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MARTINET, = 1j Mo COMPRENANT LA ZOOLOGIE, LA BOTANIQUE, L’ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE COMPARÉES DES DEUX RÈGNES , ET L’HISTOIRE DES CORPS ORGANISÉS FOSSILES ; RÉDIGÉES POUR LA ZOOLOGIE PAR M. MILNE EDWARDS, ET POUR LA BOTANIQUE PAR MM. AD. BRONGNIART ET J. DECAISNE. Troisième Série. BOTANIQUE. TOME TREIZIÈME. PARIS. VICTOR MASSON, PLACE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE, 17. 1849. % * sais “ ” FR TG 2 | | ds à ali to 9} Enr TA “egtfionp 2125 39 sttastesF sb lo vsir st Bb noïténo of a # JG. init £a { CANNES, Er ssh «re 5: M ny ur “ri ; LA … Ne OifTET He up lactislnor sb atrek ane 18 " DENT. ty ; ver rs + se eos NN 22%7"200 J18G 6 ru .(P-sriorosll ab ane! Fprrg -hgsiiote n ‘a L'x e ‘ tro ct ai de etE" US AU do Ë EMILE RAR du e st atyott 4e SO, 28 AE 99m aise sk L > malo. Mon madsst if Horton. 196 _ o5p iauis à LA “of-hamo Jelton'ef-Sbtsaez do (ait obe 82: at 9 20) li Dr te éyolque si aa ‘ae be kde an 5 ÿnot 24 Ci 194400 Gi St De Li Rs RME + -3 #4 x Me “hôm fi # ANNALES DES SCIENCES NATURELLES. PARTIE BOTANIQUE. DU COLLET DANS LES PLANTES. ET DE LA NATURE DE QUELQUES TUBERCULES, Par le D: D. CLOS. Tous les auteurs s'accordent à considérer le collet comme le point de jonction de la tige et de la: racine, et, dans quelques plantes, le Silybum marianum, par exemple, sa place semble marquée par une sorte de renflement qui siége à la partie supé- rieure de la souche (1). Mais à part ces cas qui sont bien rares, on ne s’entend nullement lorsqu'il s’agit de déterminer le point où finit la racine, où commence la tige, où se trouve le collet. C’est ainsi que Gærtner, Correa, L.-C. Richard, et MM. Poiteau et Mirbel (cités par De Candolle) ont regardé le collet comme le (1) Dans tout le cours de ce mémoire, le mot souche sera employé comme synonyme des mots pivoë, corps de la racine, maitresse racine, et ne désignera Jamais les souches souterraines ou rhizomes. 6 D, CLOS! — Du COLLET point d’attache des cotylédons ; tandis que De Candolle, l’envisa- geant comme une simple ligne horizontale, comme la juxtaposition de deux organes , s'exprime ainsi dans son Mémoire sur les Légu- mineuses : « La vraie place du collet doit être celle où l’on re- marque ce changement 1 A de direction! ascendan té et déscendante ; » et Al. avoue” qu'il n'y a pfesque: jamais à aucun visible à l'extérieur de ce changement de nature (1). ur a cru aussi devoir adopter cettemamière de voir (2). Mais quel est le point de la plante où s’opère la jonction des parties ascendante et descendante , et comment le reconnaître? G’est ce que ces auteurs n’indiquent point et ne pouvaient indiquer ; car, au rap- port de M. A. de Saint-Hilaire , le « plus souvent il est impos- sible de déterminer avec une parfaite précision où il se trouve placé (3); » en sorte que l'opinion de ces deux physiologistes , plus rationnelle à priori que celle de leurs prédécesseurs, a cepen- dant le défaut de n'être point applicable 3 2 très grande majorité des Végétäux. Nous croyons qu’il y aurait un avantage notable , soit pour la partie descriptive de la science, soit au point de vue morpholo- gique, à limiter autrement le collet, et à prendre pour tel toute la partie de l’axe comprise entre les cotylédons et la base de la racine désignée elle-mêmé par le‘hieu‘où commencent à se mon- trer les rangs réguliers et Sr Le des radicelles (4}. Ed (4) Voy. De Candolle, loc. cit., t. IE, p. 55 ; et Physiol. vég., IL, p. 664. (2) Pflanzen, Physiologie, IL, p. 346. (3) Morphologie vég., p. 66-67. (4) Pour l'intelligence de ce passage , nous. rappellerons que, dans notre ‘Ebauche de la Rhizotaæie (Paris 1848), nous avons démontré que les radicellès des dicotvlédons naissent avec régularité sur la souche, et sont toujours disposées en lignes verticales qui s'étendent de l’une à l'autre de ses extrémités; que le nombre de ces lignes varie entre deux et six , s'élève rarement au delà ; et reste constant pour toutes les plantes, ou d’une famille (Papavéracées , Crucifères , Fumariacées , Ombellifères, etc.), ou d’un genre ( Lupinus , Vicia, Ononis, Pha- seolus), ou seulement une seule espèce. Ce qui fait sans doute qu'on n'a pu s'ac- corder sur ce qu’il faut entendre par collet, c'est qu'on ne savait comment fixer Ja limite supérieure de la souche , difficulté que notre travail, en signälant un nouveau caractère distinctif des tiges et des racines nous semble avoir fait dis- DANS LES PLANTES. 7 nouvelle définition du collet s'appuie sur ce qu’on peut lui assi- gner des caractères parfaitement tranchés tirés de sa configura- tion extérieure, et souvent aussi de son organisation interne, Il se distingue, en effet, de la souche par l’absence de radicelles, ét; lorsqu'il présenté des racines adventives, ce qui est rare, leur distribution est irrégulière , ou bien autre que celle qu’affectent les radicelles sur le corps de la racine. Il diffère de la tige par le manque de feuilles et de nœuds symétriquement agencés, enfin de toutés deux par l’anatomie. Car si M. Hugo Mohl a prouvé que les vaisseaux de la tige traversent le collet ( tel que l’entend De Candolle) sans éprouver d'interruption (1), il n’en est pas moins vrai que c’est dans le collet (tel que nous l’avons défini) que commence la moelle ; c’est aussi dans le collet que les fais- ceaux fibro-vasculaires descendant de la tige s'unissent de diverses manières, et subissent les modifications qui doivent déterminer pour la racine tel ou tel type rhisotaxique ; c’est ce que nous montrerons dans un travail ultérieur sur les relations qui existent entre l’anatomie de la souche et la disposition des radicelles à sa surface, Aussi le collet, en tant qu'organe intermédiaire , parti- cipe davantage, tantôt de l’anatomie de la souche , tantôt de celle du premier entre-nœud de la tige, et quelquefois enfin il a des Caractères anatomiques tout à fait spéciaux. Ajoutons que sous le rapport physiologique , il n’est pas moins distinct, puisqu'il se trouve réunir en lui les deux tendances contraires qui déterminent la direction d’allongement en sens inverse des tiges et des ra- cines (2). . | | paraître, La symétrie des racicelles avais déjà été entrevue à cette époque par M. Payer, et mentionnée dans une très courte note ( Voy. Congrès scientifique de Reims, 1844, p. 25), dont nous n'avions pas connaissance lors de la publica- tion de notre premier mémoire. (1) H. Mohl, in Linnæa, IX, p. 504. (2) Si l'on objectait que fe caractères que nous proposons pour reconnaître le collet ne sont applicables que pendant et après la germination , nous répondrions que la distinction de cet organe, chez l'embryon encore contenu dans les enve- loppes de la graine, n'a peut-être pas une grande importance , et qu'on peut, eñ ce dernier Cas , continuer à appeler: radicule toute la partie dy est au- dessous de t - 8 D. CLOS, -— DU COLLET Le collet existe dans toutes les dicotylédones, mais sa longueur est des plus variables, En général il est très court dans toutes les plantes à cotylédons hypogés , ou naissant immédiatement à la surface du sol. Une même famille peut offrir à cet égard une grande diversité en passant d’un genre à l’autre. C’est le cas pour les Légumineuses, où les genres Phaseolus, Dolichos, Lupi- nus ont un long collet, tandis qu'il est très court dans les Faba, FVicia, Pisum, Medicago, etc. | Nous avons dit, au début de ce travail, qu’il y aurait avan- tage, au point de vue morphologique, à limiter le collet comme nous l'avons fait, et à le considérer comme organe distusks c'est ce qui reste à démontrer. Si l’on suit la germination d’une graine des Corydalis cava et Halleri, on verra, ce qu'a bien observé et figuré M. Bischoff (1), que l'embryon se développe en un axe d'une longueur assez con- sidérable, et que bientôt, à quelques lignes au-dessus de l’extré- mité inférieure de celui-ci, se montre un petit renflement, premier indice du tubercule qu'offriront ces plantes. La partie grêle et filiforme qui est au - dessous de la tubérosité se détruit après un certain temps ; le tubercule, au contraire, persiste, et donne tous les ans naissance à des productions nouvelles. Mais quelle peut être la nature de cet organe chargé de conserver la vie du vé- gétal? | _ Avant de résoudre cette question, nous ferons ces deux re- marques : | 1° Que toutes les Fumariacées, y compris le Corydalis glauca, l'insertion des cotylédons ; mais dès que la plantule a émis la jeune racine, le collet est facile à désigner , car les premières radicelles se montrent d'ordinaire immédiatement au-dessous de sa limite inférieure, c’est-à-dire au sommet de la souche. Par cela même que les opinions des auteurs ont varié sur la place du collet, considéré par eux comme un plan géométrique , elles devaient également différer sur ce qu’il faut entendre par radicule et tigelle ; et, en effet, pour les uns la tigelle est une partie de l'axe, située au-dessous de l'insertion des cotylé- dons ; pour les autres (voyez A. Richard , Nouv. Elém., T° édit., p. 563), la seule qui puisse concorder avec la définition que nous avons donnée du collet. (4) In Tiedmann , G.R. et L. C. Treviranus , Z eitschrift fur Physiologie IV, 147;1,10 et 41. Voyez aussi Bernhardi in Lisa VII, p. 564. Ic. DANS LES PLANTES. 9 offrent sur la souche deux rangs parfaitement réguliers de radi- celles, caractère que ne présentent jamais les tubercules des deux plantes en question ; | 2% Que si le tubercule du C. cava émet plus tard des racines adventives à sa surface, celles-ci ont une disposition non symé- trique et proviennent, sans doute, comme l’a montré M. Bischolff, de ce que le tubercule de cette espèce croît vers la circonférence et va se détruisant de l’intérieur à l’extérieur, tandis que celui du C. Halleri, dont l'accroissement est centripète , ne porte Jamais la moindre trace de radicelles ou racines à sa surface , celles-ci naissant de son extrémité inférieure autour de la racine primi- tive. Ces faits prouvent, à n’en pas douter, que ces tubercules ne sont pas des racines ou souches. Peut-on les regarder comme une tige souterraine ou un rhizome? M. Bischoff adopte cette manière de voir. Mais les vrais rhizomes , tout le monde le sait, ont pour caractère essentiel et distinctif d'offrir des équivalents de feuilles représentés soit par des écailles, soit par de simples rebords échelonnés à leur surface ; ils s’allongent par une extré- mité en se détruisant graduellement par l’autre; les rameaux qu'ils produisent se forment en des points plus ou. moins éloignés de ceux qui les ont précédés et de ceux qui les suivront ; enfin ces rameaux ne sont pas morphologiquement différents de la plante-mère. Or rien de tout cela n’a lieu pour ces tubercules ; ils ne peuvent donc trouver place ni dans les racines, ni dans les tiges ; ils ont, au contraire , tous les signes du collet, organe intermédiaire à ces deux derniers, et ils doivent, ce semble, être considérés comme tels. Ges conclusions, appuyées sur ces mêmes considérations , sont applicables à beaucoup d’autres tubercules, et, en particulier, à ceux de quelques Bunium des B. nivale Boiss. et bulbocastanum L. ( Carum bulbocastanum Koch. ) (1), ainsi qu’aux renflements de plusieurs espèces de Cyclamen. M. de Mirbel, qui a suivi et figuré la germination du C. europæum, dit expressément que sa tubé- (1) Voyez la germination de cette espèce dans le mémoire déjà cité de M. Bernhardi. 10 D. CLOS. — DU COLLET rosité ne pousse des racines que par sa base (1), et, en effet, il n’y en a que très rarement sur la surface de ceux des C. persi- cum, hederæfolium, repandum, coum, europœum, néapolitanum ; d’ailleurs elles sont toujours sans ordre et affectent tous les carac- tères des racines adventives. On ne saurait donc admettre comme exacte la qualification de racine tubéreuse si souvent appliquée à ces tubercules (2). Turpin (3), M. Schleiden (4), et tout récem- ment M. Irmisch , dans un travail spécial sur les bulbes et les tubercules (5), rangent ceux des Cyclamen au nombre des tiges ; mais ils appartiennent encore au collet. Il en est de même de la portion du radis, qui s’étend depuis l'origine des radicelles supérieures jusqu’au point de jonction des cotylédons. Chez cette plante comme chez toutes les Cruci- fères, les radicelles sont sur deux rangs, et elles n’apparaissent sur son tubercule qu’à partir du tiers inférieur. Dans un précé: dent travail (6), nous avions adopté l’opinion des auteurs qui se sont occupés de la nature de ce corps que nous prenions avec eux pour une tige dans toute sa partie dépourvue de radicelles; mais il faut le restituer au collet. Le Myosurus minimus. présente au-dessous de ses cotylédons une particule axile sur la signification de laquelle Henri de Cas- sini n’a pas osé se prononcer (7). C’est qu’en effet ce caudeæ n’a ni les caractères d’une tige ni ceux d’une racine , mais bien tous les attributs du collet, car il se termine supérieurement par les feuilles séminales , inférieurement par un faisceau de radicelles. La disposition de celles-ci est facile à expliquer. Il suffit d’ob- server de très jeunes pieds de Myosurus pour voir qu'elles se développent immédiatement au-dessus du point de l’axe où sont (1) In Annal. du Muséum , XVT , p: 455 ; I, 24. (2) Voyez Mirbel , Eléments de physiol. végét., part, 4 , p: 90: : {3)Tconogr., p.75.. :. | Ÿ af (4) Grundzüge der Wessensch. Bot., 2° édit., p. 214. (5) Thilo Irwisch. Zur Morphol. der Monocotil. Knollen und Zwiebeigelgen- waechse. Berlin 14550. P. 225, note. © (6) Ebauch. de la Rhisotaæie, p. 60. (7) Opusc. phytolog., I, 390. DANS LES PLANTES. 41 encore adhérents les téguments de la graine. C’est donc un bel ‘exemple de ce fait, déjà signalé par nous ailleurs pour d’autres végétaux ( Picris hieracioides , Crassula Magnolii ), que la nais- sance à la jonction du collet et de la souche de racines adventives fasciculées indépendantes des radicelles symétriques de ce der- mér organe (1). Les genres Ceratocephalus et Ranunculus ne différent pas sous ce rapport des Myosurus. Dans toutes ces plantes, à l'exception du Picris, cette production rapide des racines adventives nuit à l’accroissement de la souche qui reste grêle, et peu ou point distincte de ces dernières. Par suite celles-ci se multiplient pour suppléer à ses fonctions , et fréquemment il s’en forme aussi à la base même des bourgeons. ‘l'est à remarquer que dans les Renonculacées dont l vient d’être question, la longueur du collet est souvent plus considé- rable que cellé des autres parties de l’axe ;'elle varie dans les limites de 4 millimètres à à centimètres ou davantage. Ne faudrait-il pas rapporter encore au collet les tubercules séminaux du Lecythis (2) et du Bertholletia (3). Dupetit-Thouars, qui a décrit la germination du Lecythis, considère sa graine comme uniquement formée par un cotylédon. Mais on ne connaît pas d’ ru de cotylédon hé __ toute la vie de la ( } I nous semble que le nom de racines adventives serait convenablement ap- pliqué à toutes celles qui ne se montrent pas sur le corps de la racine, qu'elles naissent à la jonction de celui-ci et du collet, où seulement sur le collet , ou sur la tige, ou de la base des feuilles et des bourgeons , ainsi qu’à toutes celles des Monocotylédonées qui se développent après la destruction de la souche et en des points de la plante autres que cette dernière. On aurait ainsi des racines adven- lives , colloradicales, colliaires , caulinaires, foliaires et gemmaires, que l’on pour- rait distinguer encore en terrestres, aquatiques et aériennes. Elles offrent ces deux caractères : 4° l'absence de symétrie, ou. dans les Dicotylédons, une symétrie différente de celles qu'affectent les radicelles sur la souche du végétal qui les produit; 2° leur apparition postérieure à celle des radicelles sur toute autre partie que sur le corps de la racine. Nous avons indiqué plus haut les moyens de différencier ie collet de la souche et de la tige , et celles-ci l’une de l’autre; il n'y aura donc jamais de difficulté pour reconnaître les racines adventives et leûr àp- pliquer une désignation rigoureuse. (2) Voyez Dupetit-Thouars : Essais sur la végétation, 3° essai, p. 32. Ic. (3) Voyez de Tristan, Archiv. de botan., LI, p. 512. | 12 D. CLOS, — DU COLLET plante, revêtant tous les caractères de l’axe, interposé et parfaite- ment continu à deux portions de celui-ci, comme ce serait le cas pour celui du Lecythis, si l'hypothèse de cet auteur était fondée, N'est-il pas plus rationnel de comparer ce renflement homogène de la graine aux embryons macropodes des monocotylées, ou mieux encore au tubercule des Cyclamen ? Ce fait nous paraît même, plus que tout autre, de nature à confirmer les idées ci- dessus proposées touchant le collet; car on voit ici la radicule et la tigelle se développer de toutes pièces des deux extrémités oppo- sées de ce corps, qui, par suite, ne peut être pris ni pour l’une ni pour l’autre, mais bien pour un organe intermédiaire et dis- tinct (1). | Les tubercules du T'amus communis et du Dioscorea elephan- tipes se rapprochent beaucoup par leurs caractères de ceux des Corydalis cava et Halleri. Comme ces derniers, ils ne portent à leur surface ni organes appendiculaires, ni radicelles symétrique- ment placés ; ils ne se détruisent pas par la base en s’allongeant vers le haut, ainsi que le font les rhizomes ; ils n’émettent de bourgeons que par leur extrémité supérieure , et ces bourgeons, du moins dans le Dioscorea , sont des bourgeons adventifs (2). Ces tubercules ne peuvent donc être assimilés à une racine ou à un rhizome, pas plus que ceux des Corydalis ; cependant ils dif- fèrent essentiellement de ces derniers ; car il résulte des observa- tions de Dutrochet sur celui du Tamus (et il est probable que les phénomènes se passent de la même manière dans le Dioscorea elephantipes, dont la germination n’a pas été suivie); que la tubé- rosité se produit au-dessus du cotylédon (3), et en même temps (1) Il est remarquable que la plupart de ces plantes, chez lesquelles le collet se renfle en tubercule, sont dépourvues de cotylédons ( Lecythis, Berthollelia , Orchis ?) ou n'en ont qu'un seul { Cyclamen , Carum, Corydalis ). (2) Voyez Dutrochet : Mém. pour servir à l'hist. nat. des anim. et des végét., 1,p. 276. — H. Molh, vermischte Schriften, p. 185. Ueber der Mittelstock von TAMUS ELEPHANTIPES. j | (3) Dutrochet admettait l'existence de deux cotylédons dans l'embryon du Tamus (loc. cit., p. 255): mais Steinheil a reconnu depuis (Ann. sc. nal., 2° sé- rie, IX, p. 287 ) qu'il n’y en avait réellement qu'un seul. DANS LES PLANTES. 13 que s’opère la destruction de celui-ci et de la radicule ; ils sont donc formés par une portion de latige, ou, si l’on veut, par une tige réduite aux organes absolument indispensables , savoir , à un mérithalle et à une feuille. Nous ne connaissons qu'un seul caractère , à l’aide duquel on puisse distinguer ces tubercules de ceux qui, comme dans les Corydalis, sont dus au collet, lorsqu'on n’a pas pu s’éclairer sur leur nature en suivant le développement des uns et des autres ; c’est la présence dans ceux-ci et l’absence dans les premiers d’un filament partant de leur extrémité infé- rieure dans la direction de l’axe , et représentant le corps de la racine ; et encore parfois cette partie a-t-elle disparu. Quelle est la signification du tubercule globuleux du Claytonia virginica? L'observation d’un tubercule de cette espèce a montré les radicelles régulièrement disposées en cercle autour de lui, et par petits faisceaux en passant par la base et le sommet, ce qui revient à dire qu’il y a deux rangs de radicelles. Or, on constate aussi l’existence de cette même symétrie sur la souche de plusieurs plantes de la famille des Portulacées ; et si, ce qui paraît avoir lieu , les rameaux floraux du Claytonia virginica naissent tou- jours du sommet du tubercule, celui-ci représenterait dans sa presque totalité une véritable souche. La nature des tubercules d'Orchis à déjà fourni matière à de nombreuses discussions ; et, sans avoir la prétention de trancher une question si souvent débattue, nous proposerions une inter- prétation de ces organes différente de celle que l’on adopte géné- ralement (4), en nous appuyant soit sur la germination de ces (1) La plupart des auteurs s'accordent à considérer les tubercules d'Orchis Où comme des racines simples ; tels sont : De Candolle ( Organogr., 1, 254), MM. A. de Saint-Hilaire (Morphol.,124), À. de Jussieu (Elem., 100), Lindley (Introd. to Bot., 4° édit., I, 339 ), etc.; ou comme des racines soudées ; tels sont : MM. Treviranus (Physiol., 1, 368); Le Maout {Leçons élémen. 11, 530) ; Cosson et Germain (Flore de Paris, 11, 549, en note); et tout récemment en- core, Thilo Irwisch (loc. cit., p. 455). Pour M. À. Richard, ces tubercules sont des rameaux de la souche (Elém., 7° édit., p. 67), et M. Schleiden, sans se prononcer sur leur nature, et reconnaissant qu'ils réclament de nouvelles études, s'exprime ainsi à ce sujet : « Au point de vue morphologique, ces Tubé- ridées ne sont pas des racines, et au point de vue physiologique elles ne le sont Ah D. CLOS. — DU COLLET plantes , soit sur la comparaison de ces tubercules ayec des ren- flements ou parties analogues dans d’autres végétaux. L'observation de la germination des graines de l’Orchis morio a démontré dans cette plante la formation d’un tubercule en tout semblable à celui qui se produit chez elle , à la suite de l’appari- tion du bourgeon axillaire (1); si bien qu’il n’existe peut-être pas d'exemple plus frappant pour établir la corrélation entre la ger- mination et la gemmation. Mais que représente ce tubercule pro- venu du développement d’une graine? Ce ne peut qu'être ou une radicule, ou un collet, ou une réunion de ces deux organes. Or on sait très bien que certains embryons sont dépourvus de radi- cule (2), et, dans ce cas, toute la partie de l’axe qui se trouve au- dessous Aer doit appartenir au collet, L'absence de toute :radicelle à la surface du tubercule, son analogie avec les embryons macropodes ; et ce fait que , lorsqu'une partie se renfle au-dessous des cotylédons , la dilatation porte ordinairement sur le collet, comme il à été dit à propos du Corydalis et du Cycla- men, sont des fortes présomptions en faveur de l’opinion, qui considérerait comme tel le tubercule d'Orchis, suite de germina- tion (3). D'ailleurs ce tubercule persiste pendant toute la vie de la plante, tandis que les souches des Monocotylédons ont pour caractère de se détruire de bonne heure. probablement pas davantage (Grundyüge, etc., p. 215).» M. E. Germain, dans une communication faite à la Société philomatique, a modifié sa première opi- nion. Nous savons que le point de vue auquel il s’est arrêté diffère essentiellement du nôtre, et nous regrettons de ne pouvoir citer ce travail, qui n’a pas encore été imprimé. (1) Voyez A. Salisbury : On the germinat. of the seeds Orchideæ , in Trans. ‘Linn. Societ., VIT, p. 29 , I. (2) Telles sont le Nelumbium et le Crinum. Voyez Gaudichaud , | Recherch. organogr. et physiol., p. 14, VIT, fig. 19 et 20; IV. . (3) Au sujet de l NRA des Orchidées, M. A. de Jussieu s "exprime ainsi : «Cette masse embryonnaire paraît avoir son analogue dans le tubercule qu’on observe à la base de beaucoup d’Orchidées toutes développées.» Elem., 585. Cette assertion confirme pleinement ce qui précède; seulement la partie que ce savant et d’autres botanistes appellent tigelle est considérée dans ce travail comme le collet. DANS LES PLANTES. 15 Quant aux tubercules d’Orchis provenant de gemmation , ils sont en tout semblables aux précédents par leur configuration : ils sont même formés par des parties analogues ; mais, par cela seul qu’ils ont une tout autre origine, leur signification n’est pas tout à fait la même. Il nous semble qu'il existe des parties qui leur correspondent dans d’autres végétaux. Le Begomia discolor porte fréquemment à l’aisselle de ses feuilles un ou plusieurs bourgeons qui se détachent à l'instar des bulbilles, et qui, en se développant, présentent une partié axile inférieure entièrement dépourvue de feuilles, et qui se renfle en tubercule à la base. Il ne paraît y avoir d’autres différences entre les tubercules entiers des Orchis et ceux des Begonia qu’en ce que ces derniers émet- tent le plus habituellement des racines adventives , émanent d’un bourgeon devenu libre, et sont quelquefois au nombre de deux ou de trois. Les coulants aphylles des Fraisiers, de l’A4lisma natans , nous offriront encore un autre terme de comparaison plus exact peut-être en ce qu’ils restent plus longtemps adhérents à la plante- mère. On sait qu’ils peuvent acquérir une extension de plusieurs pouces avant de donner naissance à une seule feuille ou aux racines adventives qui doivent fixer le bourgeon terminal; et si l’on fait abstraction de la forme longitudinale dans ceux-ci, globuleuse dans les tubercules entiers des Orchis, il ne restera plus entre eux aucune distinction réelle, Enfin le tubercule d’Or- chis représenterait celui de la Pomme de terre, si l’on supposait celui-ci réduit à son œil ou bourgeon le plus inférieur , et sessile ou sur un support aphylle (1). Ces mêmes considérations sont applicables aux tubercules pal- més des Orchis. Chez eux, en effet, ou bien la partie indivise cor- (1) Il est dit au commencement de cet alinéa que les tubercules d'Orchis, provenant de gemmation , sont formés par des parties équivalentes à celles des tubercules qui dérivent de la germination. C’est, qu’en effet, l’organe que chez toute plante née de graine, nous avons désigné sous le nom de collet, correspond en tous points à la portion d'un rameau qui, située au-dessous de la première feuille de ce dernier , peut être regardée en quelque sorte comme son collet. Il n'y a donc pas entre ces deux organes identité, mais bien analogie aussi grande que le comporte la diversité d’origine de l’un et de l’autre, 16 D. CLOS. — DU COLLET respond seule à la totalité d’un tubercule entier, et les digitations sont des racines adventives analogues à celles qui accompagnent les boutures ; ou bien et plutôt il y a identité complète de nature entre les tubercules entiers et palmés , et ceux-ci ne différent des premiers que par la forme, par une simple partition de leur moi- tié inférieure. | Cette dernière opinion trouverait appui dans ces deux faits : 1° que, chez les espèces d’Orchis à tubercules palmés , on n’a probablement jamais observé les digitations distinctes jusqu’à la base des feuilles, ce qui semblerait devoir s’opérer quelquefois si c’étaient de vraies racines ; 2° que l’on peut comparer ces divi- sions à celles que présentent certains tubercules de nature bien évidemment caulinaire, tels que ceux du Tamus , chez lesquels le nombre varie de deux à seize (1). On s’est principalement fondé sur la forme des tubercules palmés pour y voir des racines; mais l’organographie est assez avancée pour qu’on ne doive accorder à ce caractère qu’une valeur très secondaire , témoins les phyllodes et les rameaux foliiformes des Xylophylla et des Ruscus. On ne saurait invoquer avec plus de raison le rôle phy- siologique des tubercules, car s’il était prouvé qu’ils remplissent les fonctions dévolues aux racines , les faits ne manqueraient pas pour attester que la nature d’un organe ne peut pas toujours se déduire de ses fonctions. Nous n’en citerons qu’un seul emprunté à Dutrochet, et relatif au tubercule du Tamus : « Il demeure bien prouvé, dit ce savant, que ces gros prolongements descendants ne sont pas des racines ; toutefois on ne peut guère douter qu'ils ne remplissent la même fonction, celle d’absorber les sucs nu- tritifs contenus dans le sol (2). » Il faut bien se garder de confondre les tubercules des Orchis avec ceux des Spiranthes. Les premiers ne nous paraissent ré- pondre qu’au plateau qui, dans les Spiranthes (æstivahs et au- tumnalis) , émet à son pourtour les tubercules , lesquels repré- sentent les véritables racines. Signalons leurs caractères distinc- (1) Dutrochet, loc. cit., p. 288. (2) Loc. cit., p. 293. DANS LES PLANTES. 17 tifs : 4° Le nombre des tubercules est des plus variables chez les Spiranthes , comme c’est le cas pour les racines adventives des Monocotylédons, tandis qu’il n’y à jamais qu’un tubercule pour chaque bourgeon d’Orchis. 2 Les tubercules des Spiranthes ne sont jamais surmontés de ces racines adventives filiformes , qui se montrent, au contraire, constamment au-dessus des tubercules des Orchus, et semblent indiquer que ceux-ci ne remplissent que très imparfaitement les fonctions de racines. C’est à ces racines adventives filiformes qu'il faut assimiler les tubercules des Spr- ranthes. 3° Ceux-ci, comme ces racines, ont leurs vaisseaux dispo- sés en un système central, tandis que, dans les tubercules d'Or- chas, 1l y a de cinq à sept faisceaux de trachées séparés les uns des autres, et plus rapprochés de la surface extérieure que du centre (1). 4° Les premiers partent du pourtour du plateau et non de sa base, contrairement à ceux des Orchis qui sont dans la direction du bourgeon qui les surmonte. En résumé, chez l’Orchis morio , le tubercule, qui résulte directement de la germination, représente le collet ; les tuber- cules d'Orchis, provenant de gemmation, sont dusàa un commen- cement aphylle de rameau très dilaté, et leur caractère palmé se produit par simple division. Les tubercules des Spiranthes sont de vraies racines adventives , répondant à celles qui surmontent les tubercules des Orchis, lesquels sont représentés par le pla- teau des Spiranthes. Cette manière d’envisager les tubercules d'Orchus a, pour elle, encore cet avantage de mettre en évidence les relations intimes qui existent soit entre les tubercules d'Orchis et les pseudo-bulbes de la même famille , soit entre les premiers et les rhizomes, soit d’autres genres d’Orchidées, etc. Partout ce sont des rameaux, seulement avec des caractères particuliers. Est-il nécessaire d’ajouter que ce qui vient d’être dit des Orchis est applicable aux Ophrys, Anacamptis, Gymnadenia , Platan- thera, Herminium, Aceras, etc. (4) Peut-être en est-il autrement dans les tubercules d'Orchis provenant de germination, comme on peut le soupçonner d’après l'anatomie d'un tubercule venu de graine, l’Angræcum maculatum. Voyez Link : Ausgawalte Analomisch- botanich Abbildungen , fasc. 2, VIT, 3° série. Bor. T. XIE. (Janvier 4850.) 2 À 2 18 D. CLOS. — DU COLLET La distinction entre les bulbes et les tubercules est ordinaire- ment facile. Le tubercule est un renflement souterrain, dont la dilatation porte sur des parties axiles ou d'apparence axile (radi- celles), et dont les organes appendiculaires sont nuls ou réduits à de petites écailles , tandis que dans les bulbes ces derniers, nom- breux, imbriqués et charnus, l’emportent sur l’axe par la masse, Les bulbes se détruisent par la base, ce qui n’est pas le cas pour les tubercules. Enfin, un bulbe représente toujours un bourgeon ou une partie d’un rameau, tandis que le mot de tubercule a une acception beaucoup plus large. Les Crocus sativus , luteus, etc., ont-ils un tubercule ou un bulbe ? Sans doute; dans ces plantes, la partie axile à pris un grand développement (1) ; mais elle est toujours, du moins dans les premiers temps, enveloppée par des feuilles engaînantes (qui disparaissent quelquefois plus tard) ; elle va se détruisant par la base : c’est donc un véritable bulbe, Faut-il ranger dans les tubercules ces petits corps plus ou moins globuleux qui se montrent si fréquemment sur les racines des Légumineuses? Nous avons démontré ailleurs (2) que c’é- taient des fongosités des lenticelles, des lenticelles de racine ; et : aux raisons que nous avons déjà fait valoir, on-pourrait ajouter leur grande ressemblance ou plutôt leur identité complète de nature avec les petites saillies verruqueuses qui sortent de la fente des lenticelles, d’une branche de Saule exposée quelque temps à l’immersion. Dans les deux cas, ces organes sont entière- ment cellulaires, et ceux-ci ne diffèrent des premiers que par une surface inégale etrugueuse, ce qui dépend du milieu dans lequel ils se sont développés. Le nom de Tubercules lenhicellaires paraît convenir à ces corpuscules des Légumineuses. La présence des lenticelles dans les plantes herbacées s’est trouvée, dans ces der- niers temps, confirmée-par un travail de M. E. Germain, qui ren- ferme de nouveaux faits relatifs à l’histoire de ces organes (3). . Nous aurions pu passer en revue les tubercules de plusieurs {1) Voyez A. Richard, Ælém. de bot., 7° édit. p. 477, f. 99. —T, Irmisch, loc. cit, IX. (2) Ebauche de lu Rhizotaæie, 61. (3) Voyez journal l’Institut, janvier 1850. DANS LES PLANTES. | 19 autres plantes ; mais les exemples que nous avons choisis et les considérations qui s’y rattachent sont peut-être suflisants pour mettre à même de déterminer, dans la très grande majorité des s,' leur véritable nature. Nous terminerons en proposant la classification suivante des tubercules , qui comprendra pour cha- cune de ces divisions les caractères distinctifs qui lui sont propres. Lo T'URERCULES RADICAUX (7'uberu radicalia, Radix tuberosa vel tuberifor- mas) : le renflement siége sur le corps de la racine ou souche, recon- naissable aux rangées régulières de radicelle qu’elle porte à sa surface. Ex. : Carotte cultivée, Panais, Navet, Betterave, Claytonia virginica. 9° TUBERCULES DU COLLET (/ubera colli) : absence de feuilles et de radi- _celles symétriquement placées à leur pourtour; souche partant de leur base. Ex. : Corydalis cava et Halleri, Cyclamen, et probablemént aussi Lecythis ct Bertholletia, Orchis en germination (1). Un seul coty- lédon ou point. | 3° TUBERCULES DU COLLET ET DE LA SOUCHE (J'ubera radicalia et colli, T'.ra- dicis et colli) : radicelles distribuées régulièrement sur la partie infé-: rieure du tubercule, caractère qui manque sur la portion supérieure, laquelle est aussi dépourvue de feuilles. Ex. : Radis. Ils portent les cotylédons à leur sommet. (1) si Po n'admet pas le collet tel que nous l'avons limité, il semble indis- pensable de proposer un mot nouveau pour la partie de la plante ainsi considérée dans ce travail , et qui est placée entre le cotylédon et la souche. Le nom de tigelle n’est en usage que pour l'embryon, et convient à la portion de celui-ci qui est au dessus des cotylédons : le nom de premier entre-nœud ne serait pas exact, car il implique l'idée d’une partie interposée à deux feuilles ou nœuds vitaux , comme l'a défini un des premiers Jungius en ces termes : « Pars cau- lis aut ramicaulis inter duas distinctiones articulus item internodium dicitur. Isagog. p. 11.» D'ailleurs, M. H. Mohl a constaté qu'il n’y a pas d'intrication de fibre à la jonction du collet et de la souche (loc. cit. ). Dès lors ne vaut-il pas mieux , au lieu de créer un terme nouveau , appliquer à cette partie le nom de collét, qui ne désignait jusqu'ici qu’ un plan géométrique et presque imaginaire ? Si celui de Caudex intermedius n'avait été donné par Willedenow aux rhizomes, ce serait un bon synonyme de collet. Celui de rizhome est consacré aux tbe souterraines couvertes d'organes appendiculaires, et offrant d’autres caractères que ceux de tubercules des Corydalis, Cyclamen, Lecythis , et si l'on voulait rap- porter ces derniers aux tiges, on pourrait les appeler pseudo-rhizomes, tubercules pseudorhizomiens. 20 D. CLOS. — DU COLLET DANS LES PLANTES. 4° TUBERCULES HYPOMÉRITHALLIENS {Zubera hypomerithallia) où tubercules de la partie d’un rameau située au-dessous de la première feuille de celui-ci ; d’origine axillaire; ni radicelles, ni feuilles symétriquement disposées autour d'eux. Ex. : LME Orchis et Ophrys, venus de gemmation. 5° TUBERCULES MONOMÉRITHALLIENS OU d' un entre-nœud (Tubera monome- rithallia) : base non prolongée en souche; ni feuilles, ni radicelles placées avec ordre à leur pourtour. Ex. : Zamus communis, et proba- blement Dioscorea elephantipes. ' Ge TUBERCULES POLYMÉRITHALLIENS (7ubera polymerithallia), comprenant plusieurs entre-nœuds; et si l’on voulait préciser davantage, on pour- rait se servir des mots di, ri, tétra, mérithalliens, etc.; selon que le tubercule se composerait de deux, de trois, de quatre, etc., entre- nœuds , et l'on appellerait raméaires(T'ubera ramealia) ceux qui seraient formés paï un rameau tout entier. Ex. : Pomme de terre, Topinam- bour. On les reconnaît à la présence de feuilles ou écailles régulière- ment agencées, etau manque deradicelles; s'ils présentent des racines adventives, elles sont sans ordres. 7° TuBERCULES ADVENTIFS (Zubera adventitia) formés par des racines adventives, c’est-à-dire nées en tout autre point que sur la souche, et sans symétrie. Distingués par ces deux caractères et aussi par l'absence de feuilles , tantôt simples, Asphodèle rameux, Spiranthes, ŒEnanthe fistulosa ; tantôt multiples, et donnant aux racines adventives l’appa- rence moniliforme, Pelargonium triste. Ces deux modifications peu- vent se présenter dans une même espèce ; c’est peut-être le cas pour Ja Filipendule. 8° TUBERCULES LENTICELLAIRES (T'ubera lenticellaria) : petites éminences ovales ou globuleuses placées en des points variables de la souche ou des radicelles, ne portant que sur une partie du cylindre de celles-ci, nues à leur surface, et uniquement formées de tissu cellulaire. Ex. : Ornithopus perpusillus, Lupinus, Medicago, Trifolium, etc. On conçoit encore l'existence possible de TUBERCULES RADICELLAIRE (T'ubera radicellaria) , c'est-à-dire formés par le renflement d'une radi- celle, et caractérisés, comme les radicelles, par leur arrangement par- faitement symétrique sur la souche ; mais nous ne nous souvenons pas d'en avoir jamais observé un seul exemple. CONSPECTUS GENERIS NITRARIA, AUCTORIBUS Comite JAUBERT et Eduardo SPACH. Nivrarta, Linn., et Auctorum recentior. (Omnium Charact. emend. )} — Jaubert et Spach , ZI, Plant. Orient. , vol. LIT, pag. 139. Cazyx minutus, carnosus, persistens, inaccrescens, hemisphæ- rico-campanulatus, quinquefidus (interdum varians 4-v. 6-fidus), cum pedicello articulatus, umbilicatus ; tubus ima basi disco mediante ovario adnatus ; lobi subæquales, erecti, subincurvi, concavi, submembranaceo-marginati, æstivatione distantes, Dis- CUS € calycis fundo ortus, carnosus , crassiusculus , perigynus , fauce calycina subincrassatus in annulum irregulariter lobulatum petala staminaque excipientem. PeraLA lobis calycinis isomera et interposita, disco inserta (ideoque perigyna), decidua, albida, cuculliformia, ecarinata, reticulato-venulosa, in unguem brevem angustata , apice in rostellum brevissimum truncatum complica- tum protracta, æstivatione valvaria marginibus induplicatis, sub anthesi patentia v. deflexa. SramiNA 15, ternatim lobis calycinis anteposita ( v. interdum variatione 10 geminatim lobis calycinis anteposita , aut 11-14 : alia ternatim alia geminatim lobis caly- cinis anteposita), perigyna, libera, decidua, glaberrima, petalis subæquilonga v. paululo longiora, subinæqualia ( nempe 5 lobo- rum. calycinorum axi respondentia reliquis præfloratione saltem paululo longiora ), æstivatione recta biserialia et petalorum mar- ginibus amplexa. FILAMENTA carnosa, filiformi-subulata. ANTHERÆ supra medium affixæ, versatiles (æstivatione introrsæ), dithecæ , profunde cordato-subrotundæ , apice bilobæ ; thecis bivalvibus ; connectivo nullo. PisriLLum extus undique (exceptis stigmatum facie et papillis) sericeo-canescens, sub anthesi staminibus peta- lisque brevius. Ovarium ovoideum, trigonum, estipitatum , car- nosum, crassum, triloculare, ima basi calycis tubo adnatum , 29 JAUBERT ET E. SPACH. sursum in STYLUM Crassum Conico-columnarem trigonum accres- centem loculis subæquilongum angustatum. Dissepimenta car- nosa , in axim centralem confluentia, cum angulis ovarii alter- nantia , in fructu ex toto obliterata. OvuLa in quovis loculo solitaria, ad angali céntralis apicem funieulo elongato pendulo mediante affixa, e loculorum fundo quasi assurgentia , fere ‘atropa v. incomplete anatropa : chalaza nempe basilari, micro- : pyle-terminali, funiculo aut paulo suprà chalazam aut secus ovuli medium inserto ; hilus aæis respectu extrorsus ! SriGMarA 8, ter- minalia, marcescentia, subovata, Carnosa , crassiuscula, obsolete trigona (dorso convexa, facie subcarinata ), marginibus dense _papilloso-verrucosa , arcte conniventia (unde obiter visa stigma unicum crassum subcapitatum referunt). — Variatione speciebus _omnibus occurrit pistillum ovario tetragono quadriloculari, stig- matibus 4. — Frucrus ovato-v. conico-pyramidatus , coloratus, trigonus (interdum varians tetragonus), drupaceus, abortu unilo- cularis monospermus, stigmatibus emarcidis umbonatus, una cum calyce emarcido vix conspicuo deciduus. Epicarpium lævigatum (in vivo). Sarcocarpiuu pulposum. PyrENA conformis, ossea , crassa, varie anfractuosa, apice demum in dentes 6 (alterne lon- _giores et breviores) subulatos fissilis ; strato intimo crustaceo , _demum a parte ossea soluto. SEMEN loculo brevius, crassum , | conicum, obtusiusculum, obsolete trigonum, inadhærens, ob funi- culum demum obliteratum in loculo liberum , exalbuminosum ; | integumento chartaceo, lævigato, albido. CHALAZA magna , nigra, basilaris, suborbicularis. EMBRYoO semini conformis , rectus, 2-v. 8-cotyledoneus, antitropus, crassus, carnosus; radicula conico- _columnaris, obtusiuscula, supera , cotyledonibus brevior ; cotyle- dones inæquicrassæ, plano-convexæ, oblongæ, obtusissimæ, basi subangustatæ. Frutices salsi, plerumque spinosi, partibus herbaceis (saltem recentibus ) setulis brevibus simplicibus sericei v. hirtelli. Ramr RAMULIQUE $parsi v. Subfasciculati, angulosi (Saltem juniores ), divaricati, reclinati. FoLrA carnosa, crassa, plana, enervia et ave- nia (saltem in vivo, exsiccata autem haud raro obsolète 1 -nervia v. subreticulata ), integerrima v. solum apice crenata aut den- CONSPECTUS GENERIS NITRARIA. 23 tata, bistipulata, in petiolum brevem basi articulatum (ad phyllo- podium prominulum dilatatum truncatum persistens) angustata (quamobrem exsiccatione facillime delabentia ), alia sparsa (ad ramulos novellos) alia fasciculata (ramillulis abortivis tam axilla- ribus ad ramulos novellos quam lateralibus ad ramulos seniores; speciebus quibusdam etiam pleraque ramulorum novellorum ge- mina v. terna). STIPULÆ minutæ, ad phyllopodium utrinque mar- ginales, aut persistentes demumque induratæ, aut membranaceæ deciduæ. FLORES paniculati aut scorpioideo-cymosi, parvuli. PEDUNCULI ad ramulos novellos ( sæpissime simplices laterales , modo abbreviatos modo plus minusve elongatos) axillares termi- nalesque ( interdum ramulo hebetato pedunculus unicus termi- nalis), graciles, tri-v. sæpius pluri-flori, solitarni v. subfasciculati, basi articulati. PenrceLLr filiformes, sub calyce articulati, ad basin bracteola membranacea fugaci plerumque minima stipati. Secrio LL Folia cuneiformia v. spathulato-obovata | alia inregerrima v. retusa, alia apice 3-5-dentata crenatave ; primaria (ramulorum novel lo- rum) nunquam fasciculata. Stipulæ persistentes, demum induratæ. In- florescentiæ cujusve ramuli in paniculam subpyramidatam v. oblongam dispositæ , singulæ cymulam sistentes 3-11-floram irregulariter di- chotomo-v. trichotomo-paniculatam demum divaricatam laxissimam , floribus omnibus longe pedicellatis. Petala dorso hispidula. Ovula fere atropa : funiculo nempepaululo supra chalazaminserto. Stigmatum papillæ atroviolaceæ. Pyrenæ ab ima basi trigonæ, carinato-sexcostatæ (costis tribus prominentioribus angulis respondentibus), quavis facie infra me- dium costis anastomosantibus subreticulatim exsculptæ, supra medium sulcis profundis basi latis sursum sensim angustatis exaratæ. NITRARIA TRIDENTATA , Desfs.! For. atl., vol. I, p. 372. — Decaisne, Flor. Sin., p. 37. — Jaubert et Spach, Z!. Plant, Oriental., tab. 293. — NiTRARIA SENEGALENSIS, Lam., Z/{. Gen., tab. 403, n° 2 (male); Id., Dict., vol. IV, p. 493. — NiTRARIA TRIDENTATA et NITRARIA SENEGALENSIS, DC., Prodr., vol IL. — Folia alia integerrima v. retusa, alia apice 3-5-crenata v. tridentata ; juniora (simul ac ramuli novelli et inflores- centiæ) sericeo-incana, adulta subglabra glauca. Paniculæ demum laxissimæ , pedicellis filiformibus. Calycis lobi deltoidei acuti. Stigmata rotundata. — Crescit Ægypto ac Arabia, nec non Libya ac Seneg ambia. NITRARIA SERICEA, Nob., /{!. Plant. Orient., tab. 294. — Folia etiam adulta dense sericeo-incana (simul ac ramuli novelli et inflorescentiæ) , 2h JAUBERT ET FE. SPACH. alia integerrima v. retusa , alia apice 3-5-crenata. Paniculæ densiusculæ, pedicellis crassiusculis minus quam in specie præcedenteelongatis. Caly- cis lobi subovati, obtusi. Stigmata rotundata.—Crescit Ægypto. (Olivier et Bruguière! in Herb. Mus. Par.) Secrio IL. Folia integerrima v. retusa, oblongo-spathulata, etium pleraque ramulcrum novellorum geminav. terna. Stipulæ membranaceæ, deciduæ Inflorescentiæ cujusve ramuli subfastigiatæ ; singulæ cymam sistentes scorpioideam 2-4-furcatam , floribus sessilibus v. subsessilibus in spicas densiusculas dispositis. Petala qlabra. Ovula incomplete anatropa, hilo nempe juxta medium sito. Stigniatum papillæ lutescentes. Pyrenæ à basr ad-medium (v. paululo altius) subteretes et foveis circularibus excavatæ, a medio sursum trigoncæ et quavis facie sulcis 2 anqustis profundis costa denui separatis exaratæ, NirrariA OLiviERt, Nob., Z{1. Plant. Orient., p. 143, tab. 295.— Syria v. Mesopotamia legerunt (in Itinere ab Æalep ad Bagdad) Olivier et Bruguière!{Herb. Mus. Par). Eadem adest species in Aucheri collectione plantarum Orientalium, loco definitiore autem mr notato (Herb. Mus. Par., absque numero). NiTRARIA SCHOBERI, Linn., et auctorum recentiorum. — Plures procul dubio sub hoc nomine latent species. Nirraria Casria, Willd., et auctorum recentiorum. une haud satis nota, ) Specierum hujus sectionis characteres ulterius stabiliendi. Specimina stirpium sive in Imperio Ruthenico sive in Asia centraliori crescentium locupletiora nobis desunt. Species nobis plane ignota et forsan alieni generis est Vitfraria Billar- dieri, DC., Prodr., vol. 3, p. 456. MELASTOMACEARUM QUÆ IN MUSÆO PARISIENSI CONTINENTUR MONOGRAPHICÆ DESCRIPTIONIS ET SECUNDUM AFFINITATES DISTRIBUTIONIS TENTAMEN. (sequEnT IA.) Auctore CAROLO N'AUDIN, XVIT, COMOLIA. Comoura, Tricenrru et Anrarosremmaris spec. DC. Prod., I. — Benth. in Hook, Journ. of Bot., Il. —- Hosrmawnia Steudel., ined, — Ruexix species auctorum.. — Genus ab Endlicherio neglectum. Flos 4-merus. Calyx campanulatus 4-dentatus. Petala obovata. Stamina 8 inæqualia conformia ; antheris subulatis 1-porosis , connectivo infra loculos producto (longius in 4 majoribus), arcuato, antice ad insertionem filamenti bilobo vel biauriculato, postice interdum tuberculato et quasi calcarato (Tricentrum). Ovarium liberum 2-loculare. Stylus sæpe sigmoideus , stigmate punctiformi. Capsula 2-valvis. Semina plus minus perfecte cochleata. | Herbæ, sæpius tamen fruticuli aut suffruticuli austro-ame- ricam, habitu vario; floribus plerumque sohtariis, aæillaribus terminalibusve, purpureis aut roseis. Genus UÜrantheræ affine sed flore 4-mero et capsula 2-valvi facile dignoscendum. A. COMOLIA DENUDATA, — T'ricentrum ovalifohium DC., I. c., p. 123. C. fruticulosa ramosa microphylla oligantha, apice tantum foliosa, inferius denudata et excoriala ; ramis ramulisque ut plurimum 926 €. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM alternis ; foliis petiolatis late ovatis subrotundatisque apiculatis 5-nerviis villosis; floribus ad apices ramulorum axillaribus solitariis alternis. Planta inconspicua, ramis sæpius retortis nudis, circiter 3-4-decime- tralis. Folia 5-8 millim. longa et lata. Connectivum staminum majorum ad insertionem filamenti postice tuberculatum. — In Brasilia verisimili- ter meridionali ; Sellow. À 2. COMOLIA HIRTELLA +. C. fruticulosa ramosa tota pilis rufescentibus hirsuta; foliis pe- tiolatis obovatis acutis basi attenuatis vix conspicue serrula- tis 8-5-nerviis villosis; floribus axillaribus solitariis. Folia vix 1 centim. longa, 4-7 millim. lata. Staminum connectivum antice simpliciter bilobum nec postice tuberculatum. Planta priori affi- nis sed certe distincta. — In Guyana anglica ; Schomburgk. 3. ComMOLIA BERBERIDIFOLIA DC., {. c., p. 114. C. fruticulosa oligantha ut plurimum alterne ramosa ; foliis obo- vatis acutiusculis , basi in petiolum brevissimum attenuatis, supra medium ciliato-serrulatis , 8-nerviis, utrinque glabris, supra præsertim quasi vernicosis ; floribus axillaribus vel ad apices ramulorum brevium terminalibus solitariis. .. Folia circiter centimetralia vel adjecto petiolo paulo longiora. Sta- minum connectivum antice biauriculatum et postice subcalcaratum. — In Brasilia ; Bonpland ? k. Comorra VERONIGÆFOLIA Benth. L, c., p. 295. C. subherbacea tota pilis rufescentibus hirtella ; foliis pro genere _ majusculis petiolatis ovatis obovatisve acutiusculis serrula- tis 3-5-nerviis ; floribus axillaribus solitariis vel ad apices ramulorum brevium solitariis-ternis. Folia 1 4-3 centim. longa, 1-1 4 lata. Petala obovata obtusa inæqui- latera, 1 centim. circiter longa. Staminum connectivum postice non manifeste tuberculatum. — In Guyana anglica; Schomburgk. MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. : 97 5. Gomorra NUMMULARIOIDES. —_" Arthrostemma Nummula- rioides DC. L e., p. 137. —— Rheæwia Nummularioidés Bonpl., PE MAD. 25. C. fruticulosa alterne ramosa ; foliis petiolatis orbiculari-ova- is obtusissimis basi subcordatis tenuiter serrulatis 5-nerviis utrinque adpresse tomentellis ; floribus ad apices ramulorum brevissimorum terminalibus plerumque solitariis. Folia 1-2 centim. longa, 1-1 À lata. Petala obovata , æquilatera? Sta- minum connectivum postice non manifeste tuberculatum. — In repu- blica Venezuelensi; Bonpland. 6. Comocra PuRPUREA Miq., Linn., XVIII, p. 617. GC. suffruticosa ramosa (ex clar. Miquel ; nostra enim simplicis- _sima "est) ; : ramis decumbentibus tetragonis hirtis; foliis petio- latis late ovatis vel ovato-ellipticis, apice acutiusculis , basi subacutis , serratis ciliatisque 3-5-nerviis utrinque villosulis ; floribus plerumque axillaribus subterminalibusque solitariis breviter pedicellatis ; petalis lanceolatis acutis. Folia 1-1 4 centim. longa , 1 lata. Petala circiter 7-8 millim. longa, 3-9 lata. Staminum connectivum postice non tuberculatum. Ovarii locu- los non vidimus. — In uit Batavica ; Kappler. | PP 2er LYTHRARIOIDES. : Hostmannia Lean oides Steud., ined. G. suffruticosa erecta parum ramosa fere omnino glabra ; caule ramisque A-gonis ; foliis petiolatis lanceolato-obovatis acutis - basi cuneata. in petiolum attenuatis ciliato-serratis 3-5-ner- vis ; floribus ad apices ramulorum axillarium solitariis. Planta forsan semimetralis. Folia adjecto petiolo 2-9 1 centim. longa, _1 vel paulo amplius lata. Petala elliptico-ovata acuta, 1 centim. longa. Connectivum postice non manifeste tuberculatum. — In Guyana Bata- vica; Kappler. ; 8. COMOLIA LEPTOPHYLLA. —- Tricentrum leptophyllum DC., Lie, 423. C. subherbacea vel suffruticulosa parum ramosa decumbens ? 28 C. NAUDAN, — MELASTOMACEARUM foliis angustis Jinearibus vel lineari-oblongis glabris aut par- cissime setuloso-ciliatis integerrimis ; floribus ad ‘apices ra- mulorum axillarium solitariis. Planta 3-4-decimetralis? Folia 1 4- centim. longa, 1-2 millim. lata, subacerosa, in petiolum gracile attenuata. Petala centimetralia obovata apiculata. Antherarum connectivum postice ad insertionem filamenti tuberculatum. — In humidis prope ripas Orinoci in republica Vene- zuelensi ; Bonpland. Species addenda : 9. GC. micropxyLLa Benth../, c., p. 295. XVIIL NEPSERA , tom. XI, tab. XIV, fig. 1. Srenneræ spec, DC., Prod., IL, 4146. — Kuexx spec. Bonpl., Rhexiæ, 104. Flos {-merus (forsan etiam 5-merus). Calycis dentes lineares acuti tubum hemisphæricum longitudine superantes. Petala el- liptico-lanceolata acuta. Stamina 8 (fortassis etiam 10?), æqualia vel subæqualia ; antheris subulatis 1-porosis,. connectivo infra laculos longiuscule producto arcuato et ultra insertionem filamenti antice in calcaria duo recurva ascendentia antheris multo breviora porrecto (an etiam bilobo aut subnullo?). Ovarium globosum subliberum glabrum 3-loculare. Stylus filiformis, stigmate ee tiformi. Capsula 3-valvis. Semina cochleata. Suffrutexæ (an suffrutices ?) austro-americanus et antillanus, ra- mosus micranthus; foliis petiolatis ovatis acutis subcordatis ser- ratis T-nerviis; floribus in paniculam laxam basi trichotomam chspositis alaribus terminalibusque solitarits. A. NEPSERA AQUATICA. — Spennera aquatica DC, 4 c. — Rhexia aquatica Bonpl., !, ce, tab. 40. Suffrutex metralis, flore 4-mero, ramis tetragonis hirsutis. Folia 4-6 centim. longa, 1 1-9 lata. Petiolus centimetralis vel paulo brevior. Pe- tala 5-6 millim. longa. Paniculæ rami graciles, sæpe omnino filiformes, recti, divergentes. In insulis Antillanis Martinique, Guadeloupe, Porto- MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 29 Rico, Saint- Thomas, Sainte-Lucie, etc.), Plée, Lherminier, Bonpland ; in Brasilia, Martius, Salzmann; in Guyana, Martin. Planta a veris Spenneris habitu et omnibus characteribus omnino diversa. Species 5-meræ forsan addendæ : 2. 2? NEPSERA PENDULIFOLIA. — Spennera pendubhfolia DC., l, ce. — Rheæia penduhfolia Bonpl., Nav. et Malm., tab. 26. Planta habitum Nepseræ aquaticæ referens, sed flore 5-mero et stami- num fabrica discrepans, ‘si imperfectæ Bonplandianæ descriptioni fiden- dum est. 3. ? NEPSERA GLANDULOSA, — Spennera glandulosa DC. — l, ce. — Rhexia glandulosa” Bonpl., L. c., tab, 27. Planta 5-mera sed Nepseræ aquaticæ staminum fabricam præbens. XIX. DESMOSCELIS, tom. XI, tab. XIV, fig. 2. CazroçastrÆ spec. DC., Prod., III, 432. — Raexia Bonpl., Rhex, — _ Mecasrowa Aubl., Guyane, III, 132. Flos' 5-merus. Galycis dentes acuti tubumcampanulatum æquan- tes. Petala obovata subretusa, Stamina 10 valde inæqualia dis- simila ; antheris oblongis subulatis 1-porosis, 5 majorum connec- tivo infra loculos longe producto et antice in appendices duas fillformes fere loculorum longitudine ultra filamenti insertionem abeunte , 5 minorum breviusculo valde arcuato et simpliciter biauriculato. Ovarium ad medium usque adhærens apice villosum o-loculare. Stylus filiformis, stigmate punctiformi. Capsula 5-val- vis. Semina cochleata. Herba austro-americana basi suffrutescens 1-1-metrahs, tota vülloso-hirsuta; caule simplici aut ramoso obscure k-gono; folirs breviter petiolatis oblongo-ovatis acutis integerrimis, 5 rarius 7-ner- vis ; floribus ad apices ramulorum aæillarium brevium aggregatis sicque spicam foliosam confertifloram mentientibus, rarius pani- culam formantibus , purpureis aut albis. Genus Lasiandræ vicinum , sed propter antherarum fabricam 30 C. NAUDIN, — MELASTOMACEARUM ei non consociandum. Nomen a vocibus Aecuès et Exéks quæ connectivi appendices in crures elongatas indicant. 4. DESMOSCELIS VILLOSA. — Melastoma villosa Aubl., Z, c., tab. 168. — Rheæia villosissima Bonpl., L, c., tab. 31. — Che- togastra Hypericoides DC., L, c., et verisimiliter C. Lychnitoides et C. Stachyoides ejusdem auctoris. | Folia 3-6 centim. longa, 1-2 lata, petiolo 3-8-millimetrali. Petala cir- citer 1 centim. longa. Stylus fere inclusus aut dentes calycinos vix supe- rans. Species nonnihil polymorpha, variat caule simplici et ramoso, floribus majoribus et minoribus necnon inflorescentia, sed semper vil- losissima est. — In locis humidis imo et subpaludosis Brasiliæ et Guyanæ. In Brasilia repererunt Weddell et Salzmann, in Guyana Hostmann et Leprieur. | | Species forsan addendæ : 2, ? D. LycuniToines. — Chœtogastra Lychnitoides DC. 3. ? D. SrAcHYoIDEs. — Chætogastra Stachyoides DC., quæ, ut supra diximus, an à D. vullosa differant valde dubium est, XX. ERNESTIA , tom. XIE, tab. XIV, fig. 3. EnnesriA DC., Prod., IL, 421. — Cham., Linn., IX, 400. — Endlicher, Gen. plant.,n° 6199. — Raexia Bonpl., Rhex. Flos 4-merus. Calycis dentés subulati tubum campanulatum æquantes. Petala obovata obtusa. Stamina 8 inæqualia sed con- formia; antheris lineari-subulatis 4-porosis , connectivo infra loculos producto, basi postica in calcar breve conicum crassiuscu- lum producto, antica appendicibus duabus aristæformibus sursum erectis anthera ipsa brevioribus instructo. Ovarium liberum glo- bosum 4-loculare. Stylus filiformis, stigmate punctiformi. Gapsula subglobosa calyce persistente velata loculicide 4-valvis. Semina cochleata, Herba novo-granatensis inferne suffrutescens semimetrahs, trichotome divaricatimque ramosa, pilis glanduliferis hirtella ; ramis obscure L-gonis ; folus petiolatss cordato-ovatis acuminato- acutis serrato-ciliatis 5-nerviis pilosis ; paniculis terminalibus laæifloris ; floribus albis. | MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 91 4. ERNESTIA TENELLA DC., /. c. — Cham., Z. ce. — Rhezxia tenella Bonpl., tab. 80. Icon Bonplandiana plantæ faciem et habitum bene quidem fingit, quoad vero antherarum fabricam summopere infidelis est. Bonum est hic ipsissima Chamissois verba opinionemque de Bonplandii analysi et descriptione memorare : «celeberrimus auctor basalem deorsum produc- tam atque incrassatam connectivi partem pro ipsa anthera (ab insectis videlicet erosa) sumpsit, descripsit, adumbrari curavit. Alabastrum scalpello tentatum integras non denegasset illiantheras. » Sic etiam illus- trissimus Candolleus antheras triquetras esse iterum monuit, quamvis * si libuisset propria analysi uti, Bonplandianum errorem deprehendere et emendare facile habuerit. Planta primo obtutui Nepseram aquaticam mentitur. — In montosis umbrosisque Novæ Granatæ. Specimen nostrum a Bonplandio ipso , prope Javita ad flumen Orinocum lectum est. XXI DICHÆTANDRA , tom. XIE, tab. XIV, fig. 4. Flos 4-merus. Calycis dentes acuti tubo campanulato longio- res. Petala obovata. Stamina 8 alternatim inæqualia subdissi- milia ; antheris lineari-subulatis -porosis, connectivo infra lo- culos longe producto (quadruplo longius in staminibus majoribus quam in minoribus) arcuato et antice ultra filamenti insertioném in appendices duas filiformes subulatas abeunte, A-majorum ap- pendicibus divergentibus antheræ loculos longitudine subæquan- tibus, 4 minorum adscendentibus conniventibus quam antheræ loculi brevioribus. Ovarium liberum 4-loculare. Stylus filiformis, stigmate punctiformi. Capsula haud visa. Suffrutex novo-granatensis erectus ; caule obscure l-gono ferrugineo-hirsuto; folis petiolatis ovatis oblongove-ovatis tenui- ter serrulatis 5-7-nervits villosulis : panicula paniculisve termi- nahbus ; floribus violaceis aut purpureis. Dichætandræ genus Ernestiæ proximum est imo et habitu pa- rum discrepat. Maximum inter éas discrimen in antherarum con- nectivo versatur, quod in Dichætandra longe productum est, non autem postice calcaratum aut tuberculatum , dum in Ernes- tia infra loculos modice producitur et basi postice in tuberculum fere calcariforme porrigitur, unde fit ut anthera ipsa quodam- 32 C. NAURDIN. — MELASTOMACEARUM modo Dissochætarum antheras in mentem revocet. Nomen a vo- cibus die yairn et avio. 1. DicHæTANDRA GOUDOTH +. Folia 5-7 centim. longa, 2-3 lata, petiolo circiter centimetrali. Panicula subaphylla laxa dichotome ramosa. Petala videntur 1 centim. longa. — In montibus prope Chaparal ; Goudot. XXII APPENDICULARIA, tom. XIE, tab. XIV, fig. 5. APPENDICULARIA Seringe, mss. — DC., Prod., HI, 414. —- Genus ab Endlicherio neglectum. Flos 4-merus. Calycis oblongo-campanulati dentes tubo brevio- res. Petala obovata. Stamina alternatim inæqualia uniporosa ; connectivo infra loculos producto incurvo et ad insertionem fila- menti in setas duas anthera longiores antice porrectas et diva- ricatas mutato; { majorum. antheris linearibus arcuatis, con- nectivo gracili longe producto; 4 minorum antheris subrectis brevioribus et connectivo minus producto. Ovarium liberum 3-loculare. Stylus filiformis, stigmate punctiformi, Capsula 3-val- vis. Semina cochleata. Herba quyanensis annua erecta ramosa hirtella ; folus vix centimetrum longis petiolatis ovatis tenuissime serrulatis ; flori- bus ad apices ramorum aæillaribus solitariis secundis , interdum alaribus, albis. A. APPENDICULARTA THYMIFOLIA Ser, Mss. — DC. L. c. In Guyana gallica prope Cayenne ; Bonpland, Leprieur, Mélinon. XXII. PTEROGASTRA, tom. XIL tab. XV, fig. 8. Cuærocasrræ spec. DC., Prodr., III.—RuexiA Bonpl., Rhex. Flos 4-5-merus. Calycis dentes triangulari-aculi ciliati; tubus alis brevibus denti cuivis respondentibus et ciliato-serratis in- structus. Petala obovata rotundata ciliata. Stamina petalorum numero dupla alternatim inæqualia consimilia; antheris lineari- subulatis 1-porosis, loculis undulatis recurvis, connectivo infra MONOGRAPITICA DESCRIPTNO. 33 loculos producto, arcuato {unde anthera tota fit sigmoidea) et ad insertionem filamenti bituberculato. Ovarium ovoideum libe- rum , apice setis coronatum, 4-5-loculare. Stylus filiformis , stigmate punctiformi. Capsula 4-5-valvis, columella persistente apice setis ovarii coronata et placentas securiformes gerente, Se- mina cochleata. Herbæ austro-americanæ, dichotome ramosæ ; ramis tetragono- subalahs; floribus alaribus axillaribusque solitarus , purpureis ?. Nomen à #reoôv et yx67%9, quod tubum calycis pterophorum esse indicat. | 1. PTEROGASTRA DIVARIGATA. — Rhexia divaricata Bonpl. Rheœiées, t. 22. — Chœtogastra divaricata DC, L. e., p. 132. P. pentamera; ramis subtetrapteris divaricatis ; foliis oblongo- ovatis ellipticisve integris 3-5-nerviis ; capsula 5-valvi. Caulis volubilis, si clar. Bonplandio credendum sit, specimina autem incompleta Herb. Mus. Par. minime plantam volubilem exhibent. Folia breviter petiolata, 3-6 centim. longa, marginibus strigosa, cæterum setu- losa. Herba exsiccata lutescit. — Ad ripas Orinoci, prope Maypuré ; Bonpland, et prope Chaparal Novæ Granatæ , Goudot. D, PTEROGASTRA MINOR +. Tom. XII, tab. XV, fig. 8. P, tetramera erecta ; caule gracili dichotome sed non divarica- tim ramoso ; foliis oblongo-ovatis; capsula 4-valvi. Plantula circiter 4-1 4-decimetralis. Folia pauca breviter petiolata ciliolata puberula 3-nervia. Flores quam in præcedente specie minores. — Ad ripas Orinoci, prope Atures ; Bonpland. LA XXIV. WACAIRE'A. MacarreA DC., Prod., LIT, 409.— Cham., Linn., IX, 384. — Benth in Hook., Journ. of bot., 11, 291. — Endlich., Gen, plant., n° 6209. _ Flos 4-merus. Calycis dentes sæpius angusti lineari-subulati, rarius ovati tubum campanulatum æquantes persistentes. Petala obovata apice rotundata. Stamina alternatim parum inæqüalia conformia ; antheris lineari-subulatis rostellatis oblique uniporosis, e série. Bor. T. XII. (Janvier 1850.) 5 3 8h C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM connectivo infra loculos longiuscule producto arcuato et in inser- tione filamenti postice præsertim tumido vel gibbo; filamento fa- cie antica pilis glanduliferis sæpius ornato, rarius glabro. Ova rium liberum vel forsan costis 8 ad basim adhærens ovoideum apice villosulum A4-loculare rarius 3-loculare. Stylus filiformis, stigmate punctiformi. Capsula calyce vestita 4-valvis. Semina in- curva et ideo fere cochleata. frutices in parte tropica Americæ australis vigentes, ramosi submicranthi sœæpe villosissimi vel strigosi ; foliis petiolatis obovatis ovatisve; floribus paniculatis purpureis. Genus Lasiandræ affine, facile tamen distinguendum habitu peculiari sed potissimum flore 4-mero et dentibus calycinis per- sistentibus. A. MACAIREA ADENOSTEMON DC. L. €. M. tota villoso-hirsutissima rufescens vel ferruginea ; foliis ovatis obovatisve obtusis vel subobtusis integerrimis 5-nerviis; pani- culis magnis terminalibus ; capsulis 4-valvibus. Folia magnitudine sicut et forma variant, adsunt decimetralia et plus quam dimidio minora, 2-5 centim. lata, petiolo 1-—1 £-centimetrali. Variant pariter vestitu nunc sericeo-villoso nunc strigilloso. Petala obo- vato-elliptica, 8 millim. circiter longa. Stylus glaber. — In Brasilia me- ridionali frequens videtur , Claussen ; occurrit etiam in septentrionali, Martius, necnon in Bolivia, d’Orbigny. 2. MACAIREA RADULA. —Rhexæia radula Bonpl et Kunth. Rheæ., tab, 41, —Macairea radula DC. L. ce. M. præcedenti fere simillima et verisimiliter adjungenda; differt tamen foliis late ovato-ellipticis, pagina superiore strigoso- asperrimis, inferiore hirto-villosulis foveolatis et stylo pilis glanduliferis hirtello. In Brasilia loco haud designato ; Bonpland. 3. MACAIREA PACHYPHYLLA Benth., in Hook. J'ourn. of Bot., XI, 291. M. adenostemoni simillima sed setis rigidioribus tota hirta est. Quum MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 39 compertum fuerit quam variabiles sint vestitu Melastomaceæ haud ægre hæc varietas M. adenostemoni conjungetur. — In Guyana britannica ; Schomburgk. &. MACaAIREA PARVIFOLIA Benth., /. c., p. 292. M. ramis junioribus scabris , vetustioribus excoriatis ; foliis ellip- tico-obovatis, apice subrotundatis vel obtusissimis, basi subacu- tis, integerrimis 3-nerviis, pagina superiore bullato-strigosis asperrimis, inferiore foveolatis tomentellis; paniculis parvis terminalibus ; capsulis trivalvibus. Folia 3-5 centim. longa, 1-1 À lata, petiolo sæpius centimetrali. Petala circiter 8:10 millim. longa. FRE 3-loculare. Species distinetissima. — În Guyana britannica ad montem Roraima ; Schomburgk. 5, MACAIREA CALVESCENS +. M.ramis supremis hirto-ferrugineis, vetustioribus glabratis ;, foliis elliptico-lanceolatis utrinque subacutis tenuissime serrulatis 3-nerv'is, pagina superiore dense strigosis, inferiore hirto- | tomentosis ; paniculis mediocribus terminalibus ; capsulis 4-val- _ vibus ; staminum filamentis styloque glabris. Folia 4-7 centim. longa, 1 5—2 lata, petiolo uni-sesquicentimetrali. Petala circiter 6-8 millim. longa. Ovarium 4-lobum apice 4-dentatum. — In Guyana britannica ad montem Xoraima ; Schomburgk. 6. MACAIREA THYRSIFLORA, DC. , /, c, M. ramis supremis pube ferruginea adpressissima vestitis ; foliis majusculis ellipticis apiculatis integerrimis 8-nerviis, pagina superiore glaberrimis, inferiore adpresse rufescenti-tomentel- lis; paniculis terminalibus magnis floribundis; staminum fila- mentis et stylo pube glandulifera crebra ornatis; capsulis l-valvibus. Folia 10-14 centim. longa, 4-5 lata, petiolo 1—1!-centimetrali. Nervi laterales tenues subevanidi marginibus proximi, medius crassus et vali- dus, inde folia primointuitu ferme 1-nervia videntur. Calycis ferrugimei dentes late ovati nec angusti ut in prioribus speciebus. Ovarium 4-lobum 30 €. NAUDIN. —— MELASTOMACEARUM apice dentibus 4 glandulas citrinas gerentibus coronatum. Species distinctissima est et forsan differt à M. thyrsiflora Benth. — J]n Brasilia loco haud designato. | Species addendæ sed non omnino certæ . À: M. RürEsCENS DC., 1. ec. 8. M. MULTrINERVIA Benth., /. c. 9. M. riGipA Benth., /. c, XXV. HEPHESTIONI]A. Caærocasrræ spec. DC., Prod., III, 434. — Rarxia Bonpl., Rhex. Flos 5-merus. Calycis oblongo-campanulati dentes tubo sub- : breviores erecti persistentes. Petala ovata vel obovata. Sta- mina 10 æqualia subæqualiave ; antheris oblongis 1-porosis, connectivo infra loculos producto ; filamentis glabris. Ovarium basi nonnihil adhærens ovatum setis coronatum 5-loculare. Stylus sigmoideus , stigmate punctiformi. Capsula 5-valvis, Se- mina cochleata. Fruticuli antillan et caroliniani in jugis declivitatibusque montium ignivomorum crescentes, ramosi microphylli submacran- thi strigosi, floribus pulchre violaceis purpureisve insignes. Genus quoad habitum subnaturale quoad autem floris charac- terem subartificiale, hinc Lasiandræ illinc pluribus aliis generi- bus propinquum. Nomen à voce Hoëiorewc vulcanicus, qaæ locum natalem in Antillis indicat. A. HEPHESTIONIA STRIGOSA, — Rhexia ornata Humb. et Bonpl., Rheæ., tab. 26. — Chætogastra strigosa DC , L. c. H. ramis 4-gonis setoso-strigillosis; foliis breviter petiolatis ovatis à-nerviis, pagina superiore strigis robustioribus ad- pressis exasperatis, inferiore in nervis marginibusque reflexis mollius strigillosis; floribus ad apices caulis et ramorum in cymas corymbosas paucifloras congestis. Planta 2-4 decim. alta, a basi sæpius ramosa necnon aliquando for- MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 27 mam arbusculæ usurpans. Folia 8-10 millim. longa, 5-8 lata, petiolo 2-millimetrali. Flores pedicellati nec involucrati. Calyx strigilloso-seto- sus, dentibus oblongo-ovatis ciliatis. Petala late ovata obtusa setoso- ciliata, À centim. longa. Stamina æqualia, antheris oblongo-ovatis, con - nectivo loculis fere duplo breviore arcuato. — In insula Guadalupa ad cacumen montis ignivomi vulgo dicti La Soufrière et in Jugis vicinis, Lherminier, Beaupertuis, Perrottet; occurrit quoque in insula Martinica, Plée; et in Carolina Americæ septentrionalis, Noisette. Planta aspectu valde polymorpha ; variat foliis latioribus et angustioribus, strigosis et setosis necnon magnitudine. 2. HEPHESTIONIA CHAMÆCISTUS +. H. præcedenti nimis propinqua et forsan non distinguenda ; differt petalis-late et inæqualiter obovatis glanduloso-ciliatis staminibusque subinæqualibus , antheris subulato-oblongis, connectivo infra loculos non arcuato ad insertionem filamenti incrassato et loculis quadraplo breviore. In insula Martinica ad cacumen montis vulgo Montagne pelée, M": Ri- voire. XXVI. OREOCOSMUS, tab. XIV, fig. 6. Cuærocasrræ spec. DC., Prod., III. — Ruexia auct. Flos 5-merus. Calycis dentes tubo campanulato longiores aut saltem æquales lineares angusti, Petala obovata subacuta nec (ut in plerisque Lasiandris) retusa. Stamina alternatim inæqua- la ; antheris subulatis L-porosis, connectivo infra loculos plus minus producto et antice ad insertionem filamenti bitesticulato ; filamentis glabris. Ovarium basi adhærens 5-loculare. Stylus glaber , stigmate punctiformi. Capsula 5-valvis. Semina co- chleata. Suffrutices suffruticulive mexicani monticolæ ramosi; fols petiolatis ovalis aut lanceolatis ; floribus magnitudine mediocribus, purpureis. aut violaceis, rarius albis, bracteolatis non autem invo- lucratrs. Genus subartificiale Lasiandræ proximum et tamen sat diver- sum ut dignoscatur, Præcipui characteres in dentibus calycinis 38 C. NAUDBIN:- — MELASTOMACEARUM versantur necnon in patria si nullas Lasiandras Dr dictas 7 | | 4. dslanesite TORTUOSUS. — Ghétogustéà toréuosa DC., l. ©., p. 182. ©. fruticosus ramosissimus submicrophyllus ; ramis forsan de- cumbentibus nonnihil tortuosis ; foliis petiolatis lanceolatis A aCutis integerrimis 5 3-nerviis pagina utraque setulo- : floribus ad apices ramulorum in paniculas irregulares Pme solitariis vel subglomeratis albis. Folia circiter 1-1 + centimetrum longa, 4-8 millim. lata, petiolo 2-3-millimetrali. Calycis hirsuti dentes lineares tubum æquantes. Petala circitér sesquicentimetralia. Stamitia inæqualia, 5 majorum connectivo longiusculo canaliculato ad insertionem filamenti subbilobo.— In mon- tibus mexicanis prope urbem Tasco, ad altitudinem 2400 metrorum ; ex herb. Bonpland. 2. OREOCOSMUS MONTICOLA +. O. süffruticulosus erectus ; foliis ovatis subacuminatis integerri- mis aut conspicue serrulatis 5-nerviis utraque pagina vil- losulis ; floribus ad apices ramorum subcongestis paucis. Caulis (ex unico specimine) 2-3 decim. altus. Folia 2-3 centim. longa, À vel paulo amplius lata. Calycis dentes angustissimi lineari-subulati. Petala circiter 1 centim. longa, paulo minus lata. Ovarium ovoideurm.— In Andibus mexicanis prope Oaxaca ad altitudinem 2000—2700 metro: rum; Galeotti, Catal., n° 2931. 9. OREOCOSMUS GALEOTTIANUS +. O. caulibus erectis vel adscendentibus gracilibus 4-gonis; foliis ovato-acuminatis acutissimis tenuissime serrulatis subinteger- rimisve utraque pagina pilosulis 3-5-nerviis ; floribus ad apices ramulorum axillaribus terminalibusque paucis, non vére 1 paniculam dispositis. Planta præcedenti affinis sed magis herbacea et gracilior videtur, 3-b decim. alta. Folia 2-4 centim. longa, 1 vel paulo amplius lata, pe- tiolo 4—1-centimetrali. Calycis dentes in flore âperto reflexi, minusquam in O0. monticola subulati. Petala obovata, 1 centim;, circiter longa. Ova- D MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 29 rium lageniforme, apice angustato styli basim includente.— In Andibus mexicanis prope Oaxaca ad altitudinem 1300—2700 metrorum, Galeotti, Catal., n° 2935 ; necnon inter civitates Tumpico et Real del Monte, Ber- landier. — Variat foliis magis pubentibus et floribus triente majoribus. k. OrEocosmus NaAUDINIANUS. — Chœtogastra Naudiniana Decaisne , Revue horticole, 1847, p.86. O. frutescens erectus; caule ramisque teretibus sicut et folio- rum utraque pagina villosis ; foliis lanceolatis subacuminatis basi subacutis integerrimis vel tenuissime serrulatis 5-nerviis ; floribus numerosis in paniculas terminales foliosas digestis. Planta videtur metralis et forsan elatior. Folia 3-7 centim. longa in- terdumque majora, 1-14 rarius 2 lata, petiolo circiter centimetrali. Dentes calycini lineares tubo longiores. Petala staminaque ut in præce- dentibus. — In provincia Oaxaca reipublicæ mexicanæ prope oppidum Zacualtipan ; Ghiesbrecht, Catal., n° 38. In horto Parisiensi colitur. 5, OREOCOSMUS GHIESBRECHTI +. O. frutescens erectus ; caule ramisque obscure tetragonis hirtel- lis: foliis ovato-lanceolatis acuminatis tenuissime serrulatis villosulis, adjecto utroque nervulo submarginali, 5-nerviis; floribus majusculis ad apices ramorum in paniculas corymbi- formes digestis. Planta videtur metralis et forsan elatior. Folia 4-10 centim. longa, 1-2 lata, petiolo 1-2-centimetrali. Calycis denteslineares, tubo longiores. Petala obovata, 2 centim. circiter longa. Ovarium ovoideum, apice quasi truncatum. — In prov. Oaxaca ; Ghiesbrecht. (Mox sequetur.) ADDITIONS À LA | ; FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD. Par #} A. WEDDELL, INTRODUCTION. En commencant le travail dont je publie aujourd'hui les pre- mières pages, je m'étais proposé de le limiter à l’étude des végé- taux que j'ai eu occasion d'observer durant mon séjour dans l'Amérique méridionale ; mais l’obligation où je me suis trouvé de comparer mes espèces avec celles que d’autres voyageurs ont recueillies dans la même région m’ayant souvent mis à même de remarquer dans leurs herbiers des objets inédits, il m’a semblé qu’il y aurait de l'avantage à les signaler. Je l’ai fait chaque fois qu'ils se sont présentés, en indiquant la source où 1ls ont, été puisés. | | | Les collections que j'ai rapportées du nouveau monde, où j'étais envoyé par le Muséum d'histoire naturelle de Paris, ont été réunies pendant les années 1843, 45, 46, A7 et 48; elles sont en partie le résultat de mes propres explorations, et en par- tie de celles que j'ai faites en commun avec M. de Castelnau. La relation historique de ces voyages est sous presse, et paraîtra bientôt devant le public; mais comme la botanique n’y sera qu’un point accessoire, que d’ailleurs les détails dans lesquels l'auteur pourra entrer à ce sujet se trouveront noyés dans les autres matières, je ne crois pas hors de propos de parcourir, sous ce point-de vue, avec mes lecteurs, l’itinéraire suivi pen- dant cette longue série d’excursions ; on aura peut-être ainsi une idée plus exacte de la physionomie générale des régions qui ont fourni beaucoup des plantes que je dois décrire. Ce fut vers le commencement de l’année 1843 que M. F. de MH, A. WEDDELL, — ADDITIONS, ETC, hA Castelnau recut du gouvernement français la mission qu'il est parvenu à conduire à si bonne fin, et dont le but était d'explorer plusieurs points peu connus de l’intérieur du continent de l’Amé- rique du sud. L'expédition , dont je faisais partie comme médecin et bota- niste (1), mit à la voile, de Brest, sur le navire de guerre le Dupetit-T houars, le 80 avril 1843, et débarqua à Rio de Janeiro, le 147 juin, après avoir touché à Santa-Cruz de Térénifle , et relâché, quelques jours, à Gorée, sur la côte du Sénégal. Les environs de la capitale de l’empire brésilien ont été si sou- vent visités, tant de voyageurs se sont extasiés sur la mer- veilleuse beauté de son paysage, qu’il.serait presque superflu d’y revenir ; rien de ce que l'on a rapporté à ce sujet n'est au-dessus de la réalité. Je pourrais difficilement peindre la sensation que j’éprouvai, lorsque je pénétrai, pour la première fois, dans les forêts qui dominent Rio, et qui couvrent toute la zone littorale du Brésil ; 1l n’est pas de botaniste qui ne me devine. Mais ce n'étaient pas les proportions des plantes qui fascinaient ma vue; c'était leur agence- ment. Sous ce climat fécond, l’atmosphère semble renfermer à elle seule tous les éléments nécessaires au développement de l'être végétal; le rocher le plus inaccessible, chaque tronc, chaque branche d’arbre, deviennent le point d’appui d’unevégétation neuve plus vigoureuse peut-être que celle que le sol nourrit. Des Brome- liacées et des Orchidées sans nombre, des Cactées, des Aroïdées, des Peperomia, des Begonia, des Gesnériacées, des Fougères, se pressent , comme à l’envi, sur la surface trop étroite du corps dont 1ls ont cherché le soutien , et qu’ils enveloppent bientôt dans un admirable manteau de verdure. On pourrait presque dire que les grands Épiphytes prennent, sous le ciel humide (2) des tro- (4) Les autres membres étaient MM. Eugène d'Osery, ingénieur des mines, et M. Émile Deville. (2) A Rio l'atmosphère est constamment dans un état de saturation presque complet ; l'hygromètre à cheveux se tenant presque toujours entre 80 et 85 de- grés. La plus basse température observée pendant notre séjour dans cette partie du Brésil a été de + 17°, et la plus élevée, à l'ombre, de + 24° du thermomètre 12 H. A. WEDDELL. — ADDITIONS piques, la gone» des Mousses et des Lichens de notre zone tem- pérée. LEE Les Lianes, ces végétaux si Hbc parfois si gracieux, qui ajoutent tant au caractère de la végétation des pays équatoriaux, se montrent, près de Rio, sous leurs formes les plus variées ; le nombre en est quelquefois si considérable , que le passage à tra- vers les bois en devient presque impossible. Leurs tiges sont en général tout à fait nues, et ne peuvent mieux se comparer qu’à des cordages suspendus des arbres auxquels elles se sont ap- puyées ; souvent elles se réunissent en faisceau pour se supporter mutuellement, ets s’entrelacant de mille manières, s’élancent jusqu'aux cimes les plus élevées pour développer leurs rameaux florifères ; fréquemment aussi les voit-on étouffer , dans leur étreinte dangereuse, l’arbre qui leur a prêté son appui. On à pensé que les forêts de Rio finiraient un jour par perdre ce type primitif, que beaucoup d’entre elles conservent encore; malgré les attaques nombreuses que la civilisation dirige contre elles. Cela n’est que trop à craindre; les incendies s'y multi- plient, et, dans quelques années, le Manioc , le Bananier et le Maïs auront sans doute remplacé, sur la plupart de, ces belles montagnes, les Cecropia , les Lecythis et les Fougères arbo= rescentes,. Tous les points que j'ai eu occasion d’explorer autour de Rio. m'ont offert un haut degré d’intérêt; mais aucun ne m'en a présenté davantage que l’inépuisable Mont-Corcovado auquel tout botaniste qui arrive en ce pays fait presque nécessairement sa première visite. Je ne pense jàmais aux herborisations que j'ai faites sur cette riche montagne, sans me rappeler en même temps centigrade. La température moyenne de l’année, déterminée par le procédé de M. Boussingault , s'est montrée être 23°,5 ; la température movenne de la nuit n'était guère que de ! degré au-dessous de celle du jour. On serait tenté, en lisant ces chiffres, de regarder le climat de Rio comme assez agréable; mais outre qu’au soleil la chaleur est infiniment plus élevée que les nombres ci-dessus ne l’indiquent, l'immobilité parfaite de l'atmosphère pen- dant la plus grande partie de la journée rend souvent le plus léger exercice = nible. A LA FLORE DE. L'AMÉRIQUE :DU“SUD. A3 la douce hospitalité que j'ai recue du docteur Tldefonso Gomez, dont tant de naturalistes ont loué-le généreux désintéressement, C’est à l’obligeance de cet ami que je dois la connaissance de la plupart des localités que j'ai successivement étudiées durant notre séjour dans la capitale du Brésil ; parmi celles-ci, je citerai enparticulier la chaîne de Tijuca dont les pics sont les plus élevés de tous ceux des environs, le Monut-Babylone, et les Restingas de Copa-Cabana, de San-Bento, de Marica et de Taipü. Les Restingas ont une végétation toute particulière, _et..qui mérite d’être notée ; ce sont. des. plaines à peine élevées au-dessus du niveau de la mer, et comprises entre elle et le piéd, des ; montagnes qui viennent s’y abaisser ; le sol en est très sablonneux, ou quelquefois d'apparence tourbeuse, et parait être une partie de la plage que la mer, en se retirant, a laissée à découvert. Les ruisseaux qui descendent de l’intérieur y for- ment.souvent des petits lacs ou des marais. Aucun arbre ne sy rencontre ; mais de grandes Cactées s’en élèvent de toutes parts, ou se traînent sur les rochers, ou dans le sable brülant, au milieu de.buissons d'Æugenia, de Feliciana, d'Andromeda, de Gaylus- sacia; de. Sophora, d'Icica, de Cassia, etc.; qui y forment des bosquets ou de petits taillis, J "y cueillis, pour la première fois, au Brésil, plusieurs espèces d’Æriocaulon qui croissaient dans les sables tourbeux , au milieu d’un délicat tapis d’Utriculaires, Plu- sieurs Palmiers acaules du genre Diplothemium ajoutent encore auçaractère spécial de la végétation des Restingas. L'approche de la saison des chaleurs, si intolérable sur toute la côte du Brésil et plus que partout peut-être à Rio, nous déter- mina à penser au départ. Vers le milieu d'octobre, nous nous embarquions sur une felouque, et un vent favorable nous porta en-quelques heures vers le. fond de la baie, au village appelé Porto-d’Estrella, situé sur le Rio Inhomirim, à trois lieues en- viron de la Serra d’Estrella, ou des monts Orgues {Serra dos Orgâos) , que nous devions passer pour gagner la province de Minas-Geraës. Ces montagnes recèlent peut-être plus de trésors botaniques qu'aucun autre point du Brésil; et, quelqu'un assez grand nombre de naturalistes les aient visitées, ilse passera bien. Ll H, A. WEDDELL, — ADDITIONS du temps avant qu'on ait épuisé leurs richesses, Les plus hauts pics s'élèvent à environ 2,500 mètres au-dessus du niveau de la mer, c’est-à-dire à plus du double de la hauteur des. plus hauts points des environs de Rio ; ils sont couverts jusqu’à leur sommet d’épaisses forêts, et la nature y a déployé un luxe plus imposant encore que sur les flancs du Corcovado. Des milliers de cours d’eau sillonnent la chaîne , et augmentent la perpétuelle humi- dité de ses ravins; les uns coulent avec un murmure imper- ceptible entre des berges tapissées de Lycopodes , d’Hyméno- phyllées et de Dorstenias; d’autres, que chaque orage convertit en torrents, bondissent avec fracas dans leur lit de granite, et entraînent tout dans leur cours impétueux. Près de Sambambaia , ou Bello-Monte, à une hauteur de 800 mètres environ, nous avons côtoyé une petite rivière , bordée par le gigantesque Guadua ou Bambusa Tagoara, qui s'élevait à plus de 20 mètres de hauteur , pour former en se recourbant un berceau naturel. Les Fougères en arbre atteignent ici des dimensions bien plus considérables qu'aux environs de Rio. On sait le charme presque magique que ces belles plantes donnent à la nature tropicale ; leur tronc anfractueux est, en général, tout hérissé d’autres espèces de la même famille , ou donne attache à diverses espèces de Billbergia où d’_Æchmea , à des Caladium, et d’autres plantes épiphytes. Les Begonias sont en nombre si considérablé qu’ils forment un des traits caracté- ristiques de la végétation ; l’un d’eux grimpe au sommet des plus grands arbres, en rampant sur leurs troncs, et tépas au loin le parfum de ses grandes fleurs roses. Pendant les vingt jours que nous avons passés dans divers points des monts Orgues, j'ai réuni un assez grand nombre de plantes intéressantes ; mais j’eus le regret de perdre presque tout le fruit de mes peines, faute de moyens suffisants de transport. Les mules que nous attendions de la ville n'étaient pas encore arrivées ; je me vis obligé de confier une partie de mes paquets à un muletier étranger, et je ne les revis jamais. Cette perte me fut d'autant plus sensible, que plusieurs des points où j'avais herborisé n’avaient été encore bien explorés par aucun botaniste européen. __ A LA FIORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD. 15 Un séjour prolongé au milieu des forêts vierges de la province de Rio m'avait insensiblement accoutumé à la vue de leurs mer- veilles. Quand je quittai la Serra-d’Estrella avec ses beaux Pal- miers et ses arbres tout festonnés de Bugainvillea et de Bigno- nias; quand je vis, en me retrouvant dans les plaines, l'horizon borné de toutes parts par de grands remparts de troncs et de feuillage sombre , j'éprouvai presque de la tristesse, et j'aspirai avec délices au moment où je mettrais le pied dans les . Campos de l’intérieur, que les habitants de Rio nous dépeignaient comme une terre promise, Nous allions y arriver. Au commen- cement de novembre, nous passions la petite ville de Parahyba, et, quelques jours après, nous traversämes le Rio Parahybuna, qui forme la limite méridionale de la province des Mines. De ce point, le sol s'élève, sur plusieurs gradins, jusqu’au grand pla- teau central du Brésil. La Serra da Mantiqueira forme le premier de ces échelons ; la hauteur moyenne de son plateau au-dessus du niveau de la mer est de 1,000 mètres environ. Là commencent les Campos ou, littéralement, les champs ; mais ils ne sont sou- vent tels que par opposition aux forêts. Je trouvai leur aspect assez différent de celui que je me serais figuré, si je n’avais eu connaissance de la description qu’en a donnée M. Aug. de Saint- Hilaire. Le sol en est rarement uni, et, plus rarement encore, recouvert d’une végétation purement herbacée. Généralement, au contraire , leur surface est semée de petits arbustes : de Mal- pighiacées , de Mélastomées, de Myrtacées , de Kielmeyera, de Mimosées , de Bauhinia, de Solanum, de Diplusodon, d’Anona, de F’ellozia, etc. ; auxquels s'ajoutent, à mesure que l’on s’avance dans l'intérieur, un grand nombre d’espèces plus élevées, qui ont plus ou moins la taille et la physionomie des arbres de nos ver-. sers; tels sont surtout quelques Bignoniacées , des Dilleniacées , des Bombacées , diverses Papilionacées , un Hymenœa , le Sal- vertiä Convallari-odora et beaucoup d’autres Vochysiacées , l’Anacardium occidentale , le Caryocar brasiliensis , le Simaruba versicolor , le Strychnos Pseudoquina, le Magonia glabrata , etc. La plupart de ces arbres perdent complétement leurs feuilles pendant la saison de la sécheresse ; lorsqu'ils sont plus nombreux h6° H. A, WEDDELL, —- ADDITIONS . et plus rapprochés, ils forment des taillis plus ou moins épais ou de véritables bois , auxquels les Brésiliens donnent des noms particuliers , et sur lesquels je reviendrai plus tard. | La végétation herbacée des Campos est trop variée pour qu'il soit facile en quelques mots de la bien caractériser. Des Grami- nées cespiteuses, en touffes plus ou moins espacées , enconsti-. tüent le fond ; parmi elles croissent à profusion des Composées ; des Rubiacées, des Malvacées , quelques Papilionacées , des Hyptis, des Cuphea, des Polygala, des Lippia ; puis, cätet là, les représentants d’une infinité d’autres familles naturelles + tels que les Lysianthus, les Callopisma , les Evolvulus , les superbes Gomphrena, et, par-dessus tout, les élégants Æriocaulon qui ,» avec diverses espèces de Xyris et de Sauvagesia, fourmillent dans tous les lieux humides et marécageux de la région. - Cependant il ne faut pas croire qu’en pénétrant dans les Cam- pos le voyageur prenne complétement congé de la végétation des forêts ; car il est difficile d’y marcher pendant une demi-jour: née sans rencontrer au moins deux ou trois grands bosquets: (Capôes), jetés comme des oasis au milieu de la nappe ondulée et comparativement stérile des Campos , et dont la voüle épaisse: est destinée par la nature à soustraire à l’ardeur du :soleil la source de quelqu'un des nombreux cours d’eau qui. sillonnent si abondamment la surface du Brésil. Le voyageur pénètre-avec joie sous ces frais ombrages , et le botaniste regrette moins, en les traversant, les Mattos virgens qu’il a laissés en arrière. Le majestueux Pin du Brésil (4raucaria brasiliensis), que: nous voyions apparaître si fréquemment sur les lisières de la grande. forêt, et qui y constituait quelquefois presqu'’à lui .seul ‘toute la végétation , forme aussi un des Ercipux ornements den Capôes. + Le 14 novembre , nous entrâmes dia rss da pre, mière ville que nous voyions dans la province de Minas-Geraës. Le climat nous en parut presque tempéré (1), tant les chaleurs (1) La température moyenne de Barbacene n’est cependant inférieure que de quelques degrés à celle de Rio, mais le thérmômètre y oscille bien Reset et l'air qui y circule sans cesse rend son climat très agréable. ; A LA FLORE DE L’AMÉRIQUE DU SUD. L7 de: Rio avaient laissé des traces dans nos souvenirs. De mon côté, en me retrouvant, dans ses environs, au milieu de petits marais couverts de tapis de Drosera, il me semblait presque mewoir transporté dans quelques unes de nos tourbières d’'Eu- rope. Le chemin qui mène de Barbacena à Ouro-Preto, capitale de la province, suit assez exactement la ligne du partage des eaux du Rio San-Francisco et du Rio de la Plata ; un peu au delà de la petite ville de Quéluz , il monte sur l’étage supérieur du grand plateau brésilien par la Serra d’Ouro-Branco, où se trouvent les mines de Topaze de Capäo. Peu de localités offrent au botaniste, ou même au simple voyageur, plus d'intérêt que. celle-ci. Les Fellozia , vrais Lis arborescents , s’y élèvent souvent à une hauteur de plus de à mètres, et forment parfois d’épais taillis; leurs grandes fleurs bleues assises au milieu d’élégantes rosettes terminales, les ombelles neigeuses des ÆEriocaulon , les brillantes panicules des Microlicia , les festons d’or et de pourpre des Banisteria et des Echites, font de cette belle nature un spectacle enchanteur. Que n’aurais-je donné pour pouvoir allonger les quelques heures que je passai à la contempler! - La ville d'Ouro-Preto; qui mérita jadis le nom de Nillaehita. est aussi pauvre aujourd'hui qu'elle était riche, autrefois, Sa population même a diminué des deux tiers depuis lors, puisqu'elle n’est guère maintenant que de 12,000 âmes. Nous y rencon- trämes M. Claussen, généralement connu , au Brésil, sous le nom de Dinamarquez (Danois). Occupé depuis vingt années à exploiter les productions naturelles de cette partie du Brésil, il croyait être encore loin de les avoir épuisées. Nous avons profité de son expérience pour faire dans les environs plusieurs prome- nades pleines d'intérêt ; entre autres, à Cachoeira do Campo, petit village situé à 4 lieues de la ville ; à la fameuse montagne d’Itaco- lumi qui a donné son nom à la roche qui constitue la masse de la formation géologique de cetteprovince ; au Jardin botanique, etc. Le directeur de ce dernier établissement nous montra un petit Cyprés, un Châtaignier et un Mürier, qui sont regardés à Ouro- Preto comme des objets de haute curiosité, C’est au Jardin bota- h8 M. A. NWEDDELL. — ADDITIONS nique que se cultive presque tout le. Thé qui se consomme dans la province. Le premier jour de l’année 1844 nous surprit au milieu de quelques unes des excursions les plus intéressantes’ que nous ayons faites dans cette partie du Brésil : celles qui ont eu pour but les mines d’or de Catabranca de Morro-Velho et de Gongo- Soco, exploitées par des compagnies anglaises. Nous n’eûmes qu'à nous louer de l'hospitalité que nous recûmes des directeurs de ces belles entreprises. Le pic d’Itabira, qui s'élève , près de Catabranca , à une hauteur d'environ 1,600 mètres, et qui est formé de roches de fer presque pur , fut aussi l’objet d’une visite particulière. Je recueillis sur son faîte plusieurs végétaux particu- liers. Au moment où nous nous y trouvions, tous les plateaux d’alentour disparaissaient sous une immense nappe rose de fleurs de Microhicia. M. À. de Saint-Hilaire a fait connaître un genre de plantes qui est, pour ainsi dire, propre à ces montagnes ferru- gineuses des parties élevées du Brésil; c’est celui qui porte aujourd’hui le nom de Remijia. L'écorce des arbustes qui le composent est usitée, comme succédané du Quinquina da Pérou, sous le nom de Quina da Serra, | Nous avions quitté Ouro-Preto sans regret; ses montagnes grises, son sol déchiré et tout reluisant de Mica, ses souvenirs d’or, sont sans doute d’un grand intérêt pour le minéralogiste, mais le botaniste et le zoologiste s'y sentent presque dépaysés. De Sabara, jolie ville de 5,000 habitants, à 10 lieues de la capitale , où nous avions notre quartier-général , lors des visites dont je parlai plus haut , notre intention était de nous rendre à Goyaz, capitale de la province du même nom, par Paracatu, ce qui est le chemin le plus court ; maïs l’imminence des grandes pluies dont l'effet est de rendre beaucoup de rivières impassables nous obligea d'aborder le Rio San-Francisco dans un point plus élevé de son cours. | La direction que nous avions suivie depuis Rio était pres- que nord; mais à partir de Sabara, la route que nous parcou- rûmes commenca à se diriger vers le cœur du continent: Les bois- taillis, qui se montrent déjà très abondants autour de Sabara, A LA FLORE:DE L'AMÉRIQUE DU SUD. n9 s’épaississent de plus en plus à mesure que l’on s'enfonce davan - tage vers l’intérieur ; et le niveau du plateau, qui, à Ouro- Preto , est élevé de plus de 1,200 mètres, s’abaisse bientôt de moitié. Au delà de Pitangui et de la charmante rivière de Para que bordent d’admirables forêts, le Campo apparaît encore un instant, pour faire place, un peu plus loi, aux bois qui encadrent le Rio San- Francisco. À celles-ci succèdent les fertiles pâturages de As-Dores , limités par la petite Serra da Saudade, ramification de la Serra da Canastra ; puis se voient de nouvelles forêts, et ainsi de suite. À notre entrée dans les Gampos Geraes, les Palmiers , qui atti- raient si fréquemment notre attention dans les forêts de la province Rio de Janeiro, semblaient avoir disparu presque complétement, étant remplacés par l’AÆraucaria brasiiensis. Le Cocos oleracea se montrait seul, pour ainsi dire, cà et là, autour des lieux habités. Mais à Sabara , où déjà l'Araucaria avait disparu, nous revimes en abondance l’Acrocomia sclerocarpa, dont on mange le bourgeon terminal comme celui du Chou palmiste ordinaire. Plus loin , près de Pitangui, nous revimes le bel Ætlalea compta ou Indaii, et aux environs de Patrocinho , nous apercûmes pour la première fois le Buriti (Mauritia vimfera) aux feuilles en éven- tail, le plus grand et le plus magnifique Palmier du Brésil. Enfin les Campos eux-mêmes commencèrent à se peupler de quelques espèces de cette même famille ; mais ce n'étaient plus ces arbres à taille élancée et majestueuse que l'imagination croit entrevoir, lorsqu'on prononce le nom des « princes » de la végé- tation : c’étaient de petites créations naines qu’un observateur désintéressé aurait presque confondu avec l’herbe des prés; quel- ques unes seules s’élevaient à 2 ou à mètres du sol, et formaient. dans certaines localités, de petits taillis : tels sont le Cocos flexœuosa et le Cocos campestris. Le C. capitata, ou Cabecudo, est surtout fréquent dans l’ouest de la province des Mines, mais il n’y forme jamais de bouquets; son tronc a tout au plus un mètre de hauteur , et porte à son sommet un renflement formé par la base persistante des feuilles ; celles-ci se recourbent d’une manière fort élégante. Les espèces acaules 3° série. Bor. T. XIIL. (Janvier 4850.) , 4 sû H, A. WEDDELE. — ADDITIONS appartiennent particulièrement aux genres Diplothemium, À stro- caryum, Atialea et Cocos. Le 9 février, nous entrâmes à Patrocinho , petit village situé à mi-chemin entre Sabara et Goyaz. Nous y restämes cinq jours pour emballer les collections que nous envoyions en Europe. Le 23 mars, nous traversâmes le Rio Paranahyba, qui forme la limite entre la province de Minas-Geraes et celle de Goyaz. Cette rivière n’est guère éloignée de Patrocinho que d’une quinzaine de lieues en ligne droite ; mais nous fimes pour y arriver un grand détour, afin de visiter le village ou 4/dea(A) de Santa- Anna, oùse trouvait jadis établie une colonie indienne. Près de là coule lé Rio das Velhas , affluent principal du Rio Paranahyba. Aucune des forêts que j'ai vues ; sans excepter même celles des monts Orgues, n’a un aspect aussi féérique que celle qui est tra- versée par cette rivière ; elle doit en grande partie sa physionomie à la présence de l’Attalea compta dont je parlais tout à l'heure. Villa de Catalâo. le premier village goyanais qui se présente sur cette route, est situé à 6 lieues au delà du Rio Paranahyba ; nous y séjournâmes dix jours. Les pluies qui étaient venues, dès les premiers jours de ce mois, remplacer le soleil de janvier etde février, firent, du reste , de notre voyage à Goyaz une sorte de retraite. Jusqu'à Bomfim, qui est à mi-chemin, la configuration du pays a beaucoup de rapports avec celle de quelques parties de Minas : ce sont des Campos ondulés, coupés de distance en distance par des Capôes. De Bomfim jusqu’à là capitale, le sol se boise davantage, et , au.delà de la Jolie petite ville de Meia- ponte que nous ne fimes que traverser, la route s’enfonce dans une sombre forêt dont on nous parlait depuis longtemps sous le nom de Matto-Grosso (grande forêt. Mais ce ne fut plus une route dès lors sur laquelle nous eûmes à cheminer ; ce fut une longue fondrière dont nos animaux pesamment chargés ne se déga- geaient qu'avec peine, et où ils manquèrent plus d'une fois de rester engloutis. Au passage d’un ruisseau débordé , j'eus la dou- leur de voir mes caisses submergées et mes dernières récoltes (4) C'est ainsi qu'on appelle au Brésil tous les villages indiens. A LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD. o1 sérieusement endommagées. L’humidité de l’atmosphère était du reste telle, que, la chaleur aidant, un magnifique régime de Palmier que j'avais cueilli sur les bords du Rio das Velhas fut, en quelques jours, complétement converti en terreau. Le lendemain de notre entrée à Goyaz, qui est à S40'kilomètres de Rio, nous vimes pour la première fois , depuis notre arrivée au Brésil, quelques Indiens. La plus jolie excursion que j'aie faite aux environs de cette ville , qui est délicieusement située sur un petit torrent, le Rio _ Vermelho, dans un bassin entouré de montagnes, fut à la Serra Dourada, visitée jadis par M. A. Saint-Hilaire qui en fit le terme extrême de son voyage. J’y remarquai, parmi des rochers d’Ita- columite, et en compagnie de plusieurs espèces de Vellozias que je n’avais pas encore vues , la curieuse Mélastomée qui porte au Brésil le nom de Pao-Papel, arbre à papier, et que le savant voya- geur que J'ai cité a décrit sous celui de Lasiandra papyrifera. Le Quina do Campo (Strychnos pseudo-china) abonde dans les Cam- pos qui s'étendent au delà de la petite chaîne, de même qu’une espèce dé Salsepareille qui forme des buissons arrondis, le Man- gabeira (Hancornia speciosa) dont le fruit savoureux sert à con- fectionner une délicieuse confiture , et le Pao-Violete (bois violet) dont je n’ai pu me procurer les fleurs, mais qui m’a paru être une espèce de Jacaranda. Les bosquets de forêt vierge de ce district sont remarquables par le nombre et la variété de leurs lianes. Les longues racines aériennes de l’Imbé ( Philodendron Imbe Schott) dont on se sert comme de cordes, et qui sont presque imputrescibles, même sous l’eau, pendent de toutes les bran- ches : et presque chaque tronc est la proie d’un de ces Figuiers parasites appelés généralement Gamelleiras , dont ies racines embrassent, en s’anastomosant , le corps (1\ sur lequel elles se (1) Ce n’est pas seulemerit sur les arbres vivants que se rencontrent les Gamelleiras ; rien n’est plus fréquent au Brésil que de les voir croître sur les po- teaux qui entourent les parcs des bestiaux, que leur feuillage protége de l'ar- deur du soleil; mais, dans ce dernier cas, le Gamelleira puise au moins une partie de sa subsistance dans le sol, auquel il envoie quelques racines , et où 1l a sans doute pris son premier développement 5% H. A. WEDDELE. —— ADDITIONS sont développées , et finissent par l’envelopper dans une gaîne épaisse. Jusqu'à Goyaz, notre exploration avait eu lieu dans des pays déjà plus ou moins visités par des voyageurs européens, puisque Langsdorff, Natterer, Gardner, MM. A. Saint-Hilaire, Spix et Martius , Pohl, Claussen et plusieurs autres, étaient déjà passés par les mêmes lieux. Mais, à partir de ce point, nous allions entrer dans une voie nouvelle, et pénétrer dans une région que les natu- ralistes avaient à peine entrevue. Suspendant momentanément la traversée du continent de l’est à l’ouest, nous allions nous diriger directement vers le nord jusqu’aux confins de la province du Para, en nous confiant aux eaux de l’Araguay. Ce fleuve , un des plus majestueux de l’empire brésilien, va se jeter, comme on sait, dans le Rio Tocantins , après avoir parcouru 12 degrés de lati- tude. Notre retour devait se faire sur le Tocantins lui-même, qui coule à peu près parallèlement avec son affluent. Le 3 mai, nous quittämes Goyaz pour aller faire, à Salinas, sur les bords du Rio Crixas, les préparatifs de l’excursion projetée. Vers la fin du mois de mars, les pluies s'étaient arrêtées com- plétement, et un soleil embrasant leur avait succédé. Les Campos s'étaient déjà ressentis de ce changement ; la riche verdure dont les pluies les avaient revêtus avait déjà perdu de son éclat; dans beaucoup de points même, comme c’est l’habitude au Brésil, on avait mis le feu à l’herbe desséchée, et des nuages de fumée et de longues lignes de flammes nous annoncaient de temps en temps la marche de l’élément destructeur. Presque toute l’étendue des Campos subit annuellement cette espèce de fauchage, qui est devenue presque nécessaire à sa végétation ; il semble que bien des plantes ne se montrent, et surtout ne fleurissent, que lorsque le feu a excité en elles la quantité de vitalité. la réaction néces- saires à cette phase de leur existence. Qui n’a entendu par- ler de la jolie Mimosée que les Brésiliens appellent Flor da queimada, où Fleur de l'incendie ? À peine la surface de la terre a-t-elle eu le temps de se refroidir, que cette plante y fait son appa- rition ; et, en un instant , si je puis ainsi dire, on voit poindre de toutes parts, du sol presque fumant, ses jolis panaches de car- A LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD. D9 min. Le pays qui sépare Goyaz de Carretäo, village d’Indiens Chavantes, et de Crixas, est d’une beauté remarquable ; 1} doit au grand nombre de Mauritia qui y croissent un caractère tout spé- cial. Ces arbres élégants signalent par leur présence tous les lieux un peu marécageux, et servent de rendez-vous ordinaire à des troupes.d’Aras aux vives couleurs. Parmi les plantes herba- cées qui caractérisent également ces localités et qui attirent l’at- tention du plus indifférent, Je dois noter, en particulier, la famille des Ériocaulonées ; j’en ai recueilli deux espèces qui dépassent la hauteur de l’homme. | À mesure que nous avancions vers le lit de l’Araguay , le niveau du grand plateau brésilien s’abaissait considérablement ; Crixas n’est plus qu’à 400 mètres d’élévation au-dessus du niveau de la mer. La température croissait en proportion ; il n’était guère de jour que le thermomètre centigrade ne marquât 40 degrés (1). Au delà de Crixas , le paysage changea d’aspect. Le Campos, avec ses gracieuses ondulations et ses bosquets tout semés de Chorisia aux fieurs roses (C. speciosa), disparut pour faire place à un sol presque plat, tantôt peuboisé, et entrecoupé cà et là de jolis marais presque secs, bordés de Buritis, et diaprés de Mélastomées, d'Utriculaires et d’Ériocaulons ; d’autres fois cou- vert de sombres forêts tissées de bambous et traversées par des sentiers à peine frayés, interrompues seulement de temps à autre par des prairies d’une haute Graminée appelée Sapé, au milieu de laquelle hommes et chevaux disparaissaient : ou bien encore par de grands espaces couverts par cette autre Graminée qui apparaît spontanément, comme l’a montré M. A. Saint-Hilaire, partout où les grands bois ont été détruits, et qui envahit leur emplacement : le Capim gordura ou Tristegis glutinosa { Melinis minubhflora). Ge district était bien plus peuplé autrefois qu’il ne l’est actuellement ; depuis bien des années l’Indien l’a reconquis sur l’homme civilisé, et le voyageur lui-même n'y passe pas tou- Jours impunément. (1) La température moyenne de cette région ne diffère pas cependant très sensiblement de celle de Rio, dont le climat est plus égal ; sar le grand plateau des Mines, elle varie de + 20 à +- 22 degrés centigrades. 9 H. A. NWEDDELL. — ADDITIONS Le lieu où notre expédition sur l'Araguay devait se préparer était l’Aldea de Salinas, ainsi nommée à cause des salines qui existent dans son voisinage. Ge village est habité, comme Carretäo, par des Indiens de la tribu des Chavantes, et se trouve situé.entre le Rio Grixas-Mirim et le Crixas-Assu , affluent de l’Araguay; il présente, par sa position, un beau champ d'exploration au natu- raliste, surtout au point de vue de la botanique. Les plantes que j'y ai recueillies sont toutes intéressantes par leur nouveauté. Pendant la mauvaise saison, la principale nourriture des habi- tants consiste en fruits de l’Æfialea compta et de l'OEnocarpus Bacaba , qui sontitrès abondants dans les forêts d'alentour, aimsi qu'un autre Ættalea ? à tronc court et ramassé qui porte le nom d'Acuri. | l'y a, dans le voisinage, de grandes plaines marécageuses (bre: Jos ) qui sont constamment inondées pendant la saison humide , mais que le soleil de la saison sèche met presque complétement à sec. Ces espaces sont couverts d’une espèce de Byrsonima (Murici do brejo) à feuilles grisâtres , qui y forme de larges bou- quets arrondis, rappelant un peu, par la disposition. de leurs rameaux , le Lilas. Varin de nos jardins. | Les canots nécessaires à notre navigation se trouvèrent achevés au commencement de juin, et nous nous y embarquâmes le 10 du même mois. Les détails de ce voyage , un des plus intéressants qui aient jamais été faits dans l’intérieur du Brésil , seront mis sous peu devant le public. Sous le rapport de la botanique, 1l y a comparativement peu à en dire. Les grands fleuves, surtout lors- qu'on les explore pendant la saison sèche , sont loin de présenter autant de variété dans les formes des végétaux qui ornent leurs rives que les voies de terre ; aussi n’ai-je recueilli qu'une centaine d'espèces dans tout le trajet que nous avons fait sar l’Araguay. Je me rappelle encore la déception que j’éprouvai à la fin de la première herborisation que Je fis sur ses bords, un peu au-dessus de l’île de Bananal, en vue de la confluence du Rio Crixas sur lequel nous nous étions embarqués le même matin; un Croton et un Psidium qui garnissent presque à eux seuls les rives, un Cissampelos qui rampait sur le sable blanc de la plage, un À LA RLORE: DE L'AMÉRIQUE DU SUD. 59 Cassia, une Composée à odeur de vanille et deux ou trois Grami- nées, voilà tout ce que je trouvai. Combien le règne animal était plusrichement représenté ! Je dois faire cependantuneexception en faveur d'une petite famille aussi singulière que peu connue , et à laquelle notre voyage sur l’Araguay , et celui qui l’a suivi sur le Tocantins, m'ont permis d'ajouter un assez grandnombre de genres el.d'espèces tout à fait nouveaux : je veux parler des Podostéma- cées. Ces petites plantes, dunt le facies rappelle bien plutôt à l’idée quelques Hépatiques que des plantes phanérogames , ne se . plaisent que sur la face nue des rochers battus par les eaux des cataractes ; là où les torrents se brisent avec le plus d'éclat, là on est.sûr de rencontrer les Podostémacées en plus grand nombre, et c’est là qu’elles atteignent leur maximum de développement. J'avais déjà rencontré ces petits végétaux dans plusieurs autres parties du Brésil, mais-nulle part aussi abondamment que là. Une des espèces, un Mourera (M. Weddeiliana Tul.), couvrait à tel point les rochers de ses jolis épis, que le fleuve semblait cou - ler sur-un litde roses. | Les arbres forestiers de l’Araguay sont analoyues, pour la plu- part, à ceux que j'avais observés dansd’autres parties : des Mimo- sées , des Cæsalpiniées, des grandes Myrtacées, des Bombacées, des Bignoniacées, des Figuiers, le Cedrela brasihensis, le Schinus Arroeira, | Apeiba Jangada, ou Pao Jangada, dont l'écorce. est employée à faire des cordes excellentes ; le Landi , dont le:bois avait servi à la construction de nos canots ; le Pao d’Arco, etc. Parmi les Palmiers, je remarquai surtout l’Indaiä ( 4ttalea compta) et une autre espèce que je n’avais pas encore vue ailleurs, remarquable par la disposition tétrastique de ses feuilles : on l’ap- pelle Anaja. À San-Joâo das duas Barras, dans la province du Para, le Rio Araguay se réunit, comme je l’ai dit, au Rio Tocan- tins pour couler vers l’Atlantique , au- dessus du niveau duquel ce point n’est plus élevé que de 60 mètres. Le superbe Bertholleha eæcels&, qui fournit les noix du Brésil, ou Castanhas do Para, forme un des principaux ornements des forêts de cette région. Ce que j'ai dit de notre navigation de lAraguay est applicable aussi , sous bien des rapports, à celle du Tocantins dont nous 06 H. A. WEDDELL. — ADDITIONS commencämes à remonter le cours le 20 juillet, après un repos de quelques Jours seulement à San-Joâo. Les rives de ce dernier fleuve ne sont pas cependant, à beaucoup près, aussi boi- sées que celles de son affluent ; un mince liséré de forêt les sépare souvent seul du Campos , et celui-là même disparaît quelque- fois. Dans sa partie inférieure le fleuve est resserré entre d’im- menses blocs tabulaires , ou plutôt des montagnes de grès rouge de l'aspect le plus singulier. Le 42 août, nous touchâmes à San-Pedro d’Aleantara , et le 31 du mêine mois à Porto Imperial, où nous primes congé de nos embarcations pour regagner, par terre , la ville de Goyaz, notre point de départ. La région qui nous en séparait est celle qui porte le nom de Sertäo (désert) de Amaroleite, riche jadis, quand les esclaves y foisonnaient et faisaient prospérer ses nombreuses mines, misérable maintenant et devenue la proie des Indiens Canoeiros, qui harcèlent chaque jour les restes de sa malheureuse population. L'aspect du pays que nous traversions était, à peu de chose près , le même que celui de l’est de la province ; deux Myrtacées à fruits comestibles : le Cagateira (Eugenia dysenterica Saint-Hil. ), le Puca (Mouriria Pusa Gardn.), un Qualea à fleurs purpurines envahi par un grand Loranthus, un Cura- tella et plusieurs espèces d’Anacardium s’y faisaient surtout remarquer. Les villages de Peche, de Descoberta, d’Amaro- leite et de Pilar restèrent successivement derrière nous, et nous rentrâmes enfin à Goyaz, le 17 octobre, après six mois d'ab- sence. L'approche de la saison pluvieuse nous faisait désirer de gagner Cuyaba dans le plus court délai possible ; Goyaz, d’ailleurs , malgré son ancien nom de Villa-Boa, ne nous offrait plus que de bien faibles attraits. À peine nos dernières collections furent-elles donc emballées pour l’Europe, que nous primes le chemin de la province de Matto-Grosso ; ce fut le 28 octobre. Quatre jours de marche nous menèrent au Rio Claro , qui roule des diamants au milieu de ses cailloux. Le 8 novembre nous passions sur la Serra da Rapadura, ainsi nommée à cause de la couleur de ses rochers, que l’on à comparée à celle du sucre brut, ou rapadura. Le 16, 4 A LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD. 5 7! nous traversàämes la Serra de Taquarä. C’est entre ces deux petites chaînes qui forment, l’une la limite occidentale du plateau du Goyaz , l’autre la limite orientale du’plateau de Matto-Grosso , que se trouve la vallée du Rio Grande d’Araguaya (4), où confinent les deux provinces. Le plateau qui a son origine dans la Serra de Taquarä diffère considérablement, sous le rapport de sa constitution géologique, de celui de Goyaz et de Minas-Geraës. Nous y vimes , en eflet, pour la première fois, apparaître dans cette direction les grès rouges qui donnent une physionomie si particulière à certaines par- ties des rives du Tocantins ; les vastes blocs de cette roche simulent quelquefois de gigantesques fortifications. Un petit F’ellozia y croît abondamment, comme la Giroflée sur nos vieux murs. Dans un endroit nommé As-Lages, le chemin est pavé naturel- lement , pendant plusieurs lieues , d'immenses dalles de ce même grès, dans les concavités desquelles se montraient çà et là des petites flaques d’eau bordées d’un fin gazon d’Ériocaulons. À partir de ce point, cette famille allait devenir de moins en moins nom- breuse, et, vers la frontière occidentale du Brésil, nous devions la voir disparaître entièrement. Le nom de Matto-Grosso, sous lequel est connue cette province, nous avait conduits à penser que nous la trouverions partout très boisée ; jusque-là il n’en fut cependant rien. À peine avions-nous quitté les forêts qui bordent le Rio Grande et fûmes-nous montés sur le plateau de Taquara, que la végétation des Campos reparut; quelques uns des arbres que nous trouvions si communément dans les provinces de Minas et de Goyaz avaient, il est vrai, dis- paru ou étaient devenus beaucoup plus rares; mais d’autres espèces avaient pris leur place, et, en définitive, la physionomie générale de la végétation varia peu. Parmi les végétaux de plus humble stature, quelques Cactus se firent surtout remarquer, se trainant comme des serpents sur le sol du Campos , et hérissant (1) C'est ainsi que l'on nomme la partie supérieure du Rio Araguay. L'épithète de Grande est appliquée à beaucoup de rivières du Brésil, et se retrouve très communément dans le Pérou et la Bolivie; la confusion est donc assez facile. 58 IH. A. WEDDELL. — ADDITIONS parfois de crêtes épineuses les grandes buttes des Termites. Enfin, plusieurs Palmiers acaules, que nous n’avions pas encore apercus, s'étaient également montrés depuis notre sortie de Goyaz. Le plateau de Taquarä, habité par les Indiens Cayapos, paraît être la région la plus élevée de la province de Matto-Grosso. En se dirigeant vers Cuyaba, c'est-à-dire vers le bassin du Paraguay et de ses affluents directs, on descend successivement deux grands échelons, qui sont la Serra d’Agoa Branca, et la Serra de Manoel Antonio. Entre ces deux points , le Campo est presque plan et complétement dépourvu d'arbres dans une partie de son étendue, ce qui est une circonstance rare au Brésil, du moins dans les dis- tricts que nous avons visités. Les plus grands végétaux que l’on y observe ne dépassent pas la hauteur de quelques décimètres ; ce sont des sous-arbrisseaux de la famille des Myrtacées et des Euphorbiacées , et un petit Lecythis. Du pied de la Serra de Manoel Antonio , on n’est éloigné qué de 10 lieues de Cuyaba. Le voyageur entre ici dans une région nouvelle, que l’on peut appeler la région des Pantanals, dont le sol, élevé de 1450 mètres seulement au-dessus du niveau de la mer; l’est à peine au-dessus des eaux du Paraguay et de ses affluents par lesquels il-se trouve périodiquement inondé. Nous verrons plus loin que c’est particulièrement dans le delta formé par le Paraguay, le San-Lourenco et le Cuyaba , ÿr8 ces Panta- nals ou marais se prononcent davantage. Les: pluies nous accompagnaient déjà depuis sasitul temps lorsque nous arrivâmes à Cuyaba ; il ne fallait pas songer, pour le moment , à poursuivre plus loin dans la direction de la fron- tière de la Bolivie, les routes y étant tout à fait impraticables durant la mauvaise saison. ‘Afin d'utiliser le temps que nous avions devant nous, une visite au Paraguay fut décidée. Pendant qu’elle se préparait, nous fimes une excursion à Diamantino, au nord de Cuyaba. La pluie s'était suspendue, et un chaud soleil l'avait remplacée momentanément, lorsque , le 20 décembre , nous nous mîmes en route pour faire cette nouvelle promenade ; nous eûmes donc tout le loisir d’ad- mirer les magnifiques points de vue que nous présentait la Serra A LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD, 09 do Tombador, et d'explorer à notre aise le plateau pittoresque dans une forêt de Mauritias ( Buritisal), naissent les sept sources. du Rio Paraguay. Au retour, j'ai mesuré, près d’un endroit nommé Machada, un Figuier dont le tronc avait, à A mètre de terre, 10 mètres de circonférence : c’est de beau- coup le plus gros arbre que j'aie vu en Amérique : et cependant il n'avait guère que la moitié de la grosseur des Baobabs que nous avons examinés sur la côte du Sénégal. On est assez porté à s’exagérer la taille moyenne des arbres forestiers de l'Amérique tropicale, sans doute parce qu’on s’en fait une idée d’après quel- ques rares exceptions. Îl est, à cetégard, une circonstance que l’on ne prend peut-être pas assez en considération : c’est.que si l'arbre végète, sous le soleil humide de l’équateur , avec plus de vigueur que dans les zones tempérées,il est soumisaussi à bien des causes de destruction dont les arbres de nos climats n’ont point à souffrir ; et Jose dire que si l’on venait à calculer l’âge des plus anciens végélaux des forêts équatoriales,, cet âge se trouverait être infé- rieur à celui de bien des Chênes de nos futaies, Tout au plus devrait-on excepter de ce jugement quelques arbres, tels que les Fier, par exemple , que leur suc âcre ou laiteux préserve, jusqu’à un certain point, de l’attaque des insectes. Le 27 janvier 1845, nous fimes nos adieux à la capitale du Matto- Grosso, et nous descendîmes rapidement, sur deux grands:canots, le courant du Rio Cuyaba, à la merci de myriades de Mosquites qui nous enveloppaient constamment comme d’une sorte de brouillard. L'aspect des r rives du Cuyaba se montra bien différent de Fa que nous présentaient les bords de l’Araguay : ici pas de ceslarges plages de sable blanc et stérile que les eaux en s’abaissant avaient laissées à nu; la forêt elle-même baignait ses pieds dans l’eau du fleuve ; de toutes les branches pendaient de longs festons de fleurs et de feuillage que la brise agitait au-dessus d’un tapis d’Heliconias et de Pontederias aux fleurs orangées et bleues ; ou bien c’étaient de grands marécages couverts de hautes herbes et parsemés de buissons, au-dessus desquels s’élevaient çà et Ià les vastes pani- cules du Gynerium saccharoides, ou Uva, dont le pédoncule sans 60 Hi. A. WEDDELL. —- ADDITIONS nœuds et long de 2 ou 3 mètres, sert à la confection des flèches de presque tous les Indiens riverains de l’Amérique tropicale. Le Rio San-Lourençco ou dos Porrudos, dans lequel nous _pénétrâmes le 2 février, et le Rio Paraguay où nous débouchâmes le 4 du même mois, présentèrent à peu près la même physionomie que le Cuyaba, si ce n’est que dans le Paraguay les marais ou Pantanals étaient encore plus nombreux ; au milieu des hautes Graminées qui en constituent essentiellement la végétation, deux 4 IHibiscus et une Convolvulacée à grandes fleurs roses se fai- saient particulièrement remarquer, tandis que sur le bord des marais nous vimes encore des bancs de Pontederias souvent entremêlés de nombreuses espèces de J'ussiæa à fleurs jaunes. Les racines qui attachent ces plantes au fond de la rivière se rompent quelquefois ; on voit alors tout un massif fleuri se dé- tacher du bord, former de charmantes petites îles que le courant entraîne. | Le village d’Albuquerque , sur la rive droite du Paraguay, curieux pour le grand nombre d’Indiens de tribus différentes qui s’y trouvent rassemblés, nous arrêta deux jours. Le 14 février, nous passions devant la forteresse brésilienne de Nova Coimbra , et nous entrâmes le lendemain dans la république du Paraguay, jusqu’au cœur de laquelle nous comptions bien pénétrer ; mais il n’en fut rien, car, nonobstant la mort du dictateur Francia , l’accès en était encore défendu aux étrangers (1). Arrêtés pendant seize jours au fort Bourbon (fuerte de Olympo), nous reçümes , au bout de ce temps , ordre de rebrousser chemin au Brésil, ce que nous fîimes aussitôt. Au-dessous de Nova Coimbra, la végétation avait complétement changé de face. Au lieu des marais ou des forêts d'arbres exo- gènes qui garnissaient l’une et l’autre rive de la partie supérieure du fleuve, nous vîimes de grandes-plaines arides et presque nues , ou bien de vastes forêts composées en entier d’une unique espèce de Palmier : le Copernicia cerifera, ou Garanda (2), au tronc hé- (4) Ce n’est que depuis 1846 que la république est ouverte à tout venant (2) Dans d’autres parties du Brésil cet arbre est connu sous le nom de Car- nauba. A LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD, 61 rissé par les pétioles persistants de ses feuilles passées, ou nu, grêle élancé et terminé par un bouquet presque orbiculaire de feuilles en éventail comme celles de notreC’hamærops. Des bastions du fort Paraguayen la vue plane sur une surface de terre immense, unie comme une mer, et entièrement couverte de ces Carandas au feuillage glauque, qui y produisent un des plus curieux spectacles que j'aie vus de ma vie. Cette plaine est le Gran-Chaco, patrie des Indiens Guaycurous et des Tobas, limitée de ce côté par le Rio Paraguay, mais s'étendant, à l’ouest, jusqu’au pied des Andes du sud de la Bolivie, où elle se confond avec les Pampas de la république Argentine. Pendant notre séjour au fort Bourbon, j'allais tous les matins chasser et herboriser dans cette localité, et j'y recueillis une foule d'objets intéressants soit parmi les végétaux herbacés qui for- ment le tapis de la plaine, soit dans les taillis qui bordent immé- diatement le fleuve, ou sur quelques petits mamelons coniques dispersés dans le voisinage, et couverts de grands Cereus. Trois jours avant notre départ, le feu prit accidentellement , près du fort, à l'herbe déjà mûre de la prairie, et s’étendit avec tant de rapidité, qu’à notre réveil, le lendemain . la nappe de verdure que nous avions tant admirée nous sembla convertie en un champ de deuil. Les Carandas seuls n’avaient subi aucune atteinte, et leurs cimes bleuâtres se détachaient avec plus de netteté encore sur le fond carbonisé du Chaco. Pendant quarante-huit heures, nous continuâmes à voir le cordon de feu ou de fumée qui mar- quait la direction prise par l'incendie ; puis il disparut dans l'éloignement. La méthode de M. Boussingault donna pour la température moyenne du fort Bourbon + 28 degrés : ce qui en ferait un des points les plus chauds du monde ; mais il est évident que ce chiffre est beaucoup trop élevé (1). Dans l’intérieur du fort, le thermo- mètre centigrade, placé à l’ombre, montait, vers deux ou trois heures de l'après-midi, jusqu’à près de 40 degrés; et exposé au (1) Le fort occupant le sommet d’un petit mamelon , on comprend que le sol ait pu S y échauffer jusqu'à une plus grande profondeur que dans une plaine. L'eau qui occupait le fond d'une caverne que nous eûmes occasion de visiter, 62 H. A. VWEDDEBE. — ADDITIONS soleil, jusqu’à 50 degrés. La température de l’eau de la rivière se maintint constamment pendant notre séjour entre 29 et 30 degrés. Notre retour à Albuquerque ne présenta aucune circonstance qui mérite une mention spéciale dans cet apercu. Pour nous dédommager du peu de succès de notre expédition au Paraguay, nous en tentämes une dans une autre direction. Ce fut vers Miranda, colonie brésiliènne située presque à l’est d’Albu- querque, sur la rive droite du Rio Mondego, que cette fois nous dirigeâmes nos barques. Le courant de cette dernière rivière est tellement rapide, qu’il nous fallut seize jours pour faire les deux degrés qui séparent Albuquerque de notre point de destination ; sa végétation ressemble béaucoup à celle du Rio Cuyaba et à celle de toutes les rivières de troisième ordre de cette région. Plusieurs plantes volubiles, quelques Liserons surtout, et une Araliacée à tiges épineuses et à corymbes écarlates {Cipo da Raïa) couvraient la surface des Pantanals : tantôt étendues en nappe, etaventurant leurs bancs fleuris sur l’eau même du Rio: s’élevant d’autres fois en dûmes ou en colonnes, selon la nature de l’appui qu’elles avaient rencontré. Près de Miranda, la rivière est bordée de grands Bambusa (Taquarä-assu), dont les bouquets ressemblent de loin à de monstrueuses touffes de Fougères à frondes finement découpées. Un Palmier nouveau, le Giruva, semblable par le port à l’Acrocomia sclerocarpa, se montra également pendant les derniers jours de notre navigation. Les environs de Miranda sont très marécageux ; J'Y trouvai abondamment un petit Nymphœæa de la taille de notre Hydro- charis, dont les Indiens mangent le tubercule. Le Fictoria près de Nova Coimbra, avait 24 degrés, ce qui est probablement , à peu de chose près, la température moyenne de toute cette région. n’est pas douteux qu'un assez grand nombre de circonstances accidentelles peuvent diminuer l'exactitude des résultats obtenus par la méthode de M. Bous- singault, mais son utilité générale n'en est pas moins incontestable, Mon ami M. Pentland , auquel je dois plusieurs des observations thermométriques que je donne au sujet de la Bolivie et du Pérou, est d'opinion que la température du sol fournit dans les parties élevées de ces pays des résultats moins précis que dans d'autres parties de la zone équinoxiale ; et c'est égalèément-ce que j'ai observé. À LA FLORE DE L'AMÉRIQUE: DU SUD. 63 est fréquent, à ce qu’on me dit, dans toute cette partie du bassin du Paraguay ; les Guaycurous lui donnent le nom de Gakauré-Lodo , ce qui veut dire : Ménuphar grand. Le 17 avril, nous fûmes encore une: fois réunis à Albuquerque, que nous quittämes définitivement le 18, pour continuer à remon- ter le cours du Rio Paraguay, ne devant plus nous arrêter qu’à Villa Maria, qui devait être le terme de cette longue naviga- ion. Plusieurs grands canots chargés d’Indiens destinés à l’ex- traction de l’Ipécacuanha, nous précédaient. Jusqu'au 27 août, nous ne fimes que repasser devant des sites qui nous étaient déjà connus ; le 28, nous arrivâämes au confluent du San-Lourenco, qui resta à notre droite. Nous y trouvâmes quelques Indiens Guatos, seuls habitants de cette région pour nous guider au travers du réseau de baies et de bras dans lequel .s’épanouït, dans ce point, le Paraguay, et que d’anciens voyageurs avaient pris pour un lac(lac Xarayes). D’immenses Figuiers(Gamelleiras) forment un des traits principaux des forêts demi-inondées de cette partie du Matto Grosso ; on voit ces arbres affecter les formes les plus bizarres, selon le nombre et la disposition de leurs racines adventives, lesquelles forment autant de troncs accessoires, de colonnes ou d’arcs-boutants autour du tronc prin- cipal ; plusieurs petits Bactris (Tucum), aux épines acérées, abondent encore partout, et rendent l’accès des bois très difficile. J'y remarquai aussi un curieux arbre, voisin des Genipa, dont le bois, parfaitement blanc lorsqu'on vient de l’entamer, prend'en quelques. instants une couleur carminée des plus vives. Mais aucun végétal ne se montre plus fréquemment sur ces rives que l’Inga edulis (Inga da Berada), dont les gousses contiennent, comme on sait, une matière charnue et sucrée autour de leurs graines ; trop souvent enfin rencontre-t-on dans les mêmes lieux les Traplaris, ces arbres dont le canal médullaire évidé est habité par une Fourmi à piqûre brûlante , et dont le simple contact est à cause de cela périlleux. Le 13 mai, nous débouchâmes de cette humide région pour entrer dans un pays de Campos ; le Jour sui- vant, nous passions devant l'embouchure du Bio Jauru, et, le 48, nous abandonnâmes enfin nos canots en arrivant à Villa- GA H. A. WEDDELEL. — ADDITIONS Maria, où nous attendaient depuis plusieurs mois nosanimaux et nos bagages. | | Diverses circonstances, parmi lesquelles je dois noter/le désir que j'avais de visiter plusieurs districts de la Bolivie etdu Pérou, que M. de Castelnau ne devait qu’effleurer, me contraignirent ici de quitter mes compagnons de voyage. Notre séparation s’effectua le 24 mai : M. de Castelnau prit quelques jours après le chemin de la Bolivie, où je devais le suivre bientôt ; je pris de mon côté celui de Cuyaba , où me rappelaient momentanément quelques affaires importantes, mais où je ne demeurai que le temps abso- lument nécessaire pour les terminer. Mon retour à Villa-Maria eut lieu le 12 juin : mais, au lieu de prendre le chemin par lequel j'étais arrivé, qui fut celui des Campos (Caminho de cima), je me hasardai sur la route des Pantanals (Caminho de baixo), voie complétement hors d'usage pendant les pluies, et dont j'eus la plus grande peine à me tirer, malgré les longs jours de chaleur qui venaient de s’écouler. Rien de moins attrayant que la traversée de ce que l’on appelle le Grand Pantanal, qui a son origine près de la petite ville de Poconé, à 20 lieues environ au S.-0. de Cuyaba. J’entrai d’abord dans un grand désert de boue crevassée, garni de hautes herbes, et planté cà et là de bouquets de Carandas (Copernicia cerifera ); puis Je me trouvai engagé dans un océan d’eau her- beuse, qui n'avait guère moins de 10 lieues d’étendue, et dont la monotonie n’était interrompue que par quelques touffes d’arbres qui surgissaient de loin en loin de la surface de l’inondation. Ma présence en faisait fuir quelques centaines de Hérons ou de Spa- tules qui allaient plus loin chercher un refuge semblable. Aucune plante remarquable n'attira mon attention dans tout ce trajet , et ce ne fut qu'en rentrant dans les forêts qui avoisinent Villa-Maria que je pas me dédommager un peu de cette disette. Je profitai de mon séjour obligé dans ce village pour visiter les lieux où croît l’Ipécacuanha ; mais comme je me suis déjà étendu assez longuement , dans une autre occasion (1), sur ce passage de mon voyage, je n’y reviendrai pas 101. (4) Voy. Ann. des sc. natur., 3° série, L. XI. À LA FLORE DE L’AMÉRIQUE DU SUD. 65 Je ne quittai définitivement Villa-Maria que le 26 juillet, et. j'eus le malheur de voir le premier jour de mon voyage à Matto-Grosso se signaler par un désastre : après avoir passé sans accident le Rio Paraguay, je trouvai le chemin qui traverse la forêt de Caisara en un tel état, à cause des fondrières qui l’entrecoupaient de toutes parts, et des lianes et des troncs renversés dont il était jonché, que je pourrais difficilement dire la scène dont il fut le théâtre; sur douze mules qui m’accom- pagnaient, trois seules arrivèrent le soir au camp avec leurs charges; la caisse qui portait mes dernières collections bota- niques fut mise en morceaux, et mes paquets de plantes furent lancés dans l’eau. Toute la journée suivante suffit à peine pour réunir les objets dispersés. Durant la saison des pluies, cette partie de la route n’est jamais suivie : les voyageurs préférant, pour arriver jusqu'à la ferme de Caisara , profiter de la grande baie que le Paraguay forme de ce côté , et qui est alors facile- ment navigable. On me dit qu’au mois de décembre toute la surface de cette espèce de lac est couverte des grandes feuilles épineuses, et des corolles blanches et roses du Faictoria ; mais lorsque je le visitai, toute trace de la plante avait disparu. Entre ce point et le Rio do Jauru , la route est tracée dans un pays de Campos et de taillis assez épais (Serradôes), entrecoupé de petites forêts tressées de lianes et de Bambous : ici sablonneux et aride, là enduit d’une couché plus ou moins profonde de limon déposé par les eaux qui le baignent périodiquement. La plante la plus remarquable que j'y aie aperçue est une petite Cycadée ( Zamia Brongniartui Nob.), qui croît aussi assez communément dans les Campos un peu montueux des environs de Villa-Maria; c’est, de toutes les Cycadées de Amérique, celle qui semble s’avancer le plus loin au Sud de l’Équateur : sa racine épaisse et charnue est quelquefois employée comme aliment. Une vingtaine de lieues au delà de Jauru , on pénètre dans une grande forêt qui s’étend jusqu’à peu de distance de la ville de Matto-Grosso , et à laquelle la province et sa première capi- tale. doivent sans doute leur nom. Le grand nombre de Pal- 3° série. Bor. T. XIIL. (Février 1850.) ! 5 66 H. A. WEDDELE., — ADDITIONS miers et de Fougères arborescentes qui croissent dans cette forêt lui donnent une, physionomie très pittoresque ; les /riartea (Catisar), les Euterpe et l’Attalea compta qui porte là le nom de Uaua-assu, s’y montrent surtout abondamment : elle est traversée par le Guaporé, un des principaux affluents du Rio Madeira Entre cette rivière et, la ville, qui en est éloignée de douze lieues, je n’ai,rencontré de l’eau-que dans une petite mare appelée Buriti : contraste frappant avec ce qui a eu lieu pendant la saison des pluies, quand toute cette région n'est plus pour ainsi dire qu’un immense lac. J’entrai dans Matto-Grosso ou Villa-Bella, le 13 août, et en repartis le. 25. L'ancienne-capitale d’une des plus grandes pro- vinces du Brésil n’est aujourd’hui qu’un amas de ruines sur les- quelles la forêt commence déjà à prendre son empire ; c'est le sort subi par toutes les villes du Brésil, qui n’ont dû leur prospérité qu’à leurs mines. Le Guaporé, après avoir décrit un grand coude, reparaît immédiatement à l’ouest de la ville, où je le traversai une seconde fois en me rendant à Casalbasco; ce village, qui n’est éloigné que de huit lieues de Matto-Grosso, est situé sur la petite rivière de Barbado , et n’est guère intéressant que parce qu'il est le dernier que le voyageur ait à rencontrer avant de quitter le Brésil pour pénétrer dans la République bolivienne. J’eus le plaisir d’y voir le Factoria regia encore en fleur. Là, je n'étais plus qu’à onze lieues de la frontière où un puits caché dans les broussailles indique au voyageur qu'il à cessé de fouler le sol de l’Empire brésilien. Dans ce trajet, c’est encore le Campo qui s'offre à la vue; mais jamais il ne s’était montré à moi sous des couleurs aussi brillantes. Le feu venait d'exercer sur le sol son action vivifiante, et un tapis d’un vert tendre avait remplacé l’herbe jaunie par l’ardeur du soleil. Les Tiuvas tout chargés de monceaux de fleurs roses, les cimes dorées des Caraibas et celles d’une autre Bignoniacée à fleurs blanches et délicieusement odorantes , formaient de toutes parts d'immenses bouquets que couronnaient les panaches élégants de l’Atlalea compta; là, c'était un Jacaranda aux longues corolles d’un bleu violet; plus 0 A LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD. 67 loin, des letræa aux inflorescences neigeuses ; de quelque côté enfin que les regards se portassent, ils s'arrêtaient sur des masses de couleurs vives et harmonieuses : riche lisière encadrant la plus belle végétation de l'Univers, mais aussi bien des parages tristes et monotones, bien des scènes de misère. Ce fut le 29 août 1845 que je fis mes adieux au Brésil et ma première entrée en Bolivie. La province de Chiquitos, où je me trouvait, alors, forme partie du département de Santa-Cruz, et:s'étend depuis la frontière jusqu’au Rio Grande (1). C’est aussi dans cette direction que mon chemin se trouvait tracé: ma première halte devant avoir lieu dans un petit groupe de villages indiens fondés par les Jésuites, et jouissant encore d’une certaine prospérité. L'aspect de cette partie de la province est, à peu de chose près, le même que celui de divers points du Matto- Grosso. Ici, comme aux environs de Poconé, ce sont de grandes plaines soumises à des inondations périodiques , et semées de Copernicias ou de Mimosas épineux; là, c’est le Campos avec sa physionomie caractéristique, ou bien une étendue plus ou moins considérable de forêt. Santa-Ana, San-Rafaël, San-Ignacio , et San-Miguel enfin, qui est la dernière des missions que j'aie visitées, communiquent avec Santa-Cruz de la Sierra, capitale du département, par deux routes : l’une , qui longe la frontière du pays de Moxos, passant par les villages de Concepcion et San- Xavier; l’autre. située plus au sud, qui traverse une région presque complétement inhabitée, et à laquelle je donnai, un peu trop à la hâte, une préférence que Je ne tardai pas à re- gretter.: | En effet, à peine la première Journée de marche s’était-elle écoulée, que je me trouvai engagé au sein d’une contrée où le sol disparaissait continuellement sous une couche d’eau ou de boue dans lesquelles les animaux n’avançaient qu'avec effort et sou- vent même avec péril. Get état de choses était peu propre, on le (1) Le Rio Grande dont il est question ici est le même que le Guapai qui se réunit plus au nord, sous le nom de Mamoré, avec le Guaporé et le Beni, pour former le Rio Madeira, un des principaux affluents de l'Amazone. 68 M. A. WEDDELE. —— ADDITIONS comprendra facilement, à favoriser mes recherches. Ma santé venait, d’un autre côté, de subir un choc violent par l'effet du soleil, auquel je m'étais exposé imprudemment ; aussi sais-je à peine comment j’eus la force d’arriver au bout de cette course de près de cent vingt lieues, pendant laquelle il me fallut presque constamment voyager quatorze à seize heures par jour avant de trouver un lieu propre au campement de la nuit. Les nouveaux sites que je parcourais étaient cependant loin de manquer d’in- térêt. Pendant.les premiers jours, il est vrai, ce furent encore des Pantanals que j'eus à traverser avec leurs étérnels Copernicias ; mais la monotonie de cette végétation était souvent rompue par l'apparition de quelques végétaux particuliers. A peu de distance de San-Miguel, un nombre considérable de Cactus se mon- trèrent dans les bosquets qui MATE le Pantanal : c’élaient de grands Cereus qui élevaient, à une hauteur de 10 à 45 mètres, leurs bras angaleux hérissés de longues séries d’aiguillons étoilés ; puis le Gayac dont le bois, connu parles habitants de Chiquitos sous le nom de Guaracan, sert à faire les vases dans lesquels ils boivent ordinairement, espérant se garan- tir par ce moyen de l'effet d’un virus qu’ils regardent comme congénital chez eux. Mais le végétal le plus caractéristique de cette région est, saris contredit, la belle Mimosée connue sous le nom de Vinal, dont les feuilles astringentes ont une si grande réputation en Bolivie pour la guérison des ophthalmies. Le tronc de cet arbre se divise à peu de distance du’sol , et les rameaux qui en naissent s'élèvent obliquement pour former un bouquet de la plus grande élégance , et dont la nuance délicate le fait distinguer des autres habitants du Pantanal du plus loin sa "on puisse l’apercevoir. Lorsque les Copernicias commencent enfin à ne plus se mon- trer avec la même fréquence, un autre Palmier, qui semblerait, au premier abord , être une miniature de l'espèce précédente , n'étaient les longues aiguilles qui hérissent sa tige, vient at- tirer l’attention du voyageur. Ge petit arbre, qui porte le nom de Saro (T'rithrinax brasiliensis, Mart.), croît en toulfes denses A LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD. 69 et rapprochées, et constitue avec les Cereus et de grandes Bom- bacées au tronc fusiforme (Chorisia ventricosa), tout le fond de la végétation. Dans la grande forêt (Monte-Grande) qui pré- cède immédiatement le Rio Grande, on voit le Saro former, avec les végétaux que j'ai cités, de larges zones qui alternent avec d’autres zones constituées en majeure partie par des Myr- tacées , par l’Eugenia cauliflora surtout , ou Guaypuru (Jabuti- cabeiro des Brésiliens), et deux grands Myrtus que je trouvai chargés de fruits en pleine maturité. Parmi les plantes herbacées que j'ai remarquées dans ce voyage , les Broméliacées méritent surtout d’être citées ; nulle part, je n’avais vu cette famille plus abondamment représen- tée que là. Plusieurs Bromelia, en particulier, tapissent, dans quelques parties, tout le sol de la forêt de leurs dangereuses rosettes, Des espèces épiphytes, aucune n’attire plus souvent les regards que ce F’riesia , auquel les Espagnols ont donné le Joli nom de Flor del Aiïre ; il n’est point d'arbre, dans certaines lo- calités, aux rameaux duquel on ne voie suspendu, par l’extré- mité volubile de ses feuilles cendrées, quelques uns de ces végé- taux curieux, balançcant dans l'atmosphère humide ses longs épis de fleurs purpurines (1). Arrivé; le- 13 octobre, sur les bords du Rio Grande, dont je trouvai le large lit aux deux tiers sec, j'entrai le jour suivant dans la ville de Santa-Cruz de la Sierra, après avoir traversé rapide- ment les dix lieues de pays uni et sablonneux qui m’en séparaient encore. L'état précaire de ma santé qu’un repos absolu pouvait seul rétablir, ne me permit pas de penser à explorer les environs de ce lieu déjà visité d’ailleurs par plusieurs naturalistes ; et lorsque enfin je me sentis mieux, il fallut aussitôt songer à (1) Une question que l'on ‘s'est souvent posée, est celle de savoir jusqu'à quel point l'absorption par les feuilles peut suffire à la nutrition d'une plante. Le problème ne semblerait-il pas résolu quant à cette espèce et à quelques autres de la même famille, parmi lesquelles je citerai le Tillandsia usneoides. Si, en effet , ces végétaux ont quelques racines dans les premiers temps de leur existence, celles-ci finissent par se détruire ; et ils continuent à vivre positivement suspen dus entre le ciel-et la terre. 70 H, A. WEDBELL, — ADDITIONS repartir, car les pluies menaçaient de me couper le passage à Tarïija et au sud de la Bolivie où je comptais trouver une occu- pation assez intéressante pour me faire, attendre patiemment le retour des beaux jours. Ce fut le 22 novembre 1845 que je com- mençai cette marche de près de deux cents lieues, et une des plus. difficiles que j'aie jamais faites, vu le grand nombre d'obstacles physiques que j'y rencontrai, En passant le Rio Grande de Chiquitos, on peut déjà se consi- dérer dans la région subandine ; car.c’est à peu près à partir de là que le voyageur commence à trouver sur sa route ces nom- breux contreforts qui se détachent de la grande chaîne, et qui sont comme les côtes de celle-ci ; ce sont ces accidents de terrain qui rendent si difliciles et si variés en même temps les voyages dans cette région de l’Amérique. La végétation du pays avait subi, au surplus, des changements notables, quand je la com- parais avec celle du Brésil. L’absence de ces districts à végéta- tion ligneuse si spéciale, que nous avons appris à connaître sous le nom de Campos, se fait surtout remarquer. En revanche, les plaines couvertes de végétation purement herbacée, si fréquentes en Europe, mais si rares dans toutes les parties du Brésil que j'ai visitées, sont ici communes. Lorsqu’elles ont une étendue consi- dérable , on les appelle Pampas ; mais si ce sont des espaces limités , entourés de forêts par exemple, ils sont connus sous le nom de Potreros. . C’est dans une Pampa que je passai la première journée de mon voyage à larija. Le lendemain et une partie du jour suivant furent employés à traverser une grande forêt de Guaypurus (Huaypourous) aux troncs noueux , tout couverts de fruits noirs et globuleux ; cette première forêt fut suivie d’une autre forêt plus marécageuse et d’une physionomie toute particulière, qu’elle devait au grand nombre de Palmiers à tronc court etramassé (1) qui y croissent. | | J’arrivai, le 25 , à Piray, dans la province de la Cordillera , dont la limite septentrionale se trouve dans la forêt d’Eugena (1) Cet arbre, appelé Motacu en Bolivie, porte dans le Matto Grosso et dans la province du Goyaz, le nom d’Acuri. A LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD. 71 dont J'ai parlé plus haut. À partir de ce point jusqu’au Rio Pilco- mayo, habite la nation des Chiriguanos, qui parle la langue Guarani. Le Rio Piray, qui coulé au sud du village ou Pueblo, du même nom, est, me dit-on, un obstacle insurmontable aux voyages qui y sont entrepris pendant la saison pluvieuse ; mais il se trou- vait réduit, à cette époque, à un mince filet d’eau, dans lequel mes mules plongeaient à peine jusqu'aux genoux ; c’est le carac- tère de la plupart des cours d’eau de cette région. D’autres, qui sont de vrais torrents, ont leur lit complétement desséché pen- dantla belle saison , si ce n’est après un orage, quand, en un clin d'œil pour ainsi dire, ils prennent de telles proportions, qu'il y aurait plus que de la témérité à en tenter le passage. A deux lieues de Piray se trouvent le village et la rivière de Florida, et, six lieues plus loin , à la sortie d’une jolie forêt, le Pueblo de Cabe- cas séparé par une plame de sable de quatre lieues détendue d’Abapo, au delà duquel je traversai une seconde fois le Rio Grande. On sait que cette rivière , descendue des Andes de Cochabamba , enveloppe , dans un coude immense, une grande partie du département de Santa-Cruz, dont le sol sabionneux pourrait bien devoir sa formation aux dépôts successifs de ce fleuve torrentiel. C’est à peu de distance au-delà du Rio Grande que je rencon- trai l'espèce de Quinquina auquel j’ai donné le nom de Cinchona australis, parce qu'elle marque la limite méridionale de ce genre intéressant. Les montagnes sur lesquelles elle se montre le plus habituellement sont formées d’un grès quartzeux et ferrugineux récouvert en quelques points d’argiles schistoïdes violacées. Plus loin je côtoyai le mystérieux lac d’Opavusu , dont les eaux, char- gées de matières salines et exhalant une forte odeur de varech, sont teintes en vert foncé par quelques Algues microscopiques, seuls végétaux qui puissent les habiter. Au delà de cette curiosité naturelle, le chemin s'enfonce dans une épaisse forêt de Copernicias (Carandaï), au sol maréca- geux , et se continue ensuite dans des Pampas presque unies qui forment de longs rubans encaissés par de petites chaînes de mon- tagnes boisées, et semées de distance en distance de groupes 72 H. A. WEDDELL. -— ADDITIONS de Mimosas et de plantes Solanées. J’arrivai ainsi, le 2 décembre, à Gutierres, capitale nominale ( car elle ne consiste qu’en une demi-douzaine de huttes) de la province de la Cordillera. Je m'y arrêtai quelques jours pour visiter les environs. Les forêts n’ont plus, de ces côtés, cette physionomie frappante qu’on admire tant dans celles du Brésil ; on se croirait presque transporté hors de la zone torride. Un des arbres les plus intéressants qui s'y rencon- trent , un des plus répandus en même temps de toute la région Andine, est le Quina-quina (Myroxylon peruiferum), au bois d’un rouge foncé et d’une odeur balsamique, dont l’écorce laisse écouler de ses plaies une résine d’un brun rougeâtre qui sert d’encens en Bolivie, et qui porte dans notre commerce le nom de Baume de Tolu. Un autre végétal non moins digne de fixer l'attention , et bien plus caractéristique, en quelque sorte, de la région, puisqu'il habite isolément au milieu dés Pampas, est l’Algarobo , dont la large cime orbiculaire et toujours verte , élevée sur un tronc de quelques mètres seulement, forme un abri presque aussi impéné- trable à la pluie qu'aux rayons du soleil. Les légumes de cet arbre utile, cueillisun peu avant leur matarité,serventàengraisser les bestiaux ; plus tard ses graines, réduites en farine, forment la nourriture principale de beaucoup des habitants du pays. Son bois, qui est blanc, sert à plusieurs usages économiques, et la matière noire et astringente qui coule de son écorce est usitée dans la con- fection d’une teinture, comme les fruits de l’Algarobilla, plus petit arbre de la même famille et des mêmes localités. Parmi les plantes de plus humble stature, Je ne citerai ici que le Mangarà, curieuse Aroïdée, très fréquente également dans les Pampas dé- couvertes, reconnaissable à sa spathe d’un violet foncé en dedans, et dont la racine, aplatie comme un tubercule de Cyclamen, est mangée par les Indiens Chiriguanos, malgré son horrible âcreté dont ils ne réussissent à la débarrasser qu’en partie. Me voyant, à Gutierres, dans l’impossibilité de pousser plus plus loin au travers du pays des Chiriguanos 11), parce qu'aucun (1) Les jésuites tentèrent vainement de civiliser les Indiens qui habitent entre Gutierres et le Pilcomayo,; le district qu'ils habitent porte le nom de el Barba- rISMo. A LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD. 73 guide ne voulait consentir à m’accompagner, je me trouvai obligé de faire subir à mon itinéraire une assez grande modification ; car, au lieu de gagner le Pilcomayo en continuant à suivre ces Pampas encaissées dont j'ai déjà parlé et dans lesquelles les moyens de communication sont comparativement aisés, j'allais être forcé, en me rapprochant considérablement de la grande Cordillère . d'arriver à Tarija par les provinces d’Azero , de Tomina et de Cinti : chemin de plus en plus âpre et difficile, tracé, le plus ordi- nairement, dans le lit même des torrents qu’il ne quitte que pour gravir quelqu'une des chaînes dont tout ce pays est coupé du nord au sud ; traversant ici un courant rapide , effleurant là de grands précipices, suivant, en un mot, les mille caprices d’un sol qui donne bien plutôt l’idée d’un chaos que d’une terre habitée. | Cependant, chaque nouveau pas que Je faisais dans cette direction avait pour résultat définitif de me conduire dans des val- lées ou sur des plateaux plus élevés, et la végétation ne tarda pas à témoigner de ce changement. Les Pampas de Gutierres ne sont guère élevées que de 1,000 à 1,100 mètres au-dessus de la mer, et la chaleur y est encore toute tropicale ; mais à Sauces, où j’ar- rivai le 16 décembre, le climat commenca déjà à se tempérer, et j'eus le plaisir de voir pour la première fois , depuis bien long- temps, quelques genres de plantes européennes : une Renoncule à fleurs jaunes, entre autres, presque identique avec celle de nos prés, couvre tous les pâturages des environs ; notre Sureau com- mun (Sambucus nigra).y est distribué partout, et les Saules y sont si abondants qu’ils ont donné leur nom (Sauces) à l'endroit. Parmi les autres végétaux qui fixèrent plus spécialement encore mon attention , je dois surtout mentionner ceux dont l’industrie des habitants de Sauces a mis à profit les propriétés tinctoriales. À leur tête se trouve le Chapi, qui fournit une teinture rouge ana- logue à celle de la Garance; ilest de deux sortes : l’une, appelée Chapi del Monte ou des forêts ; l’autre, Chapi de la Pampa ou Pampa-Chapi; toutes les deux appartiennent au genre Galium , mais contiennent leur matière colorante : la première, dans une uge ligneuse et déliée comme celle d’une ane ; la seconde, dans 7h NH. A. WEDDELL. — A\DDITIONS sa racine, à la manière.de la plupart de nos Rubiacées indigènes. Vient ensuite une teinture verte assez belle, fournie par une espèce de galle produite sur les tiges d’un Baccharis très voisin du B. genis- telloides. Un autre Baccharis (Tolilla) cède par la simple coction une jolie couleur jaune. L'Indigotier donne le bleu; et le noir est fait avec les fruits de l’Algarobilla et quelque matière ferrugi-. neuse. Enfin les habitants de ce pays, et les Boliviens, en général, - remplacent le Safran dont les Espagnols font un si grand usage pour la coloration de leurs mets, par la racine du Palillo ou Æs- cobedia:scabrifolia.— J’ajouterai que je rencontrai à Sauces, pour la première fois, en usage, la mastication de la feuille de Coca , quiest, comme on sait, pour les populations Quichuas et Ayma- ras.de la Bolivie, du Pérou et de l’Équateur , ce qu’est l’'Opium pour les Orientaux, le Bétel pour les Malais, ou le Tabac pour les marins de tous.les pays. Parti de Sauces le 24 décembre , je quittai bientôt la province d’Azero pour celle de Tomina, et j’eus alors la douleur de voir les-obstacles naturels que présente le pays s’aggraver encore par la venue des pluies dont il est trop facile de deviner l'effet sur des chemins qui occupent le lit destorrents et que traversent, en outre, fréquemment des cours d’eau considérables. Je me rappelle que, trois jours après ma sortie de Sauces, je me trouvai arrêté court par le Rio Grande de Ghapimayo , et que-ma troupe tout entière manqua d'y être submergée en voulant en tenter le passage. Il me fallut alors, pour pouvoir avancer, me tailler de toutes pièces un chemin au travers d'une forêt de Myrtes ( Sauni) et d’arbres épineux, et coupé partout de ravins et de fondrières. Échappé à ce contretemps , je marchaiï trois jours dans les lits du Rio Cani- cal, du San-Lorenzo, du Monomai et du Caravallo , qui coulaient déjà presque à pleins bords, mais que j’eus, malgré cela, à guéer,' pendant ces trois jours, plus de cent vingt fois, c’est-à-dire chaque fois que le courant principal se rapprochait trop de la paroi du ravin-au fond duquel il roulait. Si ce que j'en ai dit suffit pour donner quelque idée de la na- ture particulière de ces routes, une simple description serait bien insuffisante pour peindre.les scènes grandioses qui viennent réjouir A LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD. 19 au milieu de ses peines le pauvre voyageur, et le dédommager des craintes instinctives qu'il éprouve en cheminant: sur cette . surface anfractueuse. Ges humides allées sont souvent bordées de remparts de rocs, qui s'élèvent abruptement des eaux du torrent jusqu’à une hauteur de plus de 100 mètres, et leurs parois, humec- tées sans cesse par la vapeur qui s'élève et qu'aucun vent n’em- porte, donnent naissance à une foule de plantes curieuses qui se détachent de la pierre sur un délicat réseau de Lycopodes : telles plusieurs Gesnériacées, des Begonia aux fleurs du plus riche écar- late, de nombreux Oxalis et une infinité de jolies Fougères. Presque tous les arbres qui croissent dans cette atmosphère ‘ont leurs rameaux chargés ducurieux T'ullandsiæ usneoides , qui pend en longs festons grisâtres comme une mousse légère, et donne à la forêt un aspect nuageux qui a quelque chosé de surnaturel. En sortant du lit du Rio Caravallo, qui est un des affluents du Parabiti, je me trouvai au pied de la fameuse montagne (Guesta) de Curi ou de Uli-Uli, la plus élevée de toute la région, et formée comme toutes celles qui s’y observent, de schistes et de grès rouges. Au sommet de cette. côte escarpée se trouve le pla- teau de Tomina, sur lequel est située la ville de Pomabamba. Encore peu accoutumé aux passages de montagne, j'avais, je l'avoue, peine à comprendre comment on osât faire passer un sentier sur des points aussi éminemment exposés que ceux par lesquels je vis passer ma caravane-pendant cette pénible ascension. En apercevant, d'en bas, la route dessinée comme un fil vertical sur les flancs du Curi , je croyais être , comme je l’étais en effet, en proie à une illusion; mais, dans plus d’un endroit, le chemin n’est formé que par un simple sillon creusé sur la face nue et presque à pic du rocher ; et, d’autres fois, il ne consiste qu’en une série de trous percés dans le grès, trous dans lesquels doivent s'engager les pieds des animaux. Quoi qu'il en soit, le jour où je gravis cette montagne est resté noté dans mes souvenirs, comme ayant vu une des plus riches herbo- risations que j'aie faites durant mes voyages, et qui me mit en possession d’une infinité de genres que je n’avais encore rencon- trés dans aucune de mes expéditions précédentes : chose natu- 46 H. A. WÉDDELL. — ADDITIONS relle’ d’ailleurs, quand on réfléchit que je me suis élevé alors à plusieurs milliers de pieds au-dessus du plus haut point que j'eusse encore atteint. Les forêts qui revêtent les parties infé- rieures de la montagne ne présentent rien de bien particulier ; plusieurs Solanées frutescentes, et un Podocarpus,s’y font spécia- lement remarquer. Là où la végétation devient plus basse, on ren- contre des Berberis en grand nombre, et un Ephedra ; puis divers genres d’Éricinées (Vaccinium, Gaultheria, Andromeda), des Oxalis à fleurs purpurines, et une jolie espèce d’Escallonia ; enfin, sur le point culminant que je n’atteignis qu’au coucher du soleil, je cueiïllis une Alchemille rampante (4/chemilla aphanoïdes) qui y formait, au milieu des nuages, un gazon fin parsemé de petites touffes de Luzula; ce point est à une élévation d’environ 4,000 mè- tres au-dessus du niveau de l'Océan. Les forêts recommencent à se montrer bientôt après qu’on a doublé la crête du Guri, etaccompa- gnent le voyageur. jusqu’à une lieue et demie de la ville de Poma- bamba, qui est située à l’extrémité d’une plaine parcourue par une rivière du même nom, ou mieux par le Rio Parabiti, dont le Rio Pomabamba n’est que la partie supérieure. Une plante admirable orne les montagnes . presque nues d’ailleurs , du sud-ouest de la ville : c’est.une Bromeliacée arborescente(Pourretia pyramidata?), dont le tronc rabougri et souvent divisé se termine par une ou plusieurs vastes rosettes de feuilles roides comme celles d’un Yucca, du centre desquelles naissent des épis de fleurs de plus d’un demi-mètre de longueur et du plus beau bleu d’azur, portés sur des hampes de 12 à 15 décimètres. Dans les lieux humides et bas: croît aussi très fréquemment un Gunnera, dont les habitants mangent les pétioles, qui sont d’une acidité très agréable et charnus comme ceux d'une Rhubarbe, à laquelle cette plante ressemble un peu. Pomabamba est situé à une hauteur d'environ 2,600 mètres au-dessus du niveau de là mer, et la température moyenne y est d'environ 14 degrés centigrades : c’est la région de froment que je vis là pour la première fois depuis mon départ d'Europe. On cultive, il est vrai, le blé dans plusieurs parties du Brésil, et notamment sur divers points du plateau de Minas-Geraës , mais nulle part'sur le trajèt que nôtre expédition a parcouru. A LA FLORE DE L’AMÉRIQUE DU SUD. 9 Pour arriver au Pilcomayo , qui n’est éloigné que de douze lieues de Pomabamba, j'eus à traverser une région aussi éle- vée que celle que j'avais parcourue quelques jours avant, et de nouveaux végétaux vinrent encore y enrichir ma collection. Les schistes argileux qui constituent la masse du sol y ont une physionomie désordonnée, qu'on croirait volontiers due à une ébullition pénible, à laquelle ces matières auraient.été soumises au moment de leur passage de l’état pâteux à l’état solide, Les nombreuses plantes que je rencontrai dans ce parcours avaient un facies plus alpin encore que tout ce que j'avais rencontré jusque-là : c’étaient des Plantains, des Joncées, des Malvacées, des Amaranthacées acaules, des Valérianes, et en particulier ure charmante Géraniacée (Hypseocharis pimpinellæfohia, Rem.) qui est le plus bel ornement des pelouses de Tomina. Le Pilcomayo, roule dans un lit de 150 mètres de largeur , ses eaux boueuses à près de 2,500 mètres au-dessous de ces localités intéressantes. Je redescendis donc bientôt dans la zone torride, et, grâce à l’habileté de mes guides, je passai bien plus heureusement que je n’avais osé l’espérer cette formidable barrière qui sépare la province de Tomina de celle de Cinti. L'opération de gravir les montagnes de la rive opposée fut plus difficile encore que toutes les précédentes, car, cette fais, c'était presque jusqu’à la région glacée qu'il fallait m'élever. Les taillis qui bordent la rivière sont presque entièrement composés de Mimosées, parmi lesquelles je remarquai un grand arbuste du genre Ruprechtia , tout couvert de bouquets de fleurs scarieuses ; mais à peine eus-je monté une centaine de mètres, que com- mença une région de Cactus des espèces les plus variées, et la plupart complètement nouvelles pour moi; plus haut, ceux-ci disparurent pour faire place à d’autres genres propres à des cli- mats moins tempérés : à des Gentianes, des Renoncules, des Calcéolaires, des Luzula ; puis enfin, au sommet de l’échelle, je foulai de charmants tapis de violettes à feuilles linéaires, d'Om- bellifères et de Composées acaules (Azorella, Werneria, Tricho- chine, etc.) et de Papilionacées gazonnantes. J'étais arrivé alors dans un de ces froids pâturages appelés Punas, patrie des 78 H, A. WEDDELL. — ADDITIONS Vigognes et des Guanacos, où souffle presque constamment un vent perçant,. et’ où le thermomètre s’abaisse au-dessous de zéro pendant presque toutes les nuits de l’année ; cependant, nonob- start. leur .climat rigoureux , il se trouve ses hommes qui se . résignent à habiter ces lieux. | Les grès qui forment un des éléments principaux des soulève- ments de cette partie de la Bolivie, se présentent ici sous la forme d’immenses blocs nus, dont chacun est à lui seul une montagne ; les flancs verticaux de ces masses formées de couches parfaite- ment horizontales, les sillons profonds qui les divisent de haut en bas , leur donnent quelque ressemblance avec des constructions gigantesques. Après avoir cheminé pendant près de deux journées dans cette froide région , je commencçai de nouveau à descendre , et je me trouvai, au bout d’un certain temps, en contact avec une végéta- tion de la plus singulière apparence, puisque tous les arbrisseaux ou arbustes qui la composaient étaient chargés d’épines, comme pour rivaliser avec des mulütudes de Cereus et de Mélocactées , qui hérissaient tous les rochers d’alentour de leurs redoutables aiguillons. C’étaient des Berberis , des Solanées, des Chuquiraga aux fleurs orangées, des Flotovia et plusieurs espèces de Bugain- villea. Gà et là aussi se voyaient les mottes denses et arrondies d’un Bolax {Yareta), couvertes de larmes résineuses. Un seul arbre habitait parmi ces végétaux, et celui-ci se rencontre même quelquefois dans des régions plus élevées encore : c’est le Quenua (espèce de Polylepis), dont la cime maigre et de couleur cendrée est supportée par un tronc tortueux qui a rarement plus de 2 à 3 mètres de hauteur ; son écorce rougeâtre se divise à l'infini et sans cesse en feuilles minces que le vent déchire et enlève, vraie image de la désolation. Les Indiens n’ont aucun autre bois que celui du Quenua pour la construction des toits de leurs huttes ; aussi sont-ils obligés, par cette raison, de donner à celles-ci les plus petites dimensions. Leurs portes sont faités des planches qu'ils retirent d’une espèce de Cierge (Carapari). Aux plantes que j'ai citées s'ajoute enfin un arbuste plus élé- gant qui couvre à lui seul de grands espaces : c'est une Mimosée | | A LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD. 79 dont les rameaux s'étendent en une large cime verte qui contraste avec le feuillage triste des autres habitants de ces plaines où l’on est presque étonné de la rencontrer. Cette région est celle de la Pomme de terre et de l’Orge ; les chaumes et le grain de ce der- nier constituent la seule nourriture des Mules et des Chevaux avec lesquels on y voyage; car l’herbe des pâturages, quand il y en a, est si courte que les Moutons et les Lamas peuvent seuls la brouter. Un peu plus bas le fourrage ordinaire est la Luzerne où Alfalfa ( Medicago sativa ), que l’on cultive également dans toute l'Amérique espagnole. _Continuant à avancer, je pénétraiï, le 14 janviér, dans la vallée de Cinti ; les couches de l’écorce terrestre se voient partout à nu sur: les parois élevées de ce ravin, et leur couleur rouge et terne contraste curieusement avec celle de la riche verdure que l’in- dustrie des Cintenos a réussi à substituer, dans bien des endroits, à la nudité première de leur sol. Ge ne fut pas sans plaisir que je revis la plupart des arbres fruitiers de la France peuplant ces oasis. La Vigne y croît abondamment, en société du Pêcher, du Pommier et du Poirier; à leurs pieds s’apercevaient des Melons et de grands lits de Fraisiers tout chargés de fruits. Le vin de Cinti est peut-être le meilleur de toute l'Amérique. Un autre pro- duit, très fréquent dans cette vallée, est le fruit de la Raquette ou Luna ; il a-un peu la saveur d’une poire anglaise. La Pomme de terre est cultivée partout et ne le cède en rien à celle de l’Europe. Quant aux arbres indigènes, un seul est particulièrement digne d’être mentionné ; c’est le Molle (Schinus Molle), qui est fréquem- ment cultivé, comme on le sait, dans le midi de l'Europe. Par son port, cette plante rappelle en même temps l’Acacia et le Saule pleureur ; le bois en est rougeâtre et n’a qu’une faible durabilité. Le 26 janvier, je pris congé de Cinti et me remis en route pour Tarija qui n’était plus éloigné que de trois journées de marche. En sortant du ravin de Cinti, le chemin suit la base d’une pe- tite Cordillère, dans une plaine légèrement ondulée, jusqu’au vil- lage de Camataqui qu’une nouvelle plaine de même nature que la précédente lie à la petite ville de San-Juan. Un arbuste d’une grande élégance, le Larrea divaricala où Jarilla, tout couvert de 80 H. A. WEDDELL. — ADDITIONS fleurs jaunes, attira particulièrement mon attention dans la dernière partie de ce trajet; c’est un des meilleurs sudorifiqués que produise la Bolivie; un Dodonœa (Chaca:tia), à feuilles visqueuses , habite abondamment dans les mêmes localités , de même que le Molle dont il a déjà été question. Au delà de San-Juan, se trouve la grande Puna d’Iscaiachi, à laquelle on arrive par des ravins affreusement déchirés. 1l est difficile de se faire une idée de la pénible sensation que l’on éprouve quand on débouche tout à coup sur ces plaines élevées, balayées presque sans cesse par un souffle glacial ; on se croirait presque transporté jusque dans l'enceinte des cercles polaires. Je ne séjournai fort heureusement que bien peu de temps en ces lieux, étant descendu le jour suivant à la vallée de Tarija (1) dans laquelle la route plonge subitement par une succession de gradins escarpés. Pendant cette marche, je pourrais presque dire ceétte chute, je fis encore une récolte bien intéressante, et ce fut la der- nière de la saison. Le lendemain, 1° février, je côtoyais le rio de Tarija qui coule, entre deux chaînes, sur une épaisse couche de terre alluviale, couverte en ce moment de chaumes de Maïs, et je ne tardai pas à arriver à la ville avec les débris de ma troupe que les fatigues et les accidents de ce long chemin avaient épargnés. Un des buts que je m'étais proposés, en faisant ce voyage dans le sud de la Bolivie, était de m'occuper de la recherche de quel- ques ossements fossiles dont j'avais appris l'existence dans cette région ; ause1 les quatre mois que j'y passai furent-ils employés en grande partie à cette recherche (2). Mais, quand même je (1) La hauteur moyenne de cette vallée au-dessus du niveau de la mer est de 1,770 mètres environ. Au mois de juin, qui est le plus froid de l’année, le ther- momètre y descend presque toutes les nuits au-dessous de zéro, et la température moyenne est la même que celle de quelques points du midi de la France : elle est de 13 degrés. | | (2) J'ai envoyé au Muséum de Paris les restes fossiles de 14 Mammifères, découverts dans les alluvions de Tarija, parmi lesquels se trouvent 2 espèces de Mastodontes, un Mylodon, un Megatherium, un Glyptodon, un Cheval, plusieurs Ruminants, et quelques autres espèces, la plupart nouvelles. A LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD, 81 u’eusse pas eu de motif pour m'arrêter, l'extrême fréquence des pluies aurait été une raison suffisante pour me déterminer à inter- rompre mon voyage. Je: méditais, pendant ce temps, une nouvelle expédition qui aurait pu avoir le plus heureux résultat, sites moyens qui n'a- vaient été promis par le’ gouvernement ‘bolivien ne m'eussent fait faute: Mon intention était de parvenir à la république du Paraguay, en traversant la plaine dont j'ai parlé sous le nom de Gran-Chaco, plaine qui s'étend , comme je lai dit, des bords du rio Paraguay jusqu'aux confins de la Bolivie. L’excur- sion dont je vais maintenant dire quelques mots n’était entreprise que pour-préparer. les voies de celle dont je comptais la faire suivre, .et qui devait, à ce qu'il me semblait, mettre la Bolivie en posse-sion d’un moyen de communication avec satin pays dont-elle se trouve encore complétement privée. Plein de ces idées , je partis de Tarija, le / juin 1846, pour la lisière du Chaco, qui en est éloignée d'environ 60 lieues vers l’est. Je descendis d’abord le cours du rio de Tarija, affluent ou source du rio Vermejo, et je passai bientôt à Santa-Ana, où se trouvent quelques beaux vignobles. De 1à le chemin s'élève sur degrands.pâturages tout à fait nus, et dont l’aspect est étonnam- ment triste; Je n’y rencontrai que deux plantes en fleur, sur les | bords d’un petit ruisseau abrité : un Æpilobium et un Jonc. Cette région, appelée la Puna de Polla, ne se prolonge pas loin; elle | paraît. être là pour former une barrière entre le district tempéré de Tarija et les cantons PAP RAr tropicaux qui Se développent au delà. Les premiers arbres que j’apercus sur la pente escarpée qui me-conduisit à un climat plus riant furent des Aunes; ils crois- saient avec leur pied dans la neige, la seule que j’eusse vue depuis trois années. Dans la délicieuse vallée de Narvaès, repa- rurent de grandes forêts entrecoupées de belles prairies, qui m'accompaghèrent jusque bien au delà de San-Luis, village éloigné de 30. lieues de Tarija, et où.je fus obligé de m’arrêter | pendant quelques jours pour trouver un guide et un interprète. Je profitai de ce retard pour étudier les arbres forestiers de cette | 3e série. Bor. T. XIII (Février 1850.) 2 6 | | | S2 H. A. WEDDELE —— ADDITIONS partie de la Bolivie ; et je réussis à en réunir près de soixante espèces. Par malheur seulement une partie d’entre elles se sont trouvées en fleur ou en fruit au moment: de leur récolte; et-par conséquent, bien déterminables. Ce sont des Légumineuses qui en constituent le plus grand nombre; l’unedes plus communes de celles-ci est une espèce d’Acacia (Acacia Anyico\ très répandue dans toute l'Amérique tropicale, et dont l'écorce est usitée pour le tannage des cuirs. Elle s'appelle Angico au Brésil , et en Bo- livie Bilca ou Sevil. Les plus beaux bois de construction sont fournis par le Gedro (Cedrela brasihensis) , le Soto, le Quina- quina, le Laurel (espèce de Laurus) et le Nogal (Rhus juglandi- folium\. On y observe également un Pesoma (Zapallo), un Bugainvillea (Huancar), un Luhea (Membrillo), plusieurs Myrta- cées (Barroso, Goyavo), des Bignoniacées { Tarco, Lapacho: mo- rado, Lapacho amarillo, etc.) , un Xanthoæylum. (Suiquillo), deux Sapindacées (Mongil, Chanchal), des Euphorbiacées (Leche- ron del monte, Lecheron blanco), un Mertensia (Tala), ete:, etc. À deux journées de marche de San-Luis, je remarquai un grand nombre de Bombacées (Soroche) dont les troncs, remarquablement fusiformes (1\, sont utilisés par les Indiens pour faire des vases où ils font fermenter leurs boissons ; la grande mollesse de: leur tissu permettant de les creuser avec une simple pièce deboïs, Un Dragonnier, de 3 ou 4 mètres de hauteur, croît assez communé- ment aussi sur plusieurs montagnes de cette partie dela province et attire l'attention par son port spécial ; il porte le nom de Nar- vaës et a la réputation de guérir la lèpre. Une chaîne de peu d’élévation sépare le village parti de Ga- rapari de la frontière de la Bolivie ; de sa crête, je vis, le 47 juillet, se développer devant moi, tel, pour ainsi dire, que je le voyais des murs du fort Bourbon, immense étendue du Gran-Chaco. Je couchaï la même nuit dans une hutte d’Indiens Chiriguanos, aux murs de bambous; et le jour suivant j’entrai dans la colonie (4) Je n'ai pu, à cause de la saison , me procurer ni les feuilles ni les fleurs de cet arbre, qui est bien différent de toutes les espèces de la même famille que j'avais vues jusque-là, À LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD. 83 de Villa-Rodrigo que les Boliviens, attirés par la bonté des pâtu- rages, viennent d'établir en ces lieux : c’est le prélude de la con- quête de tout le Chaco. Deux jours plus tard, je mettais à exécu- tion mon projet de visite aux grands chefs de cette région fameuse, ce qui me conduisit à 30 lieues plus loin dans l'intérieur, au sein des nations des Tobas et des Abas. De ce côté, comme au Para- quay, les Copernicia (Carandaï) couvrent des espaces immen- ses (4); le terrain sablonneux et très légèrement marécageux dans lequel ils végètent était, lors de mon passage, couvert d’ef- florescences nitreuses, et presque toutes les eaux que j'y rencon- trai étaient si saumâtres, qu’il me fut impossible de les boire. Une curieuse espèce de Chara, la septième du mêmé genre que je rencontrais en Amérique, y croissait communément. L’ar- bre le plus fréquent après le Carandaï est l’Algarobo (Prosopis duleis)} qui joue chez les Indiens Tobas un rôleimportant, puisque c'estde ses graines qu’ils font leur chicha (2), tandis que les Abas, plus industrieux, plus sédentaires surtout, se servent dé Maïs pour lemême objet. Un autre végétal de la même famillé que le précé - dent et qui paraît être une espèce d’Ormosia, le Chanar, forme de beaux bosquéts sur les bords du Pilcomayo, rivière que je traversai encore une fois dans cette excursion. Ses fruits drupacés servént au même usage que les graines de lPAlgarobo; mais, comme ils contiennent une bien plus grande quantité de sucre que ces dernières, la liqueur qui en résulte est beaucoup plus forte. On dit que le moment le plus dangereux pour visiter les Tobas est lorsque le Chañar et l’Algarobo mûrissent leurs fruits. Les Chiriguanos sont de même beaucoup plus intraitables à l’épo- que de la récolte du Maïs qu’en toute autre Saison. Pour obvier un-péu au relâchement de l'intestin amené par les flots de liquide | qu'ils -absorbent sans cesse, ces Indiens ont l’habitude de mâcher (1) La partie du Chaco qui avoisine Villa-Rodrigo n’est élevée que de 187 mè- | tres au-dessus du niveau de la mer : c’est indubitablement un des points les plus | déprimés du centre du continent. | (2) C'est ainsi que l'on nomme toutes les boissons fermentées des In- | diens; la fécule en constitue ordinairement la base, mais leur préparation peut | varier. 8 H. A. WWEDDELL. —- ADDITIONS les fleurs d'une Bignoniacée (Lapacho) qui est un des sur jolis arbres de leurs bosquets. Le but de mon excursion étant rempli, je me bâlai de revenir sur, mes pas, d'abord à Vila-Rodrigo, puis à San-Luis et à Ta- rija, ne m’arrêtant quelques jours en-chemin que pour visiter deux ou trois villages des Indiens Chaneses, tribu de la nation des Chiriguanos, habitant la vallée de Itiuro, sur les confins de la république Argentine. De retour à Tarija, je fis à la hâte mes préparatifs de voyage à Chuquisaca, capitale de la république. Mes collections avaient pris les devants et étaient déjà sur la route de Potosi, d’où elles devaient gagner l'Europe en passant par le port de Cobija... Le 1/4 août, je me retrouvai dans la vallée de Cinti dont les chaleurs avaient. complétement éteint la brillante verdure que j'admirai tant six mois auparavant. Le chemin de Chuquisaca se dirige, de ce point. presque. directement au nord, et traverse une région aride, composée d’une. suite non interrompue de collines et de vallons pierreux qui ne.présentent partout à l’œil qu’un tapis d’un gris uniforme; c’est à peine si la monotonie de ce spectacle se trouve rompue par quelques cabanes. que l’on ren- contre de loin en loin : habitations de ces Indiens de la Puna dont la vie semble être une longue léthargie, un combat passif contre le froid et la faim. Quoi qu’il en soit, ce canton forme par- tie du grand soulèvement qui constitue entre la Cordillère litto- rale et la Gordillère intérieure cette table élevée qui porte le nom de plateau bolivien et qui s’étend sans interruption, et toujours en s’élevant davantage, jusqu’au niveau du grand lac de Chuquito, où il se continue avec le plateau péruvien. Après deux jours de marche dans ces lieux misérables, j'entrai dans le lit d’une petite rivière appelée Mataco, et, plus loin, je traversai pour la troisième fois le Rio-Pilcomayo ; puis Je pas- sai par la ville de Yotala que quelques lieues seulement sépa- rent de la capitale, où je mis les pieds le 19 août; je ne tardai pas à y apprendre que les projets que j'avais concus d’un voyage au Paraguay devaient être abandonnés. Chuquisaca, malgré la grande élévation à laquelle il est situé . À LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DD SUD. 89 (2,844 mètres), jouit d’un climat délicieux (1), et quoiqu’ilne s’y trouve, pour ainsi dire, aucun arbre qui y soit indigène, une grande partie de ceux que l’on y plante y réussissent: j'y ai même re- marqué plusieurs Palmiers dont l’un n’a pas moins de 20 mètres de hauteur. Dans les premiers jours d'octobre, je fis une visite à la ville de Potosi, qui se trouve à une distance d'environ 30 lieues de la capitale, et à une hauteur de près de 4,000 mètres au-dessus de la mer. En m’approchant de ce lieu célèbre, j’éprouvai, pour la première fois, ce sentiment d’oppréssion auquel donne lieu la raréfaction de l’air, et qui est attribué à tort, par quelques per- sonnes, à des émanations de la terre. Les Espagnols lu: donnent le nom de soroche. On peut difficilément se faire une idée du triste aspect que présente le sol de ces montagnes dont la surface n’est partout composée que d’amas de cailloux et de pierres brisées, Cependant les Indiens, dont on voit encore de ce côté les huttes éparses, ont eu la patience de nettoyer de petits car- rés du flanc de la montagne des plus grosses pierres qui s’y trouvaient, et sont parvenus à y faire germer, pendant la sai- son des pluies, quelques brins d'orge: c’est la seule végétation que l’on y rencontre. Mais, plus près de la ville, dans les endroits où il a été possible de faire des irrigations , on voit quelques prés de Luzerne dont la verdure éclatante blesse la vue, tant elle fait tache sur ce sol granitique. Le Cerro de Potosi lui-même est de couleur ferrugineuse; son facies a quelque chose d’ano- mal qui fait penser qu’il à été formé à une autre époque que les montagnes voisines. Les seules plantes que jy ai remarquées en fleur sont une curieuse petite Composée acaule et un Loasa nain (Urtiga), à fleurs d’un rouge brillant. Quinze jours après mon départ de Chuquisaca, jy étais encore de retour, et je me préparai presque aussitôt à partir pour Cocha- bamba; mon intention était de passer de cette ville à La Paz par les vallées de l’intérieur, La longueur de ce voyage, les (1) La température moyenne de Chuquisaca n'a pas encore été détermi- née, que je sache; mais l'analogie peut faire présumer qu'elle ne s'éluigne pas beaucoup de 13 degrés; celle dé Potosi est probablement ‘inférieure à 9 de- orés. 36 H. A. WEDDELL. — ADDITIONS difficaltés que l’on ÿ rencontre lorsqu'on l’entreprend pendant la saison des pluies, m’engagèrent d’ailleurs à mettre dans l’exécu- tion de la première partie de ce plan autant de rapidité que pos- sible, chôse d'autant plus facile que la région qui s'étend entre Chuquisaca et Cochabamba ne présente au botaniste qu'un assez faible intérêt. Les six premières lieues du chemin furent dans un profond ravin encadré de montagnes très pittoresques, malgré leur nudité. À neuf lieues de là, je traversai le Rio-Grande qui s'était déjà présenté deux fois sur mon passage depuis mon entrée en Bolivie. Il forme la limite entre les départements de Chuqui- saca et de Cochabamba. J’entrai, un peu plus loin, dans une série de vallées semées de chaumières et couvertes de grands champs de Maïs, produit qui constitue une des richesses princi- pales de ce département. Les campagnes de Cochabamba ont une réputation de beauté tellement établie, en Bolivie , que ce ne fut pas sans un certain étonnement que je me trouvai rendu aux faubourgs de la ville, sans avoir aperçu dans les environs autre chose qu’une série de vilaines collines et de champs de cailloux roulants, presque com- plétement dénués de végétation: J’ignorais alors que la campagne tant vantée occupait le côté opposé de la ville. C’est un long cor- don de prés et de potagers bordés de Saules pyramidaux, resserré entre le faubourg et quelques montagnes grises et pierreuses, comme celles que j'avais aperçues à mon arrivée. Je'ne puis mieux comparer ce site qu'aux prés de Gentilly, près Paris, qu’arrose la Bièvre’ et auxquels les Peupliers donnent une phvsionomie que rappellent assez exactement les Saules de Cala-Cala. Le ‘climat de Cochabamba est plus chaud que celui des autres grandes villes des parties élevées de la Bolivie, aussi y cultive-t-on avec succès plusieurs fruits que l’on ne trouve dans ces dernières qu’autant qu'ils y sont apportés. Les Pêches (Durasnos) y sont très abon- dantes, mais elles sont loin de valoir les nôtres, sans doute parce qu'on n’a pas eu Jusqu'ici l’idée de les produire autrement qu'en plein vent. Les Fraises (Frutillas) sont très grosses, mais peu savoureuses. Quant aux Ananas, aux Bananes et aux Gorossols. que l’on trouve assez fréquemment aussi sur le marché, ils vien- A LA FLORE DE L'’AMÉRIQUE DU SUD. 87 nent surtout des vallées profondes appelées Yungas (1), situées sur le versant oriental de la grande Cordillère des Andes ‘dont les sommets, couverts de neiges :perpétuelles, s'élèvent pres- que au-dessus de la ville. C’est vers eux que je me dirigeai, le 20 novembre, effectuant le lendemain la traversée de la chaîne, par la passe qui porte le nom de Llave ou Clef. La végétation que je rencontrai dans ces lieux était à peu près identique avec celle que j'avaiseu occasion d'étudier sur les très grandes hauteurs des provinces de Tomina et de Cinti : ainsi c’étaient des Gera- mium ou des Erodium, des Violettes gazonnantes, des Compo- sées acaules, des Renoncules , des Luzula, et, un peu plus bas, quelques Calceolaria et deux belles Gesnériées aux fleurs jaunes ou écarlates, qui pendaient en touffes du flanc humide des rochers. Plus loin je recueillis une superbe espèce de T'acsoma à fleurs roses, C’est à la crête de la Cordillère que commence la province d'Ayopaya, dont tous les points que j'ai visités sont situés au- dessus des limites de la haute végétation forestière. Jusqu'à Morochata, en particulier, le plan escarpé de la montagne sur le- quel circule l’étroit sentier ne présente, au-dessous des neiges, que des pelouses alpines, ou là tranche nue des rochers de grès ou de schistes qui en forment l'élément géologique. La Pomme de terre et l’Orge sont les seuls objets de culture des habitants de ce canton misérable; mais autour de Palca , ‘chef-lieu de la province, se voient des champs de Blé et même de Maïs , et, au même niveau, un grand nombre d’arbustes, surtout des Mimosées épineuses. ' | De Palca, je me dirigeai sur Ynquisivi, chef-lieu de la province du même nom. À mesure que j’avançais, la végétation devenait plus ‘abondante et plus variée; chaque pas que je faisais me rapprochait davantage du climat tropical; mais la descente est si graduelle que les limites des étages occupés par les divers vé- gétaux sont bien moins nettement marquées qu’elles ne le.sont dans d’autres parties que j'ai visitées. Les Cactus sont remarqua- (1) La température moyenne de ces vallées est de 20 à 22 degrés. 58 H. A. WEDDELL. —- ADDITIONS blement abondants dans cette partie du trajet ; ils y forment sou- ventdes forêts à-eux seuls ou.en compagnie des: Mimosées. En descendant au lit du Rio-Ayopaya, je remarquai, sur une de ces plantes grasses, une Loranthacée aphyille qui: était» en «entier d’un.rouge briqueté. De la rivière que je viens de nommer, la route passe dans le lit du Rio-Cato que l’on est obligé de remon- ter. plusieurs lieues avant d'arriver au joli village d’Ynquisivi ; celui-ci occupe une petite plate-forme verdoyante, à mi-côte d’une montagne tiès escarpée au pied de laquelle mugit un torrent. - L'inextricable zigzag que les chemins décrivent dans ce pays, autour des nombreux accidents de son sol #1), rend assez diffi- cile.de juger de sa pente générale sans mesures.directes. En l'ab- sence de celles-ci, accroissement de la température dans chaque nouveau lieu qui se présentait à moi eût suffi pour m’avertir que j'approchais insensiblement des domaines de la nature équatoriale. Je trouvai, en eflet, près de Suri, à 7 lieues environ d’Ynquisivi, des Bananiers et des Cecropias, puis un peu plus bas, des Gin- chonas, puis des Palmiers et des Fougères arborescentes que. je ne voyais plus depuis si longtemps. Dans les parties les plus ex- posées au midi de ces montagnes, la forêt a été détruite depuis longtemps pour y faire des plantations de Coca (2), plante que (1) On se ferait une idée bien-erronée du temps que l’on emploie à ‘voyager dans ces provinces, si l'on se contentait d'apprécier les distances à vol d'oiseau. ou en les mesurant sur les cartes. Dans la province de Yungas, par exemple, je me suis trouvé plusieurs fois dans des villages dont l'éloignement absolu est si faible, que, étant dans l'un d'eux, on peut, sans le secours d'une lunette, assez facilement compter les maisons de l'autre; cependant le chemin qui les met en communicatiôn fait tant de détours, qu'une journée entière se passe souvent à les parcourir. | ét (2) Le Coca { Erythroxylon Coca) est un arbrisseau buissonnant de 6 à 8 dé- cimètres de hauteur, à feuilles d'un vert pâle , petites, simples, et marquées de trois nervures longitudinales ; il porte des fleurs blanches et à peu près inodores auxquelles succèdent des petits fruits drupacés, d'abord verts, puis d'un rouge intense. | | Comme il serait difficile de rencontrer dans les régions où-cette plante se cul. tive un espace horizontal quelque peu étendu, sa culture se fait, presque univer- sellement, sur les talus des montagnes, et en particulier dans les points où l'ardeur À LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD. 89 je vis là pour la première fois en vie, et dont on peut juger de l’importance commerciale par ce fait, que les Indiens de la Boli- vie consomment annuellement environ 6 millions de kilogrammes de sa feuille desséchée. | Délayés par plusieurs pluies successives, les chemins que je du soleil se faitle:plus sentir. A cet effet, on ménage sur ces pentes une série de gradins étroits, chacun destiné à un seul rang d'arbrisseaux. Les gradins;sont soutenus par de petits murs de pierre qui servent non seulement à contenir la terre et à empêcher sa trop prompte dessiccation, mais encore à protéger le collet ét la racine des jeunes plants de l’action trop puissante de la chaleur, au moyen de la légère saillie qu'ils font au-dessus du niveau du sol. Cette disposition parti- culière rend , de plus, très faciles les irrigations continuelles auxquelles on est obligé, pendant certaïnes saisons, de soumettre le Cocalier: La cueillette des feuilles de Coca se fait trois fois, ou par exception quatre fois , dans le cours de l'année : en mars, juillet et novembre ; et, chose curieuse, la plante, habituée à ces dérangements périodiques qui représentent pour elle autant d'hivers, parcourt dans l'année plusieurs fois toutes les phases qu'à l'état sauvage elle ne par- court qu’une seule : c'est-à-dire qu'elle produit de nouvelles fleurs ét de nouveaux fruits en même temps que de nouvelles feuilles. Ces diverses récoltes ne sont pas cependant, il faut le dire, toutes également productives ; la première l'est plus que les. deux autres. C'est également en mars que les fruits de l’£rythroxylon mürissent le plus parfaitement. Les grairies se sèment peu de temps après qu'on les a recueillies, et lèvent huit à quinze jours après. Aù bout d’un certain nombre d'années, la terre du Cocalier se fatiguant, il est abandonné, et la forêt en reprend possession. Je me rappelle que, descendant un jour le flanc d’une montagne pour atteindre un Quinquina dont les feuilles colorées avaient attjré mon attention , et qui me semblait être dans une forêt vierge, je fus surpris dé trouver sous mes pas les marches d’un très bon escalier, qui n'était autre que le site d'une très ancienne plantation de Coca, occupé depuis par de grands arbres aux troncs chargés de parasites, par des lianes et des pal- miers épineux. Al A Aussitôt recueillie, la feuille de Coca est séchée au ist soleil dans des cours dont le sol est formé de dalles de schiste noir. On sait que les Indiens ne mâchent jamais la Coea seule, une certaine quantité d'alcali paraissant nécessaire pour que les propriétés de la feuille s'exercent tout entières. La cendre de plusieurs plantes est usilée pour atteindre ce but : dans quelques parties, c'est celle d'un Cereus ; dans d’autres, c'est celle du Chenopo- dium Quinoa, où bien encore celle d'un Gomphrena nommé Moco-Moco , qui est très commun dans toules les parties tempérées de la Bolivie, et dont on se sert également pour la fabrication du savon. 90 M. A. WEDDELL. — ADDITIONS parcourais étaient devenus très difficiles, et le passage continuel des troupes de mules qui charriaient le produit dont il vient d’être question ne contribuait pas peu à ce fâcheux résultat. Le 28, je traversai le village de Carcuata, .et.le.jour.suivant, celui de Circuata, à quelques lieues duquel coule le rio de La Paz. Les forêts qui couvrent toutes ces montagnes sont très pittores- ques; elles sont cependant, pour la beauté, au-dessous de: celles du Brésil. J’y vis plusieurs espèces de Cinchona. La vallée de Canamina, dans laquelle on entre en sortant de Circuata, est d’une fertilité admirable et l’on y cultive, non seulement le Coca, mais encore le-Caféier, la Canne à sucre et l’Ananas. Une forêt ver- doyante, arrosée par les eaux cristallines du rio Miguilla, sépare Canamina du rio de La Paz, dont le flot boueux, roulant entre deux plages immenses, sépare la province d'Ynquisivi de celle de Yungas, dont Chulumani est la capitale. Pour gagner cette ville, j'eus à passer encore deux petites rivières : le. Puri et le Solacama ; puis je visitai le village d’'Oco- baya d’où j'avais appris qu'il se tirait une espèce particulière de Quinquina dont la conquête m’obligea à une des marches les plus pénibles que j'aie faites de ma vie. L'espèce qui me coûta un si rude travail est le Cinchona amygdalifoha ; elle croissait au sommet d'une montagne très élevée, au milieu d’une forêt épaisse, dont les Bambous et les Fougères en arbre formaient-les traits les plus caractéristiques. Dans ce canton, les chemins dominent partout de profondes vallées, et, jusqu'à une certaine élévation, tous les talus, ceux même dont l’escarpement est le plus considérable, sont. converts, à perte de vue, de plantations de Coca dont les innombrables petits gradins sont disposés avec. tant de symétrie et dans un parallélisme si parfait, qu’ils simulent assez exactement (qu'on me permette la comparaison) un monstrueux journal dont les colonnes serrées se développeraient sur le versant de la mon- tagne. L’Indigo est partout spontané dans ces lieux, et les fo- rêts. sont remplies. de. plantes curieuses ou utiles, Je me çon- tenterai cependant de citer ici l’Incienso, espèce de Clusia, dont les blessures distillent une résine d’un jaune pâle, usitée comme A LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD. 91 encens; le Matico (Piper Matico) dont les feuilles aromatiques et astringentes passent pour être un merveilleux vulnéraire; l’Aris- toloche connue sous le nom de Vejuco, découverte par Haënke qui la donna comme un dompte-venin infaillible: un Myrica (Arbol de cera) dont les fruits fournissent une espèce de cire que les habitants de Yungas faconnent en bougies; enfin, le Cargua- Cargua (Cascarilla magnifolia), ou faux Quinquina, qui habite en général dans le fond des ravins, tandis que les vrais Quin- ‘quinas aux écorces amères et fébrifuges en occupent les parties “élevées. ‘En quittant Chulumani, je me rendis à Chirea et passai de là à Yanacache, village situé dans une position admirablement pitto- resque sur le flane de la Cordillère dont le vaste rideau, couronné de neïge, s'élève presque perpendiculairement au-dessus des fo- rêts qui l'entourent plus immédiatement. J’allai ensuite par Mil- luguaia à Coripata, dont les environs fournissent la meilleure Coca dé la Bolivie ; la route qui mène du dérnier de ces villages à Coroïco traverse de superbes plantations du précieux arbrisseau. Suit une côte rapide et affreusement pierreuse au pied de laquelle coule le rio dé Coroïco ; puis on quitte le climat chaud des Yungas pour gravir jusqu'aux neiges perpétuelles par un chemin magni- fique qui venait d’être livré à la circulation lorsque j'y passai. Gêtte route, qui suit à peu près la direction du rio de Coroïco dont j'avais à remonter le cours, circule dans un des pays les plus ac- cidentés qu’il soit possible d'imaginer. Taillée très souvent dans le roc vif, elle est, dans beaucoup d’endroits, comme suspendue au-dessus de précipices d’une immense profondeur, et appuyée à la Surface presque verticale de la montagne. Accoutumé, pour Ma part, aux sentiers périlleux de la Cordillère du Sud, J'étais tout étonné de me mouvoir avec tant de sécurité au milieu de ces abimes, et de pouvoir contempler à non aise un paysage empreint d'une si Sauvage sublimité.. De toutes parts la montagne s'élevait presque à pic, et Ses murs étaient couverts d’une humide végéta- tion dont les festons voilaient'en partie l'entrée de grandes ca- vernes que le temps y avait creusées ; au milieu coulait, sur son lit'de rochers, le Coroïco. Un brouillard épais enveloppait tous les 99 H. A: WWEDDELL, — ADDITIONS sommets de cette scène pittoresque, et, en montant davantage ; je finis par m’y plonger aussi, L’étude des plantes offre, dans toute cette néaiil le plus grand intérêt. J'avais vu disparaître.assez promptement les Cocaliers, la zone de végétation de l’Erythroæylon nes’élevant guère au delà de 1,300 mètres; mais les Quinquinas m'accompagnèrent. jusque près des limites de la région forestière, qui m’a semblé, grâce à l'abri particulier qu’elle doit à une disposition, favorable des montagnes, montei plus haut, dans ce point de la Bolivie, que dans d’autres parties du même pays où j'ai eu occasion de l’obser- ver. Plusieurs de ces arbres étaient en pleine fleuraison, sur. mon passage, et répandaient un parfum si suave ettellement prononcé, qu'il suffisait pour me dirigersûrement vers eux. Plushaut, jerevis, sur un petit plateau, où se rencontrent quelques habitations , des champs d’Orge, au delà desquels la montéedevient de plus.en plus escarpée ; le rio Coroïco, dont le chemin continue à suivre la direc- tion, n’est plus alors qu’un affreux torrent qui semble à peine pouvoir se contenir dans son lit, Sur ses bords sont des taillis que baigne une rosée perpétuelle et sous lesquels brillaient les fleurs étincelantes de trois ou quatre-espèces de Fuchsia et d'un magni- fique Mutisia grimpant; j'y recueillis encore un Loasa à. corolles orangées ét une Polygalée frutescente à fleurs mêlées de bleu et de jaune ; puis, à une élévation un peu supérieure, plusieurs-espèces de Rubus, un Budleia aux panicules d’un jaune d'or et. déli- cieusement odorantes, etc., etc. Le jour suivant, le tableau avait changé: le. Coroïco, que je remontais toujours, n’était plus qu'un gros ruisseau murmurant , et.plus haut encore il n’était repré- senté que par un nombre infini de ruisselets qui suintaient des amas de neige, dont tous les creux de la montagne étaient jon- chés, ou qui en couvrait les nombreux pics. La belle végétation qui fascinait mes regards le jour précédent était restée bien en arrière, et il n’y avait plus autour de moi que des rochers de granite, dont la teinte grise ou noirâtre ne contrastait qu’avec les plaques rouges ou jaunes des Lichens dont ils étaient parse- més. Cà et là seulement, sur le sol, nu-d’ailleurs, apparaissaient quelques touffes d’une Graminée à feuilles dures et jonciformes A EA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD. 93 (Deyeuæia rigida), qui lutte dans ces régions contre une gelée presque perpétuelle. C'est la dernière plante phanérogame qui ait attiré mon attention de ce côté des Andes ; J'étais déjà au-dessus du niveau des neiges perpétuelles que Je la voyais encore cram- ponnée, comme quelque chose d’inorganique, dans les points de la montagne où la neige elle-même n'avait pu adhérer (1). La brume, qui couvrait encore toutes les:cimes de la Cordillère , au moment de la levée de mon camp, s'était dissipée peu à peu, et ses sommets déchirés se découvrirent un à un si éblouissants de blancheur, que l’œil en supportait avec peine l’éclat. Le so- leil se fit jour peu à près au travers du brouillard, et je passai au milieu des neiges par une température de 15 degrés centigrades : un grand Ara que j'avais acheté des Indiens Moce- tènes , et qui voyageait depuis quelque temps avec moi, parut se douter à peine du‘changement de sa situation. La ligne culmi- nante passée, il:se présenta un plateau étendu, formé par un sol sablonneux, où se faisaient remarquer un nombre considérable de pêtits lacs ou de marais, dans lesquels prend naissance le Rio de La Paz. En descendant de ce côté de la chaîne, la route suit le cours de cette rivière, comme ellé suivait, de l’autre, la direction du Rio Coroïco ; ces deux courants naissent des mêmes glaciers, et, après avoir suivi des routes si différentes, vont mêler de nou- veau leurs éléments dansle lit du Rio Beni. Jusqu'à La Paz, qui est situé dans un des points les plus élèvés du plateau bolivien, à 3,720 mètres, l& descente de la Cordillère est partout en pente douce, et n'offre rien de bien par- ticulier à l'observation : c'est une grande. Puna dans laquelle de nombreux troupeaux d’Alpacas paissaient l'herbe rare et courte (2) qui revêt ordinairement le sol de ces régions. Près de la ville, je trouvai la rivière bordée par une mince lisière de blé (1) La dernière plante ligneuse que j'aie observée dans cette ascension est une Polygonée, le Mühlenbeckia rupestris N. (2) Les Graminées qui constituent les pâturages des Punas forment toutes des yazons, et ont, en général, au plus haut degré, le facies alpin ; elles appartiennent aux genres Stipa, Festuca, Bromus, Deyeuxia, Eragrostis, Poa, Agrostis, Chon- drosium, Clomena, Trisetum, etc. 94 M. A. WEDDELE. — ADDITIONS et d'orge, et de fèves en fleur: mais ces petits champs avaient l’air de se trouver mal à l’aise sur les bords du torrent, au milieu de ce pays qui paraissait à peine remis d’un vaste éboulement , et où ma vue, en quittant la bande de verdure qui était au fond du ravin , ne reposait que sur d'âpres montagnes presque aussi dénuéés de végétation que les rochers que j'avais sous les pieds. Je ne m'étendrai pas sur mes excursions aux environs de La Paz, durant le séjour d’un mois que je fis dans cette ville : celle que je dirigeai vers les curieuses mines de Corocoro fut de toutes la plus intéressante, La Paz, malgré son climat un peu rigou- reux (1) et son sol ingrat qui ne permettent, dans son voisinage, que la culture d’un assez petit nombre de végétaux, doit, à la proximité de la fertile province de Yungas, d’être mieux approvi- sionnée qu'aucune autre ville. de la Bolivie. Les communications qu’elle entretient avec cette province, qu’on appelle, à juste titre, son potager, ne se font pas seulement par le chemin que j'ai suivi, et qui a été construit pour faciliter l’extraction de la Coca; mais elle communique encore avec elle par le lit de sa rivière : route plus directe encore , puisqu'elle coupe directement au travers de la base de la Cordillère, au heu dé contourner sa crête. Les bords de ce torrent sont , comme je l’ai déjà laissé entrevoir , les seuls points où il a été possible aux Pazéniens d'établir quelques cul- tures, et dans les environs même de la ville ceux-ci sont extrême- ment limités ; plus bas, cependant, leur extension est plus grande, et le climat y étant en même temps plus doux, on peut y obtenir la plupart des produits du midi de la France. Déjà, à quatre lieues de la ville, on rencontre des vignobles magnifiques, et le Figuier fructifie abondamment ; une lieue au delà, sur la base du majes- tueux Illimani, on se trouve au milieu d’un bosquet d’Oliviers. Quel contraste avec les neiges qui blanchissent éternellement le faîte de cet émule du Chimborazo! 3 (1) D’après les observations de M. Pentland, la température moyenne de cette ville serait d'environ 9°,5 cent. Pendant le mois de décembre, qui est un des plus chauds de l’année , le thermomètre ne s’y élève guère au-dessus de 48 de- grés ; en revanche, au mois de juin , qui est le plus froid: de l'année , il ne gèle presque jamais durant le jour. A LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD. 95 -En quittant La Paz, mon intention était de gagner les pro- vinces de Sorata et de Caupolican ou Apolobamba , mais les pluies qui avaient déja commencé m’empêchèrent de mettre ce dessein à exécution avant le retour de la belle saison ; je me décidai donc à faire , en attendant, une visite aux rives et aux îles du fameux lac de Chuquito ou de Titicaca, la Méditerra- née du Pérou, me proposant ensuite de gagner la ville d’Are- quipa. | Dans ce but, je sortis, le 11 janvier 1847, de l’espèce de cavité dans laquelle est bâtie La Paz, et je traversai jusqu'à Tiahuanaco une Puna assez unie, semée de maigres toufles d’une herbe jau- nâtre que les Lamas même dédaignaient. Quatre lieues seule- ment séparent Tiahuanaco des bords du lac; et le canal déver- soir de celui-ci, ou Desaguadero, qui forme la himite entre la Bolivie et le Pérou, n’en est éloigné du côté de l’ouest que d’une distance à peu près semblable. Mais mon intention étant de suivre la rive orientale du lac qui est moins connue, je tournai vers Pest, et me dirigeai vers le village de Guarina, traversant d’abord quelques mornes assez élevés, et ensuite une plaine tout à fait unie , inondée en beaucoup de points par l’accumu- lation des eaux pluviales, Plusieurs cours d’eau affluents du lac coupent aussi ce district; je les passai dans de singulières em- barcations composées de deux grosses bottes ou cylindres de Joncs liés ensemble, et relevés en pointe aux extrémités. Ce Jonc'est une espèce de Scirpus, très voisine de notre S: lacustris, et se trouve abondamment dans presque tous les bas-fonds du lac; c'était la plus grande plante que je voyais depuis mon dé- part de La Paz. Les végétaux les plus communément cultivés dans cette région sont la. Pomme de terre , Orge, le Quinoa et PUlluco. J’arrivai le 20 au détroit de Tiquina qui fait commu- niquer, comme on le sait, les deux bassins inégaux qui consti- tuent le lac, et je le traversai avec ma troupe pour me rendre au village de Copa-Cabana, d’où jé partis presque aussitôt pour visiter quelques unes des îles les plus intéressantes de cette mer intérieure. La température de ces îles paraît différer jusqu’à un certain point de celle des rives, tellement que, dans l’une d'elles 96 H, A: NEDDELI. —— ADDITIONS (Isla de Titicaca), 1l y à exceptionnellement des cultures de Mais, quoique de qualité inférieure et de très petite. taille. Une Eu- patoriacée frutescente y est la plante sauvage la plus commune ; et les fameuses ruines du temple de la Lune, dans l’île de Cuati, sont situées dans un petit bois de Polylepis. La péninsule de .Copa-Gabana partage aussi par, sa position les avantages du climat insulaire, quoique à un moindre degré cependant, puisque le Maïs ne peut y fructifier. La végétation indigène y. est ce- pendant plus développée que je ne l'ai vue dans aucune autre partie de cette région. Outre les Polylepis ,. on rencontre ici un autre arbre, dont le tronc, quoiqu'il ne s'élève. guère, atteint des dimensions en diamètre bien. plus.considérables que le Que- nua, et qui caractérise même la végétation de ce point : je veux parler des Buddleia, auxquels les Boliviens donnent le nom d’Oliva sylvestre, à cause de la ressemblance de leurs feuilles, et même de leur physionomie générale, avec celles de l’Olivier cultivé. Enfin, j'observai assez abondamment dans la même péninsule un grand Groseiller à fleurs vertes, un Cassia, un Solanum frutescent , un Discaria, et surtoutle Cantua buxifoha, dont les longues corolles, d’un purpurin brillant , sont le principal ornement botanique du pays. En quittant ces jolies localités, j’entrai dans la république du Pérou, et je me retrouvai, en côtoyant la rive occidentale jusqu’à Puno, dans des plaines sablonneuses que couvrait, par.places, (1) On sait que les conditions de culture des plantes annuelles dépendent bien moins de la température moyenne d'un lieu que du maximum de température es- tivale de celui-ci ; on peut donc comprendre que dans l’île de Titicaca des circon - stances locales permettent à la température de se maintenir un peu plus élevée du- rant l'été, et assez pour que le Maïs y mürisse ses épis , la température moyenne de l’année restant à peu de chose près la même dans cette île que dans les autres points du bassin du lac, où elle ne dépasse guère 9 degrés. Il n'est: pas improbable que l'absence ou le moins de rigueur des vents glacés qui soufflent.de la Cordillère soit pour beaucoup dans cette modification du climat du point men- tionné. On peut supposer, en effet, que les courants d'air s'échauffent plus ou moins en passant sur des eaux dont la température, même pendant la sai- son la plus froide de l'année, ne s'abaisse jamais au-dessous de zéro ; du moins les habitants de cette région m'ont-ils affirmé, à bien des reprises, n'avoir jamais vu aucun point du lac se congeler. A LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD. 97 un petit Ephedra (E. humilis N.), dont les tiges s’élevaient à peine au-dessus de la superficie du sol, dans lequel ses fruits orangés se trouvaient presque enterrés. Le 3 février. en quittant Puno, où l'inspection de la célèbre mine del Manto me retint quelques jours, j'étais en marche pour Arequipa où j'arrivai le 8. Chemin faisant je recueillis un assez grand nombre de plantes intéressantes, appartenant presque toutes à la végétation des Punas ; c’est, en effet. au travers d’une région de cette nature que le chemin se trouve continuellement tracé jusqu’à ce que , la crête de la Cordillère littorale étant passée, on ait cotoyé la base du volcan, et qu'on soit arrivé presque en vue de la ville. Le 5, j'avais longé une série de petits lacs encaissés dans les montagnes, et complétement privés , en apparence, de déversoirs ; au delà, le terrain s’élevant davantage, je pas- sai (le 6) au milieu de collines couvertes de neige, sur le point culminant de cette partie du Pérou. Du côté opposé s’étend ure plaine immense dont le sol, composé d'un gravier blanc , est si nu que, sur toute sa superficie, je ne rencontrai qu’un seul brin de végétation : c'était un Senecon (S. adenotrichrus) à odeur nau- séabonde , qui avait germé dans l’orbite d’un crâne de Llama. Cette plaine, que des ouragans balaient sans cesse, porte le nom de Pampa de los Confites , ou plaine des Bonbons, à cause des petits fragments de quartz dont elle est parsemée. Le 7 je com- mençai à descendre vers Arequipa, et je suivis, pendant une partie de la journée, un affluent de la mer Pacifique, le Rio Blanco. L’atmosphère était obscurcie par la neige qui tombait lorsque je passai, le lendemain, au pied du volcan, et c’est à peine si le voile qui couvrait le grand cône s’entr’ouvrit un instant, et me permit d’en voir le front blanc et uni entouré d’une guir- lande de vapeurs sur lesquelles il semblait flotter. Le point le plus élevé de la montagne (1) où passe le chemin porte le nom de Alto (1) Pendant mon séjour à Arequipa, je tentai de gravir cette montagne en compagnie d’un jeune médecin anglais, qui fut obligé de s'arrêter à mi-chemin. L'ascension du cône seul m'occupa douze heures. Je crois être le premier qui ait réussi à descendre jusque dans le cratère. La dernière plante que j'aie remarquée en m'élevant sur le cône fut une espèce de Bolax, qui formait des sortes de pe- 3° série. Bot. T. XIII. (Février 4850.) 3 7 938 I. A. VVEDDELL. —— ADDITIONS de los Huesos ; on'y arrive par une pente douce qui est composée de cendres, et qui paraît être artificielle tant elle est régulière. Du côté opposé il y a une pente de nature semblable, mais plus courte, remplacée bientôt par un terrain anfractueux, déchiré par de profondes crevasses, traces des révolutions auxquélles il a été soumis en d'autres temps. Plusieurs plantes charmantes égaient un peu cette scène; je cite, comme les plus abondantes, un Ciste à grandes fleurs jaunes ; un Ædesmia à odeur résineuse, et à fruits hérissés de poils violets ; et le Mutisia viciæfolia aux capitules d’un rouge orangé, très commun également dans le ravin de Cuzco. ! AI lé | La ville d’Arequipa, bâtie au milieu d’une plaine sablonneuse, située à une élévation d'environ 1,600 mètres au-dessus du ni- veau de l'Océan, et sous un des plus beaux climats(1) du monde, ne possède, pour ainsi dire , qu’une végétation artificielle, obtenue à l’aide d’irrigations continuelles , sur les bords de sa rivière ; aussi, lorsque l’on quitte ces points privilégiés, ne rencontre-t-on plus qu’un sol nu et aride. Les cultures auxquelles sont princi- palement employés les lieux fertilisés, sont celles du Blé, du Maïs , de la Luzerne, de divers légumes des pays tempérés ,'et, en particulier, de la Pomme de terre; enfin des divers arbres fruitiers des mêmes régions , tels que le Poirier, le Pommier, le Pêcher, la Vigne et le Mûrier. Le Fraisier, le Melon et quelques autres Cucurbitacées , y produisent aussi très abondamment. Le Bananier et le Corossolier {Ænona muricata) s'observent à Uchu- mayo, à L lieues de la ville, en descendant vers la mer; et dans la vallée de Vitor , qui en est à 42 lieues, on trouve abondam- ment plusieurs autres produits des pays chauds. : Vers la fin d'avril, les pluies , qui m’avaient tenu enfermé à Arequipa, avaient complétement cessé, et je repris le.chemin de Puno. De là, me dirigeant vers le nord, je contournai cette extrémité du lac que je n’avais pas encore vue, et passant: par tites oasis au milieu de la cendre. D'après les dernières mesures de M. Pentland, l'élévation du sommet de l’Arequipa, au-dessus du niveau de la mer, ne serait pas de moins de 6,000 mètres: - (1) Sa température moyenne peut être-de 44 degrés. A LA FLORE DE .L' AMÉRIQUE DU SUD. 99 les villages de Huancané, de Vilque et de Moho , qui en occupent la rive orientale , je rentrai en Bolivie, le 11 mai ; dans tout ce trajet la route ne traverse guère que de grandes plaines unies , semées d’Orge, de Quinoa et de Pommes de terre , entrecoupées de quelques collines basses. Continuant à me diriger vers le sud- est le long des bords du lac, je montai, au delà du village de Ca- rabuco, sur des collines stériles , un peu plus élevées que celles que . j'avais vues précédemment , et du sommet desquelles je pus découvrir le pic de l'Illampo ou de Sorata , la plus élevée de toutes les montagnes de la Bolivie. Parvenu au village d’Ancoraimes,, je changeai encore de direction , pour suivre un grand prolongement que le lac de Titicaca envoie à l’est jus- qu’au pied de la Cordillère ; dans cette partie je trouvai , avec d’autres plantes intéressantes, plusieurs belles Calcéolaires et un Cerastium. Un grand bourrelet de montagnes couvertes de neige se présenta ensuite; la route suit, à partir de son sommet , un gros ruisseau qui descend en bondissant de son côté opposé vers la: vallée d'Hilabaya, qu'un second bourrelet de peu d’élévation sépare de celle de Sorata. Je me souviens encore du tremblement dont mes genoux étaient saisis lorsque je fus arrivé au pied de la descente qui, en si peu d'heures, me fit passer par tant de cli- mats différents ; le froid dont je souffrais le matin , et dont deux épais manteaux me garantissaient à peine , eut bientôt diminué, en même temps qu'au maigre gazon de la Puna succédaient des plantes plus succulentes auxquelles vinrent se joindre des arbris- seaux, des arbustes et enfin de petits arbres. Dans la région des arbustes on cultive en grande quantité une espèce d'Oxalis (O. tuberosa), dont on expose les tubercules au soleil pendant quelques jours pour les priver d’une partie de leur eau et en mo- difier l’acidité (1), et qui, à cet état, sont partout substitués, dans l’alimentation des habitants de ces vallées, à la Pomme de terre qui n'y prospère point. J’arrivai le 15 mai à la ville de Sorata, que l’on m'avait repré- (1) Si l'exposition au soleil est prolongée pendant un temps suffisant, tout l’acide que renferme le tubercule disparaît pour faire place à une matière saccha- rine, comme cela a lieu dans la maturation des fruits. 400 M. À YYEDDELL. — ADDITIONS sentée comme située au milieu d’une région riche en arbres de Quinquina ; mais l’Ilampo sur lequel est située la petite capitale de la province de Larecaja ne présente de ce côté aucune forêt, à moins qu'on ne veuille donner ce nom aux maïgres taillis (Matorrales) par lesquels je passai en descendant à Hilabaia. Dans ces circonstances je me décidai à pousser jusqu’à Tipoani et Guanai, dont Sorata est séparé par la grande Cordillère. Gravissant donc, jusqu’au niveau des neiges perpétuelles , le flanc de l’Illampo, j'en gagnai le versant oriental, et je suivis dès lors le cours du Rio Tipoani qui, après avoir pris sa source-dans les neiges , se trouve bientôt renfermé dans une gorge profonde. Mais je n’entreprendrai pas de décrire ici le chemin que:j’eus à parcourir pendant les six jours que dura mon voyage à Tipoani, que je fus obligé de faire presque constamment à pied; il me suffira de dire que jamais je n’en ai fait de plus fatigant et guère de plus intéressant, soit par la beauté des sites, soit par la richesse de la végétation de ces humides vallées , végétation qui a, du reste, beaucoup d’analogie avec celle de la province de Yungas. Un peu avant d’arriver à Tipoani, les forêts deviennent moins épaisses , et font bientôt place à de véritables Campos, entrecoupés, comme au Brésil, par des masses plus ou moins considérables de haute végétation, ne différant enfin de ceux que nous avons observés dans cette partie de l'Amérique que:par la plus grande inégalité du sol : ce sont les Pajonales des Boliviens:; le Quinquina des prés ou Ichu Cascarilla (Cinchona Josephiana) en est un des principaux ornements. Les recherches que j'avais à faire aux environs de Tipoani me retinrent jusqu’au 4° mai dans ce lieu pestiféré ; embarqué alors sur un léger radeau, formé de sept perches liées ensemble, je me confiai au torrent et me laissai emporter vers Guanai, village d’Indiens Lecos; situé au confluent du rio Mapiri; les quelques heures que dura ce voyage rapide, durant lesquelles ma vue suf- fisait à peine pour embrasser les aspects si°divers que présen- taient les montagnes et les forêts au travers desquelles j'étais emporté comme une flèche, se passèrent comme un enchantement. Le lendemain je continuai ma navigation par le rio Mapiri, A LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD. 101 sur lequel je poussai jusqu’à Tumache où j avais appris quil existait des forêts de Quinquina vierges encore. Une longue journée de marche, sur des montagnes escarpées et couvertes d’épaisses et impénétrables forêts, se passa encore avant que je n’eusse atteint mon but. La conquête que je fis alors fut l’espèce de Cinchona | à laquelle j’ai donné depuis le nom de €. Boli- viana ; elle croissait en compagnie d’un arbre encore plus grand qu’elle; du genre Laplacea , dont l'écorce rappelle assez exac- tement par son aspect celle de quelques Quinquinas, et qui sert même quelquefois à leur sophistication ; circonstances qui m'ont porté à lui donner le nom de L. quinoderma. Plusieurs espèces de Palmiers et de Fougères arborescentes abondaient dans les mêmes lieux. | M | Regagnant Guanai , où je ne fis que le plus court séjour pos- sible, dans la crainte que la maladie, dont je sentais déjà les pre- mières atteintes ne m'obligeât d’interrompre-ma marche, je remontai sur - mon radeau , et naviguai plusieurs jours contre le courant du Rio Mapiri, jusqu’à ce que j’eusse atteint le village du même nom; de là, me frayant un chemin parmi les Lianes et les Bambous dont je trouvai ces forêtsremplies, je pris la direction d'Apolobamba C’est dans cette marche que je trouvai, parmi beaucoup de végétaux intéressants, le Cinchona micrantha et l'espèce de Cascarilla que j'ai appelée C. Carua. Je ne pourrais dire l’agréable“impression que j’éprouvai lorsque, trois Jours après ma sortie de Mapiri , je vis les humides et chaudes forêts, dans: lesquelles j'avais marché jusque-là , faire place encore aux riants Pajonales, avec leur vert gazon et leurs grands arbustes, au milieu desquels se faisait remarquer par-dessus tous le magnifique Lasiandra Fontanesiana, alors en pleine fleuraison, et la variété frutescente du Cinchona Calisaya, dont les panicu- les rosées embaumaient au loin l’atmosphère. En arrivant près d’Aten, je revis des plantations de Goca, à la culturé duquel les habitants de la province de Caupolican ont com- mencé à s’adonner depuis que le commerce des écorces se trouve menacé de ruine par la rareté toujours croissante des arbres à Qumquina 102 M. A. WEDDELL. — ADDITIONS Üne plaine magnifique, semée cà et là de petits bosquets, dans lesquels:j'observai une espèce nouvelle de Cinchona (C. asper1- foha), sépare Aten d’Apolobamba; dans la dernière de ces villes, qui est la capitale de la province , je séjournai quelques jours pour rétablir ma santé. Partant ensuite pour les Punas par la vallée du Rio Tuiche (car mon projet de rentrer directement au Pérou se trouvait contrarié par les dispositions hostiles des deux républiques voisines) . je gagnai , après sept Jours de voyage. le niveau des neiges perpétuelles. Cette nouvelle excursion ressem- ble trop à plusieurs autres du même genre dont il a déjà été question, pour que j’entre dans beaucoup de détails à son sujet. Le sixième jour de ma marche , toute végétation forestière avait disparu ; ce n’est que de loin en loin que j’apercevais quelques arbrisseaux aux feuilles ridées par la gelée ; et cà et là, parmi les rochers tapissés de Lichens, les tiges urticantes et les fleurs oran - gées d’un Loasa. Les eaux du Rio Tuiche que je continuai à remonter avaient cette couleur lactescente, qui caractérise les cours d’eau observés dans le voisinage des glaciers qui leur ont donné naissance ; enfin la chaleur, dont je souffrais tant quelques jours auparavant, était remplacée par un vent glacial, dont je ne supportais que difficilement le pénible effet. C’est sous ce froid climat et au milieu de noires montagnes qu'est assis le_triste village de Pelechuco dont je me hâtai de sortir au plus vite. Cinq nouvelles lieues de marche me conduisirent près du sommet de la Cordillère ; dont tous les pics étaient couronnés d'énormes monceaux de glace d’un vert pâle, qui semblaient prêts à s’en détacher pour se précipiter dans l’abîme qu’ils surplombaient. Au pied de ces glaciers , je remarquai uñe curieuse Composée , que la nature semble avoir créée tout exprès pour occuper ces lieux exceptionnels: les Indiens lui donnent le nom de Quea-quea (Coton-coton). En effet, pour résister au climat dans lequel elle est destinée à vivre, toutes ses parties et, en particulier, ses fleurs sont enveloppées d'une couche épaisse de Coton, que les Indiens ont utilisé pour faire des mèches pour leurs lampes et une sorte d'amadou. | La pente du versant occidental de la Cordillère de Pelechuco A LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUP. 105 est presque insensible, et elle présente à la vue des plaines nues semées de petits lacs d’eau noire, et recouvertes d'un gazon presque invisible, qui sert cependant à la nourriture de milliers d’Alpacas et Lamas que l’on élève dans cette partie de la Bolivie et dans quelques points voisins du Pérou. Ces Punas, dont le niveau est à une plus grande hauteur que le sommet du Mont- Blanc, sont peut-être les lieux habités les plus élevés du monde. Dans là matinée qui suivit la nuit que je passai dans ces lieux, mon thermomètre centigrade s’abaissa, au soleil, à 10 degrés au- dessous de zéro. Le 1° juin, je rejoignis sur les bords du lac ma petite troupe, que je n’avais pu emmener avec moi dans l’expé- dition que je venais d'entreprendre. | Les quinze jours qui suivirent furent employés à une excursion de quatre-vingts lieues que je me trouvai obligé de faire pour demander un passeport au président de la Bolivie. À mon retour, je visitai encore une fois les ruines de Tiahuanaco, et, faisant de derniers adieux à la Bolivie que je ne devais plus revoir, je ren- trai dans la république péruvienne par la province de Carabaya. Le 22 juin, je quittai le village de Moho, par lequel j'avais passé précédemment, et le 24, j'étais pour la cinquième fois sur la crête des Andes, que je traversai par une passe des plus pittoresques , mais aussi par!un froid des plus violents ; cependant, le soir du même jour, j'avais retrouvé, dans le joli village de Sina, un cli- mat délicieux. J’espérais rencontrer en ce lieu des guides pour me conduire dans la vallée de San-Juan de lOro, mais je m'étais trompé dans mon attente ; je passai alors au village de Quiaca, situé à la tête d’une vallée voisine, où je fus plus heureux. Muni ensuite de provisions en quantité suffisante, je laissai derrière moi les bosquets de Myrtes, de Befaria, de Mélastomes et de Datura, qui rendent si pittoresque la misèré de Quiaca, et je partis pour les grandes forêts ; j'y arrivai le troisième jour après celui de mon départ. La veille, je m'étais trouvé dans une passe si curieuse que je ne puis m'empêcher d’en dire quelques mots : c'était un profond corridor creusé dans le sommet d’une mon- tagne escarpée et très anfractueuse ; l'humidité qui y régnait en avait tellement ramolli le sol qu’on n’y avançait qu'avec la plus i0! H. A. WEDDELL. —— ADDITIONS grande lenteur, et je crus un moment que je n’en sortirais Jamais. La végétation y avait un caractère tout particulier , et jy obser- vai plusieurs genres de plantes qui n'avaient pas frappé ma vue depuis bien longtemps. Laravineélait, en effet, revêtue de partet d'autre d’un épais tapis de Sphagnum , sur lequel un .Genlsea balançait au milieu des Drosera ses grandes corolles lilacinées. Les Lycopodes et les Fougères s’y montraient sous les formes les plus variées, et y mariaient leurs frondes délicates avec les bou- quets aux vives couleurs des Orchidées, des Mélastomes et des Éricinées. | Je comptais faire de la ville de San-Juan del Oro le centre de mes opérations ; je ne doutais pas que je n’y rencontrasse quel- ques individus capables de me guider dans mes recherches ; mais jé n’y vis qu’une seule hutte habitée par une vieille Indienne à demi sourde. Il n’était que trop vrai que la forêt avait repris possession de ce sol que quelques hommes lui avaient disputée autrefois. Je continuai alors un peu plus loin jusqu’à un lieu appelé Tambopata , où de vagues indications me donnèrent l'espérance d’être plus heureux ; j’eus, en effet, la satisfaction d'y trouver un Cascarillero très intelligent nommé Martinez. Je m'établis avec lui au sommet d’un petit promontoire formé par la réunion de deux charmantes rivières, dont l’œil pouvait suivre au loin les ondulations au fond des vallées; de tous côtés des montagnes s’élevaient au-dessus des montagnes, et leurs der- niers échelons se confondaient dans la vapeur de l'horizon. Les forêts qui couvraient toute cette étendue furent l’objet d’une exploration particulière ; je sortais avec Martinez tous les ma- tins pour les parcourir, me dirigeant tantôt d'un côté, tantôt d'un autre, et je rentrais le soir à mon observatoire avec le résultat de nos recherches ; l’épuisement de mes provisions m'obligea trop tôt de songer à retourner sur mes pas. Pendant le temps que je séjournai dans ces lieux intéressants, je fis con- naissance avec quinze espèces d’arbres qui se rapportaient au sujet spécial de mes études ; la petite quantité de papier que j'avais à ma disposition m'’obligea , à mon grand regret, de négliger un grand nombre d'autres plantes , qu'il v aurait eu A LA #LORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD: 105 beaucoup d'intérêt à recueillir. Un des arbres les plus marquants des forêts de cette région est la Rubiacée, à laquelle j'ai donné le nom de Gomphosia chlorantha ; elle forme au sommet des mon- tagnes de grands bosquets-presque à elle seule ; mais je rencon- t'ai souvent aussi dans sa société un grand Æedyosmum nommé Ghilca , et l'arbre curieux que j'ai appelé Elæagia Mariæ, pour rappeler le nom vulgaire d’Aceite-Maria, sous lequel il est connu dans la province de Carabaya. Les Triplaris, que les Boliviens nomment facétieusement Palo-Santo,, étaient remarquablement fréquents dans les parties basses des forêts ; leurs cimes rou- gissantes contrastaient fortement avec la brillante verdure qui les entourait. En m'éloignant de Tambopata et de la villa de San-Juan del Oro (1), jecoupaiautravers des montagnes qui séparent ces points de la vallée de Sandia , et je remontai cette dernière jusqu’à la ville du même nom qui en occupe la tête. La plupart des forêts qui existaient dans ce canton me parurent avoir été détruites très anciennement pour faire place à des plantations de Coca ; je. vis encore là de nombreux individus de Cinchona Calisaya, à l’état frutescent, qui semblaient avoir repoussé d'anciennes souches. Laissant derrière moi Sandia, dont. je continuai à remonter la rivière, je passai la Cordillère, et me trouvai sur les Punas du grand plateau de Carabaya. Parvenu à Crucero, capitale de la province , je n'y séjournai que le temps nécessaire pour mettre en. ordre mes collections, et je me hâtai de gagner la ville de Guzco, si intéressante à tant de titres. Je visitai sur mon passage le village de Macusani, où a pris naissance l’animal hybride connu aujourd’hui sous le nom de Alpa-Vigogne, et je traversai, peu au delà, un grand contrefort des Andes, par un passage dont je n’oublierai jamais la pittoresque magnificence. Cheminant (1) Comme je l'ai dit, il n'existe plus de traces de cette ville, quoiqu'elle soit encore indiquée sur les cartes les plus récentes. Il en est de même de San-Ga- ban , ancienne capitale du département de Puno, détruite, il y a environ un siè- cle, par les Indiens, et si complétement, dit-on, qu'il ne s'en échappa pas un seul habitant pour conter l'événement. On ignore aujourd’hui jusqu'au site que cette ville occupait, quoiqu'il soit probable qu'elle était bâtie sur le Rio Ynambari. 106 M, A. WEDDELL. — ADDITIONS ensuite , plusieurs lieues ; au milieu de rochers de grès rouges , que l’action continue des eaux a découpés de la manière la plus singulière , j’arrivai dans le fond de la vallée, que l’on connaît sous le nom de Quebrada del Cuzco (Ravin de Cuzco). La rivière qui y coule est celle qui porte plus bas le nom de Rio Vilcamayo, et le climat y est assez doux pour admettre la culture du Maïs. Trois jours de voyage dans cette vallée, dont tout le monde admire l’aspect animé, me conduisirent près de l’ancienne capi- tale des Incas, dans laquelle j'entrai le 34 juillet ; je ne devais pas y séjourner longtemps. Le 7 du mois suivant, je reprenais la campagne pour visiter la vallée de Santa-Ana ; dont les forêts excitaient alors un grand intérêt, à cause de l’excellence et de labondance des Quinquinas que l’on prétendait y avoir rencon- trés. La vallée dont il est question n’est autre que celle du Rio Vilcamayo dont je parlais tout à l’heure, et qui, dans la première partie de son cours, porte plusieurs noms différents; on sait que cette rivière va, dans la Pampa del Sacramento, s’unir à l’Apu- rimac pour former l’Ucayale. Au sortir du Cuzco, ou du moins à quelques lieues seulement vers le nord, je pénétrai dans la déli- cieuse vallée d'Urubamba (autre synonyme de Vilcamayo), dans laquelle est situé le village d’'Ollantaitambo ; si célèbre par les ruines qui s’y rencontrent, Un peu au delà de ce point, le chemin quitte subitement la vallée, et s’élève, sur la droite, vers les neiges de la Cordillère, qui donne passage, un peu plus bas, à la rivière elle-même. Les limites de la végétation forestière sont caractérisées ici par la présence de plusieurs plantes dignes d'intérêt , parmi lesquelles je notai surtout quelques Fuchsia aphylles, un magnifigue #itheringiaà corolles bigarrées (W°. su- perba N.)(1', et un Groseiller à fleurs rouges. Près de la crête de la montagne, je me trouvai enveloppé d’un brouillard si épais qu’il était à peu près impossible de distinguer, à plus de L mètre en avant, le sentier qui serpentait au-dessus de moi. Ces cir- (1) Ce joli arbre, dont on possède déjà un assez grand nombre de plants pro- venus de graines que j'ai rapportées, pourra, peut-être, supporter l'hiver de nos climats. Ses fleurs rappellent un peu, par leur aspect général, celles du Fri- tillaria Meleagris ; mais elles sont plus petites. A LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD. 107 constances défavorables ne m’empêchèrent pas cependant de voir et de recueillir une bien jolie plante qui croissait sur ces hauteurs: le Ranunculus Krapfia. Sur l’autre versant où commence le ravin de Santa-Ana, il se présenta une grande forêt de Polylepis hérissée d’une longue chevelure de Tillandsias et autres plantes épiphytes, qui fit bientôt place à des arbres d’une autre forme ; plus bas encore , je vis toute la-vallée couverte de jolies plantations de Coca, de Manioc, de Bananiers, d’Avocatiers, de Cotonniers, de Cacaoyers et de Caféiers; de champs de Maïs et de Cannes à sucre. Le 12, j'étais arrivé à la ferme d’Icharate, aux environs de laquelle je fis avec M. Delondre, mon compagnon de voyage dans cette excursion, plusieurs courses intéressantes ; le‘15 enfin, je poussai jusqu'à Cocabambilla, et visitai en détail les forêts de cette région où croît le Cinchona scrobiculata, une des espèces de Quinquina observées par MM. de Humboldtet Bonpland dans la province de Jaën, sur les frontières de la république de l'Équateur. Mon excursion à la vallée de Santa-Ana termine, pour ainsi dire, la série de mes voyages en Amérique ; j’étais parvenu à y relier mes observations sur la distribution géographique de plu- sieurs végétaux avec celles que d’autres voyageurs avaient faites dans des latitudes plus septentrionales, et je puis ajouter que j'y fis mes adieux à la végétation des tropiques ; car, à datér de mon retour à Cuzco, je ne devais guère voir d’autres arbres en Amé- rique que les Saules, les Schinus et les Poiriers d’Arequipa, ou les Dattiers et les Oliviers de Pisco et de Lima. Le 29 août, je me mis en route pour Arequipa, où j’arrivai le À-septembre, après avoir traversé un pays assez semblable à celui par lequel je passai en me rendant de Puno. “Ænfin , je parcourus, le 31 octobre , les trente lieues de sable qui séparent Arequipa d’Yslay, et je m'embarquai le 10 novembre pour Lima , et le 8 décembre pour le cap Horn et l’Europe. Je rentrai en France le 29 mars 1848, cinq années après que je l’eus quittée. On peut juger par ce qui précède de l'immense étendue sur laquelle ont été glanés les végétaux, dont je me propose de donner l’énumération. 108 H. A, WWEDDELL. — ADDITIONS Pour terminer cette introduction, 1l ne me reste plus qu’à résumer: brièvement, et à compléter ce que j'ai dit au sujet des habitats auxquelsleur physionomie spéciale à fait mériter un nom particulier dans les pays où ils se rencontrent. I. Les Forêts vierges. ou Mattos virgens, ne couvrent que la plus pétilte partie du sol du Brésil ; elles occupent sur la région plus ou moins montagneuse du littoral de l'Atlantique une zone de trente à cinquante lieues de profondeur, et elles ombragent le bassin de la plupart des cours d’eau de l’intérieur de ce vaste empire. Lorsque les hautes forêts n’occupent qu’une petite étendue, et ne constituent que des bosquets isolés , disséminés, au milieu de la plaine, les Brésiliens les désignent sous le nom de C'apes. Au Pérou et dans la Bolivie, les forêts vierges ne se rencontrent que sur le versant oriental de la grande Cordillère des Andes ou de la Cordillèré intérieure, qu’elles couvrent presque compléte- ment au-dessous d’une certaine élévation. Les Espagnols leur donnent le nom de Bosques virgenes. Obs. L’exemple que j'ai cité de cette forêt qui s'était élevée sur lemplacement d’une ancienne plantation de Cocx prouve qu’il ne faut pas trop se fier à l’aspect des forêts équatoriales pour prononcer sur leur dégré d’antiquité. L'idée ‘impliquée chez beaucoup de personnes par ces mots de forét vierge ou forét primitive, s'attache bien plutôt à la combinaison et à la variété des végétaux qui constituent certaines forêts tropicales qu’à l’an- cienneté de celles-ci; et il ne faut pas perdre de vue que ces Lianes, dont le nombre et la forme étonnent si fort le voyageur européen lorsqu'il les aperçoit pour la première fois; que ces grandes Scitaminées, ces Fougères , ces Aroïdes et ces Grami- nées arborescentes, se développent avec encore plus de rapidité dans les forêts chaudes et humides du nouveau monde, ‘que les Ronces ou le Lierre dans les bois de nos pays. IT. Quand les forêts vierges ont été détruites par le fo, aux grands végétaux qui les composaient succèdent , au bout d'un certain temps ; des bois taillis composés d’espèces toutes diffé- rentes. Au Brésil , ces‘ bois de nouvelle formation portent le nom de Capoerras. A LA RLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD. 109 Voici comment M. A. Saint-Hilaire décrit ce qui se passe à la suite de la destruction d'une forêt vierge, au Brésil : « Lorsque dans cette contrée, dit-il, on coupe une forêt vierge et qu’on y met le feu, il succède aux végétaux gigantesques qui la composaient un bois d’espèces entièrement différentes et beaucoup moins vigoureuses ; si l’on brûle plusieurs fois ces bois nouveaux, pour faire quelques plantations au milieu de leurs cendres , bientôt on y voit naître une très grande Fougère (Pteris caudata); enfin, au bout de très peu de-temps, les arbres et les arbrisseaux ont disparu, et le terrain se trouve entièrement occupé par une graminée vis- queuse , grisâtre et fétide, qui souffre à peine quelques plantes communes au milieu de ses tiges serrées, et qu’on appelle Capim- Gordura (Tristegis glutinosa). » Si cette plante gloutonne n’est pas broutée par les bestiaux , elle finit par s’étouffer elle-même et, après un certain nombre d’an- nées, la Capoeira occupe sa place ; plus tard encore, lorsque rien ne s’y oppose, cette dernière est remplacée par une forêt analogue à celle qui y existait tout d’abord. Vers la-frontière occidentale du Brésil, le Capim-Gordura de- vient de plus en plus rare, et il n’est pas à ma connaissance qu’on l’ait jamais observé en Bolivie; on comprend dès lors que l’inté- ressante observation rapportée par M. A. Saint-Hilaire ne s’ap- plique pas à ces parties ; le Pieris caudata m'a paru être distribué d'une manière moins étendue encore. IT. De ces terrains riches en humus et couverts d’une végé- tation haute et luxuriante, on trouve tous les passages au sol aride et nu. Le type de ce dernier se trouve dans les immenses déserts de sable ou Arenales, qui sont si fréquents sur les côtes de l’océan Pacifique. IV. Puis viennent les Punas, ces plaines froides qui constituent les plateaux des Cordillères , et dont l’élévation au-dessus du mi- veau de la mer est quelquefois de plus de 4,000 mètres. Le gazon, en général, presque imperceptible qui les recouvre, est l’unique nourriture des grands troupeaux de Moutons, de Lamas et d’Al- pacas que l’on élève sur ces hauteurs, Les Paramos de l’Équateur et de la Nouvelle - Grenade ne diffèrent en rien de la variété de 410 H. A. AWVEDDELL. —-- ADDITIONS Puna, à laquelle on à appliqué l’épithète de brava ou braba, pour caractériser le climat que l’on y rencontre. On retrouve conti- nuellement, dans l’Amérique espagnole et portugaise , cette épi- thète, qui signifie, littéralement, féroce, accolée au nom d’objets inanimés : on entend sans cesse appeler une forêt Monte brabo ou Matto brabo , lorsque les lianes ou les arbres épineux en rendent la traversée difficile ; une rivière dont le courant est très rapide est un 10 brabo. Les plateaux portent, dans quelques parties, le nom de Mesas (tables); lorsqu'ils sont moins élevés. que.les Pa- ramos., on les appelle quelquefois Punas mansas ( Punas apprivoi- sées ). | V. Le mot Pampa sert dans l’Amérique espagnole, comme le mot Campo au Brésil, à désigner toute espèce de terrain non boisé et de quelque étendue ; mais ces mots ont pris depuis long- temps chez nous une signification plus restreinte. Par Pampas , en effet, nous entendons, en général, parler de ces prairies unies qui constituent une grande partie de la république Argentine, et qui sont analogues aux Prairies de l'Amérique du Nord. Les Llanos de la Nouvelle-Grenade sont de même nature. Un Potrero n’est, comme je crois l’avoir déjà dit, qu’une pampa circonscrite, un pâturage. : VI. Les Campos Geraes du Brésil se distinguent des Pampas des Argentinos en ce que leur surface est généralement ondulée, et qu'il s’y rencontre des arbres et des arbustes disséminés au milieu des plantes herbacées qui constituent le fond de la végé- tion. On se sert au surplus, dans quelques parties, de noms par- ticuliers pour désigner les diverses formes que le Campo. peut présenter ; ainsi lorsque ses ondulations sont à peine sensibles , on l’appelle T'aboleira , et s 1l couronne une élévation c’est alors une Chapada. On distingue encore les Campos mimosos, dont le pâturage est tendre et d’un vert gai, des Campos agrestes qui sont couvertes de graminées dures , cespiteuses et de couleur terne. Les Pajonales (de paja, herbe) des Boliviens et des Péru- viens de l’intérieur ne diffèrent des Campos du Brésil que par une plus grande inégalité de terrain. VII. J'ai dit que la plupart des arbres des Campos perdaient A LA FLORE DE L’AMÉRIQUE DU SUD. 111 leurs. feuilles pendant la saison sèche. Lorsque ces arbres de- viennent plus nombreux, ils forment des taillis ou des bois qui , selon leur épaisseur, portent des noms différents : tels sont les Serradôes ou Carrascos et les Catingas. Les Chaparrales (4) et les Matorrales de l'Amérique espagnole sont les analogues des bois-taillis du Brésil ; mais ces désignations s'appliquent égale- ment aux bois à feuilles persistantes. Il n’est pas douteux que l'habitude de mettre le feu aux Cam- pos n’influe à un haut degré sur le nombre et le port des végé- taux qui y croissent ; j'ai eu une preuve évidente de la vérité de ce fait pendant notre voyage sur le Rio Araguay , où j'eus acca- sion de voir ce qui pourrait être assez exactement appelé un Campo vierge ; les arbres qui y croissaient avaient une hauteur plusque double de celle que je les avais vus atteindre dans d’au- tres points, et j'ai dû attribuer, en grande partie, cet excès de croissance à la plus grande proportion d'humidité entretenue dans le sol par la présence d’une basse végétation que l'incendie n’était pas encore venu détruire. Quoique nous fussions au cœur de la saison sèche, un grand nombre de ces arbres n'avaient pas perdu leurs feuilles. VIII. Presque toute l'étendue des plateaux brésiliens, dont j'ai essayé de donner une idée dans le cours de l'itinéraire qui précède, est recouvert de Campos. Mais lorsqu'on descend de ces plateaux vers le lit des grands fleuves, et, en particulier, vers celui du Paraguay, l'aspect des Campos se modifie, car, au lieu d'être ondulés , ils sont plats comme les Pampas ; et, quoiqu’ils soient situés à une très grande distance de la mer, ils sont très _ peu élevés au-dessus de son niveau ; de sorte que le fleuve dont (1).Ce mot est appliqué, par les Espagnols d'Europe, aux lieux plantés d'Yeuses | (Chaparras ), et. ne peut s'employer que figurativement en Amérique , où l’on | trouve au surplus, assez fréquemment, les lieux désignés d’après les plantes qui | y croissent. C’est ainsi qu'au Brésil on appelle Palmitales , et au Pérou, etc., Palmares, les endroits couverts de Palmiers. J'ai cité les Buritisales, ou forêts de | Mauritias ; et qui n’a entendu parler des Guaduales de la Nouvelle-Grenade? Ces forêts de Bambous (Guaduas) sont très fréquentes aussi au Brésil, où ils portent | le nom de Tuguarales. 119 H. A. WEDDELE — ADDITIONS ils constituent le bassin, et dont le courant a, par la même raison, peu de rapidité, s'épanche. à certaines époques, au dehors de son lit naturel, et y forme d'immenses marais : ce sont les Pantanales . ou Pantanos. Les marais d’une moindre étendue, et dont le sol est, en même temps, un peu sablonneux, portent au Brésil le nom de Brejos. Je ne reviendrai point sur ce que j'ai dit des Restingas. IX. Sertéo en portugais veut dire désert. On appelle ainsi au Brésil toutes les parties inhabitées d’une certaine étendue, abstrac- tion faite de leur végétation. Le Sertéo des Brésiliens est l’équi- valent du Despoblado des Espagnols. X. Les Boliviens donnent le nom de Yungas (mot aymara) aux vallées chaudés du versant oriental de la grande Cordillère. XI. Par le mot Quebrada (terrain coupé ou rompu), les habi- tants de l’Amérique ‘espagnole désignent habituellement les vallées ou les ravins , au fond desquels coule un torrent ou une rivière. Obs. Les mot F’alle (vallée), qui a une acception très générale en Espagne, en recoit quelquefois une beaucoup plus restreinte, et toute figurée, dans les pays que je viens de citer. On s’en sert, en effet, fréquemment par opposition au mot Cordillera pour qualifier les lieux qui jouissent d’un climat tempéré ou Chaud ; pour indiquer le dernier de ces cas, on ajoute souvent l’épithète fuerte. Par l'expression Cabecera de valle (le haut de la vallée), on désigne quelquefois un district, dont le climat est moins doux que dans le Ÿ’alle proprement dit. XII. Enfin sous le nom de Lomas, qui signifie littéralement collines en Espagnol , les Péruviens désignent une chaîne de mornes peu élevés qui séparent les déserts de sable de leurs côtes des plages mêmes de la mer Pacifique , et qui, quoiqu’ils soient presque sans traces de végétation pendant huit mois de l’année, verdissent tout à coup vers l’époque de notre automne (1), et se (4) C'est la saison humide, Les pluies véritables sont, comme on sait, rares sur la côte du Pérou : dans quelques parties cependant, elles ont lieu tout comme dans l'intérieur. Là où elles n'existent pas, de fortes rosées ou d'épais brouillards en tiennent lieu. A LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD, 113 couvrent de fleurs brillantes. C’est ainsi que je les visen me ren- dant d’Arequipa à Yslay; lHéliotrope du Pérou y croissait au milieu des Verveines et des Nolana, et remplissait l’air de son suave parfum. Ge fut la dernière fleur que j'apercus avant de quitter les côtes de l'Amérique. NOTE SUR LE GENRE UROPEDIUM, Par M. AD. BRONGNIART. | Parmi ui grand nombre de végétaux vivants remarquables de la Nouvelle-Grenade rapportés par M. Linden se trouve surtout une suite considérable d'Orchidées, qui furent nommées et dé- crites sommairement par M. Lindley, en 1846, dans une Notice intitulée : Orchidaceæ Lindenianæ. C’est dans cet ouvrage que se trouve signalé un nouveau genre de la tribu des Cypripédiées, sous le nom d’Uropedium ; mais M. Lindley, qui ne püût alors l'examiner qu’à l’état sec, le définit seulement par les mots sui- vants : Uropepicu : omnia Cypripedii, sed labellum planum et petala longissime caudata. Anthera sterihs trilobo-hastata. La description particulière de l'espèce U. Lindenü n’ajoute rien aux caractères génériques, qui devaient faire supposer que toute l’organisation du système reproducteur de cette plante était identique avec celle des Cypripedium. L'Uropedium Lindenui, dont quelques pieds vivants ont été acquis par de riches amateurs de cette belle famille de végétaux, vient de fleurir dans les admirables serres de M. Pescatore, à La- Celle-Saint-Cloud, près Paris, au milieu des nombreuses raretés de cette famille, qui font de cette collection l’une des plus remar- quables de l’Europe. Une des deux fleurs que portait ce pied d’Uropedium m’ayant été confiée par M. Pescatore, j'ai pu m'assurer que le genre 3e série. Bor. T. XIII (Février 1850.) , 8 All AD. BRONGNIART. —— NOTE Uropedium différait du Cypripedium par plusieurs caractères très essentiels, qui avaient échappé à M. Lindley sur des échantillons desséchés, et qui en faisaient une exception umique jusqu’à ce jour à l’organisation des plantes de cette famille. M. Pescatore ayant fait faire un beau dessin de cette plante , dessin qui, je l’espère, sera publié d'ici à peu de temps avec plu- sieurs autres relatifs aux nouveautés les plus remarquables de sa collection , j'aurais attendu cette publication pour y joindre cette Note et les dessins analytiques qui l’accompagnent , si les faits organographiques que présente l’Uropedium ne m'avaient paru mériter d'être signalés immédiatement, afin qu’on pût les vérifier sur les autres individus dé cette espèce, qui vont probablement fleurir en Europe. | Les enveloppes florales ne diffèrent de celles du Cypripedium que par leur forme et leur proportion ; lés deux sépales latéraux sont réunis en une large division qui est placée sous le labelle, et qui ne présente aucune trace de subdivision ; les pétales, dont le labelle ne diffère que par un peu plus de largeur et l'absence d’une nervure verte au milieu, Sont linéaires-lancéolées , et se prolongent en une lanière linéaire étroite, colorée en brun-rouge de près de 50 centimètres de long. Ges trois divisions sont pen- dantes, et leurs extrémités retombent bien au-dessous de la base de la plante; si elles étaient étendues en direction opposée, la fleur aurait À mètre d'envergure. Ce système corollin est donc remarquable par sa régularité presque complète, si différente de l’irrégularité si prononcée due au labelle du Cypripedium ; mais, d'après les fleurs que j'ai examinées, la principale différence entre ces deux genres réside dans le système staminal. Dans l'Uropedium . il y a trois étamines fertiles et une stérile; les trois étamines fertiles sont opposées aux pétales : l’une mé- diane est placée devant le pétale qui constitue le labelle; elle est presque complétement libre ; le filet cylindrique, blanc, charnu, qui supporte l’anthère n’étant uni que par la base à la face anté- rieure. du style ; l’anthère est parfaitement symétrique, et présente un connectif charnu fixé transversalement sur l'extrémité atté- nuée et subulée du filet; ce connectif dépasse les lobes de l’an- SUR LE GENRE: UROPEDIOM, | 149 thère,, qui sont au nombre de deux placés parallèlement, unilo- eulaires ;, et renferment chacune deux masses polliniques conti- guës, d’abord solides, mais devenant ensuite molles et pultacées, se.confondant presque en une seule. Les étamines latérales sont aussi presque complétement indé- pendantes du style, mais leurs filets sont soudés latéralement, jusque près de leur sommet, au filet de l'étamine stérile ; ils sont arqués vers leur extrémité , et soutiennent un connectif charnu, qui porte les deux lobes de l’anthère placés horizontalement et dirigés antérieurement. -L'étamine stérile, qui est médiane, et placée devant le sépale supérieur comme dans les Cypripedium , est également indépen- dante du style , mais soudée avec les filets des: deux étamines latérales; plus haut, elle devient libre, et se termine par une pointe conique recourbée en avant, et par deux ailes transversales apla.- ties colorées en violet. | Il y a donc dans cette plante un système staminal beauconp plus complet, et approchant davantage de la symétrie, que dans aucune Orchidée connue. Les trois étamines internes opposées aux pétales, qui manquent complétement dans les Orchidées ordi- naires . et dont deux seulement existent dans les Cypripedium, sont ici parfaitement développées, égales, et presque entièrement libres. L’étamine fertile ordinaire des Orchidées est stérile comme dans les Cypripedium ; mais elle est plus isolée des étamines fertiles’, et sa position, sur un rang plus extérieur , est facile à apprécier ; il ne manque que deux autres étamines stériles pour compléter la symétrie du système staminal. ‘Si je m'en rapporte à quelques passages des ouvrages les plus récents de M. Lindley, telsque son F’egetal Kingdom, p. 176-178. Je dois croire que son opinion est que le type des Orchidées est triandre ; l’étamine fertile, et les indices d’étamine stériies des Orchidées ordinaires. et les deux étamines fertiles, accompagnant l'étamine stérile des Cypripedium , appartenant au même ver- ticille staminal, ou verticille externe opposé aux sépales; car il dit, p. 178, en comparant la symétrie florale des Orchidées à celle des Marantacées et Zingibéracées : « L’étamine fertile 416 AD, BRONGNIART. — NOTE unique et les étamines stériles des Orchidées ont la position des étamines pétaloïdes surnuméraires des Zingibéracées et des Marantacées, tandis que la seconde série d’étamines, à laquelle appartient l’étamine fertile de ces ordres , n’est pas développée dans les Orchidées. » Il me paraît, au contraire, résulter de la structure de l’Uro- pedium , comparée à celle des Cypripedium et des Orchidées ordinaires ; 1° que, dans l'Uropedium, il y a une étamine stérile de la série externe et trois étamines fertiles de la série interne; 99 dans le Cypripedium, une étamine stérile de la série externe st les deux étamines fertiles latérales de la série interne ; 3° dans les Orchidées ordinaires, une étamine fertile de la série externe , et souvent des traces de deux étamines stériles de la série interne annekées à celle-ci, comme le sont les étamines fertiles des Cypri- pedium relativement à l'étamine médiane’stérile de ces plantes. Le mode d’articulation du connectif charnu , très déve- loppé , des étamines de l'Uropedium, et surtout de l’étamine médiane, explique parfaitement le mode de connexion de l’éta- mine operculiforme des Malaxidées, Épidendrées, Vandées et Aréthusées. Le style, qui, dans les Orchidées ordinaires, est intimement uni avec les trois étamines postérieures (je considère la fleur dans sa position habituelle et non dans sa position primitive), en est déjà presque complétement isolé dans les Cypripedium; dans l’Uropedium, il est à peine uni avec elle dans la partie inférieure: de sorte que cette plante n’est réellement pas gynandre, dans le sens qu’on donne ordinairement à ce mot. Ge style, libre, court, arqué en avant, se termine par un stigmate profondément bilabié, papilleux, sur toute sa surface, et ressemblant beaucoup à celui d’un grand nombre de Personnées ; de ces deux lèvres, la supérieure est plus large et plus étendue; linférieure , contre laquelle vient s'appliquer létamine médiane placée devant le labelle, ‘est plus courte et plus étroite. Gette division si prononcée du stigmate en deux parties est bien singulière dans des fleurs: à symétrie ternaire, d'autant plus qu’elle n’est pas la conséquence d’une réduction dans le nombre des parties du pistil, et proba- SUR LE. GENRE UROPEDIUM. 147 blement la lèvre supérieure, plus large, représente deux lobes stigmatiques unis, | L’ovaire infère, très allongé, cylindrique, légèrement trigone, à angles obtus et arrondis, diffère cependant de celui de toutes les Orchidées connues, en ce qu’il est divisé en trois loges parfaite ment distinctes, les cloisons étant complétement. unies au centre par un tissu cellulaire spécial ; dans chacune de ces loges , près de l’angle interne, se trouvent deux placentas assez saillants por tant de nombreux ovules.. Dans le Cypripedium barbatum que J'ai comparé à cette plante, l'ovaire est uniloculaire comme dans les autres Orchidées, et les placentas sont géminés et opposés sur trois lames assez saillantes, mais qui sont cependant bien loin de se: rapprocher du centre de la cavité de l'ovaire. Ainsi le genre Uropedium diffère non seulement des Cypripe- dium; mais de toutes les Orchidées connues : | 1° Par son labelle à peine distinct des deux autres pétales ; 2° Par la présence de trois étamines fertiles, presque entière- nent libres et distinctes, appartenant au rang interne ou opposé aux pétales, et d’une stérile opposée au sépale médian ; 3° Par son style, aussi presque libre dès sa base, terminé par un stigmate bilobé ; h° Par son ovaire triloculaire, L'ensemble de ces caractères tendrait à rapprocher beaucoun cette plante de la petite famille des Æpostäsiées, qui ne diffère presque des Orchidées que par des caractères analogues, ou plutôt devrait peut-être faire annexer les Apostasiées aux Orchi- dées elles-mêmes; car elles ont à peu près les mêmes relations avec les Néottiées que les Uropedium avec les Cypripédiées. Après avoir signalé des différences si notables entre l’Urope- drum et les Cypripedium, on s’étonnera peut-être d’une dernière question que je crois devoir examiner : l'Uropedium ne serait-il pas une simple monstruosité d’un Cypripedium , et particulière- ment du Cypripedium caudatum , recueilli également dans la Nouvelle-Grenade par M. Linden, et dont le journal de Paxton et celui de M. Van Houtte viennent de publier une figure ? La famille des Orchidées a déjà présenté tant de faits singuliers et imprévus 118 AD. EBRONGNIART. — NOTE SUR LE GENRE UROPEDIUM. qu’on n’oserait pas nier la possibilité de cette transformation, de cette sorte de retour à une régularité presque complète. Quand on voit la transformation des Catasetum.en Myanthus , de diverses espèces de Cychnoches, les unes dans les autres, sur la même hampe florale : quand on se reporté aux monstruvsités triandres d’Orchi- dées européennes déjà décrites ; enfin, lorsqu'on se rappelle que le Cypripedium caudatum , qui a le même port que l'Uropedium , dont les pétales ont presque la même forme, la même dimension et la même coloration, vient des mêmes régions, on ne doit pas rejeter cette idée sans examen. Ce qui, à mes yeux, la rend peu probable , c’est que l’Uropedium, dont M. Linden a mis en vente plusieurs pieds, ne formait pas un individu unique, comme cela a lieu ordinairement pour les cas de monstruosité ; c’est, en outre, que la transformation du périanthe et du système staminal n’au- rait probablement pas déterminé les différences que j'ai signalées dans la structure de l'ovaire. Quoi qu'il en soit, que l’Uropedium représénte une forme constante et bien définie de la famille des Orchidées, ou qu’il ne constitue qu’une modification accidentelle et monstrueuse d’un Cypripedium , son organisation n’en est pas moins propre à jeter beaucoup de jour sur la symétrie florale de cette famille remarquable. EXPLICATION DE LA PLANCHE 2 Fig. 1: Organes reproducteurs de l'Uropedium Lindenii vus du côté du Labelle: — a; base du Labelle; b, étamine stérile dont on ne voit que les expansions en forme d'aile: ccc, les trois étamines fertiles : dd lèvre supérieure et In- férieure du stigmate bilobé. Fig. 2. Les mêmes organes vus de côté opposé. Fig_ 3. Les mêmes parties vues de profil. Les mêmes lettres indiquent les mêmes organes dans ces deux figures et dans la première. Fig. d L'étamine médiane. vue de côté. fie ñ. Son anthère, dont on a retiré le pollen, vue de face. Fig. 6. Une des étaminés latérales vue de face. Fig. 7. La même, vue par derrière. Fig. 8. Coupe transversale de l'ovaire. | Fig. 9. Organes reproducteurs du Cypripedium barbatüm vus de côté. — «a, point d'attache du Labelle; b, étamine stérile opposée au sépale médian ; c ;tune des étamines latérales fertile; d, stigmate. Fig. 10. Portion d'une coupe de l'ovaire avec un des placentas pariétaux. OPHTHALMOBLAPTON, (GENRE NOUVEAU DE. LA FAMILLE DES EUPHORBIACÉES, Par M. Francisco Freire ALLEMAO, Professeur de! Botänique à Rio de Jäneiro. Axbor plus quam 50 pedalis ; trunco ad 20-25 pedes altitu - dine , diametrum sesquipedalem attingenti ; cortice-cinereo, rimoso; ligno albo, molli; ramis longis , patentissimis ,simpli- cibus, aut, parum divisis, ad extremitates incurvis, alternis, re- motis, comam raram, fere pyramidalem. efformantibus ; ad apices digitorum crassis, cuti viridi, glabra indutis. Lac albo- lutescens , densum , admodum acre, cortice, aliisque partibus hujus arboris incisione profluit. Folia alterna, apice ramulorum conferta, petiolata, magna, inter se magnitudine et forma variantia, hinc inde glaberrima ; petiolo 3-6 pollicari et amplius , tereti, rigido, basi et apice tur- gidulo .: limbo oblongo, plus quam 12 pollices sæpe assequenti longitudinis, 9_3 Jatitudinis, basi vel rotundato, vel frequentius acuto, aut cuneiformi, apice acuminato, vel fortuito emarginato, ambitu serrato, dentibus obsoletis, remotis, coriaceo, superne nitido, saturate viridi, subtus dilutiori ; nervo medio dorso pro- minente, lateralibus parallelis, fere transversis ; venis reticulatis, Stipulæ brevissimæ, latæ, obtusæ, unguiformes, caducæ. Flores unisexuales, monoici. Pedunculus axillaris, indivisus , brevissimus, cicatricibus circumnotatus , flores masculos in amento unico, vel raro duplici, vel triplice dispositos, et fœmi- neum solitarium sustinens. Amenti rachis sesquibipollicaris sen- sim ad apicem incrassata , glabra , basi bracteolis scariosis suf- fulta. Flores masculi, serie unica, vel raro duplici, aut triplici, | radiatim dispositi, sessiles, arcte conjuncti, apertura transversa osculum simulanti, e rachidis gemmis emergentes; centrales grandiores inde ad latera minuentes; serie primaria, vulgo septeni, quorum extremi imperfecti ; seriebus secundariis, cum 120 F. ALLEMAO. — OPHTHALMOBLAPTON. adsunt , singulatim 2 vel 4, cum primariis alternantes , semper minores, aut atrophi. | Flosculus monandrus. Perianthium simplex , monophyllum , urceolatum , crassum, carnulentum, apice depressum , perfora- tum, colore albo-lutescens. Stamen fundo perianthii affixum, exsertum; filamento subulato, glabro, incurvo :anthera didyma, bicellulari ; cellulis suboppositis, rima dehiscentibus, luteolis. Flos fœmineus solitarius, sessilis, apice pedunculi juxta amenti basin situs ; bracteolis scariosis, demum eaducis stipatus. Perian- thium herbaceum , crassum , persistens, profunde 5-6 lobatum : lobis ovalibus, obtusis, lateraliter imbricatis, erectis, ovarium integrum obtegentibus, inter se aliquantulum inæqualibus; sci- licet 8 majores, 2 vel 3 minores: Pistillum rectum, carpophyllis 3 conflatum : ovario conico , glabro, vix 3 sulcato, 3-loculari ; loculis uniovulatis ; ovulis anatropis , pendulis, axillaribus , ab appendice semicalyptræformi, pléxum cellulosum, condactorem Continuanti, apice protectis ; stylo crasso, longo, tereti, cumovario continuo, ad extremitatem turgido, intus cavato, apice poroso, poro sive apertura triangulari, a denticulis tribus, stigmatibus scilicet, facie papillosis conformata ; ad integrum persistenti. Fructus capsularis. 3-sulcatus, apice depressus, stylo perma- nenti munitus : basi calyce suffultus, a pedicello brevi, crasso, aucto sustentus : totus glaber, viridis, demum nigrescens, 5-COCCUS; Coëcis monospermis, in semivalvas loculicidas, ad disseminationem elastice divisibilibus, quæ, singulæ, simulque , in partes duas dissolvuntur , nempe epicarpium tenue , fragile , nigrum, ét endocarpium osseum, colore album, sub dehiscentia elastice contortum, grana projiciens. Semen inversum, axillare , Subrotundatum, dorso convexum , facie hinc et inde planiusculum, basi ad chalazam depressum. In- tegumentum crustaceum, griseo-brunneum, elementis tribus com- positum ; exteriori tenui, celluloso spongioso ; mediano crustaceo, fragili, brunneo colore ; interiori membranulaceo, laxo ; caruncula nulla. Embryo, alburnine crasso oleaginoso conditus, rectus; cotyledonibus foliaceis , cordiformibus ; radicula brevi, conica , supera, hilum spectanti ; gemmula inconspicua. F. ALLEMAOG -— OPUTHALMOBLAPTON. 121 Habitat in sylvis tam primariis quam secundariis. Floret decembri. Nomen genericum e græco sumptum idem valet ac noxium oculis. Observations. Ces arbres serencontrent fréquemment au bas-de la Gordillère maritime , dans la province de Rio de Janeiro ; ils se plaisent surtout dans les terrains bas et pleins d’humus végétal. Leur aspect n’a rien d’agréable; ils conservent en tout temps leur feuillage d’un vert obscur, mais leur cime reste plus ou moins imparfaite. Les bücherons craignent beaucoup ces arbres, à cause du lait âcre et vénéneux qu'ils contiennent en abondance, et qui, jaillissant sur les diverses parties -du corps, y produisent de lin- flammation et des ampoules. C’est sur les yeux que ce lait agit de la manière la plus fâcheuse; on-assure même qu’il suffit des émanations qui s'échappent de l’arbre pour produire de fortes ophthalmies. Les cultivateurs, pour cette raison, ont donné à cette Euphorbiacée le nom de Sainte-Lucie, la patronne que l’on a coutume d’invoquer dans les maladies des yeux. Ordinairement on laisse intact l’arbre de Sainte-Lucie lorsqu'on coupe des bois, ou du moins on ne l’abat qu'après en avoir enlevé l'écorce avec beaucoup de précautions, ou bien encore on met le feu tout autour du tronc. Les caractères de cette plante sont tellement remarquables que je n’ai pu hésiter à la considérer comme le type d’un genre nou- veau. Je possède encore quelques espèces qui ont tant de rap- ports avec celle qui est décrite plus haut, que, probablement, il faudra les faire entrer dans le même genre ; celui-ci appartient certainement à la section des Hippomanées. Comme le Pachysle- mon, il a des fleurs monandres ; mais ils’en distingue par tous les autres caractères. Ce qui établit principalement son diagnose , c’est la structure de ses fleurs mâles et leur mode d'insertion sur le chaton (1). (1) Cetie description est extraite du premier numéro du recueil périodique intitulé : Guanabaræ (Rio de Janeiro, décembre 1849). Ses observations ont été traduites du portugais par Aug. deS. H. DESCRIPTION D’UNE NOUVELLE ESPÈCE DE SPARTINA/,; ABONDANTF SUR UNE PORTION DU LITTORAL MÉDITERRANÉEN , Par M. Esprit FABRE, d'Agde (1). On sera peut-être surpris qu’une grande Graminée, très abon- dante sur nos plages , n’ait pas encore fixé l'attention des bota- nistes. Mais les lieux où elle croît sont peu visités; cette plante fleurit fort tard et fort rarement; de plus, elle est souvent broutée par les bestiaux. Ces diverses circonstances expliquent ‘assez pourquoi elle est restée si longtemps méconnue. L’ayant souvent trouvée’ sans inflorescence, je l’ai observée avec persévérance pour la rencontrer en fleur, et j'ai eu enfin le bonheur d’y réussir au mois de novembre dernier. Bientôt arrêtée dans son déve- loppement par le froid de l'hiver, je n’ai pu encore voirses fruits. Mais l’examen des fleurs m’a appris avec certitude que c’est une espèce de Spartina différente des autres espèces connues en (t) M: Esprit Fabre, domicilié à Agde , petite ville du Bas-Languedoc, n'a reçu d'autre éducation que celle qui se donne dans les plus humbles écoles. Pen- dant fort longtemps, simple jardinier - maraîcher, il a publié dans le Bulletin de l'Hérault, sur la culture des légumes, une suite d'articles intéressants que l'on se propose de réunir sous le titre du Jardin potager du midi de la France. Ayant acquis quelque aisance par sa rare intelligence et par son travail , il à renoncé à l'état de jardinier ; il cultive aujourd’hui ses champs et observe la nature. H était encore maraîcher lorsqu'il étudia avec attention, pendant plusieurs années, une petite plante qui croît dans les environs de sa demeure ( le Marsilea Fubri ), et il décrivit les phénomènes singuliers qu’elle présente. Il y a environ quinze ans , 1l annonça, dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences , qu'il avait commencé une longue suite d'expériences et d'observations sur une espèce d'Ægy- lops; il les a continuées depuis avec ‘une rare persévérance, et il espère pouvoir bientôt en faire connaître le résultat. (A. ne S. H.) E. FABRE. — DESCRIPTION, ETC. j 128 l'rance, et que je n’ai pu trouver dans les livres de botanique et dans les herbiers à ma portée. Je la considère en conséquence comme une espèce nouvelle, que je nomme Spartina versicolor, par les motifs que je ferai con- naître tout à l’heure. Des tiges toujours glabres et lisses , tantôt rampantes , tantôt couchées, tantôt ascendantes ou dressées, naissent, alternes, d’un long rhizome horizontal, àpeu près cylindrique, fistuleux, couleur de paille claire, de 4-8 millimètres de diamètre. Ceux-ci sont formés d’entre-nœuds courts-dont la longueur est de 12-20 millimètres, séparés par des nœuds très minces et entourés de gaines d’un gris brunâtre, striées et obtuses, qui enveloppent souvent plus d'un entre-nœud. Des nœuds naissent les tiges à la partie supérieure, et les racines au -dessous des tiges. Quand ces dernières sont ram- pantes où couchées, elles ont beaucoup de ressemblance avec les rhizomes, dont elles ne diffèrent que par leur position épigée et par la longueur plus grande de leurs entre-nœuds et de leurs gaines. Elles atteignent 1 mètre et plus de longueur. La hauteur des tiges ascendantes et dressées est-aussi considérable ; celles-ci naissent ordinairement en toufles, de la base desquelles partent de nombreuses racines fibreuses, très chevelues et très propres à fixer les sables, dans lesquels cette plante végète souvent. Les tiges ascendantes ou dressées sont simples, lisses, et garnies de feuilles dans toute leur longueur, Les gaines des feuilles sont fine- ment striées ou plutôt finement rayées de lignes blanches. Leur limbe acquiert jusqu’à 5 décimètres de longueur ; il est fortement canaliculé, et se roule promptement surtout à sa partie supé- rieure ; il a 5 à 6 millimètres de largeur à sa base. Fortement marqué, de stries blanches très saillantes à l’intérieur, il est lisse, vert,ou pourpre, extérieurement; . sa marge présente quelques poils rares à sa partie inférieure, ‘À la place de la ligule, on voit, à l’entrée de la gaine de chaque côté, une touffe ou série de poils soyeux, dont la partie moyenne est dépourvue, Qnand les limbes des feuilles sont roulés, ils sont cylindriques ou plutôt coniques, terminés en pointe, mais jamais piquants. Les épis, au nombre de 3 à 5, plus souvent 5, forment une 412/ x E. FABRE. . — DESCRIPTION grappe lâche, terminale ; ils sont quelquefois sessiles, mais plus souvent portés par des pédicelles de 5 à 6 millimètres de lon- gueur ; le pédicelle. de l’épi terminal a jusqu'à 4 centimètres. La longueur des épis est elle-même de 4 à 6 centimètres, le plus sou- vent 5. Ils sont alternes, un peu écartés de l’axe, avec lequel ils forment des angles aigus; l’épi inférieur, opposé au limbe de la dernière feuille, est très rapproché de la gaîne. Les épis sont simples, formés par deux rangées d’épillets uni- latéraux , sessiles, étroitement imbriqués, comprimés, uniflores, d'un pourpre violet qui blanchit en vieillissant ; le rachis est com- : primé, surtout en face des épillets, et légèrement en zig-zag. La fleur est sessile et imberbe. La glume uniflore est à deux valves inégales ; la plus courte est linéaire, et d’une longueur de 4 mil- hmètres ; la plus longue, de 8 millimètres, est creusée en carène ; l’une et l’autre sont pourvues d’une nervare dorsale, dentée en scie, en quelque sorte, par des aspérités subulées qui se dirigent vers les extrémités des glumes ; ces extrémités ne sont ni pi- quantes ni aristées. La corolle glumacée de la fleur est formée de deux valves iné- gales, oblongues, membraneuses et transparentes, dont les extré- mités sont roses ; elles renferment trois étamines purpurines à anthères linéaires et grêles. Le pistil se compose d’un ovaire glabre, ovale, oblong, d’un style bifide, dont chaque branche est terminée par un stigmate plumeux et soyeux. Je n’ai pu réussir encore à voir le fruit, le froid de l'hiver ayant arrêté la végétation de la plante en fleur. La floraison commence au mois d'octobre et dure jusqu’au mois d'avril , quand elle n’est pas interrompue par les frimas, ce qui est rare. Cette plante est facile à reconnaître avant la floraison par les changements de coloration qu’elle présente. Les tiges et les feuilles naissantes sont d’abord de couleur lie de vin ; elles de- viennent ensuite d’un vert foncé ; plus tard, elles passent au jaune \d’ocre, et deviennent enfin d’un blanc jaunâtre sale. Observations. Le Spartina versicolor croît-en abondance sur le littoral médi- D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DE SPARTINA. 125 terranéen, à peu de distance de la mer, sur les sables qui avoi- sinent les eaux salées ou saumâtres, comme sur les terrains compacts, argileux etsalés ; cette plante ne prospère pas dans les dunes, qui sont trop sèches pour elles. L’eau de la mer ne nuit pas du tout à sa végétation ; elle peut être submergée impuné- ment par les eaux salées. J’ai observé cette plante pendant quatre années consécutives ; je l’ai cultivée en plantant des toufles prises sur ses rhizomes. Je crois qu'elle pourra être utilement employée sous deux points de vue : pour fixer certains sables mobiles, et pour utiliser une grande étendue de terrains salés impropres à toute autre culture, où elle pourra former de précieuses prairies. 9 19 — Sy 6. EXPLICATION DE LA PLANCHE 3. . Portion d'une tige dressée, garnie de feuilles. . Sommité fleurie d'une tige, a,a, a, épis. . Partie de feuille représentant la portion supérieure de la gaîne C, la portion supérieure du limbe B et les deux touffes de cils «aa, qui tiennent lieu de ligules. | Épillet très grossi vu latéralement, de manière à reconnaître les deux valves de la glume 9’, g", et la fleur f, presque entièrement close, puisqu'elle ne laisse apercevoir à son sommet que les deux stigmates s. . Autre épillet aussi très grossi, pris un peu plus par le dos ; de sorte qu'on ne voit qu'une des valves de la glume , et ja fleur un peu plus avancée et plus grossie, laissant échapper de son sommet les sommités des anthères et du pistil, @,s. Épillet plus développé que les précédents et. au moins aussi grossi, où l'on voit distinctement les deux valves inégales de la glume g/,g!, les deux valves membraneuses c’, c'!, les sommités aa a des trois anthères , et la partie supérieure du pistil s. Glume isolée très grossie aussi, montrant nettement ses deux valves iné- gales. Fleur isolée et entr'ouverte très grossie : c’, valve externe ; c”, valve interne; a,s, anthères et pistil. Les trois étamines isolées, au-devant d’une valve corolline. Pisul, également au-devant d'une valve. Ces deux dernières figures sont aussi très grossies comme les précédentes. MELASTOMACEARUM QUÆ IN MUSÆO PARISIENSI CONTINENTUR MONOGRAPHICÆ DESCRIPTIONIS ET SECUNDUM AFFINITATES DISTRIBUTIONIS TENTAMEN. (seQuENTIA..) Auctore CAROLO NAUDIN. XXVIL ZASIANDRA.. Lasianpra et PLeroma DC., Prod., IL. — Cazxrocasrræ spec. DC., L. c. — Lasranpræ spec., Mart., /Vov. gen., HIT. — Cham., Linn., IX, 431. — Raexræ spec. Bonpl., Rhex. — Endlich., n° 6208. Flores 5-meri, rarissime et verisimiliter abortu 4-meri. Calycis tubus magis minusve oblongus subcylindraceus urceolatusve, in- terdum brevis campanulatus ; dentibus tubo longioribus aut brevioribus , sæpissime caducis. Petala obovata integra aut re- tusa, sæpe inæquilatera, Stamina 10 (8 in floribus 4-meris), al- ternatim inæqualia: antheris lineari-subulatis longis 1-porosis plus minus arcuatis aut sigmoideis ; connectivo infra loculos sem- per producto et ad insertioneém filamenti varie terminatos fila- mentis interdum glabris sæpius piliferis aut barbatis. Ovarium infra medium septis antheras in præfloratione inflexas separan- tibus calycino tubo adhærens, apice villosum, 5 loculare (4-locu- lare in floribus 4-meris). Stylus filiformis sigmoideus glaber aut pilosus, stigmate punctiformi. Fructus, capsula 5-/4-valvis caly- cis tubo persistente vestita , aut rarius bacCa carnosula irregula- riter ruptilis. Seminea cochleata. Frulices suffrutices , rarius herbæ aut arbusculæ in America meridionali, Brasilia autem potissimum crescentes : habitu varto ; C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM , ETC. 427 | floribus ut plurimum magnis paniculatis aut solitariis, pur- | purers violaceis aut albis. | Genus sat naturalenec merito dividendum quamvis numerosæ | sint species et habitu vario; quas tamen in sectiones nunc natu- rales nunc artificiales distribuimus, ut fierent distinctu faci- liores. À. DicrANoPus. | Herba basi lignosa vel fruticulosa erecta subsimplex strigillosa ; floribus ‘5-meris; staminibus disparibus, 5 majorum connectivo longiuscule producto et antice in calcaria duo ascendentia producto, 5 minorum brevi et simpliciter bitesticulato : filamentis styloque glabris. 1. LASIANDRA CALGARATA +. | L. caule tereti subgracili; foliis subparvis petiolatis late lan- ceolatis utrinque acutis subintegerrimis integerrimisve, supra subtusque setoso-strigillosis 3-nerviis; floribus ad apices ramulorum axillarium brevium solitariis-ternis. Caules 3-4 decimetra alti. Folia 1-2 centim. longa fere 4 lata, petiolo | tes. Petala obovata ciliolata 8 millim. circiter longa. Staminum majorum |connectivum infra loculos antheram pollinifteram ferme æquans, calca- |ribus paulo longius. — In Boliviæ provinciis Fungas et Furacara, Pent- |tland, Catal., n° 195. | B. SIMPLICICAULES ; petiolatis ; floribus 5-meris paniculatis, calycibus suburceolatis; sta- | | | | Herbaceæ erectæ ; cauhbus simplicibus; foliis sessilibus aut brevissime | | minum filamentis glabris. Chætogastræ species DC et Mart. 2, Lasranpra Hieraciorpes. —Chœtogastra Hieracioides DC., p. 155. L. caule pilis nigrescentibus longis hispidissimo , inferne folus instructo, superne scapiformi ; foliis brevissime petiolatis elliptico-ovatis subacuminatis vix conspicue serrulatis utrinque villoso-hirsutis 5-7-nerviis ; panicula terminali brevi, ramis A-3-floris. Herba basi lignosa , 2-4-decimetralis. Folia 4-6 centim. longa, 2-3 128 €. NAUDIN. —— MELASTOMACEARUM lata, petiolo 4-6-nullimetrali: Galyx post anthesim : potissime: urceo- latus hispidissimus , dentibus acutis. Petala obovata ciliata sesquicen- timetrum longa. Antheræ subulatæ, connectivo infra loculos brevius- culo et in insertione filamenti bituberculato. Planta exsiccata lutescit. — In Brasiliæ australis provincia Minas Geraes ; Claussen , Dupré, Weddell: 6 cree præcedenti similis sed tota villis rufis hirsuta et forsan caule debiliore. 3. LASIANDRA NUDICAULIS +-. L. caule basi tantum folioso mox scapiformi nudo vel foliolis duobus paulo infra flores instructo, pilis nigrescentibus his- pido; foliis brevissime petiolatis subsessilibusque elliptico : ovatis subacutis fere integerrimis 5-7-nerviüs utrinque villo- sis ; floribus paucis in axillis bractearum solitaris aut termi- nalibus subternis lilacinis Herba Z. Hieracioidi fere simillima sed debilior et caule magis scapi- formi, circiter 3-decimetralis. Folia 4-5 centim. longa , 2 lata, petiolo 9-4-millimetrali. Flores quam in præcedente pauciores, non vere pani- culati. Calyx villosissimus. Petala obovata, 2 centim. circiter longa et lata. Antherarum loculi undulati, connectivum arcuatum et ad inser- tionem filamenti bitesticulatum. Planta exsiccata luteseit. —— In campis provinciæ Minas-Geraes ; Weddell. I. LASIANDRA VILLOSA +. L. caule 4-gono hirsuto; foliis subsessilibus cordiformi-ovatis subacumiuatis subintegris, utraque pagina villosis, 7-nerviis ; paniculæ terminalis ramis plerumque 3-floris. Herba basi sublignosa, circiter semimetralis. Folia 6-10 centim. longa, -5 lata, petiolo vix perspicuo. Caulis fére usque ad paniculam foliosus. Calyx suburceolatus villosus. Petala 2 £ centim. longa, obovata. Stamina ut in ZL. Hieracioide. —In Brasiliæ provincia Sancti Pauli ; Gaudichaud. 5. LASIANDRA GRACINIS. — Chœtogastra gracilis DC., l. e., p.135. —C.fraterna Mart. et, DC. . à Mart. et Schr. mss. — Rhexia gracilis 460 Rhex:, tab. 52. EL. herbacea erecta villoso-hirsuta suboligophylla ; caule tereti MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 129 vel e tetragono teretiusculo fistuloso sæpius rufescente ; foliis breviter petiolatis interdumque subsessilibus lanceolato-oblon- gis sublinearibus acutis tenuissime crenulatis subintegerri- misque à- 5-nerviis ; floribus ad apices ramulorum pedunculi- formium et in paniculam interruptam dispositorum glomeratis roseis aut purpureis ; calycibus villosis, dentibus acutis per- sistentibus. Planta per immensum Americæ meridionalis spatium diffusa et ob Jocorum diversitatem variabilis, facile tamen recognoscenda nisi pro genuinis speciebus varietates habeantur. À semimetro ad metrum caput | extollit et caule pennæ anserinæ crassitiem æmulante solo innititur. Folia quæ internodiis sæpius breviora sunt 6-8 centimetra longitudine, | 1-9 latitudine explent raro superant ; infima, id est radici propiora, multo breviora sunt et formam ovatam retinent. Rami floriferi breves 3-9-flori foliolo ovato-acuto nec tamen plane in bracteam mutato suffulti, panicu- | Jam racemiformem interruptam, in luxuriantibus speciminibus 2-3-de- | cimetralem , formant. Quod si planta terra noverca nata sit, florum | glomerulo depauperato infeliciter terminatur. Petala chovata sesqui- bicentimetralia ; stamina stylusque ut in præcedente et sequente. Affinis | videtur CAætogastræ hirsutæ DCG.—A Brasilia australi ubi frequentissima | est ad Boliviam et rempublicam Venezuelensem erratica. Habemus a clar. Aug. de Saint-Hilaire, Martius, Gaudichaud, Claussen, Weddell, | d'Orbigny, Funck, etc. |‘ 6. LASIANDRA PULCHELLA +. | L. herbacea erecta ad inflorescentiam usque simplicissima oligo- phylla; caule teretiusculo villoso-hirsuto ; foliis subsessilibus ovato-ellipticis obtusis acutisque crenulato-serrulatis 5-7-ner- viis, pagina utraque setulis malpighiaceis villosa ; floribus ad apices ramuloram axillarium in paniculam terminalem fere dispositorum arcte glomeratis pulchre violaceis ; calycibus villosis, dentibus persistentibus cum denticulis totidem parum -conspicuis interjectis alternantibus. Planta semimetralis habitu simplici subgracili et floribus glomeratis | L. strigillosæ Mart. consanguinea nec ab illa facile distinguenda. Folia infima fere rotundata, superiora autem oblongiora, a 3 centim. ad 8 lon- | gitudinem et ab 1 ad 4 latitudinem variant. Calycis villosissimi dentes lovato-acuti erecti tubum subæquantes. Petala late obovata apice rotun- 3° série. Bor. T. XIII. (Mars 4850. ) 1 9 130 C. NAUDIN. —— MELASTOMACEARUM data ciliolata, centimetrum circiter longa. Stamina parum inæqualia, connectivo infra loculos breviusculo bitesticulato, filamentis glabris. Stylus pariter glaber. — In locis herbosis prope Vertentes do Sardim in Brasilia australi ; Aug. de Saint-Hilaire. C. UrRCEoOLARIA. | Herbaceæ simplicaules ; floribus paniculatis 5-meris ; calycis dentibus linearibus persistentibus, tubo urceolato vix brevioribus; staminum filamentis styloque glaberrimis. 7. LASIANDRA URCEOLARIS +. L. herbacea erecta subsimplex oligophylla macrophylla ; caule h-gono inter nodos fistuloso sparse hispidulo ; foliis breviter petiolatis ovatis acutis basi cordatis argute duplicato-serratis 7-9-nerviis, pagina superiore pilis caudatis fere malpighiaceis hispidula, inferiore inter nervos nervulosque sparse setosulos glabra ; floribus in paniculam terminalem paucifloram dispo- sitis purpureis aut violaceis; calycibus urceolatis muricato- hispidulis. Planta nobis unico specimine cognita, circiter semimetralis; caule basi nonnihil radicante subtetraptero, in specimine exsiccato fuscescente. Folia 1 decimetrum circiter longa, 5-8 centim. lata,petiolo centimetrali. Flores in ramis paniculæ cymosi breviter pedicellati. Calyeis dentes li- neares angusti acuti ciliati tubum oblongum et post anthesim præsertim basi ventricosum æquantes persistentes. Petalaobovata apice rotundata, sesqu'centimetrum et quod excedit longa. Stamina inæqualia ; antheris linearibus sigmoideis, connectivis majorum longe productis, omnium ultra filamenti insertionem bilobis ; filamentis glaberrimis. Ovarium apice setis coronatum ; stylo longo filiformi sigmoideo glabro ; stigmate punctitormi. — In Brasilia australi, loco haud designato: Aug. de Saint- Hilaire. D. Macropon. Frutescentes ramosæ ; floribus 5-meris, calycinis dentibus subfoliaceis mollibus tubo fere longioribus , staminum filamentis glabris. 8. LASIANDRA SARMENTOS\: — Chætogastra sarmentosa DC., APE L. fruticosa vel suffruticosa patentim ramosa ; ramis rufescenti- MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 131 hirsutis ; foliis petiolatis ovatis basi cordatis acutis subacumi- patisve serrulatis 5-7-nerviis pagina utraque villosis ; flori- bus magnis ad apices ramulorum congestis paucis pedicel- latis. An planta sarmentosa, ut ait Candolleus? Folia 3-4 centim. longa, 2-3 lata, petiolo circiter semicentimetrali. Calycis tubus campanulatus villosissimus, dentes subreflexi intus extusque villosi, fere centimetrum longi. Petala late obovata ciliata, 2 + centim. longa et fere tantumdem lata, subinæquilatera. Antheræ subulatæ, connectivo præsertim in 5 ma- joribus longe producto et inferne bituberculato. — In Peruvia val de Tarqui prope Cuença et S. Felipe ; Bonpland. E. MavrocaARPus. Frutescentes ramosæ ; floribus 5-meris; calycinis dentibus brevissi- | mis; staminum filamentis glabris; calyce fructifero carnosulo atro- purpureo. | 9. LASIANDRA PLEROMOIDES +. L. fruticosa vel suffruticosa ; ramis junioribus hirtellis, vetustio - ribus excoriatis glabratisque ; foliis petiolatis ovatis subacumi- : matis vix conspicue crenulato-serrulatis 5 nerviis, pagina superiore inter nervos strigosis, inferiore pilosulis et foveola- tis ; paniculis brevibus paucifloris terminalibus, rarius axillari- bus. | ; Folia 6-10 centim. longa, 3-4 lata, petiolo 1 -2-centimetrali. Calycis tubus subsphæricus sub fauce parum constrictus, dentes breves submem- branacei etad apicem nervo tumido paululum incrassati sednon omnino duplicati ut in Miconialibus. Petala sesquicentimetrum longa obovata inæquilatera. Stamina inæqualia, connectivo præsertim majorum longe | producto et ad articulationem filamenti bilobo. Semina cochleato- | oblonga. — In Peruvia prope Cuzco ; Gay. F. DENDROIDEZ. | Fruticosæ, nonnihil in formam arbusculæ ramosæ ; foliis parvis bre- viter petiolatis vel subsessilibus, sæpe strigosis; floribus 5-meris ; calycinis dentibus tubum subæquantibus; staminum filamentis glabris aut pilosis. | 132 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM 10. LASIANDRA ASPERIOR Cham., Linn., IX, 435. L. ramis junioribus breviter strigosis, vetustioribus glabratis ; foliis brevissime petiolatis coriaceis rigidis oblongo-ovatis acutis serrulatis 5-nerviis, supra inter nervos, subtusin nervis ipsis valde prominentibus strigosis asperis ; floribus ad apices ramorum paucis aggregatis vel subpaniculatis majusculis. Folia 14 2 centim. longa 1-1 { lata, petiolo 1-2-millimetrali vel sub- nullo. Petala 2 centim. et amplius longa obovata inæquilatera. Stami- num majorum connectivum longe productum , in insertione filamenti biauriculatum ; omnium filamenta sicut et stylus glaberrima. — In Brasilia australi ; Sellow. 11. LASIANDRA DENDROIDES +. L. fruticosa ramosissima microphylla ; ramis junioribus strigil- losis, vetustioribus excoriatis ; foliis breviter petiolatis elliptico- ovatis subacutis integris, utraque pagina sed supra præsertim strigoso-asperis, 8-nerviis ; nervis subtus prominentibus; flori- bus ad apices ramorum aggregatis paucis. Frutex omnino arboriformis , caule ramisque lichenes hospitantibus. Folia ut plurimum 1 centim. longa, 6-7 millim. lata. Calyx strigosus, dentibus tubum æquantibus acutis ciliatis. Petala obovata, 4 centim. et amplius longa. Staminum majorum filamenta pilis aliquot ornata, mino- rum sæpius sicut et stylus glabra. —I[n Brasilia australi ; Martius, Claus- sen, Catal., n° 1639. | A2. LASIANDRA CARDINALIS. — Chœætogastra cardinahis DC., p. 134, et forsan etiam Osbeckia Parnassiæfolia ejusdem p. 1/0. L. ramis villosis vel hirsutis mox excoriatis et tunc glabratis; foliis subsessilibus sessilibusve fere omnino orbicularibus obtu- sis basi cordatis integerrimis 7-9 nerviis subtus præsertim villosis ; floribus majusculis ad apices ramorum congestis paucis purpurels. Frutex 4-2-metralis erectus ramosus nonnihil arboriformis. Folia ut plurimum 1 centim. longa vel paulo majora, tantumdem lata. Calvx campanulatus , dentibus acutis ciliatis tubum æquantibus. Petala obo- vata ciliata, 1 5-2 centim. longa. Stamina parum inæqualia; antheris MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 133 subsigmoideis , connectivo areuato et ad insertionem filamenti bituber- culato ; filamentis styloque pilosis. Variat ramis plus minus villosis, flo- ribus majoribus et minoribus , filamentis magis minusve pilosis. — In Brasilia septentrionali, Bonpland, et meridionali, Weddell, Claussen, Dupré. G. SPHÆROCARPUS. Suffrutescentes ; caule tetraptero; floribus 5-meris, calyce subgloboso, dentibus brevibus ; tilamentis pilosulis. 13. LASIANDRA TETRAPTERA +. L. erecta simplex ?; caule 4-ptero; foliis petiolatis oblongo-ovatis subacuminatis acutis integerrimis, supra velutinis, subtus sericeo-albicantibus, 7-9-nerviis ; panicula terminal. Folia ferme 1 decim. longa, 3 centim. lata, petiolo 1-2-centimetrali. Calycis tubus furfuraceo-velutinus subsphæricus infra limbum parum constrictus, dentes breves subacuti confluentes. Petala fere 2 centim. longa vel paulo minora, obovata ciliolata. Stamina inæqualia, minorum antheræ magis arcuatæ, omnium filamenta pilosula. Stylusglaber. + In Brasilia meridionali, Serra dos Orgaos ; Guillemin, Catal., n° 887. H. MaRTIALEs. Herbaceæ vel frutescentes, simplices aut ramosæ ; foliis sessilibus ; flori- bus 5-meris, bractea duplici caduca involucratis, paniculatis ; calycis dentibus obtusis tubum æquantibus deciduis; filamentis pilosis. Plantæ exsiccatæ lutescentes. Ah. LasiANDRA Marriusiana DC., p, 127. L. fruticosa erecta ramosa glabrescens ; foliis sessilibus elliptico- oblongis subacutis fere integerrimis à-nerviis, supra glabris, subtus et ad margines vix conspicue setulosis; paniculis ter- minalibus. Folia 3-6 centim longa, 1-2 lata. Calyx strigillosus, dentibus obtusis. Petala 1-1 + centim. longa obovata ciliolata. Stamina parum inæqualia, connectivo brevi arcuato tuberculato, filamento piloso. Stylus glaber. Variat foliis majoribus et minoribus, paniculis floribundis et depaupe- ratis, filamentis staminum dense vel parce pilosis.—In Brasilia australi ; Claussen, Bonpland, Riedel, Martius. 13h C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM 15. LASIANDRA TRIFOLIA. — Lasiandra trifolia et L. frigidula DC., p.127. — L.Martiana Gham., L c., p. 431. L. herbacea, basi interdum suffrutescens, erecta subsimplex ; caule nonnunquam trigono scabrido ; foliis oppositis aut ternis, non omuino sessilibus, elliptico-oblongis acutis integerrimis 8-nerviis, utraque pagina sed supra ad margines præsertim sparse setulosis; paniculæ ramis 3-7-floris ; floribus majus- culis. Planta 4-{-metralis vel metralis, caulibus interdum ex eadem radice pluribus. Folia sæpius in eodem verticillo ternata, primo aspectu glabra, 8-12-centim. longa, 2-3 lata. Bracteæ florum purpureæ. Calyx strigillo- sus, dentibus obtusis. Petala 2 £ centim. longa.obovata ciliata violacea. Stamina ut in præcedente, Harane facie antica pilosis. Planta, imvito clar. Chamissoe, cum priore non confundenda , differt enim habitu et florum magnitudine. — In Brasilia australi; Riedel, Gaudichaud, Weddell, Sellow. 16. LASIANDRA VERTICILLARIS +. L. subherbacea erecta simplicissima (an semper ?) ; caule trigono strigoso ; foliis ternatis sessilibus, infimis suborbicularibus, superioribus elliptico-oblongis acutis, omnibus integerrimis 8-nerviis, supra ad margines potissimum setulosis , subtus scabris ; paniculæ terminalis paucifloræ ramis 1 -3-floris. Planta ad radicem lignosa cæterum herbacea vix semimetralis. Folia infima 1-2 centim. longa et lata, reliqua 3-41onga, 1-1 4 lata. Galyxstri- gosus , dentibus subobtusis. Cætera ut in Z. trifolia. Flores purpureï Accedit ad Z. trifoliam, sed distincta est. — In campis elatis Brasiliæ australis ; Weddell. I. Bracxyropx. Fruticosæ ramosæ; foliis brevissime petiolatis sed non sessilibus ; flori- bus 5-meris et 4-meris ; calycinis dentibus subacutis tubum æquanti- bus deciduis ; staminum filamentis barbato-pilosis. Sa ee valde affinis. 47. Lasranpra ManTtrauis Cham., L. c., p. 433. L. erecta ramosa; ramis junioribus argute 4-gonis strigosis : MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 155 foliis oppositis ternatisve ovato-ellipticis acutis integerrimis, prætermisso utroque nervo marginali 3-nerviis, utraque pagina setuloso-scabrellis ; cymis axtllaribus terminalibusque 3-5-flo- ris paucis, interdum in paniculam parvam dispositis. Frutex metralis? Folia 2-3 centim. longa, 1-1 £ lata. Galyx strigillo- sus. Staminum connectiva parum producta, Anse ta stylusque pilosa. Species distinctissima, habitu £L. Wartiusianam reterens, sed foliis petio- latis acutis et strigillosis discrepans. — In Brasilia meridionali; Sellow, Gaudichaud, Bonpland ; in rep. Novo-Granatensi, Funk. 48. LasrANDRA RIEDELI +. L. erecta ramosa 4-mera submicrantha ; ramis {-gonis strigo- sis ; foliis late ellipticis obtusis vel apiculatis subintegerrimis 5-nerviis, utraque pagina setuloso-strigillosis ; paniculis ter- minalibus parvis, pedunculis axillaribus 1-3-floris, Frutex circiter metralis vel paulo altior. Folia 2 3 centim. longa, -1 5lata, petiolo 2-3-millimetrali. Flores 4-meri. Calycis strigillosi dentes caduci acuti. Petala circiter centimetrum longa obovato-acumi- nata rosea. Staminum majorum filamenta barbato-pilosa, minorum subglabra. Ovarium 4-loculare, stylo pilosulo. Planta exsiccata lutescit. — In Brasiliæ provincia Minas Geraes ; Riedel, Cat., n° 3. J. ANGUSTIFOLIÆ. Fruticosæ; foliis angustissimis ; floribus 5-meris; staminum filamentis styloque parce setosulis. 19. LASTANDRA ANGUSTIFOLIA +. L. fruticulosa fastigiatim ramosa ; ramis tetragonis ad angulos strigillosis ; foliis subsessilibus linearibus pro genere angustis- simis obtusis marginibus revolutis 4-nerviis strigosis ; floribus ad apices ramulorum terminalibus solitariis violaceis ; caly- cibus setoso-hispidissimis. Quæ sit plantæ nostræ statura haud comperimus, sed si speciminis unici habitui fidendum est , fruticulus subsemimetralis videtur. Folia internodiis duplo triplove longiora 2-3 centim. longa sunt, 2-3 millim. lata, basi in petiolulum vix millimetralem coarctata. Calyx setis robustis subpatentibus hispidus purpurascens, dentibus ovatis ciliatis in anthesi 136 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM reflexis aut saltem patulis. Petala obovata apice rotundato ciliolata, 2 centim. circiter longa. Stamina parum inæqualia , connectivis infra loculos modice productis:, filamentis facie antica setis aliquot ornatis, minorum interdum subglabris. Stylus pariter sparse setosulus. Cætera ignota. — In montibus Serra do Frio provinciæ Minas Geraes, haud procul a vico Milho Verde ; Aug. de Saint Hilaire. K. MACROGASTRÆ. Subherbaceæ vel frutescentes; foliis petiolatis ; floribus 5-meris ; brac- teolis brevibus aut angustis flores non vere involucrantibus; calycis dentibus tubo oblongo vel subcampanulato manifeste brevioribus deci - duis ; filamentis pilosis aut glabris. 20. LaASIANDRA GAUDICHAUDIANA DC., L. e. — Mart., Herb., n° 3. L. fruticosa erecta ramosa ; foliis ovato-acuminatis acutissimis basi rotundatis integerrimis 5-nerviis, pagina superiore stri- gilloso-scabris, inferiore præsertim ad nervos pilosulis ; pani- culis terminalibus parvis. Folia 4-6 centim. longa et forsan amplius, 1 £-2 lata, petiolo fere centimetrali. Calycis dentes ovati acuti tubo suburceolato paulo bre- viores. Staminum filamenta ad basim tantum pilosula. Stylus glaberri- mus. — În Brasilia ; Martius. : | 21. LasraNDra oBscurA Cham., Linnæa, IX, p. 135. L. fruticosa erecta ramosa ; foliis oblongo-ovatis acuminatis acu- tissimis , basi quoque subacutis, integerrimis 5-nerviis, pagina superiore strigilloso-scabrellis , inferiore pilosulis subglabra- tisve ; paniculis axillaribus terminalibusque parvis. Planta præcedenti certe proxima et tamen diversa videtur. Folia 9-7 centim. longa, 1 4-2 lata, petiolo centimetrali, magis ovata sunt quam in Z. Gaudichaudiana. Calycis dentes acuti tubo strigilloso fere duplo breviores. Petala 2 centim. circiter longa oblongo-obovyata retusa inæquilatera. Staminum filamenta basi tantum pilosula. Stylus glaber- rimus. Ex descriptione Chamissois ad ZL. obscuram relata, sed superest ali- quid dubii. —In Brasilia meridionali prope Æ10 de Janeiro ; Gaudichaud, n° 742. | MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 137 22. LASIANDRA SULCATA +. L. subherbacea ? erecta ; caule alternatim hinc et inde compresso et sulcato ad nodos setoso scabriusculo ; foliis ovato-oblongis acutis basi rotundatis integerrimis 5-nerviis, pagina supe- riore adpresse breviterque setulosa scabriusculis; panicula terminali haud conferta,. Folia circiter 1 decim. longa et forsan amplius, 2 + 3 lata, petiolo . 1-1 & centimetrali. Calycis adpresse sericei dentes ovati obtusi tubo plus quam duplo breviores. Petala late obovata, 1 + vel 2 centim. longa, parum inæquilatera. Staminum filamenta antice sparse pilosula. Stylus glaber. — In Brasilia septentrionali prope Bahiam ; Blanchet, Catal. n° 1697. 23. LASIANDRA SPOLIATA +. L. suffruticosa erecta ramosa ; caule ramisque subtetragonis hirto- pubescentibus; foliis oblongo-ovatis subacutis basi rotundatis integerrimis 5-7-nerviis, utraque pagina adpresse breviterque villosis subsericeis : panicula terminali parum conferta. Planta (saltem in nostris speciminibus incompletis) foliis fere omnibus denudata. Folia superiora (quæ sola supersunt) 5-6 centim. longa, 2-2 + lata. Calycis tubus oblongus dentibus acutis fere triplo longior. Staminum filamenta glanduloso-pilosa. Stylus glaber. — In Brasilia meridionali prope io de Janetro; Gaudichaud, Catal. n° 152. 2k4. LASIANDRA PHALACROSTEMON +. L. suffruticosa hirtella ; foliis oblongo-ovatis acutis integerrimis o-nerviis pubescentibus ; dentibus calycinis tubo ferme triplo brevioribus; staminum filamentis glaberrimis. Planta nostra omnino incompleta est. Folia suprema quæ supersunt circiter 6 centim. longa et 2 lata. Petala obovata sesquicentimetra- lia. Cætera ignota. — In America æquatoriali (forsan Brasilia septen- trionali) ; Bonpland. 25. LASIANDRA LUTESCENS +. L. fruticosa erecta parum ramosa ; ramis 4-gonis hirtellis ; foliis breviter petiolatis ovatis vel ovato-ellipticis acutis integris 158 €. NAUDIN., — MELASTOMACEARUM 5-nerviis, pagina superiore scabrellis, inferiore lutescenti-vil- losulis subsericeisque ; paniculis terminalibus. Folia 4-6 centim. longa, 1 $-2 lata, petiolo semicentimetrali. Caly- cis villosi dentes subacuti tubo paulo (non duplo) breviores. Petala 2 2 {'centimn. longa, obovata retusa inæquilatera. Staminum filamenta antice parce breviterque glanduloso-pilosa. Stylus inferne pilosulus. — In Brasilia meridionali prope Aio de Janeiro: Gaudichaud , Catal., n° 743. 26. LasIANDRA ANNULARIS +. L. fruticosa ramosa; ramis junioribus subcompressis subtetra- gonisque hirtellis demum subglabratis, ad nodos præcipue setis longioribus annulatis ; foliis ovato-oblongis acuminatis integerrimis, nervo utroque marginali adjecto 5-nerviis, pa- gina superiore adpressissime |setulosis non autem scabris , in- feriore glabris vel glabratis; paniculis terminalibus brevibus parum confertis. Folia 1-1 ! decim. longa, 3 centim. lata, petiolo fere sesquicentime- trali. Calycis dentes obtusissimi tubo turbinato strigilloso breviores. Petala ferme 2 centim. longa et amplius, obovata retusa inæquilatera. Staminum filamenta antice pilosa. Stylus glaberrimus. Habitu Z: Fon- tanesianam relert. — In Brasiliæ provincia Minas Geraes ; Claussen. 27. Lasranpra MaximicrANA DC. L. c., 128. — Mart., Nov. gen., IE, tab. 240. L. frutescens suffrutescensve erecta parum ramosa ; ramis 4-g0- nis fistulosis adpresse strigilloso-scabris, ad nodos setis cre- brioribus et robustioribus cinctis:; foliis breviter petiolatis ovatis vel ovato-lanceolatis acutis integerrimis 5-7-nerviis , pagina utraque villoso-setosulis subsericeisque; panicula ter- minali pyramidali ; floribus violaceis. Planta metralis sesquimetralisque ; caule inferne teretiusculo , pennæ CyCneæ crassitiem attingente, ramos paucos virgatos proferens. Folia internodiis breviora , 5-9 centim. longa, 2-3 lata (saltem suprema quæ Sola in specimine nostro suppetunt), petiolo 5-8-millimetrali Calyx bre- viter strigillosus, ante explicationem floris bracteolis minutis mox cadu- cis suffultus. Petala ferme 2 centim. longa obovata. Staminum filamenta MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 139 ima basi setulis perpaucis ornata interdumque glabra. Stylus fiiformis exsertus glaber aut parcissime pilosus. De reliquis confer cum præstan- tissima Martii explanatione et icone. — In provinciis /#10 de Janeiro et Saint-Paul ; Bonpland. L. MucorIFErR«. Frutescentes vel suffrutescentes, habitu vario, micranthæ et macran- thæ, paniculatæ et subunifloræ , 5-meræ ; connectivo staminum In 23 sertione filamenti glandulifero. Propter diversitatem habitus sic divi- duntur. - à. Paniculæ micranthæ vel submicranthe ; stylo vix exserto. 28. LASIANDRA HOLOSERICEA +. L. frutescens erecta tota mollissime villoso-sericea candicans ; caule caulibusve simplicibus? 4-gonis ; foliis breviter petiolatis ovato- acuminatis basi cordatis 7-nerviis, pagina superiore sericeo-nitentibus, inferiore magis cano-tomentosis ; panicula terminali magna conferta aphylla purpurascente; floribus parvis. Folia 7-10 centim. longa, 3-4 lata, petiolo vix semicentimetrali. Galyx sericeus purpurascens, dentibus acutis tubum æquantibus. Petala 7-8 millim. longa late obovata retusa cilivlata. Staminum 5 majorum connectivum glanduliferum , filamentum crebre et omnino glanduloso- pilosum , 5 minorum connectivum et filamentum glaberrima. Stylus pilosiusculus. — In Brasiliæ provincia Minas Geraes ; Claussen, Catal., n° 556. 29. LASIANDRA ADENOSTEMON DC., L. c. L. frutescens erecta forsan simplex ; caule robusto crasso tetra gono et fere 4-ptero villoso-furfuraceo ; foliis majusculis petio- latis oblongo-ovatis interdumque omnino ovatis acutiusculis basi rotundatis integerrimis 5-7-nerviis, pagina superiore villoso-velutina, inferiore magis tomentosa candicante ; pani- cula magna vel maxima terminali ramosa floribunda ; flori- bus subparvis. Planta habitu variabilis, 2-3 metra alta. Folia sæpius opposita, rarius ternata et tune caulis hexagonus est, 1-1 £ decim. longa, 40 C. NAUDIN. —— MELASTOMACEARUM 5-6 centim lata, margine interdum purpurascentia, petiolo 1-2-cen- timetrali. Flores ut in præcedente specie sed paulo majores et stami- num omnium filamenta basi tantum glanduloso-pilosa. -Stylus vix exsertus sigmoideus pilosulus. — In Brasilia meridionali; Claussen, Vauthier, Catal., n° 49; Gaudichaud, Catul., n° 146; Dupré, Sellow, Weddell. 30. LASIANDRA MACROPHYLLA L'an ATV He 7. L. herbacea basi suffrutescens erecta simplex vel parum ramosa ; foliis majusculis petiolatis late ovatis subacutis integris 5-7-ner- viis, pagina superiore scabra, inferiore tomentosa canescente ; panicula terminali, ramis subcorymbosis. Planta circiter metralis. Folia inferiora approximata 1-1 + decim. longa, 8-10 centim. lata, petiolo 3-4-centimetrali. Flores bracteolis ovatis purpurascentibus involuerati. Calycis dentes obtusi caduei. Petala sesquicentim. longa etfere tantumdem lata emarginata inæquilatera. Sta- minum omnium connectiva glandulifera, filamenta parcissime pilosa et sæpe calva. — In Brasilia australi prope io de Janeiro; Weddell., Catal., n° 472. 91. LASIANDRA GARDNERI +. L. frutescens; caule? ramisve 4-gonis 4-pteris ; foliis petiolatis ovato-acuminatis longis basi cordato-auriculatis integerrimis quintupli-septuplinerviis , pagina superiore scabrellis, infe- riore tomentellis ; panicula terminali, ramis subcorymbosis ; floribus parvis. Utrum simplex sit an ramosa, ex unico specimine incompleto non est judicandum. Folia sesquidecimetrum longa et 4-6 cent. lata, petiolo 2-centimetrali et amplius. Flores ut in præcedentibus sed staminum omnium filamenta ad basim pilis aliquot ornata suntet majorum tantum connectivum glanduliferum. Stylus glaber vix exsertus hamosus. — In Brasiliæ provincia Ceara ; Gardner, Catal., n° 1603. b. Macranthæ® paucifloræ aut rarius paniculatæ ; stylo sæpius exserto. 32. LASIANDRA LANGEOLATA +. L. fruticosa ramosa scabrella macrantha ; foliis petiolatis lanceo- MONOGRAPHICA DE CRIPTIO. 141 latis utrinque acutis integerrimis prætermisso nervo utroque adpresse setulosis ; paniculis axillaribus et terminalibus. Folia 1 decim. et amplius longa, 2-3 centim. lata, petiolo 1-1 # cen- timetrali. Calycis dentes acuti tubo campanulato sublongiores decidui. Petala obovato-cuneata lateemarginata inæquilatera, 3-34 centim_ longa. Stamina inæqualia, antheris undulatis, connectivo breviter producto glandulifero , filamentis dense et omnino pilis glandulosis hirsutis. Sty- lus media parte inferiore pilosus. — In Brasiliæ provincia Minas Geraes, Vauthier, Catal., n° 55 ; Claussen, n° 557. 33. LASIANDRA MUCORIFÉRA +. L. fruticosa ramosa ; ramis villoso-hirsutis rufescentibus; foliis petiolatis lanceolatis utrinque acutis integerrimis 5 nerviis, pagina superiore scabrellis, inferiore villosis; floribus ante explicationem bracteis duabus ovatis acuminatis purpüurascen- tibus caducis involucratis, axillaribus terminalibusque, solita- riis-ternis, interdumque subpaniculatis. Folia circiter decimetralia et sæpe minora, 1-2 centim. lata. Bracteæ florales alabastro longiores villosæ. Calyx campanulatus, dentibus tubo brevioribus caducis. Petala late obovata, ferme 2 centim. longa et lata. Stamina subæqualia, connectivo glandulifero , filamentis pube glandu- losa ornatis. Stylus brevis nonnihil clavatus glaber aut parum pilosus. Calyx fructiferus subglobosus. Planta quoad villositatem et hirsutiem variabilis. — In Brasiliæ provinciis Minas Geraes et Saint-Paul ; Claus- sen, Cat., n° 35; Gaudichaud, Cat., n° 817 et 145. 8h. LasiANDRrA MoricanDraxA DC., L. e.. 198. — L. dimor- phandra Miquel, Linn., XXII, 539. — Tab. XV, fig. 9. L, fruticosa ramosa macrantha heterostemon ; foliis petiolatis ovato-oblongis acuminatis integris 5-nerviis, pagina superiore scabrellis, inferioré puberulis; floribus ante explicationem bractea duplici involucratis ut plurimum terminalibus soli- tarlis-ternis. Folia 5-6 centim. longa, 4-1 £ lata, petiolo circiter centimetrali. Calveis campanulati dentes subulati distantes tubo subbreviores ca duci. Petala obovata emarginata inæquilatera ciliata, 3 centim. longa, 2 4 lata. Stamina parum inæqualia, majorum connectivo glandnlifero, minorum eglanduloso, sed antice in calcaria duo recurva porrecto, A2 C. NAUDIN, — MELASTOMACEARUM omnium, sed majorum præsertim filamentis glanduloso-pilosis. Calyx fructifer subglobosus subechinatus. Hanc ad Z. Moricandianam DC. retulimus quamvis Candolleana descriptio quoad staminum fabricam sit incompleta. — In Brasiliæ australis montibus Serra dos Orgaos ; Guille - min, Cat., n° 856. 35. LASIANDRA TERMINALIS +. L. fruticosa erecta parum ramosa ? foliis petiolatis oblongo-ovatis ovatisve subacuminatis integerrimis 5-nerviis, pagina supe- | riore scabrellis, inferiore adpresse villosulis ; floribus termina- libus solitarns-ternis ? Planta præcedenti consanguinea cui etiam staminibus convenit, sed folia magis ovata sunt et in eodem jugo nonnihil disparia ; majora cir- citer 8 centim. longa, 2 lata; minora 5-6 longa, 1 4 lata. Petala et geni- talia omnino ut in L. Moricandiana cujus verisimiliter mera varietas est. Descriptio ex unico et incompleto specimine. — In Brasiliæ raerMionalis provincia Æio de Janeiro ; Claussen, Cat., n° 165. 36. LASIANDRA MATTHÆt +. L. frutescens ; ramis supremis 4-gonis ; foliis petiolatis oblongo- lanceolatis acuminatis vix manifeste serrulatis 5-nerviis, pagina superiore præsertim strigillosis setulosisve; panicula paniculisve paucifloris. Folia 7-10 céntim. longa, 2-3 lata, petiolo 1-1 -centimetrali. Flores bracteis ovatis villosis purpurascentibus caducis ante explicationem in- volucrati. Calycis dentes tubo fere longiores caduci. Petala violacea, 3 centim. cireciter longa. Staminum omnium connectivum in insertione filamenti glanduliferum. Stylus inferne pilosus. Species ad sectionem Fnvolucralium habitu pertinens, sed propter characterem staminum Mucoriferis referenda. — In Peruvia prope Chachapoyas; Matthews. Musæo Parisiensi a clar. Hooker communicata. M. SERICOPHYLLÆ. Frutescentes vel suflrutescentes 5 meræ et 4-meræ; fohis sessilibus vel breviter pétiolatis villoso-sericeis; floribus paniculatis; calyeinis dentibus acutis tubo ut plurimum brevioribus; staminum connéctivis bitubereulatis, filamentis parcissime breviterque pilosis. MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 143 37. LastANDRA ARGENTEA DC., L. c. L. frutescens erecta parum ramosa ; caule 4-gono et fere 4-ptero setoso-strigilloso ; foliis sessilibus late ovatis ovatove-ellipticis, ut plurimum apice obtusissimis et rotundatis rarius apiculatis, basi cordatis integerrimis 7-9-nervis, pagina utraque sericec- villosis candicantibus; panicula terminali majuscula. Planta 9-3 metra alta. Folia plerumque sessilia rarius breviter petio- Jata, 5-8 centim. longa, 4-6 lata. Calycis oblongi sericeo-villosi candi- cantis dentes ovato-acuti tubo paulo breviores. Petala late obovata, 4-1 & centim. longa, intense et pulchre violacea. Staminum filamenta inferne tantum pilis aliquot brevibus glanduliferis ornata. Stylus pariter pilosulus. — In Brasilia meridionali, prope {io de Janeiro frequens ; Gay, Vauthier, Gaudichaud, Weddell, et in pluribus aliis locis Brasiliæ, Martius, Sellow. Bonpland. Colitur in Horto Parisiensi. 39. LASIANDRA LONGISTYLA +. L. frutescens erecta ramosa ; caule alato-tetragono rufescenti-pu- berulo, ad nodos setis patentibus coronato: foliis petiolatis late ovatis acutis vel subobtusis basi parum cordatis integer. rimis, pagina superiore adpresse sericeis nitentibus, inferiore canescenti-tomentellis, 7-nerviis; panicula terminali pyra- midata. Folia 7-9 centim. longa, 3-5 lata, petiolo centimetrali. Calycis tubus sericeus oblongus, dentibus duplo triplove longior. Petala obovata emarginata inæquilatera ciliata, circiter centimetrum longa vel paulo amplius. Staminum filamenta basi pilosula ut et stylus qui longe exser- tus est. Planta præcedenti nimis propinqua et illius forsan mera va- rietas ; differt tamen foliis petiolatis et acutioribus. — In Brasilia septen- trionali. prope Bakiam ; Blanchet, Salzmann. 99. LasiANDRA CoRDiFormis, — Z,, setulosa Mart., Herb., n° 233 ; non L setulosa Spring. L. fruticosa; ramis subteretibus dense villoso-hirsutis ; foliis bre- vissime petiolatis ovatis subacuminatis basi cordatis 5-7-ner- viis, pagina utraque velutino-sericeis ; panicula terminali flo. ribus ad apices ramulorum dichotome congestis. Folia 4-8 centim. longa, 3-4 lata, petiolo villoso vix semicentimetrali. ‘Alh C. NAUDIN, — MELASTOMACEARUM Calycis tubus villoso-hirsutus, dentibus longior. Staminum connectiva antice breviter biloba, lobis subdivergentibus ; filamenta a basi usque ad medium pilis aliquot glanduliferis ornata, Planta exsiccata lutescit. —— In Brasilia septentrionali; Martius, Salzmann. O0, LASIANDRA SERICEA +. L. fruticosa ; ramis junioribus dense villoso-hirsutis ; foliis bre- vissime petiolatis late ovatis subacuminatis basi subcordatis 5 rarius 7-nerviis utrinque villoso-sericeis; panicula termi- nali, floribus 4-meris.. | ( Planta L. cordiformi fere simillima et verisimiliter ab ea non distin- guenda. Folia tamen paulo minora sunt et magis conferta. In specimine unico nostro, flores, forsan incompleti, 4-meri reperti sunt, cæterum prioris speciei floribus fere omnino conformes. — In Brasilia, loco haud indicato. — Bonpland. 1. LASIANDRA VELUTINA +. L. fruticosa ramosa; ramis supremis 4-gonis sericeis ; foliis subparvis petiolatis oblongo-ovatis acutissimis 5-nerviis, supra velutinis , subtus Sericeis ; paniculis terminalibus parvis pau- cifloris. | | Folia 3-4 centim. longa, 1-1 £ rarius 9 lata, petiolo circiter semicen- timetrali. Calycis dentes tubum sericeum subæquantes acutissimi. Sta- minum filamenta supra basim pilis paucis glanduliferis sparsa.Stylus a basi ad medium villosulus.— In Brasilia septentrionali prope Bahiam ; Blanchet. N. INVOLUCRALES, Frutescentes vel fruticosæ; foliis petiolatis oblongis oblongove-ovatis; floribus 5-meris bracteis 2 vel 4 vel pluribus caducis ante explicationem involucratis ; calyeis dentibus sæpius deciduis et tunc tubum truncatum hemisphæricum subglobosumve linquentibus. | a. Involucrum in calyptram duplicem conflatum, basi lateribusque lace- rum , caducum.. } h2. LASIANDRA DIPLOSTEGIUuM Cham., Linnœæa, IX. — Di- plostegium canescens Don. -— DC. L. fruticosa macrantha; ramis supremis tereliusculis rufescenti- MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 145 hirtis >; foliis petiolatis oblongo-ovatis acuminatis integerrimis 5-nervis, supra strigillosis, subtus adpresse setulosis ; floribus ad apices ramulorum ut plurimum ternis ideoque interdum subpaniculatis. Frutex magnus 2-5 metra altus. Folia 6-10 centim. longa, 2 5-3 lata, petiolo circiter centimetrali. Flores magni, ante explicationem calÿptra duplici obtusa villosa inclusi. Calycis dentes ovati obtusi tubum albi- canti-setosum fére superantes, decidui. Petala ferme 4 centim. longa et lata, obcordata ciliata insigniter purpurea. Stylus et staminum filamenta villoso-hirsuta. — In Brasiliæ provincia Minas Geraes , Weddell; et ÆAio de Janeiro, Claussen, Sellow. b. /nvolucri bracteæ liberæ nec inter se coalitæ. 3. LastaNDRA MuragiLis Riedel, ined,. L. fruticosa macrantha ; ramis junioribus puberulis interdumque rufescenti-hirsutis, vetustioribus calvescentibus ; foliis petio- latis elliptico-lanceolatis acutis integerrimis 5-nerviis, utraque pagina , superiore autem præsertim, scabrellis ; floribus ad apices ramulorum ut plurimum solitariis. Folia 9-10 centim. longa, 2-3 lata, petiolo 1-1 !-centimetrali. Bracteæ quatuor florem in vernatione involucrantes concavæ obtusæ membrana- ceæ purpurascentes, extus villosulæ. Calyx totus dense sericeo-setosus albicans, dentibus magnis obtusis tubo nonnill longioribus caducis. Pe- tala obovata retusa aut rotundata, 3-4 cent. longa. Staminum filamenta a medio ad apicem rufo-villosa vel tota facie antica setosula. Stylus in- ferne villosissimus interdumque breviter lanato-hirsutus. — In Brasiliæ meridionalis provincia Sancti Pauli ; Guillemin, Gaudichaud, Aug. de Saint-Hilaire. hly. LASTANDRA SELLOWIANA Cham. , Linn., L ce. L. fruticosa ramosa ; foliis petiolatis elliptico-lanceolatis, breviter acuminatis utrinque acutis vix conspicue serrulatis 3-ner- vis , pagina utraque tenuissime scabrellis imoque subglabris ; floribus ad apices ramulorum solitariis. | Folia 4-6 centim. longa, 1 42 ! lata, petiolo !-1-centimetrali. Bracteæ 4-6 concavæ florem in vernatione involucrantes. Calyx totus 3° série. Bor. T. XIII. (Mars 1850.) 2 10 146 C. NAUDIN, — MELASTOMACEARUM dense sericeo-setosus, dentibus obtusis tubo paululo brevioribus. Petala late obovata retusa, 2-2 ; centim. longa. Staminum connectiva subbi- calcarata vel biloba, filamenta antica facie brevissime strigosa. Stylus glaberrimus. — Planta exsiccata nonnihil lutescit. — An affinis Z. Rali- dianæ DC.? — In Brasilia australi. 45. LASIANDRA VERSICOLOR +. L. fruticosa a basi ramosa; ramis ramulisque magis minusve tetragonis scabrellis; foliis petiolatis elliptico - lanceolatis utrinque acutis integerrimis 8-nerviis adpresse et vix conspicue strigillosis scabris ; floribus ad apices ramulorum terminalibus solitariis bractea quadruplici involucratis versicoloribus, caly- cibus sericeo-villosis albicantibus, dentibus obtusis caducis tubo paulo brevioribus. | Planta circiter bimetralis, L. mutabili et L. Sellowianæ proxima. Ab utraque differt foliis angustioribus, id est 3-6 centim. longis et 1-1 £ latis, petiolis 5-8-millimetralibus. À Z. mutabili satis distinguitur foliis 3-nerviis nec 5-nerviis, floribus minoribus et calycinis dentibus tubo subbrevioribus. L. Sellowianæ multo affinior est et ut ab ea dissocietur vix sufficit character styli a basi ad medium setulis ornati nec ut in illa glaberrimi. In nostratamen addendumest staminum omnium connectiva infra loculos productiora esse et acutius bicalcarata in insertione fila- mentorum. Petala hujusce speciei, quæ obovato-retusa et ferme 3-centi- metralia sunt, mirum in modum colorem variant; in prima anthesi enim alba sunt, apicibus exceptis qui jam cæruleo tinguntur, mox tota cæruleo-purpurea demumque rubra evadunt. Z. mutabili imo et L. Sellowianæ easdem coloris mutationes suspicamur. — In dumetosis prope /nhasinha provinciæ Sancti Pauli; Aug. de Saint-Hilaire. A6. LasrANDRA TIBOUCHINOIDES DC. L. fruticosa ; ramis obscure tetragonis strigillosis ; foliis breviter petiolatis elliptico-oblongis subacutis integerrimis 3-nerviis scabrellis ; floribus longiuscule pedunculatis, ad apices ramu- lorum trinis quinisve, rarius solitariis, interdumque in panicu- las paucifloras digestis. | Folia 3-6 centim. longa, 1-1 4 lata, petiolo 3-5-millimetrali. Involu- crum foliolis 2 vel 4 ovatis açuminatis purpurascentibus constans. Ca- lyx totus breviter strigosus, dentibus angustis acutis rigidis tubum æquan- 4 | MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. Ah7 tibus demum deciduis. Petala obovata retusa, circiter 2 centim. longa. Staminum filamenta basi parcissime pilosa interdumque fere omnino glabra. Stylus glaberrimus. Capsula calycis tubo persistente muricato- strigoso vestita pisum magnitudine æquat. Planta habitu Z. Martiusia- nam vefert. — In Brasiliæ australis provincia Sancti Pauli; Gaudichaud, Sellow. h7. LASIANDRA SPATHULARIS +. L. fruticosa ; ramis supremis subcompressis; foliis petiolatis ellipticis ovatisque obtusis rarius subacutis integerrimis 8-ner- viis adpresse brevissimeque setulosis ideoque fere glabris ; floribus in ramulis supremis paniculatim dispositis alaribus terminalibusque involucratis ; foliolis paniculæ ramulos fulcien- tibus in bracteas spathulatas mutatis. Speciem maxime incertam et Z. Zibouchinoidi nimis vicinam huic tamen. conjungere ob infimas differentias dubitavimus. Folia scilicet quam in illa latiora sunt et obtusiora, dentes calycini ovati et obtusinec subulati, stylus villosus nec glaber, petalaautem et stamina in utraque vix discrepant. In nostrate foliola paniculæ, ut supra dictum est, formam induunt quæ inflorescentiæ ante florum explicationem habitum pecu- liarem afferunt, sed haud secus ac bracteæ quatuor subspathulatæ quæ florem quemlibet vestiunt cito sunt caduca, Folia 4-5 centim. longa et 2-3 lata, petiolo 5-10-millimetrali. Dentes calycini tubo vix breviores caduci. Petala obovata retusa, 2centim. longa. Stamina parum inæqua- lia, connectivo infra loculos vix producto , filamentis tota longitudine antice setosulis. Stylus tertia parte superiore excepta villosus.— In locis arenosis dictis Restingas prope Guaraparèm, in provincia Sancti Spiritus ; Aug. de Saint-Hilaire. 8. LASIANDRA NIGRESCENS +. L. fruticosa vel frutescens ; ramis ferrugineo-hirsutis, junioribus h-gonis , vetustioribus teretiusculis fistulosisque ; foliis petio-- latis elliptico-lanceolatis utrinque acutis integerrimis, pagina superiore fere omuino glabris, inferiore molliter villosis, præter nervulos marginales 3-nerviis ; floribus in paniculas termi- nales paucifloras digestis. Folia 7-10 centim. longa, 2-2 { lata, petiolo 4-1-centimetrali. Invo- lucri bracteæ ovatæ acuminatæ concavæ. Calycis dentes obtusi tubo 118 €. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM strigilloso-hirto breviores. Petala obovata retusa mæquilatera, 1 5-2 cen- tim. longa. Genitalia glaberrima. Planta exsiccata lutescit. —Descriptio ex specimine unico et manco. — In Brasilia; Bonpland. h9. LASIANDRA FOVEOLATA +. L. fruticosa ; ramis supremis tomentoso-hirtellis rufescentibus : foliis petiolatis lanceolato-ovatis acuminatis aculis tenuissime crenulatis subintegerrimisque, adjectis nervis submarginahbus 5-nerviis, pagina superiore tenuiter bullato-strigosis, inferiore villosulis et inter nervulos transversos cribrato - foveolatis ; floribus ad apices ramulorum solitariis terminalibus, bractea quadruplici evato-acuta involucratis, violaceis. Planta nobis ramorum qui fruticem revelant summitatibus tantum cognita sed ab omnibus speciebus hucusque descriptis distinctissima. Folia (saltem ramulorum) 3-5 centim. longa, 1-2 lata, petiolo 5-10-mil- limetrali. Bracteæ florem involucrantes late ovatæ subacuminatæ acutæ sessiles caducæ. Calycis sericeo-setosi dentes ovato-lanceolati tubo hemisphærico longiores. Petala obovata, 2 centim. circiter longa et fere tantumdem lata. Stamina parum inæqualia consimilia, connectivo infra loculos modice producto et ultra filamenti insertionem appendicula bre- viter bifurca vel biloba terminato, filamentis infra medium glanduloso- setosulis. Stylus filiformis exsertus sigmoideus, basi vix pilis aliquot or- natus. — In montibus dictis Serra Negra ad limites provinciarum 10 de Janeiro et Minas Geraes ; Aug. de Saint-Hilaire. 90. LASIANDRA GOLLINA +. L. fruticosa subarboriformis macrantha brachystyla ; ramis junioribus subteretibus adpresse villoso-ferrugineis rufescen- tibusve, vetustioribus glabratis; foliis petiolatis late ovatis in- terdumque orbiculari-ovatis subobtusis obtusisque 5-nerviis, pagina superiore inter nervos seriatim et ad margines strigis aliquot brevibus éxasperatis, inferiore setuloso-strigillosis : floribus ad apices ramorum solitariis-ternis rarius quinis, bractea duplici ante explicationem involucratis pulchre viola- ceis ; calycibus setoso-hispidis. Frutex subbimetralis monticola erectus superne potissimum ramo- sus, floribus magnis decorus. Folia 2-3 centim. longa, 1 4-2 lata, pe- tiolo 3-6-millimetrali. Bracteæ florem involuerantes late ovatæ aut MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 149 suborbiculares , calyce breviores. Calyx late campanulatus, dentibus triangulari-ovatis tubo subæquilongis ciliatis purpurascentibus. Petala latissime obovata, 2 £—3 centim. longa et lata. Stamina valde inæqualia ; 5 majorum antheræ lineares graciles vix arcuatæ, connectivo infra locu- los modice producto subrecto, cum filamentis pariter gracilibus et a basi ad apicem pube glaudulifera hirtellis simpliciter articulato ; 5 minorum antheræ quam præcedentium breviores et crassiores, connectivo breviter producto arcuato bilobulato, filamentis crassiusculis brevibus pube glan- dulifera parce ornatis. Stylus glaberrimus dentes calycinos vix excedens, _äpiceuncinatus, stigmate obtuso. — In montibus Serra da Tbitipoca et Serra Negra partis australioris provinciæ Minas Geraes; Aug de Saint- Hilaire. 91. LASIANDRA MULTICEPS +. L. fruticosa vel frutescens ; ramis supremis hirto-ferrugineis ; foliis petiolatis elliptico-ovatis acutis subintegerrimis , pagina superiore strigilloso-scabris, inferiore villosis, 5-nerviis : flori- bus numerosis, ad apices ramulorum trinis quinisve aut pani- culas paucifloras formantibus; involueri bracteis binis late - ovatis obtusis extus villosis, | .Folia 5-6 centim. longa, 2 lata, petiolo vix centimetrali vel breviore. Calyx in alabastro hirtus. Petala nec genitalia visa. Descriptio ex speci- mine unico et manco. — In provincia Brasiliæ Sancti Pauli; Gaudi- chaud. 92. LASIANDRA oGuyPETALA DC., L. c., p. 128. — L. andina Pœppig, ined. L. fruticosa ; ramis junioribus 4-gonis scabris ; foliis petiolatis oblongo-lanceolatis utrinque acutis integerrimis, adjecto utro- que nervulo marginali e nervis lateralibus orto, 5 nerviis, pa- gina utraque sed superiore præsertin strigilloso-scabrellis : floribus in paniculas numerosas parvas pauciflorasque diges- is, ramulo quolibet 1-3-floro. Folia 4-8 centim. longa, 1-1 ! lata, petiolo sæpius semicentimetrali. Iuvolucri bracteæ binæ ovatæ obtusæ extus villosæ purpurascentes. Calycis strigillosi dentes tubum ferme æquantes. Petala obovata, 1 !-2 4 centim. longa. Stylus et staminum filamenta pilosa. — In Peruvia ad radices Andium; Pavon, Moricand, Dombey, Mathews, Rivero. 150 €. NAUDAIN. — MELASTOMACEARUM 53.. LAsIANDRA FoNTANESsIANA DC., !. ce. —- Rhexia Fonta- nest. Bonpl., Rheæiées, tab. 36. — Lasiandra Langsdorfiana DC., Le. — Rhexia Langsdorfiana, Bonpl., ibid., tab. 51. — Melasioma granulosa Bot., Reg:, tab. 671. L. fruticosa elata vel potius arbor escens; ramis junioribus de tetragonis strigilloso-furfuraceis ferrugineis; foliis petiolatis lanceolato-oblongis acutis subintegerrimis , præter nervulos marginales parum perspicuos 5-nérviis (nervo utroque lateral ex intermediis orto), pagina superiore strigosis, inferiore pube molli quasi velutinis ; paniculis terminalibus multifloris ma- cranthis. Arbuscula 3-6-metralis et elatior, trunco crassitudine cruris humani, floribus pulchre violaceis decora et ob nobilitatem habitus in hortis bra- siliensibus culta. Folia 1-2 decim. longa, 3-6 centim. lata, petiolo 1-3-centimetrali. Involueri bracteæ binæ lanceolato-ovatæ acutæ navi- culatæ non autem carinatæ, extus villosæ, marginibus glabris purpuras- céntes. Calyx sericeo-villosus, dentibus tubum longitudine æquantibus caducis. Petala 21—3 centim. longa, late oboyato-ciliolata, interdum retusa. Staminum filamenta barbato-pilosa. Stylus villosus. — Planta omnibus partibus variabilis non autem in varietates distinctas separanda. Occurrunt specimina foliis asperrimis aliaque fere glabris. —1n Brasilia meridionali vulgatissima videtur præsertim in provinciis #10 de Janeiro, Minas Geraes et Saint Paul ; Claussen, Vauthier, de Mertens, Martius, Gay, Gaudichaud, Guillemin, Weddell ; et in Brasilia septentrionali prope La Jacobina ubi ferme glabra reperiuntur specimina; occurrit et in Bolivia prope Chupe Yungas, D'Orbigny. 9. LASIANDRA RIGIDULA +. L. fruticosa ; ramulis obscure tetragonis dense rufescenti-hirtis velutinisque mox excoriatis et glabratis ; foliis breviter pe- tiolatis rigidulis aut subcoriaceis late ellipticis obtusis et suba- cutis integerrimis, adjecto utroque nervo submarginali 5-ner- viis, pagina superiore adpresse strigilloso-scabra , inferiore hirto-velutina rufescente ; floribus in paniculas terminales breves paucifloras dispositis cæruleo- violaceis : calycibus sericeo-villosis, bracteolarum involucro mature nudatis. Specimen nostrum valde incompletum ramulus est folia suprema tan- MONOGRAPHICA DESGRIPTIO: 151 tum exhibens quæ 4 centim. cireiter longa sunt et2 vel 2 ? lata, petiolo 5-6-millimetrali. Calycis dentes triangulari-acuti, tubo campanulato vix breviores , forsan caduci. Petala obovata sesquicentimetrum longa vi- dentur. Stamina inæqualia; majorum antheræ subrectæ, connectivo modice producto, minorum subsigmoideæ connectivo infra loculos sub- nullo, filamentis omnium supra medium piloso-barbatis. Stylus filifor- mis exsertus glaber aut ima basi vix pilosulus. Ex filamentorum vestitu ad Z. Fontanesianam accedere judicata est — [In monticulo dicto Morro- Pilado prope urberm Villa do Principe Brasiliæ australis ; Aug. de Saint- Hilaire. 99. LASIANDRA WEDDELLI +. L. fruticosa ; ramis subteretibus, strigis brevibus adpressis sparse vestitis ; foliis petiolatis ovatis acuminatis acutis, basi rotun- datis, subintegerrimis, prætermisso nervulo utroque margi- nali parum conspicuo à-nerviis , Supra vix perspicue setulosis ideoque primo aspectu glabris, subtus præsertim in nervis adpresse setulosis, involucri foliolis binis ovatis acuminatis purpürascentibus ; floribus terminalibus ut plurimum soli- tariis. | ti ; Frutex ramosus 1-2 metralis. Folia sæpius 5 centim. louga, 2-24 lata, petiolo ferme centimetrali. Calyx totus strigilloso-villosus , dentibus tubum excedentibus. Petala obovata ciliolata, 1 4-2 centim. longa. Staminum filamenta pilis glanduliferis antice ornata. Stylus haud visus. — In montibus Serra d’'Estrella Brasiliæ australis prope Bel Monte ; Weddell. 96. LASIANDRA SEMIDECANDRA DC., L. €. L. fruticosa macrantha ; ramis junioribus obsolete 4-gonis hirto- rufescentibus, vetustioribus glabratis subteretibus ; foliis petio- latis ovatis acutis basi rotundatis tenuissime serrulatis, utra- que pagina sed Superiore præsertim velutino-villosis , adjecto nervo ütroque submarginali 5-nerviis; floribus ad apices ramu- Torum solitartis ; involucro 4-phyllo, ad medium calycem expli- catum attingente. Folia 4-6 centim. longa , 2-2 { lata , petiolo circiter centimetrali. In- volueri bracteæ latæ subrotundatæ sæpe purpurascentes, extus villo- sulæ, calyce.aperto duplo breviores. Calyx villosulo-sericeus, dentibus 152 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM ovato-oblongis tubo longioribus deciduis. Petala ferme 3 centim. longa; 2-2 À lata, obovato-inæquilatera. Staminum filamenta stylusque pilosa. — Species decora et quæ in hortis colatur omnino digna. — In Brasiliæ provincia Minas Geraes ; De Pissis, Claussen, Vauthier, Martius. 97. LASIANDRA MACROCARPA +. L. fruticosa elata ramosissima macrantha macrocarpa ; ramis hornotinis tantum foliosis hirsutis, annotinis denudatis moxque excoriatis nodosis ; foliis petiolatis ovatis acuminatis acutis tenuissime serrulatis subintegerrimisque 5-nerviis , utraque pagina villoso-velutinis ; floribus ad apices ramorum solitarns bractea sextuplici involucratis purpureis aut violaceis ; calycis dentibus caducis, tubo ovoideo-oblongo subæquilongis. Frutex magnus subarboriformis monticola floribus maximis super- biens, L. semidecandræ proximus et ab ea forsan non faeile distinguen- dus. Hujus enim habitum refert sed flores quam in illa majores habet nec calyces fructiferi in utraque specie conformes sunt. L. semidecandræ scilicet capsulæ calycis tubo villoso-sericeo vestitæ fere globosæ sunt et diametro vix centimetrales, L. macrocarpæ contra ovoideæ et duplo ma- jores. Bracteæ florem involucrantes suborbiculares extus villosissimæ tubum calycis æquant, post anthesim cito caducæ. Calycis dentes uti tubus ipse ferme 2-centimetrales. Petala 4 centim. et amplius longa oboyata. Stamina inæqualia, antheris subsigmoideis (præsertim mino- rum), connectivis longiuscule infra loculos productis et ad insertionem filamenti bicalcaratis, filamentis inferne glanduloso- pilosis. Stylus ex- sertus glaberrimus. — In nemoribus montium Serra do Popogayo pro- vinciæ Minas Geraes, ad altitudinem 2000 metrorum; Aug. de Saint- Hilaire. 08. LASIANDRA CLAUSSENIT +. L.. fruticosa ; ramis subteretibus rufescenti-hirtis ; foliis subrigidis breviter petiolatis omnino ovatis subacuminatis basi rotunda- tis integerrimis. aut vix conspicue serrulatis, adjecto nervo utroque marginali 7-nerviis (nervis intermediis basi coalitis) supra adpresse strigilloso-villosis, subtus molliter villoso-velu- tinis; ramulis 1-floris fere in paniculas parvas foliosas dispo- sitis ; calyce explicato involucrum 2-phyllum superante. Folia 3-5 centim. longa, 2-3 lata, petiolo circiter semicentimetrali. MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 153 Involucri bracteæ ovato-oblongæ subacutæ extus villosulæ. Calyeis seri- ceo-setosi dentes tubo paulo breviores. Petala obovata sesquicentim. circiter-longa. Staminum filamenta stylusque villosa. — In Brasiliæ provincia Minas Geraes ; Claussen, Martius, Æerb., n° 962. O. TiBucuinA ; Frutex ramosus scaber. Flores 5-meri involuero duplici, utroque bracteis duabus connatis constante, cincti. Dentes calycini rigidi acutis simi persistentes. Staminum filamenta glaberrima. 59. LasranprA TiBUcHINA. — T'ibouchina aspera DC., {. c., 143. | L. ramis pube scabra rufescente vestitis ; foliis breviter petiolatis ovatis vel sæpius oblongo-ovatis acutis integerrimis 5-nerviis, Supra inter nervos, subtus in tota pagina setuloso-villosis ; flori- bus ad apices ramulorum in paniculam digestorum aggregalis violaceis ; calycibus sericeo-setosis. Planta videtur metralis et forsan procerior. Petala circiter 1 centim. louga obovata retusa. — In Guyana gallica; Bonpland, Mélinon, Le- prieur ; Batavica, Hostmann. : P. BARBIGER£Z ; Suffrutescentes frutescentesque asperifoliæ micranthæ et subma- cranthæ 5-meræ ; staminum connectivo ad insertionem filamenti setis seu pilis varie vergentibus terminato ; floribus involucro proprie dicto sæpius destitutis. 60. LASIANDRA ÆGOPOGON TÉ L. suffrutescens subherbaceave basi lignosa , tota strigis ad- pressis asperata, submacrantha ; caule subsimplici tereti ; foliis paucis majusculis petiolatis oblongo-ovatis subobtusis acutisve integerrimis 5-nerviis (nervis lateralibus basi coalitis), utraque pagina sed in nervis subtus et in margine præsertim strigoso- Scaberrimis, rigidis; floribus ad apices ramulorum paniculæ plus minus corymbosæ congestis bracteolisque brevibus basi munitis. Planta semimetralis metralisvé erecta simplex aut subsimplex. Folia 10-15 centim. longa, 5-7 lata, petiolo 1-1 £-centimetrali. Calyx strigosus, 15/ C. NAUDIN. —— MELASTOMACEARUM dentibus rigidis tubo brevioribus cum strigis totidem aculeiformibus alternantibus. Petala circiter 2 centim. longa et lata, inæquilatera, ob- cordata. Staminum connectiva setarum adscendentium fasciculo termi- nata, filamenta vix pilis 2 vel 3 ornata; stylo fere glabro. — In provin- cia Brasiliæ Minas Geraes ; Weddell. GL. LasranDrA MELASTOMOIDES +. L. suffrutescens erecta simplex? tota strigis adpressis exaspe- rata* caule tereti; foliis remotis breviter petiolatis lanceolato- oblongis acutis integerrimis, adjecto utroque nervo submar- ginali s-nerviis, utrinque sed in nervis subtus et margine præsertim strigosis; floribus majusculis ad apices ramorum paniculæ coarctatæ et interruptæ congestis, basi bracteolis aliquot involucrum fere formantibus fulcratis. Folia decimetrum circiter longa, 2 centim. lata, petiolo semicentime- trali. Calycis strigosi dentes ovati ciliati tubum æquantes cum denticulis totidem ut in génere Melastomatuin alteruantes. Petala 2centim. circiter longa obovata inæquilatera ciliata. Staminum majorum connectivum ad insertionem filamenti setis coronatum , minorum antice barbatum, omnium filamenta pilosa. Stylus glaberrimus. — Descriptio ex speci- mine incompleto ; plantæ radices non vidimus. — In Brasiliæ provincia Goyaz ; Gardner. 62. LASIANDRA EXASPERATA +. L. suffruticulosa erecta simplex tota, petalis genitalibusque ex- ceptis, strigis lepidotis malpighiaceisque adpressis asperata ; caule tereti; foliis breviter petiolatis ovato-ellipticis acutis subobtusisque integerrimis, prætermisso utroque nervulo mar- ginali 5-nerviis ; floribus trinis quinisve ad apicem caulis glo- meratis, violaceis ; calycibus paleaceo-strigosis. Planta 4-5-decimetralis, basi lignosa, superne subherbacea, subgracilis oligophylla oligantha. Folia in eodem jugo interdum imparia, infima suborbicularia, cætera elliptica vel ovata, 3-6centim. longa, internodiis ut plurimum breviora. Florum glomerulus foliolis duobus supremis suffultus , flore quolibet basi bibracteolato. Calycis campanulati tubus strigis paleaceis acutissimis serrulatis armatus, dentes ovati ciliati tubo paulo breviores. Petala obovata setulis glanduliferis ciliata. Stamina parum iuæqualia haud dissimilia ; connectivo infra loculos modice pro MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 4159 ducto, ad insertionem filamenti antice barbato ; filamentis in media lon- gitudine barbato-setosis. Stylus glaberrimus. — In montibus dictis Perineos provinciæ Goyaz ; Aug. de Saint Hilaire. 63. LASIANDRA POGONANTHERA +. L. fruticosa ramosa scabra micrantha (pro genere) ; foliis brevi- ter petiolatis ovato-oblongis acutis basi rotundatis rariusve subcordatis integerrimis, prætermisso nervulo utroque submar- ginalh 3-nervis, utraque pagina setuloso-scabris, nervis autem subtus strigosis ; paniculis terminalibus confertis ; bracteolis parvis florum basim fulcrantibus. Caulis ramique teretes adpresse strigilloso-scabri. Folia cireiter 1 de- cim. longa, 2 +3 centim. lata, petiolo sæpius 5-millimetrali. Calycis strigillosi dentes acuti tubo duplo triplove breviores. Petala 4 -5 millim. longa et lata inæquilatera retusa. Staminum omnium filamenta ad inser- tionem filamenti antice barbata , filamenta circa medium pilis aliquot coronata. Stylus glaber. — In Brasilia, loco non designato. Male a clariss. Candolleo cum T'ibouchina aspera, Aubl. confusa in herbario Parisiensi. L 6h. LASIANDRA LEPIDOTA +. L. frutescens ‘erecta ; caule subtereti superne ramoso lepidoto - strigilloso ; foliis petiolatis ovatis acutis integerrimis 5-nerviis, utraque pagina sed superiore præsertim dense strigilloso- setosis, nervis subtus setoso-lepidotis ; floribus ad apices ra- mulorum et caulis glomeratis, bractea quadruplici basi ful- cratis; cakycibus setis lepidotis dense vestitis. Folia (saltem superiora) 3-5 ceñtim. longa, 2-3 lata, petiolo subcenti- metrali. Calycis dentes tubo oblongo duplo breviores triangulari-acuti. Pétala (in alabastro tantum visa) late obovata subretusa ciliata, forsan in flore aperto sesquicentimetrum longa et lata. Stamina parum inæqua- lia conformia, connectivo ad insertionem filamenti barbato, pilis in fasciculos duos nonnihil divisis, filamento medium versus pilis aliquot divaricatis ornato. Stylus glaberrimus. — In Peruvia; Mathews. Ex Herb. clariss. Hooker. 63. LASIANDRA BARBIGERA +. L. fruticosa ramosa scabra micrantha (pro genere) ; ramis tere- übus adpresse strigilloso-asperis ; foliis breviter petiolalis late 4506 €. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM ellipticis aut ovato-oblongis obtusis acutisve : integerrimis 5.nerviis, utraque pagina adpresse setuloso-scabris, inferioris autem nervis strigosis ; floribus ad apices ramuloram panicula- tim dispositorum dense glomeratis, bracteolis parvis fulcratis. Planta foliorum forma et vestitu maxime variabilis, Occurrunt speci- mina quorum folia omnino elliptica imo et fere subrotunda sunt, alia autem quorum sunt oblongo-ovata et acuta, nunc setulis rigidis aSpe- rata, nunc villis mollioribus vestita Mire etiam variant longitudine quamvis latitudo eadem fere semper remaneat ; sic, secundum specimina, folia reperire est 4-12 centim. longa, 2-3 lata. Calvcis dentes tubo triplo breviores. Petala 6-7 millim.longa et lata. Staminum connectiva antice longe barbata sicut et filamenta circa mediam longitudinem. Stylus haud visûs. — In Brasilia centrali ; Weddell. | 66. LASIANDRA BIPENICILLATA Sa L. fruticosa ramosa ; ramis hornotinis apice tantum foliosis stri- gillosis, annotinis denudatis excoriatis; foliis oblongo-ovatis acutis integerrimis, adjecto nervo utroque marginall 5-ner- vis, paniculis terminalibus multifloris ; calycibus lepidoto- strigosis ; antherarum omnium connectivo basi postica lateri- busque setoso, ad articulationen filamenti antice in appendi- ces duas setoso-penicillatas porrecto. Species a præcedentibus distinctissima , Z. barbigeræ tamen habitu quodammodo affinis. Rami divaricati nudi excoriati indecori, sub inflo- rescentia articulato-nodosi. Folia 5-7 centim. longa, 2-3 lata, petiolo centimetrali. Paniculæ thyrsoideæ, ramulis ut plurimum trifloris, pedi- cellis brevibus, bracteolis minutis ovatis strigosis caducis. Calyeis tubus strigis squamæformibus adpressis loricatus, dentes ovato-acuti tubo bre- viores. Petala late obovata retusa, 1 centim. longa et lata, rubra aut pur- purea. Stamina inæqualia, antheris linearibus subrecurvis, connectivo infra loculos præsertim in 5 majoribus longiuscule producto , postice lateribusque barbato-setoso, appendicibus duabus productis penicillato- setosis antice terminato. Calyx fructifer nonnihil pentagonus ; capsula submatura oblonga, apice setosulo quasi 5-ptera, demum 5-valvis. — In republica Venezuelensi, prov. WMerida, haud procul ab oppidulo San Cristobal , ad altitudinem 400-1006 metrorum ; Funck et Schlim.; Cat., n° 1275; Linden. Cat., n° 699. MONOGRAPITIGA DESCRIPTIO. 157 Q. INCERTÆ SEDIS : Seu Lasiandræ quarum flores completi non suppetebant in specimi- nibus nostris. 67. LasiAnprA DUBIA Cham., Linnœa, IX, 133. L. fruticulosa erecta ramosa microphylla macrocarpa ; foliis pe- tiolatis ovatis acutis 3-nerviis, supra inter nervos, subtus in nervis necnon in margine setosis ; floribus terminalibus soli- tariis, bractea duplici magna late ovata villosa ciliataque invo- lucratis ; capsulis maturis tubo calycino setoso-echinato vestitis. Folia 2-2 + centim. longa, 1 lata, petiolo 4-10-millimetraii. Petala nec genitalia visa. — In Brasiliæ provincia Sancti Pauli; Gaudichaud. 68. LASIANDRA SALVIÆFOLIA Cham., /. €., p. AA. L. frutescens? ; ramis obtuse 4-gonis nonnihilque {-pteris ; foliis petiolatis ovato-oblongis acutis , adjecto nervulo utroque sub- marginali, 5-nerviis, pagina superiore breviter adpresseque strigillosis, inferiore pilosulis. Folia 6 8 centim. longa, 1 +-2 + lata, petiolo circiter centimetrali. Flores, ex clar. Chamissoe, paniculati, bractea duplici lanceolata calycem superante fulerati, calycis dentibus tubo brevioribus. — In Brasilia ; Sellow. — Planta e Musæo Berolinensi ad Parisiense benigne missa. 69. LASIANDRA STENOCARPA? DC. L. fruticosa? tota villoso-rufescens ; foliis petiolatis ovatis 5-ner- viis, utraque pagina dense rufescenti-villosis ; paniculis fere in spicas coarctatis ; floribus subsessilibus bracteolis calyce multo brevioribus instructis ; Calycis tubo dentibus fere triplo lon- gore. | | Folia suprema circiter 2 centim. longa, 1 lata, petiolo semicentime- trali. — Planta e Museo Petersburgensi ad Parisiense missa sub no- mine ZL. stenocarpæ ? DC., cujus descriptioni parum convenit. 70. LaASIANDRA PAPYRIFERA Pohl, Reise. L. arborescens ; caulis ramorumque vetustiorum cortice in mem- branas tenues candicantes papyraceas solubili; foliis petiolatis ellhiptico-oblongis integerrimis, adjecto utroque nervulo margi- 158 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM nali 5-nerviis, utrinque sed pagina superiore præsertim stri- gilloso-scabris ; paniculis terminalibus ; calveis adpresse stri- gillosi dentibus tubo multo brevioribus persistentibus. Arbuscula 3-4 metra alta, floribus violaceis et trunco Z2etulæ albæ canitiem referente insignis. Folia 12-15 centim. longa, 2-3 lata, petiolo 1-1 {-centimetrali. Calyx fructifer obtuse 5-gonus. — In rupibus mon- tium Serra Dourada Brasiliæ australis ubi dicitur Pavdo Papel ; Weddel. Species addendæ ; multæ autem incertissimæ et revisendæ : 71. L. STRIGILLOSA, — Chœtogastra strigillosa DC. x Mart. ; Nov. gen., 1E, tab. 245. 72. L. rissiNerviA DC, — Mart., /, c., tab. 2/3. 73. L. KonraraAna DC. 7h. L. Æmura DC. -75. L. HayeroPmiLzA DC. 76. L. Hosprra DC. 77. L. MAcHRoCHITON DC. 78. L. THEREMINIANA DC. 79. L. CANDOLLEANA DC. 80. L. Rapprana DC. 81. L. PROTEÆrOoRMIS DC. 82. L. URvILLEANA DC. 89. L. ForHERGILLÆ Cham., Linn., IX, 437. — Rhynchan- thera Fothergillæ DC. 8h. L. PuLcHRA Cham., /. c., 139. 85. L. ursiNaA Cham. L. c., hh3. 86. L. morcis Cham., !. c., hhh. | 87. L. coRruLEA Rchbch., Hort. bot., tab. 250. — Walp., IT, 498. | : 85. L. PETIOLATA Graham in Hcok. Bot. Mag., tab. 3766. 89. L. LuorzkianA Pres]., Symb. bot., 11, tab. 52. — Walp., 90. L. muricara Presl., /. e., tab. 45. 91. L. osBeckio1DES Steud., Flora XX VIT, 720. 92. L. HETEROMALLA. — Pleroma heteromallum DC. et Bot. Reg., tab. 6h. MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 199 93. L. VIMINEA. — Pleroma vimineum DC. — Melastoma vi- mineum Bot. Reqg., tab. 664. | Ok. L. vizrosa. — Pleroma villosum DC. — Melastoma vil- losum Bot. Mag., tab. 2650. 95.? L. LeptroLiA. — Pleroma Ledifolium DC. 96.? L. LaxA. — Pleroma laxum DC. 97,2? L. rricuopopa. — Pleroma trichopodum DC. 98. L. viRGATA. — Pleroma virgatum Gardn. in Hook. Lon- don Journ. of bot., IL, 347. 99. L. ECHINATA. — Pleroma echinatum Gardn., 1. c. 100. L. ELEGANS. — Pleroma elegans Gardn., L. c. 401. L. muLriFLora. — Pleroma mullhiflorum Gardn., L c. 102. L. ARBOREA.— lleroma arboreum Gardn. , L. c.; an differt a L. diplostegio ? 103. L. corymBosa. — Pleroma corymbosum Benth., Plant. Hartweg, p. 181. — Walp., V, 705. 104. L. sericans Miq., Linn., XXII, p. 538. 105. L. R£eGneLzzn Miq. L. c., 539. 106. L. mirsurA? — Chœætogastra hirsuta DC. ; forsan eadem species ac L. gracilis. L 107. L. acBrrcora. — Pleroma albiflorum Gardn. in Hook. Lond. Journ. of bot., 11, 347. 108. L. BENTHAMIANA. — Pleroma Benthamianum Gardn. ex Hook. Bot. Mag., t. 1007. - Species exclusa : L. Oleæfolia Mart., Nov. gen., tab. 24h. — ANCISTRODESMUS OLeærorius Ndn. Species jam delendæ : L. Langsdorfiana DCG., eadem ac L. FoNraANEsrANA DC. L, dimorphandra Miq., Linn., XXII, p. 639. Eadem ac L. Mo- RICANDIANA DC. (Mox sequetur.) RECHERCHES SUR LA COLORATION DES VÉGÉTAUX, Par M. F.-S. MOROT. INTRODUCTION HISTORIQUE. La coloration des végétaux a été l’objet de nombreuses re- cherches de la part des anatomistes et des physiologistes ; mais aucune théorie n’a jusqu'ici donné une explication complète des phénomènes. La question est très complexe, et tous les travaux entrepris pour la résoudre n’en ont envisagé qu’une partie. Tantôt,.en effet, on ne s’est préoccupé que de l’état, de la forme des matières colorantes dans les cellules végétales; tantôt, au contraire, on s’est borné à des investigations chimiques : or il me semble que, pour parvenir à débrouiller un peu la coloration des végétaux, il faut : | 1° Déterminer quelles sont la structure anatomique et la com- position chimique de la chlorophylle ; jé 2 Rechercher dans quelles circonstances elle se développe, et quel rôle elle joue dans la respiration et la nutrition des plantes ; 3 Enfin, examiner s’il est possible de déduire les couleurs des végétaux , autres que la verte, de cette dernière diversement modifiée. | Ces différents points de vue ont tous été soumis à des obser- vations habiles et multipliées, dont j'indiquerai les résultats dans un historique succinct. J’ai jusqu'ici laissé entièrement de côté la partie anatomique de la question ; je n’ajouterai rien aux faits si clairement exposés dans le Mémoire de M. Hugo Mohl (1). Le (1) Ann. des sc. nat., 2° série, t. IX, p. 450. L.-S, MOROT. — RECIIERCHES, ÉTIC. 161 point le plus important qui me paraisse consigné dans cé Mémoire, c'est la présence constante de l’amidon au milieu de la chloro- phylle. M. Mobil n’a pu, en se bornant à des observations mi- croscopiques, saisir toute l'importance de ce fait ; déjà fort sage- ment apprécié par M. Mulder, il acquiert; par suite des résultats mentionnés dans cette Thèse , une très grande portée, Les ana- tomistes ont émis des opinions très variées sur la structure de la chlorophylle ; mais on s'accorde généralement à considérer comme exactes les conclusions du travail de M. Mob! , et la chlo- rophylle est regardée comme constituant dans les cellules végé- tales soit des granules, soit une gelée informe. Quant à sa composition chimique, la connaissance en est très peu avancée; elle l’est si peu, qu’il n’y a pas dans la science une seule analyse dont on puisse accepter les résultats comme positifs. On n’a cependant pas laissé de côté cette question ; maisles pro- cédés employés pour obtenir la chlorophylle ont été jusqu'ici fort imparfaits. La matière verte des feuilles à été longtemps considérée comme analogue à l’'amidon , et désignée sous le nom de fœculæ virides. Link, en 1807, établit la distinction entre ces substances, et fit considérer la matière verte comme une résine colorante. Pelletier et Caventou (1) examinèrent les propriétés de cette même substance avec plus de soin, et lui imposèrent le nom de chlorophylle. Pour obtenir la matière qu’ils désignent ainsi , ils traitent par l’alcool le marc bien exprimé et bien lavé de plantes herbacées, puis font évaporer la dissolution alcoolique, et débar- rassent le résidu d’une matière colorante brune en le traitant par l’eau chaude. Nous verrons qu'il s’en faut singulièrement qu’on obtienne par ce procédé une matière simple ; on n’a qu’un mé- lange complexe, variable d’une plante à l’autre. D’après l’étude qu'ils en ont faite, Pelletier et Caventou considèrent la chloro- phylle comme une substance très hydrogénée.et non azotée. Clamor Marquart (2), dans son travail sur les couleurs des (1) Journal de pharmacie, 1817, t. IIL.— Ann. de chimie et de phys.,t. IX, 2° série, p. 194. | (2) Die Farben der Blüthen. Bonn, 4835. 3° série. Bor. T. XII. ( Mars 1849.) 5 1 462 L.-S. MOROT. — RECHERCHES fleurs, a extrait la chlorophylle par un procédé analogue :. il fai- sait macérer pendant quelques jours, dans l’alcoo! à 0,84, des feuilles de graminées, évaporait la liqueur à 50 degrés, et traitait le résidu par léther sulfurique pour en séparer une matière extractive. C’est au résidu laissé par l'évaporation de l'éther qu’il donne le nom de chlorophylle, et c’est sur les réactions opéré esà l’aide de la substance complexe obtenue dans ces circonstances , qu’il a fondé une théorie que nous examinerons plus loin. Suivant Berzelius (1), les expériences fournissent. la chloro= phylle sous trois modifications bien distinctes : — 1° La chloro- phylle des feuilles fraîches , qui se dissout dans l’acide acétique avec une couleur vert-pomme, et se précipite avec cette couleur par le refroidissement. — 2° La chlorophylle des feuilles séchées, qui s’y dissout avec une couleur bleue d’indigo, et se précipite avec une couleur vert foncé, presque noire. — 3° La troisième, enfin , qui paraît se trouver dans les espèces de feuilles dont la couleur est plus foncée, laquelle se dissout dans l’acide acétique avec une couleur brun verdâtre, et s’en précipite de même.: 1] émet l’opinion que toutes les feuilles d’un. grand arbre ne:con- liennent pas 10 grammes de chlorophylle ; il est, très probable que ce nombre, si petit qu'il paraisse, est exagéré. Enfin, M. Mulder (2), dans un long article sur la chlorophylle, fait remarquer avec raison que Pelletier et Caventou , ainsi que Marquart, ont désigné sous ce nom un mélange de graisse.et de chlorophylle pure. Il a répété les observations de Berzelius , et les a en général confirmées. Pour obtenir la chlorophylle pure, il traite des feuilles fraîches par l’éther, fait évaporer la dissolution jusqu'à ce qu’il ne reste qu’un faible résidu; il se forme un pré- cipité qu’il traite par l’alcool, jusqu’à ce qu’il se colore en jaune. La dissolution alcoolique est évaporée à siccité, et le résidu repris par l’alcool bouillant. Cette nouvelle dissolution laisse en s'évaporant une matière que l'acide chlorhydrique concentré dissout, et qu’on obtient en neutralisant cet acide par le: marbre. (1) Ann. de chimie et de phys.. t. LX VIT, p. 324. (2) Versuch einer allgemeinen physiologischen Chemie, p. 289. 1844. SUR LA COLORATION DES VÉGÉTAUX. 165 L'analyse de la chlorophylle pure des feuilles du Populus tre- mula lui a fourni des résultats qui conduisent à la formule CS#H°AzO'; mais il ajoute que la petite quantité de matière ana- lysée ne permet pas de rien conclure. Quoi qu'il en soit, nous voyons apparaitre la présence de l’azote dans la chlorophylle , et ce fait, s’il se confirme , suffira pour renverser bien des théories sur la matière colorante des végétaux. Il ne sera, dès lors, guère possible d’assimiler cette substance aux graisses et aux résines. La matière préparée d’après le procédé de M. Mulder est évi- demment plus simple que les mélanges obtenus par ses devan- ciers ; mais pour établir qu'on a réellement une substance unique, toujours identique , il faut rechercher la chlorophylle dans des plantes variées, et arriver à l'identité de composition par des analyses multipliées. Malgré l’incertitude qui reste , je dois exa- miner les propriétés que cet habile chimiste a constatées, soit dans la chlorophylle pure, soit dans le mélange de graisse et de chlorophylle. La chlorophylle pure ai soluble dans les acides chlorhydrique et sulfurique concentrés avec une couleur vert bleuâtre. L’ammo- niaque et la potasse, ainsi que leurs carbonates, la dissolvent avec une belle couleur verte. Lors de la dissolution par l’acide chlorhydrique , il reste non dissoute une petite qnantité de ma- tière jaune pâle, que Berzehus appelle æœanthophylle. Du reste, cette matière jaune n'existe point dans la chlorophylle des feuilles fraîches d'été; elle n'apparaît qu’à l’époque où la Sama éprouve des transformations. En faisant passer un courant de chlore dans une dissolution chlorhydrique de chlorophylle pure, on obtient des flocons blancs qui se dissolvent en partie dans l’éther. La partie soluble et celle qui ne l’est pas sont l’une et l’autre des matières grasses ; il semble d’après cela que, sous l’action d'agents qui lui enlèvent de l'hydrogène, la chlorophylle puisse se transformer en graisse, _ et qu’on doive attribuer cette origine à une partie de la cire qui | l'accompagne. L'une des matières qui prennent naissance dans | la réaction précédente est jaune ; si nous ajoutons à ce fait que | les feuilles jaunes d'automne contiennent beaucoup de cire, il A6! L.-S. MOROT. — RECHERCHES devient clair que celle-ci est le résultat d’un changement chi- mique survenu dans la chlorophylle pure. La chlorophylle des feuilles sèches diffère sous quelques rap- ports de celle des feuilles fraîches ; elle se rapproche par ses pro- priétés de la partie de la matière colorante de ces dernières, qui est jaune. Si l’on considère que la chlorophylle se transforme partiellement à l’air en jaune, et que les feuilles séchées à l’air renferment moins de chlorophylle et plus de matière colorante jaune , il semble tout naturel de supposer que cette transforma- tion est le résultat d’une oxydation, tandis qu'au contraire ce sont des agents désoxydants qui produisent la matière colorante jaune. En neutralisant par le marbre la dissolution dans l’acide chi hydrique de la chlorophylle des feuilles sèches, elle se précipite, et quand on la traite par l’acide chlorhydrique bouillant , elle se dissout en grande partie et laisse une matière noire. En saturant de nouveau l’acide par le marbre, la chlorophylle se précipite avec une couleur jaune-verdâtre, et la liqueur qui était verte de- vient bleue, On obtient la plus grande quantité de cette couleur bleue en lavant avec de Pacide chlorhydrique étendu la chloro- phylle pure précipitée par le carbonate de chaux d’une dissolu- tion dans cet acide. Ce phénomène est du plus haut intérêt, puisque le vert résulte d’un mélange de bleu et de jaune, et que beaucoup de fruits, d’abord verts, deviennent ensuite bleus. Parmi les produits de la chlorophylle sous lintervention des agents chimiques, on trouve donc une substance jaune et une substance bleue. Ce mélange des substances jaune et bleue des feuilles sèches s'accorde presque entièrement par ses propriétés avec la chloro- phylle des feuilles fraîches. Quant à la matière noire, l’acide sulfurique la dissout avec une couleur qui se compose de jaune, de brun et de vert. Elle colore de la même facon les dissolvants de la chlorophylle pure ; c'est donc un troisième produit de décomposition de cette der- nière substance. D’après les recherches de Berzelius, les différentes nuances de SUR LA COLORATION DES VÉGÉTAUX. 165 vert que présentent les feuilles proviendraient des proportions dans lesquelles sont mélangées ces trois substances colorantes ; car, bien que séparées, elles peuvent colorer une.feuille en vert. Quelques heures d'exposition à la lumière solaire suffisent pour colorer en jaune la dissolution de la chlorophylle pure. Une dissolution dansl’acide chlorhydrique et l’éther, conservée pen- dant cingmois dans un flacon à moitié plein, devint aussi entière- ment jaune. Ces faits montrent la transformation facile de la chlorophylle en une substance jaune , avec la destruction des matières noire et bleue, soit sous l’influence de la lumière, soit sans son intervention. La chlorophylle est entièrement détruite par les agents d’oxy- dation ; elle l’est aussi par les agents de désoxydation; sous ce point de vue , elle ressemble à lindigo. Berzelius, en la traitant par l'hydrogène naissant, au moyen d’une lame de zinc placée au sein d’une dissolution dans l'acide chlorhydrique, a vu la couleur verte passer au jaune ; et en évaporant le liquide jaune à l’air , il se colorait de nouveau en vert, mais avec moins d'intensité. .-De tous ces faits, il résulte évidemment que la chlorophylle est-un corps tout particulier, entièrement distinct de la cire ou de la graisse; qu’elle peut se décomposer en une substance jaune, noire ou bleue , et qu’elle. se trouve, dans beaucoup de feuilles , mélangée avec elles. Les variétés de nuances du vert des feuilles proviennent de leur mélange. Les agents d’oxydation et-de désoxydation la décomposent et enfin la décolorent , et la cire s’en déduit sous l’influence de ces derniers, bien que cette cire des feuilles puisse provenir en grande partie d’une autre source... Si la formule donnée plus haut se confirmait, la chlorophylle se rapprocherait. de l’indigo, et, à l’état incolore, qu’elle prend sous l’influence de l'hydrogène naissant , elle serait un hydrure de ce qu’elle est à l’état vert. Il résulterait de là que la chloro- phylle devrait absorber de l’oxygène pour se colorer en vert. . Après cet exposé détaillé des idées émises par M. Mulder sur la constitution chimique et les transformations de la chlorophylle, examinons les faits relatifs à son développement. 166 L.=S. MOROT. —. RECHERCHES Les feuilles des plantes qui se développent à la lumière sont-en général vertes, elles ne présentent qu’exceptionnellement d’autres couleurs, Lorsque des plantes qui se colorent en vert croissent dans lobscurité, la matière verte ne se développe pas, et les feuilles prennent une nuance blanc jaunâtre en même temps que leur structure est pius délicate. On donne à ces plantes le nom d’étiolées, et ce phénomène est connu dès le temps d’Aristote. Il n’est pas nécessaire que la lumière directe des rayons solaires intervienne pour déterminer la coloration en vert des feuilles la lumière diffuse est très suffisante pour produire le développement de la matière verte. La lumière artificielle des lampes suffit pour colorer un peu en vert des plantes qu'on soumet à son influence, comme cela résulte des expériences de De Candolle (1) et de M. de Humboldt (2). Ce dernier savant a même rapporté un fait qui semble montrer que l'influence de la lumière peut être rem- placée par celle du gaz hydrogène. Senebier (3) a observé de son côté que lorsqu'il y a une cer- taine quantité d'hydrogène dans l’air où l’on place une plante à l'obscurité, elle re perd pas complétement sa couleur verte. De Candolle avoue qu'il n’a jamais vu verdir des plantes étiolées en les faisant végéter dans des bocaux contenant du gaz hydro- gène (4). Ce ne sont pas seulement les parties extérieures directement exposées à la lumière diffuse qui se colorent en vert, on voit cette couleur se manifester dans des parties qui semblent soustraites à l’action de la lumière par de nombreuses enveloppes. Ainsi l’em- bryon est vert dans les Malvacées , les Rhamnées, les Convolvu- lacées, dans beaucoup de Papilionacées , des Caryophyllées ; etc. Ainsi encore l'enveloppe herbacée de l'écorce est verte, lorsqu'il existe pourtant autour d’elle une couche subéreuse qui intercepte le passage de la lumière. A la Le du développement de la chlôrophylle se rattache (1) Mém. des savants étrang., t. 1, p. 334. (2) Aphorismi, p. 179. (3) Physiolog. végét., t. IV, p. 270. ) Ibid, p. 899. (4 SUR LA COLORATION DÉS VÉGÉTAUX. 167 l’étude plus spéciale de l’étiolement. Bonnet, Meese et Senebier ont fait des observations assez nombreuses sur ce sujet. Mustel à reconnu que l’action de la lumière sur les plantes n’a qu’un effet local. Les plantes vertes exposées à l’obscuriténejaunissent pas(1), leurs feuilles tombent et les nouvelles pousses sont jaunes. Si lon expose avec ménagement une plante étiolée à la lumière, elle y verdit au bout de vingt-quatre heures, même sous l’eau. Suivant Senebier, les plantes étiolées transpirent peu et absorbent aussi très peu d’eau. Il a eu l’occasion d'observer que des haricots étiolés n’altèrent pas l’air d’une manière sensible dans ‘des vases clos ; cependant il y a eu un peu d'acide carbonique produit. Dans ses Mémoires physico-chimiques , il a fait voir que sous l’eau, au soleil, les plantes étiolées ne donnent point de gaz. L'un des points les plus importants de l’histoire de la chloro- phylle est sans contredit l'examen du rôle qu’elle joue dans la respiration et dans la nutrition des plantes. Des expériences bien connues et certaines faites par Bonnet, Priestley , Ingenhouz , Senebier, Théodore de Saussure, De Candolle, etc., montrent que les parties vertes des plantes exposées à la lumière directe du soleil y dégagent de l’oxygène. Le jour le plus pur , sans soleil , où la lumière des lampes n’ont pas suffi dans des expériences qui ont été faites pour dégager une quantité de gaz appréciable. Les parties vertes des plantes placées dans l’obscurité se comportent tout autrement : elles dégagent de l'acide carbonique et absorbent de l’oxygène. Les parties qui revêtent une couleur autre que la verte se comportent à la lumière de cette dernière façon ; il n°y -a que quelques exceptions à cette règle, comme cela résulte des observations de M. Théodore de Saussure sur l’arroche rouge et de MM. De Candolle et Aimé sur des algues colorées en rouge et en brun. L’oxygène dégagé par les parties vertes des plantes sous l'in- fluence directe des rayons solaires provient de la décomposition de l’acide carbonique emprunté soit au sol par les racines, soit à l’air par les feuilles. Mais l'oxygène ne provient-il que de cette (1) Senebier, Physiolog. végét. t, AV, p. 267. 163 L.-S. MOROT, —— RECHERCHES source ? Quelles relations existe-t-il entre ce dégagement d'oxy- gène et le développement de la chlorophylle? Les parties jeunes d’une plante sont d'une couleur verte beaucoup moins intense que les plus âgées, la quantité de chlorophylle augmente donc avec l’âge. D'un autre côté, la matière colorante verte ne se produit que sous l'influence de la lumière, et c'est sous cette même in- fluence que se fait le dégagement d’oxygène ; on est ainsi amené à supposer une connexion intime entre ces deux phénomènes. Si donc, comme le fait très bienremarquer M. Mulder (1), la chloro- phylle était une substance pauvre en oxygène qui se formäât aux dépens de matières riches en oxygène, les parties vertes seraient par cela seul capables de dégager ce gaz, et la relation dont nous venons de parler s’expliquerait aisément. Mais il n’en est pas ainsi, du moins quant à la chlorophylle pure ; la formule donnée précédemment nous la montre comme une substance assez riche en oxygène , et d’après Berzelius, loin de dégager de ce gaz en devenant verte ; elle aurait besoin d’en absorber pour passer de l’état incolore à cette couleur verte. | Cependant on doit maintenir cette proposition, que les ét dégagent de l'oxygène, non point parce qu’elles sont vertes, mais parce qu’elles deviennent vertes;.et ce qui ne peut se dire de la chlorophylle pure s’applique très bien au mélange de graisse et de chlorophylle. D’après M. Mulder , la substance grasse qui ac- compagne la chlorophylle pure a une composition qui peut se représenter par la formule : | CI5H150. Or L équivalents de cette graisse, plus 56 équivalents d’oxy- gène donnent » équivalents d’amidon et 40 équivalents d’eau : 5 CH4O% L 10 HO — CcoH60O60, 4 CISH5O + 56 O . — CE0H60060, Il est donc montré par cette relation remarquable , que l’ami- don peut se transformer en graisse, et que dans ce changement une quantité considérable d’oxygène devient libre. Des feuilles (Hi Poc. situ DATA. SUR LA COLORATION DES VÉGÉTAUX. 169 de quatre genres de plantes trèsdifférents (lilas, vigne, peuplier et unegraminée), il aretiré une graisse de composition identique et a trouvé cette matière fort abondante, tandis que la chloro- phylle pure n'existe qu’en très petite quantité. La formation de la matière grasse semble marcher de front avec celle de la ma- tière colorante verte , et l’amidon des feuilles joue ainsi un rôle très important. Dans la transformation que subit ce dernier, tout l'oxygène mis en liberté n’arrive pas à l'atmosphère, une partie est employée à faire passer au vert la chlorophylle incolore. Ce phénomène ne peut s’accomplir qu’autant que de l’amidon se transforme en graisse et fournit ainsi une grande quantité d’oxy- gène, Quant à faire dériver la chlorophylle pure de l’amidon seul, cela paraît peu probable à cause de l'azote que cette substance renferme, et M. Mulder n'hésite pas à la considérer comme ayant pour base la protéine. | Nous voyons ainsi se passer dans les feuilles un fait de la plus haute importance , et parfaitement d'accord avec les résultats énoncés par M. Hugo Mohl. Les différences qu'il a constatées dans la structure anatomique de la chlorophylle s'expliquent très aisément. On conçoit, en effet, que si un seul grain d'amidon s’est partiellement transformé en graisse, et qu’il se soit en même temps développé de la matière colorante verte, on aura une masse sphérique de chlorophylle avec un noyau d’amidon. Si deux grains s’accolent, leur ensemble constituera une masse ayant deux grains d’amidon au centre et une enveloppe gélati- neuse verdâtre, le tout revêtant la forme ellipsoïdale , etc. La chlorophylle sans forme proviendra d’un groupe de grains d'amidon quise seront transformés en chlorophylle et en graisse, ne laissant que des traces de leur présence. Suivant M. Mohl, tantôt il se forme une couche de chlorophylle provenant de l’amidon ; tantôt, au contraire, c’est l’amidon qui provient de la graisse. [1 lui semble hors de doute que, dans les conferves , et surtout dans les Zygnema , il se développe d’abord des grains de chlorophylle, et que l’amidon ne vient que- plus tard. Il se fonde sur ce que , dans les parties jeunes, les grains d'amidon sont plus petits que dans les parties plus âgées. Cette 150 L.-S. MOROT. — RECHERCHES transformation réciproque semble peu probable à M. Mulder,, et il ne voit pas qu’elle découle nécessairement du fait observé par M. Mohl, puisque les grains d’amidon peuvent continuer àgran- dir tout en se transformant en chlorophylle, si cette métamor- phose se fait moins vite que la formation de l’amidon. L'influence de la lumière sur le changement d’amidon en chlo- rophylle mélangée de graisse est hors de doute, lorsqu'on voit les racines , qui offrent de si vastes dépôts d’amidon, ne verdir que dans les parties exposées à la lumière. Dans l'automne, avec la disparition de la couleur verte, PRRe aussi l’amidon , et l’iode n’en indique plus aucune trace, Il me reste maintenant à passer en revue l’un des points les plus curieux de l’histoire de la chlorophylle , celui qui est relatif _à la théorie proprement dite de la coloration des végétaux. Je me bornerai à l’examen des théories les plus célèbres. D'après les observations de Macäire-Prinsep (1), peu de temps avant de prendre la couleur jaune, les feuilles cesseraient d’exhaler de l’oxygène au soleil, et continueraient d’en absorber pendant la nuit; de là résulterait un acide qui colorerait les feuilles d’abord en jaune, puis en rouge, et qu’on pourrait enlever au moyen d’un alcali, de manière à rétablir la couleur verte. Il con- sidère ainsi les couleurs jaune-et rouge comme des modifications de la chromule verte. Ces résultats sont tout à fait inexacts ; aucun réactif ne peut rétablir la couleur verte d’une feuille qui à jauni. Loin de voir la chromule jaune verdir par les alcalis, Marquart annonce que sa dissolution devient verte par l’action de quelques gouttes d’acide sulfurique concentré. Quelque variées que soient les couleurs que présentent les fleurs et les autres parties des végétaux, on peut cependant distinguer deux séries de modifications, dont la couleur verte est le point de départ commun. Tantôt la couleur verte d’une partie végétale se change en jaune, ce jaune en orangé , et ce dernier en orangé rouge ; tantôt cette même couleur verte se change en (1) Mémoire sur la colorätion automnale des feuilles (Mém. de la Soc. de phys. el d'hist, nat, de Genève, t. IV, p. 43). SUR LA COLORATION DES VÉGÉTAUX. 171 bleu , ce bleu passe au violet, et par le rouge violet arrive enfin au rouge lui-même. Les couleurs principales dans ces deux séries sont le bleu et le jaune , et ce sont précisément les couleurs qui, dans le spectre, comprennent le vert. En partant de ces faits, De Candolle avait établi une classification des couleurs végétales en deux séries (1) : l’une comprend les couleurs œanthiques , l’autre les couleurs cyaniques. Schübler et Frank (2) trouvèrent, d’après de nombreuses recherches, que, dans les couleurs de la série xanthique, le jaune était la couleur fondamentale, et qu’elle pouvait bien passer au rouge êt au blanc, mais jamais au bleu ; tandis que dans la série cyanique, le bleu est la couleur fonda- mentale, et peut passer au rouge et au blanc sans pouvoir passer au jaune. D’après cela, Schübler et Frank établirent une échelle graduée des couleurs avec leurs transformations. La couleur verte, comme propre aux feuilles et aux pétales dans le bouton, occupe le milieu, et les deux séries s’en écartent en divergeant , et se rejuignent en arrivant au rouge. On peut disposer cette échelle de la manière suivante : Vert. Bleu verdûtre. Jaune verdâtre. Bleu. Jaune. Bleu violet. Jaune orangé. Violet. Orangé. Violet rouge. … Orangé rouge. Rouge. Les auteurs allemands ont substitué les noms de série oxydée et de série désoxydée à ceux de série xanthique et de série cya- nique imaginés par De Candolle. Ces dénominations ne sont pas heureuses, car les faits sur lesquels on appuie l'oxydation ou la désoxydation ne sont nullement démontrés. Clamor Marquart a essayé de déduire les couleurs des corolles de la chlorophylle et des modifications qu’elle éprouve pendant (4) Physiol. végét., p. 907. (2) Untersuchungen tber die Blüthenfarben: Tubingen, 1825 172 L.-S. MOROT. — RECHERCIES la végétation. Il a préparé la chlorophylle par le procédé que j'ai indiqué plus haut, et dans les réactions auxquelles il l’a soumise, il a observé les deux faits suivants, qui lui ont paru de la plus grande importance. | En laissant digérer pendant quelque temps la chlorophylle dans l’eau distillée, à une température de 14 à 15 degrés Réaumur, il se forme une dissolution d’un beau jaune. Par un séjour prolongé dans l'alcool à 0,30, la chlorophylle disparaît complétement en donnant de même une dissolution jaune, et l’opération est beau- coup activée par l'intervention de l’acide carbonique. L’acide sulfurique concentré dissout la chlorophylle avec une couleur vert bleu intense. Si l’on verse avec précaution de l'alcool à 0,40, qui surnage la liqueur sans se mêler avec elle, la dissolution acide passe à une teinte indigo foncé, et peu à peu la coloration se propage dans l’alcool. Or, d'après Marquart, dans le premier cas, la chlorophylle se combine avec une certaine quantité d’eau et constitue alors une matière colorante qu'il désigne sous le nom d’anthoxanthine ; dans le second cas, au contraire, la chlorophylle perd une certaine quantité d’eau, et devient ainsi une substance colorante bleue qu'il nomme anthocyane. De telle sorte que les modifications attribuées par Schübler à une oxydation ou à une désoxydation de la chlorophylle seraient dues à une hydratation ou à une déshydratation. L’anthocyane serait la matière colorante des fleurs bleues , violettes et rouges ; l’anthoxanthine, la matière colorante des fleurs jaunes, et toutes les couleurs des fleurs pour- raient be min: h: mind ‘ | 96 » 7 50 4 » 8 50 12,4 11,9 1,75 |Vertes à la base. 2 140 EE a fe 4 50 $ 50 12,6 10,2 1,5 14. moins haut. 5 150 19,4 8 15 D » 8 45 24,4 6,5 0,9 Verdätr. en bas. 4 140) 25,0 | 850 | 545 8-43 | 928,9 5,3 | 0,8. |Id. moins haut. h. @ soir. h.m miat.[ h: min.|! 1 150 » 4 » {l » 19 dt 10,1 15,1 4,4 | Vert-jaunâtre | en bas. 2 15 5,0 4 50 9 43 17.) 46 15,7 14,4 1,2 El. B | 140 ‘“A9,1 | 445 10 45 18 » 26,3 | 40,4 | 0,8 LJaunes. à Fuos 285 an lo as té 45 56 À 405 | ltd, Volame Volume à = Pro- Volume | d'acide Nos Vo- COMMENCEMENT FIN portions car- Coloration lume d’hy- à d'acide | d'acide | bonique des [du gaz — DURÉE cat- correspon- a la fin ; en Poids | drogère . bonique car- dant éprou-| centi- TS | la fin a 1gr. de mètres dans le de lbonique pour vettes. | cubes. L À l’expé- 10 heures |l’expérience. ; mélange, de l'expérience. rience. ajouté. d’ex- périence. em mnt | gumnnemeene | pommes | Gant ne: De x ri 26 use el gr. cree LE LE h. mi h. m. 1 140 6 G4 8 » 5 30 9 50 6,0 8,4 4,47 |Vertes à la base. 2 160 6 » 7 50 4 » 8 50 5,4 5,4 1,06 |Id. 5 150 5 » 7 50 4 50 9 » 2,5 3,29 4,2 Id 4 95 2 » 8 50 nn 8 30 2,1 2,0 1,2 Id. SUR LA COLORATION DES VÉGÉTAUX. 209 TasceAu III (lumière diffuse }. 30 avril 4849. TasLeau IV. Poids des plantes soumises à l'expérience. . . 7 grammes. Ac" mai 1849. Volume ; = Propor- | Volume | d’acide COMMENCEMENT — FIN pe. Eu d’acide | d’acide | bonique Coloration Car- curres- | lume 14388 — DURÉE en bonique | carbo- | pondant Exposition, à la fin {léprou- Li die à 1 gr. mètres nique pour de l'expérience. ‘vettes. | cubes. «pé- 10 heures de l'expérience, rience. |ajouté. | d’ex- périence, mm 1,2 5,4 | 0,82 |Lumiére dif-| Verdâtres en fuse. bas. 5,9 7,7 4,2 Soleil. Jaunes, 4,1 5,9 0,84 ent Idem. CS race bone 3* série. Bor. T. XIE. (Avril 1850.) 2 14 210 L.=S. MOROT. Taszeaux V-VE — RECHERCHES Poids des plantes soumises à l'expérience. . . 8 grammes. 3-5 juin 1849. Pro- portions Nos | Vo- en lume | centiemes des |du gaz| d’acide en |carbonique éprou-| centi- au metres comiven- vettes. | cubes. cement de l’expé- rience. 1 145 55,7 2 | 156 | 545 5) 150 29,4 4 | 158 » 5 130 » 6 138 » 7 477 » 8 154 » 9 445 » 1 140 40,1 2 156 55,1 5 132 25,6 4 150 v B | 455 » 6 155 » 7 160 , 8 450 » 9 160 » COMMENCEMENT — FIN — DURÉE Te de l'expérience. 8 50 | 415 | 7 45 8 40 | 6 50 | 9 50 8 50 | 5 45 | 8 55 GS » | 4 50 | 7 50 9101 6 ».| 8 50 9 20 ! 5 » | 7 40 8 20 | 4 » | 7 40 10 » | 615 | 8 15 10 » | 5 50 | 7 50 8 » | 4 20 | 8 20 810 | 5 » | 8 50 8 20 | 5 45 | 7 26 7 45 | 4 40 | 8 55 7 50 | 5 20 | 9 50 7 55 | 410 | 815 750 | #15 | 9 45 7 50 | 5 20 | 9 50 7 50 | 4 » | 8 50 ! Pro- portion d’acide carbo- nique a lafin de l’expé- rience. Volume d'acide carbo- nique ajouté a | ———— 37,2 52,9 54,5 11,5 9,6 0.0 8,1 9,4 4,0 58.1 55,7 41,9 9,5 9,6 15,4 9,8 8,2 17,4 2.2 Volume d’acide carbo- nique corres- pondant | Exposi- a, Egr. tion, pour 1oheures d’expé- rience. 0,55 |Lumière diffuse —0,2% |Obscuri- lé. 0,97 |Soleil. 2,6 Â|Lumicre diffuse. 4,7 |Obscuri- té. 0.0 Soleil, 2,5 |Lumière diffuse. 2,2 |Obscuri- té. 0,Y7 |Soleil. —0,12 diffuse. 0,11 5,4 |Soleil, 2,4 jLumiére diffuse. 1,7 |Obscuri- té. 5,6 |Soleil, 2,0 |Lumière | diffuse. 1,6 |Obscuri- té, 4,0 |Soleil. Coloration à la fin de l’ex- périence Jaune brunâtre. Vert in- tense. Jaunes. Vert fon- cé, Eutiérement . vertes, Jaunes. Vert in- tense. | Lumière!|Veft jaun4- tre en bas Obscuri-| jaunes. té Allérées, Trés ver: tesen bas. Jautes. Altérées. Vertes er bas. Jaunes. Altérées. SUR LA COLORATION DES VÉGÉTAUX. 211 Tagzeaux VII-VIII. Poids de plantes soumises à l'expérience. . . 8 grammes. 7 juin 1849. — 92 mai 4850, Volume COMMENCEMENT — Propor-| Volume! d’acide tions carbo- Nature | FIN — DURÉE pi a Fin a er a uique |‘carbo- ‘pondant Exposition. à la fin AE ZM + PT alt àrgr. de nique pour de l’expérience PER ‘| l'expé- 10 heuras | de l'expérience. rience.| ajouté. | d’expé- rience | , l he m.[ hm,f h. m. Î | 1 165 |Air. 745 4 » 8145 |5,7 9,4 1,42 gai GE {nt lua | 150 loxygène. | 8 20 | 4 50 | 810 | 7,9 |uspl 1,81 | x. tre en bas | 5 145 |[Hydrogène| 8 50 | 5 15 | 8 45 | 1,9 2,7 0,38 | Il. sus h. m.| h, m. h. m ] 1 210 Air. 7 » 18 » |15 » 18,47 17,8 1,71 | Lumière { Vertes, pas- | diffuse. jusqu’au | 2 | 145 |Oxygène. | 7 » | 8 » |15 » |12,5 18,1 1,74 | A. sominet. | 5 | 195 fair. 7» |8 » M3 » | 7,56 | 14,7 | 1,41 |Obscurité. | Jaunes. ‘a 7 ss » us » l'igé | 17560 | es | 1. Id. 130 |Oxygène. Tasceau IX {lumière diffuse). Dans l’éprouvette n° I se trouvaient 3 gr. de la partie supérieure jaune . Dans l’éprouvette n° II se trouvaient 3 gr. de la partie inférieure blanche. Dans l’éprouvette n° II, 6 gr. de feuilles non dégagées de leur gaîne. Nos, =. Propor:- Volume Volume Volume CORRE FIN Eté d'acide Coloration des .du gaz d'acide d'acide carbonique A: en centi= + carbonique cotrespon- à la fin éprod-| metres | 7 a | ja fin [carbonique | dant à 1 gr. ; ” cubes. |, | de lPexpé- pour 10 heur, de l’experience, vettes, dé l'expérience, rience. ajouté, .|d’expérience. ep h, m. h. m, . 4 50 7 45 5,0 3,14 2,47 Sommet jaunâtre, JL 8 15 5,2 » 5 20 8 45 ,05 Vertes. 212 L.-S, MOROT. — RECHERCHES Je n’ai pas suivi ce seul procédé pour étudier les modifications qu’éprouvent les plantes étiolées soumises à l’action de la lumière. J’ai aussi fait des expériences sur des plantes semées dans des pots, que je plaçais ensuite sous des cloches dans des atmosphères de composition connue. Je ne mentionnerai point ici les résultats numériques obtenus ; je me bornerai à signaler quelques particu- larités que j'ai eu l’occasion d’observer. Le 19 mars 1849, à dix heures et demie du matin, je plaçai à la lumière diffuse, sous une cloche plongeant dans du mercure au sein d’une atmosphère contenant A pour 400 d’acide carbonique, trois pots de Blé poussé depuis deux jours seulement , à feuilles jaunes ou rouges ; à une heure les plantes étaient entièrement vertes. Je redescendis dans la serre ces trois pots ; les plantes poussèrent rapidement : les premiers jours les feuilles étaient jaunes à la base, vertes au sommet ; les deux couleurs tranchaiïent l’une sur l’autre. Le 30 mars , il était très difficile de distinguer les deux parties ; le sommet était redevenu jaune pâle. Le 30 mars, je replacai de même dans l'obscurité du Blé, qui avait pris une teinte vert-tendre dans une exposition à la lumière diffuse ; le 9 avril, il était impossible de distinguer les partics qui avaient été vertes de celles qui avaient poussé depuis. Je l'ai soumis de nouveau à l’action de la lumière diffuse, et le 12 avril toutes les parties étaient devenues vertes, à l'exception des extré- mités supérieures des anciennes feuilles qui sont restées d’un blanc pâle. Le 15 avril, la même couleur blanche subsiste toujours au sommet des feuilles ; cette partie n’a définitivement point reverdi, Il y a donc eu, dans ces circonstances, destruction de la chloro- phylle, qui s'était développée sous l’action de la lumière diffuse, Des expériences continuées dans cette direction, et la détermi- nation des variations éprouvées par toutes les parties des atmo- sphères où seront exposées les plantes, me conduiront, je l’espère, à des résultats plus généraux que j'aurai à mentionner plus tard. J'ai voulu tenter de réaliser l'expérience de M. de Humboldt en employant l’appareil suivant, disposé dans un lieu complétement obscur. Sous une cloche cylindrique, portant une tubulure à sa partie supérieure, j'ai disposé des pots renfermant de l’Avoine et SUR LA COLORATION DES VÉGÉTAUX, 913 du Blé étiolés, qui avaient poussé dans la serre précitée. Les feuilles de ces plantes étaient les unes jaunes , les autres rouge- clair, Un orifice percé dans la paroi à la partie inférieure me per- mettait d'amener un courant d'hydrogène, qui s’échappait par un tube placé dans le bouchon de la tubulure supérieure. La partie inférieure de la cloche plongeait dans du sable fin qui entourait les pots. Trois fois j’ai essayé l’expérience en février, mars, avril et mai 1849. La première fois, les plantes précitées, aux- quelles j'avais joint un pot de Blé vert poussé à la lumière, furent pendant sept jours exposées à un courant continu d'hydrogène et d'air, et elles ne manifestèrent aucun changement dans leur coloration respective. Les vertes devinrent jaunes à la base en grandissant, dans les parties qui se développèrent pendant la durée de l’expérience. Dans la deuxième tentative, je plaçai sous la cloche deux pots de Blé étiolé poussé depuis trois jours, deux autres contenant des Radis, dont les feuilles primordiales étaient bien étalées, et un cinquième où de l’Avoine commençait à pousser. J’ai ajouté au courant d'hydrogène un courant d’acide carbonique , amené par un tube qui traversait le bouchon du sommet de la cloche ; en outre, j'ai chauffé le sable où plongeaient les pots à une tempéra- ture qui favorisàt le développement des plantes. Après quinze jours d'expérience, je ne remarquai nul changement dans la teinte des feuilles. Le troisième essai, poursuivi pendant trois semaines, fut tout aussi infructueux. Ges expériences ont cepen- dant été faites dans des conditions très convenables, puisque Île renouvellement continu des gaz équivalait à une atmosphère illimitée ; les plantes se sont très bien développées, et pourtant je n’en ai obtenu que des résultats négatifs, comme De Candolle. $ IL. J'ai indiqué une deuxième voie à suivre dans les re- cherches sur les plantes étiolées, c’est de traiter par des réaclifs identiques les mêmes plantes vertes et étiolées. J’ai déjà tenté plusieurs expériences dans cette direction, et jesuis parvenu à des résultats, dont l’un surtout me paraît de la plus haute impor- tance pour éclairer la question du développement et du rôle phy- siologique de la chlorophylle. 21/4 L.=S, MOROT. — RECHLRCHES Mes observations ont porté sur de l’Avoine et du Blé ; une fois je pris une quantité considérable de Barbe-de-capucin (Cichorium Intybus) que je traitai par les procédés ordinaires ; mais je ne suis parvenu à en extraire qu’une quantité insignifiante de matière soluble dans l’éther. Les plantes qui croissent à l'obscurité sont gorgées d’une très grande quantité d’eau, et il faut nécessaire- ment se débarrasser de ce liquide avant de les traiter par l'alcool ; j'ai donc commencé par broyer et presser les plantes étiolées soumises à l'expérience pour en exprimer l’eau, et j'ai fait macé- rer le marc dans l'alcool à AO degrés. Ce liquide se colore en jaune doré d’une très grande beauté, et les plantes peuvent être au moins trois fois reprises par l'alcool avant d'être épuisées; elles deviennent après ces traitements ‘réitérés complétement incolores. L’évaporation de l'alcool laisse une substance grasse d'aspect noir-jaunâtre en masse, du plus beau jaune en couches minces, très soluble dans l’éther; en même temps on voit se déposer au fond de ce dernier liquide des flocons d’une matière blanche, très abondante dans le cas de l’avoine, dont il n’existait que des traces avec le blé. Avoine (Avena sativa) étiolée. J’ai fait trois séries d'observations sur l’Avoineétiolée en opé- rant comme je viens de l'indiquer, et j’ai analysé soit la matière grasse soluble dans l’éther, soit la matière blanche que ce liquide ne dissout pas. | Graisse. — Pour obtenir cette matière privée de toute sub- stance étrangère, je la traite par l’acide chlorhydrique concen- tré, qu’elle colore en vert-tendre, ensuite je la redissous dans l’éther, et la débarrasse de l'acide. Une petite quantité de sub- stance n’est plus soluble dans l’éther, comme dans le cas des graisses de plantes vertes. Une première fois, je fis les trois analyses suivantes, après une dessiccation à 120 degrés. Dans la dernière, je n’ai pas pu faire passer de courant d'oxygène à la fin ; L II. III. | Poids de la substance. . . 05,231 05",240 0z',262 Poids de l'acide carbonique. 03",640 31,663 05,723 Poids de l'eau. . , . . Os,240 08,250 05,268 SUR LA COLORATION DES VÉGÉTAUX. 9145 Onen tire : 1. 1E: ILE. Moyenxe. Carbone. _. 75,56 75,34 75,26 75,38 Hydrogène. . 11,54 14,57 11,24 11,45 Oxygène. . 12,90 13,09 13,90 13,17 _— 100,00 100,00 00,00 100,00 Üne deuxième culture me donna de la graisse, que je laissai | pendant cinq mois en contact avec l’acide chlorhydrique; elle était grisâtre et non filante. Je la traitai par la potasse ; elle se saponifia tout entière , et quand J’eus saturé l’alcali, j’obtins de nouveau une graisse qui, dissoute dans l’éther, puis séparée de ce liquide par évaporation, se présente sous l’apparence d’une huile figée à la température ordinaire ayantune couleur jaune-brunûtre, transparente, en couches minces. Deux analyses, après une dessiccation à 100 degrés , m'ont donné les nombres suivants : | I. IT. Poids de la substance. . . 05',332 05,310 Poids de l'acide carbonique. 08',729 05,865 Poids de l'eau. -A1i0e 107 350 sr, 329 Ces nombres donnent : | . IL. MOYENNE. Carbone. . 76,31 76,09 76,20 Hydrogène . 14,74 141,79 11,75 Oxygène. . 11,98 : 12,42 12,05 100,00 100,09 100,00 D'une troisième culture de l’Avoine étiolée , je retirai de la graisse , que je saponifiai comme la précédente, et j'obtins une substance d'aspect en apparence identique , mais de composition assez différente, comme on peut le voir par les nombres que fournissent les analyses ci-dessous. La dossiccation n’a été opérée qu'à 100 degrés, comme dans le cas précédent : L. IE. Poids de la substance. . . 05,351 05,350 Poids de l'acide carbonique. 05",963 0sr,961 Poids de l'eau. , . . . Qs',360 051,358 216 L.=S, MOROT, — RECHERCHES Ces nombres donnent : ï: IT. Moyenxe. Carbone. . 74,82 74,88 "784,85 Hydrogène . 11,40 11,36 11,38 Oxygène. . 13,78 13,76 13,77 100,00 400,00 100,00 On peut assez facilement interpréter, ce me semble, la diver- sgence des résultats fournis par les deux dernières opérations. Les plantes qui vivent dans l’obscurité sont dans des conditions anormales ; dans les premiers temps de leur vie, elles sont comme de jeunes feuilles que l’action de la lumière n’a point fait passer au vert; mais si leur vie à l’obscurité se prolonge, les feuilles ne peuvent plus verdir; les conditions vitales se sont donc modifiées, et une altération de matière correspond à ces changements phy- siologiques. Les plantes qui m'ont fourni les résultats de la deuxième culture ont été semées au mois de juillet 1849 , et ré- coltées au bout de vingt-quatre jours. Au contraire, celles de la troisième cullure ont été semées au mois de janvier , et ont mis longtemps à se développer ; on peut donc se rendre compte de l’altération que leur graisse paraît avoir subie. Comme je l’ai dit précédemment , la graisse d’Avoine étiolée, traitée par l’acide chlorhydrique concentré , le colore un peu en vert tendre ; la saturation de cet acide par le marbre donne un résidu insignifiant, dont je n’ai pu constater la nature. L’évapo- ration d’une goutte d’éther, qui tient en dissolution cette graisse, laisse une tache jaune très belle, qui prend une teinte vert- bleuâtre sous l’action de l’acide sulfurique concentré. J'ai abandonné dans un tube fermé à demi une dissolution éthérée de cette graisse, l’éther s’est évaporé, et la graisse jaune qui est restée s’est colorée en vert tendre, puis à blanchi. Mathère blanche. — La matière quise précipite au fond de l’éther quand on traite par ce réactif le résidu de l’évaporation de la dissolution alcoolique, se présente sous forme de flocons blanc-jaunâire, quand elle a été épuisée par l’éther , desséchée et pulvérisée, c’est une poudre blanche que l'acide sulfurique SUR LA COLORATION DES VÉGÉTAUX. 217 dissout en se colorant en jaune brun. Elle est insoluble dans l’alcool à AO degrés, mais l’alcool étendu la dissout et permet de l'obtenir pure. J’ai fait trois analyses de cette matière : dans la première, la substance n’avait point été traitée par l'alcool à 40 degrés pour achever d’enlever la graisse, c’est ce qui donne une apparence d’excès de carbone. I. IT. ITE. Poids de la substance. . . 08,358 O8r,300 Osr,728 Poids de l’acide carbonique. 08,748 O8r,618 18',505 Poids de l'eau. . . . . 08,255 sr,215 31,500 Ces nombres donnent : | 1. IT. III. Moyenne. Équivazents. CALCULÉ. Carbone. . 36,98 56,28 56,38 56,50 36 56,54 Hydrogène. 7,94 R96 1 17,6821047,83 30 7,85 Oxygène. . 35,11 35,86 : 35,99 35,67 17 35,64 100,00 400,00 100,00 100,00 100,00 La dessiccation a été faite à 100 degrés pour la première et la troisième analyse, à 120 degrés pour la deuxième, Avoine verte. L’Avoine verte qui m'a servi à faire des expériences compara- tives, à été cultivée dans des vases placés sur un calorifère; elle a poussé si rapidement que j’ai pu la couper quinze jours après l’a- voir semée. J’ai de même broyé et pressé les feuilles qui étaient d’un vert tendre ; le marc traité par l'alcool m’a fourni, dans un premier traitement, une petite quantité de graisse, et beaucoup de la matière blanche précitée. Un traitement subséquent fournit les mêmes substances, dans un rapport inverse. La graisse obtenue est noir-jaunâtre, et colore en vert bleu intense l'acide chlorhy- drique concentré. Je l’ai traitée par les procédés ordinaires, et j'en ai fait quatre analyses. Les deux premières se rapportent à de la graisse non saponifiée, provenant d’ailleurs d’une seconde cul- ture faite dans des circonstances identiques. | I. Il. IL. IV. Poids de Ja substance. ,. . 0,348 05,350 8" 350 05,350 Poids de l'acide carbonique. . 05,970 05",980 05,976 05",980 Poids de l'eau, -. ":. , -, “05,355 : 65,360 03,363 ::° 05,370 218 L.=S, MOROT. — RECHERCHES Un desséchement incomplet du tube à en#hsen a donné laxels d’eau de cette dernière analyse. Ces résultats conduisent aux nombres suivants : je IT. II. IV. Moyenxe. “ Carbone.. . 76,01 76,36 76,05 76,36 ‘76,20 Hydrogène. . 11,33 11,43 14,58 14,74 411,52 Oxygène. . 12,66 12,21 12,37 11,90 12,28 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 Ces nombres, comparés à ceux qu'ont donnés les expériences sur l’Avoineétiolée, montrent qu’il faudra reprendre avec soin ces observations, si l’on veut constater une différence qui ne semble pas bien notable, à supposer même qu’elle existe. Du reste, il faut dire que les circonstances dans lesquelles ont été faites les observations n'étaient pas suffisamment propres à donner une solution de la question. En effet, les plantes vertes ont été cultivées dans un appartement chauflé, et la durée de leur culture a été trop rapide, pour qu il pût se manifester un chan- gement notable. Blé (Zriticum sativum). Le Blé étiolé m’a fourni les mêmes résultats que l’Avoine, si ce n’est que je n’y ai trouvé que des traces de matière blanche. Je n’ai point encore analysé la graisse que j'en ai extraite, mais Je m'en suis servi pour faire un essai dont le résultat me paraît d’une haute portée. Comme l'acide chlorhydrique qui a servi à traiter la graisse des plantes étiolées ne fournit pas une quantité appréciable de matière, je pouvais prévoir qu'il n’y à pas dans ces plantes, de substance analogue à la chlorophyilé, une sorte de chlorophylle incolore, comme le suppose M. Mulder, lorsqu'il compare cette substance à l’indigo. Pour résoudre la question, j'ai essayé de doser l’azote par le procédé de M. Péligot, dans le résidu laissé par l’éther non traité par l'acide chlorhydrique. Jai opéré sur 05,405 de substance et j’ai trouvé qu'avant la combustion, comme après, il fallait la même quantité de sucrate de chaux pour saturer 10% d'acide sulfurique. 11 n’y a donc point de matière azotée qui accompagne la graisse des plantes étiolées, SUR LA COLORATION DES VÉGÉTAUX. 219 Pour contrôler cette expérience j'ai essayé, si le procédé permettait, de doser l'azote de la chlorophylle qui se trouve mélangée à la graisse dans les plantes vertes. J’ai pris, en con- séquence, 05 426 du mélange de graisse, de chlorophylle et d'oxyde de cuivre provenant du Lolium perenne, dont il a été question plus haut, et j’ai essayé d’en doser l’azote. Or, l’opé- ration na pas laissé de doute sur la présence de cette dernière substance dans le mélange. Avant la combustion, 10% d’acide sulfurique étaient neutralisés par 22,9 de sucrate de chaux ; à la fin de l'expérience, ils le furent par 22,0. | Blé vert. J'ai cultivé du Blé en plein air, et j’en ai extrait de la graisse dont une analyse, faite au mois d’août 1849, après une dessicca- tion à 130 degrés, m’a fourni les nombres ci-dessous: Poids de la substance. . . 08,21 4 Poids de l'acide carbonique. 08,595 Poids de l'eau. . :. . ….. 08,245 De là on tire : £arbone. ..,:: 75,82 Hydrogène... . 11,45 Oxyaène. + 13,03 | 100,00 Il m'en resta, que j’analysai au mois de janvier sans la sapo- nifier, et les nombres obtenus accusent une oxydation notable : 1 II. Poids de la substance. . . 05,356 0s3r,207 Poids de l'acide carbonique. 05,959 sr, 554 Poids de l'eau. ..... . 08,345 05,204 Ces nombres correspondent à : : | I. IE. Moyenxe. Carbone. . . 73,46 72,99 73.92 Hydrogène. . 40,76 10,95 10,85 Oxygène. dé? 15,78 16,06 15,93 100,00 100,00 100,00 290 L.-S, MOROT, — RECHERCHES J’ai aussi opéré sur de la graisse provenant de Blé cultivé, comme l’Avoine , dans des pots, et les résultats que j'ai obtenus me laissent une incertitude que je n’ai pas encore eu le temps de faire cesser, Une première analyse m'avait fourni les nombres suivants : Poids de la substance. . . 05r,350 Poids de l’acide carbonique. 02r,978 Poids de l’eau. . . . . 0:,368 Qui donnent : Carbone. viré : 76,21 Hydrogène... . 44,71 Oxygène. .-. 12,08 100,00 Cette graisse avait été saponifiée, et la dessiccation effectuée à 100 degrés. Je la chauffai à 130°, et les résultats se modifièrent de la manière suivante : I. II. Poids de la substance. . . 08,350 0sr,350 Poids de l'acide carbonique. 085,995 05",993 Poids de l’eau. ‘. . -: . 05368 0sr,372 Il en résulta les proportions suivantes : E. IT. Moyenne. Carbone. . . 14:92 77,38 77,45 Hydrogène . . 11,74 11,81 11,76 Oxygène. . . 40,76 10,84 10,79 a 100,00 100,00 100,00 La graisse qui m'a fourni ces résultats était ferme à la tempé- rature ordinaire, noir-verdâtre. J'ai essayé de résoudre, à propos du Blé, une question qui me semble aussi d’un bien grand intérêt. La graisse qui se trouve dans les feuilles est-elle la même que celle qui existe dans les graines, ou bien diffère-t-elle par suite de modifications qu’intro- duiraient la germination et les phénomènes ultérieurs dans la SUR LA COLORATION DES VÉGÉTAUX, 221 composition de cette substance ? Pour obtenir quelques notions sur ce sujet, j'ai traité par l’éther, dans un appareil à déplace- ment, de la farine et. du son obtenus en broyant du Blé, et j’ai obtenu une dissolution jaune-clair. L’évaporation m’a donné une graisse filante, d’une odeur piquante, désagréable, de couleur rougeâtre. Je l’ai traitée par l’acide chlorhydrique concentré, qui lui a communiqué une teinte brune en même temps qu’il s’est coloré en jaune. La saponification de cette graisse m’a fourni un savon très filant, rougeâtre , et la graisse, séparée de la potasse, a conservé son odeur désagréable. Desséchée à 100°, elle m’a fourni un liquide rouge-brun dont une première analyse a donné les résultats ci-dessous : Poids de la substance. . . | 08,350 Poids de l'acide carbonique. 08',992 Poids de l’eau. . . . . 08r,380 On en déduit : Carbone. . . 77,30 Hydrogène, . . 12,05 Oxygène. . . 10,65 100,00 Je l’ai chauffée à 150 degrés, l’étuve s’est remplie de vapeurs piquantes, et trois nouvelles analyses m'ont conduit à des résultats bien différents de ceux qui précèdent. | I, IT, III. Poids de la substance. . . 08,450 Ogr,350 8r,350 Poids de l'acide carbonique. 08,970 Osr,973 05,972 Poids de l'eau. . . . . Osr,365 ) Osr,361 Ces nombres donnent les proportions suivantes : I. IL. IL. Moyenne. Carbone. . . 75,58 75,81 75,74 75,71 Hydrogène. . 44,58 » 11,46 11,52 Oxygène. . . 12,84 » 12,80 12,77 100,00 100,00 180,00 222 L.=S, MOROT. -— RECHERCHES Ces résultats exigeront aussi de nouvelles expériences, pour constater si la différence provient réellement du dégagement d’une huile volatile, ou si elle ne tient pas simplement à une erreur d'analyse. CHAPITRE IV. MATIÈRES COLORANTES DES FLEURS. Les observateurs qui se sont occupés de la question de la coloration des végétaux, ont cherché à rattacher les couleurs : autres que la verte à cette dernière; j'ai fait moi-même dans cette voie quelques tentatives dont je vais mentionner les résultats. J’ai voulu d’abord porter mon attention sur les deux couleurs qui ont joué un si grand rôle dans les théories de la coloration des plantes, sur la couleur jaune et sur la couleur bleue : pour la première, j'ai employé les fleurs du Varcissus pseudo-Narcissus et pour la seconde, les fleurs de Bluets (Centaurea Chu et de Jacinthes (Scilla nutans). . Narcissus pseudo-Narcissus. Pour traiter les fleurs de cette plante, je coupe le tube du périanthe au-dessous de l'insertion des étamines, et je l’ob- tiens ainsi isolé avec sa couronne. Le procédé le plas simple, pour en obtenir la matière colorante, consiste à faire cuire les fleurs au bain- -marie, pour favoriser la sortie. du liquide mucilagineux qu'elles contiennent, et à les traiter ensuite par l’alcool à 40 degrés bouillant. La matière colorante est ainsi entièrement dissoute après plusieurs traitements successifs, et par refroidissement l’alcool abandonne un dépôt floconneux , insoluble dans l’éther , soluble dans l'acide chlorhydrique qu'il colore en brunâtre. En évaporant cet alcool, on voit se former à la surface, comme dans le cas des plantes vertes, un dépôt de graisse de couleur jaune-brun foncé, très soluble dans l’éther. L’évaporation de ce dernier liquide fournit la graisse au même état, et en la traitant par l'acide chlorhydrique concentré, elle le colore en jaune-brun foncé. Les couches minces qui restent dans la capsule se colorent en vert tendre sous l’action de cet acide. J'ai préparé cette graisse par les procédés ordinaires, SUR LA COLORATION DES VÉGÉTAUX. 293 et après l’avoir desséchée à 100 degrés, J'en ai fait deux'analyses. Elle est à la température ordinaire molle, non fluide, d’une couleur jaune-brunâtre. L: 11. Poids de la substance, ,. : 08,348 05,332 Poids de Facide carbonique. 05,964 O08r,918 Poids. de l'eau. .1 … . 1... 05,336 ; 06,330 Ces nombres donnent : E IF. MOYENNE. Cärbone. . . . 75,55 75,41 75,48 Hydrogène. . . 10,79 11,03 10,91 Oxygène... ,: 13,66 _ 13,56 13,61 400,00 400,00 100,00 La substance dissoute par l'acide chlorhydrique était en quantité trop peu considérable pour qu’il fût possible d’en rien faire. Bluets. Abstraction faite de la difficulté qu’on peut rencontrer dans la préparation de la matière colorante bleue à l’état de pureté, les Bluets sont très commodes pour se procurer cette substance, En prenant les fleurs stériles de la circonférence et rejetant les fleurons fertiles du centre, on a des parties très propres à fournir la matière colorante bleue par des procédés très simples, Si l’on plonge les fleurs de Bluets dans l’éther, elles prennent une teinte très foncée par suite de la dissolution de la couche de cire étendue, comme un voile, sur leur surface; au bout d’un ou deux jours, on voit tomber au fond du vase qui les renferme des gouttelettes d’un liquide bleu foncé, et si l’on décante, et qu’en même temps. on presse les fleurs dans un linge fin, on obtient une liqueur d’un bleu superbe surmontée par de l’éther d’une couleur jaunâtre. La dissolution aqueuse de la matière colorante bleue se trouve ainsi rejetée hors des cellules qui la contenaient par simple endosmose. On peut l'obtenir très facilement en broyant les fleurs avec un peu d’eau et filtrant la liqueur expri- 22/ L.=S, MOROT. -— RECITERCHES mée du marc; on renouvelle l’opération jusqu'à ce que les fleurs soient à peu près entièrement décolorées. Lorsqu'on verse dans la dissolution bleue, obtenue par l’un ou l’autre de ces procédés, de l'alcool, on voit, dès que la liqueur est suffisamment concen- trée, se former une multitude de flocons bleus qui tombent au fond du liquide, et ce dernier se colore en rouge-violet, En filtrant et recueillant ce qui reste sur le filtre , puis le desséchant à 100 degrés, on obtient une substance qui a l’aspect de l’indigo en pain , et qu'on peut réduire en poudre d’un très beau bleu. I] faut une très grande quantité de Bluets pour obtenir assez peu de matière colorante, et encore est-ce une substance pure ? Si l'on essaie de redissoudre cette poudre dans l’eau distillée, la plus grande partie ne se dissout plus : il reste un dépôt insoluble, grisätre , qui provient peut-être de l’albumine précipitée par l’al- cool, en même temps que la matière colorante est devenue insoluble dans l’eau par la dessiccation à 100 degrés. Dans le but d'arriver à résoudre cette question, j'ai brülé, par le procédé de M. Péligot, 05-528 de la substance grise insoluble dont je viens de parler. La combustion a été un peu incomplète, mais le résultat de cet éssai ne laisse aucun doute sur la présence de l’azote dans la substance qui a servi à l’analyse, Avant la combustion, il fallait de 23,1 à 23,2 de sucrate de chaux pour saturer 40°: d'acide sulfurique : il n’en fallait plus que 21,7 après la combustion ; ces nombres correspondent à 1,86 pour 100 d’azote. Si donc il y a de l’albumine, la plus grande partie de la matière brûlée n’est point de cette substance , puisqu'elle renferme 15,5 d’azote, et que nous n’en trouvons qu'une si faible proportion. J’ai traité de la même manière 08 196 de la substance bleue qui s’était dissoute dans l’eau, et que j'avais de nouveau précipitée par l'alcool et desséchée à 100 degrés. Or, cet essai m’a encore fourni de l’azote; car au lieu de 23,3 de sucrate de chaux, qui étaient nécessaires à la saturation de 10°: <: d’acide sulfurique, avant la combustion, il n’en fallait plus ensuite que 21,8, ce qui correspondrait à 4,91: d'azote. Il me semble dès lors qu’il n’y ait pas de doute à con- server sur la présence de l'azote dans la matière colorante bleue des Bluets. Par là s'expliquent les divergences que j'ai trouvées SUR LA COLORATION DES VÉGÉTAUX. 295 dans les analyses suivantes, faites sans employer les précautions indispensables dans le cas des matières azotées. Les trois pre- mières analyses se rapportent à de la matière colorante préparée par le premier procédé que j'ai indiqué , la dernière à de la ma- tière colorante préparée cette année, et séparée de la partie insoluble dans l’eau par une seconde dissolution dans ce liquide. Dans tous les cas, la dessiccation à été faite à 100 degrés. I. Il. IL. IW. Poids de la substance. . . 08,423 Oer,375 08',267 08,190 Poids de l'acide carbonique. 0sr,565 06r,533 05,365 05',258 Poids de l'eau, . . . . 08,191 er 178 05',127 sr 090 Ces nombres donnent : I. IL. HI. IV. Carbone. 7 > . <3662 3876. 37,00 37,02 Hydrogène. . . . 5,04 5,30 5,24 5,26 Azole el oxygène. . 58,54 55,94 57,76 57,74 | ia 100,00 100,00 400,00 400,00 Ces nombres, tout discordants qu’ils sont, suffisent pour mon- trer que la matière colorante bleue est très oxygénée, ce qu’on pouvait prévoir par sa solubilité dans l’eau. Si la présence de l'azote est réelle, comme j'espère le montrer, ce sera un point curieux qui aidera peut-être à expliquer la relation de cette ma- tière colorante avec la chlorophylle. La matière colorante des Bluets est extrêmement altérable. Si l’on abandonne à l’air une dissolution de cette substance, elle rougit peu à peu, et finit par devenir d’un très beau rouge. Si l’on fait évaporer à l’air libre au bain-marie cette même dissolu tion, elle passe aussi au rouge, et le résidu, de couleur violette, adhère fortement à la capsule. Ce n’est pas seulement dans ces circonstances que l’altération se manifeste, Des Bluets d’un très beau bleu prennent une couleur blanche en moins de vingt-qua- tre heures, tandis que d’autres restent bleus en se desséchant ; en même temps que ce passage s’accomplit, une odeur de miel très prononcée se manifeste. 11 en est de même si l’on place dans 3* série. Bor. T. XHIT. (Avril 4850.) ; 15 226 L.-S, MORGT. —- RECHELCHES, l’éther le mare qui a. donné la dissolution bleue : .en.très peu de temps les traces. de couleur qui restaient. disparaissent complé- tement; au fond de l’éther la dissolution aqueuse subit aussi, au bout d’un certain temps, une décoloration complète. L’acétate tribasique de plomb, versé dans une dissolution de matière bleue, y donne -un précipité blanc-verdâtre; l’acétate neutre forme, au contraire, un précipité d'un beau bleu insoluble dans l’eau, En agitant avec du carbonate dé potasse l'alcool qui a servi à précipiter la matière colorante, il se développe une eouléur rouge intense qui se dépose au fond de Palcool, celui-ei jaunit un peu et éxhalé encore une odeur de miel, due à la cire dont nôuë allons parler. Cire. — L’éther qu’on met en contact avec les Arr se CO- lore en jaune-pâle, et son évaporation fournit une cire jaune d’une odeur agréable. Lorsqu'on la traite par la potasse causti- que, une partie se dissout et colore ce liquide en jaune-orange ; la plus grande partie surnage sans se dissoudre, même à la tem- pérature de l’eau bouillante. En enlevant la cire, et en neutrali- sant Ja potasse qui reste dans le liquide par l’acide chlorhydrique, il se forme un dépôt jaunâtre qui n'a pas l'apparence cireuse; Quant à la cire elle-même, sion la laye dans l'acide chlorhydri- que, en la délayant dans l’eau elle prend.une couleur blanche et se montre très adhérente aux doigts. Dissoute dans l’éther. et lavée, elle ne colore plus ce. liquide, et. par évaporation. on.eb- tient une substance d’une couleur jaune-verdâtre-pâle qui.fond bien avant 100 degrés, J'en ai fait les deux analyses suivantes la substance provenait de traitements identiques, mais.de prépa rations faitesséparément.. La dessiccation.a été faite à. 100 degrés: Renires hd Poids de Ja substance. ne 0sr,253 0x", 346 P Poids de l'acide carbonique. 08,758 46,037 Poids de l'eau. ak dde ir 0x, 286 a+ 392 SUR LA COLORATION DES VÉGÉTAUX. 297 Ges nombres fournissent les proportions suivantes : + I. IL. Moyenne. ÉQuivauents. CALCUL. Carbone, . 81,71 (81,74 84,79 36 81,51 Hydrogène. 12,56 12,53 12,56 33 12,49 Oxygène. . 5,73 5,71 5 72 0 6,00 | 100,00 100,00 400,00 100,00 Seilla nutans. J’aiaussi essavé d'extraire la matière colorante bleue des Jacintlrés, mais je n°y suis point parvenu. J’ai plongé dans l’éther une grande quantité de fleurs de Scilla nutans sépa- rées de leurs pédicelles sans enlever les étamines; la matière colorante est tombée au fond du vase comme dans le cas des Bluets:; mais elle est ici encore plus rapidement altérable que chez ces derniers. Après un seul jour d'immersion, les fleurs du sommet sont devenues toutes brunâtres : celles du fond sont seules restées bleues. J’ai comprimé les fleurs, j’ai obtenu une liqueur filante que j'ai filtrée; et comme, à cette époque, je ne connaissais point encore la propriété dont jouit l’alcoo! de pré- cipiter ces substances, j'ai essayé d’évaporer dans le vide la dissolution bléue. Au bout de quelques jours, le liquide qui avait conservé sa couleur devint brun, parce que pendant un jour l'air était Re sous la dot de la machine 2 bn Su Le. | CONCLUSIONS. he finit one : nous rapprochons les faits contenus dans ce tra- vail, et que nous essayions d’en tirer quelques conclusions ; nous arriverôns à un énsemblé de points dont quelques uns me sem- blent entièrement nouveaux, et méritent une attention toute par- ticulière de la part des physiologistes. ° Par les détails dans lesquels je suis entré sur les matières que l’on extrait de la dissolution alcoolique des feuilles d’Acacia, on peut voir combien il est impossible d'arriver à quelque chose de raisonnable tant qu’on opère sur. un mélange aussi confus de substances Variées, Îl est vrai que toutes les plantes n'offrent peut-être pas une complication aussi grande, mais toutes four- 2928 L.-S. MOROT. — RECHERCHES nissent assurément un mélange plus où moins complexe de ma- tières, parmi lesquelles il faut chercher à isoler celles qui sont constantes dans des plantes diverses, celles qui sont particulières à chacune d’elles. Ces dernières ont assurément leur intérêt au point de vue de l’histoire spéciale de chaque plante, mais ilest évident que les premières en ont un bien plus grand, puisque leur constance peut porter à penser qu’elles ont un rôle général à jouer dans les phénomènes de la vie végétale. Or à ce point de vue nous retrouvons constamment le mélange de chlorophylle et de graisse dans les plantes vertes, nous trouvons la graisse sans la chlorophylle dans les plantes qui n’ont point encore subi l'in- iluence de la lumière, et dans celles qui ont cessé d’être vertes pour revêtir les couleurs de l’automne; nous pouvons donc ad- mettre que ces matières grasses jouent un rôle pendant la vie entière du végétal, tandis que celui de la chlorophylle se borne à leur vie sous l'influence de la lumière, et encore pendant une partie seulement de sa durée. Le fait énoncé par Marquart, et mis en lumière par M. Mui- der, du mélange constant de la graisse avec la chlorophylle, se trouve pleinement confirmé par les résultats mentionnés dans ce Mémoire. Je ne suis point arrivé aux mêmes nombres que ce dernier chimiste pour représenter la graisse extraite de l’Acacia, des Mauves et de la Mercuriale annuelle; mais si nous rappro- chons les moyennes des analyses de ces substances, nous trouve- rons des nombres assez voisins pour qu’on puisse les considérer comme représentant une substance identique. Nous trouvons en effet : Acacra. Mauve. : MERCURIALE. Carbone. 76,48 76,34 76,64 Hydrogène. . 11,08 41,25 411,45 Oxygène. . 7. 12,74 412,41 412,21 Les nombres relatifs à la Mercuriale semblent pour le carbone s'écarter un peu des deux autres : ; mais il faut remarquer qu'ils résultent d’un moindre nombre d'analyses , et que les poids de graisse employés sont plus faibles, ce qui tend à augmenter les chances d’inexactitude : en faisant d’ailleurs intervenir les résul- SUR LA COLORATION DES VÉGÉTAUX. 229 tats fournis par les analyses postérieures de la même substance saponifiée, nous trouverions des nombres compris entre ceux qui se rapportent à la Mauve et à l’Acacia. La formule en équivalents qui se rapproche le plus de ces nombres est la suivante : io ot rhes 76,20 deal caro 41,14 Éd - on 12,69 M. Mulder à trouvé pour la substance analogue C! H' O: les relations qu’il a cherché à établir entre cette substance et l’ami- don, en faisant intervenir de l’eau, subsistent complétement avec la formule qui résulte de mes analyses. Nous avons en effet : 2C/2H1001 + HO — 3C8H7O + 180, et nous voyons qu'en ajoutant un équivalent d’eau à deux équivalents d’amidon, nous en déduisons trois équivalents de graisse et dix-huit équivalents d'oxygène. On peut donc regarder le fait de la transformation de l’amidon en graisse dans les tissus végétaux comme accompagné d’un énorme dégagement d’oxy- gène ; et si l’on parvient à montrer que réellement une transfor- mation de cette nature s'effectue, on aura ainsi l’une des sources les plus abondantes de l’oxygène que dégagent les plantes. Les nombres qui résultent de l'analyse des matières grasses , extraites des Graminées étiolées et vertes, ne sont pas assez nets pour qu’on puisse en tirer des conclusions certaines. Nous voyons, en effet, d’une part, une analyse se rapportant à du Blé, cultivé dans les circonstances ordinaires, nous fournir dés nombres Carbone .." . 75,82 Hydrogène... . A4 ,15 Oxygène. . . 13,03 qui se rapprochent complétement de ceux qui précèdent. D'un autre côté, l’Avoine et le Blé vert , cultivés dans des circonstances factices, après un développement de quelques jours, nous donnent les nombres ci-dessous : | Bcé, AVOINE. Carbone. . . 76,21 76,20 Hydrogène. . 14,71 11,52 CopEeTe, .- , 12,08 12,28 230 L.-S. MOROT. — RÉCHERCHES qui semblent accuser une hydratation de la graisse que l'on réfi- contre dans les plantes vertes. Les’ analyses de la graisse d’A- voine étiolée, bien que fournissant des nombres un mic diver- gents , | nb de à Are SÉRIE. . . 2° SÉRIE. 3° SÉRIE. Carbone: 4111, 75,38 76,20 74,85 Hydrogène. . . 14,45 44,75 11,38 Oxygène... : . 13.17. 12,06, ! LI s'accordent pour montrer aussi un excès d'hydrogène, ét ceux qui se rapportent à la deuxième série sont complétement d'accord avec les résultats de l’analyse de la graisse des plantes vertes. Mais il s’agit ici de résoudre cette question importante : la graisse se modifie-t-elle sous l'influence de la lumière, ou bien conserve- t-elle la même composition avant et après le développement. de la chlorophylle? Cette question exigera encore bien des expé- riences avant d'obtenir une solution définitive, et il faudra , pour vaincre la difficulté, parvenir à se procurer la graisse des plantes étiolées toujours au même état. En même temps que je m'’atta- cherai à ce sujet, Je poursuivrai celui que j’ai déjà fait entrevoir : la comparaison des matères grasses dans les graines et dans les plantes qui-en proviennent. | | La graisse extraite des feuilles d’Acacia et de Wiaus ps jaunes semble accuser une déshydratation, si l’on compare les résultats à ceux que fournissent les plantes vertes. En effet, la graisse de ces dernières peut se représenter par la formule ( 72H6309 | et celle des feuilles jaunes de Vigne par cette autre (1), C2H°107 | qui ne diffère de la rÉSAgRie que par deux SEA, Lo d eau. (4) T'ROBVÉ FÉMEEN RUPAAE | CB | Carbone... 78,43 ; É 10 78,67 Hvdrogène. :,. : ::: 411,08 6 41,44 Oxygène. ;1,, 10,48 7 182 - 100,00 | 100.00 SUR LA COLORATION DÉS VÉGÉTAUX. 231 Mais pour la Vigne principalement , il faut s'assurer si la diffé- réncé tient à l’élat physiologique et non pas à la nature particulière de la plante. Si maintenant fous arrivons à la chlorophylle , nous rencon- trons un fait extrêmement curieux, qui ne me paraît pas avoir été signalé jusqu'ici dans la science. Nous avons vu que la chloro- phylle dé Mauve et celle de Lolium perenne fournissent les nombres suivants : Mauve. Loziuu Carbone. :. . 609,33 . 70,05 Hydrogène. . 6,57 7 6,67 Agbte.i: cuire 9,41 8,96 Oxygène... à. 44,99; :. 14,32 Or. ces nombres se laissent très sensibletñent. représenter pui Ê formule. | Goal ds 69,23. Made or 6,41 EE LE PE 8,98 LT 4 Fa 38 “& l'on réfléchit que la graisse est. la cause e d'impureté la plus probable, on accordera parfaitement que les nombres trouvés puissent se concilier avec ceux qui résultent de l'adoption de la formule que je viens d'écrire. Or, si nous cherchons à rattacher cette formule à celles de substances qui jouent un rôle important dans le règne végétal, nous trouverons que à équivalents d'ami- don augmentés de 2 équivalents d’ammoniaque donnent 2 équi- valents de chlorophylle, 16 équivalents d’eau , et 8 équivalents d'oxygène. On a en effet l'identité, 3C2H10010 LE 22H38 — CI8H10A 205 -L 16HO + 80 de telle sorte que la chlorophylle semble se former avec l'interven- lion des matières mylacées et de l’'ammoniaque, sous l'influence de la lumière diffuse, et sa formation est accompagnée d'un dégage- ment d’eau et d'oxygène. Ainsi le fait fondamental de la physiologie des plantes, le dé- gagement d'oxygène, se trouve concomitant du développement 292 L.=S, MOROT. — RECHERCHES de la chlorophylle, ce n’est point parce qu’elles sont vertes, que les plantes dégagent de l'oxygène, mais parce qu’elles le deviennent. Ün grand nombre de plantes sont constamment soustraites à l'influence de la lumière solaire directe , et cependant elles sont tout aussi vertes que leurs voisines qui subissent cette influence ; elles peuvent tout aussi bien que celles-ci dégager de l'oxygène , d’après le principe que je viens de rappeler. Mais le fait saillant de ces résultats, c’est surtout l'intervention de l’azote dans le dé- veloppement de la matière verte. Ce corps qui paraît intervenir : là sous forme d’ammonjaque, joue ainsi un rôle qui généralise celui que lui ont attribué MM. Dumas et Boussingault, dans leurs belles recherches sur la statique chimique des êtres organisés. Berzelius, et après lui M. Mulder ont assimilé la chlorophylle à l'indigo et la considèrent comme s’oxydant en passant au vert. Cette hypothèse me semble complétement inadmissible, puisque j'ai constaté que dans les plantes étiolées, aucune matière azotée n’accompagne la graisse. Lorsque les feuilles cessent d’être vertes, non seulement elles cessent de contenir de la chloro- phylle, mais alors aussi aucune substance azotée n° accompagne la graisse qui persiste. Lorsque par de nouvelles expériences je serai parvenu à éta- blir la composition définitive de la chlorophylle, j'aurai un moyen précieux pour suivre pas à pas le développement de cette subs- tance dans les plantes. En opérant sur une même plante, à divers âges, je pourrai doser l'azote dans le mélange de chlorophylle et de graisse qu’elle me fournira, et les résultats que j'obtiendrai me permettront de constater les rapports dans lesquels varient ces deux substances associées. Toutes les circonstances qui in- fluent sur la quantité de chlorophylle développée dans un végé- tal, pourront ainsi être appreciées, sans qu'on soit obligé d'isoler cette substance dont la préparation est si difficile. Si nous nous demandons dans quelle classe de matières organiques doit se ranger la chlorophylle, nous remarquerons que sa com- position la rapproche tout à fait des basés végétales, sa dis- solution dans les acides, avec lesquels elle forme des sels verts SUR LA COLORATION DES VÉGÉTAUX. 233 ‘ dont l’eau la déplace, confirme cette opinion. Dans les plantes elle se trouve dissoute dans la graisse qui l'accompagne. Entre les formules qui représentent la chlorophylieet la graisse , il existe une relation assez simple : à équivalents de graisse, plus 4 équivalent d’ammoniaque, donnent en effet 1 équivalent de chlorophylle, plus un hydrogène carboné : 3C8H70 + AzH3 — C18H10A708 -L C6HU. Je n’ai encore qu’un résultat, isolé en quelque sorte, sur la _ matière colorante des fleurs jaunes ; nous voyons par la composi- tion que présente la matière grasse extraite du Varcissus pseudo- Narcissus, Éarbone. ": :1, %";175,#8 Hydrogène . : . 40,94 Oxyéèhely;tdr À 748,61 que cette substance est très voisine de toutes celles que l’on rencontre dans les feuilles vertes; sa composition s'approche surtout de celle que tend à prendre la graisse des feuilles vertes en s'oxydant à l’air. Existe-t-il dans ces fleurs avec la graisse une matière colorante jaune particulière , ou bien est-ce la graisse elle-même qui est l’agent de la coloration? C’est ce qu'il m'est impossible de dire jusqu’à présent. Je suis dans la même igno- rance à l'égard des feuilles étiolées, puisque les dissolutions d’acide chlorhydrique employé au traitement des matières grasses ne m'ont pas fourni des substances en quantité suffisante pour en constater la nature. | Il y a une grande analogie entre les couleurs des feuilles étio- lées et celles des fleurs jaunes, et cependant, quelle différence immense entre la manière dont elles se comportent à la lumière ! Les feuilles étiolées y prennent bientôt une couleur verte, les autres au contraire ÿ passent d’un jaune verdâtre à un Jaune plus intense. Mais c’est là une question qui touche de trop près les mystères de la vie organique pour qu’il soit utile de l’agiter prématurément. La matière colorante des fleurs bleues est de toute autre nature que celle des fleurs jaunes, comme on le savait depuis long- 251 L.=S. MOROT. — RÉCHERCHES k temps ; il faudra pour connaître sa constitution d’abord l’obtenir constante dans une même plante, et voir ensuite si elle varie d’une plante à. l’autre , ce qui est peu probable. Les variétésde teinte proviennent plutôt du mode de groupement des cellules qui renferment la matière colorante, et des proportions variables de la cire qui l'accompagne. Je poursuivrai sur ce point des re- cherches , dans le but de reconnaître si réellement la matière bleue est azotée, et si l’on peut rattacher sa composition à celle de la chlorophylle. Je n’ai point insisté sur les substances particulières que j al rencontrées dans les dissolutions alcooliques avec le mélange de graisse et de chlorophylle, ce sont des détails un peu étrangers au sujet général que j'avais en vue ; je me suis donc borné à men- tionner leur présence, et à donner les résultats de quelques analyses pour celles que j'ai obtenues en assez grande quantité. Je ferai seulement remarquer que, dans deux plantes très voi- sines , dans le Blé et l’Avoine, je trouve chez celle-ci une sub- stance qui manque chez l’autre, ou n'y existe qu'en très petite quantité. Je veux parler de cette matière blanche pulvérulente, dont j'ai donné trois analyses satisfaisant à la formule : … C32H30017 Un fait curieux, c’est la relation simple qui existe entre toutes ces matières et les substances amylacées. Je signalerai aussi la cire extraite des Bluets, dont la consti- tution se rapproche beaucoup de celle de la cire de Palmier, … Je ne reviendrai point ici sur les faits qui ressortent des ta- bleaux où j'ai résumé mes observations sur les plantes étiolées, je me propose de les poursuivre avec un appareil où les plantes seront placées dans des conditions plus convenables, et donneront des résultats plus précis. Mais je puis, dès à présent, signaler un fait qui ne manque pas d'importance, après ce que nous avons dit de la chlorophylle. Dans les tableaux VIT et VILL, nous trouvons deux expériences où les plantes ont été soumises à l’action de la lumière diffuse, comparativement dans l’air et dans l’oxygène sensiblement pur : SUR LA COLORATION DES VEGETAUX. 235 or, pour la coloration, ces plantes n'ont présenté nulle différence. N’en pourrait-on point conclure que ce n’est point l’azote de l’air qui intervient dans le développement de la chlorophylle , mais bien celui que la plante renferme, sans doute, à l’état d'ammo- niaque ? On sait, èn effet, que cette substance existe dans l'air confiné dans-les issus végétaux, comme l'ont montré MM. Ferrand et Calvert (1). Remarque. — Dans les cultures artificielles de Blé et d’Avoine que j'ai faites en trèsgrand nombre, j'ai eu l'occasion d'observer le phénomène des gouttelettes d’eau que ces plantes portent à l'extrémité de leurs feuilles quand elles sont Jeunes , et j'en ai soigneusement noté toutes les circonstances. La cause du phéno- mène me paraît un défaut d'équilibre entre l'absorption et l’éva- poration; en effet, toutes les circonstances restant identiques, les gouttelettes cessent, en général, d’apparaître, lorsquela deuxième feuille s’est développée ; elles se montrent, dès que le sommet de la gaîne qui entoure les premières feuilles sort de terre. Or, dans ces plantes, les racines croissent très vite, et l'absorption se fai- sant avec énérgie, tandis que l’évaporation n’a que peu d’or- ganes pour s’effectuer , l'eau monte jusqu’au sommet des feuilles, s échappe à travers les tissus , et se dépose en forme de goutte- lettes. [y a une fente au sommet des feuilles, et une organisation de tissu différente. Dans une chambre très vaste, mais close, sur un calorifère , les gouttelettes persistent ; si les fenêtres ouvertes permettent le renouvellement de l’air, elles disparaissent ou dimi- nuént considérablement ; elles sé montrent quelques instants après qu'on a arrosé, $i elles n’existaient pas auparavant. Des Légumineuses et des Crucifères, qui poussèrent au milieu des Graminées, ne m'ont jamais montré de gouttelettes analogues : or leurs racines réduites à quelques fibrilles confirment mon explication. Quand j'ai coupé les Graminées vertes que j'avais cultivées dans des pots , le sommet de toutes les tiges a été sur- monté d’une gouttelette d’eau. (1) Ann. de chim, el de phys., 3° sér., t. XI, p. 489: et Ann. sc. nat., 1844, b. II, 3° serie, PUGILLUS ALGARUM YEMENSIUM, QUAS COLLEGERUNT ANNIS 1847-1849, CLARR. ARNAUD ET VAYSIÈRE ET DESCRIPSIT C. MONTAGNE, D. M. (1) 1. Sargassum Arnaudianum Montag. mss. : caule elato com- presso virgato-dichotomô circumscriptione pyramidato aut elliptico, ramis e margine alternis sensim brevioribus, foliis lanceolato-linearibus dentatis nervo continuo porisque sparsis instructis, aerocystis globosis petiolo plano fultis, receptaculis subsolitariis minutis oblongis spinulosis, sporis maximis. — Collect. n°7. Desc. Caulix flexuosus, compressus, cubitalis et ultra , pennam pas- serinam crassus, à basi dichotomo-ramosus, ramis ramulisque e margine alternatis originem ducentibus, sensim sensimque minoribus ereelo- patentibus, primariis pedalibus ut caulis compressis, ad intervalla sesqui-bipollicaria oriundis, ultimis filiformibus uncialibus minori- busque magis approximatis. Folia flavescenti-brunnea, papyracea, lineari-lanceolata, alterna, inferiora majora 5 ad 6 centim. longa, 6 millim. lata, basi attenuata acuta, margine deorsum remote-sursum appresse dentata , ad speciem integra, nervo continuo obseuriori per- cursa , poris sparsis utrinque instructa. Vesiculæ seu aerocystæ inferio- res pisum æquantes, superiores minores , oligoporæ, exacte sphæricæ , muticæ, petiolo plano foliaceo breviusculo 2-3 millim. longo nervoso suffultæ, Receptacula supra axillam seu in petiolo foliorum , raro vesi- cularum sita, stipitata , oblonga, plerumque solitaria , interdum bina oblongo-elliptica}, cylindracea , id est haud compressa nec triquetra, apice præsertim spinulosa, 3 ad 4 millim. longa, millimetrum crassa. Antheridia in eisdem conceptaculis cum sporis obvia, obovata, breviter (1) Toutes ces Algues ont été recueillies par nos deux voyageurs, dans la mer Rouge, à Hodeida, sur la côte de l’Arabie-Heureuse , à l'exception du n° 8 de la collection , qui provient de l'île de Cameran, plus rapprochée des rivages de l'Abyssinie. Je me dispenserai conséquemment d'indiquer l'habitat pour chaque espèce. Ces Alzues ont été déposées au Muséum d'histoire naturelle. €. MONTAGNE. —- PUGILLUS ALGARUM YEMENSIUM. 237 pedicellata, e filis curtis ramosis oriunda. Sporæ maximæ, fuscæ, ovato-oblongæ, 1/4 millim. longæ, 1/6 millim. cum perisporio limbato crassæ, in quoque loculamento binæ-quaternæ ad maturitatem perve- nientes. Oss. Cette espèce a des affinités avec les $. flavicans, lini/o- lrum et graminifolium Ag. Nos voyageurs ayant aussi rapporté de la même localité la première de ces espèces, j'ai pu la com- parer avec des échantillons nommés par Mertens. Je puis donc indiquer avec quelque certitude les caractères propres à les distinguer. Ces caractères résident dans la compressi on de la tige, dans des feuilles lancéolées, aiguës, et des réceptacles épi- neux, surtout au sommet, de même que les feuilles sont plus manifestement dentées, et leurs dents plus rapprochées entre elles vers leur extrémité libre. Comparé au S. linifolium , je ne vois de commun entre eux que la forme des feuilles et des vési- cules, car ce dernier a sa tige hérissée, et ses réceptacles linéaires, et en grappe. Quant au S. graminifolium, je ne le connais que par sa diagnose, sa description , et la figure que Turner en a donnée ; mais il me semble qu’on ne peut confondre avec lui l’espèce que je viens de décrire, puisqu’il a des réceptacles en grappe et des vésicules géminées portées sur des pétioles cylin- driques. J’ai dédié cette espèce à M. Arnaud, celui de nos deux voyageurs qui a si bien mérité des sciences géographiques et archéologiques par sa découverte des ruines de l’ancienne Saba, et la suivante à son compagnon M. Vaysière, 2, Sargassum V'aysierianum Montag. mss. : caule filiformi tere- tiusculo prolixo cum ramis conformibus vagis pyramidato, foliis raris et rarissimis inferioribus basi inæqualibus oblongis supremis lanceolatis vix repandis papyraceis olivaceis nervo continuo porisque minutis instructis, aerocystis elliptico-atte- nuatis muticis aut mucronatis petiolo plano ipsis æquali aut quadruplo longiori. suffultis, receptaculis oblongo-linearibus inermibus cum vesiculis in racemos axillares dispositis. — Collect. n. 6. | Desc. Species memorabilis at perquam variabilis. Caulis filiformis, 238 | ©. MONTAGNE. teretiusculus, lævis, longissimus, pluripedalis, ramosissimus , paucifo- lius, circumscriptione ampla pyramidatus. Rami conformes, dodrantalés longioresque ad intervalla plus minus longa oriunda, inferiores longis- simi patentes, sensim ad apicem versus breviores, ramulis undique obsiti.. Folia inferiora ex obliqua basi inæqualia, petiolata , elliptica, supériora lanceolata papyracea olivacea integerrima aut vix margine sübrepanda, nérvo tenui continuo percursa , poris minutis vagis lente modo conspieuis utrinque notata, in Specirnine altero autem fere tota in aerocystis. in altero vero in receptaculis mutata, in Gmnibus numerosis, quæ oculis perspexi, exemplaribus seinper rarissima ; adeo-ut speciem rarifoliam nominare prius in, auimo fuit. Aerocystæ elliptico-obovatæ muticæ aut acuminato-mucronatæ, amygdaliformes, cæterum quoad pétioli longitudiném et formam néc non numerum insigniter variantes, in parte autém infera seu annosa caulis petiolo ipsis bréviôre dut æquali filiformi, in superiore vero petiolo duplo-quadruplo longiori plano foliaceo seu ab ipso folio transmutato ‘apice inflato suffultæ, punctis glandulosis vix asperæ, potissimum lævissimæ, Receptacula:etiam pro parte caulis observata, ergo secundum ætatem diversa se præbent oculis. In exemplaribus annosioribus breviora sunt, pedicellata , simplicia et bifurea, lineari-oblonga, vix bilinéaria, atra, colliculosa, sulcato-plicata (saltem in sicco), interdum racémoso5-ramosa; in junioribus vel in parte suprema ramorum, 6-8 lmeas longitudine superant, linearia, cylindrica et. manifeste e morphosi foliorum originem ducentia. Racemus; quo ramulus constat, varie compositus : fertilis ad basin e receptaeulis in petiolo vesicularum erectis ad apicem furcato-ramosis panieulatis con- stitutus. In diversis individuis, ut jam diximus, pro receptaculis aborti- vis observantur modo aerocystæ conglomeratæ, nec elongatô-paniculatæ. Conceptaéula numerosa (an planta dioica ?) parvula, 4 ad 5 in sectione horizontali, 6 ad 8 in verticali obvia. Antheridia’ oblongd’e filis brévi- bus parum ramosis orta, tandem libera, pyriformia, brunnea, granulosa, paraphysibus brevissime articulatis stipata. Ü Hamengne (e Ors. Si l’on n’en avait déjà des preuves multipliées dans un genre si nombreux en espèces, celle-ci montrerait l'excessive polymorphie de la plupart d’entre elles, dans dés limites cepen- dänt qu’il est permis de poser, quand, comme pour notre S. V'aysierianum , on a pu voir plus de trente échantillons magnifiques et complets. 11 n’est aucune espèce qui nous ait prouvé avec une égale évidence la facilité avec laquelle, dans quelques unes, les feuilles se transforment indifféremment soit én \ PUGILLUS ALGARUM YEMENSIUM, 239 aerocystes, soit enréceptacles, selon des lois qui nous sont actuelle- mént , et nous seront longtemps encore, peut-être toujours, inconnues. J'en ai déjà dit quelques mots dans la description , mais je dois répéter ici que je possède, de la même espèce sans aucun doute, des individus qui ne portent que dés aerocystes, et d’autres où ce sont les réceptacles qui dominent, au point qu’on croirait avoir affaire à une espèce à feuilles filiformes, comme, par exemple, aux S. fiifolium Ag. ou S. filiforme Montag. (1). Quant à ses affinités , cette espèce en offre de très grandes avec le S. Boveanum J. Ag., surtout si l’on ne consulte que la descrip- tion qui a élé donnée de ce dernier par l’auteur du Species, genera et ordines Algarum. Mais je possède dans ma collection uu échan- tillon authentique, qu’y à vu et nommé M. J. Agardh lui-même. Les différences essentielles résident dans la forme, la couleur et la consistance des feuilles, si rare dans ma plante, si nombreuses dans celle de M. Agardh, et dans un port tout particulier qui résulte. de la disposition des vésicules et des réceptacles. Le S. paniculatum du même auteur serait encore, d’après sa dia- gnoôse et Sa description, susceptible d’être confondu avec celui-ci, Si l'on ne prenait en considération la longueur et la manifeste denticulation des feuilles, qui portent d’ailleurs une nervure saillante (foha costata spinuloso-dentata) , car la disposition des réceptacles et la forme des vésicules paraît peu différente. Reste donc le S. Æcinaria (Turn., Hist. Fuc., t: 49), dont la ramifi- catioh, lé facies qui en résulte, et surtout les réceptacles sont si différents, que, malgré la polymorphie reconnue de ces plantes, il est difficile d'admettre leur identité, Je dois ajouter que j'ai vu dans l’herbier de mon ami M. Webb un $. 4cinaria nommé par Mertens, et que ma plante en est manifestement distincte. ô. Sargassum acinaciforme Montag. mss. : caule ancipite, ramis e margine plano haud glanduloso egredientibus, foliis açina- . (1) J'ai déjà décrit et fait figurer dans la Flore d'Algérie (t. 4, fig. 3) une variété analogue de mon S. Boryanum , à laquelle j'ai imposé le nom de holo- carpum. à, _ : 240 C. MONTAGNE. ciformibus, inferioribus (radicalibus) binis cartilagineis latio- ribus subrepandis, superioribus carnosis longissimis angustis- simisque spurie costatis laxissime et obtuse dentatis, vesiculis -magnis ellipticis muticis aut mucronatis cum petiolo cylin- draceo-compresso confluentibus, receptaculis axillaribus ra- mosis brevibus cymosis. — Collect. n. 23 sub nomine ms. S. perangustum Montag. Desc. Caules e radice scutiformi plures erecti, pedales et ultra, plano- ancipites, millimetra bina lati, e margine acuto ad intervalla 4 ad 2 centim. ramos alternos conformes at tenuiores emittentes. Rami secun- darii ejusdem fere magnitudinis, 5 ad 6 centim. longi, foliis vesieulis receptaculisque compositi. Ad basin caulis adsunt tantum bina folia re- liquis latiora crassioraque subcartilaginea repando-dentata, quæ in nostris exemplaribus longitudine 9 ad 10 centim., latitudine 5 ad 6 millim. adæquant. Folia vero ramorum angustiora et angustissima , latiora vix sesquimillimetrum superantia, suprema quidem millimetrum latitudine haud metientia. Folium inferius cujusque rami longius est et incurvum, ita ut acinacem æmulet angustissimum. Cætera folia rigidiora sunt, linearia, ut in Salicornia carnoso-succulenta, in sectione transver- sali elliptica aut saltem, ut caulis, ancipitia, vix nisi spurie costata, costa in sicco tantum conspicua, hic et illic dente instructa nec integerritna, poris laxis subinconspicuis utrinque serie üunica notata. Aerocystæ magnæ, ellipticæ, majores diametro 6 millim. longitudine-8 ad 10 millim. superantes; minores, quæ sunt juniores, magnitudinem priorum dimi- diam- vix æquantes, omnes petiolo ipsis longiore cylindraceo naturæ foliorum conformi suffultæ et cum eo confluentes, plerumque. muticæ, raro mucronulatæ , rarissime foliolo coronatæ. Receptacula axillaria, cylindracea, brevissima, 5 millim. longa, millim. crassa, ramosa, trun- cata,cymosa, Iævia, strato corticali e cellulis oblongis extus truncatis ex axi irradiantibus constante. Sporæ e globoso ovoideæ, 1/10 miüllim. diametro metientes, perisporio appresso. inclusæ paraphysibusque ra- mosis circumdatæ. Ons. Cette espèce bien remarquable paraît avoir des rapports prochains soit avec les S. ensifolium , dont elle se distingue par sa fronde plane et non triquètre, par la présence des aero- cystes, etc., soit avec le S. stenophyllum qui a les bords de sa fronde et de ses feuilles munies de glandules , ses vésicules de moitié plus petites et sphériques , et enfin ses réceptacles énor- PUGILLUS ALGARUM YEMENSIUM. 21 mément plus grands, quoique du reste analogues pour la forme et la ramification ; soit avec le S. Swartzu, que ses réceptacles dentés au sommet, ses vésicules de la grosseur d’un pois, et portées par un pétiole plane, parcouru par une nervure, et sur- tout la forme de ses feuilles en feront suffisamment distinguer. Sile S. herbaceum Kg., qui m'est inconnu, avait une fronde plane et non pas seulement comprimée ; si ses feuilles avaient d’ailleurs ce caractère que je retrouve dans les nombreux individus qui me sont passés sous les yeux, je veux dire la forme courbée d’un sabre de Mameluk , je pourrais croire que mon espèce se confond avec elle; mais en l’absence de ces signes, et d’ailleurs l'espèce du golfe Persique n’étant pas décrite, je ne puis dire si quelques autres caractères, qui leur seraient communs, établissent l’iden- tité des deux plantes. h. Sargassum botruosum Montag, mss. : caule..... (ramis prima- ris?) filiformi gracili undique vageque ramulos e foliis vesi- culis receptaculisque constantes emittente, foliis linearibus longissimis nervo continuo dentibusque remotis instructis, aerocystis seu vesiculis sphæricis piso multo minoribus petiolo foliaceo ipsis longiore fultis, receptaculis subaxillaribus minutis simplicibus ternisque ex ovoideo lanceolatis verrucosis acutis lævibus. — Coll. absque n. Desc. Caulis principalis deesse videtur, unde species denuo inqui- renda et pro memoria tantum huc relata. Ramus, quem oculis nunc intueor, filiformis, gracillimus, filo emporetico vix crassior, dodrantalis, undique ramulos e vesiculis, foliis receptaculisque compositos ad inter- valla brevissima, inter 2 et 5 millim. variantia, emittens. Ramuli con- formes, modo tenuiores, 1 ad 2 centim. longi , 1/2 millim. basi crassi. Folia olivaceo-fusca, pro ratione longissima et angustissima, linearia, 5 ad 6 centim. longa, 1 ad 2 millim. latitudine variantia , tenuissima, subpapyracea, obtusiuscula, nervo tenui percursa, margine vage et re- mote dentata, dentibus acutis, poris seu glandulis utrinque unica serie notata. Aerocystæ sphæricæ, magnitudine secundum ætatem variabiles, majores vero diametro 3 millim. æquantes muticæ, in junioribus petiolo foliaceo ipsis 3-plo longiore fultæ, in adultis multo brevius et ad speciem filiformi-pedicellatæ. Receptacula ovoideo-lanceolata acuta, botryon referentia (unde nomen) minutissima, 1 1/2 ad 3 millim. longitudine metientia 1/2 millim. crassitudine vix adæquantia, verrucosa, in petiolo 3° série. Bor, T. XIIL. (Avril 1850.) 4 16 2/12 C. MONTAGNE. foliorum aut vesicularum brevissime stipitata, solitaria, bina, rarissime terna aut quaterna racemosa, aterrima. Conceptacula in peripheria ut plurimum quaterna,quorum ostiola operculo Meneghiano succineo haud radiato at margine attenuato clausa. Sporæ ovoideo-sphæricæ diametro majcri 1/7 millim. æquantes fuscæ, paraphysibus ramosis stipatæ. Oss. J’ai hésité quelque peu à mentionner ce Sargasse, dont il n'existe qu'un fragment dans la collection ; mais je l’ai trouvé si complet dans ce qui en reste, et si différent de tout ce qui est décrit dans les ouvrages généraux les plus récents, que j'ai voulu du moins l’insérer ici pour mémoire. Jene vois que les $. virga- tum et S. linearifolium qui aient des affinités avec lui, mais qui s’en distinguent toutefois, le premier, par ses vésicules et ses réceptacles en œuf renversé; le second, dont Turner a donné une figure (Hist. Fuc., t.111), par sa tige triquètre, etc. ; et Lous deux enfin par leurs feuilles entières. 9. Sargassum flavicans (Mert., Mém., p. 8) Ag., Spec. Alg., X, p. 18. — J, Ag., Spec., gen. et ord. Alq., {, p. 304. — Kg., Sp. Alg.,p. 615, n. 62. — Specim. sterile in Coll. n. 9. G. Sargassum latifolium (Turn., Hist. Fuc., t. 94, sub Fuco) Ag.,l, ©, p. 13. — J. Ag., [. c., p. 336. Ogs. Cette espèce, dont le magnifique échantillon, bien fruc- tifié, que j'ai reçu de nos voyageurs, concorde parfaitement avec la figure de Turner et avec ceux de Bové vus dans mon herbier par M. J. Agardh, ne saurait être la même que celle à laquelle M. Kützing assigne pour caractères des aérocystes à pétioles cy- lhindriques et des réceptacles triquètres épineux, et qu'en consé- quenceil enregistre dans son genre Carpacanthus. Les réceptacles de notre plante sont très rameux, toruleux, cylindracés, en cyme, mails du reste parfaitement lisses. 7. Turbinaria vulgaris J. Ag., l. c., p. 267, var. y triquelra. — T'. triquetra Kg., L. c., p. 621. 8. Cystosira Myrica (Gmel.) Ag., L, c., p. 58. —- JS. Ag., L c., p. 222. — f'ucus antennulatus Del., Ægypt., t. 55, FA, — Phyllacantha Myrica Kg., L. e., p. 578. — Coll, n. 18. PUGILLUS ALGARUM YEMENSIUM. 213 9. Stœchospermum marginatum (Ag., Syst, p. 266) J. Ag, l c., p. 99! — An Kg.? 10. Zonaria variegata (Lamx., Essai, sub Dictyota). — Mart., NS SD HE 2 = "Ag, LL, D. 108. — Padina lobata Montag., Canar., p. 146. — Coll. n. 9, 11. Plocaria Wrighiu (Turn., t. 148)! — Montag., Ann. sc. nal., 2° sér., XX, p. 353. — Chondria Ag., Spec., I, p. 364. Laurencia Kg., Sp. Alg., p. 857. — Coll. n. 14. 12. Plocaria furcellata Montag. mss. : fronde cartilagineo-gela- tinosa filiformi gracili repetito-dichotoma fastigiata , apicibus furcatis, fructu.…..…, — Coll..n, 4. DEsc. Radix seutata. Frons gelatinoso-cartilaginea, spithamæa, teres, filiformis, deorsum pennam merulinam — sursum setam porcinam vix superans, post intervallum supra basin bipollicare multoties et subregu- lariter dichotoma, segmentis erectis supremis furcatis fastigiatis. Con- ceptacula.... Chartæ adhæret. _Ogs. Le Plocaria confervoides revêt tant de formes qu'il ne serait peut-être pas impossible qu'il se masquât sous la régula- rité parfaite de la division dichotomique de notre algue. La structure est néanmoins un peu différente ; ainsi, dans une coupe transversale de la fronde, on voit le centre occupé par un noyau de cellules plus petites; puis une couche d’autres cellules très grandes , à parois épaisses, d’où partent en rayonnant les fila- ments moniliformes, qui constituent l’écorce ou la périphérie. Or, dans le type du P. confervoides, les cellules les plus amples occupent le centre et leur diamètre va en diminuant à mesure qu’elles se rapprochent de la circonférence, 15. Rhodymenia multipartita (Clem.) Montag. in Gaudich., Voy. Bonite, Crypt., p. 107. — Sphærococcus Ag., Kg. — Chondrus Grev. — Gracilaria J. Ag. -- Var, folufer Ag., Sp. Alg., X, p. 249. Color æruginosus. — Coll, n. 13. 1h. Rhodymenia palmata (Lin.) Grev., A4lg. Brit, p. 93. - Delesseria Lamx. — Halymenia Ag. — Sphærococeus Kg. 15. Plocamium cincinnatum Montag. mss. in Æerb., Mus. Paris. : 2h C. MONTAGNE. fronde angusta plano-compressa subcostata distiche ramosis. sima, ramis basi dilatatis ramulisque alternis erecto-patentibus supremis involutis, conceptaculis in plano frondis sessilibus. — Coll. n. 24. Desc. Frondes plures ex eadem scutata basi radiatimque fibrosa erectæ, cartilagineæ , compresso- Pense deorsum lineam crassæ, sursum atte- nuatæ , in sicco costatæ, 3-4 unciales, vivide purpureæ, decomposito- pinnatæ seu distiche ramosissimæ, ramis explicatis circumscriptione orbiculares. Rami basi dilatati, cæterum conformes, vage alterni at ita conferti ut sæpe suboppositi. Ramuli magis manifeste alterni, bipecti- nati, nunquam vero nec binatim nec ternatim secundi, cireumscriptione lanceolati, supremi seu terminales in plano convoluti, non autem latere revoluti aut involuti. Conceptacula (Coccidia) nec marginalia, nec axil- laria, in plano frondis sessilia, hemisphærico-depressa, millimetrum diametro'fere adæquantia, sporas ovoideo-oblongas innumeras includen- tia. Structura frondis : cellulæ exacte sphæricæ, centrales maximæ , diametro quintam millimetri partem adæquantes, sensim sensimque, prout ad peripheriam approximantur, minores, ta ut corticales ad gonidia minuta extenuantur. Omnes autem hæ cellulæ inter ipsas adeo laxe cohærent ut alga in aqua*dulei posita breve’post tempus tota solva- tur nec pars ejus integra ex aqua removere possit. Chartæ adhæret, at laxe quando adulta est. Os. De prime abord, on prendrait facilement cette espèce pour une des mille variations du P. vulgare, dont elle a le port. Mais lorsqu'on l’aura étudiée un peu à fond, on ne se laissera pas prendre aux apparences, et l’on verra qu’elle en diffère autant par sa structure et la disposition de ses ramules que par la place qu’occupent ses conceptacles. Si l’on a le malheur de la laisser séjourner quelques minutes dans l’eau douce, il est impossible d’en retirer un rameau entier; elle tombe st entière en deli- quium dès qu'on y touche. 16. Hypnea hamulosa (Esper) Lamx., Essai, p. k4. — Chondria Ag., Sp. Alg., 1, p. 361! — Nec H. Valentiæ Montag., multo minus Gelidium ramulosum Mart., F1. Bras. Oss. Celui qui aura vu une seule fois l’'H. Falentiæ (Turn., t. 75, sub F'uco), recueillie dans la mer Rouge par Bové, et rap- portée en dernier lieu en magnifiques exemplaires déposés au PUGILLUS ALGARUM YEMENSIUM. DITS Muséum par M. le docteur Lallemand, ne s’avisera jamais de la confondre avec l’Æ. hamulosa. La première est une plante élan- cée, délicate, beaucoup plus semblable à l'A, musciformis, au- quel l’a réunie M. Agardh comme variété, tandis que l’autre est une plante rabougrie, à rameaux divariqués, contournés, hérissés d’épines bifurquées, comme crochues. La fructification de l’une est d’ailleurs bien différente de celle de l’autre. 17. Hypnea rugulosa Montag., V’oy. l’ôle Sud. Bot. Crypt., p. 451, t. 13, fig. 4. — Ke., Z, c.,p. 799. — Coll. n. 12. 18. Acanthophora Delilei Lamx., Essai, p. AN. — Reel Le Ou P. 896. 19. Zridæa yemensis Montag. mss. : fronde (mediocri) membra- nacea, gelatinoso-cartilaginea , informi, ambitu angulato ci- liata, basi in stipitem brevissimum attenuata, tetrasporis cru- ciatim divisis. — Coll. n. 45, sub Z. arabica ms. Ogs. Je ne saurais me résoudre à décrire cette Alsue sur un échantillon unique, car ma description pourrait fort bien s’en ressentir, et ne convenir pour la forme qu’à l'individu que j'ai en ce moment sous les yeux, et qui est unique dans la collection. Sa structure est toutefois si singulière que je ne puis résister au désir de la signaler, ne fût-ce que pour exciter à de nouvelles recherches les botanistes qui auront un jour l’occasion d'explorer la même localité. Et en effet, la couche corticale est des plus remarquables par sa composition : ce sont deux couches de cel- lules superposées l’une à l’autre, dont l’intérieure , celle qui cor- respond aux filaments rameux entrecroisés de la couche médul- laire, consiste en gonidies claviformes , purpurines, fortamincies à un bout , et dont l’extérieure est formée par d’autres gonidies parfaitement globuleuses ; en sorte que, réunies et vues en place dans une coupe transversale, elles montrent une organisation comme je ne me rappelle pas en avoir rencontré de semblable dans une autre algue. Si je voulais donner une idée de la dispo- sition qu’affectent ces deux ordres de gonidies, l’une à l’égard de l’autre, je comparerais fet je demande grâce pour la comparai- nl son) chaque gonidie en massue à un bilboquet sur lequel on a 216 €. MONTAGNE. recu la boule par son extrémité évasée en cupule. C’est dans cette couche corticale, entre les gonidies en massue ou en larmes , que se rencontrent les tétraspores de cette Alvue ; ilssontoblongs, longs de 2 centimillimètres sur un diamètre de 4 centimillimètre 1/2, et se séparent crucialement en quatre à la maturité. Sèche, la fronde est d’un pourpre intense avec une légère teinte jaunâtre. Sa consistance est celle du parchemin. L’individu, aussi long que large, a environ 5 centimètres. Ses bords, comme roncinés, fort irréguliers, anguleux, portent cà et là quelques cils. Je crois que | M. Kützing indique une structure semblable où analogue dans la fronde d’une espèce du cap de Bonne-Espérance, qu'il nomme I. orbitosa, mais qu’il ne décrit point. 20. Tridæa? reticulata Montag. mss. : fronde e basi attenuata stipitata sursum dilatata margine lobata, lobis sinu rotundo divisis, purpureo viridique variegata, superficie tenuissime reticulato-rugulosa ; fructu...… O8s. Encore une espèce, comme la précédente, représentée par un seul individu incomplet. Ce qui distingue cette plante de toutes ses congénères à moi connues, si toutefois elle appartient à ce genre, ainsi que la structure de la fronde le donnerait à penser, c’est que la surface de cette fronde est finement et régu- lièrement rugueuse, c’est-à-dire marquée d’un réseau de rides arrondies, dont le diamètre est d'environ 1/25 de millimètre, réseau que l’on voit très bien en regardant l’algue à contre-jour, Sa consistance est celle du Laminaria debilis Ag. Dans une coupe transversale de la fronde, on distingue très bien dans le profil les parties du réseau qui font saillie à la surface, 21. Callymenia papulosa Montag. mss. in lité. ad cl. Solier : fronde membranacea gelatinosa papulosa polymorpha rubra lineari margine apiceque axillis rotundatis lobata, lobis aut conformibus aut cuneatis aut attenuato-acutis ambitu ciliatis , conceptaculis e margine vel:e superficie frondis sphæricis spi- nulosis. —An Kallymenia schisophylla J. Ag.? Euhymenia Kg., Spec. Alg., À, p. 742. — Coll. n. 4. — Etiam a clarr. Solier et Giraudy exemplar accepi. PUGILLUS ALGARUM YEMENSIUM. 947 Desc. Frons membranaceo-gelatinosa, verrucis numerosis ad utramque paginam prominentibus exasperata, variolosa, a basi lineari sursum dilatata, quandoque cuneata, margine in lobos seu conformes seu fla- bellatos divisa. Lobi iterum inter se latere inferiore sinubus rotundatis sejuncti, et vage multipartiti, divisionibus extremis acutis, in individuis quibusdam ciliatis. Conceptacula marginalia vel im superficie frondis sessilia, spina unica aut pluribus brevibus armata, globosa, millimetro crassiora, depressa et a papulis valde et semper distinctis. Sporæ e pla- centa centrali cellulari undique irradiantes, oblongæ aut obovoideo- .pyriformes, intense purpureæ, perisporio filamentoso basi articulato vestitæ. Structura frondis : stratum medullare e filamentis crassis arti- culato-reticulatis, intermedium e cellulis sphæricis sensim minoribus, corticale tandem e gonidiis minutis oblongis moniliformi-concatenatis formatum. O8s. Notre plante paraît avoir des rapports, du moins quant au mode de division de sa fronde, avec le C. schizophylla, que je ne connais que par la courte diagnose qu’en à donnée M. Kützing. Mais comme on dit la plante du Cap coriace, et que d’ailleurs il n’est nullement fait mention des papules ou verrues, que je considère, moi, comme la caractéristique de celle de l'Arabie heureuse, on me permettra de l’en regarder comme distincte jusqu’à plus ample information. Je dois ajouter que, sur les frondes un peu avancées en âge, j'ai remarqué que la partie supérieure du conceptacle est caduque, et qu'on en voit le fond à nu. | 22, Laurencia obtusa (Huds.) Lamx., Essai, p. 42. —: Kg., Sp. Alq., p. 854. — Chondria Ag. — Coll. n. 17. 23. Laurencia papillosa(Forsk.) Grev., 4lq. Brit. Syn.sp. Alg., p. lj. — Chondria Ag. — Coll, n. 8. — Has. In insula Ca- meran lecta. 2h. Caulerpa clavifera (Turn.) Ag., Spec., 1, p. 437. — Chau- via Kg., l. c., p. 498. — Coll. n. 2. 25. Caulerpa scalpelliformis (R. Brown, Turn.) Ag., L €. — Coll. n. 21, cum sequent. 26. Caulerpa denticulata Dene, Arch. Mus., 1, p. 120, cum icone eximia, — Kütg., /. c. 218 €. MONTAGNE, 27, Caulerpa Freycinetui Ag., Spec., 1, p. 446. — Kg., L c., p. 495. — Fucus serrulatus Forsk., FI. Æq. Arab., p. 189. — C. serrulata J. Ag.!! prorsus eadem ætate provecta. — Coll. n. 21. 28. Ulva reticulata Forsk., [. c., p. 187, — Ag., Syst., p. 189. — Phycoseris Kg., !. c., p. 178. — Coll. n. 8. 29. Ulva uncialis Suhr, ex specim. authent, — Phycoseris Kg., bcp 30. Enteromorpha compressa (Lin.) Grev., lg. Brit., p. 180. — Kg., L.c.,p. 480. — Coll. n. 20. 31. Ascothamnion intricatum (Clem.) Kg., Phyc, gen., p. 313. — Montag., F1. Alg., p. 47. — Falonia Ag. 32. Conferva (Cladophora) proliæa Montag. mss. cæspitosa? filis elatis rigidulis longissime articulatis dichotomo-vel trichotomo- ramosissimis, ramis erecto-patentibus, supremis flaccidis, arti- culis diametrum longitudine vigesies superantibus ad quodque endophragma annulato-incrassatis. — Coll. n. 10. Desc. Fila rigidula, spithamæa aut minora, dichotomo-aut rarius tri- chotomo-ramosissima, ob ramos patenti-erectos circumscriptione corym- bosa. Articuli longissimi, cylindrici, fili primarii vel, ut rectius dicam, articuli inferiores simplices, diametrum 1/3 mm. metientem 15 ad 20 longitudine superantes, parietibus crassioribus cartilagineis et, ut videtur, stratis pluribus concentricis compositis utentes, ad genicula annulato-incrassati, superiores vero magis membranacei, flaccidiores, hic et illic ramulis brevioribus endochromatibus duobus tribusve con- stantibus emittentes intensiusque virides, omnes gonidiis pulveraceis, ut in Pryopside, farcti. Os. Cette espèce a la consistance du C. hospita, mais son diamètre est tout différent, caractère au reste qui n’est pas le seul propre à les faire distinguer. Il paraît qu’elle est vivace, parce que la consistance et l’épaisseur des parois est bien moins grande dans le haut que dans le bas de l’algue, où l’on peut voir même un Melobesia (an M. corticiformis Kg.?) qui forme un tube par- fait autour des articles. ADDITIONS A LA FLORE DE L’AMÉRIQUE DU SUD, Par H. A, WEDDELL, (suiTE.) CYCADEZÆ. ZAMIA Linn. 1. ZamiA BRoNGNraRTI NN, , pl. III. Ceratozamia ? Boliviana Brongn., Ann. sc. nat., 3° série, t. V, p. 9. CAUDEXx carnosus, 6-8 cm. (1) crassus, omnino hypogæus, cylindraceus, inferne lineis subannularibus obsolete notatus, apice attenuatus squa- miger : squamis laxe imbricatis, infimis late triangularibus, superioribus elongatis acuminatis. FoLiA 3-5 e medio squamarum emergentia, 4-5 dm. longa, laxe 10-18-juga, pallide virentia ; rachi gracili, obtuse tri- quetra , glaberrima, pagina superiore leviter carinata; foliolis alternis suboppositisve, lineari-lanceolatis, 2-3 dm. longis, 1 em. circiter latis, patentibus, rectis vel rarius subfalcatis, basi attenuatis, cum rachi vage articulatis, integerrimis aut superne denticulis 2-5 utrinque instructis, apice mucronulatis, coriaceis, glaberrimis, supra lævissimis nitidis , subtus longitrorsum et tenuiter striatis, margine angustissime revo- luto; petiolo superne cylindraceo rachi plerumque longiore, lævi, in- ferne complanato , juxta axillam tomentoso, STROBILI solitarii e me- (1) Je me servirai fréquemment dans mes descriptions des abréviations sui- vantes : m. — metr. cm. — cenlimetr. dm. — decimetr. mm.— #millimetr. V.V.— Vidi plantam vivam; S : siccam. Les espèces inédites seront désignées par le signe +. 250 M. A. WEDDELL — ADDITIONS diis foliis assurgentes. Sfrob. mas cylindricus aut obtuse polygonus, 5-7 cm. longus, 10-13 cm. latus, breviter pedunculatus; squamis cunei- formibus apice incrassatis, brevissime tomentosis sulcoque transyersali notatis ; antheris paucis discretis vei didymis paginam inferiorem squa- marum ex integro obtegentibus. Sfrob. fomineus sub maturitateoblongus, 14-18 cm. longus , 5 cm. circiter latus , apice acuminatus, stipite cy- lindrico subpalmari glabriusculo oblique insidens ; axi piloso; squama- rum diseo hexagono ferrugineo-virenti, 10-15 mm. lat., 8-10 mm. alt., extus (in medio præsertim) rugoso - tomentoso aut nitidiusculo, denique radiatin plicato, margine dense villoso ‘angulisque recurvis. Semina oblongo-elliptica, 12 mm. longa, læte coccinea. Habitat inter frutices in campis montuosis Campos dictis Brasiliæ orientalis, prov. Matto-Grosso, ubi Septembre fructiferam flqriferamque inveni. (Cat.nostr., n° 3331.) Occurrit quoque in collibus provinciæ Bolivianæ Chiquitos prope San- Xavier {D'Orbigny). Ogs. Cette plante, dont M. Brongniart ne connaissait que les feuilles lorsqu'il la placa provisoirement à la suite de son genre Ceratozamia , ne possède pas tous les caractères des vrais Za- mia ; par la forme des écailles dé son cône femelle, et la disposi- tion de ses anthères, elle semble former un lien entre ce genre et les Cycadées de l'Afrique australe, dont on à formé le genre Encephalartos. EXPLICATION DES FIGURES. (Praxces 4,) Fig. 4. Zamia Brongniartii réduit à moitié de la grandeur naturelle : individu femelle portant un cône arrivé à maturité. La partie inférieure de la souche et trois des feuilles ont été retranchées. Fig. 2. Une des écailles (sg) de la partie moyenne du cône précédent, avec ses deux graines (g). Fig. 3. Graine isolée montrant son point d'attache (h) à la partie réfléchie de l’écaille. | Fig. 4. Coupe transversale d’une graine mûre: £: testa; mi: membrane interne; psp: périsperme; em : embryon. Fig. 5. Coupe longitudinale d'une graine. Les lettres ont la même signification que celles de la fizure précédente. Fig. 6. Embryon légèrement grossi dont les dépendances ont été mises en évi- dence après une légère macération ; ve: vésicules desquelles naissent les sus- penseurs ; l’un de ces faisceaux (cs) est attaché à l'extrémité radiculaire (r) de A LA FLORE DE L’AMÉRIQUE DU SUD. 251 l'embryon ; l’autre, beaucoup moins développé, se termine par un em- bryon rudimentaire. Lorsqu'elles sout rapprochées, ces parties forment dans la graine mûre une espèce de chapeau qui revêt une partie de la radicule, comme on peut le voir dans la figure 5. Obs. La gemmule est visible au dehors, d’un côté de la base de la fente qui sé- pare Les cotylédons (c) dans une partie de leur étendue. Fig. 7. Cône mâle de grandeur naturelle. Fig. 8. Écaille d'un cône mâle, grossie d'un diamètre; a : anthères ouvertes. Fig. 9. Anthères isolées et grossies; en a”, on voit deux de celles-ci réunies par une de jieurs extrémités. a”: anthère déformée par la pression de ses voisines. Fig. 40. Trois grains de pollen fortement grossis : p: un de ces grains vu du côté où il présente une dépression longitudinale; p': id. vu par une de ses extrémités. Fig. 414. Une foliole de grandeur naturelle. GNETACEZÆ. EPHEDRA fainn. 2, EÉPHEDRA HUMILIS. T z FRUTICULUS vix decimetralis ; caule subterraneo, rhizomatoideo , ramoso, obsolete nodoso. Rami fasciculati : alii breviores hypogæi adscendentes fusci, ali longiores epigæi prostrato-diffusi striati læves ; merithallis 6-15 mm. longis; vaginis profunde bifidis : lobis tubo paulo longioribus. FLORES dioiei. AMENTA FOMINEA biflora, ad basim ramorum annuorum brevissime pedunculata, e vaginis 5 inæqualibus (infima minima) profunde bifidis constantia ; vaginarum omnium tubo brevissimo ; lobis rotundatis imbricatis, maturitatis tempore carnosis rubris. Ovuet tubillus rectus, + mm. longus, apice oblique abscissus, brevissime ligulatus. SEMINA 2 oblongo-ovata, 4 mm. longa, 2 mm. lata, acutiuseula, introrsum plana, dorso angulato-convexa. In campis arenosis provinciæ Puno Peruviæ, circa lacum Chuquito aut Tili- caca dictum ad altitudinem 3950 metr. supra Oceani ripas, mense Februario fructiferam legi. (£at. nostr., n° 4385.) 9252 H, A. WEDDELL, — ADDITIONS POLYGONEZÆ. POLYGONUM Linn. S Persicaria Meisn. 9. POLYGONUM GUMMIFERUM. + Annuum: caule 1-2 pedali, simplici, robusto, fistuloso , ‘erecto aut adscendente basique radicante, striato, glaberrimo. FoLra lanceolata, palmaria, longe acuminata, deorsum attenuata, margine scabriuscula , costa petioloque brevi puberulis. OCHREÆ amplæ, humorem gummosum scatentes , merithallos superiores ex integro vestientes, Iæves, margine brevissime denticulato -setosæ v. muticæ. Sricæ in ramo axillari folio- rum coma superato 5-7, erectæ, cylindricæ ; ochreolis glabris integer- rimis, glabriusculis. FLORES pedicellati, pallide rosei, pedicellis ochreola vix longioribus ; perianthio ad basin usque 5-partito : lobis ovatis obtu- sissimis. ACHENIUM lenticulare, abrupte acuminatum , nitidissimum, perianthio paulo brevius. Oritur in inundatis (Pantanaës) (1 )secus fluvium Paraguay,’in Brasiliæ centra- lis provincia Matto-Grosso. Ab Aprili in Junium usque floret. — V. V.—(Cat. nostr., n° 3226). lL. POLYGONUM FERRUGINEUM. + Herbaceum : caule 4-5 dm. alt., subsimplici, erecto, striato , glabro. FoLra anguste lanceolata 16-20 cm. longa, utrinque attenuata vel apice acuminata, breviter petiolata, supra læviuscula , subtus tenuissime pu- berula, in acie scabra. OcHrez laxæ, internodiis superioribus sæpius æquales, membranaceæ, demum ferrugineæ, ut plurimum muticæ. SPICÆ 4-6 , erectæ, exiles, cylindraceæ ; ochreolis glabris, sub 6-floris. FLores breviter pedicellati ex ochreolis successive emergentes, heptan - dri, perianthio profunde 5-partito. ACHeNtUM lenticulare, nitidum, bre- viter acuminatum , perianthio inclusum. l Crescit in Brasiliæ provinciis Minas Geraës (Claussen , pl. exs., n° 282, ann. 1848) et Pernambuco (Gardner, pl. exs. n° 1124). (1) Dans l’avant-dernière page de mon Introduction {page 112 de ce volume), j'ai écrit ce mot, par inadvertance : Pantanales, comme en espagnol. Les mots brésiliens Buritisal, Taquaral et Palmital, ont également leur pluriel en aës. A LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD, 253 9. POLYGONUM PARAGUAYENSE, + Herbaceum : caule pedali, simplici, erecto, crasso, hirsuto. FoLiA lan- ceolata vel ovato-lanceolata, palmaria, acuminata, basi abrupte attenuata, utrinque pubescentia, costa petioloque pollicari hirsutis. OCHREÆ magnæ, internodia superiora subæquantes, laxæ, dense pilosæ, margine ciliatæ. SPICÆ plerumque tres in ramo axillari folia subæquante , erectæ, exiles, subeylindricæ ; ochreolis setoso-pilosis, 2-3-floris. FLoREs albicantes, pedicellati; pedicellis inæqualibus, longiori ochreolam superante; pe- rianthio profunde 5% -partito subcampanulato ; staminibus 5 subexsertis. ACHENIUM triquetrum, nitidissimum, perianthium æquans , faciebus ro- tundato-ovatis acuminatis, transverse concavis. Crescit in inundatis Brasiliæ, Pantanuaës dictis, juxta flumen Paraguay, in provincia Malto-Grosso. Maio floret. — V. V. — (Cat. nostr., n° 3155). G. PoLYGONUM SETIGERUM. + Herbaceum bipedale: caule adscendente aut rectiusculo, simplici,crasso, fistuloso, lævi, glaberrimo vel infra nodos pilis quibusdam brevibus ves- tito. FoLra lanceolata, 12-15 cm. longa, anguste acuminata, in petiolum brevem attenuata, utrinque scabra breviterque pilosa. OCHREÆ angustæ, caulem arcte vestientes, adpresse pilosæ, longissime setoso-ciliatæ. SPICÆ 4-5 in ramo axillari pubescenti, cylindraceæ, arcuatæ, foliorum comam superantes ; ochreolis ciliatis sub 5-floris. FLORES pallide rosei pedicel- lati : pedicellis ochreola longioribus; perianthio subinfundibuliformi profunde 4-rarius 5-lobo : lobis ovatis obtusis; staminibus 6, exsertis. ACHENIUM lenticulare. Nascitur cum præcedente. — V. V, — (Cat. nostr., nis 3155 et 3835). 7. POLYGONUM FLORIBUNDUM. + Herbaceum, vix ramosum : caule erecto aut adscendente, subcylindrico, fistuloso, lævi, glabro seu juxta nodos piloso. FoLra Janceolata, 10-15 cm. longa , attenuato-acuminata, basi acuta , brevissime petiolata , utrinque pilosiuseula , juniora subtus sericea. OCHREZ internodiis breviores, pilis adpressis vestitæ, ore longe setoso-ciliato. SPicæ 3-6 in ramo pubescenti folia superante, cylindricæ, erectæ; ochreolis pilosis, longe ciliatis, 8-10-floris. FLORES simul emergentes pedicellati; perianthio profunde 4-1obo : lobis late ovatis ; staminibus 6, antheris exsertis. ACHENIUM lenti- culare angulis acutiusculis. Oritur in provincia Rio-Grande Brasiliæ australis. — V. S. Herb. Mus. Par. (Gaudichaud , PI. Herb. imp. Bras., n° 364 et 355.) 25h Hi. A. WEDDELL. —— ADDITIONS 8. POLYGONUM EPILOBIOIDES. + Herbaceum, bipedale, ramosum, glaberrimum: caule debili, basi longe denudato, geniculato, nodis ut plurimum paulo incrassatis. FoLrA lanceolata, 6-10 cm. longa, 1-2 cm. lata, acuminata, in petiolum brevem attenuata. OCHREZ angustæ, longe ciliatæ. SpicÆ 2-3 filiformes, laxis- simæ:; ochreolis 2-7-floris; floribus pedicellatis, G-andris, perianthio 5-lobo albicante. ACHENIUM triquetrum. Ad ripas fluvii Cabaçal in provincia Brasiliensi Matto-Grosso. Julio florens observavi. (Cat. nostr., n° 3348.) S$ ÆEchinocaulon Meisn. 9. POLYGONUM CHAMISSOEANUM +. CauLis herbaceus, debilis, subprostratus, basi radicans, angulatus, fis- tulosus, rubens, retrorsum hispidus. FoLta lanceolata 6-8 cm. longa, 10-12 mm. lata, acuta, basi hastata, auriculis obtusis, costa petioloque brevi hispidis. OcaREÆ laxæ ad basim usque fissis, breviter ciliatis. SPicÆ 3-4 brevissimæ, paucifloræ , pedunculis diffusis ; ochreolis cilia- tis 1-2-floris, flore altero pedicellato. Perianthium roseum 5-partitum 6-andrum. Stamina 5 inclusa. ACHENIUM triquetrum perianthio brevius. Legi in paludibus turfosis prope Barbacena in provincia Minas-Geraës Brasi- liæ. Novembri floret. (Cat. nostr., n° 1185.) $$$ Avicularia Meisn. 10. PoLYGoNUM FLAGELLIFORME. + CAULES basi lignescentes , elongati, procumbentes, striati, sub lente minutissime puberuli. Fozr lineari-setacea, internodiis multum longiora, margine revoluta, glabra, subsessilia. OcHREX merithallis breviores, longe Ciliatæ, mox laceræ. FLores breviter pedicellati, 2 3 in singulis axillis ; laciniis perianthii oblongis. ACHENIUM. Provenit in provincia Rio Grande Brasiliæ australis.—-V. S. Herb. Mus, Par. (Gaudichaud , Plant. Herb. imp. Bras., n° 349.) MUHLENBECKIA Meisn. Nota. Ce genre, fondé par M. Meisner (Gen. plant., 316) pour le Coccoloba australis Forst. , et quelques autres plantes de port A LA FLORE DE L’AMÉRIQUE DU SUD. 265 . analogue, renferme aujourd’hui une douzaine d’espèces assez bien caractérisées , malgré l’extrême polymorphie de quelques unes d’entre elles. Le caractère principal du groupe réside dans ses fleurs polygames et dans l'accroissement plus ou moins con- sidérable du périanthe après la fleuraison, celui-ci devenant en même temps un peu succulent. Il est à remarquer que cet accroissement ne se fait pas seulement aux dépens du tube, comme cela a ordinairement lieu dans les Coccoloba, mais que le limbe du périanthe y participe aussi. L’inflorescence des espèces de Mühlenbeckia qui constituent les sections Eumühlenbeckia et Sarcogonum est en grappe ou en panicule , et rappelle assez exactement celle des T'iniaria ; mais il est quelques autres espèces qui habitent spécialement les Cor- dillères de l'Amérique, dont l'inflorescence est tout à fait iden- tique avec celle des Avicularia. Ge caractère, joint à un port particulier (la tige n’est jamais grimpante), permet de former de ces plantes une section nouvelle dans le genre Mühlenbeckia , à laquelle je donnerai le nom de Andinia, pour rappeler les lieux que ces végétaux habitent de préférence. S Eumühlenbeckia. A1. MUHLENBECKIA TILIÆFOLIA. + FRUTEx scandens, ramis crassis, hexagonis, glabris ; merithallis deci- metralibus. FoLra ovata, plerumque 10-12 cm. long. et 6-8 em. lat., acuminata, basi cordata, membranacea, utrinque puberula, costa petio- loque (26-30 mm. long.) pubescentibus. OCHREÆ magnæ, 2-3 cm. long. ad basin usque fissæ, membranaceæ, puberulæ. RacEM1 dense paniculati : paniculis cum ramulis brevibus subhorizontaliter patentibus continus, rachi tenuiter puberula. FLORES in nodis racemorum plures, singulis fasciculis bractea ovata acuminata suffultis; perianthii profunde 5-lobi demum aucti tubo brevi, lobis ovatis obtusis. ACHENIOM... Crescit in valle Cotagna ad pedes montis Zlimani in Bolivia. — V.S. Herb. Mus. Par, (Pentlandus legit). 256 | H. A, WEDDELL. — ADDITIONS $$S Andinia. 12. MünLENBECKIA RUPESTRIS, N. Polygonum fruticulosum Walp., in PI. Meyen, 408. FRUTICULUS dense ramosus, subcespitosus, glaberrimus ; ramis ramulis- que elongatis, flexuosis, prostrato-diffusis, basi sæpe radicantibus, angu- latis cylindraceisve, denudatis seu reliquiis ochrearum vestitis, supra . dense foliatis, brunneo-rufescentibus, apice viridibus. Focia oblonga vel obovato-oblonga, 10-15 mm. longa, 6-10 mm. lata, obtusa acuta rariusve emarginata, sæpius apiculata, in petiolum brevissimum attenuata, carno- siuscula , pallide virentia, subtus glanduloso-punctata ; venis immersis. Ocarez laxæ, oblique vel horizontaliter truncatæ, membranaceo-subsca- riosæ, ferrugineæ, integræ aut demum fissæ, merithallis ut plurimum vix breviores. FLORES virentes in axillis foliorum superiorum soli- Larii aut bini, rarius plures, pedicellati, pedicellis ochrea parum longio- ribus; perianthii profunde 5-lobi lobis ovatis rotundatisve, obtusis, cras- siusculis, sub anthesi patentibus. STAMINA 8 perianthium subæquantia. ACHENIUM obtuse triquetrum, nitidum, basi rotundatum, brunneo-ni- grum, perianthio aucto inclusum. Var. 8 nivalis, foliis minoribus ac in typo. Nascitur in rupibus montium altiorum Boliviæ. — V. V.; et S., Herb. Mus. Par. — Var. f juxta limites nivium perpetuarum inferiores inveni. (Cat., nostr., nis 4325 et 4419.) COCCOLOBA , Linn. 13. CoccoroBA PERSICARIA, + FRUTEx 3-4 metralis, ramis patulis brunneo-cinereis ; ramulis striatis glabris. FoLiA ovato-lanceolata, 3-6 cm. longa, 15-25 cm. lata, acutius- cula, basi attenuata rotundata aut subcordata, rigidula, pagina superiore glabra, subtus (in venis præsertim ) minute puberula , costa petioloque (5 6. mm. long.) tenuiter pubescentibus. OcHREÆ membranaceæ vel subscariosæ , ramulos juniores vaginantes, oblique aut subhorizontaliter truncatæ. Racemr solitarii in apice ramulorum breviter pedunculati, foliis breviores, Polygoni spicas referentes ; axi glabro; bracteis bi- tri-floris; alabastris ochreolis vesicularibus apiculatis inclusis. FLORES subsessiles ochreolis irregulariter ruptis laxe involucrati. PERIANTHIUM | A LA FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD, 257 pallide virens, tubo breviter ovato; lobis rotundatis, conniventibus, antheras velantibus. FRucTUs. Oritur In sylvis subhumidis provinciæ Yungas Boliviæ cis-Andinæ circiter ad altitudinem 1500 metr. Decembri floret. (Cat, nostr., n° 4257.) 14. CoccoroBa BLANCHETIANA +. FruTEx scandens? ramis patulis brunneo-cinerascentibus ; ramulis gra- cilibus striatis glabris. FoLrA ovata , 6-10 cm. longa, 4-6 cm. lata, bre- viter acuminata, obtusiuscula , b asi cordata , rigidula, utrinque gla- berrima; petiolo 10:15 mm. longo. Ocareæ laxiusculæ, internodiis breviores, oblique truncatæ, haud diu persistentes. Racemi foliis brevio- res, ramulis lateralibus foliatis continui : rachi glabra. FLORES..... Frucrus in pedicellis patentibus 2-3 mm. longis , ovati, utrinque acu- minati. Crescit in provincia Balia Brasiliæ prope Jacobina.—V, S., Herb. Mus. Par, et Lessert. (Blanchet , pl. exs., n° 3561.) 15, CoccoLoBA POPULIFOLIA +. Frutex scandens ? glaber, ramis cylindraceis, striatis, epidermide brun- neo-cinerascente vestitis. FoLIA rotundata aut late obovata, 8-12 cm. longa , 7-12 cm. lata , brevissime acuminata , basi cordato-subpeltata , submembranacea, costa venisque primariis secundariisque supra leviter impressis, subtus villosiuseulis; petiolo 20-25 mm. longo.OcarEÆ membra- naceæ valde oblique truncatæ ad apicem ramulorum floriferarum ut plu- rimum persistentes, cæterum mox cadentes. Racemt cylindrici, multiflori, folia vix æquantes, in apice ramulorum brevissime pedunculati , basi ochreis persistentibus involucrati; bracteis minimis ovato -rotundis subunifloris rachique carnosiuscula striata glabriusculis. FLORES brevis- sime pedicellati, ochreolis infundibuliformibus basi arcte involucratis. Fructus….. Nascitur in provincia Puhia Brasiliæ oriéntalis, — V, S., Herb. Mus. Par; Lessért, —- (Blanchet, pl. exs., n°1486 et 1646.) 16. CoccoroBa PLANTAGINEA +. FruTEx scandens, ramis elongatis cylindricis striato-sulcatis, epider- mide cinerascente vestitis. FoLra obovato-oblonga, 6-8 em. longa, 3-4 em. lata, obtusa, basi attenuata, coriacea, margine parum revoluta, glaber- rima, costa venisque primariis vix eminentibus, aliisimmersis. OCHREÆ oblique truncatæ, haud diu persistentes, Racemi ramalis brevissimis 3e série. Bor. T. XII. ( Mai 1849.)1 17 258 H, A. WEDDELL. -- ADDITIONS ochrearum vestigiis obtectis continui, foliis longiores, patentes, rectius - culi, densiflori, rachi bracteisque ovatis unifloris pubescentibus. Flores polygami sessiles, ochreola campanulata puberula involucrati, perianthii tubo ovato lobisque brevibus pubescentibus. Fructus.. Juxta Bahia oppidum in Brasilia orientali provenit. — V. S., Herb. Lessert. (Blanchet, pl. exs., n° 1491). 17. COocCo:.oBA FASCICULATA +. Frutex scandens, ramis elongatis eylindricis, epidermide grisea vestitis lenticellisque crebris notatis. FoLra oblongo-obovata. subfasciculata, 8-10 cm. longa, 4-5 cm. lata, obtusissima, basi attenuata cordata- que, coriacea, glaberrima; petiolo brevissimo. OcHreæ breves ad basin ramulorum dense imbricatæ. Racer solitarii ramulis foliigeris continui, rectiusculi, foliis longiores, rachi crassiuscula, striata, tenuissime puberula bracteisque brevissimis bi-trifloris. Flores polygami, breviter pedicellati, exserti, ochreolis parum conspicuis ; perianthii tubo puberulo; lobis florum marum sub anthesi patentibus , staminibus exsertis. Fructus.. Crescit in provincia Bahiense Brasiliæ. — V. S., Herb. Lessert (Blanchet, pl. exs., n° 796 ). 18. CoccoroBA ILHEENSIS +. FRuTEx scandens? ramis cylindricis, striatis, glabris, cinerascentibus. Forra late ovata, 8-12 cm. et ultra longa, 5-10 cm. lata, breviter acumi- nata, basi cordata, membranacea, glabra, veuis exilibus; petiolo 10-15 mm. longo. OCHREÆ membranaceæ, margine subscariosæ, horizon- taliter aut oblique truncatæ, diu persistentes. RaceMI solitarit ramulis lateralibus ochreis vestitis continui , folia subæquantes iisve longiores, graciles, flexuosi; bracteis minimis subunifloris. FLORES in pedicellis brevibus ochreolis laceris vaginatis; perianthii tubo brevissimo, lobis ovatis patentibus ; staminibus longe exsertis. FRUCTUS. Crescit juxta Zlheos in provincia Bahia Brasiliæ maritimæ.—V.S., Herb. Mus. Par. (Martius, Herb. Flor. Bras., n° 1240). 49. COcCOLOBA RAMOSISSIMA +. FRuTEx ramis brevibus, cylindricis, divaricatis, cortice albicanti tectis, geniculis nodosis ; ramulis striatis, sublente puberulis. Focralate ovato- elliptica, 4-8 cm. longa, 4-6 cm. lata, obtusissima, basi rotundata aut subcordata, rigida, glaberrima ; venis primaris vix prominulis ; petiolo A LA FLORE DE L’AMÉRIQUE DU SUD. 259 brevissimo tenuiter puberulo. OCHREX breves truncatæ. Racemt foliis breviores, plerumque terminales, breviter pedunculati ; rachi gracili, pubescente ; bracteis minimis subunifloris. KFLORES pedicellos subnudos 4 mm. long. subæquantes; perianthii tubo brevi, lobis ovatis patenti- bus ; antheris breviter exsertis. FRUCTUS... Ex provincia Bahia Brasiliæ littoralis. — V. S., Herb. Mus. Par. (Blanchet, pl. exs., n° 2421. | 20. CocCOLOBA OCHREOLATA +. FRuTEx scandens ? ramulis flexuosis, leviter striatis, cylindraceis, gla- bris. FoctA rotunda aut rotundato-ovata 6 4-9 cm. longa, 5-8 em. lata, obtusissima, rarius brevissime acuminata , rigidula , undulata , glaber- rima; costa venisque paginæ superioris impressis, subtus prominulis. Ocarsæ membranaceæ, oblique trancatæ, basim ramulorum floriferarum laxe vaginantes, brevi tempore persistentes. Racer foliis subæquantes, in apice ramulorum breviter pedunculati, patentes ; axi bracteisque . (2-3 floris) glabris. FLORUM pedicelli patentes 1-3 mm. longi, ochreolis quam in aliis speciebus conspicuioribus, infundibuliformibus, apice bi- trifidis involucrati; perianthii tubo basi attenuato, lobis ovatis patulo- recurvis ; staminibus exsertis. Nascitur in provincia Bahia Brasiliæ maritimæ, — V. S., Herb. Mus. Par. et Lessert (Blanchet, pl. exs., n° 3410). 91. COCCOLOBA SALICIFOLIA do FRuTEx scandens, ramis cylindricis verruculosis, ramulis flexuosis tenuiter striatis glabris. ForrA numerosa , lanceolata, 6-10 cm. longa, 20-25 mm. lata, leviter acuminata, obtusiuscula, basi breviter attenuata, membranacea, glaberrima, venis vix prominulis. OCHREÆ membranaceæ internodiis breviores, mox deciduæ. Racemigraciles, flexuosi, folia sub- æquantes, laxiflori : rachi tenui striata glabra ; bracteis ovatis, 1 mm. longis, bifloris. FLores breviter pedicellati : pedicellis ochreolis longiori- bus; perianthii tubo brevissimo, lobis ovatis; antheris vix exsertis. FRUCTUS..… Crescit in provincia Rio de Janeiro Brasiliæ juxta Novo-Friburgo.—V.S., Herb., Lessert (Claussen). 22, COCCOLOBA CUJABENSIS ++ FRUTEX scandens? cortice cinereo ; ramulis cylindricis apice striatis ramulisque glabris. Fozra ovato-oblonga aut oblonga , 6-10 em. longa, 3-6 cm. lata, basi cordato-subpeltata, submembranacea, supra gla- 260 H, A. NVEDDELL. — ADDITIONS berrima; venis et costa subtus minutissime puberulis, axillis ejusdem barbatulis; petiolo 15 mm. longo, superne villoso. OCHREARUM vesti- gia tantum in specimine suppetunt. Racemt solitarii ramuls brevibus patentibus subdistichis continui , foliis dimidio circiter breviores, axi ferrugineo-tomentoso; bracteis ovatis villosis. FLORES..... FRUCTUS pisi- formes, perianthii lobis conniventibus coronati, in pedicellis recurvis 2-3 mm. longis. | Crescit juxta Cuyaba urbem in provincia Matto-Grosso Brasiliæ, — V.S. (Martius, Herb. Flor. Bras., n° 1241), 23. COCCOLOBA ALAGOENSIS +. FRUTEx ? ramulis striatis, glabris, pallide cinereis. FoLra oblonga, 4-8 cm. longa, 3-4 lata, obtusa, basi breviter attenuata, submembra- nacea , in axillis venarum subtus barbatula, ceterum glaberrima , venis primariis sat exilibus. OcHReæ laxiusculæ, petiolo breviores, vix. obli- que truncatæ, juxta petiolum ad basin usque fissæ. RAcEMi solitarii, ter- minales, pedunculati, foliis longiores , graciles ; rachi striata glabra ; bracteis 3-4 floris. FLORES breviter pedicellati ; perianthii tubo brevis- simo , lobis late ovatis, patentibus ; staminibus exsertis. FRUCTUS... Crescit in provincia Alagoas Brasiliæ septentrionalis, —— V. S. (Gardner, pl. exs., n° 1389). 24. Goccoroga GouDOTIANA +. FRUTEx ? ramulis erectiusculis, cortice albicante rugoso-striato vésti- tis. Fort ovato-oblonga , 9-11 cm. longa, 4 4-7 cm. lata, breviter acuminata, basi rotundato-subpeltata, rigidula, supra glaberrima, sub- tus juxta costæ basim minute villosa ; venatione æquali. OcRREz inter- nodiis multum breviores, ramulos arcte vaginantes, subhorizontaliter truncatæ , diu persistentes. RacEmt solitarii, elongati, ramulis conti- nui, foliis multo longiores, graciles, densiflori, versus apicem attenuati ; rachi angulata, subglandulosa ; bracteis subrotundis, subbifloris. FLorEs subsessiles. PERIANTHN tubus ochreola fissa involutus, demum pedicelli elongatione exsertus; lobi rotundati subconniventes:; antheris tubo latentibus ; stigmatibus subexsertis. FRuCTUS immaturus oblongus, bre- viter pedicellatus : pedicello ochreola persistente basi involucrato. Habitat republica Nov. Granatensi juxta San-Luis. Maio florct. — V.S., Herb. Mus. Par. (Goudot), # 25. CoccoLoBa STIGTICAULIS +. FRuTEx scarïidens, ramis elongatis valde flexuosis subvolubilibus eylin- draceis ; cortice lenticellis numerosissimis albicantibus notato, exsiccalo A LA FLORÉ DE L'AMÉRIQUE DU SUD. 261 striato-sulcato. FoLra oblonga, 6-10 cm. longa, 3-5 cm. lata , breviter acuminala , basi rotundata aut acutiuscula , coriacea , supra glaberrima (Sicca glaucescentia), subtus tenuissime puberula : venis primariis cras- sis prominulis intra marginem anastomosantibus , secundariis eleganter réticulatis. Petiolus 10-15 mm. longus. OcHREzÆ breves, oblique trun- catæ, mox evanidæ. Racemt flexuosi, foliis longiores, ramulis axillaribus brevibus continui, graciles, laxiflori: rachi subglandulosa ; pedicellis patentibus perianthio brevioribus ; bracteis minimis subbifloris. FLORES 2 mm. vix metientes; staminibus inclusis; stigmatibus subexsertis. : PERIGONIUM FRUCTIFERUM oVoideum, diametro 4 mm. ACHENIUM subglo- bosum, obscure trigonum. Habitat in provincia Minus-Geraës Brasiliæ.—V,S., Herb. Mus. Par. et Les- sert. (Claussen, pl. exs., n°,280.) 26. COCCOLORA POLYSTACHYA +. ArBoR 3-4 metralis, trunco gracili erecto; ramis patentibus , cylin- dricis, basi brunneo-cinereis, apicem versus herbaceiïs. FoLrA omnia ro- tundato ovata vel superiora oblongo-ovata, 1-3 dm. longa, 8-19 cm. lata, aut majora, breviter acuminata, basi cordata, membranacea, supra glabrata, subtus costa et venis utriusque paginæ petioloque 15-35 mm. longo pubescentibus. Ocarez foliaceæ, laxissimæ , internodiis juniori- bus imultum longiores , extus pubescentes. RacEMI in apice ramorum numerosi (12-30), paniculati, graciles ; axi bracteisque ovatis subbifloris pubescentibus. FLORES breviter pedicellati viridescentes. PErrANTHI tubus brevis ochreola rupta laxe involucratus ; staminibusexsertis. FRUcTUS..…. Nascitur in sylvis primævis provinciæ Matto-Grosso, juxta vicum Villa-Maria dictum, in Brasilia centrali. Julio floret. — V. V. (Cat. nostr., n° 3381):etS, Herb, Mus. Par. (Mart., Herb. flor. bras., n° 1242), Nota. L'espèce suivante est des Antiiles ; elle est cultivée, de- puis bien des années, dans les serres, sous le nom de Coccoloba rugosa, mais elle n’a été bien caractérisée nulle part. Dans l’her- bier de Vaillant , actuellement en possession de M. Delessert, je l'ai encore vue désignée par les noms de C. macrophylla , de C. magnifolia, Jacq. (synonyme du C. pubescens), et enfin par celui de €. bullata qu'on aurait pu lui conserver, comme rendant bien l’aspect si particulier de ses feuilles, si le nom de €. rugosa n'était déjaconsacré par uncpelite phrase de Desfontaines, enfouie dans le catalogue des plantes du Jardin botanique de Paris. (Ed. If, p. 589.) 262 MH, A. WEDDELL, — ADDITIONS 27. CoCcuLoBA RUGoSsA, Desf. Areor 6-8 metralis, glaberrima, ramulis crassis profunde sulcatis acu- tangulis, epidermide Iævi vestitis. FoLIA maxima, pedalia, deltoideo- aut ovato-orbicularia, obtusissima, sessilia, cordata, subamplexicaula, admo- dum coriacea, bullato-undulata, costa venisque supra profunde impressis, subtus prominentibus, margine plus minus revoluto. Ocrrez foliaceæ h-6 cm. longæ, nervosæ, oblique truncatæ , foliis discretæ. Raceui soli- tarii, folüis longiores, ramulis continui, peduneulati, valde multiflori, rachi rectiuscula seu arcuata, striata; bracteis brevissimis multifloris, FLorss fasciculati, pedicellati : pedicellis 1 em. longis, gracilibus, paten- tibus, ochreolis minimis membranaceis basi suffultis; perianthii tubo brevi subinfundibuliformi, lobis ovatis obtusis ; staminibus exsertis. FRkUCTus [siccus) ovatus, obscure triqueter ; achenio pallide cinnamomeo, superne nitido , perianthii tubum superante lobisque ejusdem adpressis vestito. Crescit in insulis S, Thomæ et Porto-Rico.—V. S., Herb, Mus.; Par. , Lessert. RUMEX, Linn. 98. Rumex TorIMENsIS ds Perennis , caule erecto crasso striato glabro. FoLiA radicalia oblongo- lanceolata, 2-3 dm. longa, acutiuscula, basi cordata, margine undulata subrevoluta, supra glabra , subtus puberula ; costa crassa ; petiolo deci- metrali. Folia caulina ovata, acuta , basi rotundata subcordatave, mar- gine undulato-denticulata, OCHREÆ membranaceæ petiolo multum lon- giores. RACEMI axillares terminalesque paniculati: FLORES verticillati pedicellati : pedicellis superne incrassatis ; laciniis perigonii interioribus. obovatis integerrimis, nudis, achenium acute triquetrum vestientibus. «Crescit in reipublicæ Novo-Granatensis, monte Tolima. Julio floret. — V,S., Herb. Mus. Par. (Goudot). ; TRIPLARIS (1). (G. À. Meyer in Mém. Acad. St.-Pétersb.) 29. TRriPLaris BONPLANDIANA +. ARgBor ramulis glabris. FoLra...... INFLORESCENTIÆ rami horizontaliter patentes bracteique pubescenti-pilosi. PErIANTHIUM fructiferum 2 cm. (1) Le tronc, les branches et même les plus petits rameaux des espèces de ce genre sont fistuleux et servent d'habitation à une fourmi d’une espèce particulière qui exhale, lorsqu'elle est excitée, une odeur assez agréable, comparable à celle A LA FLORE DE L’AMÉRIQUE DU SUD. 263 longum, tubo suborbiculari extus et intus piloso. pilis plus minusve ad- pressis ; laciniis exterioribus oblongis, obtusis, pilis raris utrinque in- spersis, basi distantibus : dente lato rectiusculo interposito ; laciniis inte- rioribus linearibus achenio multum brevioribus, perianthit basi adnatis, utrinque pilosis. ACHENIUM late ovato-triquetrum, tubi longitudine, pal- lide brunneo-olivaceum : faciebus se ru nitidis, e basi ad apicem leviter flabellatim rate Habitat in provincia Maranon Peruviæ.—V.S., Herb, Mus. Par. (Herb. Bon- pland., n° 3599). 30. TRIPLARIS FELIPENSIS +. Ar8or ramulis tuberculato-striatis, glabratis, late fistulosis. FoLia ovato-elliptica, 3 dm. circiter longa, 12-15 em. lata, acutiuscula , bre- viter acuminata , basi in petiolum brevem attenuata, integerrima, fir- mula, utrinque pilis brevibus inspersis, costa venisque pubescentibus, margine breviter ciliatis. INFLORESCENTIA (in speciminibus suppetentibus) foliis brevior , ramis patentibus bracteisque dense pilosis. PERIANTHIUM fructiferum 20-25 mm. longum, tubo ovato-triquetro achenio adpresso, extus longe piloso, intus pubescente ; laciniis exterioribus oblongo-lan- ceolatis, apice rotundatis, sinu angustissimo basi couentibus, utrin- que pilosiusculis, pilis inferne crebrioribus; laciniis interioribus lanceo- que répandent les Cicindèles. Si l’on vient accidentellement à toucher le tronc d'un Triplaris ét surtout à lui imprimer un choc, on voit les fourmis surgir par centaines de l’intérieur de l'arbre par de petits canaux qui font communiquer avec l'exté- rieur son canal médullaire, et, si l’on ne s'éloigne au plus vite, on est bientôt couvert de ces hôtes dangereux dont la morsure est bien plus douloureuse: en proportion que les piqûres d'aucun autre insecte que je connaisse. C'est une chose singulière que, à quelque époque de leur vie que l'on examine les Triplaris dans leurs forêts, on soit toujours sûr d'y rencontrer ces fourmis. Il est encore bien curieux que, dans les Ruprechtia que quelques auteurs réunis- sent encore aux Triplaris, on n’en trouve jamais. | Je ne crois pas que cet insecte ait été observé dans d’autres conditions que celles que j'ai notées ; sa forme linéaire est particulièrement adaptée à son genre de vie. J'ai eu occasion de l’examiner et même de souffrir ses atteintes dans bien des parties du Brésil, en Bolivie et au Pérou; et partout il m'a paru être iden- tique. Déjà plusieurs voyageurs ont signalé une partie des faits dont il vient d’être question, et ils ont rapporté la fourmi du Triplaris au genre Myrmica de Latreille; mais je ne sache pas qu'on lui ait donné de nom spécifique ; on pourrait lui appliquer celui de Myrmica triplarina. Elle est ordinairement d'un brun clair. Sa longueur est de 6 ou 7 millimètres, et sa largeur de 4 millimètre; l'abdomen est cylindrique et un peu atténué vers son extrémité postérieure qui est poilue. 264 M. A. NWEDDELL -—- ADDITIONS lato-spathulatis, basim styli vix attingentibus , glaberrimis, perianthii imæ basi tantummodo adnatis. ACHENIUM triquetrum, tubum perianthii æquans, attenuato-acuminatum, cinnamomeum : faciebus ovato-lanceo- Jatis, planiusculis aut sulco superficiali notatis. Crescit in provincia San-Felipe reipublicæ Venezuela, ad altitudinem 320 metr. Junio floret, — V. S., Herb. Mus. Par. (Funck et Schlim, pl. exs., n° 687). 91. TriPLaris NOLI-TANGERE +. ArBoR 3-6 metralis, trunco erecto, nudo, cortice læviusculo vestito; ramulis striatis, glabris, late fistulosis. Focra oblongo-lanceolata, 12-30 cm. longa, 8-12 cm. lata, utrinque acuta, aut apice leviter acumi- nata, integerrima, firmula, subtus juxta costam puberula, cæterum glaberrima ; petiolo 4 cm. longo. INFLORESCENTIA terminalis , foliis longior, ramis horizontaliter patentibus bracteisque dense velutino-pilo- sis. PERIANTHIUM fructiferum 25-30 mm. longum, rufescens; tubo late ovato subampullaceo, extus intusque molliter pubescenti-piloso; laciniis exterioribus lanceolatis obtusiusculis, basi sinu subrotundo sejunctis, pubescentibus : pube superne brevi adpressa, inferne ut in ipso tubo; laci- niis interioribus lineari-lanceolatis, stylorum apicem attingentibus, basi et costa pilosiusculis, perianthio liberis. AcHENIUM ovato-triquetrum, - perianthii tubum æquans, breviter acuminatum, pallide olivaceum, fa- ciebus anguste elliptico-ovatis, planiusculis aut sulcis tribus longitudina- libus superficialibusque notatis. Alitur in sylvis primævis humidiusculis provinciæ Matto-Grosso Brasiliæ oc- cidentalis, unde Formiguieira dicitur.—V. V.—{Cat. nostr., n° 3378). 92, TRIPLARIS GUAYAQUILENSIS +. Arsor ramulis striatis glabris. Focta oblonga, 2-3 dm. longa, 8-11 cm. Jata, breviter acuminata,' basi attenuata vel rotundata, subcoriacea, utrinque glaberrima aut subtus juxta costam parce villosa costaque junio- rum pilis rarissimis conspersa ; petiolo vix centimetrali. INFLORESCENTIA foliis longior, ramis patentibus breviter pubescenti-tomentosis bracteis- que ; pedicellis eadem pube etiam vestitis, Peranrmion fructiferum 1-54 cm. longum, tubo sphæroideo, extus pubescenti, intus pilosiusculo; laciniis exterioribus lanceolatis, obtusis , tubo bis longioribus, utrinque sparsim pilosis, basi sinubus obtusiusculis separatis ; laciniis interioribus lineari-lanceolatis, achenio brevioribus, periauthii parieti basi adnatis, inferne tereti-tubulosis. pubescentibus, superne complanalis extusque adpresse pilosis. AGHENIUM late trialatum, nitidiusculum pallide brunneo- A L\ FLORE DE L'AMÉRIQUE DU SUD. 265 olivaceum, faciebus late ellipticis, abrupte acuminatis, e basi versus apicem fastigiatim nervosis. Crescit in viciniis Guayuquil reipublicæ Æquatoris, — V. S, Herb, Lessert, (Gaudichaud, pl. exs., n° 3.) 39. TRIPLARIS POEPPIGIANA + . Ar8or ? ramulis glabris. Focra oblonga, 2-3 dm. longa, 8-11 em. lata, acuminata, breviter petiolata, subcoriacea, utrinque glaberrima costave juniorum pilis quibusdam longis adpressis instructa. INFLORESCENTIA foliis Jongior ? : ramis patulis puberulis, bracteis extus adpresse pilosis, pedi- cellis dense ferrugineo-tomentosis. PERIANTHIUM fructiferum 5-64 cm. longum, tubo oblongo, extus intusque adpresse pubescenti-piloso ; laci- niis exterioribus lanceolatis, obtusis, utrinque pilosiusculis, sinu lato basi separatis; laciniis interioribus lanceolatis, fructum æquantibus, quasi discretis, pagina interiori ferrugineo-pilosis. ACHENIUM trialatum, in specimine unico suppetenti tubo multum brevius : faciebus ovato- oblongis, acuminatis. Crescit in provincia Maynas Peruviæ (Pæppig).—V. S., Herb. Mus, Par, 94. TRIPLARIS GARDNERIANA +. ArBOR? ramulis striatis glabris. FoLra ovato-oblonga, 8-15 cm. longa, 5-7 cm. lata, breviter acuminata, basi vix attenuata , integerrima , sub- membranacea, glabra aut pilis rarissimis conspersa costaque subtus adpresse pilosa, margine ciliata. INFLORESCENTIA foliis subæqualis, ramis paulo patentibus bracteisque pubescenti - pilosis. PERIANTHIUM fructite- rum 15-35 mm. longum, tubo ovato, extus pubescenti-piloso , intus glabriusculo ; laciniis exterioribus lanceolato-spathulatis, obtusis , sinu lineari basi sejunctis, utrinque leviter pubescentibus ; laciniis interioribus lineari -spathulatis, achenii apicem haud attingentibus, perianthii basi adnatis, inferne pilosiusculis, cæterum glabris. ACHENIUM late ovato- trialatum pallide éinnamomeo-olivaceum : faciebus ovatis, acuminatis, transverse profunde concavis, e basi ad apicem fastigiatim costulatis. Provenit in provincia Ceara Brasiliæ septentrionalis.—V. $., Herb. Mus. Par, (Gardner, pl. exs., n° 4629). 99. TRIPLARIS TOMENTOSA +. Argor ramulis striatis glabratis. FoLiA ovata, quæ vidi 10-15 cm. tan- tummodo longa, 4-7 cm. lata, apice attenuata acuta , basi emarginato- subcordata , integerrima , coriacea, pilis mollibus raris supra inspersis, subtus dense püubescenti-tomentosa, costa petioloque (supra) pubescenti pilosis. INFLORESCENTIA maxima foliis intermixta, ramis patentibus ; brac- teis ovatis pedicellisque tomentoso-pilosis. PERIANTHIUM fructiferum 266 H. A. WWEDDELL. -— ADDITIONS 3 4-4 cm. longum ,, tubo ovato extus tomentoso-pubescenti, intus pilo- siusculo ; laciniis exterioribus spathulato-lanceolatis obtusiusculis, sinu- bus ‘acutis basi disjunctis, utrinqueé tenuiter pubescentibus; laciniis interioribus linearibus apicem stylorum attimgentibus, perianthii tubo e basi ad mediam longitudinem circiter adnatis, superne utrinque adpresse pilosis. ACnEniuM late trialatum, brunneo -olivaceum, vix nitidum: faciebus obovatis, abrupte acuminatis, lævibus. Provenit in provincia brasiliensi Bahia ad oras fluminis San-Francisco — V. S., Herb. Lessert (Blanchet, pl. exs., n° 2917). 86. TRIPLARIS LINDENIANA +. ARBOR ramulis striatis glabris. FoLra oblongo-lanceolata, 2-3 dm. longa, 8-10 cm. lata, anguste acuminata, basi attenuata, membranacea, subtus juxta costam ferrugineo-villosa, cæterum glaberrima ; petiolo 10-15 cm.longc.INFLORESCENTIA terminalis foliis longior : ramis bracteisque (ovato-lanceolatis) pubescentibus. PERIANTRIUM fructiferum 4-5 em. lon- gum, tubo oblongo-ovato utrinque pubescente, laciniis exterioribus lineari-lanceolatis obtusiusculis, utrinque tenuissime pubescentibus, sinubus latiusculis basi disjunctis; Jlaciniis interioribus linearibus, ache- nio paulo longioribus, utrinque pubescenti-pilosis : pilis adpressis , e basi ad tertiam circiter longitudinis partem tubo adnatis. ACHENIUM trialatum nitidum, pallide brunneo-olivaceum : faciebus ovatis attenuato- acutis, lævibus aut obsolete fastigiatim striato-costulatis. Crescil in provincia Rio-Hacha Novo-Granatensium. — V. S., Herb. Lessert (Linden, pl. exs. 1648). Nota. J'ai exposé, dans le tableau qui suit, les caractères prin- cipaux de toutes les espèces actuellement connues du genre T'ri- plaris, à l'exception du 7”. Riedeliana Fisch. et Mey., qui ne m'est pas suffisamment connu. Cet arbre, découvert au Brésil par M. Riédel, près de Casalbasco, sur les frontières de la Bo- livie, se rapproche du T°. tomentosa par ses feuilles tomenteuses en dessous; mais celles-ci sont pubescentes et scabres à leur face supérieure, ce qui n’a pas lieu dans ma plante , qui appar- tient d’ailleurs à une tout autre région : point assez important à prendre en considération dans l’étude d’un genre dont les espèces paraissent être assez localisées. À punrupur : 267 L "K 99 ‘4 Puniburum) ‘JL "À msoquowor * x “IN 19 A PUDMANIT ‘I ‘U9S 99 ‘U7) PUPSDIID4D9 ‘J "2 Duvisoupans ‘I ‘U9S 19 ‘U7) DUDIISDAQ ‘I + oumbiddog ‘I ‘À sisuonnbolonn ‘I “N 19 ‘A Puniantod 'j ‘U9S 19 ‘UT SISUAUDULANS "J À LA FLORE DE L’AMÉRIQUE DU SUD, “À o40buvi-10N *Z “À sisuoduey] ‘x *£ punipuryduog *£ = à Se 2 € que \ æ S1800]q0 j° * * ‘SU ‘Snqnuo9soqudsnjqns -0J ‘saquenbæ «| EU ? soreaut\ * * * (sisoquewuoy snjqns) sneao | -n7 “Ps € sa1o1Zu0L * n tt: tt: 7 "Sa4I0oISU0] 0qn} nyjuenod / a AE à . eo FO ouh ro » eo! Eine 24%, ‘æJeuIwn9e ‘æJPAO : Sa1oHOquI œru \ Le lIUIUPIIO ‘æjeupe wojied sturpnyiSuo] wequmb pe 1seq 9 is ‘QNSUO] XIA ‘UU99 & À‘ * * * * WNIOJONI] ‘œurjd UNIQUE “EJEUpe sopenbæjne ° ‘ wnauo] ‘wrjuo9 9 )xIA june æjounfos oqn} S9J01A91Q | oqny . L2 . . L1 . L . . . . La . 0 . L2 ‘œSs0[n{n-11919] OUJAJUTI : SAIOHOQUI ŒIU n17 9 77 7 7 '@JUpe WAurpnJISuO] WeIpau pe Iseq 9 am E J8T TUIUETI94 ‘“æeiedes ÉD EL Da) ve be IA91{ € SIqO]/ Le es RE CT MSN TT os udy Quotoe “Srequi: salDiioqur œuu -I8] tIqiueH9q D SEULS “eomenbe xraA Womonses œeupe Iqu) 1seq ‘SI1AO . L2 D . L2 . . . . L2 . L . . L . . L2 . . . L . . . . . LL LU . LA . . . L] ‘sipunj01qns SIQIAVTdIZL SINAN49 NAUHIJHIS SALIHAASNON S2d0119] xo\ ŒIUI9P] ? UtIueNo,q wunye[erJ) : SNOI98] : UNI] -anb14) | ‘ NWAINIHOY 268 H, A. WEDDELL. —- ADDITIONS, ETC. RUPRECHTIA, (C. À. Meyer in Mém. Acad. St-Pélersb.) 97. RUPRECHTIA APETALA +. ArBor 4-metralis, ramis patulis, ramulis apice puberulis. Fozta ple- rumque ovata, rarius oblonga aut obovata, 3-6 cm. longa, 2-4 cm. lata, acuta vel obtusa, in petiolum brevem attenuata, rigidiuseula, integra aut sinuato-crena{a, supra puberula mox glabra, subtus in venis pubescen- | tibus. INFLORESCENTIÆ numerosæ axillares, folus paulo longiores : ramu- lis pubescentibus. PErraNTaiun fructiferum 3 cm. longum, tubo cam- panulato, dimidio achenio breviori, tenuiter pubescenti, pedicello gracili, 1 cm. longo ; alis oblongo-lanceolatis obtusis, 3-nerviis, glabris aut margine et costa ciliolatis; laciniis interioribus nullis. ACHENIUM superne trialatum, alis inferne incrassatis subbilobis : faciebus sulco profundo longitudinali exaratis. Nascitur in sylvis humilibus Boliviæ australis, juxta Pilcomayo fluminis oras, unde Januario fructiferam ipse inveni (Cat. nostr., n° 3873). 38. RUPRECHTIA MOLLIS +. Frutex 3-metralis, ramulis patulis apice pubescentibus demum gla- bratis. FoLra ovata, 6-8 cm. longa, 3-4 cm. lata, acuta, seu leviter atte- nuata, petiolo brevi instructa , integerrima aut sinuata, membranacea, supra glabra, subtus molliter pubescentia. INFLORESCENTIA racemoso- paniculata, folia vix æquans. PERIANTHIUM fructiferum 15 mm. circiter longum, extus intusque pubescens, tubo brevi-ovato ; laciniis exteriori- bus oblongis , obtusis; interioribus nullis. ACHENIUM lanceolatum , su- perne trialatum, alis ciliatis inferne incrassatis torulosis ; faciebus sulco longitudinali inæquali. Crescit in provincia Boliviæ cisandinæ Jnquisivi dicta, ad altitudinem 4800 metr. — V. V. — (Cat. nostr., n° £197). Ogs. Gette espèce et la précédente doivent former dans le genre Ruprechha une section particulière, caractérisée par l’ab- sence des diisions intérieures du périanthe. (La suite à un prochuin cahier.) CONSPECTUS GENERIS CHARTOLEPIS, AUCTORIBUS Comite JAUBERT et Eduardo SPACH, Cnanroreris, Cass. (Charact. emendand.), in Dict. des Sc, Nat., vol. XLIV, p. 36, et vol. LIV, p. 492. — C.-A. Mey., Enum. Plant. Caucas., p. 231 (Characteribus emendatis)., — Jaubert et Spach, Z{!. Plant. Orient., vol. IL, p. 9 et p. 136. — CenTauUREæ Sectio 4 : CHarroceris (Charact. emendand.), DC., Prodr., vol. VI, p. 568 (excludenda Centaurea macro- cephala , Bieberst., quæ Phæopappus macrocephalus, Boiss. ), et MesocenTri species, ibid. — Cnxiroreris , Boiss., Diagn. Plani. Orient. , fasc. 10, p. 106. Parpus elongatus, plus minusve plumosus, Cætera Centaureæ. Herbæ perennes , papilloso-scabræ simulque partibus junioribus floccoso-subtomentosæ. Forra integerrima v. dentata ; radicalia conferta, cætera sparsa ; caulina infima simulac radicalia in pe- tiolum attenuata, cætera sessilia gradatim minora , summa mi- nuta. CALATHIDIA terminalia, solitaria, erecta, multiflora, hetero. gama, quasi discoidea, ebracteata v. bracteis foliaceis minutis stipata, ANraoDiumM glabrum, floribus brevius, Squamzx coriaccæ, imbricatæ , adpressæ , lævigatæ, ecarinatæ , concavæ , obsolete striatulæ , apice varie appendiculatæ, RecEerracuLum planum, fimbrillosum ; fimbrillis setaceo-subulatis, albidis, inæqualibus, CororLæ luteæ, — FLores RADn uniseriales, neutri, discum vix æqüuantes. Corolla infundibularis : tubo filiformi, elongato; limbo profunde quadrifido v. quadripartito v. quinquefñdo , regulari v. subregulari , fauce haud raro filamentis 8 v. 4 anantheris capil- laribus anisometris subexsertis instructa. Ovarium minimum, sterile, pappo brevissimo setuloso coronulatum, — FLorEs prsGt hermaphroditi, numerosi, CoroLLA subringens ; tubus elongatns, filiformis ; limbus subinfundibularis, quinquefidus, laciniis sub- æqualibus linearibus acutis. SramiNA imæ corollæ fauci inscrta, limbo æquilonga v. paulo longiora. FiLAMENTA filiformia, papil- losa; articulo-antherifero brevi, angustato, glabro, ANTnERx 270 JAURERT EÏ ED. SPACH, lineares, filamentis longiorés ; appendices-basilares brevissimi , dentati, plus minusve concreti; appendix terminalis acutus , elongatus. Ovarium oblongum, compressiusculum, apice extra pappum in marginem brevissimum cupulæformem integerrimum v. crenulatum productum , medio vertice glandula concava styli basin vaginante umbonatum ; areola-basilaris obliqua, lateralis. PApeus corollæ tubo paullo brevior, persistens, pluriserialis, basi subannularis ; paleolæ externæ brevissimæ, lineares , acutæ, ci- liato-serrulatæ ; cæteræ aut omnes aut saltem intimæ solum ex- ceptæ setaceæ, gradatim longiores, speciebus plerisque longe plumosæ. SryLus filformis, breve exsertus , apice barbatus , vix incrassatus. STIGMA filiforme, elongatum , papilloso-puberulum , utrinque canaliculatum, apice bilobulatum , lobulis obtusis facie glabris. ACHÆNIA glabra, lævigata, compressa, striatula, oblonga v. ovalia, pappo subtriplo breviora. SuBGENUS Î. — EUCHARTOLEPIS , Nob., Z!. Plant. Orient., vol. UE, p. 136. — Chartolepis, Cass. — C. A. Mey. Squamarum anthodii appendices imbricati, chartacei, scariosi, sub- pellucidi, inermes , breve vw. obsolete fimbriolah. Paleolæ pappi intimæ brevissimæ, apice solum plumosæ. — Caulis foliorum decurrentia alatus. | SuBD1vis10 Î. — Pappus longe plumosus. A. CHantozepis TourNErFORTIH, Nob., !, c., p. 9, tab. 207; — CENTAURIUM MAJUS ARMENIUM ERECTUM, GLASTI-FOLIO, FLORE LUTEO, Tourn.! Herb.— CENTAURIUM MAJUS ORIENTALE ERECTUM , GLASTI- FOLIO, FLORE LUTEO, Tourn., Cor. —Ex parte GENTAUREA GLASTI- roLiA, Linn, Willd., DC., Ledeb. ( Flor. Ross. ), et auctorum rel. — Anthodia subglobosa, floribus paulo breviora, undique appendicibus squamarum obtecta ; squamæ mediæ simulac exte- riores appendice breviores. Florum sterilium corolla quadripar- tita. — Crescit Armenia (Tournefort! — Aucher-Eloy! — Coque- bert de Montbret!). 2. CuartTozeris BiEBERSTEINT, Nob. , /. c., p. 11, tab, 208. — CENTAUREA GLASTIFOLIA, Bieberst., Flor. Taur. Caucas., vol. H, | CONSPECTUS GENERIS CHARTOLEPIS, 271 p.. 255 (Exclus. syn. Tourn.)— Bess., Enum., p. 35.—Ledeb., Flor. Al, vol. IV, p. 49. — Bongard et C.-A. Mey., Suppl. Flor. Alt, p. 41. — Ex parte CENTAUREA GLASTIFOLIA , Linn., Willd., DC., Ledeb. (Flor. Ross ), et al, — CHarToLEPIS GLASTI- FOLIA (exclus. synon. Gassin.), G.-A. Mey., Ænum. Plant. Cau-- cas., p. 231. — Hohenack., Enum. Talych., p. 48. — Anthodia conica, v. ovato-conica, floribus conspicue breviora, nonnisi a medio sursum appendicibus obtecta ; squamæ pleræque appen- dice longiores. Florum sterilium corolla quadrifida. — Crescit Rossia tam media quam australiori, Iberia ac Albania , necnon Sibiria Altaica et Soongaria. Suspivisi0 Il. — Pappus breve plumosus. 93. CHARTOLEPIS CASSINIANA, Nob. /. c., p. 9, — CHarroreris GLASTIFOLIA , Cass., in Dict. des Sc. Nat., vol. LIV, p. 492 ( Exclus. syn.. Linn. ). -— CENTAUREA GLaAsriroria, Desfont.! in Hort. Par. (non Linn.) — Ex parte CENTAUREA GLASTIFOLIA , DC., Prodr.— Anthodia conica, floribus conspicue (subdimidio) bre- viora, nonnisi a medio sursum appendicibus obtecta ; squamæ pleræque appendice longiores. — Colitur ( verosimiliter plurimis jam annis ) in hortis botanicis gallicis et germanicis sub nomine Centaureæ glastifoliæ etiamque sub nomine Centaurea alatæ (Lam. ). Patria inquirenda remanet. Species, quanvis habitu præcedenti simillima, pappi structura distinctissima. … Suscenus IL. — CHEIROLEPIS (Boiss.), Nob., Z. e., p. 136*. Squamarum anthodii appendices invicem remoti, plus minusve recurvr, cartilaginei, subpalmatim 7-9- (rarius 5-) aristati, arisla media lateralibus robustiori et longiori ( Anthodium quasi Mesocentrorum, DCG.). Pappi paleolæ intimæ longissimæ, undi- que plumosæ. —- Folia haud decurrenta. a). Folia omnia integerrima. h. Cnartorgepis Cappapocica, Nob., L e., p. 136, tab. 291. — CENTAUREA (MESOGENTRON) CappaDo@icA, DC., Prodr., vol. VE, p. 595. — CenraureA BazsamiTA (non Linn.) et postea CENTrAU- REA MACROLOPHA, Fenzl ! in Kotschyi Plant. exs. Tauri, n° 260. 279 JAUBERT ET ED, SPACK, — PHÆOPAPPUS CHEIROLOPHUS , Boiss.! in Kotschyi Plant. exs. Persæ bor., edit. Hohenacker, anno 1846, n° 629, — Cuerroræpis CaAPPADOCICA, CHEIROLEPIS KOTSCHYI, et CHEIROLEPIS PERSICA, Boiss.! Diagn. Plant. Orient., fasc. 10, p. 107 et 108.—Caules inono-v. oligo-cephali, demum glabri et sublævigati. Folia car- tilagineo-mucronata, juvenilia tomento arachnoïideo canescentia, adulta viridia, setulis brevissimis scabro-hirtella ; radicalia lan- ceolata, petiolata ; caulina lanceolata v. lanceolato-oblonga (cau- libus macrioribus sublinearia ), sessilia. (Squamarum appendix | rufescens v, stramineus, arista terminali nunc elongata, nunc aristis lateralibus paulo longiore. ) — Crescit Cappadocia ( Au- cher-Eloy!), Tauro ( Kotschy! De Heldraich!) et Hyrcania (Aucher-Eloy! — Kotschy!). b). Folia pleraque serrata v. dentata. 5, CHARTOLEPIS DRABÆFOLIA, Nob., {. c., p. 136.— CENTAU- REA DRABÆFOLIA, Sibth. et Sm., Flora Græca, tab. 910. — Cuer- ROLÉPIS DRABÆrOLIA, Boiss., Diagn., fasc. 10, p. 107. — Caules monocephali, pumili, cæspitosi, foliosi, fomento araneoso plus minusve. canescentes (simul ac foha). Folia cartilagineo-mucro- nata, remote sinuato-dentata, sub indumento scabro-setulosa, infima lanceolata v. lanceolato-oblonga ; reliqua pleraque lanceo- lato-v, lineari-oblonga. (Squamarum appendix rufescens v. stra- mineus, subreflexus, arista terminali lateralibus duplo plusve longiori.) —- Crescit Olympo Bithyniæ, (Sibthorp. — Boissier. Aucher-Eloy!) | 6. Cuartorepis LisanoTiGa, Nob., /, c,, p. 136, — Cnerro- tEpis LiBANOTICA , Boiss., /. c., p. 407. — Caules monocephali , pumili, cæspitosi, foliosi, selulis brevibus copiosissimis persistenti- bus asperrimi et canescentes (simul ac folia imo adulta). Folia angusta, cartilagineo-mucronata, infima lanceolato-linearia, alia integerrima, alla remote sinuato-dentata ; caulina elongato-sub- linearia , crebre eroso-denticulata v. serrulata. (Squamarum ap- pendix rufescens v. stramineus, subreflexus, arista terminali plerumque lateralibus subtriplo longiori et conspi cue validiori.) — Crescit Libano, (Boissier.— Aucher-Eloy !) MELASTOMACEARUM ; UÆ IN MUSÆO PARISIENS! CONTINENTUR MONOGRAPHICÆ DESCRIPTIONIS ET SECUNDUM AFFINITATES DISTRIBUTIONIS TENTAMEN, (sEQuENTIA.) Auctore CAROLO NAUDIN. XXVIII. MELASTOMA. MecasromA Burmann, Flor.zeyl., 72. — Mecasromaris species Linn. — Mecasrowaris et Ossecxix species DC., Blume. — Mecasroma Korthls. — Endlich., Gen., n° 6249. Flos 5-merus, rarius 6-7-merus. Calycis dentes sæpius acuti, tubum campanulatum subæquantes, cum denticulis totidem su- bulatis sæpissime alternantes, decidui. Petala inæquilatere obo- vata retusa aut omnino obovato-cordata, rarius apiculata, ciliata. Stamina 10 (12 in floribus G6-meris), valde inæqualia, raro subæqualia discolora et subdissimilia ; antheris ut plurimum lineari-subulatis 1-porosis recurvis, antice magis minusve undu- latis; 5 majorum violaceis, connectivo infra loculos sæpissime longe producto (loculorum circiter longitudine) , arcuato et ad insertionem filamenti antice plerumque bilobo aut bicalcarato ; 5-minorum luteis, connectivo infra loculos nullo aut subnullo, ibi autem sæpius bitesticulato. Ovarium ovoideum, nunc fere omnino liberum nunc et sæpius ad medium usque septis antheras in præfloratione inflexas separantibus calyci adnatum, apice seto- sum, 5-loculare (6-loculare in floribus 6-meris). Stylus filiformis crassus sigmoideus, stigmate obtuso. Fructus maturus globosus calyci stubo persistente et tunc subsphærico vestitus, magis mi- 3" série. Bor, T. XIE. (Mai 1850.) 2 18 274 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM nusve carnosus interdumque fere capsularis, demum lacerus. Semina cochleata. Frutices rartus fruticuli indici, sinenses ét sundaici, necnon in pluribus insulis Oceaniæ, Sechellis et Australia crescentes, in Africa et Madagascaria nondum réperti, ex America exules ; strigosi, ut plurimum macranthi; foliis in eodem jugo æqualibus aut vix disparibus, ovatis lanceolatisve, sæpius integerrimis , 3-0-7-nervus; floribus ad apices ramorum fasciculatis aut glome- ratis, nonnunquam sohtarnis ; calycibus setosis, strigoso-paleaceis, rarius barbatis aut echinatis ; pelalis violaceis purpureisve inler- dumque pallide roseis aut albis. Melastomatis genus'totius fere ordinis maxime naturale est si plurimæ Candollæi aliorumque auctorum species ab eo removean- tur. Quoad autem spécierum distinctiohem , tractatu perdiffcile ne impossibile dicamus, Quædam revera certis characteribus mi- litäntes signum.suum retinent ; maxima pars autem eommutatis vestitu et habitu ita inter se ludunt-ut-unam et eamdem speciem esse pluribus notis diversissima specimina crederes. Utrum om- nés illas formas in unam contrahere speciem an uti proprias describere melius sit, Sagacioribus relinquimus. Nos satis juvabit, si 1 PEDME sectionts Lt recognoscendas fecerimus. CAN! mé ms UT nec cu M. malabathrico consociandeæ. . r):1 TT Et A4 GER RE] Lugd. Ba, . . 50. M. haédécs caulibus decumbentibus basi radicantibus : :.: ramis subtetragonis sparse setulosis; foliis petolatis late «. ellipticis obovatisve utrinque subobtusis integerrimis à-ner- vis, margine subrevoluto setulosis, cæterum glabris; flori- ‘bus terminalibus ARDUSRs Solitariis-ternis, pro genere parvis. Fruticulus humi prostratus ramosus , circiter (ex à : nos- “tris) 2-4: decimetralis: Folia 4 4-2 { centim. longa , 1-1 + rarius 2 Jata. MONOGRAPIHICA DESCRIPTIO. 275 Calycis dentes subulati ciliato-setosi tubum strigosum circiter æquantes et denticulis 5 alternantibus multo maJores. Petala obavata apiculo vel potius seta terminata, subinæquilatera, cireiter 7 millim. longa. Stamina omnino ut in aliis ejusdem generis. Bacca matura intense purpurea aut violacea fructum Vaccinii Myrtilli forma et crassitudine referens. A cæte- ris Melastomatibus planta habitu discrepat, indole autem floris illis maxime congruit. — In imperio Sinensi prope Canton et Macao ; Gaudichaud. 9, MErASTOMA TAITENSE DC., L. c., 14h. M. fruticosum polyanthum pro genere micranthum et brachyan- drum ; ramis strigillosis ; foliis ovato-lanceolatis acuminatis acutis integerrimis, adjecto utroque nervo submarginali 5-ner- viis, pagina superiore strigosis, inferiore setulosis ; fioribus ad apices ramorum paniculato-corymbosis 5 sæpius 6-7-meris; antheris obtusis, connectivo majorum ad insertionem filamenti bicalcarato. Frutex monticola sesquimetralis ramosus, epidermide rubra vestitus, Cistum monspeliensem habitu referens. Folia 4-5 centim. longa, 1-1 À ra- rius 2 lata, petiolo non omnino centimetrali. Calyx strigis lepidotis dense obtectus , dentibus ovatis tubo brevioribus ; cum denticulis totidem vix distinctis alternantibus. Petala ante absolutam floris explicationem ca- duca, obcordata, non nihil inæquilatera, cihiata,'1 centim eirciter longa et lata, pallide rosea aut alba. Antheræ pro genere brevissimæ, oblongo- ovoideæ , obtusæ; connectivo majorum infra loculos breviusculo , ultra filamenti insertionem in lobos duos calcariformes profunde diviso ; mi- norum brevissimo et subnullo. Stylus crassus, rectus, corollam non exce- dente, stigmate obtusissimo. Fructus maturus bacca est 6-locularis pulpa violacea grate saccharina referta. — In collibus aridis et aprieis insulæ Tahiti, ad altitudinem 300-600 metrorum ; Vesco. 9. MELASTOMA VITIENSE |. M. fruticosum micranthum brachyandrum ; ramis strigosis ; foliis ovatis oblongove-ovatis acuminatis subintegerrimis 5-nerviis, pagina utraque strigilloso-scabris ; floribus 5-meris ad apices ramorum paniculato-corymbosis; antheris obtusis, majorum . connectivo infra loculos breviusculo et ad insertionem filamenti antice bilobo. Species M. taitensi proxima a quo potissimum differt foliis multo 276 . €. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM quam in illo majoribus ; unum decimetrum enim et quod excedit longa sunt, quoad latitudinem vero a duobus centimetris ad sex variant. Calyx strigis paleaceis sericeis obtectus ; dentibus minutis, tubo multo brivio- ribus subdistantibus et cum denticulis totidem vix perspicuis alternan- tibus. Petala vix centimetrum longa, fere tantumdem lata, obovata. Stamina lis M. faitensis simillima sed connectivo paulo breviore et bre - vius calcarato. Stylus brevis hamosus. Ovarium 5-loculare. Fructus ignotus. — In insula Balaon, cycladum vitiensium ; Le Guillou. LL. MELASTOMA MARIANNUM +, M. fruticulosum erectum ramosum pro genere micranthum brachyandrum subisostemon; ramis strigoso-lepidotis ferru- gineis , demum excoriatis ; foliis oblongo-ovatis acuminatis acutis subintegerrimis, adjecto utroque nervulo marginali d-nerviis, pagina utraque strigilloso-asperis ; floribus ad apices ramorum subcorymbosis 5-meris ; antheris obtusis, omnium connectivo cum filamento simpliciter articulato. Fruticulus primo aspectu M. taitensi simillimus, diversus tamen ob antherarum connectivi fabricam nonnullosque alios characteres. Caulis interdum subsimplex, sæpius ramosus, ex speciminibus nostris semime- tralis videtur. Folia 4-7 centim. longa, 1 À lata, petiolo vix centimetrali. Calyx strigis paleaceis obtectus ; puni ovatis, tubum longitudine subæquantibus ; denticulis inter dentes minutis. Petala lata obovata subretusa , 12 millim. circiter longa et lata. Antheræ pro genere brevis- simæ oblongo-ovoideæ obtusæ ; majorum connectivo infra loculos brevi, parum arcuato , ad insertionem filamenti non manifeste incrassato nec bilobo ; minorum vix perspicuo. Fructus baccatus videtur, 5-locularis et circiter crassitudine pisi. — In insulis Mariannis prope urbiculam Guaham ; Hombron, Le Guillou. 9. MELASTOMA CERAMENSE +. M. ramis strigoso-lepidotis rufescentibus ; foliis lanceolato-ellip- ticis ovatove-oblongis subacuminatis acutis integerrimis 5-ner- vis, pagina superiore strigillosis, inferiore setuloso-scabrellis; floribus 6-meris ad apices ramorum plerumque ternis involu- cratis; Calycis dentibus tubo subbrevioribus, denticulis sub- nullis. Plantæ incompletæ nee cum ulla nota ad nos missæ dubiam formam in medium ferre diu dubitavimus. Nullialiarum consocianda videtur, sed MONOGRAPHICA DESCRIPTIO, 277 adeo exiles sunt cum pluribus differentiæ ut præcipuus et fere unicus essentialis character e loco natali sumi possit. Quantum licebit tamen hane dignoscendam sic indigitabimus. Folia 5-8 centim. longa, 2-2 { lata, petiolo 5-8-millimetrali. Flores bracteis aliquot obovatis concavis extus strigosis caducis involucrati, sæpe 6-meri. Calyx strigis paleaceis chtec- tus, dentibus ovato-aeutis tubo subbrevioribus, denticulis subinconspi- cuis. Petala sesquicentimetrum circiter longa, obovato-triangularia. Stamina inæqualia, majorum connectivo infra loculos longe producto et ad insertionem filamenti bilobo, minorum inconspicuo. Ovarium _6-loculare, saltem in floribus 6-meris. — In insula C'eram prope Warou ; Jacquinot. 6. MELASTOMA ANOPLANTHUM +. M, macranthum ; ramis teretiusculis squamuloso-strigosis rubi- ginosis ; foliis petiolatis ovato-lanceolatis oblongisve acutis basi subrotundatis integerrimis, prætermisso nervulo utroque marginali 3-nerviis, supra adpresse strigillosis, subtus mollius setulosis ; floribus ad apices ramorum terminalibus, ut pluri- mum ternis, ante explicationem bracteis / ovatis calycem æquantibus involucratis; calyce paleaceo-strigoso, dentibus ovatis acutis tubum subæquantibus, denticulis inter dentes ipsos nullis vel saltem mature caducis. Folia 6-10 centim. longa, 2-2 + lata, petiolo centimetrali vel breviore. Bracteæ elliptico-ovatæ subacutæ concavæ dorso strigosæ marginibus purpurascentes post anthesin deciduæ, 1-1 £ centim. longæ. Calycis tubus strigis paleaceis albicantibus dense obtectus ; dentes in medio dorso strigosi, marginibus purpurascentes. Petala 2 & centim. longa, obovato-cuneata subinæquilatera. Stamina ut in reliquis. — In insula Pulo-Pinang, Gaudichaud, et prope Calcutta (fortasse in hortis cultum), Wallich. 7. MELASTOMA ZOLLINGERT +. M. submicrophyllum submicranthum ; ramis sparse squamulosis ; foliis lanceolatis subacuminatis basi subacutis integerrimis , adjecto utroque nervo submarginali 5-nerviis, pagina supe- riore brevissime et adpressissime strigillosis sublævibus, infe- riore scabris : floribus ad apices ramorum subumbellatis pau- cis ; calycinis dentibus tubum subæquantibus, denticulis 278 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM minutis ; Staminum majorum connectivo longiusculo, minorum subnullo sed bi-appendiculato. Quamvis permultis speciebusfhæc sit proxima facile ab omnibus distin- guendam censemus. Habitu, foliis et floribus ad Melastomata brachyan- dra primo aspectu accedit, Staminum structura M. anoplanthum in mentem revocat. Ab hoc differt floribus non involucratis (saltem in an- thesi involucrum non suppetebat ) et petalis multo minoribus; ab illis, Staminibus dolichantheris, Folia 5-7 centim. longa, 1-1 + lata, petiolo centimetrali. Florum pédicellus pariter centimetralis ; supra basim bi- bracteolatus. Calycis strigoso-tuberculati dentes triangulari-acuti ea- duci. Petala late obovata subretusa, centimetrum cireiter longa. Antheræ subulatæ ; 5 majorum connectivo loculos subæquante, ad insertionem lilamenti bicalcarato; minorum infra loculos brevissimo pariter bicalca- rato. Stylus gracilis exsertus fere 3-centimetralis. — In insulà Java, loco haud indicato; Zollinger, Ca., n° 2495. | 8. MErASTOMA HOMBRONIANUM +. M, ramis paleaceo-strigosis ferrugineis ; foliis ovato-oblongis aculis integerrimis 5-nerviis, pagina superiore strigillosis, inferiore setulofis subvillosisque ; floribus ad apices ramorum breviter paniculatis ; calycinis-dentibus tubo subæqualibus , denticulis subnullis ; antherarum majorum connectivo loculos ipsos subexcedente, bicalcarato ; minorum nullo, | . Fruticis ramulos supremos tantum habemus, quod vix in perdifficili genere ut recognoscatur species sufficit. Folia 5-7 centim. longa, 1 1-2 lata, petiolo noh unum centimetrum longo. Calycis dentes triangulari- acuti caduci, denticuli interjecti inconspicui, tubus strigis lepidotis brevibus adpressis obtectus. Petala 2 L centim. circiter longa, obovata. Stamina stylusque exserta. Bacca submatura crassitudine pisi. — Prope Samboangan ad promontorium austro -occidentale insulæ Mondanao ; Hombron. ne 9. MELASTOMA GAUDICHAUDIANUM +. M: ramis supremis petiolis nervisqué subtus setoso strigosis ; foliis ovato-lanceolatis acutis integerrimis 5-nerviis, utrique pagina strigilloso-scabris ; floribus ad apices ramorum soli- : tariis-ternis breviler pedicellatis magnis ; calycibus dense ad- # 279 presseque sericeo-strigosis , dentibus late ovatis-subacumi- a :’MONOGRAPHICA DESCRILTIO. patis. . Planta 17. sanguineo et macrocarpo affinis sed variis characteribus di- stincta. Calycis tubus setis robustis basi complanatis adpressis subrufes- centibus vel candicantibus dense vestitus, dentes lati tubo subbreviores intus purpurascentes , denticuli subulati rigidi dentibus breviores. Petala et genitalia ut in FÉES Fructus magnitudine nucis avellanæ. in Cochinchina prope Tourane ; Gaudichaud, 10, MELASTOMA PELAGICUM +. M. submacrophyllum oliganthum ; ramis supremis subteretibus paleacéo-hirsutis ferrugineis ;. foliis oblongo-ovatis ovatove- _ellipticis ovatisque acuminatis acutis integerrimis , adjectis nervis marginalibus 5-nerviis, pagina superiore adprésée bre- viterque strigosis scabrellis, inferiore inter nervos paleaceo- strigosos villosalis ; floribus ad apices ramorum glomeratis ” paucis! calycinis dentibus tubum longitudine subexcedentibus, à denticulis subulatis setosis. ) Species pluribus affinis et similis. Folia 10-14 centim. longa ( saltem suprema ; cætera desiderantur!), 3-4 lata, pétiolo centimetrali et ultra. Calyx strigis paleaceis longis quasi villosus ; dentibus oblongis , ‘acutis tubo sublongioribus , denticulis angustis féte tertiam partem dentium æquantibus. Petala obovata subretusa, 2 centim. et quod excedit longa: Stammum majorum connectivum anthera ipsa fere duplo longius, an- tice breviter bicalcaratum ; minorum inconspicuum. Stylus gracilis exsertus fere 3 centim. longus. Hans globosa, calycis tubo paleaceo- hispido vestita, crassitie pisi majoris. In insulis Ysabel et Saint-Georges dybledorh Salomonensium ; Le Guillou;, ‘Hombron. | TR MELASTOMA PALEACEUM +, M. submacrophyllum macranthum : ramis obtuse {-gonis , sicut et petioli nervique foliorum, pube furfuracea strigis lepidotis _intérmixta vestitis demum cälvescentibus, ad nodos strigis robustioribus aculeiformibusque adpressis instructis ; foliis late elliptico-ovatis breviter acuminatis integerrimis 5-nerviis, . pagina superiorestrigoso -asperrimis, inferiore setuloso-strigil- 280 C. NAUDIN, — MELASTOMACEARUM losis ; pedunculis axillaribus terminalibusve 3 5-floris ; calyce paleolis acutis ciliolatisque dense obtecto. Folia 10-13 centim. longa , 5-7 lata, petiolo sesqui-tricentimetrali. Calycis dentes et denticuli, petala et genitalia ut in M. Gaudichaudiano. Fructus maturus sphæricus, magnitudine nucis avellanæ minoris, caly- cis tubo paleaceo-echinato et tunc capitulum scariosum Centaureæ Cyani et aliarum in mentem revocante vestitus. Videtur affine W. pulcherrimo Krthls. (quod mera M. sanguinei varietas videtur) differt autem paleis calycinis inter se liberis nec ex eodem punctopluribus orientibus. Cæte- rum descriptio nostra ex specimine unico et incompleto. — In Cochin- china prope Z'ourane ; Gaudichaud. 12. MELASTOMA PENICILLATUM +. M. ramis supremis strigoso-echinulatis ; foliis petiolatis late elliptico-lanceolatis ovatisve acutis integerrimis 5-nerviis, pagina superiore adpressestrigilloso-scabris, inferiore setuloso- scabrellis ; floribus terminalibus ternis quinisve, calycibus pe- dicellisque strigoso-paleaceis ferrugineis, dentibus tubo sub- longioribus acutis, denticulis teretibus setigeris et apice peni- cillatis quam dentes ipsi dimidio brevioribus. | Folia circiter 1 decim. longa, 4 centim. lata , petiolo 1-1 : centime- trali. Calycis tubus campanulatus, dentes intus extusque strigillosi. Pe- tala obovato-inæquilatera, 2 ‘ centim. longa. Species distinctissima præ- sertim ex fabrica appendicularum quæ cum dentibus calycinis alternant. — ]n insula Luzonia prope Manille; Cuming, Cat., 1747. 13. MELASTOMA CRINITUM +. M. macrophyllum ; ramis petiolis nervisque subtus crinilo-echi- nulatis ; foliis petiolatis late lanceolatis acuminatis acutis inte- gerrimis 5-nerviis, pagina superiore strigoso-scabris, inferiore setuloso-scabrellis ; floribus ad apices ramorum glomeratis, calycibus dense longeque crinitis rufescentibus. R Folia 12-18 centim. longa, 6-8 lata, petiolo 1-2-centimetrali. Corymbi 5-9-flori subdensi, ideoque flores primo aspectu glomerati videntur. Calyx totus patentim crinito-horridus, dentibus angustis tubo paululo longioribus, cum appendicibus totidem setilormibus criniferis et quam dentes ipsi dimidio brevioribus alternantibus. Petala obovata apiculata MONOGRAPIICA DESCRIPTIO, 281 ciliala imoque nonnihil apice barbata. Antherarum connectivum basi antice bicalcaratum, postice vix conspicue tuberculatum. Species W. pe- nicillato affinis sed certe distincta. — In insula Luzonia, prope Manille ; Cuming, Cat., 853. Ah. Merasroma Macrocarpum Don, {. €., tab. 672. — DC., HI, p.145. — An etiam M, malabathrica Sims, Bot. Mag., t. 529. M. præcedenti affine, macranthum ; ramis subteretibus strigoso- echinulatis ad nodos longius setosis ; foliis oblongo-ovatis vel ovato-lanceolatis subacuminatis acutis integerrimis aut vix conspicue serrulatis 5-7-nerviis, pagina utraque setuloso- scabris interdumque subglabrescentibus ; floribus ad apices ramorum ut plurimum ternis quaternisve, rarius quinis vel solitariis, subcorymbosis, ante explicationem involucratis ; caly- cinis dentibus lanceolatis acutis tubo subæqualibus , denticulis subulatis medios dentes longitudine fere æquantibus. Folia variant magnitudine ; specimina habemus queis 8 centim. vix longa et 2 lata sunt, alia quorum 12-13 centim. longitudine et 4-5 lati- tudine metiuntur, petiolo 1-4-centimetrali, setis longis hirto. Bracteæ flores involucrantes nunc geminæ nunc quaternæ imo et solitariæ, ovatæ acuminatæ, demum deciduæ. Calycis tubus strigis robustis adpressis erectis, nec patulis ut in 7. sanguineo, loricatus, in anthesi crassitudinem nucisavellanæ attingens. Petala'obovato-inæquilatera lilacina, 4 : centim. circiter longa. Antheræ majores roseæ minores luteæ. Stylus roseus. — Colitur in horto parisiensi. Exsiccatum habemus e China circa urbes Canton et Macao ; Gaudichaud, Staunton. 15. MELASTOMA SANGUINEUM Don, General syst. of gard. and bot. 11, 762. — Sims, Bot. Mag., 22h41, sed icon pessima. — M. pulcherrimum? Krths., Werh. nat. Gesch. Bot., 231, tab. 49, M. fruticosum ramosum macranthum macrocarpum ; ramis tere- tibus purpurascentibus aut rubicundis strigoso-echinulalis , interdum simpliciter setoso-hispidis ; foliis petiolatis, in eodem jugo interdum nonnibil disparibus, lanceolatis aut lanceolato- ovatis aculis acuminatisve 5-nerviis, pagina utraque tenuiter 282 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM adpresseque setulosis , superiore sæpius nitidis, rigidulis ; flo- ribus terminalibus solitariis-ternis ; calycibus dense crinitis. Frutex fortasse 2-3- metralis, magnitudine foliorum et vestitu maxime variabilis, semper autem macranthus et oliganthus. Folia 10-12 centim. circiter longa , 2-3 et , in quibusdam specininibus , 4 lata, basi rotun- data , in eodem jugo non semper æqualia , sæpe purpurasceritia. Flores breviter et crasse pedicellati. Galycis dentes magis minusve angustiaeuti autsubulati ; denticuli dentibus interjecti eis fere similes vixque breviores, interdum filiformes et apice penicillato-setosi; tubus setis longis rigidis basi complanatis incurvis subpatentibus aut etiam refractis totus horri- dus. Petala inæquilatera retusa, fere 4 + centim. longa et 2 :-3 lata. Fructus submaturus circiter magnitudine nucis avellanæ aut paulo cras- sior. Adsunt specimina quorum setæ cal ycinæ breviores autlongiores sunt, alia in quibus densiores aut magis erectæ.— In insulis Sundaïcis necnon in regionibus vicinis; in insula Java, Zollinger; Pulo-Pinang, Gaüdi- chaud ; Bornéo, Korthals; forsan etiam in littoribus meridionalibuüs Co- chinchinæ prope Tourane, Gaudichaud. | 16. MELasroma pecemriDuM Roxb., Cat. hort. Beng., p. 90. — Jack, Trans. linn, Soc., XIV. — DC., LIL, 446. = Blûñe, Mus. bot. Lugd. Bat., 55. — M. nitidum et M. Boryanüm Korthls, ’erh. nat. Gesch. Bot., 23h, ex auctoritate Blumii. M. fruticosum ramosum macranthum oliganthum ; ramis subte- retibus strigosis ad nodos strigis robustioribus aculeiformibus coronatis ; foliis oblongo-ellipticis lanceolatisque rarius ovatis acuminatis basi subrotundatis, adjecto utroque nervo submar- ginali 5-nerviis, pagina superiore adpresse malpighiaceo-stri- gillosis, inferiore setoso-scabrellis ; floribus terminalibus sub- solitariis ; calycis dentibus lineari-acutis tubum strigis patulis horridum æquantibus, denticulis subulatis setosis quam dentes ipsi dimidio brevioribus. M. decemfidi species M. sanguineo contermina estet fortassis äliquando pro hujus mera varietate habenda: Amborum enim idem habitus, eadem foliorum forma et magnitudo , inflorescentia et floris structura consan- guinitatis Jura renuntiant. In M. decemfido rami adpresse sunt strigosi nec patentim echinulati; tubus calycinus oblongo-campanulatus, setis robustis patulis basi tüubérculatis hispidus, nec ut in A. sanguineo Villis paleaceis dense obtectus. Petala 3 centim. longa, retusa inæquilatera. MONOGRAPHICA DESGRIPTIO. 283 Stamina magna inæqualia ; antheris longis subulatis , majorum connec- tivo infra loculos longe producto arcuato et in insertione filamenti bilobo, minorum nullo et infra loculos vix conspicue bitubereulato.— In iisdem locis ac . sanguineum , scilicet in insulis Pulo-Pinang, Sumatra et Bornéo. Habemus cum varietate e Musæo Lugduno-Batavo. Var. B Boryanum Blum. — M. Boryanum Korths. (ex aucto- ritate Blumii), fruticulosum humile ramosum, pro specie micro- phyllum , cæterum characteribus floris et hirsutie priori conve- “niens. Forma videtur depauperata quasi e solo arido et frugum impatiente orta sit aut hominum pecudumque pedibus iterum atque iterum concul- cata. Folia, quam in typo specifico magis ovata, a centimetro ad 4 cen- tim. longitudinem variant, dum latitudine centimetrum aut sesquicenti- metrum retinent. — In insula Java ad radices montis Pamatton Korthals. B. Species magis ad M. malabathricum vergentes ideoque difficilius distinguende. 17, MeLasroma syLvaricum Blum, Bijdrag., 1077. M. macrophyllum ; ramis supremis A-sulcatis petiolis nervisque = foliorum subtus squamuloso-strigosis ; foliis petiolatis ovatis oblongove-ovatis acuminatis basi rotundatis integerrimis , prætermissis nervulis marginalibus 5 nerviis, pagina utraque adpresse breviterque setuloso-scabrellis ; floribus ad apices ramorum quinis septenisve aut numerosioribus subcorymbosis pedicellatis. Folia sesquidecimetrum et amplius longa, 6-9 centim. lata, petiolo 2-3-centimetrali. Florum pedicelli crassi squamulosi ferme centimetra- les. Calyx pariter squamuloso-strigosus, tubo post anthesim pisi majoris crassitiem superante. Flores prorsus desiderabantur. Descriptio ex spe- cimineunico et manco. — In insula Java; Blume. 18. MELASTOMA ASPERUM Blume, Bijdr., 1076, non DC. — BI. iteraum in Mus. bot. Lugd. Dat., 52. -- M. punctatum Korthls. M. ramis crebre adpresseque lepidoto-strigosis asperis ferrugineo- violaceis ; foliis petiolatis oblongo-ovatis subacuminatis acutis 281 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM non omnino integerrimis sed tenuissime ciliato-serruialis, 5-nerviis, pagina superiore strigoso-asperis inferiore scabris : floribus majusculis ad apices ramorum ternis-novenis sub- corymbosis subumbellatisque, longiuscule pedicellatis ; calycis dentibus lineari-acutis interdum subtriquetris tubum squamu- loso-strigosum æquantibus imo et superantibus, denticulis subulatis quam dentes ipsi triplo sextuploque brevioribus. Folia 7-10 centim. longa, 3-5 lata, petiolo lepidoto-strigoso 1-2-centi- - metrali. Florum pedicelli crassi 4-anguli, 1-1 & centim. longi. Calyx stri- gis complanatis rufescentibus dense obtectus , in anthesi crassitiem pisi majoris attingens. Petala 2 centim. et amplius longa. Stamina ut im omnibus aliis alternatim majora et minora nec inter se æqualia ut dictum reperimus in descriptione clar. Walpers ex Blume. Species pluribus aliis affinis nec omnino certa. — In insula Java ; Zollinger. 19. MEcasïoMaA seriGEruM Blume, Bijdrag., 1077, M. ramis supremis acute {-gonis squamuloso -asperis; foliis petio- latis oblongo-ellipticis acutis basi obtusis, adjectis nervis sub- marginalibus 5-nerviis, tenuiter ciliato-serrulatis, pagina su- periore bullato-strigosis asperisque, inferiore setoso-scabrellis foveolatis ; floribus ad apices ramorum fasciculato-corymbosis paucis ; calyce strigoso, dentibus acutis tubo vix brevioribus. Folia 7-10 centim. longa, 2 et fortassis amplius lata, petiolo circiter centimetrali. Florum pedicelli 4-angulares, 6-7 millim. longi. Calycis tubus post anthesin crassitudine pisi. Flores cæterum non suppetebant in specimine maxime manco. Planta permultis aliis nimis propinqua nec, opinamur, facile distinguenda. — In insula Java ; Blume. 20. MELASTOMA MALABATHRICUM erb., Wight propr. — An etiam Linnæi et auctorum? | M. ramis supremis obsolete 4-gonis 4-sulcatis squamuloso- strigillosis ferrugineis ; foliis petiolatis ovato-oblongis ellipti- cisque acutis basi obtusis integerrimis , adjectis nervis sub- marginalibus 5-nerviis, pagina superiore strigoso - scabris, inferiore sétuloso - scabrellis ; floribus ad apices ramorum quinis-novenis corymbosis pedicellatis, bractcis 4 subspathu- L MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 285 latis ante explicationem involucratis ; calycinis dentibus ovatis acutis tubo vix brevioribus, denticulis subuliformibus ; anthera- .rum majorum connectivo ad insertionem filamenti bicalcarato. Folia 6-12centim. longa, 2-4 lata, petiolo 1-1 ;-centimetrali. Bracteæ florem involucrantes spathulatæ, apice subrotundato obtusæ, basi in petiolulum degeneres, extus strigosæ. Calycis tubus strigis nonnihil paleaceisadpressis vestitus, candicans ; dentes extus strigosi, acutissimi ; denticuli dentibus ipsis duplo breviores. Fructus maturus piso paulo major. Quid sit 11. malabathricum Lin. comperire haud datum fuit, nec ulli, credimus, auctorum qui postea materiem desudantes tractavere, contigit ut tenebras ab hac incertissima stirpe removerent. Nec nobis magis licuit questionem solvere utrum numerosa specimina nostra quæ à clarissimis botanicis pro M. malabathrico habita sunt vere ad unam speciem perti- neant an potius sub eodem nomine latitent plurimæ distinctæ species. Respondeant posteri. Ut tâmen præsenti tempore finem liti imponere- mus, pro genuinaspecie M. malabathricistirpem ex herbario Clar. Wight missam habuimus, quæ characteres satis conspicuos exhibet præsertim in involucro florem inexplicatum totum tegente et calcaribus staminum majorum connectivum terminantibus. — In peninsula Indiæ orientalis, et forsitan in insulis vicinis. Habemus ex herbario Wightiano quod defuncto sodali Clar. Guillemin communicatum fuit. 91. MELASTOMA oBvoLuTUM Jack, Trans. Linn. Soc., XIV, p. à. — DC., III, 146. — Blume, Mus. bot, Lugd. Bat., 53. — M. Jackianum Korths., Verh. nat. Gesch. bot., 227, ex aucto- titate Blumii. Specimen sumatranum nobis e Musæo Lugduno-Batavo communica- tum nullam differentiam alicujus momenti cum M. malabathrico nostro ostendit. Non dubitamus cæterum quin permultæ Melastomatis formæ hodiedum minutis characteribus sejunctæ in unam speciem olim con- trahendæ sint, quum numerosiora integrioraque specimina Musæorum Europæ herbaria penes erunt. Dum tamen in potestatem botanicorum veniant ista emendationum elementa, nobis non licet, in maximo spe- cierum incértarum numero, ad opiniones antecessorum non provocare et formas descriptas, quamvis de iis saummopere dubitemus, huic operi non adscribere. 22, MELASTOMA ARTICULATUM +. M. ramis dichotomis ; supremis squamuloso-hirtis ad apicem 286 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM foliosis inferne nudatis; foliis subrigidis lanceolato-ellipticis subacuminatis acutis integerrimis, prætermisso utroque nervo marginali 3-nerviis, pagina superiore brevissime strigillosis interdumque primo aspectu glabratis, inferiore setulosis ; floribus ad apices ramorum ternis-septenis glomératis , ante explicationem bracteis quatuor ovatis involucratis; calycis dentibus late ovatis tubo multo brevioribus, denticulis vix distinctis. | Folia 6-10 eentim. longa, 1 5-2 lata, petiolo ferme centimetrali. Bracteæ florem involucrantes concayæ, juniores quasi carinatæ, dorso strigis robustis brevibusque armatæ. Calycis tubus oblongus dense ad- presseque strigosus, dentieuli strigis tubi vix majores, subulati. Sta- minum majorum connectivum basi breviter bicalcaratum. Planta quam- vis M. malabathrico affinis ut species distincta verisimiliter habenda est. — Ex India orientali oriunda, loco haud designato, et a clar. W. Hooker Musæo parisiensi communicata. 23. MELASTOMA HOMOSTEGIUM +, M. ramis adpresse lepidoto-strigillosis rufescentibus ; foliis petio- latis ovato-ellipticis subacuminatis acutis basi rotundatis inte- gerrimis 5-nerviis, pagina superiore adpresse Sstrigilloso- asperis inferiore setoso-scabrellis ; floribus ad apices ramorum ut plurimum ternis breviter pedicellatis, bracteis quatuor inter se conformibus late ovatis suborbiculatisve. in præfloratione ful- cratis; dentibus calycinis triangulari-acutis tubo paleaceo- strigoso brevioribus ; denticulis nullis aut vix perspicuis. Folia cireiter 1 decim. longa, 3-4 centim. lata. Bracteæ involueri per paria oppositæ obtusæ concavyæ extus sericeo-setosæ, calycem in præflo- ratione æquantes vel superantes. Calyx strigis complanatis paleaceis ri- gidis candicantibus dense et adpresse obtectus. Dentieuli. cum dentibus alternantes haud manifesti vel potius a strigis calycinis non distincti, Petala obovata 2 & centim. longa ciliata. Planta habitu 47. malabathricum refert.—[n insula Luzonia prope Manilla; Cuming. Cat. 927. 2h. MELASIOMA HETEROSTEGIUM +. M. ramis supremis breviter paleaceo-strigillosis ferrugineis ; folus petiolatis ovato-oblongis ovatisve subacuminatis acutissimis integerrimis, prætermisso nervo utroque marginali 3-nervis, MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 287 pagina superiore adpresse breviterque strigosis scabris , infe- riore seluloso-scabrellis ; floribus ad apices ramorum ut pluri- mum ternis subsessilibus, ante explicationem bracteis quatuor _ forma. et statura disparibus involucratis ; calÿcinis dentibus late ovalis apiculatis tubo dense paleaceo-strigoso duplo bre- vioribus. Folia 5-7 centim. longa et sæpe minora, 1-2 centim. lata, petiolo 2-1-centimetrali. Bracteæ involucri per paria oppositæ, jugi inferioris basi ovatæ concavæ superne longe acuminatæ calycem in præfloratione superantes, Jugi superioris spathulatæ obtusæ in petiolum quasi atte- nuatæ calyce breviores. Denticuli dentibus interjeeti nulli vel saltem haud facile conspicui. Petala obovata 1-4-2 centim. longa.—In insula Luzonia prope Pangasinan ; Callery. 25. Merasroma POLYANTHUM Blum. , Flora, XIV, 480. — Iterum in Mus. bot. Lugd. Bat., p. 55. — M. malabathricum , Jack. : M. ramis junioribus strigoso-scabris asperisve ; foliis petiolatis ovato - ellipticis subacuminatis acutis integerrimis, adjecto utroque nervo marginali 5-nervis, supra strigilloso-scabris subtus sétoso-scabrellis interdumque molliter sericeis ; floribus - ad apices ramorum 7-14 interdum paucioribus vel numerosio- - ribus corymbosis vel corymboso-paniculatis ; calycibus stri- gosis, dentibus triangulari-acutis tubo brevioribus , denticulis minutis aculis. Folia 6-10 centim. longa, 2-3 lata, petiolo sæpius centimetrali vel breviora. Calycis tubus subglobosus in anthesi crassitiem pisi attingens dense strigoso-setosus interdumque molliter sericeus. Petala imæquilatere obovata 2 centim. longa et amplius. Cætera ut in reliquis. Quæ sit diffe- rentia essentialis inter hanc formam et illam quam pro #. malabathrico celeberrimus Blumius habet hauüd videmus quid prorsus illius sint aucto- ris M. malabathrici characteres haud facile comperiendum. Var. 6 velutinum Blume, calycibus dense villoso - ferrugineis , dentibus minutis acutissimis. Forsan ut species propria distin- guendum, In insula Java; Blume, Zollinger, Cat. n° 2125 ; Bornéo, Korthals. — Var. 6 in insula Java. 288 C. NAUDIN, — MELASTOMACEARUM 26. M&LASTOMA TONDANENSE BI., Mus, bot, Lugd. Bat., 54. M. ramis squamuloso-asperatis ferrugineis ; foliis elliptico-ovatis apiculatis basi rotundatis 5-nerviis (nervis ducbus lateralibus utrinque basi inter se coalitis) ; pagina utraque strigilloso-sca- bris ; floribus ad apices ramulorum glomeratis et breviter pa- niculatis ; Calycis dentibus tubo brevioribus. Folia in specimine nostro a Clar. Blumio communicatum, longitudine circiter decimetralia sunt et 3-4 centim. lata, petiolo 1-1-5-centimetrali. . Flores explicati non suppetebant. Nullo modo nobis hæc forma à M. po- lyantho ejusdem auctoris discrepare visa est. — In insula Célèbes, inter frutices, prope Zondano. E Musæo Lugduno-Bätavo communicatum. 27. Mrerasroma pusiLruM Blum., Mus. bot, Lugd. Bat., 5k.— M. polyanthum Korthls (ex parte). M. fruticulosum ? pro genere microphyllum oliganthum ; ramis l-gonis squamuloso-strigosis rufis; foliis lanceolatis ellipticis- que apiculatis præter nervulos marginales 3-nerviis, pagina superiore tenuiter strigillosis, inferiore villosulis, floribus ter- minalibus subsolitariis ; calycis dentibus linearibus tubum lon- gitudine æquantibus, denticulis interjectis vix conspicuis. Specimina nostra e Musæo Lugduno-Batavo communicata, nisi fruti- cis sint ramuli supremi, quod deficienta collectoris nota haud comperire datum est, plantam pro genere pusillam id est sesqui-bidecimetralem subsimplicemque exhibent. Folia 3-4 centim. longa, 1 lata, petiolo 5-7 millimetrali. Calyx strigis densis adpressis vestitus. Petala 9 ? centim. circiter longa obovata inæquilatera retusa. Stamina valde inæqualia, majorum connectivum infra loculos gracile filiforme anthera pollinifera ipsa longius et ad articulationem filamenti bilobum.—Species si revera pusilla sit ut ait CI. Blumius non omnino indistincta. — In insula Bor- néo, circa Pulu-Lampei ad montem Pamatton; Korthals. 28. MELASTOMA FASCICULARE +. M. ramis echinulato-asperrimis subteretibus; foliis ovatis vel late ellipticis subacuminatis acutis integerrimis 5-nerviis , pa- gina superiore strigoso-asperis inferiore scabrellis; floribus ad apices ramorum fasciculato-corymbosis vel breviter et dense paniculatis , breviter pedicellatis; calycinis dentibus triangu- MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 289 lari-acutis tubo paulo brevioribus , denticulis acutis brevis- simis. Folia 7-10 centim. longa, 4-5 lata, petiolo 1-2-centimetrali. Flores magnitudine mediocres, pro genere in quavis panicula numerosi, inter- dum quoque pauci. Calyx strigis crassis brevibusque totus exasperatus. Petala cuneato-obovata, apice truncato-rotundata sesquicentimetrum circiter longa. Species dubia hinc ad #7. polyanthum inc ad plures alias formas et speciatim ad W. Malabathricum tendens. — In insula Luzonia prope Manille; Gaudichaud. 29. Mercasroma BAUMIANUM +. M. ramis supremis breviter lepidoto-strigosis rufescentibus ; foliis petiolatis oblongo-ovatis acutis interdumque subacumi- natis integerrimis 5-nerviis, pagina superiore adpresse stri- goso-scabris, inferiore setuloso-scabrellis; pedicellis 3-floris ad apices ramorum axillaribus terminalibusque ; bracteolis flores haud involucrantibus; calycinis dentibus ovatis acutis tubo paulo brevioribus, denticulis minutis subulatis, vix à strigis calycinis distinctis. Folia 7-10 centim. longa, ut plurimum 3 lata, petiolo circiter centi- -metrali. Petala 2 À centim. longa obovata vix et obtuse apiculata ciliolata. Species a plurimis aliis vix distincta et M. Malabathricum habitu nimis referens.—In insula Luzonia ad oras magni lacus prope Manille ; Baume. 90. MELASTOMA NORMALE Don., Prodr. fl. nep., 220. — DC., IT, 145. M. ramis subteretibus hirto - villosis ferrugineis ; foliis petiolalis ovatis oblongove-ovatis acutis integerrimis, adjectis nervis submarginalibus 5-nerviis, pagina utraque villoso-hirtellis subvelutinisque, superiore autem inter villos nonnumquam stri- gillosis ; floribus ad apices ramorum corymbosis paucis, caly- cinis dentibus acutissimis tubum æquantibus, denticulis subu- latis apice piliferis, quam dentes ipsi triplo brevioribus. Folia 4-6 centim. longa, 2-3 lata, petiolo 1-2-centimetrali. Calyx adpresse setoso-strigosus rufescens. Petala 2 centim. circiter longa. Species valde dubia, pluribus affinis et forsan cum illis ad unam olim reducenda. — 3° série. Bor. T. XIII. (Mai 4850.) 5 19 290 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM In Nepalia Wallich. Specimen habemus ex imperio sinensi (Canton et Macao) quod nulla nota a M. normalr differre videtur. 31. MELASTOMA LONGIFLORUM *. M. ramis setoso-strigosis teretibus ; foliis ellipticis acutis sub- acutisve basi rotundatis integerrimis 5-nerviis, supra adpres- sissime strigoso-setosis, subtus setuloso - hirtellis ; floribus ad apices ramorum corymbosis paucis bracteolatis ; calycibus oblongis, dentibus oblongo - ovatis acutis tubum æquantibus , : denticulis subulatis quam dentes ipsi triplo brevioribus. Folia 6-8 centim. longa, 2 lata, petiolo vix centimetrali. Bracteolæ florem anteexplicationem basi fulcrantes calyce multo breviores, acutæ. Calyx totus arcte denseque strigosus, pedicello 4-gono. Petala obovato- inæquilatera retusa, 2-2-centim. longa.Staminum majorum connectivum ad insertionem filamenti profunde bilobum et fere bicalcaratum. Species valde dubia, forsan ad M. Malabathricum referenda quamvis differat qui- busdam notis et præsertim bracteolis quam in M. Malabathrico multo brevioribus.—In Cochinchina prope Zourane; Gaudichaud. 32. MeLasromA NOvÆ-HOLLANDIÆ +. M. ramis teretiusculis furfuraceo-ferrugineis vel strigillosis ; foliis petiolatis oblongo-ovatis ellipticove-lanceolatis acutis integer- rimis, adjecto utroque nervo submarginali 5-nerviis , supra strigosis, subtus setulosis ; floribus ad apices ramorum quinis- septenis, interdum paucioribus aut numerosioribus, corymbo- sis vel umbellatis ; calycis dentibus acutis tubum æquantibus, denticulis minutis acutis. Folia 6-10 centim. longa, 2-3 lata, petiolo circiter centimetrali. Florum pedicelli crassi 6-10-millimetrales ut et calyx ipse squamuloso-strigosi. Petala elliptico-obovata, 2 centim. circiter longa. Stamina ut in reliquis. Fructus maturus, vel submaturus globosus, crassitiem pisi attingens. Planta permultis aliis vicina, præsertim autem formas quasdam M. Ma- labathrici referens. An species distineta ? — Prope Moreton-Bay Novæ- Hollandiæ ; Verreaux, Catal. 571. 99. MELASTOMA SECHELLARUM +. Melastomati Novæ-Hollandiæ simillimum, differt timen ramis magis l (l MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 291 squamuloso-strigosis et fructibus crassioribus (baccarum Zibis nigri volu- men æquantibus ; cæterum dentes calycini petala nec genitalia visa. An species distincta? — In insulis Sechellis; Pervillé. 94. MELASTOMA ELLIPTICUM +. M. ramis subteretibus furfuraceo-strigillosis ferrugineis ; foliis oblongo-ellipticis subacutis subobtusisque integerrimis 3-5-ner- viis, pagina superiore strigillosis, inferiore scabrellis ; floribus ad apices ramorum paucis corymbosis subpaniculatisque ; ca- lycis dentibus ovato-acutis tubum subæquantibus , denticulis subulatis quam dentes ipsi triplo brevioribus. Folia 7-10 centim. longa, 2-3 lata, petiolo circiter centimetrali. Calyx dense adpresseque squamuloso-strigosus, tubo in anthesi crassitiem pisi majoris attingente, fructifero duplo crassiore. Petala obovata nec retusa, vix conspicue inæquilatera, 2 centim. circiter longa. Forma dubia nec tamen recte ad M. Malabathricum referenda ; an species propria?—Inin- sula Zeylonia necnon in regno Peguano; Leschenault, Reynaud. 39, MELASTOMA HOUTTEANUM +. M. ramis supremis squamuloso-strigillosis ; foliis petiolatis lan- ceolatis ovatove-oblongis acutis basi subobtusis integerrimis o-nerviis vel nervo utroque submarginali obsoleto 3-nerviis, pagina superiore tenuiter adpresseque setulosis, inferiore mol- liter hirtellis griseis ; floribus ad apices ramorum in paniculas breves paucifloras dispositis , pedicellis calycibusque dense paleaceo -hirsutis candicantibus , calycinis dentibus lineari- subulatis remotis, denticulis brevibus acutis apice setosis. Folia sesquidecimetrum longa et forsan amplius, 3-5 centim. lata, petiolo 2-3-centimetrali. Calycis dentes tubum campanulatum subæquan- tes. Petala 2 À centim. longa obovata apice rotundato-inæquilatera. Caly- cis tubus in anthesi circiter crassitudine pisi majoris. An species dis- | tincta? Planta patriæ ignotæ sed verisimiliter ex India aut insulis indicis oriunda; colitur in hortis clariss. Van-Houtte necnon in viridario Musæi | Parisiensis quod eam a celeberrimo hortulano Gandavensi accepit. 209 C. NAUDIN, — MELASTOMACEARUM 36. MELASTOMA BRACHYODON +. M, ramis junioribus lepidoto-strigillosis rubiginosis ; foliis petio- latis elliptico-oblongis lanceolatisque acutis basi rotundatis vel obtusis integerrimis, prætermisso utroque nervo marginali 8-nerviis, supra adpresse strigilloso-scabrellis, subtus setu. losis ; floribus in paniculas terminales breves paucifloras di - gestis; calycibus campanulatis paleaceo-strigosis, dentibus brevissimis apiculo setiformi terminatis, denticulis minutis acutissimis. Folia 8-10 centim. longa, 2-3 lata, petiolo circiter centimetrali inter- dumque breviore. Bracteæ infra flores mature caducæ. Calycis tubus in flore explicato crassitudine pisi, dentibus late triangularibus tubo 3-plo brevioribus apiculo subulato instructis. Petala triangulari-obovatasub- cuneataque nonmihil retusa parum inæquilatera,2 centim. circiter longa. Cætera ut in permultis aliis. Species dubia, NM. Malabathricum habitu referens, sed dentibus calycinis diversa.—I[n insula Java; Zollinger Ca. n° 5, ubi cum #7. Malabathrico confusum est. 37. MELASTOMA OLIGANTHUM +. M, ramis squamuloso-asperatis , junioribus subtetragonis 4-sul- catis rufescentibus ; foliis ut plurimum oblongo-ellipticis, inter- dum ovato-lanceolatis, breviter acuminatis acutis integerrimis, adjectis nervis submarginalibus 5-nerviis, pagina -utraque bre- vissime adpressissimeque setosis scabrellis ; floribus ad apices ramorum ternis-novenis subpaniculatis ; calycinis dentibus acutis remotis tubo duplo brevioribus, denticulis subulatis dentes ipsos subæquantibus. Folia maxime variant magnitudine; adsunt specimina quorum sesqui- decimetrum ferme longa sunt et 3-4 centim. lata, alia in quibus duplo sunt breviora et arctiora. Alabastri ante explicationem floris basi bracteo- lis minutis instructi sunt sed non vere involucrati ut in quibusdam spe- ciebus. Flores magnitudine mediocres. Petala obovato-inæquilatera sesquicentim. circiter longa. Forma permultis aliis affinis nulli tamen recte conjungenda. An species distincta ? In peninsula Malayana prope Malacca, necnon in insula Sincapour ; Gaudichaud. MONOGRAPHICA DESCRIPTIO, 293 38. MELASTOMA LONGIFOLIUM +. M. ramis subvirgatis rectis obsolete 4-gonis strigoso-asperis; foliorum jugis distantibus (pro genere) ; foliis breviter petiola- tis lanceolato-oblongis acutis basi subobtusis subacutisque in- tegerrimis, prætermisso nervulo utroque marginali 3-nervis ; supra breviter adpresseque setulosis, subtus setuloso-scabrel- lis ; floribus in paniculas terminales breves pauciflorasque dis- positis ; calycibus strigosis, dentibus acutis tubo 2-plo brevio- ribus, denticulis minimis acutis. Ramorum internodia 1-1 +-decimetralia. Folia 10-14 centim. longa, 2-3 lata, petiolo 5-7-millimetrali. Calyx strigis robustis adpressis brevi- bus armatus. Petala inæquilatera obcordata, 1 5 et forte 2 centim. longa. Fructus paulo ante maturitatem crassitudine pisi. —I[n insula Sincapour haud procul a civitate ejusdem nominis. Collector ignotus. 39. MELASTOMA MICROPHYLLUM +. M. ramis obtuse 4-gonis subteretibusque squamuloso-scabrellis rubiginosis ; foliis pro genere parvis (an semper?) breviter petiolatis oblongo-ovatis subacuminatis acutis integerrimis 3-5-nerviis, pagina superiore adpresse setoso-strigillosis, infe- riore villosis ; floribus ad apices ramorum paucis ; calycinis dentibus triangulari-subulatis tubum subæquantibus, denticulis minutis acutis. Folia 4-5 centim. longa, 1 4-2 lata, petiolo 4-6-millimetrali. Calyx totus dense sericeo-villosus rufescens. Petala obovata, vix conspicue inæquilatera nec retusa, sesquicentimetrum circiter longa. Forma pluri- bus affinis nec satis distincta. — In India aut insulis Oceani Pacifici sed loco haud designato. RO. MELASTOMA TRIFLORUM +. M. ramis obtuse L-gonis subteretibusque strigilloso-asperis ; foliis late ellipticis acuminatis utrinque acutis integerrimis 5-nerviis, pagina superiore brevissime adpressissimeque setulosis, infe- riore pilosulo-scabrellis ; floribus terminalibus pedicellatis ter- 294 nis (an semper ? ); C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM strigosum æquantibus. calycinis dentibus pute -ovatis tubum Folia 7-9 centim. longa, 3-4 lata, petiolo circiter centimetrali. Petala videntur 2 centim. circiter longa. Species haud analysi subjecta propter paucitatem florum, cæterum dubia. — Prope Goa Indiæ orientalis. Olim e Musæo Lusitanico relata. Species addendæ ; multæ autem incertæ, quædam absque dubio sub aliis nominibus descriptæ : li. L2. h5. Ll. 15. l16. L7. 18. 19. 00, o1. | 92. 99. DENTICULATUM DC., ILE, 144. AFFINE Don, Gener. Syst. of gard., IL, — DG., L. c. M. canpIpuM Don, L, c. M. M. M M M M. M M M M M LANUGINOSUM . Wazuicuit DC., L. c. TIDORENSE BL., . RoYEnNI BI., . CELEBICUM BI. . PORPHYREUM . CALYCINUM Benth., in Hook, Journ. of bot , 1, 185. . ASPERUM Linn. non Blume. M. 2M. sePTEMNERVIUM Lour., Flor. coch.— DC., Flora, 1831, p. 480. Date: Le Zipp., Mss. ex Blum., L. c. BL., Bijdr. — DC., | 1. M. Nogoran Bl., L. c. Species Candollæanæ exclusæ : a. h-mer«e. M. eRECTüM Jack, Transact. Lin. Soc., XIV.— DC. Le. lc M. cyanoides, Smith in Rees, vol. 25. — OTANTHERA MOLUCCANA Blum. M. moluccanum Blum, Bijdr. — OTANTHERA MoLUCCANA Blum. M. verrucosum , Blum. , 0. ©. — MEDINILLA VERRUCOSA Blum. M. alpestre Jack., Trans. Lin. soc. — MEDINILLA ALPESTRIS BI. M. javanense BI., M. diaphanum, L. c. phana BI. L €, — M£épiNiLLA JAVANENSIS BI. — MEDINILLA CRASSIFOLIA, MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 295 M: crassifolium BI., !. ce. — MEDINILLA CRASSIFOLIA BI. M. crispatum DC. — MEDINILLA CRISPATA , BI. M. rubro-limbatum , Link et Otto. — LAGHNOPODIUM RUBRO-LIM- BATUM BI., OraANTHERA Ndhn. M. madagascariense DC., Don. — ROoUSsEAUXIA ARTIGULATA? DC. M. plumosum Don. SR 7, e . . , e ° . , . e . M. involucratum Don. — TRisremMma?. . . . . M. Afzelianum Don. — OsBEcktA? . , . . . . "Miralhiflorum Don. — 7... . 4: Mean, Dans 7, à 4 cute fe oov né M. Theæfolium Don. —?,..,,........ M. elongatum Don. — OSBECkKIA? . . . . . ., M. decumbens Palis. de Beauv. — ME£LASTOMASTRUM? , . . . , M. cymosum DC. — Ventenat, Malm., tab. 14. — Loisel., Herb. de l’amat., t. 135. — AMPHIBLEMMA cyMosum Ndn. M. dodecandrum Loureiro. — ? . . , . . . . . b. 4-merce. M. Laurifolium BI. — Mepinira LauriForiA BI. M. radicans BI. — MEepDiNiLLA RADICANS BI. M. quadrifolium BI. — MEDINILLA QUADRIFOLIA BI. M. Hypericifolium BI. — Mepinicca HyPericiroLIA BI. M. succulentum Bl. — MEDINILLA SUCCULENTA BI. M. rubicundum BI. — MEDINILLA RUBICUNDA BI. M. muscosum BI. — MarumrA muscosA , BI. M. stellulatum Jack. — MaruMIA STELLULATA BI. M. pudibundum BI. — Creocniron PuDIBuNDA BI. M. bibracteatum BI. — CREOCHITON BIBRACTEATA BI. M. nemorosum Jack. — MarumIA NEmoroOsA BI. M. rotundifolium Jack. — PnyLLAGATHIS ROTUNDIFOLIA BI. M. Varingiæfolium BI. — PacnycenTrIA VARINGIÆFOLIA BI. M. constrictum BI. — PACHYCENTRIA CONSTRICTA BI, M. pulverulentum Jack. — PoGONANTHERA REFLEXA Bl.; PoGo- NANTHERA PULVERULENTA Bl, . . . . . . .. M. eximium Jack. — MepiniLLa eximiA BI, 296 €. NAUDIN. — MELASTOMACEARUN M. -stipulae Blessé M. cyanocarpum Bi. — DissocxærA cyANocARPA BI, M. gracile Jack. Méherte a US M. exiguum J ss — RAT EXIGUA BI. M. viminale Jack. — APLECTRUM VIMINALE BI. Misriastr ou Blaise CR SEE M. bracteatum Jack. —- DiSsocHæÆTA BRACTEATA BI. M. vacillans BI. — Dissocxæra FuscA BI. M. venosum BI. — MEDINILLA VENOSA BI. Flora 1831, p. 518. HyPENANTHE VENOSA BI. Mus. bot. Lugd. Bat., p. 21. M. divaricatum Willd., DC. — DissocIrÆTA DIVARICATA Ndn. M. pallidum Jack. — Dissocnæra PALLIDA Ndn. M. fallax Jack. — DissocuæTA FALLAX BI. ; OMPHALOPUS FALLAX Ndn. M. leprosum BI. — DissocuÆTA LEPROSA BI. M. Reinwardhianum Bl. — DissocuxTA FALLAX? Bl.; OMPHALo- PUS FALLAX? Ndn. | M. glaucum Jack. — Dissocnæra GLAUCA BI. Excludendæ sunt pariter e genere species omnes americanæ quæ à Schlechtendalio in Zinnœa XIII, aut ab aliis auctoribus, Melastomati adscriptæ fuerunt. Pleræque species Roxburgianæ (Flora indica 11, p. 402 etseq.) ad alia genera quoque transeunt. XXIX. MELASTOMASTRUM, tab. vi. Tristemmaris species. Guill. et Perrott, Flor. sénég. Flos 5-merus, Calycis dentes triangulari-acuti tubum turbina- tum glaberrimum æquantes persistentes nec cum denticulis ullis alternantes. Petala obovata apice rotundata. Stamina 10 alter- natim inæqualia ; antheris subulatis A-porosis recurvis, connec- tivo infra loculos, longius autemin majoribus quam in minoribus, producto arcuato et ultra filamenti insertionem in Jlobos vel appendices 2 calcariformes porrecto, postice nonnihil tuberculato. Ovarium ad medium usque septis 10 adhærens, apice pilis coro- MONOGRAPHICA DESCRIPTIO, 297 natum, 5-loculare. Stylus filiformis, stigmate punctiformi, Capsula calyce 10-nervoso pilis longis sericeis e pedicello ortis et post anthesim accretis induto vestita, 5-valvis. Semina cochleata. Frutex senegambiensis, erectus ramosus ; ramis angulalis sul- catisque ; foliis petiolatis ovatis subacutis integerrimis 5-nervus, strigis malpighiaceis plus minus dense oblectis ; floribus ad api- ces ramorum trinis quinisve glomeratis involucratis subsessilibus purpureis aut violaceis ; antheris majoribus hlacims , minoribus luters. Genus inter Melastoma et Tristemma habitu et floris fabrica æqualiter medium, neutri tamen recte conjungendum. Imo si, ut opinamur, regni vegetabilis in genera distributio organisationis gradus varios exprimere debet, hic certe locus est ut novi generis typus reperiatur, 4. MELASTOMASTRUM ERECTUM. — Tristemma erectum Guillem. et Perr., L. c., 912. Planta circiter metralis, ramis vetustioribus omnino lignosis, juniori- bus 3-4-quetris strigilloso-scabris et sæpe ad angulos densius setosis. Folia basi interdum subacuta, utrinque strigis adpressisillas fere Malpi- ghiarum in mentem revocantibus ornata, subtus interdum quasi glabrata et sæpissime lutescentia, 5-8 centim. longa, 2-4 lata, petiolo 1-3-centi- metrali. Calycis tubus pilorum corona omnino destitutus imove glaber- rimus (saltem in speciminibus nostris). Petala circiter 4 £ vel 1 # centim. —Jlonga. Staminum majorum connectivum infra loculos antheram pollini- feram subæquans, appendicibus linearibus subconvolutis; minorum connectivum anthera sextuplo brevius et ad insertionem filamenti sim- pliciter calcaratum.— Prope Æounoun Promontorii viridis, Leprieur; et in locis humidis prope pagum a nigritis dictum Xarkandy ; Heudelot. XXX, TRISTEMMA, tab. VI. Tristemma. — Juss., Gen., 329. — DC., Prod. III, A4%4. — Guillem. et Perrott, Flor. sénég., 311, — Endlicher, Gen. plant., n° 6216. Flos 5-merus. Calycis tubus setis varie dispositis cinctus, dentibus acutis persistentibus. Petala obovata apice rotundata. Stamina 10 æqualia vel parum inæqualia ; antheris subulatis 298 C. NAUDIN, — MELASTOMACEARUM L-porosis subrectis, connectivo infra loculos modice producto et ad insertionem filamenti antice bituberculato. Ovarium ultra medium adhærens, apice libero villosulum, 5-loculare. Stylus filiformis, stigmate punctiformi. Capsula calyce persistente vestita 5-valvis aut irregulariter ruptilis. Semina cochleata. S'uffrutices africanr, madagascarienses et forlassis mascareni , erecti ramosti seloso-scabri ; ramis angulatis el sæpe sulcatis ; foliis petiolatis ovatis vel ovato-elhpticis breviler acuminatis acutis inte- - gerrimis subintegerrimisve 5-7-nervus; floribus ad apices ramo- rum et in dichotomuis dense glomeratis sessilibus roseis aut purpu- reis ; glomerulis arcte involucratis. Tristemma, ut recte ait laudatissimus Candolleus, inter Melas- toma et Osbeckiam medium est ; genus cæterum non omnino innaturale. . À: TRISTEMMA virusANUM DC. Ex Commers. et mss. Juss., Le. ER, tab. VI, fig: 5 T. ramis {-gonis junioribusque subtetrapteris ad angulos densius setosis ; foliis majusculis elliptico-ovatis breviter acuminatis basi acutiusculis rotundatisve, prætermisso nervulo utroque submarginali 5-nerviis, pagina superiore setoso-strigillosis , inferiore ad nervos præsertim setulosis; glomerulis sessilibus subsessilibusve terminalibus ; calycibus triplici pilorum corona cinctis. Folia magnitudine variabilia, 6-14 centim. longa, 3-9 lata, petiolo 1-5-céntimetrali. Calycis dentes triangulari-acuti ciliati tubo vix brevio- res. Petala obovata, in unguem nonnihil attenuata, 7 millim. circiter longa. — In ora orientali et meridionali Madagascariæ prope propugna- culum Sanctæ Mariæ, ubi dicitur ab incolis Voa-Toutouc; Chapelier, Boivin (n° 3417), necnon in insula Mauritiana et Borbonica 44 fortasse ab hominibus planta devecta est; Commerson. 2. TRISTEMMA SCHUMACHERI Guill, et Perr., L. c., 1, 811, tab. VI, fig, 6. T. præcedenti fere simile; ramis acute 4-gonis sparse strigillosiss foliis elliptico-ovatis breviter acuminatis basi acutiusculis MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 299 subobtusisve 5-nerviis, pagina utraque sed. superiore præser- tim strigis malpighiaceis adpressis sparsis; glomerulis termi- nalibus subsessilibus ; calycibus fasciculis pilorum 5 in coro- nam unicam dispositis et dentium intervallo respondentibus infra limbum cinctis. Frutex metralis. Folia 7-10 centim. longa, 3-4 lata, petiolo 1-3-centi- metrali. Involucri foliola quam in specie præcedente minora. Calycis tubus sub limbo constrictus ideoque suburceolatus, unica pilorum zona in fasciculos 5 triangulares convergentium ornatus; dentes ovato-acuti tubo breviores. Petala obovata, retusa? ciliata (visa tantum in ala- bastro ) rosea, sesquicentimetrum circiter longa (ex descript. Flor. Senegamb. ). — In variis locis Senegambiæ; Albreda prope flumina Gambiam et Casamanciam, necnon in orizetis et locis humidis nemo- rum ; Leprieur. | 9. TRISTEMMA ? NEGLECTUM +. T. fruticosum ; ramis subglabris sulcatis ; foliis lanceolatis acu- minatis acutis integerrimis 5-nerviis, pagina superiore ad- pressissime breviterque setoso-strigillosis, inferiore ad nervos præsertim setosis ; glomerulis terminalibus sessilibus bractea duplici exteriore admodum involucratis.: Folia 6-10 centim. longa, 1 4-2 lata, petiolo 4-1-centimetrali. Bracteæ involuert exteriores glabellæ vel marginibus vix pilosulæ. Flores cæterum ignoti. Specimen unicum et mancum habemus unde hæc incompleta descriptio; imo adhuc incertum est an hæcce species ad hoc genus vere pertineat. — In Africa occidentali?; Palissot de Beauvois. Species forte addenda : h. T.? uinruu Venten., Choix de pl., tab. 35, in adnot. Pro specie distincta a Candolleo habitum , sed non differre videtur a T. virusano. Species exclusæ : T'. erectum Guill. et Perr., {. ©. — MELASTOMASTRUM ERECTUM Ndn. j T'. angushfolium Blume, Bijdr., 1079. , . . . . ... 300 C, NAUDIN, — MÉLASTOMACEARUM XXXI ARGYRELLA, Tab. VI. Ossecxiæ species. E. Mey. ex Hochstt.— Walp., Repert., V, 708. Flos 5-merus. Calycis dentes ovato-acuti tubum campanula- tum æquantes, cum denticulis totidem subulatis simplicibus nec apice setoso-stellatis alternantes. Petala obovata. Stamina 10 inæqualia, antheris lineari-subulatis 1-porosis recurvis antice undulatis, 5 majorum connectivo infra loculos longe producto arcualo et ultra filamenti insertionem in appendicem triquetram clavatam producto, 5 minorum brevissimo bilobo et in filamen- tum quasi confluente nec vere cum eo articulalo. Ovarium infra medium adhærens, apice libero 5-lobum subumbilicatum, tomen- tellum, 5-loculare. Stylus filiformis, stigmate punctiformi. Cap- sula ignota. Suffrutex austro - africanus erectus ramosus pube stellata brevissima et quasi pulverulenta totus tomentellus; ramis obluse L-gonis ; foliis subsessilibus sessilibusque lanceolato-oblongrs sub- acubhs obtusisveintegerrimis 5-nervus, subtus inter nervos prima- rios reliculatim nervulosis canescentibus ; floribus in paniculas breves paucifloras foliosas termynalesque dispositis, violacers. Genus cum Osbeckia cujus non habet genuinos characteres non confundendum , Melastomati fortasse affinius quamvis habitu discrepet. ; A. ARGYRELLA INCANA. — Osbeckia incana E. Mey. mss. ex Hochstt. -— Walpers, /, c. — Tab. VI, fig. 7. Planta videtur metralis sed incertum est. Folia 3-4 céntim. longa, 1-1 lata, petiolo 2-3-millimetrali quandoque nullo vel subnullo. Petala circiter 2 centim. longa et lata. Stylus longus gracilis exsertus. — Ad caput Bonæ Spei, Drège, necnon prope Vatal-Bay, ex Hochstetter. Species hic forsan addenda : 2, ARGYRELLA? PHÆOTRICHA. — Osbeckia phœotricha E. Mey. ex Hochstt., /, c. | MONOGRAPHICA DESCRIPTIO, 301 XXXIT PURPURELLA. Cazærocasrræ species DC. — Ruexia Bonpl. et auct. Flos 5-merus. Calycis dentes ovato-acuminati vel triangulari- ovati, tubum campanulatum æquantes, persistentes. Petala obo- vala, apice rotundata vel obtusissima. Stamina 10 æqualia aut vix conspicue inæqualia; antheris lineari-subulatis subreclis Î-porosis, connectivo infra loculos longe producto arcuato et ultra filamenti insertionem in appendicem bifurcam aut bilobam porrecto, filamentis glabris. Ovarium liberum 5-lobum 5-locu- lare. Stylus crassus exsertus subsigmoideus, stigmate obtuso. Capsula 5-valvis. Semina cochleata. Frutices peruant et novo-granatenses, monticolæ , ramost, macranthi; foluis peholahs ovahs 5-nervuis; floribus ad apices ramorum in cymas paucifloras dispositis, purpureis aut violaceis ; calycibus fructiferis setoso-echinulatis. Genus debile, subartificiale, inter Lasiandram et Chætogastram medium, neutri apte conjungendum. À Lasiandra recedit anthe- ris manifeste quam in illa brevioribus et crassioribus necnon _calycis limbo persistente, a Chætogastra connectivo longe pro- ducto ; utrique cæterum habitu proximum. À. PURPURELLA MURICATA, — Rhexia muricata Bonpl., Rhex., tab. 4. — Chœtogastra muricata DC. P. ramis supremis obscure 4-gonis, dense hirsutis ferrugineis, demum excoriatis et glabratis ; foliis ovatis subacutis subobtu - sisque, basi interdum subcordatis , tenuissime serrulatis aut subintegerrimis, 5-nerviis, pagina superiore strigosis, inferiore scabrellis , utraque interdum villosis rufescentibus ; cymis 9-0-floris. Frutex sesqui-bimetralis. Folia 2-4 centim. longa, 4 4-3 lata, petiolo cireiter centimetrali aut breviore. Calycis dentes lati ovati apice in acu- men fere producti, margine sæpe purpurascentes. Petala 3 centim. longa, 2; lata, intense et pulchre purpurea, ciliata, extus et præsertim infra 302 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM medium villosissima. Stamina vix conspicue inæqualia ; antheris lineari- bus rectis, connectivo arcuato, ultra insertionem filamenti porrecto et breviter bifurco vel acute bilobo. Stylus crassus exsertus, 4 centim. cir- citer longus, stigmate obtusissimo. Calyces fructiferi globosi magnitudine nucis avellanæ. Variat foliis majoribus et minoribus aliisque notis parvi morenti. — In locis editis Peruviæ et reipublicæ Novo-Granatensis, Santa-Fé, Popayan ; Bonpland, Goudot. 2. PURPURELLA RETICULATA. — Rheæia reliculata Bonpl., tab. 9. — Chœtogastra reticulata DC. P. præcedenti simillima eique probabiliter coadunanda; vix differt foliis paulo longioribus et acutioribus necnon nervalo- rum reticulo paulo magis conspicuo. lidem cæterum charac- teres e vestitu florum amplitudine et staminumfabrica utrique sumuntur. In iisdem locis ac P. muricata; Bonpland. XXXII. PACHYLOMA. Pacnyzoma DC, Prod. III; 122. — HeTEroNOMATIS spec. Mart., Nov. gen. et spec., III. — Hereronoma, Endlich., n° 6201. A. PACHYLOMA CORIACEUM DC., cc. — Heteronoma Pachy- loma Mart., {. c., 140, tab. 273. Species nullomodo Æeteronomati consocianda, Lasiandræ autem affinis ut patet ex icone Martiana. XXXIV. ANCISTRODESMUS. Ossecxiæ spec. DC. — Lasranpræ spec. Mart. — Microzeris Miq. Flos 5-merus. Calycis oblongo-campanulati dentes acuti tubo paulo breviores. Petala obovato-inæquilatera subretusa. Sta- mina 10 alternatim inæqualia ; antheris lineari-subulatis 1-poro- sis, 5 majorum connectivo infra loculos longiuscule producto et ultra filamenti insertionem in appendicem bifurcam vel potius biuncinatam cujus lobi lateraliter reflexi sunt porrecto ; 5 mino- rum multo breviore et in calcaria duo adscendentia terminato. MONOGRAPHICA DESCRIPTIO, 303 Ovarium ultra medium costis adhærens, 5-loculare. Stylus filifor- mis stigmate punctiformi. Capsula 5-valvis. Semina cochleata. Suffrutex brasiliensis erectus ramosus ; caule ramisque furfu- races ; foliis oppositis, ternatis qualernalisve , peliolatis elliptico- oblongis subobtusis integerrimis 5-nervus, ulraque pagina adpresse lomentellis , inferiore candicante; paniculis terminalibus magnis multifloris. | Genus artificiale, Lasiandræ ut et pluribus aliis conterminum, queis tamen, ob habitum et connectivi fabricam peculiarem male consociandum censuimus. Ea de re judicent posteri. A. ANCISTRODESMUS OLEÆFOLIUS. — Osbeckia oleæfolia DC., III, p. 139. — Lasiandra oleæfolia Mart., Nov. Gen., LI, tab. 244. — Cham., Linn., IX, 445, — Microlepis quaterni- folia Miq., Linn., XXIT, p. 541. Planta videtur metralis. Folia decimetrum circiter longa aut paulo minora, À 5-2 centim. lata, petiolo centimetrali. Petala 6-8 millim. longa, purpurea.—In Brasiliæ provincia Sancti Pauli; Guillemin, Cat., 567. (Mox sequelur.) PHYSIQUE DES PLANTES. NATURE DE LA CUTICULE, SES REÉLATIONS AVEC L'OVULE. Par M. GARREAU, Pharmacien aide-major. Depuis la publication du mémoire de M. Adolphe Brongniart sur la Structure de l’épiderme des plantes, plusieurs botanistes étrangers, et entre autres MM. Tréviranus, Link, Hugo-Moht, Meyen, Schleiden, Guillaume Gasparrini, etc., ont apporté quelques observations sur la membrane qui le limite extérieure- ment : les uns, dans le but d'éclairer son origine ; les autres, dans celui de mieux caractériser ses rapports. Alors qu'il est admis par la majorité des botanistes que toutes les parties des végétaux ont pour élément unique l’utricule plus ou moins modifié, il était naturel de supposer que la cuticule, qui est exempte de toute trace d'organisation utriculaire, était une matière inerte sécrétée par l’épiderme, et étendue sur toute sa surface. Cette opinion plut, en effet, à beaucoup de phytotomistes, et, pour ne citer que les savants étrangers, M. Schleiden la trouva d’autant mieux fondée , qu'il lui sembla voir la matière intercellulaire s’exsuder sur l’épiderme, où , selon l’auteur, elle se transforma ensuite en une membrane continue. M. Valentin, dans son Répertoire, M. Tré- viranus dans sa Physiologie, adoptent le même mode d’origine, qui est à peu près celui qu'avait adopté d’abord M. Hugo Mohl dans le premier mémoire qu'il publia sur cette matière. Mais dans un écrit publié en 1845, le célèbre botaniste abandonna les conclu- sions de son premier travail pour s’arrêter à celle-ci, à savoir : que l’origine de la cuticule est due à un changement chimique survenu dans une certaine épaisseur des parois externes ét laté- rales des cellules épidermiques, et dans la fusion complète des points de jonction où cette modification s’est opérée. Telles sont, PIHYSIQUE DES PLANTES, 205 en peu de mots, les opinions qui ont été émises sur son origine, et qui tendent, comme on le voit, à en faire une matière com- plètement inerte , puisque d’une part elle est considérée comme une sécrétion , et de l’autre comme une transformation chimique survenue à la surface d’un organe vivant, l’épiderme. Le but que je me propose en relatant l’objet de mes propres observations n’est pas d'amoindrir le mérite de celles qui, depuis le mémoire si exact de M. Adolphe Brongniart, ont été faites sur la cuticule, mais de prouver , autant qu’il est en moi de le faire, qu’il y a eu, au moins, erreur dans l'interprétation des faits. Quand M. Adolphe Brongniart nous fit connaître la cuticule dans un mémoire très concis, mais de la plus parfaite exactitude, le célèbre botaniste admit que le rôle probable de la nouvelle memi- brane était, vu son peu d’altérabilité , de préserver les parties sous-jacentes du contact des agents extérieurs, et de prévenir ainsi leur altération, mais sans se prononcer s’il la regardait comme un organisme vivant ; conclusion qui, cependant, semble ressortir de son travail, puisqu'il la qualifie du nom de membrane , qualification que les observations ei- jointes semblent devoir justifier pleinement. | La cuticule a déjà été examinée sur un très grand nombre de plantes, «et toujours elle s’est présentée avec les caractères qu’en a donnés l’auteur de sa découverte ; seulement elle n’a pas été observée, au moins que je sache, sur les jeunes organes, ou, si le fait a eu lieu, elle n’a pas été suivie dans le but de reconnaitre l’époque à laquelle on peut déjà la distinguer. Ce premier point est de toute importance, et, à lui seul, une fois éclairei, il peut décider si la cuticule est une sécrétion, si elle provient d’une transformation chimique des utricules épidermiques , et, en con- séquence, si on doit la considérer ou non comme un organisme vivant. Toutes les plantes annuelles, ou les pousses de l’année chez les | plantes vivaces ou ligneuses, dès le moment où elles commencent leur évolution jusqu’à celui où elles la terminent, montrent la cuticule avec ses caractères toujours les mêmes, La seule diffé- . rence à noter, c’est qu’elle résiste un peu moins à l’action dissol- 3* série. Bor. T. XIII. (Mai 1850.) , 20 306 GARREAU. vante de l’acide sulfurique , et qu’elle présente un peu moins d'épaisseur chez les jeunes organes. Rien n’est plus aisé que de constater son existence, même là où l’épiderme n’est pas encore distinct du tissu sous-jacent. Mais ce n’est pas à la macération qu’il faut s'adresser pour avoir une solution prompte du fait : les acides, par l’action dissolvante et surtout rapide qu’ils exercent sur la cellulose, sont les meilleurs agents de dissection que l’on puisse employer. L’acide chlorhydrique à peine fumant, bien que n’agissant pas avec beaucoup d'intensité sur le squelette des utricules, suffit pour l'isoler, si on prend soin de broyer légère- ment sous les verres la lame de tissu en observation. Une jeune feuille de Rheum undulatum, ou de Rheum rhapon- ticum, mesurée, et présentant un limbe de 4 centimètres de sur- face, est déjà recouverte de sa cuticule; les feuilles accrues des mêmes plantes offrent souvent des pages de 900 centimètres carrés, et la membrane les recouvre encore dans toutes leurs parties; elle s’est donc accrue de manière à présenter dans ces cas une surface deux cent vingt-cinq fois plus grande, et cela sans augmenter en épaisseur, au moins d’une manière bien notable. Les jeunes embryons de l’Angélique, du Cochléaria, des Le- pidium, pris à l’époque de la germination et au moment où les cotylédons sortent de l’épiderme, sont déjà recouverts d’une cuticule bien distincte et facile à isoler. Or ces ‘simples observa- tions semblent déjà suflire pour faire rejeter l'opinion qui la con- sidère comme une sécrétion; car il n’est pas possible d'admettre qu'une matière inerte puisse pénétrer dans l’épaisseur d’une pre- mière couche sécrétée pour l’accroître régulièrement dans une même plante, et sur toutes ses parties. D'ailleurs, la présence de cette memprane chez tous les végétaux vasculaires, el sa compo- sition jusqu'ici identique dans toutes les plantes que j’ai exami- nées ne saurait permettre non plus qu’on admît qu’une matière sécrélée fut la même pour des êtres si divers : car, jusqu'à ce: jour, aucune sécrétion ne s’est montrée commune à toutes les plantes, à moins qu’on ne veuille considérer comme telle la cellu- lose; du reste, le sac embryonnaire jouit de toutes les propriétés | | | | | | (l PHYSIQUE DES PLANTES. 307 de la cuticule, et chacun sait qu'il s'accroît à la manière d’un organisme vivant, | Il vient d’être dit que la cuticule existe chez la plante avant que l’épiderme soit distinct; je dois, pour être exact, rappeler que MM. À. Brongniart et Henslow de Cambridge l’avaient déjà vue sur plusieurs stigmates, où, comme on le sait, l’épiderme n'existe pas. Seulement, j’ajouterai qu’on la rencontre fréquemment sur ces organes ; au moins l’ai-je constatée sur ceux des Momordica, Dianthus, Campanula, Fuchsia, Épilobium , OEnothera, Digi- tahs, plantes sur lesquelles se sont bornées mes recherches à ce sujet (1). | Jusqu'ici cette membrane n'avait été constatée que sur les or- ganes des plantes qui sont en contact immédiat avec les agents extérieurs ; je crois donc donner, comme fait curieux et entière- ment nouveau, son existence sur les placentaires et les ovules, où elle existe déjà bien avant la fécondation, et au moment où ces petits organes commencent à se dessiner sur le placenta ; on peut sans difficulté en acquérir la preuve sur les ovules des Glaucium, de la Ghélidoine, de l’'OEillet, des Silene, des Pavots, des Campa- nules, des Sedum, des Nicotiana, des Digitales, ete., plantes chez lesquelles ils sont assez nombreux pour se prêter aisément aux recherches : il suffit pour cela de détacher ces petits organes , et de les plonger dans une gouttelette d’acide sulfurique concentré , de les y agiter quelques instants, et de recouvrir d’un verre léger ; les utricules se dissolvent , et les membranes se montrent très nettes, et dans leurs rapports naturels. Ce genre de dissec- tion est si facile, si expéditif, que j’engage les personnes qui dé- sirent voir exactement les rapports des membranes ovulaires , leurs diverses époques de développement, à user de ce moyen. Quand on possède un certain nombre d’ovules, on peut les traiter soit par l’acide chlorhydrique , soit par l’acide azotique , dans un tube fermé, et, après quelques heures de contact, les (1) Ces recherches se font avec beaucoup de facilité, en coupant les stig- mates que l'on veut examiner ; puis on les traite par l'acide sulfurique concentré dans un tube fermé à l’une des extrémités : l'acide dissout la cellulose, on verse de l'eau sur le mélange, et la cuticule vient surnager. 308 GARREAU. pêcher avec un tube de verre pour examiner les membranes ; mais dans ce cas l’expérience réussit moins bien, la cellulose n'étant pas complétement dissoute; et si on prolonge l’action du dissolvant, la cuticule finit par disparaître complétement : ce qui arriverait aussi, du reste, dans l'examen que l'on en fait avec l'acide sulfurique concentré, si le contact se prolongeait au delà de quelques heures. Les cuticules ovulaires mises à nu représentent sxpéfieins les formes des membranes cellulaires de ces organes , puisqu'elles établissent leurs limites ; de sorte que les figures que l’on donne de l’ovule à ses divers degrés de développement se rapportent à celles que l’on peut donner des cuticules ovulaires, comme il est facile de le voir aux figures ci-jointes. Dans ces figures, il devrait y avoir cinq feuillets cuticulaires emboîtés , el trois seulement sont figurés : cela tient à ce que les feuilles ovulaires sont intime- ment soudées , de telle facon que le feuillet interne de la cuticule primaire n’en forme qu’un avec l’externe de la cuticule secon- daire, et que l’interne de cette dernière se trouve confondu avec celui du nucelle. Ces soudures se reconnaissent aisément : 1° en examinant l’ovule à ses divers états de développement, où l’on voit les soudures s’opérer graduellement ; 2° par l’acide sulfu- rique concentré, qui détruit moins rapidement les membranes soudées , et par conséquent plus épaisses; 3° par la déchirure des enveloppes les plus externes, qui tiennent toutes au sommet et ne se séparent point les unes des autres. (PI. 9, fig. 5.) Le sac embryonnaire, dès l’époque où il commence à se mon- trer, présente le même aspect et la même résistance que la cuti- cule lorsqu'il est soumis à l’action des acides , et il est bien diffi- cile de ne pas voir en lui la même substance , qui, dès lors, pourrait représenter le feuillet interne de la feuille nucellaire. Dans le Momordica Elaterium, à l’époque de la fécondation, ce sac à la forme d’une petite Olive (pl. 10, fig. 1). Après la fécon- dalion de l’une des deux cellules qu’il contient, on le voit bientôt grandir et s'élargir à son sommet ; il devient alors volumineux et pyriforme (pl. 10, fig. 2 4); alors son centre, occupé par des nu- cléus volumineux, se remplit de larges cellules ovées, et ses parois, LHYSIQUE DES PLANTES. 809 jusque-là homogènes, ne tardent pas à se tapisser d’une couche semblable à celle qui constitue la matière des nucléus, et qui ré- fracte assez fortement la lumière. Gette couche se faconne en cel- lules anguleuses (pl. 10, fig, 2 B), et bientôt le sac se trouve doublé d’une tunique ou membrane cellulaire. Si dans cet état on vient à le comprimer pour le débarrasser des grosses cellules flottantes et du jeune embryon qu’il contient, il se représente avec tous les caractères d’un épiderme, c’est-à-dire qu’il est formé d’une couche de cellules en table que recouvre une cuticule, qu'avec quelques soins l’acide sulfurique parvient à détacher comme la cuticule de l’épiderme. Par ce dernier exemple, on voit que la cuticule a préexisté à la formation des utricules ; en conséquence, elle ne saurait, dans ce cas au moins, émaner d’elles. Je borneraï ici ce que j'avais à dire des rapports de cet organe pour m'occuper de sa nature. Pour connaître la nature de cette membrane, il était nécessaire de trouver un moyen à l’aide duquel on pût l’obtenir pure et en quantité suffisante, Pour cela, j'ai dû m'adresser de préférence aux organes chez lesquels le tissu ligneux n'existe qu’en faible quantité, et où il est de formation récente, afin qu’il offrit moins de résistance aux FER de dissolution qu’il devenait utile de faire intervenir. Les feuilles de beaucoup de plantes monocotylédonées, celles du Poireau, de l’Iris, du Lys ; chez les dicotylédones, celles de l’'Épinard, de l’Oseille, présentent ces conditions ; mais les fleurs, surtout, étant formées d’un tissu plus délicat, et leur limbe pré- sentant moins d'épaisseur, offrent le double avantage d’être plus facilement attaquées , et de donner une quantité de cuticule rela- tivement plus grande ; leur tissu se trouvant , en outre, pénétré d’une moins grande quantité de matières minérales, donnent une membrane qui en est à peine imprégnée. Les jeunes plantes, prises peu après leur germination, présenteraient très probable- ment le même avantage , puisque, comme je l’ai fait remarquer, la cuticule les revêt déjà à cette époque. On l’obtient aisément des Roses pâles en les faisant d’abord infuser, dans le but de les débarrasser en partie de la matière colorante. Après ce premier 310 GARREAU. traitement, sion opère sur 500 grammes de pétales mondés , il faut les délayer dans 2,000 grammes d’acide sulfurique étendu du tiers de son poids d’eau. Après un contact de douze heures, il est utile d’agiter-avec un bistortuis de verre , afin de désagréger les pétales ét rendre l’action de l'acide aussi complète et uni- forme que possible. Le mélange a pris une teinte un peu plus foncée, sans que les cellules paraissent sensiblement attaquées. 1,000 grammes d’acide sulfurique étendu du cinquième de son poids d’eau sont ajoutés au mélange qui doit être agité rapide- ment, afin d'en porter régulièrement l’action sur toute la masse. Après quelques heures de contact, le mélange est devenu pâteux, les pétales se sont désagrégés, la cellulose se trouve en partie transformée en dextrine, et on achève leur transformation com- plète en matière soluble en ajoutant par petites portions , et en agitant vivement, de l’acide sulfurique concentré, jusqu’à ce que le mélange prenne l’apparence d’un sirop épais. Arrivé à ce point, il faut immédiatement le verser dans une grande quantité d’eau contenue dans un vase à orifice assez étroit, afin d'empêcher l'acide de continuer son action, car il finirait par;attaquer et dissoudre la cuticule. L'eau, dans laquelle la dissolution sulfu- rique à été délayée, laisse bientôt surnager la cuticule, que lon enlève avec une petite capsule pour être lavée à grande eau, après avoir été placée dans un linge-à tissu compacte et résistant. Pendant les lavages, qu'il faut faire en exerçant une pression modérée, la cuticule laisse échapper de petits débris, et se déco- lore de plus en plus. Quand l’eau des lavages se montre exempte de tout débris et de matière colorante , elle est lavée à plusieurs reprises avec l’eau distillée, puis traitée successivement par une lessive de potasse au trentième, par l’acide chlorhydrique affai- bli, de manière à former une eau peu acidulée ; puis par l'essence de térébenthine et l’éther , traitements qui ont pour effet de la débarrasser de la matière grasse dont elle est imprégnée et des sels insolubles qu’elle retient, malgré l’action de l’acide sulfu- rique. |: . | | . De 500 grammes de Roses pâles, on obtient, en moyenne, 10 grammes de cuticule, qui, examinée au microscope, se pré- PHYSIQUE DES PLANTES. 911 sente avec tous les caractères de celle obtenue par macération; ellese montre très nette, et privée des lames spirales des trachées. Vue en masse, cette membrane ainsi obtenue présente une teinte très légèrement ambrée. Sa pesanteur spécifique est un peu moindre que celle de l’eau; traitée par une solution de potasse au vingtième , elle devient plus dense que ce liquide, et reprend sa densité première par la saturation de la base. Traitée par vingt fois-son poids d'acide sulfurique concentré, elle se dissout lentement; le liquide qui en résulte est coloré en brun tendre, et mousse, par l’agitation, en bulles jrisées. Cette même solution, traitée par le carbonate de soude jusqu’à saturation de l’acide , laisse bientôt surnager une matière poisseuse qui représente assez exactement le poids de la cuticule employée ; la liqueur essaye, bouillante, par le sulfate de cuivre additionné de potasse en excès, montre que la cellulose ne fait pas partie de cette mem- brane, aucune trace de réduction n’ayant lieu (4). . La cuticule, enflammée sur une lame de platine, brûle avec une flamme blanche, éclatante, qui fume à son sommet à la manière de la plupart des corps hydrocarbonés, et laisse un charbon abondant et très compacte. Chaufféeà 120 degrés, elle perd toute son humidité ; si on élève la température à 300 degrés ou envi- ron , elle se décompose, et fond en même temps en un liquide brun, qui donne naissance à deux matières grasses pyrogénées , dont l’une se concrète aux parois du vase, et l’autre, plus vola- ile, distille imprégnée d’acide pyrogéné. 15':,5 de cette mem- brane incinérée dans un creuset de platine ne donne pas de quan- tité pondérable de cendres : 1/2 milligramme ou environ. Enfin, brûlée par l’oxyde de cuivre , les produits de la combustion, absorbés par la potasse, témoignent qu’elle n’est pas azotée. Les fleurs de Roses de Provins, de la Rose pâle, de la Pivoine, de la Camomille, de la Mauve, du Bouillon blanc, des Phlox, du Pavot blanc, le péricarpe du Blé, l’épiderme des feuilles de l’'Éphémère, traitées, les premières , par l’acide sulfurique , et la (1): 08r.,05 de ligneux soumis au même traitement que 08,50 de cuticule , donnent une liqueur qui réduit promptement la solution cupropotassique. 312 GARREAU, dernière par macération, fournissent des quantités de cuticule, qui sont à leur ligneux et autres matières solides dans les rap- ports approximatifs suivants : ÉPIDERMES MATIÈRES | CENDRES . , |étrangères fournies ET QUANTITÉS. He CUTICULE. pat FLEURS EMPLOYÉS. cuticule. la cuticule. en d'oncr SÉS D Fleurs de Rosier pâle. . . 0,500 490 | 10,00 | 0,003 de Rosier de Provins. 0,500 491 9,00 0,010 de Camomille . . 0,500 491 9,00 0,010 de Bouillon-blanc. de Pavot blanc. de Pivoine. de Phlox. 0,500 49% 6,00 0,00% 0,500 489 0,002 0,500 492 8,00 0,006 0,500 488 0,004 Son. x EU ET . 0,500 498 0,007 Épiderme des feuilles de l’é- phémère (macération) . : . | Pate fa? 05906 de Mauve. . i 0500 | 492 | 7,05 | 0,005 La cuticule, en présence des acides concentrés, résiste, comme la plupart des corps gras, sans éprouver d’altération ; ce fait seul, joint à la propriété qu’elle a de brûler à la manière des carbures, me fit supposer qu’elle devait se rapprocher de ces corps par sa composition. Ma supposition se trouva réalisée, car toutes les analyses que j'en ai faites, à l’aide de l’appareil si parfait d’un des plus habiles chimistes de l’époque, M. le docteur Millon, la montrent composée de carbone et d'hydrogène, très en excès par rapport à son origine. Voici, du reste, les chiffres obtenus dans ces diverses analyses : PHYSIQUE DES PLANTES. ORIGINE QUANTITÉS ÉLÉMENTS QUANTITÉS FORMULE DE LA DENTICULE, ANALYSÉES TROUVÉES. EN CENTIÈMES. BRUTE, * C..-.0,4846 | C.. 65,22 | C.. 17 tn do pu A gas 0,6970 eS He "0 0669 | 1 POST A 45 Lt) [Oo ouvre | O0. 2543 |O. 5 | | 100,00 Cuticule des corolles C.::0,2960 € C)-264,57:1/C21147 {| du Phlox BRUT 0,3500 H.., 00350, LE. ::19,00.,L.H. 4:46 lata. 0. 0,0890 | O. 25,43 | O. 5 | | 100,00 Cuticule des pétales G0,2260 LC. 6AST LC. 47 : sos EU 0,3500 $ H. 0,0354 | H. 10,14 | H. 46 ©: 'L0.,0886 0.128,22: 10. & | | 400,00 C. 0,3470 | C. 66,22 | C. 47 CORRE" ï eur | 0,5260 H. 0,0501 | H. 9,55 | H. 46 de Camomille. 0. 01269 | 0. 24,23 | O 5 100,00 C. 0,2350 | CG 6714 | ©. 8 Cuticule du Son. 0,3500 4 H. 0,0350 | H+ 10,00 | H. 46 0. 0,0800 | 0. 22,86 | O, x 4/2 | 100,00 Cuticule de lépi- ( C. 0,2210 | C. 63,54 | € 47 derme des feuilles L 0,3480 { H. 0,0370 H. 10,60 | 4, 47 de l'Éphémère. .| ( 0. 0,0900 | 0. 25,86 | O.. 5 4/2 | | | 100,00 Il résulte de ces données que la cuticule doit être considérée comme une matière particulière, à composition ternaire, essen- tiellement différente de la cellulose, et que l’on peut représenter par la formule brute : C7 H'6 0°, formule qui, à part l’origine, représente assez exactement du Caoutchouc (1). (1) J'ai pensé longtemps que la cuticule n’était qu’une lame mince de Caout- chouc , et cela d'après une seule analyse qui date de 14846 ; mais les analyses subséquentes m'ayant démontré.que l'oxygène fait toujours partie de ses élé- ments , et d’ailleurs, l’insolubilité de cette membrane dans l'essence de térében- thine, qui dissout si facilement le Caoutchouc, ainsi que les autres caractè res 31! _ GARREAU. Je livre ce fait curieux à la méditation des botanistes et des chimistes ; j'espère qu'il aîtirera leur attention sérieuse, car il prouve assez que l’élément cellulose ne constitue pas à lui seul toutes les membranes végétales. Je crois avoir suffisamment démontré que, par ses relations or- ganiques, la précocité de son origine, son accroissement, son aspect physique constant pour chaque plante, la cuticule venait décidément se classer parmi les organismes vivants des végé- taux ; il resterait à démontrer quel est son rôle physiologique. Ici, je dois le dire, les données que j’ai acquises sont encore trop insuffisantes pour prononcer ; seulement 1° on remarquera que sa présence sur les jeunes ovules, formés de cellules peu adhé- rentes , semble indiquer qu’elle joue vis-à-vis d’elles le rôle de matrice. destinée à les maintenir et à empêcher leur déviation dans leur accroissement ; 2° qu’en raison de son peu d’altérabi- lité, elle doit s’opposer , comme l’a fait remarquer M, Ad. Bron- ghiart, à l’altération des tissus qu’elle recouvre; 4° enfin, comme elle jouit de propriétés endermiques prononcées, ce qu’il est aisé de constater en prenant l’épiderme d'un pétale privé de matière grasse, et l’humectant à son centre d’une gouttelette d’eau du côté de la cuticule , ce qui provoque à l'instant la turgidité du réseau utriculaire sous-jacent à cet épiderme ; on doit la consi- dérer, en outre, comme un organe d'absorption plus ou moins actif. Gette dernière supposition acquiert, du reste, un certain degré de vraisemblance, quand on considère que les Nopalées, où la cuticule tapisse la chambre des stomates, sont des plantes qui absorbent la presque totalité de leurs éléments nutritifs par leur surface aérienne. énumérés, m'ont arrêté à cette conclusion : Qu'elle constitue une matière parti- culière, à laquelle j'ai cru convenable, dans un écrit adressé, en 1849, aux Mémoires de médecine militaire , de réserver le nom de Cutilose. PHYSIQUE DES PLANTES. 15 EXPLICATION DE3 FIGURES. PLANCHE 9, Fig. 1. Ovule de Glaucium flavum pris dans un ovaire de 3 millimètres de hau- teur ; époque à laquelle les anthères commencent à revêtir la couleur jaune. A, nucelle ; Z, primine; C, secondine, Fig. 2. Le même ovule disséqué par l'acide sulfurique ; les lettres ont la même signification que dans la figure précédente. Fig. 3. Ovule de la même plante un peu plus âgé et comprimé. Fig. &. Ovule de la même plante pris un peu avant l'épanouissement de la fleur. À, exostome. Fig. 5. Ovule du même âge que le précédent; la cuticule priminaire est déchi- rée et adhère à la cuticule secondinaire. | Fig. 6. Ovule du Silene inflata pris dans un ovaire de 2 millimètres de hauteur, époque à laquelle les étamines atteignent les deux tiers de sa longueur. Les lettres ont la même signification que celles des trois premières figures. PLANCHE 10. Fig. 4. Sac embryonnaire du Momordica Elaterium un peu avant la féconda- tion. Fig. 2. Ovule du Momordica Elaterium coupé. À, sac embryonnaire; B, cel- lules en table qui ont tapissé le sac après la fécondation ; D, grandes cellules ovées qui ont pris naissance dans le sac après la fécondation : elles montrent des nucléus vasculaires très développés ; £ , jeune embryon. Fig. 3. Sac embryonnaire du Cucumis sativus rompu à son sommet ; il ne se tapisse pas de cellules en table comme celui du Momordica. A, jeune embryon ; _B, cellules du sac; C, sac embryonnaire. ESSAI MONOGRAPHIQUE D'UNE NOUVELLE FAMILLE DE PLANTES PROPOSÉE SOUS LE NOM D'ANCISTROCLADÉES, Par M. J.-E. PLANCHON, Docteur es-sciences. CHARACT, ORDINIS. — FLORES hermaphroditi, regulares,. CaLyx accrescens, {ubo cum ovario concreto, laciniis 5 inæqua- libus, æstivatione imbricatis. P£ErTaALA 5, laciniis calycinis alterna et eis paulo longiora, æsti- vatione leviter contorta. # + STAMINA 40 (5, in specie unica, a Vahlio (an recte?) obser- vata?), uniseriata , alternis 5 paulo longioribus , filamentis bre- vibus ima basi in annulum confluentibus, antheris basifixis, con- nectivi productione brevissime apiculatis, bilocularibus, loculis rima verticali introrsum dehiscentibus. Ovariun calyci adnatum, cito post anthesim uniloculare (an revera antea 3-loculare?) ; ovulum unicum funiculo brevi imo loculo affixum, facie concava loculi fundum spectans, mox super- ficie accreta rugoso-lobatum; sfylus Supra brevem conicam in crura à obcuneata, apice retuso stigmatica divisus. Nux laciniis calycinis foliaceo-accretis inæqualibus coronata , obconica, styli basi persistente mucronata, unilocularis mono- sperma. SEMEN subglobosum , alte corrugato-ruminatum , versus loculi basim affixum , inéegumento membranaceo, simplici, albumaine farinoso , embryonis carnosi fungiformis radicula cylindrica, lon- giuscula, oblique descendente, massu cotyledonari (an cotyle- NOUVELLE FAMILLE DE PLANTES, 917 dones 2 valde divergentes?) disciformi, margine sinuata, indivisa, plumula inconspicua. FRUrICES Asiæ tropicæ, alle scandentes, Ramuli unciferi (uncis e parte reveralerminah, sed specie laterali, ramulorum efformatis). l'olia alterna, breviter petiolata, hinc inde plura approximata , spalus nudis longiusculis interjectis, plus minus ampla, integer- rima, coriace&, sæpius glaberrima, lucida, penninervia , sæpius rehculato- et subfavoso-nervulosa. Stipulæ 0. Paniculæ {erminales, v, secus ramum unciferum secundæ , dichotome divisæ , ramis dhvaricato-incurvis, extremis tantum laxe floriferis, cœteris nudis, bracteis 1-2 (situ variabili) squamiformes , adpressas , scariosas, dorso gibbo 2-3-foveolatas gerentibus. Flores ob pedicellos basi ar- heulatos facile caducri, quam fructus aliferos mullo minus con- spicur. Genus unicum : ANCISTROCLADUS. Cuaracr. GENER. — Idem ac ordinis, ex analysi flor, et fruct, Anc. extensi elicitum. Ancistrocladus, Warricx mss. in herb. Ind, or. ArNorr Pug. pl. Ind. or., n° 15 (in Nov. Act. Acad. Nat. Cur., vol. 48, pars 1°). Bigamea, ENDr.., Gen., n° 6095 (nomen jure prioritatis præfe- rendum , nisi, inscriptione male interpretata Bigamen, revera nomen loci natalis stirpis typicæ in insula Ceylona efformatum esset). Wormia, Vanc, in Scrift. of Natur. historie Selskabet, Kio- benh., 1810, VI, 104; non Rorre. Sp. L. A, Vahlii, Ann. — A. foliis oblongis utrinque angustatis, margine revolutis, coriaceis, supra impresso-punctatis (punc- tis concoloribus) ; paniculæ brevis ramis gracilibus, secundi- floris , floribus parvis brevissime pedanculatis, calycis fructi- feri tubo obconico, crasso, 5-costato, alis (laciniis ampliatis) oblongis brevibus, inæqualibus, basi confluentibus. ITar. Ceylan, dans les bois de Cannelliers, près de Bigamen 918 J.-E. PLANCHON. — ANCISTROCLADÉES. (Kænig) : même île, sans localité précise non indiquée (Lady Walker, in herb. Hook. et Planch.). | Folia pro genere parva 2-4-poll, longa, vix ! poll. lata, Ancistrocladus F'ahlii, Arnortr loco supra cit, Wormia hamata, VauL loco supra cit. 2. A. extensus, WaLr., Cat,, n°1052/!. — A. foliis obovato- oblongis , basi cuneatis (4-6 poll. longis), coriaceis , supra squamulis, minutis, albis, impresso-adnatis conspersis ; pani- culæ terminalis ramis crassiusculis; calycis fructiferi tubo parvo obconico, sublævi, alis (laciniis) oblongis basi angustatis 6-plo breviore. Has. Amherst, dans la province de Martaban (W/allich.), Mergui (Griffith), in herb. Hook. et Planch.), 9. À, pinangianus, Wazz , Cat., n° 1054. — A. foliis oblon- gis, apice obtuse acuminatis, basi cuneatis, rigide charta- ceis, nec crassis, supra albo - puncticulatis, nervo marginali nullo; paniculæ terminalis, folio brevioris ramis gracilibus in ramulos breves confertiuscule divisis. (Flores et fructus _ ignoti. ) Has. Ile Penang (Wacr., in herb. Hook.). h. À. Griffithi, PLancn. — A. foliis angustis basi in petiolum brevem sensim attenuatis, apice acuminatis, epunctatis, textura tenui, siccitate fragilibus, reticulo nervulorum tenuissime pro- minulo, nervo marginali non conspicuo ; paniculæ terminalis ramis gracilibus flexuosis, bracteolis geminis, pedicellos breves utrinque stipantes el fere superantibus. Species pulchra, distinctissima. Rami valde torluosi, cortice suberoso vestiti, hinc illinc cicatricibus petiolorum latis notati. Folia 8-10 poll. longa, vix 1-1 4/2 poll. lata, nitida, more generis siccitate fuscescentia , petiolo vix 7-8 lin. longo, supra plano. NOUVELLE FAMILLE DE PLANTES. 319 Bracteolæ subulatæ, breves, margine subundulatæ, persistentes, fuscæ. Flores articulatos cito deciduos non vidi. Has. Mergui (Griffith., in herb. Hook. ). 5. À. Wallichii, PLancu. — A. foliis angustis, acute acuminatis, basi longe cuneato-angustatis, marginibus inferne revolutis, epunctatis, nitidis, tenuiter chartaceis, nervis secundariis remolis, areolas latas includentibus; inflorescentiæ oppositi- foliæ pedunculo primario angulo recto patente, interne denu- dato, stricto, demum in ramulos paucos subpatentes furcato. (Flores et fructus ignoti.) Has. Pundua (F. da Sylva). À. extensus? an ullo modo distinc- tus ? Wall., Cat. , n° 1052/2. G. A.? sagittatus, Wall., Cat., n° 1055. — A. foliis magnis, obovato-oblongis, abrupte et brevi acuminatis, basi angustato- cuneata , supra petiolum brevissimum acute auriculato-sagit- tatis, nunc cum petiolo $ensim continuis, rigide chartaceis, epunctatis, supra (siccitate) livide fuscis, subtus pallide casta- neis, nervis secundariis crebris, parallelis, patentibus, in ner- vulum marginalem connexis, Species distinctissima. Ramulus adest simplex, crassus sub- trigonus, foliis longis erecto-imbricatis tectus. Pubes in ramulis, petiolis et subtus secus nervum medium sparsa, simplex, deter- gibilis, in foliis novellis densa, et pilis rufis, sericeis, sublente vitreo-nitentibus, fragilibus constans. Flores et fructus ignoti. 7. Species nomine tantum nota : A. Heyneanus, WazL., ex Arn. Os. Le genre Ancistrocladus est, sans contredit, un des plus remarquables de tout le règne végétal, À la végétation des ÆVe- penthes, aux feuilles du Lophira, à l'appareil staminal , ainsi qu'aux stigmates de certaines Malpighiacées , au calice accrescent des Diptérocarpées , il réunit l'ovaire adhérent des Symplocos , les crochets raméaires des Hugonia, un embryon indivis d’une 320 J.-E, PLANCHON. —- ANCISTROCLADÉES, structure spéciale ; en somme, un assemblage de traits qui en font un type tout à fait à part, type anormal s’il en fut jamais, embar- rassant et presque désespérant au point de vue des affinités. Placé par Endlicher dans le caput mortuum des genera dubia , à la suite des Combrétacées ; rapproché vaguement des Malpighiées par MM. Wight et Arnott, 1l nous paraît se lier plus intimement au groupe dont le Daipterocarpus est le type ; et c’est près de là que nous voudrions le ranger dans la série des familles. Citons quelques faits à l’appui de cette opinion : 1° La position, l’aspect , la texture des feuilles, la subérosité des rameaux, l’inflorescence, la placentation basilaire, tous ces points rapprochent le genre en question du Lophira de l’Afrique tropicale, forme anormale des Diptérocarpées. 2° Chez ces dernières, comme chez l’AÆncistrocladus, le calice s'accroît avec le fruit; ses divisions prennent la forme d'ailes foliacées ; le fruit est une Noix monosperme; la graine offre une surface sillonnée d’anfractuosités, qui pourraient la faire appeler cérébriforme ; l’estivation de la corolle est convolutée. | 9° La soudure partielle du calice avec l'ovaire existe chez les genres Anisoptera et Retinodendron, KortH., véritables Dipté- r'ocarpées. h° L'appareil staminal de l’Ancistrocladus, sauf une différence de nombre, correspond à peu près à celui des Æloppea. Somme toute, les Ancistrocladées, jusqu'ici très peu connues, constituent un groupe excentrique, avec des tendances assez ma- nifestes vers les Diptérocarpées. | | l l | RECHERCHES SUR L'ABSORPTION DES SURFACES AÉRIENNES DES PLANTES, Par M. GARREAU, Pharmacien aide-major, À l’époque où j'entrepris l'étude des rapports et l'analyse élé- mentaire de la cuticule, j'avais été vivement frappé de voir qu’une membrane, dont la composition se rapproche de celle des corps gras, possédàt des propriétés endosmiques si prononcées pour les liquides qui ne peuvent mouiller ces derniers, Cette impression m'’ayant déterminé à entreprendre de nou- veaux essais sur ses propriétés absorbantes , et ces essais ayant été suivis de résultats nouveaux , j'ai pensé qu’il serait utile de les publier. : La cuticule étant l'organe qui limite la surface externe des végétaux vasculaires, depuis la base des spongioles jusqu'aux membranes les plus internes de l’ovule, l'esprit ne fait que céder à la logique la plus vulgaire en admettant que tout ce qui est absorbé ou exhalé par les surfaces qu’elle recouvre doit proba- blement la traverser. Mais quand on étudie avec soin les pro- priétés endosmiques et exhalantes de cet organe sur diverses parties du végétal, et à diverses époques, on ne tarde pas à re- connaître qu’il existe des différences extrêmes dans l'intensité de ces propriétés, différences qui vont quelquefois jusqu’à leur abo- lition complète. Les difficultés que l’on éprouve à se procurer des épidermes d’une très grande netteté et d’une certaine étendue, le grand nombre d'expériences qu’il a fallu faire pour conclure et éloigner sûrement les accidents qui se présentent dans l’expé- rimentation , et enfin le désir de ne rien admettre qui ne puisse être rigoureusement reproduit, m'ont fait sacrifier toute une sai- 3° série. Bor. T. XIIT, (Juin 1850. )}; 21 329 GARREAU. — ABSORPTION son pour cette étude, qui, au moins je l'espère, doit apporter quelque jour dans la physiologie des plantes. 1° De l'absorption. Depuis la découverte de l’endosmose , et les heureuses appli- cations que son auteur en a faites pour éclairer des phénomènes physiologiques jusque- là mal interprétés, on admettait, sans restriction, que toutes les membranes des plantes sont endos- miques , et les expériences trop peu multipliées à ce suiet ont porté quelques physiologistes à admettre que cette propriété est constante. Les faits qui seront exposés dans le premier chapitre témoignent que, si la propriété est générale , elle n’est pas inal- térable dans la presque totalité de la surface aérienne des épi- dermes. | Dans le but d'arriver à des résultats comparatifs plus rapides et à Ja fois plus précis, des RE de calibres à peu près égaux en orifice et en tube, ont servi à toutes les expériences; le diamètre de l’orifice de la boule était de 15 millimètres , et celui du tube de 2 millimètres ou environ. Chaque épiderme était soli- dement fixé à l’aide d’un fil ciré, le rebord Eéant de la membrane recouvert de cire , et la cavité recevait constainment une solution de L partie de sucre dans 2 parties d’eau, après toutefois un essai préalable de l'appareil sous une pression de 15 centimètres: d’eau. Le tableau ci-joint indique les épidermes employés , la nature du liquide à absorber , la durée des expériences, et l'ascension obtenue dans, chacune d'elles : Em Ou ea = = TT = — - = = % | %@oo Te LR ES gro | "(1000pe 1 e par) ‘pl S ‘pt 0 ” 000 1% SAR RP" ei UT 1 7 1 ‘edureq ef #p oudanxo ouopid — ‘eds wnfy. + | u10 885 MS OR... nie | "PI ‘p! = ‘pt * : | 000 96 2.622 es HPISNRE | ° + aJjeuousopuo p jueaios ounol odueyf — ‘don ny ,# | 020 FE Goz * ‘ L XNOIU9SIB 9PI9E 79 NU "pt ‘pl pen ‘pl oŸ ÿr AE pa. | ove eoutuqodus 9p ojeyqns Ja neÿ ‘pl ‘pi 20 ‘pl 6€ = || co 53 Te % OUAIOUr 8p 9181998 79 NE ‘pi "pt — ‘pt % r | 020 F% ot tt tt eomusip ue | : : ‘(ounof) owenbs ej op ouioui ewuopid{ — ‘eda) wnIy o} 5 À 000 16 ogs à = 2 "QUOAS op nt ‘pi! A: e- PE = | 000 EG 5 ‘7 ‘© ‘ e onbissæjod nez “pi ‘pt —— ‘pt 8 æ | 000 F3 otre 0 egpnsip neg | * “(ouuoroue) owenbs e] op ausaixe euoptdy — ‘edeg wnfY «4 8 | 900 +6 | +7" : ‘ ::"eenbnaoe ne ‘pl | pi #- PE & !: 900 Ve | cé ‘ ‘ vejoeiuouue neg me | | ‘p! e- ‘p! 8 7 | 000 Tee, DR CRETE" * CPI |: “(euuoroue ) awenbs ej op ouiaque eutiopidg — ‘edén wnfy 44 a | vo Le SNA HDI ‘(eunof oqnnay) euxes e[ op ausoqur ouepidf —"wnuog wnriy 4 Æ |: gro 5Z Foto tt 7 9pnsip neg | :(ounaf ojiney) oujes ej ap auio1xo oWJopd}y —"WnHOg Wn[Y .h < | 090 gg | ‘©, ‘ ‘we op nex Pl | cp A TEE 3 m M @00 | 18 À 5e =. ‘epson Pi ‘pi RUE € ä | 600 56 | * ‘ : “enbnooe neg pr | ‘pl — D € À Æ | 000 ve | 5 * ‘ " æ onbissmod neq DE EN pl — PE x Æ = | 000 Fan Dons + . DOUTER “P! ‘pi ‘PI oÛ mn 000 4% ot tt te Ceopnsip neg |: (ouuoroue ayma) ouyeS ej op auioqut eu4apid —"wniog MAI , f 2 | 0600 1e | + ‘ ‘ ‘ *e 09000 ne ce | pl + pe 8 & |. 000 8 À dr" : ‘.'."eonbnyoeneg pl 2 pi L.:. pe © fe |. 000 V8 | oo ‘ ‘ ‘ eenbisseod ne IC | BE 2 ‘P! € 00 0 td Tor : ‘ ‘ ‘eefuoemuouueneg | ‘pl ‘pt “+ "pt °® 000 famog 98 | * *" * * * “ogmsipneg | -(ouuorue ejej) Sue op outxo ouuepidy — ‘WNII0g WMV op sonne | aouant dx | *“HAMHOSEV V *SNOILYAMAS4O LA Sp | AGIAÔIT NA AUNLYN SHNUHAIAY SAA NOLLYNIISHA 32/ GARREAU. -—— AB30RPTION D’après ces résultats, 1l est incontestable que les épidermes des feuilles anciennes , mais vivantes de l'Allium Porrum , ne sont pas endosmiques, et que les agents chimiques les plus propres à dissoudre les matières grasses et albuminoïdes sont impuissants à rétablir cette propriété. L’épiderme n° 6, quoique semblable aux autres, donne un résultat ascensionnel considérable. Mais il avait été constaté, avant de l’employer, qu’il était impropre à une expérience rigoureuse ; la membrane était fendue, et les deux lèvres de la fente se joignaïent parfaitement ; seulement la pres- sion du liquide dense les écartait faiblement , et suintait légère- ment; mais l'appareil, plongé dans l’eau jusqu’à moitié de la boule, diminuait assez la pression de la colonne du liquide qu’elle contenait pour que les lèvres se rapprochassent, et que la fente n’eût plus lieu, Cette expérience a été reproduite plusieurs fois, et elle est relatée non parce qu’elle pouvait corroborer ou infirmer celles qui l’accompagnent, mais pour témoigner que l’endosmose ne paraît être qu’un effet de la capillarité qui puise la continuité de son action dans l’affinité chimique. À Les jeunes épidermes de la même plante pris sur les deux faces de la gaîne sont endosmiques; ceux des Jeunes squames de l’Allium Cepa le sont également, tandis qu'ils ont perdu cette propriété avec l’âge; et de même que ceux de l’Allium Porrum, ils ne peuvent la recouvrer, malgré les agents employés pour les rendre perméables. | Les jeunes hampes de la même plante, quoique soumises à un contact prolongé avec le liquide à absorber, restent inactives malgré leurs nombreux stomates, et ne le deviennent faiblement qu'après huit jours de contact, et qu’une altération superficielle de l’épiderme a eu lieu, altération qui a pour effet de faire disparaître la matière grasse dont cet épiderme est recouvert, et fortement imprégné. | Ces faits devaient faire supposer que, si les épidermes des plantes mis en expérience ne sont perméables que chez les jeunes feuilles, la cause pouvait en être attribuée au corps gras qui re- couvre et imprègne la cuticule de celles qui sont plus âgées en plus forte proportion que les premières. Cette supposition devient DES SURFACES AÉRIENNES : DES: PLANTES, 325 surtout fondée quand on examine avec attention ces membranes au contact de l'eau, qui ne mouille pas les plus âgées, même lavées à la potasse, ou ne les touche que très imparfaitement , tandis qu’elle les mouille bien, et les pénètre quand elles sont jeunes. Mais si la matière grasse est déjà. un obstacle à l’ab- sorption de l’eau chez les plantes dont les feuilles sont enfouies en partie dans le sol, il devient dès lors presque certain que celles dont ces expansions flottent constamment dans l'air, et exhalent, sous l'influence des chaleurs de lété, une forte propor- tion de matière grasse, ne doivent pas être plus endosmiques que les précédentes. Les exemples qui suivent suffisent pour témoi- gner que cette supposition reste vraie : am LA ARRETE EEE | DÉSIGNATION DES ÉPIDERMES NATURE | DURÉE CRE DU LIQUIDE de ET OBSERVATIONS. à absorber. l’expérlence, nie EE a“ —_————__——— | — |! Sedum Telephium.— Épiderme supérieur de la feuille, . .| Eau distillée.| 24 heur. 090 Seduin verticillatum. — Eniderme inférieur de la feuille. . El. 24 900 Sempervivum tectortum. 2 Epide rme de Ja face inférieure de la feuille . , Id. 24 900 Idem.— Epiderme de la face inférienre de la feuille (essuyé). Id. , 24 1 . 001 Idem. — Epiderme de la face supérieure de la feuille. . . TER 24 000 Gentiana lutéa. — Epiderme de la face SURREnEe (essuyé). Id. 48 090,5 Eden. — Epiderme ue la face inférieure (essuyé). . Id. 48 000,5 Ornithogalum pyramidale, — ar supérieur de la feuiile (mouille assez bien) . Id. 45 025 Scilla patula. FaNsrme supérieur de là téuille cmiouile | assez bien. . . Id. 24 010 Hfgu — Epiderme supérieur de la feuille (non essuy é). ; Id. 24 | 005 Colchicum autummale. Te UT LNH de la feuille | (inouille assez bien), ©. es Fa PE Id. 24 |: 002 En eflet, des cinq épidermes inscrits en tête de la table qui précède, un seul absorbaiït faiblement, et cette absorption ne s’est faite que parce que la membrane avait été essuyée et lavée à l’eau de savon. | Les épidermes inférieur et supérieur pris sur le parenchyme de la feuille du Gentiana lutea sont à peine endosmiques, puisque l’ascension dans le tube n’a été, après 48 heures, que de 4 1/2 millimètre, quantité vraiment insignifiante. Mais si au lieu de porter l’examen sur les plantes dont l’épiderme se revêt de matière glauque , ou sur celles qui, sans être glauques, ne sont que très imparfaitement mouillées, on fait choix de feuilles chez 426 GARREAU. —— ABSORPTION lesquelles: cette membrane se mouille assez bien , étant dès lors peu imprégnées de matière grasse, les résultats sont positifs : il y à ascension marquée, comme le témoignent les quatre derniers exemples de la table précitée. | Mais de toutes les parties de la feuille, celle qui avoisine son point d’annexion à la tige, ou rameau, est celle aussi qui jouit de la faculté d'absorber-au plus haut degré. C’est donc l’épiderme de la partie axillaire, le plus ordinairement creusée en gouttière, qui est plus spécialement destiné à l’absorption. Cependant je me suis assuré que tout l’épiderme qui recouvre la nervure moyenne, et celui infiniment moins étendu qui revêt les petites nervures situées au fond des sinus du parenchyme foliaire, absorbent également, et cette fonction se trouve, comme on vient de le pressentir, en relation avec la disposition du parenchyme de la feuille , dans les gouttières de laquelle les eaux pluviales vont naturellement se rendre. La cause évidente qui laisse à, l’épiderme supérieur des nervures et du pétiole toutes ses pro- priétés absorbantes tient à la sécrétion bornée de la matière grasse dont il est le siége , sécrétion qui ne se montre abondante que sur celui qui recouvre les cellules parenchymateuses. Voici des exemples : DÉSIGNATION DES ÉPIDERMES NATURE DURÉE RÉSULTATS | DU LIQUIDE | de en ET OBSERVATIONS. 2 absorber. -| l'expérience. l'inillimetres. |f | Ferula tingitana, — F. greg dela ni irtie vagibale(est & gras)! Eau distillée.| 24 heur. 000 Ed. (lavé au savon) Li, 48 004 Geutiana luter — — Épiderme ra Fr partie axillaire de %-Ls Lu. 24 026 | IA. Le Li: 1. “24 050 Dipsacus laciniatus. — Épiderme de la partie axillaire. . 4. 24 060 Ceutauvea garganiea. — Id. 11. 24 fs 1 Cnicus cleraceus. — Li. Ii. 24 . 050 ‘ D'après ces données, on voit que les épidermes des feuilles, à l'exception de quelques uns qui peuvent être faiblement mouillés sur tous les points, d’absorbent que là où ils recouvrent lascner= vures., ei principalement. à à la partie axillaire du pétiole. L'épi- derme de la partie vaginale de la feuille du Ferula tingitanan’est, il est vrai, nullement endosmique, et ne le.devient qu'après le DES SURFACES AÉRIENNES DES PLANTES. 327 lavage au savon ; mais on remarquera que ce fait ne peut pas être réputé comme une exception , car la disposition engaînante du pétiole le tient fortement appliqué contre la tige qui sécrète beaucoup de matière grasse, et en imprègne fortement cette partie de l’épiderme, qui dès lors, comme celui des autres points de la surface de cet organe, ne devient imparfaitement mouillable qu'après avoir été lavé au savon. Ces conclusions restant vraies, il paraît que la disposition des feuilles dites connées n’a pas d’entre but que celui qui est réservé à la forme canaliculée du pétiole ; seulement elle l’atteint d’une manière plus complète : et aussi est-il digne de remarque que les plantes qui la présentent exigent pour végéter une grande quantité d’eau , et se flétrissent facilement sous les rayons solaires, quand, leurs réservoirs vides, cet élément vient à leur manquer. Les écorces des jeunes pousses recouvertes de leur épiderme sont, comme les feuilles, quand la matière grasse ne les imprègne qu'en petite proportion, sensiblement endosmiques ; mais ici les exemples ne pouvant être choisis que sur de jeunes sujets, par conséquent toujours d’une dimension réduite, la décortication ne peut être faite sans que l'on soit exposé à fissurer l’épiderme, et les expériences sont moins concluantes ; toutefois les exemples suivants témoignent que l’épiderme est un très grand obstacle à l'absorption, puisque cette fonction, dans les exemples ci-contre, est, en moyenne, quinze fois plus active sur les écorces privées de cette membrane. DÉSIGNATION DES ÉPIDERMES NATURE DU LIQUIDE DURÉE | RESULTATS de en ET OBSERVATIONS. À ABSORBER. l'expérience.| millimètres. |Sambueus nigra. — Écorce d'une nt || : jeune pousse avec épiderme . . . .|Eau distillée. . . . . . . . . . . .. 24 heur. 007 Te ch eue e te dir à Eau et sulfate de strychnine à 221 94 008 CN COPINE RER Eau ct sulfate de morphine à ‘°°! 24 010 Sambucus nigra. — Ecorce d'une 7 À | jeune pousse sans épiderme.. . . .| Eau distillée. . . . . . . . . . . .. 24 120 NL DE, Eau et sulfate de morphine à 2°! 24 150 on eme DORA MODE ri Ju 4 [FAR et acide arsénieux à‘. . : +"| 55 150 Des essais entrepris dans le but d'étudier l'absorption des 328 GARREAU. — ABSORPTION liquides par les feuilles non morcelées donnent des résultats sem- blables à ceux que fournissent leurs épidermes détachés :’elles n’äbsorbent pas quand elles sont revêtues de matière grasse, et deviennent endosmiques quand on parvient à les en priver, ou en partie, par des lavages au savon, comme on peut le voir par les exemples tirés des Convallaria, Potamo gelon. etc., dont l’in- scription suit : DÉSIGNATION DES EPIDERMES | NATURE DU LIQUIDE | DURÉE RESULTATS | 1 de cn ET OBSERVATIONS. | À ADBSORBER. ! l’expérience.|millimetres } ER UT s ESS LA ITA E | | Convallaria mayalis. — Nette Eau ds OlER. se que los et hr ee je | 24 hour. c00 Li. I. Eau de savon à a 000 Id. — Lavée au savon et à l'éther. .|Eau distillée.. . , .. . . . . . .‘. | 1070) Id. Id. Id, Eau et acétate de morphine à, A 24, 098 , 11. — Lavée à l'eau de savon. . . .| Eau distillée 088 Potamogeton lucens. — Nette.. . , ,!Eau distillée Id. IA. | Eau et sulfate de strychnine à 22 Gentiaua lutea. — Essuyée, privée! | d'un épiderme US RARRRANENNEr TOR | Id. | Dans ces exemples, les feuilles ont absorbé des solutions toxiques, fait déjà connu et très accessoire à cette question, mais dont je me propose d'utiliser la signification pour l’élucidation de l’intoxication chez certaines plantes. | Les pétales, étant , sans exception , enduits de matière grasse sur toute leur surface, sont privés de la propriété d’absorber l’eau ; mais si, comme les feuilles, ils sont lavés au savon, puis à l’éther et à l’eau distillée, ils deviennent endosmiques, comme le témoignent les exemples suivants : DÉSIGNATION DES PÉTALES NATURE DURÉE \nésuraars DU LIQUIDE de en ET OBSERVATIONS. à absorber, l'expérience. nn 56 heur.| : 000 48 000 . . 003 + Id. . PRE | 006 | et macéré 12 heures. ; | 008 privé d'un épiderme. 5 015 Rosa damascena. — Pétale net : 56 000 Id. — Lavé au sommet et à l'éther.. . .. 5 DES SURFACES AËRIENNES DES PLANTES, 929 Après avoir examiné les diverses parties de l’épiderme qui re- couvrent le végétal , et mesuré ses propriétés absorbantes , 1l est naturel de se demander si les stomates dont cette membrane est munie ne doivent pas entrer en ligne de compte dans les effets produits ? Sans qu'il soit possible de nier qu'ils sont toujours étrangers à l’absorption, ilest évident, je crois, en réfléchissant aux faits rapportés, que leur action, si elle existe, est singulière- ment bornée ; car tous les épidermes qui absorbent le plus sont précisément ceux qui sont entièrement privés de stomates : Pola- mogeton lucens, jeunes feuilles de l’Ællium Cepa, Porrum, épi- derme de la partie axillaire des pétioles des Centaurea, Cnicus, Gentiana, etc.; et d’ailleurs je me propose de prouver , par des exemples d'un autre ordre , que, s'ils admettent les liquides, ec n'est que d'une manière accidentelle et non physiologiquement. Les feuilles prises dans leur période d’accroissement, et expo- sées douze heures à l'air et à l'ombre, dans le but de leur faire perdre une partie de leur humidité, puis immergées pendant douze heures dans l’eau distillée jusqu’à la naissance du péliole, ou à leur point d'insertion quand elles sont dépourvues de cet organe, n’absorbent pas, ou, si l’absorption se fait, elle n’a lieu que rarément et faiblement, et plus spécialement chez celles qui sont facilement mouillées : Saxifraga hirsuta, Scilla patula. Mais quand elles ont été préalablement lavées avec beaucoup de soin au savon et à l’eau distiilée, elles absorbent constamment des quantités d’eau très notables, Ce fait ressort avec toute l’évi- dence possible dans la cinquième colonne du tableau ci-joint : 590 GARREAL, —— ABSORPIION Nombre Poid £ ï L approximatif n:10 as | DÉSIGNATION DES FEUILLES ppm | Poids À tes | ; vu, sous lechamp fe “ha feuilles Rbÿ 3 à 9 , euilles| -apres ie : EXPOSÉES (2 HEURES À L'AIR, | du microscope. STARS LS ! ns D lim. | heures labsor- Puis ünmergeës dans l’eau distil te jusqu'à la naissance + | dé mer- | d’im= | bée. jo! face | Face sion. mer- | du pétioie. lee | supé= C4 rieure. Trieure. F | AC A MEUTIR véties + à ER TE 150 |. 100 | 0:75 | 0,75 eSYUNGA VUGAPS. + + *} Lavée au savon ét à l'eau distillée.| 139 | 109 | 0,75 | 0,95. 10,20 ne the PR RÉEL A dan 220 eu a Si- L SM L 2. Bergenia sibirica . : "À Lavée au savon et à l'eau distillée.| 53: | 4 2.55 | 2,45 |0,50 | PR PP ALERT fer RS ENGECE Ses À Are ETENEE A 50. F 0,95: | 0,95 di Gonvillaris mayalis. . } Lavée au savon et à l'eau distillée. 50 ! 50 0,45 | 0,75 |0,50 | a \ NOUE PM PEER OM RME, : dpi dt 0,90 | 0,90 4. Hedera Fee RER EM Lavee au savon et à l'eau distillée.| 7. © 0,40 | 0,70 10,30 { Lavée à l'eau de savon à la face \ supérieure; cette face plonge | Meet du 10 AU ax de seule dns l'eau... "5. 2. SR. à , 6,80 10, 5, Bergeuia sibirica Lavée à l'eau de savon à dla face | | inférieure; cette face plonge | seule dans l'eau. «50 7 «1 WEOEX, 6,10 | 6,80 10,70 AP OR RP PR ? ? 6,00 | 6,00 6. Phytolacca decandra. } | Lavée au savon et à l'eau distillée | ? > | 5,50 | 6,20 |0,70 ir Mefgliis LOIRE UNS LAN 1 715,631 363 7.Sempervivum tectorum À; Lavée au savon et à l'eau distillée.| 7 7 | 5,40 | 4,60 |0,20 $.Sempervivnm tectorum FÉES 2 MD A. Se euh and on à « 4 7 | 5,85 | 5,95 |0 10 \ NOT S re. atete Me, e :U0S ae ceso Qa ON 0,70 | 0,70 9.Aristolochia Clematitis: ? Lavée à l'eau de savon et. à, l'eau | distillée. . sumiore rbt 5 | 0,50 | 0,85 |0,55 | | $ Meta AAC S EM LU LOU € 50 0 | 0,70 | 0,70 10. TEAUERRS nigrum. { Lavée an savon et à l'eau distillée.| 50 | 0 0,70 | 4,00 |0,50 | À eee ir PP 2 de TT: so |: 0 | 0,50 | 0,52 [0.02 à Saxifraga hirsula . pe Lavée au savon et à l'eau distillée. | 80 0 | 0,60 | 0,80 |0,20 | Neltess La ares mi da npsis 10 5 8,50 | 8,45 |0,15 es Scilla patula. . . + .. Lavée au savon et à l'ean distillée, 10 5 8,5 8.95 0,65 * & R | : { Lavée au savon à la faceinférieure.| ‘? ? 5,75 | 4,00 |0,25 fe Aucuba JAPOIIES ‘À Lavée au savon à la facesupérieure| ? | 2 5,4 5,83 10,45 | | | Quand l’augmentation de poids n’atteignait pas À centi- eramme, il n’en était pas tenu compte, ce qui m'oblige à dire que les feuilles nettes ont toujours augmenté de quelques milli- grammes. Mais pour arriver à des résultats précis, 1l faut que le lavage soit fait sans pression ; dans le cas contraire on introduit une cer- taine quantité d’eau par les stomates ; il faut, en outre, pour les pesées, essuyer les feuilles , après l'immersion, avec une éponge fine ou une toile de lin usée , afin de sécher leur surface sans les comprimer, Si maintenant on veut chercher le rôle des stomates DES SURFACES AÉRIENNES :DESN PLANTES. 991 dans les effets produits, on voit qu'il est nul , puisque les feuilles non lavées n’ont rien absorbé, et que celles qui l'ont été ont seules augmenté de poids. Peut-être croira-t-on que le lavage désobstrue les pores de l'épiderme ; mais c’est bien évidemment l'effet contraire qui est produit, puisque les feuilles simplement essuyées (Sempervivum teciorum) absorbent déjà, et qu’il n’est pas douteux que cette opération emplisse de matière grasse les orifices béants de ces petits organes ; et d’ailleurs un coup d’æil jeté sur les n° 1 et 3 du tableau précédent fera comprendre qu’il n'existe aucun rapport entre la quantité d’eau absorbée et le nombre de stomates, puisque la feuille des Lilas en compte quatre fois plus que celle du Convallaria mayalhs, et que sa pro- priété absorbante est d’un tiers moins considérable , bien qu’elle ait été choisie de même surface. | Cependant je suis loin d'affirmer que l’eau ne s’introduit pas quelquefois par les stomates, et je me suis même assuré que le fait de la pénétration arrive dans certains cas ; mais alors cette introduction est antiphysiologique , et la feuille qui s’est ainsi mouillée à l’intérieur prend un aspect tout différent de celui que lui communique l’eau absorbée par les voies ordinaires : elle prend un aspect analogue à celui que l'huile communique au papier ; la chambre du stomate est mouillée, et ce cas arrive principalement quand les feuilles ont été exposées trop longtemps à l'air, ou qu’elles ont été lavées avec pression et sans ménage- ment. Les feuilles simplement essuyées et lavées à l'eau distillée absorbent; mais ces opérations sont loin d’avoir l'efficacité du lavage au savon, qui détache et dissout en quantité plus considé- rable la matière grasse dont la cuticule est imprégnée, comme le témoignent les exemples qui suivent : 292 GARREAU. —— ABSORPTION FEUILLES LAVÉES % PUS | Pons ass -. ET EXFOSÉES 12 HEURES À L'AIR, avant |après6heur. d'eau | Puis immergées dans l'ean disti lée jusqu'au pétiole. l'immersion. db absorbée. |, Alcemilla vulgaris +. + ++ À AS à eau distilée : L| » 143 re | 0.03 ur nl Gb à m6 5 48 à FL PA RL LH rare 236 FE A Ficus Carica. +... .. der Ur a PS _. is . Stachys sibirica. +, + . + - | LAIT A Léa ut 16 ce ns | re Fi cui «à ane: 98 | 4 | 08 OT LE ren À l'eau détilég, : | 1,04 | RE 0:10 Cratægus melanocarpa . : . . nr à l'eau distillée. Hi . er | 0:30 | 005 | Goutianaditeh. =. «7.0 08 | Lavée en pretiad ss sa as | = 1:10 | | UE TUDOMME à se os DURE te © Lens dut c et | Hi | | Lu | | Ssringa vulgaris . . . a rl, HE UT ET ES | om Il est nécessaire que, pendant leur exposition à l’air, les feuilles soient suspendues par des fils, afin de les mettre toutes dans des conditions égales d’exhalation. D’après ces faits, que je crois assez nombreux pour conclure, il est permis d'établir que : 1° La cuticule jouit de propriétés endosmiques très pronon- cées ; que l'intensité de cette propriété est d'autant plus grande que l'organe qu’elle revêt est plus jeune : cette conclusion est, en eflet, mise hors de doute par les exemples tirés des ÆAilium Porrum, Cepa, etc.; | 2° Que cette membrane absorbe d'autant plus que la matière œlauque ou grasse est moins abondante , comme le prouvent les exemples fournis par les Scilla patula, Ornithogalum pyramidale, Colchicum autumnale , où cette matière n’existe qu’en faible quantité, et ceux, plus nombreux , chez lesquels elle a été en partie enlevée par les lavages et les dissolvants: 5° Que la cuticule qui tapisse la face supérieure des nervures, ct plus spécialement celle qui revêt le pétiole à sa partie axillaire, DES SURFACES AÉRIENNES DES ,PIANTES. 555 est, de toute la surface foliaire, celle dont la faculté absorbante est la plus prononcée : propriété qui est liée à la disposition canaliculée de ces mêmes pétioles et nervures ; k° Que l’épiderme fait obstacle, dans une certaine mesure, à la transmission de l’eau absorbée par la cuticule, puisque les Pota- mogétons, qui n’ont qu’une couche cuticulaire sans épiderme, sont-très endosmiques, et que les jeunes écorces munies de cet organe le sont infiniment moins que quand elles en sont privées. 5° Que, puisque de simples lavages à l’eau distillée suffisent pour augmenter les propriétés absorbantes des feuilles, les eaux pluviales doivent produire le même eflet. Avant d'arriver à la deuxième partie de ce mémoire , je dois exposer quelques faits relatifs à l’absorption de l'acide carbo- nique ; car de même que la cuticule absorbe l’eau, de même aussi elle possède celle d’absorber les gaz, etentre autres l'acide carbonique. Cette question pour certains végétaux n'avait pas besoin d’ex- périences pour être résolue ; car chacun sait que la plupart des plantes aquatiques, qui sont privées de stomates, ne l’absorbent guère que par cette voie; mais les végétaux aériens, dont les feuilles sont criblées de ces pores, absorbent-ils ce gaz par les points où ces ouvertures n'existent pas? Il était évident que l’acide devait être absorbé, en solution, partout où l’eau le serait ; l'expérience l'avait déjà prouvé. Mais l'acide carbonique gazeux est-il absorbé par les surfaces dépourvues de pores corticaux? Voici ce que donne l'expérience : Si l’on introduit dans un appareil endosmique, fermé avec une membrane de la squame de l’Allium Cepa privée de stomates, une petite quantité d’eau de chaux, et que l’on ferme l’orifice du tube, afin d'empêcher l'accès de l’acide carbonique de Pair ; puis qu'on suspende l'appareil dans une atmosphère d'acide carbo- nique pendant 24 et même 48 heures, on trouve à la surface du liquide une pellicule de carbonate de chaux enrognons, sur laquelle un acide faible agit en déplacant l'acide carbonique avec effer- vescence, La paroi de la membrane est devenue rigide et cassante, et se montre tapissée d’une quantité très notable de 99! + + GARREAË. — ABSORPTION carbonate de chaux en rognons, semblables, -quant à la forme, à la fécule dé pomme de terre. bre 1 | Des expériences faites avec les épidérmes des Scilla patula, Ornithogalum pyramidale, donnent les mêmes résultats : | ie | | ÉTAT DU GAZ | DoRée | | © DÉSIGNATION DES ÉPIDERMES. | ; ,de l'expé-| RESULTATS. À ABSORBER. rience, | as patula. = Épiderme supérieur de la feuille. Aunosyhèré e ac. Carb. | - 48 h. |1CO* CaO L | Ornithogalumn pyratnidale. = - Épiderme supéri ieur | Id. L.:,24 CO* Ca0 : | de la feuilles fa Lie LE AU AE FARM RUAILS » Allium Cepa. — Épiderme interne de la sqname Solution d'acide carba-| 48 CO* Ca, (ancienne) nique à volume é,al. : Id. Id. (ancienne) Atmosphère d'ac. card. 48 | CO? cao \ Dès lors il paraît que la euticule absorbe l'acide carbonique s’azeux, et que celle qui a perdu ses propriétés endosmiques pour l’eau, par l'accumulation de la matière grasse, les possède encore pour ce gaz. Je me suis assuré, du reste, que l’acide carbonique adhère assez bien aux surfaces foliaires { Syringa vulgaris, Cera- sus Lauro-cerasus) ; car, lorsqu’elles ont été lavées et essuyées, et qu’on les maintient 15 à 20 minutes dans cet acide gazeux, puis qu'après les avoir agitées à l'air, on les plonge dans l’eau de chaux, on obtient une pellicule légère de carbonate formé par l’acide adhérent. Au ‘surplus, je me propose de revenir sur cette question dans un prochain mémoire: et si je signale ces faits, c'est moins pour en tirer une conclusion rigoureuse que pour attirer sur ce sujet de nouvelles investigations, les-conditions dans lesquelles je me suis placé n'étant pas, je le reconnais, exemptes de tout reproche. DES SURFACES AÉRIENNES DES’ PÉANTES. 335 DEUXIÈME PARTIE. Malgré les observations multipliées qui, depuis Mariotte, ont été faites sur l’échantillon aqueux des feuilles, il reste encore de nombreuses questions à résoudre sur cette importante fonction : en effet, Plenck, Guettard, Bonnet, Sennebier, etc., en traitant ce sujet, n'ont guère cherché à reconnaître que la quantité abso- lue d’eau exhalée par les plantes placées dans telles ou telles conditions, et la quantité de ce fluide retenue dans le végétal. Ce deuxième chapitre va être consacré à l’examen des quantités relatives d’eau exhalée par les feuilles dans leur totalité, et par leurs faces supérieure et inférieure prises isolément, ces organes étant placés dans des conditions identiques. Cette face de l’étude de l’exhalation des plantes méritait d’être étudiée, parce qu’elle est neuvé, et peut conduire à des données pratiques pour la distribution des espèces dans la culture. Pour donner à ces recherches, et par suite aux résultats, toute l'uniformité qu’on doit toujours chercher à atteindre dans de semblables questions, toutes les feuilles mises en expérience ont été choisies parfaitement intègres dans leur période d’accroisse- ment, et à l’époque où elles parvenaient aux deux tiers, ou envi- ron, de leur dimension totale, Chacune d’elles était mesurée avec soin avant d’être soumise à l’exhalation dans un appareil (fig. 4) composé de deux godets AA en forme d’entonnoirs, munis chacun à leurs bords d’un petit disque BB de toile imperméable par- faitement joint, et enduit d’une couche emplastique formée de cire, poix de Bourgogne, et d’un corps gras fin capable d’adhérer au pourtour de la feuille à l’aide d’une légère pression. Chaque godet portait à son extrémité un petit tube recourbé CC, dans le coude duquel une goutte d'huile interceptait le contact de Fair. extérieur, Deux petites capsules DD, contenant du chlorure de calcium sec, étaient placées dans les godets; puis ils étaient appliqués lun à la face inférieure, l’autre à la face supérieure de la fouille, de telle manière que leurs bords coïncidassent par- faitement, Toute communication de l'extérieur étant interdite, l’eau exhalée était absorbée par le chlorure, dont le poids, exacte- 586 GARREAU, —— ABSORPTION ment connu, donnait, après vingt-quatre heures, une augmenta- tion qui exprimait la quantité d’eau exhalée par chacune des faces pour ce laps de temps (1). D’après cela, on comprend que les sujets en expérience n'étaient pas dans les conditions où ils exhalent naturellement , et que les quantités absolues du liquide exhalé n’eussent pas été les mêmes à l’air renouvelé, Mais mon but ayant été principalement de déterminer des quantités rela- tives et non des quantités absolues, il demeure constant, je crois, que les conditions choisies étaient favorables pour expérimenter. D'ailleurs, en laissant exhaler des feuilles de Capucine, de Nico- tiane et de Dentelaire, dans des vessies de caoutchouc très minces et appliquées par aspiration, J'ai pu me convaincre que la quan- tité de chlorure employée à chaque expérience ‘ne formait pas une atmosphère trop sèche aux surfaces exhalantes ; car les ré- sultats obtenus par ce dernier moyen se confondaient au huitième près avec ceux fournis par le premier. Pour déterminer la somme de l’eau exhalée par la feuille, deux movens étaient employés : le premier consistait à introduire cet organe dans l’appareil jusqu’à la naissance du pétiole, de telle sorte que la feuille, restant par- faitement saine et intacte après cetle épreuve, servait ensuite à donner les résultats séparés de ses faces supérieure et inférieure; le second consistait à établir une proportion, d’après les données partielles précédemment obtenues. Le tableau ci-joint indique à la fois la surface exhalante, la quantité de chlorure employée, celle de Peau exhalée dans les vingt-quatre heures par chacune-des faces, et enfin celle réelle- ment produite par la feuille entière, comparée à la quantité donnée par le calcul. (1) Sennebier croyait que l'obscurité complète arrétait subitement l'exhala- tion aqueuse ; mais plus de trente expériences faites dans des godets opaques ont donné des résultats très peu inférieurs à ceux obtenus à la lumière et à tem- pératures égales. DES SURFACES AÉRIENNES -DES PLANTES, ’ | Etendue Nombre - de Chlo- approxi- chaque perd malif » n Ê ; = surface É le DESIGNATION DES FEUILLES. exhas # PIOÉ LE Et ec lante, Dear vus sur le jen ceu- {Chaque | champ du timétres | face. microscope. “+ tree Ventre | mms ed \Atropa belladona après p'uie) . . ; . 40 | 5,0 eupéEs 1 Atropa belladona. . . . . . . . … . | 40 5,0 Hs de Verbena urticæfolia. . . . : . . . .. 40 | 5.0 + PAP ÎNicotianarustica (plantede135centim.)| 40 | 5,0 RE Hi Nicotiana rustica(plantede20centim.)! 40 | 5,0 ii . Rbus radicaus (foliole terminale). . .! 40 5,0 sa dl A (foliole terminale). + : - . . 1740 | 3,0 ak ra . Cercis siliquastrumn. PRIRENT | 40 | 5,0 PAIE : Canua æthidpica à. : 2,4, «22 | 40: | 5,0 as de Bergenia sibirica (après pluie. . . . .| 40 | 5,0 Ph Rte A Bergenia sibirica (très sec) : . . « . .| 40 | 5,0 LÉ VAS Fu lAucuba japonica. . .... +... si tlsipuidats 0 AT 1 ban quinquefolia (12 h. nuit). . +. 40 | 5,0 RE e Cissus quinquefolia (42 h. jour). . . .| 40 | 5,0 MN A Ficus carica (lenversée).: - : =... . 40 | 5,0 Date è FA Bergenia sibirica. . . . . .. nr 40! 50 PAT Polygonum orientale. . . .......| 40 | 5,0 Ée oi Le DA EIOPIE . LR ST 40 50 PRE MMA EMROpE ee ue ee © es «| 20° °| 5,0 rss Le AAC ONrOPER nt Ge, 170 ,|[r20 ‘50 dempéTe à lAralia racemosa (foliole terminale). .! 20 | 5,0 Jane “ |Aratia racemosa (foliole terminale). .| 20 | 5,0 LRDËE: d Althæaofhcinaliss, . .. .. .. ... 20 | 5,0 ET CT St officinalis {renversée). . , ,.| 20 | 3,0 j ‘a Ê 100! DUT. 5 ne te à à 20 | 5, At x Arstoloclia clematitis. . . . . . . . .| :20 | 5,0 AE É sh Haclorinnr: - » :.,. - + 1, 20, F 5,0 ES # | 20750 D su gvringa RL ue soie à 0 à 20 | 5.0 La Hg HIER RS. a 20h 5:60 sup # Les Tropæolum majus (12h. jour). . ..| 20 | 5,0 su ti 44 Tropæolum majus (12 h. nuit) ....! 20 | 5,0 fépés 12 i ér. 15 Malva sylvestris, 000... , | 20: |: 350 NE 70 Lapsana communis , ..,.,. ,....: 20 50 Lente Pinnbago europa , . .….….. . «. . 4 ; LES AT infér. 50 -n fsupér. 30 20 | 5,0 jinfér, 30 Quan- tité d’ean exhalée = =) M Ce Où OULCS SS0CSCOZ=S=S 3° série. Bor. T. XITE. (Juin 4850.) ? 55 [1425 | 1,600 18 | 087S | 0,700 [0 | un 5 LU | ou a ose | 0,560 NE | 20 26 | 022 | 020 5 | 0575 | 0:700 à | 0567 | 0.700 a7 Loire | 0,710 pe M VC 15 | 0900 | !: i7 [0599 | 0,590 : 0.388 0,760 5 0550 9,690 Se 0.650 0,900 26 0665 0,910 3 O7 0,7C0 53 |O373 | 0,690 on 0 480 0,340 2 LU | cu 26 |ost9 | 0700 Du [008 | 0.046 os [073 | 0800 5 | | 0500 5 que 0.520 2 oi Là 0 Pr 0.750 1,100 à [HE | vu 6) -) Quantit: donné: par l'ex. périenge ————— ! | Etendue de Quantité chacune! donnée des faces par de I |le lcul Fuiles 45 | 540 45 1678. |. 1 Lu | do 4 à i4 |0440 | 0,640 46 65: : 46 y20 | 1,507 46 .62 46 | 0,862 | 1,480 44 0,165 SA 44 | 0,495 | 0,650 45 0,562 = 1 RE ER = 998 GARRBEAU, — ABSORPTION D'après cela, il est aisé de voir que la propriété exhalante de la face inférieure de la feuille est le plus ordinairement double, plus rarement triple, quadruple, et au delà de celle de la face supérieure. Un seul exemple montre des quantités d’eau égales pour les deux épidermes; il est fourni par l’A/thæa offici- nalis. | Ces données pourraient faire supposer que les résultats en faveur de la face inférieure tiennent à sa position ; mais il n’en est rien, puisque les feuilles renversées exhalent toujours dans les mêmes supports. Si l’on fait un compte approximatif des sto- mates de chacune des faces, on trouve qu’il existe parfois quel- ques rapports entre la quantité d’eau exhalée et le nombre de ces pores; d’où il est naturel de penser, comme cela était admis sans preuves positives, que ces organes exhalent de l’eau. Mais beau- coup d’épidermes de la face supérieure de la feuille sont privés de stomates , et cependant ils comptent quelquefois pour un tiers dans les résultats; de sorte que la transpiration insensible, comme l'appelait De Candolle, détermine une déperdition aqueuse, quel- quefois considérable : en eflet, le Bergenia sibirica, privé de stomates à la face supérieure de sa feuille, exhale comme un, par cette partie de l’épiderme foliaire; la face inférieure correspon- dante qui en est munie exhale comme deux ; mais cette dernière doit perdre aussi par transpiration insensible, approximativement comme un, puisque sa surface est égale à celle de l’épiderme supérieur : 1l resterait donc pour ce cas un tiers ou environ de l’eau exhalée, que l’on peut supposer l’avoir été par les stomates. Peut-être ce chiffre, pour certaines plantes au moins, est-il encore trop élevé. En voici les raisons : les feuilles aériennes recoivent la presque totalité de l’eau qui leur arrive par le pétiole , et les nervures la distribuent dans le parenchyme ; mais ces nervures font presque toujours uniquement saillie à la face inférieure de la feuille, et ces canaux, qu’il me soit permis de les appeler ainsi, doivent exhaler sur leurs trajets une quantité d’eau d’autant plus grande que leurs saillies sont plus prononcées et plus multipliées ; lépiderme qui les recouvre, quoique privé de stomates, doit donc être le siége d’une transpiration insensible proportionnellement DES SURFACES AÉRIENNES DES. PLANTES. 339 plus considérable qu'à la face supérieure de la feuille. L'exemple suivant vient témoigner en faveur de cette opinion, La foliole terminale de la plante du Dahlia présente des sto- mates sur l’un et l’autre de ses épidermes ; celui de la face supé- rieure en montre, en moyenne, vingt-deux sur le champ du mi- croscope dont je me sers, et celui de l’inférieur trente-trois, c'est-à-dire, un tiers de plus ; mais il faut supprimer un tiers ou environ de cette surface, qui est représenté par les nervures, dont l épider me est sans pores, ce qui en donne un nombre très approximativement égal sur les deux faces de la feuille ; cepen- dant la quantité d’eau exhalée par la face inférieure est exacte- ment le double de celle que produit la face supérieure. On peut se convaincre, du reste, par l'examen comparatif de la première et des quatre dernières colonnes des tables qui précèdent, qu’il est on ne peut plus logique d’attribuer à l’épiderme qui recouvre les nervures une grande part dans l’exhalation, puisque cette fonc- tion est plus prononcée à la base et au centre de la feuille qu'aux parties qui avoisinent ses bords ; en effet, si l’on établit une pro- portion avec les résultats partiels et chacune des faces entières de la feuille , on obtient une somme toujours plus grande que celle qui est le résultat de l'expérience directe. Dans le premier chapitre de ce mémoire, il a été établi que la matière grasse qui enduit la cuticule de la feuille était un obstacle souvent insurmontable à l’absorption. Le rôle de cette matière, comme on devait s’y attendre, est aussi d'empêcher, ou plutôt de diminuer l’exhalation; et si l’on réfléchit que cette substance est surtout sécrétée en abondance pendant les fortes chaleurs de l'été, on ne pourra faire qu'admirer combien une chose en apparence siinutile se trouve être d’un secours si puissant pour les plantes sevrées de pluies, et exposées aux ardeurs du soleil. Pour constater ce qui vient d’être dit et écarter toute cause d’erreur, il faut éviter l'emploi des feuilles qui contiennent des matières avides d’eau , des sels déliquescents, capables de contrarier les résultats quand on opère à la température de l'atmosphère ; s'adresser à celles de même poids, de même âge et de même surface, ce qui est facile en choisissant parmi celles qui sont opposées. 340 GARREAU, — ABSORPTION | De cette manière, en essuyant une feuille de chaque couple, on peut constater qu'après quelques heures d’exposition à l'air, celle qui a été essuyée à fait une perte plus grande que celle qui est restée recouverte de matière glauque , comme le témoigne la table ci-jointe : | | | | Pois DÉSIGNATION DES FEUILLES. | Poips. géneures dicNiPETe à l'air. | Essuyée.| . 1.00 0,70 | | Centranthus ruber ..,....... ee ue M. 1° 400 | 080 | 0,10 |centranthns PUR en Se da es ten aNr Pere | - 0 30 | 056 014 r: a: { Lavée au savon. 0,7 0,60 0,10 hour Moselle TEE jNette. « à: .. 070 | | 0,60 010 | Depuis que les travaux de théorie de de Saussure nous ont fait connaître la nature des gaz exhalés par les feuilles, aucune expé- rience n'ayant été entreprise pour mesurer les quantités d’acide carbonique exhalé par ces organes, j'ai pensé qu'il serait utile de les rechercher , et qu'il serait possible de ‘les constater d’une manière approximative à l’aide de l'appareil qui a été employé pour leur exhalation aqueuse : il suffisait pour cela de remplacer le chlorure de calcium par une base avide d’acide carbonique ; et c’est l’eau de chaux qui a été choisie de préférence, parce que son carbonate, qui forme pellicule, se prête mieux aux pesées. L'appareil était appliqué pendant douze heures de suite, et les pellicules de carbonate formées pendant ce temps, pesées après avoir été desséchées ; mais comme les quantités en étaient sou- vent minimes, de petites lames de papier séchées sous cloche, au moyen de l’acide sulfurique, et d’un poids connu, servaient à enlever le carbonate, puis étaient reportées pendant quarante-huit heures dans l’appareil à dessiccation. L'augmentation de leur poids donnait la quantité du carbonate produit. Le tableau ci-joint indique les quantités de ce sel obte- nues, et, par suite, celles de l’acide carbonique exhalées par cha- cune des faces de la feuille : 14 GARREAU, —— ABSORPTION ÉTENDUE| DURÉE QUANTITÉ DÉSIGNATION DES FEUILLES. | cnne | lé" | OnsenvaTiOns. | FAGES.| carbonate [porte | des faces. | jour. obtenu. RU ER et Re Det CES Le VA DST N UE A SORT Polygonum orientale. . . . . . . . 0,00 12 heures. Ombre. fi as ri : Rheum undulatum . . . .. RAT COS id. id. es Se ” Nicotiana rustica , ... +. 0,040 id. id. { a is : Tropæolum majus . « - . . . . .. 0,040 id. id. ‘ re à Fe d Asclepias Syriaca. . , . « «+ . . . 0,075 | 6 heures. { SAT FE à à res Tropæolum majus. .#., + « + ne 0,040 | 8 heures. ne b. LR soleil, ee BA . riialebtiepæs-aiéet Lis." 0,075 | 7 heures. LE h. Ps soleil, à MES mg fi Araliaracemosa (foliole terminale).| 0,040 | 6 heures. Les h. de soleil, be Ts + Rheum undulatum. . .: ..... 0,280 | 3 heures. 3 à de soleil, à par net è | I] ressort de ces résultats, si toutefois des expériences, encore si peu nombreuses, peuvent permettre de conclure que les deux faces de la feuille expirent de l’acide carbonique à l’obscurité de la nuit, que la face inférieure en produit en quantité beaucoup plus notable que la supérieure ; que les feuilles qui exhalent le plus d’eau sont celles aussi qui expirent le plus d’acide ; enfin, que la quantité de ce gaz produite paraît être plutôt en rapport avec le nombre des stomates, que l’eau exhalée ne l’est avec le nombre de ces pores (1). Des recherches , entreprises dans le but de constater si les feuilles ne laissent pas échapper d'acide carbonique à l'ombre , ont témoigné en faveur de ce que l’on connaissait déjà à ce sujet. Mais bien que la lumière solaire soit un agent puissant de réduc- tion de ce gaz dans les feuilles, l'expérience démontre que, si elle est accompagnée d’une chaleur trop intense, une petite quantité d'acide échappe à l’action digestive des cellules; car toutes les recherches, qui ont été faites sous les rayons directs du soleil, et à une température de Ah à 46 degrés centigrades, ont toujours donné (1) Les quantités d'acide exhalées sont d' autant plus grandes, que l'obscurité est plus complète; aussi les expériences faites dans des godets opaques | pen - dant le jour, donnent-elles des résultats très marqués, ei sensiblement les mêmes que ceux oblenus pendant les nuits les plus obscures. DES SURFACES AÉRIENNES DES PLANTES. 243 des quantités très appréciables de carbonate, comme le ‘£moi- gnent les exemples inscrits plus bas. Pour quiconque n’a pas expérimenté dans ce sens, il est natu- rel d'admettre que l’oxygène inclus dans l'appareil, en présence d’une petite quantité du suc résineux, à produit de l'acide car- bonique, et que le carbonate obtenu ne provient pas de l’expi- ration foliaire ; mais je me suis assuré que les feuilles, dans les temps des températures précitées , exhalent bien réellement ce gaz, et le carbonate produit par l'exemple n° 9 du tableau qui va suivre à été obtenu en introduisant la feuille dans un ballon rempli d'air purifié à la potasse, et dont le col était fixé au pétiole à l’aide d’une tubulure de caoutchouc. ÉTENDUE| DURÉE QUANTITÉ DÉSIGNATION DES FEUILLES. RARE Ed she te des faces, | nuit. ; fobtenu. méèt. Re Plumbago europæa. ....2........ 0,020 |12heures ne pts | : lfilia europæa : -...... PRE LEP EPEL, CA 0,020 it, 144 RENTE TU + Tilia éuropæ&a . ........ ED .| 0,073 id. D AE Re ni Aralia racemosa (foliole terminale). . . . . . 0,040 id. SREUETe note 1 Polygonum orientale . ; . .. ........ 0,040 id. supérieure. MT k 1/2 PAT AC... A5 me colo nt tie 0,075 id. Hiseure RES k [tropæolum MANS din 4 cbr» ce je Aie tn 0,040 id. { En) As tre F da à RL Li leu un Le 0,040 id. { Sir De d'at À Nicotiana rustica (jeune plante de20centim.)| 0,040 |24 heures Eh AGREE 0'020 : Tropæolum majus. … . . ........... 0,040 id a in 56 pi : ARS GINÉIMANIS . 4 22 ee «ee. 0,040 | id. a Pau D Os 4 Acer pseudo platanus. . ..,....... .[ 0,040 id, !supérieure.| 0,004 : | inférieure. 0,016 DA ASNRR ARS AL LR AL tan SAN LT AR RSR RE LAC UUL CURE ID vin Hits | | Cetle question de l'expiration de l’acide carbonique m’oblige à dire quelques mots des résultats analytiques de l’air contenu dans les gousses du Baguenaudier, par MM. Calvert et Ferrand (Ann. des sc. nat., 1844, t. IE, p. 372), et sur les conclusions qu’ils en ont tirées. Ces chimistes, après avoir fait la critique des con- ditions choisies par Théodore de Saussure pour expérimenter, ajoutent que celles où ils se sont placés sont infiniment prélé- oh! GARREAU. —— ABSORPTION rables , puisqu'ils ont choisi l’acide absorbé par la plante pour étudier sa réduction. Mais ces messieurs ignoraient, sans doute, que les feuilles exhalent de cet acide par leur face supérieure, et qu'en conséquence celui qu’ils ont analysé était un produit d’ex- piration; et, comme une fausse interprétation en amène une autre , ils ont conclu que , puisque cet acide est introduit dans le végétal pendant la nuit et décomposé le jour, il est inutile d’ad- mettre, comme l’a fait Théodore de Saussure , la formation d’un * acide carbonique dans le végétal , dont le rôle est, au contraire, de le décomposer. | Les expériences de MM. Calvert et Ferrand témoignent, au contraire , de la manière la plus frappante en faveur de l’opi- nion de Théodore de Saussure, puisqu'ils trouvent qu’il se fait 4 1/2 pour 100 d’acide pendant la nuit, et qu’une égale quantité se. réduit pendant. le jour pour être remplacée par un volume d'oxygène égal au sien, ce qui signifie, en prenant le fait brut, qu'un volume et demi d'oxygène forme, la nuit, un volume d'acide carbonique égal au sien. Ainsi, toute l’erreur vient d’une interprétation fausse donnée à l’origine de l’acide contenu dans ces fruits, qui, au lieu d’y avoir été introduit par absorption, est au contraire un produit de l’expiration carpellaire. Mais l'erreur était d'autant plus facile qu'il paraît, en effet, paradoxal de voir un organisme survivant, la cellule, expirer la nuit seulement le gaz que l’animal expire la nuit et le jour. Mais le paradoxe n’est peut-être qu'apparent , et il est très pro- bable que la plante respire le jour comme la nuit ; seulement l'acide formé par la décarbonisation du fluide nutritif se trouve réduit le jour, et ne l’est pas la nuit ; ce qui doit faire supposer qu'il existe deux fonctions distinctes dans ce que l’on a appelé la respiration : l’une, plus spécialement respiratoire, constante le jour et la nuit; l’autre, digestive, et ne s’exercant activement que pendant le jour, au moins quant à ce qui concerne l’assimilation du carbone. Et bien que ces distinctions aient plutôt l’aspect d’une hypothèce que d'une vérité même éloignée, j’ajouterai que cette manière de voir est la conclusion nécessaire des faits, et non le simple fruit de l'imagination : car tous les botanistes qui ont DES SURFACES AÉRIENNES DES PLANTES. 315 fait une étude un peu sérieuse de la cellule et de ses propriétés vitales n’ignorent pas que , lorsqu'elle est dans sa période de croissance , dans la vigueur de sa végétation, elle renferme une matière albuminoïde, par conséquent azotée et colorable en rose, comme les matières animales , par le deuto-nitrate de mercure ; et cette matière, qui chemine en nappe sur la paroi des cellules des végétaux inférieurs, et forme des canaux contractiles con- duisant un fluide granuleux chez la plupart des vasculaires , est vivante, se meut d'elle-même, c’est-à-dire qu'elle réunit les attri- buts des matières animales vivantes les mieux caractérisées : comme conséquence, il n’est donc pas déraisonnable d'admettre qu'elles doivent respirer comme elles. De l’ensemble des faits relatés dans la deuxième partie de ce mémoire, il résulte que : lo Les quantités d’eau exhalée par les faces supérieure et in- férieure des feuilles sont le plus ordinairement comme 1 à, À à3, et plus rarement 1 à 5et au delà ; que ces quantités relatives ne tiennent pas à la position respective des faces, puisque les feuilles renversées donnent les mêmes résultats que dans leur position naturelle ; RAR 2° Qu'il existe quelques rapports entre la quantité d’eau exha- lée et le nombre de stomates, comme on l’avait admis , mais que la transpiration insensible à pour effet de provoquer l'exhalation d’une forte proportion de ce fluide ; 9° Que la transpiration se fait en proportion plus considérable sur le trajet des nervures et sur la partie des épidermes la moins pénétrée de matière grasse ; l° Que la quantité d’eau exhalée peut conduire à des applica- tions utiles dans la distribution des espèces dans la culture ; 9° Que les faces supérieure et inférieure des feuilles expirent de l'acide carbonique pendant la nuit, et que la face inférieure en expire en plus grande quantité que la supérieure ; 6° Que les feuilles ou les faces des feuilles qui exhalent le plus d’eau sont aussi celles qui expirent le plus de cet acide ; 7° Que la quantité expirée de ce gaz parait être plutôt en rap- 946 GARREAU, — ABSORPTION, BIC. port avec le nombre des stomates que l'eau exhalée ne l’est avec le nombre de ces pores ; 8 Que les feuilles, comme cela était admis, n’expirent pas d'acide carbonique de jour, à l'ombre ou au soleil, à une tempé- rature modérée ; mais que l’exhalation de ce gaz se fait en petite quantité , sous l’influence solaire accompagnée d’une forte cha- leur ; 9° Que Panalyse de MM. Calvert et Ferrand ne fait que con- firmer l’opinion émise par Théodore de Saussure sur la formation de l’acide carbonique au sein même du végétal. MELASTOMACEARUM QUÆ IN MUSÆO PARISIENS! CONTINENTUR MONOGRAPHICÆ DESCRIPTIONIS ET SECUNDUM AFFINITATES DISTRIBUTIONIS TENTAMEN. (SEQUENTIA..) Auctore CAROLO NAUDIN. XXXV. MICRANTHELLA. Cuxrocasrrx species DC. et auct. =— Mertania Vent. Flos 5-merus. Calycis campanulati vel oblongi dentes acuti persistentes. Petala obovata apice rotundata ciliolata. Stamina 10 parum inæqualia conformia, antheris lineari-subulatis aut oblon- gis l-porosis, connectivo infra loculos magis minusve producto et in insertione filamenti sæpius bitesticulato. Ovarium basi adhæ- rens o-loculare. Stylus filiformis, stigmate QE Ge Capsula o-valvis; semina cochleata. H x El suffrutices fruticesve austro-americani et meæxicant, sœæpius ramosi, varie pilosi, micranthi et submicranthi ; foliis pe- tiolatis ovatis ovatove-oblongis; floribus paniculatis aut glomeratis, nunquam cernus, purpureis albrs flavis aut aurantiacis. Genus fere omnino artificiale imo et subheterogenum; La- siandræ Chætogastræ et Oreocosmo æqualiter affine nulli tamen apte conjungendum. Præcipui characteres in parvitate florum (si generum proximorum floribus comparentur), inflorescentia et habitresident, 318 €, NAUBDIN, — MÉLASTOMACGEARUM A. GENUIN&. Antheræ lineari-subulatæ , connectivo infra loculos longiusculo arcuato et in insertione filamenti bitesticulato aut castrato. 1. MICRANTHELLA CLINOPODIFOLIA. — Chœtogastra clinopodi- folia DC. , IL, 138, | M. herbacea adscendens vel erecta debilis oligophylla tota (co- rollis genitalibusque exceptis) hispidula ; caulibus subsimpli- cibus ; foliis petiolatis ovatis subacuminatis serratis 3-5-nerviis; floribus ad apices caulis ramulorumque gracilium terminalibus et axillaribus, solitariis-ternis, brevissime pedicellatis. Planta nostra incompleta ad Cheætogastram clinopodifoliam DC. certe pertinet siquidem ipse celeberrimus Candolleus illud ei nomen in herbario Hilariano imposuit. An Micranthellarum genuinarum sectioni referenda sit haud omnino certum est, in specimine enim quod nobis clar. Hilarius largitus est flos desideratur. Plantæ, uti nomen indicat, similitudo est cum Clinopodio vulgari. Gaules 3-4-decimetrales patentim setoso-hispiduli. Folia mollia setoso-hispidula, 2-4 centim. longa, 1 $ —2 lata, internodiis duplo subtriploque breviora, petiolo 5-10-millimetrali gracili. Calycis dentes triangulari-acuti, tubo campanulato paulo brevio- res.—[n montibus Serra Negra permultisque aliis locis Brasiliæ australis ; Aug. de Saint-Hilaire. 2. MicrANTHELLA Ciltaris, — Chœtogastra ciliaris DC. — Meriania ciliaris Vent., Choix, t. 3h. M. frutescens ; ramis hirsutis aut hispidis ; foliis petiolatis ovatis acuminatis acutis tenuiter serrulatis 5-nerviis, pagina utraque sed superiore præsertim villosis, inferiore foveolatis ; panicu- lis brevibus subcorymbiformibus terminalibus. Folia 6-10 centim. longa, 2-3 lata, petiolo circiter centimetrali. Caly- cis dentes triangulari-acuti tubo breviores. Planta præcedenti habitu fere simillima sed robustior et foliis majoribus distincta. — In republica Novo-Granatensi prope civitatem Santa-Fé de Bogota; Humboldt et Bon- pland. 3. MICRANTHELLA LANGEOLATA. — Chœætogastra lanceolata DC. M. frutescens tota villosa aut villoso-hirsuta: caule caulhibusve subteretibus ; foliis breviter petiolatis ovalo-lanceolatis acumi- MONOGRADIHICA DESCRIPTIO. 3/0 natis acutis subintegerrimis 5-nervis; paniculis partialibus dichotomis ad apices ramulorum terminalibus et in paniculas majores digestis ; floribus albis {an etiam purpureis ?). Planta per immensum Americæ meridionalis tractum dispersa, cam- porum et montium pariter incola, habitu et statura tamen parum varia- bilis. Circiter metralis est; folia 6-10 centim. longa, 1-2 lata, petiolo sæpius centimetrali vel paulo breviore. Calycis villosi nonnihil urceolati _dentes angusti subulati sæpe revoluti tubum longitudine æquantes, fructiferi tubus 1C-costatus. Petala 4-5 millim. longa et fere totidem lata: Antherarum connectivum subcastratum. — In Bolivia ad altitudi- nem 3000 metrorum, Weddell; Peruvia, Dombey; republica Novo-Gra- natensi, Goudot; Antillis, Bonpland ; republica Mexicana, Linden. Var. 8 elatior; foliis duplo majoribus ; prope Teapa in rep. Mexicana. h. MIGRANTHELLA Hispipa, — Chœtogastra hispida DC. Præcedenti simillima sed tota villis rufis hirsutissima. Differt etiam paniculis partialibus magis divaricatis. Nobis una et eadem species esse videtur ac W. lanceolata. -— In Brasilia, Bonpland. D. MICRANTHELLA ROSEA. + M. frutescens tota villosa vel setosa ; foliis petiolatis ovato-oblon- gis acuminats tenuiter serrulatis 5-nerviis ; paniculis partiali- bus cymosis in paniculam majorem digestis : calvcibus pur- purascentibus, petalis Hlacinis aut roseis. M. lanceolatæ similis sed paulo debilior nec verisimiliter ab ea distin- guenda quamvis discrepet floribus minoribus et roseis. — In montibus mexicanis oceano Pacifico vicinis, locis humidis, ad altitudinem 2000 ad 2500 metrorum ; Galeotti. 6. MICRANTHELLA CONFERTIFLORA. + M. frutescens ; ramis hirtellis; foliis petiolatis ovato-oblongis acuminatis vix conspicue serrulatis 5-nerviis utrinque breviter adpresseque villosulis; paniculis terminalibus brevibus con- fertifloris ; florbus aurantiacis. M. lanceolatæ toto habitu valde similis sed differt panicula contracta, 350 €. NAUDIN, — MELASTOMACEARUM florum colore et calyce fructifero vix manifeste 10-costato. Folia 10-12 centim. longa, 3 et forsan amplius lata, petiolo 1-2-centimetrali. — Descriptio ex specimine unico nec omnino completo. -—In Peruvia prope Chupe- Yungas ; d’Orbigny | 7. MICRANTHELLA GAYANA. + M. fruticosa ; caule ramisque subglabratis; foliis petiolatis elliptico -ovatis, apice, interdumque basi, acutis, serrulatis 5-nerviis utrinque villosulis ; paniculis ad apices ramorum dichotome corymbosis in paniculam majorem aggregatis : calycibus fructiferis setoso-echinatis, dentibus linearibus tubum æquantibus. | Folia quam in M. lanceolata breviora et minus acuta, circiter 4-6 cen- tim. longa, 2 lata, petiolo 5-10-millimetrali. Paniculæ partiales (saltem fructiferæ) quam in illa specie paulo majores sicut et fructus qui setu- lis rigidis echinati sunt. Species distincta videtur sed ex specimine manco incompleta est descriptio.—[n Peruvia prope Cuzco ; CL. Gay. 8. MICRANTHELLA CITRINA. + M. fruticosa ; ramis opposite patentibus; foliis petiolatis elliptico- lanceolatis utrinque acutis interdumque basi rotundatis tenui- ter serrulatis quintupli-septuplinerviis (nervis lateralibus basi cum nervo medio coalitis), pagina utraque villosulis ; paniculis terminalibus : floribus citrinis. Planta 1-3-metralis. Folia 8-15 centim. longa, 3-5 lata, petiolo 1-3- centimetrali. Calvcis dentes acuti tubum setulosum æquantes. Petala 5 millim. longa, obovata ciliata, in speciminibus siccis ad aurantiacum vergentia. Antheræ luteæ, connectivo longiusculo et bitesticulato. — In fruticetis humidis vallis 7ipoant Boliviæ, ad altitudinem circiter 3000 me- trorum; Weddell. | 9, MICRANTHELLA ORBIGNIANA, M. fruticosa; ramis junioribus 4-gonis rufescenti-hirtis, vetustio- ribus excoriatis et glabratis; foliis petiolatis ovatis breviter acuminatis tenuissime serrulatis, quinque vel quintuplinervus, MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 25! pagina utraque adpresse villosulis ; floribus ad apices ramulo- rum paniculas breves foliosas formantium aggregatis. Folia 6-8 centim. circiter longa, 2-4 lata, petiolo circiter centimetrali. Calycis dentes subulati tubo setuloso breviores. Petala obovata, 6 millim. circiter longa , flava? (in speciminibus siccis flava vel aurantiaca viden - tur). Cætera ut in præcedente.—In Bolivia prope Cagapi- Yungas ; d'Or- bigny. 10. MICRANTHELLA CAPITATA. + M. fruticosa; caule ramisque A-gonis setoso-strigillosis ; foliis breviter petiolatis oblongo-ovatis acuminatis acutis obsolete serrulatis subintegerrimisque 5-nerviis, pagina utraque setu- losis ; floribus ad apices ramorum glomeratis capitatisve ; capitulis subinvolucratis ; floribus albis. Planta semimetralis et metralis. Folia 8-12 centim. longa, 1 4-3 lata, petiolo 5-10-millimetrali. Capitulorum foliola involucrantia fere bractei- formia, magnitudine varia. Calycis dentes sabacuti ciliati tubo 10-costato hirto paulo breviores. Petala rotundato-obovata ciliata, 6-7 millim. longa. Antherarum connectivum infra loculos longiuscule productum et ultra filamenti insertionem breviter bifurcum. — In Boliviæ valle 7'poant ad altitudinem 3000 metrorum ; Weddell. B. CHÆTOGASTROIDEZÆ. Antheræ oblongæ sed non vere subulatæ ut in sectione præcedenti, con- nectivo infra loculos brevissimo et bilobo aut subnullo. A1, MICRANTHELLA LATIFOLIA. M. frutescens ; ramis supremis strigilloso-scabris mox glabratis ; foliis petiolatis late ovatis apiculatis vel brevissime acuminatis obsolete serrulatis Sæpius 7-nervis (nervis intermediis utrinque basi inter se coalitis), pagina superiore adpresse strigillosis strigosisve , inferiore setulosis ; paniculis terminalibus brevi - bus laxis ; floribus roseis aut dilute purpureis. Planta 4-2-metralis. Folia 5-8 centim. longa, 2 £-5 lata, petiolo 1-2- centimetrali. Calycis campanulati dentes acuti ciliati tubum æquantes, fructiferi tubus 10-costatus. Petala obovata, hinc glanduloso-ciliata, 7 millim. cireiter longa. Stamina æqualja, antheris oblongo-ovatis sub- 852 C, NAUDIN. — MELASTOMACEARUNM rostellatis antice undulatis, connectivo sub ipsis loculis bituberculato. Stylus subelavatus.-—I[n fruticetis humidis vallis 7èpoan: Bolhiviæ, ad alti- tudinem 2500 metrorum ; Weddell. | 12. MICRANTHELLA CANDOLLEr, — Cheætogastra mollis DC. — Rheæia mollis Bonpl., Rheæ., t. 19. M. fruticosa ferrugineo-villosa pro genere macrophylla ; ramis teretibus ; foliis petiolatis ovatis acuminatis obsolete serrulatis vel subintegerrimis 5-nerviis, utraque pagina rufescenti-villo- sis; paniculis terminalibus brevibus confertifloris et multifloris ; floribus rubris aut violaceis. Folia 6-10 centim. longa, 4-6 lata, petiolo vix centimetrali. Calycis late campanulati dentes angusti subulati tubum æquantes. Petala obovata ciliata, 7-8 millim, longa. Antheræ lineari-oblongæ obtusæ, connectivo infra loculos brevissimo vix conspicuo nee manifeste tuberculato. Calyx fructifer magnitudine pisi, villoso-hirsutus et 10-costatus.—In montibus Peruviæ prope urbem ZLoxa; Rivero, Bonpland ; necnon in monte Quin - diu inter Paramillo et Boquia ra on Novo-Granatensis, Linden, Cat., n° 1061. vo Species. addendeæ : 43. M. LONGIFOLIA. — Chœtogastra longifolia DC. Ah. M. HAvANENSIS, — Chœætogastra havanensis DC. XXXVI, OTANTHERA. Oraxraera Blume, Flora. — Lacunoroniux, Blum. et aliorum. — Me- LASTOMATIS Species BI. et DC. Flos 5-merus. Calycis dentes tubo breviores aut subæquales decidui, interdum cum denticulis totidem setosis vel subpenicilla- tis brevissimis alternantes. Petala obovata apice rotundata aut acuta. Stamina 10 æqualia conformia ; antheris lineari-subulatis 4-porosis, connectivo infra loculos non aut vix manifeste producto sed bitesticulato aut bicalcarato. Ovarium maxima parte adhæ- rens, apice libero setosum, 5-loculare. Stylus filiformis, stigmate punctiformi. Fructus baccatus. Semina cochleata. Frutices in insulis Moluccis, Sundaicis et Luzonia Imétistle MONOGRAPHICA DESCRIPTIO, - 353 cognili, Submicranthi, Melastomata plurima habilu referentes sell paullo graciliores ; folis petiolatis ovalo-lanceolatis ellipticisve acuths Strigillosis ; floribus ad apices ramorum in paniculas pau- cifloras dispositis ; fructibus calycis tubo persistente veshihs sub- globosis. Otantheræ genus satis naturale est, a Lachnopodio autem non diversum, ut recte judicavit Korthalsius. Americanæ Micranthellæ respondere videtur. 1. OrANTHERA MoLUGCANA Blume, Mus. bot. Lugd. Batav., p. 96. — Melastoma moluccanum DC. — Blume, Bijdr. O. ramis subtetragonis, sparse strigosis : foliis ovatis oblongove- ovatis acutis integerrimis 5-nerviis, pagina utraque breviter strigillosis; calyce tuberculis penicillato-setulosis muricato, petalis obovato-acutis albis ; antheris basi bitesticulatis. Folia 6-10 centim. longa, 3-4 lata, petiolo circiter centimetrali. Petala 5-6 millim. longa. Antheræ nonnihil recurvæ. — In fruticetis insulæ Amboinæ ; Blume. 2, OTANTHERA GRACILIS, + O. ramis subtetragonis , sparse strigosis ; foliis lanceolato- ellipticis acuminatis integerrimis 5-nerviis, pagina utraque sed superiore præsertim strigillosis, in eodem jugo nonnihil dispa- ribus ; calyce setulis fasciculatis hirto ; petalis obovatis apice rotundatis , ciliolatis ; antheris basi bitesticulatis. Species præcedenti affinis et primo intuitu simillima; differt ramis lentioribus, foliorum jugis remotioribus et potissimum petalis apice ro- tundatis nec acutis. —In fruticetis Amboinæ; Labillardière. 3. OTANTUERA CELEBICA Blume, Mus. bot. Lugd. Bat., 56. O, foliis lanceolatis acuminatis 5-nerviis, pagina superiore inter nervos strigis adpressis malpighiaceis conspersa, inferiore præter nervos strigillosos glabra ; floribus in cymas seu pani- culas terminales breves paucifloras dispositis; calycibus stri- gOSIs. Specimen speciminis nomine vix dignum habemus folia suprema pauca 3° série. Bor. T. XIIL, (Juin 4850. ) 5 23 9294 C. NAUDIN, — MELASTOMACEARUM et alabastra juniora exhibens. Folia fere decimetrum, longa sunt, 2-4 centim. lata, petiolo cireiter centimetrali. Calycis dentes angusti, apice setosi, tubo strigis brevibus adpressis obtecto breviores. Cætera ignota — In insula Célèbes ; Forster. Planta e Musæo Lugduno-Batavo com- municata. | , OTANTHERA CRINITA. + O, ramis subtetragonis strigoso-echinulatis aut patentim hispidis ; foliis ovato-ellipticis lanceolatisque acuminatis 5-nerviis, pa- gina superiore strigoso-scabris, inferiore setulosis; calyce setis longis patulis fasciculatis simplicibusque horrido; petalis obovatis ; antheris basi bicalcaratis. Folia 1 decimetrum et amplius longa, 4 centim. lata, petiolo uni- sesquicentimetrali. Calycis dentes subobtusi, tubo triplo quadruplove breviorés. Petala 8-10 millim. longa, vix apiculata. —In insula Luzonia prope civitatem Manille; Cuming, Catal., n° 998. 5. OTANTIHERA BRACTEATA Krthls in f’erh. nat. Gesch. Bot., p. 235, tab, 51. — Lachnopodium bracteatum Blume, Mus. bot. Lugd. Bat., p. 56. — Eadem etiam ac Lachnopodium rubro- limbatum ex herb. Blume non autem ex Mus. Lugd. Bat., p. 56. O. fruticulosa macrophylla nonnihil anisophylla; ramis subtetra- gonis fistulosis adpresse strigillosis: foliis ovatis ellipticove- ovalis acuminatis, basi rotundatis aut rarius subcordatis, vix non integerrimis, 5-7-nerviis, pagina superiore selulis malpi- ghiaceis tenuibus conspersa, inferiore hirtella; paniculis axil- laribus brevibus paucifloris bracteosis hirsutis:; calycinis den-. übus linearibus apice setoso-penicillatis; antheris antice bicalcaratis. Species omnium distinctissima præcedenti tamen nonnihil affinis. Rami fistulos isubtetragoni strigis fuscescentibus ornati, internodiis sæpe elongatis. Folia in eodem jugo sæpe inæqualia, uno alterum triente haud raro superante, 1-1 4 decim. longa, 5-6 centim. lata, petiolis bi-quadri- centimetralibus. Panicularum peduneuli polychotomi, ramuli ut pluri- mum dichotomi, florum lateralium abortu sæpe ad apicem uniflori, a dichotomia ad florem terminalemi bracteolis late cordiformibus amplexi- caulibus vestiti. Calvx setis basi multifidis hirsutus, dentibus angustis DEA MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 099 apice penicillato-setosis tubum subæquantibus, cum denticulis 5 pariter setosis alternantibus. Petala obovata subobtusa, apice setosa.. Stamina æqualia ; antherarum connectivo infra loculos brevissime sed manifeste producto bicalcarato, filamentis glabris. Cætera ut in reliquis.—Species sumatrana e Musæo Lugduno-Batavo communicata. XXXVII ARTHROSTEMMA. Tab. 6, fig. VI. Anrunosremmaris et Ossecxiæ species DC. —— Ruexix spec. Bonpl. — Cuzxrocisrræ spec. Cham. — Bracavandra Ndn., Ann. des sc. nat., 1845. — Preroceris, Miq. et aliorum, — Endlich., Gen., n° 62414. Flos A-merus rarissime 5-merus. Calycis campanulati dentes acuti rigidi persistentes, cum pilis totidem penicillato-stellatis altérnantes ; tubus pilis simplicibus aut penicillatis hirtus. Petala obovata ciliata, Stamina petaloram numero dupla, alternatim inæqualia, antheris sæpius subulatis, 1- raro 2-porosis ; connec- tivo infra loculos plus minus producto et ad insertionem fila- menti bituberculato vel tumido. Ovarium subliberum vel potius basi costis 8 adhærens , apice setosum , A-loculare. Stylus fili- formis, stigmate punctiformi, Capsula 4-valvis, rarissime 5-val- vis. Semina cochleata, Herbæ, suffrutices et fruhiculi americani, plerumque strigilloso- scabri; foliis sœæpius lanceolatis ; floribus alaribas axillaribus ter- minahbusve, paniculahis vel glomeratis, interdumque solitarits, purpurers rosers aut albis. Genus naturale si quasdam species Candolleanas removeris aliasque præsertim ex Osbeckia ejusdem auctoris ei adjunxeris. Nulli inter genera americana vere est affine, sed asiatico generi Osbeckiæ parallelum. À, GENUINX, Floribus semper 4-meris. 1. ARTHROSTEMMA GLOMERATUM — Osbeckia glomerata DC., I, p. 141. — Pterolepis Hostmannii Steud., Flora. À, sullruticosum ramosum, totum sirigilloso-asperum ; foliis 200 C. NAUDIN. — METLASTOMACEARUM breviter petiolatis, ovatis vel lanceolatis, acutis, subintegris, trinerviis ; floribus ad apices ramorum glomeratis. Caules erecti, 3-5-centimetrales, Folia 1-4 centim. longa, 4-1 lata. Calycis dentes acuti, rigidi, erecti, tubum pilis stellatis hirtum æquantes, pilis 4 penicillatis cum ïis alternantibus fere duplo longiores. Petala obovata, ciliata, 12-14 millim. longa, violacea. — In locis montosis et humidis Boliviæ, d'Orbigny; Brasiliæ, Martius, Claussen ; insulæ Marti- nicensis, Plée, Steinheil ; Guyanæ Batavicæ, Hostmann ; Gallicæ, Robert. Planta variabilis habitu et colore florum. Occurrunt specimina,præsertim in Antillis, caulibus debilioribus et subherbaceis, foliis brevioribus, floribus minus glomeratis, roseis aut albis. 2. ARTHROSTEMMA SALZMANNII. + À. suffruticulosa vel subherbacea, priori fere similis sed Cebilior, mollior et foliis late ovatis subobtusis, setoso-villosis ; floribus glomeratis et illis 4.” glomerati similibus, violaceis. In Brasilia septentrionali, prope D RUE ME Blanchet. Præcedentis for- tasse mera varietas. 3. ARTHROSTEMMA ANGUSTURENSE DC., L. c., 155. — Bonpl., Rhezx., tab. 29. À, suffruticosum erectum scabrum parum ramosum ; foliis brevi- ter petiolatis lanceolatis acutis integris strigillosis à-nerviis ; floribus terminalibus solitariis albis. Planta A. glomerato habitu simillima et ab eo forsan non vere distineta. Differt tamen floribus solitariis, dentibus calycinis minus rigidis et pilis 4 stellato-penicillatis vix exsertis. Calycis tubus cæterum pilis stellatis hirtus.—Ad ripas Orinoci frequens et prope urbem Angostura; Bonpland. h. ARTHROSrEMMA WEDDELLIANUM. + Tab. 6, fig. IX. À. herbaceum strigilloso-scabrum ; caulibus adscendentibus sub- graciibus simplicibus aut parum ramosis; foliis breviter petiolatis ovato-lanceolatis acutis integris setoso-strigillosis subquinquenerviis ; floribus terminalibus solitariis-ternis, rarius alaribus axillaribusque, purpureis. Caules circiter 3-decimetrales. Folia 2-3 centim. longa, 1 vel paulo minus lata. Calycis dentes tubum æquantes, cum pilis penicillatis multo brevioribus alternantes; tubus setis subsimplicibus strigosus. Petala late MONOGRAPHICA DESCRIPIIO, 997 obovata, rotundata, sesquicentim. longa et lata. Stamina subæqualia.— In coilibus herbidis et aridis provinciæ Cordilleræ, in republica Boliviana ; Weddell. 5. ARTHROSTEMMA ALPESTRE. — Osbechkia alpestris DC., 1. c. — Chœtogastra alpestris Mart., Nov. gen., LIL, tab. 247. A. suffruticosum erectum strigilloso-scabrum ramosum folio- sum ; foliis brevissime petiolatis et quasi subsessilibus ovatis subobtusis 5-nerviis subintegris scabris ; floribus ad apices ramulorum solitariis, quandoque in dichotomiis alaribus, violaceis. Planta elegans circiter semimetralis. Folia sesqui-bicentimetralia, pagina superiore subnitida. Calyx setis longis subsimplicibus villosissi- mus; pili 4 stellato-penicillati dentibus breviores. Petala latissime obovata, rotundata, glanduloso-ciliata, 10-12 millim. longa et lata. — In Brasiliæ australis provincia] Minas-Geraes prope Tijuco; Vauthier. 6. ARTHROSTEMMA HIRSUTISSIMUM DC., L. c. A. subherbaceum erectum simplex, undique setis longis rigidis rufescentibus villosissimum ; foliis brevissime petiolatis erec- tis lanceolatis acutis 3-5-nervis ; caule apice tantum parce et dichotome ramoso ; floribus alaribus solitariis , et termina- libus subglomeratis. | Planta 3-4-decimetralis. Calyx pilis penicillatis totus hispidus; pili 4 majores cum dentibus alternantes. Planta distinctu facillima. — In Brasiliæ provincia Minas-Geraes ; Claussen. 7. ARTHROSTEMMA PAUCIFLORUM, A. subherbaceum erectum simplex strigoso-scabrum ; foliis brevissime petiolatis lanceolatis acutis 3-nerviis ; caule apice tantum et parce dichotome ramoso; floribus paucis, alaribus terminalibusque. Planta præcedenti habitu statura et floris characteribus omnino af- finis; imo vix distincta vestitu strigilloso nec villosissimo. Proxima quoque À. herbaceo DC., ita ut facile crederemus illas tres formas unam et eadem speciem esse. 256 €. NAUDIN, —— MELASTOMACEARUM 8. ARTHROSTEMMA LADANOIDES DC. , L. ce. — Rheæia ladanoides Bonpl., Rheæ,, t. 27. A. herbaceum erectum opposite ramosum; ramis gracilibus strigillosis; foliorum jugis remotis; foliis breviter petiolatis ovato-lanceolatis acutis subintegris 3-5-nerviis villosis; pani- cula magna laxa dichotome ramosa ; floribus me Planta semimetralis interdumque submetralis, statura cæterum maxime variabilis, siquidem extant specimina vix 2-3-decimetralia. Folia 3-6 centim. longa, 1-2 lata. Flores in ramis paniculæ gracilibus alares axillares terminalesque, non omnino solitarii. Calycis dentes ovati, recti, tubo pilis stellatis ornato subbreviores, cum pilis 4 majoribus penicillato- stellatis alternantes. Petala 1 centim. longa. Stamina inæqualia, antheris subulatis. — In Guyana gallica frequens, Mélinon, Leprieur, Martius; necnon in Brasilia septentrionali, Martius, Salzmann ; Caracas, Funck; in regione vulgo Paraguay, Weddell. 9. ARTHROSTEMMA PUMILUM. — Osbeckia pumila DC., L. ra An Pierolepis pusilla Miq., Linn., XVII, 619? À. herbaceum, 4. ladanoidi simillimum hujusque verisimiliter mere varietas. Stamina tamen minus inæqualia sunt et con- nectiva majorum multo breviora. Planta 2-3 centimetralis, in posterum revisenda. — In America meri- dionali, loco haud notato ; Bonpland. 10. ARTHROSTEMMA FILIFORME. Ÿ À. herbaceum pumilum strigilloso-hirtum ; caule filiformi erecto dichotomo; foliorum jugis distantibus ; foliis radicalibus late ovatis serrulatis, superioribus ovato-lanceolatis acutis subinte- gris, omnibus brevissime petiolatis villosis 3- nerviis ; floribus alaribus terminalibusque, solitariis. Plantula circiter decimetralis, À. ladanoidi et pumilo affinis sed certe distincta. Folia radicalia 1 centim. et amplius longa, fere tantumdem lata ; caulina 1 1-2 centim. longa, 4-6 millim. lata, patula. Calycis tubus setis met) ce hirtus, dentes acuti cum pilis 4 brevibus stellatis alter- nantes. Stamina inæqualia, antheris subulatis, quam in 4. /adanorde. brevioribus.—In Brasilia centrali; Weddell.. MONOGRAPILICA DESCRIPTIO, 909 A1. ARTHROSTEMMA POLYGONOIDES DC., L. ©, p. 137. A. herbaceum annuum erectum gracillimum oligophyllum oli- ganthum ; caule filiformi subsimplici 4-gono sparse sed ad nodos præcipue setuloso; foliis parvis petiolatis lanceolatis acutis integerrimis Â-à-nerviis, pagina utraque setulosis ; floribus ad apices caulis et ramulorum quorumdam axillarium terminalibus axillaribusque, parvis, roseis. Plantula sub nomine A. polygonoidis a Candolleo ipso in herbario Hi- lariano inscripta, Arthrostemmati filiformi consanguinea sed distincta caüle subsimplici nec ut in illa specie dichotome ramoso et stricto. Nec omnino quidem caret affinitate cum ipso A. /adanoide terra sterili genito et depauperato. Caulis 2-4-decimetralis, penna passerina vix aut paulo crassior. Folia 4 centim. et quod excedit longa, 2-5 millim. lata, inter- nodiis triplo quadruplove breviora, petiolo 1-2-millimetrali. Calyx pilis fasciculatis breviter stipitatis hirtus. Petala obovata obtusa, 4 millim. : Jonga. Stamina ut in À. /adanoide. — In deserto partis occidentalis pro- vinciæ Minas-Geraes prope prædium dictum Veados, a clar. Aug. de Saint-Hilaire lectum. 12. ARTHROSTEMMA GOUDOTIANUM. + A. herbaceum erectum ramosum strigillosum ; foliis lanceola- tis acutis basi attenuatis et petiolatis subintegris 3-nervis villosulis ; caule ramisque dichotomis; floribus alaribus soli- tarïis aut terminalibus subternis, parvis ; antheris oblongo- ovatis ovatisve, obtusis. Planta 1-2-decimetralis? habitu À. pumilum referens, sed certe anthe- ris abbreviatis distincta. Calyx ut in À. /adanoide. Petala obovata, 4 mil- lim. longa et lata. Staminum majorum antheræ oblongo-ovatæ, minorum ovatæ, omnium connectivum arcuatum et crassiusculum.—[n republica Novo-Granatensi prope Chaparal ; Goudot. 13. ARTHROSTEMMA EXIGUUM, + A. herbaceum pumilum erectum strigillosum ; caule simplici vel parce et dichotome ramoso ; foliis breviter petiolatis ovato- lanceolatis subobtusis integris 3-nerviis villosulis ; floribus alaribus terminalibusve solitariis parvis. Plantula 5-12 centim. alta ; caule filiformi (saltem ex nostris specimi- 200 €. NAUDIN, — MELASTOMACEARUM nibus). Folia 1 £ centim. longa et sæpe multo minora. Calyx ut in A. /a- danoide sed paulo minor. Petala obovata, 6 millim. longa, 5 lata. Stamina inæqualia, antheris oblongis, obtusis, majorum connectivo abrupte ar- cuato. — In montibus réipublicæ Mexicanæ, mare Pacificum versus, ad altitudinem 1000-2006 metrorum ; Galeotti. 14. ARTHROSTEMMA HETEROSTEMON. — Brachyandra pusilla Ndn., Ann. des sc. nat., 3° sér., IT, 1844. — Tab. 6, fig. VITI. À. pusillum herbaceum filiforme simplex; foliis subsessilibus ovatis vel elliptico-lanceolatis integerrimis 3-nerviis pilosulis ; floribus paucissimis sessilibus terminalibus axillaribusque, subsolitariis, parvis. Plantula 4-5 centim. alta, caule subeapillari. Folia 5-7 millim. longa. Calyx villosulus, pilis 4 substellatis parvis vix conspicuis cum dentibus alternantibus ornatus. Petala obovata. Stamina alternatim majora fertilia et minora sterilia. Antheræ fertiles ovatæ, apice quasi truncato biporosæ, steriles clavæformes.—In palude quadam exsiccata prope Salgado prov. Minas-Geraes; Aug. de Saint-Hilaire. Quinque abhinc annis hanc plantam, propter stamina alternatim fer- tilia et sterilia, ad dignitatem generis extuleramus, sed Arthrostemmatis characteribus melius cognitis ad. hoc genus Prachyandram pusillam revocare debuimus quæ cæterum Arthrostemmatibus pluribus habitu omnino analoga est. B. HETEROGENZ. Floribus 5-meris. 15. ARTHROSTEMMA CATAPHRACTUM. — Chœælogastra cataphracta Chan. k€. À. fruticulosum ramosum mycrophyllum scabrum, pilis ramorum et foliorum squamæformibus acutis imbricatis ; foliis petiolatis coriaceis late ovato-ellipticis mucronulatis, marginibus reflexis ; cymis plerumque trifloris , ad apices ramorum capitato-con- gestis; staminum connectivo pro genere longe producto. Folia ut plurimum 7-8 millim. longa, 4 lata. Calycis tubus campanu- latus, setis crassis 2-3-fidis hirtus; denticuli cum dentibus calycinis alternantes crassi rigidi, pilorum convergentium fasciculo terminati. Petala 7 millim. longa, late obovata subretusa ciliata. Staminum con- MONOGRAPHICA DESCRIPTIO, 961 péctivum anthera paulo brevius, in articulatione filamenti bilobum. Flos 5-merus et 4-merus; capsula 4 et 5-valvis. Planta Aréhrostemmati subheterogena. — In Brasilia prope Bahiam, Blanchet; missa quoque a clar. Sellow. Species fortassis addendæ : 16. ARTHROSTEMMA PUSILLUM. — Pterolepis pusilla Miq., {, c. — Non differre videtur ab 4. pumilo. 17. ARTHROSTEMMA CAPITATUM. — Pterolepis capilata Miq., Comment. phytogr., 11, 79. — Forma antillana quæ non satis diversa est ab 4. glomerato, ut supra dictum est, 18. ARTHROSTEMMA HERBACEUM DC., !. ©. — Species cum A. paucifloro forte in uram contrahenda. Species exclusæ : A, Deppeanum Schicht. et Cham,— Monocaærum DEPPEANUM Ndn. A, floribundum Schleht. et Cham. — MoNoCHÆTUM FLORIBUN- pum Ndn. | A. calcaratum DC. — MoxochærTuM CANDOLLÆANUM Ndn. A. myrtoideum DC. — MoxocHærum MyYrRTOoIDEUM Ndn. A. Bonplandi DC. — Monocnærum Bonpranpit Nan. A. dicranantherum DC. — MoNocHÆTUM ? DICRANANTHERUM Nan. Q A. lineatum DC. — MonocuæTum? LINEATUM Nan. A. multiflorum DC. — MonocHæÆTum MULTIFLORUM Ndn. A. rosmarinfolium DC. —— CnxTOGASTRA ROSMARINIFOLIA Nan. | . A, quinquenerve DC. — CHÆTOGASTRA QUINQUENERVIS Ndn. A. campanulare DC. — CHÆTOGASTRA CAMPANUIARIS Ndn. A. Martiusianum DC. — TErRAMERIS MaRTIANA Ndn. A. villosum DC. — TETRAMERIS viLLosa Ndn. A. Aubletii DC. — TerrAMERIS AugcetTIt Nan. - A, versicolor DC. — TETRAMERIS VERSICOLOR Ndhn. 262 JAUBERT ET ED. SPACH. À. nummularioides DG. — CoMOLIA NUMMULARIOIDES Ndn. A. ciliatum DG. — HETERONOMA CILIATUM Nün. A. latifolium DC. — HETERONOMA?? LATIFOLIUM Ndn. A. uruguayense Cham. — TETRAMERIS? URUGUAYENSIS Ndn. A, brachyandrum Cham. — TETRAMERIS ? BRACHYANDRA Nan. A. niidum Grahm. — TErTRAMERIS?? NiTipa Ndn. A. piloselloides DC. — CasTRATELLA PILOSELLOIDES Ndn. A. lutescens DC. — CnxtoGASTrA LUTESCENS Ndhn. CONSPECTUS GENERUM DERDERIA ET SCHOUWIA AUCTORIBUS _ Comite JAUBERT et Eduardo SPACH., DERDERIA, Nob., JU. Plant. Orient., vol. I, pag. 129. — Ju- RINEÆ species, DC., Prodr., vol. VI. -— JurINEZ species et ÆGoporDON, Boiss., Diagn. Plant. Orient. CoroLra regularis, Pappus plumosus. (Cætera J'urineæ.) Derderiæ ob pappum plumosum æquo jure a Jurinæis ac Cirsia a Carduis distinguendæ. Stechmannia autem Candollei nostraque Ouéreya potius pro Jurineæ subdivisionibus habendæ. Secrio IL. — Achænia levigata, extra pappum in marginem coronæformem coriaceum multidentatum producta. Caules elongati, ad basin ei da densa pulvinata indutis. Folia caulina sessilia. 1. Derperta ErtoBAsIS, Nob., L. ç., vol. IE, p. 97. —SrEcHMaAN- NIA ERIOBASIS, Nob., /. c., ad iconem tab. 179. — JURINÆA ERIO- pasis, DC. Prodr., vol. VI, p. 675. — Viridis. Caules glabri. Folia papilloso-asperula; caulina sessilia, sublinearia, basi an- gustata. Calathidia sessilia. Anthodii cylindracei squamæ ad- pressæ : exteriores ovatæ vel ovato-lanceolatæ, mediæ oblongo- CONSPECTUS GENERUM -DÉERDÉRIA ET SCHOUWIA. 263 intimæ lineari-lanceolatæ. Corollæ subfiliformes, tubo sursum sensim ampliato. Stigmata filiformia. — Persia legit Aucher Eloy ! | | 2, DERDERIA AUCHERI, Nob. — JURINÆA AUCHERIANA, DC., Prodr,, vol VI, p. 67h. — DERDERIA CHEIRIFOLIA, Jaubert et Spach, Z. ç., vol. IE, p. 98, tab. 180. — Tomento floccoso ca- nescens. Folia caulina lanceolata. Calathidia supra folia ultima subexserta.Ant hodiisubglobosi squamæ subulalæ, subsquarrosæ. Corollæ limbus tubo amplior. Stigmata latiuscula, linearia. — Armenia legerunt Coquebert de Montbret et Aucher Eloy ! 9. DERDERIA MACROCEPHALA, Nob.,Z. c., vol. I, p.129, tab.167. — JURINÆA MACROCEPHALA, DC. Prodr., vol. VI, p. 674. — To- mento floccoso canescens. Folia caulina basi cordato-auriculata, amplexatilia, pleraque ovato-vel oblongo-lanceolata. Calathidia ampla, plurimiflora, sessilia. Anthodii lato-campanulati squamæ subadpressæ, pleræque lineari-lanceolatæ, Corollæ subfiliformes. Stigmata Jatiuscule lincaria. — Crescit Persia. (Michaux! Au- cher Eloy!) SECTIo II. — Achœænia tuberculis seriatis obtusis fungosis obtecta, extra pappum in marginem fungosum pelviformem quadricrenatum producta. Caulis abbreviatus vel subnullus, lanugine ad basin pulvinata orbatus. Folia petiolata. h. DERDERIA BERARDIOIDES, Nob., ZUl. Plant. Orient., vol. IIX, p. 154, tab. 290. — Æcororpon BErARDIoIDES, Boiss. ! Dragn. Plant. Orient., fasc. 6, p.112.—Incano-tomentosa. Caulis sim- plex v. apice ramulosus, foliosus. Folia ovalia v. subrotunda, plerumque basi subcordata. Calathidia plurimiflora. Anthodium lato-campanulatum, subsquarrosum, sub anthesi floribus paululo brevius. Pappus jam per anthesin corollam æquans. — Persia legit Aucher Eloy ! | 364 JAUBERT ET ED. SPACH, ScHOUWIA , DC., Syst., vol. IT, p. 643 ; id., Prodr., vol. 1, p. 224. — Endl., Gen., p. 885. — Jaubert et Spach, IL. Plant. Orient., vol. IE, p. 144. SEPALA 4, decidua, suberecta, laxa, ecarinata, esaccata, her- bacea, subcolorata, membranaceo-marginulata, biformia : late- ralia naviculari-oblonga; anticum et posticum planiuscula , oblonga, apice subcucullata, lateralibus angustiora. PETaLA 4, æqualia, decidua, violacea, spathulata, sensim in unguem an- gustata. GLANDULÆ HYPOGYNEÆ 6, minimæ : 4 geminatim sepalis lateralibus antepositæ staminaque imparia utrinque adstantes, denticuliformes ; 2 singulatim staminibus paribus interpositæ axique sepalorum respondentium antepositæ, subulato-filiformes, STAMINA 6, tetradynama ; imparia subincurva, paribus paululo breviora ; paria recta, erecta, subdivergentia. FILAMENTA eden- tula , hbera, compressiuscula , lanceolato-linearia. ANTRERZÆ lu- tescentes, basi affixæ, dithecæ, introrsæ, sagittato-oblongæ, con- nectivo excurrente cuspidulatæ ; staminum imparium paululo quam parium majores. Ovarium crasse stipitulatum, biloculare, dissepimento angusto contrarie subplano-compressum, ovale v. suborbiculare , ecarinatum , submembranaceo -marginatum apice abrupte in stylum productum ; nervi placentarii filiformes, subinclusi ; loculi 11-15-ovulati. OvuLa subhorizontalia , bise- rialia ; funiculi capillares , elongati. SryLus terminalis, accres- cens, Crassus, conico-columnaris, tetragono-anceps, ovario bre- vior. STiGMA terminale, ovato-conicum, crassum , marginibus dense papillosum (unde quasi utrinque decurrens), apice bilobu- latum : lobulis acutis, subrecurvis, nervis placentariis respon- dentibus. Siricuca bilocularis, bivalvis, polysperma , stylo accreto conico-pyramidato tetraquetro cuspidulata v. rostrata, crasse stipitulala, subplano-compressa (dissepimento contrarie), circumalata, cordato-ovalis v. cordato-orbicularis, plus minusve emarginata. VALVÆ deciduæ, chartaceæ, reticulatæ, compresso- naviculares, dorso alatæ (ala lata, concolore, opaca, reticulata), marginibus subincrassatæ et demum revolutæ. NERVI PLACENTA- RI1 Inclusi, crassiusculi, trigoni, dorso carinulati. DISSEPIMENTUM angustum, lineare, membranaceum, semi-pellucidum, enervium. CONSPECTUS GENERDUM DERDERIA ET SCHOUWIA, 265 Foxicurt longiusculi , fiiformes, persistentes , absque ordine alii horizontales alii declinati v. subpenduli. SEMINA cujusve loculi in series binas irregulares superposita, decidua, suspensa v. hori- zontalia, subglobosa, lævigata, hinc radicula prominula subcari- ata. INTEGUMENTUM chartaceum, madefactione mucosum. EmBryo orthoploceus ; COTYLEDONES carnosæ, complicatæ, subreniformes, breve petiolatæ, inæquales : exterior major at tenuior interiori _eamque amplectens ; interior minor at crassior, radiculam semi- includens ; RADICULA ascendens, cotyledonibus subbrevior, subar- cuata, clavato-columnaris, acutiuscula. Plantæ annuæ, glaberrimæ, glaucescentes, paniculato-ramosæ, habitu foliis et floribus Moricandiam arvensem (DC.) referentes, Cauris angulosus, striatus. FoLrA sparsa, subcarnosa, penni- venia, integerrima v. dentata v. crenata, infima in petiolum angustata, proxime sequentibus minora, reliqua sessilia basi cordato-v, subsagittato-auriculata , plus minusve amplexatilia ; caulina superiora ramealiaque gradatim minora. FLORES con La seconde partie du Mémoire est consacrée aux anthéridies, c'est-à-dire, aux parties que beaucoup d’auteurs ont considérées comme les organes mâles des Cryptogames, et qui contiennent des petits corps doués aussi de mouvements et les exécutant de même au moyen de cils vibratiles qui n’ont été aperçus que ré- cemment, et qui ne l'avaient pas été encore dans beaucoup de plantes où notre auteur les fait aujourd’hui connaître. Ces corps, qu'ilnomme phylozoaires, et les appareils où ils s’organisent, sont examinés successivement dans plusieurs classes de plantes, les Characées, les Hépaticées, les Mousses, les Fucacées, et indi- qués dans les Fougères, où un botaniste allemand, M. Nægeli, venait de les découvrir au moment où le Mémoire fut présenté à l’Académie. Les phytozoaires des trois premières familles offrent une forme particulière, celle d’un petit filament vermiforme ren- flé à une extrémité et muni au-dessous de l’autre de deux fils très longs et très ténus. Chacun d’eux s’organise dans une cellule par- ticulière, où il est enroulé sur lui-même en spirale, forme qu'il conserve en se déroulant plus ou moins complétement, longtemps 971 DE -JUSSIEU, =: CONCOURS après son émission. Celle-ci se fait, soit par un pore qui ‘laisse, du reste, la cellule intacte, soit par la diffluence de {outé:la paroi cellulaire. L'amas de ces cellules, disposées ‘en: tübes articulés dans les Charas, en masses dans les autres, est contenu dans un sac (anthéridié) qui leur livre passage en se mare ou en se percant à Son extrémité. » Dans les Fucacées, les anthéridies et les phytozoaires présen- tent une forme tout à fait différente. Les premières sont des sacs simples ou doubles, portés sur des tubes garnissant des cavités superficielles ou-conceptacles, soit concurremment avec les sacs sporifères, soit seuls, de telle sorte qu'en admettant la sexualité de ces deux organes, on aurait ici, commie dans les Phanéroga- mes, les sexes tantôt réunis dans le même appareil, tantôt disso- ciés, Le même sac ou utricule renferme un grand nombre dé phy- lozoaires, dont la forme, beaucoup plus ramassée, est celle d’un ovoide ou d’une bouteille avec deux cils, lun antérieur, l’autre postérieur, et avant un rapport fixe de position avec un granule rougeâtre situé vers le milieu du corps. Cette forme cest précisé ment celle des zoospores de beaucoup d’Algués marines ; fais il est à remarquer que, dans celles où s’observent ces phytozoaires, les spores ne sont pas motiles et ont une forme entièrement diffé- rente. » L’auteur à cité plusieurs exemplés bien choisis pour chacune de ces classes : quatre Characées, cinq Hépaticées, trois Mousses, prises dans des groupes différents, huit Fucacées. Il annonce d’ailleurs que sur ces phytozoaires, de même que sur les z0ospo- res, il possède des observations beaucoup plus nombreuses que celles qui sont relatées ici, n’ayant voulu les mettre sous les yeux de l'Académie qu’autant qu’il avait pu les présenter complètes et certaines. » Il a soumis ces phytozoaires à l’action des divers réactifs, qui s’est trouvée la même que sur les zoospores. La lumière pa- rait exercer aussi sur eux une influence analogue. 11 existe donc entre les uns et les autres des rapports qui tendraient à lés faire considérer comme deux états différents de mêmes corps. Mais la destination des zoosporées est bien constatée, puisqu'on peut les POUR L'ANNÉE 15/7. 979 suivre jusqu’à la germination, qui les développe en une plante semblable à celle qui les a produits, tandis que celle des phyto- zoaires reste un mystère. 11 n’a jamais pu les voir germer, et ils disparaissent plus ou moins promptement. » La fonction d'organes mâles, attribuée généralement depuis Hedwig aux anthéridies, n’a d’autres preuves jusqu'ici que leur présence à peu près constante auprès des autres organes repro- ducteurs dont la nature est mieux connue, et qui ne paraissent se développer qu'en même temps et à côté d’elles : d’où l’on a conclu que c'était par leur concours. Mais ce concours n’a pu être constaté par l’observation directe, ce qui s'explique facilement quand il s’agit de suivre des corps aussi mobiles et aussi petits. .» Depuis la remise des Mémoires envoyés au concours, les anthéridies des Fougères ont été bien étudiées et celles des Équi- sétacées découvertes. Mais ces connaissances nouvelles ont encore compliqué le problème, par la place qu'occupent ces organes, puisque c'est sur la jeune fronde, premier produit de la germina- tion, fronde qui a disparu longtemps avant que les organes spo- rifères aient fait leur apparition. Il est vrai qu’un auteur allemand a fait voir, à côté des anthéridies des Fougères, d’autres organes analogues aux sacs sporifères, jusque dans l’intérieur desquels il assure avoir poursuivi les phytozoaires. Mais ce fait à été contre- dit par d’autres botanistes, et il faudrait de nouvelles observa- tions nombreuses et certaines pour sanctionner cette théorie, qui changerait toutes nos idées sur la reproduction de ces plantes. » Quoi qu’il en soit, on voit que l’auteur du Mémoire n° 5 à satisfait au programme, et rempli toutes les instructions que la commission qui l’a rédigé avait cru devoir joindre à son simple énoncé, sauf la détermination du rôle d'organes fécondateurs at- tribué aux anthéridies, et leur découverte dans les Lycopodes, les Champignons et les Lichens. Mais cette commission, comprenant la difficulté d’une solution pour quelques unes de ces questions, peut-être son impossibilité pour les autres, avait ajouté : « Lors » même que ce sujet ne serait pas traité sous tous les points de » vue indiqués ci-dessus, l’Académie pourrait néanmoins accor- » der le prix.à celui des concurrents qui aurait résolu d’une ma 916 DE JUSSIEU. -— CONCOURS » .nière satisfaisante quelques unes des parties de la csstos pro- » posée. » | ..» Ce Mémoire est accompagné d’un magnifique atlas de 86 planches. L'auteur nous apprend qu'il a dessiné lui-même tous les zoospores et phytozoaires, c’est-à-dire, le résultat des observa- tions les plus difficiles et les plus délicates, et que. le reste a été peint sous sa direction et sous ses yeux par M. Riocreux, dont le talent est si connu. On peut dire qu'il n’est sorti rien de plus par- fait du pinceau de cet habile artiste. Le grossissement employé a été indiqué pour chaque figure. C’est, en général, celui de 330 diamètres ; mais il a fallu quelquefois aller jusqu’à 400 ou même 900 fois, à cause de la petitesse extrême des objets. Chacune des plantes qui.ont fourni le sujet des observations à été généralement représentée, d’abord dans son entier, puis dans le détail des par- ties qu’il s'agissait d'examiner plus particulièrement, de manière que le lecteur pourra facilement saisir le rapport de la partie-au tout, et sera guidé dans la vérification qu’il voudrait faire de ces observations ou dans des observations analogues, » 91 maintenant nous examinons comparativement le Mémoire inscrit sous le n° 2, nous devons avouer qu'il est inférieur, tant parce qu’il n’a fait qu’eftleurer la question des anthéridies, excepté pour les Algues, qu'en ce que les observations d’ailleurs si nom- breuses, si neuves et si intéressantes qu'il renferme, offrent un caractère de netteté et de précision moins complet et moins in- contestable. C’est ce qui ressort de la comparaison des descrip- tions de quelques genres et même de quelques espèces identiques que les deux auteurs ont examinés l’un et l’autre. Or vos commis- saires ont pu vérifier l’exactitude parfaite de quelques unes de ces observations consignées dans le Mémoire n° 3, et ils doivent en conclure que celles du Mémoire n° 2 n’ont pas atteint le même degré de perfection. » Mais, ainsi que nous l’avons déjà annoncé, la majorité des observations porte sur des plantes différentes, et celles du Mé- moire n° 2, consacrées aux Algues méditerranéennes, étendant à beaucoup d’espèces et à un groupe tout entier ces connaissances délicates qui manquaient à la science, viennent compléter, de la l'OUR L'ANNÉE 1647. 977 manière la plus satisfaisante, l’autre Mémoire, et méritent aussi, quoiqu'à un titre un peu inférieur, les récompenses académi- ques. _» Votre commission pense donc que le Grand'prix doit être ac- cordé au Mémoire inscrit sous le n° 3, avec cette inscription : Non fingendum aut excogitandum, sed inveniendum. » Mais elle pense en même temps que le Mémoire inscrit sous le n° 2 mérite un autre prix, auquel elle vous propose d’ailouer, sur les fonds Montyon, une somme de 2,000 francs, ce qu’elle croit possible d’après les mformations qu’elle a prises préalable- ment. » Elle exprime aussi le vœu que ces deux Mémoires reçoivent, dans le Recueil des savants étrangers, une publicité sans laquelle ils deviendraient inutiles à la science, » L'Académie a adopté les deux propositions failes par la com- mission : 1° d'appliquer une somme de 2,000 francs, pris sur les fonds restés libres des prix Montyon, au prix décerné au Mémoire n°2, et 2 d’ordonner l'impression des deux Mémoires dans le Recueil des savants étrangers. L'auteur du Mémoire n° 3 est M. GUSTAVE THURET. Les auteurs du Mémoire n° 2 sont MM. DERBÈS et SoLiER, de Marseille. | 218 MÉLANGES. Viaggio alla catena del monte Bianco ed al gran San-Bernardo esscrilo - nell augusto del 1849. Voyage à la chaîne du Mont-Blanc ét au grand Saint-Bernard, exécuté en août 1849 par Philippe Parlatore, er . fesseur de botanique à Florence; in-8° de 218 pages. Tous les botanistes savent que W. Parlatore s'occupe d’une Flore générale de l'Italie, dont le premier volume, consacré aux Graminées, vient de paraître. En décrivant les plantes d’un grand pays dont les climats ÉLiE relief du sol sont aussi variés, l’auteur ne pouvait pas se borner à une simple nomenclature. En trouvant dans le cadre de sa Flore des végétaux africains et des plantes de la Laponie, son attention dut se diriger vers la géographie bo- tanique, C’est dans le but de recueillir quelques éléments sur la distribution altitudinale des plantes italiennes qu’il a entrepris ce voyage. Déjà, en remontant la vallée d'Aoste, il a trouvé une succession de zones dont l’inférieure est caractérisée par le Chä- taignier, la moyenne par le Noyer, la supérieure par le Frène et le Mélèze. En s’élevant sur le Craniont, il dépasse la région du Pin, du Sapin et du Mélèze, puis celle des Saules herbacés, et trouve au sommet, à 2,765 mètres, des plantes tout à fait alpines, telles que Silene acaulis, S. rupestris, Cerastium latifolium, Oxy- tropis Parvopassuæ, Parl. Sedum atratum, Gaya simplex, Arte- misia spicata, Erigeron uniflorus, Festuca pumila, Poa alpina. Pour avoir une échelle plus étendue et connaître ces îlots de végétation alpine qu’on rencontre au-dessus de la limite des nel- ges éternelles, l’auteur entreprit le passage du col du Géant. Un violent orage l’empêcha d'exécuter entièrement son projet; néan- moins il atteignit la cabane de De Saussure, et put noter toutes les espèces qui croissent à la limite des neiges éternelles. Après cette ascension, M. Parlatore se rendit à Chamonix, en traversant la Lez blanche, le col de la Seigne, celui du Bonhomme et la vallée de Gontamines, herborisant le long de la route et dé- terminant, à l’aide du baromètre, la limite des espèces sociales qu'il trouvait sur son chemin. Ces excursions sont le sujet des quatre premières lettres de son ouvrage ; les suivantes sont con- sacrées à la vallée de Chamonix, au Montanvert, au Jardin et au Saint-Bernard, Au Jardin, petit espace de terre végétale entouré MÉLANGES. 979 de glace et élevé de 2,778 mètres au-dessus de la mer, M. Par- latore a recueïlli31 Dicotylées, 13 Monocotylées et3 Cryptogames, L'ouvrage se termine par une liste de plantes qui croissent autour de l’hospice du grand Saint-Bernard. *- La lecture de cet ouvrage, sous forme de lettres adressées à une dame botaniste, est des plus attachantes; l’auteur raconte ses aventures, exprime ses sensations, décrit le paysage et fait connaître les habitants. Quoique la botanique joue le rôle princi- pal dans ses tableaux, les autres parties ne sont nullement né- gligées : il parle des montagnes, des rochers, des torrents, des glaciers, des neiges éternelles, et ce qui ajoute au mérite et à l’intérêt de ce voyage, c’est la connaissance parfaite qu'avait l’auteur des observations faites avant lui. Rien de ce qui a été écritsur les Alpes en général, et le Mont-Blanc en particulier, ne lui est inconnu, et 1l le rappelle avec une consciencieuse fidélité. En résumé, le voyage de M. Parlatore me paraît destiné à devenir le guide des potanistes autour du Mont-Blanc. Avec ce vade mecum, ils sauront où chercher les espèces alpines, et pourront en recon- paître un grand nombre, pour peu qu’ils soient familiarisés avec les principaux types alpins. Les gens du monde y trouveront une foule de détails intéressants sur ces belles vallées, el tous ceux qui ne se bornent pas à la simple contemplation de leurs grands aspects apprendront à connaître cette nature qu’ils se bornaïent à admirer sans avoir l'intelligence de ses beautés. 110 Cu, M. 290 MÉLANGES, Flore d'Alsace, par Frédéric KIRSCHLEGER , in-12. — A Strasbourg ; et à Paris, chez V. Masson. — Publiée par livraison. M. Kirschleger s’est proposé plusieurs buts en publiant sous un petit volume un ouvrage riche d’observations et de connais- sances pratiques. La Flore d’ Alsace n’est pas seulement un livre destiné à faire reconnaître les plantes de cette ancienne province de la France; mais elle tend encore à engager les élèves des facultés et des écoles à analyser avec attention les plantes qu'ils rencontrent dans les herborisations. L'auteur indique avec soin les points d'organisations remarquables, tout en laissant entrevoir à l'élève quelques particularités de structure propres à piquer sa curiosité ; 1l les familiarise ainsi graduellement avecles diflicultés, et leur fait comprendre les modifications qu’éprouvent, pour ainsi dire dans chaque genre, les tiges , les feuilles, les fleurs et les fruits. Un livre qui s'adresse aux étudiants en médecine et en pharmacie doit leur présenter des notions sur les propriétés médicinales des plantes; M. Kirschleger le leur indique avec autant de soin que de science, et leur fait connaître les noms pharmaceutiques latins, les parties usitées , ainsi que les prin- cipes immédiats que la chimie a découverts dans chacun des organes ; 1l enseigne même leur emploi, et discute leurs vertus médicinales. Les stations des principales espèces et les notions de géogra- phie botanique qui se rapportent à l’Alsace sont l’objet d’une scrupuleuse exactitude de la part de l’auteur, et l’on comprend, en effet, que l’on ne saurait apporter trop de rigueur dans des renseignements qui devront prendre place un jour dans une flore générale de la France. Plusieurs familles, comme les Crucifères, les Caryophyllées sont traitées avec grand développement, et l’auteur a rattaché à leur étude une foule de notions d'organographie du plus grand intérêt. La synonymie est sobre ; mais, par contre, M. Kirschleger indique tous les ouvrages monographiques que la science possède sur chacune des familles de plantes, sur chaque genre et même MÉLANGES. 081 sur chaque espèce en pariiculier , et ces documents précieux permettront à l'élève de puiser, à des sources qu’il ignore ordi- nairement, des notions utiles, soit de physiologie, soit de taxo- nomie. Tel est l’ouvrage dont M. Kirschleger vient d'entreprendre la publication , et si son auteur joint à son travail une clef analy- tique des genres et un résumé sur la végétation générale des . Vosges , il aura rendu à son pays et à la botanique un véritable service, A mr md RE En REINE 2e or ememn em on he me co = pare RE RER RE To LE DER EP EE = TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME. ORGANOGRAPHIE, ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES Du collet dans les plantes , et de la nature de quelques tubercules , par le Dr: Css. 040: | : Ë de. A TEMEURIR LOTO ARRETE) Recherches sur la intuéatias jé végétaux, par M. MoroT . . . s 1460 Physique des plantes. Nature de la cuticule, ses relations avec l'ovule, par M GaiBREngl + UK) eus Ni: » 04 UHR Eau 0% Recherches sur l'absorption et léctattoe Pre Re aériennes des plantes, PAL D DAMRENES UE te ue cn Oo te I ES MONOGRAPHIES ET DESCRIPTIONS DE PLANTES. Conspectus generis Nitraria , auctoribus comite Javserr et E. Spacu . . 21 Melastomacearum quæ in Musæo parisiensi continentur monographicæ descriptionis et secundum affinitates distributionis tentamen ; auctore CoNaemahdes ns MNSS SOU, L'RSaENeTepE 7 Note sur le genre éiEn par M. A. ts Se: FIN RES Ophthalmablapton, nouveau genre de la famille des per par M. Ph. Ancemio, 1", ‘ A ES LE Description d'une nouvelle espèce de she par N. SAME ne PO, D + - Conspectus generis Chartolepis, auctoribus comite Jauserr et E. Spacx. . 269 Essai monographique d'une nouvelle famille de plantes, proposée sous le nom d'Ancistrocladées, par M. PLancon . . 1 CR 16 Sn generum Verderia et Schonwia , ns comite JAUBERT et E. Seach. GO Mie 0 St, QUI LS FLORES ET GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Additions à la Flore de l'Amérique du Sud, par H.-A. Weppeiz . . . 40 Pugillus Algarum Yemensium quas collegerunt annis 1847-1849 Clar. Arnaud et Vayssière, aut'C.-Monraëne. 0. . |, DORE MÉLANGES. Rapport sur le concours du grand prix des sciences naturelles pour l'an- née 18427, par M. De Jussieu. M0, 0 OUT OR OU TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME, 383 Viaggo alla catena del monte Bianco ed al gran San-Bernardo esscrito nell pucusto del @49-snar M Pageatere. 2.0 A . X CU EM, , 373 Flore d'Alsace, par Fréderic KinscgLeGer. /. . . . . . . . . 380 TABLE DES MATIÈRES PAR NOMS D’AUTEURS. Auceuïo ( Francisco Freire). — — Conspectus generum Derderia Ophthalmoblapton, nouveau et Schouwia. . 362 genre de la famille des Euphor- MonTaGxE (C.). — Pugillus Alga- D nine) gerreous 449 garum Yemensium, quas colle- Broxenrart (Ad ). — Note sur le gerunt annis 4847-1849, CI. genre Uropedium. . 113 Arnaud cLVAayEsière. |". 249 Czos (D.). — Du collet dans les Moror (F.-S.). — Recherches sur plantes, et de la nature de quel- la coloration des végétaux. . 160 ques tubercules . . . 8 Naunin (Car.). — Melastomacea- Fasre ( Esprit). — Description rum quas in Musæo parisiensi d'une nouvelle espèce de Spar- continentur monographicæ des- tina. . 122 criplonis et secundum affinita- GARREAU. — : Physique des plan tes distributionis tentamen. . 25, tes. Nature de la cuticule, ses 126, 273, 347 relations avec l'ovule . . . 304 : PLancnon (J.-E.). — Essai mono- — Recherches sur l'absorption et graphique d'une nouvelle famiile l'exhalation des surfaces aérien- de plantes, proposée sous le nom nes des plantes. . . . 324 d’Ancistrocladées, . ! 300 JauBERT et SPaCH. — Conspectus Sracu (Voyez Jaugerr et SpacH). _ generis Chartolepis. . . . 269 Weppezc (H.-A.). — Additions à — Conspectus generis Nütraria. 21 la Flore de l'Amérique du Sud. 40 ts te som tent TABLE DES PLANCHES RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME. Planche 41. Voyage de M. Weddell dans l'Amérique du Sud (Carte). — 2, Uropedium Lindenii et Cypripedium barbalum, 3, Sparlina versicolor, E. Fabre, — 4. Zamia Brongniarti, Wedd, — 5,6, 7,8. Melastomacearum genera el species. — 9 et 10. Cuticule des plantes. — 11, Absorption et exhalation des surfaces aériennes des plantes, e—— FIN DU TREIZIÈME VOLUME, LUS Lei 8e fr nas tm pc à sé): t+' 18 ehhet-Fa8t aigus, Jauteg. CRTEE Su #4 Le & 14, aies ) busq “ui here ass obArqit LS nie pet ne pays Me c 1 Ann.des Science. nat. 3° Serie. t PS vo Nu RRREER -4 Line Pouliot FC o Ÿ AU SN 2 AN Ÿ N, QU °Y À] Le K S NK $ N & S N À Ÿ N AN Aemond imp. 4Ann.des Seuence. nat. 3° Serce. Bot. Jom.13. PL. 5. CE “ è Ï. Yelastoma 'épers . IL. Yelastoma latlense.. I. Polestoma Caudichaudianum. IV. Æelastomastrum erectunr. V. Ziuslemma vuusanum . Ch Naudir del ï NAemond ump M" Poulet re. (hs à L £ Let 1 RU L ii M 5h LI Ann.des Seine. nat. FT Serte. Bot. Zom: 13. PL. 6 | NL. Zastemme Shumachert. W. Argyrella incana. WA threslemma heterostenen. | IX. Arlhrostemnma Meddellianum … X. Osbeckta antherotonx.. Ch Naudinr del. NAemond une. A Poutwt s , La AU Le WF IE | TRE nr if ae, 15,5 D'ASLEN 0 se K] ’ A AN dre TO MIMIRE + Ti CA re VUE a SEA LAN EEE SF Anan.des Sccenc., nat. 3° Serte Pot. Zom. 13. ZL. 7 V. RE 0 REC) oprgäst re. EE, bchis nepaulensis IV. Osbechkia lineartis. VI. Osbechiastrum leudelolu . L. Osbeckia brachyslemon. IL Oséechia L’errottett. V. Osbechkia xanxibartenstw . Nhemond mp . Ann. des Secene. ral. FSerte. Pot. Lom. 13. À, 6. CNaudin del . AM" Douliot se . I We ophila _gernliarotdes NW. Remond tmp . / M" Doutiot sc Garreau del. Sacture de la cuticule dans l'ovule vegelal WNAemond tmp . n! ol 1e r N A LS pis 4 f Ke : % | qu É gum A F e 1 ‘ APS { ù $ ’ à EE U > > " 1 À ; NiCrR sa ; 24. OA ñ RS Li: 0 C4 + ra 0 s! 2 v TA * = LP% & si A 1 "a \ 0] U 1) 7 Pi É 1 ; - e” 1 ” Æ ï "ae - LE” 4 J Re £ a FA d sa | & 8 : 4 C4 “:b # d . Fe DU a, h me TOUT Pot. Lom. 13. PL. 10. GCancat del . A" Doutiot sc J'éracture de La Cuticule dons l'ovule vegelatle. VRemond imp. ET > Ann.des Serenc. nat. 3° Serte. Pot. Jom. 13. 0 ÉHANANEC 7 NON ENQ NA TEEN SEE nat Ÿ ÿ Ë £ £ à $ 3 À È £ Ë À k È Ë [A ET pee FL. Carreau del. M? Pouliot 5: 4 Absorption el ethalalion des surfaces aeriennes des plantes : NW. Xemond up ; 04 JEeN ARE l (PMR EU | 4 4, SUR na? nas TA es j { 4 h VC 14 n … nul 0 (ete CHAN LR Ur 4 N, [10 + L: \ L ÿ 14 à vs tn ( 20 x | PE) ( nn » PAL L GE 1 LA de de * LUE My he \ A. AL “ or L f Li NOT { He p” A4 CU” Rx Fa # - me } cas fi RES es rs PSS HA ë ù ol DrET 153 Li 1 LR = ci J RARES ni {: fn Ye Î f: rs LEE _ CALE >: 2 TR tar 2. RE STE } sites Qt min HER 1afpnisieree tt the HAE SES x 5 “ à LA Hs ee “ pass æ * ù 4 fi Sie Fe Fe ï É er Less 2 Fr Late Led FE pal ee Fa] je 24 er en lsiatr eiStasz Hit 1EPISE RTE ALES haine HieT me Le ire lie Veisteisis i®iere. : te a en GTR à] bæ ee 5) a BE à “1 Eté 20 22 en ; l À Wien ET? que HE ær° Bert Dur td r Series Dore te ser y LS TS: L427# seit es. HAS È ni sin ot À “jL tete H40 L1 LATE! 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