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COMPRENANT LA ZOOLOGIE , LA BOTANIQUE , L'ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE COMPARÉES DES DEUX RÈGNES ET L’HISTOIRE DES CORPS ORGANISÉS FOSSILES ; RÉDIGÉES POUR LA ZOOLOGIE PAR M. MILNE EDWARDS, ET POUR LA BOTANIQUE PAR NIME. AD. BRONGNIART ET J. DECAISNE, Troisième Série. BOTANIQUE. TOME QUATORZIÈME. PARIS. VICTOR MASSON, PLACE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE, 17. 1850, + . Li A "3 al + [ON ANNALES DES SCIENCES NATURELLES. PARTIE BOTANIQUE. RECHERCHES SUR L'ACCROISSEMENT VÉGÉTAL ET LA GREFFE, Par le professeur H.-F, LINK. (Transactions de la Société horticulturale de Prusse, 10° livraison, 1850.) La physiologie végétale ne se trouve pas encore plus avancée de nos jours que ne l'était la physiologie humaine, il y a plus de deux siècles. À cette époque, on ignorait encore la circulation du sang ; on croyait même que les artères renfermaient de l’air, et que le sang ne s’y trouvait qu’accidentellement. De même on ne sait pas encore aujourd’hui quelles sont les parties internes de la plante dans lesquelles s'opère l'ascension de la séve; les uns pensent que c’est dansles trachées et autres vaisseaux analogues, tandis que d’autres soutiennent que ces vaisseaux ne renferment autre chose que de l’air, et que la séve monte par le tissu cellu- laire. Telle est la discordance des opinions sur un des points les plus importants de la physiologie végétale. Quoi qu’il en soit, le 6 H,-F., LINK. — RECHERCHES praticien doit connaître ces thébriés, fe sérait-ce que pour éviter de se laisser induire par elles en erreur. Je ne considère ici que les plantes dont la tige, les feuilles et les fruits offrent des articulations, et que j'appelle Phanérophytes, parce que toute leur struçtur e est claire et manifeste ; les Lichens, les Algues et, les. Champigrions se ‘trouvéntexclus de ji Cate- gorie, parce qu’on n’y reconnaît aucune articulation distincte. On peut les désigner par le nom de Cryptophytes, c'est-à-dire, végé- taux dont toute l'essence est cachée. J’adopterais la distinction bien connue de Phanérogames et de Cryptogames, si les Mousses n'étaient pas pourvues d'organes sexuels manifestes, lesquels manquent aux Fougères, dont la structure est néanmoins beau- coup plus parfaite; ou bien j'aurais admis la distinction de végé- taux vasculaires et de végétaux cellulaires, si les Mousses, bien . que munies d'organes sexuels parfaits, n’étaient pas dépourvues de vaisseaux. (C’est par lés Phanérophytes qu’il convient de commencer; il n’est pas permis d'appliquer aux Palmiers des conclusions fondées sur l’examen des Algues, pas plus que d'établir des comparaisons analogues entre le Lombric et l’Aigle. Or les Phanérogames sont très caractérisées , en ce que presque toutes leurs parties. se. composent de cellules membra- neuses, globuleuses ou polyédriques, ellipsoïdes ou cylndnigues, ou prismatiques, contenant des sucs ou de l’air. C’est en quoi elles diffèrent très notablement des animaux, chez lesquels les parties principales du moins ne se composent pas de cellules de cette nature. À la vérité, on a découvert une structure cellulaire dans beaucoup de parties animales; on pré- sume même, et ce n’est pas sans raison, qu’à l’origine, toutes les parties des animaux sont formées de cellules. Mais, indépen- damment de cette opinion purement hypothétique, il suffit de regarder au microscope le tissu cellulaire animal, savoir : la peau, les veines et les fibres musculaires, et l’on ne tardera pas d’être convaincu que toutes ces parties, du moins à l'état de leur par- fait développement, offrent une structure uniforme; le plus’sou- ven fibreuse, tandis que le végétal, soit jeune, soit adulte, reste toujours distinctement celluleux. SUR L’ACCROISSEMENT VÉGÉTAMR ŒT LA GREFFE, 7 Donc, pour juger de l'accroissement végétal, il est indispen- sable de commencer par l'étude de l’accroissement et de la mul- tiplication des cellules. A cet effet, les plantes ou parties qui croissent promptement sont les meilleures, parce que les diflé- rences s’observent le plus facilément. Le moyen le plus facile et en même temps le plus simple est de poser des bulbes sur des verres remplis d’eau; dans ces circonstances, et à l’aide d’un traitement convenable, les bulbes, comme on sait, ne tardent pas à pousser des racines d’une longueur considérable, en même temps qu’ils produisent, mais moins promptement, des tiges et des fleurs, Je vais exposer ici spécialement une de mes expériences de cette nature. La fibre radicale d’une Jacinthe ayant acquis la longueur d'environ un pouce, J'y ai fait des marques, à une ligne de dis- tance les unes des autres, avec du bleu de Prusse, couleur qui résiste le mieux à l’action de l’eau, et qui ne détériore pas les jeunes racines. Au bout de quelques jours, la racine avait atteint la longueur de trois pouces, et j’ai vu que la partie inférieure, à partir du bulbe jusqu’à la distance de dix lignes, ne s'était aucunement allongée, et qu'il en était de même de l'extrémité conique .de la racine, extrémité dont la longueur se montait à environ une ligne ; l'allongement n’avait donc eu lieu que dans la partie comprise entre la base et l'extrémité, et qui mesurait en- viron deux lignes de long. La figure 1, planche 1, donne le cro- quis de cette fibre radicale allongée : en &, la partie qui n’a pris aucun accroissement ; en b, la partie adjacente; en c, la partie déjà allongée ; en d, la partie qui touche à à cette dernière; en e, l'extrémité radicellaire. depasse maintenant à l'examen des hnsencahis subis par les cellules par suite de l’accroissement; le grossissement est de 815 fois en diamètre. La partie supérieure et inaccrescente de la fibre radicellaire (représentée en a, fig. 1) est rendue par la figure 2, même planche. Cette portion se compose de cellules parenchy- maires, unies bout à bout et contractées aux points de jonction. La portion adjacente, qui correspond à la portion à dela figure 1, 8 M.-F. LINK. — RECHERCHES est représentée fig. 3 de la même planche; dans le haut, elle se compose de cellules courtes, semblables aux cellules dé la portion inaccrescente, tandis que les cellules inférieures sont notablement plus allongées. Get allongement des cellules est encore plus con- sidérable dans la portion e de la figure 1, reproduite en figure 4, même planche. La longueur des cellules diminue dans la partie qui correspond à la portion d de la figure 1, et qui est représen- tée, grossie, fig. 5, même planche: vers l'extrémité de la radicelle (e, fig, 1; grossie, fig. 6, même planche), les cellules deviennent égales. Il suffit de figurer les cellules de la circonfé- rence de la radicelle, car les cellules de l’intérieur ne sont pas plus longues; toutefois leur diamètre est plus considérablé, ainsi qu’on le voit en figure 4, a, où j'ai représenté les cellules inté- rieures de la portion rendue par la figure 4. En figure 6, on voit au centre de la radicelle les cellules longues et étroites qui s’éten- dent depuis la base de la radicelle jusque vers son extrémité, mais sans pénétrer dans celle-ci, qui constitue ainsi une partie distincte du reste. Entre ces cellules longues et étroites du centre de la fibre radicellaire sont situées les trachées, qui finissent déjà à quelque distance de l’extrémité radicellaire. L’allongement de la radicelle, ou, pour mieux dire, son ac- croissement, provient donc, en premier lieu, de l’allongement des cellules. Il est curieux que la longueur des cellules dans la portion a soit à la longueur des cellules de la portion €, à peu près dans le même rapport que la longueur des portions accrues b+-c+-d ; mais, à lui seul, cet allongement ne peut pas avoir produit l'accroissement, car les cellules de la portion accrue ont dù être engendrées avant de pouvoir s’allonger. Or l’allonge- ment ayant procédé de la portion située au-dessus de l’extrémité radicellaire ou du commencement de cette extrémité même (car il n’est pas facile de déterminer exactement les limites de l’ac- croissement), c’est aussi dans ces parties qu'ont dû se former les nouvelles cellules. L’accroissément des fibrésradicellaires s’opère donc à peu près de la même manière que l'accroissement des ongles et des poils des animaux ; ces parties ne sont nourries qu'à leur base, et leurs extrémités sont sans cesse poussées en a SUR L’ACCROISSEMENT VÉGÉTAL ET LA GREFFE, 9 avant. Lorsqu'on retranche la pointe des fibres radicellaires, elles ne continuent pas de croître, et il en arrive de même lorsque ces pointes sont écrasées ou mutilées de quelque autre manière ; dans ces cas, elles pourrissent facilement ; aussi fait-on très bien de couper les extrémités des racines lorsqu'on transplante. L’extrémité de la racine est une partie très remarquable du végétal. Elle se fait remarquer par sa forme conique et par sa coloration moins intense, et, à l’intérieur, elle est très caractérisée par absence des vaisseaux et du tissu allongé qui accompagne presque toujours les trachées et les vaisseaux poreux; ce carac- tère n'a pas été signalé jusqu’aujourd’hui. L’extrémité infé- rieure de l’extrémité radicellaire, figurée planche 1, figure 6, se compose de cellules anguleuses assez grandes et contenant des amas de granules globuleux, granules qui sont de la fécule, parce que l’iode les colore en bleu. Dans les extrémités radicellaires des Jacinthes que j'ai examinées, il en a toujours été ainsi ; mais dans les extrémités radicellaires d’autres plantes, ainsi que dans les cellules de la partie supérieure des radicelles des Jacinthes, les granules que contiennent les cellules sont colorés en brun par l’iode. Les cellules des extrémités radicellaires sont arron- dies ou carrées, plus ou moins grandes, quelquefois plus larges que longues, et à leur pourtour externe il se trouve toujours des cellules qui se détachent et sont remplacées par d’autres qui se détachent à leur tour, d’où résulte ce qu’on appelle l’excoriation des extrémités radicellaires. | Dans la Jacinthe, ces cellules externes sont longues et étroites (fig. 6, e), mais dans beaucoup d’autres plantes elles sont plus courtes et plus étroites. Beaucoup de physiologistes ont cru que les extrémités radicellaires servent à pomper dans le sol les sucs nourriciers, et, par cette raison, De Candolle les désigne par le nom de spongioles ; mais il résulte des excellentes observations d’Ohlert (Linnæa, 1837, p. 609), qu'il n’en est point ainsi; car des plantes dont les extrémités radicellaires étaient exposées à Pair continuaient à croître avec vigueur, même lorsqu'on eut retranché les pointes des racines et recouvert les plaies avec de la cire à cacheter, pourvu que la partie supérieure des fibres 40 2 HF, LINK. -— RECHERCHES. radicellaires se trouvât plongée dans de l’eau ou dans,de la terre. humide. Il est digne de remarque que précisément là. où com- mence la surface absorbante, commencent aussi les vaisseaux avec ‘leur tissu cellulaire ambiant. J'ai dit plus haut que les granules des cellules de la,pointe radicellaire sont colorés en bleu par l’iode, que par conséquent ils se composent, de fécule, tandis. que les granules des autres cellules des fibres radicellaires sont colorés en brun par l’iode. On trouve très fréquemment, dans les cellules des plantes, des granules de cette nature, depuis le volume des grains de fécule jusqu’à un volume beaucoup moins considérable, tantôt par amas, tantôt épars ; ‘ordinairement ils sont blancs, souvent aussi ils sont rouges, ou jaunes, ou verts, et souvent c’est à leur présence qu'est due la couleur du suc des cellules, En général, la chloro- phylle, c’est-à-dire, la couleur verte, si fréquente dans le règne végétal, n’a pas d'autre origine. Parfois ces granules cellulaires offrent une cavité interne bien manifeste, et c’est là ce qui les a, fait considérer comme des cellules par plusieurs auteurs, d’où sont résultées de graves erreurs. Dans les cas où ils sont groupés en masse dans les cellules, on les voit distinctement. enveloppés d'une membrane particulière, et alors ils constituent un globule régulier. La place qu’ils occupent sur les parois des cellules n'est rien moins que déterminée, ainsi qu’on peut le voir sur toutes les figures de la planche 41. Même en admettant qu’ils appar= tiennent à la catégorie des cellules, il faut néanmoins les distin- guer des cellules qui les contiennent et dont se composent. les végétaux. TU | “à | Les feuilles, du moins celles qui sont longues, étroites et en- gainantes, croissent de la même manière que les fibres radicel- laires, J’ai fait représenter un essai de cette nature dans.mon Anatomie des plantes, pl. 1. J'avais marqué une jeune. file d'A maryllis pe ion dre sur des points situés à quatre lignes.d’intervalle les uns des autres; La marque inférieure se trouvait également à quatre lignes de distance de la base de la. feuille dans le bulbe. Au bout de deux mois, l’interstice inférieur avait açquis la longueur de 4 pouces et SUR L’ACCROISSEMENT VÉGÉTABOEZ LA GREFFE, 11 8 lignes , l’interstice suivant ne s'était allongé que de 4 lignes 1/2, et les autres interstices n’offraient aucune augmentation en lon- gueur. Par conséquent, l’accroissement le plus considérable avait eu lieu dans la partie inférieure de la feuille, immédiate- ment au-dessus de la partie écailleuse du bulbe, et la partie supérieure de la feuille avec son extrémité avait été pour ainsi dire poussée en avant, comme l'extrémité radicellaire. C’est donc dans la portion inférieure de la feuille qu’il faut chercher les cellules le plus récemment engendrées ; en effet, on y trouve, immédiatement au-dessus du plateau du bulbe , qu’on reconnaît facilement à ses faisceaux vasculaires, une couche composée d’un grand nombre de cellules plus larges que longues, polyèdres, de grandeur inégale, amassées irrégulièrement, remplies cà et là de petits granules, que l’iode teint en brun et non en bleu. Au-dessus ‘de cette couche, dans la feuille, ainsi qu’au-dessous d'elle dans le plateau du bulbe, se montrent des cellules beaucoup plus volu- mineuses , pas plus larges que longues , polyèdres, remplies de gros grains de fécule. La couche de petites cellules transversale- ment allongées est donc certainement la couche la plus récente, parce que c’est de cet endroit qu’a procédé l'accroissement de la feuille. L'extension des cellules de ces feuilles d’AÆmarylles n’est pas à beaucoup près aussi considérable que dans les fibres radi- cellaires de la Jacinthe , et l’accroissement s’y opère beaucoup plus lentement. Un fait remarquable qu'offre cet accroissement consiste dans la transmutation des granules cellulaires en grains de fécule ; et, là où la feuille verdit, en chlorophylle, Il s’agit de savoir d’où naissent les jeunes cellules qui se sont déposées en couche entre les cellules plus anciennes des feuilles de l’Amaryllhis ; ou bien les petites cellules dans l'extrémité de la fibre radicellaire de la Jacinthe. 11 me semble très probable qu’elles s'engendrent, comme une sorte de cristallisation orga- nique , d’un liquide mucilagineux suintant à travers les cellules adjacentes. Cette opinion se trouve corroborée par une observa- tion qu’il est facile de faire sur des branches de Saule, émettant des racines dans l’eau. Dès que lPextrémité de ces racines a percé l'écorce, on la voit couverte d’un mucilage transparent , 12  M.=F, LINK. — RECHERCHES lequel! n’ést autre chose qu’une agrégation de cellules allongées, facilement séparables les unes des autres. La figure 1, planche 2, représente ces radicelles à peu près de grandeur naturelle ; le mucilage celluleux quien recouvre l'extrémité est rendu par la figure 2. Les cellules de ce mucilage sont arrondies aux extré- mités, lorsque celles-ci ne s’ajustent pas à d’autres cellules ; tantôt elles contiennent des noyaux cellulaires ; tantôt elles en sont dépourvues, et elles sont entourées d’une masse amorphe, trouble et mucilagineuse. Au-dessous de ces cellules , vers l’axe de la racine, les cellules deviennent plus courtes, plus élargies au milieu, et rétrécies aux deux bouts (voy. fig. 3, même planche); de même que dans les cellules du mucilage, il y à tantôt des noyaux et tantôt point de noyaux. En comparant cette structure, celle qu'offre l'extrémité des fibres radicellaires de la Jacinthe, là où elle présente des excoriations pelliculaires , on voit à la surface des cellules inadhérentes, étroites, arrondies aux bouts , semblables aux cellules qu’on remarque à la surface des racines de Saule nées dans l’eau, cellules dont l’origine est pro- bablement due au mucilage sécrété par les cellules adjacentes, dont la forme est très différente. | L’enveloppe mucilagineuse de certains péricarpes offre aussi une sorte de formation de cette nature, et que M. C.-F, Schmidt a très bien figurée planche 7 de mon Anatomie des plantes. Ainsi, en mouillant sous le microscope la membrane délicate qui recouvre les caryopses de certains Saluia, il en sort subitement de longs fils spiralés, ou pour mieux dire des fils tordus en forme de tire- bourre, tels qu’on en rencontre ordinairement dans les trachées ; ces fils sont entourés de mucilage , ou parfois d’une membrane, de manière qu’ils ressemblent à un vaisseau spiral ; quelquefois on y remarque même des grains de fécule. À la vérité, les cellules de ces enveloppes péricarpiennes montrent déjà , à l’état sec, des traces de courbures spiralées ; mais le vaisseau spiral, qui se forme par suite de l’humectation , est si long, qu'on ne saurait admettre qu’il eût préexisté parfaitement dans la cellule ; du moins, il est évident que, dans ces cas, le fil spiralé a été engendré dans un liquide mucilagineux. SUR L'ACCROISSEMENT VÉGÉTAL ET LA GREFFE. 45 On sait que, dans nos arbres dicotylédones, il se forme annuelle- ment une nouvelle couche de bois entre le bois et l’écorce;: et , depuis longtemps , on a admis que cette nouvelle couche est en- gendrée par un suc régénérateur , le cambium, qui suinte entre l'écorce et le bois. On y trouve, en effet, au printemps, les arbres étant en feuilles et en pleine séve, une substance humide , qui a pour effet que l'écorce n’adhère que faiblement au bois. [l est probable aussi que cette substance contribue à la formation de la nouvelle couche de bois, et peut-être cette couche lui est-elle due enentier, 11 m'a donc paru opportun d'examiner au microscope ce suc régénérateur, à l’époque de sa formation ; mais il n’est pas facile de l'obtenir isolément. En enlevantune tranchemince du bois ou de l'écorce, les parties déjà formées de l'écorce ou du bois paraissent d’une manière si prédominante qu’on n’apercoit qu’in- distinctement ce qui pourrait être recelé par le suc régénérateur. Si l’on essaie d’enlever la substance liquide , on comprime et l’on déforme les corpuscules qu’elle contient. Le mieux donc qu’il y ait à faire est d’appliquer avec précaution le suc sur un plateau de verre, et de l’humecter d’eau immédiatement, avant qu’il se dessèche. Alors, à l’aide d’un grossissement de 600 fois en diamètre , on y découvre une multitude de granules plus ou moins arrondis, de volume très divers, et parfaitement homo- gènes à l’intérieur. Les granules les plus petits offrent dans l’eau le mouvement rotatoire moléculaire qu’on remarque en général chez tous les granules infiniment petits provenant du règne or- ganique. Chez les arbres et les arbrisseaux, les granules du cam- bium sont plusou moins agrégés ; dans le cambium du Noisetier ils sont très serrés, et souvent agglutinés par séries ; dans le Frêne, ils sont peu serrés , et ils le sont moins encore dans les branches de Saule. Entre les granules, on découvre dés cellules isolées, de différente grandeur, mais en général beaucoup plus volumineuses que les granules, quelquefois sans noyau, plus sou- vent contenant un noyau cellulaire plus ou moins volumineux, et enveloppé d’une pellicule : le point d'insertion de ce noyau à la cellule externe est variable, comme dans les cellules parfaites ; quelquefois on y trouve même deux noyaux. La figure 7 de la 1h H,-F. LINK, — RECHERCHES planche. montre très distinctement cet état du cambium dans une branche de Saule. Lorsqu'on laisse le cambinm se dessécher, il se transforme complétement en granules arrondis ou irrégu- lièrement allongés, adhérant les uns aux autres, parmi lesquels se trouvent quelques granules arrondis et plus gros! (voy: pl, 1, fig, 8). Dans le cambium de cette branche de Saule se trouvaient plusieurs noyaux verts; par la dessiccation, toute la masse devint verte. IL est donc évident, que les granules et les cellules ont été formés dans une masse mucilagineuse ; qu’autour des granules se forme d’abord une membrane, la membrane du nucléus cellu- laire, puis une autre membrane qui est la véritable membrane de la cellule, et que, dans l’origine, les membranes, de même que les granules , étaient dans un état mucilagineux ou gélatineux. Sans aucun doute , le suc générateur mucilagineux est sécrété dans les cellules. ou vaisseaux adjacents, et suinte à travers.leurs membranes. Gela est bien clair pour les racines de Saule, et le cambium qui-existe entre l'écorce-et le bois ne peut naître que de cette manière de l’écorce ou du bois, ou bien de l’un et de l’autre de ces deux organes. Quant à des ouvertures susceptibles de laisser passer les sucs, on n’en voit nulle part, Du reste, il est généralement reconnu aujourd’hui que, dans le règne animal, la nutrition s'opère moyennant un suintement à travers les vaisseaux délicats ; mais ce suintement n’est autre chose qu’un passage par des interstices ou pores invisibles ; aussi l’accroissement de beau- coup de parties des plantes ne peut s'expliquer qu’en admettant que ces parties se dilatent, et qu'il s'y répand un liquide qui s’or- ganise en parties déterminées. C’est ainsi qu’il naît du jeune bois entre le vieux bois et l'écorce; c’est.ainsi que s’agrandissent les faisceaux du liber situésdans l'écorce, et-les faisceaux ligneux des Monocotylédones. De toute nécessité, ilfaut accorder aux plantes une faculté d'extension, afin de faire place à de nouveaux organes et au suc dont dépend la formation de ces organes; de. fortes racines font éclater les caisses dans lesquelles on cultive des vé- gétaux, et, dans les carrières les: Eenihes: produisent des eflets semblables. Les cellules, en vertu du quid visqueux dre jet elles ont SUR L’ACCROISSEMENT VÉGÉTAL ET-LA GREFFE. A5 été engendrées, sont réunies entre elles moyennant une sorte de colle. Cette colle se dissout par une macération prolongée dans de l’eau , ou bien en faisant bouillir le tissu dans de l’eau , dans de l'acide nitrique, ou dans un mélange d’hydrochlorate de po- tasse et d'acide nitrique ; ce dernier procédé, dont la découverte est due au professeur Schultz, désagrége même les cellules ligneuses les plus solides. La filasse de Lin s'obtient par la macé- ration dans de l’eau, opération qui détruit la colle, et par suite de laquelle les cellules, ainsi que les vaisseaux, se séparent facile- ment des fibres du liber. La nature produit ellemême cette dissolution de la colle dans les baies d’un grand nombre de plantes. Cette colle à été considérée comme identique avec la substance intercellulaire; mais elle en diffère en ce qu’elle existe toujours dans la plante vivante, tandis que la substance inter- cellulaire manque très souvent. | Il importe beaucoup de ne pas confondre le cambium avec la séve qui s'écoule en grande quantité, au printemps, lorsqu'on perfore le tronc de certains arbres, notamment les Bouleaux et plusieurs Érables. Ce suc provient des couches extrêmes du bois, et son écoulement a lieu à une époque où l’écorce adhère encore fortement au bois; on ne peut l’obtenir qu’en perforant où qu’en entamant le bois., par conséquent en déchirant les vaisseaux qui le contiennent ; il commence à s’écouler des parties inférieures du tronc, à une époque à laquelle on n’en trouve pas de vestige dans le haut du tronc et dans les branches; plus la chaleur atmosphérique augmente, plus il se porte vers le haut ; enfin il se répartit dans les branches et les feuilles , de telle sorte que l'écoulement cesse dans le tronc. S'il survient un abaissement de température dans l’air, l’écoulement cesse dans le haut du tronc, mais il se reporte vers la base, J'ai souvent eu l’oc- casion d'observer ce phénomène, d’ailleurs bien connu des jar- diniers. C’est la chaleur qui excite les vaisseaux et accélère l’as- cension de la séve, laquelle ne s'écoule que parce qu’elle ne peut pas encore se répandre dans les parties supérieures. L’écorce étant encore intimement unie au bois à l’époque de l’écoule- ment de la séve, celle-ci ne peut guère contribuer à la for- 16 M.-F. LINK. — RECHERCHES mation de la nouvelle couche de bois: la séve n’est point du cambium. | ’ | La cellule est limitée à l’extérieur par une pellicule très déli- cate, la membrane de la cellule (cellulose), revêtue à l’intérieur par la substance cellulaire, qui forme parfois plusieurs couches. Toutefois il y subsiste des points isolés qui ne se recouvrent pas de substance, ou, pour mieux dire, sur lesquels cette substance ne se forme pas; ce sont ces points qui paraissent clairs et trans- parents, et qui ont été considérés comme des pores; cette mé- prise a donné lieu aux désignations de cellules poreuses et de vaisseaux poreux: Mohl a démontré le premier que ces prétendus pores ne sont que des points diaphanes. Le reste du contenu des cellules, savoir, les granules épars et les noyaux, est enveloppé d’une seconde pellicule, la membrane interne, qui s’applique sur la membrane externe aux endroits où sont situés les points trans- parents, et qui par conséquent recouvre la substance cellulaire interne. Cette pellicule est désignée par Hartig sous le nom de Ptychode (c’est-à-dire membrane plissée), et par Mohl sous celui d’utricule primordiale; je préférerais le nom plussimple de mem- brane interne. La structure des cellules peut être rendue très évi- dente en faisant macérer dans de l’acide nitrique des tranches minces d’une partie qui n’est pas trop solide; puis on lave ces tranches dans de l’eau, et on les traite par l’iode. J'ai fait figurer, pl. 2, fig. 6, une tranche de feuille d’Allium Porrum, préparée de cette manière. On y voit la membrane cellulaire avec les sail- lies régulièrement disposées qu’elle offre à sa surface interne, et les interstices minces qui ressemblent à des pores; l’iode n’a pas coloré ces parties. En dedans de la membrane externe de la cel- lule se trouve la membrane interne avec son contenu, contractée et colorée en brun; on voit distinctement que la membrane interne s’étendait jusqu'aux points transparents, et qu’elle couvrait les saillies (le dépôt cellulaire) de la surface interne. Si, ainsi qu'il arrive fréquemment, l’acide n’a pas agi assez fortement‘pour séparer la membrane interne de la membrane externe, de sorte qu'elle continue à revêtir le dépôt cellulaire, celw-ci se montre aussi coloré en brun; mais il serait possible qu'avec l’âge, cette SUR L'ACCROISSEMENT VÉGÉTAË ET LA GREFFE. 17 substance subit aussi un changement en vertu duquel il se colo- rerait en brun par l’action de l’iode. Quelquefois le dépôt cellu- laire est disposé par couches, et souvent ces couches sont répé- tées au point d'occuper presque toute la cavité. Dans ce cas, elles diminuent graduellement vers le centre de la cellule, et la cellule, ainsi remplie et endurcie, affecte une forme régulière presque cristalloïide. Ce sont des cellules de cette nature qui forment le noyau des Drupes, ainsi que les parties pierreuses des Poires: on conçoit que la nutrition des plantes puisse modifier la nature des cellules ainsi conformées. Je n’en citerai qu’un exemple bien connu : les Amandes dites à la princesse. On a dit souvent, et avec raison, que les corps organisés, de même que les corps inorganisés, se forment par cristallisation. Or la cristallisation est un phénomène dû à uné impulsion agis- sant à la fois symétriquement et dans un but déterminé, L’im- pulsion en elle-même reste inexplicable, et pourtant il faut y recourir pour l'explication de la plupart des phénomènes que pré- sentent les corps organiques. Ce qu’on a coutume d’appeler pré- cipité, dépôt, déposition de corps organiques, est presque toujours le résultat de ces impulsions. Le cristal se forme en un instant, mais la cristallisation du poulet dans l’œuf exigé trois semaines ; il ne’ faut probablement qu’un temps très court pour qu’une mince couche de bois soit engendrée dans le cambium. Quant à la brusque formation des cristaux, j'ai fait une découverte qui me semble ne pas être sans importance. En précipitant de la chaux contenue en dissolution dans de l’acide nitrique, au moyen de carbonate de potasse ou de soude, et qu’on se hâte d'examiner le précipité au microscope, le liquide se montre rempli de petits globules qui le font paraître trouble à l’œil nu. Mais bientôt tous les globules se transforment en rhomboëdres, tels que le sont ha- bituellement les cristaux de carbonate de chaux ; toutefois ils ne changent pas de forme lorsque, par accident, le liquide se dessè - che promptement. Quelquefois on réussit à transporter au mi- croscope la chaux précipitée au moyen de l'acide sulfurique pendant que ce précipité se compose encore de globules ; mais ces globules ne tardent pas à se transformer, comme par enchan- 3° série. Bor. T, XIV. (Juillet 4850.) ? 2 18 H.-F, LINK, —- RECHERCHES tement, en cristaux. J’ai rapporté cetle expérience, et beaucoup d’autres essais de même nature, dans un petit mémoire intitulé : Sur la formation des corps solides (Berlin, 1841). Depuis, j'ai fait geler de l’eau au microscope, et j'ai vu que d’abord cette eau commençait à se troubler, probablement par suite de la formation de globules, et bientôt après il s’y montrait des cristaux, de glace. Suivant Schleiden (Éléments de botanique, 3° édition, vol, [”, pag. 809), le noyau cellulaire (qu’il désigne par le nom de cyto- blaste) se formerait de plusieurs petits noyaux. « Lorsque, dit » cet auteur, les noyaux cellulaires ont acquis leur formation » parfaite, il se forme. bientôt autour d'eux une membrane dé- » licate qui les enveloppe, membrane tantôt excessivement fine » et molle, tantôt plus épaisse et plus solide. Cette membrane ne » tarde pas à s’élever sous forme de vésicule sur l’une des sur- » faces du noyau cellulaire, et peu à peu elle s étend de plus en » plus, de telle sorte que le nucléus finit par ne plus occuper » qu’une petite partie de la paroi. » IL se forme, en effet, une pellicule autour du noyau cellulaire, et cela dès les premières phases du développement ; mais autour de cette première pelli- cule il en naît une. autre qui constitue la véritable membrane cellulaire ; au moyen de l’acide nitrique, on parvient à séparer la membrane externe de la membrane interne qui enveloppe le noyau, ainsi que cela se voit clairement sur la figure 6- de la planche 2, et les deux membranes doivent leur origine au liquide mucilagineux dans lequel nagent les granules.. Quant à la multi- plication des cellules, Schleiden avait émis dès 1838, dans les Archives de physiologie de Müller, l’opinion suivante : « Les » Cytoblastes se forment à l'intérieur d’une cellule, dans une » masse de granules mucilaginéux, et les jeunes cellules sont » également sans aucune adhérence avec les cellules-matrices : » leur forme polyédrique provient de ce qu’elles s’aplatissent » mutuellement. Plus tard, la cellule-matricé est absorbée. » (Loc. cit. p. 137.) A l'appui de cette opinion, il cite le Proéococcus, les doubles spores des Lichens, les utricules des Peziza, les cel- lules sporifères contenues dans les cellules-matrices des Fougères LA SUR L’'ACCROÏISSEMENT VÉGÉTAL ET LA GREFFE. 19 et des Équisétacées, et, chez les Phanérogaines, le sac embryon- naire et le pollen ; il ajoute qu’on réussit assez souvent à décou- vrir les cellules nouvellement formées dans les cellules-matrices, dans le cambium de l'extrémité des bourgeons. Pour ce qui con- cerne les derniers cas, on peut, à la rigueur, donner au noyau cellulaire le nom de cellule ; mais ce noyau persiste toujours dans la cellule, il n’en sort jamais, et il ne se développe jamais en cellule distincte, car il s’éparpille en une masse de petits granules. On peut aussi donner le nom de cellules à des organes sexuels ren- fermés dans des enveloppes membraneuses ; mais soutenir, avec M. Schleiden, que ce qui a été observé sur les organes de cette nature soit applicable à toutes les cellules en général, serait un sophisme de genere in genus, comme disaient les philosophes an- ciens, Q ia crif | ut J'ai été, à ce que je crois, le premier à soutenir que chaque cellule-constitue un organe à part. ( Voy. Ræmer, Archives de botanique ; vol, III, 3° livraison, p. 439. Leipsick, 1805. « Quævis cellula sistit organon peculiare, nullo hiatu nec poris » conspicuis præditum in vicina organa transeuntibus. Conspicies » non raro cellulam rubro tinctam colore inter reliquas virides. » ) Depuis, cette opinion à fini par faire partie du domaine commun de la science. La fonction des cellules ordinaires consiste à agir sur le suc qu’elles contiennent, car souvent on rencontre des cel- lules remplies de suc rouge au milieu d’autres cellules qui con- tiennent de la chlorophylle. Outre ce suc coloré, les cellules renferment des noyaux et des granules de diverses grandeurs, soit incolores, soit jaunes, ou rouges, ou verts, couleurs qui se transmettent souvent. au suc environnant; les granules se trans- forment fréquemment en fécule. Le sac pollinique et le sac em- bryonnaire ne sont point des organes identiques avec les cellules simples ; Je sac embryonnaire d’ailleurs est souvent composé de cellules simples. L’organe générateur des Algues, ainsi que les sporanges des Lichens et des Champignons, a l'apparence de cellules simples. : Ilest certain que l'enveloppe externe de la cellulese forme avant les enveloppes internes, et que les couches de la substance 20 © H.-F, LINK, — RECHERCHES cellulaire se déposent consécutivement, ainsi que l’a prouvé Mohl, contrairement à à Hartig. La stratification dé la substance cellu- laire est un phénomène de formation et non un simple précipité ; car s’il en était autrement, on ne saurait concevoir comment il subsiste, sur la membrane cellulaire, des points isolés qui ne se couvrent pas de substance et qui souvent sont disposés par inter- valles réguliers. Il est difficile de décider laquelle des deux mem- branes naît la première ; il me semble qu’elles se forment simul- tanément. La membrane interne est déjà séparable dans les cellules les plus récentes de la pointe desfibres radicellaires. Dans des parties ligneuses très solides, la membrane interne n’est pas facilement séparable ; toutefois, à l’aide du procédé du professeur Schultz à Rostock, dont j'ai fait mention plus haut, on parvient à dissoudre tout le contenu de la cellule ligneuse, et il ne subsiste ‘que la membrane externe, ce qui prouve que la membrane in- terne, avec son contenu, s’est séparée de la membrane externe. Je crois avoir examiné le-cambium dans un‘état moins avancé que celui auquel l’ont trouvé les auteurs qui, avant moi, se sont occupés de ce sujet. Le cambium est, en effet, un suc générateur mucilagineux, d’où.naissent les organes par suite d’une cristalli- sation organique : expression 2 avec raison par plusieurs “physiologistes. Suivant Unger (Bot. Zeinung, 1847, b. 289), la multiplica- tion des cellules serait due à la formation de parois transversales, d’où résulte la division. d’une cellule en plusieurs cellules nou- velles, ainsi que cela se voit chez les Algues ; mais la conclusion des Algues aux Phanérogames ne me paraît pas bien fondée. _ Les trachées et les vaisseaux annulaires, qui ne sont qu’une modification de trachées, les väisseaux à points transparents (com- prenant les vaisseaux dits poreux etscalaires) ne sont, en effet, autre chose que des cellules. À la vérité, ces vaisseaux sont, en général, plus longs que les cellules du parenchyme et du prosen- chyme; mais les vaisseaux courtement articulés (corps vermifor- mes, vaisseaux moniliformes) sont assez petits, et les cellules du bois, que j’appellerais volontiers vaisseaux-cellules, ne sont pas ‘plus grandes que les cellules ordinaires: J'ai fait représenter SUR L’ACCROISSEMENT VÉGÉTAL ET LA GREFFE. 21 toutes ces forme s pl. 3, fig. 6: Néanmoins ces vaisseaux diffèrent beaucoup des cellules parenchymaires et des cellules prosenchy- maires; ils sont disposés par faisceaux isolés: ils semblent rami- fiés en s’anastomosant. avec d’autres faisceaux; ils n’arrivent jamais jusqu’à la surface, mais ils s’étendent en longueur à tra- vers presque toutes les parties dela plante dont ils forment la base, et, pour ainsi dire, le squelette; presque constamment 1ls sont accompagnés de cellules étroites et allongées. Il y a d’ailleurs des inconvénients à les désigner par le nom de cellules, car il y a des cellules poreuses et des vaisseaux poreux, des cellules spiralées et des vaisseaux spiralés. C'est tout comme si l’on appliquait le nom de bractées à toutes les enveloppes florales des Graminées, bien qu’en réalité ces organes ne soient -autre chose que des brac- tées ; mais il en résulterait une grande confusion de langage, ainsi que cela a déjà eu lieu pour la nomenclature des cellules. Du reste , il est certain que les vaisseaux (soit spiralés, soit autres) ne sont pas formés de cellules dont les parois transversales au- raient été absorbées ou résorbées. J'ai souvent examiné des vais- seaux très jeunes, tant dans des bourgeons que dans des racines, et Jamais je n’ai pu y découvrir la moindre trace de cloisons transversales. M. Unger (Linnæa, vol: XV, pl. 5) a pris pour des trachées naissantes le tissu cellulaire situé au-dessus de la pointe radicellaire de la Jacinthe. Les trachées de ces radicelles finis- sent bien au-dessus de l'extrémité de ces organes, et vers leur terminaison elles deviennent si déliées, que c’est à peine si l’on peut en distinguer les circonvolutions. Dans cet état d'extrême ténuité, on ne remarqué-aucune apparence de cloisons transver- sales, et je ne vois vraiment pas pourquoi on adopterait des choses que personne n’a vues. Attendu que les cloisons transver- sales n'existent pas, leur résorption devient chose superflue. Peut- être a-t-on parfois pris pour des diaphragmes le tissu cellulaire sous-jacent vu par transparence. La figure 4 (pl: 2) représente les extrémités de trachées au-dessus de la pointe radicellaire de l’Allium Cepa ; sur la même planche (fig. 5), j'ai fait repré- senter une trachée de la partie supérieure d’une fibre radicellaire de Jacinthe; la tranche à été traitée par de l’acide-nitrique et de 22 H.-F. LINK, — REÉCHERCHES l'iode, ce qui a coloré en brun le contenu des cellules, tandis que la trachée est restée incolore. - La fibre spiralée avec la peau qui l’enveloppe appartient msn, sous le rapport chimique, aux parties qui se déposent sur la sur- face interne de la membrane cellulaire, et elle diffère, sous ce rapport, de la membrane interne et du contenu des cellules. Malpighi, à qui est due la découverte des vaisseaux spiralés, con- sidérait ces organes comme des vaisseaux aérifères, à cause de leur ressemblance avec les trachées des insectes; aussi leur donne-t:il ce nom, qui depuis à été presque généralement adopté. Dès 1709, Magnol vit qu’en plaçant des rameaux de plantes dans un liquide coloré, ce liquide y monte jusque dans les fleurs, et cette obser- vation fut répétée par beaucoup d’autres naturalistes; mais Rei- chel, à Leipzig, en 4758, fut le premier à découvrir que les liquides ne montent que dans les trachées, Hedwig présuma que les trachées servaient de conduit tant à l’air qu’à la séve, et que celle-ci passait spécialement dans la cavité de la fibre spiralée ; _ mais la fibre spiralée n’est pas creuse. La chose fut révoquée en doute lorsqu'on s’apercut que les liquides colorés ne pénètrent pas dans des plantes munies de leurs racines entières, et l’on crut, avec raison, que l’ascension des liquides colorés dans les trachées n’est due qu'à la force capillaire, et par er y bornée aux trachées dont une partie a été coupée. L’ascension de la séve n’a pas lieu à travers l'écorce, qui ne se compose que de parenchyme sans vaisseaux. On peut enlever des cercles d’écorce du tronc ét des branches d’un arbre, et il en résulte souvent une augmentation de fleurs et de fruits. Donc la séve ne monte pas directement par les parois des cellules, ni par les méats intercellulaires, ainsi que l’ont soutenu Tréviranus et de Candolle. Si la séve traversait-facilément les cellules paren- chymaires, on ne s’expliquerait pas pourquoi elle ne monte pas directement par l'écorce, qui est beaucoup moins dense que le bois. Au printemps, quand on perfore le tronc-du Bouleau , à l’effet d'obtenir la séve sucrée qui en découle , l'écorce est encore par- faitement sèche, tandis que la séve sort en abondance des fibres ligneuses qui ont été entamées. SUR L’'ACCROISSEMENT VÉGÉYAL ET LA GREFFE, 25 Mais dans la plupart des végétaux, le bois se compose à la fois de vaisseaux et de tissu cellulaire, et l’on est encore dans le doute si la séve monte dans le tissu cellulaire ou dans les vais- seaux, Mais quelle que soit la voie suivie par la séve dans son ascension, il importe de faire remarquer qu’elle jouit aussi de la faculté de traverser les vaisseaux ou le tissu cellulaire dans une direction latérale. Afin d'acquérir la preuve de ce fait, il suffit d'enlever sur une branche un morceau pénétrant jusqu’à la moelle, et ayant la forme d’un tire-bourre, de manière à entamer tous les vaisseaux et toutes les séries de cellules, et néanmoins la branche continue à croître. Il est évident que, dans ce cas, la séve se trouve forcée à s’extravaser latéralement, et à pénétrer dans d’autres vaisseaux ou cellules , pour regagner la direction vers en haut. J'ai tâché de tres par des expériences, qui sont consi- gnées dans les Annales des sciences naturelles, t: XXIIT, p. 144, que la séve monte dans les vaisseaux et non dans le tissu cellu- laire. J’ai choisi des pieds de Rhagodia Billardieri , de Begonia dhvaricata, de Stylidium fruticosum et de Hermannia althæifolha ; j'ai placé chacune de ces plantes, avec le pot dans lequel elle avait été élevée, dans une cuve remplie d’une dissolution de prussiate de potasse dans 32 parties d’eau. Elles furent nourries pendant huit jours de cette dissolution , dont leur végétation ne souffrit aucunement ; puis j’enlevai les cuvettes, queje rempla- cai par des vases contenant une dissolution de sulfate de fer dans 22 parties d’eau. Au bout de vingt-quatre heures, j'examinai mes plantes, et je trouvai leurs vaisseaux , tant les spiralés que les poreux, remplis d’un liquide bleu. J’avoue que ces expériences ne réussissent pas toujours, car elles sont sujettes à bien des accidents ; toutefois elles ont montré que les dissolutions ne péné- traient pas dans le tissu cellulaire de l’écorce, de la tige et de la moelle. Du reste, ces expériences peuvent être variées de plusieurs manières : ainsi, j'ai arrosé des Tulipes, plantées dans un pot, avec une légère dissolution de prussiate de potasse ; puis j'en ai coupé les tiges, et je les ai mises dans une dissolution de sulfate de fer ; il en résulta également que les vaisseaux seulement se 2, U.-F., LINK. —— RECHERCHES colorèrent en bleu, tandis que les cellules environnantes restèrent incolores. | | Néanmoins’ M. Unger s rest attaché récemment à démontrer (Sur l'absorption des matières colorantes par les plantes, Vienne, 1849) que les sucs montent en eflet par le tissu cellulaire. Il a arrosé, avec du suc de baies de Phytolacca decandra, des Jacinthes à fleurs blanches , et il en obtint pour résultat:que les fleurs, la partie supérieure de la hampe et la partie supérieure des feuilles, furent colorées en rouge. L'examen microscopique lui montra que la coloration n’affectait aucunement les vaisseaux spiraux , mais qu'elle était Jimitée au tissu cellulaire environnant. M, Unger ajoute : «La comparaison de tous ces organes à fait ressortir un » fait remarquable , savoir : que les organes inférieurs de la » plante, c’est-à-dire les fibres radicellaires, ne montraient aucune » trace de la substance colorante; que le plateau du bulbe, la » base de la hampe et des feuilles, ainsi que les tuniques du bulbe, » en offraient en quantité peu notable , tandis que les parties su- » périeures de la hampe et des feuilles en contenaient une quan- » tité plus considérable ; qu’enfin les extrémités des fleurs et des » feuilles offraient une coloration très intense. » | Mais qu'est-ce que M. Unger entend par une quantité moins considérable de substance colorante?. Les cellules étaient-elles d'une couleur plus pâle ; ou bien y'avait-il des cellules dépour- vues de matière colorante ? Je. présume que c’est ce dernier cas qui arrive , à.en juger d’après la figure 9 de M. Unger. Or com- ment le suc coloré est-il parvenu dans les cellules supérieures sans traverser les. cellules inférieures ? C’est ce que.je ne saurais expliquer ; mais Je concois facilement qué le suc monte dans les vaisseaux spiralés, et que de là il se répande subitement dans les cellules adjacentes, selon la nature de ces cellules ; car, ainsi que je l’ai exposé plus haut, la séve peut s’extravaser avec une srande vitesse dans une direction latérale , et cela même dans le bois solide, donc à plus forte raison dans des parties délicates. IL n’est pas probable que la sève monte dans les cellules prosenchymaires du bois, et qu’elle ne traverse pas les vaisseaux poreux. J’ai fait figurer ailleurs (/orlesungen zur Naturkunde, SUR L'ACCROISSEMENT VÉGÉTAL. ET LA GREFFE, 29 pl. 2, fig. 1) une coupe longitudinale du bois d’un Bouleau en sé ve. Les vaisseaux s’élargissent avec l’âge, et il serait possible qu’alors ils devinssent inactifs ; ils finissent aussi par offrir des apparences de parois transversales, parce que leurs extrémités s’entregreflent.. Mais les liquides colorés traversent les _dia- phragmes de cette nature , ‘ainsi que je lai montré dans les figures 9 et 5 de la planche 5 de mon Anatomie des plantes. Ajoutons à cela que les Sapins supportent, tout aussi bien que les arbres à feuilles caduques, l’incision annulaire de leur tronc et de leurs branches; or, comme il n’existe pas de tissu cellulaire dans le bois des Conifères, qui se compose uniquement de vaisseaux , c'est nécessairement dans ceux-ci que doit monter la séve. Je conclus de tous ces faits que ce sont les vaisseaux spiralés et les vaisseaux poreux qui conduisent la séve à travers toute la plante, mais que cette séve ne tarde pas à s’extravaser dans les parties latéralement adjacentes ; d’où résulte qu’ordinairement les vaisseaux ne semblent contenir que de l’air. Rien ne démontre mieux la véritable nature des plantes que l'opération de la greffe. Le végétal est un corps organique com- posé, dont chaque bourgeon peut vivre et se développer indépen- damment des autres bourgeons. On plante le bourgeon soit en terre moyennant des boutures ; soit sur un autre végétal à l’aide de la greffe. La plante greffée s’assimile les sucs du sauvageon qui lui sert de sujet, comme la bouture transforme en séve à elle propre les sucs puisés dans le sol. Le sauvageon n’a d’autre in- fluence sur la greffe que celle exercée sur les plantes par le sol : de même que la plante ne saurait végéter dans un sol contraire à sa nature, ainsi la greffe ne réussit que. sur un sujet ayant beau- coup d’affinités avec elle ; la plante prospère de préférence dans tel ou tel sol, et de même la greffe réussit mieux sur certains sau-. vageons ; la plante se développe plus tôt ou plus tard, suivant la nature du sol plus ou moins chaud et humide , ou froid et aride ; la greffe aussi dépend jusqu'à un certain point .du sauvageon, quant à sa végétation plus ou moins précoce.ou tardive. Du reste, je me suis depuis longtemps prononcé à ce sujet, en disant que le bourgeon continue l’individu ; tandis que la graine (résultat de la 26 H.-F, LINK, — RECHERCHES fécondation } perpétue l'espèce: La greffe d’un Pommier de Borsdorf reproduit des pommes de Borsdorf ; mais la graine d’une Pomme de Borsdorf produira un Pommier qui ordinairement ne donne plus de pommes de Borsdorf. | | La règle généralement admise, qu’il est nécessaire , pour que l’opération de la greffe réussisse, de mettre en contact l'Aubier de la greffe avec l’Aubier du sujet, est rigoureusement exacte. Il faut dans ce cas considérer comme étant de l’Aubier les couches ligneuses les plus voisines de l’écorce, et c’est la naturé du bois qui règle jusqu’à quelle profondeur ces couches conservent le degré de jeunesse nécessaire. Je me suis déjà occupé autrefois d'expériences de ce genre ; et récemment encore je les ai répé- tées au Jardin royal de botanique à Berlin, avec l’assistance de M. Bouché. Jamais l’écorce seule ne s’est entregreffée à de l’é- corcé, ni le bois mis en contact avec de l’écorce seulement; il en est de même pour la greffe en écusson. 11 est indispensable que le milieu du bourgeon contienne du bois , autrement ce bour- geon ne s’unira jamais au sujet ; or ce bois est toujours du bois jeune qu’on applique, sous l'écorce, sur la couche de boïs la plus récente du sujet. Il importait avant tout d'examiner de jeunes greffes , et à cet effet j’ai choisi le Robinia Pseudo-A cacia greffé sur la même espèce. La greffe avait été insérée ‘entre le bois et écorce ; elle était munie de deux bourgeons , dont le supérieur s'était développé le premier, ainsi que cela arrive ordinairement. Dans cet état, on en fait une coupe longitudinale , dont la partie inférieure est représentée fig. 4, pl. 3: a, indique la greffe ; c, une portion du sujet ; et b, la ligne de leur jonction. La figure 2, même planche , fait voir, sous un grossissement de 315 fois en diamètre, la réunion (en b) de la greffe a au sujet c ; cette adhé- rence ne s’est faite que moyennant du tissu cellulaire parenchy- mateux. Donc l’entregreffement ne s'opère que par du tissu cellulaire, sans aucune trace de vaisseaux ; mais la couche en est tellement mince, qu’on peut à peine la distinguer à l'œil nu Il s'écoule toujours un temps assez considérable, jusqu’à ce que la soudure soit parfaite, et que la greffe commence à se développer ; dans le présent cas, il avait fallu deux semaines. J’ai observé SUR L'ACGROISSEMENT VÉGÉPAE ET LA GREFFE. 27 une soudure semblable, par l’intermédiaire d’un tissu parenchy- mateux, sur des Rosiers greffés en écusson. Dès que la grefle est parvenue à l’âge d’une année, le bois externe du rameau du sujet se lie au bois de la greffe sans la moindre interruption, et le tissu cellulaire qui a effectué la soudure originaire n’est plus recon- naissable (je dirai que le tissu cellulaire a été résorbé, si J'avais de bonnes raisons pour me servir de cette expression qu’on em- ploie presque toujours à tort ; car, en. y regardant de près, on retrouve toujours les parties prétendues résorbées). La figure 3 (pl. 3) fait voir une greffe, en fente, de Prunus nigrasur Prunus nigra âgée de trois ans. On y remarque la transition du bois ex- terne du sujet au bois de la greffe, sans aucune interruption ; en outre, le bois interne de la greffe a pris une teinte brune, et s’est en partie détruit ; le bois intermédiaire du sujet ne s’est uni d’au- cune manière à la greffe ; enfin, le bois épaissi de la greffe, qui commence à recouvrir le sujet. J'ai retrouvé les mêmes faits sur un grand nombre de greffes, que je dois à la complaisance de M. Sauer. Toujours l’intérieur du tronc s’est plus ou moins dété- rioré , et à pris une teinte brune, moins toutefois dans de vieux troncs que dans les jeunes ; constamment aussi la partie inté- rieure du sujet et la greffe ne se sont pas soudées parfaitement. Un tronc de Frêne, sur lequel on a greffé en fente deux rameaux de Frêne pleureur , a été couvert tout à l’entour par un gros bourrelet du bois des greffes , tandis que le centre n’a contracté aucune adhérence avec celles-ci. Du reste, cette pièce est assez instructive pour mériter une description plus détaillée. Elle a été enlevée , en sciant le tronc, à 5 pouces 1/2 de l’insertion des greffes, et immédiatement au-dessus de cette insertion ; son dia- mètre est de 3 pouces ; puis on l’a sciée par le milieu dans le sens de la longueur: Sur cette. moitié , le sujet se montre non au centre, mais vers le côté droit, à un demi-pouce au-dessous de la coupe transversale supérieure. 11 a 1/2 poûce de diamètre, et une fente le sépare du rameau greffé. L'un des rameaux, celui situé à gauche, est elliptique sur la coupe transversale, d’une longueur de 3 pouces sur 2 pouces de large ; il offre quatre larges couches higneuses, L'autre rameau offre une section transversale assez 28 H.-F. LINK, —— RECHERCHES arrondie, de 1 pouce de diamètre ; il a également quatre couches de bois, mais beaucoup moins larges que celles du rameau de droite, et les couches intérnes recouvrent en partie le sommet du sujet. Entre les deux branches s’est intercalé un morceau conique qui remplit l'intervalle ice morceau se compose d’un grand nombre de couches voüûtées vers en bas ; à gauche, ces couches courent parallèlement aux couches de la greffe qui se dirigent vers l'extérieur ; mais à à droite, elles sont entremélées sans ordre avec les couches de la greffe. Autour des couches de ces rameaux greflés serpentent cinq couches tantôt plus larges et tantôt plus étroites ; le tout est recouvert d’une écorce, qui n’a pas plus d’une ligne d'épaisseur : c’est un fait remarquable , mais qui d’ailleurs se rencontre assez fréquemment, que l’une des greffes offre une végétation peu vigoureuse ,; de même que les branches de l’un des côtés d’un arbre deviennent souvent beaucoup plus fortes que celles ‘du côté opposé. Duhamel. attribuait cela à des racines mieux nourries d’un côté que de l’autre ; il me semble que cela s'explique. facilement par l'existence de vaisseaux rectilignes et peu ramifiés. pet tic | Je possède une branche de Fravinus excelsior âgée de cinq ans, à en juger d’après les couches de boïs, et ayant 8 lignes de diamètre. Sur cette branche a été greffé un écusson de Fraxæinus atrovirens, qui a produit un rameau de 6 lignes de diamètre, et offrant aussi cinq couches de bois. Fendue longitudinalement, cette branche montre la structure suivante. La transition du su- jet à la greffe a aussi lieu par la couche ligneuse externe sans interruption; mais , dans le haut, la grefle est séparée du Sujet par une ligne brune. Au centre du rameau provenant de la greffe, on remarque une moelle de 4 lignes d'épaisseur, qui se termine en pointe à son extrémité inférieure. Du côté inférieur de la moelle, les couches de bois se dirigent en serpentant vers le sujet ; les couches du côté supérieur ont une courbure ascen- dante ; les. unes comme -les autres proviennent du fragment d’écorce qui sert à fixer l’écusson , et qui était munie d’un peu de bois; l’intervalle compris entre les deux couches est rempli d’une masse ligneuse, dense, et dans laquelle subsiste encore SUR -ACCROISSEMENT: VÉGÉTAL ET LA GREFFE, 20 une ligne brune composée de tissu cellulaire lâche , qui indique probablement le point d'insertion de la surface interne de l’é- cusson. La greffe en écusson produit donc à peu près les mêmes résultats que les autres modes de greffe. De tous ces faits, il faut conclure que, chez nos arbres, c’est dans le bois de la circonférence que se concentre l’activité vitale et que monte la séve au printemps, d’où résultent les. entregreffe- ments dans l’intérieur du tronc. Il m'a semblé nécessaire d'examiner le mode de soudure dans les greffes de plantes grasses, et, à cet effet, les Cactées m'ont paru être lés exemples les plus démonstratifs. Dans plusieurs types greffés depuis longtemps, je n’avais pu trouver aucune différence entre les parties internes du sujet et de la greffe; mais il n’en fut plus de même pour un Epiphyllum A ckhermanneï que j'ai fait grel- fer en fente sur la même espèce. Cet exemple est représenté planche 5, figure 4; c’est la coupe transversale de la tige, à l’endroit où s’est opérée la soudure : en a est la grefle, en bb le sujet, et en c le point de soudure. Le carré marqué c dans la figure 4 est reproduit, sous un grossissement de 180 fois, dans la figure 5 de la même planche. On y voit que les faisceaux ligreux sont séparés par de grands rayons médullaires ; la moelle occupe presque tout le tronc: dans les faisceaux ligneux, on remarque les grandes ouvertures des trachées. À l'endroit où la greffe est soudée au sujet se trouve un tissu strié (voy. a, même figure). Üne portion de ce tissu, indiquée dans la figure 5 par le carré marqué a, est reproduite, sous un grossissement de’ 315 fois le diamètre, dans la figure 6, même planche. Ici on voit distinc- tement qu'il s’est formé de nouveaux vaisseaux pour opérer la réunion ; ces vaisseaux sont de trois sortes, savoir : des vaisseaux _ponctués, à courts articles; puis, à gauche, des vaisseaux rimeux, plus longs que les vaisseaux ponctués ; enfin, des vaisseaux cel- luloïdes ou cellules à bois. Par conséquent, dans un tronc succu- lent, les vaisseaux réunissants naquirent tout de suite et effec- tuèrent directement la réunion ; : tandis que dans les troncs à bois solide, la réunion ne marre d’abord qu ‘au moyen d'un tissu parenchymateux. 30 A, DE SAINT-HILAIRE. — VÉGÉTATION | Du reste, la greffe, en général, ne commence à végéter avec vigueur qu'après l’accomplissement parfait de la réunion, au moyen de vaisseaux. ÈS En résumé, il existe dans tout le règne organique une puis- sance formatrice qui, dans le règne végétal, agit principalement d’une manière symétrique, #4 en outre, C0tfDÉ EEE à un certain but. COMPARAISON DE LA VÉGÉTATION D'UN PAYS EN PARTIE EXTRA-TROPICAL À r, ù CELLE D'UNE CONTRÉE LIMITROPHE. ENTIÈREMENT SITUÉE ENTRE LES TROPIQUES, nl Par M. Aug. de SAINT - HILAIRE. L Le S I, — Considérations préliminaires. Après avoir compris, dans ses limites, environ un tiers du Brésil, la province de Saint-Paul, moins vasle aujourd’hui que celle de Goyaz ou de Matogrosso, offre cependant encore une surface de 15 à 18,000 legoas carrées de 18 au degré (2). Ses contours sont fort irréguliers : tantôt elle forme une avance dans la province limitrophe, tantôt c’est celle-ci qui semble ‘empiéter (1) Eschwege estime cette surface approximativement à 45,000 legoas (Bra- silien , II, 68); l’auteur de l'Ensaio d'um quadro eslatistico da provincia de S. Paulo, à 19,400 de 20 au degré, R + D'UN PAYS EXTRA=TROPICAI, 31 sur son territoire. Presque entièrement située en dehors du tro- pique du Capricorne, elle s’étend depuis 20° 80’ latitude méridio- nale jusqu’au 28° degré, et elle a 135 legoas de longueur du sud au nord sur une largeur moyenne de 100 legoas d’orient en occi- dent (1). | Plus heureusement située que les provinces centrales de Mi- nas Geraes, Goyaz et Matogrosso, Saint-Paul possède une vaste étendue de côtes, et quoique en général ses ports n’admétlent pas de grands bâtiments, elle peut cependant entretenir des relations directes avec l’Europé et exporter facilement l’excédant de ses produits. La cordillière qui, comme je l’ai dit ailleurs (2), se Bal à peu de distance de l'Océan, dans une grande partie du Brésil (Serra do Mar) (3), divise la province de Saint-Paul en deux parties fort inégales, le littoral (a Beiramar) etle plateau (Serra a Cima). Cette dernière expression suffirait presque pour indiquer qu’à l’ouest de la cordillière maritime, on ne retrouve point le même niveau qu'au oord de la mer : après avoir franchi la chaîne, on arrive, en effet, à cet immense plateau qui forme une si grande partie du Brésil, et dont la hauteur moyenne est, suivant Eschwege, de 761 mètres 72 centimètres ( 2,500 pieds anglais }. Par con- séquent, on n’a jamais à monter autant du côté de l'occident que du côté opposé ; il est même évident qu'au-dessus de la ville de Santos, la Serra n’est que la pente très accidentée et très abrupte du plateau, puisque arrivé au point culminant, on ne trouve plus, dans un espace de 7 à 8 legoas jusqu’à Saint-Paul, qu'une plaine ondulée dont la pente est à peine sensible, J'ai dit ailleurs que lorsqu'on se rend de Rio de Janeiro à (4) J'emprunte ces chiffres à l'abbé Manoel Ayres de Cazal, dont le livre a été publié vers l’époque de mon voyage. (Voyez Corog. Braz. , 1, 200.) — Tous les géographes ne sont pas d'accord avec lui; mais ce n'est pas ici le lieu de discuter leur opinion, je tàcherai de le faire ailleurs, (2) Voyez mon Voyage dans les provinces de Rio de Janeiro et de Agé Ge- raes , vol. II. | (3) Le nom de Serra do Mar est celui que l’on donne le plus généralement à la cordillière maritime. 32 À. DE SAINT-HILAIRE. — VÉGÉTATION Minas Geraes, et qu'après avoir traversé la Serra do Mar, onse di- rige à peu près vers le nord-nord-ouest, on rencontre une seconde chaîne qui va se perdre dans le nord du Brésil. Cette chaîne (Serra do Espinhaco, Eschw.), d’où s'élèvent quelques pics re- marquables par leur hauteur et par la végétation variée qui les couvre, paraît commencer dans la province de Saint-Paul, avec la montagne de Jaraguä, voisine de la capitale de la province (4). Avant de prendre la direction presque septentrionale qu’elle suit à Minas, elle en a d’abord une beaucoup plus orientale, et la con- serve tant qu’elle appartient à la province de Saint-Paul (2). En- tièrement comprise à son origine dans cette dernière province, elle la sépare bientôt de celle de Minas Geraes sous le, nom de Serra da Mañtiqueira qu’elle conserve dans une portion notable de son étenduë. L'espace compris dans la province de Minas Geraes et celles de Rio de Janeiro et Espirito Santo, entre la cordillière ma- ritime et la Serra da Mantiqueira, n’a pas moins de 3 à 4 degrés; il présente un réseau de montagnes et de vallées profondes et est couveft Sans interruption de sombres bois vierges. Dans la pro- vince de Saint-Paul, la Serra da Mantiqueira se rapproche bien da- vantage de l'Océan. Ici l'intervalle compris entre les deux chaînes n’est plus qu'une sorte de bassin étroit qui souvent n’a pas un demi-degré de largeur, qui, vers la limite de Rio de Janeiro, est encore, il est vrai, montagneux et uniquement boisé (3), mais qui, au delà de Taubaté, devient généralement très égal ou sim- plement ondulé, et offre une agréable alternative de forêts et de pâturages. De ce que les deux chaînes sont fort rapprochées, il n’en faut pourtant pas conclure qu’à son extrémité la Serra da Mantiqueira forme un angle aigu avec la chaîne maritime et se confond avec elle. J’ai parcouru la province de Saint-Paul dans toute sa longueur, depuis la limite de Rio de Janeiro jusqu’à celle (1) Ensaio d'um quadro , etc., 40. — Kidd., Sket., 238. (2) Voyage aux sources du Rio dé Francisco et dans la province de Goyaz, 1, 56: | | | | "LP (3) Je n'ai pas besoin de dire que je comprends ici les terres aujourd’hui en culture, où qui jadis furent cultivées ; si l'on n'y voit plus de bois, elles en étaient couvertes il y a bien peu de temps encore. | D'UN PAYS EXTRA=-TROPICAL. 3 de Sainte-Catherine, et je me suis convaincu que si, en certains endroits, des contre-forts existent entre les deux chaînes, celles-ci ne partent pas d’un nœud commun. Lorsque pour se rendre à la ville de Saint-Paul, on s'éloigne du Morro de Jaraguä, qui en est distant d'environ 3 legoas, et que l’on considère, ainsi que je l’ai dit, comme l'extrémité de la Serra da Mantiqueira, ôn voit le sol s’aplanir par degrés et finir par n’être plus qu’une vaste plaine ondulée, bornée par les montagnes qui se rattachent à celles de Jaraguä ; au-dessous de Saint-Paul, est un changement de ni- veau de 80 à 100 pieds (4) ; puis, jusqu’à la descente de la Sérra do Mar, sur le chemin de Santos, s'étend une autre plaine on- dulée de quelques lieues. La province de Saint-Paul est au moins aussi bien arrosée que celle de Minas Geraes et le midi de Goyaz. On n’y trouve pas, à la vérité, un cours d’eau qui, dès ce moment, soit navigable, sans interruption, dans une aussi grande étendue que l’Araguaya, le Tocantins, ou le S. Francisco; mais, située sur le bord de la mer, elle a moins besoin que les provinces centrales d’une navi- gation intérieure, et avec le temps plusieurs de ces rivières, dé- gagées des obstacles qui aujourd’hui les embarrassent, ou accom- pagnées, aux endroits difficiles , d’un canal latéral, deviendront d’utiles moyens d de communication entre les colons plus nom- breux. Peut-être ets permis de dire, d’une manière très générale, que le climat de la province de Saint-Paul convient mieux à no- tre espèce que celui de la plupart des autres parties du Brésil ; mais il est facile de concevoir que la même température ne sau- rait régner dans une contrée qui, à à fois intra et extra-tropi- cale, comprend 8 degrés de latitude, et dont une partie s’étend au niveau de la mer, tandis que l’autre s'élève pour former un plateau plus ou moins inégal. Sous le rapport du climat, comme sous d’autres rapports, le pays de Saint-Paul se trouve naturellement divisé en deux ré- gions par la chaîne maritime. L'une, qui embrasse tout le littoral, (1) Fried. Varn. in Eschw., Journ., II, 246. 3e série. Bor. T. XIV. {Juillet 1850. ) 5 Ce 3h A. DE SAINT-HILAIRE, — YÉGÉTATION est beaucoup plus chaude que l’autre et beaucoup moins saine ; celle-ci, formée par le plateau, est plus tempérée et plus salubre. Dans la première, la température ne varie pas excessivement du nord au sud ; sur le plateau, au contraire, elle présente les diffé- rences les plus sensibles ; et si nous cherchons à apprécier celle des diverses parties de la province par l’examen de la végétation, nous trouverons que, sous.le rapport des produits du sol, particu- lièrement des produits. cultivés, l'extrémité sud. du littoral ne correspond, sur le, patent, qu'aux districts les plus PARA naux. _. Au delà des monts qui forment la chaîne maritime, les difié- rences de température dans les différents mois de l’année sont beaucoup plus sensibles que sous des parallèles moins éloignés de la ligne équinoxiale, Mais, sur les bords de la mer, la même inégalité n'existe pas; ce qui, au reste, ne fait que confirmer une règle générale bien connue des météorologistes. Comme à Minas et à Goyaz, on distingue sur le plateau de Saint-Paul deux saisons plus ou moins tranchées: celle des pluies qui, suivant les cantons et peut-être les années, commence en oc- tobre ou en novembre ; celle de la sécheresse qui commence en mars ou en avril, Le même partage n’est point aussi marqué sur le littoral; il y pleut à peu près dans tous les temps, et l’on assure qu’à Santos il tombe de très fortes pluies pendant une grande partie de l’année, ce que Mawe et Eschwege attribuent à la position de cette ville, construite, disent-ils, au milieu de hautes montagnes (1). | Le paragraphe suivant, où je traite dela végétation de la pro- vince de Saint-Paul, achèvera peut-être de faire comprendre ce que je viens de dire de la température de cette province, SIL — Végétation. : Des forêts continues couvrent la partie de la province la plus voisine de Rio de Janeiro, tout le littoral ainsi que la Serra do Mar, et s’avancent plus ou moins sur le plateau. La Serra da (1) Travels, 60. — Journ. v. Bras., 76, D'UN PAYS EXTRA-TROPICAL. 39 Mantiqueira est également couverte de forêts qui, avec les pre- mières, ne forment qu’un vaste ensemble. Quant au plateau lui- même , il présente une alternative de grands bois et de riches pâturages. | La province de Minas Geraes, qui, entièrement située entre les tropiques, ne connait pas d'hiver, et qui est traversée par la chaîne de montagnes la plus élevée de tout le Brésil, doit natu- rellement posséder une, Flore beaucoup plus riche que celle de Saint-Paul, et je suis persuadé que, terme moyen, on trouverait une différence-énorme entre le nombre d’espèces croissant sur une lieue carrée dans la première de ces deux provinces, et ce- lui que l’on compterait à Saint-Paul sur un terrain d’une étendue semblable. Cependant, si nous nous bornons à comparer les deux pays sous le rapport des différentes formes qui, suivant les can- tons, caractérisent l’ensemble de la végétation, nous trouverons que la province de Saint-Paul n'offre pas moins de diversité .que celle de Minas. On chercherait vainement à Saint-Paul ces forêts naines de 3 ou 4 pieds, où domine le Mimosa dumetorum Aug. St-Hil., et qu’on appelle carrascos (1). On y chercherait vaine- ment ces calingas, qui, sous les feux des tropiques, présentent en juin et en juillet l’image de nos forêts dépouillées de feuil- lage (2); mais, d’un autre côté, Minas ne connaît pas la végé- tation maritime, et les Araucaria ( pinheiros , dispersés dans quelques bois de la comarca de S. Joao del Rei, ne sauraient donner qu’une idée imparfaite des immenses forêts formées dans les Campos Geraes par cet arbre majestueux. Parcourant rapidement la province de Saint-Paul du nord au midi, je vais tâcher de donner une idée des diverses formes vé- gétales qui s’y succèdent, … Depuis la frontière .de Rio de Janeiro jusqu’au chemin de (4) Du côté de Castro, ville qui appartient aux Campos Geraes , les brous- sailles qui croissent dans de très mauvais terrains, et dans les pâturages trop souvent broutés par le bétail, ont assez l'aspect des carrascos, mais elles n’en ont que l'aspect. (2) Voyez mon Voyage dans les provinces de Rio de Janeiro et de Minas Geraes , vol, IT, 2, 98 et suiv. 36 A, DE SAINT-HILAIÏRE, — VÉGÉTATION Minas Geraes par Santa Maria de Baependi, nous avons, avec un pays montagneux, des bois vierges qui rappellent exactement ceux des environs de la capitale du Brésil; les arbres y ont la même vigueur , les palmiers et les Cecropia y croissent avec une égale abondance ; la verdure des végétaux offre des teintes aussi foncées. Au delà du village de Cachoeira, dans les alentours de Lorena et de Guaratinguetä, environ par 22° A6’ latitude sud, le terrain marécageux et généralement mêlé d’un peu de sable n'offre presque partout qu'une végétation assez maigre, mais qui pourtant appartient encore, jusque dans les moindres détails, à la Flore de Rio de Janeiro; ici comme au milieu des marais de la paroisse de S. Antonio da adress: on ne voit que des arbres et des arbrisseaux peu feuillés, à tige grêle, à rameaux presque dressés et assez courts. À environ une lieue de Guar atinguetä, la végétation des marais disparaît entièrement; mais il nous est difiicile de déterminer si celle que nous avons sous les veux est partout le résultat des travaux destructeurs de l'homme, ou Si, dans quelques parties, elle a toujours été telle que nous la voyons aujourd’hui : nulle part nous ne découvrons de véritables forêts vierges ; souvent les arbrisseaux et les arbres sont épars au mi- lieu des gazons, quelquefois ils sont plus rapprochés ; dans des espaces considérables, ils forment un épais fourré entremêlé de Mimosées épineuses, et lorsque le chemin traverse ces bois, on le dirait bordé de haïes charmantes, semblables à celles qui en- tourent les jardins des environs de Rio de Janeiro. | C'est Pindamonhongaba, par 22° 55° latitude sud , qui forme la limite de la Flore de cette capitale. Plus loin, la campagne offre une merveilleuse aliernative de bois, les uns très vigoureux , les autres plus ou moins maigres, de pâturages secs ou humides, de marais complétement découverts et d'autres où s’élèvent des ar- bres et des arbrisseaux à tiges grêles, Le pays situé entre Pin- damonhongaba et Saint-Paul est un de ceux où l’on observe le plus de variété dans la végétation ; j'y trouvai des plantes que je n'avais encore vues nulle pari, et cependant alorsil y avait près de six ans que je parcourais le Brésil, herborisant en tout lieu avec un zèle infatigable. D'UN PAYS EXTRA-TROPICAL. 27 Si venant de Villa Boa, nous nous rendons du Rio Grande, limite de la province de Saint-Paul, à la ville du même nom, nous verrons la végétation tropicale des campos de Goyaz et du S, Fran- cisco S’altérer par degrés. En decà de la frontière, environ par le 29: degré delatitude sud, l'élégant bority (Mauritia vinifera) ces- sera de s'élever majestueusement du milieu des marais ; ceux-ci n’offriront plus au botaniste que d’humbles herbes rampant sur un terrain spongieux. Pendant longtemps nous traversons encore des campos parsemés d’arbres tortueux et rabougris appartenant, à de légères différences près, aux espèces que nous observons de- puis le 44° ou le 45° degré. Peu à peu, cependant, d’autres pâtu- rages simplement composés d’herbes et de sous-arbrisseaux, se mêlent aux premiers qui deviennent de plus en plus rares; à mesure que nous avançons vers le sud, les mêmes espèces se répètent plus souvent, et par conséquent nous trouvons moins de variété dans la végétation ; le capim frechase mêle aux autres Gra- minées , comme dans les campagnes élevées de S. Joao del Rei, et fournit également ici un fourrage précieux pour le bétail. Vers la ville de Mogimirim, par 22° 20° latitude australe , les bouquets de bois, disséminés dans les pâturages, prennent une étendue qu’ils n’ont eue nulle part depuis Santa-Cruz de Goyaz, et dans les défrichements faits jadis au milieu de ces bois nous retrouvons cette grande Fougère (Pteris caudata ex Mart.) qui, à l’orient de Minas, succède aux forêts vierges, mais que nous n’a- vions point aperçue dans celles de Goyaz. Ces bouquets de bois, simultipliés et d’une étendue si considérable, qui caractérisent les environs de Mogi, ne. sont que. les précurseurs d’un changement total dans la végétation. À 4 legoas environ de cette petite ville, les campos disparaissent entièrement, et nous entrons dans une immense forêt. On sait qu’à Minas la région des campos a pour limite le pays des montagnes, et que celle des foréts lui succède lorsque le terrain cesse d’être égal ou ondulé (1). Il n’en est pas de même ici: quand les grands bois commencent, le pays est (1) Voyez mon Tableau de la végélation primitive dans la province de Minas (Greraes , imprimé dans les Annales des sciences naturelles de septembre 1831, et dans les Annules des voyages. 90 A, DE SAINT-HILAIRE, — VÉGÉTATION aussi plat qu'auparavant, et ce n’est qu'après avoir fait une dou- zaine de lieues que nous trouvons de petites montagnes, celles de Jundiahy, par 23° ? latitude sud. À environ 6 ou 7 lieues de Saint-Paul, nous ne voyons plus que la grande Fougère, dont les anciennes feuilles, complétement desséchées et plus nombreuses que les nouvelles, donnent à la campagne un aspect triste et gri- sâtre. Ce canton était jadis entièrement boisé. Il y a déjà près de trois siècles qu'il a commencé à être habité par des hommes de notre race ; il ne faut pas s'étonner re les TT y aient été dé- truits. | Nous iridtins de Saint-Paul ; le pays devient moins inégal, il finit par n’être plus qu’une vaste plaine ondulée , et alors la campagne nous offre, au milièu d'une pelouse presque rase, des bouquets de bois nombreux, fort peu élevés, très rapprochés les uns des autres, mais d’une faible étendue, sorte de marqueterie de deux nuances de vert fort différentes, celui des gazons, tendre et ami de l’œil, celui des bois, d’une teinte très foncée. Nous nous demandons si ces bouquets de bois ne sont pas les restes de la forêt que nous avons vue commencer près dé Mogimirim, et si le pays ne fut pas jadis boisé jusqu’à Saint-Paul; la nature de la végétation tendrait à l'indiquer, mais la disposition du terrain et tous les documents historiques militent contre cette opinion. Sans les lumières que ceux-ci noûs fournissent, nous serions à peu près dans l’incertitude où l’on se trouve en Europe, relativement à l’état originaire de la plupart des campagnes, et par conséquent je n’ai pas été inutile à la science en faisant connaître la topogra- phie botanique des divers pays que j'ai visités, et dont la végéta- tion primitive n’a point encore disparu. On saura ce qu'étaient ces belles campagnes avant de n’offrir que les champs de maïs, de manioc où de cannes à sucre qui les couvriront un jour; et peut-être alors quelque ami de la nature regrettera-t-il les fleurs brillantes des campos, la majesté des forêts vierges, les lianes qui s'étendent en festons élégants d’un arbre à un autre arbre, et la voix imposante du désert, La ville de Saint-Paul est située par 23° 33° 10", à 2,472 pieds D'UN PAYS EXTRA-TROPICAL, 39 anglais (753,19) au-dessus du niveau de la mer (1); c’est dire assez que son climat convient parfaitement aux plantes euro- péennes et caucasiques, et que sa Flore ne saurait être celle du Para, de Bahia ou de Pernambouc, ni même de Minas Novas ou des déserts voisins de Contendas ou de Salgado (2). Le groupe des Chicoracées, à peu près étranger aux provinces septentrio- nales du Brésil (3), trouve deux représentants dans les pâturages humides de Saint-Paul. La plupart des espèces que j'ai recueil- liés aux environs de cette ville se rapportent à des familles qui appartiennent également à la France ; il en est même qui se rap- portent à des genres de notre Flore, telles que le F'iola gracillima Aug. St-Hil., un J'uncus, le Fillarsia communis Aug. St-Hil., l'Anagallis tenella, var. filiformis, Aug. St-Hil. et Gir., l'Utri- cularia oligosperma Aug. St-Hil. qu'on prendrait au premier coup d'œil pour l’Utriculaire commune (Utricularia vulgaris L.). Des plantes européennes, transportées sans doute avec des se- mences de légumes , se sont naturalisées dans ce canton : le Po- lycarpon tetraphyllum L. F. croît sur les mars; l'Antirrhinum oronhium L. et le Suene gallica L. formaient deux des mau- vaises herbes d’un jardin que j'ai visité, et j'ai trouvé dans la ville même de Saint-Paul le Marrubium vulgare L. et le Co- nium maculatum L. Toutes les plantes d'ornement qui embel- lissaient nos anciens parterres se cultivent avec succès aux alen- tours de cette ville. A ‘la fin de novembre y fleurissent les OEillets, qui sont ici la plante favorite, les Boutons d’or, les Pavots, les Pois odorants, les Scabieuses , les Soucis, les OŒillets d'Inde, etc. (4). Des Fraises, aussi agréables au goût que celles 10) Eschw.. Brasilien die neue Welt., I, 80. — D’après les observations du capitaine King (in Pedro Müller, Ensaio d'um quadro estatistico, 7), le point le plus élevé de la ville de Saint-Paul correspondrait au sommet de la Serra do Mar, sur la route de Santos , ce qui ferait 375 braças, ou 825 mètres, (2) Voyez mon Voyage dans les provinces de Rio de Janeiro et de Minas Geraes , II. (3) J'ai trouvé une seule Chicoracée dans toute la partie de la province de “je où j'ai herborisé. (4) Dianthus Caryophyllus L., Ranunculus acris L., Papaver orientale L 0 A. DE SAINZ-HILAIRE. — VÉGÉTATION de France et d'Allemagne, abondent à la même époque dans tous les jardins. Les Pêchers fleurissent, m’a-t-on dit, vers la fin du mois d'août ; alors ils viennent de perdre leurs feuilles, mais bien- tôt ils en reprennent de nouvelles. Sans parler des Orangers, des Citronniers, des Figuiers, des Grenadiers, tous les ans, les Pru- niers, les Abricotiers, les Coignassiers, les Noyers, les Châtai- gniers donnent, avec plus ou moins d’abondance, des fruits, les uns bons, les autres médiocres, qui se mangent en février ou au commencement de mars. À la fin de novembre 1819, les Pom- miers et les Müriers étaient encore en fleurs. Mais si le climat tempéré de Saint-Paul favorise la culture de ces différents arbres, il n'est pas aussi favorable à la Vigne que certaines contrées tro- picales ; ; Car, tandis qu’à Sabaràa, à Meiaponte, à Paracatu, etc. | elle donne des raisins deux fois dans l’année, et produirait peut- être plus souvent encore, si l’on multipliait les tailles (4) ici elle ne rapporte qu'une fois, et elle reste dépouillée de son feuillage pendant tout le temps du froid. La floraison commence, m’a-t-on assuré, vers la fin d'octobre, et les fruits sont mürs en opte et en février. , De tous nos arbres fruitiers, le Pêcher est celui qui réussit le mieux et est le plus commun; non seulement aux environs de Saint-Paul, mais encore dans tout le Brésil extra-tropical. Le Poirier, au contraire, rapporte moins et plus difficilement ici, et même à la Plata, que la plupart des autres arbres de nos contrées, et l’on m'a assuré que, pour donner des fruits, il fallait qu'il fût plus vieux à Saint-Paul qu’en Europe. Les Cerisiers ne sont pas fort multipliés et ne donnent pas non plus de bons fruits. On ne doit point, au reste, s’étonner de la différence que je signale ici; c’est.entre les 25° et 35° degrés qu'est, dans l’ancien monde, la patrie du Pêcher, tandis qu’en s’avançant vers le nord de l'Eu- rope, on voit des Poiriers et surtout des Cerisiers chargés de fruits , bien longtemps après qu’ont disparu les Abricots, les Pêches, et surtout les Figues et les Grenades. | Lathyrus odoratus L. | Stabidsa atropurpui eaL , Calendula officinalisL., Tagetes paluta L., etc. ED) voyez les trois relations que j'ai déja publiées. D'UN PAYS EXTRA-LROPICAL.. 1 Après avoir quitté Saint-Paul, nous nous dirigeons, sur le pla- teau, vers la frontière méridionale de la province; mais d’abord nous nous détournons un peu vers le nord-ouest, pour visiter les villes d'Hytü et de Porto Feliz. Dans un espace de 12 legoas, le pays est presque semblable à celui que nous avions traversé immédiatement avant d'arriver à Saint-Paul en venant de Goyaz ; il est encore agréablement coupé de pâturages et de bouquets de bois peu élevés où dominent les Myrtées, la Térébinthacée, appelée Aroeira (Schinus), le Bac- charis si commun, qu’on nomme Romarin des. champs (Alecrim do campo), etc. ; des espaces assez considérables sont couverts de Barba de.bode (Barbe de bouc, Chæœtaria pallens , var. , Nees), Graminée qui croît en société, et qu’on trouve en plusieurs en- droits élevés.de la partie méridionale de Minas Geraes, À environ 12 legous de la ville d'Hytü , le terrain devient très montagneux et la végétation change entièrement d’aspect; une grande forêt succède aux petits bouquets de bois entremêlés de pâturages. | Comme nous marchons un peu vers le nord pour nous rendre à Porto Feliz, et surtout que nous descendons toujours, puisque nous-suivons le cours du Tieté, nous devons naturellement entrer dans un pays beaucoup plus chaud que la ville de Saint-Paul. Aussi, à à legoas de Hytu, environ par 23° 27/, retrouvons- nous un campo où, au-milieu des herbes et des sous-arbrisseaux, s'élèvent assez près les uns des autres des arbres rabougris, à écorce subéreuse, aux feuilles dures et cassantes. [ci nous revoyons les espèces que nous avons longtemps observées dans des localités semblables, lorsque, partant du 14° ou du 15° degré, nous nous dirigeons vers Saint-Paul , telles qu’une Guttifère et une Légu- mineuse, amies des températures très élevées ; le Peque, dont on mange les fruits (Caryocar Brasiliensis Aug. Saint-Hil., Jus. Camb.), des Qualea et même le Borulé (Brosimum), habitant des déserts septentrionaux de Minas Geraes. | De semblables campos (tabolerros cobertos) existent aussi auprès de Sorocaba, ville située par 23° 31’, à environ 9 legoas et demie de Porto Feliz, Ici est la limite de ce genre singulier de végéta- h2 A. DE SAINT-HILAIRE, — VÉGÉTATION tion qui appartient essentiellement aux contrées septentrionales ; les pâturages naturels que nous traverserons jusqu'aux limites de la province de Saint-Paul, et plus loin dans celle de Rio Grande, dans les missions de l’Uruguay , enfin les campagnes de Montevideo et de Buenos Ayres, sont simplement herbeux. Il ne faut pourtant pas croire que nous ne trouvions absolu- ment aucun intermédiaire entre les campos parsemés d’arbres rabougris ét tortueux, et les pâturages proprement dits il est rare que la nature procède sans transition. À peu de distance de Sorocaba , un petit Palmier à feuilles sessiles croît en abondance entre les touffes de Graminées , et, dans quelques endroits, s'é- lèvent de petits arbres, ss PRÈS on reconnaît pes. 4 ” Myrsinées. P je À quelques lieues de Sorocaba, nous retrouvons aussi dans des lieux marécageux un genre de végétation, que nous avons sou- vent observé à Minas et à Goyaz (1). Des bouquets de bois , qui occupent toujours la partie la plus basse de ces marécages, for- ment ordinairement une lisière allongée, et offrent un épais fourré d’arbrisseaux et d’arbres à tiges grêles et élancées , souvent ra- meuses dès la base. D'ailleurs, icicomme à Minas, les marécages ne m’ont point paru offrit une Te de amsn + aussi grande qu’en Europe. | | | Les pâturages herbeux que nous traversons au delà des en- virons de Sorocaba sont entremêlés de bouquets de bois d’une étendue plus ou moins considérable. Les premiers, excellents pour le bétail, se composent principalement de Graminées, et non seulement il n’y croît point d’arbres, mais encore on y voit peu de sous-arbrisseaux. Parmi les bois, il en est qui offrent une vé- gétation très rigoureuse ; mais nulle part nous ne retrouvons’ l’imposante majesté des forêts primitives de Rio de Janeiro. Un: naturaliste sédentaire pourra seul faire connaître avec détail les afbres de ces bois, et nous dire à quels genres et à quelles espèces il faut les rapporter tous. Il est plus facile d'étudier les (1) Voyez mon Voyage dans les provinces de Rio de Janeiro et de Minas Geraes, et mon Voyage aux sources du Rio de S. Francisco et dans la ; provinds rm) Goyaz. 1 D'UN PAYS EXTRASTROPICAL. 5 plantes des campos. Parmi celles-ci, nous en trouvons qu’on ne voit point au nord du tropique; mais il y en a beaucoup aussi qui croissent également à Minas, à Goyaz, et dans les parties septentrionales de la province de Saint-Paul. Pour nous faire une idée plus précise de la végétation du pays dont jé viens de parler, nous prendrons 132 espèces de plantes recueillies en janvier, dans un espace de 32 ou 34 legoas des environs de Sorocaba, par 23° 20/ à peu près jusqu’au Rio Tareré, ou Itareré par le 24° degré approximativement, et nous les comparerons avec un égal nombre d’espèces récoltées, de la fin de juin au commencement d'août, entre Meïaponte, la cité de Goyaz, l’Aldea de S. José et le Rio Claro, contrée située très approximativement entre 16° et 14° 50", et qui n’est pas cer- tainement moins élevée que la partie de Saint-Paul qui nous occupe, puisqu'elle avoisine le grand diviseur des eaux du nord du Brésil de celles du sud (Serra do Corumbä et do Tocantins). Les 132espèces de Saint-Paul se répartissent entre 40 familles; celles de Goyaz, entre 46. Parmi les premières, il n’y a que 7 groupes qui n’appartiennent pas à la Flore de la France ; parmi les secondes, 1l y en‘a 15. Les Mélastomées et les Malpighiées, si communes sous les tropiques, deviennentrares entre Sorocaba et le Tareré, et d'un autre côté, au lieu de 14 Papilionacées que nous avons dans cette dernière contrée, nous n’en trouvons que 6 parmi les 132 plantes de Goyaz. Pour 3 Labiées que nous avons à Saint-Paul, nous en comptons 9 à Goyaz; mais toutes appartiennent-à la tribu des Hyptidées, étrangère à l’Europe. Deux groupes, à peine repré- sentés en Europe, les Acanthées et les Myrtées, comprennent plus d'espèces à Goyazqu’à Saint-Paul. Dans les deux pays, la famille des Composées est celle qui offre le plus d'espèces ; après elles , viénnent, à Goyaz , les Myrtées, les Labiées, les Acanthées, les Mélastomées ; à Saint-Paul, les Papilionacées presque aussi nom- breuses que les Composées elles-mêmes, Je n’ai pas besoin de dire que d’autres saisons nous offriraient probablement des diffé- rences plus ou moins sensibles ; une Flore complète des deux pays pourrait seule nous donner les moyens d'établir une com- paraison parfaitement exacte : nous sommes loin de la posséder ; il 4 A. DE SAINT-HILAIRE, — VÉGÉTATION faut bien nous contenter tofs d’une statistique très approxi- mative. Une famille essentiellement européenne, absolument étrangère à Goyaz, celle des Conifères , trouve, dans la partie de.la pro- vince de Saint-Paul qui nous occupe, un noble représentant , le majestueux Araucaria Brasiliensis, le plus utile et le plus beau de tous les arbres du Brésil extra-tropical. C’ ps à environ 9 legoas, en decà du Tareré, que nous commençons à l’apercevoir ; ainsi nous pouvons considérer le 23° 39’ ou 40° comme étant, sur le plateau de Saint-Paul, sa limite septentrionale, On le trouve, dans la. partie la plus méridionale de la province de Minas Geraes , entre 21° 10°et 24° 55°, mais c’est à une hauteur de 1066°,450 (1), tandis qu'il nous est difficile d’estimer la bauteur moyenne du pays qui s'étend directement de Saint-Paul à Curitiba à plus de 4 à 600 mètres (2); c’est ainsi qu’une élé- vation plus considérable compense un plus grand éloignement.-de ligne équinoxiale. Au delà du Tareré, la campagne change. entièrement d'aspect : nous entrons dans les Campos Geraes, le paysle plus beau et le plus intéressant peut-être de tout le Brésil méridional. Les Campo Geraes, qui commencent à peu près par le 24° degré, finissent approximativement par le 25°, à environ 8 à 40 legoas de Curitiba. Montueux et très boisés aux deux points extrêmes, ils présentent.en général un terrain plat et ondulé, où , aussi loin que la vue peut s'étendre, on découvre d'immenses pâturages, dont le vert tendre contraste d’une manière charmante avec les teintes sombres des petits bouquets de bois qui s'élèvent dans les enfoncements. Tantôt le seul Araucaria forme ces bouquets de bois ; tantôt il est mêlé avec d’autres arbres d'un vert générale- ment aussi obscur que celui de son propre feuillage. Tandis qu’en Europe il ne croît presque aucune plante dans les bois de Pins , (1) Voyez mon Voyage aux sources du Rio S. Francisco, etc., 1, 84. (2) La ville de Saint-Paul, probablement beaucoup plus élevée que tout le pays compris entre elle et Curitiba , est, comme je l'ai dit plus haut, à 753 mètres au-dessus de la mer ; Curitiba, à 402",60 (183 braças). (King, in P. Müller, Ensaio, 7.) | D'UN PAYS EXTRA-TROPICAT. h5 ici une foule d’arbrisseaux, de sous-arbrisseaux, de plantes her- bacées, naiïssent entre les 4raucaria, et contrastent de diverses manières avec la roideur de ces grands arbres et leurs teintes rembrunies. Ce sont les Graminées qui forment l’ensemble des pâturages naturels. Les autres plantes qui croissent au milieu d'elles ne sauraient être les mêmes partout ; les plus ordinaires sont princi- _palement des F’ernonia, des Mimosées, un Convolvulus, la Com- posée appelée vulgairementcharrua, une Verbénacée, un Cassia, une Labiatiflore DC. En janvier, en février, et même au commen- cement de mars, la verdure des campos est aussi fraîche que celle de nos prairies, mais ils ne sont pas émaillés d’un aussi grand nombre de fleurs; cependant quelques pâturages nous offrent aussi des fleurs extrêmement nombreuses : ce sont celles d’un Eryngium et d’une Composée qui s'y montrent le plus abondamment, et tandis que le jaune et le blanc dominent dans nos prés, ici c’est le bleu céleste qui colore les campos très fleuris. Les botanistes trouveront une grande diversité de plantes sur les pentes marécageuses voisines d’Igreja Velha, et probablement dans toutes les localités analogues ; mais en général il s’en faut qu’il y ait dans les Campos Geraes un très grand nombre d’es- pèces. Parmi celles qui y croissent, il en est que l’on chercherait en vain sous les tropiques; mais aussi on en voit beaucoup qui appartiennent à des pays situés à une grande distance du côté du nord. On retrouve même près de Cachambü un campo où des arbres tortueux et rabougris sont, comme à Minas et à Goyaz, disséminés au milieu des herbes et des sous-arbrisseaux , et dans le nombre de ces plantes il yen a plusieurs qui appartiennent aux campos des provinces équinoxiales ; exception fort singulière , dont il nous est impossible de donner une explication satisfai- sante. On peut dire en général que la Flore des Campos Geraes a quelques rapports avec celle de la province limitrophe plus méridionale et moins élevée de Rio Grande de S. Pedro do Sal : mais qu’elle se rapproche davantage de celle des parties plus sep- tentrionales du Brésil. Si nous comparons les espèces des Campos Geraes avec celles 6 A. DE SAINT-HILAIRE, — VÉGÉTATION que l’on trouve dans la région des forêts aux alentours de la capi- tale de la province des Mines par 20° 23’ latitude sud, de Ma- rianna. par 20° 21’, etde S, Miguel de Mato Dentro, nous n’aurons pas sans doute à en noter beaucoup qui soient commu- nes aux deux pays, nous observerons aussi de grandes différen- ces dans l’ensemble des formes végétales; mais la statistique des familles d’une des deux contrées, dépouillée de tout accessoire, nous frappera par ses rapports avec.celle de l’autre, 315 espèces recueillies dans les :Campos Geraes, du 29 de janvier au 9. de mars, se répartissent en 67 groupes, dont 17 n’appartiennent nullement à Ja France ; sur 827 espèces que nous ont fournies, du 4° janvier au 21 février, les environs de Villa Rica, de Ma- rianna de $S. Miguel, de Mato Dentro, et qui se partagent en 55 familles, 16 seulement sont entièrement tropicales, sur les- quelles 9 existent également dans les Campos Geraes, Parmi les 50 familles communes:à. cette dernière contrée et. à l’Europe, il n’y en a que 14 que nous ne retrouvions point parmi les 55 de Minas. Dans les Campos Geraes, les Corymbifères (Juss ) -for- ment le groupe le plus nombreux en espèces ; elles font environ le sixième du total, et après elles arrivent les Papilionacées, À Mi- nas, ce sont les Mélastomées qui dominent; mais elles ne font que le.dixième de l’ensemble des espèces ; après elles, se pré- sentent les Fougères, puis les Graminées; les Gorymbifères ne viennent qu’en quatrième ligne, Les familles qui, sans être unique- ment tropicales, n'ont en Europe que de rares représentants , offrent. à peu près le même nombre d’espèces dans les deux con- trées qui nous occupent, : © Parmi les 395 espèces de Minas, nous. ne trouvons point de Paronychiées, de Chicoracées, de Car yophyllées, de. Renoncula- cées, de Primulacées, de Polygonées,de Salicinées, d’Alismacées, de Liliacées (Juss.), ni d'Asphodélées (Juss.), et ces groupes ont leurs représentants dans les Campos Geraes; la seule espèce de Valérianée que nous ayons recueillie dans le Brésil nous est fournie par cette dernière contrée; la seule Gistinée (1) améri- (1) Helianthemum Brasiliense Pers. (Cistus. Brasiliensis Lamk.). D'UN PAYS .EXTRA-TROPICAL, h7 caine commence à se montrer dans le même pays et s’étend beau- coup plus loin vers le sud. Mais à toutes ces plantes qui par leurs genres ou leurs familles appartiennent à la Flore de la France, viennent s’unir 10 Mimosées, 5 Cassiées, 2 Guttifères (1), 1 Vo- chysiée, 6 Melastomées, le Sauvagesia erecta L., qu’on retrouve presque sous la ligne équinoxiale, 1 Turnera, 2 Hippocratées, 1 Anonée (2), 1 Cunoniacée (3), etc. Les genres qui, ayant des représentants en Europe, se retrouvent à Minas, ont pour la plu- part une place dans le catalogue des plantes des Campos Geraes, mais de plus nous avonsici 1 Salix, 2 Paronychia (4), 1 Clema- lis. (5); 1 Cerastium (6), 2 Anagallis (7), 6 Hypericum (8), etc. Si au lieu de comparer les plantes des Campos Geraes avec celles. de la comarca de. Villa Rica, nous avions pu les comparer avec des. espèces recueillies sous une latitude à peu près sembla- ble à celle de cette ville, mais dans.un canton beaucoup moins élevé, par exemple, sur les bords du Rio de S. Francisco, il est clair que nous aurions eu des différences plus sensibles. Bien moins éloignée, il est vrai, de la ligne équinoxiale que les Campos Geraes, Villa Rica, ou Ouro-Preto, est située à 1,152 mè- tres ( 630 toises. ) au-dessus du niveau de la mer, Marianna à 729 mètres (398 toises 1/2) (9), S. Miguel de Mato Dentro pro- bablement à la même hauteur que Marianna, et nous ne pouvons guère, comme je l’ai dit, porter approximativement la hauteur des Campos Geraes à plus de 4 à 600 mètres, Au reste, il est à croire que si nous avions basé notre comparaison sur des plantes (1) L'une des deux est le Clusia Criuva Aug. St-Hil., Jus. Camb. (2) Guatteria australis Aug. de St-Hil. (3) Weinmannia hirta Sw. (4) Paronychia communis Aug. de St-Hil,, Juss., Camb., et Paronychia cam- phorosmoides, Aug. St-Hil., Juss., Camb. (5) Clematis campestris Aug. St-Hil. (6) Cerastium Commersonianum Ser. (7) Anagallis alternifolia Cav., Anagallis tenella, var. ascendens, Aug St-Hil. et Gir. HG KYE (8) Hypericum ternum, teretiusculum, laæiusculum, rigidum , denudatum , tenuifolium, Aug. de St-Hil. | | (9) Eschw., Journal von Brasilien, 1, 37. h8 À. DE SAÏNT-HITAIRE, —— YÉGÉTATION récoltées en d’autres mois que janvier et février, nous serions ar- rivé à des résultats différents. J’ajouterai, comme je l’ai déjà dit plus haut du pays qui précède les Campos Geraes, que de telles comparaisons ne sauraient être rigoureuses, si ce n’est dans le cas où l’on posséderait une Flore parfaitement complète des deux contrées, comparées entre elles ; notre travail ne doit être considéré, par conséquent, que comme une simple ébauche : on n’a point fait une route pour avoir planté quelques jalons, mais c’est l’opération par laquelle il faut que l’on commence. À quelque distance de la limite des Campos Geraëes, le pays devient déjà plus montueux et plus boisé; et au delà de cette limite, on entre dans une sombre forêt, et cependant Curitiba, où nous arrivons bientôt, est encore située dans une plaine dé- couverte et riante. Dans les bois voisins de cette ville, croît en abondance le Maté (Ilex Paraguariensis, Aug. St-Hil.) (1), dont les feuilles et les ramules sont l’objet d’un commerce important. Les habitants de Curitiba se vantent de posséder aussi le quinquina du Pérou; mais l'écorce excessivement amère à la- quelle ils appliquent ce nom, et qu’ils emploient réellement avec succès dans les fièvres intermittentes, est celle d’un Solanum (So- lanum Pseudoquina Aug. Saint-Hilaire ) (2). | À mesure que nous nous éloignons de Sorocaba, nous avons mis une plus grande distance entre nous et le tropique du Gapri- corne; la température moyenne du pays que nous avons parcouru est nécessairement devenue de plus en plus basse, et nous avons vu s'arrêter la culture des diverses productions coloniales dont les limites sont ici le résultat combiné de la nature de chaque espèce, de l'élévation du sol et de l'éloignement de l’équateur. Au delà de Sorocaba , environ par 23° 20’ latitude sud, on ne cultive plus le caféier; ltapitininga, à peu près par 23° 38’, forme la limite de la canne à sucre; Itapéva, située de 15 à 18 lieues plus au sud, celle des bananiers ; vers la Serra das Furnas, à 30 lieues environ d’Itapéva, s'arrêtent les cotonniers, qui déjà, depuis le (1) Voyez sur cette plante la note ajoutée à la fin de ce mémoire. (2) Voyez mon ouvrage intitulé : Plantes usuelles des Brésiliens, n° XXI. D'UN PAYS EXTRA=TROPICAL. h9 Tareré, gèlent chaque année, après la cueillette des semences ; enfin, à CGuritiba, par 25° 51’, les oranges sont très acides et l’on ne peut plus cultiver l’ananas (1). Mais, si les plantes de culture tropicale disparaissent des Campos Geraes et du district de Curitiba, en revanche le fro- ment y réussit très bien, et nos arbres fruitiers, même les Cerisiers et les Poiriers, y donnent des fruits avec plus ou moins d’abon- dance. Il est à regretter cependant que l’époque des plus grandes pluies coïncide avec celle du développement des fruits, car de là il résulte qu’à l’exception des figues ils arrivent rarement à une maturité parfaite. De tous les arbres fruitiers, le pêcher est le plus commun ; il n’exige absolument aucun soin, et on l’emploie même pour former des clôtures; il fleurit dès le mois d’août et produit une prodigieuse quantité de fruits dont quelques. uns sont mangeables au commencement du mois de février. Au lieu de prolonger au delà de Curitiba notre voyage sur le plateau, nous descendons la Serra do Mar, qui porte ici le nom de Serra de Paranagua, et nous arrivons sur le littoral. Là tout change à nos yeux: les plantes d'Europe ont disparu; nous revoyons des cotonniers, des bananiers, la canne à sucre, les caféiers, les Cecropia et une foule d'espèces qui appartiennent à la Flore de Rio de Janeiro. Ainsi, tandis que sur le plateau pres- que à un degré en decà du tropique, cette Flore à fait place à une autre, nous la retrouvons par 25° 51’ sur le littoral, et elle s’é- tend avec des modifications non seulement jusqu'aux frontières maritimes de la province de Saint-Paul, mais encore jusque dans l’île de Sainte-Catherine. Ceci achève de prouver que la-végéta- tion des côtes présente une uniformité bien plus grande que celle de l’intérieur des continents, phénomène qui, au reste, ne (1) J'ai dit ailleurs, probablement à tort, que la Serra das Furnas forme la limite des ananas (Aperçu d’un voyage au Brésil; Introduction à l'histoire des plantes les plus remarquables du Brésil et du Paraguay, p. xl); on mange des ananas dans les environs de Castro, et la Serra das Furnas se trouve à deux lieues de cette ville. Je dois ajouter qu’en choisissant, sans doute, de bonnes expositions, On a, depuis mon voyage, porté un peu davantage vers le sud les diverses limites que j'indique. 3° série, Bor. T. XIV, (Juillet 1850.):4 4 50 A, DE SAINT-HILAÏRE, —— YÉGÉTATION doit point étonner, puisque la température et les autres agents extérieurs y sont, comme on sait, sujets à des variations bien moins sensibles. : NOTE DE LA PAGE A8. Les historiens du Paraguay ont beaucoup parlé du Thé de ce pays; mais, avant l’époque de mon voyage, on connaissait si peu la plante qui le produit, que le savant traducteur des Y’oyages d'Azara croyait pouvoir la rapporter au genre Psoralea. J'étais à peine arrivé à Paris, que je lus'à l’Académie des sciences un tra- vail où je m’exprimai comme il suit : « Une plante intéressante » croît en abondance dans les boïs voisins de Curitiba : c’est » l'arbre connu sous le nom d'Arvore do Mate ou da Congonha, » qui fournit la fameuse herbe du Paraguay ou Maté. Comme , à » l’époque de mon voyage, les circonstances politiques rendaient » presque impossibles les communications du Paraguay propre- » ment ditavec Buenos Ayres et de Montevideo, on-venait de ces » villes chercher le Maté à Paranaguä, port voisin de Curitiba, » Les Espagnols américains, trouvant une grande différence » entre l’herbe préparée au Paraguay et celle du Brésil, préten- » daient que celle-ci était fournie par un autre végétal. Des » échantillons que j'avais reçus du Paraguay me mirent en état » de signaler aux autorités brésiliennes l’arbre de Guritiba comme » parfaitement semblable à celui du Paraguay , et leur identité » m'a encore été plus évidemment démontrée lorsque j'ai vu » moi-même les quinconces d’arbres de Malé, plantés par les » jésuites dans leurs anciennes missions. Si donc lé Maté du » Paraguay est supérieur pour la qualité à celui du Brésil, cela » tient à la différence des procédés que l’on emploie dans la pré- » paration de la plante... Dans un autre mémoire que je me » propose de soumettre à l’Académie sur le végétal dont il s’agit, » il me sera facile de démontrer qu'il appartient au genre Jlex, » (Aperçu d'un voyage au Brésil, Lh; ou dans les Mémoires du Muséum, 1X.) À ce passage , j’ajoutais, dans une note, une description abrégée de l’Arvore do Mate, et je l'mdiquais sous le nom botanique d’Ilex Paraguariensis. D'ON PAYS EXTRA-TROPICAL. 51 J'avais fait faire plusieurs dessins pour le mémoire projeté ; mais des travaux plus importants, et surtout de longues souf- frances, m'ont empêché de le publier. Dans ce mémoire, j'aurais fait connaître plusieurs espèces , un Luxemburgia, un Fochisia, mon Trimeria Pseudomale, que, sui- vant les cantons, on considère, dans la province de Minas, comme le véritable Maté, mais qui en sont fort différentes. Ces méprises, au reste, s’expliquent de la manière la plus fa- cile. Les Mineiros vont chercher des mulets dans le sud ; on les régale de Maté; on leur montre la plante qui le fournit, et de re- tour chez eux, ils croient la retrouver dans toutes les espèces dont les feuilles ont quelque ressemblance avec les siennes, Sous le nom de Cassine-Congonha, MM. Spix et Martius dé- crivirent une de ces espèces dans leur relation de voyage (Reise, A, 285), et crurent, d’après le rapport de ceux qui la leur avaient montrée, que c'était le Maté véritable. Bientôt cependant M. Mar- tius reconnut qu’il s'était trompé, et il n’hésita pas à signaler son erreur dans son beau discours sur la végétation du Brésil (Phy- siognomie des Pflanzenreichs, 24). * Quelque temps après, M. Lambert publia dans le Supplément au volume IT de son livre intitulé : Description of the genus Pinus, de très belles figures de l{lex Paraguariensis et du Cassine Con- gonha, changeant les noms de ces plantes en {lex Paraquensis et {lex Congonha; mais ce botaniste n'entendait probablement pas le français, car il fit en peu de lignes des confusions aussi nombreuses qu'étranges. 11 considère son 1lex Paraguensis comme le véritable Thé du Paraguay; et quoique nos phrases descriptives soient presque identiques, il demande si sa plante est bien la mienne. Puis il compare ma description avec celle du Cassine Congonha; il trouve qu’elles ne se ressemblent pas, et cependant il prétend que le Cassine Congonha est ma plante. 11 me fait dire que mon Ilex Paraguariensis est le Cassine Congonha, et je n’avais jamais parlé de cette dernière espèce. Il ajoute, avec raison, que les Jésuites plantèrent l’Jlex Paraguariensis (son Paraguensis) dans leurs missions ; il convient que j'ai visité leurs plantations, et, sui- 52 A. DE SAINT-HILAIRE, — YVÉGÉTATION, ETC. vant lui, c’est l’Ilex Congonha où Cassine Congonha que j'y ai vu. L’Ilex Paraguariensis formait les quinconces plantés par les jésuites; J'ai reconnu l'identité de leur espèce avec celle de Curitiba. M. Lambert conclut que s’il y a de la différence entre le Maté des jésuites et celui de Guritiba, tels qu'ils se vendent dans le commerce, c’est qu'ils sont fournis par deux espèces. J’ai déjà indiqué ces erreurs très brièvement (W’oyage dans le district des diamants, 1, 373), et je ne reviendrais pas sur ce point, : si le regrettable Endlicher, qui a généralement montré tant d’é- rudition, de justice et-de sagacité, n’avait, pour ainsi dire, consa- cré ces mêmes erreurs; car c’est le seul Lambert qu’il cite pour l'arbre au Maté, tout en changeant le nom proposé par cet auteur en celui de Paraguajensis (Enchiridium, 578). Endlicher se trompe aussi, quand il dit que le Cassine Congonha Mart. s'ap- pelle Camin. Ge dernier mot, aujourd’hui hors d'usage, indiquait jadis une des qualités du vrai Maté (Jlex Paraguariensis). Je dois ajouter ici que ce n’est nullement par inadvertance que J'ai admis le mot Paraguariensis. Ce mot, ou plutôt Paraqua- riensis, est consacré par les historiens depuis deux cents ans, etil n’est pas plus permis de le changer en Paraguensis ou Paraqua- jensis que Londinensis en Londonensis. J’ajouterai encore que, quoique plusieurs plantes aient été faus- sement prises à Minas pour l’arbre du Maté ou Thé du Paraguay, le véritable Ilex Paraguariensis y croît bien réellement. Ce qu’il y a de fort remarquable, c’esi qu’à Minas, comme à Curitiba, on le trouve avec l’Araucaria Brasiliensis, MELASTOMACEARUM QUÆ IN MUSÆO PARISIENS! CONTINENTUR MONOGRAPHICÆ DESCRIPTIONIS RT SECUNDUM AFFINITATES DISTRIBUTIONIS TENTAMEN, (SEQUENTIA.) Auctore CAROLO N'AUDIN. XXXVIIT. OSBECK TA. Ossecxix spec. DC, — Asrerosromaris spec. Blume, Aus, bol. Lugd. Bal. — Ossécxia, Endlich., Gen. plant., n° 6221. Flores 5-meri et 4-meri, Calycis tubus pilis squamisve inter- dumque tuberculis apice stellato-setosis aut penicillatis fere sem- per obtectus, raro glaber ; dentes cum denticulis tuberculis seu pilis crassioribus quandoque aristæformibus totidem apice stellato- setosis alternantes, setarum fasciculo ipsi sæpe terminati, sæpis- sime (forsan semper ?) decidui aut caduci, Petala obovata, inter- dum retusa inæquilatera, sæpius breviter et obtuse apiculata, ciliato-setosa. Corolla rarissime monopetala. Stamina 8 vel 10 æqualia autinæqualia ; antheris varie conflatis, 1- rarissime 2-po- rosis, connectivo infra loculos nullo velsubnullo, rarius longiuscule producto. Ovarium ovoideum. plus minus adhærens, apice semper libero setosum, secundum flores 5-meros aut L-meros 5-/-locu- lare. Stylus filiformis, stigmate punctiformi. Capsula calycis tubo persistente vestila, apice 3-A-valvis. Semina cochleata. Ierbæ suffrutices frulicesque potissimum indici, in ainsulis Indiæ vicinis, À fricæ ora orientali et occidentah, Madagascaria, insuhis Mascarenis imo et Promontoru viridis quoque sed parcius : €, NAUDIN, — MELASTOMACEARUM crescentes ; habitu vario; floribus ut plurimum mediocribus, roseis purpureis aut violaceis. | Polymorphum quidem est genus Osbeckiæ et a generum fa- bricatoribus forsan olim sed certe immerito dividendum. Prin- ceps hujus character non in floris partium numero, non in stami-- num forma, sed in pilis seu denticulis penicillatis qui cum dentibus alternant versatur , cui quoque accedunt characteres secundarii. Americano Arthrostemmati sane proximum est et parallelum, præsertim si ad species 4-meras solummodo attendatur, nec cum eo tamen facile confundendum erit quum in mente habebitur Arthrostemmatis dentes calycinossemper persistentes et Osbeckiæ fere semper caducos esse. Addendum etiam est utrique generi non eumdem inesse habitum, ita ut qui semel viderit haud ægre species palæogeas a neogeis dignoscat. Removendæ sunt igitur species omnes Americanæ quas celebratissimus Candolleus recen- tioresque botanici ad Osbeckiam retulerunt, excepta sola O. prin cipe, si vere Brasiliæ sit indigena, quod nobis summopere du- bium videtur. À. MACRODESMIX. Flos 5-merus. Petala obovata apice setoso-ciliata. Stamina alternatim inæqualia, antheris lineari-Subulatis 1-porosis, connectivo infra locu- los longe producto ( fere loculorum longitudine) arcuato et ultra fila- menti Sec HéRe: antice porrecto. Sectio subartificialis. 1. OsseckiA Prices DC., III, 140. — Rhexia princeps Bonpl., Rheæ., tab. 46. | G O. suffruticosa, tota pube stellata brevi velutina tomentellaque ; ramis rufescentibus obscure 4-gonis; foliis petiolatis oblongo- ovatis acuminatis basi cordatis serrulatis 5-7-nerviis ; floribus majusculis fere paniculatis, bracteola lata brevi quadruplici- vel sextuplici basi fulcratis ; calycibus dense stellato-hispi- dulis. Se Planta fortasse metralis sed incertum est. Folia 8-12 centim. longa, 2-3 quandoque amplius lata, petiolo 1-1 +-centimetrali. Calycis tubus pilis crassioribus apice stellato-setosis totus obtectus, dentes obtusi tubum MONOGRAPIHCA DESCRIPTIO. 99 subæquantes, apice tuberculosetigero pariter instructi et cum pilis peni- cillatis 5 quam cæteri vix majoribus alternantes. Petala circiter 2 centim. longa et Jlata. Staminum connectivum basi antice bilobum vel bical- caratum. — Species a Bonplandio inter Brasilianas stirpes ordinata (Vide Bonpl. /hex., tab. 46). Hanc tamen neque elarissimus ille vir nec ullus postea botanices indagator in Brasilia reperit, sed a benignissimo Fontanesio communicatam descripsit, qui ipse ab alieno herbario (veri- similiter Lusitanico)uti plantam brasiliensem acceperat. Quamvis non sit impossibile unam et eamdem stirpem simul africanam et americanam esse, valde suspicamur illos auctores in errorem inductos fuisse, nam, ne loquamur quidem de characteribus e novo orbe fere omnino exclusis, cer- tum est hanc plantam in insulis Promontorii viridis (cap Vert) gigni, ut testatur unum e speciminibus nostris e Lusitania à celeberrimo Geof- froy Saint-Hilaire relatum. 2. OsBECKIA ZANZIBARIENSIS +. O. suffrutescens erecta ramosa ; caule ramisque hispidulis ; foliis petiolatis ovatis acutis subobtusisve integerrimis aut obsolete serrulatis 5-nerviis, pagina superiore breviter adpresseque setulis malpighiaceis sparsa, inferiore ad nervos præsertim villosula ; floribus solitartis-ternis terminalibus. Folia 2-4 centim. longa, 1-2 lata, petiolo 4-1 £-centimetrali. Calyx pilis stellato-penicillatis totus hirtus quorum 5 cæteris productiores cum dentibus alternant ; dentes triangulari-acutilongitudine tubüm æquantes, pilos penicillato-stellatos extus gerentes, e quibus supremus cæteris gra- cilior et infra dentis apicem ortus hunc terminare videtur. Petala sesqui- centimetrum longa obovata et apice ciliata. Stamina inæqualia sed con- formia, antheris lineari-subulatis, connectivo infra loculos, in 5 majoribus præsertim, longe producto (loculorum fere longitudine) arcuato et ultra filamenti insertionem antice in appendicem linearem obtusam porrecto. Ovarium ultra medium septis 10 calyci adnatum, apice umbilicatum. — In insula Zanzibar Africæ orientali vicina, ad margines agrorum; Bojer. B. ANTHEROTOMA. Flos 4-merus. Calycis dentes lineares apice setoso-penicillati. Petala inæquilatere obovata. Stamina æqualia, antheris brevibus obovatis truncatis subbiporosis aut omnino biporosis, connectivo infra loculos longiusculo. 06 Ce NAUDIN. — MELASTOMACEARUM 3. OSBECKIA ANTHEROTOMA +. O. herbacea pusilla gracilis erecta oligophylla micrantha ; caule subtetragono subsimplici setuloso; foliis petiolatis ovatis acu- tis obsolete crenulatis utraque pagina setosis 3-nerviis ; floribus ad apicem caulis (et ramulorum quum adsunt ) ut plurimum ternis, subsessilibus, foliis aliquot quasi involucratis. Plantula ex speciminibus nostris 1-3-decimetralis, caule gracili. Folia inferiora omnium minima a millimetro ad centimetrum fere variant, suprema sæpe 2 centim. longa sunt et ! lata, petiolo 2-5-centimetrali. Calycis tubus campanulatus, pilis penicillato-stellatis hirtus, dentes pa- . riter apice setis stellatis seu penicillatis terminati, denticulis similibus longiores. Petala 5 millim. longa. Ovarium calyei ad medium'usque toto ambitu adhærens, apice subquadrilobo setis coronatum. — In montibus editioribus Madagascariæ, in provinciis Émirne et Bétanimène; Bojer, Boivin, Cat., n° 3418. C. ARRHINX. Flores 5-meri et 4-meri. Petala late obovata apiculo setoso sæpe termi- nata. Stamina æqualia; antheris ovoideis, ovato-oblongis linearive- oblongis, obtusis,non autem rostratis aut vere subulatis, 1-2-porosis ; connectivo infra loculos sæpius nullo aut subnullo. LL. OSBECKIA MURALIS +. — O. Zeylanica Steud. in Herb. Ind. or., Hohenacker, n° 577. O. herbacea erecta gracilis subsimplex, interdum pusilla, oligo phylla oligantha micrantha ; caule subquadrangulo, ad angulos hirsuto ; folis petiolatis ovatis acutis tenuissime serrulatis 5-nervis hirtello-villosulis ; floribus 4-meris ad apicem caulis subglomeratis purpureis. Plantula 1-2-decimetralis simplicicaulis, caule pennam passerinam crassitie vix superante, basiin lignum nonnihil indurato, radice fibrillosa. Folia sesqui-bicentimetralia, centimetrum. et quod excedit lata, petiolo 3-5-millimetrali. Calyx setulis stellato-fasciculatis hirtus, dentibus ovatis tubum longitudine subæquantibus membranaceis, nervo medio apice stellato-setoso instructis. Petala obovata rotundata subinæquilatera, 5 millim. circiter longa, 4 lata. Stamina 8 æqualia subinclusa minuta, antheris brevibus late ovoideis poro apicali fere in duos diviso apertis, MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 97 connectivo infra loculos longiuscule producto , filamentis inferne attenuatis. Ovarium-apice libero setulis ornatum , quadriloculare. — Species inter hanc sectionem et præcedentem fere media. — Ad muros terraceos urbis Mangalor, Indiæ orientalis; Hohenacker, Cat., n° 577. D. OSBECKIA BRAGHYSTEMON +. e O. herbacea erecta ; radice sublignosa ; caule ramisque subtetra- sonis setulosis ; folus breviter petiolatis late ovatis obovatisque acutis integerrimis aut vix conspicue ciliato-serrulatis 5-ner- viis, pagina utraque hirsuto-villosis ; floribus 4-meris ad apices caulis et ramorum ternis-quinis aut numerosioribus glomeratis sessilibus subsessilibusve ; glomerulis folio uno et altero ful- cratis ; antheris brevibus ovoideis 2-porosis, connectivo infra loculos admodum nullo. Planta 3-4-decimetralis subgracilis. Folia variant magnitudme; infe- riora circiter centimetrum longa, superiora et floralia præsertim quæ omnium majora sunt 24-3 centimetra longitudine et 2 latitudine metiuntur, petiolo 2-3-millimetrali. Calycis tubus pilis penicillatis totus obsitus, dentes ovato-acuti tubum subæquantes. Petala latiora quam longiora scilicet 6-7 millim. longa, 8-10 lata, apiculata. Antheræ om- nino ovoideæ et subsphæricæ, nonnihil postice 2-porosæ. Stylus apice clavatus. Planta exsiccata lutescit. — In montibus Velligherry Indiæ ; Perrottet, Catal., n° 189. | 6, OsBECKIA TRUNGATA Arntt. in Hook., Comp. bot. mag., IX, 808. — Walpers, IT, p. 136, n°8, non p. 135, n° 2. O. suffruticulosa subherbaceave ; ramis setoso-hirsutis; foliis breviter petiolatis ovatis vel oblongo-ovatis acutis integerrimis 3-nerviis, pagina utraque sed superiore præsertim setulis sub- malpighiaceis vestita ; floribus 4-meris, ad apices ramorum ut plurimum ternis subsessilibus, foliis duobus quasi involucratis ; dentibus calycinis tubum subæquantibus, apice stellato-setosis ; antheris lineari-oblongis 1-porosis, connectivo infra loculos vix manifesto. Folia 2-3 centim. longa, 1-1 : lata, petiolo 3-4-millimetrali. Calycis » tubus pilis seu tuberculis setoso-penicillatis hirtus. Petala late obovata 28 €. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM setoso-ciliata et subapiculata, 8 millim. circiter longa et lata. Antheræ oblongæ potius quam ovatæ, obtusæ. Filamenta apice subulata. — In insula Zeylonia; Walker. A-clariss. Hooker communicata. 7. OSBECKIA ERYTHROCEPHALA +. O. suffruticosa erecta strigilloso-setosa ; ramis obscure 4-gonis , internodiis longis ; foliis breviter petiolatis ovatis acutis quan- doque subacuminatis integerrimis 3-5-nerviis, pagina utraque : setis submalpighiaceis (id est basi caudatis) vestitis ; floribus l-meris, ad apices ramorum glomeratis, paucis, folio duplici quasi involucratis ; calycinis dentibus triangularibus tubum setis purpurascentibus horridum subæquantibus, apice tuber- culo stellatim setoso terminatis ; antheris lineari-oblongis non omnino obtusis, 4-porosis, connectivo infra loculos nullo ; fila- menlis apice subulatis. Planta O. truncatæ primo aspectu aflinis sed elatior, videtur namque metralis aut submetralis et magislignosa. Folia 2-3 centim. longa, 1-1 ! lata, petiolo 2-4-millimetrali. Petala late obovata, 1 centim. longa et lata. — [n insula Zeylonia. A clariss. Lindley communicata. 8. OSBECKIA PARVIFOLIA Arntt, in Hook,, Comp. bot. mag., I, 008. — Walp., Repert., If, p. 156. O. subherbacea suffruticulosave microphylla foliosa ; ramis basi decurnbentibus et radicantibus, mox erectis gracilibus subte- tragonis setulosis ; foliis breviter petiolatis subsessiihbusque late ovatis subobtusis integerrimis, pagina utraque setulosis ; floribus {-meris, ad apices ramorum ternis-quinis, breviter pe- dicellatis et folio duplici quasi involucratis ; calycinis dentibus tubum pilis apice stellatis obsitum subæquantibus, apice stellato-setosis ; antheris lineari-oblongis obtusissimis 4-poro- sis, connectivo infra loculos nullo aut vix manifesto. Planta habitu Thymum acinum quodammodo referens, fortasse 2-3 decim. alta. Folia 5-10 millim. longa et lata, petiolo millimetrali vel paulo longiore. Petala late obovata ciliata apiculata, ferme 8-10 millim. longa et lata. Ramorum internodia inferiora brevia, superiora elongata. — In insula Zeylonia; Walker, A clar. W. Hooker communicata. MONOGRAPHICA DESCRIPTIO, D9 9. OSBEGKIA CONFERTIFLORA +. O. suffruticosa erecta ramosa ; caulibus ex eadem radice pluri- bus, ramisque subtetragonis seloso-villosis; foliis breviuscule petiolatis ovatisinterdumque sublanceolatis acutis integerrimis 3-5-nerviis, pagina utraque setosis (setis submalpighiaceis) ; floribus 5-meris ad apices ramulorum confertis capitatisque subnumerosis pedicellatis ; calycinis dentibus tubo setis fasci- culatis hirto brevioribus, apice stellato-setosis ; antheris oblongis î-porosis obtusis, connectivo infra loculos nullo aut vix con- spicuo, filamentis apice subulatis. _ Planta inferne sublignosa, superne herbacea, 3-5 decim. alta. Folia 3-5 centim. longa, 1 4-2 lata, petiolo 4-6-millimetrali. Flores terminales subterminalesque id est in axillis foliorum supremorum orti, glomerulo terminali sæpius 5-15-floro. Calycis dentes persistentes videntur et in fructu maturo revoluti. Petala obovato-rotundata, 1 centim. circiter longa et lata. Capsulæ crassitudine pisi. Planta exsiccata lutescit. — In montibus Indiæ Nelligherry; Perrottet, 10. OSBECKIA AUSTRALIANA + O. suffruticosa erecta ramosa ; ramis obscure /-gonis adpresse breviterque strigillosis scabris ; foliis breviter petiolatis lineari- oblongis acutis integerrimis 3-nerviis, pagina utraque setuloso- scabris ; floribus 5-meris ad apices ramorum paucis approxi- matis; calycinis dentibus ovatis subobtusis caducis tubum _setulis fasciculatis hirtum subæquantibus; antheris lineari- oblongis obtusis L-porosis, connectivo infra loculos nullo, fila- mentis apice parum subulatis. Folia 4-5 centim. longa et sæpe breviora, 4-8 millim. lata, petiolo 3-6-millimetrali. Flores approximati non autem arcte congesti, non- numquam solitari, sæpius trini vel quini, breviter pedicellati. Calycis dentes ciliato-setosi nec fasciculo setarum aut tuberculo stellato-setoso terminati. Petala obovato-rotundata ciliata et seta robustiore terminata, circiter 1 centim. longa et lata. Capsulæ calyÿcis tubo vestitæ crassitudine pisi. Species huic séctioni nonnihil heterogena et ad sequentem tendens. — In Nova-Hollandia prope Port-E'sslington ;:Armstrong. Planta a clar. W. Hooker communicata. 60 C, NAUDIN. — MELASTOMACEARUM D. OxXYRHINEÆ. Flores 5-meri et 4-meri. Petala obovata sæpe apiculata et seta robustiore terminata. Stamina sæpius æqualia, rarius parum inæqualia ; antheris nunc linearibus gradatim attenuatis ideoque subulatis, nunc ovatis et rostro gracili terminatis, semper 1-porosis; connectivo infra loculos nullo aut subnullo , rarius breviter producto. 8 BRACHYDERZ , id est calyce post anthesim campanulato vel breviter wr- ceolato (longitudine latitudinem non triplo superante.) 11. OSBECKIA SENEGAMBIENSIS Guill. et Perr., Flora Seneg., 910. O. herbacea basi suffruticulosa ramosa erecta, ramis subtetra- sonis setuloso-hirtellis: foliis. breviter petiolatis subsessili- busque ovato-elhipticis acutis subintegerrimis aut tenuiter setoso-serrulatis 3-nerviis , pagina utraque setulosis villosu- lisve ; floribus 5-meris subpaniculatis breviter pedicellatis ; calycinis dentibus triangularibus tubum tuberculis stellato- setosis hirtum subæquantibus caducis ; staminibus nonnihil inæqualibus, antheris lineari-subulatis, connectivo infra locu- los breviter sed manifeste producto et bituberculato. Planta circiter semimetralis. Folia 2-4 centim. longa, 8-12 millim. lata, petiolo millimetrali aut subnullo. Calyx fructifer urceolatus pur- purascens. Petala ferme centimetralia ciliata pulchre violacea. — In paludosis Senegambiæ, prope M’ Boro, secus flumen dictum Casamance et in aliis locis; Lepricur. 12, OsBECKIA MANILLANA DC., IIT, O. fruticosa ramosa ; ramis /-gonis et fere 4-pteris, ad angulos et præsertim ad nodos setosis, junioribus petiolisque densius villosis ; foliis petiolatis oblongo-ovatis. subacuminalis acutis tenuissime et vix conspicue serrulatis, prætermisso utroque nervulo marginali 5-nerviis, nervis lateralibus utrinque basi coalescentibus , pagina superiore villosis, inferiore pubescen- tibus:; floribus 5-meris ad apices ramulorum terminalibus paucis breviter pedicellatis ; calycibus villis stellato-penicillatis MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. G1 fuscescentibus dense hirsutis ; antheris lineari-subulatis, con- nectivo infra loculos breviter producto et subbilobo, Folia 7-10 centim. longa et forsan interdum majora, 3-4 lata, petiolo 1-1 :-centimetrali. Calycis dentes angusti, apice stellato-setosi, denticulis consimilibus duplo longiores sed tubo ipso paulo breviores. Petala obovata ciliata, apiculo longius ciliato-setoso terminata, circiter 2-centi- metralia. Stamina subæqualia. — In insula Luzonia prope Manille ; Perrottet. 13. OsBeckiA cuPuLARIS Don, Mss. ex Herb. Wight. propr. — An eadem ac O. cupularis Walp., Repert., II, 136 ? O.-suffrutescens erecta ramosa ; ramis obscure /-gonis adpresse setosis, internodiis elongatis ; foliis breviter petiolatis elliptico- ovatis acutis et subobtusis integerrimis 3-nerviis, pagina su- periore strigilloso-setosis , inferiore parcius setulosis ; floribus 5-meris et 4-meris, ad apicem ramorum ternis-duodenis, cymoso-corymbosis , rarius solitariis ; calycinis dentibus tubo pilis stellato-setosis hirto brevioribus , deciduis, apice stellato- setosis ; antheris subulatis, connectivo infra loculos brevissimo sed manifesto, Folia 2-5 centim. longa, 1-1 À lata, petiolo 3-5-millimetrali. Calyx fructifer ad faucem nonnihil constrictus ideoque suburceolatus. Petala circiter 1 centim. longa et lata. An vere sit O.cupularis Don ss. nescimus, sed genuinam plantam her- bar Wightiani habèémus quæ non convenit descriptioni quando dicuntur antheræ obtusissimæ (vide Walp., Æepert., Il, p. 136). — In peninsula Indiæ orientalis, loco haud designato. 4h. OsBeckiA vIRGATA Don, Mss. ex Herb, Wight, propr. — Walp., 13 C.; IT, 139. O. fruticulosa ramosa ; ramis supremis gracilibus (an semper ?) tetragonis setuloso-scabris ; foliis breviter petiolatis elliptico- ovatis, apice subobtusis obtusisve, basi subacutis, integerrimis 8-nerviis, pagina utraque sed inferiore parcius setosis ; floribus o-meris ad apices ramorum aggregatis cymosis paucis ; denti- bus calycinis apice fasciculo setarum terminatis, tubum pilis 62 €. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM apice 2-4-setosis obsitum subæquantibus, caducis ; antheris subulatis, connectivo infra loculos subnullo aut vix perspicuo. Planta ex specimine unico et manco descripta. Folia 2 centim. circiter longa et sæpe breviora, 1 lata, petiolo 1-4-millimetrali. Petala videntur centimetralia. An rami vere sint virgati non apparet ex specimine nostro. — In peninsula Indiæ orientalis, loco haud designato. Ex herb. clar. Wight. A5. OSBECKIA ELLIPTICA +. O. fruticulosa (aut forte fruticosa); ramis supremis {-gonis scabrellis ; foliis breviter petiolatis late ellipticis interdum ovatis aut obovatis et tunc obtusissimis integerrimis 3-nerviis aut, adjectis nervulis submarginalibus, 5-nerviis, pagina utraque sed superiore præsertim sparse strigillosis (strigis malpighia- ceis); floribus 5-meris ad apices ramorum solitariis (an etiam ternis ?) majusculis; Calycinis dentibus tubo pilis peltatis et stellato-setosis obsito brevioribus, apice nudis; antheris su- bulatis imo in rostrum fere attenuatis, connectivo infra loculos manifesto. Foilia ut plurimum 2 centim. longa, 1-1 : lata, petiolo 2-4-millime- trali. Calyx campanulatus, dentibus pro genere brevibus triangularibus acutis. Pili quinque peltato-stellati dentium intervallo respondentes cæteris non majores ideoque parum conspicui. Petala obovata subretusa ciliata, 2 centim. circiter longa et fere totidem lata. Stamina æqualia vel subæqualia, antheris fere oblongo-ovatis et apice in rostrum atte- nuatis. Fructus haud visus. Dentes calycini forsan persistentes. — In in- sula Zeylonia; Walker. A clar. Hooker communicata. 16. OSBECKIA RUBICUNDA Arntt, in Hook,, Bot. mag., I, 369, — Walpers., Repertor., 11, 136. O. fruticosa ramosa pro genere macrantha; ramis junioribus subtetragonis pube squamoso-strigillosa exasperatis; foliis breviter petiolalis ovatis ellipticisque obtusis basi cordatis, margine cilato-strigosis subserrulatisque, 5 nerviis, pagina superiore strigoso-asperis, inferiore setuloso-scabris ; floribus o-meris ad apices ramorum solitariis-ternis, calycinis dentibus MONOGRAPHICGA DESCRIPTIO, 63 apice stellato-setosis tubum hemisphæricum pilis peltato- stellatis dense obtectum subæquantibus, caducis ; antheris subulato-rostratis, connectivo infra loculos brevissimo sed manifesto. Folia variant magnitudine; adsunt specimina queis 1 ;-2 centim., longa sunt et 1 lata, alia autem queis sunt duplo et fere triplo majora, petiolo 2-6-millimetrali. Calyces pro genere crassi. Petala obovato-rhom- * boidea acuta ciliata, circiter sesquicentim. Ilonga, —In insula Zeylonia ; Walker. A. clar. W. Hooker communicata. 17. OsBecktA BUxIFOLIA Arntt, in Hook., /. ce, — Walp., /.c., hui. c. O. fruticosa erecta ramosa microphylla foliosa, pro genere ma- -crantha ; ramissupremis obtuse 4-gonis ferrugineo-tomentosis ; foliis subsessilibus late ovato-ellipticis obtusis marginibus reflexis 3-nerviis coriaceis, pagina superiore primo aspectu glaberrimis lucidis, sub lente striolatis et quasi strigosis, infe- riore lanato-tomentosis rubiginosis ; floribus 5-meris ad apices ramorum ternis sessilibus ; calycinis dentibus apice stellato- setosis, tubum pilis peltato-stellatis dense obtectum subæquan- tibus, caducis ? ; antheris subulato-rostratis, connectivo infra loculos brevissimo sed manifesto. Folia ut plurimum 1 centim. longa et sæpe minora, 7-8 millim. lata, petiolo cireiter millimetrali. Calycis tubus pilis setiferis et apice disco setoso-stellato terminatis totus vestitus ideoque sphæricus et incrassatus videtur. Petala obovata apiculata ciliato-setosa, sesquicentimetrum ét fortasse amplius longa. — In insula Zeylonia. À clar. W. Hooker com- municata. 18. Ossrckra Wicuriana Benth. in Wall. -— Walp., 4, e., I, 135, O, herbacea vel suffrutescens ; caule (forsan ramis?) strigis bre- vibus consperso exasperato ; foliis breviter petiolatis pendulis ovatis acutis serrulatis 5-7-nerviis, pagina utraque setosis ; floribus 5-meris ad apicem caulis (et verisimiliter ramorum) arcte glomeratis paucis involucratis sessilibus ; calycinis den- Of €. NAUDIN. =— MELASTOMACEARUM tibus tubo tuberculis setoso-penicillatis hirto multo brevioribus, apice obtusis et tuberculo pariter penicillato terminatis, cadu- cis?; antheris subulatis et subrostratis, connectivo infra loculos brevissimo sed manifesto. Folia 4-5 centim. longa, 2 5-3 lata, petiolo 3-5-millimetrali, deflexa (saltem in specimine exsiccato). Florum glomerulus 3-7-florus, bracteis pluribus late ovatis serrulatis villosis fulcratus. Calyx tuberculis callosis setas fasciculatas gerentibus potius quam pilis penicillatis armatus, den- tibus apice pariter calloso-setosis. Petala obovata, sesquicentimetralia ? apice nonnibhil calloso-setosa. — In peninsula Indiæ orientalis. Ex herb. clar. Wight. . 19. OSBECKIA DOLICHOPHYLLA +. O. fruticosa ramosa macrantha ; ramis subtetragonis strigilloso- scabrellis; foliis sessilibus angustis acutissimis integerrimis à-nerviis utraque pagina setulosis; floribus 5-meris, ad apices ramorum solitariis-ternis, brevissime pedicellatis ; calycis den- tibus magnis obtusis ciliatis penicillo terminali destitutis, tubo hemisphærico plumoso-hirsutissimo ; antheris subulatis, con- nectivo infra loculos brevissimo et bilobo. Nihil de statura plantæ novimus, sed, ex analogia, hanc metralem esse suspicamur. Folia rigidula , fere linearia , 10-13 centim. longa, 1 aut paulo amplius lata, quandoque breviora et angustiora. Flores ad apices ramulorum sæpius bini, haud infrequenter tamen solitarti, terni aut qua- terni, anteexplicationem bracteolis minutis caducis fulcrati. Calycis tubus campanulato-hemisphæricus, squamis membranaceis imbricatis longe setoso-ciliatis obsitus, quarum 5 cæteris vix majores et parum conspi- cuæ cum dentibus alternant; dentes oblongi obtusi molles, marginibusse- toso-ciliatis exceptis glabri, caduci, tubo ipso longiores. Petala late obo- vala, nonnibil inæquilatera, retusa, ciliata et apiculo longius setoso do- nata, 2 centim. et quod excedit longa, paulo minus lata. Ovarium basi adhærens, apice setis mollibus vestitum, 5-loculare. Capsula subglobosa, jam ante maturitatem tubum calycinum longitudine excedens. — In in- sula Célebes, prope Maros ; Zollinger, Cat., n° 3302. 20. OsBecki4 KoTI-GUEDA +. O, fruticosa elata ; ramis strigilloso-scabris subasperisque; foliis breviter petiolatis late elliptico-ovatis obtusis et subacutis basi MONOGRAPTHICA DESCRIPTIO. 65 nonnumquam cordatis integerrimis 5-nerviis, utraque pagina setoso-villosis; floribus 5-meris paniculatis ; calycis dentibus obtusis apice setoso-penicillatis, tubo subhemisphærico pilis crassis brevibus stellato-penicillatis hirto brevioribus, caducis ; antheris subulatis, connectivo infra loculos brevissimo sed manifesto. , Frutex magnus et fere arbuscula 3-metralis. Folia 4-5 centim. longa, 3-h lata, petiolo 3-6-millimetrali. Flores majusculi, in ramis paniculæ nunc laterales subsolitarii, nunc terminales glomerati, breviter pedicel- lati, bracteolis pluribus fulcrati. Calyx subhemisphæricus, dentibus bre- vibus, denticulis a cæteris pilis stellatis non distinctis. Petala obovata ciliata apice fasciculo setarum terminata, sesquicentimetrum et amplius longa et lata. Capsulæ calycis tubo vestitæ piso paulo crassiores. — In montibus Velli-Gherry Indiæ, ubi vulgo dicitur Aofi-Gueda, Perrottet ; necnon in insula Zeylonia, Walker. 21, OsBEckIA LESCHENAULTIANA DC, !. ©, 149, — Wight, Icon. plant, tab. 996. — Spicil, Nulgh., T. tab. 68. O. fruticosa ramosa foliosa macrantha ; ramis hirsutis, junioribus h-gonis ; foliis brevissime petiolatis subsessilibusque oblongo- ovatis acutis basi interdum cordatis integerrimis 3-5-nerviis, pagina superiore setis brevibus adpressis submalpighiaceis vestita scabra, inferiore mollius villosa ; floribus 5-meris ad apices ramorum arcte capitatis sessilibus; calycibus dense hirsuto-ferrugineis purpurascentibusque, dentibus apice seta- rum fasciculo sueto destitutis subacutis tubum æquantibus caducis ; antheris subulato-rostratis, connectivo infra loculos brevissimo sed manifesto,. Planta inter omnes ejusdem generis decora, videtur semimetralis vel metralis. Folia 2-4 centim. longa, 1-1 + lata, petiolo 1-3-millimetrali. Calyx pilis apice setoso-penicillatis purpurascentibus et quorum 5 cæte- ris majores cum dentibus alternant ornatus. Petala late obovata ciliata subapiculata, fere 2 centim. longa et lata, intense violacea. Antheræ luteæ. Ovarium basi solummodo adhærens. — In montibus Nelli-Gherry Yndiæ orientalis, Perrottet; et in insula Zeylonia, Leschenault. 22. OsBECKIA DERBILIS +. O, herbacea annua erecta gracilis subsimplex ; caule /4-gono ad 3e série. Bor. T. XIV. ( Août 1850.) 1 5 66 €. NAUDIN, — MELASTOMACEARUM angulos adpresse strigilloso ; foliis petiolatis lanceolatis acutis setoso-serrulatis 3-nerviis, pagina superiore setis malpighiaceis sparsa, inferiore in nervis setosa ; floribus 4-meris, ad apicem caulis et ramorum, quum extant, glomeratis paucis ; calycis dentibus triängulari-acutis apice fasciculo setarum terminatis, tubo pilis apice stellato-setosis hispido subbrevioribus , eadu- cis ?; antheris linearibus longe rostratis, connectivo infra locu- los vix manifesto aut subnullo. Planta, ex speciminibus nostris, 2-4-decimetralis. Folia 2-3 centim. longa, non omnino 1 lata, petiolo 4-6-millimetrali. Calyx post anthesim urceolatus. Petala obovata, videntur centimetralia. Species dubia a clar. Don in herbario nostro uti 0. Zeylanica Lin. indicata est, sed non recte convenit descriptioni Candolleanæ. Certe non eadem est ac illa quæ in Bot. reg. VIE, n° 565, describitur et mutica dicitur (beakless, ut ait auctor), quamvis'nonnullam similitudinem habeat cum planta nostra ex forma foliorum et flore 4-mero. — Patria ignota. Ex herb. Guillemin. 23. OSBECKIA PUSILLA Zollinger, Herb. Javan., n° 2225. O, herbacea pusilla oligophylla oligantha micrantha ;.caule DE. simplici gracill erecto 4-gono strigilloso ; foliis breviter petio- latis lanceolato - ovatis -acutis integerrimis 3-nerviis setu- loso-hirtellis ; floribus 4-meris ad apicem caulis glomeratis terminalibus ; antheris ovoideo oblongis, graciliter rostratis, connectivo infra loculos nulo. | Plantula, si ex speciminibus nostris de tota specie judicandum est, vix decimetralis, caule pennam passerinam crassitudine subæquante. Folia radicalia minuta, caulina 1-2 centim. longa, 5-7 millim. lata, pe- tiolo 1-3-millimetrali. Flores ad apicem caulis perpauci (1-5), foliis supremis quasi involucrati. Calycis dentes triangulari-acuti, ciliati , tubum pilorum penicillatorum coroua duplici cinctum æquantes,. ea- duci, Calycis tubus fructifer urceolatus. Petala non suppetebant. Sta- mina æqualia, illis præcedentis speciei et sequentis simillima. Ovarium subglobosum basi adhærens; apice setis divergentibus coronatum, 4-locu- lare. — In insula Java; Zollinger. Fe MONOGRAPITICA DESORIPTIO. 67 94. Osnecri sentis = O0: Zeylaniea Herb. Fight. propn., n° 11/5. O. herbacea erecta ramosa ; caule ramisque 4-gonis selulosis ; foliis petiolatis lanceolatis acutis vix perspicue serrulato-cilia- lisintegerrimisve 3-nerviis setulosis ; floribus h=meris ad apices Caulis et ramorum approximatis pedicellatis ; dentibus calycis linearibus apice stellato-setosis deciduis ; tubo ‘suburceolato pilis seu tuberculis stellato-setosis in series 8 longitudinales dispositis ornato ; antheris ovato-oblongis longiuscule et acute rostratis, connectivo infra loculos dy restés sed mani- festo. Planta civeiter decimetralis (ex speciminibus duobus), annua, Galeo- psim ochroleucam habitu fere referens. Folia 2 centim. circiter longa, 5-7 millim. lata, petiolo semicentimetrali. Flores ad apices ramorum su bcorymbosi pauci. Calyeis tubus 8-costatus, costis pilos stellatos ge- rentibus ; dentes tubo breviores. Petala late obovata, 5. millim. longa. Planta non confundenda cum ©. zeylanica Linn. et DC. — In India orientali: EX herb. clar. Wight. 25, OSBECKIA POLYCEPHALA +, O, frutescens erecta ramosa; ramis junioribus 4-gonis ad an- gulos et nodos .præsertim strigillosis, vetustioribus glabratis : folus breviter petiolatis elliptico-oblongis sublanceolatisque -obtusis rarius subacutis integerrimis 3-nerviis, pagina supe- riore &labris aut parce strigosis, inferiore ad nervos setulosis ; floribus 5-meris, ad apices ramor cory nhoso-approximatis; calycinis dentibus triangulari-acutis ciliatis, apice seta duplici vel triplici terminatis, cum pilis 5 penicillatis alternantibus et tubo cæterum glaberrimo subbrevioribus ; caducis ; antheris Tiñéari. subulatis Sübrostratisque , connectivo infra 1oeulos vix üllo. | Folia 2 : :5 centim. longa, 5 -8.millim. lat, petiolo 2-4-millimetrali. Calyx campanulatus, præter dentes ciliatos apice setigeros et pilos apice setoso-penicillatos cum dentibus alternantes. glaberrimus. Petala obovata ciliata circiter, centimetralia. Variat. denticulis calycinis nune omnino _penicillatis nunc 1-3-setosis imo et subnullis.. — In insula Leylonia ; Walker, À clar. Hooker communicata. GS €. NAUDIN. —- MELASTOMACEARUM 96. OsBEcKIA GLAUCA Wall. ex Benth. O. herbacea radice tamen sublignosa erecta parum ramosa ; caule 4-gono strigilloso; foliis sessilibus subsessilibusve rigi- dulis ovatis acutis integerrimis 3-5-nerviis, pagina utraque adpressissime strigilloso-setosis ; floribus 4-meris. ad:apices caulis et ramorum solitariis-ternis, calycis dentibus triangulari- acutis rigidis caducis ciliatis, apice fasciculo setarum brevium parum conspicuo terminatis, cum denticulis 5 setoso-penicilla- tis alternantibus et tubum glaberrimum æquantibus; antheris subulato-rostratis, connectivo infra loculos vix manifesto. Planta ex unico specimine 4-decimetralis, habitu gentianoïdeo. Folia 1 + centim. circiter longa, vix 1 lata/petiolo nullo vel millimetrali. Flo- res foliis supremis duobus aut pluribus quasi involucrati. Petala obovata, visa tantum in alabastro. Herba exsiccata lutéscit. — In monte Sylhet Indiæ orientalis. A clar. Bentham communicata. Y 97. OSBECKIA CAPITATA Benth. O. herbacea erecta simplex aut parum ramosa; caule 4-gono strigilloso-scabro ; foliis sessilibus subsessilibusque rigidulis ovatis subacutis integerrimis 3-5-nérviis, utraque pagina adpresse strigilloso-setosis; floribus 4-meris ad apices caulis et ramorum solitariis-ternis ; calveinis dentibus ovato-acutis villoso-setosis ciliatis , penicillo apicali destitutis sed setis ali- quot brevibus donatis, tubo squamis setoso-penicillatis armato sublongioribus ; antheris oblongo-ovatis longe et graciliter rostratis, connectivo infra loculos mail vel see haud con- Spicuo. 2 Planta O. glaucæ primo intuitu fere simillima et facile cum ea con- fundenda. Differt habitu rigidiore et præsertim calycis tubo armato nec glabro necnon antheris abruptius rostratis. Caules circiter 2-3-decime- trales. Folia 14-24 centim. longa, 1-1 À lata et sæpe angustiora. Flores foliis supremis quasi involucrati. Petala circiter centimetrum aut paulo amplius longa, late obovata et inæquilatera. — In monte Sylhet Indiæ, _ Wallich, n° 4072, et in regno Assamitico, ex clar. Bentham. 28. Osseckra NepauLENSIS Hook, ex DC., II, p. 142. O. suffrutestens erecta ramosa, pro-genere macrophylla et ma- MONOGRAPHICGA DESGRIPTIO 69 crantha ; caule ramisque 4-gonis interdumque subtetrapteris strigoso-asperatis; foliis subsessilibus sessilibusque oblongis subacutis basi cordatis integerrimis 5-7-nerviis, pagina supe- riore adpresse setosa, inferiore mollius breviusque villosula ; floribus 5-meris ad apices caulis et ramorum corymbosis pani- culatisque ; calycinis dentibus ovato-acutis ciliatis caducis tubum squamis crassis apice penicillato-selosis armatum æquantibus ; antheris ovato-oblongis in rostrum longiusculum attenuatis, connectivo infra loculos brevissimo sed manifesto. Planta basi in lignum fere indurata , superne herbacea , forsitan me- tralis et elatior. Folia 6-10 centim. longa, 1 5-3 lata, petiolo 1-3-mil- limetrali aut subnullo. Flores ante explicationem bracteis ovatis caducis fulcrati. Galycis squamæ setigeræ. crassæ quarum 5 cæteris paulo crassiores cum dentibus calycinis alternant. Calycis dentes extus setosi, apice densius setoso-ciliati non autem penicillo donati. Petala obovata, 2 centim. circiter longa et lata, apiculo setiformi terminata. — In Ne- paulia, Wallich; et in regno Assamitico. A clar. Wallich, Bentham et Hooker communicata. 29. OsBeckiA ANGUSTrIFOLIA Don, — DC., /. €. — Wallich., PI. as. rar., LIL, tab. 251. O. frutescens ramosa erecta ; ramis acute 4-gonis setoso-scabrel- lis ; foliis brevissime petiolatis subsessilibusque lineari-oblon- gis quandoque omnino linearibus acutis integerrimis 9-nervils, pagina utraque setuloso-scabrellis ; floribus 4-meris ad apices ramorum pedunculiformium dense capitatis subsessilibus ; caly- cis dentibus ovato-acutis ciliatis nec apice penicillatis, cum denticulis totidem squamæformibus apice setosis alternantibus, tubum cæteruim glaberrimum subæquantibus, caducis ; anthe- ris ovatis longe graciliterque rostratis , CONERUND infra locu- los brevissimo sed manifesto. Folia 3-6 centim. longa, 6-8 millim.lata, petiolo millimetrali. Florum glomeruli 5:15-flori, foliis 4 aut pluribus fulcrati, ad apicem ramorum aphyllorum ideoque peduneuliformium termibales. Petala haud visa. — In Nepaulia, Wallich ; et in region vulgo Æanaor, Jacquemont. Habemus quoque ex horto celeberrimi ducis de Devonshire, a clar. W. Hooker communicatam. 70 €. NAUDIN., — MÉLASTOMACÆARUM 30. OSBECKIA JAPONICA +. —O, chinensis Blum. O. suflrutescens erecta pauci- ramosa ; Caule caulibusve subgra- _cilibus tetraedris strigillosis ; folis breviter petiolatis lineari- oblongis acutis, basi rotundatis minutissime serrulatis aut sub- integerrimis 5-nerviis, pagina utraque setuloso -villosulis : floribus 4-meris ad apices caulium ramulorumque glomeratis ; tubo calycino squamis 4 cum dentibus alternantibus infra limbum instructo, cæterum glabro, dentibus triangulari-acutis ciliatis nec apice penicillatis, caducis ; antheris ovoideis gra- ciliter rostralis , connectivo infra loculos nullo aut non per- spicuo. * Herba inferne lignosa subsemimetralis, caule subsimplici. Folia 4-6 centim. longa, 4 lata, petiolo 2-4-millimetrali. Cætéra ut in 0. angusti- folia à qua vix distinguenda videtur nisi caule simpliciore, foliis 5-nervi- bus et antherarum connectivo infra loculos non aut vix perspieuo: Remo- tior est ab 0. chinenst ut patet ex verbis'et icone elar. Hooker in Bof. mag. h026. Nec minus affinis est 0. lineari, adeo ut has:tres formas unius et ejusdem speciei meras esse varietates nequaquam miraremur.— In Japonia ubi fortasse colitur. Phinta a mt Diner commu- nicata. _ 941. OSBECKIA LINEARIS Blum. Koné: O. Osbeckiæ an gustifoliæ simillima ; ramis 4-gonis strigoso-sca- bris ; foliis lineari- oblongis omninove linearibus ; floribus ad apices ramorum pedunculiformium arcte capitatis tubo caly- cino in media longitudine squamis 9-8 obtusis setiferis cincto, U} aliis crassioribus cum dentibus i ipsis alternantibus. Huic speciei | adsunt e omnes, characteres Ô angustifoliæ cui adinpc- retur, ni si obstaret peculiaris forma tubi calyeini; idem namque habitus, LR partium statura, ade ut, quod de 0. angustifolia, dé hac pariter diceretur. 0. angustifoliæ tamen iaño non coädunandam crédidimus tam patriæ diversæ quam squamarum setigerarum causa quæ calycis tubum complete vel incomplete cireumdant. Specimina eæterum-habemus quo- rum tubus calycinus unica squama setigera, præter quatuor cum dentibus alternantes , instructus est; imo specimina quædam moluecana et java- nensia nobis.e musæo Lugduno-Batavo communicata calyces nulla nota ab 0. anqgustifoliæ calycibus differentes exhibent, ideoque fortassis huic MONOGRAPHICA DESGRIPTIO, 71 speciei coadunanda sunt. —. In insula Luzonia prope Manille ; Gaudi- chaud, Cuming, Baume, Blume; in insula Java, Zollinger ; et prope urbem Samboangan insulæ Mindanao, Le Guillou, Hombron. 22, OSBECKIA ZEYLANICA Linn, fil. Suppl., 245 , ex DC. — DC., L. c., A4. — An Rheæia capitata Bonpl., Mss.? O. herbacea? ; ramis /-gonis ad angulos præserlim strigosis ; foliis sessilibus patentibus ovato-oblongis subacutis acutisve integerrimis 3-5-nerviis, pagina utraque sed superiore præser- tim setulosis ; floribus 4-meris ad apices ramorum ut pluri- mum ternis sessilibus ; calycis dentibus ovato-acutis setoso- ciliatis caducis tubum inferne squamis setigeris armalum æquantibus ; antheris brevibus ovatis subabrupte rostratis, connectivo infra loculos nullo. Ar Folia 3- 5 centim. longa, 1-1 4 lata. Comet foliis 2 vel 4 quasi in- volucrati. Calycis tubus a basi Paie ad medium squamis stellato-setosis ornatus et infra limbum quatuor quam cæteri vix crassioribus et cum dentibus alternis instructus. Petala obovata, centimetrum circiter longa et lata. | Hæc species uti genuina ©. zeylanica DC. habenda est, siquidem ipse huic propria manu in herbario nostro nomen illud addixit. — Ex insula Java specimen unicum habemus; Leschenault. 99. OSBECKIA PERROTTETI DC., inéd. O. herbacea erecta ramosa ; corolla monopetala staminigera ; ramis 4-gonis strigillosis; foliis breviter petiolatis oblongis subobtusis integerrimis 3-5-nerviis villosulis ; floribus 4-meris ad apices ramorum plerumque ternis sessilibus ; calycis dentibus ovato-acutis ciliatis tubum inferne squamis setosis ornatum subæquantibus caducis ; antheris brevibus 'ovatis subabrupte rostratis, connectivo infra loculos nullo. | Planta ex unico specimine 4-5-decimetralis et inter Melastomaceas omnes nobis cognitas flore gamopetalo insignis. Folia 4-6 centim. longa, 1-1 4 lata, petiolo 2-4-millimetrali. Florum capituli foliis 2 vel 4 quam cætera obtusioribus quasi involucrati, bracteolis minoribus quoque fulcrati. Calycis tubus a basi ad tn squamis crassis paucisque stel- lato-setosis donatus, superne præter squamas 4 cum dentibus alternas glaber. Corolla obtuse 4-loba , cireiter sesquicentimetrum longa. 79 C, NAUDIN. — MELASTOMACEARUM Planta affinis 0. zeylanicæ cujus inflorescentiam et totum habitum refert. — In insula Luzonia prope Manille ; Perrottet. 3h. Osskcxta crinirA Benth. O. suffruticosa? ramis breviter strigosis asperis obscure 4-gonis : foliis petiolatis ovatis acuminatis acutis integerrimis 5-nerviis, pagina superiore strigilloso-scabra, inferiore ad nervos setu- losa ; floribus 4-meris ad apices ramulorum paniculatim dispo- sitorum lateralibus terminalibusque subsessilibus ; calycinis dentibus linearibus angustis, apice setoso -penicillatis, tubo oblongo pilis apice stellato-setosis ornato et quasi crinito brevioribus, caducis ; antheris subulato-rostratis, connectivo infra loculos brevissimo sed manifesto. Folia 6-8 centim. longa, 2:-3 lata et forsan etiam majora (suprema fere sola suppetebant), petiolo 1-1 ! imo, sed rarius, et 2 centim. longo Calycis atropurpurei tubus ante explicationem floris oblongus subcylin- draceus, post anthesim urceolatus. Petala obovata , circiter centime- tralia. Antheræ longiuscule rostratæ. Habitu et characteribus accedit ad species sectionis sequentis. -— In regno Assamitico necnon in monte Sylhet Indiæ orientalis. A. clar. Hooker communicata. 8&$ LONGICOLLES. 4-meræ macrantheæ ; calyce oblongo , post anthesim urceo- lato longicolli (longitudine latitudinis diametrum triplo quadrupluve superante) ; antheræ longissime rostratæ. | 39. OSBECKIA STELLATA Don, Bot. reg., t. 67h. — DC. , L, 0. 1192. O. suffrutescens ; ramis subtetragonis subcompressisque sulcatis, ad angulos strigilloso-hispidulis ; foliis petiolatis lanceolatis ovatove-lanceolatis acuminatis acutis integerrimis 3-5-nerviis, pagina superiore strigilloso-scabrellis inferiore ad nérvos setu- losis ; floribus 4-meris paniculatis ; calycibus stellato-hispidis- simis , dentibus apice setoso-stellatis tubo subbrevioribus et cum aristis 4 gracilibus nodosis setoso-hispidis et apice stella- tisalternantibus, caducis ; antheris sigmoideis, connectivo infra loculos nullo vel subnullo. Suffrutex semimetralis et elatior. Folia majora decimetrum circiter MONOGRAPHIGA DESGRIPTIO. 79 longa, 2-3 centim. lata, petiolo centimetrali. Flores in ramis paniculæ laterales terminalesque, brevissime pedicellati et subsessiles. Calyx ante explicationem floris oblongus, pilis apice stellato-setosis totus hispidus, post anthesim oblongo-urceolatus et in collo angustato glabratus; den- tibus triangulari-acutis, quam setæ cum is alternantes paulo longioribus. Petala obovata setoso-ciliata, 2 4 centim. longa, 2 circiter lata. Antheræ oblongæ subulatæ, rostro lineari incurvo. Ovarium oblongum, fere lage- niforme. Quamwis icon. in Bot. reg. Valde mediocris sit, species tamen nostra recognoscenda est. In opere citato e Nepaulia oriunda dicitur ; specimina autem nostra e regno Assamitico relata fuere et a clar. W. Hooker communicata. — An huic consocianda sit 0. Jongicollis Benth. cujus specimen mancum habemus , nobis incertum est ; saltem proxima vi- detur. 36. OSBECKIA PULCHELLA Benth. O. suffrutescens ; ramis subtetragonis subcompressisque glabralis vel ad nodos et angulos parce strigosis ; foliis petiolatis ovato- lanceolatis acuminatis acutis integerrimis 5-nerviis, pagina superiore , exceptis marginibus ciliato-setulosis, glaberrima , inferiore ad nervos parce setulosa ; floribus {-meris paniculatis ; calycibus setis aliquot simplicibus vel geminatis hispidulis, dentibus ciliatis apice setosis tubo subbrevioribus et cum aristis totidem gracilhibus enodibus glabris et apice seta una et altera terminatis alternantibus, caducis ; antheris oblongis rostro gracillimo longo incurvo, connectivo infra loculos bre- vissimo sed manifesto. Planta præcedenti toto habitu affinis sed distincta. Flores in ramis paniculæ laterales terminalesque subsessiles. Calyx ut in præcedente specie sed parcissime setoso-echinulatus, post anthesim fere omnino glabratus. Petala obovata ciliata, 2 centim. circiter longa (et fors lanam- plius). Ovarium ut in ©. stellata sed apice glabrum vel subglabrum. — In India orientali, Ahasia, Griffith. A. clar. W. Hooker communicata. . 87. OsBECKIA sPECI0SA Hort, O. suffrulescens erecta subsimplex (an semper ?) ; caule subtetra- gono scabro; foliis petiolatis ovato-lanceolatis subacuminatis acutis integerrimis vel subserrulato-ciliatis 5-nerviis, pagina 74 €. NAUDIN, — MELASTOMACEARUM superiore brevissime adpresseque setulosis, inferiore præter nervos sparse setulosos glabris ; floribus 4-meris terminalibus solitariis-ternis (an semper ?), basi bracteolis sessilibus ovatis fulcratis; calycibus stellato-hispidissimis, dentibus aristisque apice setoso-stellatis et rubris; antheris luteis oblongis, rostro longo gracillimo incurvo, connectivo infra loculos brevissimo sed manifesto. Pianta circiter semimetralis, inferne sublignosa, superne herbacea. Folia ut in præcedentibus decimetralia, 2-3 centim. lata, petiolo ferme centimetrali. Calyx pilis apice stellatis totus obsitus oblongo-campanu- latus, post anthesim haud visus sed verisimiliter tunc urceolatus, denti- bus subangustis, tubo paulo brevioribus et quam aristæ iis interjectæ longioribus. Petala late obovata ciliata, verisimiliter in flore explicato 23 centim. longa et lata. — In India orientali, Mossouri ; Jacquemont. Colitur in horto parisiensi. E. AMPHIBOLIUM. Calycis tubus strigis simplicibus asperatus; dentes apice setosi sed peni- cillo stellato destituti; denticuli subulati breves rigidi, ut etdentesipsi caduci, nec apice setoso-stellati. Petala obovato-cordata. Stamma æqualia, anthéris lineari-subulatis apice rostello late et oblique poroso donatis, connectivo infra fueu los brevissimo. — Sectio huic generi fere batir gene 38. OsBECKIA ASPERA Blum. Flora. — Melastoma asperum DC. non Blume. — Asterostoma asperum Bl., Mus. bot. Lugd. Bai, 40, O. fruticosa ramosa; ramis subtéretibus compressiusculisque scabris; foliis petiolatis ovato-oblongis acutis integerrimis præter nervulos submarginales 3-nerviis utraque pagina bre- viter et adpresse setulosis ; floribus 5-meris paniculatis ; caly- cibus strigosis , dentibus tubo brevioribus caducis, denticulis acutis rigidis; antheris lineari-subulatis, connectivo infra loculos brevissimo sed manifesto. Folia 4-6 centim. longa, 1-1 { rarius 9 lata, petiolo 5-8-millimetrali. Flores in ramis paniculæ laterales terminalesque, breviter pedicellati, MONOGRAPHICA DESCRIPTO. 79 bractcolis minutis caducis fulcrati. Galycis tubus subhemisphæricus, stri- gis brevibus simplicibus aut raro geminatis asperatus. Petala late ob- ovata retusa, 2 centim. cireiter longa et lata. Capsulæ calycis tnbo per- sistente vestitæ, crassitudinem pisi attingentes. — In insula Zeylonia ; Leschenault. Habemus etiam ex herb. Kænig. Species addendæ pleræque autem incertissimæ ; 39. O. Simsit DC. — Hook., in Bot. mag., tab. 2235, cujus icon pessima est. 40. O. cuixexsis DC, — Hook,, in Bof, mag., 1026, 41. O.? ocranpra DC. 42. O. caurensis DC. là. O. ROSTRATA DC. hh4. O.?? cranpirLora DC. 45: O.?? RoTUNDIFOLIA DC, h6. O.?? mucrirLora DC. 47. O.?? ruguLosa DC. h8. 0.2? ANTENNINA DC. h9. 0.2? pEcanpra DC. 90. O. rerNiFoLIA Wallich., Plant. as. rar., LIT, tab. 240. Ad sectionem longicollium pertinet,. 91. O. Kcemu Arntt., Le. — Walp., Repert., II, 136. 02. O. Wazkeri Arnit., { c. — Walp., L. c. 53. O. GARDNERIANA Wigt, Icon. plant., tab. 997, el spnoul. N'ilg. »1, p. 57, tab. 69. 54. O. ovara Zollinger, Flora, 1847, p. 665. Species exclusæ : O. urceolaris DC. — = LASTANDRA ? + Ha Ho. Ariel O. jucunda DC. — JüCUNDA MARTIANA Cham O. pityrophylla DG. -— PyrRAMtA PITYROPHYLLA Cham. O. oleæfolia DC. — ANGISTRODESMUS OLEÆFOLIUS Ndn. O. microphylla DC. -— Cnxrocgris microPAYLLA Mig. O. parnassifolia DC. — LASIANDRA CARDINALS ? O. striphnocalyx DC. . . . .. . . O. alpestris DC. — Aoutens ALPESTRE Ndn. 76 DE JUSSIEU, — NOTICE O. repanda DC. — TETRAMERIS REPANDA Ndn. O. glomerata DC. — ARTHROSTEMMA GLOMERATUM Ndn. O, sipaneoides DG. — ARTHROSTEMMA. . . . . . O. bracteolaris DC. — ARTHROSTEMMA? . . . . .. O. pumila DC. — ARTHROSTEMMA PUMILUM Ndn. O. repens DC. — MELasroma REPENS Ndn. O. decumbens DC. — M£ELASTOMASTRUM ? D, O. maritima Aug. de St-Hil., Woy. Diam., ll, p. HAT. — ARTHROSTEMER LS 2 40h. à 4 | O. canescens Grah, in Fobt Bot. 0 * t. 5790. — La- SEAL SOOER MONET DAC ARS PERNCENEORE | O. incana Mey. Hochst. — ARGYRELLA INCANA Ndn. | O. phœæotricha Mey. Hochst. — ARGYRELLA ? O. Royeni Blum. — MerasromA Royenir Blum. (Mox sequetur.) NOTICE SUR LA VIE ET LES OUVRAGES DE CGHARLES-SIGIS MOND KUNTH, Professeur de botanique, à Berlin, Par M. Adrien DE JUSSIEU. L'Allemagne a perdu dans ces derniers temps plusieurs bota- nistes illustres, et le deuil de ces pertes, qui intéressent si vive- ment la science, à été partagé par toutes les nations où elle. est aimée et cultivée, Mais le dernier coup qui l’a frappée doit par- ticulièrement se ressentir dans la France où M. Kunth avait passé la plus grande partie de sa vie scientifique, et où il a laissé beau- coup d'amis. Celui qui écrit ces lignes en était un ; il aime à se rappeler qu’au début de la carrière, il trouva dans M. Kunth, botaniste dès lors célèbre et consommé , un guide aussi éclairé SUR CHARLES-SIGISMOND. KUNTH,. : 77 qu’obligeant , qui l’aida des conseils de son expérience , et lui aplanit souvent les premières difficultés de ses études pratiques. Il accomplit donc en traçant cette notice nécrologique un devoir d'affection et de reconnaissance autant que de justice, triste devoir qu’il pouvait espérer n'avoir pas de longtemps encore à remplir, s’il devait un jour y être appelé. L'histoire de cette vie si bien occupée tout entière par des travaux scientifiques, qui en sont presque les seuls événements, est celle de ces travaux mêmes, dont nous nous attacherons à faire comprendre le mérite et l’im- portance. Charles Sigismond Kunth naquit, le 44 juin 1788, à Leipzig, où son père professait la langue anglaise. II fut dès son enfance porté par un penchant irrésistible vers l’étude des sciences natu- relles que favorisaient les nombreux établissements scientifiques de sa ville natale. En 1806, la mort de son père le laissa sans ressource, et il se rendit à Berlin auprès d’un oncle, conseiller d’État au service de la Prusse, dont la protection lui fit obtenir un emploi dans les bureaux de la Compagnie royale du commerce maritime. Mais tout en remplissant scrupuleusement les devoirs de cette modeste place, il sut mettre à profit le peu d'heures qu’ils laissaient à sa disposition pour se livrer à ses études favorites, la chimie et la botanique. I-suivait les leçons de Willdenow, qui le distingua bientôt parmi ses élèves. Une circonstance qui favorisa plus puissamment sa vocation et décida de sa carrière, fut le rap - port qui unissait son oncle à la famille de MM. de Humboldt dont il avait été l’instituteur. Le neveu put ainsi être connu et apprécié par l'illustre Alexandre de Humboldt. Ce savant, occupé de la publication des immenses résultats de son voyage en Amérique, avait besoin de collaborateurs habiles pour la détermination et la description de plusieurs parties de ses collections si variées , si riches et si neuves, notamment des collections botaniques dont MM. Bonpland et Willdenow avaient fait connaître seulement quelques fragments. Il chargea de ce grand travail M. Kunth, qu'il appela près de lui à Paris, en 1813. Pourbien concevoir l'étendue et la nouveauté du champ ouvert ainsi au jeune botaniste , la grandeur de l’entreprise et le mérite ‘78 DE JUSSIEU, — NOTICE de l'exécution, il est besoin de se reporter à l’état de la science. vers cette époque. Le nombre des plantes exotiques connues était très limité relativement à la nôtre. Les flores des régions tropi- cales étaient, pour la plupart, des ouvrages systématiques où l’on se contentait des caractères les plus extérieurs, souvent de ceux qu'on nomme différentiels ; sans entrer dans les détails les plus intimes de l’organisation. Les traités généraux les faisaient con: naître d’une manière plus sommaire encore , et si, dans quelques traités particuliers ; on trouvait des descriptions plus étendues et plus consciencieuses , elles ne s appliquaient qu'à 'des monogra: phies où à un choix très limité de végétaux, trop souvent disposés sans ordre régulier. M. de Humboldt,, pénétré de l'importance des rapports naturels sur lesquels s’appuiëent les belles lois de Ja géographie botanique qu’il fondaii, dut indiquer cette voie plus philosophique à Son collaborateur. L'élève de Willdenow y entra franchement, et se livra avec ardeur aux. études nouvelles qui devaient la lui rendre familière. | Il devint le disciple assidu et l’ami de Mr botanistes francais vieillis et consommés dans la science : d’A. 14 de Jussieu, dans le Cabinet duquel 6n le trouvait sans cesse maniant cêt herbier qui avait servi à l'établissement des familles naturelles , aussi empressé à recueillir dans l'entretien de l'auteur les lecons dé sa longué expérience que celui-ci l'était à les communiquer ; de Desfontainés, alors occupé à mettre en ordre le vaste herbier du Muséum d'histoire naturelle, travail parfaitement en rapport avec celui dont Kanth était chargé lui-même;et dans lequel 1} ne tarda pas à devenir un habile et utile auxiliaire. Mais ce fut sur- tout L.-G. Richard, dont il mit à profit les lecons, et qu'il put appeler son maître. Cet observateur infatigable et consciencieux, qu’on ñe peut juger que d’après quelques publications trop peu nombreuses, apportait le même degré de précision dans l'étude de toutes les plantes ; excellant dans l’art dû dessin, il s’eñi aidäit pouf fixer leurs caractères avec une vérité à liäquelle ne peut sou- vent atteindre le langagé ; et avec ühe richesse de: détails jus- qu’alors inconnue, Un séjour prolongé dans la Guiane ef les Antilles, d’où il avait rapporté de riches collections, l'avait par- | | | | | SUR CHARLES-SIGISMOND:-KUNTIT. 79 ticulièrement familiarisé avec les végétaux de l'Amérique tropi- cale. On conçoit tout l'intérêt que Kunth dut trouver dans ses lecons,et lui inspirer réciproquement. On en reconnaît les preuves dans tous ses premiers travaux , et même plusieurs planches de ses premiers volumes portent le nom de Richard. Douze années s’écoulèrent dans ces études préparatoires ; et dans les travaux de sa grande publication ;, dont les livraisons se succédaient rapidement et régulièrement; attestant un progrès constant , comme il est facile de s’en convaincre par la compa: raison des diverses parties de l'ouvrage entier, qui à pour titre : Nova Genera et species plantarum quas in peregrinatione ad pla- gam æœquinoctialem orbis nov collegerunt Am. Bonpland et Alex; de Humboldt, in ordinem digessit C.-S. Kunth: Plus de h,500 espèces, nouvelles pour plus des trois quarts, rapportées à leurs familles et à leurs genres naturels (pour lesquels la propor- tion des nouveaux est à peu près un sixième) ,. y sont décrites avec tous les détails que permettaient les échantillons à la dispo- sition de l’auteur qui a su en tirer souvent un merveilleux parti. Les 700 planches portent le nom de Turpin; mais on ne doit au pinceau de cet habile artiste que le port des plantes. Kunth dessina lui-même tous les détails analytiques qui les accom- pagnent, et bien d’autres encore. C’est un vaste répertoire sou- vent consulté , surtout alors ; et s’il l’est un peu moins aujour- d'hui, c’est que ce mode d'illustration a été imité et perfectionné quelquefois dans dés ouvrages plus récents. Mais Kunth a l'in- contestable et immense mérite d’avoir l’un des premiers suivi cette méthode d'analyse exacte et complète, d'autant plus profi- table que, s'appliquant à une si grande variété de plantes, et par ià à la plupart des familles du règne végétal , elle apportait de nouvelles lumières sur leur organisation ; elle donnait à une flore particulière tout l’intérêt d’un traité général. Dans le même intervalle de temps, il publia un certain nombre de mémoires insérés dans divers recueils scientifiques. Rien de plus simple, de plus uniforme et laborieux que sa vie. Les visites dans les musées, dans les cabinets et bibliothèques de ses savants amis, dans le Jardin botanique, à l Académie des sciences, dont 80 DE JUSSIEU, — NOTICE il était devenu l’un des membres correspondants; quelques pro- menades à la campagne qu’il aimait passionnément, et mettait à profit pour l’étude de la naturé , surtout aux herborisations pu- bliques, où il récoltait avec l’ardeur d’un élève, et discutait avec l'expérience et l'autorité d’un maître : tels étaient à peu près ses seuls amusements. | Tous ceux qui s’occupaient alors de sciences à Paris se rap- pellent ces fenêtres d’un quatrième étage du quai de l’École, qui ne se distinguaient que par une grande lunette astronomique suspendue à l’une d'elles ; c'était presque le seul ornement d'un appartement modeste , dont le locataire, connu et recherché du monde entier, n’estimait et ne se permettait d’autre luxe que celui des connaissances qu’il continuait à accumuler et répandre, leur consacrant son temps et sa fortune dans cette studieuse retraite, ainsi qu’il l'avait fait dans la vaste étendue de l’Amé- rique tropicale : c'était l’appartement de M. Alex. de Humboldt. Kunth en occupait un coin auprès de lui. C'était là, qu’excepté dans ces moments donnés au dehors à la science , on était sûr de le trouver dans sa petite chambre , devant une grande table chargée de papiers et de plantes , les yeux sur elles ou sur son microscope, observant, décrivant ou dessinant. On doit considérer , comme se rattachant au grand ouvrage général dont nous avons parlé précédemment , plusieurs autres volumes d'un intérêt plus restreint, quoique d’une étendue et d’une importance considérables : ce sont en quelque sorte des monographies de quelques familles ou tribus, comme celle des Mélastomacées qui fut terminée par Kunth, celle des Mimoses qu'il rédigea seul ; et enfin une révision des Graminées , où l’au- teur, ne se bornant plus aux espèces américaines , décrit à fond toutes les exotiques nouvelles ou incomplétement connues , inté- ressantes par quelque point de leur structure , qu’il a eu l’occa- sion d'observer dans le cours de ses travaux. ref Ge dernier ouvrage marque en quelque sorte la transition entre deux périodes de la vie de l’auteur , entre les deux grandes pu- blications qui l’ont remplie , la première que nous venons de voir si heureusement achevée en France, et une seconde à laquelle il ne me 0 mme Moine de ER ME am md — — me SUR CHARLES-SIGISMOND KUNTH. ox | se consacra en Allemagne. et que sa mort est venue si malheu- reusement interrompre. Le célèbre libraire allemand, M. Cotta , s'était adréssé à lui pour une nouvelle édition du Synopsis de Persoon , complétée et mise au courant des dernières décou- vertes. Le plan devait être celui de l’ouvrage original, et ce fut d'après lui que Kunth commença à s’en occuper. Mais ce travail de compilation systématique était trop contraire à ses habitudes et à ses idées pour ne pas le rebuter bientôt ; il sentit le besoin d'y substituer à l’ordre du système linnéen celui des familles naturelles , de contrôler les documents puisés dans les livres par l'examen des plantes elles-mêmes ; et ces plantes furent en très grand nombre, grâce à la richesse et à la variété des collections où il put puiser. L'éditeur éclairé, auquel la science doit tant d'importantes publications, adopta cette modification, d'autant plus heureuse que le nouvel ouvrage, commencant par les végé- taux monocotylédonés, se trouvait suivre une marche directement inverse à celle d’un autre ouvrage analogue, le Prodrome de M. De Candolle, et devait, le rencontrant à un certain point, compléter ainsi, dans un terme beaucoup plus rapproché, la revue. des espèces. phanérogames, connues du règne végétal. Jusqu'à quel degré le‘plan primitif influa-t-il sur la rédaction et même sur la forme typographique de l’Énumeraho plantarum hucusque cognitarum ? C’est ce que nous saurions d’autant moins déterminer que Kunth n’était plus au milieu de nous depuis plu- sieurs années, lorsque le premier volume parut. Mais c'était vers les derniers temps de son séjour à Paris qu’il avait commencé à en rassembler les matériaux , que, pour ce but, il s’était plongé dans une nouvelle étude des Graminées , et la révision de celte famille, publiée vers cette époque (1), fut comme une illustration anticipée de l’énumération générale qu’il entreprenait. Il y con- stata sa manière de considérer les parties de la fleur des Gra- minées, dont la signification morphologique a été et est encore si souvent controversée. Pour lui, les enveloppes (glumes et glu- (1) Ce fut notre ami commun, M. Cambessedes, qui surveilla et dirigea cette publication, à Paris, en l'absence de l’auteur. 3° série. Bor. T. XIV. (Cahier n° 2.) à 6 82 DE JUSSIEU. -—- NOTICE melles) seraient des feuilles ou bractées distiques ; les paléoles les pointes de la ligule de la supérieure ; le nombre normal des étamines six sur deux rangs, comme dans la plupart des fleurs de Monocotylédonées , réduites ici le plus souvent par avortement aux trois qui regardent le côté extérieur de la fleur, et appartien- nent par conséquent l’une à un rang, les deux latérales à l’autre, et qui venant, soit la première, soit les dernières, à avorter elles- mêmes, peuvent rendre la fleur seulement monandre ou diandre. Ce fut en 1829 que Kunth quitta la France , rappelé en Alle. magne pour remplir une chaire à l'Université de Berlin. Là, comme à Paris, sa vie, passée tout entière dans la retraite et l'étude , présente à peine d’autres événements que ses travaux mêmes, ne donne à enregistrer d’autres dates que celles des publications qui en portent les principaux résultats à la connais- sance publique, ou des distinctions honorifiques qui en devien- nent la récompense méritée. C’est ainsi qu’il recut les diplômes d’un grand nombre de sociétés savantes , et surtout celui de l’Académie des sciences de Berlin (11 janvier 1830); fut nommé chevalier, en Prusse, de l’ordre de l’Aigle rouge (3° classe) et de l’ordre pour le mérite civil; en France, de celui -de la Légion d'honneur. | 4 Un jeune ami, son pupille, dont il sut faire aussi son élève en lui inspirant un goût vif et éclairé pour la botanique, et qui plus tard est devenu son neveu, M. Wlad. de Schænefeld , a pu et bien voulu nous donner les détails les plus précis sur l'emploi de cette vie laborieuse, dont il a été le témoin et le compagnon pen- dant plusieurs années (de 1833 à 1840). Une partie de son temps était consacrée aux devoirs de l’enseignement tant public que privé : le premier consistait en herborisations faites chaque dimanche de la helle saison dans les environs de Berlin ; et en démonstrations botaniques, dans lesquelles le professeur exerçait les élèves à l’analyse végétale en faisant devant eux, avec beau- coup de détails et de soin, celle de végétaux vivanis, qu'ils pou- vaient suivre sur des échantillons distribués parmi l'auditoire : mode excellent, qu’ilavait sans doute emprunté à L.-C, Richard, aux démonstrations semblables duquel nous nous rappelons avoir, Me me amener) À | pr SUR CHARLES-SIGISMOND KUNTH. 83 il y à bien des années, plusieurs fois assisté avec lui (1). Son enseignement privé se divisait en plusieurs cours : un sur l’orga- nographie et la physiologie végétale, la taxonomie et l'exposition des principales familles naturelles ; un autre pour les élèves en pharmacie; un enfin pour les élèves de l'École d'architecture. Divers ouvrages publiés successivement , un Manuel de bota- nique (1830 et 1847), un Traité des plantes officinales (183), une Flore de Berlin (1838), se rattachent sans doute aux besoins de cet enseignement multiple. Le jardin botanique, pour la direction duquel il était adjoint à M: Link, l’occupait aussi fréquemment. A la suite des catalogues des graines recueillies dans ce jardin qui se publient chaque année, on trouve des descriptions de plantes nouvelles assez nombreuses qui portent son nom, tantôt seul, tantôt associé à celui de l'inspecteur M. C. Bouché. Tout le reste de son temps était consacré à ses travaux de cabinet , principalement à la rédaction de son Enumeraho plan- tarum, dont plusieurs volumes parurent successivement, Il inséra aussi dans divers recueils scientifiques d'Allemagne un grand nombre de mémoires particuliers : les uns sur les familles mono- cotylédonées dont il traitait dans son grand ouvrage , ét qui en forment comme le complément et l'explication ; les autres sur d’autres sujets variés , la plupart sur des queslions de botanique descriptive ou taxonomique, celle qui l’a toujours presque exclu- sivement occupé, un petit nombre sur des questions purement théoriques, par exemple sur la phyllotaxie. En parcourant la liste de ses ouvrages que nous avons jointe à cette notice, en examinant leurs dates et leurs sujets, on se ren- dra facilement compte de leur nature et de leur origine ; on verra comment ils se rattachent pour la plupart à ses deux grandes (4) Kunth, dans sa Notice sur L.-C. Richard, décrit ainsi lui-même ces séances : « Il ne se contentait pas d'exposer les éléments de la science et les » caractères des genres, il donnait encore des leçons d'analyse. Les plantes à la » main, il exposait , dans les termes les plus simples, la structure, les rapports » et les diverses modifications des organes. On sentit tellement l'utilité de ces » démonstrations , que des botanistes , déjà très instruits, ne craignirent pas de » venir $e placer parmi les élèves pour écouter l'illustre professeur. » &l DE JUSSIEU, — NOTICE publications, la plus grande partie de ceux qui ont paru en France et en français aux Vova Genera , de ceux qui ont paru en Allemagne et en allemand à l’Enumeratio plantarum. Ceux qui ne rentrent pas dans l’une ou l’autre catégorie furent inspirés par les observations qu’il poursuivait sans relâche sur la nature vivante ou sur les herbiers : le sien était un des plus riches et des mieux ordonnés qu’on puisse citer (1). L’agrandir sans cesse, rapporter à leur famille, à leur genre, à leur espèce, ces innombrables plantes , en éclairant par l’analyse celles qu’il ne connaissait pas encore ou qui n'étaient qu'imparfaitement connues, c'était pour lui une occupation favorite, presque une passion , et l’on concoit combien de pareilles recherches soule- vaient de questions, résolvaient de doutes, suggéraient de points de vue nouveaux. Poursuivies sans relâche pendant près de quarante années, elles l'avaient familiarisé autant qu’il est pos- sible avec le port et les caractères de ces productions si variées, et dont cependant une certaine uniformité , dans cette variété infinie, rend la détermination rigoureuse si difficile, surtout lors- qu'elles sont réduites à ces fragments qui composent un herbier. Nous nous rappelons que, pendant son séjour en France, per- sonne mieux et plus vite que lui ne démêlait ce chaos qui trouble tant soit peu la vue et la mémoire à la première ouverture de nombreux paquets d’exotiques rapportés d’un voyage lointain. Depuis cette époque, les voyages et les collections se sont bien multipliés , et cette expérience pratique a dû nécessairement de- venir moins difficile et moins rare qu’elle ne l'était alors. Il s'était marié peu de mois avant de quitter Paris. Cette union, du reste heureuse, ne lui donna point d’enfants ; mais deux nièces, qu'il appela successivement auprès de lui, lui en tenaient lieu. Dans ce cercle intime de sa famille et de quelques amis, dans ce calme d’une vie si bien remplie par des occupations de son goût ou de son choix, si propre à conserver dans son intégrité une santé qui avait toujours été excellente , on devait présager pour lui une carrière aussi longue qu'heureuse, 11 vint en 1837 passer quelques mois à Paris, et nous n’observâmes en lui d’autres chan- {t) I a été récemment acquis par le gouvernement prussien. + SUR CIIARLES-SIGISMOND KUNTH. 85 gements que ceux qu’à cet âge amène naturellement l’addi- tion d’une dizaine d'années. Nous nous promettions de nous revoir à Paris ou à Berlin, et, en nous serrant la main dans nos adieux, nous étions loin de prévoir que c’était pour la der- nière fois. | Deux ans plus tard, en juin 1839 , une chute, qu'il fit en se promenant au Thiergarten, détermina une luxation de l'épaule, qui, méconnue d’abord par les médecins, ne put être réduite que deux semaines plus tard. Cet accident ne paraissait pas devoir entraîner de conséquences fâcheuses ; mais, quoiqu'il eût re- couvré assez promptement l’usage de son bras, son moral fut profondément affecté ; et c’est à partir de ce moment qu'on vit peu à peu sa gaieté disparaître, et même ses forces diminuer sen- siblement. Il commença aussi à se plaindre d’un peu de difficulté à entendre, et cette surdité, qui l’affligeait beaucoup, augmenta notablement dans ces dernières années. En 1845 , il entreprit seul un voyage dans les montagnes de Saltzhourg ; mais il ne put l’exécuter, étant tombé subitement et gravement malade à son arrivée à Munich. Madame Kunth accourut auprès de lui, le trouva dans un abattement excessif, et le ramena à Berlin extrêmement souffrant. Il sembla pourtant se remettre un peu au bout de quelque temps ; mais ses forces physiques et intellectuelles allaient s’affaiblissant peu à peu, et il continua ainsi à décliner lentement jusqu'à l’automne de 4849, où il tomba dans un état de prostration et de mélancolie pro- fonde. Il mourut le 22 mars 1850, Cette nouvelle fut pour nous un coup douloureux , et plus tard cette douleur fut avivée encore par les détails de cette triste fin. Que cet ami, que nous avions connu si heureux et si serein, ait succombé à une mélancolie poussée jusqu’au désespoir, c’est ce qu’au monde nous aurions le moins prévu; c’est ce que peut seule expliquer cette terrible in- fluence d’une maladie qui , en obscurcissant la plus noble partie de l’homme, semble le changer tout entier. Bernardin de Saint- Pierre à écrit avec trop de vérité : « 11 n’y a jamais qu’un côté » agréable à connaître dans la vie de l’homme ; semblable au » globe sur lequel nous tournons, notre révolution rapide n'est -86 DE JUSSIEU, — NOTICE » que d’un jour, et une partie de ce jour ne peut recevoir la lu- » mière que l’autre ne soit livrée aux ténèbres, » : Le nom de Kunth ne périra pas. Associé au grand nom L Humboldt, inscrit sur des ouvrages importants et considérables, attaché à une foule de genres et d'espèces végétales, il ne peut manquer d’être cité sans cesse, et de rester familier à la majorité des botanistes. Mais ce qui lui assurera surtout un rang hono- rable dans l’histoire de la science, c'est ce mérite, sur lequel nous avons appelé l’attention du lecteur , d’avoir l’un des premiers appliqué à l’étude des herbiers cette méthode d'observation ana- lytique, complète et rigoureuse, qui éclaire à la fois l’une par l’autre la classification et l’organographie , ces deux branches de la science désormais inséparablement entregreffées ; c'est, en l’appliquant à un si grand nombre de végétaux , d'avoir affermi et élargi les bases de nos études, et fourni en même temps de bons matériaux et un bon modèle, aujourd’hui si généralement suivi. C'est: peut-être cette adoption générale d’une certaine méthode de travaux scientifiques, qui, par cela même qu’elle en répand et popularise l'emploi, tend souvent à rendreun peuinjuste ou aveugle sur le chapitre des prédécesseurs. En voyant une route battue, on se dit qu'il n’était pas difficile d’y. marcher ;, et l’on oublie qu’elle ne la pas été toujours; qu’elle a pu. être hérissée d'obstacles pour les premiers qui ont ouvert et. frayé le passage, et que sans eux on n’avancerait pas aussi commodément et aussi loin. Pour l'appréciation du mérite des œuvres scienti- fiques.et surtout de leurs auteurs, les dates sont importantes. La supériorité même des derniers venus sert à consolider et consacrer la gloire de ceux qui les ont précédés en leur servant de modèles. SUR CHARLES-SIGISMOND KUNTH, 87 LISTE DES OUVRAGES DE C.-S. KUNTH. Ainsi que nous l'avons dit précédemment, nous les divisons en deux catégories : ceux qu'il publia à Paris et ceux qu'il publia en Allemagne: les premiers écrits en français, les seconds en allemand, toutes les fois que les unset les autres ne le sont pas en latin. Mais déjà, avant son pre- mier départ de Berlin, il avait fait paraître un ouvrage : Frora BEROLINENSIS sive enumeratio vegetabilium circa Beroli- num sponte crescentium. Tomus 1% exhibens vegetabilia phæ- nogama; avec cet autre titre : Enumeratio vegetabilium phæ- nogamorum circa Berolinum sponte crescentium. Berolini, 1813, in-8. Le premier de.ces titres semble annoncer l'intention d'ajouter un se- cond volume consacré aux Cryptogames, laquelle n’a jamais été remplie, 872 espèces phanérogames sont exposées dans l’ordre du système linnéen légèrement modifié. Chacune, après son nom en latin et en allemand, présente une phrase spécifique, puis ses principaux synonymes, puis l'indication du lieu et de la saison où on la trouve, et enfin celle de ses usages et propriétés médicales. L'ouvrage est écrit en latin. Vingt-cinq ans plus tard, plusieurs années après son retour à Berlin, il publia une nouvelle édition ou plutôt un nouvel ouvrage sur cette même Flore, cette fois disposée par familles, savoir : FLorA BEROLINENSIS sive enumeratio vegetabilium circa Beroli- num sponte crescentium secundum ordines naturales disposita. Berolini, 1838, 2 vol. in-8. Tomus 1" exhibens polypetalas et monopetalas epigynas, 407 pp. Tomus 2° exhibens monope- talas hypogynas, apetalas, diclines, monocotyledones et crypto- gamas filicoïdeas, 188 pp. Les caractères génériques et spécifiques sont ici bien plus développés que dans la première édition, et les phrases sont originales au lieu d’être copiées dans différents auteurs. À la tête de chaque classe est le tableau analytique des familles qu'elle contient, à la tête des familles celui des genres. 08 DE JUSSIEU., — NOTICE OUVRAGES ET MÉMOIRES PUBLIÉS A PARIS (ne 1815 41828). NOvA GENERA ET SPECIES PLANTARUM quas in peregrinatione ad plagam æquinoctialem orbis novi collegerunt Amat. BonPLAND et Alex. DE HumBorpr, ex schedis autographis Amat. Bon- plandi in ordinem digessit Carol. Sigismond. Kunru. Lutetiæ : Parisiorum, 1815-25, 7 tom. in-folio vel magn. in-4, tab. 700, color. vel nigræ. Tomus 1“. Al. de Humboldt, Prolegomena, seu notationes ad geogra- phiam plantarum spectantes, 1825, p. Lvnr. — C. S. Kunth, Nova genera et species secundüm familias naturales disposita, 1815, p. 272, tab. 1-96. — AGaux. Filices. Lycopodiaceæ. Equisetaceæ. Marsileaceæ. Characeæ. — MonocoryLenones. Piperaceæ. Aroideæ. Typhineæ. Gramineæ. Cype- raceæ. Junceæ. Juncagineæ. Podostemeæ. Butomeæ. Alismaceæ. Restia- ceæ. Commelineæ. Pontedereæ. Colchiceæ. Asparageæ. Dioscorinæ, As- phodeleæ, Amaryllideæ. Hypoxideæ. Tulipaceæ. Bromeliaceæ. Palmeæ. Hæmodoraceæ. Irideæ. Musaceæ. Amomeæ. Orchideæ. Fluviales. 2, 1817, p. 401, tab. 97-192. — DicoTyLeDoNEs, Cycadeæ. Coniferæ. Cupuliferæ. Myriceæ. Betulineæ. Salicineæ. Urticeæ. Euphorbiaceæ. Cu- curbitaceæ. Passifloreæ. Asarineæ. Thymeleæ. Proteaceæ. Myristiceæ. Laurineæ. Monimieæ. Polygoneæ. Chenopodeæ. Amaranthaceæ. Nycta- gineæ. Plumbagineæ. Globularinæ. Primulaceæ, Lentibulariæ. Planta- gineæ. Acanthaceæ. Verbenaceæ. Labiatæ. Rhinanthe:æ. Scrophularineæ, Gessnereæ. 3".1818, p. 446, tab. 193-300.—Solaneæ. Boragineæ. Convolvulaceæ. Hydroleaceæ. Bignoniaceæ. Polemoniaceæ. Gentianeæ. Apocyneæ. Jas- mineæ, Sapotæ. Myrsineæ. Ebenaceæ. Styracineæ. Ericeæ. Campanula- ceæ. Valerianeæ. Rubiaceæ. Caprifoliaceæ. Lorantheæ. Rhizophoreæ. 4%, 1820, p. 312, tab. 301-419. — Compositæ. 5%. 1821, p. 423, tab. 413-512. — Araliaceæ. Umbelliferæ. Ranuncu- laceæ. Dilleniaceæ. Magnoliaceæ. Anonaceæ. Menispermeæ. Berberideæ. Papaveraceæ. Cruciferæ. Capparideæ. Sapindaceæ. Hippocrateaceæ. Malpighiaceæ. Erythroxyleæ. Hypericeæ."Guttiferæ. Aurantia. Tenstræ- miaceæ. Meliaceæ. Cedreleæ. Ampelideæ. Geraniaceæ. Malvaceæ. Büttne- riaceæ, Tiliaceæ. Elæocarpeæ. Bixineæ. Samydeæ. Violeæ. Droseraceæ. Polygaleæ. 6". 1823, p. 535, tab. 513-600. — Diosmeæ. Zygophylleæ. Ochnaceæ. Simarubeæ. Caryophylleæ. Lineæ. Paronychieæ. Crassulaceæ. Saxifra- geæ. Grossulariæ, Opuntiaceæ, Portulaceæ, Ficoïdeæ. Onagreæ. Com- _ EE = é homer SES SUR CHARLES-SIGISMOND KUNTH, 89 bretaceæ. Loaseæ. Myrtaceæ. Melastomeæ. Salicariæ. Rosaceæ. Chryso- balaneæ. Leguminosæ. 7%, 1825, p. 485, tab. 601-700.— Terebinthaceæ. Burseraceæ. Amy- rideæ. Connaraceæ. Spondiaceæ. Rhamneæ. Celastrinæ.—Supplenda.— Distributio geographica plantarum æquinoctialium orbis novi. Flora pr'ovinciarum Novæ-Andalusiæ, Venezuelæ nec non planitiei Barcino- nensis, — Orinoci et fluminis nigri, — Novo-Granatensis, — Quitensis, — Andium Peruvianorum, — Mexicana, — Cubæ insulæ. Nous avons cru devoir entrer dans tous ces détails sur la date et la composition de chacun des volumes, pour montrer : 1° quelle est, pour l’histoire générale des végétaux, l'importance de cet ouvrage, qui en dé- crit à fond un si grand nombre appartenant à des familles si variées ; 20 quel est l’ordre suivi dans cette exposition : c'est à peu de chose celui d'A. L. de Jussieu, seulement en reportant les diclines de la fin à la tête des Dicotylédonées; 3° avec quelle persévérante activité ce vaste travail a été poursuivi et achevé. Lorsqu'il approchait de sa fin , l’auteur en publia un abrégé sous le titre de : Synopsis plantarum quas in itinere ad plagam æquinoctialem collegerunt Al. de Humboldt et Am. Bonpland, auctore Carolo Sigism, Kunth. Parisiis et Argentorati, 1822-25, 4 vol. in-8. Les genres y sont réduits à leur caractère essentiel, les espèces à la phrase spécifique. Les suppléments du VII: volume des Nova genera sont refondus dans le cours du nouvel ouvrage, ainsi que les synonymes de l’herbier de Willdenow qui se trouvaient rejetés à la fin de chaque va- lume dans un /ndex plantarum nostrarum à Schlechtendalio, Ræmerio et Schultesio sub aliis nominibus vulgatarum. a depuis paru un /ndex sup- plémentaire de ces synonymes dans le Zinnæa, 1830, tom. V, p. 366-369 { Synonyma ad plantas Humboldtianas e Mantissé tertià Roemerit et Schul- tesit relata). | Le dépouillement général des plantes décrites, plus facile et plus sùr dans cet abrégé, nous fait compter en tout 4,517 espèces (dont 3,579 nouvelles), réparties dans 1,060 genres (dont 159 nouveaux) appartenant à 160 familles. Il est facile de se convaincre que la plupart de celles qu'on admettait alors ont ici des représentants. Dans ce total, les Agames entrent pour 318, les Monocotylédones pour 685, les Dicotylédones pour 3,514. La partie botanique du voyage de M. de Humboldt comprend plusieurs autres ouvrages. Ceux à la rédaction desquels M. Kunth a concouru ou travaillé seul sont les suivants : 90 DE JUSSIEU, — NOTICE MONOGRAPHIA MELASTOMACEARUM continens planñtas hujus ordinis huc usque collectas præsertim per regnum Mexici, in provin- ciis Caracarum et Novæ Andalusiæ, etc., etc., in ordinem digessit Amat. Bonpland. Lutetiæ Parisiorum, 1806-1823, 24 fasc. in-folio, seu tomi 2 cum tab. col. 160, La préface de M. de Humboldt (1823) constate la part qui doit être as- signée à M. Kunth dans cet ouvrage. « Désirant vivement, dit-il, com- » pléter la partie botanique de mon voyage aux régions équinoxiales du _» nouveau continent, j'ai engagé M. Kunth, déjà occupé de la publication » des Nova genera et species plantarum, à terminer les Mélastomacées. » Les derniers cinq cahiers sont de la main de ce savant, que son talent » et ses connaissances profondes ont élevé à un rang si distingué parmi » les botanistes. » Mimoses et autres plantes légumineuses du nouveau continent, recueillies par MM. de Humboldt et Bonpland, décrites et publiées par Charles-Sigismond Kuntx. Paris, 1819-1824, in-folio, 223 p., 60 tab. col. C'est un choix de 60 espèces parmi les Légumineuses, beaucoup plus nombreuses, décrites dans le Vova genera. Les descriptions sont, à très peu de modifications près, identiques avec celles de cet ouvrage, en latin et en français; les caractères des genres (au nombre de 17) en latin seu- lement. Les espèces appartiennent pour un quart aux Papilionacées, pour les trois autres aux Mimosées et Cæsalpiniées. Les figures, qui n'ont pas été reproduites dans l'ouvrage général, ont été également peintes par Turpin. RÉVISION DES GRAMINÉES publiées dans les /Vova genera et Species plantarum de Humboldt et Bonpland, précédée d’un travail général sur la famille des Graminées, par Ch.-Sig. Kunth, ouvrage accompagné de 220 planches (coloriées ou en noir), représentant autant d'espèces nouvelles ou peu connues, d’après les dessins de madame Eulalie Delile. Paris, 1829-1835 , in-folio. | | Le texte est composé de deux parties. La première a pour titre : Gra- minearum genera characteribus magis accuratis tllustrata inque tribus natu- rales disposita, p. 1-175. Après l'exposition détaillée des caractères de la famille vient celle de 209 genres distribués en tribus, suivie pour chacun de l'énumération de ses espèces réduites à leur nom, avec une courte SUR CHARLES-SIGISMOND KUNTH, 91 synonymie et l'indication de leur patrie. C’est, en quelque sorte, le pro- drome du premier volume de l Ænumeratio plantarum. La seconde partie est intitulée : Description des espèces fiqurées dans cet ouvrage. Ces des- criptions sont, comme la première, écrites en latin, suivies en général de courtes notes en français, Suit enfin un double supplément pour cha- cune des deux parties. Malgré le titre, ce recueil est loin de se borner aux espèces recueillies par les célèbres voyageurs qui s’y trouvent nom- més ou même dans le vaste champ parcouru par eux, mais en comprend de toute origine, ce qui est loin d’en diminuer l'intérêt. Toutes les plan- ches sont chargées de figures analytiques dessinées par l’auteur lui-même, suivant son usage, et peuvent ainsi servir très utilement à l'illustration d'un grand nombre de genres. L'ouvrage se compose naturellement de deux volumes, l'un de texte, l’autre de planches ; mais, dans la librairie, On le sépare ordinairement en trois : le premier contenant le Genera et le commencement des descriptions, p. 4-278, tab. 1-50; le second, la suite des descriptions, p. 279-474, tab. 51-120; le troisième, les supplé- ments, p. 475-666, tab. 121-220. M. Kunth, pendant son séjour à Paris, y a publié les Mémoires sui- vants, la plupart insérés dans divers recueils scientifiques, quelques uns tirés à part ou même imprimés en dehors de toute collection. Par leurs titres et leurs dates examinés en regard des volumes successifs des Nova genera, on reconnaitra ceux qui serattachent à ce grand ouvrage, comme résultats de l'étude générale entreprise par l’auteur sur certaines familles à mesure qu’elles se présentaient à son examen. Tantôt ce sont des con- sidérations ou des observations qui n’y pouvaient trouver place; tantôt ce sont des sortes de résumés publiés à % avance pour prendre date, ou au moment même pour mettre ces résultats eu saillie et à la portée d’un plus grand nombre de lecteurs. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LES GRAMINÉES (insérées dans les Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, 1815, t.{IT, p. 62-75, et tir. à part). Une première partie traite de la distribution des genres de Graminées en groupes, une seconde de trois genres incomplétement connus (Ae:- maria. Elionurus. Diectonis). Le Mémoire se termine par une Graminum dispositia naturalis. Les caractères des dix groupes établis sont exposés, et à la suite de chacun, les genres qu'il doit comprendre simplement énumérés. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA FAMILLE DES CYPÉRACÉES (Mém. Mus. hist. nat., 1815, t. LE, p. 147-153, et tir. à part). L'auteur expose et discute les caractères dont on s'est servi pour éta- 92 DE JUSSIEU, — NOTICE blir les genres, et propose leur distribution en quatre groupes; puis dé - crit en langage technique ces groupes, à chacun desquels il rapporte les genres qui doivent le composer. OBSERVATIONS sur quelques genres de la famille des AROIDÉES (Mém. Mus. hist. nat., 1818, t. IV, p. 427-438 , et tir. à part). Ces genres sont le Calla, dont il sépare le €, Æthiopica sous le nom . générique de Æichardia, et V Arisarum rétabli d’après Tournefort. Le se- cond est représenté dans la planche dessinée par Richard lui-même qui accompagne le Mémoire. NoTE sur LE Piper et la place qu’il doit occuper parmi les Mono- cotylédonées (Mém. Mus. hist. nat, 1818, p. 439-443). Il y soutient l'opinion professée par Richard, auquel est due la plan- che 3 du premier volume des Nova genera, qui représente les organes de la fructification des Piper et Peperomia, et peut être considérée comme l'iustration du présent Mémoire. RÉVISION DE LA FAMILLE DES BIGNONIACÉES (insérée dans le Jour- nal de physique, 1818, t. LXXX VII, p. 445-456.) Considérations générales en français; puis, en latin, exposition très étendue des caractères d’abord de la famille, ensuite des genres distri- bués en deux sections : la première des Bignoniacées vraies, la seconde des Sésamées,. RÉPONSE A UN ARTICLE DE M. Cassini ayant pour titre : Analyse crilique et raisonnée du quatrième volume du Nova genera el species plantarum æquinoctialium (extrait du Journal de physique, octobre 1819, 7 p., et tir. à part). Le texte de ce quatrième volume, entièrement consacré aux Synanthé- rées, qui n’a été donné au public qu'à la date de 1820, se trouvant ter- miné et imprimé dès la fin de 1818, fut alors présenté et déposé à l'Insti- tut. M. Cassini, occupé depuis longtemps de l’étude monographique de ce même groupe de plantes, crut voir dans ce dépôt anticipé une pré- caution pour prendre date sur lui, garantie insuffisante, puisque le vo- lume pouvait être modifié ultérieurement dans sa rédaction définitive : ce qu'au reste il convenait n'avoir pas à redouter de la loyauté d'auteurs tels que MM. de Humboldt et Kunth. Néanmoins sa critique porte en partie sur ce point, en partie sur l’ordre établi par M. Kunth, dont il établit la comparaison avec le sien propre (Journal de physique , juil - | | | | | | f | | | 1! SUR CHARLES-SIGISMOND KONTH, 93 let 1819). C’est à la première partie seulement que notre auteur répond avec une convenance parfaite, sans entrer à fond dans la discussion bo- tanique. MaLvaceæ, BUTINERIACEZÆ, TILIACEÆ, familiæ denuo ad examen revocatæ characteribusque magis exactis distinctæ, addita familia nova BixiNaRuM. Parisiis, mai 18 83, in-8, 2 p. Norice sur un nouveau genre de plantes de la famille des Rosa- cées (Bnayera). Paris, 1822, in-8, 8 p., 1 pl. Elle fait suite à celle du docteur Brayer portant le même titre, et a pour objet la plante d’Abyssinie dont les fleurs sont employées avec un si merveilleux succès contre le tænia. Quelques fragments de ces fleurs rapportés par le voyageur suffirent à M. Kunth pour reconnaître et éta- blir les caractères de son Prayera anthelmintica, qu'il a figurés dans une planche jointe à la Notice. Norice sur les genres Myrrus et EucenrA (Mém. Soc. d'hast. nat, de Paris, 1893, t. I, p. 322-328). Norice sur le genre Bauninia de Linné (Ann. des sc, nat., 1'° série, 1824, t. I, p. 83-86). Il y établit la séparation du genre linnéen en trois : Bauhinia, Pau- letia, déjà constitué par Cavanilles, et Casparia. Il expose leurs carac- tères. Norice sur la vie et les ouvrages de Louis-Claude-Marie RicanD (Ann. des sc. nat., 1" série, t. T, p. 201-221, et tir. à part). NOUVELLE ESPÈCE DE CupANIA (Ann, des sc, nat., 1" série, 1824, t. 1, p. 457-458), L'intérêt de cette Notice est dans la correction d’une erreur, cette plante n'étant autre que le Aobinia rubiginosa de Poiret. SUR LE GENRE SACELLIUM de MM. Humboldt et Bonpland ( 4nn. des sc. nat., 4" série, 1894, t. 1I, p. 80). TEREBINTHACEARUM GENERA denuo ad examen revocare charac- teribusque magis accuratis distinguere, inque septem familias distribuere conatus est C.-S. Kunth (Ann. des sc. nat., 1" série, 1824,t. 11, p. 333-366, et tir. à part). Ces sept familles sont les Térébinthacées proprement dites, les Ju- 9 DE JUSSIEU. —- NOTICE glandées, les Burséracées, les Amyridées, les Ptéléacées, les Connaracées, les Spondiacées. J1 décrit leurs caractères ainsi que ceux des genres con- nus ou nouveaux qu'il rapporte à chacune d'elles. Il termine par l’énu- mération des genres et espèces qu'on attribuait à ce groupe, et qui lui semblent devoir en être exclus pour prendre place dans d’autres qu’il indique. RecHercHEs Sur les plantes trouvées dans les tombeaux égyptiens, par M. Passalacqua (Ænn. des sc. nat., 1° série, 1826, t. VIIT, p. 418-125). Vingt plantes ainsi trouvées ont été, d’après leurs graines, fruits, fleurs où fragments d’autrés parties, rapportées à leur espèce, excepté deux dont l’auteur n’a pu déterminer que le genre. Ce sont toutes dés plantes habitant encore aujourd'hui l'Egypte. Norice SUR LA BALSAMINA des jardins (impatiens Balsamina, 1.) (Mém. de la Soc. d'hist. nat. de Paris, 1827, t, LL, p. 384- 389, et tir. à part). La symétrie de cette fleur très irrégulière a beaucoup occupé les bota- nistes, dont lés opinions présentent d'assez notables dissiderices à ce su- jet. M. Kunth croit y reconnaître l'existence de quatre Vérticilles quinai- res masqués pour le calice par la soudure de deux des folioles, pour la corolle par l'avortement d'un des pétales et la soudure des quatre autres deux à deux. | Plus tard (dans les Archives d'histoire naturelle de Wiegmann, 1836, t. I, p. 367), sous le titre de Berichtiqung (Rectification), ilest revenu sur ce sujet pour expliquer un passage du précédent Mémoire, interprété par M. Presl dans un sens directement contraire au véritable. Il y rectifie également une erreur de M. Rafinesque, qui, trompé par une fausse citation, lui avait reproché de confondre le Maclura avec le Morus tinctoria. NoTE SUR L'ANTHOXANTHUM ODORATUM (Ann. des sc. nal., A": série, 1828, t. XIII, p. 22/4). GENERIS POMMEREULÆ descriptio accuratior iconibus illustrata (Ann. des sc. nat., 4" série, 1881, t. XXIIT, p. 228-22A). SUR CHARLES=SIGISMOND KUNTI. 95 OUVRAGES ET MÉMOIRES PUBLIÉS EN ALLEMAGNE (ne 1830 4 4850). Hanoguca per BoTanik (Manuel de botanique). Berlin, 1831, in-8, 799 p. L'ouvrage se compose de trois parties, traitant : la première, des or- ganes des plantes et de leurs fonctions, p. 11-156; la seconde, de leur distribution, p. 157-189 ; la troisième, des familles considérées une à une, _ de leurs caractères, leurs affinités, leurs propriétés utiles ou nuisibles et leurs limites géographiques, p. 191-669. Il est précédé d’une introduction et complété par des tables. On voit que l'exposition des familles en oc- cupe seule plus des deux tiers ; leur ordre est en général le même que dans les Nova genera, avec quelqués modifications partielles. Lenreucn DER Boranik (Cours de botanique). Berlin, 1847, in-8, 588 p. L'auteur expose d’abord comment les progrès de la botanique, surtout en ce qui concerne l’organographie et la physiologie, l'ont engagé à pu- blier, moins une seconde édition du précédent, qu'un ouvrage nouveau dont il a cru, en conséquence, devoir modifier le titre. Celui-ci, en effet, a une tout autre étendue, puisque ce seul volume ne correspond qu'aux deux premières parties de l’autre, c’est-à-dire ne s'occupe que de la bo- tanique en général, divisé lui-même en trois sections, traitant : la pre- mière,; de l’'Organologie et de la Physiologie, p. 7-506 ; la seconde, de la Taxonomie, p. 507-516; la troisième, de la Géographie botanique, p. 525-558. Un second volume, qui devait être consacré à la description des fa- milles, n’a pas paru. On doit moins leregretter, puisque l’auteur annonce qu’il devait reproduire la troisième partie de son Æandbuch, seulement avec quelques rectifications et additions nécessaires. Anleitung zur Kenntniss sammtlicher in der Pharmacopæa borus- sica aufseführten OFFICINELLEN GEWACHSE nach naturlichen Familien (Instruction pour la connaissance de toutes les plantes officinales citées dans la Pharmacopée prussienne, rangées sui- vant les familles naturelles). Berlin, 1854, in-8, 496 p. Après une introduction où il traite brièvement de la structure des vé- 96 DE JUSSIEU, — NOTICE gétaux, de la méthode naturelle en général et de celle de Jussieu en par- ticulier, l’auteur décrit dans l’ordre indiqué les plantes officinales. Les caractères des familles et des geures sont assez étendus ; ceux des espèces suivis d’une courte indication de la partie employée, de ses propriétés physiques, puis médicinales. Les trois ouvrages précédents sont, comme leurs titres, entièrement en allemand. ENUMERATIO PLANTARUM omnium hucusque cognitarum , secun- dum familias naturales disposita, adjectis characteribus, diffe- rentiis et synonymis. Stutgardiæ et Tubingæ, sumptibus J.-G. Cotta. 1833-1850, G vol. grand in-8. — Tomus I. Agrostographia synoptica sive enumeratio Grami- nearum. 1832, 606 p. | Supplementum. — Agrostographiæ tomus secundus exhibens descriptiones specierum novarum et minus cognitarum. 1835, h86 p., cum tabulis xL lithographicis. Les espèces ainsi décrites sont au nombre de 876. Les planches pré- sentent chacune des figures analytiques appartenant à plusieurs plantes, figures réduites en général aux organes les plus intérieurs de la fleur, au pistil et à la graine, aux étamines, aux paléoles; comprenant rarement les paillettes ou l’épillet entier, jamais l’inflorescence. On ne peut donc les considérer comme uneïllustration des genres, mais que comme de simples matériaux pour la connaissance de quelques uns de leurs carac- tères intimes. — Tomus IT. Cyperographia synoptica sive enumeratio Cypera- cearum. 1857, 992 p. . — Tomus 111. Enumeratio Aroidearum, Typhinearum, Panda- nearum , Fluvialium, Juncaginearum, Alismacearum , Buto- mearum, Palmarum, Juncacearum, Philydrearum, Restia- cearum, Centrolepidearum et Eriocaulearum. 1841. 644 p. — Tomus IV. Enumeratio Xyridearum, Mayacearum, Commely- nearum, Pontederiacearum, Melanthacearum, Uvulariacearum, Liliacearum et Asphodelearum. 1843, 752 p. — Le Mémoire cité par M. Pritzel dans son T'hesaur. ltter. botan., sous le titre de : EtcHoRNIA, genus novum e familia Pontederiacearum ; Berolini, 1842, 7 p., n’est autre chose qu'un tirage à part et anticipé d’un article de ce volume. SUR CHARLES-SIGISMOND KUNTH. 97 — Tomus V. Enumeratio Asparaginearun , Smilacincarum , La- pageriacearum, Roxburghiacearum, Herreriacearum, Ophio- pogonéarum, Aspidistrearum, Dioscorinearum, Taccacearum et Amarvllidearum. 1850, 908 p. Ce dernier volume a paru après la mort de l’auteur. Nous ignorons s’il en avait préparé davantage. Il est, dans tous les cas, vivement à désirer que cette grande entreprise soit poursuivie et à poussée j jusqu’à la fin des Monocotylédonées. Toutes les dissertations qu'il nous reste à citer ont été insérées dans les recueils suivants : Abhandlungen der kœ@niglichen Akademie der Wissenschaften zu Ber- lin (Mémorres de l'Académie royale des sciences de Berlin), in-4. Bericht über die zur Bekanntmachung geeigneten Verhandlungen der kœnigl. Preuss. Akademie des Wissenschaften zu Berlin (Rapport sur les communications faites à cette même Académie), in-8. C’est un bulletin publié mensuellement de ses séances hebdomadaires, dans lequel sont an- noncés à la date de leur lecture, et en général sommairement analysés, les Mémoires qui lui ont été soumis, et doivent, pour la plupart, paraître en totalité dans le grand recueil. Linnæa, ein Journal für die Botanik (Linnæa, journal botanique). Halle, in-8°. Archiv für Naturgeschichte, in verbindung mit mehreren gelehrten herausgegeben von A.F. A. Wiegmann (Archives d'histoire naturelle, publiées par Wiegmann, en société avec plusieurs savants). Berlin, in-8°. Dans l'énumération suivante, nous ne nous astreindrons pas à l’ordre chronologique, mais nous la partagerons en deux catégories : 1° celle des Mémoires sur les Monocotylédonées, qui se rattachent évidemment à l'Enumeratio plantarum. La plupart et les plus considérables ne sont pas susceptibles d’une courte analyse, la seule qui nous soit permise ici, n'étant que le développement des considérations très détaillées qui ont dirigé l’auteur dans la composition des familles et des genres, telle qu’elle est présentée dans le grand ouvrage ; 2° celle des Mémoires sur des Dico- tylédonées ou sur quelques points généraux de botanique, sur le sujet desquels il conviendra de donner quelques notions plus précises. . MÉMOIRES SUR DES FAMILLES OU PLANTES MONOCOTYLÉDONÉES. Ueber die natur des schlauchartigen Organs (UrricuLus), welches IN DER GATTUNG Carex das Pistill und spater die Frucht einhullt (Sur la nature de l'organe çn forme d’outre (utricule) , 3° série. Bar. T. XIV. ({ Août 1850.) 5 7 O8 DE JUSSIEU. — NOTICE qui, dans le genre Carex, enveloppe le pistil et plus tard le fruit. (arch., Wiegmann, 1835, t. 11, p, 349-353, tab, vr.) : L'auteur considère cet organe comme une bractée, analogue à celle qui forme la valve supérieure. de la glumelle des Graminées, en prenant cette forme utriculaire par suite de la soudure de ses bords. Il le prouve par la structure du genre Scehænoxæylium, où cette bractée se présente sous sa forme naturelle ou fermée seulement en partie, avec continua- tion de l’axe chargé de fleurs màles ou stériles; puis par celle du,genre Uncinia, où l’on trouve la bractée soudée par ses bords et fermée avec la continuation de l'axe réduit à un filet crochu. Le Carex n’en diffère que par la suppression totale de l’axe, et la disposition de ses parties de celle d’un épillet uniflore et femelle de Graminée, que parce qué dans celle-ci la bractée ou valve supérieure de la glumelle présente, en géné- ral, ses bords libres et non soudés : de telle sorte que le genre Carex doit former le passage des Cypéracées aux Graminées. La planche montre ces divers passages dans les quatre exemples cités. Ueber die FRuCHTBILDUNG DER CYPERACEEN (Sur la formation du fruit des Cypéracées). ATEN 1836, I, p. 213-216, tab. v.) L'auteur examine l’idée théorique proposée par M. Nees, de la formation de ce fruit par la réunion de trois carpelles confondus en un seul, et la confirme par un cas de monstrubsité qui a réalisé l’existencé de ces trois carpelles, chacun surmonté de son style, mais un seul ovulifère. Ueber die Linneischen Gattungen Scinpus und Scnoenüs (Sur les genres Scirpus et Schænus de Linné). (Abhandl. Akad., 1835, p. 33-82, Berlin, 1837, et ur. à part, — _Berichi, 1836, _p. 58-59.) Ueber die naturlichen Pflanzengruppen der CYPEREEN und Hyro- LYTREEN (Sur les groupes naturels des Cypérées et des H ypoly - trées). (Abhandl. Akad., 1837, p. 1-13. Berlin, 1839, — Bericht, 1837, p. 119-491.) : Le titre est un peu différent ; il est indiqué comme la continuation des _ Remarques critiques sur différents genres de Cypéracées. Ueber die naturlichen Pflanzengruppen der SeceriNEEM und Cart- CINEEN (Sur les groupes naturels des Sclérinées -et dés Cari- SUR -CHARLES-SIGISMOND: KUNTH. -99 cinées). (Abhandl. Akad., 1839, p. 37-50. Berlin, 1844. — © Bericht, 1839, p. 4-6.) à Ces trois Mémoires, ainsi que leur titre l'indique suffisamment, peuvent être considérés comme en formant un seul sur l’ensemble ‘des Cypéra- cées ; et, en effet, le Zulletin de l'Académie de Berlin annonce le second comme la suite du premier, et le troisième comme Ja dernière PRE tie. Einige Beitrage zur Kenntniss . AROÏDEEN (Quelques matériaux pour la connaissance des Aroïdées). (Abhandl. Akad., 1840, p: 15-62. Berlin, 1842, “et tir. à part — Bericht,; 18/0, p. 4245.) | OM are Ueber die Gattungen der. Familie der ÉRIOCAULEEN {Sur les genres de la famille des Ériocaulées). (Abhandl. Akad., 1840, p: 63-90. Berlin, LÉ As et tir. à part. a 1841, p. 410-114.) Ueber Mayaca (Sur le Mayaca). (Abhandl. Akad., = 1860, p. 91-94. Berlin, 4842, et tir. à part. — Bericht, 1844, p. 444.) % Revision der familie der CoMmMeLvNeen (Révision de la famille des Commelynées). (Abhandl. Akad., 1844, p. 71-88. Ber- lin, 1846. -— Bericht, 1841, p. 244-416.) Ueber die naturliche Gruppe der LicrAceEx im weitesten Sinne des Worts (Sur la famille des Liliacées dans le sens le plus étendu * du mot). (Abhandl. Akad., 1842, p. 1-55. Berlin, 1844, et”tir. à part. — Bericht, 1842, p. 52-55; et 1843, p. 129-132.) | Fe Ce Mémoire, en effet, ne traite pas seulement des Liliacées telles qu'elles sont dessinées dans l’£numeratio, mais de toutes les familles qui y sont successivement énumérées, depuis les Mélanthacées jusqu'aux Aspidis- ‘tracées. Plusieurs d’entre elles (Lapagériées, Roxburghiacées, Herreria- | cées, Aspidistrées) ne sont pas encore établies dans la dissertation, et sans * doute les idées de l’auteur s'étaient modifiées de l’une à l’autre publica- tion, si la dernière, qui est SUNTREs est bien tout entière sa pensée et son ouvrage. 100 DE JUSSIEU, — NOTICE Nachtragliche Bemerkungen über die Familie der SMILACINEEN (Remarques supplémentaires sur la famille des Smilacinées). (Abhandl. Akad., 1848, p. 31-49. Berlin, 1850. — Bericht, 1848, p. 207-209.) | Ueber die Familie der DIOsCORINEEN (Sur la famille des Dioscori- nées), (Abhandl, Akad., 18h8, p. 51-73. Berlin, 1850. — Bericht, p. 275.) MÉMOIRES SUR DES PLANTES OU FAMILLES DYCOTYLÉDONÉES _ 05 SUR QUELQUES AUTRES SUJETS DE BOTANIQUE. Ueber die Thymelæen und eine neue, ihnen vérwandte Pflanzen- familie, die PENÆACEEN (Sur les T'hymelées et une nouvelle famille alliée, celle des Penœæacées). (Linnæa , 1830, t. V, p. 667-678.) C'est cette famille nouvelle qui fait le sujet véritable du Mémoire, où les caractères de l’autre ne sont exposés que comme termes de comparai- son. Les espèces connues du genre Penæa sont distribuées en trois grou- pes qui doivent constituer autant de genres, dont la réunion compose la petite famille des Penæacées. Suivent ses caractères en langage technique, puis ceux de chacun des genres. Ueber die Verwandtschaft der Gattung Srige und die nothwen- digkeit sie als den Anfang einer neuen Familie zu betrachten. (Sur les affinités du genre Stilbe , et la nécessité de le considérer comme le noyau d'une famille nouvelle). (Abhandl. Akad., 1831, p. 201-207, Berlin, 1832.) L'auteur recherche les affinités encore incertaines du genre Stilbe jus- que-là mal connu, et les trouve auprès des Globularinées et des Sélagi- nées, familles dont il complète ou rectifie, chemin faisant, la connais- sance. Mais il en diffère assez pour former lui-même le type d’un petit groupe des Stilbinées, distinct des Sélaginées surtout par ses anthères biloculaires, ses ovules dressés, ses feuilles verticillées. Des quatre espèces alors connues, trois restent au Stilbe, le quatrième devient le type d’un nouveau genre Campylostachys, Suivent les caractères. Ueber eine \rte GATrUNG aus der jamilie ter NYCTAGINEEN SUR CHARLES-SIGISMOND KUNTH. 101 : (Sur un nouveau genre de la famille des Nyctaginées). (A bhandl. Akad., 1831, p. 208-210. Berlin, 1832. ) C’est le Misterlichia (auquel se rapportent les détails analytiques figu- rés dans la planche 4, c du volume suivant), établi d’après une plante du jardin de Berlin; et l’auteur, à ce sujet, traite de deux autres genres avec lesquels elle a beaucoup d’affinité : le Sa/pianthus, Humb., et le Reichenbachia, Spreng. Ueber die Gattung Sympreza, Lichtenst. (Sur le genre Sympieza, (Abhandl. Akad., 1831, p. 211-213. Berlin, 1832.) Wendland avait réuni ce genre d’Ericinées au Blæria. Kunth, par l'étude approfondie de tous deux, dont il donne les fncres, prouve qu'ils doivent rester distincts. Ueber die Willdenow’sch Gattung OupxaLococcA (Sur le genre Omphalococca de W'illdenow). (Abhandl. Akad,, 1831, p. 214-216. Berlin, 1832.) -Ce genré, établi par Schultes sur les manuscrits de Willdenow, est ré- duit à une espèce d’Ægiphila, dont les caractères sont exposés plus exac- tement. Il y a un tirage à part des quatre dissertations précédentes réunies sous le titre commun de VIER BOTANISCHE ABHANDLUNGEN (Quatre Mémoires bo- taniques), par C.-S. Kunth. Berlin, 1832, Ueber pie BLUTHEN UND FRUCHTBILDUNG DER CRUCIFEREN (Sur les fleurs et la formation du fruit des Crucifères). (Abhandl. Akad,, 1832, p. 33-42. Berlin, 1834.) L'auteur considère le type de la fleur des Crucifères comme formé par cinq verticilles de quatre parties chacun, lequel nombre, au complet dans les premier, second et quatrième verticilles, le calice, la corolle et les paires de grandes étamines, est masqué par des avortements dans le troisième réduit aux deux étamines courtes, et, dans le cinquième, borné en apparence à deux carpelles soudés, mais où les quatre sont réellement représentés par les deux valves et les deux bourrelets placentifères, ces derniers se développant entre les deux rangs d’ovules, au lieu de se dé- velopper, comme à l’ordinaire, sur les côtés, et formant ainsi les cloi- sons. Plusieurs figures, réuuies sur deux planches, les unes faites d’après nature, les autres théoriques, servent à illustrer ces considérations. 102 DE JUSSIEU. — NOTICE Uéber einige AUBLET'SCHE PFLANZENGATTUNGEN | Sur .quelques genres d’Aublet). (Abhandl. Akad., 1832, p. 43-56. Berlin, .1834. ) a Ces genres sont les suivants : 4° Plusieurs de Léculaiaisset. (Outea, Vouapa, Parivoa, Arouna), et l'auteur, à ce sujet, traite de deux autres qui n’appartiennent pas à Aublet (Codarium, Jonnesia).. Une description détaillée de chacun est donnée avec plusieurs observations.9° Le Banara, . de la famille des Bixinées. 3° Le Vantanea, dont la place était mal déter- minée, et qu'il rapporte avec raison aux Humiriacées. Il y re des figures analytiques. . Il y a un tirage à part des deux dort Gls précédentes réunies sous le titre commun de ZWEL BOTANISCHE ABHANDLUNGEN (Deux Mémotres bota- niques), par C.-S. Kunth. Berlin, 1833. Il est accompagné de trois plan- ches, dont quelques figures se rapportent au Wisterlichia, c’est-à-dire à un Mémoire dont le texte est dans le volume précédent. EINIGE BOTANISCHE BEMERKUNGEN (Quelques remarques bota- niques). (Archiv., Wiegmann, 1837, p. 231-234.) Elles ont trait à quatre sujets : 1° Au Myosurus qui, par sa graine-sus- pendue et indépendante du péricarpe, se rapproche de l’Adonis, avec lequel il doit former un petit groupe dans les Anémones, et non, du Æa- nunculus, avec lequel on allait jusqu’à lé confondre: 2° Aux stigmates du genre Papaver, qui doivent être considérés comme alternant avec les demi-cloisons placentifères, quoique le contraire semble avoir lieu, mais ainsi que le prouve la comparaison des lignes stigmatiques dans les Glaucium et Argemone. 3° A l'embryon des Cruciferes. Ses caractères tant employés aujourd’hui sont-ils constants? Kunth montre que, dans une espèce donnée, la situation relative de la radicule peut-changer suivant les diverses périodes de maturité, et de commissurale devenir dorsale, mais que le changement a lieu constamment de la même manière, ét que d’ailleurs dans l embryon en voie de formation et encore droit, on voit déjà annoncée la conformation définitive, par exemple pour les Ortho- plocées. Il en conclut que le caractère est bon. 4’ Au genre 7eesdalia, dont le calice a ses sépales inférieurement réunis en une cupule qui porte les étamines devenues ainsi périgynes. Ueber die Blüthenbildung der Gattung RoxeuRGHIA und über die Familie des PIPERACEEN (Sur la formation de la fleur du genre Roæburghia et sur la famille des Pipéracées). (Bericht, 1839, p. 110.) ———— Jo het Son di me SUR CIHARLES-SIGISMOND KUNTH. 103 Il n'y a dans le recueil cité, et nous ne connaissons autre chose, que ce-titre, Se rapporte-t-il à deux mémoires distincts? et le second est-il l'ouvrage qui suit? Bemerkungen über die familie der PipeRACEEN (Remarques sur la famille des Pipéracées). (Linnæa, 1839, t. XIII, p. 561-796 et tir. à part, 1840. — Reproduit dans les Annales des sciences naturelles, 2° série, partie botanique, 1840,t, XIV, p. 173-290, où il à été abrégé par la suppression des caractères naturels des genres et des descriptions détaillées des espèces. On y a conservé les caractères essentiels et les diagnoses spécifiques en latin, et.les notes qui, ainsi que l'introduction , sont.tra- duites de l'allemand en français.) Ce n’est pas une monographie de cette famille, ce sont des matériaux pour y contribuer. L'auteur a étudié à fond les espèces qu’il a rencon- trées, surtout les espèces -américaines abondantes dans les collections qu'il a eues à sa disposition, et il a reconnu qu'elles étaient susceptibles de se distribuer en un certain nombre de groupes génériques. Ce sont ces genres (/eckeria, Ottonia, Enchkea, Steffensia, Schilleria), tous nou- veaux, à l'exception du second, qu'il fait connaître ainsi que les 135 es- pèces d'Amérique, soit connues, soit en plus grand nombre nouvelles, qu'il y rapporte. Dans le préambule, il annonce l'abandon de l’opinion qu’il avait professée dans tous ses premiers ouvrages sur la place à assi- gner à cette famille parmi les Monocotylédonées. Einige Bemerkungen über DIE BLATISTELLUNG DER DICOTYLE- DONEEN (Quelques remarques sur l’arrangement des feuilles des Dicotylédonées). (Bericht, 1843, p. 236-245,.et tir. à part.) La théorie proposée ici, différente de toutes celles qui l'ont été dans ees derniers temps, repose sur deux principes : 1° l’un, que les combi- naisons les plus simples dans les cas d’alternance dérivent du quinconce ; 2° l’autre, que les plus compliquées dans ce même cas, ou toutes dans le cas d'opposition, résultent de plusieurs spires parallèles, celles que la plupart des auteurs nomment secondaires. | L'auteur à remarqué que, dans le cas du quinconce, la surface de la tige ou branche est partagée en cinq zones longitudinales, marquées chacune d’un angle médian duquel naît la feuille. Pour passer d’une feuille quelconque à celle qui suit, on doit franchir une zone, puisque deux feuilles successives sont distantes de ? de la circonférence et qu'on 10 DE JUSSIEU, — NOTICE compte deux tours de spire pour cinq feuilles. Mais il a remarqué aussi que, dans le cas de feuilles distiques ou tristiques, les cinq zones.existent également, plus ou moins visibles, mais qu’il y en a deux ou trois sur lesquelles il n’y a jamais production de feuilles, de telle sorte que ce se- rait par un avortement constant de certaines feuilles du cyele quinaire que ces nouvelles dispositions auraient lieu, savoir : des feuilles 1, 2, 5 dans le cas où elles sont distiques, des feuilles 3 et 4 dans le cas où elles sont tristiques. Les angles de divergence ne seraient donc pas 4 dans le premier cas, -!- dans le second ; ils ne seraient égaux entre eux ni dans l'un ni dans l’autre; mais les deux feuilles seraient séparées d’un côté de Ja branche par +, de l’autre par + de circonférence; les trois feuilles par +, + et {-; et, dans tous les cas, on devrait admettre un tour de spirale non simple, mais double entre deux feuilles superposées, Lorsque l’arrangement plus compliqué résulte de deux ou plusieurs spirales parallèles, les feuilles dans chacune d'elles se suivent sans inter- ruption jusqu'à ce qu'elles se superposent. Supposons une suite de quatre feuilles sur deux spirales ainsi parallèles, leur somme donnera 8; une suite de 7 feuilles sur deux ou trois spirales, leur somme donnera 14 ou 21; en un mot, on obtiendra le nombre total des feuilles placées à diffé- rentes hauteurs dans l'intervalle de deux superposées, en multipliant le nombre des spirales parallèles par celui des feuilles produites sur chacune d'elles dans cet intervalle. Mais si les spirales parallèles produisent leurs feuilles à la même hauteur, celles-ci seront opposées pour le cas de deux spirales, verticillées pour le cas de plusieurs. L'auteur expli- que ainsi les petites inégalités de hauteur fréquentes dans un même ver- ticille, ce dont la théorie généralement adoptée ne rend pas si bien compte, et leur passage à l'alternance. Nous avouons que cette partie de la théorie, dont il est d’ailleurs diffi- cile de voir la liaison avec l’antre, ne nous paraît que l'expression de quelques uns des rapports divers qui existent nécessairement entre des feuilles régulièrement espacées, rapports qu'on obtiendrait en prenant telle ou telle combinaison de spirales secondaires au lieu de la spirale génératrice. Or, comme c’est celle-ci qui détermine ou plutôt résume toutes les autres, ce serait substituer le particulier au général. Ueber DIE STELLUNG DER BLUTRENTHEILE (Sur l'arrangement des parties de la fleur). (Bericht, 1844, p. k1-45, et tir. à part.) L'auteur applique à la position des organes floraux les lois précédem- ment établies par lui pour celle des feuilles. Les feuilles qui composent la fleur changent de forme dans leur succession sur une spirale, de cycle en cycle, Si la spirale est simple, la fleur sera nécessairement et essentielle- SUR CHARLES-SIGISMOND KUNTH, 405 ment apétalée, les étamines s’opposeront aux folioles calicinales et aux carpelles. La fleur pétalée résultera toujours, au contraire, de plusieurs spirales parallèles, dans chacune desquelles les feuilles prendront succes- sivement des formes différentes, celles de sépale, de pétale, d’étamine, de carpelle. Le type parfait dans les Dicotylédonées serait une fleur de 5 pé- tales, 5 sépales, 10 étamines, 10 carpelles, le tout disposé sur deux spires, dont chacune présenterait successivement 5 sépales ou pétales, 5 éta- mines, 5 carpelles, et dont l'une (la pétalifère) commencerait plus haut que l’autre ; dans les Monocotylédonées, ce serait la même disposition, en substituant le nombre 3 au nombre 5. L'auteur explique les différen- tes modifications de la fleur plus ou moins différente de ces types, par des changements de nombre, des additions de cycles, des avortements. Cette théorie nous paraît avoir beaucoup d’analogie avec une que nous avions proposée nous-même il y a une vingtaine d'années (voyez Bulle- tin universel de Férussac, août 1831), et qui expliquait de même l’alter- nance des parties diverses de la fleur par leur position sur deux spirales parallèles. Nous avons trouvé plus tard et élevé des objections fondées contre notre conception propre ; les mêmes s’appliqueraient danc à celle de M. Kunth. Ueber die natürlich Pflanzengruppe der BuDppreiE (Sur le groupe naturel des Buddléiées). ( Abhandl. Akad., 1844, p. 49-69. Berlin, 1846. — Bericht., 18hh, p. 294-295.) Après avoir fait l’histoire critique et complète des espèces successive- ment ajoutées, à tort ou à raison, au genre PBuddleria, depuis la première, il constate dans plusieurs d'entre elles des différences assez nettement tranchées pour justifier l'établissement des genres Vuria et Chilianthus, dont il expose également les caractères complets; puis il termine par la description détaillée de six espèces nouvelles. Ueber die verschiedenen Arten der geschlossen Inflorescenzen und die Fruchnoten von Loranthus (Sur les différentes sortes d'inflorescences définies et sur les ovaires du Loranthus). (Bericht, 1846, p. 53.) Simple titre annoncé à l’endroit cité. Est-ce celui d’un seul ou de deux Mémoires distincts? Ont-ils té publiés quelque part? Nous n'avons pu le trouver. Kritische Bemerkungen über die Gattung Ficus (Remarques cri- tiques sur le genre Ficus\. (Bericht, 1847, p. 87.) Mème incertitude que pour le précédent titre. Celui-ci a-t-il quel- 106 DE SUSSIEU. — NOTICE SUR CHARLES-SIGISMOND KUNTH. que chose de commun avec l’énumération des Figuiers indiquée plus bas ? Enfin M. Kunth a publié des diagnoses et descriptions des plantes npuxelles ou mal connues du jardin botanique de Berlin , à la suite des catalogues de graines publiés annuellement par cet établissement. C’est à partir de 1843 que ces catalogues portent sa signature comme vice- directeur du jardin, à côté de celles de M. Link, directeur, et de M. C. Bouché, inspecteur, et à la date de l’année suivante, on commence à trouver ces suppléments ay ant pour titre : Species novæ et emendatæ hortr reqii botanici Berolinensis, in-4°. Catalogue 1844. — Le supplément comprend 15 espèces. Il a été repro- duit dans le Linnœæa, tom. 18, p. 498-504, Catalogue 1845. — Le supplément comprend 98 espèces. Il a été repro- ‘duit dans le Zinnæa, t. 19, p. 380-394, et dans les Annales des sriences * naturelles, 2° série, partie botanique, 1846, vol. V, p. 350-364. Catalogue 1846. — Le supplément comprend 29 espèces. Il'a été repro- duit dans les Annales sc. natur., 9° série, partie botanique, 1847, vol. VIT, p. 181-189. — La même année a paru une Ænwmeratio : synoptica Ficus Specierum cum novarum tum cognitarum horti regii Be- rolinensis, reproduite également dans les Annales sc. natur., p. 231- 256, et comprenant 67 espèces avec leur diagnose et leur vpn principalement celle des jardins. Catalogue 1847. — Le supplément comprend 19 espèces. Il a été repro- duit dans les Annales sc. nat., 2° série, partie botanique, 1848, vol, IX, p. 309-317. Catalogue 1848. — Le supplément comprend 30 espèces. Il a été repro- duit dans les Ann. sc. natur., 2° section, partie botanique, 1849, vol. XI, p. 218-233. Parmi les espèces nouvelles, qui forment la majorité, la plupart por- tent les noms joints de Kunth et Bouché, quelques unes celui de Kunth seul. | 6 es le ge h. a dm. he DT es do DIX-HUITIÈME NOTICE SUR LES PLANTES CRYPTOGAMES RÉCEMMENT DÉCOUVERTES EN FRANCE ; Par M. J.-B.-H..J. DESMAZIÈRES (1). CONIOMYCETES, Tilosporium niveum, Desmaz. I. sparsum vel conglomeratum, superficiale, minutum, niveum, granulare, vesiculosum. Vesiculis (sporis, Cord.) numerosis, polymorphis, hyalinis , conglutinatis. — Hab. ad confervas effætas, autumno (1847). Ad ramos dejectos salicinos, etc. (1849). Ù | Leucosporium vesiculiferum? Corda, in Sturm, Deutch. FI.,153, p. 69, tab. 34. — Pactilia leucosporia? Fr., Summa veget. scand., 2, p.172. Ce curieux organisme a été découvert, dans les environs de Paris, par notre correspondant et ami M. Roussel, que déjà nous avons eu occasion de citer plusieurs fois dans nos Notices. Il l’observa d’abord sur de vieilles conferves retirées de l’eau et abandonnées sur ses bords ; puis sous des branches de Saule à moitié enfouies sous terre, ainsi que sous des feuilles tombées, sur quelques brins d’herbe, de mousse, etc. Qu'on se figure une multitude de très petits grains, plus ou moins rapprochés, d’une blancheur éclatante, et l’on aura une idée assez exacte de l’espèce que (1) Une maladie ayant privé l'auteur de donner suite à ce travail, il s’est décidé à le publier aujourd'hui tel qu’il se trouve au manuscrit ; les autres pro- ductions nouvelles qui devaient y figurer feront partie de sa dix-neuvième notice. | 105 DESMAZIÈRES, nous signalons ici. Chaque individu est sphérique , quelquefois un peu aplati, quelquefois presque ovoiïde, et n'a pas plus de 0"®,15 de gros- seur. Les vésicules ou sporules dont il est composé sont de formes très variables , rarement anguleuses, presque toujours arrondies ;’ quelques unes sont piriformes, ou présentent la figure d’un matras; et leur vo- lume peut être évalué, terme moyen, de 0,01 à 0"“,15. Elles sont parfaitement hyalines et ne renferment aucun corpuscule, du moins appréciable au plus fort grossissement. Si l’on soumet un grain (la plante entière) au compresseur, il laisse quelquefois apercevoir vers ses bords une matière d'un jaune très pâle, que nous croyons être un mucus qui l'enveloppe. Le Leucosporium vesiculifer um ne nous étant pas connu , nous le rap- portons ici avec doute, parce que ni sa description, ni sa figure, ne vont exactement à la plante qui nous occupe. Quant aux sporules globu- Jleuses dont M. Corda dit son Champignon pourvu , et qui ont été re- présentées daus Sturm, on voit bien quelquefois dans notre Z{losporium de très petits corps hyalins, de forme globuleuse ou ovoïde; mais en continuant d'observer attentivement, on ne tarde pas à s’apercevoir que ces corps ne sont pas de véritables sporules, ou du moins qu'ils sont nos vésicules encore peu développées, puisque l’on trouve tous les in- termédiaires, pour la forme et le volume , entre les corps et les grandes vésicules que nous avons décrites. Après tout, si la plante du myco- logue de Prague et la nôtre ne doivent faire qu’une seule et même espèce, elle devra , dans notre opinion, rester dans le genre Z{losporiun ; non seulement il y a absence de sporules véritablement petites, régu- lières et globuleuses, mais notre espèce présente exactement l’organi- sation des /{losporium roseum, coccineum, corallinum et carneum , que nous avons eu occasion d'observer. Ce dernier surtout lui est presque identique , et nous avons trouvé le même mucus dans le corallinum. Notons ici que Nees, mentionnant aussi , en 1837, le Leucosporium , n'a fait que copier la figure donnée par M. Corda. Puccinia heterochroa , Rob. in herb. — Desmaz., PI, crypt. de France, édit. 1, n° 1832 ; édit, 2, n° 1532. P. maculis lutescentibus, Acervulis hypogenis, fulvo-rufis (nou nigricantibus) numerosis , orbiculatim-congestis quandoque confluentibus. Sporidiis subteretibus, medio constrictis ; arti- culo inferiore conico-elongato , superiore oblongo ovatove obtuso, stipite filiformi elongato, in pagina inferiore foliorum galiorum variorum. Vere et æstale. PLANTES GRYPTOGAMES. 109 Puccinia Galii verni, Ces. in Rabenh., Herb. viv., n°1092! Nous avons étudié cette espèce sur les Galium ruciata et Cvernum. Elle se distingue , au premier coup d'œil, de toutes celles. qui se dévelop- pent aussi sur les Galium. par la disposition de ses pustules et leur cou- leur d’un roux blond, qui devient un peu plus foncé en vieillissant, mais qui ne passe jamais au noirâtre. Les pustules du Puccinia stellato- rum, que M. Duby a bien voulu nous communiquer, étaient noires ou hoirâtres dans son échantillon, et presque solitaires ou fort écartées les unes des autres ; on sait, du reste, que l’auteur du Zofanieon n'a point reconnu de taches dans son espèce. Le Puccinia heterochroa commence ordinairemeñt par une seule pus: tule, autour de laquelle s’en groupent circulairement 15 à 20 autres sur un espace de 2 à 3 millimètres de diamètre. HYPHOMYCETES. Fusisporiuin lacteum, Desmaz., PL. crypt. de Fr,, édit. 4, n° 1842; édit. 2, n° 15/2. F, amphigenum. Maculis exaridis, lacteis vel eburneis, minulis, suborbiculatis, passim confluentibus. Acervalis grumulosis albis, filamentis tenuibus hyalinis; sporidiis inæqualibus pel- lucidis, rectis, cylindricis subfusiformibus utrinque obtu- siusculis. Occurrit in foliis languescentibus vel emortuis Violæ odoratæ. Autumno. Ses taches se montrent de très bonne heure, peut-être même dès l'été ; elles sont plus prononcées à la face supérieure qu’à l’inférieure ; en s'étendant, elles deviennent un peu irrégulières, parce qu'elles ne dépassent pas les grosses nervures qu’elles rencontrent. Les bords de ces taches sont parfaitement arrêtés, et la partie saine qui les entoure ne subit aucune altération. Presque aussitôt après l'apparition de ces taches , on voit leur centre se garnir de très petits points bruns, innés, qui ne tardent pas à être remplacés par une matière floconneuse qui sort des deux côtés de la feuille, sous la forme de très petites houppes d’un blanc de lait. Ces houppes , d’abord distinctes, se rapprochent en gros- sissant , et finissent par former un gazon continu, très court, et grume- Jeux, qui s’étend sur presque toute la tache. Les sporidies, suffisam- ment décrites dans notre diagnose, ont depuis 0®",01 jusqu’à 0"",015 de longueur. Cette espèce se rapproche de notre Fusisporium calceum , que nous avons décrit sur la feuille du G/echoma hederacea, 410 | DESMAZIÈRES, HYMENOMYCETES. Peziza (lachnea Dasysc. sess.) dumorum, Rob. in herb. P: hypophylla, perexigua, sparsa, sessilis, turbinata, déin aperta, extus pilis fulvo-rufis brevioribus villosa ; disco concavo, albo. Ascis minutis vix clavatis.—Hab. in foliis emortuis Ruborum. Hieme. Desmar, Comme le Peziza misella, Rob., cette petite espèce se développe sous la feuille du ARubus fruticosus, avec cette différence, que la première vient sur les feuilles mortes par accident, c’est-à-dire sur les feuilles qui ont séché aux branches coupées en pleine végétation, tandis que la seconde habite les feuilles mortes naturellement ou simplement mou- rantes. On la remarque également sur les folioles tout à fait décolorées, de même que sur celles qui sont marbrées de grandes taches roussâtres, entourées d’une bordure pourpre. Ces taches et leur bordure ne,se voient qu’à la face supérieure; mais des taches grises ou blanchâtres y corres- pondent à la face inférieure, et c’est sur ces derniers que naissent les capsules de notre Pézize ; le reste de la foliole conserve la couleur verte. Ces cupules suivent la marche et le développement de la tache grisâtre, jusqu’à ce que toute la foliole soit morte, c’est-à-dire qu’il n’y ait plus aucune partie verte, et alors elles l’envahissent tout entière. Elles sont d’abord extrêmement petites, et presque perdues dans le duvet du sup- port ; elles s’en dégagent ensuite, et atteignent un diamètre qui varie entre 1/3 à 1/5 de millimètre. Les thèques ont 0°"",095 à .0%",035 de longueur, et sont en massue peu renflée. Cette espèce a aussi été vue, par M. Roberge, sur les feuilles du ÆRubus cœsius. Peziza (Phialea mollisia) OEdema, Desmaz. P. hypophylla, sessilis, minutissima, subconferta, globosa, glabra, griseo-albida, subtremellosa, cupulis in subiculo tuberculoso bruneo insidentibus. Ascis minutis, clavæformibus quandoque curvatis. — Hab. in foliis emortuis vel languescen- tibus Ruborum. Hieme. C’est encore à la face inférieure des feuilles mortes ou languissantes de divers Zubus que M. Roberge a trouvé cette espèce. Elle y est quel- quefois mêlée au Peziza dumorum , sous ces taches bordées de pourpre que nous avons décrites plus haut; sa petitesse est telle, qu'il faut de PLANTES CRYPTOGAMES. aa bons veux pour l’apercevoir sans loupe , mais les tubercules sur lesquels elle se développe sont bien apparents. Ces tubercules , peut-être de na- ture sclérotioide, sont bosselés on lobés, et semblent formés de la réunion de plusieurs pustules. [ls atteignent quelquefois 4 millimètre , et le dépassent même quand ils deviennent confluents. Ils sont de cou- leur d'argile , qui brunit par la dessiccation : parfois ils sont saupou- drés d’une poussière noire, qui n'est autre chose que les sporidies, du Pragmidium incrassatum. Sur cès tubercules se montrent les cupules, d’abord globuleuses et fermées, avec le sommet blanc. Elles sont ordi- nairement nombreuses, groupées, d’un gris d'eau quand elles sont hu- mides: elles ne s'ouvrent jamais qu'imparfaitement. En se desséchant, elles prennent la nuance des tubercules, et ceux-ci, en s’affaissant, ne présentent plus alors qu’une masse informe brunâtre : c’est l’état dans lequel sont nos échantillons, qu’il faut humecter légèrement pour dis- tinguer ce que nous venons de décrire. Cette Pézize n’a guère plus de 1/7 de millimètre de diamètre, et ses thèques 1/25 de millimètre de longueur. Pezisa (Phialea, calyc. lentic.) sepium, Desmar. P. erumpens, minima, carnoso-ceracea, sparsa vel cæspitosa, stipitato-turbinata, glabra. Stipite brevi, crasso, pallido, Disco plano-convexo, brunneo-ochraceo, sicco subpulveru- lento, margine vix prominente sinuoso, aurantiaco vel testaceo, subtuberculoso. Ascis amplis clavæformibus ; sporidiis magnis, elhpsoideis, hyalinis. — Hab. in ramis exsiccatis Mespili oxyacanthæ, Hieme. C'est sur les branches et les rameaux secs, mais non vieux , que cette Pézize se trouve. Ses cupules , qui ont environ 2/3 de millimètre de dia- mètre, sont ordinairement orbiculaires lorsqu'elles sont solitaires ; mais lorsqu'elles se développent au nombre de 2 à 6, réunies en petits groupes et serrées les unes contre les autres, on en voit qui sont oblongues, ré- niformes, ou de figures irrégulières; et, dans cette circonstance, leurs pédicules sont souvent soudés à la base. Les deux membranes des thè- ques sont bien distinctes, leur longueur est de 0,125 à 0"",150, et celle des sporidies est de 0"",020 à 07,025. nn. pyrochroum, Desmaz., P{. crypt. de Fr., édit. &, n° 1847 ; édit. 2, n° 1547. S, erumpens, sparsum, minutum, rotundatum, oblongum vel polymorphum (non cæspitatum), ochroleucum, siccum flam- 112 DESMAZIÈRES. meum, Stromate pallido vesiculoso. Sporidiis fusiformibus , acutis, Curvatis, hyalimis, 3-septatis. Septulis ægre conspicuis. — Hab. in ramis exsiccatis Sambuci nigræ. Hieme et vere. Les pustules sont tantôt plus grosses (1/2 à 1/3 de millimètre), et alors écartées les unes des autres, tantôt plus petites ( punctiformes) et rapprochées, d’un jaune sale ou pâle quand elles sont humides, de cou- leur de feu ou de flamme à l’état sec, ou, si l’on veut, d’une couleur tirant sur celle de chair, mais plus vive; elle pâlit et se ternit dans les Herbiers. Les sporidies ont depuis 0,025 jusqu’à 0"",04, sur une épais- seur qui atteint à peine 0®",005 vers le milieu. Celles du Seleno sporium tricinctum leur ressemblent beaucoup. Dans toutes les espèces de ce genre, ce que l’on appelle cloison est probablement la ligne : jonction de sporules cylindriques: Selenosporium sarcochroum, Desmaz, S. erumpens, sparsum, minutum, tuberculariæforme, ochro- leucum, siccum carneum, Stromate convexo pallido ; sporidiis majusculis, fusiformibus, acutis, plerumque curvatis, hyalinis, 5, raro 9-septatis; septis distinctissimis, -— Fab. in ramis exsiccatis Cytisi Laburni. Hieme et vere. Les sporidies ont la longueur de cellés de l'espèce précédente, mais leur épaisseur dépasse 0"",005. Agaricus stipitarius, Fr., Syst. myc. et Epic. — Trog, tab, anal. Var. Graminealis, Lasch. in Linnæa. — Berk., Brit. fungs, n° 132! Cette variété n’a pas encore été mentionnée, que nous sachions, dans les Flores de France. Elle habite les Graminées et les Cypéracées mortes ou vivantes. M. Roberge, qui a bien voulu la récolter en grand nombre d'individus pour notre collection cryptogamique, où elle figurera pro- chainement, l’a observée aux dunes, sous Hermanville, sur les pe- louses , à la forêt de Cynglais, dans les vergers, etc.; elle affectionne surtout les gaînes des feuilles inférieures mortes ou à demi détruites. Au premier aspect, on croirait que cet agaric vient sur la terre, au milieu des mousses ; mais il est toujours implanté, le plus souvent ; sur la por- tion des gaînes enfoncées dans le sol: trouvé sur le Calamagrostis are- naria, le Trüticum caninum, le Poa annua, le Carex arenaria, etc. PLANTES CRYPTOGAMES. 113 PYRENOMYCETES, Phomaramealis, Desmaz., PI. cryp. de Fr., édit. 4, n° 1878; édit. 2, n° 4478. P, peritheciis innatis, minutis, numerosis, dense approximatis, globoso-depressis, nigris, opacis, epidermide tectis; ostiolis papillatis; nucleo gelatinoso, albido. Sporidis oblongis, utrinque obtusis; sporulis 2, globosis, subopacis. Occurrit in ramis exsiccatis Evonymorum. Jiieme. Ce Phoma a été étudié sur les rameaux des £vonymus Europœus et la- tifolius , où il se trouve presque toujours mêlé au Diplodia ramulicola que nous déerivons ci-dessous : il est assez difficile de distinguer, même à la loupe, ces deux Champignons, mais l'analyse microscopique les fera reconnaître de suite. Les périthécium ne paraissent à l’œil nu que comme des points noirs, avec le centre blanc: ce centre, comme tou- jours, n'est que l’épiderme soulevé, puis percé ou déchiré, et qui reste dans le même état sur l’ostiole affaissé. [ls n’ont pas plus de 1/4 où 1/5 | de millimètre de diamètre. Si on les soumet à l’humidité, après un | quart d'heure environ, le nucléus sort sous la forme d’une masse blan- châtre et molle, qui se résout en sporidies un peu inégales en longueur, mais dont les plus longues ont 0"*,01, sur une épaisseur trois à quatre | fois moins considérable. Diplodia ramulicola, Desmaz., PL crypt. de Fr., édit. 1, | n°41879; édit. Q, n° 1479. | D. peritheciis innatis, prominulis, minutis, numerosis, dense sparsis, globoso-depressis, nigris, opacis, epidermide tectis ; ostiolis papillatis: nucleo gelatinoso albido. Sporidiis magnis ellipsoideis , plerumque imperfectis, fere hyalinis e duplici membrana compositis. Occurrit in ramis exsicc. Evonymorum. Hieme. Ce que nous avons dit du Phoma ramealis, auquel celte espèce est presque toujours mêlée, nous dispense de la décrire plus au long. Nous ferons seulement remarquer que ses périthécium sont souvent un peu plus gros(1/4 ou1/3de millimètre), peut-être moins rapprochés, plus | Proéminents, et que la longueur de la sporidie est de 0,03 sur 0,01 | d'épaisseur. 3° série. Bor. T, XIV. (Cahier n° 2.) 4 8 all DESMAZIÈRES, Diplodia (hyalospora) uredineæcola, Desmaz., PI. crypt. de Fr., édit. 1, n° 1886; édit. 2, n° 1486. D. parasilica, minutissima. Peritheciis immersis, gregariis, glo- bosis, olivaceis, membranaceis, irregulariter dehiscentibus. Sporidiis oblongis, subfusiformibus, medio paulum constrictis ; sporulis hyalinis. — Hab. in pustulis Pileolariæ tereb. Aut. Darluca vagans, Cast. in litt. Le parasitisme de cette production sur une Urédinée, l’a fait con- fondre avec notre Æendersonia uredineæcola, mais elle n’a pas plus de rapport avec cette espèce que deux plantes qui habitent souvent le même rameau de la même feuille, ét dont les organes reproducteurs seuls établissent la différence générique. Les périthécium sont moins apparents que dans l’ÆZendersonia, parce qu'ils sont nichés dans les pustules du Pileolaria Terebenthi ; ils sont fort minces, moins foncés, c'est-à-dire d’une couleur olivâtre, assez pâle ; leur diamètre est de 1/8 ou 1/7 de millimètre. Les sporidies ont 0,015 de longueur, sur une épaisseur trois fois moins considérable. Septoria pyricola, Desmaz. S. epigena. Maculis exaridis, albo-griseis, parvis, sparsis, subro- tundatis vel irregularibus. Peritheciis paucis, minutis, promi- nulis, nigris, poro pertusis. Cirris albidis ; sporidiis elongatis, curvatis ; sporulis plus minusve numerosis subopacis, — Hab. in foliis vivis Pyrt. | Depazea pyricola, Desmaz., PI, crypt., édit. 4, n° 721 (1834). —Septoria? Pyri, Cast., Obs., I, p. 14. etCat. des pl. deMarseil., p. 194 (1845). — Septoria dealbata, Lév., Ann. des se, nat, 18/18. Dès le commencement de l'automne, nous voyons les feuilles des Poiriers de nos jardins se couvrir de cette espèce, bien apparente par les nombreuses petites taches d’un blanc grisâtre qu’elle occasionne à leur face supérieure. Ces taches correspondent en dessous de la feuille à d’autres taches d'un gris brunâtre. Le nombre des périthécium ne s’é- lève guère sur chaque tache à plus de cinq ou sept; souvent même on n’en trouve qu'un ou deux , et quelquefois les taches sont tout-à-fait stériles. Les sporidies sont fortement courbées, d’une longueur qui varie ordinairement entre 0,03 à Ow»,10 ; et, comme dans plusieurs espèces PLANTES CRYPTOGAMES. 4115 de Septoria , elles ont une extrémité plus amincie que l’autre qui est tout à fait obtuse ; leur épaisseur ne dépasse pas 0",003. Sphæria (Depazea) Hederæcola, Desmaz. S, maculis amphigenis, exaridis, albidis, fusco-cinctis. Perithecis epiphyllinis, minutissimis, sæpe gregariis, innatis, globosis, prominulis, nigris, poro pertusis. Ascis minutis cylindricis , _subclavatis ; sporidiis cylindricis, linearibus, rectis vel sub- curvulis ; sporulis 4, subopacis. — Hab. in foliis languescen- tibus vel emortuis Zederæ Helicis, Vere. Sphœria Lichenoides Hederæcola? DC., F1. fr. supp., p. 148, — Sphœria Depazea Hederæcola? Fr., Syst. myc., 2, p. 528. (Non Mong., Stirp., n° 663. — Desmaz., PI. crypt., édit. 1, n° 3/1.) Les Périthécium n'ont pas plus de 1/10 de millimètre, les thèques 1/20 environ, et les sporidies 1/100 ou un peu plus. Les taches arides sont d'abord orbiculaires, mais en se développant elles deviennent quel- quefois confluentes et prennent des formes irrégulières. Une foule de productions diverses, et non examinées au microscope, ayant été rapportées au Sphœæria Depazea Hederæcola , dont M. Fries ne _ nous à point fait connaître les organes reproducteurs, nous avons cru _ nécessaire de revenir sur cette espèce, que l’on distingue au premier | coup d'œil du Sphæria Hederæ Sow. et Fr., et de nos Spheæria Helicicola et Diplodia Hederæ , par l'absence de la tache aride dans ces dernières plantes. Il n’en est pas de même de l'£xosporium trichellum , qui est presque toujours mêlé à notre espèce, et qu'il faut prendre garde de confondre avec elle, lorsque les poils caducs sont tombés. Il existe encore notre Sepforia Hederæ , décrit depuis long-temps dans ces An- | males, et qui se développe également sur une tache blanche. Ce dernier a une telle ressemblance avec la plante qui nous occupe, que l’on ne | parvient souvent à l’en distinguer qu’en employant le microscope. Ce | Septoria est commun ; c’est lui qui figure au n° 663 des Srpes des | Vosges, sous le nom de Sphæria Depazea Hederæcola, et il nous a | trompé nous-même au n° 341 des Plantes cryptogames de France, 1° édition, à une époque (1898) où l’on n'allait pas aussi avant dans la structure des infiniment petits. 116 | PESMAZIÈRES. Cordyceps purpurea, Fr., Summ. veget. Scand. Var. Acus, Desmaz. Stipite elongato, capitulo 4, 2 millim. crasso. Supra Spermædia Clavus. Sphœria Acus, Trog, ined. Cette curieuse et rare production nous a été adressée, avec d’ autrés espèces innominées , par M. Petit, qui en a fait la dvoltene , en avril et en mai, parmi le Riccia fluitans, croissant au pied de l’Arundo cala- magrostis, près le mur extérieur de la citadelle d'Arras , sur un terrain exondé depuis peu de temps. Nous la considérâmes d’abord comme un état du Cordyceps purpurea, mais notre savant correspondant, M. Trog, à Thoun, nous ayant communiqué la même plante sous le nom de Sphæria Acus Trog, nous avons pensé que si, suivant nous, elle ne dif- férait pas spécifiquement du Cordyceps purpurea, on pouvait au moins, nous rapprochant de l’opinion du célèbre mycétologue suisse, la consi- dérer comme une variété, remarquable par la longueur de son pédicule et par sa très petite tête , qui lui donnent quelque ressemble de forme avec celle d’une épingle ordinaire. Le pied de ce Champignon est grêle, cylindrique, et atteint depuis 1 jusqu’à 2 centimètres de hauteur. Sa couleur est vineuse, ou plutôt ap- prochant de la couleur de la chair, tirant un peu sur la cannelle. [sort de la substance d’une petite variété du Spermædia Clavus, et sa base est entourée de filaments blancs, rayonnants. Ce pédicule, presque transparent et un peu plus foncé à sa partie inférieure, est assez souvent flexueux ; et il n’est pas rare de le voir soudé à un autre, de manière à faire croire qu'il est quelquefois aplati et pourvu d’un sillon dans toute sa longueur. Dans cette circonstance, la soudure est encore démontrée par la présence de deux têtes, soudées elles-mêmes, ou légèrement écartées, au moyen d'une petite bifurcation au sommet de ce pédicule double. La tête est ordinairement d’une couleur un peu ‘plus foncée, parfaitement sphé- rique, et n’a pas plus de 2 millimètres de grosseur ; ses bords sont tou- jours repliés en dessous , sans adhérer au pédicule. La surface de cette tête est couverte de petits tubercules, qui sont les ostioles des périthé- ciums nombreux, ovoides et membraneux , que l'on découvre en prati- quant une coupe dans le Champignon. Ces ostioles, disposés en cercles concentriques , sont, dans l’état le plus avancé, presque noirs, luisants, et assez rudes au toucher, tandis que dans le jeune âge ils ont presque Ja couleur de la petite tête ou chapeau. Les thèques sont tubuleuses, quelquefois droites, le plus souvent un peu arquées ou légèrement flexueuses ; leur longueur est au moins de 0%*,15, sur une épaisseur d'environ 0"*,005 ; les sporidies qu’elles renferment sont presque aussi longues et d’une ténuité extrême. PLANTES CRYPTOGAMES. | 117 Chaque individu du Spermædia Clavus ne porte ordinairement qu’un individu du Cordiceps ; quelquefois cependant nous en avons observé jusqu’à trois sortant de la même ouverture faite à la pellicule de la Sclé- rotacée, mais ce cas est fort rare. … La variété Acus qui nous occupe, et que nous allons produire en na- ture dans nos Plantes cryplogames de France, paraît aussi rare que le type, qui n’a encore été signalé que par Schum., Sæll., Il, p. 174, et par M. Fries, qui l’a vue dans la collection de cet auteur. Les échan- tillons que nous a fait passer M. Trog , et qui sont en tout semblables aux nôtres, ont été récoltés par M. Bamberger', en mai 1849, croissant dans une touffe de mousse et de petites graminées, sur la chaîne de montagnes du Stockhorn. Enfin, M. Roussel nous a appris qu'il avait trouvé dans le bois de Meudon, il y a quelques années, un cariopse de Bromus sylvaticus, qui portait trois individus du C. purpurea ; mais qu’a- lors cette plante était considérée par les cryptogamistes de Paris comme si rare, qu'il laissa son exemplaire à celui qui le réclamait. En 1849, il retrouva à Meulan un autre cariopse qui en portait un seul individu naissant, sur lequel on distinguait à peine les ostioles. Faisons encore remarquer, pour terminer cette note, que le Sphcæria Hookeri de M. Klotzsch, in Berk. Engl. fl, est plus volumineux que notre plante, et en diffère aussi par son pédicule noir; du reste, l’es- _pèce anglaise n’est peut-être encore elle-même qu'une variété du Cordi- ceps purpurea. | LICHENES. Lecidea albo-cœærulescens , var. subacrustacea, Desmaz. L. crusta-tenuissima evanidaque albicante. Apothecis minutis adpressis fere immersis, humectatis convexis, bruneo-castaneis immarginatis ; siccis planis nigris cæsiopruinosis, intus albidis, margine tenui prominente, sæpe flexuoso. Desmaz. Cette variété remarquable, qu’il serait peut-être mieux d'élever au rang d'espèce, a été trouvée, par M. Roberge, sur les cailloux calcaires | des côteaux arides, et sur les galets calcaires et les débris de coquilles, sur les dunes, sous Colleville-sur-Mer (Calvados). Le plus souvent il n’y à pas la moindre trace de thalle , et les apothécions, légèrement enfon- | cés dans la pierre, n’ont qu'un demi-millimètre de diamètre, très rare- | ment ils sont plus grands. | Ce Lichen ne diffère principalement du ZLecidea pustulata Ach., ou | Lecidea immersa b. pruinosa Schær., que par le thalle nul ou presque 418 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM nul. Quant au type du Zecidea albo-cærulescens, il est pourvu d’un thalle très prononcé; ses apothécions sont plus grands, et leur pruino- sité ne disparaît pas, comme dans notre plante, lorsqu'ils sont humectés. Dans cet état, ils restent presque planes, et ne prennent pas cette couleur marron que l’on voit de suite dans les nôtres. Re MELASTOMACEARUM QUÆ IN MUSÆO PARISIENSI CONTINENTUR MONOGRAPHICÆ DESCRIPTIONIS BT SECUNDUM AFFINITATES DISTRIBUTIONIS TENTAMEN. (sEQuEnTIA .) Auctore CABOLO NAUDIN. XXXIX. OSBECKIASTRUM. Tom. XII, tab. 7. Flos 5-merus. Calycis campanulati dentes oblongi oblusi, apice setarum fasciculo stellato terminati, ciliati, tubo paulo bre- viores, caduci ; tubus tuberculis setoso--stellatis quorum 5 cæteris paulo productiores cum dentibus alternant totus ornatus. Petala obovata, apice rotundata, basi in unguem nonnihil attenuata. Stamina 10, alternatim valde inæqualia ; antheris lineari-subulatis î-porosis ; 5 majorum subfalcatis et apice subrostellatis, connec- tivo infra loculos longissime producto (loculorum fere dupla lon- gitudine) filiformi arcuato et antice ultra filamenti insertionem in calcarila duo uncinata et divergentia porrecto; staminum 5 minorum antheris subrecurvis minus conspicue rostellatis , connectivo parum producto (loculis circiter triplo breviore), et ad insertionem filamenti. antice breviter bicalcarato postice tuberculato, Ovarium calyci septis 5 adhærens apice setosum MONOGRAPHICA DÉSCRIPTIO. . 119 5-loculare. Stylus longus filiformis, stigmate punctiformi., Capsula calycis tubo vestita 5-valvis. Semina cochleata. Herba senegambiensis, erecta ramosa hispida ; radice peren- nante et sublignosa ; caulibus paucifoliosis ; foliis (saltem caulinis) breviter petiolatis oblongo-ellipticis subacutis integerrimis 3-nerviis, pagina superiore malpighiaceo strigillosis, inferiore hirto-setulosis ; floribus majusculis bracteatis , ad apices ramulorum pedunculi- formium approæimatis interdumque alaribus aæillaribusve so- tarus, sessilibus aut breviter pedicellatis, purpurers. Species Osbeckiis pluribus et calycis structura et toto habitu certe proxima, nec eistamen apte coadunanda propter staminum structuram quæ Melastomatis stamina quodammodo referunt. OSBECKIASTRUM HEUDELOTIT, + Caulis caulesve circiter semimetrales, hine et inde alternatim subcom- plauati, internodiis longis. Folia caulina 3-5 centim. longa, 1 circiter lata et fortasse amplius, petiolo 3-6-millimetrali interdumque subnullo. Bräcteæ florum basim fulcrantes late ovatæ obtusæ sessiles, calyce multo breviores, deciduæ. Petala 2 : centim. longa. Stamina stylusque exserta.f — In agris fertilibus regionis vulgo Fouta-Dhiallon Senegam- biæ ; Heudelot. | XL, N£ROPHILA. Tom. XII, tab. 8. Flos 4-merus. Calycis dentes triangulari-acuti , tubum sub- æquantes, persistentes. Petala obovata apiculata, Stamina 8 æqualia, antheris oblongis 4-porosis, connectivo infra loculos non producto sed postice ad insertionem filamenti brevissime calca.- rato vel tuberculato, filamentis subulatis. Ovarium liberum glo- bosum apice setis coronatum A4-loculare. Stylus filiformis, stig- mate punctiformi. Capsula calyce vestita 4-valvis. Semina oblonga cochleato-reniformia. Herba senegambiensis, paludosa annua erecta debilis ; ramis fihformibus sebulosis remote foliosis ; foliis sessilibus subsessilibusve ovals aculis obsolete serratis 3-ncrviis sparse selosis ; floribus ad 420 C. NAUDIN, — MELASTOMACEARUM apices ramorum sœæprus lernis rarius sohiarus, foliorum supre- morum pari uno et altero quasi involucratis, flavis. Planta fere habitu Exaci filiformis, exsiccata tota l'utescit. Genus Osbeckiæ affine sed propter habitum, antherarum fabri- cam et patriam ab ea separandum. 4. NEROPHILA GENTIANOIDES. + Planta 2-3 decim. alta. Folia 5-10 millim. longa, 4-8 lata. Calycis dentes ciliato-setosi, cum setis duplicibus pilos stellatos Osbeckiæ in men- tem revocantibus alternantes( Petala 5-6 millim. longa et lata. — In paludosis secus flumen Senegal legit infelicissimus Heudelot. XLI. TETRAMERIS. Tom. XIV, tab. 4. AnranostemmarTis, Microztciæ, Marceriæ et Cuxrocasrræ spec. DC. Prod., IT. — Mart., Nov. gen. et spec., IX. Flos 4-merus. Calycis dentes persistentes, tubus campanula- tus. Petala obovata. Stamina 8, alternatim majora et minora, interdum subæqualia ; omnium antheris subulatis aut lineari- subulatis, connectivo infra loculos magis minusve producto et ad insertionem filamenti varie terminato. Ovarium liberum vel basi septis 8 adhærens, 4-loculare, rarissime 3-loculare. Stylus fili- formis, stigmate punctiformi. Capsula 4 rarissime 3-valvis. Se- mina cochleata. Ierbæ suffrutices fruticesque austro-americani, ut plurimum brasilienses ; habitu vario; floribus purpureis aut vrolacers. Tetrameris on tam genus est quam specierum heteromor- pharum aggregatio, quæ his solis characteribus scilicet flore h-mero , calyce pilis stellatis penicillatisve destituto, staminibus dolichantheris et connectivo infra loculos producto sibi invicem conveniunt. Quædam tamen inter se affiniores sunt, quæ si solæ remanerent, in genus haud innaturale coadunari possent. Eæ sunt F°. violacea, T'. rotundifohia, T. excoriata, T. viscidula, T. steno- don, T,. sertularia quæ inter genera tetramera pentameram Urantheram repræseñtare videntur, Reliquæ ad alia genera ten- MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 121 dunt imo et propriorum generum typos fieri poscerent si ad ha- bitum et notas minoris momenti plus æquo attenderetur. Has omnes in unam Tetrameridem etsi artificialem contrahere ma- luimus quam nova genera creare aut, generum naturalium corruptis characteribus, in locum illis improprium species reluc- tantes trudere. À. SPURIÆ. a, Ovarium 3-loculare. 4. TETRAMERIS TRIVALVIS. + Fig. 1. T. suffruticosa erecta, tota pilis rigidis glanduliferis hirta ; foliis petiolatis orbiculari-ovatis apiculatis crenulatis 7-9-nerviis, subtus præsertim reticulato-venosis ; panicula terminali , sub- aphylla ; floribus in ramis paniculæ terminalibus alaribusque, pedicellatis. Folia 2 :-3 centim. longa, fere tantumdem lata, utrinque scabra, pe- tiolo semicentimetrali, pilis rufescentibus hirto. Petala ovato-elliptica, obtusa, 8 millim. circiter longa. Antheræ vix arcuatæ, connectivo postice ad insertionem filamenti incrassato, antice bituberculato. Stylus sig-- moideus. Planta distinctissima, nulli hujus generis affinis. — In Guyana anglica ; Schomburgk. b. Ovarium 4-loculare. 2. TETRAMERIS MARTIANA, — A4 rthrostemma Martiusianum DG:;, lc, p. 137. | T. frutescens erecta ramosa villoso-hirsuta floribunda ; ramis subtetragonis ; foliis petiolatis ovato-lanceolatis acuminatis serrulatis 5-nerviis, pagina superiore strigilloso-setosis, infe- riore mollius villosis et inter nervos foveolatis ; paniculis ter- minalibus magnis ; floribus violaceis. Planta circiter metralis, inferne frutescens, superne subherbacea. Fo- lia 5-8 centim. longa, 1-3 lata, petiolo 5-10-millimetrali. Calycis den- tes subangusti acuti ciliolati, tubo nonnihil urceolato setisque basi incras- satis simplicibus hispidulo breviores, quam in Arthrostemmatibus , qui- 129 €. NAUDIN, — MELASTOMACEARUM bus planta nostra primo intuitu affinis est, molliores. Petala obovata, 7-8 millim. longa. Stamina inæqualia conformia, connectivo ad insertio- nem filamenti bitesticulato. Tetrameridis Martianæ species haud omnino immerito Arthrostem- mati adjuncta fuerat a Candollæo cui satis erat speciem 4-meram et dolichandram esse ut eam huic generi adscriberet. Sed quum hodie Ar- throstemmatis essentialis nota, inter genera 4-mera, in pilis stellato- penicillatis qui cum dentibus calycinis alternant resideat, hanc speciem ad aliud genus, ne Arthrostemmatis characterem infirmaret, removere debuimus, quamvis habitu Arthrostemmatum quorumdam similitudinem præbeat. — In provincia Minas geraes Brasiliæ ; Claussen, Gaudichaud, Aug. de Saint-Hilaire. 9. TETRAMERIS CERASTIIFOLIA. — Arthrostemma Martiusia- num ? DC., L. c. — Arthrostemma cerastiifolium DC. in Herb. St-Hil. T. suffrutescens vel subherbacea erecta ramosa pube glanduli- fera hirtella ; ramis herbaceis gracilibus subtetragonis oligo- phyllis ; foliis breviter petiolatis ovatis subacuminatis tenuis- sime serrulatis 5-nerviis villosulis ; ramulis supremis oliganthis paniculatim dispositis ; floribus subparvis, purpureis. Planta circiter semimetralis, basi sublignosa, propter habitum et denti- culos dentibus calycis interjectos ad Arthrostemmata tendens. Folia 2-3 + centim. longa, 1-1 4 lata, petiolo 4-6-millimetrali. Ramuli pani- cularum cymose 3-5-flori, haud raro, floribus duobus lateralibus obsoletis, I-flori. Cal ycis dentes triangulari-acuti, tubo campanulato breviores, cum denticulis totidem vix perspicuis non autem apice stellato-setosis alter- nantes. Petala rhombeo-obovata subacuta ciliata, 5 millim. circiter longa. Stamina omnino ut in Arthrostemmatibus, connectivo basi bites- ticulato. Species 7. Martianæ vicina sed ab ea distinctissima. — In Brasilia australi ad oras paludum circa urbem San-Joao del Rey; Aug. de Saint-Hilaire. : h. TETRAMERIS SIMPLICICAULIS, + T. herbacea erecta gracilis simplicissima (an semper?) oligo- phylla oligantha; caule obscure 4-gono hirsuto ; foliis sessili- bus ovalis acutis tenuiter serrulatis 5-nerviis, pagina utraque MONOGRAPHICA DESCRIPTIO, | 123 setulosis; floribus ad apices ramulorum paniculæ depaupe- ratæ terminalibus, ut plurimum ternis, purpureo-violaceis. Planta semimetralis aut paulo altior, Lasiandrarum. simplicicaulium sectioni toto habitu et floris fabrica , si non esset tetramerus , admodum conveniens. Folia 2-4 centim. longa, 1 4-2 lata, petiolo nullo. Internodia inferiora foliorum circiter longitudine, superiora iis quadruplo quintu- plove longiora. Calycis villosi dentes triangulari-acuti tubum oblongo- campanulatum subæquantes. Petala obovota subacuta ciliolata sesqui- centimetrum circiter longa. Antheræ graciles subulatæ, connectivo in- fra loculos arcuato et ad insertionem filamenti antice breviter bicalca- rato. Ovarium ovoideum apice setulosum. Herba exsiccata lutescit. — In pascuis uliginosis prope Santo-Anjo Brasiliæ australis, ad 23°". et 24" lineam australem, a Clar. Aug. de Saint-Hilaire lecta. D. TETRAMERIS ISANTHERA. T. herbacea erecta oligophylla submicrophylla oligantha ; cauli- bus gracilibus simplicibus teretiusculis setoso-hirtellis ; foliis breviter petiolatis late ovatis subacutis tenuiter serrulatis 5-nerviis, pagina utraque setulosis; floribus ad apices caulium ramulorumque supremorum cymosis, subglomeraiis, purpu- reis?; staminibus vix inæqualibus, connectivo infra loculos breviter producto, recto. Planta 3-4-decimetralis, caule caulibusve penna columbina gracilio - ribus, ad basim sublignosis, superne omnino herbaceis. Folia ut pluri- mum 1 & centim. longa, 1 lata, petiolo 3-4-millimetrali. Internodia fo- lüs triplo quadruplove longiora. Ramuli in axillis foliorum orti breves pedunculiformes 1-3-flori, sæpe approximati, unde inflorescentia glo- merata videtur. Calycis campanulati hispiduli dentes anguste triangu- lares, tubo subbreviores. Petala obovata, 5 millim. cireiter longa. Antheræ subrectæ lineares, pro genere breves, connectivo recto, ad insertionem filamenti parumper incrassato.— In Brasiliæ insula Sanctæ- Catharinæ; Gaudichaud. 6. TETRAMERIS SERRULATA. + T. suffrutescens erecta parum ramosa, caule caulibusve A-gonis bispidulis ; foliis petiolatis lanceolatis acuminatis basi subacu- tis serrulatis 5-nerviis, pagina superiore glabellis, inferiore pilosulis ; floribus ad apices ramulorum solitariis-ternis. 4124 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM Planta metralis aut submetralis videtur. Folia 7-10 centim. longa, 1 5 lata. Calyx oblongo-campanulatus villosulus, dentibus tubum sub- eus serrulatis, ciliatis. Petala 1-1 & centim. longa, late obovata, retusa. Antheræ subulatæ, connectivo, pue in 4 majoribus, longe producto et ad insertionem filamenti bituberculato. Species nulli affi- nis, dentibus calycinis serrulatis sat distincta. — In Brasiliæ provincia Rio Grande do Sul; Aug. de Saint- Hilaire. B. GENUINZ. 7. TETRAMERIS VIOLACEA. — Microlicia violacea Mart., Herb. — DC., 1, c.?2 — Non Microlicia violacea Cham. T. suffruticosa ramosa hirto-pubescens; foliis brevissime pelio- latis subsessilibusve, late ovatis vel etiam suborbiculatis, obtu- siusculis tenuiter serrulatis 5-nerviis, internodio ut plurimum brevioribus ; ramulis supremis floriferis paniculatis ; floribus axillaribus solitariis-ternis. Folia 4 centim. vel paulo amplius longa, ferme tantumdem lata, petiolo vix millimetrali. Calycis dentes subulati, tubo breviores. Petala circiter 1 centim. longa, oblongo-ovata, subacuta. Antheræ parum areuatæ , connectivo infra loculos longiusculo, in insertione filamenti bituberculato. Planta metralis videtur. Species distinctissima, toto habitu Urantheram voriabilem referens sed tetramera ideoque huic generi, cui characteribus omnibus convenit, adscribenda. Quamvis a clar. Martio ad Wicroliciam violaceam DC. re- lata fuerit, non bene quadrat cum descriptione , sed propter auctorita- tem nominis, hanc pro specie Candollæana habuimus. — In Brasiliæ provincia Minas gerues; Martius, Claussen. 8. T'ETRAMERIS ROTUNDIFOLIA, T. fruticulosa ramosa hirto- puberula microphylla oligantha ; ramis apice tantum foliosis, inferne denudatis ; foliis petiolatis orbicularibus vix apiculatis subintegerrimis, utrinque breviter et adpresse piloso-hirtellis 3-5-nerviis; floribus ad apices ramorum axillaribus, solitariis, violaceis ? | Folia 5-7 millim. longa et lata. Petioli 3-4-millimetrales. Calycis den- tes angusti, lineares, tubum subæquantes. Petala obovata, apiculata. Antherarum connectivum in insertione filamenti tumidum , subbituber- MONOGRAPITICA DESCRIPTIO, 129 culatum. Planta habitu Comoliam denudatam refert ; videtur seinimetra- lis.— In Brasilia septentrionali, Martius ; prope Bahiam, Blanchet. O, TETRAMERIS EXCORIATA. —- Marcehia excoriata DG.? TIT, 193. — Non M. excoriata Mart. — An etiam Macrolicia violacea ejusdem auctoris? — Microlicia violacea Cham., Linn., IX. T. fruticulosa vel fruticosa ramosa microphylla ; ramis subtetra- gonis ferrugineo-hirtellis, hornotinis subdense decussatimque foliosis, vetustioribus denudatis et sæpe excoriatis ; foliis sessi- libus ovatis subobtusis tenuissime serrulatis, utraque pagina pilosulis, 5-nerviis ; floribus ad apices ramorum axillaribus solitariis, violaceis? Planta fortasse semimetralis, 7° rotundifoliæ et T. viscidulæ affinis sed facile distincta. A priore differt foliis ovatis nec rotundatis, a poste- riore ramis brevibus nec virgatis. Folia ut plurimum 6-8 millim. longa, 5-6 lata. Calycis dentes oblongi, subacuti, tubum æquantes. Petala circi- | tersesquicentimetrum longa, ovato-elliptica, apiculata. Antheræ lineari- subulatæ, connectivo infra loculos longiusculo, ad insertionem filamenti vix conspicue bitubereulato. — In Brasiliæ provincia Minas: geraes; Gaudichaud, Sellow. Hanc habemus e musæo Berolinensi sub nomine | Microliciæ violaceæ, et e musæo Petropolensi sub nomine Microliciæ | excorial®. : A0. Terrameris viscidura, Tab, IV, fig. 2 — Microhicia viscidula Cham. ,Linn., IX, 387. — An Marcetia decussata DC.? |T. fruticosa vel suffruticosa microphylla dense foliosa ; ramis subvirgatis obsolete 4-gonis ferrugineo-hirsutis ; foliis sessi- libus subsessilibusve late cordiformi-ovatis breviter acumi- _natls acutis serrulatis 5-nerviis pulverulento-hirtellis ; flori- bus in ramis supremis axillaribus , breviter pedicellatis, ut plurimum solitariis, purpureo-violaceis ? | Planta semimetralis videtur. Folia vix 1 centim. longa, tantumdem Jata, internodiis longiora, decussata, rarius subimbricata. Calycis dentes subulati tubum longitudine æquantes aut paulo superantes, cum setulis | seu denticulis 4 minimis vix conspicuis alternantes. Petala oblongo- |obovata subacuta circiter centimetralia. Antheræ lineari-subulatæ ar- 'cuatæ, connectivo longiusculo ad insertionem filamenti bituberculato. 196 €. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM Stamina cæterum et stylus exserta. — In Brasiliæ provincia Minas geraes; Claussen, Sellow, Weddell. 11. TETRAMERIS STENODON +. T. frutescens vel suffrutescens erecta dense foliosa ; ramis? sub- virgatis ferrugineo-hirtellis; foliis petiolatis late ovatis inter- dumque suborbicularibus obtusis argute denticulatis 5-nerviüs, pagina utraque breviter et adpresse pilosulis; floribus lon- giuscule (pro genere) pedicellatis, in ramulis axillaribus brevibus dense foliosis submicrophyllis congestis, thyrsum elongatum mentientibus. Utrum caulis an ramus sit specimen nostrum haud scimus et si ex spe- cimine incompleto judicare licet, planta semimetralis est aut paulo ela- tior. Folia 1-2 centim longa, 1-1 £ lata, petiolo 4-1-centimetrali. Flores in ramulis axillaressolitarii, internodiorum abbreviatione congesti videntur, pedicello circiter centimetrali. Calveis dentes angusti ommnino lineares tubum æquantes aut paulo superantes. Petala obovata, apice rotundata, centimetralia. Antherarum connectiva longiuseule producta, ad inser- tionem filamentorum nodosa. — [n provincia Minas geraes Brasiliæ ; Vauthier. | 12. TETRAMERIS SERTULARIA. — Marcetia sertularia DC., !, c., p. 125. T. fruticulosa ramosissima microphylla ericoidea macrantha, tota corollis genitalibusque exceptis furfuraceo - glandulosa ; flori- bus adapices ramulorum terminalibus solitariis purpureo-vio- laceis. Fruticulus semimetralis, sæpe humilior, habitu ericoideo, ramis numerosissimis et floribus pro genere majusculis decorus. Caulis ad basim crassitiem digiti æquans aut superans, ut rami primarii sæpe tortuosus et excoriatus. Folia carnosula quasi leprosa sessilia ovata obtu- sa, marginibus reflexa, 2-3 millim. longaet paulo minus lata, subpatula, rarius subimbricata. Calycis pube glandulifera hirti dentes tubo brevio- res. Petala obovata, ferme sesquicentimetralia. Antheræ lineares, connec- tivo infra loculos longe producto (saltem 5 majorum) et ad insertionem filamenti bilobo. Filamenta stylusque glanduloso-pilosa. — In Brasiliæ provincia Minas geraes frequens ; Claussen, Vauthier, Martius. MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 197 Species addendæ : A3. T. viccosa, — Arthrostemma villosum DC., L. c., p. 1437. — Rhexia villosa Aublet, Guyan., tab. 129, fig. 1. Ah. T. Augceru. — ÆArthrostemma Aubletii DC., ibid. — Rheæia latifolia Aubl., /. c., tab. 129, fig. 2. _ 45. T. versicoror. — ÆArthrostemma versicolor DC., ibid. — Rheæia versicolor Lindi., Bot. Reg., tab. 106, et Bot. Mag., tab. 3678. 16. T. RePaNDA.--Chætogastra repanda Mart., Nov. gen., HT, tab. 246. Planta toto habitu ad Lasiandras simplicicaules perti- nens, huc autem propter flores {-meros artificialiter relata. 47. T.? uRUGUAYENSIS. — Arthrostemma uruguayense Cham. , Linn., IX, 453. 48. T. BRrAcHYANDRA, — Arthrostemma brachyandrum Cham. , Le, 154. | 19. T.?? nrrina.— Arthrostemma mitida Grahm., New Edinbg. phil, journ., XIII, 186. XLIL ACZOTITS. Acioris Don. Mem. Soc. Wern.. IV, p. 300. — DC., IT, 452. — Endlich., Gen., n° 6225. 4. Acroris piscoror Don, /. e., 304, — DC., /. c. Genus nobis prorsus ignotum. Hujus hic esse locum proprium, minime affirmabimus. XL. CÆZÆTOGASTRA. Tab. 4. Cnzærocasrrz et Anrurosremmaris species DC, — Raexia Bonpl. et auct. — Endlich. n° 6240. Flores 4-meri et 5-meri. Calyx varie conflatus, dentibus per- sistentibus tubo nunc longioribus nunc brevioribus. Petala obo- vala aut obovato-cordata ciliata, interdum inæquilatera, Stamina 198 €. NAUDIN. — MELASTOMACEARUNM 8-10 æqualia aut alternatim parum inæqualia glabra, antheris subulatis sæpius rectis raro sigmoideis 1-porosis, connectivo nunc infra loculos producto et tunc in insertione filamenti bilobo aut bicalcarato , nunc subnullo vel admodum deficiente. Ovarium sæpius basi adhærens, apice villosum, 4-5-loculare. Stylus fili- formis, stigmate punctiformi. Capsula calycinis dentibus coronata, h-5-valvis. Semina cochleata rarius cochleato-ovoidea aut sub- reniformia. Frutices et fruticuli, rarius arbores, ut plurimum monticolæ, in occidentali parte Americæ australis, potissimum vero in Peruvia crescentes, in Brasilia nec Guyana hucusque cogniti; habitu vario; foliis sæprus ovatis ; floribus raro paniculatis ut plurimum termu- nalibus sohtarus aut pluribus et sæpe nutantibus, purpureis, luteis aut albis. Genus ob incertos characteres recognitu difficilimum et fere artificiale, Accedunt LasrANDRELLÆ ad Lasiandram cui, quodam respectu, adjungerentur nisi cæteræ Chætogastræ consanguini- tatis jura reposcerent; a Lasiandris tamen diversæ sunt facie quæ Chætogastras plurimas in mentem revocat, dentibus calycinis persistentibus nec deciduis, fiorum colore, connectivo minus producto et filamentis glabris. DiceNTRÆ et ADEsuIÆ magis ge- nuinæ sunt. A. LASIANDRELLÆ. Flos 5-merus. Antheræ subulatæ subsigmoideæ, connectivo infra loéu- los longiuscule producto et in insertione filamenti bitesticulato. Petala alba, flava aut flavo variegata (an semper ?). 1. CHÆTOGASTRA BICOLOR +. Tab. IV, fig. 3. C. fruticosa ramosa ; foliis petiolatis oblongo-lanceolatis utrinque subacutis subintegerrimis, præter nervulos marginales 3-ner- viis, pagina superiore strigoso-asperrimis, inferiore puberulis foveolatis ; floribus ad apices ramulorum términalibus trinis quinisve, rubro et flavo coloratis. Folia 7-10 centim. longa, 1 4-3 lata, petiolo circiter centimetrali. Ca- Jveis dentes tubo campanulato longiores subspathulati acuti. Petala late obovata nonnihil cordiformia ciliata et âpiculata, 1 # centim. longa MONOGRAPHICA DESCRIPTIO, , 199 et lata. Stamina subæqualia. — In Bolivia prope Chupe Yungas ; d'Orbigny. 9. CHÆTOGASTRA PANICULARIS Ÿ. C. fruticosa ; ramis teretibus hirto-ferrugineis : foliis petiolatis ovatis ovatove-oblongis acutis integerrimis 5-nerviis, pagina superiore strigilloso-scabris, inferiore villoso-velutinis , pani- culis terminalibus multifloris ; floribus flavis. Frutex magnus. Folia {suprema tantum suppetebant) 4-6 centim Jonga, 2 lata, petiolo subcentimetrali. Calycis dentes tubo paululo bre- viores, acuti. Petala 1 £centim. longa, obovata ciliata etseta terminata. Stamina ut in præcedente. — In Bolivia prope Chulumant : d'Orbigny. 3. CHÆTOGASTRA WEDDELLIANA +. C. fruticosa ; ramis junioribus teretiusculis hirto-ferrugineis in- terdumque nigrescentibus, vetustioribus epidermide soluta nudis; foliis petiolatis ovatis oblongove-ovatis subacutis sub- integerrimis, præter nervulos marginales 5-nerviis, pagina superiore adpresse setuloso-scabrellis, inferiore mollius villo- sulis; paniculis terminalibus brevibas subcorymbiformibus : - floribus albis aut in luteolum vergentibus. Frutex circiter metralis. Folia 4-6 centim. longa, 1 4-2 lata. Calycis dentes acutiusculi, tubum subæquantes, in flore aperto revoluti. Petala ferme centimetrum longa, obovata subinæquilatera ciliata. Stamina ut in præcedentibus speciebus. Calyx fructifer fere urceolatus. — In Boli- Yia ad radices montium provinciæ Yungas: Weddell. LL. CHÆTOGASTRA DÉPAUPERATA +. C. suffruticulosa erecta subsimplex? micrantha ; caule setoso- villoso; foliis breviter petiolatis elliptico-lanceolatis acutis subintegerrimis, utraque pagina villosis, 5-nerviis (nervis late- ralibus basi coalitis) : floribus paucis ad apicem caulis con- gestis, rubris ? | Planta basi lignosa, 3 decim. alta. Folia 5-7 centim. longa, 1 !-3 lata, petiolo +-{ centim. longo. Calycis campanulati dentes subulati revo:uti 3e série. Bor. T. XIV. (Cahier n° 3.) # 9 150 €. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM tubum subæquantes. Petala obovato-elliptica ciliata, 6 millim. circiter longa. Stamina ut in præcedentibus. Floris color ignotus sed in speci- mine unico' nostro petala rubescunt. — In Bolivia? d'Grbigny. B. DICENTRE. Flores 4-meri et 5-meri, Antheræ parum arcuatæ vel subrectæ, connec- tivo rarius breviter producto et bitesticulato, sæpius infra loculos ab- ruple bilobo aut bicalcarato; flores plerumque nutantes, violacei aut purpurei, rarius flavi. a. Species 4-meræ... 5. CHÆTOGASTRA CAMPANULARIS, — Arlhrostemma campanu- lare DC. — Rhexia campanularis Bonpl., Rhex., tab. AH. C. fruticosa ramosa tota villoso-rufescens ; foliis petiolatis ovatis subacutis integerrimis utraque pagina sericeo-villosis 5-nerviis (nervis lateralibus basi coalitis) ; floribus ad apices ramulorum axillarium terminaliumque foliosorum ut plurimum solitariis, rarius ternis, violaceis. Frutex circiter métralis-aut paulo altior. Folia circiter 2 centim. vel paulo amplius longa, 1-1 $-lata, petiolo vix5-millimetrali, Calycis den- tes acuti, tubo longiores. Petala 1 5 centim. longa, lanceolato ovata acuta ciliata seta apicali reliquis majore terminata. Antherarum connectivum infra loculos longiusculum bitesticulatum. — In frigidis montium Peru- viæ, prop” Loxa ; Bonpland. 6. CHÆTOGASTRA QUINQUENERVIS. — Arthrostemma quinque- nerve DC. C. fruticosa ; ramis junioribus setuloso-ferrugineis, vetustioribus denudatis ; folus petiolatis lanceolato-oblongis acutis integer- rimis adjecto utroque nervulo marginali 5-nerviis, utraque pagina villosis ; floram fasciculis nutantibus, in paniculas ter- minales dispositis, | Folia 6-8 centim. longa, 1-1 4 lata, petiolo 7-10 millim, longo. Caly- cis dentes lineares angusti ciliati tubo campanulato duplo longiores. Petala sesquicentimetrum longa, obovata acuta ciliata. Stamina æqualia, infra loculos breviter bicalcarata. -- In Peruvia ; Rivero, quon MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 131 7. CHÆTOGASTRA GOUDOTI +. C. fruticosa ; ramis setoso-strigillosis teretiusculis; foliis sub- parvis breviter petiolatis oblongo-ovatis acutis, prætermissis nervis marginalibus 8-nerviis, pagina superiore adpresse stri- gilloso-scabris, inferiore scabrellis; floribus ad apices ramorum axillaribus terminalibusque solitariis-ternis, cernuis, violaceis. | Folia 1 4-2 centim. longa, 6-10 millim. lata, petiolo circiter semicen- timetrali. Calycis setosi dentes ovati acuti tubum campanulatum æquan- tes purpurascentes. Petala carnosa, 12 millim. longa, obovato-rotundata. Stamina subæqualia, infra loculos longiuseule calcarata. Semina subre- niformia. — In Rep. Novo-Granatensi prope Bogota ; Goudot. 8. CHÆTOGASTRA ROSMARINIFOLIA. — Arthrostemma rosmari- nifolium? DC. C, fruticosa ramosissima microphylla ; ramis junioribus subte- tragonis, velustioribus teretibus excoriatis ; foliis breviter pe- tiolatis ovato-oblongis linearive-ellipticis subobtusismarginibus sæpe revolutis subintegerrimis à nervis, pagina superiore breviter adpresseque strigoso-asperis, inferiore setulosis ; flori- bus ad apices ramulorum solitariis, rarius ternis, cernuis, vio- laceis ; corolla cylindracea styloque longe exsertis, Frutex circiter metralis. Folia 4 5-9 centim. longa, 4-8 millim. lata, petiolo 3-4-millimetrali. Calvycis setulosi dentes acuti ciliati tubum æquantes. Petala 2 centim. longa, irregulariter obovata. Stamina æqualia, filamento brevi , connectivo infra loculos breviter biauricalato. Stylus longe exsertus filiformis. — In frigidis et montosis Peruviæ, prope | urbes Zima et Cuzco ; Weddell, CI. Gay. 9. CHÆTOGASTRA SANGUINOLENTA +, | C. fruticosa ; ramis 4-gonis subglabris mox excoriatis : foliis? petiolatis lanceolatis utrinque acutis obsolete serrulatis subin- tegerrimisve à nerviis, pagina superiore inter nervos strigis aliquot brevibus exasperatis, cæterum glabris ; :floribus in cymas corymbiformes 7-15-floras demum nutantes ad apices ramorum digestis, intense violaceis. Frutex 9-metralis. Folia 1 5-3 centim, longa, 1-14 lata, petiolo 132 C. NAUBIN. — MELASTOMAC&ARUM 3-4-millimetrali. Calyx intense ruber , dentibus triangulari-acutis tubo subbrevioribus. Corolla subeylindracea exserta , sesquicentimetrum et quod excedit longa , petalis obovatis ciliolatis. Stamina æqualia, con- nectivo infra loculos bituberculato. Stylus longus gracilis. —In fruticetis montium Boliviæ ad altitudinem 2500 metrorum, inter urbiculas Z'ipoani et Apolobamba ; Weddell. b. Species 5-meræ. 10, Cuærocasrra Lepipora DC. — Rheæia lepidota Bonpl., Rhexiées, tab. 15. C. fruticosa vel potius arborea; ramis junioribus 4-gonis lepidoto- scabris, vetustioribus sæpe excoriatis et tunc glabratis ; foliis petiolatis oblongo-ovatis lanceolatisve acutis integerrimis, adjecto nervo utroque marginali 5-nerviis, pagina superlore lepidoto-strigosis et interdum asperrimis, inferiore scabris nonnumquamque foveolatis ; floribus ad apices ramulorum in glomerulos paucifloros congestis involucratis, calycibus bra c- teisque involucri dense lepidotis sæpius purpurascentibus. Arbor mediocris staturæ scilicet 7-8 metra alta (ex clar. Goudot). Folia eirciter 1 decim. longa vel paulo minora, 2-3 centim. lata , petiolo 4-1 !-centimetrali. Calycis dentes obtusi tubo breviores. Petala latissi- me obovata, fere orbicularia, circiter sesquicentimetrum aut amplius longa et lata, subinæquilatera. Stamina subæqualia, antheris in rostrum attenuatis, connectivo infra loculos bicalcarato. Stylus crassus clavatus, stigmate truncato. — Planta huic generi vix conveniens. — In frigidis montium Peruviæ, Bonpland ; Columbiæ, Hartweg ; Reipubl. Novo-Gra- natensis, Goud ot. | 11. CHÆTOGASTRA MICRODON +. C. fruticosa ; ramis pulverulento-setosis subteretibus ; foliis pe- tiolatis lanceolatis acutis integerrimis 3-nerviis, utraque pa- gina villoso-setosis ; floribus ad apices ramorum foliosorum -solitariis-ternis subnutantibus ‘violaceis; calycinis dentibus remotis brevissimis. 64 Folia 4-8 centim. longa, 1-2 lata, petiolo vix centimetrali. Calyx late Campanulatus vel subhemispherieus setulosus, dentibus subulatis remo - MONOGRAPHICA DESGRIPTIO. . 135 tis tubo fere quadruplo brevioribus. Petala late obovata carnosula ses- quicentimetrum faut amplius longa. Stamina æqualia connectivo infra loculos bituberculato , -filamentis brevibus. Stylus filiformis exsertus. — ]n fruticetis Boliviæ prope Carcuata- Yungas ; d'Orbigny. 12, CHÆTOGASTRA PENTLANDI +. C. fruticosa ramosa submicrophylla; ramis junioribus subtetra- gonis scabris ; foliis breviter petiolatis ovato-ellipticis obtusis integerrimis 3-nerviis reticulatis, pagina utraque sed supe- riore præsertim strigis aliquot brevibus conspersis ; floribus ad apices ramulorum brevium axillarium terminalibus ple- rumque ternis ; calycis dentibus brevibus remotis. Folia 4 4-92 rarius 3 centim. longa , 8-15 millim. lata, petiolo civciter semicentimetrali. Calyx campanulatus setuloso-scaber, dentibus subob- tusis tubo quadruplo quintuplove brevioribus. Petala carnosula obcorda- ta inæquilatera ciliolata, 2 centim. circiter longa et lata. Stamina stylusque ut in præcedente specie. — In Bolivia ad radices montis /{(i- mani ; Pentland. | 13. CHærToGASTRA HERMANNIOIDES +, Tab, IV, fig. 4. GC. fruticosa; ramis junioribus 4-gonis mox teretibus; foliis pétiolatis ovato-lanceolatis acutis subintegerrimis, præter- misso nervulo utroque submarginali 3-nerviis, supra setoso- -strigillosis, subtus puberulis; floribus ad apices ramulorum solitariis-ternis nutantibus purpureis , petalis fere in tubum conniventibus, stylo longe exserto. Foliä 4-6 centim. longa, 1 { lata, petiolo vix centimetrali. Calycis se- tuloso-scabri dentes subulati acuti tubo ferme duplo breviores. Petala obovata inæquilatera, 2 centim. longa et fere tantumdem lata. Stamina ut in præcedente. Stylus filiformis corolla duplo longior. — In nemoribus humidis prov. Cordillera ; Reip. Boliviensis, Weddell. 14. CHærocasrra cerNuA DC. L, c. C. fruticosa, ad apices ramorum foliosa, inferne denudata ; ramis supremis A-gonis; foliis petiolatis ovatis ovatove-oblongis subacutis subintegerrimis margine revolutis 3-nerviis, pagina superiore fere glaberrimis, inferiore in nervis marginibusque 454 €. NAUDIN. — MELASTOMAGEARUM pilosis; floribus ad apices ramulorum ternis-quinis rarius solitariis violaceis nutantibus ; calycinis dentibus lineari- subulatis tubo plus quam duplo longioribus. Folia 1-3 centim. longa, 4-1 lata, petiolo 2- si Mat Calyx pur- pureus aut violaceus , Acaliba setuloso-ciliatis mollibus , tubo campa- nulato subquinquecsstato. Petala 2 1 centim. longa, obovata carnosula in tubum conniventia, Stamina æqualia, connectivoinfra loculos breviter bicalcarato, filamentis brevibus. Stylus longe exsertus. — In frigidis montium Peruviæ prope Popayan, Bonpland ; et Columbiæ, Hartweg. 15. CHÆTOGASTRA LUTESCENS, —Rheæia lutescens? Ruizet Pav., Flor. per., tab. 319.— Num etiam Arthrostemma lutescens DC.? C. fruticosa ramosissima microphylla; foliis petiolatis ovato- ellipticis obtusis integerrimis 3-nerviis, utraque pagina sed superiore præsertim adpresse breviterque strigosis, interstrigas vernicosis ; floribus ad apices ramulorum plerumque solitariis cernuis; Calycinis dentibus acutis tubum æquantibus. Folia ut plurimum centimetralia, 5-8 millim. lata, petiolo 3 millim. aut paulo amplius longo. Petala sesquicentimetrum longa, ovata acu- tiuscula ciliata. Stamina æqualia, connectivo bilobo. Stylus haud visus. Planta exsiccata nonihil lutescit. Occurrunt flores 4-meri.—In Peruvia ; Dombey. 16. CHÆTOGASTRA STRICTA DC., £, €. Tab. IV, fig. 9. C, fruticosa microphylla ; ramis supremis foliosis setoso-strigil- losis rufescentibus ; foliis strictis breviter petiolatis oblongo- ovatis subacutis integerrimis 3-nerviis, pagina superiore “strigillosis, inferiore setulosis ; floribus ad apices ramulorum solitariis-ternis nutantibus ; calycibus setoso- villosis , dentibus late ovatis tubo sublongioribus, Folia 1-1 -centim. longa, 4-6 millim. lata, petiolo 1-3-millimetrali quandoque subnullo. Petala obcordata subinæquilatera ciliolata 1-1 4-centim. longa, in tubum conniventia, stylo exserlo. Stamina æqualia, connectivo infra loculos longiuseule bicalcarato. — In frigidis montium Peruviæ et Reipubl. Novo -Granatensis, peculiariter in monte Purase prope Loxam ; Bonpland, ns MONOGRAPHICA DESGRIPTIO, 155 C. ADESMIE, Flores 5-meriet 4-meri. Antheræ rectæ aut parum arcuatæ, connectivo infra loculos nullo vel vix perspicuo, nunquam tuberculato nec calca - rato. Petala violacea aut purpurea (an semper ?). a. Species 5-merc@. 17. CHæaroGasrRA CANESCENS DC., /, c. -— Rhexia canescens, Bonpl., tab. 6, non tab. 18. C. fruticosa ; ramis junioribus villoso-rufescentibus ; foliis bre- -viter petiolatis ovatis sæpius obtusis rarius acutis integerrimis o nerviis, pagina utraque sericeo-villosis, superiore rufescen- tibus, inferiore sæpius canescentibus canescentive-tomentosis ; floribus ad apices ramulorum solitariis-ternis interdumque pluribas, cernuis; calycis villosuli dentibus tubum subæquan- bus. LL Folia maxime variant; exstant specimina quædam quorum folia 2 5-3 centim. longa sunt et alia in quibus centimetro vix longiora, nunc late nunc anguste ovata. Petala sesquicentimetralia videntur (ex alabastro), inæquilatere obovata , ciliata. Stamina æqualia (saltem in alabastro). Planta polymorpha et facile cum sequentibus confundenda. — In frigidis montis Purase prope Loxam ; Bonpland. | 18. CHÆTOGASTRA SULPHUREA +, C. fruticosa ; ramis supremis pube pulverulenta obtectis; foliis petiolatis ovatis ovatove-ellipticis subobtusis subintegerrimis integerrimisve 3-nerviis, pagina superiore breviter strigosis , inferiore foveolata puberulis; floribus ad apices ramulorum sæpius ternis aut pluribus nutantibus luteolis; calycis dentibus obtusis tubo brevioribus. Folia 1-2 centim. longa, 5-8 millim. lata, petiolo 3-5-millimetrali. Petala sesquicentimetrum ? longa et lata, fere rotundata (saltem in ala- bastro). Stamina subæqualia. Flos apertus haud suppetebat. — In Peru- via prope Quito ; Jameson. Planta a clar. Hooker communicata. 19. CHÆTOGASTRA ROSTRATA +. . €. fruticosa ; ramis junioribus dense molliterque hirsutis ru- 136 €. NAUDIN. -— MELASTOMACEARUM fescentibus ; foliis breviter petiolatis ovatis obtusis subobtusisve integerrimis 3-nerviis, pagina superiore inter nervos adpresse strigillosis, inferiore villoso-canescentibus ; floribus ad apices ramulorum ternis quinis aut pluribus nutantibus , petalis pur- pureis fere in tubum conniventibus ; stylo non aut parum ex- serto. Folia ut plurimum sesquicentimetrum rarius 2 centim. longa,, 1 vel paulo amplius lata, petiolo 3-4-millimetrali. Calycis setulosi dentes subacuti tubuim campanulatum æquantes. Petala obovato-rotundata “cireiter sesquicentimetralia. Stamina æqualia, antheris in rostrum tubulatum attenuatis. Species non confundenda cum €. Æhynchanthera _Benth. quæ 4-mera est, — In Peruvia ; Dombey. 20. CHÆTOGASTRA MIGROPHYLLA +. _C. fruticosa ramosissima microphylla ; ramis supremis hirsulo- rufescentibus ; foliis petiolatis oblongo-ellipticis obtusis inte- gerrimis à-nerviis, pagina superiore adpresse setulosis infe- riore villosulis ; floribus ad apices ramulorumtrinis vel pluribus, rarius binis aut solitariis, nutantibus, Folia vix centimetrum longa, 2-4 millim. lata, petiolo 2-millimetrali. Calycis setulosi dentes subacuti tubum campanulatum æquantes. Petala perfecta haud visa. Stamina æqualia antheris apice subulatis, connectivo infra loculos nullo. Analysis ex alabastro juniori ideoque incompleta et _incerta, — In Peruvia aut Rep. Novo-Granatensi? Bonpland. 21. Cuxrocasrra CONFERTA DC., {. c. — Rhexia conferta Bonpl., Rheæ., tab. 20. | C. fruticosa ramosa microphylla ; foliis petiolatis ovatis ovatove- ellipticis obtusis margine revolutis 3-nerviis, pagina utraque superiore autem potissimum setulosis; floribus ad apices ra- mulorum solitariis bractea sextuplici involucratis cernuis. Folia 4-8 millim. longa, 2-3 lata, petiolo 1-2-millimetrali. Involucri bracteæ late ovatæ vel subrotundatæ sericeo-villosulæ foliis proprie dictis majores. Cal ycis villosi dentes ovati acuti tubum æquantes. Petala (in ala- bastro tantum visa) obovata, apice setosa, ciliolata. Stamina æqualia ? antheris subulatis , connectivo infra loculos non admodum nullo sed vix MONOGRAPHIGA DESGRIPTIO: 137 perspicuo nec tuberculato. Species habitu C. macrophyllæ conveniens sed floribussolitariis et involucratis valde diversa. — In frigidis Peruviæ prope Loxam ; Bonpland. 29, CHÆTOGASTRA BOoNPLANDIANA +. Tab. IV, fig. 6. C. fruticosa ramosa; ramis supremis pulverulento-hirtellis ; foliis breviter petiolatis ovatis obtusis integerrimis à-nervis, pagina superiore adpresse setulosis inferiore tomentellis ; floribus ad apices ramulorum solitariis-ternis. Folia 1 +, rarius 2 vel 21 centim. longa, 1 vel paulo amplius lata, petiolo 2-3-millimetrahi. Calycis dentes ovati subobtusi tubum campa- nulatum æquantes. Petala fortasse sesquicentimetrum longa et fere tan- tumdem lata, obovata ciliolata purpurea? Stamina æqualia; antheris subulatis non autem vere rostratis; connectivo infra loculos nullo. — Analysis ex alabastro et ideirco incompleta. — In Peruvia aut Repub. Novo-Granatensi ; Bonpland. b. Species ä-mera. An Chætogastræ vere species ? 23. CHÆTOGASTRA NIGRITELLA +. Tab. IV, fig. 7. C. fruticulosa ramosissima submicrophylla glaberrima; ramis junioribus subtetragonis, vetustioribus excoriatis ; foliis petio- latis elliptico-lanceolatis subobtusis tenuissime serrulatis , parum conspicue à-nerviis (nervo laterali utroque subevanido) ; floribus ad apices ramulorum terminalibus fere corymbosis ereclis. Folia 1 +-2 centim. longa 5-10 millim. lata, petiolo 2-4-millimetrali. Calycis dentes acuti ciliolati tubum campanulatum æquantes. Petala obovata subobtusa, 1 centim. circiter longa. Stamina subæqualia, anthe- ris parum recurvis, connectivo infra loculos fere nullo et vix perspicuo. Ovarium omnino liberum 4-lobum. Stylus filiformis. Planta exsiccata tota nigrescit. Species a Chætogastris habitu discrepans et ad Fritschias tendens quamvis sit robustior et erectior, folia majora habeat et antherarum connectivum minus producatur. — In Peruviæ montibus dictis Sara- guru; Bonpland. 138 €, NAUDIN, — MELASTOMACEARUM Species addenda : 24. GC. RayncaanrnErA Benth., Plant. Harhw., p. 180. — Walp., Repert., V, 700. Species excludendeæ : C. speciosa DC. — SCHWERINIA SPECIOSA, C. rehculata DC. — PURPURELLA RETIGULATA. C. lanceolata DC. — MiCcRANTHELLA LANCEOLATA. C. longifolia DC. — MicRANTHELLA LONGIFOLIA. C. havanensis DC. — MICRANTHELLA HAVANENSIS. C, hispida DC. — MicRANTHELLA HISPIDA, C. hypericoides DG. — DESMOSGELIS VILLOSA. C, lychnaitoides DC. — ?DESMOsGELIS. , , -, C. stachyoides DC. — ? DEsmoscezIs. 4 . . . . C. ciliaris DC. — MiCRANTHELLA CILIARIS. C. tortuosa DC. — OREOCOSMUS TORTUOSUS, C. divaricala DC. — PrEROGASTRA DIVARICATA. C. gracilis DC. — LASrANDRA GRACILIS. C. fraterna DC. — LaASrANDRA GRACILIS. C. hieracioides DC. -— LASIANDRA HIERACIOIDES. strigillosa DC. — LASIANDRA STRIGILLOSA. clinopodifolia DC. — MICRANTHELLA CLINOPODIFOLIA, mollis DC. — MICRANTHELLA CANDOLLÆI. . sarmentosa DC. — LASIANDRA SARMENTOSA. . muricata DC. — PURPURELLA MURICATA. . Strigosa DC. — H£EPHESTIONIA STRIGOSA, . cardinalis DC. — LASIANDRA CARDINALIS. . cataphracta Chamisso. — ‘ARTHROSTEMMA CATAPHRACTUM. . alpestris Mart., Nov. gen. , III. — ARTHROSTEMMA ALPESTRE. . Naudiniana Decaisne, Revue horticole, 1818. — OREocos- MUS NAUDINIANUS. | | ess SA © © +R «) € MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 139 Species nobis ignotæ sed'ex. descriptionibus incompletis ut videtur ad alia genera removendæ: C. Lhotzkyana Steudel, Flora, XXVII, IT, 720. — Walp., V 707. — LasranprA? , . C. Schiedeana Schlecht. et Étant, id Y, 565. — Walp., II, 130. —- Oreocosuus ? io 0 HOME à: C. rufipihs Schlecht., Linn., XII H00,. —- Walnuh 6 OREO COSMUS. .. LEA YIS C. ferruginea Hook. ne Fr Le L C ,— OREOCOSMUS ? C. sherardioides DC. — LastANDRA? . . , MICRANTHELLA ? . . . C. echinata DC. — PoRPURELLA? 4, , C, debilis Cham. , Linn., IX, 449. ah à C. callichæta Beuth. et Hook., Journ, of bot. AL A0. TETRAMERIS ? \ C. lasiophylla Benth.. le XLIV. CASTRATELLA. Tab. IV, fig. 8 Anrarosremmaris spec. DC. — Ruexia Bonpl., Rheiees. Flos 4-merus. Calyx campanulatus, dentibus tubum subæquan- tibus. Petala obovato-orbiculata seta apicali terminata. Stamina 8 æqualia, antheris oblongo-obovatis 1-porosis inferne in con- nectivum breve vix conspicuum attenuatis. Ovarium liberum aut subliberum A-loculare. Stylus filiformis, stigmate punctiformi vel subcapitellato. Capsula 4-valvis. Semina cochleata ? Herba Novo-Granatensis monticola , tota hirsulo-villosissima ; radice sublignosa, caule scapiformi, foliis fere omnibus radicalibus subradicalibusve petiolatis ovato-lanceolatis subintegerrimis 5-7- nervus; floribus ad apicem caulis subcongestis bracteolatis. — Planta habitu Lasiandram hieracioidem et L. nudicaulem refe- rens. CASTRATELLA PILOSELLOIDES. — Arthrostemma piloselloides DC. — KRhexia piloselloides Humb. et Bonpl., . c., tab. 5. Caulis 2-4 decim. altus, fere nudus, simplicissimus. Folia 2-3 centim A0 C. NAUDIN, — MELASTOMACBARUM longa, 1-1 3 lata vel paulo amplius, petiolo circiter centimetrali. Peta- la 7-8 millim. longa et lata, purpurea aut fortassis lutea? — In Andibus prope Bogota ad altitudinem 2600 metrorum ; Goudot, Bonpland. XLV. CHÆTOLEPIS. Tab. V, fig. 3. CHzæroceris Miq., Comm. as , 1,72. — Ossecxix sectio DC, — “Gue- TOLEPIS Enûl., Gen. Plant., n° 6223. Flos 4-merus. Calycis dentes triangulari-acuti, tubum hemi- sphæricum subæquantes cum pilis aculeiformibus totidem alter- nantes, Petala obovata vel ovata, seta apicali terminata. Stamina 8 æqualia vel subæqualia, antheris ovato-oblongis aut subulatis À-porosis, connectivo non manifeste producto. Ovarium liberum, apice setosum, 4-loculare. Stylusfiliformissubrectus velsubsigmoi- deus, stigmate punctiformi. Capsula 4-valvis. Semina cochleata. Fruticulh austro-americani, sæpius monticolæ, ramosi, subini- crophyllh, floribus flavis. 1. CHÆTOLEPIS MICROPHYLLA Miq. L. c. — Osbeckia microphylla DC., p.140. — Chætolepis Endl., {. c. C. erecta, a basi ramosa; foliis parvis petiolatis ovatis obtusis integris strigillosis ä-nerviis ; floribus parvis, ad apices ramo- rum congestis, corymboso-paniculatis. Fruticulus 3-4 decim. altus. Folia 4-6 millim. longa , 3-5 lata, nervis subtus prominentibus, petiolo circiter millimetrali. Calycis tubus gla- ber, infra limbum setis coronatum, dentes mucronulati ciliati rigidi. Petala obovato-rotundata, 4 millim. longa et lata. Antheræ omnes oblon- go-ovatæ. —[n montibus Reipublicæ Novo- Granatensis prope Santa-Fe de Bogota; Goudot, Bonpland, Hartweg. 2. CHÆTOLEPIS ALPINA +. C. erecta ramosa ; foliis petiolatis lanceolato-ovatis apice acu- tiusculis basi acutis, tenuissime crenulatis, parum conspicue ô-nerviis, sparse breviterque setulosis subglabrisve ; floribus ad apices ramulorum paniculæ corymbosæ congestis subses- silibus. MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. A1 - Fruticulus 4-5 decim.altus. Folia 1-1 + centim.longa, 5-1 lata, petiolis 3-5-millimetralibus. Galyx ut. in præcedente specie. Petala ovata acu- minata 4-6 millim longa. Antheræ oblongæ obtusæ nonnihil recurvæ, —JIn montibus prov. Caracas Reipub. Venezuelensis, vulgo dictis Sierra- Nevada, Funk ; et in prov. Pamplona Reip. Novo-Granatensis ad altitudi- nem 3000 ad 3200 metrorum, Linden. 3. CHÆTOLEPIS ANISANDRA +. CG. fruticulosa ramosa decumbens? ; ramis furfuraceo-hirtellis : foliis petiolatis latissime ovatis subacutis infra apicem vix con- spicue serrulatis 3-nerviis sparse pilosis; floribus ad apices ramulorum paucis? solitariis ? Ex specimine incompletissimo planta videtur decumbens. Folia cir- citer 1 centim. longa et lata, petiolo semicentimetrali. Calyx utin præ- cedentibus sed pilosus. Petala obovata, acuta, fere 1 centim. longa. Stamina parum inæquala , antheris subulatis. — In Guyana anglica, prope oraima ; Schomburgk. XLVI. SPENNERA. Tab. V. Seexneræ spec. DC., Prod., II1.—Srenxera Mart. et auctorum.—Endlich. Gen. plant., n° 6195. Flos 4-merus. Calycis subglobosi dentes brevissimi. Petala ovata aut lanceolata, acuta, raro obovata. Stamina 8 æqualia vel parum iæqualia ; añtheris orbicularibus, ovatis ellipticove-oblon- gis, 1-porosis ; connectivo infra loculos producto aut non producto et cum filamento simpliciter articulato. Ovarium globosum, libe- rum, rarissime ad medium usque adhærens, glabrum, 2-loculare. Stylus filiformis, plus minus sigmoideus. aut rectus, stigmate punctiformi, Gapsula 2-valvis aut irregulariter lacera. Semina cochleata. Herbæ,rarrius suffrutices austro-americant et antillan, plerum- que paludosi vel in locis umbrosis humidis crescentes; foliis ut plurimum ovatis ; floribus sessilibus subsessilibusve parvis panicu- latis indecoris albis aut roseis. Genus, exclusis speciebus Candollæanis decandris necnon 142 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM S. aquatica (Nepsera Ndn.),omnino naturale. Omnibus speciebus fere idem est habitus ideoque distinctu difficiles sunt. A. Antheræ orbiculares aut ovatæ, breves; connectivo infra loculos nullo vel subnullo. | 1. SPENNERA SPHÆRANTHERA +. Tab, V, fig. 2, S. herbacea annua; caulibus ascendentibus ; folis petiolatis lanceolatis utrinque acutis integerrimis 3-nerviis sparse pilo- sis; panicula parva terminal subcorymbosa. Planta 1-2-decimetralis. Folia 2-4 centim. longa, 1 vel paulo minus lata, petiolo 3-4-millimetrali. Petala 2-3 millim. longa, obovata, retusa. Antheræ suborbiculares poro lato apertæ, connectivo infra loculos nullo. — In uliginosis Peruviæ pan: Cusco ; Claude Gay. 2. SPENNERA DICHOTOMA Benth. in Hook. Journ. of. bot., 1, p. 295. | S. herbacea annua humilis erecta ramosa; ramis debilibus h-marginatis et fere /-alatis ciliatis; foliis late ovatis subacutis subobtusisque, basi angustata in petiolum confluentibus, subti- liter crenulato-serrulatis et fere intégerrimis 3-5-nerviis mol- libus subpellucidisque glabriusculis; ramulis supremis flori- feris in paniculas breves quasi aggregatis. Planta 1-2-décimetralis si ex duobus speciminibns judicandum est. Rami fortassis etiam bialati, sæpe decumbentes, internodiis elon- gatis..Folia 2-3 cent. longa, 1-2 lata, petiolis marginatis, 1-1 + centim. longis interdumque multo brevioribus. Flores in ramulis supremis gra- cilibus ex axillis foliorum bracteiformium orti subsessiles. Petala nabis ignota sed antheræ fere orbiculares , connectivo infra loculos nullo. — In uliginosis Guyanæ anglicæ ; Schomburgk, Cat. n° 513 et 322. Var. £ lanceolata, varietati similis sed foliis oblongo-ovatis lan- ceolatisque, basi præsertim acutis et in petiolum attenuatis. In- termedia videtur inter S. dichotomam et S. anomalam Miq. In uliginosis Guyanæ batavicæ prope Oude Reiding; Kegel, Cat., n° 387. MONOGRAPHICA DE" _ Fig. 9 et 10. Laminaria brevipes, Ag. Fig. 9. Cellules de la périphérie. Grossissement , 270 diam. Fig. 40. Coupe perpendiculaire à la surface , au moment où l’Algue est en fruc- tification. On y voit les cystocarpes à divers degrés d'avancement fructifère ; a, Cystocarpe le plus jeune ; b, cystocarpe plus avancé; cc, cystocarpes dans lesquels les sporozoïdes sont formés. Grossissement, 270 diam. Fig, 14-12. Wrangelia variabilis, Derb. Sol. Fi g. 1. Rameaux et ramules portant des dessus Grossissement, 100 diam, Fig. 12. Rameau et ramule portant la deuxième fructification analogue aux po- lyspores , mais n'offrant pas d’enveloppe commune, les spores naissant au sommet des filaments fertiles d'un glomérule. Grossissement, 100 diam. PLANCHE 39. Fig. 4-3. Wrangelia minima, Derb. Sol. Fig. 1. Rameaux et ramules portant des tétraspores. Grossissement, 400 diam. Fig. 2. Rameaux et ramules portant des glomérules fructifères. Grossissement , 100 diam. Fig. 3. Rameaux et ramules portant des anthéridies. Elles sont analogues à celles des Callithalmnion. Fig. 4-10, Nemalion lubricum , Duby. Fig. #. Fructification analogue à celle de la figure 2 du Wrangelia minima. Le glomérule de spores est entouré de paraphvyses. Grossissement, 300 diam. 2892 DERRÈS ET SOLIER. Fig. 5. Spores sortant de la cellule apicale des filaments fructifères de ce glo- mérule. Grossissement, 360 diam. Fig. 6. Anthéridie jeune. Grossissement, 360 diam. _ Fig. 7, 8 et 9. Anthéridies en maturité. Grossissement, 300 diam. | Fig. 11-12, Rhytiphlæa tincloria , Ag. Fig. 11. Anthéridies situées à l'extrémité en crosse des ramules, Grossisse- ment, 422 diam. | LT Fig. 12. Anthéridie isolée plus grossie. Grossissément, 300 diam. PLANCHE 96. Fig, 1-9, Griffithsia Schousbæi, Mnitg. Fig. 1. Extrémité des rameaux secondaires. Grossissement , 52 diam. Fig. 2. Fructification tétrasporique naissante. Grossissement, 52 diam. Fig. 3, La même, à sa maturité. Grossissement, 400 diam. Fig. 5. Anthéridies. Fig. 6. Organe particulier ; il y en a un semblable à l'opposite : nous pensons qu'il sert à la formation des articles. Grossissement ; 200 diam. Fig. 7. Extrémilé d'un ramule à 200 diam, de grossissement, Fig. 8. Tétraspores isolés (grossissement, 330 diam). On voit deux spores sortis d'un troisième tétraspore. HR 1 2 3 Fig. 4. Polyspore à 400 diam, de grossissement. à | 6 Fig. 9. Spores en germination. PLANCHE Ô7. Fig. 1-3. Laurencia pinnatifida , Lamx. Fig. 1. Anthéridies dans son ensemble. Grossissement , 28 diam. Fig. 2. Quelques anthéridies plus grossies de 100 diam. Fig, 3. Quelques anthéridies encoré plus grossies (300 diam.). Dans une d'elles le globule extrême est vide du liquide jaune qu’il contenait. Fig. 4-8. Phyllophora heredia, J. Ag. . Coupe transversale d'une anthéridie. Grossissement, 300 diam. . Coccidie. Grossissement, 100 diam. . Spores sorties de cette coccidie. Grossissement, 300 diam. . Anthéridies dans diverses situations. Grossissement, 38 diam. . Anthéridie latérale. Grossissement, 100 diam. | Fig. 7 de © CHR UICRS Fig. 9-10. Phyllophora ner vosa, J. Ag. Fig. 9. Coccidie. Grossissement, 38 diam. Fig. 10. Anthéridie. Grossissement, 50 diam. | Fig. 11. Coupe transversale d'une anthéridie. Grossissement , 300 diam. —————— ar dinde ide sa Éd mel. dd Out dé -mitr di à réédité … . pure PO PT 0. léée dl. | | | | | | CRYPTOGAMIA GUYANENSIS, seu Plantarum cellularium in Guyana gallica annis 1835—1849 a CT. Leprieur collectarum enumeratio universalis, Auctore C. MONTAGNE, D. M. J'ai déjà fait connaître dans ces Annales un grand nombre d'espèces découvertes dans la Guyane française par M. Leprieur, pharmacien de première classe de la marine à Cayenne, Ce na- turaliste ayant rapporté dans le voyage qu’il vient de faire une multitude de nouveautés cryptogamiques, dont il. a bien voulu encore me confier la publication, je profiterai de ce dernier travail pour enregistrer ici dans un ordre systématique toutes les espèces antérieurement décrites ou énumérées par moi. Il va sans dire que pour celles-ci, je me bornerai à en rappeler le nom sans en- trer dans aucun détail, à moins toutefois que de nouveaux docu- ments ne viennent compléter l’histoire restée imparfaite de quel- ques unes d’entre elles. Mais avant d’entrer.en matière, je veux spas l'attention des phycologistes sur le fait singulier de la station insolite de quel- ques Floridées. NOTE , SUR LA STATION INSOLITE DE QUELQUES FLORIDÉES DANS LES EAUX DOUCES … ET COURANTES DES RUISSEAUX DES MONTAGNES A LA GUYANE. (Adressée à l'Académie des sciences le 45 mai 1850.) Tous les botanistes, mais surtout ceux qui se sont spécialement occupés des Algues, savent très bien que, des trois familles qui composent cette grande classe de végétaux , il n’en est qu’une seule, celle des Zoosporées , dont plusieurs tribus (les Confer- 28 - €. MONTAGNE. . vées, les Vaucheriées, les Ulvacées, etc.) aient des représentants dans les eaux douces et salées, c’est-à-dire dont les espèces puis- sent vivre à la fois dans la mer et dans les fleuves, les étangs, les mares, etc. Quant aux Phycuïdées ou Fucacées, et aux Flori- dées surtout, on n’en avait pas encore rencontré ailleurs que dans les eaux salées, ou du moins saumâtres. Une seule espèce, le Fucus amphibius Huds., vit quelquefois dans ces dernières con- ditions, mais n’a jamais été trouvée dans des rivières qui, ne communiquant pas directement avec la mer, ne sont pas sou- mises à l'influence des marées. Or M. Leprieur, comme on le verra dans les pages qui vont suivre, a recueilli dans les eaux courantes de la Guyane trois Bostrychia, un Gymnogongrus et deux Ballia. Ce fait, quelque étonnant qu’il soit, l’est peut-être moins cependant pour les trois premières Algues que pour les trois dernières, par la raison que celles-là font partie d’un genre, le Bostrychia , que j’ai établi sur une espèce de nos côtes, qui s’égare parfois dans les eaux sau- mâtres des étangs formés par la mer. | Ces Algues, èt quelques autres propres aux eaux douces, ont été récoltées dans les ruisseaux de la montagne de Mahuri, dans ceux de la crique Cacao, distante de Cayenne de plus de 80 kilo- mètres, et dans les cours d’eau de la crique Gravier des mon- tagnes de Kau, à environ 40 kilomètres de la mer, et à une alti- tude de 100 à 150 mètres. Et ce qu'il est surtout important de considérer , c’est que l’eau de ces ruisseaux ne présente aucune espèce de salure; ce sont des eaux vives, torrentielles , dont la source filtre à travers les minerais de fer qui constituent les som- mets de ces montagnes. L'élévation du lieu est d’ailleurs une autre circonstance, qui doit exclure toute idée que le flux puisse pénétrer jusque-là pour y apporter les germes de ces plantes, dont les formes sont d’ailleurs complétement nouvelles. Il y a encore ceci à noter, c’est que M. Leprieur a constaté sur les lieux mêmes que ces Algues répandaient une forte odeur de marée, tout à fait semblable à celle qu’exhalent leurs congénères marines. L'état de dessiccation récente ne détruit même ee entierement cétaratière. | | | | | CRYPTOGAMIA GUYANENSIS, 285 Comment donc expliquerons-nous maintenant ce curieux fait de station phycologique ? J’avoue que cela me semble impossible dans l’état actuel de la science. Si une seule de ces espèces vivait dans la mer qui baigne les côtes de la Guyane, on pourrait s’in- génier à rechercher comment et par quelle voie ses spores ou séminules sont arrivées à franchir un aussi long trajet, et ont pu conserver la faculté de germer, de végéter et de se reproduire dans des conditions si différentes. Mais ces espèces sont toutes nouvelles, et à moins d'admettre que leur structure et leur forme ont pu être modifiées par cette station inusitée et pour ainsi dire normale , on ne saurait les rapporter à aucune des trois congé- nères qui croissent à Cayenne où remonte la marée. Ce qu’il y a de très singulier dans ce fait déjà lui-même si sin- gulier , c’est surtout la présence d’un Ballia, genre exclusive- ment marin sur les filaments d’un Batrachosperme nouveau, fixé aux rochers de la crique Gravier des montagnes de Kau. Le bo- taniste. bien connu qui a découvert ces plantes mérite d’ailleurs toute confiance ; mais s’il était possible d'élever des doutes sur sa véracité, cette Floridée parasite sur une Zoosporée, dont les con- génères ne vivent que dans les eaux douces, suffirait pour les dissiper à l’instant. ALGÆ. 1. Delesseria Leprieurii Montag., Ann., 2, XIIT, p. 196, icon. — Coll, n. 356 et 362, Oss. Cette jolie Floridée, dont M. Harvey était tenté de faire un genre, se rencontre dans trois localités fort distantes l’une de l’autre, à Cayenne, à New-York et à la Nouvelle-Zélande. Dans les deux premières, les con- ditions de végétation sont les mêmes, c’est-à-dire qu’elle habite des fleuves qui reçoivent la marée montante. Chose remarquable, la Polysi- phonia subtilissima croît aussi dans ces deux fleuves. 2; Iypnea musciformis Lamx. — Has, Cayenne. — Coll. n. 4117, # 3, Hypnea selacea Kg., Sp. Alg., p. 761. — Cum priori. — Coll, n. 837, 286 €. MONTAGNE. h. Bostrychia Calliptera Montag., L. €, p.197, 2con. sub Rhodo- mela. — Coll. n. 355. | 5. Bostrychia radicans Montag., /. c., p. 198, icon. sub Rhodo- mela. — Coll. n. 361. 6. Bostrycha pilulifera Montag., !. c., XVII, p. ss — Coll. n, 849. | LEA 7. Bostrycha cornigera Montag. mss. : cæspitosa , fronde capil- lari vage ramosa, ramis ramulisque alternis distiche pinnula- tis, secundariis cornuformi-reflexis , ramellis erectis setaceis rigidulis in stichidia lanceolata intumescentibus, articulis in- ferioribus diametro 2plo brevioribus 6-8siphoniis , superiori- bus diametrum subæquantibus oligosiphoniis.— Has. Gæspites crassiusculos efformat ad rupes aquis dulcibus et perennibus torrentis Remire dicti inundatas , in parte occidentali. montis : Mahuri 80 kilom. a Cayenna distantis, — Coll. n. 835. Desc. Frondes ecorticatæ, capillares, teretes, erectæ aut decumbentes, intricatæ, 3 ad 5 centim. longæ, 2 decimillim. deorsum, 5 centimillim. sursum diametro æquantes, a basi vage ramosæ, circumscriptione sub- corymbosæ. Rami secundarii distichi, alterni, breviusculi, rigidi, tan- dem divaricato-reflexi, cornuformes ( unde nomen ) ex axilla promunt ramellos pinnulatos seu distiche alternos apice sæpius bifurcos, quando- que in modum fuleri dilatatos et rupibus adhærentes. Articuli inferiores diametro duplo breviores , e siphonibus 6-8 in peripheria constantes , superiores Sensim lonbiores, ramellorum tandem diametrum longitudine æquantes submonosiphouii, ad endophragmata leniter constricti. Stichi- dia in apice intumescente ramellorum lanceolata acuminata, 12 centi- millim. crassa, quoad longitudinem maxime variantia, specie ordines tetrasporarum binos sed revera quaternos Mrs includentia. Color obscure sordideque violaceus. . Oss. Quoique plus petite, cette espène a un peu le Ses du Aostrpeñis scorpioides de nos côtes, mais elle n’a pas ses ramules externes enroulées. Elle est beaucoup plus grande que les 2. mixta, vaga et Hookeri,et d'ail. leurs elle vit dans des conditions si différentes qu'il n’y a pas lieu de les éomparer. Celle des nombreuses espèces de Cayénne dont ‘elle se rap- proche davantage est, sans contredit, le 2. monosiphonia que je vais dé- crire tout à l’heure, et dont j'indiquerai alors les points de dissem- blance. | | | CRYPTOGAMIA GUYANENSIS.. 287 8. Bostrychia Leprieurii Moutag. mss. : pusilla , fronde capillari corymboso-ramosissima, ramis ramellisque subfastigiatis tan- | dem patentibus in stichidia lanceolata aut conceptacula ovoidea apice intumescentibus , articulis polysiphoniis diametro 3 plo- Lplo brevioribus. — Has. In locis aqua dulci et salsa alter- natim obrutis ad radices montis les Gémeaux dicli, in consor- to séquentié lecta, — Coll. n. 1118. Desc. Frons jéres , semuncialis, capillo ea vix Crassior, violacea, corymboso-ramosissima. Rami vagi, inferiores elongati sensim sensimque minores , ramellos subdistichos vel alterne dichotomos fastigiatos primo strictos dein patentes, nunquam recurvo-secundos, crebre in stichidia aut conceptacula in diversis individuis intumescentes, proferentes. Sti- chidia numerosa, quoad formam varia. Conceptacula ovoideo-acuminata, pyriformia , fere semimillim. crassa , apice pellucida, sporas longe obo- voideas pedicellatas foventia. Structura ut in 2. radicanti, at siphones ser D nec oblique dispositi. Color frondis violaceus, ramellorum viridis. * Oss. Si l’on compare ce Bostrychia au B. radicans, la seule des espèces guyanaises avec laquelle on pourrait le confondre, on l'en distinguera aisément à ses rameaux où dressés , ou ouverts, mais jamais recourbés, ni-encore moins tournés du même côté ; aux gonidies des endochromes plus sveltes et disposées horizontalement et suivant une ligne plus ou moins oblique ; enfin à ses ramules qui ne s’épatent point pour se fixer aux corps environnants. Du reste, il faut bien l'avouer, les espèces de la seconde section de ce genre, c’est-à-dire les Z.-radicans , Hookeri, fasti- giata, mixta et Leprieurii, sont tellement voisines que ce n’est pas chose facile que de trouver des signes certains auxquels on puisse toujours les reconnaître. | 9. Bostrychia monosiphonia Montag, mss. : cæspitosa, fronde tenuissima elatiori vage ramosa, ramis virgatis undique oriun- | dis, ramellis distichis longissimis setaceis allernis rigidulis monosiphoniis ad genicula constrictis, articulis inferioribus _ecorticatis 6siphoniis, fructus..…. — Has. In eisdem locis at non promiscue cum B. cornigera lecta. — Coll. n. 1145. © Désc. Frons ecorticata, 6 ad 8 centim. longa, capillo vix crassior, 15 centimillim. inferne diametro metiens, apicem versus tenuissima , 4 centimillim. haud attingens, violaceo-fusca, ramosissima. Rami virgati | iterum ramellosi, Ramelli distiche pinnulati, pinnulis patenti-erectis se- 288 €. MONTAGNE. taceis alternis, ut in Zosér ychia pilulifera dispositis. Articuli inferiores diametro duplo breviores siphonibus i in peripheria senis tubum longius articulatum axilem angustiorem circumagentibus onusti, superiores diametrum longitudine superantes siphonem unicum laxe nofidéntes et ad genicula leviter constricti, ita ut ramellus submoniliformis vidéatur. Fructificatio utraque deest. Oss. Le seul 2. cornigera, décrit plus haut, a des rapports avec celui- ci. On l’en pourra néanmoins, je crois, distinguer par son port et sa ra- mification qui, bien qu'analogues , n'offrent pas cette disposition dont j'ai tiré le caractère spécifique du premier, c’est-à-dire le premier ramule de la base devenu roïde et réfléchi , et se recourbant encore en dessous. Le nombre des stries de la fronde principale est différent, et la gonidie qui occupe les endochromes des derniers ramules est non seulement plus distinctement solitaire, mais encore largement bordée d'un limbe géla- tineux hyalin. 10. Bostrychia leptoclada Montag. mss. : amnicola , cæspitosa., elata, fronde vage ramosissima , ramis corymbosis, ramulis ramellosis primariis reflexis, ramellis distiche bipinnulatis, pinnulis tenuissimis, articulis frondis diametrum subæquantibus decasiphoniis, ramellorum multo superantibus subtrisiphoniis ; fructus..…, — Hag. In rivulo loci dicti Crique Cacao in mon- tibus Comitatus ad altitudinem 200 m, supra mare cum Gymnogongro amnico lecta, — Coll. n. 1116. Desc. Frondes cæspitosæ, setaceæ, ramis residuis breviter spinulosæ, triunciales, virgato-ramosissimæ. Rami primarii vagi, secundarii distiche pinnulati, pinnulo inferiori rigido reflexo, cæteris iterum pluries pinnu- latis, pinnulis longiusculis capillo tenuioribus fere arachnoiïdeis apice ut plurimum cincinnulatis. Endochromata frondis ecorticata crassitudine longitudinem æquantia, siphonibus in peripheria senis gracilibus utroque fine incrassatis dispositis insignia , pinnularum diametrum sescuplicem æquantia. Conceptacula stichidiaque defuerunt in nostris quam plurimis De moaipe Os. A part la ténuité remarquable et caractéristique des ramules et leur plus grande division, cette.espèce ressemble en miniature au B. pélu- lifera. Mais celui-ci diffère en outre du premier, par sa fronde principale pourvue d’une couche corticale qui en recouvre les stries , et là place dans la première section du genre. | | | | | | | | | CRYPTOGAMIA GUYANENSIS. 259 14, Polysiphonia subtilissima Montag., Ann., 2, XIIT, p. 199, — Coll. n. 353. 12. Polysiphonia spinescens Montag. mss. : oligosiphonia, filo primario basi repente tenui flaccido irregulariter ramoso,ramis raris virgatis ramulos breves patentes rectos monosiphones spiniformes gerentibus, geniculis haud constrictis ; fructus.… — Has. Ad radices arborum aqua alternatim dulci et salsa fluminis inundatas circa Cayenne lecta. — Coll, n. 4114. Desc. Cæspites valde intricatos efformat hæcce species. Fila basi cor- ticibus adrepentia , mox erecta, capillo tenuiora, diametro 12centimillim. metientia, biuncialia, parce ramosa, ut et rami ipsi rari, virgati, ramellis brevibus patentibus alternis rectis apicem versus sensim minoribus obsita, spinescentia. Articuli filorum ramorumque longitudine diame- trum æquantes vel sursum paululum superantes, tetrasiphonni, cellulis scilicet quaternis tubum centralem minorem cingentibus, ramellorum sublongiores, monosiphonii. Genicula haud constricta. Uterque fructus deest. Color sordide purpureo-violascens. Oss. Bien que cette espèce ait des endochromes semblables à ceux du P. subtilissima, et qu’elle croisse dans les mêmes circonstances, on ne saurait pourtant les confondre. La ramification et le port qui en résulte sont si difiérents, qu’il suffit d’une loupe pour distinguer ces deux algues l’une de l’autre. Parmi les Polysiphonies à rameaux aculéiformes, le P. spenulosa se distingue du nôtre par ses filaments principaux recouverts d'une couche corticale ; le P. aculeifera Kg. par ses rameaux pénicilli- ières, et par ses endochromes inférieurs huit fois plus longs que le dia- mètre; le P. subulifera Ag. par ses articles marqués de cinq stries , et surtout par ses filaments bien plus gros. 15. Lomentaria impudica Montag., 1, c., p. 197. — Coll. n. 35h. Oss. M. Leprieur a rapporté cette fois des individus fructifiés. Les tétraspores sont quadrijugués comme dans les /ypnea, ce qui est remar- quable, et renfermés dans un immense périspore qui forme autour d'eux un large limbe transparent et dont ils s’échappent à la maturité. Ces tétraspores sont épars sur les dernières divisions des frondes qu'ils ren- dent granuleuses et d’un violet foncé. Comme leur grand axe est dirigé du centre à la périphérie, on n’en aperçoit pas les divisions. 14. Gymnogongrus amnicus Montag. mss. : rhodomeloides, fronde cæspitosa gracillima unciali et ultra atro-violacea irregulariter 3° série. Bor. T, XIV. (Cahier n° 5.) 5 19 290 €. MONTAGNE. dichotome virgato-ramosa , divisionibus extremis bifurcis, nematheciis semiamplectentibus sparsis. — Has. Ad rupes in torrentibus aquæ dulcis montium Kaw dictorum in consortio Bostrychiæ leptocladis lecta. — Coll. n. 11142. Desc. Frondes capillares, cæspitosæ, intricatæ, sescunciales , in sicco atræ, rigidiusculæ, dichotomo -ramosissimæ, 0,05 millim. diametro æquantes. Ramni virgati, extremi bifurci, hinc inde præsertim apices ver sus præ nematheciis tuberculosi. Structura generis. Nemathecia medium ramum amplectentia, hemisphærica aut subapicalia totam rami periphe - riam oceupantia, e filis radiantibus articulatis, articulis diametro æqua - libus composita. Tetrasporæ nondum evolutæ. O8s. Certes, à la vue simple, on n'imaginerait jamais qu'on a sous les yeux une Algue de ce genre; on croirait voir bien plutôt une Rhodomèle ou une Polysiphonie. L'analyse et l'observation microscopique ne laissent pourtant pas de doute, et nous avons ici tout à la fois la structure et la fructification d’un Gymnogongrus. Mais comment expliquer sa présence dans l’eau douce des ruisseaux sur des montagnes à huit lieues de la mer ? 15. Acrocarpus gracilis Kg., L. e , p. 664. — Coll. n. 836. 16. Centroceras rhizophorum Montag. mss. : sescunciale, purpu- reum, inerme , filis dichotomis, divisionibus longis incurvo- forcipatis, articulis cylindricis inferioribus diametro triplo longioribus, apicem versus sensim brevioribus. cellulis cortica- libus longitrorsum seriatis subrotundis mediocribus, annulis geniculorum inermibus radicellas hyalinas promentibus. — Ceramium clavulatum Montag., {. c., p. 199. — Coll. n. 359. Ogs. A l’époque où je déterminai cette espèce, on n'avait point encore établi le genre Centroceras, et l’on ne distinguait pas les formes diverses que revêt le Ceramium clavulatum d'Agardh. Depuis , non seulement ce genre a été créé, et à bon droit admis par la plupart des phycologistes, mais on a cru devoir séparer spécifiquement ses différents états, peut- être au delà des limites du vrai. Ma plante ne pouvant entrer dans aucune des espèces énumérées dans le Species de M. Kützing, je suis bien forcé, puisqu'on a divisé, de la donner comme une espèce distincte , remar- quable par l’absence complète d’aiguillons, par les radicelles qui sortent des filaments au niveau de presque tous les endophragmes , enfin par la régularité, la grandeur et la forme des cellules corticales, lesquelles dans la périphérie forment environ trente-deux stries. CRYPTOGAMIA GUYANENSIS. 291 17. Balha Leprieurii Kg., l. e., p. 665. — HaB, Ad rupes sub- mersas rivulorum les Gemeaux in monte Mahuri, quas strato velutino dilute castaneo glaucescente obducit. — Coll. n. 8392. 18. Ballia pygmæa Montg. mss. : callithamnioides, microscopica, irregularis, roseo-purpurea, filis subsimplicibus (apice nudis) simpliciterque pinnulatis, pinnulis oppositis patenti-erectis acutis, articulis cylindricis, omnibus diametro subduplo lon- gioribus. — Ha. In filis Batrachospermi equisetifolii parasi- tantem inveni, — Coll. n. 1109. Desc. Fila cæspitoso fasciculata, vix millimetro longiora, tenuissima, simpliciuscula aut parcissime ramosa , ramis ad angulum 45° egredien- tibus pinnulatis. Pinnulæ breves, patenti-erectæ, strictiusculæ , omnes ut et filum primarium apice longe nudum acuti. Articuli diametro sub- duplo longiores. Color roseus. An potius Callithamnion ? 19. Batrachospermum cayennense Montag. in Kütz., Spec. Alg., p. 537. — B. monihforme Montag., var. guyanense, Ann., 2, XIE, p. 201. — Coll. n. 58. 20. Batrachospermum excelsum Montag. mss. : maximum, cæru- leo-viride, fronde crassa ramosissima, ramis alternis patenti- erectis iterum et iterum ramosis, ramulis verticillatis cymosis subflabellatis, fructu... — Has. Ad caules plantarum in flumine Oyak immersos. — Coll. u. 1104. Desc. Frons elata, dodrantalis, pedalis et ultra, geniculata, inferne diametro sextam millimetri partem adæquans, a basi ramosissima, apice cymosa. Rami secundarii alterni , raro oppositi, rarissime ternati , lon- gissimi , iterum ramulosi , omnes verticillis magnis ad genicula obtecti. Verticilli subsphærici, sesquimillimetrum crassi, sursum cvmosi, deor- sum vero cum verticillo infero ramellis sensim brevioribus confluente subcuneiformes seu flabellati, e quovis filorum ramorumque articulo orti et alter ab altero spatio millimetrum æquante sejuncti. Ramelli ver- ticillorum ut plurimum erecti aut erecto - patentes, internodii horizon- tales, longe dichotomi, ex endochromatibus primo clavatis, 7 ad 10 centi- millim. longis sensim brevioribus, extremis oblongis compositi. Ogs. En l'absence du fruit, il est difficile d'indiquer, en termes clairs et précis, les différences qui distinguent de ses congénères ce batracho- sperme véritablement gigantesque. Rien qu’à le voir, on reconnaît qu’il 209 €. MONTAGNE. doit incontestablement constituer une espèce, et l'observation microsco- pique des rameaux verticillés montre que leur forme, de même que leur disposition en éventail plutôt qu’en boule, semble confirmer cette déter- mination. Parmi les nombreuses espèces de Cayenne que je vais décrire, il y en a d’aussi grandes sans doute, mais la conformation des verticilles et la ramification en sont fort différentes. Le 2. cayennense lui-même, qui acquiert d'aussi grandes dimensions , s’en distingue à sa ramifica- tion en pyramide, à ses verticilles sphériques et à sa couleur d'un rouge brun. 21. Batrachospermum torridum Montag. mss. : elatum, gracile, cærulescens, fronde setacea irregulariter virgato-ramosa, ramis inferioribus longissimis, verticillis ellipticis distinctis, ramulo- rum confluentibus, sporarum glomerulo inter ramellos verti- cillorum ad genicula sessilil. — Has. Ad rupes in aquis quietis rivuli prope montem des Tigres nuncupatum in insula cayennensi lectum. — Coll, n. 833. — B. cayennense var. denudatum Kg., Sp. Alg., p. 537??? Desc. Frons gracilis, subsetacea, vix decimillim. crassa, 12 ad 15 centi- millim. longa, perquam irregnlariter ramosissima, e cærulescenti viri- descens. Rami inferiores longissimi, alterni, erecto-patentes, recti, iterum virgato-ramulosi. Articuli frondis primariæ diametro sextuplo-longiores, ad genicula vix incrassati, ramulorum sensim et pedetentim breviores apicem versus diametrum sescuplicem superantes. Verticillorum dis- tinctorum ellipticorum in ramellis novis modo confusorum filamenta horizontalia, dichotoma, axillis acutis, apice fastigiata, articulata, arti- culis inferioribus brevibus subeylindricis diametrum longitudine æquan- tibus aut duplo superantibus, superioribus longe clavatis quintuplo sex- tuplove diametro longioribus, supremo acuminato. In medio horum filamentorum conspiciuntur glomeruli sporarum ‘in fronde ipsa ad ge- nicula ibi paululum constricta sessiles, subglobosi, ex sporis innumeris undique irradiantibus constantes. Sporæ pedicellatæ, limbatæ seu nu- cleum granulosum in perisporio includentes, sphæricæ , diametro 0,01 millim. vix metientes. O8s. J'ai rapporté le synonyme de M. Kützing à cause du numéro qu'il indique ; mais il y a eu nécessairement quelque erreur dans l'étiquette, car cette espèce que je viens de décrire, n’a aucun rapport même éloigné avec le B. cayennense. Elle se rapproche bien plus de notre 2. nodiflo- rum qui croit dans les mêmes localités, et son port lui donne quelque ressemblance avec certaines formes de notre 2. moniliforme var., B. de- CRYPTOGAMIA GUYANENSIS, 295 tersum ou B. Dillenii Bory. J'indiquerai plus loin à quels signes on pourra le distinguer de son congénère de Cayenne avec lequel je viens de le comparer. Dans le n. 833 de M. Leprieur, je ne retrouve rien qui se rapporte à la phrase de la variété de M. Kützing. 22. Batrachospermum macrosporum Montag. mss. : procerum , plumbeo-griseum, fronde setacea tandem denudata, irregula- riter ramosissima, ramis longis et brevibus intermixtis patenti- erectis, verticillis turbinatis aut (in ramulis) subconfusis, spo- rarum maximarum glomerulo stipitato, stipite articulato. — Has. Lignis adhærens in fundo rivulorum Orapu et Comté lectum. — Coll. n. 1105. Desc. Frons longissima, ultrapedalis, a basi setacea ramosissima. Rami longiuseuli brevesque intermixti, erecto-patentes , capillares, verticillis dense vestiti. Verticilli deorsum mature caduci, unde frons denudata remanet, ramorum distincti, turbiniformes, ramulorum confusi, quorum omnium filamenta e geniculis orta sunt dichotoma , 1/4 millim. longa, articulata. Articuli omnes clavæformes, inferiores longissimi sextuplo septuplo —superiores breviores duplo triplo tantum diametrum superan- tes, limbo mucilagineo hyalino cincti. Inter filamenta verticillorum sur- git glomerulus sporarum longe stipitatus. Stipes 5 ad 7 centimillim. longus, ex articulis æqualibus quaternis aut quinis constans a fibris des- cendentibus originem ducere videtur. Glomerulus ipse constat e sporis maximis obovoideo-subpyriformibus perisporio inclusis, nucleo granu- loso viridi farctis. Sporæ maturæ deorsum acuminatæ, 5 ad 6 centi- millm. longæ, apice 4 centimillim. crassæ, Oss. Les caractères tirés de la fructification sont si saillants, si remar- quables dans cette espèce, qu’ils l’éloignent de toutes ses congénères, et dispensent d’un plus long parallèle. Quoique atteignant presque les mêmes dimensions que le 2. excelsum, on peut l’en distinguer à la vue simple, ses verticilles étant proportionnellement très petits. 23. Batrachospermum oxycladum Montag. mss. : atro-cæruleum, fronde capillari laxe virgato-ramosa, ramis longissimis e quoque geniculo breves et alternos ramellos oppositosque pa- tentes conicos vel lanceolatos emittentibus, verticillis ramorum sphæricis subdistantibus ramellorum confluentibus, fructu..…. — Has. Ad truncos arborum in medio flumine Comitatus ‘20/4 C. MONTAGNE. superioris (La Comté), loci a Cayenna 120 kilom. distantis, dejectos. — Coll. n. 1106. Desc. Frondes capillares, congregatæ, cortici arborum in aquis fluen- tibus dejectarum affixæ, natantes, 8 ad 12 centim. longæ, in sicco et chartæ adhærentes, atro-cærulescentes luteo variegatæ, a basi virgato- ramosæ. Rami erecto-patentes iterum ramellosi. Ramelli e geniculis constrictis inter filamenta verticillorum egredientes, oppositi autalterni, quod rarius evenit , et ut plurimum brevissimi, millimetrum metientes, cum verticillis confluentes, fine acutissimi, unde nomen. Verticilli au- tem frondis ramorumque sphærici, ab invicem millimetrum distantes, ramellorum vero approximati et confusi , e filamentis compositi inferne clayatis mox obovatis, tandem exacte sphæricis, limbo lato cinctis. Fructificatio deerat. Ogs. Bien que la fructification manque, le port et la ramification sin- gulière de ce batrachosperme en font une espèce bien tranchée. Les ramules, qui surtout la caractérisent, naissent des cloisons des rameaux ou même du filament principal, et, confondus à leur base avec le verti- cille, ils forment ensemble un cône plus ou moins allongé, mais toujours aigu. Je ne connais aucune autre espèce, soit européenne soit guyanaise, qui offre un tel caractère. 2h. Batrachospermum nodiflorum Montag. mss. : elatum, gracilli- mum , atro-cærulescens, fonde setacea basi denudata irregu- lari modo ramosissima, ramis virgatis ramulos breves patentes incurvos aut recurvos apice subincrassatos proferentibus, ver- ticillis omnibus confusis, glomerulo sporarum subgloboso nu- dato. — Has. Ad rupes in rivulo montis des Tigres nuncupat _radices subluente in insula Cayennensi lectum. — Coll. 4407: Desc. Frondes cæspitosæ, capillares, atro-cæruleæ, inferne diametro 0,15 millim. æquantes, ut plurimum filamentis denudatæ et fuscescentes, longissimæ, spithameæ, a basi ordine nullo ramosæ, ætate provecta nodoso-geniculatæ. Ramïi longi, virgati, tenuiores, erecto-patentes, ra- _mellis numerosis et filamentis verticillatis ad genicula brevissimis tan- tum onusti. Ramelli approximati, patentissimi, seu cum ramo angulum rectum formantes, breves et brevissimi, inter semimillimetrum et 2 ad 3 millim. longitudine variabiles, ad apicem recurvum aut incurvum crassiores, verticillis confertis prorsus cooperti. Articuli frondis diame- tro 5plo — 2plo longiores, ramellorum breviores. Glomerulus sporarum CRYPTOGAMIA GUYANENSIS. 295 subsphæricus, fronde duplo triplove crassior, e filis undique radiantibus compositus. Fila glomeruli repetito-dichotoma , decimillim. longa , ex endochromatibus crassitudine duplo longioribus apice subglobosis hine aut in dichotomia sporas sustinentibus formata. Sporæ initio perisporio inclusæ , tandem liberæ ovoideo-oblongæ , 0,02 millim. longæ, angus- tiores, granulosæ, virides. Ogs. Cette espèce se dénude avec l’âge, et alors les glomérules de spores, très visibles même à l'œil nu, occupent le sommet de l’angle des géniculations qu'ils produisent sur la fronde et les rameaux. Elle est surtout remarquable par ce caractère et par celui des ramules courts, sortant à angle droit du filament principal ou des rameaux. Ces ramules, comme Je l’ai dit dans la description, sont les seules portions de l’algue qui soient recouvertes de verticilles courts et rapprochés. Ils donnent à cette espèce un facies propre et la font sur-le-champ distinguer du B. torridum, qui d’ailleurs à tous ses endophragmes plus courts. 25. Batrachospermum equisetifolium Montag. mss.: minusculum, capillaceum, fronde violacea basi ramosiuscula, sursum sub- simplici , articulis diametro quadruplo longioribus, verticillo- rum ramellis omnibus incurvis ; fructu.…. —- HaB. Ad rupes . loco dicto crique Gravier in montibus Kau Guyanæ lectum. — Coll. n. 1109. ss sa OBs. Je ne crois pas nécessaire de décrire cette espèce , parce qu’elle ressemble assez à certaines formes de notre batrachosperme le plus vul- gaire. Toutefois je l’en crois bien distincte, soit par ses longs rameaux terminaux, soit et surtout par la disposition remarquable des filaments verticillés. Ceux-ci , en effet, au lieu d’irradier en tous sens autour de l’articulation, se relèvent et se courbent au sommet. Les articles de ces filaments sont d’ailleurs autrement conformés, puisqu'ils sont tous en massue plus ou moins allongée. Elle est fixée aux rochers par une sorte de disque. C’est enfin sur elle que j'ai trouvé parasites le Ballia pygmæa et le Scytonema adnatum. : 26. Batrachospermum vagum Ag. var. quyanense Montag. mss.: fronde setacea æruginosa virgato-dichotoma , articulis 8plo- éplo diametrum superantibus, verticillorum fere omnium con- fusorum filamentis ovoideo-moniliformibus apice botryoideo- proliferis. — HA. In aquis dulcibus fluentibus haud longe ab urbe Cayenna. — Coll. n. 1103. O8s. J'ai déterminé ce joli Batrachosperme sur un exemplaire du 296 C. MONTAGNE, PB. vagum , reçu, en 1823, de mon savant confrère et ami M. Grateloup, qui, comme le savent bien tous les phycologistes, s’est livré avec succès autrefois à une étude que la pratique médicale l’a forcé de négliger depuis. Or, au dire de Bory, c'est Thore , compatriote et ami du docteur Grate- loup, qui a découvert cette espèce à Dax. On ne peut donc guère mettre en doute l’exactitude de la détermination. Reste à savoir si le 2. vagum Ag. et le B. turfosum Bory sont identiquement les mêmes, ce dont un exemplaire anglais du premier, que je tiens de M. Ralfs, me porterait fort à douter. Quoi qu'il en soit, l'espèce, outre sa couleur glauque, por- racée, offre un caractère micrologique remarquable, dont personne, que je sache, n’a fait mention, et qui consiste en ceci : les extrémités desfila- ments verticillés portent des grappes de gonidies globuleuses. Ces goni- dies sont des endochromes plus courts, comme entassés (congesta), de la division dichotomique des filaments. Ces grappes forment un très joli effet sous le microscope. J'ai analysé, comme on peut voir, un grand nombre de Batrachospermes, et rien de semblable nes’est présenté à mon observation. La variété de Cayenne diffère un peu par la ramification moins évidemment dichotomique et le rapprochement des divisions. Peut-être est-ce bien aussi une espèce distincte ; mais il faudrait en con- naître le fruit. Nos exemplaires les plus grands ont 12 centimètres de haut. Le filament principal brunit ou devient roux avec l’âge. 27. Batrachospernium ambiguum Montag. mss. : fronde primaria, fusca, verticillis globosis subconfluentibus cæruleo-violaceis , sporarum glomerulis frondi sessilibus crassis numerosis. — Has. Radicibus vulgo aereis dictis, cum e summis arboribus dependent et in flumine Orapu innatantibus hanc speciem ut videtur genuinam adhærentem invenit cl. Leprieur. — Coll. n, 1110, Oss. Avec le port du 2. furfosum Bory, cette Algue, qui n’a guère plus de 2 à 3 centimètres de hauteur, a la ramification et les verticilles du 2. moniliforme, et la fructification du 2. nodiflorum, avec lequel il ne m’a pas semblé possible de la réunir. La fronde principale est d’un jaune brun, qui tranche beaucoup sur le bleu violet des verticilles. Les articles sont quatre à huit fois plus longs que le diamètre ; mais, comme dans tous les Batrachospermes, cetie proportion change à mesure qu’on les observe de plus en plus haut. Je ne terminerai pas l'exposition des espèces de ce genre sans faire remarquer, ce qu’au reste chacun a pu voir facilement, que Cayenne est la localité qui, proportion gardée , offre les formes les plus diverses. On m'objectera peut-être que cela tient à ce que j'ai trop distingué ces formes CRYPIOGAMIA GUYANENSIS. 297 en les érigeant en espèces. Je pense , moi, qu’il faut plutôt attribuer cet accroissement considérable de leur nombre, car celui-ci est doublé, à ce que jusqu'ici on avait peu et mal étudié ces plantes dans toutes leurs parties, et encore moins celles d’entre elles qui croissent sous la zone torride. Je regrette de n’avoir pu donner de dessins des analyses que j'en ai faites ; il eût fallu un trop grand nombre de planches pour en montrer convenablement tous les détails. 28. Ectocarpus spinulosus Montag., . c., p. 198. — Coll. n. 998. 29, Chantransia cærulescens Montag. mss. : investiens, filis cæru- lescentibus crassis ramosis, ramis fastigiatis erectis strictis, articulis diametro duplo triplove longioribus, sporis didymis. — Has. In aquis fluentibus rivulorum prope Cayenne lecta. — Coll. n. 1105. Oss. Cette espèce ressemble tellement au Chantransia chalybæa Fr., que je ne me serais pas cru autorisé à l’en distinguer si le microscope ne m'avait révélé deux caractères qui me semblent légitimer cette distinc- | tion; ce sont 1° des filaments un peu plus longs (0,01 m.), présentant 1€ ailleurs un diamètre d’un bon tiers plus grand ; 2° des spores gémi- nées portées par un rameau court, bifurqué et se contre les filaments. | Ces spores sont ellipsoïdes ou obovoïdes , environnées d’un limbe formé | par lacellule périphérique, et mesurent en longueur jusqu’à 0,03 millim. | Les filaments ont un diamètre moyen de 0,02 millim. Comme l'espèce | européenne, elle envahit les radicelles des plantes qui nagent dans les | ruisseaux. Sa couleur est d’un bleu tirant sur le vert, au moins dans | l'état de dessiccation où je la possède. | 30. Bulbochæte pedicellata Montag. mss. : filis a basi ramosis arti- culatis, articulis sursum incrassatis seta basi bulbosa hyalina instructis diametro subtriplo longioribus, sporis sphæricis pe- dicellatis lutescentibus. — Has. In rivulis montium ad folia decomposita lecta. — Coll. n. 1096. | Desc. Fila intricata, brevia, vix 5 millim. longa, 0,015 millim. crassa, | primo hyalina, mox lutescentia, articulata, a basi ramosa, ramis erecto- patentibus. Articuli apice paululum incrassati, diametro subtriplo lon- giores, hinc setam hyalinam rigidam basi bulbosam longissimam 1/5 millim.æquantem producentes. Sporæ pedicellatæ seu endochromate | secundo ramuli brevissimi transformato ortæ nec unquam ad genicula 298 | €. MONTAGNE. sessiles ut in 2. sefigera nostra observatur , sæpe articulo residuo coro- naiæ et ad maturitatem cum pedicello date Articulus filorum extre- mus setis binis instructus est. Os. La description de cette Algue me semble suffisante pour établir sa distinction spécifique, qui réside surtout dans la position des spores. Celles-ci sont, en effet, sessiles dans l’espèce européenne, ou naissent dans les endochromes du filament principal. 81. Bryopsis Leprieuri Kg., l. c., p. 490. — Coll. n. 817 et 827. COMPSOPOGON Montag. Char. explet. Frons filiformis, ramosa, rarius subsimplex, intus septis tenerrimis evanidis articulata, e pluribus cellularum stratis constans. Cellulæ interiores autem maximæ, vesiculato- inflatæ, hyalinæ, corticales vero monogonimicæ, in parenchy- mate continuo contextæ. Articuli aut inconspicui aut ad genicula constricti. Fructus : sporæ continuæ in verrucas corticales aggre- gatæ, cellulis periphericis matricalibus innatæ, mox liberatæ. Nomen e vocibus græcis xoudèc, élégant, et réywv, barbe, non autem Campsopogon ut apud Kutzing, Sp. Alq., p. 32 mendose legitur,. — Compsopogon Montag., FI. Alg., 1, p. 154. O8s. Je donne ici une nouvelle définition de ce genre. Il est si distinct des Conferves où l’espèce type avait été placée par Balbis, puis avec doute par M. C. Agardh, qu'il a été admis et méritait de l’être. La fructification, restée jusqu'ici inconnue , s’est montrée à mon observation dans une des espèces de Cayenne ; elle vient confirmer l’analogie que M. Kützing avait remarquée entre la structure de ces algues et celle du genre Ceramium, analogie qui les assimile en quelque sorte, quoique en les rangeant dans une série parallèle. En effet , les spores, qui résultent de la métamor- phose des nucléus colorés des cellules corticales , restent entières , et ne deviennent jamais dés tétraspores. 32. Compsopogon leptoclados Montag. mss. : cæspitosus, griseo- fuscescens (in vivo cæruleo-glaucus), fronde primaria elongata setacea virgato-ramosa lanceolata, ramis ramulisque brevibus _confertis alternis erecto-patentibus arachnoideis, articulis dia- CRYPTOGAMIA GUYANENSIS. 299 metro brevioribus aut æqualibus. — Has. In aquis dulcibus profluentibus prope Cayenne. — Coll. n. 1098. Desc. Frons longissima, 20 ad 25 centim. metiens, a basi setacea, 6 ad 8 centimillim. crassa , virgato- ramosa et ramosissima. Rami secundarii ad angulum 45e fronde egredientes, iterum alterne ramosi. Ramuli tertii ordinis millim aut semi-millim. longi, erecto-patentes, tenuissimi , fere arachnoidei, diametro vix 0,02 millim. metientes , articulati. Articuli frondis primariæ diametro subæquales , corticati, centro globoso exca- vati; ramulorum mono-aut pleiogonimici, ad genicula subincrassati. Cellulæ corticales granulosæ ; gonidia articulorum superiorum incudini- formia seu ossula phalangarum supremarum referentia , simplicia aut, ut in Polysiphoniis, bi-tripartita. Os. Aucune autre espèce ne justifie mieux que celle-ci le nom de leptoclados. Elle forme par la réunion de ses frondes une longue cheve- lure, dont les dernières divisions sont de la plus grande ténuité. Les cloi- sons , ou au moins les traces de leur existence, persistent dans toute l'étendue des filaments. Ceux-ci offrent deux couches de cellules dans le bas de la plante, une seule dans les rameaux. Les ramules montrent l’or- ganisation des Conferves ou de quelques Polysiphonies. 99. Compsopogon chalybœus Kg., L. c., p. 433. — Coll. n. 828. 34. Compsopogon subsimplexæ Montag. mss. : obscure violaceus, fronde subsimplici setacea flexuosa passim incrassato-inflata verrucosa obsolete articulata, e verrucis prolifera. — Hap. Ad rupes maritimas æstu decedente nudatas et tum aqua dulci rigatas prope Cayenne lectas. — Coll. n. 830. Desc. Frondes intricatæ, flexuosæ, unciales, simplices, apicem versus unum aut alterum ramum e verrucis promentes, basi crassiusculæ, cri- nales, hine inde incrassatæ, obscure articulatæ, nec ad genicula ullo modo constrictæ, e contrario verrucis sporarum tuberculosæ, inæquales, gonidus violaceis binatim conjunctis punctatæ. Ramuli proliferi, quando adsunt, tenuissimi, 0,01 millim. crassi, hyalini , gonidiis uni-biserialibus nullo septo sejunctis insignes. Sporæ e globoso ovoideæ, oblongæ, cellulis matricalibus corticis mnatæ, lilacinæ, in verrucas sparsas conglomeratæ, tandem liberæ, diametro sesqui-bimillim æquantes. Color in vivo æneus aut dilute castaneus. Oss. Cette espèce se distingue de ses congénères , qui commencent à devenir nombreuses, par son habitat dans les eaux alternativement douces 200 C. MONTAGNE. et salées, par la simplicité de sa fronde, et par l’absence de tout rétré- cissement au niveau des cloisons. 35. Enteromorpha compressa Grev., Montag., !. c. — Coll. n. 347, 390 et 822, 36. Enteromorpha ramulosa Hook. — Has. In Chætomorpha nodosa Kg. parasitans. — Coll. n. 825. 37. Bangia fusco-purpurea var. 6 quyanensis Kg., {. c., p. 360. — Coll.n. 832. 38. Stygeoclonium plumosum Kg., L. c., p. 356. — Has. Ad ru- pes alterna vice aqua dulciet marina submersas prope Cayenne lectum. — Coll. n. 829. CHLOROPTERIS Montag., Vov. Gen. Frons confervacea, heterogenea, ramosissima , basi filis lon- gissimis ramosisque stuposo-radicans, Rami in rachide angu- loso-geniculata alterni , simplices, plumosi. Color herbaceo- viridis. Os. Ce genre serait analogue au Ballia parmi les Confervées , si ses : rameaux, au lieu d’être alternes, étaient opposés. Parmi les genres nou- vellement fondés dans cette tribu, je ne vois que l’Acanthonema J. Ag. qui s’en rapproche un peu par la structure, quoique le nôtre semble dif- férer par la disposition géniculée du filament principal, et la longueur des rameaux pennés qui le garnissent. L'auteur ayant établi ce genre sur ma Conferva aculeata du Sertum patagonicum, p. 4, je pee facilement en apprécier les analogies et les différences. 39. Chloropteris Leprieurii Montag. mss. : fronde pygmæa stupa radicellarum intricata radicante , prolifero-ramosa ramisque alterne pinnatis uno latere versis e quoque geniculo angulato (en zigzag) egredientibus articulatis, articulis filorum radican- tium diametro duplo-triplo—frondis primariæ ramorumque sesquilongioribus aut eumdem vix superantibus. — Has. Cum Ballia Leprieurii ad rupes rivulorum les Gémeaux sed hisce rationibus loci diversis distinctæ. Genus novum summitatem | | | | | CRYPTOGAMIA GUYANENSIS, 801 rupium quam aqua dulcis defluens lambit priusquam ruat; Ballia autem semper immersa manet latera rupis insidens vestiensque. — Ægagropila Leprieuru Kg., l. c., p. 413, ex numero collectionis 831 citato. Ogs. Il faut que M. Lenormand n'ait envoyé à M. Kutzing qu’un exem- plaire incomplet ; autrement, il n’est guère probable que ce genre eût échappé au coup d’œil exercé de mon savant ami de Nordhausen. Sa description du Cladophora (Æ'gagropila) Leprieurit ne saurait convenir, en effet, qu'aux filaments radicants feutrés qui partent de la fronde prin- cipale. Cette fronde, quelquefois mélangée avec celle du Ballia, peut être prise pour celui-ci, car elle a à peu près les mêmes dimensions. C’est sous le microscope qu’on peut seulement les distinguer. Sa hauteur totale est d'environ un centimètre, et la longueur des rameaux pennés est de moitié plus petite. Les ramules qui naissent alternativement de chaque sommet des endochromes ont une longueur de 1 à 1 1/2 millim. Le dia- mètre des filaments entrecroisés est de 3 centimillim., celui des ramules n'est que de 2; mais la fronde principale a environ 4 à 5 centimillim. d'épaisseur. La couleur de cette Algue pendant la vie est d’un beau vert pré, tandis que celle du Zallia est d’une nuance marron clair avec des reflets glauques ou bleuâtres. L'organisation des deux Algues est d’ailleurs fort différente. h0. Conferva (Cladophora) ædogonia Montag. mss. : flaccida, pal- lide viridi-lutescens , filis membranaceis cylindraceis arach- noideis intricato-ramosissimis , ramis patenti-erectis ramulis alterne subternatim secundis brevibus, articulis longitudine variis diametrum bis aut duodecies et ultra superantibus, bre- vioribus fructiferis tumidis oblongis. — Has. In puteis hospitii nautici apud Cayenne lecta. — Coll. n. 826. An C. putealis Kg. haud descripta eadem sit ac hæc nostra non liquet, Desc. Cæspites lutescentes, pallidos, ad superficiem aquæ, at probabi- liter primitus fundo putei adhærescentes, efformat. Fila, quorum longi- tudo vera vix definienda, intricatissima ramosissimaque, crassitie 1/20 ad 1/10 millim. æquantia. Rami secundarii erecto-patentes, ramulos subternatos secundos breviores bimillimetrum metientes pauciarticula- tos, subter non autem ex ipso endophragmate proferentes. Articuli quoad longitudinem maxime varii: alteri autem bis, alteri vero plus quam duodecies diametrum superant et ad genicula leniter constricti sunt. Priores seu breviores ad tempus fructificationis tumidi, tum ellip- 309 C. MONTAGNE. soidei , 0,15 millim. crassi, passim solitarii aut seriato -geminati, nucleo continuo viridi-fusco. Ogs. Cette espèce semble Joindre les ŒÆdogonium aux Cladophora. Si elle était simple au lieu d’être très rameuse, on pourrait s’y méprendre. Je ne connais que le C. putealis Kg., trouvé dans des localités semblables en Allemagne , qui offre quelques uns des caractères de celui-ci. Toute- fois notre algue en présente plusieurs dont ne parle pas M. Kützing , et qui valaient bien la peine d’être mentionnés, si les deux algues sont réellement identiques ; ce sont : 1° la naissance des rameaux et des ra- mules à une distance, au-dessous de la cloison, égale au diamètre du filament ; 2° la forme de la fructification. On trouve parasite sur cette algue un Fragillaria que j'ai rapporté dans le temps au #. hyemalis, mais qui pourrait bien être le F. glabra Ehrenb., trop brièvement décrit ou caractérisé pour qu'on puisse être certain de la détermination. On y rencontre encore une nouvelle espèce, selon moi, de Æhipidophora; qu'à cause de sa forme singulière et constante je nommerai À. Craticula. Voyez sa description ci-après. h1A. Conferva (Cladophora) delicatula Montag. mss. : cæspitosa, sordide virescens, filis tenuissimis laxe intricatis virgato-ramo- sis longe articulatis iterum ramulosis, ramulis brevibus breviter articulatis , geniculis paululum constrictis. — Has. Ad rupes æstu maris inundatas apud Cayenne lecta: — Coll. n. 1100. Desc. Fila decimetrum cireiter longa, laxe intricata, tenuissima, fere arachnoidea, 8 centimillim. deorsum crassa, virgato-ramosa, sordide virescentia, longe articulata. Rami elongati, strictiusculi, angulum 20 ad 30° cum filo formantes, undique e geniculis constrictis egredientes. Ramuli ultimiordinis breviores, ternatim secundi, vix sextam quartamve millimetri partem longitudine adæquantes , 2 ad 3 centimillim. erassi, brevissime articulati. Articuli fili primarit et ramorum secundi ordinis diametro 6plo-hplo (exsiceatione medio diaphani) ramulorum vix du- plo tantum longiores. Facies Chætomorphæ implezeæ at toto cœlo diversa. Ramificatio Compsopogonis leptacladi. h2. Conferva (Cladophora) polyacantha Montag. mss.:cæspitosa, obscure viridis , filis biuncialibus rigidiusculis inferne subdi chotomo-ramosis, ramis irregulariter ramulosis, ramulis lon- giusculis spiniformibusque crebris intermixtis, articulis 2plo- splo diametro longioribus. — Ha. Cum priori, — Coll., n. 1101, | | CRYPTOGAMIA GUYANENSIS. 303 Desc. Cæspites obscure et sordide virides, exsiccatiône olivaceos, biun- ciales, rupibus æstu accedente inundatis adhærescentes efformat, Fila capillo humano tenuiora, rigidiuscula, 3 ad 5 centim. longa, 5 ad 8 centi- millim. erassa, a basi tantum dichotomo-ramosa. Rami pro ratione divi- sionum inferiorum longiusculi, apice denudati, undique sub genicula ra- mulos variæ longitudinis emittentes. Alteri enim 0,035 millim crassi 1 ad 4 millimetra assequuntur, alteri spiniformes binis ternisve endo- chromatibus constantes, vix decimillim. metiuntur. Articuli duplo tri- plove diametro longiores. Ramelli acanthoïdei interdum secundati fere ex quoque geniculo at semper ratione prorsus irregulari oriundi. Ogs. On ne saurait comparer cette Algue qu'avec le C. spinigera Montg. dont elle a la couleur , et le €. spinulosa Kg. Elle diffère du premier par la ramification , la rigidité plus grande des filaments , par la longueur proportionnelle des endochromes qui dans la plante de Montevideo dé- passe cinq fois le diamètre , et enfin par la position des ramules spini- formes. Je la crois distincte du second, dont je ne connais que la diagnose, par la grandeur relative des articles, etc. h3. Conferva (Cladophora) sertularina Montag., Ann., 2, XII, p. 200 ; an Ag.? — Kg.,l. c., p. 896. — Coll. n. 360. hh. Conferva (Chætomorpha) nodosa Kg., L. e., p. 376. — Has. In lacunis marinis ad Cayenne. — Coll. n. 825. h5. Conferva (Chætomorpha) geniculata Montag. Hb. : filis sim- plicibus rigidiusculis obscure viridibus longis laxe intricatis flexuoso-crispatis hine inde geniculatis, geniculis plus minus patentibus, articulis diametro sesqui-duplo longioribus raro æqualibus. — Has. Apud Cayenne in mari lecta. — Conferva Linum Montg.,l. c., p. 199, non Lin. — Coll. n. 397. Desc. Fila elongata, obscure viridia, cylindrica, diametro decimam ad quintam millimetri partem æquantia, passim geniculis instructa. Genicula angulum obtusum , rectum , imo acutum (20° )efficientia. Articuli aut diametro æquales aut et duplo longiores cæterum ut in (€. Lino con- formati. Os. Je possède dans ma collection dix Conferves différentes sous le nom de C': Linum. Je n’ai réellement connu l’espèce linnéenne qu'après la communication qui m'a été faite par mon ami le révérend M. J. Ber- keley d'un échantillon pris de la publication de Jurgens. Voyez à ce sujet 30/ C. MONTAGNE. les observations que j'ai consignées à la page 165 du tome I de la Fore d'Algérie. Les géniculations qui caractérisent cette confervée m’avaient, je le confesse, échappé au premier examen. Elles sont, au reste, con- stantes , et telles que je ne sache pas qu'il existe un autre Chætomorpha qui les présente. 6. Rhizoclonium bolbogenum Montag. mss. : cæspitosum , sub- marinum, filis et basi bulbosa radicantibus subsimplicibus tenuissimis obscure olivaceis articulis diametro sesqui-triplo longioribus ad genicula vix constrictis. — Ha. Apud Cayenne rupibus maritimis in lacunis adhærens lectum. — Coll. n. 1092. | Desc. Cæspes olivaceus, triuncialis, luto et Grammatophora marina conspurcatus. Fila erecta , capillo humano multo tenuiora, 0,03 millim. crassa, basi bulbosa, rarissime ramum unum aut alterum emittentia. Bulbus , ex quo surgit filum , depressus , orbiculatus aut et angulatus, inferne radicellas agens nonnullas descendentes continuas 1/3 millim. longas, 0,015 millim. crassas pellucidas. Articuli subcylindrici, diametro sesqui-triplo longiores, raro tantum eodem æquales, ad genicula leniter constricti, intus nucleum (exsiccatione collapsum), olivaceum foventes. OBs. Si le genre est bon, cette espèce en‘offre bien tous les caractères. Elle me paraît surtout différer de ses congénères par la présence d’un renflement bulbeux ou collet , d'où naissent et le filament ascendant et les fils radicellaires. K7. OEdogonium ? didymosporum Montag. mss. : filis crystallinis simplicibus tenuissimis intricatis articulatis, articulis diametro triplo-quintuplo superantibus, sporis didymis.— Has. In aquis pigris fossarum secus vias circa Cayenne lecta, — Coll. n. 1094. Desc. Fila intricata, cylindrica, diametro 0,015 ad 0,02 millim. æquantia , longitudinis vix determinabilis, cum alga aliis pluribus im- mixta sit, articulata. Articuli cristallini, nunquam ad genicula constricti, diametrum longitudine 3plo-5plo, imo 8plo superantes, fructiferi haud tumidi. Sporæ globosæ , quoque endochromate binatim seriatæ , con- tiguæ, luteo-fuscidulæ, 0,015 millim. crassæ. Oss. Cette espèce, qui appartient peut-être au genre Zygogonum (ce que je ne saurais affirmer), croît pêle-mêle avec une foule d’autres algues dans les fossés d'eau douce des environs de la ville. Je ne connais \ CRYPTOGAMIA GUYANENSIS. 905 aucun ŒÆdogoniun qui présente ce caractère de spores réunies deux à deux selon la longueur de l’endochrome de manière à représenter un 8 de chiffre, comme dans la Conferva bipunctata Diw., Brit, Conf., t, 2 18. Spirogyra ovigera Montag. mss.: filis flexuosis obscure viridi- bus, articulis diametro sesqui-septuplo longioribus, spiris ter- nis densis, sporis ovalo-ellipticis. — Has. In rivulis per imbres crescentibus apud Cayenne et cum priori mixta lecta. — Coll, . n. 821, 1094 et 1095. Desc. Fila elongata, tenuissima, flexuosa, imbricata, obscure viridia, subolivacea absque nitore, 0,04 millim. crassa. Articuli quoad longitu- dinem varii, diametro sesqui-7plo longiores, cylindrict. Fasciæ gonimicæ ternæ sat densæ, gonidiis e globoso ellipticis. Sporæ in endochromate medio parum dilatato ex ovoideo ellipsoideæ, magnæ, decimillim. longæ, 0,06 millim. crassæ, intus granulosæ , granulis gonidiis similibus , epi- sporio vestitæ, tandem brunneæ. Oss. Étendue sur le papier, cette Algue est si semblable par son port au S. nitida, qu’il faut le secours du microscope pour en voir les diffé- rences essentielles, lesquelles consistent dans des filaments de moitié moins épais, à endochromes plus longs et variables, et dans la forme et la disposition spirale des gonidies. h9. Siaurospermum cœærulescens (Ag.) Kg., l. c.,p. 436. — Has. In aquis dulcibus circa Cayenne fertile lectum. — Coll. n. 1097. 90. Scylonema Leprieuru Kg., L, c., p. 307. — Has. Ad rupes imbribus madefactas circa Cayenne lectum. — Coll. n. 824 et 1099. | O1. Scytonema adnatum Montag. mss.: microscopicum, filis initio | adnatis solitariis aut geminis tenuissimis brevissimisque æru- ginosis tandem subliberis decumbentibus cyanescentibus, ramis geminis e medio filo exeuntibus filo primario æqualibus, vagi- nis crystallinis lævissimis, articulis sexcuplici longitudine diametrum æquantibus sæpe dimidiatis ad juncturas constric- tiusculis interdum punctatis aut linea longitudinali percursis. — Has. In Batrachospermo equisehfolio in consortio Balliæ Pygmæeæ parasitans observavi. — Coll, n. 1109. Desc. Fila æruginoso-cyanescentia , primo adnata breviora , solitaria, 3° Sério. Bor. T. XIV. (Cahier n° 5.) ! 20 306 C. MONTAGNE. rarissime paralleliter geminata , mox libera, modo decumbentia , 2 ad 3 millim. vix longa , 0,015 millim. diametro æquantia , ad medium ra- mos conformes geminos æque crassos promentia. Cætera ut in diagnosi exposul. Oss. Cette espèce se distingue de ses congénères par ses filaments épars , solitaires , tout au plus géminés , ne croissant jamais par touffes plus ou moins fournies, etc. 52, Lyngbya quyanensis Kg., L. c., p. 282. — L. œruginosa Montag., Ann., t. XIII, p. 200, non Ag. — Coll, n. 351. 53. Lyngbya putealis Montag., — Coll. n. 352. ok. Leibhina cœærulea Montag. mss. : cæspitosa, filis tenuissimis uncialibus et ultra e glauco-viridi cærulescentibus breviter articulatis et transversim punctatis, vaginis achrois. basi aspero-rugosis summo apice flaccido vacuis, sporis globosis aggregatis. — Has. Ad rupes maritimas nec non ad Confer- vas apud Cayenne. — Coll. n. 820. Desc. Cæspes uncialis - sescuncialis, siccitate cærulescens et specie Lyngbyam quamdam æmulans. Fila tenuissima, recta, vix flexuosa, basi interdum ramulo {?) sexies tenuiori sub apice orto radicantia, 0,01 0,015 millim. cum vagina, 0,007-0,01 millim. sine vagina crassa , madefacta et sub microscopio posita pulchre æruginoso-cærulea. Vagina subcrassa, deorsum aspero-rugulosa, subverrucosa , sursum lævissima , hyalina, apice vacuo flaccida contortaque. Articuli diametro duplo-qua- druplo breviores, interdum transversim granulosi. Sporæ globosæ, limbo cinctæ, ad latera fili solitariæ aut et plures aggregatæ, diametro 0,01 millim. æquantes aut superantes, nucleo cæruleo-lilacino tenuissime granuloso. O8s. Cette espèce est bien un ZLeiblina, si toutefois je n'ai pas fait erreur en prenant pour sa fructification des corps qui lui seraient étran- gers. Elle diffère de toutes les autres par la couleur, les rugosités de sa gaine , et quelques autres caractères qui ressortiront de la description que j'en ai donnée. Parasite elle-même, elle porte les parasites suivants : Cymbosira Agar dhii, Biddulphia septemlocularis ; Isthmia polymorpha, Achnantes subsessilis et Melosira salina Kg. var. concatenata. 55. Nostoc lacunogum Montag. mss. : rupestre et terrestre, fronde selatinosa membranacea bullata ex ærugineo fucescenti-oliva- cea exsiccatione nigro-viridi, flis moniliformibus dense impli- CRYPTOGAMIA GUYANENSIS.. 307 catis, articulis globosis puncto centrali notalis diametro circi- ter 0,007 mm. æquantibus, temnogenesi tandem bipartitis, tum gonidiis transversim oblongis. — Has. Ad rupes in ipso urbis Cayenne circuitu inprimis in posticis Hospitii nautici partibus obvium. — Coll. n. 818. | Ors. Ce Nostoc acquiert une grandeur de 10 à 15 centimètres, et offre les nuances du N. verrucosum , mais il ne croît pas dans les eaux cou- rantes comme celui-ci. Je ne puis penser que ce soit là le N. pelluci- dum Kg., dont l’auteur dit les articles elliptiques. En tout cas, le n° 346 que je ne connais pas, et sous lequel M. Lenormand l’a communiqué, n’est pas celui que portent les exemplaires que 4 vus. 56. Sirocoleum guyanense Kg., L. c., p. 249. eg | Fr In rupibus maritimis circa Cayenne lectum. — Coll. D. G19, 97, Phormidium guyanense Montag. mss. : strato membranaceo obscure olivaceo ambitu cærulescente, filis flexuosis perquam tenuibus, 0,004 mm. circiter diametro metientibus apice ob- tusis, articulis vix conspicuis apicalibus diametrum subæquan- tibus, vagina hyalina achroa sursum undulata. — Has, Fundo limoso rivulorum adhærens circa Cayenne lectum. + Coll. n, 1093. Ogs. Cette espèce diffère du ?, vulgare par ses sommets obtus et les ondulations de sa gaîne. Dans notre algue, ce ne sont pas les articles, mais les ondulations en question qui font paraître le filament toruleux. De là sa dissemblance avec le P, subtorulosum. C'est sur elle que vit en parasite le Navicularia æquinoctialis. | 58. Desmidium Swartzii var. Ralfsii Kg., l, c,,p. 160, — Coll. n. 94, 99. Desmidium quadrangulatum Ralfs, Ann. of nat. lst., XI, p. 405 ; et Brit. Desmid., p. 62, t. V. — Coll. n. 1094. 60. Micrasterias rotata Ralfs, l. c., XIV, p, 259, etBrit. Desmid. ; p. 74,t. VILL, fig. 1. -- M, Rola Menegh. in Linnœa 1840, P. 215. Kütze., Sp. Alg,, p. 170. — M. denticulata Breb. ; Alg. Falas., p. 5h, t. VIT, — Æchinella rotata Grev, in Hook., Brit. F1. (1830), — Has, Cum prioribus. 906 C. MONTAGNE. GL. Closterium Lunula (Müll.) Nitzsch. — Falls, { c., p. 165, t. XXVII, fig. 1. — Has. Cum Spirogyra ovigera, n. 821. 62. Biddulphia septemlocularis Kg., Bacill., p. 138, t. XIX, f. IL, et Sp. 4{g., p. 138. — Has. Ad rupes æstu recedente denudatas apud Cayenne lecta, — Coll. n. 815. Singularis, et a B. pulchella maxime diversa. 63. Odontella polymorpha Kg., Bacill., 1 e., t. XXIX, fig. 90, et Sp. Alq., p. 156. — Isthmia polymorpha Montag., 4nn., I. c., p. 200. — Coll. n. 353. Ch. Grammatophora marina Kg.— Has. In Rhizogomio bolbogeno parasitantem inveni. — Coll, n. 1092. 65. Rhipidophora Craticula Montag. mss. : breviter slipitata sub- flabellata basi dilatata craticuliformis, bacillis 2-6 lanceolatis sursum truncatis deorsum obtusis. — Has. In Cladophora œædogonia parasitica. — Coll. n. 826, Desc. Stipes tenuis, 1-2 centimillim. longus, basi dilatatus, apice bacilla 3 ad 6 oblongo-lanceolata 4-6 centimillim. longa , 0,05 millim. in medio lata, apice truncata, basi obtusa vix attenuata. 66. Schizonema parvum Menegh. on hit. Kg., l. e., p. 100, — Coll. n. 823. 67. Schizonema investiens Montag. mss. : parasiticum, fascicula- tum, minutum, lubricum, fuscum, opacum, filis a basi dilatata vage ramosis, ramis anastomosanti-concretis, naviculis uni- biserialibus majusculis binucleatis cymbiformibus.— Has. In Bostrychia monosiphonia supra descripta parasitans lectum. — Coll. n. 1111. | Desc. Fila mucosa, brevissima, vix millimetrum longa, basi dilatata sesqui- (mox attenuata et modo) centimillimetrum diametro adæquans, irregulariter ramosa, e luteo fusca. Rami vagi, simul concreti et anasto- mosantes. Naviculæ serie ut plurimum unica raro duplici annexæ, utro- que fine paululum imbricatæ, cymbiformes, obtusiusculæ, 0,03 millim. longæ, 0,008 millim. circiter in medio crassæ, intus nucleos binos colo- ratos foventes, Oss. Cette Algue envahit les filaments et les rameaux du Bostryc hia, et leur donne un aspect sale. Elle ne ressemble à aucun Schizonema dé- CRYPTOGAMIA GUYANENSIS. , 909 erit, et il en est à peine un seul avec lequel je puisse la comparer. Les deux nucléus des navicules représentent deux triangles isocèles opposés par la base. 68. Navicula œquinoctialis Montag. mss. : majuscula , lineari- oblonga apicibus rotundatis, pinnulis radiantibus validis, in 0,01 mm. 4. Longit. 4/10 ad 1/6 mm. — Has. In consortio Phormidii guyanensis inveni. — Coll. n. 1093. Ogs. Quant à la forme générale, cette navicule ressemble aux N. Dac- tylus et N. suecica, mais elle en diffère autant par ses dimensions que par ses stries beaucoup plus larges. Sous ce dernier rapport, elle se rap- proche du N. pachyptera, qui se distingue, lui, de notre espèce par un renflement médian. 69, Cymbosira A gardhii Kg., Bacill., p. 77, t. XX, fig. LIL — Achnanthes seriata Ag., Bot, Zeil., 1827, et Consp. Diatom., p. 60. Montg., /. c.. p. 201. — Coll. n. 353, 815-817 et 893. 70. Achnanthes subsessihs Kg., Alg. Dec., n. A2. Bacill., p. 76, t. XX, fig, IV. — Coll. n. 817 et 850. A. Melosira salina Kg., Baall., p. 52, t. HE, fig. IV, 1-4. Sp. Alg,, p.27. — Coll. n. 820. 72. Podosira hormoides Kg., Bacill., 1, c., t. XXIX, fig. 8h, et Sp. Alg., p. 26. — Melosira Montg., {. e., p. 200. — Call. n. 299, 73. Odontidium hiemale Kg., Bacill., p. 4h, t. XVIT, fig. 1V, et Sp. Alq., p. 18. — Coll. n. 826. | 7h. Himantidium pectinale Kg., Bacill., p. 39, t. XVI, fig. X, Ah, et Sp. Alg., p. 9. — Coll. n. 352. 75. Himantidium guyanense Ehrenb., Amer., p. 1929. Kg, Bacill., p. 39, t. XXIX, fig. 41, et Sp. Alq., p. 10. — Coll. n. 1096. 76. Himantidium Papilio Ehrenb., |. c.? — Coll, n. 826. — | Species mihi valde dubia, | RECHERCHES SUR LE SOMMEIL DES PLANTES, Par M. Hermann HOFFMANN, Professeur de botanique à l’Université de Giessen. On désigne par le nom de sommeil végétal la position transi- toire qu’aflectent certaines plantes ou parties de plantes , et qui se rapproche de l’état que ces parties offraient dans le bourgeon: cet état est une contraction, comparativement au développe- ment parfait et à l’extension des parties soumises à ce PR mène. Ce changement de position dépend des heures, de telle sorte que la plupart des végétaux sommeillent pendant la nuit, tandis qu’un petit nombre seulement d'espèces offrent ce phénomène durant le jour. Je vais examiner les causes auxquelles ont été attribués ces phénomènes , sans que jusqu’aujourd'hui cela ait conduit à un résultat satisfaisant ; j'espère prouver que cette cause est pure- ment physique, et qu’une fois reconnue, elle soumet tout le phénomène à la volonté de l’expérimentateur. | Les causes externes auxquelles peut être attribué le rar mène sont les suivantes : I, Conditions hygrométriques. If, Electricité, IL Lumière. | IV. Développement de gaz dans l’intérieur des végétaux. V. Calorique. I. HycroMÉTrICITÉ. C’est probablement de ce que beaucoup de fleurs se ferment aux approches d’un temps pluvieux et pendant la pluie, qu’on a | ( | | | | | | | | | | | 1 | | | H, HOFFMANN. — SUR LE SOMMEIL DES PLANTES. 311 tiré la conclusion que la diminution ou l’augmentation de l’hu- midité atmosphérique exerce une influence positive sur les chan- gements de position des organes végétaux. Il fut pourtant déjà prouvé par Bonnet, que même les plantes terrestres, étant plon- gées sous l’eau, sont influencées par la lumière, et les expériences dont je vais faire mention démontrent que cette hypothèse est insoutenable concernant le sommeil et l’éveil des plantes. 1° EXPÉRIENCE. Plantes dans l'air humide. — Un pied d'Oxalis rosea a été plongé dans un grand bocal de verre rempli d’eau, de telle sorte que l’eau couvrait non seulement la terre et les racines, mais en outre la base de la tige: les parties vertes de la plante et ses fleurs étaient garanties du con- tact immédiat de l’eau au moyen d’une cloche de verre : ces parties se trouvaient ainsi placées dans une atmosphère isolée, laquelle, se trouvant en contact immédiat avec l’eau, se satu- rait nécessairement des émanations. Tout cet appareil a été exposé au soleil. La plante montra durant quatre jours le phéno- mène normal du sommeil et du réveil des feuilles, tout comme un pied de la même espèce placé en plein air, à côté de l'individu soumis à l’expérience ; seulement chez celle-ci le sommeil se ma- nifesta une heure plus tôt. 2° EXPÉRIENCE. Plantes submergées. — Deux feuilles d’'Oxa- his tetraphylla ont été fixées, par la base de leurs pétioles, à un morceau de liége rendu pesant par du plomb; puis elles ont été enfoncées dans un verre rempli d’eau, de telle sorte que l’une des feuilles se trouvät complétement submergée, tandis que l’autre feuille était étalée à la surface de l’eau. L'appareil a été exposé au soleil. Durant sept jours, les feuilles se sont ou- vertes et fermées régulièrement. 9° EXPÉRIENCE, — Mimosa pudica. — Un pétiole muni de deux feuilles à été plongé sous l’eau , de la même manière que dans l'expérience précédente. L'expansion et la fermeture des feuilles se sont manifestées régulièrement pendant quatre jours. Les folioles se contractaient aussi en les irritant mécanique- ment. le EXPÉRIENCE. OEnothera Lindleyana. — La fleur submergée 212 H, HOFFMANN. manifesta des contractions et des expansions très visibles pendant trois jours. La fleur du T'olpis barbata se comporta absolument de la même manière ; l’heure de l’éveil fut à peu près la même que pour une autre fleur de la même espèce, qu'on laissa en plein air. On a émis l'opinion que la dilatation des sucs dans l’intérieur de la plante, par l’action de la chaleur, pourrait être la cause de l’expansion journalière. Mais cette hypothèse ne résiste pas à un examen sérieux. L'eau ne se dilate que de 1/22 de son volume, de zéro jusqu'à 100 degrés centigradés, ce qui est bien loin de suffire à la production de ces changements de position ; je dé- montrerai même que les plantes peuvent être indifféremment à l’état d'expansion ou à l’état de contraction sous une tempé- rature identique, par exemple sous celle de 15, IT, ELECTRICITÉ. L'application directe d’un courant d'électricité est très nuisible aux plantes , et souvent il les tue ; il m’a donc semblé qu'on ne saurait arriver à aucun résultat positif par ce moyen. Mais j'ai observé avec soin la manière dont se comportent les plantes sen- sibles pendant les orages. Toutefois ces observations ne m'ont fourni que des résultats purement négatifs. JI1, LUMIÈRE. De prime abord l'influence de la lumière paraît être en relation irès évidente avec le phénomène du sommeil des plantes ;’ car les unes veillent pendant le jour, et les autres pendant la nuit. Le Lotus peregrinus a sa fleur complétement couverte par les trois folioles de la feuille florale, à neuf heures du soir, tandis qu’à sept heures du matin la même feuille est réfléchie de manière à se trouver presque sur le même plan que la fleur ; cette feuille décrit journellement un arc de 100 degrés. Les feuilles de l'Oxalis tetraphylla décrivent avec la pointe des nervures primaires un arc de 9 degrés de haut en bas ; au milieu de juillet, elles s’éta- lent dès cinq heures du matin, et le soir, à cinq heures, elles SUR LE SOMMEIL DES PLANTES. 18 commencent à se défléchir. L’AHydropeltis purpurea , au rapport des voyageurs , enfonce ses fleurs sous la surface de l’eau, du- rant la nuit ; le Nymphea alba se comporte à peu près de même, mais sans submerger entièrement ses fleurs. Un très grand nombre de plantes offrent des phénomènes analogues , ainsi que Linné l’a déjà fait connaitre. Je ne ferai mention ici que de mes observations sur le Mi- mosa pudica, parce que les expériences faites à ce sujet ne sont pas toutes d'accord. Vers la fin de juillet, les feuilles sont encore fermées à cinq heures et quart du matin : elles commencent à s'ouvrir à cinq heures et demie, et elles sont complétement ou- vertes à cinq heures trois quarts. L'éveil commence par les fo- lioles du milieu du pétiole, puis s’ouvrent les supérieures, et enfin les inférieures. En observant une feuille isolément , on s’apercoit que c’est le pétiole qui s’élève d’abord ; puis s'étale la feuille ( qui est pliée de bas en haut); ensuite s’étalent les fo- lioles à partir du milieu vers le haut, et enfin les folioles de la base et du sommet ; celui-ci n’offre plus qu’une seule paire non épanouie, tandis que vers la base il s’en trouve encore de quatre à six paires dans cet état. Enfin toutes les paires s’étalent hori- zontalement , et décrivent par conséquent un arc de 90 degrés , de même que le pétiole au maximum. Le sommeil commence plus ou moins tôt, suivant l'élévation de la température au soleil. Dès les trois heures de l’après-midi on voit s’incliner des folioles isolées ; à six heures, la plante se trouve à l’état de demi-som- meil ; à sept heures, les pétioles commencent à se baisser, et ils sont complétement rabattus à huit heures, surtout chez les feuilles _ parfaitement développées ; car les pétioles des feuilles terminales il Il | | | | l | | | | | | l Î restent dressés plus longtemps et souvent pendant toute la nuit, _ de sorte que ces organes offrent l’état d'éveil, tandis que leurs | folioles sommeillent ; c’est ce qui arrive surtout par une tempé- rature fraîche. En considérant la série successive de la totalité | des feuilles d’une tige, ce sont les folioles supérieures qui se ferment les premières (quelquefois les folioles basilaires se fer- ment en même temps), et puis les autres folioles, à partir du milieu , tant vers en haut que vers en bas, Les folioles se baissent 31/ M HOFFMANN,. avant le pétiole, Quant aux pennules , ce sont les basilaires qui s’endorment les premières , puis vient le tour de la pennule ter- minale, et enfin celui des paires du milieu , de haut en bas et de bas en haut. Les parties de la plante qui s'éveillent les premières sont aussi celles qui s’endorment les dernières, LUMIÈRE ARTIFICIELLE. On sait par les expériences de De Candolle qu’une forte lumière produite par des lampes d’Argand peut éveiller, durant la nuit, la Sensitive. J’ai observé un phé- nomène analogue sur les fleurs du Galanthus nivalis. ; Lumière cocorér, J'ai suivi pendant deux mois une série d'observations dans le but de déterminer l'influence des rayons colorés ; je vais en exposer les résultats. 6° EXPÉRIENCE. — Un certain nombre de verres à boire, de la contenance d'environ un demi-litre, ont été placés auprès d’une fenêtre exposée au soleil. Les organes soumis aux expériences ont été fixés dans de petits vases remplis de sable humide, et placés ainsi dans les verres dont je viens de faire mention. L'orifice des verres à été recouvert de lames de plomb, et les parois de ces récipients furent enveloppées d’une feuille de papier de couleur trempé dans de l’huile. Pour servir de comparaison, d’autres verres ont été enveloppés les uns de papier blane non transparent, les autres de papier noir et luisant ; en outre, on à mis quelques feuilles dans un verre rempli d’eau, et qui fut laissé en plein air, sans aucune couverture. | Les feuilles d'Oxalis tetraphylla et les fleurs de T'olpis barbata, ainsi traitées, s’éveillent plus tôt sous l'influence de la lumière bleue (indigo) et de la lumière jaune que sous celle de la lu- mière rouge. Le sommeil se manifeste plus tôt sous l’action de la lumière rouge (de brique) et de la lumière jaune, que sous l’ac- tion de la lumière bleue (soit bleu clair, soit bleu foncé) , ou que sous l'influence soit de la lumière ordinaire du jour, soit de la lu- mière interceptée par du papier blanc. Les plantes abritées par du papier noir , ainsi que celles soumises à l’action de la lumière violette et de la lumière vert-clair, ne se sont pas comportées d'une manière constante. (Expériences sur les mêmes plantes et sur les feuilles d'Ovalis stricta.) Par conséquent le bleu indigo, La SUR LE SOMMEIL DES PLANTES. o15 qui est la couleur sous l'influence de laquelle les plantes s’endor- ment le plus tard, agit aussi de la manière la plus efficace sur l'éveil des plantes. Le rouge produit un éveil tardif et un sommeil anticipé. OsscuritÉ. Les expériences suivantes ont été faites dans le but d'examiner l'influence de l’absence plus ou moins complète de toute lumière. 7° EXPÉRIENCE, — Un petit pied de Lotus peregrinus a été mis dans un tiroir fermant assez hermétiquement, et examiné pendant plusieurs jours en le comparant à une autre plante de la même espèce , qui fut laissée en plein air, Le résultat a été que les feuilles florales se sont ouvertes et fermées suivant la règle. Il en fut absolument de même d’un pied d'Oxals tetra- phylla. | 8° EXPÉRIENCE. — Des feuilles d'Oxalis tetraphylla et des fleurs d'OEnothera Lindleyana , placées dans un petit vase rem- pli d’eau, ont été mises dans un vase de verre hermétiquement clos ; tout cet appareil a été recouvert d’un châssis opaque. Le sommeil et le réveil se sont manifestés aussi régulièrement que chez les plantes en plein air. 9° EXPÉRIENCE, — Un pied d'Oxalhs tetraphylla, enfermé dans une boîte, a été placé dans une cheminée obscure, et exa- miné durant onze jours. Résultat : expansions et contractions ré- gulières ; toutefois les contractions étaient plus faibles que chez la plante dans son état normal. Pendant les cinq derniers jours, la plante à été recouverte, au lieu de la boîte, d’un vase de terre, dont le bord inférieur fut entouré de sable, afin d’obtenir une obscurité absolue, L'expansion normale des feuilles se manifesta comme de coutume , mais les contractions ont été plus ou moins parfaites, Deux feuilles isolées de cette espèce d'Oxalis se com- portèrent de la même manière; des fleurs d'OEnothera Lindleyana montrèrent des expansions et des contractions assez notables, encore trois jours après avoir été enfermées. Un pied de Mimosa pudica, soumis au même traitement, offrit le même résultat durant deux jours, — Un pied d'Oxalis rosea manifesta pendant plu- sieurs jours des changements notables, même dans les fleurs. 916 MH, HOFFMANN. 10° EXPÉRIENCE. -— Un pied de Mimosa pudicea, enfermé dans un grand pot hermétiquement clos (et parfaitement opaque) ; a élé placé auprès d’une fenêtre exposée au soleil; la température de l'intérieur du pot était de 15 à 25 degrés. Durant cinq jours, les feuilles de cette plante ont montré les mêmes phénomènes avec presque autant de vivacité qu’en plein air. 11° EXPÉRIENCE. — Plusieurs feuilles d'Oxahs tetraphylla , trempant dans un verre d’eau, ont été placées dans une cave sombre et fraîche. Elles ont manifesté pendant huit jours le phé- nomène normal de leurs mouvements ; mais l'intensité des mou- vements diminua peu à peu, au fur et à mesure que se prolon- geait leur séjour dans l’obscurité. D’après ces expériences, la lumière ne saurait être considérée comme la cause du sommeil et du réveil des plantes. IV. EXPANSION DE GAZ DANS LE CORPS VÉGÉTAL. Certaines plantes, comme l’on sait, sont munies d'organes particuliers contenant de l’air, au moyen desquels elles opèrent des locomotions notables. Je ne ferai mention dans ce cas que des Utriculaires et des Trapa, qui s'élèvent au printemps à la sur- face de l’eau , à l’aide de vésicules aérifères, et qui, plus tard, lorsque ces organes ne contiennent plus de gaz , retombent au fond. Ces faits m’avaient porté à présumer que les mouvements journaliers de beaucoup de plantes pourraient dépendre de l’ex- pansion et de la contraction des gaz contenus dans les trachées. 12€ EXPÉRIENCE. — Ïl s'agissait , avant tout, de déterminer la quantité de gaz contenue dans l’intérieur des plantes. A cet effet on lava plusieurs feuilles d’'Oxalis tetraphylla, et on les fit tomber, au moyen de plomb , au fond d’un vase rempli d’eau froide, mais qui préalablement avait été soumise à l’ébullition , afin de la purger de l’air qu’elle renfermait ; puis cet appareil fut placé sous la cloche d’une machine pneumatique. Il s’en dé- gagea bientôt une quantité considérable de bulles d’air, qui sor- taient principalement des nervures de la surface supérieure. Bonnet a montré que les feuilles d’Acacia , après avoir élé SUR LE SOMMEIL DES PLANTES. 917 percées d’un grand nombre de piqûres faites avec la pointe d’une aiguille, ne perdent point leur faculté de se mouvoir, bien que ce procédé ouvre nécessairenent une quantité de vaisseaux aéri- fères, Peut-être pourrait-on objecter que ces blessures , en vertu de l’élasticité du tissu végétal, ne tardent pas à se refermer, J’ai donc fait à ce sujet les expériences suivantes. 13° EXPÉRIENCE, — Sur une fleur encore à moitié fermée de Galanthus nivalis, on à coupé un des pétales extérieurs, trans- versalement par son milieu, presque complétement. Néanmoins la partie inférieure du pétale mutilé s’épanouit plus tard aussi parfaitement que les pétales laissés intacts. AA EXPÉRIENCE. — Des fleurs de Crocus luteus, retranchées de la plante et mises dans de l’eau, se sont épanouies au soleil comme des fleurs restées sur les pieds en plein air. Des feuilles de rameaux de Lotus peregrinus , séparées de la plante, manifestent leurs mouvements journaliers aussi normalement que sur la plante entière. Il en est de même des feuilles d’Oxalis tetraphylla, bien qu’en coupant leur pétiole toutes les trachées se trouvent ou- vertes ; or, les trachées du pétiole se trouvant en communication ininterrompue avec les trachées des folioles mêmes, il est évident que les gaz s’échapperaient facilement par le bas et ne pourraient plus contribuer à l'épanouissement des folioles. — Les feuilles isolées de Mimosa pudica, les fleurs de Tolpis barbata et autres ont oflert le même résultat. Le sommeil des plantes se manifeste donc aussi bien sur des organes retranchés que sur des organes en place. 15° EXPÉRIENCE, — Bonnet pratiqua de fortes ligatures à la base et au sommet d’une feuille de vigne ; mais cela n’empêcha point cette feuille de se tourner vers la lumière. J’ai observé un fait analogue relativement au sommeil végétal, J’ai fait de fortes lgatures un peu au-dessus de la base des pétioles d’un Mimosa pudica. Néanmoins les expansions et les contractions des folioles continuèrent pendant plusieurs jours, jusqu’à ce que les feuilles fussent fanées ; mais ces mouvements étaient plus faibles qu’à l’état normal, . 10° EXPÉRIENCE, — Des fleurs de Zeucojum vernum , portées 318 H. HOFFMANN, sur leurs pédoncules, ont été placées dans de l’eau refroidie qui avait été soumise à l’ébullition. Ces fleurs s’épanouissaient au même degré que des fleurs placées dans de l’eau ordinaire, 17° EXPÉRIENCE. — Des fleurs de Primula elatior , dont les hampes ont été enfoncées dans de la neige pendant cinq heures , ne se sont pas closes. : 18° EXPÉRIENCE. — Des rameaux de Lotus peregrinus ont été posés dans de l’eau, puis enfermés dans un vase de verre plus grand et hermétiquement fermé, de sorte que les oscillations de la pression atmosphérique externe ne pouvaient y exercer aucune influence. Le phénomène de l'éveil et du sommeil des folioles s’opéra aussi normalèment que chez la plante en plein air. Des feuilles d'Oxalhs tetraphylla et des fleurs de Mesembryanthemum roseum se sont comportées de la même manière, 19° EXPÉRIENCE. — Essais sur des plantes placées sous la cloche d’une machine pneumatique, faits avec l’aide du profes- seur Buff. — Un pied d'Oxahs tetraphylla a été soumis à une atmosphère raréfiée, à tel point que sa pression n’était plus que de 24 4/10 lignes , tandis que la hauteur barométrique moyenne, en plein air , se montait à 332 lignes. La surface interne de la cloche était couverte de vapeurs aqueuses (provenant de la plante et de la terre de son pot). La température de l’air sous la cloche était de 31 degrés centigrades. A cette température, la tension de la vapeur aqueuse est de 45 lignes 4/10 ; restent donc 9 li= gnes de hauteur barométrique pour la pression de l'air sec, — Ce traitement n’a produit aucun effet sur la direction-des folioles, qui étaient étalées à moitié. Un pied de Mimosa pudica fut placé sous la cloche pneuma- tique, au soleil, le 49 juillet, à 2 heures 50 minutes de l’après- midi ; l'air fut raréfié de six fois. Les folioles (mais non les pé- tioles) de la base de la tige se rapprochèrent faiblement les unes des autres, par suite de l’excessive chaleur. Au bout de vingt mi- nutes on ébranla fortement la table afin de provoquer le sommeil de la plante, qui ne se manifesta qu’une minute plus tard. — À 3 heures 45 minutes, toutes les folioles étaient encore baïssées. On ébranla de nouveau la table, de manière qu’un des pétioles SUR LE SOMMEIL DES PLANTES. 919 se rabattit complétement ; mais au bout d’un quart d'heure ce pétiole s’était déjà redressé. Un nouvel ébranlement reproduisit un nouveau sommeil, A 4 heures 4 minutes la plante fut retirée de l'appareil pneumatique et placée derrière une fenêtre exposée au soleil. Les pétioles ne tardèrent pas à se redresser ; mais les folioles, probablement à cause de l’heure avancée, ne s’étalèrent que plus parfaitement ; cependant leur irritabilité n’était point di- minuée. La forte raréfaction de l’air ambiant n'ayant point empé- ché, dans cette expérience, que les folioles demeurassent plus longtemps à l’état de contraction, ni rendu impossible le redres- sement des pétioles , ni suspendu l'irritabilité de la plante, il est évident que l'expansion des gaz dans l'intérieur de la plante ne saurait être la cause de l'éveil et du sommeil. Un pied de Mesembryanthemum roseum a été mis, à 2 heures 5 minutes de l'après-midi, sous la cloche de la machine pneuma- tique. Au bout de 25 minutes la pression de l’air sous le récipient n'était plus que de 14 lignes; la température était de 25 degrés centigrades. L'appareil se trouvait exposé au soleil. Les parois de la cloche se couvrirent de vapeur. Trois fleurs parfaitement épanouies n’ont manifesté aucun changement. 20° ExPÉRIENCE. Effets de l'augmentation de la pression atmos- phérique. — Un rameau de Mesembryanthemum roseum , avec une fleur ouverte, fut placé au soleil sous un vase de verre solide, et on y condensa l'air à la pression de deux atmosphères. Au bout d’un quart d'heure la fleur était encore parfaitement épa.- nouie ; puis l'appareil fut placé à l’ombre, à côté d’un pied de la même espèce laissé en plein air. Au bout d’une heure environ la fleur de la plante enfermée dans l'appareil était encore complé- tement épanouie , tandis que la fleur en plein air était à moitié close. 21° EXPÉRIENCE, — Afin de déterminer si les phénomènes en question dépendent d’un développement momentané de gaz, j'ai procédé de la manière suivante : Une feuille de Mimosa pudica fut fixée par son pétiolé sui un morceau de liége, et submergée, moyennant du plomb, dans un verre d’eau : l’appareil à été placé au soleil. Pendant les jours 320 H. HOFFMANN. suivants le sommeil et l’éveil se manifestèrent de la maniere nor- male , et les folioles conservèrent leur irritabilité. Sous l'influence du soleil il se dégageait une quantité de bulles d’air des deux surfaces des folioles ; mais ce développement de gaz ne s’opérait point par intervalles, et n’était point augmenté ni au moment des contractions par suite d’irritations mécaniques , ni pendant les réeXPansions. V. CHALEUR. Pour examiner jusqu à quel point les oscillations de la tempé- rature peuvent influer sur les phénomènes en question, j'ai en- trepris trois séries de recherches : 1) sur l'effet de la diminution de la chaleur; 2) sur l'effet de l’augmentation de la chaleur ; 3) sur l'effet d’une température constante. 1) Diminution de chaleur. 22° EXPÉRIENCE, -— Un pied de Mimosa pudica, dont les feuilles se trouvaient à l’état d’épanouissement, fut transporté, à 11 heures du matin, d’une chambre dont la température était à 15 degrés Réaumur, dans une cave dont la température n’était que de 12 de- grés Réaumur. À 3 heures de l'après-midi, toutes les folioles étaient contractées. Une autre fois ce même Mimosa, après avoir été placé auprès d’une fenêtre exposée au soleil, et où la tempé- rature était de 28 degrés Réaumur, fut transporté, à 3 heures de l'après-midi, dans une cave à la température de 12 degrés Réau- mur. Le déplacement avait été opéré avec une précaution telle, que la plante arriva däns la cave sans qu'aucune de ses folioles eût été dérangée ; mais dès son arrivée, les folioles des trois feuilles supérieures se replièrent , et les pétioles de la deuxième et de la troisième feuille se rabattirent. À 3 heures 45 minutes , toutes les folioles étaient parfaitement closes, et tous les pétioles affectaient une position presque verticale. À 6 heures 15 minutes la plante fut reportée auprès d’une fenêtre éclairée par le soleil couchant, où la température était de 21 degrés. Au bout de 15 mi- nutes, la plante était parfaitement épanouie. Une autre fois le Mimosa, en état d'éveil, ayant séjourné à SUR LE SOMMEIL DES PLANTES. 921 l'ombre dans une température de 20 degrés, fut porté à midi dans une cave dont la température était de 13 degrés 1/2, et où elle ne tarda pas à tomber en sommeil. À 4 heures 30 minutes, la plante fut reportée dans la chambre, alors à la température de 15 de- grés, et parfaitement à l’ombre ; néanmoins, dès les 6 heures, plusieurs des feuilles supérieures se retrouvaient parfaitement épanouies. Enfin le Mimosa fut transporté , à 10 heures du matin, de la chambre à 16 degrés dans la cave à la température de 13 degrés. A 1 heure 30 minutes, toutes les folioles étaient repliées ; puis la plante fut replacée dans la chambre ombragée, la température y étant de 17 degrés 1/2 : à 2 heures 30 minutes, toutes les folioles se retrouvèrent épanouies. La plante fut reportée pour la seconde fois dans la cave ; à 3 heures 45 minutes, par 15 degrés 1/2, presque toutes les folioles sommeillaient. La plante ayant été replacée auprès d'une fenêtre exposée au soleil, elle fut de nouveau en éveil, à 4 heures 30 minutes, par 26 degrés. 23° ExPÉRIENGE. — Afin d’obvier aux effets que l'obscurité pour- rait avoir causés , ces expériences ont été variées ainsi qu’il suit, On coupa une feuille de Mimosa , et on la planta dans un vase rempli de sable humide. Le 16 août, à 2 heures, la température étant de 17 degrés 1/2, et la feuille se trouvant placée à l'ombre, toutes ses folioles étaient parfaitement étalées. La feuille dans cet état fut mise dans un verre ouvert, et cet appareil fut plongé dans un autre vase de verre rempli d’eau froide. L'expérience à été faite dans une chambre bien éclairée. À 2 heures 15 minutes, la température de l’eau était de 12 degrés 1/2 ; les folioles com- mençaient à se replier. À 3 heures 55 minutes, les folioles étaient presque complétement closes ; à 4 heures, la feuille a été retirée de l'appareil, et à 6 heures, à la température de 21 degrés, les folioles étaient déjà presque complétement épanouies, Deux jeunes plantes de Mimosa pudica ont été traitées comme la feuille dont il est fait mention ci-dessus. Le 22 août, à 1 heure 45 minutes, la température étant de 23 degrés au soleil, les fo- holes étaient étalées. Le verre dans lequel se trouvaient les plan- tules fut alors plongé dans de l’eau froide (à 142 degrés 1/2); à 3° série. Bor. T. XIV, (Cahier n° 6.) ! 21 322 0 M ROFEMANN. 2 heures 15 minutes , les folioles étaient presque complétement fermées. Les plantules furent replacées au soleil. A 3 heures 15 minutes, par 26 degrés, toutes les folioles étaient parfaitement étalées. Le verre avec les plantules fut replongé dans de l’eau froide (à la température de 11 degrés) ; la plupart des folioles étaient refermées à 4 heures. Replacées de nouveau au soleil elles étaient rouvertes à 5 heures, par 17 degrés. Quant à ce qui concerne les expériences avec du chloroforme et avec de l’éther, que J'ai moi-même répétées, je pense que l’action si marquée de ces liquides sur la Sensitive est à attri- buer à leur effet réfrigérant. | 2) Augmentation de chaleur. 9he EXPÉRIENCE. — J’ai constaté l’exaclitude de l'expérience de Bonnet, dans laquelle il observa l’éveil subit des feuilles de l’Acacia produit par lapproche d’un fer ardent. J’ai obtenu Je même résultat sur des feuilles dormantes d'Oxalis letraphylla et d'Oxalis stricta, en tenant un charbon ardent à peu de distänce des pétiolules ; les folioles s’étalèrent brusquement. Des fleurs closes de Galanthus nivalis s'épanouirent fortement , au bout de 1 à 2 minutes, en tenant un charbon ardent au voisinage de l'ovaire ; en même temps la fleur se redressail ; mais il en ré- sultait la détérioration où même la mort des organes échauffés. 95°: EXPÉRIENCE. — [Il m'a paru très important de réussir à causer, par l’augmentation modérée de la chaleur, un état d'éveil plus prolongé, en opérant sur des plantes durant le temps normal de leur sommeil, et sans leur nuire. À cet effet, j'ai procédé ainsi qu'il suit. Un pied de Mesembryanthemum cordifolium, muni de plusieurs fleurs qui étaient à moitié épanouies à minuit 5 minutes, à la température de 16 degrés au maximum , fut mis dans une boîte de tôle fermée, et qu’on échauffa au moyen de la flamme d’une lampe à alcool placée à quelque distance. La chambre servant à l'expérience était d’ailleurs parfaitement obscure, À 2 heures 30 minutes, à la température de 30 degrés, les fleurs étaient parfaitement épanouies ; à 6 heures 30 minutes, à la température SUR LE SOMMEÏL DES PLANTES. 328 de 36 degrés, ces fleurs commencèrent à se refermer ; alors la plante fut placée auprès d’une fenêtre exposée au sud-ouest. À 2 heures et à 3 heures de l'après-midi, toutes les fleurs étaient closes, bien que placées constamment au soleil. Ces fleurs se trouvaient dans le même état à 4 heures, la température au soleil étant de 20 degrés. Un pied de Mimosa pudica était parfaitement sommeillant le A1 août, à minuit 30 minutes, à la température de 16 degrés. La plante fut placée dans la boîte de tôle ; à 3 heures 30 mi- nutes, à la température de 30 degrés, les folioles étaient partai- tement étalées, mais elles avaient perdu presque loute leur irri- tabilité. À 7 heures 15 minutes, à la température de 27 degrés, les folioles étaient complétement refermées ; il en fut de même à 8 heures et à 9 heures. Elles recommencèrent à s'épanouir à la lumière du jour, à 10 heures du matin, et elles ne furent com- plétement étalées qu’à 2 heures. Elles persistèrent dans cet état jusqu’à 6 heures; à cette heure les folioles supéricures étaient à peine irritables, tandis que les folioles inférieures, ainsi que toutes celles d'une Jeune plantule soumise au même traitement, avaient conservé tonte leur sensibilité. Le 15 août, toute la plante, étant exposée au, soleil , avait acquis de nouveau toute son irritabilité. Dans une autre expérience, d'ailleurs absolument analogue à celle dont je viens de parler, l'irritabilité de la plante se maintint à un degré beaucoup mieux prononcé. Un pied d'Oxalis stricta fut trouvé parfaitement dormant, le 18 août, à 1 heure 36 minutes du matin, la température étant de 45 degrés 1/2. On le mit dans la boîte de tôle, et à 3 heures 30 minutes du matin, la température de la boîte étant. à 31 de- grés, les feuilles supérieures étaient parfaitement étalées. La plante resta dans cet état jusqu’à 4 heures 30 minutes du matin, température de äk4 degrés : à cette heure, les feuilles commen- cèrent à se rabattre ; à 6 heures 15 minutes, température de 86 degrés, la déflexion était accomplie, par conséquent à une heure matinale à laquelle l’espèce soumise à l’expérience aurait été complétement épanouie en plein air. ” Dans une autre expérience , des feuilles d'Oxalis stricla , re- 324 M. HOFFMANN. tranchées de la plante et posées dans de l'eau , ont été soumises au traitement précité. La température s’étant élevée de 13 degrés (à minuit 10 minutes) à 25 degrés (4 heure du matin), toutes les folioles se montrèrent parfaitement étalées. À 2 heures 30 mi- nutes, à la température de 29 degrés, elles recommencèrent à se baisser. ( Ces expériences démontrent donc que la simple augmentation de chaleur, sans aucune coopération de la lumière , produit un réveil artificiel aux heures du plus profond sommeil normal , et un sommeil plus ou moins prolongé au delà des heures du réveil normal ; enfin une interversion complète des conditions ordinaires de l'effet du jour et de la nuit. Il en résulte aussi que, bien que la chaleur éveille les plantes, la continuation prolongée de cet agent, en surexcitant les organes, a pour effet de les rendormir. Pour constater ce dernier point avec certitude, j'ai entrepris une nouvelle série d'expériences dont je vais exposer les plus essentielles. 26° EXPÉRIENCE. — S'il est vrai que la continuation prolongée de la chaleur puisse faire retomber à l’état de sommeil les plantes éveillées, une plante donnée, étant soumise à une seule et même température, doit être en état d'éveil le matin et ‘en état de sommeil le soir. Un pied de Mimosa pudica s’est trouvé à l’état d'éveil le 26 août, à 10 heures du matin, à la température de 12 degrés, et à l’état de sommeil à 9 heures du soir , la température étant encore de 12 degrés. Il en fut de même le 28 août, à 10 heures du matin et à 11 heures du soir, à la température de 12 de- grés ; fait que j'ai constaté dans beaucoup d’autres cas. Ocalis tetraphylla. Le 95 juillet, le matin à 5 heures 45 mi- nutes, en état d'éveil, à la température de 15 degrés ; le soir, à 9 heures, à l’état de sommeil, à la température de 15 de- grés. Tolpis barbata. Le 17 juillet, à 11 heures du matin, en état d'éveil (fleurs épanouies), à la température de 17 degrés; le soir, à 10 heures, fleurs fermées, à la température de 17 degrés. Oxalis rosea. Le 1h juillet, à 8 heures du matin, à la tempé- QU SUR LE SOMMEIL DES PLANTES. 92 “ rature de 1% degrés , en état d'éveil (les feuilles) ; le soir, ‘9 heures, feuilles fermées , à la température de 17 degrés 1/2. En outre, si ledit argument est exact, une plante à l’état d’é- veil doit s'endormir avant l’heure normale, par suite de la sur- excitation produite pendant le jour par une chaleur fortement augmentée, 27° cxPÉRIENCE, — Il s'agissait surtout de s'assurer si une espèce, exposée au soleil, s'endort plutôt que d’autres individus de la même espèce placés à l’ombre, Des feuilles d'Oxalis tetraphylla, placées dans un verre d’eau, étaient étalées le 7 juillet, à 7 heures du matin, par une tem- pérature de 15 degrés; le verre se trouvait posé près d’une fe- nêtre exposée au soleil, où la température s'élevait jusqu’à 30 degrés à 3 heures de l'après-midi. Vers cette heure du jour, les feuilles se fermèrent complétement, tandis que les feuilles de la même plante, placée à l'ombre, étaient encore parfaitement étalées. Le 15 juillet, dès À heure de l'après-midi, les feuilles d’une plante en pot s’abaissèrent sous l'influence des rayons du soleil, tandis qu’à l’ombre les feuilles d’un autre individu de la même espèce étaient encore presque complétement étalées, à à heures de l’après-midi, à la température de 18 degrés. Des fleurs de T'olpis barbata, placées au soleil, étaient fermées à à heures de l'après-midi; à la même heure, les fleurs d’autres individus de cette espèce , placés à l’ombre, étaient par - faitement épanouies à la température de 18 degrés Réaumur. 28° EXPÉRIENCE. — J’ai dû examiner si des plantes enlevées d’une situation fraîche et ombragée, et exposées transitoirement à l’action des rayons solaires, se trouvaient affectées par ce trai- tement de manière à subir un sommeil anticipé. Un pied d’Oxahs tetraphylla, placé à l’ombre et ayant ses fo - lioles étalées, fut transporté au soleil, le 14 juillet, à midi 50 mi- nutes. À 2 heures, les folioles étaient déjà à moitié baissées. La plante ayant été reportée dans une situation ombragée , ses folioles avaient repris la direction horizontale à 3 heures. La même plante fut placée au soleil, le 15 juillet, à 2 heures de l'après-midi; à 3 heures 1/2, elle était presque complé- o 326 H. HOFFMANN. tement dormante ; remise à l’ombre, elle se réveilla partielle- ment, et une partie de ses folioles étaient encore étalées 4 ‘ 6 heures 15 minutes. # _ 29° EXPÉRIENCE. — Afin d’obvier, dans ces expériences Sur l'effet d’une chaleur excessive, à la coopération d’un excès de lumière , j’ai suivi le procédé dont je vais parler. Un pied d'Oxalis tetraphylla, ayant ses folioles étalées (à la température de 18 degrés à l’ombre), fut placé sur ün four de cuisine encore assez chaud, à 2 heures 30 minutes. À 3 heures 15 minutes, à la température de 23 degrés, toutes les feüilles étaient plus ou moins contractées. La plante ayant été retrans- portée dans ut endroit frais et ombragé, une dés feuilles était de nouveau épanouie à 6 heures 15 minutes. Le même pied d’'Oxa- his fut mis le 17 juillet, à 2 heures 45 minutes, à l’état d’épa- nouissement des feuilles (la température à l’ombre étant de 18 degrés), sur un four assez chaud ; j'avais pris la précaution de garantir le pot de l'influence immédiate de la chaleur , en le pla- cant sur une tuile, tandis que les feuilles étaient plongées dans. une atmosphère beaucoup plus chaude. À 3 heures 50 minu- tes, presque toutes les feuilles étaient à l'état dormant, par üné température de 23 degrés. L'expérience à été répétée le 24 juil= let. À 2 heures la plante, en état d'éveil, fut placée sur le four; à 3 heures, par une température de 23 degrés, elle Sommeil lait; remise à l'ombre, deux feuilles étaient étalées à 6 heures; la température étarit dé 18 degrés. 1! résulte de ces expériences, qu’en effet la chaleur occasionne l'éveil des plantes, mais que d’un autre côté là prolongation dé son action, ou bien un excès de chaleur même transitoire ; pro- duisent le sommeil. | | J'ai dû m'appliquer aussi à rechercher si les plantes ; après avoir été réveillées par une chaleur douce , persistent constam- ment dans cet état, lorsque la température est maintenue sans cesse au même degré ; et qu'ainsi on évite tout effet de surexci- tation. | SUR LE SOMMEIL DES PLANTES. 327 3) Température isotherme. La première question à résoudre, sous ce rapport, est celle de savoir si les plantes sont susceptibles de s’éveiller par le seul effet d’une quantité de chaleur toujours égale. 30° EXPÉRIENCE, Eschcholtzïia californica. — La fleur étaitcom- plétement fermée le 19 juillet, à 3 heures 30 minutes du matin, la température étant de 17 degrés 1/2. A 5 heures, à la tem- pérature de 17 degrés 1/4, elle était à moitié épanouie ; à 6 heures 145 minutes, même température, la fleur était compléte- ment ouverte. L'expérience a été faite dans une chambre presque obscure. D’autres expériences analogues ont donné le même ré- sultat. | _ 81e EXPÉRIENCE. — Eveil continuel des plantes, dans une cha- leur modérée et toujours égale, à l'obscurité. Plusieurs rameaux florifères d’ OEnothera biennis ont été mis dans une grande boîte de fer-blanc, et portées à la cave, le 23 juillet, à midi. Le 24 juillet, à A1 heures, la température étant de 12 degrés 1/3, plusieurs fleurs étaient nouvellement épa- nouies: le soir, à 9 heures 30 minutes, la température étant la même, les fleurs se trouvaient dans le même état ; le 25, à midi, ainsi qu’à 9 heures du soir , même température et même état des fleurs. Ce ne fut que le 26 que plusieurs de ces fleurs commencèrent à se faner, ou, pour mieux dire, à se décolorer sans collapsus complet; par contre il s’était développé six nouvelles fleurs, dont trois furent complétement épanouies et les autres à moitié épanouies à 9 heures du soir : température, 11 degrés 3/4. Le résultat de cette expérience est que la durée des fleurs, compa- rativement à celle des fleurs de la plante qui se trouve dans l’état normal, a été prolongée d’une manière très notable. Dés feuilles d'Oxalis tetraphylla, ainsi que des fleurs de T'olpis barbata et d’Eschcholtzia, contenues dans un bocal de verre fermé, et remis dans un pot de terre, ont été complétement submergées dans une cave ; tout l’appareil a été soigneusement garanti de toute lumière. Le lendemain (19 juillet), à midi, la température étant de 12 degrés 1/2, les feuilles d'Oxalis et les fleurs de 928 NH. HOFFMANN. | Tolpis étaient parfaitement étalées ; il en fut de même le soir, à 9 heures, à la température de 12 degrés, Même observation le lendemain 20 juillet, à 10 heures du soir, température de A1 degrés 4/5 : les fleurs d'Eschcholtzia étaient également épa- nouies ; il en fut de même le 21, à 8 heures du matin, par 12 degrés; à 1 heure de l’après-midi, par 12 degrés 1/2, et à 9 heures du soir, par 12 degrés ; et encore le 22, à 3 heures de l’après-midi (heure à laquelle se détacha la fleur d'Eschcholtzia), et à 9 heures du soir, par 11 degrés 4/5 : la fleur de Tolpis commenca à se fermer à cette heure; les feuilles d'Oxalis per- sistaient encore dans l’état d’épanouissement, le 25, à 5 heures 30 minutes du matin. Ç Des feuilles d'Oxalis tetraphylla et un pied entier de Mimosa pudica, enfermés dans une boîte de fer-blanc, furent mis dans une cave, le 18 juillet, à 7 heures 30 minutes du matin. Le 19, à 7 heures 30 minutes du matin, toutes les feuilles de l’une et de l’autre espèce étaient étalées. Le Mimosa était parfaitement irri- table au contact : le soir, à 9 heures, température de 12 degrés, toutes les feuilles étalées ; le 20, à 10 heures du soir, de même; le 21, à 1 heure de l'après-midi et à 9 heures du soir, de même (température 412 degrés) ; le 29, à 3 heures du soir, de même , le Mimosa restant toujours irritable ; à 9 heures du soir, de même, ainsi que le 23 à 11 heures du matin. 32° EXPÉRIENCE. — Éveil prolongé par une température tou- jours égale, à la lumière du jour. Un Mimosa pudica, enfermé dans un bocal de verre, a été plongé dans un grand vase de verre, de telle sorte que la tempé- rature de l’air contenu dans le bocal pouvait être rafraichie à volonté par de l’eau froide, qu'on introduisait entre les deux parois de verre. Le lendemain, 30 juillet, à 5 heures 30 minutes du matin, la température de l’intérieur du bocal étant de 14 de- srés, la plupart des folioles étaient éveillées; mais le soir, à 11 heures, elles étaient complétement refermées (température de 15 degrés). Mais le 31, à 11 heures, la température étant de 15 degrés, les folioles étaient étalées, ainsi qu'à 4 heures et à 9 heures du soir : alors les folioles n ‘étaient plus irritables. SUR LE SOMMEIL DES PLANTES. 229 Un autre pied de Mimosa pudica, soumis au même traitement que le précédent, offrit le lendemain (27 août), dès 5 heures 30 minutes du matin , plusieurs feuilles étalées, la température étant à 11 degrés , et à 11 heures, même température, toutes les feuilles étaient éialées ; de même, à midi 30 minutes, tempé- rature de 41 degrés; à 2 heures 45 minutes, température de A1 degrés 1/3; et à 3 heures 30 minutes, température de 11 degrés 1/2, À 5 heures, par 11 degrés 3/4, les feuilles supé- rieures commencèrent à se fermer. À 7 heures, toutes les autres feuilles étaient encore au moins à demi-ouvertes ; tandis qu'à la même heure , un autre Mimosa , placé en plein air, se trouvait déjà dormant ; de même à 8 heures, par 11 degrés 1/2. Le 29 août, le matin, à 10 heures 30 minutes, par 10 degrés, la plante étail en état d'éveil ; de même, à midi, par 10 degrés 2/5; de même, à À heure, par 11 degrés, et à 2 heures 30 minutes, par 11 degrés; de même, le soir, à 8 heures 30 minutes, par 10 degrés 1/2 ; seulement les folioles voisines du sommet et de la base des pétioles se montraient un peu contractées. Le lende- main matin, à 5 heures 20 minutes, plusieurs des feuilles du milieu étaient encore presque ouvertes ; mais la feuille terminale se trouvait complétement refermée. À 11 heures, la plante fut retirée de l’appareil , et elle avait encore conservé un certain de- gré d'irritabilité, surtout dans les feuilles qui avaient veillé le moins longtemps. | | J’ai donc réussi assez complétement à maintenir éveillées du- rant la nuit les plantes qui avaient séjourné à la lumière, en les soumettant constamment à une température toujours à peu près égale ; température qui, par elle-même, ne suspend ni le sommeil ni lirritabilité. Îl est probable qu’à l'aide de circon- stances plus favorables , par exemple en plaçant l'appareil dans une source, dont la température n’est pas sujette à varier, on parviendrait à prolonger l'éveil des plantes pendant un espace de temps plus considérable. 11 résulte de mes expériences que la cause du sommeil et de l’éveil des plantes est due à la chaleur, et que la lumière n'influe 390 | H. HOFFMANN., sur ces phénomènes qu’en tant qu’elle contient elle-même des rayons calorifères. Les organes végétaux, notamment les feuilles et les fleurs, s’épanouissent sous l'influence d'une quantité donnée de chaleur, et, suivant chaque espèce , plus ou moins considérable ; sous ce rapport, ils dépendent donc indirectement du soleil , parce que c'est lui seul qui, dans les conditions ordinaires de leur existence, leur fournit cette chaleur. Get état d’une saturation parfaite a lieu le matin chez la plupart des plantes, et la nuit chez un nombre peu considérable. Une fois épanouies, elles persistent plus où moins longtemps dans cet état (de l'éveil). Les fleurs du Convolvulus tricolor et celles du Lin ne durent qu'un jour; celles des Ombel- lifères, des Pommiers et beaucoup d’autres, durent un nombre plus ou moins considérable de jours; enfin élles se ferment pour ne plus se réveiller. Cette dernière catégorie renferme un grand nombre d'espèces, dont les fleurs durent plusieurs jours , mais offrent un maximum journalier d’épanouissement, à la suite du- quel elles subissent un état de contraction analogue à celui qu’elles offrent dans le bouton, pour s'épanouir de nouveau le lendemain après s'être reposées suffisamment. De même que la continuité de la chaleur produit un état de contraction , un -abaissement subit de température survenant au moment de l’épanouissement parfait occasionne le même phéno- mène; mais avec cette différence essentielle, qu’il n’en résulte aucun épuisement de la plante, qui ne tarde pas à s'épanouir de nouveau dès qu’elle se retrouve. dans une température conve- nable : c’est ce qui arrive fréquemment toutes les fois que le temps change brusquement. Une augmentation subite, mais peu durable de la chaleur, agit de la même manière. RAPPORT SUR LE GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES, Per M, ADR. DE JUSSIEU. L'Académie avait adopté pour sujet du grand prix des sciences näturelles l’étude des mouvements des corps reproducteurs ou spores des algues zoosporées et des corps renfermés dans les an- théridies des cryptogames , telles que Charas, POUSSE; Hépa- tiques et Fucacées. Elle a recu trois mémoires écrits en français , qui ont été ren- voyés à une commission composée de MM. de Jussieu, Decaisne, Brongniart , Gaudichaud et Richard. Le mémoire inscrit n° 4, ayant pour épigraphe : Etiam capil- lus unus habet umbram suam, ne traite pas la question posée. L'auteur paraît ne l’avoir pas bien comprise, et n’être ni au cou- rant de l’état de la science sur ce point, ni en possession des moyens et des méthodes d'observations dont elle dispose aujour- d’hui. La sienne consiste généralement à faire macérer dans l’eau diverses plantes ou parties de plantes cryptogames ou autres, et à constater les changements qu'elles y subissent, mais c’est à des intervalles de plusieurs jours, de plusieurs semaines, même de plusieurs mois; et l’on sait quelle variété de productions nouvelles doit se développer dans une macération ainsi abandon- née à elle-même à l’air libre, avec la seule précaution d’en re- nouveler l’eau de temps en temps. Ainsi, lorsqu'il conclut que ces productions sont autant de transformations du corps qui à primitivement servi de base à l’observation, il se trouve forcé d'admettre non seulement que le même corps organisé peut en produire un grand nombre de différents, végétaux ou animaux , mais que ceux-ci péuvent provenir même d’une molécule inor- ganique. [l ne sait pas définir nettement les spores, et ne semble pas connaitre les anthéridies, C’est pourquoi, lorsqu'il a pu aper- 392 DE JUSSIEU. —- RAPPORT cevoir et décrire le mouvement de certaines particules , il serait difficile de constater si ce sont celles qu’il s’agissait d’étudier ; mais il est aisé de reconnaître que , s’il a vu leurs mouvements, il les à sans cesse confondus avec le mouvement brownien, puis- qu'il est arrivé à le retrouver dans les molécules inorganiques aussi bien que dans les molécules organiques ; enfin il n’a décou- vert nulle part les organes de la locomotion. Il ne le pouvait avec les faibles grossissements qu’indiquent ses dessins , et dont il ne se serait certainement pas contenté, s’il avait connu les travaux antérieurs relatifs à cette question, qu’il n’a pas prise au point où il l’avait conduite et que l’Académie avait posé comme celui du départ. | Il n’en est pas de même du mémoire inscrit sous le n° 2, ayant pour épigraphe : « Dans l'étude des phénomènes de la vie , les plus belles découvertes ne peuvent que reculer la difficulté ; la vie elle- méme sera toujours un mystère. » L'auteur a compris nettement la question, le point d’où il doit partir, celui auquel il doit tendre. C’est presque exclusivement sur les Algues, dans l’étude desquelles il paraît profondément versé, qu’ont porté ses observations , et il est aisé de voir que, pour les Algues marines, elles ont été faites sur les bords de la Méditerranée. | Il commence par exposer une classification générale des Algues fondée sur les caractères de leur reproduction, et c’est d’après cet ordre, qui lui est propre, qu'ilexamine successivement quatre- vingts espèces environ appartenant à une quarantaine de genres. Chacune est décrite complétement, surtout pour les organes qu’il s'agissait d'étudier, et que l’auteur suit dans toutes les phases de leur développement, nommant sporozoïdes, les spores dont le mouvement s’est arrêté ; spermatozoïdes, les corps également mo- tiles renfermés dans les Anthéridies , et assez ressemblants aux précédents, mais non susceptibles de germer. Ces descriptions, extrêmement détaillées , sont illustrées par un atlas de trente-huit planches renfermant un nombre considérable de figures en cou-. leur, pour chacune desquelles le grossissement est soigneusement indiqué. Le texte et les peintures témoignent d’une bonne foi remar- SUR LE GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. 399 quable ainsi que d’un grand talent d'observation. On sent que l’auteur a vu ce qu’il a représenté , et Jamais représenté plus qu'il n'a vu; éloge qu'on ne peut accorder indifféremment aux travaux microscopiques. Ce qui manque à celui-ci devient donc presque une garantie de ce qu’on y trouve, et l’on y trouve beau- coup. Il fournira des matériaux neufs et nombreux pour l’histoire des Algues, notamment des Floridées, dont les anthéridies et les spermatozoïdes n'étaient pas alors connus. Il montre dans ces plantes trois sortes d'organes reproducteurs : les uns sont des conceptacles , ou bien plongés dans l'épaisseur des tissus et rem- plis d’une matière qui finit par se segmenter en quatre spores (tétraspores), ou bien libres à l'extérieur , et dans la cavité des- quelles se forment des spores plus nombreuses (polyspores) ; les autres, qui se présentent en général sur des frondes différentes, sont des vésicules avec un axe médian ou latéral chargé d’utri- cules dont chacune produit un spermatozoïde, qui devient libre par la dissolution du tégument utriculaire. Les organes du mou- vement, ou cils vibratiles des spermatozoïdes, ont pu être obsér- vés dans un grand nombre, ainsi que ceux des spores de la plupart des autres Algues ; et celles-ci suivies dans tous les changements successifs de leur singulière existence, depuis l’état de matière amorphe, aux dépens de laquelle elles s'organisent, à la période où elles deviennent libres et se meuvent à la manière d’animal- cules , et enfin jusqu'à celle où ceux-ci s’immobilisent, germent et reproduisent le végétal qui leur à donné naissance. L'auteur a donc satisfait à une partie du programme tracé par l’Aca- démie. 11 a fait peu pour les autres familles des Cryptogames, n'ayant que répété ce qu’on savait déjà bien sur les anthéridies des Cha- ras, et observé celle d’une Marchantiée qu’il n’a pas bien déter- minée. [l à joint enfin, sur un Champignon thécasporé , une observation qui serait extrêmement précieuse si elle était décisive, puisque, jusqu’à présent, dans cette grande classe de végétaux, on-ne connaît aucun organe qu’on puisse, avec quelque degré de certitude, comparer aux anthéridies. Mais le rôle spermatique qu'il attribue à un fluide granuleux renfermé dans les thèques 33/4 DE JUSSIEU,. -—. RAPPORT avec les spores, ne peut être considéré, que comme purement hypothétique. On pêut adresser en partie le même reproche à ses considé- rations générales sur la structure des sporozoïdes et des sperma- tozoïdes, sur leur formation, et notamment celle des spores, par l’action mutuelle des matières diverses contenues sur plusieurs SACS emboîtés, sur l’origine des cils vibratiles et la nature de leur mouvement. L'auteur paraît en convenir lui-même, et surtout ne propose qu'avec un doute prudent son opinion sur le rôle que jouent les spermatozoïdes dans la reproduction, rôle qu’on a pu constater par l'observation directe, et qu’on ne peut conclure que du raisonnement , parce que leur constance indique l'organe d'une fonction impor tante, et qu'on ne saurait guère leur en assigner d'autre, | | Il s’est aidé d'un réactif unique , la solution d’iode, pour dé- terminer la nature chimique des corps qu’il observait, et a fourni ainsi quelques données utiles sur cette partie de la question. On regrette qu'il n’ait pas abordé directement la comparaison des animalcules infusoires. Tout en reconnaissant dans les mou- vements de ces corpuscules végétaux une ressemblance incontes- table avec ceux qui résultent d’une volonté jusqu’à un certain point intelligente , il n’ose les assimiler à ceux des animaux, parce qu’il rencontre des mouvements analogues dans les parties de la nature incontestablement végétale, par exemple dans les folioles de laSensitive, comparaison évidemment inexacte. Néanmoins toute cette portion spéculative, souvent ingénieuse, mais souvent aussi ne concluant qu’à des hypothèses, peut être séparée de l’autre portion plus considérable et plus importante, celle de pure observation, qui aura fourni à la science de bons et nombreux matériaux. Vos commissaires, quoique pleins de confiance pour leur exaC- titude, par les raisons que nous avons exposées, n’ont pu en véri- fier la plus grande partie. Les recherches de cet ordre ne peuvent se faire que sur les végétaux vivants, et il eût fallu, pour les ré- péter, aller passer un assez long temps sur les bords de la. Mé- diterranée. SUR LE GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. 939 Les moyens de vérification étaient bien plus faciles pour le mémoire inscrit sous le n° 3, et ayant pour épigraphe : « Non fingendum aut excogitandum , sed inveniendum , » mémoire dont l’auteur a pris pour objet de ses études les Algues d’eau douce de nos environs et les Algues marines de la Manche. Il a suiviexac- tement le programme tracé par l’Académie , et divisé consé- quemment son travail en deux parties, consacrées l’une à l'étude des spores des Algues et à leurs mouvements, l'autre à celle des corps renfermés dans les anthéridies d’un certain nombre de fa- milles de Cryptogames. Dans l’un comme dans l’autre, il commence par un exposé his- torique, aussi concis qu’exact, des connaissances acquises sur son sujet, et établit ainsi nettement le point de départ ; puis il fait con- naître toutes les observations qui lui sont propres. Pour les spores des Algues zoosporées , qu'il: nomme zoospores, elles portent trente quatre espèces. Comme l’auteur du mémoire n° 2, et con- formément aux instructions du programme, 1l étudie les zoospores de chacune d'elles, d’abord dans l’intérieur du végétal aux diverses époques de leur conformation , puis à l'état de liberté, après leur sortie de la plante qui les a produits, jusqu'à la germination. Mais ici l'observation est portée plus loin, et le caractère de net- teté et de précision, si désirable dans les recherches microsco- piques, s’y présente au plus haut degré, soit par l'emploi d’un instrument plus parfait, soit par son maniement plus habile. C’est par ces qualités que se font remarquer la détermination des points par lesquels les zoospores s'échappent et de la manière dont se forment ces petites ouvertures ; la description de ces zoospores et surtout de leurs organes locomoteurs ou cils, dans le nombre et la disposition desquels l’auteur a constaté une circonstance propre à caractériser l'espèce, ou souvent le genre, ou quelquefois même des groupes plus élevés. | Les exceptions même qu'il signale peuvent mettre sur la voie de découvertes nouvelles. En effet, il a vu dans plusieurs de ces Algues deux sortes de corps mobiles, les uns plus gros et que leur germination ultérieure fait reconnaître à coup sûr pour des spores véritables et parfaites , les autres renfermés dans la cavité Sépa- 336 | DE JUSSIEU, — RAPPORT rée, plus petits, réduits à deux cils, même quand les plus gros en ont un nombre double, et qu’il n’a jamais pu voir germer ; il se demande si ce ne seraient pas les produits des anthéridies , que jusqu'à présent on n’a pu découvrir dans ces mêmes Algues. À ces exceptions près , il a trouvé une constance remarquable, tant dans la structure que dans le nombre des cils vibratiles, pour lesquels il indique cinq combinaisons. Ou ils sont au nombre de deux sans symétrie, l’un en avant, l’autre en arrière, ou ils sont disposés symétriquement vers l’une des extrémités, le plus ordi- nairement au nombre de deux ou de quatre , rarement de plus, formant alors une sorte de couronne, ou enfin couvrant toute la surface du zoospore. | Il à étudié avec soin leurs mouvements que détermine celui des cils battant l’eau ; et ceux-C1, lorsque, dans la plus grande activité de la vie, ils s’agitent avec une extrême rapidité, s’aper- coivent très difficilement. Mais il s’est aidé d’un moyen ingénieux : substituant à l’eau pure une infusion colorée, où ils se voient mieux, et dont les molécules en suspension , déplacées par le battement des cils, en indiquent le jeu, ils deviennent beaucoup plus nettement visibles au moment où leur mouvement se ralentit ou s’arrête. Or l’auteur a pu déterminer à volonté ce ralentisse- ment par l’action de l'extrait aqueux d’opium ou de l’eau iodée. Cet arrêt par l’action de l’iode, de l'alcool , de l’ammoniaque, des acides, etc., est dû à la cessation même de la vie. Les z00- spores qu’on y a soumis ne sont plus susceptibles de germer. Ils paraissent constitués d’une matière demi-solide et homo- oène ; l’absence du tégument se manifeste directement quand plusieurs se soudent ensemble par quelque point de leur surface, ou quand, au contraire, un seul vient à se rompre en plusieurs. L'auteur le prouve encore par l’action de l’ammoniaque , qui détermine leur décomposition avec diffluence , ainsi que cela à lieu pour les infusoires les plus simples. Mais ce n’est que dans leur premier âge ; la spore , en germant , se revêt promptement d’une membrane dépouillée’‘alors de ses cils, qui se détachent ou se décomposent. Elle s’applique sur les corps environnants par son rostre, qui S’allonge en radicelle; tandis que l’extrémité SUR LE GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. 3937 opposée s’épanouit en multipliant ses cellules. L'influence de la lumière sur les mouvements des zoospores semble incontestable. La plupart, et ce sont les plus actifs , se portent généralement vers elle sur les parois du vase qui les contient. Cependant d’au- tres semblent la fuir au contraire ; d’autres, enfin, y restent in- différemment. On remarque des diversités notables à cet égard dans les divers genres et espèces. On a de plus noté en quelque sorte le réveil des zoospores : c’est vers les premières heures du jour , mais non à la même pour les espèces différentes , que leur émission a lieu, et, suspendue par des jours obscurs, elle en attend un clair pour se manifester. Or cette émission est due en partie à la mise en mouvement des zoospores , quoique l’auteur croie y reconnaître en outre une autre cause, la pression sur les parois du tube d'un liquide incolore et dense dans lequel ils nagent. La durée des mouvements se borne à quelques heures et dépasse rarement la journée, quoique le contraire puisse arriver. L’auteur cite un cas où il en a vu encore le troisième jour, maximum qu'il ait observé. Une chaleur modérée favorise le mouvement et l'émission, et, en général, la vie des zoospores ; une grande chaleur y nuit, en déterminant leur décomposition. Enfin , il examine quelques animaux infusoires qui offrent avec ces zoospores une très embar- rassante ressemblance, notamment le Diselmis et Euglène. Elle est telle, qu’il est difficile d'établir entre les uns et les autres, dans la période de leur activité, et par conséquent entre deux règnes, une différence tranchée. Cette différence ne se manifeste qu’à une observation patiente, en la suivant dane les diverses phases de leur vie et constatant leur mode différent de propagation ; mais dans aucun cas il n’a vu les uns passer aux autres ni constater aucune de ces prétendues transformations sur lesquelles on à fondé des théories qu’il repousse. La seconde partie du mémoire est consacrée aux anthéridies, c’est-à-dire aux parties que beaucoup d’auteurs ont considérées comme les organes mâles des Cryptogames , et qui contiennent des petits corps doués aussi de mouvement, et les exécutant de même au moyen de cils vibraliles qui n’ont été aperçus que ré- 3° série. Bot. T. XIV. (Cahier n° 6.) ? 22 390 DE JUSSIEU. — RAPPORT cemment, et qui ne l’avaient pas été encore dans beaucoup de plantes où notre auteur les a fait aujourd’hui connaître. Ces corps, qu’il nomme Phytozoaires , et les appareils où ils s'organisent, sont examinés successivement dans plusieurs classes de plantes , les Characées, les Hépaticées, les Mousses, les Fucacées, et in- diqués dans les Fougères, où un botaniste allemand, M. Nægeli, venait de les découvrir au moment où lé mémoire fut présenté à l’Académie. Les phytozoaires des trois premières familles offrent une forme particulière, celle d’un petit filament vermiforme renflé à une extrémité et muni au-dessous de l’autre de deux fils très ténus. Chacun d'eux s'organise dans une cellule particulière où il est enroulé sur lui-même en une spirale, forme qu’il conserve en se déroulant plus ou moins complétement , longtemps après son émission. Celle-ci se fait soit par un pore, qui laisse du reste la cellule intacte, soit par la diffluence de toute la paroi cellulaire. L'amas de ces cellules, disposées en tubes articulés dans les Cha- ras, en masses dans les autres, est contenu dans un sac (anthé- ridie) qui leur livre passage en se fractionnant ou en se perçant à son extrémité Dans les Fucacées, les anthéridies et les phytozoaires pré- sentent une forme tout à fait différente. Les premiers sont des sacs simples ou doubles, portés sur les tubes garnissant des ca- vités superficielles, ou conceptacles, soit concurremment avec les sacs sporifères, soit seuls ; de telle sorte qu’en admettant la sexua- lité de ces deux organes, on aurait ici, comme dans les Phané- rogames, les sexes tantôt réunis dans le même appareil, tantôt dissociés. Le même sac ou utricule renferme un grand nombre de phytozoaires, dont la forme, beaucoup plus ramassée , est celle d’un ovoïde ou d'une bouteille avec deûx cils, l’un antérieur, l’autre postérieur, et ayant un rapport fixe de position avec un granule rougeâtre situé vers le milieu du corps. Cette forme est précisément celle des Zoosporées de beaucoup des Algues ma- rines ; mais il est à remarquer que dans celles où s’observent les phytozoaires, les spores ne sont pas motiles et ont une forme en- tièrement différente. L'auteur a cité plusieurs exemples bien choisis pour chacune | SUR LE GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. 399 de ces classes : quatre Characées, trois Mousses prises dans les groupes différents, huit Fucacées. Il annonce d’ailleurs que sur ces phytozoaires, de même que sur les zoospores, il possède des observations beaucoup plus nombreuses que celles qui sont rela- tées ici, n’ayant voulu les mettre sous les yeux de l’Académie qu’autant qu'il avait pu les présenter complètes et certaines. Il a soumis ses phytozoaires à l’action des divers réactifs, qui s’est trouvée la même que sur les zoospores. La lumière paraît exercer aussi sur eux une influence analogue. Il existe donc entre les uns et les autres des rapports qui tendraient à les faire con- sidérer comme deux états différents de même corps. Mais la des- tination des zoospores est bien constatée, puisqu'on peut les suivre jusqu’à la germination, qui les développe en une plante semblable à celle qui les a produits, tandis que celle des phytozoaires reste un mystère. [l n’a jamais pu les voir germer, et ils disparaissent plus ou moins promptement. La fonction des organes mâles, attribuée Free de- puis Hedwig, aux anthéridies, n’a d’autres preuvesjusqu’ici que leur présence à peu près constante auprès des autres organes reproducteurs dont la nature est mieux connue, etquine paraissent se développer qu’en même temps et à côté d'elles, d’où l’on con- clut que c'était par leur concours, qui n’a pu être constaté par l'observation directe, ce qui s'explique parfaitement quand il s’agit de suivre des corps aussi mobiles, aussi petits. Depuis la remise des mémoires envoÿés au concours, les an- théridies des Fougères ont été bien étudiées, et celles des Équi- sétacées découvertes. Mais ces connaissances nouvelles ont encore compliqué le problème, par la place qu’occupent ces organes : puisque c'est sur la jeune fronde, premier produit de la germina- tion, fronde qui a disparu longtemps avant que les organes spo- rifères aient fait leur apparition. Il est vrai qu’un auteur allemand a fait voir, à côté des anthéridies des Fougères, d’autres organes analogues aux sacs sporifères, jusque dans l’intérieur desquels il assure avoir poursuivi les phytozoaires. Mais ce fait a été con- tredit par d’autres botanistes , et il faudrait de nouvelles obser- vations nombreuses et certaines pour sanctionner cette théorie , 310 DE JUSSIEU, — RAPPORT qui changerait toutes nos idées sur la reproduction de ces plantes. Quoi qu’il en soit, on voit que l'auteur du mémoire n° 3 a sa- tisfait au programme et rempli toutes les instructions que la commission qui l’a rédigé avait cru devoir joindre à son simple énoncé , sauf la détermination du rôle d’organes fécondateurs attribué aux anthéridies et leur découverte dans les Lycopo- des, les Champignons et les Lichens. Mais cette commission, comprenant la difficulté d’une solution pour quelques unes de ces questions, peut-être son impossibilité pour les autres, avait ajouté : « Lors même que cé sujet ne serait pas traité sous tous les points de vue indiqués ci-dessus , l’Académie pourrait néan- moins accorder le prix à celui des concurrents qui aurait résolu d’une manière satisfaisante quelques unes des parties de la ques- tion proposée. Ce mémoire est accompagné d’un magnifique atlas de quatre- vingt-six planches. L’auteur nousapprend qu'il a dessiné lui-même tous les zoospores et les phytozoaires, c’est-à-dire le résultat des observations les plus difficiles et les plus délicates, et que le reste a été peint, sous sa direction et sous ses yeux, par M. Riocreux, dont le talent est si connu. On dit qu’il n’est sorti rien de plus . parfait du pinceau de cet habile artiste, comme MM. les membres de l'Académie pourront s’en convaincre en jetant un coup d’æil sur cet atlas. Le grossissement employé a été indiqué pour chaque figure : c’est, en général, celui de 330 diamètres ; mais il a fallu quelquefois aller jusqu’à 400 ou même 500 fois, à cause de la petitesse extrême des objets. Chacune des plantes qui ont fourni le sujet des observations a été généralement représentée d’abord dans son entier, puis dans le détail des parties qu’il s'agissait d'examiner plus particulièrement, de manière que lelecteur pourra facilement saisir le rapport de la partie au tout, et sera guidé dans la vérification qu’il voudra faire de ces observations ou dans les observations analogues. | Si maintenant nous examinons comparativement le mémoire inscrit sous le no 2, nous devons avouer qu'il est inférieur, tant parce qu'il n’a fait qu’effleurer la question des anthéridies, excepté pour les Algues : que les observations , d’ailleurs si neuves et si SUR LE GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. ol intéressantes qu’il renferme, offrent un caractère de netteté et de précision moins complet et moins incontestable, c’estce qui ressort de la comparaison des descriptions de quelques genres et même de quelques espèces identiques que les deux auteurs ont examinés l’un et l’autre. Or vos commissaires ont pu vérifier l’exactitude parfaite de quelques unes de ces observations consignées dans le mémoire n° 3 , et ils doivent en conclure que celles du mémoire n° 2 n’ont pas atteint le même degré de perfection. Mais, ainsi que nous l'avons déjà annoncé, la majorité des ob- servations porte sur des plantes différentes, et celles du mémoire n° 2 consacrées aux Algues méditerranéennes, étendant à beau- coup d’espèces et à un groupe tout entier ces connaissances déli- cates qui manquaient à la science, viennent compléter de la manière la plus satisfaisante l’autre mémoire , et méritent aussi, quoiqu’à un titre un peu inférieur, les récompenses académiques. . Votre commission pense donc que le grand prix doit être ac- cordé au mémoire inscrit sous le n° 3, avec cette inscription : Von fingendum aut excogitandum, sed inveniendum. Mais elle pense en même temps que le mémoire inscrit sous le n° 2 mérite un autre prix, auquel elle vous propose d’allouer, sur les fonds Montyon, une somme de 2,090 francs, ce qu’elle croit possible , d’après les informations qu’elle a prises préalable- ment. Elle exprime aussi le vœu que ces deux mémoires reçoivent , dans le Recueil des savants étrangers, une publicité sans laquelle ils deviendraient inutiles à la science. L'Académie a adopté les deux propositions faites par la com- mission : 1° d’appliquer une somme de 2,000 francs, prise sur les fonds restés libres du prix Montyon, au prix décerné au mé- moire n° 2 , et 2° d’ordonner l'impression des deux mémoires dans le Recueil des savants étrangers. L'auteur du mémoire n° 3 est M. Gustave Thuret. Les auteurs du mémoire n° 2 sont MM. Derbès et Solier , de Marseille, | INDEX SEMINUM HORTI ACADEMICI HALENSIS, ANNO 1850, Adnotationes auctore D. F, L. DE SCHLECHTENDAL,. AMYGDALUS cAMPEsrRIs, Bess. Amygdalum campestrem quam per plures annos hoc sub. no- mine Besseriano distribuimus, nunc aliam credimus novamque recognovimus in frutice elatiore , albiflora, paucos fructus nec satis perfectos semel producente. Examine nostro de hisce Amygdalis nondum finito, quodnam nomen Amygdalo illæ falsæ campestri affingendum sit, nescimus. CoMMELINA SELLOWIANA, Kunth. Commelinæ Sellowii sub nomine in hortis reperta nullo modo est C. Sellowiana Kunthïü. Caulis prostratus, glaber, longe pro- currens, ad nodos radiculas agit. Vaginæ pubescentes per petio- lum brevem in laminam ovatam , curvilineo-acutatam, minute puberulam transeunt. Spatha pedunculo brevi pubescenti insi- dens , complicata, subtriangularis ,; ramo florifero altero erecto exserlo pubescente cum flore unico masculo s. rarissime herma- phrodito et fertili, pedicello brevi inserto ; ramo altero incluso, 2-3-floro. Petala intense cærulea, impar lanceolatum acutum, duo paris ex ungue brevi semiorbiculari-reniformia. Stamina duo inter se æqualia patentia fertilia , tertium impar magis erectum,, corpore antheroideo deorsum bicruri, tria reliqua sterilia corpo- ribus antheroideis crucis obliquæ speciem præbentibus. Stylus subulatus, apice vix curvulus. — Patria ignota, In caldario læte viget, flores et fructus profert, sed sub dio culta late quidem se extendit at parce floret nec fructus maturavit. SONCHUS CAPENSIS, Schldl. Speciem e repetita éultura distinctam habemus, Habitu qui- DE SCHLECHTENDAL, — INDEX SEMINUM, ETC. . 343 dem et modo crescendi cum Soncho longifolio convenit, recedit autem : statura robustiore, foliorum dentibus acutioribus profun- dioribus cum apice spinula validiori terminatis, auriculis majo- ribus et fere conchæ in modum volutis, capitulis minoribus, pedunculis squamisque ecarinatis haud setosis, corollis angustio- ribus brevioribus. (Confer Ind. Sem. Hort. Hal., anno 1849.) SONCHUS HYPOCHÆROIDES, Schldl. ( Confer Ind. Sem. Hort Hal., anno 1849.) Herba vix pedalis, a basi parce subdichotome ramosa, glauca, glabra, caule ramisque teretibus. Folia semi-amplexicaulia, non auriculata, angusta , summa linearia, utrinque 1--3-sinuato-den- tata ; Capitula terminalia, solitaria ; involucrum sub grossificatione e basi leviter incrassata pyramidali-conicum; squamæ valde inæquales, angustæ, margine supero plus minus ciliolatæ , in quarum dorso setulæ muricesve albæ et purpureæ inprimis car1- nam occupant , similesque pedunculum. Ligulæ angustæ ; luteæ, exteriores subtus purpureæ. À vulgatioribus hujus generis formis distat, TURNERA ANGUSTIFOLIA, Curt. | T. angustifolia à Candolleo aliisque T. ulmifoliæ , plantæ biennis, varietas dicta , propria videtur species caule fruticoso Jam satis distincta. Frutex ramis teretibus cicatriculis foliorum semirotundis prominentibus exasperatis, erectis, pilis albidis obsessis. Folia breviter petiolata, oblongo-lanceolata, grosse et inæqualiter serrata, utrinque pilis simplicibus, subtus copiosiori- bus tactu, mollia, basi breviter integerrima ibidemque glandulis 2 suboppositis viridibus lævibus instructa. Flores axillares, sessi- les. Petala tota lutea , obovato-cuneata , in margine obtusissimo acute eroso-denticulata v. subintegerrima. Stamina stylis cum stigmatibus longe penicillatis paululum longiora. Capsula ovoidea, glabra. de | | VERBENA CAROLINA, Linn. Quo nomine Linnæano sed minus apte plantam interea desi- gnamus, quam falso Ÿ. elegantis sub titulo ex horto accepimus. 34h M. TENORE. — CATALOGUS SEMINUM, ETC, Beatus Schauer F”. Carolinæ Linnæi (quam cum aliis Ÿ. Carohi- nianam adpellavit) Mexico patriam adscribit, quatuor species Kunthianas synonyma subjungit, novam speciem Mexicanam VF. Ehrenbergianam format, quam in alia sectione generis collo- cat. Monendum vero plantam botanicorum Americæ borealis plane diversam esse a Mexicanis, de qua re alio loco fusius agen- dum est. VIoLA PALMENSIS, Webb. Viola palmensis, Webb, in Geogr. bot. ins. Canar. — Mnemion palmense, id., Phytogr. Canar., p. 112, tab. 14. Flores plantæ hortensis cum corolla |. c. sub fig. 5 seorsim depicta melius con- veniunt, quam cum illis in specimine depicto. Hiemem 1849-1850 nive tecta hæc in montibus 1000 hexap. altis crescens planta optime sub dio superavit totumque per annum flores copiosos produxit, qui exeunte æstate pallidiores et striis trépuanies albis variegati apparuerunt. CATALOGUS SEMINUM HORTI REGII NEAPOLITANI, ANNO 1851, Auctore M. TENORE. SOLANUM LoBELI, Ten. S. caule herbaceo annuo aculeato ; foliis oblique ovatis subcu- neatis repando-angulatis, utrinque petiolisque aculeatis ; pe- dunculis subbifloris cernuis ; floribus violaceis ; calycibus immutatis demum marcescentibus; baccis quadrilocularibus duris coccineis torulosis depressis sex-octo-lobatis, inedulibus ; seminum albumine embryonem præcingente. — Hortus Nea- politanus. S. æthiopicum, var. C. aculeatum. An species diversa ? Dunal, Hist., p. 148. — Solanum pomiferum herbariorum, Lob., Ie., 264. Stirprum hist.: Obs., p. 185, Ic. ED. REGEL. — INDEX SEMINUM, ETC. 205 SoLANUM PsEuDO-MELONGENA, Ten. S. inerme, glabrum , annuum; foliis ovatis integerrimis acutis undulatis atrovirentibus; pedunculis cernuis, subunifloris ; calycibus immutatis demum marcescentibus; baccis magnis carnosis quadrilocularibus sphæroideis teretibus (rubro viri- dique variis) edulibus ; seminis albumine embryonem præcin- gente. — Hortus Neapolitanus. — An Solanum tomatiforme Hort.? — Vulgo Melenzane del Brasile. Passim colitur. INDEX SEMINUM HORTI BOTANICI TURICENSIS, ANNO 1850, Additamenta auctore Ed, REGEL. HABROTHAMNUS AURANTIACUS, Rgl. Fruticosus ; totus molliter tomentosus ; foliis petiolatis, lato- ovatis, acuminatis, repando-subcrenatis v. integerrimis ; floribus aurantiacis, racemoso-fasciculatis : laciniis calycis anguste lan- ceolatis; corolla calycem multo superante, tubulosa, sub fauce coarctata, glabra, laciniis ovatis obtusis recurvatis. — Crescit in Guatemala. Semina legit Warsczewiez. (Icone illustratus in Schweiz. Zeitschr. für Gartenbau.) EUPATORIUM GUATEMALENSE, Rgl. (Sectio : Subimbricata, DC.) — Suffruticosum, erectum, pa- niculato-ramosum ; ramis teretibus foliisque puberulo-scabris ; ramis junioribus hirsutis; foliis oppositis, longe petiolatis, del- toideo-ovatis, trinerviis, acuminatis , basi et apice integerrimis, medio crenato-dentatis, dentibus obtusis ; corymbis laxis, pe- dunculatis, axillaribus terminalibusque, oligocephalis ; peduncu- lis gracilibus, hirtellis, capitula 2 v. 3 gerentibus; capitulis breviter pedicellatis, ovato-oblongis, sub-50-floris; involucri squamis laxe imbricatis, oblongis, glabris, apice scariosis, cilia- tis, interioribus obtusis, exterioribus minoribus acutis. — Co- 36 NEES AB ESENBECK. — DELECTUS SEMINUM rolla alba. Habitus et folia Æ. Schiedeani, a quo differt ramis junioribus hirsutis , inflorescentia laxiori, nempe capitulis binis v. térnis in pedanculo communi, capitulis sub-30-floris, et flori- bus albis. Habitat in Guatemala. | MammirLArtA RuscuiANa, Regl. (Aulacothelæ. Eglandulosæ.) — Caule erecto, ellipsoideo, axillis nudis; mammillis magnis (8 lin. longis, 5-6 lineas latis), erectis, ovatis v. compresso-ovatis, supra sulcatis ; areolis ova- tis; aculeis exterioribus patente recurvis radiantibus 13-17, albidis (5-8 lineas longis) ; centralibus crassioribus el longioribus 1-2 v. nullis. — Crescit in Mexico. EripeNDruM Fucusrr, Rgl. (Sectio I. Eceprpenpaum : Caulis foliosus. Labellum adnatum.) — Caule compresso, ancipiti, nodoso, folioso ; foliis lineari- lanceolatis, acutis ; racemo terminali; pedunculo communi foliis longiore, squamis alternis membranaceis vestilo, superne 2 v. ÿ flores gerente; floribus saturate roseis; sepalis exterioribus lan- ceolatis acutis, interioribus ovato-lanceolatis ; labello indiviso, integerrimo, plano, rhombeo-ovato, — Crescit in Guatemala. Floret hieme. Flores speciosi, (Icone illustratum in Schweiz. Zeilschr. für Gartenbau.) DELECTUS SEMINUM HORTI BOTANICI VRATISLAVIENSIS, ANNO 1851, Additamenta auctore NEES ab ESENBECK. ACHYRANTHES ABYSSINICA, N, ab E. Gaule ramis patulis tetragonis pubescentibus ; foliis longiuscule petiolatis oblongo-ovalibus utrinque acutis, supra pubescentibus, subtus villaso-sericeis et argenteo-nitidis; spicis in ramis termi- HORTI BOTANICI VRATISLAVIENSIS. 817 nalibus solitariis oblongis densis ; floribus nitidulis staminodiisque roseis ; bracteis æqualibus setaceo-acuminatis albidis calyce brevioribus ; sepalis glabris ; staminodiis spathulatis apice dense subtilissimeque penicillato-fimbriatis. — Stamina purpurea. Sta- minodiorum lamina terminalis nec dorsalis. Ovarium depresso- urceolatum veluti operculo styligero planiusculo purpureo clau- sum. h. — Colitur in caldario. Deeringiæ species ex Abyssima, Hort. Vratisl,. Propinqua 4. argenteæ, at sat distincta. Fezicra REEVESsHT, Hort. Prat. Caule fruticuloso erecto ramoso glabro ; foliis caulinis lineari- bus angustis serrulato-ciliatis canaliculatis , subtus striatis gla- bris , rameis duplo brevioribus subulatis mucronalo-acutis gla- berrimis , subtus unisulcatis; axillis omnibus fasciculiferis : involuero in ramis ad apicem usque dense foliosis terminali ovato arcte imbricato glabro, squamis lineari-lanceolatis acutis gla. bris. b. — Colitur in tepidario. Calathium diametro 6 lin. Radius albus. — Aster Rivesii, Hort. Bruxell, Panicum (HARPOSTACHYS) PSEUDO-PASPALUS ; N. ab E,. Spicis binis alternis sessilibus unilateralibus ; spiculis geminis abortu bifariis ; rachi convexa , subtus concava, spiculis an- gustiore lævi; gluma inferiori in spiculis inferioribus flosculis triplo quatruplove breviori ovato obtuso, in superioribus sensim mMajori Caudato-cuspidata ; gluma superiori ovata convexa 3-val- vula floseuli sterilis plana 5-nervi pubescentibus ; flosculo herma- phrodito subtilissime ruguloso ; culmo obliquo nodisque compres- sis glabro; foliis lanceolato -linearibus acuminatis ciliatis supra sparse villosis. — Ligula et margines vaginarum hirsutæ. Colitur in caldario. — Paspalum Hænkeanum, H. Vratis!. Affine P. mo- nostachyo, Hmb. et Knth. PonosÆMum GYMNosTyLUM, N. abE,. Panicula contracta angusta; ramis fasciculatis inæqualibus aliis à basi aliis citra basin florentibus strictiusculis; glumis Janceolatis longe acuminatis carina scabris, infera breviore, 318 NEES AB ESENBECK, — DELECTUS SEMINUM, ETC. superiore flosculum muticum basi pubescentem æquante ; callo piloso ; processu filiformi longitudine dimidii flosculi glabro basi barbato. — Patria ....…, Colitur in caldario. — Simile P. an- guslo, N. ab E.; differt processu glabro longiore. — Culmus superne inprimis scaber. Folia scabra. Glaucescit. SoLanum Cazpasr, I, B. et Knth. In nostro specimine caulis subangulatus, ad angulos hispidu- lus. Folia 3-4-juga , interjectis totidem parvis, basi auriculata. Foliola ovato-lanceolata, acuminata, integerrima, leviter et irre- gulariter subrepanda, basi valde inæqualia , subcordata , supra hispidula, subtus in nervis hirta et inter nervos pubescentia brevissima nudo oculo inconspicua canescentia, 2-2 1/2 pollices longa, 6-8 lineas lata. Pedunculus longitudine foliorum, paulo à basi bibracteatus, apice simplex, 6-10-florus. Calyx glaber, laciniis e basi ovata subulatis. Corolla 2 lineas lata, sordide pallide lutescens, extus purpurascens. Bacca ovata, lævis, 8 lineas longa, albo-nebulosa. An species distincta ? WAHLENBERGIA CRISPA, N. ab E. Caule basi ramosissimo ramisque decumbentibus adscenden- tibus basin versus hispidis, superne ad angulos retrorsum scabris ramosis; foliis inferioribus approximatis oppositis alternisve, imis obovatis in petiolum attenuatis obtusis v. acutiusculis un- dulatis sinuato-repandis hispidis, reliquis oblongis lanceolatisque subundulatis repando-subdentatis dentibusque acutis, summis linearibus integerrimis glabris; pedunculis unifloris elongatis ; floribus subcernuis; calycis tubo obovoideo lobos triangulari- lineares æquante ; corolla rotato-campanulata limbo plano- patente lobis calycis subduplo longiore; stigmatis lobis ovalibus crassis ; fructu ovoideo glabro. Campanula ex Armenia, Sem. Hort, Vrat. — (Colitur in frigidario. 7. — Similis #”. gracili, magisque etiam #. nuta- bundæ. Folia ramorum prostratorum cum petiolo 3-4 lineas longa, 1-1 1/2 lin. lata, grosse undulata, dentibus 2-3 grossis obtusis: superiora quoad longitudinem crescentia, 9-10 lineas E. MEYER. — HORTUS REGIOMONTANUS SEMINIFER. 3h9 longa, 4 lin. lata, acuta, subundulata, glabriuscula , serraturis paucis irregularibus prædita. Summa folia 3 lineas longa, linearia. Corolla primum sabcylindrica , sub sole rotata, plana , diametro l-lineari, cærulea fundo albido, extus pallidior. HORTUS REGIOMONTANUS SEMINIFER, ANNO 1850, Auctore E, MEYER. DESMODIUM SANDWICENSE. Inferne suffrutescens, ramosissimum ; ramis virgatis, hispidu- lis; foliis pinnatim trifoliolatis, stipulis minutis deciduis, foliolis inferiorum subrotundis , superiorum oblongis obtusiusculis cilia- Us, supra glabris pictis , infra pilosiusculis, impari vix majore ; racemis terminalibus elongatis, rachi glanduloso-pilosa, pedun- culis geminis, bracteis squamulæformibus, deciduis ; leguminibus subsessilibus, 3-6-articulatis oblique reflexis hispidulis, articulis ventre semi-rotundis, dorso convexiusculis. Hedysaro affine genus (ex Oahu; Didrichsen), Cat. Sem. Horti Haaniensis, 18A8. Rami ex fundo ramosissimo subsimplices, tri- cum racemo cireiter quadri-pedales, graciles, hispiduli, inferne demum lævi- gati, teretiusculi v. obscurius tetragoni. Folia distantia, inferiora et superiora valde difformia; foliola superiorum basi obtusa, apice obtusiuscula vix evidenter mucronulata, facie macula pallidiore ad latera irregulariter dentata picta, dorso pallidiora, secus nervos pilosiuscula , præsertim ad basin ciliata. Racemi laxiores subpedales , bracteis brevissimis caducis, sub floribus superioribus vix ullis. Flos 4 lineas longus. Calyx inæqualiter quinquefidus, laciniis lanceolatis acutis. Petala virenti-albida cum macula saturate viridi in vexillo reflexo medio. Alæ carima vix longiores eæque semper appressæ. Stamina perfecte diadel- pha, cum petalis marcescentia. Legumen cito reflexum et ad latus unum alterumve flexuosum , non vere tortuosum. Semina 350 AL. BUNGE. — DELECTUS SEMINUM HORTI, ETC. dimidiato-ovata, utrinque obtusa, compressa, submarginata , lævia, badia. : Pertinet ad sect. 3, $ 2, ordinis Gandolleani. Prima generis species ex insulis Sandwicianis descripta. Nam Desmodium Cha- missonis, quod cl. Walpers in Repertorii parte 1, p. 74h, insulæ Oahu incolam fecit, teste ipso auctore, ut ex Linnæa, vol. X, p. 588, apparet, in insula Manilla crescit. —— DELECTUS SEMINUM HORTI BOT. DORPATENSIS, COLLECTIONE ANNI 1850, Auctore Al. BUNGE. Irrs SocpiANA, Bnge, Rel. Lehm., n° 1351. 1. (Xyridium) caule tereti, subquadrifloro, foliis breviore ; spa- this vegetis acutis, carinatis, Carina ciliolato-scabris ; floribus pedicellatis; pedicellis teretibus ; ovario longe rostrato ; perigonii tubo obconico, abbreviato, laciniis exterioribus patentibus spa- thulatis, interioribus erectis obovato-oblongis emarginatis ; cap- sula in rostrum æquilongum attenuata, ovato-hexagona, faciebus alternis angustioribus; seminibus utrinque planis , integumento lateribus laxe corrugato lucido. Hab. prope Buchara. (Al. Lehmann.) | I. spuriæ et nothæ affinis, ab utraque differt caule foliis bre- _ viore, floribus multo minoribus; ab Z. spuria insuper capsula longe rostrata, ab 7. notha pedicellis teretibus nec triquetris, capsulæ angulis alternis approximatis; ab 7. halophila et Gül- denstædtii florum colore lilacino. GRAMINEZÆ ORIENTALES NOVÆ VEL CRITICE, Auctoribus comite JAUBERT et Eduardo SPACH, ÆGILOPS, Linn., et auctorum recentiorum, characteribus emendandis. SPIGULÆ biformes (laterales nempe terminali dissimiles), 3-7 (raro 8-v. 9-) floræ, floribus duobus summis minoribus v. minimis neutris (modo 1-modo 2-paleaceis), v. in spiculis 3-aut /-floris flore summo solum neutro. SPICULA TERMINALIS spiculis latera- Hbusconspicue gracilior, rhachi parallela, glumæ valvis florumque paleis regularibus. SPICULÆ LATERALES rhacheos respectu trans- verse positæ, glumæ valvis irregularibus. GLumA bivalvis valvæ plus minusve inæquales, coriaceæ (demum cartilagineæ), 9-13-costatæ, concavæ, ecarinatæ, basi haud connatæ, oppositæ, persistentes (simul ac florum paleæ a spicula fructifera uua cum rhacheos articulo respondente deciduo nunquam solutæ), apice 1-5-aristatæ v. dentatæ v. integerrimæ et exaristatæ , 4n spicula terminal œquilateræ, in spiculis lateralibus inœæquilateræ (inter- dum subdimidiatæ). GLUMELLA bipaleacea {at in floribus summis neutris haud raro ad paleam externam redacta). PALEA EXTERNA chartaceo-herbacea ( demum saltem in exserta parte coriacea} , concava, ecarinata, quinquenervia (nervis à basi ad medium v. paulo altius filiformibus , supra medium sensim crassioribus conniventibus, haud raro sub apice confluentibus), oblonga v. oblongo-lanceolata, marginibus subinflexa, in spicularum lateralium floribus haud raro inæquilatera, modo aristata modo exaristata, in spicula terminali constanter æquilatera et apice speciebus plerisque 1-3-aristata ; speciebus paucis in spiculis omnibus apice obtuso mutico exaristato. PALEA INTERNA externa 992 JAUBERT ET E. SPACH, paulo minor,membranacea, hyalina, oblonga, v. lineari-oblonga, carinato-binervia (carinis dorso saltem a medio ad apicem carti- lagineo-marginatis et ciliatis v. serrulatis), marginibus inflexa, dorso sub anthesi plus minusve complicata, apice truncata v. retusa v. bifida, exaristata. STAMINA 3. PISTILLUM et SQUAMGLÆ- HYPOGYNÆ Hordeacearum. Caryopsis (Hordeacearum more in- voluta et apice barbata, basi radicula prominente umbonata) paleæ internæ adhærens. . Plantæ annuæ, multicaules ; radice fibrosa. Forra angusta, plana , striata, nervo medio subtus prominente ; radicalia elon- gata ; caulina brevia. Vaginæ involutæ, ore pilosæ , saummé in- terdum ventricosæ. Ligula truncata v. dentata, subcartilaginea, brevissima. CauLEs simplicissimi , inferne geniculati et plus minusve decumbentes; articulo summo elongato, demum longius breviusve supra folii ultimi vaginam exserto. Spicæ florescentia ab apice deorsum progrediens : quavis autem spicula flores infimi præcociores. Raacnis ad articulationes demum fragilis, v. qui- busdam speciebus tenax ; articuli spathulati, dorso convexi, ante spiculam concavi, margine aculeolati. Ægilopes valvis paleisve exaristatis aut uni-aristatis a Triticis cerealibus solummodo gluma ecarinata (ideoque vix genere) essentialiter differunt. SUBGENUS SITOPSIS, Nob. Spica gracilis, elongata, sublinearis, rhachi parallele compressius- cula, e spiculis 7 v. sæpius pluribus (interdum 20-95), rhacheos internodiis longioribus (ideoque distiche contiquis v. subim- bricatis) oblongo-lanceolatis haud ventricosis subdivergentibus (saltem sub anthesi) composita, vix conspicue caudata (aristæ nempe spiculæ terminalis aristis spicularum lateralium superio- rum paulo solum longiores et crassiores v. æquitenues sunt). Glumæ valvæ in omnibus spiculis exaristatæ. Glumellæ palea- externa unt-aristata v. in spiculis lateralibus infimis exaristala ; aristæ in spiculis superioribus sensim quam inferiores longiores. ÆGiLops Bicornis, Nob., Il. Plant. Orient., tab. 309. — GRAMINEÆ ORIENTALES. 353 Triricuu siconxe, Forsk., Descr., p. 26. — Del.! Flor. Ægypt., p. 29, tab, 15, fig. 4. — CrITHODIUM ÆGyPTiIACUM, Trin., mnscr., ex Steud., Vomencl., ed. 2. — Spica stricta, densa. Spiculæ 8-v. 4-floræ, subimbricatæ, internodiis rhacheos semel plusve longiores. Spiculæ terminalis aristæ aristis spicularum laterallum summarum vix aut ne vix crassiores et paulo longio- res (ideoque parum exsertæ) , spica ipsa subæquilongæ, omnes strictæ., Glüuma spicula (haud computatis florum aristis) paulo brevior ; valvæ spicularum lateralium oblique oblongæ, inæqua- liter 4-6-costatæ , apice lunato-v. emarginato-bidentatæ , mu- ticæ; valvæ spiculæ terminalis lineari-oblongæ , 5-costatæ, apice 2-v. 3-dentatæ (v. interdum altera integerrima). — Cres- cit Ægypto. ÆGiLops SPELTOIDES, Tausch, in Flora, vol. 39, p. 109. — Jaubert et Spach, I. Plant. Orient., tab. 316. — Spica laxiuscula , flexuosa. Spiculæ 5-7-floræ, distiche subcontiguæ (internodiis rhacheos subsemel longiores). Spiculæ terminalis aristæ aristis spicularum lateralium summarum robustiores at paulo longiores, ipsa spica paulo breviores, omnes plus minusve flexuosæ. Gluma spicula (haud computatis florum aristis) subse- mel brevior ; valvæ spicularum lateralium oblique cuneiformes, inæqualiter 9-13-costatæ, apice truncato integerrimo excentrice mucronatæ v. mucronato-acuminulatæ ; valvæ spiculæ terminalis oblongæ, 7-v. 9-costatæ, apice rotundato modo integerrimæ modo retusæ, muticæ v. mucronulatæ. — Patria incerta, verisi- militer in Oriente quærenda. Colitur in Hortis botanicis, SUBGENUS CYLINDROPYRUM, Nob. Spica elongata, crassiuscula, subleres, strictissima, subulato-cylin- dracea, haud torulosa, e spiculis 5- (sæpius pluribus) 11 rha- cheos internodiis subæquilongis (haud computatis aristis) ad- pressis ovato-v. oblongo-lanceolatis haud ventricosis composita, spiculæ terminalis aristis (aut glumæ aut glumellæ) conspicue bicaudata (caudis haud raro ipsa spica œquilongis v. longiori- bus) v. subcomosa. Glumæ valvæ glumellæque palea externa 3e série. Bor. T. XIV. (Cahier n° 6.) 5 23 “35h JAUBERT ET E. SPACH. aut exaristata aut uni-aristata; aristæ in spiculis lateralibus mullo quam in spicula terminali breviores et tenuiores. À. Glumæ valvæ in spiculis omnibus exaristatæ et apice truncatæ v. rotundaiæ. Florum spiculæ terminalis palea externa ad aristæ basin utrinque rotundato-emarginata ;_arista tenui , spicæ longitudine dimidio brevior vel vix œæqualis. Palea in- terna apice rotundato-truncata. Caryopsis profunde involuta (sectione transversa reniformis). ÆGIiLoPps SQUARROSA, Linn., Spec., ed. 2, p. 1489. — Willd., Spec., vol. 4, p. 944. — Schreb., Gram., fasc. 2, p. 4, tab. 27, fig. 2! (rudis). — Tausch, in Flora (Bot. Zeit.), vol. 39 (1837), p: 108. — Hohenack.! Enum. plant. Talych., p. 19. — Jaubert et Spach, JU. Plant. Orient., tab. 810. (Non Æcirors squar- Rosa, Cavan., Zc., nec Desf., Atl., nec Duby, Bot. Gall., nec Requien, Exs., nec Mutel, FT. Fr., nec Kunth, Descr. Gram., nec Cosson, Votes crit.) — GRAMEN LOLIACEUM SPURIUM, SPICA CRASSIORE ARISTATA, Buxb., Cent. , 1, tab. 50 {mala). — Æcirops CYLINDRICA VAR. TAURICA, Rœm. et Schult., Syst., vol. 9, p. 771 (ex Tausch). — Æcrrops Tauscnit, Coss., Votes crit., fasc. 2 (juillet 1850), p. 69. — Forsan Æcirops cycinprica, C.-A. Mey., Enum. plant. Caucas.. p. 26. (Non Host, nec Sibth. et Sm.) — Crescit Iberia, Albania et Tauria. B. Glumeæ valvæ in spiculis lateralhibus breve aristatæ v. bicuspi- datæ, in spicula terminali longe v. longissime arisiatæ (arista aæili, plus minusve robusta, spicæ longitudinem aut totam aut saltem dimidiam æquante). Florum spiculæ terminalis palea externa apice utrinque ad aristæ basin cuspidulata. Palea in- terna apice truncato-emarginata. Caryopsis sulculo haud pro- fundo canaliculata, sectione transversa sublenticularis. ÆGiLops cyLiNpriCA, Host, Gram. Austr., vol. 2, p. 6, tab. 7. (Non Sibth. et Sm., nec Link, nec Tausch.) — Reichb., For. Germ. Exc., 1, p. 17. (Exclus. syn. Sibth. et Sm.) — Bertol., Flor. Ital., vol, 4, p. 792. (Exclus. syn. pler.) — Cosson, GRAMINEÆ ORIENTALES, 309 Notes crit., fase. 2 (juillet 1850), p. 61. — Jaub. et Sp., TL, Plant. Orient., tab. 311. — ÆGirops cauparA, Balb., 4dd. ad Flor. Pedem., p. 98 (ex Bertol., L. c.). — Link, in Zinnæa, vol. 9 (1835), p. 131. (Non Linn.) — Spica apice subcomosa (ob spiculam terminalem conspicue tri-v. quadri-aristatam ), aristis majoribus subdimidio longior, Spiculæ terminalis valvæ in aristam gracilem (breviorem aristis florum duorum infimorum ejusdem spiculæ) productæ. Florum palea externa in spiculis lateralibus exaristata, apice tridentata (dente medio mucroni- formi, longiore : dentibus lateralibus abbreviatis rotundatis) v. truncata et breve mucronata, in spicula terminali longe aristata. —- Crescit Tauria, Bessarabia, Hungaria et Pede- montio. | Æçicors caupATA, Linn. Spec., ed. 2, p. 1849. (Ex synon. Tourn.) — Willd. Spec., vol. 4, p. 94h. — Lam. Enc., vol. 2, p. 846. (Descriptio plantæ Tournefortianæ) — Fauché, in Bory et Chaub. Flor. Mor., p. 9 — Mutel, Flore franc., vol. k, p. 155, in adn.; tab. 99, fig. 649. — Cosson, Notes crat,, fasc. 2 (juillet 1850), p.66. — Jaubert et Spach, 11. Plant. Onrrent., tab. 312. — GRAMEN SPICATUM CRETICUM, SPICA GRACILI IN DUAS ARISTAS LONGISSIMAS ET ASPERAS ABEUNTE, Herb. Tourn. ! — GRAMEN CRETICUM SPICA GRACILI IN DUAS ARISTAS LONGISSIMAS ET ASPERAS ABEUNTE, Tourn, Cor. p. 39. Herbier de Vaillant! — ÆGiLoPs CYLINDRICA, Sibth. et Sm., Prodr. F1, Gr.,vol. À, p.72; F1. Gr., vol. À, p. 79; tab. 951 — D'Urv., Enum, p. 11. — Link, Symb. F1, Gr., in Linnea, vol. 9 (1835), p. 131. — Tausch, Gram., in Flora (Bot. Zert.), vol. 39 (1887), p. 107. — Non ÆGiLops CYLINDRICA, Host. — Spica aristis duabus spiculæ termi- nalis longissimis (2 41/2-3-pollicaribus) rigidis latis conspicue bicaudata istisque plerumque vix æquilonga. Spiculæ terminalis valvæ floribus ejusdem spiculæ multo longius aristatæ, Florum palea externa in spiculis lateralibus mutica, apice inæqualiter bi-v. tri-dentata, in spicula terminali mucronata v. breve aris- tulata. — Crescit Creta (Tournefort !), Peloponneso et insulis maris Ægei. Gallia australi interdum occurrit cum Cerealibus exoticis advecta. s 596 JAUBERT ET KE. SPACM. SUBGENUS GASTROPYRUM, Nob. Spica elongaia, crassa, subulato-cylindracea, moniliformi-nodosa, e spiculis 7 v. pluribus rhacheos internodus vix æquilongis (aristis dum adsint haud computahs) vw. paululo longioribus ovoideis ventricosis adpressis composita, spicularum duarum v. trium summarum (v. saltem spiculæ terminals) aristis quasi comosa (1). Glumæ valvæ qlumellæque palea externa aut exa: ristatæ, aut uni-aristatæ. ÆGiLops PLATYATHERA, Nob., ll. Plant. Orient., tab. 313. — Spiculæ tri-v. quadri-floræ; tres summæ longissime bi- aristatæ, aristis (florum perfectorum) latissimis planiusculis coriaceo-foliaceis lineari-lanceolatis substrictis, dorso 3-5-costa.- tis; inferiores exaristaiæ. Glumæ valvæ in spiculis omnibus exaristatæ, rhachisque tomentoso -villosulæ (nec aculeolatæ ; variatione forsan glabræ). — Mesopotamia legit Aucher Eloy. Speciei nostræ valde accedit ÆcGiLops crassa, Boiss.! (in Kotschyi plant. exs. Persiæ austr., ed. Hohenacker, anno 1845, n° 248 ; et Diagn. plant. orrent., fasc. 7, p. 129), cujus speci- mina pauca solum et imperfecta vidimus ; differt tam ex defini- tione Boissierjana quam ex autopsia nostra : glumarum valvis brevioribus et latioribus; florum spicularum superiorum palea externa in aristam ipsa vix æquilongam v. ad maximum dimidio Jongiorem dorso uni- (nec tri-) costatam protracta. Plantæ hujus folia superiora, a cel. Boissier lato-ovata dicta, in speciminibus nobis visis latiora quidem foliis Ægilopis platyatheræ, attammen lineari-v. oblongo-lanceolata sunt. Ambæ forsan stirpes formas unius speciei insignes sistunt. ÆGiLops VENTRICOSA, Tausch, in Flora ( Bot. Zeit.) , vol. 39 (1837), p. 108. — ÆGiLops SQUARROSA, Cavan., /c., tab. 90, fig. 2. (Exclus. syn. Linn.) — Desf.! A7. (Exclus. syn. Linn. — Duby! Pot. Gall., vol. 1, p. 528. (Exclus. syn. Linn.)— Mutel, Flore franç., Atlas, tab.99, fig. 648. — Boiss.! Voy. Esp. , p. 682. — Cosson, Notes crit. , fasc. 2, p. 68. (Exclus. syn. Linn. et Willd.) — Kunth, Descr. Gram. ( Enum. (1) Variatione tamen occurrunt spicæ quasi hebetalæ quarum spiculæ etiam summæ muticæ observantur. GRAMINEÆ ORIENTALES. 3b7 Suppl. vol. 1), p. 371. (Exclus. syn. Linn.) — Non Ægilops squarrosa, Linn., nec Willd., nec Schreb. {Confer supra, p. .. ..) — Spiculæ 5-7- floræ , superiores inferioribus sensim longius aristatæ (v. variatione omnes exaristatæ); aristis tenuibus ( fere ab ima basi setaceo-subula- tis), plus minusve flexuosis, aut ecostatis (et tunc dorso canaliculatis ) aut uni-costatis. Glumæ valvæ (et rhachis) dorso saltem ad costas se- tulis brevibus aculeolata , aut in spiculis omnibus aut saltem in supe- rioribus aristatæ (rarissime exaristatæ). — Stirps a plurimis auctoribus vexata, propria uti videtur Numidiæ, Mauritaniæ et Peninsulæ Hispa- nicæ, Galliæ vix rite indigena dicenda. SUBGENUS COMOPYRUM, Nob. Spica abbreviata, crassa, conica v. conico-cylindracea , nodosa, stricta, e spiculis 2 v. 3 ovoideis ventricosis rhacheos internodiis vix longioribus adpressis composita , spiculæ terminalis arists 9-0 longissimis rigidis fohacers lineari-lanceolatis quasi comosa. Spiculæ-terminalis valvæ 1-3-aristatæ. Palea externa glumellæ in spicuhs lateralibus irregulariter 2-v. 3-cuspidulata exa- ristala, in spicula lerminali uni-aristata. Hujus sectionis speciem solam sequentem novimus. ÆcGiLops comosa, Sibth, et Sm., Flor. Gr., vol. 1, p. 75, tab. 94. — Fauché, in Bory et Chaub., Fl, Mor. — Jaubert et Spach, Ill, Plant. Or., tab. 314. — Crescit Peloponneso et Ar- chipelago Græco. SuBGENUS UROPYRUM, Nob. Sprca gracilis, elongata, sublinearis, flexœuosa, laxe disticha , e spiculis 7-9 invicem remolis rhacheos internoduis elongats vix aut ne vix longioribus oblongo-lanceolatis non ventricosis sub- adpressis composita, spiculæ terminalis aristis longe bicaudata. Glumæ valvæ in spiculis omnibus exaristalæ. Glumellæ palea ecterna in spiculis lateralibus exarislata mucronata, in spiculæ termanalis floribus duobus infimis longissime unt-aristata. Sola nobis nota species sequens. Æçicops MACRURA, Nob., Ill. Plant. Orient., tab, 315. — In agro Halepensi legit Aucher Eloy. 398 JAUBERT ET ËÉ. SPACH. SUBGENUS AMBLYOPYRUM , Nob. Spica gracilis, elongata , linearis , fleæuosa, subteres, distiche in- terrupla, ecaudata, e spiculis 7-15 rhacheos internodis elongatis subbrevioribus ovato-v. oblongo lanceolatis non ventricosis com- posila. Glumellæ palea externa apice rotundato mutica, ro ac glumæ valvæ in spiculis omnibus exaristata. ÆGiLoPs TRIPSACOIDES, Nob., 11. Plant. Orient. , tab. 200.— Spiculæ subquinque-floræ, gluma paulo longiores. Glumæ valvæ cuneato-oblongæ, apice lunato-bicuspidulatæ et (spiculis laterali- bus) in sinu excentrice uni-dentatæ, — Caria legit J'aubert. ÆGiLops LOLIAGEA, Nob., L. c., tab. 317. — Spiculæ sub- septemfloræ (5-8-floræ), gluma subsemel longiores. Glumæ valvæ cuneiformes, apice lunato-bilobulatæ et (spiculis laterali- bus) in sinu excentrice uni-dentatæ, v. subæqualiter tridentatæ, — Cappadocia legit Aucher Eloy. | HETERANTHELIUM , Hocbst., in Kotschyi plant. Halep. exs., edit. Æ{ohenacker, anno 1843. (Cum diagnosi generica in schedula. ) SPICULÆ ad rhacheos articulationes solitariæ, distiche imbri- catæ, biformes, sessiles, rhacheos respectu parallele compressæ et transverse positæ, 5-ÿ-floræ (floribus omnibus longe aristatis” : ALLE FERTILES (floribus nempe duobus infimis v. ilore infimo solum hermaphroditis triandris bipaieaceis, reliquis neutris sæpissime unipaleaceis); ALIÆ STERILES (floribus omnibus neutris et sæpissime uüipaleaceis., minores, ad spicæ apicem confertæ simulque spiculis fertilibus absque ordine intermixtæ. FLores NEUTRI floribus perfectis conspicue minores, in spiculis fructigenis ad rhachillæ filiformis apicem distiche confertæ et fasciculum aiistarum referentes , in spiculis sterilibus simili modo confertæ at rhachilla crassa brevissima insidentes; superiores inferioribus gradatim minores et brevius aristati. FLORES-PERFECTI Subses- siles, subcontigui. (In spiculis flore perfecto unico gaudentibus, GRAMINEÆ ORIENTALES. 359 flos neuter proxime sequens nihilominus bipaleaceus est et paulo minor flore perfecto.) GLuMaA bivalvis, floribus brevior, in spiculis omnibus conformis. VALVÆ oppositæ, conformes, æquales, carti- lagineæ, cum rhachi continuæ, persistentes, e deflexa basi assur- gentes, plus minusve divergentes, ecarinatæ , subconcavæ, ecostatæ (v. si mavis quasi ad costam mediam redactæ), lineari- subulatæ, æquilateræ , integerrimæ, apice sensim in aristam setaceam elongatam scabram angulosam protractæ, basibus concretæ. GLUMELLA floribus perfectis bipaleacea, floribus neutris sæpissime ad paleam externam redacta. PALEÆ æquilateræ, inæquales, dissimiles, PALEA EXTERNA subcartilaginea, navicu- laris, ovato-v. oblongo-lanceolata, 5-v. 7-nervia (nervis superne conniventibus, juxta apicem subincrassatis confluentibus), mar- ginibus inflexa, medio dorso subcarinata {saltem supra medium), apice Sensim angustata in aristam elongatam setaceo-subulatam rigidam dorso convexam facie canaliculatam marginibus aculeola- tam; fructifera dorso dense verruculosa. PALEA INTERNA mem- branacea, hyalina, lineari-oblonga, carinato-binervia (carinis teretibus immarginatis), nervis excurrentibus subulato-biaristu- lata , dorso subcomplicata, lateribus inde à nervis inflexa. SQUAMULÆ HYPOGYNÆ, STAMINA , PISTILLUM €t CARYOPsIS Hor- deacearum. Planta annua, multicaulis, radice fibrosa, CAuULESs simplicis- sim, inferne geniculati et plus minusve decumbentes , superne erecti. FotiA plana, angusta, lineari-lanceolata, acuta. VAGINx involutæ ; summa plus minusve ventricosa. LiGuLA brevis, mem- branacea , subtruncata. SPicA stricta, densa, subcylindracea , e spiculis numerosis composita. RHACHIs cartilaginea, subflexuosa, articulata, articulationibus fragilibus ; internodia abbreviata, sublinearia, sublenticulari-compressa, apice incrassata. Spicula- rum fructiferarum valvæ et paleæ maturitate nunquam solutæ , una cum articulo rhacheos respondente persistentes (etiam per- acta germinatione). Species hucusque unica sequens innotuit. © HETERANTUELIUM PiriFeRuM, Hochst., {. ©. — Jaub. et Sp., Ti, Plant, Orient., tah, 318, — Elymus pihferus, Russ., a 360 JAUBERT ET E. SPACH. cel. Hochstettero huc cum dubio relatus et nobis vix certior vide- tur. — Crescit Syria et Persia. EREMOPYRUM (Tritici sectio}, Ledeb., Flor. Al, vol. 1, p. 412. — Triricr sectio Pycwopyruu , Car. Koch, Beitr. zu einer Flora des Orients, fase. 1, p. 137. SricuLÆ solitariæ, sessiles, distichæ, imbricatæ, plus minusve patentes, conformes, rhacheos respectu transverse positæ et pa- rallele compressæ, non ventricosæ , tri-v. pluri-floræ. Spicula terminalis abortiva v. omnino deficiens. FLores ad rhachillam flexuosam basi crassam sursum sensim attenuatam distiche alterni, duo infimi subcontigui,superiores remotiores, saummus unipalea- ceus stipitulatus neuter minutus , laterales sessiles bipaleacei triandri hermaphroditi. GLuma bivalvis, spiculis omnibus con- formis, VaLvæ æquales v. subæquales, conformes, oppositæ, subcartilagineæ, persistentes, inæquilateræ, naviculares, cari- natæ (nervo medio), subdivergentes, basibus plus minusve geni- culatis concretæ, apice integerrimo longius breviusve subulatæ (haud raro aristato-subulatæ). GLUMELLÆ PALEÆ æquilateræ, inæquales, dissimiles. PALEA ExTERNA subcoriaceo-herbacea , ovalis, v. oblonga, navicularis, carinata (nervo medio), quinque- nervla (nervis à basi ad medium tenerrimis, superne sensim incrassatis convergentibus ), apice angustato nunc breve subu- lata nunc in aristam plus minusve elongatam setaceo -subu- latam aculeolato-scabram inferne triquetram producta. PALEA INTERNA brevior palea externa, membranacea, hyalina, carinato- binervia {carinis dorso serrulatis v. ciliatis, marginatis), apice acute bifida, lateribus inde à nervis inflexa, dorso subcomplicata. SQUAMULÆ-HYPOGYNÆ, STAMINA, PISTILLUM, et CARYOPsIs Hor- deacearum. Plantæ annuæ v. perennes, cæspitosæ. CAULES simplicissimi, nodis inferioribus geniculati et plerumque decumbentes. FoLia plana v. involuta, Spica linearis v. oblonga v. ovalis v. ovata, compressa, composita. RHactms cartilaginea, flexuosa, articulata; internodia spiculis breviora, spathulata, compresea, dorso con- vexa, facie subconcava, apice incrassata, GRAMINEÆ ORIENTALES. 361 Eremopyra a T'riticis et Agropyris facillime distinguenda spi- eulis conformibus, glumæ valvis basi geniculatis et concretis. Secale autem nonnisi spiculis bifloris et glumis submembranaceis ab Æremopyro difiert, Eremoryrum oRteNTALE, Ledeb., Flor. Alt, vol. 1,p. 115. (Sub Turrico.) —Jaubert et Spach, LIL. Plant. Orient., tab. 319. — GRAMEN SECALINUM ARMENUM, SPICA BREVI ET LATA, Tourn. ! Herbar. — GRAMEN ORIENTALE SECALINUM, SPICA BREVI ET LATA, Tourn., Cor., p. 39. — SECALE ORIENTALE, Linn. Spec. ( Ex Synon. Tourn.) — Willd., in Act. Soc. Nat. cur., vol. 2, p. 417, tab. 4, fig. 3. — TriricuM ORIENTALE, Bieberst. , F'lor. Taur.-Caucas., vol. 1, p. 86.— CG. À. Mevy., Enum. Plant. Caucas., p. 25. Id., Suppl. Flor. Alt, p. 37. — Hohen, Enum. Plant. Talych., p. 19. —Kunth, Enum. Gram., p. hh3. — AGROPYRUM ORIENTALE, Rœm. et Sch., Syst., vol, 2, p. 757. — Car. Koch, Beutr., fasc. 4, p. 138. — Annuum. Spica ovata v. ovali v. oblonga, brevi, hirsuta. Spiculis 3-v. 4-floris, subovatis. Glumæ valvis oblongo-lanceolatis, acuminatis, subulato-aristu- latis, latere exteriori 1-3-nerviis, flores infimos subæquantibus. — Crescit Armenia (Tournefort !), Iberia, Albania, Songaria, Sibi- ria Altaica, Tauria et ad Volgam. ErEeuopyruu squarrosuM, Nob., ZIE. Plant. Orient., tab. 320. — TRITICUM sQuarrosum, Roth, {Vene Beitr., 1, p. 198. — Kunth, Enum. Gram., p. hhh.—Hohen., Enum. Plant. Talych., p. 19.— Terricum parozuu, Willd., Enum. Horti Berol., vol. À, p. 134. — SECALE PUNGENS, Pers., Syn., vol. 1, p. 108.—Tri- TiCUM Buoxararris, Spreng., Vachtr., p. 40. (Ex Kunth, L. c.) — Triricum PLANUM , Desf., Cat. Hort. Par., edit. prior. ( Ex Kunth, {. c.) — AcroPyrum PATULUM , Trin., Fund., p. 152. — AGROPYRUM SQUARROSUM, Link, Enum. Horti Berol., vol. À, p. 32. — Rœm. et Schult., Syst. — Car. Koch, Beitr., fasc. À, p. 138.— Triricum KorscHyaNuM, Boiss., in Kotschyi plant. exs. Persiæ bor., edit. Hohenacker, anno 1846, n°12, (Varietas spicis hispidulis.) — Annuum. Spica ovata v. ovali v. oblonga, hirsuta v. hispidula v. sæpius glabella. Spiculis 3-5-foris, ovato-v. oblongo-lanceolatis, Glumæ valvis floribus infimis brevioribus , 362 JAUBERT ET E. SPACH. oblongo-lanceolatis, apice sensim angustatis subulato-aristulatis v. mucronatis (simul ac florum palea externa), latere exteriori enerviis v. obsolete uni-nerviis. — Crescit Ægypto, Arabia Pe- træa, Syria, Mesopotamia, Persia, Media, Albania et Iberia. — Planta forsan haud immerito pro Eremopyrt orientalis varietate habenda. CRITHOPSIS, Nob. SPICULÆ conformes, geminæ, distichæ, imbricatæ , arcte ses- siles, bifloræ ; laterales rhacheos respectu transverse posita ; ter- minales rhachi parallelæ. FLos iNFErIoR subsessilis, bipaleaceus, hermaphroditus, triandrus. FLos superior longe stipitatus, uni- paleaceus, neuter. GiuMaA cujusve paris spicularum quadrivalvis, involucrum uniseriale flores circumcingens sistens. VALVÆ cum rhachi continuæ, persistentes, subcoriaceæ, verticillatæ, planius- culæ, æquales, æquilateræ, trinerviæ (nervislateralibus haud raro plus minusve obliteratis), subascendentes, lanceolato -lineares, apice aristato-subulatæ, basibus concretæ. GLUMELLA FLORUM PERFECTORUM bipaleacea ; paleis æquilateris, dissimilibus. PALEA EXTERNA subcoriacea, quinquenervia (nervis infra medium tener- rime filformibus, superne incrassatis convergentibus, apice con- fluentibus), concava, ecarinata, involuta , oblongo-lanceolata, sensim acuminata, apice in aristam elongatam subulatam pro- ducta. PALEA INTERNA minor, membranacea , hyalina, carinato- binervia {carinis dorso obtusis immarginatis), oblonga, truncata, mutica , dorso convoluta indeque a nervis inflexa. SQUAMULÆ HYPOGYNÆ et ORGANA SEXUALIA Hordeacearum. (Carxopsis non suppedit.) Planta annua, subcæspitosa ; radice fibrosa. CauLes simplicis- simi, monostachyi, inferne geniculati. Focra plana. Spica brevis, densissima, stricta, sublanceolata, contrarie compressa, e spicu- larum fasciculis 5-9 composita. RirAcuIS compressa, crassa, arti- culata, fragilis ; internodia abbreviata, spathulato-oblonga, dorso convexa, facie plana, marginibus et circum spiculas setis elon- gatis albidis dense barbata. Genus ab Elymo, cui proximum, glumarum dispositione ver- GRAMINEÆ ORIENTALES. 363 ticillari et spiculis omnibus sessilibus facillime distinguendum. Species sequens unica hucusque nota, CriTHOPSsIS RHACGHITRICHA, Nob., Il. Plant. Orient., tab. 321. — EiLymus RuacmirRICHUS , Hochst. ! in Kotschyi plant. Halep. exs., editore Æ{ohenacker, anno 1843 , n° 130, b, et in ejusdem plant. Persiæ austr., n° 347. — Crescit Syria et Persia. Papropuorum ( EXNNEAPOGON) Aucnert, Nob., 11 Plant. Orient , tab. 323. — Persia australi legit Aucher Eloy. Planta perennis, multicaulis, confertissime cæspitosa. Rapix fibrosa ; fibris filiformibus, subsimplicibus. CauLes 5-9 pollices longi (inflores- centia non adjecta), ascendentes v. erecti, simplices, graciles, lævi- gati, teretes, striatuli, pauci-nodi, nodis barbato-lanulosi, cætero modo glabri modo pube brevi molli sabtomentosi { pilis simul ac pubis folio - rum et glumarum plerisque apice clavato-v. subgloboso-inflatis), nodis inferioribus geniculati; internodia inferiora vaginis paulo longiora; ar- ticulus summus elongatus (3-7-pollicaris), strictus, demum longe ex- sertus, nodi crassiusculi. Focra subcoriacea, crassicula, glauca, nervosa, papillulosa, scabra , molliter villosula, involuta; radicalia 1-2 pollices longa, ad caulium basin distiche conferta (vaginis imbricatis), caulinis angustiora , subulato-filiformia, alia recta, alia plus minusve falcata ; caulina radicalibus laticra et minus involuta , 1-2 pollices longa, lan- ceolato-linearia, acuta, nunc recta nunce subfalcata. VAGINÆ subcoria- ceæ, nervosæ , simill modo ac folia papillulosæ et puberulæ. Vaginæ infimæ imbricatæ, marcescentes , pleræque subovatæ ventricosæ. Va- ginæ foliorum superiorum involutæ , non venñtricosæ, ore barbato-lanu- los&. LieuLa obsoleta v. nulla. PanicuLa 2-4 pollices longa, multi- spiculata, oblonga racemiformis, densiuscula (basi tamen haud raro interrupta), contracta, erecta, subsimplex , florum aristis conspicue setosa simulque hirsuta. RuHacuts continua, gracilis, angulosa, la- nulosa (simul ac spicularum peduneuli), flexuosa. Ramuli filiformes, erecti, flexuosi, in paniculis macrioribus breves solitarii 2-v. 3-spi- culati, in paniculis vegetioribus subterni (sallem ad inflorescentiæ partes inferiores), plus minusve elongati, im quovis fasciculo inæqua- les, plerique 5-7-spiculati, nune simplices, nunc ramillulosi. SPiCULÆ 2-v. 4-floræ, breve pedicellatæ , conformes, teretiusculæ, quasi pap- posæ, præfloratione lineari-v. oblongo-lanceolatæ. FLores ad rha- chillam filiformem flexuosam larulosam alterni, distichi, approximati, sessiles (excepto saummo). Flos infimus major, bipaleaceus, hermaphro- ditus, triandrus. Flores reliqui neutri ; ex his inferior bipaleaceus , flore perfecto paulo minor ; sequentes unipaleacei, minuti: summus d6!L JAUBERT ET E. SPACH. stipitulatus. GLuMA bivalvis, persistens (etiam delapsa rhachilla fructi- fera), flore perfecto {hujus aristis prætermissis) subduplo longior, aristis florum superata. Vazvæ membranaceæ, semi-pellucidæ, stramineæ v. violascentes, alternæ, 6-9-nerviæ (nervis filiformibus, subæquicrassis, altis infra medium aliis altius evanescentibus, nervo medio solo apicem fere attingente, sub anthesi viridibus v. violascentibus), naviculares, nervo medio carinulatæ, inæquilongæ, subconformes, ovato-v. oblongo- Janceolatæ, sensim acutatæ, apice nunc integerrimæ nune acute emar- ginatæ v. irregulariter dentato-laceræ, muticæ, exaristatæ, subdi- vergentes (sub anthesi), dorso villosulæ (ad nervos præsertim) et nervo-carinali sub lente aculeolatæ , facie glabræ, utrinque papilluloso- punctulatæ. VALva ExTERNA (inferior) 3-34 lineas longa. VALvA IN- TERNA paululo altius inserta, valva externa circiter dimidia linea longior et paulo angustior. GLUMELLÆ PALEÆ inæquilongæ , dissimiles, ad rha- chillam maturitate una cum fructu floribusque neutris deciduam per- sistentes. PALEA EXTERNA major , chartacea, rigidula, opaca, straminea, concava subtubuloso-inflexa), ecarinata, ovalis v. oblonga, 9-nervia (nervis filiformibus subæqualibus, parallelis, apice subincrassatis), apice 9-fida (laciniis dentiformibus , in aristam desinentibus), dorso a basi ad medium longe setosa-hirsuta (plerumque dense) simulque ad apicem usque villosula, facie ad apicem plus minusve barbata reliquo glabra v. laxe hirsuta, adjectis aristis 4-5 lineas longa (aristis præter- missis 1-14 lineam); fructifera subventricosa. ARistæ setaceo-subulatæ, planiusculæ, strictæ, plus minusve divergentes, violascentes, inæqui- longæ (media omnibus longior, reliquæ alternatim breviores et sub- triente longiores }, a basi ad medium v. paulo altius usque longe plu- mosæ, inde ad apicem serrulato-ciliolatæ nudæ. Palea externa floris neutri infimi similis paleæ externæ floris fertilis, at paulo minor. Palea floris neutri summi minima, 3-5-aristulata. PALEA INTERNA membrana- cea, hyalina, palea externa {hujus aristis prætermissis) paululo brevior at angustior, carinato binervia (carinis immarginatis), spathulato-ob- longa, dorso concava, lateribus inde a nervis inflexa et puberula, carinis villosula, reliquo glabra, apice obtuse emarginata. SQUAMULÆ-HYPOGYNÆ minimæ, glaberrimæ, carnulosæ, persistentes, cuneiformes, apice trun- catæ v. rotundatæ, interdum retusæ, sub anthesi ovario triplo breviores. STAMINA sub anthesi glumella longiora. FILAMENTA capillaria , flaccida. Antheræ ovales, medio affixæ, basi et apice obtuse bilobæ. PistiLLum sub anthesi staminibus brevius. OvariuM minimum, glaberrimum , sti- pitatum, oblongum, breviusculum, apice obtuso inter stigmata quasi in denticulum productum. STIGMATA 2, laterali-terminalia, filiformia, elon-. gata, divergentia, basi glabra, cæterum breve plumosa : pilis ramosis. Carvorsis minuta (2/3-3/4 lineæ longa), glumellæ palea interna paulo GRAMINEÆ ORIENTALES. 365 brevior, inadhærens, glaberrima, lævigata, brunnea, subtrigona v. len- ticularis, elliptica v. obovata, basi et apice obtusa, facie esulca et paulo supra basin foveola minuta notata, haud raro stigmatum reliquiis bi- muecronulata. EmBryo perispermio paulo brevior, circumscriptione ova- lis. (£ram. s. sp.) Pappophorum elegans, Nees ! specie nostræ valde affine ab ea differt : pube eglandulosa ; foliis planis v. planiuseulis, tenuibus; floribus sub- triente minoribus, forsanque alits notis. PaPPoPHORUM (ENNEAPOGON) BRACHYSTACHIUM , Nob., Z/{. Plant. Orient., tab. 324. — Arabia Felici legit Pofta. Planta pusilla, cæspitosa, imdividuis hebetatis Xæleriæ villosæ similis, uti videtur annua. Ranix fibrosa. CAULES 1/2-1 1/2 pollicem longi, con- ferti, geniculati, diffusi, teretes, striatult, lævigati, simplices, foliosi, pube brevi patente copiosa subcanescentes (pilis aliis setaceis, aliis apice clavato-aut globoso-incrassatis) ; nodi erassiusculi, lanuloso-barbulati ; internodia breve exserta v. inclusa ; articulus summus erectus, caulibus vegelioribus subpollicaris. Focra simili modo ac caules incano-villosula simulque scabra {sub lente papillulosa et ad nervos aculeolata}, cras- siuscula, glauca , nervosa, involuta, filiformia , obtusiuscula, pleraque subfalcata ; radicalia distiche conferta, brevia ; caulina 5-9 lineas longa. VAGINÆ nervosæ, ciliatæ, papillulosæ (sub lente), dorso villosulæ , facie glabræ, ore barbulatæ. Vaginæ foliorum radicalium submembranaceæ, concavæ, subovatæ, distiche imbricatæ. Vaginæ foliorum caulinorum herbaceæ, involutæ, summæ plus minusve ventricosæ. LicuLa obsoleta, PanicuLA 5-7 lineas longa, spicæformis, coarctata, ovalis v. oblonga, obtusa, subteres, erecta, terminalis, multispiculata, florum aristis setu- losa. Ramilluli erecti, breves, inæquales, filiformes, subfasciculati (2 v. 3) v. solitarii, spiculas 1-4 gerentes Ruacais continua, substricta, filiformis, villosula. SpicuLÆ breve pedicellatæ, conformes, trifloræ, teretiusculæ, plurifariam imbricatæ , minutæ, albido-stramineæ, quasi papposæ, præfloratione lineari-lanceolatæ. FLores ad rhachillam fili- formem flexuosam puberulam alterni, distichi, inferiores sessiles, terminalis stipitatus tabescens. Flos infimus major, bipaleaceus, herma- phroditus, triandrus, solus perfectus. Flos proxime sequens paulo minor flore infimo, neuter, unipaleaceus (v. palea interna abortiva instructus). Flos summus item unipaleaceus et neuter, minimus. GLUMA bivalvis, persistens , flore perfecto paulo brevior. VALvÆ alternæ, membranaceæ, semi-pellucidæ, stramineo-albidæ, 5-v. 6-nerviæ (nervis subæqualibus, filiformibus, lateralibus jam infra valvæ medium evanescentibus, nervo medio paulo ante valvæ apicem evanido), naviculares, nervo medio carinulatæ, inæquilongæ, subconformes, ovales v. oblongæ, obtuse emarginatæ, muticæ, exarislatæ, dorso laxe pilosellæ, nervo-carinali sub 366 JAUBERT ET E. SPACHM. — GRAMINEÆ ORIENTALES. lente aculeolato, facie glabræ. Valva externa circiter 1 lineam longa. Valva interna externa paulo longior (circiter 1/5) et plerumque sub- triente angustiore. GLUMELLÆ PALEZÆ (flore perfecto ) inæquales, dissi- miles, persistentes (una cum rhachilla fructifera floribusque neutris delabentes). PALEA EXTERNA major, chartacea, crassiuscula, opaca, stra- minea, subtubuloso-inflexa , ecarinata, elliptica, 9-nervia (nervis paral- lelis, subæqualibus, filiformibus, apice incrassatis), apice 9-fida (laciniis dentiformibus, in aristulam productis) v. variatione 6-8-fida, dorso a basi ad medium fere usque dense setoso-hirsuta reliquo glabra, facie juxta apicem breve barbata cætero glabra, adjectis aristulis circiter 2 lineas longa. ARISTULÆ RECTÆ v. subarcuatæ, plus minusve divergentes, stramineæ, inæquales ( plerumque 5 inter se subæquales, palea ipsa subdimidio longiores, aristulis interpositis brevioribus subsemel longio- res), setaceo-subulatæ, planiusculæ, a basi ad medium v. paulo altius usque breve plumosæ , inde ad apicem ciliolatæ. Palea externa floris neutri inferioris conformis paleæ externæ floris perfecti at subtriente minor, sæpe 6-8-aristulata. Palea floris tabescentis minima, tri-v, bi- fida. PALE4a iNTERNA (floris perfecti) paulo brevior palea externa (hujus aristulis prætermissis) membranacea, hyalina, lineari-oblonga, retusa, mutica, exaristata, carinato-binervia (carinis immarginatis, dorso obtu- sis, ciliolatis), lateribus inde a nervis inflexa, marginibus ciliata, dorso ad partes inflexas puberula, reliquo glabra, basi angustata, SQUAMULÆ- HYPOGYNÆ minimæ, glaberrimæ , carnulosæ, persistentes , cuneiformes, apice truncato v. rotundato haud raro irregulariter retusæ. ANTHERÆ minimæ, cordato-ellipticæ, obtuse emarginatæ. Pisrizcum sub anthesi examinare non licuit. Caryopsis minima (4/2 lineam longa), inadhærens, inclusa , palea interna brevior, oblonga, obtusa, subteres, brunnea, læ- vigata, glaberrima, stipitulata, plerumque stigmatum reliquiis bimu- cronulata, facie supra basin foveola miuuta notata, esulca. EmBrvo pe- rispermio paulo brevior, circumscriptione oblongus, ( £xam. s. sp.) RAPPORT SUR LE RUMPHIA DE M. C.-L. BLUME, Directeur du Musée de botanique à Leyde. Par M. DE JUSSIEU. L'Académie m'a chargé de lui rendre compte du grand ou- vrage qui lui a été présenté par M. le professeur Blume de Leyde, et qui a pour titre ; Rumphia, sive Commentationes botanicæ im- primis de plantis Indiæ orientalis tum penitus 1ncognitarum, tum quæ in libris Rheedii, Rumphüi, Roxburghu, W'allhchu, aliorum recensentur ; L vol. in-fol. Ce titre indique suffisamment le but de l’ouvrage qui est d’éclaircir et de compléter les connaissances que la science possède sur les plantes de l’Inde continentale , et surtout de l'archipel Indien, et qu’elle doit à plusieurs auteurs célèbres tant anciens que modernes. C’est surtout pour les an- ciens qu'un commentaire offre de grandes difficultés, et, par conséquent, une grande importance; et, pour bien s’en rendre compte, il est bon de rappeler en quelques lignes leurs travaux. Ce furent deux Hollandais qui, vers la fin du xvrr‘ siècle, pu- blièrent sur les végétaux de l'Inde des traités beaucoup plus considérables et plus magnifiques qu’on n’en avait alors sur les plantes exotiques. L’un, Van Rheed , gouverneur général de la côte de Malabar , mettant à profit tous les secours que lui donnait cette haute position, fit recueillir , décrire et figurer les produc- tions végétales les plus remarquables de la presqu'île de l'Inde, et paraître, de 1678 à 1703, les douze volumes in-folio de son Hortus malabaricus. L'autre, Everard Rumpf, employé de la Compagnie des Indes dans les îles de la Sonde, dès 1654, et fixé enfin à Amboine dans un emploi supérieur , en profita égale- ment pour la collection et l’étude des productions naturelles et 868 DE JUSSIEU. — RAPPORT principalement des plantes, à laquelle il se consacra avec un zèle infatigable pendant un demi-siècle, et dont il consigna les résul- tats dans son /Jerbarium amboinense , qu’il ne lui fut pas donné de mettre lui-même au jour, et qui ne parut que vers le milieu du xvin siècle en 7 volumes in-olio. Ces deux ouvrages fondamentaux ont été sans cesse cités et commentés par les botanistes du siècle dernier. Mais ils ne pou- vaient l’être d’une manière satisfaisante que sur les lieux mêmes où ils avaient été composés, et par d’habiles observateurs qui eussent vivants sous les yeux les mêmes végétaux. C’est ce qu'ont fait pour Rheed plusieurs botanistes modernes, et à leur tête Roxburgh et Wallich, que nous avons vus nommés plus haut : etla compagnie anglaise des Indes orientales, en distribuant généreu- sement à tous les musées de l’Europe un herbier de plus de huit mille espèces amassé à grands frais, à généralisé et complété la connaissance des plantes du continent de l’Inde. Les savants hollandais, animés d’une noble émulation, ont étendu de leur côté celle de la flore des possessions si vastes et si riches de leur pays, et, par là, fourni les meilleurs matériaux pour le commentaire de l'ouvrage de Rumpf, leur prédécesseur. Appelé par le commerce loin de son pays dès sa première jeu- nesse, et là entraîné à l’étude de la nature par sa curiosité et son génie, Sans avoir pu s’y préparer à l’avance dans les écoles d'Europe, Rumpf ne pouvait porter dans ses descriptions cette précision qui résulte d’une langue technique bien fixée et de ca- ractères bien définis, surtout ceux de la fructification, et qui ne fut d’ailleurs introduite définitivement dans la science que par les travaux du xvur° siècle. Il est donc souvent difficile de déter- miner avec certitude les espèces et même les genres dont il parle, ce qui était d'autant plus à regretter que son ouvrage abonde, du reste, en documents de toute sorte , aussi exac{s que curieux, sur leurs propriétés, leurs usages, leur culture , leur distribution géographique, leurs noms vulgaires dans les divers idiomes de l'archipel. Ces documents sur un objet inconnu ou du moins douteux, comme il ne pouvait manquer de l’être trop souvent pour le botaniste réduit à les lire dans son cabinet, restaient à SUR LE RUMPHIA DE M. BLUME. 369 demi inutiles. Îls prenaient un prix considérable , ils étaient ac- quis à la science, seulement du moment où ces doutes pouvaient être levés. C’est ce qu’a entrepris M. Blume comme partie nécessaire de ses travaux, du reste beaucoup plus généraux, sur la flore de l'archipel indien. Fort jeune aussi, il fut appelé dans les colonies hollandaises pour la direction d’un service médical important. Il ne tarda pas à comprendre toute l'utilité que la médecine pouvait retirer des médicaments fournis par les plantes mêmes qui crois- saient autour de lui, plantes si variées , chez lesquelles l’activité de la végétation sous ce climat ardent développe à un si haut degré toutes les propriétés. Cette recherche le fit botaniste, et, sans perdre jamais de vue son premier but, celui des applications médicales et économiques, il s’en proposa également un autre, l'étude des plantes pour elles-mêmes, de leur organisation et de leurs rapports. Ce double caractère se fait remarquer dans tous ses ouvrages, et notamment dans celui que nous sommes chargé d’examiner, mais auquel tous les autres se rattachent par un lien trop intime pour que nous ne devions pas d’abord les citer. M. Blume publia les premiers à partir de 1823, à Batavia même, dans les Transactions de la Société des arts et sciences qui à sa résidence dans cette ville. Nous laisserons de côté ces mémoires particuliers pour nous arrêter au premier ouvrage d'ensemble, sorte de prodrome dans lequel il résume toutes ses observations et découvertes botaniques. Il parut en 1825 et 1826, sous le titre de Bijdragen tot de Flora van nederlandsch Indie ( Contributions à la Flore des Indes hollandaises ) , en dix-sept fascicules. Il comprend plus de cent familles, toutes (les Orchidées exceptées) appartenant au grand embranchement des Dicotylé- donées, représentées chacune par de nombreuses plantes, nou- velles en grande proportion tant pour le genre que pour l'espèce. Il se borne à indiquer leurs caractères essentiels, les localités et la saison où elles ont été observées , et traite dans des chapitres séparés , à la suite de chaque fascicule, de leurs propriétés médi- cales. De retour en Europe, où le rappela sa santé mise en péril 3° série. Bor. T. XIV. (Cahier no 6.) # 24 370 DE SUSSIEU. —— RAPPORT par le séjour des colonies, il commenca en 1827 ét 1828, sous le titre de Enumeratio plantarum Javæ et insularum adjacentium , une autre publication qui complète la précédente en ce qu’elle traite des Cryptogames vasculaires et des Monocotylédonées. Pour cette partie il put donner un plus grand degré de précision aux déterminations et à la synonymie, ayant à sa disposition.en Europe le secours des livres qui lui avaient manqué dans l’Inde, et ajouter aux plantes recueillies par lui-même celles qu’avaient rapportées de divers points de l'archipel d’autres savants voya- geurs, notamment M. Reinwardt, La même année commenca la publication d'un grand et.splen- dide ouvrage, développement des précédents, le Flora Javæ.(in- folio), où sont exposés en grand détail et illustrés par des figures les caractères complets de toutes ces plantes, pour lesquels il s'était borné jusque-là aux essentiels. Malheureusement ce livre a eu le sort trop souvent réservé à ceux qui sont. entrepris. sur une aussi grande échelle, 11 a été interrompu après trois volumes où sont traitées les Fougères et dix. familles de Phanérogames,. L'auteur, arrêté par des obstacles indépendants de sa volonté, a toujours conservé celle de le continuer et de l’achever..Il est bien à souhaiter que cette intention soit réalisée, quil en trouve. les moyens dans l'appui de son Gouvernement. et dans celui de tous les amis de la science auxquels la fortune permet d'encourager de pareilles entreprises. C’est peut-être à la suspension de sa grande flore, que le Rumphia, dont nous sommes chargé de rendre compte à l’Acadé- mie, dut son origine. C’est une suite de fragments où sont traités quelques points des plus intéressants de cette flore. Sous cette forme nouvelle, une partie de ses riches matériaux trouvait son emploi, et elle lui ouvrait un champ plus limité et en même temps plus libre. 11 put même cesser de se borner aux végétaux. de l'archipel indien, qui néanmoins forment la majorité, mais trai- r, chemin faisant, de ceux du continent et même d’autres pays, toutes les fois qu’ils lui présentaient des nouveautés. ou des observations intéressantes. L'ouvrage se compose de trente-deux eur consacrés + SUR LE RUMPHIA D M. BLUME. 371 chacun à un sujet particulier , traité avec un grand développe- ment, tant sous le rapport botanique que sous celui de la géo- graphie et de l’économie. Plusieurs forment de véritables mono- graphies de familles, du moins pour les plantes de cette région. Plusieurs, sans avoir ce caractère de généralité, fournissent des matériaux sur telle famille ou tel genre. Plusieurs, et c’est le petit nombre, traitent d'un végétal isolé. Nous allons les exposer dans cet ordre de leur importance relative , qui n’est pas celui du livre. Parmi les travaux qu'on peut considérer comme monogra- phiques, nous signalerons d’abord celui qui à pour objet les Ara- cées, ces plantes dont la conservation, si difficile dans les her- biers, a toujours entravé l'étude. M. Blume, qui a pu les étudier sur le vivant, dans toute la richesse de la végétation tropicale, a donc pu-ajouter beaucoup à nos connaissances sur ce sujet, et le Rumiphia sera consulté toutes les fois qu’on voudra l’appro- fondir. Longtemps on avait fondé les genres sur les caractères d’inflorescence, si souvent employés quand les fleurs sont d’une organisation très simple. Il a reconnu que celle-ci ne l’est pas assez, chez les Aracées, pour exclure son emploi dans la forma- tion des coupes génériques et autres, et il a pu les multiplier uti- lement d’après ce principe Les Aracées se partagent ainsi en trois tribus, les Pistiacées, les Cryptocorinées et les Dracunculi- nées; et cette dernière en quatre sous-tribus. Il expose leurs ca- ractères, ceux d’un assez grand nombre de genres antérieure- ment ou nouvellement établis qui s’y rapportent, et sous chacun d'eux les espèces, au nombre de plus de quatre-vingts, la famille des Pandanées, qui s’y lie de si près, l’occupe ensuite, et lui fournit l’occasion de faire connaître plusieurs espèces de Frey- cinetia. Ge sont les Palmiers qui tiennent la plus grande place dans l'ouvrage, puisque leur histoire remplit à elle seule douze cha- pitres et plus d’un volume. C’est en quelque sorte un complé- ment du livre magnifique de M. de Martius, qui, tout en la traitant dans sa généralité, s’est naturellement attaché plus par- ticulièremént aux Palmiers de l’Amérique. M, Blume , en faisant 9712 DE JUSSIEU. — RAPPORT connaître ceux de l’fnde, au nombre de cent vingt, distribués dans vingt-sept genres, dont plusieurs nouveaux, aura donc fourni à leur monographie un contingent important, en même temps que des détails extrêmement nombreux auxquels il se livre donnent des notions intéressantes sur leur organisation, leur clas- sification , leur rôle dans la végétation de l’archipel indien, ainsi que sur leur emploi économique. Ce sont principalement les tribus des Coryphinées, dont il propose la subdivision en deux sections (Sabalinées et Chamæriphées), des Arécinées, des Lépidocarynées partagées en trois sections, des Calamées ou Rotangs, qui se trouvent illustrées ici. Nous ferons remarquer le chapitre sur le Nipa , où se discutent ses affinités controversées, et dont l'orga- hisation est exposée d’une manière si complète. On sait les usages nombreux auxquels beaucoup de Palmiers sont employés, non seulement pour leur bois et leurs feuilles, mais surtout pour la fécule et le sucre qu’on en extrait, pour les liqueurs fermentées qu’on fabrique de leurs sucs, etc., etc. On trouvera, dans le Rumphia, des détails pleins d'intérêt sur ces exploitations si variées. Il a pu en donner en particulier sur le Sagou, qui sert de nourriture habituelle à une grande partie de la popula- tion, et comparer le produit des Palmiers qui le fournissent à celui du Cycas, végélal d’une famille toute différente, et dont il est question dans un autre chapitre. 1] montre l’infériorité de ce dernier, et explique ainsi son abandon dans les pays où prospè- rent les Palmiers. Les Muscadiers ne pouvaient échapper à son examen dans leur terre classique, où ils ont exercé une constante et puissante influence sur l’histoire même du pays, ses révolutions, ses guerres extérieures ou intestines. Le fruit, objet d’un commerce si consi- dérable et si convoité, n'appartient qu’à une espèce (Myristica fragrans). M. Blume en fait connaître un assez grand nombre d’autres, qui pourront plus tard être réparties en trois genres, Mais il insiste sur la principale, en exposant les mesures à prendre pour étendre sa culture dans les limites convenables au com- merce et aux mœurs modernes. Ce chapitre lui fournit l’occasion de rendre justice aux mérites de Rumph, qui avait le premier + SUR LE RUMPHIA DE M. BLUME. 919 donné les détails les plus précis et les plus exacts sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres. À propos des Sapindacées de l’Inde orientale, on trouve ici une véritable monographie de ce groupe, auquel M. Blume as- signe des limites plus larges que la généralité des botanistes , puisqu'il y fait rentrer les Acérinées, les Hippocastanées et les Méliosmées, qui , avec les Dodonæacées et Sapindacées propre- ment dites, portent à cinq le nombre des sections. La dernière est subdivisée en sept tribus, quelques unes correspondantes à celles qu’on admettait déjà dans l’ensemble de la famille, d’autres propres à l’auteur. Il a remanié également les genres, et a pu en établir un assez grand nombre de nouveaux, en se servant particulièrement des caractères du disque, dont l’importanée avait été déjà signalée par M. Cambessèdes, quoiqu'il diffère de ce monographe et de ceux qui l’ont suivi, ainsi que peut le faire voir ce simple aperçu de sa classification. Les Pangiées forment une petite famille établie par M. Blume, voisine, mais distincte, des Flacourtianées. 11 la exposée aussi monographiquement , avec les espèces des quatre genres qu'il y rapporte. | Les Orchidées, qui pullulent sous les climats humides et chauds des régions tropicales, appellent naturellement l'attention, par l'éclat de leurs fleurs et leurs formes, à la fois si prodigieuse- ment variées et si bizarres : et si ces caractères extérieurs les ont, depuis un certain nombre d’années, fait rechercher avec ardeur et curiosité par les amateurs , elles ne le sont pas moins par les botanistes , à cause de la structure particulière de leur appareil sexuel, dont l’étude est propre à éclairer diverses questions rela- tives à la fécondation et à l’organogénie. Elles ont donc dû occu- per M. Blume, qui, dès son début, les avait traitées avec une certaine prédilection, au point que , dans le premier ouvrage cité ( Bijdragen..… ) , il avait cru devoir exposer cette famille avec plus de soin encore que les autres, en consacrant à leur illustra- tion quatorze planches (in-folio ) de figures analytiques, s’appli- quant à soixante-dix genres différents ; il y est revenu dans le Rumphia, dont le douzième et le trente-cinquième ou dernier 970 DE JUSSIEU, —— RAPPORT chapitre comprennent un choix des plus belles et des plus cu- rieuses Orchidées. Elles appartiennent aux tribus des Malaxidées (Pleurodendrées et Dendrobiées), des Épidendrées, Vandées et Cypripédiées) et des Vanillacées. Ces dernières sont séparées, par quelques auteurs, d’après la forme particulière de leur graine, dépourvue de ce tégument extérieur , lâche et membraneux, qui est commun à toutes les autres. M. Blume montre le passage des unes aux autres dans son nouveau genre Zrythrorchis, où la forme de la graine marginée est intermédiaire. Les ouvrages de Rheed et de Rumph ne font mention d'aucune Vanillée , et ce silence semble constater qu’elles manquent dans le Malabar et les Molu- ques. Elles se rencontrent cependant dans d’autres parties de l'archipel indien, dont le climat paraît convenir merveilleuse- ment à leur végétation; et M. Blume, en constatant ce fait, pensa qu'il pourrait doter les colonies hollandaises de la: Va- nille, qui est une des richesses de celles de’ Amérique. En effet, un pied de Fanilla planifolia (41) qu’il parvint à se pro- curer pendant son séjour, quoiqu'il lui fût parvenu dans Pétat le plus pitoyable , ne tarda pas à reprendre avec assez de vigueur pour lui donner des fleurs et des fruits. Son retour en Europe lempêcha de poursuivre cette culture et de tenter celle d'espèces plus estimées, qu’il recommandé à ses successeurs.’ Cette partie de son ouvrage est encore une de celles où les monographes devront puiser comme à une source des plus riches. Plusieurs autres familles, les Mélastomacées , les Passiflorées, les Asclépiadées, les Apocinées, les Cirtandrées, les Bignoniacées, les Phytocrénées, lui ont fourni l’occasion de faire connaître des genres nouveaux, de belles espèces , et celle d'y joindre des ob- servalions pleines d'intérêt pour la Botanique. Les Laurinées, outre les considérations de cet ordre, lui en ont fourni d’un autre genre d'importance , par l'examen mono- graphique des Cannelliers et de leurs écorces, dont 1l décrit et figure les variétés commerciales. C’est un des points où ce hwre (1) L'espèce qu'il décrit et figure sous ce nom n'est certainement pas la même que celle-qu'on cultive sous le même nom au Jardin de Paris, où elle a plusieurs fois fleurt et mûr: des fruits de très bonne qualité, SUR LE RUMPHIA DE M. BLUME. 279 devient un utile commentaire de ceux de Rumph et des autres anciens botanistes, chez lesquels de nombreux et précieux ren- seignements restaient presque inutilement enfouis, à cause de l'incertitude des déterminations botaniques. Les Conifères n’abondent pas dans l’archipel indien, mais sont représentés par quelques genres différents des nôtres (Dammara, Dacrydium, Podocarpus) , et dont la description offre par là plus d’attraits à notre curiosité, À ce groupe se rattache celui des Gné- tacées que M. Blume considère comme une famille distincte, presque au même degré que les Cycadées , mais réunie aux deux autres pour constituer le groupe général des Gymnospermes. Pour lui, cependant, la fleur femelle du Gnetum n’est pas un ovule nu, mais son enveloppe la plus extérieure est un véritable pistil , remarquable en ce qu’il s’offrirait ici à un état incomplet, c'est-à- dire dépourvu de stigmate , et serait ainsi un organe protecteur sans usage physiologique pour la fécondation ; ce qu'il cherche à démontrer par un examen très minutieux et raisonné, surtout par l’histoire des développements, où il voit celui de ce tégument extérieur précéder le tégument plus interne, tandis qu’il devrait être plus tardif s’il constituait réellement le testa ou tunique ex- terne de l’ovule. Un arbre vénéneux, l'Upas-Antiar, a été l’objet de fables nombreuses qui lui ont donné une grande célébrité. Il a donc attiré l’attention de plusieurs voyageurs qui les ont réduites à leur juste valeur, comme le fait à son tour M. Blume , dans une histoire détaillée et piquante. IF explique une partie de cette terrible réputation par ce fait, que le sol volcanique émet, sur différents points, des gaz délétères dont l'influence, mortelle pour les animaux, aurait été faussement attribuée aux arbres voisins. Or ceux-ci sont loin de la posséder , quoique leur suc soit doué de propriétés très énergiques, et même les oiseaux, au lieu d’évi- ter leur approche qui leur donnerait la mort, vont volontiers chercher un refuge sur leurs cimes élevées. M. Blume décrit complétement l’Antiaris loxicaria, et un peu plus loin il en fait connaître une seconde espèce, mais parfaitement innocente. Il décrit également un autre Upas ou arbre à venin, le Strychnos 910 DE JUSSIEU, — RAPPORT heuté, dont les effets sont encore plus violents. Il expose les sym- ptômes auxquels donne lieu l'application de ces deux substances dont les indigènes se servent pour empoisonner leurs armes, et dontil fait connaître et explique la préparation différente pour cha- cune d’elles, les altérations pathologiques qu’on observe après la mort, le mode de traitement indiqué par la raison et par l’expé- rience. Conduit à l’examen de ce genre Strychnos, aux espèces duquel la présence de la strychnine communique des propriétés si remarquables, il en examine plusieurs, mais plus particulière- ment le S. ligustrina, qui fournit le bois de couleuvre (Lignum colubrinum) , autrefois si vanté en médecine, et qui mériterait de l’être encore. Sous ce nom avaient été confondus plusieurs vé- gétaux, confusion déjà aperçue par Linné, et qui est ici complé- tement éclaircie, La visite d’un Figuier remarquable par ses dimensions colos- sales et sa haute antiquité, au point qu'il est considéré et conservé comme une sorte de monument religieux, à été féconde en résul- tats pour M. Blume. Ces géants et ces doyens du règne végétal ont toujours été un objet de curiosité et un sujet de méditations sérieuses, puisque la détermination précise de leur âge serait propre à jeter quelque jour sur plusieurs grands problèmes relatifs à l’histoire du globe. Mais il est bien difficile d'établir ces calculs sur des lois régulières de croissance, dans l’état de décrépitude auquel ils sont aujourd’hui réduits, et d’ailleurs il est possible qu'on n’ait pas toujours affaire à un tronc unique, mais que celui qui paraît tel résulte de la soudure d’un plus ou moins grand nombre de rejetons d’une souche commune dont les tiges, en s’épaississant progressivement , auraient fini par se rapprocher et s’entregreffer, ou même de plusieurs pieds voisins, mais dis- tincts dans l’origine. Or c’est, sans aucun doute, le cas pour le Figuier de Padjarara, dans lequel M. Blume a reconnu deux espèces, voisines, il est vrai, mais qu’il n’hésite par à prononcer distinctes ; et, pour le prouver, il ajoute leurs descriptions dé- tallées et comparatives. La cime de cet arbre simple ou. double couvrait de son ombre une vaste étendue , et était devenue une sorte de jardin par l’établissement parasite d’une foule d'autres SUR LE RUMPHIA DE M. BLUME, 977 plantes à la surface de ses rameaux vieillis et entrecroisés dans tous les sens. M. Blume obtint la permission d’herboriser sur la cime de l’arbre sacré , et, comme il craignit d’en abuser, il ré- colta à peine, d’après sa propre estimation, la moitié de ces plantes ; et cependant , sans compter les Lichens et les Mousses, elles allaient encore à trente-sept espèces (neuf Fougères, deux Lycopodiacées , vingt-cinq Phanérogames). Et ce n'étaient pas, pour la plupart, des espèces humbles et obscures, mais longue- ment et largememt développées, avec un riche feuillage , des fleurs grandes et éclatantes. Il en donne un magnifique exemple dans le Fagræa auriculata, qui devient pour lui l'occasion d’un travail monographique sur ce beau genre dont il décrit et figure huit espèces qui peuvent se partager dans deux sous-genres, et, à son sujet, il discute les affinités de la famille des Loganiées, à laquelle il le rapporte et dans laquelle il croit devoir confondre celle des Potaliacées, où un examen attentif ne lui fait pas recon- naître des caractères suflisants pour une distinction définitive. Ces chapitres du Rumplhia, les derniers que nous avons cités, sont très propres à faire juger la manière générale dans laquelle a été composé ce grand ouvrage. L'auteur, n'étant pas, par son plan, astreint à la rigueur, quelquefois un peu sèche, d’un traité méthodique, à pu se laisser aller à des digressions, envisager ses sujets sous les rapports les plus variés, et tenir souvent beaucoup plus que ne semblaient promettre ses titres, de telle sorte que son livre, si important pour les botanistes, puisse être consulté aussi avec intérêt et avec fruit par d’autres lecteurs. On y trouve ce mérite qui résulte de la connaissance intime et familière des ob- jets qu’un observateur éclairé à vu vivre sous ses yeux pendant plusieurs années , avec son attention constamment dirigée vers les points de vue divers que lui marquait le triple intérêt de la science, de l'humanité et de son pays. Nous avons déjà parlé des renseignements nombreux qu’il donne sur l’emploi, tant médical qu’économique , de beaucoup de végétaux, sur leur commerce , sur l'état de leur culture, sur les progrès dont il la croit sucep- tible , les limites dans lesquelles il conviendrait de la restreindre ou de l’étendre. Ces considérations se lient naturellement à la 378 DE JUSSIEU. —- RAPPORT, ETC. géographie botanique, qui à été traitée avec un soin extrême. Il à fait connaître non seulement les divers points où a pu être ob- servé chacun des végétaux qu'il mentionne , mais la nature des lieux où il se plaît, son association habituelle avec tels ou tels autres végétaux, et par suite, son rôle particulier dans l’ensemble de la végétation. En suivant cette végétation, depuis les plaines du littoral de Java jusqu'au sommet des plus hautes chaînes de montagnes, 1l à pu la partager en plusieurs régions naturelles définies, et par la présence de quelques uns de ces végétaux les plus remarquables, ét par leur association avec un certain nombre d'autres de même ou de différente famille. | C’est sur les lieux encore qu’il a pu recueillir les noms divers et nombreux que donnent, à la plupart de ces plantes, les di- verses populations de l’archipel dans leurs SRE plus ou moins différents, noms qui aideront les voyageurs à les retrouver, et qui peuvent d’ailleurs intéresser l'étude des langues. Une autre synonymie, celle des botanistes et principalement des auteurs qui ont traité de la flore indienne , a été donnée avec autant de soin et d’étendue ; mais celle-là est le résultat de recherches faites en Europe dans les herbiers et dans les livres. C’est aussi en Europe, par des observations lentes et patientes, comme on ne peut les faire que dans le calme du cabinet, et à l’aide de bons instruments, que M. Blume a complété celles qu'il avait commencées si heureusement sur la nature vivante, et leur a donné le dernier degré de précision. Nous aurions dû peut- être insister davantage sur cetie partie purement botanique, qui est la partie essentielle de l’ouvrage: mais ; en suivant l’auteur sur tous ces points, qu'il a tous traités avec le même soin , nous aurions été obligé de dépasser les bornes où ce rapport devait se renfermer , et nous avons pensé que c'était un jugement général sur la nature et le mérite de l'ouvrage, plutôt qu'une analyse minutieuse, qu'attendait de nous l’Académie. Il nous reste à signaler le magnifique atlas destiné à illustrer le texte dont nous avons rendu compte: La plupart des plantes qui y sont décrites sont peintes à la suite avec les caractères bien étudiés de la fleur et du fruit, quelquefois même avec ceux de la V. RENDU. —- LETTRE, ETC. 379 structure anatomique des tissus. M. Blume a été heureux dans le choix des artistes qui l'ont aidé, et dans l'exécution de ses figures, dont la perfection fait de ce livre un des plus beaux ornements d’une bibliothèque botanique. Plus heureusement encore , il a pu avoir de ces habiles artistes pour compagnons de voyage, et, par là, non seulement donner plus de vie à ces peintures de fragments de végétaux, auxquels on est le plus souvent obligé de se borner, mais obtenir des paysages fidèles, dans lesquels le port du végétal entier et le caractère de la végétation se trouvent exprimés. On a ainsi la représentation de ces régions diverses qu’il à distin- guées et de la plupart des arbres remarquables, surtout des Pal- miers sur lesquels il a appelé l’attention. M. Blume, en faisant hommage de son Rumplua à l'Académie, a donc enrichi notre bibliothèque d’un bel et bon ouvrage, et nous nous félicitons d’avoir eu à ajouter au remerciment officiel qu’il a recu cette. appréciation de ses utiles et savants travaux. Extrait d’une lettre de M. Vicror Renpu, inspecteur de l’agriculture, relative au Pteroneurum Græcum, plante nouvelle pour la Flore française. Vous m’avez demandé quelques renseignements sur le lieu où j'avais découvert en Corse le Pteroneurum Græcum, je m’em- presse de satisfaire à votre désir. C’est après avoir quitté le F'ium orbo , en traversant en droite ligne la route difficile et montueuse qui conduit du Migliacciaro à Vivario, que j'ai trouvé. dans la forêt de Vizzavona, le /’tero- neurum Græcum, DC. Je l’ai rencontré sur le granit, parmi des débris mouilleux, mêlé au Cardamine Plumierti, Vill., autre bonne espèce que je n'ai eu garde de négliger. Je savais bien en récoltant ces deux plantes que j’enrichissais mon herbier de deux espèces nouvelles pour moi; mais je ne m'attendais pas, je vous l’avoue , à avoir eu la main aussi heu 200 V. RENDU. — LETTRE, EIC. reuse. C’est M. Kralik qui m’a révélé l’importance de ma trou- vaille ; il a comparé mes échantillons avec ceux qu’il avait re- cueillis en Sicile : leur complète identité et l’étude minutieuse de toutes les parties de la plante ne lui ont laissé aucun doute sur son véritable nom. Voilà donc le Pteroneurum Græcum retrouvé en Corse, là même où Linné l’avait indiqué. Les estimables au- teurs de la nouvelle Flore française s'étaient un peu trop pressés d’exclure cette espèce de notre France ; elle appartient bien réelle- ment à sa flore , et j'espère, à mon premier voyage en Corse, en rapporter assez d'échantillons pour compléter l’envoi trop mo- deste que vous destinez à l’herbier du Jardin des plantes. J’en adresserai aussi quelques exemplaires à MM. Grenier et Godron, afin de les convaincre que le Pteroneurum Græcum, DC., est bien le Cardamine Grœcæ de Linné, et qu'il n’a pas été con- fondu , comme on le prétend , avec le Cardamine thahctroides, d’après une figure de Boccone. Le Pteroneurum Græcum croît réellement, en Corse, dans la forêt de Vizzavona, où je l'ai trouvé en mai 1849, à deux heures de Vivario. Botanophile trop discret, je n’avais pris que trois ou quatre échantillons de cette charmante plante ; son gîte, signalé aujour- d’hui, permettra, je pense, d’en faire une plus ample récolte , et de dissiper des doutes sur sa véritable dénomination. Agréez, monsieur et cher professeur, l’expression de mes sen- timents les plus dévoués et les plus respectueux. Paris, 18 janvier 1851. BIBLIOGRAPHIE. Enumération des genres de Plantes cultivés au Muséum d'histoire naturelle de Paris, suivant l'ordre établi dans l'Ecole de botanique en 1843, par M. Adolphe Brongniart, 2° édition, revue et augmentée. — Paris, Baillière, 1850, 1 vol. in-12 de 237 pages. Les changements apportés dans l'ordre des familles lors de la replantation de cette école, en 1843, sur un espace plus considérable , et l'adoption par le pro- fesseur de botanique d’une disposition de ces familles qui n'était exactement con- forme à aucune de celles des auteurs modernes qui avaient cherché à perfectionner l'œuvre de de Jussieu, l'avaient engagé à publier immédiatement une énuméra- tion des genres cultivés au Muséum suivant l’ordre qu'il avait adopté. Ce petit ouvrage était indispensable pour faciliter les recherches des personnes qui vien- vent étudier dans cette riche collection de plantes vivantes, et avait fourni à l'auteur l'occasion d'exposer les motifs principaux qui l'avaient conduit à adopter une classification nouvelle des familles entre elles, ou plutôt à faire une applica- tion différente, et, selon lui, plus rigoureuse, des principes de la méthode natu- relle. Dans la nouvelle édition qui vient de paraître, les motifs qui ont dirigé l’auteur dans ce travail de distribution méthodique des végétaux sont exposés dans l'in- troduction avec quelques nouveaux développements , particulièrement en ce qui concerne les divers Lypes végétaux et les séries analogues auxquelles ils peuvent donner naissance par leur dégradation ou leur déformation. La classification générale est restée telle qu’elle avait été établie en 1843; un assez grand nombre de genres nouvellement introduits dans le Jardin ont été ajoutés à leur rang dans l’énumération, et une table alphabétique de ces genres, qui manquait à la première édition, a été ajoutée à celle-ci pour faciliter les re- cherches. TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME. ORGANOGRAPHIE, ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. Recherches sur l'accroissement végétal et la greffe, par M. le professeur H.-F. Lin. Considérations sur |’ organe reproducteur femelle des Ébanoptiosdes et ‘des Rafflésiacées , par M. H.- A. Wenpe. Mémoire sur | embryogénie du Mélèze, par M. le prof. N. GecezNort. Recherches sur les zoospores des Algues et les anthéridies des Crypto- games, par M. Gustave Taurer. : Sur les organes reproducteurs des Algues, par MM. Dos et SoLien. Recherclies sur le sommeil des plantes, par M. le professeur Hermann HOFFMANx. | MONOGRAPHIES ET DESCRIPTIONS DE PLANTES. Melaston ateärum quæ in Musæo parisiensi Continentur ‘monographicæ descriptionis et secundum aflinitates distributionis tentamen, auctore Carolo NaupiN. . #4 1] songe: 1 Dix-huitième notice sur les. plantes cryptogames ‘récemment-découvertes en France, par M. J.-B.-H.-J. Desmazières. £ Cryptogamia guvanensis, seu plantarum cellularium in Guyana gallica an- nis 4835-1849 a CI. Leprieur collectarum enumeératio universalis, auc toré C. MonTAGNE. . el 6. Index seminum horti re Eole. anno 1850 adnotationes, auGs tore D.-F.-L. de ScHLECTENDAL. : Catalogus seminum horti re:ii botanici Neapolitani, anno 1851 , ‘auctore M. TENORE. j she Index seminum horti RAS nel _anno 1830. additamenta, pv Ed. ReceL. Delectus seminum ac on Mrarslatiensie un dau ab Essytuei, Hortus Regiomontanus seminifer, anno 1850, auctore E. Meyer. : Delectus seminum horti botanici Dorpatensis, collectione anni 1850, auc- tore Al. Buxce. - Gramineæ orientales novæ el TR “aictoribus le Fat et EduardorSrient4 nt : Sorti : à FLORES ET GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Comparaison de la végétation d'un pays en partie extra-tropical avec celle d’une contrée limitrophe entièrement située entre les tropiques, par M. Auguste DE SainT-HiLaire. Sur le Pteroneurum Græcum, récemment découvert ei en Corse, par M. Victor NN RP 118 107 283 30 379 TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS GE VOLUME. 383 MÉLANGES. Notice sur la vie et les ouvrages de Charles-Sigismond ne professeur de botanique à Berlin, par M. Âdr.-De Jussteu sie ei” AE |. Rapport sur le grand prix des sciences physiques, par M. Adr, DE FussiEu, 331 Rapport sur le Ruriphia de M. Blume, par M. Adr. pe Jussieu. . . … 367 Enumération des genres de plantes cultivés au Muséum d'histoire natu- relle de Paris, suivant l'ordre établi dans l'Ecole de botanique en 1843. 381 TABLE DES MATIÈRES PAR NOMS D’AUTEURS. Buxce { Alex.).— Delectus semi- siensi continenlur monographi- num horti botanici Dorpatensis, cæ descriplionis el secundum collectione anni 1850, . . . 350 affinitates distribulionis tenta- Dersès. — Sur les organes repro- men. Fr 634" 178 ducteurs des Algues. 4 . . 261 Nres 48 Revxstun (C. -G.). — De- Desmazières (J.-B.-H.-J.). — lectus seminum horti botanici Dix - huitième notice sur les Vratislaviensis, anno 1851, . 346 plantes cryptogames récemment Recez (Ed. }. — Index seminun découvertes en France. :. . 107 horti Turicensis, anno 4850. . 345 Gezeznorr (N.). — Mémoire sur Repu (Victor), — Sur le Ptero : l'embryogénie du Mélèze. . 189 neurum Græcum récemthent dé- Horrmanx (Hermann). — Recher- couvert en Corse. . 379 ches sur le sommeil des plantes. 310 Scurecrennas ( D.-F.-H. de). — Jauserr (le comte). — Gramineæ Index serminum horti academi orientales, novæ vel criticæ. . 351 Hallensis , anno 1850: . . 349 Jussieu (Adrien de). — Notice sur Soir. — Voyez DERbès la vie et les ouvrages de Charles- SrÂca (Edouard). —Voy.Jauserr. Sigismond Kunth. . . + 76 Texore (Michael ). — Catalogus — Rapport sur le grand prix des seminum horti regii Neapoli- sciences physiques. EE taui, anuo 1851. . . 344 — Rapport sur le Rumphia de Taurer(Gustave e).- Recherches sut ; M-Dlume ! : 2: ,. MONT les zoospores des Algues ét les” Link (H.-F.) — Recherches sur anthéridies des Cryptogames. 244 l'accroissement végétal et la Weppezz (H.-A,).:— Considéra- greffe. . «bide Rivoisiel - role tions sur l'organe reproducteur MonraGne ( C. ). — Cryplogamia femelle des Balanophorées et guyanensis seu plantarum cellu- des Rafflésiacées, . . . 466 larium in Guyana gallica annis Sainr-Hizaire ( Auguste de }. — 41835-21849 a CI. Leprieur Comparaison de la végétation collectarum enumeratio univer- d'un pays en partie extra-tro- Sais. . . 283 pical avec celle d’une contrée NauDIN { Carol. k — Melastoma- limitrophe entièrement située cearum quæ in Musæo pari- entre. les. tropiqués. #44 : *; 30 Me LS TZ — —— — — — —— —— — ———"————— —— —"" ——————"—" TABLE DES PLANCITES RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME, PI. 1,2, 3. Accroissement végétal et greffes. — 4.1, Tetrameris trivalvis. IT, T. viscidula. II[, Chætogastra bicolor. IV, C. Hermannioides. V, C. stricta. VI, C. Bonplandiana. VII, C. ni- gritella. VITT, Castratella Piloselloides. — 5.1, Spennera panicularis. I[, S. sphæranthera. III, Chætolepis alpina. IV, Haplodesmium Lindenianum. V, Heeria procumbens. — 6. Guyonia tenella. — 7.1, Heterocentron undulatum. If, Heteronoma cubense. III, Marcetia latifolia. TV, Dionychia Bojerii. V, Dichætanthera articulata. VI, Rous- seauxia chrysophylla. VII, Amphiblemma cymosum. — 8. 1-4, Rafflesia Arnoldi. 5-10, Hvdnora africana. — 9. Balanophora indica. ù — 10. 23-28, Ombrophytum Zamioides. 29-30, Lophophytum Bolivianum. 31-33, Lopophytum mutabile. 34-38, Sarcophyte sanguinea. — 11, 39-42, Helosis Guyanensis. 43-47, Cynomorium coccineum. 48-51, Langsdorffia rubiginosa. — 12, 13,14, 15. Embryogénie du Mélèze. — 16. Bryopsis hynoides. — Cladophora glomerata. — 17. Chatomorpha ærea. — Microspora floccosa. — 18. Ulothrix rorida. — U. mucosa. — Stigeoclonium protensum. — 19, Chætophora elegans. — OEdogonium vesicatum. — 20. Phycoseris gigantea. — Enteromorpha clathrata. — 21. Ulva bullosa. — Diselmis. — Tetraspora, Euglena. — 22. Saprolegnia ferax. — 23. Codium tomentosum. — 24. Ectocarpus siliculosus. — E. firmus. — 25. Elachistea scutulata. — 26, Myriactis pulvinata. — Leathesia tuberiformis. — 27. Mesoglæa virescens. — 28. Stylophora rhizodes. — 29. Scytosiphon lomentarius. Chorda Filum. — 30. Laminaria saccharina. Haligenia bulbosa. — 31. Cutleria multifida. —- 32. Anadyomene stellata, Caulerpa prolifera, Petalonia debilis. — 33, Draparnaldia tenuis, Castagnæa fistulosa , Chorda lomentaria, Nemacys- tus ramulosus , Asperococcus bullosus, arthrocladia villosa. — 34. Nereia Montagnei, Laminaria brevipes, Wrangelia variabilis. — 35. Wrangelia minima, Nemalium lubricum, Rhytiphleæa tinctoria. — 36. Griffithsia Schousbæi. — 37. Laurencia pinnatifida, Phyllophora heredia , P. nervosa. FIN DU QUATORZIÈME VOLUME. Bot. Lom.14. PL z. Ann.des Seienc. nat. 3° Serre. o0 o ° @ o 00 à ce 00 mage 0% o pol ié ÉPROTT e È es ns > PB 0 6, Lg ae Fe Bo? F _ Re ———— = La > » » ° N DE £ a Le Poe « die conti lee Lab 2 APT. o8o 7 ONEP Aa a NS U à ee 90 ® Po teser PP Lane > sb 2e > F Pobos & 5 RPR à 2% De" à XL MDouliot sc. Aecroissement vegetal Creffe . PO MUR SUR? ' UE Le Cu A: Le Pret se Pot. Tom. 14. PL 2. u 104 . er'Le. Ann.des Science. nat. ES eo RE ORSAS \ M Doutot sc. PART Creff P., 7 ClA C4 € AMecroissement D PRRSTE l'E L'LN L CR v ft F1, 3. Bot. Tom. 14. Re Q ny Ten nr F, LL LÉ À e 2 4 C Le Mecroissement » Ann.des Sexnrc. nat. 3° Serre. Bot. Tome 14. PL. 4. I Zbamerrs Urioalois. I Ztamerts viscidula . IT CZatogastra bricoler. IV Chatogastra D PL. V Chatogastra stricte. VW Chætogastra Bonplandiana . WT Caætogastra Nigriutella . MI Czstratella l'iloselloides. NW Rénond inp . ES Ann.des Secenrc. rat. 3° Serre, Bot. Lome 14. ?L 5. L Serrera Pariculur is , ll Spennera Spheærardhere. Il aelolepis 22/2772 IV llaplodesmium Lindentarumn . V ZZecrra Procambers NW. Aemond ump. Ann.des Srienc.nal. 3 Serre. Cuyori& lerella. W. Zemond emp , Bot. Tom. 14. PL 6. M Douliot se. A A Re LES è el Fe, LES 16 in Na NT ot * … rh : t DER k Ÿ .. | à Ni pet 4 ‘ |” " 4 : : 1 “ s : . t { s ; N É x. . - ; Î MNT « AL dr 6 = n . { w # é ar : "1 F. e à Ne « + , à ; #4, « n : £ î y ex, +. # " £ i%, È # + re FE RC a ñ 1 Î » S | : N d ‘ | EN 4 de Û _ CAP #2 L L3 u + … ÿ f 4 d . { … ji" « : » F NS MAS d 2% y. Et a n # + = : 0 . Le “ # r ‘ ss > L ) > GS u . + F - « «i LR À L bye rs À f int \ s ; x SA . 17 fr À ‘ : < APPUE. ES COCCTEC. ls JOUET CC, EN AM RE Es €: FE del. M Doudliot sc. L Zeterocentron undulatum., W /leteronoma cubense , IT Yzrcena lal/olia . IV Dronycha LDojerd N /ichatanthera artculata. W ousseauria chri ysophy la. VI Arphiblemma cymosum . V Aémond imp. Ann. des Seienc. nat. 3° Série. Bot. Tom.14. PL. 8. \ A Riocreux del . Prcart se. 24. Uafflesia Arnolde.rr D 10. Hydnora afritana. Truns. Picart se. Bot. Tom. 14. PL. 9. 3" Serze., Ann. des Science. nat, Alf. liocreur del . LCA. Will. 444 PS, alanophore Ann.des Setenc. rat. A Biocreux del . 272 2 ere’. Bot. Tom. 14. LL 10. LU Rp Ne. NU ù (! È 2724 . CAT 7e 7 Pacart se. 29_26. Onbrophy lun xanuoudes Nid. 29. 30. 1 ophophytun Loliotanurt. Wed. CH E ophophy tan pur able. Shou but 3} 38, Sarcophyle SahRJUIRE. Sparrm. Tom. 14. FL,-rs. Picart se. Bot. 3° Jerte. 5 ES: Ann .des Screrc. nat. 2 ’ . (YROINOL UTILE COCCUREUIR + Michel . La 43-47 801 Langsdor fut 7 SLS JUYARENSS.. Rich. 39-42. elo , L7tROSi v, Wedd. 7/2 le Ann.des Science. nat. 3° Serre. Zeb, Lom14, Pl 22. RSS Set es LI Do. Célésnoff del . : ME Douliot sc Ernbryogernie dé Mélexe . NW. Femond 2772 AT Dr NX lhae L'bEUNET LEA des dd di ss vi s'A Fi LL t É A LME T : COR 1 Le de -1 et LE L ou [ce ARCS 4 L . v4 Ê = + Le U LS si; a] Fr . ‘ * . ” ( CE FU. 1: A N PAR Ces — L ALT EN FRA: ne RAD UNE UE d - | “ CRE € E _ ef 4 0 4] - D = dre, nat, 3°Serte. AE Dot. Zom.14. 71.13. (e el ol v 70 nn 5) PDO TP 9 Me 71 LA Célésnoff del. M“ Douliot se. Lmôryogente du Mélexe | AN Aemond amp. Zom.14. PL. 14. Pot. Ann. des Science. nat. 3° Sortie. M Douliot sc. Célésnoff del . Æ; mbryogente du Milexe.. e : À . NET) 1 4 Ft d ai — v - 1 4 | D r F ' : ( . ’ » 'RUR - : es . s) = r Lnbryogente du WMélere. . NW. Remond tmp 3 Dot. Tom: 14. LL, 16 SES M“ Douliot se. Le ei Ann. des Se.nat. 3° Serre. Dot. Tom:14. PL. 16. /uocreur et Thuret del. se Prcart sc. Lryopsis Lyprordes, For AL vv/ or& ,glorerala, kit N. Aemoné mp . { y 9 j j Davesne. sc. Bot. Zom:14. FL 17. à Ô ë Micro. POI, flOCCOSA, Thur. Aux ’ Que "Le, ælomorpha ereu . rat. 3° Se 5 #7 NI Ceric Zuocreux et Thurel del. Ann. des Se NW Rémond imp . Pot: om. 14. PL. 74. = > Q ee BR | EE? 1. A] ] EE Picart sc. eoclontum PTOLRS UM, Kit. —_ J'y Zhur.. Ulothriz rorida, ru. __ Ulothrir NUCOSA; NW Aemond 2772 Ann.des Scienc. nat. 3° Serre. Dot. Jom.14, FL 19. Thuret del. Pécart Sc. Chetophore ClEGARS, A7. — Œdogontiun DeStCalunt. Link NW. Aemond imp Ann.des Secernc, nat, 3 Serre. Pot. Lom. 2#. ÉT. us: LPrcart se. LRyCoSerts gigantea, kis._ Enteromorrha cladhralt, cree. : Lg fe W.Remond in D. PORN ee + > Ann. des Science. nat. 3° SJerte. Pot. Tom: 14. LL 21. @e° { f LT LR É Peicart sc. Ulva bullosa, ro. 7 Disélmis, ltraspora, Luglene./nr/ WAemond imp. Pot. Tom. 14. PL 22. Picart se. ÆAüty, ’ J'ETRÆ 144 Jr aprolegnt Lhiocreux et Thuret del. WAémond imp. 3° Jerte. ral. Ann.des Science. Davesne FE /ocreux del. « Zackh , ’ lorrerlos titre ot ler?è é NW. Remond ep , Pot. Jom. 14. FE. 2 ÆAnn.des Sereric. nat. 3° Serre. Thomas sc. Ziocereux del , Ag. Lclocarpus, firmus, J ci lOSUS, Lingb. “ CU CloCarpus 172 2 y, NW emond cnp ? M © Pot. Zom. 14, JL, 2b Ann.des Scienc. nat. 3° Serte. LT 71 Plachistez scululila, Duy. WRemond ump . y “ LE 0 LC » + à = Qt > : s& \ - S e Le £, TR : Eu » LA n. | - nm z ; ; Fr = > > ! " s ‘à ' er" TI L ÿe , + ‘ » PL. a6. Zom. 14, Pot. Ann. des Secenc. nal, 3° Serre, Wartin sc. | RE del. LL Leathesie Luberifor mis, rare. (474 7 Az. 22 [4 Tyriactis pulo NW. le nord np. CL, 0 mé il rs su MR. À», nn DL ” fn _ Ann. des Seienc. nat. 3° Serte, Zom.14. PL 27. Martin sc. Mesoglxa DITES CCR, Carm., NAemond imp. Pot. Tom. z4. PL, 28. Ann.des Scienc. nat. 3° Serre. MT Taillant sc. /eocreuzx del. «7. Ag. «lophora rhixomes, » JZ NW. Zemend ne céene. nat. 3Serce.. Bol. Tom: 14. l'L 24. & L 20 Ce es pese ee en 05.06 2 Ps ae Ca ie LOMME) ep KG) > ee ARE FA en 26 le L9 0 pe ae, Lo S ? @ & % N N ” \ \ S \ Ê SK SU ENS sQ K À KITS ; Ness > : \ 4 ee Ben ë à RTE FE — sm À Er se HO "> = @® RE NC — _ SE œ £ F 2 LS AT LLC LOE À er PL ic a = f ZE ZT, e : LCL peint S S C LE LAS HT KA LÉ EANE @ Se L'OPE LE LA / 3 02%5220:020; ee CT a PT RO RE ANSE à s NS é # d “a af, Î, ed y 4 M 1 08 x NN RTL CE M \WBNSS\ FAUNONNO À | \ \ \ \ \ \ \ N\ \ Lo (MANN \ | \| | LAS € à Go br 9 | ü ( ML EF Taillant se. Jeytosphon lomentartus, zut Chorda Palin, Lam. Pot. Lom. 14. PL. Bo. ZT LIST SE ne . pt S “ D: ert BL. des Je Anr Ni Pere . / ” Obulbosa » Lam. 2 Taligerit SACCAOT UE; ” ” CPR OT UT L Pourgcois se. 77/22 nor 0/0 Âocreux del. Ann. des Science. nat. 3° Serce., Bots ZLom.14. LL. 3, F, Cudlerta. 7rullifide ur + Riocreux. del N. Aemond np. Bourgeois se. Ann.des Science, nat. 3 TJerre. Pot. Tom. 14. PAREIL? Derbés Solier del. 2 M Douliot sc. 2-10. Anadyomene slellite. Ja. 1-17. laulerpa prolifère .… sms. 26-19. l'elalonia debilis. pers sut N'Aemond mp. Ê Ann.des Seienc. nat. 3 Serie. Dot. Tom. zh. . PE, 38, À È X\ Lo NZ QY es Des Derbéset Solier. A" Douliot sc = ET . Draparnaldia Len . Ag. 12-15. (aslagnea S'estuloS&. Derb, à Sot 7-10. Chorda lomentarit m6. 1-7 7. Nemacystus ramulosus. ». «5 æ: Asperococcus Zullosus .imz. 18-20. Arthrocladia villosa. Dby. ; f - N.Pemond 2 : ER Ann.des Seenc. nat. 3° Série. Pot. Tom. 14. PL. 34. Derbes et Solier del. À CRE UV Poutiot sc. 1-8. Nereiz Montagnreé. porta so 7.10: LARURATIA ÉTEDIPES. 4y. Z.12. Wrangelia vartabilis. Doré. set. “ NW emond 27722 si. NET TON Au 444 Ag 18 Ann.des Setenc.nat. 3° Jerce. Lot. Tom 24. PL. 35. LÀ Derbéset Solier del. ; SR M" Douliot se. 4-10. Nmalium lubricum. ny | z-3. Wrangelia PURE: Derb, à Sol. | Z1, 22. Zhyliphleca lnCLOTLL 49. il | | | N. Zlemond Cp . Ana. des Sezenc. nat. 3° Serre. Pot. Tom. 14. PL 36. Derbes et Solier del. M“ Doutriot se Griffillsia Schousbaet. nr. N.Aemond 2722 Ann.des Setenc. nat. 7° Jerce . FR OS RES. à AR Le) o 1 5 nee ë o 4% “4 = os Derbes et Solier del. 2-3. Laurencia Ptanatfide Zma. A Pouliot se # VRenond bnp. Z- 6. Lhyllophora heredea. 245. 9-1. 1 nervost 149. 0 :