. c., p. 22, n. 25?). — 92. ©. insipida St.-Hil., 1. c., p. 109. — 05. O.rhombeo-ovata St.-Hii., |. c., p.108 (O. polymorpha Zucc., 1. c., n. 68,t.111, excl. pl. syn.). — 94. O. roselata St.-Hil., 1. c., p. 109, t. 22 (©. polymorpha b dolichoides Zucc., 1. c.?). — ©. Neuwiediü (O. polymorpha? polyantha Zucc., 1. c., n.68.) — 06. ©. psoralioides Kunth, L.c., p. 246, t. 470). 2. Petiolis dilatatis phyllodia simulantibus. — 97. O. rusciformis Mikan Deiect. FL. et Faun. Bras., fasc. 3 (O. fruticosa PRaddi, 1. c:, p, 22). — 08. O. daphnæ- formis Mikan, |. ce. — 09. O. bupleurifolia St.-Hil., 1. c., p.117, t. 23. — 100. O. saliciformis Mikan, 1. c. C. Founs ivvatis. — 101. ©. somnians Mart. et Zucc., 1. c., n.78,t. 4. — 102. O. dormiens Mart. et Zucc., 1. c., n. 70, t.5. — 103. O. mimosoides St,-Hil., 1. c., p. 107, t. 21. — 104. O. dendroides Kunth, I. c., p. 250 (Bio- phytum dendroides DC., Prodr., 1, p. 690). — 105. O. sensitiva Linn. Syst., p- 454 (Biophytum sensitioum DC., 1. c., p. 690). — 106. O. casta Mart. et Zucc., 1. c., n. 82, t. 6. Species asiaticæ : * O. Reinwardti Zucc. (Nov. sp. olim ©. sensitiva Zucc., Monogr., tab. v, 8 quoad iconem). — * O. Blumei Zucc. (Biophytum fruti- cosum Blume). An ENGLISH iNpex do the plants of India, compiled by EH. Pmnincron. (x vol. in-8° de 235 pages. Calcutta, 1832; Thacker et C°.) Cet ouvrage est un de ceux qui se recommandent par leur plus grande utilite. Il importe, en effet, aux botanistes euro- péens de savoir les noms que portent les plantes dans leur pays natal ; et, d’un autre côté, il importe encore plus aux voyageurs ainsi qu'aux habitans des contrées indiennes, de connaître les noms scientifiques des plantes dont ils savent ou entendent prononcer les noms vulgaires. Ce travail synonymique exigeait de laborieuses recherches, et devait être fait par un botaniste 316 H. Pinoixeron. — Index to the Plants of India. de profession, qui, par un long séjour dans l'Inde, eût acquis une connaissance suffisante des divers idiomes de cette vaste région. Nous présumons que M. Piddington réunissait ces qua- lités lorsqu'il a entrepris sa compilation; car il se contente de nous avertir dans sa préface qu'il a puisé à des sources authen- ques telles que les deux volumes de la Flora indica de NVal- lich, le Materia indica d’Ainslie, l'Æortus Bengalensis, etc. L'ouvrage que nous annonçons est un simple catalogue divisé en deux parties. La première se compose de la liste alphabétique des noms latins génériques et spécifiques des plantes auquels correspondent les noms de pays, avec des abbréviations qui indiquent les divers dialectes, tels que le Sanscrit, le Bengalais, l'Hindou, le Nawar ou dialecte du Népaul, le Tamoul, le Te- linga, le Cingalais, le Malabare , etc. La seconde partie ren- ferme dans la première colonne les noms sanscrits, bengalais, hindous , etc., des plantes avec leurs synonymes scientifiques en regard. Matériaux pour servir à l'histoire naturelle des Hépatiques d'Allemagne; par C.-G. Nees n'Esenrecx (Ælora, 1833, n°29: ;eL..20 ): On sait que la famille des Hépatiques a été traitée depuis Jong-temps avec non moins de prédilecuon que de succès par M. Neces d'Esenbeck. Il a fait dans ces derniers temps l’histoire des Hépatiques d'Europe, et il annonce qu’elle s'imprime en ce moment, mais que l'impression en marche très lentement (le premier volume vient de paraître). Il n’en aurait point parlé avant la publication, si M. Hubener n’avait publié dans le Flora un article sur les divisions à admettre dans les Jongermannes, article qui ne lui permet point de garder plus long-temps le si- lence. Par une étude longue et soignée de cette famille, notre célèbre auteur est à même de donner des indications certaines sur l’organisation des plantes délicates qui la forment; il y joint des instructions pour les rechercher, les examiner et les dé- C.-G. Ness D'Esexsecr.—Syr les Hépatiques d'Allemagne. 3137 terminer. Les plantes sont ordinairement classées d’après leur habitus; si ce caractère empirique peut tromper souvent le commençant qui croira pourtant l'avoir saisi, M. Nees, par l'établissement de caractères génériques sûrs et reconnaissa- bles, a enlevé tout ce que cette partie présentait de vague jus- qu'ici. L’auteur défend avec chaleur les botanistes français contre l'attaque si peu mesurée que M. Hübener a lancée contre eux, et dont nous avons fait mention dans l’analyse du petit mémoire de ce dernier (V. Arch. bot., t. 11, p. 561); c’est avec une généreuse indignation qu'il repousse des accusations ba- nales, qui sont depuis long-temps hors de saison, et qui pé- chent principalement par la généralité d'application qu’on leur donne. Bien souvent, en recueillant des Jongermannes, on en trouve dont les calices ne commencent qu'a poindre. On peut facile- ment leur faire porter des fruits pendant l'hiver, en les culti- vant avec quelque soin dans des pots, ou entre deux fenêtres, recouvertes de plaques de verre, et fréquemment humectées. M. Nees, conjointement avec M. Flotow, a fait de nombreu- ses expériences à ce sujet, et ce dernier a composé un petit mémoire que M. Nees publie; il y rend compte de la manière dont il a traité ces plantes, et des résultats ordinairement très satisfaisans qu'il a obtenus. Il est à présumer, avec assez de cer- titude, que les essais qu’on ferait de cette sorte de culture dans des orangeries ou dans des serres tempérées, eu égard aux cir- constances qui doivent favoriser le développement de chaque espèce selon son lieu natal, donneraient des résultats bien plus sûrs que ceux faits dans des chambres chauffées. On ne devra cependant perdre jamais de vue qu’on ne pourra faire porter des fruits à ces végétaux si tendres, qu’alors qu'ils se trouveront déjà prédisposés dans la plante. . À [a suite de ces observations, M. Nees publie la descrip- tion très détaillée d’un nouveau genre d'Hépatiques, dédié à M. Corda de Prague, qui s’est beaucoup occupé de cette famille. C’est une plante de la section des Jongermannes à froades, qui ressemble assez à une forme à feuilles étroites du Aetzgeria pinguis , ou qui peut ètre prise pour une forme large du ÆZetz- 318 C.-G. Nees n'Ésenrecr.—Sur les Hépatiques d'Allemagne. geria multifita. En outre, l’auteur décrit avec tous les soins Dh une nouvelle espèce de Jongermanne, le J. Floto- wiand, qui se trouve dans la Suède, dans l'Écosse et dans le Groënland. Projet de Voyage en Arabie, pour la Botanique et la Zoologie. (Extrait d’un avis aux membres de la Société des Voyages d’his- toire naturelle d’'Esslingen , par MM. HocusrETTER et STEUDEL, à la date du 5 avril 1834.) Nous nous empressons d'annoncer une nouvelle entreprise, et nous invitons tous les amis des sciences naturelles à y coo- pérer. Deux naturalistes, M. Guill. Schimper, déja connu des membres de la Société par son voyage à Alger, et M. Wiest, docteur-médecin et botaniste wurtembergeois, partiront dans le courant du mois prochain pour l pie. d’où ils se rendront, vers la fin de l’année, en Arabie, pour exploiter él mien les bords de la mer Rouge et la chaîne des monts Sinaï. Le couvent de Sale Cohen où ils doivent recevoir l’hospita- lité, leur offrira un séjour favorable pour mettre en sûreté leurs collections, et de là les expédier en Europe par Suez et Alexan- drie. Les vœux exprimés dans une lettre de M: de Candolle, avaient depuis long-temps dirigé nos vues vers l’Arabie; des nouvelles plus détaillées que M. Gay de Paris nous a bien voulu transmettre sur les richesses si peu connues de la flore de ces contrées, nous ont décidés à faire exécuter ce voyage. Une parte seulement des frais de ce voyage devra être cou- verte par les actions des sociétaires ou amateurs, des subven- üons considérables ayant été accordées à M. Schimper par le gouvernement badois, et à M. le docteur Wiest par ce- Jui de Wartemberg. Une somme de 1000 florins a été accordée par le roi de Vaches à ce dernier voyageur, qui fait, sur ses propres fonds, l'avance d’une somme égale. Ces moyens ctant encore loin de suflire à ce grand voyage, nous invitons tous les amis des sciences naturelles, qui pour- raient prendre de l'intérêt à cette entreprise, à vouleir bien la SOCIÉTÉ D'ESSLINGEN. — Voyage botanique. 319 seconder. Nous osons espérer que les secours accordés par le gouvernement de Bade et par celui du Wurtemberg, ainsi que par le roi de ce dernier pays, joints aux recommandations pres- santes que nos voyageurs ont déjà reçues pour les différens consuls européens résidant dans les pays qu'ils iront visiter, éveilleront assez de confiance pour que le nombre des actions, fixées à 30 fl. (64 fr. 5o c.), permette de remplir en tous points le but d’une entreprise d’une si haute importance. Notre con- trat avec les voyageurs est de plus stipulé de telle sorte que, dans le cas où les résuliats obtenus ne seraient point en raison des dépenses, la perte les frapperait d’abord eux-mêmes, de façon que les actionnaires jouiront de la plus grande sûreté pos- sible, et ne sauraient courir aucun risque. Nous invitons les personnes qui voudront s'assurer une part aux fruits de cette nouvelle entreprise, à nous envoyer (1) au plus tard, avant la fin du mois de juillet prochain, le montant de leur souscription fixé au minimum de 30 florins. Plus le total des souscriptions sera grand, plus aussi Pexpédition sera éten- due, de sorte qu’elle pourrait durer plusieurs années et em- brasser le mont Liban en Syrie ou même l’Abyssinie. Si, contre toute attente, il se trouvait trop peu d'acuüonnaires pour le voyage en Arabie, les sommes déjà versées seraient rembour- sées, et nos voyageurs parcourraient tel pays qui leur convien- dra , avec les ressources qu’ils ont à ieur disposition, de sorte que la Société des voyages se trouverait libre de tout engage- ment envers les actionnaires. Nous ferons encore observer que le but du voyage ne s’étend pas aux plantes dessèchées seulement, mais qu’on recueillera également des semences et des bulbes, de plus, des objets zoo- logiques, notamment des insectes, des coquillages et des pois- sons pour lesquels nous recevrons aussi des souscriptions par- uculières. On fournira encore, sur des demandes formelles, des mollusques conservés dans l'esprit de vin, des repules, des oiseaux , des peaux et des cränes de mammifères, etc. (1) À MM. Hochstetter et Steudel, à Esslingen (royaume de Wurtemberg), 320 Nécrologie sur M. Hosr, de Vienne:; Nécrozocie. Sur M. Hosr, botaniste de Vienne en Autriche. (Bibliothèque universelle de Genève, avril 1834, p. 451.) M. Nicolas-Thomas Host, premier médecin de l’empereur. d'Autriche, et l’un des botanistes les plus distingués de l’Alle- magne, vient de succomber à Vienne, à une hydropisie de poi- tine , dont il portait depuis quelque temps les symptômes, mais qui a pris à la fin une marche très accélérée. Il était âgé de 7rans. Il a publié de 1801 à 1806 un grand ouvrage en quatre volumes in-fol. sur les Graminées d’Autriche, intitulé : Zcones et Descriptiones Graminum austriacorum. Cet ouvrage est orné de beiles planches coloriées, et comme les Graminées de l’Au- uiche représentent la plupart des espèces de l’Europe, l'ouvrage de M. Host est devenu la base de la connaissance spécifique des. gramens européens. Îl a, en 1827, publié une Flore d'Autriche, écrite en latin, en 2 vol. in-8. Cet ouvrage est le produit des nombreux voyages qu'il avait faits dans l'empire, des correspon- dances qu’il y avait établies, et de Ja cuiture des végétaux de l'Autriche, qu’il avait suivie, pendant plus de quarante années, dans un jardin impérial consacré à cet objet, et dont il était le directeur. Enfin, en 1809, il publia. le premier volume d’un grand ouvrage in-fol., orné de planches coloriées, et consacré à la monographie des Saules. Ce premier volume contient les descriptions et les figures de cent espèces de ce genre difficile, toutes dessinées sur le vivant. M. Host a laissé en mourant onze planches gravées pour le second volume , et quarante-deux des- sins finis, outre des esquisses de descriptions. On regrette de n'avoir trouvé dans ses papiers aucune note sur un supplément à la Flora austriaca, pour lequel on croyait qu'il avait ramassé des matériaux. La direction du jardin de la Flore d'Autriche & été confiée par l’empereur aux soins actifs et éclairés de M. le baron de Jacquin, déja chargé de celui de l’Université, qui ex est {rès Voisin. Ap. STEINHEIL. — Sur le genre Urginea. 321 Marériaux pour servir à la Flore de Barbarie. — T° article. Note sur le genre Urginea nouvellement forme dans la fa- mille des Liliacées ; Par Ab. STEINHEIr. Que le genre soit ou ne soit pas toujours bien nettement limité; que l’ensemble des genres forme ou ne forme pas une série linéaire complète, il n’en est pas moins vrai que le genre est en lui-même une chose fort naturelle. Or, il a été difficile de bien établir les genres dans certaines familles, d'autant plus qu’au moment où les botanistes ont com- mencé à constituer ces familles, ils ont dû souvent se servir des genres tout faits que le système a laissés. Si, avec cela, la famille est fort nombreuse, que les plantes qui la constituent soient d’une dessication diflicile, qu’elles fructifient rarement dans les jardins, on conçoit que ces diff- cultés ont dû s’augmenter de beaucoup. C’est ce qui a lieu pour la famille des Liliacées; tellement qu'ayant eu lieu d’en étu- dier une espèce encore peu connue, qui croît en Barbarie, nous fümes obligés de créer pour elle un genre nouveau, dans lequel vinrent bientôt se ranger, comme très voisines, des espèces répandues jusqu'a ce jour daus les genres Scilla, Ornithogalum, Albuca, Anthericum , Phalangium. Souvent ballotées entre ces différens genres, elles doivent en former un distinct, que nous proposerons de nommer Urginea, du nom d’une tribu arabe des environs de Bone (Ben Urgin), dans le territoire de la- quelle nous avons récolté, pour la première fois, une espèce de ce genre. Nous n’avons pas cru devoir rétablir ici l’ancien nom que Moœnch avait donné aux Scilles (Stellaris), parce que la majeure partie des Stellaris de cet auteur ne font point parüe de notre genre, et que d’autres plantes qui se trouvent dans celui-ci ne pourraient être placées dans le sien: ce genre pourra d’ailleurs être rétabli d’une manière plus avantageuse pour une section des Scilles, par exemple, celles qui ne ren- ferment qu'un ovule dans chaque loge du fruit. 1. Bot. — juin. At 3292 An. Sreinneiz. — Sur le genre Urginca. Voici quels sont les caractères des Urginea : URGINEA. Gen. nov. (Scillæ, Antherici, Ornithogali, Phalangii, Albucæ, Stel- laris species. ) Cazyx coloratus, patens, sepalis iibus.—CorozLaA calyci fere similis; petala sepalis paulo latiora. — Sramina sex, petalis bre- viora, filaments glabris, basi subdilatatis, acuminatis, inte- gerrimis, antheris muticis, oblongis. — Ovarium tripartitum, glabrum. Sryzus glaber simplex, corollà brevior. Sriema sub- wilobum papillosum. — Pericarpium triloculare, trivalve, val- vis medio sepuferis. —Semina plura, biserialia, complanata; testà membranace4, vasiductü laterali. Ainsi constitué, notre genre se distingue de ceux auxquels on avait rapporté les espèces qui le composent, par ses pétales, semblables aux sépales, et seulement un peu plus larges, et par ses graines membraneuses. Tous les Urginea sont des plantes bulbeuses; nous n’avons eu occasion d'examiner le bulbe que de deux d’entre elles, l'O. fugax a l'U. Scilla. | Il est formé d’écailles sèches à l’extérieur, qui deviennent d’avtant plus charnues, qu’elles sont plus intérieures; on ne irouve entre elles aucune trace de la hampe de l’année précé- dente , ce qui porte à croire qu’elles se renouvellent toutes dans l’espace d’une année, et ferait considérer le bulbe comme étant annuel (x). Il est rare qu’elles contiennent des yeux à leur aisselle. C'est au centre du bulbe que se trouve la hampe, enveloppée par la dernière écaille; à l’aisselle de la même écaille, entre elle et {x hampe, se trouve un petit bourgeon qui produit bien- tôt des feuilles ; elles se développent après la fleur, et repoussant (1) Dans le bulbe du Sc. obtusifolia on retrouve des traces linéaires fort amincies, comprimées entre les écailles, et qui ne sont que les restes des hampes des années pré- cédentes; ce bulbe-là est donc vivace. Tristan (Mém. sur les Bulbes, an 12) avait déjà reinarqué que toutes les écailles de la Tulipe se renouyellent chaque année. \ Âo. Sremnueiz. — Sur le genre Urginea. 323 les anciennes écailles, commencent le bulbe de l’année suivante. En même temps paraissent les fibres radicales qui naissent en couronne au dessus du plateau formé par les débris dela tige etdes racines anciennes qui se trouvent repoussées en dessous et en de- dans, etse détruisent peu à peu ; ainsi, dans la reproduction des parties, il existe un double mouvement, celui des feuilles ou écailles, qui a lieu de bas en haut et de dedans en dehors; et celui des fibres radicales, qui se fait de haut en bas et de de- hors en dedans. Comme ces deux actions sont en sens inverse, elles se neutralisent réciproquement, et il en résulte que le bulbe doit toujours se trouver maintenu à la même place. Le développement des feuilles arrive à son plus haut degré quel- que temps après la maturité des fruits, c’est-à-dire à la fin de l’hiver, et il se continue, par la formation d’écailles intérieures, jusque vers le mois de septembre ,époque à laquelle il se termine par la naissance d’une hampe chargée de fleurs, tandis qu’un peut bourgeon latéral, placé à Paisselle de la dernière écaille, va recommencer la même évolution. La position des parties prouve d’une manière évidente que c’est la hampe qui est ter- minale, et, par conséquent, du même ordre de développe- ment que les feuilles, tandis que le petit bourgeon n’est que latéral, puisqu'il est situé entre fa hampe et la nervure moyenne de la dernière écaille (1). Les feuilles sont de longueur et de fargeur variées; elles sont planes, crispées ou jonciformes, et paraissent généralement après ja fleur (2). La hampe, qui nait au centre du bulbe, est de hauteur et de grosseur bien différentes, suivant les espèces; elle atteint quel- (r) Ceci nous parait rentrer dans le cas que Link a désigné sous le nom de Bulbus carnosus lateralis (ŒI. Ph. bot. Berol, 1824), avec cette différence cependant que lors- que la Tulipe fleurit, le jeune bulbe qu’elle renferme dans l’ancien est déjà fort déve- loppé, et que les feuilles de la Tulipe paraissent avec la fleur. - (2) Ce phénomène nous paraît devoir étre attribué en partie à l’action des fortes chaleurs qui suspend la végétation des Liliacées après la production des feuilles et avant celle des fleurs. Cette idée nous est suggérée par l’absence des espèces de notre genre sous les tropiques, et par la remarque que nous avons faite que dans les Lilia” cées les espèces à feuilles tardives sont généralement celles qui fleurissent en automne, et que leur proportion sur le nombre total des espèces de la famille diminue à mesuro que lon s’avance de la Barbarie vers le nord. 324 Ap. Sreinueiz. — Sur le genre Urginea. quefois jusqu’à quatre pieds d’élévation, et est toujours nue et simple, ou à peine rameuse au sommet. Comme elle est la con- tinuation du développement des feuilles, puisqu’elle est termi- nale, les bractées qu’elle porte sont du premier ordre de dé- veloppement comme celles-là, et les verticilles de la fleur du second ordre. L'inflorescence a lieu de bas en haut et de la circonférence au centre, c’est-à-dire qu’elle est centripète et indéterminée: il n'y à jamais qu'un petitnombre de fleurs développées en même temps. Les bractées sont de Iongueur variable, membraneuses, li- néaires et pliées transversalement un peu au-dessus de leur base , en une sorte d’éperon, souvent très prononcé; cette mo- dificauion, que les botanistes ont désignée sous le nom de brac- teæ refractæ, se remarque dans toutes les espèces de notre genre, mais disparait souvent au sommet de l’épi. Les fleurs sont toujours solitaires à l’aisselle des bractées, et portées par un pédoncule à peu près cylindrique, qui s’allonge plus ou moins après l’estivation, et change quelquefois de di- rection. Dans le bouton, la disposition des parties qui constituent les enveloppes florales parait alternative; mais ceci n’est qu’une apparence provenant de ce que la largeur de ces parties n'est pas égale à leur écartement, de sorte que les trois pièces du premier verticille laissent entrevoir celles du second. Le premier verticille, ou calice, est formé de trois sépales égaux, elliptiques, ouverts et marqués sur Je dos d’une bande longitudinale, ordinairement plus colorée que le reste; les trois pétales sont alternes avec les sépales, et n’en diffèrent que parce qu'ils sont un peu plus larges. Les six étamines, plus courtes que la corolle, sont placées sur deux rangs, égales entre elles, à anthères oblongues, mu- tiques, introrses, auxquelles le filet vient s'attacher sur le milieu du dos; celui-ci est toujours glabre, un peu élargi à la base, aigu au sommet, et comprime d’avant en arrière; il est droit et encore fort court dans le bouton, l’anthère étant déjà très dé- veloppéc. Le pisul, souvent un peu plus long que les étamimes, sans À. Sreinueiz. — Sur le genre Urginea. 325 pour cela dépasser la corolle, est formé d’un ovaire glabre, jaunâtre ou vert, marqué de six Sillons longitudinaux, dont trois répondent aux cloisons, et trois indiquent la ligne de la déhiscence. Ces trois-là sont alternes avec les trois étamines in- ternes. Le style est glabre, droit, et se termine par un stigmate à trois lobes papilleux, petits, qui alternent avec les trois éta- mines internes, et sont, par conséquent, opposés aux trois li- gnes de la déhiscence. Chaque loge de l'ovaire contient deux séries parallèles d’ovules ascendans, sessiles, comprimés de haut en bas et munis d’un raphé que j'appellerai latéral interne, parce qu’il suit le bord de l’ovule qui regarde le milieu de la Joge (1). Après la fécondation, les anthères se raccornissent et parais- sent beaucoup plus petites; les parties de la fleur se rappro- chent et se referment, en se tordant légèrement, de manière à couvrir entièrement l'ovaire, qui, en s’accroissant, ne peut plus les écarter par le haut, et les force alors à se détacher par la base, ce qui détermine leur chute. Lorsque les ovules commencent à grandir, on peut facile- ment enlever le test qui les recouvre; alors on s'aperçoit que le raphé est parfaitement libre entre le tégument propre et le germe, et qu'il reste tel jusqu’à ce qu’il soit arrivé à la partie supérieure de l’ovule. Là il porte un corps oblong, qui redes- cend jusqu’à la base, où il est d’abord extrêmement rapproché du placenta; mais avec le temps il s'éloigne de plus en plus. Le tégument propre s’accroit beaucoup plus que le germe qu'il contient et qui reste libre au milieu, de sorte que quand la graine est mûre, on voit très bien, en fendant l’enveloppe, le raphé, qui a l’air d’un funicule auquel un ovule serait suspendu. Le tégument propre étant formé d’une membrane simple, nous présente ici un développement remarquable de la primine (Mirb.) L’embryon est droit et forme l’axe du périsperme ; la capsule müre est oblongue ou arrondie; sa déhiscence est loculicide, et a lieu de haut en bas; elle laisse échapper des graines sèches , membraneuses, larges, fort unies, et d’un noir luisant. (1) Le raphé affecte dans les Liliacées des positions variées et peut quelquefois fournir de très bons caractères. 326 An. SrewneiL. — Sur le genre Urginea. Nous ne trouvons que sept espèces qui fassent actuellement partie du genre Urginea : mais nous ne doutons pas que de nouvelles recherches et des renseignemens plus complets sur quelques Ænthericum encore mal connus n’augmentent un jour ce nombre. ; Toutes habitent les côtes de la mer, depuis le cap de Bonne- Espérance jusqu'a l’ouest de la France, et paraissent devoir se rapporter à deux formes générales, dont l’une, à feuilles jonci- formes, semble avoir son habitat principal au cap de Bonne- Espérance, car c’est là qu’on en retrouve le plus d’espèces et les plus grandes. En remontant vers l'équateur, notre genre se perd entièrement; mais aussitôt qu’en avançant davantage vers le nord, nous quittons ces régions trop chaudes et arrivons à une latitude septentrionale parallèle, il reparaît; ainsi on re- irouve la forme à feuilles jonciformes sur le littoral de la Bar- barie, et elle remonte même jusqu’en Sardaigne, où M. Moris en à observé la plus petite espèce. L'autre forme, au contraire, à feuilles planes, parait avoir son centre dans le bassin médi- icrranéen, où elle se montre en grande abondance et fort dé- veloppée ; de là elle rayonne sur l'Océan, le long des côtes du Portugal, et elle parvient jusqu'aux Canaries, vers loccident. La Barbarie, qui se trouve située entre les deux extrêmes, nous montre les deux types réunis. Ainsi échelonnés sur deux latitudes parallèles, du 30° au 35° à peu près, les Urginea sont également confinés sous quelques degrés de longitude: au moins n'ai-je pu en reconnaitre aucune espèce qui existât en Améri- que ou au-delà de PAsie-Mineure. Affinités. Des fleurs bien ouvertes en étoiles et la forme des étamines font ressembler les Urginea aux Sceilla et aux Phalan- gium ; la couleur pale des parties de la fleur qui sont marquées sur le dos d’une bande plus colorée, leur donne l'aspect des Ornüthogalum : aussi les avait-on placés dans ces différens gen- res, dont ils s’éloignent suflisamment par la forme de leur graine , qui les rapproche des Albuca, genre avec lequel elles montrent encore de l’affinité par une légère différence entre les pétales et les sépales ; aussi plusieurs botanistes anglais les ont réunis aux Æ/{buca, dont ils se distinguent par leurs pétales ouverts comme le calice et non connivens. Els oni certainement An. STEEL. — Sur le genre Urginea. 327 beaucoup d’aflinité avec l’Eloysia des auteurs ou Vectarabo- thrium de Ledebour (Flora alt., t. u, p.36), fondé sur l’47- thericum serotinum L., qui a presque tous les mêmes caractères, mais qui s’en distingue par des pétales marqués vers leur base d’une fossetite nectarifère bordée inférieurement. Enfin nous remarquerons que, dans la section des A4sphodelées à corolle tubuleuse, dans lesquelles le genre Agraphis est peut-être le pendant des Scilles (1), on trouve des genres qui présentent des faits analogues à ceux qui caractérisent le nôtre. Ainsi le Bel- levalia operculata Lap. (Hyac. romanus Lin.) a des bractées réfractées, et le genre l/ropetalum, formé pour le Æ7. serotinus L., a des graines planes membraneuses (Gærtn. de fruct. et sem. plant. 1.1,t. 12, f. 4). Voici comme nous entendons la classification de nos espèces : Hampe courte filiforme pauciflore. Urginea fugax. Hampe atteignant environ deux pieds, de la grosseur d’une Bulb ‘ U. anthericoide . anther Îco So ne plume de corbeau, portant | RS CAT trente à quarante fleurs. q de gaine Hampe atteignant environ un pied brel et demi, feuilles raides de moitié | ol plus courtes que la hampe ; fleurs U. fragrans. Feuilles lâches, peu nombreuses, odo- 1 » P » us ; P rantes, pétales très obtus. ou moins IR ë le Hampe d'environ un pied et demi, nc 5. ï J portant peu de fleurs; fleurs in- Bolbe odores, pétales très obtus; feuil- » U. filifolia. uns les aussi longues que la hampe ? d’une flexueuse. gaine ANS Hampe d’un à deux pieds, feuilles | raides, dressées; une à cinq gai- + U. exuviate. nes scarieuses autour de la hampe. | Feuilles Feuilles ondulées linéaires lancéolées. U. undulata. à limbe en SA) î nie Feuilles planes ovales linéaires. U. Scilla, (1) Ce genre contient les A. non-scriplus , cernuus et patelus, que l’on avait réunis aux Scilles. M. Aug. St-Hilaire a depuis long-temgs démontré ce que cette réunion a de fautif, (Obs. sur le genre Ayacinthus, par Aug. St.-Hil.) 328 An. Sreineiz. — Sur le genre Urginea. URGINEA. À. Fous SEMITERETIBUS. 1. Urginea fugax. Anthericum fugax Moris, Stirp. Sard. elench., fase. 1 p. 46! — Rœm: et Schult., t. 7, p. 474. U. sepalis petalisque albidis linea dorsali e fusco purpurescente notatis, floribus paucis subsecundis pedunculos æquantibus, bracteis refractis deci- duis, scapo filiformi, foliis linearibus. — Pericarpium oblongum. «. Pallidior, Linea dorsali petalorum et sepalorum scapoque pallide virescentibus. Croït en abondance autour de Bone, en septembre-octobre ; a été trouvé en Sardaigne, par M. Moris, qui en a donné une description sans figure. La variété est beaucoup plus rare. 2. Urginea anthericoides. Scilla anthericoides Poir., Voy. Barb., t. 2, p. 149. — Desf., Flor. atl., t.1, p. 501. — Poir., Dict. encycl. — Spreng., Syst. veget., t. 2, p. 67. — Rœm. et Schult., t.7, p. 557. Scilla serotina (Spæte Murzwiebel). Schousboë, Beob. ub.d.gew. in Marok., Lt: L:Pr 10 U. floribus patentibus, sepalis petalisque pallide flavescentibus, linea dorsali fusca notatis, floribus plurimis pedunculos æquantibus, scapo nudo, tereti, sæpius bipedali, crassitie pennæ corvinæ. — Folia serotina. — Peri- carpium oblongum. A été observé près de Lacalle, dans le bois de Fréje, par Desfontaines et Poiret, et près de Saffy (Maroc) par Schousboë. 3. Urginea fragrans. Anthericum fragrans Jacq. Hort. Schænbr., 1, p. 45, t. 86. — Willd., Sp. plant., t. 2, p. 155. — Spreng., Syst. veget., t. 2, p. 85. — Schult., t.7, p. 470. È À. STEINNEIL. — Sur le genre Urginea. 329 Phalangium fragrans Poiret, Dict. enc., v, p. 247. — Pers., Syn., &. 1, P: 367. Albuca fugax Ker., Bot. reg., t. 1v, p. 311. Wohl riechende Zaun blume Willd., L. c. U. floribus suaveolentibus, petalis sepalisque albidis aut dilutè roseis, lineâ dorsali viridi notatis, foliis semi-teretibus, strictis, seapo dimidio brevioribus, vagina nulla. La figure de Jacquin ne représente pas cette plante avec des bractées réfractées ; mais on peut soupçonner que cela provient d’une omission du dessinateur, car, dans le Botanical Register ce caractère est fort bien représenté, et la même observation peut s'appliquer aux autres espèces qui se trouvent figurées dans ces deux ouvrages. Au Cap de Bonne-Espérance. 4. U. filifolia. Anthericum filifolium Jacq. Icon. rar., t. 2, t. 414. Ejusd. Collect. suppl. p- 95. — Willd., Spec. plant., t. 2, p. 135. — Sprengel, Syst. veget., t.2, p: 83. — Schult., Syst. veget., t. 7, p. 471. Phalangium filifolium Poir., Encycl., v, p. 242. Pers.,fSyn., €, 1, p. 367. Albuca filifolia Ker., Bot. reg., t. vir, t. 557. non Curt. Saden blættige Zaun blume Willd., 1. c. U. floribus inodoris, sepalis petalisque albidis, luica viridi dorsali nota- tis, foliis paucis filiformibus, semiteretibus, flexuosis, nutantibus, scapum æquantibus, vaginâ unà transverse striatä circumdatis. Comme l’observe Willdenow, la phrase caractéristique de V’Anthericum filifolium de Thunberg, Prod. fl. cap. p.62,esttrop incomplète pour que l’on puisse savoir s’il doit être rapporté à cette espèce ou à la précédente. Je ne connais pas le fruit de ces deux espèces; mais leur aflinité avec les autres est si grande qu'on ne peut guère supposer que par le caractère de cette par- üe elles puissent s’en éloigner, et par là être exclues de notre genre. L'Urginea jilifolia croit au Cap de Bonne-Espérance, dans . pays des Namaquois. 1. Bot. 42 330 An. Sreinuein. — Sur le genre Urginea. 5. Ü. exuviata. Anthericum exuviatum Jacq., Icon. rar., t. 2, t. 415. Ejusd. Collect. suppl., p. 89, tab. 14, t. 2. — Willd., Sp. pl., t. 2, p. 136. — Spreng. Syst., t. 2, p. 85. — Schult., Syst., t. 7, p.471. Phalangium exuviatum Poir., Encycl. — Pers., Syn. pl., t. 1, p. 367. Albuca filifolia Curtis, Bot. mag., t. 871. non Ker. U. floribus albidis, sepalis petalisque linea dorsali purpurascente vel viridi notatis, vaginis radicalibus pluribus, altè exterraneis, scariosis, ex jugis transversis undato-corrugatis. Cette espèce paraît fort voisine de la précédente. Jacquin (Coll. I. cit.) en a donné le fruit. Elle croît au cap de Bonnc- Espérance. B. Fozris PLANS. 6. Urginea undulata. Scilla undulata Desf., Atl., 1, p. 300, tab. 88. — Poiret, Dict. encyclop., n° 18. — Pers., Syn., t. 1, p. 366. — Spreng., Syst., t. 2, p. 67. — Schult., Syst. veget., t. 7, p. 566. U. floribus pallidè roseis, laxe racemosis, sepalis petalisque parte media intensius coloratis, scapo gracili, foliis in orbem expansis, lanceolatis, undulatis. M. Desfontaines a observé cetie jelie espèce en Barbarie, aux environs de ‘Funis, de Constantine, d'Alger. M. Gay nous en à Communiqué un échantillon envoyé par M. Moris, qui l’a trouvé à Cagliari, ce qui nous a mis à même d’en bien étudier la fractification. Probablement M. Desfontaines n’en avait observé que des capsules imparfaitement développées, car 11 décrit les graines comme étant anguleuses, et les auteurs ont, d'après lui, répété cette erreur. 9. Urginea Scilla. Scilla sive Cepa marina Lob., Plant. s. stirp. hist., p. 75. Seilla hispan. (Elos. et Sem.), Clus, rar, plant. hist., lib, 11, p. 191, An. SrEINHEIL. — Sur le genre Urginea. 33x Scilla magna rufa vulgaris Bauh., ist. pl., t. 2, p. 615. Scilla Dod. vulg. rad. rubra Mor. H. reg. Bes. auct., p. 186. Ornithogalum maritimun seu Scilla radice rubra Tournef. instit. rei herbar. Ornithogalum maritimum XLam., FL. franc., t. 5, p. 276. — Brot., flor. Lusit., t.1, p. 533. Stellaris Scilla Moœnch. methodus plant., p. 303. Ornithogalum Squilla, Bot. mag., t. 794. Scilla maritima Lin., Spec. pi., t. 1, p. 442. Reichard, Syst. pl.,t.2, p. 57. Murray, Syst. veg., p. 328. Willd., Sp. pl, t. 2, p. 125, Poirct, Voy. Barb.,t.2, p. 148. Desf., Fior. atlant., t. 1, p. 297. Poiret in Lam., Dict. encyclop. Delile, F1. œg. illust., p. 11. Schousb., Obs. s. L. FI, Maroc, t. 1, p. 131. De Cand., F1. fre., t. 3, p. 214. Pers., Syn. pl., t. 1, p. 365. Link, Enum. hort. Ber., t. 1, p. 327. Redouté Lil. Tenor., FI. nap., 108. Poiret, F1. méd., ed. Panck. Spreng., Syst. veget., 1. » ; p. 68. Duby, Bot. gall., p. 465. Schult., Syst. veget., t. 7, p. 556. — Reich., FI. germ., t. 1, p: 726. U. floribus crebris densè racemosis albidis pedunculo brevioribus; péricarpiis angulatis latis, scapo terete, bulbo maximo, foliis serotiuis lationbus obtusis. Observation. — Je n'ai pas cru devoir reproduire des des- cripüons qui peuvent se trouver dans les ouvrages que j'ai in- diques. Les synonymes que j'ai cités me paraissent suflisans pour faire voir l’hésitation des botanistes à classer les plantes dont nous nous occupons d’une manière définitive, et par conséquent l'opportunité de la création d’un genre qui les renfermât ex- clusivement. Nous avons indiqué les principales figures; plu- sieurs d’entre elles sont très fautives; quelques-unes repré- sentent bien le faciès de la plante, et sont tellement fausses relativement au fruit et à la graine, qu’on ne peut expliquer cette erreur qu'en pensant que les dernières ont été faites sur la descripüon et non sur la plante; car depuis long-temps tous les auteurs s'accordent à regarder les graines du $c. maritimaæ comme anguleuses; cependant elles sont fort exactement dé- crites dans l'ouvrage de Clusius. 332 An. STEINHEIL. — Sur le genre Urginea. EXPLICATION DES FIGURES. Fig. 1. À. Urginea fugar. — B. Bractée grossie. — C. La même, grandeur paturelle. — D. Une bractée des fleurs supérieures. — Æ.Sépale. — F. Pétale. — G. Pétale, face externe. — H. Étamine, grandeur naturelle. — I. Anthère, grandeur naturelle. — Æ. Filet de l’étamine, grossi. — ZL. Anthère, grossie, vue per derrière. — L’. La même, vue pardevant. — M. Pistil, grandeur natu- relle. — N. Ovaire, grossi. — O. Coupe transversale de l'ovaire. — P. Coupe longitudinale d’une loge. — Q. Un ovule, grossi. — R, R. Graines. — S. La graine, privée du tégument propre. — T°. L’embryon. — U. Capsule, grandeur naturelle, — F7, Symétrie d’une Fleur. — X. Valve de la capsule, face externe. — X', La même, face interne. Fig. 2. U. Scilla. A. Filet de l’étamine, dans le bouton. — B. Le même, grossi. — C. Fiiet de l’étamine dans la fleur, grossi, — D. Etamine, grandeur naturelle. — E. Pétale. — F. Pistil, de grandeur naturelle. — G. Coupe de l'ovaire grossi. — IT. Capsule. — I. Coupe longitudinale d’une Îoge. — K, K”. Différens états de l’ovule grossi (coupe longitudinale). — ZL, Ovule privé de tégument propre. — AM. La graine même. OpservarTions sur plusieurs genres de la famille des SaticARIÉES ; Par Aucusre pe Sr.-Hiraire. (Suite. Voyez p. 1.) & V. DIPLUSODON (1), Pohl ; DC. (Caract. ref.) — Friedlan- dia, Cham. Schlecht. Calyx breviter campanulatus, profundè 12-dentatus, 12-mul- ünervius; dentibus 6 exterioribus angustioribus, rarissimè ob- soleus , toidem interioribus alternis latioribus triangularibus. Petala summo calycis tubo inserta, cum dentibus interioribus alternantia , æqualia, sabunguiculata, obtusissima , tenuia , cor- rugata, patentissima , caduca. Genitalia exserta. Stamina 12-40, (1) On verra dans le Hora Prasiliæ meridionalis, pourquoi, à l'exemple de M. De Candolle, j'ai cru devoir conserver le nom de Diplusodôn, Aùc. ST.-HizaiREe. — Sur les S'alicariées. 333 calyci inferiori inserta, uniserialia, dentibus calycinis opposita, unum exterioribus petalisque unum interioribus sæpiüusve plura choristea Dun. : filamenta tenuia : antheræ ellipticæ, dorso in- sertæ, mobiles, introrsæ, per longitudinem lateraliter dehiscen- tes, post dehiscentiam recurvæ vel sæpiüs in orbem revolutæ. Stylus filiformis, curvatus. Stigma terminale, capitatum.Ovarium hiberum, sessile, 1-loculare, polyspermum, suturà periphericà notatum : placenta fundum ovarii occupans , pericarpio multù brevior, oblonga, complanata vel sæpiüs convexa , utrâque ex- tremitate libera (verisimiliter meliüs placentæ 2 basi arctè coa- dunatæ) : dissepimenti rudimenta 2 invicem mediæque pla- centæ opposita, cum ejusdem extremitatibus liberis alternantia, semiperipherica, angustissima, vix manifesta; quorum secus marginem interiorem nervuli (Mirb.) totidem mult latiores, multù manifestiores, crassissimi, triangulari-prismatici , Consis- tant resinosi , a basi placentæ usque ad interiorem stylum ex- currunt. Ovula erecta, sessilia aut funiculata, complanata. Cap- sula 2-valvis; valvulis medio septiferis, longiori placentæ dia- metro parallelis. Semina complanata, alà angustà cincta : umbi- licus marginalis. Integumentum coriaceum. Perispermum o. Em- bryo rectus : cotyledones suborbiculares, biauriculatæ; auri- culis infra collum descendentibus basimque radiculæ amplec- tenubus : radicula umbilicum attingens. — Interdum calyx 10- dentatus , 20-nervius; petala 5; stamina 10 aut minus nume- rosa. — Plantæ monocarpeæ, suffrutices aut sæpiüs frutices. Rami axillares, oppositi, sæpè {-goni. Folia opposita, rarissimè verticillata , integerrima , sæpè valdè; costata aut arcuatim ner- vosa. Flores axillares , solitarii , subsessiles sæpiüsve breviter pedunculati, racemum immutatione foliorum vel capitulum in- ternodiorum abbrevatione interdüm constituentes : pedun- culi summo apice rard inferiüs oppositè 2-bracieolaui. Petala co- lore varia, nunquàam cærulea. Oss. 1° Balancement d'organes ; étamines ; chorise. — Ce genre fournit un nouvel exemple de balancement d’organes. I! n’y à jamais qu’une étamine au-dessous des dents extérieures du calice à la base desquelles sont déjà placés les pétales ; et, au contraire, 1l s’en trouve souvent de deux à six devant les 334 Auc. Sr.-Hiraire. — S'ur les Salicarices. dents apétalées. Ces étamines multiples ne peuvent être que le résultat d’une chorise ou division d’un faisceau vasculaire (voy. Dunal, Considérations sur les organes de la fleur, 34) ; car j'ai vu clairement, dans une espèce , un faisceau primaire se partager en deux branches , dont chacune donnait naïssance à un filament. M. Moquin et moi nous avons démontré dans notre Premier Mémoire sur les Polygalées (Mémoires du Muséum), que, dans l’examen des aflinités botaniques, les étamines cho- ristées équivalent à une étamine unique placée de la même manière: ici nous avons encore une preuve du peu de valeur de cette sorte de mulüplication; car, nen-seulement dans le méme genre , mais encore sur le même pied et dans le même calice, l’étamine tantôt reste simple , et tantôt se multiplie de diverses manières. Une autre considération se présente encore : le pétale et l’étamine qui lui est opposée sont produits par la même nervure ou le même faisceau qui les émet à des hauteurs différentes; il y a donc encore ici véritablement chorise; or, on a vu que les productions de la chorise équivalaient à l'organe simple; donc M. Dunal (Considération 85) a eu raison de ne point regarder comme un verticille distinct celui qui est fourni au-dessous du pétale par le faisceau même qui lui donne nais- sance. Il n'y a de verticilles véritablement distincts que ceux dont les parties alternent entre elles. Ceci me conduit à faire observer qu’il existe réellement deux modes de chorise ; l’une qui se fait dans le sens de l’horizon et qui produit des parties semblables, l’autre qui s'opère longitudinalement, et peut fournir des parties qui, ayant les plus grands rapports, ne sont pourtant pas les mêmes, savoir : des pétales et des étamines. 20 Structure intérieure de l’ovaire.—On a attribué au genre Diplusodon une capsule 2-loculaire; on a pris ses nervules toujours nues pour des placentas que l’on a cru libres, ou bien, en reconnaissant à peu près l'existence du placenta, on a fait de lui et des nervules une seule et même chose. L'organisation de ce genre est fort dificile à étudier, et il est vraisemblable que j'aurais échoué dans cette recherche si, heureusement placé, je n'avais pu faire comparativement un grand nombre d’ana- lyses tant sur le frais que sur le sec. Elles m'ont conduit à re-- Auc. Sr.-Hizarre. — Sur les S'alicariees. 335 connaître , sans aucun doute, que l'ovaire est uniloculaire avec deux rudimens de cloisons ; qu’un placenta beaucoup plus court que le péricarpe, oblong, libre à ses deux extrémités et chargé d’ovules, occupe le fond de la loge ; que les deux rudimens de cloison naissent au milieu de la longueur de ce placenta et tout- à-fait de sa base , alternes avec ses extrémités libres, et opposés l’un à l’autre ; qu'ils suivent la périphérie du péricarpe, et qu’ils se composent à la fois du rudiment de cloison, proprement dit, extrêmement mince, excessivement étroit et fort difficile à aper- cevoir, et de la nervule bien plus visible, de consistance rési- neuse, épaisse, triangulaire-prismatique , qui met en commu- nication le style avec le placenta. On voit, d’après cette organi- sauon, combien Île Diplusodon diffère du Vesæa, et com- bien MM. Pohl, Chamisso et Schlechtendal ont eu raison d’en faire un genre. — Je décris ici l'ovaire comme renfermant un seul placenta, et effectivement on ne voit au fond de la loge qu’une masse placentarienne. Mais si deux rudimens de cloison se fussent avancés jusqu’au centre de l'ovaire, et s’y fussent soudés, nous aurions eu deux loges avec un placenta attaché dans chacun à la base de la cloison, et nous eussions considéré ce placenta comme formé par les deux bords rappro- chés du même carpelle, ainsi que cela a toujours lieu dans les capsules pluriloculaires (voy. mon Mémoire sur les Résédaccées). Il est difficile, je pense, qu’un léger degré de différence daus le développement de la cloison puisse établir une grande diffé- rence d'organisation. Je serais donc tenté de croire qu'il existe réellement deux placentas dans le Diplusodon, mais qu’üs sont intimement soudés à leur base, et l’analogie qui me conduit à à cette opinion me semble confirmée par cette partie libre qui, aux deux extrémités, termine le placenta, en apparence unique. 3° Des divisions du genre Diplusodon et des nervures. — M. De Candolle, en employant le nombre et la disposition des nervures pour diviser le genre Diplusodon, s’est servi des carac- ières les moins défectueux, et je crois qu’il faut suivre son exem- ple. Je ferai observer seulement que les nervures des feuilles des D, siachyoïdes et divaricatus sont disposés absolument de la même manière que celles du 2. speciosus , DG. (Nesæa spe- 336 Auc. Sr.-Hizaire. — Sur les Salicariées. ciosa Kunth!), c’est-à-dire que les supérieures sont placées comme les barbes d’une plume , tandis que les inférieures par- tent ensemble , avec la moyenne, de la base de la feuille ; par conséquent on ne doit point ranger ces plantes, d'ailleurs si voi- sines, dans deux sections différentes. Je ferais même passer l’alu- taceus dans la mème section que ces trois espèces ; mais je dois dire que la disposition palmée des nervures inférieures est ici moins claire. À la rigueur on pourrait encore placer dans cette section le ramosissimus, car ses nervures semblent ne par- ur de la moyenne que parce qu’eiles sont inférieurement soudées avec elle ; tant il est vrai qu'il n’y a rien de tranché dans la nature, et qu’elle tend à confondre la plupart des cou- pes que nous admettons pour la facilité de nos études. 4° Des espèces. — Comme les Diplusodon ont été décrits à Ja fois par de savans botanistes qui, habitant Vienne , Munich et Berlin, ne pouvaient s'entendre, il en est résulté de doubles emplois. Je signalerai ici ceux que j'ai pu découvrir, renvoyant pour les détails au Flora Brasiliæ meridionalis. À. D. Candolii, Poux in DC., Prod., 1, 94. SE 9 Formæ ejusdem specieï. D. angustifolius, Mart. in DC., Prod., Z. c. } l P B. D. virgatus , Pour, Flora, 127, 151. — PI. Bras, 90, t. 73. Friedlandia amæna, Serr., Caau., Scurecr., Linnæa, 11, 350. D. virgatus et amænus , DC., Prod., 111, 94. C. D. lanceolatus , Pour, PI. Br., 98, t. 81. — DC., Prod., n1, of. D. oblongus, Ponc, Flora, 1827, 152. — Id., PI. Br., 95, t. 78. — DC., Prod., 111, 044. D. D, alutaceus , Pour, Flora, 1827, 152. —- PI. Bras., 97, t. 80. D. alutaceus, helianthemifolius et pemphoides, DC., Prod., 1, 94? et 94. Verisimillimè hujus plantæ mera varietas : D. scaber, Pour, Flora, 1827, 152. — PI. Bras., 06, t. 70. E. D. villosissimus, Pour, Flora, 1827, 151. — PI. Bras., 02, t. 75. Friedlandia stachyoides , Sezr., Cuam., Scur., Linnæa, 11, 350. D. lythroides et stachyoides, DC., Prod., ur, 94°. C. Monracne. — Cryptogames nouvelles de France. 337 Norice sur les Plantes Cryptogames récemment découvertes en France, contenant aussi l'indication précise des localités de quelques espèces les plus rares de la Flore française ; Par C. Monracxe, D. M. (Voyez page 295 du cahier précédent.) 39. t Sphæria (Villosa) Montagnei Fr. in litt. PI. XI, fig. 3 : peritheciis ovatis tuberculosis nigris, undique pilis rigidis ramosis, nodoso-geniculatis strigosis intertextisque concoloribus tectis, ostiolo papillâ deciduä pertuso; ascis cla- vatis seplatis, sporidiis globosis. Nob. L Exs. Nob. n. 256 et 359. Cette Sphérie croît éparse ou réunie par groupes dans les fentes et les cavités du bois pourri. Ses loges ovales, tuberculeuses, noires, sont héris- sées sur toute leur surface de poils concolores, cloisonnés, noueux et ra- meux, qui se dirigent et se croisent dans tous les sens. L’ostiole, en forme de papille ou mamelon, tombe de bonne heure, et laisse à sa place un pore très visible. A la fin de leur vie, les réceptacles se brisent vers leur partie moyenne, et leur base persiste sous la forme de petites cupules noires. Les thèques sont en massue, transparentes, cloisonnées , et dans chaque cloison on observe une sporidie globuleuse. Analogue aux S. biformis, Racodium et hirsuta, elle diffère de la pre- mière par son ostiole mamelonné, de la seconde par l'absence du subicu- lum tomenteux , et de la dernière par la forme de ses poils nombreux et divergens de tous côtés. Nous avons trouvé cette espèce sur une planche pourrie près des aque- ducs de Bonnand, à Lyon, en novembre 1828. 40. t Sphærie (Viliosa) equina Fr. mss. : peritheciis globosis minimis villo tener- rimo erecto tectis, ostiolis nigris, sporidiis maximis atris Gblongis in ascis hya- linis seriatis. — Fries in litt. Sporidia exactè Ascoboli. Exs. Nob. n. 507. Les loges sont globuleuses ou ovoïdes ; réunies en groupes plus ou moins nombreux et recouvertes, à l'exception de l’ostiole qui est luisant et per- foré , d’un duvet noir extrêmement fin, court, serré et dressé. Nous avons observé plusieurs fois sur le crottin de cheval, aux environs 1 Pot. 43 338 C. MonTAGNE. — Cryptogames nouvelles de France. de Sedan, cette nouvelle Sphérie si remarquable et si différente de toutes celles qui ont le même habitat. 41. * Sphæria calva; Tode, Meckl. 2. p. 17. f. 84. — Fries Syst. myc. II, p. 451. Exs, Nob. n. 199. Sur des souches de Mürier à Perpignan. 42. * Sphæria basitrichia Wallr. Comp. F1. germ. IV, p. 795. Nous avons trouvé cette espèce sur la Ronce en 1833, dans les Ardennes, et elle nous a été aussi communiquée par M. Lamy, provenant des envi- rons de Limoges. 43. Sphæria bombarda Batsch Cont. I, p. 271, f. 181. — Fries Syst. myc. p- 436. — Nees, Syst. f. 357.— Hypoxylon clavatum Bull. Champ. 1, t. 444, £. 5. — Sphæria clavata DC. F1. fr. 2, p. 203. Sur les vieilles souches à fleur de terre au bois de la Marfée et dans le parc de M. Lamotte, à Sedan. 44. * Sphæria umbrina Fries Syst. myc. IT, p. 467. Exs. Nob. n. 194. Sur le bois dénudé, dans le creux des Oliviers, autour de Perpignan. 45. Sphæria nucula Fries I. c. p. 466. — Duby, Bot. Gall. p. 700. Exs. Nob. n. 210. Je l'ai trouvée à la tête d'Or, près Lyon, dans l’intérieur des Saules. 46. Sphæria barbara Fr. 1. c. p.468. — Duby I. c. — Hysterium cinereum Pers. Syn., p.09.— DC. F1. fr. 5, p. 168. — 7. rotundum Bernbh. in Rôm. Arch. 1. LOU GES GORE ; Exs. Desmaz. Crypt.n.621.—Moug. et Nestl. cent. X. n. 966.—Nob. n. 499. Sur les rameaux de l’Érable, du Cormouiller mâle, du Saule, de la Viorne, de la Ronce, dans le seul bois de Ia Marfée, près Sedan. Nous l'avons aussi trouvée sur le Chevrefeuiile des bois dans les Vosges. C. Monrane. — Cryplogames nouvelles de France. 339 47. * Sphæria truncata Fr. 1. c. non Schwein. — S$. cistula Wallr. Comp. F1. germ, IV, p. 707. — Hysterium truncaium Pers. Syn. p. 98. Exs. Nob. n. 170. Sur l’écorce des vieux Chênes, à Charbonnières, près Lyon. 48. Sphæria rostellata Fries, Observ. à, p. 175, t. 3, f. 3. Syst. myc. If, p. 476. — Duby L. c. p. 702. Exs. Nob. n. 508, 712 et 763. Sur les rameaux du Rubus fruticosus, dans ïes Ardennes. 49. * Sphæria (Obtecta?) pholeodes Montag. mss. (pl. XIIT, fig. 4) : immersa , lineâ nigrâ circumscripta, peritheciis globosis nigris in parte lignosà caulis nidulantibus; ostiolo brevi subconico in maculà cinereä vix prominulo; ascis hyalinis fusiformi-subclavatis, sporidiis 6-8 oblongis sporidivla globosa in- cludentibus. — Sphæria crampyla Fr. in liut. Exs. Nob. n. 772. Entre les côtes des tiges mortes de la Bardane se remarquent des taches grises d’une à 3 lignes de longueur sur une demi-ligne à une ligne de largeur, dues à une’altération particulière de l’épiderme et limitées de toutes parts par une ligne noire qui pénètre profondément dans le ligneux, comme cela a lieu dans plusieurs espèces des tribus VI et IX. Si l’on fait une coupe lon- gitudinale qui passe par le miiieu d’une de ces taches, on apercoit nichées dans la partie;ligneuse , des sphérules arrondies, globuleuses, noires, ter- minées par un ostiole droit, aminci en col un peu conique, qui vient abouur, sans en dépasser le niveau, aux taches grises en question. Voisine des #. orthoceras et inquiline, elle diffère de la première par la brièveté de ses ostioles, et de toutes deux par les taches cendrées et la ligne noire qui les circonscrit. Nous avons recueilli cette espèce dans les Ardennes, à Oly, près de Sedan. 50. * Sphæria operculata Fr. Syst. mvc. IT, p. 479. non Pers, Syn. p. 80. Exs. Nob. n. 884. Sur des clôtures faites en Sapin, près d'Hérival dans les Vosges. 340 C. Monracwne. — Cryplogames nouvelles de France. 51. * Sphæria patula Fr. 1. c. p. 485. Exs. Nob. n. 528. Sous l’épiderme des jeunes pousses mortes du Sureau, aux environs de Sedan. 52. + Sphæria (Obtecta) Corni Montag. mss. non Sowerby (pl. XIIT, fig. 61) . peritheciis tectis globoso-depressis nigris intüs corneis, ostiolis superficialibus fusco-nigris punctiformibus poro pertusis. Asci eiliptico-fusiformes loculost sporidia Sporidiolis farcta includentes et ipsi saccis amplis inclusi. Saccothecium Corni Fr. in lit. Novum genus. Exs. Nob. n. 7956. Les loges de cette Sphérie, de la grosseur d’un grain de Millet, sont éparses sous lécorce dont elles sont toujours recouvertes. Leur épaisseur est assez grande en raison de leur petitesse. Elles s'ouvrent à l’extérieur par ua ôstiole court qui perce l’épiderme en changeant un peu sa couleur, et se présente sous la forme d’un point brun ou noir évidemment perforé. Le caractère le plus remarquable de notre Hypoxylée consiste dans des utricules très grosses , hyalines, remplies de thèques fusiformes, obtuses, cloisonnées, et contenant dans chaque locule une sporidie pleine de spo- ridioles globuleuses. Ces sacs où utricules sont accompagnés d’un très grand nombre de paraphyses au milieu desquels ils sont plongés. Dans la nécessité de diviser le genre qui nous occupe et dont M. le pro- fesseur Fries connaît plus de 1000 espèces ! très distinctes, ce savant, dans le nouvel ouvrage qu’il prépare sur l'immense famille des Champignons, a adopté, pour fonder son nouveau genre Saccothecium, les caractères pris de l’analyse du nucleus de notre espèce, Ne connaissant pas dans son ensemble ce travail si vivement désiré, nous avons dù , pour ne pas sortir de notre plan, ajourner l’admission de ce genre dans lequel devront pro- bablement reutrer quelques unes des espèces de la présente notice. Nous avons découvert cette espèce curieuse sur les rameaux du Cor- nouiller mâle, dans une haie à Vadelincourt, près Sedan. 55. + Sphæria (Obtecta) cingulata Montag. mss. PI. XII, Gg. 3 (Fries in litt.) : atro-inquiuans, sparsa, nigra, stromate pulverulento merè corticali supra conceplaculo pseudoperithecium hemispherico-conicum rugosum mentienti, cincto ; peritheciis globosis in stromate singulatim immersis; collo tereti lon- giusculo, cstiolo papillato nitido deciduo. Asci ferè Diplodiæ. Exs. Nob. n. 192. Cette espèce nait dans lécorce du Lsnicera pyrenaica L., où elle est C. Mowracne — Cryptogames nouvelles de France. 3ft d’abord entièrement cachée. La papille noire, luisante, qui forme l’os- tiole, apparaît d’abord après avoir usé plutôt que rompu l’épiderme qui la recouvre. Peu à peu, et à mesure que lécorce se détruit et tombe, on voit le sommet, puis la totalité du conceptacle. Celui-ci a une forme hé- misphérique oulconique évasée à la base, et ressemble assez, pour la couleur, la forme et ia dimension, aux loges dénudées des $. Papilla, mastoidea et pertusa. À un âge avancé, l’ostiole, promptement caduc, ne se retrouve plus. Si l’on divise ce conceptacle par une section verticale, on aperçoit, dans le milieu d’un stroma jaunâtre , pulvérulent, formé par l'écorce, le vrai réceptacle de cette espèce toute paradoxale. Ce réceptacle, long d’une demi-ligne, est parfaitement sphérique et surmonté d’un col assez long qui aboutit au sommet du conceptacle, en sorte qu’il a la plus grande res- semblance avec un de ces ballons qui servent aux opérations chimiques. Après son évacuation, l’intérieur est d’un gris cendré , quelquefois tapissé de fibrilles blanchätres. Les thèques olivâtres sont en navette, et portent cinq à six cloisons transversales, chacune desquelles en offre une, où deux longitudinales. Les sporidies elliptiques ou ovales, qu’on ne voit bien qu'après la dissolution des thèques, contiennent de deux à six sporidioles. Le conceptacle qui enveloppe le stroma s'étend d’une loge à Pautre en suivant leur contour, appliqué dans l'intervalle sur le ligneux de cet ar- Prisseau , et pénétrant même dans son intérieur, ainsi que l’indiquent des lignes noires que l’on voit converger vers le centre. En sorte que notre espèce pourrait aussi bien se ranger parmi les sphéries composées de la neuvième tribu que parmi les espèces simples. Nous avons découvert en 1829 cette Sphérie singulière sur des rameaux tombés à terre du Chèvrefeuille des Pyrénées , à la Trancade d’Ambouilla. 54. Ÿ Sphæria (Obtecta) peregrina Montag., ms. (Fries in lite.), pl. X1, fig. 4 : Sparsa, rard confluens, peritheciis cylindrico-conicis truncalis atris opacis transversim plicatis striatisve , epidermide adnatä tectis, ostiolo lato vix erum- pente, demüm poro pertuso. Exs. Nob.n. 178. Sous l’épiderme épaisse des jeunes troncs et des branches se voient les réceptacles singulièrement conformés de cette Sphérie. Ils sont cylindri- ques, un peu coniques, et leur sommet largement tronqué présente un ostiole d’abord adhérent à l’épiderme, qui le recouvre, puis libre et sen- siblement traversé par un pore. Leur surface externe offre de quatre à six stries ou plis transverses très prononcés qui ne paraissent pas résulter de l’affaissement dont est suivie l'évacuation des thèques, comme cela s’ob- serve fréquemment. Ordinairement épars, on les trouve aussi quelquefois confluens et soudés deux ou trois ensemble , et alors les stries s'étendent à tout le portour des individus soudés. Si l’on enlève l’épiderme avant que 342 C. Monracne. — Crypiogames nouvelles de France. l’ostiole ne se soit fait jour au dehors, sa couche la plus inférieure reste adhérente au sommet de celui-ci. Plus tard les loges finissent par la soule- ver et la détacher en entier, et l’on peut voir alors que la base des récep- tacles repose sur une croûte noire très mince entourée de lignes de la même couleur, que l’on retrouve à la face interne de l’épiderme correspon- dante. C’est une sorte de pseudo-stroma propre à plusieurs espèces de cette tribu. Les thèques sont filiformes. Nous avons découvert cette nouvelle espèce de Sphérie sur de jeunes plants morts du Broussonetia papyrifera aux environs de Lyon, au lieu nommé Montée-de-Montribloud , en novembre 1828. 55. Sphæria Oleæ DC. F1. fr. 5, p. 136. — Duby Bot. Gall. p. 704. — Fries Syst. myc. 4, p. 489. É Var. b Phyllireæ. Nob. Var. c Verü. Exs. Nob. n. 190. La première variété croît sur les feuilles mortes du Phyllirea media dans les Pyrénées-Orientales. La seconde, qui occupe la face supérieure des feuilles tombées du Nerium oleander, et que nous avons recueillie dansle jardin botanique de Perpignan, diffère du type en ce qu’elle ne vient jamais sur la face infé— rieure, et que l’épiderme qui la recouvre à changé de couleur comme dans les Depazea, sans pourtant que cet étiolement s’étende aux deux surfaces de la feuille. 56. * Sphæria Syringæ Fr. Syst. myc. IL, p. 492. — Mérat FL. par. I, p. 244. Trouvée à Chennevières-sur-Marne , sur les branches mortes du Lilas. 97. * Sphæria Juglandis Fries Syst. myc. IL, p. 405. Exs. Nob. n. 281. Sur des branches mortes de Noyer , à Charbonnières, près de Lyon. 58. Sphæria excavata Fr. El. fung. Il, p. 101. — Duby Bot. Gall. p. 1042. Exs. Nob. n. 257. Sur des rameaux dénudés, à la Trancade d’Ambouilla, dans les Pyrénées- Orientales. 59. t Sphæria (Obturata) oculata Fr. in lite. : erumpens, solitaria, peritheciis di- midiatis hemisphæricis impolitis fusco-atris, papillà centrali nigrâ in disco C. Mowracxe. — Cryptogames nouvelles de France. 343 plano albo Fr. — Asci filiformes hyalini longissimi flexuosi paraphysibus im- mixti, sporidiis exiguis repleti. Nob. Exs. Nob. n. 170. C’est certainement une des plus jolies espèces que nous ayons découver- tes et soumises au jugement du législateur de la Mycologie. Figurez-vous un œil humain chassé de son orbite et faisant au dehors une saillie consi— dérable, ainsi qu’on l’observe dans l’exophthalmie, et vous aurez la repré- sentation la plus exacte de chacun des individus de notre Sphérie, au point que toute autre description devient presque superflue, Nous ajouterons seu- lement que les loges , sortant de dessous l’épiderme, sont assez espacées, d'un brun noir à la base, bianches au sommet avec un ostiole noir au cen- tre. Cette espèce a quelque analogie pour la forme, la grosseur et la cou- leur de ses loges avecle S. thelena, mais les caractères de tribu l’en tien- nent à une grande distance. Nous l’avons observée sur les rameaux de l’Erable champétre auxenvi- rons de Sédan , dans les Ardennes. 60. Sphæria lirella Moug. et Nestl. Exs. n. 668. — Fries, EL. fung, II, p: 105. — Duby, L. c. p. 1043. Exs. Nob. n. 740. Commune sur les tiges de $piræa ulmaria le long de tous les ruisseaux, aux environs de Sedan. 61. “ Sphæria herpotricha Fries Syst. myc. IL, p. 504. — Mérat. FL. par. 1, p- 244. ; Exs. Nob. n. 239 et 820. En dedans et en dehors du chaume de l’Arundo Donazx servant de clô— ture, autour &e Perpignan, et surceluidu Triticum sativum , à Meudon, près Paris. 62. * Sphæria trichostoma Fr. 1. c. nou Wallr. — Mérat F1. par. L, p. 245. Une seule fois sur le chaume d’une graminée servant àrecouvrir des cou- ches de Melon, dans le jardin de M. Marün, à Chennevières sur Marne, près Paris, au mois de juin. 63. Sphæria penicillus Schmidt in Fries Syst. myc. IL, p. 508. — Duby Bot. Gall. p. 706. Exs. Nob. n. 283. Sur une tige herbacée dans une haie à Balan, près Sedan. Exti'êmement rare. 44 GC. Monraëne. — Cryplogames nouvelles de France. 64. * Sphæria arundinis Fries 1. c. p. 510. Exs. Nob. n. 885. Sur le chaume de lArundo Phragmites. Commune aux environ de Sedan. 65. * Sphæria nigrella Fr. Obs. 1, p: 179, t. 4, £. 4: Syst. Myc. IT, p.512. Exs. Nob. n. 244 et 247. Sur le bas des tiges mortes de FEryngium campesire, autour de Perpi- gnan. k 66. + Sphæria (Folicola) Punicæ Montag. mss.: hypophyila, peritheciis innato- prominulis, minimis, nigris, astomis, maculas orbiculares ! stromate fibrilloso- radialo (more Asteromatarum) innato cinereas, demüm nigras eformantibus. Exs. Nob. n. 157.8. potissimtum myriadea Fr. in litt. Malgré l’affinité de notre Sphérie avec celle de lillustre auteur de la Flore francaise , aflinité reconnue par le célèbre professeur de Lund, nous 1e pouvons nous empêcher d’y reconnaître des différences essentielles qui nous engagent à les distinguer. Ainsi, dans notre espèce, il se développe à l’intérieur de la feuille un stroma composé de fibrilles rayonnantes et rameuses, noirâtres , très ai- sées à apercevoir dans la jeunesse de la plante, mais qui, plus tard, cessent d’être distinctes. Ce stroma forme des taches parfaitement orbi- culaires, d’abord cendrées, puis tout-à-fait noires, mais dont la circonfé- rence est toujours d’une nuance plus foncée que le centre. Les loges se voient sur les deux surfaces de la feuille , en nombre beaucoup plus grand pourtant sur l'inférieure. Elles sont saillantes, noires et excessivement pe- tites. A la fin de leur vie, l’épiäerme qui les recouvrait tombe par parcelle, et c’est probablement à cette circonstance qu'est dû le changement de cou- leur qui survient à cette époque. Dans le S. myriadea DC., au contraire, aucun vestige de stroma, et encore moins de stroma fibrilleux ; taches dendroïdes , larges, indétermi- nées, confluentes, bornées le plus souvent par les nervures de la feuille ; couleur cendrée des taches qui ne devient jamais noire, et dépend de la décoloration de l’épiderme. Nous avons recueiili notre espèce près de Perpignan, en novembre 1529, sur des feuilles mortes et tombées à terre, du Grenadier sauvage. 67. + Sphæria (Depazea) Agaves Montag. mss. : maculis orbiculatis niveis zonà C. Monracne. — Cryptogames nouvelles de France. 345 latà fuscà cinctis, peritheciis minimis, concentricis punctiformi-confluentibus, nigris opacis. Exs. Nob. n. 106. Les taches élevées et orbiculaires que forme cette espèce sur les feuilles mourantes de | Agave americana, varient de grandeur depuis six lignes jus- qu’à un pouce et demi de diarnètre. Elles sont d’un blanc de neïge dans le centre, souvent bordées d’une zône jaunâtre puis entourées d’une large bande brune. Les loges nichées sous l’épiderme qu’elles soulèvent , et au- quel elles adhèrent intimement, sont très petites et disposées d’une ma- nière concentrique comme dans le Ÿ’errucaria concentrica Hoff. Commune aux environs de Perpignan. 68. T Dothidea Rutæ Montag. mss. : erumpens orbicularis ellipticave convexa, extüs intüsque atra, cellulis periphæricis globosis albis. Û C’est avec peine que nous nous décidons à séparer cette espèce du D. puccinioides Fr. avec lequel elle a la plus grande ressemblance. L'analyse imicroscopique ne nous a rien montré qui püt nous autoriser à faire cette séparation. Sa manière de croître et sa forme sont à peu près les mêmes. Si Von peut observer quelque différence, ce n’est que dans la nuance de lin- térieur du tubercule, dans la grosseur relative des cellules, et peut-être dans leur forme qui, sphérique dans notre espèce, est plutôt ovoïde dans l’au- tre. Du reste, ces différences mème sont si légères et de si peu d’impor- tance dans ce genre , que nous hésiterions à la distinguer , sans la circon- stance de l’habitat tout particulier de ce Dothidea , qui nous y autorise en quelque sorte. Cette nouvelle espèce a été découverte sur de vieilles tiges mortes de Ruta graveolens , aux environs de Dijon, par notre confrère et ami le docteur Lorey, qui nous l’a communiquée. 69. Dothidea reticulata Fr. Syst. myc. IT, p. 560. — Duby Bot. Gal. p. 715. Chevall. FE. par. t. XI, f, 28. — Sphæria reticulata DC. FL. fr. 5, p. 128. Var. a Convallariæ DC. Var.b Eryngi Nob. Exs. n. 150. Nous avons trouvé la variété a aux environs de Lyon, et la variété d sur les feuilles, les pétioles et la tige de l'Erxngium campestre dans une seule localité , sur les bords du Tech, près Perpignan. 1, Bot. 44 346 C. MonTacxe. — Cryptogames nouvelles de France. 70. Ÿ Dothidea Coriarie Montag. mss. : hypophylla, nigra, cellulis prominulis nitidis, intus albis, solitarüs, vel in maculas irregulares confluentibus. Cette espèce a de grands rapports avec les D. Heraclei et Podagrarie , et est intermédiaire entre elles. Ses cellules sont ou solitaires ou confluen- tes. Dans le dernier cas, elles forment par leur réunion des taches noires, rugueuses , assez irrégulières. Elles sont d’un noix luisant en dehors , blan- ches en dedans, et leur sommet saillant offre aussi un point blanc. Cette Dothidéeoccupe la face inférieure des feuilles mortes et tombées du Coriaria myrtifolia. Elle a été trouvée aux environs d'Agen, par M. Chau- bard , qui nous l’a communiquée. 71. * Lophium elatum Grev. Crypt.Scot, t. 177, f.2.—Fries EL. fung. IT, p. 113. Nous l'avons trouvé au bois Chevalier, près Sedan , sur une branche de Sapin, dénudée et à moitié pourrie, et il nous a été envoyé sous le nom de Sphæria carbonacea, par M. Aunier, de Lyon, qui l'avait ramassé à Brian- con, dans les Basses-Alpes, sur des rameaux de Frêne. Paacinracées Fries. 72. Hysterium elevatum Pers. Myc. eur., 1, t.1, f. 4 mala.— Duby Pot. Gall. p.719. — Triblidium hysterirum Duf. in Ann. Sc. nat. Tom. 15, pl. 10, f. 3 optima. — Hysterium Fraxini var. Buxi Fries in litt. — Phacidium hyste- rinum ? Syst. myc. t. JL. ind. alphab. p. 193. Exs. Nob. n. 300. Depuis que nous avons lu la description et vu l'excellente figure qu'a données de cette espèce notre ami Léon Dufour, il ne nous reste plus de doute sur la détermination de nos échantillons. Nous l’avons récoltée sur les branches mortes du Buis , au lieu nommé Roc de la Fou, près Corsavi, dans les Pyrénées-Orientales , et à Roche-Cardon, près de Lyon. Cymisrorées Fr. 73. + Sphæronema fasciculatum Montag. mss. (Fr.in litt.) : peritheciis lagenæ- formibus basi connatis apice divergentibus nigris, globulo fugaci livido. Exs. Nob. n. 432. Espèce très distincte et par sa forme et par son habitatsur lestroncs âgés du Bouleau blanc. Quand elle croît sur l’épiderme, sa couleur, d’un noir C. Monracxe. — Cryptogames nouvelles de France. 343 foncé, la fait facilement apercevoir, mais elle pénètre aussi dans les cre- vasses de l'écorce, et alors on l’observe avec un peu plus de difhiculté. Les caractères be par lesquels nous l'avons signalée nous dispensent d’une plus ample description. Dans les Ardennes, aux environs de Sedan. 74. * Sphæranema tolliculosum Fr. Syst. myc. I, p.540. Exs. Moug. et Nestl. Extrèmement commun sur les bois de Sapin servant de clôture, dansles % EN , PRE LES Vosges , près d'Hérival. 75. t}Cytispora aurora Montag. mss. (Fr. in litt.) : immersa, conceptaculo nullo, cellulis difformibus atris circinantibus , pulvere olivaceo immersis, ostiolo cen- trali nigro epidermidem perforante, gelatinäâ humidä rose, siccâ crocei, primo globuliformi, demüm largè latèque effusä. (Sporidiis rectis oblongis.) Exs. Nob. n. 120. Cette espèce habite les rameaux du Saule , cachée dans l'écorce. Elle se compose de plusieurs cellules (5 à 8), noires , rangées circulairement autour d’un ostiole central par où elles faissent échapper au dehors l'espèce de gelée sporulifère qui les remplit. Ces loges ou celluies sont recouvertes par une pere olivacée que traverse l’ostiole avant de percer l’épiderme. Le disque où celui-ci vient se montrer est si peu apparent qu’on ne saurait affirmer,s’il existe ou non. La gelée à sa sortie se concrète autour des os- tioles en mamelons transparens d’une belle couleur safranée. Il faut éviter de confondre cette espèce avec le C. coccinea qui croît sur le Robinier, et le €. chrysosperma , commun sur le Peuplier. Nous l’avons observé à Perpignan, sur des branches mortes de Saule servant à former une haie. 76. Ÿ Labrella Pomi Montag. mss. (Fr. in litt.) : macula pulla, peritheciis ellip- ticis mirimis rugosis nilidis, sporidiis globosis. Ëxs. Nob. n. 847. Nous n’avons point trouve nous-même cette Labrelle; elle nous a été communiquée par M. le docteur Hussenot , qui l’avait observée à Paris, sur des pommes à moitié pourries. 348 C. Monracne. — Cryptogames nouvelles de France. EXPLICATION DES PLANCHES XT, XII ET XII. PE xr. Fig. 1. «. Sphæria interrupta de grandeur naturelle. — B. La même, vue de face et grossie. — C. Coupe verticale passant par le milieu d’un groupe ou tu- bercule pour faire voir fa disposition intérieure des loges. — D. Thèques vues en différens états et à un très fort grossissement. — Æ. Sporidie. — F, Spori- diole. lg. 2. a. Spheria gigantea de grandeur naturelle. — B. Coupe verticale de la même, où l’on peat voir à la périphérie les loges normales, et au centre les loges avortées où anormales; le tout de grandeur naturelle. — €. Une loge grossie. — D. Coupe de la même. — Æ. Thèques grossies considérablement. Fig. 5. a. Sphæria Montagnei grande comme nature. — B. Une loge séparée et grossie. — €. La mème coupée verticalement. — D. Un poil très grossi. — FE. Thèques. Fig. 4. a. Sphæria peregrina de grandeur naturelle.{— B. Une loge très gros- sie et entière. — €. La même coupée verticalement. — D. Deux loges soudées. — FE. Thèques filiformes et un peu courbées. PI. xir. Fig. 1. a. Sphæria pardalota de grandeur naturelle. — B. et C. Plaques où l'on voit les sphérules en divers états de développement et considérablement amplifices. — D. Coupe verticale servant à monirer la forme de la loge et la matière blanche (nucleus) dont elle est farcie. On voit aussi la ligne noire for- mée par le stroma maculant l’épiderme. — Æ. Sporidies. Fig. 2. a. Sphæria rhodochlora de grandeur naturelle, sortant des fissures du liber dénudé d’épiderme. — B. Un glomérule de sphéries grossies. — C. Une loge ayant son ostiole chargé de spor-dies. — D. La même après la dispersion de celles-ci. — Æ. La même vue à l'intérieur. — F, Thèques ou vutricules. — G. Formes que revèêtent les sporidies vues à un très fort grossissement. Fig. 3. Sphæria cingulata, a. Portion de rameau couvert de sphérules, les unes dénudées , les autres encore recouvertes par l'écorce. — B. Coupe horizon- tale de plusieurs loges grossies pour montrer la manière dont se comporte le stroma qui rarement en embrasse plusieurs. — C. Coupe verticale destinée au même objet et où l’on peut voir en même temps des loges encore recouvertes de l'épiderme et d’autres à nu sur le bois, mais toujours enveloppées d’an stroma coloré, limité de tous les côtés par un conceptacle sinueux. — D. Deux loges , l’une entière, l’autre coupée verticalement, et très amplifices. — £, Utricule. — ÆF. Formes différentes des sporidies selon leur âge. Fig. 4. Sphœria xanthostroma. a. Rameau chargé de pustules de grandeur naturelle. — B. Une de ces pustules vue de face et considérablement grossie. — C. Section verticale de la même pour montrer et la forme singulière et la dispo- suion des loges en même temps que la couleur du stroma. — D. Coupe d’une loge que l'on voit farcie d’un nucléus blanc. — ÆE, Utricules. — F, Sporidies. €. Monracne. — Cryptogames nouvelles de France. 349 PI. xur. Fig. 1. a. Thèques du Sphæria depressa. — b. Sporidies. Fig. 2. a. Thèques du Sphæria circumscripta. —: b. Sporidies remplies de sporidioles. Fig. 5. a. Thèque et paraphyses du Sphæria oculata. Fig. 4. a. Thèques du Sphæria pholeodes. — D. Sporidies contenant quatre sporidioles. Fig. 5. a, a, a. Thèques du Sphæria callimorpha. — b. Sporidies cloi- sonnées. Fig. 6. a. Un des sacs ascigères du Saccothecium Corni Fr. mss., environné d’un grand nombre de paraphyses. — D. Thèques libres, vues à un très fort gros- sissement et contenant quatre sporidies d’une forme singulière. — c. Sac encore jeune ou avorté. — d. Sporidies pleines de sporidioles sphériques. Fig. 7. a Thèques da Diplodia mutila Fr. mss. — b. Sporidies. EsQuisse MONOGRAPHIQUE du genre CHARA; Par M. Arexanpre BRAUN, de Carlsruhe. at Le Flora Badensis alsatica de C.-C. Gmclin, tel qu'il a étc publié jusqu'ici (3 vol. sous la-date de 1806 et 1808, et un sup- plément sous la date de 1826), n’embrasse que les vingt-trois premières classes du système de Linné, et tous les amis de la science regrettaient que l'ouvrage n’eût pas été continué jusqu’à la cryptogamie, si variée et si riche dans une circonscription territoriale qui comprend les Vosges, la Forêt-Noire, et tout le pays situé entre le lac de Constance et embouchure de la Mo- selle. Nous apprenons avec satisfaction que cette lacune va être remplie en trois volumes, dont un pour les Fougères et familles voisines et pour les Mousses, un pour les Algues et les Fichens, et un pour les Champignons. Pour ce travail, qui ne le cède point en étendue à la partie phanérogamique de la Flores et qui est d’une exécution tout autrement difficile, M. Gmelin s’est associé un jeune compatriote, professeur d'histoire natu- relle à l'École Polytechnique de Carlsruhe, que des travaux 350 A. Braun. — Esquisse monographique du genre Chara. importans, notamment sur la disposition des écailles des Coni- {ères (1),ont déjà fait connaître de la manière la plus honorable; el qui promet à la science un habile scrutateur des lois de la nature (2). M. Alexandre Braun, sur qui va essentiellement porter le poids de l’entreprise, est maintenant occupé de l’étude des Chara, qui doivent entrer dans le premier volume. Il a tra- vaillé monographiquement ce genre si long-temps négligé, et nous à envoyé un résumé de sès observations, dans lequel nous trouvons vingt-trois espèces définies et classées avec un soin qui nous fait augurer très favorablement du travail définitif. Cette esquisse n’était point destinée à l'impression. Si nous nous permettons de la publier, c'est que nous avons cru y voir des aperçus tout nouveaux qui ne sauraient être trop tôt mis en lumière; c’est aussi pour appeler sur l’auteur des communica- üons qui lui permettent de donner à son travail une nouvelle étendue et une nouvelle solidité. Lesimatériaux qu'il a eus à sa disposition, quelque nombreux qu’ils soient, ne représentent guère queŸe centre de l’Europe ; ils sont évidemment insuflisans pour une monographie générale et complète du genre Chara, que nous voudrions lui devoir, et que nous recommandons de la manière la plus spéciale à son zèle. J. Gay. CHARA. A. CnARÆ EPIGYNÆ. Globulia (spermatocystidi) seminibus superposiia. — Omnes ecorticatæ (caule folisque monosiphonüs). Folia pauciarticu- laia, furcato-divisa, sæpe decomposita. (x) Fergleichende Untersuchung über die Ordnung der Schupper ar den Tannenzapfen. (Voy. Arch. de Bot., t. 1.) (2) Ses observations les plus récentes, la plupart inédites, ont eu pour objet les rapports de position des parties, et il vient de découvrir que, daus les Mimosées, ja division calicinale supérieure æst opposée à l’axe floral, comnie dans les Rosacées et la plupart des végétaux à parties quinaires. Ce caractère isole de plus en plus le groupe de Papilionacées, dans lequel (et dans un très petit nombre d’autres familles) il y a constamment deux divisions câlicinales supérieures alternant avec l'axe floral. (Voy. Regensb. Bot. Zeit., 183h. Literaturber,, p, 15-19.) À. Braux. — Esquisse monographique du genre Chara. 35% 1. Ch. glomeraia Desv.? Gmel., F1. bad. ! — Ch. tenuissima Rchb. ! (non Desv.?) — Ch. congesta Rob. Br.? Hab. Ad Rhen. — Berol. — Monspel. — Falaise. Omnium minima, parum ramosa. Verticilli subglobosi; foliis senis, decompositis, flabelliformibus, segmentis tenuissimis longe apiculatis. Monoica. Semina minima subglobosa. — Hujus varietas est Ch. batra- chosperma Rchb. (Berolini lecta) an Thuili.? 2. Ch, hyalina DC. Hab. Lausannæ ? nec alibi. Habitus fere præcedentis. Interfolia verticilli 7-8 majora, alia minora, unde verticilli densissimi. Foliorum segmenta inflata, acuminata. Semina subglobosa, majora, striis 10.— Ab auctore cum præcedente confusa. 3. Ch. gracilis Sm. in Engl. bot. ! Rchb.! — Ch. tenuissima Desv.? Hab. in Sylv. nigr. Bad. — Palat. — Colon. — Pedemont. Gracillima, ramosior, diflusa. Folia elongata , decomposita, segmentis ultimis articulatis apiculatis. Monoica. Semina solitaria, parva, ovalia. 6. Senegalensis, mihi. — Hab. in Senegambia (Perrottet). 4. Ch. mucronata, FI, Bad. Cryptog.— Chara flexilis Bauer, Rchb. ex parte. Hab. apud nos rara. — Helv. — Berol. Hucusque cum Ch. flexili confusa, a qua differt foliis superioribus de- compositis, segmentis longe et tenuissime mucronatis. Monoica. Semina quam in præcedentibus majora. — Hujus var. heteromorpha est Ch. nidi- fica Rchb. ! (non FT, dan. nec Enrgl. Lbot.). — Ch. capitata Koch. et Ziz. non Nees, Meyen. 6. Ch. Sieberi, mihi. — Hab. in insula Mauriti (Sieb.). f 5. Ch. flexilis Lin., Schk.! Hab. in agro Bad. — Palat. — Colon. — Helv. — Paris, (CA. éranslu- cens Schl.) 352 A.Braux. — Æsquisse monographique du genre Chara. Folia simpliciter 2-3-4-furcata , apicibus acutis. Monoica. Semina ovata striis 6. — Æstivalis! 6. Ch. capitata Nees! Meyen! — Ch. syncarpa Thuill.? Rchb.! — Ch. nidifica FL. dan. ? Ch. dioica Wolf.? E vulgaussimis per totam Germaniam, cum Ch. flexili sæpe confusa. Differt foliorum segmentis apiculatis, semiribus brevioribus, sæpissime agpresatis, Striis 5. Semper dioica. Vernalis? Verticilli superiores sæpissime coutracti, capitati. 6. Ch. opaca Agardn. — Crassior et firmior, segments fol. brevissime apiculatis. Rarius munda, sæpissime incrustata, nonnunquam pulcherrime zonato-incrustata. Cæterum non differt. Hab. apud nos. — In Jurasso. 7. Ch. translucens Vaïll.? — Engl. bot. ! Hab. circa Lutetiam et Nanceium. Distinctüissima species, præcedentibus major. Vidi specimina incompleta et plobulos non reperi. 8. Ch. stelligera Bauer ap. Moessl. — Ch. ulvoides Bertol., sec. specim. auct. À præcedente differre mihi videtur. Nonnisi plantam maseulam vidi. Adulta merustatione opaca , nodi inferiores lapidei , eburnei , stellau. 9. Ch. prolifera Ziz. herb. Hab. Moguntiæ. Folia inferiora longissima, simplicia, 2-3-articulata, incrustauone opaca. Verticilli fructiferi clausi, capitati, foliis ad articulos inferiores divisis. Se- mina in planta speciosissima minima, striis vix conspicuis. 10. Ch. polysperma FA. Pad. Crypt. — Ch. nidifica, Engl. bot. ?? — Ch. glomerata Salzm. (planta junior). +. Hab. in reg. rhenana. — Monspel. — Corsica. le) Omnium præcocissina : Aprili apud nos semina maturat. Nonmisi Charæ A. Braun. — Esquisse monographique du genre Chara. 353 proliferæ affinis, sed distinctissima. Folia multiarticulata. Foliola ex arti- culis infimis orta plerumque iterum divisa, elongata. Verticilli fructiferi clausi. Semina numerosissima, conglomerata, striis 12. Monoica ! Incrus- tatione cinerascens ! B. CHARÆ PLEUROGYNÆ. Giobuli utrinque juxtà semina positi. Unica species, omnind ecorticata, folus 3-4-aruiculatis, articulis omnibus foliola verti- cillata elongata gerentibus. 11. Ch. barbata Mevyen. Hab. Berolini. — Semina fere magnitudine Ch. hispidæ seminuw, g- striata, coronula brevi connivente. C. CHARÆ HYPOGYNE. Globuli infra semina positi. Folia in omnibus multiarticu- lata, articulis omnibus vel inferioribus quidem foliola breviora, nunC verticiilata, nunc unilateralia gerentibus ; semina intrà, globuli extra foliola positi. a. Omnind ecorticatæ (Monosiphoniæ). 12. Ch. coronata Ziz.. Hujus subspecies climaticæ sunt : a. Ch. Braunii Gmel., F1. bad. ! — Ch. coronata Ziz. herb.! — Euro- pæa ! microsperma ! (Carlsr. — Palat. — Corsica.) 6. Ch. Schweïnizit, mihi. — Americana, seminibus magnitudine me- diis. In qu distingui possunt : a. Macroptila s. longibracteata. (Ch. folio- losa Schweiniz. Ch. foliosa Willd.?), et b. Microptila s. brevibracteata. (Ch. opaca Schweinitz. non Ag.) 4. Ch. Perrottetii, mihi. — Africana, macrosperma ! — Senegambia (Perrottet), — Nonnisi seminibus duplo majoribus ab Europa diftert. 1. Dot. 4 354 A. Braun. — Esquisse monographique du genre Chara. b. Caule striato-corticato, foliis ecorticatis. (Heterosiphoniæ Wallr.) 13. Ch. scoparia Bauer. A Wailrothio et Rchb. malè cum €Chara coronata conjuncta, cui ha- bitu quidem simiilima, sed characteribus optimis distincta. Seminum coronula papillis acutissimis. — Hub. Berolini, nec alibi. 14. Ch. squamosa Desf. Vidi fragmenta ex herb. Desf. — Differt ab affini præcedente foliolis longioribus crassioribus unilateralibus, in articulis superioribus nullis. Seminum coronula papillis maximis longissimis divergentibus. Incrusta- tione cinerescens, ec. Caule foliisque striato-corticatis (polysiphontis). In non- nullis nonnisi arüculi inferiores foliorum corticati. 15. Chara Nolteana, mihi. Hab. in Siesvico ducatu. Ch. scopariæ similis, sed crassior, foliorum articulo infimo corticato. Monoica ! transparens, vix incrustata. 16. Ch. baltica Aspegr., Fries, Rchb. Nonnisi sterilem vidi ex mari Balt. — Caulis hispidus, articuli foliorum superiores elongati, ecorticati, foliolosi. — Charæ hispidæ affinis. 17. Ch. fœtida FL Bad. Crypt. — Equisetum fœtidum subaqua repens C. Bauh. — Chara vulgaris Smith et auct., non Lin. — Ch. divergens Koch et Ziz. Omnium vulgatissima in Europä boreali et meridionali et in Americä septentrionali. Foliorum articuli superiores ecorticati, nudi, elongati. Foliola unilateralia, seminibus plerumque multd longiora. Monoica, Maxime polymorpha, Varictates insignes sunt : 6. gymnophylla mihi. — Articulis foliorum omnibus ecorticatis! — À. BRAUN. — Esquisse monographique du genre Chara. 355 Hab. in Sardiniä (Muller, forma atrovirens), et Alseriæ (W. Schimper). — Transit in vulgarem Ch. fœtidam. 7. moniliformis mihi. — Parva, simplex, verticillis conniventibus, arti- culis fol. infer. brevissimis, superioribus elongatis. Semina majora.—Hab. Monachi. d. Ch. crassicaulis Schl. et Ch. tomentosa Schl, — Firmior, articulis terminalibus nudis, sæpè abbreviatis. — Hab, Lausannæ. &. Papillaris. — Ch. vulg. papillaris Wallr. — Ch. divergens sub- hispida Ziz. — Hab. in reg. Rhenan. 18. Ch. ceratophylla Wallr. Comp. Præcedente major, crassior. Aculei caulini brevissimi. Foliola verticil- lata. Dioica ! . Microptila. — Ch. ceratophylla Wallr. Ann. bot. — Hab. Male Saxonum. 6. Macroptila. — Ch. latifolia Wild. — Ch. tomentosa Lin. — Hab. Berolini et Scaphusiæ. 19. Ch. hispida Lin. — Ch. hispida et tomentosa auct. Omnium maxima. Semina quoque habet inter visas maxima. Articuli foliorum omnes striato-corticati, ultimis 1-2 papillæformibus exceptis. Foliola verticillata, exterioribus brevioribus. 6. gymnoteles.— Foliorum articulis ultimis nudis elongatis, nodis caulis inferioribus globoso-incrassatis. — /ÆZab. in agro Paris. (Forêt de Senart.) 4. pseudocrinita. — Minor, foliolis longioribus, caule dense et tenuiter Spinoso. — ab. in agro Paris. (Morfontaine.) Ch. tenuissima, FL. Bad. Crypt. Hab. In reg. Rhenan. perraro. — Tenera, foliorum foliolis verticillatis longioribus, seminibus minutis. — Ch. crinitæ similis sed differt fructifi- catione monoica ! 356 A.Braux. — Æsquisse monographique du genre Chara: 21. Ch. crinita Wallr. Comp. Dioica , sed plantam masculam non vidi. Vix incrustata. Caulis aculeis tenuissimis acutissimis densè obsitus. Folia verticilli sæpissimè 9-10, articulorum omnium foliolis verticillatis elongatis acutissimis. Ad basin seminis inter foliola majora bracteæ 2 mi- nutissimæ. Coronula seminis brevissima , lata, erecta. Planta sine dubio dioica, etc. a. leptosperma, mihi. — Ch. crinita Waillr., Ann. bot. — Halæ Saxo- num, nec alibi lecta. b. pachysperma, mihi. — Ch. pusilla Floerke. €. horridula Deth. — Ch. canescens Lois., DC. — Ch. galioides Pet. — Hab. in maritimis agrt Monspel. et Megapolit. 22. Ch. aspera Wiid., Wallr. — €h. intertexta Desv.? Dioica mihi olim. A præcedente habitu quidem valdè diversa, sed characteribus essen- tialibus nimiüm affinis. — Incrustata. Aculei caulis sparsi, sæpè abbre- viati. Folia verticilli 6-8 (in 8 8-10). Foliola in articulis superioribus abbre- viata vel subnulla, papillæformia. Semina paul minora. — Constanter dioica. — Planta valdè polymorpha ; mascula globulis cinnabarinis insignis. Hab. Res. rhen. — Bavar. — Helvet. — Paris. 6. macrosphæra, mihi. — Ch. galioides Salzm., DC. — Hab. in aquis semisalsis agri Monspel. circà Cette. — Major; globuli plantæ masculæ duplô majores quäm in vulgari Ch. aspera. Ch. setosa Wild. sec. spec. ex herb. Schreb. ad hanc speciem pertiuet. 23. Ch. fragilis Desv., Rchb.! — Ch. pulchella Wallr. — Ch. vulgaris Lin. — Ch. Hedwigii Bonz. Ch. capillacea Thuill.? etc. Valde polymorpha. Caulis semper inermis. Papillæl ad basin verticilli minimæ. Folia ver- ücilli in diversis forimnis 6-10, sæpissimè 9-8. Foliola unilateralia, in articulis superioribus subnulla. Semina pauld majora quàäm in Ch. fœtida, coronulà elongatä. — Constanter monoica, munda vel parüm incrustata, nunnunquam amœæne viridis. — Variat brevi-et longibracteata. — Hujus À. Braun. — Esquisse monographique du genre Chara. 357 loci Ch. ceylanica Willd. secundüm specim. in herb. Schreb. — Ubique vulyaris. 6. Ch. meridionalis, mihi. — Articulis foliorum ultimis ecorticatis, coro- nulâ seminum elongatà, basi tumidä. — Hab. in Patæstinä et ad Cap. b. sp. SxmzoLx RoTANICÆ, sive Icones et descriptiones plantarum no- varum vel minus rite cognitarum ; auct. Can.-Bor. PrEsz. (Vol. prim. in-folio, avec 50 planches en taille-douce. Prague, 1830-1832. Calve. Prix : 8b fr.) Dans l’espace de trois ans, M. Presl a publié cinq livraisons de ses Symbolæ botanicæ , lesquelles forment le premier volu- me. Chaque livraison est composée de dix planches et d’un texte explicatif in-folio. Comme le prix élevé de cette belle collection l’empêchera probablement d’être aussi répandue qu’elle mérite, nous allons donner une analyse assez détaillée de ce qu’elle renferme, nous bornant paruculièrement à ce qui s'y trouve de rouveau. Les collections précieuses conservées à Prague, ses propres herbiers ainsi que les riches jardins de la Bohème ont fourni à l’auteur des matériaux nombreux et variés. PI. 1. Polpoda Capensis Presl. Cette plante donnée sans nom dans l’herbier du Cap de Bonne-Espérance par Sieber, où elle porte le n° 151, forme un genre nouveau de la famille des Pa- ronychiées , section des Téléphiées. Il faut avouer cependant que tous les caractères du Polpoda ne répondent point à ceux de cette section : le nombre quaternaire des parties florales, les deux stigmates et la capsule disperme l’en éloignent particu- lièrement; mais il s'éloigne bien davantage encore des Portu- lacées par ses étamines opposées aux lobes du calice. Par son port, cette plante s'approche assez du S'alicornia herbacea. Char. gener. Calyx persistens tetrasepalus, sepalis caïtilagineo-mar- ginatis. Corolla tetrapetala, petalis membranaceis fimbriatis. Stamina quatuor petalis alterna. Ovarium superum ovatum. Stylus simplex cylin- 358 C.-B, Pres. — Symbolw botanicæ. dricus. Stigmata duo filiformia. Capsula styli basi persistente mucronata bivalvis unilocularis disperma. Semina subglobosa verrucosa. Embryo lateralis. PL. 2. Steudelia galioides Pr. Les genres dédiés jusqu'ici par Sprengel et Martius au célèbre botaniste qui dirige la société des voyages botaniques &’Esslingen n’ont pu être conservés. La plante que l’auteur lui dédie est de la famille des Paronychiées et a été publiée dans les collections d'Eéklon sous le n° 828 comme étant le Pharnaceum glomeratum. Char. gener. Calyx persistens pentasepalus, sepalis margine et interne petaloideis. Corolla nulla. Stamina sepalis alterna imo calyci inserta. Ova- rium superum subolobosum. Stylus simplex. Stigma globosum. Capsula lenticularis oblique acuminata punctata evalvis indehiscens monosperma. PI, 3. Didymonema jilifolia Pr. Dans l'Zsis, M. Presl avait donné à cette Cypéracée de la Nouvelle-Hollande que Sieber a publiée sous le nom de Gahnia psittacorum celui d'Epiandria teretifolia. I avait mal exposé quelques parties de la fleur, et il propose par cette raison un changement de nom. La plante s'éloigne beaucoup des Gahnia ; l'auteur pense que le Lam- procarya hexandra R. Br. doit être rapporté à son nouveau genre, dont voici les caractères : Char. gener. Panicula foliata. Bracteæ aristatæ trilobæ, suprema flori- fera. Perigonium trisepalum patens, sepalis ovatis mucronatis. Stamina sex , filamentis per paria approximatis. Ovarium ovato-lanceolatum. Stylus filiformis deciduus. Stigmata tria filiformia. Caryopsis ovato-lanceolata tri- quetra. Semen oblongum. PI. 4. Scyphœæa racemosa Pr. Cette plante a été publiée dans l'herbier de Martinique par Sieber sous le nom de Capparis commutala, et admise par Sprengel et De Candolle. Plus tard, M. 3.8. Presl l’a décrite et figurée sous le nom de Monoporina œnotheroides ; mais cet auteur en ayant mal décrit les parties florales , l’a placée dans les Capparidées : le nom qu'il lui a im- posé est contraire aux caractères que la plante présente ; c’est pourquoi notre auteur en a fait un nouveau genre qu’il place parmi les Hypéricinées : Char. gener. Calyx pentasepalus deciduus. Petala quinque æqualia oblonga sepalis alterna. Stamina hypogyna numerosa ordine multiplici dis- C.-B. Presz. — Symbolæ botanice. 350 posita , filamentis antheras superantibus apice dilatatis et cyathiformibus. Ovarium sessile lineari-lanceolatum quadriloculare. Stigma sessile capita- tu. Capsula tria filiformia. Caryopsis lanceolata quadrilocularis, quadri- valvis ? Placentæ centrales quatuor valvis oppositæ. PI. 5. Lepisia ustulata Pr. Genre formé sur le Schæœnus ustu- latus L. du Cap. M. Presl fait remarquer que toutes les espèces du genre Linnéen Schœænus, méritent d’être revues et réparties dans des genres distincts. Char. gener. Panicula racemosa subsimplex. Bracteæ undique imbri- catæ ovatæ, supremæ duæ floriferæ. Flos supremus hermaphroditus, inferior masculus pistillo incompleto. Rhachicula recta. Stamina tria. Ovarium lanceolatum triquetrum basi perigonio tripartito membranaceo cinctum. Stylus filiformis basi dilatata triptera muricata persistente. Stig- mata tria filiformia. Caryopsis lanceolata triquetra basi styli acuminata. Semen oblongum. PI. 6. Thysanachne scoparia Pr. (n° 264 herb. Mart. de Sieber). Graminée de la tribu des Bromacées, trouvant sa place à côté du genre Avena. Char. gener. Panicula composita. Spiculæ binæ bifloræ, altera brevius pedicellata. Glumæ membranaceæ, superior acutissima, inferior minor acata. Flos inferior masculus bipaleaceus, paleis membranaceis, inferiore truncata biloba, lobis ciliatis, superiore minore integra ciliata. Stamina tria. Flosculus superior hermaphroditus, basi pubescens bipaleaceus ; palea in- ferior arista fracta tortili terminata , superior bidentata ciliata. Stamina tria. Lodicula... Caryopsis oblonga libera, basi styli coronata. PL. 7. Xiphocarpus Martinicensis Pr. Genre formé sur le Robinia sericea Sieber herb. Mart. 181; voisin du Zoncho- carpus et du Poitæa. Char. gener. Calyx urceolato-campanulatus subbilabiatus quinqueden- tatus, dentibus ovatis duobus superioribus usque ante apicem coalitis, in— fimo reliquis paulô longiore Petala æquilonga. Vexillum orbiculatum re- flexo-patentissimum; alæ carina emarginato-bifida æquilongæ. Stamina 10 diadelpha, liberum basi geniculatum. Ovarium breviter stipitatum lineare multiovulatum. Stylus adscendens semiteres extus barbatus. Stigma obtusum. Legumen breviter stipitatum lineare elongatum compressum po- lyspermum,. Semina reniformia. PI. 8. Pæppigia procera Pr. Genre de la tribu des Cassiées formé sur une cspèce donnée par Pœppig dans ses plantes de Cuba, sous le nom de Cæsalpinia procera. 360 C.-B. Press. — Symbolæ botanicæ. Char. gener. Calyx subcampanulatus 5-dentatus basi superne gibbus, dentibus æqualibus. Petala 5 unguiculata, superiore cæteris majore. Sta- mina 10 filamentis rectis basi monadelphis, antheris fæcundis. Ovarium compressum multiovulatum basi villosum. Stigma subsessile obtusum. Legumen compressuin inerme. P!. 9. Neurocarpum cajanifolium VPr.: Frutescens erectum , caule tere- ti apice pubescente, folus trifoliolatis, foliolis obovato-cuneatis, retusis, mucronatis, subtus adpresso sericeo-pubescentibus, pedunculis axillaribus solitariis unifloris foliolo duplo brevioribus. — Fab. in locis siccis Americæ merid (sans indication précise ). PI. 10 Heteranthera spicata Pr. : Caulibus nudis sub spicâ unifoliatis, foliis petiolatis cordatis acuminatis, petiolo basi vaginante, floribus sessi- fibus. — Hab. in humidis Cubæ. PI. 11. Doryenium torulosum Pr. : Sericeo-pubescens, caulibus adscen- dentibus basi suffruticosis, foliis petiolatis, foliolis obovatis, stipulis breviter petiolatis cordato -ovatis inæquilateris, pedunculis ebracteatis tomentosis petiolum æquantibus, capitulis paucifloris, calycis hirsuti co- rolla et legumine dispermo toruloso duplo brevioris dentibus subulatis. (Originaire de Ténérifle, et voisin du D. rectum Seringe.) PI. 12. Scabiosa tenurfolia Pr., section des Sclerostemrna : setis pappi calyce denticulato duplô longioribus, corollis pubescentibus æqualibus involucro brevioribus, phvllisex ovata basi lanceolatis, capitulis ovatis, caule erecto ramoso-pubescente, folis caulinis pinnatisectis , laciniüis linea- ribus acutis elongatis integerrimis. Dans une remarque M. Pres] dit que les Dipsacus Gmelini et pilosus méritent d’être séparés des autres espèces du même genre par la forme de leur involacre, de leurs paillettes, de leur calice et de leur fruit. PI. 13. Polytropia ferulæfolia Pr. Légumineuse de la tribu des Galegées (1329 de l’herbier du Cap d'Ecklon). Cette plante s'éloigne, par la forme de ses feuilles, de toutes les Légumi- neuses papilionacées. Char. gener. Calyx campanulatus, glandulosus, profunde quinquefidus, Jaciniis lanceolatis attenuato-acuminatis, inferiore longiore. Vexillum obcordatum infra medium angulato-dentatum. Carina basim versus cu- malis conformibus connata. Stamina diadelpha. Ovarium ellipticum pubescens. Stylus filiformis glaber. Sügma globosum. Legumen stüipitatun ovato-ellipticum utrinque acutum, reticulato-venosum, monospermum. Semina ovoidea strophiolata. C.-B, Pres. — Symbole botaniceæ. 361 PI. 14. Kolleria herniariæfolia Pr. Genre formé sur l4izoon Herniaria Reichb. apud Sicber Cap. n° 164. Char. gener. Calyx persistens {-partitus , intus petaloideus. Petala nulla. Stamina 8 imo calycis ad sinus inserta et in À fasciculis disposita. Ovarium liberum subglobosum quadrisuleatum. Stigmata 4 sessilia filiformia. Cap- sula Ab ésen quadrangula 4-locularis rimis {-cruciatim dispositis dehis- cens , loculis monospermis. Semina ovata incurva seriatim tuberculata. PI. 15. Microchilus major Pr. Crchidée de la tribu des Néottiées, décrite, ainsi que la suivante, dans les Reliquiæ Haenkeance. PI. 16. Microchilus minor Pr. PI, 19. T'corea nitida Pr. : foliolis tribus lanceolatis acuminatis emarpi- nulats nitidis pellucido-punctatis in petiolum attenuatis, medio longiore longius petiolulato, panicula multiflora, floribus pedicellatis, staminibus duobus fertilibus. — Amer. merid. PI. 18. 7f’ahlenbergia flaccida Pr : perennis pubescens canescens, cauli- bus diffusis pendulisve simplicibus, foliis cordato-subrotuadis, infimis longe pctiolatis inciso et inæqualiter crenatis, superioribus dentatis, crenis den- tibusque mucronulatis, racemo foliato laxo, pedicellis filiformibus subuni- floris, calyeis laciniis lanceolatis acuminatis reflexis. — H. in monte Gar- garo Apuliæ ( Sieber ) Pl. 19 Campanula Barrelieri Pr. : villosa, caulibus diffusis procumben- tibus simplicissimis unifloris, foliis cordato- subrotundis crehatis, floribus terminalibus, calycis laciniis lanceolatis acutis tubo alabro lougioribus. — C. diffusa Schuit. Syst. Des environs de Napies. PI. 20. Lobelia Saltzmanniana Pr. : annua glaberrima, caule simplicis— simo erecto foliato , foliis lanceolatis obtusis crenatis in petiolum atte- nuatis, supremis verticillato-agoregatis, pedunculis axillaribus filifor- mibus unifloris medio lbibracteatis. L. Laurent'a Salzm. PI Corsica. PI. 1. Zfelianthemum rosmarinifolium Pr. H. lavandulæfolium. Sieb, herb. Palæst. Prope Joppe. Cette plante a plus d’affinités avec les espèces de la section des £riocarpos qu'avec ceile à laquelle Sieber Ja réuni. IH. caule suffruticoso erecto ramosissimo ramisque albicante, foliis opposi- silis alternisque sessilibus lineari-lanceolatis obtasis margine revolutis utrinque tomentoso-incanis, stipulis linearibus folio triplo brevioribus, racemis secundis, floribus sessilibus bracteatis, sepalis villosis corolià bre: vioribus. Pl 22. Cistus Cupanianus Presl. Flora sicula. Bot. 40 362 C.-B. Pnesr. — Symbole botanicæ. PL.23. Dendrobium nutans Pres]. Reliq. Hænk. PI. 24. Dendrobium carnosum Presl. ibid. PI. 25. Dendrobium Mexicanum Pres. ibid. PI. 26. Dicarpæa linifoliaPresi. Genre rangé dans les Paro- nychiées, dont il fait le passage aux Crassulacées, en attendant qu'on trouve une place qui lui convienne mieux. La plante provient de Sicher, et est probablement originaire du Cap de Bonnc-Espérance. Char. gener. Calyx profundè 5-partitus persistens, laciniis ovatis acumi- natis patentibus intus petaloideis. Corolla nulla. Stamina 5 fertilia hypo- gyna. Ovarium compressum subrotundum retusum liberum. Stigmata 2 sessilia cylindrica. Capsula bipartibilis, carpellis indebiscentibus semi- circularibus compressis rugosis , loculo externo monospermo, interno va- cuo. Semen compressum reniforme placentæ centrali affixum. Pi. 27. Adenobasium salicifolium Pr. Cetie plante, de la fa- mille des Homalinées, est originaire de l’Amérique méridionale, et a pour synonyme le Pittosporum japonicum des jardins. Char. gener. Calyx 4-partitus, laciniis duabus interioribus angustioribus. Petala nulla. Glandula annularis continua ovarium basi cingens. Stamina 36, quadruplici serie inserta. Ovarium quadriloculare multiovulatum , apice conicum. Styli 4 subulati patentes. Fructus baccatus indehiscens quadrilocularis oligospermus. PI. 28. Rhynchospora longiflora Presl, Isis 1828. Schœnus longirostris Sieb., herb. Martin, 261. PI. 29. Rhynchospora paniculata Presl, ibid. Rhynchospora Jerruginea, Sieb., ibid. 9. PI. 30. /moria calycina Presl. Sous ce nom, l’auteur décrit une plante voisine du 7rifolium hybridum : elle est originaire des prairies élevées de la Sicile. À. perennis glaberrima, eaulibus adscendentibus ramosis, foliolis sub- sessilibus obcordatis obovatis oblongisve basin versus argutè serrulatis, stipulis breviter acuminatis, pedunculis floriferis petiolo duplè longiori- bus, floribus subsessilibus, calycis tubulosi dentibus erectis lanceolato- subulatis , pedicellis fructiferis tnbo calycis æquilongis, leguminibus oblon- g15 MmOonoOSspermis. Sous le utre d'Observatio, M. Presl donne une révision du genre 7rifolium de Linné. Après avoir rappelé les différentes Ce o C.-B. Press. — Symbole botanicæ. 363 sous-divisions proposées par les auteurs pour ce genre nom- breux, après avoir déclaré que 5o espèces environ de celles que M. Seringe a décrites dans le Prodromus de M. De Can- dolle lui sont encore inconnues, il expose ïa division que lui a suggérée une étude soignée de tout ce qu'il a pu se procurer de ce genre difficile. On peut considérer les divisions propo- sées ou comme des sections, ou comme des sous-genres, ou enfin comme de véritables genres. M. Presl les a considérées sous ce dernier point de vue. Nous allons donner un extrait de ce travail, où nous indiquerons les différentes espèces que cha- cun des neuf genres admis comprendra. 1. Paramesus. Calyx campanulatus , limbi dentibus setaceis patentibus, inferiore longiore demum recurvo. Petala infra medium inter se et cum tubo stamineo connata : vexillo obovato alis carinaque longiore. Ovarium subrotundun liberum. Stylus filiformis glaber. Stigma capitellatum. Le- gumen calyce longius subrotundum lenticulari-compressum marginatum obliquè dispermum. Semina compressa. — Species examinata : 7rifolium strictum L. (lævigatum Desf. ). 2. AMARENUS. Calycis scariosi tubus brevis, fauce aperta; limbi dentes duo superiores ovato-lanceolati breviores , inferioribus subulatis. Petala libera persistentia longitudinaliter plicato-striata. Stylus obliquus brevis apice in- curvus. Legumen stipitatum obovatum compressum monospermum. — Spec.exam : 1 Zrif. spadicéum L. 2 T. agrarium L. £. campestre Schreb. 3 T°. procumbens L. 4. T°. flavum Pr. 5. T°. patens Schreb ( parisiense D. C. ) 6. chrysanthum Gaud. 6 T°. Sebastiani Savi. 7 T°. filiforme L. 8 T. badium Schreb. 3. Lurivasrer Moench. Calycis tubus fauce apertus, limbi dentes æquales aut subæquales. Alæ carinaque tubo stamineo adnatæ, vexillo libero elon- gato marcescente. Ovarium lineare bi-sexovulatum. Stylus terminalis fili- formis. Lesumen lineare utrinque acutum compressuin 2-6-spermum. 1. 77. macrocephalum Pursh. 2. 7, Lupinaster L. 3. T. eximium Rud. (grandiflorum Ledeb.) 4. 1”. alpinum L. 5. T'uniflorumL.6. T!. Buxbau- mic Sternb. 9. 7”. involucratum Wilà : 8. Lupinaster Ecklonianus Pr. 9 L”. amabileH. B. K. 10 T°. ochreatum Kunze ined. 11.— #ormskioldii Lehm. (fimbriatum Lindl.) 12. 7°. circumdatum Kunze. 13. T, depau- peratum Des. 4. Amorra. Calyx campanulatus, limbi dentibus subulatis duobus supe- rioribus longioribus. Petala post anthesin marcescentia, vexillo libero alis carinâque tubo stamineo adnatis. Ovarium oblongum 5-4 ovulatum. Stylusfiliformis oblique insertus. Legumen calycem excedens lineare oblon- 304 C.-B. Presc. — Symbole botanicæ. gumvye compréssum torulosum 2-5-spermum , subdehiscens. 1 77. re- flexum L. 2. 1. hybridum 1. 3. T. elegans Savi4. 4. calycina Pr. 5 7. Bissollettianum Steud. 6. T°. Michelianum Savi. 7. 7”, angulatum W. Kit. 8. À macropoda Pr. 9 T7”. obcordatum Desv. 10. 7. pallescens Schreb. 11 T.repens L. 12 T°. cæspitosum Reyn. 13 T. parviflorum Ehrh. aristatum Horn. 14. 7°. Carolinianum Michx. 15. 7°. rubicundum Schousb. (isthmocarpon Brot. ) 5. MicraxrnEum. Calyx ovatus aut tubulosus, nervoso-striatus fauce aper- tus, limbi dentibus æqualibus rigidis puugentibus. Petala post anthesin marcescentia, vexillo tenuiter nervoso libero, alis carinäque basi tubo stamineo connatis. Ovarium oblongum biovulatum. Stylus terminalis fili- formis. Legumen ovale calyce indurato inclusum 1-2-spermum indehiscens. Semiva subglobosa. 1. 7. glomeratum L. 2. T. suffocatum L. 6. Trirotium. Calycis tubus ovatus campanulatusve fauce clausus, limbi dens inferior reliquis longior. Petala cum tubo stamineo usque supra me- dium connata, post anthesin decidua. Ovarium sub#lobosum uniovulatum. Stylus filiformis terminalis. Legumen calyce inclusum ovato-subrotundum monospermum indehiscens. Semen subglobosum. * Spicæ conicæ terminales pedunculatæ. 1. L, angustifolium L. >. T. dasyurum N.sp. 3. T. armenium Wild. 4. T'. cappadocicum Wid.5. T°. elongatum Willd. 6. T°. purpureum Lois. 7. T'rubensK.8. T° incarnatum L. 9. T°. intermedium Guss. 10. 7°. Lago- pus Pourr. 11. 7°. affine Pr. 12 T. arvense L,. 13 ligusticum Balb. ( diva- ricatum Horn. gracile Thuil.)14. T°. phleoides Pourr. 15. T, erinaceum Bieb. *# Spicæ breves ovato-conicæ axillares sessiles sæpissimè geminatæ. Dentes calycini duo superiores lateralibus breviores. 16. T. conicum Savi. 17. T”. scabrum L. 18. T7. Bocconi Savi. 19. 7. gemellum Pourr. 20. T°, striatum L. *X# Capitula globosa terminalia pedunculata aut axillaria sessilia et tune stipulis involucrata. Calycis dens infimus tubo brevior. 21. 2”, montanum L. 22. 4”. saxatile Al. **?* Capitula globosa terminalia vel axillaria pedunculata vel sessilia et tunc stipulis involucrata. Calyx fere semper pilosus, dente infimo tubum superante. 23. T'. clypeatum L. 24. T°. irregulare Pourr. 25 T!. supinum. 26. T.. alexandriaum Y. 27. 7. reclinatum W. Kit. 28. T. squarrosum L. (albi- dum Retz ). 29. T°. latinum Sebast. ( dalmaticum Vis) 30 T°. leucanthum Bich. 51 7. stellatum L. 32. T'. roseuin Pr. 33. T!. ochroleucum L. 54, P. pannonicum L. $. barbatum DC. 35. T. adscendens Horn. 36. T°. noricurmr Wulf. 373 2”. alpestre L. 58. T. medium L, 59. 7”, perenne L. C.-B. Presc. — Symbolæ botanice. 365 B. expansum Willd. 40 7°. bracteatum Schousb. 41. 7°. pensylvani- cum W. 42. T. pallidum W. Kit. 43 T° difjusum Ehrh. 44. 7 hirsu- tum AI. 6. pictum Roth. 47. T°. arachnoïdeum Pr. 36. T°. lappaceum L. 47. T°. molle Kunze 48. 7°. CherleriL. 49 T. congestum Guss. 7. Mysryzzus. Calycis tubus membranaceus campanulatus 20-nervius, fauce apertusin fructu supernè plus minus fissus, limbi dentes setacci, duo superiores longiores. Corolla infra medium gamopetala marcescens deci- dua. Ovarium ovato-subglobosum ovatumve acuminato-rostratum 2-1-— spermum indehiscens. Semina subglobosa. 1. T7. turgidum Bieb. ( vesiculosum Sant ) 2. 2”. spumosum. L. 8. GazeariA. Calyx bilabiatus in fructu excretus vesicarius , basi superne valdè gibbus, labio superiore longiore bidentato post anthesin excrescente et labium inferius tridentatum immutatum fornicis modo tegente. Corolla gamopetala marcescens decidua cum tubo stamineo connata. Ovarium obovatum. Stylus oblique insertus filiformis. Legumen obovato-subylobosum 1-2 spermum indehiscens calyce reticulato-venoso multinervio inclusum. 1. 7! Cupani Tiueo (alatum Biv.). 2. T. tumens Bieb. 3. 7’, Bonant Pr. 4, T. fragiferum L. 5.-T. tomentosum L. 6. T. resupinatum L. 9. Cazycomorpaum. Calyces exteriores corolliferi fertiles in fructu cam- pauulati aperti, interioribus sub vel post anthesin exerescentibus sterilibus linearibus tenuibus deflexis involucrati ; tubus tenuissimè striatus; limbi dentes setacei ciliati æquales patentes. Corolla gamopetala cum tubo sta— mineo connata. Ovarium subrotundum. Stylus terminalis filiformis. Lesu- men calyce longius subolobosum monospermum. Semen irregulari-ovatum nisrum. 1. 2”. subterraneum L. 2. 7”. globosum K.. Nous continuons maintenant à indiquer la suite des planches. PI. 31. Amoria macropoda Pr. : annua glaberrima , caulibus diffusis de- cumbentibus, foliolis obcordatis argutè serrulatis, stipulis breviter acu- mipatis, pedunculis petiolum æquantibus, dentibus calycis setaceis tubo triplo longioribus demüm patentissimis, fructibus longè pedicellatis, legu- minibus stipitatis obovatis pubescentibus dehiscentibus dispermis vexillo duplo brevioribus , seminibus subovatis — De la Sicile. PI. 32. Lupinaster Ecklonianus Pr. n° 807 de la collect. d’Ecklon. Glaber, caulibus decumbentbus diffusis, foliolis obcordatis argutè serrulatis ele- vato-venosis, stipulis chlongis mucronatis, pedunculis axillaribus petiolo longioribus, capitulis subglobosis multifloris, bracteis minutissimis, flo- ribus sessilibus, calycis corolla duplo brevioris dentibus subulato-setaceis ciliatis demüm patentibus. PI.33. Trifolium dasyurum Pr. : annuum hirsutissimum, caulibus ads- cendentibus ramosis, foliis lanceolatis mucronulaus integerrimis, stipulis 366 C.-B. Pres. — Symbolæ botanicæ. membranaceis nervosis longè acuminatis , spicis terminalibus pedunculatis conicis, calycis dentibus setaceis corolla longioribus, deinde stellatim patentissimis. — Hab. Creta ? PI. 354. Trifolium affine Pr.: annuum, pilis patentibus pubescens, caule erecto ramosissimo, foliolis oblongo-lanceolatis mucronulatis integerri- mis, stipulis oblongis integerrimis longè acuminatis, spicis axillaribus terminalibusque pedunculatis ovatis, calycis hirsutissimi dentibus setaceis coroïla brevioribus, vexillo emarginato.— Patrie inconnue ; V’auteur l’a recu sous le nom de T. Zagopus. PI. 35. Pterotheca Valhii Pr.Schœnus barbatus Vall. Spiculæ lanceolatæ in capitulum globosum agregatæ. Squamæ undique imbricatæ , superio- res duæ floriferæ, inferiores vacuæ. Perigonium : setæ 4 scabræ ovario longiores. Stamina 3. Ovarium obovatum convexo-concavum late alatum. Stylus filiformis basi persistente, Stiÿgmata 2. Caryopsis obovata convexo- concava lævissima late alata. PI. 36. Rhynchospora pauciflora Presi. Isis 1828. Rh. filiformis Sieb. herb. Martin. 383. PI. 37. Huberia resinosa Pr. : ramis tetragonis, folüs ellipticis acutis integerrimis trinerviis basi attenuatis, cymis corymbosis trifloris , calycis tubo lævi elongato basi urceolato, limbo quadri-dentato persistente, pe- talis inæquilateris, antheris unisetosis.—Brasilia. Grammatocarpus volubilis Pr. Genre nouveau de la famille des Loasées, provenant, d’un herbier de Kohaut, sans aucune indication de localité. Char. gen. Calycis limbus quinquepartitus, postea deciduus. Petala 5 basi cucullata. Squamæ 5 cucullatæ triaristatæ, basi intus filamentis duo- bus sterilibus conicis granulato-scabris instructæ. Stamina creberrima in fasciculos suboctandros disposita. Ovarium teres, lineare elongatum. Stylus brevis triqueter. Stigma acutum. Capsula linearis elongata , teres, basi spiraliter torta , usque ad basin trivalvis, valvis linearibus ad suturas placentiferis. Semina creberrima tuberculata. N. 39. Loasa atriplicifolia Pr. Patrie inconnue, comme la précédente. Ramosissima inermis, caule foliis subtus calyceque petalisque extus pilis glochidiatis scabro, foliis alternis breviter petiolatis, ovatis , acutis, an- gulato inæqualiter dentatis, supra simpliciter pubesceatibus, floribus supra axillaribus, folio brevioribus, calycis laciniis ovatis obtusis, ovario his- pidulo. . Lo. Lobelia triphylla Pr. : fruticosa pubescens , foliis ternatis petio- latis ovato-lanceolatis acuminatis duplicato-dentatis, basi obtusis, pedun- C.-B. Presz. — Syimbolæ botanicæ. 367 culis axillaribus folium æquantibus unifloris, calycis laciniis lanceolatis acuminatis tubo corollæ integro incurvo. PI. 41. Apoplanesia paniculata, de la famille des Légumi- neuses; son lieu natal est inconnu. l’auteur ne sait à quelle tribu réurir ce nouveau genre : par son embryon, il appartient aux Cyrtoblastes, nom que M. Presl propose pour remplacer le mot vicieux de Curvembryonées, mais sa corolle rosacée l’en éloigne ; la radicule l’écarte des Orthoblastes (Rectembryonées), dont il est rapproché par la forme de sa corolle. Calyx 5-fidus, laciniis subæqualibus oblongis trinerviis demüm excres- centibus. Petala 5 calycis laciniis æquilonga æqualia. Stamina monadel- pha. Ovarium sessile uniovulatum. Stylus filiformis. Stigma capitellatum. Lepgumen subellipticum mucronatum compressum verrucoso-glandulo- sum monospermum indehiscens. Semen compressum.—Arbor , folis exsti- pulatis simpliciter impari-pinnatis, foliolis multijugis, floribus spicatis in paniculam spicatam dispositis. PI. 42. Inga martinicensis Pr. Mimosa coriacea Sieb. Martin. 325. Fo- lis simpliciter pinnatis, petiolo communi nudo ramulis pedunculisque ferrugineo-pubescenti ; foliolis bijugis ovato-ellipticis acutis glabriusculis, nervo medio utrinque velutinis; spicis solitariis oblongis, floribus sericeo- pubescentibus, corollæ laciniis revolutis. Pi. 43. Alpinia Haenkei Pr., 4. malaccensis Pr. Reliq. Haenk. excel. synon. omnibus. PI. 44. Ledocarpon argenteum Pr. : folüs oppositis argenteo-sericeis, tripartitis; segmentis lineari-lanceolatis basi attenuatis; involucri seg- mentis setaceis, antheris connatis, seminibus angulatis. Originaire pro- bablement du Chili. PI. 45. Lasiandra muricata Pr. : ramus alato-tetragonis pedunculis- que adpressè setulosis, foliis petiolatis oblongis acutis 5-nervibus, supra muricibus stellato-ramosis piliferis asperis , subtus densè pubescentibus in nervis setosis, racemo terminali, pedicellis 1-2-floris, calyce sericeo- pubescenti, filamentis styloque villosis. De Bahia au Brésil. PI. 46. Erythrina fissa Pr. : caule arboreo ramisque aculeato, pe- tiolis inermibus, foliolis ovatis acuminatis basi acutiusculis, junioribus utrinque ramulis petiolisque pubescentibus, racemo laterali nutante, calyce spathaceo apice inæqualiter 2-3-dentato, vexillo oblongo-lan- ceolato, stamine decimo libero, reliquis subæquali. PI. 47. Erythrina bracteata Pr. : caule petiolisque inermibus foliis ova- tis acuminatis basi subcordatis glabris coriaceis , racemo terminali brac- 368 C.-B. Presz. — Symbolæ botanice. teato, calgce campanulato 5-dentato basi bibracteolato, vexillo oblongo- lanceolato sericeo, stamine decimo libero, reliquis æquali.—De l’Amé- rique équatoriale. PL. 48. Axeuriscus. Genre nouveau de la famille des Guitti- Îères, wibu des Symphoniacées, établie sur la plante appelée Flos arborum in montibus par Aublet, fl. guj., p.700, t. 313, fig. a-i, et négligée depuis par les auteurs. Char. gen. Calyx quinquepartitus persistens. Corolla pentapetala globosa. Stamina 5 monadeipha. Antheræ extrorsæ filamento producto apiculatæ. Glandula hypogyna urceolaris repanda. Ovarium glandulæ insertum quinqueloculare. Stylus simpiex. Stigmata 8 stellata. — Arbor, ramis oppositis. Folia opposita exstipulata petiolulata integra coriacea, transvérsim venosa. Flores terminales corymbosi speciosi coccinei ebrac= teati.—La plante de M. Presl vient de Bahia au Brésil ; il la nomme 4. ex- serens : pedicellis corolla longioribus, genitalibus exsertis, foliis ellip- tico-lanceolatis. La plante d’Aublet recoit le nom de 4. Aubleu : pedicellis corolla brevioribus, genitalibus inclusis. N. 49. Endlichera brasiliensis Pr. Genre nouveau de la fa- mille des Rubiacées , tribu des Cinchonacées, et établi, d’après un arbuste srimpant des environs de Bahia. Quoique sa cap= sule ne soit pas polysperme , les fruits ailés de cette plante ne permettent point de lui assigner de place dans quelque autre des tribus admises par M. De Candoile. Char. gen. Calycis tabus turbinatus; Jimbus persistens quadridentatus. Corolla rotata, limbo quadripartito patente, fauce barbata. Stamina 4 exserta , filamentis fauci insertis antheris linearibus. Stylus exsertus. Suüg- mata 2 clavata. Capsula oblonga calyce longior bilocularis apice dehiscens bivalvis. Placenta centralis. Semina in quoque loculo solitaria erecta compressa apice et basi alata. — Les fleurs forment un corymbe termi- nal, et la plante a beaucoup de ressemblance avec les Galium de la sec- tion du G. rubioides. PL. 50. Dicrananthera brasiliensis Pr. Peute plante annuelle égalemeni de Bahia, formant un genre nouveau de la tribu des Rhexiées, famille des Mélastomacées. Calycis tubus globosus, limbus quadrifidus, laciniis ovatis esvrulatis sets intersüinctis. Petala nulla. Stamina 8 , alterna minora, antheris oblon- giserostratis uniporosis, minorum basi biauriculatis, majorum basi longè bisetosis.. Capsula glabra libera globosa bilocularis bivalvis, colamella clavato-fungosa. Semina oblonga. R. Brown. — Sur le Rafflesia et l’'Hydnora. 369 Nore sur la fleur femelle et le fruit du Rafflesia, avec des observations sur ses affinités et la structure de l’'Hydnora; par M. R. Browr. (Lue à la Société Linnéenne de Londres, dans sa séance du 17 juin 1834.) Le principal-objet de l’auteur est de compléter sa description du Rafflesia Arnoldi dont il décrivit la fleur mâle dans une communication précédente, publiée dans le 13° volume des Transactions de la Societé Linnéenne ; et, en traitant la question de sa place dans la classification naturelle, ii donne une des- cripüon et des figures de l’Æydrora africana plus détaillées qu'on ne l'avait fait jusqu'ici. Les dessins du Rafflesia qui ac- compagnent le Mémoire, sont de Francis Bauer, et ceux de l’'Æydnora, de feu Ferdinand Bauer. La comparaison du Rafflesia avec l’'Hydnora et le Cytinus confirme l'opinion de l’auteur avancée dans son premier Mé- moire, mais fondée alors sur des preuves moins évidentes, savoir : que ces trois genres (auxquels on doit maintenant ajouter le Brugmansia de Blume), malgré les particularités remarquables dans chacun d’eux, peuvent tous être rapportés à la même famille naturelle; et cette famille, qu’il nomme Rafflésiacées, 1 persiste à la considérer comme étant intime- ment unie aux Asarinées. Il n'admet pas néanmoins un arrangement dernièrement pro- posé par M. Endlicher et adopté par M. Lindley, et d’après lequel ces genres se trouvent compris dans une même classe avec les Balanophorées de Richard : rapprochement fondé sur l'identité de structure dans leur embryon et l'absence supposée de vaisseaux spiraux dans l’une et l’autre famille. A ce sujet, il fait remarquer que, par cette structure de Icur embryon homo- gène ou acotyledoné, elles s'accordent non seulement avec beaucoup d’autres plantes parasites sur les racines qu’on n’a ja- mais proposé de leur réunir, comme l’Orobanche, etc., mais aussi avec les Orchidées, qu’il serait plus paradoxal encore d’en rapprocher. Et relativement à la particularité supposée dans leur structure vasculaire, il établit qu’il a trouvé des vais- 1. Bot. 47 330 R. Brown. — Sur le Rafllesia et l'Hydnora. seaux spiraux non seulement dans le Rafflesia (dans lequel il en ayait d'abord nié l'existence), et dans lAydnora et. le Cry- nus, mais de même davs toutes les Balanophorées qu'il a exa- minées, particulièrement le Cynomorium et l'Helosis, comme M. de Martius en a depuis long-temps trouvées dans le Langs- dorfia, et le professeur Meyer tout récemment dans l'Aydnora. Dans ses observations sur l’ovule du Ra/fflesia, M. Brown émetsur les premiers périodes de son développement, des vues qu'il étend aux plantes phanérogames généralement , et qui dif- fèrent en quelques points de ceiles de M. Mirbel. Ce: savant, en effet, considère le zucleus de l'ovule, dans son premier état, comme renfermé dans sestuniques qui s’entr'ouvrent graduelle- ment jusqu’à ce qu’eilés atteignent leur maximum &’expansion, puis se contractent de nouveau autour du nucleus, et en même temps s’ailongeant, finissent par l’envelopper complètement. M. Brown, d’un autre côté regarde le premier état de l’ovule comme une simple contraction qui à lieu au sommet d’une pa- pille préexistante, dont la surface, aussi bien que la substance, est originellement uniforme, et ses tuniques comme formées postérieurement, chacune d’elles consistant simplement d’abord en un épaississement annulaire à la base du nucleus, autour duquel il s’allonge progressivement, et qu’il se trouve recouvrir complètement avant que l'imprégnation n'ait lieu. j Mais il fait remarquer que ce mode de développement, quoi- que très général, n'est pas sans exception: Car, dans beaucoup d’Asclépiadées et d’Apocinées, dans toutes peut-être, l’ovule reste un tissu Cellulaire uniforme dans lequel on ne peut ob- server de parties distinctes qu'après l'application du tube polli- nique à une partie définie de sa surface, et c’est alors qu'uné séparation intérieure se manifeste, que le rucleus devient pour la prerière fois visible à l'intérieur. C. Pavaqur. __ fflore de la Somme. 371 STATISTIQUE BOTANIQUE, où Flore du département de la Somme et des environs de Paris ; description de toutes les plantes qui y croissent spontanément, distribuées suivant la méthode naturelle d’une part, et le système de Linné de l’autre ; par GC. Pauquy, professeur de chimie et de pharmacie à V’é- école secondaire de médecine d’ Amiens. (x vol. in-80. Amiens et Paris, 1834.) Le climat de la France est si varié suivant qu'onle considère dans les plaines du centre et du nord, dans lés régions occiden- tales, dans celles qui bordent la Méditerranée ou sur les diverses chaînes de montagnes qui s'étendent sur une grande partie de sa surface, que la Flore française comprend des régions bo- taniques entièrement différentes les unes des autres, et qui, en multipliant le nombre des espèces qui croissent dans les limites politiques de la France, rendent l'emploi d’une Flore française générale, souvent embarrassant pour la détermination des espèces qui croissent dans un espace circonscrit. De là résulte la nécessité des flores locales pour faciliter aux personnes qui commencent l'étude de la botanique la détermination des espèces qu’elles observent, et pour donner plus de précision aux notions que nous possédons sur la distribution géographique des plantes qui croissent sur le sol de la France. Mais , d’un autre côté, les flores trop circonscrites ont cet in- convénient qu'elles devraient être extrêmement multipliées pour fournir Îes renscignemens qu’on peut désirer sur chaque loca- lité, etqu’elles morcellent ainsi une région naturelle enune in- finité de tableaux incomplets. La Flore du département de la Somme que nous annonçons, offre cet avantage que l'auteur, y ayant joint comme appeudice toutes les espèces qui croissent aux environs de Paris, et qui n’ont pas encore été observées dans le département qui fait l'objet spécial de ses ctudes, elle se trouve comprendre pres- que toutes les espèces qui peuvent se rencontrer dans le nord + dé a France depuis Paris jusqu'aux frontières de Belgique; 372 C. Pauouy. — Flore de la Somme. elle pourra donc servir, quant à l’étendue du catalogue d’es- pèces qu’elle comprend, à toutes les personnes qui habitent les lieux situés au nord dela Seine et de la Marne, car il est pro- bable qu’on rencontrera dans cet espace bien peu d'espèces qui ne soient pas signalées dans cette Flore. La manière dont cet ouvrage est exécuté doit également le recommander aux personnes qui voudront arriver facilement à la détermination des plantes qui croissent dans les lieux que nous venons d'indiquer. En effet, quoique l’auteur ait adopté l’ordre des familles naturelles, qui, pour les personnes qui commen- cent l'étude de la botanique , peut sembler offrir quelques dif- ficuliés, cependant il a rendu ces difficultés faciles à surmonter, par des tableaux analytiques qui conduisent d’une manière aisée à la connaissance de la famille. Des tableaux semblables placés en tête de chaque famille font trouver le nom du genre, et enfin chaque genre est accompagné d’un tableau pour parvenir à la détermination des espèces. Indépendamment de ces tableaux, les caractères des familles; tracés avec concision et précision, donneront le moyen de confirmer le résultat auquel les tableaux analytiques auront con- duit. Cette Flore, dans son ensemble , nous paraît donc traitée d'une manière qui doit en rendre l'usage commode pour la détermi- nation, et elle aura en outre, sur la plupart des autres Flores lo- cales, l'avantage de donner une idée juste de Ja méthode natu- relle et des caractères des familles qui croissent sur notre sol. Tauscu. Plantæ selectæ Floræ Bohemicæ centuria prima. (Prague, 1852. Prix : 10 florins.) M. Tausch vient de publier un herbier complet de la Flore de Bohème , renfermant environ douze cents espèces ; dans une autre collection, il a compris tous les arbres et arbustes de la même Flore; enfin il publie un choix de plantes dont nous avons la première centuric devant nous. La plupart des espèces Tauscu, — Plante selectæ Floræ Bohemicæ. 373 qu’elle, renferme peuvent être considérées comme plantes ra- res; plusieurs sont particulières à la Bohème. et surtout aux Su= dètes, ou publiées pour la première fois par l’auteur, M.'Fausch a, fait depuis long-temps une étude particulière des Salix et des /Jieracium ; cette première centurie renferme des espèces as- sez nombreuses de ces deux genres. Nous ne pouvons nous dis- penser d'indiquer par leurs noms les espèces les plus curieuses de cette collection : Salix myrtilloides Weigel; S. arenaria, avec les deux variétés nivea et denudata ; S. tomentosa et sphenogyna T., etc. Les Hieracium présentent plusieurs varié- tés, surtout d'espèces alpines : ainsi il y a cinq formes de l'A. alpinum, quatre de l'A. prenanthoides , un Æ. sudeticum T.., qui ne nous semble guère différer de |’. sudeticum Sternb., que M. Tausch donne aussi et auquel il ajoute comme syno- nyme le. cydoniæfolium Vill. Nous avons remarqué encore deux plantes souvent confondues ensemble, les Æ. setigerum T. et echioides Lumn.—Le Schmidtia subtilis, petite graminée, se.trouye seulement sur les bords desséchés de quelques petits lacs de la Bohème.— Les Poa lata et Festuca varia croissent dans les Sudètes ; Carex vaginataT.(subspathacea Wormsk.); Lris biflora ; Gladiolus imbricatus ; Ornithogalum bohemicum ; Allium strictum ; Pedicularis sudetica. Sous le nom de J’ero- nica-teucrium se trouve le 7. dentata Schmidt. Le J’aleriana sambucifolia ne nous semble pas différer du 7. ofhicinalis , et \se retrouve dans les Hautes-Vosges: —Senecio frondosus T.; Cineraria integrifolia crocea que Koch a décrite, sous le nom de C. sudetica; Angelica cariophyllea (Conioselinum Fischeri DC.); Saxifraga nivalis, decipiens et villoso-viscosa ; Epilo- bium nutans , que nous avons cueilli il y a quelques années dans les Hautes-Vosges, mêlé à VÆ. alpinum dont nous ne pensons point qu'il faille le séparer. spécifiquement; Geum sudeticum T. (inclinatum Schl. non G. pyrenaicum Ram.); Achimilla minor TT: (Jfissa Schum., pyrenaica L: Duf.) ; Arenaria setacea, la plante de Fontainebleau ; 4nemone Halleri T. (4. Halleri Pohl, patens H. P.). Les plantes de M. Tausch méritent encore le nom de Selectæ pat la beauté des échantillons. 354 Tauscu. — Plantæ selectæ Floræ Bohemiceæ. En 1833 une nouvelle demi-centurie a paru; nous n’en con- naissons que les noms par le Flora; mais les espèces ne sont pas moins curieuses; il y a surtout une belle suite de Saules. Fiona der Mark Brandenburg und der Nieder - Lausitz. FLrore du Brandebourg et de la Basse-Lusace, par Jou.- e lien. Rurué. 2° édition, revue et augmentée. (687 pages in-8°. Berlin, 1834, Lüderitz. Avec deux planches lithographiées. Prix : 8 francs.) M. Ruthé, professeur à l’école industrielle de Berlin, a publié en 1827 la première édition de cette Flore; elle fait partie d’un ouvrage plus grand qui doit rerfermer lhistoire naturelle com- plète du Brandehourg. La botanique se compose de quatre tomes, dont les deux premiers sont occupés par les Phanérogames, les deux autres par les Cryptogames. La première partie de chacune de ces deux sections contient un aperçu des espèces, en forme de tableau, les connaissances les plus importantes de la bota- nique systématique et de la terminologie. Le but principal que Pauteur s’est proposé est de faire trouver le plus vite possible le nom de chaque espèce qui se présente aux élèves. La pre- mière édition ne traite que des Phanérogames ; la seconde se distingue par Faddition des caractères des familles naturelles d’après les élémens de botanique de Kunth, ét par celle des Cryptogames. Le Muscologia germanica de Hubener a été suivi pour les Mousses ; les Lichens et les Champignons sont traités d'après les ouvrages classiques de Fries sur ces deux familles ; M. Klotzsch, qui depuis quelque temps a commencé la pu- blication d'un Æerbarium vivum mycologicum dont trois cen- turies ont paru, à aidé l’auteur dans la révision des Champi- gnons. M. Ruthé est loin cependant d’avoir admis les rom- breuses espèces existantes, surtout dans les Champignons ; il s’est borné à recevoir ce qui doit surtout intéresser les élèves des écoles industrielles auxquels il a principalement destiné son ouvrage. Dans les tables, l'auteur ne s’est point borné à in- J.-F. Rurné. — Flore du Brandebourg. 375 diquer un seul caractère pour faire trouver le nom de la plante : il y a fait entrer la totalité des caractères génériques et spécifiques, à peu près comme Lamarck l'a fait pour sa Flore française. A la suite d’un apercu par familles naturelles se trou- vent indiqués les genres que l’auteur à admis et qu’on retrouve dans la disposition par groupes linnéens adoptée dans l’ou- vrage. La première planche représente le Vaccinium interme- dium Ruthé; c'est fort probablement une plante hybride pro- duite par les J’accinium Vitis idæa et Myrtillus; Vauteur l'a découverte dans les environs de Berlin. La seconde planche, composée par M. Klotzsch, est destinée à expliquer la termino- logie des Champignons. La seconde section, renfermant ja des- cripuon détaillée de chaque plante ainsi que l'indication de ses usages dans l’économie domestique, n’a pas encore paru. Jon.-Marru. Becnsreiv's Forsthotanik. BOTANIQUE FORESTIÈRE de J.-M. Becusrein. Seconde partie renfermantl'histoire naturelle des herbes forestières, par S. Beuzen et F.-A, DesserGer. (1002 pages in-8°. Erfurth et Gotha, 1833. Hennings. Prix : 20 francs.) La Botanique forestière de Bechstein, qui a eu successive- ment trois éditions , ne traite que des arbres forestiers indigènes ou-naturalisés. Mais, pour donner à la culture des forêts tous les soins nécessaires, on doit connaître beaucoup de plantes qui ne sont point destinées à être d’une utilité directe, maïs dont la connaissance est souvent indispensable au forestier; par exemi ple, les plantes propres aux allées, aux digues, aux haies; celles destinées à donner de la solidité aux terrains sablonneux mouvans; celles qui produisent la tourbe, l’humus; d’autres, par leur présence, indiquent aux forestiers quels sont les arbres propres à être cultivés dans un terrain donné. En outre les arbres sont recouverts d’une foule de Lichenset de Mousses qui parfois leur sont nuisibles, mais qui aussi peuvent servir à les protéger contre l'intempérie du climat. Ces petits végétaux, ‘ 376 Beuren et Dessencer. — Botanique forestière. en recouvrant le sol, peuvent empêcher la culture de plantes utiles, comme d’un autre côté il servent à protéger quel- quefois la germination des arbres. Toutes ces considéra- tons rendent indispensable au forestier la connaissance d’un grand nombre de plantes. Bechstein avait promis de s’occuper d’un travail qui serait le complément nécessaire de son traité de botanique forestière ; ce qu'il n’a pas pu faire, M. Behlen vient de l’exécuter, aidé du docteur Desberger, qui a traité des Cryptogames formant environ le tiers de l'ouvrage. L'ouvrage commence par des notions élémentaires de botanique. Dans différens chapitres, les auteurs s'occupent successivement des plantes bonnes pour la production de la tourbe, des plantes des sables, de celles des pâturages, de celles qui par leur grand nombre présentent de l’utilité, sans rentrer dans la culture des forêts, des plantes nuisibles, soit parasites, soit empêchant par leur nombre le développement des espèces uules. Des cha- pitres successifs traitent de la terminologie botanique, de l’ana- tomie végétale , des systèmes sexuel et naturel, de la biologie, des physiologie et chimie végétales, de la nourriture, de l’âge, de la multiplication et de ia géographie des plantes. Aperçu de la végétation de la région sèche : a FOLËTS metre syhed +.. 280 espèces appartenant à 43 familles et à 149 geures. 1 2%--Prairiess ss: es 124 — 27 — 68 — DS Champs acer 112 — 28 — 67 — 4. Pelouses........... 107 — 29 — 76 — BuiBruyeressissl side. 298 = 40 — I4T — GéSables JS 198 — Il — 19 — Végétation de la région humide : 1. Terrains humides... 94 espèces appartenant à 53 familles et à 62 genres. 2. Bourbe, limon. .... 21 — 5 — 7 — 3. Terrains marécageux 22 — 7 — 11 — fe Môpais 9 AUX 59 — 15 — 18 — 5. Lieux inondés...... 106 — 260 AS 45 — 6. Eaux stagnantes.... 128 — 26 — 61, — Toutes ces plantes sont exposées d’après la méthode natu- relle de Jussieu ; l'auteur y a joint la classe du système lin- ucen, l'origine du non scientifique, le caractère générique, la description détaillée des espèces, les synonymes, même ceux Beuzen et Dessencen. — Botanique forestière. 377 avant Linné, le nom trivial, les principaux ouvrages où elles sont décrites, les figures, les collections où elles sont publiées. Les meilleurs ouvrages sur la flore d'Allemagne sont cités ; nous y avons remarqué l'absence de ceux de Reichenbach. La partie cryptogamique par Desberger est précédée d’une terminologie des plantes qu’elle comprend. Chaque famille est précédée d’un tableau des espèces que l’auteur a adinises et d’une indication des ouvrages qui ont traité de cette partie. Nous avons voulu cher- cher à y trouver des rectifications aux nombreuses lacunes que présente cette partie dans le Bibliotheca botanica de Miluz; mais nous avous remarqué que l’auteur s’est borné à copier Milutz, même avec les fautes qui s’y sont glissées : trois ou- vrages, par exemple, d'Agardh, sont cités sous le nom d'Acharius. Les ouvrages postérieurs à la publication du Bibliotheca botanica sont passés sous silence. Au lieu de citer des ouvrages dont l’auteur ne connaît bien ni le uitre, ni le nom de l’auteur, M. Desberger aurait peut-être mieux fait de se borner à l'indication des seuls ouvrages où il a puisé : : son travail n’aurait pas eu alors un air aussi sayant, mais on ny aurait certainement rien perdu, d'autant plus qu'un petit nombre de ceux auxquels cette botanique forestière est desti- née ne seront dans le cas d’avoir recours à des. ouvrages ex professo: L'ouvrage est terminé par des tables très étendues en latin et en allemand. Descriprion de deux nouveaux genres de Chicoracées ; par Cu.-H. Scuuzrz (Flora, 1833, n° 46, p. 721). Depuis long-temps M. Schultz s'occupe d’un travail sur le genre Leontodon Juss (Apargia Wild}, et sur les genres voisins. Il à examiné toutes les espèces du genre Picris qu’il a pu se procurer, et il. a trouvé que les.caractères indiqués pour la sé- paration de ces deux genres ne sont rien moins que tranchés. Voici les caractères disunctifs qu’il propose pour séparer quel. ques genres voisins, parmi lesquels deux sont nouveaux : À: Receptaculum favosum : favi singuli membranulä brevi scarioso- ciliatä circumvallati; pappus plumosus, persistens ! basi scariosus. 1 Pot. 48 378 C.-H. Scuurrz. — Nouveaux genres de Chicoracées. 1. Achenia omnia pappo plumoso coronata. — Leontodon L. (ex parte). 2. Achenia radü scariositate brevi dentata, désci pappo plumoso coro- nata. — T'hrincia Roth. 3. Achenia radiï epapposa (calva), disci pappo plumoso coronata. — Kalbfussia Sch. B. Receptaculum nudum fayoso-reticulatum. Pappus plumosus, cadu- cus / basi non scariosus. 4. Achenia omnia pappo plumoso coronata. — Picris L. (ex parte). 5. Achenia pappi persistente piloso brevi, disci plumoso caduco longo coronata. — Spitzelia Sch. Le genre Kalbfussia est formé sur lApargia verna Saliz- mann, de Tanger, et sur F4. verna Müller (PI. Sard. de la Société d’Essling). M. Schultz a accompagné son Mémoire de descriptions détaillées; nous nous bornerons à indiquer les caractères distinctifs des deux espèces de Kalbfussia : 1. X. Saltzmanni : Acheniis radii ïis disci triplô brevioribus, apicem versus latioribus, apice truncatis, disei substipitatis. Folia obversè Janceolata, sinuato-dentata aut pinuatifida , deutibus pinnisve pluri- mis acutis. Anthodii squamæ glaberrimæ. 2. K, Müllert : Achenii radi ïis disci duplô brevioribus, apicem versus valdè attenuatis (rostratis); disci manifeste stipitatis. Folia obversè lineari-lanceolata , subintegra, aut supernè sinu uno alterove lonso, minusve incisa et hinc quandoque unum pinnarum par habent ; pinnæ obtusæ. Anthodii squamæ marginem versus farinaceo-pubes- centes. Le genre Spitzelia (Sp. africana) est établi sur le Picris pi- losa Delile, de l’herbier de M. Maruus. M. Schultz se propose de publier bientôt un travail sur Île groupe eutier, dont il Jui manque encore quelques espèces exo- tiques. Des figures serviront à l'intelligence du texte. e Pecuencues sur le Catoptridium smaragdinum de Bridel, par le docteur Uxcer (Flora, 1833, n° 3, p. 33, avec une planche). Sous le nom de Caioptridium, Bridel a décrit et figuré une petite Aloue qu'il a observée dans les grottes où se trouve User. — Sur le Catoptridium smaragdinum. 379 Ja Mousse rare et curieuse connue sous le nom de Schistostega osmundacea. Cette Mousse a été observée dans ces dernières années par M. Unger dans les environs de Kitzbüll en Tyrol; il l'a toujours trouvée accompagnée du Catoptridium qui répan- dait un éclat métallique, selon lui, et nullement phosphorescent. Des recherches réitérées ont confirmé enfin son soupçon que cette prétendue Algue n’est autre chose que le pseudo-cotylédon d’une Mousse, fait analogue à ceux qu’on a publiés dans ces dernières années sur la germination de plusieurs Mousses. En effet, il en a observé le développement, il a vu les vési- cules luisantes se changer en fibres brunes, et enfin donner nais- sance au Schistostega. Le docteur Unger a fait depuis des es- sais pour constater par des observations directes les résultats obtenus jusqu'ici; mais il croit n'avoir point pris toutes les pré- cautions nécessaires pour faire de pareilles recherchés avec succès, et promet de les continuer. La planche qui accompagne le Mémoire offre en détail, et sous un grossissement considé- rable, les différens organes observés et décrits par l’auteur. Norices diverses de botanique extraites du Flora (Gazette botanique de Ratisbonne) de 1833. M. De Candolle, dans sa Physiologie végétale, cite quel- ques plantes qui présentent des graines en germination dans le péricarpe. M. Zucearini a observé le même phénomène dans le Cereus flagelliformis. Plus de la moitié des baies dessé- chées présentaient de jeunes plantes dont la longueur él était de quelques lignes et d’un beau vert. L’'Abies pectinata présente des feuilles acérées, à pointe courte, mmais aiguë, dans les échantillons portant des fleurs fe- melles; les deux lignes longitudinales blanches sur le dos de ces feuilles disparaissent alors. Dens les espèces du genre 4bies qui ont des feuilles émarginées , celles-ci ne tombent point par la dessication; tandis qu’elles sont décidues dans les espèces à feuilles aiguës (Zuccarini). 380 Notices extraites du Flora. Un grand nombre d'échantillons de Phyteuma pauciflorum ont fait voir que le Ph. globulariæfolium Sternb. et Hoppe ne mérite point d’en être séparé; on trouve beaucoup d’échantil- lons réunissant les caractères proposés pour distinguer ces deux espèces. L'année humide donne surtout naissance aux feuilles presque spatulées et à pétiole allongé, tandis qu’une saison sèche leur fait avoir des feuilles oblongues-lancéolées, à pétiole court. — Le Phyteuma ellipticum Poir. et Gaudin (/anceola- tum Vill.), ne diflère pas non plus du PA. orbiculare, cueilli à la fin de l’été ; les différences des feuilles et de l’inflorescence disparaissent à cette époque, et les bractées plus grandes sont encore le seul caractère disunctif (Guthnick). M. Koch dit qu’il existe dans les Flores d'Allemagne trois choses qu’on chercherait en vain dans la nature: 1° un Rhi- nanthus Alectorolophus à graines non ailées; 2° un Vicia an- gustifolia à fruits noirs, et 3° un Pimpinella nigra à suc bleu de ciel. Il cite quelques ouvrages où ces faits ont été avancés ;: il ajoute que, malgré les nombreuses observations faites par lui, il n’a jamais pu parvenir à trouver les caractères indiqués, dont l'existence lui parait par couséquent la suite d’erreurs d'observation. ERRAT'A. Page 984, ligne 24, au lieu de Cenomice, lisez Cenomyce. — 287, — 16, — pedatiformes ; dernières, lisez pedatiformes, à dernières. r 288,::— 32, : — citratum, lisez ciliatum. — 301, — 28, — biclocsonnées, lisez bicloisonnées. — 340, — 1, — patula, lisez pætula. FIN DU TOME I DE LA PARTIE BOTANIQUE. TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS LE TOME l” DE LA PARTIE BOTANIQUE DES ANNALES DES SCIENCES NATURELLES (2° série). ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. Exposition des tissus élémentaires des plantes, avec quelques exemples de circulation végétale ; par Henri Slack........ A DOTES + 193 et 271 Nouvelles recherches sur la structure de l’épiderme des végétaux; par M. Adolphe Brongniart..................... De RE este 0 Mémoire sur l’origine et la formation de l’écorce ; par Ch. Girou de Buza- TERMES seules so en etai ON SE MERE RE sc. 190 Observations sur l’origine des moisissures ; par M. Dutrochet......,. 30 Observations sur la tige du Lamium, suivies de quelques réflexions sur l’Estivation quinconciale ; par Ad. Steinbeil......... Re 87 De l'influence de la température sur la Germination ; par MM. W.-F. Edwards et Colin........ dot no Do oO HEURE ee 207 Observations sur la germination particulière et sur le développement de quelques espèces de Corydalis ; par Gottl.-Wilh. Bischoff....... 117 Rapport fait à l'Académie des Sciences sur un Mémoire de M. Turpin, intitulé : Sur la cause physiologique de la fécondité de la Vigne. 225 Note sur un cas de monstruosité des fleurs du Primula sinensis ; par M. Adolphe Brongniart..............,...................:. 304 MONOGRAPHIES ET DESCRIPTIONS DE PLANTES. Observations sur plusieurs genres de la famille des Salicariées ; par Mupide St=Hilairer ca seneckesce se -lcmieose-Lr J1eti392 Nachtrag zu der Monographie der Amerikanischen Oxalis-Arten. — Supplément à la Monographie des Oxalis d'Amérique ; par le docteur Jos.-Gerh. Zuccarini........ ee en ee tte 007 LL 382 TABLE DES ARTICLES. The Gvnera and Species of Orchideous Plants ; by 3. Lindley...... 108 Note additionnelle au Mémoire intitulé : Description des Hydroléacées ; par M: Choisy 5er dose ns are Gitniaerer crie sieurs 179 Second Mémoire sur les Céramiées ; par M. L.-F. Duby. (Lu à la société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève.................. 191 Conspectus criticus Diatomacearum ; auct. Car.-Ad. Agardh.,..... 186 Descriptions de plusieurs nouveaux genres de Chénopodées; par M. A. Moquin-Tandon.,5.ne. ss eee 200161:209 Iconographie des genres Palbisia et Robinsonia, de la famille des Com- poséess.par.M,:JéDecaisnes. ne ER to Description de deux nouveaux genres de Chicoracées ; par Ch.-H. Sohuttze RS SR lent ee eau te ee el SEEN te ele TO TU Observationes de genere Helicia Lour.; auctore Car.-Lud. Blume... 21t Note sur le genre Ærycibe; par M:Choisy..:..1..:..:4.,:2.:1. 220 Note sur le genre Urginea, nouvellement formé dans la faille des Li- liagées par Ad-Stemheil..s... nee O2 Esquisse monographique du genre Chara; par M. Alex. Brauu..... 3/49 Observations sur quelques espèces de Parietaria; par L.-C. Trévi- FATUS ne a US eo te dela done eh ie de cote nn ten ere eee Tee el ON Les Carex du royaume de Wurtemberg, particulièrement ceux de la Floré.de Tubingen ;:par Fri Fleischer:. 4..." ee RERO Ton Observations sur le genre Gloionema d’Agardh; par M. Fr. Kutzing.. 64 Matériaux pour servir à l’histoire naturelle des Hépatiques d'Allemagne ; par-G.-G:'Nees d'Esenbeck.. 7 ir dossier Algarurm aquæ dulcis Germanicarum decades 1 et 2; collegit Frid. LEO DAT EL Re RAS A I PEAR E Le TUE 190 Observations sur quelques espèces de Scilles qui croissent en Barbarie ; par Ad STORES ee Sn ee ee DR re LA A dE MA OO Observations-sur le Typha:spar M. "Dupont... he ner tetes Ulothrix, genre nouveau de la famille des Aïgues ; par F. Kutzing.…. 189 Nymphæa biradiata, espèce nouvelle de la Flore d'Allemagne, décrite par Somniefauer:ites. ti en ne ue int ire Et 0/40 Remarques additionnelles sur le T'ropæolum pentaphyllum de Lamarck ; par: Ms D: Don... at, ent SARIA SU ARE RSS Fo Note sur la découverte d’une Mousse nouvelle pour la Flore francaise ; par M Ch. Montagne. ; sc sas ss ave dos Se USE IT ABS URBI Recherches sur le Catoptidrium smaragdinum ; par le D Unger.... 37€ TABLE DES ARTICLES, 383 FLORES ET GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Flora altaica. Scripsit Car.-Frid.-A. Ledebour, adjutoribus Carl.-Ant. : Meyer et Al.-A. Bunge. Tomus 1v......,..... ee M ue 122 Antonii Bertolonii, M. D., in Archigymnasio Bononiensi botanices pro- fessoris, etc. Mantissa plantarum Floræ alpium appuanarum.... 126 Genera plantarum Floræ Germanicæ, iconibus et descriptionibus illus- trata; auctore Th.-Fr.-Lud. Nees ab Esenbeck. ........ ER SM OD Novitiaraum Floræ suecicæ ; auctore Elias Fries.......:..... 2e M OO Quelques ob$ervations sur la Flore de l'Inde, sous le point de vue de la distribution géographique des végétaux ; par M. Martius de Munich. 245 Flore du Brandebourg et de la Basse-Lusace; par J.-F. Ruthé...... 374 Plantarum Hungariæ novarum aut non rite cognitarum Decas prima ; duct Jobs Heutiel, DEMEASESSNETIrA ESA" D Ne NT eue 120 Tableau systématique des plantes phanérogames spontanées dans la vallée du Rhin, depuis Bingen jusqu’à Bonn; par Phil. Wirtgen....... 244 Statistique botanique, ou Flore du département de la Sornme et des envi- HOnSITe PASS par CO: PAUQUN A daLe dar eee idees ae UOTE Notice sur les plantes Cryptogames récemment découvertes en France, con- tenant aussi l’indication précise des localités de quelques espèces les plus rares de la Flore française ; par M. C. Montagne, D. M..... 295 et 337 Sirpes cryptogamæe Vogeso-Rhenane ; quas in Rhæni superioris inferio- risque, necnon Vogesorum præfecturis ; collegerunt J -B. Mougeot ct G NES NES ere A EC ae 251 Plantæ selectæ Floræ Bohemicæ; auct. Tausch..... Nr deee . 372 Notice sur les Cryptogames recueillies aux environs de Bone; par Ad. Steiner... A ES SR A A A ES 204 EXTRAITS D'OUVRAGES NOUVEAUX ET MÉLANGES. Symbolæ botanicæ, sive icones et descriptiones plantarum novarum vel minus rite cognitarum ; auct. Car.-Bor. Presl.....,... à Ho D 00e MO Aiakta botanica. — Nova genera et species planiarum descripta et ico- ribus illustrata a Stephano Endlicher................ See 239 Note sur la fleur femelle et Le fruit du Ra//lesia, avec des observations sur ses affinités et la structure de l’'Hydncra; par M. R. Brown. ...... 369 Histoire naturelle des Végétaux phanérogames ; par M. E. Spach.... 193 384 TABLE DES ARTICLES. Botanique forestière de Bechstein. Seconde partie renfermant l’histoire naturelle des herbes forestières ; par S. Behlen et F.-A. Desberger. 575 Apercu d'Histoire naturelle, ou Observations sur les limites qui séparent le règne végétal du rèyne animal; par Benj. Gaillon. .............. 44 Plantes cryptogames nouvelles ou peu connues, décrites et figurées par M. W.-J. Hooker, dans le second vol. des Botanical Miscellany.. 187 Relation abrégée d’un voyage botanique en Égypte, dans les trois Arabies, en Palestine et en Syrie ; par N. Bové................ 71, 161 et 230 Projet de voyage en Arabie, pour la Botanique et la Zoologie. ...... 314 Voyage d'Histoire naturelle dans la Turquie d'Europe............... 63 Notices diverses de botanique extraites de la Gazette ROHAN de Ratis- bonne de 1633... 26.25 Ur le een te 070 An english index to the plants of India; by H. 1, Piddington. bre SUOE Extrait d’une lettre de M. Elias Fries, professeur de botanique à Lund, en daté du.22 janvier 10345 nes eus aaecjte taie denis ele 20 Extrait d’une lettre de M. Steinheil, aux rédacteurs des Annales des Sciences RAIUTELES Te ee OT se rente 2 CN NE 2 9 D 0 NOTICES BIOGRAPHIQUES. Notice historique sur la vie et les travaux de M. Desfonitaines ; par Aug. Pyride Candôlles sise 0 pe 000.0 000.0. 20 Discours prononcé le 10 janvier 1834 sur la tombe de M. de La Billardière ; par M'Aug de Saint-Hilaire”. “2.10%, 20 enr eue 209 Notices sur les deux botanistes italiens Badaro et Bertero........... 253 Nécrologie de M. Host, botaniste de Vienne en Autriche.........., 310 FIN DE LA TABLE. 1,1 ur: des Seine. nat. 2° Jerie LolsLomets PUY, dur fete ; RRRTERETEe RS | l ee 2 3 4 2 : | er 40) $ | Hi NOR: ! | Il | | tr! | at Uh | Al | ! | Hit | k À TE E KE / ) AS] 1 \i | i | F (un | ; (li (ll J. & | | nc) = | ' 08 lo Î 2 | EAANANT; E ; P, Duméënil Pi! A Palbisia Perterre. B hRobinronte macrocephala C Zobinronta Cayanx. nes & _ y Ft À Ann. des Jébene: nat 2% érie . - d.… NO pi 1 D NEA 1 4] ML HU] 13 115 Hill Hi 1 } (à DIRES EN 5m) à 59 y | GRANT Tel D PA ROSE AR AU A AS » DOSTELE: Ltée te Bot. Zom.1.?1 8. Ann des Seine. nat 22€ Jepé. D. Dament Dirextt Ÿ à ES Y FI $ ac S Ÿ & Ÿ S Ÿ À N N N ÿ Ÿ ÿ È S Ad. Brong. del! Ann, des Jerene. nat 2° Jerte Pot. Tom. 1, PL 4 p/2 As IN D % 4 NS e— ) (a ÿ Um Un Ù | AGE B LS Cr _. SZ C TÉ 2 RS D LA P Jreérhot dte Crochard L'éré ; P, Dumnénil Dirt l. Anatomie du Lamuenr album. IL Jeles de Parbarre Ann des Jecenc-nal 2° Série” Lormalkon de lecorce Crechart Hd. Bot. Tim. 1. PL:6.: P, Dumend. Dir Pot. Tom. 1 . PL 6, Lormalion de l'écorce. Cochrt it { P, Pumerd Dir £. AE HAE \ 227 © S À Cp EN ed ann nn UE Ne eu A 0 aa Re het re CR RS AU TT LÉ CR LE LR RL OS ARTE CRE eee EE > ET] Se RE D AE D ERA 7 at 26 _ y s Ann. des Jeienc. nat. 22 Serie des Plantes. , Ted élémenta Tissus P. Duménil Dir © Crachart E dit à 2 ct Cora ci AT da ne den 7 6 Gr af Os. Bot: Tom.1. PU 8. Ann. des Seiene. nat: 2° J'erte Mouvement des J'uxdes dans les Plante, P. Dument Pirt Crochart Edit mn Ann. des Joienc nat. 2° Jérée. Bol. Tom.1.PL 9. Grochard Eat TP, Dumerd Dreeie À G yclolepus platpholie. B Zillemetia lenatx. © Chlorantlue de Lrimula J'inensts. = tag Sa LENS ME A LA ox æ Ann. des Jeiene: nat 2° Jerce Bot. Tom.1. PU 1. nd Eat P, Dumeril Dérerit Ü . ' AJ 42 7 0 A Jélovys arttata. Roubieva nudufida © dgathophytun Bonus -Henrius Le LE Le Le Ann. des Mecenc. nat: 2° Jérte es Bot. Tom.z.PE 11, Ë PRE VE ES ANA rnn 0 NP t GA OR Ce Montagne. detf 5e Jphærta cuerripla 3. Jpherta Honlagner. Crochart Et, L P. Dumend Dr. Jphærta gigantea . Jphærra PeTEgTuma ’ IL t Ann. des Seienc. nat: 2° Serie Bot. Tom.z.Pl 12. c Fig. 1. E F0 es Fig, 4: B (ee €: Hpntagne- del £ — P.Duménd Dirt (Q Tr. Jphærta pardalotæ. Jphærta rhodochlora . : 3; Jphæria céngulala . 4. Jphæria æarnthostromae . Le Cr Cher) À, ) ñ DUT KE te an 1 RE Te nv, à Jon z, Pl18 EE — — Ann. des Seins. nat: 22 Serre Ce. “Montggne et À Sehel detre — 2. Duménil Dir! Gechart Edit. 7, Diplodia., 6, Jphæria J'étnhede g, Chondrus purillus Lg. 1,2,3,4,5, Théques et Sporikes de Jphéries. 6. Jaccotheciun. ol . à omis, PL 14 dhiène: nat. L dre. = Hat dla m1) N- ardt Edit A Crechi P Dumenil Dur! 2 Uroineæ Sella, TC D : 1, ligue fugar. | DIT F Re À AE =