Mer TE gs Enr AS ANNALES SCIENCES NATURELLES, PAR MM. AUDOUIN , an. BRONGNIART Er DUMAS, COMPRENANT LA PHYSIOLOGIE ANIMALE ET VÉGÉTALE , L'ANATOMIE COMPARÉE DES DEUX RÈGNES, LA ZOOLOGIE, LA BOTANIQUE, LA MINÉRALOGIE , ET LA GÉOLOGIE. TOME VINGT-CINQUIÈME ACCOMPAGNÉ DE PLANCHES. . .. PARIS. CROCHARD, LIBRAIRE - ÉDITEUR , RUE ET PLACE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE , N° 13. F 1832. | x MEDAL # Pa D. ut w. PAS ANNALES DES 4 SCIENCES NATURELLES. AAA AAA AA VUS VA AA AA AUS AA VAR AAA A LAS AAA TARA AAIA \ OsservaTions sur quelques Plantes du Chili ; Par M. Apnrten DE Jussreu. . Pendant long-temps les botanistes n’ont eu sur la vé- gétation du Chili que des renseignemens peu nombreux et vagues , épars dans les ouvrages de Molina et de Feuil- lée. Ils devinrent plus complets par suite des. voyages de Ruiz , Pavon et Dombey. Maintenant ils s'accumulent chaque jour : les fréquentes relàches des voyageurs sur la côte du Chili, le séjour de quelques habiles botanistes | dans son intérieur, enrichissent des plantes de ce pays et nos herbiers et nos jardins où un climat peu différent rend leur culture assez facile. Aussi voyons-nous ces plantes se présenter fréquemment dans les publications des botanistes anglais et allemands. La France ne restera pas en arrière : M. Gay, de Draguignan, et M. Bertero que: nous nous plaisons à considérer aussicomme notre compa- triote , explorent cette contrée depuis plusieurs années, et leurs envois prouvent que c’est avec un plein succès. XXV. — Janvier 1832. 1 } | CENTRE C’est la vue et le classement de leurs collections qui , m'ont engagé moi-même à m'occuper un peu des plantes du Chili, et elles eussent pu sans doute me fournir des observations bien plus neuves , plus intéressantes et plus nombreuses que celles qui suivent; mais , respectant le droit que les inventeurs ont à lexposition de leurs dé- couvertes , etespérant la publication plus ou moins pro- chaine d’une Flore complète, où l’un de ces voyageurs déposera les fruits de ses recherches et coordonnera les matériaux jusqu'ici dispersés dans une foule d'ouvrages divers , je mé bornerai à l'examen d’un petit nombre de plantes introduites depuis long-temps déjà dans les livres ou les herbiers, mais qui, dans un classement, ont dû nécessairement fixer mon attention par les doutes ou les opinions divergentes auxquelles elles ont donné lieu. ! FrAncoa. La première plante dont je m’occuperai est le Francoa qui m’a fourni il y a déjà long-temps le sujet d’une note (Ann. Sc. nat., 1824, vol. tir, p: 192 et suiv., tab. 12), où après avoir décrit l’organisation mal connue de ce genre, je recherchais sa place que je croyais devoir assi- gner à la suite des Crassulées. M. De Candolle, dans son Mémoire sur cette dernière famille (1828), examina mon opinion et lacombattit par des argumens dont J'ap- prouve d’autant plus volontiers la justesse, que les miens n'étaient pas parvenus à me convaincre pleinement moi-même. Mais le savant botaniste ne dissipait pas les doutes qu’il avait fait renaître, car en indiquant la place du Francoa plus près des Rosacées, il ne faisait qu'ex- d (79 ds . primer un simple soupçon, et ce dei CPE ne satis= faisait pas encore mon esprit. LT … J'en puis dire autant de opinion deM. Don , qui s’est _ plus récemment encore occupé du même genre ( Edinb. new. phil, Journ., 1838, oct., déc. , p. 53), et qui ne paraît pas avoir eu connaissance des travaux et des doutes dont le Francoa avait été précédemment le sujet. Il dé- crit complètement ses caractères génériques et ses di- vérses espèces, et le rapproche du Galax de Linné, dont il fait le type d’une nouvelle famille des Galacinées qu'il place près des Philadelphées et des Saxifragées. Je ne vois pas que les rapports qu'il signale entre ces deux genres suffisent pour justifier leur rapprochement immé- diat dans un même groupe qui n’en compterait pas d’autres. Au contraire , frappé davantage de leurs diffé - rences, je laisserai le Galax auprès du Clethra, en adoptant de l'opinion de M. Don ce rapprochement du Francoa aux Saxifragées, qui me paraît conforme à la nature. : TEriz LA. Ce rapprochement est confirmé par l’examen d’un nou- veau genre également originaire du Chili que M. Bertero a signalé (Mercur. chilen., n° 12, 13 et 14, 1829) sous le nom de Dimorphopetalum et dont M. de Candolle adonné les caractères à la fin du 4° vol. de son Prodrome sous le nom de Zetilla , nom que cette plante porte vulgaire- ment dans le pays. L'examen de la fleur et du fruit, d’après des échantillons plus complets envoyés par M.Gay où communiqués de l’herbier de M. Bertero où ils sont oh (8) étiquetés par lui-même , m'a permis d'ajouter et dechan- ger quelques détails , comme le fera connaître la descrip- tion suivante du TerizLA HxyprocoryLærozrA DC. Cazrx altè 4-fidus, laciniis inæqualibus ( superiore majori lateralibus,.inferiore minori). PeraLA 4, calyci supra ejus basim inserta, cum ipsius laciniis alternan- tia, inæqualia ( superiora » maxima et calyce lon- giora, inferiora > minima). Firamenra 16 , alterna antherifera longiora, alterna breviora sterilia , omnia _verticillatim calyci supra basim inserta; ex anthe- riferis ; 4 petalis, 4 laciniis calycinis mediis opposita, priora posterioribus longiora: antheræ didymæ, loculis subrotundis , rimd laterali longitrorsim dehiscentibus. Ovanium liberum, 4-sulcum , 4-loculare , loculis (qui ” petalis opponuntur) multiovulatis : ovula creberrima, in angulo interno placentæ duplici longitudinali in- sérta. Srvyius brevissimus: Sricma 4-lobum, cujus lobi cum loculis alternant , ided septis oppositi. Fauc- Tus capsularis , pericarpio membranaceo , 4-locularis , 4 valvis sutur& dorsali dehiscentibus, serius inter se secundum axem cohærentibus , medio igitur septiferis. SEmina creberrima, minuta, obovata, longitrorsum striata, subhorizontalia : perispermum celluloso-carno- sum, integumento adhærens : embryo minutus, nec se- minis dimidium attingens, in apice perispermi, radi- cul& hilum spectante cotyledonesque breves æquante. Hensa foliis radicalibus vel paululüm supra radicem caulinis , cordato-orbiculatis, sinuato-dentatis, denti- bus brevissimis, glandulosis, palmatinerviis, petiolatis, petiolo longo, plano, infernè dilatato, basi semi- amplexicauli. Cauris scapiformis , simplex aut infernè À! As: à . subramosus, racemosim florifer, racemo longo et an- gusto, pedicellis bracteatis erectis. Diversæ partes pilulis apice glandulosis pubescentes. Si l’on compare ces caractères à ceux du Francoa, on sera frappé de leur extrême ressemblance; surtout si j'ajoute que des échantillons recueillis par M. Lesson et qui m'ont été donnés depuis la publication de ma pre- mière note, m'ont fourni des graines presque müres, où j'ai vu un petit embryon situé à l'extrémité hilifère de la graine , dont la cavité était du reste remplie par un périsperme cellulaire charnu déjà presque formé: Tout en se rapprochant des Saxifragées , nos deux genres en diflèrent par des caractères assez importans. pour que je propose d'en faire un petit groupe séparé. Ainsi se trouveront conciliées jusqu’à un. certain point les opinions diverses des auteurs qui se sont depuis quelque temps occupés du Francoa ; puisqu'il deviendra le type d’une famille distincte des Crassulacées, peu éloignée cependant , quoique plus voisine des Saxifrages. Je la caractériserai ainsi : FRANCOACEEÆ. Cazrx altè 4-fidus. PetazA 4. FiLAMENTA cum petalis calyci prope ipsius basim inserta, pelalorum numero | quadrupla , alterna sterilia, alterna (petalis et laciniis calycinis mediis opposita ) antherifera. Ovarium libe- rum; loculi numero petalorum æquales , tisdem oppo- siti, multiovulati, ovulis placentæ duplici longitudinali insertis. SryLus subnullus. SricmA 4- lobum, lobi cum loçulisalternantes.Frucrus membranaceus, capsularis, 10.) loculicido-4-valvis. Sema crebra, subhorizontalia à embryone parvo ad apicem perispermi celluloso-carnosi, radicul& hilum spectante. Herex foliis plerisque radi- calibus, sinuato-pinnatove-lobatis, teruibus ; caulibus scapiformibus ebracemosim floriferis. GENERA Ÿ f Francoa. — Petala inter se aqualia , ut Et lacintæ calycis. | Tenir. — Petala valdè inæqualia ( duo inferiora subabortiva ), ut ét laciniæ calycis.. Dans le Galax les étamines sont hypogynes , mona- delphes , alternativement fertiles et stériles il est vrai, : mais seulement en nombre double des pétales, et cette disposition si fréquente ne peut être assimilée à celle des filets des Francoacées qui, se rencontrant bien plus rarement, est plus caractéristique ; ‘les trois loges de l'ovaire et du fruit manquent, par leur nombre, de symé- trie avec les autres parties de la fleur disposées par verti- cilles de 5. L’embryon égale presque en longueur le pé- risper me qui le contient. Ces différentes considérations m'engagent à éloigner le Galax du Fr ancoa, tout en avouant que par son port il a quelque ressemblance avec le Tetilla ; mais il en a aussi avec plusieurs Éricinées (1) dont la structure différente de ses anthères pourrait seule | l’écarter. | (1) Le Pyrola urceolata (Poir. Encycl.) est la même gp que le Galax aphylla. LT hibe | Encizia.- PL in AC E Dombey avait étiqueté une de ses plantes Suriana volubuiis. L'existence de plusieurs ovaires distincts dans chaque fleur peut seule avoir motivé ce rapprochement que ne justifiait pas le reste des caractères. C’est ce qu'ont reconnu $ans doute les auteurs qui ont eu occa- sion d'observer cette espèce dans les herbiers, puisque je n’en troûve ménition faite nulle part avec le genre Suriana. Je ne crois pas que sa description ait été faite non plus sous un autre nom , et C est ce qui m'engage à la donner ici. | | | Ram glabri, juniores herbacei , compressi. Forxa alterna , ovata vel suborbicularia , apice sæpius brevi- tér emarginata ci punctulo glanduloso , integerrima, noñ rarû inæquilatera, glaberrima, tenuia, nervis paucis nec prominulis ; petiolata petiolo latiusculo compresso, exstipulata. Fiores spicati, spicis densi- _floris, axillaribus vel potius ramulos terminantibus axillares breves, nunc sæpiüs aphyllos, nunc folia quædäm subabortiva infernè proferentes. Bracrez tres, pedicello brevissimo insidentes , alternæ , ovato-acutæ, squammoïdeæ: Cazix 5-phyllus, foliolis L. 2-3 longis, obovatis, acutiusculis, glabris, membranaceis, quin- conciatis, démüm patentibus. Petala nulla. Sramrva 10 vel sœæpis 8, quorum 5. foliolis calycinis opposita, hypogyna, inœqualia : filamenta calyce 2-3° longiora, libera , linearia , apice in filum breve attenuata , mem- Ré. debilia et indè variè pendula , £laberrima ; añtheræ bilocularés, loculis linearibus , rimdä longitu- (12) dinali introrsm dehiscentibus , extrorsm mediante connectivo brevi cui summum filamentum adnectitur inter se connexis, cæterùm distinctis, hinc quasi basi et apice bifidæ, mobiles, deciduæ. Ovarra 5, foliolis calycinis opposita, stipiti communi brevi affixa , cœte- | rm distincta, ovata, introrshm :stylifera, glabra à 1 opulata, ovulo basi loculi afixo, peritropo. Sryix in flore juniori inter se cohærentes, mox. distincti et arcuatim divergentes, calycem summum non attingen- tes ; facie introrsd papillosä toti stigmatiferi. La plante que M. Bertero a mentionnée dans L Mer- cure chilien et envoyée sous le nom de Galvesia Spicata, est certainement congénère de la précédente. Elle en différe même à peine spécifiquement par des feuilles généralement plus étroites , des épis plus courts et non feuillés à la base; par le nombre des ovaires, qui est le plus ordinairement 4 , mais qui s'élève quelquefois à 5 ou même à 6 : différences qui ne sont peut-être qu'indi- viduelles. Dans quelques échantillons, les fruits s’y trou- _vaient à une époque moins éloignée de la maturité. Ils sont composés de coques verdâtres de la forme d’un sphéroïde légèrement comprimé, et sur la surface des- quelles on ne voit pas de traces de sutures. Leur péri- carpe est extrèmement mince. La graine, revêtue d'un tégument rougeâtre, réniforme, tourne en dedans son -échancrure # laquelle correspond le hile. Le point d’at- tache a donc été reporté un peu plus haut que dans l'ovule ; et il en est de même du style. Ces plante , malgré quelques traits de ressemblance , s'éloigne aussi du Galvesia , genre à feuilles opposées et ponctuées , à fleurs pétalées et diclines dans lesquelles : (13) les ovaires biovulés deviennent des drupes revêtues d'üne chair épaisse. Elle me semble appartenir plutôt aux Menispermées , parmi lesquelles elle formera un genre nouveau que je nommerai Ercilla, du nom de l’auteur d’une épopée fameuse dont le théâtre est au Chili. Ul est vrai que dans les fleurs des Menispermées l’un des sexes avorte ordinairement , et que les parties tégu- mentaires sont disposées par rangées concentriques de trois ou de quatre. Maïs la nature et la disposition de ces parties n’ont pas encore été définies avec une pré- cision qui fixe les caractères et les limites de cette fa- mille ; les exemples de fleurs hermaphrodites n’y man- .quent déjà pas absolument, et si l’Ærcilla nous offre le nombre quinaire dans la sienne, on y observe une tendance à passer au nombre quaternaire , tendance que nous avons signalée dans les étamines et les ovaires, et que nous pourrions presque retrouver dans le calice, en considérant les trois bractées situées au-dessous et qui ne diffèrent de ses folioles que par plus de brièveté, conimé appartenant à un même système de parties tégu- mentaires, La situation des étamines, dont les trois non opposées aux folioles calicinales paraissent l’être souvent aux bractées ; viendrait à l” appui de cette opinion. D'ail- _ leurs le port ; les tige: volubiles, ainsi que nous l’apprend le nom spécifique adopté par Dombey, l’inflorescence , la ‘position relative des parties dans la fleur , la disposition. des ovaires et des ovules, tout me semble rapprocher l'Ercilla des Menispermées, parmi lesquelles son ca- ractère essentiel sera le suivant : Frores hermaphroditi. Cauix 5-phyllus, foliolis quinconciatis, prætereà 3-bracteatus. PrxazA nulla. "tan Sramina8, r'arius 10; libera , loculis distinctis. Ovanria 4-5, distincta, singula introrsum stylifera, 1 1-opulata, ovulo ad basim loculi peritropo. Fnucrus e drupis toti= dem exsuccis tenuibus.Cauzis volubilis, Fozra alierna, simplicia. FLores spicati, axillares. / Vizpangsra. PL x, fig. 2. Ruiz.et Pavon ont établi, d’après un bel arbre du Chili, leur genre Willaresia dont jusqu'ici on n’a pas bien reconnu les analogies. Je n’ai moi-même à proposer sur ce point aucune opinion positive, mais si je ne puis four- nir la solution de la difficulté, je puis du moins fournir les élémens de la discussion , ayant eu l’occasion d’analy- ser cette plante plus complètement qu’on ne l'avait fait ‘encore. Voici les traits qu’ou doit ajouter à la description que donnent les auteurs de la Flore du Pérou et du Chili (1): Carvx 5-partitus, laciniis quinconciatis. Perara 5, præfloratim contorto-convolutiva, interdüm nervo medio prominulo instructa. Sramina totidem, cum petadis aliternantia , imo calyci inserta. Sxyrus brevis, | crassus , stigmato.obtuso oblique terminatus , ex summo | ovario sublateralis. Ovarium conoideum, 1-loculare , semusepto longitudinali intra loculum. prominente, 2-ovulatum, ovulis ex apice semisepti pendulis , inter- dm, ut videtur, abortivum. Fryucrus drupaceus; sar- — RS mnt = ds Cgne) M: Duclos, après avoir étudié comparativement les mollusques qui composent les genres Pourpre, Ricinule, ConcholepasetLicornede M. deLamarck,reconnaîtqu'au- cun caractère tranché ne les distingue réellement les uns des autres, pas même celui qu'on tirerait de l’opercule, qui cependant sera désormais de la plus grande ressource pour déterminer à quel genre chaque espèce appartient. Il réunit donc ces quatre genres en un seul, puis il re- tire des genres Fuseau, Pyrule, Rocher, Turbinelle, Triton , Colombelle et Buccin quelques espèces qui leur sont étrangères, et qui, pour lui, sont, des Pourpres. De cetie manière il arrive à en distinguer cent quarante- neuf espèces , dont moitié environ sont nouvelles. .Ceite grande et belle série, non moins étonnante par la variété de ses formes que par le choix des exemplaires, | a fourni à l’auteur les moyens d'arriver à un mode de classification qui, suivant lui, abrégera d’une manière surprenante l'étude des espèces. Ainsi il divise le genre Pourpre en six tribus différentes , auxquelles il donne ‘les noms suivans : | pe Première Tribu. — PourPrEs sILLONNÉES. En tète de cette tribu se place le Concholepas, et en-. suite toutes les espèce revêtues de sillons plus ou moins prononcés, et dont elles sont ornées sur toute leur su- perficie. Exemple : P. succincta. Cette première série se compose de trenie-neuf espèces. ‘Deuxième T' ribu. == P. cosTELLÉES. Celles-ci, indépendamment de leurs stries transven- ( 92 ) : | sales , ont de grosses côtes longitudinales qui les distin- guent parfaitement. Exemple : P. undosa, 22 espèces. Li mn } . .: Troisième Tribu. — P. sCALARIFORMES. Du Les tours de la spire de toutes ces espèces imitent la forme d’un escalier, et le dernier tour a un angle forte- ment prononcé vers son milieu. Exemple : P. kiosqui- Sormis, 9 espèces. Quatrième Tribu. — P. ÉcHINULÉES. Ces espèces, fort nombreuses, sont chargées de’ pointes épineuses, à peu près comme le péricarpe qui entoure le marron d'Inde. Exemple : P. hippocastanum, 43 es- pèces. Rd à ÿ Cinquième Tribu.— P. GRANULIFÈRES. ” Toutes ces espèces sont complétement granuleuses, comme le fruit du mûrier et des ronces. Exemple : P. muros, 23 espèces. À Sixième et dernière T ribu. — P. BUucCINOÏDES. Celles-ci enfin sont oblongues et semblent indiquer en général , par leur forme , leur passage aux buccins , avec lesquels elles ont la plus grande analogie. Exemple : P. cataracta, 12 espèces. Au moyen de ces coupes, qui ont des caractères par- ticuliers et faciles à reconnaître comme à retenir, l'étude du genre Pourpre, regardée jusqu'ici comme hérissée de difficultés, se trouvera singulièrement simplifiée. Pour à CES RS a, 2 nd 5 2 ES Fe “ MU NE RE EE Ie UNE / 1 (10987 établir ces espèces, M. Duclos les a suivies, comme il l'avait fait précédemment pour les genres Olive et Por- celaine, depuis leur plus tendre jeunesse jusqu’à leur entier développement. Ce moyen nons paraît, comme à l’auteur, le plus sûr pour ne pas commettre d’erreurs, puisqu'il affirme que l'accroissement de ces coquilles a lieu rarement de la même manière. Dans les unes, dit-il, il n'y a de différence appréciable que dans l’épaisseur du test. Dans les autres, la couleur seule varié; mais, dans le plus. grand nombre, à ces deux caractères difé- rentiels il faut ajouter la forme qui a trompé quelquefois au point de faire donner tfois noms différens à là mème espèce. Des dessins coloriés , d’une grande fidélité pour touies ces espèces et leurs variétés, accompagnent leur monographie, dont la publication est attendue avec im- patience. par les naturalistes. | A à Tableau de la distribution des espèces de Pourpres dans leurs Tribus respectives. Première Tribu: | 0. Columellaris. or. Throclea. NT 10. Succincta. 22. Replicata. Pourpres siLLONNÉES.| 11. Textilosa. 23. lostoma. | : [12. Aureolabris. - 24. Pimelia. 1. Concholepas. 13. Bezoar. : [25. Paleomella, 2. Patelloïdes. 14. Abbreviata, 26. Crassilabrum, 3. Persica. 15. Costularis. 27. Glabrata. * 4. Haustum! ° 116. Funis, 28. Retusa. 5. Rudolphi. 17. Rugosa. 29. Melones. 6. Imbricata. 18. Tessellata. 30. Argus. . . Striata. 19. Neritoidea. 31. Lapillus. ; $ Squamosa. {20, Esopus. ‘|32. Mutica. À 334 Pisolina. 34. Cymbuia. 35. Vexillum. 26. Ebenus. 37. Clanostidea, j 38. Cingulura. fi Digitata. Dhs Tribu. 14 Re coSTELLÉES. 1. Cingulata. - 23. Melanostoma, 3. Tranquebarica, 4. Undosa, UF, Lyriopsis. : 6: Aramintha. g-: Nassatula,! 8. Kerunolidea. 0. Granaria. 10, D’Orbignyi. 11. Edwardsii, 12. Klamirea. 13: Aurantia, à +: 14. Minuta. © y 3 15. Sizelphinea. 16. Coromandeliana. 17. Varicosa, 18. ficelle, ; 19. Sunguinolenta. 20. Lugubris. Lis 1. Griflinça. fit 11) cl a0! € +aa, Pyramidalis,. Hi T' roisième T ribu. #3s10t P. SCALARIFORMES. 1. Anguliferai® !"” L 18. Lurbinata. e :1 :. Melongena. a. Kiosquiformis. 3. Carinifera. V 4. Semi-imbricata. “15. Sacellum. 16. Thiarella. fe Scalariformis. Q- Tuxricula. Ft 10e biais Tribu. # y) | ! { BP, ÉGHIN ULÉES, tot. 6! 2, Corona.… 3. Armigera. 4. Echinulata. 5. Hippocastanum. 6 7 8 . Habenula. à Centiquadra. Cmsson trente de at nana 9. Hystrix. 10, Clathrata. fir, Horrida, UP, 12: Arachnoïdes. 13. Deltoidea. 14. Amethysüinas à | cd 15. Narpodoza, x 116. Patula lite te 15 18. Fuscata,,,.,.1 £; 2 19. Mapginella, , £ 20. Pileus,tugeicus. ;, at. Truncatas,,n à, 22. Neritoldes...f …; 23. Planospira., | 24. Eliotina, . | 125. Coronatas: 7, . Bitubercularis. ,, , |. 17: Cakidia.. À CE (26. Chocolatum. : 127. Unifascialis. cg 28. Consul. 29: Hæmastoma. 34. Biébatalis! 354 Cruentata.y ;: 36; Grassprina., 137: Rustica. 38. ‘Nenufetta. y sde A DENT Plicata. 4o> Nioplülis. 4. 4. Mitrata. 42. Chaidea. ls. CGitharula. sata P. GRANULIFÈRES. :3. Granulata. 4. AÇnba, 4: NE de 5. Aspera. 7. Fragaroïdes. 8. Conçalenala*) 9+ Chrysissl;1et] 10. Variolaxin..0 11. Hyniophila..y: 12. Sphæridig;: fi 21113. Anaxarglas,. : R 14. Mendicaria,, ; in 1480. Hineata: 100 4 31, Callosa. je _[32. Bufo. 35. ‘Undata. ir Cihquiême sis q 2 Muütros.! \ 5 4 n \ | #3 Kalionidea. ÿ \ 64 Xorina. étidayo lt .1 .€ < .v Le : 15. Aspexella. 2 2 SR (95 ) 16.,Grauulifera, + A 1, ,, + 24:54 Francolinns. 19. Pitrita. FEAT A Re 94 EU . | 6. Sertum. 18, Foliacca, dE sp: nuoguxoÏD Es. 7e Lagenaria. 10- Zonals, 7 2 8. Cucurbita. 260 Scobina, # 1! ,901{000 Ligata.® ÿ Cucumerima, 21e, Grumelings : ;| 1, Niétimena.… uolhi0,: Maculosa, 22. Testudinea., # a Limbosa, IUT Astianaxis.… . 23. Columba, di 4: Cataracta. | fra. Canaliculata. 2H ITTETS IS TO RAIN ITS LFOFATE. À Je "res s JON ; Exposirion de d’Anatomie comparée: du :Thorax «dans les insectes ailés, suivie. d'une.Revue de ré actuel de la rmtolagere de. cette parte is RENTE Par W. $. NES @) 2 PL (acsampgée de Re par M. .Aupoux. ). Je régarde comme Raboeble dans l'état actuel de la science, de donner aueune description satisfaisante des insectes sans faire d'abord quelques. obseryations, sur leur nomenclature anatomique; aussi. commencerai-je par expliquer aux entomologistes quelques-uns des prin- cipes qui, à l'avenir, me guideront dans mes descriptions. Huit ans se sont écoulés depuis que j'ai publié la 2° partie des Horæ entomologicæ. J'ai donné accidentelle- (x) Ce Mémoire, qui est extrait du 2° 18 du 1 Zoological Jour nal, par M. Vigors et dont nous donnons en entier la traduction ; ‘est accom- pagné d’une lettre au rédacteur du journal anglais ; dans laquelle M. Mac-Leay fait savoir que son Mémoire doit entrer dans la 3° partie, encore inédite, de ses Horæ entomologicæ. On sait combien est rare cet ouvrage remarquable, et surtout a: a° partie, dont l'édition entière a été détruite pu un à inceudie. Aussi est-1l peu connu. (Aupourx. té CCR | ment dans cet ouvrage une idée de la théorie de l’ana- tomie comparée, en ce qui a rapport au sous-règne des animaux articulés (annulosa), du moins pour ce qu’on en connaissait alors. Depuis cette époque, il a paru trois ouvrages trailant tous de ce sujet dificile avec plus ou moins de philosophie et de critique, maïs tous trois ayant un but très-différent (r). Le premier de ces ouvrages, comme travail de pa- üence, est la série de Mémoires ingénieux et détaillés de M. Chabrier sur les organes du vol dans les divérs insectes, qui à été publiée dans les Mémoires du Mu- séum d'Histoire naturelle. L'objet dé°èes mémoires n’est pas tant de donner un tableau exact et comparatif de l’anatomie, que de montrer la structure intérieure et extérieure des divers organes qui ont de l'influence sur le vol des insectes. C’est par ‘conséquent un ouvrage plutôt important par les’ explications À ain 1 donne ces faits s br: re par leur généralisation |Inimiédiatehent 4près M. Awdotin püblia dans le’re* ae des Annales dés jte his nätlrelles { Ga) le ” des animaux “aréiulés et celur des insectes lekapodes AO VI sfr 19 (1) On devra ajouter à ces ouvrages celui de M: Straus, intitulé : “Considérations générales sur l'anatomie comparée dés animaux articu- lés, auxquelles on a joint l'anatomie descriptive du Melolontha vulgaris (Haneron) » etc., , in-4. Paris, 1828. L'auteur y décrit les parties solides des insectes, particulièrement “celles du Hanneton, (AtDouix.) (2) Publié en 1824. Le Rapport de M. Cuyier qui. f fe connaître ce trava ail avait été publié en 1821 dans le 2 ° n° du journal de M. Magendie et dans les Annales des Sciences physiques 6 de Bruxelles, t. var, p. 396. (Analyse des travaux de l'Académie des Sciences pendant le mois de (Avpotin.) février 18ar. ) D NE dote, à -j rentes ie ce À (97 ) én particulier , et il annonça qu'il avait intention de publier la suite de ces recherches dans le même journal. Elles avaient été déposées dépuis long-temps: sur lé bu- eau dé T'Institut bien avant même la publication des Mémoires de M: CHkbribk: et M. Cuvier, comme mémbre de la commission notamée pour les examiner, en’ avaît fait un rapport très-favorable (1). Ce que j'ai vu dé’cet ouvrage , qui a été intérrompu ‘par une raison denevee G); ) est AA pour prouver que son au- À (1) Voyez « Rapport fait à l’Académie des Sciences de Paris, dans la Séance du 19 février 18ar, pat M. le’ bardn Cuvier, sur ‘un ouvrage de Mi Victor Audoain, ayant pouf titre-:, Recherches aratqmiihes sur le Thoraz.» Les diverses parties du thorax sont décrites et nommées dans ce rapport, qui doit, par conséquent, établir Ja date de la nomenclature de M. Audouin. à Rx (2) Voici le motif pour léquel la ‘püblication de’ mon'travail sur le thorax des Se a été Bite af < Le envire des savansétran- Soc ayant décidé d'en activer la piton, M. le bare Foi alors secrétaire Derputael | m’engagea à mettre dans ce recueil mes re- cherchess dont l’Académie avait voté l'impression. Dès-lors je crus con- venäble d’en:suspendre Pinsertion dans les Annales. Mon:travail devait faire partie. du tome n° des Mémoires des S'avans étrangers et être imprimé à à la suite d'au Mémoire de M. Robineau- Desvoidy sur Les Mouches qu'on, avait, calculé devoir fournir la première, moitié, du volume ; malheureusement, pour! moi, Pauteur de ce travail donna une telle extension à son manuscrit que, bien qu’il ait complété : à lui seul le +tome!x”, qui n’a pas moins|de 813 pages, son Mémoire est encore resté inachevé. C’est donc bien malgré moi que la publication de mon travail n’a pas encore eu lieu, et.que par suite celle. que j'avais commencée dans les Annales des Sciences naturelles a:été iuterrompue. Je compte la re- prendre incessamment dans ce recueil, si l’Académie des Sciences ne peut faire droit à la demande que je lui ai faite de l’insérer dans l’un de ses prochains volumes, D'ailleurs, comme le fait observer M. Mac-Leay dans la note précédente, le Rapport de M. Cuvier, et,ce qui a paru. de XXV. : 7 ( 98 ) teur possède un.de césespris, aptes! à s'élever à des idées générales et qui savent donner cependant de l'importance aux moindres observations par la manière philosophique avéc laquelle äls les enchaînent les unes aux autres pour en former un tout complet. Detelles personnes rendent, dit-on, l’histoire naturelle trop. abstraite ‘et trop: diffi- eile ; mais.ce n'est pas l'avis des.gens.vraiment studieux, et. ces personnes peuvent. continuer à s'amuser. avec Linné ou.avec Goldsmith, on ne leur demande rien autre que de ne pas se mêler de ceux qui veulent en sa- voir un peu plus. Les Recherches de M. Audouin som. aussi, exactement celles d’un naturaliste que les Mémoires. de M. Chabrier sont ceux d'un physiologiste. Ces deux ouvrages sont par faits chacun dans leur genre, et toutes les personnes qui étudient ce sujet doivent en désirer la continuation. Le dernier ouvrage ; en suivant les, dates est le _3ne volume de F'introduction (r) de MM. Kirbÿ et Spence', | ouvrage peut-être moins original que ceux que je viens de mentionner, mais certainement digne. d’ éloges. {2), Les auteurs y traitent de l'anatomie extérieure dés-in- sectes avec détail et donnent uné nomenclature ‘assez mes Recherches, peuvent donner aux anatomistes une idée suffisante du nombre de pièces qui constituent le thorax , et fixer sans équivoque leur nomenclature. (Aubourn.) (1) Les deux derniers volumes de cét utile ouvrage ont été publiés en 1826. Le chapitre sur l’Orismologie, dans le 4° volume, est particulié- rement digne d’éloges, et.en faïsant abstraction de la nomenclature des parties , il mérite l'attention spéciale des Poe qui étudient l’ento- mologie. (2) Voyez la préface des volumes qui terminent l'ouvrage, qui prouve que nous devons attribuer les travaux des derniers volumes plus spééia- lement au savant auteur de la Monographia apum Anglie. Kad + nc … Pt TR ET PES Vi RE a Fr | ( 99 ) complète de ses parties. Malheureusemétit le mérite de l'ouvrage de mon vénérable ami est obscurci par une iiatique d'idées générales et par l'ambition visible de changertoute la nomenclättüre anatotnique déjà reçue (1). Le but de M.Kirbÿ semble être de différencier les parties au lieu de signaler seulement leurs variatiôns ; ainsi, loin de généraliser, il a même inventé’ de not- veaux noms pour les mêmes organes , lorsqu'ils se préz sentent dans des insectes différens (2). [ne m “appartient pas de décider j jusqu’à quel point cela est nécessaire dans l'état actuel de la science, mais il est certain qu’un ou- vrage élémentaire sur l'anatomie comparée doit réduire äutantque possible ‘le: nombre ‘dés térimes , dans le double but de perfectionner la philosophie de la! science et, d’ ’en faciliter l'étude, dont la. grande difficulté repose amusement surla. tom hamaaié de mots PA K368 ‘’(r) M Aüdouin ne donne deu tom qu'aux priés qui n’en apart pas avant. Cet auteur n’est eité qu'une fois dans uné note de Pintroduction à Pentomologie, encore est-ce pour le! er d’uné erreur De _. ne puis NE qu’il ait comimise. « *:(2) Comme, par exemple, tégmind, rer l'autorité dige: ur ét hernilytrà, assignés comme noms diflérens aux ailes supérieures des inseètés selon les différens ordres. IL ÿ avait déjà tant d’inconvéniens À employér les deux mots d’élytres et d'ailes supérieures pour désigner une même partie, qu’ilne fallait pas le doubler. Mais ce désir ‘extraordie maire de charger la science de nouveaux noms règne malheureusement dans ect ouvrage, se » SOUS À AO autres RO a menus de mérite. ne : spé (3) Nous nous permettrons d'adresser au travail de M. Straas ui reproche semblable. Ainsi il n’est pas philosophique , selon nous, de: nommer scapulaire antérieure le posteutellum du mésothorax , et d’ap- peler ensuite ter gum celui du métathorax. {1 n’est pas davantage rationel de désigner sous trois noms différens empruités mal à propos à l’ana- tomie humaine (rerpubis, 1réiliaque et 1er ischion) l’épisternum, suivant qu’on l’observe dans lun des trois segmens du thorax, etc., ele, Ge ( 100 ) Quoi qu'’ilen soit, l'objection la plus forte qu'on puisse opposer à la nomenclature de M. Kirby, c'est le chan- gement complet des noms des parties universellement reçus sans aucun motif suffisant (1) ou bien souvent pour quelque raison imaginaire (2) ou erronée (3). Si on sanctionnait de semblables innovations , tous nos ouvrages classiques d’entomologie deviendraient PA les personnes qui commenceraient manque de philosophie se retrouve au reste dans le travail de M. Cha- brier. ‘ * (Aupouix.) * (x) Ainsi il substitue promuscis à rostrum, ce qui n’est certes pas un perfectionnement. G'1Y {(2) I change manus en tarsus, sur l’autorité de Moïse, et une foule de Ales semblables. On doit même remarquer que si une des six paires de pattes du scarabœus sacer mérite le nom de mains, ce devrait étre la paire postérieure qui en remplit l'office. Combien en cela cet auteur'est différent de M. Audouin , qui, en invéntaut le nom de trochantin pour une pièce qui n’avait pas été nommée jusque-là , regrette d’avoir été en quelque sorte obligé, à cause des dénominations reçues pour les pièces voisines, d'emprunter un nom à l'anatomie de homme. : (3) Telsque zasus pour cly peus. En effet, quand même le clypeus serait l'organe de l’odorat, ce qui n’est rien moins que prouvé, il n’y aurait pas encore nécessité de changer un nom universellement recu, et qui ne donne lieu à aucune idée erronée. Il y a quelques motifs de croire que l'organe de lodorat.est dans la tête, et il y en a aucun pour penser qu’il est dans: le, clypeus. Dans les mouches pourtant on peut penser qu’il est sur le clypeus , ce qui ne conviendrait guère mieux à ceux qui veulent toujours, établir des comparaisons avec l’espèce humaine.que s’il était placé dans l'abdomen de l’insecte. Le fait est qu’il n’y a encore rien de positif sar ce sujet, ainsi qu’on s’en apercevra facilement en lisant dans le 4e vol: de M. Kirby, le chapitre sur les sens des insectes.: C’est par conséquent agir avec présomption et trop de häte que de vouloir abandonner le mot cly=. peus pendant que le siége du sens de l’odorat reste au moins coram judice. Mais ce n’est guère ici Le lieu d’une discussion semblable ; je la reprendrai en son temps. Je répéterai seulement que, dans tous les cas, je ne vois pas ici la moindre nécessité d'abandonner l’ancien nom de clypeus. (oi) l'étude de la science, et notré digne auteur devrait bién} lorsqu'il fera paraitre de’ nouvelles éditions , adapter sa nomenclature À celles de tous les anciens livres d’entomologie, s'il veut que nous l’adoptions. Quant à moi , je ne puis me décider à admettre des chan- gemens!arbitraires ; et je pense que j'ai particulièrement le droit d'avoir sur! ce sujet une opinion, puisque j’ai toujours adhéré strictement à la nomenclature anato- mique des: autres et que j'ai mème différé la publi- cation d'un Mémoire sur les ailes des Diptères, afin de né’ pas me trouver en opposition avec l'ouvrage de M. Kirby, qui devait donner une nomenclature com- plète des parties, et pour ne pas embrouiller les étudians. Eneffet , le‘seul usage de la nomenclature des parties est de nous mettre dans le cas de comprendre la structure d'un'animal!'avec le moins de peine possible; mais ce but ne sera ‘Bas rempli et la confusion ne fera qu’aug- menter; si chacun se permet de changer les noms ana- tomiques reçus sans aucun motif. Changer un nom générique admis, sans cause suflisante, est déjà nui- sible ; mais il l'est encore bien plus d’altérer les mots employés dans les descriptions comparatives, et de nous priver par là des moyens inteHigibles de comparai- sons (1). (1) Ce principe, je l'ai pris pour règle dans la détermination que je me suis vu obligé de faire des différentes pièces du thorax des insectes, et j’ai toujours cherché, avant de former de nouveaux noms, à utiliser le petit nombre desceux qu’on avait employés avant moi. Comment se fait-il que M. Straus , qui dans son ouvrage publié en 1828 sur le Hanneton, a cru convenable de'parler des recherches que j’avais faites en commun tout récemment avec M. Edwards , sur la circulation des crustacés , et seule- ment pour en faire une critique que je crois très-mal fondée, comment se ( 103 ) … Uné grande partie de la nomenclature de M. Kirby est cependant très-bonne , et on y reconnaît souvent les traces de cet admirable tact d'observation que l’on trouve dans sa Monographia apum Angliæ. C’est ainsi qu'il a décrit plusieurs parties qui n'avaient pas été nommées avant OU Quiau moins n'avaient été qu'impar- faitement désignées. Quand ces noms. sont donnés les premiers aux organesqu'ils désignent quand ils sont com- patibles avec le grand but de l’anatomie , la généralisa- tion , et lorsqu'il ne fait pas de comparaisons erronées avec l'espèce humaine, je les adopte avec plaisir: Dans quelques cas même, on doit préférer pour.les descrip- tions concises la nomenclature de notre vénérablé comi- patriote à celle de M. Audouin, quoiqu'on.ne puisse guère altérer les noms donnés par M. Audouin ,.si.on envisage le sujet d’une manière philosophique. En.outre celui-ci a ledroïit universellement reconnu.de la priorité. Ainsi, si les naturalistes qui tiennent à conserver les noms donnés en premier me le permettaient, je vou- drais me servir, dans la descriptiondes espèces , des:noms . de M. Kirby : prosternum, mesosternum et metaster- num , etemployer, pour donner une idée convenable de l'anatomie comparée des insectes , ceux de M: Audouin, fait-il, dis-je, que cet anatomiste si minutieux , n'ait pas jugé utile, je ne dirai pas d’adopter ma nomenclature, mais au moins d’en offrir la:syno- nymie ; afin que les anatomistes, qui déjà Padmettaient ; puissent mieux le: comprendre ? M. Chabrier, qui avait donné antérieurement, des . figures très-remarquables des pièces du thorax.et.deleurs muscles dans son ouvrage sur-le ‘vol des insectes, et M. Léon Dufour qui avait publié : des anatomies fort exactes du Hanneton, sont en droit de se plaindre du même silence. La science, bien plus que l’amour-prôpre- des: auteurs ; trouverait son compte dans cette justice qu'on rendrait aux travaux de ses prédécesseurs. (Aupouix.) CURE SE ( ro ) de stérnum du proithorax , sternum du mesothorax et sternum du metathorax, qui pour le premier usage sont moins convenables(r).La nature et l’objet dece Mémoire neme permettent pas de parler plus longuement de l’In- troduction à l’entomologie , cet ouvrage étant évidem- ment , par! l'importance qu’il attache aux différences, plus propre à un système artificiel qu’à un système na- turel basé sur la généralisation; je commencerai par conséquent cette revue de la théorie de l’anatomie com- parée des. insectes eu répétant que les recherches de M. Audouin, autant à cause de leur priorité que par leur critique philosophique, doivent désormais servir de guide dans ce nouveau sentier, et cependant qu’on.ne crôie pas que je suis disposé à me montrer copiste ser- vile , et qu’on soit bien convaincu que lorsque je différe- rai d'opinion avec lui, je n'hésiterai pas à établir la cause de ce dissentiment. : Les personnes qui ont lu les /oræ entomologicæ se tappelleront que j'étais disposé dans cet ouvrage à adop- ter la théorie que tout animal articulé avait une ten- dance à devenir décapodes ou plus exactement à avoir ginq paires. d'appendices thoraciques répondant aux cinq segmens thoraciques. Je donnais aussi alors mes raisons pour croire que, quoique lé nombre type de (1) Le travail que j’ai présenté à l’Académie des Sciences en r821 était entièrement anatomique. Depuis, j'en ai fait des applications à Pentomologie descriptive, et, dans ce cas, j'ai employé des:termes plus adaptés à'ce but. "Ainsi je préfère, Idans ce cas, les dénominations dé prosternum, etc., arcelles ide stérnum du prothorax , etc. En celai, comme sur presque tous ‘les: navette je partage la. manière de, voir. de M. Mac:lieay. 2) (Aupotix.) ( 104 ) segmens d’un animal articulé puisse être 15 , cependant celui de 13 devait être considéré come le.mombre de segmens du corps le plus général, comme cela se voit au reste dans les chenilles et dans les autres larves, et je m'aventurais à indiquer que tous les insectes, ailés ) j'aurais pu dire tous les annulés , devaient être ramenés à ce dernier nombre de segmens. J'ai même mis en.avant plusieurs argumens plausibles qui donnaient. à croire que les Ametaboles et les Arachnides pouvaient. être ramenés à ce même nombre type des animaux articulés. Tel était l’état du sujet quand je l’ai quitté. : Voyons maintenant quelle est la théorie générale de M. Audouin sur le squelette des insectes ; elle est 4bso- lument semblable à la mienne , et je dois supposer qu’il ne Ja connaissait pas, puisqu'il ne fait pas mention de mon ouvrage dans les Annales des Sciences naturelles (x). (x) La 2° partie des Horæ entomologicæ a été publiée à Londres en 1827, et c'était le 15 mai 1820 que jé présentai mon travail à l’Académie des Sciences, On conçoit dès-lors que je n’ai pu profiter pour ma théorie des idées énoncées dans cette 2° partie, et un an plus tard, par M. Mac- Leay, qui, bien certainement, ne connaissait pas non plus mon Mémoire : j'en ai eu depuis connaissance ; mais, comme je diffère avec lui sur quel- ques points, je mai pas cru, en publiant mon travail sur le thorax, devoir citer sa manière de voir, parce qu’il eût fallu alors entrer dans une dis- cüssion qui m'aurait détourné de mon sujet principal. Cette circonstance de date était importante à rappeler, parce que M. Straus , en rendant compte dans le Bulletin des Sciences naturelles de M. de Férussac (avril 1831) du Mémoire de M. Mac-Leay, ne paraît pas en tenir compte, et dit, en parlant de ma nomenclature : « C’est cette dernière que M. Mac- Leay adopte; {a trouvant conformé aux opinions qu’il a déja en partie publiées dans les Horæ entomologicæ. » On peut voir en outre, par le texte même de M. Mac-Leay, qu’il ne s’agit! pas ici de sa nomenclature, mais bien, ce qui est fort différent ; d'idées générales sur la manière d'envisager le squelette des insectes. (Aunouxx:). MS ES 2 ‘(0m05 ) Ainsi il est arrivé, dit-il, aux soncluiions importantes qui suivent : | VATICIETES 19, Que le squelette és animaux articulés est formé d’un nombre déterminé de pièces , distinctes ou soudées intimement entre elles. | | 2°. Que dans ‘plusieurs cas les unes diminuent ou disparaissent réellement , tandis que les autres prennent un développement excessif, Que l'accroissement d’une pièce semble exercer sur les pièces voisines une sorte d'influence qui explique toutes les différences qu’on remarque.entre les individus de chaque ordre ;, de chaque famille , de chaque genre. J'observerai que ces trois résultats sont parfaitement d'accord avec ceux auxquels je suis arrivé dans les Zoræ entomologicæ. En effet j'y ai établi le nombre déterminé des segmens primaires vers lequel tend l’axe vertébral de tout amimal articulé ; et quant à la deuxième conclusion de M. Audouin ; elle n’est qu’une autre manière. d’ex- primer la maxime des variations appliquée aux organes. Les deux principales observations, par conséquent, que le squelette des arachnides et des crustacés ne diflère de celui des insectes ailés que par la manière dont leurs seg- mens sont développés , et que les articulés ne différent généralement entre eux que par la réunion ou la sépara- tion de.ces, parties, ne.sont pas nouvelles (1), pas plus que la manière dont la larve et l’insecte parfait obéissent à cette même loi générale. Nous ne différons donc, M. Audouin et moi , que sur la manière dont cette réduc- (1) Elles ne seraient peut-être pas nouvelles si mon travail était posté- rieur à celui de M. Mac-Leay. J'ai dit plus haut que sa présentation à l’Académie avait précédé d’un an la publication des Horæ entomologicæ (2e partie}, :,.:,: (Aupouin.) :(° 066 } tion peut avoir lieu , et j'avoue qu'après avoir accordé quelque attention à ce sujet, je suis porté & préférer l'explication qu’en donne M. Audouin: Les principes qui noùs ont guidés sônt cependant à peu près: les mêmes. Et en effet l’étude de l’histoire naturelle’est fondée sur des différences (1) , de mème :que l’anatomie comparée philosophique est basée sur le principe que les mêmes organes subissent des degrés différens de développement dans la série animale. C'est un fait connu que certains ametaboles (5) au lieu d'acquérir des ailes. acquièrentun nombre additionnel de,segmens à leur corps; mais ce qu’on ne sait pas aussi généralement c’est que la classe voisine,celledes crustacés, a généralement une tendance à adopter un nombre (3) (1) Le principe des diflérences appliqué à la classification du règne animal doit être bien distingué de la simple comparaison des'organes. La dernière est « le principe des connexions » de Geoffroÿ de Saint- Hilaire, qu’Aristote expliqua et décrivit sous le nom d’arrangement des organes (xær, dvænoyiat). La comparaison des. animaux entre eux, et celle de leurs organes sont deux choses différentes. Celle-ci est du do- \Q mainé de lanatomiste, qui n’est pas toujours versé, comme nous le savons , dans là counaissance de la première, laquelle est du ressort ‘du naturaliste. Le naturaliste, d’un autre côté;ne peut comparer les animaux entre eux sans comparer aussi un peu leurs organes. Par conséquent, si Geoflroy a concu la première idée de son principe des connexions par inspiration, comme il nous le dit (Phil. anat., discours préliminaite, p.30), nous pouvons croire qu’Aristote a élé inspiré ayant ui (*): (2) C'est-à-dire les trois ordres d’insectés que M. Latreille.ñomme Myriapodes , T hysanoures et Parasites ; mais il s’agit surtout ici des Myriapodes. (Aupovin. ee (3) Ce nombre de segmens est de quinze, ainsi que ‘je lai dit dans les Horæ entomologicæ, trois pour la tête, et douze, comme d’ordinaire, pour le corps. Mais il y a tout lieu de croire, ainsi que je Le montrérai pd péraétbrt, Tonheus 6 PF AL LA AR 10 (*) Dans plus d'une circonstance M. Géoffoy s’est plu x rendre au grand philo- sophe grec I justicé qui lui était due. (Aupowx.) ? re ( 107 ) type de segmens. Les segmens types sont, par exemple, tous. distincts, dans les squilles (1), parmi les crustacés , et sont plus confondus dans la classe voisine des Arach+ nides, Non - seulement les divers segmens qui. com- posent la tête dans la squille, se confondent dans les Arachnides , mais encore la tête entière se joint intime: ment avec le corps (2). Mais j'examinerai dans une autre occasion la structure extérieure des Arachnides qui est restée jusqu’à présent complètement inconnue (3). J'éta+ par la suite, que même les crustacés peuvent être réduits au nombre or dinaire de ségmens prifiaires, qui est de ‘treize. Les segmiêns de la tête, qui sont qüelquefois au nombre de trois, mais qui dans le type’primi4 tif sont de quatre, doïvent alors n’être considérés que comme segmens secondaires. (x) M. Straus, dans l'extrait qu il donne (Bulletin des Sciences natu- rélles de M. de Férussac) du Mémoire de M. Mac- Léay, contredit, dans une note, observation relative à la squille, en prétendant que ces an- héaux sont confondus dans le thorax. C’est une erreur de fait que M. Straus reconnaîitra facilement s’il veat bien se donner la peine d’exa- miner une Squille dvec un peu de’soin et comparativement avec d’autres crustacés. Eneffet, dans la squille, trois des paires de pattes thoraciques sont attachées à autant d’anneaux distincts, et il ne peut y avoir de doute que pour la première paire , c’est-à-dire celle qui suit lés pieds- mächoires. ‘ (Auvovin.)'". (2) M. Kirby, quoique ayant consacré toûte sa vie à l’étude des in- sectes aïlés ;! lorsqu’il parlée des Aptères de: Linné dans son Zntrod, à l'Entom., en est resté au même point où lé savant suédois avait laissé ce groupé hétérogène. Comme Linné ,il les divise selon léür nombre de pattes, et qüäant à là distinction de la tête et du thorax, il est resté même en arrière de Linné, qui admettait cette distinétion, quoiqu "illa désignât peut-être d’une manière impropre: On doit espérer que notre infati- sable compatriote reprendra Pétude de cétte branche: de l'entomologie avec son zèle ordinaire ; et ne laissera pas les pages qui concernent les Apières de Linné si en'arrière du reste de l'ouvrage: "Il dit à peine ün mot, par exemple, de la classe dés crustacés, et pourtant quelques détails sur leur forme seraient nécessaires dans une introduction à l'entomologie. (3) Jai, dans mon travail sur le thorax, consacré un chapitre à Forga- ( 108 ) blirai simplement à présent que les Acarides sont celles parmi lesquelles les segmens du corps sont le plus con- densés ou lé plus exactement confondus , de même que les crustacés macroures sont parmi les articulés ceux qui offrent à l’état parfait le plus grand développement ré- gulier (1). La Scolopendre présente une structure qui dépasse en apparence le type régulier, et les ametaboles sont véritablement en zoologie des monstres naturels (2). Les larves des insectes ailés onten général treize segmens, A je ne connais même pas d'exception à cette règle; une chenille par exemple a une tête, trois segmens pour le thorax et neuf pour l'abdomen. Les trois premiers seg- misation des crustacés et un autre à celle des Arachnides, et M. Cu- vier, dans son Rapport, a énoncé en quelques mots le résultat prin- cipal auquel je suis arrivé quant, à ces dernières, lorsqu'il dit : Dans les Lépidoptères Les flancs du prothorax s'unissent de même entre eux ; mais le tergum de ce segment est réduit à une sorte de vestige ou d’appendice à peine visible. L'auteur pense que l’extrême de cette dispo- sition est ce qui fait le caractère particulier des araignées, que leur ter- gum n'existe plus, et que leurs flancs unis l’un à l’autre forment le dessus de leur tronc. (Aupourx.) (1) Nous différons sur ce point avec M. Mac-Leay, et nous considé- rons les Scolopendres et les Iules comme les articulés les plus régulière- ment développés. En effet , presque tous leurs anneaux supportent des pattes semblables, et on ne voit pas, comme dans les crustacés , de dis- . proportion qui permette de distinguer leur corps en thorax et abdomen. (Aupouix.) (2) En observant que chacun des treize anneaux d’un insecte parfait . est divisible, lorsqu'il est dans son état parfait de développement, eu quatre segmens moindres, ainsi que je le prouverai dans les pages sui- vantes, nous trouverons cinquante-deux segmens dans un insecte déve- loppé , et c’est le maximum en nombre des Chilognathes (les Tules). Les Chilopodes (les Scolopendres) n’en ont que la moitié, parce que leurs segmens primaires en général ne sont guère qu'à moitié aussi développés que ceux des Jules, ( 109 ) mens thoraciques portent des pieds; le segment qui suit immédiatement , ou cinquième segment des treize (qui, ainsi que je l’ai dit, peut en général être regardé comme appartenant à l'abdomen des insectes) possède rarement des appendices locomoteurs (1); mais le segment suivant, ou le sixième, en a quelquefois dans certaines larves , telles que celles de quelques Z'enthredines qui ont viugt- deux pattes. Les sept derniers segmens abdominaux por- tent souvent les uns ou les autres des fausses pattes, et quelquefois aussi le corps pent être tout-à-fait vermi- forme (2), c’est-à-dire sans aucune patte comme. sont les larves de certains //yménoptères, Coléoptères er Dip- tères. D'après ces faits on peut conclure que. les douze -segmens qui composent le corps d’une larve et même de tout animal articulé, peuvent porter tous des instrumens de locomotion (3) on en être tous dépourvus ; mais que | dans les chenilles il n’y a que six vraïes pattes , c'est-à- dire une paire à chacun des trois segmens thoraciques. On peut arriver aussi à la même conclusion en dissé- quant une chenille au moment où elle va se changer en (1) Dans les on: cependant Le cinquième kbument des treize porte génér alement des pattes ou appendices locomoteurs. | S (2) Dans les Horcæ entomologicæ J'ai suivi les trois plus grands natura- listes qne l’Angleterre ait produits, Ray, Willughbyet Lister, en plaçant certains vermes parmi les annulés. Un examen attentif et minutieux de ce sujet m’a convaincu de l'exactitude de cette manière de voir. | (3) Plusieurs Myriapodes, et entre autres la Scolopendre, en sont des exemples, et c’est pour cela que je les considère, ainsi que plusieurs lar- ves, comme des animaux articulés, uniformément composés, Mais cette uniformité se détruit constamment lorsque certains anneaux du corps se développent plus que les autres. Dans ce cas le corps de Panimal peut être divisé tantôt en tête, thorax et abdomen, tantôt en thorax et ab- domen seulement. C’est ce que nous offrent les insectes arrivés à l’état parfait, les Arachnides et la généralité des crustacés, (AuDourx.) ( mo ) éhrysalide et en supposant que lesvrañés to] soiént célles de l’ihsécte parfait. Se La & eh cn “Ffinsecte parfait consiste également en treize Segmens prit, quoique souvent, par des modifications néces- saires de structure individuelle, où en Wouve deux où plus confondus, comme celà a souvent lieu dans l'axe vertébral des animaux vertébrés ( 1). On peut par con- séqüent clairement démontrer que les différences qui ont 24 ser qüant au pda de pi et Finsecte mänqüue d'habitude d'observer de la personne qui les’ a décrit$’que d’une anomalié réelle dans’ les animaux dé- crits (2): Cette vérité sera évidente pour tout entomolo- gisté qui se donnera la péine de comparer l’insecte par- fait avec’ la chrysalide et'cellé-ei avec la larve. Au moyen de’ 1x ‘cHrysalidé; nous pouvons tétjours nous rendre compté de la rianière dont les treize segmens de la larve sotit disposés dans l'insecte parfait. En effet silon prend un gros coléoptère , uñ dynastidæ où un prionidæ , on né distinguera à la prémiière vue que onze ségmens à l'axe vertébral ; mais après un examen plus attentif, et en le comparant à la chrysalide, on en découvrira treize qui est.le nombrequ'’a la larve. Tous ceux qui i veulent prendre des idées exactes de la strücture dés inseètes doivent voir récours à ce mode de comparaison. Et l’érréur qui s’est glissée dans la description de M. Kirby du thorax et ( 1) Le nombre des vértèbres dans l'axe des vertébrés a cependant beaucoup plus de tendance à varier que celui de Vaxe vertébral des arti- culés ; de manière qu’outre qu'il est plus compliqué, le squelette des articulés est supérieur à à celui des animaux vertébrés. (2) Je puis donner ici comme exemple mes propres observations sur l'abdomen d’un orycles, mentionnées dans les Horæ entomologicæ, vol, » EE D D NS (Cor ) de Vabdomen, et qui, l’a induit à, parlér.de tant de diffé. sep qui n'existent pas réellement, vient de ce qu fl n'avait pas suflsamment. étudié:les larves ,/et surtontilés chrysalides des insectes; mais. si mon, digne ‘ami s’est trompé faute de généraliser, la généralisation de la strue- . ture anatomique; desannulés (1), que, j'ai donnée. dans les, Horæ entomologicæ , est peut-êire trop. fondée; sur une jidéede M, Latreille, et L'un de mes principaux objets actuellement est. de corriger, quelques. erreursque j'ai découvertes sur:plusieurs poiñts;:que.je n'avais -iyancés qu'avec. douté sur cette question. difficile. | Tous les animaux articulés, y compris même les My- riapodes, ; dont j'expliquerai par la’ strite Féloigéémient apparent dé leur: structure normale à avec les autres ar- ticulés, peuvent être. ramenés. aux, treize. segmens verté- braux-primitifs ;: qui. sont :ainsi ) disposés ; um pour la têté (2); trois pour le thorax et neuf. pour’ l'abdomen. Dans certains cas cependant, un ou deux de ces segmens abdominaux. se | Lrouvent liés à intimement, avec le thorax, de manière que le thorax:consiste.en cinq segrmens. C'est enrenvisageant le’sujet de cette manière qu’on peut dire qu'u une squille consiste en treize segmens primiüfs, < ce (r) Voyez Horæ entèldgics, vOÏ. #, pi 412, où j'ai fidiqué là pb. sibilité que le tronc'alifère(alitrunk) de M: ‘Kirby fût composé de quatre segmens de la larve, Cependant la preuve que j’en donnais lors m'a con- duit:depuis à des conclusions très-différentes.. MOTS ENT (2) Les/trois ou quatré Segmens secondaires-de la tête chris ‘se ré- duire: à un; ou ; ce qui est la même chose; on peut regarder la téteides ‘añvulés, lorsqu'éllé èst parfaitement développée, come se composant ide quatre segmens ou régions. Je me borneraiàx rapporter seulement, pour le moment, Les mots suivansde M. Audoinin : « L’entothorax n’existe pas seulement dans le thorax ; ôn le retrouve dans la tête, et il devient un moyen assez certain pour démontrer que. celle-ci est composée de ple- sieurs sègmens. » (Voyez Ann. Sc. nat., vol. 1, p. 125.) » ( 1x2 ) qui en fait accorder: quatre secondaires pour la tête , cinq primitifs très-petits pour le thorax’ et sept pour l'abdomen (r). Vu de la même manière, le scorpion con- siste aussi en une tête distincte ct en douze autres seg- mens primitifs. Les Galcodés ont la mème structuré normale; c'est-à-dire une ee tête et un corps consis= tant en douze ségméns. Il s’en. suit-par conséquent que ce qu'on appelle une paire de pattes dans ‘toutes les Arachnides octopodes, soit araignées , scôrpions ÿ où mi- tes ;/n’est rien autre que les palpes labiaux des insectes mtlée (4 c est: si il ést'vrai ; une FAOERRRTS manière ‘de L pr 1 La) On Dent mt sé crustacés, comine -s’éloignant, des. articulés parfaits, en ce, que les deux premiers segmens, qui sont abdominaux dans les autres articulés, deviennent souvent thoräciques pe F4 cette classe, qu'ils portent de vraies pattes, et ne laissent que sept ségmens pour le véritable abdomen. Quant à à la téte elle se compose } lorsqu'elle est parfaitement développée, « d’un.tergum et d’un. peclus (appelés ici un Jacies et un subfacies), comme chacun : des trois segmens primitifs du thorax. Dans la têté d’une squille on observe quatre zônes dans le Jacies, qui répondent clairement au præscutim, scutum, scutellum et postscu- tellur du mésothorax, PISTON ZA 91 911D,:9'19 (_9D (2). Une étude exacte, de l’ordre des Arachnides, et, pantioslittemant des genres Mygale, Scorpion, Phryne, Galeode, » Faite, et Ohe- lifer à l’état vivant, m'a convaincu que l’idée qu’ a émise M. Latreille que ces, insectes ‘avaient des antennes est juste. Un autre, caractère certain. de. cette classe © est d’avoir les palpes labiaux. changés en uvre -paire de ‘pattes qui sont ordinairement ‘de la même. forme que.les six vraies paires de pattes. M. Kirby a découvert, avec savsägacité ordinaire (Jntrod. entomol., vol. 1v, p: 389); que ce qu’on appe- lait communément la première paire de pattes dans:les scorpions et lès araignées, représentait les palpes des insectes ailés. Mais il paraît les regarder. comme les-palpes maxillaires, tandis qu'ils représentent réelle- -ment les palpes labiaux. Il s’est encore plus:trompé.et réellement d’une manière inexplicable pour un homme ayant ses connaissances , lorsqu'il ne s’est pas aperçu que la même règle se présentait dansles Acarides , et 11 ce à dns ie dial “ra SL SL. 2e {18 }) voir les crustacés ét les arachnides, maïs comme elle conduit à des résultats, très-curieux ; je prouvérai sa réalité dans'une autre occasion et je montrerai en quoi consistent réellement les variations de ce type. Mon but actuellement est de m'occuper des insectes ailés, parmi lesquels la mème règle non-seulement existe, mais où elle constitue un type. Observons un Phasme dont la femelle est aptère et le mâle ailé ; dans plusieurs femelles de ce genre on peut apercevoir lés rudimens des aïles, et par conséquent l'inspection d’une femellé nous donnera aussi la struc- türe-du mâle , considérant celui-ci comme un insecte ailé parfait. Ainsi la phasme femelle nous offrira neuf seg- mens abdominaux ; trois ihoraciques et; une tête: Les femelles de certaines Blattes sont. aptères, et dans l'ile de Cuba il ÿ a un gros insecte de ce genre qu’on trouvé dans les bois sous. les pierres ; dont les quatre aïles exis- teñt, mais si courtes et tellément tronquées ; qu’elles ne peuvent lui servir à voler. De tels insectes prouvént que les blattes ailées Sont composées aussi des treize segmens dont je viens de parler: On obtient les mêmes résuliäts er examinant les larves et les femelles du Drile etdu Lam- pyre: IL est vrai que quelques-uns des segrmens abdo: minaux se confondent plus où moïns dans certains ini: | séctesi} particulièrement dans l’ordre des hyménoptères * et des diptères. Mais en étudiant un peu leur siructure on découvrira là naturé-de ces aberrations ; et je répète éncore que c’est la manière la plus éxacte de considérer un insecte. On peut même réduire à là même loï de qu'il lcs.a placés parmi les Amétaboles ve due quoiqu’ils soient évi- |. demment des sci XXV. — Février 1831. | 8 À (:414:) structure les Articulés coléoptères, tels que les Curcutio et les Cerambyx (x), en regardant les segmens abdomi- naux postérieurs de leur larve comme étant convertis plus ou moins en pièces accompagnant les organes de la génération. Le plaisir que semble prendre la nature à produire une variété de forme infinie , avec une quantité donnée de matériaux, est un des plus beaux résultats que uous offre l'étude de l'anatomie comparée. Le développement des divers segmens du corps des animaux articulés présente une autre considération en- core plus importante. Si le développement de chaque segment est à peu près uniforme, nous avons la grande majorité des larves. Si, au contraire , le développement des treize segmens est irrégulier, nous avons la majorité des insectes parfaits, des arachnides et des crustacés. Nous pouvons ajouter qu’en général si une des trois par- ties principales du corps est très-développée , la grandeur générale étant donnée par la larve, arrivée à sa taille complète, une des parties restantes ou toutes les deux doivent être proportionnément petites dans l’insecte par- fait. C’est un fait évident ; ainsi en prenant la taille de la larve comme limite, nous ne pouvons être surpris que _ la tête et l'abdomen d’un Evania, par exemple, soient si petits, le développement de son thorax étant si grand. J'examinerai maintenant le thorax (2) d’un insecte (1) Je n’ai pas parlé dans le texte des tables que donne M. Kirby dans son 3° vol., p. 703 et 04, ni de sa description de l'abdomen dans les insectes, parce que, dans quelques cas, elles sont fondées sur un examen imparfait, et dans d’autres sur un manque de généralisation dont l’au- teur a semblé vouloir empreindre tout son ouvrage. (2) Fabricius, dans sa Philosophia entomologica, a appelé cette partie nb BELL EE Can ) ailé , c'est là que M. Audouin s’est particulièrement dis- tingué et a été surtout original; il divise le thorax en trois parties , prothorax , mésothorax et métathorax , et cha- cune de ces partie en deux autres ( pectus et tergum ), qui sontexiérieures, et en une partie intérieure (entotho- rax ou notre furca); puis il divise de nouveau chacune : des deux parties extérieures en un certain nombre de pièces, ainsi qu'il suit : 6 Analyse du Thorax. ( Præscutum. Scutum. Scutellum. Postscutellum. PROTHORAX. pi PR" 24 Ve Ve-UNP SE Nr Ster num. Episterna. Entothorax ou À Epimera. \r urca,que j'a ppelle Mono. / Præscutum.' Scutum (1). Scutellum. l Postscutellum. MÉSOTHORAX, { Paraptera. | Sternium. Epister na. Entothorax ou | Epimera. Furca, que j ’appelle Medifurea. Tergum. | | Pectus. | Tergum. THORAX ou ‘TRUNC US, F48r, Péctus. 1 / Præscutum. Scutum. Scutellum. RE Postscutellum. ‘MÉTATHORAX. ; Paraptera. Sternum. et, Episterna. Entothorax ou ! Epimerà. Furca, quej’appelle Postfurca. 0 : Tergum. Pectus. le truncus, expression qui comprend le corps entier, sans la tête ni les s UN DE Van 0 F membres, Étant sujet à objections, ce mot n’a jamais été d’un usage gé- néral, et il devient tout-à-fait inutile si nous divisons le thorax en pro- tnorax, mésothorax et métathorax. M. Audouin Pa donc rejeté comme inutile etsujet à objections. (Voyez Ann. fe. nat. vol. 1, p. 119.) (1) Je suis porté à croire que ce scutum du inésothorax est divisible _ N. ta6 Ce tableau ést éélui de la théorie de M: Audowin. On conçoit actuellement que le développement d’une pértie où d’an ségment éxerce une influence inversé sur ceux qui sont contigus’; il s’én suit qué si le prothorax est développé dans l’insecte parfait, lé troisième seg- tient (1) où mésothora* sera petit en proportion, éomme dans les coléoptères, et que si, au contraire, le mééo- thorax est très-développé, le prothorax séra p'étit, comme dans les hyménoptères ét les dipières. D'après ces prin- cipes on doit considérer le mésothorax d’un Coléoptère comme composé du troisième segment de la larve, peu développé , et le métathorax du quatrième segment très- développé de cette mêmelarve. Mais ces deux segmensont chacun uné paire d’ailes et une paire de pattes, ce qui prouve toujours un pouvoir de développement excédant dans les troisième et quatrième seginens d’un insecte ailé. On ne doit pas s'imagiher que toutes les pièces du thorax mentionnées dans le tableau précédent, soient distinctes , ni même existent dans tous les insectes. Les pièces du thorax peuvent disparaître , soit qu’elles manquént par suite du grand développement des seg- mens contigus, SOIL qu’elles se trouvent réunies ou soudées avec les pièces adjacentes (2). On pouvait penser qu’on en trois pièces lorsqu'il est à son maximum de développement , comme dans certains Hyÿménoptères, tels que les chalcis, etc. J’essaierai de le prouver par la suite. (x) La tête sans doute étant comptée commé un segment. (Aupovix.) (a) Le genre Cryptocerus, parmi é Hyménoptères, et plusieurs autres fourmis, montreront suffisamment comment les pièces du thorax peuvent « être complétement soudées ensemble, de manière à former un tout * nique. SR re ui Ne SENTE EN CRT ) retrouverait les pièces , qui sont ainsi perdues , en com- parant la larve avec l’insecte parfait , et que la place des stigmates servirait de guide; mais ce sont des guides bien peu sûrs : car on sait que la position des stigmates est _souvent très-différente dans l’insecte parfait de ce qu’elle était dans la larve. | Le prothorax d’un Coléoptère n'est pas non FUATTS tou- jours aussi complet dans sa structure que le mésothorax et le métathorax, car il manque presque toujours une partie des pièces du tergum. Le tergum du prothorax n'a généralement dans les insectes ailés que la moitié du nombre de pièces qui composent le tergum du méso- thorax et celui du métathorax, les admettant tous trois au maximum de leur développement. En d’autres termes, le tergum du prothorax ne paraît consister généralement qu’en deux pièces; mais en examinant certains genres d’orthoptères, tels que les Locustes, les Grillons ou cer- tains autres articulés, chez lesquelsle tergum du pro- thorax présente son plus grand développement, on décou- vrira Jes quatre divisions. Dans les coléoptères, ou bien une ou deux des pièces a eee , ou bien elles sont réunies de manière à ne former qu'un segment distinct, ce qui constitue le’ thorax de Linné et de Fabio. Cependant dans certains genres de cet ordre la compo- sition originaire du térgum du prothorax est plus ou moins distincte. Mais c'est une règle à peu près géné- rale que l’excessif développement du tergum exerce une influence inverse sur celui du pectus (r). (x) Ainsi Je pectus dû prothorax dans les grands locustes et les gril- —lons est très-petit, parce que Le développement du tergum est à son maximum d’accroissement. “ ( 118 ) ® Du Prothorax. Le prothorax de tous les insectes à son maximum de développement consiste dans les pièces suivantes : quatre pièces dorsales qui, lorsqu’elles sont réunies intimement, forment ce qu’on ne doit plus appeler thorax dans les descri ptions de coléoptères , mais d’après les principes de MM. Chabrier, Audouin et Kirby, le prothorax (1), et six pièces pectorales qui forment par leur liaison une partie, que nous appellerons à l'avenir dans nos descriptions , d’après M. Kirby, l’antepectus. On peut retrouver les quatre pièces tergales dans certains ortho- ptères; et les six pièces pectorales sont le sternum, l’ante- furca (2) , deux épisternums et deux épimères, ces quatre derniers étant des pièces latérales (3). … (4) L'étudiant qui désire connaître la structure du prothorax doit recourir à M. Audouin, Panalyse donnée dans l’{ntrod. to Entom. de M. Kirby étant loin d’être correcte. (2) C’est notre entothorazx. Le nom de furca que lui donne MM. Kirby et Mac-Leay exprime une forme que cette pièce n’affecte pas toujours. Cependant nous l’aurions admis volontiers si son emploi eût pu servir eu zoologie, parce qu’alors l1 distinction en: antéfurca, medifurca et postfurca aurait été d’un usage facile. Mais cette pièce est toujours cachée dans l’intérieur du thorax, comme l'indique le nom que nous lui avons imposé, et l'entomologiste n’aura par conséquent pas l’occasion d’en. faire usage dans les descriptions. + : (Auwpouis.) (3) On trouve souvent les trois sternums plus ou moins réunis inti- mement avec leurs épimères et leurs épisternums respectifs. Par suite du développement du térgum, le pectus, dans les Hyinénoptères, est excessivement diminué ; mais si chacun des sternums était à son maxi- mum de développement , on verrait qu’ils consistent chacun en quatre ièces comme le tersum. C’est cé qu’on voit daus les lules, et ce qui est 5 q ; plus ou moins apparent dans d’autres annulés. Par exemple, le pectus du prothorax dans les squilles a un præsternum, un sternum, un sternellum et un poststernum. D CS (119) r. Le sternum du prothorax, qui est bien connu, est une partie essentielle qui ne manque que rarement, si même elle manque jamais; il est appelé prosterrum par Kirby. | sa L’antefurca de Kirby, qui est appelée par Audouin l’entothorax du prothorax , est aussi essentielle, mais. intérieure. Elle est décrite par Kirby, vol. 111, pag. 586. 3. Les épisternums du prothorax sont deux pièces latérales soutenues par le prosternum; elles sont bien développées dans les dytiscus, et confondues par M. Kirby, ainsi que les épimères, avec le prosternum(r). 4. Les épimères du prothorax ne sont pas en général aussi développés que les épisternums , mais on peut les reconnaître en ce qu’ils sont souvent situés inférieu- rement et qu'ils ont toujours quelque liaison avec les hanches. M. Audouin a remarqué qu’ils s’articulaient souvent avec les hanches au moyen d’une petite pièce intermédiaire qu’il appelle le trochantin , par opposition (r) Les flaucs (pZeuræ) de M. Audouin ou oræ de M. Kirby paraissent être le bord latéral ou incliné du prothorax qui sont formés par l’épis- ternum et l’épimère. « La réunion de l’épisternum , du paraptère et de l’épimère, dit M. Audouin, constitue les flancs. » Les seuls noms utiles cependant sont ceux qui désignent les pièces du thorax, les autres ne font que surcharger la science. Il est tout aussi clair, par exemple , de parler des ctés du prothorax que des flancs où oræ (*). (") Je ne partage pas entièrement l'avis de M. Mac-Leay, et je pense qu'il est quelquefois utile, surtout pour la zoologie, de donner des noms à des parties qui comprennent un ensemble bien déterminé de pièces ; et d’ailleurs les côtés ne sont en aucune manière synonymes de flancs, car ces côtés peuvent être formés ou bien par les flancs (l’épisternum et l’épimère réunis), ce qui est Le cas nor- mal, ou bien par le sternum, qui rejetterait les autres pièces vers le dos, ou bien encore par le tergum, qui les refoulerait vers le ventre. (Aupoux.) ( 120 ) avec celui de trochanter donné à ant D qui termine la hanche à son autre extrémité. | Je dois observer ici que lorsque ‘les La omates du prothorax, ou tous autres stigmales Née sont entourés par une petite pièce cornée, M. Audouin ap- pelle cette pièce le péritrème (x). Du M ésothorax. | Le mésorhorax d'au insecte ,. lorsqn’ 1 présente son maximum de développement , a son terngum. ( qui est le mésothorax de Kirby ) composé de quatre pièces, et son pectus { qui est le médipectus de Kirby) de huit. Les quatre pièces supérieures ou. tergales du meso- thorax sont le præscutum, le scutum, le soutellum et le postscutellum (2), nommés ainsi d'après leur aPpOr de position avec la tête de l’insecte. 1. Le præscutum est la pièce antérieure , comme son nom l'indique. C'est le prophragma de Kirby (3). 2. Le scutum est une pièce trés-importante , Souvent très-développée et qui, selon M. Audouin (4), s'articule toujours avec les osselets de l'aile lorsqu'elles existent. (:) Probablement que le prystega de Kirby estle peritrema d'Audouin. (2) C'est par cette raison que, lorsque le sternum est à son maximum - de développement, je nomme les quatre pièces qui le composent : præ- sternum , sternum, sternellum et poststernum. (3) Voyez {ntrod. à l'Entom., tab. xx, fig. 8, 2’. (4) Je suis porté à différer avec M. Audouin sur ce point, et je pou que Le scutum ne s ’articule pas directement avec l'aile, mais par Pinter- médiaire de deux pièces latérales que je pourrais appeler les parapsides. Elles sont généralement soudées-avec le scutum ; mais, daus plusieurs Hyménopières , tels que les Chalcis, etc., elles sont particulièrement distinctes (*). (°) d’ai bien reconnu dans les Hymeënoptères les deux parties dont parle M. Mac- Mons ot né done. MD ÉD US PS PR TE PR SP ES a he | ( zou )° Kirby l'appelle le dorsolum (1); M: Sur l'avait ap- pelé avant dorsum (a). 3. Le scutellum est la partie qui, lorsqu’ cle paraît à l'extérieur , est généralement nommée ainsi par les en- tomologistes (3). 4: Le postscutellum est une pièce presque toujours cachée complètement dans l'intérieur du thorax, quel- quefois soudée à l’intérieur de celui-ci de manière à se confondre avec lui, et quelquefois libre, M, Kirby l'appelle frænum (4) , mais il ne l’admet que dans cer- tains ordres. : Les quatre pièces que je viens de décrire forment, par leur réunion, le tergum du mésothorax. Les huit pièces inférieures ou pectorales dn mésotho- rax sont le mésosternum de Kirby (5), 1e medifurca Kirb. (6), Jos épisternums Aud., deux épimères Aud. À () Voyez Introd. à l’Æntom., tab. xxi, fig. 8, . Le scutum du us thorax, dans certains insectes Hy méuoptères, demanderaïit plus d’examen que je ne puis en donner ici, je reviendrai par conséquent sur ce sujet dans quelque autre occasion. | (2) On voit combien peu de philosophie a. présidé à cette nomencla- ture , puisque M. Kirby et M. Chabrier donnent le nom de dos (dorso- lum ou dorsum), qui est un nom d’ensemble, à une pièce distincte qui concourt bien à former le dos ; mais qui ne le constitue pas, à beaucoup près, à elle seule. - (Aupouix.) (3) Voyez Introd. à LEnlom tab. xx11, fig. 8, k”, (4; Voyez fntrod: à l'Entom., tab. xxu, fig: 8, l.. : (5) Ou sternum du mésothoraz. (Aupours.) (6) Ou entothorax. (Aupouin.) Les, mais je les considère plutôt comme des divisions du scutum que comme des pièces distinctes ; voilà’ pourquoi je ne leur ai pas assigné de nom. Aujourd’hui, malgré un grand nombre d'observations nouvelles , je conserve encore beaucoup de doute sur leur existence comme pièces distinctes. Quoi qu’il en soit j'adopterais volontiers le nom de parapside pour les désigner.’ (Aunouis.) (Can) et deux paraptères Aud. Les six dernières pièces sont latérales, et les paraptères situés souvent de manière à ua appartenir au tergum. Le mésosternum est exactement au mésothorax ce que le prosternum est au prothorax. Aussi Audouin l’ap- sue le sternum du mésothorax (1). + Le medifurca est bien décrit par Kirby (2): il est au mésothorax ce que l’antefurca est au prothorax. Audouin l'appelle par conséquent l'entothorax du mé- sothorax. 3°. Les épisternums sont deux pièces exactement ana- : logues à celles du prothorax et 1 ont hérenens la même position relative. 4°. Les épimères sont en tout analogues à ceux du prothorax et ont également la même position relative. 5°, Les paraptères sont deux pièces latérales en rela- tion avec les ailes ; elles sont ordinairement soutenues par l'épisternum , mais elles sont en général peu dévelop- pées, ou même elles disparaissent ; leur situation est toujours près des ailes dont elles sont en wusiqne sorte CRE ST nn ec une partie constituante (3). (1) Voyez Ann. Sc. nutur., towe 1, pl. vu. (2) Voyez Întrod. à lEntom., vol. x11, p. 587, tab. xxur, fig. 6. (M. Cuvier Pappelle « la pièce en forme d’y grec. ») (3) Dans les Hyménoyptères, le paraptère est généralement au-dessus des ailes, et dans les Coléoptères, au-dessous ; c'est une pièce qui « se —. prolonge quelquefois inférieurement le long du bord antérieur de Pépis- ternum, ou bien, devenant libre, passe au- devant de laile et se place même accidentellement au-dessus. » Par cette raison M. Audouin a changé Le nom d’hypoptère ew celui de paraptère. Dans les Hyméno- ptères on peut croire qu’il appartient au ter gum, et dans les Coléoptères au peclus. | ( 193 ) Ces huit pièces forment le pectus dusmésothorax ou médipectus de Kirby. On ne saurait dire si Kirby a clairement distingué les six dernières pièces que je viens de mentionner , c’est-à-dire les épisternums , les épimè- res et les paraptères, puisqu'il ne les montre pas dans ses planches ; maïs s’il les a obsérvées , les épisternums du mésothorax sont probablement ses peristethia et les épi- mères seraient ses scapularia. Les flancs du mésothorax, appelés, ainsi par Audouin, sont formés par la réunion de l’épisternum, du paraptère et de l’épimère. Du Métathorax. Le métathorax d’un insecte a aussi, lorsqu'il est à son maximum dè développement, quatre pièces au tergum et huit au pectus. Les quatre pièces supérieures ou tergales du méta- thorax sont, comme celles du mésothorax, le præscutum, le scutum , le scutellum et le postscutellum (1). 1. Lé præscutum du'métathorax, comme celui du mésothorax ; est quelquefois intérieur (2). Dans les Hyménoptères , cependant, c’est une pièce très-distincte chez plusieurs d’entre eux. (1) Le métathorax des Hyméneptères , des Hémiptères , des Lépido- ptères et.des Diptères étant peu développé, cv n’est pas dans ces trois vrdres d'insectes qu’on peut espérer de voir distinctement les quatre pièces supérieures qui, la plupart, sont rudimentaires; mais si on veut les reconnaître facilement, on devra les étudier dans les Coléo- ptères, Les Orthoptères et les Névroptères. (Aunouix.) (2) Voyez Ann. Sc. nat., tome 1, Lab. vus. M. Kirby nomme cette pièce le mesophragma, lorsqu'elle se trouve dans les Coléoptères; mais dans les Hyménoptères il la nomme postdorsolunr, ainsi qu’on le verra en comparant ses figures. : CNT 2. Le scutum est quelquefois divisé en deux pièces , comme dans les dytiseus, et quelquefois re réuni comme dans les lucanus (7). ù 3. Le scutellum est la pièce qui vient après. Dans le métathorax il est composé du postscutellum et du post- frenum de Kirby. Ce naturaliste ayant pris les appen+) dices latéraux du scutellum pour des pièces séparées (2), à cause du sillon qui les divise longitudinalement. 4. Le postscutellum du: métathorax A EE au metaphragma de Kirby. Ces quatre pièces forment le tergum. Les huit pièces inférieures ou pectorales du métathorax sont, comme dans le mésothorax, le métasternum (3), le postfurca (4), deux épisternums , deux épimères et deux ‘parapières. Ces six dernières pièces sont latérales , et les paraptènes très-rarement développés et placés souvent de:manière qu'ils semblent appartenir au tergum. Nr +4 Le métasternum d’ Audouin est très-diflérent de celui de Kirby , qui a une composition des plus hété- rogènes (5), car il comprend souvent non-seulement le vrai métasternunm , les épisternums et les épimères, mais même quelquefois ce dernier; auteur ‘confond faussi le trochanter et les hanches des pattes postérieures. Ce qu'il N n" (1) Voyez Zntrod..Entom., tab. vixr. Cette pièce, dans les Coléo- ptères, est le postdorsolum de Kirby. Il ne semble pas lavoir vue dans les Hyménoptères. (2) Le metapnystega de Kirby est peut-être la même chose que le péritrème du métathorax d'Audouin. {3) Ou sternum du métathorax. (Aupouix.) (4) Ou entothorax. (AuDouIn.) (5) M. Kirby semble donner quelquefois le nom de mesotethium à l’'épisternum, et quelquefnis à une portion du métasternum. ( 495) appelle la pointe bifide du métathorax dans les Dytisques est en réalité la terminaison des deux hanches. On doit par conséquent étudier le vrai métasternum dans les belles planches d’Audouin, ainsi que les FRERES] les épimères et les ai dre 2 Le So AS qué j'ai décrit sous une de ses formes les plus remarquables, celle d’un Y,et qui aété _ par M: Kirby; pl xxit, fig: 5, bb b: 3. Les épistérnums du métathorax qui sont peut-être les parapleuræ àe Kirby. | 4. Les épimères. 5, Les paraptères.: ‘Toutes ces pièces ont dans le métathorax des positions analogues à celles qu’elles ont dans le péctus du méso- thorax: Dans quelques ordres d'insectes cependant, Îes paraptères sont situés, comme nous l'avons dit, de ma- nière à paraître appartenir au tergum. : Nous observerons que le:thorax d'un insecte; quand il est parfaitement développé ; est composé de trenté- quatre pièces ; dix au .prothorax ; douze au mésothorax et douze aw métathorax: Et si, comme cela est réelle- ment ; nous regardons comme divisibles en deux, à cause dé‘leur suture moyenne longitudinale, les quatre pièces du tergum, le sternum et le furca ou l'entothorax du pectus ; nous verrons que le thorax est composé de cin- quante-deux pièces, tant est compliquée l'organisation du thorax des insectes ailés! Mais par là nous entendons, ( 126 }) désigner lemaximum de développement quant au nombre des pièces, car l’accroïissement d'une ou plusieurs d’entre elles produit plus ou moins la diminution ou même la dis- parition des pièces voisines. 3 L’antefurca, le medifurca et le postfurca composent à l’intérieur du thorax un ensemble qu’Audouin appelle entothorax, et Kirby, selon M. Chabrier, endosternum. L’entothorax se montre quelquefois dans la tête des in- sectes, et quelquefois dans l'abdomen. Dans le thorax il est composé de six parties, et sert à maïntenir l’œsophage et les intestins dans leur situation naturelle (x): Nous ferons actuellement une application des obser- vations précédentes à quelques cas particuliers de struc- ture. Ainsi, la différence qu'il y a entre un Trichie et un Cétoine, ou entre un Goliath d'Amérique et un Goliath d'Afrique, c’est que dans le dernier de chacun des deux, l’épimère du mésathorax est remarquablement développé. La différence entre un Æthyreus et un Géo- trupes , c'est que le scutellum du mésothorax est remar- quablement développé dans le dernier ; mais le plus grand développement de cette pièce chez les Coléoptères se voit dans le genré Macraspis : L’excessif accroissement du prothorax dans quelques Coléoptères, comme le Gno- ma, et dans certains Orthoptères, tels que les Locustes, détermine un développement moindre du mésothorax ; de mème quand le prothorax est petit, comme dans les Phasmes, le mésothorax est excessivement grand : ceite dernière partie montre son plus grand accroissement dans les Hyménoptères, les Trichoptères, les Lépidoptè- (1) IL sert aussi très-efficacement à protéger le cordon nerveux. (Aupouin.) sde 0 sf à M ie res et les Diptères (1). M. Audouin observe que lorsqu'un insecte (un Carabe, par exemple, ou tout autre coléo- ptère) est éminemment marcheur, la poitrine (le pectus) du thorax est plus développée, et que dans les Lépido- ptères, qui sont essentiellement aptes à voler, c’est le dos ou tergum du thorax qui est le plus développé ; mais on ne doit adopter cette opinion qu'avec réserve, car le tergum est excessivement développé dans quelques in- sectes éminemment marcheurs, tels, par exemple , que la femelle du phasme qui est aptère (2). = Dans les Hyménoptères, le grand développement du .mésothorax entraîne la diminution du prothorax , mais pas au degré que M. Kirby le suppose. Je partage lopi- nion de MM. Audouin et Bennett (3), que le collier ap- partient au prothorax, et je vais essayer actuellement de le prouver. M. Kirby a tout-à-fait tort lorsqu'il sup- poseque cette partie appartient au mésothorax, mais il ne se trompe peut-être pas autant lorsqu'il soutient qu’elle n’est pas représentée chez les Coléoptères. Ce serait ce- pendant contraire à tout principe de généralisation que de supposer que les Hyménoptères ont une pièce qui leur est particulière (4). La nature, ainsi que je l’ai dit, tra- (1) Nous y avons ajouté les Hémiptères. - (Aunouix.) (2) Ce n’est aussi que d’une manière très-générale et non absolue que j'ai établi cette règle. (Aupouix.) (3) L'étudiant en entomologie doit particulièrement s’en rapporter à ce que dit sur ce sujet mon savant ami M. {.T. Bennett, dans son excel- lent Extrait des Observations de M. Chabrier sur l’anatomie du thorax _ dans les insectes, Zoo!. Journ., vol. 1, P. 392. (4) Voyez Introd. Entom., vol. 111, p. 549. Cette opinion est emprun- tée à M. Chabrier, qui ne va cependant pas si loin que M. Kirby, et pense qu’il appartient au mésothorax. Il dit: « La pière supérieure du pro- thorax ou le collier. » ( 128 ) vaille dans les groupes inférieurs avec une quantité don- née de matériaux. J'ai déjà montré que le tergum du prothorax ; à son maximum de développement ; était composé dé quatre pièces, Lorsque ces quatre pièces sont à peu près. également développées ; nous. avons -celui d’une Locuste. Si le præscutum et le scutum sont très- développés; les autres pièces disparaissent, et nous avons celui de la grande partie des Coléoptères. Si au contraire lé scutellum ou le postscutellum prennent beaucoup d’ac- croissement , les autres pièces disparaissent ét nous âvons lé tergum du prothorax d’un Hyménoptère (1). Mais il existe certainement plus d’une pièce dans.ce tergam du prothorax des Hyménoptères ; caf lé præscutum et le scuturm du prothorax , c’est-à-dire les pièces qui repré- ‘ sentent ce qu’on appelle vulgairement le thorax des: Co- léoptères, ne disparaissent pas complètement chez les | Hyménopières ; comme M. Kirby le dit (2); puisqu’en passant la pointe du séalpel sous les pattes antérieu- res d’une guüêpe ordinaire et en séparant ainsi le pro- thorax de la tête; on aperçoit que l'anneau du prothiorax ‘estencore complet (3); quoiqu'il ne soit représenté que (1} Comme corollaire de ceci , il s'ensuit que les Coléoptères qui se rapprochent le plus des Hyménoptères sont ceux dont le præscutum du thorax:est le moins apparent et dont le scutellum est le plus développé. (2) Voyez Introd. à l'Entom., voi. aux, p. 535. | (3) Nous n’osons approuver sans restriction tout ce que M. Mac-Leay dit ici de la composition du tergum du prothorax dans les différens in- sectes, et spécialement pour les Hyménoptères. Quoi qu’il en soit, nous croyons que si ce savant avait étudié, comme nous l’avons fait, le pro- thorax dans un grand nombre d’insectes de tous les ordres, il se serait convaincu que le tergam , qu’il soit formé de telles pièces ou de telles autres, peut, comme cela se voit dans les Hyménoptères, abandonnér tee CE og 0 = ( 129 ) par la membrane ligamenteuse qui lie les deux épimè- res ( 1). M. Kirby a observé ceci très-exactement, ainsi que la description de cette petite membrane et la jonction des bords de l’antepectus , ou pour mieux dire la liaison des épimères du prothorax qui forment le singulier cou des Xiphydria et des Fænus: Ces deux genres d'Hyméno- pères sont ceux qui s’éloignent le plus des Coléoptères par la structure de leurthorax, puisqu'ils ne présentent nulle part aücun vestige du præscutum et du scutum du pro- thorax. | M. Kirby, avec sa pénétration ordinaire, observe qu'il n'ya pas de præscutüum du mésothorax , où , comme il l appelle, de prophragma en avant du collier Le qui de- vrait être s’il appartenait au mésothorax ), mais qu'il en en existe un derrière. C’est un argument qui prouve, sans aucun doute, que le collier appartient au protho- Tax (2). Je regarde par conséquent le collier comme re- complétement les pièces des flancs ; qui alors en se réunissant les unes aux autres, constituent à elles seules'et sans Le secours du tergum, un anneau complet. C’est quelque chose d’analogue qui se voit dans le prothorax des Courtillières (Gryllotalpa) ; mais on 'trouveraavéc tous ses détails l'exposition de ces faits curieux dans le Mémoire que j'ai présenté en 1820 à l’Académie des Sciences. je ‘lot 00 709 (AUDOUIN:) (a) Il y arun insecte cependant qui me fait presque douter si la strue- ture du thorax des Hyménoptères ne se rapprocherait pas ‘encore plus que je ne le dis de celle des Coléoptères, Jeveux parler de lAgaon pa- radoxum de Dalmau. Si les figures de cet auteur sont correctés, ce sin- gulier insecte Hyménoptère a le:thorax d’un Coléoptère , lé prothorax étant.,excessivement développé et le reste du thorax propôrtionnellement petit. Il est probable que Latreille a eu raison’ en rapprochant les Chal- cidæ des Strepsiptera, le Xénos étant presque un Hÿménoptère. (2) Je ne sais pas exactement à quelle conclusion M. Kirby veut en ve- . nir et peine ce qu’ilyeut dire, lorsqu'il prétend quele collier n’est séparé XXV. 9 PT) A présentant Ja troisième pièce du tergum du prothorax des Locustes, pièce qui manque peut-être dans la plupart des Coléoptères. Cette opinion résout d’une manière satisfaisante toutes les difficultés si habilement rassem- blées dans l'introduction à l’éentomologie, et je donnerai dorénavant au.collier le nom de scutellum du protho- rax (1). M | Maïs pour mieux saisir ce qui précède et pour prendre quelque notion de la structure d’un hyménoptère , je vais prendre pour exemple un Poliste (2). M. Audouin, en aucune manière du mésothorax dans les Mutilles neutres. Il oublie que dans les insectes Aptères, toutes les pièces du thoraxsont quelquefois soudées de nianière à n’en former qu’une seule. Son argument tiré des Xylocopes ne prouve rien autre, si ce n’est que dans ce genre d’abeilles le collier étroit est excessivement développé latéralement, de même que dans les autres Hyménoptères il ést développé longitudinalement. (1) M. Mac-Leay dit en note que selon moi c’est le scutum du pro- thorax. J’avoue n’avoir encore aucune opinion arrêtée sur ce point dif- ficile de détermination. (Aupouix.) (2) Cet insecte est peut-être la guépe la plus commune x Cuba, où elle bâtit un nid de sept ou huit cellules vérticales sous l'avance dés toits des maisons ou dans tout autre endroit où.elle est abritéeide la pluie, Son nid est composé dematière papyracée et a la formé et la grandeür repré- sentée tab. 11, fig, 11: Cest plutôt une guépe solitaire, puisqu'on trouve rarement; plus dé deux ou trois insectes parfaits dans lé‘méiè nid ; mais pourtant, lorsque la position est favorable, on trouvé une grandé quantité de ces nids très-rapprochés les uns des autres. Autant que j’en puis juger d’après les descriptions vagues de Fäbricius, je crois que c’est le Polistes Billardieri de son Systema piezatorum. Quoi qu’il en soit, je décrirai le thorax de cet insecte d’après la nomenclature que je propose ici : fe Prothorax scutello flavo posticè emarginato lobis mesothoracis scutum amplectentibus lateribus deflexis subtriangularibus ; pectoris flavi sterno posticè obscuro, anticè marginibus lateralibus ferrugineis. Mesothorax seuto subpentagono ferrugineo, scutelloque, parallelogra- mico flavo, sterno ferrugineo margine utrinque flavo, episternis epimeris parapterisque flavis. ie domi sis (131) dans. ses dissections du Dytique , a déjà expliqué admi- rablement la structure du thorax des Coléoptères; voyons donc celui d’un Poliste (1). On comprendra aïsément , d’après ce.que j'ai dit, que le tergum du prothorax étant très-réduit, le tergum du mésothorax sera développé et présentera clairement les quatre pièces dont il est composé. | ser | \ | 1. Du tergum du prothorax. - Nous remarquerons que dans les Polistes le prœscutum et le scutum manquent ; le dernier est représenté seule- ment par une membrane ligamenteuse (2). Le præscutum est peut-être la portion peu distincte qui pénètre dans la tête et réunit celle-ci au thorax. | Le scutellum , appelé collier (3) par Kirby, est très- Metathorax præscato subsemicirculari flavo , scutelli striati flavi märgine anteriori canalique longitudinali ferrugineis, postscutello parap- terisque flavis, episternis metasternoque ferrugineis, epimeris flavis ad juncturam metasterni ferrugineis. La longueur € entière de l’insecte est à peu près les 7 d’un pouce, et le thorax seul +. La manière dont je viens de décrire le thorax me semble tout-à-fait nécessaire dans les espèces qui se ressemblent entre elles par leurs cou- Jeurs et leurs taches, comme les guêpes (*). (1} Dans la série. des dessins, que j'ai mis sous Les yeux de l'Académie, j'avais pris pour exemple des Hyménoptères une Guêpe, Le Poliste offre, à bien peu de chose près, les mêmes particularités. (Aupoutx.) (2) PL 1, fig. 3, 4 B.. (3) Fig. 3, C. e) L'avantage, de l'emploi de la détermination des pièces dans les deseriptions est très-grand, en ce qu il permet « de bien préeiser la position et l'étendue des dessins ou des couleurs ; mais on conçoit qu'avant de le préconiser il faut que tous les entomologistes soient non-senlement d’accord sur les noms des parties, : mais encore qu'ils soient en état de les bien déterminer, autrement ce nouveau moyen devien- drait plus nuisible qu'atile. Le temps n’est sans doute pas éloigné où l'on pourra en faire usage, Nous espérons que la publication de nouveaux travaux contribuera à arnener ce résultat. + (AuDouin.) ( a32 ) développé, et offre par derrière un vestige du postscu- tellum (1). On peut, ainsi que dans tous les Hyméno- ptères , séparer facilement du mésothorax ce scutellum ; mais comme ces insectes sont essentiellement volans, cette pièce du prothorax est employée pour ajouter de la force au mésothorax, lequel soutient les aïles supérieu- res. Dans les Fourmis par conséquent et dans d’autres Hyménoptères qui marchent principalement, le scutel- lum vient immédiatement, comme. cela devait: être , après les pattes de devant. L’argument le plus fort que met en avant M. Kirby pour prouver que le: collier ne fait pas partie du prothorax, c'est que dans les Guêpes, et dans certains autres insectes où le mésothorax est ‘ex- cessivement développé, il y a à la fois un prothorax (il veut dire un scutum ou plutôt un tergum, Aupouin) et un collier (2). Mais il en est de même dans le prothorax | de tous les insectes ailés, s’ilest complètement développé, ainsi qu’on peut le voir dans le prothorax d’un Gryllus, ou en étudiant les observations de M. AAA Aïnsi cet argument le plus fort se trouve détruit (3). (1) Fig. 3, D. s D’après cette observation il paraît que M. Küby ne regarde pas le prothorax comme une partie € com posée à la mäniére du mésofhôraz et du métathorax. (3) Ce qui a induit M. Kirby en erreur, c’est qu’il ignore que la partie supérieure, ou le tergum du prothorax, peut devenir InAene ane des parties latérales ou des flancs; et'que, dns ce cas, ceux-ci (c’est-à-dire principalement l’épisternum et l’épimère) tendent à se “rapprocher et même se soudent exactement ensemble pour former alors , en s’unissant avec la tête, ce qu'il nomme le collier. C’est ce qui est visible dans le prothorax de beaucoup d’Oithoptères, d'Hyménoptères et de Lépi- doptères ; mais dans ces derniers le tergum, au lieu d’être un demi-anneau plus ou moins étendu, est réduit à un tuberçule presque lei, 24 an. ( 19%) Dans les Polistes, le scutellum du prothorax est échancré , et a au milieu une large échancrure qui em- brasse les deux côtes du scutum du mésothorax. Du tergum du mésothorax. 1. Le præscutum du mésothorax est la première pièce qui nous frappe (1); elle est mentionnée par Kirby sous le nom de prophragma , comme existant chez les Hymé- noptères, et séparant, comme cela doit être, le collier (prothorazx) du scutum du mésothorax : c'est une pièce intérieure et verticale (2). . Le scutum est par conséquent la seconde pièce du SOU QUE , que le collier soit apparent ou non (3). Il: paraît Joint extérieurement au collier qui l’embrasse sur les côtés. ILest ainsi que M. Kirby l’observe, excessive- ment développé chez les Hyménoptères et formé réelle- ment la pièce la plus apparente du thorax (4). 3. Le scutellum du mésothorax, ou troisième pièce (5), placé au-dessus de la jonction des flancs, semble n'êtré mis |à que pour. rappeler l'existence du tergum. (ATpowix.) | () PL 5, fig. 4, E. AU TE (2) Voyez Inirod. Ehtom., vol. 3, p. 549. (3) Fig. 4,F. (4) Ên examinant cette pièce chez plusieurs Hyménoptères où elle est très-développée, elle semble être composée de trois pièces se confondant ; cependant les deux latérales mériteraient un nom. Je soupçonné, n'ayant pas encôre disséqué de Chalcis avec soin, que ces deux pièces sont une troisième paire de paraptères, peut-être celles du crothorax qui o ont élé dérangées de leur véritable place (*). (5) Fig. 4, G.. (*) Ce serait un deplacement hjen singulier que celui que. M: Mac-Leay suppose‘ s'être opéré ici. Nous avons dit précédemunent à la note (:) de la page 110 ce que nous pensions de ces deux divisions latérales, auxquelles M, Mac-Leay propose’ d'appliquer le nom de parapsides.. (Auvouis.) (134) qui aussi est visible extérieurement chez les Polistes, fait suite au scutum(r). C’est le postdorsum de M. Chabrier. 4. Le postscutellum du mésothorax ést une pièce très- remarquable chez les Hyménoptères où elle est en géné- ral bien développée. C’est une pièce intérieure et cachée, placée sous le tergum du métathorax et parallèle au me- dipectus (poitrine du mésothorax Aup.). C'est, je crois, un caractère essentiel de cet ordre, que le postscutellum soit séparé du scutellum, et qu'il lui adhère seulement par deux appendices latéraux. Dans les Polistes ce post- scutellum est d’une forme concave et triangulaire, la base du triangle faisant face au scutellum et se liant avec Jui par ses angles (2). M. Kirby ne semble pas avoir re- (1) M, Kirby cite M. Audouin pour la prermièré fois à l’occasion de cette pièce, et l’accuse de confondre le scutum du mésothorax avec le scutellum ; mais je ne puis deviner de quel ouvrage de M. Audouin il veut parler, et je pense qu’il y a méprise, car la théorie entière et les obser- . vations dé M. Audouin tendent à les séparer (*). M. Chabrier (Wém. du Mus., vol. vur, p. 61, et Essai sur le vol des Insectes, in-4 , p. 148) dit de cette pièce : « Ses bras semblent tendre sans cesse à s'échapper en glissant des pièces entre lesquelles ils sont situés , et l'extrémité de chaque bras est pourvue de languettes internés qui sont tout-à-fait cou- vertes par les tégumens. » que: Lo à | (2) Il est de la même forme chez les Xylocopes et a le même genre d'insertion. Voyéz Chabrier, Mém. du Mus. d'Hist, natur. vole vit, tab. 1v, fig. 9, où célte pièce est admirablement figurée et appelée le costal. M. Chabrier pense qu’elle appartient à l’axe vertébral, car il dit: « Je crois que ces pièces supérieures du tronc, y compris le costal, peu- vent être considérées comme des vertèbres. » On doit étudier la manière dont cette pièce s’articule avec les bras du scutellum du mésothorax et avec l'os rectiforme de l’aile dans les Mémoires de MM. Jurine et Cha- brier. Pour la figare de cette pièce dans les Polistes, voyez pl. 1, fig. 4, ©; voyez aussi Bennett, Zoo!, Journ., vol. 1, p: 39%. (*) J'igngre moismême où M. Kirby a puisé ce renségnement érfôné, (Auvoëis.) (23%) marqué cette pièce importante; ainsi il nomme fræna dans les Hyménoptères ce qui est les paraptères, et il applique ensuite ce même nom ( fræna) au véritable post- scutellum des Coléoptères. Il désigne donc par un nom semblable deux pièces absolument différentes ! Notre auteur à probablement commis toutes ces erreurs faute d’avoir disséqué le thorax, et en effet c’est une opération assez difficile de séparer le métathorax du mésothorax. La meilleure manière pour y réussir est de faire d'abord une incision transversale derrière le scutellam du méso- thorax ét une autre obliquement en haut derrière la paire de pattes du milieu, allant retrouver la première; mais il faut agir de telle sorte qu’on n’atteigne pas ses ailés. En séparant alors les deux pièces , on a le mésothorax et le métathorax bien distincts , c'ést-à-dire les aïles supé- rieures avec le mésothorax, et les ailes inférieurés avec le métathorax. 5. Les paraptères du mésothorax sont deux. pièces suborbiculaires situées immédiatement au-dessus des. 05 rudimentaires de l'aile, libres de ce côté et liées au- dessous par la base de l'aile et au-dessus par le scutum du mésothorax (1). (1) Fig..1, 4 et 9» TIR (‘) M. Mac-Leay commence ici à ne pas être entièrement d’accerd avec raoi. En effet, je considère comme le paraptère la petite pièce si visible dans les Hyméno- ptères et dans les Lépidoptères, qui recouvre la base des premières ailes, et qu'on désigne sdus les noms d’écaille, d’épaulette ou de squamula. M. Mac-Leay la re- présente fig. r, 2 et 4, z. Maintenant on me demandera ce que serait pour moi île mparaptère de M. Mac-Leay, et qu'il désigne ‘sous la lettre Te dirai que jusqu'à présent je n'ai pas distingué cétté partie dé F'écussén ou ‘sontethr, ét as we soirement, je la considère comme eu SU NE 8 65 male à { 136: ) Du tergum du metathorax. Un insecte Hyménoptère, pourvu d'ailes inférieures et de pattes postérieures , doit avoir le tergum du méta- thorax bien développé, et on doit par conséquent y re- connaître distinctement les quatre pièces qui le compo- sent (1). 1. Le præscuturm (2) du métathorax dans les polistes est transverse et en connexion immédiate, excepté à ses angles, avec le scutellum du mésothorax ; ainsi que nous l'avons vu, en détachant le postseutellum du mésothorax, qui n’est lié à ce scutellum que par ses angles. On ne peut parfaitement comprendre la manière dont cet en- chevêtrement à lieu que par la dissection des parties. Ce præscutum est Je postdorsolum de Kirby (3), si ce n’est (1) Les ailes postérieures des Hyménoptères, comme celles des Di- ptères;des Lépidoptères et des Hémiptères, sont beaucoup moins grandes que les antérieures ; aussi le tergum du métathorax et tout le métatho- rax lui-même est-il chez eux peu développé. Nous n’avons done pas ve qu'il fût aussi facile que le dit M. Mac-Leay de retrouver les quatre pièces supérieures qui sont si distinctes dans le mésothorax de ces mêmes insectes. Nous en donnerons tout-à-l’heure la preuve. (Aupouix.) (2) Je diffère encore ici avec M. Mac-Leay, car son præscutum (fig.5, H) est mon scutum. J'en ai acquis la preuve depuis long-temps, ét à la suite de dissections très-pénibles. En effet, l'étude du métathorax dans les Hymé- noptèrés, les Diptères, les Hémiptères et les Lépidoptères est, comme je lai dit, extrémement difficile, à cause de l’état rudimentaire des pièces. Way ant cependant pas étudié sur la nature des espèces appartenant au _genre Poliste, je ne saurais, d’après Les figures de M. Mac-seay, re- connaitre l’analogue de mon præscutum; peut-être celui-ci, qui, dans les guépes ,.est linéaire et constitue ‘un bord étroit, n'a-t- il pas été repré- senté par M. Mac-Leay. (Aunourx.) (3) Et la demi-ceinture de M. Cheb Voyez Intr. Entom., pl. 1x, (137) que ce naturaliste fait correspondre le point postérieur de celui-ci avec la partie qui, dans les Coléopitères ; est le centre du scutellum du métathor ax {1). 2. Lé scutum du métathorax dans les polistes est in- térieur et caché, et prend une direction verticale, de manière à former une cloison (2). 11 conserve cependant le caractère: essentiel de cette partie, qui est de s’articu- ler avec les ailes (3); extérieurement il n’y a rien d’ap- er ) fig. 11,2. Si M. Kirby avait été disposé à généraliser , il l'aurait dûù nommer mesophragma. Je l'ai représenté dans mes dessins de Polistes, fig. 5, A. Dans quelques espèces de fourmis cette pièce manque, aiusi que le scutum (*), à cause du grand développement du scutellum du mé- sothorax. : (x) C'est cetié erreur qui a été cause de l’inexactitude complète de la description du thorax dans l'ouvrage de M. Kirby. (2) M. Chabrier ne semble pas avoir vu distinctement cette pièce. Je l'ai représentée telle qu’elle est chez les Polistes, fig. 6, 1, vue par l’inté- rieur. Elle n’est pourtant pas toujours de cette forme chez les Hyméno- ptères, ni pas toujours cachée; car dans quelques genres, comme par exemple dans les Pepsis, Fabr., elle est aussi visible à l'extérieur que le -præscutum du métathorax. | (3) On voit que l’erreur bien pardonnable, à cause de la difficulté de l'observation, que vient de commettre M. Mac-Leay en prenant pour le præscutum le véritable scutum, l’entraine à une nouvelle détermination non moins fautive et en quelque sorte obligatoire. En effet, il nous dit que son Scutum ést intérieur et caché dans les Polistes, de manière, dit-il, à former une cloison ; or, ce caractère d’être intérieur est essentiellement propre au postscutellum, jamais le scutum ne plonge et ne se cache dans le corps de l'insecte. Il à soin aussi de nous faire remarquer qu’il existe dans son scutum une partie visible à l'extérieur et une intérieure. Nous en conéluons qu'il ya ici déux pièces distinctes ; et comme nous ayons déterminé la ps qui précède comme le scutum , la ‘première des deux dont il s’agit ici, Ou la partie extérieure du scutum ‘de M. Mac-Leay, est notre séutellum , et sa parce à interne ou cachée, notre postseutellum. ti : a: : “hit AD +: NAARES 9325 ets 4 | 3 ,x L ya à « {*) Le Soutum est toujeurs, selon nôus, la derniere piece qui manque, (Ava. ( 138 ) parent que le bord on la ligne qui sépare le præseutum | du métathorax du scutellum de cemème segment. Inté- rieurement cependant , il est plus développé et eonserve à peu près la même forme que dans plusieurs Coléoptè- res. Dans les polistes , il a à peu près la forme de deux quarts de cercle , dont les rayons seraient joints par leur courbe respective. Le bord extérieur de cette pièce est peut-être ce que M. Kirby appelle le postfrænum dans les Hyménoptères (1), et sa partie développée intérieurement «Pourrait être son mesophragma, quoique, à en juger par celui qu'il décrit chez les Hyménopières , il soit pro- bable qu’il ne l’a jamais vu intérieurement , car il aurait reconnu que le scutum en est une partie très-essentielle. 3. Le scutellum du métathorax (>) vient après le Ainsi , à l'exception du præscutum, vôilà nos quatre pièces retrouyées. On verra dans ma note suivante ce qu'est pour nous le scutellum de M. Mac-Leay. (Aunourx.) (1) Ce que cet auteur appelle le poststernrum dans les Coléoptères ap- partient à une pièce tout-à-fait diflérente, c’est-à-dire au scutellum du métathorax. (2) ILme semble évident que c’est l’existence de cette pièce (Big. x et y K) remarquable par son développement qui, faute d’avoir été reconnue pour ‘ ce qu’elle est, a entraîné M, Mac-Leay hors de la bonne route qu’il ayait jusque-là suivie, Cette pièce, empressons-nous de ledire,n’appartient pas au thorax , elle est là comme un hors- d'œuvre que la nature a employé à un usage accessoire. En effet, si l’on veut bien jeter les yeux sur les Hyménoptères à abdomen pédiculé, et cela est très-sensible dans la figure x que donne” M. Mac-Leay, on verra que les parties inférieures du thorax et Les pattes semblent fuir en arrière et empiéter sur la partie inférieure du ventre, comme cela arrive pour certains Coléoptères ; de forme très-différente il est vrai (les copris) ; dont le sternum du métathorax et les hanches des pattes postérieures refoulent. postérieure- ment et d’une manière si remarquable les anneaux inférieurs du ventre ; mais si on soulèye les élytres de ces Coléoptères, ne voit-on pas que les ( 139 ) seutum au bord äntérieur duquel il est joïni, dé manière qu'ilsemble extérieurement faire suite au præscutum, tan- dis que le scütum prend une direction Yérticale comme uneicloison: Dans les Hyménoptèrés le scutellum est BAARRIE une pièce REPÉRER et très- distin cle, striée arceaux éinért aura de l’abdomen n’ont pas éprouvé le même refoule- ment, et qu’au lieu de correspondre respectivement à chacun des are céaux inféricurs, ils s’avancent au- -dessus de la” poitrine de manièré à remplir l'intervalle qu’il y a entré le bord postérieur de celle-ci et le bord postérieur du dos? La même chose a exactement lieu iéi, ét c'est par suite de cette observation que nous admettons que le seutellum de M. Mac-Leay et son postscutellum, qui n’est véritablement pas une piècé distincte, ne sont autre chose que le premier arceau supérieur de l'abdomen qui est venu combler l'intervalle qui existe entre le. bord supérieur du métathorax et le bord inférieur derla poitrine du même segment. Ce qui ici fait illusion, c’est le rétrécissement qui a lieu entre ce premier arceau abdominal et le second, et qui a fait dire aux zoolo- gistes que l'abdomen était pédiculé, c’est-à-dire fixé au thorax parun pé- dicule ; mais dans les Hyménopières à abdomen non pédiculé comme les tenthrèdes, les cimber, etc, la présence de.ce premier anneau abdominal ét'8és usagés sont faciles à constater. Ce qui au reste est encore une nou- velle preuve à l’appui de cette manière de voir, c’est la présence de deux stigmates sur cet aréeau supérieur, exactement comme cela a lieu pour lé$ anneaux de l’abdomen. Voit- on jamais un stigmate ouvert dans la substance même de l’une des pièces dorsales du thorax ? Cette opinion est entièrement partagée par M. Latreille; car, en parlant de mes ob- séfVations sur Le thorax dans son ouvrage récent ayant pour titre : Cours d'entomologie à à l'usage des élèvés du Muséum d'histoire natu- relle (1ré partie, page 291), ce savaht s'exprime ainsi : « Mais une observation à citer, et qui ne m ’avait pas non plus échappé, c'est que dans les Hyménoptères le premier âuneau de l'abdomen s’unit toujours intimement au tergum du métathorax , et que, dans les insectes de cet ordre où l'abdomen est pédiculé , c’est son second anneau et non le pre- iet qui est rétréci à sa base pour former ce pédicule. En un mot , le prémier anneau recouvre et termine postériénrement le thorax, de sorte que ce thorax avec cette addition ést ce que j "appelle surcomposé ; CtC. » SARL £ (Aupouin. ) ( 140 ) obliquement (1). Ainsi que dans les Coléoptéres il con- siste souvent en deux grandes pièces convexes (2) jointes ensemble par un sillon qui cependant , dans cet ordre, est plus où moins effacé. M. Kirby ne mentionne pas ; dans ses figures d'Hyménoptères, ce canal de jonction; mais, selon sa nomenclature et prenant un insecte Co- léoptère pour type, ce doit être son postscutellum (3). Cependant son postscutellum dans les Hyménoptères est à peu près le point central postérieur du præscutum du métathorax, qui est son postdorsolum (4). 4. Le postscutellum du métathorax (5) dans les po- listes est élevé, subtriangulaire avec les coins arrondis et ayant au milieu une élévation de la forme d’un fer à cheval où se trouve trois ouvertures; celle du milieu est un sillon longitudinal appelé par Kirby le trochlea (6) et au travers duquel passe un ligament que cet auteur (1) Dans les Polistes les stigmates (7) métathoraciques sont situés. aux angles antérieurs et extérieurs de cette pièce qui est représentée fig. r et 5, X. (2) Les deux pièces de cette partie, dansles Cclévptères, sont eppelées par M. Kirby postfræna, et le sillon qui les lie est dans le même ordre. son postscutellum. (3) Ces hésitations et ces difficultés qu’on éprouve à chaque instant pour comprendre de quelles pièces M. Kirby a voulu parler, ne prouvent- elles pas suffisamment tout ce qu'a de défectueux une telle nomenclature qui n’est basée sur aucune règle philosophique ? ( { AupouIx. ) (4) Voy. Introd. Eniom., vol. 3 ,:p. 572. (5) Nous venons de faire remarquer, à l’occasion du séntéllüpe du . métathorax de M. Mac-Leay, que nous n’en distinguions pas son post- scutellum. En effet, ce postscutellum ne nous paraît être autre chose . que le bord relevé du même segment, qui, avons-nous dit, n'appartient pas au thorax , mais est le premier anneau de l'abdomen, (Aupouin.) (6) J’ai adopté cette nomenclature, quoique mes lecteurs doivent sen- tir que cette histoire de poulie est moins dans la nature que dans l’inau- (141 ) nomme le funiculus et qui sert, comme il le dit avec raison, de soutien à l’abdomen. Les deux ouvertures de côté ne sont, qu'apparentes et: sont formées en dessus par les deux lobes cornés de l’intérieur du fer a cheval et au-dessous par la membrane qui forme un des côtés de l’ouverture par où passe les intestins pour aller du thorax à l'abdomen. L'ouverture du thorax; qui livre ce passage, est rendue distincte en relevant le métathorax, car on observe alors qu’il est terminé par une! section en forme de losange plus large latéralement, surmontée par le trochlea, et bordée de chaque côté par les deux enfon- cemens contenant les hanches. Enfin, c’est au milieu qu'est le passage des intestins. 5. Les paraptères sont de petites pièces trapezoïdales, qui sont placées entre le præscutum du thorax et les in- sértions pour les' ailes inférieures (1). Les paraptères appartiennent en général au pectus. Mais, comme dans notre insecte elles sont situées au-dessus des ailes ) Jai pensé qu'il était mieux d’en parler i ici (2). gination de M. Kirby. M, Fe. croit être le premier qui ait fait re- marquer cette structure, curieuse du métathorax de la guëêpe, S'il lit ce- pendant l'excellent mémoire de M: Chabrier (Mém, du Mus., vol. 3, p.53), il verra que Le tout est bien expliqué sans l'intervention de roues ni de poulies. Fe représenté le nr rap des polistes . te52Z, ainsique fig. 9. (1), Nous n’osons ER cette détermination de M. Mac-Leay. En effet, nous n'avons pu jusqu'ici retrouver dans le métathorax l’équi- valent du paraptère, ou épauleite, ou écaille, ou squamula des auteurs. Cë que M. Mac-Leay nomme ainsi dans le métäthorax pourrait bien appartenir au scutum, et nepas mériter, pour le moment, d’en être distingué sous un nom spécial. - (Auvouin.) (2) Fig. 5, O. \ ( 142 ) | cu pectus. Comme les diet volent plus qu'ils ne mar- chent, tout le tergum du thorax subit, comme nous l'avons vu, un très:grand développement qui éntraîne nécessairement Je peu d’accroïssement du pectus, ex- cepté toutefois dans les fourmis et dans quelques au- tres tribus: qui marchent essentiellement. Cetie partie de nos recherches sera donc plus difficile, maïs je pense qu’à l’aide des excellens principes de M. Audouin je viendrai à à bout de surmonter lés difficultés. Li Du pectus du prothorax. : _ Le pectus du prothorax, comme je l’ai dit, se trouve réduit par suite du grand développement du mésothorax, mais il doit toujours originairement être a de six Rs qui sont : | | . Le sternum dans les Polistes est étroit. FF ne : saurais mieux décrire sa forme qu’en la comparant à un sablier posé sur un écusson ). Selon là définition de M. Kirby ; le prosternum est «unie élévation de l'anite- pectus entre les pattes de devant »; je pense , par. consé- quent, qu il donne le nom de prosternum seulement: à cette partie du sternum du prothorax qui, dans les Polis: es, ressemble à un écusson , et qu'il regarde tout tler réste comme une partie de l’antepectus. 2%, L'antefurca (entothorax du prothorax on: A est irès-développé; sa pointe médiane se lie avee le sternunr, (1) Fig. 8, U. \ ( 143 ) et ses prolongemens latéraux avec l’épimère. L'intervalle forme une partie de la cavité qui reçoit les pattes anté- rieures (1). ! 3°, Les deux épisternums sont chacun. irbggeai dé et occupent une grande partie de l’antepectus. Ces pièces, avec les épimères, forment l’antepectus de Kirby qui ne les a pas séparés (2). | 4°. Les deux épimères sont situées au-dessus de l’an- tepectus ;, ils sont plus petits que les épisternums sur lesquels ils reposent, et sont liés supérieurement par une membrane ligaménteuse qui remplace le bouclier corné du prothorax dans les Coléoptères (3). 2. Du pectus du mésothorax. r. Le stérnum du mésothorax est grand et large et occupe le milieu entier du medipectus , excepté un petit cépacé aux déux angles supérieurs. Il à par conséquent une forme à peu près carréé (4). Le peristethium de. Kirby, dans les Hyÿménoptères, est la partie antérieure du stérnum’,'cêt auteur n'ayant pas disséqué et distingué les pièces d’après leurs sutures (5), et n'ayant par con- séquent donné le nom de mésosternum qu’à la partie du sternum du mésothorax qui est entre les jambés. 2. Le medifurca (entothorax du mésothorax Aup. ) _ (1) Fig. 8, Z. } chi . ; (2) Fig. 8, IT. (3) Fig:8, A. 2 (4) Fig. 95 Q (5) On-doït observer cependant que quoique ces pièces soient ici réunies, chaque ES contient sad arrt a a pièces à à son sternum. L (144) | esttrès-curieux ; il ressemble absolument à un Y (1) dont les bras seraient joints par une ligne transverse (2). 3. Les épisternums du mésothorax sont deux pièces subtriangulaires, dont les trois côtés sont entourés par le collier ou scutellum du prothorax, par le sternum et par l’épimère du mésothorax (3). Les ailes sont insérées / à un des angles de ces pièces latérales subtriangulaires , qui n'ont pas été distinguées par Kirby. Entre les épis- ternumis et les squamulæ est une petite pièce appelée par M. Chabrier la clavicule. Ce n’est pas’ cépéndant ce que M: Kirby appelle la clavicule. Mais comme cette pièce, ainsi que les squamulæ (4), ne semble pas proprement appartenir au thorax, puisque c’est un osselet rudimen- taire de l’aile, je n’en dirai rien de plus , jusqu’à ce que je traite dans un autre mémoire de l’anatomie comparée des ailes des insectes (5). | _4Les épimères du mésothorax sont deux pièces sub- quadrangulaires. Chaque épimère est en contact avec l’é- pisternum du mésothorax en avant, avec le mésosternum au-dessous et avec_le pectus du mésothorax en arrière. Le côté supérieur est en rapport avec les-osselets rudi- Ld 1 (1) Fig, 97. | | (2) C’est dans cet intervalle, qu’ on pourrait en di sorte appeler dans ce cas trou vertébral, qu est contenu lé cordon nerveux. On voit que par cette disposition curieuse il se trouve isolé des autres viscères et garanti de tout froissement ou de toute pression, (Aupouix.) (3) Fig. 9 #. (4) Nous avons déjà dit dans une note de la page 135 que ‘ce! que M. Mac-Leay appelle squamula dans le mésothorax est pour nous l’ana- logue du paraptère. o (Awpovwrw.) (5) La première paire de stigmates est placée entre le collier et les clavicules de M. Chabrier, voy. fig. 1, 7. | ( 045 ) mentäires de l’aile et avec une partie de cet appendice latéral du postseutellum:du mésothorax qui le joint avec.le seutellum: Dans mon dessin du medipectus ; j'ai évité soigneusement de représenter aucune partie du postscutellum ; ‘parce qu'il appartient au tergum. Le point de jonction avec l’épimère est pourtant indiqué (x). M: Kirby a reconnu l’épimère lorsqu'il dit très-juste- ment : «On voit dans les vespa une petite pièce subtrian- gulaire juste au-dessous de la, base de l’aile supérieure, qui est probablement analogue au scapularia des Co- léoptères. » Scapularia est probablement le nom qu’il donne à l’épimère du mésothorax. 3. Du pectus du métathorax. a est composé LR parties ordinaires, mais je : ne puis ici essayer de comparer la nomenclature de M. Kirby avec celle de M. .Audouin. Je décrirai par conséquent les parties à à la manière, accoutumée. | DNTRS 1. Le, .sternum est presque carré, caréné en avant, et ayant un petit sillon en arrière et au milieu. Les angles antérieurs sont élevés. C'est une pièce distincte. Ce- pendant M. Kirby nie son existence { (2). 518. Le: postfurca (entothorax du métathorax Aun.) est topo dé deux branches qui partent d’une base large et vont joindre le point de réunion du métasternum avec les épisternums, (8)- "1 @) me 9, À 3) Fig. et ro, P. Voy. aussi Intr. Entom., vol. 4" , pe 383. (3) Fig. 10 , W. XXV:. | 16 (146) 3. Les épisternums sont deux pièces subtriangulaires situées chacune près du stigmate du seutellum (x) du métathorax (2). Ce sont peut-être les PEER de M. Kirby. 4. Les épimères sont grands, ile lient le scutellum avec le métasternum, et sont placés entre l’épisternum et le postscutellum (3). M. Kirby ne semble avoir re- marqué ces pièces que dans les tettigonia, où leur forme est particulière : il les appelle alors opéreula (4. En appliquant cette nomenclature philosophique à certains insectes , qui ont été considérés jusqu'ici comme anomaux, on arrivera à des résultats remarquables. Pre- “ (x) Nous avons dit (p. 138, note ) que.ce que M. Mac-Leay considère comme le scutellum du métathorax est l’arceau supérieur du premier segment de l'abdomen. (2) Fig. Set 10 , A. (3) Fig. Bet ro, HW. (4) J’ignore quel développement les épimères ont dans les Polistes, et je ne saurais dire si la détérmination que donne M. Mac-Leay est bien exacte; mais je puis assurer qu’ils sont très-peu développés et très-diffi- ciles à reconnaître dans les Guëpes et la plupart des Hyménoptères ; je dois en dire autant des épisternums, et cela a lieu non seulement dans le métathorax, mais encore dans le mésothorax et Le prothorax chez cet ordre d’insectes. En général ces pièces qui constituent essentiellement Les flancs sont beaucoup plus développées chez les Orthoptères et cer- tains Névroptères que partout ailleurs. C’est là, et aussi dans les Coléo - ptères, que les personnes qui veulent s'exercer à l’anatomie du squelette des insectes, devront les étudier d’abord. (Aurourx.) k (Aupowix.) dément mien (147) uons par exemple le sty/ops melittæ (1).:Nous verrons que les appendices prolongés du seutum du mésothorax sont de véritables élytres, et que, par conséquent , l’in- secte ne possède que des ailes inférieures dont les parap- tères sont excessivement développés , ainsi que les épi- mères du métathorax. Vu de cette manière cet insecte - n’est plus aussi extraordinaire ( 2). Maintenant que j'ai détaillé cette théorie du tho- rax, Je dois prévenir mes lecteurs que mes descrip- tions à l'avenir y seront conformes. M. Jurine, dans son excellent Mémoire sur les ailes dés Hyménoptères , dit que le thorax est composé de trente-six pièces, Cepen- dant en considérant la clavicule de M. Chabrier et le : (x). N'ayant pas d’échantillon de ce Stylops , je me conforme ici à la figure qu’en donne M.Bauer dans les Transactions linnéennes, et on doit par conséquent m'excuser de ne pas en parler d’après une dissection nouvelle. Selon les belles anatomies de M. Jurine du Xenos vesparum , ilparaît que le strepsiptèra diffère beaucoup de tous les autres par sa Le NS (2) En etpliquant. dé la même manière l’anatonsier de aténie son abdomen ne.se trouve plus aussi singulièrement placé, Le sçutéllum et le postscutellam du métathorax étant soudés dans ce genre, et le post- soutellum étant malgré cela très-développé ; l'abdomen a l'air placé sur le dos de l’insecte. ILest cependant bien à sa place (*), (*) On conçoit que différant avée M. Mac-Leay Sur quelques pomts dé détails relativement à la détérmination des pièces du thôrat, je ne dois pas m’actorder en- tièrement avec lui sur les applications qu’il fait de ses déterminations aux pièees du thorax des stylops rt des évanies. Je ferai connaître ailleurs ma manière de voir, à laquelle je crois qu’il n’y aura rien à objecter, parce que c’est après avoir disséqué plus de trois cents thorax pris dans tous les ordres d'insectes et dans les genres les plus anomaux, que j'ai définitivement pris un parti sur la détermination _tres-diffaile de certaines pièces. 1 | (Aupouix.) À ( 148 ) & squamula comme appartenant à l'aile, nous n’y trouve- rons, selon M. Audouin, que les pièces suivantes : Tergum du prothorax . . . . . Pectus du prothorax. . . . .. Tergum du mésothorax (1). . . PArAPIOrES: (à + 0 + à » + Pectus du mésothorax . . . . . Tergum du métathorax. . . . . Parapières. sue AN ere LE Ov À D NO = Pectus du métathorax . . . . . Toraz. -. gs Ce qui fera cinquante-deux pièces , si on regarde comme composées de deux pièces jointes sur la ligne médiane les pièces simples, telles que le sternum , ‘lé scutel- lum , etc. (2). Sur celles-ci M. oi n’en ‘décrit guère (x):Si j’ai raison de regarder comme séparées les pièces latérales du scutum du mésothorax que j'appelle parapsides , le térgum du rméso- thorax est composé dé six pièces : quatre longitudinales et deux laté- rales. Ces pièces peuvent être quelquefois séparées danses autres ordres; mais elles sont habituellement réunies au scutum de manière à me former qu’une seule pièce avec lui. On' aperçoit cependant des traces de division même dans les Polistes , les Scolia , etc., et elles sont parfaitement dis- tinctes dans les Chalcis , etc., quoique davs le genre voisin des Zeucospis elles soient tout-à-fait réunies. Peut-être les parapsides sont-elles les deux pièces qui , jointes à celles de M. Audouin , complètent le nom- bre de pièces que M. Jurine assigne au thorax. M. Jurine a étudié ce sujet trop profondément pour avoir donné le nombre des pièces du thorax sans de'bonnes raisons, quoique roaibegpeusenient une mort prématurée lait empéché de les nommer. (2) En considérant le sternum à son maximum de die qui je crois n’a jamais lieu chez les Hÿménopières, on verra qu’il consiste en quatre segmens transverses qui , si on les divise sur la ligne médiane, ( 149 ) plus de vingt, et cependant il emploie plus de quarante mots différens dans sa nomenclature des pièces du tho- rax. D'un autre côté, la nomenclature employée dans ce Mémoire , et que j'ai empruntée en grande partie à celle de M. Audouin , fait voir non-seulement la struc- ture du thorax sous un jour philosophique et harmo- nieux , mais réduit encore le nombre de mots employés pour désigner cinquante-deux pièces à onze. Cette con- sidération deviendra importante, si on réfléchit que le nombre immense de mots anatomiques devient un grand obstacle à l'étude de l’histoire naturelle. J’essaierai, par conséquent, de suivre les mêmes principes de symétrie et de brièveté dans les Mémoires où je compte m'occu- per de l'anatomie de la tête, des ailes, de l’abdomen et des pattes. D’un autre côté, j'espère vivement que, quand .ce ne serait qu’à cause de la priorité, M. Kirby, dans une nouvelle édition de son {ntroduction entomo- logique , sentira l'avantage de revenir à la nomenclature des parties du thorax de M. Audouin, et que M. West- wood , ou tout autre entomologisteexact, jetera quel- que jour’sur la structure des insectes d'Angleterre , en soumettant les différens genres au mode d'examen com- paré que je viens de proposer. On ne saurait rendre un plus grand service à l’entomologie, et le champ de dé- couvertes que je propose est aussi vaste que nouveau. feront monter le nombre total des pièces, du thorax à soixante-douze. Mais je ne crois pas que ce nombre complet puisse se rencontrer jamais dans le même insecte , car le développement d’une pièce entraîne la dis- parition de celles qui en sont voisines. a a et ( 150 }) EXPLICATION GÉNÉRALE DES PLANCHES I EX I. l ‘ PROTHORAX. MÉSOTHORAX. MÉTATHORAX pue { Præscutum. Æ, Præscutum (intér.). Æ. Præscutum. Scutum. F. Scutum. I. Scutum. C. Scutellum (alias ) IT. Parapsides. collare. G. Scutellum. Æ. Scutellum, D. Postscutellum (in- @. Postscutellum (in: Z. Postscutellum. térieur). térieur). A. Epimeron. R, Epimère. M. Epimeron. Tr. Episternum. S. Episternum. IV. Episternum. T. Paraptère. O. Paraptère, U. Sternum. Q. Sternum. P. Sternum. … a: Squamula, Latr. d, Insertion de l'aile in- férieure. Z. Antefurca, Kirby. * Clavicula, Chabx. 6. Funiculus, Kirby. y- Stigma. 7. Stigmate. # Trochlea, Kirby. 8. Insertion de l’aile su- 8. Articulation de l’ab- périeure. AE domen. V". Patte du milieu. s. Insertion des cuisses | postérieures. YF. Medifurca, Kirby. #7, Jambe postérieure. W. Postfurca, Kirby. X, Partie de l'abdomen. EXPLICATION PARTICULIÈRE DES PLANCHES I ET II. FH Fig. r. Esquisse du mésothorax et du métathorax d’un insecte Hyimé- moptèré, vu de profil. x Nota. La Jigne ponctuée qui est placée en arrière du fort trait noir, montre le division entre le mésothorax et le métathorax. | Fig. 2. Tergum d’un fiyménoptère, vu extérieurement et de face. \ ( 452 9 Fig. 3. Tergum du prothorax du Polistes Billardieri, Fabr. * Vu de face un peu obliquement. + Vu de profil. Fig. 4. Tergum du mésothorax du Polistes Billardier, Fabr. * Va de face, montrant les traces des sutures qui séparent les parapsides du scutum. t Vu de profil. | P}, LI, Fig. 5, l'ergum du métathorax du Polistes Billardieri. * Vu de face. + Profil du métathorax entier. Fig. 6. Scutam du métathorax du même insecte (1). Fig. 7. Terminaison du métathorax montrant les quatre ouvertures dif- férentes ; savoir : le trochlea, l'articulation de l'abdomen et les cavités des deux pattes postérieures. Fig. 8. Pectus du prothorax du même insecte. * Vn de face avec les parties séparées. + Vu de profil avec les mêmes parties séparées. Fig. 9. Pectus du mésothorax. * Vu de face avec les parties séparées. T Vu de profil avec les mêmes parties séparées. Fig. 10. Pectus du métathorax dans le même insecte, vu de face. - Fig. 11. Nid du Polistes Billardieri. (1) Le scutellum et le postscutellum réunis, suivant moi. (Aupour.) ( Du) , Norice sur la Galathée, genre de: mollusque acéphale de la famille des Conchacés ; Par M. Sanper Raxe, Officier au corps de la Marine, Membre de plusieurs Sociétés savantes. Genre GALATHÉE ; BRUGUIÈRE. Galathée, Bruguière , Lamarck, Rang. + #énus, Born , Gmelin, Ghemnitz. — Egerie, De Roissy. — FR APRS Noverby, —— Cyclade, Cuvier, Blainville. ; T'esta æquivalvis, subtrigona ; pair eee no. Dentes cardinales sulcati: duabus in valva dexira, basi conni- verules , tribus in altera: tntermedio anteriore. distincto. Dentes laterales remoti. Ligamentum ‘externum; breve + prominente , turSAqUre: Nymphe PROPRES, \ Corpore crasso, subtrigono. Pallio magno k simplicé, subtus aique antice aperto , postice clauso. Tubis dua- bus æqualis, separatis. Branchiis duabus inæqualis , superiore replicata. Appendicibus quatuor tréangularis. Oré magna. Pede magno, oblongo, compresso, antice subangulato. Description. La coquille qui a donné lieu à l'établissement du genre Galathée est bombée, subtrigone, équivalve, et peu iné- quilatérale. Le bord inférieur de ses valves est très-fai- blement sinueux en arrière : le bord antérieur est arrondi: et celui qui lui est opposé un peu tronqué, { 153 ) Les valves sont épaisses, solides et revêtues extérieure- ment d'un épiderme dur, poli et assez tenace, qui se re- plie en dedans des bords. Les crochets sont rapprochés, toujours plus ou moins écorchés, selon l’âge de la coquille, et faiblement re- courbés en arrière. | La charnière est très-forte et compliquée ; elle com- ‘prend sous les crochets une étendue triangulaire qui équivaut à un peu plus du quart en hauteur de la face intérieure de chaque valve; on y voit plusieurs dents ‘cardinales calleuses et sillonnées , disposées de la manière suivante : Sur la valve droite il y en a deux qui sont conniventes vers le sommet et laïssent en- tre elles, et en dehors d'elles, de profondes cavités pour les dents de la valve gauche. Celles-ci sont au nom- bre de trois, deux latérales épaisses, tranchantes et al- longées, et une médiane, grosse, courte, isolée, ayant la forme d’une pyramide triangulaire. R Le higament est situé en arrière des crochets et tout-à- fait à l'extérieur de la charnière ; il est gros, court et très-bombé. Les impressions musculaires sont profondes ; les an- térieures sont les plus petites et leur forme est ovale; les postérieures sont arrondies, mais recourbées en haut dans la direction des sommets. L'impression paléale est très-marquée et forme en ar- rière, SOUS l'impression musculaire postérieure, une pro- fonde excavation. 2 L'animal dé la Galathée est épais et la remplit com- plétement lorsqu'elle est fermée. Vu de ‘côté il est de ‘forme subtrigorié comithe la éoquille dont il suit les con- tours. (154) Le manteau est ample et assez épais ; son ouverture comprend en longueur les trois quarts antérieurs de:la partie inférieure de l’animal et la moitié en hauteur de toute la partie antérieure. À l’endroit où elle se termine en arrière s'élève une cloison verticale qui s'étend jus- qu’au muscle rétracteur postérieur, et cette cloison sert de base aux deux tubes destinés, l’un aux déjections'ex- crémentitielles et l’autre à la respiration, qui se dirigent en arrière et occupent une autre cavité bien moins grande que la première. Le bord inférieur des lobes du man- teau est épais et simple, cependant on y découvre quel- ques petits tubercules plus on moins saillans dans .le voisinage du point où s’abaisse la cloison verticale. Dans tout le reste du contour du mollusque ces lobes sont réunis. Les branchies sont formées de deux lames assez pe- tites comparativément à ce qu’elles sont dans beaucoup d’autres mollusques acéphales. Elles sont demi-circulai- _res, finement sillonnées sur toute leur surface et très- inégales en apparence d’un même côté; je dis en appa- rence, parce que celle de dessus adhère avec le bord su- périeur de.celle de dessous par le milien à peu près/de sa hauteur, de telle sorte que la première est comme dou- ble et pourrait donner lieu de croire à la présence d’une troisième paire de branchies. Cette disposition des organes de la respiration paraît toute particulière à la Galachée, ou du moins elle n’a encore été observée que dans ce genre. Fixées sur une seule ligne de chaque côté du corps de l’animal, les bran- chies de droite ne rencontrent point immédiatement celle de gauche en arrière de lui, mais elles laissent.d’abord (15) un espace que traverse un gros muscle dépendant du pied, puis se réunissent à leur extrémité postérieure pour flotter librement vis-à-vis l'ouverture du tube conducteur de l'élément nécessaire à | psbomiement de leurs fonc- tions. Ÿ Les deux tubes. qui terminent la partie postérieure de l'animal sont de longueur moyenne, maïs se raccourcis- sentencore beaucoup dans l’état de contraction. Ils sont à peu près égaux et PORrPISeRERE séparés l’un de l'autre depuis leur base jusqu’à leur sommet. Tous deux , élevés sur le côté postérieur de la cloison dont j'ai lé s'ou- vrent dans la cavité branchiale, tandis qu’à leur autre ex- trémité ils présentent chacun un nouvel orifice suscep- tible de dilatation et de contraction, et garni de papilles tentaculaires qui présentent, une disposition toute parti- culière et qui mérite d’être rapportée. Ces papilles ne sont point égales en grandeur; dans le tube inférieur six d’en- tre elles, rangées avec beaucoup de régularité, sont les plus petites et alternent avec six autres qui forment la terminaison de six bandes longitudinales placées sur la surface du tube. Les six bandes se composent chacune de, deux lignes noires parallèles entre lesquelles on re- marque, à l’aide de la loupe, une longue série de petits appendices saillans et irréguliers. Les six papilles plus ‘petites correspondent aux intervalles que laissent entre elles ces bandes. Dans le tube supérieur on retrouve la mème disposition, ayec cette seule différence qu'il y a huit. bandes longitudinales au lieu de six, et par consé- quent seize papilles tentaculaires au lieu de douze, c’est- à-dire huit grandes et huit petites. La bouche présente une OBYCRTARE très-grande et À \ € 196 7: -en forme d’entonnoir; elle est enveloppée supérieure- ment et latéralement par les appendices labiaux. Ceux- ci sont triangulaires, un peu recourbés à leur extrémité, et prennent naïssance de éhaque côté de l'animal, les in- férieurs sur le corps et les supérieurs en partie sur le manteau et en partie sur le corps; maïs ils se réunissent au-dessus de la bouche de manière que, vus par devant, ils paraïssent ne former en tout que deux lames se recou- vrant l’uné l’autre et retombant de chaque côté du mol- lusque. Ces appendices qui sont entièrement indépen- dans des branchies leur ressemblent cependant par leur forme lamelleuse et leur tissu finement strié. Le pied passe par la grande ouverture du manteau que nous avons décrite ; il est grand, vigoureux, oblong, très- comprimé létéiaheriet, un peu anguleux en avant et même en arrière, régulièrement arqué en dessous, assez épais à sa partie supérieure et mince et tranchant à celle qui lui est opposée. Dans l’état de repos ou de contrac- tion il occupe la partie antérieure et inférieure de la grande cavité interpaléale, laissant une sorte de résérvoir libre entre lui et la cloison qui sert d'appui aux tubes. Les muscles présentent la même disposition que dans les autres mollusques voisins dés Galathées. Historique du genre. La coquille qui fait le sujet de ce mémoire était tout ré- cémment encore l’une des plus rarès dans les collections, aussi les conchyologistes s’en sont-ils beaucoup occupés, chacun la traitant à sa manière ; de là vient cetté synony- mic passablement compliquée qu’elle traine déjà à sa (297 :) suite et dont on 1 jugera par le court historique que je vais donner. | : Bruguière, après avoir comparé-cette coquille avec les Cyrènes et les Cyclades qui, comme elle, appartiennent aux eaux douces des fleuves, pensa qu’elle méritaitune dis- tinction générique et la nomma Galathée; il en donna une figure dans l'Encyclopédie. M. de Lamarck en reproduisit une autre dansles Annales du Muséum, etdéjàil en existait une dans la Conchyologie de Lister. Born la représenta également et en fit une Vénus sous le nom de . para- doxa. Chemnitz et Gmelin s’accordèrent ausst à en faire une Vénus, mais l’une sous lenom de 7. hermaphrodita, et l’autre sous celui de V. subviridis, sans doute à cause de la couleur verdätre que prend spa dans quel- ques individus. M. de Roissy adopia la distinction générique proposée par Bruguière, mais remarquant que ce nom de Galathée avait déjà été employé pour désigner un genre de crus- tacé, il y substitua celui d'Égérie qui n’a pu prévaloir. C’est sans doute pour éviter la confusion qui commen- çait à se mettre dans la synonymie de ce genre que M. de Lamarck, dans son Histoire naturelle des animaux invertébrés, revint à la dénomination imposée. par Bruguière, exemple que n’a pas suivi Sowerby qui, se constituant juge entre les deux, partis, crut sans doute pouvoir les mettre d'accord en rejetant toutes les déno- minations proposées jusqu'alors et s’adjugeant le droit d'en créer une à sa manière ; le nom de Potamophyle qu'on lui doit n’a pas eu plus dé succès que celui d'É- gérie, et MM. de Blainville et Cuvier ont maintenu celui de Galathée, de même que je l'ai fait dans mon (158) Manuel de l'histoire naturelle des Mollusques et de leurs coquilles , pour suivre le torrent auquel ces au- teurs célèbres ont cédé malgré l'inconvénient signalé par M. de Roissy et peut-être aussi pour témoigner du peu de cas qu'il convient de faire de cette manie de nommer ce qui la été déjà plusieurs fois. Je ferai cependant remarquer que M. de Blainville n'a point conservé la Galathée comme genre (1). Jugeant par l’analogie que présente sa coquille avec cellé dés Cy- rènes et des Cyclades, il les a réunies en un seul sous cette dernière dénomination. Je n’ai pas cru devoir adopter cétte réunion, parce qu’à l'époque où j'ai publié mon Manuel jé ne me trouvais pas assez fondé en connaissance de cause pour former mon jugement, et que dans le doute _ je pensais qu'il valait mieux, et jusqu’à nouvel ordre, laisser les choses commé elles étaient afin de ne pas cou- rir la chance de surcharger encore une synohytie déjà assez embrouillée. Je ne balançai pas cépendant à placer la Galathée à côté des Cyclades, car il m'était impossible de méconnaître les rapports qui règnent entre elles. M. Cuvier a compris aussi les Galathées dans les Cy- clades auxquelles il a encore réuni les Cyrènes et les Cyprines, cependant il ne connaissait de ces quatre sous- genres que les animaux des Cyclades proprement dites et des Cyprines. J'ajouterai que ce savant a séparé les Cyrènes des Galathées par les Cyprines qui sont marines. (x) Ce riaturaliste est revenu de cette opinion depuis que je lui ai montré l’animal de la Galathée; il parait disposé à le regarder main- tenant comme constituant un genre distinct, ( 159) Validité des caractères génériques de la Galathée. Après avoir décrit l'animal de la Galathée ét avoir dit quelle était, à son sujet, l’opinion des naturalistes, il me sera sans doute facile de fixer l'importance et lé rang qu’il doit avoir parmi les mollusques acéphales. Je pour: rai-d'autant mieux prononcer sur le premier point que M. de Blainville a bien voulu me permettre d’examiner avec lui l’animal de la Cyrène qu’il possédait et d’en ci- ter ici les principaux caractères; sans cette circonstance je n'aurais pu, comme je le désirais, compléter le nom- bre des comparaisons nécessaires. Ces comparaisons n’ont besoin d’être établies qu'entre la Galathée d’une part et les Cyclades, les Cyprines et les Cyrènes de l’autre, puis- que ce n’est que de ces trois derniers genres qu'on a cru devoir rapprocher lepremier. . L'animal de la Galathée présente deux she de por moyenne et séparés dans toute Jeur étendue ; celui de la Cyclade les a courts et réunis, et ceux de la Cyprine et de la Cyrène n’ont que des trachées ovales sans aucune espèce de saillie. 2°. Dans l'animal de la Galathée la branchie supé- rieure est fixée par son diamètre et semble double ; dans ceux des trois autres genres cet organe ne montre rien de pareil, étant adhérent par son bord supérieur. 3°. L'animal de la Gälathée a la bouche très-grande et en forme d’entonnoir, les autres l’ont petite. 4°. Enfin l'animal de la Galathée a le pied grand, oblong et tranchant, tandis que celui de la Cyclade l’a allongé et terminé par une sorte de jambe ou d’appen- dice, que celui de la Cyprine l’a falciforme, géniculé, ( 160 ) - ‘tranchant et denticulé à la partie coudée, et celui de la Cyrène oblong , minceet petit. Cette courte comparaison des quatre mollusques dont il est ici question; dans les caractères les plus saillans et que l’on pourraitaveclemèmeavantage pousser jusqu'aux plus petits détails, suffit, je pense, pour établir la distinction bien tranchée de la Galathée. Ainsi Bruguière eut raison en établissant ce genre que M. de Lamarck avait si forte- ment consolidé du poids de son adoption: :: Rang que doit occuper le genre Galathée. La place que le genre Galathée doit occuper parmi les mollusques acéphales dérive naturellement de la compa- raison que je viens d'établir. Elle doit être dans la fa- mille des Conchacées de M. de Blainville, et je crois im- médiatement après le genre Cyclade. De cette manière ellese trouverait non loin des Donaces et des Tellines d’une part et des Vérius de l’autre, genres avec lesquels elle n’est pas sans avoir une grande analogie. La Crassa- telle dont l’animal n'est pas encore connu reslera sans doute dans son voisinage. % Quant aux Cyrènes et aux Cyprines elles me sem- blent devoir être plus rapprochées du commencement de la famille. Espèce unique. à GALATHEA RADIArA,! Lai. PL v. Venus paradoxa, Born ; Mus., LXVI ,t.1v,f. 12 et 13. — hermaphrodita, Chemn. , PI. 37, fig. 327, 528 , 329. — subviridis, Gel. — Lister, fig. 13, t. CLvrIn, ( 161 ) “Galathea radiata, Lam., t. V,p. 555. — Blainv., Manuel, p. 55; PL. cxxur, fig. à, — Voyez la synonymie du genre. Testa crassa, subtrigona , convexa , irregulariter et exilissime striata, intus alba; epiderme virente, aut nigricante induta. | Long. , 7 à 10 cent. Hant., 5 3 à 7 + cent. | 1 à ë ne è | { ; Corpore nigricante ; pallio albido , diaphano ; tubis albi- dis, fasciis nigris ornatis ; pede aurantio. Je ne connais qu'une seule espèce de Galathée, c'est celle désignée sous tant-de noms différens par les auteurs, et que je viens de recueillir dans les fleuves d'Afrique. Les caractères spécifiques que je lui assigne ne sont que provisoires ; ils consistent pour coquille dans sa grande épaisseur, sa convexité, sa forme triangulaire, la blan- cheur de son tissu faiblement strié à l’extérienr, et eufin son épiderme épais, solide, poli et verdâtre tirant par fois sur le noir. J’ajouterai encore comme caractère spé- cifique que les sommets sont toujours violacés à l’endroit, écorché. : ) Pour l’animal j'indiquerai la couléur blanchâtre de son manteau qui est mince et assez diaphane pour laisser distinguer à travers son épaisseur la couleur noiïrâtre des viscères, puis les tubes qui sont ornés de bandes longi- tudinales noires que nous avons décrites plus haut et le pied dont la coloration est orangée. . Observation. À ces caractères spécifiquesnous en ajou- terons quelques-uns de moindre importance qui signa- - lent des variétés nombreuses. Ils consistent dans l'ab- sence ou la présence de rayons d’un brun violacé, dans XXY. te 11 { (162 ) -leur nombre plus ou moins grand, et soi dans la cou- leur du fond de la coquille. SE Des Galathées rapportées en Angleterre par l’expédi- tion du capitaine Owen, qui était à la côte de Guinée en même temps que moi, ont particulièrement fixé l’atten- tion par leur volume considérable. Je n’y vois qu’une variété locale remarquable seulement par la’taiïlle et dont il est impossible de faire une vie distincte. Tou- tes les Galathées que l'on connaît, à quelque variété qu elles appartiennent, deviennent d’une blancheur de lait quand on les dépouille de leur épiderme. Leurs rayons , si elles en ont, sont alors d’une couleur vio- lette tendre qui ajoute singulièrement à leur beauté. Il est aussi des individus adultes qui présentent une teinte violacée à leur ifitérieur. Je suis très-porté à croire, par la connaissance que j'ai eue de quelques valves séparées ou simplement de frag- mens de valves, qu’en visitant différentes rivières de la côte occidentale d'Afrique on trouverait sinon des espè- ces distinctes de Galathées, au moins de nouvelles varié- tés aussi remarquables par des caractères de forme, que celles dont j'ai parlé le sont par la combinaison des rayons et des couleurs. ) Habitat. : : L" M. de Lamarck assignait pour patrie à la Galathée à rayon les fleuves de l'Inde et de Ceylan; celles que je viens de rapporter sont des fleuves d'Afrique ouverts sur l'Océan entre Sierra-Léone et le cap de Palme, espace que les navigateurs connaissent sous le nom de côte de Malaguette. Elles s’y tiennent à quelques lieues au-dessus ( 163 ): de leur embouchure, et pour les obtenir il a fallu braver les peuplades farouches qui habitent leurs rives. Ces coquilles s’enfoncent dans les bancs de sable sur lesquels il ne reste quelquefois que deux à trois pieds d’une eau douce à laquelle celle de la mer vient se mé- ler pendant seize heures sur vingt-quatre. Ces mêmes bancs sont couverts d’un nombre infini de jolies coquilles qui, d’après l'étude de leurs animaux, se rapportent aux Mélanies; ce sont les Melania aurita (Pyrena aurita, © Lamarck), fusca (Murex fuscus, Gmelin), et une nou- velle espèce que je nomme tuberculosa. Les gens que j'occupais à la pêche de ces Mélanies trouvèrent la Gala- thée en enfonçant de quelques pouces leurs pieds dans le sable, et ce qu'il y a de. particulier c’est que chaque fois qu'ils en rencontraient une ils étaient certains d’en re- cueillir deux ou trois autres tout à côté. Les Noirs qui vivent sur les bords de ces rivières con- naissent parfaitement la Galathée qu’ilsnomment Cokré et se nourrissent de son animal dans les temps de disette; c’est du reste un mets d’un fort mauvais goût et qui ré- pugne surtout par sa fadeur. Les peuples qui habitent vers le haut du Sénégal font le même usage de l’animal de l'Éthérie, mais ils savent l’apprêter de manière à le rendre supportable même pour les Européens. EXPLICATION DE LA PLANCHE V. Fig. 1. Galathée à rayons, contenant son animal. Fig, 2. La même dont on a enlevé la valve droite. — c, muscle pos- térieur ; d, muscle antérieur ; f, tube correspondant à l’avus; g, tube correspondant aux branchies ; Æ , pied ;.0, o , o , bords du man- téau qui recouvre tout l'animal ; p, excavation paléale; g, impression paléale; r, r, partie mobile du manteau. A Figr-3. La méme dont oû a enlevé la valve droite, et détaché le lobe droit du manteau. — a, point qui indique le voisinage de la bouche ; b, appendices lâbiaux; ©, e, muscle postérieur coupé par un plan perpendiculaire à son axe; d,d, muscle antérieur coupé de la même manière; e, e, e, cloison verticale coupée verticalement dans toute sa longueur, pour pouvoir relever le lobe droit du man- leau ; f, tube correspondant à l'anus; g, tube correspondant aux branchies ; À, orifice da premier tube dans le haut de la cavité bran- chiale ; i, orifice du second tube dans la cavité branchiale ; {, bran- chie supérieure ; m d’en haut , son repli simulant une troisième dope || m d'en bas, branchie inférieure ; 0, o, bords du manteau. On a représenté séparément une des bandes noires considérablement à grossies des tubes pour faire voir les pétits appendices irréguliers dont elles sont munies dans toute leur longueur, ue Sur certains Dépôts récens de la Sicile et sur les Phénomènes rélatifs à leur élévation; Par M. le D' A. Tunneurz Canisnie, Membre de La Société Wernériènne d’'Edimbourg , de la Société Géo- * logique de Londres, etc. (Mémoire communiqué à la Société Géologique de Londres, par M. Murchison , son président, et lu dans sa séance du 2 novembre 1831 (x).) ) (Extrait de l'Edinburg new Philosophical Journal. ) Les observations suivantes sur la géologie de la Sicile sont nécessairement fort imparfaites, parce qu’elles sont Je résultat d’une excursion très-rapide dans cette île; (1) Cet intéressant Mémoire de notre ami et ancien élève M. le doc- teur Christie, qui est à présent occupé à examiner la structure géologique de la Palestine, a été envoyé par lui dé Malte à M. le président Murchi- son, pour être lu devant la Société Géologique de Londres, et ensuite publié dans lEdinburg new Philosophical Journal. (Vote de 1. le professeur James on) ( 165 \ cependant, comme elles peuvent tendre à jeter de la lu- mière sur quelques questions indécises , relativement à l’âge des formations qu’on observe en Sicile et sur quel- ues-unes des théories qui excitent maintenant l'intérêt den géologues , je crois pouvoir solliciter pour elles l’at- tention aussi bien que l’indulgence de la société, Après avoir passé quelques jours à Palerme , je suivis la côte septentrionale jusqu’à Castello de Tusa, traversai la chaîne centrale des montagnes en allant par Mistretta et Monte de. Castelli, à Nicosia, Leonforte et Castro Giovani , et tournant.ensuite à l’est par Saint-Philippe d’Argire vers Catane, et je poursuivis ma route sur la côte orientale par Lentini ; Syracuse et Noto jusqu’au cap Passero:, où je m'embarquai pour Malte. Pendant cette excursion, j'ai eu l'occasion d'examiner le plus grand nombre de ces vastes et intéressantes for- mations qui entrent dans la constitution de l'ile, et j'ai été conduit: à pouvoir déterminer précisément à quels points de la série géologique plusieurs d’entre elles doi- vent être rapportées. Les formations que j'aurai à dé-. crire seront 1° un grès avec quelques couches subor- données de marne et de calcaire qui compose une grande partie de la chaîne centrale ; et qui s'étend le long d’une partie de la côte septentrionale; il est inférieur au cal- caire du Jura ou de l’Apenuin ; mais je n’ai pu en déter- miner l’âge pendant ma eoursé rapide ; 2° le calcaire et la dolomie qui constituent la partie nord-ouest de l'ile, e t qui représentent probablement le calcaire du Jura et de l'Apennin; 3° les formations de marne et de calcaire contenant des zurnmulites et des hippurites qui se rap- portent très-probablement à la craie et au grès vert des (406 }. autres parties de us. 4° un calcaire d'une consis- tance craieuse etdes marnes appartenant à Ja plus an- cienne époque tertiaire; 5° un grand dépôt tertiaire récent qui contient des coquilles d'espèces qui vivent dans la Méditerranée ; 6° un conglomérat qui contient aussi des coquilles récentes, mais qui est d’une date encore plus moderne que les dépôis tertiaires ; 7° des brèches osseuses et des cavernes. à ossemens du même'âge que le conglomérat récent; etenfin le dépôt diluvien (diluvium). Comme je n’ai pas visité l’angle nord-est de l'île, je n'ai rien à dire des roches primitives et de transition qu’on ne rencontre que là. Je-ne tenterai non plus au- cune description des roches volcaniques ; excepté de celles qui se trouvent liées avec les dépôts tertiaires: Le temps me permet à peine defaire autre chose que de transcrire mes notes, Ce. qui ; quoique fàcheux à à quel- ques égards , aura l'avantage de présenter mes observe: tions dans l’ordre où je les ai faites. Je me bornerai, en premier lieu, à une simple description géologique des parties que j'ai visitées, et je laisserai toutes les conclu- sions théoriques pour la fin. Environs de Palerme.—La belle baie de Palerme est flanquée des deux côtés, par des collinés escarpées de pierre calcaire, derrière lesquelles s'étendent d’autres collines , qui, vues depuis la mer, paraissent se resserrer graduellement dans l’intérieur, formant ainsi un awphi- théâtre qui borne, à un ou deux milles de distance du rivage, la plaine fertile qui s'étend depuis là jusqu’à leur base. Le géologue qui a vu les montagnes de dolomie du Tyrol ou du Tessin (1), ne peut manquer de reconnaître (x) L'auteur fait ici allusion aux montagnes de dolomie voisines du lac Majeur et du lac de Lugano. Voyez 1° le Mémoire Sur quelques Phéno- _. (22679 leurs traits caractéristiques dans quelques-unes des mon- tagnes de Palerme. Elles lui présentent un profil hardi et déchiré sans aucune trace de stratification , et leurs flancs arides laissent voir du haut en bas des crevasses et des fissures très-inclinées. Un grand nombre d’entre élles ont des sommets pointus ou coniques , et toutes sont à peine couvertes d’un peu de verdure, ou présen- tent même une surface complètement nue d’une couleur blanche ou grise; ce qui forme un piquant contraste avec la riche plaine qui :s’étenud à leur pied; et qui est composée de dépôts tertiaires et de conglomérats. Je vais maintenant décrire ces différentes formations , ainsi que les cavernes à ossemens que l’on trouve dans les col- lines de pierre calcaire et de dolomie. Je n’eus aucun moyen, pendant que j'étais à Pa- ‘lerme, de m’assurer de la hauteur dés-montagnes voi- sines ; mais celle de quelques-unes doit êtreconsidérable, probablement de 2,000 à 3,000 pieds. La plus haute est le Monte Cuécio, qui, vu côté de l'est, a une forme parfaitement conique , mais présente du côté du sud une sommité unie. Dans toutes les parties que j'ai ob- servées, ces montagnes, sont formées d’une pierre cal- caire grise contenant fréquemment de la magnésie et d’une dolomie blanche. Le calcaire varie seulement en couleur du gris clair au gris foncé ; il a une cassure esquilleuse et présente ordinairement un grand nom- bre de très-petites fissures dont la plupart sont tapissées . mènes géo gnostiques qué présente la position relative du porphyre et des calcaires dans les environs du lac de Lugano, par M. Léopold de Buch (Ann, des ce. natur., t.x, p.195), et 20 le Mémoire joint à la Carte géologique du terrain entre le lac d’Orta et celui de Lugano, par M. ME de Buch re des Sc. natur., t. xvixx, p. 258). (Vote des Rédacteurs.) + ( 168 ) de cristaux microscopiques , probablement de dolomie, Les flancs escarpés de plusieurs de ces collines sont per- cés de cavités nombreuses et irrégulières, un peu arron- dies, qui doivent probablement leuf origine aux petites fissures dont j'ai parlé, graduellement agrandies par l'action atmosphérique. Il n’est même pas improbable que cette même structure fendillée , en offrant un pas- sage facile aux eaux, aurait donné lieu à la formation des cavernes qui sont si communes dans ce calcaire.” La petite éminence conique de la Giazia, près de Parco , qui est élevée de 1350 pieds anglais au-dessus du niveau de la mer, est entièrement composée d’une do- lomie blanche traversée dans toutes les directions par des fissures qui font qu’elle se brise facilement en petits fragmens anguleux, dont plusieurs sont couverts de petits cristaux; l’ensemble ressemble exactement par sa structure à la partie supérieure du'mont Saint-Salvador près de Lugano. Je ne pus trouver aucune trace de débris organiques dans les collines de cette Re qui sont auprès de Palerme. Dans toute la plaine de Palerme on trouve des couches de calcaire d’une structure grossière, et de conglomérat contenant des coquilles d'espèces connues dans la Mé- diterranée : ces couches sont horizontales, et s'étendent jusqu’au’ pied des collines de pierre calcaire et de dolo- mie. Elles s'élèvent en pente douce du rivage aux col- lines, et leur plus grande élévation n'excède pas, je crois, 200 pieds. Elles se composent probablement de deux formations distinctes; savoir : le dépôt tertiaire et le conglomérat récent déjà mentionné ; mais comme c'était le premier endroït que j'examinais en Sicile , je ne savais au (169 ) pas encore que ces deux dépôts étaient distincts, comme des observations subséquentes faites sur d’autres points me l'ont appris, et je ne m’attachai malheureusement pas à examiner leurs relations. Les dépôts tertiaires se voient bien en beaucoup de points où on les exploite comme pierre à bâtir, et par- ticulièrement à l’ouest de la baie, au pied du Monte Pelegrino. Ils se composent principalement d’un cal- caire d’une texture grossière, Jaunâtre ou blanc, divisé accidentellement par de petits lits de: conglomérat. La principale couche est formée de petits grains de calcaire adhérant ordinairement les uns aux autres sans aucun ciment et qui, à la première vue, ont l'aspect d’une oolite ; mais les grains ne sont pas ronds, et plusieurs d’entreeux paraissent être de petits fragmens de coquilles. Quelques-unes de ces couches ont un grain un peu plus fin, contiennent de l’argile et du sable, et ressemblent beaucoup au calcaire grossier de Paris. Le conglomérat de la formation tertiaire se rencontre en couches minces dans le calcaire et se compose de petits. fragmens arron- dis de calcaire et de quarz unis, par un ciment calcaire. Les roches tertiaires contiennent une grande abondance | de coquilles, appartenant, je crois, principalement à des espèces qui existent dans la Méditerranée : les plus com- munes sont des fectens et des Auitres qui se présentent souvent arrangés en lits minces. Les genres Cardium , Pectunculus, Arca , ainsi que des Oursins, des Serpu- des et des coraux y sont aussi très-communs. Les couches tertiaires ne sont dérangées dans aucune partie de La plaine de Palerme. Partout elles conservent une posi- tion parfaitement horizontale ; mais dans une petite ex- | ( 170 ) cursion que je fis le long de la vallée de POretus, j'ob- sérvai qu’elles inclinaient fortement à peu près vers le - nord-ouest , et qu’elles y atteignaient une élévation qui. surpasse probablement de cent pieds celle qu’elles ont dans la plaine. La connexion de ces faits avec la théorie de M. Elie de Beaumont sera signalée plus bas. Par l’éffet de la même cause déjà mentionnée, je n'ai que péu de chose à dire sur le conglomérat récent de cette localité. On le trouve en couches horizontales sur le rivage à l’est de Palerme , et probablement dans plu- sieurs autres endroits du voisinage. Il se compose de gros fragmens arrondis de pierre calcaire, dont aucun ne- ressemble à ceux du terrain tertiaire, et de plus petits. fragmens de quarz unis par un ciment calcaire. Cavérnes à ossemens. — "Trois cavernes à ossemens ont été découvertes dans le voisinage de Palerme : une, la grotte de Saint-Ciro, à + milles environ au sud-est, et deux aütres dans la montagne de Beliemi , à { milles environ de la ville du côté de l’ouest. Le professeur Scina, de Palerme, en a publié dernièrement une description ; mais comme elle peut n’être pas générale- ment connue, et qu'elle est imparfaite sur quelques points qui sont d’un grand intérêt pour les géologues , je n'hésite pas à offrir moi - même un court exposé de mes propres observations , et jé demande la permission de présenter en même temps à la société un exemplaire du mémoire du professeur italien. La caverne de Saint -Ciro estsitüée auprès de Ja base de la montagne de calcaire magnésifère de Grifone ; elle est contiguë à la plaine de Palerme, à environ un mille et quart en ligne droite de la mer, et tout près de la petite (171) église de Saint-Ciro qui lui a donné son nom. $S6n ou- vérture extérieure est à environ 200 pieds au-dessus du niveau de la mer et à environ 63 au-dessus de la plaine, à laquelle elle se rattache par un talus fort raide ; en- - taillé en partie dans sa base pour la construction de la grande route qui y passe; ce qui. heureusement met quelques couches à découvert. La caverne s’élève depuis l'entrée jusqu’à la partie la plus reculée ;'sa longueur est d'environ 131 pieds, sa largeur à l’entrée d'environ 10, ‘sa hauteur à la mème place: d'environ 5o; sa largeur dans le milieu de. 30 , et.elle:se réduit de nouveau dans le fond à 15 pieds environ. af | Avant d'aller plus loin, je dois tite que ce dépôt ossifère a plus d'analogie avec les brèches osseuses qui se trouvent, dans différentes parties des rivages de la Méditerranée , qu'avec les cavernes à ossemens des par-. ties-plus:septentrionales de l'Europe , ce qui sera dé- montré par les détails qui suivent. La brèche ne sé. trouve pas seulement confinée dans la caverne, maïs elle forme aussi une grande. partie du: talus extérieur, le long duquel elle s'étend , selon le professeur Scina, à plus de 266 pieds; elle s'y associe avec des couches dilu- viennes ( diluvium) et repose sur les dépôts tertiaires avec des coquilles récentes qui ont déjà: été décrites. L'intérieur de la caverne ayant. été complètement excavé et la brèche enlevée, nous ne pouvons maintenant don- ner que la description de l’arrangement que nous avons. observé dans le talus extérieur ; mais il est très-probable _que les lits qui le composent s'étendaient originairement _ dans la caverne, -et nous pouvons même affirmer, à “égard de plusieurs d’entre eux, que ce n’est pas une: simple supposition , car on peut encore observer: la / ( 172) he L , Ê trace qu'ils ontlaissée sur les murs, Une profonde coù- { pure qui a été pratiquée dans la partie supérieure du talus depuis l'entrée de la grotte, les excavations de l’intérieur et la partie découverte sur la route donnent une section complète et exacte de tout l’ensemble. Im- médiatement au-dessous de la terre végétale se trouvent de gros blocs de pierre calcaire enveloppés dans une ar- gile rougéûtre ; le tout à une épaisseur de 6 pieds environ: On voit ces blocs tout le long de la face du talus, et ils sont à découvert sur la route qui est au-dessous , où ils paraissent reposer sur les couches tertiaires, comme l’in- dique la planche vr. Ç On rencontre de pareils blocs en plusieurs endroits dans le-voisinage de Palerme ; le dépôt le plus considé- räble s'étend le long de la côte occidentale de 1a baie : près du pied du mont Pelegrino, pendant un espäce d’an mille environ et sur une épaisseur de 4o à 56 pieds! , Ces blocs , qui sont considérables , quelques-uns ayant plusieurs mètres de circonférence, sont tout de pierre calcaire, et sont unis ‘par un conglomérat calcaire gros- sier d’une texlure assez peu solide, ce qui a permis au x vagues d’y creuser de nombreuses cavernes qui sont connues sous le nom de grottes de l’Arenella. Ce grand dépôt repose sur des couches de calcaire tertiaire qui ne s'élèvent pas dans ce lieu au niveau de la mer (pl. vir, fig. 1°°), Maïs, pour revenir à notre description du talus, nous dirons : que sous les blocs on t'ouve un lit d’ar- gile rougeñtre mêlée avec un peu de calcaire , et qui contient.de petits fragmens arrondis de pierre calcaire et de quarz avec quelques ossemens ; que sous ces blocs se trouve la véritable brèche osseuse dont l'épaisseur est d'environ 20 pieds (voy. pl. vr et pl: vx, fig. 2 et 2 bis). | "CV | File a quelque apparence de divisions en couches, comme si elle avait été déposée sous les eaux, est d’une couleur grise, et consiste en un grand nombre d'os brisés et quelques blocs et fragmens roulés de pierre , cimentés ensemble par un peu de calcaire ou d'argile. Plusieurs de ces os ont un aspect calciné et happent à la langue. Quelques-uns sont légers ét cassans, d’autres complè- tement pétrifiés par le calcaire. Dans quelques endroitsils adhèrent peu et peuvent être aisément détachés ; dans d’autres la brèche est si dure qu’elle peut être employée comme pierre à bâtir. On a envoyé une collection de ces os à M. le baron Cuvier, à Paris , qui contient, selon la liste contenue dans le mémoire du professeur Scina, des os d’éléphant, d’hippopotame, de daim et quelques- uns d’un animal carnivore du genre Canis (r). Toute la brèche osseuse ayant été enlevée de l’inté- rieur de Ja caverne, le substratum a été découvert, et l’on voit qu'il consiste en un lit fort mince de sable inco- hérent,-de coquilles, et de coraux s'étendant dans l’inté- rieur à énviron 30 ou 4o pieds à partir de l’entrée. Les coquilles et.les coraux qui y sont en abondance forment Ja principale partie dece lit, et sont généralement brisés ou arrondis. C’est là probablement la plus élevée et par con- séquent la dernière formée des couches du dépôt tertiaire. On peut voir quelques-unes des couches inférieures sur lesquelles elle repose dans la partie découverte du talus sur le bord de la grande route. Il y a très-peu de stalactites dans cette caverne; Les côtés en sont unis et polis comme par le frottement des (x) Voyez plus loin la détermination de ces ossemens par M. Peutland. R, (174): vagues , et à l'entrée , du côté gauche, elle est percée de nombreux petits trous, ouvrage des lithodomes, et que j'observai s'étendre sous le petit lit de coquillages dont j'ai parlé. Si l’on ne voit de trous qu’au côté gauche, il faut probablement l’attribuer à la forme inclinée de la caverne de gauche à droite , ce qui fait que le côté droit prend sur l’autre et aura été exposé au mouvement des vagues, situation peu favorable pour les coquilles per- forantes dont il est question. On reconnaît aussi des traces de lithodomes et des huîtres à l'intérieur de la base de l escarpkment. Les brèches osseuses de la montagne de Beliemi ne présentent point autant d'intérêt que celles de Saint- Ciro, et je n’eus pas le loisir de les examiner avec le même soin que ces dernières. Elles présentent cependant des circonstances dignes d'attention, comme propres à jeter de la lumière sur la manière dont ces brèches ont été formées. Les deux grottes du mont Beliemi sont dans une position plus élevée que celle de Saint-Ciro ; la plus orientale, que M. Scina appelle la grotie du Feudo, est à 332 pieds au-dessus du niveau de la mer, et celle dite dei Ben Fratelli à 320. On ne trouve des os dans la première qu'à l'entrée, et dans la dernière | on en trouve également dans l’intérieur et dans le talus qui s’abaisse jusqu'à la plaine au-dessous. Cette brèche diffère considérablement de celle de Saint - Ciro, mais comme elle est beaucoup moïns étendue et qu’elle n’a pas été autant excavée , elle ne peut être examinée avec la même facilité. Elle contient de grosses masses de pierre calcaire, les os en sont d’une couleur noire ou brune, et dans quelques endroits d’un luisant résineux ; 1 4, 2 Or et le ciment est une argile d’un brun foncé ou un calcaire blanchâtre ou gris qui s’y trouve en petites taches ou en zones. Dans la grotte'dei Ben Fratelli elle forme une masse très-dure que j'eus beaucoup de peine à briser même avec une pioche. Ces grottes paraissent situées fort au-dessus du he haut point des dépôts tertiaires du voisinage , ce qui fait que le rapport de la brèche osseuse avec les-couches ne peut être reconnu comme à Saint-Ciro. Il n’y a pas non plus la moindre apparence , dans les grottes , que la mer y ait été; on n'y trouve ni coquillages , ni traces de lithodomes , et leurs parois n’ont pas la surface unie et polie que produit l’action des eaux. On n’y trouve presque pas de stalactites. ; Je vais maintenant faire connaître les formations di- verses que j'ai observées sur la côte septentrionale, entre Palerme et le château de Tusa (castello diT usa ). Les dépôts tertiaires se prolongent en couches hori- zontales sans interruption depuis Palerme jusqu’au cap Melicia , en formant une étroite bordure entre le rivage et les collines de calcaire magnésifère qui s’élèvent der- rière; mais ils sont séparés de la mer sur un point par les hautes collines de pierre calcaire du promontoire de la baie de Palerme. On y a ouvert à Santa Flavia des carrières considérables de pierre à bâtir. Ils y sont prin- cipalement formés de coquilles , et contiennent des Pec- tens, des /Juftres et des Cardiums en abondance , outre quelques autres fossiles, et ils ressemblent exactement | _ aux couches qui sont à la base du mont Pelegrino. Immédiatement après le cap Melicia, ces couches présentent une disposition différente, car elles s’y trou- L4 es TRE Le vent considérablement inclinées à l'horizon et méritent par suite quelque attention. La petite vallée qui .est entre les caps de Melicia et delle Mandre a une direc- tion générale à peu près au S. 25°0., etsa surface s'élève “rapidement depuis Ja mer, excepté dans un profond ravin qui court dans son milieu et qui coupe les couches tertiaires qui composent son sol. La petite erêté du côté occidental de la vallée (pl. vrr, fig. 3), terminée par le cap Melicia, est formée de dolomie; celle de l’est, terminée par le cap delle Mandre, de pierre calcaire. On ne trouve aucune stratification dans la dolomite, mais la pierre calcaire présente plusieurs couches dis- tinctes qui sont très-fortement inclinées. Leur direction ést à peu près celle de la crête elle-même, savoir : S. 259 0., et elles plongent sous un angle d'environ 40° vers la vallée. En traversant la crête vers l’est , je vis qu’à quelques centaines de mètres elles étaient entre- mêlées de marnes, et qu'elles inclinaïent du côté de l’est en consérvant cependant la même direction , ce qui ‘la pouvait faire envisager comme une ligne anticlinale ayant une direction parallèle à la crête et conséquem- ment à la vallée. | La seule excéption à cette direction générale des cou- ches est à l’extrémité du cap, vers la mer, où quelques- uns des lits de pierre calcaire se dirigent à l'O. 35° S: et plongent vers le N. 35° ©. Mais cela peut avoir été produit par l’effet de quelque cause perturbatrice locale. Le sol de la valléé est lui-même composé de ealcaire ter- tiaire d’une texture grossière et de conglomérat dont les” couches ont la mème inclinaison et la même direction que la crête orientale contre laquelle elles s'appuient , hi PASSENT ONE ( 197.) mais qui diminue à mesure qu'ils s’en éloignent ; et il est digne de remarque que cette direction est à peu près la même que celle de la vallée de l’Oretus où les lits tertiaires, comme nous l'avons déjà remarqué, ont subi quelque dérangement. Le point le plus élevé des couches tertiaires est , d’après une mesure barométrique, de 311 pieds au-dessus du niveau de la mer. Elles sont cachées dans la partie occidentale de ls vhllée par des | couches diluviennes ( diluvium ), ce qui m'a empêché d'observer leurs rapports avec la crête de dolomie. | Peu de mots sufliront à l'égard des caractères miné- ralogiqués de ces roches. La dolomie est d’une couleur blanche ou d’un gris clair; elle contient un grand nombre de cavités irrégulières, dont quelques-unes sont tapissées de cristaux. Je remarquai une grotte sur une partie de la colline que je n’eus pas le témps d’exami- ner. Le calcaire de la crête orientale que je suppose appartenir à une formation plus nouvelle que la dolomie, est de couleur ‘grise; il est compacte, divisé généra- lement en couches qui n’excèdent pas deux ou trois pieds de puissance et qui contiennent par places de petits lits ou veines d’un silex noir peu différent des silex de la craie. Les roches tertiaires consistent en un calcaire d’une texture grossière et en un conglomérat - calcaire qui contient de petits fragmens arrondis de cal- caire’et de silex, contenant l’un et l’autre des moules de coquilles, et abient aux couches du même genre du voisinage de Palerme, Je ne remarquai aucune roche tertiaire au-delà du cap delle Mandre, dont la pierre calcaire associée avec des marnes de couleur grise se prolonge le long de la’côte XXV. 12 2 4 | 178 ) orientale. Les couches sont en général fortement inchi- nées ou contournées. Elles sont formées de lits nom- breux d'une marne peu solide, altérnant avec de petites couches de pierre calcaire , dont quelques-unes contien- nent des rnummulites, seuls restes organiques que j'aie pu y trouver. Ces couches s'élèvent à une hauteur consi- dérable à quelque distance du rivage et dans la vallée que forme la rivière Termini ; comme elles ont été cou- pées par le torrent ou par l’action diluviale , elles s’é- lancent en falaises élevées et escarpées. Toute la contrée à l’entour de Termini est de la, même formation, à l'exception de la colline où est situé le château, que je ne pus examiner, mais qui paraît à distance composée de calcaire magnésifère ou de dolomie. Immédiatement à l’est de Termini, les marnes sont associées avec quel- ques. couches puissantes de grès siliceux , et elles con- servent les mêmes caractères jusqu'au Fiume grande. On les reconnaît aisément le long. de la côte mème à quelque distance , à leurs contours arrondis et à la ferti- lité du sol, qui forme un contraste frappant avec l'aspect hardi, déchiré et stérile des collines de dolomie qui "a } s'élèvent à une grande hauteur immédiatement derrière elles. A l’est du Fiume grande , ces marnes grisâtres et ces calcaires sont remplacés par une marne blanche ou calcaire crayeux ressemblant: infiniment à quelques va- riétés de la craie. On n'y uw'ouve pas de Jits de. calcaire compacte ou dé grès , et on y reconnaît à peine quelques traces de étratification. C’est avec ces caractères qu'elle se montre par. intervalles: lorsqu'elle n'ést pas cachée parles débris , pendant l’espace de-plusieurs milles le long de la côte. Elle y est recouverte par des couches | d. 179 ) horizontales de by hé ph grossier et de grès. Le pre- . mier est formé de gros fragmens arrondis de caleaire et . de grès avec quelques cailloux de quarz cimentés en- semble par une base calcaire dure. J'y trouvai quelques coquilles des genres Cardium et Pecten, et dans une de ses parties où il y avait à peine quelques cailloux arrondis , et qui était principalement formée de la ma- tière calcaire qui estla basé générale, j'observai de nom- breux trous de lithodomes. Ces formations présentent un escarpement vers la mer, dont elles sont éloignées d’un quart de mille. Leur élévation est d'environ 300 pieds, et qüand on atteint-leur:sommet, on trouve qu'il présente une plate-forme qui résulte de la position ho- rizontale du conglomérat et s'étend à une plus ou moins, grande distance dans l’intérieur, jusqu’à ce qu'il ren- contre des collines plus élevées de pierre calcaire-et de dolomie (voy: pl. vir, fig. 5). En poursuivant notre voyage le long de la côte, nous rencontrons d’abord la grande formation de grès près de la rivière Pilato, quelques milles à l’est de Cefalu, grès qui occupe maintenant toute la contrée à l’est, sauf quelques exceptions auprès de cette ville que je Signalerai d'abord. La colline du château de Cefalu est composée de piérre calcaire, qui s'élève brusquement à partir de la ‘mer en sommités escarpées de la hauteur de 1233 pieds ( d’a- | près une mesure barométrique). Ce calcaire estde couleur . grise, ressemble exactement à celui qui forme les collines | de Palerme. et._est évidemment de la même format (on. il contient quelques nœuds et veines de spath calcaire , et dans plusieurs points de nombreux débris de coquil- les, qui ont été convertis en spath calcaire et dont on Ve ( 180 ) ne peut maintenant discerner. que le contour général. On voit aussi d’autres collines au midi de Cefalu qui sont de pierre calcaire. A l’est de Cefalu on ne trouve plus que le grès et les schistes qui l’accompagnent , et par suite le paysage prend un nouveau caractère, car au lieu d’un espace ondulé, fertile et cultivé le long du rivage terminé en arrière par une rangée de hautes montagnes pointues avec des flancs nus et dentelés, le sol s'élève tout de suite abruptement à partir de la mer, et des collines ra- pides à sommets arrondis se surmontent les unes les autres jusqu'à ce que les plus élevées atteignent une élévation de quelques milliers de pieds. Le tout'est ‘couvert d'arbres ou de broussailles. Le grès est composé de gros grains de quarz , ordi- nairement d’une couleur blanche dans les cassures frai- ches , avec peu ou point de ciment. Le schiste est d’une couleur grise ou bleuâtre; il contient quelquefois du sable et un peu de mica ,.et se divise naturellement en frag- mens de forme rhomboïdale. Les couches de grès ont à peu près la même inclinaison que celles de pierre cal- caire du voisinage de Cefalu ; par lesquelles elles sont recouvertes , autant du moins que j'ai pu m'en as- surer en observant à distance leurs couches entamées. J'estimai que leur direction, à leur jonction avec la pierre calcaire , est d'environ-S. 200 0 ; mais cela paraît varier plus loin à l'est. De Castello di Tusa sur la côte septentrionale, jusqu’à Leonforte, au travers de la chaîne centrale , des montagnes. Dent, ; Je dirigeai ma route depuis Castello di Tusa en re- (187 )° in montant la grande vallée qui s'étend de Pétinnea à Mis- tretta , à travers le mont de Castelli à Nicosia , et de là presque en droite ligne à Lconforte. La vallée de Petinnea s'étend presque directement au nord au milieu de col- lines de la grande formation de grès: qui se compose ici de grès et de schiste avec quelques couches calcaires: La direction générale des couches est vers le même point entre $. et O., et leur plongement varie. Cetteyvallée contient un immense dépôt de diluvium ; on en voit aussi sur le sommet de plusieurs collines, qui ont une éléva- tion de plusieurs centainés de pieds au-dessus de la ri- vière qui se fait jour à travers et qui a ainsi donné naissance à des falaises escarpées de 5o à 60 pieds de hauteur. Il est formé d’argile légèrement colorée, qui contient beaucoup de gros blocs de grès, et quelques- uns de pierre calcaire. Toute la grande chaîne centrale qui forme un des traits les plus importans et les plus saillans de la géologie de Ha Sicile, estentièrement compo- sée dans cette partie de la formation de grès qui s’y élève _à de grandes hauteurs. La montagne de Santa Diana, qui est la plus élevée dans le voisinage de Mistretta , a une élévation de 3875 pieds au-dessus du niveau de la mer (1); mais elle est placée un peu‘ au nord de la crète principale de la chaîne, et est dominée par plu- sieurs autres qui sont en vue; la plus élevée est la Ma- donia , dont le:sommet était encore blanchi de larges plaques de neige au 8 de juin (2). (1) D’après deux observations barométriques faites l’une au Castello de Tusa à deux heures après-midi, le 7 juin 1831, et la seconde sur le sommet de la montagne.; à la même heure, le jour suivant. | (2) Ferrara ne donne à cette montagne que trois mille six cent soixante LS Ce) À Mistretta , la direction des couches paraît être pres- que parallèle à celle de la chaîne elle:même ; savoir O. 18°S. On les voit distinctement plonger de part et d'autre d’une ligne anticlinale qui traverse lamontagne de Santa Diana, se prolonge entre la colline sur laquelle s'élève le château, et la petite éminence de Santa Caiherima située plus au nord , et de ]à traverse ke vallée à l’est-de Mistretta. Le point le plus élevé de la chaines db cette HAN est le Monte de Castelli ; qui est considérablement plus élevé que la montagne de Santa Diana ; le sommet en.est uni, et la direction:à peu près la même que celle dela chaîne: mais il est digne de remarque que l’on peut observer deux directions distinctes..dans les couches! l’une environ O. 45° S. (à peu près de. l'est à l'ouest magnétique); l’autre du mord au sud., les premières plongant au.sud,.et. les autres à l'est. Dans. ia vallée qui .descénd de la, partie! otientale..du Monte Castelli, vers, Nicosia , les couches se dirigent vers-le S.159 O., et plongent à l'est. On observe aussi deux directions distinctes dans le grès ;à Nicosia, où certauies cou- ches verticales se dirigent O.:182S. et d’autres moins inclinées et moins distinctes, se dirigent. uñ. peu à d'ouest du sud ; ce quipâraît indiquer que les montagnes dei la chaîne centrale ont éprouvé au moins deux soulèvemens distincts, circonstance dont la connexion avec Îles idées de M. Elie de Beaumont sera indiquée plus loim:/Aunorkd de Nicosia, et à une petite distance, on rencontre d’abord pieds au-dessus du miveau de la mer. Il est à peinemécessaire d'obsenter que-cette hauteur est trop basse de plusieurs milliers de pieds. L D LPATE ( 183 ) une grande formation d’argile. Elle s'étend en remontant les vallées, s'étendant très-haut su? les pentes des col- lines de grès, et, à raison de sa nature peu consistante, 'est découpée par un grand nombre de ravins profonds. La couleur générale en est grise, gris verdâtre æt rouge. Elle a un luisant talqueux. dans les caésüres fraiches, est friable, se brise en fragmens de formes irré gulières i:Et renferme quelques its-minces de marne durgçie. Une efflorescence blanche s'aperçoit sur quelques parties de sa surface. De grosses masses: s’en détachént toutes les années par glissement et sont-entrainées par | les pluies.: Les couches en. sont diversement- inclinées , pliées ou, contournées. Les mines de sel entre Gastro Gioprnef et Alimena son situées dans cette formation: - L'argile est remplacée au midi de Nicosia par du gypse; dé couleur grise ou blanche, et en-couches :très-minces : Une grande partie de la montagne de Sarito Giovanni “paraît ètre formée de cette substance qui y présente.deux ” directions, se dirigeant en un point à l'O: r8° Si(à peu. près de V'E. à l'O. magnétique ), et presque au sad dans un autre. Le gypse est associé. avec des couches de. marne @L des couches minces de. caleaine ; mais, comme il ne m'a, pas |été possible d’ y découvrir-:aucun fossile; je ne puis dire à quelle formation: on:doït Les rapporter. Ces couches s'étendent jusqu'au mont Nissu- ‘ria, où elles sont remplacées par les: dépôts. tertiaires anciens et nouveaux qui ‘occupent ensuite à eux seuls toute la contrée. “ (184) De Castro Giovanni par Leonforte, St.-Philippe ‘ d'Argire et Paterno à Catane. La contrée qui s'étend à plusieurs milles autour de Castro Giovanni , et probablement la plus grande partie de l’île, sont composées de marnes bleues et d’une pierre caicaire blanche et de consistance craieuse. Les plus hautes collines sont recouvertes de’ grès calcaire et de marnes plus dures , qui forment de grands escarpemens autour de leurs sommets. D’après la nature peuconsistante et fragile des marnes qui les met dans le cas d’être partout recouvertes de débris, la conservation imparfaite de leurs fossiles , le peu de netteté de leur stratification, et la ra- reté des points où on peut observer leur jonction effec- tive avec les couches qui les recouvrent, il est difficile de déterminer si elles appartiennent à une formation dis- tincte, ou si toutes les couches dont il s’agit doivent ètre rapportées à une mème formation. La colline de Castro Giovanni à deux à trois milles de longueur; la largeur varie un peu , ellé a la forme d'un plateau et une direction sensiblement parallèle à celle de la grande chaîne qui traverse l'ile plus au nord. Son extrémité orientale, qui est la partie Ja plus haute, s'élève à environ 2950 pieds au-dessus du niveau de la mer, et.me paraît le point le plus élevé qu’attcignent les dé- . pôts tertiaires dans cette partie de la contrée (1). Sa par: tie supérieure est composée de couches horizontales de (1) Cette hauteur ne doit être considérée que comme une approxima- tion assez grossière, ayant été calculée d’après des observations baromé- triques faites à des jours ét à des heures différentes. ! ( 185 ) grès calcaire tertiaire, de conglomérat et de marne gros- sière présentant tout autour des escarpemens à la base desquels se trouve une pente rapide qui continue jusqu'au fond des vallées voisines. Au midi elle est séparée par une profonde vallée d’une autre crête, ayant exactement la même structure,mais dont les couchesdusommetplongent fortement au sud. On observe au nord un arrangement semblable : la colline de Calatascibetta, qui est séparée de.,celle de Castro Giovanni , est. de Ja même structure, et les couches tertiaires qui en fnment le sommet, incli- nent dans ,une direction contraire à celle-du: flanc Op- posé, c’est-à-dire au nord. Depuis ce point ; les couches tertiaires des collines, tant au nord qu’au midi de Castro Giovanni, plongent de: part et d'autre, comme à partir d’une ligne anticlinale, et comme cette colline est le point Je plus élevé où les dépôts tertiaires aient été soulevés, je-crois quon ne peut éviter d'en tirer la conséquence que ce même point était situé exactement sur la ligne de sou- lèvement, et l’on ne doit pas perdre de.vue que cette ligne est:paralèle à la principale ligne de soulèvement de l'ile, c’est-à-dire à celle de la grande chaîne centrale. Un fait intéressant, et qui est en.connexion avec.ces considéra- tions , C’est que vers le pied méridional de la colline de Castro Gioyani. on. rencontre, des bancs de gypse. qui plongent dans son intérieur sous un angle considérable, Ces diverses’ circonstances acquerront plus d’évidence par le moyen de la coupe hypothétique (pl. vix, fig. 4) dans laquelle le n° 1 représente les couches tertiaires avec de nombreuses coquilles d'espèces actuellement vi- yantes, le n° 2 les marnes et le n°13 le banc gypseux. J'ai déjà annoncé que les dépôts tertiaires récens. de la partie supérieure des collines se composent de diffé- À ( 186 ) rentes variétés de calairé et. de conglomérat. Quélyoëss uns des calcaires sont-d’une couleur jaune et d'un grain grossier où on distingue quelques fragmens de coquilles ÿ. et ressemblent exactement à duelpienens des calcaires tertiaires de Palerme. On observe aussi deux autres az riétés, dont l’une est de:couleur jaume-paille!, d’autrede couleur bleue, et toutes deux d’un graiti plus fm, ‘et beaucoup plus compactes que celles déjà décrites. ÉNes différent aussi essentiellement des autres couches äux- quelles elles sont associées par. l'aspect que présentent leurs-débris organiques ; eartelles paraissent avoir exercé ‘un pouvoir dissolvant sur les coquilles, qui, en plusieurs endroits’, ‘ont: disparu ; ét dont äl né resté plus que ‘des moules. Des fuitres , des Pectens'et des Bälanés ; sont les seuls fossiles que jy ai trouvés éntiérs. Dans plusieurs . endroîts ées calcaïres sont si durs, qu’il ést presqué il possible d'extraire lés coquilles qu ils renferment dans d’autres ils sônt si mous, que les fossiles sh en être enlevés avec la main. ; mov sl Les couches de’ gypse du flanc méridional de IC éollinè sont fortement contournées et fracturées; elles soñt d” une couleur griseet ont üne ‘cassure largement conchoôïdé ; mais dans un petit nombre d'endroits elles sont Blanches et grenues et présentent des veines de selenite trabspaz rente ;, blanche-et qui se divise liege. 21674080 Les Huitres, les Pecieñs et les Balanes sont si bien conservés, qu'en plusieurs endroits ces fossiles con- servent léurs couleurs naturelles. Outre’ ces léspéccs : jy trouvai des moules d’une grande Panôpée , d'un. grand Cardium , de Vé énus, de si PRES: de I, aices ; ‘ün £ 1e Oursin , etc. Les collines sur lesquelles sont situées Léonforé : 4 « | (187 7 Asaro et Saint-Philippe d’Argire, sont ‘toutes compo- sées du dépôt tertiaire récent , semblable à celui de Castro Giovanni , et toutes présentent de hautes falaises perpendiculaires du côté du sud ; les couches plongent du côté opposé. Il est en outre important d'observer qu’une digne tirée depuis Castre Giovanni , süivant Îles points cubimans de ces collines, qui ‘sont invariable- ment au bord de leurs escarpemens méridionaux , se trouve être parallèle à la chaîne principale; et que si ‘on la prolonge à l’est et à l’ouest, elle correspond aüssi à d’autrés lignes d al sea dans es ét e tértiaires soulevés. | sj Dans presquetoutes les als de ce côté de la chaîne on-voit de grands amoncellemens de débris diluviens (diluvium) qui ont partout le même earactèré jusqu’à la plaine de Catane. Ils occupént toujours le fond des val- lées, ont fréquemment cinquante à soixante’ piéds de puissance, etmêmedavantage;'et ayant été coupés par les rivières ils forment des :escarpemens abruptes sur léürs rives: Ils:sont: composés de galéts arrondis du grès an- cien, du conglomérat let du calcaire tertiaire, et: dan grand dépôt d'argile grise qui non-seulément unit les galets ; mais aussi des recouvre et s'élège au-dessus d'eux à ‘une assez grande hauteur et-contient quelquefois tn _ grand nombre d’Æélices et de Cyclosiomes sscoiés dans . un endroit près de Castro Giovanni à des : Éymnées: En quelques points onpeut observer un dilaviim d’une daté différente et plusiancienne, s’élevant à des hauteurs trèsiconsidérables sur les flanes ou sur les sommets des collines. 11 se compose de fragmens roulés plus consi- dérables degrès avec mn petitmombrée"idé fragiens de roches tertiaires, unis par une argile sableuse, et n'étant | ‘ \> ( 188 ) . accompagnés nulle part du grand dépôt d'argile grise qui forme le trait distinctif de l’autre diluvium. Les deux dépôts diluviens (terrains de transport) s’observent très-bien dans la vallée du Simethus. Là, le dépôt diluvien récent, forme une plaine parfaitement unie, élevée probablement de 20 à 30 pieds au-dessus, de la rivière, et présente exactement les mêmes carac- tères que j'ai déjà décrits , à l'exception qu’il contient quelques fragmens de granit et de nombreuses masses roulées d'au moins deux espèces de lave cellulaire. Cette plaine est bordée à lorient par un bord escarpé d’en- viron quarante à cinquante pieds de hauteur , qui sup- porte aussi une plaine qui s'étend jusqu’au pied des collines environnantes. À quelque distance je supposai que ce dépôt horizontal, présentant une tranche ro- cheuse nue, pouvait être un retour des couches ter- tiaires ; mais, en m'en approchant, je reconnus qu'il était formé d’un conglomérat grossier qui contenait de grandes et de petites masses arrondies des dépôts an- ciens et tertiaires , fortement liées entre elles par un ciment calcaire. Le plus grand nombre des fragmens étaient du grès ancien, du calcaire et du conglomérat tertiaire (dans l’un desquels je trouvaï des coquilles tertiaires), et quelques-uns de granite, de gneiïss, de porphyre rouge et de lave basaltique contenant de l’oli- vine. Ce diluvium couvre aussi les flancs et les sommets de la, plupart des collines arrondies et ondulées'entre Palerme et Catane, où je l’ai observé à la hauteur d’en- viron 800 pieds au-dessus de la mer. Il contient les mêmes fragmens que nous'avons déjà signalés, mais il n'y a que la partie supériéure qui ait un-ciment cal- Î PA ( x89 ) aire; comme celui de la vallée du Simethus : la plus grande masse a seulement une base de sable incohérent. De Catane par Lentini, Syracuse et Noto, au cap | Passero. 1 La partie de la plaine de Catane que jé traversai et qui n’est pas à une grande distance de la mer, se com- pose d'argile diluvienne semblable à celle des vallées de l'intérieur, mais qui n’a ni galets ni masses roulées de roches. On peut la voir avec facilité le long de la rivière de Simethus, qui y a creusé son lit, et la présente ainsi coupée sur une grande hauteur en falaises escarpées. La limite méridionale de la plaine est formée par une petite chaîne de collines basses, à sommet uni, formées de couches horizontales d’un calcaire grossier coquillier d’un jaune paille qui ressemble à celui de la côte occi- dentale de la baie de Palerme , et qui contient les mêmes débris organiques ; savoir : des Pectens, des Auiîtres, des Coraux, des Oursins, etc. Parmi ces couches on en voit quelques-unes d’une nature quelque peu différente, mais contenant les mêmes: fossiles : elles sont formées d’un conglomérat à basè de marne blanche avec de petites parties arrondies d'argile verdâtre. Les collines qui sont immédiatement derrière et au midi de Lentini sont formées du même calcaire gros- sier coquillier, dans une partie duquel j’observai un petit nombre de fragmens roulés de lave celluleuse qui prouvaient qu’un volcan devait avoir existé dans le voi- sinage à l’époque de leur dépôt, et qui conduiraient à conclure que les roches ignées qui alternent avec les UC 2 : roches tertiaires sont toutes d’origine volcanique, etn'ap+ partiennent pas à la série trappéenne, comme le suppo- sent quelques géologues qui ont visité les lieux. : Les dépôts tertiaires s'étendent sur toute la distance de Lentini à Syracuse ; ils alternent près de la première de ces villes avec des roches volcaniques consistant en ; f \ Le côté septentrional du petit port de Syracuse ; et la prolongation de la côte au nord , présentent des falaises | peu élevées de roches tertiaires qui abondent èn coquil- lages d’espèces-actuellement vivantes, et du bout des- quelles le terrain s’élève par une pente douce jusqu’à une chaîne de falaises intérieures, presque parallèles aux premières , et qui furent à quelque époque ancienne \ baignées par la mer, car elles présentent en plusieurs endroits une surfacé polie, et l’on y voit de nom- breux trous formés par les mollusques marins. C'est là qu'était située l'ancienne Acradina (1), dont lés ruines, presque réduites en poussière, forment une couche épaisse au haut de l’escarpement de la falaise inférieure minée par la mer, C’est là aussi que l'on trouve les datacombes, les latomies (2), et d’au- tres anciennes excavatfons; et entre celles-ci qui sont entièrement. ou eu partie l'ouvrage de l’art, il y a plu- sieurs autres cavernes qui sont sans aucun doute for- mées naturellement., et que je vais tenter maintenant de décrire. Elles son toutes situées dans la falaise. inté- basalte et en tuf volcanique. x ——— { (1 ) À Aeradine ; la citadelle de Syracuse } prise. par fe part cepyph - romain, (2) Latomiæ , ce sont des prisons creusées dans la roche solide 2 Denys. (194 ) rieure, et se distinguent de celles qui ont été faites par la main des hommes , parJeurs formes irrégulières ; par-les trous de lithodomes percés.sur leurs côtés, et par les os d'animaux. d'espèces. perdués contenus dans quelques- unes d’entre-elles. Il n’y a que huit mois que ce fait si intéressant pour.la science a été découvert : l’une de ces grottes , celle.de Jésus, et Marie , a été fermée en avant par. un) mur et convertie en chapelle il y a quelques siè+. cles, Elle ést située au-delà du couvent des Capucins , à environ deux milles au nord de Syracuse ; à un quart démille.en droite ligne du rivage actuel, et à 90 pieds au-dessus du niveau de la mer. Dans son état actuel (car elle.a subi probablement quelques changemens lors- qu’elle a été convertie en chapelle) ellé à environ 100 pieds, de long ; sa plus grande largeur est d'environ 80 pieds, et sa plus, grande hauteur. d'environ 30. En no- vembre de l’année dernière, en y faisant dés excavations pour.ensevelirles morts, on y découvrit un grand dépôt de restes 'éléphans anté diluviens , d’ nr Lo et d’autres quadrupèdes dont les espèces n'existent plus. Quelques-uns de ces ossemens. ont été déposés au Mu- séum, de Palerme, d'autres dans celui de Syracuse. Les excavations ont été discontinuées depuis quelque temps, le sol de, la grotte à été remis dans son premier état , et il ne m'a été possible de mé procurer.que quelques frag- mens de, ces, os qui ont été recueillis par une personne de Syracuse, Le dépôt. dans lequel on les trouve est un sable. caleaire incohérent, mêlé d’un peu d’ argile; et qui contient aussi, particulièremen près dela surface(d’après les Hraiiious. ‘que j'ai tirées de l’homme qui a fait le travail) ,.de-gros fragmens de calcaire tertiaire. D. = (192) Il y a quelques mois qu’on découvrit aussi des osse- mens dans uhe autre de ces cavernes ; maïs ils sont dans un état tout différent que ceux que je viens de décrire. Ils forment une véritable brèche osseuse ayant pour base un calcaire bleu ou gris, très-dur, avec des nœuds irré- guliers d’une roche également dure, formée de fragmens de coquilles marines et de coraux. Cette caverne a une entrée longue et étroite qui prend depuis la base'de la falaise intérieure ; sa longueur est d'environ 130 pieds, et sa largeur seulement de 20; elle se termine par une salle, circulaire, dont le diamètre, dans différentes directions, varie de 60 à 80 piéds : on ne trouve de brèche osseuse qu’à l'entrée; elle paraît avoir été’ con- sidérablemént dégradée depuis sa première formation, car elle est plus haute sur les bords qu’au milieu , et les formes arrondies et comme rongées par les eaux de sa surface , ainsi que la circonstance qu’elle à été perforée par les lithodomes sur presque toute sa longueur, mon-! trent que sa dégradation n’a pas été l'ouvrage des hom- mes. Il ne paraissait pas qu'aucune excavation eût été faite dans cette caverne avant ma visite ,et les circon- stances que j'ai rapportées ayant excité chez moi un vif intérêt, je fis venir immédiatement un: ouvrier, qui ne put détacher avec sa pioche que des fragmens peu nom- breux, mais qui paraîtront, j'espère, satisfaisans, et que J'envoie avec mes autres échantillons à la société. J’exa- minai ensuite l’extérieur des grottes, et je reconnus avec une vive satisfaction que l'analogie qui existe entre: elles et celles de Palerme s’y soutient par la circonstance que la brèche s'étend à une grande distance sur la ‘sur- face du sol près de la base. de la falaise. Le temps ne me Ces ) permit pas de déterminer son étendue, qui doit, je crois, être considérable, car je l’observai en différens points situés à une grande distance l’un de l’autre. J’entrai dans plusieurs autres grottes, mais ce ne fut que dans une seule que je pus découvrir quelque trace d’un dépôt plus récent que les roches tertiaires dans lesquelles elles sont situées. Celle dont je veux parler est d’une forme lon- gue et irrégulière. On trouve à l'entrée, et à quelque hauteur sur les côtés, une brèche calcaire jaune , prin- cipalement composée de coquilles brisées et de petits fragmens de pierre calcaire; mais elle ne contient point / d’ossemens, quoiqu’elle appartienne sans aucun doute à la même formation; leur absence dans cette grotte, ou, pour parler plus correctement, leur présence dans l’autre, devant ètre considérée comme accidentelle. Sur le flanc méridional de la vallée de lAnapus on voit un nouvel exemple du conglomérat ancien présen- tant des caractères parfaitement semblables à ceux qu'il offre dans la vallée du Simethus près de Catane et sur la côte septentrionale de la Sicile. C’est un dépôt puis- sant de masses roulées de calcaire tertiaire, avec quel- ques masses roulées de lave liées ensemble par un sable calcaire incohérent, qui a quelque apparence de strati- fication et sur lequel reposent d’autres couches contenant de semblables masses roulées, mais qui sont cimentées par une base calcaire dure quicontient un petit nombre de coquilles marines, et qui forme du tout ur conglo- mérat très-solide, Ces couches.se terininent du côté de la plaine de l’Anapus par une petite falaise irrégulière de 40 à 50 pieds de hauteur, et s'étend à plusieurs milles au sud et. à l’ouest : leur surface formant une plaine XXV. 13 -C194 ) parfaitement unie et peu élevée, je puis ajouter que près du bord de cette falaise était situé le temple de:Jupiter Olympien , dont on ne voit plus debout que deux co- lonnes formées de calcaire tertiaire esquiileux. Il est presque inutile de faire remarquer l’analogie qui existe entre les divers conglomérats anciens que j'ai décrits et les dépôts diluviens des vallées de l'Isère , du Rhône et de la Saône décrits par M. Élie de Beaumont sous le nom de terrains de transport anciens. Au-delà du dépôt de conglomérat , du côté du sud, le sol de la côte est généralement formé de calcaire blanc et de consistance craieuse qui s'élève jusqu’à la base d'une chaîne de collines qui court parallèlement au ri- vage, mais que je n’eus pas le temps d'examiner. On trouve à Noto le même calcaire, d'apparence craïeuse , associé à de nombreuses couches de calcaire d’un jaune _ paille , dont presque toute la contrée parait formée. Ce calcaïre est généralement très-peu solide ; cependant quelques couches en sont assez dures pour fournir nne excellente pierre à bâtir. Son grain serré, sa couleur jaune de paille clair, et la facilité avec laquelle on la coupe la rendent fort propre à cet usage. La seule autre roche que je remarquai dans ce voisinage était une brèche cal- caire rouge en couches parallèles à celle du calcaire jaune de paille et alternant avec elles. Ces couches con- tiennent quelques moules de coquilles et d’échinites dont très-peu étaient assez bien conservés pour mettre en état de déterminer leurs caractères, et on y voyait en grand nombre des corps cylindriques à surface unie, mais dans lesquels je ne pus jamais découvrir la moin- dre trace d'organisation. Je suis porté d’après cela à (195 ) . penser qu'ils tirent leur origine de quelque arrange- ment particulier des molécules de la pierre calcaire. J'ai vu de ces corps qui avaient plus d’un pied de longueur. Ils sont toujours lisses à l'extérieur, et de la même épais- seur dans toute leur longueur ; ils sont rarement courbes et n’ont jamais de ramifications ni aucune autre appa- rence d'organisation végétale. ; La même formation s'étend sans interruption jusqu’au village de Pachine , à quelques milles du cap Passero, où je trouvai quelques coquilles , entre autres une petite térébratule et une autre coquille ressemblant à un gry- phée , maïs que je suppose être l'Ostrea anomalis. Alors on voit paraître une autre formation qui.a des caractères minéralogiques différens, et qui contient d'autres espèces de fossiles que ceux déjà décrits, savoir : le calcaire à hippurites qui s'étend depuis le village de Pachino jus- qu'à la mer, occupe la partie supérieure de l’île du cap Passero , s'étend autour de la pointe la plus méridionale de la Sicile, et forme la base de la petite ile nommée Isola delle Conenti. Cette formation consiste en couches de différens calcaires colorés, durs et compactes, quicon- tiennent un grand nombre d’hippurites, de nummulites et des moules de diverses autres espèces de coquilles dont on ne peut aisément déterminer les caractères , à cause de la dureté de la roche. La couleur la plus ordinaire de la pierre calcaire est le blanc, entremêlé souventde gris - dans la même couche; le ronge et le blanc se montrent aussi fréquemment réunis dans la même masse, ce qui lui donne l'apparence d’une brèche. On trouve aussi un calcaire jaunâtre le long de la côte méridionale et dans l'Tsola delle Conenti. Ces couches sont horizontales ; la ER TF Ve ‘stratification en est conforme à celle du calcaire blanc crétacé et couleur de paille qui sont au-dessus, et elles reposent sur des couches de trapp-tuff et de basalte. Les roches de trapp s'étendent depuis le voisinage de Pachino, le long de la vallée au midi de ce lieu, jusqu’à la mer, et ne se rencontrent qu’au-dessous des roches de calcaire, sans aucune apparence d’altérations , autant du moins que j'ai pu l’observer. On les voit très-distincte- ment dans l'ile du cap Passero , et sur la côte voisine où le calcäire à hippurites repose dessus en couches horizon- tales. On les perd de vue près de Porto-Palo, et on ne les voit plus reparaître sur la côte jusqu'à l’Zsola delle Conenti , qui fut le terme de mon excursion. Ces roches se composent de basalte compacte noir, qui contient des grains de pyroxène et d’olivine , d’un basalte gris, sans aucuns minéraux disséminés , et de différentes espèces de trapp-tuff contenant beaucoup de calcaire. Aucune de ces couches ne ressemble au mélaphyre, et d'un autre côté elles ne paraïssent pas appartenir aux véritables ro- ches volcaniques (1). | La base de la petite île delle Conenti est composée de lits de calcaire dur à nummulites, d’une couleur blan - che , brune ou jaune. Il contient des nummulites en quelques endroits, mais elles ne sont pas: très-abon- dantes , et j'ai cru distinguer quelques traces d’hippu- rites. Ces couches s'étendent tout autour de l’île en s'élevant seulement à quelques pieds au-dessus du ni- (1) M. le docteur Davy a bien voulu examiner quelques échantillons des calcaires blancs à hippurites pour déterminer s’ils contiennent de la magnésie, IL n°y en a trouvé aucune trace. DRE ( 197 ) veau de la mer ; elles sont couvertes par d’autres cou- ches de calcaire friable jaune, de marnes grises et de ce calcaire blanc de consistance craieuse , qui a été déjà si fréquemment mentionné. Toutes ces couches sont dans une position parfaitement horizontale et surmontées par une couche mince de calcaire plus dur qui les a proté- gées contre les atteintes des agens atmosphériques, et les a empêchées d’être entraînées par les vagues. La partie la plus élevée de l’île n’a probablement pas plus de 30 à 4o pieds. Je'trouvai dans les marnes blanches et grises quelques coquilles microscopiques semblables à celles qu’on trouve dans la même formation en d’autres parties de la Sicile. CONCLUSIONS. Malgré le nombre limité et l’imperfection des obser- vations précédentes, je pense néanmoins qu’elles nous mettront à même d'arriver à quelques conclusions très- importantes pour la théorie, et dont je vais maintenant m'occuper en commençant par ce qui se rapporte aux brèches osseuses. D'après la situation de ces brèches, tant à Palerme qu'à Syracuse, on ne peut douter que les quadrupèdes d'espèces aujourd’hui perdues ont existé à une époque de beaucoup postérieure à celle où la Mé- diterranée commença à être habitée par les espèces de mol- Jusques, de radiaires et de zoophytes qui y vivent main- tenant, etavant la dernière grande conyulsion qui éleva une grande partie de la Sicile au-dessus du niveau de la mer. La surface polie et rongée par les eauxwde la grotte de Santo-Ciro , et celle de quelques-unes des grottes de Syracuse, et la quantité de trous qu'y ont faits les mol- a lusques marins , nous forcent à conclure que ces grottes ont été long-temps au-dessous de la surface de la mer, et cela à une époque beaucoup plus récente que la forma- tion des couches calcaires qui contiennent des coquilles d'espèces actuellement vivantes ; car nous trouvons ces couches à Santo-Ciro au-dessous de la brèche osseuse, et à Syracuse elles forment les falaises mêmes dans lesquelles les grottes sont situées. Cependant, non-seulement ces grottes furent long-temps sous les eaux, mais elles y demeurèrent long-temps éncoré après que la brèche os- seuse y eut été déposée, ce dont nous avons uñe dé- monstration complète tant à la grotte de Santo-Ciro que dans celles de Syracuse. Dans la première on trouve des ‘traces distinctes de stratification dans la brèche, et au- dessus une couche épaisse d'argile, contenant quelques ossemens (pl. vir, fig.2 et fig. 2 bis), qui ne peut avoir été déposée que dans une eau tranquille. On en trouve uné preuve encore plus évidente dans la brèche des dernières, car on y voit des coquilles marînes, ét sa surface a été ron+ gée par Jes eaux et a été percée par des animaux marins ; enfin , depuis cette période toutes ces eavernes ont été élevées au-dessus de la mer jusqu’à la hauteur où élles se trouvent aujourd'hui. Aïnsi nous pouvons diviser leur histoire en six époques distinctes : 1° celle de leur formation qui eut probablement lieu par suite de l’élar> gissément des fissures des roches calcaires par l’action de la mer; 2° celle où elles furent occupées par la mer seulément, cé que démontrent les trous de lithodomes demeurés dähs les paroïs bien au-dessous de la limite de la partie occupée par le dépôt ossifère; 3° celle de la grande catastrophe où les ossemens brisés et les frag- ( 199 ) | mens de roches furent charriés par les eaux dans les cavernes, ou bien furent accumulés à leur entrée ; 4° cette période plus tranquille pendant laquelle le lit d'argile (n° 3) (4. pl. vu, fig. 2 bis) de la grotte de Santo- Ciro fut déposé, et la brèche de Syracuse perforée par des animaux marins; 5°celle de la grande convulsion qui les. éleva au-dessus du niveau de la mer, époque à laquelle les gros blocs de la grotte de Santo-Ciro et d’autres dépôts semblables furent formés ; 6° la période actuelle qui a pour point de départ la dernière grande convulsion qui a donné sa forme actuelle à cette partie de la terre. Jusqu’à présent j'ai omis à dessein de parler des grottes de Beliemi, qui, comme je l’ai déjà remarqué, ne paraïs- sent pas avoir jamais été au-dessousde la surface des eaux marines. Elles diffèrent par suite essentiellement des au- tres; mais elles présentent cependant ungrand intérêt; car, en en faisant le rapprochement avec celle de Santo-Ciro, elles peuvent nous fournir des données pour déterminer la hauteur qu’atteignait l’ancien Océan , ou, pour parler plus correctement , le nombre de pieds dont la côte ac- tuelle a été élevée au-dessus de la surface des eaux. In- dépendamment de ce qu’on peut déduire des cavernes de Beliemi, nous savons que la grotte de Santo-Ciro doit avoir été fort près de la surface des eaux ; car les trous de lithodomes qu’on voit dans ses flancs et sur les rocs au-dessous d'elle, ne s'étendent pas au-dessus. Mais les grottes de Beliemi sont à plis de cent pieds au-dessus de celle de Santo-Ciro, et sont fort au-dessus du niveau. le plus élevé des dépôts tertiaires, qui doivent avôir été élevés en même temps qué’les grottes ; et comme elles ont toujours été au-dessus des eaux marines, il s’ensuit que la. ( 200 ) surface de l'ancienne mer doit avoir atteint un certain point entre la hauteur de la grotte de Santo-Ciro et celle des cavernes de Beliemi, et conséquemment que cette partie de la contrée a été élevée de 200 à 300 pieds. Je considère comme l’un des plus intéressans et des plus importans résultats des observations précédentes , la confirmation entière qu'elles fournissent des idées de M. Élie de Beaumont sur les époques de l'élévation des montagnes de Sicile. La principale chaîne qui s’étend au travers de l’île au nord de Castro-Novo et de Nicosia, en se dirigeant vers Messine, est sensiblement parallèle à la chaîne principale des Alpes : de ce seul fait M. de Beau- mont infère que l’époque de son élévation. doit être la mème ; ce qui est, je crois, complètement confirmé par la petite partie de la chaîne que j'ai eu l’occasion d’exa- miner. Plusieurs des parties séparées , dont l’ensemble se compose, sont sensiblement parallèles à la direction de la chaîne : c’est ainsi que j'ai déjà mentionné le pa- rallélisme des directions des couches de Mittretta , de Monte di Castelli, de Nicosia et de plusieurs collines tertiaires entre Castro Giovanni et Saint-Philippe d’Ar- gyre. Je n’ai jamais été plus frappé de la vérité de cette théorie qu'en promenant mes regards sur la Sicile de la cime de l'Etna; en effet, de ce point je domi- nais toute la chaîne de montagnes par dessus laquelle yavais gravi les jours précédens, et je la voyais s'étendre vers l’ouest en une ligne distincte , ainsi que les collines plus basses situées au midi, dont les sommets escarpés de voches tertiaires récentes poursuivaient la même direc- tion , ce que l'œil suivait aisément à la faveur des rayons du soleil couchant qui laissaient déjà tout dans l’ombre, RÉ { 501 ) à l'exception des parties dominantes, c’est-à-dire de ces points et de ces lignes qui avaient été élevés le plus haut par la grande convulsion à laquelle ils devaient leur origine. On pouvait aussi distinguer d’autres lignes croisant les premières ; mais leur direction ne pouvait être aussi aisément déterminée, et elles n’égalaient pas en grandeur les premières qui formaient les traits les plus saillans du tableau. Le côté septentrional de la chaîne ne fournit presque au- cun moyen pour déterminer positivement l’époque de son élévation ; mais lorsqu'on arrive sur le flanc méridional, on voit les dépôts tertiaires récens élevés à plusieurs mil- liers de pieds au-dessus du niveau de la mer, et sur des lignes parallèles à la direction générale de la chaîne. On a là une preuve de l'élévation de ces montagnes après la formation des dépôts tertiaires ; mais cela ne suffit pas pour établir la correspondance de l’époque de cette élévation avec celle de la chaîne principale des Alpes, qui a eu lieu à une époque encore plus récente, savoir, après la formation du grand dépôt de cailloux roulés et d'argile qui occupe la vallée de l'Isère et la plaine de f la Bresse (terrain de transport ancien de M. Éle de: Beaumont). Je fus porté au premier abord à sup- poser que les dépôts tertiaires récens qui contiennent des coquilles d'espèces actuellement existantes dans la Méditerranée, pouvaient être rangés sur la même ligne quele dépôt de la plaine de la Bresse , et mériter la dé- nomination de formation quaternaire ; mais la décou- verte d’un dépôt plus récent que ces couches, et bien - clairement correspondant à celui de la Bresse, me fit abandonner cette opinion précipitée. Le dépôt dont Je ( 202 ) parle est celui que j'ai décrit sous le nom de conglomé- rat ancien. Il a des caractères un peu différens dans différentes localités, selon la nature des roches aux dé- pens desquelles il a été formé. Mais ceux que je vais in- diquer sont le résultat général qu'on obtiendraït en l'étudiant en diverses situations, savoir : sur la côté. septentrionale, dans les vallées au midi de la grande chaîne , particulièrement dans celle du Simethus, entre Palerme et Catane, et au midi de Syracuse. Ce dépôt est composé de fragmens roulés de roches très-variées, dont quelques-unes proviennent de grandes distances, et doit par conséquent avoir été produit par quelque grande cause perturbatrice. Puisqu’il contient des fragmens de roches tertiaires , il a été formé après elles. Dans quel- ques endroits il a un ciment calcaire qui eontient des co- quilles marines ; ce qui montre que dans ces endroits il a été formé sous la mer, et comme on le voit quelquefois perforé par les lithodomes , il doit avoir séjourné long- temps sous les eaux avant son élévation. On est donc fondé à conclure qu'il est de la même époque que le dépôt des plaines de la Bresse, et il est évidemment aussi contemporain des brèches osseuses dont j'ai mon- tré que la formation avait eu lieu après la période ter- tiaire, mais avant celle de la grande convulsion qui a élevé une partie considérable de la Sicile. Maintenant il nous reste seulement à montrer que la principale chaîne de la Sicile fut élevée après le dépôt de ce conglomérat, afin de rendré complète l’analogie de cette chaîne avec la chaîne principale des Alpes. Pour cela nous n’avons qu’à étudier les relations qui existent “entre le diluvium et le conglomérat; or, nous voyons par- à ( 205 ) toùt que le premier occupe le fond des valléés qui cou- pent le dernier, et puisque le diluvium sur les deux flancs.de la chaîne peut être suivi jusqu’à ses parties les plus élevées, et qu’il est formé de fragmens de toutes ses roches , nous devons en conclure que le conglomérat a été élévé avant où au même temps que le diluvium, et non pas après Jui, auquél cas ce deruier se trouverait élevé de la mème manière. Le même raisonnement s’ap- plique aux dépôts de grands blocs de pierre calcaire qui couvrent le dépôt d’ossemens de Santo-Ciro, et à ceux dé la côte occidentale de la baie de Palerme; ils doivent avoir été formés exactement au moment où la côte fut élevée au-dessus de la mer. share le st Dans la plaine de Palerme et de long d’une grande partie de la côte septentrionale, les couches tertiaires sont parfaitement horizontales jusqu’à la base des col- lines de dolomie; mais dans la vallée de F'Oretns et dans celle qui est entre les caps de Mélicia ev delle Mandre , elles sont fortement inclinées à l’horizonw, et ont une direction presque parallèle à. celle dés Alpes occiden: tales, que M. Élie de Beaumont a déméntré avoir été élevées immédiatement après le dépôt dé la formation tertiaire. La même direction à peu près peut s’observer dans plusieurs des couches près de Mistretta et de Nicosia, coupant la direction la plus générale qui est celle delà chaîne elle-même ; mais comme il ne se trouve là au- “eunes couches tertiaires, Pinfluence dé ces dislocations et altérations sur les couches de cètté classe he LE être observée. . J'ajouterai maintenant quelques mots/sur l’âge des for- mations plus anciennes. Ayant reconnu par les motifs ( 204 Ÿ ci-dessus allégués que les couches de calcaire d’une tex- ture grossière, qui contiennent des coquillages mo- dernes , appartiennent à la partie supérieure de la série tertiaire, il s'ensuit que la grande formation de pierre calcaire de consistance craieuse , qui leur succède immé- diatement, appartiendra à la partie inférieure de la même série. Elle contient probablement quelques coquilles d'espèces existantes ; mais elles n’y sont pas à beaucoup près aussi abondantes que dans les couches supérieures. M. Hoffmann pense que le calcaire à nummulites et hippurites appartient à la période du grès vert et de la craie, et les marnes et couches calcaires qui sont à l'est du cap delle Mandre , peuvent peut-être appartenir à la même formation ; mais je ne hasarderaï pas une opinion positive sur aucun de ces points, non plus que sur les couches d'argile contenant du sel qui sont au midi de la chaîne principale. | Les montagnes de calcaire et de dolomie des environs de Palerme, et celles qui s’étendent le long d’une partie de la côte septentrionale , sont certainement plus an- ciennes que toutes les précédentes , et conséquemment ne peuvent être rapportées à une période plus récente que celle du calcaire de l’Apennin et du Jura ; leur res- sembiance avec cette formation dans le nord de l'Italie, nous porterait à les lui rapporter, et non à aucune par- tie plus ancienne de la série. N'ayant aucune indication précise pour déterminer ’age de la formation du grès ancien, tout ce qu’on peut dire à cet égard c’est qu'elle est inférieure à. celle du calcaire de l'Apennin. dé (207) Malte. Depuis que j'ai écrit ce qui précède, j'ai visité di- verses parties des îles de Malte et de Gozzo, et je me suis occupé de leur structure générale. Elles sont entière- ment composées de roches tertiaires, ressemblant exac- tement à celles de la partie sud-est de la Sicile. Les plus communes sont une pierre calcaire d’un grain fin et d’un jaune paille, qui est souvent si peu consistante, qu’elle peut être facilement rongée par l’action atmosphérique; maïs dans d’autres endroits elle est assez dure pour for- incrune excellente pierre à bâtir, circonstance à laquelle ces deux îles doivent en grande partie le nombre d’é- glises et de palais élégans qu’on y voit dans chaque ville et village. On y trouve aussi des pierres calcaires cristal- Jines, qui sont plus dures et toutes à peu près de la même couleur. Une marne grise se présente en abondance à Gozzo et dans quelques parties de l’île de Malte, mais dans une petite proportion relativement à la pierre cal- caire. Les conches sont partout horizontales, ou seule- ment légèrement inclinées , le tout paraissant avoir été élevé au-dessus des eaux sans avoir été considérablement dérangé. Les côtes méridionales sont abruptes et escar- pées ; les septentrionales s'élèvent plus doucement de- puis la mer, et ont une direction à peu près parallèle à celle de la côte méridionale de la Sicile. On trouvera aussi qu’elles sont à peu près parallèles à la chaîne des Pyrénées, circonstances qui, réunies à l’assertion qu'on trouve des belemnites dans ces îles , ont conduit M. Élie de Beaumont à les supposer de la mème époque de for- mation que la craie, et à penser qu'elles ont été élevées (206 ) entre la période de la craie (1) et celle des formations tertiaires. Je n’y ai trouvé aucuns fossiles qui pussent être rapportés à l’époque secondaire, et les belemnites qu'on dit s'y trouver ne sont probablement autre chose que ces corps de forme cylindrique que j'ai déjà men- tionnés en décrivant les roches de Noto, et qu’on trouve aussi en abondance dans le calcaire fin et tendre de Malte et de Gozzo. Dans presque toutes les parties de ces îles les couches de pierre calcaire sont traversées par de grandes fentes ou fissures, remplies d’une brèche d’argile rouge et de frag- mens de pierre calcaire. En creusant une tranchée près du nouvel hôpital de la marine , au sud-est du port, et à 4o ou 5o pieds au-dessus de la mer, une de ces fissures de petite dimension. fut coupée en travers, et l’on trouva en un de ses points des ossemens, dont quelques fragmens, conservés par les ouvriers, étaient cependant si fracturés et si imparfaits, qu'on ne pouvait déterminer leurs caractères. À Mafra, sur lai côte occidentale de Malte, et à l’opposite de l'ile de Gozzo, je remarquai une couche de semblable brèche qui reposait sur les roches tertiaires , et au-dessus un lit d’un grès calcaire incohérent contenant des fragmens de coquilles, plon- geant l’un et l’autre sous un petit angle sous la mer, et (1) M. Elie de Beaumont s'est borné à dire : « La côte méridionale de la Sicile, qui court parallèlement aux Pyrénées, présente à son extré- mité S. E., la plus voisine de Malte, au cap Passero ,.un gîte célèbre Æhippurites et de nummulites ; et c’est encore à peu près dans cette di- rection que s’allouge le groupe des îles de Malte et de Gozzo, composées d’un calcaire de consistance craieuse qui contient des belemnites, » (Voy. Annales des Sc, natur;,t,xvirt, p. 299.) 47) vers le nord , et ne s'élevant pas à plus de 5o ou 60 pieds sur les flancs. des collines, cette couche corres- pond , à ce que je pense , aussi bien que la brèche des fissures où conglomérat , que j'ai décrit comme se pré- sentant dans différentes parties de la Sicile. Mes motifs pour le supposer sont premièrement, qu’elles sont supé- rieures aux roches tertiaires ; secondement, qu’elles con- tiennent des os fossiles ; et troisièmement, parce qu'elles ont été élevées au-dessus des eaux depuis leur for- mation. | Ces deux îles sont l’une et l’autre très-peu élevées ; | le point le plus élevé de Malte, qui est la sommité d’une des collines à l’ouest de Citta Vecchia, n'étant que de 590 pieds au-dessus du niveau de la mer. Quelques- unés des collines de Gozzo sont probablement un peu plus hautes. En examinant une grande carte manuscrite de l'ile, dressée par des officiers du génie militaire an- glais, je remarquai que toutes les collines de quelque importance étaient disposées en lignes parallèles, dans une direction approchante de nord-est au sud-ouest; direc- tion qui est aussi à celle des nombreuses baïes étroites et profondes de la côte septentrionale , dont deux des plus grandes et des plus belles forment les deux excellens ports de la Vallette. Il serait difficile de déterminer à quelle cause est due cette direction , car elle ne corres- pond à aucunes grandes fractures des couches, qui toutes ont conservé à très-peu près leur position horizontale ; mais il est digne de remarque que toutes les sommités qui ont cette direction paraissent avoir été élevées au- déssus de la mer avant le dépôt du conglomérat men- tionné ci-dessus ; quelques personnes intelligentes qui | ( 208 ) résident sur les lieux m'ont en effet assuré qu’on ne le trouve jamais à leurs sommets ,; mais seulement dans le fond des vallées qui les séparent. Note contenant la détermination des Ossemens fossiles des cavernes voisines de Palerme, par M. W. Pentland. (Extraite d’une Lettre adressée à M. Élie de Beaumont.) ‘Le muséum du Jardin du Roi possède une nombreuse collection des ossemens fossiles découverts dans les ca- ‘vernes de la Sicile, qui lui ont été envoyés derniè- rement par le vice-consul de France à Palerme, M. de Ratti-Menton. Tous les morceaux, qui dépassent en nombre une centaine, proviennent de la caverne dite Grotta de’ Ben Fratelli, non loin de Palerme. À en juger d’après quelques échantillons de la roche qui accompagnaient ces fossiles, les ossemens de la Grotta de’ Ben Fratelli étaient enveloppés par un sable et gravier calcaire formant, dans quelques endroits, de véritables brèches par le moyen d’infiltrations calcaires. La roche qui paraît avoir fourni le plus à ces débris est un calcaire grisätre, semi-cristallin, et souvent dolo- mitique, qui ne diffère en rien de celui des montagnes secondaires voisines, et qui, dans les Apennins de l'Italie méridionale, m'a paru appartenir aux derniers membres du système jurassique, ou même à la craie. Les ossemens fossiles sont plus ou moine roulés, sur- tout ceux des carpes et des tarses; mais je n'ai pu (399 ) découvrir aucune trace d’érosion faite par des animaux carnassiers. Les fossiles de la caverne de’ Ben Fratelli appar- tiennent aux genres suivans : 1° Æ/ippopotame ; »° Élé- phant ; 3° Bœuf; 4° Chèvre on Antilope; 5° Ours. 1°. Hippopotame. Les restes de ce genre sont de beau- coup les plus nombreux , formant à eux seuls les Z de toute la collection. Ils proviennent d’une AoëväIS es= pèce de ce genre, qui, par sa forme et les proportions relatives de son squelette, à dû ressembler beaucoup (moins sa taille) à la grande espèce fossile de ce genre et à l'espèce vivante. Elle en diffère cependant par plusieurs détails de son ostéologie, et surtout par sa moindre taille, qui surpasse peu celle de nos grands bœufs do- mestiques. Îl est presque inutile d’ajouter qu’elle diffère aussi des deux moindres espèces fossiles de ce genre, décrites par M. Cuvier sous le nom de petit et moyen Hippopotame fossile, et que l'Hippopotame de la Si- cile doit constituer une espèce nouvelle et distincte, t à laquelle je laisse aux auteurs systématiques le soin d'imposer une dénomination spécifique. Jusqu'ici cette éspèce me paraît particulière à la Sicile, car, dans les nombreuses collections d’ossemens fossiles que j'ai eu occasion d'étudier en Italie, je n’ai rien rencontré qui pût se rapporter à l'Hippopotame de la Sicile. 2°. Éléphant. Le seul morceau de l'espèce fossile de ce genre, si caractéristique des derniers dépôts régu- liers, est une portion de dent mâchelière qui appartiént à l'éléphant fossile, dont les restes sont si abondamment répandus dans toutes les parties de l’ancien et dans quelques parties du nouveau continent. XXV. | 14 : (3e) 3°. Bœuf. Je n'ai vu de cette localité qu’un seul os du métacarpe , qui, par sa forme et ses proportions, me paraît provenir d'une espèce de Bœuf proprement dit, semblable au Bœuf à front bombé de quelques parties de l'Italie supérieure.et du Val-d'Arno. 4% Chèvre où Antilope. I y a quelques fragmens d'os qui proviennent d’un petit ruminant de la taille de la Chèvre ordinaire, et un fragment du noyau d’une corne qui a quelque rapport avec: celui des Antelopes ; mais ces échantillons sont trop ‘peu caractérisés pour permettre de prononcer auquel de ces fx genres on doit les rapporter. | 5°, Ours, Un os de Magie De ne: permet pas de douter que ce genre si caractéristique des cavernes dans le reste del’Europe, n’existàt aussi dans celles de la Sicile. En ce qui regarde. l'espèce ! je pense qu'on doit rapporter - los en question à l'Ursus Culiridens ou Etruscus, qui, comme, vous savez, se:trouve dans les cavernes à osse- mens d'Angleterre (à T'orquay dans le comté de Devon), dans les dépôts récens de FAuyergne en France, et du Val- -d’Arno supérieur en lialie. Voilà tout ce que je puis communiquer < Rp sur les ossemens fossiles de Ja Sicile ; il résulte Évi- demment, de l'association d'espèces que, la caverne de Ben Fratelli nous, offre, aa) il faudrait. rapporter Je dépôt osseux qui $ "+. trouye à une ‘époque trés-récenté dans, la série géologique, à celle qui renferme les espèces qu’ on est ‘d'accord de désigner | collectivement sous la dénomination générale d’ animaux diluviens. T4 PR ( 211 ) ” | ’ Exrrair d'un rapport fait à l Académie des Scier- ces par M. le baron Cuvier, sur une note supplé- mentaire relative à l Ostéologie et à la Myologie des Batraciens par M. Dugès. (Séance du ar novembre 1831.) Dans ses Recherches sur l’ostéologie et la myologie des Batraciens à leurs différens âges, qui ont été cou- ronnées par l’Académie , l’auteur avait tracé les progrès du développement de divers Batraciens , et entre autres du crapauil brun. Cette dénomination, un peu vague, ne faisant pas connaître suflisamment l'espèce dont l’auteur voulait parler, il a dû en mieux fixer la noménclature. Son crapaud brun ne diffère point spécifiquement du ran& cultripes du midi de la France (Cuvier, Règne animal), ni, du rana calcarata de Michaelis, qui, trouvant cette éspèce en Espagne ; lui a imposé un nom nouveau sans s’apercevoir qu'il faisait un double emploi. Quant à l'identité du rana cultripes avec le crapaud brun de Roœsel , MM: les commissaires la regardent comme plus contestable, et applaudissent au contraire à la jJus- tesse du rapprochement que fait l’auteur de la notice entré ce même rana culrripes et le crapaud sonneur; l’un et l’autre ont des dents à la mâchoire supérieure comme les grenouilles, et le tympan caché sous la péau comme le Pipa, de sorte que sous ce doublé DURE ils tiennent deprès au genre Dactylethra. Daris un second article, M. path à établir plus complétement lanalogic signalée par divers physio- ( 212) logistes entre le bassin et l'épaule, présente un point d’ossification qu'il a observé à la partie supérieure de la cavité glénoïde chez la marmotte, comme correspondant à cet autre point d'ossification que M. Serres a décrit dans la cavité cotyloïde du bassin de plusieurs mammi- fères. M. Dugès, du reste, ne voit pas dans ce dernier PUBS), » P . , . e LE ra point d’ossification, qu’il nomme para-cotyléal, un re- présentant de l’os marsupial ou de l'os de la verge, ainsi que l’ont fait avant lui quelques anatomistes. L'opinion de ces derniers est complétement renversée, suivant M. le rapporteur, par la coexistence du para-cotyléal avec le marsupial dans la Sarigue, et avec l’os de la verge dans l'Ours. Elle l'est également par l'absence complète du para-cotyléal chez plusieurs animaux qui n'ont ni os de la verge ni marsupial. Cependant M. Dugès a cru devoir chercher dans l'épaule des Batraciens un analogue à ce marsupial ; il prend pour tel un os que-la plupart des anatomistes ont regardé comme la clavicule, et auquel il donne le nom d’acromial, parce qu'il le croit analogue à l’épiphyse de l’acromion des mammifères, Quant à la clavicule ou à la fourchette claviculaire , il la cherche dans un cartilage qui, dans la grenouille ; est impair, en forme de croix, intercalé dans le sternum, et qui reçoit à ses côtés l’acromial et le coracoïdien. Dans les Crapauds et les Salamandres, la clavicule serait représentée par une anse cartilagineuse qui, se rendant de l'extrémité sternale de l’acromial à celle du coracoïdien, se croise avec celle du côté opposé. C’est de la réunion de cette double pièce que M. Dugès fait résulter la pièce impaire que présentent les grenouilles, Mais le cartilage cruciforme de la grenouille semble bien plutôt répondre (418) à l'os en T du sternum des lézards et des monotrèmes, lequel coexiste avec des anses cartilagineuses aux épaules, semblables à celles du crapaud. Ces anses alors n’existe- raient pas dans la grenouille, maïs aussi il n’y aurait pas de fusion de pièces paires en une impaire,ni intercalation d’une partie de l'épaule dans le sternum, supposition peu compatible avec la loi des connexions, laquelle dans la nature a au moins autant de constance que celle du nombre des points d'ossification. M. Dagès fait ressortir la ressemblance du bassin avec l'épaule en représentant à côté les uns des autres une épaule de grénouille et des bassins de Caméléon et de La- pin ; ainsi ce ne serait pas avec son propre bassin que l’é- pauledelagrenouilleaurait le plus desimilitude, mais avec le bassin de deux genres assez éloignés. D'ailleurs, pour assurer ces analogies, l’auteur est obligé d'employer dans certains casles cartilages interposés entre les os ou ceux qui garnissent les:cavités articulaires, comme si c’étaient des os particuliers : ce qui, suivant M. Cuvier, a quelque _chosé'en soi d'arbitraire, et quisne peut servir à ‘établir quelques nouvelles analogies qu'en en renversant beau- coup d’autres établies par les auteurs qui n'avaient pas poussé si loin la subdivision. M: le rapporteur : n'a dopte: pas non plus le rapprochement que M. Dugès a établi entre les muscles des: doigts de la Marmotte et ceux des-Batraciens ; mais, ajoutent MM. les commis- saires, s’il y a dans les conjectures de l’auteur quelque chose d’un peu trop hasardé, il y a dans ses observations plusieurs faits positifs, aussi nouveaux qu'intéressans, entre autres’ ceux: qui: ont rapport à la transformation que la tête cartilaginense du têtard subit aux approches | ( 214 ) de l’état parfait. Ces faits concourent: à compléter l’his- toire d’un phénomène important.de physiologie animale, et nous semblent devoir mériter au Mémoire dans lequel ils sont présentés l'approbation, de l Académie. Ces. conclusions de MM... Daniéail. et tGiviere sont adoptées. “Nore sur La Géologie des enyiTons d'Alger; . ‘Par M. RozEr: (Césniquée à l'Académie des tués par: M. Cordier , séance ds 14 novembre 1837 -) -M. Cordier communique une note de M: Rozet sur: » géologie dés environs d'Oram:: 521: #49 01 are | Oran est situé sur le bord de la mer, dans le foud d'une baie. Au sud et à l'est se: développe ‘une vaste plaine coupée par quelques petits coteaux, plaine qui s'étend jusqu’au pied de l'Atlas , dont la chaîne; éloignée dé six à sept lieues, court E: N.-E: à O.:S.-0. À Fouest la ville est dominée par de hautes montagnes ; les: monts Mezetia et Santa-Cruz, qui s'élèvent l'an à:458 mè- tres , l’autre à 400! ati-dessus du niveau dela mer: Au N.-O. setrouve la baie de Mars el: Kebir ; la:seuleroù les bâtimens puissent mouiller. Cette baïe est entourée par les monts Rammra qui atteignent 470 mètres-d’élé- vation absolue. Après le fort de Mars el Kebir, situé à l'extrémité nord de la baie , vient une côte fort escarpée à laquelle succède la plage de Las Aguadas ;, qui s'étend jusqu’au cap Falcon , à quatre lieues N.-0: d'Oran. C'est à ce point que se sont arrêtées les observations de ? (835) M Réret du côté de l'ouest. Au sud et'à l'est il n'a pu s'écarter de la ville plus de 6,000 mètres, les Arabes ne fermé à personne de s’écarter impunément. ; Des falaises fort escarpées qui s'élèvent souvent à 80 ét 106 mêtres au-dessus de la mer, dés vallées profondes et quelques carrières rendent facile l'étude de la cotisti- tution géognéstique du‘pays. M, Rozet y a reconnu : "40. Le terrain de transition , composé dé phyllade , FR au schiste ardoisé , rarement au schiste talqueux, rétifermant de nombreuses couches de quartzite et coupé pat ‘dés veines dé quartz. Ces coûches sont en général vérticalés ; ; quelquefois aüssi on les voit plonger vers lé nord en félin un atigle qui n’ést jamais moindre de 36°: Eä”formation tout entière parait dépourvue de métaux et dé'restes organiques. C’est he: qi constitue là masse des montagnes depuis Oran jusqiau cap # alcôn ÿ mais élle disparait quelquefois sous le terrain teitiaire. - © 2159, 1Les formations sécondaires manquent tout-à-fait à Oran! Dans les vallées ét les escarpemens des montagnes, on voit lé terrain tertiairé reposer immédiatement sur les schistes. :Cé terrain est composé de couches altér- arites de marñe et de calcaire. Lés marnes sort jauna- trés ét souverit schisteuses; au milieu d” elles se distinguënt deux bancs, ayant chacun un inètre de püissance, d'une argile blanche schisteuse qui: se fend comme V'ardoïse et renférme en grande abondance des poïssons fossiles de trois À quatre espèces, mais ‘point d'autres restes orga- niques ; dans les marnes au contraire, comime dans les calcaires, on trouve des peignes, quelqués échinites, quelques grandes huîtres et dés gryphités. À la carrière St.-Aridré et dans le ravin au! pied du village Raslaine ( 236 ) les huîtres mélangées avec les gryphites forment des bancs assez étendus. | | | Au pied du Mezetta on rencontre des escarpemens, d’une brèche ferrugineuse qui recouvre le terrain ter- taire, et dans laquelle il y a beaucoup de fragmens de, trapp. Le terrain tertiaire occupe la plaine qui s ‘étend à à Pose d'Oran. On le trouve sur les monts Mezetta et Rammra à 470 mètres au-dessus du niveau de la mer. Dans la plaine les couches sont assez parfaitement horizontales, mais sur les montagnes elles sont souvent inclinées de. 10 et même de 20°. Ce terrain forme aussi le sol dela plage de las Aguadas. Entre cette formation et.les schistes se trouvent des amas immenses, de coquilles, peignes ; bucardes , huîtres , etc. , identiques avec celles qui vivent. encore dans.la mer, mais pas une seule gryphite. | 3°. Le fort Santa-Cruz s'élève sur une roche. noire, compacte avec quelques, points brillans,. à laquelle M. Rozet donne provisoirement le nom de trapp: Roche: très-dure, mais ne faisant point feu sous le briquet et donnant dans l'acide hydrochlorique une effervescence assez vive. Elle est accompagnée de parties scoriacées.et, contient quelques veines: d’une substance blanche mame- lonnée et des traces de fer oligiste. | | Le trapp passe à une roche jaunatre qui le surmonte. sur tous les points où ils existent ensemble, et à laquelle M. Rozet donne le nom de phonolithe: Le fer oligiste est très-abondant dans cette roche, et y forme de nombreuses. veines dirigées en tous sens. Les deux roches n’offrent au- cune trace de stratification et présentent, suivant l’auteur du Mémoire , toutes les apparences d’une formation vol (217) canique. Ce terrain est développé sur une longueur de quatre lieues, depuis Oran ; jusqu’ au cap Falcon. Sur le Mezetta il semble recouvrir le terrain tertiaire à Mars el Kebir; il occupe le sommet d’une montagne qui s élève à 390 mètres au-dessus de la mer ; il descend ensuité le long des plaines et vient former la pointe sur laquelle le fort'est bâti. C’est lui qui constitue le cap Fal- con et les rochers qui l’environnent. Là il recouvre en- core le schiste; il ne contient plus de fer oligiste , mais une immense quantité de fer carbonaté sublamellaire qui s’y présente en grosses masses intimement liées à la roche. Le mamelon qui s'élève au-dessus de la pointe E; du cap est une masse de fer carbonaté ayant 200 mè- tres de long et 20 à 25 de hauteur. Cette masse est inti- mement liée à la phonolithe sur laquelle elle repose. 4°." Le long des côtes , et particulièrement dans la baïe de Mars el Kebir, on trouve par dessus toutes les roches des agglomérats de coquilles, les mêmes qui vivent en- core dans les mers actuelles changées en spath calcaire , et réunies par un ciment ferrugineux qui a beaucoup de rapport avec la brèche, | M. Rozet attache une grande importance à la présence des gryphites qu’il a trouvées dans le terrain d'Oran, et qu'il a vues également dans la partie supérieure du cal- caire grossier des environs d'Alger. Il trouve dans ce fait une preuve des motifs pour affirmer qu’on a donné dans ja classification des terrains une importance fort exagérée à la valeur des caractères tirés des restes fossiles. ( 218 _ ED ES PT PPT æ 3 AS RRERT IN s RarrorT fait à T'Académie des. Sciences sur. La | partie Anatomique du Mémoire de MN. "Del pech et Coste, intitulé De la, Formation des tr Fe Embryons (commissaires : MM. Geoffroy Saint- Hilaire, HRPÈTES Serres et Flourens); f'ottsphl Par M: Frounexs, Fpporteae 3% AMENER de UE irtré Oui : Le Mémoire de MM. Delpech et Coste se compose de deux parties, savoir : d’une série d'observations anat6+ miques sur le développement du poulet, et d’uné théorie physique sur ce développement. La commission a, done cru dévoir faire, de ces deux parties distinctes, le sujet de deux rapports séparés, dont l’un, sur la théorie phyÿ- sique, vous sera présenté par M. Ampère, et.dont l’autre, sur les observations anatomiques ;; est celui que je vais avoir lhonneur de vous lire. :: ixmarte On sait que l'étude anatomiqué .du déveldioéisets du poulet, dans l'œuf, a fixé, et de très-bonne heure, et à toutes les époques de la science, l'attention des obser- vateurs ; car Aristote, se livrait déjà -à cette étude, et depuis elle a été successivement reprise par. Fabrice d’Aquapendente, par Harvey, par Malpighi, par Haller, par Wolff, par Hunier, etc.,.et de, nos 00 par MM. Pander, Baer, Burdach, etc. : É 10 On sait aussi à combien de résultats i “or uie l'étude de ce développement , faite jour par jour, heure par heure, a conduit ces célèbres observateurs. ( 259 ) + Aünsi, et pour ne rappeler, parmi tant de.faits remar- quables, que ceux qui se lient plus directement à l’objet particulier de, notre rapport, on sait que,sportant sès observations beaucoup plus loin qu’Aristote, qui n'était remonté que jusqu'à l'apparition du point du sang qui saute, ou.du cœur, et-que Fabrice d’Aquapendente, le premier qui ait bien fait connaître.le développement du cercle veineux qui entoure le germe, Harvey découvrit, à la surface du jaune, une tache, ou cicatricule, laquelle préexisteetà l'apparition du cœur et à celle. du cercle vei- meux, et. à la fécondation même de l’œuf;1et l'on.sait enfin que , ‘dans, cette cicatricule fécondée, les travaux successifs: de Malpighi,.de. Haller, de Wolff ,etc., ont appris à distinguer deux parties, dont l’une est.le noyau sous-jacent de La cicatricule, comme l'appelle M. Pan- der, et l’autre la cicatricule même qui contient le germe, ou l’amnios; comme l’appellent Malpighi, Haller, etc. ou le blastoderme, comme l’appellent. Wolff, Pander,.etc. . C'est l'étude des modifications qu'éprouvent, dans les premiers tempsde l’incubation;et cette vésiculeetle germe qu'elle contient, étude déjà-tant de fois: reprise et par des mains: si habiles, comme mous venons de le dire, qu'ont reprise encore une. fois MM. Delpech et Coste, dans la vue surtout de déméler et.de suivre, au milieu de, ces modifications, les premiers rudimens.des deux systèmes les plus.compliqués de l'économie, c’est-à-dire.du sÿs- tème sanguin et du système nerveux. . ebv La commission, malgré tout. le prix qu'elle audohoit à répéter et à. vérifier les observations des auteurs /.et malgré tout le zèle que mettait à les reproduire, sous ses yeux l’un. d'eux, M, Coste, s’est:vue forcée d’inter- ( 220 ) rompre le cours de cette vérification par la saison froide qui ne lui a plus permis de se procurer, du moins aussi abondamment qu’il eût été nécessaire pour ce genre de recherches si difliciles et si délicates, des œufs fécondés. La commission n’a donc pu répéter qu’une partie des expériences de MM. Delpech et Coste, que celle qui concerne les premiers développemens du système ner- veux, et c’est aussi à cette partie seule qu'elle a dû bor- her son rapport. | | Tout œuf fécondé étant soumis à l’action d’un certain degré de calorique, on voit d’abord, comme chacun sait, la vésicule devenir plus dense, puis cette vésicule s'entourer decercles,ou d’arcsdecerclesconcentriques,ou dehalones, comméles nomme Haller, puis ces arcs de cercles se rappro- cher, et, en se rapprochant, former une sorte de disque opaque, ou de fausse membrane, ou de tapis, comme s’ex- priment quelques auteurs, et enfin, le centre de ce tapis, ou la vésicule elle-même, jusque-là restée transparente, deve- nir opaque à son tour, se couvrir de nuages; et c'est ici que commencent les observations de MM. Delpech et Coste touchant l’apparition des premiers rudimens du système nerveux. D’après ces observations, les nuages qui pénè- trent la vésicule, et lui font perdre une partie de sa trans- parence, sont vaguement disséminés d’abord; mais peu à peu ces nuages prennent un arrangement plus régulier ; ils se groupent de chaque côté et tout le long de l'axe de la vésicule, suivant des courbes, qui, par leur con- vexité, répondent à l’axe de la vésicule, et par leurs ex- trémités à sa circonférence. Ces courbes que MM. Det- pech et Coste voient naître du groupement même des nuages de Ja vésicule, et qu'ils n’abandonnent plus en- (#5 ) suite dans toutes leurs évolutions subséquentes, ne tardent pas à se redresser, et, après s'être redressées, à se réunir, et , ainsi redressées et réunies en deux lignes droites et longitudinales, elles forment deux masses ou cordons parallèles, lesquels sont, pour nos auteurs, les deux masses ou cordons primitifs du système nerveux cérébro- spinal. if Ces deux cordons une fois formés laissent d’abord entre eux un certain intervalle ; peu à peu cet intervalle diminue ; les cordons se rapprochent par leur dévelop- pement même , se touchent; et, parvenus à se toucher, ils se réunissent par toute leur longueur, d’où résulte une première suture médiane ou transverse, laquelle, placée sur le centre de la vésicule, y forme une troisième ligne longitudinale , médiane ou intermédiaire aux deux précédentes ; réunis par cette première suture, les deux cordons se replient d'abord en avant, et s'y réunissent de nouveau, d’où résulte leur suture antérieure. Ils se replient ensuite en arrière , et s’y réunissentencore, d'où résulte leur suture postérieure ; en sorte que, à ce mo- ment de sa formation, et toujours selon nos auteurs, l’axe cérébro-spinal offre trois sutures longitudinales et super- posées , une médiane qui s’est formée la première, une ‘antérieure qui s’est formée la seconde, une postérieure qui s’est formée la dernière, et que ces trois sutures le parta- gent en deux canaux, l’un antérieur, l’autre postérieur. La commission a vérifié plusieursde ces faits, particuliè- rement le groupementdes nuages de la vésicule en courbes plus ou moins régulières, la disposition de ces courbes sur lesdeux côtés de la vésicule, leurredressement, d’où résul- tent d’abord deux lignes droites brisées ;:leur réunion, ( 222 ) d’où résultent ensuite deux lignes droites continues, deux cordons parallèles ; et.enfin la jonction de ces deux cor- dons d'abord par une première suture qui est la médiane ou transverse des auteurs ; et puis par une seconde qui est leur.suture antérieure ; mais elle: n’a pu vérifier ce que les auteurs ont avancé touchant l'existence d’une troisième suture, et par conséquent aussi d’un double | canal dans la moelle épinière (ou du moins dans ce que lés auteurs nomment la moelle épinière), lequel résulte- rait de cette suture. Sauf donc ce dernier point que la commission n’a pu vérifier, elle pense qu’on peut regarder tous les autres faits indiqués par les auteurs comme constans ; la seule difficulté qui reste est donc de savoir si ces auteurs ne se sont point trompés.en prenant ces courbes successive- ment redressées et réunies en deux cordons parallèles L comme les élémens du système nerveux. + Plusieurs observateurs ;, en effet , et particulièrement de nos jours MM. Pander et Baër, ont indiqué la plu- _ part de ces dispositions : l’apparition des nuages de la vésicule, celle des lignes courbes , celle des deux lignes parallèles, celle de la ligne médiane; mais M.-Pander regarde, par exémple, les deux lignes droites parallèles comme les premières traces de l'embryon naïssant, et c'est ce qu'il'appelle Zes plis primitifs: Il regarde l’espace intermédiaire entre ces deux plis comme le lieu où doit se former la moelle épinière, et il appelle cet espace quille où carène avec Malpighi ; enfin, la ligne mé- diane lui paraît larmoelle épinière elle-même, et il l’ap- pelle ainsi avec plusieurs auteurs; et M. Baër prend ces deux lignes-parallèles pour ce qu'il appelle les ‘plaques ((228°) dorsales ;àk prend:là ligne médiane pour! cé. qu il re laséorde-dorsale ; etes 146%: Ainsi lés deux lighes droites pans dless que > MuBender appelle plis primitifs de l'embryon, et. M. Baër plaques dorsales, sont; pour nosauteurs, les deux cordons ou fais- ceaux :primitifs de la moelle épinière; et la ligne mé- diane que M..Pander prend-pour la première trace:mème de la moelle épinière, n’est, pour nos auteurs ; que latrace dé l'union ou suture dés deux cordons ou fais- ceaux de cette moelle déjà formés ; des eux, à cette époque: | On sent que, pour PA une manière sûre entre ces opinions divérses ; la: commission auraït eu besoin de répéter non-seulement les observations-de nos deux aûteurs ; mais encore celles des deux célèbres observa- teurs d'Allemagne , et nous avons dit que le + ne le lui a point permis. Cependant si l’on considère que MM. Delnoch à et Liste voierit maître les lignes courbes du groupement même des nuages de la vésicule, qu’ils voient ensuite ces lignes courbes se convertirèn deux lignes droites et continues ; qu’ils suiventces deux lignes on bandes droites depuis leutr'apparition sur les côtés de la vésicule ; jusqu’à leur réunion: en une ligne: médiane sur le cenire de cette vé- sicule, par une première suture médiane ou transverse ; que là ils les voient se replier d’abord en avant-et:s'y réunir de nouveau pär une seconde suture , ou lanté- rieure; puis se replier en arrière par une troisième suture, ou postérieure; que ce n'est qu'alors que les masses latérales des vertèbres, qui d’abord pa- raissaient sous ces deux bandes jusque-là étalées , com- (204) mencent, maintenant que ces deux bandes sont concen- _trées par leur double reploiement sur la ligne médiane, à paraître sur leurs côtés, à les embrasser, à les recou- vrir à leur tour, et qu'enfin , l’un de nous, M. Serres, après avoir vu comme MM. Delpech et Coste, et long- temps avant eux, les deux bandes dont il s’agit se réunir par deux sutures antérieure et postérieure , assure avoir vu s’y joindre successivement les diverses paires de nerfs, nous croyons qu'il sera difficile de ne pas partager, sur ce point, l'opinion de nos auteurs, et de ne pas admettre, avec eux, que ces lignes d’abord courbes et séparées, puis droites et continues , dont ils ont suivi toutes les évolutions d’une manière si remarquable, et auxquelles surtout, comme nous venons de le dire, M. Serres assuré avoir vu se Joindre successivement les diverses paires de nerfs, sont les premiers élémens, les premiers vestiges du système nerveux. Aussi, en nous en tenant aux ét faits que nous ve- nons de rapporter, et en faisant abstraction de toute théorie physiologique ou physique que:les auteurs aient essayé de rattacher à l’ensemble de leurs observations, et qu’il ne saurait être à propos de discuter à l’occasion d’une seule partie de leur travail, et en considérant. le jour tout nouveau que les auteurs nous paraissent avoir jeté sur ces faits si importans, pensons-nous qu'ils méri- tent les encouragemens de l’Académie, et n’hésitons-nous pas à lui proposer de les leur accorder. ( 225 ) & Norice sur Phitippe-Antoine-Christaphe Endress ; Par M. Gray. La science et l’amitié viennent de faire une perte bien sensible dans la personne du jeune botaniste qui avait été chargé par la Société Itinéraire d’ opel d'explorer la chaîne des Pyrénées. aa Né à Lustenau, près Elwangen, royaume de Wurtem- berg, le 21 septembre 1806, Endress se vouait à la phar- macie, et il joignait à beaucoup de connaissances dans cette partie un goût passionné pour la botanique. Mon digne ami, le professeur Gaudin, enténdit parler de Jui au moment où une ophthalmie obstinée l’empê- chait de mettre la dernière main à sa Flore helvé- tique, fruit de plus de trente années de travaux, Il appela Endress près de lui, et lui confia, indépen- damment de la mise au net de son manuscrit, un cer- tain nombre d'observations qui exigeaient l'emploi de Ja loupe. Endress accomplit cette double tâche à la satis- faction de M. Gaudin (1}, et, pendant les deux années qu'il passa à Nyon auprès de ce vénérable et trop mo- (1) Voyez Gaudin, Flor. hely. tome 1, page xxx, où l’auteur, après avoir payé le tribut de sa reconnaissance aux personnes qui l’ont aidé dans son travail, ajoute ces mots si flatteurs pour mon jeune ami : « Veque te silentio preterire velim, Endressi mi carissime , qui mihi nüper longa otia impendisti , fideliter schedulas meas collegish ac transcrip - sisti, meumque herbarium innumeris germanicis slirpibus, ad mea. dubia solvenda aptissimis, ditavisti. Tributum animi grati tibique deditissimi accipe, ac diu felix memorque nostri vivas. » ee xxV. — Mars 1832. | 15 (226. à | deste savant, il se fit connaître par les plus aimables qua- lités, en même temps qu'il se forma à la science par Ja pratique journalière des observations qui servent à dis- tinguer et à classer les plantes. De retour en Allemagne, Endress fit la connaissance de MM. Steudel et Hochstetter, qui, en leur qualité de directeurs de la Société Wurtemburgeoise pour les voyages à exécuter dans l'intérêt de l’histoire naturelle, avaient déjà fait explorer botaniquement les environs de Smyrne, la Sardaigne et les Alpes de Norwége. Encou- ragés par le succès de ces trois voyages et par le nombre toujours croissant des actionnaires ; MM. Steudel et Hochstetter songeaient à envoyer un naturaliste au Cau- case, un autre en Dalmatie, un troisième aux Pyrénées. Endress fut chargé de ce dernier voyage, auquel il était éminemment propre par son zèle infatigable et par ses études récentes sur la végétation alpine de la Suisse, Trois années devaient y être consacrées, pendant les- quelles Endress visiterait successivement les parties les plus intéressantes de la chaîne, y passerait toute la belle saison, et reviendrait chaque année à Essligen pour la distribution de ses récoltes. Conformément à ce plan et aux conseïls que mon ex- périence m'avait permis de donner aux directeurs de l'association, Endress arriva à Paris au printemps de 1829, et se dirigea immédiatement sur Perpignan. Il s'arrêta quelques jours à Narbonne, et y revint encore en automne pour récolter les plantes de l'île de Sainte- Lucie, du monticule de la Clape et du pech de l’Agnei. Arrivé à Perpignan, il donna d’abord toute son attention au littoral et à la plaine qui s'étend jusqu’au Boulou. LI (227 ) Plus tard, et à mesure que la saison devenait plus favo- rable, il visita les vallées du: Tech, de la Tet et de la Gly, la Font de Comps, Montlouis et la vallée alpine à laquelle le village d'Eynes donne son nom. Cette vallée n’est indiquée sur aucune carte, mais elle est célèbre pour sa végétation, et tous les botanistes qui ont été dans les Pyrénées savent qu’il faut la chercher près de Montlouis. Tel fut le résultat de ce voyage, qu’une seconde ex- ploration des mêmes lieux fut jugée nécessaire, En 1830 Endress parcourut, pour la seconde fois, une partie des mêmes vallées et des mêmes montagnes. Au printemps il visita, de plus, les basses Corbières, où il trouva réunis, près de Cascastel, dans l’espace d’une lieue carrée, pres- que tous les Cistes de la Flore française, espèces essen- tiellement espagnoles et qui ont là leur limite septen- trionale. Pendant l'été, Endress fit, de plus, un long séjour dans les montagnes du département de l'Arriége, qui se groupent autour du mont Llaurenti. Plus tard il se transporta au lac de Gaube, dans le département des Hautes-Pyrénées, et à Gavarnie, où il récolta , sur mes indications, l’#ndrosace cylindrice DC., plante qui a loñg-temps échappé à toutes les recherches, et qui semble affectée, je ne dis pas à une seule localité, mais à un seul rocher, circonstance qui, pour le dire en pas- sant, ne milite pas en faveur de l’espèce. (Je la considère, ainsi que |’ ÆAndrosace ciliata DC., comme une simple variation de l’espèce à laquelle on applique en Suisse le nom d’Ændrosace alpina, ce qui est synonyme de l'#n+ drosace pubescens DC.) En automne, Endress fit une apparition à Bayonne, et y passa quelques jours pour rassembler des algues marines sur la côte de, Biaritz, LA ( 228 ) Endress avait déjà parcouru une grande partie de la chaîne , mais il ne connaissait encore ni les | montagnes du pays Basque , si rarement visitées par les voyageurs , ni les montagnes plus riches de. Bagnères-de-Luchon ; ni cette plaine du département des Landes, si remar- quable par ses terrains d’attérissemens , les plus vastes qui existent en France, ses forêts de pin de Bordeaux (Pinus maritima Lam.) et ses dunes formidables, aux- quelles s’attache le nom glorieux de Brémontier ! Ces diverses contrées promettaient une récolte tout aussi riche que les départemens orientaux; elles avaient été réservées pour l’année 183r.' Cette année-là Endress arriva à Bayonne dans les derniers jours de mars, lorsque le Scilla Lilio-Hyacinthus, V Erythronium Dens-canis et le Daphne multiflora Grat. étaient déjà entièrement défleuris. Quatre mois furent employés à explorer dans tous les sens, et à diverses reprises, les rives sablonneuses del Adour, oùcroitleZrachynotia alternifloraDC.(1),les environs immédiats de Bayonne, et toute la plaine du pays Basque jusqu’à la Bidassoa ; les boïs, les marais; les landes et les dunes du Maransin, v compris Dax, Mimizan et la Teste ; la vallée de la Nive, jusqu’à St.-Jean-Pied-de-Port ; la forèt d’Frati ; les monts Liarhune, Ezcandray, Mondar- rain, Harza, Behorleguy, St.-Sauveur et autres, qui jus- qu'ici étaient restés à peu près vierges, au moins sous le rapport botanique. Avant heureusement terminé cette longue et pénible exploration, qui avait eu entre autres pour résultat la découverte d’une nouvelle espèce: de Geranium (mon Geranium E ndressi), Endress leva, le (1) Il ne croît que là et dans le port de Cayenne, sur l’autre rive de l'Océan atlantique ! > ( 229 ) 24 juillet, son camp de Bayonne, et se rendit, par Pau; aux Éaux-Bonnes, où le, Sum d’Aucubat (montagne de 1100 toïses). lui fournit une espèce d’Androsace : que M. Dufour regarde comme nouvelle, et à laquelle il donne le nom de hirtella. Des Eaux-Bonnes il revint à Pau et continua sa route.vers l’Orient. Il se rendait à Bagnères-de-Luchon , et il y.arriva le 20 août , après s'être successivement arrêté à Gavarnie et au mont Perdu (3-5 août), au lac de Gaube (10-12. août), au port de Cambiel (17 août) et à la vallée d’Aure. Bagnères-de-Luchon, si connu par ses eaux thermales, est une; des meilleures stations que ie botaniste puisse choisir dans les Pyrénées. La petite ville de Benasque, en Aragon, si fréquemment citée par Lapeyrouse, n’est qu'à une Journée de marche. À peu près à. la même dis- tance sont les neiges perpétuelles, les glaciers du port d'Oo et de la Maladetia, ce géant des Pyrénées. Plus près sont des montagnes moins élevées, plus remarquables cependant par leur, végétation ; la petite vallée. alpine d'Esquierry, où l’on trouve réunies un plus grand nom- bre de plantes rares que partout aïlleurs., si ce n'est peut-être daus la vallée d'Eynes ; la montagne de Me- dassoles, seule localité connue de. l Orobus. ensifolius Lap. ; le port de Benasque, dont le revers méridional.,. sous le nom de Penna blanca, produit Serratula-Boc- coni Guss., Gaya. pyrenaica Gaud., Saponaria.\ces-- pitosa DC., Arenaria tetraquetra « Gay, etc. Plus près. encore, et aux, portes même de Bagnères-de-Liuchon, se trouvent. quelques plantes que l’on peut compter au nombre des. espèces pyrénéennes les, plus rares. L'inté- rieur de la ville n’offre pas des ressources moins pré-. ( 230 ) cieuses. Là est établi M. Paul Boileau, pharmacien ins- truit, qui aime Ja botanique et qui connaît mieux que personne la végétation des montagnes voisines. Là aussi est domicilié le sieur Martre, guide fort intelligent, que j'ai formé à la dessication des plantes, qui connaît par- faitement leurs localités ; et qui a déjà été très-utile aux botanistes qui, depuis moi (depuis l’année 1823), ont _ visité les Pyrénées. Ces ressources étaient à la disposition d'Endress, et il les a employées avec un succès dont s’applaudiront tous les membres de l'association. Pendant le séjour de deux mois environ qu'il a fait à Bagnères-de-Luchon, Endress a récolté non-seulement toutes les plantes qüe je viens d'indiquer , mais encore beaucoup d’autres tout aussi précieuses. Je ne citérai que l’Æster pyrenœus Desf., cette espèce que tant de botauisties avaient inutilement cherchée sur les indications de Lapeyrouse, et qui m'é- tait échappée à moi-même. Je commençais à douter de son existence comme plante pyrénéenne , lorsqu'un échan- tion récolté à ia montagne d’Esquierty par M. Charles Monnier, et communiqué par lui, vint redresser mon opinion à cet égard. J'avais recueilli de la bouche de M. Monnier tous les renseignemens nécessaires pour arriver sûrement à la plante. Endress y est arrivé. Il a même fixé plus positivement l’indigénat de cette plante par la découverte d’une seconde localité, sur les mon- tagnes qui encaissent à lorient (Esquierry est à l’ouest) la vallée d’Astos. Grâces à lui, cent cinquante collections vont s'enrichir d’une plante que la culture seule avait fait connaître, et dont le nom spécifique était fortement suspecté d'erreur. C'aûx 2). Avant de quitter Bagnères-de-Luchon, Endress voulut faire une excursion au port d'Aulus, montagne située dans le département de l’Arriége , à trois journées de marche de Bagnères, où j'avais, en 1823, récolté plu- sieurs plantes curieuses. Mais la saison était beaucoup trop avancée (27-28 septembre) et il ne rapporta que des. échantillons imparfaits. En passant à Saint-Béat (30 septembre), ilfut pourtant assez heureux pour trouver une plaite dont il sera question ci-après, comme d'une variété fort remarquable du Bartsia spicata Ram. Toutes ces opérations terminées (15 octobre), Endress traversa la Hourquette d'Arreu, où croît le Cynoglossum peilucidum Lap., et vint cueillir à Tarbes le Ferbas- curñ mixtum Ram. Son guide fidèle le quitta à Pau, et, le 17 octobre, il était de retour à Bayonne, où l’attendait une ombellifère précieuse (Libanotis verticillata DC.) déjà arrivée à parfaite maturité. | Déjà Endress avait fait une récolte qui dépassait toutes les espérances, mais un trésor manquait encore à sa col- lection. À l'extrémité sud-ouest du département de Ja Gironde, à quelques lieues au nord de la frontière sep- tentrionale du département des Landes, est un petit port de mer adossé au bassin d’Aréachon : la Teste ést son nom. Serré de près, à l’ouest, par des dunes gigantesques, au nord par le bassin d'Arcachon dont les éaux ne sont praticables que pendant les hautes marées, enveloppé de tous les autres côtés par des landes ingrates,ce bourg mari- time n’est point vivifié par le commerce, et il n’est guère connu dans les départemens voisins que par la misère de ses habitans. La Teste est pourtant une station bota- nique très-curieuse. C’est là seulement que eroissent ( 232 ) béaucoup de plantes consignées dans la Flore de la Gi- ronde. De ce nombre est une bruyère arborescente, jus- qu'ici confondue avec l’Erica arborea , sur laquelle M. Soyer-Willemet a récemment appelé l’attention des botanistes (Observat. sur quelques Plantes de France, p: 98) en la rapportant à l'Ærica polytrichifolia de Sa- lisbury. Elle n’a point été observée ailleurs sur la côte française, et pourtant elle occupe aux environs de la Teste (dans les terrains marécageux au pied des dunes et sur la route de Bordeaux, à une demi-lieue à lorient de la ville) un espace assez considérable pour donner à la végétation de cette localité un aspect particulier. Cette plante devait piquer vivement ma curiosité, et je l'avais signalée d’une manière toute particulière à Endress. Ce fut la première qu’il chercha lors de sa première herbo- risation à la Teste {9-17 juin). Malheureusement elle . n’offrait alors aucune trace de fleurs, et des informations prises sur les lieux apprirent au voyageur qu’il ne fallait pas espérer la trouver en bon:état avant le commence- ment de novembre. Ce fait resta profondément gravé dans la mémoire d'Endress, et lorsque le cours de son voyage l’eût ramené à Bayonne, il résolut d'attendre dans cette ville le moment où il pourrait tenter avee succès l’excursion de la Teste. . Le 8 novembre, donc, Endress arriva à Bordeaux par la diligence. De là à la Teste, on compte douze mortelles lieues, au travers d'une immense plaine qui n’est point desservie par des voitures publiques ; et où le voyageur ne rencontre ni village, ni culture, ni arbres d'aucune espèce; c'est ce qu'on appelle à Bordeaux Les grandes landes ou la lande rase. Endress fit cette route à pied, ( 233 ) et il se crut bien dédommagé de ses fatigues, lorsqu'au terme de sa course, les marais de la Teste lui apparurent tout brillans de l'éclat du printemps. Effectivement, l'Erica polytrichifolia commençait à fleurir, et déjà donnait à la coftrée un air de fête (1). Endress se mit aussitôt à l'ouvrage, et, dans l’espace de deux jours (10 et 11 novembre), il récolta un nombre considérable d'’é- chantillons , comptant pouvoir charger son paquet sur un cheval de retour avec lequel il avait fait une partie de la route. Mais ce moyen de transport lui manqua inopi- nément, et c’est avec un poids de quarante livres sur le dos que, le 12 novembre, il traversa de nouveau le dé- sert des grandes landes par un temps froid et pluvieux. C'était plus que ne comportait sa constitution peu ro- buste. Harassé de fatigue , il rentre à Bordeaux, où il aurait dü se reposer. Maïs la diligence allait partir ; il y monte, et, dès le 15 novembre, il était à Paris, où ilavait accepté un logement chez moi. Endress apportait avec lui la collection à peu près complète des plantes qu’il avait récoltées dans le courant : de l’année! Beaucoup étaient inconnues de lui. Nous les comparàmes avec celles de mon herbier, nous portâmes (1) M. Chantelat, pharmacien à la Teste, m’a écrit que la plante commence à fleurir dans les premiers jours de novembre, et qu’elle se maintient en pleine fleuraison jusqu’au commencement d’avril. Au moment où je corrige la dernière épreuve de cette notice, je termine la monographie de quelques bruyères européennes, et je me propose de la publier incessamment dans ce journal. On y trouvera histoire complète de la plante dont il est ici question (que j’ai recon- nue pour être l’Erica lusitanica Rudolph. = £. polytrichifolia Salisb.), et d’une autre espèce (£. mediterranea L.) qui cst également nouvelle pour la Flore de France, et qui à été pareillentent découverte dans le département de la Gironde. ( 234 ) le scalpel et la loupe dans l’intérieur d’un grand nombre de fleurs , nous ouvrimes et feuilletämes vingt ouvrages qui pouvaient éclairer nos recherches, et je parvins à résou- dre la plupart de ses doutes. Je recueillis aussi dé sa bouche et consignai par écrit une multitude de détails plus ou moins intéressans sur les contrées par lui visi- tées, sur la date précise de ses principales herbo- risations , sur le nom, l'orthographe et l'élévation approximative des montagnes par lui explorées, sur la station des espèces que je n’avais pas moi-même obser- vées dans le sud-ouest de la France, sur l’époque de la fleuraison, la couleur des fleurs, etc. Quelques-uns de ces détails ont été reproduits dans cette notice. Douze jours s’écoulèrent dans ces occupations, fatigantes , et pourtant pleines de charmes, sans qu'aucune altération notable se manifestàt dans la santé du voyageur. Seule- ment, nous letrouvâmes constamment sérieux et réfléchi, même disposé à l’irritation, ce qui étonna beaucoup ses amis, qui connaïssaient la douceur et l’enjouement habi- tuel de son caractère. Il y avait en lui plus qu’une affec- tion morale, car, le 27 novembre, il se plaignit d’un léger embarras de tête et nous parut véritablement souffrant. Nous fimes tous nos efforts pour le retenir ; mais 1l avait arrêté son départ pour le lendemain, et il partit effectivement le 28 novembre, croyant n’avoir affaire qu'à uu commencement de rhume de cerveau. Hélas ! il ressentait les premières atteintes d'un al qui devait l’entrainer brusquement au tombeau, sans qu'il eût pu revoir ni son pays, ni une famille dont il faisait tout l’espoir. Arrivé à Strasbourg le 1°° dé- cembre , son premier soin fut d'aller voir M. Nestler, à qui il était particulièrement recommandé. M. Nestler ( 235 } fut effrayé de:son état pathologique, tant au moral qu'au physique, et, de suite, il le jugea sous l'em- pire d’uné affection grave. Envoyer le malade dans son hit et appeler le médecin, ce fut l'affaire d'un instant. Bientôticette affection prit tous les caractères d’une fièvre nerveuse, ou typhus, qui fut immédiatement attaquée par la méthode antiphlogistique. MM. Ehrmann, Schæf- fer et Ristelhuber prodiguèrent leurs soins au malade! Maïs tous les secours de l’art furent impuissans, et, le 9 décembre, le pauvre Endress expira dans les bras de M: Nestler, qui, jusqu’à ce dernier moment, avait veillé sur lui avec une sollicitude digne d’un autre résultat. Ilest mort victime de son zèle pour la botanique, car je ne saurais douter qu'il n’eût été prédisposé à cette funéste maladie par les marches forcées qu'avait né- céssitées son dernier voyage à la Teste. Il n’est plus, mais si ma voix y peut quelque chose, son nom rës- téra dans les annales de la science. Endress était doné des plus solides, des plus aimables qualités. Chéri de ses amis, aimé de ceux qu’il voyait moins familièrement, il sera vivement regretté de tous ceux qui l'ont connu. Pour moi, qui ai reçu de lui, dans le cours des cinq dernières années, tous les témoignages d’une affection profônde et d’uné confiance sans bornes, je ne pénserai jamais à lui sans attendrissement et sans reconnaissance. | Û Endress n'était point précisément né pour l’observa- tion, et il n’eüt jamais poussé bien Join ses études bota- niques. Maïs, comme collecteur, sa perte sera doulou- réüsement sentie par tous les membres de la Société qui Y'employait, particulièrement par les directeurs de cette : | ( 236 } Société, qui l’honoraient de leur. confiance et de leur affection. Tel était son zèle pour le succès de 3a:mis- sion dont il avait été chargé en 1831, tel étaitren même temps son désintéressement , qu’il a; volon- tairement renoncé aux avantages pécuniaires qui pou- vaient, qui devaient résulter pour. lui de ce troisième voyage. Les bénéfices à espérer dépendaient de la durée plus ou moins longue du voyage. Dès. le mois de sep tembre, Endress, étant à Bagnères-de-Luchon, apprend que la caisse s’épuise. On l'invite à hâter sou retour. Mais il fallait renoncer au Libanotis werticillata, dont les fruits n’atteignent leur parfaite maturité qu’à,la fin d’octobre ; renoncer surtout à l’Ærica polytrichifolia, dont les fleurs ne paraissent qu’en novembre ! Endress ne peut y consentir, et, pour ajouter à.sa collection. ce qui doit en faire le principal ornement, ce qu'il considère. comme un brevet d'honneur, il prolonge de six semaines son séjour dans le midi, au risque d’être appelé à suppléer: dé sa propre bourse à l'insuffisance bientôt constatée de Ja caisse sociale. Un zèle aussi ardent ne pouvait pas btne sans de snille résultats. Dans le cours de ses trois voyages, Endress a exploré plus de localités pyrénéennes qu'aucun des voya- geurs qui l’avaient précédé. La plupart de ces localités avaient été fréquemment soumises à des investigations artielles : jamais elles n’avaient été étudiées par un seul 5J P homme dans leur ensemble et dans leurs rapports. Parmi celles a avaient été jusqu'ici négligées et qu'Endress a. visitées à deux reprises différentes, je citerai les mon- tagnes du pays Basque. Elles sont bien moins-riches que les autres parties de la chaîne, mais’elles ontune végé- # ( 237 ) tation particulière, et c’est là seulement qu’il faut cher- cher, dans les Pyrénées, l’Æymenophyllum thunbrid- gense, le Soldanella montana, le Menziesia Dabeoci, le Geranium Endressi et le Lychnis pyrenaica. Indé- pendamment de ces faits et de beaucoup d'autres, sur lesquels Endress m'a laissé des notes précieuses, qui trouveront un jour leur emploi, Endress a rendu à la Société qui l’employait d’importans services dont la science a déjà profité, ou dont elle profitera incessam- ment. Par son fait, plus de six cents plantes pyrénéennes auront pénétré dans plus de cent collections, et fourni à un grand nombre d’observateurs des moyens de compa- raison propres à éclairer bien des doutes, bien des dis- cussions. La plupart de ces plantés sont répandues dans ioute la région pyrénéenne, les unes dans:les plaines, les autres dans les vallées, les autres à une élévation plus où moins considérablé dans les montagnes. D’autres sont particulières ou à la côte de la Méditerranée, ou à celle de l'Océan, ou au département des Landes, on aux Basses-Corbières,.ou à certaines vallées, certaines mon- tagnies de la chaînes Pour les réunir en grand nombre, il faut nécessairement 4Voir parcouru toute la chaîne et toutes les plaines adjacentes ; il faut avoir exploré plus d’une fois et en différentes saisons la même localité. Je joins ici la liste de ces plantes locales, parce que rien ne me semble plus propre à donner, si ce n'est à tous les lecteurs de cette notice, au moins à ceux qui ont déjà quelques notions sur Jà géographie botanique des Pyré- nées , une juste idée de l'incroyable activité du voyageur . qui les a récoltées et mises à la disposition du monde sa- vant, On concevra plus facilement tout ce qu'elles ont (ss) dû lui coûter de sueurs, en songeant qu’il s'était imposé la tâche de sécher la plupart d’entre etes à à cent Ou cent cinquante échantillons. Catalogue des Plantes plus où moins locales qui ont | été récoltées pur Endress dans les ntpnennte et dans des plaines adjacentes. DÉPARTEMENT DE &'AUDE, Juncus Fontanesii Gay (à Nar- bonne). Sideritis Cavanillesi ? Lag. (ibid.). Astragalus narbonensis Gouan. (ïb.). . Cachrys Morisonü AI. (ibid.). Atractylis humilis L. (à La Clape). Dianthus pungens L. (ibid.). : Arundo mauritanica Desf. (île de Ste.-Lucie). | Statice monopetala L. (ibid.). — diffusa Pourr. (ibid... Scolymus maculatus L. (ibid.). Thapsia villosa L. (à Cascastel). Cistus Ledon Lam. (ibid.). — longifolius Lam. (ibid.). — populifolius L. (ibid.). — laurifolius L. (ibid.). DÉPARTEMENT DES PYRÉNÉES- ORIENTALES. Phragmites gigantea Gay (à la Font de Salces). Koeleria calycina DC. (à Perpi- gnan ). Lamium flezuosum T'en. (ibid!) | Centaurea benedicta L. (ibid.). Rosa moschata? (ibid.). Asphodelus microcarpus Viv. (à Col- lioure). Scolymus grandiflorus Desf. (ibid.). Euphorbia biumbellata Poir. (Gol- lioure et Port-Vendres). Polycarpon peploides DC. (Col- lioure-Banyuls). Medicago pentacycla DC. (Banyuls). Teucrium fruticans L. (cap Cer- bère). Dianthus attenuatus Smith (ibid.). Cynanchum nigrum R. Brown (Arles- sur-Tech). Verbascum dentatum Lap. (entre Arles et Prats-de-Mollo). Cynoglossum Dioscoridis Vill. (Prats. de-Mollo). Orobranche pruinosa Lap. (ibid.). Hieracium cerinthoides Gon. (ibid:) — compositum Liap. (ibid.). Anthyllis erinacea L. (mont del Fau, près Custoja). Lithospermum oleæfolium Lap. (St.- à Aniol, en Catalogne). ( 289 ) Primula latifolia Lap. (mont Cani- gou). Pedicularis asparagoides Lap. (ib.). Onopordon pyrenaicum DC. (entre Jujols et Serdynia). Achillea chamæmelifolia Pourr. (ibid. ). $Sarcocapnos enneaphylla DC. (Vil- lefranche). Hieracium cerinthoides Gou. (Tran- cade d'Ambouilla). Alyssum halimifolium DC: (ibid.). Lysimachia Ephemerum X1. (Prades). Pyrola chlorantha Sw. (Font de Comps). Campanula speciosa Pourr. (ibid.). Linum alpinum Lap. (ibid.) Alyssum pyrenaicum Lap. (ibid.), Cistus crispus L. (entre Estagel et Pasiols). Trigonella hybrida Pourr. (Saint- Paul-de-Fenouilhèdes). Centaurea intybacea L. (Casas de Pena). Anthyllis cytisoides 1. (ibid.). Erodium petræum Gouan. (ibid.). Gaya pyrenaica Gaud, (mont Cam- bredases). Primula latifolia L. (Val d'Eynes). Gentiana pyrenaica L. (ibid.). Hieracium breviscapum DC. (ibid.). Senecio leucophyllus DC. (ibid.). .… Pyrethrum alpinum var. radio purpur. (ibid.). Galium cometerhizon Lap. (ibid.). Angelica scabre Petit (ibid.). Cotyledon sedoides DC. (ibid.). Potentilla fruticosa L. (ibid.)- | Cerastium pyrenaicum Gay (ibid.). Lepidium heterophyllum Benth.(1b.). Papaver pyrenaicum DC. (ibid.). Adonis pyrenaica DC. (ibid.). Delphinium montanum DC. (ibid). Sazifraga Clusii Gouan. (Val-de- Lilo). Erodium glandulosum W. (ibid.). DÉPARTEMENT DE L'ARRIÉGE. Campan. persicifol. 8 calycin. A. DC. (entre Campagna et. Rouze). Hieracium succisæfolium L. (mont Llaurenti). Doronicum austriacum Jacq. (ibid.). Angelica Razoulii Gouan. Gibid.). Arenaria purpurascens DC. (port de Paillères). Campanula speciosa Pourr. (Foix). Passerina calycina DC. (port d’Au- lus). Wallrothia tenuifolia DC. (ibid.). DÉPARTEMENT DE LA. HAUTE- GABONNE. Euphrasia spicata. £ Gay (Saint- Béat). Sazxifraga aretioides Lap. (ibid.). Cheilanthes odora Sw. (Bagaipes- de-Luchon). Lysimachia Ephemerum L. (ibid.). Biscutella cichoriifolia Lois. (ibid.). (240) Carex decipiens Gay (port de Be- nasque). Serratula Bocconi Guss. (ibid.). Gaya pyrenaica Gaud. (ibid.). Saponaria cespitosa DC. (ibid.). Arenaria tetraquetra « Gay (ibid.). Androsace ciliata DC. (Maladet- ta). Passerina nivalis Ram. (Benasque). Androsace pyrenaica Lam. (port d’Oo). Alchemilla fissa Günth. (Trou- quette de Courtch). * Pedicularis pyrenaica Gay (Esquier- ry). Hieracium cerinthoides (minus) (ib.). Centaurea nigra y radiata DC. (ib.). Aster pyrenœus Desf. (ibid... Hypericum funbriatum + Burseri DC. (ibid.). Ranunculus amplexicaulis L. (ibid.). Cochlearia pyrenaica DC. (Astos d’Oo). Aster pyrenœus Desf. (Medassoles). Orobus ensifolius Lap., (ibid.). DÉPARTEMENT DES HAUTES- PYRÉNÉES. ; C4 PA Galium cespitosum Ram. (port de Cambiel). Androsace cylindrica DC. (Gavar- nie). Anthirrin. sempervir. Lap. (entre Gèdre et Eu). h: Hyper. fimbriat. y DC. (au pont d'Espagne, près Cauterets). \! Carex decipiens Gay (lac de Gaube). Herniaria pyrenaica Gay (ibid.). Galium cespitosum Ram. (ibid.)." Verbascum mixtumRam. (à T'arbes). DÉPARTEMENT DES BASSES- PYRÉNÉES. Androsace hirtella Duf. (au Sum d’Aucubat, près les Eaux- Bonnes). Hymenophyll. thunbridgense Smith (mont d’Arain). Geranium Endressi Gay (mont Be- horleguy). Q Soldanella montana Wild. (mont Harza). | Menziesia Dabeoci DC. (ibid.). Lychnis pyrenaica Berg. (mont Harza, mont Saint-Sauveur, forêt d’Irati). Asplenium marinum L. (Biaritz). Scirpus Savii Seb. et Maur. (bid.).. Lithospermum prostratum Loïs. (ib.). Mentha tomentella Hoffm. et Link. (ibid). Scorzonera angustifolia Li. (ibid.). Daucus hispanicus DC. (ibid.). Libanotis verticillata DC. (ibid.). / Lythrum Graefferi Ten. (ibid.). Mathiola incana Brown (ibid.). Aspidium angulare W. (Bayonne). Scilla Lilio-Hyacinthus L. (ibid.) Euphorbia pubescens £ paniculata Duby. (ibid.). Ornithopus roseus Duf. (ibid.). _ Arenaria montana L. (ibid.). PR ( 241 ) Hibiscus roseus Thor. (ibid.): Hypericum hircinum 1. (ibid.). Trachynotia alterniflora DC. (bords de l’Adour, entre Bayonne et le Boucau). | Medicago striata Bast. (au Boucau). DÉPARTEMENT DES LANDES. ' Daphne mulifiora Grat. (Gaas, près Dax). Anemone pavonina Lam. (St.-Pan- delon, près Dax). Anagallis crassifolia Thor. (ibid.). Linaria juncea Desf. (ibid.). Helosciadium intermedium DC. (ib.). Hypericum linearifolium Vabl. (ib.). Linaria thymifolia DC. (dunes de l'Océan). Hieracium eriophorum St.-Am. (ib.). — prostratum DC. (ibid.). Galium arenarium Lois. (ibid.). Astragalus Bayonensis Lois. (ibid.). Dianthus gallicus Pers. (ibid.). | DÉPARTEMENT DE LA GIRONDE. Agrostiseleg. Thor. (dansle Maransin). — setacea Curt. (ibid.). . Airopsis globosa Desv. (ibid »). Avenalongifolia Thor. (ibid.). . Juncüs'hetérophyllus Duf. (ibid.). Potamogeton variifolium Thor. (ib.). : Quercus fastigiata Lam. (ibid.). Scirpus pungens Vahl. (La Teste). Carex trinervis Deg]. (ibid.). Triglochin Barrelieri Lois. (ibid.). Erica lusitanica Rudolph. (ibid.) Lychnis corsica Lois. (ibid.). Cochledria anglica L. (ibid.). Parmi les plantes que. je viens d’énumérer, il en est qui offrent plus que l'intérêt de la rareté. Trois d’entre elles (Æspidium angulare W. Lamium flexuosum Ten. et E uphrasia spicata $ Gay) sont nouvelles pour la Flore de France et seront distribuées aux actionnaires. Trois (Juncus Fontanesii Gay, Soldanélla montana W. et Sideritis Cavanillesii ? Lag.) sont également nouvelles pour la France, maïs Endress n’a rapporté de chacune qu'un ou deux échantillons, parce qu'il les confondaitavec des espèces communes, et qu'il voulait seulement satis- faire à ma recommandation de tout récolter, même ce qui lui paraîtrait le moins intéressant. Ces trois espèces sont déposées dans ma collection. Les échantillons que 16 : XXV. ( 242 ) j'en possède serviront, aumoins, à prouverlédroitqu’elles ont à figurer dans la Flore de France. Trois autres plantes (T rifolium Endréssi, Geranium Endressi si Cerastium pyrenaicum) m'ont paru entièrement inédites, et je les décrirai à la suite de cette notice. Je parle ici des décou- vertes qui appartiennent exclusivement à feu Endress. Mais j'ai moi-même trouvé aux Pyrénées, péñdant les trois noïs de séjour que jy ai fait en 1823, ou reçu de divers correspondans qui ont visité ces montagnes, plu- sieurs aütres plantes que j'ai lieu-de croire tout-à-fait nouvelles pour la science, et je saisirai l’occasion qui:se présente de les faire connaître;au moins succinétemient: En jetant ainsi quelques fleurs pyrénéennes , 11 rien que des fleurs pyrénéennes, sûr la tombe du pauvre Endress, je crois honorer sa mémoire de la manière la plus. con- forme à ses goûts, à ses travaux, aux services qu'il a rendus à la science. Les fleurs furent son idole, elles lui ont coûté la vie; qu'elles servent à perpétuer son nom dans le souvénir des amis de la science! (La suité à un prothain numéro.) £ Ménome sur les Organes aérifères des Végétaux, el, sur l'usage de l'air que COUERRAER ces. oTr- ganes ; FREE F A | Par M. Durrocer, Membre de l'Institut, (Lu à l’Académie des Séiéncès le 11 juillet 1831.) - La plupart des physiologistes ont considéré les feuilles comme des sortes de racines aériennes destinées à puiser | (28) dans l’atmosphère l’eau et les autres principes qui contri- buent à la nutrition du végétal. La face inférieure de la feuille, moins colorée que la face supérieure, a paru, d’a- près les expériences de Bonnet, être spécialement destinée à l'absorption des émanations aqueuses qui s'élèvent du sol vers lequel elle est dirigée. D'un autre côté on a re- ‘conmû que c’est dans les feuilles que s’opère l'élaboration de la sève qui rend ce fluide propre à opérer la nutrition du végétal. En conséquence, plusieurs physiologistes “ont considéré les feuilles comme les poumons des plantes. Cétte opinion a été reproduite récemment par M. Ad. Brongniart , dont les belles recherches anatomiques sur la structure des feuilles ont prouvé que ces organes con- tiennent une grande quantité de cavités. aérifères situées | spécialement à la face inférieure de la feuille, et qui communiquent avec l'air extérieur par les ouvertures des stomates. Toutefois il n’a point expérimentalement prouvé que cét air intérieur eût un usage physiologique. Avant que M. Ad. Brongniart eût publié ses recher- ‘ches microscopiques sur la structure des feuilles, j'avais vu comme lui que la face inférieure de ces organes est spécialement occupée par des cavités aérifères ; mais jé- tais arrivé à cette découverte par une autre voie : j'avais observé que certaines feuilles, et spécialement celles des légumineuses, perdaient assez promptement la teinte blanchâtre de leur face inférieure lorsqu'elles étaient plongées dans l’eau. Je soupçonnai que cela provenait de l’imbibition dé la feuille dont les petites cavités aéri- fères étaient envahies par l’eau. Ce soupçon fut confirmé par l'expérience suivante : J'ai mis une feuille de ha- vicot dans un vase de verre rempli d’eau, dans laquelle ; - | (244 ) la feuille était complètement submergée; ét j'ai placé ce vase sous le récipient de la ‘pompe pneumatique. À me- sure que le vides’opérait, je voyais les bulles d’air sortir de la feuille et spécialement de tous les points de sa face inférieure. Au bout d’une demi-heure jé rendis l’air au récipient, et je vis qu'à l'instant même que l'air, fut rendu, la face inférieure de la feuille perdit.sa teinte blanchâtre qu’elle avait conservée jusqu'alors. Je retirai la feuille de l’eau , et je vis qu’effectivement la face in- férieure était devenue aussi verte que la face supérieure. Il n’y avait plus aucune différence de coloration entre ces deux faces opposées. Ce fait me prouva que la cou- leur blanchâtre que possédait la face inférieure.de la feuille avant l'expérience, provenait de l'air qui était contenu. dans son tissu, Le vide dela pompe pneuma- tique avait déterminé la sortie d’une partie.de.cet air qui s'était dilaté , et qui avait continué de remplir les cavités qu'il occupait; mais, au moment où la compression de l'air avait été rendue, l'air intérieur de la feuille, ayant perdu sou élat de dilatation , ne pouvait plus remplir les cavités. qu'il occupait ;: il s’en était retiré, et.sa place : avait été occupée par l'eau..La diaphanéité de ce liquide faisait alors apercevoir sans obstacle la couleur verte du parenchyme de la feuille, couleur qui auparavant était ’altérée par le défaut de diaphanéité des organes super- ficiels qui étaient remplis d'air. Il résulte de cette obser- vation que sous l’épiderme de la face inférieure de la feuille il existe une grande quantité'decavités remplies d'air, et que c'est à cette cause qu'est due la couleur blanchâtre du dessous de la feuille. Les feuilles de tous les végétaux soumises à la même expérience donnent le ( 245 ) même résultat. Ainsi il est démontré que toutes les feuilles ont un réservoir d’air sous l’épiderme de leur face inférieure. Cet air est contenu dans des cavités qui communiquent toutes les unes avec les autres, excepté cependant celles « qui sont de chaque côté des grosses ner- vures. On peut s'assurer de ce fait en faisant tremper dans l’eau, pendant quelques heures, des feuilles de haricot (phaseolus vulgaris) ou des feuilles de fève, (vicia faba); Veau s’introduit peu à peu dans les cavités qu'occupe l’air, et le remplace à la face inférieure de la feuille: Certaines causes locales, telles, par exemple, qu’une blessure de l’épiderme , rendent cette introduc- tion de l’eau plus facile dans certains endroits que dans certains autres ; car on voit, par exemple , l'intervalle de deux nervures entièrement envahi par l’eau, et de- venu d’une couleur verte foncée, tandis que les espaces compris entre les autres nervures ont conservé leur cou- leur blanchâtre, et par conséquent leur air. Cette obser- vation prouve que les grosses nervures, qui sont sail- lantes à la face inférieure de la feuille, mettent obstacle à la communication des cavités aérifères d’un côté à l'autre ; elle prouve en même temps que les cavités aé- rifères qui ne sont point séparées par ces grosses ner- vures communiquent librement entre elles. Cette prompte imbibition spontanée des cavités aérifères des feuilles que l’on submerge n’a lieu ‘que chez certaines plantes, et spécialement chez les légumineuses. Les feuilles du plus grand nombre des végétaux résistent fort long-temps à cette imbibition; et conservent, plon- gées dans l’eau, l'air qui remplit leurs cavités aérifères : il est même des feuilles que l’action de la pompe pneu- (dé mätique jointe à la submersion ne dépouille qu'avec une extrême difficulté de l'air contenu dans leurs cavités aérifères, Telles sont, par exemple, les feuilles du CAe- nopodium album. Cette différence de la force avec la- quelle les feuilles retiennent l'air contenu dans leurs cavités aérifères , provient de la différence de la capilla- rité de ces cavités; plus elles sont capillaires, plus elles retiennent avec force l’air qu’elles contiennent. La face supérieure des feuilles offre quelquefois des portions de son étendue qui ont une teinte blanchâtre. Ainsi, par exemple , les feuilles du trèfle (trifolium pratense } offrent à leur face supérieure une tache blanchâtre qui a la forme d'un fer de flèche. Cette tache disparaît par l'effet de la submersion de la feuille dans levide, ce qui prouve qu'elle est formée par des cavités aérifères. Il en est de même des taches blanches que présente la face supérieure des feuilles de la pulmonaire ( pulmonaria officinalis) ; il en est de même des panachures des feuilles, et en général de toutes les parties blanches qu'elles présentent. Toutes ces parties doivent leur co- loration en blanc à l'air contenu dans les cavités sub- jacentes à l'épiderme. Aïnsi, quoique ce soit spéciale- ment à la face inférieure de la feuille qu’existent les cavités aérifères, cependant il s’en trouve aussi quelque- fois à la face supérieure. Chez beaucoup de Graminées c'est cette face supérieure qui seule possède les.cavités aérifères ; aussi est-ce elle qui offre la teinte blanchâtre qui est l'apanage de la face inférieure chez les autres plantes. J'ai fait voir, dans un ‘autre travail (x), que (r) Recherches anat. et phys. sur la structure interne des ehimaux et des bd avis OO cette face inférieure de la feuille de certaines graminées se dirige vers la terre au moyen de la torsion du limbe de la feuille, en sorte que chez ces plantes c’est la face inférieure de la feuille qui régarde le ciel. Ce fait prouve que c’est toujours la face de la feuille qui possède les ca- vités aérifères qui se dirige vers la terre. La câuse de ce phénomène est à découvrir. Les pétales des fleurs ont, comme les feuilles, leur face inférieure occupée par des cavités aérifères, et c'est de là que provient l’inféfiorité de la coloration de cette face quand on la compare à celle de la face supérieure. En effet, lorsqu'on met dans le vide des pétales plongés dans l’eau, on voit disparaître l’infério- rité de la coloration de leur face inférieure. Ces expé- riences m'ont en outre appris un fait assez singulier, c'est que toutes les fleurs de couleur blanche ne doivent cette coloration, ou plutôt cet aspect, qu'à l'air qui remplit la plus grande partie des cellules de leur paren- chyme. Ainsi, des pétales de lys, par exemple, étant mis dans le vide plongés dans l’eau, perdent leur air intérieur qui.est remplacé par l’eau , et ils deviennent entièrement transparens ; ils ont perdu leur couleur blanche , qu’ils ne devaient qu’à l’air contenu dans leurs cellules. La mème expérience réussit plus ou moins fa- cilement avec toutes les flears de couleur blanche. Le fait de l’envahissement des cavités aérifères par l'eau dans laquelle les feuilles sont plongées , prouve, contre l’assertion. de M. Amici, que l’eau n’occasioune point l'ocelusion des stomates (1), car c’est bien certai- e QG) Observations. microscopiques sur Ares. espèces. de] Plantes (Ann, des Se. natur., tome 11). ( 248 ) nement par leur ouverture que l’eau s’introduit dans les cavités aérifères. Il est également bien évident que c’est par les ouvertures des stomates que l'air contenu dans ces cavités aérifères sort, lorsqu'on soumet la feuille submergée à l’action de la pompe pneumatique ; car c’est spécialement à la face inférieure de la feuille, c’est-à- dire à la face qui contient le plus de stomates , que s’o- père la sortie des petites bulles d’air. Ces observations confirment donc pleinement l'assertion, de M. Amici, qui assure avoir vu que les stomates ont des ouvertures : percées à jour, et qui établissent la communication de l'air extérieur avec de petites cavités qui, dans l’état na- turel, sont privées de liquides et constamment remplies d'air. Les observations récentes de M. Ad. Brongniart ont à cet égard confirmé les assertions de M. Amici. Les feuilles sont fréquemment munies de poils. Lors- qu'ils existent, ils sont toujours beaucoup plus nom- breux à la face inférieure de la feuille qu’à sa face su- périeure. Ces poils sont tous remplis d’air; c’est ce qui leur donne là couleur blanchätre qu'ils possèdent. Ils perdent cette couleur blanche, et deviennent transparens par l'effet du vide joint à la submersion dans l'eau, ainsi que je l'ai expérimenté sur les feuilles du Ferbascum phlomoides , qui ont des poils si nombreux et si longs. Ainsi les poils sont des appendices des cavités aérifères. des feuilles. Ceux qui sont situés sur les tiges sont des appendices des cavités aérifères de l'écorce. ? Les cavités aérifères de la feuille correspondent direc- tement avec des canaux aérifères situés dans le pétiole.. C'est ce qui m'a été démontré par les expériences sui- vantes : Je pris une feuille de Nymphea lutea , et je la (249) plongeai dans un vase de verre rempli d’eau en laissant l'extrémité coupée du pétiole hors de l’eau , ensuite je mis ce vase sous le récipient de la pompe pneumatique , et je fis le vide. Je ne vis point d’air sortir des parties submergées de la feuille. Lorsqu'un quart d’heure après je rendis l'air à cette dernière, elle continua de conserver la couleur d’un vert blanchâtre de sa face inférieure ; ce qui me prouva qu'elle possédait encore l’air qui , dans l'état naturel, remplit ses cavités aérifères. Je recom- mençai cette expérience avec la même feuille , en ayant soin de submerger avec son limbe son pétiole tout entier. Dès que je commençai à faire le vide, je vis des bulles d’air nombreuses s'échapper de l'extrémité coupée du pétiole. Il n’en sortit point du limbe de la feuille. Le vide ayant été conservé pendant quelques minutes , Je rendis l'air au récipient , et dans le moment même je vis la couleur vert blanchâtre du dessous de la feuille se changer en vert foncé. Ce changement commença à l'in- sertion du pétiole, et s’étendit de là rapidement vers les bords de la feuille. Il était de la plus grande évidence que cet effet était dû à une injection d’eau qui, intro- duite par l'extrémité coupée du pétiole, pénétrait succes- sivement et avec rapidité dans toutes les cavités aérifères de la feuille où elle remplaçait l'air qui avait été sous- trait. Lorsque l'extrémité coupée du pétiole était hors de l’eau, comme dans la première expérience, l’action de la pompe pneumatique soutirait. l'air contenu dans la feuille par les canaux ouverts de cette extrémité coupée, et lorsque l'air était rendu au récipient , cet air retour- nait par les mêmes canaux dans les cavités aérifères du limbe de la ‘feuille, laquelle conservait ainsi la couleur \ ( 250 ) blanchâtre de sa face inférieure. Il n'en était pas ainsi lorsque l'extrémité coupée du pétiole était plongée dans l’eau avec le limbe de la feuille. Alors l'air qui sortait par l'extrémité coupée du pétiole submergé n'y pouvait plus rentrer; c'était l’eau qui était injectée à sa place dans les cavités aérifères de la feuille par la pression at- mosphérique lorsqu'elle était rendue. Il faut , pour que cette expérience réussisse, que l’épiderme de la feuille soit parfaitement intact ; car s’il possédait la moindre déchirure , l'air sortirait par cette voie des cavités aéri- fères de la feuille, et l’eau s’y introduirait subséquem- ment lorsque la pression atmosphérique serait rendue. Cette expérience , qui réussit de même avec les feuilles du Nymphea alba, prouve que l’épiderme des feuilles de ces plantes est très-difficilement perméable : il ne laisse point échapper l'air contenu dans ce tissu de la feuille , et il résiste à l'introduction de l’eau. Je recherchai si les feuilles des plantes qui ne sont point aquatiques me présenteraient un semblable phé- nomène. Je m’adressai spécialement pour cette recherche aux feuilles qui possèdent un épiderme épais et solide , telles que les feuilles du houx (i/ex aquifolium), du laurier cerise (prunus laurocerasus), du lierre , etc. Je’ n’observai rien de semblable au phénomène d'introduc- tion de l’eau par le pétiole que le Nymphea-m'avait montré. Dans toutes ces feuilles l'air soustrait par la pompe pneumatique sort par les stomates de la feuille avec facilité, et l’eau s’introduit par les mèmes voies dans les cavités aérifères: En poursuivant ces essais, J'ai trouvé enfin un arbuste dont les feuilles difficilement perméables à l'air et à l’eau offrent exactement le même ( 252 ) phénomène que celui que vient de nous offrir la feuille du, Nymphea. Cet arbuste est le, Camelia, qui nous donne cette charmante fleur eonnue de tout le monde. La feuille du Camelia étant plongée dans l'eau , et son pétiole submergé, l’action de la pompe pneumatique fait sortir l'air qu’elle contient par l’extrémité coupée du pétiole seulement; on voit cet air se dégager en pe- tites bulles au travers de l’eau. Lorsqu’ensuite on rend la pression atmosphérique, celle-ci fait entrer par le pé: tiole l’eau qui s’introduit dans les cavités aérifères de la feuille, où elle remplace l'air soustrait. La face infé- rieure de la feuille perd alors sa couleur blanchâtre dans sa partie qui est envahie par l’eau, c’est-à-dire, seulement dans sa moitié voisine du pétiole; l’autre moitié, ou à peu près, conserve son air et sa couleur blanchâtre. Si dans cette expérience on laisse émerger l'extrémité cou- pée du pétiole, le limbe de da feuille étant submergé, le retour de la pression atmosphérique ne fait point péné- trer d’eau dans les cavités aérifères de la feuille dont la face inférieure conserve sa couleur blanchätre. C’est exactement le même phénomène que celui que nous ve- nons d'observer avec la feuille du Nymphea. Cette ex-. périence , qui ne peut réussir qu'avec les feuilles dont. l'épiderme est difficilement perméable, prouve ce fait très-important pour la physiologie végétale, que Les ca- vilés aérifères des feuilles sont en communication directe et facile avec des canaux aérifères situés dans. le pétiole. Ces canaux sont faciles à déterminer chez la feuille du Nymphea ; ee sont ceux dont on voit les ou- vertures à l'œil nu:sur la coupe transversale du pétiole. Ils n'offrent aucune cloison dans leur intérieur; en sorte: (252: ) qu’en prenant un de ces pétioles duquel’on a enlevé le limbe de la feuille, on peut souffler ‘par une des extré- mités et faire sortir l'air par l’autre extrémité que l’on tient plongée dans l’eau , pour apercevoir la’ sortie de l'air. Chez le Camelia il n’est pas aussi facile de déter- miner quels'sont les canaux aérifères du pétiole. Cepen- dant il me paraît à peu près certain que ces canaux aéri- fères du pétiole sont les gros tubes qui sont connus sous les noms de tubes poreux ou ponctués et de fausses tra- chées.. Peut-être les trachées elles-mêmes sont-elles ici les canaux que parcourt l'air. Quoi qu’il en soit, il ré- sulte de ces expériences que l’air contenu en assez grande abondance dans les feuilles, peut être transmis et distri- bué dans la tige de la plante par le moven de canaux aérifères. Aussi trouve-t-on de l’air dans toutes les par- ties des planies et même dans les racines. Chez les plantes aquatiques on trouve cet air intérieur bien plus abondant que chez les plantes non aquatiques. J'ai soumis à l’ana- lyse l'air qui existe dans les diverses parties du Vym- phea lutea. J'ai trouvé que l'air contenu dans les feuilles était composé de dix-huit parties d’oxigène et de quatre- vingt deux parties d'azote. La tige rampaute et submer- gée de cette plante m'a fourni de l’air composé de seize parties d’oxigène et de quatre-vingt-quatre parties d’a- zote. Enfin, l'air extrait des racines de la même plante m'a donné huit parties d’oxigène et quatre-vingt-douze parties d'azote. Cet air était extrait des parties végétales au moyen de la pompe pneumatique; et en les tenant sous une cloche remplie d’eau dépouillée d’air. Je me suis servi pour l’analyser de l’eudiomètre à phosphore; lequel me donnait pour l'air atmosphérique dépouillé (‘256 ) d'acide carbonique , vingt - une parties d’oxigène et soixante-dix-neuf parties d'azote en volume.Les obser- vations de M. Théodore de Saussure lui ont fait voir, comme à moi, que l'air extrait des végétaux par le moyen de la pompe pneumatique, possède toujours une quantité d’oxigène inférieure à celle que contient l'air atmosphé- rique: Cet air paraît donc avoir livré une partie de son oxigène à l’absorption du végétal dans les organes aéri- fèrés duquel il a été introduit. Il est même se te | dans les analyses rapportées plus haut, que c’est dans les feuilles que se trouve l'air le moins altéré, et que ce gaz deviént plus. pauvre en oxigène dans la tige, et. plus ‘pauvre encore dans les racines, ce qui semblerait prouver que cet air est-puisé dans l'atmosphère par les feuilles, et transmis par-elles, au moyen des canaux aérifères, à la tige et aux racinés. La plante aurait ainsi üne respiration analogue à celle des insectes, chez lesquels l’air élastique estporté par des canaux spéciaux dans toutes:les parties. Au reste, le mécanisme de cette fonction de respiration est encore imparfaitement. connu chez les végétaux. On sait. qu’ils absorbent de l'oxigène atmosphérique dans l'obscurité, ;et qu'au contraire ils exhalent de l’oxigène sous l'influence de la lumière. La cause de la liaison de ces phénomènes d'absorption et d'exhalation d’oxigène avec l'absence ou la présence de la lumière, est trop obscure pour qu'il nous soit possible d’établir encore quelque chose de positif-sur le mode de respiration des végétaux. Toutefois nous pouvons établir ici un fait im- portant sur l'expérience. Ce fait est celui-ci : Que l'air atmosphérique contenu dans les cavités aérifères des végétaux est indispensablement nécessaire pour l'exer- (254) | cice de leurs actions vitales. Ce fait établira une simili- tude évidente entre la respiration des végétaux et celle dés animaux, tout en laissant subsister des doutes sûr le mode de cette respiration et sur la nature des phéno- mènes particuliers qui l'accompagne chez les. végé- taux. > | | R Je mis dans le vide de la machine pneumatique une sensitive plantée dans un pot. À peine le vide fut:i} fait que les folioles:se fermèrent à demi. Les pétioles se dres- sèrent vers le ciel, et la plante démeura dans cet état sans diriger ses feuilles vers la lumière. Au bout de deux heures je retirai la sensitive de dessous le récipient: Ayant frappé vivement les feuilles avec le doigt, les folioles à demi ployées achevèrent de se ployer,; mais les pétioles demeurèrent immobiles dans lérir rectitude. Jé remis la plante à l'air libre. Les foliolés ne tardèrent pas à se dé- ployer complètement, et, en moins d’une heure; la plante avait repris toute la faculté de se mouvoir, tant sous l’in- _ fluénce des chocs que sous l'influence de la lumière. Le lendemain la sensitive paraissant n’avoir souffert én au- cune manière de éette expérience , je la remis dans le vide, et je l’y laissai pendant dix-huit heures : ‘elle y passa une nuit, et nè manifesta, par aucun motivément, qu’elle fût affectée lé soir par l'absence de la lumière, ni le matin par son retour. Les pétioles de ses feuilles restèrent constamment immobiles dans leur état de re- dregsement, et ses folioles restèrent toujours à demi déployées. Lorsque je retirai la sensitive du récipient, je trouvai qu’elle avait complètément perdu la faculté de se mouvoir ; les chocs les plus vifs ne produisaient ni l'a- baissement de ses pétioles, ni la plicature de ses folioles. (255: ) Replacée à l'air libre, elle reprit peu à peu son excita- bilité. | Dans cette expérience, l'air, qui dans l’état naturel ‘remplit toutes les cavités aérifères des feuilles et de la tige, avait été soutiré par la pompe pneumatique. Dès ce _ moment tous les moüvemens dont l'exercice est lié chez la sensitive à l’excitabilité de cette plante, se trouvèrent abolis. I n'y eut plus ni sommeil, ni réveil, ni directiow des feuilles vers la lumière; il n’y eut plus de mouvemens de plicature des feuilles sous l'influence des excitans. Toutes.ces actions vitales sont donc nécessairement liées, pour leur exercice, à l'existence de Pair atmosphérique dans les cavités aérifèrés de la plante. La privation de cet air constitue donc cette plante dans un véritable état d'asphyxie. On pourrait peut-être penser que, dans cette circonstance, il. y à déchirement des organes intérieurs de la plante par l'expansion de l'air qu’ils contiennent, et qué c'est à éette cause de désorgarisation qu'il faut attribuer l'abolition des-:mouvemeéns. Mais cette idée ne peut se soutenir, puisqu'on voit la sensitive remise à l’air libre récupérer promptement son excitabilité et:ses mou- ” vemens. Il est évident qu’ellé ne doit le retour de cés phénomènes vitaux qu’au retour de l'air atmosphérique dans ses organes aérifères. Cette expérience a été faite sur une sensitive élevée à J'air libre pendant la chaleur de la belle saison. J'ai. éprouvé que les sensitives élevées dans une serre chaude sont.peu propres aux expériences. Lorsqu'on les tire de l'air chaud. et humide dans lequel:elles ont été élevées , elles perdent la plus grande partie de leuréxcitabilité. L'influence très-remarquable qu'exerce, sur le sommeil / ( 256 } et le réveil des plantes, l'air atmosphérique contenu dans les organes aérifères de ces plantes, m'a été démontrée par un grand nombre d'expériences sur des végétaux indigènes. Voici quelques-unes de ces expériences. Les feuilles du haricot ont, comme on sait, un som- meil et un réveil très-marqués ; elles ont en outre une nutation très-remarquable. Je voulais expérimenter quels seraient sur ces phénomènes les effets de la soustraction de l'air intérieur de ces feuilles. Je pris trois feuilles de haricot que je nommerai À, B, C. La feuille À fut sub- mergée et mise pendant un quart d'heure dans le vide : en lui rendant l'air, les cavités aérifères furent entière- ment remplies d’eau. La feuille B resta aussi pendant un quart d’heure dans le vide, mais sans submersion. La feuille C demeura dans l’état naturel. Je mis ces trois feuilles tremper par leur pétiole dans des vases remplis d’eau, que je plaçai dans un lieu bien éclairé par la seule lumière diffase. Lorsque le soir arriva, la feuille À pré- senta la première le phénomène de l’abaissement de ses. folioles ou du sommeil ; la feuille B présenta plus tard ce phénomène, lequel arriva encore plus tard chez la feuille C. Le lendemain, la feuille C présenta la première le phénomènedu redressement de ses folioles ou du réveil. La feuille B se réveilla plus tard, et enfin la feuille À se réveilla la dernière ; maïs le réveil de ces deux dernières feuilles fut incomplet; leurs folioles restèrent pendant toute la journée dans un état de demi-sommeil, et elles ne firent aucun mouvement de nutation pour se diriger vers la lumière. La feuille C, au contraire, non-seulement redressa complètement ses folioles, ce qui constitue l’acte de leur réveil, mais elle inclina leur face supérieure vers (257) la fenêtre de laquelle venait la lumière, ce qui constitue l'acte de leur nutation. Le soir de ce second jour la feuille À,commença encore la première à présenter le phénomène du sommeil ; elle fut suivie par la feuille B et enfin par la feuille C. Celle-ci cessa en même temps de tenir la face supérieure de ses folioles inclinée vers la fenêtre ; la nutation cessa d'avoir lieu pendant la nuit, et les folioles reprirent leur position naturelle. Le troi- sième jour la feuille A ne présenta point le phénomène du réveil; elle commença à se faner. La feuille B se ré- veilla un peu, mais elle était languissante. La feuille C, parfaitement vivante, exécutait ses fonctions comme à l'ordinaire. Le quatrième jour la feuille À était morte; la feuille B commença à se faner et fut morte le bd ni La feuille C continua Jong-temps à vivre. | Ces expériences nous font voir que le sommeil et le réveil des feuilles, et que leur nutation, dépendent de Vair, que contiennent, leurs organes aérifères ;.et sont même, en, rapport, avec, la quantité de cet air. La feuille À, dont les organes aérifères avaient (été vidés d’air et remplis d’eau en grande partie, fut plus hâtive pour le sommeil et plus tardive pour le réveil que ne le. fut. la feuille B, dont des, organes aérifères vidés d'air étaient cependant restés) accessibles ; à! son, retour. Ces deux fenilles ne. présentèrent. point de nutation, comme Ja feuille. GC, qui avait conservé tout | air que contenaient naturellement sès cavités aérifères ; et qui, P ar cette raison: était en -otitre plus tardive pour le sommeil et plus hâtive pour le, réveil que ne l’étaient les deux feuilles A;et.B. Ainsi le sommeil des végétaux est d’au- tant plus! prolongé qu'il. y.a moins d’air dans leurs or- XXV. 17 ( 258 ) ganes aérifères.. Ceci est très-probablement une des causes qui font varier les heures du sommeil et du réveil des plantes. Nous remarquons en outre dans ces expé- riences que le réveil est plus altéré que le sommeil par la diminution dé Pair intérieur des plantes: : Lorsque cette diminution de l'air intérieur est considérable, le sommeil est tout aussi profouid EE eN Pétat rhin _ maïs le réveil est incompleL. | 3 J'ai recherché! quel était l'effet du vide de k ‘pompe paeumatique sur les fléurs des végétaux qui présentent les phénomènes alternatifs du sommeil ét-du réveil. J'ai vu constamment que lorsqu'on met: dans le vide une fleur dans l’état de sommeil ou dans l’état de réveil, elle conserve invariablement celui de ces denx états qu'elle possède au moment où'elle ést mise dans lé vide. En vain alors une fleur dans l’état dé sommeil est exposée à la lumière et même aux rayons solaires, elle ne quitte point cet état; en vain alors arrivé l'obscurité de la nuit, elle ne détermine point le somméil d’une fleur qui a été placée dans le vide pendant son état de réveil. Il demeure done bien établi par l’expérience que le vide de la pompe pnéumatique, en soutirant l'air que possèdent les plantes dans leurs cavités aérifères ; leur enlève complètement la facuhé de mouvoir leurs organes foliacés ou floraux pour affecter les positions alternatives qui constituent le sommeil et le réveil. Nousavons ‘vu que cette même privation d’air enlève la faculté de se mouvoir sous l’in- fluence des exeitans aux plates ‘télles que la sensitive, qui possèdent cette faculté. Eu ôtanit l'air atmosphérique aux plantestôn abolit donc leur excitabilité ou la facuhté qu’elles possèdent à divers degrés de ressentir l'influënce : ( 299 ) des causes excitantes extérieures et de se mouvoir par süité de cetté inflüénce. | Il résulte de‘ées éxpériences que, dans toutes les par- ties des végétaux, il existe des organes aérifères remplis d’un gaz composé d’oxigène et d'azote dans des propor- tions variables, mais dans lequel l’oxigène est toujours en moïndré proportion que dans l'air atmosphérique. Ce gaz n’est évidemment que de l’air atmosphérique altéré par. la respiration de la plante. Ces expériences prouvent en outre que cet air intérieur est indispensablement né- cessaire pour l'exercice des mouvemens alternatifs qui constituént le sommeil et le réveil, et, en général, pour . l'existence de la faculté plus où moins développée qu'ont les plantes de ressentir l'influence des causes excitantes du dehors et d'exécuter des motvemens par suite dé cette influencé. Sous ce point de vue, l’action dé l'oxi- gène sur les parties intérieures des plantés parait tout- à-fait semblable à l’action de l’oxigène sut les parties intimes des animaux: Chez les plantes, comme chez lés animaux, la privation de cet éxigène intérieur déterminé Fabolition des actions vitales, c’est-à-dire une véritable NA RO ( 260 ) Exrrarr d'un Mémoire sur les progrès de l’Ossifi- cation dans le Sternum des Oiseaux ;: : \ Par M. le baron Guvienr. , (Lu à l’Académie des Sciences, séance du 2 janvier 1832.) ..M.Lherminier, médecin à la Guadeloupe et habilenatu- raliste,adécrit,dansun ouvrage qui laisse très-peu àdésirer, _ lesformes que présentelesternumdes oiseaux àl’étatadulie dans toutes les famillesetdanstun grand nombre degenres. Tndépendamment des variétés générales de formes ét de proportions qui se remarquent dans.cette pièce du sque- lette, il y en a de très-notables dans la manière dont.le bord postérieur est échancré. ou percé de divers trous: Ces variétés. sont même telles que M.de Blainville a eu l’idée de les employer à la classification. Les espèces qui volent: beaucoup et. puissammerit ont presque toujours ce bord entier et sans trous. ni échancrires; tels sont les;aigles, les martinets et les colibris, qui se tiennent en quelque sorte suspendus à volonté dans l’air. Les:vides paraissent se multiplier à mesure que les espèces font moins d'usage de leurs aïles. Les faucons et d’autres oi- seaux diurnes n’y ont qu'un trou. Il n’y a qu’une échan- crure médiocre de chaque côté dans les engoulevents, les huppes, les corbeaux et plusieurs oiseaux aquatiques. Il n’y en à qu'une, mais profonde, dans les poules d’eau, les râles, et encore plus profonde dans les tinamous. On en voit deux médiocres dans les touracos, les pics, les toucans , les couroucous , les rolliers, les guépiers , les ( 26r ) mattins - pêcheurs , les chouettes , les vanneaux, les mouettes ; deux très-profondes dans les poules et toutes les gallinacées. Les pigeons en ont deux, dont l’interne est petite et se change quelquefois en un trou. C’est aussi en un trou que se change, par la réunion des angles postérieurs, l’échancrure unique des canards et de plu- sieurs autres oiseaux. d'eau dont quelques-uns cepen- dant, tels que les pingoins, volent encore moins que les. poules ; ce qui montre combien il est difficile d'établir _des règles générales. On doit même reconnaître que des oiseaux qui ne.volent pas du tout, tels que l’autruche et le casoar, ont aussi le sternum plein ; mais sa brièveté relative et:le défaut de quille rendent d’autres raisons de son peu. d'aptitude pour le vol. Un examen fait avec détail , et qui aurait égard à l’étroitesse du sternum, au peu de saillie de sa carène et aux autres circonstances de ce genre, expliquerait probablement les autres excep- tions à la règle que nous venons d'indiquer, mais ce n’est pas-là l’objet du présent Mémoire; et c’est spécialement de l’ostéologie du sternum que M. Cuvier a voulu s’oc- cuper. | Les anatomistes qui. ont suivi le développement de cet os dans de jeunes. gallinacées ont reconnu que, comme le crâne, il se compose d’abord de pièces séparées qui se soudent avec l’âge pour n’en faire. qu’une, et ils en ont généralement compté cinq, savoir : une pièce impaire dont dépend la quille ou carêne et à laquelle s’articulent les coracoïdiens ; deux pièces triangulaires formant les angles antérieurs et auxquelles s’attachent la plus grande partie des côtes ; enfin deux pièces fourchues aux angles postérieurs. Les 4 -échancrures qui caractérisent ( 262 ) le sternum des gallinacées sont l’une entre cette pièce fourchue et la pièce impaire ; l'autre entre les branches * de la fourche. M. Geoffroy Saint-Hilsré, par des motifs pris d’une théorie qui lui est particulière, a donné à la pièce im- paire lé nom d’ento-sternal, aux pièces latérales anté- rieures ou triangulaires celui d’hyo-sternaux , et aux pièces latérales postérieures ou fourchues celui d’hypo- sternaux. De plus il croit en reconnaître deux dans Pa pophyse antérieure d’entre les coraçoïdiens, qu'il a trou- vée fourchue dans quelques espèces ; ce sont ses épi-ster- naux. Enfin, il en voit deux autres dans une production cartilagineuse de l’extrémité de la branché interne de la pièce fourchue, laquelle dans le pic présente une appa- rence particulière, ou bien dans un prolongement earti- lagineux qui se voit dans les gallinacées non adultés à V'arrière de la pièce moyenne, et il les a désignées par le nom de xiphi-sternaux. M. Cuvier, pour éviter les péri- phrases et sans discuter la théorie qui_a servi de base à cette nomenclature, en fait usage dans ce Mémoire, où il se propose de rechercher : | 1°. Si les épi-sternaux et les xiphi-sternaux sont des pièces réelles et distinctes ; 2°. Si les pièces, telles qu’on les a comptées dans les gallinacées, se retrouvent dans tous les autres oiseaux en même nombre et dans la même situation, et par consé- quent si les sternums mème des oiseaux sont identiques de composition. | Depuis long-temps M. Cuviér avait été s'ééaute par les indications de M. Lherminier sur le sternum de l’au- truche, et par ses propres observations, à concevoir des &,2% RES VAT SVP SN ee CONNUS CORRE 7 ( 265 ) doutes sur ces points et à souhaiter de les éclaircir. Mais une'question encore plus élevée se présentait comme but de ses recherches ; celle de savoir si les formes définitives ‘que prend le sternum ne sont que le résultat du dévelop- pement..et.de la coaleseence des pièces qui le composent, ou. si les formes n’ont point une cause préexistante à l'ossification. Unie suite d’ saines faites de jour en jour sur les progrès de l’essificationt dans les oiseaux, était un moyen simple et sûr d’artiver à la solution. de cette question, et hos deux ‘espèces rip: les plus communes of- fraient à la fois tout ce qu’on. pouvait désirer, puisque, comme le résultat l’a fait voir, ce sont celles qui offrent le plus de diflérence dans. cétie: art: de. leur. éco- momie: 4 Des œufs de poules et ds œufs de sbtisnlé ont été soumis à lincubation et ouverts à des intervalles déter- mihés- Les individus qui n'avaient pas élé sacrifiés avant d’éclore ont été nourris, puis pris eux-mêmes .à des in- tervalles déterminés , de sorte qu'on a pu obtenir deux séries de ‘squelettesi, depuis lés premiers vestiges de points osseux dans l'embryon, jusqu’à l'état parfaitement aduhé et à li consolidation de tons-les os: Ces deux séries complètes, dont les individus ont été rapprochés de ceux appartenant à d'autres espèces et en diflérens âges; ont donné des résultats importans relati- vement à l’ostéogénie de différentes parties, Aujourd’hui il ne sera question que de ce qui peut servir à l'histoire du sternumi. Cé n'est guère qu'au dixième jour d’ineubation que : l'on commence à apercevoir dans l'embryon du poulet Î ( 264 ) un commencement d’ossification. Quelques vestiges de côtes et quelques points aux vertèbres ont la blancheur et la consistance d'os ; tout le reste est’presque mem- braneux, et néanmoins tout a déjà sa forme. : Le treizième jour l'ossification est déjà très-remar- quable aux membres, aux mâchoires, aux côtes et aux vertèbres ; la fourchette et le coracoïdien. sont'ossifiés, le premier comme un fil très-grèle eourbé en are, l’autre dans presque toute sa longueur. Rien d’osseux ne se voit encore au sternum, et toutefois la quille de l’ento-sternal y est déjà bien formée, quoique cartilagineuse. On 1 distingue aussi déjà les fourches latérales ou kypo-ster- naux, maïs à l’état cartilagineux. | Au dix-septième jour d’incubation, les Àypo-sternaux commencent à prendre de l’opacité, maïs il ne se montre encore rien d’osseux dans le reste de l'étendue du sternum. Le dix-neuvième jour, un point d’ossification com- mence à paraître vers le haut dela quille, à:sa base. Les hypo-sternaux deviennent de plus en plus opaques. À terme les hypo-sternaux sont: ossifiés dans une grande partie de: leur longueur , les kyo-sternaux ont aussi pris une nature osseuse. Le point d’ossification de la base de la quille est dilaté et a pris la figure d’un rein, mais la quille elle-même est encore. cartilagineuse. : Ces cinq pièces ne se touchent en aucun point. À deux jours, la plaque réniforme commence à pro- duire une lame qui pénètre dans la base de la quille cartilagineuse. À quatre jours, la lame impaire qui était réniforme s'étend davantage er prend une forme à peu près.rhom- boïdale; Sa crête, qui pénètre dans la quille cartilagi- ( 265 ) neuse, augmente de saillie. Les fourches latérales (4ypo- sternaux) allongent leurs branches. À neuf jours, le haut de la pièce impaire de l'ento- sternal et la partie supérieure de la quille sont bien for- més. Toute sa partie inférieure est encore cartilagineuse, ainsi que son apophyse épi-sternale. Les cinq pièces se touchent à peu près, mais sans se confondre. Les progrès continuent pendant les jours suivans. La pièce impaire s’allonge, non par addition d’autres pièces, mais parce que son bord postérieur s’étend, parce que la matière osseuse va remplissant de plus en plus le moule cartilagineux qui lui est offert. Il en est de même pour . l'Aypo-sternaz. | | À dix-huit jours, il n’y a pas encore moitié de l’ento- sternal ossifiée ; il n'y a pas encore de traces d’ossification à l’apophyse dite épi-sternal. Les cinq pièces augmen- tent de volume et d’étendue les jours suivans , maïs par des degrés qu’il serait trop long de suivre ici. À trente jours, la branche externe de l’hypo-sternal est à peu près terminéé, mais non l'interne, dont l’extré- mité demeure long-temps cartilagineuse. À quarante-huit jours, la partie ossifiéede l’ento-sternal prend les deux tiers de sa longueur. Les branches in- ternes des hypo-sternaux n’ont plus qu’une petite extré- mité qui ne soit pas ossifiée ; mais le reste de ces pièces n’en existe pas moins à l’état cartilagineux ; l’apophyse dite épi-sternal. est encore cartilagineuse dans son entier. Les jours suivans le prolongement de l’ossification dans la pièce impaire ou l’ento-sternal continue toujours. Ce n’est qu’à cent quarante jours que l’épi-sternal (‘266 ) s'ossifie; mais non par une épiphyse, par un point d'os- . sification spécial. Son ossification est aussi un prolonge- nent de celle de la pièce impaire. L'énto-Sternal, après avoir porté à son arrière les efforts dé $ôn ossification, les dirige vers cette apophyse antérieuré. | ne Pendant ce temps l’hyo-sternal ét l'hypo-sternal s'u- nissent par degrés énitre eux et avec la piècé moÿyenhe ou l’erto-stérnal. À soixante-douzé j jours ils sont encore parfaitement distincts : À quatre-vingt-treize jours ils s’unissént déjà entre eux, c’est-à-dire l’Aÿpo-sternal et l’Ayo-sternal du même côté. À cent treizé jours, ils sont à peu près unis à la pièce impaire ou ento-stérnal, et s'y soudent de plus en plus les jours suivans, jusqu'a ce qu’enfin le sternum ne soit plus qu'un seul os. | Ce n'est qu'à cinq ou six mois que tout l'erto-sternal est ossifié, et qu'il n'offre plus à son arrière aucune. Pr tion demeurée à l’état cartilägineux. srl Cette marche de lostéogénie, ée nombre et cette forme des pièces, sont les mêmes, aux époqués près, chez les dindons, les faïsans, les pintades, les perdrix et les cailles, et probablement aussi chez tous les vrais gal: linacées. Peut-être les tinamous ne se soumettentsils pas à cette règle, mais les métamorphoses dé leur sterium n’ont pas encoré été suivies. Cependant il faut se garder dé croire qu “le soît dé mette dans tous les, oiseaux; dans ün grand nombre d’éntre eux , l'ossification du stérnum ést beaucoup plus simple, elle ne se fait que par déus pièces : en même temps élle est beaucoup plus tardive. Ainsi dans les cygnes, les oies , lés canards, le stérnum demeure long- Cm + temps après la naissance entièrement cartilagineux et sans trace d’ossification, quoique les amtres os ‘soient presque aussi hätifs que dans les poulets. Dans le canard, à treize jours d’incubation , là four chette est déjà ossifiée comme un petit arc filiforme ; à dix-sept, on voit un petit nuage opaque dans le cofa- coïdien ; à vingt-six , le coracoïdien est ossifié, aux ex- trémités près. | A Ja naissance le sternum est encore entièrement car- tilagineux, et néanmoins on voit en arrière dans le car: tilage les trous membraneux qui doivent demeurer tels langr temps oi qu'il sera ossifié. ren DÉS Ce n’est qu'après le quarantième jour qu'il commence à se montrer un point d’ossification vers l’angle supérieur de ce qui dans le poulet serait l’Ayo-sternal. Aiquarante- sept jours cette ossification, qui se forme par un amas de grumeaux de phosphate-de chaux , règne déjà tout le long du bord latéral. Après le einquantième joùr ; les deux parties ossifiées sont assez élangies pour arriver chacune de son côté au pied de Ja quille cartilaginéuse du sternum., et assez allongées pour border intérieure- ment, le trou ovale et membraneux qui doit rester vers l'angle postérieur. Il se montre même, mais seulement dans de certains individus, quelques portions détachées de matière calcaire à la base de la quille: Vers le soixantième jour, la quille est envahie par l'os- sification sur Ja moitié de sasaillie, et la moitié du trot ovale est bordée par de l'os. Il y a mème des individus bâtifs où l'ossification s'étend davantage et approche du bord saillant de la quille et du bord postérieur du ster: num. À soixante-sept jours la quille.et le siernum sont ( 268 ) ossifiés jusqu'au bord, l’épi-sternal commence à poindre- comme une apophyse et ne se montre pas plus comme une épiphyse que dans le poulet. Les trous postérieurs ne sont encore dans l’os que des échanctures, mais en arrière ils sont sensiblement bordés par le cartilage: Vers quatre-vingt-dix jours , il commence à se former des proéminences vers le bord postérieur du sternum aux deux côtés des branches qui cernaient les trous comme pour achever de les enceindre d’os, mais Ces points de part et d'autre ne sont que des apophyses. L’épi-sternal est pointu et non comprimé et élargi en avant comme dans le poulet, mais c’est encore plus: sûrement une apophyse et non une épiphyse, ni un-os. particulier. À. cent treize jours le trou ovale est presque entière- ment cerné. Ce n’est que dans les vieux individus que- les deux points qui l’embrassent en arrière se rencon- trent et se soudent pour compléter son entourage. Alors le sternum est complet. L On voit donc que dans le canard il n’y a ni ento-sternal ni kypo-sternaux; que son ossification se complète seu- lement au moyen de deux Lyo-sternaux, lesquels en se dilatant vers la ligne moyenne et vers le bord postérieur finissent par remplir toute la masse de cartilage qui le constituait encore entièrement plusieurs jours après la naissance, Quant aux épi-sternaux et aux xiphi-ster- naux, ils n’y existent pas plus comme os séparés que dans le poulet et probablement que dans tous les oiseaux. La marche de l’ossification que nous venons de dé- crire pour le canard se répète, comme on pouvait s'y attendre , dans les oies, les cygnes et dans beaucoup de ( 269 ) palmipèdes ; mais elle a lieu aussi dans les échassiers, et, ce qui n’est pas moins remarquable, dans les oïseaux de proie, dans les pigeons, dans les passereaux, peut-être dans tous les oiseaux non gallinacés. M. Cuvier l’a ob- servée dans la foulque, où les deux ossifications latérales sont loin encore d'arriver au pied de la quille que déjà elles offrent en arrière les échancrures que le sternum de cet oiseau doit conserver. Elle se voit très en grand dans l’autruche, où elle commence.et se suit comme chez le canard, avec cette différence toutefois qu’il n’y a ja- mais ni quille ni trous au sternum ; et avec cette autre particularité non moins digne.de remarque, que les deux os qui doivent représenter la clayicule y demeurent-car- tilagineux à à une époque où le sternum est déjà D. entièrement ossifié. Fe . L'autruche. d'Amérique: et lercasoap Lont ‘offert'ides dhénoniènes semblablés Ils sont aussi très-apparens dans le serpéntaire du Cap qui représente en quelque sorte à la fois les oiseaux de proie et les oiseaux de ri- vage, et dont le sternum,s’ossifie, comme dans. ces deux ordres et. comme dans les palmipèdes ,en.commençant par deux points aux angles latéraux supérieurs ::r | Dans. les oiseaux de proie ; dans les! pigeons; dans les passereaux , une fois l’ossification arrivée à la basé de la quille,'elle descend sur cette carène. Elle sé porte régu- lièrement en arrière sur une digne transverse, quand il ne doit pas yavoir d’échancrure, et par des pointes quand elle est arrivée aux endroits oùdoivent naître les apo- physes qui limitent les échancrures , mais sans que ja- mais il y ait un épi-sternal séparé. = (270 ) … De ces observations, dit en terminant l’auteur du Mé- noire, 1l résulte clairement : 1% Que le sternum du poulet n’a que cinq pièces osseuses, cinq noyaux d’ossification : l'éntosternal, les hyo-sternaux et les kÿpo-sternaux. | 2°. Que les épi-sternaux et les xiphi-sternaux sont non pas des noyaux osseux distinets, mais des restes non encore ossifiés du’ cartilage primicif. "ss 39. Qu'’ils’en faut même beaucoup que les cinq noyaux se montrént dans tous les oiseaux ; que das le plus grand nombre; notamment dans les oiseaux d’eau et les oiseaux de proie ; le squelette ne commence à $ 'ossifier que par deux points ; placés aux mêmés endroits que” ceux qui, dans les gallinacées, ont'été nommés. hÿo-stérndux 4°. Que les formes du sternum, s4 quille; sés Echan: erurés; Ses trous, ne sont pâs les produits de V'oséification, mais que le sternum préexiste avec tous sés caractères en nature de mem] et avañt je iP 8 7 soit t mioritré au- eur point osbetn, 1 21014 99 XURH810 891.8) oi als 15%, Qu'il n'est nullement nécéssaire ‘À 14 forination d'un trou dans ‘uni 08; où du ioïis d'uñ de cés trous, qui sont fermés par ‘une mémbrane, que plusieurs os d'abord distinets l'aent entouré} maïs que cé trou peut être déjà existant dans le cartilage, et qué lx matière 0s- seuse peut l’enceindré petit à petit, où tout à’ L fois, sahs jamais être divisée en plusieñrs pièces. sn 6%: Que le cartilage préexistant avéc tous” ées éarac: tères avant qu'il se morñitré aucun sÿiiptôme d’ossifica- tion; la manière dont cette ossification se fait, lé nombre plus ou moins grand des noyaux où ellé commence , Ja VAT (271 ) direction selon laquelle ces noyaux s'étendent, ne sont d’aucune considération dans la discussion de ces doctrines connues sous le nom d’épigénèse ou d'évolution ; que surtout on ne peut en déduire aucune preuve en faveur de Pé Été e °. Que les grains osseux qui Apixent donner au ster- num son, caractère se déposent successivement par l'effet de la nutrition et l'action des artères, non pas, sur mais dans la Substance du cartilage, et, remplacent la matière par une pénétration intime dans les intervalles de ses molécules, lesquelles s’écartent pour les recevoir ; que ce. mode de durcissement est, par rapport au cartilage, une intus-susception véritable qui n’a rien de commun avec la juxta-position qui s'opère lors de la formation des dents et des coquilles, mais qui ressemble bien plutôt à la pétrification, à la transformation de substance que ces mêmes dents, ces mêmes coquilles éprouvent si sou- vent dans l'intérieur de la terre. | M. Cuvier ayant terminé son Mémoire ,;: M. Serres élève une réclamation sur les:conclusions relatives à la formation des trous. J'ai suivi, ditil, les progrès de los- sification chez les oiseaux; et j'ai vu que dans les espèces qui ont le sternum perforé au centre, cet os est toujours composé de deux parties ; j'ai vu constamment la matière osseuse s’avancer de droite et de gauche vers la partie moyenne. C’est par les progrès de la circonférence au centre que se forme le trou. Cette formation, par consé- quent, est loin de fournir un argument contre la doctrine de l’épigénèse. à (272) M. Cuvier répond qu’il n’a pas parlé du trou ou canal médian, mais des trous placés sur les parties latérales postérieures du stérnum, et que pour ce point les pièces déposées sur le bureau et prises au hasard dans une série beaucoup plus nombreuse, prouvent jusqu’à l'évi- | dence ce qui a été avancé au Mémoire. D'ailleurs, Pau suit M. Cuvier, ce n’est Las de l’épigénèse que je m’oc- cupe en cé moment, je n'en parle que pour montrer que l’on ne saurait trouver dans la marche de l’ossification des preuves qui viennent à l'appui de cette doctrine. M. Serres admet l'existence des faits présentés par M. Cuvier, mais soutient qu’ils ne prouvent rien contre la doctrine de l’épigénèse ; car, dit-il, les phénomènes d’épigénèse ont lieu avant la déposition de la matière calcaire. Du reste, ajoute l'honorable académicien, je ne donne point le nom de trou à un espace qui depuis V ori- gine est rempli pâr une membrane. M. Cuvier répète qu'il n’a parlé ni pour ni contre l’é- pigénèse, que seulement il a soutenu et soutient que l’os- sification ne fournit point d’ argument en faveur de ce système, attendu qu’elle a lieu dans un cartilage qui avait déjà sa forme. Maintenant ajoute M. Cuvier, quant à l’origine de ce cartilage, qu’elle ait lieu par épigénèse ou par évolution, c ‘est une question que je ne traite nulle- ment ici, (273) Norice sur un nouveau genre de Crustacés de la ane des Décapodes ; f Par M. le chevalier DE F'REMINVILLE , Capitaine de frégate, etc. Parmi les nombreuses et nouvelles espèces de crus- tacés que j'ai rapportées de mes voyages dans les Antilles, il en est une qui doit appartenir à cette famille de Ma- croures anomaux qui comprend les genres Ranine, Albunée, Remipède et Mégalope, et qui cependant ne peut être rapportée à aucun de ces genres. Voici sa description : : Sa longueur totale est d’un pouce et demi sur environ sept lignes dans sa plus grande largeur. Sa carapace, de forme elliptique , est tronquée en avant et armée dans cette partie de six dents inégales. Elle est sillonnée et rugueuse antérieurement, glabre à sa partie postérieure; la tête se prolonge en avant de la troncature de la cara- pace ; son ouvérture buccale est étroite et allongée ; les antennes excessivement courtes et un peu poilues : il n’y en a que deux. Les veux sessiles et fort peu distincts sont placés en dehors de ces anténnes et n’apparaissent que comme deux petits tubercules à peine: ne comme une tête d'épingle. L'abdomen est allongé, mais de moitié moins long que la carapace ; il est composé de six'articulations di- visées en cinq lobes , ce qui lui donne. l'apparence d’un de ces crustacés fossiles que M. Alexandre Brongniart à écrits sous le nom de Zrilobires : Il se termine par un XXV. | ee à (a onglet et quatre appendices membraneux et ciliés qui composent la queue, et sont: ordinairement repliés en . dessous quand l’animal ne s’en sert pas pour nager. En avant et sous la carapace sont deux bras longs et forts, absolument conformés comme ceux des Écrevisses, et terminés de même par une pince dont les mächoires sont fortement dentelées. | À l'abdomen sont attachées quatre paires de pattes , tout-à-fait analogues à celles des Albunées ; elles sont aplaties, ciliées et terminées par un angle tranchant.en forme de faucille ou de croissant. La seconde paire de pattes, beaucoup plus courte que les autres; est insérée en dessus. La couleur générale de ce crustacé est d’un gris jaunâtre. | | On: peut donc remarquer qu il a la dispos d’une : Ranine, les pinces d’une Écrevisse , l’abdomen d’ un : Mégalope.et les pattes d’une Albunée. à te r0) Toutefois ce n’est point une Ranine ; outre. 1 nombre et la longueur des antennes qui ne sont pas en rapport, la forme des bras et de leurs pinces sont très-différentes. Il en est de même si on les compare aux Remipèdes et aux Albunées ; les Remipèdes d’ailleurs. ont la queue très-différemment conformée. Le genre Mégalope:ofirirait peut-être lus d'analogie avec notre crustacé ; mais il a les yeux sessiles et à peine visibles : les Mégalopes les ont pédiculés, gros et sail- lans; ses pattes sont insérées sous l'abdomen. et terminées en crochets tranchans, et celles des Mégalopes , placées sous la carapace, n’ont à leur extrémité. qu’un onglet court et pointu, à peine légèrement arqué. Nous né trouvons'donc point à cette espèce d’analogue . | (:279:) dans la nature vivante ; mais ila.été trouvé à l'état fos- sile dans le calcaire lithographique de: Pappenkeim, un crustacé avec lequel le nôtre présente de. grands rap- ports, et qui a été mentionné par plusieurs naturalistes - allemands. M. Desmarest, dans ses Considcrations gé- nérales sur la'classé des Crustacés, en donne la des- cription et la figure sons le nom d'Éryon (1). La confi- guration des bras, dela, carapace ét de l'abdomen le rapprochent beaucoup du nôtre. Quant à ce qui concerne la forme, le nombre ei la position des antennes et des pattes de l'Éryon, l’état fossile et incomplet dans lequel il a été trouvé jusqu'à ce jour ne permet pas de rien constater de positif. En attendant, nous proposons de rapporter à ce genre l'espèce que nous avons trouvée vivante, et comme spécifiquement elle diffère de l° Éryon de Cuvier, mous la désignerons sous le nom EAatiguelier d' Eryon des Antilles (Eryon Caribensis) (a ere L’ Éryon, des Anulles appartient à la famille des Crus- tacés essentiellement nageurs; qui ne ‘approchent jamais des rivages, et se tiennent dans la mer à une, assez grande profondeur, Il est probablement fort rare car quoique pendant de longs séjours aux Antilles je me sois af tement occupé. de la pêche des crustacés. » Je ne l'ai Gi) Éryon de Citer (Eryon Cuvieri) ; Desmarest, Considéraions 887 nérales sur la classe des Crustacés, p. 209, et pl. XXXIV, fig. 3. (2) Si le Crnstacé curieux décrit } par M. deF reminville offre quél- ques traits de ressemblance avec l'Eryon, à cause de la:disposition de la première paire de pattes, il s'en éloigne par tant d’autrés carac- tères , qu’il nous paraît impossible de le laisser dans le même, genre. Il mériterait donc, selon nous , de former une coupe distincte dans le voisinage des Rarunes, à à côté des Abunées, des Hippes et des Remipèdes ‘à (Aubourx.) 1 (2767) trouvé qu'une seule fois ; il a été pris à la drague dans Ja baie du re à la Martinique. Je joins à cette description sa figure dessinéé d’ après nature et de grandeur naturelle. \ EXPLICATION DE LA PLANCHE VIII, B. Fig. 1. Éryon vu en déssus ét de grandeur naturelle. Fig. 2: Partie antérieure vue en dessous. Descriprion et figure du Tetranychus lintearicus, Arachnide nouvelle de la tribu des Acarides ; Par M. Léox Dusévx. Les travaux de Muller, de M. Latreille , d' Hermann, de Leach , ont sans doute jeté un grand jour dans l’his- toire de ces Aptères que Linnæus avait placés, et sou- vent relégués au hasard , dans son genre Æcarus. Maïs l'extrême petitesse de ces animaux , qui rend indispen- sable pour le plus grand nombre l'emploi du micro- scope , la mollesse de leur tissu qui les déforme promp- tement après leur mort , enfin la rareté des circonstances qui permettent d'apporter une sévérité convenable dans étude de leurs caractères extérieurs et de leur genre de vie rendent nécessairement pour long-temps leur classi- fication incomplète. La petite -Arachnide qui fait le sujet de cet écrit va fournir une preuve de ce que je viens d'avancer. | je Dans mes excursions rurales aux environs de Saint- Sever, lieu de ma résidence, mes regards avaient été (279 ) souvent attirés par des touffes d’Ajonc ( Ulex euro- pœus , L.) de plusieurs pieds de diamètre , entièrement enveloppées d’une toile aranéeuse d’un blanc laiteux ou opalin qui se faisait remarquer au loin. On eût dit un voile léger d’une fine batiste qui revêtait dans tous les sens cet arbuste épineux et qui pénétrait par des replis adhérens dans les intervalles de ses branches. Malgré des stations répétées devant ces touffes pour découvrir les artisans de ce tissu délicat , ceux-ci éludèrent long- temps mes recherches. Je rencontrais bien çà et là sur ces mèmes ajoncs des Épeires , des Linyphies , des Ulo- bores, des Dolomèdes; mais j’étais trop familiarisé avec les ouvrages et le genre de vie de ces Aranéides pour m'en laisser:imposer , et je demeurai ainsi plusieurs an- nées sans pouvoir résoudre ce problèmeientomologique. Enfin, pendant l'automne dernière (1830), si remar- quable dans nos contrées par la constance du beau temps , ces toiles blanches étant encore plus mnltipliées que de coutume, je me remis en observation intuitive. J'étais presque découragé et je déplorais déjà la perte de mon temps, lorsque j’aperçus sur cette toile une espèce ” de poussière rougeâtre dont les grains étaient tantôt dis- séminés, tantôt attroupés ou agglomérés. Je pris d’abord ceux-ci, à l'œil nu, pour des molécules inertes ou excrémentitielles. Mais la loupe vint heureusement dissiper cette illusion et combler mes vœux, car elle m'apprit que ces points rouges étaicnt animés. Les scru- tateurs de la nature, doués du zèle et de la persévérance nécessaires pour en pénétrer les mystères , comprendront seuls toute la satisfaction que j'éprouvai en ce moment. L'extrème abondance de ces animalcules , car il y en ayait des milliers, me fit présumer qu'ils étaient les \ | (278 ) ouvriers du tissu qui les supportait , ét ma présoitiption se changea bientôt en certitude: Je renfermai dans des cornets de papier dés troupeaux de ces petites Arach- nides afin dé les étudier dans le silence du cabinet à l'aide des verres amplifians. À peine les avais-je placées dans un petit bocal de verre qu’elles commencèrent à se désägglomérer ; à s’éparpillér ‘pour reconnaîtré leur nouvelle demeure , ‘et'au bout de deux heures il y avait déjà des centaines deces ouvriers établis sur am trarne et travaillant sous mes yeux avec üñé ardeur extrême. Les üns étaient placés én dessous de la trame dé manière à présenter le ventie à l'observateur , les autres sé te- naient au-dessus d'elle ; ceux-ci descendaïent, ceux-là montaient ; On les voyait souvent se croiser obliquenient; mais loïn de se heurter, de s'embarrasser, ils se cédaient mutuellement le pas, de manière qu’il n’en résultait aucune lacune , aucune fauté danis la fabrication dé la toile: Si parfois la rencontre inopinée d’un grand nom bre d'ouvriers sur un mêmé point amenait de l’encom- brement, celui-ci m'était qué momentané, ét après quelque échange de menacés, ces adroits funambulés finissaient par sé séparer d’ intelligence et par FA chacun une direction éonvenäble. D'après cé que je viens dé dire ;, on voit que lé üssu fabriqué par ces myriades dé tisserands pygmées n’est point un réseau ou uñ filet , Mais Bien: une toilé fine très-unie. Les fils de celle-ci sont un peu obliques à l'horizon et croisés entre eux à angles très-aigus. Lors- que leurs nappes sont achevées , ils se tiennent généra- lement au-dessous d'elles comme pour sé mettre à l'abri de l'influence directe des corps ambiäns. C’est du moins ce que j'ai observé pendant plus d’un mois que je lés ai ( 299 ) conservés-vivansdans mon laboratoire. Jé me suis assuré que le fil qu'ils émetierit part de dessous l'abdomen et, suivant toute apparetice , de, filièrés im pérceptibles placées au voisinagé de l'anus. Je n’ai pu, vu la péti: tesse de ces Acarides ) constaiér le fait de ae "4 filières par l'observation directe. Passons maintenant à l'étude entomologique de cétié Arachtide,; c'ést-à:dire à Ro à es de ses dr génériques et spécifiques. : dd Un corps sans distinction de segmens ni d’anneaux; une bouche non tubuleuse ; pourvue de deux mandi- bules ; l'absence d’añiténnés , des pattes toutés sembla: blesentre elles , la coHéquent ‘évidemment dans la se: conde tribu dés AÆrachnides hôlètres de M. Latreille. Ses pattes ; au norhbre dé huit ét üniquement arbula: toires , lui revendiquent une place daiis là famille des Acaridies proprement dités. Mais l'absence de palpes 4 d'yeux et de tête; la préserice de deux mandibules sail- lantes; la mollesse des tégumens du corps; les tarsés térrninés par'quatre‘ongles’et la faculté de filer des toilés soht autant de caractères qui l'éloisnentde tous les géñres compris dans’ cette famille’et qui mont déterminé à én constituer un genre nouveau dont la déonination est fondée sur lenombre des ongles qui términentiles tarses. Je résumerai de la manière suivante son Signalément > Tetranÿchus, Lérmanique. Qt de die x. Corps: ovalaire sans distinction detête, de corselet ni d'anneauxs enveloppe tégumentaire, molle ; nulle part coriacée ; point d'yeux; point de palpes ; deux mandi- bules saillantes adossées ou contiguës «par leuri, face interne, débordant la: partie antérieure du corps sous ( 282 }) tures noires de chaque côté de la région dorsale ; et ce trait a de l’analogie avec celui qui sert à caractériser le Trombidium telarium: Une bonne loupe met en 'évi- dencé d'assez longs poils blancs , rares ; disposés en deux ou quatre séries longitudinales sur le dos du Tétränique. De ces séries les deux plus rapprochées de late du corps sont surtout bien marquées, Dans les individus frais, à peau bien tendue; on u'aperçoit aucune trace de corselet ; mais dans ceux dont la peau se flétrit par l’amaigrisse- merit ; il existe souvent un pli transversal qui sémble faire la démarcation de ces deux parties. Du reste, ni la loupe, nile microscope, n'ont pu me faire découvrir des yeux , quoique j'aie réitéré mes investigations dans ce but. Aù devant du corps ün voit se détacher du limbe de celui-ci une partie pyramidale assez grosse qu'on prendrait au premiér coup d'œil pour une tête: Cé sont deux mandibules adossées et horizontales comme celles des Mygales._W'mn’a été impossible dé éonstatér leur structuré'et leur configuration ; j'ai séulémént reconnu qu'élles exéétiaietit un fort léger mouvement, et jé soupçonne qu'ellés pourraient bien se términer pat une pince ou pièce didactyle comme dans les Phülangium: Je mé suis assuré qu’il w’existé aucurié trace de palpés. Les pattes du Tétranique sontau nombre de hui t, et eur lotigueur tespectivement au | COr ps peut être com- parée à celle des Lrombidium. Quatre sont dirigées: en avant et quatre en‘arrière, Elles sont hérissées de-longs poils blanes comme ceux du corps: J'ai déjparlé de leur compüsition. La tige grêlé ou le pédiculé rémarquable qui se termihé par quatre ongles est parfaitement glabre. Cés onÿles ont aussi une swucture insolite, Ce, sont à proprement dire quatre soïes, mais qui ne sont pas ( 283 ) blanchés éornmercellés des pattes, ni'aussi longues. Cés ongles sont à peine ürqués.' J'ai positivement constaté leur mouvement, soit isolé, soit simultané. Tantôt ils sé rappréchont deux à deux, de mianièré qu'on croirait qu'il m'en existe qu'une seule paire; tantôt deux sont fléchis et deux autres rédréssés. Ils paraissent surtout servir à l'animal pour sé souténir sur où sous 16s Fe de ko toile, : : | ” Les Tétraniques éprouvent des müués où changémens de peau; ainsi qüé le témoignent les dépouilles qu'on rencontre dans leurs troupeaux. J'ignoré entièrement dé quoi ils se nourrissent. wi FA D _ EXPIACATION . DES FIGÜRES. Pl 1x. — Fig. 4. Tetranychus lintearius considérablement grossi. 4. Mesure de sh grandeur naturelle. Fig: 5. Une de ses pattes de devant considérablement grossié. Noricx sur quelques modifications à. introduire dans les Notopodes de M. Latreille et établis- ‘sement d’un nouveau esrrel sai cette sg po Br M. FE He ‘ > € Quoique la tribu dis Noropodes né’Contiénné entore que pèu de genres, ün à été obligé, depuis la püublica! tion nd la na rat édition du me, ie LEE FE 4 de EN Ere et les Raninés , et en y ratio atlant deux nouveaux (262 }: tures nôïres de chaque côté de la région dorsale, et ce trait a de l analogie avec celui qui sert à caractériser le Trombidium telarium: Une bonne loupe met en évi- dencé d'assez longs poils blancs , rares; @isposés èn deux ou quatre séries longitudinales sur le dos du Tétränique. De ces séries les deux plus rapprochées de Pate du corps sont surtout bien RNA Dans les individus frais, à peau bien tendue; on n aperçoit aucune trace de corselet ; mais dans ceux dont la peau se flétrit par l’amäigrisse- ment ; il existe souvent un pli transversal qui sémble faire la démarcation de ces deux parties. Du reste, ni la loupe, nile microscopé, n’ont pu me faire découvrir des yeux, quoique j'aie réitéré mes investigations dans ce but. Au devant du corps ün voit se détacher du limbe de celui-ci une partie pyramidale assez grosse qu'on prendrait au premiér coup d'œil pour une tête. Ce sont deux mandibules adossées et horizontales comme celles des Mygäles. W'm'à été ipossiblé de constater. eur structuré'et leur configuration ; j j'ai séulèmént reconnu qu'élles exééutaierit un fort léger mouvement ; et je soupçonne qu'elles pourraiént bien ée términer par ‘une pince ‘ou pièce didactyle comme dans les Phülangium: Je mé suis assuré qu’il n’existé aucurié trace de palpes. Les ras és trs de sont au nombre se huit set Re et a en” ‘arrières. s Riles sont. his de re poils blancs comme ceux du corps: Jai déjaparlé de leur composition: La tige grélé où lé pédiculé rémarquable qui se termine | par quare ‘ongles est parfaitement glabre. Cés ongles ont aussi une suucture insolite. Ce, sont à proprement dire quatre soies, mais qui ne sont pas ( 283 ) blanchés éommercellés des pattes, ni'aussi longues. Cès ongles sont à peine arqués.' J'ai positivement constaté leur mouvement, soit isolé, soit simultané. Tantôt ils sé Mt eeT deux à deux, de manièré qu'on croirait qu'il n’en existe qu’ une seule paire ; tantôt deux sont fléchis ét deux autres rédréssés. Ils paraissent surtout servir à l'animal pour sé Sontéhir sur où sous 168 Fe de l toile, : : | " Les Tétraniques éprouvent des muüés où changemens de peau, ainsi qué le témoignent les dépouilles qu'on rencontre dans leurs troupeaux. J'i ignore entièrement de x ils se nourrissent. | _ EXPLICATION DES FIGURES. D] Pl. 1x. — Fig. 4. Tetranychus lintearius considérablement grossi. «. Mesure de sa grandeur naturelle. Fig: 5.. Une de ses pattes de devant considérablement grossié. Nornce sur quelques modifications à. introduire dans les Notopodes de M. Laireille et établis- ‘sement d'un nouveau genre dans cette ns Frs Var M. 6e LA te s ; tr Gars (Givi à knäburdés Notopodés né Contiénné éntore que peu de genres, ün 4 été obligé, depuis la püblica® tion de la dernière édition du’ Règnë animal, d'y ap- . porter dé grands chanigemens, én € et les Raninés, et en y introduisant deux nouveaux én retirant les Homoles (284) genres, dont l’ un. est détaché des Donppes de Fabricius, et l’autre formé avec un crustacé entièrement neuf pour la science.» : . : | C'est à M. Roux, de Marseille, que lon doit l’établis- sement de ces deux coupes génériques; il ne:s'est pas laissé emporter par le désir de.faire des genres à tout prix, comme on le fait malheureusement trop souvent dans des pays voisins , il a employé pour les siens des caractères positifs et, comme il le dit fort bien, d’une importance beaucoup plus grande que ceux qu'on em- ploie actuellement dans la formation dés genres. La découverte d’un très-petit crustacé, rapporté de la Nouvelle-Irlande par les naturalistes de l'expédition au- tour du monde de M. le capitaine Duperrey, nous for- çant d’ introduire encore un genre dans la tribu des Cry- topodes, nous avons été obligé de revoir. les caractères de tous ceux qui.la composent pour faire entrer le nôtre à sa place naturelle et près de ceux qu'il doit avoisiner. Nous avons suivi la méthode de M. Latreille, présentée tout récemment dans le premier volume de son Cours d'Entomologie ; et c'est larrangement adopté par ce célèbre entomologiste que nous reproduisons ici; les modifications que nous y apportons ne consistent que dans Je changement de place des genres Ethuse et Cy- mopolie. Nous avons cru devoir employer la forme de tableau pour présenter nos divisions et faire mieux ressortir la différence et les affinités qui existent entre les genres qui nous occupent; c’est du reste nne‘méthodé généra- lement employée, et que lon peut considérer comme intermédiaire entre les figures et les descriptions. (209) Sixième Tribu. — NOTOPODES, Nororon4. (Latreille, Cours d’Entomologie, 1831.) TI. Test orbiculaire ou ovoïde globuleux. A. Les quatre derniers pieds insérés sur le dos ; corps globuleux, orbiculaire. (G. Dromte, Dromia Fabr.) B. Les deux derniers pieds seuls insérés sur le dos ; corps un peu aplati, ovoïde, évasé, presque en forme de cœur renversé, et tronqué postérieu- rement. ; (G. Dinomëne, Dynomene Latr.) IL. Test presque carré, un peu plus étroit à sa partie antérieure, aplati en dessus. A. Les deux derniers pieds seuls insérés sur le dos. (G. CymoroziEe, Cymopolia Roux.) B. Les quatre derniers pieds insérés sur le dos. 1. Tous les pieds semblables. (G. Carnyri, Caphyra Guérin.) 2. Les quatre premiers pieds beaucoup plus grands que les suivans. a. Antennes latérales insérées au-dessus des intermédiaires ; yeux portés sur des pédi- cules courts. (G. Doripre, Dorippe Fabr.) 8. Antennes latérales insérées au-dessous des intermédiaires; yeux portés sur de longs pédicules. Ne k (G. Ernuse, Æthusa Roux.) ( 286 ) On voit que notre genre ne pouvait être confondu « avec aucun de ceux de Fabricius et de Roux ; ses carac- ières génériques peuvent être exprimés ainsi : Carayre 3 Caphyra (1) Guér. Antennes extérieures assez courtes, sétacées, insérées au-dessous des intermédiaires et aux angles extérieurs de la cavité buccale ; leur premier article soudé au test, allongé, terminé en pointe aiguë à l’angle externe et supérieur. Le second article beaucoup moins long , ovoiïde ; le suivant de même forme et de même longueur; les autres beaucoup plus petits et allant en diminuant de largeur. Vues en Aves, le second uen seul Pure le test. Antennes internes insérées sous le Chaperon , dans des cavités transversales : leur premier article, ou celui qui reste dans ces cavités , grand, triangulaire; les deux autres de forme ordinaire: Yeux portés sur des pédoncules courts, gros, pouvant se cacher en partie dans les fossettes oculaires, insérés derrière les antennes latérales. | Pieds-mächoires extérieurs ciliés, le deuxième article élargi, un peu avancé et arrondi à son éxtrémité supé- rieure interne ; lé second presque aussi large à la base que le pren, aussi haut que large, tronqué obli - quement à l’angle supérieur interne, et tronqué carré- ment en haut et derrière l'insertion dés trois derniers articles. (x) Caphyra, fille de l'Océan. » (287 ) Pinces courtes, égales et de grandeur moyenne dans les femelles. | Pieds semblables , diminuant un peu de longueur à partir des premiers ; terminés par un crochet recourbé en dedans et velu, Les deux dernières paires relevées sur le dos. | | Carapace glabre, quadrilatère, un peu plus large que longue, un peu avancée et sinuée au bord antérieur, tronquée carrément en arrière , à régions presque Lee cées, très-peu convexe en dessus. Abdomen replié, lisse, pormposé de sept feuillets dans les femelles. | Nous ne,savons rien sur les mœurs de ces crustacés. Caravne ne Roux. Caphyra Rouxii. Nob: C. testa glabriuscula ; virescenie lutéa , ‘utrinquè triden- tata, fronte prominul&, sinuosâ, Chelis spinosts. Pedi- bus apice ciliatis. | Ce crustacé est très-petit; sa longueur, y compris les . premiers segmens de la queue qui débordent le corps ayant de se courber, est desix millimètres ; la carapace n’a que quatre millimètres et demi de long sur un peu plus de cinq millimètres de large, Elle est un peu bom- bée en dessus, lisse, d’un vert jaunâtre ; son front est ‘avancé, un peu échancré au milieu, sinué en avant et de chaque côté de l’échancrure; on voit au-dessus de l'in- sertion des yeux upe petite proéminence en avant de laquelle sort le troisième article des antennes latérales. Derrière cette pétite dent arrondie sont les fossettes ocu- ( 288 ) laires, qui sont terminées en arrière par une forte dent aiguë; les côtés de la carapace sont un peu courbés , garnis de trois épines, en y comprenant celle qui ter- mine les fossettes oculaires. Ces épines sont rapprochées, aiguës, dirigées en haut ; la dernière arrive à peu près au milieu de la longueur des côtés , et il part de sa base un sillon courbe qui s’avance vers le centre du bord postérieur de la carapace. Ce bord est coupé carrément, un peu sinué au milieu, et aussi large que les côtés jus- qu'aux yeux. Les antennes débordent la carapace de presque la moitié de sa longueur. Les pinces sont à peu près de la longueur de tout le corps ; leurs mains, en y comprenant Les doigts , sont aussi longues que les deux premiers articles ; le premier est triangulaire avec les deux tranches inférieures épineuses ; le suivant est beau- coup plus court; le poignet est allongé, un peu comprimé latéralement avec sa carène supérieure armée de trois épines aiguës, en dents de scie, et dirigées vers les doigts. Ceux-ci sont courbés, aigus et garnis en dedans de den- telures peu saillantes et arrondies. Les pattes sont un peu grèles; les premières sont de la longueur du corps, les autres un peu plus courtes ; leurs articles sont cylindriques , le dernier est cilié de chaque côté et terminé par un tarse du tiers de sa lou- gueur, crochu et cilié en dedans. La queue du seul individu femelle que nous possédions est très-large, presque orbiculaire ; ses trois premiers segmens sont plus étroits et paraissent en desssus; les autres , recourbés en dessous , sont à peu près Le double plus larges que le troisième ; le dernier est triangulaire. - Nous pensons que ce petit crustacé n’atteïnt pas une ( 289 ) : plus grande taille, car sa queue est garnie d'œufs, ce qui annonce qu’il est adulte. Il a été trouvé à la Nouvelle- Irlande. Nous l’avons dédié à M. Roux, comme un té- moignage de notre estime. L’ individu a été déposé dans ‘es collections du Muséum. EXPLICATION DES FIGURES DELA PLANCHE Viil, A. Fig. a. Caphyra Rouxi de grandeur naturelle. Fig. r. La même très-grossie et vue en dessus. Fig.:2: La même vue en dessous. Fig. 3.. Un des piéds-mâchoires extérieurs grossi. -Fig..4. Queue étendue et peu grossie. Fig. 5. Partie inférieure du thorax d’une femelle offrant les deux ‘ ouvertures génitales. | | DescRipsIoN et figure du Cæculus echinipes ; Arachnide nouvelle ; Par. M. Léon Durounr.. Dans l’état avancé de l’entomologie , ‘c’est une véri- * table acquisition pour la’science que la découverte d’un genre nouveau bien tranché ; surtout lorqu’il présente dans ‘son organisation des traits qui forment le chaînon, le lien d’union‘entre deux familles ou deux tribus con- tiguës de ces animaux. L’Arachnide qui fait l’objet de cet écrit est précisément dans cette condition, car elle semble tenir le milieu entre la famille des Phalangiens et celle des Mites. Avant de résumer les caractères essentiels qui justi- XXV. | 19 (290 ) fient l'établissement de ce nouveau genre. » dant, d'assi- gner à celui-ci une place dans le cadre entomologique ’ je vais en esquisser la description, et dans le cours de celle-ci j'aurai le soin de soumettre à un examen com- paratif les traits les plus saillans de sa structure. Je terminerai ma notice par l’exposition succincte ou apho- - ristique des caractères propres à l'espèce. En parcourant , au commencement de 1813, les mon- tagnes arides de Moxente aux confins méridionaux ‘du royaume de Valence , je rencontrai sous. les pierres un seul individu de cette Arachnide que je possède encore. . Son corps a à peine une ligne de longueur. "T est noir, ovale, . déprimé , et d'une consistance uniformément coriacée. Le tronc, ou cette partie du corps qui donne attache aux pattes et qui recèle la bouche, est plus grand que l'abdomen dont aucun étranglement ne le distingué et avec lequel il est continu. Il présenté en dessus et à peu près dans sa moitié antérieure une sorte de plaque unie, plane ou légèrement déprimée , de textüre un peu plus serrée qui forme comme un simulacre de corselet. Cette plaque rappelle celle qui s'observe dans quelques espèces du genre {xodes de la famille des Mites, Elle se pro- longe en avant én um lobe arrondi semblable à un :cha- peron , et ce trait offre une analogie frappante avec celui qui caractérise le Trogulus ; genre: de la famille {des Phalangiens. Mais, malgré des explorations .soigneu- sement réitérées avec le secours des plus forts, vérres amplifians, je n'ai pu découvrir à cette! Arachnide la moindre trace d'yeux.: Ce caractère négatif qui .appar- tient aussi à plusieurs Mites, tandis que tous les Pha- \ E ps | | | ( 291 ) | Tangiens sont pourvus d'organes de là vue, à décidé la dénomination générique de Cæculus, Dans sa moitié postérieure , lé tronc présente en dehors de chaque côté ün pli saillant longitudinal , une sorte d’arête. La bouche est tout-à-fait inférieure et placée sous le chaperon comme däns le Trogulus, mais un peu plus ên arrière et dans la position naturelle de l’Arachnide, elle ést absolument invisible. Quand on observe celle-ci retivérséé sur lé dos, on voit que la bouche forme une saillie comme un museau court. J'y aperçois distincte- ment une lèvre demi-circulaire comme dans les Arai- ghées , de même texture que le réste du corps, séparée dé la table de la poitriné par uné articulation linéaire qui lui pérmét un mouvémént borné d’élévation et d’abaissement. Cette lèvre, légèrement convexe en déssous et vraïsemblablément concave en dessus , est le support, le récéptacle dés aütrés parties de la bouche. Déux mandibulés, petites, oblongues, y sont logées et fé m'ont point paru didactyles comme celles des Pha- langiéns, mais plutôt terminées par un seul crochet comme dans les Fr dont Au resté, l'extrême petitesse dé la bouche ne m'a point permis dé constater très- rigouréusement : là conformation des inéndibulés. Des soies assez longues , raïdes, très-distinctes les unes des autres , garnissent , soit le contour de la lèvre , soit le voisinage de la bouche. Toutes mes recherches pour la découverte de palpes ont été infructueuses. Il ne faut pas Préhdre pour tels deux soies grêèles , inarticulées , qui dé- bordent le contour du chaperon et qui ont leur i insertion un peu én arrière de ce contour, non loin de la bouche. Ces soïes ne diffèrent que par un peu plus de longueur de = au ( 292 ) célles que j'ai dit garnir les environs de la bouche. Elles sont raides , cornées et peu susceptibles , je pense, de mouvement. La privation de palpes, organes dont toutes les Araignées et les Phalangiens sont pourvus, semble- rait devoir faire reléguer le Cæcule hors de ces familles ; mais la structure de .sa bouche, celle de ses pates sont bien plus convenables à. des animaux destinés à déchirer une proie qu'à ceux qui seraient simplement suceurs , et revendiquent à cette Arachnide une place. dans la famille des Phalangiens plutôt que dans, celle des Mites. da dd ” ” Les pattes du Cæcule sont nina noi ; au nombre de huit, d’une composition uniforme pour toutes et remarquables par les soies de diverses configu- rations qui les hérissent. Leur longueur est médiocre. et comparable à celle des pattes du T: rogule. Les anté< rieures sont un peu plus longues que les autres qui sont égales entre elles , tandis que dans le genre que je viens de nommer, les antérieures, sont précisément. les plus courtes. Mais c’est surtout par leur composition qu’elles différent de celles des. Phalangiens et des Mites, tandis : qu’elle semblerait les rapprocher des Araignées. La ré- gion inférieure ou pectorale du tronc présente dans le Cæcule une structure analogue à celle des Phalangiens, et ce caractère n’est pas d’une mince valeur. On y voit de chaque côté quatre plis allongés,; conoïdes .. bien moins saillans que ui les F aucheurs.et assez sembla- bles sous ce rapport à ceux du Zrogule. Ces plis, que la plupart des entomologistes désignent sous le nom de hanches, ne sont point des articles particuliers dépen- dant des pattes, mais de simples reliefs parfaitement ( 293 ) immobiles, fournis par le tégument pectoral. La véri- table hanche du Cæcule ne consiste qu’en un seul article assez grand , plus gros mème que la cuisse. ( Elle est de deux articles dans le Zrogule.) Elle est tout-à-fait à découvert et son insertion a lieu immédiatement sur le bord latéral du tronc. Celle des quatre pattes de devant présente au côté interne ou antérieur une soie ovale- spatulée , roussâtre , implantée sur une saillie conoïde. La hanche de la troisième paire offre une apophyse latérale. . # La cuisse ressemble à la jambe des Phalangiens et des Araignées,, car elle-se compose de deux pièces à peu: près semblables, étroitement contiguës bout à bout, dont la première est un peu plus courte que l’autre. Elle est obscurément tétragone , et les angles ou arêtes sont bordés de soies raides, cornées , d’un roux testacé ,. qui diffèrent entre elles par leur configuration. Le côté: interne des deux paires antérieures est garni de cinq ou six piquans , longs et grèles, implantés sur une espèce de bulbe conoïde bien prononcé. Le côté externe en a de semblables , mais moins nombreux et moins apparens. Ces longs piquans bulbeux ne s’observent. point aux autres euisses, et servent sans doute à l’Arachnide à saisir ou à enlacer sa proie. D'autres soies. courtes , ovales - spatulées, garnissent les bords et les arêtes de ces cuisses et des autres. La jambe, moins grosse que la cuisse et presque aussi longue qu'elle, est d’une seule pièce. Les quatre anté- rieures présentent à droite et à gauche trois piquans bulbeux et des séries de soies ovale-spatulées. Les quatre ( 294 ) postérieures offrent de ces dernières et au. côté interne des soiïes non bulbeuses. Le tarse n'est que d’un seul article allongé , » plus grêle et plus court que la jambe , bordé de cils simples. Le trait d’un tarse uni-articulé distingue le Cæcule des divers genres compris dans les Aranéides, les Phalan- giens et même les Mites (x). (x), Observons à ce sujet que le Trogule, jpdigienæment placé par M. Latreille à la fin de la famille des Phalangiens, éprouve dans la composition et la structure de ses tarses une modification singulière qui n’a point été signalée, et qui semble annoncer un acheminement vers le Cæcule par d’autres genres qui nous sont encore inconnus. La pièce que les entomologistes appellent premier article des tarses'est - absolument identique pour son organisation avec la jambe, reyêtue des mêmes poils rudes et grisâtres que celle-ci. Elle n’est pas suivant moi une dépendance du tarse, mais bien de la jambe ou tibia, qui 8e trouverait alors composée de trois articles au lieu de deux. Les véritables tarses du Trogule, ses tarses légitimes, ont une forme, une texture, une couleur qui leur sont propres, et qui les distinguent organiquement et fonctionnellement des jambes. Leurs articles sont reyétus d’un duvet très-fin ; spongieux ou velouté, très-favorable au sens du toucher, et d’une teinte noirâtre ou enfumée. Par inadver- tance sans doute M. Latreille ne donne dans son Genera que trois articles aux tarses du Trogule, tandis que dans son Histoire des Insectes, antérieure au Genera, il les dit composés dé quatre. Ge savant avait presque raison dans ce dernier ouvrage, en comprenant, dans les articles du tarse, celui que je regarde comme dépendant de la jambe. Je dis presque raison, car le tarse des pattes antérieures a un article de moins que les autres, et ce trait était resté inaperçu. Ce tarse n'en a donc que deux; les autres en ont trois. Celui de la seconde paire de pattes offre encore cette particularité que son pre- mier article est rudimentaire, et que les deux autres, qui sont parfai- tement cylindriques, ont une longueur commune double de celle des - Po, D Les tarses de, notre Arachnide se terminent. tous. par deux. ongles très-simples,. médiocremént arqués, mais. bien. distincts, insérés au bout. même du, tarse et:non sur le côté. Ce caractère, l'existence de: deux ongles, éloïgnerait. le Cæcule.des Phalangiens , qui n’ont à l'ex trémité du.tarse.qu’un crochet unique, et le rapproche; rait des Aranéides et de plusieurs Mites. L'abdomen: du, Cæcule.est., comme.je l'ai déjà dit, plus. court. que le tronc. Il.ne, se distingue. guère, de: celui-ci que parce qu'il ne donne pas, insertion aux pattes et que. l’arête. latérale. du tronc ne:s’y, continue pas. Il offre à son origine comme un segment transversal et ensuite quelques rides à peine distinctes. Son extré- mité.est.légèrement, échancrée..[l'est-noir en dessus.et d'un roux testacé en dessous. Cette dernière couleur s'étend à la ligne médiane de là poitrine. ee Si jé me suis étendu aussi longuement sur la descrip- tion dé’cétte petite Arachnide, c’est que là singularité dé sa structure et là: difficulté de son classement ren- daient indispensable l'exposition détaillée et compara- tive dés”traits qui la caractérisent. Je vais maintenant résumer les plus essentiels de ces derniers. Genus Ceculus, Crovts. Os sub: trunci lobo antico clypeiformi:absconditum , 5 | fé ? tarses suivans. Cette forme, cette longueur particulières annoncent des attributions que l’histoire de cette Arachnide ne nous à point encore révélées. Enfin j'ajouterai, comme un fait omis, que l’article où s’insère le tarse légitime de cette seconde paire ne se prolonge pas à son extrémité en une saillie latérale dentiforme comme celui des autres pattes. | ( 266) labio mandibulisque. Zabium’ inferum semicirculare coriaceum prominulum. Mandibulæ jabio superim- positæ , oblongæ , parvæ, ungulo simplici? terminatæ. Palpi nulli. Oculi inconspicui. Pedes octo ambulatorii structura consimiles, trunci lateribus inserti, antici paulo longiores. Zarsi uniarticulati, unguibus duobus simplicibus. Corpus ovatum, depressum, coriaceum, glabrum, clypeo thoraciforme præditum;abdomine subindistincto; pedibus hispido echinatis. Genus ex familià Phalangitorum , Latr., post 7ro- gulum collocandum. à Species 1. Cæculus echinipes , COECULE PIEDS HÉRISSÉS. Atrum abdomine subtus testaceo ; trunci lobo antico rotundato ; pedibus quatuor anticis margine ïinterno præsertim magis echinatis ; pilis vel setis rufo-testaceis, rigidis , aliis elongatis basi bulbosis, aliis brevibus ovato- : spatulatis. | Hab. sub lapidibus in Hispaniæ montibus aridis. Long. vix 1 lin. R EXPLICATION DES FIGURES. PL 1x. — Fig. 1. Cæculus echinipes considérablement grossir. a. Mesure de sa longueur naturelle. Fig. 2. Bouche considérablement grossie, avec la lèvre et les man dibules. Fig: 3. Une des pattes antérieures, considérablement grossie. ( 297 ) Osservarions sur: La fécondation du Chanvre. M. Dureau de la Malle a présenté à l’Académie des Sciences une plante de chanvre femelle qu'il croit avoir été fécondée dans l’absence de tout chanvre mâle, cette plante ayant été plantée seule dans la cour de sa maison, qui est garantie de tous côtés par des murs. M. Ampère fait remarquer que la poussière fécondante peut être apportée d’une distance fort grande et proba- blement beaucoup plus considérable que celle qui sépa- rait le‘chanvre femelle de M. Dureau d’autres chanvres mâles. M. Desfontaines rapporte qu'il a isolé quatre pieds de chanvre femelle, et que presque toutes les fleurs ont été stériles ; mais qu'en ayant obsérvé quelques unes qui étaient fécondes, il a remarqué que ces fleurs contenaïent toutes, outre les organes femelles, des organes màles. Sur une Cucurbita pepo, plante qui présente séparées lesifleurs femelles et mâles, il a enlevé toutes les der- nières. Les fleurs femelles, au nombre de quarante, sont toutes restées stériles, sauf deux qu'il avait fé- condées artificiellement. Le nombre des faits qui ap- puient la théorie actuelle de la génération des plantes, ajoute cet honorable académicien, est trop considérable our que le peu de faits qu’on a cités comme contraires de soient pas Re de renfermer des causes d’er- ur. M. Dureau de la Malle réplique que le fait de la stéri- lié des fleurs femelles du Cucurbita pepo est contraire à Y'iée de la fécondation à de grandes distances, émise par LA e ( 298 } M. Ampère, puisque de l’aveu même de M. Desfontaines _il existait à l’autre extrémité du Jardin-des-Plantes des - Cucurbites couvertes de fieurs mâles. M. Dureau ajoute qu'il ne pense pas. que le fait rapporté par lui renverse la théorie de la génération des plantes, mais qu’il ten- drait à faire croire que pour certains. végétaux: il peut arriver, comme pour certains; insectes, qu'une seule fé- condation suflise-pour plusieurs générations successives , Recnercues sur l'Organisation et la Classification naturelle des Crustacés Décapodes; Par M. H. Maine. Enwanps, X ( Présenté à l'Académie des. Sciénces le 30-mai.183r.). Les recherches nombreuseset.variées dont la structure des.animaux a.été le. sujet nous ont-déjà dévoilé lestypes principaux que la nature: a adoptés dans la création, de ces.êtres ; aussi la plupart des groupes naturels.de premier ordre.qui.composent le règne animal,sont-ils aujourd’hui parfaitement reconnus, quoique assez souvent leurs; li- mites puissent, être encore très -incertaines. Dans bie: des cas , les diverses subdivisions de.nos méthodes ont. ét également fondées sur l'anatomie comparée et reposeit par conséquent. sur, des, bases. non moïns solides: Mas _dans.certaines parties de Ja, zoologie , et,en,entomologe surtout, il.n’ena pas. été.de même. En. eflet, onne.ps- ( 299 ). séde. pas encore, assez de faits relatifs. à la structure des: -animaux articulés, pour que l’on ait pu suivre Constam- ment cette marçhe ; et, privés. des lumières que la z00- logie doit toujours attendre is la senc de L organisa | 'ébeielà Ritatobds Ale Fi PARA d’ TER Le de classification, afin d’ arriver à, l'établissement. des 3% coupes. succéssives nécessaires pour la distinction de tous, ces. êtres. : L'espèce de tact, qui, peut provenir. d'une longue habitude, mais qui n’est.en général donné, qu’ au génie, -a permis à, quelques .auteurs. d'employer ces élémens incertains de la manière la plus heureuse.et de, juger si-bien les valeurs respectives des caractères ainsi obtenus, que dans, plus d’un cas les découvertes, anato- miques ne sont venues que confirmer Jeurs,observations ‘et prouver combien les groupes, qu'ils avaient établis, d'une manière presque: artificielle, étaient, réellement naturéls, Mais d’autres essais ont été moins heureux , e& en:m’occupant de la.classification des Crustacés, j'aisenti vivement combien _elle.avait besoin des secours de: la naiomie. En.effet, pour que la distribution, méthodique: de,.ces animaux. fût, pour ainsi dire, expression. des, modifications de leur organisation, la première condi-. tion. serait la connaissance de ces diverses modifications, elles-mêmes, et dans.la plupart des, cas. cette connais- sance nous manque complètement. Les recherches dont je vais présenter ici les principaux | résultats ont été faites dans la vue de remplir une partie de ces lacunes, et portent sur |’ ordre des Crustacés Dé- . capodes.. Les traits généraux de l organisation sont les mêmes: (900) chez tous les Décapodes (1); néanmoins on rencontre en- core dans ce groupe des différences de structure assez grandes pour nous frapper au premier abord , ét pour peu que l’on compare entre eux le Crabe commun de nos côtes et le Homard, par exemple, on voit qu'ils appartiennent à deux types bien distincts. Ces dissem- blancesne pouvaient échapper aux naturalistes, et presque tous les auteurs , les prenant pour base de la classifica- tion des Décapodes , ont divisé ces animaux en deux sections, suivant que l’abdomen (qu’ils nomment com- munément la queue) est grand ou petit. Et en ‘efet, il “existe dans cet ordre deux groupes parfaitement distincts et bien naturels qui ont pour types les Crabes: et Jes Homiards. Mais lorsqu'on poursuit davantage cet éxa- men comparatif des Décapodes , et qu’on étudie surtout leur structure intérieure, on nè tarde pas à s'apercevoir! qu’il y a parmi ces Crustacés d’autres types d’organisa= tion qu'on ne peut rapporter à l’un ou l’autre de ces groupes sans violer les principes dont dépend le grand mérite des classifications naturelles. Certains Déca- podes diffèrent autant des Crabes que des Écrevisses et semblent former un troisième groupe intermé- diaire entre les Brachyures et les Macroures: Pour ‘en donner la preuve, il nous suffira de passer brièvement en revue les principales modifications de structure que l’on rencontre parmi ces animaux, Le système nerveux ganglionnaire , comme nous l’a- (1) Pourvu toutefois que l’on assigne à cet ordre les limites que: nous avons indiquées dans un autre travail. Voyez Ann, des Sc. nat... t. xv, p. 48, et t. xx, P. 396. , \ ( Sax) vons fait voir ailleurs, présente, chez les Décapodes, [A une série de. modifications dépendantes de l’aggloméra- tion plus, ,ou:moins grande des diverses parties qui en- trent dans la composition de cet appareil ou du non développement de quelques-uns de ses élémens. Mais à travers toutes ces différences on peut néanmoins disun- guer dans son mode d'organisation trois formes ou types principaux. La dissection de ces Crustacés montre que, chez les uns , le système nerveux affecte une disposition presque, identique | dans chacun des segmens du Corps, et que, dans 1 ‘abdotnen, comme. dans le thorax, il existe une série. longitudinale. de ganglions d’où naissent les principaux nerfs des parties. voisines. Chez d autres Dé- capodes ;: la portion abdominale du système : nerveux ne PERS plus de renflemens ganglionnaires et ne consiste qu’en un seul cordon médian plus ou. moins. développé, tandis que dans le thorax les divers centres nerveux res- tent espacés de. manière à former une longue chaîne médiane > ou se rapprochent. de façon à, constituer une masse étroile et allonsés dans laquelle on distingue faci- lement les deux séries de ganglions qui sont demeurées droïtes et parallèles entre elles, à peu près comme chez quelques- uns des Décapodes pourvus | de ganglions, ner- veux abdominaux. Enfin, chez d’ autres encore, on voit que le simple cordon qui représente la portion poslé- rieure du système nerveux central est devenu bien plus rudimentaire et que dans le thôrax les ganglions , au lieu de former une double chaîne plus ou moïnsallongée, se réunissent tous en ‘une seule massé circulairé affectant la forme d’un anneau ou d’un disque solide. Cette dernière disposition , que M. Cuvier a fait con- r { ( 302 ) maître dans lé Caréin Ménade (r) ét qué M. Audouïn ét moi avons signalée dans le Maja Squinado 7 FE réncôntré aussi chez le Tourieau ; 168 Portünes ; les Grapsés ét la plupart dés autres Décapodes cbr or- dinairement par les NÉE de dia là hérite des Brachyurés. | Le premiér dé ces trois types pps M se pré- séhile au contraire chez un grand nombre de Macroures!, ét hotamment chés tous ééux dobt l'ébdoniétt ést Wie. | développé ét sért bièn évidémieht “Cote organe de natation (3); on le découvre aussi “chèz les Pagures (4). ‘Enfin la modification qui est intétmédiairé à ces deux états et qui né nous paraît pas avoir encore fixé l’attènz tion des zoologistes , nous à été offérté par les Hômoles , les Dromies , les Porcellanes et les Hippiens. Chez ces defniers , , la portion thoracique du Système hérveux sé ” compose de six paires de noyaux | médullaires ; ; les déux premières paires se touchent | presque ; il en ar de mêmé pour les trois dernières; mais la paire intermédiaire qui appartient à l'anneau qui porte les patiés antérièures est irès- éloignée des autres ét communique avec eux à l’aidé de deux cordons interganglionnaires. Chez les Homoles, les Porcellanes et les Dromies , la centralisation est por- tée un peu plus loin , car tous les gariglions thoraciques (1) Leëons d'Anatomie éomparée, L. ti. * (2) Troisième Mémoire sur l’Anatomie et la Physiologie des Crus- tacés; Annales des Sciences natufelles, t. XIV, P- 9%. (3) Cuvier, op. cit.; t. 11, p. 314; Audouin et Milne Edwards » OP. cit., t. XIV, P. 84, etc. (4) Swammerdam , Description du Bernard PHéraité. soliédo aca- démique, partié étrangère, t. . (308) sé joignent, mais ils me se confondent pas complètement et représentént encore deux châînes longitudinales et parallèles formant ensemble une masseétroïite etallongée. Des différences aussi considérables dans le node: d’or- ganisation d'un appareil de l'importance ‘du système nerveux, ne peuvent être négligées lorsqu'on: prend, | comme. cela se fait dans les méthodes naturelles, l’ana- tomie ‘pour base des classifications ; aussi ces caractères sufliraient-ils à eux seuls pour motiver la distribution ; méthodique des Décapodes autour de trois types princi- paux ; que nous désignerons dorénavant.sous les noms de Brachyures , dé Macroures et d'Anomourés (1). Mais si l'on poursuit plus loin l'étude comparative de la struc- ture de ces Crustacés , on découvre d’autres modifications non moins remarquables , qui, tout en confirmant d'une manière générale les résultats déjà obtenus, font voir qu'ici ; de même que dans toutes les autres parties dé la zoologie, ilne faut passe borner à la considération d’un seul ordre de faits, et que pour arriver à une clas- sification réellement naturelle, il importe d'asseoir . les. divisions; qu’on. établit sur l'ensemble ‘des caiac- (1) Nous croyons nécessaire d'indiquer ici que, d’après le résultat des. observations que nous allons exposer, le groupe naturel des nomourés (ou Décapodes ayant la queue ou abdomen anomal) se compose des genres Homole, Rarine, Dromie, Dyromène, Lithode, Por- — cellane, Hippe, Remipède, Albunée, Birgus, Pagure, Porcéllane et pro- bablement Pactole. La division des Brachyures comprendies familles des Quadrilatères, des Arqués, des Cryptopodes, des Orbiculaires et Triangulaires de M. Latréille, moins les genres Paëtole et Lithode, et renferme aussi les Dorippes. Enfin, la section des Macroures com+ prend les Salicoques, les Locustes et les Homardiens du même auteur, moins le genge Porcellane. . (304 ) tères que présentent les divers systèmes de l’économie. Examinons d’abord les organes de la génération: Chez tous les Brachyures que nous avons eu l’occasion d’exa- miner, nous avons vu à l’extrémité inférieure de chaque oviducte une grande poche membraneuse (1) qui recoit la verge du mâle, comme nous l'avons constaté par l'observation directe , et qui sert évidemment de réser- voir pour la liqueur séminale destinée à féconder les œufs au fur et à mesure de leur passage au dehors (2). Chez les Macroures, qui, nous sommes portés à le croire, ne se fécondent pas au moyen d’une véritable copulation (3), maïs par la projection de la liqueur sper- _matique sur les œufs après leur sortie de l’oviducté; chez ces Crustacés, disons-nous , il ne se troûve'pas de traces de ces poches copulatrices qui sont si Pere chez les Brachyures proprement dits. | ! Il en est de même chez tous les Anomoures que nous avons disséqués , même chez ceux qui, par leur forme générale , ressemblent le plus aux Brachyures et qui ont été jusqu'ici confondus avec eux, 7 4 - “La position des vulves: éloigne encore tous les Ano- moures , ainsi que les Macroures , du groupe des Bra- (x) Cavolini a le premier signalé l'existence de cette poche (voyez Memoria sulla generazione dei Pesci e dei Gronchi; p. 158), mais il ne la décrit pas et ne nous à rien appris relativement à ses fonctions. | de (à) Voyez le Rapport de M. Cuvier sur trois Mémoires de MM. Au- douin et Milné Edwards, relatifs aux animaux sans vertèbrés des côtes dela France, Annales, des Sciences naturelles, t. xx1: — Résumé d’Entomologie, faisant partie de PONT TS portative, par les mêmes, t. 1, p: 126 (1829). (3) C'est-à-dire par l’intromission de la verge du mâle dans l’or- gane de la génération de Ja femelle. 3 ’ ( 305 ) : chyures , et ce caractère est si facile à constater, même sur les individus desséchés et conservés dans les collec- tions , qu'il est étonnant que jusqu'ici on y ait fait si peu d'attention. En effet, chez tous les Brachyures sans exception , ces ouvertures occupent , comme on le sait, le plastron sternal (1), tandis que chez les Homoles , les Dromies , les Ranines, etc., elles sont creusées dans l’article hasilaire des pattes de la troisième paire; dispo- sition que l’on croyait n’appartenir qu'aux Décapodes à mA queue. | Dans le groupe naturel de Brachyures ; tel que nous proposons de le circonscrire, la structure de l'appareil respiratoire présente un degré d’uniformité remarquable. Chaque branchie est composée , ainsi que M. Cuvier l’a observé chez les Crabes, d’une infinité de petites la- melles horizontales fixées les unes au-dessus des autres _ comme les feuillets d’un livre, de chaque côté d’une cloison verticale renfermant les gros vaisseaux san- guins (2). Chez tous les Cancériens , chez les Portu- _niens, chez les Oxyrhinques, chez les Matutes et les Calappes, en un mot chez presque tous les Brachyures, le nombre de ces espèces de pyramides est de neuf de chaque côté du corps (3); les deux premières, fixées à la base des pattes-mâchoires : et réduites à un état plus ou moins rudimentaire, sont placées transversalement (1) Voyez Règne animal, t, 1V, p. 29, etc., etc. (a) Lecons d’Anatomie comparée , t. 1V; p. 431. (3) Les deux premières branchies, qui sont plus ou moins radis mentaires, ont échappé aux anatomistes, qui ne parlent que des sept couchées sur la voûte des flancs. XXV, 20 ( 306 ) et cachées sous la base des branchies suivantes. Ces der- nières, aü nombre de sept, s’attachent par leur extré- mité inférieure au pourtour de la voûte des flancs et y affectent la position suivante : la première est placée au- dessus de l’articulation de la seconde patte-mâchoire , immédiatement sous le bord correspondant des flancs ; les deux suivantes s’insèrent de la même manière au- dessus de la patte-mâchoire externe ; au-dessus de la patte antérieure on en voit aussi. deux ; enfin la sixième et la septième de ces branchies thoraciques sont fixées au-dessus des pattes de la seconde et de la troisième paire ; mais, au lieu de s’attacher au-dessous du bord de la voûte des flancs , à la membrane articulaire , comme les précédentes , elles naissent de deux ouvertures prati- quées dans cetie voûte elle-même ; néanmoins toutes ces branchies sont placées à peu près sur, la même ligne longitudinale, et ne forment qu’une seule rangée. Il n'est point de Brachyure proprement dit où le nombre des branchies dépasse celui que nous venons d'indiquer, mais quelquefois il n’en existe pas autant. Ainsi, chez la plupart dés Ocypodiens on n’en compte de chaque côté du corps que sept, dont deux sont rudimentaires et ca- chées sous les'autres, de façon qu'il ne paraît au premier abord. y en avoir qué cinq; chez les Leucosiens on n’en voit même que six. Mais ces cas exceptionnels sont très- rares, et un caractère qui ne manque jamais chez les Brachyures, comme nous nous en sommes assurés par un très-grand nombre d'observations, c’est l'absence de branchies sur les deux derniers anneaux du thorax, ; | La disposition de l'appareil respiratoire est ‘encore essentiellement la mème chez les Ranines ; mais chez les | (307 ) Homoles, les Dromies, les Porcellanes et les autres Anomoures elle s'éloigne beaucoup de ce que nous ve- nons de voir chez les Brachyures , bien que % structure des branchies soit toujours la même, c’est-à-dire lamel- laire. Chez les Homoles, par exemple, le nombre de ces organes s'élève à quatorze de chaque côté du corps ; et au lieu d’être placés sur une même ligne longitudi- nale, ils sont en partie groupés les uns au-dessus des autres sur deux rangs. La première branchie est encore couchée en travers sous la base des suivantes et insérée à la patte-mâchoire de la seconde paire, maïs les autres se dirigent toutes obliquément en haut et. se fixent au pourtour de la voûte des flancs. Une s’insère sur l’anneau qui porte les pattes-mâchoires dela seconde paire , deux se fixent au-dessus de la patte-mâchoire externe , autant au-dessus de la première patte thoracique, trois au- dessus de chacun des membres des deux paires suivantes, enfin les deux dernières naissent du pénultième anneau ‘thoracique qui, chez les Brachyurés, n’en porte jamais. Chez les Dromies le nombre des branchies est égale- ment de quatorze de chaque côté du corps, et leur dis- position est à peu près la même que chez les Homoles ; il est seulement à noter que le dernier de ces organes occupe , non point le pénultième anneau du thorax, mais bien le dernier, et s’insère, par conséquent, au-dessus des pattes de la cinquième paire. IL en est encore de même chez les Pagures, les Birgus et les Porcellanes ; mais chez d’autres Anomoures, les Rémipèdes; par exemple, la disposition des branchies est un peu différente, et se rapproche davantage de ce qui se voit chez les Brachyures; car on ne compte que "(C3)" neuf de ces organes de chaque” côté ; et ils sont insérés sur une même ligne longitudinale de façon à ne former qu'une. seule ‘rangée. Cependant elle diffère encore essentiellement de ce dernier type d'organisation par la position des premières branchies qui ne sont pas cou- chées transversalement sous les suivantes, mais paral- lèles à elles ; par l'insertion de la dernière de la série qui se fait sur le pénultième anneau thoracique, et non sur l’antépénultième ; enfin par la manière suivant laquelle chacun de ces organes est attaché au tronc : car , au lieu d'y être fixés par leur base , ils s’y insèrent à l’aide d’un pédoncule qui naît vers le milieu de leur face interne, exactement comme ils le font chez les Pagures. Chez les Homards et divers autres crustacés Macroures, la structuredes branchies elles-mêmes s'éloigne beaucoup de celle de ces organes chez les Brachyures et les Ano- moures ; car,'au lieu de se composer d’une infinité de feuillets, elles sont garnies de cylindres disposés comme les poils d’une brosse (1). Cette modification est extrè- mement remarquable; mais elle est loin d’appartenir, comme on le croit généralement, à tous les Macroures; nous ne l’avons rencontrée que chez les Homards, les Écrevisses , les Néphrops, les Langoustes , les Scyllares et les Gebies. Chez tous les Salicoques, ainsi que chez les Galathées et les Mégalops , les branchies sont, au contraire, lamelleuses, comme chez les Brachyures. Lenombre des branchies offre des variations bien plus grandes dans cette section de l’ordre des Décapodes que dans les deux autres. Ainsi, chez le Homard on en compte | (1) Willis, Roezel et M. Cuvier. (900 y 4 | vingt (1) de chaque côté du thorax, savoir : un au-dessus de la seconde patte-mâchoire, trois au-dessus de la patte- mâchoire externe, trois au-dessus de la patte antérieure, quatre au-dessus de chacune des pattes des trois paires suivantes , et une sur le dernier anneau thoracique. Chez le Néphrops il n'en existe que dix-neuf, qui sont placées de même que chez le Homard , si ce n’est que celle de la seconde patte-mâchoire manque. Chez les Langoustes, les Scyllares et les Penées, le nombre des branchies n'est que de dix-huit de chaque côté du corps.- Les Gebies n’en ont que quinze ; les Portophiles douze, les Sicionies onze, les Callianasses dix, les Palémons huit, et les Crangons , les Hippolytes , les Lysianasses, les Égéons et les Sergestes seulement sept. Mais chez tous les Macroures, excepté les Mégalops et les À cètes (où le dernier anneau thoracique est réduit à l’é- tat de vestige), il existe des branchies au-dessus des deux dernières paires de pattes comme au-dessus des premières. Chez les Acètes on en voit sur le pénultième segment thoracique , et c’est chez les Mégalops seulement que la position de ces organes est la même que chez les Bra- chyures. L'appareil de la locomotion mérite aussi de fixer ici notre attention, car les différences principales qu’on y rencontre coïncident avec la plupart des grandes modi- fications que nous venons de signaler dans Ja structure des divers Décapodes. Les Crustacés qui composent le groupe naturel des Macroures , tel que nous le circonscrivons, c’est-à-dire les Écrevisses, les Langoustes , les Galathées, les Scyl- lares, les Mégalops, les Gebies , les Salicoques , etc. (x) Et non vingt-deux comme on le croyait généralement. ( 310 }) sont tous des animaux plus où moins sveltes et allongés, qui paraissent être essentiellement destinés à la: nata- tion ; et l'instrument principal au moyen duquel ils ef- fectuent ce mode de progression, est leur abdomen que la plupart des auteurs désignent sous le nom de queue. Aussi cette partie du corps présente-t-elle ici un degré de développement très- considérable, et est-elle toujours terminée par une large nageoire horizontale et lamel- Jaire en forme d'éventail à cinq feuillets. La longueur proportionnelle de l’abdomen varie, mais en général elle est beaucoup plus grande que celle du céphalothorax, souvent elle est égale à trois fois la longueur de la cara- ne (le rostre non compris) » et nous ne connaissons qu'un seul genre, le Mégalops, où elle soit un peu plus courte que ce grand bouclier dorsal (1). Son épaisseur et sa largeur sont également toujours très-considérables ; le premier de ces diamètres est toujours égal au moins aux deux tiers de l'épaisseur du thorax et souvent il la dépasse même ; me à la largeur de l'abdomen, elle varie entre un peu plus de la moitié de celle du thorax (x) En prenant la longueur de la carapace (mesurée sur la ligne. médiane du dos, depuis la kase du rostre jusqu’à son bord posté- rieur) pour unité de mesure, et en désignant cette longueur par le chiffre 100, on voit que la longueur praporionnet de l'abdomen. varie de la manière suivante chez : + Carapace. Abdomen. Crangon boréal’ .° . :. . . r0o 300 Penée à trois sillons . . . . 100 270 Scyllare ours . . . RE 187 Néphrops -) . + : + +. 100 178 Langouste mouchetée . . . 100 166- Écrevisse commune . . . . 100 130 Galathée striée. : . + . . . oo 120 Mégalops. RE 97 Can) et cette largeur elle-même ,etil est essentiel de noter qu'ici les différences sexuelles n’en apportent que de très-légères dans le degré de développement qu'acquiert cette partie du corps. Sa forme est également caractéris- tique, mais elle est trop généralement connue pour qu il soit nécessaire de nous y arrêter ici. Il existe tou- jours à la face inférieure de l'abdomen une série de fausses pattes natatoires formées d’un pédoncule cylin- drique plus ou moins allongé et d’une ou deux longues lames terminales de consistance cornée. En général, ces fausses pattes sont au nombre de cinq paires dans l’un ét l’autre sexe et s’insèrent aux cinq premiers segmens abdominaux ; quelquefois celles du premier anneaw mañquent ou affectent une disposition styliforme; chez les femelles elles sont quelquefois toutes grêles et cylin- driques (chez les Galathées par exemple), mais chez les mâles, celles des trois dernières paires sont toujours _ lamelleuses et leur ‘existence est constante. Enfin, le sixième anneau porte une paire d'appendices encore plus développées, dont les lames terminales forment , avec le septième segment, la ‘popabihe caudale dont il a déjà été question. | Chez les Brachyures, au contraire, l'abdomen ne sert que peu ou point à la natation ; aussi est-il réduit à l’état d'une espèee d'appendice presque lamellaire qui est re- ployé sous le thorax. Sa longueur (1) est toutau plus (x) Voici la mesure proportionnelle de l'abdomen de quelques Brachyures pris au hasard : Carapace. : Abdomen, Lupée.eñble . .,,4 . : . où 64 Thalamite crenelée - . . . 100 ER de Platyonique variée .,. . : 100 _ 58 } ( 312 ) égale à environ. les trois quarts de celle de la carapace (tou jours le rostre excepté), et son épaisseur n’est égale qu’au cinquième ou au dixième de celle du thorax. Sa largeur varie beaucoup suivant les sexes , mais elle est toujours très-inférieure à celle du thorax, et chez le mâle elle n’égale souvent que le quart de cette dernière. Jamais le pénultième segment, dont les membres sont si développés chez les Macroures, ne présente même des vestiges d’appendices ; il en.est de même pour le premier segment de l'abdomen , et chez le mäle, les quatrième et cinquième anneaux sont également toujours dépourvus d'appendices , de façon que le nombre de ces organes n’estjamais que de deux paires. Enfin , chez les femelles, où ils sont filiformes et destinés uniquement à retenir les œufs, leur nombre est toujours de quatre paires , et ils re s'insèrent qu'aux quatre segmens qui suivent le premier: - | _ Chez les Anomoures, l'abdomen ne sert aussi que peu ou point à la natation; maïs sa disposition est très- variée. Ainsi, chez les Pagures, qui sous plusieurs rapports se rapprochent des Macroures bien davantage que tous les autres Anomoures et qui ont la portion abdominale du système nerveux garnie de ganglions, cette partie du corps, quoique très-développée et beau- Carapace, Abdomen. Matute de Lesueur .: - . ! ‘100 57 Portune plissée. . . . . . 100 64 Crabe corallin.. "1; :!,:.:5%.400 ; bg : Atélécycle ensanglantée. . . r00 “ «7% Plagusie aplatie . . . . . 100 Ve 0 Gécarcin Guanhumi . . . . 100 7 Sésarme réticulée. . + . . 100 17 Coryste dentée . . :. . . 100 4o (009 ) coup plus longue que le céphalothorax , présente une disposition tout-à-fait anomale et ne peut agir en aucune façon comme organe de natation. Son enveloppe tégu- mentaire, comme on le sait, est presque entiérement membraneuse ; les membres fixés aux vestiges de son pénultième anneau ne constituent pas de nageoires et ne servent qu'à accrocher l’animal dans la coquille qu’il habite; enfin les autres appendices abdominaux man- quent souvent tout-à-fait chez le mâle, et chez la fe- melle, où ils ont la forme de filamens ovifères, ils n'existent que d’un seul côté. à Chez le Birgus , la forme de l’abdomen se rapproche bien davantage de ce qui se voit chez les Brachyures ; ïl ne se termine pas en nageoire, et chez le mâle, sa face inférieure , qui est entièrement membraneuse, ne donne attache à aucun appendice (1). Chez les Dromies, où la forme générale du corps ne diffère pas notablement de celle des Brachyures, l’abdo- men est lamelleux comme chez ces derniers ; mais il'est plus long que le céphalothorax , et au bord postérieur de son pénultième segment, on aperçoit des vestiges d'une paire d’appendices (2). Enfin, chez le mâle, le pre- mier segment , ainsi que le quatrième et le cinquième , sont dépourvus de membres ; mais chez les femelles, tous ces anneaux donnent naissance à des appendices ovifères , filiformes , dont le nombre est par conséquent de cinq paires. Chez les Homoles , la disposition de l’ab- (1) Je n'ai pas eu l’occasion d’examiner l'abdomen des Birgus femelles. (2) Ce sont de petites pièces cornées situées de chaque côté du bord . postérieur du pénultième anneau de l'abdomen ét enclouées entre lui et l’anneau terminal. C4) domen est exactement la même que chez lés Dromies , si ce n'est que le pénultième anneau ne présente aucunes traces d’appendices; mais l'abdomen des Ranines ne diffère de celui des Brachyures que par la position de sa partie antérieure qui se dirige directement en arrière , au lieu de se recourber immédiatement sous le thorax. Les Porcellanes , au contraire, portent à l’extrémité postérieure de leur corps une uageoire horizontale sem- blable à celle des Macroures , et, par sa forme et son volume , l'abdomen se rapproche beaucoup de celui de ces derniers Crustacés ; mais il est encore presque la- melleux , et reployé sous le thorax. Chez le mâle , quatre des anneaux abdominaux manquent d’appendices, et ceux du second segment n'ont pas la forme de fausses pattes natatoires. Enfin, chez là femelle, il n’existe que trois paires de filets ovifères , cylindriques ,. simples et fili- formes, qui s’insèrent aux trois anneaux qui sara le pénultième. Cheziles Hippiens , l'organisation à l’abdomen pré- sente aussi beaucoup d’ analogie avec celui des Ma- croures. Cependant il est encore en majeure partie re- ployé sous le thorax, et ne paraît devoir guère servir comme organe de natation, à raison de son peu d’épais- ‘seur, disposition qui ne peut coexister avec un système de muscles puissant semblable à celui qui se voit chez les Macroures. Le pénultième anneau porte une paire de membres assez développés ; mais, en général, ils sont reployés en avant, et ne forment pas avec le segment terminal une véritable nageoire. Cette dernière piècé est extrêmement longue, et si on en fait abstraction en me- surant l'abdomen, on voit qu’alors cette partie du corps _est beaucoup plus courte que le thorax, tandis que chez. ( 315 ) les Macroures le contraire a presque toujours lieu. Enfin, la face inférieure de l’abdomen n’est jamais garnie de fausses pattes natatoires ; chez les femelles , ces appen- dices sont filiformes comme chez les Porcellanes, et on n’en compte que trois paires chez les Rémipèdes ; les Albunées en ont quatre. Quant au mâle, il en est complètément dépourvu. D’autres particularités d'organisation d’une impor- tance moins grande que celle dont nous venons de par- ler se rencontrent aussi dans ces trois groupes naturels et viennent confirmer la division des Décapodes en Bra- chyures, Anomoures et Macroures. Ainsi la structure du squelette tégumentaire présente dans ces trois sections des modifications très-remarquables, Parmi les Brachyures, la disposition de la portion thoracique de ce système n'offre que des différences. très- légères. ny 4 Tous les anneaux qui constituent la portion du corps comprise entre le point d'insertion des mandibules et l’origine de l’abdomen, c’est-à-dire les onze derniers segmens céphalo-thoraciques sont toujours complètement soudés entre eux et quelquefois ils sont très-difliciles à distinguer ; tous sont constamment dépourvus de pièces tergales , et les cinq premiers sont réduits à un. .état presque rudimentaire ; mais les six derniers sont très- développés, et il résulte de la réunion des diverses pièces de leur arceau inférieur un grand plastron sternal, es- pèce de bouclier qui présente dans toute sa longueur, c'est-à-dire depuis la base des pattes-mâchoires externes jusqu'à l’origine de l'abdomen, une largeur très-con- . sidérable. La votte des flancs, formée par la soudure. t (626 des pièces épimériennes de ces mêmes anneaux (1), et cachée sous les parties latérales de la carapace, se por- tent très-obliquement en haut eten dedans, et recouvrent deux rangées de cellules formées par la jonction des lames intérieures ou apodèmes correspondans. Ces cel- Jules, qui donnent insertion aux ‘pattes et logent les principaux muscles destinés à les faire mouvoir, sont placées les unes au-dessus des autres et dirigées presque directement de dedans en dehors. Les cloisons qui les séparent ne se réunissent jamais de manière à former sur la ligne médiane du corps une espèce de canal pour loger le système nerveux et les gros vaisseaux sanguins de cette partie, espèce de gaîne osseuse que nous avons désignée ailleurs sous le nom de canal sternal. Enfin ik existe toujours à la partie postérieure de la cavité viscé- rale qui sépare ces deux masses de cellules , une cloison horizontale qui à sa partie postérieure se recourbe en bas pour se joindre au plastron sterhal ; cette cloison, que l’on appelle selle turcique postérieure , est sou- tenue par une apodème médiane dixigée d'avant eù ar- rière , et empêche l’intérieur de l'abdomen de se conti- nuer avec le plancher sternal de la cavité thoracique. IE est aussi à remarquer que sur le plastron sternal on voit toujours des lignes de suture qui indiquent le point de jonction des apodèmes avec ce plastron , et font connaître la direction de ces lames. | Chez la plupart des Anomoures, le dernier segment . (x) Voyez la description suceincté que nous avons donnée de cet appareil dans le travail publié par M. Audouin et moi, sur la cir- culation dans les Crustacés, Annales des Sciences naturelles. (317 ) thoracique ne se soude pas aux précédens et en est séparé par une membrane articulaire (1) ; quelquefois même il n’est pas recouvert par la carapace et constitue un an- neau complet. La disposition du plastron sternal varie : tantôt il est linéaire dans toute sa longueur, chez les Hippiens, les Birgus et les Pagures , par exemple ; tantôt il ne reste linéaire qu'entre les pattes des trois dernières paires, comme chez les Ranines ; ou entre celles de la paire antérieure, comme cela a lieu chez les Lithodes ; d’autres fois enfin ce plastron est élargi dans toute sa longueur, mais alors on n’y voit pas de suture longitudinale indiquant la présence d’une apo- dème médiane, et en effet cette lame verticale manque alors complètement, tandis que chez les Brachyures elle . existe tonjours (2). À l’intérieur, le thorax dés Ano- moures présente en général un canal sternal plus ou moins long , mais bien distinct, qui renferme le système nerveux thoracique et l’artère sternale (3). Lorsque ce canal manque , comme cela a lieu chez les Porcellanes , on n’y voit jamais de selle turcique postérieure ; du reste cette cloison horizontale ne coexiste aussi que très- rarement avec le canal sternal , car les Ranines sont les (x) Le dernier anneau thoracique est mobile chez les Lithodes, les Porcellanes, les Birgus, les Pagures et les Hippiens, tandis que chez les Dromies, les Homoles et les Ranines, tous les dnneaux du thorax sont soudés entre eux. (2) Les Dromies et les Homoles nous offrent des exemples de ce dernier mode d'organisation. (3) Ce canal sternal se voit chez les Homoles, les Dromies , les Ranines, les Hippiens, les Birgus et les Pagures; maïs c’est dans ces quatre derniers groupes qu’il est le plus développé. +* x! ( 318 ) seuls Anomoures où nous l’ayons hénpontLé. Enfin les voûtes des flancs sont en général bien plus obliques que chez les Brachyures , ou même presque verticales, et les cellules situées en dessous tendent à se placer sur le même niveau plutôt qu'au-dessus les unes des autres. Chez les Macroures il est au contraire très-rare de voir le dernier segment du thorax séparé de la sorte des anneaux qui le précèdent ; cette disposition si commune chez les Anomoures ne se rencontre guère ici que chez les Galathées, qui, sous beaucoup d’autres rapports, se rapprochent de certains Anomoures, etchez l'Écrevisse de rivière; chez les Homards, les Langoustes, les Scyl- lares , les Mégalops et tous les Salicoques que nous avons eu l’occasion de disséquer, le thorax ne présente aucune articulation semblable. En général le plastron ;sternal est linéaire dans toute sa longueur , mais quelquefois il s’élargit entre les pattes des deux ou trois dernières PE ). Chez les Galathées et les Mégalops, il s'étend même au point de ressembler exactement à celui.de certains Anomoures , tels que les Porcellanes. Les voûtes des flancs sont presque toujours à peu près verticales et les cellules sont placées à côté les unes des autres, Enfin, il existe en général un long canal sternal, et dans tous les cas la partie inférieure de la cavité viscérale du thorax se continue avec l’intérieur de l'abdomen ‘sans en être séparé par une selle turcique postérieure dont on ne voit pas de traces. - (r) Cette disposition qu’on remarque dans les Langoustes, les Scyl- lares, les Crangons, etc., est en général béaucoup-plus marquée chez les femelles que chez les mâles. | :: 108") Dans le groupe naturel des Brachyures , nous avons constamment trouvé les cornéules ou facettes des yeux composés de ces animaux ayant la forme d’un hexagone régulier. Il en est de même chez un certain nombre d’Ano- moures, tels que les Pagures et les Lithodes; maïs chez d’autres, les Homoles, par exemple, ces petites cor- nées transparentes, au lieu d'être hexagonales, sont carrées (x). …. Ces deux modifications se rencontrent aussi chez les Macroures : tantôt les cornéules sont hexagonales {et d’autres fois elles sont carrées. Le premier de ces modes de structure se voit chez les Mégalops, les Gébies et les Callianasses; la seconde nous a été offerte par les Écre- visses , les Homards , les Langoustes, les Scyllares, les Galathées , les Pélémons , les Penées , etc. . Chez tous les Brachyures, le premier anneau cépha- lique (celui qui porte les pédoncules oculaires ) est com- plètement caché par un prolongement de la carapace qui l'entoure et va s'unir à l’arceau inférieur du second anneau ; presque toujours le front se joint aussi un peu Plus en dehors à l'extrémité de l’article basilaire des ‘antennes externes ou à la partie voisine de la portion prébuccale de la carapace, de façon à former une série transversale de quatre fossettes distinctes dont les deux médianes logent les antennes de la première paire et les deux externes constituent les orbites. Dans le groupe naturel des Anomoures le premier (x) Cette disposition se rencontre aussi chez les Dromies, où elle avait ba été aperçue par Cavolini (op. cit., p. 151). fo: CR anneau céphalique est au contraire souvent complète- . ment à découvert, et le front n’envoie pas au devant de lui de prolongement + se joint à l’arceau sternal du segment précédent ; il n’y a alors ni fossettes antennaires ni orbites distincts (1); d’autres fois le front entoure en partie l’anneau ophthalmique , mais il n’existe encore ni fossettes antennäires ni orbites bien formés (2) ; enfin, il est-des exemples d’une disposition tout-à-fait sem- blable à celle qui se voit chez les Brachyures (3). Chez les Macroures, le premier anneau céphalique n’est au contraire jamais entouré par la carapace ; il est simplement recouvert en dessus par le rostre, lorsque ce, prolongement existe, etiln'ya ni ossetLes antennaires ni orbites proprement dits. | Les antennes internes ont essentiellement la même forme chez tous les Brachyures ; leur premier article est presque globuleux et logé en entier dans la fossette où il s’insère ; les deux suivans sont grèles , courts et cylin- driques , et cette espèce de’ tige ; qui se termine par deux appendices multiarticulés , très-courts, se reploie sur elle-même et peut se cacher dans les fossettes antennaires. Chez les Anomoures, ces organes sont en général beau- coup plus développés; leur'article basilaire devient presque toujours cylindrique et les suivans ne peuvent que très-rarement se reployer complètement en arrière et se cacher comme chez les Brachyüres ; mais les filets qui les terminent ont en général exactement la même (1) Exemples : Pagures, Hippiens, Lithodes. (2) Exèmples : Homoles, Ranines. (3) Dromies. Van ) forme que chez ces Crustacés. Enfin , chez les Macroures, les antennes internes deviennent encore plus longues ; leur article basilaire n’est jamais globuleux ; leurs ar- ticles suivans ne peuvent presque jamais se reployer sur eux-mèmes , et leurs filets terminaux sont en général très-longs. | La disposition de l’organe auditif, la forme des pattes- . mâchoires externes, celle des pattes de la première et de la cinquième paire, et une foule d’autres particularités d'organisation, nous fourniraient d’autres argumens en faveur du nouveau mode de classification que nous pro- posons ici pour les Décapodes; mais les divers faits anatomiques que nous venons d'exposer nous paraïssent assez significatifs pour rendre inutile toute discussion ultérieure. L'existence de trois groupes naturels dans cet ordre de Crustacés nous semble être suffisamment démontrée, et il ne nous resterait plus qu’à résumer les principaux caractères propres à les faire distinguer, si nous n’avions d’abord à chercher la place qu'il convient d’assigner à quelques espèces dont l’organisation nous est trop imparfaitement connue pour que nous puissions les classer encore avec certitude. ; De ce nombre est le genre Lithode. Linné plaçait les Crustacés qui portent aujourd'hui ce uom parmi les Cra- bes, et tous ses successeurs se sont accordés à le laisser parmi les Brachyures. N'ayant pas eu à notre disposition une Lithode à l’état frais , ni même un individu femelle desséché, nous n’avons pu constater leurs affinités natu- relles par l'examen des caractères les plus importans de l’organisation, tels que ceux fournis par le système ner- veux, par la position des vulves, et par l’appareil de la XXV. + 21 | { is >. Fa respiration ; mais cependant plnsieurs raisons nous por- tent à croire que c'est avec les Anomoures qu’ils ont le plus d’analogie de structure. En effet, chez les Lithodes, le dernier anneau thoracique, au lieu d'être soudé aux précédens et d'entrer dans la composition du plastron ster- nal, comme chez tous les Brachyures, en est séparé par un espace membraneux et demeure plus ou moins mobile ; disposition qui est extrêmement commune chez les Ano- moures. La forme et la structure du plastron sternal sont également caractéristiques; ce bouclier ventral est linéaire entre les pattes de la première paire, et, d’après les lignes de suture dont il est sillonné, on voit qu'il n'y a dans l'intérieur du thorax ni selle turcique postérieure , ni apodème médiane. L’abdomen du mâle ne présente au- cune trace de ces membres styliformes qu’on rencontre toujours chez les Brachyures, où ils paraissent servir à la copulation; sa face inférieure est membraneuse et complétement dépourvue d’appendices , exactement comme chez les Birgus. La carapace se termine anté- rieurement par un rostre horizontal qui se prolonge au- dessus de l’anneau ophthalmique sans l’entourer. Les antennes internes, au lieu d’être très-courtes et de pou- voir se cacher en entier dans les fossettes qui logent leur premier article, comme chez les Brachyures, sont très- allongées ; leur article basilaire est presque cylindrique et n’est pas renfermé dans une cavité; les pièces sui- vantes ne peuvent se reployer en arrière sur l’article pré- cédent ; enfin, la forme de ces organes est la même que chez les Pagures. L'état rudimentaire des pattes de la cinquième paire, qui sont cachées sous les parties pos- térieures de la carapace, est aussi un caractère très- (3235 commun chez les Anomoures , 1naïs qui ne se présente jamais chez les Brachyures. Enfin, la forme des pattes- mâchoires externes vient encore confirmer ce rappro- chément, et cette considération, jointe à celles dont nous venons de parler, ne nous permet pas d’hésiter sur la place que les Lithodes doivent occuper dans la classifi- cation naturelle des Décapodes ; c’est évidemment avec les Anomoures et non parmi les Brachyures qu’ils doi- vent être rangés. La grande ressemblance qui existe entre les Dromies et les crustacés désignés par M. Latreille sous le nom de Dynomènes, nous porte à croire que leur organisation doit être essentiellement la même, et que, par consé- quent, ces derniers devront faire partie du groupe natu- rel que renferme les premiers. Enfin, le peu que nous savons des Pactoles nous les montre si différens des Brachyures proprement dits, que ce serait, à Ce que nous croyons, tout-à-fait contraire à l'esprit des méthodes naturelles que de les laisser dans la même division. D'un autre côté, l'existence de pattes antérieures adactyles est au contraire une circonstance assez commune parmi les Anomoures; et, en attendant que nous ayons des données plus précises sur la structure de ces singuliers crustacés, nous régardons ce caractère comme étant suflisant pour nous faire ranger les Pac- toles, du moins provisoirement , entre les Hippiens , les does et les Lithodes (1). (1) Depuis que ce Mémoire est sous presse M. Audouin m’a com- muniqué une note manuscrite de M..de Freminville sur un nouveau Crustacé des Antilles, qui me paraît aussi devoir prendre place dans la section des Décapodes Anomoures. L'auteur a cru pouvoir Le rap- ( 324 ) | _ Tels sont les divers faits anatomiques qui ont motivé la modification que nous avons proposée dans la distri- bution méthodique des Décapodes ; les différences de structure que nous avons signalées nous paraissent être d'une importance assez grande pour mériter d'être re- présentées dans nos classifications par des coupes cor- respondante (1), et, pour rendre encore plus évidens porter au genre Éryon de M. Desmarest; mais, d’après la figure qu'il en donne, on voit que l’abdomen de ce Crustacé n’est pas terminé par une nageoire en éventail, disposition qui se remarque chez les Éryons et qui ne manque chez aucun Macroure. La forme générale de son éorps, la structure de ses huit dernières pattes, celle de ses pattes-mâ- choires, enfin tout ce qui nous est connu de cet animal, me semble de nature à le rapprocher des Raninééèt dés Dromies, à côté desquels il devra former un nouveau genre facile à caractériser par la disposi- tion des pattes; mais, pour résoudre complétement cetté question, il serait indispensable d’avoir de nouveaux détails sur son organisation tant extérieure qu’intérieure. (x) Dans le Cours d’'Entomologie publié par M. Latreille péu de temps après la présentation de ce Mémoire à l’Institut, ce savant a introduit des modifications considérables dans la classification des Décapodes. Il n’a pas cru nécessaire d'adopter une division intermédiaire entre les Brachyurés et les Macroures; niais, au lieu de ranger les Homoles, les Lithodes et les Ranines avec les prémiers, il lés placé avec les Macroures. L’analogie de structure qui existe entre ces Grustacés et les Dromies que M. Latreille laisse dans la division des Brachyures est si grande, que cette séparation nous paraît tout-à-fait en désacs cord avec la nature; et d’un autre côté, les différences qui séparent les Anomoures des Macroures ne nous paraissent pas permettre la: réunion de tous ces Crustacés en un seul groupe. Aussi cette nou- velle combinaison ne nous serble-tsélle pas satisfaire les besoins de la science.et ne diminuer en rien la nécessité de la division que nous avons proposée. | CL S is Au ne) ne opé pe ps 5 x d oe-è Jr F1 Fa LE | se Hip ées ÿ4 re PCA MR 2 tie ARS Fe ” DS EE AUS mir REA À CT NE PS *OWIQUI-INT JUOWBIS IOTUIIP 9] ed 32 ‘xnoqouue quos mb neouue owgrnnusd ap saiquou s9j 404 2guH0J7 39 ‘u2WOpqU,] jueu -UL19) opuvis-s91 [vpnvo artoogeu ou ‘8 | ‘(snuyoeqy : uondooxo) jeurwao) quouSos np oue uornoensqe ougu ‘ofpoub _Suoj snçd dnoonvoq jergu98 uo 19 ‘(sdojeso x .uondooxo) soedezeo ej onb Suoj snjd dnoo -nvoq sanofno] onbsoxd fuornevu ej 8 suouwep =1A9 queAdOS 19 ‘xexog} 9 onb sreda 1ssne onb -soid ‘oseysnao ‘oddojoaop-san uowopqy ‘4 '(sa32o y 10 sdopeSox :suOTd22X T7) "XVLOW1 RP XNEIUUE SIIIUI9P XN9P say ans sorouviq sop sanofnoi onbsorq ‘09 ‘SopeuIpnyBUOT SOUSI, STOI NO Xn9p ‘oun Ans s990ed 30 ‘oixquiou ua sojquirea-seu ‘sosno] “JOUR 1QiUE) “9SSO01Y U9 JQIUE] SIJOULIT ‘0 | . “eouendos syood ap 3u1oq be _‘onrvd awatston ef op soned sp aurejiseq a[on LAV,[ SUP S99SU919 9[[OU9J E[ 9p UONLIIUIS €] op proicdde op soinotiaixo sornyaanQ ‘€ ‘u2WOpqR,] SULP SIDUNSIP JU9U9) 1eyred xnoaou suomgues op o1u9s auN ‘€ , “o[eurpnylsuor AUEUO 2[qnop oun quewIO; 32 s9ovdso surow no snjd xvrogi np xnoAïou suor8uer) *1 ‘Sau AOYDYIY S3a NOILOHG d 5 SOUÉITIAU I S9T 299 JUIUOS ojepneo ox10a8eu oun juoworei-s9r onb juvwo} ou sreu ‘(sopopoeqg 2n9-imod 39 sopoyur"g ‘soqouwu Op ‘seuruey : suordooxo) so8rsoA 9p 18394 & qros “soddopoAap-san 1105 ‘uewopqu] 2p iuowusos owennupd ne soorpuodde sep ‘[eiou9$ ur “8 ‘qu quaw82s np uon2ENSAE HE} UO] 1s Suoy surowu dnoontaq sreux (souruey : uorde2 -xo) ooedesvo ej onb Suor snjd nod un ‘jeaouo8 uo { uonejeu ef & JIAI9S jueAnOd ou 39 xnouviq -UIOU 1Q1UE] ‘XUIOU] 9] SNOS PJINOI9I 39 XNO[[OUIET surow no snjd 1Qiuez ‘jewiout uawmopqy ‘ob = TWO 9 ANS JU9ANOS 39 (souruey : uondooxs) xe1oy3 np nvouue owerniqnu -od o7 ans sorqouesq sop sanofno onbsorq ‘09 “(suorddrpz 10 souuvey : suondooxo) sSuez xnap Ans XNE99S1EJ aed s990e1d 39 “9100 onbeyo 2p aziogenb 9p o4q -WOU nv ‘[RI9U9S U9 “SOSNO[[IUE] SOTHIULIT ‘06 PAT *9o11epndos oyood ep qui04q ‘6! 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Ce nouveau corps se trouvant LT À À « intercalé sous les couches calcaires , Les a souteñuëes au même point a A où les avait portées le premier soulèvement : les fissurés sônt demeu- rées ouvertes, les émanations ferrugineuses ont continué, et la fente = " A a été remplie de minerai. « Je n’ai pas besoin de dire que cette opération a pu se faire à A diverses reprises, et que, pendant cés intérvalles , les courans sous- & marins ont pu, par leur passage réitéré à travérs ces fissures ; ën. « polir les parois, et y laisser les traces qui ont été observées par « Buffon. » Ce même point de vue a été repris par DRE d'auteurs en- core plus récens, notamment par M. Heim, dans son ouvrage sur r le Thuringerwald (Géognostische beschreibung des Théri ingerwaldes). ( 360 ) place d’un métal complètement exploité, ainsi qu'on le croit, du minerai de fer de l’ile d'Elbe, plutôt, il est vrai, qu'on ne le sait, attendu que les outils de mineurs et l'idole qu’on y a trouvés étaient entourés non de fer, mais seulement de terre. Changemens divers qui sont arrivés en Toscane. Ü | La Toscane surtout offre un exemple évident de la manière dont l’état actuel d’un certain objet décèle l’état antérieur du même objet; les inégalités remarquables de sa surface renfermant en elles-mêmes des indices manifestes des divers changemens que je passerai en reyue dans un ordre rétrograde en remontant des plus nouveaux aux plus anciens. 1. À une certaineépoquele plan incliné Z (pl. xu, fig.1) se trouva sur le même plan que le plan horizontal plus élevé B, et la tranche du plan B ainsi relevé de même que la tranche du plan horizontal plus élevé C furent prolongées plus loin , soit que le plan horizontal moins élevé D se trouvât sur le même plan que les plans B,C, soit qu’il existât à un autre corps solide servant d'appui aux bords à découvert des plans plus élevés; ou bien, ce qui est là même chose , là où on voit aujourd’hui des fleuves , des marais, des plaines basses , des précipices, ; des plans inclinés entre des collines arénacées , les plans complets existèrent autrefois , et à cette époque toutes les eaux, tant des pluies que des sources, où bien inon- daient cette surface plane elle-même, ou bien s'étaient ouvert des canaux souterrains ; ne il existait des ca- vités au-dessous des couches supérieures. ( 361 ) 2. À l’époque où se formait le plan B, 4,C et les * plans qui se trouvent au-dessous, tout le plan Bié:C était couvert par les eaux : ou bien ; ce qui est la même chose, la mer a été élevée à une certaine époque au- dessus des collines arénacées, quelque élevées qu’elles fussent. | 3. Avant que le plan B, 4, Cse.formt, les plans F', G, Jétaient dans la position où ils sont aujourd’hui ; ou bien, ce qui est la même chose, avant que les couches des collines arénacées se formassent, il exis- tait dans les mêmes lieux des vallées profondes. 4. À une certaine époque , le plan incliné J se trouva sur le même plan que les plans horizontaux F et G, et les tranches à découvert des plans Z'et G se continuaient plus loin, ou bien il existait un autre corps solide qui servait d'appui à ces mêmes tranches lorsque ies plans susmentionnés se formaient ; ou bien, ce qui est la même chose, à l'endroit où aujourdälliui on voit des vallées entre les cimes planes des hautes montagnes , il existait à une certaine époque une surface plane continue sous laquelle de grandes cavités s'étaient formées avant que ies couches supérieures s’abimassent (1). L (x) Jai fait allusion à cet ordre d’idées qui cependant ne me semble propre à expliquer qu’une petite partie des phénomènes de rupture et dinclinaisons de couches qui s’observent dans les hautes monta- gnes , lorsque j'ai dit dans les dernières pages de mes Recherches sur quelques-unes des révolutions de la surface du globe (Annales des Sciences naturelles, t. x1x, p. 225): « En admettant mes résultats on resterait libre, à la rigueur, de choisir entre l'hypothèse de Deluc, qui expliquait le redressement des couches par l'affaissement d’une partie de l'écorce du globe, et l'hypothèse généralement admise par (363 } 5, Quand le plan PF, G se formait , lé fluide aquéux le récouvrait; où bien , ce qui est la même chose, les cimes plañes des plus ét montagnés ont été à une cértaine époque couvertes par les eaux. Nous reconnaissons donc six États distincts de la Toscane , puisqu'elle a été deux fois submergée, deux fois flans et à sec et deux fois sillonnée d’ aspérités ; ce qué je démontre pour Ja Toscane d'après les inductions tirées d’un grand nombre de pôinis que J'ai visités, Je le confirme pour la terre entière par les descriptions de différentes localités tirées de différens autéurs. Mais de peur qu’on né s’éffraié d’une manière de voir simouvelle, j'exposérai en peu de mots l'accord de la nature avec l'Écriture ét je passerai en revué les principales difi- cültés qu’ on pourrait méttré eh avant par rapport à chaqué état dé la terre. Rélativement au premier état t de la terre, la nature et l'Écriture sontfiffaccord en ce point que tout était cou- vert par les éaux. Maïs quant à la manière dont cela ar- riva , à l’époque où cela commença et au temps que cela dura, la nature se taïît et l'Écriture parle. Les couches des plus hautes montagnes exemptes de tout corps hé- térogène prouvent qu'il exista un fluide aqueux à une époque où il n'existait encore ni plantes ni ani- maux , êt que ce fluide recouvrit tout ; la figure de ces mêmes couches atteste la présence ie nue, et leur les plus célèbres géologues de notre époque, et qui consiste à sup poser qué les couchés sécoñdaires qu’on trouve redressées dans les chaînes de montagnes, Pont été par le soulèvement des masses de roches primitives qui constituent généralement leur axe é central ét leurs principales sommités. » ( 363 ) \ composition l'absence de corps hétérogènés ; tandis que la similitude de composition et de figure dans les cou- ches de montagnes différentes et éloignées les unes des autres prouve que ce fluide fut universellement répandu. Si on venait à dire que les corps solides de diverse na- türé conténus dans ces couches ont été consumés par le temps, personne ne pourrait nier qu'on ne dût observer une différence marquée entre la matière de la couche et celle qui ayant filtré à travers les pores de la couche, aurait rempli l’espace occupé d’abord par le corps dé- trüit. Maïs si au-dessus des couches déposées par le pre- mier fluide on trouvait dans certaines localités d’autres couches renfermant différens corps , il s’en suivrait seu- lement que les nouvelles couches auraient été déposées, sûr celles produites par le fluide primitif, par un nouveau fluide qui aurait pu de même remplir de la matière qu'il déposait les fractures des couches déposées par le pre- mier. De manière qu'il faut toujours en reyenir à ce point, qu à r époque où se formaient ces couches de ma- tière simple qui se présentent dans toutes les montagnes, les autres coûclies n’existaient pas encore; mais que toût était couvert par un fluide dépourvu de plantes, d’ani- maux et d’autres corps solides (1). Cés couches étant - (x) Pour apprécier ce passage à sa juste valeur il n’ést pas imatile de se rappeler que les montagnes de la Toscane , auxquelles Stenon y fait allusion ; sont formées en grande partie de couches rédressées de calcaires et de grès à grains fins de l'époque jurassique et cretacée, très-pauvres en fossiles, surtout si, comme Sténon, on les juge par corhparaison avec les couches des terrains tertiaires subapennins. D'après les descriptions modernes que j'ai pu lire, ét d’après les collèctiois qué j'ai été à portée de consulter, il paraît qu’en effet ( 364 ) dr une nature telle que personne ne pourrait nier qu’elles aient pu être produites immédiatement par le premier les brèches et les poudingues sont assez rares dans cette partie des Apennins. Il est évident que les géologues dunt j'ai cité te témoignage pour établir que les dislocations de couches ont précédé, dans les Apennins de la Toscane, le dépôt des terrains tertiaires subapennins (voyez Annales des Sciences naturelles, t. xw\11, p. 298), n’ont fait qu’exprimer, dans le langage précis de la géologie moderne, les faits dont Stenon avait déjà été frappé il y a plus de cent cinquante ans , et qui doivent en effet constituer les traits les plus remarquables et les plus carac- téristiques de la structure de ces contrées. Cette disposition de montagnes est en même temps fort analogue à celle que M. Christie signale aux environs de Palerme, et à celle que M. Reynaud a reconnue sur les côtes orientales de l’île de Corse ; elle est propre à une grande partie des rivages.de lamer Tyrrhenienne, de même que l’horizontalité assez habituelle de toutes les couches secon- daires et leur position, contrastante par Fappor aux couches dislo- quées des terrains de transition , se trouve être propre à une grande partie des bassins de la mer du Nord, de la Baltique et de la Manche. Toute cette théorie de la terre de Stenon ne représente donc réel- lement que les faits observés en Toscane, comme celle de: Wernerne représente que ceux observés dans le nord de l'Allemagne. De même que Werner a omis de prendre en considération les preuves de l'origine plutonique des roches porphyriques et graniti- ques, que des observateurs plus récens ont reconnues avec tant d'évi- dence dans les montagnes de la Haute et Basse-Saxe, on a lieu aussi de s’étonner que l’œil observateur de Stenon n’ait pas été frappé de la différence de nature et de forme éxtérieure qui existe entre les roches d’origine évidemment sédimenteuse qui .constituent la plus grande partie des montagnes de la Toscane et les masses de serpentines qui se montrent en différens points des Apennins, les roches primitives qui constituent une partie du littoral de la Toscane et des petites iles adjacentes, et enfin les roches d’origine volcanique qui percent en différens points le sol de sa partie méridionale, à moins toutefois w ( 365 ) moteur, nous trouvons là un accord remarquable de l’'E- criture avec la nature. | Quand et comment commença la seconde phase de la tèrre pendant laquelle elle fut plane et sèche , la nature se tait encore à cet égard ; maïs l’Écriture parle. Du reste, quant à ce que la terre a présenté à une certaine époque une pareille phase, le témoïgnage de la nature est con- firmé par l'Écriture , qui enseigne que des eaux sortant d’une seule source ont arrosé toute la terre. Relativement à la troisième phase de la terre pendant laquelle elle est représentée comme ayant été couverte d’aspérités , ni l'Écriture ni la nature ne déterminent à quelle époque elle a commencé. La nature démontre que cette inégalité de la surface fut très-grande, et l’Écriture fait mention de montagnes à l’époque du déluge. Du reste, quant à l’époque à laquelle furent produites ces monta- gnes dont l'Écriture parle à cette occasion, quant à sayoir si ces montagnes furent identiques avec celles qu'on ne voie uné allusion à toutes ces roches, où au moins aux der- nières, dans la mention qu’il fait de traces des feux souterrains dans le voisinage des points distoqués. L'erreur que commettait Stenon en regardant comme bé aiti rés les couches secondaires qui constituent une grande partie des À pennins doit au reste paraître fort excusable si on considère que, jusqu'aux premières années de ce siècle, Dolomieu et la plupart des géologues sont restés dans une erreur semblable relativement aux couches cal- caires de l’intérieur des Alpes de la Savoie, couches que M. Brochant a élevées le premier dans la classe des terrains postérieurs à l'appari- tion des êtres organisés, et qui n’ont été classées que depuis peu d'années à la place qui leur appartient réellement dans la série géognostique. (Voyez Annales des Sciences naturelles, t: x1v, p. 113.) ( 366 ) d'aujourd'hui, si au commencement du déluge les val- lées eurent la même ‘profondeur qu'aujourd'hui, ou si , pour abaisser la surface des eaux débordées, de nouvelles ruptures de couches ouvrirent de nouveaux abimies, ni la nature ni l’Écriture ne le décident. La quatrième phase , pendant ‘laquelle tout était mer, semble donner lieu à plus d’embarras ; quoique dans la réalité il ne s’y présente rien que de facile. L'existence de collines produites par les sédimens.de la mer, atteste que la mer a existé à une hauteur plus grande que celle qu'elle atteint aujourd’hui ; et cela s’observe non-seule- ment en Toscane, mais dans beaucoup de lieux assez éloignés de la mer, et dont les eaux s'écoulent vers la Méditerranée, et même dans des localités dont les eaux s’écoulent vers l'Océan. Quant à la hauteur qu'atieignit celte mer, la nature ne contredit pas la détermination que l’Écriture en donne , puisque 1° il existe des traces certaines de la mer dans des lieux élevés de plusieurs centaines de pieds au-dessus de son niveau actuel. 2°. On ne peut nier que , comme au. commencement toutes les parties solides de la terre furent couvertes parle fluide aqueux, elles auraient pu l’étre de même uné seconde fois, attendu qu à la vérité les choses de la nature chan- gent continuellement ; mais que. rien ne se réduit natu- rellement nn Et est-ce qui a .assez scruté, la structure des profondeurs dela terre pour oser nier qu’il puisse s'y trouver de grands éspaces remplis d’un fluide en partie aqueux et en partie aériforme. 3°. On est sans une incertitude complète sur la profondeur qu avaient les vallées au commencement du déluge; mais la raison 1688.) indique que dans les premiers siècles du monde de moins grandes cavités avaient été creusées par l’action du feu et de l’eau, et que les couches abimées par suite de leur exis- tence l’ont été moins profondément; ce que l'Écriture appelle les plus hautes montagnes étaient les plus hautes des montagnes qui existaient à cette époque, mais non les plus hautes des montagnes que nous voyons aujourd'hui. 4°. Si le mouvement animal a pu faire qu’à volonté des lieux couverts par les eaux , tantôt soient mis à sec, tantôt soient recouverts par de nouvelles eaux , pour- quoi n’accorderions-nous, pas la même hberté et les mêmes forces au premier moteur de toutes choses ? Re- lativément à l’époque du déluge universel, l’histoire profane ne présente rien de contraire à l'histoire sacrée qui relate tout dans le plus grand détail, Les anciennes villes de la Toscane, dont quelques-unes sont bâties sur des collines produites par la mer, font remonter leur berceau à plus de trois mille ans , ét dans la Lydie nous arrivons à près de quatre mille ans, d’où il est permis de conclure que l'époque à laquelle la terre a été aban- donnée par la mer, cadre avec celle dont l'Écriture fait mention. Quant à ce qui concerne la manière dont les eaux se sont élevées, nous pouvons en indiquer plu- sieurs qui s'accordent avec les lois de la nature. Si, par exemple, on admettait que le centre de gravité" de la terre ne coïncide pas toujours avec son centre de figure, mais qu'il s’en écarte tantôt d’un -côté, tantôt de l’autre, suivant que les cavités souterraines viennent à s'accroître dans tels ou tels lieux, on pourrait facile- ment expliquer pourquoi le‘fluide qui couvrait tout à ( 368 ) l’origine des choses a laïssé certains lieux à sec, et est ensuite revenu les occuper de nouveau (1). Le déluge uni- (1) L'idée dont il est question dans cette phrase n’était pas nouvelle en Italie du temps de Senon: Elle avait déjà été développée par Léo- nard de Vinci dans des ouvrages inédits écrits vers la fin du quinzième siècle. Voici ce qu’on lit dans l’Æssai sur les ouvrages Physico-Mathéma- tiques de Léonard de Vinci, avec des fragmens tirés de ses ouvrages manus- crits apportés d'Italie. Lu à l'Institut, par J.-B. Venturi (Paris, 1797) : « $ V. De l'état ancien de la terre. Lorsque l'eau des rivières déposait « son limon sur les animaux marins qui habitaient près de la côte, ce « limon s’imprima sur les animaux mêmes. Ensuite là mer's’est reti- ñ rée, ce limon s’est pétrifié tout autour et au dedans de la coquille a # des testacés où il avait pénétré. On en rencontre en plusieurs en- A droits, et presque tous les coquillages pétrifiés dans les montagnes ñ ont encore leurs coquilles entières, surtout ceux qui avaient plus d’âge et plus de dureté. à « Vous me direz que la nature et 'influènce des astres ont formé ces coquilles dans les montagnes, Montrez-moi donc un lieu dans les A ñ montagnes où les astres fassent aujourd’hui de ces coquillages de différens âges, de différentes espèces dans le même endroit ? et com- À À ment, avec cela, expliquerez-vous le gravier qui s'est durci par AR échelons à différentes hauteurs dans les montagnes? Ce gravier a été 4 transporté là, de divers lieux, pär le courant des rivières. Le gravier A n’est formé que par des morceaux de pierres qui ont uséet perdu À leurs angles par les frottemens, les chocs et les chutes que ces mor- 2 3 ceaux ont souffert dans l’eau qui les a roulés jusqu’à leur place, Et comment expliquerez-vous , par les astres, le grand nombre de dif- férentes espèces des feuilles fixées dans les pierres.sur le haut des montagnes? et l’algue, herbe maritime, entremélée de coquilles et de sable, létout pétrifié dans la même masse avec des écrevisses de mer & à morcelées et mélangées parmi les mêmes coquilles? F. 80.) « La mer change l’équilibre de la terre; les huîtres, les coquillages « qui vivent dans le limon de la mer nous attestent le changement qu’a « éprouvé la terre autour du centre des élémens. Les grandes rivières « charrient toujours du terrain qu’elles détachent par le frottement ( 369 ) versel s’explique avec la même facilité si , autour du feu qui est au centre de la terre (1), on place une sphère d'eau . ñ FY « de leurs lits. Cette corrosion nous découvre-plusieurs bancs de co- « quillages entassés en différentes couches ;.ces coquillages ont vécu « dans le même endroit lorsque l'eau de la mer le recouvrait. Ces .« bancs, par la suite des temps, ont.été recouverts par d’autres cou- « ches de limon de différente hauteur ; ainsi les coquilles .ont, été « enclavées sous le bourbier amoncelé au-dessus, jusqu’à sortir,de « l’eau. Aujourd’hui ces fonds mêmes sont à la hauteur des collines et « des montagnes, et les rivières, en rongeant , découvrent au sommet « ces bancs de coquilles. Voilà donc une partie de la terre devenue .« plus légère, qui s'élève toujours maintenant que les parties opposées « s’approchent de plus en plus du centre du monde, et,ce qui était « jadis le fond de la mer est devenu le sommet des montagnes. (E. 1.) « Quand une rivière forme des amas de limon ou de sable, et qu’en- «“ suite elle les abandonne, l’eau qui s'écoule de ces masses nous « montre la manière dont les montagnes et les vallées peuvent, se « montrer peu à peu dans un terrain sorti du fond .de la mer, quoique « ce terrain en sortant fût presque plein et uni. L'eau, qui.s'écoule « de ce terrain élevé sur la surface de l'Océan, commence à y former « des courans dans les parties basses; elle y creuse des ruisseaux qui « attirent d’autres écoulemens des environs. Les ruisseaux, nourris « ensuite par les eaux de, pluie, prennent chaque jour un accroisse- « ment successif de largeur et de profondeur ; ils deviennent des tor- « rens, des ravins; ils se réunissent en rivières, et en rongeant tou- « jours leurs rives, ils transforment les entre-deux en montagnes. Les « pluies ont balayé sans cesse et dépouillé ces montagnes; il n’y est « résté que lerocher entouré d’air ; le terrain du sommet et des côtés « est descendu à la base, il a haussé le fond des mers qui baignaient « la base mêmé, il les a forcées à se retirer loin de là,» (F: 17. N. 124.) | SITE (x) Circa ignem in medio terræ..…. À Yoccasion des nombreuses! et ingénieuses idées qui se sont présentées ici à l'esprit de Stenon; je crois pouvoir citer. le passage suivant de Needham , où ilest aussi - fait mention du feu central (Nouvelles Recherches physiques et métaphy- XXV: 24 ( 370 ) ou: au moins de grands réservoirs d’où, sans mouvement du centre, on peut concevoir la sortie d’une masse d’eau. Maïs je trouve aussi très-facile l'explication suivante dans siques sur la Nature et la Religion ; traduction de l'abbé Regley, p. 129. Londres et Paris, 1769) : | «IF Y à dans la lune des montagnes bien plus élevées que celles de la térre. On leur donne en hauteur un excès d'environ deux tiers par dessus les nôtres, mesure connue géométriquement par l'ombre ‘qéélles projettent. Or, la cause doit répondre à l'effet, et la force dés eaux dans la lune, sélôn Tes principes de la nouvelle hÿpothèse , est par conséquent ‘supérieure à celle de nos eaux dans la même proportion. Si cela était ainsi, et s'il y avait dans cette planète des ‘éaux d’une quantité si considérable, non-seulement nous observe- rions quelquéfois avee nos plus forts télescopes un changement de figure au limbe par la hauteur éxcessive des marées, mäis aussi d’autres phénomènes sé présenteraient comme les conséquences né- cessaires d’une atmosphère chargée de nuages, et beaucoup plus * dense que celle de la terre. Sur lés bords du croissant nous voyons ‘très-distinctement lés somiets éclairés des montagnes lunaires déta- chées du corps de la planète en forme de pointes lumineuses. Il est en même temps démontré que par nos meïlleures lunettes nous dé- couvrons des taches qui ne sont pas plus grandes que la ville de Paris : ajoutez encoré qu'il y a bien des années que la sélénographie mous est marquée sur nos cartes dans le plus grand détail, sans qu’il y ait eu la moindre variation indiquée par nos observateurs; et sans qu'aucun astronome ait remarqué; ou des obscurcissemens ou des changemens de toute autre espèce: dans la-plus petite tache lunaire. De tous ces faits pris ensemble , et de l’'approximation fréquente des étoiles fixes aux limbes de la lune sans aucune réfraction. sensible, j'ai certainement raison de conclure qu’il n’y a ni atmosphère dense, ni nuages, ni grandes eaux, ni marées, ni courans destructeurs de la terre ferme; par conséquent , les montagnes qui s’y trouvent pro- viennent de causes plus intimes et plus essentielles à la constitution : de la planete que ne-peuvent:ètre des courans, ou toute, autre cause extérieure et superhcielle; et c’est ma cinquième objection contre é ( 371 ) laquelle on trouve et la profondeur moindre des vallées et la quantité d’eau suffisante sans faire entrer en consi- dération le centre, la figure ni la gravité. En effet, sinous admettons , 1° que les ouvertures par lesquelles la mer, pénétrant dans les cavités de la terre, envoie de l’eau à la source des fontaines, aient étébouchéés par la chute de fragmens de couches; 5° que l’eau qui, éomme per- sonné n’en doute, est renférmée dans les entrailles de la terre, ait été poussée, en partie, par la force du feu souterrain, dont tout le monde connaît l'existence, la nouvelle hypothèse (celle de Buffon sur l’action des courans sous- marins). » “ Après avoir dit mon sentiment sur la nouvelle théorie philoso- | phique;, que notre grand naturaliste ne désappronvera cértainemént pas, on remarquera que ma critique ne peut tomber sur cette théorie que selon Ja manière que je la conçois uniquement, et d’ après la façon qu’elle me paraît être présentée dans le premier volume de son ” Histoire naturelle. Si M. de Buffon veut admettre avéc mot une force in- tériéüré expansive, modifiée ipat la gravitation, dr féu central qui se répand jusqu’à la superficie du globe, et dont lui-même trouve par- tout,avec les naturalistes modernes, les traces les plus évidentes, pour pousser au dehors toutes les grandes chaînes des montagnes; s’il fait dériver la régularité marquée de ces chaînes, tant pour leurs direc- 41: ) . HAT + ) (ie : tions que pour leurs hauteurs réspectivés, dé ces deux causes phy- “siques combinées ensémble ; il Sapprochera de si près de la cosmo- gonie de Moïse et des phénomènes, que j’admettrai sans difficulté avec lui les courans comme de vraies causes secondaires (*), qui ont travaillé en conséquence à QU donner en partie l'aspect présent qui- se voit sur l'extérieur de notre e globe. » | () Je demande là permission d'ajouter que ce passage de Neéedham n'était . encore incohnu lorsque. j'ai présenté une objection à peu près semblable contre l’action des eaux considérée comme agent principal du creusement des vallées. (Voyez Annales des Sciences PARA; t. xxu, p. 04.) 40E D:B. (372 ) vers les sources et en partie lancée dans l'air: à travers les pores de la terre non encore couverte par les eaux ; et que l’eau, qui est toujours contenue dans l'air, aussi-bien que celle qui Jui était mêlée, ainsi qu'il vient d'être dit, tombe sous forme de pluie; 3° que le fond de la mer fut élevé par la dilatation des cavernes souterraines ; 4° que les autres cavités de la surface de _Ja terre furent remplies de matières terreuses arrachées de lieux plus élevés par la descente continuelle des eaux; 5° que la surface même de la terre fut d'autant moins inégale qu’elle fut moins éloignée de l’époque de son ori- gine , nous n’aurons rien admis en cela de contraire ni à l'Écriture , ni à la raison ni à l'expérience journalière. Quant à ce qui arriva sur la surface de la terre pendant qu’elle était couverte par les eaux, ni l’Écriture , ni la nature ne le fait connaître ; nous pouvons seulement as- surer, d’après l'étude de la nature, qu'à cette époque des vallées profondes furent produites , 1° parce que des ca- vités rendues plus vastes par l’action des feux souter- rains firent naître la possibilité d’affaissemens plus con- sidérables ; 2° parce qu’il fallait qu’un passage fût ouvert aux eaux pour rentrer dans les profondeurs de la terre ; 3° parce qu'aujourd'hui on voit dans des lieux éloignés de la mer des vallées profondes remplies de différens sé- dimens marins. | Pendant la cinquième phase la ierre, de nouveau mise à sec, présentait de grandes plaines. La nature montre que ces plaines ont existé, et l'Écriture ne la contredit pas. Du reste , quant à savoir si la retraite de la mer fut alors complète, ou si dans le cours des siècles de nou- veaux gouffres venant à s'ouvrir donnèrent occasion à la ( 373) mise à sec de nouvelles contrées , comme l’Écriture n’en dit rien, et que l’histoire profane des premiers siècles qui suivirent le déluge a été regardée par les Gentils eux- mêmes comme douteuse et pleine de fables, on ne peut à cet égard rien déterminer avec certitude. Il est du moins certain qu'une grande quantité de terre est charriée cha- que année dans la mer (comme le montre, pour le dire en passant , l'examen de toute la surface inclinée” de la terre, la grandeur des fleuves, la longueur de leur cours au milieu des terres, et le nombre infini des torrens), et que par suite les terres transportées par les fleuves et ajoutées aux rivages mettent chaque jour à découvert de nouveaux terrains propres à offrir de nouvelles habi- tations ; ce que confirme l'opinion des anciens qui surnommèrent des régions entières les présens des fleuves de même nom, ainsi que la tradition des Grecs qui rapportent que les hommes, descendant peu à peu des montagnes, peuplèrent par degrés les plages maritimes, qui, d’abord stériles à cause de leur trop grande humidité , furent rendues fécondes avec le laps du temps. La sixième pliase de la terre se manifeste à nous intui- tivement ; c’est la période pendant laquelle les surfaces unies se convertirent en divers canaux , en vallées et en précipices, principalement par l'érosion des eaux et quelquefois par celle du feu. Il ne faut pas s'étonner de ne pas lire dans les historiens à quelle époque tel changement est arrivé; car chez les auteurs profanes l'histoire des premiers siècles, à partir du déluge , est confuse et douteuse , et dans les siècles suivans on prit soin de célébrer les actions des hommes illustres et non | (374 ) les merveilles de la nature. Nous sommes également pri- vés des monumens qui, d’après le témoignage des histo- riens , avaient été élevés par quelques hommes qui en différens lieux avaient écrit l’histoire des changemens survenus; et puisqué lés autres auteurs, dont les écrits _ont été conservés, mentionnent plus qu'annuellement, parmi les prodiges, des tremblemens de terre, des érup- tions de feux sorties du sein de la terre (1), des inonda- tions fluviales et marines, on voit aisément qu’en quatre mille ans un grand nombre de changemens ont eu lieu. Par conséquent , ceux-là se trompent fort qui accusent les écrits des anciens d’un grand nombre d’erreurs, parce qu'on y trouve beaucoup de choses qui sont en discor- dance avec la géographie actuelle. Je ne voudrais donc pas ajouter trop facilement foi aux récits fabuleux des anciens ; maïs il se trouve aussi dans ces mêmes récits beaucoup de choses auxquelles je ne refusérais pas toute croyance ; car je vois beaucoup de choses du même genre dont la fausseté me paraît plus donteuse que la vérité ; telles sont, par exemple, la mer Méditerranée séparée de l'Océan occidental; le passage de la mer Méditerranée dans la mer Rouge ; la submersion de l’île Atlantide, et dans les itinéraires de Bacchus, de Triptolème, d'Ulysse, (1) On lit par exemple à la fin du xxxrx° livre de Tite-Live le passage suivant, sur lequel M. Dureau de Laraile a rappelé ré- cemment Pattention de l’Académie des Sciences, à l’occasion du phénomène de l'apparition de Vile Julia : « …. Nuncialumque erat haud procul Sicilià insulam quæ non antè fuerat novam editam è mari esse. » « …. Et on annonçait que non loin de la Sicile une ile qui n'existait pas auparavant venait de s'élever du sein de la mer. » ( 375 ) d'Énée et de plusieurs autres, les diverses localités -dé- crites avec vérité, quoique d'une manière qui ne répond pas à l’état actuel des choses. Dans la dissertation elle- même je présenterai des démonstrations évidentes d’un grand nombre de changemens qui sont arrivés, en Tos- cane dans tout l 2 ‘compris entre lArno et le Ti- bre (1), et quoiqu'on ne puisse assigner le temps où cha- cun d'eux a eu lieu, je tirerai cépéndant de l’histoire de l'Italie des argumens de nature à ne laisser de doute à PA | Le es Cet exposé rapide, pour ne, pas dire tumultueux, ne contient que les principales choses que je m'étais proposé de présenter d'une manière à la fois plus claire et plus étendue dans la dissertation elle - même, en ÿ ajoutant la description des lieux où j ‘ai observé chaque fait par- ticulier. ‘ | FINIS. EXPLICATION DE LA PLANCHE x11 (traduite aussi de Stenon), Les figures 1 à 6, en même temps qu’elles indiquent comment de l’état présent de la Foscane nous déduisons six phases distinctes dé cette même contrée, servent aussi à comprendre plus aisément ce que-nous avons dit des couches de la terre. Les lignes ponctuées représentent les couches arénacées , ainsi nommées d’après les maté- riaux qui, les composent principalement, bien qu’on y trouve aussi des couches d'une autre nature, les unes arzileuses, les autres piér- (1) Ce passagé sé rapporte probablement en partie aux dépôts de Travertin de Volterra et aux attérissemens de la vallée de la Chiane, (#6). reuses. Les lignes pleines représentent les couches pierreuses nom- mées elles-mêmes de cette manière d’après leurs matériaux les plus fréquens, car de temps en temps on en-trouve parmi elles qui sont formées d’une substance plus molle, Dans la dissertation elle-même j'ai donné l'explication des lettres suivant l’ordre dans lequel les figurés se suivent; ici je rappellérai brièvement la succession des changemens. La figure: 6 présente une section verticale de la Tos- cane à l’époque où les. couches pierreuses étaient encore dans leur intégrité et parallèles à l'horizon. La figure 5 indique de grandes cavités creusées par l’action soit du feu , soit des eaux, les couches supérieures étant restées intactes. La figure 4 représente les mon- tagnes et les vallées nées de la rupture des couches supérieures. La figure 3 présente dé nouvelles couches déposées par la mer dans lesdites vallées. La figure 2 montre la destruction des parties infé- rieures, de ces dernières couches, les supérieures étant restées in- tactes. La figure 1 représente, les collines et les vallées produites par la rupture des couches arénacées supérieures. (Ainsi se termine le prodrome laissé par Stenon. Peu après l'avoir adressé au grand-duc de Toscane il partit pour retourner en Suède, sa patrie, et les circonstances agitées de sa vie ne Jui ont peut-être jamais laissé le temps d'achever la dissertation dont il parle, et qui dans tous les cas ne nous a pas été conservée. Il est, au reste, peu probable que les faibles données que l'observation avait fournies de son temps lui eussent permis de rien ajouter, de bien regrettable aujourd'hui, aux äperçus ingénieux qui sont répandus en si grand nombre dans les pages extraites ci-dessus, mais qui malheureusement y sOnt souvent presque étouflés par d’autres idées dont il était bien difficile de se dégager à cette époque. : ( 377) Stenon remarque en différens endroits des passages traduits ci-dessus, que les questions qu'il agite sont anciennes , et on peut ajouter que, quelque haut qu'on cherche à remonter, on trouve les ténèbres qui envi- ronnent le berceau des connaissances humaines percées çà et là pardeséclairs de cette lumière, bien plus inattendue que nouvelle, dont les travaux de plusieurs géologues nos contemporains semblent avoir fait pour toujours Fun des flambeaux de la science. Je dois à la complaisance d’un de mes collègues, M. Reynaud , et à celle de M. Libri:; qui s'occupe depuis long-temps de recherches relatives à histoire des sciences, de pouvoir citer ici les passages suivans d’un auteur arabe qui émettait déjà sur plu- sieurs questions importantes de philosophie naturelle des idées qu’on est étonné de trouver déjà si clairement formulées à une époque si ancienne. E. D. B.) Fragmens tirés de Kazwinr. Mohammed - ben - Mohammed Kazwini paraît avoir vécu dans le 7° siècle de l’hégire, date qui‘correspondrait à la fin du 13° siècle de notre ère. Un manuscrit de la Bibliothèque royale porte en note marginale que Kazwini fut disciple d’Abhéri, qui a vécu jusqu’en l’an 630 de l’hégire. Un autre auteur arabe place la date de la mort de Kazwini en 682 de l’hégire. | Plusieurs extraits de cet auteur célèbre dans l'Orient ont été traduits par M. de Chezy et M. de Sacy, et se trouvent dans la Chrestomathie arabe. Le livre de Kazwini , intitulé Ædjaïb almaklaloukat (merveille de la nature), se divise en deux parties, traï- \ ( 378 ) tant, l’une, des étres supérieurscomprenant l'astronomie, Vautre des étres inférieurs egimprenant tous les corps sublunaires. Dans: la première partie, l’auteur arabe par- Jant de la position dela terre au milieu des astrés qui peuplent l'espace et: a les: RE de: l'école pythagoricienne , dit : «° Parmi les anciens, quelques: disciples de Pythagore disaient que c'était la terre qui tournait sans cesse, et que le mouvement des étoiles n’était qu’apparent ; et produit seulement par la rotation du globe, D’autres imaginaïent qu'elle était suspendue au centre de luni- vers ,; également distante de tous les points, et que Je firmament l’attirait de toutes parts, ce qui lui fesait tenir un équilibre parfait ; que comme il est de la nature de l’aimant d’attirer le fer, ainsi le firmament avait la pro- priété d’attirer le globe terrestre qui, soumis à une force attractive, exerçant sur lui de toutes parts une action égale , restait suspendu au centre. » Il y a sans doute un rapport bien étonnant entre les idées exprimées dans ce passage et celles de la philoso- phie newtonnienne: Il est curieux aussi d'en retrouver encore des traces dans le passage ci-dessous du Boun- Dehesch (x). (x) « Ces sept astres, mis en sentinelle, soit les étoiles fixes ; sa- voir : Taschter, chargé de la planète Tir (Mercure); Haftorang, chargé de la planète Behram (Mars); Venant, chargé de la planète Anhouma (Jupiter); Satevis, chargé de la planète Anahid (Vénus); Mesch, qui est au milieu du ciel, chargé de la planète Kevan (Sa- turne); Gourzscher et Dodjdom Mouschever, étoilés à queue (co- mètes), sont sous la sauve-garde du soleil , de la lune et des étoiles. : C'ést lé soleil qui lui-même a lié Mouschever, et qui le retient dans (379 ) Je demande encore la permission de citer le passage suivant de Kazwini , bien qu’il ne se rapporte pas direc- tement à mon sujet. | « Je range parmi les singularités naturelles la chute des pierres ferrugineuses et cuivreuses qui tombent avec la foudre (r) : on en trouve dans le T'urkestan et quelque- fois dans le Quilan: Tel est encore le fait rapporté par Abou Phasan Ali Ben-Alathir Djézéri dans sa chronique;; cet écrivain raconte qu’en Afrique, en d'an 411 de l’hé- gire, on vit se former un nuage chargé de tonnerre et d’éclairs , d’où il tomba une pluie de pierres abondantes qui tuèrent tous ceux qui en furent atteints. » Après avoir trouvé chez les Arabes des connaissances qui ne sopt pas encore bien anciennes parmi mous ; on sera moins étonné d'y trouver des idées:géologiques qui , t les bornes qu’il lui a marquées, de façon qu’il ne peut faire que peu de mal. (Zend-Avesta, traduction d’Anquetil du Perron, tome 17, page 356.) (1) Les pluies dé pierres étaient connues dés Romains, comme Île prouve le passage suivant de Pline : … Item ferro ir Lucanis (pluisse), anno antequam M. Crassus.à Parthis interemptus este. arte que pluit ; spongiarum fere similis fuit. (Pli- ni hist. nat., lib. 2, c. 5, 6.) Le Je suis bien aise + trouver l'occasion de rappeler l'atteation du lecteur sur les aérolites, dans cet article consacré à remonter à la source de l’idée du soulèvement des montagnes. L'idée de pierres tombées du ciel ne paraissait pas moins absurde, il y: a trente ou quarante ans, que ne l’a paru plus récemment à quelques esprits celle du soulèvement des montagnes. Espérons que cette dernière sera ad- mise par tout le monde avant qu’on ait occasion de constater le sou- lèvement d'aucun système de montagnes considérable par une action juridique telle c que celle dont furent l'objet, dans les premières années. de ce siècle, les pierres tombées près de Laigle, ( 380 ) se rapprochent de celles qui sont aujourd'hui à l’ordre du jour. Voici les passages de Kazwini qui s’y rappor- tent: « Il y a des philosophes qui appliquent également le nom de vapeurs à deux sortes de combinaisons élémen- jtaires : ils désignént celles qui sont le produit des par- ticules aqueuses sous le nom de vapeurs humides ou aqueuses , et celles qui doivent leur formation aux mo- lécules terreuses par le nom de vapeurs sèches où fuli- gineuses. Ce sont ces deux sortes de vapeurs qui forment. au-dessus de la terre les nuées, le vent, la pluie , la neige et autres phénomènes semblables : et, dans l'intérieur du globe, les tremblemens de terre, les sources, Les MINES. On regarde les vapeurs comme le corps, et les exhalaisons comme l’esprit : des unes et des autres, sui- vant la diversité de leurs combinaisons et les différentes proportions dans lesquelles elles s'unissent, sont pro- duits dans les laboratoires de la nature un grand nombre de substances diverses, suivant ce qu’on lit dans les traités de philosophie. » Enfin, les idées relatives aux déplacemens successifs de la mer, discutées par Stenon, ainsi qu'on l’a vu plus haut, se trouvent déjà indiquées par Kazwini , quoique sous une forme allégorique. Voici le passage qui leur est relatif. | « Je passai un jour, dit Khidhz, par une ville fort ancienne, extraordmairement peuplée. Savez-vous quand a été fondée cette ville, demandaï-je à un de ses habi- tans ? Oh ! me répondit-il, c’est ici une très-grande ville : nous ignorons depuis quand elle existe, et nos ancêtres étaient à ce sujet dans la même ignorance que nous. ("307 3 Cing cents ans après, passant par le même lieu, je n'aperçus plus une seule trace de cette ville , et je de- mandaï à un paysan, qui ramassait de l'herbe sur son ancien eiuplacement, depuis quand elle avait été dé- truite. Quelle question me faites-vous donc là, me dit-il, cette terre n’a jamais été autre qu'elle est en ce moment. Autrefois , lui dis-je, n’existait-il pas ici une ville superbe ? Jamais nous ne l’avons vue, me répon- dit-il, et jamais nos pères ne nous en ont parlé. Comme J'Y revins cinq cents äns après, 3E TROUVAI UNE MER À SA PLACE, et j'aperçus sur ses bords une compagnie de pè- cheurs auxquels je demandai depuis quand cette terre était couverte par la mer. Un homme comnie vous, me répondirent-ils, devrait:il faire une pareille question ? Cet endroit a toujours été ce qu’il est. J'y retournai en- core cinq cents ans après, la mer avait disparu : je de- mandai à un homme qui était seul en cet endroit, depuis quand ce changement avait eu lieu, et il ime fit la même réponse qué j'avais eue précédemment. Enfin , en y re- tournant de nouveau , après un pareil laps de temps, j'y retrouvai une ville florissante, plus peuplée et plus riche en beaux bâtimens que celle que j'y avais vue la première fois; et quand je m'informai de son origine à ses habitans, ils me répondirent : Elle se perd dans l’an- tiquité ; nous ignorons depuis quand elle existe , et nos pères étaient à cet égard dans la même ignorance que nous. » Fragmens tirés de SrrABon. (La géographie de Strabou étant entre les mains de tout le monde, je me bornerai à extraire, du livre 1*, (2%) chapitre 3, de cet ouvrage, les trois passages sui- vans. E. D. B.) Après avoir discuté les opinions d'Eratosthène sur les dépôts de coquilles fossiles découverts en diffé- rens lieux, et notamment près du temple de Jupiter Ammon, et sur différens changemens arrivés à la surface du globe, Strabon ajoute (p. 128 de l'édition de Gos- selin) : « Les déluges, les tremblemens de terre, les éruptions, le soulèvement ou l’affaissement subit du lit de la mer, voilà ce qui fait hausser ou baisser les eaux. En eflet, si, comme on est forcé de l'avouer, il peut sortir de la mer non-seulement des masses enflammées, des îlots, mais encore de grandes iles, et non-seulement des îles, mais encore des parties de continens, de même on doit croire que de grands terrains peuvent, comme les petits, s’affaisser. N’a-t-on pas vu s'ouvrir des gouf- fres, où se sont engloutis des pays entiers avec leurs miles, comme il est arrivé, dit-on, à Bura, à Bizone, et à bien d’autres cités, dans des tremblemens de terre? et il n'y a pas de raison de regarder la Sicile comme un morceau arraché de lTtalie, plutôt que comme une île lancée du fond de la mer par les feux de l’Etna, et née de la même manière que les îles Liparées (les-îles Lipari) et Pithécuses (Zschin). » P. 136... ::« Pour diminuer le merveilleux de, ces révolutions , auxquelles nous avons attribué les inonda- tions et les autres accidens qui, selon nous, pourraient avoir produit l’île de Sicile, les îles d’Æole et celle de Pithécuses, il sera peut-être à propos de rappeler ici bien des faits de ce même genre, dont la preuve se voit encore ou s’est vue jadis en différens lieux. Le rappro- ( 385 ) chement d’un grand nombre d'exemples rendra de pareils faits moins surprenans. C’est faute de connaître les effets de la nature, et, en général, toutes les choses de la vie, que certaines! personnes aujourd’hui se troublent à des récits nouveaux pour elles ;:comme quand on Jeur parle soit de ces phénomènes relatifs aux îles de Théra (San- torin) et de Thérasia, situées entre la Crète et la Cyré- naïque, et dont la première est métropole de Cyrène, soit de ceux qui. ont eu lieu en Ég gypte et en plusieurs parties de la Grèce. » « En effet, on dit que, entre Théra et Thérasia, après quatre RAAErA d’éruption, des feux, nés de la mer, éle- vèrent, peu à peu; et, comme à l’aide d’une machine, firent sortir du sein des eaux alors enflammées et bouil- lantes, une ile formée de.matières volcaniques, ayant douze stades de circonféreñice : ; l'éruption une fois apai- sée, les Rhodiens , alors maitres de la mer, osèrent les premiers aborder en ce lieu, et y bâtirent un temple à Neptune Æsphalien. » Psae.rstsn Pres Methone, aie golf Hermio- nique ,.on a vu s'élever, par une éruption de matières enflammées, une montagne. de feu haute de sept stades ; inaccessible pendant le jour, tant à cause de sa chaleur que de son odeur sulfureuse, la nuit elle donnait une odeur agréable, brillait au loin, et répandait une chaleur :si forte, qu'à cinq stades de distance la mer en bouillon- nait; jusqu'à vingt stades les eaux étaient troubles ,et bourbeuses : tout cet espace fut comblé par des éclats de rocher aussi gros que des tours.» On trouve aussi des passages curieux dans Tdi de Sicileset dans d'autres auteurs anciens sur les changemens | (384 ) | survenus dans la surface du globe: Voyez l'ouvrage de M. Dureau de Lamalle, intitulé Géographie physique de la mer Noire, dé l'intérieur de l'Afrique et de la. Méditerranée, et son intéressant travail sur les vol- cans de l’île de Lemnos, inséré dans les Ænnales des Voyages.* Fragmens tirés du Boun-Deurscn. Le Zend-Avesta, ouvrage de Zoroastre , contenant les idées théologiques, physiques et moralés de ce législateur, les cérémonies du culte religieux qü’il a établi, et plu- sieurs traits importans relatifs à l’anciénne histoire des Parses, a été traduit en français par Anquetil du Perron, Paris, 1971. Dans le recueil publié par ce savant on trouve, à la suite des livres Zends, un autre ouvrage inti- tulé Boun-Dehesch, cosmogonie des Parses, sur lequel il donne dans une préface particulière les détaïls suivans : « Après les livres Zends, le Boun-Déhesch Pehloi est l’un des plus anciens monumens que les Parses aient conservés : cét ouvrage passe même Chez eux pour la traduction d'un des livres de Zoroastre. Le témoignage des Parses sur un pareïl sujet doit paraître respectable : je crois cependant qu'on ne peut regarder le Boun- Dehesch Pehlvi que comme un abrégé, ou comme la traduction de plusieurs morceaux Zends, qui, traitant principalement de l’origine des êtres et de la distribution de l’univers, auront été réunis sous un titre propre à en . marquer l’objet; Boun- Dehesch signifie la racine à été donnée, ou donne des la racine. « Ce que j'avance est fondé sur la marche mème de cet ouvrage qui cite le Zend , l'Avesta, la loi de Zoroas- s 4 | ( 385 ) tre , et paraît, en conséquence, n'avoir été composé que depuis la publication de cette loi. De plus le Boun- Dehesch Pehlvi donne le nom de Roum à la partie de l’Asie qui est à l’ouest et au nord-ouest de l'Euphrate; cet ouvrage fait mention de la dynastie des Aschkanides et de la fin de celle des Sasanides ; et ce dernier trait ne permet pas de le faire remouter plus haut que le sep tième siècle dé l’ère chrétienne ; à moins qu'on ne sup pose que ce qui regarde les deux dernières dynasties des rois de Perse ait été ajouté après coup par quelqu’écri- vain qui aura voulu continuer cet ouvrage. ! « Ces réflexions ne combattent pas l’ancienneté que pouvait avoir l'original Zend du Boun-Dehesch (1). On (1) Zoroastre était né à Urmi, ville de l’Aderbedjan, dans le : 6° siècle avant l’ère chrétienne. Il comptait les anciens rois de Perse au nombre de ses aïeux paternels ét maternels. ‘Quoi qu’il en soit de l’origine plus ou moins ancienne ‘du Boun- Dehesch, il y a quelques raisons de supposer que l'opinion du sou- lèvement des montagnes, et de mouvemens violens de la mer, re- monte dans l'Orient à une époque extrêmement ancienne. On lit, en effet, le passage suivant dans Needham. (Ouvrage cité, p- 172.) «.... Je ne puis finir le tableau que je viens dé crayonner sans présenter l'original d’où je l'ai tiré, où presque toutes mes idées sur la théorie de la terre sont renfermées en peu de mots. Salomon parle dans la personne dé la Sagesse qui précède, produit et gouverne tous les ouvrages de la Divinité. Elle existe avant la formation des collines, des montagnes, des sources qui se sont élevées ensuite et des abimes qui sont une conséquence nécessaire de la disposition générale des choses: voilà l’ordre physique établi par l’auteur sacré, dans son livre des Proverbes, chap. 8, versels 23 , 24, 25, 26, 27; 28, 29. Les abimes n'étaient point encore (ou, comme porte l’hébreu , is n'étaient point fermés comme au compas) lorsque j'étais dejà conçie ; XXV. 25 (386 ) peut mettre sur le compte du rédacteur ou du traducteur la distribution actuelle du Boun-Dehesch Pehlvi, et ce qui. dans cet ouvrage a rapport aux deux dynasties que je viens de citer... ».(Anquetil. du Perron ; tome ir p.337, PR sur re RAS es les fontaines n'é aient pas encore sorties de la terre... Les- montagnes avec leur masse énorme ne pesaient pas encore sur la terre; j'étais enfantee avant les collines... il n'avait pas encore faconné la terre. (Selon l’hébreu et les Septante, les campagnes; :les déserts et les hauteurs habitées de là terre.) Il n'avait pas produit les fleuves, ni fait.tourner la terre sur ses gonds ou sur 56 pôles... lorsqu'il préparait les cieux j'étais présente ; lorsqu'il. environnait les abimes de leurs bornes, et qu ‘il leur Prescrivait une loi inbariable. … lorsqu'il affermissait l'air au-dessus de la terre, et qu'il soulenait er équilibre les eaux des fontaines... lorsqu'il renfermait La mer dans ses limites, et qu’il imposait une loi aux eaux , afin qu’elles re passas- sent point leurs bornes ; lorsqu'il posait les fondemens de la surface de la terre. | y « Les auteurs sacrés, parlant du globe terrestre, s'expriment ainsi: Il est fondé sur sa stabilité ; il est suspendu sur le néant... (Job, 26, 7.) Ces paroles sont entièrement conformes au vrai système des Anti- podes. Mais quand ils ajoutent dans d’autres endroits que Dieu a établi la terre sur les eaux, il est évident, par toute la teneur de l'É- criture sainte, qu’ils parlent de la surface extérieure hérissée de mon- tagnes, et bâtie sur les abimes. .« Hésiode à recueïili des idées semblables de la plus aie anti- quité. (Théog., v. 325.) Le noir Tartare, dit-il, est au centre de la terre ; il 7 a un cercle de fer qui le lie fortement; par-dessus ce cercle est répandue une nuit Dhs tie qui l'enveloppe de trois rangs d' épaisseur ; j au- dessus de cette-nuit ténébreuse sont posés Les fondemens de la terre et de la mer. &. AA Ce passage de Needham, qui cherche à retrouver À les ou- vrages de Salomon et d'Hésiode le germe des idées dont il s’est lui- même occupé, m’a-rappelé involontairement les versets suiyans du psaume a 13 (ir exitu Israël de Egypto), dans lesquels on peut, voir une expression poétique, d’une étonnante justesse, de.ce qui a dù.se passer ( 387 ) Le Boun-Dehesch renferme les passages suivans que je ne fais que transerire dans l’ordre où on les rencontre en parcourant la traduction d’Anquetil du Perron. Je suis redevable de leur indication à M. Dureau de La- malle, membre de l'Académie des Inscriptions.et Belles- Lettres : - Page 355 du tome IT. « Ensuite Ahriman alla sur le feu , il en fit sortir la famée, une fumée ténébreuse. Secondé d'un grand nombre de Dews, il se mêla aux. planètes, se mesura avec le ciel des astres, se mêla aux étoiles fixes et à tout ce qui avait été formé , et aussitôt la fumée s’éleva dans les différens lieux où il y avait du fer. Les Izeds célestes pendant quatre-vingt-dix Jours et quatre-vingt-dix nuits combattirent dans le monde contre Ahriman et contre tous les Dews. Ils les défirent dans une révolution de la surface du globe. Ii faudrait être poète soi- même et pouvoir recourir au texte hébreu pour les bien exprimer en français. Je transcrirai donc simplement le latin de la Vulgate : <° Mare vidit et fugit : Jordanis conversus est retrorsun. « Montes exultaverunt, ut arietesz et scolles | sicut agni ovium. « Quid est tibi mare quod fugisti? et tu Jordanis. quia conversus es , 1 trorsum ? à : « Montes exultastis sicut arietes ? et colles sicut agni ovium 2 « 4 facie Domini mota est terra, à facie Dei Jacob, « Qui convertit petram in stagna aquarum, et rupem in fontes aquarum. » L'association remarquable d'idées que présentent les images poétiques employées -iei par l’auteur des psaumes, se serait sans doute offerte | moins naturellement à l'esprit de Moïse, formé dès sa jeunesse dans la sagesse des prêtres de l'Égypte; mais David, qui.ne vint que plu- sieurs (siècles après lui , pouvait écrire sous l'inspiration d'idées ve nues de lOrient. On conçoit aisément avec combien. de doutes je | soumets cette question aux RENE plus versées que moi, dans l'é- rudition. ( 388 ) ét les précipitèrent dans le Douzakh (l'enfer). Le ciel secourut les Izeds, de manière que Péetiäré ne put plus se mêler avec eux. Du milieu du Douzakh Ahriman alla sur la terre; il la perça , y parut, courut dedans, il bou- leversa tout ce qui était dans le monde. Cet ennemi du bien se mêla partout, parut partout, cherchant à faire du mal déssus ; dessous. Plus loin, p. 356 : « Et © Albordj parut. Cette mon- tagne entoure le monde. Le mont Tiréh Albordj est au milieu du monde (1). « Le soleil, ainsi que l’eau , faisant en haut sa révo- (x) La dénomination de Tiréh Albordj signifie probablement à peu près la même chose que celle de Taurus, sous laquelle les an- ciens comprenaient non-seulement le Taurus de l’Asie mineure et du haut Euphrate; mais encore le Paropamissus qui se lie à l'Hin- . dou-kosh et à l'Hymalaya. « Il paraît, par le Vendidad, dit Anquetil du Perron, que Zoroastre a consulté Ormusd sur l’Albordj. J’ai répondu, dit Ormusd (frag. 22), aux questions que vous m'avez faites sur la montagne, à moi qui suis excellent. Cette montagne est sans doute l’Albord;, dont il est parlé en ces termes dans le 21° frag. : Le soleil, comme un coursier vigou- reux , s’élance avec majesté du haut de l’effrayant Aïbordj, et donne la lumière ; c’est-à-dire, qu’à l'égard de l’Iran proprement dit, le soleil paraît se lever du côté de l’Albord;: or, cette circon- stance désigne clairement l’Albordj de Géorgie, parce que de l'Iran on ne peut apercevoir les montagnes qui sont à l’est de la mer Caspienne. Pour concilier ces passages avec le Zerdust-Namah , il suffit de remarquer que Zoroastre a composé ses ouvrages en diffé- rens temps. Îl'en aura fait quelques-uns sur l’Albordj de Géorgie; d’autres sur les montagnes de Balkhan, qui sont à l’est de la mer Caspienne, et qui peuvent aussi être appelées Albordj, c’est-à-dire, , montagnes élevées (heranm berézéettm). On sait que plusieurs mon- tagnes ont porté ce nom. Il y a un Albordj dans le cœur de la Perse, ( 389 ) Jution autour du monde, s'arrête en haut du mont Al- bordj; et, après avoir fait le tour du Tiréh Albordj, il revient sur ses pas, comme il est dit : le Tiréh Abbord}, derrière lequel , moi soleil , je parais avec les étoiles et reviens ensuite sur mes pas. dent le Pyrée est célèbre. » (Note d’Anquetil du Perron, annexée à- la vie de Zoroastre, t. 1, 2° part., p. 22.) Si réellement le Taurus, le Caucase, le Paropamissus et l’'Hymalaya, doivent aux convulsions qui ont fait partie de l’une des dernières révo- lutions de la surface du globe une partie considérable de leur relief actuel, et si, ce qui en serait une conséquence naturelle, les traces de ces convulsions y forment souvent les traits les plus frappans du paysage, il n’y a rien d'étonnant à ce que l’idée de grands boulever- semens arrivés à la surface de la terre ait germé de bonne heure parmi les peuples de ces contrées, tandis qu’un système diamétralement- contraire a pris naissance parmi les prêtres de l'Égypte habitans d’une plaine d’alluvion ; et s’est renouvelé parmi les savans du nord de l'Allemagne où les bouleversemens récens sont tous de peu d'importance. Si la manière dont j'ai essayé de classer les principales . chaînes de montagnes du globe est en rapport exact avec leur struc- ture, elle devra, par une conséquence naturelle, se trouver aussi en quelque rapport avec les mythes cosmogoniques des peuples qui s’y sont développés. Peut-être, à la vérité, les soulèvemens volcaniques des Andes et des côtes orientales de l'Asie, quel que puisse être leur peu d'ancienneté, n’ont-ils pas été de nature à donner aux montagnes des formes aussi propres. à éveiller des idées analogues à celles des Orientaux. Cependant le père Simon, dans le tome r1 de ses Noticias historiales de terra firme , fait connaître une géogonie des Péruviens où il est question du soulèvement des montagnes. Voici la traduction du passage qui se rapporte à cet objet ; j'en suis redevable a M. le doc- teur Roulin, si connu justement par ses profondes recherches sur l Amérique espagnole, où il a déjà passé plusieurs années : « Les naturels du Pérou disent que du côté du nord (relativement à Cusco) vint une certaine chose qui n'avait ni nerfs, ni os, ni membres ( 390 ) Le soleil est cent quatre-vingts jours dans l’est, et cent quatre-vingts jours dans l’ouest, Chaque jour le soleil vient sur l’ Albord| s ira la lumière; ce qui fait un jour. : P. 361. «: Tandis qu LA bin courait dedans, la force des montagnes qui devaient comme dévelop- humains, laquelle créa tous les hommes de ce pays, souleva ét ve dressa les montagnes, tandis qu'auparavant la térre était pleine ; ce— pendant elle laissa entre ces montagnes des espaces unis pour servir de chemins aux hommes. » | « Cette chose, cet être, ils le nommaient Conno, fils du soleil et de la dûne, Les Indiens n’eurent pas pour lui tout le respect qu’ils devaient èleur Créateur, et particulièrement ceux qui vivaient dans les terres maritimes qu'on nomme les Llanos, et ce sont celles qui se trouvent entre la mer ét la Cordillère. Celui-ci donc, dans son indignation, résolüt de les châtier, en remplissant la terre de sable comme nous la voyons aujourd’hui, et ordonnant aux nuées dé ne plus pleuvoir sur elle. Ainsi cette terre devint totalement stérile, sauf le long des bords des ruisseaux qu’il leur laissa pour qu’ils en pussent boire et se soustraire à la mort. » | « Après un cértain temps il vint du sud un autre être nommé Paga- camas , fils du soleil et de la lune, bien plus puissant que le premier, püisque celui-ci disparut dès que le second se montra, » « Pagacamas donc résolut de créer des hommes nouveaux formés de sa main, et pour qu’ils pussent tenir sur la terre, il résolut de débar- râsser cette terre de ceux que l’autre y avait mis ; et ainsi il les trans- forma en animaux ét fit de nouveaux hommes, qui sont ceux dont la race subsiste aujourd’hui, et leur enseigna les arts et l’agriculture. Ils le prirent pour leur Dieu et lui élevèrent un témple pompeux. > Pourquoi désespérerait-on de trouver quelques idées de la même naturé dans les auteurs mantchoux, japonnais et chinois, dans les- quels on a découvert de nos jours tant de choses intéressantes et particulièrement tant de documens géologiques aussi curieux ÿ à AN attendus ? (391 ) | per (1) cette. terre fut, donnée. Ormusd fut d'abord, le mont Albordj et.ensuite les autres montagnes au milieu de la terre. Lorsque V Albordj se fut. considérablement étendu, toutes les montagnes en vinrent, c'est-à-dire qu’elles. se, multiplièrent étant:sorties de Ja racine (2),de l'Albord;. Elles sortirent alors. de la terre , et parurent dessus ,.comme un arbre dont la racine croît tantôt en haut, tantôt en bas (3). C'est ainsi que d' une même rar cine elles se sont répandues dans le corps de la. terre, et qu'elles ont paru lors de la production des êtres. :1,.. 08. nié Indépendamment de l'Albordj.. e en. cent vd y ans crûrent de la terre et surla terre toutes les montagnes dont Fhomante foi est si utile aux hommes. P.364. « Ilest dit dans la oi. au sujet ds cd: F que la première montagne, l’Albord; s’éleva d'abord'en. quinze ans et qu'elle a été huit cents ans à croître enuè- rement ; en deux cents ans elle s’est élevée jusqu'au ciel des étoiles , en deux cents ans jusqu’au ciel.de la lune , en deux cents ans jusqu’au ciel du. soleil et:en deux cents ans jusqu'à la lumière première. AS « Les autres montagnes sorties. de Albordi. crürent en deux cents ans, et elles sont au nombre dedeux.cent quarante-quatre. Les principales sont: lehaut Houguer ou le Tiréh Albordj, appuyé au ‘Fehekaët Daëti et à (x) Bend thined, c’est-à-dire, les fortes montagnes qui partagent la terre, et qui comme des espèces de fruits, de branches, en sont pour ainsi dire le développement. (Note d' Anquetil du Perron. }S (a) Reschéd} barbe, racine. (Note d'Anquetil du Perron.) (3) Mavan vad no ayer reschéd no avir ronst : ou, dont la racine serait en haut et qui croïtrait au bas. (Note d'Anquetil du Perron.) ( 392 ) Arzour ; ; le mont Hosindoum, le mont Aprasin, que Pon appelle le mont Paresch ; le mont Zaréded) , qui est le mont Manesch ; le mont ri : le mont Kaf; le mont Vadkeiïsch ; le mont Hoschdaschtar ; le mont Arzour Boum ; le mont Roschan Houmenad ; le mont Padesch- Kharguer, dans lequel est une grande forteresse appelée le mont Tchin; le mont Revand; le mont Darespid Bakiser ; le mond Kobod Schegoft ; le mont Siah Mou- mend ; le mont Vafer Houmenad; le mont Sependiad Konderasp; le mont Asnevand ; le mont Konderas; le mont Sejda, qui renferme le Kanndëj (le Kanguedez) et d’autres montagnes dont il est dit : les petites montagnes sont fertiles , pures et des sources de plaisir. « Je parle de ces montagnes une seconde fois. L’Al- bord) entoure Ia terre et s’unit au ciel. C’est devant cet Albordj , en dedans, que paraissent les astres : la lune, le soleil; ils y reparaissent en recommençant leur ré- volution. " « Le haut Houguer (le Tiréh Albordi )est une mon- tagne d’où l’eau Ærdouisour, coule en bas à la profon- deur de mille hommes de haut. « Hosindoum est une montagne qui, recevant l’eau des sources et du ciel , la verse au bas, au milieu du Zareh Ferakhkand ; cette eau vient du Houguer. « Le Tchekaët Daëti est au milieu du monde, pro- fond de la hauteur de cent hommes. Au-dessus est le pont Tehinevad. C'est là que les âmes rendent compte de leurs actions sur le mont Tiréh Albordj qui est près d’Arzour. Le Tchekaët Daëti est à la porte du Douzakh (l'enfer }, où les Dews rôdent en foule. « Il est dit que l’Aprasin est une grande montagne (393 ) distinguée de l’Albordi; ; et le mont Aprasin est appelé le mont Paresch; sa racine est dans le Sistan et sa tête (son extrémité ) dans l’Odjestan. € Le mont Manesch est une grande montagne où est né Minotcher. Les autres montagnes croissent au loin sorties de ces montagnes, comme il a été dit : et des villages nombreux se sont élevés autour de ces trois montagnes. « Le mont Irej, dans Miané, s'étend jusqu'au mont Kharezem , et vient aussi de l’Aprasin. « Le mont Mavanesch, qui s'étend vers le Khorazan et dans une partie du Turkestan , tient aussi à l’Aprasin. « Le mont Kaf sort aussi du mont Aprasin. « Le mont Hoschdaschtar est dans le Sistan. « Le mont Arzour est du côté d'Aroum (Roum). « Le mont Padeschkharguer est dans le Taprestan _ (Tabarestan), qui est du côté du Guilan. « Le mont Revand est dans le Khorazan. C’est sur cette montagne que le Bourzin brille et a été établi par Gustaph. Revand est la même chose qe Reemand (c’est-à-dire brillant). _« Le mont Vadkreich est dans le Vadkreichan. De ce côté est Bakiser, abondant en bois taillis et en bois de haute futaie, montagne dont Afrisiab, roi du Touran, s’est fait un rempart : au milieu il a bâti un lieu sem- blable à Roum, ville de plaisirs , de triomphe. Il y a mis dix mille villages ; il en a fait un pays rempli de villes. « Le mont Kabodschegaft est dans le Pares : ïl vient aussi du mont Aprasin. « Le mont Siah Houmend et le mont Vafer Houme- ( 394 ) nad vont de Kaboul , où ils commencent à croître, jusque du côté (sur la route) de Tchin. « Espendiad Rouin Tan est dans le Var Révit (c'est-à-dire brillant, le Sounbar); le mont Konderasp est dans la ville de Tons ; sur le sommet de cette mon- tagne est le Var Sounbar. « Le mont Kouderas est dans l’Iran-Vedi. « Le mont Asnevand est dans l’Atoun Padegan (À Aderbedjan ). « Le mont Roschan Houmenad est dans un lieu où il croit beaucoup d'arbres. : « Le mont Boum { Sejda) est dans une contrée rem- plie de villes, de terres cultivées ,) Qui jouissent d une abondance entière. À « Beaucoup de productions , beaucoup de réyaumes sont aussi sortis des montagnes suivantes; savoir : le mont Goand, le mont Asperoud;j, le mont Paharguer, le mont Damavand , le mont Ranéh , le mont Zerin , le mont Keiïseh , le mont. Bahkht, le mont Dand, le mont Mezin , le mont Molk. Toutes ces montagnes sont venues du mont Aprasin. à « Entre les montagnes qui viennent d’être comptées ÿ le mont Dand croît dans l’Odjestan. .« De l’Aprasin vient aussi le mont Dual nd: lieu où Bewarasp est lié. « Du mont Padeschkharguer vient aussi le.mont Komesch (Mezin}, qui est appelé lemont Mad no friad ; c'est là qu'Ardjasp a humilié Gustasp: Près de cette montagne est la montagne du désert Miané. On dit que les peuples de l'Iran ont été fort afligés par cette guerre X Ur CAC | de religion. Près de cette montagne est le fort du désert Miané bâti par les Iraniens lorsqu'ils étaient dans un état brillant ; ils l’ont ensuite appelé Mad no friad ( c'est-à- dire les cris sont venus de cé lieu). « Le mont Gôand sert de boulevard à Gustasp ; il est à neuf farsangs du feu Bourzin Meher, à l’ouest. € Ranéh , abondant en productions, est Je lieu que l’on appelle maintenant Zrevad. « L’excellent Keisch est ce qu’on appelle Kelah, la forteresse. Des deux côtés de cette montagne est un che- min qui: conduit au milieu du fort Dej. Ceux qui le bà- tirent le nommèrent le fort Dedj. Ce pays s'appelle la terre de Saréhdÿ. k «: Le mont Asperoudj est comme une forteresse bâtie depuis le Var Tetcheschté jusque dans le Pares. « Le mont Molk est dans Raran. « Le mont Zerin est dans le Turkestan. « Le mont Bakhtan est dans Sepahan. « Les autres royaumes sont nourris, fertilisés par le mont Boum.’ C’est ainsi qu'il est dit dans. la loi des Mazdéïesnans que les petites montagnes ont crû par parties en différens lieux. (Plusieurs fragmens de manuscrits arabes, que M. Libri a eu l’ex- trême complaisance de traduire à ma prière, n’ont pu être insérés: dans ce cahier et paraîtront dans le suivant. E, D. B.) . ( 396 ) Nore sur une nouvelle Variété dans L Espèce humaine ; Par M. Dureau DE LAMALLE, Membre de l’Institut. Il paraîtra singulier, sans doute , que, dans l’état actuel de la zoologie, une variété tranchée dans la race blanche ou caucasique ait échappé à l'attention et aux recherches des naturalistes. C’est ce fait que je vais démontrer, et l'Égypte ancienne et moderne en fournira les preuves. Winckelmann s'était aperçu que sur les têtes des sta- tues égyptiennes l’oreille était placée plus haut que dans les statues grecques. Il attribuait cette.singularité à un caprice de l’art égyptien qui avait redressé les oreilles de leurs rois , tout comme les artistes grecs ont exagéré la perpendicularité de l’angle facial dans les têtes de leurs dieux. | Lorsque je visitai, en mai 1830, le musée de Turin, si riche en monumens égyptiens depuis l'acquisition de la collection Drovetti, ce caractère de la position de l'oreille me frappa constamment. Il existait dans toutes les statues de Phta, de Méris, d'Osymandyas, de Rhamsès et de Sésostris qui appartiennent évidemment à la race arabo ou égypto-caucasique. Comme on venait de dérouler, dans le même temps , plus de quarante momies provenues des tombeaux de la haute Égypte , je voulus m'assurer si ce caractère spécial de la hauteur du trou auriculaire se retrouvait dans la tèce embaumée des habitans du pays, et-si les artistes ( 397 ) ‘égyptiens avaient, dans leurs productions, exactement copié -ou défiguré la nature. Je fus fort étonné de voir, sur trente têtes de momies dont l'angle facial était semblable à celui de la race européenne , le trou auriculaire, qui, en tirant une ligne horizontale, se trouve, chez nous, au niveau de la partie inférieure du nez, placé , dans ces crânes égyp- tiens, au niveau de la ligne médiane des yeux. La tête, vers la région des tempes , est toujours beau- coup plus déprimée que dans notre espèce , ce qui pro- vient, à ce que je présume, de la position plus élevée du trou auriculaire. | Cette élévation de l'oreille vers le haut du crâne, dans les iêtes de momies dont je parle, était de 1 pouce à 1 pouce =, comparativement avec les crânes européens. Ma première idée fut que cette variété si remarquable, que cette espèce nouvelle , si je puis m'exprimer ainsi, de la race caucasique, avait disparu de la terre dans -le cours des 20 à 24 siècles qui se sont écoulés depuis l'époque où les Égyptiens, dont les têtes enbaumées étaient sous nos yeux, avaient été déposés dans les tombeaux de Thèbes jusqu’à l’époque actuelle. Je crois pouvoir assurer aujourd’hui que cette variété si remarquable par la conformation de ses temporaux et la position de ses oreïlles , existe encore dans la haute Egypte. Je suis étonné seulement que cette observation ait échappé jusqu'ici aux savans qui ont regardé des “crânes de momies et aux nombreux voyageurs qui ont parcouru la Haute-Égypte (1). (1) Ce caractère spécial, de la hauteur du pavillon et du trou de ( 398 ) ‘Je puis citer comme l den le plus frappant de cette singulière conformation, qu’on peut regarder comme le type égyptien, un Gp de la Haute-Égypte, Elias Boctor, qui a vécu vingt ans parmi nous, et qui était professeur d’arabe vulgaire. Je l’ai beaucoup connu , il enseignait l’arabe à mon ami, M. Dusgate, et nous ne le voyions jamais entrer sans que la hauteur de ses oreilles, qui s’élevaient sur sa tête comme deux petites cornes , me nous frappât involontairement et n’excitàt notre gaîté. Du reste , M. Boctor est mort à Paris , il ya été enterré , et je ne doute nullement que si on exhu- mait sa tête, on y trouvât le caractère spécial que je viens d'exprimer. M. Champollion jeune, mon confrère, m'a attesté que, dans la Haute-Égypte où il a vu réunis près de 500 habitans qui se nomment Kennous , tous avaient ce caractère frappant de la hauteur du pavillon et du trou de l'oreille. Je laisse aux anatomistes à déduire les changemens de proportion que la configuration de la boîte osseuse du crâne a dû introduire dans le volume du cerveau et des parties molles de l’intérieur de la tête. J'ajouterai seulement que Boctor, par la tournure de ses idées et la nature de son esprit, nous représentait un Égyptien du temps des Pharaons ; tels qu’ils nous / l'oreille chez les Égyptiens, n’a été que très-brièvement développé par Blumenbach, qui a fait un ouvrage très-étendu et très-remarquable sur la configuration des têtes des diverses races humaines. (C.-F. De- cas, Craniorum , t. 1, p. 13;t.1v, p.45 t. v, p. >; ete grand ouyrage d'Égypte, Antiquités, Description de Thèbes, t. 1, p. 337, in-fol.) On y a représenté très-fidèlement des têtes de momies qui offrent le carac- tère spécifique que j'ai, je crois , signalé le premier. ( 399 ) sont décrits par les auteurs anciens les plus dignes de foi. | La race hébraïque a beaucoup de HE de res- semblance avec la race égyptienne. Elle s’est conservée presque sans mélange. J'ai dû l’examiner, et j'ai trouvé chez plusieurs Juifs que l'oreille, sans être placée aussi haut que dans les momies et les Coptes de la Haute- Égypte, était notablement plus que chez nous , et que la ligne horizontale, tirée à partir du trou auriculaire, asse chez eux au haut du nez, tandis que chez nous elle n'arrive qu'au bas de cet organe. Je pense donc que ces caractères spéciaux et constans de la hauteur du trou auriculaire et de la dépression des temporaux suflisent pour établir dans la race caucasique une nouvelle variété ou une sous-espèce qu’on peut nommer Égyptienne, et dont les branches les plus rap- prochées sont la race hébraïque et la race phénicienne et arabe. EXPLICATION DE LA PLANCHE XIII. M. Picot, peintre d’histoire, dont le nom seul indique le talent et garantit l'exactitude, a eu la bonté de dessiner pour moi les quatre têtes de statue, de momie, de mage et d’israélite vivant, qui sont jointes à cette note sous les n°° 1, 2, 3 et e Je n'ai À de trouver à Paris aucun Copte vivant. à N° 1. Tête de statue égyptienne, F Musée de Paris. N° 2. Tête de momie, rapportée de Thèbes par M. Caillaud , qui a encore ses cheveux, une partie des joues couverte d’une feuille d’or, et qui est placée au cabinet des antiquités de la bibliothèque royale de Paris, sur la console du milieu de cette salle. Elle ne porte pas de numéro. N° 3. Tête d’un La pa près du roi dans la g'ande scène de ( 400 ) | Persépolis. Ce monument curieux , le seul existant en France, a été rapporté de Perse par M. Félix Lajard, et est maintenant dans la belle collection de M. le marquis de Fortia d’Urban, rue de La Rochefou- cauld, n° r2. C’est le seul fragment qui puisse nous donner une idée précise de l’état de la sculpture en Perse du temps de Cyrus ou au moins de Darius, fils d'Hystaspes. N° 4. Tête d’un israélite vivant, de vingt-huit ans, né en Alle- magne, Ces deux têtes, mises en regard l’une de l’autre, offrent une simili- tude de type remarquable. L’un, n° 3, est un Mède ou un Chaldéen, l’autre un Hébreu vivant de nos jours. Cet accord des types mèdes et * juifs, la circonstance donnée par l’histoire qu’Abraham vint dans la Palestine de Harran, situé entre l'Arménie et le Curdistan, peuvent faire présumer, sans trop d’invraisemblance , que les Hébreux étaient originaires de cette partie montagneuse de l’Asie. M. Virey, dans une lettre envoyée dernièrement à l’Académie des Sciences, a dit que mon observation n’avait pas le mérite de la nou- veauté, que Blumenbach lavait déjà faite (Philosophic. transact., part. 1, p. 191, 1794). Peut-être l’avait-il entrevue. Mais il ne donne à sa deuxième caste, approaching to the Hindoo, d’autres caractères tirés de l'oreille des momies que cette phrase si courte : Ears placed high on the head. Cette phrase n’avait pas jusqu'ici persuadé les zoologistes de l'existence de cette nouvelle variété ; La -je espérer que cette note lèvera tous les doutes ? ( 401 ) Lerrres pour servir de matériaux à l'histoire.des Insectes (x). Première Lettre, contenant des Recherches sur quelques Araignées parasites des ‘genres’ Ptéropte, Caris, Argas ‘et IKode, ‘adressée à M. Léon sn po correspondant de PP PORN à #* Par M: Vicron AuveuiK! Vous'savez, mon cher ami, qu'autant il m'est agréa- ble de causer ensemble, dans l'intimité de la corres- pondance, de nos études favorites, et de vous entretenir _ dés observations que j'ai été à même de recueillir, autant je suis peu disposé à les publier lorsque je les “crois de peu de valeur etencore incomplètes. Cependant il én résulte, me dites-vous, l'inconvénient que beau- coup de faits, qui ne sont pas sans intérêt pour la science, réstent ignorés, tandis que mis au jour ils eussent peut- être conduit à des découvertes plus importantes. Vous | m'exhortez donc à apporter moins de réserve dans mes re- lations avec le public entomologique, et comme je vous ai Sommé à plusieurs reprises de fouiller dans vos porte- féuilles si riches en remarques curieuses sur les in- sectes , Ce que vous avez bien voulu faire très-souvent.. pour les rédacteurs des Annales et en faveurdes personnes qui les lisent, vous exigez que je fasse part à celles-ci de (r) emploie äci lé nom /nsecle dans son seris le plus large } c’est. à-dire queje comprends sous ce titre les Crüstacés, " PRES et les Insectes proprement dits. XXV. | 26 ( 402 ) ce qui, dans nos fréquentes causeries, pourrait les inté- reëser , ét vous. me demändez qué | y-ajotité quelques développemens. J'y conèens, mon éher Dufoury mais à condition LAN ESS © quelquefois de vous adresser poninatiyement ce que poutra fouxnir à l'im- pression notre. petit. commerce littérai re: De cette manière je mettrai, sans qu 1 m'en coûte, la main à la, plume ; car entre nous c'est une vieille habitude qui date déjà de plus de dix ans. Que si on jugeait més obé$ervations peu importantes et parfois rédigées à la hâte, ou bien quel- ques-unes de mes propositions trop basardées, pou voudra bien se souvenir que c est currente calamo et de vous: à moi que ces choses ont été dites ; F car je ne voudräis pas à celte occasion approfondir chaque sujet, et pour cela ne livrer à des recherches laborienses » qui me distrai- raient nécessairement des travaux de plus: longue “haleine. dont } yous savez que je m'occupe. 4 " eo É “sir Description ME Ju avec un ei TÉrÉE vos | observations sur le d'un Ptéropte D Téave Préropte. du 4 espertilion (1). Cette lecture m a rappelé Souris (pl.ix, res. qui il \£ a environ une dixaine d’ années, ayant eu occasion d’ examiner une chauve-souris provenant, je crois, des carrières de Sèvres (le grand fer à cheval de Daubenton ? Rhinolophus unihastatus Geoffr.?), je trouvai fixées à à Ja membrane de ses ailes quelques Arachnides parasites, que Je, rapportai alors, mais avec. doute, au genre, Caris, de LA : Latreille. y en fis rapidement un proguis et une (a) Voyez dans des Sesnatur.:RoRXNE, p. 98,ebt. 3x v, pl: ax, fig, 6 et. 7:.'est par! inadyertance. u-compositeur que ce Mémoire ; _ appartenait au tome xxv, a été oublié et renvoyé:au tome-xxmi. 2 | CRD. description: malheureusement j'ai perdu celle-ci ; mais ma mémoire me rappelle très-bien que le corps-de: cette arachnide parasite était d’une couleur brunûâtre, claire; qu’il avait une forme ovalaire, un test parcheminé ; un peu sinueux sur les bords, très-aplati ;.ét qu’on ne voyait aucune tache ou maculature sur.son dos (pl: 4x3 fig. Set a). Du reste, il était muni de pattes au nombre de huit, robustes et. terminées par deux très «petits ongles fixés à nn article comme renflé et vésiculeux: A la partie antérieure et entre les pattes de devant on voyait deux très-petits palpes, et, dans leur intervalle, inférieurement et en arrière une apparence de bee. Les six ou huit individus que je:trouvai étaient; à peu de chose près, de la même grosseur; mais aucun n'avait la forme de l’espèce que vous figurez, ni sur le dos, je le répète, aucune apparence de taches noires et irrégulières: Les individus que j'ai eu sous les yeux, et qui avaient été recueillis sur une chauve-souris d’un autre gerre que la vôtre, forment-ils une espèce distincte? aùu-contraire; appartiennent-ils à la mème espèce , et ne pourrait-on pas attribuer, soit à l’âge, soit au sexe , les différences qu’ils ont présentées; ou bien l'absence de'maculatures noires à la surface de leur corps, qui est la particularité essentielle qui les distingue, serait-elle due simplement à l’état de vacuité de leur canal intestinal ; les alimens qui en remplissent les ramifications devant être considérés comme la cause: des taches opaques et irrégulières qui alors apparaîtraient à travers leur peau transparente ? Ce sont là des questions sur lesquelles je reviendrai, et que des observations ultérieures décideront, j espère. Quoi qu’il en soit ; la petite arachnide dent je vous ‘+ ( 404 ) envoie la figure, me semble appartenir bien certainement à:votre nouveau genre; et peut-être latique de la chauve- souris, décrite par Geoffroy, èn fait-ellé également p pa rtie} car vous remarquerezque;, bien qu'ilne parle tue des taches noires du dos de l'animal ; il n'hésite pas à citer comme synonyme de:son espèce, et sans admettre nn point de doûte, une petite ‘arachnide parasite décrite par Baker, et que ce:célèbre micrographe à représentée (1) en indi- quant bien positivement les maculatures hiéroglyphiques de la surface de son corps: Or, cétté espèce dont Bakér a donné la description sous le titre de The louse of the Bat, c'est-à-dire, Pou de la chauve-sôuris, est, à tà forme prés ; Ja mème que la vôtre. Comme cet ouvrage n’est pas très-commun en France, et que vous pourriez difficilement vous le procurer, je vous énvoie la traduction de ce qu'il'en dit , et avec elle la copie exacte de deux figures qui le montrent en dessus et de profil (2). Ce profil vous paraîtra bien bizar- rement posé; mais c'est l’attitude que prend dans cér= taines circonstances l'animal ; qui peut marcher sur le dos avec deux , quatre, six et huit de ses pattes qu'il relève à volonté. Une foule d'insectes ét beaucoup d'araignées nous-ont déjà offert dans leurs divers genres d'industrie, un grand nombre de particularités curieuses dont nos arts les plus parfaits ne semblent être ‘que des ituitations grossières; mais voilà que, jusque dans les jeux burlesques de nos places publiques , ils viennent nous nn car ne reconnaitre ez-VOUS ts) dans les mañœu- NO Dans son ouvrage in-8e ayant pour titre : : Employment fr le ER RÉ publié à Londres en 175. PRE LT sa) Voyéz pl 1x; RE ee POST SECOND EPA C 405 ) vres que ce petit animal exécute, plus d'an trait de res+ semblance avec ces exercices de nos bateleurs qui seren+ versent sur le dos à l’aide de leurs pieds et de leurs mains ; seulement, ils se tiennent avec peinédans cette position ; et marchent plus difficilement encore, tandis que la mité dela chauve-souris fait tout cela avec prestesse « et'sans effort. | | F3 « Le petit fil dé Baker, que Île Ed observer aux lettres E, F, G; pl. xv, fut trouvé adhérant forte- ment à l'aile membraneuse d’une chauve-souris morte depuis peu de temps, et est sans doute le ‘pou de cet animal. , Il y en avait. probablement plusieurs autres cachés sous ses poils courts et épais; mais étant occupé à l'examiner au microscope ; et à en faire des dessins ; j'omis de les chercher (x). abtb LOL IE Sr « Son corps est à peu près circulaire , son diamètré est d'environ un 30° de pouce. Ilia huit pattes qui ont chacune six articulations. La dernière-articalation se ter- mine par un globule transparent comme celui qu'offrent les pattes de quelques mouches, mais’ beaucoup plus gros et. plus étendu en proportion de sa grandeur ; cela lui permet par conséquent.de s'attacher fortement à la place où il se fixe. Deux.petites antennes, ou organes du toucher, sont placées à la partie antérieure de l'animal, et un, petit appendice ou queue à sa partie! postérieuré. On:observe dans les intestins, qui paraissent plus opa- ques queles parties qui les environnent, et qui ont à peu PER le forme de la lettre X ; un mouvement péristal- (x) Voyez br 1x, fig. 9 ‘et 16. La RER LS | à hi fig. E de la planche de Baker, et la seconde à la fig. €. Jai supprimé %aa Re dal come iautile; elle montrait l'animal en-dessots. © © ( 406 ) tique ou plutôt de contraction et de dilatation alternati- vements (0 2141915160 #0n jé | - z 16: Get animal est représenté dans la position naturelle de marcher; figure E, et renversé sur le dos, figure G: Il vécut. plus de vingt-quatre heures entre deux tales, et mourut à-peu:près dans Ja position dés fignres E, F. « Comme la chauve-souris est très-vive dans son vol et.ses mouvemens, il était nécessaire que le pou qui vit sur.elle eût.quelque moyen particulier de ne pas tomber; aussice pett-insecteest nonsseulement pourvu de boules plus grosses «qu’à l'ordinaire au bout des patiés, maïs il a.encore ‘un aûtre moyen :très-remarquable et très-peu ordinaire de se:maintenir: fixé; car, dans les événe- mens inattendus, au-lieu de marcher sur ses huüït pattes comme il le fait ordinairement, il peut en un instant en retourner deux , quatre, six jou nême toutes, assez en arrière pour prendre un point d'appui et marcher dans celte positiôn aussi facilement sur le dos qué sur le ventre ; je l’di souvent.observé avec quatre pattes placées dans leur position ordinaire, et les quatre autres relevées sur le dos et prêtes à saisir, comme on le voit fig. G. Il peut par ce:moyen changer instantanément de position, et se maintenir malgré les mouvemens les plus vifs, ainsi que je m'en suis convaincu: par plusieurs essais pour le faire lâcher prise à une plume que j'avais dans la miaïn, ou à tout autre objet sur lequel il sé fixait ; et dont malgré tous mes eforts je ne-pus le détacher. » Long temps avant Baker, et dès l’añnée 1758, Frisch (1) avait décrit et représenté une Mite trouvée (x) Insectes d'Allemagne, fasc: vit, p.14, tab. vrr. Cet autéur ob: Cao). sur; l'aile d'une :chauvé- souris, et la figure ‘qu'il en donne, quoiquepetite et médiocrement faite } né ‘laïsse aucun doute sur l'identité spécifique: avec le:pou de là chauve-souris de Baker. Depuis, Liané et Seopoli ont mentionné ce nouvél être dans leur méthode en citant la figure de Frisch; le premier dans sa Fauna suecicay et le:secornid dans son: Æntomologia carniolica ; mis ni jun ni l’autre.de ces auteurs ne disent avoir vu l'animal; :Iln’eu a päs été de même de Hermann ; qui l’a étudié awd assez de soin. et l’a réprésenté dans ses Mémoires aptérologiques, publiés en 1804 (1) , et:que je regretté bien de-ne pas voir-en votre possession Lia-Mite-de da chauve-souris, Æcarus vespertilionis de: cet auteur:eft beaucoup plus petite que la vôtre et s'en distiigue.un peu.par la forme et par. la disposition dés dessins n@irs de la surface de son corps ; mais vous dites vous-même qu'il existe à, cet égard bienide la variété, ét, vous -pensenez peut-être, que .ces, différences. n'ont pas asséz de. valéur pour autoriser_.Îa formation d’une espèce. .- Aureste, vous en jugerez mieux par la description de cet auteur.que je-joins textuellemeniti ele x09b zof 2aob serve que le coups de ces pous, qui est t rond et le a un dessin 3 guise de fleur, et qu ‘il est muni de huit pattes, quatre dirigées en avant et quatre ‘en arrière. Posés sur un papier, ‘ils ne marchaient jariais ‘ei ligne droite, mais tournoyaient sans cessé : ‘ils vécurent deux:jours. :Souvént, ajoute-tsil, jé les iai vus déesse en l'air lestdeur | pâues. de, devant. Frisch ;a observé la -pelotte de l'extréraité de leurs pieds, mais il ps aperçu d'ongles, C’est, suivant lui, à l'aide de cette pelotte qu’ adhèrent sur les ailes des chauves-souri s.; mai is jamais, dit-il, on n’en trouve dans les poils du corps. : (YŸ Page 84 ét pl. 1, fig. 14, l'anitnal éntiér va eñ dessus. Il Énoe AE Eh éttré, quelques détails grossis pl. 7x; Hg t?, fi. L: ( 408 ) « «. Mite de la chauve-souris Æcarus vespertilionis. «Murs Corselet anguleux:, marqypé d’une croix ; pieds onguiculés.; plus longs que le corps. D qua « (Acarus. Thorace angulaio ,:‘cruciato; pedibus unguiculatis, corpore longioribus.) .. & Elle a été trouvée sur la chauve-souris noctule. . « Le corps est d’une couleur jaunâtre:sale , déprimé, presque orbiculaire et allongé postérieurement, de façon qu'il affecte presque la forme d'une hydrachne à queue ; cette queue est garnie à son bord de quatre soies raides. En pressant yn peu le corps j'ai vu sortir de la queue une papille tronquée semblable à celle que représente Degeer, tom. vert , p: 92 pl. v, fig. 8, dans son Æcarus domesticus. «Dans l’intérieur du corps j'ai observé des lignes sic nueuses et une tache au milieu qui changeaient de figure à mesure que l’insecte remuait les pieds. L'un des indi- vidus que j'ai examinés, a présenté cinq de ces lignes que l’on a reconnu être des vaisseaux , deux antéricurés et deux postérieures longitudinales et une transversale , dont les deux premières m'ont paru seules entrer dans les pieds antérieurs. Dans d’autres individus toutes les. lignes suivaient Je mouvement des pieds et paraissaient leur appartenir, de manière cependant que l'humeur noire dont les vaisseaux étaient remplis n'allait pas jus- qu’à la base de tous les pieds, mais que les vaisseaux y étaient vides. Les taches du milieu étaient toutes de figures différentes ; tantôt elles étaient oygles, tantôt ar- rondies , tantôt bilobées. Les deux palpes à trois articles (peut-être à cinq) avaient entre eux deux autres organes à article basilaire plus large et terminé par un onglet assez grand et simple, à ce qu'il m'a paru. ( 409 ) -« Les huit pieds sont égaux; de la longueur presque du corps, et composés de cinq articles difficiles à distin- guer; ils sont hérissés de soïes et terminés par un organe en forme de carafe , spongieux , coutractile et armé sur les deux côtés -d’un.crochet à peu: près: comme le repré- sente Goetze dans le VNaturforscher, XIV: « On n’a pas observé les:yeux. » . Voici donc, tout compte fait, cinq observateurs, Frisch, Baker, Geoffroy, Hermann et moi, ayant êu l'occasion d'observer sur les | ailes ‘de chauve-souris différentes, des Mites quiont les -plus grands traits de ressemblance avec le Pteroptus F'espertilionis dont vous avez étudié mieux qu'aucun d'eux l’organisation exté- rieure. Tous s'accordent sur ce point“qué l’ mal est pourvu de quatre paires de pattes. Les différences ‘qu’offrent, lorsqu'on les, compare entre elles, les descriptions et les figures du pou de la chauve-souris données par les auteurs, suflisent-elles pour constituer des ‘espèces et des variétés, ou bien tiennent-elles à des états différens qu’offriraient:les sexes et les différens âges ? Ce sont là, comme je vous le disais tout. à l'heure, des questions qu'une observation com- parative viendra résoudre quelque jour ; et bien qu’on puisse supposer avec vraisemblance que les espèces de poux, peuvent bien varier avec les espèces de chauve- souris (1), je. crois prudent, pour le moment, de ne pas essayer d’en faire la distinction. ‘En résumant donc les citations que j'ai faites précé- (x) Le pou décrit par Hermann et celui dont M. Latreille a fait son genre Caris, ont été trouvés sur le Fespertilio noctula,; le vôtre:sur le Vespertilio murinus, et le mien sur le Rhinolophus unihastatus? :.,;,: + ( 4rè ) démment, voici comment elles viennent se sa pe l'ordre des dates : Th SE ê SO LÉ TT 1728, Frisc; Insectes d’ E'Aemgne fine. AL « 12, tab. wars 0 6111 ee a, an4r. Lanxé ; ka sh sicoidaryp. 476, n°, vas 1753. Bas Employment | foi :the : pie p. 406; pl'xv,: figi Bi: ERisGuot pris edals ain 1963: Er ); Entomologia carniolice ip pas n% nobGs: : orme ; 1964: GEOFFROY ; Hist. Fi dns ds environs, de Paris, an qu, 2° édit.; tom..2,.p. 62%: 5 2804. 'Henwrawn (2); Mémoires sptérolagiques, p. 84, ni 1, fig. 24 et pl: 1x, fig. G, H, 1. tb us ant Durôvr; Annales des Fans näturelles, , t. 26, p..98;,.et 4:25, pl. x , fig. 6,54 --Auvouim; Annales des Sciences naturelles ; tom. 25, p.402 , pl. 1x, fig 8... 1832. "Vous avez déjà remarqué, sans doute, que dans cette listé jé ne-comprends pas la Mite que notre savant maître ét ami M. Latreiïlle dit avoir trouvée une seule fois sur uné chauve-souris noctule, et dont il à fait, en 1709 (3); son genré Carios, converti depuis en celui de Caris. (1) Linné gt Scopoli ont peut-être vu par eux-mêmes la tique dé fà chauve-souris : ils ne le disent pas; mais ils renvoient À là figure dé Frisch, ce qui ne laisse aucun doute sùr l'animal ie ils opt vouba parler. + È ailuabéaied ins bitov iso - {a}. M. Latreillé range, COMME. VOUS dé savez, y US pe nés d’Hermann parmi les Gamases. Ce que j'ai dit précédemment a dé- montré qu'il appätténait à votre nouveau genre Ptéropte, (33 Précis dès caractères “gg gr des Insectes ,.in-8°,-p. 17% Brives, div {pp} mon 5 nd ét au Rs de. C gun ) En effet ; lorsque je lis la description succinicté qu'il éh donne (1), je ne puis me résoudre à y reconnaître votre genre Preroptus; et ce n’est pas tant la différence dans le nombre des: pattes (6 au heu de 8) qui me frappe, caf on. pourrait supposer que l'individu observé par M: Latreïlle était un jeune, que le caractère d’avoir un bec avancé. et des. antennules aussi longues que lui. Or votre Ptéropte;, et, en les supposant nième différentes, toutes les espèces qu'ont'observées Frisch, Baker, Hér mann ,etc;; avaient un bec si petit qu’on l’apércevait avec peine, tandis que: les’ antennules' beaucoup plus longues étaient facilement réconnaissables. | Cependant j'avoue que je partagerais éncoré! votre hésitation, si je n'avais été assez heureux pour découvrir sur une chauve-souris une: Mite dont Ze béc èst appa rent.et qui.a les -antennules avancées, de ‘sa longueur et même plus longues que lui, Elle n’a égalément que six paltes ; mais je suppose que cela tient à la jeunesse de l'individu qui plus tard aurait acquis les deux paires de pâites manquantes, N'est-il pas probable que c’est à cetté Mite plutôt qu’au Piéropte que: doit être rapporté le genre Caris. dé M, Latreille (2)? J'admets donc cette analogie, jusqu’à ce que le contraire me soit démontré. Je vais maintenant, afin que vous en jugiéz vous: {1} «Sixpâttes, bec conique , avancé. Antennules sétacéés, de sa longueur, articulées, avancéés. Corps plat; arrondi, un peu coriacé.'s (2) IL serait possible qu’on crût devoir rapporter aussi à la: Mite que j'ai observée, la tique de la chauve-souris de Geoffroy, qui dit qu’elle réssemble en petit à une Tique de chien, et qu'elle était ad- hérénté sur le corps d’une chauve-souris ; mais, dans ce cas, Geoffroy n'aurait certainement pas cité énime synonyme la figure de Baker. (412) même, vous faire la description de cette petite Arach- nide. buoëbr Sr ete sut of (1 | 2 Argas C’est le 9 juillet 1826 que je l'ai rencontrée sur ‘une de la Chauve- L Souris. Argas Chauve-soutis, V’espertilio Pipistrellæ ; non pastadhé- à ganté rente à ses ailes.,, mais à son corps. Elle était cachée par ñg.1. ses poils et avait le bec enfoncé dans la peau de son ventre et de son dos. L'examen de ses caractères exté- rieurs m'a présenté les faits suivans : La tête ; qui est fort petite, ! se termine par un suçoir assez allongé ; ne paraissant pas denticulé; au moins s’il existe des denticules aux lamelles qui le ‘composent, doivent-elles être très-fines. Les palpes m'ont semblé formés par quatre articles, dont trois à peu près égaux et le quatrième plus petit et plus grêle (d): A chaque ar- ticulation se voyaient quelques poils: Les'pattes','au nombre de six, étaient petites et fixées sur des‘hanchés ou plaques sternales qui, en s’écartant, laissaient’entre elles un espace triangulaire (c) . J'ai compté à ces pattes'en tout neuf articles (e). Celui qui s’articule avec la hanche est peu distinct et petit ; le 3°,le 4*et le 5°sont de moyenne longueur; le 6°, qui peut-être constitue le 1° articie du tarse , est assez allongé , il fait corps avec le suivant'ou le,7°, qui lui-même ne se distingue ‘pas du 8°, sice n'est par une légère soudure et par deux poils principaux qui accompagnent toutes ces articulations. Ce: 8*-article est efilé d’une manière remarquable à son bout, ‘auquel s’iisère la 9"où dernière pièce dont l'extrémité élargie ést garnie de deux petits crochets. Le corps est sensible- ment ovoïde et tronqué antérieurement ; j'ai remarqué en ayant et sur Je dos deux stries-ou. légers enfoncemens ( 413 ) longitudinaux qui occupaient la place du thorax (b). Su- périeurement aussi , le-milieu du corps était d’un rouge tirant sur.le-brun, etilen partait, en divergéant, des lignes de même couleur interceptées par des stries poin- tillées.. Les bords du corps , la tête , les pattes et’ leurs plaquessternales étaient d'un blanc transparent. La couleur rouge du dessous: avait une petite interruption figurant une petite lunale à son centre. La longueur totale de ceite.Mite:était d’un millimètre: | “À part lernombre.de-pattes, qui sur plusiéurs indivi- dusque J ai observés n'ajamais varié, ce qui tient peut- être.à l’âge pou avancé de ces arachnides', on réconnaît dans les caractères.queje viens d’énumérer, une grande conformité avec ceux des Argas. Eneffet, leur’ signe éssentiel est d’avoir, comme vous le savez, un suçoir non engaîné par les palpes: C’estiaussi le caractère que M: Latreille semble donner à son genre Caris, lorsqu'il dit que: le suçoir.et:les'palpes sont apparens. Je serais donc porté. à croire que le genre Caris encore si dou- teux. et auquel j'ai, rapporté précédemment l’espèce dé Mite.que,je viens:de décrire, doit rentrer dans le genre Argasoc i: : Toutefois je: conviens que ce genre ÂArgas mériterait une révision. Jusqu'à-présent il:se compose à ma con- naissance!de:-ciñnqiespèces.r : 1] rs. Argas reflexus, Lam: D. or : Savignyi ; Aub. tu eu Fr die dél'ohifage d'Égypte; Arachnides, pl. 1x, fig: 5. 3, Argas Fischeri, Aus. dbid., pliaix, fig. 6. Je REA Hermann, Auvadlbid, phirx, fig, 7,73 154 se » Persicus; Frscaxret Aun. Ibid. pl. ix,fig.8: J'hésite à leroire que: lés deux ‘derniersi; et surtows De quelques Mites ou Tiques du genre Ixode. (414 ) l'Argas persitus, appartiénnent;réellément au genre, 4 çause du renflement, dés palpes- qui accompagnent. le suçoir..et que Fischer .a: représérité dans‘sa notice: sur l'Argas de Pebsesfigomponoini ruoluosaméur sb 29rÿtl L'espèce nouvelle dont je propose!l” admission sors de nom d’Argas della Pipistrelle, Æ#rgas Pipistrelle ; et aura pour synonyme. le Caris:Fespertilionis ?: Barre Je ne saurais quilier notre entretien sur Ces animaux singuliers, pour l'étude desquels j'ai quelque entraîne: ment, à cause des: particularités curieuses qu’elle pré- sente et. dés réflexions qu’elle fait naître, sans vous iwansmetire la description et la figure de deux autres Mites.ou Tiques que jé trouve dans mon meme et qu'à cetté occasion j'en ferai sortirs L | Ce n’est pas lé genre Argas seul qui réclamerait une révision ; on. peut dire que:ce sont tous les genres ‘qu'on a créés aux dépens.des Æcarus de Linné qui ’auraïent be: soin, d’un examen comparatif et en même temps appro- fondi ; car plus:les objets sont petits, plus les recherches délicates -deviennent. nécessaires pour que l'on puisse arriver à découvrir des caractères tranchés qui permet- tent d'établir de bonnes divisions. Ælome semble, par exemple ; qu'on tirerait un-bon ‘parti d'un'caractère anatomique qui a été entrevu. par Frisch et: Hermann: je veux parler de la disposition organique de cer- taihs, vaisseaux: intérieurs du corps qui pénètrent jus- que dans les paites., et qui, comme je! vous l'ai dit; reufermeraient dans, votre Ptéropte une matière noi- râtre ,-tandis-que dans mon -{rgas Ripistrellæ cette matière serait d’üu.rouge foncé. Ces vaisseaux sont pour moi des divisions du canal intestinal analogues à ‘ces ( 415) larges eœcums que présente le tube digestif de plusieurs , sangsues., particulièrement les espèces, du genre Clep- sine. Lies :Nicothoés et les Argules parmi les crustacés, el:les Pycnôgonons parmi les arachnidés, offrent une disposition analogue et.encore -plus prononcée, Or, 1re- marquez que tous ces animaux sont parasites et fixés, soit momentanénent soit poiu- tonjours ;-sur le, corps de quelques animaux dont ils.sucént.le sang: Les cœcums ou les-vaïsseaux nombreux qui quelquefois font ressem bler leur: eanalintestinal .àrune:grosse artère.d’où parti | raiént.une infinité debrariches: ramifiées (x), sont donc des espèces de, réservoirs pour la matière nutritive, et e’esten se gorgeant de, sang qu’ils produiraient J’accrois+ sement excessif que présente dans certains cas: le ventre de quelques-uns de ces animaux: : 1. EN | $ À 3 ) aJ'ar trouvé , il ya cinq à sixrans, surdeux-hérissoms Ixode du Hérisson. que j'avais rencontrés dans les bois , l’un au mois,de juni NAS ER et l'autre en antomne; plusienns Mites fixées à leur peau | 7 HA et:à Ja base des innombrables. piquans qui. la protègent de toute part: Ges-Mites, qui:ont qnélque ressemblance avec-une, Tique de la Fouine décrite par Byonnet (2), variaient entre elles de une à-wois lignes de, longueur ; mais-é'était leur abdomen plus ou moins renflé qui pro= duisait ces variations ; car Chez toutes; la plaque :écail- leuse du dos ; ainsi que les-pattes,,! avaient une, même ( Cela est surtout thépsvisible dans l'Argule foliacée qui vit sur es branchies de plusieurs poissons ou sur le corps dés tétards de gre- nouilles , ét dont Jutine à donné une histoire si intéressante. (Voyér Añnäles du Miiséurn d'Histoire naturellé, *. v#t, pl. Kxyx1:)": F ca)1Mem du Muséum d'Hist. mat.,;2.vm; ph xrve (#6) longueur. Quelques-unes ; n'ayant encore pris que peu dé nourriture ; étaient très-plates ,; avec le: corpsrovale plus étroit én avant, et alors les pattes étaient plus.lon- gués ‘que lui. Dans l’un et l’autre cas la plaque dorsale et! les pattes avaïerit une couleur: brune rougeâtre; et l'abdonien uñe couleur grise jaunâtre. -:10 4 + ujnen] : J'ai'étudié avec quelque soin l’organisation extérieure d'une de-ces Mites ;'et j’en’ai choisi de préférence une qui avait le corps renflé. Dans cet état l'animal est glo= büleux, ovale, un peu plus aminei en avantqu'en arrière! ‘La tête, comme dans tous les fxodes, est nrunie d’un bec ‘en suçoir, accompagné d’une paire d'appendices que lPon'a désignés sous le nom de palpes. Toutes ces parties ont'une forme assez particulière ;:et'je suis-convaineu qu’on n'arrivera à une’bonne ‘distinction -des espèces propres à ce genre, qu'en ayant égard aux caractères qu’elles fournissent , combinés avec ceux que présentént lesipanésoot je ae {sed est ets aèr Lait SED ‘La tête de l’Ixode du hérisson est irrégulièremeut podiianése : elle offre en dessus et en arrièré deux en foncémens triangulaires en dehors desquels j'ai cru:voir deux‘petits points noirs ayant l'apparence d’yeux (fig:°2 ; ii), mais qui ne sont autre chose que des saillies plus ou moins cornées de latète. Cette dernière ‘est portéess ‘sur un cou plus étroit qu’elle {F). | Les parties de la bouche:se composent de deux appen- dices que l'on nomme palpes maxillaires (fig. 2, hh), situés de chaque côté de la tête. Dans celte espécærils sont à platis, plus larges à. leur milieu qu'aux deux extré- ._ iités, et ne-paraissent composés.que. de. deux piècess. cependant il serait possible qu'il y eût: à° léur milieu (47) une articulation indiquée par une sorte de fissure, ce qui porterait à trois lenombredes articles. Ils dépassentun peu lesuçoirqu’ils recouvrent dans le reépos(o) et sont garnis de . » qe ÿ »! 0 %: quelques poils. Le suçoir proprementdit est formé 1° d'une sorte de palette ou lamelle aplatie (fig. 2, a), dentée sur ses bords, correspondant, je crois, à la lèvre sternale des araignées, et composée de deux parties semblables, jointes intimement sur la ligne moyenne; ses dentelures ont pour usage de fixer fortement l’animal sur sa proie, et peut-être de la déchirer ; 3° de deux pièces situées au-dessus de la précédente, lamelliformes , adossées l’une à l’autre (fig. 2, ff); maïs non soudées entre elles, et représentant, suivant moi, les forcipules ou man- dibules des araignées. Dans l'individu que jai examiné, et probablement chez tous ceux de cette espèce, cés man= dibules offrent cela de remarquable qu’elles ont entre elles une longuéur différente (fig. 2, /), et qu’elles ne s’écartent pas assez l’une de l’autré pour dépasser d’une manière sensible la lèvre, ce qui fait qu’on ne les distingue pas facilément ( ff). Ces forcipules n’attéignent guère en longueur que la moitié de la lèvre ; chacune d'elles est bifide au bout et dentée sur les côtés. La division interne représente une lamelle dont la pointe serait obtuse et sert peut-être à entamer les châirs (fig. 2, mm); tandis que les dents extérieures, s’y enfonçant de côté, semblent plutôt avoir pour fonction de les latérer (nn). | J'ignore comment se fait la succion, et quel trajet suit le sang pour arriver dans l’œsophage. Y a-t-il un canal qui parconrrait ‘Ja lèvre inférieure, et les forci- pules coricourent-elles"à' le former, où bien est-ce entre celles-ci que cé conduit existe ? J'espère éclaircir bientôt XXV. 7 (187 les doutes qui restent sur ce point dans mon esprit. La plaque écailleuse ou thoracique du dos de l'animal “a la forme d'un losange! tronqué à son bord antérieur qui correspond à à la tête. ( Les pattes, au nombre de hüit,:sont A médioére Jon- gueur, les postérieures plus longues que les antérieures, et assez, grêles, comparativement à d’autres espèces du même genre, Dans l'état de vacuité , c’est-à-dire lorsque l'animal n’est pas encore tuméfié par les alimens , elles sont insérées sur deux-rangs.à peu près, parallèles et contigus; au contraire quand [il s’est gonflé en pre+ nant beaucoup de nourriture, les hanches s’écartent,.et, au lieu de former deux lignes, parallèles ; elles forment une sorte de V renversé ou de triangle ouvert en arrière (fig. 2, d). En tout cas ces, pattes sont composées, de dix articles (fig. 2,:p): le premier!et le sécond! sont courts ; ; le troisième, le quatrième et, le cinquième ont à peu près la même longueur. Viennent. ensuite des arti- cles beaucoup plus grèles qu'on. ‘pourrait. considérer comme faisant partie du, tarse. Le sixième. et le sep- tième sont assez semblables entre eux , ils ont.à peu près la même largeur que ceux qui précèdent; au contraire ; le huitième, et surtout. le neuvième, sont en tout irès- petits ; ÿ à ce neuyième article en est.inséré un dernier, renflé et muni de deux. petits crochets. | L'abdomen, qu il soit, court et .aplati comme, Mai état d’ abstinénce, ou bien allongé et distendu , offre en detons (fig. E d ) quatre petits points, arrondis, dont deux latéraux en arrière des dernières pattes; un en avant entre les hanches et un postérieur. Celui-ci .cor- respond, je crois, à l'anus. Il est formé par deux petites (#19) valvules cornées (1), qui sont ällongées, ‘réniformes, et supportées par‘ un petit pédiculé; lequel! est adhérent à la peau ét reçoit l'insertion’ des muselés moteurs! (u).'Le petitoscule antérieur ne paraît être l’ouverturé génitale ; ilest: ovale. Les deux osculés latéraux (gg) sont évidem- ment les stigmates ; leur! structure est admirable : ‘en effet, leur surface cornée et un peu sphérique présente, outre lou verture principalé située, non pas au centre, mais plus près du bord interne que de l'externe (r), ane foule de petites: plaques irrégulièrement bosselées ; per forées au centre, ayant la forme d’anc étoile (s),°et qui luisent comme autant de petites perles. Cet appareil; pour l'introduction de l'air, offre une grande: analogie avec ce qu’on voit dans les larves: de {certains Diptères. Chaque grande plaque'stigmatique est comme enchâssée dans la peau, et celte peaulqui, à la loupe; est ridée:sur tout le corps, présente à°sa surface des: poils courts ; rigides ‘et espacés: Indépendamment de ces oscules, d'au: tant plus:visibles ici que l'abdomen est presque imcolore, onvoitinférieurement quatre lignes enfoncées, dont deux partent del’ouverture génitale antérieure où interfémo- rale, et les deux autres de Panuüs: Toutes se:dirigent, en s’écartant,: vérs-le bord postérieur de l'abdomen. .:::::! ‘Les espèces d’Ixodes!sont très-certainement beaucoup plus nombreuses qu'on ne d'a eru-Jusqu'icr, ét c'est aveci raison-que M. Latreille a dit dans le Règne animal ;:en’ parlaët de ces arachnides, que l'étude des espèces de ce: genre m'avait pas'été suffisamment approfondie. M. Savi- gnyest le seul qui aitdonné, dans les magnifiques planches: de l'ouvrage d'Égypte; des réprésentations fidèles de leur, organisation extérieure ;'et bieniqu’antérieurement Her: \ Ixode à chappe. Ixo- des trabeatus, Nob. (pl. xiv, fig. 3). (428) mann ait étudié avec assez de soin les parties de la’ bou- che, ses dessins, n’ont pas à beaucoup près toute l’exac- titude ‘qu’on exige ‘aujourd’hui. Ceux de Degeer sont encore moins fidèles ; aussi me trouvé-je asséz embar- rassé pour arriver à, Ja détermination des deux espèces dont jervais maintenant vous parler. fé ba première espèce a à été trouvée dans les bois sur des graminées : elle a quelque analogie avec la Mite ricinoïde de Degeer; mais cet.autéur ne décrivant pas avec les 'dé- tails convenables son organisation extérieure, il m'est impossible de constater cette identité ; et j'ai des raisons pour’ la croire nouvelle. | Sappe. est longue d'environ une ligne (fig. 3, à), et dns état de vacuité où je l'ai trouvéc'elle était très-aplatie ; la tête ; les pièces dela: bouche, la plaque thoracique et les pattes 'sont noires; l’abdomen:est d’un brun rou- geàtre ; une ligne un Fe plus claire borde ses côtés. ;Satête, ycomprisles pièces de la bouche) forme, lors- qu’on l’examine en dessus, le quart de la longueur du corps,.et, vue en dessous, elle en a le tiers: cela dépend de:ce-qué supérieurement elle est en partie cachée ‘par le thorax. Cette 1ète est aplatie, pentagonie (4) ;. à chacun des’ angles antérieurs s’insèrent les deux palpes maxil- laires (fig: 3, g, g), allongés, aplatis, garnis de poils sur leurs bords; plus larges vers le milieu qu’à leur extrémité et qu’à leurorigine-Je ne leurai pas distingué d'article ba-, silaire néttement séparé; maïs il esvpossiblequ'il soit sou-: dé, et que ces parties, au lieu d’être composées d’une seule pièce ; le soient réellement de plusieurs: Quoiqu'il en soit, ces appendices sont un-peu plus longs que le suçoir, (421) et dans l’étatide repos ils le recouvrent (c): Lalboucheé proprement dite est formée des mêmes pièces que ‘celle de l'Ixode du hérisson. La lèvre inférieure ou stérnalé‘(d et m), placée au-dessous des deux mandibules, est une lame de consistance cornée, :aplatie, large vers son extrémité; rétrécie près de sa base et pourvue sur ses bords de dents aiguës dirigées en arrière. Une ligne assez large d’üñe couleur plus pâle occupe son milieu, et semble indiquer l'existence d’un eanal de suceion qui | existeraït dans sa longueur. : : 21103 mob eniq : Les forcipules ou mandibules (e, eeti)sont assez grèles, aplaties, plus courtes que ‘la lèvre ; dans l'état de repos elles sont adossées l’une! à l’autre dans la plus’ grande partie de leur longueur, et peuvent s'éloigner ou’se rap- procher en se mouvant latéralement ; mais ce rappro: chement ne saurait avoir lieu pour léur tiers’ antérieur! En effet , leur extrémité s’écarte assez brusquement en faisant :un:angle obtus avec la tige. Cette extrémité est bifide, et les deux: divisions sont: très-différentes entre elles; l’une, supérieure (1), est munie dé deñts’/aiguës dirigées en arrière, et très-propres à s'attacher aux chaïres et à les lacérer ; l’autre, inférieure (#), est mince, comme Jamelleuse, et ressemble à une lancette: J'ai cru distin- guer à sa surface une sorte de canal-qui concourt peut- être à effectuer la succion. | | ù Le dessus de’ la tête est marqué de deux énfônce- mens (h). | PP NES La plaque dorsale , qui occupe environ là moitié du corps, ‘est covalaire (8). En avant on voit un sillon demi-circulaire qui dessine les limites d’un petit espace relevé sous lequel est placée la tête, et d’où partentideux ( 422 ) autres petites. lignes longitudinäles atteignant le-milieu de cette plaques coms a9b.obarao Jas, euh saone Les pattes , au. ee de huit, sont, Le de l'état je vacuité.du ventre, plus longues. que Jui;: et:iisérées sur deux lignes.longitudinales et. parallèles, partant de Ja tête et se prolongeant jusqu’à la: moitié du corps: Dix articles entrent. dans leur composition. Les deux pre- miers sont Courts; lestroisième ;de-quatrièmelet:le cin- quième. sont à peu près d'égale longueur; le sixième est le plus long de tous, et sous ce rapport il ÿ aunegrande différence entre ces pattes eticelles de l’Ixode du hérisson, dont, le: sixième. article est remarquablement court. Le septième. est très-petit, le huitième et-le néuvième-sont d’une. exiguité excessive enfin, :le, dixième! est ‘élargi et.terminé par deux, erochets ; des poils garnissent: les pattes; ils. sont surtout. visibles au: côté interne: Les pattes antérieures et, les postérieures ensuite. sont des plus longues ; les) intermédiaires; les plus:courtes.-Le premier article de la première: paire:de: pattes est plus petit.que ceux des autres qui vont en augmentant de largeur... 20/1 he NHÉUETR ! Le, dessus, de l'tbdomen ur stiet quelques poils; le FR à offre les mêmes ouvertures que dans lIxode du hérisson. Je n'ai pas étudié avec détail les deux Ve eene Ixode reduve? La troisième espèce d Ixode, HAE voustransmets la Ixodes redu- ? is? Diese figure , a quelque analogie avec la Mite reduye de, De- œlnv, fe. 9. geer, ou du moins avec l'individu qu'il.crou être lemâle de cette espèce (1). Je l’ai trouvée sur l'herbe dans le bois (x) Ce qué je crois pouvoir vous affirmér c’est que cette Mite est un mâle, Serait-ce celui de ’Zrodes trabeatus ? (aa) de Meudon. Elle est très-petite , car sa plus grande lon- gueur n’atteint pas une ligne (a). Sa couleur est brune, violacée, grisätié avec des taches plus foncées, mais peu visibles à l'œil nu. La plaque dorsale ést très-développée; elle s'étend sur tout le dos , et on remarque qu'elle est fournie de poils rares , dorés et soyeux (b). L’extrémité postérieure de son corps présente uné bordure d’une cou- leur jaune assez claire qui se prolonge sur les côtés ; en dessous le corps est brun, un peu see Re a te près des hanches. Les pattes, au nombre de huit, diffèrent en longueur ; . les deux dernières sont les plus longues, et les deux paires intermédiaires les plus courtes, Sup Les palpes maxillaires sont assez gros, aplatis, pate liformes (ff) ; la Jèvre inférieure offre. des dentelures assez fortes (e);'et les mandibulés, qui en présentent aussi de très-compliquées (4, d), ont cela de ge et de commun avec l'espèce qui précède, qu elles s'écar- tent brusquement l'une de l’autre de manière à former un angle presque droit avec leur tige. Hermann a représenté , dans ses Mémoires aptérolo- giques (pl. rv; fig. r), la bouche d’un Ixode qui a'beau- coup d’analogie avec celui dont je vous transmets la figur e, et qu'il nomme Chinorhæstes ricinus. Îl y rapporte la Mite reduve de Degeer ; ce qui tend à me faire croire que l’espèce en question est celle dont, ce dernier auteur a parlé. Mais Hermann, où plutôt l éditeur de ses œuv res pos- thumes, me parait avoir commis une erreur en attri- buant, dans} explication dés planclies; à ce nème Ci- norhæstes ricinus les figures Get H'qui représentent des appareils buceaux. très-différens el dhétint eue peut-être à mon, {rodes trabeatus. 1! 0 | RITES ‘EÈRS Je compte revenir , base j'aurai un moment, sur alé autres. observations qué m'ont fourni diverses espèces de Tiques indigènes et exotiques. | sin txt r x Votre ami, V. A. Au Jardin du Roi, 24 mai 1832. EXPLICATION DE LA" PLANCHÉ ‘IX, 1) 8. Péropte dou noie mic très-grossi et au trait. a. Grandeur naturelle. : Fig: 9. Le pou de la chauve-souris, d'après sr vu én dessus et très-grossi. Fig. 10. Le même, vu de profil et dans le. moment où il relève quatre pattes sur son dos mu saisir ml A pu orme un PoRa d'appui. La figure 6 est le Pteroptus er Pr de, M. Léon Dufour, et la figure 7, la partie antérieure de son cotps pour montrer la composition des palpes. (Voyez le Mémoire de M. Dufour; Annales des Sc. natur.; te XXVI, p: 98.) (Les figures 1 à 4; qui représentent deûx Autres Arachñides (la r ure 1 le Cæcule pieds ‘hérissés, et la figure 4 le Tétlranique linger), appartiennent à deux Mémoires que M. Dufour a publiés dans le t,. xxv. des Annales des Sciences naturelles ; P: 289 et 278.) EXPLICATION DE LA PLANCHE | x. Fig Tr. Argas de la chauve-souris pipistrelle. (aus pipitrelle; Nob:) a. Grandeur naturelle. "b, Grossi et yu en dessus. c. Le même, en dessous. : d.; Partie antérieure du:corps très-grossie pour faire voir en dés- sous la tête supportant le bec et les appendices palpiformes. e. Une dés pattes grossie pour montrer les’ articles qui la com- posent. Fig. 2. Ixode du hérisson. (Zxodes Erinacei, Nob.), a. Grandeur naturelle d’un petit individu qui venait seulement de se fixer sur le corps du hérisson. b. Grandeur naturelle de l'individu décrit et figuré. ce. Cet individu grossi et vu en dessus. ( 425 ) . d. Le même, vu en dessous. : e. T'ête très-grossie, isolée et vue en dessus. he DATA ff. Les forcipules. g- La lèvre inférieure." hk, k. Les palpes maxillaires desaûteurs, k AU i, i. Tubercules ayant l'apparence d’yeux, mais. qui. n’en sont pas. k. Sorte de cou: L. Les forcipules isolées et grossies excessivéniënt pour môntrer he armure, — », m. Portion tranchante. Thin Les dents qui s’enfoncent dans le chars. 0. Tête vue en dessus pour montrer la manière dont les mä- choires, en se rapprochant , viennent dans l’état de repos cacher et protéger le suçoir. p- Une des.pattes excessivement grossic; 1, 2, 3, 4, etc., etc., les dix articles qui la composent. qd, q+ Les deux stigmates. r. Un de ces stigmates très-grossi montrant son grand oscule üni et tous les petits osculesqui le composent. s. Un de ces petits oscules vu au microscope. 4. Deuxrvalvules composant la petite ouverture RON TES ou ovale que l'on voit en arrière du corps. u. Üne de ces valvules isolée montrant son pédicule d'insertion. Fig. 3. Ixode à chappe. (Zxodes trabeatus sis a. Grandeur naturelles; : :°- .b. Grossi, vu: en dessus. c. Le même, en dessous. d. Tête vue en dessus, très- -Hrossie, et Mtrané, e,e, les forci- pules bifides ; , la lèyre inférieure; g, g, les palpes maxillaires écartés ; k, la tête proprement dite. . Une des forcipules excessivement grossie. — 4. La portion eos et tranchante. — /, La portion denticulée. : m. La lèvre inférieure isolée. n. Une des pattes ; 1, 2, 3, 4, etc., les articles au nombre de dix qui la forment. Fig. 4. Ixode reduve? (/xodes reduvius ? Degeer.). _ a. Grandeur naturelle. &. Grossi et vu en dessus... c. La aie isolée et très-grossie, pour montrer : 4, d, les dore pules; e, la lèvre inférieure; f, f, les palpes maxillaires ; £&» la tête proprement dite. " ( 426 ) Annxts MICROSCOPIQUE dé l OEuf ai TH des jardins (Helix aspersa, Linn.(x)) et.des nom- breux Cristaux rhomboèdres de carbonate de chaux qui se forment à la paroi intérieure de l'enveloppe extérieure de cet œuf, enveloppe qui sert aux cristaux d'une sorte de LR ÿ Par P. à Fi de NTDVI829929 2INBD END $ y ; { - (Communiquée à l’Académie royale des Sciences , séince du:15 août 1832 re ‘A On sait que 8 Limaçon ou le Colimagon dés: jar- dins (3) est un animal hérmaphrodite , en ce sens que tous les individus sont tout à la fois pourvus-d'un organe femelle et d’un organe mâle ; que l'organe femelle se compose d'une vulve , d’un ovaire et dé deux oviductes, et l'organe mâle d’un testicule et d’ une verge, ou pénis filiforme, trè s-long > CTEUX ‘et épaissi dans : sa partie 1n- férieure. Rap $ On sait aussique En il Vue d’être question ; DE Va pas jusqu'à permettre aux indivi- (1) Hélice chagrinée où jardinière, Fér.; pl: xvarr etxrx. L'Hélice des jardins, Helix hortensis, Müller (Fér., pl! XXXIV); en aüssi des œufs qui renferment des cristaux rhomboëdres. (2) MM. Cordier et Chevreul furent chargés de l'examen de ce tra- vail, et d’en faire un rapport à l’Académie royale des Sciences. Voyez ce rapport imprimé à la suite de ce Mémoire. (3) Sous la dénomination de Limaçon des jardins je comprends V’'Aelix aspersa et l’Helix hortensis. ( 427 ) dus de se féconder eux-mêmes, et de gi Feapère isolément. | = Tous soit producteurs d œufs; mais ces œufs ont be- soin, pour être fécondés, qu'il y ait un véritable accou- plement dans lequel chaque individu agit, en même temps, comme mâle ét comme femelle, en fécondant mutuellement leurs œufs. 7 | : Jeine diraïrien-de plus sur l’organisation , da Live] pie et les habitudes très-connués de cé mollusque si nuisible et si commun dans nos jardins. Les descriptions qu’on-en a données , dans un grand hotnbre d'ouvrages différens ; laissent peu à désirer sous ce rapport: -Je in’ai donc à m'occuper ici que dés innombrables ctistaux rhomboëdres de carbonate de chaux qui se for- ment à la paroi intérieure’ dé l'enveloppe extérieuré"de l'œufde ce mollusque,'et dont personne , que'je sache, n’a parlé avant moi. Vers la fin d'avril , et jusque dans lé mois! de septembre ; les Limaçons des jérdins sé re- cherchentiet:s’accouplent dans le’ but de Ja reproduction de l’espèce.’ La: durée de l’accouplement ést d'environ douze heures, et l'on‘eroit que la fécondation des œufs ne s'opère qu'au troisième accouplement. Après cet acte accompli, les individus épuisés se con- tractent, rentrent dans leur Se et se RENE Poe dant quelques jours. Au bout de ce temps , pressés par le ‘besoin de pon- dre ; ils s'étendent et's’acheminent en rampant vers les lieux humides et ombragés où ils se cachent, soit dans les pierraïlles, soit au bas des vieux murs , soit sur le revers des talus exposés au nord ou à l’ouest. Là , abrité sous les plantes herbacées, lés' bordures de ( 428 ) buis, ou.,sous les. pierres, l'animal creuse peu à peu dans la terre une fossétte d'environ douze à quinze lignes de diamètre dans tous les sens, et dans laquelle il dépose ensuite cinquante : à. quatienvingls œufs a gglutinéstie en masse, pl. xv, fig. v. À Le me à de las masse des œufs, pondus Pre l espace de 24 à 36 heures, excède presque: toujours celui de l'animal tout entier ,-coipris même sa coquille: Il ‘faut que les ovules contenus dans: l'ovaire croisent avec une bien grande rapidité... ::4 ir | to oleliatss es Les œufs d'une même nichée ,; ou autrement les œufs pondus par le même animal , ne différent: pas. degros- seur, au moins d'une manière bien sensible: Mais:il n’en est pas de même de ceux. produits par des ‘individus de grosseurs différentes. Comme-chez:les poules ; la gros- seur des œufs du.Limaçon:est toujours subordonnée ou en rapport avec la taille des mères. ic ! Après la ponte, le Limaçon ; sans doute. AT se contracte de nouveau; rentre dans sa coquille , reste plusieurs jours en cet état sur.ses œufs; et semble les couver. Cette station est un excellent indice lorsque l’on veut se procurer des nichées. d'œufs: L'animal reposé: quitte ses. œufs, les couvre d'un; peu de terre, et en abandonne l’incubation aux seuls soins de la nature. Les,œufs du Limaçon des jardins; qui ressemblent à de jolies perles, sont généralement sphériques, quelque- fois un peu. ovales, gros comme le plomb de chasse or dinaire (2 lignes de diamètre), d'un blanc laïteux, assez opaques ou demi-transparens; ils sont élastiques et bon- dissent plusieurs (fois lorsqu'on les laisse tomber sur.des corps résistans. Vus à la loupe, fig. 2, leur surface sèche ( 429 ) et luisante.est comme parsemée d’une muluüitude de points fins et peu prononcés (1). Ils jaunissent un peu en vieil- lissant, et tombent au fond de l’eau en raison de leur pesanteur spécifique. Ces œufs, plus simples que ceux des oiseaux , se com- posent des quatre parties suivantes, savoir : de deux en- veloppes membraneuses, très-minces, organisées ; d’une cicatricule.et d’une liqueur albumineuse organisable ; on n'y trouve rien qui puisse être comparé au jaune de l'œuf des oiseaux (2). Quand:on presse un œuf de Limaçon , entre le pouce et l'index, l’enveloppe extérieure, fig. 3, se déchire fa- cilement , et laisse assez souvent sortir, intacte, l’enve- loppe intérieure, excessivement miüce; luisante, très- transparente, fig. 4 et 5, qui contient la liqueur al- bumineuse ‘et la :cicatricule, fig. 4 a. L’œuf, dépouillé de:son enveloppe extérieure , a la transparence d’une goutte d’eau; c'est alors seulement qu’à l’aide d’une loupe on aperçoit dans l’intérieur un point blanc et opa- que, qui est-la cicatricule. Lorsqu’ensuite on presse, de la même manière, l’enveloppe intérieure , elle ‘se dé- chire à son tour, et permet au liquide albumineux de se répandre, fig..6, et d’entrainer avec lui la cicatricule a. La. liqueur albumineuse ; limpide comme de l’eau , . (x) Ce ponctué est produit par la présence des nombreux cristaux Maillot qui tapissent la paroi interne de PerOEn extérieure de l'œuf. | (2) Cette dernière partie, le jaune, qui complète l'œuf des oiseaux, avorte quelquefois dans ceux que l’on appelle œuf. de coq ou œuf blanc, ét qui, manquant encore, toujours, de cicatricule, sont entièrement stériles. ( 430 ) légèrement bleuâtre, opaline, üirisée, est visqueuse , d’une saveur insipide, d’une :odeur mélangée d'herbacé et de sperme, ou bien mieux-de l'odeur du’ TT lui même. DENT TE La. cicatricule , dont quelques œufs sont anus ) et conséquemment stériles , observée à l'œil nu, ifig.°4 et 6 aa, paraît comme un point-blanc et opaque. Vue sous le microscope armé du grossissement de 250 fois ; cette cicatricule, ou champ du-travail de l'animal futur; est une vésicule, fig. 7, à parois molles ; assez épaisses , et contenant.une-quantité considérable degranules ou de particules très-ténues, de formes irrégulières et destinées à former les premiers linéamens.de l'animal. Ces partis cules muqueuses , organisables; : étant. mises en: suspen- sion dans une guttule d'eau, offrent, sous le microscope, ce mouvément de grouillement que l’on connañ:à toutes les particules de matières mises dans les mêmes condi- tiansb obisl L'un ntoviulsrée esobs dealo: suisse biatmos Dans l'origine side œuf les deux sunilion sont semblables: elles sont également minces ÿimolles!; mue ‘ queuses , hyalines , purement D et comme com posées, de fibres excessivement ténuess .1501 #05 5 #4 Ce n’est que.plus tard, comme chez F ééufrdbs oiseaux, que l'enveloppe extérieure de l'œuf da Limaçon’ des jardins devient plus épaisse, plus consistante, plus opa- que, assez calcaire ,.et qu'elle mérite le nom:de coque: Ce changement s'opère: peu: à peu’au’ moyend'une grande quantité de molécules de carbonate de chaux qui se déposent successivement et en se cristallisant sous ‘a forme rhomboédrique, sur toute Ja face de Ja paroi in: terne de l’ enveloppe extérieure. ( 43x ) C’est à la formation .de,ces innombrables: cristaux rhomboëdres qu'est due! la: couleur blanche et Le ponctué des œufs. du Limaçon. LODeUT)IER 1] Si, sur une lame de verre, on place dans une jar d'eau une coque ou enveloppe extérieure, fig. 3, qu'ensuite on détruise cette enveloppe ou cette ‘sorte N géode, moitié organique et moitié inorganique , il se dé gage un nombre prodigieux de très-beaux cristaux rhom- boèdres de carbonate de chaux, fig. 8, a, b, c, d, e, qui, formés à la paroi interne de la membrane ; y occasion- aient, en la tapissant, sa solidité. Ces cristaux, excessivement nombreux dans chaque dis étant vus par transparence sous le microscope , muni du même grossissement dont j'ai déjà parlé, se présentent pêle-mêle et sous'tous leurs aspects tels que ceux que j'ai figurés , en très-petite quantité, dans la planche qui accompagne cette analyse. Tous:rhomboédriques et éntièrement analogues à ceux de: spath d'Islande ou chaux carbonatée d'Islande, ces cristaux‘offrent des:dimérisions différentes ; les uns sont isolésetlesautres groupés par deux, trois, quatre, cinq etsix ;ils sont d’une belle transparence et purément ar- rêtés dans leurs angles. Les cassures qu’un grand nombre présentent à leurs surfaces'indiquent le clivage lamelleux de-ces cristaux microscopiques. Les plus gros | mesurés à l’aide du micromètré, ont'un peu plus d’un ceritième de, millimètre ;‘et leurs angles mesurés au goniomètre ont;les obtus r05°, et les aïgus conséquemment 75°. Soumis: à : Paction de l'acide nitrique , et seulément obéervés à lâ:vue simple; l’effervescence est trè$-mañi= feste, Vus sous. le: microscope; pendant la mêmé ‘expé- (432) ; rience, on lés voit se dissoudre successivement, ét enfin disparaître entièrement en ne laissant sur le porte-objet du microscope que les molécules ou particules arrondies et composantes, plus les débris organiques de l'enveloppe. J'ai dit plus haut que les deux enveloppes de l'œuf du Limaçon des jardins étaient ; dans leur origine , parfai- tement semblables et purement organiques , parce qu’a- lors la paroï interne (de l’extérieure n’était point encore enduite ou tapissée de cette couche de cristaux qui s 3 forment plus tard. L À quelle époque ces-cristallisations commencent-elles ? Voilà ce qu'il m'est impossible de préciser; maïs cé que je.puis assurer, comme l'ayant observé, c'est qué l'œuf; au moment.où l'animal le pond, contient déjà tous:les cristaux, ce qui prouve que;leur formation a : lieu dans l’intérieur même. de l'ovaire. C'est du reste une chose entièrement analogue à ce qui.se passe -dans da solidifi- cation calcaire de l’enveloppe mince , membraneuse et extérieure de l'œuf des oiseaux; des tortues ; etc; etc:, par le dépôt successif, moléculaire; mais confus ou amor- phe, du, carbonate de-chaux, lorsque ces œufs sont en- core. contenus dans les. ovaires ,iet conséquemment dants l’intérieur de l’animal. La seule différence, qui ‘existe ‘entre hhdéreligne ou coque extérieure de l'œuf des oiseaux et celle de l'œuf du Limaçon des jardins consiste uniquement dans ce: que, à la paroi interne de la première , les molécules de carbonate de chaux se déposent confusément, comme dans l’ossification des animaux vertébrés ; tandis que dans la seconde, celle du Limaçon ; larmème matière se cristallise sous forme de rhomboëdres. ro eu V . (435 ) : L'enveloppe extérieure des œufs de toutes les, autres espèces de Limacons offre-t-elle.à sa paroi interne des cristaux comme celle des Limacons des, jardins? Serait-ce une faculté attachée aux œufs de tous les mollusques à coquilles , soit univalves , soit. bivalves, soit multi- valves ? Ceux des mollusques nus sont-ils toujours mous et transparens comme le sont ceux des Limaces, c'est- à-dire, manquent-ils de coque par défaut d’enduit cal- caire à la paroï interne de leur enveloppe-extérieure ? N'ayant découvert que fort tard l'année dernière (au 15 d'août) les cristaux rhomboëdres de l’œuf du Lima- çon des, jardins, j’ai peu d'observations à communiquer sur ce sujet, qui intéresse tout à la fois la minéralogie, * la cristallographie et l'organisme. Mais d’après le peu que je sais, je suis très-porté à croire que les mollusques revêtus de coquilles pondent des œufs dont l'enveloppe extérieure. devient une coque dure , opaque..et calcaire par addition, à sa paroi interne, de carbonate de chaux, et que ceux des mollusques nus sont mous, trans- parens ‘et.entièrement. dénués de cette matière. Tels sont ceux bien connus des Sèches (1) et des Poulpes(2), des Limaces, etc., etc. | Parmi les œufs de mollusques à coque calcaire, peu, je crois, offriront le carbonate de chaux à l’état de cris- tallisation ; presque toujours cette matière, comme dans la coquille de l’œuf des oiseaux et dans les os des verté- brés, y sera déposée moléculairement et confusément. C’est ce dont j'ai pu m'assurer en faisant l’analyse (a) Sepia, différentes espèces. (2) Octopus, différentes espèces. XXY. 26 / | ( 434 ) microscopique dé deux sortes d'œufs de mollusques à ‘coquilles qué l’on conserve dans Ja riche collection du Muséuin d’ histoire naturelle. Ces œufs appartiennent , Jes uns au Bélinié à bouche rose (1 ), et les autres à | *Agathiné perdrix (2). Les pre- miers, trés-remarquables par leur volume, qui égale celui désœufs du pigeon, ontune enveloppe ou coque extérieure blanchâtre , solidifiée , ‘comme celle des oiseaux , par un simple dépôt confus et moléculaire de carbonate de chaux, säns apparence d’aucuns cristaux. Les fragmens de ces . œufs, vus dans l’eau’sous ke microscope, et éclairés en ‘dessus du côté du dépôt, paraissent formés d’un. grand nombre de petites plaques blanches, circulaires et comme éntassées. Les mêmes fragmens vus pat transparence prennent üne couleur glauque. Les seconds, ceux de l'Agathine perdrix , ne différent des premiers que parce qu'ils sont jaunâtres et beaucoup plus petits. Leur volume n’excède guère celui d’un gros grain de froment. Par opposition aux deux sortes d'œufs de mollusqués à éoquille dont il viént d’être question, je vais offrir l'a- nalyse de deux autres sortes appartenant à des mollus- qués nus, à deux espèces de Limaces : la Limace des caves(3) et la Limace rouge (4), dans les œufs desquelles il ne se forme jamais de coque RP ni, conséquem- ment, de cristaux. 6) Büilimus hœmastomus, Scopol. Fausse oreille de Midas. (2) Achatina variegata, Lam. (3) Limax flavus. (4) Limax rufus, Linn. Arion empiricorum , Fér., Moll. terrest. et fluv., pl. 1 à arr. PP EEE NT De 27 (435) Do Les œufs de la Limace des caves, fig. 0, sont oblongs, terminés aux deux extrémités par deux sortes de cordons ombilicaux ; ils sont transparens , bleuâtres ou grisâtres, mous ét gélatineux , au lieu d’être sphériques , blancs } opaques et résistans comme ceux du Limaçon des jardins. Les œufs des Limaces se composent, comme céux du _Limaçon, de quatre parties : de deux enveloppes , d’une liqueur albumineuse et d’une cicatricule. L’enveloppe extérieure assez épaisse, assez résistante, muqueuse, se distingue par une sorte de réseau lâche, composé de fibres très-ténues. | L'enveloppe intérieure, d’une minceur extrême, hya- line et également munie d’un réseau fibreux, contient la liqueur albumineuse et la cicatricule. Les œufs de la Limace rouge m'ont paru entièrement semblables à ceux de la Limace des caves. Depuis une trentaine d'années on a découvert; suc- cessivement, des cristaux nombreux formés dans le tissu cellulaire vivant d’une grande quantité de végétaux de toutes les classes. Nous avons été moins heureux dans nos investiga- tions microscopiques sur les tissus animaux dans les- quels nous ne connaissons encore que peu ou point de cristallisations. | Quelques recherches faites au sujet des cristaux rhom- boëdres de l’œuf du Limaçon des jardins m'ont fait con- naître que Swammerdam (1) et Spallanzani (2) avaient { c 1 ; | ; : {x) Piblia nature, 1737. (2) Lazare Spallanzani, Mém, sur la respiration, trad. de Jean Senebier, 1803, p. 270. f à ( 436 } observé que les tissus du Limacçon vivipare (1) conte- naient, non des cristaux, maïs une prodigieuse quantité | de petits globules de carbonate de chaux, luisans, na- crés, et-analogues aux perles ordinaires. Voici com- ment Spallanzani s'exprime sur ces formations : « Je raconterai une singularité de ce Limacon vivi- pare, découverte par Swamimerdam, et que j'ai eu l’avan- tage de confirmer. Cet excellent-anatomiste, qui a si bien écrit sur le Limacon vivipare, mais qui ignorait com- ment il se multipliait (2), était étonné de trouver dans son corps une quantité prodigieuse de globules cristal- lins.et pierreux, les uns logés sous le collier, les autres dans la bouche et dans les cornes, les autres: dans la matrice, les autres ailleurs ; mais le lecteur aimera mieux lire la description du naturaliste hollandais. » :: « En ouvrant la saillie qui se présente, lorsqu'on coupe « le Hmbe ou collier, de ce Limaçon, on aperçoit qu 3 « est composé d’un amas de petits bibi égaux, trans— « parens , cristallins, d’une nature pierreuse ; ils font « un petit bruit sous le tranchant des instrumens. Les « cornes, la partie supérieure de la bouche, et plusieurs « autres parties de cet animal, sont de la même nature, «et craquent sous les dents, comme les grains de sable. « Cette matière fait une grande effervescence avec l'acide nl « sulfurique. Dans. les cornes ces grains cristallins sont (1) Vivipare à bandes. Hélice vivipare, Helix vivipara, Linn. Cyclos- toma viviparina ; Draparn. Paludine vivipare, Paludina vivipara, Lam. (2) Comme le nom spécifique l'indique, cette espèce de mollusque, au lieu de pondre ses petits abrités d’enveloppes et sous laforme d'œuf, les expulse entièrement nus, mais déjà pourvus de-leurs petites -coquilles. (433. « tellement serrés, qu'ils n’ont presque pas la pate né- « cessaire pour se loger. @Le canal de la matrice me semble également com- « poséde grains cristallisés aussi nombreux et aussi serrés; « ils sont ordinairement disposés comme ceux des cornes. « de la peau, et de cette saillié tortueuse. « Il est vraiment surprenant de voir toutes ces parties « dures et pierreuses qui sont mobiles ei flexibles ; il ne « l'est pas moins d'observer comment l'animal peut les « contracter, les étendre, les développer, les faire ren- « trer dans son corps par le moyen des muscles et des « tendons insérés dans ces parlies, et comment les nerfs, « les veines et les artères, peuvent se distribuer au milieu « de ces corps. » « Je tuai quelques-uns de ces Limaçons (vivipares à bandes), dit Spallanzani, afin de pouvoir les étudier plus aisément. h « Je plasai d'abord, les cornes sous une lentille : cetie espèce n’en a que deux ; l’autre paire est si courte qu’elle est à peine visible. ; « D'abord je ne vis que la substance animale, c'est-àa- dire, la peau, les fibres charnues, les membranes; mais, avec une pointe d'acier fort aiguë, j'ouvris ces parties. et, en les tiraillant doucement avec de petites brusselles, j'aperçus bientôt des points cristallins, durs, résistant au fer. Je les reconnus pour ceux de Swammerdam; leur nombre était très-considérable. « Je tirai ces corps de leur place naturelle, je les mis sur un porte-objet ; la plupart avaient une figure orbi- culaire, allongée : ils ressemblaient, pour la grosseur, à. des grains de sable. (436 ) *« Je fis tomber sur eux une goutte d'acide nitreux, et ‘ils furent dissous avec effervescence ; j’en conclus qu'ils AE étaient des particules de carbonate calcaire, ete., et. « À cet examen succéda celui de la partie supérieure de la bouché, ensuite celui de la matrice ; je remarquai pourtant le même nombre de ces globules dissolubles dans l'acide nitrique, comme Swammerdam l'avait re- marqué. Je dirai encore, qu'ayant enlevé les cornes, la partie supérieure de la bouche, avec là matrice, et ayant mis dans l'acide nitrique le reste des Limacons privés de leurs coquilles , il s'excita de même une vive efferves- cence, ce qui me fit soupçonner qu'il y avait encore des parties calcaires cachées dans les autres parties du corps de ces Limacçons. J'eus le plaisir de voir que Swanimer- dam avait bien vu la vérité. « Ce prodigieux nombre de petites bulles qui sortaient de l'acide pendant la dissolution de ces particules pier- reuses, me fit croire qu’elles étaient formées par le gaz acide carbonique. Je voulus cependant m'en assurer par le moyen de l’eau de chaux, et afin que le résultat fût plus décisif, je plaçai quatre de ces Limacons privés de leurs coquilles dans l'acide nitreux , et je fis passer les petites bulles dans un petit tube plein d’eau de chaux, qui se troubla d’abord, et qui précipita la chaux convertie en carbonate calcaire. ‘« Maïs ce phéuomène est-il particulier à cette espèce de Limaçon ? Je ne puis pas le dire; maïs je puis assürer seulement ne l'avoir pas observé dans les Limacons terrestres, dont j'ai parlé dans le premier Mémoire ; ils n’ont jamais causé cette effervescence quand je les plon- geai dans l'acide nitrique et sulfurique ; il ést pouriant | ( 439 ) vrai qu'il y paraissait alors quelques bulles, mais sans bruit et sans effervescence : ces deux. circonstances étaient toujours manifestes avec le Limaçon vivipare ; d’ailleurs les bulles qui sortaient des Limaçons terréstres, lorsqu'on les plongeait dans l’eau, étaient de l'air commun. «La vue de ce phénomène inspire le désir de connaître comment les parties d’un animal qui sont chargées d’un si prodigieux nombre de grains durs et pierreux, peu- vent conserver leur grande soûplesse: J’observerai done que ces grains sont placés de manière qu'ils ne forment jamais un tout lié qui sépare une partie de l’animal des autres ; mais comme ils sont disséminés à des distances. régulières, les fonctions de l'animal n’en sont pas altérées. « Mais comment s’est formé ce ramas de pelits grains calcaires dans le corps de cette espèce de Limagçons; quelle en est l’origine ? L’explication ne.m’en parait pas diffi+ eile. Il est certain que cette matière est essentiellement la même que celle qui forme la partie inorganique des coquilles, seulement elle est plus pure, elle est comme le carbonate calcaire cristallisé ; le spath calcaire est plus pur que le carbonate qui n’a point de forme déterminée, « On sait que la partie calcaire qui entre.daus la for- mation des coquilles, se filtre auparavant dans le corps de l’animal, 8i cette partie calcaire n’est pas trop. abon+ dante , elle sera toute employée pour la coquille; mais si elle surabonde; alors cette partiesurabondante restera dans le corps de l’animal, en se fixant dans les places où elle pourra le mieux réster sans Jui nuire (1). La pro- (1) On peut, jusqu’à un.certain point, admettre, avec Spailangani, que les nombreux grains cristallins ou petites perles microscopiques v ( 440 ) duction des perles répand an jour sur cette explication. On sait que cette belle production naturelle se trouve non-seulement adhérente à la coquille de certains coquil- lages, mais qu'elle se rencontre quelquefois dans le corps de l'animal. Dans le Bosphore de Thrace, près de T'erra- pia et de Constantinople, je faisais pêcher des coquillages dont les animaux renfermaient souvent de petites perles ; pour l'ordinaire elles étaient d'autant plus petites qu’elles étaient plus nombreuses. Il est bien connu que leur pro- duction, comme celle des belles perles, est l'effet de l'abondance de la liqueur destinée à la production de la coquille ; alors cette liqueur, au lieu de former de petits dépôts quelque part, en vertu de quelques circonstances qui les déterminent, se dépose quelquefois dans l’intérieur de l'animal. On peut donc dire la même chose des glo- bules cristallins de notre Limaçon, puisqu'ils sont, au fond, de la même nature que les perles, étant tous les deux ‘des carbonates calcaires. » { Page 20.) - Je'viens de me procurer une certaine quantité d’'Hé- lices vivipares, et j'ai fait Panalyse microscopique de leurs tissus musculaires (1). Les observations de Swammeér- dam et de Spallanzani sont de la plus grande exactitude. “On est vraiment étonné de l’immense quantité de glo- bules cristallins formés et entassés sans ordre parmi les qui se forment dans les tissus du Limaçon vivipare; soient un excédant de la matière qui a servi à former la coquille; mais on ne peut attri- buer à la même cause l’origine des cristaux rhomboëdres de l’œuf du Limäçon des jardins, puisque ceux-ci précèdent le développement de l'animal et de la coquille. (r):x5 Juin. Cf) fibres musculaires, mais c’est particulièrement dans les — cornes aplaties de l'animal qu'il s’en trouve le plus. On peut dire que les © de la masse se composent de globules cristallins. | Ces globules cristallins , qui sont autant de véritables : petites perles , varient en grosseur (1) : les plus gros peuvent avoir environ —— de millimètre, le double des plus gros cristaux rhomboëdres qui font le sujet de cette analyse. Leur forme, quoique généralement arrondie, est presque toujours irrégulière; je ne puis mieux la comparer qu’à celles que présentent des cailloux roulés ou bien encore celles très-variables des grains de globu- line ou fécule de la pomme de terre. Leur transparence, qui est celle du cristal , les ferait prendre , au premier abord , pour des bulles d'air, si l’on ne réfléchissait pas que. celles-ci sont toujours parfaitement circulaires , tandis que nos globules cristallins sont irrégulièrement anguleux , et si on ne s’assurait pas de l’existence de ceux-ci , soit en les isolant des tissus, soit en les faisant craquer sous les dents, soit enfin en les soumettant à Paction de l'acide nitrique ou de l’acide sulfurique. : Les angles obtus , irréguliers et.arrondis de ces corps annoncent que ces globules sont des cristaux réguliers , probablement rhomboëdres, mais seulement à l'état d'ébauche. La formation de ces cristaux imparfaits, dans les interstices des tissus de l’animal, a lieu par des dé- pôts successifs de molécules de matière calcaire de la (x) Swammerdam s’est trompé en disant que les globules cristallins sont égaux en grosseur. C4) même manière que se forment dans la vessie les calculs urinaires ou tous autres corps organisés, ou, plus géné- ralement dit, tous lès corps temporaires de la nature. Les éhébolest irréguliers et cristallins de carbonate de chaux de l'Hélice vivipare commencent à 86 former en mème temps que le fœtus. Après avoir ouvert plusieurs individus adultes ét pénétré jusque dans l'ovaire, j'en ai extrait de jeunes individus à peine gros comme des têtes d’épingles et qui, déjà éclos dans le sein de la mère et pour: vus de leur petite coquille avec ses trois bandes noires et son opercule, m'ont présenté, sous lé microscopé, üne assez grande quantité de globules cristallins de di- verses grosseurs, mais én général tous moins gros que ceux, bien autrement nombreux, que l'on trouve plus tard dans les tissus des individus entièrement accrus. L'analyse dés œufs que l’on trouve en même temps dans l’ovaire n'offre ni globulés cristallins, ni cristaux analogues à ceux dés trois espèces d’Hélices dont “ a été question dans ce travail. EP GS | Comme on vient de le voir, il ya peu d'anäalogié entre les beaux et nombreux cristaux rhomboëdres qui se forment et qui tapissent toute là paroi intéricure de F enveloppe extérieure de œuf du Limaçon des jardinis et les globulés cristallins qui se forment, comme autant de petites perles irrégulièrement arrondies ; dans l’épaise seur des tissus de l'Hélice vivipare. La seule resséem- blance consiste dans l'identité de la matière qui , dans les deux cas , est du carbonate calcaire. | Sous le titre de Minéralogie et de Cristallographie microscopique du Règne organique, où pourrait, dès à i 1 (443 ) | présent, commencer la publication , avec figures, d’un travail très-intéressant sur les divers cristaux qui se for- ment dans les organes creux et dans les interstices dés tissus organiques vivans des végétaux et des animaux. La matière moléculaire, inorganique, introduite dans l'intérieur des masses tissulaires des végétaux et des ani- maux, ne s’y cristallise qu’assez rarement; bien plus souvent elle s’y dépose en masse confuse, comme le carbonate de chaux dans V'ossification des ‘os des ”ani- maux vertébrés, dans la coquille d’un grand nombre de mollusques, dans l’osselet intérieur de la Sèche (1), dans l’'enveloppe%lure des crustacés, dans les madré- pores , dans la coque de l'œuf des oiseaux , etc., étc., ou bien à l’état diffus et moléculaire, comme le fer, le cuivre, la silice, etc., etc. Dans l’un de mes Mémoires (2), j'ai dit : « À mesure que nous étendrons nos observations microscopiqués sur les tissus végétaux et animaux , nous y découvrirons un plus grand nombre de cristallisations. - « Chaque fois que des eaux chargées de certaines molécules séjourneront en des lieux tranquilles ét abri- tés , soit dans l'intérieur de la terre, ‘soit dans l’épais- seur des tissus végétaux ou animaux, il pourra s’y former des cristallisations, dont la forme et la nature chimique varieront selon la nature des molécules élémentaires. « Les vides ou localités où peuvent , dans les tissus RES (1) Sepia officinalis. * (2) Observations sur la famille des Cactées, Annales de l'Institut Horticole de Fromont, t. 11, p. 144, 16° livr., juillet 1830. ( 444 ): végélaux , se former des cristaux , sont de quatre sortes , savoir : 1° l'intérieur des vésicules du tissu cellulaire ; 2° les méats ou espaces angulaires produits par la ren- contre de cinq vésicules sphériques ; 3° l’intérieur des tigellules tubuleuses (vaisseaux ); 4° les. lacunes pro- duites-par des déchiremens ou des écartemens d’organés tissulaires. » EAU Ici s'offre une remarque à faire et qui mérite la plus grande attention , en même temps qu'elle porte à réflé- chir sur une loi qui est très-constante. Il ne se forme pas des cristaux dans l’intérieur des organes ou des tissus de tous les végétaux et de tous les animaux, quoique tous puissent souvent être placés dans les mêmes circonstances, dans les mêmes tien, et dans le cas d’absorber les mêmes matières. La cristallisation de la matière inorganique dans l’in- térieur des tissus vivans paraît dépendre ‘entièrement d'une cause constante qui fait partie de l’organisme de certaines espèces, tandis que dans d'autres , souvent très-rapprochées quant à l’analogie , cette cause n’exis-. tant point, il ne se forme jamais de cristaux. La différence , provenant de : la présence ou de l'absence des cristaux dans le tissu cellulaire des végé- taux , est si constante et si tranchée, qu'on pourra peut- être eu faire plus tard un bon caractère spécifique à dé- faut d’autres extérieurs. et. Je vais citer quelques exemples qui ctront pour prouver ce que je viens d'avancer. Dans le genre Opuntia, de la famille des Cactées, quelques espèces manquent absolument de ces nom- breux agglomérats sphéroïdes et rayonnans de cristaux , 445 ) . tétraèdres (x) .que l'on tronve si. abondmment dans toutes les autres. Ces mêmes cristaux si beaux et si nombreux, au point qu'on les aperçoit à l’œil nu comme un sable fin sur le tissu cellulaire, mis à nu, dans les Rhipsalis funalis ;: R. parasitica, etc., sont nuls dans le Rhipsalis salicor-’ nioides. | Des cristaux spälogués:; , toujours groupés en sphé- raides. se, forment en grande quantité dans le tissu. cellulaire .des' tiges souterraines de la Rhubarbe du commerce , lorsque presque toutes les autres espèces du genre en manquent absolument. Les tissus cellulaires des: Jacinthes, Soit ceux des écailles des bulbes, soit ceux des feuilles , soit ceux des hampes et de toutes les parties de la fleur, renferment une. immense quantité de cristaux .en aiguilles, tétraè- dres, et désignés sous le nom de Raphides (>); tandis que des végétaux assez analogues, comme l'oignon comestible ( Æ{lium cæpa), et toutes les autres espèces de ce genre , le Ligjum candidum ÿ ss etc., n’én con- tiennent jamais un seul. Souvent ces différences existent entre les espèces du même genre. La Lenticule exiguë (Lemna minor) offre dans ses petites expansions. foliacées un grand nombre de Raphides cristallines disposées en petits faisceaux ; plusieurs autres espèces en sont absolument dépourvues. Je puis en dire autant du genre Crocus, dont les tu- (1) Ces cristaux, naturellement terminés en pyramide, offrant, conséquemment, douze facettes, sont de véritables dodécaèdres. (a) De Candolle, Organographie végétale, tx, p. 126. OS T hate lon: selon les espèces , sont constamment pourvus ou dépourvus de Raphides. Les végétaux dans-le tissu cellulaire desquels on a observé des cristaux sont déja très-nombreux. Un nombre bien plus considérable reste , sans le moindre doute , à découvrir. | Pensant qu'il peut être utile de faire connaître ceux dans l’intérieur desquels cette opération cristallogra- phique à lieu, je vais en donner’ la liste, afin que l’on « « | , puisse successivement y ajouter tous les autres végétaux qui offriront plus tard ce genre de phénomène. ACOTYLÉDONES. 1. Lemna minor, Linn. Lenticule exiguë (1). Raphides cristallines disposées en petits faisceaux, ou mieux en petits fuseaux, dans l’intérieur des vésicules du tissu cellulaire (2). MONOCOTYLÉDONES. 2. Calla æthiopica, Linn. æ 3. Pandanus utilis ou odoratissimus , Jacq. Raphides cristallines éparses entre les yésicules du tissu cellu- laire du tronc et des feuilles, 4. Tradescantia virginica, Linn. Raphides éparses, très-nombreuses. (1) Quoique les organes de la floraison et ceux de la fructification de cette plante indiquent une Dicotylédone, j'ai cependant cru devoir la désigner comme une Acotylédone, parce que l’embryon des Lemna, réduit à la tigelle, est absolument privé Sephricio ou de or lédons. (2) Voyez Observations sur la famille des Cactées, Annales de l'Institut Horticole de Fromont, pl. ait, fig: x4 et 15. - ( 447 ) . Fritillaria Meleagris Linn. .« Triloma Uvaria. . Aloe verrucosa, et autres espèces. D NN Où «x . Hyacinlhus, toutes les espèces du genre. Raphides nombreuses. 9. Scilla marifma et Scilla bifolia. 10. Ornithogalum Thyrsoides, H. Kew. - . Raphides nombreuses, éparses entre les vésicules du tissu cel- lulaire de toutes les parties de la plante, même dans celui qui remplit les loges des anthères, et dans les vésicules des- quelles prennent naissance et se développent les vésicules polliniques (x). 3! er. Littæa geminiflora. ds geminiflora. 12. Agave americana, Linn. Raphides grosses, éparses. 13. Amaryllis formosissima, et autres espèces. 14. Pancratium maritimum, Linn. : 15. Narcissus , toutes les espèces. 16. Leucoium vernum , Länn. À 17. Lris florentina , Lino. Cristaux épars, assez. gros. Dans le tissu cellulaire des rhi- |. zomes ou tiges souterraines. | 18, Crocus. Dans quelques espèces seiement. Raphides. 4 20. Orchis. Dans les tubercules. Musa sapientum., Lian. DICOTYLÉDONES. 24. Piper magnoliæfolium, J acq. ; 22. Nymphæa lutea, Linn. F4 33. Ph tytolacca decandra, Linn. Raphides cristallines petites, éparses , immensément nome breuses , entre l’épiderme et le tissu cellulaire des tiges. (1) Voyez la planche de mon Mémoire, Annales. des Sciences natu= relles, t. xxtxt, fig. 3,h, et fig..8, ec. | ) C4) 24. Impatiens balsamina, Linn. ÿ Won... : Raphides cristallines, nombreuses, entre les Sésicuies du tissu cellulaire, même dans celui des loges de l’anthère. 25. Impatiens noli-me-tangere, Linn. 26. Nyctago jalay a. Mirabilis jalapa, Linn. 27. Theligonum cynocrambe , Lion: ue 36 5408 18. Vitis vinifera, Tinn. ; Dans le tissu cellulaire du mésocarpe; près des pépins. - 29. Mesembryanthemum barbatum, et autres espèces du genre. Cristaux tétraèdres, ou plus exactement dodécaèdres, agglo- mérés en sphéroïdes rayonnans, formés, lé plus souvent, | dans l'intérieur des vésiculés du tissu cellulaire, et ne s ’al- liant jamais avec des Raphides. cristallines dans la même plante. : ; 30. Cereus Peruvianus. Cactus Peruvianus (x). une du Pérou. 31. Epiphyllum phyllantoides. 32. Opuntia coccinellifer. Cactus cochinillifer, Linn. 33. Hhipsais funalis. R. grandiflorus (2). 34. Rheum palmatum , et autres espèces du genre. Dans le tissu cellulaire des tiges souterraines. Observation. Ces cristaux , très-distincts des Raphides, quant à la forme, existent dans un grand nombre d’espèces de la famille des” Cactées ; mais, ce qu’il y à de plus remarquable, c’est que quelques unes en sontconstam ment et absolument dépourvues. Les Pr cristaux rhomboëdres qui tapissent la paroi intérieure de l’enveloppe extérieure de l'œuf du Limaçon des jardins y sont-ils déposés pour servir plus tard à la formation de la coquille du jeune individu ? Je serais presque honteux de me faire cette question si elle ne m avait pas été adressée par plusieurs zoolo- gistes. (1) Voyez la planche de mon Mémoire (mai 1830), fig. 2, a, b. - (2) Voyez Observations sur la famille des Cactées, Annales de l’Ins- titut. Horticole , Fromont, pl. 1x, fig. 12. ( 449.) Non, ces cristaux n'ont rien à faire avec la coquille future. Les uns et l’autre, également de carbonate cal- caire, se forment de toutes pièces chacun pour leur propre compte. Les cristaux que l’on trouve toujours # après que l'animal est éclos , enduisant la coque , ne gont pas plus destinés à former la coquille que le carbonate de chaux de la coquille de l'œuf des oïseaux ne sert à l’os- sification des os de ces animaux. Les hommes qui croient que chaque chose de la na- ture a un but final d'utilité, et surtout d’utilité à notre convenance, ne manqueront pas de demander le à quoi bon d’une semblable cristallisation , toute à hors portée de nos sens , toute microscopique et ne devant être dé- couverte qu'en 1831 ? | 3 C'est à quoi, comme dans le plus grand nombre de cas, on ne peut rien répondre, si ce n’est pourtant que tous les objets de la nature n’ont pas plus été faits pour nous que nous ne sommes faits pour eux ; mais que tous, en raison de leurs facultés particulières, s’approprient plus ou moins les autres corps qui les environnent. L'homme a reçu certaines facultés dont il use , comme il se passe de toutes celles qu'il ne possède pas. S'il avait des:ailes, il volerait; des bras en tiennent lieu , et il les ‘agite seulement quand il court. Deux yeux de plus, pla- cés derrière la tête, lui seraient souvent utiles ; il en est privé et ils’en passe. L'un de nos plus profonds zoologistes, miquéhif j'avais annoncé l'existence des cristaux rhomboëdres de l’œuf du Limaçon des jardins, m'assura sans hésitation, à priori il est vrai, que ce cas, que je croyais rare, était la loi générale; que la matière calcaire ; partout où UT. 29 ( 450 ) elle se fixe dans l’organisation , s’y dépose toujours sous la forme cristalline, et bien entendu sous | celle du rhomboëdre. Pour m'’assurer de ce fait, auquel je ne pouvais croire, j'ai analysé sous le microscope des coquilles d'œufs de poules , avant et dès les premiers instans où elles s’endui- sent du carbonate calcaire qui s’y dépose ; des os de très- jeunes fœtus humains et de poulets, au premier degré d’ossification, et partout j'ai trouvé le carbonate de chaux déposé moléculairement et confusément sans aucunes traces de cristaux. On croit assez généralement que les particules com- posantes ou élémentaires des cristaux ont des faces ou des pôles dans le sens desquels la cohésion s'exerce avec plus de force que dans le sens des autres faces ; ou en d’autres termes, on croit que la particule la plus ténue possible est encore un cristal semblable à celui dont il faisait partie. Si cela est, au moins ne peut-on le prouver par les sens, car si l’on réduit en particules, soit en broyant , soit en pilant les petits rhomboëdres de l’œuf du Lima- çon dés jardins ou ceux très-analogues de spath d Is- Jande , ces particules, vues sous les plus forts grossisse- mens du microscope, n’offrent plus la forme cristalline ; ce ne sont plus que des particules irrégulièrement arron- diés ; c’est une véritable poussière semblable à celle.que l’on obtient de la chaux pilée ou dissoute dans l’eau. La substance calcaire, matière si abondante dans la nature , s’y trouve, comme toutes Îles autres matières, _sous deux grands états différens : l’état libre , flottant ou moléculaire, et l’état d’agrégation temporaire. * La (491 ) Le second de ces états, l'agrégation temporaire, se sous-divise ensuite en cinq autres états principaux que l’on peut assez aisément caractériser de la manière sait 8 *. Agrégation confuse , sans forme êt sans limites Fes l'étendue de sa masse. Exemple : la Chaux na- tive, etc. 2% Agrégation avec forme occasionnelle, ou prenant la forme de l'opsane dans lequel les molécules se moulent en ; entrant et en s’y déposant successivement, Exemp, : les Madrépores, l'osselet de la Sèche, les Coquilles , l'enveloppe dure des Crustacés, les os des Vertébrés. 3°. Agrégation lamelleuse ou fibreuse, Exemple Calcaire lamellaire , Calcaire fibreux, etc, Les aiguilles ou les acicules dont certaines éponges sont pour ainsi dire formées peuvent faire partie de ce troisième état. 4° Agrégation globulaire. Exemple : les Perles, soit qu'elles adhèrent aux coquilles, soit qu’elles se forment isolément dans les interstices des tissus organiques. , comme dans ceux de l’Hélice vivipare. 5°. Agrégation cristalline , soit sous la forme des ra- phides ou aiguilles tétraèdres contenues dans le tissu cellulaire d’un grand nombre de végétaux , soit sous celle des dodécaèdres agglomérés en sphéroïdes et formés dans le tissu de presque toutes les Cactées, soit enfin sous celle des beaux et très-nombreux rhomboëdres des œufs du Limaçon des jardins. Depuis la communication de cette analyse, je me suis procuré quelques individus de l'Hélice vigneronne (Helix pomatia). Après les avoir mis dans une ‘caisse recouverte d’un grillage et dans Je fond de Jaquelleétait ( 42) cinq ou six pouces de terre , je les ai nourris avec des feuilles de laitue depuis le 15 avril jusqu'au 15 juin, époque à laquelle ils ont commencé à s’accoupler. L'un d'eux s'étant enfoncé dans la terre pendant l’espace de quarañte- “huit heures environ , *: a pondu ving-cinq œufs. Ces œufs, bien plus gros (3 Diners de diamètre) que ceux du Limacçon des jardins, sont aussi plus jaunâtres et plus résistans, quoique Le lea très - élastiques et très-bondissans. Vus à la loupe, leur surface offre ce ponctué dont j'ai parlé et qui est occasionné par la présence des nombreux cristaux qui tapissént toute la paroi intérieure de l’enve- loppe extérieure de ces œufs. Les cristaux excessivement nombreux des œufs de cette espèce d'Hélice sont, comme ceux des œufs des /elix aspersa et hortensis, des rhom- boëdres, isolés ou groupés et de dimensions différentes , maïs étant empâlés ou recouverts d'une substance gra- nulée, ils n’offrent point, sous le microscope , la belle transparence et la grande pureté d'angles et de facettes que présentent ceux des deux espèces que je viens de citer. Ces granules ou petits grains qui enduisent les rhom- boëdres ou qui se trouvent pêle-mêle avec ces cristaux de l’œuf de l’Hélicé vigneronne , entièrement compa- rables à ceux que présente l’eau de chaux vue sous le ME sont un exéédant de carbonate de chaux qui n'a pu se cristalliser et qui est resté dans cet état diffus et amorphe , comme on le voit dans le dépôt de la coquille de l'œuf des oiseaux , dans celui des os des vertébrés , etc., etc. | | | Ce mélange de cristaa# rhomboëdres et de carbonate NA PER RP STE F rt nd re (453) de chaux à l'état diffus est un passage entre la coque de l'œuf des Helix aspersa et hortensis, qui n'offre que des cristallisations pures, et la coque de l’œuf des oiseaux dans laquelle la même matière, le carbonate de chaux, se dépose moléculairement eten masses confuses. J'ai analysé les œufs de trois espèces d’Hélice, l'Æelix aspersa, V'Helix hortensis et V'Helix pomatia; dans toutes , l'enveloppe extérieure est solidifiée , et devient une coque par la formation d’une prodigieuse quantité de cristaux rhomboëdres fixés à sa paroi intérieure. Cela fait espérer que. les œufs de toutes les espèces de ce genre présenteront le même phénomène de cristalli- sation, EXPLICATION DE LA PLANCHE XV. Fig 1. plat des jardins (Helix aspersa, Linn.) en action qe po dre ses œufs, de grandeur naturelle. - Observation. L'animal est étendu sur la terre dans laquelle, après avoir creusé une fossette d'environ douze 6u quinze lignes de diamètre, il pond cinquante à soixante œufs qu’ensuite il abandonne aux seuls soins de la nature. . Fig. 2. Un œuf grossi. Vu à la loupe, cet œuf, d’un blanc laiteux, est comme ponctué, et ces points, ou.cette espèce de sablé, sont occa-. sionnés par les innombrables cristaux qui tapissent la paroi intérieure de l'enveloppe extérieure. DATE | Fig. 3. Érsionne extérieure de l’œuf, déchirée, isolée et épaissie par la formation successive, à sa paroi intérieure , d’un nombre pro- digieux de cristaux rhomboëèdres de carbonate de chaux. Observation. Cette enveloppe extérieure ne diffère de celle de l'œuf des oiseaux que parce que le carbonate de chaux, au lieu d’être accu- mulé confusément ou d’une manière compacte, comme dans ceile- ci, sy cristallise sous la forme de rhomhoèdres. (454) Fig. 4. Enveloppe intérieure, contenant la liqueur albumineuse et la cicatricule ou le champ du travail organique. à a. Cicatricule. Fi ig- b, État plus avancé. La cicatricule s’est convertie en un com: mencement de l’animal. Fig. 6. Fadionpe intérieure déchirée et laissant échapper la li- qüeur albumineuse et la cicatricule, ‘a. Cicatricule. i Observation. Cette enveloppe intérieure, qui répond exactement à celle intérieure de l’œuf des oiseaux, est d’une minceur et d’une transparence extrême. Fig. 7. Cicatricule vue soûs le microscope armé d’ün grossissement de deux cent cinquante fois. C’est une vésicule remplie d’un nombre considérable de particules ou granules organiques. | Lorsque la vésicule se déchire on voit les particules sé répandre sur le porte-objet du microscope, comme on l’a représenté dans cette figure. Fig. 8. Cristaux rhomboèdres de carbonate de chaux détachés dela paroi intérieure de l'enveloppe extérieure de l'œuf, fig. 3, et vus, par transparence, sous le microscope muni du grossissement de deux cent cinquante fois. Ces cristaux, de dimensions différentes , les uns isolés, les autres grou pés, sont représentés tels qu'ils se montrent sous le mi- croscope, c’est: à- dire sous toutes leurs faces et tous leurs aspects. aaaa. Cristaux sur lesquels on voit des cassures qui Re le clivage lamelleux de ces cristaux. Bb. Cristaux de ditéentes dimensions, se présentant , sous l'œil de l'observateur, par l’un de leurs angles CRÈNSe et produisant Pil- lusion d’un hexaèdre. ce. Cristaux de différentes diinensions éclairés en dessus. ,* ; Er . é* . . . dddd. Cristaux au simple trait et vus différemment. e. Cristal au trait, vu par un de ses angles obtus. y À Fig. 9. Un œuf de la Limace des caves (Limax flavus) “à grosseur naturelle. (x / Fig. 10. Enveloppe extérieure déchirée. (455 ) Fig. 11. Enveloppe intérieure contenant la liqueur anis et la cicatricule. ° - .&. Cicatricule. Fig. 12. Enveloppe i intérieure déchirée et laissant couler l'albumen et la cicatricule. ; &. Cicatricule. Fig. 13. Ciçatricule yue sous le microscope armé du grossissement de deux cent cinquante fois. C’est une vésicule remplie d’une prodi- ‘ gieusé quantité de granules organiques. F à | Fig. 14. Les granules se présentént souvent groupées en de petites couronnes. Observation. Les œufs des Limaces se distinguent facilement des œufs dès Limaçons par les caractères suivans : Les premiers, dépotirvus de cristaux, sont transparens et plus ou moins ovoïdes ; les seconds, pourvus de cristaux, sont opaques, dun blauc laiteux et de forme sphérique ou légèrement ovoïdes. Tous sont t: ès-élastiques et très-bondissans lorsqu’on les laisse tomber sur des corps planes et résistans. RarPoRT sur une Notice de M. Turpin .sur la matière albumineuse des OEufs du Co lieagen des Jardins. L'Académie PE a chargé , M. Chevreul.et moi , delui rendre compte d’une Notice de M. Turpin, ayant pour objet de faire connaître des expériences microscopiques exécutées sur la matière albumineusedes œufs du Coli- maçon des jardins (/Æelix hortensis). M. Turpin an- nonce qu'il a trouvé dans la partie de cette matière albumineuse qui avoisine la taie coriace et élastique qui forme l'enveloppe des œufs dont il s’agit, un grand LA ( 456) nombre de cristaux rhomboédriques, parfaits, inco- lores , transparens , dont l'axe n'excède pas un centième de millimètre ; et qui sont tantôt isolés et tantôt ie irrégulièrement. Nous avons vérifié l exactitude de ces observations , et nous avons reconnu , 1° que les cristaux font une vive effervescence avec l'acide nitrique et s’y dissolvent entiè- rement et très-promptement ; 2° qu’autant qu’on en peut juger par une comparaison faite seulement à la vue, avec des rhomboëèdres primitifs de carbonate de chaux, les cristaux dont il s’agit ont exactement la même forme ; 3° qu'ils ont une dureté analogue à.celle de la poussière du spath d'Islande et une limpidité semblable. D’après cette réunion de caractères , on a tout lieu de présumer que ces cristaux sont de véritables rhomboëdres de car- bonate de chaux. | | ‘Ces probabilités seront vraisemblablement confirmées par l’analyse chimique que l’un de nôus se propose de faire , lorsque nous aurons pu nous procurer une quan- tité œufs assez considérable. En attendant, on est suffi: samment autorisé à faire les remarques suivantes relaii- vement à la découverte de M. Turpin. Tout le monde connaît le rôle important que le car- bonate de:chaux joue dans la structure de la plupart des Mollusques , des Radiaires et des Zoophytes. Les pièces qui en sont composées affectent toutes des formes orga- niques. Lorsqu'on casse ces pièces , on les trouve douées de cet état d'agrégation confuse que les minéralogistes appellent état compacte. Dans certaines espèces, cet état devient quelquefois fibreux et plus rarement encore im- parfaitement lamellaire ; ainsi agrégée , la substance cal- ( 497 ) caire ést toujours entremêlée d’une certaine.quantité de matière animale. Si les petits cristaux! découverts par M. Turpin sont composés comme on doit Je présumer, 1 il faudra admetire un quatrième état d’agrégation beau- coup plus remarquable que les trois qui précèdent, puisqu'il offre une absence complète dé formes organi- ques dans la matière calcaire, et que celte matière se présente au contraire pourvue de tous les caractères des minéraux ordinaires. | Il est à observer de plus que qi forme des cristaux dont il s’agit est précisément celle que la nature a réalisée le plus rarement dans les cristaux calcaires ordinaires, quoique la division mécanique donne phéchément cette forme à tous leurs fragmens. :Nous avons l’honneur de proposer à 1 Agadétiée de décider que les résultats de la Notice de M. Turpin se- ront insérés dans les Mémoires des savans étrangers. Signé: E, Casvreur; L. Conpier , Rapporteur. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. Las FA Norice sur le Macrotoma, nouveau genre de Dip- tère de la famille des Muscides ; Par F.-L. pe Laporre, ” Membre de plusieurs Sociétés savantes. ’ Su Les Diptères sont sans aucun doute ceux detous les insectes qui, sous le rapport de} organisation, offrent les anomalies les plus remarquables ; mais les-modifications ( 458 ) de l’antenne sont celles qui causent au plus haut degré l’étonnement du naturaliste. / Le genre que nous proposons ici est foriné sur un in- secte qui n'est pas l’un des moins singuliers de cet ordre remarquable. Ici le premier article antennairé a subi un accroissement tel qu'il atteint en longueur tout le corps de l’insecte, et qu’an premier abord il semble être un long cylindre servant de support à l'antenne; ce n’est même qu'en nous assurant de la mobilité de cet article que nous nous sormmés convaincu de sa nature. Il ne peut se mouvoir que de haut en bas; toute direction Ja- térale lui est impossible. La masse des caractères de ce muscide le rapproche des Calobates et surtout des Mi- cropèzes; mais le genre avec léquel il a le plus de rap- port est sans cuntredit celui. de Nerüis,: de: Wiedemann (Munus rectoris, etc. Kiliæ, 1824) (1};-mais la tête de cet insecte est entièrement différente de celle du nôtre. Le premier article de l’antenne est très-couft, et la soie est filiforme et grêle; tandis qu’elle est élargie et plu- cheuse-dans le Macrotoma. Celui-ci offre aussi quelques légères différences dans les nervures de l’aile (2). Le seul individu que nous connaïssionsde cet in secte “remarquable est un mâle. Malheureusement il est dans un fort mauvais état de conservation, n'ayant plus que les pattes antérieures et aucun tarse. (x) Nous citons ici le genre Nerius de Wiedemann et non celui de Fabricius, que nous croyons être différens l’un de l’autre. Cependant nous pensons que c’est par erreur que ce dernier auteur indique quatre articles aux antennes de ses ‘Werius ; ce serait un fait tout-à- fait nouveau parmi Îles Muscides. Ce savant entomologiste aura été. induit en erreur par le tubercule basilaire qu’il aura ‘pris pour un article. | j vs (2) M. Wiedemann a fait preuve d’une juste réserve en rapportant au genre Verius de Fabricius le Diptère nouyeau qu'il a fait connaître. M. de Laporte pense que celui quil décrit ici doit constituer un nou- veau genre. Sans émettre d’avis sur ce point, nous ferons remarquer que M. Wäiedemann à eu un mâle sous les yeux (il venait de Java) et M. de Laporte une femelle (originaire de la Cochinchine), d’où on pourtait présumer que les différences que ce dernier a fait ressortir, et sur lesquelles il a basé ses caractères génériques, sont peut-être des différences sexuelles. (Aupoutrs.) ( 459 ) | MACROTOMA (1) j) ANTENNÆ tuberculo radicali capitis insertæ, triarticulaiæ, articulo primo ceteris tertio longioribus, cylindrico, ‘recto, secundo brevi, basi inflexo, sub=villoso, tertio ovalo , ultimis duobus medio sulcatis. SETA apicalis, plumosa, elongatu, ovalis. | Corpus lineare. 28 Pepes longissimti, femoribus anticis-dentatis. ÂLÆ incumbentes. | Tête en carré allongé, elliptique vue latéralement, attachée au corselet par un col étranglé; yeux grands, ‘arrondis, séparés; ocelles au nombre de trois portées ar le même tubercule ; antennes dirigées en-avant,; cor- selet allongé, elliptique, avec un inbercule de/chaque : côté en forme de bourrelet, balanciers déconverts , ab- domen de la largeur du corselet, replié en dessous, pattes très-longues, cuisses épineuses (du moins les an- térieures), ailes parallèles, couchées sur le corps, dé- passaut notablement l'extrémité de l'abdomen. | - Microroma PeLrrerit, mibi. Fusca, thorace quadrivittato nigro, alæ hyalinæ: Long., 4+ lign. Larg.; x lign. (Sans les antennes.) Brun obscur , soie des antennes d’un blanc argenté, bourrelet en fer à cheval derrière les yeux. Corselet un peu verdàtre, avec quatre lignes longitudinales obscures, une: de chaque côté et deux au milieu ; écusson relevé. Abdomen d'un brun-un peu plus clair que le reste dé l'insecte ; ailes transparentes d’un blane jaunâtre ; base des cuisses et milieu des jambes rougeâtre. Cet insecte vient de la Cochinchine. Nous l'avons dédié au savant entomologiste M. le comte Lepeltier de St.-Fargeau. (1) Maxpès, long ; roux, section, article. : ( 460 ) ) EXPLICATION DE LA PLANCHE X, A. Fig. 1. Macrotoma Peleterii, Laporte (grossi). . Fig. 2. 7d. vu de côté. Fig. 3. Tête du même (grossie). Fig: 4. Extrémité de l'antenne très-rossie. Fig. 5. Téte du genre Merius, d’après la planche de Wiedemann. te rm Descriprion d’une nouvelle espèce de Crustacé , l'Hippolyte de Desmarets; | Par M. Mrrzer, : Secrét.-gén. de la Soc. d’Agric., Se. et Arts d'Angers, etc. Le genre Hippolyte de Leach , adopté par M. Desma- .rets, dans ses Considérations générales sur la classe des Crustacés ! et compris dans la famille des Macroures , division des Salicoques , ne renfermait , avant la décou- verte du crustacé que nous allons décrire, que des.es- pèces marines. Nous pourrions même étendre cette ob- servation à la section entière à laquelle il appartient ; car le Symethus fluviatilis de Rafinesque, signalé dans son Précis de découvertes et de travaux somiologiques (publié en 1814), avait fait naître dans l'esprit de quelques na- turalistes plus que des doutes à ce sujet : si lon fait at- tention surtout à cette note de M. Desmarets, consignée dans l'ouvrage précié, qui est ainsi conçue :: « On ne connaît aucun crustacé Macroure de la division des Sa- Jicoques, vivant dans les eaux douces, et aucun qui présente les caractères que nous venons de rapporter. » (Desm., pag: 216.) Cependant l'espèce parfaitement ea- ractérisée dont nous nous occupons, et que nous dédions à M. Desmarets, auquel nous l'avons déjà communiquée, : ne doit plus laisser de doute à cet égard , l'ayant observée nous-mêmes dans les difiérentes rivières du département de Maine-et-Loire, où elle vit, réunie ordinairement en société au milieu des herbes aquatiques. C'est donc un fait intéressant, nous dirions presque nouveau, d’avoir rencontré dans l’eau douce un crustacé de la section des Salicoques, auquel nous pourrons par la suite joindre deux autres espèces de la même section, { peut-être de genres différens, que nous avons prises dans la rivière d'Erdre, mais dont quelques parties absentes nous ont Ôté les moyens d’en faire , quant à présent , la description ; cependant le rostre de chacune d'elles étant bien conservé , fait assez voir que ces deux crustacés doi- vent former, l’un -et l’autre, une espèce distincte de celle que nous allons faire connaître, et dont voici la déscriptiôn : ï | Hip»ozyre pe Desmarers, Zippolyte Desmaresti, Nob. (PL LR] a Rosrre droit, comprimé, comme lancéolé, serrulé en dessus et en dessous (25 à 30 dents fines en dessus, 7 à 8 en dessous), dépas- sant les écailles des antennes extérieures, qui sont plus longues que le corps; filets des antennes intermédiaires moitié moins longs que les antennes extérieures ; corps transparent. hyalin, long de 12 à x lignes. Corps iransparent hyalin, couvert, ainsi que les écailles ou lames natatoires de la queue, de très-petits points verts, quelquefois rougeâtres, qu'on ne distingue bien qu’à la loupe; abdomen composé de six anneaux inégaux, arqué vers le troisième article et terminé par cinq écailles nata- toires , dont les quatré extérieures sont courhbées , fran- gées à leur extremité et plus larges que l'intermédiaire qui est droite, plus courte que les autres et terminée par plusieurs petites épines, comme réunies ; quatre petites épines sur la partie antérieure du test, une à droite et l’autre à gauche de chaque œil; yeux noirâtres, mais leur pédicule de la couleur du corps ; antennes blanchà- tres, ainsi que les pieds ; les pinces des pieds antérieurs petits, et le dernier article des pieds-mächoçires exté- rieurs terminé par un faisceau de poils. Me © Les œufs qu'on observe en automne, sont elliptiques, d’un sixième de ligne de diamètre ; une femelle que nous examinâmes était garuie de deux cents œufs ou plus. Cette espèce , dont on se procure facilement des indi- vidus , en visitant les herbiers amenés par le filet du pè- cheur, habite les eaux de la Mayenne , de la Sarthe, du : Loir, du Thouet et du Layon. | FIN DU VINGT-CINQUIÈME VOLUME. TABLE PLANCHES RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME. PL r et 2. Anatomie du thorax des insectes. PL. 3. Ercilla volubilis et Villaresia mucronata. PI. 4. Gayophytum humile. PL. 5. Anatomie de la Galathée à rayons, Lamk. _ PL 6 et 7. Coupes des dépôts récens de la Sicile. PL. 8. À. Caphyra Rouxü, Guer. B. Eryon des Antilles, Frem. PI. 9, fig. 1-3, Cæculus echinipes, Duf. Fig. 4-5, Tetranychus lintearius, Duf. Fig. 6-10, Ptéroptes. (Le Mémoire de M. Dufour relatif au | genré Ptéropte, sera inséré dans le tome xxvr.) | PI. 10. À. Macrotoma Peleterii, Lap. — B. Hippolyte Desmaresti, Mill, PL xr. Jabot du Percnopterus Jota. | R PI. 12. Coupes de la Toscane dans ses six états successifs. PI. 13. Têtes d'Égyptien, de Mède et d’Hébreu. si PL. 14. Argas et Ixodes. PL. 15. Structure de Pœuf du Limaçon. FIN DE LA TABLE DES PLANCHES, æ : TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES “és ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE ANIMALES , ZOOLOGIE. Découvertes de branchies daus les jeunes Cécilies ; par M. Müller. Extrait d’un Mémoire sur le genre Pourpre; par M. Duclos. Exposition de l'anatomie comparée du thorax dans les insectes ailés, suivie d’une revue de l’état actuel de lanomenclature de cette partie ; par M. Mac-Leay, avec des notes de M. Audouin. * Notice sur la Galathée, genre de mollusque acéphale de la fa- mille des Conchacées; par M. Sander Rang. Extrait d’un Rapport fait à l'Académie dus Sciences par M. le baron Cuvier, sur une note supplémentaire relative à l’ostéo- ‘logie et à la myologie des Batraciens; par M. Dugès. Rapport fait à l’Académie des Sciences sur la partie anatomique du Mémoire de MM. Delpech et Coste, intitulé : De la for- mation des embryons; par M. Flourens. Mémoire sur les progrès de l’ossification dans le sternum dés oiséaux ; par M. le baron Cuvier. Notice sur un nouveau genre de Crustacé de la famille des Dé- capodes ; par M. le chevalier de Freminville, capitaine de frégate. Description et figure du Tetranychus lintearius, Arachnide nou- velle de la tribu des Acarides ; par M. Léon Dufour. Notice sur quelques modifications à introduire dans les Noto- podes de M. Latreille et établissement d’un nouveau À dans cette tribu ; par M. FE: Guérin. Pages. 89 go 99 152 21I 260 Description et figure du Cæculus echinipes, Atachiide nouvelle; par M. Léon Dufour. Recherches sur l’organisation et la classification naturelle des Crustacés Décapôdes ; par M. H. Milne Edwards. Sur la conformation particulière du Jabot chez l'Urubu ae nopterus jota); par M, Lund. Note. sur une nouvelle variété dans espèce humaine ; par . M. Dureau de Lamalle. = AAB )—"2%#@ à Pages. Première Lettre, adressée à M. die Dufour: sur la structure, les mœurs et la classification des insectes; par M. Victor Au- douir (genres Ptéropte, Caris, Argas et Ixode). 401 Analyse microscopique de l'œuf du Limacon; par M.Turpin. 426 Notice sur le Macrotoma, nouveau genre dé Diptère ; par M. de Laporte. 457 Description d’une ie espèce de Creme (Hippolyte de Desmarets); par M. Millet. 460 ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES , BOTANIQUE. Observations sur quelques plantes du Chili; par M. Adrien de Jussieu. 5 Suite du Mémoire sur la Greffe ou le Collage physiologique des Tissus, etc.; par M. Turpin. (Le commencement de ce Mé- moire se trouve t. XXIV, p. 280. 30 Recherches anatomiques et physiologiques sur le Marchantia, etc.; par M. de Mirbel. Û 73 Notice sur Philippe-Antoine- Christophe Endress ; par M. Gay. 225 Mémoire sur les organes aérifères des végétaux ; par M. Dutro- chet. | 242 Observation sur la fécondation du chanvre; par M. Dureau de. Lamalle. É 297. MINÉRALOGIE ET GÉOLOGIE, CORPS ORGANISÉS FOSSILES. € ; Note-sur les diverses époques de soulèvement de la chaîne des Pyrénées ; par M. Dufrenoy. 88 Sur certains dépôts récens de la Sicile et sur les phénomènes relatifs à leur élévation ; par le docteur Turnbull Christie. 164 Note contenant la détermination des ossemens-fossiles des ca- vernes voisines de Palerme; par M. Pentland. 208 Note sur la géologie des ehvirons d’Alger, par M. Rozet. °. 214 Fragmens géologiques tirés de Srenow, de Srragox et du Boux-Deuescu ; par M. Elie de Beaumont. 337 FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES, ERRATA DU TOME XXF. Page 276, ligne 8, au lieu de lintearicus ) lisez lintearius. té [A pi / e\\ F1 4 ’ \* là } ï Fa re j7 te Le CHER a: à te Es k Là Er CES SRNTENTÉE