PIN, Pr ps A Ca oi Aer nd É ANNALES DES SCIENCES NATURELLES. D O-E— SECONDE SÉRIE TOME XIX. mu — IMPRIMÉ CHEZ PAUL RENOUARD, RUE GARANCIÈRE , N. 5. D." A ee < COMPRENANT LA ZOOLOGIE, LA BOTANIQUE, L'ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE COMPARÉES DES DEUX RÈGNES, ET L’HISTOIRE DES CORPS ORGANISÉS FOSSILES ; RÉDIGÉES POUR LA ZOOLOGIE PAR M. MILNE EDWARDS, ET POUR LA BOTANIQUE PAR MM. AD. BRONGNIART ET J. DECAISNE. Seconde Béric. TOME DIX-NEUVIÈME. — BOTANIQUE. | PARIS. FORTIN, MASSON & C*, LIBRAIRES-ÉDITEURS, PLACE DE L'ÉCOLE - DE-MÉDECINE , N. 1. 1843. ANNALES DES. SCIENCES NATURELLES. ee PARTIE BOTANIQUE. certet0106000080002@0D00008@000800000000000008020000000008001020000009180009000000000., Des Températures végétales. Par M. RAMEAuUx, Professeur à la Faculté de Médecine de Strasbourg, Tant que les naturalistes s’en sont rapportés au simple aspect de la vie végétale pour juger de la température et de la calo- ricité des plantes, ils sont tombés dans des oppositions in- conciliables. De ce que certains phénomènes de végétation s’accomplissent au milieu de températures extrêmes , quelques-uns ont conclu, sans autre preuve, qu'il existe dans {es plantes une résistance énergique aux influences du dehors. Puis, entraînés sans doute par des analogies puisées dans le règne animal, ils ont expliqué . cette résistance, en admettant que les végétaux peuvent élever ou abaisser leur propre chaleur suivant l'exigence des conditions extérieures dans lesquelles ils se trouvent. D’autres, moins préoccupés des cas extraordinaires, en ont 6 RAMEAUX. — Des Températures végétales. appelé à l’observation de chaque jour. Les rapports multiples qui lient la végétation aux'températures ambiantes, se sont pré- sentés à leurs yeux comme une relation d’effet à cause ; d’où ils ont pensé que, loin d’accorder aux végétaux une faculté ca- lorifique spéciale , il fallait les supposer, eu égard à la chaleur qu’ils possèdent , dans une entière Hépepilance des circonstances extérieures. Les esprits non prévenus comprenaient seuls que ces deux opinions étaient également hasardées, et que la question ne pouvait se résoudre que par des observations thermométriques. J. Hunter essaya le premier ce genre de recherches. Malheu- reusement , les instrumens qued’on possédait alors ne pouvaient pas dévoiler la éaloricité des plantes. Le volume des thermo- mètres, quelque réduit qu’il fût, empêchait d'explorer avec exactitude les températures des branches très petites, .des der- niers rameaux , des feuilles et des fleurs. Et cependant, si l’on en croit aux apparences, c'est dans ces parties surtout qu'on peut espérer de rencontrer les actes les plus saillans de la vie végétale, la manifestation la plus vive de la chaleur propre des plantes. I semble, au reste, qu’on ne croyait pas autrefois à la né- cessité de recherches si délicates et si variées; car Hunter, Schoepff, Bierkander, Maurice et Pictet, se sont tous bornés à faire des observations sur des troncs d'arbre, sans varier, d’une manière convenable, les positions des instrumens, sans même essayer quelques séries d'épreuves sur des branches de petites dimensions. Les observations des auteurs que nous venons de citer s’ac- cordaient, en somme, à indiquer dans les végétaux une tem- pérature inférieure à celle de l'air dans les grandes chaleurs, et supérieure, au contraire, à celle de l’air dans les grands froids. - Cependant il y avait de nombreuses exceptions à cette loi gé- nérale. Les recherches consignées dans les tableaux Ataoraln giques des premiers volumes de la Bibliothèque britannique, tout en signalant ces anomalies, conduisirent à une autre loi, en apparence plus positive et plus importante, que l'on a for- RAMEAUxX. — Îes Températures végétales. 7 mulée dans les termes suivans : « Les variations d’un thermo- « mètre placé dans l'intérieur d'un arbre, correspondent sensi- « blement à celles d’un thermomètre enfoncé d'environ 1,30 « dans l'intérieur du sol. » Ce dernier résultat est devenu pour M. De Candolle la base de l’explication qu’il a donnée des températures végétales. La nature des développemens que l’auteur donne à sa théorie, les applications qu’il en fait, l'exclusion dont il frappe les autres moyens d'expliquer la chaleur des plantes, tout fait penser qu’il croyait avoir fondé cette théorie sur des faits assez nombreux, sur des observations assez variées pour pouvoir la revêtir d'un caractère de grande généralité. Les idées de M. De Candolle n'ayant pas, que je sache, été combattues par les naturalistes, je crois qu'avant les recherches récentes de M. Dutrochet, l’état de nos connaissances sur ce point de la physiologie végétale était assez exactement repré- senté par les propositions suivantes : 1° La température intérieure des arbres est plus haute que celle de air ex hiver , et plus basse en été. 2° Cette température est analogue à celle du sol où plongent les racines. 3°, Pour expliquer cette température, il n’est pas nécessaire d'admettre dans les végétaux une faculté calorifique analogue à celle des animaux à sang chaud, 4” L'eau qui est aspirée par les racines, s’élevant verticale- ment dans le tronc, et étant au degré de chaleur que le sol pos- sède à la profondeur moyenne des racines de l'arbre , elle tend à échauffer celui-ci dans la saison froide, et à le rafraîchir, com- parativement. à l'air, dans la saison chaude. | 5° La chaleur des Zrum et celle de quelques autres fleurs, sont des faits si rares et relatifs à une époque si spéciale de la vie des plantes, qu’on ne peut les invoquer dans la question générale de la température des végétaux. Chacun reconnaitra facilement, dans ces propositions, le lan- gage presque textuel de M. De Candolle. J'accepte néanmoins la responsabilité de tous les termes qui pourraient altérer les idées de cet illustre botaniste. 8 RAMEAUX. — Des Températures végétales. En 1859, M. Duatrochet aperçut dans les jeunes tiges des vé- gétaux l'existence d’une chaleur vitale, d’une vraie caloricité: Si le savant académicien prouve la généralité de ce fait impor- tant, s’il le place au-dessus de toute contestation, il fera faire un pas à la science, puisqu'avant lui les expériences semblaient conduire à un résultat tout opposé. Cependant la question des températures végétales ne sera pas pour cela résolue. En effet, ces températures varient entre des limites très distantes, et les variations se manifestent dans toutes les parties, quels que soient leur texture, leur ancienneté et leur diamètre ; tandis que la caloricité des plantes ne s'aperçoit que dans les parties jeunes , molles ou herbacées, et s’y montre avec si peu d'énergie, que les plus minutieuses précautions et les appareils les plus délicats sont nécessaires pour la dévoiler. Ne sera-t-il pas toujours impossible d'expliquer avec une source de chaleur si locale et si faible, des effets si généraux, si variables et si intenses ? Ainsi les derniers travaux de M. Dutrochet sur la caloricité des plantes, ne peuvent rien changer aux notions qu’on possé- dait avant lui sur l'énergie, les variations et les causes des tem- pératures végétales. Et cependant, ce sont là les questions les plus importantes : leur solution pourra seule, je crois, fournir à l’agriculture des applications usuelles, en jetant quelques lu- mières sur l’histoire de la végétation comparée dans les diffé- rentes espèces, aux diverses époques de l’année , sous les diffé- rens climats. ( Mes observations sont bien loin de remplir les lacunes que j'entrevois maintenant dans l’étude des températures végétales. En les commençant, je n'avais d'autre but que mon instruction particulière, et si je les livre à la publicité, c’est pour faire con- trôler les résultats auxquels je suis parvenu, et pour appeler l'attention des botanistes sur un sujet si fécond et si peu exploité. Instrumens employés. Je me suis servi uniquement de thermometres à mercure, gra- dués sur tige. Leurs dimensions variaient suivant les profon- RAMEAUX. — es l'enrpératures végétales. . 9 deurs auxquelles ils devaient pénétrer dans les arbres , et sui- vant la grosseur des parties que je voulais observer. V’oies et mode d'exploration. Dans le tronc et dans les branches, je pratiquais obliquement des trous de profondeurs diverses, mais exactement détermi- nées , et J'en fermais les ouvertures avec des buuchons portant des thermomètres. L’obliquité avait pour but d'empêcher. la di- vision des colonnes mercurielles. J’évitais l’action directe des causes extérieures sur les instrumens, en calfeutrant tous les joints , que je recouvrais encore d'une couche épaisse de mastic. Je prenais exactement le diamètre de l'arbre, au niveau et dans la direction de chaque trou. Pour faire une observation, je tirais avec précaution le ther- momètre par sa tige, jusqu’à ce que la colonne mercurielle af- fleurât le bouchon extérieurement ; après avoir opéré, je replon- geais l'appareil jusqu’à fond. Cette manière d'observer n’entraine aucune erreur, lorsqu’on prend les précautions suivantes : 1° La tige du thermomètre doit glisser à frottement dur dans le bouchon, et le traverser suivant son axe; 2° Le trou fait dans l'arbre doit avoir dans toute sa longueur, le fond excepté, un diamètre plus grand que celui du réservoir thermométrique de 5 à 6 millimètres au moins. De cette façon, quand on tire le réservoir du fond vers l'ouverture, il ne touche qu’accidentellement aux parois du trou et par quelques points seulement ; 3° L'on ne doit jamais amener le réservoir jusqu'au contact du bouchon. Prises avec de tels soins , les observations sont exactes : elles expriment les températures des parties dans lesquelles plongent les réservoirs thermométriques. Orientation des instrumens. Toujours les arbres ont été forés du nord au sud. Je n'ai ja- + :O . RAMEAUX. — Des Températures végétales. mais chaugé cette direction que pour satisfaire à des questions particulières, et j'ai soin d’en prévenir. Malgré le choix de cette orientation , la partie des tiges thermométriques qui restait au- dehors de l'arbre recevait le soleil le matin et le soir; mais des expériences nombreuses m'ont démontré que, dans les condi- tions dont il s’agit, l'influence directe des rayons solaires sur les instrumens est tout-à-fait négligeable. Température des feuilles. Pour avoir cette température, je rassemblais les feuilles les plus voisines sans les détacher; je les appliquais les unes sur les autres, Jusqu'à ce que la couche fût assez épaisse pour ne laisser pénétrer qu'une lumière insensible, et j'en enveloppais alors, dans toute sa longueur, un thermometre de dimensions con- venables. J'avais ainsi un petit système toujours retenu à la plante par l’ensemble des pétioles, et je le laissais flotter sans l’abriter du vent ni du soleil. Il ne me paraît pas nécessaire, pour l'intelligence des résul- tats auxquels je suis arrivé, de rapporter les deux mille obser- vations que je possède en ce moment. Je me bornerai à mettre en tableaux un nombre de faits suffisans, pour montrer avec évidence la marche, l'intensité et la distribution des tempéra- tures dans les végétaux. J'ai commencé mes recherches dégagé de toute idée précon- cue, de toute vue systématique. Aussi y a-t-il eu beaucoup de tâtonnemens et d’incertitudes dans les premiers pas que j'ai faits. Je ne puis donc, sans crainte de confusion, présenter mes observations d’après leur ordre chronologique; je ïes mettrai en œuvre selon mes besoins, c’est-à-dire, en n’ayant égard qu’à la succession logique des idées, et à l’ordre suivant lequel tous les faits s’enchainent et s'expliquent le plus naturellement. Le samedi 11 septembre 1841, quatre thermomètres furent échelonnés, à un mètre de distance l’un de l’autre, dans la hau- teur du tronc d’un jeune Peuplier. Le plus près du sol en était à o",30. Tous allaient jusqu’au centre de l'arbre, et les dia- mètres de celui-ci au niveau des quatre instrumens, et en com- RAMEAUX. — Des Températures végétales. il mençant par la section la plus basse, étaient 0,26, 0",21, 0,20, 0,17: Du 11 au 15 septembre, les observations commencerent avant le lever du soleil, et ne furent abandonnées qu'après son coucher. À chaque fois, je prenais les indications des quatre thermomètres, de sorte qu’une observation générale se com- pose de quatre observations particulières. Mais celles-ci se fai- saient dans:un temps si court, qu’on doit les regarder comme simultanées, et qu’elles expriment en réalité, pour un même instant, les températures relatives des différentes sections de l'arbre dans lesquelles les instrumens étaient plongés. Il y eut, dans ces cinq jours, 156 observations particulières : leur analyse conduit aux résultats suivans : 1° La température centrale du tronc de Peuplier, observée à toutes les hauteurs ,augmentait pendant la journée et diminuait pendant la nuit. D'ailleurs , elle différait toujours d’une section à une autre. 2° Avant le lever du soleil, et même encore quelque temps aprés, cette température centrale était décroissante de la base du tronc à son sommet. Elle était au contraire décroissante du sommet à la base pendant le reste de la journée. Il y avait ainsi deux distributions opposées de température, l’une pendant le jour , l’autre pendant la nuit. 3° Pendant ie jour, la température d’une section quelconquede l'arbre l'emportait d'autant plus sur la température des sections placées au-dessous d'elle, que la chaleur ambiante était plus forte et que les sections comparées étaient plus distantes. Les différences atteignaient leur #2aximum vers le coucher du soleil, puis elles diminuaient graduellement, s’effaçaient peu-à-peu, et finissaient par prendre des signes contraires : l'arbre passait ainsi par nuances de la distribution diurne à la distribution noc- lurne de ses températures. 4° Pendant la nuit, la chaleur d’une section quelconque l’em- portait d'autant plus sur la chaleur des sections situées au- dessus d'elle, que la température ambiante était plus basse. Les différences atteignaient leur maximum vers le Icver du so- leil, puis elles diminuaient assez rapidement et finissaient par 12 RAMEAUx. — Des Températures végétales. prendre des signes contraires : l’arbre revenait ainsi de la distribution zocturne à la distribution diurne de ses tempé- ratures. 5° Le matin avant le lèver du soleil, la température centrale de l'arbre aux quatre sections observées , était inférieure à celie que possédait le sol à la profondeur moyenne des racines : c’é- tait le contraire pendant la journée. Dans les deux cas, les diffé- rences étaient d'autant plus grandes, que les sections de l’arbre comparées au sol étaient situées plus haut. Ainsi, le lundi 13 septembre , la plus basse des quatre sections de l'arbre avait, au lever du soleil , une température inférieure de 2°,25 à celle du sol ; il n’y eut égalité entre ces deux températures qu’à trois heures après midi, et lorsque la chaleur de cette section eut atteint son maximum, vers 6 heures 30 minutes du soir , elle l'emportait de 1°,80 sur celle des racines, à leur profondeur moyenne. Le même jour, au lever du soleil, la plus haute des quatre sections de l'arbre avait une température inférieure de 7°,00 à celle du terrain prise à la profondeur moyenne des ra- cines : il y eut égalité à 11 heures du matin, et vers 5 heures du soir, la chaleur de la section l’emportait de 6°,75 sur celle du sol. Pendant les cinq jours dont les observations viennent d’être analysées, le ciel fut toujours pur et les nuits étaient très se- reines. Les 16, 17, 18, 19 et 20 septembre, il y eut, pendant le jour, ou des brouillards, ou des nuages, ou de la pluie, et les nuits fu- rent souvent couvertes. Or, pendant tout ce temps, la distribution des températures de l’arbre fut très variable. Pendant les brouil- lards et la pluie, ou quand le ciel restait long-temps couvert, toutes les sections de l'arbre tendaient à prendre la même tem- pérature. Un coup de soleil vif et un peu durable rendait la température du tronc croissante avec la hauteur. Pendant la nuit, au contraire, si le ciel se rassérénait, la température dé- croissait du pied de larbre à son sommet. Jusque-là j'avais toujours opéré sur un même pied d'arbre; le 22 septembre, je choisis deux Peupliers voisins, d’inégales grosseurs, situés dans des conditions extérieures semblables, et RAMEAUX. Des Tem pératures végélales. 13 dans chacun desquels je plaçai deux thermomètres. Voici en tableaux les observations de ce jour et du lendemain : JOURS HEURES des des observations. | observations, /11 heures, 11h.50m. | NE 1! hi 9h.40m. 10h, midi. Sh. 6h. 6h. 30 m. 7 h.2ornm. 8h. rom. 9h. 23 GRANB PEUPLIER,. " , Thermo- Thermo- du sol. Diamètre de l'arbre à ce niveau 0 m. 206. Diamètre de l'arbre à ce niveau o m. 266 13°60 | 13°70 13,60 14,30 14,00 14,70 14,00 | 15,20 14,20 | 15,70 14,65 | 16,00 14,80 | 16,70 15,00 16,70 15,25 | 16,70 15,25 16,40 15,30 | 16,00 15,60 ! 16,00 13,50 | 12,00 13,30 | 11,60 13,25 | 11,20 13,25 | 11,20 13,25 | 11,25 13,25 | 12,70 13,25 | 13,6) 13x25 | 13,70 13,90 | 14,30 14,60 17,20 15,00 | 17,70 15,10 | 18,70 15,25 | 18,70 15,50 | 18,70 15,60 | 18,40 15,80 | 18,30 PETIT PEUPLIER. ee, TE, Thermo- | Thermo- mètre mètre piacé placé à o m.22 | à 1 m. 40 du sol. du sol. Diamètre | Diamètre de l'arbre | de l'arbre à ce nivesu |à ce niveau om. 210. | o m. 14. 12995 13,60 14,00 14,50 15,00 15,25 15,60 15,75 15,90 16,00 16,00 16,00 13,20 12,70 12,50 12,50 12,50 12,00 12,70 13,25 14,00 15,80 16,00 16,00 16,30 16,50 17,00 17,20 13°90 14,20 15,40 19,90 16,40 16,90 17,00 17,40 17,00 17,00 16,90 16,40 11,50 11,00 10,40 10,40 11,75 14,40 15,70 17,00 20,40 20,65 20,65 20,795 20,50 20,40 20,00 19,50 Les quaire thermomètres vont |l jusqu’au centre des arbres Thermo. mètre extérieur à l'ombre, OBSERVATIONS. 18°90 |Ciel pur, vent d'E. 19,10 19,10 18,60 77,90 17,70 17,10 16,90 16,10 15,60 15,60 14,10 10,00 9,80 8,60 9,90 12,60 15,40 17,50 18,60 19,90 22,90 23,80 22,30 22,10 21,80 18,10 17,00 Id. Nuit sereine. Ciel pur. Le ciel se gaze, Il se voile. Il se couvre. Est couvert, Id. Id. Vent du Sud avec éclaircie, | Ce tableau est parfaitement d’accord avec les indications sommaires déduites des expériences faites les jours précédens et que j'ai développées plus haut. Il montre comment les tem- pératures se distribuent dans la hauteur des arbres, comment elles varient du jour à la nuit, et quels sont les rapports géné- raux qui les lient aux températures ambiantes. On voit aussi 14 RAMEAUX. — Des Températures végétales. qu’il y a entre les températures des arbres de différentes gros- seurs, explorés à la même distance du sol, des relations ana- logues à celles qui existent entre les températures des diverses sections d’un même arbre : de telle sorte que, relativement à Jeur chaleur, les petits arbres sont aux gros comme les sections supérieures d’un arbre sont aux sections inférieures. Ce tableau donne en même temps la raison de ces analogues, car il dévoile une relation toute particulière entre les températures des sec- tions observées, les diametres de celles-ci et la chaleur ambiante. Pendant le jour, quand la chaleur extérieure est forte et crois- sante, les températures vont en augmentant des sections plus grandes aux sections plus petites, et cela sur des pieds d'arbre différens comme sur un seul et même tronc. Pendant la nuit, lorsque la chaleur du dehors est faible et décroissante, les tem- pératures des arbres vont en augmentant des petites sections aux grandes. J'ai fait depuis de nombrenses observations pour confirmer ou pour infirmer l’existence des rapports indiqués par le tableau précédent entre les diamètres des sections d'arbre observées et leurs températures. Voici le résultat auquel je suis arrivé : Toutes choses identiques d’ailleurs, les parties végétales qui ont le méme diamètre éprouvent simultanément les mémes variations de chaleur et arrivent en méme temps à des températures sta- tionnaires égales. Si l’on jette maintenant un regard en arrière, on apercevra un rapport constant et naturel entre la chaleur des arbres et celle du dehors. En effet, 1°. Pendant la journée les rayons du soleil enveloppent, pé- nètrent et échauffent tous les corps inertes qui sont à la surface du sol; eh bien! c’est précisément alors que la chaleur générale des arbres augmente; 2° Pendant la nuit tous les corps inorganiques se refroidissent par un rayonnement plus ou moins mal compensé; c'est aussi pendant la nuit que la chaleur générale des arbres diminue; 3° Toutes choses égales d’ailleurs, les corps inertes soumis aux influences extérieures se refroidissent ou s’échauffent d’au- tant plus rapidement et d'autant plus énergiquement à leur RAMEAUX. — Des ‘Ti empératures végetales. 15 centre qu'ils ont des dimensions plus faibles. On trouve aussi que les parties centrales des végétaux se refroidissent ou s’é- chauffent avec une vitesse d'autant plus grande, avec une éner- gie d'autant plus intense, que les sections observées ont des diamètres plus petits; 4° En un mot, toutes les variations dans l'aspect du ciel, dans l’éclat du soleil, dans la sérénité des nuits, se trouvent traduites par des variations corrélatives dans les Llempéraiures végétales, comme elles le sont par des variations de température dans les corps inorganiques. | Ces faits et ces rapprochemens semblent annoncer que la chaleur du dehors est, sinon la source unique, du moins une cause tellement prédominante des températures végétales, que ses effets l’emportent sur ceux de toutes les autres causes. S'il en est réellement ainsi, la température d’un arbre doit dans chaque section diminuer de la surface au centre pendant le jour, quand’ la chaleur ambiante est élevée ou que le soleil est éclatant; elle doit diminuer, au contraire, du centre à la surface pendant la nuit, ou dans des circonstances. opposées aux premières. En effet, les couches superficielles perdent ou - recoivent, suivant les conditions extérieures, plus de chaleur que les couches sous-jacentes, celles-ci plus que les suivantes, et ainsi de proche en proche jusqu’au centre de l'arbre; de sorte que s’il n'existe pas d'autre source de chaleur pour les arbres que les influences météorologiques, ou si ces influences do. minent tous les autres effets, les parties végétales resteront tout-a-fait ou presque entièrement assimilables aux corps in- organiques, en ce qui tient aux lois du réchauffement et à celles du refroidissement sous l’action des causes extérieures. Voyons maintenant si les expériences confirment cette assimi- lation. Le lundi 13 septembre, j'avais pratiqué trois trous dans un même Peuplier, et au même niveau, à 0",34 du sol; à cette hauieur, le diamètre de l'arbre était égal à 0,"253; l’un des troncs allait jusqu’au centre, un autre jusqu'à la moitié du rayon, et le troisième jusqu’au quart seulement du rayon. Le premier s’ouvrait directement au nord et les deux autres de 16 RAMEAUX. — Des Températures végétales. plus en plus à l’est. Tous reçurent des thermomètres qui, ob- servés à des époques choisies, fournirent les résultats suivans : Thermo- | Thermo- | Thermo- mètre mètre mètre JOURS HEURES placé 4 placé placé Thermo- des des cenlint | ereallant | ct aout l'erreur | | OBSEBVATIONS. LiinsédaGohe observations. | 2U centre |à la moitié| au quart |à l'ombre. | de du du l'arbre. rayon. rayon, Ses | ee | eee | Rae À ARR ue qe ee OURS NES 3h.20m 16°20 | 17°40 | 19°90 | 24°90 |Ciel très pur, ; 3h.40 m. 16,40 | 179,40 | 19,790 | 24,90 Id. Lundi h 65 1 13 septembre or bu A La 14 ne rire &h.45m 16,65 | 17.40 | 17,70 | 23,50 Id près-midi. RS 20 m. 16,75 | 17,40 | 17,70 | 22,80 Id 6h, 5m 17,00 | 17,40 | 17,70 | 20,70 14 Nuit. | Nuit très sereine, 6h. 14,20 | 13,30 | 1r,90 | 10,20 |Ciel pur. 6h. 30 m. 14,20 13,30 11,90 11,10 |Le sol. donne sur les instrum, nn moin VUE du des . ee 17,70 | 24,30 on sb pmbre 1h.15m. 16,30 | 17.1 17,90 | 24,40 Ia. P "| rh.45m. 16,75 17,40 18,00 24,40 Id, 2h.30 m, 16,75 | 19,40 | 18,00 | 24,60 Id, , ._2h.5om. 17,00 | 17,60 | 18,00 | 25.00 Id. Nuit. Nuit très sereine, | Mercr.matin. | 5h. 15,50 | 14,60 | 13,00 | 11,00 |Ciel pur. Ce tableau montre tout à-la-fois que les températures d'un arbre varient du centre à la surface, et que ces variations sont analogues à celles qu’éprouvent les corps inorganiques aban- donnés aux influences extérieures. Je vais aller au-devant de quelques objections possibles sur l'exactitude de ces observations. On pourrait croire que les inégalités de chaleur observées dans les couches concentriques d’une même section d'arbre doivent être attribuées aux actions drectes exercées sur les thermomètres par le soleil et par l'air ambiant. On comprend, en effet, que si de semblables actions ont eu lieu, leur énergie a été d'autant plus intense, que les instrumens étaient moins profondément plongés : par conséquent, on a dû trouver tout naturellement dans les arbres une température décroissante de la surface an centre pendant la chaleur du jour, et croissante, au contraire, dans la même direction pendant la fraicheur des RAMEAUX. — Des Températures végétales. 17 nuits; en un mot, les indications thermométriques consignées dans le dernier tableau se concevraient très bien par le seul effet des influences immédiates que nous venons de citer, alors même qu'il n’y aurait aucune inégalité de chaleur dans les diverses couches concentriques du tronc. Cette objection est puissante, je me la suis faite sans l'affai- blir, et je n’ai pas même été rassuré par le grand nombre de précautions que j'ai toujours prises, et dont quelques-unes ont été indiquées au commencement de ce travail. Cependant tous les doutes doivent s’évanouir. Et d’abord, examinons l’action directe des rayons solaires sur les instrumens; les observations ont été faites à trois époques distinctes de la journée : 1° Le matin, mais alors le soleil n’était pas levé, ou bien il ne donnait encore sur aucun des instrumens; 2° Vers le milieu du jour, mais alors les thermometres ne recévaient plus depuis long-temps la lumière directe; et pour ètre sûr qu’ils ne conservaient plus rien de son action, l’on ne comptait les observations qu'à partir du moment où, après avoir descendu par l'absence de l’action directe de la lumière, les instrumens recommençaient à monter malgré cette absence; _ 3° Vers le soir, à cette époque du jour, le thermomètre, placé tout-à-fait au nord et allant jusqu'au centre de l'arbre, était seul enveloppé par les rayons solaires; mais on peut voir par le ta- bleau qu’en ce moment il marquait une température plus basse que celle indiquée par les autres. Ainsi, pendant les observations, ou bien Île soleil ne donnait encore sur aucun des instrumens, ou bien ses effets directs avaient entièrement disparu, ou bien enfin, malgré son action, le ther- momètre qui la recevait indiquait une température inférieure à celle marquée par les autres instrumens. Je vois dans tous ces faits la preuve évidente que l’action directe des rayons solaires sur les instrumens, aux époques des observations, est à-peu-près négligeable. Un fait sans réplique va maintenant nous faire apprécier J’in- fluence directe de Pair extérieur. XIX, Boran. —- Janvier, 2 18 RAMEAUX. — Ües Températures végétales. Lorsque les observations indiquent une température crois- sante ou décroissante de la surface au centre, si l’on tire le thermomètre le plus enfoncé dans l'arbre pour le ramener à la profondeur de l’un quelconque des autres, et si l’on pèse sur la tige de manière que le réservoir touche les parois du tronc à ce niveau, on s'aperçoit que la température marquée par ce thermomètre baisse ou s'élève pour devenir égale à celle de l'instrument qui est:à la même profondeur. Ce nivellement de chaleur s’opérant dans un temps très court, il faut bien l’attri- buer à l’action des couches avec lesquelles le réservoir est alors en contact; car il serait impossible de comprendre comment action directe de l’air extérieur produirait un effet si rapide à cette profondeur, quand elle ne peut pas, dans toute une journée ou ‘dans toute une nuit, donner la même température à des instrumens inégalement plongés. 11 résulte évidemment de cette discussion , que l’action directe extérieure du soleil et de l'air sur les instrumens est impossible à reconnaître dans les observations où l’un en supposait l'existence. Cependant, pour m'élever au-dessus de toute objection, je ré- solus d’aller chercher la température des couches superficielles au-delà du centre de l'arbre par rapport à l’orifice d'entrée du thermomètre, de sorte que ce n’était plus l’instrument le moins plongé qui donnait la chaleur des couches les plus extérieures, c'était, au contraire, celui qui s’enfonçait le plus profondément dans l'arbre. Dans ce système d'expériences, il est impossible d'attribuer les effets observés à l’action directe de l'air extérieur et du soleil sur les instrumens; car, d’après la distribution des températures, on serait forcé d'admettre que cette action im- médiate est d'autant plus énergique, que les thermomètres sont plongés plus profondément : cela répugne au sens commun le plus vulgaire. Plus de quatre cents observations régulières et comparables, prises suivant cette méthode et à diverses époques de l'année, m'ont fourni les résultats suivans : 1° Dans chaque section d’arbre, la chaleur diminue de la sur- face au centre quand la température ambiante est élevée ou croissante; elle augmente, au contraire, de la surface au centre dans des circonstances opposées aux premières ; RAMEAUX. — Des Températures végétales. 19 Lorsque la température ambiante se maintient durant un temps suffisamment long au- dessus où au-dessous de la chaleur des couches centrales d’un arbre, la température de celui-ci de. vient décroissante ou croissante, sans interruption , de la surface au centre; 3° Si la chaleur est d’abord décroissante de la surface au centre, la distribution opposée s s'établit et succède à la première d’au- tant plus rapidement, que la température ambiante baisse avec plus de vitesse et que les diamètres de l'arbre observé sont plus petits; 4 Lorsque la chaleur est d’abord croissante de la surface au centre, le temps nécessaire pour qu'une distribution inverse de température s’établisse est d'autant plus court que la chaleur ambiante s'élève avec plus de vitesse, que le soleil brille avec plus d'éclat, et que le diamètre des arbres ou des sections d’arbre sont plus courts; 5° Lorsque les influences calorifiques extérieures n agissent pas assez Jong-temps dans le mêmé sens pour qu'une chaleur croissante de la surface au centre remplace complètement une chaleur décroissante et réciproquement, les deux distributions de température se rencontrent simultanément dans une même section d'arbre. Si, par exemple, la série des températures est croissante de la surface au centre dans les couches supérficielles, on trouve plus profondément une série décroissante dans la même direction ; quelquefois à cette dernière série én succède ‘une autre qui est croissante, et les alternances sont d’autant plus nombreuses, que les variations dans les sources calorifiques extérieures ont été plus fréquentes et que les arbres ont un dia- mètre plus grand; 6° Ces alternances se réncontrent toujours, même sur des sections d’un très petit diamètre, quelque temps après le lever du soleil ou quelque temps après son coucher, aux momens où la distribution nocturne des températures de l’arbre fait place à la distribution diurne et réciproquement. L'action des rayons solaires est une source plus puissante des températures végétales que l’action de l'air extérieur. Sans doute il est difficile d'apprécier, même approximativement, l'ef- 2: 20 RAMEAUX. — Dés Températures végétales. ficacité de cette première source de chaleur, tant quelles parties où plongent les thermomètres ne manifestent pas une tempé- rature plus élevée que celle de l'air extérieur. Mais si l’on s’a- dresse aux branches de petites dimensions, les résultats ne laissent plus d’incertitude sur l’énergie d’action de la lumière directe. | Au mois de septembre 1841, une jeune branche de Peuplier, abritée par les branches voisines et par ses propres feuilles, mais pouvant néanmoins recevoir beaucoup de lumiere, me donnait toujours, quand le soleil brillait, une température cen- trale supérieure à la température de l’air ambiant; j'y avais alors attaché peu d'importance. Mais le 7 janvier 1842, je plaçai plu- sieurs thermomètres dans un gros Peuplier, afin de pouvoir déterminer, à partir de cette époque et sous chaque influence météorologique, les températures des différentes couches con- centriques de l'arbre et celles de ses différentes sections. L'un de ces instrumens, de dimensions très petites, fut placé dans une branche de 0,"04 de diamètre et allait au milieu des couches centrales. Située à l’est de l'arbre auquel elle appartenait, la petite branche recevait le soleil un peu après le lever de cet astre et elle le perdait vers midi, parce qu'elle entrait alors dans l'ombre d’une maison voisine. Voici les indications puisées dans mes tableaux et relatives à ce thermomètre : ° Tous les matins, avant le lever du soleil, la température des couches centrales de cette petite branche se trouvait égale à celle de l'air extérieur, quelque basse que füt cette dernière. Cette égalité se maintenait tout le Jour si le ciel restait couvert, pluvieux ou neigeux, en nn mot, si la température ambiante variait très lentement et très peu. : 20 Mais si le soleil brillait aux heures pendant lesquelles il pouvait frapper la branche, la température de celle-ci aug- mentait et l’'emportait sur celle de l’air; l'excès variait tout à- la-fois suivant les conditions météorologiques «et suivant la sai- son. Ainsi, pendant les jours purs, mais froids, de Janvier et de février , la plus haute température diurne de la branche l’emportait de 4°, de 5° et même de 6° sur la plus haute tem- pérature de l’air. Les plus faibles différences appartiennent aux RAMEAUX. — Des T'empératures végélales. 21 jours où le vent était fort et à ceux où les arbres étaient le matin couverts de givre. Ces mêmes différences augmentaient avec la température de Pair extérieur et avec la longueur du jour. Ainsi le 24 avril, à onze heures du matin, la température centrale de la branche étäit de 33° centigrades, celle de l’air à l'ombre était de 20°, et celle d’un thermomètre exposé au soleil était de 24°. 3° Un écran placé devant la branche, de manière à la. garantir dés rayons solaires, ernpêchait sa température de s'élever au- dessus de celle de l’air, ou la faisait redescendre au.niveau de cette dernière , si déjà elle Pavait dépassée. 4° Un écrau plus petit, ne garantissant que les sections de la branche dans lesquelles le thermomètre était plongé, produisait une partie des effets dus à un écran de dimensions plus con- sidérables. On comprend dès-lors que tout ce qui arrête les rayons du soleil, et les empêche de tomber sur une partie végétale, doit nécessairement diminuer comparativement la température de celle-ci. Les observations que J'ai rapportées jusqu'ici, et celles dont j'ai déterminé la signification, démontrent avec évidence l'effet des influences calorifiques extérieures sur la température des plantes. Il semblerait même, au premier abord, que ces conditions météorologiques sont les seules causes des températures végé- tules, et que leurs actions directes sur les parties des plantes situées au dehors du sol suffisent x tout expliquer. En effet, l'énergie des températures des végétaux, les différences qu'elles présentent suivant la hauteur et le diametre des sections ob- servées, suivant la position profonde ou superficielle des couches, suivant Pabri ou la position libre des parties, tout cela se con- çoit aisément en admettant, comme cause unique les influences calorifiques extérieures, et en ayant égard aux variations qui surviennent dans l'énergie et le mode d’action de celles-ci, sui- vant les saisons, la succession des jours et des nuits, l'aspect du ciel, l’état des vents, etc., etc. 22 RAMEAUX. — Des Températures végétales. Sans doute, en s'appuyant sur cette base, on ne pourrait pas prédire le chiffre absolu des températures végétales, mais on pourrait, la plupart du temps, prévoir le sens suivant lequel marcheront leurs variations ét leurs différences. Les cas qui échapperaient aux prévisions ne prouveraient pas que le prin- cipe est faux, mais seulement que HApRHGArIE en est difficile, et en cela, il n’y a aucune impossibilité qu’on ne retrouve dans l'explication des températures inorganiques. Je suis pourtant loin de penser que la chaleur des plantes soit uniquement due aux causes extérieures agissant directe- ment sur les parties végétales exposées à l'air libre, et lon peut vair que ] ai fait mes réserves pendant tout le cours de ce tra- vail; c’est qu’il me semble impossible, à priori , que la sève as- cendante ne modifie pas l’action des influences météorologiques; les effets observés doivent nécessairement être le résultat de ces deux actions combinées et agissant tantôt dans le même sens, tantôt en sens contraire; IORE: [RMS j'ai fait de vains efforts pour savoir rigoureusement à quoi m'en tenir. Observer simultanément les températures d'un tronçon mort et celles d’un arbre vivant ne pouvait me conduire à rien, car il peut y avoir une grande différence de conductibilité dans ces deux sortes de bois et une grande différence vrganique. Quelle eüt été, dans les résultats obtenus, la part de ces deux con- ditions particulières, si elles existent ? Comment démontrer. qu’elles n'existent pas? Je voulais aussi déterminer approximativement par le calcul la quantité moyenne de sève qui passe chaque jour dans chaque section d’un arbre donné, et évaluer, suivant la saison et la température du sol , l'effet REA ant ou réchauffant de cette sève sur les sections observées. Les données sur lesquelles je me suis appuyé sont: LA quantité moyenne de pluie qui tombe annuellement à Eure rg ; 2° Les expériences des botanistes sur l'ascension de la sève ; “3 Des considérations relatives à la perméabilité du terrain sur lequel je me trouvais; RAMEAUX. — Des Températures végétales. 33 4° L’étendue de la surface envahie par les racines traçantes de mes arbres; 5° Enfin les températures du sol à toutes les profondeurs auxquelles des racines seraient rencontrées. Toutes ces bases m'ont paru trop. chancelantes pour pouvoir fonder sur elles la moindre proposition. J'ai imaginé divers systèmes d'épreuves que j'ai tour-à-tour suivis pendant assez long-temps ; mais les faits ne se sont pas présentés dans l’ordre et avec le degré de portée que j'avais prévus. Après avoir fait beaucoup de tentatives inutiles., je suis enfin parvenu à démontrer d’une manière irrécusable l'influence de la sève ascendante sur la température des. végétaux. Deux mots d'analyse introductive vont faire comprendre et juger la arche que j'ai suivie: | 1° Sur deux arbres de même essence, de même grosseur et semblablement placés , eu égard aux circonstances extérieures, choisir deux sections d’égal diamètre (une sur chaque arbre), et comparer, pendant une certaine suite de jours, les termpé- ratures centrales de ces arbres dans leur état: de vie pleine et régulière. | 2° Faire mourir lun de ces arbres sans le couper ni le déra- ciner, mais par empoisonnement ou par l’action désorganisatrice d’un acide, et comparer encore la température des deux arbres, pendant uue certaine suite de jours. 3° Pour savoir si les différences obtenues sont dues à l'absence de la sève ascendante dans l’arbre mort , faire ébrancher brus- quement l'arbre resté vivant, et comparer de nouveau la tem- pérature de ces arbres. Il.est évident qu’ils sont placés dans des conditicns à-peu-près semblables, sous le rapport de ascension de la sève , quoiqu’ils puissent différer beaucoup, quant à la vie végétale. Je dois faire observer qu'il suffirait, pour démontrer l'action de la sève ascendante , d'ébrancher l’un des arbres et de laisser l'autre intact. En un mot, des trois temps de l'observation , l'on pourrait supprimer le temps moyen, c’est-à-dire celui dans lequel on fait mourir l’un des arbres pour le comparer à l’autre, Si, dans ce travail, je conserve cette période moyenne de l'ob 2/, RAMEAUX, — Des Températures végétales. servation , c’est qu'elle pourra peut-être fournir quelques en- seignemens, Le mardi 26 avril r842, je choisis, dans une allée tracée du nord au sud, deux peupliers ayant à-peu-près une grosseur égale, etse trouvant placés dans des conditions extérieures semblables. Dans chacun de ces arbres, je pratiquai un trou, s’ouvrant au nord et allant jusqu'au centre. Au point où les arbres ont été forés, leur diamètre était égal à 168 millimètres ou r7 centi- mètres. Des thermomètres, placés dans ces trous, furent observés jusqu’au 20 mai, sans qu’on fit rien pour altérer la vie des arbres: c'est la première époque des comparaisons. Le 20 mai, à trois heures apres midi,je fis quatre trous, disposés en couronne , à la base de Parbre désigné dans les tableaux qui suivent par le n° 2,et j'y versai de l'acide sulfurique concentré. Trois jours après seulement, quelques branches de l'arbre commencèrent à jaunir, et, à partir de ce moment, chaque jour de nouvelles branches se fanaient. Le o juin, quatre nouveaux trous furent pratiqués au même niveati que les anciens, etreçurent aussi de l'acide sulfurique. La section par laquelle on faisait pénétrer l’acide était à 1 metre 20 centi- mètres au-dessous de celle où le thermomètre était plongé. Les observations commencèrent le 10 juin et se terminérent le 12: ce fut la deuxième époque des comparaisons. Enfin, le 13 juin, à onze heures du matin, je fis ébrancher l'arbre n° r, en ne laissant que la sommité. Les observations commencèrent à une heure après midi et furent continuées jusqu’au 20 juin: ce fut la troisième époque. Dans les tableaux ci-dessous, je supprime toutes les observa- tions trop isolées. RAMEAUXx. — Des Températures végétales. , Tempéra. |’Tempéra- Tempéra- JOURS HEURES Fe ; tures tures Difre- ture 0 EPOQUES. . des. REC NE A de l'arbre | de l’arbre | rences. de l'air MÉTÉOROLOGIE. observations, | e vations. N° 2, N° 2. À l'dmbiré. D rLET ET YT ANS PRO ANNEE ED APERER EME | POSSROEPEEDEEE EEE nr | cm ‘ 5h.3om.| 10°00 | 9°75 [+ 0,25] 7°50 |Quelques nuages. nh.40m.| 599 9:75 0,00! 13,00 Id. | Mercredi 10h. 14,70 | 14,50 |+ 0,20| 17,40 |Soleil pur, vent d'E. avril midi. 19.40 | 19,40 0,00! 20 00 Id. id. 84 2h. 20,75 | 21,00 |— 0,25| 20 00 Id. id, 56 3h: 22,00 | 22,50 |[— 0,50| 19,75 |Ciel légèrement gazé. Première 5 h. 24,10 | 24.50 |— 0,40| 20.00 “jupe 6h.5om.| 24,25 | 24,95 |— 0,50! :6.00 Id. | 5b3omat.| 13.00 | 12,90 | 0,10] 12.90 |Giel pur, vent de N. comparaison | 7h.3om:| 13,10 |! 13,25 |— 0,15| :5,00 ss ral es . Vcoh. 17,00 | 17,30 |— 0,30| 19,60 Id. deux Lana Mercredi midi, Hs WE 1 Re Id. A mia s Le mai th. 4om.| 19,50 | 19,60 |— o,10| 22,00 Id, id, pleine vie, Lg 2h.40m 19,90 20,10 |— 0,20! 21,10 Id. id. 3h.4om. 20,10 20,50 |— 0,40|° 19.50 Id, id. 6h.3om.| 20,30 | 19,75 | 0,55] 15,50 | Vent violent, nuages.\} 2e 5h4omat,| 10,00 9,795 [+ 0,25! 8,00 |Ciel pur, pas de vent} ques 7h.20m.| r0,50 | 10,50 0,00! 13,50 Id! id, | 1842 10h. 16,25 |:16,60 |— 0,35] 18,00 Id. id. ; 2 b. 19,40 | 19,90 |— 0,50] 21,00 Id. id. / 7 h. mat.| 16,80 |: 19,50 |— 0,70] 19,50 |Ciel pur,: vent du N. 11h. 22,60 | 25,00 |— 2,40] 26,50 Id. id. Vendredi ch.3om.| 22,80 | 27,80 |— 5,00! 3o,vo Id. id. 10 Juin 3h. 23,25 | 30,00 |— 6,75] 30,00 Id. id, Denxidnié 4h. 23,50 | 31,60 |— 8,10| 29,50 Id. id. seine 7 h: 24,00 | 33,25 |— 8,75| 25,50 Id, id. 8h. soir. | 24,00 | 32,50 |— 7,50! 24,00 1d, id, co 5 h.mat. | 17,50 | 18,00 |— 0,50! 16,00 |Ciel pur, vent N.-E. L'arbre n° 2 Samedi 7 b. 17,00 | 18,00 |— 1,00| 19,50 1d, id, est mort ; 11 Juin. | 10h. 22,50 | 24,50 |— 2,00| 26,40 Id. id, arbre noir 5h. soir. 24,00 | 34,00 —10,00 | 30,00 Id. id, ge plein 5k3omat.| 18,00 | 19,00 | — 1,00! 16,00 Id. id. ervie. 8h.19 m.| 20,10 20,90 |— 0,80| 23,50 Id. id, Dimanche 3h. 24,00 31,00 — 7,00 31,00 Id. id. | 12 Juin. 5h. 24,50 | 35,00 |—10,50| 30,00 Id. id, | 7h.45m.| 24,801! 35,40 |——10,60| 25,00 Id. id. 8 h. 15 m. 24,30 | 34,60 |— 9,80| 24,70 Id. id. thap.mid.| 28,00 29,30 |— 1,30! 30,00 Id. id. Lund; 2h. 28,25 | 20,60 |—— 1,35| 30,40 Ia. id, SPEREE 4 b. 31,50 | 33,00 |—-1,50| 30,50 Id. id, Ar 5h.15m.| 33,00 | 34,75 |— 1,75| 30,00 Id. id, Froisieme 7h. 3om.|.34,25! |. 35,60 |— 1,35] 26,00 Id. ide anne Mardi 6h45mat.| 18,50 | 18,50 0,00! 19,00 Id. id, en e He 8h.20m.| 20,25 | 20,60 | 0,35| 23,00 1d. id’ L’arbre n° 2 i 5h. soir. | 31,00 | 32,00 |—— 1,00! 26,00 Id. id. est mort; 8h.mat. | 17,50 | 18,20 |— 0,70! 22,00 Id, id. l'arbre n° t Mercredi \ midi. 25,50 | 28,25 | 0,95] 27,10 || Id. id. est ébranché oSyare 3h. 32,50 | 33,00 |— 0,50| 28,20 Id. id, De 5 h. soir. | 33,00 | 33,40 |— 0,40! 25,00 Id, id, pi 5702 Jeudi 5 h.soir. |:30,00 | 30,50 |— o,50| 22,00 Id. id. noble 16 juin. | 7 h. soir. | 30,00 | 30,50 |— 0,50! 20,50 14. id, Gh,mat, | 117,50 |:17,50 |( 0,00! 15,20 |Nuagés. Vendredi | midi. 23,75 | 23,60 |—- 0,15] 21,60 |Ciel pur. 19 Juin. | 4h. 26,50 | 26,60 |— 0,10| 23,00 |Nuages, 7 h.soir. | 27,00 | 26,70 | 0,30] 18,50 Id. 26 RAMEAUX, — Des Températures végélales. Ce tableau pourrait se passer de commentaires. Dans la pre- mière période , lorsque les deux arbres ont la même vitalité, la température de l’un est constamment égale à celle de l’autre. Les différences peuvent, en effet, se négliger sans erreur sen- sible , car elles sont tantôt positives, tantôt négatives, et leur maximum s'élève à peine au-delà d’un demi-degré. Dans la deuxième époque, l’un des arbres est mort, et l’on. voit la température l'emporter constamment sur celle de l'arbre vivant; la différence s'accroît pendant la journée jusque vers le soir, et son maximum est vingt fois plus fort que celui de la première époque. Il y a donc dans l'arbre mort des conditions particulières qui favorisent l’action des causes calorifiques ex- térieures, ou bien il y a dans l'arbre vivant des conditions spé- ciales qui neutralisent en partie l’énergie de ces causes; mais. rien jusque-là ne peut servir à donner une explication ration- nelle et précise des différences observées. Enfin dans la troisième époque, lun des arbres est mort, l'autre est ébranché, et celui-ci prend, le jour même de l'ébran- chage, une température supérieure de 8 ou 10 degrés à celle qu'il prenait auparavant sous les mêmes influences extérieures; en un mot, la température de l'arbre ébranché tend sans cesse à s'élever au niveau de celle que prend l'arbre mort; les dif- férences deviennent, en effet, de jour en jour plus petites et finissent par être tour-à-tour en faveur de chacun des deux arbres. Comment l’opération de l’ébranchage a-t-elle pu rendre l'arbre vivant aussi impressionnable aux influences extérieures que l'était l'arbre mort? Ce n’est pas en modifiant l’organisation vé- gétale, car, d’une part, l'arbre est resté plein de vie malgré cette opération, et, d'autre part, Pinfluence de l’ébranchage a été tellement soudaine, qu'il est impossible d’admetre qu'une mo- dification organique ait pu se produire entre le moment où l'arbre a perdu ses branches et celui où sa nouvelle susceptibilité pour la chaleur du dehors s’est dévoilée par les observations. On ne peut pas dire non plus que l'augmentation de tempé- rature survenue dans l'arbre vivant après l'ébranchage soit due à ce que Île tronc s’est trouvé dès-lors sans abri contre les rayons RAMEAUX, — Des Températures végétales. 27 solaires. En effet, les premières branches de l'arbre étaient à deux mètres au-dessus de la section dans laquelle était plongé le thermomètre qui a fourni les observations; or, comme les branches sont dressées et presque verticales, jamais aucune d’elles n'avait projeté son ombre sur les parties du tronc com- prises entre le sol et le point de naissance de ces branches; cette partie n’a donc pas reçu, après l’ébranchage, plus de rayons solaires qu’elle en recevait auparavant. Dira:t-on que l’augmentation de température dans la section comparée à l'arbre mort était due à une communication par conductibilité de l’exces de chaleur que les rayons solaires ont développé, après l’ébranchage, dans les parties du tronc qui recevaient auparavant l'ombre des branches? Mais il faudrait que ces parties eussent reçu un accroissement de chaleur in- compatible avec la vie végétale pour qu’elles eussent pu, par communication, augmenter de 7, de 8 et même de 10 degrés la température des sections situées à deux mètres au-dessous d’elles! Or, bien loin que ces hautes parties aient reçu un si grand ac- croissement de chaleur, la température qu’elles ont manifestée après l’ébranchage a conservé, avec la température des parties inférieures, le même rapport, à un demi-degré près, qu'avant l'opération. Ainsi donc l'augmentation de température survenue, après l'ébranchage, dans l'arbre resté vivant, ne peut être attribuée ni à une modification organique, ni à une plus grande quantité de rayons solaires reçus après l’opération, ni à une communi- cation par conductibilité du calorique des parties voisines. Il ne reste plus qu’une seule cause à laquelle on puisse l’attri- buer, c’est l'absence de la sève ascendante. On comprend, en effet, que la sève arrivant du sol avec la température que celui-ci possède à la profondeur où plongent les racines, elle doit nécessairement augmenter ou diminuer la température des parties qu’elle traverse, suivant que ces parties ont une chaleur inférieure ou supérieure à la sienne; moins il y aura de sève ascendante, moins la température des arbres sera modifiée, et plus cette température obéira aux influences exté- rieures. Or, l’ébranchage a pour effet certain de diminuer la 28 RAMrAUx. — Des Températures végétales. quantité de sève que les arbres puisent dans le sol :.cette opé- ration doit donc laisser les arbres plus complètement soumis aux influences du dehors, et partant, il doit en résulter qu'ils auront, après l’ébranchage, une température plus élevée ou plus basse que celle qu'ils auraient prise, dans les mêmes cir- constances, avant l'opération. Je n’ai pas fait assez d'observations pour juger complètement de l'effet modificateur produit par la sève sur la température des arbres à différentes hauteurs du tronc et selon les diverses profondeurs des couches végétales observées; mais au moins j'ai prouvé qu’elle exerce une influence incontestable, et cette influence est même évaluée en nombre pour le cas particulier qui a servi à ma démonstration. Jusqu'ici cette action de la seve n'était démontrée par aucun système d'épreuves capable de supporter la discussion. Les expériences les plus précises qu’on ait invoquées, à cet égard sont-consignées dans les tableaux de météorologie de la Bibliothèque britannique ; voici comment on a opéré : | D'une part, on a placé un thermomètre à 1",30 de profondeur dans le soi, et.on l’a observé chaque jour à deux heures après: midi, D'une autre part, on a introduit un second thermometre à 16 centimètres de profondeur dans la face septentrionale d'un marronnier de 64. centimètres de diamètre, et l’on a observé cet instrument au lever du soleil à deux heures après midi et au coucher du soleil. Senebier, en comparant les indications fournies par ces deux thermomètres ,: trouve qu’il y a plus de conformité dans leur marche qu’il n’y en a entre la température de l'arbre ét celle de l'air extérieur, ce qui lui semble indiquer que les change- mens de température de l’intérieur de l’arbre sont dépendans de la température du sol: W ajoute bien « que des expériences « aussi délicates devraient être variées de mille manières, et « suivies avec le plus: grand. soin, pour offrir des conclusions « tranchantes. » Maison. voit cependant combien il était dis- posé à rattachier la chaleur des arbres à celle du terrain. M. De Candolle a tiré des mèmes observations une conclusion RAMEAUX. — Des Températures végétales. 20 moins timide, mais aussi moins exacte que celle de Senebier, et il la formule en ces termes : « Les variations d’un thermo- « mètre placé dans l'intérieur d’un arbre correspondent sensi- « blement à celles d’un thermomètre enfoncé d’un mètre 30 « centimètres dans l’intérieur du sol. » C’est sur ce résultat, comme nous l’avons déjà dit, qu’il a fondé toute sa théorie des températures végétales, dans laquelle ne figurent pas d’autres causes que la sève ascendante. Or ce résultat, qui a servi de point de départ à M. De Can- dolle , ne se déduit nullement des observations consignées dans la Bibliothèque britannique. W ne se déduira jamais d’obser- vations bien faites et suffisamment variées; en un mot, il est d’une complète inexactitude. En effet, s’il est vrai, comme ce travail tout entier le prouve, qu'il y a dans un arbre à chaque instant autant de températures différentes qu’il y a de points inégalement exposés à l’action des sources calorifiques extérieures, qu’elle partie de l'arbre choi- sira-t-on pour en comparer la température à celle du sal? Tout point situé dans l'arbre, plus haut, plus bas, ou plus profon- dément que celui qu'on aurait choisi, donnerait un résultat différent! ce qui serait vrai pour l’un de ces points ne serait vrai pour aucun autre; en un mot, un arbre n’a pas ne tem- pérature, il en a d'innombrables, et partant il est à jamais im- possible de rattacher à la chaleur du terrain, comme à leur source unique, toutes ces températures différentes existant simultané- ment sur un même arbre. D'une autre part, la température de chaque point d’un arbre varie à tous les instans, elle augmente pendant le jour ou quand la chaleur extérieure s'élève, elle diminue pendant la nuit ou quand la chaleur du dehors s’abaisse; au contraire, la tempé- rature du sol varie très peu dans un jour, très peu d’un jour à l’autre, et au lieu d’avoir des alternatives très courtes d’abais- sement et d'élévation, elle va croissant ou diminuant sans in- terruption pendant toute une saison, ou au moins pendant toute une série de jours semblables. | Ce qui a induit en erreur dans les tableaux météorologiques dont on s’est servi, c’est que les indications fournies par le ther- 30 RAMEAUX, — Des Températures vépétales. momètre de l'arbre, à l'observation du matin, ne diffèrent pas, d’une manière tres notablé, des indications fournies par le thermomètre du sol à l'observation de deux heures après midi; cependant rien ne légitime la conclusion qu’on a déduite de cette espèce de conformité. Il suffisait, pour éviter toute mé- prise, de ne pas négliger les observations faites sur l'arbre à deux heures après midi et au coucher du soleil; on aurait vu alors que la chaleur de l’arbre augmente du matin au soir, et, comme celle du sol reste invariable, on n'aurait pas cherché dans celle-ci la cause de l’autre. Température des feuilles. J'ai rencontré, à cet égard, des difficultés encore insurmontables pour moi; j'attends que de nouvelles observations me permettent d’expliquer les nom- breuses anomalies qui se sont présentées dans me es. CONCLUSIONS. A priori , on peut rapporter les températures végétales à deux sources distinctes qui sont : 1° Les actions organiques, 1° Les influences météorologiqués. La chaleur vitale résultant des actions organiques, tour-à- tour rejetée ou admise sans aucune preuve expérimentale, paraît maintenant tout-à-fait démontrée par les recherches de M. Du- trochet. Cette découverte est une nouvelle richesse scientifique, mais elle n’est d’aucun secours pour résoudre la question des températures végétales. Ces températures varient, en effet, entre des limites fort distantes : les variations se manifestent dans toutes les parties quels que soient leur texture, leur ancienneté et leur diamètre, tandis que la chaleur vitale ne s’apercoit que dans les parties jeunes, molles ou herbacées, et s’y montre avec si peu d'énergie , que les instrumens les plus délicats et les plus minutieuses précautions sont nécessaires pour la dévoiler. Il est impossible d'expliquer, avec une source de chaleur si locale et si faible, des effets si généraux, si variables et si intenses. Les influences météorologiques ont deux sortes d’actions : les unes zmmédiates s'exercent sur les parties végétales exposées à RAMEAUX. — Des Températures végétales. 31 l'air libre, les autres rnédiates s’exercent sur le sol, et partant sur la sève que les plantes y puisent et qui vient modifier leurs températures. Actions immédiates. Tout pronve qu’elles sont les causes pré- dominantes des températures végétales. En effet, l'énergie de ces températures, les différences qu’elles présentent suivant la hauteur et le diamètre des sections observées, suivant la posi- tion profonde ou superficielle des couches, suivant labri ou l'exposition libre des parties, suivant les saisons, la succession des jours et des nuits, l'aspect du ciel, l’état des vents, etc., etc., tout cela ne peut s'expliquer, si l’on n’admet pas que ces actions immédiates ne l’emportent sur les effets de toutes les autres causes. Leur influence se lit à chaque ligne dans les propositions suivantes, toutes déduites des observations. 1° En général, il y à dans un arbre, à un instant quelconque, autant de températures différentes qu’il y a de points inégale- ment accessibles aux sources calorifiques extérieures; 2° La somme de toutes ces températures, ou, si l’on veut, la chaleur intégrale de l'arbre augmente avec la température am- ‘biante et diminue en même temps qu’elle; 3° Les variations de chaleur sont plus rapides et plus intenses dans les couches superficielles que dans les couches profondes; et les parties qui ont un petit diamètre se refroidissent ou s’é- chauffent avec plus de vitesse et d'énergie que les parties d’un diamètre plus grand; il en résulte qu’en général les températures des différens points d’un même arbre se présentent périodi- quement selon deux distributions graduelles opposées, l’une pendant le jour, l’autre pendant la nuit; 4 Pendant le jour, les températures des différentes couches concentriques d'un arbre vont en diminuant de la superficie au centre; cette distribution diurne s'établit d'autant plus vite et d'autant plus complètement, que la chaleur ambiante est plus élevée, et que l'arbre a des dimensions plus faibles ; 5° Pendant la nuit, au contraire, les températures des diffé- rentes couches concentriques vont en augmentant de la surface _ au centre; plus les arbres sont petits, plus la température am- 32 RAMEAUXx. — Des Températures végétales. biante est basse, moins il faut de temps pour que cette distri- bution nocturne s’établisse ; 6° Le matin et le soir, aux momens où l’une de ces deux dis- tributions tend à remplacer l’autre, on les rencontre simulta- nément sur le même arbre. Ainsi : Quelque temps après le lever du soleil, la température est décroissante de la surface au centre dans une certaine épaisseur des couches superficielles : c'est la distribution diurne qui déjà s’est établie dans ces parties. Mais au-delà d'une certaine épais- seur, la température redevient croissante à mesure qu'on s’a- vance vers les couches centrales ; c’est un reste de la distribu- tion z20cturne. | Les choses se passent d'une manière complètement inverse quelque temps après le coucher du soleil. 7° Les deux lois précédentes ont été observées sur des arbres dont le diamètre, aux sections les plus grosses, ne dépassait pas 27 centimètres, et lorsque la température ambiante augmentait sans interruption du matin au soir ou diminuait également sans interruption du soir au matin. Tout changement survenu dans ces deux conditions particulières produit un changement cor- rélatif dans l’ordre de gradation des températures végétales. Ainsi : Lorsque la nuit est plus chaude que le jour, c'est pendant la nuit qu’on observe la distribution diurne et réciproquement. Lorsque des variations surviennent pendant le jour ou pendant la nuit dans la température ambiante , leurs effets se manifestent immédiatement dans les couches superficielles de l’arbre et pé- nètrent plus ou moins profondément selon l'énergie et la durée de ces variations extérieures. On rencontre alors, en explorant un arbre de la surface au centre, des séries croissantes et des séries décroissantes de températures se succédant alternative- ment, el ces alternances sont d’autant plus nombreuses que les variations de la chaleur ambiante ont été plus fréquentes. L’é- paisseur de couches, occupée par chaque série croissante ou décroissante, est proportionnelle au temps pendant lequel a régné la température extérieure dont cette série est l'effet. Ces alternances s'observent à toutes les époques du jour et RAMEAUx. — Des Températures végétales. 23 de la nuitet à toutes les saisons dans les grosses sections desgrands arbres; car la chaleur se propageant lentement dans les tissus végétaux, les couches centrales des gros arbres ne ressentent les effets des influences extérieures que long-temps après que ces influences ont commencé d'agir. Ainsi au mois de juin 1841, pendant les plus fortes chaleurs, la température des couches centrales d’une section de 0",50 de diamètre commençait seu- lement à augmenter après le coucher du soleil; son accroisse- ment continuait durant toute la nuit jusqu'au matin et ne s’ar- rétait que bien long-temps après le lever du soleil : c'était l'effet de l'influence de la chaleur du jour précédent, laquelle, se pro- pageant de couche en couche, n’arrivait au centre que quinze ou seize heures après avoir atteint la surface. Pendant la jour- née, au contraire, ces mêmes couches centrales diminüaient constamment de chaleur jusqu’après le coucher du soleil, ne recevant ainsi et ne manifestant les effets de la fraicheur de la nuit que le jour suivant. En un mot, quelque grand que soit le diamètre d’une section d'arbre, les parties centrales de celle-ci ont des températures _ dont la marche est analogue à celle des températures ambiantes seulement les premières températures retardent sur leurs ana- logues de l’extérieur de quinze, de vingt, de vingt-quatre heures et même davantage, suivant la grosseur des parties observées. Le retard serait probablement de deux jours et plus sur un arbre d’un mètre de diamètre. Si donc les sections végétales observées ont un diametre suf- fisant, on trouve à un instant quelconqne, dans leurs différentes couches concentriques, des températures correspondantes à la chaleur du jour, d’autres à la fraicheur de la nuit, et par con- séquent une alternance des distributions nocturne et diurne. 8° L'action des rayons solaires est, sans aucun doute, la cause la plus puissante des températures végétales. Dans les jours les plus chauds d'avril, une branche de Peuplier de 4 centimètres de diamètre avait, dans ses couches centrales, au milieu du jour, une température supérieure de 8, de 10 et même de 13 degrés centigrades à la température extérieure. g Un large écran placé devant la branche, de manière à la XIX, BoTan, — Janvier. 3 3/ RAMEAUX. — {Jes lempératures végétules. garantir des rayons solaires, ramenaït sa température au niveau de celle de l’air ou l’empéchait de la dépasser. 10° Un écran plus petit, ne garantissant que les sections de la branche dans lesquelles le thermomètre était plongé, pro- duisait une partie de l’effet dû à un écran de dimensions plus considérables. Actions médiates des influences extérieures, ou action de la sève ascendante. La sève ascendante augmente ou diminue la température des parties qu'elle traverse, selon que ces parties ont une tempéra- ture inférieure ou supérieure à la sienne. Cette action se con- çoit & priori, Mais on ne l'avait pas encore démontrée d’une manière satisfaisante : maintenant le doute n’est plus possible. En effet : | Un arbre ébranché a pris, le jour même de l'opération et tous les jours suivans , une température centrale supérieure de 7, de 8 et même de 10 degrés à celle qu'il prenait auparavant sous des influences extérienres d’égale intensité; il est devenu, sous le rapport de la température, tout-à-fait semblable à un arbre mort de même port, de même taille et de même essence que lui. Or, cette augmentation de température ne provenait pas d’une modification organique; elle a été trop soudaine. Elle n’était pas due à ce que l’arbre recevait plus de rayons solaires après l’ébranchage; il n’y a pas eu de changement à cet égard pour la section observée et pour les sections voisines. Elle ne venait point, par communication du calorique, des parties supérieures de l'arbre : cela est rigoureusement impos- sible en principe, et les observations confirment le raïsonne- ment. Il ne reste donc, pour expliquer cette augmentation de tem- pérature, que de attribuer à une absence presque complète de sève ascendante, et l’on démontre que cette hypothèse satisfait aux conditions du phénomène; donc la présence de la sève as- cendante neutralise en partie les influences calorifiques exté- RAMEAUx. — Des Températures végelales. 35 rieures qui tendent à élever la température des plantes au-dessus de celle du sol. On conçoit parfaitement que la sève puisse jouer parfois unrôleopposé, c’est-à-dire qu'elle réchauffe les parties dont la température est inférieure à la sienne; mais ce second effet est moins facile à prouver par des observations que le premier, ou platôt il y a moins d'évidence dans les phénomènes. La raison en est que les circonstances extérieures qui tendent à abaisser la température de l'arbre diminuent en même temps la quantité de sève ascendante, et partant la somme des effets modifica- teurs de celle-ci. La masse de sève puisée dans le sol diminuant toutes les fois qu’elle aurait lieu d'exercer son pouvoir réchauf- fant, il n’est pas étonnant que celui-ci produise des effets moins notables que le pouvoir refroidissant, lequel s'exerce toujours dans des circonstances qui favorisent l'ascension de Îa sève, à savoir, quand il y a au dehors chaleur et lumiere. Une preuve cependant que le pouvoir réchauffant de la sève s'exerce aussi, c’est que si la chaleur des arbres tend à s’abaisser au-dessous de celle du sol, l’'abaissement est, en général, plus prompt et plus considérable dans les arbres morts et dans les arbres ébranchés, qu'il ne l’est dans les arbres vivans de même taille. DescriPrion des genres Drymispermum, Pseudais et Gyrinopsis du groupe des Aquilariées, Par M. DECAISNE. Les Thymélées de l’ancien continent ont été depuis peu l'objet de deux Mémoires importans de la paït de M. Meisner (1), au- quel plusieurs espècesremarquablessontnéanmoinsrestées étrau- geres. Ces plantes, conservées dans l’herbier du Muséum, ré- clamaient donc üa examen d'autant plus attentif, que la structure de leur ovaire, d’après les notions imparfaites que l’on en pos- (1) Synopsis Thymelæarum , Linnæa , 1840 , p. 385. — Ueber die Ostindischen Thyme- lâen. Denkschift, der Botan. Gesellschaft zu Regensbg. 1841. 36 3. pEcaIsNr. — Genres Drymispermum, Pseudais, etc. sédait, paraissait, d’une part, s’accorder assez peu avec celle des autres genres de la même famille; de l’autre, établir le pas- sage des vraies Thymélées aux Aquilariées, dont les caractères conservaient eux-mêmes quelque obscurité. Les genres dont il est ici question sont fondés en partie sur des espèces anciennement réunies au Dais, dont ils se dis- tinguent non-seulement par leur port et leur mode d’inflores- cence, qui les fait reconnaître au premier aspect, mais encore par les caractères tirés du nombre des parties de la fleur, de l'absence ou de la présence d’écailles qui garnissent l’orifice supérieur du périgone; surtout , enfin, par leur ovaire bilocu- laire , seul caractère remarquable au moyen duquel on puisse distinguer nettement les Aquilarinées des vraies Thymélées , mais qui, à mon avis, ne peut suffire ici à l'établissement d'une famille particulière. Le premier des genres qui nous occupera, fondé depuis long- temps par M. Reinwardt (1), a pour synonyme certain le Pha- leria Jack. (2). La présence d’un gros périsperme, signalé par erreur dans les graines du Drymispermum , semble surtout avoir éloigné l’idée de le rapprocher des Thymélées avec lesquelles il offre cependant une certaine ressemblance générale, comme l’a reconnu M. Endlicher, quoique dans ces dernières les étamines soient ordinairement incluses et l'ovaire constamment unilo- culaire. Le Dais coccinea , décrit par M. Gaudichaud, doit également constituer un genre distinct, d'aprés l’inflorescence , la forme du calice, le nombre de ses divisions et celui des étamines. Son port, comme celui du PDrymispermum, quoique assez sem- blable à celui du Daëis, s'en distingue néanmoins beaucoup par ses feuilles opposées et ses capitules de fleurs privés d’un véri- table involucre. Quant au Gyrinopsis, il s'éloigne des deux genres précédens, et en particulier du Gyrinops Gärtn. par ses dix étamines égales, sessiles et unisériées, ainsi que par un nombre égal d'appendices (1) Reinwardt , Syllog. Plant. novar. , Ratisb. 1828, lom. 11, p. 15. (2) W, Jack. , Malay. Miscell. in Hook. Comp. Bot. Mag. I, p. 156. J. DECAISNE. — Genres Drymispermum, Pseudais, etc. 37 velus placés à l’orifice du périgone. J'ignore quelle est la struc- ture de l'ovaire du Gyrinops (1); quant à celui de l’Aqguilaria Agallochum, il ne diffère en rien des genres précédens : l'ovaire est biloculaire et renferme deux ovules anatropes à micropyle supérieur; seulement, comme le raphé se sépare avec facilité de la membrane externe qui se prolonge inférieurement à la cha- laze , on a décrit le funicule comme un arille (2), avec lequel on ne peut le confondre, puisqu'il est parcouru dans toute son étendue par un faisceau de trachées qui vient aboutir a la cha- laze, laquelle occupe un des côtés de l'ovule, au lieu de se trouver diamétralement opposée au micropyle. Enfin le Candyera, classé dans le principe parmi les Thymélées, vient d’être avec raison réuni aux Olacinées par M. Bentham (3), quoique les caractères de la plante décrite par ce savant ne s'accordent ni avec ceux tracés par À. L. de Jussieu, ni avec les descriptions et les figures du Candjera publiées par Roxburgh. Si j'osais émettre une opinion, sans avoir examiné la plante que M. Bentham a eue en vue, je serais porté à croire que cet habile botauiste s’est appuyé, pour baser la sienne, sur un arbuste ap- partenant aux Myrsinées. En effet, la présence d’un petit calice, celle d’une corolle composée de quatre pétales auxquels cor- respondent autant d’étamines, un ovaire muni d’un placenta central, sont autant de caractères qui conviennent trés bien aux Myrsinées, et en particulier au Chorypetalum , maïs qui sont en désaccord complet avec ceux tracés par Jussieu, pour une plante que cet illustre botaniste avait réunie, sans hésitation , aux Thy- mélées. Pour moi, le Candjera Rheedii m'a offert un périgone urcéolé à quatre dents, portant à sa base quatre étamines avec lesquelles alternent autant d’écailles hypogynes, et un ovaire charnu présentant, vers sa partie moyenne, une très petite loge, du fond de laquelle naît un placenta central portant un ovule nu ou réduit au nucelle, d’abord réfléchi, puis redressé sur lui- (1) Hook. Icon. vol, 1 , tab. v. (2) W. Arnott, in £indl. Intr. to Nat. Syst. of Bot. 2° édit. , p. 196. (3) G. Bentham. Account of iwo Genera allicd to Olacineæ. Trans. Linn, Soc. vol, xviur, pag. 672. 38 3. pxcaisne. — Genres Drymispermum, Pseudais , ecc. même, et semblable à celui de l’Opilia ; des Santalacées ou des Olacinées en général. | Or, de ce qui précède, il résulte que les Aquilarinées dif- fèrent uniquement des Thymélées par leur ovaire biloculaire; et comme, en effet, on rencontre indistinctement, dans l’un et dans l’autre de ces deux groupes, des plantes munies de feuilles opposées ou alternes, d’une inflorescence fasciculée, de fleurs divisées en quatre ou cinq lobes privées ou garnies à la gorge d'écailles alternant avec un nombre égal d’étäamines, enfin qu’elles offrent des ovaires accompagnés ou dépourvus à la base de disque hypogyne, je propose de réunir, à la suite des Thy- mélées et pour en former une simple section sous le nom d’A- quilariées, les cinq genres suivans : Zquilaria , Gyrinops, Gy- rinopsis, Dryinispermum et Pseudais, qui se rapprochent par la structure de leur ovaire, mais qui présentent, quant à l’en- semble des autres caractères, toutes les modifications que l’on rencontre dans les vraies Thymélées. DevyvisPermum Rwdt. ( Phaleria, Jack.) Car. Gen. Perigonium coloratum, infundibuliforme, limbo quadrifido subæquali, æstivatione imbricativà, fauce nudà. Sta- mina summo tubo inserta, exserta, inæqualia: quatuor alterna breviora ; filamenta filiformia erecta; antheræ parvæ, connectivo crassiusculo adnatæ, biloculares. Stylus filiformis stamina snpe- rans, stigmate capitato papilloso coronatus. Ovarium ovoideum, im basi disco cupuliformi submembranaceo cinctum , bilo- culare, loculis uniovulatis, ovulis appensis anatropis. Fructus subdrupaceus, sarcocarpio fibroso, bi-v. abortu unilocularis , nonospermus. Semen ovoideum , testà subcrustaceä ; embryo co- tyledonibus carnosis, plano-convexis, radiculà superà, brevi. — Frutices mollucani, foliis oppositis v. subalternis, breviler pe- tiolatis, acuminatis, coriaceis, pedunculis axillaribus v. ter- minalibus , floribus in wmbellam v. potiùs in sertulum foliolis envolucralibus stipatum congestis. 3. DECAISNE. — Genres Drymispermum, Pseudais, etc. 39 1. Drymispermum urens. Rwdt. D. arbor foliis subsessilibus lato-lanceolatis acuminatis, flo- ribus albis majusculis, staminibus stylum superantibus. Drymispermum urens. Rwdt. Syll. plant. nov. Ratisb. 1828, tab a9, n° 355. Has. Insul. Célbes. « Arbor speciosa. {ami flaccidi. Æolia opposita, subsessilia, lato-lanceolata, acuminata, integerrima, glaberrima. Umbellæ laterales sessiles, rariüs terminales, bracteis pluribus obtusis involucratæ. Receptaculum florum commune foveolatum Flores sessiles, albi. Perigonium infundibuliforme , pilis brevissimis incanum, 0% 64 long. limbi laciniæ 4, rotundatæ, obtusæ. Séamina filamenta 8, summo tubo inserta , segmentis duplo longiora ; antheræ. aduatæ. Stylus erectus, filiformis, staminibus brevior. Séigma capitatum, globosum , integrum v. didymum. Ovu- rium oblongum. Fructus cerasorum magnitudine, globosi, drupacei, ruberrimi, dipyreni (diametr. 20-25 muill. } caro albida, insipida s. subdulcis. Nuces duæ, plano couvexæ. Putamen duplex; exterius opere filamentoso reticulato, pulpam succosam includente tectum ; interius fragile, atrum. Arillus? crassus, fungosus, utrinque putamini communis. Semen globosum ; testa tenuis, fusca. » Rwdt. mss. 2. Drymispermum Blumei. D. foliis oppositis oblongo-lanceolatis basi et apice acutminatis glabris , capitulis subsessilibus axillaribus v. terminalibus, flo- ribus extrorsum glabris. Dais dubiosa. BI. Bijdr. p. 651. Has. in sylvis montosis insularam Javæ et Nusæ-Kambansæ. Nomen a Javanis: Kampang Garang ( Burm.), Kakapassan ; Godong-Lawek (B1.), Daum Blibinam ( Lescht. ). Oss. Suivant le rapport de Leschenault, les Javans se servent de la pulpe des baies ou mieux des Cotylédons concassés du Drymispermum pour en frotter les enfans atteints de maladie psorique. 35. Drymispermum laurifolium. D. foliis oblongis v. elliptico-oblongis basi attenuatis apice acu- mipatis breviter petiolatis, floribus numerosis capitatis termina libus extrorsüm puberulis subincanis, stylo stamina superant. 4o 3. DEGaISNE. — Genres Drymispermum, Pseudais, etc. Dais dubiosa. Blum.? Decaisn. Herb. Tim. p. 4r. H45. in insulà Z'mor. 4. Drymisperum Perrottetianum. D. foliis lato ellipticis breviter acuminatis nervosis petiolatis, floribus numerosis capitatis axillaribus v. terminalibus , extror- süm puberulis, introrsüm ad apicem laciniarum tomentosis, stylo stamina æquante. Has. in Manillam. 5. Drymispermum Burmunni. D. foliis late ovatis v. obovatis acuminatis breviter petiolatis, floribus capitatis axillaribus, extrorsüm subpuberulis , stylo stamina subæquante. | Oss. La figure publiée par Burmann (1) est en désaccord avec son texte, qui lui-même ne correspond point aux échan- tillons conservés dans son herbier. La figure du Dais octandra représente des fleurs à cinq divisions, à dix étamines et des feuilles atténuées aux deux extrémités, tandis que la plante, conservée dans l’herbier de M. Delessert , et nommée par Bur- mann lui-mème, porte des feuilles obovales acuminées, des fleurs velues à quatre divisions, quoique la description les indique comme glabres , ce qui ferait supposer quelque affinité avec le Dais dubiosa BI. J'ignore également si le Phaleria capitata Jack. , originaire de Sumatra, et le Daës disperma Forst. , se rapportent à l’une des espèces précédentes. PsEUDAIS. CHar. GEN. Perigonium urceolato-cylindraceum, limbo 5-den- tato, æquali, brevi, fauce nudà. Stamina 10 medio tubo sub- biseriatim inserta inclusa ; filamenta filiformia, libera, glaber- rima. Stylus elongatus, stigmate subpeltato coronatus. Ovarium ovoideum , imà basi annulo hypogyno cinctum, biloculare, locu- (#2) FI, End. p. 104 , tab. 32, fig. 2. 1. DECAISNE. — Genres Drymispermum, Pseudaïs, etc. 41 lisuniovulatis, ovulis appensis, anatropis. Fructus sabdrupaceus, sarcocarpio fibroso , bi-v. abortu unilocularis, monospermus. Semen ovoideum, testà tenui. Æmbryo cotyledonibus carnosis plano-convexis , radiculà brevi, super. — Frutex moluccanus (Ravacensis) ; foliis oppositis, breviter petiolatis, ovalibus, apice acuminatis, acutis, integerrimis ; pedunculis axillaribus ? v. ter- minalibus, solitariis, floribus hermaphroditis, in rapitulum globosum congestis , bracteis involucralibus basi stipatum. Pseudais coccinea. P. folüis breviter petiolatis ovatis v. elliptico-ovatis basi rotun- datis apice acuminatis acutis. Daïs coccinea. Gdch. foyage de l'Uranie, p. 443, tab. 44. : Hag. in Moluccis (insula Rawak). GYRINOPSIS. CHar. GEN. Perigonium infundibuliforme limbo 5-fido, æquali, æstivatione quincunciali; fauce squamosà, squamis 10 brevibues _crassiusculis , villosis , lacinüs per paria oppositis, æqualibus. Stamina 10 uniseriatim summo tubo inserta, sessilia , in- clusa, antheræ basi et apice emarginatæ, dorso medio affixæ, biloculares. Stylus cylindraceus , stigmate ovoideo hispidulo capitatus. Orarium ovoideum, pilosum, breviter stipitatum, an- nulo hypogyno destitutum, biloculare, loculis uniovulatis, ovulis appensis , anatropis. Fructus.....— Frutex Luconensis, foliis alternis , breviter peliolatis, oblongis, acuminatis , tenuissimè et transversé venosis ; pedunculis alaribus v. terminalibus ; floribus pedicellatis , umbellatis , umbelld involucro destitutä. Gyrinopsis Cumingiana. G. foliis breviter petiolatis, oblongo-ellipticis apice acumi- natis, pedunculis 8-10 floris , pedicellis hirsutis, floribus intror- süm et infernè pubescentibus. 3 Has. in Manillam (Cuming, n. 1617 ). 42 J. DECAISNE. — Genres Drymispermum , Pseudais, e/c. EXPLICATION DES FIGURES. ( PLANCHE 5.) A. Drymispermum laurifulium. B. Gyrinopsis Cumingiana. Fig. 1. Plan symétrique des parties de la Fig. 13. Portion de rameau portant une om- fleur. belle de fleurs. 2. Bouton. | 14: Plan symétrique des parties du péri- 3. Fieur épanouie. gone. : 4. Anthère vue par-devant, 15. Fleur grossie. 5. La même vue par le dos. 16. Périgone ouvert dans sa longueur, 6. Ovaire coupé verticalement et ac- pour montrer les étamines et l'o- compagné à la base du disque hy- vaire. pogyne. 17. Ovaire coupé verticalement. 7. Le même, coupé transversalement. 18. Ovule. 8. Ovule. 19. Ovaire coupé en travers. 9. Fruit du D. Burmanni, de grandeur 20. Le même, plus âgé et dépouillé du naturelle. périgone . 10. Le même, coupé verticalement. 21. Le même, coupé verticalement, pour 11, Graine coupée transversalement , montrer l’avortement de l’une des afin de montrer l'épaisseur des co- loges ainsi que l'ovule qu’elle ren- tylédons. ferme. 12. La mème, coupée verticalement. ARGYROLOBIA hemisphæœræ septentrionalis , Auct. comite JAUBERT et ED. SPACH. ARGYROLOBIUM, Ecklon et Zeyher, Enum. Plant. Cap., 1, p. 184. — Cnasmoxe, E. Meyer, Comment. Plant. Üap.,p.7v (non Presl. ). — Cyrisi sectio Loroipes ( exclus. sp. }), DC., Prodr. IH, p. 156 ( characteribus amplificandis ). — Cyrisr sectio DicaeiLus , Reichb., For. Germ. Excurs. , p. 522. — ARGYROLOBIUM et TricHAsmA, Walpers, in Linnæd , vol. xur, p. 506 et 510. SeRIES |. HOMOPHYLLA. Foliola cujusve folii conformia , æquilatera. Sectio I. CROTALARIOIDES , Nob. Pedunculi terminales , stricti , multiflori : pedicellis in racemum JAUBERT et sPACH. — Argyrolobia hemisph. septentr. 43 daxum elongatum dispositis. Calyx ferè ad basin usque bi- D ; labio superiori ad medium bifido ; labio inferiori breve (113) trifido : laciniis dissimilibus bide bus infimä triplà latioribus). Corolla citrina. 1. ARGYROLOBIUM CROTALARIOIDES, Nob. (1//. Plant. Orient. Tab. 59.) Erectum , argenteo-sericeum. Foliohs foliorum inferiorum ovalibus v. obovatis; cæteris lanceolatis v. lanceolato-oblongis. Racemis 9-15-floris. Calycinis labii superioris segmentis ovato- lanceolatis ; labii inferioris laciniis lateralibus triangulari-lanceo- latis, infimâ lineari-lanceolatà subbrevioribus. Vexillo ovali v. subrotundo, emarginato, glabro , carinà vix longiori. Alis cul- triformi-oblongis, carinà subbrevioribus. Leguminibus lineari- oblongis, sericeis, 1-3-spermis. Seminibus compressis , sub- quadratis , flavo-viridibus. Suffrutex humilis, subcæspitosus. Rapix subpedalis, descendens, parcè ra- mosa , tandem liguosa, collo digiti crassitie. Gaupices (in plantis vetulis } plu- res, 1-2-pollicares, erecti, v. subdiffusi, tortuosi, aphylli, quotannis ramos floriferos edentes ; vetuli pennæ anserinæ crassitie, cortice rugoso. Ramr-FLorr- FER erecti v. adscendentes, 5-6 pollices longi, herbacei, annui ( v. saliem basi solum frutescentes), graciles, obsolete angulati, foliati, subflexuosi, modo sim- phices v. parce ramulosi , modo subpaniculati. Folia petiolo foliolis modo subæ- quilongo , modo breviori. Forroca 3-y lineas longa, acuta , v. acuminulata, brevè petiolulata, subcoriacea, sæpè complicata. Sriruzz minutæ, persistentes, lineari-lanceolatæ. Racemr ramos ct ramulos terminantes, solitarii, virgati, floratione ineunte densiflori et breves, dein gradatim laxiores, tandem 1-3 pollices longi. Pevicezrt vix lineam longi, sparsi, tribracteolati, sub anthesi cernui, dein adscendentes, Bracrronx deciduæ , sparsæ , minutæ, pedicello breviores , sublanceolatæ , acuminatæ. Cazvx 2-3 lineas longus, sericeus, sübmembrana- ceus; Jabüs complicatis; labium superiùs paulo brevius.. VexiLLum 2 112 - 3 lineas longum ; brevè unguiculatum. AL concavæ , obtusissimæ, margine superiori basi brevissimè auriculatæ et transverse plicato-rugosæ. CARINA eros- tris , ermarginata. Ovarium 2-v. 3-ovulatum. Srvyzus filiformi-subulatus , ovario parallelé compressus, exceptà basi glaber, cvario sub anthesi longior. Srrema terminale, obliquum, minutum , Subcapitellatum. LEcumen 7-9 lineas longum et circiter 2 lincas latum, cartilagineum, tenue , torulosum, estipitatum, acu- minatum , modo rectum, modo subfalcatum, inter semina membranaceo- septulatum. SEMINA sesquilineam longa ct ferè totidem lata, lævia , lucida, 44 JAUBERT et spacx. — Argyrolobia hemisph. septentr. crassiuscula , estrophiolata, paulo suprà medium affixa ; perispermio ( si mavis endopleurà ) corneo , embryone crassiori. (Æxam. s. sp. à Herbar. Mus. Par. et cl. Webb.) In Syrià, prope Æintab , legit Aucher-Eloy! (Cat. n. 1082.) » Sectio II. CYTISOIDES Nob. Pedunculi terminales v. axillares términalesque, pauciflori ; pe- dicelli corymbosi ». fasciculati, conferti. Calyx ferè ad basin usque bipartitus ; labio superiori bipartito ; labio inferiori ad medium trifido: laciniis conformibus. Corolla citrina. 2. ARGYROLOBIUM LiNNÆanuM , Walpers. CyTisus ARGENTEUS Linn. CHASMONE ARGENTEA E. Meyer. CAJANUS ARGENTEUS Spreng. . Lotus ARGENTEUS Brotero. Suberectum; argenteo-sericeum. Foliolis ovalibus v. oblongis. Pedunculis brevissimis (axillaribus haud raro unifloris). Calycinis labïi superioris segmentis oblongo-lanceolatis, acuminatis ; labii inferioris laciniis ilot subulatis, Alis cultriforratebovitts ; carinà longioribus , vexillo subrotundo dorso sericeo breviori- bus. Leguminibus lineari-oblongis, sericeis, 3-6-spermis. Semi- nibus lentiformibus , flavis. Sectio III. LOTOIDES, Nob. Pedunculi 2-7-flori, sub anthesi terminales ; fructiferi plerimque (ramuli accremento. ulteriort) laterales ; pedicelli corymbosi v. fasciculati, conferti. Calyx ferè ad basin usque bipartitus ; labio superiori bipartito ; labio inferiori ad medium trifido : laciniis dissimilibus (lateralibus infim& plus triplo latioribus). Corolla citrina. 3. ARGYROLOBIUM CALYCINUM, Nob. GYTISUS PONTICUS HUMIFUSUS FOLIIS TRIFOLIT PRATENSIS Tourn. ! ( Herb.) Coroll. p. 44. sAUBERT et spacH. — Ærgyrolobia hemisph. seplentr. 45 Cynisus cazxanus, Bieberst., Ælor. Taur. Caucas.—C. À. Mey., Enum. Plant. Caucas. p. 135 et 251. Cyrisus PAUGIFLORUS Willd., Spec. Cynsus Lorornrs Willd., Spec. (ex syÿnonymo Tournefortiano). — D'Urville, Enum., p. 50. Cyrisus nanxus Willd., Enum. CHASMONE CALYCINA E. Mev. TricHAsMA caALycINUM Walpers. Subdiffusum ; partibus herbaceis villosulis , viridibus. Foliolis ovalibus v. obovatis. Pedunculis erectis , elongatis. Calycinis labii superioris segmentis , labiique inferioris laciniis lateralibus oblongo-lanceolatis, acuminatis; lacinià infimä lineari-lanceolatà. Alis carinä paulo longioribus, vexillo glabro subrotundo emar- ginato brevioribus. Leguminibus villosis, lineari-oblongis, 5-10- spermis. Seminibus lenticularibus, castaneis. Locis natalibus jàm notis addenda est : Persia septentrionalis (Aucher Eloy! Cat. n. 1099. « Ad radices montium provinciæ Lazistan » ). Sectio IP. EREMOLOBIUM , Nob. Pedunculi oppositifolit , brevissimi , crassi, uniflori. Calyx ferè ad basin usque bipartitus ; labio superiori brevè ( 1/3 ) bifido ; labio inferiori ad medium trifido : laciniis dissimilibus (infimd lateralibus breviori et angustiori). Vexillum croceum. Carina et alæ flavæ. 4. ARGYROLOBIUM UNIFLORUM, Nob. Cynisus unircorus Decaisne, Florula sinaica , in Annales des Sciences naturelles , 2° série, vol. 11, p. 267. Erectum, argenteo-sericeum. Foliolis oblongis v.obovatis. Pe- dunculis folio multo brevioribus. Laciniis calycinis 4 superiori- bus triangularibus, acutis; lacinià infimâ subulatä, brevi. Vexillo glabro, ovato, emarginato , carinà breviori , alis cultriformi- ovalibus longiori. Leguminibus strigulosis , angustè linearibus , 46 saugerr et spacn. — Argyrolobia hémisph. septentr. 6-ro-spermis. Seminibus sphæricis, flavescentibus, nigro-ma- culatis. | Suffrutex habitu Ærgyrolobii Linnæani. Rapix plantæ vetulæ semipedalis, lignosa , parcè ramosa , crassitiè digiti minoris. CAupices breves, tortuosi , ramosissimi , lignosi. RaAmï FLORIFERI erecti v. adscendentes, 5-10 pollices longi, graciles , flexuosi , paniculati. Frores 2 1/2-3 lineas longi. Corocra calycem pauld superans. Azæ obtusæ , latere superiori ad basin plicato-rugosæ. Lrcu- Mina circiter pollicem longa et lineam lata. SEmINA magnitudine grani Sinapis. (Exam. s. sp. ) Crescit in desertis Sinai ( Bové! ), nec non in Libano (Æucher Eloy ! sine numero ). Sectio P. TEPHROSIOIDES, Nob. Pedunculi oppositifolis , stricti, graciles, 1-3-flori ; pedicellis laxè racemosis. Calyx ferè ad basin usque bipartitus ; labio superiori bipartito ; labio inferiori breve ( 113) trifido : laciniis dissimilibus (lateralibus infimä latioribus). Corolla rosea v,. violacea. 5. ARGYROLOBIUM ARABICUM, Nob. Cyrisus ArABICUS Decaisne, Plantes de l’Arabie heureuse , in Annales des Sciences naturelles, 2° sér., vol. 1v, p. 78. Diffusum ;argenteo-sericeum. Fololis plerisque angusté linea- ribus. Pedunculis petiolis brevioribus, 1-3-(plerumque 2-) floris. Caïycinis labii superioris segmentis oblongo-lanceolatis, acumi- natis ; labii inferioris laciniis lateralibus triangulari-lanceolatis, lacinià infimà subulatà subbrevioribus. Vexillo glabro, subrotun- do, emarginato, alis cultriformi-linearibus paulô breviori, carinà subæquilongo. Leguminibus linearibus, strigulosis , 6-10-sper- mis. Seminibus lenticularibus , carneis. | Caupices breves, lignosi. Ramr 6-10 pollices longi, paniculati, teretes, graciles , flexuosi. Srrpuzæ minimæ , ovato-lanceolalæ , persistentes. Forra pe- tiolo filiformi, 3-6 lineas longo. Fouioca 2-6 limeas longa, 1/2-:1 lineam lata ,acûta , subsessilia ,sæpè complicata ; lateralia medio plerèmque subduplo minora, PEpuxcurr 2-3 lineas longi. Penicezzr calyce breviores. BracrroLæ minutæ , lanceolatæ, persistentes. Cazvx vix ultrà 2 lineas longus ; labio supe- JAUBERT et SPACE. — Æroyrolobia hemisph. septentr. 47 riori inferior: paulo breviori. CororLa rosea , glabra, calyce paulo major. Vexiczum brevè unguiculatum. Ar obtusissimæ , latere superiori à basi ad medium transversè plicato-rugosæ. LecuMEx 15-18 lineas longum , sesquilineam latum, torulosum, acuminatum , plano-compressum, inter semina obsoleté septulatum. Semina lævia, lucida , lineam lata. ( Exarn. s. sp.) In insulà VNeyman ( oris Arabiæ felicis proximà }) legit Bové! 6. ArcyroLogiuM BoTrÆ, Nob. Erectum; partibus juvenilibus argenteo-sericeis; adultioribns calvescertibus. Foliolis ovalibus , v. oblongis, v. obovatis, tan- dem glaucis. Pedunculis petiolis brevioribus, 1-v. 2-floris. Caly- cinis labii superioris segmentis oblongo-lanceolatis, acuminatis; labii inferioris laciniis lineari-lanceolatis, acutis, æquilongis : lateralibus infimä subduplo latioribus, Alis cultriformi-oblongis, carinà paulo longioribus, vexillo ovali retuso glabro breviori- bus. Leguminibus linearibus, strigulosis, 8-ro-spermis. Semi- bus lenticularibus , flavis. Suffrutex 4-8-pollicaris, subcæspitosus. Rapix vetula crassitiè pennæ cor- vinæ. Caupices erecti v. subdiffusi, graciles ; breves , ramosi. Rami FLORIFER1 erecli, v. adscendentes , v. subdivergentes, simplices , v. paniculati, graciles, v. subfiliformes, substricti. FocraA plus minüsve remota ; petiolo subfiliformi, stricto , plerumque foliolis longiore. Fozrora 2-9 lineas longa (cujusve folii lateralia terminali plerimque 2°-3° minora) , subcoriacea , subsessilia , acumi- nulata , v. apiculata, v. obtusissima , raro complicata , basi sæpissimè acuta. SriPuLE minimæ , fugaces. Penunourt 1-4 lineas longi: floriferi erecti ; fructi- feri baud raro divergentes , v. subpatentes. Pepicezzr 1-2 lineas longi, 3-brac- teolati, supernè incrassati, sub calyce constricti: floriferi cernui; fructiferi erecti v. subpatentes. Bracrrozz minutæ, subulatæ, persistentes. Ca1,yx circi- ter 3 lineas longus, submembranaceus, flavescens, extüs subsericeus; labio superiori pauld breviori. Cororra glabra,calyce pauld major. Azx obtusæ, latere superiori ad basin transversè plicato-rugosæ. Srvzus brevis , apice unci- nato-inflexus. LEGUMEN 12-15 lineas longum , ferè 2 lineas latum , erectum ,* v. subpatens , torulosum, plano- compressum, acuminatum , modo rectum, modo subfalcatum , inter semina obsoletè VE SEMINA Port lucida , vix lineam lata. (Exam. s. Sp. ) In Arabiä, prope Djedda , legit cl. Botta! 48 sAUBERT et spacu. — Argyrolobia hemisph. septentr. 7. ARGYROLOBIUM ABYSSINICUM, Nob. Erectum; partibus juvenilibus argenteo-sericeis, adultioribus calvescentibus. Foliolis ovalibus v. oblongis, tandem glauco- viridibus. Calycinis labiïi superioris segmentis oblongo-lanceo- latis, acuminatis ; labii inferioris laciniis lateralibus triangulari- bus, acutis, lacinià infimà subulatä subbrevioribus. Corollä...… Leguminibus linearibus , strigulosis , 6-9-spermis. Seminibus lenticularibus , flavis. Cauzes è radice parce ramosa pauci, subpedales, herbacei (verosimiliter vetuli basi frutescentes ), graciles, subflexuosi, à basi ramosi ; ramis paniculatis, plûs minüsve divergentibus. FozrA internodiis modo breviora, modo longiora; petiolo subfiliformi, stricto, foliolis æquilongo v. longiore. Fozioza 2-6 lineas longa ( cujusve folii lateralia medio pleramque subduplo minora ), tenuia, subsessilia, acuminulata , v. apiculata, basi sæpissimè acuta. Sripurx minimæ, fugaces. Penuncuzt 3-12 lineas longi, filiformes: fructiferi erecti, v. diver- gentes, v. subpatentes. Pepicer11 circiter lineam longi , tribracteolati , supernè subincrassati; fructiferi erecti, v. subpatentes, v. cernui. Bracteolæ subulatæ, persistentes. Cazyx (fructifer ) vix ultra 9 lineas longus, rufescens, membraua- ceus , extüs sparsè strigulosus; labio superiori paulo breviori. CorozLLAM non vidimus. LecuminA 10-15 lineas longa et circiter 2 lineas lata , erecta , v. arrec- ta, v. subpatentia , v. declinata, nunc recta, nunc subfalcata, acuminata, stylo emarcido uncinulata , plano-compressa , torulosa , inter semina obsoletè septu- lata. Semina lævia, lucida, vix lineam lata, ad hilum emarginulata. ( Fram. s. sp.) In Abyssinià , prope Ædouakh , legit Quartin-Dillon ! Sectio VI. EMODIANA, Nob. Pedunculi oppositifolii, filiformes , 5-6-flori, foliis multô lon- giores : pedicellis racemoso-secundis , tandem remotis. Calyx ferè ad basin usque bipartitus ; labis ambeduis brevé (1/3) fissis ; laviniæ 4 superiores subconformes, lacini4 infim& bre- viores et latiores. Corolla rosea. 8. ARGYROLOBIUM FLACCIDUM , Nob. Cymisus FLaccinus Royle! in Herb. Mus. Par. Cyrisus piFFusus Jacquemont | mss. JAUBERT et SPACH. — Ærgyrolobia hemisph. septentr. 49 Sericeo-villosum , subargenteum , Giffusum. Ramis subflifor- mibus , paniculatis. Foliolis ovalibus, v. oblongis, v. obovatis. Pedunculis 3-5-floris. Calycis laciniis 4 superioribus triangulari- bus, acuminatis; laciuià infimä subulatà. Vexillo ovali ,emarpgi- nato, glabro, carinà paulo breviori,alis cultriformi-oblongis sub- æquilongo. Leguminibus oblongo-linearibus, villoso-tomentosis, 3-8-spermis. Seminibus subquadratis, flavescentibus , com: pressis. Suffrutex subcæspitosus. Rapix crassitie pennæ corvinæ. Gaupices breves , fruticulosi. Ramr rLorirert 6-12 pollices longi. Fozra brevè petiolata. Foz1ora 3-6 lineas longa, subæqualia, v. lateralia terminal minora , acuminulata , sub- sessilis. Sripuzz minutæ , subulatæ , persistentes. PeoyNcuzr 1--2 pollices longi, flaccidi. Penicezzr breves, cernui, apice incrassati ; fructiferi suberecti v. pa- tentes. BrAcTEOLÆ minutæ, subulatæ , persistentes. l‘LorEs circiter 3 lincas longi. CoroLLA calycem pauld superans. LEGUMINA erecta v. patentia”, circiter pollicem longa et sesquilineam lata, recta, v. subrecta, plano- compressa , acuminata , torulosa, inter semina membranaceo-septulata. SemiNa lævia, lucida, circiter lineam longa. ( Exam. s. sp.) In Emodi valle Sut/edge (inter Koteghur et Duttnaghur) legit Jacquemont ! , anno 1830. 9. ARGYROLOBIUM DIVARICATUM, Nob. Argenteo-sericeum , diffusum. Ramis gracilibus, laxè pyra- midato-paniculatis : ramulis filiformibus, divaricatis. Foliolis lanceolatis v. lanceolato-oblongis. Pedunculis 3-5-floris, flaccidis. Calycis laciniis 4 superioribus ovatis, acuminatis; lacinià infimà subulatà. Vexillo ovato-subrotundo, retuso , carinà paul bre- viori, alis cultriformi-oblongis paulo longiori. Leguminibus...…. Specimen unicum examini nostro subjectum constat ramo pedali, debili, flexuoso, ad axillas omnes ramulifero'; internodiis foliis sabæquilonois. Ramuzr subpaniculati , apice nunc recurvi, uunc incurvi: inferiores 4-5 pollices longi ; superiores gradatim breviores et tenuiores. FortA brevè petiolata. Forrora tenuia , subsessilia , acuta : ramea 6-12 lineas longa; ramularia subtriplo minora. STiPuLÆ minutæ , lineari-subulatæ , persistentes. Penunour1 6-18 lineas longi , flaccidi. Penrcecr1 breves, cernui. Bracreoæ subulatæ, persistentes, minutæ. Fcores 3-4 lineas longi. CorozLa calycem pauld superans. LeeuminA deside- rantur. (Exam. s. sp.) In Emodi regione Kanaor dictà legit cl. Royle! XIX. Boran. — Janvier, bo JAUBERT et SPACH. — Ærgyrolobia hemisph. septentr. . SERIES IT. HETEROPHY LLA. Foliola in quovis folio dissimilia : lateralia obliquissimia v. feré dimidiata, subcultriformia ; medium æquilaterum v. subæqui- laterum, subcuneïforme. Sectio I. TRIGONELLOIDES , Nob. # Pedunculi oppositifolit , filiformes ; 2-5-flori; pedicellis modo Jasciculatis, modô racemoso-secundis. Calyx ferè ad basin usque bipartitus ; labio superiori bipartito; labio inferiori trifido (113); lacinuis dissimilibus , subæquilonsis. Corolla fusco et violaceo variegata. Legumen oblongum , subtoru- dosum. 10. ARGYROLOBIUM TRIGONELLOIDES, Nob. ( J//. Plant. Orient. , tab. 60.) Diffusum v. procumbens; partibus juvenilibus argenteo- sericeis ; adultioribus calvescentibus. Caulibus subfiliformibus, flexuosis. Foliolis (tandem glaucescentibus) apice rotundatis v. retusis, haud raro apiculatis ; terminalibus obovato-cuneifor- mibus. Laciniis calycinis acutis : summis oblongo-lanceolatis; lateralibus triangularibus v. triangulari-lanceolatis, infimä lineari- lanceolatà subbrevioribus. Alis cultriformi-oblongis, carinà sub- longioribus , vexillo ovali retuso dorso subsericeo brevioribus. Leguminibus strigulosis , 3-6-spermis. Seminibus reniformi-sub- globosis, nigro-fuscis. Suffruticulus mulücaulis, habit T'rigonellæ v. Loti, partibus juvenilibus densè sericeis; adultioribus sparsé strigulosis. Rapix descendens , parce ramosa: vetula lignosa et crassitiè pennæ cygneæ. CauLEs 5-10 pollices longi, diffusi, v. prostrati, simplices, v. ramulosi, v. paniculati, teretes, foliau, ad axillas plerasque pedunculiferi , exceptà basi perennante et tandem lignosäà herbacei, adulti plermque purpurascentes ; internodia tandem foliis duplo v. triplo longiora. Forra breve petiolata. ForroLa subsessilia, subcarnulosa ; adulta suprà calvescentia et viridia, subtüs strigulosa et glaucescentia ; caulina 3-6 lineas longa; ramularia duplo triplove minora. SriruLe ovatæ v. triangulares, acutæ minutæ , submembranaceæ , fuscæ, persistentes. Pepuncurt adsceudentes v. ar- . TAUBERT et spaca. — Argyrolobia hemisph. septentr. 51 recti; fructiferi haud rard arcuati, folio nunc breviores , nunc longiores. Pepr- cerxx mod fasciculati, modd racemosi, calyce breviores, cernui : frutiferi genicu- lati. Bracreozæ persistentes, miuutæ, alternæ, pedicello breviores, fuscæ, strigu- lose, subulatæ , v. lineari-lanceolatæ. Flores parvi, remou , plermque secundi. Cazvx 3 lineas longus; labio inferior: paulo breviori : laciniis lateralibus infimä subduplô latioribus. CorozLA vexilli dorso excepto glabra, calyce demüm sub- triente longior. Vextzzum circiter 4 lineas longum; fuscum, breve unguicula- tum. Azæ brevissimè unguiculatæ, obtusissimæ, calyce subæquilongæ, mar- give superiori ad basin brevè auriculatæ et extùs transversè plicato-rugosæ. Pismirzum sub anthesi staminibus paulo longiüs, Ovarium 4-6-ovulatum, densé sericeum. Sryzus glaber, ovario parallelé compressus illoque sub anthesi brevior. LeGuMEN calyce duplo triplove longius {5-8 lineas longum, 2 lineas circiter latum ), cartilagineum, tenue, plano-compressum, estipitatum, rectum, oblique acuminatum, inter semina non septulatum. SEmina crassiuscula , vix ultra lineam longa, pardm compressa, ad hilam profundè emarginata. (Exam. s. sp.) Crescit in desertis Assyriæ { Aucher £loy | Cat. n. 1049 }), nec non in Persià circa Mendjil (Idem ! Plantæ exsicc. n. 4558), et in collibus argillosis abruptis ad sinum Persicum (/dern l absque numero ). Sectio II. ORNITHOPODIOIDES Nob. Pedunculi oppositifolii, filiformes, 1-5-flori ; pedicellis modo fasciculatis, modo racemoso-secundis. Calyx ferè ad basin usque bipartitus ; labio superiori ultra medium bifido ; labio inferiori brevits (113) érifido: lacinüs dissimilibus , subæqui- longis. Corolla rosea. Lesumen angustè lineare, elongatum , conspicué torulosum. 11. ARGYROLORIUM ROSEUM , Nob. Cyrisus roseus Cambess. ! in Jacguemont, Bot. p. 35; tab. 4o. Diffusum v. procumbens ; partibus juvenilibus argenteo-seri- ceis; adultioribus subcalvescentibus. Foliolis (tandem calvescen- tibus ) obtusissimis v. acuminulatis : terminalibus obovato-v. obcordato-cuneiformibus. Pedunculis 1-5-floris, fructiferis folio longioribus. Lacinis calycinis lineari-lanceolatis : infimà latera- libus subbreviori et paulo angustiori. Vexillo ovali, apiculato, glabro , alis cultriformi-oblongis carinam æquantibus longiori. 4. 52 JAUBERT €t SPACH. — Ærgyrolobia hemisph. septentr. Leguminibus strigulosis, 10-12-spermis. Seminibus nigro-fuscis, reniformi-subglobosis. Rapix descendens , parcè ramosa, tandem lignosa et crassitiè pennæ corvinæ, Gauzes gracillimi , debiles, flexuosi, 4-8 pollices longi, basi tardem suffru- tescentes. Perros foliolis modo æquilongi, modo breviores. For1014 1-5 lineas longa, subcarnulosa. Srieuzæ subulatæ, petiolo breviores. Pepuncoz incipiente floratione plerumque folio breviores, v. vix longiores; fructiferi 6-18 lineas longi, modo stricti, modo arcuati. Peprceurx tribractcolati, nunc fasciculati , aunc in racemulum unilateralem dispositi, calyce modo longiores, modo brevio- res. BractTEoLÆ subulatæ v. setaceæ, persistentes, minutæ. Cazvx 2 1/2-3 lineas longus ; labio superiori paulo breviori. VexizLum calyce paulo longius. Azæ obtusissimæ , latere superiori à basi fere ad medium usque transverse plicato- rugosæ. GARINA apice violacea. LreuminA 7-12 lineas longa et circiter lineam lata, acuminata , plerümque recta, rariüs subfalcata ; juvenilia argenteo-sericea; matura subcalva , straminea. SEMiNA lucida, lævigata , vix magnitudine grani Sénapis , ad hum emargimata. (Exam. s. sp.) Crescit in Pentapotamide ( « in collibus gypsosis et salinis provinciæ Pendjab »: Jacquemont! aprili 1830 ), nec non in desertis ad sinum Persicum ( 4ucher Eloy ! Cat. n. 971). 12. ARGYROLOBIUM ORNITHOPODIOIDES , Nob. Diffusum v. procumbens ; partibus juvenilibus argenteo- sericeis ; adultioribus subcalvescentibus. Foliolis obtusissimis, tandem glaucescentibus : terminalibus obovato-cuneiformibus. Pedunculis 1-3-floris: fructiferis folio longioribus. Calycinis laci- niis 2 summis ovato-v. oblongo-lanceolatis; lateralibus triangu- Jaribus, infimà lineari-lanceolatà paulo brevioribus.Vexillo ovali, emarginato , glabro, alis cultriformi-oblongis carinam superan- tibus longiori. Leguminibus 6-8-spermis, strigulosis. Semi- nibus..…., Argyrolobio roseo valdè affine , distinctum tamen segmentorum calycinorum vexillique formâ. Pepunourt et reprcezLr longitudine varia. Gaz Yx 3 1/2 lineas lougus; labio inferiori paulo longiori. VexiLzum calyÿcis labio superiori sub- tiente longiüs. CariNA unicolor. LEGuMINA matura et sEmINA non vidimus. (Exam. 8. sp.) | In Pentapotamidis herbosis apricis et pinetis legit Jacque- mont!(à Mirpour ad Kekki, in provincià Pundjab) , aprili 1830. — TT ——— C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 535 TROISIÈME CENTURIE de Plantes cellulaires exotiques nouvelles , Par CamiLLE MONTAGNE, D. M. Décades IX et X. £Eichenum Guianensium continuatio.. l’errucarieæ Fries. 81. J’errucaria prostans Montag. mss. : thallo membranaceo tenuissimo primüm albo, tandem griseo-cinerascente lineà nigrà flexuosà (Aypothallo) limitatà; peritheciis sparsis dimidiatis depresso-conicis apice poro pertusis cum cortice, tumido badio elevatis, basi zonà albà cinctis, nucleo fuscescente. — Asci elon- gato-clavati tenerrimi hyalini nucleo gelatiniformi paraphysi- busque tenuissimis immersi, sporidia oblonga bilocularia medio subcoustricta quaterna senave serie simplici includentes. Has. ad cortices lecta. — Lepr. Col£. n. 215. Os. Je ne décris pas cette espèce, parce qu’elle est si voisine du 7. thelena, qu'il est difficile de l’en distinguer autrement que par la couleur de son thalle, également limité par une ligne noire. Peut-être n'en est-ce qu’une forme ou qu'un état; mais comme les intermédiaires nous manquent, j'aime mieux la pré- senter. comme spécifiquement distincte, que de confondre des choses dont l'identité ne m’est pas prouvée. Elle se présente dans deux états : dans l’un, le thalle est blanchâtre et pulvérulent ; dans l’autre, il est d’un gris noirâtre ou cendré; mais dans ce cas même , la base des apothécies est entourée d’une ceinture blanche, farineuse. Il paraît, au reste, que ces différences tien- nent uniquement à la nature de l’écorce. 54 C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. * Verrucaria Cinchonæ Ach. $yn. Lich. p. 90. Has. ad cortices lecta. — Lepr. Coll. n. 560. Oss. Mes échantillons s'accordent parfaitement avec la diag- nose du Synopsis. Je n’en puis dire autant si je les compare à ceux que je dois à l'amitié de M. Fée. Ceux-ci n’offrent point, en effet, cet évasement de l'ostiole par où Acharius distingue sa plante du 7. gemmata. À part la grosseur des périthèces, la mienne a aussi la plus grande ressemblance avec cette dernière. Lequel de nous se trompe? c’est ce que je ne puis dire, puisque je n’ai d’autres exemplaires que les siens. Les glomérules con- tiennent huit sporidies disposées sur deux rangées; celles-ci sont oblongues et contiennent quatre spores égales. Je n’ai pu voir les thèques. * Verrucaria thelena Ach. I. c. p. 92. Has. ad cortices lecta. — Lepr. Co/l. n. 154, 589. Oss. Les sporidies paraissent dispores, mais elles sont réelle- ment tétraspores. Cela tient à ce que l’on ne voit bien, même à un grossissement de quatre cents fois, que les deux spores moyennes, celles des extrémités étant si disproportionnément petites qu’à peine peut-on les apercevoir; elles existent néan- moins. * Verrucaria catervaria Fée, Essai, p. 90, t. 22, fig. 1. — Montag. Hist. phys. polit. et natur. de Cuba , Cryptog. éd. franc. p. 151, cum descriptione. Has. ad cortices varios inprimis Caryophylli aromatici maxime varians. — Lepr. Coll. n. 60, 67, 68, 93, 79,84, 85, 91, g4, 100 et 113. * Verrucaria tropica Ach. Lich. univ. p. 278. — Montag. |. c: ubi.synonyma. Ozs. Cest le Sphæria porphyrostoma Fries, Syst. Myc.u, p. 469. Has. ad corticem Byrsonymæ crassifoliæ lecta, — Lepr. Coll. n. 52, 478, 494 et 655 pro parte. cs mb mme C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 55 * Verrucaria planorbis Ach. Syn. Lich. p. 92. Has. ad corticem lecta. — Lepr. Col. n. 632. 82. lerrucaria melanophthalma Montag. mss. : thallo mem- branaceo-crustaceo glauco-fuscescente subpulverulento; peri- theciis erumpentibus confertis convexo-conoideis ambitu de- pressis thalli epidermide velatis integris (!) subtüs applanatis, tandem ferè nudis ad speciem ocellulatis , apice umbilicato po- ro pertusis, intüs.aterrimis. Asci clavati sporidia sena octonave vermicularia foventes. Sporidia sporas senas globosas discretas serie simplici includentes. Has. ad cortices lecta. — Lepr. Got. n 151. Oss. Cette espèce offre la plupart des caractères attribués par Acharius à son 7. thelena dont je ne l’eusse pas séparée, si je: n'avais trouvé des sporidies tout autrement conformées que celles qu’on dit propres à cette dernière. Vers la fin de sa vie, les périthèces de ce Lichen tombent et laissent une fovéole en- tourée des débris de leur base, absolument comme dans les Ÿ’. aspistea et subaperta. La forme des thèques le fera distinguer de la première; celle des verrues qui persistent et tombent avec le périthèce empéchera qu’on ne le confonde avec la seconde. * Verrucaria analepta Ach. aetc, Lichen. univ. p. 275. Has. ad cortices lecta. — Lepr. Col. n. 480, 600, 615, 616. * Verrucaria (Pyrenula) nitens? Fée, Essai, p. 88, t. 20, f. 5, et Suppl. p. 80. HA8. ad corticem lecta. — Lepr. Co/. n. 498. * Verrucaria (Pyrenula) myriocarpa Fée, À. €. p. 74,t. a1, f.2, Suppl. p. 78. Has. ad corticem /cicæ guianensis lecta. — Lepr. Coll. n. 47. * Verrucaria (Pyrenula) r#narginata Hook. in Kunth. Syr. P{ Orb. nov. 1, p. 20. Verrucaria Kunthii Fée, Essai ,t. 34, p. 88, f. 4, dein Pyrenula Kunthü Ejusd., Suppl. p. 80. Has. ad cortices non rara. — Lepr. Coll. n. 144. 56 C. MONTAGNE. — Plantes céllulaires exotiques. * Verrucaria (Pyrenulà) aspistea Ach. Syn. Lich. p. 128. Fée, Suppl. p.83, sub Pyrenula, excel. syn. Eschweileri F7. Bras. ): _thallo crustaceo helvolo deliquescente, peritheciis ë conico sub- sphæricis primô crustäà semiimmersis, demüm hemisphærio su- periori denudato nigro prominentibus ostiolatis, nucieo ovoideo. Asci.… Sporidia magna elliptica sedecies annulata, annulis pau- cicellulosis. Nob. HA48. ad corticem lecta. — Lepr. Coll. n. 615. Ogs. Celle-ci doit être, d'apres la description qu’on en peut lire dans la Lichenographia universa, la véritable Pyrenula aspislea d'Acharius. L’espèce homonyme d’Eschweiler (in Mart. FT. Bras. 1, p. 138) est une plante bien différente dont Je vais donner Îa diagnose en proposant de lui imposer le nom de ce célèbre lichénographe. Ÿ Verrucaria (Pyrenula) £schweileri Montag. : thallo crusta- ceo cerato nitido sulphureo-virescente , peritheciis semiimmersis depresso-globosis ostiolatis, perithecii basi medio subdeficiente, parte superiore sæpius stellatim dehiscente vel deciduà. Asci cylindrici sporidia subovata seriata magnitudine decrescentia binas sporas globosas fuventia, includentes. Syn. Limboria circumscissa Eschw. Icon. Sel. Cryptog. t. 10, f. 4. Verrucaria aspisteu Ejusd. 71. Bras. 1, p. 138, non Acha- rius, nec Fée. HA45. ad cortices lecta. — Lepr. Coll. n. 127, 149, 155. Os. On ne peut expliquer la synonymie que donne M. Fée de son P. aspisieu, qu’en supposant que cet habile lichéno- graphe n'avait pas vu les Zcones selectæ. En effet, celui qui a observé une fois les sporidies de cette espèce ne pourra jamais la méconnaitre, car elles ont une forme que je n’ai trouvée dans aucune autre. Sphériques ou presque sphériques, elles sont disposées sur une seule rangée dans des thèques cylin- driques, et, comme l’a très bien remarqué Eschweiïler, leur volume augmente à mesure qu’elles se rapprochent du sommet. J'ai dit presque sphériques, parce que souvent lun des deux C. MONTAGNE. — Plantes cellularres exotiques. 97 diamètres l'emporte sur l’autre. Les deux spores globuleuses qu'elles contiennent sont toujours, comme cela se conçoit, placées dans le sens du plus grand diamètre ; mais il n’en est point ainsi des deux pointes mousses opposées qui les terminent, lesquelles occupent quelquefois les extrémités d’une ligne obli- que à l’axe des spores. 83. l’errucaria ( Pyrenula) micromma Montag. mss. : thallo crustaceo albo-cinerascente nullà lineà limitato (?) granuloso; verrucis sparsis confluentibusque hemisphæricis papillam peri- thecii integri conici crassi nigram prominulam cingentibus cum ejusdem parte superiori tandem elabentibus. Sporidia minuta oblongo-elliptica tetraspora nucleo albo bibulo tenuissimè fi- brilloso gelatinoso hyalino (an ascis primitüs inclusa?) seriatim uidulantia. Haz. ad cortices lecta. — Lepr. Coll. n. 214, 6ua. Ogs. Quoique ce Lichen me paraisse distinct de ses congé- neres, je nen donnerai point de description, parce que les échantillons ne sont pas assez complets. J'ajouterai seulement que quand la verrue formée par le thalle est tombée, le péri- thèce dont la moitié supérieure est entrainée dans cette chute persiste sur l’écorce sous forme de cupule. * Verrucaria (Pyrenula ) variolosa Montag. thallo crustaceo cerato nitido è stramineo subcervino effuso; peritheciis innato- erumpentibus dimidiatis aut basi inflexà subintegris plano-con- vexis nitidis orbicularibus vel confluentià ellipticis, superne incrassatis , infra nucleum globosum cinerascenti-nigrum aut plane deficientibus aut continuatis et à centro incrassato pro- sientibus. Asci ampli sporidia elliptica maxima vigesies annu- lata, annulis quadratim cellulosis, serie simplici continentes. Cuba , Cryptog. éd. fr. p. 146, ubi synon. descript. et observat. Has. in corticibus variorum arborum præsertin Curyophylli aromatici lecta. — Habitus sphæriaceus. — Lepr. Col. n. 81,128 , 147, 148 , 150, 152, 156 ét 555. 58 C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. * Verrucaria (Pyrenula) ochroleuca Eschw. I. e. p. 135, Icon. Sel. Cryptog. t. 8, f. ir 1-6 et f. 1v. Has. ad cortices lecta. — Lepr. Coll. n. 63, 163. 84. F’errucarta ( Pyrenula) cinnamomea Montag. mss. : thallo (crustä } membranaceo latè effuso cinnamomeo opaco inæqua- bili lineis nigris limitato; peritheciis strato corticali colliculoso immersis minutis ovatis confertis ostiolo fusco obtuso acutove prominulo instructis. Asci clavati sporidia sena octonave hyalina tetraspora foventes, sporis medianis minoribus. Has. ad corticem Palmæ Parepu (ex Leprieur) lecta. — Lepr. Coll. n. 102 et 103. Oss. Par la couleur de son thalle et la position des ostioles,, cette espèce a des rapports, d’une part, avec la P. aggregata Fée, de l’autre, avec la Jerrucaria salebrosa, mais elle me pa- rait tout-à-fait distincte de toutes deux par l'immersion constante de ses périthèces. 85. Ferrucaria ( Pyrenula) chionea Montag. mss. : thallo crustaceo primüum membranaceo levigato niveo nitido laminoso tandem furfuraceo; peritheciis minutis sparsis primâ ætate sub- immersis globosis integris atris, demüum hemisphærio superiori nudatis poroque ad lentem conspicuo pertusis subostiolatis, nucleo albidulo.--- Asci clavati sporidia cymbidiformia octona sporas denas oblongas transversim positas foventia, duplicie _serie includentes. Has. in cortice arborum lecta. —- Lepr. Col! n. 613. + Oss. Ce Lichen pourrait facilement être confondu avec la 7. gemmata Ach., quoiqu’à vrai dire ses périthèces soient de moitié plus petits; mais un autre caractère tiré des sporidies rendra toute méprise impossible. Ainsi sur des échantillons de l'espèce européenne, pris au n° 274 des Lich. Suec. exsic. te Fries, j'ai trouvé des thèques allongées, cylindriques, contenant, sur une seule rangée, des sporidies courtes et elliptiques, divisées en deux loges par une seule cloison transversale. Ces sporidies ont à peine = de millimètre de longueur, tandis que celles de C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 59 notre /errucaria chionea n'ont pas seulement = de millimetres dans la même dimension, mais renferment encore dix spores. Je dois à mon ami M. Fée un échantillon du Pyrenula verru- coides Ach. auquel notre Lichen ressemble aussi. On l'en dis- tinguera pourtant tres bien, si l’on veut se rappeler que les sporidies y sont tétra- et non décaspores. * Verrucaria (Pyrenula }) porinoides Montag.— Ach. Syn. Lich. p. 128, sub Pyrenula. Has. in cortice /cicæ guianensis lecta. — Lepr. Coli. n.97 , 145, 155, 220, 455 et 456. * Verrucaria (Pyrenula) clandestina Montag. — Ach. 1. c. p.118, sub Pyrenulé. Has. ad cortices lecta. — Lepr. Cof. n. 556, 601. Ors. Le mode d'évolution de cette Verrucaire, analogue à celui du Z’errucaria variolosa , offre pourtant quelques diffé- rences qu il est bon de noter. Le périthece, ovoide, noir, luisant en dedans, est d’abord tout entier enfoncé dans les couches de l'écorce, et l’on n’aperçoit sur la croûte que des points blan- châtres ou de simples décolorations du thalle au milieu desquels apparaît à peine, et seulement à l’aide d’une forte loupe, le sommet pâle de l'ostiole. Peu-à-peu le périthèce, chassé au de- hors, s’amincit vers sa base sans s’y effacer complètement, et finit par se manifester à l'extérieur avec sa couleur tranchée; 1l demeure jusqu’à la fin de sa vie enchässé dans le thalle et les couches les plus extérieures de l’écorce. La fructification est la même que dans le #. variolosa dont cette espèce s’éloigne pour- tant par la forme ovoïde de ses périthèces et la profondeur de leur immersion. * Verrucaria ( Pyrenula ) #ttida Ach. Lich. univ. p. 279. Fries, Lich. europ. p. 443. Engl. Bot. t. 2607, t. 1. Has. ad cortices. — Lepr. Co//. n. 609 , 610. Var. americana Fée , Supplém., p. 78. Has. ad corticem lecta. -— Lepr, Coll. n. 157. 6o C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 86. ’errucaria (Pyrenula ) complanata Montag. mss. : thallo membranaceo tenuissimo effuso sordidè fulvo, verrucis vix ele- vatis ostiolo colorato (carneo) apice impressis; peritheciis sub- dimidiatis convexo-applanatis magnis crassis nucleum. albidum conformem tegentibus corticemque deprimentibus. Has. ad corticem quamdam fragilem squamatim ut videtur ad instar P/atani secedentem in Guyanà lecta. — Lepr. Coll. n. 593 et 594. Desc. Thallus hypophlæodes , membranaceus , omnium tenuissimus , rugis corticalhibus adplicatus, nullis lineis limitatus, siccus sordide fulvus, humectus viridescens, perithecia velamine pellucido tegens. Verrucæ vix ullæ, complanatæ ad apicem ostiolo carneo aut prorsès decolorato pallido impressæ. Perithecia depresso-plana, ampla, 3/4 lin. lata, crassa, subdimidiata basi inflexa, vel quando integra , subtùs quäm maximè attenuata , omni ætate immersa, à strato scilicet corticali thalli tenuissimo obducta , hinc cinerea , at madefacta statim aterrima , canali subtilissimo centrali ad apicem usque perforata, ut sporidia è nucleo conformi nempe depresso albo elabi possint. Asci elongati, cylindrici paraphysibus filiformibus nidulantes sporidiaque octona vblonga hyalina tetra- spora unica serie foventes. Ogs. Cette espèce a encore quelque analogie avec le 7. va- riolvsa ; mais, outre que celle-ci se dénude complètement de son thalle avant l’état adulte, les sporidies sont différemment conformées dans l’une et dans l’autre; elle diffère aussi du 7. planorbis par la couleur de la croûte et la persistance de son im- mersion. Ün autre caractère propre à ce Lichen , et que je ne dois pas. passer sous silence, consiste en ce que le fond du périthèce déprime l'écorce, de manière que le côté intérieur de celle-ci présente des saillies correspondantes. Enfin cette espèce, qui eüt été pour Acharius un Pyrenula, me semble s'éloigner de son 7. mumillana , et par son thalle non limité, et par ses péri- thèces sans papilles. * Verrucaria (Pyrenula) leucostoma Montag. — Ach. ôyn. Lich. p. 124, sub Pyrenula. Has. in corticibus lecta. — Lepr. Coll. n. 117. 87. Verrucaria ( Pyrenula) heterochroa Montag. mss. : thallo {crustâ) cartilagineo-membranaceo effuso è rubiginoso fusces- cente; peritheciis seriatis confertis subsphæricis minuus crustæ RP TN re me mÉéot et et es bu Lo cote lee 0. de Lot C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. Gr | concoloribus fuscisve papillatis, papillulà albo cinctâ, nucleo cinereo-pallescente. Has. in corticibus variis præsertim /cicæ guianensis lecta. — Lepr. Co//. n.20, 64,66, 444, 450, 452 et 47o. Os. La même écorce présente cette Verrucaire sous trois couleurs principales dont j'ai fait autant de variétés réunies par ce caractère commun essentiel d'un ostiole papilliforme exces- sivement petit, entouré d’une aréole blanchätre qui ne manque jamais : Var. x, thallo fuscescente, peritheciis fuscis. — B, thallo glauco-lutescente, peritheciis griseis. — y, thallo rubiginoso, peritheciis concoloribus. An huc Pyrenula aurantiaca Fée, Supplém. p.28,t.37,f.1? Les péritheces, très petits, globuleux ou déprimés, ont à peine un demi-millimètre de diamètre; ils se développent sous l’épi- derme du thalle qui les recouvre constamment. Les thèques en forme de massue sont iogées dans un nucléus plutôt celluleux que floconneux, et contiennent des sporidies oblongues bisériées, renfermant elles-mêmes quatre spores à- peu-près égales; toutes ces parties sont parfaitement hyalines. On distinguera cette espèce du P. pupula Ach. dont eile se rapproche le plus, soit par les nuances de coloration du thalle, soit, et d’une manière plus certaine, par l’aréole blanchâtre au centre de laquelle vient aboutir l’ostiole, aréole qui, dans l’es- pèce d’Acharius, est de la même couleur que le thalle. Ce Lichen n’est peut-être pas spécifiquement distinct de la Pyrenula porinoides Ach. ; car, si lon fait abstraction de la couleur du thalle, prodigieusement variable dans les Lichens crustacés corticoles, et de l’aréole blanchätre, dont j'ai plusieurs fais parlé, je ne trouve plus un seul bon caractère propre à l’en séparer. Dans la P. leucostoma ; que son nom pourrait faire confondre avec notre plante, les périthèces sont noirs et à moitié émergés. Il est fort difficile enfin de distinguer à l’œil nu la Ÿ. héterochroa de la forme stromate oblitterato de l’Astrothelium conicum Lschw. autrement que par la diffusion égale des péri- thèces qui occupent tous les points du thalle, tandis que, dans 62 C. MONTAGNE. —— l/antes cellulaires exotiques. la forme citée de la Trypéthéliacée, ils sont disposés dans des espaces d’une nuance un peu différente du thalle, formant avec celui-ci une sorte de réseau irrégulier. * Pyrenastrum americanum Spreng. Parmentaria astroidea Fée , Essai, p. 70, t. 20, fig. 1 ,et Mém. Lich. p. 70, t. 5 , fig. 1. Has. in corticibus variis lecta. — Lepr. Co/l. n. 123 pro parte, 495, 595, 602!!! Oss. Le thalle du n. 495 est singulièrement émacié et réduit, pour ainsi dire, à son épiderme; tous les autres caractères sont ceux du type. * Pyrenastrum septicollare Eschw. 1. c. p. 148, et Syst. Lich. fig. 15, a-d. , Has. ad corticem lecta.— Nùüm à priori reverà distinctam?—Lepr. Co/L. n. 596. 88. Pyrenastrum macrospermum Montag. mss.: thallo (crus- tà) cerato viridi-fuscescente ambitu plicato glabro nitido , hu- mecto intensè viridi, lineà umbrinà limitato, peritheciorum verrucis hemisphæricis apice decolorato cinereis; peritheciis aggregatis immersis lageniformibus ostiolatis , ostiolis conver- gentibus in os commune sæpiüs desinentibus; sporidiis oblongo- ellipticis maximis ad medium septatis, sporas primo quaternas tandem senas foventibus , sporis medianis majoribus. Syn. Pyrenastrum sulfureum var. plicatum Eschw.E. c. p. 145. Has. ad corticem Palmarum lecta. — Lepr. Coll. n. 111. Oss. Bien que je ne partage pas de tout point l'opinion d’'Eschweiler sur la délimitation des genres de la famille des Lichens, je ne saurais néanmoins assez louer l'exactitude des descriptions qu’il a données des espèces du Brésil. Il est, en effet , fort rare d’avoir besoin, dans la détermination, de recou- rir aux figures qu'il cite, et d’ailleurs ces figures, par les ana- lyses soignées dont elles sont accompagnées , offrent un com- plément qui laisse peu de doutes sur l'identité spécifique de ces plantes si polymorphes. Il me paraît donc certain que ma plante est le P. sulfureum var. plicatum de cet auteur. Elle sans ana der ASS dé. G. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 63 présente , en effet , tous les caractères énumérés , y compris le plus saillant , je veux dire l'ampleur des sporidies. Celles-ci rompent les thèques de bonne heure et sont libres dans le nucléus composé d’un mucilage très avide d’eau, et de para- physes très grêles, en apparence rameuses. Elles ont plus de + de millimètre de long sur ;;; de millimètre de diamètre. D'abord on n’y voit que quatre spores, dont les deux moyennes sont les plus grosses , mais les deux extrêmes se divisentisouvent en deux autres, ce qui fait que l’on en rencontre d’hexaspores. Je renverrai au lieu cité d'Eschweiler pour la description de cette espèce, qui, pour lui, n’était qu'une variété. 69. Pyrenastrum eustomum Montag. mss. : thallo (crustà ) membranaceo tenui levigato olivaceo subnitido, verrucis conoi- deis concoloribus apice intüsque albo-farinosis ; peritheciis quaternis senisve lageniformibus in ostiolum communem palli- dum nitidum desinentibus. Has. ad cortices lecta. — Lepr. Coll. n. 170. Desc. Thallus crustaceus, membranaceus, olivaceus, in specimine viso effu- sus , nec ullà lineâ limitatus. Verrucæ sparsæ , rard binæ vel ternæ confluentes, depresso-conicæ , parvulæ, basi concolores , apice vero nudæ et quâ materiä amylaceà imtüs farctæ sunt , farinosæ. Perithecia lageniformia more gentis nigra ct convergentia, quarum colla in ostiolum singulum subprominulum pallidum nitidum , poro fuscello pertusum , desinunt. Asci clavati sporidia octona foventes. Sporidia biseriata elliptica hyalina sporas senas conformes transversim positas continuas includentia. Oss.Je ne saurais guêre à quelle autre espèce comparer celle- ci, tant elle me paraît distincte de ses congénères. Acharius en eût fait un Zrypethelium ou l’eût regardée comme une Pyrénule composée. Chaque verrue, quoique contenant plusieurs péri- thèces , n’est percée que d’un seul pore au sommet. Ce pore est entouré d’un anneau de la même couleur blanche que le sommet de la verrue, mais qui s’en distingue facilement à cause de son poli, qui tranche sur le mat de la matière farineuse. Ce caractère lui est commun avec l’_Asérothelium sepultum, dont la forme des spores est différente. * Pyrenastrum album Eschw. L ce. p. 146. Has. ad corticem lecta. — Lepr. Coll. n. 64x, 64 C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 90. Pyrenastrum ? seminudum Montag. mss. :thallo crustaceo, cartilagineo olivaceo, verrucis erumpentibus perithecia sub- octona convergentia basi cingentibus tandem seminudis, parte denudatä hemisphærico-conoideà opacà fuscà apice poro singulo ad quem ostiola confluunt pertusä. Has. ad corticem arboris ignotæ lectum.— Lepr. Co/1. n. 588. Desc. Habitus sphæriaceus ; thallus verd præsens crustaceus , cartilagineus, viridi-olivaceus , in cortice rimoso effusus. Verrucæ sparsæ è thallo erumpentes, hemisphærico-conoideæ , 2/3 lin. ad lineam crassæ, tandem apice perforatæ, nudiusculæ , intüs perithecia plura connata, strato corticali basi leviter immersa, aut, si mavis, perithecium pluriloculare, ISsrilés suboctonis » foventes. Perithecia ovato- ut erecto-conniventia , parietibus Crassissimis utentia, in 0s com- mune desinentia , intüs nucleo À re MR A obducta. Nucleus gelatiniformis è floccis ramosis hyalinis et ascis perquäm maximis constans. Asci clavati duplici membranâ fact ; millun. longi, -# millim. in medio crassi, sporidia octona serlata obliquè posita includentes. Sporidia fusiformi-oblonga , apicibus obtusis , initio in medio septata, = millim. longa, demüm quatuor foventia sporas quarum medianæ majores, et tùm == millim. adæquantia. Oss. Cette plante montre combien les Sphériacées sont rap- « prochées des Verrucariées. En effet, sans la présence de la croûte , on ne saurait véritablement à laquelle de ces deux tri- bus, de deux familles bien différentes, la rapporter avec quelque certitude. Je ne connais aucun Pyrenastrum auquel je puisse comparer celui-ci. Trypetheliaceæ Fries. Oss. Les botanistes auxquels l'étude des Lichens n’est point étrangère , savent que, chez les Verrucariées, dont nous venons de passer beaucoup d'espèces en revue, ES loges ( perithecia ) qui renferment les organes de la as , se présentent, relativement au thalle, dans des conditions différentes. Cons- tamment nées dans la couche médullaire de celui-ci, où bien elles y parcourent toutes les phases de leur développement ( Pyrenula), ou bien, faisant éruption au-dehors, elles y restent plus ou moins profondément. enchässées par leur base ( 7er- rucaria). Mais on rencontre toutes les transitions possibles entre ot | | | | | | | } ] C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 65 ces deux états, et quelquefois la même espèce les offre toutes de la manière la plus évidente ( J’errucaria variolosa Nob. ). Ilen résulte qu’on ne peut fonder solidement deux genres sur des caractères si variables, et que le Pyrenula d’'Acharius doit tout au plus former une section des Verrucaires. Dans les Verruca- riées , les périthèces peuvent, en outre, être disposés sans ordre, plus ou moins rapprochés et confluens, plus ou moins saillants à la surface du thalle ou tout-à-fait cachés dans son épaisseur ; mais il arrive aussi, dans quelques cas, que ces loges, placées très profondément, sont remarquables par la disposition ‘singulière de leurs ostioles. En effet, non-seulement les péritheces s’étrécissent en un col plus ou moins allongé ,mais ces cols amincis convergent encore l’un vers l’autre, et viennent aboutir à un ostiole commun, par lequel les nucléus commu- niquent avec l'air extérieur, et les sporidies s’échappent à leur maturité. C'est sur cette disposition curieuse , analogue à celle des Cytispores, de la famille des Pyrénomycètes, qu'est établi le genre Pyrenastrum d'Eschweiler, dont ne nous parait pas suffi- samment distinct le Pyrenodium de M. Fée. : Maintenant supposez que, exposée à une chaleur intense , accompagnée d'une excessive humidité! la couche médullaire du thalle vienne à s’hypertrophier antour des loges éparses d'un Pyrenula , ou bien autour des périthèces aggrégés d’un Pyrenastrum ; les saillies mamillaires (verrucæ) qui en résul- teront sur le thalle , aux lieux occupés par les loges, don- neront naissance, dans le premier cas, à un Yrypethelium, dans le second, à un ÆAstrothelium. On a nommé Stroma , Sarcothèce, Excipulum , Apothécie, cette couche médullaire ainsi modifiée. Nous avons donné la préférence au premier de ces noms , comme usité déjà dans la famille des Pyrénomycètes avec laquelle les Verrucariées et les Trypéthéliacées ont plus d'un rapport. Le stroma joue un grand rôle dans cette dernière tribu. 1l est ordinairement vivement coloré en jaune , en brun ÿ en vert , en noir, etc.; mais on le rencontre aussi pâle , décoloré et d'un blanc de néige. Et ce n’est pas seulement dans sa cou- leur qu’il est variable, il l’est encore dans son volume , AU point qu'il peut s’oblitérer complétement. | XIX, Boran. —- Février. Cr 66 C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. Meyer, Wallroth et Fries ont traité longuement des anamor- phoses des Lichens, et ont décrit celles que subissent , dans quelques circonstances , l'hypothalle , le thalle, l’excipulum et le nucléus. Aucun de ces savans lichénographes n’a mentionné, que je sache, les variations que peut suhir le stroma des Trypéthéliacées. Et pourtant l’étude des anomalies qu’il pré- sente n'est pas sans importance, comme nous allons le démon- trer. Ainsi son évolution arrêtée , d’où résulte quelquefois son entier avortement, peut en imposer au point de masquer tout- à-fait le caractère générique. M. Fée a déjà signalé l’oblitération du stroma dans son genre Sarcographa (Medusula Eschw. ). ‘Cette oblitération par avortement d’un organe dans des genres ‘où sa présence constitue l’état normal, n’est point dans la tribu en question un fait aussi rare qu'on pourrait le supposer, puisque, parmi les espèces de Trypetheliwm et d’Astrothelium que nous allons avoir à énumérer ou à décrire, nous en avons ‘au moins quatre qui nous l'ont présentée dans tous ses degrés successifs. Une circonstance bien digne d'attention accompagne ordinairement cet avortement. On sait que les verrues qui s’élevent sur le thalle, formées par le stroma dans lequel sont contenus les périthèces , s'agglomerent et confluent souvent entre elles de mille façons, et que, dans ce cas, la confluence entraine une diminution dans leur élévation. Comme s’il n’était départi à chaque Lichen qu'une quantité déterminée de sub- stance médullaire, celle-ci s’affaisse en s’étalant sur une plus grande surface. Quelquefois la portion fertile du thalle forme avec la partie stérile une sorte d’archipel, où celle-ci représente les iles , et celle-là la mer qui les environne. La détermination devient pour lors fort embarrassante et fort difficile. Comment donc éviter l'erreur, comment reconnaitre qu’on a bien affaire à un Lichen identique à celui dont le stroma n’est pas oblitéré? La chose, nous en conviendrons , n’est pas sans quelque diffi- culté, même pour un œil exercé; cependant le Lichen ainsi modifié présente encore des caracteres qui peuvent mettre sur « la trace de son origine. Ainsi, bien qu'il nè soit pas rare d’ob- server une décoloration morbide du stroma , celui-ci conserve le plus souvent sa couleur normale. Les loges offrent tou- | ! C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 67 jours la même forme; seulement, et on le concevra sans peine, leur col n’ayant plus besoin, pour chercher l'air, de par- courir un aussi long trajet , acquiert de moindres dimensions. Dans l’Astrotheliurn , quelques-unes aboutissent solitaires à la RE 2. 1 1. | | | surface du thalle; mais, à côté de celles-là, on en voit toujours qui conservent leur disposition convergente originelle. Les ostioles et leur mode de connexion avec le thalle sont peu sujets à varier. Enfin les thèques et les sporidies , quand on peut les rencontrer, ne varient jamais ni dans leur forme, ni dans leur dimension. Il ne faut pas s'étonner qu’on ait ignoré jusqu'ici, qu'on n'ait même pas soupçonné l'avortement de cette portion de la couche médullaire, que nous nommons stroma. Rien nest, en effet, plus facile à expliquer. Cette sorte de délites- | cence, qu’on nous passe l'expression, qui rend parfaitement notre pensée , est un fait qu'on ne pouvait guère constater que sur! les'flieux mêmes où croissent les Lichens de la tribu en ques- tion , et 1l ne nous souvient pas qu'aucun lichénographe habile soit encore allé étudier ces plantes sous les tropiques. A défaut de cette observation directe que Turpin appelait /e voir-venir, il devenait donc nécessaire, pour y suppléer, de mettre à notre disposition un nombre considérable de beaux échantillons , les- quels ,en nous montrant tous les âges et tous les états du même Lichen souvent sur la même écorce, pussent nous fournir:le moyen de tracer son histoire physiologique: c'est ce, qu'a fait M. Leprieur. Aucun voyageur, avant lui, n'avait songé à dépouil- ler, pour ainsi dire, les arbres des tropiques pour enrichir nos collections. Personne n'avait surtout étalé sous les yeux d'aucun lichénographe une si grande variété de formes appartenant aux Lichens angiocarpes. Près de quatre cents numéros, et quelques- | uns très riches en individus nous ont présenté dans le plus bel état de conservation, des Verrucariées, des Trypéthéliacées , des Graphidées et des Glypidées, dont on n'avait eu jusqu'ici que de rares exemplaires, souvent étalés sur des écorces officinales | que le frottement avait plus ou moins altérées , ou, du moins, | dont le nombre restreint permettait difficilement de suivre toutes les phases de la végétation d’une espèce , ainsi qu’il nous a été Hoisible de le faire, absolument comme si nous avions vécu 5 | | 63 C. MONTAGNE. — Planies cellulares exotiques. sur les lieux. La description complète que nous allons donner de l’A4strothelium conicum ; espèce excessivement variable , suppléera à ce qui nous resterait encore à ajouter pour achever l’histoire de l'avortement du stroma dans la tribu des Trypé- théliacées. * Trypethelium madreporiforme Eschw. Lich. Bras. p. 156; 16. Select. Cryptog. Tab. 9,fig. 6 (bona). An hüc T. deustum Mey. in Spreng. Sysé. veg. Cur. post. p. 316, et T. marginatum Fée , Monogr. p. 24, tab. 12, fig. 2 (icon mala}? Has.in corticibus Ænacardii occidenialis, Artocarpi incisæ et Icicæ guia- nensis prope Cayennam à cl. Leprieur lectum. Status normalis, n. 279 A et B, 77, 406. Stroma abortivum, n. 17, 465. Status vetustus, n. 58. — decrepitus, n. 467. ot. Trypethelium mezaspermum Montag. mss. : thallo crus- # taceo è luteo cinereo-olivaceo subinæquabili lineolis atris flexuo- sis limitato , verrucis obsito hemisphæricis sparsis confluen- tibusque concoloribus intus carneis ; peritheciis subglobosis apice denudatis planis marginatis poro certrali pertusis à verrucà ocellulatis. An hüuc Ocellularia sphærica Meyer, in Spreng. Syst. vegel. Cur post. p. 326? | Haz. ad cortices in Guianà lecta. -- Lepr. Col. n. 603. Dgsc. Thallus crustaceus, membranaceo-cartilagineus, é luteo olivaceus cine- rascensque, minute tuberculatus , lineä atrâ undulatâ, quæ utrum sit lichenum confinium an nostri propria ægrè dijudicandum, limitatus. Verrucæ sparsæ, confertæ confluentesque, hemisphæricæ, mammiformes, crustæ concolores, api- cem perithecii denudatum planum nigrum poro centrali demüm pertusum mar- gine exstante cinctum et ipsæ circumagentes. Perithecia ut plurimüm solitaria, raro bina aut terna in eâdem verrucà, stromate carneo, rard pallescente farinoso immersa, sphærica vel ovata, maxima, diametro millimetrum fere æqnantia, « nucleo albo celluloso farcta, apice, ut supra monui, plana, à thallo nudata. Verrücam si rectà adspicies, ea tibi glebulum oculi exacte referre videbitur. Nucleus bibulus, albus, pallidus, siccus cellulosus, humectus tumidus gelati- uosus, & paraphysibus ascisque compositus. Asci utriculiformes sporidia quaterna C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 6g _omnium maxima, cüm ferè tertiam millimetri partem metiantur, vermiculaiia seu fusiformi-elliptica, quadragesies ad quinquagesies annulata, annulis primo ë cellulis globosis transversim seriatis constantibus, tandem quadraté cellulosis | hyalinis, foventes. | Os. Cette espèce remarquable, vue à l'œil nu, rappelle la | Pertusaria W ulfenii ; elle est encore sur la limite des genres Verrucaria , Pyrenula , Ocellularia , Ophthalmidium et Trype- thelium , et prouve ce qu'au reste tous les tichénographes un peu consciencieux savent tout aussi bien que nous, l'extrême difficulté d'établir des limites certaines entre ces genres plus ou moins artificiels. Qui ne sait d’ailleurs quelle étroite analogie lie ces genres aux Pyrénomycètes de la classe des Champignons? | Quoi qu'il en soit , et sans prétendre y attacher une plus grande importance qu'elle ne le mérite, nous nous laisserons guider ici par la forme et la structure des sporidies, pour distraire cette plante de la section Pyrenula des Verrucaires, parmi lesquelles on serait naturellement porté à la placer, si l’on ne voyait qu’un échantillon où toutes les verrues contiennent des. périthèces solitaires. | * Quand les verrues sont confluentes, ainsi qu'on lobserve dans un autre échantillon absolument identique au premier, on | ne peut mieux comparer cette espèce qu'aux Trypetheliuim mas- ‘toideum Ach. et madreporiforme Eschw. ; mais elle diffère de | tous les deux par ses verrues concolores, et non d'une couleur | noirâtre , et, en particulier, du dernier par la grandeur dispro- portionnée de ses thèques. Ce dernier caractère, joint à l’espèce de disque noir marginé que forme, au sommet des verrues, le | périthèce dénudé de thalle , nous en paraît les deux signes émi- nemment caractéristiques. 92. Trypetheliurn pyrenuloides Montag. mss.: thallo crusia- ceo membranaceo cinereo-olivaceo, verrucis hemisphæricis apice depressiusculis confluentibus concoloribus exasperato; stromate carneo ; peritheciis atris crassis ovatis ostiolo punctiformi fusco instructis. Desc. Thallus crustaceus tenuissimè membranaceus, colorem corticis ädven- | | | | Has. ad cortices circa Cayennam lecta. — Lepr. Coll. n. 607. | tüum Judens, è cinereo viridi olivaceus, effusus. Verrucæ hemisphærieæ, de- | | | | | 70 C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques pressiusculæ, sparsæ aut confluentes, crustà vestitæ, apice umbilicato-impressæ, ostiolo fusco tandem migricante coronatæ. Stroma carneum, extenuatum , in quod immersa sunt perithecia sæpiüs in qnâvis verrucà solitaria , rar0 bina aut terna , pro ratione ampla, valida, ovata, intüs et extus atra, in ostiolum atte- nuata. Os poriforme, fuscum, apicem verrucæ perforans, tandem atrum. Asci subsacciformes, ampli, inter paraphyÿses nidulantes, sporidia octona duplici serie vel inordinaté foventes. Sporidia oblonga, utrinque attenuato-obtusa, obscura , decies annulata annulis transversis specie tetrasporis pellucidis. Oss. Notre espèce, si toutefois elle est légitime , se rapproche du T. megaspermum , dont elle semble et pourrait bien être une forme un peu émaciée; cependant elle s’en éloigne par la petitesse relative de ses loges et des parties de la fructification. Celles-ci paraissent saines et adultes. Cette plante à le port du Verrucaria nitida ; mais les verrues sont plus grosses et plus distinctes. | * Trypethelium porosum Ach. Syn. Lich. p. 106,et Act. Mosc. p.192,t.8, fig. 7; Montag. Cuba, éd. franc. p. 156. non Fée, Essai, quod T. pulcherrimum , Monogr. p. 41. — Verrucaria porosa Eschw. I. c. p. 135. Has. ad corticem in truncis Palmæ et /cicæ guianensis prope Cayennam lectum. — Lepr. Coll. n. 62, 99, 107, 109, 458, 466. 03. Trypethelium Leprieurü Montag. mss. : thallo crustaceo pallidè fulvo cinereoque sordido lævi aut verruculoso effuso , verrucis minutis hemisphæricis confluenti-oblongis subconcolo- ibus ; peritheciis aggregatis ovatis attenuatis atris stromate iusco-atro immersis , ostiolis pallidis poro fusco pertusis. Has. ad cortices in truncis Byrsonimæ crassifoliæ ; Icicæ guianensis et Anacardii vccidentalis prope Gayennam lectum.— Lepr. Co//. n. 28 A, B, G, D; 50, 70, 71, 95, 104, 459 et 466. | Desc. habitus 7° Sprengelii. Thallus crustaceus pallidè fulvus aut sordide cinereus, velut elotus, tenuissimè membranaceus, non limitatus. Verrucæ se- men papaveris adæquantes, majores, hemisphæricæ, vel, si plures confluxerint, oblongæ elongatæve, rugas tm corticis ludentes, thallo concolores, interdum epidermide crusiæ secedente , propter stroma denudatum, apice atræ. Peri- thecia 6 ad 8 ovata, in collum attenuata, nigra, nucleo albo farcta, erecta aut divergentia, stromate fusco-atro nidulantia. Ostiola punctiformia ob thallum concolorem vix conspicua, poro fusco minuto pertusa. Asci clavati sporidia foventes octona oblonga uni-aut biseriata, sporas quaternas globosas hyalinas inchudentia. C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 71 Oss. Cette espèce se présente sous plusieurs aspects fort divers. Bien que plusieurs caractères semblent la rapprocher du T. pallescens Fée, je ne saurais pourtant la considérer comme une de ses formes ; la couleur noire du stroma s’y oppose, en | effet, d’une manière invincible. Jeune , elle se présente sous la | forme de très petites verrues, au sommet desquelles on ne peut _ distinguer qu’au moyen d’une très forte loupe, les points bruns | formés par les pores dont chaque ostiole est perforé. Les péri- | thèces ne s’enfoncent pas dans l'écorce , qui est très mince. Px, 2, fig. 2. a , Trypethelium Leprieurii, de grandeur naturelle, — à , Coupe verticale de deux verrues , pour montrer le stroma noir €, ce, dans lequel sont enchässées ou plutôt plongées les loges ( perithecia) d', dd, —e, Une autre verrue, qui laisse voir, outre les mêmes parties que la précédente figure, une portion de sa surface extérieure, où viennent aboutir et s'ouvrir les ostioles /, ff. On voit en g la coupe horizontale d’une autre verrue , montrant le fond des loges dans le mème stroma noir. Ces trois figures sont grossies 16 fois en _ diamètre. — # ,, Un périthèce entier isolé par la pensée ; car il serait peut-être impossible de le | séparer en réalité du stroma qui le recèle, et un autre à, coupé verticalement par le milieu, tous deux grossis environ 30 fois. — /, Une thèque contenant 8 sporidies ,. nombre normal, etm,m, m, plusieurs sporidies libres, grossies 380 fois. * Trypethelium annulare Montag. mss. : thallo (crwsta ) carti Jagineo crasso e viridi flavescenti-helvolo effuso ; verrucis con- coloribus hemisphærico-subglobosis confluentibusque ; perithe- cis ovatis crassis intus nucleum albidum foventibus stromate pulchrè aureo immersis, ostiolis fuscis punctiformibus perforatis, apice impresso verrucarum conspicuis , areolà pallidà demum fuscescente cinctis. Var. a, detrusum , verrucis abortivis, stromate subnullo , perithecis sparsis thallum vix colliculosum sublevantibus. — Pyrenula annularis Fée, Essai , t. 21, fig. 4, fide speciminis. Has. in cortice Anacardii occidentalis in Guianâ lectum. — Lepr. Co//. n. 91, 162, 166, 167, 169, 505. Oss. Cette plante exige à peine une description. Qu'il nous suffise de dire qu’elle ressemble beaucoup au T. Sprengeli , dont on la distinguera aisément , 1° par ses verrues de la même couleur que le thalle ; 2° par un stroma d’un beau jaune d’or et non vert ; 3° par ses périthèces ovales, non lagéniformes ; 4° enfin par ses sporidies. Celles-ci ont été figurées par M. Féè ( Supplé- nent, tome xL, n° 4 Pyrenularum). On prendra une idée 72 C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exoliques. plus exacte de leur état normal, en jetant les yeux sur celles que J'ai représentées ( Annales des Sciences naturelles , deuxième série, tome 1 , PL 15, fig. 6 ; en b, fig. sinistr. ) comme propres du Saccothecium Corni. De nombreux échantillons, où l’on peut constater tous Îles passages entre l’avortement du stroma, qui constitue le Pyrenula annularis, et la présence des verrues, c'est-à-dire l'état normal et parfait ,me mettent dans le cas de pouvoir affirmer que les deux Lichens ne sont qu'une seule et même espèce. Plusieurs autres Trypethelium offrent la même anomalie. 94. Trypetheliun platystomum Montag. mss.: thallo cartila- gineo crasso olivaceo-fuscescente , verrucis confertis confluen- tibusque crassis hemisphærico-truncatis atro-punctatis ; peri- thectis ovatis verrucis ( non autem cortici) immersis, ostiolo incrassato applanato nigro ad apicem verrucarum spectantem instructis, stromate rubiginoso. Has. ad corticem in truncis Anacardii occidentalis Pulmarumque in Guianâ lectum. -— Lepr. Coll. n. 43, 76, 124, 161, 170, 469 et 556. Desc. Thallus (crusta) carulagimeus, olivaceo-fuscescens, crassus, cortici rimoso inæquabili effusus, nec ullo limite circumscriptus. Verrucæ confertæ et confertissimæ, interdum , rar0 tamen, confluentes, lineam ferè latæ , semili- ueam altæ, iniuo hemisphæricæ, ambitu thallo cinctæ, apice convexo rubigi- noso-pulverulento ostiolis erumpentibus nondüm incrassatis perforatæ, quæ ostiola sensim incrassata in plagulas atras sammam verrucam tune truucatam nigrificantes desinunt. Perithecia 6 ad 10 ovata, basi tenuia, apice in ostiolum incrassata suprà planum aut convexulum poro centrali pertusum, atrum, orbi- cuiare, confimibus tandem confluens, quo fit ut in ætate Läichenis hujus pro- vectà verrucx apex trunçcatus et omnin0 ater evadat. Nucleus albus vel albo- griseus. Stroma rubiginosure, intensè aureum. Asci clavati, maximi, 1/5 millim. longi, floccis ramosis hyalinis et gelatinæ bibulæ nidulantes, sporidia octona, <= millim. longa, 2 millim. crassa, sporis transversim oblongis ‘circiter vicenis iucludentia ( an status perfectus? ) limbo pellucido cmcta. fusiformia , biseriata foventes. Sporidia Ogs. Dans sa jeunesse, cette espèce a bien quelque ressem- blance avec le Pyrenastrum crassum : elle en diffère toutefois par les caractères génériques et surtout par des sporidies sem- blables à celles du 7. Sprengelii, mais beaucoup plus grandes. Ces mêmes sporidies la feront aussi distinguer aisément du C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 73 F.smegaspermum:, avec lequel , au premier abord, on serait tenté de la confondre. Souvenons-nous encore ici cependant de Ja morphose de ces organes. * Trypethelium cruentum Montag. Ann. Sc. nat. 2° sér. Bot., Évirn997 | Has. ad corticem arborum lectum. — Lepr. Coll. n. 14, 161 et 162. 02. Trypethelium sphærioides Montag. mss.: thallo crustaceo cartilagineo helvolo intüs amylaceo, verrucis difformibus conico- depressis et elongato-sinuosis planiusculis suprà niveis, stromate subcarneo-rufo; peritheciis erectis ovaiis atris intüs nitidis in ostiolum crassum ad apicem verrucæ prominulum (interdum elohosum ) perforatum tandem cupuliforme attenuatis. Haz. ad corticem in truncis Bombacis globosæ et Knropir te aromatici Jectum.— Lepr. Co1. n. 80, 4b7 ct 461. Dssce. Thallus (crusta) cartilagineus, pallidè flavas, helvolus, strato medullari crasso amylaceo rufidulo carneo insignis. Verrucæ conicæ, pleræque semilienam diametro æquantes, vel ob confluentiam oblougæ elongatæque, ambitu sinuosæ, majores, 3 lin. longæ, lineam laiæ, apice niveo depresso-plana, cæterùm erustà vestitæ eidemque concolores. Stioma cui perithecia nidulantur ejusdem coloris cum, strato medullari et ab eo formatum videtur. In quibusdam individuis verrucæ abortu deficiunt et perithecia in ipso strato medullari detrusa sunt, nec nisi epidermide decolorato punctisque ostiolorum nigris exstantibus se ipsa prodi- derunt. In alüis verd verrucam video minutam apice decorticatam cujus stroma carneum ostendit ostiolum unicum centrale poro lato perforatum. Qualem inter et verrucas compositas omnes adsunt transitus. Perithecia ovata aut conica stro- mati plüs mivûs profundè immersa, recta aut inclinata, nucleo albo farcta, evacuata lucidula, ostiolo incrassato superficiei verrucæ desinentia. Ostiolum initio puncti- | forme, sensim crassius evadens, tandem poro lato pervium, imd subscutellatum ca- | pitellatumve aterrimum. Nucleus albus, gelatinoso-floccosus, floccis ramosis. Asci | hyahni tenerrimi, mox.disrupti, sporidia bina terna (an unquam amplis numero?) magna, oblongo-elliptica, 5 Millim, longa, = millim. lata, tredecies annulata, annulis transversis quadratè cellulosis, limbo hyalino tt foventes. Os. Cette espèce est véritablement sur la limite des Sphéries et des Trypéthéliacées , car son stroma , formé par les cellules Sorticales, est plutôt celui d’un Pyrénomrycétes. D'un autre côté, la présence d’un thalle et la forme des sporidies, semblables à celles de plusieurs _Zstrothelium d'Eschweiler et du Trypethe: lim déforme, dont M. Fée a fait plus tard son genre Meissneria, 74 C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. m’autorisent suffisamment , je pense , à rapporter cette plante aux Lichens d'abord, puis au genre dans lequel je viens de linscrire. Elle ressemble , en effet, beaucoup au 7°. Scoriu Fée, dont je l'avais rapprochée à première vue ; mais la forme des sporidies étant différente , j'ai dû voir en elle le type d’une nou- velle espèce. * Trypethelium Sprengelit Ach. Lich. univ. p. 306; Syn. Lich. p. 104. Has. in cortice Cctri aurantii lectum. — Lepr. Coll. n. 57. Var. nigricans Fée, Monogr. p. 21, Supplém. p. 56. H43. ad cortices arborum lectum. — Lepr. Co/1. n. 464. Oss. L’objection qu'Eschweiler élève contre l'espèce de M. Fée qui porte ce nom, et qu'il a fait passer, on ne sait trop pourquoi, dans son genre Astrothelium , sous ie nom d’4. varium , cette objection tombe d’elle-même devant Fobservation des échantil- lons du n° 57, que nous avons maintenant sous les yeux. On y voit, en effet, réunis dans le même stroma des périthèces globuleux et d’autres amincis en cols ou lagéniformes. 96. Astrothelium sepultum Montag. mss.: thallo crustaceo: cartilagineo è pallidè glauco olivaceo effuso; peritheciis pyri- formibus agpregatis convergentibus stromati intus extüsque pallido amylaceo immersis, ostiolis conicis in os commune albo-nitidum poro fuscoe (interdum amplo) pertusum desi- nentibus. Has. ad corticem in truncis Caryophylli aromatici lectum. — Lepr. Coll. n. 63, 88, 168, 181, 452 ; etiam in Surinamo, Splitgerber , Coll. n. 1251. Desc. Thallus (crusta ) latë cortici effusus, cartilagineus, crassus, strato: medullari albissimo notabilis, ob tubercula corticis subjacentis inæquabilis, discolor, pars sterilis autem è glauco in pallidè virentem madore admoto ver- gens, fertilis vero seu stroma extüs decolorata, pallida, in individuo carneola, gyrans anastomosansque, depressa, inter verrucas thalli fusco-punctata, intüs. amylacea, alba, peritheciis fuligineo-maculata. Perithecia quoad parietes tenuia , + ad 8 in circulum disposita, decumbentia, pyriformia, millimetrum longa, collo convergenti instructa, et in os commune cèntrale erectum et ad super- ficiem stromatis spectans ubi sub formâ papillæ albidæ nitidæ 1/8 muilhim. crassæ poro fusco centro pertusæ in conspectum, non tamen nisi lentis ope, venit, desinentia. Nucleus albus, gelatinosus, bibulus, ex ascis primitus elavæfor- LI C. MONTAGNE. — J?lantes cellulaires exoliques. 79 mibus materiam granulosam foventibus floccisque ramosissimis compositus. Asci citÔ disrupii sporidia bina (?) maxima 25 millim. longa, -# millim. crassa, intüs cellulosa , cellulis inæqualibus rotundo-quadratis vix transversim seriatis includentes. Oss. On ne peut bien voir ce Lichen qu’en entamant la partie blanche du thalle, qui a quelque analogie avec le stroma des Trypethelium Scoria et sphærioides. L'ostiole qui vient aboutir à la surface de ce stroma ne peut même se découvrir qu’à une forte loupe. La couche médullaire du thalle est très blanche, excepté dans les points qui touchent aux périthèces, où elle contracte une teinte fuligineuse. Je ne connais aucune espèce de ce genre à laquelle je puisse comparer celle-ci. Un ostiole blanc, poli , luisant , percé d’un pore coloré, et des sporidies géantes peuvent être regardés comme ses caractères essentiels. * Astrothelium conicum Eschw., in Martius, F7. Bras. I, p. 165; et Sysé. Lich. , fig. 25, a-e. Has. ad corticem in truncis Bombacis globosæ | Anacardii occidentalis-et Palmæ ( Parepu? ) lectum. — Lepr. Coll. « Status normalis, n. 53, 92,93, 105, 106, 112, 173, 162; B Stroma obliteratum, n. 13, 44, 45, 74, 172, 199, 170, 178, 453; B a Stroma depressum et albescens, n. 49, 83; y Apothecia abortu obsoleta, n. 41, 46, 48, 54,82, 86, 449; 3 Status decrepitus , n. 14, 4r pro parte; e Thallus terrugineo-pulverulentus, verrucæ sparsæ minutæ, n. 446, 474. Oss. Je n’ai jamais vu de Lichen plus polymorphe que celui-ci. Le thalle est très variable dans sa couleur: on le rencontre citrin , glauque, cendré roux, olivâtre, chamois, ferrugineux , et enfin brun, mais seulement dans l'état de décrépitude. Je ne l'ai trouvé que sur un seul individu , limité par quelques lignes noires, appartenant probablement à la croûte des espèces voisines. Dans la forme trypéthéliacée , il est lisse et parait continu. Soulevé par le stroma et les périthèces , il est parsemé 7ô C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. de verrues coniques plus ou moins nombreuses, qui deviennent confluentes. Cette confluence des apothécies est d'autant plus prononcée que l’évolution du stroma a été plus retardée, au point que ; chez les individus où celui-ci présente un avortement complet, la portion fertile du thalle, de niveau avec la portion stérile, en est toujours parfaitement distincte par sa couleur, dont la nuance varie entre le jaune d’or et le jaune de rouille. Les anastomoses variées de ces deux portions forment des plaques presque concolores, mais qui se bigarrent de jaune et de blanc, quand la couche médullaire est étiolée. Il arrive, en effet, que la partie dans laquelle sont enchâssés les péri- thèces passe du jaune au blanc mat. Je n’ai rencontré qu’un petit nombre de cas de cette anamorphose. Les verrues , formées par le stroma normalement développé , ont un millimètre de baut et un millimètre et demi de largeur à la base ;.elles sont coniques , tronquées au sommet et recouvertes à tous les âges. d’une couche d’un jaune d’or ou de couleur citrine, qui devient parfois pulvérulente. Cette couche persiste à la surface de la substance médullaire affaissée qui constitue la portion fertile de la forme B, et même de la forme y. Ce n’est que dans l’état de vieillesse et de décrépitude qu’il faut une loupe et un peu d’at- tention pour l’apercevoir. Le stroma est d’un brun noirâtre, et cette couleur est constante. C'est dans sa substance, quand il existe , et dans la couche médullaire non modifiée, lorsqu'il est avorté , que sont nichés les périthèces. Ceux-ci varient dans le type et dans la forme B; ils sont complètement avortés dans la forme y. Dans le premier cas, ils se présentent sous la forme sphérique ou turbinée, et s’amincissent au sommet en cols plus ou moins allongés, qui, convergeant vers un ostiole com- mun central, communiquent par son moyen avec l'air extérieur. Rarement les périthèces aboutissent isolément au sommet des verrues. La seule différence appréciable qu’offrent les cols dans la variété B, c'est que n’ayant pas un trajet aussi long à parcou- rir pour se mettre en rapport avec l'atmosphère, ils sont néces- sairement plus courts et montrent plus d'indépendance que dans le type. Néanmoins on ne peut méconnaitre, même dans ce cas, les caractères génériques essentiels , c'est-à-dire la convergence Er ER PERRET 0. np |» _ = C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques: 77 des cols et leur abouchement dans nn ostiole commun. Cet ostiole est noir et presque imperceptible : le sommet de chaque verrue en présente deux ou trois, rarement un plus grand nombre. Ils sont plus päles et assez difficiles à voir dans la forme 6. Dans la décrépitude, il y a autour du point où ils émergent, une décoloration du thalle en forme d’auréole blan- châtre. Il est superflu de dire que dans la forme y, qui ne présente que des points noirs disséminés sur une surface jaune ou blanche, lesquels points sont même plutôt des nucléus avortés que des périthèces , il ne se rencontre rien qui ressemble à des ostioles. La fructification est identique dans toutes les formes intermédiaires entre le type et la forme >. Elle consiste en un nucléus d'un blanc cendré , composé de filamens rameux, entre lesquels se voient des thèques en massue contenant huit sporidies disposées sur deux rangs. Celles-ci, longues de -= de millimètre, et larges de -=, ont une forme oblongue et sont divisées d’abord par une seule, puis par trois cloisons transversales. Les quatre loges qui résultent de cette disposition, contiennent chacune une spore globuleuse. Toutes ces diffé- rentes parties sont blanches et pellucides. * Porodothion Acharii Montag. Cuba , p. 153; Trypethelium anomalum Ach. Syn. Lich. p. 105 ; Mycoporum Achari Meyer in Sprens. Syst. Vegset. IV, p. 242; Melanotheca Achariana Fée, Supplém. p. 71,'tab. 36, fig. 10, et Mém. lichenogr. p. 78, tab. 6, fig. 1. Has. in cortice Anacardii occiden talis lecta. — Lepr. Coll. n. 42, 147, 460. Oss. Ce genre est analogue au Dothidea de la famille des Pyrénomycètes. E ndocarpeæ Fries. 97. Perlusaria leucosticta Montag. mss.: thallo crustaceo hyphlæode (?)membranaceo tenuissimo cinereo-albescente levi- gato effuso, verrucis nullis vel applanatis puncta nivea referen- tibus et poro vix conspicuo centro perforatis, nucleo discoideo albo subtüs concavo cortici immerso. Has. in corticibus arborum lecta. — Lepr. Co/Z. n. 599. 78 C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exoliques. Dssc. Thallus effusus, nuilâ lineä in nostris saltem exemplaribus limitatus, membranaceus, tenuissimé granulosus aut Iævigatus, griseus, verrucis confer- tissimis vix super crüustam elevatis applanatis albis, poro centrali non nisi vitris maximè augentibus conspicuo pertusis totus obrutus. Nucleus ovatus, conicus, vel tanthm convexus, subtüs excavatus, pallidus et summe cortici immersus. Asci clavati, pro ratione ampli, inter paraphyses tenuissimas erecti, sporidia octona serie duplici mcladentes. Sporidia oblongo-elliptica soluta quäm inclusa 5 duplè majora, tùm longitudine 2 millim. crassitudine -2- millim. æquantia, 100 pellucida, transyersim annulata , annulis denis quadratè cellulosis. Oss. Cette espèce a des rapportséloignés avec la P. leiocarpa , dont elle est pourtant suffisamment distincte , pour que, même à la vue simple, on ne soit pas tenté de les confondre. “ Pertusaria verrucosa Montag. (Fée }: thallo crustaceo carti- lagineo cinereo lineà atrà suborbiculari limitato verrucisque rotundatis deplanatis niveo-tuberculatis , nucleis pluribus cor- neis, ostiolis punctiformibus atris. Nob. * Porina verrucosa Fée, Supplém. p. 73; Trypethelium verrucosum Ejusd. Essai , p. 66, tab. 17, fig. 3. H48. ad cortices lecta. — Lepr. Coll. n. 6. Oss. M. Fée a eu raison, ce me semble, de distinguer ce Lichen du Pertusaria communis , auquel il est assez semblable en ap- parence , mais dont il diffère néanmoins , 1° par les granulations blanches de la croûte et des verrues; 2° par des ostioles à peine visibles ; 3° parses nucléus d’un gris de corne; 4° enfin , par ses sporidies , au nornbre de quatre dans chaque thèque. Les dimen- sions de ces derniers organes sont d'ailleurs différentes. Les sporidies , dans notre plante, ont une longueur de #5 de milli- mètre sur une largeur de -= de millimètre vers leur milieu ; car elles s’'amincissent un peu vers les extrémités. Dans le P. com- munis , elles ont - de millimètre de longueur, c’est-à-dire près du double. La P. verrucosa a bien aussi quelques rapports com- muns avec la Porina granulata Ach. , en tant, du moins, que la croûte est recouverte de granulations, qui envahissent même les verrues et leur donnent une certaine ressemblance avec le Chiodecton sphærale ; mais la plante d'Acharius , qui m'est d'ail- leurs inconnue, paraît n’avoir qu'un nucléus, et dès-lors appar- tenir au genre suivant. C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 79 08. Porina endochrysa Montag. miss.: thallo crustaceo mem- branaceo glauco nitido tenuissimè granuloso , verrucis basi expansà hemisphæricis epidermide secedente flavescentibns os- tiolo papillato zonà fuscà cincto instructis, primo occlusis demum apertis intus nucleoque aureis; ascis clavatis inter floccos (para- physes) nuclei maximè gelatinosi nidulantibus sporidia sub- quaterna cymbidiiformia sexiès septata foventibus. Has. in cortice arborum lecta. — Lepr. Coll. n. 481. Ors. Je me contente de signaler cette espèce, sans la décrire, parce qu’elle me paraît se rapprocher de la suivante et de la Porophora gilva Zenk., entre lesquelles elle est ambiguë. Si les thèques sont constamment en forme de navette et cloi- sonnées , nul doute qu'il ne faille adopter le genre Porina, qui différera , en outre , du précédent par des verrues uniloculaires. * Porina americana Fée, Essai, p. 82, et Supplém. p. 74, tab. 36, fig. 11. Has. in corticibus variis lecta. — Lepr. Coll. n. 468. * Sagedia compuncta Montag. Ach. Syn. Lich. p. 112, sub Porinä. Has. in cortice lecta. — Lepr. Coll. n. 631. 09. l'helotrema platystomum Montag. mss. : thallo crustaceo cartilagineo tenui levi pallido effuso, verrucis minutis sparsis basi expansà hemisphæricis, aperturà margine duplici instructà, interiore ab ipso excipulo atro formato connivente, nucleo concolori composito ex ascis clavatis inter paraphyses nidulan- tibus sporidiaque sena mox soluta elliptica sporas includentia oblongas transversim positas primd quaternas tandem senas, foventibus. Has. Unicum specimen in cortice lectam. — Lepr. CZ. n. 491. Ors. Dans l'impossibilité où je me trouve de compléter l’his- toire de ce Lichen , je me contente de le signaler en passant. Il me paraît différer de tous ses congénères qui sont parvenus à ma connaissance. Le seul 7! enatomma Ach. offre plusieurs 80 C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. caractères qui semblent convenir à notre Lichen; mais, comme l’auteur en fait d’abord un Pyrenula, et qu'il dit les verrues déprimées, je ne puis m'arrêter à l’idée que ce soit la même plante. Au premier coup-d’œil, le 7. platystoma a de la res- semblance avec une mm seruposa Ach., qui serait de moitié plus petite que nature ;mais l’analogie ne va pas plus loi. * Thelotrema Auberianum Montag. Cuba, p. 163,t. 8,f.2, cum analysi. Has. in cortice lectum. — Lepr. Coll. n. 569. * Thelotrema olivaceum Montag. |. c.’p. 165. Has. ad cortices levigatos arborum lectum. — Lepr. Col/. n. 558. * Thelotrema atratum Fée, Essai, p. 95, t. 23, f. 4, de- muüum Lecidea Thelotrematis Ejusd. Supplém. p. 109, t. 4. Asci. Hab. ad cortices arborum lectum. — Lepr. Col. n. 472 et 586. Oss. J'avais songé d’abord à considérer ce singulier Lichen comme un G{lyphis dont le stroma serait avorté et les périthèces isolés par suite de cet avortement. J'avais en effet rencontré, par- mi les nombreux échantillons du G. favulosa , des passages entre les deux états, c’est-à-dire entre des stroma dont l'émaciation ou l'atrophie était telle que les périthèces, presque libres, n'étaient réunis par la base qu’au nombre de deux ou trois. Mais j'ai vu des thèques et des sporidies différentes de celles qui distinguent ce dernier; en sorte que, quoique j'incline toujours à croire que ma première opinion s'éloigne peu de la vérité, je n'ai pourtant pas voulu, sans une certitude complète, changer en- core une fois le nom de ce Lichen et surcharger ainsi sa syno- nymie. Si ce n’est point un Glyphis, c'est probablement le type d'un genre nouveau. * Thelotrema urceolare Ach. Syn. Lich. p. 115. Has. ad cortices lectum. — Lepr. Co/l. n. 614. C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. gi Glyphideæ Fries. * Chiodecton sphærale Ach. Syn. Lich. p. 108. Has. in cortice arborum. — Lepr. Co/l. n. * Glyphis favulosa Ach. 1. c. p. 107. H48. ad cortices lecta. — Lepr. Co. n. 32. Oss. De même que, d’un côté, cette espèce conflue avec le Thelotrema atratum ( Glyphis (2) Nob.), de l’autre, elle passe insensiblement au G. cicatricosa , sans qu’il soit possible de poser entre elles de limites certaines. * Glyphis cicatricosa Ach. L. c. Has. in üsdem corticibus cum priore. — Lepr. Coll. n. 33. * Glyphis confluens? Zenk.(in Gœbel, Pharmac. Waarenk. p. 163,t.2r, f. 6a): Thallo crustaceo membranaceo levigato lutescenti-fusco, stromate suborbiculari planiusculo ambitu ei- nereo ; apotheciis demüm erumpentibus linearibus confluenti- ramosis latiusculis planis flexuosis fuscis; sporidiis fusiformibus altero fine obtusis,altero acutis, sporas suboctonasincludentibus oblongas transversim positas, limbo gelatinoso (?) latissimo cinctis. Nob. Has. ad cortices arborum lecta. — Lepr. Coll. n. 146. Oss. C’est sur la figure et la phrase diagnostique incomplète de Zenker que j'ai déterminé cette espèce , dont conséquem- ment je ne garantis pas l'identité. * Glyphis labyrinthica Ach.Syn. Lich.p.107.Eschw. F1. Bras. t. 1, p. 165 ,et Syst. Lich. fig. 16 (corr. I. c.) Sarcographa labyrin- thiformis Belang. Joy. Ind. orient. Crypt. p. 137! Stictis dis- par Pers. in Gaudich. Bot. Voy. Uran. p. 178! senio confecta. Has. ad cortices varios lecta. — Lepr, Col. n. 136, 137, 18y-1925 — in Surinamo, Splitgerber, Col. n. 1230. | | | | il 1 Ors. Nos nombreux échantillons, qui présentent ce Lichen dans tous ses âges , et conséquemment toute l’histoire de son évolution, concordent parfaitement avec la phrase d’Acharius XIX, Boranw, — Fevrier, 6 82 C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. et la description d'Eschweiler, mais fort peu avec la figure du Sarcographa Cinchonarum que M. Fée a reproduite dans sa Mo- nographie de ce dernier genre. Il est probable que c’est encore la même plante ; toutefois, dans le doute, je me suis abstenu de l'ajouter à ma synonymie. Eschweiler et M. Fée disent les die tétraspores. C’est vrai pour le jeune âge, mais elles deviennent hexaspores en devenant adultes. Primitivement, elles sont renfermées au nombre normal de huit dans des thèques en forme de massue qu'elles rompent et quittent de bonne heure, et qui sont pr omp- tement résorbées. Souvent néanmoins elles se développent dans un mucilage transparent, qui forme autour de chacune d'elles une auréole qui ne disparait complètement, même quand elles sont séparées , que lorsqu'elles ont acquis toute leur croissance. On dirait que c’est dans ce mucilàge qu’elles doivent trouver les matériaux de leur accroissement , ainsi que cela à lieu pour les individus du genre Palmella d’une autre famille. Le limbe hya- lin qu'il produit autour d'elles n’a pas moins de la moitié de leur diamètre. Il reste à déterminer si ce mucilage est enveloppé d’une membranule. J'ai adopté pour ce Lichen le genre où il a été placé par Acharius et Eschweiler, parce qu'une analyse très longue et trés détaillée, à la suite de laquelle j'ai dessiné tous les organes à de forts grossissemens , ne m'a point montré d’apothécie com- plète proprement dite, mais bien des apothécies partielles , re- couvertes d’une simple lame proligère, et soudées inférieure- ment en un corps carbonacé enchässé lui-même dans le stroma. Celui-ci, formé par la couche médullaire, est blanc et s’inter- pose d’abord entre chaque apothécie lirelliforme. Or, celles-ci varient de forme selon qu'elles occupent le centre ou les bords de la plaque. Dans la vieillesse, la plante devient toute noire, soit que les interstices formés par le stroma aient été tachés par leur contact avec les apothécies infères, soit que celui-ci s’obli- « tère complètement avec l’âge. La plaque est alors fendillée dans tous les sens, surtout dans l’état de dessiccation. Il y a la plus grande affinité, quand on y regarde de bien prés, entre cette espèce et le G. cicatricosa. Je conviens que les thèques sont dis- sé C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 83 semblables, et qu'on ne peut se défendre de remarquer aussi de grands rapports entre elle et les Medusulu, que M. Fée réunit à son genre Sarcographa ; mais l'espèce suivante, que Je ne vois décrite nulle part, et qui offre une ramification paradoxale dans ce genre, parait intermédiaire et peut servir de liaison entre ces plantes ; elle offre en outre une transition évidente de ces deux genres au Chiodecton. A moins d’ériger, comme on y est trop porté de nos jours, en autant d'espèces les âges divers de ce Lichen , qui varie con- sidérablement , on ne peut raisonnablement voir dans toutes les formes qu’il présente que les différentes phases de sa morphose. 100. Glyphis (Actinoglyphis) heteroclita Montag.mss. : thallo crustaceo membranaceo fulvo -fuscescente olivaceoque, stro- mate albo exstante primitüs orbiculari plano mox oblongo-li- neari ramoso-pedato abruptè marginato; apotheciis linearibus transversis primo albo-velatis demüm nudis atris. Has. ad cortices variarum arborum lecta. — Fepr. Coël. n. 2, 133-135, 144, 183, 184, 185 (187, status decrepitus), 188, 54 et 619. Desc. Thallus hypophlæodes & stratis constans binis, superiori tenui mem- branaceo, iuferiori s. medullari farinaceo albo, lineolis flexuosis nigris limi- tatus, interdüm effusus, è luteo olivaceoque in fuscum cum ætate vergens , levissimus aut corticis rimas rugositatesque sequens. Apotheciorum verrucæ erumypentes, primüm rotundæ, scutelliformes, 2 millim. diametro metientes, sen- sim vero propter plurium confluentiam oblongæ evadunt linesresque, tüm un- ciales, millimetro latiores, tandem ramosæ , ramis flexuosis bifurcis pedatis ra- diatis vel subsecundis, supra thallum elevatæ, marginatæ, margine crassoabrupto albo, apicibus obiusis, raro altero cuspidato, insignes, juniores albo-velatæ. Velum & membranäâ niveâ seu epidermidis cuticulä à verrucä sublevatä residuâ compositum , tandem secedens, inter apothecia vero cum stromate connatum. Apothecia cornea, brevia , ut plurimüm lirellæformia , simplicia , rard semimilli- metrum æquantia, in binas series laterales transversalia, axi scilicet verrucarum perpendicularia, disco cæsio-pruinoso utentia, rimis longitudinalibus transver- sisque ab invicem sejuncta, madore adioto autem avide aquam combibentia et laminam proligeram huic Leucogrammatibus Mey. propriæ non absimilem, sed nec canaliculatam, nec uno eodemque apothecio suffultam, cum autem, ut supra jàm monui, è pluribus formatam sit, constituentia. Hæc apothecia materie car- bonaceä & fundo verrucarum enatà , in sectione transversali obconicä aut tur- binatà fulta sunt. Lamina proligera è paraphysibus ramosis tenuissimis intricatis ascisque clavatis erectis sporidia octona simplici serie duplicive includentibus . 6. 81 C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. composita, sporidia oblonga, utroque fine rotundata, 2 millim. longitudine supcrantia, + millim. diametro metientia, sporas senas transversales foventia, olivacea, limbo gelatiniformi lato cincta. Oss. J'ai donné à cette espece le nom d’heteroclita, parce que son stroma, analogue du reste à celui de la précédente, mais beaucoup plus saillant sur le thalle, est rameux comme celui du genre Medusula ( Sarcographa Fée) , et que ses apothécies ou üirelles sont tout-à-fait caractéristiques par leur position trans- versale et presque sur deux rangées continues. Pour le moment, je n’en fais qu'une section du genre Glyphis, persuadé que ce Lichen est appelé un jour à devenir le type d’un genre nouveau auquel un autre nom ne me semble mieux convenir que le nom sectionnaire d’Actinoglyphis. Au reste, les genres des deux tri- bus Graphidées et Glyphidées exigent une révision, attendu qu’ils ont pour la plupart été fondés sur des caractères très fu- M gaces et exposés à varier dans la même espèce. Je pourrais répé- ter ici ce que j'ai dit ailleurs à l’occasion du genre Trypethelium; je préfére renvoyer le lecteur à Fries, Lich. Europ. reform pp. 3°9-361. PL. 2, fig. x. a, Glyphis (Actinoglyphis) heteroclita Montag., vue de grandeur naturelle. — b, Une des apothécies composées (stroma) isolée , dont on n’a figuré les apothécies partielles que dans la portion c: cette figure, grossie 8 fois, a été faite sur le lichen humide, On voit, en d, une autre portion d’apothécie composée, grossie 16 fois, et dessinée à l’état sec , pour montrer les crevasses que cet état y détermine, —e, Une des apothécies isolées par la pensée et très fortement grossie. — /, Coupe verticale d’une apothécie composée, grossie environ 30 fois et laissant voir comment les apothécies partielles g, g, g, sont enchâssées dans le « stroma : les rangées de points noirs qu'on y voit sont les sporidies. — À , Coupe verticale d’une portion de la lame proligère , grossie r8o fois, représentant trois rangées de sporidies ou trois thèques, et à droite et à gauche quelques-unes des paraphyses rameuses qui forment le nucléus. — :, Thèque renfermant des spores encore jeunes , et / une de celles-ci mûre, vues à-un grossissement de 380 fois. * Medusula tricosa Montag. Herb. — Glyphis tricosa Ach. Syn. Lich. p. 107. Æsterisca tricosa Mey. in Spreng. Syst. veget. iv, p. 254. Zenk. in Goœbel Pharmac. Waarenk. t. 21, f. 4! Sarcographa cascarillæ? Fée, 1. c. Has. ad cortices Palmarum lecta. — Lepr. Coll. n. 476, 553, 622. Os. La figure citée de Zenker représente parfaitement notre Lichen. L’apothécie est simplement latérale, le nucléus repo- €. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. , 85 sant à nu sur la couche médullaire du thalle. C’est donc un vrai Medusula dans le sens le plus strict. * Medusula olivacea Montag. Ann. Sc. nat. 2° ser. Bot. 1.8, Ip. 357. Has. ad cortices lecta. — Lepr. Coll. n. 8. \ * Medusula Punctum Montag. : thallo membranaceo hypo- | phlæode fuscescente, verrucis obsoletis, apotheciis à centro ra- diantibus ramosissimis maculam orbicularem atram simulanti- bus, marginibus cum crustà confluentibus ; ascis sporidiisque | prioris. | Has. in cortice variarum arborum lecta. — Lepr. Col. n. 22, 476, 487. Ogs. D'après la phrase diagnostique et la figure, je rapporte | cette espèce au Lichen que M. Fée a publié dans son Supplément sous le nom de Sarcographa medusula. Ce savant prétend que | l'Opegrapha medusula Pers. n’est qu'une forme de l'O. dendri- tica Fr. Je n’ai aucun document pour infirmer ni confimer cette opinion. Je dois dire toutefois que la figure donnée par M. Fée semble calquée sur celle que nous devons à Persoon. * Medusula fulva Montag. — Fée, Mém. Lichen. p.20;,t.2, fig. 1 , sub Sarcopraph. | | | Has. ad corticem Bixæ orellanæ Lin. lecta. — Lepr, Coll. n. 475. Ogs. Je ne saurais distinguer cette espèce du AL. tricosa autre- | ment que par la couleur du thalle, qui est d’un chamois clair. Ayant reçu de Balbis un échantillon de ce Lichen , cueilli par M. Bertero, je suis certain de lidentité. | Omissa. * Biatora aurigera Montag.— Lecidea soredigera et Lecanora aurisera Fée, Essai, p. 106 et 114, tab. 28, fig. 1 et 3. | Has, in cortice Ærthoniæ polymorphæ Eschw. confinis lecta. —_—— ren — — — — 86 naceLi. — Champignons trouvés dans des cellules, Sur des Champignons vivant dans l'intérieur des cellules végétales , Par Cu. Näcezr. (1) En examinant, l'automne dernier, des racines de plusieurs espèces d'Iris, j'ai rencontré assez fréquemment des formations de Champignons dans l’intérieur de vieilles cellules. On sait que les racines des Iris se composent, de même que toutes les autres racines de Monocotylédones, d'un faisceau vasculaire central, et d’une couche corticale de parenchyme à grandes mailles. C'est dans ces cellules parenchymaires que végétaient trois es- pèces de Champignons. L'un de ces Champignons (fig. 1 à 16) se compose de fils inarticulés, rameux, et d’un diametre variant de 0,0015 à 0,0025 de ligne. La membrane commence par être délicate et gélatineuse, et elle enveloppe un mucilage finement granuleux (fig. 16); puis elle s’épaissit, finit par devenir ferme et d’un jaune brunâtre, et par se garnir çà et là de mamelons qui me semblent dus à des sécrétions de substance intercellulaire (fig. 14). À l’époque où la membrane s'épaissit, le contenu mucilagineux se transforme en gouttelettes d'huile (fig. 12, d), mais à la fin il devient diaphane. Les fils sont fasciculés (fig. 13, 14, 16) et partent d’un mêrne point de la cellule. Ce Champignon se trouve surtout dans les cellules voisines du faisceau vasculaire ; il les remplit ordinairement, conjointement avec une masse granu- leuse brunâtre. Toutefois, on le rencontre aussi jusque dans les cellules de l’épiderme. Je n’ai pu y découvrir des spores, et, par conséquent, il est impossible de le déterminer systéma- tiquement. La seconde espèce de Champignon ( fig. 17) a l'aspect d’une (x) Traduit du Linnæa, 1842, page 298. En publiant ces observations , les rédacteurs des Annales ont eu pour but d'appeler l'attention des physiologistes sur la question du déve- loppement de certains Champignons à l’intérieur des tissus, mais sans néanmoins se prononcer ur l'exactitude des faits publiés par M. Nägeli. NAGiLié — Champignons trouvés dans des cellules. 87 grappe, parce que les ramules sont courts et serrés. Ses mem- branes, d’abord e. finissent aussi par devenir d'un beau jaune-brunûtre. Le défaut des spores s'oppose également à la détermination systématique. | La troisieme espèce (fig. 2 à ro) se compose d'un nombre plus ou moins considérable de rayons partant d’un même point de la cellule, et disposés souvent en hémisphères. Ils sont Île ‘plus souvent insérés sur la paroi antérieure de la cellule qui les nourrit ( fig. 1," ). Dans l'origine, ces rayons se composent . d'un fil court , très mince et incolore ( fig. 2, a). Comme ce fil atteint au plus en épaisseur 0,0004 à 0,0006 de ligne, il est impossible d'y reconnaître une cavité. Il s’allonge, et en même temps qu'il s'épaissit un peu à son extrémité { fig. 2, a), il se couvre d’une gouttelette de gélatine transparente. Dans ce glo- | bule de gélatine , l'extrémité dilatée du rayon se montre sous la orme d’un petit point luisant , qui se rétrécit soit brusquement, soit insensiblement en stipe ilot (fig:25051m a et D). e globule s’élargit de plus en plus, et for enfin une cavité close par une membrane ( fig. 3,b, 4, b); à cette époque dis- paraît la gélatine spy ns ni du rayon. Alors le rayon entier est à considérer comme une cellule unique, fili- | forme , élargie en forme de massue à son extrémité ( fig. 3,c). On n . aucune trace de cloisons. — La moitié inférieure | du fil, qui dans l’origine était incolore et gélatineuse, devient | solide et brunâtre. Cette transformation se fait d'ordinaire à l’é- poque ou la cavité devient perceptible dans l'extrémité du fil, | et que la gélatine a été dissoute; quelquefois elle a heu avant (Hg. 3, 5). — L’extrémnité claviforme du rayon s’étrangle fré- | | | | | | Ë F quemment, et forme une cellule distincte (fig. 6, 8). Je n'ai | Mu qu’une seule fois une sporule dans cette cellule terminale ; elle se composait d’une membrane double, et d’une masse jau- nâtre un peu luisante, avec un nucléus un peu plus solide(fig. 2). | C'est ce qui me paraît être la forme accomplie de la plante. | Ordinairement il ny à pas formation de cellule dans le renfle- | ment du fil, et alors le renflement grandit indéfiniment ( jus- | qu'à un diametre de 0,015 de ligne). Dans cet état, l’extrémité du | Hi à tantôt une membrane très fine (fig. 5, 7d, a), ettantôt 38 NAGELI, — Champignons trouvés dans des cellules. elle est épaissie par une masse gélatineuse et jaunâtre, déposée à sa surface interne (fig. 9 &#, to a). Tantôt elle ne contient rien de solide, ou rien qu’un petit nombre de granules (fig. 5, 7 d), tantôt elle renferme une quantité de granules brunûâtres, ou bien une masse d’un jaune brunâtre ( fig. 10, a). — L’ex- trémité supérieure et incolore du fil se cassant facilement, al arrive souvent que ces extrémités (fig. 9, 10) s’isolent , et, dans cet état, on pourrait les prendre de prime-abord pour des cellules distinctes (fig. 1, 2, f). | J'ai trouvé une autre espèce du même genre de Champignons à la surface de vieux individus d’Ærysibe corylis. — Une cellule allongée se partage à son extrémité en plusieurs prolongemens courts et étroits, de sorte qu'elle y paraît crénelée. Sur ces pro- Jongemens s’insérent des fils très fins ( fig. 18), dans l’origine d’une épaisseur uniforme, et n'ayant qu’un diamètre de o,00015 de ligne à 0,0002. Plus tard, ils s’épaississent un peu dans leur moitié supérieure, qui alors offre quelquefois des granules (fig. 19). L'extrémité se renfle en forme de massue, sécrète de la gélatine ( fig. 20 2), se creuse distinctement { fig. 20 c , d),et finit par constituer une cellule distincte (fig. 21 a). Il parait qu’il y a formation de cellules dans.cette cellule terminale, parce qu'on y remarque quelquefois une petite vésicule (fig. 21e) Mais je n’ai pas pu observer si cette vésicule devient une sporule. 1l paraît résulter de ce que je viens d'exposer , que ces deux Champignons ( de l’Erysibe et du parenchyme de la racine d’Jris.) doivent être définis ainsi qu’il suit : chaque individu se compose d’une cellule fixée sur un corps étranger; son extré- mité libre se partage en rameau filiforme ; dans l’extrémité de chaque ramule se forme une cellule ( sporange ) ; dans le spo- range se forment les spores (ou peut-être toujours une seule spore). — Je ne connais aucun genre dans lequel on pourrait classer les deux espèces que je viens de décrire. C’est de l'Achlya prolifera Nob. qu’elles se rapprochent le plus. Cette affinité me semble reposer surtout sur la similitude des spores (1).— J'ai dé- dié ce nouveau genre au professeur Schinz, président de la So- ciété d'Histoire naturelle de Zurich. Je désigne l'espèce qui croît (1) Je considère l’Achlya comme un Champiguon ; et non comme une Algue. à rh es : A NAGELI. — Champignons trouvés dans des cellules. 89 dans les cellules par le nom de Schinzia cellulicola , et celle qui croît sur l’Erysibe , par le nom de Schinzia penicillata. Je ne connais qu’un seul exemple avéré de formation de Champignons dans l'intérieur d’autres cellules. Meyen ( dans Wiegmann’s Archiv, 1837, 1,p. 418) a exposé comment la Mr des céréales se forme dans l'intérieur des cellules du Maïs. — Des recherches de cette nature, faites avec précaution et exactitude, peuvent décider la question si douteuse de Îla génération équivoque. Car si l’on démoutrait qu'il se forme, dans une cellule parfaitement close, des organismes nouveaux et étrangers à la plante-mère, il serait impossible d'admettre qu'ils fussent nés d’un œuf ou d’une spore préexistans. Mes re- cherches sur le Schinzia cellulicola sont loin d’être assez exactes pour mw’autoriser à un jugement sur la génération spontanée. J'ai vu assez constamment les Champignons se former d'abord dans les cellules les plus voisines du faisceau vasculaire; plus tard seulement ils se montraient aussi dans les cellules exté- rieures. Je n'ai pas trouvé de Champignons dans les méats, et je n'ai pu trouver des Champignons passant d’une cellule dans une autre. Dans des coupes transversales, on trouve quelquefois des cellules isolées, remplies d’une masse granuleuse brune et de fils de Champignons, tandis que les cellules adjacentes jouis- sent de toute leur vitalité, ainsi que le prouvent les courans des sucs. Or, si des Champignons avaient pénétré dans ces cellules en en percçant les parois, la vitalité cellulaire aurait nécessaire- ment été détruite. Dans des coupes longitudinales, ce sont d’or- dinaire des rangées verticales de cellules remplies de Champi- gnons, au milieu d’autres cellules vivantes (fig. 11). Toutes ces circonstances semblent prouver que les Champignons ne sont pas venus du dehors, et qu’ils ne sont pas non plus nés d’une transfo: mation d’nn contenu morbide des cellules; mais il n’en ressort pas de certitude absolue, et, par conséquent, il n’est pas encore démontré que des plantes puissent se former par génération équivoque. (1) (1) J’ai réussi, par contre , à observer la génération équivoque d’Infusoires dans l’Ach/ya, où mes recherches ne m'ont laissé subsister aucun doute, Je me propose de publier les détaiis de mes observations sur l’Achlya, GO NAGELI. —— Champignons trouves dans des cellules. EXPLICATION DES FIGURES. (Planche 3.) Fig. r. Coupe transversale de la racine d’un ris, diamètre 6,240. de ligne. — a. Spiroïdes du faisceau vasculaire central ; #. Parenchyme ailongé , dont la séparation en cellules ligneuses et en vasa propria (Mohl ) n’est pas encore distincte; c. Couche périphérique particulière du faisceau vasculaire : les cellules membraneuses sont épaisses, lignifiées et d’un jaune brunâtre. —d, Cellules avec un champignon filiforme et une masse brune granuleuse; d'avec de jeunes champignons ; e. Cellule avec un champignon en forme de grappe ; f, f”, h. Cellules avec des Schinzia cellulicola ; g. Cellules de l’épiderme, s’allongeant en poils radicellaires ; & Cellules. avec des cytoblastes et rotation de suc, 2 à 10. Schinzia cellulicola. Fig. 2, a”. Rayons jeunes et gélatineux ( diamètre 0,0004 de ligne ) : ils s'épaississent légè- rement à l'extrémité (a) ; #. Gouttelette de g‘latine , enveloppant la pointe du rayon (dia- mètre 0,0025 de ligne. Fig. 3, a. Gouttelette de gélatine : l’extrémité du rayon étant courbée, elle ne parait dans la gélatine que comme un point opaque.—. Gélatine 5l’extrémité du rayon est évidemment creuse ; c. Extrémités fortement dilatées; d. Moitié inférieure du stipe ; devenue brune et solide ( diamètre 0,0006 de ligne). Fig. 4. a, Stipe ( diamètre 0,0005 de ligne) ; à. Membrane cellulaire { diamètre 0,0015); c. Gélatine ( diametre 0,0023 ); d. Granules mucilagineux. Fig. 5. Les extrémités sont fortemert dilatées ; la moitié inférieure des stiges est brune et solide. Fig. 6. a. Cellule terminale , à contenu granuleux et en mouvement moléculaire ( diamètre 0,006 de ligne); 4. Le contenu s’est aggloméré en masse brunâtre; c. Contenu d’un petit nombre de granules, Fig. 7. a. Gouttelette de gélatine ; b. Extrémité des rayons ; c. Jeunes rayons ; d. Extré-- mité fortement élargie , à contenu faible , déposé sur la membrane. Fig. 8. Cellule terminale (sporangé , diamètre 0,007 de ligne); &. Spure ( diamètre 0,0028). Fig. 9. Extrémités détachées par fracture (diamètre 0,015 de ligne; diamètre du stipe 0,0006 de ligne à 0,0007). — a. Le contenu brunâtre s'est rétracté de la membrane ; Ÿ. Le contenu s’est aggloméré en masse brunâtre ; c. la membrane est épaisse, Fig, 10. Extrémités détachées par fracture ( diamètre 0,010 de ligne), — a. La membrane est épaissie : le contenu est une masse d’un brun jaunâtre, — 4. Le contenu est lâche : il forme, en partie , une petite masse. — c. Le contenu est encore parfaitement granuleux. 11à415. Champignon filiforme. Fig. rr. a. Cellules contenant des Champignons filiformes et une masse brune, granuleuse; b. Cellules avec cytoblastes et rotation de suc ‘longueur des cellules o,ogo de ligne , largeur 0,030, cytoblastes 0,005, diamètre des Champignons filiformes 0,001 à 0,002 ). Fig. 12. Vieux Champignon filiforme. — a. La membrane est d’un jaune brunâtre ; b. La membraneest incolore et gélatineuse : elle enferme des gouttelettes d'huile (diamètre 0,0018 de ligne). Fig. 13. Jeune Champignon (diamètre 0,0015 de ligne }). Fes + | | | | NAGELI. — Champignons trouvés dans des cellules. 01 Fig. 14. Vieux Champignon. — a. Membrane brune ; 6, Mamelons de la membrane ; e. Membrane plus mince et incolore. Fig. 15. Vieux Champignon à membrane encore incolore et mince. Fig. 16. Jeune Champignop à contenu mucilagineux et finement granuleux. Fig. x7. Champignon en forme de grappe {diamètre des ramules 0,002 de ligne ). 18 à 21. Schinzia penicillata. Fig. :8. a. Longueur de la cellule 0,015 de ligne , largeur 0,002 à 0,003 de ligne ; b. Longueur des rayons 0,013 à 0,018 de ligne. Fig. 19. Jeunes rayons , à mucilage finement granuleux (diamètre de a, 0,0005 de ligne à 0,0006; diamètre de à , 0,00015 de ligne. F g. 20. g. Gouttelette de gélatine; a. L'extrémité constitue déjà une cellule distincte, dans laquelle on ne remarque pas encore de cavité ; à. Extrémité dont la cavité n’est pas encore perceptible (diamètre 0,0008 de ligne); c, d, Extrémité dont la cavité est distinctement visible ; {diamètre de l'extrémité d, 0,001 de ligne). Dans la cavité se trouve un petit granule de muci- lage ( diametre des stipes 0,00016 de ligne à 0,002 ). Fig. 21. a. Cellule terminale ( sporange : diamètre 0,0025 de ligne ; D, stipe: diamètre 0,00025 de ligne \; e. Petite cellule. 2 —— Recurrcues sur le mouvermnent et l'anatomie du labellum du MEGACLINIUM FALCATUM, Par M. Cu. Morren, Professeur à l’Université de Liège. (1) Le mouvement spontané, celui qui s'élève dans l'organisme par une force anatomique de ses tissus, et sans qu’une action du dehors vienne provoquer l'excitabilité de ces mêmes tissus, est | un phénomène d'autant plus remarquable chez les plantes, qu il y est extrêmement rare. Cette sorte de mouvement a même été appelé mouvement volontaire ( freiwillis Bewesung ), pour indiquer qu’il dénote , en apparence du moins , l'existence chez le végétal de la conscience du soi et de l’acte si important du moi, de la volonté , une des facultés de notre être, sur l'origine et la cause M bQite les philosophes se sont RUE en conjec- tures. Ce n'est pas cependant que les physiologistes qui ont nommé volontaire le mouvement spontané des végétaux , aient (1) Extrait du tome xv des Nouv. Mém. Acad. Bruxelles, 1842. G2 MORREN. — Sur le mouvement du Mesaclinium. entendu par là reconnaître une volonté chez eux; mais ils ont voulu distinguer ce mouvement de celui qu’on provoque par une excitation préalable. C'est dans ce sens restreint qu’il faut accepter ce mot. Je ne m'en servirai pas dans cet écrit, préfé- rant indiquer, par l'idée de la spontanéité , le caractère particu- lier de ce mouvement , celui de se produire de lui-même, sans que l’on sache apprécier une cause quelconque extérieure, sié- geant dans le monde du dehors, et qui agirait sur l'être motile. L'idée de la spontanéité est , ce me semble, d'autant meilleure, qu'elle ne préjuge rien sur la cause intime du phénomène, qu'elle voile notre ignorance et qu’elle nous paie d’un mot. Le mouvement spontané semblait s'être réfugié dans les li- mites inférieures du règne végétal, chez ces êtres ambigus, placés sur la limite des deux règnes, flottant entre les ani- maux et les végétaux, éternelle proie des systèmes, sur la- quelle chacun se jette, selon son plus grand amour pour la zoologie ou la botanique. Les Algues inférieures se meuvent tout entières ; les Oscillatoires font ondoyer leurs extrémités. supérieures, parce que, dit-on, ils grandissent très vite ; les Spirogyres rampent et glissent comme des serpens onctueux, jusqu'à ce qu'elles se fixent pour s’accoupler; les Aphanizo- mènes font osciller leurs franges, etc. Ailleurs les sporules de ces espèces d’Algues tournoient dans leurs sporanges ou leurs conceptacles, se font jour au dehors et tourbillonnent pendant plus ou moins de temps dans l’eau qui les environne. Une foule de plantes, à commencer par les Vaurhéries, les Drapanal- dies, etc., et à finir par les Ectocarpées, les Ulvacées et les Siphonées , ont montré depuis long-temps ce phénomène, qui, par la seule raison qu’il s'étend ainsi à un très grand nombre de Cryptogames aquatiques, semblait devoir concentrer chez elles le mouvement spontané , et le refuser aux plantes d'une organisation plus compliquée. Cependant, le mouvement spontané s’est manifesté dans. quelques plantes phanérogames. Depuis que Lady Monson trouva près de Dacca , au Bengale, le fameux edysarum gyrans, et qu’en 1779, Pohl publia la première dissertation sur cette plante, que n’a-t-on pas écrit sur le mouvement autonomique pen nt ru dr dunes, cn À, , ç MoRREn. — Sur le mouvement du Megaclinium. 9 de ses folioles. Néanmoins nous devons faire remarquer que cette sorte de mouvement n’a été observé depuis que sur l'He- dysarum gyroides (Roxb.') et sur l’Hedysarum vespertilionis, chez ce dernier, par M. Mirbel. Pendant près d’un demi-siècle, les savans ne connaissaient pas d'autre genre de plantes où il y eût une motilité directe; mais il est Juste aussi de rappeler que ies observations sur les plantes mobiles, après excitation,n'avaient pas été faites avec tous les soins désirables, et que, chez elles, un mouvement spontané avait été nié, parce qu'il n'avait pas été aperçu , raisonnement que récuse la logique prudente qui devrait toujours présider dans les discussions de science. J'ai signalé un mouvement spontané dans les colonnes des Styli- diées (1), et ce fait a paru à feu M. Meyen d'un haut intérêt (2) : je traduis sa phrase. Cet observateur parle aussi d’un mouve- ment spontané qu’il a aperçu dans le Mimosa pudica, placé dans une atmosphère fort chaude ; mais il se demande si cette chaleur même n'a pas été la cause excitante, de manière à agir comme une action du dehors (3). J'ai constaté de plus un frémissement spontané dans l'androcée du Cereus grandiflorus (4), et dans celui du Sparrmannia africana (5), et je suis convaincu qu'avec beaucoup de soin , on parviendrait à saisir un phénomène semblable dans d’autres plantes. Quand la nature donne à quelques organismes une structure de parties qui amène un mouvement après une excitation préalable, on doit avouer qu'elle a sans doute fort peu de choses à ajouter, pour que ce mouvement puisse se provoquer de lui-même. En citant ces faits, j'ai déjà démontré que le mouvement spontané n'appartient pas aux feuilles exclusivement, mais qu'il se concentre le plus souvent dans les organes générateurs, sièges (x) Morren, Recherches sur le Stylidium graminifolium , Mém. Acad. Brux. 1838, lome x1, page 12. (2) Mevyen's , Jahresbericht, 1838 , p. 92 ( Wiegmann's Archiv., 1829). (3) Meyen, Pflangen physiologie , 1.111, p. 525.—Jahresbericht, 1838, p. 92. (4) Morren, Observations sur l’anatomie et la physiologie du Cereus ( Bulletins de l’Aca- démie, V, VI). — Prémices d'anatomie et de physiologie végétales, IV (Mémoires). (5) Morren , Recherches sur le Sparrmannia africana. ( Mémoires de l’Académie de Bruxelles , t. xtv. 94 MORREN. — Sur le mouvement du Megaclirium. de tant de phénomènes chez les plantes. Or, cette propriété , | celle d’avoir des parties qui se méuvent d’elles-mêmes , a aussi été reconnue à quelques fleurs par MM. Lindley et Robert Brown. Ce premier a découvert le mouvement spontané du Megaclinium falcatum (1), et voici comment il en parle: « La lévre (labellum) de cette plante est articulée élastiquement avec la colonne, et montre un bel exemple d'irritabilité végétale, analogue à celle de quelques espèces de Pterosty lis. La lèvre se! meut de haut en bas avec une grande rapidité, de la même manière qne les têtes de statuettes de mandarins chinois ». Le mouvement analogue des Pterostylis à été vu pour la première fois par M. Robert Brown, qui l’a moutré à M. Lindley.(3) Mais , comme je l’ai déjà dit ailleurs, c’est à ce simple énoncé que se bornent nos connaissances sur ce phénomène si Curieux. * Aucune dissection n’a été faite de ces parties mobiles, chose qui doit intéresser au plus haut point la science, puisque, sans l'étude de la structure, la motilité devient un mystère insaisis: sable et sans grande portée sur l'avancement des vraies doctrines physiologiques, dernier but que la science doit s’efforcer d'atteindre. Ilest inutile d'entrer ici dans un résumé historique des travaux publiés sur la motilité du labellum du Mesaclinium falcatum , puisque c’est à ce peu de mots que se réduit, à ma connaissance du moins , ce que les auteurs en ont écrit. SI. Organographic de la fleur du MecacriNium rarcatum Lindi. : 1 La pseudo-bulbe de cette Orchidée est allongée, ovoide, carrée , à quatre angles obtus, saillans, dont deux souvent plus larges que les autres et imitant autantde grosses côtes. Les feuilles naissent à son sommet au mombre de deux ou d’une seule. M. Lindley dit : folis binis ; mais ce nombre n'est pas constant. La teuille est ovale, lancéolée, émarginée ou aiguë, à deux plis (1) Lindley, Botanical Register, tab. 949. (2) Lindley, Genera and species of Orchideous plants , London , 1820 , p. 47. (3) Lindley, Introduction to Botany, 3° edit., 1839, p. 420. . MORREN, — Sur le mouvement du Megaclinium. O9 | vagues et à nervure médiane plus prononcée. Les jeunes feuilles sont toujours émarginées au sommet, les vieilles quelquefois aiguës. |. La tige est latérale, articulée, subcylindrique, verte; les fausses articulations, munies d’écailles brunes, sèches, sca- rieuses, engainantes et aiguës. Le haut de la tige devient un | rachis comprimé, en forme de faux, irrégulièérement crénelé, terminé en pointe et à deux tranchans. |. Sur ces deux faces latérales naissent les fleurs, une à une, | alternant d’un côté avec celles de l’autre , primitivement recou- | vertes de bractées rouges, deltoïdes, pointues , dirigées vers le sommet du rachis. Ces bractées se déjettent un peu pour laisser passer la fleur, puis s’inclinent tout-à-fait en bas et deviennent brunâtres. Enfin, quand la fleur est ouverte, elles sèchent et | forment un petit corps tricuspide , brun ou pourpre. Le pédoncule est fort court, continu avec l'ovaire , d’abord dirigé vers le sommet du rachis, et plus tard s’élevant vers le hs par la torsion de l'ovaire. | Les sépales sont droits, inégaux ; le supérieur, quand la fleur l'est ouverte, plus grand que les autres, obtus au sommêt, est pourvu de deux callosités Jaunes, séparées par un sillon ; les | deux sépales latéraux réfléchis en arrière, bidentés ou obtus, | sont plus petits, soudés avec la colonne, jaune nankin avec des taches pourpres très rapprochées vers le dedans de la fleur. : Leur jonction passe au dessous de la partie antérieure de la colonne, et, par conséquent forme une bande transverse au dessous de la partie mobile du labellum. Les pétales sont petits, les deux supérieurs, subulés, obtus, | jaunes au sommet, pâles et mouchetés de rouge en bas. Ils se dirigent en dehors, de chaque côté de la colonne. Le | labellum ou le troisième pétale est pour nous la partie la plus \intéressante: il est petit, mais beaucoup plus grand que les pétales supérieurs : il égale presque en largeur les sépales laté- maux. Entier, élargi à sa base , où il est légérement cordiforme, 1l se recourbe en bas et en arrière, forme ainsi un corps trian- | gulaire , vert en haut et à sa base, rouge pourpre le long de son kr 4 sr At étendue. Cette piece est articulée avec la base de la colonne au 1 | | 96 MORREN. — Sur le mouvement du Megaclinium. moyen d’un filet élastique, blanc, argenté, plat, marqué de trois petites raies grises que Je démontrerai n'être que des faisceaux de vaisseaux visibles au dehors par la transparence du derme. Ce filet sort d’une rainure creusée dans la co- lonne, laquelle est, dans cet endroit, recouverte d’un dermé conenchymateux, qui contraste beaucoup avec l'aspect lisse, poli et blanc du filet élastique. Il supporte brusquement le labellum. Il faut bien saisir par cette description la manière d’être de ce filet, pour pouvoir se rendre compte du mouvement exécuté par le labellum. La colonne ou gynostème est petite, marginée , disciforme, étendue au haut de l'ovaire en une anthère obscurément bi- - loculaire, et en bas en un léger prolongement auquel est atta- ché le filet élastique du labellum. La partie stigmatique est de peu d’étendue, reconnaissable seulement à son humidité, re- foulée au-dessous de l'anthére entre les bords marginés et mon- tans de la colonne. Les masses polliniques, au nombre de quatre, sont égales, petites, libres, et réunies par paires. Il suit de cette description que toutes les fleurs du rachis, ordinairement au nombre de sept ou huit, sont placées le dos en dehors et le labellum en dedans, c’est-à-dire tourné vers la face du rachis. Celui-ci a une forme étrange, fort rare dans le règne végétal , et qui évidemment ne peut être aux yeux du mor- phologiste que l'axe d’un épi ou grappe (racemus) hypertrophié par le développement du tissu cellulaire. Les fleurs, alternative- ment placées les unes au-dessus des autres, sur deux rangs, suivent un ordre centripète de floraison ; celles du bas s'ouvrent et se fanent avant les autres. S 11. Des mouvemens exercés par le labellum du MEcacumiuu FALCATUM Lind. Le mouvement qu'exécute le labellum du Mesaclinium est de deux espèces : l’un est mécanique, l’autre est vital. Je crains que cette distinction n'ait déjà été faite par M. Lindley, lorsqu'il dit que le labellum se meut comme les têtes de ces petits chinois automates qu’on donne aux enfans: il indique le mouvement | MORREN. — Sur le mouvement du Megaclinium. 97 | mécanique qui, en effet, fait osciller de cette manière le labellum ; | mais le mouvement vital diffère de celui-ci par une plus grande | lenteur et par une allure qui l’éloigne davantage de l’apparence d’une titubation. Je distingue ces deux mouvemens, et j'en | parlerai séparément. Le mouvement mécanique a sa cause dans l’extrême élasticité du support du labellum. Je prouverai plus loin que cette élas- ticité provient elle-même de la constitution du derme de cette partie, et que le derme n’est élastique que parce que ses cellules sont faites d’une certaine manière. Quoi qu'il en soit de cette cause prochaine ou éloignée, toujours est-il que le labellum se meut par une grande élasticité de son support. Le labellum est un corps lourd, articulé comme un levier, sur un pied tres fin, mais d’une texture très tenace. Quand la fleur est ouverte, elle est placée de manière que ce labellum se soutient presque horizontalement sur son petit support; mais son équilibre est instable, et comme rien n’est plus élastiqne que sou pied, une | déviation de l’un ou de l’autre côté le ramène bientôt à sa posi- | tion initiale; d’où résultent ces subites oscillations qu'on re- marque sur le labellum, dès qu'on balance légèrement le rachis général, des que le vent vient à souffler , où que l’haleine de lobservateur agite même l'air. La moindre secousse donnée au plan sur lequel la plante se trouve placée, provoque un tremblement pareil,et donne au labellum l'apparence d’un corps extrêmement mobile. Lorsqu'il est frais, turgescent., cette élasticité est à son maxi- } mum; quand il est flétri, recoquillé, elle diminue et se perd même tout-à-fait. Si on détourne cette partie de sa position pre- miere, elle revient à sa position initiale, mais sans balancer, sans tituber. Au contraire, les oscillations sont bien plus rapides, | lorsque le labellum est vivant et dans son état de santé. | Jai fait la remarque que lorsque le labellum a pris une cer- | taine position , de manière à vasciller obliquement sur son sup- port, si on vient à le détourner de cette position, il y revient | commandant dé exactement après avoir oscillé. Si plus tard la position initiale est autre, ce qui arrive dans cette. fleur, où le labellum est d'autant plus horizontal qu'il est plus frais, et d'autant plus 1 XIX, Boran. -—— Fevrier. = OÙ MORREN. — Sur le mouvement du Megaclinium. oblique qu’il l'est moins , après avoir oscillé, il revient toujours à sa position première. Le mouvement vital est tout différent ; il se manifesté par une autre suite de phénomènes. Si l’on se trouve dans une serre chaude ( + 25°R.) devant un Mecaclinium falcatum , et si on se place de manière que l'haleine ne puisse atteindre la plante, où si mieux on se tient dans une immobilité aussi parfaite que possible et un verre devant la bouche jusqu'à la hauteur des yeux, si rien enfin ne peut faire soupçonner dans l'air la moindre agitation ; si, dis-je, toutes ces conditions étant observées , on regarde attentivement le labellum d’un Mesaclinium , on aper- coit chez lui un mouvement spontané qui élève et abaisse suc- cessiyement cette partie sur son petit pied. Le mouvement est plus lent que celui des oscillations mécaniques ; il agit comme si une force intérieure se manifestait dans le support, en tirail- lant en haut ou en bas l’un ou l’autre côté du levier effectué par le labellum. Ce mouvement ne se manifeste pas constam- ment. mais seulement à certaines époques régulières, commé toutes les deux ou toutes les sept minutes ainsi que je l’ai ex- périmenté le ro avril 1841, vers trois heures de l’après-midi, dans les serres du Jardin botanique de Liège. J'ai naturellement dû me demander si une légère excitation ne pouvait pas augmenter ce mouvement, ou du moins le pro- voquer lorsqu'il ne se manifestait pas lui-même, et j'ai bientôt acquis la preuve que l'excitation, quelle que fût la cause qui la provoquât, n ajoutait rien au phénomène. Voici même ce que j'apercus à cet égard. Un labellum, chez lequel je voyais depuis quelques secondes le mouvement spontané, fut abaïssé de sa position première à l’aide d'un canif émoussé, qui, éloigné, Jaissa le labellum retourner brusquement à sa place ; celui-ci, replacé précisément comme il l'était auparavant , se tint tran- quille quelques secondes, puis recommencça son mouvement de balancier. Il lui fallut du temps pour se remettre, et l'on voit, par cette expérience, que l’excitabilité provoquée par des ac- tions extérieures , n’a pas d'effet sur ce mouvement spontané. Au moyen dun léger brin de paille, je retenais le labellum plus bas qu'il ne devait l'être ; je voulus savoir s’il aurait fait | MORREN. -— Sur le mouvement du Megaclinium. 99 |iélque tentative, en se mouvant, pour reprendre sa position. Il n’en fit rien, et ce ne fut que lorsque j'ôtai le brin de paille qu il reprit sa position normale et qu’il recommenca à se mou- | voir. Jamais, quoique Je fisse, le labellum ne se mut que lors- qu il était dans sa position naturelle. Le mouvement spontané commence à se manifester sur le | Jabellum le premier jour de l’éclosion de la fleur , et dure envi- |ron deux Jours, après quoi il se fane , se flétrit, se crispe , se recoquille sur lui-même, diminue considérablement de vo- lume et devient d’un rouge brun. Alors aussi c'est un corps inerte, sans indice de motilité. Ce qu'il y a de singulier chez cette fleur, c’est que le labellum se flétrit en premier lieu, et cela long-temps avant toutes les autres parties. Des fleurs sont restées douze jours avec une apparence de vigueur et de santé, lorsqu’à partir du second leur labellum était flétri. On ne peut s'empêcher de faire une réflexion à ce sujet : C’est | que le labellum montre dans cette fleur une énergie vitale plus | grande que celle des autres parties, mais que, vivant plus, il | vit aussi plus vite, comme st la dépense de la force vitale, accé- | lérée par la puissance de ses effets, se consumait aussi en moins | de temps. Dans beaucoup de fleurs, c’est l'organe mâle qui se | développe, agit et se flétrit le plus promptement, Ici, c’est june simple enveloppe florale qui croît, se meut et passe ; mais | aussi elle se meut, tandis que tout st d'elle est frappé d’imi- | mobilité. Dans les plantes plus qu'ailleurs, êtres immobiles par essence, motiles par exception , le mouvement doit consumer la vie et détruire l'organisme. C'est ce que nous voyons par- tout, et c'est ce que le Megaclinium seul prouverait au besoin. | Au reste, cette promptitude à se flétrir est un argument de plus en faveur du système qui attribue la motilité des plantes à une cause vitale , et non à un effet mécanique, à un jeu phy- sique des parties , l’endosmose, l’oxygénation, l'élasticité, etc. | La connaissance de la structure interne de la partie mobile, est | de nature à nous convaincre davantage que le mouvement mé- |canique dont j'ai parlé plus haut provient d’une cause physique, tandis que le mouvement vital ne s'exécute que par un jeu d’or- |ganes auquel la vie préside elle-même. Il est tres remarquable , | 7 | a 100 MORREN. — Sur le mouvement du Megaclinium. d'abord, que ce double mouvement se produit dans la même partie, le support du labellum, et, ensuite, que chacun reconnaît pour siège un organe particulier. Dans la caudicule élargie des Cataseturn, Monacanthus, etc., nous voyons le mouvement méca- nique produit de l'élasticité, exister seul, et l’anatomie des tissus de cette caudicule les ramène aussi à la structure que nous allons reconnaitre à la partie qui, dans le labellum du Mega- clinium , devient le siège de l'élasticité. $ TILL. Ænatomie du support du Labellum. La seule inspection des organes de la fleur et celle de sa mo- tilité, prouvent que le mouvement réside dans le support élas- tique et blanc du labellum. On ne voit pas, en effet, celui-ci se mouvoir de lui-même, mais monter ou descendre par le tirail- lement de son pied. On ne voit pas le bas de la colonne s’allon- _ger ou se raccourcir, mais le support du lahellum tituber et osciller de manière que le levier qu’il supporte tritube et oscille lui-même. J'ai dù m'’attacher, par conséquent, à connaitre la structure de ce pied mobile du labellum. J'ai déjà dit qu’il se présente comme un filet aplati, blanc- argenté, tenace, de la consistance du parchemin , et qu’on lui remarque trois raies un peu obscures, parallèles entre elles et à ses deux bords latéraux. Quoiqu'il s’allonge facilement en ti- raillant le labellum en avant, et qu'il reprenne aussi, le label- lum lâché, sa position premiere, il s'offre comme un petit ruban à-peu-près carré, ou un peu plus long que large, et ses bords latéraux sont légèrement rentrés. Vu au microscope, au grossissement de 200 diamètres, et par une lumiere réfléchie, il offre des bords crénelés et des créne- lures produites par autant de cellules arrondies, légèrement comprimées et saillantes du côté libre. On leur reconnaît déjà une membrane excessivement épaisse, car l’aréole du milieu n’est autre que leur cavité intérieure. Les trois raies obscures sont indiquées par trois bandes de cellules en prismes plus MORREN. — Our Le mouvement du Megaclinium. IOI longues que larges et à membranes moins épaisses. Ces trois raies sont légèrement déprimées. Quand on a arraché le labellum de manière à obtenir des lambeaux à son pied , du côté de la colonne , on aperçoit bien- Ôt, dans les tissus intérieurs, trois faisceaux de vaisseaux res- pirateurs et séveux vis-à-vis des trois raies, et l’on est convaincu que ces trois faisceaux, auxquels il faut bien conserver le nom de fibres, sont horizontalement placés dans un même plan; ce qui n'est pas sans importance à noter, quand on veut bien se rendre compte du mécanisme du mouvement. L’anatomie intérieure éclaircira encore mieux ces différens points. Une section qui passe par ces trois fibres et par les tissus intermédiaires, prouve que cet organe est formé : 1° d’un derme, 2° de lacunes aérifères, 3° d’un diachyme, lequel est formé à son tour de parenchyme et de fibres; les fibres elles-mêmes ont, comme élémens histologiques, des vaisseaux séveux , des vaisseaux trachéens, des vaisseaux ponctués. ° Du derme. Le derme est la partie la: plus résistante, la plus forte, la plus extérieure. Les cellules sont à-peu-près sphériques. Elles sont fortement soudées les unes aux autres, quoique sans trace de substance intercellulaire. Leur membrane est excessivement épaisse, quoiqu'on n’y distingue que confusément des traces circulaires des couches. d’accroissement. Cette substance est blanche, transpareute , et de la consistance du parchemin. C’est elle qui produit Pélasticité ou le mouvement mécanique du sup- port du labellum, et c’est sous ce rapport que ce derme res- semble à celui des caudicules des Catasetum , des Monacan- thus, etc. Ces cellules ne se détachent les unes des autres qu'avec la plus grande difficulté, et de l’élasticité de leurs parois dépend celle di corps entier qu tee constituent. La cavité intérieure est sphérique, petite, égalant un tiers du diamètre total ; elle est remplie de suc transparent, sans glo- bules; on ne voit pas de trace de cytoblaste à ces cellules, ce qui est explicable, d’après la théorie de M. Schleiden, par lé‘ paisseur extraordinaire des parois. 102 MORREN. — Our le mouvement du Meguclinium. -.Je n’oserais pas dire que ce dernier ne soit pas pourvu d'un épiderme. Je n'ai pas fait macérer le labellum pour m'en assurer. 2° Des cavites acrifères. Immédiatement au-dessous du derme, vient une couche de diachyme, et en dedans de cette couche se trouvent percées, sur toute l'étendue du pied élastique du labellum, des cavités aérifères. C’est sans doute cet air qui donne au filet du labellum sa blancheur argentine, par l'absence de tout endochrome dans les cellules. Au microscope et par le compressorium, l’air se re- connait et sort de suite. C’est un fait que nous avons reconnu déjà ailleurs, que les organes mobiles des plantes ont presque toujours ces coussinets d’air pour favoriser la turgescence des celiules et leur donner de l’espace. La colonne des Stylidiées , les parastémones et les étamines du Sparrmannia africana, etc., nous ont offert les mêmes faits. Pourtant ce n’est point une loi sénérale, car les étamines des Mahonia et des Berberis ne nous ont point offert cette structure. 3° Du diachyme. Le diachyme est formé, comme je lai dit, d’un parenchyme ou tissu cellulaire et de fibres. Le diacnyme comprend tous les tissus renfermés dans le derme. 4° Du parenchyme. Le parenchyme est formé d’un tissu cylindrique fort régulier, à cellules quatre ou cinq fois plus longues que larges, placées longitudinalement, blanches, transparentes , à membrane fine, élastique, compressible, et renfermant dans leur cavité un li- quide viscoso-aqueux, dans lequel nagent quelques globules rares, petits, égaux et mobiles. Les cellules du parenchyme qui revêt la paroi intérieure du derme sont moins longues que les autres, et une masse uni- forme de ces cellules se dispose entre les trois fibres avec régu- larité. L'expérience directe, l’analogie et le raisonnement, nous MORREN. Sur le mouvement du Megaclinium. 103 donnent la conviction que ce sont les cellules cylindroïdes de ce parenchyme qui, par leur turgescence, produisent le mou- vement vital du labellum. 5° Des fibres. Les fibres sont, comme je l'ai dit, au nombre de trois, dis- posées dans un plan horizontal au milieu du parenchyme. Elles correspondent aux linéoles obscures et déprimées du derme, et vont droit de leur base, la colonne, au Jabellum où elles diva- riquent légèrement. Elles passent donc à travers le support du labellum, comme les fibres de la feuille passent à travers le pé- tiole pour diverger dans la lame. Chaque fibre se compose, de dehors en dedans : 1° de vais- seaux séveux, longs, transparens, étroits ; ce pleurenchyme conduit la sève ascendante de la fleur dans le labellum , pour le nourrir ; il est le siège de la conductibilité du pouvoir moteur : cela est prouvé par un grand nombre d'expériences faites sur d’autres fleurs et de feuilles mobiles ; 2° de vaisseaux ponctués, longs, étroits , transparens, couverts de petits points: je les re- garde comme servant à la respiration, parce qu'ils sont creux et remplis d'air; 5° de vaisseaux trachéens : ces trachées ne sont pas déroulables , ou à peine, très longues, très minces, et la spirale se déforme facilement par la moindre compression : ce sont évideminent des organes de respiration, des véhicules de l’air. Telle est l’anatomie de cette partie mobile chez le Megacli- ñnium falcatum. X est évident que plus d’un rapport lie cette structure intime à celle de la colonne des Stylidiées ; mais on remarquera ici une absence totale de fécule, caractere tout par: ticulier que j'ai reconnu à la colonne de ces plantes. Plus d’un point de rapprochement se trouve aussi entre cette anatomie et celle du style mobile du Go/dfussia anisophy Ua et des étamines du Sparrmannia africana. $ IV. Du mécanisme du mouvement chez le labellum du MEGACLINIUM FALCATUM. Mes recherches antérieures sur le mouvement et l'anatomie 104 MORREN. — Sur le mouvement du Megaclinium. des Stylidium graminifolium, $S. adnatum , S. corymbosurmn , Goldfussia anisophylla , Sparrmannia africana ; etc; ont eu pour résultat de reconnaître au tissu cellulaire le pouvoir mo- tile, et de prouver que le mécanisme pour produire un mouve- ment était la turgescence de la cellule dans un sens plutôt que dans un autre. Eu troisième lieu, ces recherches ont corroboré le principe émis par M. Dutrochet, que le pleurenchyme com- munique ou transmet au loin le mouvement. Par ces recherches, le système qui atiribuait aux fibres des plantes le mouvement de leurs parties, a été combattu, et nous voyons même ici une preuve très forte de l'impossibilité d’ad- mettre un tel système. Par elles aussi, a été annulée la théorie de reconnaître le derme ou la peau comme l'organe motile. Ces deux opinions, fausses dans leur base, et contraires aux faits, avaient pourtant envahi la physiologie, et dominaient toute la théorie du mouvement chez les plantes. Chez le Megaclinium falcatum , que voyons-nous? Un mou- vement de bascule , de haut en bas et de bas en haut, opère par ane partie plate qui soutient le corps, qui trébuche comme le fléau d'une balance. Un tel mouvement chez l'animal aurait sup- posé l'existence de deux muscles antagonistes, placés dans le plan même du mouvement ; dans un plan vertical. Or, les trois fibres du support du labellum, à l’effet desquelles d’autres ob- servateurs n'auraient pas manqué d’attribuer le mouvement, sont placées précisément dans un plan horizontal. Si ces fibres agissent par retrait, par raccourcissement, par une contracti- lité du pleurenchyme ou de Îa fibre élémentaire, par une dé- tente des trachées (et toutes ces idées ont été émises en phy- siologie botanique ), évidemment le labellum aurait été tiraillé de droite à gauche, de gauche à droite, c’est-à-dire qu'il se se- rait mü tout autrement qu'il ne le fait. La simple inspection suffit pour faire tomber une telle théorie. Je rappellera ici que les Stylidiées m'ont présenté un fait tout-à-fait analogue. La colonne monte et s’abaisse, et pourtant il y a au-dedans, à droite et à gauche, deux fibres qui ne peuvent donc produire ce mou- vement. La nature nous livre, dans le Szylidium et le Megacli- niur, les plus belles preuves pour combattre la théorie du mou- MORREN. — Our le mouvement du Megaclinium. 10h vement par les fibres, comme si ces fleurs avaient été créées exprès pour cette démonstration. En coupant, à l’aide d’un scalpel très fin, le derme supérieur du support, c’est-à-dire , en y faisant une entaille transversale sans que la section dépassät le derme, on voyait de suite le labellum s’abaisser et toute oscillation détruite. Une entaille opérée à sa surface inférieure, sur une autre fleur , ramenait le labellum vers la colonne, en détruisant également ses oscil- lations. Cette double expérience prouve directement que le mouve- ment de titubation mécanique réside dans le derme, et que le . derme supérieur fait équilibre à l'inférieur, dans l’état normal. L’élasticité de l’un est égale à l’élasticité de l’autre. La fleur sur laquelle j'avais fait une double entaille, l’une qui entamait le derme supérieur, et l'autre qui entamait le derme inférieur, était soumise à une température de + 30° R., et J'avais eu soin d’arroser abondamment la mousse, les pierres et les morceaux de bois sur lesquels croissait la plante. Elle se mut d'elle-même quelques secondes après l’opération, et recom- mença ce manège plusieurs fois; mais le support se sécha, et tout le phénomène s’évanouit. Il ne fallut pourtant que le com- mencement de l'expérience pour prouver que la motilité siège dans le diachyme et non dans le derme. Si l'on songe maintenant à l'impossibilité où sont les trois fibres, en subissant la moindre rétractilité, de donner au label- lum le mouvement de bascule de haut en bas ou de bas en haut, il ne reste réellement que le parenchyme qui puisse exécuter un tel mouvement. La turgescence de ces cellules cylindroïdes dans le sens latéral, cellules placées dans le plan supérieur du support, amènerait le labellam en haut, et la turgescence des cellules du plan inférieur amènerait en bas le même labellum. L’analogie parfaite de ce mécanisme avec ce qui se passe dans les autres plantes mobiles , vient donner encore à cette explica- üon toute la certitude désirable. Le Megaclinium falcatum n'est ainsi qu'une confirmation de mes recherches antérieures. Il me semble que dans cette fleur on peut, mieux qu'ailleurs, se rendre compte de ce phénomène : Pourquoi les cellules dia- 106 MORREN. — Sur le mouvement du Megaclinium. chymateuses du dessous du filet s’allongent pour relever le labellum, en mème temps que celles du dessus se raccourcissent, et vice versa, dans le mouvement où le labellum s’abaisse ? N'est-ce point le double mouvement du liquide intracellulaire lui-même, destiné à entrer dans une cellule pour le nourrir et pour en sortir ensuite ? Le liquide sort de la fleur pour entrer dans le labellum , et sort ensuite du labellum pour entrer dans la fleur : ce mouvement ne serait-il pas rendu ici sensible aux yeux par l'extrême élasticité de l'organe où s'opère ce double transport? Cela ne me semble pas improbable, et, dans ce cas, l’abaissement du labellum s’accorderait avec un afflux de liquide nutritif, et son élévation avec un reflux de ce même liquide. MONOGRAPHIA GENERIS AMYGDALUS., Auctore Ep. SPAcx. AMYGDA£US, Tourn. Cazyx tubulosus , 5-lobus, tandem basi circumseissà deci- duus ; tubus aut campanulatus , aut cylindraceus et basi ventri- cosus v. angustatus; sepala (lobi }sub anthesi patentia v. reflexa. -PEraLA D, brevè unguiculata, decidua. Discus calycis tubum vestiens, tenuis, glandularis, ore in annulum (plerumque 5-crenatum) incrassatum. SrAMINA 9-35 ( plerumque petalorum numero multiplici definita ), 3-v. 4-serialia , aut omnia fauce, aut alia fauce alia tubo calycis inserta. FILAMENTA anisometra , filiformia, recta , apice subulata. ANTArRE introrsæ , versatiles, dithecæ, cordato-v. reniformi-didymæ , apice emarginatæ; con- nectivo vix manifesto. Ovarium estipitatum , ovoideum, plus minüsve compressum, tomentosum , uniloculare , biovulatum; ovulis collateralibus , anatropis , pendulis ; exostomate supero ; funiculis fundo loculi enatis, elongatis, adscendentibus. Sryrus terminalis, filiformis , rectus, marcescens, basi incrassatus. Sricma terminale, subpeltatum, oblique disciforme. Daupa # ED. SPACH. — Genus Amygdalus. 107 compressa v.subcompressa (in specie unicà subsphærica), tomen- tosa (in speciebus nonnullis glabrescens), exsucca , basi umbi- licata; cortice tenui , fibroso , tandem crustaceo v. subcoriaceo, subbivalvi, v. univalvi ( ventre fisso). PuramMEen drupæ con- forme, osseum, foraminulosum, v. eforaminatum (1), læviga- tum , v. plus minusve exsculpto-rugosum, ad suturam ventra- lem carinatum (in specie unicà ecarinatum) et utrinque sulculo parallelo ( nonnunquäm obliterato) exaratum ; suturà dorsali ecarinatà , modo canaliculatà , modo ( at rarius ) obliteratà. Arbores v. frutices; RAMuLIS in speciebus plerisque spinescen- tibus. Fozta serrata v. crenata (rard integerrima), petiolata ( sæpissimé breve), pennivenia (rard avenia }, decidua { non- nunquam subpersistentia), aut omnia sparsa , aut sæpius alia (in ramulis plüs minüsve elongatis } sparsa alia (ad apicem ramillulorum abortivorum v. abbreviatorum ) fasciculata; juve- nilia conduplicata ; serraturæ ( saltem juventute ) in glandulam plerèmque mucroniformem desinentes. SrrpurÆ sæpissimè fu- gaces. Frores laterales (è gemmis solitariis v. geminis v. fasci- culatis, aphyllis, monanthis v. rarissimè variatione dianthis), foliis præcociores v. rariüs coætanei, subsessiles, v. brevè pedunculati. SERIES 1. ZCOSANDRÆ. Stamina 30 ( rarius 20 , v. 25 , v. 3), omnia exserta et calycis fauce inserta. Calyx basi non ventricosus. Sectio I. SPARTIOIDES, Nob. Frutices z7ermes, habitu Spartii monospermi. Ramuli erecti v. suberecti, stricti, virgati, omnes (v. saltem plerique) ramillulis gemmiparis orbati; cortice ( simulac ramorum) viridi. Gemmæ-florales solitariæ , nonnisi in ramulis annotinis obviæ , sunquam gemmis foliaribus comitatæ. Folia tenuia, (5) Putamen foraminulosum genericam notam Amygdalis minimè præbet, Est enim speciebus plerisque putamen foraminibus omnind orbatum , ideoque discrimen præter drupi corticem exsuccum et tandem subbivalvem inter Amygdalos cæterasque ejusdem subordinis s tirpes nullum invenitur. Cætero Pruni armeniacæ putamen haud rarû juxta carinam ventralem foraminibus conspicuè pertusum est. 108 ED. SPACH. — Genus /4mygdalus. subsessilia, glabra, floribus seriora : omnia (v.saltem pleraque) sparsa. Stipulæ deciduæ. Calycis tubus campanulatus. Pedun- Culi-fructiferi brevissimi, crassi. AMYGDALUS ARABICA, Olivier. AmycpaLus ARABICA, Oliv.! Voyages , vol. 3, p, 460 ; id., Ætlas, tab. 47. Ramis ramulisque angulosis. Folïis spathulato-v. lanceolato- oblongis , obtusis, mucronatis, eroso-crenulatis serrulatisve. Drupis subglobosis, mucronatis, incano-puberulis ; putamine ecarinato, eforaminato, lævigato, vix compresso. Frutex 2-3-pedalis (teste Olivier, L c.), pistillo fructuque exceptis gla- berrimus. Ramuzr simplices v. paniculati; annotiui crassitie pennæ corvinæ ; fructiferi aut ex toto aphylli, aut ramulis novellis foliatis parcis instructi, aut ramllulos nonnullos abbreviatos folia fasciculata edentibus. gerentes. Fozta 6-12 lineas longa, suprà læte viridia, subtus pallidiora, margine subcartila- pinea; serraturis crenulisque plerisque glanduliferis. FLores baud innotuerunt. Drupa magnitudine fructus Pruni spinosæ, tandem calvescens, plerumque sub- globosa , rarius ovato-globosa , vix aut ne vix compressa, pedunculo vix ultra lineam longo. PuTrAMEN volumine nuclei cerasini, suturà dorsali caualiculatum, cæterc esulcum v. nonnisi basi obsolete sulcatum, ventre ecariuatum, basi rotundatum , apice obtusum cum muerone minuto. (Æxam. s. sp.) In deserto arabico ad Euphratem, haud procul ab Æ4nak, legit Olivier ! (Herb. Mus. Par. ), fructiferam medio junio. AMYGDAEUS SPARTIOIDES, Nob. Amycparus ARABICA, Nob. Hist. des Plant. Phan., vol. 1 , p. 384. (exclus. syn.) Ramis ramulisque angulosis, subfastigiatis. Foliis lanceolato- v. spathulato-oblongis , eroso-serrulatis crenulatisve, acuminu- latis. Drupis ovoideis, acutis, subcompressis, glabriusculis; putamine acuminulato, eforaminato , esulco, lævigato, cari- nulato. Frutex ramosissimus. Ramuzr 6-15 pollices longi, alterni, approximati, glabri, plerumque simplices : annotini crassitie pennæ corvinæ, v. tenuiores ; novelli foliati; fructiferi et veteriores aphylli. Fora 6-15 lineas longa, suprà læte viridia, subtus pallidiora, margine subcartilaginea, serraturis crenulisque plerisque glanduliferis. FLores non vidimus. Pepuncuzi-FRUCTIFERI vix lineam longi. Drupa 6-7 lineas longa, junior incana, floccoso-tomentosa, maturitate ED. SPACH. — Genus Amygdalus. 109 glabra v. sparse floccosa ; cortice tenui. PuTAMEN stramineum, basi rotundatum ; suturà dorsali canaliculatà. (Exam. s. sp.) Crescit in Libano, prope Zaale ( Labillardière! in Herb. cl. Webb), necnon in Mesopotamià ( Zucher Eloy ! Cat. n. 1425, in Herb. Mus. Par.; Coguebert de Montbret! in Herb. cl. Webb), et in Persià (in monte Pire Zend, haud procul ab urbe Chyräz: Aucher Eloy! Plant. exsicc. n. 4472, in Herb. Mus. Par. et cl. Webb). Amygedalo spartioidi(v.fvrsan Amygdalo arabivæ) tribuenda etiam videntur specimina à cl. Chesney (Plant. exsicc. n.78! in Herb. Mus: Par.}), aprili anni 1836, prope Bamboudseh (in rupibus aridis ) lecta, quorum subjungimus adumbrationem. Habitus 4mygdali arabicæ et Amygdali spartioidis. Ramuli angulosi. Forza nascentia solèm et flores emarcidi adsunt. Gazyx breve pedunculatus, rufescens, membranaceus, circiter 3 lineas longus; tubus campanulatus, glaber, vo-nervius , venosus ;sepala ovato-ovalia, obtusissima , tenuiter trinervia , lon- gitudine tubi, supra glabra, isubtus pubescentia, margine tomentosa. PETALA non vidimus. SrAMINA anisometra ; majora sepalis paulo longiora, minora sepalis subduplo breviora. AXTHERZ cordato-vorbiculares. Prsrizzum calycis tubo pauld Jongiüs. Ovarium compressum, lanato-tomentosum. Srvrus basi tomentosus, supernè glaber, apice incurvus , ovario subæquilongus. (Exam. s. sp.) AMYGDALUS scoPARIA, Nob. Ramis ramulisque teretibus, subfastigiatis. Foliis..…... Drupis ovoideis , acutiusculis, vix compressis, tandem glabriusculis ; putamine mucronulato, lævigato , subesulco , eforaminato, ob- solete carinulato. Frutex ramosissimus. Ramurx alterni, glabri, lævigati, approximati, 6-15 pollices longi, plerumque simplices; novell foliati; fructiferi crassitie pennæ Corvinæ v. lenuiores, simulac veteriores aphylli. GEmmæ solitariæ : florales subglobosæ, laxe spicatæ. PrruLE concavæ, subcoriaceæ, castaneæ, lucidæ, glanduloso-punctulatæ, 3-5-nerviæ, ciliolatæ, cætero glaberrimæ, subpersis- tentes, apice rotundatæ et plerumque apiculatæ : inferiores minutæ, suborbi- culares; summæ duplo plusve majores, obovatæ. FLores foliis præcociores, inträ germmas subsessiles. Cazyx membranaceus, rufus; tubus vix ultra lineam longus, hemisphærico - campanulatus, glaber, 10-nervius, subreticulatus, per anthesin perulis obtectus; sepala exserta, longitudine tubi , ovato-ovalia, acu- üuscula , tenuiter 5-nervia, venulosa, subtus et præsertim margine lanata, supra Slabra. Discus lanatus, ore integerrimus. PrraLa circiter 3 lineas longa, rosea, 110 ED, SPACH. — Genus Amygdalus. glabra, concava, subreticulata, orbieularia, v. rhombeo-subrotanda, brevissimè unguiculata. SrAMINA 20, ternatim sepalis et solitariè petalis anteposita, bise- rialia , alterne breviora longioraque : minora (sepalorum et petalorum axi oppo- sita) paulo infra disci margineminserta, sepalis subbreviora ; majora disci margine inserta, sepalis longiora, petalis breviora. ANTHERÆ minutæ, cordato-ellipticæ, profundè emarginatæ. Pisricrum nonnisi abortivum vidimas. Fozra non vidimus. PEDuNCULI-FRUCTIFERT Vix ultra lineam longi. Drurz 4-5 lineas longæ, ad verem sequentem persistentes, maturitate glabræ v. sparse floccoso-tomentosæ; cortice tenui, nigro-fusco, adhærente. PUTAMEN pallidé stramineum, nunc ommino cesal- cum, nunc juxta carinam utrinque sulculo longitudmali percursum, basi rotuu- datum, apice obtusum cum apiculo. (Exam. s. sp.) In Persiæ australis ( provincià ZLaristan ) montibus legit 4u- ’ cher Eloy ! (Plant. exsicc. n. 4471, in Herb. Mus. Par. et cl. Webb) februario anni 1838. Sectio II. CHAMÆAMYGDALUS, Nob. Frutices irermes , dumosi, radice repente. Ramuli erecti v. suberecti, subflexuosi, virgati : annotini et veteriores ramillulis abbreviatis gemmiparis instructi. Gemmæ florales modo geminæ et gemmà foliari interposità comitatæ, modo solitariæ et altero latere v. utrinque gemmà foliari comi- tatæ , modo (at rarius) geminæ v. ternæ absque comitante gemmà foliari. Folia tenuia , breve petiolata , glabra, floribus coætanea v. vix.seriora : ramullularia fasciculata. Stipulæ deciduæ. Calycis tubus cylindraceus, basi angustatus ; sepalä pectinulata: lacinulis glanduliferis. Pedunculi-fructiferi bre- vissimi, Crassi. | AMYGDALUS NANA, lann. AMYGDALUS NANA, Linn. Sjec. — Palkis, For. Ross. tab. 6 ! mala). — Duham. nov. vol. 4, tab. 30 (analyst pessimä). — Bot. Mag. tab. 161. PErsicaA NANA, Mill Dics. Foliis lanceolatis v. spathulato-lanceolatis, serrulatis, v. serra- tis, mucronatis. Sepalis tubo dimidio plüusve brevioribus. Drupis ovatis v. subrotundis , compressis, ventricosis, acutinsculis , hirsuto-tomentosis; putamine mucronato, eforaminato , sub- reticulatim ruguloso , latè carinato. — 8 : BISERRATA. — Foliis duplicato -serratis. ED, SPACH. — Genus AÀmygdalus. pii — y: ANGUSTIFOLIA. — Foliis lanceolato-linearibus , cuspidato- acuminatis, argutè denticulatis. — $: LATIFOLIA. — Amygdalus sibirica ,Tausch,, in Flord, 1834, p. 490. — Foliis spathulato-obovatis , obtusè serratis. Frutex 2-5-pedalis. Rapix teste Pallasio «longissime extensa, succisis v. « ambustis truncis copiosos ubique stolones profert : unde agricolis in novis « ruribus invisa frutéx, vix enecandus ». Trunct raro pollicé crassiores, erecti, plerumque jam basi ramosi ; lignum (ex Pallasio ) castaneo-flavescens, sub- venosum , alburno albo; cortex tenuis, lævigatus, castaneus. Ramr subdiver- gentes, irregulariter pariculati. Ramurx obsolete angulati, graciles, glabri : novelli virides, haud raro subpedales; veteriores cortice castaneo. GEMMZÆ par- vulæ; perulis castaneis, lucidis, mucronatis, 3-5-nerviis, margine cihiolatis, cæterüm glabris, ovalibus, v. subrotundis. Fozra 1-2 (v. rar0 3) pollices long, 3-6 lineas lata (in varietate + tantüm 1-2 lineas lata), suprà læte viridia, subiüs pallidiora, plerumquè secüs basin integerrima et longe angustata, apice obtusa v. acuminata ; serraturæ subimbricatæ, acutæ, v. obtusæ, modo glandulosæ, mo- do eglandulosæ. Srrruzx subulatæ v. lineari-lanceolatæ, glanduloso-ciliolatæ , petiolo longiores. Flores modo solitarii, modo gemini, modo terni, brevissime pedunculati. Caux submembranaceus, parpurascens, glaber, sub antlesi hy- pocraterimorphus; tubus 2-3 lineas Iongus, 10-nervius; sepala oblonga, v. ovato-oblonga, v. ovalia, obtusa, tenuiter 3-nervia, venulosa, haud raro mu- crouata, tubo sæpe fere duplo breviora. Drscus tenuis, citrinus. PEraLA 3-5 ligeas longa, persicina, v. rosea, cuneato-v. lanceolato-oblonga , v. obovata, v. obcordata, v. ovalia, obtusissima , brevè unguiculata. STAMINA (plerumque 50) recta , apice incurva, triserialia : exteriora pistillum superantia, petalis breviora ; interiora sensim breviora. FILAMENTA purpurascentia. Sryzus ovario lougior, a basi ultra medium usque dense lanatus. Drura 6-12 lineas longa, basi subcor- data ; tomento densissimo, subrufescente, v. lutescente ; cortice tenui. PUTAMEN (Pruni armeniacæ putamini valde simile at minus) fusco-stramineum, obliquum, basi nunc breviter nunc profundius cordatum, apice rotundatum cum mucrone excentrico, supra basin utrinque conspicue gibbosum, suturâ dorsali esulcum, in toià superficie sulculis plus minusve profundis anastomosantibus insculptum ideoque plus minusve rugulosum. (Æxam. ». c. et s. sp.) Crescit « in campis elatis apricis humosis australioris Rossiæ, «à 55° circiter gradu latitudinis versus austrum ubique fre- « quentissimus frutex, qui à Borysthene et Hypani fluviis usque « ad uralense jugum extenditur, inde vero sensim rarior fit et « borealiores tractus dérelinquit : ut ad Irtin vix quinquagesi- « mum gradum attingat ; ad rivos Beresofska et Gluboka præ- « sertim observata , denuôoque ad Selengam et inter Ononem et 112 ED. SPACH. — Genus Amy gdalus. « Argunum fluvios atque in Mongolorum desertis passim » (Pallas, Flora Rossica); in Hungarià ( Sadler, Lang , ex Reichenb. For. Germ.'Excurs.); in Transylvanià (Baumgarten); in Austrià ( Sauter, ex Reichenb. For. Germ. Excurs. ; Steudel et Hochstetter, ex Reichenb. Flor. Germ. Excurs. ); frequens in Sibirià altaicà, ad flumina /rtisch et Buchtorma ( Ledebour, Bunge et C. 4. Meyer, Flor. Alt.) ; in collibus aridis promon- torii Caucasici septentrionalis et in planitiebus adjacentibus, altitudine 150 ad 250 hexap. (C. 4. Meyer, Enum. Plant. Caucas. ). | | Varietates 8 ety Nob., hospitantur in Horto Parisiensi, ubi hortulanorum testimonio & seminibus formæ typicæ nati. AMYGDALUS CAMPESTRIS, Besser. AMYGDALUS CAMPESTRIS, Bess., Enum. Plant. Volhyn. p. 46 et 58.—Reichb., Flo. Germ. Excurs. p. 646. AmycpaLus BEssERIANA , Schott, ex Bess. L c. AMyavaLus NANA d : CAMPESTRIS, Sering. in D. C. Prodr., vol. 2, p. 530. Foliis lanceolato-oblongis, serratis. Sepalis tubo subæquilon- gis. Drupis ovatis, compressis, ventricosis, acutiusculis , hirsuto- tomentosis; putamine mucronato, eforaminato, sublævigato, crassè bicarinato. « Affinis valdopere Æmygdalo nanæ, attamen habitu proceriore , foliis « latioribus, calycis tubo laciniis vix longiore, petalis albis, stylo ultra 1/3 « nudo et formà nucis diversa » (Besser., 1. c.). — « Folia oblonga, in basin atte- nuata, serrata, glaberrima. Flores solitarü. Petala lineari-oblonga. Radix valde repens » (Reichb., L, c.).—Putamen 4 lineas longum, fusco-flayum, ovatum, vix aut ne vix obliquum, basi snbcordatum, apice rotundatum cum apiculo subaxili, suprà basin utrinque ventricosum, saturà dorsali læviter canaliculatum, suturâ ventrali profunde sulcatum ideoque quasi bicarinatum , utrinque juxta carinas canaliculatum, cæterum superficie basi excepta lævigatum. — Fructà multo ruinori et putaminis structurà valde alienà egregie ab Æmygdalo nan distincta. Pallasius sub Æmygdalo nanë suâ Amygdali campestris fructum descripsisse videtur.(ÆExam. putamina ex horto botanico Vindobonensi missa; cælera non vidimus.) Crescit in Volhynià ( Besser, 1. c.); in Hungarià ( Wertens et Koch ; Deutschlands Flora, vol. it, p. 403 ), et verosimiliter in plerisque regionibus 4mygdali nan. ED. SPACH. — Genus Amygedalus. 113 AMYGDALUS GEORGICA , Desfont. Amvépazus crorGicA, Desfont. ist. des Arb., vol. 2, pag. 221. — Spach, Hist. des Plant. Phan. vol. 1, p. 384. — Jaume Saimt-Hil., or. et Pom. Franç. tab. 364. AMYGDALUS NANA, B: GEORGICA, Sering. in D. C. Prndr., vol. 2, p. 530. Foliis lanceolatis v. lanceolato-oblongis , serratis, v. serrulatis, mucronatis. Sepalis tubo paulo brevioribus. Drupis. .…. Frutex 3-5-pedalis, habitu omnino Æmygdali nanæ. Forxa plerumque ma- jora (1-3 pollices longa, 4-12 lineas lata}, basi brevius attenuata; serraturis æqualibus v. inæqualibus, acutis, subimbricatis, plerumque glandulosis. Srreuzx subulatæ v. lineari-lanceolatæ, glanduloso-ciliolatæ , petiolo longiores. Caryx submembranaceus, glaber ; tubus 2 1/2-3 lineas longus, 10-nervius, rufescens, v. purpurascens ; sepala ovata, v. ovato-oblonga, v. ovalia, obtusissima, viridia. Diseus tenuis, citrinus. PEraLA ovalia, v. obovata, v. oblongo-obovata, obtusa, persicina, breve unguiculata, 5-6 lineas longa, apice nunc rotundata et inte- gerrima, nunc retusa, V. emarginata, v. biloba, v. inæqualiter crenata. Sramina Amygdali nanæ. Pisricium staminibus superatum. SryLus a basi ad 1/3 hir- sutus (simulac ovarium), superne glaber. Fructum haud novimus. (ÆExam. v. c.) Crescit in Georgià caucasicà ( Desfontaines). — Dummodd fructus innotuerit , vix pro certo habendum an sit aut revero species distincta, aut varietas Æ4mygdali nanœæ v. Amygdali campestris. | Sectio III. LEPTOPUS, Nob. Fratex 2rnermis, dumosus. Ramuli virgati, suberecti : annotini et veteriores ramillulis abortivis gemmiparis copiosis instructi. Gemmæ-florales modo geminæ et gemmà foliari interposità comitatæ, modo solitariæ et altero latere v. utrinque gemmà foliari comitatæ, modo (at rarius ) geminæ v. ternæ absque comitante gemma foliari. Folia glabra v. pilosiuscula, breve petiolata , floribus coætanea : ramnillularia fasciculata. Stipulæ foliorum turionalium persistentes. Calycis tubus campanula- tus ; sepala parcè serrulata v. fimbriolata. Pedunculi-fructiferi longiusculi , graciles, plermque patentes v. cernui. AMYGDALUS PEDUNCULATA, Pallas. AMYGDALUS PEDUNCULATA , Pallas, in Nov. Act. Petrop. v. 7, p. 355; tah. 8 et g {icones rudes ). XIX. Boran. — Février. 8 114 ED. SPACH. — Genus Æmygdalus. Amyopazus Parrasir, Turcz. (ex Steud. Nomencl. Bot, ed. 2; et fide speci- minis a cl. Ledebour ad herbarium Musæi Parisiensis misso). Ramulis novellis puberulis. Foliis lanceolato-oblongis , v. ob- longo-aut ovato-lanceolatis , serratis, v. crenato-dentatis, ple- rümque acutis. Disco margine tomentoso. Drupis ovato-subelo- bosis, acutis, incano-pubescentibus ; putamine ‘acuminulato, eforaminato , lævigato, carinulato. Frutex teste Pallasio & orgyalis, ramosissimus , dumosus ; truncis pollicari « diametro vix crassioribus , a basi ramosissimis; ramis alternis, patentiusculis ; « cortice fusco-testaceo , lævigato. Rapix fibroso-ramosa, copiosissima , flavis- « sima. » Ramur novelli graciles, flexuosi, angulati, simphcissimi, teuérrime puberuli, virides v. fusci, haud raro pedem longi: annotini glabri, parum ‘cras- siores (raro crassitie peunæ corvinæ ), cortice plerumque castaneo. GEMMz ternæ, v. rarius aut pauciores aut fasciculatæ, minutæ. PeruLz ovatæ v. sub- rotundæ, mucronatæ, castancæ, ciliatæ, cæterum glabræ: intimæ 2 hineares v oblongæ, sæpe tricuspidatæ. Fozra suprà satarate viridia, sublucida et glabra, subtùs glaucescentia, modo glaberrima, modo ad costam venasque pilosiuscula ; raiillularia 6-12 lineas longa ; ramularia 1-2-pollicaria; serraturæ acutæ, in- æquales, grossæ, pleræque glandulosæ; petiolus ciliolatus. Sripuzæ setaceæ, ciliatæ, plerumque petiolo subæquilongæ, haud raro fimbriatæ : lacinulis glan- dulosis. Pepuncurt sub anthesi 1-2 lineas longi, modo e gemmä exserti, mode inclusi, nunc erecti, nunc patentes, nunc cernui. Cazyx lutescens, v. rufescens, glaber; tubus 1 1/2-9 lineas longus, 10-nervius; sepala uvata, v.ovalia, v. oblonga, obtusa , tubo æquilonga v. vix breviora, tenuiter 3-nervia, subreticulata : ser- raturis plerumque minutis et remotis, cuspidaüs, v. raro obtusis. Discus tenuis, citrinus, ore in aunulum integrum incrassatus. PEraLa alba v. carnea, ovalia, v. ovata, v. oblonga, v. obovata, v. subrotunda , obtusissima, alba, v. carnea. Sramina 30 v. 35 : majora sepalis longiora ; minora parum breviora. Ovariom lanato-tomentosum. Sryzus excepta basi glaber, stamina majora superans, ovario multo longior. Drupa (ex icone et descriptione Pallasiana ) exsucca, griseo- virescens, circiter 3 lineas longa. Puramex volumine pisi majoris, pallide lutes- cens, basi subsulcatum. Seminis nucleus (teste Pallasio) vix amarus, gratissimo amygdalino sapore. (Exam. s. sp. et v. c., absque fructu.) Crescit in Sibirià orientaliet in Davurià ( Pallas! Ledebour ! Fischer! ), | Sectio IF. EUAMYGDALUS , Nob. Arbores v. frutices. Ramuli mutici v. spinescentes , sæpissime divaricati; annotini et veteriores ramillulis abortivis v. abbre- viatis gemmiparis instructi. Gemmæ-florales solitariæ v. ge- minæ, plerümque gemmà foliari comitatæ. Folia floribus ED. SPACH. — Genus Amygdalus. 115 seriora : ramillularia fasciculata. Süpulæ deciduæ. Calycis tubus campanulatus ; sepala integerrima. Pedunculi-fructi- feri brevissimi, crassissimi. a) Rumulis muticis. AMYGDALUS COMMUNIS, Linn. Amycpazus comMunis, Linn., Spec. — Blackw., Æerb., tab. 10. — Duham. nov. vol. 4, tab. 29.— Guimp. et Hayn., Fremde Holz., tab. 141. — Bot. Reg. tab. i 160. Arborea. Ramulis subdivaricatis. Foliis oblongis v. oblongo- lanceolatis , acutis, v. cuspidato-acuminulatis , longè petiolatis, glabris , serratis, v. crenulatis. Drupis ovalibus v. ovatis, compressis, acuminulatis, incano-velutinis ; putamine foramina- to, lævigato, carinato. — x: AMARA.— Putamine osseo. Seminis nucleo amaro. (1) Amycepazus AMARA, C. Bauh. — Hayne, Arzn. Gew., tab. 39, fig. 1. AMYGDALUS COMMUNIS, « : AMARA, Sering. in DC. Prodr., vol. 2, p. 530. — 6 : purcis. — Putamine osseo. Seminis nucleo dulci. _Amyepazus pucais, J. Bauh. AmMycpaLus sATIVA, C. Bauh. AMYGDALUS MACROCARPA et AMYGDALUS MIcROCARPA, LDuham., 4rb. AMYGDALUS COMMUNIS, B : DULCIS, et à : MACROCARPA, Sering., in DC. Prodr., vol. 2, p. 530 et 531. Amandier à gros fruits, Noisette, Jard. Fruit. tab. 3. — y: FRAGILIS. — Putamine crustaceo-fungoso , tenui, fragili, profurde sulcato. Seminis nucleo nunc dulci, nunc amaro. AmycpaLus FRAGILIS, Borkh. Amycepazus puccis, Mill. AMYGDALUS COMMUNIS , Y : FRAGILIS, Sering., In DC. Prodr., vol. 2,,. p.532, Amandier des dames, Nois., Jard. Fruit., tab. 3, fig. 2. — d? AMYGDALO-PERSICA. — Drupis sarcocarpio carnoso, sub- (x) Tèm Amygdalus communis amara , quam dulcis et fragilis observantur foliüis floribus fructibusque nunc majoribus, nunc minoribus ; petiolo modo glandulifero, modo eglanduloso: corollà nunc albä , nunc carneä , nunc roseà ; stylo plûs minüsve elongato ; drupis plüs minüsve compressis, modo ovalibus , modo ovatis. 8 » “116 ED. SPACH. — Genus Amygdalus. succulento (tandem attamen bivalvi}, sapore Persicæ; puta- mine ovali, compresso, rugoso , profundé sulcato. Seminis nucleo dulci. — Hybrida dicitur et revero videtur ex Z/m#y2- dalo communi et Persicé , inter quas omnino ambigit tam sarcocarpii consistentià , quàm putaminis structurà. Prrsica AMYGDALOIDES, C. Bauh. AMYGDALUS PERSICO-AMYGDALA, Daléch. AMYGPALO-PERSICA ( Æmandier - pécher ), Duham., Arb. Fruit., tab. 4. — Noisette, Jard. Fruit., tab. 3, fig. 1. — Jaume Saint-Hil., F/or. et Pom., tab. 368. AMYGDALUS COMMUNIS, var. AMYGDALO-PERSICA, Duham. nov., vol. 4, p. 112. AMYGDALUS COMMUNIS, e : PERSICOIDES, Sering., in DC., Prodr., vol. 2, p. 531. AMYGDALUS HYBRIDA, Dierbach. Arbor 20-4o-pedalis, cimä irregulari. Truncus cortice rugoso; ligno rufes- cente v. lutescente, variegato, duro. Rami subpatentes. Ramuzr teretes v. obsolete angulati, graciles, sabflexuosi, glabri; cortice viridi, lævigato, tandem castaneo v. fusco. GEMMZ nunc solitariæ, nunc geminæ, nunc ternæ, majusculæ : ra= mulares sparsæ ; ramillulares aggregatæ; florales modo solitariæ modo geminæ (1), nunc absque gemmà foliari comitante, nunc gemmà foliari aut finterposità aut lateraliter adstante comitatæ, tam in annotinis quam in veterioribus ramulis et ramillulis obviæ. Prruzzx deciduæ, mucronatæ, castaneæ , v. fuscæ, nunc toto dorso nunc solum margine lanatæ : exteriores subrotundæ v. ovato-rotundæ ; intimæ ovatæ, v. ellipticæ, v. oblongæ, Forra nunc 1ætè viridia, nunc glau- cescentia, lucida, 1-5 pollices longa, basi breve acuminata ; serraturæ et crenulæ æquales v. inæquales, contiguæ, v.subimbricatæ, glanduloso-apiculatæ; petiolus 5 -15 lineas longus, gracilis, suprà canaliculatus et plerumque glandulis 2 - 6 sessilibus fuscis suhrotundis instructus, nonnunquam eglandulosus. Sriruzæ setaceæ, glanduloso-fimbriolatæ, glabræ, petiolo duplo plusve breviores. FLores modo subsessiles, modo breve pedunculeti, secundum variationes individuales majores minoresve. PepunouLus sub anthesi raro lineam longus, nunc gemmä inclusus, nunc breve exsertus. Cazwx viridis v. rufescens, submembranaceus, sepalorum margine excepto plerumque glaber ; tubus (perulis interioribus nunc plus minusve obtectus, nunc emersus) glaber, 2 1/2-3 lineas longus, 10-nervius, diametro oris 3-4-lineari; sepala tubo modo æquilonga, modo sublongiora, modo paulo breviora, corolla 2°-4° breviora, ovalia, v. oblonga, v. ovato-oblonga, v. ovata, obtusissima, 3-nervia, margine tomentosa, suprà subtüsque glabra (rarius subtùs pubescentia), sub anthesi patentia, v. reflexa, v. erecto-patentia, dein erecta v. suberecta. Discus aurantiacus, margine subcrenulatus. PEraLA carnea, v. alba, v. rosea, 6-9 lineas longa, 4-7 lineas lata, obcordata, v. ob- (r) Perperäm a Linnæo « Flores geminie pro Amygdali communis charactere essentiali habentur. KD. SPACH. — Genus Amygdalus. 117 ovata, v. ovalia, v. obovato-subrotunda, v. subrhombea, apice haud raro emar - ginata v. biloba v. irregulariter incisa, brevissime unguiculata ; ungue sæpius purpureo. Sramixa ( plerumque 30)) triserialia, modo divarieata, modo erecta, post anthesin sæpe porrecta : majora sepalis plus minusve longiora, petalis duplo plusve breviora. OvariuM breve, ovoideum , acuminatum, lanato-tomentosum. Sryxzus modo stamina superans v. æquans, modo brevior, a basi ad medium ultrave hirsutus, superne glaber. Drura 1/2-2 pollices longa, plus minusve compressa, basi umbilicata; sarcocarpio maturitate bivalvi v. subbivalvi. Pura- MEN apice apiculatum v. acuminatum, basi plus minusve sulcatum, ad suturam dorsalem plerumque canaliculatum; carina nunc attenuata, nunc crassa, plerum- que lata , rarius anguste. (Exam. v. c.) Patria genuina vix certa. AmycpaLus Koïscny:, Hohenack. Amycpazus Korscxyr, Hohenacker! mss. Fruticosa. Ramulis erectis. Foliis lanceolatis v. lanceolato- oblongis, crenatis, v. serrulatis, mucronatis, breve petiolatis, ramulisque novellis incano-tomentosis. Drupis ovalibus, sub- compressis, apiculatis, incano-velutinis ; putamine foraminato, lævigato, carinulato. Frutex ramosissimus. Ramr erecti v. parum divergentes, crassitie pennæ an- sermæ v. tenuiores ; cortice gryseo, lævigato. RamuLr graciles, subteretes, stricti; annotini et veteriores glabri, ramis concolores. Fozra 6-15 lincas longa, dense tomentosa ; serraturis v.crenulis propter tomentum paru conspicuis, plerisque glanduliferis. Sripuzæ setaceæ, pubescentes, rufæ, petiolo breviores. FLores emarcidos solum vidimus. Car.:yx rufescens, glaber; tubus 2 lineas longus, sub- reticulatus, 10-nervius; sepala oblonga, obtusissima, trinervia, reticulata, tabo paulo Breviora. Drscus ore 5-crenulatus. PEraca.….…. SramiNA 30; 20 fauce inserta (ternatim ante sepala, solitarie sepalis alterna }, alteruatim sepalis paulo Jongiora et paulo breviora ; 10 tubo paulo infra faucem inserta, æqualia, breve exserta, petalis alterna. Ovarrum lanato -tomentosum. Sryzus a basi ad medium circiter hirsutus, superne glaber. Drura 6-8 lineas longa, basi umbilicata, sub- sessilis. Puramen luteo-fuscum, apice mucronatum, suturâ dorsali læviter ca- naliculatum; carina angusta, crassiuscula. (Æxam. 8. sp.) In Kurdistaniæ monte Gara legit cl. Kotschy ! (Plant. exsicc. n. 538 ), Julio anni 1841. (Communicavit cl. Hohenacker.) b) Ramulis spinescentibus , divaricatis. Amycpazus Weprit, Nob. Foliis oblongis v. lanceolato-oblongis, crenulatis, v. serrulatis, 118 EDà SPACH. —.. Genus Amygdalus. obtusis , v. acuminulatis, brevè petiolatis, ramulisque glabris. Drupis ovalibus, v. ovatis, v. ovato-oblongis , acuminulatis , incano-velutinis ; putamine foraminato, angustè carinulato, lævigato. Frutex teste cl. 77ebb dumosus, ramosissimus; cortice ramoruiw ramulo- rumque vetulorum testaceo , v. castanco, lævigato, tenui. Ramwurx sat approxi- mati, graciles , subteretes, stricti; annotini cortice viridi. Foura ut videtur læte viridia, lucida : ramillularia 4-8 lineas longa; serraturis v. crenulis subimbri- cats, plerumque glanduloso-mucronatis. SrrruLÆ minutæ, subulatæ, fimbriolatæ, petiolo breviores. Gemmæ minutæ, ad ramillulorum apicem fasciculatæ , in ramulis annotinis sparsæ, solitariæ. FLores brevè pedunculati. Cazyx rufescens, sepalorum margine excepto glaber; tubus 1 1|2-2 lineas longus, 10-nervius, subreticulatus ; sepala ovata v. ovato-elliptica, obtusissima, 3-nervia, venulosa, tubo paulo brevicra, staminibus majoribus triplo, minoribus subduplo breviora, margine lanata. Discus ore obsolete crenulatus. PErazA non vidimus. SramMiNA 30. Sryzus ad medium usque hirsutus, in floribus perfectis stamina majora subæquans. DrurA 8-9 lineas longa. PuraMEN pallide fuscum, apiculatum , parce foraminatum, suturâ dorsali canaliculatum, juxta carinam utrinque læviter sulcatum, cætero esulcum v: basi obsolete sulcatum ; carinâ tenui. (Exam. s. sp.) Crescit in Asià Minori: cl. Webb !'(ager trojanus, « ad radices collium Bonarbaschi dictos , prope Kirk Ghios »); Coquebert de Montbret! ( in Herb. cl. Webb); Aucher Eloy! (in Herb. Mus. Par., cum _Zmygdalo lycioile, Nob., sub n. 1426). : AMYGDALUS ORIENTALIS, Mill. AMYGDALUS ORIENTALIS, Mill, Dict. — Hort. Kew., ed. 1, vol. 1, p. 162; ed. 2, vol. 3, p. 195.— Desfont.! Cat. Hort. Par. AMYGDALUS ARGENTEA, Lamk. Encycl. 1, p. 103. Foliis integerrimis v. obsoletè eroso-denticulatis, lanceolato- v. spathulato-oblongis, v. obovatis, v. ovalibus, obtusis, v. acu- minatis, brevè petiolatis, eglandulosis , ramulisque novellis (drupisque) floccoso-tomentosis, incanis, tandem subcalvescen- tibus. Drupis ovatis, v. ovato-oblongis , acuminatis , subcom- pressis ; putamine lævigato v. ohsolete reticulato , eforaminato, carinulato. Frutex dumosus v. subarboreus, 5-:2-pedalis, ramosissimus. Ramr paten- tissimi v. reclinati ; cortice castanco v. cinerascentc, sublævigato. Ramuzt gra- ED. SPACH. — Genus Amygdalus. 119 ciles, virgati, stricti : vetuli glabri; annotini g'abri y. parcè floccosi; novelli dense tomentosi, plerumque simplices. GemMz solitariæ, v. ad ramillulorum apicem fasciculatæ, majuscule. Peruzz ovatæ v. subrotundæ, mucronatæ, 3- nerviæ, castaneæ, lucidæ, margine lanatæ. Fozra forma et magnitudine quàm maxime (sæpe in uro eodemque individuo ) variantia : ramillularia 3-12 lineas longa, plerumque subsessilia; ramularia 172-2 pollires longa, petiolata. Srrruzx subulatæ v. setaceæ, tomentosæ, petiolo longiores. FLores solitarii v. raro gemini, breve pedunculati, raro gemmâ foliart comitati. Car yx rufescens, sub- membranaceus, subreticulatus, sepalorum margine excepto glaber: tubus ro- nervius, 1 1/2-9 lineas longus, ore diametro 2-lineari; sepala ovata v. ovato- oblonga, obtusa, 5-6-nervia, tubo paulo breviora, staminibus majoribus sub- ‘triplo breviora, margine lanata, sub anthesi patentia. Prraza circiter 3 lineas longa, persicina, obovata, v. ovalia, v. cuneato-ovalia, obtusissima , brevissimè unguiculata, staminibus majoribus dimidio longiora, haud raro biloba. SramiNa 30; triserialia : 20 superiora sepalis longiora; 10 paulo inferiora cæteris triplo breviora, sepalis subæquilonga. Srxzus stamina majora æquans v. paulo supe- rans, infrà medium tomentosus, superne glaber. Drupa volumine amygdali mimoris (5-8 lincas longa), sæpits parum compressa, maturitate plerumque subglabra et luteo-viridis. PuramEN stramineum v. pallide fuscum, acutum, v. acuminulatum, læviter sulcatum, v. ferè esulcum, ad suturam dorsalem ple- rumque canaliculatum; carina angusta, tenuis. ( Æxam. s. sp. et v. c.) Crescit in Syrià , ad montem Cher haud procul à Damasco ( Labillardière l in Herb. el. Z7ebb), nec non prope Halep et Aintab (Coquebert de Montbret lin Herb. cl. Webb; Aucher- Eloy! Plant. exsicc. n. 1427,in Herb. Mus. Par. ); in Asià Minori prope Aneyram (cl. Febbl!), et? prope Hekim Khan cl. Botta! specimina nimium manca ). — B? prscocor, Nob. Foliis obovatis v. oblongo-obovatis, retusis, v. emarginatis, cætero integerrimis, subsessilibus , supra glabris, viridibus, subreticulatis, subtus albo-tomentosis. Habitus Æmygdali orientalis. Rami ramulique vetuli cortice gryseo. Folia ramillularia 2-5 lineas longa. Flores. . . .. Brupa immatura circiter 6 lineas longa , ovoidea, acuminata, subcompressa , païcè floccoso-tomentosa ; putamen basi subsulcatum, cæterum lævigatum, eforaminatum, ventre carimulalum, suturä dorsali canaliculatâ. (E ram. s. sp.) Prope Halep legerunt Coguebert de Montbret ! (Herb. cl. Webb) et Aucher Eloy! (Plant. exsicc. , cum Amygdalo Orientali , sub n. 1427, in Herb. Mus. Par). 120 ED, SPACH. — Genus Amygdalus. AMYGDALUS ELÆAGRIFOLIA, Nob. Foliis ovalibus, v. obovatis, v. oblongis, v. subspathulatis, integerrimis, v. obsoleté eroso-crenulatis , acuminulatis , eglan- dulosis , brevè petiolatis, incano-tomentosis. Drupis ovalibus, obtusis, compressis, incano-subvelutinis ; putamine forami- nato, lævigato, mucronulato , carinulato. Frutex habitu et foliis Æwygdalo orientali similis. Correx ramulorum ve- tulorum et ramorum testaceus v. cinereus, lævigatus, tenuis. Fozta polymorpha; ramillularia 3-6 lineas longa. FcLores. . . . . . Drupa circiter 9 lineas longa, breve pedunculata. PurAMEN lutescens, vix aut ne vix sulcatum, parcè fora- : minatum, ad suturam dorsalem ecanaliculatum; cerinä attenuatà, parum pro- minulâ. (Exam s. sp.) In Persiæ australis monte Pire-Zend legit Aucher Elo) ! (Plant. exsicc. n. 4470 , in Herb. Mus. Par. et cl. Webb) junio anni 1835. Ad eamdem speciem (v. forsan ad 4. orientalem ) referendum videtur specimen ( floribus et fructibus carens) olim à Michauxio in Persià australi lectum (Herb. Mus. Par. cum inscriptione «in montibus omnibus à Chyraz usque ad Hamadan »). SERIES II. DODECANDRÆ. Stamina 9-17: summa (5-10 ) solèm exserta et calycis fauce inserta ; cætera (2-10) calycis tubo altitudine inæquali inser- ta et inclusa ( v. rarissimè subexserta ). Calyx (excepté specie unicé ) basi ventricosus. Sectio I. LYCIOIDES, Nob. Ramuli divaricati, spinescentes: annotini et veteriores ramil- lulis abortivis gemmiparisinstructi. Folia tenuia , subsessilia, plana, 1-nervia, venulosa : ramillularia fasciculata. Calyx sub anthesi hypocraterimorphus. Stamina in fauce calr- cina 10 : 5 segmentis limbi anteposita ; 5 interposita. AMYGDALUS LYCIOIDES , Nob. Corticis epidermide tandem fusco-cinereo. Foliis angustis , elongato-lanceolatis , cuspidato-acuminulatis , repando-v. crenu- lato-denticulatis. Floribus 15-andris ; staminibus inferioribus ED. SPACH. — Genus Amygdalus. 121 subexsertis. Calycis tubo limbi segmentis lineari-oblongis obtu- sissimis triplo longiori, basi non ventricoso. Petalis..... Drupis ovalibus v. oblongis , obtusis, velutinis , compressis ; putamine obtusissimo,undique reticulatim insculpto, eforaminato, angustè carinulato. Frutex spinosissimus; ligno duro, albido; cortice lævigato. Ramr ramulique glabri, recti, v. subrecti. Ramuzr graciles, approximati, pollicem dimidium ad 2 pollices longi. GEMMx minutæ, plerumque solitariæ. Forra læte viridia, sub- coriacea, glabra ; fascicularia 6-12 lineas longa, raro ultra lincam lata ; ramularia non vidimus. Sripuzxæ. . . . . Frores emarcidos solùm vidimus. Cazyx mem- *branaceus, rufescens, glaber (excepto segmentorum margine); tubus 3 lineas Jongus, cylindraceus, 10-nervius; segmenta limbi margine lanata. Discus fauce calycinâ annulum 5-crenulatum exserens; crenulis cum limbi segmentis alter- nantibus. Peraza ron vidimus. STAMINA 10 fauce calycis inserta alterné lon- giora brevioraque : 5 sepalis anteposita istis pauld longiora; 5 alterna paulo breviora ; stamina inferiora 5 suprà medium tubi calycini inserta. Pisrirzum nou vidimus. PEDUNCULI FRUCTIFERI crassi, brevissimi. DrupaA circiter dimidium pullicem longa et 3-4 lincas lata, subincano-velutina, styli reliquiis apiculata , basi et apice rotundata ; putamen conforme, pallidè fusco-stramineum. ( Exam. s. sp.) Species inter affines putaminis sculptura insignis. Crescit in Asià Minori ( Aucher Eloy! Cat. n. 1426 ex parte; Herb. Mus. Par.) , nec non in Syrià prope Æintab ( Coquebert de Monibret! in Herb. cl. H}/ebb ). AMYGDALUS HoRRiDA, Nob. Corticis epidermide tandem albido. Foliis angustis, lanceo- latis, cuspidato-acuminulatis, repando-v. crenulato-denticula- tis. Floribus 11-15-andris ; staminibus inferioribus inclusis. Calycis tubo limbi segmentis lineari-oblongis obtusissimis sub- quadruplo longiori , basi ventricoso. Petalis oblongis , obtusis. Drupis ovato-subglobosis, parüm compressis, acuminulatis , subvelutinis ; putamine eforaminato , acuto, parce subreticula- tim insculpto , latè carinato. Frutex habitu et foliüis Æmygdalo lycioidi sat similis; cortex lævigatus, sub- lucidus ; lignum durum, albidum. Ramr ramulique recti v. subrecti, teretes, approximati, glabri; ramuli 1/2-2 pollices longi, graciles, sæpissimè simplices. GEmmz ovoideæ v. subglobosæ, minutæ, plerumquè solitariæ. PeruLæ ovales V. Oovatæ, cuspidato-v. mucronato-acuminulatæ, fuscæ, margine sublanatæ, ) 2.2 ED. SPACH. — Genus Amygdalus. cætero glabræ. Fozra subcoriacea, letè viridia, glabra : fascicularia 3-13 lineas longa, lineam dimidiam ad sesquilineam lata; ramularia haud vidimus. Srr- PORN Là Lu Vale FLores paucos solàm et emarcidos in speciminibus fructiferis reperimus. Caryx rufescens, submembranaceus, sepalorum marginibus exceptis glaber; tubus ferè 3 lineas longus, gracilis, 10-nervius, basi ventricosus, cæterum cylindraceus; sepala margine ciliolata. Drsous in calycis fundo inçrassatus, faucè annulum obsolete crenulatgm exserens. Prrara circiter 2 1/2 lineas longa, bre- vissimè unguiculata. SramINA 10 fauce calycis inserta alternè longiora brevio- raque : 5 sepalis anteposita 1llisque longiora ; 5 alterna sepalis æquilonga v. breviora; cætera 1-5 tubo calycino absque ordine certo inserta et omnia inclusa. Ovarium villoso-tomentosum. Sryzus a basi ad medium villoso-tomentosus, supernè glaber et purpurascens. Pepuncuzt FRucmiFER1 brevissimi, crassiusculi. Drupa magnitudine fructus Pruni spinosæv.parum major, canescens, obliqua. PuraMmEn fusco-stramineum, suturà dorsali profundè canaliculatä. (Exam. 8. sp.) In Persià legit Aucher Eloy !( Herb. Mus. Par. et cl. Webb, absque numero et alià loci notitià). — Ad eamdem speciem referendum videtur specimen pessimum, in Herbario Musæi Parisiensis asservatum, olim à Michauxio « in montibus.inter Kazeran et Yezdkhast » lectum. . Sectio II. SCORPIUS, Nob. Ramuli divaricati, spinescentes : annotini et veteriores ramilulos abortivos gemmiparos edentes. Gemmæ-florales (1àm in ramu- lis bimis v. trimis, quàm in annotinis obviæ ) plerumque subfasciculatæ , haud raro gemmà foliari comitatæ. Folia co- riacea , crassn , minima , subsessilia, supra enervia et subcon- cava, subtus convexa et nervu medio impresso percursa ; ramillularia fasciculata. Calyx sub anthesi hypocraterimor- phus , basi ventricosus. Stamina in calycis fauce 5-7, omnia sepalis anteposita ; cætera inclusa. L AMYGDALUS scorPius, Nob. Corticis epidermide tandem albido. Ramis ramulisque vetulis plermque arcuatis (modô decurvis, modo incurvis). Fois li- neari-v.oblongo-spathulatis,integerrimis, v.obsoletedenticulatis, apiculatis. Floribus enneandris. Sepalis brevissimis , lineari-lan- ceolatis, acutiusculis. Petalis….. Drupis ovoideis, acuminulatis, subcompressis, velutinis ; putamine eforaminato, latè carinato, exceptà basi lævigato. ED. SPACH. — Genus Amygdalus. 125 Frutex spinosissimus; cortice lævigato, sublucido; ligno tenaci, albido, Ramr ramulique glabri, teretes. Ramuzx graciles, 4-12 lineas longi, crebri. GEumx minutæ, subsolitariæ. Fouxa glabra, glauca ; fascicularia 2-5 lincas longa ; turio- palia non vidimus. STiPuLÆ. . . . . . . FLORES paucos tantum et emarcidos in speciminibus fructiferis detegere licuit. Garyx 10-nervius, submembranaceus, rufescens, extüs subsericeus; tubus 2 lineas longus, basi exceptà gracilis et cylindraceus; sepala tubo quadruplo plusve breviora, dentiformia, 3-nervia. PeraLa non vidimus. Discus in calyeis parte ventricosà incrassatus, fauce annulo 5-crenulato coronatus; crenulis cum sepalis alternantibus. Sramina in fauce calycina 5, brevissima, sepala subæquantia ; cætera 4 supra medium calycis tubi inserta, inclusa. ANTHERÆ minutæ, reniformi-didymæ. Prpuncuzr FRUCTIFERI crassi,brevissimi, Drupa 5-6 lineas longa,canescens. Puramex pallide fuscum, basi sulcatum, apice oblique opiculatum, saturâ dorsali canaliculatum. (Exam.s. sp.) In Persià australi (verosimiliter provincià Laristan) legit Aucher Eloy ! ( Herb. Mus. Par. et cl. ”ebb, absque nume- ro) fructiferam junio anni 1838. AMYGDALUS EBURNEA, Nob. Corticis epidermide tandem albido. Ramis paniculatis ramu- lisque rectis. Foliis spathulato-v. lanceolato-oblongis, obtusis, remote crenulatis. Floribus 15-17-andris. Sepalis oblongis, obtu- sissimis, tubo quadruplo brevicribus. Petalis oblongis , emargi- patis. Drupis...…. Frutex spinosissimus; cortice lævigato, lucido; ligno tenaci, albido. Ramr virgali, flexuosi, simulac ramuli teretes et glabri. RAmuLt virgati, graciles, dis- üchi, crebri; primari 2-4 pollices longi; secundarii subulati, 3-9 lineas longi. Grmmz minutæ, ovoideæ ; florales geminæ, v. ternæ, v. solitariæ, plerumque gemmà foliari comitatæ. PERUL ovatæ, acuminatæ, fuscæ, glabræ. Fori4 flo- ribus subseriora , glabra, glauca; fascicularia 2-4 lineas longa; turionalia non vidimus. Sripuzæ minutæ, lineari-lanceolatæ. FLores subsessiles. Cazyx sub- membranaceus, rufus, extùs subsericeus, intüs glaber ; tubus 3-4 lineas longus, striatus, exceptà basi cylindraceus et gracilis; sepala trinervia, subreticulata, subinæqualia, margine sublanata. PErazA calycis tubo breviora (2-3 lineas louga ), rosea, emarginata, brevissimè unguiculata, venulosa. Discus in calycis parte ventricosà incrassatus, fauce annulo 5 - crenulato { crenulis cum sepalis alternantibus) coronatus. SramiNA in fauce calycinä 5-7, æquilonga, sepalis . paulo breviora ; cætera 8-10 remote biseriata : 4 v. 5 tubo calycino infra me- dium et totidem suprà medium inserta. FrLamenrA brevia, capillaria. ANTHERÆ minutæ, reniformi-didymæ. Pisrrsrum haud rard abortivum; perfectum vix exsertum. Ovarium lanato-tomentosum, ovoideum. SryLus rectus, exceptà bast lanatà glaber. Frucrus desideratur. (Exam. s. sp.) 12/4 ED. SPACH. — Genus Amygdalus. In Persià australi (ad rupes montis Pire-Zend,haud procul à Chyraz) detexit Æucher Eloy ! (Plant. exsiec. n. 4477, in Herb. Mus. Par. et cl. Webb) februario anni 1838. AMYGDALUS FURCATA, Nob. Corticis epidermide tandem cinereo v. glauco-cinereo. Ramis subdichotomis, ramisque rectis. Foliis oblongo-v. obovato-spa- thulatis, integerrimis v. obsoletè crenulatis , apiculatis. Floribus 17-andris. Sepalis ovatis, obtusis, brevissimis. Petalis ovalibus v. obovatis, emarginatis. Drupis..... Frutex spinosissimus , ut videtur humilis ; cortico sublævigato ; ligno albido, tenaci. Ramr subdivaricati. RaMuzt 3-12 lineas longi, graciles, subulati, ap- proximati ; aunotini puberuli. GEMMz minutæ, ovoideæ. PERuLæ ovatæ v. sub- rotundæ, mucronatæ, margine tomentosæ. Foxia glauea, glabra , floribus coætanea ; fascicularia 1-4 lineas Jlonga ; turionalia non vidimus. SripuL£. . .… Flores subsessiles, parvi. Cazyx crassiusculus , glaber, purpurascens; tubus vix ultra 2 lineas longus, 20-nervius, basi exceptä cylindraceus ; sepala dentiformia, 3-nervia, tubo quadruplo breviora. Peraza longitudine tubi calycini , persicina, brevè unguiculata. Discus :n calycis parte inflatà incrassatus , fauce annulo 5-crenulato coronatus: crenalis cum sepalis alternantibus. SraminA in fauce calycis 7, sepalis breviora , inter se æqualia ; cætera 10 remoté biseriata : 5 supra medium et 5 infra medium tubi calycini inserta. FILAMENTA capillaria, brevia. ANTHERÆ minutæ, cordato-subrotundæ , emarginatæ. Pisrizzum haud rar0 abortivum. Ovarium villoso-tomentosum , ovatum , acumivatum. Sryzus rectus , calycis tubum subæquans , basi tomentosus , cætero glaber. Frucrum non vidimus. ( Exam. 5. sp.) | In Persià australi (ad rupes montis Piré-Zend, circa Chyraz) legit Aucher Eloy ! (Plant. exsicc. n. 4476, in Herb. Mus. Par.), februario anni 1838. SPECIES NOBIS FRUCTU SOLUM NOT Æ. Amyepazus Bover, Nob. Drupis ovalibus, obtusis, glabrescentibus , subcompressis ; putamine foraminulato , lævigato, esulco, angusté carinulato, apiculato , suturà dorsali obliteratà. Drupa 6-7 lineas longa, basi umbilicata, apice subapiculata , pedunculo ‘ crasso brevissimo suffulta ; cortice rugoso, crassiusculo, flavescente, subbivalvi. Putamen pallidè fuscum , parcè foraminulatum ; earina tenuis. ( Exam. sp.— Species ex fructu cum nulla ali& confundendé.) In montibus Syriæ (cirea Baalbek) fructus legit Bové ! ED. SPACH. — Genus Amygdalus. 125 AMYGDALUS FiscHEeri1ANA, Nob. Putamine ovato, compresso,mucronato, eforaminato, bullato- rugosissimo, late carinato, basi etjuxta carinam profundé sulcato. Putamen 8-10 lineas longum, pallidè fuscum , basi umbilicatum , suturà dorsali profunde canaliculatä ; carina attenuata. (Exam. sp.— Species putamine distinctissima ! ) Putamina ad Hortum Parisiensem misit cl. Fischer, nomine A4mygdali orientalis. SPECIES DUBIÆ V. NOBIS HAUD NOTÆ. AMYGDALUS COCHINCHINENSIS, Lour., For. Cochinch. — Flores ex auctore « in racemis parvis subterminalibus ». Verosilimiter generis alieni. AMYGDALUS COLLINA , Wallich., Caë. AMYGDALUS FRUTESCENS, Wenderoth, in Steud. Nom. AmvepALUs MIcROPHYLLA, Kunth, in Humb. et Bonpl. , Nov. Gen. et Spec.— Ex icone et descriptione ill. auctoris (eui fructus non inuotuit) affinis videtur Ceraso prostratæ. AmyepaLus siBiR1CA, Lodd. Cat. ( An eadem ac Amyodalus sibirica , Tausch. — Confer 4. nanam.) AmyepaLus siNENsis , Hortul. ( In Steud. Nom. ) AMYGDALUS TOMENTOSULA , Hlortul. (In Steud. Nom. } SPECIES EXPELLENDÆ. AMyGDALUS INEANA , Pallis. — Cerasus ( Prunus ) incana , Ste. AmyGpaLus PERSICA , L. — Persica vulgaris, Mill. AmYcpaLus PRosTRATA , Sweet. — Cerasus ( Prunus ) prostrata, Labill. (1) AmycpaLus PUuMILA, L.— Cerasus ( Prunus ) sinensis, Pers. (x) Cerasus prostrata, Cerasus incana, aliæque species hisce affines, subgenus ( Microce- asus , Webb} sistunt distinctissimum , inter Cerasos veras et] Prunos medium, etiamque Amygdalis quibusdam perquam affine, quod jàm in opere Histoire des Plantes phanéro- games (vol. 1 , p. 423) definireconati sumus, hic autem speciebus nennullis novis auctum rectius exponere liceat. Microcerasus, Webb, Phytogr. Canar., vol. n, p. 19. Petiolus eglandulosus. Stipulæ setaceæ, persistentes (saltem in turionibus). Flores laterales , è gemmis aphyllis, monanthis (w. rard dianthis), geminis v. fasciculatis ( rar solitarüis ), sæpissimé gemmd foliari interposité comitatis. Calycis tubus elongatus , basi ventricosus, supernè cylindraceus. Putamen 126 ED. SPACH. — Genus Amygdalus. drupæ subconforme , vix compressum , sutur4 dorsali canali- culatum et ecarinaturn , sutur& ventrali obsoletè carinulatum , juxta carinulam utrinque sulculo percursum. Drupa junior haud rarû tomentosa ; matura glabra. a) Folia subsessilia v.breve petiolata. Pedunculi calyce breviores (plerümque brevissimi). Corolla rosea. CERAsUS INCANA , Steven ( sub Pruno ). AMYGDALUS INCANA, Pallas, Æor. ross. 1, p. 13, tab. 7. — Bieberst. or. T'aur. Caucas. Prunus INcanA, Steven. Prunus ProsrratA, Hohenacker! Plant. exsice. (exclus. syn. Labill. ) Ramis erectis v. adscendentibus. Foliis arguté serratis serrula- tisve, variformibus. Sepalis oblongis v. ovato-oblongis, obtusis, integerrimis , supra tomentosis, subtüus glabris, tubo dimidio plüusve brevioribus. Stylo breve exserto. Drupis ovalibus v. sub- globosis ; putamine ruguloso. — a: VULGARIS. — Foliis spathulato-v. lanceolato-v. obovato-v. ovali-v. ovato-oblongis , aut ovato-v. oblongo-lanceolatis , sub- tus incano-v. albo-tomentosis. Ovario tomentoso. — B: ANGUSTIFOLIA. — Foliis lanceolatis v. lanceolato-oblongis, angustis , subtüs incano-v. albo-tomentosis. Ovario lanato. — y: LATIFOLIA.— Pallas, |. c. tab. 7, icon sinistra. — Foliis ovalibus v. ovatis, subtus albo-v. incano-tomentosis. — $:viripis.— Prunus prostrata var., Hohenack. —Foliis (formà sicut in var. « variabili) adultis utrinque glabris et viridibus. Ovario glabro. Frutex haud raro orgyalis, dumosus; ramis ramulisque virgatis. Folia dimi- dium pollicem :d 2 pollices longa , 3-8 lineas lata. Stipulæ petiolo longiores, basi fimbriatæ. Flores sæpissime fasciculati et subsessiles, magnitudine florum Pruni spinosæ. Calycis tubus extus glaber, intus infra medium barbatus. Petala ovalia v. obovata. Stamina plerumque 30 : interiora brevè exserta. Stylus in- ferne hirsutus. Drupa volumine pisi minoris, purpurea; pulpà acida! Putamen apiculatum, basi umbilicatum. (Æxam. s. sp. et v. c.) Crescit « et $ in Georgià caucasica ( Bieberstein; Fischer ! Hohenacker!), nec non in Asià Minore ( prope Tokat: Aucher Eloy! Plant, exsicc. n. 4474); 6 in Cappadocià ad Euphratem (_Aucher Eloy! Cat. n. 1489). ED, SPACH. — (renus Amygdalus. 127 CERASUS PROSTRATA , Labill. (sub Pruno. ) . Peunus PrRosTRATA, Labill.! Decad. Plänt. Syr., 4. tab. 6. — Bot. Reg. tab. 136. €Cerasus prRosTraTA , Lois. in Duham. ed. nov. vol. 5, tab. 53, fig. 2 (exclus. syn. Pallas.). — Seringe , in DC. Prodr., vol. 11, p. 538. ( exclus. syn. Pallas. et Steven. ) Ramis divaricatis v. procumbentibus. Foliis argutè serratis, v. crenato-dentatis, variiformibus, subtüus incano-tomentosis. Sepalis oblongis v. oblongo-lanceolatis, acutis, parcè serrulatis (serraturis glandulosis ), tubo dimidio plüusve brevioribus ,suprà tomentosis. Stylo longe exserto. Drupis ovalibus v. subglobosis ; putamine sublævigato. — x : LATIFOLIA. — Foliis ovalibus, v. subrotundis, v. ovatis, v. obovatis. | — $: ANGUSTIFOLIA. — Foliis oblongo-v. lanceolato-obovatis. Frutex ramosissimus, diffusus, plerumque humilis. Ramuli virgati v. abbre- viati. Folia acuta v. obtusa , plerûmque vix semi-pollicaria , supra nunc glabra, nunc pubescentia ; serraturæ infimæ plerumque glandulosæ. Stipulæ petiolo lougiores. Flores brevè pedunculati, sæpissimè fasciculati , plerèmque floribus Cerasi incanæ minores. Calycis tubus extüs glaber, intüs hispidulus. Petala ovalia v. oboyata, calÿce subæquilonga. Stamina plerùmque 30: alia exserta, alia subinclusa. Ovarium tomentosum. Stylus infernè hirsutus. Drupa volumine pisi, purpurea; pulpà acidà! Putamen apiculatum, obsoletè rugulosum. (Exam. s. sp.elv.c.) | Locis natalibus jàm notis addantur: Taurus ( Kotschy ! Plant. exsicC. n. 193) et Persiæ montes (.Aucher ÆEloy! Plant. exsice. n. 4475, in rupibus montis Dyulfek » ;idem | absque numero, «in monte Dalrnkou »). CERASUS PECTINATA, Nob. Ramis diffusis. Foliis varüformibus , arguté serrulatis , subtüs * albo-tomentosis. Sepalis ovalibus , v. obovatis, obtusis, pecti- mulatis (lacinulis glanduliferis ), tubo subtriplo brevioribus. Stylo longe exserto. Drupis subglobosis ; putamine rugoso. Frutex 3-6-pedalis. Rami virgati. Folia 4-12 lineas longa ; lanceolato-v. oblongo-obovata , v. lanceolato-oblonga , v. ovalia , v. subovata, acuta , v. obtusa, v. acuminata, supra glabra; serraturæ infimæ plerümque glan- dulosæ. Stipulæ fimbriatæ , plerümque petiolo longiores. Flores plertmque 128 ED. SPACH. — Genus Amygdulus. fascieulati , longiès pedunculati et majores quam specicrum duarum præce- dentium. Calycis tubus circiter 2 lineas longus, extüs glaber , intùs hirsu- tus. Petala ovalia v. obovata , longitudine calycis. Ovarium glabrum. Stylus basi hirsutus. Drupa volumine pisi majoris, miniata ; pulpâ (teste Jacquemont ) acidâ. Putamen apiculatum. ( Exam. s. sp.) In valle Cachemyr, necnon in Emodo circa Sungnum (altitu- dine 1600 hexap. ) legit Jacquemont! — 8? crABRA. — Foliüs utrinque viridibus et glabris. Folia ( præter tomenti defectum) Cerasi pectinatæ. Flores non vidimus. Drupa quidquèm minor, miniata , acida. (Exam. s. sp.) In Emodi regione Kanaor, altitudine 1300 hexap., legit Jacquemont! b) Folia longiuscule petiolata. Pedunculi-floriferi calyce lon- giores v. æquilongi. Corolla alba. CERASUS ORIENTALIS, Nob. Ramis ramulisque divaricatis. Foliis ovalibus , v. ovatis, v. ob- longis , argutè serratis , obtusiusculis, basi acutis , subtus petio- loque puberulis. Sepalis ovatis , :v. ovalibus , v. oblongis , tubo 2°-4° brevioribus. Drupis ovalibus v. subglobosis ; putamine subrugoso. Frutex ramosissimus, ut videtur humilis ; cortice castaneo v. testaceo, tenui, lævigato. Ramuli novelli puberuli. Folia 6-15 lineas longa , utrinquè viridia , supra glabra ; serratiræ æquales v. inæquales , acuminatæ; inferiores sæpiùs glandulosæ ; petiolus gracilis , lamina 3°-5° brevior. Stipulæ pubescentes, petiolo duplo plüsve breviores. Gemmæ florales solitariæ v. geminæ. Pedunculi graciles, plerümque patentes; floriferi 2-3 lineas longi ; fructiferi haud raro semipolli- cares. Calycis tubus 2-3 lineas longus , extñs puberulus v. glaber, intüs hispi- dulus ; sepala glabra v. ciliolata, modo integerrima, modo obsoletè denticulata. Petala obovata, obtusa, breve uuguiculata , calycis tubo subæquilonga. Stamina 20-30: ala exserta, alia subinclusa. Pistillum glabrum. Stylus longè exsertus. Drupa 3-4 lineas longa , purpurea , basi umbilicata. Putamen apiculatum, plüs minüsve rugulosum. (ÆExam. s. sp. ) Crescit in Cappadocià , ad Euphratem ( Aucher Eloy! Cat. n. 1486), et in Persià (inter Pasdad et Kermanchah: Olivier! ; in monte Piré-Zend: Aucher Eloy ! Plant. exsicc. n. 4473; ad pedem montis £lwend : Michaux ! ). BRAVAIS €t MARTINS. —- Sur Le Pin sylvestre. 129 RECHERCHES sur la croissance du Pin SYLVESTRE dans le nord de l’Europe, Par A. Bravais et CH. MarTins. Pendant notre séjour auprès de l'établissement métallurgique de Kaaford en Finmark (lat. 60° 57’ N. long. 20°4o' E. ), nous fûmes frappés du peu d’épaisseur des couches annuelles de quel- ques Pins sylvestres {Pinus sylvestris L.), qui avaient été abattus pour les besoins de l'usine; elle était telle que nous ne pouvions les distinguer nettement qu’en faisant usage de la loupe. Nous résolümes de les compter et de les mesurer sur un certain nombre de troncs, et de recommencer ce travail à diverses latitudes pen- dant notre retour vers la France. Notre but était de découvrir les lois de l'accroissement du Pin sylvestre sous des latitudes va- riables, depuis le 50° jusqu’au 70° parallèle. Cette recherche rous paraissait d'autant plus intéressante que, dans aucun autre pays, le Pin n’atteint le 70°, et que nous pouvions étudier son déve- loppement sur des individus qu'on regarde comme les sentinelles avancées de la végétation forestière; car le Pin sylvestre ne dé- passe pas cette latitude en Finmark non plus que l’Aune ( Æ/nus incana IV'ahib), le Tremble à l’état d'arbre ( Populus tremula L.), et le Sorhier des oiseleurs (Sorbus Aucuparia 1). Le Bou- Jeau blanc (Betula alba L.), le Bouleau nain ( Betula nana .), le Tremble rabougri et un Saule (Salix Lapponum L.), sont les seuls végétaux ligneux qu’on trouve aux environs d’'Hammer- fest, à 40 minutes plus au nord. Parmi tous ces arbres, le Pin se distingue par son éminente utilité; seul dans ces régions gla- cées, il peut être employé comme bois de construction pour les navires et pour les maisons. À Kaafiord, nous mesurâmes vingt Pins; ils provenaient des environs de l'usine. Ceux que nous trouvâämes, au nombre de vingt, dars le chantier d’Ha- paranda, avaient été coupés l’année précédente en amont du XIX, BoTan. — Mars. 9 130 BRAVAIS @t MARTINS. — Sur le Pin sylvestre. fleuve Tornéo, auprès du village de Pello (lat. 66°48' N. long. 21° 40° E.), qui forme l'extrémité septentrionale de la triangu- lation de Maupertuis. Les Pins de Geffle (lat. 60° 40’ N. long. 14° So’ E.) provenaient des forêts de l’intérieur, situées sous le même parallele, à moins de 3 ou 4 myriamètres de distance : nous en mesurâmes 27. Enfin, à Halle (lat. 51° 30° N. long. 9° 4o' E.), nous ne pümes tirer parti que de treize souches qui avaient survécu à l'abattage dans la forêt de Giebichenstein, peu éloignée de la ville. Parmi les arbres coupés, nous choisissions ceux dont les couches étaient les plus distinctes, et dont le centre n’avait pas été attaqué par lhumidité. Pour compter et mesurer les couches, vous avons employé le procédé recommandé par M. De Can- dolle (1). Après que la hache ou le rabot avaient régularisé la section, nous appliquions sur elle une bande de papier fort dans la direction du centre à la circonférence; nous y marquions successivement, par un trait fin, le centre d’abord, puis les couches dont nous voulions connaitre la position { de 25 en 25 ordinairement }, et enfin la dernière couche avec l'indication de son numéro d’ordre qui nous donnait l’âge de l’arbre. Presque toujours les sections étaient obliques, ce qui provenait du pro: cédé d’abattage usité par les bücherons suédois. Ainsi la mesure originale ayant été prise le plus souvent sur une section oblique à l'axe du tronc, il fallait la réduire à ce qu’elle eût été sur une section perpendiculaire à ce méme axe , afin que les arbres fussent comparables. Pour cela , nous avons toujours mesuré le diamètre ou la circonférence du tronc, dépouillé de son écorce, et, à l’aide du compas de proportion , il a été facile de réduire les coupes obliques à des coupes normales. Autre difficulté : dans Ja coupe d’un tronc, le centre de l’arbre indiqué par la moelle n’occupe pas toujours le centre de figure. Dans ce cas, nous avons fait nos mesures sur un rayon partant de la moelle, et dont le choix était déterminé par la netteté des couches ; mais nous avons réduit les longueurs à ce qu'elles eussent été sur un arbre de même diamètre et parfaitement centré. (x) Notice sur la longévité des arbres, Biblioth. universelle, mai 1831. BRAVAIS €t MARTINS. — Sur le Pin sy bestre. 13: Toutes ces réductions opérées , nous avons disposé nos chiffres en quatre tableaux pour Kaatiord, Pello, Geffle et Halle. Les tableaux indiquaient la quantité dont le rayon de chaque arbre s’est accru de 50 ans en 50 ans à Kaaford , de 25 ans en 25 ans à Pello et à Geffle, de 10 en ro ans à Halle. En divisant dans chaque tableau la somme de tous les accroissemens corres- pondans au même intervalle de temps par le nombre d'arbres, sur lesquels nous avions opéré , le quotient obtenu nous donnait leur épaisseur moyenne ou leur accroissement moyen pendant cet intervalle. En ajoutant ces épaisseurs moyennes successive- ment l’une à l’autre, nous avions les rayons moyens des Pins au bout de 50, 100, 150 , 200 ans, etc., à Kaafiord, au bout de 25, 50,7, 100, 125 ans, etc., à Pello et à Geffle, et enfin au bout de 10, 20, 30, 40, 5o ans, etc., à Halle. Nous connaïssions donc en d’autres termes l’accroïissement moyen du Pin dans ces différentes localités. Le tableau suivant présente ces rayons moyens de 5o en bo ans. Nous y avons ajouté le résultat des me- sures faites sur trente Pins de la forêt de Haguenau(Bas-Rhin), par M. Nanquet , qui a bien voulu nous les communiquer. TABLEAU DES RAYONS MOYENS DU PIN SYLVESTRE à différens âges et à différentes latitudes. “ SRE TE RC RE PO USE ES PERS ESPN RENE EST ANNÉES. ————— om STATIONS. _ bo 150 200 250 300 350 132 BRAVAIS @t MARTINS. — Sur le Pin sylvestre. ÏJ. Lois DU DECROISSEMENT DE L'ÉPAISSEUR DES COUCHES, En prenant la différence entre les rayons successifs moyens d’une même rangée horizontale du tabieau précédent , on verra que les épaisseurs moyÿennes décroissént assez régulièrement, comme le prouve aussi le tableau suivant, qui présente les épaisseurs moyennes des couches annuelles du Pin sylvestre de Po ans en 50 ans. eee : à ÉPAISSEURS MOYENNES DES COUCHES ANNUELLES. STATIONS. EE" oo — 0-50 | 50-100 |[100-150]150-2001200-250/250-300|300-350|350-400 : mm mm. mm. mm. mm. mm, mm. Kaañord .-| 1,00 0,84 0,69 0.50 0,44 0,39 0,29 Pello ..... 1,43 0,85 0,65 0,52 TT ” n LE Geffle ....| 2,00 1,47 1,05 0,79 0,64 | o,53 0,48 0,43 Halle..... 2,46 1,23 » » » » F4 à Haguenau . 3,28 3,19 1,80? » » » ” * Il arrive cependant quelquetois, dans les tableaux primordiaux dont ceux-ci ne sont que le résumé, qu’une de ces épaisseurs se trouve plus forte que celle qui la précède immédiatement; mais, dans tous les cas pareils , le décroissement reprend bientôt sa loi habituelle, et ces anomalies disparaissent complétement dans les moyennes qui embrassent un grand nombre d'années, comme le prouve le tableau précédent. Mais comment déterminer le rap- port qui existe entre l’âge de l'arbre et son accroissement moyen aux diverses périodes de sa vie, ou, si l’on veut , entre les rayons successifs du Pin dans son état moyen, ou plus laconiquement entre l’âge et le rayon d'un Pin moyen idéal. | Sans doute, on sait d’une manière générale que l'épaisseur des couches ligneuses va en diminuant avec l’âge; mais ces énoncés vagues , résultat d’une inspection superficielle , qui peuvent satisfaire les gens du monde , ne sauraient prendre place parmi BRAVAIS et MARTINS. — Sur le Pin sylvestre. 133 les vérités acquises à la science. Partout ou il s’agit de quantités, il faut des mesures rigoureuses, et leurs moyennes deviennent l'expression des lois générales : aussi un grand botaniste (1) a-t-il dit, en parlant des travaux du genre de celui auquel nous nous sommes livrés :« Des tableaux d’accroissement en diamètre, dressés sur un grand nombre d’especes et d'individus de chaque espèce, donneraient les documens les plus curieux sur la marche de la végétation. 1° On arriverait à établir pour chaque espèce une moyenne de son accroissement annuel, env sorte qu’en connaissant ensuite la circonférence d’un arbre exogène , on pourrait, avec une grande probabilité connaître son âge. 2° Etant donnée , la connaissance de l'accroissement moyen et de la soli- dité moyenne d’une espèce de bois, on pourrait juger par l’épais- seur des couches de chaque tronc, s’il s'écarte plus où moins des qualités propres à son espèce: on pourrait déduire de là des règles précises sur l’époque où il convient d’abattre certains arbres. Jose donc croire que des tableaux de coupes horizon- tales seraient d’une singulière utilité, et je recommande leur confection , soit aux voyageurs, soit à Ceux qui vivent prés des grandes exploitations de bois ou près des grands ateliers de construction. » Afin de rendre les lois de l’accroissement du Pin sylvestre plus visibles, on peut les représenter sous forme de courbes. Dans le sens horizontal , les intervalles correspondent à des. dizaines d'années, et, dans le sens vertical, les intervalles. correspondent à 5 millimètres. An bout de chaque période de 10, 25 ou 50 ans, on porte sur la verticale correspondante une longueur égale au rayon moyen de la circonférence de l'arbre au bout de cette période, puis on joint ces points par une ligne. Celle-ci exprimera le rapport qui existe entre l’âge du Pin moyen et son accroissement : aussi nommerons-nous ces courbes courbes d’accroissement. Nous les avons construites séparément pour le Pin moyen de Kaaford , de Pello , de Geffle, de Halle et de Haguenau. Ces courbes construites, toutes les personnes auxquelles les notions mathématiques ne sont pasétrangères com (1) De Candolle, loc. éit., p. ro. 134 BRAVAIS @t MARTINS. — Sur le Pin sylvestre. prendront qu’on puisse exprimer leurs propriétés au moyen de formules algébriques. C’est ce que nous avons fait pour celles-ci, et la discussion des différens termes de ces formules nous a conduit à des conséquences que nous allons exposer succinc- tement. (1) Nous avons déjà vu que l'épaisseur des couches va en dimi- nuant avec l’âge ; par conséquent , les accroissemens successifs du rayon moyen ne sont point uniformes. Il suffit de considé- rer nos courbes pour s’en assurer. En effet , si l'épaisseur des couches ne diminuait pas , les courbes deviendraient des lignes droites , et la longueur des rayons moyens successifs serait égale à la première couche, ajoutée autant de fois à elle-même que l'arbre compte d'années d’existence. Les épaisseurs de cette première couche varie beaucoup dans nos différentes stations. Nous les avons réunies dans le tableau suivant. Epaisseur moyenne de la première couche annuelle du Pin sylvestre. MAADEG AT LL NUE en Le DONNE à © Sara TIR : GONE TRLALIEN LUN, MU, Sos ADRESSE CN 8 Higüendi..: 1. 2, peta;s7 Ou voit que l'accroissement initial des Pins ou le diamètre de la première pousse est fort différent, suivant les localités , et, de plus, qu'il n’est pas rigoureusement proportionnel à la latitude. En effet, cette première pousse est moins grosse à Haguenau qu’à Halle et à Geffle, qui sont plus au nord, et doit le climat est beaucoup plus di Si donc l'influence du climat sur la vigueur du premier jet ne saurait être contestée , cependant d’autres causes, la nature du sol en particulier, peuvent la con- trebalancer, et même l’effacer complétement. (x) Les développemens mathématiques dont ce Mémoire présente les résultats, ainsi que les courbes dont il vient d'être question ont été publiés dans le tome xv des Mémoires de l'Aca: démie royale de Bruxelles. BRAVAIS et MATINS. — Sur de Pin sylvestre. 135 La vigueur de la première pousse d’une plantation de Pins ne doit point faire naître des espérances prématurées , et faire croire que cette végétation se soutiendra toujours, et que la plantation _ réussira mieux que dans d’autres localités, et sous des latitudes différentes. C'est ce qui résulte encore de l'inspection de nos cinq courbes. Ainsi , dans l'origine, les Pins de Halle grossissent plus vite que tous les autres ; mais déjà, vers 30 ans ,ils sont dépassés par ceux de Haguenau , et, vers 50 ans, par ceux de Geffle. Les arbres de Kaafiord, moins vigoureux que ceux de Pello, les surpassent vers leur 150° année. Plus cette décadence est rapide, plus la courbure de nos lignes est prononcée, et réciproquement plus la végétation se soutient, et plus la courbe d’accroissement se rapproche d’une ligne dobisé. La latitude et le climat paraissent être sans influence, pour prévenir ou pour hâter cette décadence de la force végétative du Pin sylvestre ; car, dans le nord, les Pins de Kaafiord sont ceux dont la végétation se sontient le mieux; puis viennent ceux de Geffle, ensuite seux de Pello, et enfin ceux de Halle. Cependant les climats sous lesquels végétaient les Pins que nous avons étudiés sont fort différens entre eux. Les uns appar- tiennent à la classe des climats égaux ou marins, les autres rentrent dans celle des climats extrêmes ou continentaux. Ainsi, à Kaañord [la moyenne annuelle est o°,r c.; celle de lhiver, 8°,5 environ, et celle de l'été, 9° environ. L’air y est sans cesse ob- scurci par des brumes, et des étés sans chaleur succèdent à des hivers relativement fort doux. À Pello, le mercure gèle tous les hivers, et la moyenne de cette saison ne saurait être supérieure à —12", tandis que celle de l'été oscille entre 13° et 14°. La moyenne annuelle est peu supérieure à zéro. À Geffle, l'hiver est presque aussi rigoureux qu’à Kaafiord; mais l’été est beaucoup plus. chaud , puisque sa moyenne s'élève à 15°. À Halle, toutes les _ moyennes sont supérieures à zéro ; car celle de l’année est 8°,k; celle de hiver, o°,o ; celle de l'été, 17°,5. Enfin le climat de Ha- . guenau, peu différent de celui de Halle ,est, comme celui-ci un climat essentiellement continental, puisque les moyennes de l'hiver et de l'été diffèrent de 17 degrés centigrades. On voit que les climats sous lesquels nos Pins ont vécu sont 136 BRAVAIS @t MARTINS. — Sur le Pin sy dvestre. fort différens entre eux , et cependant il ny a aucun rapport entre la vigueur avec laquelle la végétation se soutient , et la température. En effet, si nous rangeons nos localités suivant le rang que leur assigne cette vigueur continue de l’accroissement, elles forment une série, qui ne correspond à aucune de leurs relations climatériques. Voici cette série : Haguenau, Kaafiord, Pello, Geffle et Halle. Nous devons en conclure que la nature du sol a de l’action sur la continuité de l’accroissement comme sur la vigueur initiale, puisqu'elle peut neutraliser à la longue l'influence d’un climat plus ou moins chaud. On comprend , du reste, que la vigueur initiale de la végéta- tion ne se soutienne pas, et qu’elle dépende en grande partie de la nature et de la perméabilité du sol. Eu effet, la nutrition s'opérant par les extrémités des radicelles, lesquelles progressent sans cesse du centre à la circonférence et vont puiser de nou- veaux sucs dans des zones de plus en plus éloignées , on pour- rait se demander si ces racines , qui traversent le sol dans tous les sens, se rencontrent, se joignent, s’entrelacent , ne finissent pas par se nuire tal RTE en épuisant le terrain. Des arbres trop rapprochés s’entravent ainsi réciproquement dans leur croissance, et leur végétation se ralentit à mesure qu’ils grandissent. Ajoutez à cela que les végétaux, comme les ani- maux , sont soumis à des lois d’accroissement , telles que , dans la jeunesse, leur développement est toujours beaucoup plus rapide. Il était également intéressant pour la physiologie et pour l’art forestier de déterminer à quel âge la surface annulaire de la couche annuelle est la plus grande , ou, en d’autres termes, à quelle époque de la vie de l'arbre elle atteint son maxi- muim. Ce maximum arrive à 178 ans pour les Pins de Kaa- fiord, à 96 ans pour ceux de Pello, à 119 ans pour ceux de Geffle, et à 40 ans pour ceux de Halle. En général, c'est au bout d’un siècle que l'accroissement annuel en surface est le plus considérable. Avant de terminer ce sujet , nous devons dire que les Pins de Geffle et des provinces voisines sont les plus beaux de la Suède et les plus propres, par la nature de leur bois, à être employés BRAVAIS et MARTINS. — Sur le Pin sylvestre. 137 aux constructions navales. Dans les climats plus méridionaux, les couches sont plus épaisses et le bois peu dense, par consé- quent mou, spongieux , peu résistant. Les Pins de Kaafiord ont un bois plus dur, plus compacte que ceux de Geffle; mais il n’est point élastique. C'est à ces précieuses qualités des Pins de la Suède moyenne, que la marine marchande de ce pays doit la force et la bonté de ses navires. II. DES VARIATIONS DE L'ACCROISSEMENT EN DIAMÈTRE. À chaque période de la vie de l'arbre correspond, comme nous l'avons vu, un certain accroissement moyen, dont la grandeur diminue avec les années. Nous nous sommes demandé si les variations relatives auxquelles cet accroissement est sujet pendant la période correspondante , étaient toujours les mêmes, eu égard à la grandeur de cet accroissement. En un mot, si certaines périodes présentaient des variations d’accroissement relativement plus grandes que les autres. Nous avons trouvé que la moyenne de ces variations , ou , pour parler un langage plus rigoureux, que l'écart moyen relatif restait sensiblement le même aux différentes périodes de la vie de l'arbre. (1) En comparant cette variabilité pour les Pins de nos différentes stations, nous avons constaté qu’elle n'était nullement dépen- dante de la position géographique, mais qu’elle était l’effet de la variabilité même des circonstances auxquelles l'arbre avait été soumis. Nous avons voulu savoir ensuite quelles étaient, pour chacune (1) Pour bien faire comprendre le sens de cette expression écart moyen relatif, empruntons un exemple à une autre branche des sciences naturelles. M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, s’occupant de rechercher quelles sont les variations de la taille dans les animaux Mammifères, a trouvé que les Musareignes étant les plus petits et les Baleines les plus gros, leur rapport était de x à 750. (Voy. Essais de Zoologie générale, p. 339). Supposons que les variations moyen- ues soient de quelques millimètres dans les premières et de plusieurs mètres dans les secondes. Dira-t-on que la variabilité de la taille est infiniment plus grande dans les Baleines que dans les Musareignes, Nullement, cette variabilité est relative à la taille moyenne des espèces du genre. Elle ne sera la même dans ces deux genres d'animaux que dans le cas où la variation absolue de la Baleine sera 750 fois plus grande que celle de la Musareigne. 138 BRAVAIS et MARTINS. — Sur le Pin sylvestre. de nos stations, les épaisseurs maxirmna et minima des couches annuelles. En voici le tableau : Kaaford. Pello. Geffle. Halle, Haguenau. ; mm, mine mme mie. mm, Épaisseur maximum. ‘1,90 2,21 4,52 5,98 9,3 Épaisseur minimum . 0,16 0,22 0,32 0,31 0,5 Quoique ces nombres ne soient que des approximations, puisque nous n'avons point mesuré toutes les couches isolé- ment , ils font voir de nouveau combien le climat a d'influence sur l'épaisseur des couches, puisqu'elles deviennent plus minces, à mesure qu'on s'avance vers le pôle. Entre le 50° et le 60° pa- rallèle, il est difficile de trouver des couches annuelles d’une épaisseur moindre qu’un tiers de millimètre. Dans le nord, au contraire , il en est dont l'épaisseur n n'atteint pas un sixième de ndilitiehés En mesurant nos Pins, nous avons souvent rencontré des groupes composés de couches fort minces. Rarement une de ces couches était isolée. Nous devions penser naturellement que ces couches correspondaient à des séries de mauvaises années dans le nord de l’Europe. L'observation n’a pas confirmé cette induc- tion; car, pour les Pins de Pello , par exemple, ces séries de couches très minces ne correspondaient pas aux mêmes périodes de temps. Ainsi donc c’est encore à l’inégale composition du sol qu’il faut attribuer ces différences. Nous nous sommes assurés aussi que l'épaisseur d’une couche annuelle avait quelque in- fluence sur la croissance des couches subséquentes. Toutefois cette influence ne s’étend pas certainement au-delà d’une période de dix ans. Ainsi, cette loi, que nous avons établie en commen- çant, savoir que l'accroissement lent ou rapide du Pin, considéré en général sous telle ou telle latitude, pendant les premieres années de sa vie, ne préjuge rien sur sa végétation future , se trouve applicable aux individus considérés isolément. Les arrêts de développement qui peuvent avoir lieu , sont essentiellement transitoires. BRAVAIS et MARTINS. — Sur le Pin sylvestre. 139 Ill. DE L'EXCENTRICITÉ ET DE LA LIMITE DE L'AUBIER. 1l est rare que les Pins soient bien exactement centrés. Sur quelques-uns des plus excentriques, nous avons mesuré les deux demi-diamètres inégaux qui, réunis, composent le diamètre moyen , passant par le centre de figure. Dans l'arbre le plus excentrique que nous ayons trouvé, les deux demi-diamètres étaient entre eux comme 0 est à 19, C'est-à-dire que l’un avait plus du double de l’äutre. Nous nous sommes assurés aussi que cette excentricité tendait à augmenter avec les années, au lieu de diminuer. _ Il arrive aussi quelquefois que l'arbre, d’ailleurs assez exacte- ment centré, soit sensiblement aplati. Alors la section horizon- tale n’est plus un cercle, mais un ovale. Ainsi, sur un des Pins de Kaañord, les deux rayons perpendiculaires entre eux avaient pour longueur 292 et 229 millimètres. Le rapport est celui de 127 à 100. Sur les Pins septentrionaux, la séparation entre l’aubier et le bois parfait est assez nettement tranchée. Nous ne l'avons notée qu'un petit nombre de fois ; toutelois il résulte de ces mesures qu'il faut en moyenne 77 ans à Kaafiord pour que l'aubier se transforme en bois parfait , en admettant, ce qui n'est point encore démontré, que la transformation de l’aubier en bois se fasse avec la même rapidité pendant toute la vie de l'arbre. IV. DE LA POUSSE DES PINS EN HAUTEUR. Nous avons fait quelques observations sur la pousse en hauteur des Pins de Pello et de Geffle. En moyenne, la pousse annuelle du Pin vers le 6/° parallèle est de 207 millimètres environ par an. Vers le 70°, elle est certainement beaucoup petite. Les vieil- lards des environs de Bosekop nous assurèrent que les Pins qui entourent le village n'avaient pas grandi depuis qu’ils les connais- saient. Leur hauteur est de 5 à 10 mètres; rarement ils attei- gnent celle de 15 mètres. À mesure que l'arbre s'élève, la section horizontale du tronc 140 BRAVAIS €t MARTINS. — Sur le Pin sybestre. devient de plus en plus petite, et le nombre de couches qui la composent est nécessairement inférieur à celui des couches de la section du pied. Les diamètres des deux sections s’accroissent en même temps; mais l’on peut se demander s'ils croissent éga- lement vite, ou, en d’autres termes, si l'épaisseur des couches contemporaines est la même dans le haut et dans le bas. Pour le découvrir, nous avons mesuré des sections faites au petit bout du tronc, et nous les avons comparées avec les accroissemens contemporains qui leur correspondent dans la partie extérieure du rayon de la section faite au pied de l'arbre. La moyenne de ces mesures fait voir que l'accroissement en diamètre est égal dans le haut et dans le bas. Deux conséquences résultent de ce fait : 1° la surface externe des couches fait toujours un angle de o° 21” avec l'axe du tronc; 2° cet angle étant constant, la pousse annuelle en hauteur ne saurait être la même, puisque les accroissemens annuels du rayon de la base vont toujours en diminuant, ainsi que nous l'avons vu , et deviennent de plus en plus petits. V. DE QUELQUES ACCIDENS DE VÉGÉTATION. Dans les hautes latitudes , surtout à partir du 63° degré, les Pins offrent quelques particularités de croissance assez remar- quables. Souvent la pousse terminale est détruite. Un vent violent peut la casser, comme nous l'avons vu sur les Sapins de la vallée de Grindelwald, en Suisse, aprés l'ouragan du 17 au 18 Juillet 1841. Le Coq de Bruyère ( Tetrao urogallus L.), si com- mun dans les forêts de la Suède, se perche toujours au haut des Pins et des Sapins , et nous avons vu souvent leur extrémité se courber sous le poids de cet oiseau , dont le volume égale celui d’un Dindon. Enfin il paraît que deux Phalènes, le Tortrix Buo- liana Fabr. et T'turioniana L. (1)attaquent souvent cette pousse ; alors, parmi les branches qui l'entourent, ilen est deux, toujours opposées, qui croissent plus que les autres, et le troncse bifurque. Les mêmes remarques s'appliquent au Sapin (Abies excelsa Poir.)... (x) Ratzeburg, Die Forst Insecten, &. 1, P. 292 à 209, et tab, x1v, fig. 4 x et 3x, BRAVAIS et MARTINS. — Sur le Pin sylvestre. 141 Dans le nord, on voit souvent des Sapins bifurqués à une grande hauteur, d’autres qui le sont à un ou deux mètres du sol. Ces accidens de végétation ne se voient pas exclusivement dans les contrées boréales de l'Europe; car nous les avons rencontrés assez souvent en Suisse. On peut les observer sur le Pin, dans les forêts voisines de Bäle ; sur le Sapin, dans celles qui se trouvent entre Berne et Aarberg. Si l’on compare le mode de bifurcation dans les deux arbres, on verra que, dans le Sapin, les deux branches de la fourche sont raccordées entre elles par une petite courbe concave vers le ciel, tandis que, dans le Pin, les deux branches font un angle aigu entre elles. Autour de Kaaford un grand nombre de Pins portent des bouquets formés de branches étroitement entrelacées entre elleset dont l'aspect rappelle tout-à-fait celui de notre Gui (7s- cum album L.). À mesure qu'on s'avance vers le sud , ces bou- quets deviennent moins communs, et en Suisse je ne me rap- pelle n’en avoir observé qu'un seul dans la vallée de Saas, non loin du village de Zerschmieden. Tel est le résumé de nos observations sur la croissance du Pin sylvestre. Dans la grande publication dont notre voyage sera le sujet on trouvera ce mémoire avec tous les détails et les développemens mathématiques dont nous n’avons donné ici que les résultats principaux. VI. DEs CONDITIONS DE LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DU PIN SYLVESTRE SUR LE CONTINENT EUROPÉEN. L'ensemble de ce mémoire prouve que le climat et le sol ont une influence bien différente sur la végétation du Pin syl- . vestre. En effet, l'épaisseur des couches annuelles diminue à mesure qu'on s'approche des pôles, c’est-à-dire à mesure que le _ climat devient plus rigoureux; mais la température est sans in- fluence sur la vigueur de la végétation pendant toute la durée de la vie d’un arbre. Ainsi les Pins de Pello, quoique ayant un accroissement initial plus rapide que ceux de Kaafñord, ont une décadence plus prompte. L’épaisseur des couches de ceux de Halle diminue plus rapidement que celle des Pins de Geffle. 142 . DBRAVAIS et MARTINS. — Sur le Pin sylvestre. L’accroissement des Pins de Haguenau, qui ont vécu sous un cli- mat très peu différent de celui de Halle, se soutient beaucoup mieux. Ainsi donc le climat a une influence positive sur l’épais- seur moyenne de couches et n’en a aucune sur leurs variations accidentelles et sur la vigueur de la végétation examinée pendant toute la durée de l'arbre. La distribution géographique du Pin sylvestre est une consé- quence de cette double dépendance. En effet, tandis que certaines espèces européennes du même genre, telles que Pinus alepen- sis, P. pinea et P. Laricio ; sont, pour ainsi dire, parquées dans la région tempérée de l'Europe; tandis que le /’inus cembra ne croit naturellement que dans la région glacée de la Sibérie et du Kamtschatka ou sur les Alpes , l'Oural, les Caparthes et le Caucase, à des hauteurs variant entre 1500 et 2000 mètres (1). Le Pinus sylvestris se trouve depuis la Perse septentrionale (lat. 36° N.) jusqu'au nord de la Laponie ( lat. 70°), et de la Sibérie orientale (2) par lat. 65° 15', à l'embouchure de lOb, dans la mer Glaciale, contrées où le sol est toujours gelé à 5 mètres de profondeur. L'espace qu’il occupe ne com- prend pas moins de 34 degrés de latitude et 74 degrés de longitude. Il supporte également les climats continentaux et secs de la Sibérie, où des étés très chauds succèdent à des hi- vers d'une rigueur extrême et les climats marins et humides à température évale de l'Irlande et de la Norvège. On le retrouve dans tous les pays intermédiaires, compris entre les limites que nous avons indiquées, tels que la Grèce, l'Italie, la France, lAl- lemagne , la Russie et la péninsule Scandinave; mais il ne pro- spère pas également partout, et si l’on examine quelles sont les conditions d’une belle venue, on verra qu'elles tiennent au sol d’abord, et ensuite à des conditions météorologiques autres que la température. Aussi, partout où ces conditions sont réunies, l’homme conserve ou aménage les forêts de Pins; partout ail- leurs il les néglige, les exploite comme bois de chauffage et les fait ainsi disparaitre. (1) Mirbel, Distribution géographique des Conifères, Mémoires du Muséum, t. xu1r, p. 23. (2) Erman Reise um die Erde, t, 1, p.634 et 636. BRAVAIS Gt MARTINS. — Sur le Pin sylvestre. 143 Examinons d’abord quelle est la nature du sol des belles fo- rêts de Pins de l’Europe, de celles surtout où cet arbre ac- quiert des dimensions telles qu'il puisse servir de bois de con- struction. En Écosse(r)le Pin prospère dans lesterrains sablon- neux ou très légèrement argileux ; dans ceux où la couche la plus superficielle du sol est tourbeuse, le sous-sol est du gravier; c'est dans les terrains de transport de l’Aberdeenshire et dans les graviers granitiques que sont plantées les belles forêts de Braemer et d’Abernety. En France le sol de ja grande forêt de Ha- guenau est un sable siliceux, frais et contenant un peu d'humus. En Prusse il en est de même. La présence du Pin indique un sol sec et léger. Les forêts de cette essence recouvrent, d'une manière uniforme, les collines sablonneuses qui règnent depuis Langenboæse jusqu’à Dantzig; entre Koœnigsberg et Memel, entre Munich et Ratisbonne, le Pin occupe les parties sablonneuses: mais dès que le sol devient plus humide ou plus compacte, il est remplacé par le Sapin ( Æbies excelsa ). Pendant tout son voyage, depuis Berlin jusqu'aux bords de la mer Glaciale, à l'embouchure de l’'Ob, M. Erman a fait la même remarque. En Suede les magnifiques forêts de Pins des environs d’Upsal crois- sent dans un sol sablonneux; mais dès que le terrain est humide, le Bouleau et le Sapin deviennent l'essence dominante. Autour de Kaafiord, c’est sur les terrasses d’alluvion , dans le sol léger du penchant des montagnes, que prospère le Pin et qu'il ac- quiert de belles dimensions; dès qu’il se trouve sur le roc nu, il dégénère et se rabougrit. _ Cette puissante influence du sol sur la croissance du Pin ex- plique un phénomène de géographie botanique qui depuis long- temps avait frappé tous les voyageurs. En effet, le Pin et le Sapin s'avancent ensemble vers le nord et s'arrêtent ä-peu-près à la même limite, ou bien, si leur limite n’est pas la même, c’est le Pin qui s'approche le plus du pôle arctique. Dans les Alpes, au contraire, le Pin ne s'élève point sur le penchant des montagnes et reste bien au-dessous du Sapin qui couronne leurs sommets ou couvre leurs flancs jusqu’à une grande hauteur. C’est au changement (x) London , Arboretum et fruticetum Britannicum, t. av. p. 2164. 14 BRAVAIS @t MARTINS. — Sur le Pin sylvestre. dans Ja nature du sol qu'il faut attribuer cette différence : très souvent, en effet, la limite du terrain de transport est aussi celle de la végétation du Pin à l’état d'arbre. Voici quelques exemples recueillis en Suisse, où nous les avons observés. Dans les plaines dont le sol est alluvial comme aux environs de Bâle, de Sierre ou du lac de Thun, le Pin forme des forêts assez belles, mais il ne s'élève pas sur les montagnes, ou bien il se rabougrit, se couche sur le sol et forme la variété connue dans le pays sous le nom de Krummholz, et que Suter (x) a élevée au rang d'espèce sous le nom de Pinus montana. Mais les Pins en arbre à tronc droit cessent ordinairement dès que le sol n’est plus un terrain de transport ou bien un sable sec et léger. Le Pin monte très haut sur les deux versans du Simplon. Sur le versant sep- tentrional on le trouve, sans interruption, jusqu’à Baerensaal à 1555 metres, et nous en avons encore observé un bouquet à 1800 metres prés de la galerie de Kaltwasser. Au sud, ils s’é- lèvent jusqu'à 1270 mètres. Aussi sur les deux versans le sol est-il formé de sables micacés dus à la décomposition du gneiss qui constitue le squelette de la montagne. Entre Stalden et Zer- schmieden, dans la vallée de Saas, en Valais, à 900 mètres au- dessus de la mer, on traverse un petit bois de Pins plantés dans un sable siliceux. Dans cette localité, il s'arrête à la même hau- teur que la Vigne. Au-dessus de Sumvix, dans la vallée du Rhin postérieur; cet arbre couronne des caps formés de terrain de transport dont le sommet est à 1100 mètres au-dessus de la mer. En Piémont, dans le val Tornanche, sur le revers méri- dional du mont Cervin, le Pin s'arrête à 870 mètres, c’est-à- dire au-dessous de la limite de la Vigne et des Noyers, Ainsi, comme on le voit, le Pin cesse en général bien au-dessous du Sapin, dont la limite moyenne peut être fixée à 1800 mètres environ. Ce serait une grande erreur de croire que c'est la rigueur du froid quiempêche cetarbrede s’élever plus haut surles montagnes, car nous avons vu qu'il prospère sous le climat humide et avec les étés sans chaleur du Finmark, et qu’il supporte les étés courts . (1) Flora Helvetica, t I, Pp. 295. | BRAVAIS @t MARTINS. — Our le Pin sylvestre. 145 chauds et humides suivis d’hivers secs et froids de la Sibérie asiatique. Toutefois , il est d’autres circonstances météorologiques, dont l'appréciation n’est point à négliger : ce sont les vents et la neige. Le vent empêche les arbres de grandir et les couche sur le sol, comme on le voit sur les bords de la mer. À Kaafiord même, qui est au fond d’un golfe étroit et profond , tous les Pins qui avaient crû dans des endroïts découverts, non abrités des vents d'ouest , étaient rabougris et rampaient sur le sol. Un pro- priétaire de forêts en Norvège assurait à M. Waite (1) que les Pins ne s’élancent que dans les plaines, et, lorsqu'ils sont réunis en forêts, parce qu’ils peuvent alors résister à l'effort des vents. Isolés ou sur des hauteurs près de la mer, ils se rabougrissent. Si le Sapin ( Epicea) ne se rabougrit pas comme le Pin, c'est que son tronc est plus élastique, et que sa forme pyramidale ne s'oppose pas au rapprochement des arbres. Ils cédent à l’effort du vent , en se protégeant réciproquement, et relèvent la tète des que la tourmente a cessé. Le Pin, au contraire, forme des bois moins touffus , et le vent renverse et brise les arbres écartés les uns des autres. Quand ils sont trop rapprochés, il en résulte, selon M. Kasthofer (2), un autre inconvénient. La neige s’accu- mule entre les feuilles, et finit par former une couche épaisse et continue, qui fait plier les branches et couclie le jeune massif, qui ne se relève plus. Mais, ajoute le même auteur, si l’on sous- trait cet arbre à l’action du vent et au poids des neiges , il sup- porte très bien le froid et réussit encore au-dessus de la région de l'A bies excelsa et du Pinus cembra. VII. DE QUELQUES CONDITIONS ESSENTIELLES POUR OBTENIR EN FRANCE DES PINS PROPRES AUX CONSTRUCTIONS NAVALES. Si l’on tentait quelques essais pour planter des forêts de Pins Sylvestre, qui, par la suite des siècles, affranchiraient notre marine du tribut qu'elle paie à la Suède et à la Russie, peut- (1) Loudon, 1. c., p. 2190. (2) Guide dans les forêts, t.1, p. 80 à 84, XIX, BoTan. — Mars. 10 6/6 BRAVAIS €t MARTINS. - Sur le Pin sylvestre. étre ce Mémoire pourrait-il fournir quelques indications utiles. En effet, pour que le Pin soit propre à être employé aux con- structions navales, il faut qu’ii réunisse les conditions suivantes: 1° les troncs doivent être droits, sur une longueur de 20 à 30 métres, et présenter un diamètre de 3 à 7 mètres à la base; 2° pour qu'ils aient l'élasticité requise, l'épaisseur moyenne des couches annuelles ne doit guère dépasser un millimètre : c'est celle des Pins de Geffle, qui sont si propres à la mâture. Si les couches sont plus épaisses, le bois est mou, spongieux, sans consistance et sans durée; si elles sont plus minces, il devient plus lourd et moins élastique. On obtiendra une belle croissance en choisissant un terrain et une exposition conve- nables. En effet, si l’on fait des semis ou des plantations de Pins dans des localités où le terrain est un sable siliceux, sec, mélé d’humus, cu seulement recouvert d’une légère couche de terre végétale, le Pin croîtra rapidement ; mais il ne s’élancera pas s’il n’est protégé contre les vents régnans par des massifs de mon- tagnes et à l'abri des chutes d’avalanches et des inondations. Pour remplir la seconde indication, c’est-à-dire pour que les couches annuelles aient une épaisseur d’un millimètre environ, il faut faire ces plantations à une hauteur telle que le climat se rapproche autant que possible de celui de la région inter- médiaire entre Hernoesand et Upsal (1), région qui fournit les Pins aux constructeurs de Geffle. Pendant l'hiver de ce pays, la végétation du Pin est complétement suspendue. Dans les plaines de la France, au contraire, cet arbre croit pendant tout le cours de l’année , et ses couches acquièrent quelquefois un centimètre d'épaisseur. Même à Haguenau , où les hivers sont plus froids que dans la majeure partie de la France , l'épaisseur moyenne des couches annuelles est de 2°*,80 , c'est-à-dire presque triple de celle de Geffle. On voit donc qu’il faut s'élever dans les mon- (1) Voici les élémens du climat de cette ville : VU SA CRAN PAS CNT ON EP ERNE 5°,3 HIVER Nes RS on 0 yes MC (een RS ni à <: 3,4 SLT ON SOS LAS ATARI Vas EE RTE UE GATE 1 ds PE Automne Rte Us NÉE EME 5.2 BRAVAIS et MARTINS. — Our de Pin sylvestre. 147 tagnes, si l’on veut trouver un climat dont l'été soit assez court pour que la couche annuelle qui se forme n'ait en moyenne qu’un miilimètre d'épaisseur, et l'hiver assez rude pour arrêter complétement la végétation. En s'appuyant sur un travail, dans lequel M. Kaemtz (1) a donné pour chaque mois de l’année Îe décroissement de la tem- pérature avec la hauteur , déduite des observations de Genève, comparées à celle de l’'hospice du Saint-Bernard et de celles de trente localités, situées en-deçà et au-delà des Alpes, on trouve que, pour avoir un décroissement moyen de [a température de r degré centigrade , il faut s'élever : En moyenne: dé. « 2. « +," 100, Inelres, EU HIVOP, We sie ea à -e le. 200 AdpAREMPS; der PR LE T7 6 Enretér Ge lots a anus GS Enautomnes dei. cerise et #87 Cela posé, quand on connaîtra les températures moyennes d’une ville située au pied d'une chaine de montagnes, on saura à quelle hauteur on devra faire avec avantage des plantations de Pins sylvestres propres aux constructions navales. Ainsi, en prenant pour point de départ le climat de Strasbourg, on trouvéra que, dansles Vosges, il faudra planter les Pins entre 6oo et 1200 mètres, et choisir, en outre, convenablement le terrain et l'exposition. À cette limite extrême de 1200 mètres, l'été serait encore assez chaud; car sa moyenne ne différerait que de 1°,7 de celle d’Her- noesand, en Suède, où nous avons vu des Pins d’une grande beauté , employés pour la marine. Si l’on s'élevait plus haut, la violence des vents empêcherait le Pin de s’élancer; plus bas, la douceur des hivers n’arréterait pas suffisamment sa végétation, et les couches annuelles deviendraient trop épaisses. Ainsi donc, cest dans les limites de la zone indiquée, que les plantations de- vraient être faites. Toutefois,on ne saurait se dissimuler l’infério- rité des climats de montagnes sur les climats des plaines du con- tinent européen. En effet, ce qu’il faut pour que le Pin acquière un {r) Vorlesungen ueber Meteorologie, p. 244. 10,4 148 BRAVAIS €t MARTINS. — Sur le Pin sylvestre. beau développement, c'est un été chaud de 13° à 16°en moyenne, et un hiver rigoureux , dont la moyenne est indifférente , pourvu qu’elle soit au-dessous de— /4°; mais, malgré ces désavantages, on aurait tort de se décourager ; car, de l'autre côté du Rhin, les Pins de la forêt Noire servent aux constructions de la flotte hollandaise. C'est surtout dans les départemens des Hautes-Alpes et de l’isère, qu’on devait faire des plantations de Pins. Les vallées que parcourent la Durance, l'Ubaye, le Drac, la Romanche, Arc et l'Isère, sont remplies de terrains de transport souvent disposés en terrasses; mais le manque de données hypsomé- triques et climatologiques sur les villes de Grenoble, Briançon, Gap , Embrun ou Barcelonnette , empêche de donner des limites altitudinales bien précises. Toutefois ,nous savons que Briançon est à 1306 mètres au-dessus de la mer (1); or, en prenant pour point de départ les températures moyennes de Genève et d’Avi- gnon , et en tenant compte des différences latitudinales et hyp- sométriques des trois villes, on trouve que la moyenne annuelle de Briançon doit s'élever peu au-dessus de 6 degrés. C’est donc aux environs de cette ville, et jusqu’à une hauteur de 5oo mètres au-dessus, qu’on devrait tenter des plantations de Pins. Est-il besoin d’ajouter que ces données ne sont que des indications destinées à guider un forestier instruit , indications que son expérience et l'inspection des lieux pourront modifier à l'infini. Heureux si ce Mémoire renferme quelques vues utiles, et surtout s'il contribuait à éveiller la sollicitude du gouvernement sur l'indispensable nécessité de reboiser nos montagnes dans l'inté- rêt du commerce, de la marine et de l'agriculture. | (rx) Aanuaire du Bureau des Longitudes pour 1832, p. 185. JAUBERT et SpAcH. — Genus ÆEbenrs. 149 MONOGRAPH IA4GE NERIS EBENUS, Auct. comite Jaugerr et Ep. SPac. EBENUS, Lainn. Caryx submembranaceus, persistens , tubulosus , profundè bilabiatus ; labüis subæqualibus : superiore ferè ad basin nsque bipartito ; inferiore ad basin usque tripartito ; fructifer immuta- tus; segmenta plumosa , subæqualia, e basi dilatata filiformia, apice subulata ; tubus campanulatns , v. turbinatus, v. obconi cus , basi æqualis. CoroLLa rubra v. violacea, papilionacea, glabra (specie unicä exceptä), persistens (specie unicé decidud), calyce brevior (specie unic4 excepté); petalis erectis, ungui culatis : carinæ et alarum unguibus vaginæ staminali adnatis (saltem à basi ad medium ultrave). Vexi££LUM carinæ admotum, basi impresso-gibbosum , dorso plicato-carinatum, sub anthesi explanatum, dein complicatum ; ungue concavo, superné dilatato. ALæ minimæ (calycis tubo et carinæ unguibus breviores aut vix æquilongæ) , carinæ inadhærentes, adpressæ, plerumque dola- briformes, exauriculatæ. Carina enculliformis v. cymbæformis, compressa , erostris (specie unicé rostrata ), obtusa, ad margi nem inferiorem utrinque plico longitudinali instructa.et juxta basin subsaccata ; laminis per marginem inferiorem ferè ex toto concretis; unguibus apice distinctis. STAMINA 10, carinà inclusà, marcescentia, diadelpha : o filamentis altè in vaginam fronte fissam connatis ; filamentum decimum (vexilli axi antepositum ) liberum , v. supernè vaginæ marginibus adhærens. FILAMENTA capillaria, incurva , alterné lonsiora et breviora. ANTHERÆ ovales V. ovatæ, minutæ, citrinæ, deciduæ, dorso affixæ , versatiles , æstivatione introrsæ. Ovarium oblongum v. obovatum , minu- tum, estipitatum, compressum , tomentosum, uniloculare, uni- ovulatum ; ovulo camp;lotrepo , appenso , infrà loculi medium affixo. SryLus marcescens, glaber, filiformis, elongatus, incurvus, + 190 JAUBERT et spACH. — Genus EÉbenus. tandem excentricus v. sublateralis. SriemA terminale, capitella- tum, minutum, imberbe, papillulosum. LEGumEx cuneiforme v. subrotundum ,uniloculare , monospermum , indehiscens , minu- tum (calyce brevius et exceptà specie unicà tubo obtectum), sub- membranaceum, compressum, estipitatum, obliquum , tomen- tosum (sub tomento striatulum , Iævigatum), apice incrassato- marginatum et truncatum v. rotundatum , styli reliquiis excen- trice v. lateraliter mucronatum , basi subangustatum , margine (suturis ) nervulo filiformi ecarinato cinctum. SEMEN (1) ovale, v. oblongum , v. subrotundum, lenticulari-compressum, estro- phiolatum , lævigatum, loculi cavitatem subreplens, appén- lens, verticale, lævigatum, exalbuminosum; integumento du- plici, utroque tenui : exteriori subcoriaceo ; interiori corneo, adhærente; hilus minutus, excavatus, subrotundus, paulo supra basin marginis anterioris situs, chalazæ et exostomate conti- guus, isto infrapositus, illæ superpositus. EmBryo curvus; coty- ledonibus ovalibus v. subrotundis , carnosis , plano-convexis , obtusis; radiculà decurvà, accumbente, tereti, subcolumnart, obtusà, cotyledonibus pauld breviori; gemmulà minutà , inclusà. Frutices , v. suffrutices (species unica herba biennis) , habitu vario ; partibus herbaceis sericeis, v. tomentosis, v. hirsutis. CauLES teretes v.angulosi. For (in speciebus nonnullis p/eraque mutata in PHyLLODIA spinæformia , persislentia ) impari-pinnata, .v. digitata, v. 1-foliolata, stipulata, petiolata, alterna (v. in ramillulis axillaribus abbreviatis rosulata ; petiolo (foliolifero) tereti v. semi-tereti, mutico , basi dilatato. Forroca subsessilia , integerrima, rigidè mucronata, 1-nervia (v. rar penninervia ). STIPULE persistentes, membranaceæ, scariosa, à petiolo liberæ, inter se concretæ ( speciebus omnibus !) in squamas oppositi- folias, concavas, 2-9-fidas, tandem haud rar bipartitas. FLores erecti, 1-bracteati , in spicas densissimas ( cylindraceas v. capr- tuliformes ) pedunculatas aggregati. PEDuNCUL: axillares v. ter- minales , solitarii , elongati, erecti , rigidi, nudi, monostachyi. BRACTEÆ persistentes, submembranaceæ , scariosæ, striatæ, concavæ , acuminatæ, rigidè mucronatæ, integerrimæ, calye (r) Ex Zbene macrophyllä, Nob.; Ebeno pinnatä, Des. ; et Ebeno crelicä, Linn. JAUBERT et SsPACH. — Genus Ebenus. 151 breviores , extus villosæ v. sericeæ; infimæ apud species ple- rasque involucrum simulantes , apud nonnulias vacuæ. Sectio I. EBENOTYPUS, Nob. Frutex sempervirens, inermis ; ramis subteretibus. Folia omnia folioligera : alia pinnato-quinquefoliolata; alia digitata (3-5- foliolata), pauca :-foliolata ; petioli subpersistentes ; foliola annua. Sguamæ-stipulares bifidæ. Spicæ multifloræ, in quovis ramulo subsolitariæ, floratione ineunte terminales, dein ramuli accremento ulteriori axillares. Bracteæ infimcæ vacuæ, à bracteis floriferis plûs minüsve remotæ. Calycis labium superius inferiori labio paulo longius ; tubus campanulatus. Corolla persistens. Carina cymbæformis, erostris, pliculis transversis orbata ( simulac vexillum ). Alæ dolabriformes. ÉBENUS CRETICA, Lainn. Egenus cRETICA, Prosp. Alp. tab. 278. — Linn., Spec. Barsa sovISs LaAGOPOIDES CRETICA FRUTESCENS, etc., Tourn.! Inst. p. 651. AnrayLuis cRETICA , Lamk., Dict.— Bot. Mag. tab."1092.—Herb. de lAmat. vol. 8. ‘ Foliolis lanceolatis v. lanceolato-oblongis, petiolis pedunculis ramulisque novellis argenteo-sericeis. Spicis ovatis v. ovato- oblongis , sericeis. Bracteis ovato-lanceolatis stipulisque ciliatis. Vexillo orbiculari, acuminulato, carinà subbreviori. Frutex erectus, 3-6-pedalis, dumosus, irregulariter ramosus. CAULES ramique vetuh hgnosi, glabri, tortuosi, aphylli. Ramuzr FLoriFERt 3-6 pollices longi, folhiati, virgati, secus basin petiolis emarcidis stipulisque imbricatis obtecti, ple- rumque simplices v. nonnisi ramillulos abbreviatos axillares edentes. Forta ramularia plus minusve remota; ramillularia conferta, minora. Periorr semite- retes, graciles, foliolis modo breviores modo subæquilongi. Fortoca subcar - nulosa, in quovis folio subæqualia, in foliüis pinnatis inferiora 2 a terminalibus 3 remota; ramularia pleraque 10-15 lineas longa; ramillularia 3-6 lineas longa. SQUAMEÆ-STIPULARES Ovatæ, v. ovales, v. ovato-lanceolatæ, rufescentes, petiolis breviores (ramillularibus paulo, ramularibus multo), adpressæ, excepto margine glabellæ, in ramillulis imbricatæ, ad ramulos floriferos pleræque internodiis breviores. Pepuncurt folio longiores (1-3-pollicares), erecti, v. suberccti, 152 JAUBERT et sPACH. — Genus Ebenus. stricuü, graciles, angulosi. Sricz 1-2 pollices longæ, obtusissimæ. Bracrex 4-4 lineas longæ, rufescentes, adpressæ, nunc præter marginem glabelle, nunc dorso subsericeæ. Cazvx 6-7 lineas longus, villis subferrugineis copiosis hir- sutus ; tubus striatulus, laciniis subdimidio brevior. CororzA glabra , læte per- sicina. VexicLum 5 lineas v. paulo ultra longum; lamina 3-4 lineas lata; ungue 5-nervi, incluso, lamina subtriplo breviori. ALÆ carinæ unguihus subbreviores, vix ultra lineam latæ , hinc {margine exteriori) acuminatæ, illinc obtusæ, du- pli-v. tripli=nerviæ, sensim in unguem 1-nervium angustatæ. CariNA calyce (sub anthesi) paulo brevior ( 5-1/2-6-1/2 lineas longa , medio 3-4 lineas lata }; Jaminæ cultriformes, dimidiatæ, obtusissimæ, ad apicem paululum angustatæ, basi obtuse auriculatæ, margine superiori ad apicem curvo, cæterum recto; ungues lineares, angusti, calycis tubo inclusi, laminis subdimidio breviores. FicLAMENTUM staminis vexillaris superne vaginæ adhærens, facile tamen solu- bile, inferne liberum. AnTHERz ovales. Ovarium oblique obovatum. Sryzus per anthesin stamina superans. LEGUMEN circiter 2 lineas longum, calycis tubo inclusum, cuueiforme, v. cuneato-subrotundum. SEMEN ovale, fuscum.(Exam. s. sp.et cc.) .Crescit in Cretà. ( Herb. Tourn. et Vaillant. !) Sectio II. HEDYSAROIDES, Nob. Suffrutices ; caulibus simplicibus v.subsimplicibus , angulosis , excepté basi (tandem caudicem lignosum perennem caules floriferos novellos edentem formante ) herbaceis et annuis. Folia omnia folioligera : pleraque pinnata; pauca (plerumque infima , v. infima et summa) digitato-trifoliolata. Squamæ stipulares apice laceræ (4-9-fidæ). Spicæ in quovis caule soli- tariæ v. binæ, floratione ineunte terminales, dein caulis accremento ulteriori axillares. Bracteæ infimæ à cœteris non remotæ. Calycis labium superius labio inferiori paulo longius aut brevius; tubus obconicus v. turbinatus; laciniæ post anthesin recurvæ. Corolla persistens. Carina cymbæformis, erostris, pliculis transversis (simulac vexillum) orbata. Alæ dolabriformes. a) Capitulis subglobosis; bracteis dissimilibus : infimis involucrum simu- lantibus ; superioribus gradatim angustioribus. JAUBERT et sPACH. — Genus Ebenus. 153 Egenus Sistraorpui, DC. Esenus Sisraonru, DC., Mérm. sur la fam. des Léy. vu; tab. 53! Prodr., vol. 2, p. 351. Esenus pINNaTA, Sibth. et Smith, Prodr. Flor. Græc. 2, p. 92 (exclus. syn.). Caulibus petiolis pedunculisque subincano-puberulis. Foliis 2-b-(plerisque 4-) jugis. Foliolis oblongis, v. ovalibus, v. lanceo- lato-oblongis , v. obovatis, subferrugineo-sericeis, subtus ner- vosis. Capitulis longè pedunculatis. Bracteis inferioribus sub- rotundis , infimis vacuis. Calyce corollé breviore ; labio supe- riori inferiori breviore. Vexillo lanceolato-ovali, obtuso, carinà imberbi breviore. Rapix in speciminibus nobis obvis desideratur. Caupex brevis, pluricaulis, crassitie pennæ corvinæ, subramosus, superne stipularum emarcidarum reliquiis stipatus. Cauzes erecti v. adscendentes, subpedales, graciles, firmi, subflexuosi, foliati, imà basi squamis stipularibus aphyllis imbricatis obtecti. FoztrA inter- nodiis modo longiora, modo breviora; infima plerumque digitato-trifoliolata ; proxime sequentia pinnato-quinquefoholata; cætera 3-5-juga. Perrorus 6-18 Jineas longus, gracilis, angulosus, supra plamiusculus. Foriora 3-7 lineas longa, subæqualia, subcoriacea, subsessilia, approximata (internodns petioli longiora) ; par infimum petioli basi nunc approximatum , nunc plus minusve remotum. SQUAMÆ-STIPULARES 2-4 lineas longæ, rufæ, liguliformes, dorso subsericeæ, facie glabræ, apice 4-9-fidæ: lacinulis lineari-subulatis. Peounouzx 3-6 pollices long, graciles, stricti, erecti, v. subdivergentes, sulcati. Caprruza magnitudine nucis Juolandis. Bracrex 2-3 lineas longæ, rufescentes , cuspidato-acuminatæ, adpressæ, dorso sericeo-villosæ, facie glabræ : superiores ovaiæ v. ovato-lancec- latæ, sensim angustiores. Cazyx 5-6 lineas longus, villis creberrimis subferru- gineis hirsutus; tubus obconicus v. turbinatus, circiter 2 lineas longus, tenuiter Striatus, subpellucidus ; laciniæ rufescentes : infima lateralibus sublongior. Co- ROLLA glabra, purpurea. Vexiczum 5 lineas longum v. paulo longius, calycino labio inferiori subbrevius, labio superiori paulo longius, subreflexum; lamina sensim in unguem angustata, medio vix ultra 2 lineas lata; ungue cuneiformi, trimervio. ÂLÆ calycis tubo et carinæ unguibus breviores; lamina vix lineam lata, hinc (margine exteriori) acuminata, illinc acuta. Cariwa 6-7 lineas longa ; Jaminis dimidiatis, cultriformibus, obtusis, ad basin marginis superioris rotun- dato-auriculatis ; ungues lineares , calycis tubo longiores, laminis subæquilongi. GENtrALTA carinâ inclusa. Ovarrum minutum, obovatum. Sryzus stamina paulo Superans. LecumEn obovaium v. subrotundum, calycis tubo brevius. SEMEN maturum non vidimus, (Æxam. s. sp.) 154 JAUBERT et SPACH. — Genus Ebenus. Crescit in Græciæ montibus: « in Athone et in Parnasso » : Sibthorp ; in Eubæä: Aucher Eloy! (Cat. n. 1121); ad caput Gunium (hodie Colonna) : Coquebert de Montbret! (in Herb. cl. Webb.) Erenus Mowrerern, Nob. Caulibus, foliis pedunculisque lanato-tomentosis, canescenti- bus. Foliis 2-5-jugis (plerisque 4-jugis). Foliolis oblongis v.lanceo- lato-oblongis. Capitulis longè pedunculatis. Bracteis inferioribus subrotundis; infimis vacuis. Calyce corollà longiore; labio supe- riore inferiore longiore. Vexillo ovali, retuso , longe unguicu- lato , carinà imberbi longiore. Rapix descendens : vetula pluriceps, lignosa, crassitie digiti. Caupices breves, subcæspitosi, erecti, subtortuosi , stipulis emarcidis vestiti : vetuli hignosi, plus mi- nusve ramosi. CauLEs 4-8 pollices longi , crassitie pennæ corvinæ ; erecti, stricti, foliati, basi tamen 2phylli et solum squamis (stipulis) imbricatis instructi. FozxA internodiis æquilonga v. sublongiora ; jugis approximatis; jugo 1nfimo plerumque baud longe a basi petioli sito; infima minuta, 1-v. 2-juga; cætera 3-5-juga ; petiolus gracilis, semi-teres, 10-15 lineas longus, supra canaliculatus. FozroLa 5-8 lineas longa (petioli internodiis longiora), subcoriacea, acuminata. SQUAMÆ-STIPULARES 3-5 lineas longæ , albidæ, v. pallide fuscæ , lato-liguliformes, dorso plus mi- nusve villosæ; lacinüis subulatis, villosis. Pepsncuzt 3 - 4 pollices longi, caule fere æquicrassi, erecti, stricti, angulosi. Caprruca volumine nucis Juglandis. Bracrez cuspidatæ, dorso ferrugineo-villosæ, facie lucidæ et glabræ , calycis tubum subæquantes; infimæ circiter 2 lineas latæ; superiores gradatim angus- tiores, spathulatæ. Carvx 6-8 lineas longus, villis copiosis rufescentibus hir- sutus; tubus obconicus, tenuiter striatus, fructifer turbinatus; segmenta post anthesin plus minusve recurva. CoroïLa purpurea. VExILLum circiter 5 lineas longum; lamina 2 lineas lata, sensim in unguem angustala; unguis nervosus, laminà vix brevior, calycis tubo sublongior. Azzx tubo calycis et unguibus carinæ breviores; lamina vix lineam lata, utrinque obtusa. Carina vexillo paulo brevior; laminæ subdimidiatæ, cultriformes, obtusæ, exauriculatæ ; ungues la- minis sublongiores, calycis tubum superantes. Ovarrum minutum, obovatum. Srycus sub anthesi stamina paulo superans. LEGUMEN cuneiforme v. sub- quadratum, truncatum, calycis tubo brevius. SEMEN maturum nou vidimus, (Exam. s. sp.) In Cappadocià orientali, ad Euphratem, legerunt Coguebe: : de Montbret! (Herb. cl. Webb)et Aucher Eloy! (Cat. n. 1110.) JAUBERT et SPACH. — Genus ÆEbenus. 155 EBenus PoGonotTroris, Nob. Caulibus pedunculisque subtomentosis , canescentibus. Foliis 2-b-{(plerisque 3-v. 4-) jugis. Foliolis ovalibus, v. oblongis, v. ob- longo-lanceolatis, petiolisque villoso-tomentosis , incanis. Capi- tulis longè pedunculatis. Bracteis omnibus floriferis: inferioribus ovato-v. oblongo-lanceolatis ; cæteris lineari-lanceolatis v. subu- latis. Calyce corollà vix longiore ; segmentis subæquilongis. Vexillo rhombeo-ovali , truncato , apiculato, carinà subtüs longe barbatà longiore. Species habitü et foliis Ebeno Sibrhorpii ( DC. ) similis, a congeneribus au- tem omnibus carinà barbatâ et floribus minoribus distincta. CAULES erecti v.adscendentes, tenues, graciles, firmi, subflexuosi, foliati, 5-8 pollices longi, basi squamis suipularibus aphyllis imbricatis vestiti. FortA internodiis nunce Jongiora, nunc breviora. Periorus 6-12 lineas longus, gracilis, angulosus, suprà caraliculatus. Fortora 2-5 lineas Tonga, subæqualia, subcoriacea, brevè petio- lulata, acuta, v. acuminata, petiohi internodiüis longiora, haud raro complicata. SQuAMÆ sTiPULARES 2-3 lineas longæ, rufæ, v. pallide fuscæ, lato-liguliformes, dorso villosæ, facie glabræ, apice 4-9-fidæ : lacinalis lineari-subulatis. PEDuN- cuzt 3-b pollices longi, caule vix tenuiores, stricti, erecti, virgati. CAPITULUM subglobosum v. ovato-subglobosum, 6-9 lineas longum. Bracreæ 2-5 lincas longæ (calwcis tubo paulo longiores), adpressæ, cuspidato-acuminaiæ, facie glabræ, dorso (simulac calyx) villis longis crebris albidis hirsutæ. Cazyx 4-4 1/2 lineas longus ; tubus campanulatus v. turbimatus, subpellucidus, striatus , labiis subtriente brevior; segmenta subsetacea : infimum cæteris nunc æquilongum, nunc paulo longius. CorozLa (ex sicco) roseo et viclaceo variegata, carinâ ex- ceptà glabra. Vexicrum circiter 4 lineas longum, unicolor (ex sicco roseum), calyce paululo breviüs, sensim in unguem spathulato-cuneiformem trinervium concavum calycis tubo subbreviorem angustatum. Carina 3 lineas longa , ob- tusa , subtus a medio ad apicem violacea, cætero rosea, margine inferiori a me- dio usque infrà apicem villis inæquilongis albidis dense barbata; unguibus linearibus, angustis, laminis subdimidio, calycis tubo paulo longioribus. ALx . calycis tubo et carinæ unguibus breviores; lammæ vix lineam latæ, duplinerviæ, | obliquissime truncatæ, utrinque obtusæ; ungues lincares, angusti, 1-nervü, fere ad apicem usque adhærentes. GENITALIA generis. STAMINA carinâ imcluss, ANTHERÆ ovales. Srvcus tandem subexsertus, LEGuMEN desideratur. (Exam. 8. Sp. ) In Cariæ monte Cadmo legit Jaubert, junio 1839. 156 JAUBERT et SPACH. — Genus Ebenus. b.) Spicis cylindraceis, exinvolucratis. Bracteis omnibus floriferis et con- formibus. EBENus MacroPHY£LA, Nob. Caulibus, petiolis pedunculisque incano-tomentosis. Foliis plerisque remote trijugis. Foliolis lanceolatis v. oblongo-lanceo- latis, argenteo-sericeis. Spicis longe pedunculatis, oblongis. Bracteis ovatis v. ovato-lanceolatis, hirsutis. Vexillo ovali- oblongo, obtuso, breve unguiculato, carinà longiore, calyce breviore. Rapix descendens, hgnosa, pluriceps, crassitie digiti minoris. Cauprces .breves, subcæspitosi, erecti, squamis stipularibus emarcidis vestiti; vetuli lignosi, plus : minusve ramosi. CaAuLes 3-6 pollices longi, crassitie pennæ anserinæ v. tenuio- res, erecti, v. adscendentes, rigidi, subflexuosi, foliati, basi aphylli at squamis stipularibus imbricatis obtecti. Foz1a pleraque internodiis longiora : infima mi- nora, :-V. 2-juga; cætera pleraque 3-juga; petiolus 1 1/2-3 pollices longus, crassiusculus, semi-teres, supra canaliculatus. FozroLa 1-2 pollices longa (pe- tioli internodiis longiora), subcoriacea , acuminata , subtus subnervosa, SQuamz- STIPULARES albidæ v. rufescentes, 5-8 lineas longæ, lato-liguliformes, ciliatæ, dorso subsericeæ, facie glabræ, apire 4-9-fidæ : Jaciniüis subulatis. Prpuncuzt 3-5 pollices longi, graciles, angulosi , erecti, striati, rigidi, sæpissime in quovis caule solitari. Sricæ 1 1/2-2 pollices longæ. BrAcrTEÆ rufescentes, cuspidatæ , margine et cuspide dense villosæ, cætero glabræ v. dorso sparse villosæ. Cazyx 7-9 lineas longus, villis copiosis subferrugineis hirsutus; tubus tenuiter striatus, sub anthesi obcouicus, dein turbinatus ; labium superius labio inferiore paulo longius; segmenta post anthesin subrecurva. Corozca glabra, purpurea. Vexiccum 6-7 lineas longum ; lamina 2 lineas lata, in unguem angustata ; unguis cuneiformis, circiter sesquilineam longus. Azx calycis tubo superatæ, carinæ unguibus paulo breviores; lamina dupli- v. tripli-nervia, hinc (margine exte- riori) acutiuscula , illinc obtusa. Carina 5-6 lineas longa; ungues lineares, calycis tubo subæquilongi, laminis paulo breviores; laminæ subdimidiatæ , eul- triformes, obtusæ, exauriculatæ, superne circiter 2 lineas latæ. GENITALIA carinä inclusa. Ovarium ovatum. Srxcus stamina paulo superans. Legumen 2 1 [2-3 lineas longum, calycis tubo paulo brevius, subferrugineo-tomentosum, cunei- forme, v. cuneato-subrotundum. SEMEN ovale v. oblongum, fuscum. (Exam. 8. 6p.) In Cappadocià, ad Euphratem, legerunt Aucher Eloy ! (Cat. n. 1120) et Coguebert de Montbret! (Merb. cl. Webb.) JAUBERT et SPACH. — Genus Ebenus. 157 Sectio III. ONOBRYCHIOIDES. Nob. Herba biennis ; caulibus flexuosis, hirsutis , paniculatis , poly= stachyis. Folia omnia foliolisera; pleraque pinnata ; infima et summa digitato-trifoliolata. Sguamæ-stipulares 2-4-fidæ.Spicæ axillares. Bracteæ omnes approximatæ. Calycis labia sub- æquilonga ; tubus turbinatus , conspicuë nervosus. Corolla mox decidua. Carina rostrata , cymbæformis, pliculis trans- versis orbata ({simulac vexillum ). Alæ dolabriformes. EBENuSs PINNATA, Desfont. Esenus prNnaTA, Desfont.! Act. Soc. Nat. Par. 91, tab. 3.— Flor. Atlant., 2, p. 152. (non Sibth. et Smith.) Hepysarum sericEuM, Vahl, Symb. 2, p. 83 ; tab, 4. AnrTayLuis sERICEA, Willd., Spec. Caulibus ramis petiolisque hirsutis et incano-puberulis. Foliis 2-5-jugis. Foliolis lineari-v. spathulato-oblongis , subsericeis, supra glaucescentibus, subtus canescentibus. Spicis ovatis v. ova- to-conicis. Bracteis ovatis v. ovalibus , conformibus, sericeo- villosis. Vexillo cuneato-subrotundo , truncato , brevè unguicu- lato , carinà longiore, calyce breviore. Rapix « firma, tortuosa, plerumque simplex » (Desfontaines). Caules ex eodem cæspite plures, graciles, erecti, 1-2-pedales, firmi, villis longis albidis crebris hirsuti et insuper pube tenui adpressa canescente induti, foliati, jam basi ramosi, ad axillas plerasque simul ramiferi et pedunculiferi. Rami simplices v. subpaniculati, foliati, suberecti, caule graciliores et cætero similes, axillis ple- risque v. omnibus pedunculiferis. Fozra internodüs plerumque breviora v. vix æquilonga, infima et summa sæpissime trifoliolata ; cætera 2-5-juga ; petiolus 6-30 lineas longus, gracilis, virgatus, angulosus , supra planiusculus ; internodiis foliolis brevioribus. Fozroca 4-18 lineas longa, in quovis folio subæqualia; pe- tiolulo villoso. SQuAMæ-sTIPurLARES 2-4 lineas longæ, rufescentes, ovatæ, v. ovato-lanceolatæ, v. liguliformes, dorso sericeo-villosæ, facieglabræ. Penuncuzr 5-9 pollices longi, graciles, stricti, angulosi, erecti, v. subdivergentes. Srrcx 1-1 172 pollicem longæ. Bracrez 2-5 lineas longæ, adpressæ, dorso sericeo-vil- losæ et subargenteæ, facie glabræ et rufescentes, præfloratione imbricatæ et calyces superantes. Cazyx 4-5 Jineas longus, villis albidis copiosissimis hirsu- tus, profunde (3/4) bilabiatus ; tubus vix sesquilineam longus, subpellucidus, 158 JAUBERT et SPACH. — Genus Ebenus. conspicue nervosus; nervis et lacinis rufescentibus. CorozLa glabra , roseo et violaceo variegata. VexizLum 3 lineas (v. paululo ultra) Jongum; lamina circiter 2 lineas lata, sensim in unguem angustata ; unguis cuneiformis, 3-nervius, laminâ brevior. Azæ calycis tubo et carinæ unguibus paulo breviores: lamina vix ultra dimidiam lineam Jata, duplinervis, utrinque obtusa; ungnis linearis, 1-nervius, ultra medium adhærens. CariNA vexillo paulo brevior, apice vio- lacea; laminæ dimidiatæ, cultriformes, apice angustatæ et obtusiusculæ, basi ad marginem supériorem auriculatæ ; ungues lineares, laminis breviores, calycis tubo sabæquilongæ. GENITALIA carinà inclusa. ANTHERZ cordato-subrotundæ. Ovarium oblosgum. SryLus stamina paulo superans. LEGUMEN & parvum, tubo « calycis paulo longius, compressum, hinc arcuatum, superne latius, obtusum, «€ 1-spermum, basi villosaum » (Desfontaines) ; teste Vahl « rugosum. » SEMEN « subrotundum , flavescens, læve, nitidum, magnitudine seminis Panici mi- « liacei » (Desfontaines). (Exam. s. sp.) Crescit in Mauritaniæ collibus incultis et in Atlante ( Desfon- taines! Bové! ). Floret (teste Desfontaines ) primo vere. Sectio {F. TRAGACANTHOIDES, Nob. Frutices humiles , cæspitosi, phyllodiis spinæformibus confertis armati. Folia caulina simulac ramea pleraque mutata in . phyllodia (simavis petiolos foliolis semper orbatos) spinæfor- mia, rigida, coriaceu, elongata, subulata , persistentia, apice in aristam pungentem desinentia, basi tamen foliis normalibus instar stipulata; alia(pauca caulina et ramea, cætera in ramil- lulis abbreviatis phyllodiorum axillis enatis confertissima v. rosulata) r-foliolata v. digitata (3-aut 5-foliolata ), zun- quäm pinnatà : petiolo brevi, mutico, persistente. Syzamcæ- stipulares bifidæ. Pedunculi axillares, persistentes, in quovis ramo plures. Capitula subhemisphærica , 9-15-flora. Bracteæ omnes floriferæ , infimæ involucrum simulantes. Calycis _labium superius labio inferiori pauld longius; tubus ob- conicus. Corolla persistens. Carina cuculliformis, pliculis transversis tenerrimis rugulosa ( simulac vexillum ). Alæ crispæ , subdimidiatæ. EBENUS TRAGACANTHOIDES , Nob. Phyllodiis , petiolis, pedunculis ramisque novellis albido- JAUBERT et sPACH. — Genus Ebenus. 159 tomentosis. Foliis 1-v. 3-(rarissimé 5-) foliolatis. Foliolis lan- ceolatis v. lanceolato-oblongis, acuminatis , argenteo-sericeis. Pedunculis phyllodiis longioribus. Vexillo rhombeo-ovato, vbtusissimo , carinà longiore. Alis subdeltoideis , acuminatis. Frutex subpedalis, erectus. Gauzes teretes, subfastigiati, ramosissimi, phyl- lodiis emarcidis armati; vetuli crassitie pennæ anserinæ. Ramr frutescentes, conferti, erecti, phyllodiüis creberrimis confertis horridi; phyllodiorum axillis aliis immediate pedunculiferis , als ramulos foliosos pedunculiferos edentibus, aliis ramillulis abbreviatis foliorum fasciculum gerentibus instructis. PHyLLopra 172-2 pollices longa, erecta, v. parum divergentia, subtrigona, v. semiteretia , recta, Supra plerumque canaliculata; aristâ 172-1 lineam longä, cartilaginea, fusca, glabra. Perior-FoLrorirert graciles, subteretes, foliolis modo longiores modo breviores. Fozroca 4-8 lineas longa, subcoriacea, in quovis folio subæ- qualia. SQuAMÆ-STIPULARES ovato-v. oblongo-lanceolatæ, v. ovatæ, bicuspidatæ, binerviæ, imbricatæ, albidæ v. rufescentes, facie glabræ, dorso subsericeæ v. glabellæ, phyllodiis et plerumque etiam petiolis breviores. Peounouzt 2-4 pollices longi, graciles (phyllodiorum crassitie), stricti, erecti, teretes, petiolis folioligeris triplo plusve longiores. CapiruzA 9-15-flora. BrACTEZ ovatæ v. ovales, acumi- natæ, adpressæ, rufescentes, calycis tubo sublongiores, simulac calyx villis longis albidis sericeis creberrimis hirsutæ. Carvx 6-8 lineas longus; tubus striatus, segmentis triente brevior; segmenta rufescentia, post anthesin plerumque diva- ricata ; segmentum infimum lateralibus paulo brevius. Cororra glabra, pur- purea. Vexizzum 5-6 lineas longum ; lamina 2 lineas lata ; unguis trinervius, sublinearis, laminâ subdimidio brevior, calycis tubo fere æquilongus. Arx carinæ ungues æquantes ; lamina vix lineam longa, venosa. Carina 4-5 lineas longa : unguibus linearibus, angustis, laminis subæquilongis. Ovarium obova- tum. Sryzus ovario multo longior, carinà plus minusve emergens. LEGUMEN non vidimus. (Exam. s. sp.) . In Arabiæ provincià Mascat , ad montem Ækadar, legit Au- cher Eloy!{ Cat. n. 1255, cum ÆEbeno horrida et Ebeno erina- cea ; Nob.; Plant. exsicc. n. 4436 , ex parte.) Erenus norriDA, Nob. Petiolis , phyllodiis , pedunculis , ramulisque nuovellis albo- tomentosis. Folïis 3-v. (sæpius } 5-foliolatis. Foliolis lanceolatis v. lanceolato-oblongis , acuminatis , villoso-tomentosis, albidis. Pedunculis phyllodia subæquantibus.Vexillo cuneato-subrotun- do , obtuso, carinà subæquilongo. Alis subdeltoideis, acumi- uatis. 160 JAUBERT et SPACH. — Genus Ebenus. Frutex habitu Æbeni tragacanthoidis, at phyllodiis validioribus tomentoque | densiori insignis. Ram: etiam adultiores tomentosi. PHy1LonrA erecta v.subdiver- | gentia, recta, subtrigona, raro supra canaliculata ; pleraque 2-3 pollices longa ; arista glabra, fusca , recta, circiter lineam longa. Fozra 5-foliolata v. rarins 3- 1 foliolata : ramillularia pleraque subsessilia ; cætera petiolo foliolis modo subæqui- longo , modo breviori, tereti v. semitereti. Forror.A 3-9 lineas longa, subcoria- cea, sæpe complicata, in quovis folio subæqualia. SQuAMz-sTIPULARES ovato-v. oblongo-lanceolatæ, v. ovatæ, bicuspidatæ, biuerviæ, imbricatæ, rufescentes, v. stramineæ ; juniores extus tomentosæ. CAPITULA 9-15-flora. Pepuneuzr stricti, crecti, phyllodiis tenuiores, floratione circiter pollicem longi. Bracrez 4-5 li- neas longæ, acuminatæ , adpressæ, pallide fuscæ, ovatæ, v. ovales, calycis tubo sublongiores, villis crebris albidis hirsutæ. Cazyx 6-8 lineas longus, Ebeni tra- gacanthoidis calyce conformis. CororLA purpurea, glabra. VexirLum 5-6 lineas longum, calyce brevius; lamina 3 lineas lata, sensim in unguem angustata; | unguis lineari-cuneiformis, 3-nervius, laminâ paulo brevior. ALx carinæ ungues subsuperantes ; lamina vix lincam longa, venosa; unguis linearis, 1-nervius, superne latior, fere ad apicem usque adnatus. Carina vexillo modo æquilonga, modo quidquam brevior v. longior; ungues laminis subæquilongi, calycis tubo paulo breviores., GENIrALIA velut in Ebeno tragacanthoidi. LeGuMEN..... (Exam. s. sp.) 4 In Arabiæ provincià Muscat , legit Aucher Eloy!, una cum Ebeno tragacanthoidi (Cat. et Plant. exsicc. sub iisdem nu- meris ) et £beno crinaceä, Nob. EBENUS FERRUGINEA , Nob. Pube ferrugineä. Ramulis novellis, phyllodiis, petiolis, folio- lis, pedunculisque sericeis. Foliis trifoliolatis. Foliolis lanceolatis, acuminatis. Pedunculis phyllodiis longioribus. Vexillo cuneato- subrotundo , obtuso, carinä subæquilongo. Alis ovato-cultri- formibus, acuminatis. Frutex folüis, phyllodiis et pedunculis Æbeno tragacanthoidi similis, pube ferrugineo-sericea facile dignoscendus. Specimen unicum solum rami v. caulis floriferi summitate constante coram habuimus, PayLLonra 1-2-1/2 pollices longa, recta, suberecta, subtrigona, supra canaliculata ; arista fusca , recta, glabra, cartilaginea, circiter lineam longa. For1a (pauca tantum vidimus) phyllodiis bre- viora; petiolo foliolis subæquilongo. Forrora 4-5 lineas longa , subcoriacea. SQUAME-STIPULARES sicut in speciebus duabus præcedentibus. PEepuneuzr erecti, stricti, subteretes, phyllodiis subtenuiores, floratione fere 3 pollices longi. Ca- PITULA Circiter 10-flora. BracrEeæ ovatæ, acuminatæ , adpressæ ; calycis tubo subæquilongæ, simulac calyx villis crebris ferrugincis sericeis hirsutæ. Caryv JAUBERT et sPACH. — Genus Ebenus. 101 circiter 7 lineas longus, conformis calyce specierum duarum præcedentium. CorozLA glabra, violacea. Vexicrum 5 lineas v. paululo ultra longum, calyce brevius; ungue oblongo-cuneiformi, trinervio, laminä et tubo calycino vix bre- viore. ÂzLx ungues carinæ subsuperantes; lamina venosa, vix lineam longa. Carina unguibus tubo calyeino et laminis brevioribus. GENITALIA sicut in speciebus affinibus. LecuMex haud innotuit. (Exam. s. sp.) In Persià ( verosimiliter australiori) legit Michaua ! (Herb Mus. Par.) EBENus ERINACEA , Nob. Ramulis novellis, phyllodiis , petiolis pedunculisque incano- puberulis. Foliis plerisque r-foliolatis. Foliolis lanceolatis v. ob- longo-lanceolatis , acuminatis , argenteo-sericeis. Pedunculis phyllodiis bæioneis: Vexillo rhombeo-subrotundo , acumi- nulato , carinà subæquilongo, calyce breviore. fe ovato- cultriformibus, acüminatis. Frutex habitu affinium; phyllodiis autem brevioribus et tenuioribus, pe- dunculisque minus elongatis statim distinguitur. PyrropiA 6-15 lineas longa, erecta, v. subdivergentia, recta, subtrigona, v. latere compressa, v. sub- teretia, supra sulco profundo exarata; arista fusca , glabra, recta, cartilaginea, circiter lineam longa. FoxraA pauca 3-foliolata; cætera 1-foliolata; ramillularia petolo plerumque brevissimo; cætera petiolo foholi longitudine. Fozrora 3-12 …limeas longa, subcoriacea, haud raro complicata. SQuUAMÆ-STiPULARES sicut in | | | | speciebus affinibus. Pepuncuzi floratione circiter pollicem longi, erecti, stricti, teretes, phylloduis crassiores. GarrTuza 7-15-flora, Ebeni tragacanthoidis et Ebeni horridæ capituhs quidquam minora. Bracrez b-6 lineas longæ, ad- pressæ, ovato-lanceol1tæ, acuminatæ, calycis tubo longiores, dorso (simulac calyx) . villis crebris albidis sericeis hirsutæ. Cazyx 6-8 lincas longus, conformis calyci specierum affimium. CoroLLA purpurea, glabra. Vexicrum 4-5 lineas longum , ungue oblongo-cuneiformi, 3-nervio , laminâ subtriente breviore, calycis tubo fere æquilongo. Azæ*ungues cariuæ subsuperantes; lamina vix lineam longa. Carina circiter 5 lineas longa; unguibus vaginæ staminali fere ad apicem usque adnatis, calycis tubo et laminis brevioribus; laminæ ad basin marginis superioris | äuriculatæ. Gentrrazra sicut in affinibus. LEGUMEN non vidimus. (Exam.s. sp.) E In Arabiæ provincià Mascal legit Aucher Eloy ! (cum Æbeno trogacanthoidi et Ebeno horridä , sub eodem numero). XIX, Bovan. —- Wars, 162 SAUBERT et SPACH. — Æbenidium, genus novum. EBENIDIUM, GENUS NOFVUM, Auctoribus comite JaAuBEerT et Ep. SPacx. Cazyx tubulosus , suhventricosus, membranaceus, persis- tens, profundèe quinquefidus : laciniis densè plumosis , sub- æquilongis , é dilatatà basi filiformi-subulatis; fructifer immuta- tus. Discus tenuis, obliquus(postice productior), calycis fundum vestiens , margine stamina et petala excipiens. CororLA papilio- nacea, glabra, marcescens , calyce brevior; petalis unguicula- tis, erectis, inter se et à vaginà staminali liberis, Vexirzum alis carinæque admotum. ALz exsertæ, carinà sublongiores, accum- bentes , obliquè oblongæ, latere superiori ad basin callosæ et auriculatæ , plicis transversis orbatæ. Carina cymbæformis, compressa, erostris, obtusa: unguibus nonnisi basi discretis ; laminis per marginem inferiorem ex toto cohærentibus. Sramina diadelpha (9 et 1 ), sensim incurva. FILAMENTA capillaria, mar- cescentia , alterne longiora brevioraque. ANrñHERÆ conformes , æquales , subrotundæ, dithecæ , dorso affixæ, versatiles , deci- du, æstivatione introrsæ. OvVARIUM stipitatum , compressum, lanatum , uniloculare, sex -ovulatum ; ovulis campylotropis,, appensis. Srvzus filiformis, glaber, supernè incurvus. Sricma terminale , uncinatum , incurvum, papillosum. LEGumEn calyce brevius, submembranaceum, lanuginosum , stipitatum , lanceo- latum, compressum, 1-loculare ( indehiscens ?), abortu mono- spermum. SEMEN lenticulare, sabrotundum; radicula decurva, accumbente. Herba hispidula et strigoso-tomentosa, perennis, humilis. ForrA alterna, impari-pinnata; foliolis oppositis, integerrimis, subsessilibus, remotis. Sripuræ laterales, discretæ, angustæ, integerrimæ, foliaceæ. FLores subsessiles, 1-bracteati, in spi- cas densissimas ( calycum et bractearum villis lanuginosas) crassas cylindraceas obtusissimas longe pedunculatas dispositi. PEDuNCUIT axillares , solitarii, monostachyi, rigidi, teretes, JAUBERT €@t SPACH. — Ébenidium , genus novum. 163 plüs minüsve flexuosi. Bracrez subulatæ, herbaceæ, muticæ, persistentes, plumoso-hirsutæ. Genus inter Zbenum et Anthyllidem ( Vulnerariam, Tourn.) quasi medium , habitu tamen Æbenis quibusdam propius. Æbe- nus à genere nostro novo recedit calyce bilabiato; carinæ et alarum unguibus vaginæ staminali adhærentibus ; alis minimis, irregularibus , calycis tubo inclusis ; filamento vexillari superne vaginæ plus minüsve adhærente ; ovario estipitato, constanter üniovulato ; stigmate capitellato ; bracteis concavis, latis; sti- pulis scariosis, oppositifoliis, plus minusve concretis. Genus Anthyllis (Vulneraria, Tourn.) ab Æ£benidio distinguitur ca- lyce subbilabiato (laciniis brevioribus, non plumosis ), fructi- fero clauso , inflato; alis carinæ adhærentibus ; filamentis su- pernè dilatatis ; stylo geniculato-adscendente; stigmate capitel- lato ; inflorescentiis capitatis; et forsan legumine (in Æbenidio verosimiliter indehiscente ) subdehiscente. Species unica hucusque nota sequens : Eseninrum Lacorus , Nob. Ranix..…. Gaules ex eodem collo 2 v. 3, crassitie pennæ corvinæ v. tenuiores, erecti, v. adscendentes, subflexuosi, firmi, obsolete angulati, foliati, simplices, simulac folia et peduneuli setulis albidis creberrimis plerisque adpressis vestiti. Fozra internodus longiora; summa conferta ; infima minora, 2-v. 3-juga ; cæ- tera 4-v. 5-juga; petiolo 1-3 1/2 polices longo, gracili, anguloso. Foriora 6-15 lineas longa (petioli internodiis plerumque sublongiora ; superiora inferio- ribus sæpissime majora), lineari-lanceolata, v. sublinearia, mucronata , cost _medià subtus prominulà, cæterum innervia et aveni2. Sripuzæ lineari-lanceo- latæ v. e dilatata basi subulatæ, 3-6 lineas longæ, hispidæ. Prouncuzt petiolis crassiores istisque nunc paulo longiores nunc subbreviores , plus minusve diver- gentes , subflexuosi. Srrcæ 1-2 pollices longæ et fere pollicem crassæ, plurimi- floræ , erecitæ. Bracreæ calycis tubo longiores, limbi laciniis superatæ ; infimæ | subreflexæ. Carvx 5 1/2-6 lineas longus, simulac bracteæ villis creberrimis Lalbidis hirsutus ; tubus circiter 2 lineas longus, subpellucidus , tenuiter Striatus, obconicus, basi angustatus, medio subventricosus ; laciniæ erectæ, rentes, muticæ, tubu longiores : summæ 2 vix longiores; inferiores 3 | æquilonge. CorozLa ex sicco ochroleuca. Vexrzium 3 1/2-4 lineas longum, |alyce subdimidio brevius, cuneato-obovatum, obtusissimum, striatum, ecal= (Ain : esaccatum, sensim in unguem angustatum, dorso plicato-carinatum, | post anthesin complicatum; unguis coneavuüs, laminâ brevior. Arx vexillo bre- | 11. | | | | 164 sSAUBERT et spacH. — Ebenidium, genus novum. viores, carinä paulo longiores ; laminæ apice rotundatæ, basi hinc ( margine inferiori) in unguem decurrentes, illinc in auriculam rotundatam productæ : ungues anguste lineares, calycis tubo subæquilongi, laminâ plus dimidio bre- viores. Carina vexillo circiter 1/3 brevior ; laminæ cultriformes, subdimidiatæ, obtusæ, margine superiori basi acute auriculatæ; ungues laminis subæquilongi, sublineares, superne dilatati. GENITALIA cariuâ inclusâ. ANTAERÆ minutæ, citrinæ. Ovarium minutum, sublanceolatum, stipiti sublongiori filiformi insidens, sub anthesi stylo subtriplo brevius. Srrema minutum. Lecumex (perfecte matu- rum non vidimus) circiter 3 lineas longum, dense lanuginosum. SeMEx fuscum, Iævigatum, ad hilum emarginatum; exostomate hilo contiguo et superposito. (Exam. s. sp.) In Persià australi detexit Auvcher Eloÿ! (Cat. n. 1380.) REMARQUES sur la structure anatomique des MELocACTus, Par F.-A.-W. Miquez. (1) Il est à regretter que les amateurs de plantes curieuses se soient jusqu'ici plus occupés que les anatomistes d'un groupe aussi intéressant que le sont les Cactées. Le Nouveau-Monde nous à fourni en grand nombre les plantes de cette famille ; une foule d'espèces ont été décrites comme nouvelles, et maintenant on commence à reconnaître que plusieurs d’entre elles ne sont dues qu’à des différences déterminées par l’âge , la localité eu d’autres influences. Les botanistes ont accueilli avec intérêt les recherches récem- ment publiées par M. Schleiden sur la structure des Cactées ( Mémoires de l’Académie impériale des Sciences de Saint-Péters- bourg , 6° série, tome 1v), et les observations que je vais expo- ser ont pour but de remplir une lacune que le défaut de maté- riaux suffisans a conservés dans le travail de M. Schleiden. Des exemplaires parfaitement développés du Melocactus microcepha: lus que M. le colonel Ver Huell a recus dans ces derniers tempsde (x) Extrait de la Linnga, 1842 , page 405. MIQUEL. — Structure des Melocactus. 165 Curaçao , et qu’il m’a permis d'examiner, fourniront ainsi matière à un petit supplément à mou Mémoire sur ce genre. Je men- tionnerai seulement les faits particuliers aux Melocactus , qui se trouvent omis dans le travail de M. Schleiden. Les exemplaires que j'ai eu occasion d’examiner étaient fleuris et offraient des céphalies de 2 à 6 centimétres de hauteur. I. La racine part du milieu et de la partie inférieure de la tige : elle est ligneuse, atteint une longueur d'environ 59 centi- mètres: son tronc principal , épais de 2 centimètres, se ramifie immédiatement pour former quelques rameaux plus épais, les- quels se divisent de plus en plus , de manière à ne plus produire que des fibres radicales fort minces. L’écorce de la racine, gris brunâtre, se sépare facilement en deux autres couches celluleuses et sèches qui absorbent l’eau avec avidité. Les couches extérieures sont constamment formées par des cellules subéreuses, sem- blables à celles que M. Schleiden a remarqué (PL. 1, fig. 7) sur les racines d'Opuntia. Les parties les plus extérieures offrent par- ticulièrement une couche subéreuse à parois épaisses, compléte- ment opaques, renfermant une masse brunâtre, granuleuse, et présentant seulement, au centre des cellules, une petite cavité ; les couches subséquentes sont formées d’un nombre plus consi- dérable de cellules à parois minces et transparentes. Toutes ces cellules sont disposées par rangées rayonnantes; mais elles forment cependant aussi des couches concentriques d'épaisseur diverse , et qui peuvent tres facilement être séparées les unes des autres. Elles sont toutes irrégulièrement prismatiques, apla- ties et disposées obliquement par rapport à l’axe longitudinal de la racine; les plus intérieures sont plus particulièrement aplaties. Dans les jeunes fibres radicales , ces cellules subéreuses ne sont pas encore développées: on y rencontre de grandes cellules , tres délicates, presque arrondies, Îâchement réunies, et’ dont les extérieures contiennent une substance granuleuse non amylacée. Le cylindre central de la racine se compose de parties ligneuses comprimées, s’amincissant en coin vers l'inté- rieur, et, séparées entre elles par des rayons médullaires ; les uns grands, larges et pénétrant jusqu’au centré, les autres plus 166 MIQUEL. — Wéruciture des Melocactus. petits et étroites. Le tissu qui forme ces rayons médullaires offre une structure particuliere. Les cellules en sont fort délicates , les ! extérieures presque sphériques : les intérieures >» Prismatiques, offrent, sur la coupe transversale, des sortes de cavités oblongues- hexagones , comprimées latéralement ; lesquelles ne contiennént aucune trace de substance amylacée. Ces racines sont absolu ment dépourvues de moelle, mais il faut y signaler la présence de petits rayons médullaires, placés entre les faisceaux vascu- laires divergens. Leur organisation est semblable à celle des grands rayons ; mais c’est dans leur tissu qu'on rencontre par- ticuliérement les larges cellules globuleuses remplies de cris- taux, dont il sera fait mention quand nous traiterons du tronc. Les parties ligneuses présentent une disposition toute particu- lière , qui se remarque facilement sur les coupes transversales, surtout lorsqu'on humecte ces dernières avec une solution d’iode, laquelle leur communique une belle teinte dorée, tandis que les rayons médullaires en sont fort peu affectés. Les couches ligneuses perpendiculaires offrent des épaisseurs diverses; la coupe transversale démontre qu'elles sont amincies en coin vers le centre et arrondies du côté externe. Le nombre en varie beaucoup, selon l’âge (de huit à douze et davantage ); toutes viennent converger en un centre commun (ce qui, de prime abord, exclut toute idée d’un canal médullaire); dans les par- ties supérieures et plus âgées de Ja racine, le centre n’en oc- cupe pas le milieu, mais se trouve placé latéralement et déter- mine de la sorte une grande inégalité dans la disposition des couches ligneuses. Un examen plus attentif fait voir que le côté du bois, arrêté dans son développemeut, est tourné vers la face intérieure du faisceau radiculaire. Dans les Jeunes ramifications de la racine, le point de réunion des parties ligneuses se trouve exactement placé au centre. Ici elles sont constamment simples, tandis que, sur la coupe transversale d’une racine àgée et plus grosse, elles paraissent une-ou deux fois dichotomes par suite de la soudure de deux ou trois parties ligneuses entre elles. Le bois des troncs acquiert avec l'âge une dureté assez considé- rable. Les vaisseaux du bois de la racine présentent la disposition MIQUEL. — Structure des Melocactus. 167 suivante. Ils s'appliquent immédiatement sur le parenchyme de la moelle et de l'écorce, et sont formés de rayons courts, ponctués, réunis dans le sens de la longueur Sur des coupes transversales des parties ligneuses, on voit très distincte- ment des vaisseaux d’une transparence fort inégale, et dis- persés, pour ainsi dire, sans ordre; les parties épaissies de leurs parois sont formées de couches secondaires. Les coupes transversales les plus minces offrent une transparence propor- tionnellement peu considérable. Dans le jeune bois, les vais- seaux sont plus régulièrement alignées. La transparence diffé- rente de ces vaisseaux est un phénomène fort singulier. À un grossissement linéaire d'environ 300 fois, la plupart des vais- seaux offrent un diamètre de quelques lignes ,tandis que d’autres ne paraissent pas plus gros que le poil le plus fin. Les parois des plus jeunes sont extrêmement tendres et diaphanes. Quant aux ponctuations , on y remarque une grande diversité. Dans quelques vaisseaux , elles sont oblongues , étroites, disposées en rangées longitudinales linéaires, en sorte que les aréoles des rangées adjacentes alternent entre elles. Les ponctuations offrent un bord opaque et une petite aréole lumineuse. Dans d’autres, les ponctuations sont plus petites, plus courtes, ovales,et plus tard presque arrondies. Dans les vaisseaux de cette espèce, on voit toutes sortes de ponctuations, petites, grandes, étroites et larges. Je n'ai vu nulle part de véritables vaisseaux spiraux. Il résulte de cette exposition qu'il n'est nullement question ici des cellules par- ticulières , représentant les vaisseaux, qui,dans d’autres Cactées, forment la masse ligneuse, et dont M. Schleiden a donné des figures exactes. On ne peut reconnaître à l’organisation des vaisseaux l’origine des rangées cellulaires , et celles qui, dans d'autres Cactées , représentent les vaisseaux, pourraient peut- être n’en pas différer beaucoup, depuis que certains anatomistes ont cru attribuer l’origine des vaisseaux à la métamorphose de cellules placées perpendiculairement les unes au-dessus des autres. Ceux que j'ai examinés à l’état frais contenaient de l'air. _ Quant aux ponctuations, je renvoie au Mémoire de M. Schlei- _ den, planche 5, fig. 3. I, Le tronc offre presque absolument l’organisation que IT. Le tronc offre presque absol t l’org 168 MIQUEL. — Structure des Melocactus. M. Schieiden a trouvée chez les Marmmillaria , et cette circon- stance vient aussi confirmer ce que j'ai cherché à établir anté- rieurement sur l'insuffisance des caractères différentiels de ces deux genres. Sur une coupe transversale , toute la masse infé- rieure se présente sous la forme d’une substance charnue, presque molle, dont la coloration en vert se manifeste de plus en plus, à mesure que l’on avance vers la périphérie du tronc. On aperçoit au centre un corps ligneux , mou, oblong, conique, aminci aux deux extrémités, qu'on distingue à sa teinte quelque peu jaunâtre. Quand on coupe le tronc, il ne s’écoule point de liquide, à l’exception toutefois de quelques gouttes gomimeuses et ciaires qu'on voit s'échapper du parenchyme vert, voisin de la surface. Quand cette dernière, après avoir été coupée , s'est trouvée pendant quelque temps exposée à l’action de fair, la diversité des tissus se reconnait plus nettement. Et d'abord le corps ligneux prend une teinte orangée rougeàtre qui passe ensuite au rouge foncé, tandis que la partie paren- chymateuse du tronc conserve seule sa couleur naturelle. Mais après quelques jours, ce dernier se colore aussi en rouge, moins foncé cependant que celui des parties ligneuses. En général une couche trés mince de la surface subit seule ces changemens de coloration. Le corps ligneux est cylindrique, conique, atténué aux deux extrémités, mince en comparaison du diamètre du tronc entier ( 4 centinètres comme maximum sur un troncde 11 cent.); il se confond immédiatement en bas avec le corps ligneux de la racine et disparait insensiblement dans le haut avec la masse cel- lulaire charnue et pâle du Céphalium, dans lequel ne pénètrent qu’en petit nombre des fibres ligneuses minces et fort molles. Les vaisseaux du corps ligneux n'offrent pas une direction parallèle, mais se croisent diversement ; la plupart d’entre eux s’élevent perpendiculairement de la racine vers la partie supérieure ; maïs, à différens points de la hauteur, on en voit quelques-uns se diri- ger obliquement vers la circonférence, soit aux points d'insertion des épines, soit ailleurs. Il est assez facile de suivre dans le paren- chyme ces faisceaux divergens, à cause de leur coloration plus foncée. On obtient une plus grande certitude encore dans cet exa- men en faisant bouillir tout le tronc; car, par ce moyen, on peut MIQUEL. — Séruciure des Melocactus. 169 plus facilement encore suivre les vaisseaux dans le parenchyme en question. Le cylindre ligneux lui-même n’est pas compléte- ment clos; en le coupant transversalement , on reconuaït que les parties ligneuses, grandes, convexes à l'extérieur, et cunéiformes, rétrécies vers l’intérieur, sont en nombre égal à celui des côtes, que présente le tronc lui-même. Ces parties ligneuses sont sé- parées les unes des autres par du parenchÿme médullaire,et ne se trouvent liées entre elles que par quelques anastomoses vascu- läires. Elles offrent une régularité fort constante dans la structure intérieure d’une même plante , et la sévère régularité de la forme extérieure excite d’autant plus notre étonnement, que nous avons devant nous un tronc épigé, qui n'offre, pour ainsi dire, que des orgaues comparables à ceux du disque ou du plateau des plantes bulbeuses. Dans les Marmmillaria et les Echinocactus, M. Schleiden à remarqué que la distribution des faisceaux, partant latéralement de la masse ligneuse, se faisait généralement de trois manières (1. c., p. 23). Un faisceau se dirige, en effet, vers la base des feuilles ; un second passe régulièrement entre deux faisceaux de l'espèce précédente dans le parenchyme de l'écorce des entre- nœuds, où il se ramifie; un troisième enfin, part immédiate- ment au-dessous du premier, vers l'intérieur, pour y former des espèces de nœuds médullaires. Je n’ai pas réussi à distin- guer nettement l’un de l’autre les deux premiers dans les Melo- cactus ; tandis que je n’eus point de peine à trouver un fais- ceau très mou, se dirigeant, en se ramifiant, vers la base du faisceau foliaire, et que je vis de même, d’une manière posi- tive, sur une coupe perpendiculaire à travers la côte, les fais- ceaux de chacune d’elles présenter entre eux de fort légères anastomoses. On n'aura aucune peine à trouver le faisceau qui se dirige vers l'intérieur. Cependant je reste dans le doute s’il y forme effecti- vement une espèce de nœud médullaire. Des coupes longitudi- nales pourront faire reconnaître l’origine de tous ces faisceaux , ainsi que M. Brongniart l’a déjà démontré, et comme moi-même je l'ai observé. Ces faisceaux naissent, en effet, indépendans du corps ligneux, et, entre les fentes des parties ligneuses les plus 170 MIQUEL. — Structure des Melocactus. grandes, ils se dirigent ensuite vers l'extérieur en partant du rayon médullaire. Le corps ligneux s’accroissant constamment vers la circonférence , ces faisceaux se refoulent nécessairement vers l'extérieur du corps ligneux avec les fibres perpendicu- laires duquel ils se croisent en quelque sorte. M. Brongniart a représenté cette organisation d’une manière fort exacte (4rcA. du Muséum, 1840 ,t. 1, pl. xxxv, fig. 13, 14.) Dans l'individu que j'ai examiné, le corps ligneux se com- posait de seize parties ou segmens très grands, cunéiformes, qui, sur la coupe transversale, sont amincis en pointe vers l'intérieur, et qui, vers l'extérieur, sont dilatés et convexes. Ils sont plus compactes et d’une plus grande consistance à la partie inférieure du tronc; vers le haut, le tissu en devient plus mou et plus lâche ; les faisceaux supérieurs, très mous, libres, et s'avançant dans le céphalium, disparaissent dans la partie su- périeure de ce dernier. Ces segmens ligneux renferment un tube médullaire cylindrique, et, comme nous l’avons vu déjà plus haut, ils sont séparés les uns des autres par de larges rayons médullaires quiJes traversent. Dans le bois, on ne distingue pas facilement la disposition concentrique des vaisseaux ; cependant on trouve par-ci par-là un peu de tissu cellulaire entre les vais- seaux, sans que le bois en soit séparé nettement en couches con- centriques. Mais lorsqu’on fait sécher une mince coupe transver- sale,on remarque de distance en distance des zones concentriques plus pâles, très tendres, mais interrompues : elles sont composées _ de tissu cellulaire, et offrent sans doute de l’analogie avec les cercles celluleux concentriques qui séparent les couches de cer- tains bois de Dicotylédonées. On ne saurait trouver étrange que, par suite d’une végétation non interrompue, comme l’est-celle du Melocactus, on ne puisse rencontrer de couches annuelles nette- ment séparées, quoiqu'il soit facile dereconnaître une disposition concentrique des vaisseaux. A la face extérieure des segmens li- gneux, on voit les faisceaux vasculaires, fort grands, irrégulière- ment flexueux, qui s’'anastomosent en réseau, et dont quelques- uns passent d’une partie ligneuse à l’autre. C’est des mailles du ré- seau, formé de cette manière, que partent les faisceaux vascu- laires qui se dirigent vers les épines. Il est hors de doute qu'il MIQUEL. — Structure des Melocactus. 71 existe ici un mode d organisation semblable à cere qu'on trouve dans les plantes dites exogènes. Les vaisseaux qui forment le bois offrent une organisation ex- trémement curieuse. Un grand nombre d’entre eux sont des vaisseaux ponctués placés les uns à côté des autres dans Île sens de la longueur, et séparés entre eux par du parenchyme cellulaire, Ils sont, en général, courts et soudés à leurs ex- trémités par des faces obliques. Dans aucun cas cependant je ne les ai vus formés de rangées de cellules verticales ordi- naires , comme M. Schleiden les a observés dans d’autres Cactus (Lc., p.25). Ils forment un tissu fort tendre, transparent, auquel une dissolution d’iode communique une belle couleur jaune, ce qui permet de distinguer avec plus de précision la struc- ture des ponctuations. On y trouve réunies les modifications les plus diverses des vaisseaux ponctués, puisqu’en effet ils pré- sentent tous les passages des ponctuations arrondies aux ponc- tuations plus grandes, ovales ou spathuliformes. Toutes offrent un bord obscur, et paraissent se présenter avec la même forme sur toutes les faces de la paroi vasculaire. Un examen détaillé des diverses modifications qu’on trouve dans la PEAR des ponc- tuations , fournirait sans doute plusieurs preuves à l'appui de la théorie de M. Mokhl sur l’origine des vaissaeux ponctués. Entre les vaisseaux ponctués, on trouve quelques vaisseaux spiraux épars, véritablement déroulables, et dont la fibre, à un grossissement de trois cents fois, paraît anguleuse : elle est or- dinairement quadrangulaire. … ILest bien plus ordinaire de rencontrer des vaisseaux tout-à- fait particuliers, dont le nombre surpasse assez souvent celui des vaisseaux ponctués, tellement que certains faisceaux ligneux se trouvent presque uniquement formés par eux. Ce sont les vais- seaux que M. Brown fit voir en 1859, mais sans en indiquer lorigine , aux botanistes du continent, et que M. Ad. Brongniart a découverts et représentés dans les Echinocactus, Melocactus et Mammillaria (1. cit. , p. 443, t.n,f. 6, 8). Ce sont des vais- seaux courts , parfois en forme de cellules, à bord mince, trans- parens, amincis aux deux extrémités, réunis en rangées per- pendiculaires, offrañt une lumière trés vaste, et dont les parois 172 MIQUEL. — Séructure des Melocactus. sont dépourvues de ponctuations, mais on y voit des stries ou fibres spirales annuliformes, opaques, assez éloignées les unes des autres, savançant dans la cavité du vaisseau sous forme d’une bande en forme d’hélice disposée à la face inté- rieure des vaisseaux, ou (lorsque les stries paraissent agran- dies) cette bande forme, dans la cavité des cloisons, une onver- ture ovale, arrondie ou quelquefois irrégulière. À un modique grossissement, on peut distinguer fort nettement, sur des coupes longitudinales, l’organisation de ces vaisseaux, et par- ticulièrement sur des couches transverses minces, on peut assez facilement reconnaitre la structure de la membrane in- térieure. La fibre annulaire qui se dirige sur la paroi vasculaire elle- : même est assez grosse et compacte; lamembrane, au contraire, qui. se dirige de la face intérieure vers la cavité vasculaire, est aussi. mince que la paroi vasculaire , transparente, et absolument ho- mogène quand on l’observe à un grossissement de cinq cents fois et à l’aide d’une grande lumière. M. Schleiden a rencontré une organisation semblable dans d’autres genres des Cactées, où cependant la métamorphose des vaisseaux n'était pas encore aussi avancée, et où la structure primitive de cette. fibre spirale pouvait se démontrer plus nettement encore (1. c., p. 30). Les faisceaux ligneux qui se dirigent en lignes flexueuses de la moelle vers le dehors, offrent absolument la même conforma- tion que les fibres ligneuses ; souvent , et particulièrement à la partie inférieure du tronc, elles sont assez épaisses et com- pactes, et cylindriques vers le dedans; elles se ramifient et s’a- nastomosent d’une manière très variée. Le parenchyme est lâche, et les parois cellulaires ne sont que légèrement réunies entre elles; les faces diagonales sont d'ordinaire irrégulièrement hexagones : nulle part il ne s'offrait la moindre trace d’amidon. Mais la quantité de cristaux d'oxa- late de chaux est extrêmement considérable : une partie de tissu cellulaire, prise au voisinage de la moelle et du corps ligneux, m'a fourni, par la combustion ; tout son poids de ce dernier sel. Ces agglomérations de cristaux se reconnaissent à l'œil nu, et lorsqu'on fait sécher les segmens, ils se présentent en quantité MIQUEL. — Structure des Melocactus. 173 telle, qu'ils en recouvrent toute la surface comme une poudre blanche qui peut, par le frottement, être enlevée sous la forme de petits grains. Ce sont des agglomérations globuleuses de pe- tites pyramides à quatre faces plus ou moins développées ( V. Schleiden, 1. c., p. 10, n° 3). À mon avis, il faut ranger également ici les grandes cellules ovales, particulières, dont j'ai déjà parlé plus haut, et mention- nées par M. Schleiden (1. c., p. 8) comme cellules gélati- neuses, et dont il a donné différentes bonnes figures. Elles sont de quatre à six fois plus grandes que les autres, endur- cies, et se trouvent placées presque isolément au milieu du tissu cellulaire ordinaire, surtout là où ce dernier est rempli de glandes cristallines. Plusieurs de celles-ci n’offrent pas les pointes proéminentes de ces pyramides , mais bien des segmens prismatiques incomplets, ce qui fait qu’un grand nombre de ces agglomérations cristallines se montrent comme des globes anguleux. Cette formation cristalline particulière semble donner naissance à des grands corps ovales qui présentent une surface chatoyante, brillante , lisse, sont durs au toucher, et conservent absolument leur forme, lors même qu'on les expose pendant long-temps à l’ébullition. Quand on les casse, ils se fendent en segmens cristallins qui, soumis à certains réactifs chimiques, se font reconnaître comme uniquement composés d’oxalate de chaux. Mais ceci n’explique nullement encore la manière dont naissent ces globules. Sont-ce des cellules plus grandes qui, dans leur jeune âge, se remplissent d’une masse molle, gélatineuse, et plus tard de cristaux imparfaitement développés d’oxalate de chaux? etc. La coloration en rouge de la membrane cellulaire et vascu- laire, que détermine l’action de l'air, est fort curieuse (V.Schlei- den, 1. c., p. 13). On pourrait très bien remarquer sur les /1e- locactus que ce n’est point toute la membrane qui prend cette couleur , mais seulement les couches secondaires épaissies. Sur des segmens, la coloration commenceà se montrer après quelques heures, d’abord sur le tissu cellulaire et sur les vaisseaux de: la moelle , plus tard sur le bois, d'ou elle s'étend au reste des tis- sus, à l'exception toutefois du parenchyme cortical périphérique, 174 MIQUEL. — Structure des Melocactus. et des cellules qui se trouvent remplies de mucosités et de chlo- rophylle. Cette observation peut confirmer la théorie qui con- sidère la matière extractive comme la cause de cette coloration. Peut-être des circonstances analogues pourront-elles expliquer les faits observés par quelques botanistes, d’une coloration na- turelle qui se remarque à l’intérieur du tronc de certains Me- locactus. | Le tissu cellulaire qui se trouve à la circonférence, et qu’on peut distinguer comme du parenchyme cortical, n’est pas net- tement séparé dutissu intérieur, mais il se fait remarquer cepen- dant par d’autres particularités. Ainsi les cellules extérieures, qui offrent encore le plus de similitude avec les cellules médullaires, contiennent en général une quantité bien plus considérable de mucilage végétal; l’action vitale parait être aussi plus active , et peut-être est-ce le point où s'opère la formation des cellules nouvelles ainsi que l'accroissement en épaisseur. Un peu plus vers la circonférence, les cellules renferment une grande quan- tité de fort belle chlorophylle, formée de petites vésicules ar- rondies qui se rencontrent soit isolées, soit réunies dans le contenu mucilagineux. On pouvait reconnaitre également ici la présence de grains amylacés. En général, la couche colorée de cette manière est assez épaisse. La véritable couche subéreuse, qui offre une organisation particulière, et qui paraît propre à la plupart des Cactées non lignescentes, se trouve en dehors de cette zone contenant de la chlorophylle. Parlons d’abord des cellules épidermiques. Sur des tranches perpendiculaires fort minces, elles sont presque coniques ou semi-coniques et petites; leur paroi extérieure est fort épaisse ; sur les parties plus jeunes, on ne trouve qu'une seule couche de ces cellules, tandis qu'il en existe deux à la partie inférieure du tronc. La surface de l’épiderme semble papilleuse; les parois cellulaires latérales sont ondulées et fort élégantes. Les stomates existent en très grand nombre, et se voient déjà à un faible grossissement. De chaque côté de la fente, on distingue deux cellules en croissant, en sorte que presque tout le contour des stomates devient rond. Les cellules extérieures plus grandes offrent ordinairement un pli longitudinal, de manière qu’on pourrait y reconnaitre deux MIQUEL. —- Structure des Melocactus. 175 cellules. Celles-ci sont succnlentes et renferment de nombreux grains de chlorophylle. C’est sous la couche épidermique que se trouve placé le véri- table parenchyme cortical, dont l’organisation ne peut être bien appréciée qu'à son jeune âge, la forme primitive se trouvant presque entièrement effacée par le dépôt irrégulier des couches secondaires. Il faut remarquer la consistance gélatineuse de ces cellules, qui en rend l'examen bien difficile ; elles renferment du mucilage végétal sans chlorophylle, ni amidon. Toute cette couche se compose d'environ quatre à cinq rangées de cellules tétragones-prismatiques, qui sont disposées en rayonnant et perpendiculaires à l’axe. Elles sont nettement séparées du reste du parenchyme intérieur, non-seulement par leur forme, mais encore par leur consistance et leur contenu. En effet, les cellules parenchymateuses voisines sont teintes en vert par la présence de la chlorophylle. La forme primitive de ces cellules disparaît bientôt, comme on le voit en pratiquant des coupes vers la partie inférieure du tronc. Les parois cellulaires s'épaississent d’une ma- nière fort irrégulière, mais sans perdre leur transparence. Dans la petite cavité qui reste, on trouve quelquefois un cristal d’oxalate de chaux de forme dodécaédrique. En général, Schlei- den (1. c., p. 15) a fort bien décrit cétte organisation, mais la figure qu'il donne d’un vieux Melocactus macracanthus diffère de ce que j'ai observé moi-même quant à la forme des cellules ; mais cette différence n’est que d’une mince importance. Je dois encore mentionner ici un phénomène morbide par- ticulier, En coupant la partie inférieure du tronc, je trouvai au milieu de la portion charnue des côtes, des taches d’un brun- noir , irrégulières, qui, vues de plus près, offraient des mem- branes coriaces , tenaces, doublement plissées, et en quelque sorte enfoncées dans le Cactus ; on aurait pu les considérer comme des fragmens d’épiderme sec, qui se seraient intro- duits dans le Cactus vivant après s'être détachés des individus voisins morts , comme on l’a remarqué à l’égard d’autres plantes dicotylédonées. Un examen plus attentif m'a fait reconnaître que ces membranes brunes commençaient toujours à se former au- près dun point arrondi et mort appartenant à la surface verte de 176 MIQUEr. — Siructure des Melocactus. la côte ( où il n’est pas rare de voir un petit trou), et que de là elles s’étendaient en s’accroissant vers l’intérieur du tronc. J'y vis des fils semblables à des Champignons, et entre les deux lames de ces membranes se trouvait un mycélium noir. Je n’ai pas réussi à découvrir la cause déterminante de ce phénomène, mais je suis convaincu que ces membranes durcies sont le tissu cellulaire desséché et mort du Cactus lui-même. La santé des plantes ne parait pas en être aflectée. C’est à la surface du céphalium que naissent les poils, qui sont en quelque sorte des poils allongés , superposés oblique- ment les uns au-dessous des autres, et qui se forment particu- lièrement au milieu de la touffe foliacée, Sur des coupes perpen- | diculaires, on voit la partie inférieure de ces poils composée de plusieurs cellules allongées, placées les unes à côté des autres, et soudées entre elles. Les poils complets sont formés de six à douze ou d’un plus grand nombre de cellules ou d’ar- ticulations en quelque sorte cunéiformes, aux extrémités des- quelles se trouvent, obliquement réunies les unes aux autres, des cellules plus étroites qui contiennent de l'air ; les articulations renferment seules une masse granuleuse. À un grossissement de deux cent cinquante fois, on voit que chaque cellule se com- pose d’une large bande spirale souvent déroulable. Revisio specierum generis CHAMOERRHODOS, auclore Ar. BUNGE, Hort. bot. Universitatis Cæsareæ Dorpatensis directore. . Chamærrhodos grandiflora Bung. Ch. multicaulis, caulibus elongatis articulato-villoso-glandulosis foliosis, foliis radicalibus trisectis, segmentis lateralibus bipartitis, lobis 3-5-fidis, medio tripartito, laciniis 3-b-fidis lateralibus decurrentibus, lacinulis lanceolatis acutis glanduloso-villosiusculis, caulinis conformibus stipulatis; stipulis trisectis ; cyma glanduloso-villosa laxe dicho- toma multiflora ; calycis basi truncati hispidi laciniis lanceolatis acuminatis ; petalis calyce subduplo longioribus; stylis 15. Hab. in Sib. transbaic. Sibbaldia grandiflora Pall. in Willd. rel. ex Schult. Syst. vr, p. 770. Stell. ireut. 424. Sibb. fol. lin. BUNGE. — Species generis Chamærrhodos. 177 multif. Gmel. El. Sib. nr, p. 186. Nr. 42, var. in descriptione commemorata. Laxmann. Nov. comm. petr. 1793, p. 529 in adnotatione de planta transbaicalensi disserens. 2. Chamærrhodos mongholica Bung. Ch. cæspitosa, caulibus laxis'superne glabratis olandulis sessilibus sparsis vestitis foliatis ; foliis radicalibus trisectis, segmentis linearibus indivis pilis sim- plicibus validis canescenti-hispidis, caulinis infiruis conformi- bus, mediis saummisque stipulis linearibus fultis; cyma glabrata laxe dichotoma sub-7-flora; calycis basi truncati laciniis trian- gularibus acutis patentibus; petalis late orbiculato -obovatis calyce duplo longioribus; stylis 6-8. Hab. in Sibiria transhaicalensi et in Mongholia ; an Stell. ircut. | 429? | 3. Chamærrhodos altaica Bung. Ch. cæspitosa canlibus sub- | nullis vel abbreviatis dense glanduloso-pubescentibus pauci- | foliüis; foliis radicalibus trisectis, segementis lateralibus bi-medio | tripartitis, laciniis oblongo-linearibus dense glanduloso-pubes- centibus pilisque rigidis sparsis hispidulis, caulinis nullis paucisve conformibus; stipulis integerrimis; floribus solitariis ternisve (rarissime 5-nis) approximatis; calycis tubulosi basi angustati laciniis oblongis obtusiusculis erectis; petalis obovatis retusis ; stylis sæpius 10. Var. « acaulis; caulibus subnullis, floribus solitariis vel ge- minis. Ch. altaica F1. alt. r, p. 429 excl. Synon. _B orientalis; caulibus folia breviter petiolata duplo exceden- tibus, foliorum segmentis lateralibus sæpe integris, floribus | 3-nis 5-nisve. Laxm. |. c. p. 527, tab. vi, . 2, Gmel. 1. c. var. 1, | pumila et flore majore. Stell. ircut. 423; in regione altaica ex Laxm.; in Sibiria transb. et Mongh. | y alpestris ; caulibus folia longe petiolata excedentibus, folio- ; rum segmentis sæpius plurifidis; in alpinis Sailughem. ad Tschu- jam. 4. Chamærrhodos erecta Bung. Ch. caule solitario elongato XIX. Poran. — Mars. 12 178 BUNGE. — Species generis Chamærrhodos. stricto superne ramoso glanduloso-pubescente folioso, foliis tri- sectis, segmentis lateralibus bipartitis medio sxpius trisecto, laciniis incisis vel 3.5 fidis, lobulis linearibus obtusiusculis, | caulinis conformibus stipulatis; stipulis trisectis; cymis dicho- tomis demum laxis multifloris; calycis turbinati laciniis ovato- lanceolatis patulis petala obovata emarginata subæquantibus ; stylis 10-15. | Hab. per omnem Sibiriam merid.; an etiam ad Wolgam? ex Laxm. 1. c. in adnot. CA. erecta F1. alt. L. c. p. 430 c. Synom. Planta a pecoribus depasta e caule primario versus autum- num protrudit ramos basilares adscendentes : var. B adscendens FI. alt. 5. Chamærrhodos sabulosa Bung. Ch. multicaulis, caulibus prostratis adscendentibusve glanduloso - pubescentibus; foliis radicalibus trisectis, segmentis tripartitis, laciniis bi-trifidis lateralibus sæpe integris, lobulis spathulatis rotundatis, cau- linis paucis conformibus stipulatis ; stipulis integris; cymis flo- rentibus coarctatis demum laxe dichotomis multifloris; calycis turbinati laciniis ovatis acutis petala lineari-spathulata Est tibus, stylis 6-8. Var. « caulibus ad bifurcationem usque nudis. CA. sabulosa FI. alt. Ï. c. p. 131. B caulibus a basi sparse foliatis. Hab. in Mongholià. Recherches sur le genre Hyrocuæris, par E. REGEL. (Extrait de la Linnæa, 1842, p. 43.) M. Regel s’est occupé depuis long-temps de l'étude des espèces « du genre Hypochæris , dans les limites que De Candolle lui a assignées dans le Prodrome. Les résultats de ses recherches sont. que les caractères sur lesquels les auteurs ont fondé leurs espèces sont pour la plupart fort variables, ce dont il s’est convaincu sur- tout en soumettant ces plantes à des essais de culture souvent REGEL. — Sur le genre Hypochæris. 179 renouvelés. Il énumèére en détail tous ces caractères; il fait voir que la forme et la durée de la racine, la direction de la tige, sa feuillaison plus ou moins grande, la forme et la position des feuilles, de même que leur ërdumentum , ainsi que la longueur du prolongement calicinal supportant l’aigrette, sont des carac- tères déterminés en partie par lesol ou le climat,et sur lesquels il n’est pas possible de fonder des espèces. Il n’a trouvé dans ces plantes que deux caractères qui ne soient pas sujets à varier, c’est l’aigrette elle-même, ainsi que la longueur respective de la corolle et de l’involucre. Nous nous bornerons à exposer les résultats obtenus par l’auteur, et nous indiquerons, sans le suivre dans ses discussions sur les différentes formes, les espèces des auteurs que M. Regel a cru devoir réunir sous un seul nom; nous croyons devoir ajouter que nous partageons entièrement les vues de l’aue teur sur le peu de valeur qu'offrent les caractères dont il signale la variabilité. Sectio 1. HYPOCHÆRIDES GENUINEÆ. Pappi series interior æœqualiter plumosa. 1. A. glabraT.., involucro flores æquante vel subæquante. + Achænia marginalia pappo sessili. * Scapus simplex vel subsimplex, aphy lus. B simplex DC. 7 pusilla, Æ. pusilla Poir. . $ minima, //. minina Cyr., A. simplex Mérat, H. ca- pensis Less., Æyoseris pusilla Thunb. ** Scapus ramosus, aphyllus. e vulgaris, C commutata, À. hispida Roth. » hispidula, Æ. dimorpha Brot. 3 Thracica DC. H. Thracica Stev. « capensis DC. 77. glabra E. Meyer, in Drège coll. 12, 180 REGEL. — Sur le genre Hypochæris. *** Scapus ramosus foliatus. x Maxima. x ciliata. Achæni« marginalia pappo breviter stipitato, disci longe stipitato. | * Scapus ramosus foliosus. - multiceps, À. neapolitana DC. H. dimorpha Ten. , intermedia. +++ Achænia omnia pappo stipitato, stipitibus conformi- bus. * Scapus ramosus foliosus. ë foliosa. e pauciflora, Æ. minima Balb. A. uniflora « Poir. +++ Achænia omnia pappo stipitato, stipitibus confor- mibus vel achæniorum marginalium brevioribus. * Scapus ramosus nudus. p Balbisii, Æ. uniflora B Poir. H. Balbisi DC. Koch. - setigera. * Scapus simplex. + uniflora. 2. H. radicata L. floribus involucro sesqui-longioribus, achæ- uiis omnibus longe rostratis. « Vulgaris. B leiocephala. y dentata. s Broteri, H. radicata Brot. € glabra. & lusitanica. ñn areñnariu. 9 éniermedia Richt., H. Balbisi Rchb. Sectio 11. ARACHNITES. Pappus plumosus, basi araneoso-laratus. REGEL. — Sur le genre Hypochæris. _18r 3. H. arachnoidea Poir. (non DC.) scapo glabro, ligulis involu- crum æquantibus vel vix superantibus.—/1. glabra v. hirsuta DC. A. hispida Brot. H. minima Desf. H. platylepis Boissier. Les synonymes de Poiret, Desfontaines et Brotero appartien- nent à la variété minima, involucro hispido; celui de Bois- sier, et en partie encore celui de. Brotero, doivent se rap- porter, au contraire, à la variété r7ajor, involucro glabro. 4. H. Salzmanniana DC. scapo hispido, ligulis involucro ses- quilongioribus. Sectio 111. ERIOTHRIX. Pappus scaber basi araneoso-lanatus. 5. H. Candollei Regel, ligulis involucrum æquantibus, achæ- __ nüs omnibus rostro nullo. A. arachnoidea DC. non Poir. BUCHINGER. OBSERVATIONS sur les bourrelets ligneux qui se forment sur les souches du Sapin blanc (Abies pectinata DC., Pinus Picea L.) (1), Par M. H. R. GOPPERT. [. INTRODUCTION. HISTORIQUE. Depuis les ouvrages de Duhamel du Monceau, l’histoire natu- relle des arbres n’a plus été le sujet de travaux aussi étendus et, sous bien des rapports, elle a même été fort négligée, sur- tout de nos jours. Au nombre des phénomènes curieux qui Jusqu’aujourd’hui étaient restés à-peu-près inconnus aux phy- siologistes , se trouve un fait unique en physiologie, savoir, la continuation de l'accroissement des souches de Sapin récépés (abattus), sans développement de branches ou de feuilles. I (1) Ueber das sogenannte Urserwazren der Tannenstæcke. Bonn , 1842, in-4°. 182 GOEPPERT. — Formation de bourrelets sur le Sapin. n'en est pas question dans les ouvrages dendrologiques de Carlowitz ( Ænweisung zur wilden Baumzucht , 1732 \et de Duhamel du Monceau ( Histoire naturelle des arbres ; 1958 ); mais Jonston cite , dans sa Dendrographie (1662) , un passage emprunté par Pline ( Hist. natur. Üb. xvr,c. 12 ) à Théophraste ( Hist. Plant. II, 8, 1). Cette citation paraît prouver que l’excellent élève d’Aristote n'ignorait pas ce phénomène remar- quable. Hundeshagen ( Anatomie , chimie etlj;hysiologie des plantes, 1829 ) mentionne sommairement le fait, en disant qu’on en cite des exemples dans les Ærchives de Hartig et dans les Nouveautés économiques d'André : il ajoute que le phénomène ne saurait être expliqué par la soudure des racines des souches de cette | uature avec les racines de troncs voisins encore vivans, M. Hun- deshagen ayant eu l'occasion d'observer une souche parfaite- ment isolée qui offrait la même particularité. Dans les Nouveautés économiques ( OEkonomische Neuiskei- ten) de C. André (n. 5, année 1824), un anonyme rapporte avoir observé, en Silésie, 5o à 70 nouvelles couches ligneuses sur des souches de Sapins; mais il n'ajoute aucun détail sur l'ori- gine de cette formation. M. Dutrochet (Observations sur la longue persistance de la vie et de l'accroissement dans La racine et dans la souche du Pinus Picea L. après qu’il a élé abattu, Guillemin, Archives de bota- nique, VOL, p. 231, année 1833) a vu, au printemps, dans le Jura, des souches d’Æbies pectinata DC., encore pleines de vie, dont les troncs avaient été abattus 45 ans auparavant. Leur inté- rieur était pourri, mais leurs couches ligneuses les plus externeset leur écorce étaient en pleine sève, et, par suite de la présence du cambium , l'écorce pouvait être détachée facilement du bois. Il FAR QUE En outre, ÉE depuis que le tronc avait été abattu, il s'était formé , entre l'écorce et le bois de la souche, un bour. relet composé d'é écorce et de bois , et qui avait recouvert une partie de la section transversale. Mais les couches ligneuses , for- mées depuis que les troncs avaient été abattus étaient beaucoup plus minces que celles du bois antérieur à cette époque, de telle sorte que le total de l'accroissement des quarante-cinq années GoŒPPERT. — formation de bourrelets sur le Sapin. 183 ne se montait qu'à 2 centimètres ou 8 lignes, tandis que, dans l'aubier de la vieille souche, l'accroissement annuel était d’un centimètre. M. Dutrochet pense que ce phénomène semblerait infirmer, au premier coup-d’œil , la théorie de la nécessité des feuilles pour la production et la formation de la matière végé- tale, mais qu’en considérant l’exiguité de l’accroissement de ces souches , exiguité qui ne peut s’expliquer que par l'absence des feuilles , il paraîtrait que les racines de cette espèce possèdent la faculté de transformer en sève nourricière une petite quantité de sève brute, et entretiendraient ainsi la vie pendant un grand nombre d’années; mais il ne s'explique point pourquoi le Pinus sylvestris et l’Abies excelsa, au lieu de jouir de la même faculté que l’Abies pectinata , meurent peu aprés que leur tronc a été abattu. Toutelois il se croit en droit de conclure de son 6bserva- tion que , sous certaines circonstances , les racines et la base d'un tronc d'arbre abattu peuvent continuer de vivre trés long- temps et même de s’accroître, sans qu'il se développe aucune formation foliacée. M. G. L. et Th. Hartig ( Forséliches und forstnaturwissen- schaftliches Conversationslexikon, Berlin, 1834 , p. 852), font mention ( sous l’article Ueberwallung, terme par lequel ils désignent la faculté que possèdent les plantes de remplir ou de recouvrir des blessures au moyen de matière organique nou- vellement engendrée ) de la particularité remarquable qu’offrent les souches de jeunes Sapins (_Æbies pectinata DC.) de se recouvrir completement d’un bourrelet, sans aucune trace de formation de bourgeons, et de produire sous leurs écorces, durant une longuesérie d'années, de nouvelles couches ligneuses, régulièrement conformées ; que, d’après les observations faites dans les forêts des montagnes de la Thuringe, ce fait est à regarder comme général , en ce qui concerne l’Æbies pectinata ; qu'on l’observe aussi, mais très rarement , chez l’Æbies excelsa ; mais qu'il ne se rencontre jamais chez le Pin sylvestre. Ces dendrologistes assurent qu’ils possèdent plusieurs souches de cette nature , dont l’une a produit quatre-vingt-cinq couches -ligneuses d’une conformation parfaite et normale, et recouvertes d'une écorce de trois lignes d'épaisseur. 184 | GOEPPERT, — Formation de bourrelets sur le Sapin. M. de. Wangenheim, inspecteur des forêts près Gotha , fait aussi mention de la formation des bourrelets sur !les souches de l’Abies pectinata et de la continuation de leur accroisse- ment (Zransactions de la Société horticulturale de Prusse , vol. x1, première livraison, 1835): il rapporte que ce fait s’observe le plus fréquemment , en coupant des troncs d'âge moyen, à quelques, pouces de terre, dans une localité ombra- gée ; qu'alors il se forme un bourrelet sur l'aubier de la souche; qu'à la surface du bourrelet, il se reproduit chaque année une couche de bois et d’écorce ; que le bourrelet non-senlement finit par recouvrir toute la section transversale , mais qu'il con- tinue constamment de produire une couche ligneuse annuwre, et cela sans qu’on n’y remarque jamais aucun accroissement cn longueur, ni trace de rameaux et de feuilles. Il a coinpté vigt- neuf couches ligneuses sur une souche de cette nature. « Tou- tefois, dit-il, on ne saurait rien énoncer de positif quant à la durée possible de cette croissance , parce que ces souc hes e troncs périssent en général dès qu’elles viennent à être exposées à l'influence des rayons du soleil. » M. L. C. Treviranus ( Physiologie, vol. 2, section 1°. page 126, 1837) décrit la souche d’un 4bies pectinata, qui était âgée de quarante-huit à cinquante ans à l’époque où on scia le tronc, dans une direction oblique. Cette souche avait continué de former de nouvelles couches ligneuses : on en distinguait au moins vingt-deux : elles avaient fini par recouvrir complétement la surface de la coupe. Ces couches sont recouvertes d’une écorce, qui, quoique très inégale, est pourtant parfaitement conformée Pour tout le reste, Contrairement à M. Dutrochet, M. Treviranus à trouvé que la masse ligneuse nouvelle, loin d’être très mince, comparativement à l’ancien bois, offrait, au contraire , des couches aussi épaisses et quelquefois même plus épaisses que les couches formées durant l'existence du tronc entier. M. Treviranus ajoute qu'il serait très difficile de trouver une explication plausible de ce phénomène. C’est dans la Physiologie vésetale de feu lé professeur Reum, qu'on trouve une appréciation plus exacte de ces faits. Voici ce qu'on lit à ce sujet dans cet ouvrage. GOEPPERT. — formation de bourrelets sur le Sapin. 189 Il n’est pas rare que, dans les forêts, les racines de deux troncs voisins s’entregreffent, et, lorsque l’un des deux troncs, ainsi unis par leurs racines, est coupé , la souche continue de croître pendant des années , quand même la greffe des racines n'aurait eu lieu que par un seul point; la plaie de la souche se cicatrise , et elle végète sans repousser de tiges. On rencontre fréquemment de ces souches dans les forêts de Sapins. Toute la surface de leur coupe se recouvre d’un bourrelet: elles forment chaqueannée une couche ligneuse (l'auteur a compté jusqu'à qua- rante couches , formées après que le tronc avait été coupé ) , Sans montrer aucune trace de production de tiges. Reum parait donc attribuer ce shénoinéne non-seulement aux souches de Sapin , mais aussi à celles d’autres arbres. Dans le journal forestier de Behlen ( 4//gemeine Forst-und Jagdzeitung , n. 26, p. 101 à 103, année 1838), on trouve un écrit de M. Sintzel, dans lequel il fait mention d’une souche de Sapin de neuf pouces et demi de diamètre moyen, et de six pouces de haut, dont la section transversale était complétement recouverte d’un hourrelet. L'une des racines latérales de cette souche était intimement greffée à deux racines latérales d’un autre Sapin , éloigné de quatre pouces et demi. II. DESCRIPTION DE LA FURMATION DES BOURRELETS LIGNEUX SUR LES SOUCHES DES SAFINS, DONT LE TRONC A ÉTÉ ABATTU. Bien que je fusse depuis quelque temps en possession d’une partie du tronc de Sapin dont M. Treviranus a parlé, ce ne fut qu'en 1839 que ce phénomène attira mon attention , et que Je m'informai auprès de mon ami Ratzeburg s’il avait eu l’occa- sion de se convaincre de l’exactitude des observations de Reum. Sa réponse fut affirmative : il m’assura qu'il avait vu très fré- quemment ce fait dans les forêts du Harz, sur les racines de l4- bies excelsa (Pinus Abies L.), et qu’il en possédait un exemple; toutefois j'ai vu depuis que, dans l'exemple cité, la soudure des racines avec les racines de l’arbre nourricier n'avait eu lieu que par l'écorce , et non par la substance ligneuse. En septembre 1840, j'ai eu l’occasion de faire les recherches 186 GorpPErT, — Formation de bourrelets sur le Sapin. nécessaires à ce sujet dans une forêt de haute futaie, au voisi- | nage de la ville de Sprottau, en Silésie, forêt peuplée de Hêtres, de Tilleuls, d'Erables et de Sapins ( {bies pectinata et Abies excélsa ), tous d'une très riche végétation, mais où les Sapins ne se rencontrent que par groupes épars ; néanmoins j ai pu y observer le phénomène de la formation de bourrelets ligneux dans presque toutes ses phases, partout où se trouvaient des souches de Sapin blanc ( Abies pectinata ) au voisinage d’ autres” Sapins dont le tronc n'avait pas été abattu. Immédiatement après que le tronc a été coupé, la nouvelle couche ligneuse commence à s'organiser dans toute la périphé- rie des racines et de la base de la souche; mais il se passe un temps plus ou moins considérable, dépendant de la hauteur de la souche, avant que le phénomène ne se manifeste à la surface par l'apparition d’un petit bourrelet entre la vieille écorce et le vieux bois. Ce bourrelet, revêtu d’une écorce propre,se compose déjà d’un certain nombre de couches ligneuses, évidement superposées, ainsiqu'on le voit distinctement sur les trencs décortiqués (PI. 5, fig. r et 2). On dirait que l'intensité de force qui fait mouvoir la sève s'accroît d'année en année, et la fait monter de plus en plus. Le bourrelet, par conséquent, se produit toujours dès que les nouvelles couches ligneuses ont atteint la hauteur de la souche et de son écorce: il est dû à la faculté que possède le cambium de produire de préférence des formations concentriques, phéno- mène qui n’est point particulier aux Conifères, et que nous retrouverons chez tous les autres arbres dicotylédonés, lorsque la nature s’efforce de cicatriser des plaies profondes , et, dans ces cas, les couches ligneuses nouvelles se superposent toujours en stratification convexes jusqu'à ce que le but soit atteint. Ainsi que l’a déjà fort bien décrit M. Treviranus ( Physiologie végétale, 1, sect. 1'®, p.220), ces couches ligneuses nouvelles, analogues à une matière demi-liquide, se moulent exactement sur toutes les inégalités de la surface dénudée, en pénétrant même dans les interstices de tous les éclats du bois : cest ce qui a été vu par M. Treviranus sur des Hêtres, et par moi sur beau- coup de souches de Sapins. Chez ceux-ci , lorsque les couches | GOŒPPERT. — lormation de bowrrelets sur le Sapin. 187 ligneuses débordent la partie tronquée de la souche , il se dépose des couches semi-circulaires (PI. 5, fig. r ), lesquelles, si la déposition se continue régulièrement de tous côtés, finissent par se rencontrer au centre et se réunissent des qu'elles ont atteint un même niveau. Tant que les nouvelles couches ligneuses se trouvent encore sous l'écorce de la souche, et par conséquent en direction verticale, l'accroissement annuel dans la plupart | des cas que j'ai observés est d’un diamètre moins considérable _ que celui des anciennes couches; et il n’est à-peu-près égal que dans des arbres très vieux ou croisant dans un sol pier- reux , ou bien lorsque les racines de la souche sont greffées à des racines de troncs nourriciers d’une végétation très vigou- reuse. Mais, lorsque les bourrelets trouvent assez d'espace pour s'étendre en forme d'arc dans la direction concentrique, ou lorsqu'ils sortent de leur situation verticale, il n’est pas rare que leurs couches deviennent dix fois plus larges, et qu'elles atteignent une largeur de 2 à 3 lignes. Tant que la vieille souche ne pourrit pas, elle sert, pour ainsi dire, de moule et la formation du bourrelet se fait assez réguliè- rement de tous côtés; il en résulte que, lorsque les couches se sont réunies, la partie tronquée de la souche prend une forme hémisphérique, et devient d'autant plus convexe qu'il se forme plus de couches ligneuses; mais cela n'arrive pas très souvent, parce que la souche est très sujette à la pourriture. J'ai trouvé sur plusieurs souches des bourrelets de quatre- vingt-cinq à quatre-vingt-dix couches, j'en ai compté plus de cent dans un bourrelet d’une souche partiellement pourrie; ces couches méritent à juste titre le nom de couches annuaires, parce que leur structure est tout-à-fait semblable à celle des couches annuaires ordinaires des Conifères : elles sont limitées à l'intérieur par des cellules prosenchymaires plus larges, et à l'extérieur par des cellules prosenchymaires plus étroites. Ainsi, en général, la souche pourrit, surtout à l'intérieur, avant que les nouvelles couches ne l’aient débordée sous forme de bourrelet; alors les couches s’enfoncent dans l’espace vide et donnent lieu à la formation d’excroissances ligneuses fort bizarres (PI. 4, fig. 2 b). 188 GOEPPERT. — Æormation de bourrelets sur le Sapin. Ces formations hémisphériques ou en forme de dôme ont uné grande dureté, et par conséquent elles peuvent être très propres à confectionner des coupes, usage auquel les employaient les Arcadiens, au témoignage de Théophraste. Lorsqu'il n’y a qu'une petite portion de la souche qui résiste à la pourriture, il se forme des tubercules ou des bourrelets tout-à-fait irréguliers. Ce cas, où les bourrelets viennent rejoindre la base par leur extrémité, peut être considéré comme le degré le plus élevé du phénomène. J'ai observé des couches ligneuses qui s'étaient élevées d’un demi-pied au-dessus d’un vieux reste de souche épais seulement de deux pouces, et elles ont descendu de l’autre côté jusque vers la base du tronçon; du reste, je n’ai jamais vu de bourrelet s'élevant à plus de trente-deux pouces de hauteur verticale. J'ai observé de ces formations dans beaucoup de districts de la Silésie, tant en plaine que sur les montagnes; elles sont ha- bituelles chez l’Abies pectinata, mais seulement exceptionnelles chez l’4bies excelsa; le Pinus silvestris, au contraire, ne m’en a jamais fourni d'exemple, quoique j’eusse rencontré plus d’une. fois des souches d'arbres de cette espèce greffés par leurs ra- cines à d’autres arbres vivans de la méme espèce. Dans l'origine, ainsi que je l’ai dit plus haut, le bourrelet est’ recouvert et nourri par l’ancienne écorce de la souche, qui continue de vivre et de s'étendre par suite de la déposition de nouvelles couches ligneuses. L'écorce nouvelle qui s’engendre, lorsque le bourrelet commence à déborder la partie tronquée, est à considérer comme une continuation immédiate de l’an- cienne écorce, et, par conséquent, elle ne differe de celle du tronc que sous le rapport de la forme et de l'épaisseur. Sur de’ vieux troncs dont l’écorce est déjà écailleuse, l'écorce du bour- relet est nécessairement d’un diamètre moins considérable , Mais ce diamètre est à-peu-près le même lorsque le tronc est encore jeune; mais toujours l'écorce du bourrelet offre une surface plus raboteuse.et plus inégale, ce qui provient évidemment de ce qu'elle ne peut pas s'étendre uniformément comme à la sur: face verticale du tronc. On voit très distinctement, sur les couches verticales, la tran- GOEPPERT. — Lormation de‘ bourrelets sur le Sapin. 189 sition des diverses couches corticales ( PI. 5 , fig. 1,), mais à l'extérieur, l'écorce nouvelle est limitée par un reste de l’écorce qui s’est desséchée après que le tronc a été abattu (PL 5, fig. 2), et qui persiste souvent très long-temps. L’écorce accompagne donc les nouvelles couches ligneuses dans toutes les circon- volutions (par exemple, PI. 5, fig. 1), de sorte qu’elle existe même, quoique excessivement mince, là où ces couches s’ap- pliquent sur la partie tronquée, et elle descend même au centre, le long des souches pourries, comme pour y séparer les nou- velles couches ligneuses des anciennes. En général, il ne se pro- duit sur cette écorce ni feuilles ni rameaux, ainsi que cela arrive habituellement sur les souches d’autres arbres; mais, chose très curieuse, la partie souterraine des souches produit des racines nouvelles qui sont la continuation immédiate des couches nouvellement formées. Lorsqu'un autre arbre dicotylédoné a été abattu, la nature tend de même à cicatriser la plaie du tronçon en la recouvrant de nouvelles couches ligneuses; mais ordinairement il sy forme bientôt des rameaux latéraux dus à des bourgeons adventifs et qui empêchent probablement les bourrelets de prendre un développement assez considérable pour recouvrir toute la plaie, ainsi que cela arrive chez l’4bies pectinata et chez | Abies excelsa. Or, comme ces Sapins sont en général dépourvus de bourgeons adventifs, leurs souches ne produisent ni branches ni feuilles; toutefois, cette règle souffre des exceptions. J'ai recu deux souches de Sapins dont le tronc avait été coupé raz terre, et qui avaient repoussé des rameaux du pied; dans les autres souches à bourrelets, les branches, s’il en existe, se terminent aux couches qui forment le bourrelet, où même elles sont recouvertes par ces couches et toujours mortes; mais dans les deux souches que je viens de citer, les branches sont nées très … évidemment des couches formant le bourrelet , et, par conséquent, de bourgeons adventifs exceptionnels. Dans l'une de ces souches, qui a 5 pouces de diamètre, les couches qui forment le bourrelet ont trois lignes de diamètre, et elles sont au nombre de vingt- trois: elle est munie de quatre branches placées à distances assez égales les unes des autres , mais sans être parfaitement verticil- 100 GOEPPERT. — /ormation de bourrelets sur le Sapin. lées. Quoique ces branches ne soient âgées que de dix à douze ans , leur diamètre est néanmoins deux fois plus considérable que celui des couches qui forment le bourrelet. L'autre souche, qui a huit pouces de diamètre ; offre une conformation sem- blable. Son bourrelet ne se compose aussi que de vingt-trois couches , ayant quatre lignes d'épaisseur, et trois branches laté- rales , dont la plus forte, comptant vingt années, est trois fois plus épaisse à sa base que l’accroissement dû aux couches for- mant le bourrelét. Les racines des deux souches dont je viens de parler étaient soudées aux racines de plusieurs Æbies pectinata, végétant à peu de distance de là. | Du reste, je dois faire remarquer qu'on pourrait facilement confondre avec ce fait un autre accident » Que J'ai aussi observé chez l'4bies pectinata. Le tronc de cet arbre offre souvent des branches à peu de distance de sa base, branches qui , sur de vieux individus, acquièrent une grosseur considérable. Or, lors- qu'on coupe la partie supérieure du tronc, la nutrition de toute la partie qui subsiste s’opère moyennant ces branches inférieures; il se forme même des bourrelets autour de la surface de la plaie, qui tendent à la recouvrir, tandis que Île tronc pourrit du dedans au dehors, de sorte qu’il arrive souvent que la partie des branches qui naït du centre du tronc est déjà pourrie, tandis que leur continuation vers l'écorce est encore parfaitement saine. III. Causes DE LA FORMATION DES BOURRELETS LIGNEUX. Ainsi que je viens de le dire, ce n’est que par exception que la formation des bourrelets des Sapins est due , comme chez les autres Dicotylédones, à des branches ou rameaux nés de bour- geons adventifs. On conçoit donc sans peine que MM. Dutro- chet et Hartig , ignorant la véritable cause du phénomène, en aient attribué la production à l'écorce , remplissant ici jusqu’à un certain degré les foncticns des feuilles, ainsi que cela arrive pour les plantes, dépourvues constamment de ces organes. Cette opinion devait paraître d’autant plus vraisemblable que l'écorce de la souche se maintient vivante, et que, dans l’ori- GOEPPERT. —- #ormatlion de bourrelets sur le Sapin. 191 gine , elle recouvre les couches ligneuses , qui doivent former le bourrelet , tandis que le vieux bois pourrit plus ou moins promp- tement (1). Je n’ai pas dû me borner, dans mes recherches , aux parties aériennes, et, en examinant les parties souterraines , j'ai trouvé la confirmation la plus complète des faits qui avaient déjà été signalés par MM. Reum et Ratzeburg. J'en ai fait figurer (planche 4, fig. r) l’un des exemples les plus démonstratifs. À, est le tronc dort les racines, greffées à celles de la souche, occa- sionnent la continuation de l'accroissement de celle-ci. Ce tronc nourricier est un Abies pectinata d'une végétation vigoureuse , de 2 pieds de diamètre, et d’environ 80 pieds de haut. B, est la souche , qui a produit des bourrelets ligneux ; a 1 à a 5 sont les racines du troncnourricier, greffées à celles de la souche ;a6 à ao, racines non greffées du tronc nourricier; b 1 à 86, racines de la souche, greffées aux trois premières racines du tronc nourricier ; dk et b5, racines engendrées par les couches ligneuses, qui ont formé le bourrelet; cc, e, c,c, points d'union ou de soudure des ra- cinesdes deux troncs. Outre cet exemplaire, j'en possède un autre, remarquable par sa croissance luxuriante , parce qu'il a suffi de vingt-trois couches annuaires pour recouvrir la partie tronquée de la souche; laquelle était greffée, par une racine d’un pied d'épaisseur, à un autre Zbies pectinata d’une végétation très vigoureuse. J'ai examiné les racines de dix-huit souches à bour- relets , et j'ai trouvé qu'elles étaient toutes greffées de la même maniere , tant par l'écorce que par le bois des racines, à des (r) J'avais pensé d’abord qu'il pouvait y avoir quelque analogie entre ce phénomène et un autre fait non moins curieux , à savoir la conservation des racines du Pinus silvestris et la résine qui s’y forme , après que le tronc a été abattu. Meyen en a parlé dans sa Pathologie végétale, page 240, et il fait observer avec raison que c’est un phénomène absolument inexplicable dans l’état actuel de la science et qui, par conséquent, mérite toute l'attention des physiologistes. Des forestiers très expérimentés m’ont assuré que la quantité de résine est infiniment plus grande dans de vieilles souches décortiquées , pourries dans leur partie supé- rieure et dont le tronc a été depuis long-temps abattu , qu’elle ne l’est dans les souches dont le tronc vient d’être coupé. M. Hartig rapporte ( Forstliches Conversations lexicon, p. 459) que dans l'ile de Wollin , en Poméramie , on a coutume de déterrer des souches de cette nature , lesquelles y sont probablement enfouies depuis plusieurs siècles. Or, comme la formation et la sécrétion de la résine sont considérées à juste titre comme une fonction dépendant essentiellement de la vitalité, il reste à savoir si, par exception, cette fonction peut continuer de s'exercer, après la mort du tronc, dans les parties souterraines. 192 GOEPPERT. — Formation de bourrelets sur Le Sapin. arbres encore vivans. Mais d’ailleurs il suffit qu'il y ait greffe entre les écorces des racines, pour que la formation des bourre- lets s'opère. | J'ai vu en plusieurs occasions que , lorsque le tronc nourricier a élé déraciné par un coup de vent , ou qu’il vient à étre abattu, la souche qui en tiraitsa nourriture ne tarde pas dese dessécher. Ce fait est une preuve évidente que l’entregreffement des racines est indispensable pour la formation des couches ligneuses qui se développent en bourrelet sur une souche. De même , i/ ne se forme jamais de bourrelet sur des souches isolées, ni lorsque tous les arbres , voisins les uns des autres , ont été abattus en même temps , bien que leurs racines soient entregreffées , ce dont j'ai également eu l’occasion de m’assurer de mes propres yeux. Toutefois des observations ultérieures devront décider si cette règle est soumise à «les exceptions telles que Hundeshagen paraît en avoir vues. Lorsque la greffe des racines a eu lieu de plusieurs côtés, les couches qui produisent le bourrelet se déposent aussi très régu- lièrement, et s'avancent d’une manière assez égale vers le centre. Mais le plussouvent elles sont fort inégales, ce qui dépend presque toujours de la manière dont les racines sont entregreffées. Le tronc nourricier se trouve souvent à 6 ou à 8 pieds de distance de: la souche à bourrelets. À ce sujet je ferai encore mention d’nne formation de bourrelet très intéressante, qui n’était due qu’à une seule racine entrecreffée, et, qui, par cette cause, est devenue très irrégulière. Il est fort curieux que les racines soient si souvent entre- greffées , sans qu'on puisse attribuer cette cohérence à quelque condition physique extérieure. Mes recherches m'ont même appris que, lorsque des troncs d’un certain âge croissent très rapprochés, il y a presque toujours greffe plus ou moins com- ptlète entre leurs racines ; tantôt par simple adhérence ( conglu- tination ) de l'écorce, et tantôt par la réunion des couches ligneuses. Mon ami Ratzeburg a observé beaucoup de cas où ladhérence des écorces suffisait pour la nutrition et pour le développement des sourrelets. La soudure des racines est tout aussi fréquente chez l’4bies excelsa que chez l’Abies pectinata ; GOEPPERT. — formation de bourrelets sur le Sapin. 193 mais elle n’est pas commune, et, en général, beaucoup moins complète chez le Pinus sylvestris: aussi est-ce peut-être par cette cause que les souches de cette espèce ne se comportent jamais comme celles des Sapins. J'ai fait sur les lieux des croquis de greffe entre les racines des troncs des trois espèces que je viens de citer, et je reproduis ici ( PL. 5 , fig. 3, 4, 5 ) quelques- unes de ces esquisses; les cercles désignent les troncs, dont la grosseur est indiquée par le chiffre inclus; Îles traits indiquent les racines, et les chiffres placés sur ces traits donnent, en pieds de Paris, les distances qui séparaient les uns des autres les indi- vidus entregreftés : il est presque inutile de faire remarquer que les racines qui unissent les troncs ne suivent pas une direction rectiligne comme les traits du dessin. La figure 3 montre la con: nexion de trois arbres, dont lun est un #bies pectinata, un autre un Æbies excelsa , et le troisième un Pinus sylvestris. La figure 4 exprime la connexion de cinq arbres, dont quatre ap- partiennent à l’AÆDies excelsa , et dont la cinquième est un Abies pectinata ; la plus grande distance respective est de huit pieds. La figure 5 représente l'union de trois Æbies excelsa. La figure 4 est exécutée d’après six arbres unis, dont trois Æbies excelsa et trois Abies pectinata ; cette liaison est remarquable, en raison de lentrelacement très varié des racines. On peut assez juste- went en conclure que , dans des futaies vieilles et serrées, un grand nombre d’arbres , sinon la plupart, sont entregreffés de la même maniere. Je n’ai pas encore trouvé l’occasion de m'assurer si les arbres appartenant à d’autres familles que les Conifères se comportent de la même maniere. Il reste aussi à rechercher quel est l’âge auquel les racines des arbres commencent habituellement à se greffer, et quelles sont les conditions du sol qui favorisent cette soudure. Il ne m'a pas encore été possible de déterminer si une souche d’Abies pectinata unie à un Abies excelsa où à un Pinus sylves- tris , esé susceptible de produire des bourrelets ; mais je tâcherai d'arriver à une conclusion à cet égard. La greffe des racines de Sapins s'étend jusqu'au bois; mais Punion des racines de Sapins avec celles d'un’ Fin sylvestre XIX,. Boran, — Avril. 13 194 GoEppErRi. — formation de bourrelets sur le Sapin. a lieu seulement par les écorces, de sorte qu'on peut toujours facilement les désunir. IV. CONSIDÉRATIONS SUR LA GREFFE EN GÉNERAL. Lorsque deux parties végétales encore munies de leur écorce se trouvent en contact mutuel par suite d’une pression exté- rieure, il s’y opère bientôt une réunion à l’aide des cellules de l’'épiderme et des couches,corticales sous-jacentes, ILse forme, le long de la limite externe, ainsi que Duhamel l’a déjà observé, un renflement en forme de bourrelet, occasionné par la luxu- riance de l'écorce. Dans les Conifères, cette manifestation est en général accompagnée d’une abondante sécrétion de résine, Plus la pression est durable, plus les couches corticales des deux brauches qui se trouvent en contact s’amincissent ; les cellules de ces couches corticales finissent par disparaitre complètement, sans doute par suite d’une résorption; de sorte que rien ne s'oppose à la réunion des couches ligneuses. Mais des que les deux branches s’entregreffent par leurs écorces, les couches ligneuses sous-jacentes subissent un chan- gement remarquable : les couches annuaires quittent leur di- rection concentrique habituelle, et se rapprochent les unes des autres dans les deux branches ; aussi, une fois l’écorce qui les séparait complètement résorbée, il n’y a plus d’obstacle à leur union mutuelle, qui s'opère ordinairement à angles obtus. Il est donc facile de déterminer, à l’aide de cette déviation des couches ligneuses, l’année où a commencé la greffe des écorces. La résorption complète de lécorce exige, dans les conditions ordinaires, un espace de douze à quinze ans. J'ai constaté ce phénomène sur toutes les greffes de racines et de tiges de Conifères que j'ai examinées, et je ne doute pas qu'il ne s'opère de la même manière chez toutes les autres Dicotylé- dones. J'ai du moins trouvé un fait analogue sur deux racines de Hêtre incomplètement entregreffées. M. Tréviranus ( Phy- siol. 1, p. 127) rapporte que les grosses branches de Hêtre, lorsqu'on les coupe à environ un pied de distance du tronc, se GOEPPERT. — formation de bourrelets sur le Sapin. 105 recouvrent, à la surface de la section, d’un épais bourrelet, quoiqu'il n’y ait plus ni feuilles, ni rameaux sur ces branches. La planche 4 donne les détails de mes observations sur la greffe des racines des Conifères. Je possède encore plusieurs exemplaires qui offrent d’une manière évidente les divers degrés de soudure que je viens de signaler. Je citerai entre autres deux troncs de Pinus sylvestris chacun d’un pied de diamètre, entregreffés, à l'exception de petits restes d’écorce, jusqu'à la hauteur de cinquante pieds. J'avoue qu'ici il y a une grande lacune dans mon travail, parce que je ne puis donner aucun détail sur la manière dont l’écorce a été résorbée. Mes observations sur la manière dont s'opere la soudure entre les couches ligneuses, à la suite des opérations horticulturales de la greffe par approche, par entes, etc., sont également loin d’être complètes. J'ai examiné, en août 1841, un rameau de Sorbus Aucuparia , auquel avait été greffé, par approche, deux années auparavant , un rameau de Sorbus lanuginosa , et à ce dernier avait été greffé, en avril 1841, un rameau de Sorbus græca. Une section faite en travers du point d'union des deux premiers, montre que la greffe faite deux années auparavant avait mis en contact immédiat les deux étuis médullaires, ainsi que les couches ligneuses environnantes ; néanmoins, ces or- ganes n'étaient pas entregreffés directement, mais, par lin- termédiaire d’une couche de tissu parenchymateux , composé de cellules ponctuées, épaisses, différentes des cellules de la moelle et qu'on distinguait à l'œil nu, sous forme d’une strie d’un brun verditre ; seulement les RE ligneuses formées la seconde année par les deux rameaux, s'étaient entregreffées | directement et avaient enveloppé la zone brunâtre. La oreffe | du Sorbus græca avec le Sorbus lanuginosa s'était opérée de | la même manière. Duhamel parait avoir remarqué une forma- tion semblable. M. Tréviranus (Physiol. véz. vol. 11, sect. x, | p. 218) a aussi fait une observation analogue à la mienne. 11 | examina l'endroit de la greffe d'un jeune Pommier , une année | après la date de l'opération, et il trouva, là où le bois nou- | vellement formé s’unissait au bois du sauvageon, zre strie ver. 13. 196 GoRpperT. — Formalion de bourrelets sur le Sapin. dâtre composée d'un bois dans lequel PRÉPARER l'élément celluluire. ; Si, comme il est permis de le présumer, il se forme dans toutes les greffes artificielles un tissu cellulaire unissant les couches ligneuses , il resterait à résoudre une question curieuse, savoir , Si ce tissu cellulaire persiste, ou bien s'il finit par être résorbé. EXPLICATION DES FIGURES. (PLANCHE 4.) Fig. 1. Deux troncs d’Abies pectinata , entregreffés. — A. Le tronc nourricier vivant (a pieds de diamètre environ, 60 pieds de haut) ; on s’est borné à la représentation de sa base. — B Le tronc (ou, pour mieux dire , la souche) à bourrelet; ( 5 pouces de 4iamètre ) a à 5 : raciues du tronc nourricier, en connexion avec celles de la souche; a 6 à 9 : racines libres du tronc nourricier ; à" à 3: racines de la souche entregreffées avec celles du tronc nourri- - “ricier ; b4 à 6 : racines libres de la souche, dont les n. 4 et 5 ont été engendrés par les couches qui ont formé le bourrelet, — c,c,c,u, c. Endroits auxquels'se sont opérées les soudures. — d Direction de la section verticale ou centrale, qui est représentée par la figure 2. Fig. à. Section verticale de la souche (long de 11 pouces et demi, large de 8 pouces vers la base ; le même-que le B de la figure r), passant par le centre , de sorte que la racine du tronc nourricier a été coupée en d, — A. La soùche à bourrelet. — & Son bois, qui dépérit déjà au centre ; la ligne transversale aa indique le point où la souche était au niveau du sol. — à Le nouveau bois, formé postérieurement à l’époque où le tronc a été abattu : il y a cinquante-cinq couches annuaires, naissant en c de la racine du tronc nour- ricier B. — 6 Endroit où ce nouveau bois, accompagné de son écorce , commence à s’en- foncer dans un creux provenant de la pourriture de la souche. — En d, se remarquent des restes d’écorce, qui n'ont pas encore élé résorbés. En c a été conpée une racine engen- drée par les couches formant le bourrelet : cette même racine est indiquée en 24 de la figure r. — On voit sur la racine B (de 3 pouces et demi de diamètre ) du tronc nourricier (qui correspond à la racine a 5 de la figure r) que cinquante des couches annuaires sont presque régulièrement concentriques ; puis a commencé évidemment le contact avec le tronc À, ainsi que le prouve la déviation des couches annuaires : il y en a 55 à 59 de greffées au tronc A. — C, Coupe transversale de la racine de l'arbre nourricier, correspon- dant à a1, fig. 1 (3 pouces de diamètre, et 74 couches annuaires ), — D. Racine de la souche à bourrelet , correspondant à à 3, fig, r. PLANCHE D. Fig. r. Portion d’une souche , où les nouvelles couches débordent déjà la surface sous forme de bourrelets. — a Bois appartenant à la souche à l’époque où le tronc a été abattu. — ë Nouvelles couches ligneuses , au nombre de 28.— c Ecorce du vieux bois: cette écorce persiste pendant que les nouvelles couches se déposent entre elle et le vieux bois, Dès que les nouvelles couches ont atteint la hauteur nécessaire pour déborder l’écorce ancienne, la nouvelle commence à se former, d, et à se mettre en connexion avec l’ancienne. Du nn té one tee Ce n dut Éd GOŒPPERT. — Formalion de bourrelets sur le Sapin. 195 côté opposé, en e, il se forme aussi de l’écorce; mais elle ne se développe qu’imparfaite- ment , parce que la souche ancienne est encore bien conservée. Fig. 2. Formation de bourrelet plus développée ; les nouvelles couches Jigneuses se dé- posent sous forme arquée, parce qu’une portion de la souche ancienne, servant pour ainsi dire, de moule , est déjà pourrie. Il y a pour le moins ge de ces nouvelles couches , et peut-être plus de 100: leur nombre ne peut pas être déterminé rigoureusement , parce qu’une partie en est déjà pourrie. C’est l’exemplaire le plus ägé que j’aie eu l’occasion d'examiner, — a Le vieux tronçon, au sommet duquel on remarque encore les traces des coups de hache, — b Les nouvelles couches ligneuses, superposées en forme d’arc.—c Ecorce des nouvelles couches ; cette écorce se développe toutes les fois qu’il n’y a pas manque d’espace. Fig. 3. Trois troncs: un Abies excelsa ( désigné par le mot d’Abies) , un Abies pectinata { désigné par le mot de Picea }, et un Pinus sylvestris, dont les racines se trouvent plus ou moins entregreffées ; les chiffres placés dans les cercles se rapportent au diamètre des troncs ; je répète ici la remarque que j'ai déjà faite plus baut, savoir, que les racines ne forment pas des lignes droites telles que les exprime le dessin , pour abréger. Fig. 4. Union des racines de quatre ivdividus d’Abies excelsa avec un individu d’Abies pectinata, Ces troncs se trouvaient à des distances respectives de 1 à 5 pieds. Fig. 8. Union de trois troncs d’Abies pectinata et de trois d’Abies excelsa, Note sur la composition du Cambium et sur le rôle qu’il joue dans l’organogénie végétale ; Par MM. de MirBEz et PAYEN. (Luüe à l’Académie des Sciences le 16 janvier 1845 , après ouverture d’an paquet cachete déposé le 12 septembre 1842.) La matière globulo - cellulaire qui précède l'apparition des cellules, et qu’on retrouve constamment partout où le végétal est en voie de croissance, le Cambium, en un mot, contient toujours des corps analogues, par leur composition élémentaire, à celle qui constitue la matière animale, et par conséquent ils sont azotés. Ces corps sont en présence de principes immédiats non azotés, qui se composent chimiquement de carbone et d’eau : tels sont la Dextrine, la Gomme, l’Amidon, le Sucre, la Glucose, la Mannite, etc. Au moment où la végétation se manifeste par le développe- ment des cellules apparaît la cellulose, nouveau principe im- 199 MIRBEL @t PAYEN. — Sur le Cambiuwm. médiat formé de carbone et d’eau, de même que les précédens , et que l’on peut considérer comme le produit d’une agrégation de ceux-ci ou de leurs transformations. La ceilulose augmente en volume par la superposition de nouvelles couches toutes semblables entre eiles par leur composition chimique, et quel- quefois aussi par l’adjonction de principes immédiats, tels que ceux qui constituent les parties ligneuses ou le bois ( lignose, lignin , lignine). L’épaississement des parois des cellules et le départ des sub- stances azotées expliquent bien comment le bois de cœur, dans un Chêne séculaire, contient à peine quelques millièmes d'azote, tandis que tous les jeunes organismes, tels que les spongioles, les bourgeons, les ovules naissans en renferment plusieurs cen- tièmes, c'est-à-dire de dix à vingt fois plus. L'analyse chimique peut suivre pas à pas la matière azotée aux différentes époques des formations : ainsi de la périphérie au centre dans l’aubier et le bois, ou de l’intérieur à l'extérieur dans le liber et les couches corticales. A laide de lanalyse, on parvient encore à constater les quantités proportionnelles: de la matière azotée, qui vont en diminuant de l'extrémité des bran- ches jusqu à leur peint d'attache sur le tronc. Même résultat si l’on compare l'extrémité inférieure des racines à leurs parties plus anciennes. Dans quelques espèces, certaines parties de l'organisme éprouvent de brusques modifications, témoin le tissu cellulaire du périsperme du Dattier, du Phytéléphas et de beaucoup d’au- tres palmiers. La production subite et inattendue d’une quantité considérable de cellulose donne immédiatement aux parois des cellules une épaisseur énorme; et, ce qui n’est pas moins re- marquable, c’est que ces parois, closes d'abord, se criblent de pertuis canaliculés qui contiennent, ainsi que la cavité centrale, une quantité considérable de matière azotée. On observe des parois et pertuis semblables à l’époque.de la. rapide formation du ligneux, dans les noyaux ou pepins des fruits de l'Amandier, du Pécher, du Noyer, de la Vigne, etc., et dans les concrétions éparses des poires. Ces concrétions ne sont, physiologiquement parlant, que des noyaux imparfaits. nn dun cit. it nt tint « à. tidir sisi. MIRBEL et PAYEN. — Sur Le Carmbium. 199 Dans tous ces exemples, sitôt que la formation ligneuse est ter- minée, la majeure partie de la substance azotée disparaît; le peu qu'il en reste se retrouve dans l'épaisseur des cellules li- gnifiées. , De nombreux pertuis s'ouvrent aussi dans les cellules des nervures des feuilles, et il est probable qu’à la faveur de ces voies, les substances azotées se répandent dans les nervules et ke parenchyme du limbe. Durant le cours des développemens des feuilles, et quelque- fois aussi des tiges et des racines, dans des cellules spéciales qui contiennent des masses de matière azotée, il s’opère des sécré- tions de diverses natures, et surtout de substances minérales ; lesquelles affectent, en général, des formes cristallines. Il est à remarquer que ces formes sont constamment les mêmes dans chaque espèce en particulier. On ne saurait mettre en doute que les cellules spéciales et le Cambium qu’elles renferment ne remplissent, selon l'occurrence, les fonctions de glandes sécré- toires ou excrétoires; d'ou il suit que le Cambium préside à la formation, à l’accroissement et à la multiplication du tissu cel- lulaire; mais, comme nous l'avons déjà dit, rien ne tend à prouver qu'il se combine avec la substance qui constitue cet organisme. Chose remarquable, les petits cristaux que contiennent les végétaux se forment dans la substance même du Cambium, la- quelle reparaïit avec ses traits primitifs, quand à l’aide d’un réac- tif on a expulsé la matière minérale. * Ce n’est pas seulement dans l’intérieur du végétal que se font les dépôts de matières inorganiques; rien de plus facile que de constater la présence de concrétions calcaires à la surface des Chara hispida, €. vulgaris, etc. Là comme ailleurs, le Cam- bium est l’agent nécessaire à leur formation. La partie superficielle des feuilles et des jeunes tiges en con- tact direct avec l'atmosphère est fortement imprégnée de ma- tière azotée qui s'étend sur les stomates et pénètre avec Pair jusque dans les cavités pneumatiques. Ce qui précède suffit déjà pour démontrer l'utilité du Cam- bium; mais cette substance acquiert à nos yeux encore plus _ 200 MIRBEL et PAYEN. -— Sur de Cambium. d'importance, quand nous considérons qu’elle est douée de la propriété de sécréter la cellulose, matière d’abord extensible, puis qui s’épaissit, s'endurcit et finit par devenir concrète et inerte. Toutes les parties solides du végétal, à commencer par les cellules naïssantes jusqu'aux vaisseaux inclusivement, sont formées de cellulose : à mesure que ces organismes vieillissent, la quantité de Cambium qu'ils entraînent avec eux, soit en petits amas dans les cavités des cellules, soit en mince revêtement de leurs parois, diminue à un tel point qu'il arrive un moment où l'on peut à peine en retrouver des traces. Ce n’est pas seu- lement dans les végétaux monocotylés ou dicotylés que lon observe ces phénomènes, ils se reproduisent et sont plus évidens encore dans des espèces placées au plus bas de l'échelle végé- tale, témoin fes Mucédinées, les Byssoides, etc., dont l’orga- nisme se réduit à des cellules arrondies ou tubulées, lesquelles sont formées de pure cellulose revêtues à l'extérieur et remplies au-dedans de matière azotée. Entre la cellulose et le Cambium le contraste est frappant, des différences majeures les séparent l’une de l’autre, et en même temps nous somrnes ea quelque sorte forcés d’admettre des points de ressemblance qu’on ne soupçonnait guère entre les végétaux et les animaux. Pour démontrer la vérité de ces deux assertions, de longs développemens ne sont pas nécessaires : quelques lignes y suffiront. La composition élémentaire de la cellulose est des plus sim- ples : c'est une substance ternaire, identique dans toutes les espèces végétales; elle constitue essentiellement la trame de leur organisme, sous quelques formes diverses qu'il se montre. La fonction principale de cette substance est de rattacher les différentes parties les unes aux autres. En vieillissant elle se solidifie et tend à l’immobilité. Il s’en faut de beaucoup que le Cambium se comporte ainsi. Cette substance quaternaire, molle, humide, presque liquide, dont la composition élémentaire est tout aussi variée que les innombrables types végétaux, se pré- sente en petits amas dans le creux des cellules et des tubes, et très fréquemment, si ce n’est toujours, à la faveur des étroits espaces qu'ils laissent entre eux, elle s'étend comme un enduit MIRBEL @t PAYEN. — Sur Le Cambium. a01 à la surface de leurs parois. On est sûr de la retrouver partout où les besoins de la végétation l’appellent. Elle ne sécrète pas seulement de la cellulose ou des substances minérales dont les molécules se réunissent en masses irrégulières ou bien s’agen- cent en cristaux : le ligneux, le sucre, les huiles fixes et volatiles, les résines, les gommes, les matières colorantes, etc., sont des produits de sa force vitale. Quand le Cambium est dans lim- puissance de se renouveler, la vie cesse dans le végétal. W’en- trevoit-on pas ici quelques analogies entre les deux grandes classes des êtres organisés? Dans un grand nombre d'animaux le carbonate de chaux, matière de composition simple, qui constitue la majeure partie de leur enveloppe, et entre dans la composition de leur squelette, ne rappelle-t-il pas, jusqu'à un certain point, le rôle que joue la cellulose dans les végétaux ? Le Cambium, cette matière molle, active, puissante, qui accroit le végétal et y entretient la vie, ne correspond-il pas à ces ap- pareils organiques infiniment plus parfaits sans doute, mais qui toutefois remplissent des fonctions semblables dans les animaux? Ces questions, ce nous semble, ne sont pas indignes de l'examen des physiologistes. ee ET Lanta RECHERCHES sur la cuticule des plantes, Par M. Huco Mout. (1) La cuticule est un des organes végétaux, dont la structure et le développement offrent encore beaucoup d’obscurité. On admettait généralement que l’épiderme des plantes était une couche de cellules et non une simple membrane , lorsque, pour la première fois, M. Ad. Brongniart ( Annales des Sciences naturelles, deuxième série, I, 65) fit voir qu'au moyen de macération, on pouvait détacher de la surface de l’épiderme une pellicule mince, homogène ou granuleuse, différente des (1) Linnæa , 1842 , page 401, avec deux planches in-4°. 202 H. MouL. — Sur la cuticule des plantes. LA parois des cellules épidermales, s'étendant sans interruption sur ces dernières , recouvrant toute la plante , à l'exception des spongioles et de la plupart des stigmates. Cette membrane a recu, des auteurs modernes, le nom de cuticule. M. Treviranus ( Physiologie , 1, 448 ), tout en reconnaissant l’existence de cette pellicule extérieure, n’y voit cependant point de membrane proprement dite , et se trouve porté à considérer son origine comme étant due à un dépôt continu d’une matière coagulante, venant soit de l'extérieur, soit de l’intérieur. J’ai à me reprocher l'établissement d’une autre théorie, d’après laquelle la cuticule serait due à une couche de substance intercellulaire, recouvrant les cellules épidermales sur leurs faces extérieures. Malgré l’appui que M. Valentin ( Repert. für Anat. und Physiol. X, x00 ) prête à cette théorie, je dois la reconnaitre maintenant comme complètement erronée. M. Link ( Philos. Bot., ed. 2,1, 85 ) partage l'avis de M. Brongniart , et dit positivement qu'on ne saurait considérer la cuticule ni comme les parois cellulaires extérieures soudées, nicomme un dépôt de matière coagulante: il s’appuie sur la limite nette qui existe entre la cuticule et les cellules sous- jacentes,de même que sur la coloration diverse qu’elle offre dans certaines plantes. Meyen ( Wiegmann Arch. 1837, 1, 221) arriva à des résul- tats entièrement différens ,'en ne voyant dans la cuticule que la paroi extérieure épaissie des cellules épidermales. Cette théorie se trouve combattue par M. Schleiden ( Grund Züge d. Wiss. Bot. 1, 288), qui, avec M. Treviranus, voit dans la cuticule une masse sécrétée par les cellules épidermales. Il annonce qu’on remarque d’abord vers les points de jonction et entre les cellules isolées une substance gélatineuse, qui s'en- durcit et qui forme ainsi une sorte de réseau fibreux. Plus tard, les cellules se recouvrent entièrement de cette couche; qui vient se réunir à ce réseau, et qui , de même , s’endurcit rapidement: plus tard, les cellules épidermales sécrètent , à leur surface une matière moins dense et moins épaisse, qui soulève la première couche , ainsi que le réseau fibreux et acquiert graduellement une épaisseur considérable. Cette divergence d'opinion entre H. MOUL. — Sur la cuticule des plantes. 203 les auteurs m'a engagé à entreprendre une série d'observations, dont je vais exposer les résultats. Lorsqu'on traite, au moyen de l’inde , une coupe transver- sale d’épiderme , les parois des cellules restent généralement incolores , et ce n’est que dans un petit nombre de cas, par exemple sur la feuille des Cycas revoluta, Hakea pachy- phylla, Elymus arenarius (fig. x), qu’elles prennent une teinte jaune plus ou moins foncée; constamment, au contraire, une couche plus ou moins considérable, placée à la surface de l’é- piderme, prendra, par l’iode, une teinte jaune foncé ou brun. Lorsqu'on place dans l'acide sulfurique l’épiderme traité par l’iode, les membranes cellulaires restent incolores, se dissolvent et prennent, dans un grand nombre de cas , une belle teinte d’indigo, tandis que la couche extérieure, teinte en jaune (la cuticule), ne se dissout. pas. Elle ne se présente pas sur toutes les plantes de la même maniere. En effet, dans la plupart des cas, l’a- cide sulfurique n’exerce sur elle aucune influence; dans d’autres, la couleur de la cuticule passe au brun foncé, couleur qui sou- vent disparait après quelque temps; dans d’autres cas, le tissa de la cuticule devient un peu plus lâche, sans toutefois se dissoudre, et alors il s’y développe ordinairement un grand nombre de bulles d'air, produites sans doute par la décomposition des sels carbonatés qui y sont déposés. On trouve ordinairement que la couche extérieure, teinte en jaune par l’iode, est fort ténue, lorsqu'on examine de minces coupes transversales d'organes mous non recouverts d’un épi- derme, par exemple , dans les feuilles membraneuses!, les tiges herbacées, les pétales, les filets, les ovaires. Les membranes des cellules épidermales sont toutes d'épaisseur à-peu-près'égale, par exemple, dans les Æ/ymus arenarius (fig. 1 ), Vanilla planifolia, Helleborus fœtidus (fig. 3-4) ,ou bien la paroi exté- rieure des cellules épidermales est considérablement plus épaisse que les parois latérales et les intérieures, par exemple, dans les feuilles des Zris fémbriata, Dianthus aile et les filets du Tulipa Gesneriana. La cuticule se présentedans tousles cas, soit sous la forme d’une membrane continue, soitaux limites de deux cellulesépidermales 204 H. MOUL. — Sur la cuticule des plantes. sous-Jacentes;on ne trouve rien qui puisse faire admettre qu'elle soit composée de parties isolées, correspondant aux parois cel- lulaires extérieures. La face externe de la cuticuleest absolument lisse ou munie de lignes proéminentes droites, par exemple, dans le Rumex Patientia), ou irrégulièrement ramifiées ( Helleborus fœtidus, fig. 5)en se continuant souvent sans interruption au-des- sus des limites des cellules, ou bien elle est parsemée de granules plus ou moins volumineux ; qui se voient surtout sur un grand nombre de poils, par exemple, dans ceux du Cumpanula Medium, et de plusieurs Boraginées. Ces granules offrent fréquemment sur les poils une disposition spirale , et il n’est pas rare de les voir dans les parties inférieures du poil, et, par suite d’une exten- sion , se convertir en stries longitudinales obliques, ce qui démontre qu'évidemment les lignes proéminentes, de même que les granules isolés, sont des organismes de même nature, se distinguant seulement les uns des autres par leur forme. Sur la coupe transversale d’une feuille de l'Æe//eborus fœtidus ou du Dianthus plumarius, on voit que ces stries proéminentes se trouvent combinées avec un plissement de toute la membrane. Les parois épidermales dans un grand nombre de cas, sont ponctuées, par exemple, ’anilla planifolia. Ceci n’a prin- cipalement lieu que sur les parois latérales et intérieures; moins souvent aussi sur la paroi extérieure, par exemple, dans le Cycas revoluta et l'Elymus arenarius (fig. 1-2). Sur les cellules, ou la paroi extérieure est plus dense que les parois latérales , le dépôt de couches secondaires , qui détermine cet épaississement de la paroi extérieure, ne paraît pas se former dans tous les cas de la même maniëre. En effet, dans certaines plantes, par exemple, dans les Dianthus, les couches secon- daires des parois latérales se continuent avec évidence dans les couches secondaires, lesquelles, dans la paroi cellulaire exté- rieure, sont placées immédiatement au-dessous de la mémbrane primaire. C’est à la paroï extérieure et sous les couches dont nous venons de parler, que l’on trouve encore plus à l’intérieur ; des dépôts qui ne se continuent pas avec les parois latérales, ou dont la continuité avec ces mêmes parois latérales sont telle- ment minces, qu’on ne saurait en démontrer l’existence. Dans n. monz. — Sur da cuticule des plantes. 205 d’autres plantes , au contraire, par exemple , dans les Tulipa, outre les couches secondaires des parois latérales, qui passent dans les couches les plus internes de la paroi extérieure, on trouve facilement encore, extérieurement à celles-ci, un certain nombre de couches, déposées sur la seule paroi extérieure ;'et non sur les latérales. On pourrait admettre , d’après cette der- nière organisation , que la cellule épidermale est formée par les couches les plus intérieures, entourant entièrement la cavité cellulaire , et que toutes les couches déposées sur la face exté- rieure n’appartiennent pas à la paroi cellulaire elle-même, mais qu’elles représentent des couches sécrétées sur la face extérieure de l’épiderme. L'examen des formes énumérées plus bas, par exemple, de l'épiderme du Hakea pachyphylla ; era voir, au contraire, tout ce qu’une pareille explication offre de faux et démontrera en revanche que toutes ces couches sont des dépôts secondaires formés dans la cavité cellulaire. On remarque, dans l’épiderme de beaucoup de feuilles coriaces , épaisses ou charnues, une organisation, en apparence très différente de ce que nous avons vu jusqu'ici. En effet , dans ces plantes, la paroi extérieure des cellules épidermales, com- parée aux antres parois, est fort épaisse , et, au moyen de liode , on s'assure que ce n’est pas seulement une membrane, mince superposée à l’épiderme, qui se teint en jaune, mais que presque toute la masse de la paroi épidermidale exté- rieure prend cette coloration. Cette couche épaisse résiste même à l’action de l'acide sulfurique. Ta principale différence entre la cuticule de ces feuilles et celle des feuilles minces ne repose cependant pas dans leur épaisseur : elle réside dans ce fait par- ticulier qu’au lieu de former une couche homogène, elle se compose d'élémens divers. En effet, on voit, sur une coupe transversale mince et bien nette, par exemple , dans l’Æ{/0e obliqua ( fig. 5), les parois latérales des cellules épidermales se continuer à travers la cuticule et se changer en une membrane qui recouvre l'épiderme à son côté extérieur. Il est donc hors de doute qu'ici la cuticule , au lieu d’être une membrane ho- mogene , étendue à la face extérieure de l’épiderme , est formée, au contraire , aux dépens des parois extérieures et réunies des 206 H. MOHr. — Sur la cuticule des plantes. cellules épidermales , ainsi que d’une partie de la membrane secondaire , déposée dans les cavités cellulaires , et qu'enfin les propriétés chimiques de la cuticulesont dues à une métamorphose de la membrane cellulaire, métamorphose qui s'opère seulement dans les parties des cellules épidermales, placées vers l'extérieur. On peut encore rattacher cette organisation à diverses modi- fications moins importantes ; ainsi tantôt la substance de toute la partie cellulaire extérieure etdes paroislatérales, aussi loin qu’elles se trouvent placées entre les couches secondaires, offre le carac- tère de la cuticule , par exemple, dans le Hoya carnosa , tantôt on rencontre une couche de matière membranine incolore vers ‘le côté intérieur des couches cuticulaires, dans toute l'étendue de la paroi extérieure , et d’une partie des parois latérales des cellules épidermales, par exemple, dans l’Z/0e obliqua (fig. 5); tantôt cette couche intérieure incolore revêt de toutes parts les cellules épidermales, et parait de prime abord former les parois cellulaires entières, par exemple, dans les /rbutus Unedo, Cactus triangularis, Viscum album (fig. 7), tantôt les parois latérales primaires des cellules sont changées en masse cuticulaire aussi loin qu'elles se trouvent recouvertes de couches secondaires jaunes , comme dans l’//0e obliqua (fig. 5); tantôt enfin cette transformation s'étend plus vers l'intérieur des parois latérales primaires que dans les couches secondaires : c’est par suite de cette circonstance que les pre- mières font saillie, sous forme de lamelles , entre les parois latérales secondaires incolores, comme dans l’Ærbutus Unedo. Lorsque, dans les cas que nous venons de citer, la masse jaune qui remplit la partie extérieure de la cavité cellulaire paraît homogène, on ne se laisse pas facilement convaincre qu’on a affaire à des membranes cellulaires secondaires , tandis qu’au contraire, et surtout dans les formes où les couches les plus intérieures incolores forment des vésicules closes , par exemple, dans le iscum (fig. 7), on est facilement porté à considérer ces membranes incolores comme représentant les cellules épi- dermales extérieures, et la masse extérieure , jaune ou brune, déterminée par un dépôt formé au dehors par les cellules ; en un mot,on peut, par ces organismes , admettre comme bien » H. MoHL. — Sur la cuticule des plantes. 207 fondée la théorie admise par MM. Treviranus et Schleiden. En effet, dans ces cas, c’est dans la présence de la membrane cel- lulaire primaire et sur la face extérieure de la cuticule, comme lorsqne les membranes primaires des parois latérales traversent la cuticule jusquà cette membrane extérieure, qu'on recon- naît que les couches jaunes se trouvent déposées intérieurement et non extérieurement aux cellules épidermales ; mais, comme cette organisation pourrait, bien que d’une manière fort peu naturelle, recevoir également une autre explication , nous de- vons rechercher des exemples moins ambigus. Les observations suivantes nous les fourniront. On ne trouve, en effet, avec l’épi- derme, nisur le tronc du K/Zeinia, ni sur celui de l’Aoya carnosa, la couche intérieure incolore, qu'on prend si aisément pour toute la cellule épidermale ; la membrane extérieure épaissie, brunie par l’iode, se montre très nettement composée d'un grand nombre de couches superposées , lesquelles se sont dé- posées dans la cavité cellulaire sur la paroi extérieure de la cellule | à travers desquelles se continue , jusqu’à la face exté- rieure , sous la forme d’une membrane continue, le prolon- gement des parois latérales de lépiderme. Le même phéno- mène se présente sur l’épiderme de la feuille de l'Hakea pachy- phylla, où cette couche intérieure existe à la vérité, mais où, ainsi que dans Îa véritable cuticule, elle se teint en jaune par l'iode et se fait reconnaitre à cause de ses ponctuations comme une membrane secondaire, lorsqu'on vient à traiter l’'épiderme au moyen de l’acide sulfurique, on reconnaît alors très distinctement une disposition par couches de la masse déposée dans la cavité cellulaire. L’épiderme de lAakea gib- bosa (fig. 8), sans qu’on aïît recours à l'acide sulfurique, montre non-seulement avec la même évidence, dans la majeure partie de cette masse, la disposition par couches, mais encore un grand nombre de canaux ponctués étroits, s’écartant en rayonnant et ne laissant aucun doute sur la véritable nature de ces parties. Dans certains cas, comme dans le Taxus baccata, une disposi- tion analogue par couches se manifeste au contraire sur les parties internes de la cuticule par la coloration diverse qu'y détermine l'iode. 208 H. Mouz. — Sur la cuticule des plantes. Si dans ces cas on peut prouver irréfragablement que la cu- ticule se forme aux dépens des parois extérieures et épaissies des cellules épidermales, on ne le reconnait pas avec la même facilité dans un grand nombre d’autres plantes munies d’une épaisse cuticule, car les différentes parties qui contribuent à former la cuticule se fondent d’une maniere plus ou moins in- time en une masse homogène. Nous devons distinguer à cet égard plusieurs modifications : A. Dans certaines plantes, par exemple, dans les Sanse- viera zeylanica, Neriunm Oleander (fig. 9), ÆAgave lurida (fig. ro), la paroi cellulaire primaire se reconnait comme couche distincte, et lon distinguera de même plusieurs couches de membranes cellulaires secondaires sur la paroi antérieure et sur la moitié extérieure des parties latérales des cellules épi- dermales ; les plus intérieures de ces couches ne brunissent point par l'iode, tandis qu’il n’en est pas de même pour la couche placée à l’extérieur; entre ces couches et la paroi primaire, on rencontre une couche homogène plus ou moins épaisse et d’une teinte plus claire. En comparant ces organismes à l’épi- derme du Taxus baccata, il devient indubitable que cette couche homogène moyenne se trouve formée par la membrane secondaire la plus extérieure des cellules épidermales, dont les limites ont cessé d’être appréciables à cause de leur intime juxtaposition. | B. Si, dans le cas précédent, avec une évidente disposition par couches de la paroi cellulaire, les cellules se trouvent tel- lement réunies entre elles par les côtés que toute trace de sé- paration pins disparaisse, on rencontre, au contraire, d’au- tres cas où les limites entre les différentes cellules sont nette- ment conservées, malgré la fusion complète des différentes couches jaunies de la même cellule, par exemple dans les Por: mium tenax, Aloe margaritifera. C. Enfin, il peut arriver que cette fusion intime des couches de chaque cellule, comme celle des diverses cellules entre elles, arrive au même point, en sorte que la cuticule forme une masse parfaitement homogène. Tantôt cette fusion intime se rencontre Die a = mat Hd Été de Ai)... LS H. MOuL. — Sur la cuticule des plantes. e sur les couches extérieures de la cuticule, dont on peut dis- tinguer encore les couches plus intérieures, les. cellules et les membranes isolées, par exemple, dans les Æphedra distachya (fig. 11), [lex aguifolium, tantôt, au contraire, elle s'étend à toute la cuticule, comme dans les Phormium tenax, Lomatophyllum borbonicum, Ruscus aculeatus, Cycas revoluta. Avec cette dernière forme nous sommes parvenus à une mo- dification de la cuticule qui s'accorde, dans les parties essen- tielles, avec la cuticule appartenant aux parties molles, her- bacées, d’où nous avons pris notre point de départ. Dans les deux cas la cuticule se présente comme une membrane homo- gène qui recouvre les cellules épidermales à leur face extérieure, à cette différence près que sur les feuilles épaisses et coriaces d’un Cycas elle forme une couche épaisse, tandis qu'elle en forme une délicate sur les feuilles minces d’un Dianthus AE que sur les feuilles épaisses la cuticule forme ordinairement des prolongemens effilés entre les cellules épidermales. Or si, d’après les observations précédentes, nous voyons que la cuticule des feuilles coriaces n’est pas une véritable membrane, mais qu’elle se compose de la réunion de la membrane cellulaire primitive » et d’une quantité plus ou moins grande de couches secondaires » appartenant aux cellules épidermales, nous sommes forcés d’ad: mettre le même mode de M cn pour la cuticule mince des feuilles herbacées. Dans toutes les formes de la cuticule examinées jusqu’ici , nous avons vu quelle était disposée à la face extérieure des cellules épidermales, ou plutôt qu’elle était formée par l’épais- sissement de leurs parois extérieures. La cuticule du Bibercia zebrina et Bromelia Ænanus préseute une exception à cette organisation; en effet, la paroi extérieure des cellules épider- males n'offre qu'un épaississement peu considérable, tandis qu'on en remarque un fort grand à la paroi intérieure, et qu’en même temps la couche cellulaire sous-jacente offre, à son côté extérieur, des parois épaissies, en sorte que la cuticule formée de cette maniere se trouve placée entre deux rene FRS de cavités cellulaires. L'adhérence de la cuticule avec les autres membranes des cel- XIX, BoTan. — 4eril, 14 3210 H. MOHL. — Sur la culticule des plantes. lules épidermales est très intime sur les feuilles et sur le tronc; il en est tout autrement de celle des papilles du stigmate de certaines plantes, où elle offre un plus grand développement que la cellule qu'elle renferme et qui est formée de membranes secondaires; ceci se voit surtout tres bien dans les Convallaria mulliflora ; Papaver orientale et Glauciwm luteum. Selon Har- tig (Neue Theorie der Befruchtung der Pflanzen, p. 23), la cuticule, dans ces cas, ne recouvre pas chacun des poils, mais elle leur forme une enveloppe communeen passant sans inter- ruption là où un poil se rattache à d’autres. Je ne saurais con- firmer cette observation, car dans les plantes en question, et particulièrement dans le Papaver orientale (fig. 12), j'ai séparé les papilles épidermales les unes des autres, et j’ai vu bien net- tement la membrane entourer tout le poil, sous forme d’une cellule close. L'espace compris entre la membrane extérieure mince (fig. 12,°a) que l’iode teint en jaune, et la membrane secondaireintérieure épaisse (b) qu’ordinairement l’iode n’affecte pas, est rempli d’un liquide à travers lequel les utricules polli- niques se dirigent après avoir percé la membrane externe. Bien que les faits énumérés jusqu'ici justifient complètement opinion que la cuticule se trouve formée par les couches ex- térieures des cellules épidermales, cette conséquence me parut néanmoins fort douteuse pendant quelque temps, parce que les lignes proéminentes que, dans un très grand nombre de plantes, on trouve sur la cuticule, se dirigent fréquemment, sans aucune interruption, d’une cellule à l’autre (Rumezx Patientia, fig. 3, et la feuille de l’Helleborus fæœtidus, fig. 3-4). Cette organisation, qu’on ne pouvait déduire de la structure des cellules épidermales iso- lées, semblait plutôt indiquer que la cuticule devait être consi- dérée comme une membrane distincte. Mais cette manière de voir s’est trouvée combattue trop fortement par les résultats des observations énumérées plus haut, pour que j'eusse pu admettre cette explication comme fondée en raison; en effet, la continua: tion des lignes proéminentes au-dessus des limites cellulaires ne me semblait pas, par suite d’une observation plus attentive , en contradiction avec la formation de la cuticule telle que nous l'avons exposée. H. MOHL. — Sur la cuticule des plantes. 211 L'examen de l’épiderme, à différens àges, fait voir que les cellules épidermales des jeunes organes sont absolument lisses, et que ce n’est qu'aprés le dépôt qui s’y fait de couches cellu- laires secondaires , et après que leur surface s’est transformée en une cuticule très caractérisée, que ces proéminences de- viennent visibles, soit sous forme de lignes continues, soit de granules isolés. Leur naissance est donc due à un accroissement partiel qui s'opère dans les couches les plus extérieures de l’épiderme seulement après un développement plus parfait (r). Cet accroissement, comme celui du soulèvement de la face extérieure en papilles et en soies, parait se lier étroitement avec la métamorphose chimique que subit la membrane cellu- laire lors de la transformation en cuticule; du moins ce fait parait résulter de ce que dans certains Æ/0e par exemple dans V4. margaritifera , la face intérieure de la cuticule se trouve relevée en papilles semblables à celles qu'on voit ailleurs à la face extérieure, tandis que la couche la plus intérieure, s0- luble dans l’acide sulfurique et inaccessible à l’action colo- rante de l’iode, se trouve absolument lisse. Or, comme la cu- ticule augmente en épaisseur avec l’âge, et comme cette aug- mentation ne saurait s'opérer que par suite de la transfor- mation en masse cuticulaire des couches solubles dans l'acide sulfurique, cette métamorphose chimique ne paraît pas consister en une simple modification de la membrane cellulaire, mais parait en rapport avec un changement dans l’organisation elle- même. (1) Dans ses recherches anatomiques et physiologiques sur la Garance, un des Rédacteurs avait déjà appelé l'attention sur cette structure de la cuticule (page 54)... On voit les réticula - tions passer d’une cellule à l’autre , et d’autres fois, au contraire , n’en pas atteindre les bords. - Dans une espèce à fruits tuberculeux ( Gal, articulatum) les cellules de l’épiderme sont ma- melonées et les réticulations, partant de la base, vont en se dirigeant vers le sommet du mamelon. Ces cellules épidermiques réticulées du péricarpe du Galium diffèrent de celles des anthères..…. Dans les feuilles et le péricarpe du Galium , les réticulations appartiennent à la cuticule la plus externe et non aux cellules sous-jacentes. Il est facile de constater cette observation au moyen de coupes horizontales et verticales très minces. On obtient ainsi des cellules qui présentent à-la-fois plusieurs de leurs faces. On remarque alors l’extérieure beaucoup plus épaisse, et comme formée de deux James minces superposées et intimement soudées entre elles, la supérieure offrant seule les réticulations saillantes lorsqu'on les examine de profil , les autres parois des mêmes cellules n’offrant aucune trace des réticulations , etc. ( Note des rédacteurs.) 14. 219 H#. Mon. — Sur la cuticule des plantes. Par suite de cette métamorphose, les membranes, trans- formées en cuticule, se présentent en quelque sorte comme un organe aussi distinct par sa composition des cellules épidermales que par sa nature intime. La partie de la cuticule , produite par chaque cellule épi- dermale isolée s’unit si intimement avec les parties adjacentes ; provenant d'autres cellules, que dans un grand nombre de cas les limites disparaissent non-seulement à l’œil nu, mais que l’accroissement auquel ces stries proéminentes doivent leur naissance devient commun aux deux parties. Il en résulte que les couches cuticulaires, nées de diverses cellules, se com- binent pour former un organe commun et composé, à-peu-près comme les parois d’une longue série de tubes vasculaires formant, après la disparution de leurs cloisons, un organe composé , le vaisseau. Cette circonstance nous autorise donc à distinguer Ja cuticule comme membrane distincte de l’épiderme, lors même que les observations ci-dessus tendraient à prouver, comme J'ose lespérer, que la cuticule se trouve produite par les paroïs exté- rieures des cellules épidermales elles-mêmes. EXPLICATION DES FIGURES. Le’chiffre place sous chaque figure indique le grossissement auquel l’objet à été observe. Fig. 1-2. Epiderme de l’Helleborus feœtidus. Fig. 3 et 4. Epiderme de la feuille d'Aelleborus fatidus, Fig. 5. Epiderme de la feuille d’4/0e obliqua. Fig. 6. Epiderme du tronc de X/einia neriifolia. Fig. 7. Epiderme de la feuille du Viscum album. Fig. 8. Epiderme de la feuille d'Hakea gibbosa. Fig. 0. Epiderme de la feuille de Nerium Oleander. Fig. 10. Epiderme de la feuille d’Agave lurida. Fig. 11. Epiderme d’un jeune rameau d'Ephedra distachya. Fig, v£. Poils du stigmate de Papaver orientale. 3.H. LÉVEILLÉ. — Champignons des environs de Paris. 213 OsservarTions sur quelques Champignons de la Flore des environs de Paris, Par J. H. LéveizcE, D. M. Suite. (Voy. tome xvr, p. 235.) Mon but, en publiant ces observations, est de faire connaitre plusieurs nouvelles espèces de Champignons que j'ai découvertes dans les environs de Paris; j'ai cru convenable d'y ajouter quel- ques remarques sur le Peziza coriacea de Bulliard, le Tuber cibarium Bull. et le Chænocarpus setosus Rebent. qui ont été décrits depuis long-temps. Acaricus (Mycena) crapornycius. Lév. (PI. 7, fig. 1). Gregarius. Pileo membranaceo convexo subcampanulato glabro undula'o cinereo-albicante mitido ; lamellis dilutioribus sinuatis dente adnatis ramosis anastomosantibus; stipite gracili nudo fistuloso albo basi fuscescente. Has. ad terram in gramimosis circa Parisios ( Vincennes). Autumno. Ogs. Ce Champignon, que j'ai trouvé en assez grande quan- | tité, appartient à la section des Mycènes de Persoon. Il s’éleve à la hauteur de quatre ou de six centimètres; son pédicule est grêle, élastique, fibreux, blanc et légèrement roux à sa par- tie inférieure ; sa cavité ne renferme aucun suc blanc ni co- loré; le chapeau qu'il supporte est membraneux, convexe , glabre, légèrement ondulé à ia marge et d’un gris-blanc brillant; les lames qui en recouvrent la face inférieure sont d’une couleur moins intense, sinuées à leur base et adhèrent au pédicule par un léger prolongement; vers la moitié de leur longueur elles se ramifient et s’anastomosent. C’est sur ce caractère, que je n'ai rencontré dans aucune autre Mycène, que repose cette nou- velle espece. 21/4 3. H. LÉVEILLÉ. — Champignons des environs de Paris. Meruzius APPLICATUS Lév. (PL. 7, fig. 2). Pileo sessili membranacco suborbiculari resupinato lobato subtus albo-tomen- | toso, margine byssoideo demüm denudato; venis radiantibus albis ramoso- | dichotomis. Has. ad coria dejecta circa Parisios ( Bois de Boulogne). Vere. Oss. Le singulier habitat de ce Champignon pourrait le faire regarder commeune espèce douteuse ; mais il existait en si grande | quantité, et ses caractères étaient si constans sur tous les indi- vidus, qu'il m'a semblé digne d’une mention particulière. Son chapeau sessile, très mince, blanc, tomenteux, était immédiate À ment appliqué sur le cuir qui le supportait; sa marge est lobée, ! bissoïde tant qu’il prend du développement, puis elle se dénude. | Les plis, qui sont légérement saillans, blancs, naissent d’un même point et s'étendent jusqu’à la marge en se divisant d’une manière dichotomique assez régulière. SPORIDESMIUM EPIPHYLLUM Lév. (PI, 2, fis. 3) Nigrumw, sparsum. Pedicellis fasciculatis simplicibus erectis septatis ; sporangiis discretis ellipticis obtusis 5-6-septatis; sporis. Has. in foliis et pericarpiis Fagi sylvaticæ circa Parisios (Meudon). Autumno. Oss. Les groupes qui composent ce petit Champignon sont épars etformés par la réunion de plusieurs filamens simples, dres- sés et cloisonnés, réunis à leur base et divergens à l'extrémité supérieure, qui est terminée par un sporange allongé, ellipsoïde pt divisé par des cloisons transversales en six ou sept loges dans lesquelles je n’ai vu aucune trace de spores. Ces différens fais- Ceaux n'atteignent pas un millimètre de hauteur et ne révèlent leur existence que par une couleur noire très intense. Deux autres espèces vivent aussi sur le Hêtre (Sporidesmium Eremita et hormiscioides de Corda, mais ils ne peuvent être confondus. Le même auteur en a décrit un autre sous le nom de fasciculare. Malgré ce caractère, on ne le confondra pas non plus, parce qu’il. est à peine pédiculé, et que ses sporanges, qui sont ovales , n’ont que deux ou trois loges. 3. H. LÉVEILLÉ. — Champignons des environs de Paris. 515 SPORIDESMIUM CLAVATUM Lév. (PI. 7, fig. 4). Sporangiüs obtusis 7-8-septatis cinereis confluentibus cum pedicellis sub- æqualibus erectis septatis concoloribus ; sporis..… Has. ad culmos prostratos Dactylis glomeratæ circa Parisios ( Romainville ). Vere. é Oss. Comme le Sporidesmium Eremita de Corda, celui-ci présente des individus qui vivent presque re ils sont éloignés les uns des autres, et il ne parait en différer que par l'habitat et la couleur. En raison de sa couleur grise, il est tres difficile à apercevoir ; je n’ai pas observé de spores dans les loges de son sporange. Hecmnraosporium carpopxiLum Lév. (PI. 7, fig. 5). Floccis dense aggregatis ramulosis septatis; sporangiis terminalibus elongatis utrinque obtusis 4-5-septatis; sporis. …. Has. ad fructus maturos ÆAmygdali Persicæ, Lutetiis. Æstate. Os. Les Pêches présentent quelquefois sur leur surface des taches noires orbiculaires plus’ou moins étendues; si on les examine au microscope, on voit qu'elles sont formées par un petit Champignon dont les filamens sont très rapprochés les uns des autres; ils sont simples ou divisés en deux ou trois rameaux et cloisonnés; leur extrémité supérieure supporte un sporange renflé à sa partie moyenne, obtus à ses deux extré- mités, et divisé par quatre ou cinq cloisons transversales. La substance de la Pêche sur laquelle se développe ce Champignon ne se pourrit pas, au contraire, elle devient sèche et cassante. HELzMiNTHosPoriUM ARUNDINIS Lév. ( PI. 7, fig. 6). Hypophyllum atrum , floccis simplicibus vel parcè ramosis approximatis opacis ; Sporangis pyriformibus +3-septatis. Has. frequens in foliorum pagina inferiore adhüc vivorum Pbragmitis com- munis circa Parisios. Æstate et Autumno. Oss. Ce Champignon est extrêmement commun sur les feuilles de l'Arundo Phragmites , je l'ai trouvé aussi dans le midi de 216 7. H. LÉVEILLÉ. — Champignons des environs de Paris. la France, et en Corse sur celles de l/rundo Donax ; il en oc- cupe presque entièrement la face inférieure, et ressemble par- faitement à un fumago ; mais quand on l’examine au microscope, on reconnait qu'il est composé de filamens noirs, opaques, dressés, simples ou divisés en deux ou trois rameaux qui sup- portent, à leur extrémité, un sporange allongé, simple ou divisé en trois ou quatre loges dans lesquelles je n’ai jamais vu de spores distinctes. Les feuilles sur lesquelles il se développe ne pa- raissent pas être affectées de sa présence, mais en automne elles se roulent sur les côtés, et leur face supérieure est frappée de dessiccation dans tout l’espace qu’ils occupaient. HapLariA NIVEA Lév. (PI. 7, fig. 7). Floccis fasciculatis erectis simplicibus septatis ; sporis niveis ovalibus. Has. in Sphæriäâ elongatâ ad ramos Robiniæ Pseudacaciæ ‘circa Parisios ( Romainviile). Vere. Oss. Cette petite espèce se fait remarquer par sa blancheur. Ses filamens, qui ont de un à deux millimetres de hauteur, sont réunis à la base et s’éloignent les uns des autres à leur partie supérieure; ils sont simples, d’un volume égal dans toute leur longueur, transparens et cloisonnés ; leur sommet se termine par un bouquet de spores; on en remarque également un au niveau des cloisons des quatre ou cinq articles supérieurs. Ces spores sont ovales, simples, parfaitement transparentes , et se détachent avec facilité. Cette espèce est très commune sur les branches du Robinia Pseudacacia. Dans les temps humides, elle disparait presque entièrement en se desséchant et devient mé- connaissable. Quelques auteurs, parmi lesquels je citerai M. Endlicher, réunissent ce genre aux Potrytis; je ne partage pas cette opi- nion, parce que je pense que l’on doit réserver ce nom aux Mucédinées, dont les pédicelles sont cylindriques, creux, cloi- sonnés et rameux, et qui portent à l'extrémité de chaque ra- meau une spore simple et sessile. Considérée sous ce rapport, la section des Botrytidées sera bien circonscrite et comprendra les genres Botrytis Pers., Polyactis Lk., ’erkicillium Nees, 3. IH. LÉVEILLÉ. — Champignons des environs de Paris. 217 Acrostalgmus Corda, et Peronospora Cord. Ces deux derniers ont trop d’analogie avec le Botrytis effjusa Desmaz. pour l'habitat et la structure pour former des genres particuliers. DESMOTRICHUM Nov. gen. Étym. : %quds, nodus , et OfË, capillus. Car. GEN. Flocci simplices erecti septati, articulis medio nodosis; sporæ sessiles continuæ pyriformes ad apicem et circà nodos conglomeratæ. D. srmpzex Lév. (PI. 7, fig. 8). Floccis sparsis erectis simplicibus sporisque pyriformibus niveis. Has, ad cortices dejectos, Lutetiis. Vere. Ogs. Ce Champignon, qui est très fugace, se montre sur les écorces humides sous la forme de filamens épars qui ont près de deux millimètres de haut. Soumis au microscope, ces fila- mens sont simples, transparens, creux et cloisonnés; chacun des articles présente, à sa partie moyenne, un renflement vési- culeux, sphérique, autour duquel les spores sont attachées; dans le dernier article seulement, ce renflement est terminal ; les spores sont simples, pyriformes, transparentes et fixées par la plus petite extrémité. Quand on compare le Desmnotrichum avecle genre Haplaria, on trouve la plus grande analogie; en effet, ils appartiennent tous deux à la troisième section des Hyphomycetes de Link; mais la forme des filamens et le mode d'insertion des spores m'ont paru suffisans pour former ce nouveau genre : dans lun, les articles des filamens sont simples, égaux, et les spores sont attachées au niveau même de la cloison des articles, tandis que, dans l’autre, les articles sont vésiculeux à leur partie moyenne et donnent attache par ce point même aux spores, et les cloi- sons restent nues. Ces caractères, qui demandent à être vus au microscope, suffisent cependant pour établir une grande diffé- rence entre ces deux genres. | 218 3.H. LÉVEILLÉ. — Champignons des environs de Paris. Ornium crysrazLiINUM Lév. ( PI. 7, fig. 9). Floccis sparsis gregariisve simplicibus albis roridis; articulis secedentibus, inferioribus globosis , superioribus ovatis- Has. sero autumno in foliis vivis Sonchi oleracei circa Parisios ( Weudon ). Os. Quoique cette petite plante croisse sur les feuilles, on ne peut la confondre avec l’'Ordium monilioides de Link, que l’on rencontre sur les feuilles des Graminées. Dans cette dernière, les filamens sont serrés, pressés les uns contre les autres; les articles qui les composent sont tous égaux et ovales , tandis que, dans l'Oidium crystallinum , ils sont épars, et les articles de forme différente. SpHæÆrIA cryprosroma Lév. (PI. 7, fig. 10). Peritheciis gregariis globosis papillatis hirtis atris è subiculo villoso concolori emergentibus. Has. ad ramos humi prostratos Ericæ cinereæ, circa Parisios ( Bois de Boulogne). Vere. Os. Cette Sphérie a des rapports avec le Sphæria aquila pour la forme et la couleur ; mais elle en diffère par les réceptacles, qui sont globuleux , non déprimés autour de lostiole , et qui, pendant toute la durée de leur existence, sont recouverts d’un tissu filamenteux noir, qui cache leur ostiole. Les réceptacles sont remplis d’une pulpe blanche, composée de paraphyses très nombreuses et de thèques claviformes , dans lesquelles on aperçoit huit spores allongées , aiguës aux deux extrémités, cloi- sonnées et un peu étranglées à leur partie moyenne : elles sont placées obliquement et presqu’en travers les unes au-dessus des autres. PEZIZA CORIACEA Bull. Bulliard a décrit, sous le nom de Peziza coriacea , une espèce de Champignon, que l’on rencontre assez fréquemment sur les fumées du Cerf, du Cheval et de l’Ane. « Elle est ordinairement, dit-il ( Æistoire des Champignons , page 258 , PL. 438, fig. 1), de J. H. LÉVEILLÉ. — Champignons des environs de Paris. 210 la grandeur d’une lentille , glabre et d’une couleur cendrée : sa chair est épaisse et ne se déchire que difficilement ; la partie inférieure , de la même couleur que la supérieure, se prolonge en un pédicule grêle, allongé et ordinairement aminci à sa base. Sa partie supérieure , peu profondément creusée en soucoupe, et pour l'ordinaire d’une couleur ferrugineuse dans le centre, porte une poussière grisâtre fort abondante. La seule espece qui ait du rapport avec elle est la Pézize ponctuée; mais elle a sa partie inférieure terminée par un gros pédicule court et noir, et sa partie supérieure blanche, qui n’est point poudreuse, est parsemée de points noirs très visibles : elle est d’ailleurs beaucoup plus large, etc.» Persoon , après Bulliard, est le premier auteur qui ait fait mention de cette espèce. Voici comment il s'exprime (Corrment. de Fung. clavæf. p.152):«Quæ etiam infimeto crescere dicitur, etiam ad hoc genus (Sphæria) auf modo prioris varietas junior? » (Sph. poronia ). Comme on le voit, cet illustre botaniste ne le considérait pas comme légitime , et, en effet , il n’en a jamais rien dit dans ses autres ouvrages. De Candolle et Swartz l’ont décrite , et ce dernier l’a observée quand elle n’était plus recou- verte de poussière et que son disque était blanc. Fries l’a placée (Syst. Myc. Il, p. 139) dans le genre Putellaria, dont le Lichen atratus d'Hedwig est le type( Musc. Frond. II, p.61 , tab. 27, fig. À). Nees d'Esenbeck l’a figurée également. Le rapproche- ment du mycologue suédois ne peut être maintenu , parce que l'examen microscopique démontre manifestement, dans le Li- chen atratus d'Hedwig ou Peziza patellaria de Persoon , un hyménium composé de thèques, qui renferment des spores cloisonnées , et que , dans la Peziza coriacea, il n’y a ni hymé- nium ni thèques. Chevallier , MM. Brongniart et Duby ont adopté l'opinion de Fries ; je ne ferai pas un reproche à mon excellent confrère M. Mérat de l'avoir comprise, après tant d'auteurs justement célèbres , dans sa nouvelle Flore des envi- rons de Paris (page 236 ). I1y a, dans les différentes branches de l’histoire naturelle des espèces que l’on est dans la nécessité d'admettre, parce qu’on se trouve souvent dans l’impossibilité de pouvoir les vérifier, et d’ailleurs, dans ce cas, la citation de 220 3. H. LÉVEILLÉ. — Champignons des environs de Paris. la source où on l’a puisé ne met-elle pas à l'abri du reproché d’ignorance ou de plagiat. Wallhroth. (EL Germ. 15, p. 510) en a fait un Cycledium , mais ce genre réunit des plantes si différentes, qu’il est impos- sible de le conserver. Enfin M. Endlicher (F1. Pos. p.46, et Gen. Plant. p. 38) l’a rangée dans le genre Lecanidion, qu’il caractérise ainsi : Peri. ! thecium patellæforme ; marginatum, apertum, velo tenui cum nucleo confluente tectum , discus demum ascis annulatis erum- pentibus pulverulentus. Tous ces caractères se rapportent bien, en effet, au Peziza coriacea, seulement sa surface n’est pas recouverte de spores annulées ; et si on les rencontre quel- quefois dans les Peziza patellaria, c’est quand ce Champignon se décompose et qu'il est arrivé au dernier terme de son exis- tence. Des observations que j'ai faites dans plusieurs points de la “France m'ont prouvé que la Pezize coriace de Bulliard était le premier âge et le plus souvent un arrêt de développement du Sphæria poronia. Si cette plante a déjà reçu tant de noms, il ne faut pas croire qu’elle n’a pas été bien observée, au contraire, elle a été vue et très bien décrite sous ses différentes formes ; il suffisait de suivre son développement pour en fixer la nature. Il n’y a certainement rien de plus précis que ce que dit Fries en parlant du Sphæria poronia : « Discus junior excavatus, pulverulentus absque peritheciis, deir explanatus nudus ex os- tiolis prominulis nigro-punctatus. » Mais pourquoi le même au- É teur dit-il du Peziza coriacea : « Habitu Sphæria punctata, sed minor, glabra ettestibus , « Bulliardet Swartz, » seutiquam junior ætas, quod mihi vero simile visum. » C'est que Fries avait ac- cepté l’espece sur l'autorité de Bulliard, de De Candolle et de Swartz, et qu'il ne l’avait pas vue. Tous les mycologues, comme lui, ont été trompés par la figure et la description de l’auteur de l’histoire des Champignons. Pour se convaincre que le Peziza « coriacea et le Sphæria poronia ne forment qu’une seule et même plante, mais sous deux formes différentes, il suffit d'en suivre le développement depuis sa naissance jusqu’à son état parfait. Ces: deux formes dépendent de l’âge :et des :circonstances at- 3. H LÉVEILLÉ. — Champignons des environs de Paris. 2a1 mosphériques. Dès le début, la plante ne représente qu'un petit tubercule arrondi supporté par un court pédicule; dans des cir- constances favorables, ce tubercule grossit, puis se creuse lé- gèrement en soucoupe, et se recouvre d’une poussière grisätre ou légèrement ferrugineuse. Le pédicule prend plus de consis- tance, se dilate et se confond avec la cupule à sa partie supé- rieure ; la poussière dure plus ou moins long-temps, enfin elle disparaît et laisse voir un disque blanc; selon le degré de dé- veloppement, si on la coupe perpendiculairement, on voit que toute sa substance est ferme, blanche, ou bien au-dessous de sa surface on remarque des réceptacles arrondis ou allongés, terminés par des ostioles, d’abord cachés, qui percent le disque et deviennent ensuite légèrement saillans; chaque ostiole est noir, et leur dissémination donne à ce disque une apparence ponctuée, d’où vient le nom de Sphæria punctata. Si, au contraire, la saison est pluvieuse pendant quelque temps, ou que le Champignon se soit développé dans un lieu humide, le mode de végétation est changé. Le petit tubercule prend moins de volume, l’excavation ne se dessine que fort tard ou pas du tout, et toute la surface reste couverte de poussière; en même temps le pédicule s’allonge, devient grêle, tomenteux, grisatre, rarement on le rencontre raccourci, glabre et noir comme dans l'espèce normale. Si dans cet état il survient un temps chaud et sec, le Champignon, malgré sa vigueur appa- rente, n'arrive pas à fructification; quelques individus seule- ment, que l’on peut considérer comme favorisés, présentent un petit nombre de points noirs qui sont les premiers élémens des réceptacles. Je dois à cette circonstance les résultats auxquels je suis arrivé, et c'est elle qui m'a engagé à suivre le dévelop- pement de cette espèce, et à étudier les modifications que la sécheresse ou l'humidité de la saison lui font éprouver. Je pense donc, d’après ces observations, 1° Que le Peziza coriacea et le Peziza punctata de Bulliard ne sont qu'une seule et même plante; la première est le jeune âge ou un état anormal de la seconde; 2° Que les genres Patellaria F. et Patella Chev. ne peuvent être conservés, parce que le Peziza patellaria Pers. ou Lichen La 222 J. H. LÉVEILLÉ. — Champignons des environs de Paris atratus Hedw. est une véritable Pézize, mais dont le disque n’est pulvérulent que par vétusté; | 3° Que les genres Cycledium Wall. et Lecanidion Endi. qui ont pour type la même espèce que les précédens, et qui com- prennent le Peziza coriacea, doivent également être sup- primés ; 4° Que le Patellaria testacea F. (1) n’est qu’une forme du Peziza coriacea , et que ni l’une ni l’autre ne peuvent subsister comme espèces. Tuer cigariuM Sibth. L'existence de la Truffe { Tuber cibarium), dans les environs de Paris, est hors de doute et ne doit plus étonner personne. Vaillant Va indiquée dans son Botanicon parisiense, maïs sans donner aucun détail, pas même la localité. Dupetit-Thouars en a trouvé dans le mois d'octobre, en 1827, à Vaux-Pralins, près de Melun, ce qui ne paraîtra pas surprenant, puisqu on se rapproche de la Bourgogne, où la Truffe d'été (Tuber æstivale) est très com- mune. Depuis long-temps on sait que ce Champignon croît aux portes de Paris, à Vincennes dans le terrain calcaire du coteau de Beauté, entre la porte de Saint-Maur et celle de Nogent, où les gardes en rencontrent quelquefois sur l’indication de leurs chiens. Trattinnick rapporte (Esb. Schwaem. ) qu'elles étaient si communes autrefois dans le parc de Villetaneuse, près de Saint-Denis, que M. de Villetaneuse, procureur-général, en avait affermé la récolte, en 1764, pour six ans, moyennant la somme de 250 livres en argent, et de plus 10 livres de truffes qu'on devait lui donner chaque année. Une pareille clause semble indiquer qu'elles étaient très communes dans cette pro- priété, et faisait espérer qu'il en existait aux environs. En effet, M. Bouteille a adressé à l’Académie des Sciences des Truffes qu’il avait trouvées pendant le mois de février 1842, à (x) Sparsa vel 2-3 specimina simul nascuntur, sicca, firma , crassiuscula , plano-concava, obtusè marginata , à lin. lata, disco pulvere copio obtecto. In fimo equino reperi (F. Syst. Myc. vol. 11, p. 159). 3. H, LÉVEILLÉ. — Champignons des environs de Paris. 223 Magny, petite ville du département de Seine-et-Oise (1). Quel- ques années auparavant (1835), M. de Brebisson avait présenté à la Société académique de Falaise de véritables Truffes décou- vertes dans les environs de cette ville, sous un coudrier, à une profondeur de seize centimètres, dans une terre noirâtre, re- posant sur un sol argileux. On en a aussi trouvé quelques-unes dans les environs de Caen et d'Alençon, que M. E. Deslongs- champs, professeur d'histoire naturelle à Caen, a décrites dans le premier volume des Mémoires de la Société linnéenne du Cal- vados, sous le nom de Tuber Blotis. Les Truffes existent-elles dans les départemens les plus septen- trionaux de la France? je n’ai aucun renseignement précis sur ce point; mais on ne voit pas pourquoi elles n'y viendraient pas, quand on sait qu'il y en a en Angleterre. Harton paraît être le premier qui les ait observées dans ce pays; Morisson en a parlé dans son histoire de Northampton et dans celle desi plantes d'Oxford. Le docteur Robinson, dans une dissertation intéres- sante sur les Truffes ( Transactions philosophiques, vol. xvi, p. 935), assure même qu'elles ne diffèrent point de celles du Languedoc et de la Provence; mais ce qu’il y a de plus singulier, c’est qu’on pense qu'elles n’existent en Angleterre que dans le Northampton, et que les graines y ont été apportées avec des plantes que l'on a fait venir de France. Fries dit qu’il n’y a pas de Truffes.en Suède (Y’erwm Tuber ir Suecia hactenus non lec- tum est), et que Linné, trompé par la forme des verrues et par odeur de l’Elaphomyces muricatus, a décrit ce Champignon (F1. Suec. n° 128 r) sous le nom de Lycoperdon tuber. Les Truftes que M. Bouteille m’a fait l'amitié de me commu- niquer ont été trouvées dans un petit bois d’un hectare et demi, situé sur le grand plateau calcaire qui environne Magny; la terre végétale n’a que très peu d'épaisseur et manque même dans quelques endroits, et l’aridité est telle que les arbres de haute futaie ne peuvent y végéter. On y rencontre quelques bouquets de Hétres, de Charmes, de Coudriers, et le Bouleau qui en (1) Comptes rendus de l’Académie des Sciences, mars 1842, page 540. Par erreur typo- graphique on a mis Lagny au lieu de Masny. 224 J. H. LÉVEILLÉ. — Champignons des environs de Paris. forme l'essence est tout rabougri. C'est dans cette mince couche de terre végétale, à la profondeur de 2 à 6 centimètres qu’on les rencontre: il suffit de fouiller la terre, pour en trouver. Je les ai examinées avec le plus grand soin, et elles ne m’ont pas présenté la plus légère différence avec le Tuber cibarium. Leur volume , comme dans tousles pays , est variable : elles ont rare- went plus de 4 centimètres dans leur plus grand diamètre; ce- pendant M. Bouteille en a vu une qui pesaitencore 70 grammes après huit jours de conservation dans un lieu échauffé , ce qui suppose un volume plus considérable. Leur surface extérieure est noire et recouverte de verrues prismatiques très prononcées ; la substance est d’un brun foncé, presque noir, parcourue par # des veines blanches anastomosées linéaires quand on coupe la Truffe, quelquefois membraneuses et assez larges, au contraire, quand on la casse; les spores sont ovales, hérissées, noires, au nombre de deux, trois ou quatre, renfermées dans des vésicules transparentes, sphériques et munies d’un très court pédicelle. Leur odeur est douce , suave, moins animalisée que celles qui viennent du Périgord ; leur saveur présente les mêmes avantages : elles ne se brisent pas sous la dent ; au contraire, elles se laissent diviser et permettent de les déguster plus facilement. J'en ai soumis quelques-unes à des connaisseurs, à des habitans du Périgord, qui les ont prises pour des Truffes de leur pays; plu- sieurs même n’ont pas voulu croire qu’elles fussent des environs de Paris. Espérons que cette découverte ne sera pas stérile, et que bientôt on connaitra d’autres localités. Dans les renseigne-M mens que me donne M. Bouteille, il me dit que , depuis plus de “ douze ans, les Truffes de Magny sont jetées dans le commerce, mais d’une manière clandestine. La personne qui les avait trou- vées les envoyait depuis cette époque à Orléans, d’où elles reve-w naient à Paris sous le nom de Truffes du midi; dans l’espace d’un hectare et demi, elles croissent en si grande quantité, qu'elle en a récolté certaines années jusqu’à 5o kilogrammes, qu'on lui payait une centaine de francs; enfin, en 1842 , une caisse de Truffes, adressée à Orléans, par la diligence, comme renfermant des D. de terre, a trahi le secret: la curiosité et l’indis- crétion du rh ont consommé le reste. Le bruit s'est 3. n. LÉVEILLÉ. — Champignons des environs de Paris. 25 répandu qu'il y avait des Truffes à Magny ; on a tourmenté et questionné l'expéditeur, qui a fini par dire, mais à son grand regret, l'histoire de son commerce. Au mois de décembre, pendant la nuit et principalement quand le temps était mauvais, pour n'être pas vu, il allait à la recherche. L’habitude qu'il avait acquise faisait que jamais ses peines n'étaient perdues. Jamais il ne s’est servi d'aucun animal pour les découvrir, pas même de cochons ; il ne consultait ni les saillies, ni les ger- cures de la terre, ni les insectes, que l’on dit voltiger au-dessus des truffières; il connaissait les endroits par instinct et sans savoir comment. M. Bouteille a cependant remarqué que les Mulots en étaient friands , et très souvent l'ouverture d’un ter- rier lui a servi pour arriver à des Truffes qui n’avaient subi aucun déplacement, et dont plusieurs étaient en partie rongées par ces petits animaux. Il paraît prouvé que ces Champignons parcourent leurs pério - des de végétation dans l’espace d'une année à- peu- près, du moins on le croit généralement, et les observations de M. Bou- teille semblent confirmer ce fait, puisqu'il en a trouvés de très jeunes dans le mois de mai, et d’autres parfaitement conservés dans le mois de février. La végétation serait donc soumise à . l'intensité et à la durée du froid qui, dans un cas, retarderait son développement primitif, et dans l’autre sa maturation. Comme on le sait depuis long-temps pour les Truffes du midi, celles de Magny commencent à se montrer sous la forme de petits corps sphériques plus où moins réguliers, leur surface est lisse et de couleur rouge, leur substance blanche, sans apparence de veines, inodore et insipide; ce n’est qu’en augmentant de volume, que l'extérieur se gerce dans toutes les directions, et que les ver- rues se forment, mais elles n'existent jamais dans Jes jeunes individus; et dans le mois d'octobre, bien qu'elles présentent tous les caractères propres aux Truffes, leur chair est encore peu colorée, presque inodore, et en décembre seulement elles peuvent être récoltées. Elles végètent donc un peu plus tard dans les environs de Paris que dans le midi de la France, ce qui paraît dépendre de la différence de latitude. Cette in- fluence de la température est même déjà très remarquable à XIX, Boran. —- Avril 15 226 3. H. LÉVEILLÉ. — Champignons des environs de Paris. Magny, puisque celles qui existent dans la partie méridionale du bois, et qui est presque entièrement dépourvue d'arbres, arrivent à leur degré de maturité vingt ou trente Jours avant celles qui naissent dans l'intérieur et à l'ombre. On a fait jusqu’à ce jour de vains efforts pour établir des truffières artificielles, les tentatives du comte de Borch et de de Bornholz n’ont été suivies d'aucun résultat pratique avanta- geux; je ne saurais donc trop engager M. Bouteille, qui déjà dans quelques circonstances a donné des preuves d'un véritable talent d'observation, à vouloir bien répéter les expériences qui ont été faites et à en tenter de nouvelles. Je ne doute pas du succès en y mettant un peu d'opiniâtreté; propriétaire d’un bois dans les environs de Magny, il pourra varier ses essais sans être contrarié par personne. Cuæwocarpus Rebent. Parmi les plantes cryptogames que Dillen a fait connaître, il y en a deux qu’il a désignées par le nom d'Usnea ; l'une est sté- rile; l’autre, au contraire, présente des tubercules que l’on peut regarder comme étant les organes de la fructification. Les au- teurs qui l'ont suivi en ont rapproché quelques-unes qu'ils avaient découvertes et qui leur ressemblaient pour la forme et la couleur; les unes également stériles, les autres fructifiées, comme, par exemple , le Lichen setosus Leyss., le Rhizomorpha hippotrichodes Roth. ,le Ceratonema hippotrichodes Pers. , etc. Il est résulté de ces rapprochemens une confusion dans la syno- nymie qu'il est assez difficile de déméler, et la difficulté est d’autant plus grande,que ces différentes plantes ont été considé- rées tantôt comme des Lichens, tantôt comme des Champignons; d’un autre côté, comme les auteurs ont emprunté sans vérifica- tion leurs citations les uns aux autres, on explique aisément « comment la confusion a pu avoir lieu et comment elle s’est per- pétuée. Je vais essayer, après Achar, Roth , Eschweiler et Wall- roth de présenter la synonymie la plus plausible de chacune de ces plantes. Les figures qui existent dans les ouvrages, les caractères énoncés et l'indication précise du lieu où elles se sont PRÉ ENÉILLÉE — Champignons des environs de Paris. 327 développées me rendront, je l'espère , cette tâche assez facile; quelques dénominations cependant resteront douteuses , parce que les descriptions ont été faites sur des individus imparfaits, et qu’on a cité des synonymes qui ne convenaient pas parfai- tement. Pour bien faire comprendre la portée de la question , je crois devoir rapporter le texte de Dillen. Usnea nigra, setæ equinæ facie, parum ramosa. The horse-hair Usnea. Fila mihi sunt palmaria A , et dodrantalia . rigida , nigra , glabra , teretix', setæ equinæ similia, variè incurvata;, versüs extremitales tantüm in pauca filamenta divisa. Inter alios muscos truncisädnascentes è Patagoniâ delatos inveni. Similem B; sed tenuiorem et parciüs divisam habeo e corbe salicinâ in cellâ diù reposità enatam, et eamdem interdüm observo in involucro putrescente phialarum vinum florentinum continentium (ist. Musc.p.67,tab.13,fig. A et B). Quand on compare les deux figures , on est étonné que Dillen ait trouvé ces deux plantes semblables. Celle qui est indiquée par la letire A est grande, rameuse ; son volime diminue sensi- blement de la base au sommet : elle est stérile et a pris naissance sur un tronc d'arbre. Celle de la figure B est remarquable par sa ténuité et le petit nombre de ses rameaux : elle est d’un égal volume dans presque toute sa longueur ; sa surface présente cà et là des tubercules , et elle s’est développée dans une cave. La première a été considérée par Leysser et par d’autres botanistes comme un Lichen; en effet, elle offre les plus grands rapports avec un Æ/ectoria, et son habitat ne contredit certaine- ment pas cette supposition. Aussi est-ce elle que l’on cite le | moins souvent. La seconde a été placée dans les Rhizomorpha : dont on a fait tantôt un genre de Champignons, tantôt un genre de Lichens , et elle est manifestement autant éloignée de ces derniers par son habitat que par son mode de Rai es c’est elle qui à servi de type et qui me servira aussi de point de | départ pour établir la synonymie. Si les auteurs , avant de statuer sur l'identité d’une espèce, avaient toujours eu sous les yeux des échantillons fructifiés , les chances d'erreurs auraient été bien moins fréquentes, et ils n'auraient pas cherché à rapprocher de la figure B de Dillen les 1 ret 1 228 3. 1. LÉVEILLÉ, — Champignons des environs de Paris. re rameux, mycétoides et stériles de l’Zparicus andro-| saceus ou d’autres espèces VOISINES ; c'est cependant ce qui est | arrivé à presque tous. L'habitat, comme dans le cas précédent, devait faire sentir d'avance que ces plantes n'étaient pas sem- | blables. | Rien n’est plus commun que ce Champignon : il croit en automne sur les feuilles des Pins et même sur celles du Chéne. ! Si le temps est humide, on les trouve souvent couvertes de filamens noirs, rameux et brillans comme des cheveux, Dans cet état, ils ressemblent, il est vrai, assez bien à la plante de Dillen et au Rhizomorpha setiformis ; mais ils sont rampans et stériles. Si, au contraire, la saison est peu humide, que le Champignon ne soit pas étouffé sous un amas de feuilles, ses pédicules s'élèvent, sont plus gros, supportent non pas des tubercules, mais bien de véritables chapeaux. Quelquefois cependant on rencontre plusieurs individus fructifiés sur un pédicule rameux, l'Agaricus Aueri, qui appartient à la même section, en présente un exemple remarquable, et il y a peu de temps que j’ai observé un fait non moins curieux: cest le pédicule de V4 garicus androsaceus adhérent, rampant, très fin et s'étendant d’une extrémité à l’autre des feuilles de Pin , comme un véritable rhizome, et donnant naissance à des pédicules secondaires fertiles, mais dressés , beaucoup plus gros que lui, et également éloignés les uns des autres. Devenue libre , cette souche prin- cipale se divisait irréguliérement et ne présentait plus que des rameaux stériles. Ces observations démontrent que ces Agarics, ainsi que d’autres, se développent parfaitement bien en plein air, et qu'ils ne sont contrariés dans leur végétation que par la quantité de feuilles quiles recouvrent ou par un excès d’humi- dité. Si maintenant on voulait, maloré l'évidence, considérer comme identiques le Rhizomorpha setiformis de Roth, où la figure B de Dillen et le Ceratonema hüippotrichodes de Persoon , il faudrait expliquer comment'un Champignon appartenant à la classe des Hyménomycètes pourrait passer dans celle des Pyré- nomycètes, en végétant dans des circonstances moins favorables, ef vice versd. je ne pense pas qu'aucun mycologue aborde sérieusement cette question. Persoon pouvait bien croire que 3. H. LÉVEILLE. — Champignons des environs de Puris. 220 ces filamens appartenaient à un Agaric ; mais il n'en était pas convaincu, puisqu'il dit (Myc. Eur.I, p. 50 ): Non videntur stipites steriles Agarici cujusdarn. Il est probable que, dans cette circonstance , il défendait une espèce qu'il avait créée, et d’ailleurs que signifie le genre Ceratonema ? Ne présentant pas d'organes de fructification,on ne peut lui donuer aucune place dans une classification, méthodique, et, s’il mérite de fixer l'attention, c'est seulement pour en suivre le développement. Sous ce rapport , les observations de Fries, de Sprengel, d'He- renberg et d'Eschweiler ne laissent rien à désirer. Rebentisch ( Prod. F1. Neom. p. 350, tab. 3, fig. 12 ) a fait du Rhizomorpha hippotrichodes le genre Chænocarpus , qui a été adopté par Sprengel et par Fries ; mais les caractères suivans, qu'il lui assigne , paraissent avoir été établis d’après des échan- tillons vieux ou mutilés: Peridium transversim affixum longi- tudine supernè sese aperiens , pulvis seminalis in centro peridii aggregatus. M. de Humboldt a constaté les mêmes caractères. Rebentisch ajoute qu’il n’a jamais vu les réceptacles avec des ostioles, comme les ont figurés Bulliard et Sowerby , cependant il reconnait ces plantes comme identiques , si lon en juge d’a- près la synonymie qu’il donne. Je conserve cependant ce genre , mais en modifiant ses caractères , et , si je ne le laisse pas avec les Rhizomorpha, c’est que, dans ceux-ci, la fructification n’est pas encore connue. Les tubercules, plus ou moins gros, irréguliers et pourvus d’un grand nombre d’ostioles parfaitement distincts, ne m'ont pré- senté dans leur organisation rien qui püt les faire considérer comme de véritables organes de reproduction ; ils sont noirs, tres friables , vides ou remplis de filamens; ils ne renferment pas de thèques. On y rencontre bien quelquefois, et mêlées à des détritus d'insectes, des spores noires , ovales , libres et bilocu- laires ; mais elles sont si rares, qu'on est en droit de nier leur existence. La fructification du genre Rhizomorpha , malgré les travaux d'Eschweiler, me paraît digne de fixer l'attention des mycologues. L'organisation du ChænocarpusW'éloigne de tous les genres de Champignons qui ont été étudiés Jusqu'à ce jour avec soin. Lestro 230 T. H. LÉVEILLÉ. — Champignons des environs de Paris. ma est capillaire, noir, luisant, dressé, simple, quelquefois rameux, ressemble parfaitement à des crins : l'extérieur est formé d’une membrane assez épaisse , dure, résistante : elle renferme dans son intérieur un tissu blanc, composé de cellules allongées et per: | Sistantes, ce qui permet de le distinguer du Ceratonéma > Qui pa- raît fistuleux par la destruction d’un tissu semblable. Ca et là on remarque sur le stroma des réceptacles qui sont isolés et quél- quefois réunis deux à deux: ils sont à-peu-près coniques, renflés à leur base, noirs et glabres; leur ostiole est obtus ét le plus ordi- nairement terminé par un tissu filamenteux blanc. Quand on les coupe transversalement, on voit qu’ilssont composés de deux par- tes, du réceptacle proprement dit et d’une substance blanche qui en tapisse la paroi intérieure, mais qui ne remplit pas le centre. Soumise au microscope , elle est composée de cellules irrégu- lières, polygones, dont les plus intérieures paraissent renfermer les spores. Celles-ci sont simples, noires , ovales, et même res- semblent plus à un triangle sphérique irrégulier, dont un des angles aurait été émoussé. Elles ne présentent pas de pédicelles, et l'absence complète des thèques ne permet pas qu'on les rap- proche du genre Thamnomyces, qui, selon Fries, a ces organes plus prononcés que les sphéries. CHÆnocarpus Rebent. Caract. emend. Stroma capillare, erectum , simplex vel ramosum intüs stupeum; r'ecepta- culis exsertis , discretis, sessilibus, ostiolatis ; Sporis continuis in strato celluloso nidulantibus ? Chænocarpus setosus Rebent, CPL 7, fig. a ). Has. in cryptis ad ligna et ad lintea. Rarissime receptacula profert sub dio. | Usnea nigru, seitæ equinæ Jfacie, parèm ramosa, Dill. Hist. muse: p. 67, tab. 13, fig. 11 0. Lichen hippotrichodes Weber. Spic. Flor. Goett. p.231, n, 266 ; Linn. Syst. nat. ed Gmelin. vol. x1,p. 1378, n.301.— Ach. Prodr. Lich. P- 220, n: 34. Lichen setosus, Leyss. FL. Hal. p. 286, n. 1171. -- Roth. F1. Germ. p. 515. Lichen setiformis var. 8 tuberculosa, Ach, Lich. Univ. p. 589. Rhizomorpha setiformis var. 8 tuberculose , Roth. Catal. Bot. 1 , p. 235. Bhizomorpha tuberculosa , Ach. Syn. Lichen , p. 290. — Wall. FI. Germ. pP. 72. J.H. LÉVSILLÉ. — Champignons des environs de Paris. 231 Byssus filamentnsa, jfilamentis longis teretibus setaceis nigris, Guett. Observations sur les plantes , page #4, n. 4. Hypoxylon loculiferum , Bull. Histoire des Champignons, page 174, PI. 495, fig. 1. Sphæria hippotrichodes , Sowerby, Engl. Fung. tab. cc. Sphæria setacea, Pers. Comm. de Fungis clavæf. p. 155. Thamnomyces hippotrichodes , Frices. Syst. Myc. Index. alph. p. 184. Chænocarpus setosus , Rebent. F1. Neom. p. 350, tab. 3, fig. 12 a et 12 D. — Spreng. FL. Hal. p. 360. — Gen. PL p.978, n. 4011. — Fries. Syst. Orb. Veg. p. 297, quoiqu'il considère les plantes de Bulliard et de Sowerby comme un [nouveau genre ou comme un fihizomorpha avec des réceptacles mono- stomes. M. de Humboldt a rapporté avec doute une plante de Pluke- net, représentée dans la Phytographie( 1, tab. 26, fig. 6), et qui est le Tillandsia usneoides L. Les synonymes suivans des auteurs peuvent être regardés comme appartenant à des individus stériles du Chænocarpus setosus et surtout à des pédicules également stériles de quelques espèces d’Agarics ( Ag. rotula , androsaceus , etc. ). Usnea hippotrichodes, P. Schrank. Baier, F1. vol. 1, p. 548, n. 1567. — Hoffm. Deutsch]. Fl. Zweit. Th. p. 137 en partie. — Baumgarten. F1. Lips. p: 591. Lichen setosus, Willd. F1. Berol. p. 360, n. 1038. — De Humb. F1. Frib. p. 32,0. 52, ou tous les synonymes sont confondus, Rhizomorpha setiformis, Pers. Syn. Fung. p. 705. — Schum. Enum. PI. Seel. p. 448. — Martius. FL. Erl. p. 360. — Alb. et Schw. Fung. Nisk, p. 374. — Lamk. et DC. FI Fr. n° 952. — Syn. PI. p. 59.—{Merat. F1. Par. p. 95, quoiqu'il cite particulièrement Roth et Bulliard. Chev. FI. Par, p. 598. — Duby, Bot. Gall. p. 868. …Ceratonema hippotrichodes , Pers. Myc. cur. p. 1, p. 50. — Fries. Sy Myc. Index. alph. p. 69. Pour ce qui concerne la figure A de Dillen, les auteurs ont négligé l'espèce qu’elle représente. Comme il n’y a pas de scu- telles , il est difficile de la comparer avec d’autres. Gmelin ( Sys£. nat. p. 1375, n. 344), la désigne sous le nom de ZLichen hippotri- chodes, et Achard la rapporte avec doute (Prodr. Lichen, p. 220, et Syn. Lich. p.28) au Rhizomorpha hippotrichodes. 232 JAUBERT et SPACH. — Z,eobordeæ orientales. LEOBORDEÆ ORIENTALES, Auctoribus comite JAUBERT et Eu. SPacx. LEOBORDEA , Delile, Flore de l Arabie ( in Léon de Laborde, Voyage de l'Arabie Pétrée), p. 86. — Knrezsra, Eckl. et Leyh., Enum. Plant. Cap. p. 179. — Copmiris, E. Meyer, Comment. Plant. Cap. p. 81, et Trriwa, ejusd. 1. c. p. 65. — Vix satis differre videtur Listia, E. Meyer, l. e. p. 80. Cazyx ebracteolatus, persistens, submembranaceus, sub- coloratus, campanulatus , aut ultrà medium trifidus(seomentis 2 supérioribus fateralibus, conformibus, æqualibus , semibi- dis, segmento infimo integerrimo multo latioribus), aut profundè bilabiatus (labio superiori magno, ultrà medium bipartito : segmentis bifidis, conformibus; inferiori minuto, integerrimo ); laciniæ 2 summæ conformes, sursum conniventes, subcurvæ , 2 inferioribus rectis pauld breviores et angustiores; segmentum infimum rectum, carinæ lineæ ventrali mediæ ad- pressum. CoroLLA persistens, papilionacea, ringens; petalis longè unguiculatis , subtüs pubescentibus v. sericeis. VexiLLum adscendens v. reflexum, concavum, v. explanatum,æquilaterum, esaccatum , alis longius, carinà brevius v. longius. ALzÆ ovales v. oblongæ , obtusæ, inæquilateræ, rectæ, planiusculæ, esac- catæ, inadhærentes, carinæ accumbentes illäque breviores, latere superiori à basi ferè ad medium usque transversè plicatæ { Genistearum complurium more), eodem latere basi rotundatæ v. auriculatæ ; ungue torto , apice curvo. Carina cymbæformis, bipes, obtusè biceps, esaccata , compressa, genitalia obtegens, cum alis à vexillo plüs minüsve distans ; unguibus rectis ; laminis ad basin lateris superioris auriculatis. STAMiNA 10 , cum petalis fundo calycis inserta , monadelpha : vaginà elongatä, suprà (ante axim vexilli) fissà. FILAMENTA capillaria , adscendentia , incurva, alternè longiora brevioraque. AntTHErÆ ovales, v. oblongæ, JAUBERT et spAcCH. — Leobordeæ orientales. 233 dihecæ, introrsæ, anisometræ : 4 laciniis calycinis superioribus respondentes cæteris duplô plüsve majores ; connectivum incon- spicuum. Ovarium lanceolatum v. lanceolato-lineare , compres- sum , sericeum, 4-10-ovulatum ; ovulis campylotropis, medio affixis : micropyle super. Sryzus lineari-lanceolatus v. filiformis (apice subulatus }, marcescens, arcuatus, sub anthesi incurvus, dein deorsum flexus, supra medium glaber, inferius sericeus v. villosus. Sricma obliquum (retrorsum declive) v. capitella- tum, terminale, imberbe. LecumEex oblongum, v. subclavatum, v. subrhombeum , truncatum , v. acuminatum, compressum , v. tandem subteres, breve, cartilagineum, tenue, etorulosum, 1-loculare , bivalve , mox dehiscens, 3-10-spermum , ad suturas carinulatum ; valvæ marginulatæ, tenerrimè reticulatæ, tandem tortæ. Funicurt capillares , elongati. Srmiva horizontalia v. ap- pensa, reniformia ( v. raro subglobosa), estrophiolata, decidua; testa tenuis, chartacea; albumen {si mavis endopleura) corneum, crassiusculum; hilus excavatus , lateralis, à chalazà haud dis- tinctus ; exostoma punctiforme, hilo contiguum etsuperpositum. Emeryo curvus : cotyledonibus ovalibus v. subrotundis, facie planis , dorso convexis ; radiculà decurvâ, subclavatä , cotyledo- nibus subæquilonga , accumbens. Herbæ v. suffruticuli, sericeo-argentei v. canescentes. For1A palmatim trifoliolata (in speciebus nonnullis 3-6-foliolata ), sparsa , v. subopposita ; foliolis integerrimis , subsessilibus. Srr- pULÆ foliaceæ, persistentes, in speciebus plerisque solitariæ. FLoress alares v. oppositifolii, solitarii, v. gemini, v. fasciculati, albidi, v. rosei, v. cœrulescentes, v. citrini, breve pedicellati. Pediceili basi v. paulo altius 1-bracteolati. Leobordeæ proximum genus Ærgyrolobium ab illà essentialiter non differt nisi calycis conformatione paulo alienâ , staminumque vaginâ integrâ. Sectio I. LOTOIDES , Nob. Herbæ annuæ, villoso-tomentosulæ , subcanescentes. Caules dichotome ramosissimi , subdiffusi. Folia trifoliolata, longius- culé petiolata, uni-stipulata; foliola (saltem lateralia) inæqui- latera. Flores alares et oppositifolii(v. saltem extra-axillares), 234 JAUBERT et SPacH. — Leobordeæ orientales. Jasciculati(5-6) , minuti. Calyx trifidus : segmentis lateralibus infimo subulato duplà plüsve longioribus. Corolla albido- ochroleuca. Vexillum ansustum, concävum , carin& brevius vel vir æquilongum. Alæ angustæ, exauriculatæ. Stylus lenerrimus , ferè capillaris , ovario non longior. Sigma minu- um ; obliquum (retrorsum declive). Legumen truncatum, tandem inflatum et subleres. LEOBORDEA LororprA, Delile. Leosorpea Loroipra , Delile, Fragm. Flor. Arab. Petr. (in Léon de aborde, Voyage de l'Arabie Pétrée), p. 86, cum icone, tab. 1.— Decaisne, Florula Sinaica , in Annales des Sciences naturelles , 2° serie, vol. 1x, p. 266. Lorus nicnoromus, Delile ( ex ipso auctore ), #or. Ægypt. n. 717. Foliolis plerisque obovatis v. cuneato-obovatis, obtusis. Vexillo oblongo (ungue laminà breviori), carinà breviori, alisque calyce loñgioribus. Leguminibus calyce longioribus, subclavato- oblongis, 5-10-spermis. Seminibus reniformibus, compressis, mayjusculis , rugulosis. Ranix descendens, gracilis, parcè ramosa , vetula nonnunquäm crassitie pennæ anserinæ, CauLes graciles v. subfiliformes , flexuosi , teretes, in specimi- nibus vegetioribus copiosi et semipedales, in macrioribus exiles v. parc1, 2-3- pollicares ; juniores adscendentes; seniores procumbentes v. diffusi. Folia infima ( mox marcescentia ) petiolo circiter pollicari gracillimo sustenta ; cætera grada- tim brevius petiolata, Focroca obovata, v. cuneato-obovata ( rarius oblongo-v. Janceolato-obovata , v. lanceolato-oblonga) , apice rotundata et nonnunquàam acuminulata, in quovis folio subæqualia et subconformia ; caulina rameaque majora 1-2 (rar0 3) lineas longa, petiolo plerümque subduplo breviora ; ramu- laria minuta (haud raro vix 1/3 lineæ longa). Srrpuzz ovato-v. oblongo- lanceolatæ, v. ovatæ, v. sublanceolatæ, acutæ, v. acuminatæ, subsessiles, sæpissimè petiolis breviores et foliolis minores. Pepicezzr 1/2 - 1 lineam longi, crassiusculi, suberecti, pleremque terni v. quaterni, rariùs gemini , v. 5-6. Bracreozæ lanceolatæ v. lineari-lanceolatæ, foliaceæ , sæpissime minutæ ct pedicellis breviores. Cazyx 92-3 lineas longus, villoso-tomentosus, tenuiter 9-nervius; laciniæ 4 superiorés è dilatatà basi lineari-subulatæ. VExicrum circiter 3 lineas longum, calycem plerumque pauld superans, carinà modo paululum modo subtriente brevius ; laminà basi et apice rotundatà , margine crispulà, dorso subtomentosä ; ungue lato , lineari, concavo , laminà subdimidio L JAUBERT et SPACH. — L,eobordeæ orientales. 235 breviori. AL culiriformi-oblongæ , calyce paululüm longiores (v. nonnun- quam vix æquilongæ ), vexillo plerümque paulo breviores. Ovarium 7-10- ovulatum , lanceolatum , subsericeum. LEcumiNa 2 1/2 -3 lineas Tonga (calyce modo paululum , modo subiriente longiora ), puberula , truncata, obtusa , breve stipitata , secus apicem plus minüsve dilatata; valvæ vix ultrà lineam latæ. Semina 2/3 -1 lineam longa, spadicea, v. flava, ad hilum profundè emarginata. (Exam. s. sp.) Crescit in peninsulà Sinaicà: ZL. de Laborde , ex cl. Delile ; Bové! (ad montem Sinaï); Schimper! (ibidem , aprili); 4ucher Eloy! (Cat. n. 1041; ibidem) ; Botta !( Ouadi-Firan et Ouadi- Serbal , junio ; Ouadi-Hebran, maio.) LEOBORDEA PERSICA, Nob. Foliolis plerisque obovatis v. cuneato-obovatis. Vexillo ovato (ungue laminà æquilongo ) carinâque subæquilongis , calyce subbrevioribus , v. paul longioribus. Leguminibus rhombeo- obovatis , calyce subbrevioribus, 3-5-spermis. Seminibus reni- formibus, compressis, parvulis, lævigatis. Planta habitu et foliis omnindo Leobordeam lotoideam , Del., referens. Frores minores , fasciculati (3-6), v. rarits gemini. Cazyx vix 2 lineas longus, cæterùm à calyce Leobordeæ lotoideæ vix distinguendus. Prraza longiüs unguiculata , plermque calyce subæquilonga. Az cultriformi-oblongæ , vexillo paululüm breviores. Ovarium lanceolatum , sericeum , 4-6-ovulatum. LEGUMEN circiter 2 lineas longum et lineam latum, pallidè fuscum, v. stramineum, villosulum, brevissimè stipitatum , obtusum. SEMmiNA spadicea v. nigro-fusca, 1/3 lineæ longa, ad hilum profundè emarginata. (Exam. s. sp.) In Persià australi legit Zucher Eloy! (Cat. n. 1312.) LEOBORDEA SPHÆROSPERMA , Nob. Foliolis plerisque obovatis v. cuneato-obovatis. Vexillo ovato (ungue laminà æquilongo) carinâque subæquilongis, calyce paulo longioribus. Leguminibus rhombeo-ovalibus, 2-4-sper- mis, calyce sublongioribus. Seminibus majusculis, globosis, lævigatis. Planta habitu et folie speciebus duabus præcedentibus omnind similis, floribus autem et leguminibus Leobordeæ persicæ, Nob., propius accedens. GazYx 1 5/2 - 21/2 lineas longus, villoso-tomentosus: lacimiæ 4 euperiores 236 JAUBERT et spPACH. — Leobordeæ orientales. & basi dilatatâ subulatæ. PeTaza similia illis Leobcrdeæ persicæ , Nob. Aix carinà vix breviores. Ovarrum lanccolatum, 3-5-ovulatum , sericeum. LEcumen 23- 2 1/2 lineas longum, sesquilineam circiter latum, obtusum, brevissimè stipi- tatum, villosulum , tandem pallidè fuscum. SemiNA magnitudine grani Sinapis, flava, ad hilum vix emnarginata. ( Exan. s. sp.) In peninsulà Sinaicà legit cl. Botta! ( Ouadi Firan, junia ineunte }; prope Djedda cl. Schimper ! (januario.) Sectio FI. ARGYROLOBIOIDES, Nob. Suffruticuli perennes, argenteo-sericei, subdiffusi. Caules supernè subdichotomi, infernè (tandem) sparsè ramulosi. Folia 3-folio- lata , brevè petiolata, 1-stipulata ; foliola æquilatera. Flores alares et opposttifolii , solitarit, v. gemini (v. rarius terni), majusculi. Calyx profundé bilabiatus (4\5) ; labio superiori magno , ultra medium bipartito ( segmentis ad medium v. profundius bifidis), inferiori minuto indiviso subulato subdimidio longiore. Corolla rosea. Vexillum explanatum , lalum, subrotundum , carin& œæquilongum v. longius. _4læ latiusculæ ,auriculatæ, carinä et calyce breviores. Stylus ova- rio duplo longior, lineari-lanceolatus, apice subulatus. Stigma capüellatum. Legumen..... LEOBORDEA GENISTOIDES, Fenzl. LroronprA GEnisroines ( lapsu calami Leobordea lotoides) Fenzl, Pugill. Plant. novar. Syriæ et Tauri occidentatis , p. 6, n. 13. Foliolis lanceolatis v. lanceolato-oblongis ,acuminatis. Stipu- lis petiolo longioribus. Carinà calyce subæquilongà , vexillo paulo breviore. Alis ovalibus. « Leguminibus cuneato-obovatis, calyce sublongioribus » (Fenzl. 1. c.). Seminibus...… Specimen unicum nobis visum caule constat gracili , flexuoso , parcè foliato, 7 pollices longo , tereti, supra medium parce dichotomo , inferiüs subramuloso. Periort 1-2 lineas longi. Forroca 3-6 lineas longa; lateralia terminali plerèmque minora. Srrpuzæ ovatæ, v. ovato-lanceolatæ, acutæ, subsessiles, foliolis minores. Penicezrt cernui, crassiusculi, vix lineam longi , modo solitarii , modo gemini, Bracrrozæ subulatæ v. lincari-lanceolatæ, fohaceæ, minutæ, pedi- cells modo longiores, modo breviores. Carvx circiter 4 lineas longus, extüs sericeus. Lacinræ labii superioris è basi dilatatà lineari-lanceolatæ, apice subula- JAUBERT €t sPACH. — /eobordeæ orientales. 227 tæ. PEraLa dorso sericea. VexirLum basi et apice rotundatum, obtusissimum ; uogue lineari, laminâ subdimidio breviori. Azx circiter 3 lineas longæ ; ungue laminà subæquilongo. Carina calyce æquilonga v. vix longior, apice subangustata ; ungues laminis breviores. Ovarium 5-ovulatum, lanceolato-rhombeum, seri- ceum, estipitatum, sub anthesi stylo duplo brevius. LEcuminA non vidimus. (Exam. s. sp.) In Tauro occidentali legit cl. Kotschy ! (Plant. exsicc. n. 139), æstate 1336. LEOBORDEA ARGYROLOBIOIDES, Nob. Foliolis oblongis v. obovato-oblongis , acuminulatis. Stipulis petiolo brevioribus. Carinà vexilloque subæquilongis, calycem vix superantibus. Alis ovalibus. Leguminibus...… Leobordeæ genistoidi , Fenzl., valde afinis. Cauzes subfiliformes , flexuosi, percè foliati, apice bifurcati v. iterùm dichotomi, inferits brevè ramulosi. Perrort caulini 1-2 lineas longi. For1oLa foliorum caulinorum 2-4 lineas longa (lateralia terminal plerumque breviora ); ramularia minuta. Sripuzæ oblongæ v. lanceolato-oblongæ , acutæ , subsessiles, minutæ, Frores solitari, v. gemini, v. terni, floribus Zeobordeæ genistoidis quidquäm minora. Pepicezzr erecti v. cernui, crassiusculi , vix ultra dimidiam lineam longi. Bracrrorx subulatæ, minutæ. Cazyx circiter 4 lineas longus , extüs sericeus; labii superioris laciniis e dilatatà basi lineari-lanccolatis. Petalorum forma sicut in specie præcedente. Ovarium 5-7-ovulatum , estipitatum , lanceolato-lineare , sericeum , sub anthesi stylo duplo brevius. Lecumixa desiderantur. (Exam. s. sp.) In Asià Minore, prope Karadyjasan, legit Jaubert, æstate 1837. Leobordea lupinifolia , Boissier, sectionem sistit tertiam ( Luprnones, Ncb.), sequente modo definiendam : Suffruticulus argenteo-sericeus , subdiffusus, perennis. Caules sparsé ramosi. Folia 4-v. 5-foliolata (rarius 5-v. 6-foliolata) , longiuscule petio= lata ; 1-stipulata. Foliola æœquilatera. Flores solitarii v. gemini (rarius terni ), oppositifolii, majusculi. Calyx trifidus, sepmentis lateralibus infimo lineari-lanceolata paulo longioribus. Corolla flavo et fulvo variegala. Vexillum latum , ovale, explanatum , carin& longius. Alæ latiusculæ , auriculatæ , carin& subbreviores , calyce sublongiores. Stylus ovario duplo longior , lineari-lanceolatus. Stigma capitellatum. Legumen subplano- compressum , ACUMINAlUM. LroBORDEA LUPINIFOLIA , Boiss. Cyrisus Pexrarayzzus, Salzmonn! PL exsice, Malag. (in Herb. el. Webb.) 24 238 C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. Foliolis lanceolato-v. spathulato -oblongis , v. lanccolatis | acumivatis, petiolo plerümque brevioribus. Stipulis foliolis subconformibus, majuseulis. Lacinns calycinis lineari-lanceolatis. Vexillo calyce paulo longiori. Leguminibus oblon- gis, villosis, 8-10-spermis , calÿyce subtriente longioribus. Seminibus reni- formibus v. obcordatis, compressis, granuloso-punctulatis , magnis. Crescit in Hispaniæ australis rupestribus et arenosis ( Sa/z- mann! 77/ebb! Rambur ! Boissier!), nec non in Mauritaniâ circa Oran ( Delestrel Durieu ). QUATRIÈME CENTURIE de Plantes cellulaires exotiques nouvelles, Par CAMILLE MonTAGxe, D. M. Décades I— VI. (1) MUSCI. 1. 1sothecium ? trichophorum Montag. mSs. : caule primario repente ramoso, ramis pendulis (?) filiformi-attenuatis iterum (x) Ces six premières Décades se composent des phrases diagnostiques des espèces nouvelles de Mousses et d'Hépatiques , recueillies par M. Gaudichaud pendant le voyage de circum- navigation de la corvette la Bonite, et par MM, Dumont d'Urville , Hombron et Jacquinot, dans le voyage au pôle sud et dans l'Océanie des corvettes /’Astrolabe et la Zélée. C’est seulement pour prendre date que je donne ici cette simple diagnose , réservant les descrip- tions complètes et lous les autres renseignemens, pour le texte de la Botanique de ces deux « voyages. J'ai ajouté l'indication de la figure de chacune des espèces que j'ai cru utile de faire « représenter par un dessin. On trouvera encore ici un assez grand nombre d'Hépatiques , dont l'étude et la dénomination nous sont communes avec M. le professeur Nees d’Esenbeck, et qui proviennent soit de la Guyane , où les ont recueillies MM. Leprieur et Splitgerber, soit de Bourbon , d’où elles ont été rapportées par M. Adolphe Delessert. J'y ai enfin inséré trois espèces trouvées à la Martinique et à la Guadeloupe dans le dernier voyage qu’y a fait … M. Perrottet en 1842. Je dois, en outre, prévenir que des changemens indépendans de ma volonté, survenus dans la disposition des planches de la botanique du voyage de la Bonite, m'obligent à corriger les citations de celles où sont représentées les espèces dont j’ai déjà donné la diagnose dans ma troisième centurie (Voir Annales des Sciences naturelles, numéros d’octobre et novembre 1842): Comme les planches des familles que M. Gaudichaud a bien voulu me confier commencent maintenant à la cent quarante-unième et vont jusqu’à la cent cinquantième , il suffira d'ajou- ter 140 à toutes celles que j’ai citées , pour avoir le numéro actuel. C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 239 | vagè divaricatèque ramosis, foliis inferne densè, superné laxis- | simè imbricatis, è basi amplexicauli subauriculatä longé lanceo- | latis piliformi-acuminatis, pilo in foliis supremis longissimo, | omnind enerviis, interdum plicà nervum simulante instruc- | tis. Color aureo-fuscescens nigricans, apicem versüs luteus : | fructus..….…. | Has. ad corticem Radulæ réflexæ N. et M. consors, in insulis Sandwich à celeb. Gaudichaud inventum. Os. Semblable à l'Z. tetragonum var. piligerum Montag. ( Crypt. Bras., Annales des Sciences naturelles, juillet, 1819, tome x11, page 54 ), cette espèce en differe par ses divisions non tétragones et ses feuilles privées de nervure. 2. Hypnum peruvianum Montag. mss. : caule gracili flexuoso ramisque brevibus distichis patentibus subtus radiculosis arcté repentibus, foliis dimorphis in caule ovato-lanceolatis laxe- | rameis ovatis concavis acuminatis dense imbricatis seminerviis integerrimis, perichætialibus conformibus enerviis , operculo | conico-acuminato obtuso dimidiam capsulam urceolatam in- æqualem subhorizontalem æquante. — Joyag. Bonite , Crypt., 1. 190, fig. 2. ( Has. ad ligna decorticata carie consumpta arctissimè totum adrepens in vici- niis Guayaquil Peruviæ à celeb. Gaudichaud inventum. Ogs. Analogue pour la disposition des feuilles à lHookeria radiculosa Hook., mais d’ailleurs très différent par ses autres | caracteres. 3. Hypnum Gaudichaudii Montag. mss.: intricatum, caule repente vagé ramoso, ramis complanatis inæqualibus , foliis laxe imbricatis patenti-subdistichis late ovatis acuminatis concavius- \culis toto ambitu minutissimè denticulatis, nervo dimidiato, tperichætialibus exterioribus recurvis enervis ; capsulà oblongà horizontali pedunculo lævi infernè (in sicco) désborsire superné sinistrorsüum torto fultà, operculo e convexo rectè rostrato, peristomii interni ciliolis binis ternisque. — V’oyag. Bonite, |Crypt., tab. 150, fig. r. Has. in corticibus arborum insularum Sandwich à celeb., Gaudichaud lectum. 240 ©. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 4. Hypnum ? auriculatum Montag. mss. : caule procumbente terete inordinatèé ramoso, ramis eiongatis obtuse cuspidatis, foliis subquadrifariàm imbricatis ex ovato subrotundis concavis obscurè uninerviis basi cordatis utrinque auriculà rotundatà à caule cellulis reticuli magnis pellucidis sejunctà ; fructus desi- deratur. — 7’vyage au pôle Sud, Crypt., tab. 20, fig. 3. Has. ad cortices? in Freto Magellanico legit cl. Jacquinot. 5. Neckera obtusata Montag. mss.: caule primario decum- bente ramoso , ramis complanatis obtusis subramosis , foliis distichè imbricatis è basi concavà oblongis obtusè rotundatis undulatis integerrimis , nervo ad medium evanido; fructu...…. Has. in cortice arborum prope Tourane Cochinsinæ à celeb. Gaudichaud lecta. 6. Hookeria contortifolia Montag. mss.: caule repente ramu- loso, foliis spathulatis vel oblongo-lingulatis obtusissimis undique imbricatis, nervo ante apicem evanescente instructis, marginatis diversé(et madidis) contortis lætè viridibus, omnibus æqualibus; fructu..… | Has. inter alios muscos ex insulis Sandwicensibus à celeb. Gaudichaud relatos unicum specimen et parvulum inveni. Oss. Voisine de l’Æ. mniifolia Hornsch., dont elle diffère par ses feuilles mutiques et tortillées. 7. Hookeria ? Microdendron Montag. mss.: caule repente, divisionibus erectis tandem dendroideis (uncialibus ) bipinnato- ramosis, ramis patentibus complanatis obtusis, foliis quadri- fariàm imbricatis distichis erecto-patulis ex obovato subcuneatis, apice rotundatis minutim denticulatis , nervo tenui dimidiato! percursis, basi lineari-cæterum punctiformi-areolatis , flavo-viri- dibus nitidis; fructu..…...— Joyag. Bonite, Cryptog., tab. 150, fig. 2 Has. ad cortices arborum circa Tourane Cochinsinæ hanc speciem sterilem legit celeb. Gaudichaud. Oss. C'est avec doute et seulement d’après quelque analogie de port, que je place cette Mousse parmi les Hookéries ; car elle G. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 241 a été recueillie sans fruit. Elle représente assez bien, quoiqu’en miniature , l'Hookeria dendroides Hook., dont elle diffère, outre sa dimension trois fois plus petite, par ses feuilles tout autre- ment conformées. 8. Dicranum? imponens Montag. mss. : caule erecto dicho- tome ramoso fastigiato , ramis cuspidatis, foliis undique imbri- catis erecto-patentibus è basi amplexicauli lanceolatis vix ac ne vix serratis, ob margines convoluto-canaliculatos spiraliterque contortos ad speciem subulatis, nervo attenuato ante apicem obtusiusculum evanido instructis ; fructu. Has, in Freto Magellanico, loco Baie de Suint-Nicolas dicto, à el. Jacqui- not detectum. Ozs. Cette Mousse a un peu le port du D. scoparium var. orthophy llum ; mais elle en est évidemment distincte par ses feuilles obtuses et enroulées, et sa nervure, qui disparait avant le sommet. Elle se rapproche également du D. penicillatum Hornsch. (in Endl. et Mart. F1 Bras. p. 13 }: elle en diffère toutefois par ses feuilles droites et non crispées par la séche- resse. Au reste, je ne connais cette dernière mousse que par ja description qui en a été donnée. 9. Dicranum Perrottetis Montag. mss. : cæspitosum, caule elongato flexuoso ramosissimo flagelliferoque, foliis laxis e basi oblongo-lanceolatà subulatis incurvo- vel recurvo -subsecundis rigidis, nervo crasso continuo percursis integerrimis; Capsulâ oyatà erectà æquali, operculo è convexo longe rostrato. Has. ad terram humosam in insulà Martinicensi hancce $peciem invenit cl. Perrottet. Desc. Caulis erectus, sesquipollice longior, tenuis , rubellus, infernè tomen- tosus, ramosissimus, apiceque sæpibs flagellis hypogyneis imstructus. Zolia laxa , lineam longa, è basi latiori oblongo-lanceolata sensim à medio ad finem canaliculato-subulata , subulâ incurvà recurväve , subsecunda , rigida, nec unquäm crispescentia , nervo crassissimo continuo percursa, margine integer- rima, lætè viridia. ÆRetis areolæ infernè parallelogrammæ, supernè quadratæ confusæ. Caules masculi breviores , apice modo ramosi. Æ'/os masculus gemmi- formis, oculo nudo conspicuus , ovatus, axillis foliorum caulinorum nidulans. Folia perigonalia exteriora à caulinis vix diversa, interiora vero basi concavä XIX. Doran, — Avril, 76 242 C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. ventricosà amplissim sese nec non antheridia sinu amplectentia, nervo in subulam longiorem continuato instructa, intimo tandem æquè amplo enervi seu cellulis mediis parum obscurioribus nervum obsoletum indigitantibus , acumi-" nato, non autem subulato, acumine recurviusculo. Æntheridia 15 ad 20, lan- ceolata, sessilia fusco-colorata, apice pellucida , nondùm evacuata, paraphysibus ejusdem longitudinis æqualiter articulatis concomitata. Pedunculus è vaginulà cylindricâ fuscellà nudà terminal, ob innovationes flagelliformes ad speciem laterali erectus, infernè dextrorsüm, supernè simistorsum tortus, 4 ad 6 lin. longus luteus, flexuosus. Capsula erecia vel parüm inclinata, ovata, æqualis,evacuata sub apicem paululum constricta, è viridirufescens, tandem fusco-virens. Peri- stomii dentes 16 conniventi-erecti, vixad medium bifidi, trabeculati, purpurei, cruribus subinæqualibus luteis nodosis tenuissimè punctulatis. Ænnulus nulius. Sporæ minutæ, globosæ, maturæ pallidæ echinulatæ. Operculum e basi in sicco planiusculà, in humido convexà longirostrum, rosiro recto aut obliquo A È ; capsulà longiore. Oss. Cette nouvelle espèce d’un genre déjà si nombreux doit! être placée près des D. flagellare, heteromallum, varium etw subulalum, auxquels elle ressemble par son port, mais dont“ elle est bien distincte par sa taille, la forme et la direction de la capsule, de même que par la longueur du bec de son oper- cule. Je l'ai dédiée au savant et infatigable voyageur qui l'a M trouvée et a bien voulu me la communiquer. PL. 8, fig. 1. a. ‘Touffle de Dicranum Perrottetit Montag, vue de grandeur naturelle, et dans laquelle sont entremélés quelques pieds mâles en 4, . On voit en c une portion de tige. garnie de ses feuilles et grossie 16 fois ; en d, une de ces feuilles caulinaires, vue par devant , # etene, une autre, vue par derrière au même grossissement.—f montre la gaine ou vaginule grossie environ 12 fois, et g la capsule, munie de son opercule 2 (que lon voit aussi isolés en à) et grossie 16 fois. — À. Deux dents du péristome, vues à un grossissement de 80 fois. — l, Coiffe jeune et non encore fendue sur le côté, comme elle est représentée en », où elle a acquis son complet développenient.—». Fleur mâle.—0o. Feuille périgoniale extérieure, munie d'une nervure. — p. Une autre intérieure enerve, dans laquelle on a indiqué en partie la forme des mailles du réseau. Les figures 7, m, #,0,p sont grossies -environ 15 fois. — g. Une anthéridie, accompagnée de quatre paraphyses, le tout grossi 25 fois. Enfin la figure r, grossie du double de la précédente, montre d'un côté seulement la forme des mailles. du réseau de la base d’une feuille caulmaire. 10. Orthotrichum magellanicum Montag. mss. : cæspitosum,. caule basi repente ramoso, ramis brevibus erectis ad apicem incrassatis, foliis confertis à basi ovatà concavà lineari-subulatis secundis siccitate incurvis, nervo ante apicem evanido instruc- tis ; capsulæ clavatæ striatæ longè exsertæ operculo convexo 7 C. MONTAGNE, — Plantes cellulaires exotiques. 243 mucronato, peristomii duplicis dentibus 16 per paria approxi- matis erecto - conniventibus, in sicco reflexis, ciliis 16 planis ivregularibus, calyptrà parcè pilosà. — Joyage au pôle Sud , Crypt., tab. 20, fig. 2. Has. ad cortices arborum et’fruticum ir Freto Magellico, loco Port-Famine auncupato, à cl. Jacquinot lectum. Ors. Cet Orthotric n’a aucune ressemblance avec les autres espèces connues du même genre; peut-être se rapproche-t-il par la forme de ses feuilles de l'O. £cklonii Hornsch.(Linnæa, 1841, Heft. 1, p. 129), mais tout le reste est différent. HLPATICÆ. 11. Marchantia diptera Nees et Montag. mss. : receptaculo femineo convexo quinquelobo, lobis duobus majoribus ovalibus obtusis demüum explanatis, disco subtüs barbato, pedunculo basi squamis involucrato, fronde repando-crenatà, scyphis an- gusté denticulatis. Has, ad terram in Japonià lecta, An tantüm varietas #7. polymorphæ? 12. Gotischea Hombroniana Montag. mss. : caule procum- bente elongato diviso, ramis complanatis furcatim divisis, folüis imbricatis subverticalibus flaccidis amplexicaulibus patentibus à basi fere ad apicem complicatis subbilobis, lobulo foliigeno amphigastriisque suborbiculatis basi appendiculatis amplissimis plicato-undulatis apiceque obsolete denticulatis, utrisque basi interdüm cilis binis ternisque instructis; fructu...—7/oyage au pôle Sud, Crypt. t. 16, fig. 1. Has. ad terram turfosam in insulis Auckland hancce pulcherrimi generis speciem detexit pulcherrimam cl. Hombron , cui dicatam volui. n. Oss. Cette belle Hépatique a le port du Jungermannia pin- natifida Hook. (Musc. Exot. t. 114), mais elle en diffère es- sentiellement tant par la présence des amphigastres que par la structure de ses feuilles. Celles-ci, en effet, ne sont pas seule- ment pliées en deux selon la longueur, elles sont conformées comme celles du genre auquel je la rapporte. 16. 24h C. MONTAGNE. = Plantes cellulaires exotiques. 13. Gottschea philippinensis Montag. : caule primario repente ramoso, ramis adscendentibus simplicibus furcatimque divisis, foliis caulinis rameisque distichis imbricatis patentibus oblongo- lanceolatis apice dentato-serratis, lobo foliigeno semiovato acu- minato integro, supremis duplè longioribus angusté lanceolatis loboque truncato toto ambitu spinoso-dentatis subciliatis erectis; fructu laterali, pistillis subduodenis, foliis involucralibus ad basin usque liberis, apice fimbriato-laceris. ’oyag. Bonite, CrypL. t. 140, fig. 4. Ha. ad corticem arborum in Manillà detexit celeb. Gaudichaud. Notopterygium philippinense Nob. in litt. ad ill. Neesium, Ors. Cette espèce ressemble bien plus au Gotischea Blumii qu'au G. aligera ; elle s'éloigne du premier par l'absence des amphigastres,et du second par la forme du lobule des feuilles; celles-ci sont aussi plus longues; enfin, elle est fort distincte du suivant et par la place qu’occupent les fructifications et par plusieurs autres caractères. 14. Gotischea Neesii Montag. : caule basi procumbente to- mentoso ramoso, ramis adscendentibus planis divisis, foliis cau- linis imbricatis distichis patentibus oblongis obtusis apice sub- integris, lobo foliigeno abrupte truncato trapezoideointegerrimo, supremis surrectis lobuloque foliigeno spinuloso-dentatis; fructu terminali, perianthio nullo; involucro longissimo (subbilineari) cylindrico - cornucopioideo tubuloso ore fimbriato-laciniato, tubo basilari è foliorum involucralium paribus binis aut ternis cum calyptrà carnosà, pistillis sterilibus coronatà, concretis com-' posito; pedunculo pallido tortili flaccido involuero duplo lon: giore, capsulà oblongà ad basin quadrivalvi, valvis linearibus. Has. ad cortices in insulâ Mascarenensi undè sterilem à el. Adolph. Delessert relata est. Specimina vero capsuligera mecum à celeb. A. Richard benevolé communicaia fuerunt. Gotischea Schwægricheniana Nees et Montag. in Nees ab Esen- beck Synops. Hepatic. (sub prelo) n. 11. Notcpterygium Neesii Montag. in jitt. ad ill. Neesium, C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 245 Oss, À peine a-t-elle vu le jour, que cette jolie espèce à déjà trois synonymes; je dois dire pourquoi. Quand je lui ai donné le premier nom, adopté par M. Nees, je n'étais faussement imaginé que c'était la Jungermannia repanda de M. Schwægri- chen. Or, cette plante n'ayant rien de commun avec l’auteur des Supplémens à Hedwig, j'ai trouvé plus convenable de lui imposer le nom du savant illustre qui a daigné guider mes premiers pas dans l'étude des Hépatiques, et de réunir ainsi deux noms chers à l’hépaticologie. Les Hépatiques de la section Æ/igeræ ayant été pour la plu- part trouvées sans fructification, mon attention dut nécessai- rement être éveillée sur celle-ci, lorsque je la vis chargée d'’in- volucres et de fruits. Je cherchai donc à me rendre compte de la structure et du développement des parties, et c’est après plu- sieurs dissections que je restai persuadé que les caracteres tirés du fruit et de ses enveloppes ne tendaient pas moins que ceux de la végétation à séparer nettement ce genre des Plagiochila, ou plutôt des Jongermannes asplénioïdes, dont il formait autre. fois une section. Je proposai en conséquence à M. Nees de le nommer Votopterygium. Dans sa réponse, ce savant m'apprit que, M. le docteur Gottsche lui ayant communiqué des obser- vätions à-peu-près semblables aux miennes, il avait imposé à ce genre le nom de Gotischea , et qu’il paraïtrait sous ce nom. dans son Synopsis Hepaticarum en ce moment sous presse. Je ne puis qu'applaudir à la distinction bien méritée que vient de recevoir M. Gottsche, distinction dont j'aurais volontiers pris l'initiative , si j'avais pu le consulter à temps et obtenir son assentiment. Voici ce que j'ai observé dans la dissection des parties de la fructification. L’involucre du fruit est terminal; les dernières feuilles caulinaires, c’est-à-dire celles qui embrassent la base de linvolucre dans leur duplicature, sont presque droites, et leurs dents plus prononcées sont comme épineuses; le lobule, denté lui-même, est tronqué et non acuminé. L’'involucre ou l’enve- loppe immédiate du fruit est tubuleux et cylindrique à la base, et va s'évasant un peu au sommet, où son orifice présente plu- sieurs lanières déchiquetées et ciliées. Quand on l'incise longi- 246 ©. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. tudinalement, on reconnait qu'il est formé par l’accrétion de la calyptre sur laquelle se sont soudées jusqu’à leur partie moyenne deux ou trois paires de feuilles involucrales, et que conséquemment son sommet ou tout ce qui dépasse celui de la coiffe , résulte de la soudure de plusieurs de ces feuilles. Si la section longitudinale est pratiquée avant l’éruption du fruit déjà formé, c’est-à-dire quand la calyptre est encore entière, on voit manifestement que celle-ci est devenue charnue par l'adhérence intime des feuilles involucrales, et qu’elle se pro- longe jusque vers la réunion du tiers supérieur du tube invo- Jlucral avec ses deux tiers inférieurs. À cet endroit la calyptre forme une voûte que perce la capsule pour s'échapper au-de- hors, voûte sur laquelle se voient quelques pistils non fécondés. La capsule est oblongue et s'ouvre jusqu’à la base en quatre valves lorgues et étroites qui se renversent en dehors dans le sens de la longueur; le pédoncule est blanc, très flasque et tordu de gauche à droite. Je n’ai pu voir ni les spores ni les élatères à l’état adulte; avant la maturité, celles-ci m'ont paru dispires. | L'involucre du Gottschea Thouarsiü, dont la capsule m'est inconnue, est absolument conformé comme celui du G. Veesti. PL. 9, fig. à. a Gottschea Neesii, vu de grandeur raturelle et en fruit mur. — b.Deux feuilles caulinaires, et e , uue de ces feuilles, qui se rapprochent le plus du sommet de la tige, toutes trois vues aussi par Île dos et montrant en d, d, d, leur lobule dorsal.—e Les deux feuilles qui terminent la tige, vues aussi par le dos. — f. Involucre isolé , laissant voir en g un résidu des feuilles involucrales soudées avec la calyptre, et dont il est composé. Toutes les figures de & à 2 sont grossies de 4 à 5 fois. —} montre une coupe transversale de l’involucre vers son milieu. — i, Tube involucral, coupé longitudinalement en deux, pour faire voir, en 7, le sommet de la coiffe ou de la calyptre, portant des pistils avortés. Cette calyptre est, comme on voit, soudée dans toute son étendue aux feuilles involucrales, — 4, Capsule ouverte jusqu’à la base et munie de son pédoncule Z, 19. Plagsiochila pusilla Montag.mss. : caule primario repente nudo ramos emittente subsimplices pusillos curvatos ; foliis alternis humectis patenti-erectis , in sicco cauli appressis sub- verticalihus ex obovato-orbiculatis deflexiusculis, inferioribus minimis subintegris laxis, supremis dense imbricatis majoribus antice denticulatis; fructu.....— Y’oyage au pôle Sud , Cryp- log. , tab. 16, fig. 3. ms C: MONTAGNE. — Î?lantes cellulaires exotiques. 247 Has. inter Muscos et Hepaticas inprimis Mastisophoræ ulothricis caules , in Novâ-Hollandià ( 7’an Diemen) rarissima. Species P. conjugatæ var, falcatæ { Oo affinis, diversa tamen. 16. Plagiochila (Scapania ) Urvilliana Montag. mss.: fra- _grans, caule erecto dichotomo fastigiato valido carnoso-succoso flexuoso infernè nudo, supernè folioso, foliis inferioribus mi- nutis squamiformibus remotis apice obtuse emarginatis, supremis densé imbricatis ambitu inæqualiter denticulatis emarginato- bilobis non complicatis, omnibus semiverticalibus amplexi- caulibus anticè decurrentibus postice sibimet incumbentibus margine undulatis; fructu..... Odor aniseus. — ’oyage au pôle Sud, Cryptog., tab. 16, fig. 2. Has. in Freto Magellanico, ubi detexit eam ill, Dumont d'Urville. 17. Plagiochila ( Scapania) clandestina Montag. mss. : caule simplici basi capillaceä in muscis fluitantibus radicellis tenuis- simis adhærente ; foliis distichis distantibus , supremis approxi- matis complicato-bilobis, lobis ovatis apice breviter bifidis , junioribus integris , adultis ambitu tenuissimè denticulatis, dor- sali patenti, ventrali erecto basi extrorsum amplo subauriculato | interdüm caulem excedente ; perianthio..…...— Voyage au pôle Sud , Crypt., tab. 16, fig. 4. Has. inter caules Zypni fluitantis in Freto Magellanico à cl. Hombron lecta. Ozs. Elle se distingue de toutes les espèces à moi connues par les deux dents courtes qui terminent les lobes des feuilles , par sa ténuité , par la simplicité de sa tige , qui n’est pas même bifurquée. 19. Jungermannia Esenbeckii Montag. mss. : resupinata, fla- gellari-radicosa , caule rigido flexuoso ascendente sepulto sub apice innovanti-ramoso ; foliis oblique insertis s. semniverticalibus alternis late ovatis concavis suceubo-imbricatis ascendentibus inæqualiter bifidis, sinu lobisque acuminatis submucronaiis, superiore angustiore brevioreque interdüum et reflexiusculo , amphigastriis nullis; foliis involucralibus biseriatis conformibus amplis ambitu denticulatis ; perianthio ovato-oblongo ore pli- cato ciliato, pedunculo bi-trilineari , capsulà oblongà, valvis 248 G MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques linearibus revolutis pes — Voyag. Bonite, Crypt., tab. 148, fig. 2. Has. inter muscos, è quibus paucissima exemplaria sed perfecta extricavi, in insulis Sandwicensibus à celeb. Gaudichaud lecta. Oss. Cette plante est remarquable par le mode d’insertion de ses feuilles , qui en fait une sorte d'Herpetium , renversé sur le dos. Je l’ai dédiée à mon illustre ami Nees d’Esenbeck, parce que j'ai cru retrouver en elle une espèce mentionnée, mais ni décrite, ni même nommée, à la page 20 de ses Hepaticæ Javaniccæ. 19. Jungermannia macrocalyx Montag. mss. : caule basi repente ascendente subdichotomé ramoso, foliis succubo-imbri- catis semi-verticalibus oppositis cordato-ovatis basi anticè pos- ticèque connatà apice emarginato uni-bidentatis, dentibusinter- düm et obsoletis, amphigastriis nullis; perianthio terminali, clavato longissimo levi apice plicato 4-5-dentato, foliis involu- cralibus amphigastrioque bi-trifidis dentatis. Has. in ramulis dejectis irrepentem detexit cl. Perrottet in Martinicä. Dssc. Caulis rigidulus , uncialis , innovando ramosus, dichotomus, basi quâ ramusculos adrepit ut plurimüm folis orbatus, hine indè ex ventre radices fasciculatos agens , apice adscendens. Folia semiverticalia , succubo-imbricata , « Iætè-viridia, opposita et, ut in Lophocole& perfoliai& Nob. ( Crypt Nilgher., n. 74), si quidem plantam anamphigastriatam cum amphigastriatà conferre licet, è basi convexà cordatà amplexicauli ovata, perque projecturam ventralem latio- rem , partim liberam solutam, partim cauli adnatam , dorsalemque angustiorem per paria Conjuncta , apice sæpiùs emarginata et simplici dente binisve acutis instructa, sinu quoad amplitudinem vario, semper tamen obtuso , cælerüm , « binis paribus supremis, quæ toto ambitu irregulariter denticulata obveniunt, exceptis integerrima. Æmphigastria nulla. Fructus terminalis. Perianthium clavæforme , lineâ longius, læve , apice plicatum, plicis obtusis , dentibusque &ad 5 brevibus instructum. Æolia involucralia bina basi connata, apice bi- trifida, lacimiis dentatis acuminatis fine patentübus. Pistilla plura quorum uni- cum fecundatum. Capsula junior oblonga calyptrâ obovatà stylo brevi recto coronatà adhüc inclusa. Cætera desiderantur. Oss. Cette Jongermanne avait à peine besoin d’une descrip- tion , tant elle diffère de ses congénères indigènes ou exotiques. je n’en connais, en effet, aucune autre dont les feuilles soient C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 249 réunies par paires opposées, comme on le rencontre plus souvent dans d’autres genres de la même famille. Pc. 8, fig. 3. a. Jungermannia macrocalyx Montag. , vue de grandeur naturelle, — b. Deux paires de feuilles caulinaires, vues en dessus ou par le dos. — c. Les mêmes , vues en dessous. — 4, La paire de feuilles la plus rapprochée de linvolucre. — €. Celle qui vient immédiatement au dessous de la précédente, — /, f. Feuilles involucrales isolées, Toutes ces figures , de à à /, f, sont grossies environ 8 fois. — g. Périanthe, grossi seulement 4 fois, muni de son involucre à la base, et au fond duquel on voit, par transparence, un pistil 2, fécondé., —;, Ce même pistil, grossi du double, montrant la coiffe Z, surmontée de son style m : on voit encore à sa base cinq ou six pistils avortés , et , dans sa cavité , la capsule pédonculée, que nous avons figurée isolée en 7. La figure o montre le réseau des feuilles à un grossissement de 50 fois. 20. Jungermannia sandiwicensis Montag. mss. : tenerrima, candida, caule ramisque repentibus, foliis subhorizontalibus quadratis vel ovato-quadratis planis basi utrinque secundum caulem, hinc specie bialatum , decurrentibus apice bifidis, sinu amplo obtuso, laciniis acutis diversimode versis , amphisés: triis nullis, retis areolis magnis , foliis involucralibus imbricatis 3-5-fidis, laciniis lanceolatis acutis integerrimis ; perianthio sub- sessili lanceolato apice triquetro, ore ciliato. — Y’oyag. Bonite , Crypé. , tab. 146, fig. 1. Has. Ad Filices decompositas inter caules Æypni spiniformis in insulis Sandwich legit el. Gaudichaud. Os. Espèce voisine du J. connivens Dicks , dont elle ne diffère que par la forme de ses feuilles. 21. Jungermannia subæquifolia Nees et Montag. mss.: caule repente distichè ramoso, ramis tereti-compressis attenuatis patentibus, foliis amphigastriisque conformibus trifariis erec- to-patulis profundè bifidis, laciniis ovato-lanceolatis acutis in margine exteriori repandis , retis maculis latè discretis , amphi- gastriis subduplo minoribus; fructu..…. Has. jo thallo Sphærophori compressi in insulà Borboniæ à cl. Adolphe De- lessert lecti hanc speciem inveni. Os. Elle est intermédiaire entre les J. julacea et laxiflora , différant surtout de la première par des amphigastres de moitié plus petits que les feuilles. 250 GC: MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 22, Jungermannia aberrans Nees et Montag. mss. : caule subnudo (apice aphyllo ) à dorsi lateribus innovante rigidulo, foliis semiverticalibus'patentibus convexis subquadratis integer- rimis minutim reticulatis obtuso angulo emarginatis, lacinüs subinæqualibus acutis aut obtusiusculis ; fructu.…. Has. cum priori mixtam inveni. Ogs. Voisine du J. porphyroleuca , dont elle diffère surtout par sa ramification et ses feuilles plus épaisses. 23. Jungermannia schismoides Montag. mss.: caule erecto elongato flagelliformi-radiculoso,innovationibus ventralibus par- cè ramoso , foliis arcte imbricatis semiverticalibus ovatis deflexis convexis basi subsaccatis apice sinu latissimo obtuso bifidis, laci- niis brevibus acutis inferiore reflexo ;amphigastriis nullis ; fructu terminali, perianthio oblongo sursüm plicato ore constricto dentato. — Voyage au pôle Sud ; Crypt., tab. 17, fig. 1. Has. cum //erpetio involuto Nob. et Mastisophoré filaumentosé L. L. inter caules Oncophori dichotomi in insulis Auckland à el. Hombron lecta. Ors. Voisine, mais bien distincte des J. punicea et piligera N. ab E. Elle a le port d’un Schisma , mais elle manque d'am- phigastres. 24. Jungermannia Jacquinotii Montag. mss. : caule simplici elongato repente, foliis imbricatis semiverticalibus ovato-sub- quadratis basi decurrentibus sursum conniventibus margine antico semiorbiculatis postico ver subrectis apice breviter bi- lobis, lobo superiori concavo inferioreque revoluto-convexo acutis , Sinu angusto obtuso, amphigastriis (pro ratione) minu- tis ovatis apice margineque ciliis subquinis instructis ; perian- thio.....— Voyage au pôle Sud, Crypt., tab. 17, fig. 2. Has. inter caules Leucodontis Laguri Hook. in Freto Magellanico legerunt ill, d'Urville et cl. Jacquinot. Ors. Espèce voisine des JJ. aurita et subcomplicata L. et L. 25. Lophocolea Gaudichaudii Montag. mss. : caule repente vagè innovanti ramoso , foliis subsemiverticalibus trapezoideis CG. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 251 convexis deflexis apice exciso-bidentatis, margine antico inflexo subdenticulatis, basi per paria cum amphigastriis ovatis ad api- cem sinu obtuso bidentibus üutrinque dente uno alterove instruc- tis connatis; perianthio terminali (vel innovatione superveniente ad speciem laterali) trigono , ore ciliato, angulis basi alatis dentatis. Color cinereo-fuscescens. — Y’oyag. Bonite , Crypt., tab. 148 , fig. 4. Has. ad cortices arborum in insulis Sandwich hanc speciem ei, ut justum, dicatam legit celeb. Gaudichaud. Ors. Espèce voisine du Lophocolea? lucida L. et L., mais différente par ses feuilles dentées en leur bord supérieur et défléchies au sommet. : 26. Locopholea trapezoïdes Montag. mss.: caule subsimplici adscendente basi repente, foliis distichis subhorizontalibus oppositis imbricatis ovato-trigonis planis apice margineque an- tico longe dentato-ciliatis, amphigastriis subreniformibus cum foliis inferioribus cohærentibus totoque ambitu ciliatis, èj basi ra- dicantibus ; perianthio laterali triquetro angulis oreque ciliatis. Has. ad cortices hanc speciem aliis Jungermannideis intricatam legitimamque, invenit in Guadalupà cl Perrottet. Desc. Caulis uncialis, rard biuncialis, sæpiüs simplex, interdum vero inno- vatione bifurcatus , rarissimè ramosior, non misi inferné fibrillis ex imo quoque amphigastrio oriundis per Jurgermannideas simul crescentes repens, superné vero liber adscendens. Fofia succuba, distichè opposita , 8/4 lin. longa , sub- horizontalia , plana, è basi lineam latà ovato-triangularia, apice emarginato margineque antico seu ventrali leniter arcuato dentato-ciliata , postico verd seu dorsali subrecto nuda , vel dente unico brevi instructa, cum folio opposita per paria mediantibus amphigastriüs conjuncta et ità trapezium (undé nomen) omninÔ referentia. Amphigasiria mediam folii partem latitudine vix æquantia , longitudine vero dimidio minora, reniformia , subcontigua, cauli appressa, radicantia et basi utrinque cum binis foliis subjectis per latam projecturam coeuntia, toto ambitu libero dentato-ciliata. Reis foliorum amphigastriorumque areolæ subrotundæ ,limitibus obscuris, ciliorum verd ad basin usque uniseriatæ quadratæ. Color fuscus. Fructus lateralis sessilis. Folia involucralia duo reliquis vix majora, ex ovato orbiculata, ambitu ad modum caulinorum longe cilato-dentata ; amphigastrium basi revolutam apiceque subquadrifidum irre- gulariter ciliatum. Perianthium oblongum, prismaticum, lineam longum, involucro lungius, membranaceum , amgulis oreque ciliato-dentatum, & folis 262 GC. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. binis inter se non nisi ad medium et amphigastrio feré ad apicem usque cum illis coeuntibus manifestè compositum. Pistilla plüs quàm duodecim, nullum vero fecundum, iu fundo perianthii inveni. Oss. D'un côté, on peut comparer cette jolie espèce au Z. coa- lita Hook. (Muse Exot. tab. 123), à laquelle elle ressemble par la disposition de ses feuilles etla manière dont elles sont réunies par paires au moyen d'un même amphigastre, mais dont elle diffère et par les cils qui bordent la marge antérieure de ses feuilles et encore bien plus par ses périanthes triquètres; d’un autre côté, par sa stature, sa ramification et ses feuilles lon- guement ciliées, elle offre de grands rapports avec le Zopho- colea Orbiginiana N. et M. (in F1. Boliv. Crypt. p.78, tab. 2, fig. 3), dont on la distinguera néanmoins très aisément, si l'on fait attention que dans la plante des Antilles les feuilles opposées, non alternes, ne sont pas arrondies mais triangulai- res , qu elles ne portent de cils que sur leur bord ventral et que les amphigastres, réniformes, non ovales, sont réunis de chaque côté dans une large étendue avec la paire de feuilles devant laquelle ils sont placés. Pc. 8, fig. 2. «. Lophocolea trapezoides Montag. , de grandeur naturelle et montrant un périanthe latéral en #.—c. Deux paires de feuilles de la tige, vues par le dos.—%. Les deux mêmes paires , vues par le ventre, réunies à droite et à gauche par un rebord membraneux aux amphigastres e, e, qui les avoisinent le plus, de manière à ce que la tige paraisse les traver- ser. — f. Une des deux feuilles involucrales. — g. Amphigastre involucral. — À, Périanthe entier. — £. Le même, ouvert par déchirement , pour faire voir qu’à l'instar du calice des plantes cotylédonées , ii se compose de deux portions /, 7, analogues aux feuilles caulinaires et d’une troisième partie » , représentant un amphigastre, On voit aussi en » plusieurs pistils non encore fécondés. Toutes ces figures sont vues à un grossissement d’environ 8 fois en diamètre, — o montre le réseau des feuilles et de leurs laciniures, grossi 50 fois. 27. Herpetium integrum Nees et Montag. mss. : caule pro- cumbente rigidulo incurvo subdichotomo, foliis decurvis subo- vatis apice integris obtusis, amphigastriis distantibus transver- salibus patulis subintergerrimis; fructu.…..… Has. in corticibus arborum Insulæ Mascarenensis à cl. Ad. Delessert lectum, Oss. Semhlable à l’Herpetium decrescens , L. L., il en differe par ses feuilles entières. 28, Herpetium cordistipulum Montag. mss, : caule elongato “ C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 253 | rigidulo bifurcato vagè ramoso, ramis brevibus attenuato-fla- | gelliformibus, foliis deflexis ex ovato subcuneatis apice triden- | tatis dentibusque inæqualibus subulatis integerrimis margine | inferiore seu postico sinuato decurrentibus, amphigastriis conti- | guis cordato-orbicularibus basi gibbis apice emarginatis utroque | margine reflexis integris; fructu. — Voyag. Bonite, Crypt., PI 140, fig. 1. | Has, in insulis Sandwich ad terram et truncos à celeb. Gaudichaud lectum, Ors. Espèce ambiguë, tenant le milieu entre les Æ. 7, Jonsum et obliquatum Nees , et qu’on ne saurait avec certitude rallier ni à l’un, ni à l’autre. 20. Herpetium recurvum Montag. mss. : caule repente ramoso flagellifero, foliis semiverticalibus confertim imbricatis subse- miovalis obtusis apice minute denticulatis basi decurrente in- | flexiusculà cum amphigastriis coalitis, amphigastriis reniformis | bus subtus basi convexis apice reflexo aut recurvo crenulatis; | perianthio è ventre caulis orto ovato-lanceolato apice plicato, ore | ciliato. — J’oyag. Bonite, Crypt., PL 140, fig. 3. Has. ad Poulo-Pinang , Ind. Orient. in Muscinis corticolis repens à cel. Gaudichaud inventum. Oss. Tres voisin de l’Æ. decrescens, il s’en distingue évidem- ment par ses feuilles irrégulièrement denticulées au sommet et jamais tridentées , par ses rameaux obtus et non atténués , par un périanthe deux fois plus long, cilié, etc. 90. Herpetium involutum Montag. mss.: crassum, caule fla- | gellifero semel bisve furcato, ramis foliisque densè imbricatis semiovato-oblongis deflexis concavis apice tridentatis , dentibus brevibus obsoletisque , involutis, amphigastriis subquadrato- 1 orbicularibus margine repandis apice semper reflexo crenato- | dentatis folio hinc vel utrinque connatis, basi gibbosis ; fructu..…. — Voyage au pôle Sud, Crypt., tab. 18, fig. 2. Has. caulibus Æypni comosi intricatam in insulis Auckland legit cl. Hombron. Ors. Cette espèce se rapproche des ZA. decrescens, adnexum ) et longum ; mais elle diffère du premier par sa taille, par ses . rameaux , plutôt renflés et courbés en crosse au sommet qu’at- 254 CG. MONTAGNE. == Plantes cellulaires exotiques. ténués et grêles , et par ses amphigastres quadrilatères arrondis ou largement linguiformes , gibbeux à la base; du second , par ses feuilles non dentées sous le sommet, de même que par sa grandeur, et surtout par ses feuilles que l'humidité n’étale point ; du troisième enfin , auquel elle ressemble le plus, par ses amphigastres unis aux feuilles. Ses feuilles tridentées et ses amphigastres carrés la feront distinguer encore de la précédente « espèce. 31. Herpetium australe Montag. mss.: caule procumbente dichotomo flagellifero , foliis imbricatis semiverticalibus in sicco deflexis ex ovato oblongis vix falcatis apice obsolete tridenticu- latis , amphigastriis inferioribus contiguis, superioribus imbri- catis quadratis, angulis obtusis, toto ambitu repandis, retis foliorum cellulis medianis majusculis; fructu.....-— Voyage « au pôle Sud , Crypt., tab. 18, fig. 5. Has. ad truucos in sylvis grandævis insulæ Balaou in archipelago nomine Viti insignito hocce noyum invenit cl. Hombron. Oss. Espèce qui tient aux 77. stoloniferum , Vincentianum et monilinerve , et qui se distingue du premier par ses amphi- gastres et ses feuilles à peine dentées, plutôt oblongues que linéaires et jamais courbées en faucille; du second , par les cel- lules très grandes , qui forment le milieu des feuilles ; du troisième enfin , par ses amphigastres quadrilatères. Elle est de la taille de celui-ci et conséquemment plus petite que les deux premiers. 32. Mastisophora ( Schisma) gracilis Montag. mss.: caule! gracillimo flagellifero repente ramoso , ramis vagis divaricatis, foliis caulinis rameïsque ovatis amplexicaulibus erecto-paten- tibus apice inæqualiter ad tertiam partem acute bifidis , laci-w niis conniventibus , amphigastriis ovatis apice bifidis integrisvew subrepandis dorso rhizophoris, foliis amphigastriisque flagel-M lorum æqualibus sinu acute bifidis, laciniis variè directis ; fructu...,. — Voyag. Bonite; Crypt. , PL 148, fig. 3. Has. inter muscos et Jungermannideas quibuscum intnicata erat in insulis Sandwich eam invenit celeb, Gaudichaud. Os. Cette espèce, fort remarquable, est toute noire, et d'un C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 255 brun fort obscur, quand on la regarde à contre-jour. Elle diffère du Â7. fornicaia par sa tige non pennée et ses amphigastres entiers. 33. Radula physoloba Montag. mss.: caule arctè repente pinnatim ramoso , ramis alternis brevibus , foliis imbricatis sub- rotundis obtusis convexis integerrimis , lobulo trapezoideo in- fernè sinuoso inflato (!) supernè plano appresso angulo obtuso; fructu in ramis brevibus terminali axillarive, perianthio longè cuneato truncato cochleariformi.—’oyage au pôle Sud, Crypt., tab. 17, fig. 4. Has. ad Séiciam Deliséam repens in insulis Auckland à el. Hombron reperta. Ogs. En regardant cette espèce, on croirait voir la foliation d'un Phragmicoma et surtout des P. trigona N. et M. et P.xan- thocarpa L. et L.; mais , outre que les amphigastres manquent, les périanthes sont à-peu-pres ceux du À. complanata. Les diffé- rences qui séparent notre espèce de l'espèce européenne ne se bornent point aux caractères tirés de la végétation , ainsi que je le ferai voir dans la description et la figure que j'en donnerai ailleurs. 34. Radula reflexa Nees et Montag. mss. : caule procumbente flexuoso inordinatè pinnatim ramoso, foliis imbricatis sub- rotundo-ovatis obtusis integerrimis, lobulo quadrato angulo obtuso ( rariter acuto )‘reflexo; fructu in ramis brevibus laterali, perianthüis involucro multo longioribus cuneiformi-subcylin- dricis clavatisve ore complanato truncato crenulato. — Foyage Bonite, Crypt., PL 147, fig. 3. Has. in [nd. orient. ad Amboinam ubi primus omnium lepit celeb. Labillar- dière , dein in insulis Sandwich inter surcula Schismatis dicladi aliquot speci- ina ejusdem invenit celeb. Gaudichaud. Exemplaria Billardieriana 1aecum amicissime communicavit cl. Webb. Species ità distincta ut cum nullà congene- rum confundi possit. 35. Madotheca elesantula Montag. mss. : caule procumbente inordinate subpinnatim ramoso, ramis patenti-erectis, foliis semiverticalibus orbiculatis concavis dense imbricatis margine inferiori undulato cum iobulo ovato deflexis,in sicco circà caulem 256 .c. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. convolutis integerrimisque , amphigastriis lingulatis basi convexà amplexicauli utrinque decurrentibus cauli appressis sibi conti- guis aut imbricatis, apice non autern margine subreflexis; fruc- tu... — Voyage au pôle Sud, Crypt., tab. 18, fig. 3. Has. in insulis Auckland ad terram, ad cortices et ad Stictam Richardi Nob. parasitantem invemit cl. Hombron. Ors. C'est du Madotheca subsquarrosa Nees et Montag. ( Annales des Sciences naturelles, janvier, 1836, p. 57, sub Lejeunia ) que cette espèce se rapproche le plus: elle en diffère : néanmoins par Îles dimensions, par ses feuilles toujours con- caves et défléchies , et surtout par ses amphigastres, dont le sommet seul se réfléchit par l'humidité. 36. lrullania Billurdieriana Nees et Montag. mss. : caule flexuoso pinnatim ramoso, ramis recurvis, foliis imbricatis ovatis submucronatis integerrimis\, auriculà parvà reflexà clava- tà subulatäve tectà, amphigastriis imbricatis subrotundis medio plicatis subretusis apicem versüs repandis apiceque dissité bidenticulatis ; fructu...…. Has. in Amboinä à celeb. Labillardière lecta et mecum ex herbario ejus à cl. Webb. benevole communicata. Oss. Cette Jungermanniée est voisine des 7. integristipula et zodulosa Nees ( Hep. Jav.). 37. Frullania explicala Montag. mss.: caule repente inordi- natè bipinnatim ramoso ,ramis patentibus, foliis imbricatis semi- verticalibus planiusculis patulis (nec in sicco cauli circumvo-, lutis) obtusis integerrimis , auriculis minutis clavato-cylindricis w obliquis non tectis, amphigastriis subcontiguis parvis ovato-" oblongis bifidis , sinu laciniisque extüus repandis obtusis aut acutiusculis ; fructu terminali, foliis involucralibus tergeminis maximis ovatis acuminatis loboque lanceolato acutis subinte- gris , amphigastrio oblongo carinato ad medium bifido , perian- thio immerso obovato subtriquetro mucronato. Has. ad frondes Filicum in insulis Sandwich à celeb. Gaudichaud lecta, Oss. Cette espèce a des rapports avec les FF. macroce* C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. 257 phala Y. et L., apivulata Nees, atrata Swartz et cordistipula Nees. On la distinguera des deux premières par ses feuilles invo- _ lucrales entières et des deux dernières par ses feuilles caulinaires _obtuses et non enroulées autour de la tige. Elle est bien voisine et _ peut-être ne diffère-t-elle pas du Æ. hypoleuca Nees et Meyen, | qui m'est inconnue. 38. Frullania affinis Nees et Montag. mss.: caule repente patenti-ramoso, foliis imbricatis (in ramulis et alternis ) orbi- | culatis obtnsis subsemiverticalibus , basi posticà sinu inflexis, auriculà inferiorum cucullatà ovali, superiorum evolutä ovato- Janceolatà acutà oblique patulà , amphigastriis obovato-cuneatis bifidis lacinüs subconniventibus acutis extrorsüm repando-cre- natis ; fructu..…. Hz. super muscis in insulà Mascarenä lectam mihi dedit cel, A. Richard. Ozs. Voisine des FF. cyparoides Schwægr. et aliernans. 39. Frullania gymnotis Nees et Montag. mss.: caule repente bi-tripinnätim ramoso gracili, foliis orhiculatis obtusis integer- rimis , auriculis denudatis oblongo-cylindraceis à caule distanti- bus eidemque subparallelis, superioribus evolutis lanceolatis acuminatis subtuüs canaliculatis, involucralibus bifidis acutis serratis, amphigastriis distantibus orbiculatis bifidis integerri- mis laciniis acutis ; perianthio immerso ventre bicarinato. Has. ad cortices in Guyanà lecta. -— Lepr. Co/2. n. 360 et 366. Oss. Comparée au F, tamarisci , auquel elle ressemble beau- coup, elle en diffère par ses amphigastres bifides. La forme des oricules de ses feuilles la rapproche du F. caulisequa; mais, outre que celles-ci sont droites et non obliques, les involucres ! sont dentés et non entiers. «! ho. Frullania ptychantha Montag. mss. : caule repente pin- | nato-decomposito, ramis patentibus, foliis obovato-cuneatis subtüs ad basin vix complicatis , aur iculis oblongis pedicellatis declinatis nudis, amphigastriis ovato-oblongis folio duplo mino- |ribus, profunde bifidis utrinque laciniisque acuminatis conni- . ventibus dorso styliferis subrepandis; fructu in ramulis lateralibus { XXI, Boran, — Mai, 37 258 c. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. brevibus terminali, foliis involucralibus acuminato-cuspidatis integerrimis cum amphigastrio coalitis, perianthio pyriformi plicato (plicis novem)mucronato dimidio brevioribus. — J’oyage au pôle Sud, Crypt., tab. 19, fig. 5. Has. in Lichenibus aliquot specimina legi. Hancce speciem in insulis Auc- kland detexit Hombron. | Ozs. Pour ne pas confondre cette espèce avec les FF, graci- lis , nodulosa et integristipula , avec lesquels elle a des rap- ports , il suffira de se rappeler que la première et la seconde ont leurs feuilles involucrales dentées en scie, et que la dernière a ses amphigastres très entiers. Elle diffère d’ailleurs de tous les trois, de même que du F. replicala, par ses périanthes plissés longitudiualement comme ceux d’un Ptychanthus. Ai. Frullania scandens Montag. mss. : volubilis , caule elon- gato repente ramuloso , ramulis brevissimis alternis , foliis cau- linis approximatis rameisque imbricatis ovato-rotundatis concavis apice deflexis basi in auriculam cucullatam lunatam declinatam complicatis, amphigastriis orbicularibus folio vix dimidio bre- vioribus apice reflexo breviter emarginato-bidéntatis, dentibus acutis conniventibus ; fructu..... Flores masculi ut in Phragmi- com Sagræand Nob. ( Cuba, Cryptog., p. 464, t. 18, fig. 1) et P. calcaraté (V. infra) spici-vel juliformes. — foyage au pôle Sud, Cryptog., t. 19, fig. 2). | Has. ad ramulos, quos scandens circumvolvit , Stictæ Orygmeæ consortem in insulis Auckland detexit cl. Hombron. Os. Cette espèce, quoiqu'elle en soit, selon moi, fort dis- tincte , est voisine des Æ#FÆ. hians , ornithocephala et ob- sczra Nees. 4x bis. Frullania secundiflora Montag. mss. : caule pinnatim ramoso , ramis subdistantibus alternis divaricato-recurvis atte- nuatis, foliis semiverticalibus orbicularibus concavis deflexis in sicco cauli circumvolutis basi auriculatis, auriculà tectà parva clavatä reflexà .caulique appressà, amphigastriis cordato-ovatis amplexicaulibus medio gibbosis margine reflexis apice ad quar- tam partem bifidis, sinu laciniisque obtusis ; perianthiis crebris C. MONTAGNE. — l’lanltes cellulaires exotiques. 250 unilateralibus obovato-trigonis ramulum terminantibus , involu- cralibus inæqualiter bifidis, laciniis lacero-dentatis, amphigas- trio magno ad medium bifido denticulato basi coalitis. Has. in insulis Philippinis invenit Cuning eamque in collectione amicissimi Webbii nuperrime observavi. Ors. Cette hépatique ne ressemble à aucune de ses congénères à moi connues, et elle s'en distingue sur-le-champ par ses périanthes tournés du même côté, placés à la file et très près les uns des autres le long des rameaux. 42. Phragmicoma ocellulata Nees et Montag. mss.: caule procumbente irregulariter ramoso , foliis semiverticalibus pla- niusculis ovatis obtusis, retis maculis pauld majoribus rotundatis perforatis, basi subtüs non complicatis, amphigastriis folio sub- duplo minoribus suborbiculatis planis imoricatis ; fructu.…. Has. inter muscos in insulà Dominicensi lectos mecumque à Boryo commu- nicatos inveni. Species à famihià P. squamatæ et affininm. 43. Phragmicoma aulacophora Montag. mss. : caule repente parce imordinatèque ramoso, ramis brevibus patulis, foliis semi- verticalibus confertim imbricatis ovatis obtusis patentissimis basi complicato-saccatis plicäque inflexà integerrimis , amphigastriis suborbiculatis subimbricatis aut contiguis integerrimis; fructu sessili laterali, perianthiis subglobosis multistriatis (12-15 ) mu- cronatis involucro paululüum longioribus, foliis amphigastrisque involucralibus maximis orbiculatis undulatisque. — ’oyage au pôle Sud, Cryptog., tab. 19, fig. r. Has. cum Frullanié aeloti N. ct M. et Calympere molluccensi promiscuë ad radices arborum crescit. In insulà Hanga-Reva à cl. Hombron lecta. Ozs. Notre plante est fort semblable au P. fertilis Nees, et il est fort difficile de l’en distinguer par une phrase diagnostique. Si pourtant l’on compare l'espèce des îles Gambier à celle de Java , dont je dois des échantillons stériles à M. Blume, on voit sur-le-champ que ces deux plantes ne peuvent appartenir au même type, soit comme variété , soit comme forme. 4h. Phragmicoma calcarata Montag. mss.: caule repente ; 17 260 ©. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. pinnatim ramoso , ramis patenti-erectis, foliis semiverticalibus suborbiculatis convexulis irregulariter grossèque dentatis sub- tus complicatis , Iobulo ovato dentato subnudo , amphigastriis subcontiguis orbiculatis basi amplexicauli decurrentique utrin- que dentibusternis quaternisve, quorum unico ad instar calcaris exstante, instructis cæterum integerrimis repandis subtüs con- cavis scutato-radicantibus ; fructu laterali terminalive, perianthio obcordato compresso mucronato subtüs obtusè carinato nudo, marginibus mermbranaceis dentato-ciliatis, capsulà globosà bre- viter pedicellatà. Has. ad folia repens in sylvis Surinamensibus à cl.° Splitgcrber lecta me- cumque sub n. 1206 communicata. Ogs. La conformation de ses amphigastres distingue sur-le- champ cette espèce de toutes ses congénères, dont le périanthe est bordé d’une crête laciniée : elle n’a conséquemment besoin d'aucune description. 45. Lejeunia macroloba Nees et Montag. mss.: caule repente serpentino subpinnatim ramoso, ramis abbreviatis , foliis arctè imbricatis convexis suborbiculatis integerrimis, plicà baseos sub- cylindricà extrorsum truncatà folium dimidium æquante, amphi- gastriis folio duplo minoribus contiguis ovato-orbiculatis apice fere ad medium bifidis lacinüs discretis subacuminatis cæterum integerrimis planis basi subdecurrentibus; fructu...…. Has. ad truncos arborum in sinnamariensi necropoli. Rara. — Lepr. Col. n, 279. 46. Lejeunia Delessertii Nees et Montag. mss. : caule pro- cumbente vagè ramoso , foliis imbricatis decurvis ovato-acumi- natis integerrimis basi subtus saccato-complicatis , lobulo trun- cato brevi, retis maculis hyalinis intercalaribus sparsim majo- ribus obscurioribusque , amphigastriis distantibus subtransver- salibus obtusè emarginatis laciniis obtusis ; fructu..…….. Has. in Lichenibus inprimis Peltigeris ex insulà Mascarenà à cl. Ad Deles- sert relatis hane speciem répentem inveni. 47. Lejeunia conformis Nees et Montag. mss.: caule repente C. MONTAGNE... — Plantes cellulaires exoliques. 261 vagé ramoso, foliis semiverticalibus ovatis cuspidato-acutis inte- gerrimis apice deflexis basi decurrenti-complicatis lobulo ventri- coso , retis maculis conformibus, amphigastriis suborbiculatis bifidis folio triplo minoribus; fructu..…. Haz. cum priori a cl. Ad. Delessert lecta. Persimilis Z, lineatæ L. et L. et forsan hujus inera varietas. 48. Lejeunia (Phragmicoma ?) Montagner Gottsche in litler.: caule elongato repente laxè irregulariterque ramoso , ramis brevibus longisque erectis, foliis semiverticalibus imbricatis suborbiculatis convexis apice rotundato deflexis basi excisà complicatis lobuloque minuto ovato subtruncato tecto integer- rimis, amphigastriis contiguis transversaliter oblongo-reniformi- bus apice (in sicco) inflexo integris et integerrimis; retis maculis in ambitu quadratis fproxime subrotundis, medio basique ellip- tico-oblongis, interstitiis hyalinis; fructu axillari, foliis invo- lucralibus conformibus, lobulo verd discreto aurem felinam referente, amphigastrio obcuneato angulis obtusis, perianthio pyriformi pentagono, mucronato, involucralibus immerso. Has. in caulibus Schismatis adunci et Mastigophoræ dicladi longitrorsum repens totosque interdüum ferè investiens. Hancce speciem ambiguam in insulâ A Mascarenä à cl. Ad. Delessert lectam primus à congeneribus distinxit el. D' Gottsche , qui meo nomine veluit illam insignire. Ors. Cette espèce acquiert souvent une longueur qui dépasse cinq à six centimètres. Sa tige principale rampe le long des Jon- gérmannidées qu’elle envahit; mais ses rameaux latéraux restent quelquefois libres. Les périanthes que j'ai trouvés sont encore jeunes: ils occupent les bifurcations de la tige ou laisselle des rameaux. Cette plante est fort voisine du Z. Lindenbergii Gottsch. ined. ; toutefois elle en diffère par ses amphigastres transversa- lement réniformes et entiers au sommet, et encore davantage par la position axillaire de ses périanthes. La foliation lui donne aussi quelque similitude avec le Z. discoidea L. et L., qui s’en distingue au reste facilement par ses amphigastres ovales et bifides. Pc. 9, fig. 3. a. Lejeunia ( Phragmicoma ) Montagnei Gotlsche in litter, | vue de grandeur naturelle, — 2, Deux paires de feuilles caulinaires , vues en dessus ou par le dos. 262 c. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. — c. Les mêmes, vues par le ventre et couvertes en partie par les amphigastres réniformes d, d. —e. Bifurcation d’une tige, vue par le ventre et dans l’angle de laquelle se voit un périanthe jeune f, environné de ses feuilles involucrales g, g. On a enlevé à dessein tous les amphigastres, afin que l’on pût mieux observer la disposition des parties restantes, — k, Une feuille involucrale isolée, — ë. Amphigastre involucral. —/. Périanthe jeune vu en dessus. — m. Feuille caulinaire isolée, vue par le ventre. — 7. Amphigastre caulinaire détaché. Toutes les figures de à à r sont grossies de 12 à 20 fois. — o montre le réseau des feuilles grossi 120 fois. 49. Lejeunia cancellata Nees et Montag. (in ist. phys. poli£. et nat. Cuba, par Ramon de la Sagra, Crypt. p. 472): exigua, caule rigidulo e ventre innovante, foliis distantibus semiverti- calibus ovalibus obovatisve obtusis subrepandis grosse reticu- latis fuscis, caulinis basi subtüs complicatis lobulo parvo, inno- vationum vix aut non complicatis, amphigastriis distantibus subrotundis folio quadruplo minoribus profundèe bifidis, laciniis subulatis subobtusiusculis ; perianthio in ramulis brevibus sessili cylindrico apice pentagono, angulis obtusis, foliis amphigastrio- que involucralibus minutis, illis bifidis lobulis lanceolatis, hoc caulinis conformi. — Voyag. Bonite, Crypt. PI 147, fig. 2. Has. ad muscos in Cubäâ insulà et insulà Sandwich ubi eamdem legit fertilem cl. Gaudichaud. Os. Ce sont les ramules fertiles qui dans la plante stérile, comme les échantillons de Cuba nous l’ont offerte, s’allongent de chaque côté de la tige d’une manière démesurée et donnent à la plante un port tout différent. 5o. Lejeunia pacifica Montag. mss. : tenera, caule repente vagé ramoso, foliis contiguis aut dissitis obovatis basi subtüs sinuato-complicatis, lobo triangulari aut (in ramulis) obsoleto, amphigastriis distantibus ovatis folio triplo minoribus profunde bifidis, sinu obtuso, laciniis acutis subconniventibus; perianthio ad basin ramulorum sessili obcordato mucronato compresso pentagono involucrum æquante, angulis lateralibus dorsalibus- que acutis, ventrali (s. carinà) obtuso, foliis involucrahbus in- æqualibus bilobis, lobo ventrali subulato dorsali obovato, am- phigastrio caulinis conformi sed majori. Has. in Æypno tamariscino repeutem inveni pauca exemplaria fertilia. In insulis Sandwich à cel. Gaudichaud lecta est. Os art ui | C. MONTAGNE. — Jlantes cellulaires exotiques. 2635 5r. Lejeunia anisophylla Montag. mss. : minima, caule re- pente vagé inordinatimque ramoso intricato, foliis ovato-sub- rotundis planis integerrimis subtüus emarginato-complicatis, lobulo inflato truncato ab amphigastriis distantibus folio qua- druplo minoribus.ovatis bifidis sinu laciniisque obtusis non tecto; perianthio ad basin ramulorum sessili obovato pentagono mucronato, foliis involucralibus inæqualibus profunde bifidis, lobulo angustè lanceolato , amphigastriisque obcuneatis bifidis , laciniis utrinque dente maximo instructis. Has. ad cortices inter muscos in insulis Sandwich à celeb. Gaudichaud collectos inveni. Ors. Notre espèce se rapproche des L. L. lœæla, adnata et discoidea ; elle diffère de la première par ses feuilles caulinaires munies d'un lobule, et par ses feuilles involucrales obovales et non pas ovales lancéolées, de la seconde pär la forme des am- phigastres, et enfin de la derniere par ses périanthes non ter- minaux. 52. Lejeunia haitica Nees et Montag. mss. : minuta, caule repente divaricato-ramoso, foliis dissitiusculis subrotundo-ova- libus obtusis integerrimis basi subtuüs vix complicatis, amphi- gastriis exiguis distantibus patulis subovatis profunde bifidis, laciniis acutis; fructibus lateralibus sessilibus, involucri folis binis ovatis bifidis, lacinià ventrali angustiori lanceolatà; pe- rianthio.. Has. in Necker& undulai4 repens in insulà Haïti lecta. Exemplaria hujusce Musci mihi impertivit celeb. Hooker. Oss. Cette espèce est voisine du Z. minutissima. 53. Lejeunia dominicensis Nees et Montag. mss. : caule re- pente irregulariter ramoso rigido, foliis aretè imbricatis semi- verticalibus ovatis cuspidulatis margine {an casu?}) suberosis subtüs ad basin complicatis, lobulo ovato integro, amphigastriis folia æquantibus densè imbricatis orbiculatis emarginato-bifidis lobis obtusis ; fructu.…. Has. ad muscos ex insulà Doxinicä relatos repentem mecum communicavit cl. Bory. 264 ©. MONTAUNE. — Plantes cellulaires exotiques. Os, Elle ressemble aux L. L. contigua Nees et densistipula L. et L.; on la distinguera de la première par ses feuilles ter- minées en pointe, et de la seconde par le même caractère et par les divisions de ses amphigastres obtuses. b4. Lejeunia subsimplex Nees et Montag. mss. : caule pro- strato filiformi subsimplici, foliis subsemiverticalibus deplanatis basi haud complicatis ovatis obtusis cum mucronulo bimucro- natisve margine antico antè apicem repando-crenato, amphi- gastriis folio duplô minoribus distantibus ovatis subrepandis ad tertium bifidis, laciniis rectis acutis; fructu...… Has, in iesulà Dominicä Antillarum ad muscos repens lecta. Os. Stérile, cette espèce ne diffère du L. isocalycina que par des amphigastres proportionnément de moitié plus petits. Les organes de la fructification offriront sans doute d’autres caractères distinctifs quand on les connaîtra. 55. Lejeunia oxyphytlla Nees et Montag. mss. : caule arctè repente sparsim ramoso, foliis subcontiguis semiverticalibus ovatis setaceo-cuspidatis integerrimis basi subtüus complicatis, lobulo ovato inflato sinu discreto, amphigastriis nullis; fructu.… Har. cum sequente in foliis circa Caycnnam à cl. Leprieur lecta. 56. Lejeunia obliqua Nees et Montag. mss. : caule brevissimo repente ascendenti-ramoso, foliissubverticalibus adscendentibus obliquè obovatis integerrimis hyalinis basi subtus complicatis lobulo ovato inflato, amphigastriis nullis; fructu. Hz. in eodem folio cum priori lecta. 57. Lejeunia ocellulata Nees et Montag. mss. : caule repente ramoso adpresso, foliis imbricatis applanatis orbiculatis inte- gerrimis basi subtüs complicatis lobulo ovato inflato margine unidentato, retis maculis discretis hyalinis, amphigastriis dis- tantibus bipartitis, laciniis divergentibus lanceolatis integerrimis; fructu.… Has. in foliis repens circa Cayennam à cl. Leprieur inventa. Os. Cette espèce a des rapporis avec les ZL. L. unidentata C. MONTAGNE. — Jlantes cellulaires exotiques. 265 L. et L., transparens Corda, Panckerti N. ab E. et a/bo-margi- nala Nees et Montacs. 58. Lejeunia tortifolia Nees et Montag. mss. : caule arcté re- pente ramoso-divaricato (exiguo), foliis alternis adscendentibus lanceolatis integerrimis utrinque attenuatis, acumine obtuso, altero margine a basi ad apicem ferè involutis,amphigastriis bi- partitis, laciniis lanceolatis subulatisve, fructu in ramulo brevi laterali, involucri foliis brevibus; perianthio (?) prismatico ore truncato. Has. in folis repens in Guyanä gallicà à ci. Leprieur lecta. Os. Elle est voisine de mon Lejeunia Neesii ( Annales des Sciences naturelles, janvier 1836, t. 2, fig. 3). So. Lejeunia orthephylla Nees et Montag. mss. : caule arcté repente, foliis alternis erectis clavato-convolutis integerrimis, amphigastriis nullis. Has. in folüis Gliotrichi virentis Eschw. consortem et repentem in Guyanâ legit cl. Lepricur. 60. Symphyogyna Brongniartii Montag. mss. : fronde costatà substipitatà, stipite bulboso basi repente, bis dichotomà, laci- niis linearibus patenti-divaricatis pinnatifido-lobatis, lobis alternis ovato-rotundatis sinu acuto obtusove discretis; fructu dorsali, involucro diphyllo flabellato laciniato, laciniis incurvis. Has. in insulà Guadalupä ad terram, ut videtur, lecta mecuuw à cel. Brongniart benevole communicata et ei, ut par erat, dicata. Desc. Frons stipitata, erecta aut procumbens , sescuncialis, dichotoma, costà validà tota percursa. Stipes semuncialis ad basim subbulbosam subtüsque radi- cellas agens alâäque pinnato-laciniatä angustà interruptà utrinque instructus , in frondem linearem bis dichotomam dilatatus. Laciniæ primariæ patenti-erectæ, ultimæ angulo recto divaricatæ, ferè ad costam vel nervum pinnatifido-lobatæ, lobis alternis ovato-rotundatis aporessis interdum margine sibi incumbentibus, sinu acuto obtusove ab invicem discretis, à basi ad apicem seusim minoribus. Betis foliorum maculæ oblongo-rotundove-hexagonæ, interstitits crassis viri- dibus. Fructus è costà prope dichotomiam vel in dorso prodiens. Znvolucrum diphyllum (?) foliis flabelliformibus apice laciniatis, lacinnis lineari-subulatis incurvis. Calyptra, perianthium fungens, & pistilhs concretis composita , coriaces , cylindrica , tres lineas lorgitudine superans , ore stylis residuis liberis quamplurimis coronata. 266 C. MONTAGNE. — Plantes cellulaires exotiques. Oss. Quoiqu'il y ait quelque ressemblance entre cette espèce et le Jungermannia sinuata Swartz, qui maintenant est un Di- plolæna, néanmoins des différences essentielles , puisqu'elles tiennent aux caractères génériques, viennent témoigner contre la confusion de ces deux plantes. La nôtre se distingue, en outre, de celle de Swartz par sa fronde stipitée et par le limbe membraneux de ses divisions, qui est partagé profondément en lobes alternes, réguliers, et non pas seulement comme dans le Diplolæna sinué pinnatifide. Cette disposition des lobes la fait ressembler à la fronde de certaines fougères ou bien encore à une double scie à dents mousses. Pr. 9,fig. 1. a. Symphyogyna Brongnartii Montag. vue de grandeur naturelle. — b. Portion de la fronde, grossie 5 à 6 fois et montrant en ce une fructification partant de la bifurcation , et une autre en 4, partant de la continuité de la nervure, La figure e, grossie 8 à 9 fois, fait voir le faux périanthe f (ca/yptra) formé par l'accroissement de la base des pistils, qui, dans l’origine, entourent celui qui est destiné à devenir le fruit, et dont les sommets libres s’observent encore à l’orifice g : ils descendent même jusque sur la paroi de la calyptre , faisant ici fonction de périanthe. A la base de la même figure, on voit en À l’une des deux feuilles involucrales, La figure : montre un de ces pistils avortés, dont nous avons dit que restait couronnée la calyptre : il est isolé et grossi une trentaine de fois, —/ montre l'autre feuille involucrale, Comme je n'ai pu examiner plus d'un échantillon, il se pourrait . que l’involucre fût composé d’une simple écaille profondément bilobée, Enfin, en »”, on peut voir le réseau de la fronde grossi de 50 à 60 fois. Recnercues sur les organes locomoteurs des spores des Algues, Par M. Gustave THURET. « Ainsi donc, à certaines époques, dans certains organes , la plante se fait animal. » (Dumas, Essai de statique chimique des étres organisés.) Le mouvement spontané des spores des Algues a été vu par ; beaucoup d’observateurs; dans certains cas, il est sensible à la vue simple : mais jusqu’à présent, comme le déclare M. Dujardin dans son Observateur au microscope (Paris, 1843 ), on n'avait G. THURET. — Mouvement des spores des Algues. 267 pu reconnaître « par quel moyen les spores nagent dans le li- quide ». Cependant les cils ou tentacules filiformes qui leur servent d'organes locomoteurs, ne m'ont point paru plus diffi- ciles à voir que les filamens découverts par M. Dujardin dans un grand nombre d’Infusoires ; et, s'ils ont échappé à un observa- teur aussi habile, c'est sans doute parce qu’il n’a point continué ses recherches avec assez de persévérance, où qu'il ne les a point faites dans toutes les conditions nécessaires à leur réussite. En effet, le mouvement des spores dure au plus quelques heures pendant lesquelles leurs organes locomoteurs sont dans une agitation incessante, et par conséquent tres difficiles à dis- tinguer. L’emploi des infusions colorées ne peut que faire de- viner leur existence. Quand la spore s'arrête, ces organes dlispa- raissent très promptement sans laisser de traces, et quelque temps apres la germination commence. Il faut donc tâcher de saisir l’instant précis où la spore cesse de se mouvoir ; ou, pour réussir avec plus de certitude, il faut, quand on en trouve qui s'agitent avec vivacité, les mettre en contact avec un réactif dont l'action , trop faible pour dénaturer leur forme, suffise pour arrêter leurs mouvemens. L'opium et l’iode m'ont paru les agens les plus propres à obtenir ce résultat. L'organisation la plus simple est celle que l’on trouve dans les Conferves, et j'ai lieu de croire qu'elle représente un type général dans les spores des Algues. Je l'ai étudiée dans les Conferva glomerata et rivularis : les spores sont tout-à-fait semblables dans ces deux espèces, et j'ai revu dans les unes tout ce que j'avais observé dans les autres. Leur forme est tur- binée : l'extrémité amincie, dépourvue d’endochrome, à laquelle on a donné le nom de rostre, porte deux cils ou tentacules fili- formes, dont !a longueur surpasse peu celle de la spore ; ce sont les organes locomoteurs. La spore se meut ordinairement le rostre dirigé en avant, et tournoie dans l'eau avec un mouve- ment de trépidation qui m'a rappelé celui que J'avais observé dans les animalcules de l’anthère du Chara: cette analogie s’ex- plique d'ailleurs par la ressemblance des organes locomoteurs. De temps en temps la spore revient subitement en arriere, et 208 G.TAURET. — Mouvement des spores des Algues. souvent aussi elle piroueite sur son grand axe. La lumière exerce une influence marquée sur la direction de sa marche. IL suffit d'une petite quantité d’extrait aqueux d’opium pour arrêter ses mouvemens : on distingue alors facilement les tenta- cules à un grossissement linéaire de 240 fois (la vue moyenne étant comptée à 25 centimètres ). On les rendra plus visibles encore en employant la teinture alcoolique d’iode plus ou moins affaiblie : si ensuite on laisse sécher les spores entre deux lames de verre, les tentacules ne seront point altérés par la dessicca- tion, mais ils se verront d'une manière encore plus nette et plus tranchée sur le fond du microscope, parce qu’ils seront placés dans un milieu moins réfringent. Il faut remarquer d’ailleurs (et cette observation s'applique à toutes les spores des Algues que lon prépare de cette manière) que, la spore se con- tractant par la dessiccation, les tentacules paraïtront un peu plus longs. C'est surtout le matin qu'on trouve le plus grand nombre de spores de Conferves en mouvement. Celles qu’on observe l’après- midi sont arrêtées pour la plupart ou ont déjà commencé à ger- mer. Les spores immobiles présentent toutes, vers le rostre, un point coloré en rose qui vient encore ajouter à leur ressem- blance avec certains Infusoires, notamment avec quelques Thé- camonadiens. Le Chætophora elegans (var. pisiformis) nous offre déjà une organisation plus compliquée : le rostre porte quatre tentacules locomoteurs au lieu de deux. Ces spores sont aussi trés petites et difficiles à observer. Dans les Prolifères ( Conferva vesicata , tumidula et alternata Auct. (1)), l’organisation se complique encore davantage, et la différence des spores est un motif de plus pour séparer ces plantes des vraies Conferves. Deux espèces de ce genre ont servi à mes recherches:la première m'a paru devoir se rapporter (1) M. Hassall a réuni plusieurs espèces de Prolifères dans son genre Vesiculifera , type du groupe des Vésiculaspermées (Observations on a new group, genus and subgenus of fresh waler Confervæ, with descriptions of species mostiy new, by Arthur Hill Hassall., in the Annals and Magazine of Natural History, vol. x, p. 385, 1843); mais, son Mémoire p’élant pont accompagné de planches, il m'a été impossible de citer sa synonymie, | G. THURET. — Mouvement des spores des Algues. 269 au Prolifera rivularis de M. Léon Leclerc (1), et l’autre, beau- coup plus petite dans toutes ses parties, au Prolifera Candollii du même auteur. Toutes deux ont des spores ovales: le rostre est arrondi et porte une couronne de tentacules filiformes que l’opium et l'iode rendent immobiles. Leurs mouvemens sont à-peu-près les mêmes que ceux des spores des Conferves , mais beaucoup plus rapides en raison de la plus grande puissance de leurs organes locomoteurs. Lorsque ces spores se disposent à germer , elles se fixent par le rostre à tous les corps qui flottent dans l’eau , et émettent des prolongemens ou crampons radici- formes qui rendent leur adhérence très forte. Les filamens de Prolifère ou de Conferve sont souvent hérissés de cette sorte de végétation parasite : ce fait mal compris a fait créer par Vaucher le nom erroné de Prolifera. Si on retire la plante de l’eau au moment de l’émission de ses spores, celles-ci se fixent autour des cristaux produits par l’évaporation du liquide, et, quand la germinalion commence, on voit chaque petit cristal chargé d’une multitude de spores qui en rayonnent dans tous les sens. Le ’aucheria, éloigné des genres dont nous venons de parler par sa structure et le mode de formation de ses spores , s’en distingue également par la disposition de ses organes locomo- teurs. La spore est une vésicule ovoide qui atteint jusqu'à trois dixièmes de millimètre en longueur :elle est entièrement revêtue de cils assez courts, dont la vibration détermine le mouvement de la spore en avant. M. Unger a, le premier , signalé ces or- ganes dans un grand et curieux travail récemment publié (2). L'intérêt du sujet, la facilité de me procurer chaque jour des échantillons frais depuis janvier jusqu'en mai, m'ont déterminé à étudier moi-même cette plante avec soin : Je vais donner le résumé de mes observations. Les touffes de V’aucheria sont formées d'un plexus de fila- mens cylindriques, rameux, continus, qui renferment des gra- (1) Sur la fructification du genre Prolifère (Mémoires du Muséum , tome nr , page 462, planche 23). (2) Die Pflanse in momente dèr Tlierwerdung, Wien , 1843, 270 G.THURET. — Mouvement des spores des Algues. nules verts (endochrome) et du mucilage incolore. A l'époque de la formation de la spore, l'extrémité de ces filamens se renfle en forme de massue, et la matière verte s’y condense au point de prendre une teinte noirâtre. Alors on voit, vers la base du renflement, les granules s’écarter les uns des autres, laissant un espace vide comme si le mucilage se condensait à son tour et repoussait les granules en haut et en bas. Cet écartement conti- nue jusqu’à ce que l’endochrome forme de chaque côté une ligne bien tranchée (voyez les figures). Puis les granules se rap- prochent et se rejoignent de nouveau. Mais alors un grand chan- gement a eu lieu, car cette opération singuliére que nous ve- nons de décrire, c'est la séparation de la plante-mèere et du corps reproducteur : désormais la spore, revêtue d’une membrane propre ( épispore) possède une organisation distincte. Bien que ce phénomene ue dure que quelques minutes, il est facile à observer, car le mouvement des granules est presque insensible. D'ailleurs, la séparation ne s'effectue pas toujours dès la première fois : j'ai vu l'opération se répéter jusqu'à trois reprises sur le mème filament. La spore prend ensuite la forme de la figure 24, celle d’ure vésicule ovale allongée, dont les deux tiers sont presque noirs par la condensation de l’endochrome, tandis que le tiers infé- rieur en contient beaucoup moins. C'est alors que le moment de la crise approche. L’extrémité supérieure fait tout-à-coup hernie; le fluide granuleux s’épanche dans cette poche, qui augmente promptement de volume à mesure que l'extrémité opposée s'éloigne du filament (fig. 25). En mène temps ia spore commence à tourner sur son grand axe, de manière que l'on voit tous les granules qu’elle contient passer rapidement de droite à gauche et de gauche à droite, comme s'ils se mouvaient à l’intérieur d’un cylindre transparent. L’étroite ouverture par où la spore cherche à sortir, détermine un étranglement tres marqué : cependant en peu d'instans elle réussit à se dégager et s’'éiance avec rapidité dans le liquide ambiant. La partie claire, qui correspond au rostre, se dirige toujours la première. La spore ne cesse pas de tourner sur elle-même; maïs sa marche est assez irrégulière , plus vive ou plus lente, dans une direction G. THURET. — Mouvement des spores des Algues. 271 ou dans une autre : en général , elle gagne immédiatement les bords de la lame de verre, comme si elle cherchait à s'échapper; quelquefois elle s'arrête, puis, un instant après, elle reprend sa course. L’épispore d’où émanent les cils , dessine à l’entour une large aréole granuleuse. Quant aux cils eux-mêmes, ils sont in- visibles, à cause de la rapidité de leur mouvement ; mais on juge bien de leur action en mettant la spore dans une infusion de carmin, d’indigo, de gomme gutte, etc. Rien n’est plus cu- rieux que de suivre sa marche dans une forte infusion de car- min, par exemple. Les granules colorés à travers lesquels la spore se fraie un passage sont chassés avec force par le mouve- ment des cils ; un courant rapide s'établit de chaque côté de la spore, et un long sillage se dessine aprés elle. Quand elle ren- contre un obstacle tel que des brins de Zygnema ou des fila- mens de /’aucheria , elle se déforme en raison de sa consistance mucilagineuse, mais le mouvement des cils ne s'arrête pas. Il en est encore ainsi quand on la comprime, même au point de faire extravaser l’endochrome : la vibration des cils continue dans la partie non lésée. J'ai observé plusieurs fois l'émission de la spore dans une infusion colorée, et jai reconnu que l’agi- tation des granules par suite du mouvement des cils, ne com- mençait à se faire sentir que lorsque le quart environ de la spore était délivré. | Il faut, pour bien voir les cils, les arrêter au moyen de quel- que réactif, tel que l’opium, l’iode, le proto-nitrate de mer- cure, etc. Les effets de l'extrait aqueux d’opium sont fort re- marquables : le mouvement se ralentit peu-à-peu, de manière que Jon distingue bien le jeu de ces organes. L’eau iodée, quoiqu’elle ne contienne qu'une quantité d’iode extrêmement petite (:-5 ), arrête brusquement les cils qui deviennent bien visibles; on peut aussi employer la teinture alcoolique d’iode, mais très affaiblie. Si ensuite on fait sécher la spore entre deux lames de verre, les cils seront assez distincts pour être vus au micro- scope simple. M. Unger a suivi les mouvemens d’une spore libre dans l’eau pendant plus de deux heures, Le maximum de durée que jai observé au microscope a été de dix-neuf minutes, et, en géné-, 292 G.THURET. — Mouvement des spores des Aloues. ral, le mouvement ne durait guère plus de la moitié de ce temps; quelquefois il cessait presque aussitôt après la déli- vrance. Mais il faut remarquer que la spore placée sur le porte- objet était emprisonnée entre deux lames de verre. La vibration des cils persiste quelque temps après que la spore s’est arrêtée; seulement elle n’est plus assez forte pour déplacer le corpus- cule. Quand enfin ils cessent de se mouvoir, le contour de la spore éprouve pendant quelques instans une altération sensible, qui annonce peut-être la décomposition ou la résorption des organes vibratiles. La spore immobile ne tarde pas à se modifier encore une fois : elle devient sphérique ; l1 matière verte se répartit également, et la membrane épisporique, en partie ré- sorbée , échappe désormais à la vue. Bientôt commence la ger- mination. M. Unger remarque que la sortie de presque toutes les spores a lieu vers huit heures du matin. En effet, toute l’œuvre de la forination de la spore s'opère dans les premières heures de la journée : les touffes que J'avais ramassées la veille, et qui ne présentaient aucun indice de cette formation prochaine, étaient en général couvertes de spores le lendemain matin, et l’après- midi celles-ci étaient toutes réunies à la surface de l’eau, se dis- posant à germer. Il est facile de suivre les progrès de cette germination sous le microscope : l’allongement des filamens s'opère, on peut le dire, à vue d'œil; car j'ai mesuré plus d’une fois un accroisse- ment de trois vingtièmes de miilimètre en une heure. Du reste, l'activité de ce phénomène ainsi que de tous ceux que je viens de décrire, varie extrêmement suivant l’état des touffes de Paucheria qu'on a recueillies. Il en est de même du diamètre. des spores, de la grosseur des filamens, etc., sur lesquels on ne peut donner de détermination certaine. Aussi ne doit-on point s'attendre à trouver dans les figures que je joins à cette Note, toutes les modifications que peuvent présenter les spores de V’aucheria , soit avant, soit après leur émission, mais Jai choisi dans mes dessins ceux qui m'ont paru représenter leur état le plus ordinaire et le mieux caractérisé. La faculté de germer est d’ailleurs portée, chez le Vaucherta, \ G. THURET. — Mouvement des spores des Algues. 273 à un point qui me paraît surpasser tout ce qu'on a observé dans le règne végétal. Cette plante, qui ne consiste, à vrai dire, qu’en une seule cellule, possède dans toutes ses parties la faculté de se reproduire. Les extrémités de filamens, conservées plusieurs semaines à l’abri de l’évaporation , continuent à s’al- longer jusqu’à ce qu'elles aient dépassé la lame &e verre qui leur sert de soutien ; bien plus, quand un de ces filamens a subi des lésions à plusieurs places, on voit la matière verte se cerner peu-à-peu entre chacun des endroits lésés et le filament se di- viser ainsi en plusieurs petits fragmens qui forment autant d'in- dividus distincts, émettent des prolongemens latéraux, et ne tarderaient pas sans doute, dans des circonstances favorables, à reproduire nn individu complet. Le phénomène de la délivrance de la spore ne s’accomplit pas toujours aussi régulièrement que je viens de le dire : quel- quefois elle germe sans quitter la plante-mère, et il en résulte les formes bizarres que j'ai représentées figures 35 et 36. Quel- quefois aussi la spore se coupe en deux au moment de la sortie, et donne ainsi naissance à deux spores plus petites que les autres, mais susceptibles de germer comme elles, l’une à l’ex- térieur, l’autre à l’intérieur du filament (voyez fig. 36, a et b). La membrane transparente , qui renfermait la spore et qui devient visible après son émission ( fig. 26), se détruit peu-à- peu. Elle est parfaitement homogène : ce n’est que quand elle commence à se décomposer, qu’elle prend üne apparence gra- nuleuse ; mais jamais elle ne présente ces stries longitudinales que l’on remarque dans celle des Conferva et des Zygnema. . Je n’ai aperçu aucun mouvement dans les granules de l’endo- chrôme , excepté dans le cas de rupture d’un filament. Les gra- nules s’'échappent alors par saccades: ils se rassemblent souvent en pelotons et quelquelois le mucilage qui les accompagne forme à l’entour comme une espèce de membrane; maïs jamais ces amas de granules ne m'ont paru susceptibles de s'organiser en corpus- cules reproducteurs; en un mot, jamais je ne les ai vus germer. La solubilité de ces granules dans l'alcool indique leur na- ture résineuse. L'acide sulfurique étendu d’eau les contracte au centre du filament en un ruban flasque d’un vert brun. Quand XIX, Boran, — Maui. 18 274 G.THURET. — Mouvement des spores des Algues. on emploie ce réactif à plus forte dose, les granules se résolvent en une masse d’un vert bleuâtre; mais la membrane externe résiste à l’action de l'acide. Si on a recours à l’ammoniaque, il “ arrive souvent que, par un phénomène d’endosmose , les filamens se vident entièrement de leurs granules ; c’est ce que l'on voit surtout dans les spores qui commencent à germer : les granules sortent tous par l'extrémité du filament en germination ,et la membrane externe, qui n’était auparavant visible qu’à l’extré- mité de ce filament , reste entièrement vide, semblable à un ballon} de verre. L'ammoniaque possède encore la singulière propriété de donner une légere coloration rose ou d’un rouge vineux à certaines parties du Yaucheria , particuliérement. à l'extrémité supérieure de la spore, alors qu’elle est au moment de quitter la plante-mére et que cette partie est moins fournie d’endochrôme que le reste. Si je n’ai point indiqué jusqu'ici à quelle espèce de Y’aucheria s'appliquent les observations qu'on vient de lire, c’est que les espèces de ce genre sont établies sur de mauvais caractères. En effet , l’organisation de la spore, telle que je l'ai décrite , se rap- porte au V’aucheria ovata DC. — F'aucheria clavata DC. et Un- ger; mais J'ai trouvé à-la-fois , sur le mème filament , et cette forme et celle qu’on a nommée V’aucheria sessilis (voy. fig. 39 ). Un peu plus tard, les mêmes touffes encore m'ont donné les V’aucheria hamata ,geminata , etc. Tes appendices que Vaucher regardait comme des conceptacles et qui lui ont servi à établir ses espèces, sont fort différens des vraies spores par l'épaisseur de leur enveloppe et la nature de leur contenu. Ecrasés sous le microscope, ils laissent échapper des gouttelettes d’un liquide très réfringent , que l'alcool ne dissout pas, mais dont il rend la couleur verte plus brillante ; l'acide sulfurique Ja fait passer au fauve clair, et liode au brun. Il est vrai que ces appendices se forment ,comme les spores, par condensation de la matière verte; et qu'ils sont séparés de la plante-mère par un diaphragme; mais je ne les ai jamais trouvés que sur des filamens qui commençaient à se désorganiser, et presque toujours ils se décomposent avec eux. Or, comme j'ai constamment recueilli dans la même | localité, tous les individus de Z’aucheria , qui ont servi à mes G. THURET. — Mouvement des spores des Algues. 275 observations, et comme je leur ai vu prendre successivement toutes les formes représentées dans les planches ci-jointes , Je crois devoir réunir les ’aucheria ovata, clavata , sessilis , ha- mata , terrestris, geminala , cespitosa , Cruciala , en une seule espèce que je propose de désigner sous le nom de 7’aucheria Ungeri, pour rappeler le savant travail de l’auteur allemand et son intéressante découverte. Quant au Y’aucheria racemosa , décrit par M. Decaisne dans son Mémoire sur les Algues, il paraît former une espèce distincte. Nous avons examiné quatre types différens d'organes locomo- leurs dans les spores des Algues : des organés analogües se retrou- veront sans doute dans une foule de plantes de cette classe ,et il est permis de supposer que les divers groupes nous offriront des formes diverses. J'aurais pu moi-même ajouter encore quelques genres à ceux que j'ai mentionnés; mais J'ai cru qu'il suffisait, dans ce premier travail , d'indiquer les types principaux que l'observation m’a fait connaître jusqu'ici, et de citer pour chacun d'eux un genre où ce type se retrouve. J’ajouterai,en terminant, pour donner plus d'autorité à mes assertions, que M. Decaisne a bien voulu vérifier la plupart de mes résultats, et que je lui dois même quelques-unes des figures qui accompagnent cette note. EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE X. Tous mes dessins ont été faits ou du moins croqués à la chambre claire. Fig. 1. Conferva rivularis. Spores tuées par l’opium (grossies 340 fois ). Fig. 2. Conferva glomerata. Spores tuées par l’iode ( mème grossissement ). _ Fig. 3. Les mêmes , iodées et séchées entre deux lames de verre ( même grossissement ). Fig. 4. Les mêmes, commencant à germer (grossies 430 fois ). Fig. 5. Germination plus avancée ( grossie 390 fois ). Fig. 6. Germination encore plus avancée ( grossie 350 fois ). Fig. 7. Chætophora ?? Spores tuées par l’iode ( cette figure et les suivantes sont grossies 340 fois. Fig. 8. Les mèmes iodées et séchées entre deux lames de verre. Fig. 9. Germination. Fig. 10. Chætophora elegans. var. pisiformis. Spores tuées par l’iode. Fig. rt. Germination. Fig. 12. Prolifera rivularis. Spores dont les cils sont invisibles à cause de la rapidité de leur mouvement, (Cette figure et les suivantes sont grossies 340 fois, ) 18, 276 G.THuRET. — Mouvement des spores des Algues. Fig. 13. Les mêmes , tuées par l’iode. La couronne de cils que porte le rostre est devenue distincte. Il en est de même quand on emploie l’opium. ‘Fig. 14. Les mêmes, iodées et séchées entre deux lames de verre. Les cils sont très nets : quelques-uns, par un accident résultant de la dessiccation, paraissent plus longs que les autres. Fig. 15. Germination, Fig. 16 et 17. Germination plus avancée. Des crampons radiciformes , servant à fixer la RFA se sont développés. Fig. 18. Prolifera Candolli. Spores tuées par l’iode faible, Fig. 19. Germination. PLANCHE XI. Fig. 20. Extrémité d'un filament de Vaucheria Ungeri Nob. ( Cette figure et les suivantes sont grossies 110 fois. ) Fig, 21. — La matière verte commence à se condenser. Fig. 22. — La condensation est plus avancée , les granules verts commencent à s’écarter les uns des autres , et la spore va prendre une organisation distincte. Fig. 23. Extrémité d'un filament. L’écartemént des granules verts est à soh maximum: ils vont se rejoindre de nouveau. Fig. 24. — La spore est au moment de sortir, Fig. 25. — Emission de la spore. Fig. 26. Filament après la sortie de la spore. La membrane externe est transparente comme du cristal : elle offre parfois quelques plis, mais point de stries ni de granulation. Fig. 27. Spore au moment où elle vient de sortir : elle est enveloppée d'un épispore granu- leux. Les cils sont invisibles. La partie claire est toujours en avant : l’extrémité opposée est un peu plus étroite par suite de l’étranglement qui a eu lieu lors de l'émission de la spore ; mais elle ne tardera pas à prendre la forme de la figure suivante. Fig. 28. Spore dont les mouvemens commencent à se ralentir. Fig. 29. Spore dont les mouvemens ont été arrêtés brusquement dans l’eau iodée. On distingue sur le contour les cils courts et ténus , qui sont ses organes locomoteurs, Fig. 30. Spore iodée et séchée entre deux ns de verre, Les cils sont devenus beaucoup plus nets et paraissent plus longs à cause du retrait de l'épispore. Fig. 31. Spore se préparant à germer : elle est devenue globuleuse; on ne distingue plus de partie claire et l’épispore a disparu. Fig. 32 et 33. Germination, La partie du filament nouvellement formée est incolore, PLANCHE XII. Fig. 34. Germinations plus avancées ( moins grossies ). À Fig. 35 et 36. Spores germant sans avoir quitté la plante-mère. On voit en a la germina- tion d’une moitié de spore , qui n’a pu sortir du filament, et, en, la germination de l’autre moitié. PLANCHE XIII. Fig. 33 et 38. Filamens de V'aucheria Ungeri Nob., sur lesquels commencent à paraitre les appendices que Vaucher regardait comme les spores de l’Ectosperma sessilis : iis sont accom- pagnés d’un prolongement recourbé en crochet, qu’il prenait pour une anthère, Fig. 39 et 40. Filamens qui portent à-la-fois la spore du Faucheria ovata et les appen- dices du 7’aucheria sessilis, Je n’ai représenté la spore que sur l’un des deux ; mais l’un et l’autre en avaient dont j’ai suivi l'émission : c'est une particularité qui se présente souvent quand le Vaucheria dépérit. G. THURET. — Mouvement des spores des À lgues. 277 Fig. 41, 42, 43. Appendices du Vaucheria sessilis à divers états. Le filament (fig. 41), se terminait par une spore dont j'ai vu l'émission (plus grossis ). Fig. 44. Les mêmes se décomposant: l’endochrôme avait entièrement disparu du filament- PLANCHE XIV. Fig. 45. Filamens avortés et recourbés en crochet sur lesquels paraissent les appendices des ’aucheria hamata , geminata , etc. Ces filamens et tous ceux représentés dans les figures suivantes provenaient de touffes de Vaucheria ovata, qui, après avoir émis leurs spores commencçaient à se décomposer. J Fig. 46. Filament plus développé. Fig. 47 et 47 bis. Filamens du Vaucheria plus développés encore. PLANCHE XV. Fig. 48 et 49. Organisation des appendices du Vaucheria hamata. On voit qu'ils se forment par une condensation de la matière verte, Plus tard une cloison les isole du filament. Fig. 50. Autre forme monstrueuse du Vaucheria Ungeri, LES E MowocraApHiA LyYCOPERDINEORUM, auct. Doct. CAROLO VITrADINIO. Augustæ Taurinorum, ex officina regia, 1842 (in-4° de 93 p. avec trois planches gravées). (1) Les écrits antérieurs de M. Vittadini, ses promesses même, faisaient attendre de lui, depuis long-temps, la monographie qu'il a récemment mise au jour. C'était un service difficile à rendre à la science que celui d'un travail monographique sur le groupe des Lycoperdinées; il réclamait de longues et pénibles études, et personne mieux que l’auteur du Monogra- plhia Tuberacearum n’était autorisé à en tenter l’entreprise. Il l’a menée à fin avec autant de succès que ses autres ouvrages, et nous ne serons point tentés de reprocher à celui-ci son titre trop général, quoique, malgré son étendue, il ne renferme que les espèces milanaïises, car c’est assurément le recueil le plus com- plet d'observations sur les Lycoperdirées que l’on possède au- jourd’hui, et les espèces qu'il décrit appartiennent sans doute pour la plupart à toute l’Europe. L'auteur expose d’abord comment les Lycoperdinées naissent et s’accroissent et quels sont leurs modes de fructification. Pour- vues comme la plupart des autres Champignons d’un mycelium abondant, elles ne sont primitivement que des renflemens in- (1) Cet ouvrage a été imprimé dans les Mémoires de l’Académie royale des Sciences de Turin (part physico-mathématique , série 2 » tome v ), } 270 2 vITTADINI. — Our les Lycoperdinées. formes des filamens de cet organe générateur. Ces renflemens ou tubercules grandissent peu-à-peu; on y distingue bientôt un cortex Où péridium, parte externe et protectrice, puis une masse parenchymateuse intérieure (gleba), tantôt homogène et compacte, tantôt divisée en cellules ou vacuoles. Ces deux par- ties, qui constituent les organes de la végétation, sont unique- ment formées par des filamens simples ou rameux, analogues à ceux du rnycelium. L'auteur suppose ces filamens remplis de fluides nourriciers, il les compare pour leurs fonctions avec les vaisseaux des animaux, et leur trouve quelquefois de la ressem- blance avec les trachées des plantes phanérogames. C’est de leur complication variée que naissent les cavités cellulaires ou tu- buleuses des Lycoperdinées, qui doivent servir d’habitacles aux corps reproducteurs. Ces cavités ne sont donc que des lacunes, de fausses cellules, species mentitæ, dit l’auteur, analogues, au moins par leur origine, aux méats intercellulaires des végétaux supérieurs. Si le Champignon n’est, à vraiment parler, qu'une conti- nuation du myceliwm, le phénomène de sa production ne se manifeste pas toujours de la même manière; tantôt il prendra naissance sur un point déterminé de ce thallus primordial ou à l'extrémité d’un cordon souterrain, tantôt il offrira plusieurs points d’adhérence avec eux. Les Ælaphomyces semblent être seuls dans ce dernier cas, toutes les autres Lycoperdinées étant pourvues d'une base plus ou moins manifeste et radicante ; mais il y a lieu de remarquer que chez ces dernières les filamens générateurs, en devenant libres, peuvent ou s'épanouir en s’ar> rondissant pour constituer d’abord le peridium , ou s'allonger à-la-fois verticalement dans l’intérieur de celui-ci sous la forme d'une sorte de placenta où columelle; la substance du g/eba naîtra donc ainsi, soit seulement des parois internes du peridium, soit en même temps de ces parois et de la columelle centrale. Tel est le développement général des organes de la végétation chez les Lycoperdinées, organes que M. Vittadini comprend tous sous le terme de flocci vegetationis; et bien qu'il ait tout d’abord considéré le parenchyme intérieur comme l’appareil de la fruc- üfication (receptaculum), cette partie ne mérite vraiment cenom | VITTADINI. — Sur les Lycoperdinées. 279 qu'après l'apparition des filamens fructifères ou flocci fructificu- tionis qui seuls lui donnent sa forme normale et le constituent. Ces derniers filamens naissent particulièrement, suivant l’au- teur, du même lacis parenchymateux intérieur; ils en tapissent les cavités ou se rencontrent épars çà et là dans sa masse: ils se distinguent surtout par Îa turgescence de leurs extrémités qui deviennent de véritables conceptacles. M. Vittadini attribue à ces nouveaux organes une double membrane, et suppose que les corps reproducteurs prennent toujours naissance dans leur sein. Les sporanges sont les conceptacles qui retiennent ces spores prisonnières jusqu’à leur parfaite maturité, les sporo- phores, ceux qui ne sont pour elles qu’un lieu de séjour mo- mentané. Le savant milanais admet encore que le filet sur lequel les spores s'élèvent n'est que la production à l'extérieur de la membrane interne du conceptacle, qui serait entraînée par la spore apres la rupture de la membrane superficielle, en sorte qu'il y aurait beaucoup d’analogie entre ce phénomène et l’érup- tion de la fovilla hors du granule pollinique (1). Les sporophores ne se rencontreraient que chez les'Lycoper- dinées manifestement lacuneuses comme les Lycoperdon, la plupart des Geaster; les sporanges, au contraire, appartien- A | draient exclusivement aux espèces compactes, à celles aussi dont la masse est parcourue ou divisée par des cloisons plus ou moins persistantes, telles que les Sc/eroderma, les Polysac- cum , les Elaphoriyces. On voit qu'ici M. Vittadini attribue aux Sc/eroderma et aux Polysaccum un mode de fructification très différent de celui que nous avons cru leur reconnaître; de nouvelles observations décideront lequel des deux est conforme à la vérité. Il rappelle qu'il a le premier observé et figuré la fructification exserte des Lycoperdon et de quelques Champignons hyménifères, long- temps avant les recherches publiées sur l’Aymenium des Agarics. Il faut regretter, en effet, que les excellentes observations con- (x) Ces opinions , déjà émises par l'auteur ( Monographia tuberacearum , pages 20 et 83, et note (32) , page 87), supposent évidemment que les spores ont été vues dans les concep- tacles avant leur sortie, Nous avouons n’avoir jamais pu v constater leur présence. 280 VITTADINI. — Our les Lycoperdinées. tenues dans le Monographia Tuberacearum soient restées si long- temps inconnues à tant de botanistes dont la sagacité y eut puisé d’heureuses inspirations (1). Les modifications successives que doit subir la jeune plante jusqu’à la dispersion de ses semences, ne pouvaient échapper au savant monographe; les altérations du peridium dans les Lyvcoperdon et les Geaster, et la fermentation que parait en général subir le g/eba avant de se dessécher , ont spécialement fixé son attention. Le capillitium n'est aussi pour lui que les filamens de la végétation, focci vesetationis, desséchés et dé- barrassés de tous les filamens fructifères; long et résistant, il persiste dans les Zycoperdon et les Geaster, tandis que chez les Scleroderma et les Polysaccum , il n’adhère que faiblement au peridium et disparaît bientôt avec les spores et les débris des flocci fructificationis : ainsi se trouvent corroborées les observa- tions que nous avions déjà publiées dans ces Annales, vol. xvir, p. à (janvier 1842 ). Les deux modes de fructification que l’auteur a reconnus le conduisent naturellement à diviser les Lycoperdinées en deux groupes: les Exosporées et les Endosporées; dans le premier se rangent les genres Geaster, Lycoperdon et Tulostoma ; je second renfermeles Sc/eroderma, Polysaccum et Elaphomryces. À l'égard du genre Cenococcum, dont l’organisation mal connue laisse la place incertaine, il conviendrait suivant l’auteur de l’éloigner des Lycoperdinées. Toutes ces plantes avaient été jusqu'ici si mal observées, dé- crites avec tant de négligence, que l’on saura gré à M. Vitta- dini du soin qu'il a mis à débrouiller leur synonymie; mais ce pénible labeur n’ayant ordinairement abouti qu'à des incerti- tudes , des probabilités, il s’est vu contraint à l'emploi d'un grand nombre de noms spécifiques nouveaux, le lecteur restant toujours libre de choisir entre les synonymes offerts, aidé comme il l’est par les remarques critiques de l’auteur. Celui-ci, obser- (1) Cet ouvrage a paru à Milan en 1831. Le journal de Botanique, publié par M. Schlech- tendal, l’annonça dans son dixième volume ( Ziterat. Bericht , s. 195.— 1836 ) comme déjà connu du monde savant , et c'est seulement au mois d'avril 1840, que les rédacteurs des Annals of natural history ( vol. vi, p. 146 }, le recommanderent aux botanistes anglais. VITTADINI, — Sur les Lycoperdinées. 201 vateur scrupuleux de la nature, a surtout visé à reconnaître les espèces malgré la polymorphie des individus, et à en détermi- ner sûrement les caractères. On regrettera seulement qu’il ait trop négligé l'emploi des instrumens grossissans, au moyen des- quels il eût découvert certains détails de l’organisation intime, certaines particularités qui, mentionnés, auraient utilement servi à la reconnaissance des espèces ; ses descriptions, si exactes qu’elles soient, se taisent ordinairement sur les formes et les dimensions des spores, l’état de leur surface, la longueur de leurs filets, sur la structure anatomique de certaines couches du peridium , etc., et ne sont point, sous ce rapport, des his- toires complètes. Les Geaster ouvrent la série des Lycoperdinées exospores ; l’auteur en décrit dix espèces , parmi lesquelles deux seulement retiennent les noms qui leur avaient été assignés Jusqu'ici : ce sont les G. mammosus Fr. et G. hygrometricus Pers. Deux es- pèces nouvelles, les G. vulgatus et G. floriformis, sont soi- gneusement caractérisées et figurées ; les six autres, pourvues de noms nouveaux, sont rapportées avec plus ou moins de pro- babilités aux espèces précédemment indiquées par les auteurs. Ces Champignons sont distribués en plusieurs groupes d’après la forme de lostiole, à la description duquel l’auteur n’a em- ployé que des expressions parfaitement définies et qui éloignent toutes les ambiguités que la plupart des anciens botanistes n’a- vaient point évitées. La nature de la couche intérieure du peri- dium , coriace et ligneuse chez quelques-uns , mais plus ordinai- rement molle et aqueuse, fournit aussi à l’habile descripteur d'excellentes notes différentielles ; il sait également trouver dans la structure de la columelle des caractères importans jusqu'ici négligés. Le seul G. Aygrometricus offre cette particularité, que son peridium interne est à-la-fois privé de columelle et de pé- dicelle, organes dont la présence n’est pas non plus toujours simultanée dans les autres espèces; il s’éloignerait aussi, sui- vant l'auteur, de tous ses congénères par sa fructification qui serait plutôt endospore qu’exospore. (1) (4) I nous semble que les individus aualysés par M, Vitiadini étaient encore trop jeunes, % 202 VITTADINE — Sur les Lycoperdinées. Au sujet des Lycoperdon, M. Vittadini assure qu’il n’est peut- être pas de genre ou les espèces offrent des caractères différen- tiels plus nombreux et plus décidés. Cette proposition trouvera certainement des incrédules, surtout parmi les auteurs qu'il a cités, mais chacun désirera qu’elle soit vraie. Assurément il n’y a point dans la nature le chaos que ces auteurs et leurs devan- ciers y ont voulu voir, ni la confusion qu’ils ont mise dans leurs livres. Les critiques du monographe à ce sujet sont amères ; mais aussi, quel ami sincère de la vérité ne partagerait pas sa tristesse, à voir l’inconcevable légèreté ou l’impéritie avec la- quelle quelques-uns observent et décrivent! Ce qu’on pourrait dire des Champignons en général s'applique essentiellement aux Lycoperdinées : c'est que, pour acquérir une exacte connais- sance des espèces, il est absolument indispensable de les étudier vivantes et de suivre attentivement les diverses phases de leur développement ; à cette condition seulement, on appréciera. la valeur relative des caractères, et les espèces pourront être limi- tées et définies. | | Les principaux caractères différentiels des Lycoperdon doivent être tirés de la manière d’être du cortex et du gleba, des chan- gemens qu'ils éprouvent, de l’absence ou de la présence et de la forme, soit d’une columelle centrale , soit d’une base stérile. La forme générale variant extrêmement pour les individus évi- demment de ja même espèce, et se trouvant quelquefois iden- tiquement commune à beaucoup d'espèces distinctes, ne peut être seule consultée, sous peine de renouveler les erreurs de notre compatriote Bulliard, dont le Lycoperdon Proteus renfer- merait, suivant M.Vittadini , presque toutes les espèces décrites. Il signale encore l'abus qu’on pourrait faire de l’état de la sur- face du peridium, pour différencier les individus ; cet état est sujet etque leurs spores n'étaient point suffisamment développées pour être reconnues. Nous avons pu renouveler au mois de novembre dernier, les observations que nous avions publiées (Annales des Sciences naturelles’, tome xviur, p.135, PI. 6, fig. 18 , septembre r842 ) sur le G. hygrometricus , et nous ne conservons vraiment aucun doute de leur exactitude. Les pédicelles des spores sont souvent deux fois plus longs et plus apparens que nous ne les avons figurés. Notre G. rufescens Pers, doit être rapporté au G. floriformis de M. Viltadini , et notre G, fimbriatus Wr. n’est autre que son G. tunicatus , auquel il rattache avec doute la plante que Fries à décrite, VITTADIN. — Sur les Lycoperdinées. 283 à beaucoup de variations, bien qu'il suffise souvent à un obser- vateur exercé pour reconnaitre les espèces. Les deux groupes principaux établis par M. Vittadini sont fondés sur la nature homogène ou non homogène du 2/eba ; il n’existe de base sté- rile manifeste et distincte du caprillitium , que dans ce dernier groupe; dans le premier, la base stérile manque entièrement, ou ne se distingue qu'imparfaitement du capüllitium , circon- stances qui servent à le partager en deux groupes secondaires. C'est ensuite d’après la couleur des spores que les especes sont distribuées en sections dans chacune des trois grandes divisions. Celles-là seules qui sont pourvues de bases stériles offrent une sorte de columelle analogue à celle des Geaster, et que décele souvent une protubérance extérieure umbonée. L'auteur réunit encore ici les Bovista aux Lycoperdon, ainsi qu'il l'avait déjà fait dans un précédent ouvrage (1). Le nombre des espèces qu’il a décrites se trouve ainsi porté à seize : six sont rapportées sous des noms nouveaux aux espèces déjà publiées, huit autres con- servent leurs dénominations et deux sont nouvelles. Il est à regretter qu'ayant eu fréquemment l’occasiun d’obser- ver le Tzlostoma maminosum Yries, M. Vittadini n’ait pu dé- cider positivement quél était son mode de fructification ; mais on lui:doit de connaître actuellement l’histoire de cette singu- liére plante, dont le développement presque entièrement sou- terrain était demeuré jusqu'ici inexpliqué ou incompris; sa description et les dessins qui l’aecompagnent , feront très bien comprendre les analogies du genre avec les Geaster et les Batar- rea. Il ne faudra plus voir, en effet, dans le stipe du Tulosto- mal, comme le voulait l’auteur du Systema mycologicum , une condensation et une production à l'extérieur, en manière de colonmette, des filamens du capillitium , mais bien une sorte d'exagération du pédicelle qui soutient le capitule fructifère des Geaster , accompagnée de cette circonstance que le cortex ou peridium extérieur, devenu très ténu , demeurerait intimement uni au capitule » et que, pour le suivre dans son mouvement as- censionnel , il se romprait à la base même de la plante, autour (x) Descriz, dei Funghi manger. dell Italia, p. 255. 284 VITTADINI. — Sur les Lycoperdinées. du point d'attache dun pédicelle, en y laissant quelques débris qui simuleraient les restes d'une vo/va. On constatera sans doute une structure et un développement analogues chez les Podaxinées. Les Scleroderma croissent très abondamment autour de Mi- lan; mais là aussi leur polymorphie est telle, que rien ne sau- rait être plus difficile que de saisir leurs caractères différentiels. M. Vittadini n’a pu reconnaitre parmi eux que deux espèces: l’une, déjà très exactement mentionnée par Micheli, est le Scz. Geuster Fr.; l'autre, le Sc/. vulgare Ejusd., qui n’avait point encore été suffisamment limitée , et à laquelle on peut rapporter les S. verrucosum , aurantium, citrinum , spadiceum. et Cepa de Persoon (Synopsis Fung.). Il admet chez ces plantes, ainsi que chez les Polysaccum, des sporanges ne contenant qu’une seule sporidie, composée elle-même de plusieurs granules. De ce dernier genre de Lycoperdinées, il décrit seulement le P. ci- socarpium Fr. ou P. crassipes DC., et se croit autorisé à y réu- nir le P. acaule DC., qui n’en diffère peut-être réellement que par l'allongement moindre de son stipe. Énumérant ensuite les Ælaphomyces qu’il a observés, M. Vit- tadini ajoute cinq nouvelles espèces à la série de celles que ren- ferme sa monographie des Tubéracées : de ce nombre, se trouve l'espèce que nous avions, mais à tort, considérée comme son El. aculeatus ; elle est ici décrite sous le nom d'El. echinatus. Notre Æ/. hirtus n’est pour lui qu'une variété de l'E. variega- tus. Il combat l’opinion que ces Champignons seraient quelque- fois les parasites des végétaux qui les entourent , et croit au contraire que ceux-ci vivent plutôt à leurs dépens. De même, suivant lui, le capillitium aranéeux qui remplit la plupart des Elaphomyces parvenus à leur maturité, ne doit être attribué qu'aux flocci contournés et réunis eu glomérules qui donnent naissance aux conceptacles, les dissepimenta n'y prenant au- cune part; en sorte que ces Champignons seraient une excep- tion parmi les Endosporées , dont la règle commune d'organisa- tion , exposée par l’auteur au début de son livre, semble vou-! loir que le capillitium , rarement d’ailleurs bien distinct, soit à-la-fois formé par les débris des filamens tant de la végétation VITTADINI. — Sur les Lycoperdinées. 285 que de la fructification. L’exception disparaitrait , si l'on prenait en considération les ffocci vegetationis vagr ( capillitiurn effu- sum) que nous avons reproduits tant de fois, et si on leur ac- cordait le principal rôle dans la formation du capillitium ara- néeux, en ne niant point le concours possible des filamens re- producteurs altérés et flétris; il nous semble d’ailleurs difficile de confondre ces derniers avec les flocci déliés qui les entourent; ceux-ci participent à la nature stérile des filamens des sepéa ; ils en émanent évidemment. M. Vittadini termine enfin son travail par la description du Cenococcum geophilum Fr., dans lequel, moins heureux ou plus véridique que ses devanciers, il avoue n'avoir jamais vu de spores. | Grâces à cet important ouvrage, à l'exactitude de ses des- criptions et de ses dessins, et à la lumière qu’il a portée dans le chaos de la synonymie, il sera désormais possible d’arriver avec quelque certitude à la détermination des espèces, et nous sommes persuadés que les observateurs ne manqueront plus aux Lycoperdinées. L.-R. T. MONOGRAPHIA4 GENERIS SPARTIUM, auctore EpuArDO SPAcCx. SPARTIUM Tourn. ( non DC., nec Reichb. ) Inst. ( excl. spec. ). — Rerama Boissier (ex parte), J’oyage Bot. p. 143.— Webb, Phytogr. Canar. I, p. 52.—Spartiun monospermum et Genisia monosperma auctorum. Cazyx brevis, coloratus , membranaceus, subherbaceus, cam- panulatus, su0spathaceo-trilobus ( fissur& summd& profundiori , plermque ultra medium productà), basi urceolatus, mox ad urceoli apicem circumscissus , deciduus ; lobis dissimilibus : 2 lateralibus integerrimis, conformibus, infimo apice triden- 280 SPACH. — Genus Spartium. ticulato ( denticulis sæpissimé conniventibus ) subbrevioribus. CoroziA papilionacea , alba, extüs pubescens v. tomentosa, mox cum staminibus decidua ; petalorum unguibus calyce bre- vioribus : inferiorum 4 vaginæ staminali infernè adhærentibus. VexizLuM surrectum, dorso plicato-carinatum , esaccatum , ad basin plerumque lineolis purpureis pictum. Az (sub anthesi plüs minüsve divergentes ) lanceolato-v. cultriformi-oblongæ, obtusæ, inæquilateræ , planiusculæ, elongatæ , carinæ haud ad- hærentes , ad lateris superioris basin transverse plicato-rugosæ M et subhastato-auriculatæ , ibidem extüs saccatulæ, intüs gibbæ. CariwA cultriformis (tandem subfalcata), obtusa, v. acuta, com- pressa, bipes , porrecta , genitalia fovens, basi utrinque auri- culata, ante ungues extuüs gibba ( gibbo conico }, intüs saccata. Sramina monadelpha, cum petalis urceoli calycini apice inserta; vaginà clausà. FILAMENTA capillaria, incurva : 5 petalis ante- posita præfloratione alternis breviora, dein sublongiora. ANTHERÆ minutæ, citrinæ , dithecæ , dorso affixæ, versatiles (æstivatione introrsæ), dissimiles , basi cordatæ , apice mod muticæ mod apiculatæ : 5 (staminum præfloratione breviorum) subrotundæ, v. ovatæ , seriores, alternis oblongis v. ovalibus minores. Pisrir- LUM glahrum. Ovarium ovale v. ovoideum , estipitatum , acumi- M natum, crassum, Compressiusculum, uniloculare, 4-10-ovulatum. Ovura biserialia , appensa, amphitropa: micropyle supera. Sryzus elongatus, filiformis , supernè incurvus , inferne rectus, basi anceps, demum deciauus. SricmA minutum, terminale, papillosum , aut exactè capitatum , aut retrorsum productius. LEeGumEN baccatum v. subdrupaceum (sarcocarpio pulposo v… carnoso,exsiccatione tandem crustaceo; epicarpio tandem tenui, chartaceo ; endocarpio cartilagineo v. membranaceo), globosum, v. subglobosum, v. ovoideum, v. cultriforme, rostratum, v. mu- cronatum, v. acuminulatum, breve, estipitatum, urceolo calycino« (cyathiformi, v. marginiformi, v. cupuliformi) persistente vix am- pliato insidens, 1 -loculare, abortu monospermum (nonnunquèm variatione dispermnm ), subteres, aut magis minusve compres- sum , uträque suturà carinatum (carinà ventrali nonnunquàam demüm obsoleta v. obliterata), ad suturam seminiferam tandem dehiscens (modo incompletè, modo per totam longitudinem ;, SPACH. — Genus Spartium. 287 semen tamen neutiquàm expellens ), deciduum (1). Semen subrotundum, v. ovoideum, v. subreniforme , magis minüsve compressum , v. teretiusculum , crassum , lævigatum , ecarun- culatum, appensum , verticale ; hilus magnus, orbicularis, excavatus, paulo supra medium ventris situs, exostomate infra- positus et contiguus v. subcontiguus , à chalazà remotus; raphe linearis, planiuscula, à hilo ferè ad alteram seminis extremitatem (pericarpii respectü basilarem ) producta ; chalaza extus incon- spicua ; integumentum crassiuscnlum, testaceum. Embryo strato perispermico crassiusculo corneo inclusus, curvus: cotyledones ovales v. subrotundæ , carnosæ, plano-convexæ, rectæ ; radicula subarcuata , decurva , accumbens , crassa, clavata, obtusa, cotyledonibus subdimidio brevior. Frutices elati, ramosissimi, inermes. RaAmr striati, læves, alterni : novelli magis minüsve angulati , incano-sericei, foliati ( citissime autem aphylli) ; adultiores glabri; vetuli teretes v. subteretes. RamuLI tam èe novellis quàm e senioribus ramis prodeuntes, solitarii , v. fasciculati, creberrimi, alterni , ephe- droidei , lenti (exsiccatione fragiles et facilè a basi solubiles ), virgati, graciles , v. subfiliformes, paniculati (rarius simplices v. subsimplices ), striati, plus minüsve angulati, biennes (saltem ferè omnes ): recentissimi folia fugacia edentes , incano-sericei, plerümque mox glabrescentes ; annotini florigeni, peractà fruc- tus maturatione ( v. paulo serius) decidui; omnes (simulac rami juniores ) folioram pulvinulis quasi nodulosi. Forra alterna , uni- foliolata, floribus seriora, petiolo præter breve zulvinulum squa- inaceun: persistens durescens zu/lo ; foliolo fugaci, carnuloso, subargenteo-sericeo, integerrimo, breve petiolulato, sæpissime angusto et parvulo. Srrpuzæ obsoletæ (v. haud rar variatione om- nino obliteratæ), denticuliformes, durescentes , cum pulvinulo persistentes et inferne connatæ. FLores vernales, racemosi, fra- grantes, evolutione ramulorum novellorum foliiferorum præ- cociores. RAcEM1 laterales (à germmis omnino aphyllis, nonnis: ad ramulorum annotinorum axillus obviis orti), apud species omnes nunc fasciculati, nunc gemini v. terni,erecti, v. patentes, (1) Speciebus quibusdam jàm submaturam: observante , in loco natal, cl. Durieu. 288 spAcH. — Genus Spartium. modo pauci- modè pluri-flori , sessiles, v. subsessiles ; fructi- feri mono-v. oligo-carpi ; rachis angulata, lanato - v. sericeo- tomentosa , dentata. PEDICELLI erecti v. porrecti (præfloratione plerüumque recurvi), breves ( rarissimè calyce sabæquilongi), basi et apice articulati, basi r-bracteati, apice 2-bracteolati. BRACTEOLÆ Oppositæ BRACTEÆQUE conformes , membranaceæ, subscariosæ , coloratæ, concavæ, minutæ, dorso sericeæ, facie glabræ, alabastrum juvenile includentes, jàm præfloratione deciduæ. Genus naturalissimum æqué ac distinctissimum, jam a Tournefortio sat bene delimitatum, a recentioribus fere omnibhus infauste cum alienis confusum. A generibus affinibus omnibus differt legumine baccato v. subdrupaceo, deciduo, tandem sutura trophospermicà solum dehiscente; a plerisque insuper recedit racemis laterahbns, e gemmis aphyllis ortis, calyce deciduo , nec non seminibus magnis, amphitropis, raphe instructis. 4 Cytiso (Medic.; Webb) et Sparto- cytiso (Webb), quibus multo propius quam Genistæ, distinguitur etiam calyce trilobo, subspathaceo, ovulis Liserialibus, legumine brevi, magis minusve ven- tricoso, 1-v. 2-spermo, seminibusque ecarunculatis. Species habitu et floribus pleræque simillimæ, extricatu haud levi; verosi- militer plures adhuc mihi haud visæ sub auctorum Spartio monospermo v.. Genisté monospermé latent; genus ideoque omnino botanicis peregrinatoribus commendaudum. SUBDIVISIO I. Legumen (exsiccatum submembranaceum, fragile) teres v. compressiusculum , baccatum (sarcocarpio pulposo ; endo- carpio membranaceo v. obliterato ), dorso angustè carinu- latum. Sparrium Ræram Webb. (sub Retama. )— (tab. 16, fig. 1 ). Genisra RÆTAM, Forsk.? For. Arab. Ægypt., p. 214. GENIsrA monosrermA, Delile? For. Ægypt. p. 21. — Decaisne! Florula se : naica , in Ann. des Sciences nat., 2° sér., vol. 3, p. 265. GENISTA MoNosPERMA À rigidula, DC., Prodr. 2, p. 150 (saltem quoad locum natalem ). Rerama Ræram, Webb! Phytogr. Canar. 11, p. 56 (excludendo forsan syno- nymo Peliliano). 1 v. deflexi , copiosissimi ( plerumque quasi in spicas dispositi }, ns, à» ED. SPACH. — Genus Spartium. 289 Ramulis crassiusculis, strictis, ramisque erectis. Lobi caly- ini infimi denticulis brevissimis, subtriangularibus. Vexillo subrhombeo-ovato, obtuso, alis æquilongo v. subbreviore. Ca- | rinà obtusà v. acutiusculà, vexillo subæguilongé. Stigmate subcapitato. Leguminibus ovalibus v. ovoideis , subteretibus , | subcentrice rostratis, atroviolaceis, v. nigricantibus, exsiccatione | rugulosis. Seminibus atroviridibus , v. atroviolaceis, v. nigris, | nonnunquam luteo-variegatis. Ram: seniores cortice lutescente. Ramuzr modo paniculati, modo subsimplices, elongati; flor:feri virides; recentissimi canescentes. Puzvinura 3-v. 5-costata , subovata, modo truucata, modo emarginato-bidentata. Focroca 2-6 lineas longa, plerumque complicata , obtusa, v. acuta, nunc subfiliformia v. lanceolato-li- nearia, nunc latiora et spathulata v. obovata. Race 1/4-5 pollices longi, den- siflori, uun$ remoti, nunc approximati. BRAcTEÆ et Bracrrozx ovatæ v. ob- ovalæ, acuminulatæ, violascentes. Gazyx 2 lineas longus, glaber, v. nonnisi | loborum marginibus pubesçens, violaceus, v. luteo et violaceo variegatus : lobis tubo subduplo brevioribus, triangulari-ovatis: 2 superioribus acutis v. acumi- nulatis ; lobi infimi denticulis conniventibus, modo æquilongis, modo inæqualibus. Prraza ad apicem sericeo-tomentosa. VExILLUM 4-6 lineas longum ; lamina 3-4 lineas lata. Az cultriformi-oblongæ, lineam latæ, vexillo modo æquilongæ , modo paululo longiores. CariNA alis vix latior, apice nunc truncata v. rotun- data, nunç acutiuscula. ANrHERÆ modo apiculatæ, modo muticæ, v. aliæ muticæ, aliæ apiculatæ. Ovarium 6-10-ovulatum. LrcumEx 5-8 lineas longum, mox deciduum (ut videtur jam ineunte maturitate ); sarcocarpio tandem tenerrimo ; endocarpio obliterato, SEMINA 2-3 lineas longa, teretiuscula, v. plus minusve compressa, ovalia, v. ovata, v. subrotunda ( nonnunquam, dum gemina, pres - sione mutuà deformata). (Æxam. s. sp.) Crescit in desertis Arabiæ petreæ( Bové! Aucher | Schimper!) et Ægrpti superioris (Olivier ! Bové] Aucher et Montbret!), nec- non in monte Carmel ( Labillardière ! in Herb. cl. Webb). LI Sparrium Duriæt, Nob. (tab. 16, fig. 2 ). | . MONosPERMUM , Desfont. ( quoad flores in Herb. Atlant. et ex parte | in Herb. cl. ZZebb)Flor. Atlart. (ex parte et exclusis synon. — Fructus et | semen ex descriptione ad alienam speciem pertinent). | Rerama monosrermMa, Webb! Phyt. Canar.u, p. 56, ex parte (quoad synon. Fontanesianum ) . Ramulis gracilibus, strictis, ramisque erectis. Lobi calycini | XIX. Loran. — Ha. 519 ‘. L "] infimi denticulis brevissimis, triangularibus. ’exillosubrhombeo- ovato, acutiusculo, alis subbreviore , cariné acutà v. obtusius- culà Zongiore. Stigmate retrorsüm productiori. Leguminibus subglobosis v. obovato-subglobosis , v. subrotundis compressius-« culis , subcentricé mucronatis, fusco-luteis , exsiccatione plüs À minüsve rugulosis. Seminibus subglobosis v. subrotundis ,« 290 ED. SPACH. — Genus Spartium. CIÉTINIS. Rami adultiores cortice lutescente v. rufescente; ligno albido, duro. Ramurr ANNOTINI leviter striati, modo glabri et virides, modo magis minusve puberuli et canescentes. Foliorum rurvinura plerumque apice bidentata. FoLrIoLA non vidimus. Racemt 3-15 lineas longi, densiflori. Bracrez et Bracrrozz pallide violaceæ, plerumque apiculatæ. Gazyx 1 1/2-2 lineas longus, glaberrimus, v. ad loborum marginem puberulus, violaceus, breve trilobus : lobis superioribus iriangularibus, acutis; lobus infimus subovatus v. triangulari-ovatus, paulo” angustior : denticulis acutiusculis, conniventibus, modo æquilongis, modo late- rahbus medio sublongioribus. Peracza extus ad apicem sericeo - tomentosa.M Vexizrum 4 1/2-% lineas longum, crciter 5 lineas latum. Azx vexillo paulo« longiores, 1/2-1 lineam latæ, cultriformi-oblongæ. Gariwa alis 4/5 - 1/4 brevior et vix latior. ANTHERÆ plerumque apiculatæ. Ovarium 4-8-ovulatum. LEecuMEn j volumine fructus Pruni spinosæ, v. quidquam minor, basi vix aut ne vix an-" gustatum, observante cl. Durieu jam ineunte maturitate deciduum ; sarcocarpio. tandem tenerrimo; endocarpio plerumque obliterato. Semen 2 lineas longum, subopacum. ( Exam. s. sp.) | | Crescit in Numidià: prope Lacalle ( Durieu !) et vérosimihtel alibi (Algerià? Tunete? Desfontaines).Floriferum legit cl. Durie ineunte Martio. SUBDIVISIO 11. + Legumen(exsiccatum subcoriaceum)sublenticulari-compressum baccaturn{sarcocarpio pulposo ; endocarpio chartaceo, tenui); dorso latè carinalum. SparrTium Czusir, Nob. { tab. 16, fig. 3). % SPARTIUM MONOSPERMUM Linn. (quoad synonymon Clusn). — Bot. Mag. tb. 683? (icon omnino ambigua). SPARTIUM TERTIUM HIsPANICUM Clus. Hist. vol. 1, p. 103. € BErama MonosrerMA, Boissier (exclus. syn. et locis natalibus præter Hispaniart | | | ED. SPACH. — Genus Spartium. 201 australem), Foyage bot. p. 144. Webb, Phytogr. Canar, n,p. 56(ex parte et exclusis locis natalibus plerisque). Ramulis crassiusculis , strictis , ramisque erectis. Calycini lobi infimi denticulis subulatis v. linearibus , longiusculis , sub- distantibus. ’exillo subrhombeo-ovato , acutiusculo, alis subbre- | viore , carinà cuspidato-acuminatà longiore. Stigmate retrorsüm | productiori. Leguminibus subrhombeo-v. cultriformi-obovatis , excentrice v. lateraliter mucronatis, fuscis, rugulosis. Seminibus | nigris , subreniformibus. | . Habitu Spartio Rætam et Spartio Duriæi simile. Foliorum PuLvINULA | trancata v. bidentata. Focroca { pauca solum vidi) filiformia v. lanceolato-linea- | via, 2-4 lineas longa. Racemt densiusculi, 4 lineas ad 2 pollices longi. Bracrezx | et Bracreozz subovatæ, hirsuto-tomentosæ (simulac pedicelli). Cazvx violascens | y. albido et violaceo variegatus, glaber, v. ad loborum margines pubescens ; | lobi tubo duplo breviores : superiores triangulares v. triangulari-ovati, acuti, | V. acuminulati, lobo infimo subangustiores; lobus infimus subovatus, deuticulis | modo æquilongis, modo inæqualibus, PEraza extus ad apicem hirsuto-tomen- | tosa et canescentia. VexicLum 4-5 lineas longum , 3-3 1/2 lineas latum, sensim in | unguem angustatum, præfloratione alis longior, demunm alis paulo brevior. | Az lanceolato-v. cultriformi-oblongæ, 3/4-1 lineam latæ, apice rotandatæ. Carina 4-4 1,9 lineas longa, alis paulo latior. ANTHERæÆ modo muticæ, modo apiculatæ. Ovarium 6-8-ovulatum. Lecumen 5-7 lineas longum, 4-5 lineas ! latum, magis minusve rugosum (exsiccatione), lucidum, ad suturam seminiferam nonnunquam flavescens; sarcocarpio tandem tenui. SemiNaA fere 3 lineas longa, | subopaca, compressiuscula. (Æxam. s. sp.) | Crescit in Bœticà, prope Gades ( Clusius ; Webb! Ramburl!), . necnou in Mauritanià circa Tingidem (Sa/zmann! in Herb. cl. Webb ; Goudot lin Herb. Mus. Par. ). De Genista monosperma Gusson. ( Flor. Sicul. Prodr. x), et de Spartio imonospermo Broter. (Flor. Eusit.) specimina non vidi, nec ex auctorum descriptionibus patet an sint aut non sint plantæ istæ ad Spartium Clusii referendæ. SparTiom Weggui, Nob.(tab. 16, fig. 4) | Rerama moxosrermMA, Webb! (ex parte, et exclusis locis natalibus plerisque ) | Phytogr. Canar. x, p. 56. | Diffusum. Ramis divaricatis. Ramulis gracilibus , flaccidis. 19. 202 ED. SPACH. — Genus Spartium. Calycini lobi infimi denticulis subulatis, v. linearibus, longius- culis, subdistantibus. 7exille rhombeo v. rhombeo-obovato , truncato , apiculato , alis breviore, carinà cuspidato-acuminatä longiore. Stismate capitato. Leguminibus subrhomheo-v. cultri- formi-obovatis , flavis, excentrice mucronatis , exsiccatione r:- gosissünis. Seminibus nigris, subreniformibus. Ramvuzr FLortrert subpedales, diffusi, flexuosi, luteo-virides, leviter striati, in sicco fragillimi. Foliorum PuLvINULA modo truncata, modo bidenticulata. ‘ Forioza non vidi. Racemr 3-18 lineas longi, densiusculi, sæpissime deflexi.« Bracrez et Bractrozæ. . . Cazvx violaceus, v. viridi et violaceo variegatus, glaber, 1 1/2-2 lineas longus ; lobi breves : superiores subovati v. triangulares ; infimus subconformis, paulo latior, denticulis nunc æqualibus nunc imæqualibus. Peraza extus ad apicem lanato-tomentosa, canescentia. VEx1LLUM 3 1/2-4 lineas longum, 2 1/2-3 lineas latum, sensim in unguem angustatum. AL circiter lineam latæ, lanceolato-oblongæ, præfloratione vexillo breviores, dem paulo longicres. Carina alis 1/5-1/4 brevior et vix latior. Anraerz plerumque apicalatæ. Ova- RIUM 6-10-ovulatum. LEGuMEN 6-7 lineas longum, 4-5 lineas latum, basi ple- rumque magis minusve angustatum, sublucidum. SemiNa 3 lineas longa, sub- opaca, compressiuscula. (Exam. s. sp.) In Mauritanià, prope Tingidem , leoit ci. Webb! Î SUBDIVISIO III. Legumen (exsiccatum coriaceum ) subglobosum v. compress: siusculum , subdrupaceum (endocarpio cartilagineo, solus bili ; sarcocarpio carnoso , crussiusculo , demim subcoriaceo), angustè v. obsoletè carinatum. «) Floratio transitoria, unde ramuli fructiferi floribus orbati. SPARTIUM MicrOCARPUM , Nob. ( tab. 16, fig. 5). RETAMA RHODORRHIZOIDES, Webb! {ex parte) Phytogr. Canar. 11, p. 54. 4 Ramulis annotinis crassiusculis , sulcato-striatis , ramisque erectis. Fioribus...….. Lesguminibus 2/obosis v. subglobosis, lutes= centibus v. fulvis, subcentricè apiculatis, filiformi-carinulaus,, exsiccatione rugulosis. Seminibus flavis, compressiusculis , ple: rumique subovatis. ED. SPACH. — Genus Sparliur. 203 Frutex rigidissimus, ut videtur elatus, ramulis couspicue striatis, necnon | fructibus parvulis insignis. Ramuzr stricti v. subarcuati, elongati, virides, haud raro simplices, sæpissime subtriquetri. Ramt seniores cortice lutescente; ligno albido, duro. Foliorum PULVINULA sæpissime truncata ; ramularia parvula. Fo- LIOLA non vidi., FLoRESs item non innotuerunt, nisi Spartium ambiguum Nob. (confer infrà, p. 295) eadem species. Racnis FRUCrIFERA 1 1/2-2 pollices longa, triquetra , v. auceps. PEDICELLI-FRUCTIFERI crassi, circiter lineam longi, modo erecti, modo decurvi. LEGUMEN volumine pisi majoris v. rarius fructus Pruni spinosæ , sæpissime globosum v. subglobosum, rarius obovato-globosum, in- terduim ellipsoideum et 2-spermum, basi non angustatum, apiculo brevi tenui mucronatum. SeMINA 2 - 2 :/2 lineas lonyä, fere totidem lata. (Exam. s. sp.) In insulà Lancerota legit cl. #'ebb] SPARTIUM ROSTRATUM , Nob. ReramMa RHoporrnizoiDEs, Webb! {ex parte) 1. c. Ramulis tenuibus, striatulis, ramisque erectis. Floribus..... Leguminibus cultriformibus, v. subrotundis, v. oblique ovoideis, luteis, v. fulvescentibus, compressiusculis , plus minusve ventri- cosis, rugulosis, v. sublævigatis, carinatis, hirc rostratis. Se- minibus flavis v. luteis, subovatis, v. ovalibus. — a: MACRORHYNCHUM (tab. 16, fig. 6 ).— { eguminibus majus: culis (prætermisso rostro 4-6 lineas longis ), lorgè rostratis ; rostro plerumque recurvo. — $: Popocarpum (tab. 16, fig. 9). — Leguminibus majusculis, Oasi angustatis , plerisque cultriformibus ; rostro plerumque recurvo. — y: MICRORHYNCHUM (tab. 16, fig. 8 et G). — Leguminibus minoribus ( prætermisso rostro 3-4 lineas longis ), brevius et tenuius rostratis v. acuminulatis ; rostro sæpius recto. Frutex elatus, rigidus. Ramt vetuli cortice lutescente; ligno duro, albido. Ramuzr modo stricti, modo subarcuati, erecti, v. adscendentes, sæpissime sub- triquetri v. trigoni. Foliorum PuLyinuLa sæpissime truncata, ramularia parvula, Foroca 1-4 lineas longa, filiformia , lanceolato-linearia, acutiuscula. Sripuræ acutæ, sæpe abortivæ. FLores non vidi, nisi ad hanc speciem referendum Spartium dubium, Nob. (Confer infrà, p.295) v. Spartium affine, Nob. (Confer infrà, p. 296), Racmis rrucrir£rA 3 lincas-2 pollices longa, trigona. Peniceut 294 ED. SPACH. — Genus Spartium. fructifert erecti, v. patentes, v. recurvi, crassi, 1/2- 1 1/2 lineam longi. LecuMEN erectum , v. patens, v. declmatum, polymorphum, 3-5 lineas longum ( præter- misso rostro 1-3 lineas longo), imperfecte maturum luteum et lævigatum, dein sæpissime fulvescens et magis minusve rugulosum , tardius deciduum; rostrum mucronato-acuminatum, subcompressum, semper laterale v. excentricum. Se- mina 2-3 lineas longa , compressiuscula. ( Exam. s. sp.) In insulis Canariensibus (ut videtur plerisque) legit cl. 4/ebb! B) Floratio dit continua , unde ramuli fructiferi simul floribus ornati. SPARTIUM SEMPERFLORENS , Nob. (tab. 16, fig. 10). SPARTIUM RHODORRHIZOIDES, Webb! (ex parte) I. c. Ramulis fenuibus , subflaccidis , striatulis. Calycis lobi infimi denticulis brevissimis, obtusiusculis. Vexillo orbiculari v. sub- orbiculari, emarginato , alis subbreviori. Carinà obtusà, alis subæquilonga. Stigmate retrorsüm productiori. Leguminibus flavis v. fulvescentibus, obovato-cultriformibus , compressius- culis, ventricosis, carinulatis, exsiccatione rngulosis, hinc mucronatis v. rostellatis. Seminibus flavis v. luteis. Rami erecti v. suberecti; juniores subflexuosi. Ramuzr plus minusve arcuati, elongati, paniculati, subtrigoni : floriferi glabri, virides; recentissimi.. . Forroca non vidimus. Foliorum puLvinuLa obtusa v. acutiuscula ; ramularia minuta. Racemi deusi, plerique 10-20-flor:; rach1 2-12 lineas longa, angulata. Penicezri crassi, circiter lineam longi. BRACTEZ et BRACTEOLÆ ovatæ v. ovato- lanceolatæ , acutiusculæ, violaceæ , dorso sericeo-pubescentes. Gazyx glaber v. loborum marginibus puberulus, violaceus, 2 lineas longus; lobi ovati v. trian- gulari-ovati, acuti, tubo subduplo breviores; infimi denticuli conniventes, sub- triangulares, modo æquales, modo inæquales. Peraza subæquilonga, extus ad apicem sericeo-tomentosa. VexizLum 4-5 lineas longum ; laminà 3-4 lineas latä. Azzæ cultriformi-oblongæ, circiter lineam latæ, vexillo paululo longiores. CarinA vexillo æquilonga v. sublongior, alis paululo latior et brevior. ANTHERz modo apiculatæ modo muticæ. Ovarrum 6-10-ovulatum. LEGumEN 3-5 lineas longum ; margine ventrali recto v. subrecto, apice in mucronem v. in rostellum breve producto. Semina 2 -9 1/2 lineas longa, ovata, v.ovalia, v. subreniforma, compressiuscula, subopaca. (Exam. s. sp.). In insulis Canariensibus (verosimiliter Teneriffa) legit cl. Webbl ED. SPACH. — Genus Spartium. 295 SPECIES QUOAD FRUCTUM HAUD NOTÆ V. INCERTÆ. (1) SPARTIUM AMBIGUUM, Nob. Rsrama ruonorrnmzoipes, Webb! (ex parte) 1. c. Srarrium MicrocareuM , Nob.? (suprä,p. 292). SPARTIUM ROSTRATUM, Nob.? (suprà, p. 293). Ramulis floriferis tenuibus, striatis, ramisque erectis v. sub- erectis. Calycis lobi infimi denticulis brevissimis, obtusiusculis. Vexillo orbiculari , emarginato , alis lanceolato-v. subrhombeo- oblongis latiusculis carinäque obtusà breviore (circiter 1/5). Stismate capitato. Frutex rigidus. Rami seniores subteretes, cortice lutescente; juniores sub- flexuosi , in sicco (simulac ramuli) luteo-virides. Ramuzx subtriquetri v. trigoni, plus minusve arcuati, glabri. Foliorum puLzLvINULA truncata v. emarginato- bidentata : ramularia minuta ; ramea majora. Forroca. . . . . . Racrmi 3-15- flori, laxiusculi, v. densiores, sæpissime solitarn ; rachi 2-12 lineas longâ, gracili, pubescente, angulosa. Pepicezcr vix lineam longi, rachi tenuiores. BrAcrEz et BracrEoLæ ovatæ v. ovales, acutæ, lutescentes, dorso pubescentes. Gazyx sesquilineam longus, glaber, v. denticulorum margine pubescens, lutescens ; lobi tubo subduplo breviores : superiores triangulari-ovati, v. rotundati, acu- minulati; lobus infimus ovatus v. triangulari-ovatus, paululo latior et longior, dentibus conniventibus, nunc isometris, nune anisometris. Perarza extus ad api- cem tomentosa. VEexiLzum 3 1/2- 4 lineas longum, basi (ut ex sicco videtur) maculà Juteà notatum. Azzx 4-5 lineas longæ, à -1 1/2 lineam latæ. Carina alis æquilata v. sublatior, paululo brevior, v. æquilonga. AxTHERæÆ modo muticæ, modo apiculatæ. Ovarium 6-10-ovulatum. (Æxam. s. sp.) In insulis Canariensibus legit cl. Z7ebb SPARTIUM DuBIUM, Nob. SPARTIUM ROSTRATUM, Nob.? (supra, p. 293). REerTAMA RHODORRHIZOIDES, Webb! (ex parte) 1. c. Genisra monosrerMA, DC.! in Herb. Mus. Par. — Bot, reg. , tab. 1918? Ramulis floriferis £enuibus , striatulis', ramisque erectis. Caly- (1) Nonnullæ dubiæ et forsan cum quibusdam suprà descriptarum identicæ. 24,6 ED. SPACH. — Genus Spartium. cini lobi infimi denticulis brevissimis , obtusiusculis. 7exzi/lo ovato v. subrhombeo-ovato , acutiusculo , alis lanceolato-v. cul- triformi-oblongis carinäque obtusà v. acutiusculà subæquilongo. Stigmate retrorsùm productiori. Frutex habitu Spartio ambiguo omnino similis. RAMULI FLORIFERI stricti v. subarcuati, glabri, virides, tenerrime striati, modo conferti, modo laxiusculi ; folüferi. . . . Purvinuza foliorumi truncata v. emargiuata: ramularia minuta ; ramea majora. Forrora. . . . . . Racemri 5-20-flori, densi, v. laxiusculi, rachi subfiliformi, angulatä, pubescente, 2 lineas-2 pollices longa. Penicezzt rachi tenuiores. Bracrezæ et BRACTEOLÆ ovatæ v. ovales, acuminulatæ. Cazyx ses- quilineam ad 2 lineas longus, glaber, lutescenus, v. subviolascens; lohi tubo subduplo breviores; superiores rotundato-ovatæ v. triangulares, acutæ, v. acu- minulatæ; infimus iriangularis v. triangulari-ovatus, denticulis sublinearibus v. triaogularibus, obtusiusculis, conniventibus, nunc æquilongis, nunc inæqua- libus. PEraLA extus ad apicem sericeo-tomentosa. VexirLum 4-4 1/2 lineas lon- gum, petalis inferioribus paululo brevius. Ar.x angustæ, carinà nunc æquilongæ, nunc paululo longiores brevioresve. Car1NA alis vix latior. ANTHERÆ modo mu- ücæ, modo apiculatæ. Ovarium 6-8-ovulatum. {Exam. s. sp.) In insulis Canariensibus leoit cl. Webb! SPARTIUM AFFINE, Nob. ReramMA rHoporrizotnes, Webb! (quoad flores solum, ct excluso syÿnonymo Lindleyano) L. c., tab. 48 (Genista rhodorrhizoides),. SPARTIUM ROSTRATUM , Nob.? (suprä, p. 293). Ramulis stréatulis, ramisque erectis; foriferis subfiliformibus. Calycini lobi infimi denticulis brevissimis, obtusiusculis. Zexilla ovalo , emarginato , alis lanceolato- v. cultriformi-oblongis carinäque acuminulatà vix breviore. Stigmate retrorsüm pro- ductiori. Spartio dubio et Spartio ambiguo gracilior. Ramuzt subtrigoni, plus mis nusve arcuati, subflexuosi; adultiores glabri, virides. For1014 3-6 lincas longa,« , angustissima, subfiliformia, acuta, argenteo-sericea. Srrruzz minutæ, subulatæ, haud raro obliteratæ. Puzvinuza ramularia parvula, sæpissime truncata. RacEMI 3-10-flori, laxiusculi, rachi subfiliformi. Caryx circiter sesquilineam Jlongus;, violascens, v. viridi et violaceo variegatus, glaber; lobis tubo subduplo bre- vioribus : superioribus subrotundo-ovatis, acuminulatis. PErALA extus ad apicem ED. SPACH. — Genus Spartium. 297 sericeo-tomentosa. Vexr£Lum 4-5 lincas longum, basi et apice subcordato-emar- ginatum. (Exam. s. c.) In insulis Canariensibus legit cl. Webb! SpARTIUM Bovsi , Nob. GENISTA MoNosPERMA, Bové! Plant. Mauritan. exsicc. Ramulis crassis, strictis, striatis , ramisque erectis. Calycini lobi infimi denticulis sublinearibus, longiusculis. 7’excillo sub- rhombeo-ovato, obtuso, alis cultriformi-oblongis , carinäque obtusà breviore. Stigmate retrorsüm productiori. Frutex habitu Spartio Rœtam (Webb) simillimus, rigidus, ut videtur elatus. Ramuzi-FLoriFERt simplices v. subpaniculati, subtrigoni, glabri, virescentes, subpaniculati. Puzvinuza foliorum delapsorum majuscula, plerumque emargi- nato-bidentata. FozroLa. . . . Racer densi, 5-12-flori ; rachi gracili, angulata, subincano-tomentosa , 3-18 lineas longà. PenicezLt 1/2-1 lineam longi, tenues, incani. BracTeæ et Bracreozæ desiderautur in speciminibus obvis. FLores magni. Cazvx 2 lineas longus, violaceus ,'glaber, fere ad medium trilobus; lobi triangulares : superiores acuti, infimo paulo angusticres; infini denticuli acuti, conniventes , modo æquilongi, modo inæquilongi. Prrara extus ad apicem vil- loso-tomentosa et canescentia. VExLzum 5 1/2-6 lineas longum, brevissime un- guiculatum; laminä fere 4 lineas latâ. Azx 6-7 lineas longæ, ferè sesquilincam latæ. Carina alis paulo brevior et vix aut ne vix latior, apice rotundatà v. sub- truncatä. ANTHERÆ sæpissime apiculatæ. Ovarium 6-10-ovulatum. ( Exam. Se Sp.) In Mauritanià, prope La Macta , legit Bové! (Herb. Mus. Par. et cl. J/ebb.). Floret aprili. Species floribus a congeneribus omnibus satis distincta. Affinis præ cæteris Spartio fiætam (Webb), quod differt : ramulis floriferis tenuioribus; floribus minorbus ; denticulis calycini lobi infimi brevissimis, triangularibus; vexillo als æquilongo v. sublongiori; carinà minori. Spartium Duriæi (Nob.) recedit ramulis tenuioribus; calycinis denticulis brevissimis; carinà acutâ, parvulà, vexillo breviori. Spartium Clusii (Nob.) et Spartium MWebbii (Nob.), quibus ca- lycinis lobi inñimi denticulis angustissimis et longiusculis accedit, facillime discer- ountur ramulis tenuioribus (insuper in Spartio Mebbii flaccidis); floribus mi - noribus; carinà parvulà, cuspidato- acuminatà, vexillo breviore; vexillo acuto v. apiculato. 200 NLES ab ESENBECK, — ÆAcanthacecæ horti l’ratislaviensis OBsERVATIONES in Acanthaceas Horti Vratislaviensis , Auctore NEEs AB ESsENBECK. (1) Trib. TL. ECHMATACANTHI. Subtr. II. RUELLIEÆ N. ab E. DYSCHORISTE N. ab E. (Endi. Gen. n. 4041.) Dyschoriste radicans N. ab E. D. caule suffruticoso (in cultis herbaceo ) repente , pubescenti-scabro, folns obovato-spathulatis calycisque laciniis ciliatis, fructibus subreflexis. « Diffusa, caulibus longioribus geniculatim flexis subherbaceis pubescenti- bus, foliis patentibus in petiolum longum attenuatis. E sem. Abyss. Un. itin. enata in H. Vratisl. a. 1841. B. Minor, caule rigidulo lignescente scabro, foliis minoribus floribusque ad- scendentibus. Ruellia radicans Hochst. var. minor. in Schimp. it. Abyss. Sect. [. Plant. Adoenses. n. 17. € Entata » Abyss. In vallibus prope Adoam d. 10 Oct. a. 1837. legit Schimper. (var. B). Radix trunci longa. Caules in var. «. pedales et longiores, in var. $. spitha- mæi , obtuse tetragoni, arcubus pluribus prostrati, ad genicula radices longas simplices demittentes, pilis brevibus recurvis pubescentes, virides, alternatim ramosi. Folia in specimine culto semipollicaria, in petiolum æque longum atte- nuata; in var. 8. ejusdem fere longitudinis, sed in petiolum duplo breviorem attenuata ; his et illis ex obovato-oblonga, integerrima ; obtusa vel mucronulata , scabriuscula, pilis rigidulis ciliata, plana, var. 6. adscendentia. Flores axillares , oppositi solitarii-terni, sessiles. Bracteæ propriæ lanceolatæ, acutæ, ciliatæ, ca- lycem florentem subæquantes. Calyx subcylindricus, 3 lin. fere longus, scaber, ad inedium usque quinquefidus, laciniis lineari-lanceolatis æqualibus, ciliatis tu- bum corollæ ad limbum usque æquavtibus. Corolla infundibuliformis, glabrius- cula, cœrulea, limbo subæquali, laciniis obovatis retusis. Calyx fructifer 5 lin. longus, reflexus, capsulam æquans. Capsula rigida , oblongo-lanceolata, obtuse mucronata, basi attenuata, compressiuscula , glabra, lutescens, supra basin te- trasperma. Semina ovata, compressa, basi truncata, lutea, pellicula Jaxa induta. (1, Extrait de la Linnæa, 1842, page 289. NEES ab ESENBECK. — Acanthaceæ horti l’ratislaviensis. 209 DIPTERACANTHUS N. ab E.(Endl. Gen. n. 4043.) ( Calophanes Don. ; Endl. Gen. n. 4046. ) 1. D. Schaucrianus N. ab E. (in Ind. Sem. H. Vratisl. 1838) : fruticosus, foliis ovato-oblongis apice attenuatis obtusiusculis integerrimis nitidis recurvis, floribus solitariis oppositis subses- sibus, bracteis foliis conformibus, bracteolis nullis. Ruellia brasiliensis Hort., sed vix Sprgl. Syst. IT,, p. 822. — H Col. in Cald. Differt à reliquis : defectu bracteolarum; foliis subcoriaceis nitidis recurvis plerumque undulatis, caule fruticoso ad latcra alterna tuberculis exasperato. — Corolla polhicaris ferè , cærulea , tubo longitudine faucium, ad fauces reflexo , faucibus obconicis subinflatis , lacinüs limbi ovato-subrotundis non- nihil retusis, duabus superioribus paulo brevioribus, media inferiori paulo angustiori. Capsula 12-16-sperma. Semina discoidea marginata. 2. D. viscidulus N. ab E. (in Ind. Sem. H. Vratisl. 1838 et 1540 ) : caule erecto inferius glabro superne puberulo, foliis ovatis acutiusculis in petiolum decurrentibus hirsuto-pubescen- tibus, superioribus glandulosis, fasciculis axillaribus subbifloris brevipedunculatis foliosis, bracteis ovatis oblongisve abtusis bracteolisque et calycibus hirsutis glandulosisque, corolla in- fundibuliformi. ÆRuellia viscidula Hort. Habitat in Brasiliâ. Bb. Caules suffruticosi, erecti, stricti, simplices, obtusè tetragoni, densè lineolato- asperuli, fer omnino glabri, apicem versüs pubescentes. Folia caulina cum petiolo semipollicari 2 1/2 — 2 poll. longa , unum poll. lata, à basi obtusa in petiolum acuté decurrentia , apicem vershs modicè attenuata, acutiuscula, nervis costahibus senis-octonisve subtüs prominulis hirtisque arcuatis prædita, in mar- gine leniter repanda , utrinque sed inprimis in paginà superiore pilis mediocribus hirtella, adjects pilis minoribus glandulosis ir superioribus foliis increscentibus. Fasciculi florum axillares, petiolo breviores aut eumdem ad sammum æquantes, brevi-pedunculati; inferiores distantes, superiores magis magisque sibi approxi- mali, triflori. Singulus autem fasciculus constat è bractearum paribus duobus fertilibus terminaliumque uno altcrove sterili, undè fasciculi prodeunt foliosi sive subcomosi. Bracteæ oppositæ , ovato-oblongæ vel oblongæ, obtusæ, petio- latæ, magis quam folia hirsutæ et glandulosæ , inferiorum parium altera sterilis , 300 NEEs ab ESENBECK. — Æcanthaceæ horti V'ratislaviensis. altera florigera. Flores itaque’alterni , subsessiles. Calyx profundè 5-partitus, laciniis lineari-subulatis 4 lin. longis hirsutis glandulosisque. Bracteolæ ca- lyce duplo breviores, angustè lineares, obtusiusculæ patulæ, glandulosæ et hirsutæ. Corolla semi-pollicaris, infundibuliformis , extüs subtilissime pube- scens, pallidè lilacina ; tubus 2 lin. longus, angustus : limbus angustè cam- pauulatus, laciniis subæqualibus late ovatis rotundatis. Stamina 4. Antherarum locelli paralleli, basi submucronati. Ovarium oblongum , basi annulo nectari- fero cinctum , inferiüs sterile, superiùs 8-ovulatum. Stylus longus; stigma profundè bifidum , laciniis divaricatis. Fructum non vidi. Adnot. 1. Proximé accedit hæc species Dipteracantho ciliato et patulo, differt autem ab illo pedunculis plurifloris, foliis haud ciliatis, corollâ minori ; « ab hoc autem caule ferè glabro, foliis majoribus, haud incanis neque obtusis, bracteis ovatis, omnique habitu. | Adnot. 2. Cave, ne cum Ruelli& tetragon& Lk, (infra describenda } | confundas. Hæc autem, etiamsi similis esse videatur foliorum structura et hirsutie, differt tamen maxime: caule fruticoso, laxo, ramoso, foliis in pagimä superiore setulis fortioribus et magis dispersis hirsutis, caule etiam setis inferiora adusque insperso, denique inflorescentia omni genericoque M ante omnia charactere. | 3. D. strepens N. ab E. (in Ind. Sem. H. Vrat. 1841.) :caule # herbacec erecto glabro, foliis ovatis ovatove-oblongis acutius- culis subrepandis in petiolum decurrentibus subrugosis glabris 4 margine scabris subciliatis, pedunculis axillaribus brevissimis trifloris , bracteis communibus ovatis subsessilibus, calycis laci- niis lanceolatis acutis ciliatis patulis tubo corollæ elongato-in- fundibuliformis brevioribus. Ruellia strepens L. Opp. ed. Richt. p. 615 , n. 4607 ( excl. cit. Dilleu., cujns plantæ laciniæ calycis lineares, et omnes partes hirtæ ). Willd. Sp. IT, p. 363. Pursh F1. Am. sept. II, p. 420. Haz. in Virginiæ et Carolinæ collibus siccis. %. Flor. æstate. ( Vidi in Herb. Grabowsk. spec. spont. ) Corolla bipollicaris ; tubus longitudine limbi basi conici. | Adnot. D. strepens et D. strictus sub Ruelliæ strepentis nomine pro miscuo obvenere. | erecto stricto subramoso foliisque ovato oblongis subrepandis 4. D. strictus N. ab E. (in Ind. Sem. H. Vrat. 1938 ): caule basi acutis brevi-petiolatis pubescenti-scabris, floribus solitarns oppositis subsessilibus, bracteis ovatis, calycis laciniis lanceo - _NEES ab ESENBECK. — Æcanthacecæ horti V'ratislaviensis. 301 | latis ciliatis. ë | | 3 Ruellia strepens Hort. 7%. Floret Junio m. Corollà breviore et ampliore, calycis laciniis angustioribus et caule stricto | subsimplici, tùm foliis angustioribus à præcedente (in horto ) differt. | Addimus species reliquas (5-7) boreali-americanas , ad specimina | spontanea definitas. 5. Dipteracanthus hybridus N. ab E. : caule herbaceo erecto, foliis in petiolum attenuatis oblongis acutis repando-subdentatis dissito hirsutis, floribus axillaribus ternis in pedunculo brevis- simo, bracteis propriis lineari-lanceolatis acutis calycem æquan- tibus, calycis laciniis e basi lineari-lanceolata filiformi-attenuatis hirsutis tubo corollæ elongato-infundibuliformis paulo brevio- ribus. Ruellia hybrida Pursh. FI. Am. septentr. IT, p. 420, n. 3. Spr. Syst. Veg. II, p. 822 ; n. 34. Ruellia strepens Torrey in Herb. Lehm. ( specimen majus). Ruellia strepens capitulis comosis Dill. Elth. p. 330, tab. 24y. In sabulosis ad Savannah Georgiæ : Pursh, Torrey. Vidi etam in Herb. Grabowskiano, %. Floret Julio. Corolla x 1[2 poll. longa , limbo basi conica tubo-aliquanto longiori. Folia inferiora 5-poll. longa, suprà præsertim hirsuta. Caulis genicula hirsuta, rami longi. Bracteæ communes lanceolatæ calycibus paulo longiores. Capsula calyce brevior, oblonga , pubescenti-scabra, octosperma. 6. Dipteracanthus biflorus N. ab E. : dense pubescens, caule herbaceo adscendente erectove, foliis subsessilibus obovato- oblongis obtusis obtuse denticulatis, floribus axillaribus sub- sessilibus, bracteis oblongis repandis calycem æquantibus, ca- lycis laciniis filiformibus hirtis longitudine tubi corollæ. Ruellia biflora L. Sp. pl. p. 886. — Willd. Sp. pl. IIT, I, p. 368, n. 21. — Spr. Syst. Veg. IL, p. 821, n. 10. Ruellia oblongifolla Michx. F1. bor. Am. Il, p. 25. — Pursh. FI. Am. septentr. IT, p. 420, n. 2. 8. Acutiusculus, foliis bracteisque acutiusculis. Ruellia strepens var. T'orrey in Herb. Lehm. In pimetis sabulosis Georgiæ. Floret Junio et Julio: Pursh, in piniferis 302 NEES ab ESENBICK. — Acanthaceæ horti ’ratislaviensis. humidis Georgiæ ; Beyrich, 1834 , in Herb. Lehm. %. in Floridä ; Zorrey, in Herb. Lehm. — Var. 6 in Georgià, Torrey. Corolla ferè pollicaris , infundibuliformis ( flavicanti-coerulea Pursh). Tubus corollæ longitudine limb. =. Dipteracanthus ciliosus N. ab E. : albo-hirsutus, caule her- W baceo adscendente, foliis inferioribus obovatis, superioribus ovali-oblongis obtusiusculis subrepandis subsessilibus, bracteis lanceolatis calyce brevioribus, calycis laciniis setaceis hirsutis tubo corollæ elongato plus duplo brevioribus. Ruellia ciliosa Pursh. FI. Am. Septentr. IT, p. 420, n. 4. — Spr. Syst. Ves.Il:5p.,.829), n: 53: Ruellia strepens Engelmann in Herb. Reg. Berol. ([1, 823.) (Vid.in | Herb. Grabowskiano. ) Prope Savannah Georgiæ: Pursh. Julio. %. Corolla 1 © poll. longa , tubo poll. I longo , tubus basi conicus brevis. 8. D. vagans N. ab E. : pubescens, caule herbaceo procum- bente geniculato, foliis oblongo-lanceolatis basi attenuata ses- silibus repando-crenatis, floribus axillaribus solitariis sessilibus, bracteis oblongo-lauceolatis acutis subpetiolatis calyce longio- ribus, calycis lacinüis subulatis glabriusculis tubo corollæ bre- « vioribus, capsula superne tetrasperma. Lipteracanthus oblongatus. And. Sem. Hort. Vratisl. 1840. Paire... Hort. Bot. Vratisl. %Æ. Col. in Gald. Dipteracantho lanceolato similis, differt foliis haud petiolatis, caule diffuso quidem et procumbente, nec tamen repente. 9. Dipteracanthus lanceolatus N. ab E. : caule herbaceo re- pente apice foliisque (superioribusque) lanceolatis petiolatis supra hirtis, floribus axillaribus solitariis brevissime pedicellatis, bracteis duabus ovalibus petiolatis, capsula pubescente subte- trasperma. Dipteracanthus lanceolatus N. ab E. in Reliq. Hænk. ined. Wall. pl. As.“ rar. [IT, p. 82, n. 5. Ruellia repens L. Mant. p. 89.— Burm. F1. Ind. p. 135 (exclus. icon.). — Blume. Bidr. p. 794? In Luzonâ insulà legit Zaenke. in Javà insulâ Blume. Similis Dipteracantho dejecto et vaganti N. ab E. Synops Acant. | NEES ab ESENBECK. — Acanthacecæ horti lratislaviensis. 303 Caulis pedalis, basi ramosus ramis subsimplicibus procumbentibus è geni- culis simplici fibra radicantibus flagellaribus elongatis tetragonis gracilibus , basi pubescentia brevi setulisque apice et circà genicula setulis longioribus magis minüsve hirsutis, ad augulos scabris. Folia articulis breviora , ab infimis vix tres lineas longis suborbiculatis rotundatis brevipetiolatis per ovata obtusaque in ovato-lanceolata et ferè lanceolata denique transeuntia, quæ posteriora 1 1/2 -2 pollices longa, 1/2 - 1/3 pollices lata acuminata , basi acuta obiter repanda dissite lineolata , subtüs subpubescentia pallidiora, suprà setis raris inspersa ;, petiolo angusto 4-lineari hirtulo nervisque costalibus quaternis tenuibus donata, nonnihil inæqualia. Flores jàm ab inferioribus foliis in- choantes, axillares , solitarit , sessiles, alterni, pedicello lincam vix exce- dente crassiusculo cauli appresso innascentes, Bracteæ ad pedicelli apicem duæ, oppositæ, cum petiolo trilineari novem lineas (sub fructu) longæ, ovales, obtusiusculæ, hirsutæ, petiolis ciliolatis. Calyx ultra 7/8 divisus, æqualis, laciniis subulatis hirto-ciliatis. Corolla nostris deest. Stylus filiformis pubescens. Stigraa dilatatum compressum bilamellatum lamellis ovatis obtusis basi annuulatim tumente. Capsula 4 lineas Tonga, clavata, grisea, subtilissime recumbenti-pubescens , mucronulata, à basi ad medium compressa , asperma, sed valvulis non plano sed margini prominulo contiguis, superiora versüs bi- locularis, ad basin locelli cuisvis semine singulo geminisque perfectis ovu- lisque 3-5 abortivis fœta ( igitur ad normam generis duodecim-ovulata ). Reti- nacula acuta. Dissepimentum tenue. Semina orbiculata subrepanda, compressa, margine discreto cincta, pellicula floccoso-mucilaginosa pallida ante maturitatem vestita. Adnot. Ruelliam repentem Linnæi, ipsiusque Burmanni ad hanc spe- ciem citavi misso autem nomine , ut debui , in re tàm incertà. Qui Burman- nianæ iconi soli fidem tribuunt , longè diversissimam sane illam esse à nostro Dipteracantho judicent, necesse est. Burmannus autem, si hanc plantam, quam pictor in tabulà 41 exhibuit , in textu descripsit, cur bracteas, quæso « petiolatas » eidem tribuit, quæ non magis ac ipsa folia sessilia pinguuntur in icone. Porrû , si pictorem in hoc forsitan peccasse concedas , altera gra- _viorque ea exoritur quæstio de ipsis folüs, quæ, ubi bracteæ sunt petiolatæ, cum bracteæ folia sint superiora floribusque addita, eaque in his omnibus breviori petiolo ac folia inferiora prædita, sessiliæ esse , seu carere petiolo nequeant. = Alam igitur plantam descripsit Burmannus, aliam pictor pinxit; neque improbabile videiur pictorem nil nisi ramulum quemdam angustifolium Ruelliæ erectæ , ad latus positæ ( quæ quidem dubia adhüc restat species ), in figurâ 2 delineavisse. RUELLIA L., N. ab E. ( Endl. Gen. n. 4047.) R. tetragona Link : foliis-ovatis repando-crenatis acuminatis 304 Nees ab rSENBECK. — Acanthaceæ horti l’ratistaviensis. cauleque erecto tetragono-hirsutis, petiolis angustis, spicis in- terruptis paucifloris glanduloso-hirsutissimis e foliorum supe- riorum angulis in spicam terminalem compositam abeuntibus À bracteis lanceolatis, bracteolis linearibus calyce brevioribus, calycis laciniis æqualibus setaceo-acuminatis, corolla suh-bila- biata. (N. ab E. in Ind. Sem. H. Vrat. 1840.) R. tetragona Ek. Enum. I, p. 133, n. 1513. — Spr. Syst. Veget.;, IF, p. 825 , n. 67. —Herb. Martian. n. 458. Hag. in Brasihâ: Lagoa de Aldea prope Cabo-frio ( Luschnath ). b Floret Julio m. Convenit cum Linkiana, si magnitudinem partium excipis. Folia enim in nos- tra cum petiolo 5-lineari bipollicaria et ad basin unum poll. lata sunt. Spicæ axillares, erectæ, oppositæ, 1 1/2-3/4-1|2 poll. longæ, caulem terminant, pilis longis patentibus in superiori parte sæpe glandulosis omnium partium hirsutis- simæ. Flores distantes, sessiles, fere oppositi aut abortu alterni. Bracteæ obtu- siusculæ, lanceolatæ, basi attenuatæ, inferiores calyce sæpe longiores, superiores calycem florentem æquantes. Bracteolæ calyce breviores, lineares aut lanceolato- lineares. Calÿyx usque ad basin fere 5-partitus, floris 3 lin. longus, fructus 6 li- nearis, laciniis lineari-setaceis. Corolla 4 lin. longa, infundibuliformis, glabra, limbo subbilabiato, labio superiori bilobo, paulo breviori; inferiori trilobo, lo- bis ovatis obtusis, medio in fauce superior barbato. Stamina haud exserta, didy- nama; antheræ pallidæ, basi sagittatæ locellis parallelis. Capsula 5-6 Liu. longa , lanceolata, depresso-tetragona, a basi 8-sperma. Ædn. Similis quodammodo Dipteracantho viscidulo, quem conf. supra descriptuun. STROBILANTHES Blume (Endi. Gen. n. 4053). St. Sabiniana N. ab. E. {in Wall. PL Asiat. rar. II, p- 66 ): herbacea (v. suffruticosa ), foliis ovatis acuminatis in petiolum attenuatis repando-subcrenatis glabris, opposito-minori, spicis : axillaribus terminalibusque elongatis (laxiusculis squarrosis } viscido-pubescentibus, bracteis orbiculatis basi cuneiformibus. Genuina planta a Dipteracantho urophyllo nostro, qui longe vulgatior sub ejus titulo in hortis existit foliis carnosulis risidulis facili negotio distinguitur. Plantæ vix alia nota conveniunt nisi caule foliisque subtus rubore suffusis. Dip- teracanthi urophylli flores tamen in horto hucusque nondum observare licuit , quam ob rem eam hic prætermisimus. NEES ab ESENRECK. — Acanthacecæ horti VFratislaviensis. 305 CRYPHIACANT'HUS N. ab E. (And.Sem. Horti Vrat. 1841.) Locus post Echinacanthum. Calyx profunde 5-partitus, subæqualis, sub fructu patentissimus. Corolla campanulato-infundibuliformis, fimbo æquali. Sta- mina 4, didynama, inclusa. Antheræ sagittatæ. Stigma simplex. Capsula oblon- ga, terctiuscula, bilocularis, a basi fere 12-16-sperma ; dissepimentum comple- tum, adnatum. Semina cordato-subrotunda, compressa , Iævia, retinaculis sub- tensa. Inflorescentia : Pedunculi bifidi, triflori, axillares. Pedicelli fructus incras- sati. Bracteæ et bracteolæ anoustæ. Herbæ erectæ, villesæ. Folia undulato-crenata , latiuscula. Flores sæpe clan- destini sive absque corolla fructum perficientes. Adnot. Habitum si spectes præsertim ubi pedunculi solito sunt breviores, ad Dipteracanthum referres hujus generis species. 1. Cr. barbadensis N. ab E. (1. c.): Pedunculo folium subæquante. Ruellia clandestina L.; Opp. Linn. ed. Richt. p. 615. n. 4608. Dillen. Hort. Eltham. p. 328 et 248. fig. 320 : planta humilis et fohis luxu- rlans. Ruellia tuberosa L. Sp. pl. 885 cum Synon. Hab. in Ins. Barbados et St. Crucis. Æ. Flor. æstate. 2. Cr. lacteus N. ab E. (I. c.): Pedunculo petiolo breviore (aux vix petiolum æquante. Ruellia lactea Cavan. Ic. IT. p. 28, tab. 255. Hab. in Mexico. Z. Flor. æstate. Trib, IE. Subtr. V. JUSTICIEÆ. Div. I. APHELANDRÆ N. ab E,. . CRYPTOPHRAGMIUM N. ab. E. (End. Gen. n. 4078.) Cr. venustum N. ab E. (Wall. PI. Rar. IL. p. 100.) Justicia venusta Wall. op. cit. tab. 66. ex horto Regio Berolinensi Justiciæ amabilis sub titulo nobis est communicatum. Trib. III. Subtr. V. Div. II. GENDARUSSEZÆ N.ab E. ODONTONEMA N. ab E. (nov. gen.) Calyx infra medium 5-fidus, basi turgens. Corolla bilabiata, XIX, Boran, — Mi. 20 306 vers ab ESENBECK. — Acanthaceæ horti V’ratislaviensis. labio superiori bidentato, inferiori-trifido. Stamina 2 bifurca altero ramo sterili aut anthera imperfecta prædito, altero an- therifero. Antheræ bilocellatæ, locellis in connectivo lineari an- gusto parallelis muticis. Stigma obtusum , bilamellatum. Ova - rium superiora versus {4 ovulatum. Fructus.... Inflorescentia : Thyrsus terminalis e cymis oppositis, in racemum seu spicam simplicem abiens. Bracteæ et bracteolæ parvæ, adpressæ. Genus juxta Hemichoristem ponendum, a quo genere differt : filamentis per paria connatis, altero sterilem ramum referente , connectivo angusto, antheræ locellis muticis. Habitus plantæ similis Æemichoristæ montanæ. Species unica. 1. ©. lucidum N. ab E. Justicia lucida Andr. Bot. Rep. t. 313. Habit. in Insula Barbados. D. Flor. Julio m. Frutex ramis nodosis tetragonis, ad angulos denticulatis, inferne glabris, apice pubescentibus. Folia oblonga, longe acuminata, in brevem petiolum desinentia, glabra, lucida, subbullata, 4-6 poll. longa , 1-2 poli. lata. Thyrsus terminalis pubescens. Pedunculi inferiores tri- (forsan et pluri-) flori, superiores uniflori brevissimi. Bracteæ lanceolatæ subulatæ, herbaceæ. Bracteolæ subulatæ. Calyx puberulus, laciniis lanceolato-subulatis. Corolla semipollicaris (forsan et longior) pubescenti-viscidula , coccinea. Stylus glaber, coccineus. Reliqua in charactere generico exhibentur. SCHAUERIA (1) N. ab E.( Ind. Sem. Hort. Vrat. 1838. Endl. Gen. n. 4082.) Calyx 5-partitus, lacinüis æqualibus oblongatis setaceis. Co- M rolla bilabiata : labia æqualia; superius angustum , complica- tum , apice recurvum bidentatum; inferius tripartitum , laciniis“ patenti-recurvis æqualibus. Stamina 2. Antherarum locelli æ- quales, paralleli, basi subdivergentes obtusi ; connectivum an- gustum. Ovarium stipitatum, biloculare, loculis uniovulatis. Capsula a basi ad medium usque angusta, depressa, sterilis, hinc compressa, bilocularis, disperma. Semina discoidea, reti-. naculis subtensa. Inflorescentia : Thyrsus terminalis, densus, ramis oppositis bifidis cum flore intermedio , cruribus mæqualibus, bracteis setaceis, bracteolis nullis. Flores flavi. {x) Dixi in honorem Joannis Corradit Schauer et Sebastiani Schauer fratrum. NEES ab ESENBECK. — Acanthacecæ horti l’ratislaviensis. 307 Locus inter Ænthocometem et Beloperonem genera. Differt ab utroque, si- cuti a cunctis reliquis /usticieis propriis : fructu dispermo , jam in ovario bio- vulato conspicuo, prætereaque ct ovario jam tempore anthescos stipitato annu- loque nectarifero ad basin stipitis tumente cincto, quod secus in reliquis Justi- cieis, utpote quarum ovarium noruisi peracta anthesi increscenteque deinceps fructu , ubicunque inferior pars eorum sit sterilis, hinc contrahatur in formam _ depressi stipitis. Ab Ænéthocomete genere, cui structura accedit calycis et brac- tearum, differt præter hæc : defectu bracteolarum, labio inferiori profunde diviso laciniis angustioribus planis stipiteque fructus angustiore multoque longiore.—A Beloperone differt : lacimiis calycis bracteisque angustis setacco-elongatis, brac- teolis nullis, corolla lutea nec purpurea, stipiteque fructus longiori. Species unica. 1. Schaueria calycotricha N. ab E. (k.c.) Justicia calycogricha Hook. Exot. Flora t. 212. J. calycotricha Lk. PI. sel. hort. Berol. p. 113. t. 53. Bot. Mag. t. 2816. J. flavicoma Lindl. Bot. Reg. 1827. Hab. in Brasilia b. Floret per integrum fere annum. lami tetragoni, gla- briusculi, ad foliorum ortum pilosuli. Folia ovata, alia subcordata, acuta, undu- lato-subcrenata, ad oras ciliolata. Thyrsus terminalis, densus. Corollæ pollicares, amæve flavæ, subtilissime pubescentes, tubo longo sursum nonnihil inflato. Calycis lacmiæ bracteæque corolla 1/3 vel 1/4 breviores, glabræ , pallide virescentes aut luteolæ. Stylus longus, diu persistens, filitormis ; stigma cras- siusculum emarginatum. Capsula 6 lincas longa, pungenti-acuta, quam subtilis- sime pubens vel sub maturitate prorsus glabrata, valvis dorso sulco impresso exaratis. Semina discoidea , hinc plara , illinc parum convexa , helvola punc- tulato-aspera , lentis minoris magnitudine. Gendarussa N. ab E. (Endl. Gen. n. 4083.) G. debilis N. ab E. : herbacea, spicis axillaribus subsecundis, bracteis ovatis mucronatis longe ciliatis, bracteolis minutissimis setaceis nullisve, locello inferiori calcarato, foliis oblongis ob- tusiusculis lineolatis scabriusculis, caule pubescenti-scabro, capsula disperma. Dianthera debilis Forsk. Descr. p- 9. n. 25. Vahl. Symb. I. p. 5. Justicia debilis Valh. Symb. IL. p.15. En. I. p. 135.n. 62. Willd. Sp. pl. I 1. p. 91. R. et Sch. Syst. Veg. I. p. 153. n. 44. Spr. Syst. Veg. I. p.83" n. 85. Dietr. Sp. pl. IL. p. 400. n. 103. 8. minor, caule semipedali. Justicia rupestris Hochst. et Steud. in Herb. Un. itin. n. 821. 20, 308 NEEs ab ESENBECK. — Acanthaceæ horti l’ratislaviensis. / lo montibus humilioribus prope Taæs fraticibus fuicita Forskal; in rupibus prope Ferihe Arabiæ felicis; februario W. Schimper. ©. Descriptio Forskalit benie congruit et Vahliana haud vituperanda, in utraque planta errore fruticosa appellatur? Proxime aflinis est Gendarussæ orixensi, qua in censum vocata singularem inflorescentian facile interpretaberis. Scilicet e foliorum oppositorum sive bractearum centro ramulus continuatur; fert alte- rum folium florem sessilem, prius florentem aut abortivum, alterum oppositumque ill folium gignit ramulum abortivum, uni-biflorum, cujus folia primordialia sola explicantur par matérnum decussantia et cum eodem verticillum quadrifolium fin- gentia. Si unus flos in horum gremio apparct, is primus est folii üniflori, sin duo adsunt, et alter igitur apparuit flos folii oppositi, tum etiam gemmulæ ramuli novi apparent vestiglit. Capsula calyce paulo longior est, pubescens, disperma. Semina discoidea, bast retusa. Hoc charactere primo intuitu species hæc a Ge darussa orixensi distin- euitur, sicuti et foliis angustioribus oblongis nec ovatis. Var.g. a situ orta, planta est digiti longitudine aut paulo longior, erecta, simplex, ad basin rami vestigio. Radix subsimplex , flexuosa. Caulis retrorsum pubescens, quadrisuleus, articulis 3/4-1 poll. longis, nodis parum tumentibus. Folia 4 1/4-% 1/2 poll. longa, 4-5 lin. lata, cblongo-lanceolat: , obtusiuscula, in petiolum brevem decurrentia, integerrima, margine subtusque scabra, læte viridia, nervis costalibus 4-5 simplicibus tenuibus prædita, subavenia. Spicæ axillares oppositæ, 1/2 poll. longæ, subtetragonæ, densæ, sessiles. Bracteæ 3 lin. longæ aut paulo longiores, ovales, in petiolnm attenuatæ, mucronatæ, inferius pilis longis articulatis ciliatæ, ceterum glabræ aut subscabræ, venis costalibus ternis ; bracteæ secundariæ similes at paulo minores. Bracteale exiguæ, calyce bréviorés, ciliolatæ, setaceæ, subinde deficientes. Calyx 4 1/4 lin. longus , pro- funde 5-partitus, lacinis æqualibus subulatis ciliolatis. Corolla 2 1/2 lin. longa, pubescens, tubo subcylindrico, labio trifido lobis obtusis. Antheræ breves, lo- cello infero calcareto. Capsula 2 lin. longa, obovata, compressa, mucronata, pal- lida, pubescens, ad basin depressa, in medio disperma aut monosperma. Semina ratione capsulæ magna, pallide fusca. Trib. IL Subtr. V. Div. IT. ERANTHEMEZÆ N. ab E. ERANTHEMUM R. Br. (Eudl. Gen. n. 4087. Eranthemi bicoloris sub nomine in horto nostro colebantur duæ plantæ sibi propinquæ et admodum similes, tamen diversæ ; altera genuina ejus nominis spe- cies, altera vero nova est et sequentibus describitur. Er. punctatum N. ab E. : fruticosum , caule tereti asperulo, {oliis ovalibus cblongisve utrinque acutis subrepando-crenatis NEES ab ESENBECK. — ÆAcanthaceæ horti lratislaviensis. 309 glabris nitidis, spica terminali simplici, floribus inferioribus distantibus ternis, bracteis bracteolisque subulatis brevioribus calycibus pedunculis ramulisque juvenilibus scabris, lacintis ca- lycis subulatis adpressis, corollæ bilabiato hypocrateriformis lacinüs ovalibus obtusissimis subæqualibus , infima paulo latiore . purpureo-punctata. Hab. in India oriental? p. Klor. in horto Julio m. Similimum £7r. crenu- lato Wall., a quo differt : caule vetusto punctulis aspero nec lævi, ramis et ca- Îycibus setulis brevissimis scabris nec glandulosis, laciniis calycis latioribus strictis adpressis nec fere setaceis patulis, tum corollæ laciniis tribus inferis a duabus superis magis dehiscentibus infimaque punctis purpureis confluentibus picta reliquis pallkide rubicundis, duabus superis arcte sibi cantiguis nonnihil re- curvis, lateralibus primum convexis dein ad latus magis decurvis. — Tubus 374 poll. lougus, apice recurvus.— An Er. crenulati varietas ? Ab E. bicolure distinguitur inflorescentia spicata et corollæ limbo angustiore subirregulari. Trib. VI. DICLIPTEREZÆ N. ab E. DICLIPTERA Juss. (Endl. Gen. n. 4093.) D. ciliata S. Schauer : caule subhexagono ad genicula hirto, folüis ex ovato-oblongis basi apiceque attenuatis utrinque lan- ceolatis marginibusque strigoso-hirtis, umbellis -axillaribus op- positis brevissime pedunculatis multifidis, involuceri diphylli foliolis subinæqualibus obovatis mucronulatis pubescentibus ciliatisque venoso-trinervibus basi expallescentibus, capsula ovali subrotunda compressa unguiculata hirsuta. * D. ciliata S. Sch. Mss. in Herb., N. ab E. in Ind. sem. hort. Vratisl. 1840. Hab. in Caracas : Moritz. Suffrutex. Proxime accedit D. Roxburghianæ N.ab E., quæ Justicia chinensis Roxb. (nec Vabl.), differt : foliis quam pro latitudine longioribus, floralibus præsertim magis oblongis, margine strigoso-hirtis et subtus quoque ad costas hirtulis nec supra tantummodo, tum maxime umbellis brevius pedunculatis densioribus, brac- teisque basi pallidis, fructu etiam minore. D. flabelliflora N. ab E. (in Herb. Haenkeano) in Guayaquil lecta, differt bracteis angustioribus magis cuneiïformi- bus foliisque floralibus superioribus longe cuspidatis. — Capitula 4-5 flora. 310 NEES ab ESENRECK. — Acanthaceæ horti Vratislaviensts. PERISTROPBHE N. äb E. (Eudl. Gen. n. 4095.) P. speciosa N. ab E. : fruticosa foliis ovatis basi acutis supra lineolatis cauleque obtuse hexagono-glabris, pedunculis axilla- ribus trifidis trichotomisve, floribus umbellato-capitatis involu- cratis, bracteis exterioribus cuneiformi-linearibus obtusis, pro- pris lanceolatis, dissepimento adnato. (N. ab E. in Wall. PI. As..rar, I,,p..143,; na4u) Justicia speciosa Roxb. FI. Ind. ed. Car. et Wall. I. p. 123. n. 12. R. et Sch. Syst. Veg. Mant. I. p. 130. Wilid. Sp. pl. ed. 2. I, p. 415. n. 143. Spr. Syst. Veg. I. p. 85. n. 123. Bot. Mag. t. 1722. Wall. Cat. n. 2464. a-e. Justicia tinctoria Hort. bot. Calc.; Wall. Cat. Suppl. 70. Justicia rivinæfolia Visiani, Ind. Sem. Hort. Patavini 1829! Crescit in interioribus Bengaliæ tractibus, florens tempore frigido sum- mum est sylvarum hoc tempore decus ( Roxburgh); in Silhet F. D. ; in Nepalia. a. 1821 legit Wallichius. Frutex glaber. Caulis obtuse hexagonus, nodosus, ramuli teneri et imflorescen- üæ partes cum bracteis etc. pube tenuissima tanquam pruina suffusa. Folia ovata obtusiuscula, basi acuta, obsolete crenulata. Rami florigeri oppositi, stricti pa- tuli, 6-8 pellicum, decrescentes, glabri vel sparsim villosuli, inferiores bis terve trifidi, superiores denique simpliciter ; supremi plerique gemini, exteriori bre- viori minusque diviso; omnis autem ramificatio absolvitur denique capitulis bi- nis lateralibus vel uno alterius lateris altero opposito evanescente, alteroque minori rami Continuationem ad latus declinantem claudente. Capitulum siigu- lum constat e binis ternisve capitulis subsessilibus, in axilla fol seu bracteæ spathulatæ peticlatæ sitis. Horum capitulorum ratio hæc est : componuntur e binis capitulis, singulo bracteis binis oppositis, cuneiformi-linearibus 6-7 lineas longis, obtuse mucronulatis, b:si margine membranäceis stipato; altero præco- ciori umifloro bibracteolato, altero trifloro, magis minusve completo, etiam bi- bracteolato ; bracteolæ istæ quatuor conformes, lineari-lanceolatæ, acutæ cilio- latæ, 4 lineas longæ, quasi involucrum interius struunt; in altero autem capitulo bracteolarum etiam minorum sed consunilium tria paria accedunt. Hac ratione lex ramificationis in ramuli apice expressa, ad extremos usque fines absolvitur. Corolla bilabiata pollicaris purpurea. Labium superius tri-, inferius obsolete bidentatum. Capsula 8 lineas longa, pubescens, acuta, pallida, ultra medium, a basi compresso-unguiculata, superne tetrasperma. Dissepimentum adnatum, nunquam dehiscens. Semina cordato-orbiculata, punctato-aspera, fusca. NEES ab ESENBECK. — Acanthaceæ horti l’ratislaviensis. 311 ANISACANTHUS N. ab E. (nov. geu.) Calyx 5-fidus, ebracteatns. Corolla tubuloso-infundibulifor- mis profunde et irregulariter quadrifida. Stamina duo. Anthera- _ rum locelli paralleli contigui, basi mutici. Fructus..….. Inflores- centia : flores in apice ramorum secundi, spicati, bracteis op- positis foliis angustioribus minoribusque, altera sterili. Species unica. 1. À. quadrifidus N. ab E. Justicia quadrifida Vah]l. Euuw. I. p. 124. J. coccinea Cavan. Icon. t. 199. Hab. in Nova Hispania. D. Nova plantarum genera Rossiæ indigena , Auctoribus Gr. Karezix et Jon. KiIRILOW. (Extrait des Bulletins de la Société impériale des naturalistes de Moscou, 1842.) CancriniA Kar. et Kir. nov. gen. Capitulum discoideum homogamum. Involucri squamæ tri- seriales, oblongæ , adpressæ, obtusiusculæ, nigro-marginatæ, disco breviores. Receptaculum convexiusculum epaleaceum scrobiculatum. Corolla extus glabra, tubo brevi, fauce campa- . nulata 5-dentata, ecallosa. Genitalia inclusa. Styli rami truncati apiceque solo penicillati. Pappi palex oblongo-lanceolatæ , acu- minatæ , hyalino-membranaceæ , interdum 2-rarius 3-denticu- culatæ. Achænium oblongum , basi subattenuatum, compres- sum, sulcatum , glabrum.— Genus Zucephalophoris proximum, at distinctum corollis glabris ecallosis, stylis inclusis, pappi paleis acuminatis , nec apiculatis et achæniis compressis glabris nec tetragonis pilis squamosis tectis. Dedicavimus honori comitis illustrissimi Georg Franc. à 312 KARELIN et KIRILOW. — lantæ Rossiæ indigince. Cancrin, rei industriæ strenui promotoris scientiarumque fau- toris solertissimi. Cancrinia chrysocephala Kar. et Kir. Herba habitu Pyrethri discoidei , cespitosa , tota floccoso-lanata. Scapi e radice plurimi, ad summum 2 12 pollices longi. Folia petiolata , petiolis dila- tatis , imbo obovato vel oblongo pinnatifido, laciniis bi-trilobis integrisve. — Capitula sphærica, diametro semipollicari. Involucri ‘squamæ villis floccosis iectæ. Corollæ aureæ. Has. in glareosis suminarum alpium Alatau, ad fontes fl. Sarchan. F1. Julio. Æ. WALDHEIMIA Kar. et Kir. nov. gen. Capitulum multiflorum heterogamum , floribus radii ligulatis neutris , disci hermaphroditis tubulosis 5-dentatis. Involucrum bi-triseriale, squamis lato-oblongis, obtusis, margine nigro- membranaceis. Receptaculum convexum ebracteolatum. Stylus disci ramis truncatis apiceque solo penicillatis, radii nullus. Achænia (juniora ) erostria, exalata, glanduloso-hirtella , radii calva, disci pappo setoso distorto subuniseriali. —- Genus è subtribu Senecionearum , Doronico proximum , at pappo uni- seriali, setis valdé distortis et divergentibus, paulo quàm in illo latioribus, floribus radii neutris, ligulis discoloribus roseis , in- volucri squamis obtusis totoque habitu diversissimum. Diximus in honorem viri celeberrimi Gotthelf Fischer von Waldheim , fundatoris præclaræ Societatis nostræ meritissimi, zoologi rossici longé celebratissimi atque palæontologi sagacissimi. IT’aldheimia tridactylites Kar. et Kir. Herba perennis, multicaulis, glaberrima. Caules cortice fuscescente obducti, ex loto prostrati, ramosissimi. Folia conferta , cuneata , carnosula, apice triloba, lobis obtusis, rariùs summis acutiusculis. Ramuli monocephali. Ligulæ roseæ integræ aut bidentatæ, disco duplo lougiores, flores disci lutei. Capitula » neglecto pappo, exactè ferè Leucanthemi Sibirici aut arcticz. Has. in glareosis sammarum alpium Alatau ad fontes fluvii Sarchan. Medio Julio florere incipit. Æ. KARELIN €t KIRILOW. — Plantæ Rossiæ indigenæ. 313 RicuTertA Kar. et Kir. nov. gen. Capitulum multiflorum radiatum , ligulis fæmineis circiter 20, floribus disci hermaphroditis 5-dentatis extüs glaberrimis, parce glandulosis. Involucri ovati squamæ 2-3-seriales, obtusæ, mar- gine aigro membranaceæ. Receptaculum epaleaceum convexius- culum. Styli rami truncati apiceque solo penicillati. Achænia oblonga, compressa, sulcata, glabriuscula. Pappi paleæ plurimæ, oblongæ apice eroso-denticulatæ basi subconcretæ. Genus è subtribu Æeleniearum , Bahiæ proximum , at distinctum achæ- niis Compressis sulcatis nec tetragonis, paleis pappi basi sub- concretis, corollis disci extüs glabris, denique patria longè diversa.—Dedicavimus clarissimo Æ/exandro Richter Mosquensi, viro de cognitione botanices meritissimo. Richteria pyrethroides Kar. et Kir. Herba perennis, glaberrima aut tomentoso-sericea, facie et capnulis Pyre- thra nonnulla alpina simulans. Caules adscendentes simplices aut basi subramosi, ramis monocephalis. Folia bipinnatifida, laciniis mucronatis, summa interdum integerrima. Involucri squamæ oblongæ latè nigro-marginatæ. Ligulæ inæqualiter 3-4-denticulatæ , albæ aut roseæ. Flores disci juniores aurei, adalti parüm in rubrum vergentes. Pappi paleæ subinæquales, apice bi-tri-denticulatæ, den!1- culis obtusis. Has. in rupestribus summarum alpium Alatau ad fontes fluvit Sarchan. Medio Julio floret. Æ. | ACANTHOCEPHALUS Kar. et Kir. nov. gen. Capitulum homogamum (? ), floribus omnibus (? ) quinque- dentatis hermaphroditis. Receptaculum nudum. Involucrum biseriale : squamis extimis 5 liberis foliaceis, intimis arcte inter se connatis, dorso aculeis basi bulbosis dense obtec- tis, superné in parte non concreta foliaceis. Corolla cam- panulata breviter 5-dentata: dentibus inflexis conniventibus. Stylus ad nodum incrassatus antheræque basi nudæ inclusæ. Achænia marsinalia plurima dorso cum involucro arctè con- nata, lateribus tuberculatis intus in alam expansis, apice in 314 KARELIN et KIRILOW. — Plantæ Rossiæ indigenæ. rostrum incurvatum abrupté abeuntia; intima 5-6-oblonga , compressa, intüs vix alata in rostrum ipsis longiüs falcatum sensim desinentia. Pappus brevis coroniformis quinquedentatus. — Genus hoc valdè singulare in tribu Cyrarearum subtribum : proprium inter Calendulaceas et Arctotideas ponendum, omni jure constituit. Acanthocephalus amplexifolius Kar. et Kir. Herba annua, simplex aut ramosa, glaberrima. Folia amplexicaulia oblonga grossè dentata , auriculis acutis. Pedunculi axillares, breves, monocephali, apice fistulosi. Aculei involucri deflexi. Corollæ minutæ videntur ochroleucæ. Achænia exteriora illis Chrysanthemi Roxburghii subsimilia , interiora fructus. ! Clematidum æmulant : at omnia glaberrima. Has. in herbidis montium Arganaty Songoriæ, inter fluv. Ajagus et Lepsa. Sub medium Jun mensis legimus plerumque defloratum. ©. PacayrTeris Kar. et Kir. nov. gen. Calyx patulus, basi æqualis. Petala indivisa. Filamenta libera edentula. Stigma indivisum. Silicula supra torum sessilis, ovalis, plana , unilocularis, indehiscens ; valvulis ala angusta elevata incrassata cinctis. Semen pendulum , immarginatum , læve. Funiculus umbilicalis adnatus. Cotyledones incumbentes. — Genus Jsatidi proximum, at distinctum siliculis ala elevata incrassata cinctis, funiculo umbilicali adnato, et habitu alieno. Nomen & verbis græcis rayds crassus et regis ala, ob alam crassam fructus cingentem. Pachypteris multicaulis Kar. et Kir. Herba glaberrima, viridis , multicaulis, caulibus ramosis pareë foliosis. Folia radicalia florendi tempore emarcida , caulina inferiora oblonga, superiora linearia , omnia obtusa, basi auriculato-amplexicaulia, auriculis divergentibus obiusis , foliorum superiorum minutis. Racemi elongati, terminales et axillares, laxi, aphylli. Pedicelli capillares , floriferi erecto- patuli fructiferi penduli. Flores minimi flavi. Stylus nullus. Silicula ovalis, basi obsoletè emarginata , mono- sperma, indehiscens ; ala glaberrima, disco pilis minutis albis pubescente. Funi- culus umbilicalis adnatus, villosiusculus. Has. in salsis Songoriæ ad rivulum Ai, inter fluvios Ajagus et Lepsa. Initio Junni florentem et fructificantem legimus. © ? Q ) KARELIN et KiIRILOW. — llantæ Rossicæ indigenæ. 315 SPIRORHYNCHUS Kar. et Kir. nov. gen. Calyx basi æqualis. Filamenta 2 breviora sterilia, 4 longiora per paria connexa. Siliqua indehiscens ovali-oblonga mono- sperma , stipitem incrassatum turbinatum insidens , apice rostro spiratim-falcato lateribus angustè alato superata. Cotyledones incumbentes. — Genus sanè dE Lsatideis associan- dum. Nomen verbis è græcis oxtpa, linea spiralis, et pèyxes, rostrum, ob fructuum rostrum spiratim falcatum. Spirorhynchus sabulosus Kar. et Kir. Herba annua, vix pedalem altitudinem attingens, plerümque humilior, gla- berrima ; à basi ramosissima. Folia sessilia lincaria remotè dentata , superiora interdum integerrima. Racemi elongati, rariflori, aphylli. Pedicelli filiformes, floriferi erecto patuh, fructiferi horizontales vel deflexi. Sepala linearia. Petala linearia ; sepalis duplo longiora, sordidè alba. Filamenta 2 breviora capillaria , antheras minutas polline destitutas gerentia: longiora dilatata plus quäm ad medium per paria inter se connata. Siliquæ junioris rostrum rectiusculum , adultæ spiratim falcatum , ipsa siliqua cum stipite duplo triplove longius. Has. in collibus sabulosis Songoriæ inter fontem Sassyk-pastau et montes Arganaty. Sub medium Junii floret et fructificat. CryPrrosporA Kar. et Kir. nov. gen. Stamina omnia libera , edentula. Siliqua supra torum sessilis, indehiscens, falcata, in loculamenta 5-6 septis transversalibus crassis divisa , in articulos ( seminibus jàm maturis) non sece- dens. Semina in loculis solitaria , oblonga, notorhizea. — Genus singulare, Ænchonieis adnumerandum , modificato paulum ista- rum definitione. Nomen è verbis græcis xporro, Celo, et omopæ, se- men , ob semina in loculis septis crassis involuta , quasi occulta. Cryptospora falcata Kar. et Kir. Herba annua, erecta, à basi ramosa, tota præter petala pilis furcatis tecta , florens habitu VIE IFR ons bene referens. Folia sessilia , oblongo- lanceolata , uirinque acuta, integerrima. Rami simplices aut parüm ramosi, 516 KARELIN et KIRILOW. — Plantæ Rossiæ indigence. racemo primüm contracto, dein valdè elongato terminati. Flores pedicellis brevis- simis insidentes, minuti. Calyx basi æqualis. Petala calyce paulo longiora, albida, _ungue angusto in laminam obovatam emarginatam desinente. Filamenta libera, edentula. Siliqua matura falcata vel arcuata, pollicaris et longior, pedicello suo vix crassior, 5-6-locularis : septis transversahibus crassis suberosis semina soli- taria includentibus. Has. in arenosis Songoriæ ad fl. Lepsa. F1. medio Junio; fructus malurat Augusto. ©. Bryomorpaa Kar. et Kir. nov. gen. Calyx 5-sepalus. Petala 5 integra, calyce breviora. Stamina 10 basi in annulum coadunata, sepalis inserta. Glandulæ parvæ ad basin filamentorum. Stigmata 3. Capsula turbinata, apice truncata 6-valvis. Semina reniformia, lævia, pauca.— Capsulas non perfectè maturas tantum vidimus , sed ob earum formam singularem plantam nostram ab {renariis necessarié separandam esse credimus. Capsula matura verosimiliter alios characteres genericos manifestabit. Nomen ad habitum plantæ muscoideum alludit. Bryomorpha rupifraga Kar. et Kir. Herba perennis, humilis, glaberrima. Caules numerosissimi in cæspitem densissimam rupibus arctè adpressam congesti, foliis multifariam imbricatis undique densè obtecti,in cauliculos breves divisi. Folia ovata , concava, apice margliueque incrassata , acuminata , recta. Flores in apice caulium solitarni, sub- sessiles, inter folia omnind absconditi. Petala oblonga , integra, virescentia, calyce breviora. Stamina inclinata. Glandulæ parvæ cblongæ inter filamenta ad basin eorum positæ. Has. in rupibus summarum alpium Alatau ad fluvics Lepsa et Sarchan; prope nives æternas. FI. Junio, Julio. . ——— Descriprion d’une nouvelle espèce de Zamia, Par M. Fr.-AnT.-Guiz. Miquez. (1) Zamia Loddisesii Miq. — Caudice...…. Rhachi subspinulosa, (r) Extrait d’une Note intitulée : De Cycadeis Loddigesianis epistola ad vir. el. G. H. de Vriese , quam scripsit Fr.-Ant.-Guil. Miquel , Roterdami, novembre , 1842. MiQuEL. — Vouvelle espèce de Zamia. 317 foliolis erecto-accumbentibus, lanceolatis versus apicem atte- | muato-acuminatis, basi contractis (ferè duodecies longioribus | quam latis) coriaceis , utroque margine, inde ab 1/4 alt. a basi, remotius , versus apicem confertius spinuloso-serrulatis , margi- | mibus subrevolutis. _ Syn. Zamia serrulata Catal. Loddig , n. 1841. — Z. caraca- | sana , n. 199. Has. in America , an in Caracasana ? Ab omnibus quas novi speciebus evidentissime differt, quoad foliolorum formam ad Z. mediam et Z. debilem e longinquo accedit, sed compage et serraturis Z. muricatæ similior. Foliolis in hoc genere longissimis rigidis acute serrulatis, versus apicem valde attenuatis , ad rachin accumbentibus, inter congeneres valde insignis. dei Rhachis subspinulosa. Foliola ad rhachin erecto- ae 19 cent. circiter longa, 1 12-11 cent. 8 mm. lata, elongato- | lanceolata , subinæquilateria, basi angustata, inde à medio vel 1/4 jam all. sensim attenuata acuminata, coriacea, nitidula, nervosa, nervis in pagina inferiore pallidiore magis prominen- tibus, 22-27 circiter, hic illic bifurcatis; marginibus parumper incrassatis subrevolutis; serraturæ inde ab 1/4 alt. a basi (sub- inde in uno margine altius ac in altero, aliquando ad eandem altitudinem) incipientis, spinulosæ , corneæ, duræ , pungentes, sub lente obtusiusculæ, 1 mm. circiter longæ, primüm remotæ, 2 412-171 1[2 cent. distantes, versus apicem confertiores demumque confertæ, 1-1 1l2 cent. distantes et paullo longiores. Sur la végétation des bords de la Meuse, par M. pr La Fons, Dbaron DE MéLicocQ. | Tandis que les naturalistes visitent chaque jour les Pyrénées, les Alpes, le Jura et les Vosges, les montagnes qui, depuis Charleville jusqu'à Liege, confinent la Meuse en d'étroites limites, ont Jusqu'à présent échappé à leurs investigations. Nous parlons \ 318 DE LA FONS. — V’égétation des bords de la Meuse. surtout ici de celles qui, côtoyant ce fleuve de Charleville à Fumay, doivent , sous tous les rapports, attirer les regards du botaniste et même de l’agronome. Déjà, dans les environs de Rocroy, une Flore toute spéciale nous transporte , pour ainsi dire, dans les Vosges. En effet, on y observe tour-à-tour les Viola palustris, grandiflora , etc.: presque tous les Polygala des montagnes vosgiennes ; l’Arnica. montana , le Campanula Cervicaria, le Convallaria verticillata, le Luzula nivea, etc. Arrivé sur les bords de la Meuse , après avoir traversé la vallée de Misére, on rencontre le Digitalis purpurea et le Jaccinium Myrtillus ; le Saxifraga Sternbersri, Willd. tapisse les monticules schisteux de Monthermé ; l’Aype- ricum linearifolium , DC. , couvre à Revin les côtes de la même formation. Sur les bords sinueux de la Meuse, où croît abondamment le Polygonum Bistorta , nous avons observé le Cardamine impa- tiens , le Larnium maculatum , le Stachys alpina , le Galeopsis ochroleuca , Lam. , le Centaurea montana , le Luzula maxima , le Sambucus racemosa , le Senecio saracenicus, le Scabiosa lucida, Will. , le Potentilla canescens , etc. Parvenu à Vireux, une végétation différente nous révèle un sol nouveau; le calcaire remplace la formation schisteuse. Le Digitalis purpurea et le Vaccinium Myrtillus ont cédé leur place au Digitalis lutea (le Digitalis purpurea n'apparaît plus qu’à de rares intervalles). Le Cyrnanchum V'incetoxicum,, V Helle- borus fæœtidus , les Prémula , le Stachys germanica, le Salvi pratensis , les Teucrium , le Campanula persicifolia (que , par« erreur, nous avons indiqué sous le nom de C. medium ), le Buplevrum falcatum ; l'Onopordon Acanthium , le Bryonia divica , qui tous manquent auprès de Rocroy et de Vervins, nous rappellent la végétation des environs de Laon et de Paris, tan- dis que l’Arabis arenosa, le Dianthus vaginatus , le Rosa cuspidata ; Bieb.; à Charlemont, l’Helianthemum pulverulen- tum, Thuil.,le Chrysocoma Linosy ris, l'Artemisia camphorata, le Buxus sempervirens , le Rumex scutatus , le Libanotis mon- tana et le Gastridium lendiserum , sont pour nous un heureux souvenir des montagnes. DE LA FONS.-- Yégétalion des bords de la Meuse. 319 Parmi ces dernières, nous remarquons que l’Helianthemum pulverulentum , V Artemisia camphorata, le Chrysocoma Lino- syris et le Gastridium lendigerum , n'ont qu'une seule station, Charlemont; tandis que le Cynanchum Vincetoxicum , V Helle- borus fœtidus , savancent, en Belgique , jusqu’à Profondeville ; le Buxus sempervirens jusqu'à Moulins ; le Aumex scutalus (que nous venons de découvrir à La Ballée (Nord )et dans l’arrondis- sement de Béthune), le Libanotis montana , le Buplevrum falcatum, VArabis \arenosa, jusqu’à Bouillon , où le Digitalis lutea , si fréquent à Givet, disparait presque entièrement. Nouvezzr FLoRE de la Moselle ; Par J. J. Hocanpre (2° édition, Metz, 1542, Lxxvr et 946, pag. 18 ). * Si nous avons le regret de ne point posséder aujourd'hui une Flore française qui soit à la hauteur de la science, et que l’on puisse comparer au Synopsis de la Flore d'Allemagne de Koch, et si malheureusement nous ne possédons pas encore tous les matériaux pour en rédiger une, il faut reconnaitre , du moins, que nous avons, grâce à plusieurs botanistes zélés, des documens précieux sur la végétation des principales provinces de la France, et, sous ce rapport, la seconde édition que M. Holandre vient de publier de la flore de la Moselle peut être placée au premier rang. L'auteur a mis le plus grand soin non-seulement à réunir les matériaux nécessaires à son travail; maïs il a généralement encore puisé aux meilleures sources littéraires, pour donner à sa Flore la perfection qu’on est en droit de demander aujour- d’hui à un semblable travail. M. Holandre a fait précéder son ouvrage d’un petit abrégé de botanique, qui permettra aux élèves de trouver dansle livre lui-même les renseignemens scien- tifiques nécessaires à son étude. Cet abrégé est suivi d’un tableau synoptique des familles , pour lequel l’auteur a pris pour base l'excellent Syzopsis de Koch. Nous aurions désiré y trouver éga- lement un tableau synoptique des genres. Dans l’énumération de 320 HOLANDRE. — Jore de la Moselle. ses plantes, l’auteur a suivi l'ordre admis dans le prodrome de De Eandolle, Chaque plante est accompagnée d’une description assez étendueet rédigée avec une précision particulière. Les localités se trouvent indiquées avec soin; surtout pour les plantes les moins communes. Outre les espèces spontanées , l’auteur a fait entrer dans le cadre de sa Flore non-seulement les plantes générale- ment cultivées pour leur utilité, mais encore celles qui sont le plus répandues dans les parterres. L'auteur ne propose pas d'espèces nouvelles; la Flore ne renferme qu’une seule plante particulière au département, publiée , en 1838, par M. Khulty : c'est le Linum Leonit, ainsi appelé en l'honneur de M. Léo. Dans sa première édition , M. Holandre l'avait considéré comme le L. montanum. L'auteur n’a admis, à la suite des phénérogames, qu’une seule famille des plantes cellulaires ; celle des Mousses. C’est là, à ce qu’il nous semble , le côté le plus faible du travail: aussi sommes-nous convaincus que, lorsqu'un cryptogamiste exercé explorera avec soin le département de la Moselle, il trouvera un nombre considérable d’additions à faire aux espèces énumérées par M. Holandre. Nous croyons devoir relever une erreur que l’auteur a commise au sujet d’une de ses Mousses. M. Holandre indique, dans le marais des Etangs, le Bryum (Mnium ) cinclidioides Hub.; mais cette espèce n’a été trouvée jusqu'ici que dans les marais de la Scandinavie septentrionale, et, depuis plusieurs années, on a reconnu que la plante de Metz, qui se retrouve encore ailleurs en France, par exemple, dans différentes parties des Vosges, n'est qu’une variété du Mnium affine. Nous terminerons , en recommandant la Æ/ore de la Moselle aux personnes qui s'occupent spécialement de la Flore française. Nous souhaitons en outre voir des Botanistes habiles imiter l'exemple de M. Holandre à l'égard de plusieurs points de las France inexplorés jusqu’à ce jour. AD. STEINHEIL. — Alternance des feuilles. 3921 OBSERVATIONS sur quelques feuilles opposées qui deviennent alternes par soudure, Par Ab. STEINHEIL, chirurgien sous-aide-major. « (OEuvre posthume.) Charles Bonnet a fait connaître une feuille de Grenadier bi- furquée an sommet et résultant de la soudure de deux feuilles (1). De Candolle a publié la figure d’uu fait analogue observé sur le Justicia oxiphy lla (2). En 1829, J'ai eu occasion de faire une observation semblable sur le Su/via verbenaca ; j'ai étudié l’in- fluence de ce fait sur la situation des feuilles de toute la plante, qui étaient devenues alternes. En suivant alors avec attention la germination du Lierre, qui me présenta une fois dans ses coty- lédons une soudure analogue, je trouvai que la position de ses feuilles n’en était nullement changée (3), et qu’à l’état habituel les feuilles de cette plante se conduisent comme si elles succé- daient à des cotylédons soudés, d'où je devais conclure qu'elles résultent de la soudure de deux feuilles opposées normalement. De pareils faits ne pouvaient rester isolés; beaucoup de dicoty- lédones présentant des feuilles alternes distiques, il était ration- nel d'admettre que celles-ci se comportaient comme si les coty- lédons s'étaient soudés et qu’elles étaient alternes par soudure : ausi devait s'expliquer la phyllotaxis des Papilionacées, des Ombelliferes, des Poiygonées , etc. Les faits sur lesquels s'appuie cette explication, quoiqu'ils soient positifs dans toute la valeur du mot, sont peu nombreux, et, sous ce rapport, j'attache quelque importance à en aug- menter la liste ; car , si dans la discussion des théories, les faits (x) Recherches sur l'usage des feuilles (1554), PI, xxx, fig, 2. (2) Organographie, PI. xvrr, fig. 3. (3) Quelques observations relatives à la théorie de la Phyllotaxis, 4nnalrs des Sciences naturelles | septembre 1835. XIX. Boran, — Juin, ai 329 AD. STEINHEIL. — 4/{ernance des feuilles. doivent être surtout appréciés, il est bon aussi de les compter, du moins beaucoup de savans paraissent attribuer une grande puissance d'argumentation à la masse des faits. | M. Geny, jardinier de l'école de médecine à Strasbourg , m'a communiqué l’année passée deux plantes présentant des dévia- tions analogues à celle de ma Sauge: l’une était, si je me lerap- pelle bien, l'Eucalyptus pulverulenta, dont M. Fée à indiqué dans une note de son catalogue la mutabilité des formes (1); mais quoique ces feuilles présentent de grandes variations de position et d'aspect, le fait de la soudure y est très rare : je l'ai ‘ cependant constaté une fois. L'autre était encore nine Labiée, le Betonica stricta ; c'était un jeune individu qui avait levé acci- dentellement dans un pot placé dans une couche sous des châs: sis, de sorte que l’on peut attribuer la soudure à un plus grand M développement : j'ai conservé cet échantillon. La plante n’en était encore qu'à ses feuilles radicales, qui sont fort grandes et au nombre de cinq principales. Toutes les cinq sont alternes, dis- tiques d’une manière aussi risoureuse que possible : la plus an- cienne { l’inférieure) est simple, c'est-à-dire que la soudure des deux feuilles qui se sont réunies pour n’en former qu'une, a été ‘eomplète; les trois suivantes sont bifurquées et parinerviées au sommet, comme les feuilles figurées par De Candolle et Charles Bonnet, que J'ai cités plus haut; la cinquième est de nouveau simple, la soudure y a été complète : elle est superposée à la troisième et à la première ; puis, au-dessus de cette cinquième, le sixième verticille est formé par deux feuilles parfaitement op= posées et rentrant dans l’ordre décussatif, car elles font la:croix avec les deux séries précédentes de feuilles alternes. Les bour- geons axillaires qui naissent de ces feuilles sont formés d’appen- dices irréguliers, dans lesquels il est difficile de déterminer un plan quelconque ; un seul est développé d’une manière un petit régulière : il se compose de verticilles décussatifs, comme le sont ceux de toutes les Labiées; seulement, dans le deuxième, la feuille qui est superposée à la feuille-mère est bifurquée dans ses deux tiers supérieurs, de sorte que ce verticille tend évi- AT RU de ee (x) Cat. Plant. Hort. facult, medic. Argentin. , p. 96. AD. STEINHEIL. — Alternance des feurlles. 323 demment à être formé de trois feuilles. Ges faits, qui ont une grande analogie avec les observations que j'ai publiées, il y a deux ans, sur le Scabiosa atropurpurea (1), confirment entie- rement ce que j'ai dit alors du peu de valeur morphologique des feuilles considérées isolément ; cette opinion est d’ailleurs sentie depuis long-temps par la généralité des botanistes, puis- qu’ils ont reconnu que da position a plus de valeur que le nombre. Une troisième déviation de ce genre m'a été présentée cette année par l’Urtica dioica : une tige de cette plante, d’une fort belle venue, avait des feuilles alternes ; mais les bourgeons qui naissaient dans leurs aisselles étaient à feuilles opposées; la tige, au lieu des quatre côtes saillantes dont elle est marquée habi- tuellement, n’en avait plus que trois (2). Les feuilles sont par- faitement distiques: si parfois l’une d’elles paraît un peu déviée, on s'aperçoit facilement, en suivant les angles et les sillons qui les séparent, que ce fait est le résultat d’une torsion .de l’axe ; enfin, du côté opposé aux feuilles, il n’y a aucune trace d’or- ganes avortés. Ces faits m'ont paru suffisans pour m'autoriser à déclarer que c’est par suite d’une soudure unilatérale que les feuilles de cette Ortie sont devenues alternes. En effet, si c'était par le résultat d’un avortement, on aurait probablement retrouvé quelques traces des organes avortés, ou avortement, devenu complet, eüt été équivalent d’une sou- dure (3); mais si alternance était simplement la conséquence d’une dissociation, ies feuilles décriraient une spirale plus ou moins compliquée : ainsi M. Dutrochet (4) a fait voir que, lors- que les feuilles opposées croisées viennent à se dissocier ; elles (1) Mémoire cité. (2) Dans les plantes à feuilles décussatives , la tige est ordinairement à quatre angles ; mais il se présente deux modifications: dans les Labiées, les Scrophularinées , etc. , les feuilles | a sur les faces , qui sont séparées par les angles ; dans les Orties, la Mercuriale , etc. | elles naissent sur les angles qui sont séparés par les faces réduites à l’état des sillons ; dans les deux cas, si les feuilles viennent à se souder, la tige doit tendre à devenir triangulaire ou | ancipitée par suite de l’alternance. (3) Voyez mes observations sur l'Ulmus campestris , mémoire cité. (4) Observations sur les varialions accidentelles du mode suivant lequel les feuilles sont | | distribuées , ete. ( Nouvelles Annales du Muséum d'Histoire naturelle , 1, in , p. 16 et suiv. | 2T, | | | | 32/ AD. SYEINHHIL. — _Ællernance des feuilles. tendent généralement à former cc qu'il appelle des pentaphylles spiralés, et je partage complétement son opinions. Les feuilles se dissocient parce que, 1° la tendance des parties à s’écarter pour recevoir l'air et la lumière, a pour conséquence de les faire dévier de leur position primitive, où elles seraient superpo- sées (1) : le résultat de cette tendance ne saurait être que de leur faire occuper un plus grand nombre de points, et par consé- quent décrire une spire plus compliquée : ainsi la dissociation ne produira jamais l'ordre alterne distique; 2° parce que les prolongemens descendant des verticilles supérieurs faisant gros- sir l’axe de la plante, augmentant son diamètre, écartent par conséquent les insertions des parties appendiculaires, qui alors, au lieu d'occuper une moitié de circonférence , n’en occupent plus qu’un tiers, un demi , un cinquième , etc. Dans ce cas en- core, la spirale ne devient pas plus simple, mais plus compli- quée ; M. Mirbel a démontré d’ailleurs que dans les plantes où les paires de feuilles sont réunies par de petites brides, la disso- ciation est impossible (2), et plus tard nous avons montré (3) J'origine de ces petites brides. MM. Bravais ont donné récem- ment une autre explication; ils appellent ces plantes des plantes à feuilles rectisériées (4). Il est vrai que je n'ai pas ici trouvé de feuilles à demi dessou- dées, comme cela se voit dans les cas mentionnés précédemment; mais ce qui est au moins aussi concluant et a l’avantage de pré- senter, si l’on peut s'exprimer ainsi, une autre époque du phé- nomène , c’est qu'à l’une des articulations de la tige, je vois, au lieu d’une seule feuille qu’il en naït deux du même côté : ce n’est donc qu’un dessoudement un peu plus grand et pourtant « encore incomplet ; car à l’aisselle de ces deux feuilles je ne vois qu'un seul bourgeon situé entre elles; de plus, la largeur des (x) Voyez à ce sujet le troisième Mémoire de Bonnet ( Recherches sur l'usage des feuilles, 1754); (2) Mémoires sur l’anatomie et la physiologie des Labiées (4rnales du Museum d'histoire naturelle, 1810, chapitre 11, pages 123 et suiv. ), — Journal botanique de Desvaux , 1813, tome 11, page 130. (3) Mémoire sur la tige du Zamium album ( Annales des Sciences naturelles, février 1834). (4) Voyez dans l'Znstitut, mai 1837, n. 210, le rapport de M. Brongniart. re AD. STEINHEIL, — .“Ællernance des feuilles. 329 feuilles de cette tige et l’irrégulière nervation de l’une d'elles, sont encore des indices de soudure. Il est assez curieux de voir que les observations de ce genre que j'ai recueillies, sont faites presque toutes sur des plantes dont les analogues ont également les feuilles opposées : on pour- rait m’objecter ce fait, en en concluant que , si la cause de l’al- ternance était telle que‘je le prétends, la transition devrait être plus fréquente dans les espèces voisines de celles à feuilles al- ternes ; je répondrai à cette objection par l'exemple du Lierre : et puis il est naturel que ceci arrive précisément là ou les feuilles sont rigoureusement opposées ; car, étant situées sur le même plan, elles ont plus de chances pour se souder que si elles étaient écartées en hauteur à leur point d’insértion. La famille des Urticées me fournit aussi une exceilente réponse, car elle possède des genres à feuilles alternes : il est vrai, et cela est assez remarquable, que les Orties à feuilles alternes parais- sent l’être plutôt par dissociation que par soudure; c’est du moins ce que j'ai cru remarquer par l'inspection des Urtica nivea, ca- nadensis et du Splitgerbera biloba : dans cette dernière espèce, on trouve des tiges à feuilles décussatives et réunies par un petit bourrelet, comme dans l’Urtica dioica (1); d’autres ont des feuilles ternées (2), mais comme elles les ont à tous les verti- cilles , que les trois feuilles sont situées exactement sur le même plan et qu’elles alternent rigoureusement de verticilles à verti- cilles , il est évident que c’est par dédoublemeni qu’elles ont acquis ce nombre; enfin il y en a qui ont des feuilles alternes par dissociation et non par soudure, car, 1° elles ne sont pas plus grandes que les autres; 2° avec leur base et leurs stipules , elles n'embrassent jamais qu’une demi-circonférence de l'axe ; enfin dans le sommet du jeune scion, on voit que les feuilles sont décussatives, quoique les paires soient déjà sensiblement inégales. Nous regarderons les feuilles des Müriers comme obéis- sant aux mêmes lois que celles des Orties, quoique les stipules (x) Ce qui fait penser que l'impossibilité de la dissociation dans ces plantes n’est pas auss absolue que M. Mirbel l’a cru. (2) Le Cannabis sativa est une des plantes que j'ai vues lever avec trois cotylédons. 326 AD. STEINUHEIL. — Æl{crnance des feuilles. plus élargies y soient embrassantes, et que les feuilles semblent quelquefois aussi bien distiques que celles de lOrme; mais elles paraissent décussatives, dissociées, si l’on se donne la peine de détordre l'axe en rendant obliques les saillies qu’il présente. Si nous passons aux Figuiers, nous regarderons leurs feuilles comme véritablement distiques, car elles le sont presque rigoureusement dans le bourgeon, et chacune d'elles embrasse successivement et d’une manière complète toutes celles qui lui succèdent à l’aide de sa base élargie en une énorme stipule, tout-à-fait comparable « à l’Ochrea des Polygonées. | ::. 1000 Du reste, je dois faire remarquer qu'il est rarement très facile de déterminer avec certitude si des feuilles sont alternes par soudure ou par dissociation; c'est pour cela que j'ai insisté assez longuement sur les caractères que j'ai mis en usage ci-dessus dans ces déterminations : malheureusement je n’ai pas pu, pour les vérifier, employer l'étude de la germination , qui fournit gé- néralement des caractères assez décidés. Dans les Monocotylédones, la plantule présente généralement | des feuilles distiques, et je n’ai rien de particulier à dire à ce sujet. Dans les Dicotylédones à feuilles décussatives, les premières feuilles sont en croix avec les cotylédons ; celles de la deuxième paire leur sont superposées ; puis , si les feuilles doivent se dis- socier, on les voit devenir de plus en plus inégales dans leur» position ; l’une se développe un peu plus tard que l’autre, l'axe se tord plus ou moins, les cotylédons se rapprochent d'un côté, les feuilles primordiales de l’autre, d’où il résulte qu’il s'ouvre un plus grand espace du côté où les cotylédons se sont écartés. Ce grand écartement est occupé alors par une des feuilles de la seconde paire ; l’autre, rapprochée d’un cotylédon, d’une feuill primordiale, et s'élève plus haut et se développe un peu plus tard, mais on reconnaît encore bien la disposition décussative;« quelquefois la dissociation est tellement précoce, que l'une des S feuilles primordiales s’accroit beauconp plüs vite que l'autre, et alors on peut être embarrassé ; car ceci ressemble beaucoup à la germination des plantes à feuilles soudées. Chez celles-ci, la première feuille se développe d’abord, et elle est interposée aux cotylédons, de même que nous avons vu ci-dessus une feuille D JR EN < AD. STEINHEHIL. -—— Æ{/lernance des feuilles. 327 soudée interposée aux ieuilles opposées dans le Betonica stricta, seulement ici c’est l’inverse , ce qui ne fait rien à ia chose ; car il suffit de jeter les yeux sur une Labiée pour voir que ces rela- tions de phyllotaxis sont les mêmes, soit qu’on les considère de haut en bas, soit de bas en haut; la seconde feuille qui se déve- ioppe après la première, est enveloppée par elle et de plus lui est opposée (e diametro) ; la troisième vient ensuite, opposée à la seconde, qui l'enveloppe et est superposée à la troisième; la quatrième est superposée à la cinquième et ainsi de suite (Vigne, Polygonum , Papilionacées, Lierre , Tilleul, etc. ). Ainsi, dès que l’on se sera assuré de la position de la troisième feuille, on pourra décider si ies feuilles sont alternes véritable- ment ou si elles ne sont que dissociées ; et quoique ces deux cas se trouvent souvent dans le même genre, j'espère pouvoir dé- montrer bientôt que le résultat de ces recherches ne sera pas sans influence sur la végétation; cependant je dois convenir qu’elles sont souvent fort difficiles, et il y a déjà, même dans. la plante jeune, des torsions assez constantes dans les mêmes especes , qui masquent plus ou moins l'évidence des faits. Recurxecues sur l'activité capillaire des légumens extérieurs de. quelques plantes, Par J.-J.-F. ArenDr, à Osnabrück. (Extrait du Flora , 1843, page 153.) La propriété annoncée ci-dessus dépend de ce que certaines plantes, au moyen de leurs tégumens extérieurs, font menter le long de leurs tiges l’eau dont elles sont entourées à la base, _ la distribuent sur les rameaux, les pétioles, le limbe des feuilles, et la laissent retomber à terre par l’exirémité de ces dernières. J'ignore si ce phénomène a déjà été observé ou publié quelque part: il est certain qu'aucun de nos physiologistes modernes n'en font mention, et cette considération m'engage x publier les observations qu’on va lire et qui sont dues à un simple hasard. 328 J. ARENDT. — Action capillaire des poils. En été 1835, j'avais rapporté chez moi quelques tiges fraîches d'Urtica dioica , je les avais distribuées dans plusieurs bocaux, pour examiner avec toutes les facilités désirables lirritabilité des étamines. Toutes les fois que je vins auprès de mes plantes, je trouvai, autour des vases où je les avais mises , quelques gouttes d'eau , ce que j’attribuai à un déplacement du vase de la part de personnes étrangères. Je les plaçai donc de manière à ce qu'il ne fût plus possible de les déranger ; mais j'obtins con- stamment les mêmes résultats, et quel ne fut pas mon étonne- ment quand je vis tomber à mes yeux une goutte d’eau qui se trouvait suspendue à l'extrémité d’une feuille. Je portai alors toute mon attention sur ce nouveau phénomène. J'ajouterai que les expériences suivantes furent non-seuilement continuées pendant tout l'été de l’année 1838, mais encore que les plantes douées de cette capillarité l’ont invariablement conservée. Je coupai nettement une tige d’Urtica dioica à ses deux extrémités, en ne conservant qu'un tronçon, muni de deux feuilles opposées ; je le plaçai dans l’eau, de manière que le pétiole formait un angle de 30 à 45 degrés avec le niveau du liquide, et l’axe de la tige un angle droit avec sa surface , qui touchait seulement l’aisselle foliaire de laquelle j'avais retranché les rameaux. L’eau s’éleva alors dans la rigole qui se trouve à la face supérieure du pétiole, suivit la nervure principale de la feuille, et retomba goutte à goutte de son sommet. Quelquefois, et avant que l’eau ne se füt réunie en une goutte assez pesante« pour vaincre la force attractive, elle se distribuait sur toute law surface du limbe, de façon à se répandre dans toutes les dépres- sions qui accompagnent les saïllies formées par les différentes nervures. L'eau au retombait en gouttes ou disparaissait, soit par suite de l’évaporation, soit par suite de l'absorption exercée par la surface de la feuille. La distribution de l’eau à la surface du« limbe s'opère également quand on donne au pétiole une position perpendiculaire, et à la lame une position horizontale, et même alors que le pétiole et le limbe s'élèvent perpendiculairement dans l’eau , ce qu’il est facile d'obtenir au moyen d’une fiole à goulot étroit. En tournant en divers sens ce petit appareil de physique, on remarque distinctement le cylindre d’eau qui s’é- J. ARENDT. — Action capillaire des pouls. 329 lève dans l’étroite cannelure du pétiole, Un liquide coloré fait encore mieux reconnaître ce phénomène. Lorsqu'on applique dans cet état la feuille sur un papier blanc non collé, on voit s'y déposer le liquide coloré. Comme je l'ai dit, j'ai poursuivi de diverses manières ces expériences pendant tout l'été de 1838, pendant lequel j'ai fait les observations suivantes. Au commencement de l'été, époque où la plante se trouve encore dans toute sa vigueur, le phénomène en question s’opère bien plus rapidement et plus sûrement qu’à la fin de l'été ou à l'approche de la maturation des graines. L'état du ciel et de lat- mosphère n’exerce aucune influence sur le phénomène, comme je m’en suis convaincu par des expériences très variées. Il est es- sentiel de renouveler l’eau assez souvent pour éviter l’influence que pourrait exercer la viscosité qu’elle acquiert. Les causes qui peuvent empêcher en outre l’opération de se faire régulièrement sont la callosité qui existe aux deux extrémités du pétiole; les tumeurs déterminées par des piqûres d'insectes aux deux bords du pétiole ; l'emploi d’une eau impure; l’action trop forte de la chaleur , déterminant soit une évaporation trop rapide du liquide , soit un engorgement dans les conduits capillaires. On doit également tenir compte, pendant les grandes chaleurs et par une température très sèche, de la poussière qui se dé- pose dans la rigole pétiolaire et qui empêche l'ascension du filet d’eau. À ces obstacles, il faut ajouter encore l’enduit oléagineux qu'exsude Ja plante, surtont au moment où son activité vitale commence à diminuer. C’est à l'état maladif de la plante sou- mise pendant plusieurs jours de suite à l'expérience, qu’il faut attribuer la cessation du phénomène de l’action capillaire, lors- qu'elle vient à s’interrompre par intervalles sur l’une ou sur l'autre feuille, pour reprendre cependant plus tard, jusqu’à ce que tout l'appareil cesse de fonctionner. Dans l’Urtica urens , où n'obtient jamais des résultats aussi précis et complets : l’eau s'élève dans les pétioles, se distribue lentement sur les nervures et finit par s’évaporer. Les poils qui ne jouent pas un rôle secondaire dans cette action capillaire sont, dans l’Urtica urens , de deux espèces : les uns sont minces et courts , les autres gros et longs. Les premiers qu'on rencontre 330 J. ARENDT. — Action capillaire des poils. surtout vers la rigole du pétiole, sur le calyce et vers les parties supérieures de la tige, existent en moins grand nombre à la face inférieure des feuilles, manquent complétement sur la face supérieure et sont supportés par un petit tubercale:ils sont co- niques et pliés à leur partie moyenne, de sorte qu'ils sont presque horizontaux et parallèles au plan du levier; ils sont diaphanes, inégaux et couverts de nombreuses proéminences;ils se remplis- ! sent d’eau qui lisse quelquefois les tubercules aigus et ressemblent « souvent, lorsqu'on les observe à de forts grossissemens , aux “ arêtes dentelées dediverses graminées. Les seconds se composent de quatre parties distinctes du sommet conique, du tubercule ar- rondi(sur lequel ils sont souvent implantés obliquement),quiles # réunit à la base, et enfin de la proéminence vésiculeuse, transpa- « rente de l’épiderme. Les parties inférieures se composent de tissu cellulaire et sont remplies de chlorophylle. Du reste, la partie supérieure est de deux tiers plus longue que lesinférieures. Cette seconde espèce de poils se rencontre éparse sur la tige et sur les deux faces des feuilles. Les poils de l’Urtica dioica sont également de deux espèces ; cependant ceux de la première espèce sont moins rudes et moins dentelés. Les deux espèces É d'Orties offrent une grande différence sous le rapport de leur villosité. Si, dans VU. urens, les poils de la premiére sorte n'existent qu'en petit nombre ou s'ils y manquent même com: plétement, ils se rencontrent, au contraire, en grand nombre dans VU. dioica ; et si les poils de la seconde sorte se trouventen, petite quantité, ou s'ils manquent entierement dans VU. dioica, ils existent en très grand nombre dans l’U. urens , comme ons peut le voir nettement sur les feuilles et les pétioles de ces deux espèces. | Le BPallota nigra m'a présenté une activité capillaire plus grande encore que l’Urtica dioica. Je le soumis aux expériences! suivantes : je plongeai, dans un verre cylindrique d'environ ï 75 millimètres de hauteur et de 40 millimètres de diamètres renfermant soixante grammes d’eau , un tronçon de la tige du Ballota , muni de deux feuilles, de manière que l'extrémité inférieure n’atteignait pas le fond du vase. Pour le reste, Je suivis la méthode indiquée pour lUriica dioica. Un tronçon J. ARENDT. — Æction capillaire des poils. 331 semblable fut plongé dans une fiole à goulot court et étroit. Dans le premier vase, l’eau s’éleva perpendiculairement le long de la tige, suivit le pétiole placé obliquement, se distribua dans les sillons de la surface de la feuille, et se réunit à l'extrémité du limbe et à celle de quelques dentelures voisines, d'ou elle retomba en quantité considérable. Ce phénomene continua jus- qu’à ce que les deux tiers de l’eau fussent absorbés ; et, bien que l'extrémité inférieure de la tige se trouvât encore plongée dans l’eau , l'activité capillaire cessa. C’est à ce moment que la capillarité prépondérante paraît être arrivée à son minimum et être neutralisée par l'attraction plus forte que l’eau exerce sur elle-même. Il suffit de renouveler l’eau pour faire reparaitre les phénomènes. Dans le second vase, tous ces phénomènes n’eurent pas lieu ; l’eau ne pouvait s’y élever qu’autant qu’elle atteignait l'angle formé par le pétiole à son point d'insertion sur la tige. Si cette dernière s’humectait encore, de manière que l’eau se trouvât fort basse, elle ne parvenait cependant pas à élever le liquide jusqu’au sommet de l'angle en question. Il semble que l'ouverture large ou étroite du vase exerce quelque influence sur l’activité capillaire, puisque, dans le verre n° 2, et malgré toutes les précautions possibies , ja tige fut continuellement soumise à l'attraction des parois du vase, et que, par suite de la plus grande affinité qui existe entre l’eau et les parois en question, qu'entre le liquide et l’épiderme velu du Ballota, la tige devrait rendre une partie de l’eau qu'elle avait attirée. Les poils qui recouvrent la tige et les nodosités du Ba/lota re- posant sur une base très faible comparativement à leur lon- gueur , ils sont rudes, inégaux, partagés, et divisés comme le chaume de la plupart des Graminées , en deux ou trois parties par autant de nœuds ou de tubercules très faibles comparative- ment à leur longueur. Les poils du pétiole et ceux de la face su- périeure des feuilles ne différent des autres que par leur plus grande transparence et par un calibre plus large. Dans le Leonurus Cardiaca , qui présente un pétiole à rigole étroite , l’activité capillaire était tellement active, que l’eau, bien qu'elle se trouvât, dans les deux vases , à environ 30 milli- mètres au-dessous de l'angle foliaire, fut soulevée cependant 332 J. ARENDT. — Action capillaire des poils. dans le vase n° 2. Un examen plus attentif me fit voir que la tige de l’exemplaire employé à mes expériences se trouvait sur- tout recouverte, aux angles, d’un duvet court, très dense et presque tomenteux sur les feuilles. On voit clairement par là combien les poils dont une plante se trouve recouverte, exercent d'influence sur l’action capillaire. 1l est évident qu'ici cette ac- tion s’exerçait avec toute la force attractive des parois du vase, et que de cette manière elle surmontait l’obstacle qui s'était présenté dans le Ballota nigra. Dans un Ageratum cæruleum , je remarquai une activité ca- pillaire bien plus grande que dans l’'Urtica dioica et le Ballota, soit sous le rapport de la vitesse de succion, soit sous celui de la quantité d’eau absorbée. Je vidai, en effet, au-delà des deux tiers le cylindre n° 1, dans lequel j'avais placé le Ballota nigra , et J'aurais vu pomper une plus grande quantité d’eau , si la plante n'était pas morte chaque fois qu’elle se trouvait ainsi placée hors de l’eau. Les poils de la tige, du pétiole et des teuilles de l’4ge- ratum sont divisés en huit, rarement en douze loges, par autant de cloisons ; ils reposent sur une base légèrement renflée, et leurs articulations sont semblables à celles des tiges des Joncées. À l'état sec, ils offrent presque l’aspect d’une Conferve, parti- culiérement du Conferva prolifera Roth, tel que Dillenius (ist. nusc., t. V, fig. 17) la représente. Dans le Physalis Alkekengi, quise trouvait plongé dans l'eau jusqu'à l'angle formé par le pétiole, le phénomène de la capilla- rlté se montra, à la vérité, dans tout son développement, mais il n'y dura que très peu de temps, bien que les feuilles et les pé- tioles cannelés fussent recouverts de, poils. Cette plante suçant en outre l’eau avec facilité et en grande quantité, je n'ai pu empécher les feuilles de s'élever obliquement et de se redresser, et l'égouttement de l’eau , comme dernier degré de l’activité ca- pillaire, cessa subitement au sommet de la feuille. La raison la plus simple et la plus naturelle de la cessation de cet égoutte-" ment dépend sans doute de ce que l'absorption de l'eau, en dé- terminant l’extension et le gonflement du parenchyme et de l'é-. piderme , entraîne ainsi l’écartement de toutes les parties. Dès- tors les poils, de leur côté , comme agens de l’activité capillaire; 1. ARENDT. — Aclion capillaire des poils. 333 se trouvant plus écartés les uns des autres, amènent un de- rangement dans l’ordre des phénomènes de la capillarité. Une semblable interruption dans la capillarité peut même quelque- fois se présenter sur les individus bien portans et robustes, doués, quant à l’égouttement, d’un plus haut degré d'activité capillaire, par exemple, dans l'Urtica dioica , le Ballota , V'Age- raturm. Ce cas cependant s’est présenté fort rarement ; cepen- dant il faut encore tenir compte ici de la faculté qu’offrent les stomates d’absorber de l’eau par l'épiderme supérieur. Dans des plantes qui présentent une äctivité capillaire rapide, forte et complète, comme celles citées plus haut, et qui, du reste, sont encore en plein accroissement végétatif, cet empêchement se trouve contrebalancé sans grand’peine ni danger. [’eau s’é- coule alors par dessus les pores de l’épiderme avec trop de vitesse et en trop grande quantité, pour qu'ils puissent avoir le temps de diminuer, par labsorption , la quantité d’eau nécessaire à la formation des gouttes. Dans les plantes, au contraire, à activité capillaire lente, peu active, incomplète, telles que celles qui rentrent dans la catégorie de l'Urtica urens, les pores ont le temps et la force nécessaires pour absorber l’eau qui y arrive en petite quantité, et pour ralentir, voire même pour empé- cher, la formation des gouttes au sommet de la feuille, On obtiendra le même résultat, en soumettant à l'expérience des plantes où la végétation est arrivée à son dernier terme. On peut y ajouter encore d’autres empêchemens, par exemple, l’état de sécheresse auquel se trouvent réduites, par suite de l’évaporation, les matières hétérogènes qui se trouvent mélées à certaines eaux, ét l'influence délétère qu’elles exercent sur la capillarité. Le Clinopodium vulgare et le Betonica stricta w'offrirent une activité capillaire extrêmement faible , de quelque manière qu’ils furent placés dans l’eau. Celle-ci s’éleva, à la vérité, dans la rigole du pétiole ; mais elle se répandit bientôt sur la surface des feuilles et absolument comme nous l’avons vu par l'Urtica urens,avec cette différence qu’elle n’y fut jamais portée plus haut que le sommet de ja feuille. Les poils des deux plantes en ques- tion offrent une surface légèrement irrégulière : ils sont divisés, 334 5. ARENDT. — Action capillaire des poils. comme les chaumes des Graminées, en cinq ou huit: articles , et se trouvent implantés sur une base conique. Dans le Galeobdolon luteum , l'eau se perdit déjà avant d'at- teindre le milieu de la lame, et dans le Galeopsis ochroleuca, qui offre une pubescence très fine et tendre, je réussis à peine à la faire monter jusqu’à la base de la feuille. Le Scrofularia vernalis, malgré la disposition d'ailleurs si favorable de ses feuilles, me donna les mêmes résultats. Toute la plante est assez grasse au toucher , et la rigole du pétiole y est en outre assez large. Les poils de longueur considérable qui recouvrent la tige, les rameaux, le pétiole et la lame des feuilles paraissent presque articulés. À leur extrémité libre, ils s’épais- sisent en un pédicelle court, très mince, qui porte à son som: metun, rarement deux tubercules ou glandes qui sécrétent une liqueur huileuse. Traités par l'eau , ces poils en absorbent une grande quantité et acquiérent par là une parfaite transparence. Les Silphiurmn perfoliatum et connatum ne mw'offrirent au- cune activité capillaire, bien que l’eau demeurât long-temps dans l’enfoncement en forme de bassin qu'offrent les bases des feuilles soudées, et qu'elle fût continuellement renouvelée. Je ne trouvai aucune disposition à l’action capillaire aux Mercuria- lis perennis , Mentha sylvestris et aquatica ; Stachys sy lvatica et peregrina, Lamium album , Galeopsis Ladanum , Tetrahit et versicolor, à plusieurs Hieracium à feuilles larges et laineuses. Quant à l'explication de ce phénomène en général , elle peut convenablement, se déduire de la théorie de l’action capillaire, parce que les poils plus ou moins'touffus, plus ou moins longs, et offrant toutes les directions possibles, laissent entre eux de très petits espaces et forment de cette manière en quelque sorte des tubesétroits qui, dans les circonstances favorables, pompent l’eau aussi bien que le font des bandes de papier non collé, de drap ou de toile, des éponges, l'amadou, du pain tendre, des pelottes de neige, des mèches , du sucre et d’autres corps poreux. L EE S TI. B. DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. 335 Dixièue Nonce sur quelques plantes Cryptogames , la plupart binédites, récemment découvertes en France, et qui vont pa- raëtre en nature dans la collection publiée par l’auteur, J. B. H. J. DEesmazières. ConIoOMYCtTES. 1. Pestalozzia funerea, Nob. P. äcervula amphigena, atra, sparsa, erumpentia, epidermide tenuiter mar- ginata. Sporidiis fusiformibus, brevi pedicellatis, utrinque hyalinis, 4-septatis, articulo supremo appendicibus filiformibus coronato; filis 3-5, tenuissimis, sim- phoibus, hyalinis, brevibus, rectis, divergentibus. Hab..in folus emortuis Thuyarum. En faisant connaître dans ces Annales (tome 13, 1840, p. 182) le Pestalozzia Guepini , nous avons fait remarquer qu’il fallait encore ajouter à ce genre nouveau une ou deux autres espèces inédites. C’est une de ces espèces, que nous avons eu occasion d'étudier depuis cette époque, que nous publions ici en y ajou- tant une variété remarquable. Le type dont nous nous occuperons d’abord croit sur les feuilles sèches ou simplement mortes de plusieurs Thuyas. 11 occupe principalement celles des derniers rameaux encore atta- chés à l'arbre, et vient également sur les deux faces. Les tuber- cules naissent sous l’épiderme, le déchirent et en demeurent en- tourés, comme la petite collerette blanche et frangée de cer- tains Urédos. Ces tubercules noirs, courts, cylindriques et un peu coniques, finissent par s'étendre sur le support, à la manière des Melanconiums , et leur substance présente au microscope de nombreuses sporidies fusiformes, pourvues de quatre cloi- sons , formant cinq loges dont les trois du milieu sont d’un brun olivâtre clair, et celles des extrémités hyalines. L'une de ces der- nières est constamment munie d’un pédicelle également hyalin, court et simple ; et l’autre, presque pointue , est couronnée par 336 3. B. DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. trois , quatre, rarement cinq filamens simples, droits et tres ténus, moitié plus courts que la sporidie, dont la longueur est d'environ -- de millimètre. Cette espèce diffère du Pestalozzia Guepini (P. Crypt. édit. 1, @ n. 1084 ; édit. 2, n. 484) par son port et par ses sporidies plus plus grosses , un peu plus longues ; par son pédicelle très court ; enfin par son appendice, composé de filamens droits, divergens, moitié au plus de la longueur de la sporidie, tandis que dans le Pestalozzia Guepini ils dépassent ordinairement cette longueur, et retombent souvent sur elle. On en compte trois, rarement quatre dans cette dernière espèce , et trois à cinq dans le Pes- | talozzia funerea. La forme de la sporidie peut seule distinguer encore notre espèce du Pestalozzia Pezizoides, que M. De Notaris a trouvé sur des sarmens de vigne. Dans sa plante, qu’il a bien voulu nous communiquer, les sporidies sont un peu plus longues , à cinq cloisons. Les filets appendiciformes sont au nombre de trois à huit, plus longs , souvent bifurqués et retombant sur la sporidie , qui n’est pas toujours pédicellée. Dans ce dernier cas, le pédicelle est remplacé par deux ou trois filets trés courts, mais analogues à ceux qui surmontent l’autre extrémité. Var. 8. heterospora, Nob. Sporidiis aliis longe pedicellatis, 5-septatis, articulo supremo appendicibus destituto; ahis brevi pedicellatis, 4-septatis, articulo supremo appendicibus coronato. | Habit. in folus emortuis Cupressuorum. La sporidie , dépourvue d’appendice filiforme, a d’un trente- cinquième à un quarantième de millimetre de longueur; son pédicelle caduc égale cette longueur ou la dépasse; les autres sporidies sont semblables à celles du type. 2. Coniothecium Amentacearum, Corda, Icon. Fung. 1 , p. 2 fig. 26. — Nob. PI. Crypt. édit. 2, fase. xvir. Melanconium conglomeratum , Link. , Sp. 2, p. 92. — Nob. PI. Crypt. édit. 1 ,n. 228. Parmi les espèces assez nombreuses que renferme le genre 3. B. DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. 337 Coniothecium , nous signalons ici lune des plus communes en France , afin d'établir la synonymie ci-dessus, que M. Corda n’a point fait connaître, et que nous croyons exacte quant à l'espèce de M. Link, qui peut, du reste, se rapporter aussi à d’antres espèces voisines. Quant à la Coniomycete, publiée au n. 228 de nos Cryptosames de France, nous ne conservons aucun doute sur son identité avec celle qui nous occupe, et que l'on trouve, en hiver et au printemps , sur les branches sèches et même sur les rameaux de divers Sa/ix. HYPHOMYCETES. 3. Stilbum aurantiacum , Babington. St. gregarium. Capitulo hemisphærico, cinnabarino; stipite elongato, fibroso, rigido, inferne incrassato brunneo. Sporulis magnis, oblongis, obtusis, hyalinis. Hab. ad ramos emortuos Ulmi. Clavaria coccinea , Sow. Engl. Fung.t. 204 (figures à gauche). — Tubercularia vulgaris, var. Fr. Syst. Myc. et Auct. Par sa couleur, cette espèce est voisine du S#/bum cinnabarr- num, Mont. et du Stilbum lateritium, Berk. Elle a été confondue par plusieurs auteurs avec le Tubercularia vulsaris,et l’on se ren- dra compte difficilement d’une réunion aussi bizarre, lorsqu'elle s'en distingue si bien, non-seulement par le caractère de ses sporules, deux et même trois fois plus longues et plus grosses que dans toutes les Tuberculaires qui naus sont connues, mais encore par la présence d’un long pédicelle , composé , comme dans le Stilbum vulgare, de fibres qui s'épanouissent au sommet en un capitule recouvert par les sporules. Ses individus , disposés sans ordre , mais assez rapprochés , se soudent quelquefois par leur base , au nombre de deux ou trois. La hauteur totale du Cham- pignon est d’un millimètre et demi. Le pédicelle, d’un brun rouge , surtout inférieurement, participe de la couleur du Capi- tule vers son sommet. Il est renfléà la base , un peu luisant, et sillonné, du moins à l’état de dessiccation dans lequel nous l’ob- servons ; il se termine par une tête semi-globuleuse, absolument semblable, pour la consistance et la couleur, au Tubercularia vulgaris. Cette tête a un demi-millimetre et le pédicelle un milli- XIX. Boran. — Juin, 22 338 J. B. DESMAZIÈRES. — Cryptogarnes nouvelles. mètre. Les sporules sont oblongues, quelquefois ovales, un peu inégales en longueur; mais, terme moyen, elles ont un soixante-quinzième de millimètre. Elles sont hyalines et obtuses aux extrémités. Nous avons trouvé cette espèce élégante , au mois de septem- bre , sur des rameaux secs d'Orme ; elle sortait de dessous leur épiderme. PYRENOMYCETES. 4. Leptostroma Pinastri, Nob. L. perithecium epiphyllum, rotundatum, convexum , umbonatum, nitidum, nigrum , demum totum secedens. Sporidüs minutissimis, cylindricis; sporulis 2, globosis, opacis. Hab. ad folia dejecta pinea. Hieme et vere. Ce Leptostroma a de grands rapports avec le Leptostroma Scirpinum. Ses sporidies , une fois plus grandes que dans cette espèce, ont environ un cent cinquantième de millimetre de lon- gueur; les deux sporules que chacune d’elles renferme occupent aussi les extrémités. 5. Leptostroma litigiosum , Nob. | à L. perithecium subrotundum, minutissimum, punctiforme, sparsum, vel con- glomeratum, brunneo-nigrum , subopacum, demum totum secedens. Hab. in stipitibus Pteridis aquilinæ zc Osmundæ regalis. Vere. Sclerotium Pteridis , Pers. in Moug. et Nest, n. 673! Cette espèce, considérée par M. Fries comme un état abortif du Leptostroma filicinum , type (Moug. et Nest, n. 476! — Fr. Scler. n. 65! — Nob. PI. Crypt. édit. 1, n. 999; édit. 2 n. 209), nous paraît également distincte du Leptostroma Pie ridis Ehr., que nous avons donné au n. 7964, édit: 1, et au n. 37 1, édit. 2, et que l’auteur du Syséema Mycologicum , et M. Wall: roth( Comp. FI. Germ. ) réunissent aussi au Leptostroma filici- num. Elle doit être plutôt rapprochée du Leptostroma vulgare, Fr. (Nob. édit. 1,n. 786), dont elle se distingue cependant par ses périthéciums encore plus petits, moins noirs et presque opaques. Il faut retrancher de notre n. 784, édit. 1 , et n. 371, | | | | | | | | 3. B. DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. 339 édit. 2, la synonymie de Pers. in Moug., qui appartient exclu- sivement à la plante ci-dessus. 6. Septoria Graminum , Nob. S. hypophylla. Peritheciis inrato-prominulis, perexiguis, nigris, numerosis, aggregatis, poro apertis, intra nervos in series parallelas dispositis. Sporidiis linearibus, rectis vel flexuosis ; sporulis vix distinctis. Hab. in folus siccis Graminum. Vere. Sphæria recutita, Fr. Syst. Myc. 2, p. 524. Les périthéciums de cette espèce sont invisibles à l'œil nu, et plus petits, ‘plus rapprochés que dans le Septoria Tritici. As forment, par leur réunion, des taches allongées, grises et comme nébuleuses. Une légère altération du support contribue aussi à cette couleur. Les lignes formées par ces périthéciums n'ont en largeur que l'intervalle qui se trouve entre deux nervures; mais leur longueur s'étend de deux à trois centimetres. Elies sont rarement solitaires ; le plus souvent on les voit disposées longi- tudinalement côte à côte. Les sporidies , un peu plus fines que dans le Septoria Tritici, ont un vingtième de millimètre de longueur. Nous avons remarqué que l’une des extrémités était plus grosse que l’autre. 7. Septoria Daphnes , Rob. — Nob. PI. Crypt. S. amphigena. Maculis viridulis, irregularibus, indeterminatis, Peritheciis perexiguis, sparsis vel gregarlis, epidermide tectis ampullaceiformibus palli- dis. Cirrhis albidis. Sporidüis clavatis brevioribus, apice acutis, sporulis 2-4, minutissimis, globosis, subhyalinis. Occurrit in foliis longuescentibus Daphnes Mezere:. La forme seule de la sporidie distinguerait parfaitement cette espèce de toutes celles que nous avons décrites Jusqu'ici, si, à ce caractère essentiel, on ne pouvait point en ajouter d'autres ; mais , contrairement à la plupart des Septoria connus , qui font prendre une couleur particulière aux places des feuilles où les périthéciums se développent, celui-ci conserve la couleur verte de la feuille ,tandis que le reste de support Jaunit autour de Jui, de manière qu'il semble y occasionner des taches d’un vert olive, sur un fond jaunâtre plus ou moins prononcé. C'est le plus 22. 340 J. B. DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. souvent la base des feuilles que cette parasite attaqué ; quelque- fois cependant elle se montre sur toutes ses parties. Les péri- | théciums s’aperçoivent difficilement: ils naissent sous l’épiderme, le soulèvent, et ressemblent alors à de petites ampoules d’un blanc sale. L'épiderme se déchire ensuite , et la gélatine en sort sous forme de cirrhes tortillés, qui s’étalent ensuite en petits grumeaux blanchâtres. Les sporidies , d’inégale grandeur, ont, terme moyen, un cinquantième de millimètre. Elles sont en forme de massue très courte; nous dirions même qu’elles sont pyriformes , si leur sommet n’était pas subitement terminé en pointe. Elles présentent souvent un de leurs côtés courbé ou : droit. Les sporules ne remplissent pas leur capacité, et, lors- qu’on en compte quatre , les deux qui se trouvent placées à la partie supérieure de la sporidie sont beaucoup plus grosses. 8. Septoria Vincæ , Nob. S. epiphylla. Maculis suborbiculatis vel semi-orbiculatis, eburneis, ambitu lato nigro. Peritheciis minutis, prominulis, tectis. Sporidiis Jinearibus, tenuis- simis, rectis; sporulis 8-10, vix distinctis. Hab. in folns vivis Vincæ. Les taches qu’il occasionne sont au nombre de deux ou trois, quelquefois même il n’en existe qu’une seule. Elles occupent» souvent le bord de la feuille et sont alors semi-orbiculaires. Les périthéciums , ordinairement peu nombreux, s'ouvrent! par un large pore arrondi ou allongé en fente. L’épiderme se fend aussi, mais les recouvre constamment. Les sporidies d'une ténuité extrême, ont environ un trente-cinquième de millimetre. o. Septoria Hederæ , Nob. S. epiphylla. Macnlis suborbiculatis, eburneis, exaridis, ambitu fusco et lat purpureo. Perithectis minutis, tectis; ostiolis nudis, globosis, poro apertis. Spo= ridüs linearibus, tenuissimis, rectis ; sporulis 8-12, vix distinctis. Hab. in fois vivis Hederæ. Sphæria lichenoides, var. Hederæcola, DC. F1. fr. —Sphæria Depazea Hederæcola , Fr. Syst. Myc. ) Il est inutile de donner une longue description de cette espèce J. B. DESMAZIÈRES. — Cryptogames nouvelles. 34: très commune ; nons dirons seulement que ses sporidies , aussi ténues que dans l'espèce précédente, ont depuis un trentième _ jusqu’à un vingt-cinquième de millimètre de longueur. En inter- posant les taches entre la’lumière et la loupe, on les voit entou- _rées chacune d’un cercle transparent, situé entre le cercle brun et la partie la plus extérieure, qui est d’un pourpre foncé. 10. Septoria nebulosa , Nob. S. erumpens. Maculis griseis, effusis vel clongatis. Peritheciis minutissimis, nigris, numerosissimis, dense sparsis, vel in series Jlongissimas parallelas aggre- gatis; ostiolo simplici pertusis. Cirrhis tenellis albis; sporidiis linearibus, rectis vel curvatis; sporulis 10-15, perexilis opacis. Hab. in caulibus siccis Apü petroselini. Autumuo. Nous avons étudié cette espèce sur des pieds de Persil, gardés pour graine et arrachés depuis quelque temps. Elle occasionne, sur le support des taches d’un gris plus ou moins fonce, enve- | loppant entièrement les jeunes rameaux, ou formant sur les plus grosses branches ou tiges de la plante des stries parallèles, qui s'étendent souvent d’un nœud à l’autre. Ses périthéciums n'ont pas plus d’un quinzième de millimètre, et ses sporidies d’un vingt-cinquième à un trentième de millimètre de longueur. Ce Septoria , parfaitement caractérisé , a été probablement confondu jusqu'ici avec les Sphœria nebulosa et longissima , qui croissent aussi sur les tiges des Ombelliferes. 11. Septoria Hepaticæ , Nob. S. epiphylla. Maculis brunneo-nigricantibus, demum albidis, orbiculatis vel irregularibus et confluentibus. Peritheciis innato-prominulis, minutissimis, nignis, poro apertis. Ostiolis punctiformibus. Sporidiis linearibus, tenuissimis, rectis vel subcurvatis; sporulis 8-12, vix distinctis. Hab. in foliis languescentibus Hepaticæ trilobæ. Automno. | Sphæria Depazea Hepaticæcola , Duby, Bot. 2,p.712. | Des taches fuligineuses, plus ou moins grandes, plus on | moins irrégulières, devenant ensuite blanchâtres, occupant | quelquefois le bord des lobes de la feuille ou les lobes entiers, | font remarquer facilement cette espèce, vers l'automne, sur | | | 342 d. B. DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. l'Hepatica triloba. Ses sporidies ont environ un PE dé: millimètre de longueur. 12. Septoria Gei, Rob. — Nob. PI. Crypt. Maculis amphigemis, orbiculatis vel sinuosis irregularibus, brunneis, dein fulvis, cinereis, exaridis ,in ambitu brunneo-purpureis. Peritheciis epiphyllis , : mivutissimis, numerosis, fuscis, quandoque in nervos dispositis hemisphæricis , demum nigris, D a 2 Sporidüs elongatis , linearibus , curvato- flexuosis; sporulis 8-12, opacis, vix distinctis. Hab. in foliis languescentibus Gei urbani. Sphæria lichenoides , var. Geicola , DC. FI. fr. Supp. p. 149. — Sphæria Depazea vagans ( Geicola), Fr. Syst. Myc. 2, p. 532. Le diametre des taches est de quatre à cinq millimetres. Les sporidies sont inégales; les plus iongues ont un vingtième de millimètre. Cette espèce est une de celles que M. De Candolie TS ne te a réunies dans son Sphæria livhenoides.En reconnaissant que, « sous ce nom, la Flore française confondait plusieurs choses « distinctes, M. Fries a encore laissé l'espèce qui nous occupe dans son Sphæria Depazea vagans , qui lui-même doit être divisé. Les auteurs qui ont parlé de ces petites productions ont négligé de les étudier au microscope, qui pouvait seul permettre de les caractériser avec précision. 13. Septoria rubra, Nob. S. hypophylla. Stromate suborbiculari, carnoso, planiusculo vel convexo,* rubro, demum rufo-fusco. Peritheciis minutissimis, numerosis, saturalioribus, immersis. Ostuolis punctiformibus. Cirrhis albidis ; sporidüis linearibus, recus curvatis vel subuncinatis; sporulis 6-9, hyalinis. Hab. ad folia Pruni domesticæ et spinosæ. Æstate et autumno. Xyloma rubrum , Pers. Syn. Fung. p. 105. — Dothidea rubra Fr. Syst. Myc. 2, p. 553. Var. GB, Amygedali, Nob. PI. Crypt. Maculis brununeo migricantibus, in ambitu aurantus. — Hab. in folis viws Amygdal. Le Septoria rubra n'est point nouveau pour la Flore française, J. B. DÉSMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. 343 il a été mentionné par M. De Candolle sous le nom de Po/y- stigma rubrum. Nous l'avons décrit ici dans le genre auquel il appartient, pour y rattacher sa variété /mygdali, qui n'a pas encore été signalée, et dans laquelle les périthéciums sont encore moins visibles que dans l’espèce, du moins dans les nombreux échantillons que nous avons sous les yeux. Les sporidies y sont aussi d’une grande ténuité, et assez souvent un peu courbées en crochet à l’une des extrémités. Nous avons également re- marqué ce caractère dans le type qui a été figuré par M. Gre- ville; mais l’auteur écossais a pris des gouttelettes oléagineuses pour les sporules de sa plante, et les a figurées à la table 120, 6 du Scottish cryptogamic flora. Quant au Polystigma fuleum , Pers. et DC. ou Dothidea fulva , Fr., que l’on considère comme une espèce très voisine de notre Septoria rubra, il n'appartient pas même à ce genre et doit être placé dans le genre 5phæria; en effet, il est pourvu de thèques exactement claviformes, longues d'un dixième de millimètre environ, et contenant sept à huit sporidies hyalines ovales-oblongues, ayant à-peu-près un cen- tième de millimètre dans leur grand diamètre. Cette organisa- tion démontre que c’est par erreur que M" Libert a dit (4nr. des Sc. nat. sér. 2, t. 7, p. 124) que le Polystisma fuivum, Pers. devra être compris dans son genre Ascochyta; c’est éga- lement à tort que M. Corda a rapporté comme variété à cette espèce la production décrite et figurée dans ses /cones fungo- rum, t.2,p. 20, fig. 104. 14. Septoria Spartii, Rob. — Nob. PI. crypt. S. epiphylla rarius hypophylla. Maculis rotandatis vel oblongis, olivaceis, dein fulvo-rufis, quandôque luteolo-cinctis. Peritheciis perexiguis, numerosis, ionato-prominulis , fuscis, demüm nigris, ore orbiculari apertis. Cirrhis albido- carneis. Sporidus cylindricis, obtusiusculis, rectis vel curvulis, sporulis 4-8, subopacis. Hab. in folis languescentibus Spartii juncei. Æstate. Nob. Les taches de ce Septoria se trouvent principalement sur Îles bords et au sommet de la feuille; elles atteignent de deux à dix millimètres et plus de diamètre. Au centre des périthéciums se distingue un point très petit et blanc; c'est la matière intérieure 344 J. B. DESMAZIÈRES. — Cryptogames nouvelles. qui sort bientôt en cirrhes très fins, tortillés, d’un blanc tirant très faiblement sur la couleur de chair, et d’un aspect luisant et comme satiné, tel qu’on les observe dans Îles Septoria Ulmi et Heraclei. Les sporidies ont un cinquantième de millimètre de longueur, leur grosseur est six à huit fois moins considérable. Ce Septoria se rapproche du Septoria Hyperici par la grandeur, la forme et la couleur des taches seulement, encore sont-elles un peu plus rousses dans cette dernière espèce. 19. Septoriu Leg:uninum, Nob. S. peritheciis innato-prominulis , fulvo-brunneis , minutissimis , numerosis dense sparsis, vel concentricis, quandoque maculæformibus poro apertis. Cirrhis carneis; sporidus oblongis, oblusis; sporulis 2-4, perexiguis , globosis, hyalinis. H2b. ad legumina Phaseolorum. Autumno. Var. b., Pisorum. Maculis orbiculatis quandoque confluen- tibus, pallidis vel fuscescentibus, margine prominulo obscu- riore cinctis. In leguminibus Pisorum. Ascoxyta Pisi, Lib’ Crypt. ard. n. 59! Cette espèce se montre sous différens aspects, suivant son degré de développement et suivant les légumes qu'elle attaque. Ses périthéciums sont très petits (un cinquième ou un quart de millimètre ), quelquefois épars sans aucun ordre, quelquefois : affectant une disposition circulaire et concentrique; toujours nombreux et très rapprochés, assez souvent confluens, d’une couleur fauve on d’un fauve brunâtre plus ou moins intense, # selon leur âge lorsqu'ils sont humides, d’une couleur fuligineuse , quand ils sont secs et vieux, et souvent formant alors des taches de cette nuance. Ces taches sur la gousse du Haricot sont plus ou moins étendus, plus ou moins régulières, et l’épiderme du. support participe ordinairement de [a même couleur. D'autre fois les périthéciums sont groupés sur une tache souvent orbi- culaire, d’un brun pâle, entourée d’un rebord plus foncé et proéminent comme dans notre variété D , observée sur le légume des Pois. Sous tous ces aspects, les réceptacles sont identiques comme les sporidies qu'ils renferment; un peu irréguliers à l’état sec, ils n’ont réellement la forme orbiculaire que lorsque lhu- J. B. DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. 345 midité les a pénétrés. Ils sont un peu proéminens et percés d'un très petit pore que lon aperçoit mieux en interposant la plante entre la lumière et l’œil armé &’une forte loupe. Leur grandeur et leur forme arrondie se font mieux remarquer en les obser- vant de cette manière, et ce que nous disons ici, pour le Septoria Lesuminum, est également applicable à presque toutes les es- pèces du genre que l’on étudiera plus convenablement par ce moyen. Les sporidies sont oblongues, très obtuses, ordinaire- ment droites, et leur grosseur. est trois à quatre fois moins con- sidérable que leur longueur, qui varie entre un cinquantième à un soixantième de millimètre; chacune d’elles renferme deux, trois et même jusqu'à quatre très petites sporules hyalines. 16. Septoria Astragali, Rob. — Nob. PL. cryp. S. epiphylla. Maculis irregularibus, griseo-viridibus , dein fuscis. Peritheciis paucis, globosis , prominulis , nigris, poro dilatato apertis. Sporidiis longissimis, flexuosis, multiseptatis, subcæstis. Hab. in foliis languescentibus emortuisque Astragali Giycyphylli. Æstate et Autumno. Nob. Cette espèce se trouve aussi sur les pétioles et sur les tiges : ses taches, qui ont un à trois millimétres de diamètre sur les folioles, sont alors étroites et d’une longueur considérable. Leur couleur est rougeûtre, avec le centre pâle, quelquefois blan- châtre; les sporidies ont environ un dixième de millimètre. 17. Septoria Populi, Nob. S. epiphylla. Maculis parvis, orbiculatis, sparsis vel confluentibus, albis, exaridis in ambitu griseis fusco-cincüis. Peritheciis paucis, humidis convexis, pallidis, siccis plano-concavis subnigris, ore orbiculari late apertis. Sporidiis elongatis , obtusis, curvatis, uniseptatis. Hab. ad folia viva Populi nigræ. Autumno. Sphæria Depazea frondicola, b? maculis minoribus, albis, Fr. Syst. myc. (non Nob. PI. crypt. édit. 1, n. 184). — Snhæria lichenoides , var. Populicola ? DC. FI. fr. Supp. Les taches de ce Septoria n’ont pas plus d’un à deux milli- mètres de diamètre : elles sont blanches et arides au centre, cendrées vers la circonférence, qui est entourée d’une ligne 346 J. B. DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. brune. Ces taches, visibles de l’un et l’autre côté de la feuille, portent à la face supérieure, et sur leur partie blanche seule- ment, un à douze périthéciums membraneux, convexes et d’un | brun clair olivätre lorsqu'ils sont humides, planes ou concaves et presque noirs à l’état de dessiccation. Les sporidies, d’une couleur vert d’eau pâle, ont depuis un trentième jusqu’à un vingt-cinquième de millimétre de longueur, sur une épaisseur d'environ un deux centième de millimètre. Elles sont assez for- tement arquées, et munies d'une cloison qui occupe le milieu de leur longueur. La description incomplète du Sphæria Depazea frondicola, b, Fr., et celle du Sphæria lichenoiïdes , var. Populicola, DC., ne nous permettent pas de savoir si ces Pyrénomycètes se rap- portent à la nôtre; on sait, du reste, qu'elles sont indiquées comme hypophylles. Quant au type du Sphæria Depazea fron- dicula (Moug. Stirp. n. 369!), M" Libert l’a placé, avec rai- son, dans le genre Leptothyrium A NeotTiosporA , Nob. Car. GEN. Perithecium immersum, latitans, sphæricum, membranaceum , ore orbiculari apertum. Nucleus gelatinosus, subcirrhose expulsus. Ascis nullis. Sporidiis fusiformibus, filis 3,4, tenuissimis terminalibus ornatis. Sporulis globosis. 18. Neottiospora Caricum , Nob. N. amphigena. Peritheciis sparsis, minutis, ferrugimeis, demüum umbrinis, in parenchymate folii nidulantibus, epidermide nigrifacta tectis ; ore integro nigro. Civrhis crassis , aurantiacis ; sporidiis minutissimis, subhyalinis; sporulis 3-4, vix distinctis. Hab. in folus siccis Caricum variarum. Cette Pyrénomycète, qui nous a été adressée par. M. Roberge, présente une organisation si tranchée et si remarquable, que nous n'avons pas hésité à la regarder comme devant servir de type à un nouveau genre parfaitement distinct de tous ceux que renferme l’ordre des Sphériacées, dans lequel nous le pla-w çons, à côté du Septoria. En effet, des périthéciums épars, d’une, . re 2= couleur ferrugineuse, exactement sphériques et mous lorsqu'ils sont humides, naissent dans la substance même du support, y I. B. DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. 347 restent cachés sous l’épiderme, et ne sont visibles au dehors que par l’ouverture assez large dont chacun d’eux est pourvu. Cette ouverture, parfaitement circulaire et noirâtre, laissant entrevoir un nucléus orangé, donne à cette singulière plante l'apparence extérieure d’un Stictis, genre auquel on serait tenté de la rap- porter, d’après un premier examen superficiel; mais en prome- nant attentivement la loupe sur l’une ou l’autre face, plus par- ticulièrement sur la face supérieure de la feuille sèche des Carex, sur laquelle ces périthéciums se développent, on ne tarde pas à remarquer qu'une matière orangée, analogue à celle de quel- ques Libertella et Nemaspora, entoure plusieurs d'entre eux, après être sortie par leur orifice, sous la forme de cirrhe cylin- drique. Dégageant alors du tissu de la feuille quelques-uns de ces périthéciums, qui ont environ un tiers de millimetre de diamètre, on en trouve qui contiennent encore leur nucléus globuleux, et d’autres qui sont noirâtres et plus petits, parce qu’ils sont plus vieux, vides et contractés. Si l’on n’a pas saisi la sortie de la matière sporidifère, il est possible encore de se rendre témoin de son émission en pressant très légèrement, sur un périthécium humide ou ramolli par son immersion pendant quelques minutes, dans une goutte d'eau. Le gros cirrhe qui se forme alors ne tarde pas à fuser dans le liquide et à présenter, au microscope, une multitude de sporidies fusiformes, presque byalines, qui ont environ un quatre-vingtième de millimètre de longueur, et qui renferment trois ou quatre sporules globuleuses souvent peu distinctes. Le caractère essentiel de ces sporidies est de présenter, à l’une des extrémités, trois ou quatre filamens d’une ténuité extrême, simples ou bifurqués, divergens, quel- quefois même un peu recourbés, et moitié environ moins longs qu'elles. Cet appendice rappelle exactement celui qui forme une sorte d’aigrette aux extrémités de la sporidie dans le genre Dilo- phospora. Le périthécium, ainsi vidé de son nucléus, ne pré- sente plus qu’une poche membraneuse semi-transparente et d’une couleur pâle et olivâtre. Cette Cryptogame curieuse a été observée jusqu'ici sur les Carex pendula et riparia ; elle à été remarquée également sur un Jonc. 348 3. B. DESMAZIÈRES. — Cryptogames nouvelles. 19. Æsteroma Aceris, Rob. — Nob. À. amphigena, maculæformis. Fibrillis teauissimis, rufo-brunneis, ramosis , flexuosis ; quoquoversüs irregulariter radiantibus. Peritheciis spursis , nigris, globosis semi-emergentibus. Hab. in folus siccis Aceris campestris. Vere. Nob. Cette espèce se remarque, au printemps, sur les vieilles feuilles sèches de l’.{cer campestre; souvent elle est mélée au Sphæria maculæformis qui habite la face inférieure, tandis que l’Asée- roma occupe principalement la face supérieure. Il y forme des taches brunâtres à l'état humide et d’un gris cendré à l’état sec, distinctes d’abord et n'ayant pas plus de deux millimètres de diametre, puis confluentes, irrégulières, et envahissant des es- paces considérables, et même presque toute la surface de la feuille qui sert de support. Ces taches, plus visibles à la face supérieure qu’à l’inférieure, sont formées par des fibrilles bru- nâtres ou d’un roux plus ou moins foncé, d’une ténuité extrême, rameuses , tres flexueuses, entrecroisées, et irrégulièrement rayonnantes du centre de la tache à sa circonférence. Ces fibrilles supportent des réceptacles épars, globuleux, semi-érompantes, d’un noir un peu luisant, très apparentes à la face supérieure, moins visibles à la face inférieure. 20. Asteroma Corni, Nob. À. epiphylia. Maculis fuscis suborbiculaus vel irregularibus et confluentibus. Fibrillis innatis, fuscis, ramosis è centro radiantibus ; ramis brevioribus, diva- ricatis peritheciis seriatis vix conspicuis. Hab. in foliis languescentibus Corni sanguineæ. Autumno. Les taches qu’il occasionne à la face supérieure. sont d’un- brun pâle verdâtre et à peine visibles à la face inférieure; leur grandeur varie, mais ne dépasse guère cinq millimètres lors- qu’elles ne sont pas confluentes. Les fibrilies qui les recouvrent sont d’une couleur un peu plus foncée, et s'appliquent très étroitement le long des petites veinules qui entrent dans la tex- ture de la feuille. Les périthéciums, d’une petitesse extrême, se trouvent sur toute l'étendue des fibrilles et sont souvent peu distincts. J. B. DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. 349 Cette espèce, parfaitement caractérisée, est une de celles dont les fibrilles sont les plus pâles et les plus intimement sou- dées au support. a1. Asteroma Castaneæ, Nob. A. epi-rariüs hypophylla. Maculis brunneis, minutis, orbiculatis , sparsis, distinctis vel confluentibus. Fibrillis innatis, tenuissimis, evanidis vix conspi- cuis, ramosis à centro radiantibus. Peritheciis numerosis, perexiguis, nigris , subnitidis, sparsis, quandoque circinantibus. Hab. in folüs vetustis Castaneæ, Vere. C’est surtout sur les nervures principales et secondaires, ou dans leur voisinage, que l’on voit les petites taches d’un brun pâle d’abord, puis plus ou moins foncé ; leur circonférence. est un peu sinueuse, et leur diamètre varie entre deux à cinq milli- mètres et même davantage; quelquefois elles forment, le long de la nervure médiane, une longue tache continue. Elles sont ordinairement moins foncées au centre que vers leur bord, parce qu’elles sont dues non-seulement à un léger bruissement du support, mais encore à de nombreux réceptacles noirs excessive- ment petits qui se trouvent le plus souvent à leur circonférence, et, pour ainsi dire, disposés en cercle. Les fibrilles rayonnantes disparaissent de bonne heure oumanquent souvent, et dans cette circonstance, on pourrait conserver un doute sur le genre au- quel appartient cette production, si l'on n'avait pu constater positivement leur présence sur d’autres taches. 22. Asteroma Betulæ, Rob.— Nob. À. amphigena , maculæformis. Fibrillis innatis, brunneis, ramosis e centro radiantibus; ramis numerosis, apice divergentibus. Peritheciis erumpentibus, sparsis, minutissimis , nigris. Hab. in foliis deciduis Betulæ. Hieme. Nob. Voisin de notre Asteroma Loniceræ (Ann. sér. 2,t. 14, p. 10. — PI. crypt. édit. 1, n. 1097, édit. 2, 497), il en diffère prin- cipalement par la disposition presque fasciculée de ses ramilles divergentes au sommet, et par la couleur brune de la tache qu'il forme (quelquefois grisâtre par suite du soulèvement de lépi- derme opéré par les fibrilles), et non d’un noir mat, comme 390 J. B. DESMAZIÈRES. — Cryptogames nouvelles. dans l'espèce à laquelle nous le comparons. Il se montre sur les deux faces des vieilles feuilles de Bouleau, mais il est plus dis- tinct à la face supérieure. Ses taches, petites d’abord, arrondies et séparées les unes des autres, s’élargissent et deviennent con- fluentes. Cet Asteroma est quelquefois mêlé au Sclerotium ma- culare , espèce française que nous mentionnerons plus avant. 23. Asteroma Salicis , Rob.— Nob. A. epiphylla. Maculis cinereis vel plumbeis. Fibrillis innatis, nigris, ramosis e centro radiantibus. Ramis brevioribus, divaricatis , subfastigiatis , apice com- pressiusculis dilatatis. Perithecis ignotis. Hab. ad fclia decidua Salicis Capreæ. Nob. C’est à la face supérieure des vieilles feuilles du Saule Mar- ceau tombées à terre que cet Asteroma se développe. Il y oc- casionne des taches d’un gris cendré, quelquefois d’un gris de plomb, petites d’abord, puis de trois à cinq millimètres de dia- mètre, souvent confluentes, et finissant par occuper presque entièrement toute l’étendue du support. Sur chacune d'elles, mais sous l’épiderme de la feuille, se trouve une rosette de fibrilles rayonnantes d’un beau noir, assez grosses, comparées à celles de plusieurs autres espèces, fluxueuses, à ramilles diva- riquées, courtes, comprimées, élargies au sommet, et atteignant toutes à-peu-près la même longueur. Ces fibrilles, sur lesquelles nous n'avons découvert aucun périthécium, sont ordinairement: plus distincts à la circonférence de la rosette qu’à son centre qui en est souvent dépourvu; ajoutons qu'elles sont tellement appliquées à la surface inférieure-de l'épiderme qu'on les croirait superficielles. 24. Sphæria gastrina, Fr. Syst. Myc. 2, p. 379.— Nob. PI. crypt. édit. 1, n. 1254; édit 2, n. 754. Nous avons observé cette espèce sur des rames, des piquets et des branches d’Orme ; elle y forme des pustules nombreuses, éparses, mais quelquefois rapprochées et même confluentes. Ces pustules d'un noir mat sont appliquées sur le bois dont elles | se détachent assez facilement, laissant aux endroits qu’elles oc- J. B. DESMAZIÈRES. — Cryptogames nouvelles. 351 cupaient des taches blanchâtres entourées de lignes noires. Petites d’abord et cachées sous l’écorce, ces pustules la déchi- rent, s'en dégagent plus ou moins, et deviennent des verrues plus ou moins grosses, globuleuses ou ovoïdes, quelquefois allongées, convexes, et en général très variables dans leur forme ; elles atteignent une hauteur et un diamètre de deux à quatre millimètres et plus; l’intérieur est blanchâtre, de la couleur du bois, et parait formé de sa substance. Chaque pustule est en- tourée d’une ligne circulaire noire qui traverse la couche cor- ticale jusqu’au bois; elle renferme des loges nombreuses en- tassées sans ordre, globuleuses ou irrégulières, d’un noir très luisant à l’intérieur lorsqu'elles sont vides. Ces loges sont sur- montées de cols longs, convergens, soudés en un gros faisceau , quelquefois libres au sommet; ils sont terminés par une petite papille caduque, puis ombiliqués, et enfin percés d'un pore. Souvent ces cols ne s’élévent pas au-dessus de la pustule et l’ostiole est cupuliforme ; les thèques renferment des sporidies unisériées, brunes, cha deux à trois fois plus longues que larges et d'environ un quatre-vingtième de millimètre de lon- gueur. Ces sporidies se dégagent bientôt de leur enveloppe et se répandent au dehors sur les pustules en poussière noire ou en petites masses tuberculeuses. Cette belle Sphérie est assez rare en France. Elle existe dans quelques herbiers sous le nom faux de Sphcæria angulata , et cest sous ce nom qu'elle nous a été adressée par deux de nos correspondans, qui l’ont confondue avec cette espèce, en so- ciété de laquelle elle vit quelquefois. 29. Sphæria lineolata ; Rob. -— Nob. PI. crypt. édit. 1, n. 1263 ; édit. 2, n. 765. S. amphigena, erumpens, stromate brunneo. Perithecüs minutissinis, astomis, nigris, albo-farctis, subconnatis in seriem simplicem dispositis. Ascis clavatis, sporidiis oblonsis ; sporulis 3-5 globosis. Hab. in fois emortuis Caricum. Vere. Nob. Nous devons la connaissance de cette petite Sphérie à M. Ro- berge, qui, en nous l’adressant en quantité suffisante pour nos fascicules des plantes cryptogames de France, lui a donné un 32 J..B. DESMAZIÈRES. — Cryptngarnes nouvelles. nom que nous conservons, parce que nous reconnaissons qu’elle se distingue, en effet, de toutes les espèces de la section des Seria- tæ, dans laquelle il faut la placer, à côté des Sphæria arundinacea, dontelle differe par plusieurs caractères , et notamment par celui des thèques et des sporidies. Bien qu'elle naïsse sur l’une et l’autre faces des feuilles mortes des Carex ( pendula, riparia, etc. ), elle ne se trouve que rarement sur les deux faces à-la-fois. Elle attaque principalement la moitié supérieure déjà desséchée des feuilles les plus anciennes. Ses loges forment , entre les nervures, de petites séries longitudinales et étroites, car elles ne sont dis- posées que sur un seul rang. Ces séries ou petites lignes, longues de 2 à 3 millimètres au plus, sont assez souvent rapprochées parallèlement , et forment ainsi une sorte de moucheture sur le support. Les loges, extrémement petites et de forme peu con- stante, sont enchâssées sous l’épiderme dans un stroma brunûtre. Elles le fendent longitudinalement et ne deviennent que peu saillantes. Elles sont remplies, comme les Sphæria rimosa et Godini, d’une substance blanche qui contient des thèques cla- viformes , longues de - de millimètre, un peu renflées vers le milieu, et renfermant des sporidies oblongues qui ont environ - de millimètre dans leur longueur. Les sporules sont au nom- bre de trois à cinq dans chacune d'elles. 26. Sphæria lignaria, Grev. S. sphærulis minutis, solitariis vel subcongestis , uigris , ovatis , setoso-rugosis, astomis ; sporulis ovalibas in tubis cylindricis, (Scott. Crypt, FI. tab. 82.) Cette espèce, bien distincte du Sphæria hispida, auquel M. Fries et quelques autres auteurs ont cru pouvoir la rapporter , nous a été adressée, sans nom, par M. Léon Dufour, qui l'avait trouvée à Saint-Sever, en 1841, sur un morceau de bois de chêne. Ses périthéciums, qui ont environ un quart de milli- mètre, sont ovoides et hérissés sur toute leur surface d’un grand nombre de poils noirs, très rapprochés, et si petits, qu'il faut employer une forte lentille pour les apercevoir. Les thèques sont presque cylindriques, et contiennent des sporules ovales et brunes, disposées sur une seule rangée. J. B. DESMAZIÈRES. — Cryptogames nouvelles. 353 27. Sphæria calvescens , Fr. Scler. Suec. exs. n. 4o1! S. maculis piceis indeterminatis. Peritheciis minimis, nigris, sparsis vel aggre- _gatis, subconnatis, primo hemisphæricis, demüm collabesceudo concavis ,inferne setis brevibus hispidis, superne calvis nitidis. Ascis majusculis, clavatis; sporidiis læte olivaceis, ellipsoideis, triseptatis , constrictis, uniserialibus. Hab. ad caules herbarum majorum. Hieme et vere. Nob. Cette espèce, qui n’a pas encore été décrite, forme, sur les tiges sèches des grandes plantes herbacées, des taches noirâtres assez semblables à celles du Sphæria picea. Ses périthéciums noirs , épars ou rapprochés, ont environ un tiers de millimètre. Ils naissent sous l’épiderme, et se montrent au-dehors sous la forme hémisphérique ; mais bientôt ils s'affaissent et deviennent concaves. Leur partie supérieure est glabre et un peu luisante , mais des poils très courts, et seulernent visibles à la loupe , hé- rissent leur base, comme dans le Sphæria calva , espèce à côté de laquelle celle-ci doit être placée. L’ostiole est papilliforme, et les thèques, assez grandes et formées de deux membranes, sont en massue, et renferment , sur une seule rangée, des spo- ridies oblongues, obtuses, d'une belle couleur olive claire, pourvues de trois cloisons transversales, et un peu resserrées à la place de ces cloisons. Nous avons remarqué assez souvent que la plus grande des quatre loges auxquelles elles donnent naissance , est divisée-dans son milieu par une cloison verticale. N'ayant encore rencontré qu'une seule fois le Sphæria calves- cens , nous pensons que cette espèce est assez rare en France. Elle existe aussi en Belgique, d'ou nous l’avons reçue, sans nom, de l’un de nos correspondans. [2 28. Sphæria exosporioides , Nob. S. hypo-rarits epiphylla. Peritheciis minutissimis, superficialhibus sparsis vel gregaris ; humectis subglobosis, siccis pezizoïideo-collapsis, atris; pilis concolo- ribus rigido-divergentibus obsitis; ostiolis papillatis, exilissimis. Ascis subfusi - formibus ; sporidiis oblongis, rectis vel subcurvatis; sporulis 4, opacis. Hab. in folus exsiccatis Caricis pendulæ. Hieme. C’est sur les feuilles desséchées et vieilles du Carex pendu la que se développe cette espece. Ses périthéciums, qui n’ont pas plus d’un dixième de millimètre, sont d’un noir mat, quelque- XIX. BoTan, — Juin, 23 354 T. B. DESMAZIÈRES. — (ryp'ogames nouvelles. fois épars, quelquefois rapprochés en groupes peu serrés. Les poils qui les recouvrent sont ordinairement au nombre de huit : à quinze, et d’une longueur égale au diamètre de ces récep- # tacles. Les thèques ont >> de millimètre de longueur, et les sporidies -. | Cette petite Pyrénomycete ressemble beaucoup à un £xo= sporium où Vermicularia, mais les espèces de ce genre sont érompantes et athèques. Sa place nous paraît être à côté du Sphæria exilis , décrit et figuré par MM. Albertini et Schweiniz. 29. Sphæria inconspicua , Nob. PI. crypt. édit. 1, n. 1270: édit. 2,n. 770. S. peritheciis superficialibus, microscopicis , confertissimis, subglobosis, atris , lævibus,nitidis; astomis, maculæ indeterminatæ fuhigineæ insidentibus. Sporidiis minulissimis ; sporulis 2, opacis. Hab. ad corticem truncorum Aceris Platanoïdis. Cette espece, qui doit se placer à côté du Sphæria myrio- carpa , a des périthéciums invisibles à l'œil nu, et si petits, qu'il en faut quinze à vingt, l'un à côté de l’autre, pour remplir un millimètre. On peut néanmoins soupconner leur existence sans le secours de verres amplifans , par la tache brune sur la- quelle ils sont ordinairement placés, et que nous croyons bien appartenir à la plante dont il est ici question, quoiqu’elle vive presque toujours en compagnie de quelques Verrucaires, et même d’une ou deux Opégraphes. Nous n'avons pu découvrir de thèques ; il est possible cependant qu’elles existent. Les spo-M ridies ont environ ;,; de millimetre de longueur, et renferment aux extrémités deux sporules très opaques ; l’une de ces sporuless est souvent plus apparente que l’autre. | 30. Sphæria Buxi, Nob. PI. crypt., édit. 1, n. 1280; édit. 2}, n. 700. | | S. hypophylla. Perithecis dense sparsis, minutis, subglobosi:, rufo-olivaceis, | in parenchymate folii nidulantibus, epidermide nigrifaeta tectis , poro pertusis Ascis clavatis, medio sukinflatis; sporidiis oblongis, obtusis; sporulis x, 2, glo- basis , subhyalinis. Hab. in fohis emortuis Buxi. Vere et Æstate. ; Une certaine ressemblance extérieure a fait réunir, par les J. B. DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. 355 auteurs modernes, sous le nom dn Sphæria atrovirens , trois espèces distinctes, non-seulement par des caractères qu'un œil exercé peut reconnaitre sans le secours du microscope, maïs en- core par l’organisation du nucléus ousubstance sporidifere. L'une de ces espèces , qui a servi de type au Sphæria atrovirens , croit sur le /iscum album et est dépourvue de thèques (1). La se- conde , qui est celle que nous publions ici, vient à la face infé rieure des feuilles du Buis ; c’est la variété b , Buxi, du Sphæria atrovirens. La troisième enfin,le Sphæria Rusci, qui a été considérée comme une sous-variété de la précédente, se trouve sur le Auscus aculeatus. M. Wallroth, dans son Complem. FI. germ., a déjà reconnu, comme nous, cette sous-variété pour une espèce; mais, chose singulière, c’est qu'il n’a fait aucunement mention du caractère distinctif que l’on doit. tirer de ses thèques. Quant au Sphæria f’uxi de M. De Candolle (EL, fr. Suppl ». 146), il n’est pas le nôtre; peut-être même n'appartient-il pas au genre Sphæria. Nous avons trouvé, sur les feuilles mortes du Buis, plusieurs Cryptogames, que nous ferons connaître plus tard, et qui extérieurement ressemblent telle- ment au Sphæria Buxi, que l'analyse microscopique devient quelquefois nécessaire pour les en distinguer. La description de M. De Candolle est donc par trop incomplète pour décider la question. L'un des échantillons du Sphæria atrovirens 8 Buxt, que M.-Fries a publiés au n. 23 des Scler, Suec. exs. (sous ce nom nous trouvons dans notre exemplaire le J’iscum , le Ruscus et le Buxus), pourrait bien être notre espèce ; mais il est par trop incomplet pour que nous ayons pu en étudier les thèques. (x) M. Wallroth, dans son Comp. Fl. germ., assure que les sporidies du Sphæria Visci sont bi- ou trispores, et M. Kickx , dans ses Recherches pour servir à la Flore cryp- togamique des Flandres, en plaçant cette espèce-dans le genre Diplodia, y reconnait des sporidies bi- ou triloculaires, contenant même , dans chaque loge, une où deux sporules. Sans contester l’exactitude de ces observations , nous croyons utile de faire remarquer que les sporidies dont il est question n'offrent pas toujours ce caractère. Nous avons examiné le nucléus du Sphæria Visci sur des échantillons récoltés par nous , dans le nord de la France, sur ceux placés par M. Mougeot au n. 486 des Stirp. Crypt. Vog.; enfin sur des échan- tillons reçus de Berlin , et dans tous nous avons constamment trouvé des sporidies brunes , semi-opaques , ovales ou ellipsoides, offrant deux membranes très distinctes, mais toujours dépourvues de la cloison transversale, qui donne naissance aux spores ou aux loges men- tionnées par les auteurs ci-dessus. 93. 356 1. B. DESMAZIÈREKS. — Crypiogames nouvelles. IL n’en à pas été de même du n. 4oo du même ouvrage, accom- pagné d'une étiquette que nous avons trouvée manuscrite , ‘et qui porte: « Sph. Buxi vel Miribelit, var. ? C’est bien là notre # espèce qui, du reste,n’aaucun rapport avec le Sphæria Miribelii, Moug. Quant à la plante donnée sous le nom de Sphæria atro- virens B Buxi, junior, par M. Berkeley, au n. 160 de ses British funzi, elle re nous paraît point un Sphæria(x), et fait partie des productions dont nous avons parlé plus hant , et sur lesquelles nous reviendrons plus tard. D'après cet exposé et le vague qui règne dans les descriptions, on comprendra facilement pourquoi nous n’avons donné aucune synonymie à notre Sphæria Buxi, que l’on reconnaîtra désor- mais, nous osons l’espérer, à la phrase ci-dessus, ainsi qu’à la note qui va suivre et qui lui servira de complément. Cette espece apparait, à la face inférieure du support, comme une multitude de points noirs tres rapprochés, qui ne sont autre chose que l’épiderme noirci, sous lequel on trouve les loges. Ces points sont d'abord planes ou même concaves. Les loges, presque globuleuses, ont un quart ou un cinquiéme de millimètre en grosseur, et sont par conséquent presque moitié plus petites que celles du Sphæria Visci. Leur couleur, étant humides, est le brun clair, roussâtre ou olivâtre. L’épiderme qui les recouvre finit par se percer d’un pore par où la substance du nucléus doit s’'échap- per. Le point noir est alors un peu proéminent, et l’on remarque, à son centre, un plus petit point blanchâtre à peine perceptible. Jamais nous n’avons vu lépiderme se rompre en lambeaux, comme cela arrive dans le Sphæria Pisci, et dans beaucoup d’autres espèces, quise développent sur les feuilles. Les thèques que l’on trouve plus facilement &ans le périthécium avant l’ap- parition du pore, seraient claviformes ; si elles n'étaient pas lége- rement renflées versle milieu de leur longueur. Elles ontenviron un dix-huitième de millimètre , et nous n’avons pu y apercevoir (x) Nous jugeons toujours des, collections cryplogamiques citées dans nos Mémoires , d’après les exemplaires que nous en possédons. Celle de M. Berkeley, encore peu nombreuse, présente des échantillons pien choisis; mais il n'en est pas de même des Scler. Suec. exs., ouvrage dans lequel nous avons remarqué quelquefois des espèces diverses placées sous le ME nuMETO. ÿ. LB. DESMAZIÈRES. — Cryptogames nouvelles. 357 deux membranes. Les sporidies ont un soixante-dixieme de millimètre ; elles sont hyalines, oblongues, obtuses, trois à quatre fois plus longues que grosses, et offrent une où deux trés petites sporules, qui ne remplissent pas leur capacité. Faï- sons remarquer ici que les thèques du Sphæria Rusci sont très obtuses, tubuliformes , c'est-à-dire tout d’une venue, et qu’elles présentent très distinctement la double membrane. Leurs spori- dies sont d’une couleur olive assez foncée, longues d’un cinquan- tième de millimètre, et pourvues de quatre cloisons. Tels sont les caractères que nous avons remarqués sur des échantillons de France , d'Angleterre et de Suède. Le Sphæria Buxi se trouve plutôt sur les feuilles mortes que sur celles qui se séchent naturellement. On réussira souvent à l'obtenir, en coupant, au mois de mars, une branche du Buxus sempervirens, et en la laissant sur place pendant trois ov quatre mois. 31. Ophæria perforans Rob. — Nob.fPi. Crypt. edit. 1 , n. 1268; edit. 2,n. 780. Sp. epiphylla, sparsa. Perithecus immersis, minutis, nigris, ellipsoideis, ostiolis perforantibus, superficialibus ,convexis!, dein collabescendo subconcavis, poro dilatato apertis. Sporidüs ellipticis, hyalinis, bilocularibus. Oceurrit in foliis siccis Calamagrostidis arenariæ. Vere. Nob. Sans être amphigène, il se fait voir sur les deux faces des feuilles du Calamagrostis arenaria, roulées par la dessiccation. La face intérieure laisse apercevoir les périthéciums, comme de petites stries noires, longues d'un quart de millimètre sur une largeur moitié moindre, dirigées dans le sens longitudinal du support et enchässées dans ses fibres. La face extérieure présente l'épiderme piqueté d’un grand nombre de points noirs, épars, et qui rendent la feuille rude au toucher, lorsqu'on la fait passer entre les doigts: ce sont les ostioles, qui ont percé l’épiderme piqueté d’un trou exactement rond. Ils sont très courts, orbicu- laires , convexes , s’affaissant par la dessiccation et finissant par montrer un pore assez grand. La substance interne des périthé- _ciums est blanche et contient des sporidies ovales, hyalines, biloculaires, d’un quarantième à an cinquantième de millimétre dans leur grand diamètre. 358 3. B. DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. 39. Sphæria isariphora , Nob. PI. Crypt. édit. 1, n. 1291; édit. 2,n. 791. S. hypo-rarius epiphylla, sparsa, vel subapproximata. Peritheciis tectis mi- nimis, globoso-depressis, atris, poro apertis. Ascis minutis, clavatis; sporidiis ovato-oblongis, uniseptatis. Hab. in folis siccis Stellariarum. Vere. Nous avons vu cette espèce sur les feuilles sèches ou mou- rantes des Séellaria Holostea et media : elle se trouve aussi, mais très rarement , sur leurs tiges. Ses périthéciums n’ont pas plus d’un huitième de millimètre et paraissent d’un beau noir lors- qu’on a soulevé l’épiderme qui les recouvre presque toujours. Les thèques ont environ un vingt-cinquième de millimètre, et montrent distinctement la double membrane. Les sporidies sont d’un vert d’eau très pâle et ne dépassent pas un centième de millimètre dans leur longueur. A l’état adulte, les périthéciums de cette sphérie donnent très souvent naissance à un saria, implanté sur le pore même dont ils sont percées. Comme ce fait extraordinaire est jusqu'ici unique dans la science, nous avons cru devoir le rappeler par le nom spécifique que nous avons choisi. Voyez ci-après. 33. Sphæria leguminis-Cytisi , Nob. PI. Crypt. édit. 1, n. 1292 ;« édit. 2, n. 792. S. perithecus mimutis, dense sparsis, epidermide tectis, nigro-fuscis, globoso- depressis, dein planis, intüs albidis ; ostiolis superficialibus, punctiformibus. Sporidüs hyalinis, ellipticis, uniseptatis. Hab. ad legumiva Cytisi Laburni. Hieme, Sphæria lesuminum ? Wallr. Comp. F1. Germ. 2,p. 771. Les loges de ce Sphæria , assez commun sur les gousses et les $ pédoncules du Cytisus Laburnum , sont très petites, nom» breuses et fort rapprochées. Elles naissent sous l’épiderme dE qu'elles soulèvent et dont elles restent toujours recouvertes Elles sont d’abord convexes, et ont pour ostiole une petite pas - pille autour de laquelie elles s’affaissent bientôt, de manière à paraître extérieurement planes et orbiculaires. Leur nucléus est blanc ou grisâtre, et se résout en une multitude de sporidie T. B. DESMAZIÈRES. — Cryptogames nouvelles. 359 elliptiques, pourvues d’une cloison transversale qui les partage en deux loges. Ces sporidies ont environ + de millimètre de longueur sur une largeur trois fois moins considérable. 34. Sphæria myriadea, DC. FI. fr. Suppl., p. 145. Var. 8, Carpini, Nob. 4mphigena, minor. PI. crypt., édit. 1, n. 1294 À ; édit. 2, n. 794 A. Var. :, Fagti, Nob., Epiphylla, minor. APE NS 174 La variété b croit, en hiver, sur les feuilles sèches du Charme, tombées à terre ou encore attachées aux branches. Elle y forme des taches d’un gris cendré, un peu brunâtres à l’état humide. Ces taches, qui ne sont pas occasionnées par une décoloration du support, mais par la multitude des loges, lesquelles, en soule- _vant l’épiderme , l’écartent du parenchyme dont il empruntait la couleur , et le fait paraitre tel qu'il est réellement, une pelli- cule blanchätre, rendue grisâtre par le rapprochement des loges, ces taches, disons-nous, sont petites d'abord, puis larges de plusieurs millimètres, souvent confluentes, sinueuses sur les bords, parce qu’elles suivent la forme des nervures, dans la cir- conscription desqueiles les loges se renferment. Ces loges sont imperceptibles à l'œil nu, et ne paraissent à la loupe que comme des points d’un noir un peu luisant. C’est surtout en exposant les feuilles à la lumière, que l’on remarque bien la forme ca- pricieuse des taches, qui sont visibles sur l’une et l’autre faces. La variété c, Fagi, est épiphylle; on la trouve en automne. Ses périthéciums sont aussi plus petits que dans le type qui croit sur la feuille du Chêne. 35: Sphæria Pteridis, Nob. PI. crypt., édit. 1 , n. 1295; édit. 2, n. 705. S. epiphylla. Maculis parvis, griseis vel nullis. Peritheciis minutis, globosis, arsis vel subgregarüs, epidermide tectis. Ascis clavatis e duplici membrana ; P compositis. Hab. ad folia sicca Pteridis. Vere. Sphæria punctiformis, b, Pteridis, Fr. Scler. Suec. exs., n. 86! — Ejusd. Syst, myc. 300 J. B. DESMAZIÈRES. — Crypéogames nouvelles. Nous retirons cette Pyrénomycète du Sphæria punctiformis, avec lequel on ne lui trouvera aucun rapport, soit qu’on la com- pare au n° 662 des Stirp. crypt. Vog. ou à notre n° 98/4, ou bien enfin au n° 58 des Sc/er. Suec. exsic. Depuis la remarque que nous avons faite à notre n° 984, sur la différence qui existe entre ces trois plantes, nous avons reçu une seconde édition de la collection de M. Fries, et nous y avons vu, cette fois, au n° 58, une Sphérie identique à celle que nous avons publiée. On peut donc considérer notre n° 984, ainsi que nous l’avons dit, comme une variété du Sphæria punctiformis , dont le type serait au n° 662 de la collection de M. Mougeot. Quoi quil en soit, notre Sphæria Pteridis a ses périthéciums recouverts par l’épiderme, et disposés assez souvent en petits groupes qui sui- vent la direction des veinules de la feuille du Pteris Aquilina. Souvent encore ils occasionnent surles pinnules de petites taches allongées, grises et légères, qui n'existent jamais dans le Sphcæ- ria punctiformis, dont les périthéciums , épars et noirs, sont presque découverts à la face inférieure de la feuille du Chêne. Le nucléus des deux espèces est blanc. Les thèques sont clavi- formes et composées de deux membranes, mais celles du Sphæ- ria Pteridis sont une fois plus grandes. Nous ne savons pas si ces espèces différent par les sporidies, que nous n’avons pu voir qu'imparfaitement et encore enfermées dans les thèques. 36, Sphæria Ligustri Rob. — Nob. PI. crypt., édit. 1, n. 1196; édit.:2; n./790; S. epi-rarius hypophvylla. Peritheciis minutissimis , numerosis , dense sparsis, atris, subglobosis , poro pertusis , dein collabescendo umbilicatis. Ascis clavatis ; « sporidus oblongis ; sporulis 3, 4, opacis. Hab. in folus exsiccatis Ligustri vulgaris. Hieme. Nob. La feuille desséchée du Ligustrum vulgare, soit tombée, soit encore attachée à l’arbuste, donne naïssance , en hiver, à cette Sphérie, dont les périthéciums, d’un noir mat, sont glo-n buleux ou affaissés, suivant l'humidité ou la sécheresse à la= quelle ils sont soumis. Les thèques sent assez petites (+ de mil-x limètre), mais grosses, et l’on y voit parfaitement les deux membranes dont elles sont formées. Les sporidies, droites où 3. B. DÉSMAZIÈRES, — Cryptogames nouvelles. 361 un peu courbées, ont environ > de millimètre de longueur. 37. Sphæria Evonymi, Kunze, in Fr. Syst. Myc., 2, p. 4309. NOBMPL'ErvVpt.. édit. 1 ,'n. 1209; édit. 2, n. 707. Cette espèce rare se trouve, en automne , sur l’une ou l'autre face des feuilles languissantes de l'£vonymus europœus. Les spo- ridies, excessivement petites, renferment deux sporules opaques. 38. Sphæria Rumicis, Nob. PL. crypt., édit. 1 ,n. 1298; édit. 2, n. 790. S. maculis ampligenis, minntis, numerosis, orbiculatis, sparsis, brunneis, viridulo-cinctis. Perithecis epiphyllis conglomeratis, innato-prominulis , per- exiguis, globoso-depressis, collabescendo-concavis , olivaceis, dein subnigris , poro simplici pertusis. Ascis amplis, tubulosis : parüm curvatis e duplici mem- brana compositis. Sporidiis olivaceis , ovato oblongis, obtusis, uniseptatis. Occurrit in foliis languescentibus Rumicis Nemolapathi. Vere et Æstate. On observe d’abord sur les feuilles languissantes de la partie inférieure des tiges du Rurnex Nemolapathum de grandes taches d’un jaune pâle, sur lesquelles existent de nombreuses petites _ taches éparses, arrondies, d’un brun clair an centre et vertes à la circonférence. Ces taches, moins prononcées à la face infé- rieure du support, ont un à deux millimètres, et portent à leur centre, à sa face supérieure, un petit groupe de périthéciums dont le nombre ne dépasse guëêre dix à douze. Ces réceptacles sont olivâtres dans leur jeunesse, puis ils deviennent plus ou moins foncés. Ils s'ouvrent par un pore, s’affaissent par la des- siccation, et deviennent concaves et noirâtres. Les thèques de cette espèce ont environ ;; de millimètre ; elles sont grosses, presque toujours courbées, tout d’une venue, excepté vers leur base qui est quelquefois renflée, puis amincie brusquement vers son point d'attache, comme en un très court pédicelle. La double membrane est trés distincte. Les sporidies ont - de millimètre de longueur ; elles sont ovales-oblongues, obtuses, d'une cou- leur olive très pâle, et divisées par une cloison transversale. Cette espèce existe aussi sur les pétioles de la feuille, maïs les taches y sont allongées. 362 J. B. DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. 39. Cytispora Pini, Nob. C. immersa , conceptaculo nullo. Cellulis nigris , oblongis, numerosis , irre- gulariter circinantibus. Disco erumpente, plano, fuligeno. Ostiolis prominentibus, atris, nitidis. Cirrhis sulfureis, dein citrinis. Sporidiis minutissimis, » ovoideis ; étulis 3, Opacis. Hab. ad corticem truncorum Pini. Ce Cytispore a été trouvé par M. Roberge, sur des troncs morts de jeunes Pins. Deux caractères, faciles à saisir, le dis- tinguent de suite des autres espèces du genre: la couleur de soufre de sa gélatine lorsqu'elle est humide, ou d’un jaune de citron quand elle est sèche ; puis la prodigieuse petitesse de ses sporidies, qui sont ovoïides et n’ont pas plus de = demilli- métre dans leur grand diamètre. Il vient épars, ou en groupes plus ou moins serrés, dans les couches corticales. Il soulève lé- piderme , le perce ou le déchire, pour paraître au-dehors sous la forme d’un tubercule terminé par un disque grisâtre, où aboutissent un , deux ou trois cols noirs , luisans, d’abord ob- tus, puis percés d’un pore. Ces cols communiquent à un amas de loges noires, én rosettes, comprimées ou irrégulières, en- chässées dans un stroma gris, puis brun. On parvient presque toujours à en faire sortir les sporidies, en humectant légère- nent l’écorce. 4o. Æylographum vagum , Nob. PI. crypt., édit. 1, fasc. xxvir ; édit. 2, fasc. xv. Peritheciis innato-superficialibus , amphygenis , sparsis , ovato-oblongis, simplicibus vel confluente-furcatis , atris ; labiis suberistatis. Ascis ellipsoideis ; sporidiis oblongis, obtusiusculis; sporulis 4, globosis, opacis. Hab. in folus exsiccatis coriaceis persistentibus. Vere. Aylographum Hederæ , Lib. PL erypt. Ard. n. 272. — Nob. Ann. des Sc. nat., sér. 2. De nouvelles études nous ayant mis à même de mieux con- naître cette espèce, nous avons pensé qu'il était utile d'en signa- ler encore les caractères, exposés jusqu'ici trop incompletement. On la trouve sur un grand nombre de plantes à feuilles épaisses, dures ou coriaces , qui se conservent pendant l'hiver; mais pour J.B. DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. 365 qu'elle s’y développe, il faut que ces feuilles soient desséchées et tombées à terre. Quelquefois elle n’occupe que la face supé- rieure du support, mais, le plus souvent, on la remarque sur ses deux faces. Nous l’avons plus particulièrement étudiée, quant à son organisation intime, sur le Cerasus Lauro-Cerasus , V'He- dera Helix, VIlex aquifolium, et le Phyllirea lævis. Ce sont des feuilles de ce dernier arbrisseau que nous donnons dans nos Plantes cryptogames de France, pour publier en nature cette curieuse Pyrénomycète encore peu connue. Quel que soit son habitat, ses réceptacles, à peine visibles sans le secours de la loupe, sont épars, d’un noir presque mat, ovales ou oblongs, presque toujours droits, dirigés dans tous les sens, le plus sou- vent distincts les uns des autres, quelquefois confluens de ma- nière à prendre une forme tricorne où quadricorne ; les plus longs n’ont pas plus d’un millimètre. Les deux lèvres du périthé- cium sont un peu relevés et figurent une petite crète, reposant sur sa base mince et étalée. Soumis à humidité, il s’ouvre par une fente linéaire ou faiblement élargie au milieu , et laisse voir un nuciéus blanc, presque hyalin, offrant au microscope des thèques dont la longueur, qui est d'environ # de millimètre, est à peine double de la grosseur. Ces thèques, dans lesquelles la double membrane est apparente, contiennent des sporidies oblongues, plus grosses à l’une des extrémités, légèrement ob- tuses, et de :; de millimètre de longueur. Quatre sporules, glo- buleuses et opaques, sont renfermées dans chacune d’elles. Les périthéciums'de l{ylographum vagum , comme ceux des autres espèces du genre, sont superficiels et se détachent faci- lement du support, sur lequel on trouve quelquefois . mêlé avec lui , le Microthyrium microscopicum. Les Æy/osraphum ayant entre eux beaucoup de ressemblance, nous venous de donner une description très détaillée de celui qui nous occupe, afin que l’on puisse le distinguer plus facile- ment. Les thèques et les sporidies peuvent fournir de bons ca- ractères différentiels , mais on a négligé jusqu'ici de décrire ces organes dans les espèces signalées. Le caractère générique devra même, sous ce rapport, être modifié, puisque les sporidies ne sont pas simples comme on la dit, et comme l’a répété M. Cor- 364 3. B. DESMAZIÈRES, — Cryptogames nouvelles. da , qui, nous n’en doutons pas, aurait relevé cette erreur, s’il eût soumis ces petites productions au bon microscope qu'il pa- raît posséder. 41. Hysterium Robergei, Nob. H. 1nnatum , sparsum, nigrum, ovatum , subacutum , applanatum, immargi- natum, demum subcencavum ; labiis tuberculosis, disco albicante, rimà lanceo- latà. Ad paginam exteriorem folioram aridorum Bromi sylvatici. Hieme. Par son disque blanchätre, par'ses lèvres tuberculeuses, et par l'absence du rebord que l’Hysterium herbarum présente ordi- nairement lorsqu'il est affaissé, notre plante se distingue suf- samment de cette espèce, à côté de laquelle il faut la placer. Nous la dédions à M. Roberge, qui nous l’a adressée en 1839 et en 1042. SCLEROTIACEZÆ. 4a. Sclerotiun maculare, Fr. Syst. myc., 2, p. 256. — Scler. Suec. exs., n. 425! S. amphigenum, erumpens, sparsum, minutum , applanato-globosum , vel suboblongum , expallens aut rufescens demum nigrescens intus albidum , maculæ lacteæ insidens. Hab. ad folia vetusta Betuli, Populi, Lilacis , etc. Hieme. Quoique assez commune, cette espèce est à peine connue , et nous ne l'avons trouvée mentionnée que dans les deux ouvrages de Fries ci-dessus cités. Notre description complétera celle du mycétolcguüie suédois, laquelle n’est pas aussi exacte et aussi étendue qu’on pourrait la désirer. Nous avons étudié cette es- pèce sur de vieilles feuilles de Bouleau et de Lilas tombées à terre et depuis long-temps à demi détruites. Les endroits que les tubercules y occupent sont d’un blanc de lait, ou seulement blanchâtres par suite de la décoloration et quelquefois de la destruction partielle du parenchyme. Ils prennent naissance dans sa substance même, dont les recouvrent d’abord les deux lames de l’épiderme , qu’ils rompent ensuite pour se présenter des deux côtés de la feuille ; alors ils sont convexes sur leurs deux faces, arrondis où un peu oblongs, d’un roux trés pâle dans le jeune âge, puis plus foncé, et enfin brunâtre. Leur | T. B. DESMAZIÈFES. — Cryplogames nouvelles. 365 diamètre ne dépasse point un millimètre, et leur substance interne est blanche. Par une erreur que nous ne chercherons pas à expliquer, M. Fries , à l’Index qui termine le tome m1 du Systema Myco- logicum ; prétend que son Sclerotium maculare du tome 11 est son Perispermium maculare du tome 11. Il suffira d’avoir recours au n. 425 de ses Scler. Suec. exsic., où se trouve le Sclerotium maculare , qui est un véritable Sc/erotium, du moins dans notre exemplaire, pour s'apercevoir que ce numéro n’a aucun rapport avec son Perisporium , figuré par M. Corda sous le nom de Sphæria perisporium. HYMENOMYCETES. 45. Slictis hysterioides , Nob. PI. Crypt. edit. r, fasc. 27; édit. 2, fasc. 15. ; | S. cupula epi-rarissime hypophylla , immersa, clausa, hysterina , dein erum- pens prominens aperta , ovato-oblonga vel suborbicularis. Limbo fusco-atro, subgranulato. Hymenio ceraceo, helvolo-fulvo aut rufo. Ascis tubulosis ; sporidiis oblongis , obtusis , rectis, hyalinis. Sporulis 4, globosis. Hab. in fohis exsiccatis Caricum. Vere, Cette chirmante petite espèce, si bien caractérisée , nous a été adressée, sous le n. 28, par M, Roberge , qui l'avait trouvée, à la fin d'avril 1842, dans un bois humide, à Biéville, près Caen. Elle y était en abondance sur toute l’étendue de la face supérieure , quelquefois aussi, mais rarement , sur la face infé- rieure des feuilles desséchées d’un Carex , que notre estimable correspondant croit être le riparia. Ses cupules, assez nom- breuses , ne paraissent à l’œil nu , lorsqu'elles sont sèches , que comme des points brunâtres, ovales ou oblongs , simulant un Hysterium. Elles sont alors recouvertes par l’épiderme , qu'elles ont soulevé et fendu , et qui ensuite s’est affaissé avec elles. Mais, si on l’humecte, on s'aperçoit distinctement qu'elles sortent de dessous l'épiderme soulevé et fendu ,et où elles étaient repliées a l’état sec: elles en écartent les bords, s'ouvrent en prénant une forme d’abord allongée , puis ovale , et enfin plus ou moins orbiculaire, suivant le degré d'humidité auquel on ies 366 3. B. DESMAZIÈRES. -— Cryptogames nouvelles. soumet. Ces cupules sont ordinairement distinctes les unes des autres; quelquefois cependant on en trouve qui sont confluentes par leurs extrémités ou par leurs côtés. Elles sont toujours dirigées dans le sens longitudinal du support, éparses ou plutôt disposées parallèlement entre ses nervures, et affectant quel- quefois un peu la disposition linéaire , lorsqu'elles sont tout-à- fait ouvertes. Leur longueur est d'environ un millimètre ; leur couleur approche de celle du jaune-paille ; quelquefois aussi elles ont une teinte de chair ; mais le plus souvent elles offrent la nuance jaune sale ou roussâtre; leur bord est noirâtre et légère- ment granulé , lorsqu'on l’examine avec une forte loupe. Ces thèques sont plutôt tubuliformes qu'en massue : elles ont envi- ron un quinzième de millimetre de longueur et renferment des sporidies hyalines , oblongues, obtuses , droites , longues d’un cinquantième de millimètre. Chacune des sporidies contient quatre sporules globuleuses. Les paraphyses sont nombreuses, beaucoup plus longues que les thèques. Il ne faut pas confondre cette espèce avec le Stictis seriata Lib.., qui vient aussi sur la feuille des Carex, et dont les cupules, arrondies et beaucoup plus petites, sont plus nombreuses , plus rapprochées et forment plus distinctement des lignes parallèles. L’analyse que nous avons faite de son hyménium nous a pré- senté des thèques plus petites et des sporidies qui n'avaient qu'un cinquantième de millimètre : elles ne contenaient que deux sporules, et plusieurs d’entre elles étaient légèrement courbées. 44. Stictis versicolor, Fries, Syst. Myc. IT ,p. 108. Var. strobilina, Nob. PI. crypt. édit. 1, fasc. xxvir ; édit. », fasc. xv. Cupula angulato-subrotunda vel oblonga, plana ; intüs albida; disco lacteo , farinoso , demüm spadiceo. Hab. ad strobilos dejectos Pini sylvestris. Autumno et Vere. Cette variété se développe le plus souvent sur la face exté- rieure des écailles de vieux cônes, et quelquefois aussi sur la face intérieure. Ses cupules sont arrondies , oblongues , angu- leuses ou irrégulières , solitaires ou en groupes, et entourées J.B. DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. 367 d’un bord roussâtre, assez saillant, formé par l’épiderme déchi- ré. La poussière blanche qui les recouvre s’enlève plus ou moins par la suite , et les laisse voir d’une couleur marron. Leur dia- mètre varie d’un millimètre , quand elles sont arrondies, à trois millimètres environ , quand elles sont allongées ou difformes. Leur substance interne est blanchâtre ou d’un bai très pâle. L'hyménium offre des thèques claviformes trés grandes ( un huitième de millimètre ), contenant huit sporidies oblongues, obtuses, un-peu courbées,et longues d'environ un cinquantième de millimètre. Nous avons vu distinctement que chacune d'elles renfermait souvent deux, trois et même Jusqu'à quatre sporules globuleuses et hyalines. Il ne faut pas confondre cette Cryptogame avec le Stictis rhodoleuca , Sommerf., espèce que nous ne connaissons pas, qui se développe aussi sur les cônes du Pinus sylvestris , et qui paraît différer principalement de notre plante par un disque d’un rose blanchàtre à l'extérieur (jaune à l’intérieur ) et par des sporidies toujours didymes. 45. Peziza brunnea ; Alb. et Schw. Consp. p. 317, tab. o, fig. 8. — Nob. PI. crypt. édit. 1, fasc. xxvir; édit. 2, fasc. xv. Cette espèce a été trouvée dans le Calvados, au mois de septembre, par M. Roberge : elle était sur la terre le long de la crête d'un sentier. Je At recue également de la Hollande, où _elle avait été prise dans un bois de sapin. Nous doutons que le | Peziza, figuré par M: Corda, dans le Deutsch. FL. Heft. 7, tab. 28 , appartienne à cette espèce , et nous croyons que l’on ne peut y rapporter, avec M. Berkeley, le Peziza hybrida, Sow. _tab. 369, fig. 1. 46. Peziza episcopalis, Dufour, in litt. P. sparsa, sessilis ; cupulis minutis, subhemisphæricis , concavis ; extüs tomentellis , cinereo-cæsiis amœne subviolaceis ; intus pallide aurantiacis. Ascis clavatis; sporidis biserialibus , oblongis, subeylindricis ; sporulis 4, globosis, opacis ; refertis. Hab. in Gallià , ad truncos Quercuum. Nob. Cette remarquable et élégante espece a été trouvée, pour la 363 J.B. DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. première fois , par M. L. Dufour, il y a près de quarante ans, sur la vieille écorce des troncs de chêne, soit à Fontainebleau , soit à Saint-Sever: Ce savant ami voulut bien nous en commu- niquer un échantillon, qui resta jusqu’à ce jour sans descrip- tion dans notre herbier. Nous retrouvames nous-même , mais une seule fois , cette espèce dans les environs de Lille , et cette découverte nous engageait déjà à la publier, lorsque M. Prost, en 18/40, nous fit passer, sous le u° 112, la même plante, qu'il avait aussi observée sur le Chêne, dans les environs de Mende. Tous ces échantillons sont parfaitement identiques et font penser que, quoique assez rare, le Peziza episcopalis peut se rencontrer dans toute la France. La grandeur de ses cupules varie d’un à deux millimètres, et leur brillante couleur, d’un gris bleu très pâle et violacé, distingue au premier coup-d'œil cette espèce de ses voisines. Les thèques ont environ un quinzième de milli- mètre de longueur, et les sporidies qu’elles contiennent un quatre-vingtième. | ] 47. Peziza albo-testacea , Nob. P. erumpens, sessilis, exigua, sparsa, flocculosa, alba et testacea, hemi- sphærica ; sicca clausa , humida disco aperto carneo. Hab. in culmis Graminum. Primo vere. Des échantillons de cette Pézize ont été récoltés, au mois d'avril, par M. Roberge, près de Caen, dans le parc de Lébisey, que nous avons déjà cité comme une localité remarquable par le grand nombre de petits Champignons que l’on y trouve. L'exté- rieur de notre espèce est d’un rouge de brique, mais les poils qui la recouvrent sont blanchâtres à léur sommet , surtout dans la jeunesse de la plante. Sa cupule , ouverte par l'humidité, est une soucoupe qui n’a pas plus d’un millimètre. Les thèques sont petites. Nous n’avons pu observer assez distinctement leurs sporules pour les décrire. Le Peziza albo-testacea appartient à la division des Lachnea Dasiscyphæ sessiles. | 48. Peziza atrata, Pers. Syn. Fung. p, 669. Var. foliicola , Nob. PI. crypt. édit. 1, fasc. xxvir; édit. 2, fasc. xv. | J. B. DESMAZIÈRES. — Cryptogames nouvelles. 361 P. maculis irregularibus, brunneo-griseis ; cupulis minutissimis, sparsis vel gregarns. Occurrit in folus siccis Plantaginis lanceolatæ. Hieme. Cette variété occupe les deux faces des feuilles, mais princi- palement la supérieure : elle forme sur lépiderme des taches irrégulières , brunes à l’état humide et d’un gris de plomb à l’état sec. Sa cupule , du reste, est tout-à-fait semblable à celle du Peziza atrata , et l'analyse microscopique de son hymé- nium nous a représenté les mêmes thèques claviformes, dont la longueur est d’un vingtième de millimètre. Les sporidies dans l’une comme dans l’autre, sont oblongues, longues d’un centième de millimètre environ, et contiennent également deux sporules globuleuses. 49. Peziza umbrinella, Nob. P. sessilis, erumpens , ceraceo-mollis, sparsa, minuta, orbicularis , glabra, umbrino-pallens, plano-convexa , sicca concava ; margine acuto, brunneo, integerrimo, vix prominente. Ascis clavatis, sporidis hyalinis , uniseptatis, oblongis , subfusiformibus. Hab. ad caules Solidaginis. Cette Pézize occupe sur les tiges des taches blanchäâtres. En sortant de dessous l’épiderme, elle est d’abord en soucoupe, puis plane et même convexe. Son diamètre est de deux tiers de milli- mètre : elle a la transparence de la cire. Ses thèques offrent des sporidies qui ont environ un quatre-vingtième de millimètre de | longueur, et les paraphyses sont terminées par un renflement presque globuleux. Par sa grandeur, sa forme , sa consistance et sa couleur, cette espèce a quelque rapport avec le Peziza Cerastiorum , qui se développe sur les feuilles vivantes des Cerastium , cependant cette dernière espèce est un peu plus jaunûtre; ses sporidies sont plus petites, non ventrues, et elles contiennent aux extrémités deux sporules globuleuses et opaques. Ses paraphyses sont aussi dépourvues du renflement très remarquable dont nous avons parlé plus haut. XIX, Bovan. —- Juin, 24 330 3. B. DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. 5o. Helotium perpusillum , Nob. H. sparsum , minutissimum, aquosè- album, gläbrum ; capitulo hemisphærico. Stipite capillari elongato. Hab. ad folia arida Graminum. Vere. M. Roberge nous a adressé, du parc de Lébisey, près de Caen, ce tres petit Æelotiun , qu’il a trouvé, en avril, sur des feuilles sèches de Graminées. IL n’a pas plus d’un millimètre de hauteur, et sa tête un tiers de millimètre environ. Toute la plante est blanche à l’état frais, mais elle prend une teinte rougeàtre ; ou fauve en se desséchant. Les individus de cette espèce sont épars et peu nombreux sur la feuille, du moins dans les nom- breux échantillons que nous avons sous les yeux. 51. Chætostroma Buxi, Corda, Icon. Fung. 2, p. 29, fig. 107. Var. Rusci, Nob. PL. crypt.,édit. 1, fasc. xxvi; édit. 2, fasc. xv. C. floccis sterilibus continuis sporidiis duplo minoribus. Hab. in folis Rusc: aculeati. Le grand nombre d'échantillons soumis au microscope, nous fait croire que le caractère indiqué ci-dessus est constant. Nous avons aussi remarqué que les sporidies sont moins grosses que dans le type. 52. Îsaria episphæria , Nob. E. simplex, microscopica, candida, pulveracea , adulta glabrata piliformibus. Basidüs simplicibus brevibus; sporulis minutissimis, ovoideis, hyalinis. In Sphæria isariphora parasitica. Vere. De toutes les espèces nouvelles que nous avons fait connaître jusqu'ici, cette Isaire est, sans contredit, celle qui nous a fait le plus de plaisir, et qui est réellement la plus extraordinaire, non-seulement par son habitat et son extrême petitesse, mais encore par sa position et sa forme insidieuse qui nous l’avaient fait prendre, aidé même d’une forte loupe, pour le cirrhe de quelque espèce du genre Septoria. En effet, que l’on se figure un simple filet d’un beau blanc, légèrement pulvérulent, à peine long d’un quart de millimètre, paraissant sortir du pore même dont chaque périthécium est percé, et l’on aura une idée exacte J. B. DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. 371 du Champignon microscopique que nous signalons. Les sporules qui le recouvrent sont ovoides, de -5 de millimètre dans leur grand diamètre, et portées chacune par une basidie ou pédicelle qui n’atteint pas même cette longueur. Après la chute des spo- rules , l'aspect pulvérulent disparaît entièrement, et la loupe ne permet plus de distinguer la plante que comme un très petit poil blanc, droit ou incliné, légèrement élargi à la base, et im- planté au sommet de la loge de la sphérie. Cette espèce curieuse est, comme nous l'avons dit plus haut, parasite sur notre Sphæria isariphora ; qui se développe sur les Stellaria media et Holostea. 53. Pistillaria incarnata, Nob. PI. crypt., édit. 1, fasc. xxvrr ; édit. 2, fasc. xv. P. sparsa, minutissima. Clavula ovato-clavata, obtusa , interdum compres- siuscula, subsulcata ; recens incarnata, exsiccata testacea. Stipite cylindrico» attenuato , glabro, concolori. Sporis subovatis, hyalinis. Hab. in folis exsiccatis Scirpi? Autumno. Cette espèce , assez rare, n’a qu'un millimètre ou deux. Son pédicelle cylindrique forme la moitié de cette hauteur. Il s’évase au sommet en une tête ovoide ou en massue, obtusei, quelque- fois légèrement aplatie, et souvent marquée d’une ou deux fos- settes ou d’un large sillon. Ce petit Champignon diffère, par sa couleur, des Pistillaria coccinea et micans ; il n’a pas, comme ce dernier, cet aspect brillant que donnent les sporules hya- lines et très saillantes de la membrane fructifère. Nous l'avons observé en automne, sur des feuilles sèches que nous croyons être celles d’un Sirpus. 54. Clavaria juncea , Fr. Obs. myc. 2, p. 291; Syst. myc., 1, p. 479 ; Elench., 1, p. 231; Epic., p. 579. — Clavariu jun- cea ; a; Cl. pilosa et CI. virgultorum , Pers. Myc. Eur., 1, M196, 177, 106. Var. gracilis, Nob. PI. crypt., édit. 1, fasc. xxvii; édit. di, fasc. xv. C. fibrillosa , parasitica supra Sclerotium scutellatum et Scl. complanatum. Clavaria phacorhiza , Reich. in Sch. der Berl., 1, p. 315. — 24. 372 J. B. DESMAZIÈRES. — Cryptogames nouvelles. Dicks. PI. crypt., fasc. 2, p. 25. — Pers. Syn. Fung., p. 607, et Myc. Eur., 1, p. 192. — Sow. Engl. Fung., tab. 233. —. Typhula phacorhiza, Fr. Syst. Myc. 1, p. 495 ; Elench. Fung. @ 1, p. 236, et Epic., p. 585. — Berk. Brit. Fung., p. 180. — # Wallr. Comp. FI. Germ., 2, p. 530. — Phacorhiza filiformis, @ Grev. Scott. crypt. FI. tab. 93. Cette variété, qui ne diffère du type de l’espèce que parce qu'elle est plus grêle et parasite de divers Sclerotium , a donné lieu à une erreur grave, les auteurs ayant pris le Sc/erotium pour un tubercule particulier au Champignon. La description | qu’ils ont donnée de leur 7yphula, qu'ils disent constamment très simple, prouve aussi, ou qu'ils ont répété l’inexactitude du premier botaniste qui en a parlé, ou qu'ils n'ont pas suivi la végétation de cette plante dans les lieux ou la nature l’a placée. Plusieurs autres 7yphula prennent aussi naissance sur des Scle- rotium : le Typhula sclerotioides Fr. ( Phacorhiza sclerotioides Pers. Myc. — Moug. Exs. n° 885), par exemple, n’a d'autre ori- gine que le Sc/erotiun semen. La Clavaire qui nous occupe croit, en automne, dans les bois. Ses individus sont très rapprochés les uns des autres, et se mon- trent comme de petits dards, dressés parmi les tas de feuilles à demi pourries où se trouvent les Sclerotium scutellaitum et comptanätum, au bord du disque desquels ils prennent tou- jours naissance. Le plus souvent, on ne trouve qu’une Clavaire« sur chaque Sc/erotium , mais quelquefois aussi on en compte deux et même trois. Elles sont d’une couleur fauve pâle, droites ou flexueuses, longues de cinq à huit centimètres, épaisses d'un millimètre, amincies aux extrémités, simples ou n'offrant que quelques rameaux courts. Indéperdamment de ces Clavaires, il : naît souvent du Sc/erotium d’autres individus qui sont égaux | dans leur diamètre, filiformes, se divisant en rameaux nom breux et allongés. Ces gros filamens, que l’on peut considérer comine des clavules avortées, sont mous, rampans , et lersqu'ils rencontrent une feuille, ils s’y attachent par un duvet blane très court ( voyez notre figure du type, Mém. de la soc. roy. de Lille, 1828, PL. 6, fig. 1 ). Le reste de la plante est glabre, ex® cepté à sa base où existe une légère villosité. I. B. DESMAZIÈRES. — Cyyplogames nouvelles. 373 La Clavaire dont il est ici question ayant été récoltée en oc- tobre, n'a donc pu se développer, ainsi que le fait remarquer M. Roberge, de qui nous la tenons, que sur des individus de Sclerotium avancés en âge, c’est-à-dire sur des individus de _ l'année précédente. Ils crevaient lorsqu'on les pressait entre les doigts, et laissaient échapper un liquide épais et blanchâtre. CHAMPIGNONS aYPOGÉS de la famille des LiycoperDAC&ES, observés dans les environs de Paris et les départemens de la Fienne et d’Indre-et-Loire , Par L.-R. et CH. TULASNE. Nous ne ferons ici qu'une énumération tres succincte des Lycoperdacées souterraines que nous avons observées, nous proposant d’en donner bientôt ailleurs des descriptions com- plètes, accompagnées de dessins coloriés et de détails analy- tiques. L'étude et surtout la recherche de ces plantes exi- geraient beaucoup plus de loisir que nous ne pouvons leur en consacrer: aussi nous sommes-nous décidés à publier dès à présent les espèces suivantes , dont le nombre n’est pas consi- dérable, mais qui sont presque toutes nouvelles pour la Flore française ; il en est aussi plusieurs qui n’avaient point encore été décrites, un signe (+) mis après leur nom les distinguera. Nous les avons toutes recueillies nous-mêmes dans les localités où nous les indiquons. | On peut partager ces Champignons en deux groupes , d'apres leur mode de fructification ; les spores des uns naissant au som- met des cellules hyméniales ( fungi basidiospori), celles des bautres se développant à l'intérieur de conceptacles (fungi the- | caspori v. ascospori ). $ I FUNGI BASIDIOSPORI ( Sporæ basidiis suffultæ ). I Hymenogaster Vittad. Monog. Tub., p. 20 et sqq.-- Hy- menangium album Klotzsch in Dietr. Flora des Kônigr Preuss. VIT, 466. 374 L. GL CG. TULASNE. — Champignons Hypogés. Fungi globosi læves basi absorbente præditi, carnosi, firmi vel molliusculi, fragiles nec gelatinoso-tenaces , intuüs cellulosi, cellulis cavis hymeniferis, hymenio plerümque subæquali ; sporo- phoris prominulis mono-vel 2-sporis ( rariüus 3-4 sporis), quan- doque cystidiis immixtis; sporis crassis ovatis, citriformibus vel cuspidatis, lævibus vel rugulosis et papillosis, epacis hyalinisve, gultulis sæpius refertis, sessilibus vel brevissimè fulcitis. — Exo- leti subfriabiles evadunt, rariüs putridi deliquescunt ; maturi ex- siccati obdurescunt. 1. FRcttrinus Vit. 1: p. 21, tab tr, A6 Tu udis autumno, hieme vereque, Nogent-sur-Marne, prope Parisios. 2. H. luteus Vitt. L c. p. 22, tab. nr, fig. 0. Cum præcedenti, sed rarior, autumno. 3. H. Bulliardi Vitt. |. c. p. 23, tab. ur, fig. 5. In betuletis præcedentium comes , infrequens. 4. H. griseus Vitt. 1. c. tab. nr. fig. 15. In umbrosis humidis frequens Charenton, Nogent propè Parisios ; Cæsaro- duni et Langesiaci in Turonia aliisque locis ( Æzay-le-Rideau, Saché \; au- lumno, vere. 5. H. lilacinus. + | H. globosus, irregularis, lobato-costatus, solidus, Iævis, sericeus, € niveo fus- cus, peridio tenui tenaci solubili basique absorbenti præditus, intus cellulosus ex albo sordidè lilacinus tandem brunneus et fuligineus; cellulis minutis parce farctis (etiam in maturis individuis); septis crassis e basi plerumque sub venarum forma irradiantibus , medio linea pallidiore notatis et scissilibus; hymenio pla- no ; sporis binis subsessilibus brevibus ovatis subobtusis vel apice papillatis, 1æ- vibus, guttulam foventibus; odore debili. — In betuletis apricis , hieme (No- gent-sur-Marne ). 6. F1. decorus. À H. rotundatus, inæqualis, albidus, lævis, subglaber, basi absorbeuti parüni conspicua instructus, solidiusculus, intüs densè cellulosus ; cellulis brevibus vel punctiformibus creberrimis semi vacuis , obscure lilacino-fuscis tandemque atro= violaceis ; peridio tenui ægrè solubili; sporophonis filiformibus elongatis ; sports binis vel solitariis ovato-oblongis utrinque obtusis, inæquäbilibus, guttulas in= cludentibus, ex ochraceo f#cis; odore debili. — In carpinetis et fagetis sabu= \osis propè Parisios ( Bois de Boulogne) suhsolitarius infrequens , vere. L. CE C. TULASNE. - Champignons Hypogés. 375 7. H. populetorur. + H. mediocris, difformis, rotundatus vel compressus, glaber, lævis, siccus, albus primüm, mox sordidè fuscus, intùs ex albido tandem subrubicundo-nigricans ; basi absorbenti vix conspicua ; peridio tenui ægre solubili ; cellulis minutis cre- bris subfarctis , septis linca media discolore notatis; sporis binis brevè pedicel- latis ovato-oblongis, obtusatis , Iævibus, guttulam solitariam vel plures foventi- bus. — Fungus molhusculus gregarius vix odorus planè subterraneus. — In po- puletis limosis agri Lodunensis et Turonensis (Æzay) , autumno. 8. H. olivaceus Vittad. L c. p.24 (?). In quercetis argillosis Pictonum imprimis tuberum natalibus locis (Cäraÿ), autumno. II. Hysreranqium Vittad. L. c. P. 13. Fungi globosi, solidi, carnoso-cartilaginei, demum mucosi difflüentes , appendicibus radicalibus instructi, intus minute cellulosi; cellalis cavis; quarum parietibus basidiis', sporas 2 rarius 3-4 oblongas obtusas subsessiles gerentibus, compo- sitis'; sporis minutissimis lævibus guttulas 2 vel plures inclu- dentibus. | à 1. À. rubescens. + H. globosum, mycelio punctis variis adhærens, quasi polyrrhizum; peridio te- muissimo byssoideo lævi ægrè solubili, juniori niveo, effosso rubescente, maturo sordide dilutèque partim olivaceo; substantia interiori homogenea carnoso-muci- laginea molliuscula ex albido-olivacea; cellulis minutis, irregularibus, vacuis (etiam in maturis individuis); septorum parietibus pallidis ; sporis minutissimis ovoideis, utrinque obtusis, lævibus, pellucidis, in quoque loculo parietibus applicatis. — Fangus magn. avellanæ vel nucis minoris, gregarius , odore subnullo, — Sub foliorum stratis in pinetis sylvulæ Boloniensis propè Parisios, septembre. 2. H. Pompholyx. + H. globosum, mediocre, polyrrhizum (scil. punctis variis mycelio candide ad- hærens) ; peridio crassiusculo , molli, solubili , lævi, candido demüm sordidè obscurato ; substantia cartilaginea glutinosa elastica pellucida grisea, fungt ad basim crassiori indè radianti , matura mucosa subdifflluente; cellulis 1rregula- ribus vacuis; septorum parietibus obscurioribus ; sporis minutis oblongo-ellipticis utrinque obtusis brevissimè pedicellatis 1ævibus pellucidis roseis. — Fungus avellanæ magnitud. solidus, durus etiam, intüs ex albo argillaceo-roseus tandem obscurus, dore nunc debili nune gravi quasi cornu usti sed potiüs peculiari, my- celioramoso copioso.—Gregatim in declivibus sylvarum subterraneus, Meudon, Fleury, aprili-augusto. 576 L. @t C. TULASNE. — Champignons Hypogés. 3. H. stoloniferum. Ÿ H. sphæricum, durum ; peridio extùs intüsque candido crasso glabro lævi sicco, facilè separabili , tandem coriaceo et adhærenti; substantia admodüm car- tilaginea tenaci elastica, à cœruleo fusca, in centro fungi nucleiformi et indè irra- diante; cellulis minutis, angustissimis, cavis; sporis oblongo ellipticis, lævibus, ad apicem basidiorum subsessilibus, geminis vel ternis, brunneis. — Fungus prio- rum magnitud. exsiccatus coriaceus et ad superficiem crispato-rugulosus , radi- cula unica longa persistenti (myceli funiformis ramosi proliferi ramo) instruc- tus, odore debili. — Subterraneus in quercetis agri Pictaviensis propè pagum auem Bonnes dicunt, octobri. LIT. Hypnancium Wallr. — Klotzs. |. c. VIE, 465. Fungi globosi carnosi solidi fibrillis radicalibus seu basi absorbenti peridioque solubili nudo instructi, intus eximiè cellulosi ; cellulis cavis, ad parietes subæquales hymeniferis ; basidiis 2-4-sporis; cystidiis conicis immixtis ; sporis sphæricis echinatis sterigmatibus longis suffultis. 1. À. candidum. H. globosum, molliusculum, basi absorbenti minutissima eradicata præditum ; peridio tenui lævi candido interdüm rimoso, substantia interiori minute cellu- losa , ochracea ; cellulis inæqualibus subvacuis septis angustis quasi homogeneis distinctis; basidiis obtusis hinc et illinc prominulis, cystidiis angustioribus conicis : elongatis immistis; sporis 2 vel 4 ellipticis brevibus aut subsphæricis echi- natis sterigmatibus acuformibus, cujusque basidii apice, suffultis. In carpinetis umbrosis ferè epigeum solitariumque legimus octobri mense in Pictavia ( Couhé-Vérac),. LV. OcravianIA Corda, Icon. Fung. t. v, p. 26. — Octaviania Vittad. !. c. partim. Fungi carnosi cartilaginei appendice basilari subradicante basique sterili instructi, intuüus ceilulosi lacunosique ; cellulis subfarctis; septis glutinosis angustissimis sparsim scissilibus, demüm cum materie intracellulari fpultaceis diffluentibus , vel exsiccatis induratis et sporis pulveraceïs abeuntibus; hymenio ‘in quaque cellula valdè inæquali, sporophoris obtusis; sporis sphæricis crassis echinatis sterigmatibus longis filiformibus suf- fultis. L. ét © TULASNE. — Champignons Hypogés. 377 O. asterosperma Vittad. 1. c. p. 17, tab. un, fig. 7. In quercetis et coryletis argillosis Pictaviæ, sub foliis deciduis gregaria au- iumno (Couhé , Civray ). V. MeranocasTer Corda, ap. Sturm., Deutschl. FI. TT, r1 heft., taf. 1.— T'uber moschatum Bull. Champ. PI. 479 (verisim.).— Sowerb. Engl. Fung. t. 426. — Bullardia Jungh. in Lino. Funft. B. (1830) S. 408. — Octaviania Vittad. 1. c. partim. — Argylium Wallr. FI. Crypt. Germ. IT} 874. — Hyper- rhiza Klotz. |. c. VII, 468. — Hyperrhiza Bosc. in Berl. mag. V, 65(? ). Fungi carnosi , solidi , undique filamentis crassis funiformibus ramosis hinc applicatis et in peridium suberosum crassum abeun- tibus, illinc liberis cum mycelio confusis terram petentibus, obvoluti, basi absorbenti propria distincta ( an semper? ) orbati, intüs cellulosi, cellulis ab initio farctis septis crassis immuta- bilibus distinctis; materie intracellulari tandem pultacea dif- fluente atra, è filamentis mucilaginosis implexis apice tetrasporis constanti; sporis subsessilibus minutis , Iævibus, hyalinis. 1. M.variegatus Nob.— Octaviania variegata Vitt. |. c. p. 16, tab. n1 , fig. 4. In querquetis siccis et præsertim Tuberariis agri Pictaviensis autumno, hieme, gregarius frequens, vix interdum subterraneus ( Poitiers , Crouteile , Civray , Couhé , Blanzay, stc.); vulgo Truffe musquée, re gemme. In tuberarns Turoniæ (Richelieu). . M. Broomeianus Berkeley mss. + M. globosus irregularis elongato-rotundatus vel sublobatus, primüum aureo- fulvus demuüm ferrugineus, fibrillis radiciformibus solidis concoloribus ramosis crassis applicatis parce extus instructus; peridio crasso pilis brevibus subap- pressis nitentibus tomentoso, ægre vel ne quidem amovendo, intùs lutescenti ; substantia compacta, solida; cellulis plerisque circularibus, centralibus majoribus; septis crassis ex albo dilutè luteolis , per medium discolorem facilè solubihbus ; substantia intra-cellulari primüm albida, tandem atra pultacea difluente ; sporis ovatis, basi subtruncatis, obtusis, nigris, sublucidis, sessilibus, guttulam inclu- dentibus.—Fungus magnitud. nucis juglandis et ultra, solidus, odore grato, etiam in maturis vel jam exoletis individuis debili. — än betuletis apricis prope Pari- sios (Nogent) gregarius rarus, maturescit novembre, decembre. — Exsiccationc paullo contrahitur et summoperè induratur, colore parum mutato. 378 L. et C. TULASNE. — Champignons Hypogés. A Nota. Nous conservons à cette espèce le nom sous lequel M. Berkeley nous en a communiqué des échantillons recueillis : en Angleterre. Suivant lui, c'est la même plante que le Tuber moschatum Sowerb. |. c., et son odeur peut être comparée à celle de l’Agaricus pyriodorus. Elle est d'ailleurs extrêmement voisine de l'Octavianiu variegata Vitt., dont elle ne diffère guère que par les parois de ses cellules, colorées en jaune très pâle, presque d’un blanc sale, et son odeur qui est plus faible. Ces dissemblances peuvent ne tenir qu’à la différence des climats. 3. 41. ie à Nob. — Octaviania ambigua Viit. 1. c. P- 16, tab. 1v, fig. 7 In arenosis, castanearum et quercuum sub umbra, Romainville, Fest propè Parisios, aprili, Julio, vix gregarius infrequens. $ IL. FUNGI ASCOSPORI | Sporæ in conceptaculis inclusæ). VL. Gewra Vittad. |. c. p. 27. — Hydnocaryon Wallr. F1. Crypt. Germ. Il, 860. G. verrucosa Vitt. I. c. p. 28, tab. 11, fig. 7.—Klotzs. L. c. VU, 474. — Hydnocaryon fragrans Walir. 1. c. In quercetis argillaceis agri Pictonici Civray , la Bonardelière, hieme, vulgo Truffe oreille de prêtre dicta ; sub terra graminibus obsita secùs caîles sylvarum in Turonia (Langeais , la Raguenière), octobri, G: sphærica. + G. sphærica, minutè verrucosa, foramine apicali minuto rotundato ovalive per- via, coma radicali diffusa longissima sicca ferruginea, mycelio fibrilloso siugulari efformata, instructa, intüs solida carnosa albo grisea, sinubus serpentinis latis utroque latere nigris verrucosis foraminique externo affluentibus percursa ; spo- rangüis lineari-elongatis obtusis octosporis; sporis rotundatis obtusè verrucosis. —Fungus magnit. avellanæ, odore gravi, gregariè in arenosis carpinetis sylvulæ Boloniensis proè Parisios, subterraneus, maio-julio. — Species pulcherrima. VII. HypnoBoriTes , gen, nov. (1) Peridium vere nullum; substantia carnosa compacta simi- laris irregularis extüs anfractuosa exarata, intüs sinubus ser- (1) YSvov Buxtrnc , truffe-morille, L. @t C. TULASNE. — Champignons Hypogés. 379 pentinis parcis, fungi ad superficiem apertis , variè pertusa; sporangia ovato-elliptica inordinaté in substantia ( extremæ filamentorum ex quibus illa constat vesiculæ auctæ) nidulantia, sporas octo sphæricas reticulato-echinatas foventia. — Fungus globosus basi absorbente, mycelii fibrillis tenuissimis humo adhærenti præditus. 1. À. cerebriformis. + Avellanæ majoris magnitud. firmus, lævis, glaber, luteo pallidus, sab-musco- “um stralis- quasi epigeus, gregarius. — În nemoribus umbrosis propè Picta- vium ( J’ouneuil-sous-Biard), octobri mense. VIIT. Bazsamia Vittad. 1. c. p. 30. 1. B. vulgaris Vittad. I. c. tab. 1, fig. 3. Fungus propè Parisios in sylvis udis {Nogent-sur-Marne) hieme, sub grami- nosis secüs vias (Bougival) julio, augusto, solitarius admodüm rarus; frequens contrà in quercetis argillosis Pictaviæ, Civray, la Bonardelière, Blanzay, hieme, vulgo Truffe rouge, Truffe blanche nuncupatus, neglectus. — In Tu- ronia (Æzay-le-Rideau) sub graminosis octobri rarus. 2. B. polysperma Vittad. |. c. p. 31. In umbrosis sylvarum vix subterranea, rara, propé Longesiacum Turoniæ {ad villam antiquam cel. De Baréme quam Cremille dicunt) octobri mense. IX. DELASTRIA, gen. nov. Peridium tenuissimum byssaceum, candidum , arenæ immis- tum; substantia carnosa, molliuscula, humida, in glebulis versi- formibus septis mollibus albis immutabilibus (peridii filamentis stipatis intropulsis æquiparandis) dissecta ; sporangia ovato-oblon- ga, obtusa sæpius incurvato-subreniformia, in glebulis nidulantia, sporas 3 (rarius 4) sphæricas reticulato-echinatas foventia ; guttula (?)in quaque spora subconcentrica. — Fungus basi absorbenti patentissima eradicata donatus. [Nous voulons dédier ce genre remarquable à M. Ch. Delastre, auteur de la Flore récemment publiée du département de la Vienne, et de plusieurs mémoires importans sur la végétation du Poitou. | 380 L. @t C. TULASNE. — Champignons Hypogés. 1. D. rosea. + In sylvis arenosis Pictonum propè Heraldi Castrum ( Barres de Nintré), necnon et pinetis Turoniæ ( Zioniéres ), octobri-februario ; Copiusè. — Fung. nucis magnit. et ultrà, intùs maturus amœnè roseus dein lutescens et tandem fuscatus ; peridio è niveo sordido ; odore debili ; sapore ingrato. X. Tuger Mich. — Vitt. L c. p.ex: 1. T. melanosporum Vitt. I. c. p. 36, tab. nu, fig. 3. In quercetis argillosis agri pictaviensis feré ubique, in variis Turoniæ locis , frequentissimum ; propè Parisios (Charenton), in betuletis, hieme rarum. 2. T. brumale Vitt. I. c. p. 37, tab. r, fig. 6. Cum præcedenti Pictones Turonesque legunt. 3. T. æstivum Vitt. L. c. p. 38, tab. u, fig. 4.— T. Blotii Desl. Mém. Soc. Linn. Calv. 1824, p. 42, PI. Præcedentium comes æstate, hieme ; vulgo apud Pictones Truffe de la Saint- Jean ; circa Parisios in betuletis legimus Charenton , Nogent , decembre , januario. 4. T. mesentericum Vitt. 1. c. p. 40; tab. ni, fig. 10. In Pictavia et Turonia haud infrequens ; propè Parisios cum 7°. æstivo inha- biiat, omnium frequentissimum. 5. TZ. maculatum Viit. 1. c. p. 47, tab. ur, fig. 16. In quercetis agri Lodunensis, iu carpinetis Turoniæ (Saché) octobri, hieme. 6. T. rapæodorum.Ÿ T. mediocre, solidum, globosum, irregulare, argillaceo lutescens, læve (oculo armato subpapillosam, cellulis superficialibus micantibus), maculis albidis nota- tum; cortice crassiusculo; carne ex albo grisea et dilutè fusca, venis angustis ra- mosis albidis marmorata; sporangiis ovato-ellipticis 3-4 sporas ellipticas reticu- lato-echinatas lutescentes foventibus ; odore acutissimo quasi ‘rapæ vel sinapis. — Sub graminosis secüs vias et in castanetis , julio-augusto, Bougival, Meu- don , propé Parisios. 7. T. rufum Pico. — Vitt. I. c. p. 48, tab. 1 , fig. 1 In tubcrariis agri pictaviensis frequentissime nascitur (Civray, Blanzay, Bonnes , etc.) vulgo Truffe grise dictum. L. et C. TULASNE. — Champignons Hypogés. 381 8. T. excavatum Vittad. I. c. p. 49, tab. 1 , fig. 7. In quercetis pictaviæ ( Les Ormes , Saint- Benoist) olim repenit cl. Delastre; propè Parisios (Nogent) in betuletis udis aut infrequenter hieme effodimus. Nous joignons à cette notice une planche destinée à faire connaître le mode de fructification des genres compris au Pr mier paragraphe. PLANCHE 1! FE Lycoperdacées hypogées basidiospores. Nota. Toutes les figures de cette planche sont vues sous le même grossissement qui est de 440 diamètres environ. Fig. 1. Fragment d'Hymenogaster griseus Vitt, ; les sporophores dépassent les cellules hyméaiales et naissent avec elles de la trame qui constitue les cloisons, limitant les locules on alvéoles de l’intérieur du Champignon. _ Fig, 2-3. Développemens successifs des spores de la même espèce. Fig. 4. Fragment de l’Hymenogaster decorus +. Les spores, bien que müres, tiennent en- core aux cellules allongées sur lesquelles elles se sont accrues; quelques cystides coniques dé- passent les cellules obtuses de l'hyménium, Fig. 5-8, Spores du même à divers âges et portées sur leurs basides filiformes. Fig. 9. Frustule d'Hymenogaster citrinus Vitt. Les cellules fertiles sont obscures. Fig. 10. Spores isolées de la même espèce. Fig. 11-13. Fragment, sporophores et spores d'Hymenogaster luteus Vitt. Fig. 14. Frustule emprunté à un Æymenogaster Bulliardi Vitt,. On remarque de; filamens qui passent d’une paroi à l’autre des cellules. Fig. 15-16, Spores isolées du même. Fig. 17. Portion de l’hymenium de l’'Hysterangium Pompholyz +. Fig. 18, 19. Basides du même, offrant des spores à divers états de développement. Fig. 20. Petit fragment d’Hydnangium candidum +. Fig. 21. Basides fertiles de l’Octaviania asterosperma Vitt. Fig. 22. Sporophores du Welanogaster variegatus N. portés au sommet de longs fila- mens grêles, et spores détachées du même. Fig. 23. Deux sporophores du Melanogaster Broomeianus Berkel. Fig. 24 Sporophores du Helanogaster ambiguus N. tir TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME. ORGANOGRAPHIE , ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. Des températures végétales, par M. Rameaux , professeur à la faculté des Scierices de Strasbourg iii sauces dote tiens Te \ Sur les Champignons vivant dans l’intérieur des cellules végétales, par M. Naceri 6 OMC) . . . e . CE 0 . . " 0 e e . ° e p* . . Recherches sur le mouvement et l'anatomie du Mepaclinium falcatum , par M. Cu. Morren , professeur à l’université de Liège. . . . . . Recherches sur la croissance du Pin sylvestre, par MM. A. Bravais et Gr: MaRDINS 2 0 ele duos da 0 soma} ER Remarques sur la structure anatomique des We/ocactus, par F. A. W. Mr- Observations sur les bourrelets ligneux qui se forment sur les souches du Sapin blanc ( 4bies pectinata DC. , Pinus Picea, L.), par M. H. R. Goœrrenmiuiés Bi noitet avlolite ec ÉONET auboi FSeN RERE Note sur l'organisation du Cambium et sur le rôle qu’il joue dans l’orga- nogénie végétale, par MM. ne Mireez et PAYEN. . . . . . . . . Recherches sur la cuticule des plantes, par M. Huco Monz. , . . . Observations sur le mouvement des spores des Ælgues , par M. Gusrave THORET à en 004 ENS MEET Po NERO ORNE Observations sur quelques cas de feuilles opposées, qui deviennent al- ternes par soudure, par ÂD. STEINHEIL. . . . . . . . . . . . . Recherches sur l’activité capillaire des tégumens extérieurs de quelques plantes, par M..J. 3. Arenbr, à Osnabrüeke ui hote mt MONOGRAPHIES ET DESCRIPTIONS DE PLANTES. Description des genres Drymispermum , Pseudaïs et Gyrinopsis, du groupe des Aquilariées , par M. DEcaIsnE. . « 4 . . . . . . . . . Argyrolobia hemisphæræ septentrionalis, auct, comite Jaurerr et Eo. SPACH » L] e . Q e e . « 0] . . . e C] e 0 e = . 0 . C2] . e . 135 86 91 129 164 35 42 TABLE DES ARTICLES. 383 Troisième centurie de plantes cellulaires exotiques nouvelles, par M. Cam. OC RSS St a Ch. 68 Monograplia generis Amygdalus , auctore Ep. Spacx. . . . . . . . 106 Monographia generis Ebenus ,auct. comite Jauperr et En. Spac. . . 149 Ebenidium, genus novum, auct. comite JAwBERT et Ev. Spacm. . . . 162 Revisio generis Chamærrhodos , auctore Ar. Bunce, Hort. bot. Universit. D Don 'dmeciere. ! , . OM RU à où ce ce à 196 Recherches sur le genre Æypochæris , par M. E. Recer. AA RE Le Observaticns sur quelques Champignons de la Flore des environs de Paris, par M. EE: H. LÉVEILLÉ. e L1 L] L 1 L1 L 2] - L_] L 1 L] L2 e L 2] L 1 L] L] L] L] L1 213 Leobordeæ orientales , auctor. comite JAugErr et En. Spacx . . . . . 2392 Quatrième centurie de plantes cellulaires exotiques nouvelles , par M. Cam. MonNTAGNE . e e e . L] ° . e e e e e e e e ° e e e e e e e 238 Monographia generis Spartium , auct. En. Spacx. . . . . . . SU 080 Acanthaceæ horti Vratislaviensis , auct. Nees AB EsengEcr. . . . . 298 Nova plantarum genera Rossiæ indisena, auct. Gr. KarezN et Jo. Kir1LOwW. . ° o L] # . e ° L] e e e e e ° e e 0] e e e LC] e L] 31 1 Description d’une nouvelle espèce de Zamia, par M. F. À. W. Miquez. 316 Dixième notice sur quelques plantes Cryptogames , la plupart inédites, ré- cemment découvertes en France, et qui vont paraître en nature dans la collection publiée par l'auteur, J. B. H. J. Desmazrèresi. . . . . . 335 FLORES ET GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Sur la végétation des bords de la Meuse , par M. DE La Foxs, baron pr A ae MES CO CNIBARE" 4 entr Se ‘Champignons hypoges de la famille des Lycoperpacérs, observés dans les environs de Paris et dans les départemens de la Vienne et d’Indre- Deuc par MM. LR. et Ce. Turasne . . 4. 444 Je 1. 398 EXTRAITS D'OUVRAGES GÉNÉRAUX ET MÉLANGES. Monographia Lycoperdineorum ,auct. D. Caroro ViTTADINIO. . . . . 277 Nouvelle Flore de la Moselle, par J.J, Hozanvre. . . . . . . . . . 31a TABLE DES PLANCHES RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME. til a ———— All Prancaes 1. Drymispermum, Gyrinopsis. | 2. Glyphis heteroclita ét Trypethelium Leprieuri. 3. Champignons dans l'intérieur des cellules. (l 4. Greffes de racines avec accroissement de vieilles souches de Sapins. | 5. Accroissement des souches et soudure de racines de Sapins. | . Structure de la cuticule des feuilles, 6 7. Champignons des environs de Paris. 8 . Dicranum Perrottetii, Lophophocolea trapezoides, Junserman- -_ .nia macrocalyx. 9. Synphyogyrna Brongniartii, Gotischea Neesii, Lejeunia Mon- tagnet. 10. Spores et germinations d'Algues. 11,12,13, 14,15. Vaucheria Ungeri, Th. 16. Fruits de Spartium. 17. Lycoperdacées hypogees basidiospores. FIN DU DIX-NEUVIÈME VOLUME. À .Drynmaspermun… B. Gyrinopsis. . P a ge 4 RES MR RE PET Re, ss se À nn Te Le nn ” M°Egawre lle sc. RAT der Jeienc.nat. 2° Serie . Bot .Tom .19 . LL .2. ee | Aiocr .eé.C Montag. dt. 1. Glyphis heteroclta.. 2. Trypetheluun Leprieur& 4 Ann. des Jatenc.nat. 2° Serie. Bot. Tom.19. PL. &. à” ampignons dans l'interreur des Cellules. PSE Grafas do race does accrotnrenent des oreilles souches denapts 2 KE er CERECT Bot. Tom .1g . PL. 5. = : " res = TIRE Soil / Mer nc es . è se : { Aecroissement des souches et soudure des racines de Sapin. ; À : | . des Setenc'.nat. 2% Sert. Bot. Tom .19 . PL. 6. 10. {{io) Séructure de l& cuticule des feuilles. ÿ LÉLÉRR à Mt CNE à D. ! ‘ . ZA. Leveillé del , D en. 0e; Champignons des environs de Parts. Bot . Tom 19 : PL +7: 0900) 100 1. Pucranum lerroteté . 2.Lophocol« trapexoides 3, Jungermanria macro cale . el, Montagne del. y ; Fa A gasse - Plee, re ’ w LA Ar, 141. ot. Tom 19. Pb +9: 2 Jynplhyogyna Brongriartt 2. Gottrehea Noesis. 3. Lepouria Montagnes, éottr. € Montagne del. ME Lgarse.-Llée re. à “ È ” f 2 i ’4 al 75 des Since nat. 2° Serre’. Bot. Tom .19.?L 10. ., ; } | GC. Thuret del . W/4 elle Jeillant sc. Jpores et gerninatons d'AHlgues N.Aemond imp . Ann.des Sccenc.nat.2° Serie , Bot. Tom .19 . Pl... 20. LE, 23, 30: 24. ie AS “At (LE ris 6 Thuret del . W< Lasse -llee se. l'aucheri . J VARemond anp. —,. Ann.des Jecene .nat. 2% Serre. ) Bot. Tom.19 . Pl.12. C.Thuret dé . AU Taillant se. Vaucheria. Los ‘Li _ Ann.des Secenc.nat. 2° Sert , Bot .Zonv 19.1 .13. 4 €. Thuret del , NE Toillant se. : Da _. “ Ann . der Secnc , nat ,2! Sert , Bol Tom .19.1€.14. 47. À | À : À | | | C.Thuret del M Egasse-Plee sc. Vaucherta . W.Remond imp. F1 . + Lé ; rt” } : { ; ? ; , Dept pb . Ann .des Secenc.nalt.2® Sert . Bot.Tom.19. PP) 78 © Thuret del , M Egarre -Plee se. Vaucheri« . V.Hemond unp . CA DT 2" VOTE" Ann .des Jriene.ndl, TD. un 7 Fruits de Jparlium. ZO”, Bot . Tom . 19 . PI .16. Bot. Tom .19 . 2l 27 rs 7 W00272 Lycoperdacees hypogees basitospores. r +44 3 LL A LNE AT UT rS Sn !F +: PT Ve : . Ent Ur 3, ete NA Te « ay PRE : 7 # tal 2 d _ Tr y À ; rh i | D. PL à ” ÿ NA ARE | 7” ‘Se D | CAE : SE, , Î 4 iœ N 4 £ f 3 / | / À L \ | EE 2 DD < F = « fr : ; x es 3 je > » % < % » «4 3 . of l Ê ; ; h nv / , ( ae < — , 7 5 É R . £ ; - - à ï , e ES EN * 4 + ” 4% ‘ . : Er" A res 2 Î. ; É rs l LS É Ex > : ; = / , . + à 4 1 { F ! |, # . ri | - L e / ‘ t > 4 HS. / | { fs Î Û # Fr “ 7 So] cc | ; ï Mis “ _ ne | . . - LA L , - * ; . ) F Î Q 0] f L NT L k $ x L 0 CS LL LZ Û " À . s L2 “ LA à , bus à * “ 1 Fr { L . * L L 7 . « E … CE = L Fa 4 « ù p* the Las Le LL 0 Ye: . dé à EL 0 L -