cv Har ee à vis NT d} INDE rer ÉTÉREETÉEE 2 2 5e 2= è = et EM AR OrSTE IT i-sAsmsss * “à (PÉFENTETETI TEE er: 13 ê k 1518) de mir on ANNALES SCIENCES NATURELLES. TROISIÈME SÉRIE. BOTANIQUE, | PARIS. — IMPRIMERIE DE L. MARTINET, rue Mignon, 2. GE COMPRENANT LA ZOOLOGIE , LA BOTANIQUE, L’ANATOMIE ET LA PIHYSIOLOGIE COMPARÉES DES DEUX RÈGNES ET L'INSTOIRE DES CORPS ORGANISÉS FOSSILES ; RÉDIGÉES POUR LA ZOOLOGIE PAR M. MILNE KEDWARDS, ET POUR LA BOTANIQUE PA NIME. AB. BRONGNEARE ET JF. DECAISNE. Êroisieme Bérie. BOTANIQUE. TOME DIX-SEPTIÈME. PARIS. VICTOR MASSON, PLACE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE, 17. 8 ANNALES DES SCIENCES NATURELLES. PARTIE BOTANIQUE, MÉMOIRE POUR SERVIR A L'HISTOIRE ORGANOGRAPHIQUE ET PHYSIOLOGIQUE DES LICHENS, Par M. L.-R. TULASNE, Aide-naturaliste uu Muséum d'Histoire naturelle; de la Sociéte philomathique. (Planches 1 à XVI.) M. le docteur Meisner, qui a fait (1) pour les lecteurs de la Ga- zelle botanique de MM. Mohl et Schlechtendal, l’analyse du mé- moire intéressant de M. Buhse (2) sur les Lichens, commence sa notice en disant qu'il y a lieu de bien accueillir tout travail con- sciencieux consacré à cette famille de plantes, dont l’étude paraît avoir été jusqu à présent ou plus négligée ou plus stérile en résul- tats scientifiques, que celle d'aucun autre groupe de végétaux cryptogames. Cette remarque de M. Meïsner m'engage à faire connaître ici avec plus de détails des observations, dont les princi- (1) Voy. Mohl et Schl., Bot. Zeit., t. VI (1848), p. 88-91. (2), Voy. le Bulletin de la Soc. imp. des natur. de Moscou, t. XIX (1846), 2° part., p. 319. 6 L,-R, TULASNÉ, paux résultats ont déjà été consignés ailleurs (1). La valeur des faits qu’il m’a été donné de constater, quelle qu’elle soit du reste, s'accroît de l'intérêt qu’il y aurait à pouvoir prendre sûrement le meilleur parti dans la question relative au rang que doivent occuper les Lichens parmi les plantes cryptogames. Thtermé- diaires naturels entre les Algues et les Champignons , ils cèdent, : au gré des divers auteurs, plusieurs de leurs genres, soit à l'une, soit à l’autre de ces classes, si même ils ne sont pas en- tièrement absorbés par elles, comme c'était leur sort dans les Genera plantarum de Linné, ceux d’A.-L. de Jussieu, le Tableau du règne végétal de Ventenat, les écrits de Bosc, etc., etc., et comme il leur arrive encore dans les systèmes de classification les plus récemment publiés. Au fond, que les Lichens soient une part intégrante des Algues, ainsi que le veulent, entre autres auteurs, MM. Fries (2) et Næ- geli (3), ou des familles particulières de Champignons, comme, après Adanson (Fam. des Plant., I, 6-7), M. Payer (4) le demanderait, il importerait peu à certains égards, pourvu que les rapports naturels de leurs différents genres étant bien com- pris, on les tint groupés entre eux, sans y mêler des alliances étrangères. Néanmoins il $erait assurément préférable d’avoir à leur sujet le sentiment d’Acharius (5), de ne leur point refu- ser d’être une famille distincte, au même titre que le sont les Mousses, les Hépatiques ou tel autre ordre de plantes crypto- games de même valeur, surtout s’il est vrai que les raisons qui s’y (1} Voy. le journal l'Institut, xvim° année (1850, 10 avril), n° 849, p. 446, ou le Bulletin de la Soc. philomath. pour l'année 1850, p. 26 (séance du 23 mars); et les Comptes rendus-de l'Académie des sciences , t. XXXII, p. 427 (séance du 24 mars 1851). (2) Voy. Summ. veg. Scand. , p. 82 et suiv. (3) Die neuern Algensyst., p. 468 (Zurich, 1847).—Le genre Lichen est aussi placé parmi les Algues dans l'arrangement systématique proposé par Cassel, Lehrb. der naturl. Pflansenordn. (1817), p. 126. (4) Botaniq. cryplog., p. 87 et suiv. (5) Acharius termine l'introduction à sa Lichenographia universalis par ces mots : «... Uti ratum habeo : LicmenEs ordinem naturclem peculiarem et a reli- quis plantis cryplogamis distinctum constituere.…. » (Op. cit., p. 44.) MÉMOIRE SUR LES LICHENS. 7 opposeraient, n’ont d'autre base que la double affinité naturelle des Lichens, pour les Algues et les Champignons (1), ou mieux la nature ambiguë, ou supposée telle, de quelques uns de leurs genres ; car il est vraisemblable que ces motifs perdront de leur autorité dans la mesure des progrès, que la connaissance des Lichens , le temps aidant, ne saurait manquer de faire, Dans les études multipliées qui ont été faites de ces plantes jusqu’à ce jour, l'attention des observateurs s’est surtout appliquée à l’examen des formes diverses , régulières ou anor- males, du thalle et de ses fructifications. Les écrits de MM. Mever, Wallroth et Fries, les plus importants, sans contredit, qui aient été publiés postérieurement à ceux d’Acharius , montrent toute- fois que cet examen n’est point habituellement descendu à l’ana- tomie précise ou histologique des organes ; sous ce rapport spé- cial, ils ont laissé quelque chose à faire aux lichénographes de ce temps, qui sont en possession d'instruments d'observation plus parfaits que ceux dont leurs devanciers pouvaient user. Malgré cet avantage, il n’est pas douteux, ainsi que M. Baÿrhoffer vient.de le reconnaître (2), qu’on rencontrera dans la nature du sujet beaucoup de difficultés à surmonter ; car on pourrait encore dire aujourd’hui, avec vérité, ce qu'Hedwig écrivait il y a déjà plus de soixante ans : « Mulla certe habet LicuEeNom familia quæ botanicorum patientiam æque ac solertiam perbelle exerceant, si secundum fructificationis partes rite coordinare species ac exacle (1) M. Schleiden, en associant aux Lichiens toute l'immense tribu des Cham- pignons thécaphores (voy. ses Grunds. der wissensch. Bot. [3° édit., 1850}, t. IF, p. #1 et suiv.), s'est attiré les justes critiques de M. Fries, qui écrit à ce sujet : « ... Discouvyceres LicueniBus disciferis ita analogi sunt ut nulla inter hos eæstet fruclificationis varialio, cujus eclypum Discouyceres quoad fruclum melius eæplicati non offerant. Hæc tanta est (analogia) ut cel. ScuLeinen priscam opinio - nem Ascomycetes ad Licuenes esse tiansferendos resuscitavit, cum collega ipsius Nzæçeur Licuenes in media Paycearuw classe collocavit. Fons oppositorum horum errorum est in nimia allentione ad micrologicus notas nec ad morphosin et biologi- cas raliones. Quo magis syslemala ad micrologicas notas reformare studemus, eo magis a natura, iv evolutione libera, aberramus. » (Fries, Sum. veg. Scund., p. 343-344. ) On peut ne pas admettre sans réserve cette dernière proposition. (2) Voy. la préface de son mémoire intitulé : Einiges über Lichenen u. deren Befruchtung (in-£°, Berne, septembre 1851). 8 L.-R. TULASNE, definire voluerint. » (Hedw., Theor. gener. et fruchf. pl. crypt., p. 125.) Afin de faciliter l'intelligence de ce que je me propose d'écrire ici, je n’omettrai point certains détails qui paraîtront à quelques lecteurs manquer de nouveauté ; mais je me crois suffisamment autorisé à ne les point négliger par cette circonstance, qu’il est rarement question des Lichens dans ce recueil, et que ces mêmes détails sont une introduction en quelque sorte obligée aux déve- loppements qui pourront mériter plus d'attention. $ — DES ORGANES DE LA VÉGÉTATION. Je parlerai donc d’abord, en quelques pages, des organes de la végétation chez les Lichens, et spécialement de la structure du thalle et de son mode d’accroissement. I. Structure du thalle. Qu'il soit pulvérulent, crustacé, foliacé ou fruticuleux, le thalle (thallus Ach. et plerisq.; frons Willden. (1); blastema Walir.) des Lichens est généralement composé de trois couches, l’une corticale ou épidermique, l’autre moyenne, ordinairement verte et dite go- nimique (Gonimonschicht Bayrhoff.) (2), et la troisième inférieure : ou médullaire (stratum medullare Eschw.), comme la nomment un grand nombre d'auteurs (3). Cette dernière couche n’est pas tou- jours homogène etest fréquemment recouverte en dessous par une zone épidermique. D’autres botanistes qualifient, au contraire, de médullaire la couche des cellules vertes (voy. A. de Juss., Elém., p. 552). Les appendices fibrilleux de la face inférieure des Lichens constituent des rhizines,ou ce qu’on a'appelé hypothalle. (1) Voy. son Grundr. der Krauterkunde (2° édit., 1799), p. 42. (2) « Stratum gonimon, ein fœrmliches Brutorgan, welches aus lauter Brulkær- nern od. Brutsellen, Gonidien, besteht.» Walir. cité par Martius, Flora, tom. IX (4826), p. 210. (3) Voy. l'article de M. Montagne sur les Lichens dans le Dict. univ. d'hist. nat. de M. d'Orbignv, t. VII (1846), p. 342, et son Coup d'œil général sur les Byss. et les Lich., dans l'Hist. de l'ile de Cuba de M. de la Sagra, Botanique, p. 121, » MÉMOIRE SUR LES LICHENS. 9 Les couches épidermique et gonimique, prises ensemble, forment pour M. Montagne (1), la couche corticale (stratum corti- cale Eschw.); tandis que, par ce même nom, M. A. de Jussieu désigne à la fois les tissus inférieurs et supérieurs à la zone gonimique (op. cit., p. 551 et 552, fig. 513). Acharius ne distinguait aussi dans le thalle que deux natures de tissus (duplex substantia) : le parenchyme cortical (substantia corticalis, exterior, durior, etc.), qui comprenait les couches inférieures et supérieures de la fronde (stratum supremum et infimum thalh); et le tissu médullaire (substantia medullaris, mollior stuppea fibrosa vascu- losa, elc.), dont il regardait les éléments fibrilleux comme des sortes de vaisseaux (ductulh) ; mais 1l méconnaissait évidemment la structure ordinaire à ces filaments, puisqu'il les croyait simples et formés d’une membrane très mince. Les gonidies (corpuscula minulissima sparsa), qui n'ont point à ce qu’il semble fixé parii- culièrement son attention en tant que récipients pour la chloro- phylle, et qu’il tenait pour analogues aux gongyl contenus dans les apothécies, faisaient partie intégrante de la substanha corti- cas (per se proligera). (Voy. Achar., Lichenogr. umv., p. 5 et li.) Les thalles de l’organisation la plus simple appartiennent sans contredit à ces Lichens corticicoles ou terrestres que sans un exa- men attentif on dirait privés de cet organe. À l’œil nu, par exemple, on ne voit des F’errucaria epidermidis x Ach. (2), F”. ato- maria DC. (5), et autres semblables, que leurs périthèces noirs, ombonés , dont la surface semble faire corps avec la cuticule de l'écorce qui leur sert de matrice (A). Mais à l’aide du microscope on découvre sous cette enveloppe mince et transparente, qui voile les conceptacles, des filaments rameux et irréguliers à (14) Loc. sup. citutis. (2) Moug. et Nestl., Stirp. Vogeso-Rhen., tom, IV, n° 363, — Desmaz., PI. crypt. de Fr., 2e édit., tom. XXXII, n° 4579, (3) Moug. et Nestl., op. cit., tom. IV, n° 364, e. (4) « Perilhecia (Stigmatearum Fr. ) cum epidermide foliorum ita confluunt ut superficialia appareant. Frequens est ratio, etiam inter Licuenes, has plantas ma- tricis subslantiam in suam tecluram mulare. » (Fries, Summa veget. Scand., p. 421, en note.) 16 L.-R. TULASNE, cloisons rares et cavité centrale fort étroite, sur iesquels sont épars cà et là de petits groupes de gonidies. Celles-ci sont des cellules sphériques intérieurement tapissées ou même remplies de matière verte , et qui n’adhèrent que faiblement soit les unes aux autres, soit aux filaments dont elles procèdent. Ces gonidies sont trop rares pour donner à l'œil privé d’instrument grossissant la sensation d’une surface verte ; aussi concoit-on sans peine que le F’errucaria epidermidis et ses analogues, paraissant tout à fait dépourvus de thalle, aient été placés par quelques auteurs parmi les Sphéries, puisqu'il semble fréquemment vrai, comme le fait remarquer M. Fries ( Summa ve. Scand., p. 375), que le thalle est pour certains Lichens angiocarpes le seul signe sûr auquel on les puisse distinguer dés Pyrénomycètes (1). D'autres Lichens offrent un thalle analogue par la simplicité de sa structure à celui du F’errucaria epidermidis. Parmi eux où peut ranger beaucoup d'Opegrapha, desquels A.-L. de Jussieu disait que leurs lirelles les constituaient tout entiers (2), tandis que d'autre part leur ressemblance avec les Hysterium , Tribli- dium et autres Champignons, les fit placer plus tard par De Candolle, en compagnie des Verrucairés et du genre Pertusaria, à la suite des Hypoxylons (voy. sa F1. Franc., 3° éd. [1815], tom. Il, p. 307-320). Ce n’est, par exemple, qu'avec beaucoup d'attention qu’on découvre én quoi consiste le thalle hypophlæœode de l'Opegrapha atra Pers. Spisé et Nestl, ,Stirp. Fog.-Rhen., dsee n°649), _ (1) M. Fée a même dit d'une manière générale que la présence du thallus est « le caractère absolu qui fait reconnaître un Lichen ; » et c’est pour ce motif, ajoute-t-il, qu'on « nepeut se dispenser de le choisir pour première base d'une méthode. » (Fée, Essai sur les Crypt. des écorc, exot. off., p. xx1v.— Voyez aussi ses Mémoires lichénographiques dans les Nova Act. Acad. N. Cur., tom. XVIHI, suppl. F [1841], p. 3). On ne saurait oublier cependant que certains Lichens parasites, tels queles Abrothallus, plusieurs Calicium, et quelques autres espèces dont j'aurai occasion de parler plus loin, n'ont point de thalle appréciable ; cet organe y est vraisemblablement composé d'éléments dissociés et irréguliers, tels, sans doute, que ceux du mycelium de bien des Champignons parasites. (2) « Tubercula linearia Opegraphæ plantam ex integro constituunt. » Juss. , Gen, plant., p. 7. MÉMOIRE SUR LES LICHENS. 11 si commun dans notre pays sur les jeunes troncs et les branches lisses du chêne. Partout où il se développe il détermine la dis- jonction des couches les plus superficielles de la zone de cellules tabulaires incolores et transparentes qui recouvrent l’écorce ; de cette facon toute mécanique il donne naissance à des taches blanches qui n’ont point de limites précises comme en possèdent les véritables thalles, C’est entre les feuillets désunis de la cuti- cule, au-dessous de la troisième ou quatrième couche de cellules tabulaires, qu’il faut chercher les organes de la végétation de ce Lichen, organes épars comme ceux du Y’errucaria epidermidis et de même très mal définis. Le plus apparent est la matière verte qui, tantôt très rare, tantôt plus abondante, est renfermée dans des cellules globuleuses peu régulières et plus cohérentes entre elles que ne le sont d'ordinaire les gonidies ; elle semble aussi sur certains points être tout à fait diffuse ; là elle imbibe ou pénètre le tissu corlical nourricier, comme le ferait un muci- lage (1). Quant aux éléments fibreux ou médullaires du thalle, ils sont amorphes et très peu distincts. Les lirelles brisent, en s’accroissant, la couche de deux ou trois cellules tabulaires sous laquelle elles sont nées , et ne prennent tout leur développement qu'après s'être dépouillées de cette sorte de voile. Je ne puis m'empêcher de mentionner encore comme un exem- ple remarquable de thalle imparfait celui de l’Arthonia galactites Duf. (Desmaz., PI crypt. de Fr., 2° éd.,tom. XXII, n° 1195), Lichen qu'on a voulu à tort rapporter aux Verrucaires (1). Son thalle , qui se développe entre les couches cellulaires les plus superficielles de l’écorce de certains arbres, du Peuplier blanc, entre autres, consiste simplement en une matière rare , amorphe ou cà et là irrégulièrement fibrilleuse, et en chapelets courts et très (1) Il est vraisemblable que tel est l'état de l'élément végétatif de beaucoup de Champignons entophytes, au moins partiellement ou à un moment donné de leur développement ; la vie, en effet, qu'on me pardonne cette rémarque, ne peut-elle pas aussi bien résider dans une matière liquide que dans un solide, dans un corps de forme définie que dans une substance qui nous paraît amorphe? ! (2) C'est en effet le Verrucaria galactites DC., FL fr., t. 11, p. 318, etle Verrucaria cinereo-pruinosa G galactites Schær., Enum, crit. Lich., p. 221. 12 L.-R. TULASNE, peu abondants de petites cellules vertes ou gonidies analogues à celles que M. de Flotow aurait vues dans certains J’errucaria (1). Les éléments épars de ce thalle épuisent à leur profit les sucs verdâtres contenus dans le tissu qu'ils habitent, ils le décolorent, dissocient les diverses couches de cellules tabulaires dont il se compose, et y facilitent l'introduction de l’air, de facon que le parenchyme épidermique de vert, humide et transparent qu’il est naturellement, devient opaque et d’un blanc éclatant (2); plus tard il se désagrége peu à peu, tombe par minces fragments et entraîne la mort du Lichen. | Des éléments organiques semblables à ceux des Verrucaires et des Opégraphes précitées, associés en quantité plus abondante, constituent la majeure part du thalle dans le Y’errucaria muralis Ach. et beaucoup d’autres Lichens, chez lesquels les organes de la végétation deviennent peu à peu d’une structure plus complexe. Ainsi les gonidies y cessent d’être nues ou simplement protégées par une membrane étrangère; au-dessus d'elles s'étend une couche plus ou moins épaisse de petites cellules globuleuses, pri- vées de chlorophylle et transparentes , laquelle représente la portion corticale des Lichens foliacés. Les thalles de cette nature prennent place parmi les plus simples d’entre ceux qui reçoivent l’épithète de crustacés (thalli crustacer, tartarei, leprosi) ; les divers aspects sous lesquels ces derniers se peuvent présenter, les modifications multipliées auxquelles ils sont soumis, ont fourni la matière de plusieurs gros livres : je n’en citerai donc ici , à titre d'exemples, qu'un très petit nombre. Tandis que les taches blanches sur lesquelles reposent les scu- telles de l’Arthonia galaclites Duf, ne sont pour ce lichen qu’un thalle apparent ou d'emprunt, le Lecanora subfusca Ach., qui vit fréquemment près de lui, possède , au contraire, en propre un (4) Voyez Kæœrber, Einige Bemerk. üb. individ. Fortpfl. der Flecht., dans la Flora, XXIV: année (1841), p. 42. (2) Acharius (Lich. univ., p.. 141 [Arthonia punctiformis GB galactina]), M. Léon Dufour {Révis. du genre Opégraphe, dans le Journ. de phys., etc., de M. de Blainville, tom. LXXX VII [1818], p. 203) et De Candolle (loc. sup. cit.), décri- vent à fort cet épiderme altéré comme une cruyste appartenant au Lichen parasite, MÉMOIRE SUR LES LICHENS, 13 thalle épiphlæode, qui est aussi très souvent d’une blancheur éclatante, Son développement, comme celui du précédent, est centrifuge, et il représente un disque irrégulier, mince, à surface inégale, et de plus intimement appliqué à l’écorce qui le porte, Le tissu blanc (médullaire) dont il se compose en très grande partie est friable et se réduit sous le moindre frottement en molécules fort ténues ; mais on peut facilement s'assurer qu'il est presque exclusivement formé de filaments très fins et très fragiles , entrelacés de mille manières, et qui admettent beau- coup d’air dans leurs interstices {1). Les gonidies y sont des cellules sphériques et épaisses , dans lesquelles la matière verte est condensée en grumeaux peu nombreux, et la zone étroite et inégale qu’elles occupent est entièrement voilée par un cortex épais, blanc comme la médulle, mais doué de plus de consis- tance. Cette structure où une organisation peu différente appartient à un très grand nombre de Lichens corticicoles, dont les thalles ne diffèrent guère entre eux que par l'étendue, l'épaisseur, la teinte extérieure, une surface presque lisse ou plus ou moins inégale et verruqueuse, continue ou aréolée, et autres caractères de moindre valeur pour la systématique. Une foule de Lichens qui vivent sur la terre nue ou sur les roches ressemblent extrêmement à ces espèces épiphlæodes, et (1) M. Montagne et d'autres auteurs (voy. Schær., Enum. crit. Lich., p. xiv) attribuent, ce me semble, avec moins de fondement, la friabilité des thalles crustacés à ce qu’ils Seraient presque en totalité composés de cellules sphériques remplies d'une matière granuleuse (voy. d'Orbigny, Dict. univ. d'hist. nat., t. VIT, p. 344, col. 1). Il ne m'a pas paru que la proportion des éléments fibrilleux fût beaucoup moindre dans les Lichens crustacés que dans les thalles foliformes ; mais ces éléments y prennent des caractères différents. Aussi, à mon sens, Acharius n'était-il pas fondé à dire, en parlant de ces filaments (fbræ, tubuli Ach.) médullaires : « Apud crustaceos LicuenEs fere omnino desiderantur, evanidi vel minutissimi sunt et pulvere substantiæ interioris commiæti ac obvallali. » (Ach., Lichenogr. univ., p. 4.) M. Fée qui, comme Acharius, n'admettait dans le thalle des Lichens que deux régions différentes, l’une corti- cale ou supérieure, l’autre inférieure ou médullaire, aurait également eu tort d'écrire que cette dernière manque dans les Lichens crustacés uniformes. (Voy. le Dict. class, d'hist. nat., t. IX [18261, p. 364.) Al LR. YULASNE. en reproduisent sous des formes diverses tous les degrés d’or- ganisation. Après le Ferrucaria muralis pi déjà cité, on peut noter parmi les plus rudimentaires, quant aux organes de la végétation, le Biatora decolorans Fr. (4). Sur des filaments incolores et fra.- giles, presque privés de cavité intérieure, et dont les plus gros dépassent à peine 0”*,003 en diamètre, sont épars, dans ce Li- chen, les éléments cellulaires d'un thalle amorphe ou presque pulvérulent ; cà et là se votent en outre de petits coussinets blan- châtres, formés, à l’intérieur, de gonidies sphériques à mem- brane très mince, et extérieurement d’utricules épidermiques, qui ont la même forme que les gonidies, mais des parois fort épaisses. Ces utricules, dont le diamètre égale einq à huit millièmes de mil- limètre, sont remplis d’une matière solide et blanchâtre que l'iode colore en brun; ils sont liés les uns aux autres par une abondante matière intercellulaire qui se dissout partiellement dans l’acide sulfurique, et se teint ensuite en bleu sous l’action de l’iode. Au lieu de demeurer ténue et imparfaite comme dans cettesorte de Biatora et ses analogues (tels que les B. pachycarpa Fr. (2), B. icmadophila Fr., Lecidea sabuletorum FIk. , et autres qui s’éten-: dent sur leurs supports comme une lèpre, à la manière de certains: mycelhrum, de celui en particulier de plusieurs Trichiacées), la trame fibreuse ou médullaire du thalle acquiert chez d’autres Lichens- crustacés terrestres une très grande épaisseur et semble parfois les constituer tout entiers. Dans les Lecanora ventosa Ach. (3) et L. V'illarsii Ach. (4), par exemple, les couches corticale et goni- mique réunies forment moins que la trentième partie de l'épaisseur totale du Lichen , laquelle atteint trois ou quatre millimètres. La médulle de ces espèces est un tissu blanc, spongieux, formé exclusivement de filaments cylindriques solides, et qui égalent environ trois ou quatre millièmes de millimètre en diamètre. Ce PAPARAN TEE feutré retient beaucoup d’air dans son sein et pour ce Û Lecidea decolorans Ach.—Moug. et Nestl. Stirp. Vog.-Rhen, t. VE, n° 551. (2) Desmaz., op. cit,, vol. XI,'n° 537 (sub Lecidea). (3) Moug. et Nestl., Stirp. V.-Rh., L. III, n° 258. (4) Desmaz., PI. crypt. de Fr., 9° édit., t, XI, n° 542. MÉMOIRE SUR: LES LICIIENS. 15 motif est difficilement mouillable par l’eau ; à beaucoup d’égards il imite le mycelium de certains Polyporus terrestres. Sa région supérieure est partagée par des sinus plus ou moins profonds, mais tous très étroits, en une multitude soit d'aréoles irrégulières, soit plutôt de petites colonnes, de tubercules prismatiques, ou simplement de tubérosités variées , sur lesquelles s'étendent uni- formément les zones gonimique et corticale. La majeure partie du thalle d’une multitude d’espèces saxicoles, telles que les Lecidea sulfurea Ach., L. armeniaca Duf., L, Morio Schær., Urceolaria opegraphoides DG., U. cinerea Ach., Leca- nora Parella Ach., Lichen esculenitus Pall., Endocarpon te- phroides Ach., etc., etc., est aussi due à la couche médullaire dont le tissu blanc, dense ‘et friable, ressemble peu à celui des thalles foliacés, quoique également formé de filaments entrelacés, Il en est cependant parmi ces derniers qui sont doués d’une plus grande solidité que les autres, ce sont les plus inférieurs, ceux qui rampent sur la pierre nourricière et supportent toute la plante. Ces filaments primaires, souvent colorés, ou se terminent tous aux bords épais et entiers du thalle, comme dans les Lecidea atro-brunnea Schær., Patellaria Morio Dub. et d’autres sem- blables, ou ils les dépassent et ajoutent au Lichen une zone mar- ginale confervoide, sur laquelle les couches diverses du thalle s'étendent ensuite peu à peu en la recouvrant, On observe très bien ce mode de végétation dans le Lecanora Parella, l'Urceola- ria cinerea (voy. pl. IT), le Lecidea atrovirens Ach. et une foule d’autres espèces. Les filaments dont il s’agit prennent sur- tout un extrême développement dans le Lecidea confervoides Schær. (1), où par leur ténuité, leur élégante ramification et leur couleur d’un vert sombre, ils ressemblent beaucoup à certaines Oscillaires. Quelquefois, en conservant la même organisation que dans les précédentes espèces , le thalle semble vouloir imiter le mycelium des Champignons et, comme lui, fuir la lumière ; il s’insinue dans les plus étroites fissures des roches, il en suit tous les acci- (4) Rhisocarpon confervoides DC.-— Desmaz., PL. crypt, de Fr., 2° édit., t. V, n° 2441. 46 L.-R. TULASNE, dents et ne se développe que là; ses fructifications seules naissent au grand jour et, par leur disposition linéaire obligée , trahissent son existence. Des exemples de ce genre de végétation se ren- contrent en divers Lecidea (1), et à plusieurs égards de ion pon smaragdulum Wahlenb. en est également un. Certains Lichens, crustacés-aréolés comme la plupart des espèces précitées, s'étendent dans leur zone marginale en lobes plus ou moins considérables (v. gr. Lecidea oreina Schær., Par- meliachlorophana Fr. (2), Squamaria chrysoleuca Dub. ,ete., etc.), mais qui demeurent appliqués au rocher qui les porte de la même manière que les aréoles centrales. Chez d’autres ces lobes ac- quièrent de plus grandes dimensions et contractent moins d’adhé- rence avec leur support (ex. c. Placodium murorum DC., P. ochroleucum ejusd., etc.) ; enfin il en est qui, bien qu’appliqués au sol dans presque toute leur étendue , présentent des frondés lobées-ondulées sur les bords (Placodium fulgens DC. ; Lichen lentigerus Web. (3), Squamaria crassa Chev. (4), Sq. rubina Hoffm., Biatora decipiens Fr. (5), etc.), et peuvent être pris pour des intermédiaires entre les Lichens crustacés proprement dits et les espèces à thalle foliacé, auxquelles ils conduisent naturelle- ment par des transitions ou modifications insensibles, Les thalles foliacés appartiennent à des Lichens très élevés dans l'échelle organique de l’ordre ; les types les plus parfaits en sont oflerts par les Zmbricaria et autres grandes espèces de Parmélies , par les Sticta et les Peltigera ; les frondes des Umbi- licaria et de quelques Endocarpon en sont aussi des formes re- marquables,. Dans le Parmelia parietina Ach., le plus commun de nos Li- chens indigènes, le thalle n’a guère plus de 1/10 de millimètre (1) Je citerai en particulier à ce sujet les espèces qui, dans les collections de Lichens des Pyrénées faites par M. Philippe, se trouvent, à tort, sous les noms de Lecidea confluens Dub. et L. biformis Ram. (2) Lecanora chlorophana Ach. — Desmaz., PI. crypt. de Fr., 2° édit, 4, XXIV, n° 4498. (3) Lecanora lentigera Ach.—Desmaz., op, cit., t, XXIIT, no 4432. (4) Lecanora crassa Ach. — Desmaz., op. cit., t. XXIV, n° 4200. (5) Lecidea decipiens Ach. — Desmaz., op, cit., t. XI, n° 541 | MÉMOIRE SUR LES LICHENS. 17 d'épaisseur ; cependant il présente quatre régions très dis!inctes. À sa partie supérieure est une couche de ‘cellules épaisses , ir - timement soudées , et qui est colorée en jaune à sa surface scule- ment ; à la face inférieure du thalle est une autre couche cellu- laire blanche, assez semblable à la première (sératum inferius pseudo-corticale Eschw.); puis entre ces deux épidermes sont emprisonnées les gonidies , et la médulle qui s'étend au-dessous d'elles et renferme de l’air au milieu de ses filaments constitutifs. Tous ces tissus sont colorés en brun par l’iode ; la membrane des gonidies prend seulement cà et là quelques teintes bleues. La région inférieure du thalle est plus avide d’eau que ses autres parties, et donne naissance à des appendices tant laminaires que fibreux , à des sortes de crampons ou soutiens de la plante, L’'Imbricaria aipolia DC., dont nous donnons l'analyse dans les planches ci-jointes, n'offre point une autre structure que l’espèce précédente. Là, comme dans la plupart des thalles folia- cés , les relations de la zone moyenne ou médullaire, lächement tissue et remplie d’air, avec les couches corticales, rappellent à beaucoup d’égards celles qui existent, chez les feuilles aériennes des Dicotylédones, entre le parenchyme central lacuneux et les épidermes inférieur et supérieur du limbe. (Voy. pl. I.) Il n'y à dans le thalle du Peltigera canina Hoffm., et de ses congénères, qu’une seule couche épidermique définie ; elle est placée à la face supérieure du Lichen et composée dans toute son épaisseur, qui est relativement très considérable, de cellules globuleuses polyédriques intimement unies entre elles, pourvues de parois transparentes peu épaisses, et privées de tout contenu solide, Cet épiderme est faiblement coloré en bleuâtre ou en brun à sa surface, et il porte un fomentum fugace, formé de gros filaments grisâtres et ramifiés, Quand il est humide, sa teinte apparente , eu égard à sa transparence, est partiellement due à la couche des gonidies qu’il recouvre. Celles-ci renferment chacune deux ou trois grains d’un vert sombre , solides, peu ré- guliers et faiblement cohérents entre eux. Traités par l'acide sulfurique et l'iode, ces grains deviennent d’un bleu violet ou p lissent, se dissolvent en partie et semblent tout à fait se com- 3° série. Bor T, XVII. ( Cahier n°1.) 2 2 18 L.-R. TULASNE, porter comme des grains de fécule ou de cellulose, Au-dessous du stratum gonimon, s'étend la couche médullaire ou fibreuse, plus épaisse que les précédentes et due à l’enchevêtrement de longs tubes cloisonnés et rameux, à parois épaisses et incolores. La face inférieure de cette région moyenne du thalle n’est protégée par aucun épiderme, elle est parcourue par de nombreuses veines ou nervures saillantes anastomosées (1), et émet cà et là des processus étroits et rigides, au moyen desquels le Lichen, en s’accroissant, se fixe sur les corps qui le portent ; ces nervures et appendices sont composés de filaments semblables ou analogues à ceux de la couche médullaire elle-même. (Voy. pl VII, fig. 8.) | Le Nephroma resupinatum Ach., que quelques auteurs ne sé- parent pas génériquement du Lichen précédent, porte une couche épidermique sur ses deux faces ; la supérieure, épaisse de 5 à 7 centièmes de millimètre, est formée d'autant de rangs superposés de cellules polyédriques , tellement jointes les unes aux autres, que leurs parois réciproques se confondent ; l’inférieure est plus mince et composée d'éléments plus irréguliers. La couche go- nim'que dépasse à peine en épaisseur l’épiderme supérieur ; ses utricules constitutifs ont des parois fort épaisses et ressemblent assez aux gonidies du Pelligera canina, dont ils ont toute la trans- parence, quoique peut-être sous une forme moins bien définie. Six à huit grains solides, qui ont à peine plus de six millièmes de millimètre de diamètre, et dont la teinte foncée imite le vert-de- gris, sont renfermés dans chaque gonidie, à peu près comme les jeunes grains de pollen dans les cellules-mères qui les en- sgendrent. Ces gonidies naissent des filaments du feutre médul- laire , filaments rameux, entrelacés, presque solides tant leur canal intérieur est étroit, et d’un diamètre assez uniforme, qui égale environ quatre millièmes de millimètre. La teinture d’iode qui les colore en jaune brun, y fait voir des cloisons très distantes et épaisses ; le même liquide communique aussi une teinte brune (1) Il est question de ces veines, ou vaisseaux, ainsi que M. De Candolle les appelle, dans le mémoire de cet auteur Sur la nutrition des Licuens (Journ. de phys., etc., de Delamétherie, tom, IVe [XLVITI. = 1798], p. 111). MÉMOIRE SUR LES LICHENS, 19 à l’épiderme du Lichen, et aux gonidies, surtout aux globules verts qui ÿ sont contenus. | Le thalle du Solorina saccala Ach. a la même structure que celui des Peltigera : il porte à sa face supérieure une couche de grandes cellules globuleuses inégales, et à parois très irrégulières dans leur épaisseur ; ces cellules sont si parfaitement soudées entre elles, qu’elles auraient pu être citées avec avantage par M. de Mirbel, à l’appui de sa dernière manière de concevoir la formation du tissu cellulaire (Voy. A. de Juss,, Ælém. de Bot., p. 25, et de Mirb., Mouv. notes sur le Camb., dans les Mém. de l’ Acad. des sc., tom. XVIII [18/42], p. 727.) (1). Immédiatement au dessous de cette sorte de cortex transparent et presque incolore, s'étend un tissu très dense de cellules polygonales plus petites et à parois minces et diaphanes; en ces cellules prennent naissance des grains ovoïdes d’un vert gai, de à 6 millièmés de millimètre de diamètre, et moins solides que ceux qui s’engendrent dans la couche gonimique des Pelti- gera et des Vephroma. Ges grains sont, comme ces derniers, libres dans leurs cellules-mères réciproques, et la moindre pres- sion les en fait sortir ; je les ai souvent aussi très bien vus associés ou soudés en un globule trièdre, ainsi qu'il arrive pour les jeunes spores de plusieurs Cryptogames , et les grains de pollen de diverses plantes ; c’est une circonstance qui dénote leur mode de multiplication , et qui n'a point échappé à l'observation de M. Bayrhoffer (Zainig. ub. Lich., p. 5). Elle justifie également, dans une certaine mesure, ce que cet auteur dit des gonidies, à savoir que ce sont des organes indépendants (se/bstændige Organe), ou sans union intime avec les couches corticale et fibreuse , entre lesquelles ils reposent (op. cif., ibid.). Mais évi- demment ce dernier caractère n'est pas celui des gonidies les plus ordinaires , si, comme il est juste, on donne ce nom aux cellules mêmes, dans lesquelles se produit la matière verte ; car (1) M. H. Mobl a parlé, dans son mémoire sur la matière intercellulaire des végétaux, de la structure de l’épiderme du Solorina crocea Ach., et il en a figuré la coupe horizontale, (Voy. Ann. des sc. nat., 2° sér., t, VIIL [1837], p 313 ; et Mohl, Ærlœut, u. Verth.mein. Ans. v. der Pflansensubst., p. 8, pl. I, fig. 3.) 20 L.-R, TULASNE. il est manifeste que ces cellules naissent directement des fila- ments de la médulle , ou continuent le tissu cortical à l’intérieur du thalle. Et quant à la chlorophylle, elle y est le plus souvent à l’état muqueux et sans forme précise; ce serait, si je ne me trompe, beaucoup plus rarement qu'elle se présenterait telle qu’on la trouve dans les Pelhigera et leurs alliés (1). À la suite des Lichens précédents, je puis citer encore comme de beaux exemples de thalles foliacés les Sticta herbacea Ach. (Parmelia lœte-virens « simplex Schær., Lich. helv. exs., n° 560), et.S, sylvatica Ach. Le premier, surtout, acquiert parfois de très grandes dimensions ; il possède à sa face supérieure une couche corticale épaisse d'environ 4 centièmes de millimètre, et formée de cellules globuleuses intimement jointes ; sous ce rap- port, donc , il ressemble beaucoup aux Pelhgera et Nephroma déjà cités. La couche des gonidies est contiguë à la zone corticale et d’un tiers environ moins épaisse ; les cellules globuleuses qui la constituent ne dépassent guère 6 millièmes de millimètre en diamètre : elles sont très pressées les unes contre les autres, et la matière verte qui les remplit en partie n’a pas de forme pré- cise. Au dessous des gonidies s’étend la médulle filamenteuse, d’un blanc grisâtre , et qui atleint environ 15 centièmes de millimètre en épaisseur ; puis cette zone porte à sa face inférieure un mince épiderme brunâtre, analogue à la couche corticale su- périeure du thalle, comme elle plus hygrométrique que le feutre médullaire, et couvert d’appendices fibrilleux ou d’une sorte de duvet, formé de filaments cloisonnés et associés parallèlement entre eux. Le thalle du Sticta sylvatica Ach, offre, comme le précédent, une médulle fibreuse et une région gonimique emprisonnées entre deux épidermes inégaux et brunâtres, mais dont le supérieur est coloré dans presque toute sa masse. Ses gonidies ressemblent (1) Les cellules gonimiques du Solorina saccata Ach, se développent souvent d'une manière exagérée en divers points de son thalle, et forment dans sh sein des sortes d'agglomérats épars , très denses, et d’un vert noir ; on observe, mais plus rarement, de pareils noyaux gonimiques dans les tiseus du Sticta pulmonacea Ach, et du S. herbacea ejusd. (voy. notre pl. IT). MÉMOIRE SUR LES LICHENS. 21 plus à celles des Peltigera qu'aux gonidies du Lichen ci-dessus décrit, Ce sont, en effet , des utricules globuleux difformes , de 19 à 20 centièmes de millimètre , très cohérents entre eux , et dont les parois hyalines et épaisses laissent voir dans leur sein quatre à six grains ovoïdes , solides, homogènes , et d’un vert bleu très foncé. Ces grains , qu’on isole aisément , ont de 3 à 7 millièmes de millimètre de diamètre. Le Sticta sylvatica possède en outre des cyphelles, organes qui manquent habituellement au précédent, et dans lesquels je n’ai pu découvrir que de petites cellules blanches et transparentes, se multipliant par divisions successives (1). On ne saurait omettre tout à fait, en parlant des Tebots folia- cés, les Gyrophora et les Endocarpon, qui, pour la plupart, pré- sentent parmi eux un genre de thalletrès particulier, Observé dans le Gyrophora pustulata Ach., ce thalle offre une double enveloppe corticale ; le cortex supérieur est formé de petites cellules polygo- nales intimement unies, et sa teinte brune superficielle est voilée par une sorte de poussière furfuracée, dont les éléments celluleux, très irréguliers, sont inégalement répartis et diversement associés entre eux. La couche corticale de la face inférieure du thalle est environ le double en épaisseur de la précédente, et forme à peu près à elle seule le quart de l’épaisseur totale du Lichen, que l’on peut évaluer à un cinquième de millimètre. Cette partie de la plante est grise, de consistance cornée et très hygrométrique ; elle est constituée, comme presque tous les tissus de cette sorte, par des utricules globuleux, à parois extrêmement épaisses, et tellement soudés les uns aux autres, que les contours extérieurs de chacun d’eux sont indistincts. Gette couche cornée porte sur sa face libre une infinité de petites papilles de forme conique ou pyramidale, et qui lui sont continues , c’est-à-dire formées d’un tissu entiè- rement pareil au sien propre, mais d’une teinte brune très foncée. (1) « De usu cyphellarum nil certi novimus, » écrivait: Acharius en 1810 (Lichenogr. univers., p. 12) ; je ne sache pas qu'on soit aujourd'hui plus instruit à cet égard. (Voy. l'histoire du genre Sticta [18221 par Delise, et les observa- tions de M. de Notaris sur les mêmes Lichens, dans le tome XI, encore inédit, des Memorie della R. Accad, delle sc. di Torino, sér. II.) 122 L.-R, TULASNE. La médalle fibreuse qui tient le milieu du thalle est ici, comme dans le plus grand nombre des Lichens foliacés, un tissu lâche rempli d'air ; au-dessus d'elle , des gonidies sphériques , sem- blables à celles des Parmelia (Embricaria) , forment une couche continue peu épaisse. (Voy. notre pl, V, fig. 8.) La fronde des Endocarpon est surtout remarquable à cause de son homogénéité et de sa densité. Celle de l’Æ.miniatum Ach., qui est lisse et nue sur ses deux faces, acquiert presque un demi-milli- mètre d'épaisseur ; sa consistance imite un peu celle du liége, et . il est facile d’en obtenir des fragments d’une extrême ténuité, La région supérieure de ce thalle est formée de cellules globuleuses polyédriques très cohérentes , dont le diamètre décroît vers la surface de la plante. Dans ces cellules s’engendre de la chloro- phylle qui les remplit en partie, et il en résulte une zone goni- mique d’un vert pâle , très mal définie, dont les éléments, con- trairement à ce qui a lieu d'ordinaire, ne se dissocient pas à la rupture du thalle. Un tissu cellulaire semblable, mais à mailles plus grandes et privé de matière verte, forme la région inférieure du Lichen, tandis que son centre est occupé par des cellules étroite- ment linéaires, divérsement associées, et qui ne laissent entre elles que de très rares lacunes aériennes. Cette sorte de médulle com- pacte s’observe également dans l’Endocarpon Hedwigii Ach., dont toute la masse semble encore plus homogène ou plus uniforme dans ses éléments que la fronde de l’£. miniatum Ach, C'est en outre un Lichen remarquable, à cause de la couche transparente cornée et épaisse qui recouvre sa face supérieure et rappelle la cuticule de certaines feuilles coriaces, telles que celles des Pro- téacées, Cycadées, etc. (voy. notre pl. XIT). On trouve encore une médulle homogène et presque sans la- cunes dans le Pannaria plumbea Del.; elle y est composée de cellules linéaires cylindriques et flexueuses, soudées en un tissu compacte qui forme presque le tiers de l'épaisseur totale du Lichen. Les gonidies de ce Pannaria sont bleuâtres comme celles des Pelligera. | Les Cetraria, comme M, Fries en fait la remarque (Lich, europ, ref., p, 34), tiennent en quelque façon le milieu entre les MÉMOIRE SUR LES LICHENS. 23 Lichens à thalle ascendant fruticuleux, et ceux dont la fronde foliiforme s'étend horizontalement sur le sol, ou rampe paral- lèlement au corps qui la porte. Ainsi, tandis que les Cetraria glauca Ach., C. Pinastri Sommerf. et C. juniperina Ach., ont tout le port des Parmélies , les Cetraria islandica Ach., C. acu- leata Fr., C. nivalis Ach., et autres semblables, imitent celui des Cenomyce fruticuleux. Cependant si le €. aculeata est divisé, comme ces derniers, en branches ténues et arrondies, pour for- mer des sortes de petits buissons épineux, les C. nivalis, C. cucul- lata Ach, et leurs analogues, tout en ayant le même port, conser- vent la forme laminaire. En faisant une coupe transversale du thälle jaunâtre, mince et comme cartilagineux du Cetraria niva- lis Ach., on voit sur ses deux faces un épiderme semblable, épais de 3 à À centièmes de millimètre , très uniforme , et composé de cellules polyédriques à parois excessivement épaisses ; ce tégument cortical a pour ce motif une consistance cornée, et il paraît devoir sa teinte jaune pâle à une matière résinoïde, composée de grains très fins et dont il serait pénétré dans toute sa masse. Un feutre très lâche de filaments blanchâtres est disposé entre les deux pa- rois épidermiques du Lichen , et l'on en voit naître cà et à, au contact de ces parois, des groupes de gonidies très pâles, c'est- à-dire de cellules sphériques , renfermant plus ou moins de chlo- rophylle amorphe, Tous les éléments de ce thalle se colorent en jaune brunâtre dans la teinture d’iode. | Les Cetraria Pinastri Sommerf. et C. jupiperina Ach. offrent la même structure que le précédent, mais les filaments médullaires y sont d'un jaune doré très vif, exactement comme dans le Séicia awrata Ach. La poussière sorédique de même couleur, qui se développe si fréquemment à la marge du thalle, où l’épiderme se détruit, procède de la médulle , et se compose de glomérules formés en très grande partie par de petits utri- cules intimement joints ; les gonidies, quoi qu’on en ait dit, ne prennent pas plus de part à la génération de cette efflorescence de propagules, que dans les autres sorédies (1), (1) En général, la poussière sorédique (saredia Ach.) des Lichons n'est pas 24 ._ LR. TULASNE. Sous leur forme cylindroïde , les branches inégales du Cetra- ria aculeata Fr. (4) ont la même organisation que le thalle foliacé de ses congénères. Leur teinte brune appartient seulement à la région la plus extérieure de leur revêtement cortical, dont le tissu corné est très homogène; quant à leur lacune centrale, elle est très imparfaitement remplie par un lacis de filaments blancs. Aussi bien que les Cetraria, les Cenomyce sont à certains égards intermédiaires entre les Lichens horizontaux et ceux qui possèdent un thalle dressé. La plupart d’entre eux, en effet, présentent à la fais des expansions laminaires étendues sur le sol et des produc- tions ramiformes, qui en naissent verticalement. C'est ce qu’on peut voir aisément dans les C. pyæidata, bacillaris, furcata, composée de gonidies libres et nues comme quelques uns semblent l'avoir cru; les grains très inégaux (coccia Wallr., pro parte) qui la constituent sont le plus souvent des agrégats de gonidies enveloppés d’une couche irrégulière de petites cellules assez analogues à celles de la zone corticale dont elles ont fréquemment la cou- leur. Telle est, pour citer d’autres exemples que le Cetraria Pinastri, la structure des grains dorés dans lesquels se décomposele thalle du Placodium murorum DC., lorsqu'il devient le Lecanora citrina Ach., et de ceux aussi qu’on observe sur le thalle altéré du Parmelia parietina Ach. quand il passe à cet état dont Acharius avait également fait un Lecanora (L. candelaria Ach.—Moug. et Nesil., op. cil., t. VIT, n° 743). Les propagules du Borrera tenella Ach. n'ont pas non plus une organisation différente, et l’on ne voit pas que Cassini, qui en a suivi la végétation après leur séparation de la plante-mère, fût bien fondé à les distinguer des autres sorédies ; en tout casl’analogie qu'il trouvait entre les frondes gorgées de ces pro- pagules et les conceptacles ou apothécies des Sphærophoron est fort contestable, (Voy. H. Cassini, Opusc. phytol., t. II [4826], p. 391.) M. Kœærber, auquel on doit une dissertation spéciale sur les gonidies des Lichens, aurait été, à ce qu'il paraît, moins heureux que Cassini; malgré ses nombreux essais, il ne serait point parvenu à voir les globules sorédiques isolés végéter, et reproduire le Li- chen dont ils auraient été détachés, Toutefois cet auteur ne doute pas que ces organes ne soient pour les Lichens des agents de muliplication analogues aux bourgeons ou bulbilles des végétaux cotylédonés ; mais, si je ne me trompe, il ne s'était pas formé une idée très exacte de leur structure la plus ordinaire. (Voy. Ann. des sc. nat., 2° sér., t, XIV [18407, p. 465, et la Flora, t. XXIV [1841], p. 7, 9, 14 et 20.) Les sorédies des Collema sont formées de globules juxtaposés qui sont vraiment, quant à leur structure, autant de petits thalles en miniature, (1) Cornicularia aculeata Ach, — Moug. et Nestl., Stirp. Vog.-Rhen. , t. WU, n° 168, MÉMOIRE SUR LES LICHENS, 25 coccifera, elc., et il est extrêmement probable que l’état primitif de toutes les espèces du genre appartient à la manière d’être des thalles foliacés horizontaux. Les jeunes frondes du Cenomyce pyæidata Ach., quand elles ont à peine 2°" de longueur, sont déjà formées des trois élé- ments essentiels qui constituent les thalles adultes. A leur face supérieure est une couche épidermique, composée de cellules glo- buleuses, incolores, très adhérentes entre elles, à parois fort épaisses, et dont le diamètre varie entre 0°",003 et 0,006. Au- dessous sont disposées des gonidies , utricules sphériques remplis de chlorophylle, qui mesurent en diamètre 0"®*,0065-0195, et reposent sur un feutre épais de filaments rameux, blancs, très fins, (car la plupart ont moins de 0"*,003 en diamètre) , et entre les- quels une grande quantité d’air est retenue emprisonnée. Dans la teinture alcoolique d’iode, ces filaments, les cellules épidermi- ques et surtout la chlorophylle des gonidies se colorent en brun, tandis que la membrane cellulaire des mêmes gonidies prend seule une teinte d’un bleu très foncé. Les branches rameuses du Cenomyce rangiferina Ach. (1), sem- blable en cela à un grand nombre de ses congénères, ne possè- dent point de couche cellulaire épidermique bien caractérisée. Ce sont des tubes creux, entièrement vides et sans diaphragmes intérieurs, constitués par une membrane cartilagineuse, épaisse d'environ 15/100 de millimètre, et dans laquelle on nedistingue, à proprement parler, que deux zones. La zone intérieure, qui forme la partie la plus solide et comme la charpente du thalle, est un tissu corné et blanchâtre, composé de filaments presque simples, parallèles, intimement soudés entre eux par l'intermédiaire, ce semble, d’une gangue muqueuse, et dont le canal interne est en- tièrement oblitéré. La couche externe , moitié moins épaisse que l’autre, est un feutre lâche et inégal dû à des fibres également solides, mais rameuses, divariquées , et dont le diamètre varie entre 7 et 9 millièmes de millimètre. À ces filaments se mêlent (1) Cladonia rangiferina DC. — Moug. ei Nestl., Surp. Vog.-Rhen., t. I, nus 26 L.-R, TULASNE, cà et là des groupes de gonidies, tellement épars et voilés que le Lichen n’en reçoit qu’une coloration verte extrêmement pâle. Les tiges ligneuses du Stereocaulon denudatum Sommerf. sont, au contraire , absolument pleines et exclusivement composées , dans toute leur masse, de longs filaments soudés parallèlement entre eux. Ceux-ci, en raison de l’épaisseur de leurs parois en- durcies , n’ont tous qu’un canal intérieur à peine visible ; les plus gros, dont le diamètre atteint 40 à 43 millièmes de millimès tre, sont disposés à la périphérie des tiges, et ceux que j'ai me- surés vers le centre de celles-ci ne m'ont pas semblé avoir plus de 2 millièmes de millimètre d'épaisseur. Parmi les Lichens fruticaleux , le Ramalina scopulorum Ach. est aussi d’une structure très simple, Ses branches inégales et irrégulières sont entièrement tissues de filaments cylindriques, dont le diamètre assez uniforme ne dépasse guère 1/100 de millimètre, Vers la surface des rameaux, et cà et là, sous une épaisseur très variable, ces filaments sont presque solides, leur canal intérieur est à peine perceptible, etils sont pressés et appli- qués les uns contre les autres, comme le sont fréquemment les fibres libériennes dans l’écorce des plantes cotylédonées. Plus intérieurs, ces mêmes filaments ont des parois moins épaisses, et, lâchement unis entre eux, ils admettent beaucoup d’air dans leurs interstices. Au-dessus ou en dehors des fibres périphériques soli- difiées, on ne voit point habituellement de gonidies, mais une couche, épaisse d'environ 0"",03, d’une matière cornée sans texlure appréciable, une sorte d’excrétion endurcie à la surface de la plante et lui tenant lieu de membrane épidermique. Toutes les parties de ce thalle se colorent en jaune brun dans l’eau iodée, On peut encore inentionner ici les Evernia aux rameaux fili- formes diversement entrelacés. Dans l’£. flavicans Sw., ces rameaux sont autant d'étuis épais de matière cornée, teints en jaune à leur superficie, et dans la structure desquels l'analyse microscopique ne fait découvrir que des filaments cylindriques de 5 à 10 millièmes de millimètre de diamètre, presque solides, et joints entre eux de facon à ne laisser aucun interstice appré- ciable, À l'intérieur de ces cylindres creux sont d'autres fils MÉMOIRE SUR LES LICHENS. 27 pareils aux premiers, mais désunis et lächement anastomosés, desquels naissent, au contact du cortex, des groupes épars de pâles gonidies qui ne doivent avoir presque aucune part à la coloration générale du Lichen. La teinture d’iode communique subitement une coloration bleue très vive à tout le parenchyme corné du thalle, mais elle jaunit seulement ses fibres centrales dissociées. L’'Evernia vulpina Ach., remarquable par sa belle teinte d’un jaune verdâtre, est, à certains égards, autrement organisé que le précédent. On y distingue d’abord une couche corticale presque solide ou du moins dont la texture cellulaire est fort obscure ; c’est une sorte d’enduit de consistance cornée, et tout pénétré d’une matière colorante verte , disséminée en petits grains d'apparence résinoïde et très différente de la chlorophylle. Au-dessous sont lâchement entrelacées des fibres blanches et libres ; puis entre elles et l'enveloppe corticale naissent cà et là des gonidies. Mais la partie la plus solide du thalle est constituée par un axe central ou cylindre plein formé de filaments associés comme l’étui corné que nous avons décrit dans l’£vernia flavicans. Tous les éléments de ce thalle se teignent en bleu dans une solution aqueuse d’iode ; seule la matière colorante verte de lépiderme y change à peine de couleur. Pour en finir avec les Lichens fruticuleux, je dirai quelques mots des Usnées qui atteignent parmi eux les plus grandes di. mensions. M, de Notaris a écrit (1) que les Usnées se distinguaient en outre, entre tous les autres Lichens gymnocarpes, par un thalle d’une structure plus complexe ; cependant, si je ne me trompe, la plupart des espèces de ce genre diffèrent peu, à cet égard, des Lichens précédents. Les branches cylindriques de l’Usnea bar- bata (florida) Fr. , le type du genre, sont revêtues à l'extérieur d’un tissu corné , formé de cellules polyédriques globuleuses, à parois extrêmement épaisses. Sous cette sorte d’épiderme on trouve une couche de filaments blancs, lâchement entrelacés , et (4) Voy. Gjorn, bo}, ilal., ann. 4, t, EF, part. 1, p. 478 (fase. 9), 28 L.-R. TULASNE, qui emprisonnent beaucoup d'air ; c’est à la surface extérieure de cette couche médullaire que sont épars des groupes de goni- dies vertes. L’axe très épais de la branche est un cylindre plein, fort dur, et dans la structure duquel il n’entre que des cellules linéaires ou fibreuses, parallèles entre elles, et, dont le canal in- térieur est très étroit, sinon même tout à fait oblitéré. Chez d’autres espèces du même genre, telles que l’Usnea flaccida Hoffm. (1), les éléments fibreux du cylindre central (ou longs fils solides, dont le diamètre varie de 3 à 6 millièmes de milli- mètre) sont en partie dissociés, et dans leur agencement repré- sentent très bien un cordonnet fait en tissu de coton. Quant aux Collema, dont il me reste à parler, personne ne doute qu'ils ne diffèrent beaucoup des autres Lichens à cause de la structure de leur thalle et de sa nature muqueuse qui les a fait appeler par les auteurs allemands des Gallertflechten ou Lichenes gelalinosi. La plupart des lichénographes les considèrent aujour- d’hui comme les principaux types d’une famille ou tribu spéciale dite des Byssacées (Fries [2])ou des CorLémacées (Montagne [3)), et que M. de Flotow , qui l’a particulièrement étudiée en ces der- niers temps , tient pour intermédiaire entre les vrais Lichens et les Algues d’eau douce (voy. la Linnœæa, tom. XXIIL [1850], p. 148) (4). | Des diverses espèces de Collema qui croissent autour de Paris, Jes plus communes peut-être, et celles que nous prendrons pour exemples, sont les C. cheileum Ach. et C. jacobeæfohium DC. La fronde du premier est divisée en lobes arrondis et tient au sol par des houppes de rhizines blanches, rameuses, et formées de séries simples de très longues cellules (d'environ 0"",003-004 endiamètre), dontla membrane semble très épaisse. (1) Evernia divaricata Ach.— Fries, Lich. ref., p. 25.— Moug. et Nestl., op. cit.,t. VI, n. 545. — Desmaz., Pl. crypt. de Fr., 2 éd., t. XI, no 545. (2) Voy. Fries, Syst. orb. veget., p. 291 ; et Summ. vegel. Scand., p. 121. (3) Voy. d'Orbigny, Dict. univ. d'hist. nat., aux mots Byssacées (t. II, p. 790) et Licmexs (t. VII, p, 351). (4) « Plantæ (Byssacez) hinc Puyceis, præserlim infimis, struclura vilaque » amphibia , illinc Licuenipus vita inlerrupta fructificationeque affines. » Mon- tacne, in Ram, de la Sagra, Hist. de Cuba, Bot., p. 105. | MÉMOIRE SUR LES LICHENS. 39 Ce thalle est mince et uniformément vert dans toute son épais- seur ; il se compose de filaments ou tubes rameux et incolores , noyés dans un abondant mucilage (1). Le C. jacobeæfolium DC. doit son nom à sa fronde laciniée , qui offre dans sa structure, de plus que le précédent, des grains verts très nombreux et disposés presque tous en longs chapelets; ces grains, parmi lesquels 1l en est de plus gros que les autres, sont aussi plongés dans une gangue muqueuse commune, et mêlés à des filaments continus. L’adhérence du lichen au sol est également obtenue à l’aide de nombreux filaments incolores , ra- meux , presque vides de matières solides, à peine cloisonnés, et dont le diamètre varie entre 0""”,008 et 0"”,005. La matière mucilagineuse , qui forme la plus grande part de la masse de ces plantes, n’a point de texture appréciable; bien qu'elle ne se colore pas très sensiblement , elle devient cepen- dant plus visible quand elle est plongée dans une solution d’iode ; celle-ci teint en jaune brun tous les autres éléments du thalle. La fronde des mêmes Collema a en quelque manière la con- sistance et l’aspect d’un Vostoch, mais elle en diffère dans son organisation intime par la présence des tubes rameux et continus dont il vient d’être parlé ; car ce sont en etfet des organes très distincts des filaments moniliformes , qui se trouvent seuls dans la gangue muqueuse des Vostoch. Néanmoins on n’est pas surpris que plusieurs auteurs aient confondu ces Algues avec les Col- lema (2), et qu'aujourd'hui encore M. Fries les leur associe dans (1) Telle serait aussi, suivant M. Kærber, l'organisation du Collema hœma= leum Sommerf. (Voy. la Flora, t. XXIV [1841], p. 48.) | (2) Cassini regardait les Nostoch comme des formes stériles des espèces du genre Collema, mais il déclarait prudemmnent n'être pas complétement satisfait des observations quil’avaient conduit à cette opinion (voy.le Journ. de phys., etc., de Delamétherie et de Blainville, t. LXXXIV [1817], p. 395 ; et le Bull. des sc. par la Soc. philom., année 1817, p. 81-82 [5 avril]). Ventenat, au con- traire, se demandait si « les Lichens gélatineux ne seraient pas des Nostoch qui auraient changé de forme » (Tabl. du règne vég., t. I [an VII}, p. 36); et ter- mine par cette réflexion un résumé ou extrait de la monographie qu'il dit avoir écrite, en 1793, « sur les plantes lichéneuses, » mais à laquelle il ne paraît pas qu'on ait jamais rien emprunté. Lés deux genres Nostoch et Collema servent, 30 L.-R. TULASNE, la première section de ses Byssaceæ (1). On justifie ce rap- prochement en attribuant aux Vostoch une fructification concep- taculaire analogue à celle des Verrucariées ; mais bien que M. Wallroth ait dit, il y a une vingtaine d'années (2), avoir constaté ce mode de fructification dansle Vostoch commune Vauch. (Thrombium Nostoch Walir.), aucun autre botaniste; que je sache, n’a depuis renouvelé Ja même observation. L’analogie des Vostoch, et particulièrement du Nostoch com- mune, avec les Collema précédemment nommés, le C. pulposum Ach. et autres semblables, résulte tant de la structure que de l’homogénéité de la fronde dans ces diverses plantes. Eneffet, chez les Collema, dont la consistance rappelle celle des Vostoch , les deux faces ou les régions épidermiques inférieure et supérieure du thalle, ne se distinguent guère des parties plus profondes que par une condensation particulière des chapelets verts ou des filaments continus incolores, et par une légère teinte brune qu'aflecte la gangue muqueuse qui les enveloppe (3). Mais les Collema lacerum Ach. (Leptoquü sp. Fries, Flotow), C. cornicu- latum Hoffm. (Obryzum Wallr. olim) et autres analogues (4), qui se rapprochent davantage des Lichens foliacés ordinaires par la ténuité et la flexibilité de leur thalle , participent aussi à la structure de ces derniers , quant à la nature de leur épi- derme, qui est formé de cellules polyédriques intimement unies ; néanmoins le centre de leur fronde n’est pas autre que dans les Collema muqueux. Les détails dans lesquels nous venons d’entrer montrent que les frondes de la structure la plus simple sont encore assez disait M. Hornschuch, à unir les Algues d’eau douce aux Lichens (Nov. act. nal. cur., t. X, part. 1, p. 536). (1) Voy. sa Summ. veg. Scand., p. 121, M. de Flotow adopte celte classifi- cation (Linnœæa, t, XXIII, p. 160. — 4850). (2) Voy. sa Flora crypt. Germ., t. I [1831], p. 298. | (3) « Collemata kein gedoppelles stralum, od. dochnur beide strata in Versch- melzung seigen. » Martius in Flora, IX [1826], 213. (4) Voy. l'analyse du Leptogium marginellum Mntgn. publiées par M. Mon- tagne, Hist, de Cuba, Bot. cryptog., p.115, pl. VI, f. 2. MÉMOIRE SUR LES LICIENS. 51 complexes, quant au nombre et à la forme variée de leurs élé- ments, ce qui enlève beaucoup de valeur à la division proposée, des thalles des Lichens, en thalles homogènes (homæomerische oder gleichschichtige T'halle Wallr., Martius, etc.), et en thalles hétérogènes (ungleichschichtiye oder heteromerische Thalle) (1). Car les Collema qui, suivant M. Wallroth, devraient former à eux seuls là première classe, sont loin d'offrir des frondes vraiment homogènes ou similaires , et ne sont point davantage privés abso- lument, comme le prétendait M. Martius (loc. sup. cit., p. 210), de couche grenue verte ou gonimique (grüne Kærnerschicht) ; si, en effet, ainsi que nous l’avons vu, la matière verte est chez quelques uns dissoute dans le mucilage de la fronde, chez un plus grand nombre elle est concentrée en globules , qui pour être réunis en chapelets(2), ou quelquefois dispersés sans ordre appa- rent dans toute l'épaisseur du thalle , n’en semblent pas moins des organes analogues aux gonidies des autres Lichens (3). Il résulte en outre des observations contenues dans les pages précédentes, que le plus souvent la surface du thalle possède une couleur propre, qui appartient aux cellules extérieures de la couche corticale ; mais dans ce cas même, à raison de la trans- parence ordinaire de cette écorce, si elle est humide , la couleur verte ou bleuâtre des gonidies contribue très souvent d’une ma- nière sensible à la teinte générale du Lichen. Aussi M. Eschwei- ler soutenait-il trop absolument, contre l’opinion commune , que (1) Voy. Martius dans la Flora, t. IX (1826), p. 213, et Wallroth cité par lui. : (2) M. Eschweiler a cru reconnaître dans le Collema oblique-peltatum Eschw. que ces chapelets procèdent des filaments tubuleux et continus, à l'intérieur desquels il aurait observé quelques uns des grains verts dont il s’agit, qu’il qua- life de spores. (Voy. Eschw., Icon. selectæ plant. crypt. Bras., p. 28, tab. x, fig. 4-6.) M. Kærber, au contraire, semble penser (voy. la Flora, loc. sup. «t., p. 18) que ce sont les chapelets qui engendrent les filaments incolores. (3) C’est aussi le sentiment qu'a exprimé M. Kæœrber dans ses remarques sur la multiplication individuelle des Lichens. Suivant cet auteur, les séries monili- formes de grains verts seraient des sortes de sorédies issues d’une gonidie isolée (« Mutterzelle.…, gonidium in der Periode wo es ein soredium geworden ist, ». — Voy. la Flora, t, XXIV [1841], p. 42, 13 et 47). | 22 L.-R, TULASNE. la couche gonimique ne prend point part à la coloration du tnalle, laquelle, suivant lui, serait toujours exclusivement due aux utricules superficiels du Lichen. (Voy. Eschw., loc. sup. cit.) À une époque où l’organisation des Lichens était encore très peu connue, MM. Lamarck et De Candolle écrivaient dans leur Flore française : « Si l’on frotte un Lichen de manière à déchirer ses cellules, sa substance interne de blanche qu’elle était, dévient verte. Ce phénomène, qui est particulier à cette famille, paraît dû, suivant les observations de M. Ramond, à l’extravasa- tion d’un suc propre (1), contenu dans des cellules particulières, » (Ouvr. cité , t. IT, p. 281.) Je ne sache pas qu’on ait jamais ob- servé de véritables sucs propres dans les Lichens ; celui dont il est ici question n’est évidemment que la chlorophylle contenue dans les gonidies. Cette substance ne semble point en général y diffé- rer, de ce qu’elle est habituellement dans les tissus des végétaux phanérogames (2), et l’on conclurait à tort, qu’elle y présente une consistance moins solide de ce que M. Wallroth la qualifie de lympha vegetabilis viridis (Conf. Wallr., F1. crypt. Germ., t. 11, p. 285). M. Bayrhoffer la désigne sous le nom de matière gommeuse ( qummiarlige Masse) (3). IL. Développement du thalle. Considéré dans son mode de développement, le thalle des « Lichens offre des faits intéressants à signaler. Bien que ces végétaux soient privés de racines véritables, que (1) M. Léman a dit aussi « que le tissu spongieux et blanc des Lichens verdit à l'air, ce qui est dû sans doute à un suc propre décoloré par l'action de l'air: » et « qu'ils donnent de l'oxygène, lorsque, mis sous l'eau, on les soumet à l’action du soleil. »-(Voy. le Dict. d’hist. nat., de Levrault et Le Normant, t. XXVI [1823], p. 259, v° Licnens.) Les mêmes remarques ont été consignées à peu près dans les mêmes termes par M. Fée. (Voy. le Dict. class. d’hist. nat., t. IX [1826], p. 369.) (2) Les doutes que M. Kærber exprime à cet égard semblent peu fondés. (Voy. ses Bemerk. ueb. individ. Fortpfl. der Flecht., dans la Flora, t. XXIV [1841], p. 8.) (3) Eïinig. ub. Lich. u. deren Befrucht., p. 5. MÉMOIRE SUR. LES LICHENS. 33 les appendices inférieurs de leur fronde offrent plutôt le carac- tère de crampons ou d'organes de sustentation, que celui d'organes de nutrition, et imitent en. quelque manière les racines de certaines phanérogames fausses parasites, néanmoins, eu égard aux relations de position de la fronde et des appendice dont il s’agit, et à la direction opposée de leur végétation, on peut comparer l’accroissement des Lichens à celui des végétaux les plus complets, et leur accorder, à certains égards, la double pola- rité qui caractérise les tiges et les racines (1). De même que, relativement au collet, ces deux parties de l’axe végétal ont un développement centrifuge , et que l'accroissement particulier de chacune d’elles en largeur l’est également , de même la végéta- tion des Lichens est à la fois acrogène et amphigène , expressions qui suffisent à définir l'accroissement d’un être organisé dans les trois dimensions de l'étendue. Ce double mode de développement ne donne qu’au plus petit nombre des Lichens des thalles caulescents ou fruticuleux (halli centripeti Fr.), c’est-à-dire des tiges ou rameaux cylindriques, comme en possèdent les Cladona, Stereocaulon, Roccella, Usnea, et autres genres ; habituellement il n’engendre que des organes minces, laminaires, comparables aux feuilles des plantes supé- rieures (éhalli centrifugi Kr.), et dans lesquels, en raison de cela, on ne considère plus guère que le développement amphi- gène ou en largeur. Du mode de germination propre aux Lichens, et dont je par- lerai bientôt , on tire la conséquence nécessaire, confirmée d’ailleurs par les faits, qu’un Lichen, qui n’est point provenu d’un organe de prolification, a commencé d’être par son hypo- thalle, ou mieux par le plexus filamenteux initial (protothallus (1) IL n’est évidemment question ici que d'analogies, et c'est pour avoir pris dans un sens trop absolu les termes appliqués aux plantes supérieures, qu'Acha- rius écrivait : « Nullam plantam acaulem esse prædicavit HEDWIG... sed minus cer- tam (hanc opinionem) esse docent omnes Licuenes, quorum thallus receptaculum quoddam universale gongylorum et apotheciorum potius est, trunci v. caulis faciem lantum habens... validiores subsunt rationes (quæ) Licneëxes acaules esse potenter (testantur), » (Ach., Lichenogr, univ., p. 4.) 3° série. Bor, T, XVII. (Cabier n° 4.) 5 3 84 | L.-R. TULASNE. Meyer et alus), qui a engendré et porté les premiers rudiments du thalle (1). J’ai déja comparé, comme l'avait fait M, Mon- tagne (2), cet état primordial du Lichen avec ie mycelium des Champignons (3); il est constitué comme celui-ci par des fila- ments rameux , articulés, tantôt transparents et incolores, tantôt teints de couleurs plus ou moins foncées, | Chez les Lichens foliacés comme les Peltidea, les Stcta, les Parmelia et autres grands types , les appendices inférieurs du thalle sont bien distincts de la couche médullaire ou de la paroi épidermique, qui peut la recouvrir ; au contraire, dans la plu- part des Lichens crustacés ou pulvérulents, ces appendices hypo- thalliens manquent ou se confondent avec les éléments fibreux de la zone médullaire, qui, en ce cas, est habituellement dé- pourvue d’épiderme , et s'applique intimement à son support. Observe-t-on, par exemple, l'Urceolaria scruposa Ach. ou telle autre espèce crustacée analogue, on trouve que les filaments médullaires de son thalle servent à le fixer au corps qui le porte, en même temps, sans doute, qu’ils remplissent d’autres fonctions plus particulièrement essentielles à la vie de la plante. Quand celle-ci végèle sur le sable, on peut voir les mêmes filaments s’y enfoncer exactement comme le mycelium de divers Champi- gnons (Hyménomycètes) terrestres. Il existe mème, comine on sait, beaucoup d'espèces (eæ. gr. Lecidea rupestris Ach,, Ferru- caria immersa Pers., F7. purpurascens Hoffm., Lichen eæan- thematicus Sm., etc.) qui exercent sur les roches calcaires les plus dures une action telle que leurs apothécies s’y enchâssent (A) sv Insignis vulgo observatur differentia in individuis e sporidiis et e gonidiis orlis ; illa statu hypothallino incipiunt ; hæc conglutinando plura gonidia immediale in thallum explicantur … » (Fries, Lich. europ. reform. , p. wir.) Cet état nématoïde du Lichen est ce queM. Bayrhoffer appelle aussi prothallus ; «le pro- thallus, dit-il, naît tant des spores parfaites que des spores imparfaites ou andro- spores ; il est fugace chez beaucoup de Lichens, c'est-à-dire qu'il se recouvre très vite d'une couche secondaire; chez d’autres, il est plus persistant et prête à plu- sieurs des bords blancs ou diversement colorés... » (Conf. Bayrhoff., Einig. ub. Lich., p: 4. | (2) Hist, de Cuba, BoraniQ., p. 121. (3) Voyez le journal l'Institut, xwin® ann. (1850), no 849, p. 447. MÉMOIRE SUR LES LICHENS. 35 profondément, tandis que les filaments fragiles et irréguliers de leur thalle se mêlent aux molécules à peine désagrégées de la pierre. Si le Lichen crustacé se développe sur un sol qu’il ne puisse pénétrer, comme sur un silex, par exemple, alors ses éléments filiformes s’étalent dans toutes les directions autour du point où le thalle a pris naissance ; c'est ce que montrent très bien plu- sieurs des Lichens que nous avons déjà cités, tels que le Leci- deaconfervoides Schær., l'Urceolaria cinerea Ach., la plupart des P'errucaria silicicoles, le Parmelia pallescens Fr., et une foule d’autres espèces. Dans de telles conditions, la rencontre des fila- ments hypothalliens de deux ou plusieurs thalles voisins déter- “mine la formation de ces lignes faiblement saillantes, qui dessi- nent si fréquemment sur les rochers, ou l'écorce des arbres, une sorte de tracé géographique au travers des Lichens variés dont leur surface est couverte. En ces exemples, les filaments hypothalliens se voient presque toujours dans la dépendance immédiate d'un thalle plus où moins développé, qui semble contemporain de leurs premiers commencements, mais qu'ils ont dû précéder cependant, puisque c'est d'eux que procède le parenchyme utriculaire et gonimique du Lichen, lequel ne prend d’ accroissement qu’au fur et à mesure qu'ils en acquièrent eux-mêmes. Ce développement simultané et centrifuge engendre Île plus souvent un thalle circulaire ou disciforme. Ce thalle est simple ou continu , s’il n’a qu’un centre de végétation, comme dans le Parmelia parietina Ach., les. Placodium murorum DC., Squa- maria lentigera DC. et autres espèces semblables, chez lesquelles le disque central de la fronde en est la région la plus âgée, ‘celle qui se détruit la première, tandis que tous les phénomènes de l'accroissement se passent dans la 2on6 marginale. Mais il est aussi des Lichens , dont le thälle adulte se compose souvent de la réunion de isétoura petites frondes qui ont eu chacune leur centre particulier de végétation , ét pris naissance simultané- ment sur des points différents d’un même hypothalle; plusieurs des Lichens à fronde tesselée, surtout parmi les Rhizocarpon DC. , 96 L.-R. TULASNE, et un grand nombre d’autres espèces crustacées reconnaissent une pareille origine. Chez les Lichens foliacés proprement dits , cette confusion des frondes nées sur un même hypothalle byssoïde ne saurait avoir lieu, car celles-ci n’ont avec lui qu’un point de contact, qui est celui de leur origine; de toutes les autres parts, elles en sont compléte- ment libres et indépendantes, et par suite elles ne peuvent non plus contracter entre elles des soudures ou des anastomoses, capables de tromper l’observateur sur leur véritable nature. On a des exemples faciles à rencontrer de ces sortes de Lichens dans les genres Peltidea , Cenomyce et autres analogues. L’hy- pothalle primilif ou protothallus de ces Lichens imite entière- ment le mycelium des Champignons; 1l rampe indifféremment à la surface de tous les corps, et les couvre d’un voile arachnoïde presque incolore, qui paraît avoir échappé à l'observation de la plupart des lichénographes. Celui du Peltidea polydactyla Ach. s'étend parfois jusque sur les tiges et les feuilles des mousses vivantes, et, sous la loupe, on l’en peut détacher sans endommager celles-ci ; il s'obtient de la sorte sans mélange de corps étrangers, et l'on constate qu’il sert de base commune à une multitude de jeunes thalles nés de ses filaments constitutifs, et qui semblaient, au premier abord, tout à fait étrangers les uns aux autres. La même chose a lieu pour les Cenomyce pyæidata Ach., cocci- fera Ach. et autres semblables. On sait que les jeunes individus de ces espèces de Lichens forment par leur réunion des sortes de gazons d’un vert pâle, très communs dans les bruyères, les pelouses ombragées des bois, etc.; or il est facile de s'assurer qu’ils naissent tous d’un plexus filamenteux, d’une sorte de rhi- zome byssoïde, comme celui qui est figuré dans la planche XI ci-jointe, On doit, pour l'observation facile de cet organe, le prendre de préférence sur des pierres dures, desquelles, après quelques lavages faits avec soin, on le détache dans un grand état de pureté ; puis à l’aide de Ja loupe et du microscope, on étudie à sa surface comment les jeunes thalles en procèdent. Gà et là sur ses filaments élémentaires s’engendrent de petites cellules sessiles, sphéroïdes et incolores, qui après s'être multipliées, donnent MÉMOIRE SUR LES LICHENS. 97 naissance à leur tour à des cellules plus grandes , où s’amasse de la chlorophylle. C’est ainsi que s'organisent lentement les pre- miers rudiments ou plutôt la base pulvinée d’autant de nouveaux thalles ; car bientôt après, chacun de ces coussinets verts s’allonge horizontalement sous une forme laminaire , d’abord spathulée, et devient une fronde, qui éloigne sans cesse davantage son sommet du réseau filamenteux, sur lequel elle est implantée, sans jamais contracter avec lui d’autre adhérence. Il arrive même au bout d’un certain temps de végétation, que son union avec le byssus générateur est détruite, en sorte qu’elle devient libre ou n’adhère plus aux corps qui la portent, que par les rares appendices de sa face inférieure. Chez nos Cenomyce indigènes, cette fronde acquiert quelquefois, saus une forme rubanée et diversement ramifiée, d’assez grandes dimensions (ex. gr. C. endivi- folia Ach., C. alcicornis Ach,, etc.) ; plus souvent elle reste très petite, et pousse de sa face supérieure des sortes de tiges fistu- leuses, cyathiformes ou cylindriques, presque simples ou très ramifiées , suivant les espèces. Dans les Peltidea , les jeunes frondes procèdent du rhizome nématoïde déjà signalé, de la même manière que celles des Ceno- myce; elles ne lui adhèrent aussi que par leur point d’ori- gine, et leur développement est toujours horizontal ou parallèle au sol, vers lequel elles envoient de leur face inférieure un grand nombre de crampons linéaires. Ces frondes, en outre, gagnent incessamment en dargeur, à mesure qu’elles s’allongent, de sorte qu’elles acquièrent la forme plus ou moins régulière d’un triangle isoscèle , ayant pour base un arc de cercle. Le som- met de ce triangle, qui correspond à la base de la fronde, se détruit peu à peu après s'être détaché du byssus générateur ; sa base , au contraire, est la zone marginale et terminale du thalle, celle qui s'accroît sans cesse et fructifie. Une pareille fronde re- présente un secteur de cercle, pris dans le thalle disciforme du Parmelia parietina Ach., et reproduit sur une grande échelle le mode de végétation qu'affecte le prothallium des Fougères. On retrouve le même genre d’accroissement plus ou moins caracté- risé, chez d’autres Lichens foliacés, et en particulier chez plu- 98. ._ LR, TULASNE. sieurs Sécta et Parmelia à fronde multipartite, qui rappellent de. tout point la végétation de diverses espèces de Jungermannes : (v. gr. J. epiphylla) et autres Hépatiques {ex. g. Marchantiæ). Si, au lieu d’être horizontal, ce mode d’accroissement s'exerce dans le sens vertical, il produit un thalle fruticuleux et cespitiforme, comme est celui des Evernmia, Ramalina , Cetraria, etc. ; il se confond alors avec le développement propre aux Cladonia. De tout ce qui précède, il suit que les organés de la végétation. consistent pour les Lichens de la structure la plus complexe, dans une sorte de rhizome byssoïde indéfini, souvent à peine visible, que l’on peut comparer au #iycelium des Champignons, ou mieux aux protonemata des Mousses, puis dans leur thalle proprement. dit, plus ou moins distinct de ce byssus, et plutôt analogue, en. général , à la fronde des Algues ou à celle des Hépatiques qu’au : même mycelium des Champignons, quoi qu’en aient pensé autre fois Cassini et Duchesne. (Voy. le Bull. des sc. par la Soc. Philom., ann. 4817, p. 100.) Cette analogie justifie à la fois l’aflinité que A.-L. de Jussieu estimait exister entre les Lichens etles Hépa-. tiques (« Hepaticis analogi sunt Lichenes. » Juss., Gen. Plant., p. 7 ), et celle qui unit aussi les Lichens et les Algues, comme le. rappelait M. Martius , lorsque comparant ces deux ordres de vé-. gétaux , 1l les disait exactement parallèles dans la série de:leurs genres respectifs, de facon que les Lichens seraient des sortes. d’Algues. aériennes (Lufialgen) (4), et les Algues en quelque manière des Lichens aquatiques (Flechten des Wassers) (2). (Voy. la Flora, ann. 1826, t. IX, p. 243.) (1) « Un lichen est, à proprement parler, une algue émergée, » a dit M. Mon- tagne, qui donne aussi la quahfication d'Algæ æreæ aux Byssacées. (Voy. Hist… de Cuba, BoraniQ., pag. 105 et 149.) | j (2) Suivant M. Hornschuch, le Parmelia parietina Ach. et quelques espèces analogues correspondraient aux Algues d'eau douce, tandis que les Usnea, Evernia, Roccella , Sphærophoron et autres seraient plus analogues aux Algues : marines. (Voy. Nov. act. Acad. nat. cur.,t. X, part. n, p. 548 et 549.) MÉMOIRE SUR LES LICHENS. 39 S$ — DES ORGANES DE LA REPRODUCTION. Micheli reconnaissait parmi les Lichens des individus femelles, pourvus de fleurs nues et stériles (sporæ recentior.), portées sur des réceptacles de formes diverses, lesquels recoivent aujourd’hui les noms de scutelles, lirelles, etc. ; et des individus mâles, qui étaient privés de ces organes. Mais il attribuait aux deux sexes de produire des semences ou propagules, qu’il dit avoir vues se dé- velopper sur des pierres et même sur les tiges de certains Lichens : à la description qu’il donne de ces organes, il est impossible de n’y pas reconnaître les éléments pulvérulents des sorédies. (Voy. Mich., Gen. Plant., p. 73. ) Suivant Linné (Gen. Plant., éd. VI [1764], p. 566), la poussière blanchâtre des mêmes sorédies représentait l'organe femelle ou reproducteur proprement dit; et les apothécies carac- térisaient les individus de l’autre sexe. Hedwig, au contraire, tenait les scutelles pour les réceptacles des véritales semences des Lichens, mais attribuait à tort le caractère de la masculi- nité aux sorédies. (Voy. sa T'heor. gener. et fruct. pl. crypt., p. 120 et suiv., pl. XXX et XXXI [ann, 1784].) Lamarck, qui plaçait les Lichens parmi les Algues, sembla adopter le même sentiment que Linné sur leur appareil reproducteur (voy. Dact. encyclop. méthodiq., Botaniq., t. HT [4789], p. 470 ); etau temps de Poiret, après les travaux d’Acharius (1), c'est à peine si les (4) On doit regretter que, loin de poursuivre ses observations dans la direc- tion qu'Hedwig avait si heureusement su donner aux siennes, même en ce qui regardait les Lichens, Acharius n’ait tiré aucun parti des travaux de son devan- cier, et semble avoir cherché à les amoindrir par une contradiction qu'il n'appuie pas toujours sur de solides raisons, La Lichenographia universalis du botaniste suédois montre suffisamment quelle connaissance imparfaite il avait de l'appareil reproducteur des Lichens. Sous le nom de gongyli, cet auteur confond les goni- dies, dont il ne mentionne pas la couleur verte, et les spores proprement dites ou leur contenu (Lich. univ., p. 9 et 10). Aussi n'a-t-il bien reconnu la forme de ces dernières que dans un petit nombre de cas. Pour n'en citer qu'une preuve, les figures qu'il publie des spores du Borrera ciliaris Ach. (op. cit., tab, IX, fig. 6,B,f,g) sont beaucoup moins exactes que le dessin donné par Hedwig des mêmes corps, vingt-cinq ans auparavant. Aux expressions si bien choisies de 110 L.-R. ÆULASNE, véritables semences des Lichens étaient connues. (Voy. la même Encycl. méth., Bot., Suppl., tom. III [1813], p. 847.) … D’après Hornschuch (1), dont les observations sur la généra- tion et les métamorphoses des végétaux inférieurs ont été publiées en 1821, les Lichens seraient dépourvus d'organes sexuels. Les moins parfaites de ces plantes se multiplient seulement, dit-il, au moyen de gongyles (Keimkærner), qui forment de petits amas entre les deux couches de tissu, dont se composele thalle. D’autres d’une organisation plus complexe possèdent des réceptacles ou fruits particuliers qui sont des apothécies excipuliformes ou de petits tubercules, Ces organes, plus analogues à des sortes de fleurs qu’à des fruits véritables, contiennent soit seulement une poussière reproductrice(Keëmpulver, Conidium), soit en outre de petites cellules ou spores(Blæschenoder Zellchen, Sporen, Saamen), qui sont tantôt géminées, tanlôt disposées en séries moniliformes. Ces spores proviennent de la décomposition du Lichen en ses or- ganes élémentaires et correspondent aux segments désunis d’une conferve articulée ; les conidia représentent plutôt des cellules ordinaires. (Conf. op. cit., p. 5khk, 549 et 550) (2). thèques et de spores employées par Hedwig, il substitue les dénominations com- munes de cellules et de vésicules, et ne voit même pas de différence essentielle entre les organes désignés de la sorte, car il donne indifféremment aux spores les noms de vésicules et de cellules, suivant qu'il les croit munies ou privées d'enveloppe particulière (Lich. univ., p. 7). Ailleurs les spores sont appelées des gongyli (op. cit., p. 33, 37, 88 et passim), mais il applique également cette dé- nomination tant aux gouttelettes huileuses, ou nucléoles contenus dans les spores (op. cit., p. 52-57 et passim), qu'aux gonidies ou cellules constitutives des sorédies (ibid., p. 100, 121 et passim). Quant aux raisons qu'il allègue pour dé- montrer que ces spores ou gongyles ne méritent point le titre de graines, et que les organes qui les renferment ne constituent pas pour les Lichens des fruits dignes de ce nom, attendu qu'on ne saurait dire que les unes et les autres résul- tent d'une fécondation réelle, analogue à celle qui s observe chez les plantes pha- nérogames, ces raisons, dis-je, auraient la même valeur contre les autres végé- taux cryplogames auxquels Âcharius reconnaissait des graines véritables, puisque même chez ceux-ci, les relations des organes sexuels, ou supposés tels, sont restées, jusqu à présent, un phénomène fort obscur, sinon tout à fait inexpliqué. (4) Voy. Nov. act. Acad. nat. cur., t. X, part. u, p. 518. (2) Les divers articles que MM. Léman et Fée ont consacrés aux Lichens, le. MÉMOIRE SUR LES LICHENS. U . Depuis les perfectionnements apportés à la construction des microscopes, il a été possible d'acquérir des notions beaucoup plus exactes sur les organes de la reproduction des Lichens , et aucun lichénographe ne serait aujourd’hui reçu à les négliger à cause de leur petitesse ou de la difficulté de leur étude, ainsi que Dillen (/Zist. Muse. [1741], p. 56), Bosc (Nouv. Dict. d'hist. nat. [ Déterville] , t. XVII [1817], v° Licuens) et d’autres au- teurs , s'y Sont crus jadis autorisés par ces motifs. | Ces organes sont seulement de deux sortes, si l’on veut pour l'instant écarter ceux qui ne sont que des propagules , gonidies ou gemmes de diverses formes que M. Wallroth à particulière- ment étudiées. Les uns sont connus sous les noms d’apothécies (apothecia Achar., cymatia Wallr.), scutelles, orbilles, lirelles, périthèces ou conceptacles (1), etc. ; j'ai appelé les autres, en ces derniers temps , du nom de spermogonies (antheridien Itzigs., Bayrhoff. ). I. Des apothécies. La forme, sans contredit, la plus générale qu’affectent chez les Lichens les réceptacles où sont placés les organes femelles de lareproduction, est celle d’un disque ou écusson sessile ou stipité, premier dans le Dict. des sc. nat. (Levrault, — 1823 [t. XXVI. — Art. Lr- caens|), et le second dans le Dict. classiqg. d'hist. nat. (1826), ne font guère que traduire les écrits d'Acharius, ét notamment sa Lichenographia universalis. (1) Sprengel distinguait neuf formes principales dans les réceptacles fructi- fères (Saamenbehæltnisse ) des Lichens ; c’étaient : 1° les Scutellæ propres aux Parmelia, Urceolaria, Sticta, etc. ; 2° les Patellulæ des Lecidea ; 3° les Pellæ, qui ont valu aux Peltigera le nom qu'ils portent; 4° les Orbillæ ( Usnea) ; 5° les Pilidia ou Cephalodia, qui appartiennent aux Cladonia, Bæomyces et autres Li- chens analogues: 6° les Tricæ particulières aux Gyrophora ; 7° les Lirelle ca- ractéristiques des Opegrapha; 8° les Thalamia propres aux Endocarpon ; 9° et enfin les Tubercula, qu'offrent les Verrucaria et Tripethelium. ( Spreng., Anleit. 3. Kennin. der Gewæchse, t. TL (1804), p. 332-334.) Acharius (Meth. Lich., p. XILet suiv.) et M. Fée (Ess. sur les crypt. des éc. off., p. XXV) ont encore distingué certaines formes particulières de réceptacles par les noms de Cupule, Gyromata, Globuli, Cistulæ, etc. ; mais le premier de ces auteurs a reconnu posté- rieurement (voy. sa Lichenogr. univ., p. 5) qu’il y avait avantage à remplacer tous ces termes par la dénomination commune d'apothécie, L2 L.-R, TULASNE, plane, convexe (pulviné), ou creusé à la manière d’une coupe peu profonde. On trouve de pareils réceptacles, scutelles ou apothécies, dans les Lecidea, Parmelia , Sticta , Collema, Usnea, Cladonia, etc. : les réceptacles globuleux et clos, analogues à ceux des Sphéries, appartiennent aux Lichens angiocarpes, tels que les Endocarpon, Pertusaria, V'errucuria , etc.; ils sont linéaires, sillonnés, simples ou rameux dans les Graphidées , pulvinés gl multiples dans les Chiodecton, etc., etc. + De l'hymenium en général, Le tissu hyménial (speiremadochium Wallr.; thalamium, la- mina proligera Ach. et aliis ; Saamenschicht Spreng.; Frucht- schicht Bayrhoff.), qui revêt le disque de l’apothécie ouverte des Parmelia et autres Lichens semblables , repose sur une trame de cellules très fines et d’une structure habituellement moins régulière que celles de la couche épidermique. Cette trame elle- même, qui constitue l’hypothecium, et dans laquelle on pourrait quelquefois distinguer plusieurs régions , procède généralement des filaments de la médulle, ou s'applique immédiatement sur eux; plus rarement (ex. c. in Parmelia Acelabulo Ach., P. stel- lari Wallr., Physcia fraxinea DC. , etc.), elle a au-dessous d'elle une couche de gonidies. La lame proligère ou le disque de la scutelle n’admet dans sa composition que des paraphyses et des thèques (asci Eschw.) (1) entremêlées, les unes et les autres im- plantées verticalement, comme dans l’hymenium des Champi- gnons thécaphores (2), sur le tissu qui leur a donné naissance. Ces organes varient peu dans leur forme générale, et, sauf quelques exceptions, ils sont intimement soudés les uns aux autres , de façon même qu’ils ne peuvent guère être facilement dissociés pour l'étude qu’au moyen d'agents chimiques (à). (4) « Muttersellen die durch re Zellenbildung mehrere reimzellen, in bestim- mter Z'ahl, erseugen. » Nægeli, Neuern Algensyst., p: 168. (2) Bosc attribue à Palissot de Beauvois d'avoir montré le premier, dans un mémotre lu à l'Académie des Sciences én 1780, que les scutelles des Lichens offraient la structure des Pézizes. (Voy. le Nouv. Dict. d’hist, nat., t. XVIT [Déterville, 1817]. v° Licuens.) (3) Suivant M. Bayrhoffer (Æïinig. ub, Lichen.), les scutelles auraient une $lruc- MÉMOIRE SUR LES LICHENS. Là. - Dans le Parmelia parietina Ach., le tissu hyménial mesure, par’ son épaisseur, de 6 à 8 centièmes de millimètre. Les paraphyses linéaires-claviformes y sont composées de cinq à six cellules oblongues associées par leurs extrémités ; elles sont simples ou rarement fourchues, et sont colorées en jaune à leur sommet. Les thèques sont obovales, incolores, plus courtes que les paraphyses, larges de 0"*,01 à 0*",0195, et renferment huit spores (speire- mala Wallr., sporidies Mntgn. et aliis) ovales ; la membrane dont elles sont faites est épaisse de 0*",0015 environ, ce dont on peut s'assurer en pratiquant une coupe parallèle à la surface de la scu- telle. La teinture d’iode employée seule colore en bleu foncé le. tissu amorphe sous-hyménial, la membrane des thèques et les paraphyses , à l’exception cependant des cellules terminales de celles-ci qui conservent à peine altérée leur couleur naturelle jaune. | - Si l’on enlève à l’apothécie du’Parmelia aipolia Ach., Meth., p. 209 ({mbricaria aipolia DC.), une lame mince de son hymé- nium , par une coupe parallèle à sa surface, on obtient ainsi une sorte de déntelle ou de crible dont les mailles sont fort inégales (voy. pl. D); les plus grandes, qui ont 0"",04 à 0°°,013 en dia- mètre, correspondent à la cavité desthèques : elles sontlargement. ouvertes ou affaissées sur elles-mêmes ; les plus petites ouvertures ture plus’complexe que je ne-semble ici le supposer. Cet auteur distingue , en effet, dans ces organes, indépendamment du réceplacle commun { Gehœuss ) qui leur est fourni par le thalle ou sa couche corticale, 1° un réceptacle plus inté- rieur (Spermatheka), et un corps celluleux (Schlauchboden) dont la réunion com- pose ce que j’ai nommé la région de l'hypothecium ; 2° des prosphyses femelles (weibliche Prophysen) et des paraphyses; 3° enfin des thèques avec ou sans sac interne (Sporensack). J'avoue qu'il m'a été impossible de reconnaître deux sortes d'organes parmi les paraphyses qui sont mélées aux thèques, et je crains que les distinctions établies par M. Bayrhoffer ne reposent sur des observations in- complètes ou fautives. De même il ne me paraît aucunement nécessaire de par- tager l'hypothecium, comme M. Eschweiler l’a fait aussi quelquefois, en deux ou : plusieurs régions particulières qui recevraient des noms spéciaux : ce serait le supposer beaucoup plus hétérogène qu'il ne l’est habituellement ; et, d'autre part, il y aurait trop souvent impossibilité à fixer des limites précises aux zones diverses qu'on y voudrait voir: UT LR, TULASNE. donnent le diamètre fort étroit du canal intérieur des paraphyses. Llest assez difficile d’apercevoir la limite externe des membranes. qui constituent, soit les cellules des paraphyses, soit les thèques elles-mêmes. La matière qui réunit ces organes a été regardée commeune excrétion intercellulaire (1) ; mais elle n’est peut-être, en quelques cas, que le résultat de l’épaississement de leurs parois extérieures, dont elle ne se distingue par aucun caractère particu- lier. Plongé, en effet, dans l’eau iodée , le fragment que nous examinons se colore sur-le-champ, et d’une manière uniforme, en bleu très vif, Si c’est une coupe verticale de la scutelle qui est sou- mise à l’action du même agent chimique, l’hypothecium se colore aussi en bleu et conserve cette teinte pendant plusieurs jours, ainsi que le sommet des thèques , tandis que les autres régions du parenchyme hyménial qui avaient bleui se décolorent plus rapidement. L’acide sulfurique employé après l’iode convertit le tissu proligère en une gelée bleue , et le dissout entièrement peu à peu; mais il ne fait point passer au bleu les parties du Lichen que l’iode avait seulement teintées en jaune ou en brun. L'étude des apothécies du Peltigera horizontalis Hoffm. présente à peu près les mêmes faits à observer. Les paraphyses, à cause de l’abondante matière agglutinante dans laquelle elles sont plon- oées, n’ont point, quand on parvient à les isoler, des contours. nets et précis; cependant on y reconnaît la présence de quel- ques cloisons à peine visibles. Toutes sont très fines, longues de G"",08 à 0°" ,1, épaissies et colorées en brun au sommet, où leur diamètre égale environ 0°",005 ; leur transparence est parfaite, et elles renferment une matière plastique que l’iode teint en jaune brun , tandis que leur membrane prend sous l'influence de cet (1) M. Hugo Mobl l'a désignée autrefois sous le nom de matière gélatineuse (gelutinose Masse), dans son travail sur l'appareil reproducteur des plantes cryp- toyames (voy. la Flora, t. XVI[1833], p.55), et plus récemment par celui de substantia intercellularis, dans une dissertation spéciale à ce sujet (Erlœute-. rungu. Vertheidig. meiner Ansicht v. der Struct. der Pflansensubst. [1836], p. 7, pl. I, fig. 3 et 4). On trouve une matière semblable en apparence, mais qui n'est pas colorable en bleu par l’iode , dans plusieurs espèces de Champignons, et en particulier dans les Bulgaria, Tremella, etc.; toutefois elle est bien moins abondante dans les végétaux de cet ordre que dans les Algues. MÉMOIRE SUR LES LICIIENS. h5 agent une belle couleur bleue. Les thèques sont sensiblement plus courtes que les paraphyses , et ne dépassent guère 0"",01 en largeur ; dans la solution d’iode elles bleuissent plus rapide- ment que les paraphyses, et leur sommet surtout se colore d’une teinte très foncée, ce qui peut être dû à l'épaisseur plus grande que possède en ce point leur membrane constitutive. A l'extrémité supérieure de leur cavité, l’iode colore en bleu presque noir un point déterminé, qui correspond au lieu de la déhiscence ou de la déchirure de la thèque lorsqu'elle émet les spores; car après cette déhiscence, 1l ne reste plus du point en question qu’une trace plus ou moins effacée ou détruite. (Voy. pl. VII.) Dans le Peltigera horizontalis, aussi bien que dans le Parmelia parietina, le tissu sur lequel repose la lame proligère, c'est-à- dire l’hypothèce, procède immédiatement‘du feutre médullaire, et :l est formé de petites cellules très irrégulières. La jeune apo- thécie du Peltigera horizontalis est recouverte par un voile brun, qui n’est autre chose que la couche épidermique du thalle éten- due au-dessus du disque hyménial (voy. pl VII, fig. 8) (A). Celui-ci représente d’abord une sorte de gangue muqueuse inco- lore que liode teint en jaune ; sa coupe horizontale y fait voir une multitude de petits trous qui sont les cavités d’autant de paraphyses linéaires à peine susceptibles d’être distinguées les unes des autres ; les thèques n'apparaissent que plus tard au milieu d'elles. Les éléments de l’hymenium du Peltigera aphtosa Hoffm. se teignent en bleu dans la solution d'iode, à l’exception des spores, ainsi que cela à lieu pour les autres espèces du même genre, et celle en particulier dont il vient d’être parlé, Si l’on soumet l’apothécie du Collema jacobeæfolium DC. au même examen que les précédents Lichens, on découvre aussi que les paraphyses y sont linéaires (sous un diamètre d’environ (1) Ce voile existe aussi avec les mêmes caractères dans les Solorina , ainsi que M. Montagne l’a reconnu (voy. Ann. des sc..nat., 2 sér., t. XVI, p. 84). M. Bayrhoffer (Ub. Lichen., page dernière, fig. 6) suppose à tort qu'il est formé dans le Pelligera polydactyla Hoffm, par le tissu filamenteux de la couche mé- dullaire ( Faserschicht Bayrhof, ), h6 2. LR, TULASNE, 0°",002), très renflées et colorées en brun au sommet, qu’elles adhèrent fortement les unes aux autres dans leur partie supérieure, enfin qu'elles ne sont point ordinairement colorées en bleu , mais ‘en jaune pâle par l’iode, même après une immersion, prolongée plusieurs jours, dans une teinture aiguisée d’acide sulfurique. Ses thèques, dans les mêmes circonstances , deviennent au con- traire d’un très beau bleu , surtout vers le sommet: ces organes, plus courts que les paraphyses, ont une longueur de 0"",11 en- iron, sur 0%",016 à 0"",02 de diamètre, (Voy. pl. VI, fig. 2.) On peut répéter les mêmes observations sur le Collema pulpo- sum Ach., dont l'appareil reproducteur diffère peu de celui du Collema. jacobeæfolium DC. (Voy. pl. VIL, fig. 3.) Les scutelles du Collema lacerum Ach.; DC, (Moug. et Nestl., Crypt. V.-Rh., n° 1061), qui peut être pris pour type du genre Leptogium Fr. , sont longtemps presque urcéolées (1), et la lame proligère y repose sur un hypothèce forméde cellules polyédriques très distinctes. Les spores qui sont au nombre de6 à8 dans chaque thèque sont ellipsoïdes, acuminées ou simplement aiguës aux deux bouts, et renferment plusieurs rangées transversales de nu- cleus, que séparent des cloisons peu distinctes , et dont la symé- trie n’est pas constante. Chaque spore mesure environ 0°°,035 -en longueur et 0"",01 en épaisseur, (Voy. pl. VI, fig. 10-12.) Quant au Collema corniculatum Hoffm, (2), duquel De Gandolle écrivait, en 1815, que ses fructifications étaient encore incon- nues (3), son appareil reproducteur est resté jusqu’à présent, si je ne me trompe, très problématique, du moins relativement à sa structure intime, M. Schærer attribue à cette espèce des apothé- cies patelliformes, assez grandes, superficielles et de couleur brune (voy, Schær,, Enum. erit. Lich. europ. [1850], p. 249)(4) ; .… (4) M. de Flotow les qualifie à la fois de biatorines et d'imparfailes(in Linnæa, t. XXII [1850], p. 149 ). Je ne vois point dans leur forme et leur structure ce qui peut légitimer cette double épithète. | (2) Moug. et Nestl,, Strp. Vog,-Rh., t. XI, n° 4058 (sub titulo Collematis palmati Ach.). (3) Voy. F1. franç., t. II (3° édit.), p. 384. (4) J.-J. Bernhardi, auquel on doit une Jllustralio Lichenum gelatinosorum, MÉMOIRE SUR LES. LICHENS. 7 tandis que le docteur Wallroth avait dit qu’elle possédait des apo- thécies incluses dans son thalle et comparables à celles des Endo- carpon (voy, Wallr., Naturgesch, der Flecht., 1 [1825], p. 253, et F1. crypt. Germ., t, II [1831], p. 296). M. de Flotow , faisant, l’an passé, la revue des Collema, tient pour vraisemblable que le même Lichen offre à la fois des scutelles et des apothécies closes et imparfaites analogues à celles des T'hrombium Wallr. (1) ; c’est pourquoi il pense qu'il pourrait bien appartenir au genre Lepto- gium (voy. la Linnæa , t. XXIIT 11850], p. 184). Au milieu de cette divergence d'opinions, la vérité est plutôt du côté de M. Wallroth ; cet auteur était certainement fondé à faire du Collema corniculatum Hoflm. le type d’un genre particu- lier, car ce Lichen est réellement angiocarpe. Ses apothécies figurent de petits lubercules perforés au sommet, et groupés en grand nombre vers la partie inférieure des segments principaux de sa fronde, La coupe de ces organes y montre des thèques et des paraphyses disposées comme chez les Endocarpon ; les spores, au nombre de six à huit dans chaque thèque, sont ovoïdes et assez longuement acuminées aux deux extrémités : leur longueur totale dit à propos du Lichen palmatus Huds. (Collema corniculatum Hoffm.) : « Scu- lellus Hupsox et Swarrz observurunt (ille fulvas, hic rufas), in Germania frustra ad huc quæsitas. » (Voy. Schrad., Journ. fur die Bot., t. 1 [1799], p. 23.) Acharius déclare aussi (Lich. univ.,p. 643) n'avoir pas vu les scutelles du même Lichen (Collema palmatum Ach.). (4) C'est dans ce genre Thrombium que M. Wallroth a rangé en dernier lieu le Collema corniculatum Hoffm., dont il avait fait précédemment le type du genre Obryzum (voy. sa Naturgesch. der Flecht., T, 251 ). Il parle en ces termes des apothécies de ce Lichen : « Cymaliis exiguis sparsis fuscis immersis.…., dein poro » perlusis, prominulis. — Cymatia Endocarpi Weberi fructificationibus junioribus » nondum ostiolo hiantibus salis similia , ila persistere nec in scutellas inverti vi- » dentur. » (Wallr., F4. crypt. Germ., t. IT, p. 296.) M. Fries fait du même Li- chen une espèce de Nostoch, genre auquel il attribue une fructification angiocarpe, puisqu'il la compare à celle des Pyrenothea (voy. sa Summa veg. Scand., p. 122). En ce point donc, le célèbre professeur d'Upsal suit l'opinion du docteur Wall: roth qui, dans son genre Thrombium, associe le Nostoch commune Vauch. au Col- lema corniculatum Hoffin , et rend ainsi ces Lichens congénères de plusieurs d'entre les Pyrenothea de M. Fries. (Voy. Wallr., F4. crypl. Germ,, t. I, p. 237-297.) L8 . L.-R. TULASNE. est d'environ 0"*,0195, et leur diamètre au milieu de 0"®,0065. (Voy. pl. VE, fig. 15-18.) Contrairement à ce que nous avons observé jusqu’à présent , la lame proligère de l’Urceolaria scruposa Ach., plongée dans la teinture d’iode, même aiguisée d'acide , n’y acquiert qu'une co- loration jaune plus ou moins foncée , qui affecte surtout les para- physes et le contenu des thèques ; ni celles-ci, ni la matière inter- cellulaire abondante qui les enveloppe et joint les paraphyses entre elles, ne manifestent de nuances bleues. On peut aussi faire la même remarque à propos des scutelles de l’Arthonia galactiles Duf., qui offrent en outre cette particularité qu’elles se détachent naturellement du Lichen après avoir mûri ieurs spores (1), en laissant à la place qu’elles occupaient dés taches lenticulaires où l’on ne trouve plus que quelques filaments hypothalliens incolores. L’apothécie close des Pertusaria communis DC. et P. Wul- fenii DC. renferme de grandes thèques remarquables par l’épais- seur de leur membrane constitutive, et qui sont jointes à des paraphyses linéaires d’une extrême longueur. Ces organes sont tous plongés dans une sorte de gelée incolore que l’eau distend extrêmement, et ne sont point pressés les uns contre les autres comme dans les espèces précédemment analysées ; soumis à l’action de la teinture aqueuse d’iode, ils se teignent sur-le-champ en bleu très vif, mais la gangue muqueuse qui les enveloppe reste incolore (2). (1) C'est sans doute un phénomène de cette nature que M. Montagne a ob- servé dans le Biatora Peziza Mntgn., décrit dans ce recueil, t. XI { 3° série), p. 58-59. Les spores de l'Arthonia galactites Duf., qui sont ovoides et biloculaires, mesurent 0®",043 en un sens et 0"",0065 dans l’autre ; ses thèques obovales ont environ 0"m",06 de hauteur. (2) On pourrait citer d'autres Lichens angiocarpes où le mucilage contenu dans les apothécies ne manifeste aucune sensibilité à l'action colorante de l'iode ; le Verrucaria gemmata Ach. serait de ce nombre. 11 est au contraire des espèces, telles que le Verrucaria immersa Hoffm. et l Endocarpon tephroides Ach., chez lesquelles le même mucilage prend sur-le-champ dans l'eau iodée une très belle teinte bleue, exactement comme les thèques et les paraphyses entre lesquelles il est épanché, MÉMOIRE SUR LES LICHENS. 9 C’est aussi le lieu de dire quelques mots de deux Lichens que plusieurs auteurs ont rangés parmi les Endocarpon , à cause des analogies qu’ils présentent avec quelques uns d’entre eux : je veux parler des ÆEndoccrpon sinopicum Wabhlenb. { Wallr., F1. crypt. Germ., IL, 316) et E. smaragdulum ejusd. ( Parmeha cer- vina, var. discreta Fries, Lich. ref., p. 127 ; P. squamulosa Ach., Meth., 181 ; Wallr., ouvr. cité, p. 474). ù Le premier rappelle à certains égards l’£. hepaticum Ach. ; son thalle se compose d’un grand nombre de petites plaques arrondies juxtaposées , et remarquables par la teinte rouge de brique que possède leur couche cellulaire superficielle. L’œ1il armé de la loupe y découvre cà et Ià des points brunâtres, déprimés si la plante est sèche , mais qui cessent de l'être au même degré si on l'humecte. Ils sont pour la plupart les ostioles , ou la face supérieure rétrécie d'autant d’apothécies urcéolées plongées dans la substance du Lichen, à la manière de celles des Endocarpon. Les thèques et les paraphyses que renferment ces organes naissent presque tous de la partie inférieure de leur cavité. Les paraphyses sont d’une ténuité capillaire , dressées, longues d'environ 16/100 de milli- mètre, presque simples, inarticulées, et plongées dans une abon- dante matière agglutinante ; les plus centrales sont, en outre, soudées entre elles d’une manière particulière à leur sommet qui atteint celui de l’apothécie, et colorées dans ce point en brun rougeâtre. Au milieu de ces paraphyses se voient des spo- ranges obovales, longs de 8 à 11/100 de millimètre, sur une épaisseur qui ne dépasse guère 15/1000 de millimètre. Leur membrane élémentaire conserve longtemps une épaisseur con- sidérable, surtout au sommet ; mais elle finit ordinairement par s’atténuer beaucoup , souvent même au point de sembler dispa- raître, et laisser à nu la tunique immédiate de la masse fructi- fère. Celle-ci d’abord demi-solide , d’un jaune verdâtre, presque homogène et transparente, finit par se transformer en un nombre incalculable de très petites spores ovales, qui ne dépassent pas 0"",0035 dans leur plus grand diamètre, et s’agitent dans l’eau du mouvement brownien, lorsqu'on à détruit par le froissement leur cohésion naturelle, Chaque thèque est en- 3° série. Bot, T. XVII, (Cahier n° 4.) 4 4 5 E.-R, TULASNE. lièrement remplie de ces corpuscules, auxquels la teinture d’iode communique une couleur foncée de brun jaunâtre; la membrane du sporange, quand elle est distincte de son con- tenu, n’est point colorée en bleu par cet agent chimique, qui ne communique cette teinte qu’à l’hypothèce , aux paraphyses , et surtout, semble-t-il, à la matière anhyste interposée entre elles. -L’occlusion de l’apothécie est évidemment moins parfaite dans cet Endocarpon sinopicum que dans les espèces plus typiques, telles que les £. miniatum Ach. et E. fluviatile DCG., chez les- quels les paraphyses restent toutes incluses et incolores ; à cet égard, le Lichen dont il s’agit serait intermédiaire entre Jes Per- tusaria et les Endocarpon. Sous le même rapport de la structure et de la position de ses apothécies , l’Endocarpon smaragdulum Wahlenb. est aussi très digne de fixer l'attention. Ce Lichen est regardé , par quelques auteurs, comme un état du précédent{l) ; cependant, d’après les échantillons que j’en ai pu examiner, ilen différerait assez notable- ment. Les petites squames polygonales-arrondies, dont se compose son thalle, n’excèdent guère , ce semble, 4 millimètre de dia- mètre ; elles naissent, libres entre elles, d’une sorte d’hypothalle ou de couche médullaire épaissie , ordinairement plus ou moins cachée dans les anfractuosités ou les fissures des rochers ; ét de leur rapprochement résultent des séries linéaires, qui sont d’une couleur brun olivâtre, Si la plante est sèche, les squa- mules fertiles offrent de larges et profondes dépressions cupu- liformes qui imitent tout à fait, sous de moindres dimensions, les excavations scutigères des Solorina; maïs ces petites cupules disparaissent presque entièrement, et la squamule devient plane ou même légèrement convexe, quand on l’humecte. À la place de chaque dépression se voit une tache circulaire mal définie par sa teinte trop peu différente de celle propre au reste du thalle; cette tache ne fait, d’ailleurs, aucune saillie, et ne possède aucun bord appréciable. Cependant elle n’est autre chose que le disque nu d’une apothécie dont les éléments sont entièrement plongés (1) Conf. Schærer, Enum. crit, Lich, p, 65, sub titulo Lecanoræ cer= vinæ Sch. MÉMOIRE SUR LES LICHENS. D4 dans la substance du lichen; l’hymenium y forme une couche épaisse d'environ 12/100 de millimètre, et il est composé tant par ‘des paraphyses linéaires, toutes soudées et colorées en brun foncé à leur sommet, que par des thèques semblables à celles de l’Æn- docarpon smaragdulum, et contenant chacune, comme elles, une innombrable quantité de spores. Celles-ci sont étroitement oblongues, obtuses aux deux bouts, et ne dépassent pas 0"",0032 dans leur plus grande dimension. De tous les Lichens angiocarpes, les F’errucaria sont ceux dont les apothécies ressemblent le plus aux périthèces des Cham- pignons Hypoxylés, c’est-à-dire des Sphœæria, Dothidea et autres genres analogues. La paroi de ces organes globuleux est formée de cellules polvédriques noirâtres, et leur pertuisterminal ést primitivement fermé par une mince membrane brune, en manière de tympan ; cette ouverture, dans le ’errucaria muralis Ach., a environ 0°*,04 de diamètre. L’Aymenium qui tapisse in- térieurement ces conceptacles n’admet non plus dans sa compo- sition que des paraphyses et des sporanges obovales, plus courts. Les thèques du Y’errucaria atomaria DC. ont en longueur 6 à 8/100 de millimètre, et 13 à 16/1000 de millimètre en largeur au sommet. Quand elles sont jeunes, elles sont presque solides , ou leur cavité est fort étroite; mais au fur et à mesure qu'elles grandissent, la matière plastique s’engendre plus abondante dans leur sein, et leur membrane élémentaire perd incessamment de son épaisseur. Cependant elles renferment déjà des spores que toute leur moitié supérieure est encore par- fois comme solide, ou parcourue seulement dans son milieu par un canal linéaire. Ces organes , soumis à l’action de l’iode , se colorent en bleu pâle mêlé de Jaunâtre. ++ Des paraphyses ef des thèques. MM. Fries (Lich. ref., p. LXIV) et Montagne (1) ont consi- déré les paraphyses des Lichens comme n'étant le plus souvent (1) Voy. Ann. des sc. nat., 2° sér., t. XV (1841), p. 150 (Sphærophoron) ; l'Hist, de Cuba, Bot., p. 123: et l'art, Licuex du Dict, univ. d'hist. nat, de 92 L.-R. TULASNE. que des sporanges stériles ou abortifs ; M. Buhse (1), au con- traire, n’accorde pas qu’on les puisse attribuer à un avortement normal et régulier des thèques, quelle que soit d’ailleurs leur nature véritable sur laquelle il ne s'explique pas. M. Schleiden (2) et M. Meisner ont aussi depuis partagé ce sentiment (3). Quant à leur structure, ce dernier auteur refuse à M. Buhse qu’elles soient souvent cloisonnées et rameuses ; cependant il m'est presque toujours arrivé , quand j'ai tenu à constater, d’une ma- nière précise, l’organisation de ces filaments, de découvrir qu'ils étaient réellement formés de plusieurs cellules, dont les supé- rieures seules étaient courtes et colorées ; mais il convient, pour acquérir sûrement cette connaissance, d'employer quelque acide qui désagrége les éléments cohérents de la lame proligère. Cette structure articulée des paraphyses est peu favorable à l’opinion sus-énoncée de MM. Fries et Montagne. M. Meisner oppose à la même opinion une ee raison tirée de ce que les paraphyses seraient formées d’une seule mem- brane, tandis que les sporanges, ceux mêmes qui demeurent stériles , posséderaient un double tégument. Je ne sais jusqu’à quel point cette distinction est fondée. Les cellules constitutives des paraphyses sont probablement, aussi bien que les thèques, composées d’une membrane primaire ou intérieure (4), récipient M. d'Orbigny, t. VII, p. 344, col. 2. Les paraphyses du Paulia pullata F, sont de même pour M. Fée des thèques stériles {(voy. la Linnœæa, t. X, p. 472, pl. IV). M. Léveillé a dit aussi des paraphyses des Helvelloidées qu'elles parais- sent être des thèques stériles ; qu'on « peut les comparer aux cystides, aux- quelles elles ressemblent. ., par la diaphanéité et la vacuité apparente. » (Voy. Ann. des sc. nat., 2° sér.. t. VIII [décemb. 1837], p. 331.) (1) Voy. le Bull. de la Soc. imp. des natur. de Moscou, t, XIX (1846), 2° part., p. 325. (2) Voy. ses Grundz. der wiss, Bot., t. IT, p. 47 (3° édit., 4850). (3) M. Mohl a donné aux paraphyses du Borrera ciliaris Ach. le nom de Fasersellen (faserige Zellen), expression plus souvent employée par les auteurs allemands pour désigner les filaments de la couche médaliaire du thalle. (Voy. Mohl, dans la Flora, t. XVI [1833], p. 78, pl. n, fig. 45 b; ses Vermischte Schriflen, p. 83, pl. 1, fig. 45 b: et son mémoire intitulé : Erlœuler. u. Verth.m. Ans.v. der Pflanzensubst., p. 8, pl. IL. fig. 4.) (4) Cette membrane ou cellule interne correspond à l’utricule primordial des MÉMOIRE SUR LES LICHENS. D9 immédiat de matière plastique , et d’une enveloppe externe ou secondaire de nature amyloïde. Seulement dans les paraphyses, cette dernière est souvent très mince (1), et se confond avec la membrane interne ; au lieu que dans les thèques elle est extrême- ment épaisse, surtout dans leur jeune âge. M. Meisner s’explique autrement l’aspect des jeunes sporanges ; ce que j'y considère comme l'épaisseur de la cellule externe n’est, suivant lui, qu'un liquide mucilagineux et transparent interposé entre elle et le sac intérieur. Mais l’homogénéité de toute la couche transparente qui enveloppe l’utricule primordial (à peine distinct de la matière muco-granuleuse qu'il renferme), la solidité de cette couche, et sa coloration uniforme en bleu par la teinture d’iode (2),ne me sem- blent pas permettre d’y distinguer, autrement que par la pensée, deux choses différentes, à savoir un sac et son contenu. L’amin- cissement graduel de cette membrane externe du sporange, à mesure que les spores grossissent, n’a point échappé à M. Meisner, et il l’attribue naturellement à la résorption successive du liquide qu’il suppose exister entre les deux sacs constitutifs de la thèque, cellules ordinaires, et comme lui se teint en jaune dans l’eau iodée, de la même manière que la matière organisable qui s'amasse en sa cavité. La présence de cet endosuc (eydocaxxos ; Endosack Bayrh.) dans les thèques n'est pas toujours facile à constater , mais quelquefois il s’isole sans peine du tégument épais dont il est recouvert. En ce cas 1l conserve habituellement son intégrité, et demeure soudé aux spores ou au protoplasma qu'il renferme. Les spores ainsi réunies composent ce que M. Fée a appelé des glomeruli(voy. ses Mém. lichénogr., dans les Nov. Act. Acad. Nat.cur.,t. XVIII, suppl. 1[1841]). Souvent en analysant les périthèces du Verrucaria immersa Hoffm., j'ai de la sorte expulsé hors des thèques (qui se brisaient vers le sommet) l'endosac entier, et intimement uni à son contenu : l’iode qui teint en beau bleu l'enveloppe vide du sporange, et en jaune brun le glomerulus qui en sort, ajoute à l'évidence du phénomène. (1) Elle a aussi fréquemment une épaisseur notable, et qu'on peut rendre encore plus appréciable en faisant usage de l'acide sulfurique, comme nous l'avons constaté chez divers Lichens, et en particulier dans les Peltigera et les Collema (voy. pl. vin, fig. 5). (2) Habituellement les thèques ne prennent pas une part appréciable à la coloration plus ou moins foncée qui affecte la partie supérieure des paraphyses : cependant en certains cas, dont le Lecidea Morio Duf. est un exemple, leur sommet est coloré de la même manière que le disque hrménial, 0! L.-R, TULASNE, de sorte qu'à l’époque de la maturité des corps reproducteurs ces deux sacs deviendraient contigus (4). M. Buhse regarde aussi bien que nous la membrane externe du sporange comme susceptible d'acquérir beaucoup d'épaisseur, surtout vers son sommet, avant la naissance des spores; c’est un fait que nous avons également constaté chez plusieurs Champi- gnons, et, en particulier, dans les Hysterium. On ne saurait méconnaître l’analogie que l’atténuation successive de cette mem- brane présente avec celle des cellules-mères des grains polli- niques. D'abord jort épaisses dans leurs parois constitutives, et même presque solides , à la manière des jeunes thèques des Lichens et des Champignons que nous citions tout à l'heure, ces cellules, comme on sait, cèdent peu à peu leur substance aux utricules polliniques qu’elles engendrent, et finissent même le plus souvent par s’annihiler ou se détruire tout à fait, ce qui a pa- reillement lieu pour les sporanges de quelques Lichens et de cer- taines espèces de Champignons, surtout parmi les Pyrénomycètes. Eu égard à leurs rapports avec les tissus ambiants , les spo- ranges des Lichens ou des Champignons et les cellules-mères du pollen diffèrent davantage. Ces dernières , associées entre elles de manière à former un tissu continu, représentent mieux le pa- renchymé dans lequel prennent naissance les spores des crypto- games foliigères. Les thèques des Lichens et des Champignons sont, au contraire, des organes terminaux libres entre eux (sauf de très rares exceptions, dont le Genabea ; parmi les Champi- gnons (2), est un exemple), et ne tiennent que par un point très circonscrit de leur surface à la cellule qui les a produites. Il est plus facile de vérifier le fait, d'isoler la thèqué et son support, dans les Sphériacées que dans les Lichens, en raison de l’extrême cohérence des petites cellules de l’hypothèce chez ces derniers ; pour arriver à cet égard à une analyse satisfaisante des apothé- cies , il faut ordinairement s’aider de l’action dissolvante des acides, et l’on reconnaît alors, comme M. Buhse, que M. Mohl ne (1) Voy. Meisner in Mohl et Schlecht., Bot. Zeit., VI (1848), 88. (2) Voy. nos Fungi hypogæi, p. 128,tab. XVI, fig. 11. MÉMOIRE SUR LES LICHENS. 5D s'était pas rendu parfaitement compte des rapports des thèques avec le tissu qui les porte (1). L'analyse anatomique que nous avons exposée dans les pages précédentes, tant des diverses régions du thalle que des éléments variés des apothécies , suffit à montrer ce qu’il y à d’exagéré dans la manière dont M. Schleiden concoit la structure des Li- chens. À ses veux, en effet, la couche épidermique du thalle se- rait due à un feutrage dans le sens horizontal des filaments con- shitutifs de la couche centrale ou médullaire, ce qui ne semble pouvoir être dit avec vérité que d’un petit nombre de Lichens (2); et il faudrait aussi reconnaître dans les éléments de l’hymenium les extrémités de rameaux spéciaux des mêmes filaments, dont les unes conservant leur volume naturel constilueraient les para- physes, tandis que les autres se dilateraient extrêmement pour prendre la forme de thèques (3). Geci rappelle la théorie organo- génique que M. Ehrenberg appliquait aux Champignons (4) ; c’est (1) C'est au moins ce qu'on peut inférer du dessin publié par M. Mohl dans la Flora, t. XVI (1833), pl. n, fig. 44, dessin qu'il a reproduit depuis, sans modifcalion, dans le recueil de ses mémoires (Vermischte Schrift., pl. au, fig. 14). (2) Le Borrera ciliaris Ach. est un de ces Lichens ; le cortex épais (de 0 ”,15 environ), étendu à la surface supérieure de son thalle, n'est en effet qu'un lacis très serré de filaments blancs, soudés entre eux, dont le diamètre | uniforme n'excède guère 0"",003, qui ont des parois fort épaisses, et sont en un mot très peu différents des éléments constitutifs de la médulle. Cette couche corticale est revêtue de papilles linéaires, solides, longues de 2 à 3/100 de millimètre, et très faiblement colorées en brunâtre; elle prend dans l’eau iodce une teinte d'un jaune vert. {Voy, pl. m1.) (3) Voy. Schleiden, Grundz. der awiss. Bot,, 3° édit., t. [, p. 47 à la fin. _(4) Voy. sa dissertation de Mycelogenesi, dans les Nova Act. Acad, nat. cur., t. X, part. r (1820), p. 175 et 176, pl. xv. M. Fries s'appuie aussi abusivement sur la figure que M. Nees d'Esenbeck a donnée de son Acrothamnium violaceum (Nees, Syst. der Pilse, p. 74, pl. v, fig. 71), sorte de moisissure fort mal connue (Conf. Fries, S. veg. Scand., p. 521 ), pour dire que les cellules cylindriques du thalle des Lichens abeunt in ascos, et que leur identité typique avec ces asci ou thèques est manifeste (Lichen. europ. ref.,p. zxvi), Le dessin publié par M. Greville dans sa Scoë. crypt. Flora, vol. V, tab. 242, et que M. Fries invoque également, montre, en effet, les éléments de l'hymenium du Thelephora Sambuci Pers, (supposés être des thèques ) tou: 56 L.-R, TULASNE, une synthèse également abusive, et qui confond, sans profit réel pour la science, des objets que la nature a faits très distincts pour tous nos moyens d'observation. Quoiqu'il soit possible par la pen- sée de ramener tous les éléments du végétal le plus complexe au à fait continus et assez semblables aux filaments de la trame du champignon ; mais si dans les Lichens il y a une égale continuité entre les sporanges et les utricules de l'hypothèce, d’autre part il n’y a entre ces organes aucune parité de forme. Les motifs de ressemblance soit de structure, soit de fonctions, sur lesquels M. Bayrhoffer ( Æinig. ub. Lich. , p. 18) s'appuie pour prouver que l'apothécie répète le thalle, et qu'une parfaite similitude existe entre l’une et l'autre, me semblent bien contestables, Toutefois , cet auteur ne fait en cela que reproduire l'opinion d’Acharius , qui a dit dans sa Lichenographia universalis (p. 13): « Apothecia in genere tantum ut modificaliones ipsius thalli s. ejusdem increscentiæ peculiares sunt æstimanda, non raro ejusdem cum thallo naluræ et fabricæ. .. in his æque ac in thallo ipso gongyli s. propagines homogeneæ occurrunt.» M, Fée a également partagé cette manière de voir (Conf. Dict. class. d'hist. nat., t. IX [1826], v* Lawr ProuiGÈRE et Licæexs) ; et M. Fries a dit depuis dans le même sens : « Est itaque singulum apothecium thallus integer in nuce.…. » (Lich, europ. ref. [1831], p. Lxvi.) On sait qu'Acharius prétend avoir trouvé dans le thalle du Borrera ciliaris Ach. des spores semblables à celles qui naissent en ses apothécies (voy. la Lichenog. univ., p. 9 et 95, tab. 1x, fig. 6, D); et, suivant les auteurs de la Flore d'Algérie, la fronde des Collema furvum et thysanœum Ach. , recèlerait aussi çà et là des corps reproducteurs particuliers, différents de ceux que contiennent les scutelles de ces Lichens. (Voy. l'Explor. sc. de l'Algérie, Bot., t. I, p. 207 et 208.) En ce qui touche cette dernière assertion, j'ai pu me convaincre qu’elle avait été le résultat d'une méprise ; car M. Durieu ayant bien voulu me per- mettre d'examiner les échantillons mêmes qui avaient été l'objet de son étude, j'ai reconnu que les prétendues spores endothalliennes signalées dans les Collema précités étaient des corps étrangers à ces Lichens, et rien autre chose que des propagules ou gongyles détachés des tiges et feuilles de certaines mousses qui croissaient avec eux. Le thalle du Collema furvum en particulier était tout par- semé de ces corps, qui, pour la forme, imitaient plusieurs de ceux que M. Schim- per a figurés dans ses Recherches anatomiques et physiologiques sur les Mousses (pl. IT, fig. 6, 12, 13, 24 et 25); j'en vis égälement un grand nombre, à tous les états de développement, dans le lieu même de leur origine, c’est-à-dire atta- chés encore aux tiges de la mousse, qui leur donnait naissance en l'aisselle de ses feuilles. Je crains qu'il ne faille expliquer par quelque erreur semblable ce qu'a dit M. Fée de trois autres espèces de Collema (voy. son Ess. sur les Crypt. des écorc. off.; Suppl. et révis., p. 8). Quant à l'observation d'Acharius, on peut aussi en rendre raison par une erreur facile à commettre; il suffit, en effet, de MÉMOIRE SUR LES LICHENS. 97 type cellulaire le plus simple, il n’en est pas moins évident qu’on tend ainsi à identifier des choses très disparates. Quand on consi- dère les végétaux supérieurs, le type élémentaire auquel on rap- porte toutes les sortes d’utricules, les fibres et les vaisseaux, est la cellule globuleuse ; or rien n’oblige à choisir une autre forme primordiale lorsqu'il s’agit des Lichens ou des Champignons, puisque les végétaux de ces deux ordres admettent presque tous dans leurs tissus une proportion considérable des mêmes cellules _ globuleuses, Aïnsi pour ce qui est des Lichens qui nous occupent spécialement ici, sans parler de leurs gonidies qui sont constam- ment des utricules arrondis, la face supérieure du thalle est presque toujours formée de cellules polyédriques ou globuleuses ; et il en est de même de l’hypothèce, toutes circonstances qui combattent le sentiment du célèbre professeur d’Téna. +tt Des spores. 4.— Leur structure. De même que les thèques des Lichens diffèrent extrêmement peu, sous tous les rapports, des sporanges des Champignons ascophores, de même aussi les spores de ces deux classes de végé- taux ont généralement entre elles la plus grande analogie de forme et de structure. Cependant il semble fort rare que les spores des Lichens soient manifestement épineuses ou verruqueuses (1), comme il arrive si fréquemment aux corps reoroducteurs des Champignons, et je n’en ai jamais vu de réticulées. Dansle Y’errucaria muralis Ach,, qui appartient à un genre de supposer que cet auteur à cru voir dans l'intérieur du thalle du Lichen ciliaris des spores qui n'étaient répandues qu'à sa surface, comme cela a lieu très fré- quemment, en raison de la manière dont ces corpuscules s’échappent de leurs thèques, ainsi que ie le dis plus loin. (1) De toutes les spores de Lichens que j'ai examinées, celles du Solorina sac- cata Ach. m'ont seules offert, dans leur tégument épais et très brun, une surface obscurément ponctuée-granuleuse. Les spores étroitement lancéolées et très pâles du Thelotrema exanthematicum Ach. sont hérissées de pointes fines, distantes, et d’une extrême diaphanéité, 08 LR, ‘TULASNE, Lichens qu’on a, à diverses reprises, associé aux Champignons du groupe des Pyrénomycètes, les spores sont ellipsoïdes, incolores, parfaitement lisses et semi-transparentes ; elles mesurent environ 0®*,023 en longueur et 0**,013 en largeur, et leur contenu est une matière muqueuse granuleuse que l’eau iodée colore forte- ment en jaune brun. La membrane constitutive de ces cellules reproductrices est mince et insensible à l’action de l’iode, même après avoir élé traitée par l’acide sulfurique, agent qui la distend sans la dissoudre, s’il n’est très concentré. Les ’errucaria epidermidis Ach. et F, atomaria DC. possèdent des spores différentes des précédentes ; ce sont des corps bilocu- laires dont chacun représente deux cellules obovales légèrement rétrécies dans leur milieu, et associées par leur extrémité la plus épaisse. Dans les premiers temps de leur développement, ces spores semblent solides et homogènes, plus tard on y voit naître quatre nucléoles ou gouttes huileuses qui occupent autant de cavilés sphériques distinctes ; la membrane de la spore perd en- suite beaucoup de son épäisseur, et il ei résulte la confusion en une seule des deux cavités creusées d’abord dans ses deux moi- tiés. Parvenues à leur maturité, ces spores ont environ 0w,016 de longueur et 0*",0065 de largeur ; elles sont au nombre de huit dans chaque sporange, et pendant longtemps on les v peut voir enveloppées chacune séparément d’un revêtement épais de ma- tière muqueuse transparente (1). Celte sorte de gangue s’observe aussi chez plusieurs Pyrénomycètes, par exemple dans les Spæ- ria, Perisporium et autres genres (2). Elle disparaît peu à peu avec la maturité de là spore, ou elle se conserve en grande partie ; c’est une enveloppe analogue, sans doute, du moins quant à l’origine, à celles que nous avons décrites dans les £la- phomyces et les Hymenogaster, et qui pourrait bien rendre aux (4) M. Montagne a vu ce tégument muqueux autour des spores de plusieurs Lichens angiocarpes ; il en parle notamment à propos des Glyphis labyrinthica . Ach. et G. heleroclila Mntgn. (Voy. Ann. des sc, nat , 2° sér., t. XIX [1843], p. 82 et 84.) | (2) MM. Montagne et Berkeley l'ont observée dans les spores des Sphæria pseudo-bombarda Mntgn. et S. pedunculala Dicks. (voy. Ann. des sc. nat., 2° sér., t XIV, p. 323, décembre 1840). MÉMOIRE SUR LES LICHENS. 29 spores les mêmes offices que certaines graines, comme celles des Lins , des Podostémées, des Plantains, etc., doivent à la couche externe de leur test. Le genre Pertusaria DC. (Porina Ach.), qui renferme des Li- chens angiocarpes, comme les précédents, présente les spores les plus volumineuses que j'aie rencontrées dans nos Lichens indi- gènes. Elles sont ellipsoïdes ou ovales-allongées, uniloculaires et formées d’une membrane très épaisse. Celles du P. Wulfenu DC. ont depuis 8 jusqu'à 11/100 de millimètre en longueur, sur 0,032 à 0,039 de largeur au milieu ; mais aussi ne s’en dé- veloppe-t-il habituellement que deux ou trois dans chaque thèque. Quoique leur tégument offre le même aspect que la membrane épaisse de la thèque, il n’est point coloré par l’iode qui teint en beau bleu cette dernière ainsi que les paraphyses. (Voy. pl. XVI.) Les spores du Pertusaria communis DC., éparses sur une lame de verre, à sec, sont visibles et peuvent être comptées à l'œil nu. Observées dans l’eau, peu de temps après leur sortie naturelle des thèques, elles n’ont pas moins de 16 à 19/1900 de millimètre de longueur, sur 0"",065 de largeur ; quel- ques unes même, sans avoir plus de largeur, mesurent dans l'autre sens jusqu’à 22/100 de millimètre. Leur cavité simple est entièrement remplie par une matière. assez uniformément grenue , faiblement transparente, et ordinairement jointe à des gouttes huileuses inégales. L’épispore très épais, et transpa- rent comme du verre, est manifestement formé de plusieurs cou- ches inégales en épaisseur et en densité, et qui ont leur plus grande puissance vers les pôles de la spore où souvent les plus extérieures se dissolvent, se détruisent, en s’isolant des couches plus profondes et plus solides. La spore entière est en outre en- veloppée d’un épais enduit d’un mucilage grenu qui, traversé par la lumière, a, en quelque sorte, l’aspect d’un verre dépoli. Ce revêtement muqueux se confond quelquefois avec les couches externes de l’épispore , et se dissout plutôt qu’elles dans l’eau : après que celle-ci s’est évaporée, on le retrouve étendu autour de la spore en une mince lame à bords irréguliers, et intimement appliquée au verre porte-objet. (Voy. pl. XI.) 60 L.-R. TULASNE. Après les spores des Pertusaires , on peut citer parmi les plus volumineuses celles du Thelotrema lepadinum Ach., qui, le plus souvent, au nombre de deux ou trois seulement dans chaque thèque, mesurent environ 8/100 de millimètre en longueur et 2/100 de millimètre en largeur. Les spores blanches du Leca- nora Parella Ach. ont une longueur qui atteint pareïllement 7 à 8/100 de millimètre , mais leur diamëtre transversal mesure pres- que 5/100 de millimètre (voy. pl. XVI). Les spores du Leca- nora tartarea Ach. (4) ont 7/100 de millimètre en un sens, et /109 de millimètre environ dans l’autre. IT n’est pas nécessaire que les spores des Lichens soient du vo- lume des précédentes pour qu’on les puisse examiner isolément sous une loupe simple , et les y saisir et disséquer même sur le corps qui les porte , avec les petits instruments appropriés à leur étude. Les spores blanches des Pertusaires, du Lecanora Parella, des Collema, de beaucoup de Lecidea, etc., se distinguent par- faitement sur des pierres de couleur obscure, et je les ai souvent déposées sur des schistes polis pour les observer. Les spores de couleur brune, celles, par exemple, de l’Urceolaria scruposa Ach. (pl. IV), se voient naturellement mieux sur des surfaces blanches. Malgré leur petitesse, car elles ont à peine plus de L/100 de millimètre de longueur sur 1/100 de largeur, les spores de cette Urcéolaire se reconnaissent très nettement sous une loupe de à lignes de foyer, elles se laissent enlever avec la pointe d’une aiguille, et l’on peut les porter d’un point sur un autre pour l’étude et les expériences auxquelles on les veut sou- mettre. Il en est de même des belles spores du Solorina saccata Ach. qui se répandent si abondamment soit sur le disque des scutelles de ce Lichen , soit sur son thalle, et dont la couleur sombre contraste avec la teinte d’un vert gai, propre à celui-ci. Les Parmélies offrent à la fois, comme les Verrucaires , des spores simples et des spores biloculaires. Parmi les premières, celles du Parmelia parietina Ach., et quelques autres analogues, méritent une attention particulière, Ge sont, dans le P. parietina, (1) Desmaz:, PL crypt. de Fr.; 2° éd.. tom. XXIV, n° 1197. MÉMOIRE SUR LES LICHENS. GA des corps solides ellipsoïdes et presque sans couleur propre, dont la longueur n’excède guère 0"",015, et la: largeur 0"",0065. Dans chacune de leurs extrémités, quand elles sont müres , est habituellement logée une petite masse globuleuse de matière plastique, quelquefois sans limites bien précises, et que l’iode colore en jaune, brun; ces deux nucleus sont souvent reliés par une traînée étroite de matière qui leur est identique et occupe le grand axe de la spore. Celle-ci, à part létroit espace qu'y tient le protoplasma, est faite tout entière d’une sub- stance transparente et homogène qui est, sans doute, de la na- ture de la cellulose, et semble un épaississement exagéré de l’épispore (voy. pl. 1). Cette substance, en effet, n’est aucune- ment colorée par la solution alcoolique d’iode, mais elle y prend une légère teinte bleue si l’on ajoute de l’acide sulfurique. Ce dernier agent la distend à l’égal de la cellulose , la dissout peu à peu, ou la transforme en une sorte de gelée. La matière du nucleus acquiert dans le même liquide plus d’homogé- néité ; elle y devient plus ou moins fluide, si elle était encore à l’état grenu, et prend la forme sphérique; mais cette forme n’est peut-être que celle de son récipient immédiat, comme il arrive à d’autres spores en pareil cas (1). Les spores citriformes du Placodium murorum DC. ont tout à fait la même structure que celles du Parmelia parietina Ach. ; comme elles ce sont des corps solides, creusés à chacune de leurs extrémités d’une très petite cavité renfermant de la matière plas- tique ; plongées dans une solution aqueuse d’iode extrêmement fable, elles y prennent une légère teinte bleue, tandis qu’une solution moins étendue les colore en jaune brun, ainsi que leurs (1) Test difficile de reconnaître la structure des spores du Parmelia parielina dans la description qu’en a faite M. Schleiden. « Quelques spores de Lichens, dit-il à ce sujet, ont positivement un tégument externe d’une substance mucila- gineuse endurcie. Dans le Parmelia parietina , par exemple, ce tégument forme les deux calottes creuses qui recouvrent les extrémités de la spore , el qui sont reliées par une strie étroite de substance semblable (laquelle est analogue à la fovilla du pollen des Pins). » ( Voy. Schl., Grundz. der wiss. Bot, , 3° édit., t. IE, p. 46.) 62 L.-R. MULASNE. nucleus. Quelquefois ceux-ci avortent, et les cavités qu’ils devaient occuper restent vides. Dans le Lecanora citrina Ach. (Moug. et Nestl., Stirp, F.-Rh., t. VIIT, n° 742), qui n’est qu’un état altéré du précédent Lichen, les spores sont aussi un peu modifiées dans leur forme ; elles sont obtuses-arrondies aux deux bouts, et ressemblent extrêmement à celles du Parmelia parietina Ach. Le nucleus des spores des Lichens n’est pas constamment homogène, et M. Meyer l’a comparé avec assez d’exactitude à la fovilla du pollen (1), quoiqu'il soit le plus souvent moins finement granuleux et d’une consistance plus épaissie. Son apparence et Sa nature changent d’ailleurs avec l’âge de la spore , et MM. Mohl et Buhse ont également été fondés à le dire muqueux-granuleux et oléagineux. Ce dernier état paraît géné- ralement précéder le premier, ainsi qu’il arrive pour beaucoup de Champignons (2); mais il caractérise pareillement la maturité parfaite d’un très grand nombre de spores, Aussi, chez les Lichens comme dans les Champignons, trouve-t-on presque toujours une énorme quantité d’huile dans les spores qui ont achevé leur développement; cette huile seule en remplit quelques unes en- tièrement , telles que les spores des T'uber, des Balsamia, d’une multitude de Pézizes, etc., et, parmi les Lichens, celles des Leci- dea parasema, L. sabuletorum , Lecanora subfusca , Squamaria rubina, des Shcta, d’une foule de Parmélies, etc., etc.; ou bien elle est mêlée à une matière plastique muqueuse-granuleuse, ce qui s’observe, par exemple, dans les corps reproducteurs des Pertusaires et du Lecanora Parella dont j’ai déjà parlé. En ces derniers néanmoins, la proportion du liquide oléagineux par rap- port au protoplasma granuleux est encore extrêmement considé- rable. Il suffit de briser ces corps entre deux lames de verre pour exprimer toute la matière huileuse mélangée aux substances solides du nucleus, et quelquefois inaperçue au milieu d’elles. On fait ainsi facilement du contenu de la spore deux parts distinctes : (1) Voy. Meyer, Die Entwick., Metam. u. Fortpfl. der Flechten (1825), p.133. (2) C'est ce que M. Montagne a constaté en particulier dans le Sphæropsis Hypoglossi Mntgn. ( Voy. Ann, des sc, nat., 3° sér., t. XII [4849], p. 308.) Mémotnh sûR LES LICHENS. 63 l’une est une huile limpide très faiblement teintée de jaunâtre ; l’autre demi-solide est moins homogène, et il semble que l’eau iodée qui la colore en jaune brun ou en jaune verdätre y exerce sur certainspoints une action plus énergique que sur d’autres. Les rapports de quantité entre les éléments liquides et solides contenus dans les spores des Lichens sont , sans doute, très va- riables ; cependant on peut établir qu’en général la composition de leur nucleus est telle que dansles spores ci-dessus décrites; mais . l’on se tromperait le plus souvent si, se fiant à l’aspect du corps reproducteur, on jugeait que la matière oléagineuse y fait dé- faut, car une foule de spores dont le contenu semble solide ne se trouvent au contraire, quand on les brise, renfermer que de l'huile. ll arrive parfois de rencontrer des spores de Parmelia parietina pourvues au milieu d’une cloison transversale peu apparente; ce qui n’est pour elles qu’un accident est l’état normal des spores du Parmelia stellaris Ach. (1). Au lieu d’être blanches comme les premières, celles-ci sont d’un vert noir très foncé, de même que le disque de la scutelle qui les engendre ; elles sont ovoïdes, faiblement courbes, et mesurent 16 ou 19/1000 de milli- mètre en longueur, sur 6 à 8 en largeur. La membrane con- stitutive de ces corps n’est pas moins épaisse que dans le Par- melia parietina, et malgré sa faible transparence, on s’assure par l’emploi des acides que les deux moitiés de la spore n’ont vraiment qu’une très petite cavité, placée à leur extrémité libre, eb où s'amasse une matière plastique grenue d'abord, puis plus homogène, Quand on brise la spore traitée par l’acide sulfurique, ces nucleus mis en liberté prennent l’aspect d’une petite sphère, et bien qu’ils imitent également autant de gouttes oléagineuses, on reconnaît avec quelque attention qu’ils ne se peuvent confondre plusieurs en un seul, qu’ils se heurtent aux corps solides sans se déformer, en un mot qu’ils ont tous les caractères de véritables vésicules; caractères qui sont encore mieux accusés par la ger- mination de la spore , ainsi que je le dirai plus loin. Les spores du Parmelia ciliaris Fr., qui ont été l’objet d’une (1) Moug. et Nestl., Stirp, Vog.-Rhen., t. II, n° 463. 6h | L.-R. TULASNE. étude très attentive de la part de M. de Holle(1), n’ont point une autre structure que celles du P. stellaris, auxquelles elles ressem- blent extrêmement ; et, quoi qu’en ait dit M. Schleiden (2), il n’est pas difficile de s'assurer que l'intensité de leyr coloration est due à leur tégument, et n'appartient point à son contenu plastique. Les spores du Peltidea horizontalis Ach. sont linéaires-oblongues, atténuées aux deux bouts, et mesurent 3 ou 4/100 de milli- mètre en longueur, sur environ 0°",0065 de largeur. Elles sont formées d’une membrane transparente partout très mince, et leur cavité est ordinairement partagée en quatre logéettes par trois cloisons transversales qu'il est souvent difficile de distinguer de la matière granuleuse abondante dont tout le corps reproducteur est rempli. Il résulte ici de la ténuité de l’épispore que l’endo- spore, s’il en existe, est tout à fait indistinct ; quant aux cloisons elles sont très visibles dans les spores avortées , où, pour une cause quelconque, il ne s’est point développé de protoplasma. La nature de l’épispore est encore telle que dans l'acide sulfurique il se distend et se déforme très peu , et qu’il s’y colore en brun jaune sous l’action de l’iode, de la même manière que son contenu, qui devient parfaitement homogène, Le Pelhigera canina Hoffm. possède des spores de la même forme que les précédentes, mais plus longues ; elles mesurent, en effet, de 5 à 7/100 de millimètre, quoique leur diamètre ne dépasse guère 85 10/1000 de millimètre. Leur épispore, qui est très mince, se colore en jaune brun dans l’eau iodée de la même manière que son contenu, et je n'ai point remarqué les épaississements intérieurs qu’on lui attribue (voy. Schleid., Grundz., t. IE, p, 47 ; 8° édit.). Le nucleus est peu homogène, et renferme des glomérules plus sensibles à l’action de l’iode que la matière ambiante. Les spores des Collema sont aussi du nombre des corps repro- (4) Voy. sa dissertation inaugurale ayant pour titre : Zur Entwickelungsgesch. von Borrera ciliaris, Gottingue, 4849, in-4° avec 2 pl. (2) Grundz. der wiss, Bot., 3° édit., t, II, p. 46. —_— MÉMOIRE SUR LES LICHENS. 65 ducteurs cloisonnés transversalement ét formés d’une membrane très mince , que l’acide sulfurique distend à peine et que l’iode ne colore pas sensiblement. Celles du €. Jacobeæfolium DC., qui ont 20 à 25 millièmes de millimètre de long sur une largeur environ moitié moindre, sont partagées assez régulièrement en quatre logettes (1). Le Collema cheileum Ach. est un Lichen très remarquable à cause des inégalités de forme et de grandeur qui s’observent . dans ses spores. Communément elles présentent sous un plus grand volume la même forme que les précédentes ; mais il en est de simples et de cloisonnées, d’obtuses et d’aiguës, de linéaires et d’ovales. On en voit aussi parmi elles un grand nombre de folles ou d’avortées, dont la cavité simple ne contient que très peu de protoplasma , tandis que les spores fertiles, ordinairement plus grosses, sont partagées en trois ou quatre logettes, et rem- plies entièrement de matière granuleuse. Il importe encore de noter que souvent plusieurs de ces spores sont soudées entre elles, et semblent des portions d’un même corps reproducteur très irrégulier qui se fragmenterait ; quelquefois deux ou trois spores tiennent ainsi, par une de leurs extrémités , à une même grande cellule allongée en spore imparfaite ( voy. les fig. 19 à 416, pl. VII). Je ne sache pas que de pareils faits aient encore été observés, soit dans les Lichens, soit dans les Champignons thé- casporés. Des spores plus complexes que les précédentes s’observent dans plusieurs Lecanora ou Lecidea, les Urceolaria et un grand nombre de Lichens angiocarpes. Leur structure est telle qu'à des dia- phragmes transversaux s'ajoutent des cloisons longitudinales qui partagent la cavité de la spore en plusieurs séries de logettes. (1} On peut voir, pl. VI et VII, les figures de ces spores et de celles des Collema cheileum, C. pulposum, C. corniculatum (Obryzi sp. Wallr.), C. lacerum (Leptogii sp. Fr.), C. saturninum (Mallolii gener. typus), etc. Les spores anguiformes du C. thysanœum Ach., dont le diamètre n'excède guère 5 millièmes de millimètre, sont partagées par de fines cloisons transversales en 20 ou 25 logettes à peu près égales, qui mesurent chacune environ 0%%,0032 dans le sens longitu- dinal, 3* série, Bot, T. XVII, (Cahier n° 2.) { 5 66 * ? L.-R, TULASNE. Les spores ellipsoïdes et fuligineuses-verdâtres de l'Urceolaria scruposa Ach. sont divisées de la sorte (1) en huit ou dix compar- timents disposés sur deux séries , et remplis chacun d’une ma- tière plastique muqueuse et assez homogène (voy.pl. IV, fig. 7 etè). Les spores dites müriformes, telles que celles du: Lecanactis urceolata Fr. (2), du Thelotrema lepadinum Ach. et de beaucoup d’autres Lichens, présentent, par suite d’une partition plus j ° (1) Suivant M. de Notaris, les spores des Urcéolaires offriraient des loges unisériées; de sorte que l'espèce commune que nous citons ici serait une exception parmi ses congénères. (Voy. de Ntrs., Giorn. bot, ital., année II, fasc. 9, pag. 180, note 1.) Il en serait de même de l’Urceolaria actinostoma Pers., dont je donne quelques figures analytiques dans la planche IV ci-jointe (fig. 1-%, que la légende attribue par erreur à l'U. calcaria Ach.). (2) Cette espèce intéressante paraît n'avoir encore été observée que dans le midi de l'Europe(voy. Fries, Lich. europ. ref., p. 376) ; elle croît assez fréquem - ment autour de Paris (Meudon, Versailles, Jouy, etc.) sur l'écorce des Chênes et du Hêtre. Son thalle dissocié imite celui des Opégraphes ; il se développe-sous une couche infiniment mince des cellules tabulaires de l'écorce qui le porte, et sur laquelle il détermine de cette manière la formation de taches irrégulières, d'un blanc cendré. Les apothécies urcéolées, orbiculaires ou oblongues, petites etenfoncées, ressemblent assez à celles du Lecanactis confluens var. calcea Mntgn., et sont d'abord recouvertes , puis seulement bordées par une matière blanche (thallodique), et comme pulvérulente. Le disque hyménial est noirâtre. Primitive- ment et pendant assez longtemps, les paraphyses filiformes, extrêmement té- nues, simples, et non épaissies au sommet, sont, ainsi que les jeunes thèques, tout à fait libres entre elles, aucune matière intercellulaire n'a été sécrétée, et la membrane épaisse des sporanges se teint en bleu dans l'eau iodée. Vers le temps de la maturité des spores, au contraire, une sorte de mucilage solide et abon- dant (substantia intercellularis Mohl.), s'est interposé entre les éléments de l'hymenium , dont il a fait une masse compacte. Alors la membrane externe des thèques, devenue presque insensible à l’action de l'iode , est tellement amincie qu'elle se brise sous le moindre effort : ses fragments, soudés à la matière am=. biante, échappent facilement à la vue, et j'imagine qu'une circonstance pareille a pu, chez d’autres Lichens, faire croire, à tort, à une destruction absolue de la thèque. Les spores, au nombre d'une ou deux seulement dans chaque conceptacle , sont elliptiques , allongées ou ovoïdes - oblongues, mucronées aux deux extrémités, et longues de 5 à 6 centièmes de millimètre avec une largeur de 25 à 30 millièmes de millimètre. Des cloisons transversales les partagent en 42 ou 45 étages, subdivisés eux-mêmes par des diaphragmes verticaux en lo- gettes nombreuses, presque cubiques, et d'environ 5 millièmes de millimètre de | | | | MÉMOIRE SUR LES LICHENS. 67: compliquée, un bien plus grand nombre encore de petites cavités dont chacune contient un nucleus distinct. 2, — Dissémination des spores. La question de savoir comment les spores des Lichens s’échap- pent de leurs enveloppes, et sont disséminées pour la propaga- tion de l'espèce qui les à produites, a exercé la sagacité de la plupart des lichénographes. Acharius attribuait cette dissémination à une sorte de disso- lution que la lame proligère éprouverait en certaines circon- stances : « Substantiam , écrit-il, laminæ v. nuclei humifica- tam, demum in gelatinam fluxilem solulam , quasi vehiculum quoddam idoneum subministrare, quo gongyli inclusi et hocce modo liberi facti facilius germinare possint, verosimile est. » (Lichenogr. univers. p. 5, not. 4). Ailleurs il oppose aux opinions d'Hedwig que les spores ne sauraient sortir au travers du disque hyménial, qui n’est point percé de trous pour leur livrer passage, ni par- couru intérieurement par des canaux propres à faciliter leur élar- gissement ; que s’il existe des pertuis à la surface de l’hymentum, ils sont trop étroits pour donner issue aux spores ; en un motque ces dernières composant presque à elles seules toute la masse de la lame proligère, il est facile de concevoir qu’elles soient mises en liberté par sa dissolution. (Voy. Op. cit., p. 8.) MM. Lamarck et De Candolle écrivaient dans leur Flore fran- caise, en 1815, que « les réceptacles ( des Lichens ) en forme de tubercules, ou, le plus souvent, en forme d’écussons, de consistance membraneuse ou charnue, renferment des graines sans les expulser au dehors. » (Ouvr. cité, 3° édit., t, IT, p. 321.) côté. Chacune de ces logettes, qui a, comme la spore entière, des parois incolores et très minces, est entièrement remplie d'une huile homogène. J'ai aussi fréquemment observé sur l'écorce vivante des Saules-Marseaux et celle des Platanes, qui ont été Semés à Meudon au milieu des Hêtres, un Lichen que je ne puis distinguer du précédent, autrement qu'à son thalle épiphlæode, des bords duquel rayonne un byssus blanc, qu'on prendrait aisément pour celui ‘une moisissure. 68 ._ LR. TULASNE. « Sous l'influence de la lumière, dit M: Meyer, les spores des Lichens se rapprochent, tantôt isolément, tantôt par petits grou- pes, de la surface de la lame proligère..... Après leur sortie des thèques, ces mêmes corps reproducteurs, devenus plus petits et opaques, se déposent comme une fine poussière sur le disque de l’apothécie, Je n’ai jamais à cette occasion, continue l’auteur cité, observé cette force élastique de projection que présentent communément les espèces variées de quelques tribus de Cham- pignons assez analogues aux Lichens ; toutefois, chez certains Lichens , l’émission des spores a lieu beaucoup plus rapidement que chez d’autres : il en est aussi dont les spores se répandent ou se disséminent très vite , d’autres où ces corps demeurent long- temps sur le disque de la scutelle. Le lieu où croît le Lichen, et l’état de l'atmosphère, ont d’ailleurs une grande influence sur le phénomène dont il s’agit. » (Meyer, Entw. u. Metam. der Flecht., p.182) | Quant à la dissémination des spores que M. Meyer qualifie de gélatineuses, à cause de la nature de la couche proligère où elles naissent , spores qu’on trouve particulièrement dans les apothé- cies closes des Endocarpon, des F’errucaria et genres analogues, elle aurait lieu par le fait de l’hygrométricité du tissu fertile qui, sous l'influence de l'humidité, s’épanche, dit-il, en forme de pulpe gélatineuse hors de l’étroite ouverture du conceptacle, et entraîne les spores avec elle. De ce que ce phénomène peut être suspendu par la sécheresse de l’air et reprendre son cours si l’atmosphère redevient humide, M. Meyer induit que la puissance germinative des spores des Lichens doit vraisemblablement se conserver très longtemps. (Voy. Op. supra cit., p. 130.) M. Buhse établit aussi qu’en général, les spores des Lichens demeurent renfermées dans leurs enveloppes jusqu’au moment où, ayant atteint leur maturité, elles viennent à la surface de la lame proligère (thalamium, Fruchtkærper, Schlauchschicht), ou s’échappent du sein des réceptacles clos des Lichens angiocarpes. Quelquefois cependant, comme chez plusieurs Lecidea, il a vu les thèques se détruire prématurément, c’est-à-dire avant la par- faite maturité des spores, qui demeurent engagées entre les pa- MÉMOIRE SUR LES LIGHENS. 69 raphyses et y complètent leur développement (1). Il ignore d’ail- leurs d’après quel mode habituel les corps reproducteurs sortent des sporanges ; parfois, dans les Pertusaria, il a rencontré des spores isolées au sommet des thèques et qui se détachaïent avec une partie de cet organe, mais il ne saurait de ce fait rien conclure de général. Ge qui lui paraît le plus admissible , c’est que les sporanges se dissolvent à un instant donné et laissent les spores libres au milieu des paraphyses, ou qu’ils se déchirent à la . fois sur plusieurs points pour leur livrer passage, comme il arrive des sporanges des cryptogames supérieures. Il est moins vrai- semblable, ajoute le même auteur, que les spores sortent de leurs conceptacles par une ouverture qui serait pratiquée à la base de ceux-ci, et qu’elles imitent en cela les spores du Leolia lubrica Pers. , si tant est (ce dont on peut justement douter) que M, Phœbus (2) soit fondé en ce qu'il dit de la dissémination des corps reproducteurs de ce champignon (voy. le mémoire cité de M. Buhse, p. 344-346) (3). L'observation directe des faits m'a montré que les Lichens, dans l'émission de leurs spores, imitent entièrement les Pézizes, les Helvelles, les Sphéries et le plus grand nombre des Champi- gnons ascophores que renferment les deux tribus des Discomy- cètes et des Pyrénomycètes. Une manière commode de s'assurer qu'il en est ainsi, consiste à placer le thalle humecté du Lichen dans un flacon de verre blanc, en ayant soin que la face supé- rieure ou scutigère de la plante soit parallèle aux parois les plus voisines du vase. Les choses étant ainsi disposées, il arrive ordi- (4) Voy. le Bull. de la Soc, imp. des naturalistes de Moscou, t, XIX (1846), 2° part., p. 343 et 344. | (2) Voy. Nov, act. Acad. nat. cur., Lt. XIX, p. post., p. 236. (3) M. Desmazières, qui est également cité par M. Buhse, a vu aussi les spores du Lophium elatum Grev. sortir de leurs thèques par l'extrémité inférieure de ces organes (voy. le Bull, de la Soc. linn. du nord de la Fr.,t.1, p. 330, cum icone, et les Ann. des sc. nat., 2° sér., t, XVII [4842], p. 415, pl. V, fig. 2). La même chose se peut observer dans les Sphæria ophioglossoides Ehrh.,S. pur- purea Fr. et autres semblables ; mais cela n'a lieu que lorsqu'on brise la thèque dans sa partie inférieure en la détachant du tissu qui la porte, et il paraît douteux que l'émission naturelle des spores s'effectue par cette voie. 70 | L.-R. TULASNE. nairement qu'au bout de huit à dix heures, chaque scutelle a pro- jeté au-devant d'elle sur le flacon une énorme quantité de spores qui y dessinent des taches irrégulières blanches, brunes, fauves, roses, etc,, suivant la couleur naturelle propre à ces corps. On peut encore laisser les. Lichens étendus horizontalement sur un sol humide, et placer au-dessus de leurs scutelles des lames de verre sur lesquelles les spores projetées se déposeront. J’ai con- staté que, à l’air libre ou dans un vase clos, ces lames pouvaient être éloignées d’un centimètre de la surface hyméniale , et rece- voir encore une immense quantité des spores qu’elle émet inces- samment. Cette expérience a été faite avec le même succès, tant en hiver qu'au milieu de l'été, sur un grand nombre de Lichens, tels que les Parmelia parietina, aipolia, pulverulenta , lentigera ; Lecanora subfusca et L. Parella, Lecidea fumosa , Peltigera hori- zontalis et polydactyla , Collema cheileum, nigrum et jacobeæfo- lium, Borrera ciliaris, V'errucaria muralis, Endocarpon hepat- cum, Pertusaria communis et P. Wulfeni, Urceolaria scru- posa et U. cinerea, Opegrapha atra, etc., etc. A cet égard, les Lichens angiocarpes ne diffèrent aucunement des espèces scutigères, et il n’y a point lieu de faire pour eux les distinctions qu’établissait M. Meyer. Il en est des conceptacles clos de ces Lichens comme des périthèces des Sphéries, qui pro- jettent certainement leurs spores à la manière des Pézizes , mais peut-être avec une force élastique moins grande. Au reste l'émis- sion des spores dans les Lichens, à quelque groupe qu'ils appar- tiennent, semble toujours s'effectuer d’une manière lente et in- sensible ; du moins jamais je n'ai vu s’élever au-dessus de leurs apothécies des vapeurs ou nuages de spores comme ceux qui sortent inopinément de la coupe des Pézizes, des alvéoles des Morilles, ou même de l’hymenium des plus humbles Discomy- cètes, tels que le Rhytisma acerinum Fr. S'il est permis de chercher dans l’organisation des Lichens quelque explication du phénomène de la dissémination de leurs spores , on remarquera que le disque hÿménial se contracte sous l'influence de l’humidité en sens inverse des parois extérieures de la scutelle. Pour s’en convaincre, il suffit d'obtenir par une MÉMOIRE SUR LES LICHENS. 71 coupe verticale, pratiquée au milieu de l’apothécie, une lame mince que l’on partage ensuite de façon à isoler l’hymenium des tissus sous-jacents. Ces parties ainsi disséquées étant plongées dans une goutte d'eau, l’hymenium se courbe extrêmement en présen- tant.en dehors sa surface extérieure ; au lieu que le fragment qui représente le corps ou l’excipulum de l’apothécie se courbe avec une égale force, mais dirige ses extrémités supérieures en dedans lune vers Pautre. Ces effets opposés prouvent que la lame proligère . et l'excipulum, ou paroi externe de la scutelle, sont également très avides d’eau, tandis que les tissus qui les séparentle sont beaucoup moins ; de sorte que si l’apothécie entière est humectée, le disque hyménial tend à se bomber en même temps que les bords qui len- tourent se resserrent davantage. Les éléments dela couche fertile se trouvent ainsi pour une double cause soumis à une pression qui doit mécaniquement amener la rupture des thèques et la pro- jection des spores qu’elles renferment (4). Il semble naturel de supposer que les thèques se brisent vers leur sommet ; en effet, j'ai constaté dans le Peltidea horizontalis Hoffm., le Pertusaria communis DC. et quelques autres Lichens, qu'elles se fendent à leur extrémité, et donnent ainsi passage aux corps reproducteurs. Le mode de la dissémination des spores des Lichens étant connu , on en profitera pour déterminer sûrement la couleur de ces Corps, ainsi qu’on a coutume de le faire pour les Agarics ; ce genre d'examen, qu’il sera sans doute à propos d'étendre un jour à l'étude de beaucoup d’autres Champignons, pourra rendre aussi quelques services aux lichénographes. Chez les Lichens comme dans les Champignons, la couleur de l’hymenium ne traduit pas (4) M. Thuret a constaté que, dans certaines Alcues , la rupture du concep- tacle qui enveloppe les spores est principalement due à un liquide mucilagi- neux qui sy développe extraordinairement au moment de la maturité de celles-ci, et qui donne yraisemblablement lieu à un phénomène d'endosmose. (Voy. Ann, des sc. nat., 3° sér., t. XIV [1850], p. 245.) On pourrait peut-être invoquer ici une semblable cause avec autant de raison ; car il est aussi très probable que le liquide qui baigne les spores des Lichens est d’une autre densité que l'eau plu- viale qui, en humectant le disque des scutelles, y détermine la rupture des thè. ques et la projection des corps reproducteurs, 2 L.-R, TULASNE. toujours exactement celle des spores. Si dans le Borrera ciliaris, l'Urceolaria scruposa, le Parmelia stellaris , les Lecidea calcaria Schær. et L. Parmeliarum Sommerf. , les Gyrophora et beaucoup d’autres Lichens, les spores, vues isolément dans leursthèques, ont une teinte très obscure comparable à celle du disquehyménial, il en est différemment d’une foule d’autres espèces. Ainsi la scutelle du Parmelia parietina , quoique d’un jaune vif, projette des spores qui sont parfaitement blanches, lors même qu’elles forment des couches assez épaisses sur le verre qui a servi d'écran pour les re- cueillir. Il en est de même des spores des Collema cheileumetC. ja- cobeæfolium, quoique l’hymenitum de ces Lichens soit de couleur brune. Les spores des Peltidea canina et P. horizsontalis semblent incolores vues isolément ; mais lorsqu'elles sont accumulées très abondamment sur une lame de verre, elles y forment des taches fauves d’une couleur aussi intense que le disque des scutelles dont elles sont sorties. Lamême chose s’observera probablement parmi les Champignons chez plusieurs Pézizes; beaucoup d’entre elles, quoique très colorées, n’émettent que des spores blanches comme celles de la Morille commune ou del’ Helvella leucophæa Pers.; mais quelques unes de ces spores blanches, si elles sont accumulées en grand nombre , se teignent de couleurs qui rappellent celles de l’hymenium : c’est ce que j'ai très bien constaté pour le Pe- ziza coccinea Jacq., dont les spores, vues en masse, sont d’un rose assez vif. Lorsqu'on à eu soin de tenir renfermés quelques heures dans un flacon une Pézize, une Morille, un Rhytisma acerinum par- venu au dernier terme de son développement, ou tout autre Champignon discomycète, et qu'on vient ensuite à l’en retirer doucement , le contact de l’air extérieur détermine sur-le-champ une abondante explosion de spores qu'on peut recueillir sur des lames de verre, pour les soumettre aussitôt à l'examen microsco- pique. Si ces petites manœuvres sont faites avec la diligence né- cessaire , on découvre que les spores ont été projetées avec une quantité assez abondante d’un liquide incolore (1) qui tient en (1) Bien que ce phénomène soit peut-être resté ignoré jusqu'ici, il est facile MÉMOIRE SUR LES LICHENS, 73 suspension de petites molécules, et s’évapore très rapidement en laissant sur le verre une tache plus ou moins apparente, Ce liquide n’est autre évidemment que celui qui baigne les spores dans les thèques ; il entraîne avec lui tout ou partie des molécules plasti- ques qui n’avaient point été résorbées au profit des corps repro- ducteurs, et mouille un instant la surface de l'hymentum après la sortie de ces derniers. La lenteur de l’émission des spores dans les Lichens rend plus difficile de constater si ces corps sortent également avec le liquide nourricier renfermé dans les sporanges; cependant je me suis convaincu qu’il en est ainsi pour plusieurs d’entre eux, et, en par- ticulier , pour le Collema jacobeæfolium ; car ses spores se dispo- sent sur le verre-écran où elles sont reçues en groupes circulaires, et accolées les unes aux autres dans une symétrie qui n’a pu se produire qu'avec le concours d’un liquide (voy. pl. VI, fig. 3). Les spores du Pertusaria communis sont aussi habituellement projetées avec un liquide gommeux ou mucilagineux très recon- naissable. L’exemple remarquable du Collema cheileum montre qu'avec les spores mûres il en est quelquefois rejeté un grand nombre d’imparfaites, et que les thèques qui s’ouvrent pour donner issue à de bonnes spores se vident aussi en même temps de presque tout leur contenu (voy. fig. 10-16, pl. VIT. C'est, sans doute, en partie pour ce motif que dans la coupe horizontale de l’hyme- nium d’une scutelle parfaite , on voit tant de thèques affaissées sur elles-mêmes et dont la cavité est plus ou moins oblitérée (voy. pl. FT). Des scutelles de l’Urceolaria scruposa s’échappent aussi des spores imparfaites que l’on trouve mêlées aux spores mûres qui se distribuent sur les verres-écrans placés pour les recevoir. On s’explique cette circonstance par le fait que souvent il se rencontre à la fois dans le même sporange des spores mûres et d’autres qui n’ont point achevé de croître, et que vrai- d'en constater la réalité ; toutefois le liquide dont il s’agit s'échappe plutôt en gouttelettes très fines qu’à l’élat de vapeur, comme on l’a supposé (voy. Lé- veillé, Recherch. sur l'hymén. des Champign,, p. 12 [Ann. des sc, nat., 2° sér., t. VIII, p. 332] ). 1 L.-R. ‘TULASNE, semblablement le conceptacle ne saurait, en s’ouvrant, laisser échapper les premières et retenir les secondes (1). 3. — Généralion des spores. Dans l'histoire d’un être organisé ou celle de quelqu'une de ses parties, la question la plus difficile à traiter est généralement celle de son origine première. Ainsi en est-il des spores des Li- chens ; leur génération (2) est enveloppée des mêmes obscurités qu'ont rencontrées ceux qui ont voulu surprendre la cellule végé- tale au début de son développement, M. Buhse n’a pu, dans sa dissertation sur les Lichens, omettre ce sujet. Au sein du proto- plasma contenu dans le jeune sporange , se forment, écrit-il, de petits corps ou cellules (Kærperchen, Blæschen ), tantôt arrondis, tantôt irréguliers ; puis autour de ces corps se dépose bientôt une membrane. Cette opinion correspond tout à fait à la théorie or- ganogénique de la cellule végétale professée par M. Schleiden , et à celle que M. Unger applique à ce qu’il appelle évoluhon intra-ulriculaire (Grundz. der Anat. u. Phys., p. h3). Mais tan- dis que le cytoblaste, générateur des cellules ordinaires, ne prend aucun accroissement et n’occupe qu’un espace très circonscrit de l’utricule qui le renferme, le contenu de la spore au contraire en remplit la cavité entière, grandit avec elle, et semble ne pouvoir être exactement pris pour son cytoblaste , ainsi que M. Buhse le reconnaît lui-même. Néanmoins M. Schleiden dit en termes gé- néraux des spores dés Lichens, que leur membrane se développe autour de nucleus qui prennent naissance dans la matière plas- tique de la thèque , et que parfois dans ces spores s'organisent (1) M. Léveillé (loc, sup. cit.) dit cependant des thèques des Helvelloïdées, que leur «extrémité libre, qu'on re voit jamais ouverte, l'est néanmoins pour laisser échapper trois ou quatre spores dans un moment et le reste dans un autre. » (2) Dans ses Remarques sur le développement et la structure des spores des végé= taux cryptogumes , M. Mob! se borne à dire en parlant des Lichens , que leurs spores s’engendrent dans des cellules-mères de la même manière que celles des cryplogames plus élevées en organisation ; que ces cellules-mères ou sporanges sont d'abord remplis d’une matière trouble et grenue qui, plus tard, se trans- forme en un nombre déterminé de spores. (Vov. la Flora, t. XVI [1833], p, 56.) MÉMOIRE SUR LES. LICHENS. 79 encore deux ou plusieurs nucléoles qui engendrent autant de cel- lules nouvelles, ce qui donne lieu aux spores complexes (Grundz. der wiss. Bot.,t. 11, p. 4h, 47 et 579, à: édit.) M. Nægeli ne pense guère différemment, quoique le nucleus des spores simples lui semble moins rigoureusement tel dans son intégrité que les nucleus partiels des logettes d'une spore composée, (Voy. Zeztschr. für wissensch. Bot., 1, 46.) Il nous paraît fort douteux, comme à M. Buhse, qu’on soit au- _torisé. à identifier le nucleus des spores avec le cytoblaste des cellules ordinaires ; et il n’est certainement pas moins abusif de prendre, ainsi que le fait M. Schleiden ( op. cit., p. 579), tout le contenu plastique du sporange pour le cytoblaste de cet utricule générateur. Le rôle du cytoblaste dans les cellules ordinaires est souvent assez problématique ; il en est tout autrement des pré- tendus cytoblastes de la thèque et de la spore , qui ne sont tous les deux que des amas de matières plastiques dont la destination est connue et facile à constater. La transformation de la spore simple en spore complexe a lieu , suivant M. Buhse, par le fait de la production de deux ou plusieurs cellules secondaires distinctes à l’intérieur de la cellule- spore primitive ; cellules secondaires susceptibles elles-mêmes de se subdiviser par une nouvelle génération utriculaire : de facon qu'une spore multiloculaire devrait être comprise comme un agrégat de cellules emboîtées les unes dans les autres ( voy. Buhse, mém. cité, p. 351-355). M. Schleiden ne s’explique pas non plus différemment la formation des spores biloculaires du Porrera ciliaris (Grundz. der wiss. Bot., t. IL, p.47 et 579, pl. 1, fig. 9), spores dont la formation se trouve ainsi rapportée au mode de multiplication cellulaire que M. Unger qualifie de mé- rismatique (Op. cit, p. 42 et A3, fig. 4h). Toutes ces opinions supposent que la spore complexe est né- cessairement d’abord un utrigule creux et simple, et que sa par- ition est successive et emboîtante , c’est-à-dire que les dernières cellales formées sont enveloppées par les parois de toutes celles qui sont nées précédemment, enfin qu’un nucleus muaueux-gra- nuleux préexiste toujours à la membrane cellulaire. 76 L.-R, 'TULASNE, Quelques exemples donneraient à penser que ces diverses sup- positions ne sont pas toujours également fondées. Ainsi, comme je lai déjà dit, les spores très jeunes de certaines Verrucaires (F7. epidermidis , F. atomaria), bien que déjà divisées par une cloison transversale, sont vraiment des corps solides et sans cavité interne, ce qui montre qu'elles ne doivent point ce qu’elles sont à la génération de deux spores secondaires dans une cellule uni- loculaire primitive, En second lieu, chaque moitié de ces corps solides se creuse intérieurement de deux cavités sphériques où s'engendre un nucleus d'apparence oléagineuse ; puis peu à peu ces logettes, en grandissant, se confondent en une seule. Ici donc la cavité cellulaire a vraisemblablement précédé le nucleus , ou bien elle est née tout au moins en même temps que lui. L'observation attentive des spores de l’Urceolaria scruposa, qui sont multiloculaires à leur maturité, fait aussi découvrir que les corps reproducteurs de celte sorte ne sont pas toujours dus à une division binaire répétée. Ces spores, en effet, semblent dans leur jeune âge des corps solides de nature gélatineuse ; elles sont transparentes, et l’on voit se former à la fois, dans l’épais- seur de leur masse , distribués avec symétrie, plusieurs nucleus piacés dans des cavités qu’ils remplissent toujours entièrement , et qui grandissent dans la même mesure qu'eux-mêmes. Il ne paraît-point que ces cavilés possèdent tout d’abord des parois membraneuses, c’est-à-dire que la matière qu’elles renferment soit enveloppée dans une cellule proprement dite distincte de la spore entière. Ce qui est certain, c’est que dans les cas ana- logues à celui-ci, l'utricule qui sert de récipient immédiat au nucleus devient surtout distinct au moment de la germination de la spore, comme s’il ne prenait réellement naissance qu’à cet instant. On peut proposer comme un fait généralement vrai, que la genèse des spores des Lichens ne diffère point de celle des corps reproducteurs des Champignons ascophores : c'est-à-dire que , dans ces deux ordres de végétaux, les spores n’ont aucun rapport appréciable de continuité organique, soit entre elles, soit avec l’utricule qui les engendre (evolutio cellularum intra-utricula- MÉMOIRE SUR LES. LICIIENS. F1 ris Ung. [1]). Cependant, aussi bien parmi les Lichens que dans la classe des Champignons , quelques espèces font, dans une certaine mesure , exception à la loi commune ; je veux parler, quant aux Lichens, des Calicium, des Sphærophoron, de l’Acros- cyphus, des Lichina et du Paulia. L’analogie des Calicium et des Sphærophoron se tre des ressemblances qu’ils offrent dans leur appareil reproducteur. Les uns et les autres présentent plus ou moins distinctement, suivant les espèces , cette circonstance singulière que leurs spores, à l’in- star de celles de certaines Algues, semblent ne point atteindre leur maturité parfaite à l’intérieur des thèques (2), et continuer à croître après en être sorlies ; mais si, comme on l’affirme (8), il en est ainsi dans quelques cas, je suis porté à croire que le fait n’est le plus souvent qu’apparent, Ces spores s’accumulent à la surface de l’hymenium, mêlées aux débris des cellules généra- trices , et plus ou moins liées entre elles et avec ces débris par le mucilage intercellulaire si abondant dans les apothécies ; elles sont l'élément principal de la matière scobiforme pulvérulente ou cornée que tous les observateurs ont vue dans les scutelles des Calicium et des Sphærophoron , mais dont ils ne se sont pas tou- jours expliqué l’origine. ( Voy. le Mémoire de M. Montagne « sur le nucleus des Sphærophoron et des Lichina » dans ce recueil, 2° sér.,t. XV [1841], p. 146, et ses observations sur le même sujet dans l’Hist. nat. des Canaries de M. Webb, Botaniq.,t, AT, 2° part. [1840], p. 124, 127 et 198.) À une certaine époque de leur développement qui précède l'apparition de toute forme analogue à celles des spores, les thè- ques étroitement linéaires du Calicium turbinatum Pers. (k) et (1) Grundz. der Anat. u. Phys. der Pf,, p. 43. (2) M. Montagne dit la même chose des spores du Cladosporium arundinaceum Mntgn. (Ann. des sc. nat., 2° sér.,t XII, p. 299). (3) Voy. Mntgn. dans d'Orbigny, Dict. univ. d'hist. nat., t. IL (1843), p. 47 (v° Cauicium) ; Bayrhoff., Einig.ub. Lich., p. 21 ; etc. (4) Les Calicium ont été souvent placés parmi les Champignons ; mais il semble qu'on soit aujourd'hui d'accord à les regarder comme des Lichens (Conf. de Notar., Giorn, bot, ilal,, ann, LT, part, 1, p, 299). Qu'ils appartiennent, en 78 | ER. TULASNE. cellesdu Sphærophoron coralloides Pers. , sont entièrement remplies par une matière plastique d’un jaune pâle ou verdâtre, assez solide et presque homogène. Bientôt au sein de cette masse compacte se dessine une série de nucléoles également espacés, uniformes dans leur volume, et qui indiquent la cavité centrale d’autant de spores dont les contours sont encore indistincts. Peu à peu ces contours sont tracés dans l'épaisseur de la substance organisable qui remplit le sporange, et d'abord par des lignes transversales parallèles ; puis tout le contenu de la thèque brunit lentement , et les choses se passent de telle sorte que les spores demeurent longtemps jointes les unes aux autres suivant leurs premières lignes de déimarcation, c’est-à-dire par des faces aplaties , tandis qu’elles s’arrondissent peu à peu sur les autres côtés. Dans les Sphærophoron elles ne semblent devenir habituellement libres que par le fait du morcellement et de la destruction partielle des thèques (1), dont elles retiennent à leur surface des débris plus effet, à cette dernière classe de plantes, c’est ce que démontrent pleinement le caractère du thalle de beaucoup d'entre eux, et la nature amyloïde des éléments de leur hymenium qui se colore en bleu dans la teinture d’iode ; aussi sommes- nous surpris que M. Fries admetté au nombre des Discomycètes le Calicium turbinatum Pers. ( Sphinctrina turbinata Fr.) dont il s’agit ici, en même temps qu'il laisse tous les autres Calicium parmi les Lichens. On peut également se demander pourquoi, malgré cette appréciation particulière des affinités du Cali- cium turbinatum, le même auteur continue à Jui donner place dans le genre Galicium. (Noy. Fries, Summa veg. Scand., p. 119 et 366.) M. de Notaris, qui reconnaît aussi le Sphinctrina turbinata Fr. comme le type d'un genre distinct des Calicium (voy. le Giorn. bot. ital., ann. IT, part. u,p: 344), lui attribue à tort des spores elliptiques-lancéolées ou rhomboïdales ; elles sont: telles seulement dans le Calicium microcephalum Ach., qui est fréquemment con- fondu avec le précédent auquel il ressemble. Les spores du Calicium turbina- lum Pers. sont sphériques, simples, et ne dépassent pas 0"”,004 en diamètre ; tandis que celles du C. microcephalum Ach. (Moug. et Nestl., Stirp. Vog.-Rh., t. IV, n°366, sub falso nom. C. turbinati Pers. [saltem ap. exempl. Musæipar.]), qui sont assez souvent biloculaires, mesurent 10 à 3 millièmes de millimètre dans leur longueur, etenviron 0"",0065 en largeur. (Voy. la pl. XV.) (1) Les thèques de notre Sphærophoron coralloides Pers. ne renferment ha- bituellement que huit spores ; celles du S. tenerum Laur., suivant les auteurs de la Flora antarctica, en contiendraient de huit à trente et même davantage ; mais je crains qu'elles n'aient été sous ce rapport l’objet d'une méprise, telle que MÉMOIRE SUR LES LICHENS. 79 où moins reconnaissables (voy. la fig. 4 de la pl. XV). Mais dans le Calicium turbinatum, il n’est pas rare de voir les spores mûres et noircies sortir de thèques incolores qui ne sont pas autrement brisées que celles des Lichens les plus ordinaires. Cette dernière circonstance, qui s’observe aussi chez plusieurs autres Calicium stipités (Calycia et Cyphelia DNrs.), atteste que la membrane de la thèque peut demeurer en ces Lichens distincte de son contenu, bien que le contraire ait plus souvent lieu, c’est- à-dire que le sporange se soude à la masse fructifère en telle manière qu'il soit presque impossible de reconnaître si celle-ci possède réellement une enveloppe continue. J’ai surtout remarqué cette apparente disparition de la thèque chez les Cahicium de la tribu des Acolium , tels que les C. éympanellum Ach., C. stigo- nellum Ach. , C. tigillare Ach. , etc., dont les thèques ne sont reconnaissables commé telles que dans leur extrême jeunesse. Bien différentes en cela des thèques des autres Lichens qui attei- gnent à peu près leur grandeur normale avant d’engendrer des spores dans leur sein , celles des Calicium dont il s’agit renfer- ment déjà des rudiments bien caractérisés de corps reproduc- teurs alors qu’elles n’ont pas encore la dixième partie de leurs dimensions futures. Aussitôt en quelque sorle qu’on les peut dis- tinguer les uns des autres, ces corps reproducteurs, dans le Calicium tympanellum Ach. (1) et le C. stigonellum Ach. (2), sont déjà partagés en deux loges par une épaisse cloison, etils sont si étroitement unis entre eux et aux parois de la thèque , que celle- ci semble s’évanouir entièrement dès qu’ils commencent à se co- lorer. À partir de cet instant , ils représentent un filament nu, composé de huit articles 2-loculaires, souvent obliques ou inclinés celle à laquelle on est exposé dans l'étude des Calicium. (Voy. l'ouvr. cité de M. J.-D. Hooker, part. xxv [la dernière, 4847], p. 530, pl. CXCVII, fig. 4.) (4) Moug. et Nestl., Stirp. Vog.-Rh., t. IX, n° 859. Les échantillons de cette collection n'appartiennent pas exactement à la même espèce que ceux qui ont été communiqués sous le même nom à M. Adolphe Brongniart pe M. Wahlen- berg (Herb. du Mus. de Par.). (2) Moug. et Nest]., op. cit., t. IX, n° 858. J'ai recueilli ce Lichen parasite à Rambouillet, sur le tronc des Marronniers du parc, Ô 0 L, -R, TULASNE. diversement les uns sur les autres, et porté par un appendice capillaire (voy. pl. XV, fig. 18). Ce système grandit ensuite ex- trêmement dans toutes ses parties ; les spores deviennent peu à peu obscures, et en mürissant se détachent successivement. les unes des autres à la manière des spores des Æcidium. La disso - ciation de ces corps commence naturellement par les plus élevés de la série, qui ont ordinairement achevé leur développement avant les autres ; et grâce à l’élongation du fil sur lequel il s’ap- puie, le chapelet entier se trouve souvent à cette époque de sa maturité notablement éloigné du point où il a commencé d’être, C’est encore là une particularité de l'organisation propre aux Calcium; elle explique pourquoi la couche hyméniale acquiert dans leurs apothécies beaucoup plus d'épaisseur que chez la plu- part des autres Lichens; car, par le fait de l'allongement va- riable de leur support linéaire, les chapelets de spores qui repré- sentent les thèques primitives s'étagent à des hauteurs diverses les uns au-dessus des autres ; et, les plus jeunes semblant pour ce motif continus aux plus âgés, un observateur inattentif dirait chacun d’eux plus long et plus riche en spores qu’il ne l’est réel- lement. Une autre cause contribue à la fois à accroître l’épais- seur et à prolonger l’existence de la couche fertile des Calicium , et spécialement des Acolium ; je veux parler du phénomène qui consiste dans le développement de nouvelles thèques au fur et à mesure que les chapelets proligères arrivés à leur maturité se désagrégent et disparaissent, ne laissant dans le tissu hyménial que leur pédicelle ténu qui se confond désormais avec les para physes. Chez les autres Lichens où les thèques vidées continuent à occuper un espace assez considérable dans l’hymenium , on conçoit qu’il n’y ait bientôt plus place pour de nouveaux organes de cette nature. Les spores des Acolium tympanellum DNrs. et 4. shigonellum ejusd. sont habituellement dans chaque thèque soudées en une même série linéaire, bien que leur symétrie soit souvent troublée en diverses façons. Celles de l’4. tigillare Fée (1) s'associent pres- (4) Calicium tigillare Schaer,, Enum. crit, Lich., p. 465, tab. VI, Gg. 1. — Moug.et Nestl., Stirp. Vog.-Rhen,, t, XI; n° 4067. MÉMOIRE SUR LES LICIIENS, 84 que toujours en un groupe obovale, et la loi de leur arrangement est très confuse; mais elles conservent leur forme didyme et bilo- culaire. Au contraire, chez un autre Acolium (4. Notarisii Nob.) assez semblable au même 4. tigillare, et remarquable comme lui par un thalle vert épais et continu, les spores müres sont pluri- loculaires et très inégales de forme et de volume, M. de Notaris a pensé que cette espèce n’était autre chose que |’ 4, tigillare habité par un Sporidesmium (voy. DNrs., Giorn. bot, ital., ann. IF, part. 1 [fasc. 5-6 ; 18/47], p. 308) (1). Dans l’Acroscyphus sphærophoroides Lév. (2), qui généri- quement diffère peu de notre Sphærophoron coralloides, les premiers indices de la naissance des spores consistent aussi en (1) Je dois à l'obligeance de M. Durieu de Maisonneuve un bel échantillon re- cueilli dans le Velay de l'espèce d'Acolium dont il est ici question, et qui peut être caractérisée ainsi : | Acorum Notarisit +, thallo crasso continuo rugoso-inæquali, nitide luteo- virente, ex utriculis globosis gonidiisque paribus inprimis compacto ; apotheciis immersis, tuberculis thalli prominentibus singulatim impositis, disco orbiculari plano v. concaviusculo, atro immarginato, strato et fructifero crasso ; sporis glo- bosis v. oblongis, crassis (0"",015-022 long., dimidioque angustioribus), multi- locularibus, septis scil. 2-7 aut pluribus tum transversis tum longitudinalibus divisis, forma ideo magnitudineque maxime variis (e pluribus consociatis factis), atris pulveremque densum tandem sistentibus. — Acolium tigillare DNrs., Giorn. bot. ital., ann. II, part. 1, p. 176. Crescit in arborum cortice; specimen quod suppetit in trunco pinus cujusdam epiphlæodes vigebat. | Ab 4. tigillari Fée cui ob thalli colorem inprimis affine est, ejusdem blaste- matis crassitudine et, fabrica rugoso-tuberculosa, amplitudine apotheciorum multo majore , præsertimque sporarum forma recedit; has inter quæ globosæ cruciatimque 4-loculares (immaturæ pleræque) occurrunt, præ cæteris symme- tria qua pollent oculos alliciunt. (2) J'ai lieu de croire que les échantillons de ce Lichen , qui ont été vus et décrits par M. Léveillé dans ce recueil (3° sér., t. V, p. 262), comme apparte- nant à un Champignon du groupe des Sphériacées, provenaient de l'herbier de M. Bonpland, où il s’en trouve de très nombreux ( sous le n. 44 68), quiont été recueillis par ce voyageur, en compagnie de M. de Humboldt, près de Perote au Mexique. (Voy. ce que M. Montagne dit du même Lichen dans le Dict. univ. d'hist. nat. de M. d'Orbigny, v° Senéaormorées, et dans ces Annales, t. XI [1849], p. 243 et 244.) 8° éérie, Bor. T, XVII, (Cahier n° 2.) 2 6 82 L.-R, TULASNE. des nucléoles ou vacuoles qui se forment au centre du contenu plastique du sporange ; deux de ces nucléoles entrent dans la composition de chacune des spores qui sont biloculaires. La di- vision de la gangue commune de laquelle ces corps s'engendrent est lente, de sorte qu’on les rencontre facilement soudés en séries moniliformes ; dans leur état parfait ils sont didymes, très noirs, et mesurent 25 à 50 millièmes de millimètre de longueur, sur 16 environ de diamètre transversal. (Voy. pl. XV, fig. 10.) Les spores des Lichina naissent de la même manière que les précédentes ; elles proviennent également du fractionnement de la substance plastique contenue dans la thèque, et leurs parois semblent se former pour une grande part aux dépens de la membrane même qui constitue cet utricule générateur. Tou- jours est-il qu’elles sont longtemps soudées les unes aux autres par des faces planes, et qu’elles se laissent quelquefois briser plutôt que de se disjoindre ; on arrive cependant au moyen des acides à les désunir, et c’est alors seulement qu’elles sont devenues libres, soit par l'effet d’un agent chimique, soit naturellement au temps de leur maturité, qu’on leur voit prendré une forme elliptique régulière. Ces observations ne présentent pas de grandes difficultés dans le Lichina confinis Ag., dont les spores, au nombre de 6 à 8, ne forment habituellement qu’une seule série dans chaque thèque. Cependant il arrive parfois que cet ordre est troublé vers le haut du sporange , où quelques corps reproduc- teurs se déplacent et se soudent à leurs voisins aussi bien par leurs extrémités que par leurs faces latérales(voy. pl. IX, fig. 8-5, et pl. X, fig. 16-18) (1). Les spores des Lichina ne s’amassent (1) Les spores du Lichina pygmæa Ag. ne diffèrent guère que par le volume, comme nos figures l'indiquent, de celles du Lichina confinis Ag.; aussi avons-nous peine à comprendre que M. Bayrhoffer les dise très incomplètes et pourvues de cloisons transversales (sehr unvollkommene , querwændige od. zellige Sporen ). Le même auteur prétend, en outre, que les thèques de ce Lichina pygmæa ne sont point formées, comme la plupart des autres sporanges, de deux membranes emboîtées, mais qu'elles n'en possèdent qu’une seule qui correspond à la tunique | | | | | interne (Sporensack Bayrh.) des thèques les plus ordinaires. M. Bayrhoffer cite d'autres exemples de cette prétendue simplicité de structure. { Voy. Bayrhoff., Eïinig. ub. Lichen., p. 241.) | | | l'E | MÉMOIRE SUR LES LICHENS, 83 point dans l’intérieur du conceptacle comme il arrive pour les Calicium et les Sphærophoron , elles paraissent être entraînées au dehors au fur et à mesure de leur maturité, mais je n'ai pu m'assurer qu’elles fussent projetées de la même manière que celles des Lichens discigères. Quant aux Calicium et aux Sphe - rophoron , la dissémination de leurs corps reproducteurs n'a point lieu par le fait d'une force élastique propre aux éléments de l’hymenium, ou si elle est due, pour une part quelconque, à cette cause, c’est d’une façon très obscure. Par son mode de fructification , aussi bien que par sa station près desrivages de la mer, le Paulia pullata Fée (Gyrophora ? per- forata Pers., Freycinet, ’oyag. aut. du monde, sur l'Uranie, etc., Botaniqg., p. 202) est tout à fait analogue aux Lachina ; ses spores uuiloculaires et à parois épaisses naissent soudées entre elles et à la membrane de la thèque qui les contient, de manière à figurer un seul corps reproducteur claviforme et à huit compar- timents (1). Avant de quitter ce sujet, je ferai remarquer qu’eu égard à la soudure originelle et constante des spores dans les genres dont il vient d’être question, celle des corps reproducteurs du Collema cheileum Ach. qu’on à parfois lieu d'observer (voy. supra, p. 65) n’est plus un fait si anomal qu'il semble au premier abord ; car (1) Cette structure est très différente de celle qui a été représentée par M. Fée dans la Linnæa (t. X [1836]. tab. LV); elle justifie l'afinité soupçonnée jadis par Persoon et reconnue depuis par M. Decaisne (Bull. de l’Acad. des sc. et bell.-lettr. de Bruxelles, t. VIT, part. 1, p. 409), du genre Paulia (Pasithoe Dne, loc. cit.\, avec les Lichina, affinité plus étroite que celle qu'il pourrait avoir avec les Endocarpées. Le thalle du P. pullata Fée a, d’ailleurs, tout à fait la consistance de celui des Lichina, mais il paraît privé à sa surface du ré- seau finement celluleux qui appartient à ces derniers ; on y voit des grains verts, isolés ou groupés deux ou trois ensemble, et placés au centre de globes muqueux, qui, d'abord incolores , brunissent ensuite extrêmement. Tous ces globes, sortes de gonidies, sont plongés dans un ordre symétriqne au sein d’une gangue commune, muqueuse, transparente , et qui contient çà et là de vagues indices de filaments. Quant aux apothécies que Persoon n'avait pas su recon- naître , elles ressemblent beaucoup plus à celles des Urcéolaires qu'aux thala- mies des Endocarpes. 8 | E.cR, TULASNE, si dans cette espèce il né constitue qu’une exception, il est parmi les Calicium et leurs analogues la règle commune (1). | De même qu'on voit souvent les téguments de la graine des phanérogames prendre seuls quelque accroissement malgré l’avor- tement de l’embryon qu'ils eussent dû contenir, de même aussi n'est-il point rare de rencontrer dans les Lichens des spores sté- riles qui ont acquis un certain volume, L’imperfection de ces or- ganes porte en général sur les matières qu’elles renferment et sur leur structure intérieure. Bien que leur épispore se colore de la même manière que celui des spores fertiles (v. gr. Urceolaria scru- posa et U. actinostoma [pl. IV, fig. 2 et 91, les Calicium, etc.), il est beaucoup plus mince et chiffonné ; les cloisons intérieures, s’il en doit exister, font plus ou moins défaut (voy. les fig. citées plus haut et celles relatives au Collema cheileum , pl. VIT, fig. 12-16); mais ce qui dénote surtout le caractère abortif de la spore, c’est la nature de son contenu, qui n’est habituellement qu’un liquide aqueux très pauvre en matières granuleuses ou hui- leuses (2). On a signalé dans le Lecidea sanguinaria Ach. la présence (1) À une époque où le défaut de microscopes suffisamment amplifiants lais- sait les botanistes dans l'ignorance de la structure réelle des apothécies, Spren- gel n'admettait la présence des thèques (Sæckchen) que dans quelques Lichens , tels que les Pertusaria et les Endocarpon ; il croyait les spores (Saamen) nues ou disposées en séries moniliformes chez d'autres, les Verrucaria, par exemple; ou bien il les supposait placées entre les appendices ou éléments tubuleux de la couche fertile, et il citait les Peltidea et les Parmelia comme des types de ce genre de fructification. (Voy. Kurt Spreng., Anleit. zur Kenntn. der Gewæchse, IIT'* Samml. [1804], S. 335. ) Quoique aucun observateur n'eût encore vu de jeunes Lichens tirer leur origine de ces spores, on ne pouvait guère douter, pen- sait-il, qu’elles ne fussent réellement des semences reproductrices. (1bid.) (2) On observe aussi fréquemment dans les Discomycètes octospores l'avorte- ment accidentel de quelques uns des corps reproducteurs que leurs thèques doivent produire; parfois cet avortement prend le caractère d'une loi constante, et rappelle tout à fait ce qui arrive aux ovules surabondants du Chêne, de l'Oli- vier et autres dicotylédones. Je citerai, pour exemple de ce fait, le Bulgaria in- quinans Fr., dans les thèques duquel quatre spores fertiles et très colorées sont presque toujours accompagnées d'aulant de pores avortées ou imparfaitement développées, incolores et évidemment impropres à germer. MÉMOIRE SUR LES. LIGHENS. 39 fréquente de ces spores stériles, et l’on suppose qu’elles se sou- dent aux spores fécondes dont elles altèrent ainsi la forme régu- lière. ( Voy. Buhse, mém. cité, Ç 5; et Schleiden, Grundz. der wiss. Bot., t. If, p. 45-46, 3° édit.) J’ai déjà mentionné la grande quantité de spores anomales qui sont rejetées par les thèques du Collema cheileum ; leurs adhé- rences avec les spores normales ne sont pas, sans doute, un fait du même ordre que celui qui a été remarqué dans le Zecidea sanguinaria Ach. Les spores que j'ai vues dans ce dernier Lichen sont ellipsoïdes , uniloculaires , fort grosses (car elles mesurent environ 8/100° de millimètre en longueur sur une largeur moitié moindre), et elles sont généralement solitaires dans chaque thèque. La plupart des lichénographes sont d'accord pour regarder le chiffre 8 comme exprimant le nombre normal des spores qui se développent dans les thèques; et c’est à la même loi qu’est soumise , comme on sait, la fécondité des Pyrénomycètes et des Discomycètes parmi les Champignons. Mais de même qu’il existe des Champignons ascophores qui échappent à la règle commune, et dont les sporanges , comme ceux du T'ympanis saligna Tode, des Sphæria quercina Pers., Leveillei Tul., verruciformis Ehrb. , vent Tul., etc., renferment une innombrable quantité de corps reproducteurs, de même aussi trouve-t-on quelques Lichens qui imitent complétement ces Champignons exceptionnels, De ces Lichens anomaux nous avons pu soumettre à l’analyse, outre les Endocarpon sinopicum Wahlenb. (1) etÆ. smaragdulum ejusd. (2) dont nous avons parlé plus haut, le Lecidea albo-cœærulescens Kr., qui croit fréquemment sur les tufs calcaires de l’Anjou (3). Ses (1) Parmeliæ badiæ status Friesio, Lich. reform., p. 148. (2) Parmelia cervina (discrela) Fries, op. cit., p. 127. (3) Le thalle crustacé et continu de ce Lichen contient des globules sphé- riques (de 43 à 16 millièmes de millimètre de diamètre), solides, transparents, entièrement formés de cellulose, et qui semblent dus à une métamorphose des cellules-gonidies. Un autre Lecidea, tout à fait semblable au précédent par la forme, la couleur et la structure interne de ses scutelles, se trouve souvent sur les calcaires durs du Poitou ; il n’a point de thalle apparent, car les éléments 86 L.-R, TULASNE. spores sont dans chaque thèque en nombre très considérable, et impossible à déterminer d’une manière sûre ; ellessont ellipsoïdes, obtuses, et ne dépassent guère 0"*,005 en un sens, et 0""003 dans l’autre. M. de Notaris parle en termes généraux de Lichens à thèques polyspores, et il en donne pour exemples le Parmelia cervina Fr. (1) dont nous avons déjà fait mention, le P. Schlei- cheri Fr. (Urceolariæ sp. Ach.) (2), et le Lecidea Morio Schær. (voy. 8es F'ramm. lichenogr., Giorn. bot. ital., ann. 9, t. I, part. 1, p. 176 (fase. 3-4], et ann. 2, t. IF, part. 1, p. 181, en note [fasc. 91): Nous avons eu l’occasion de vérifier qu’en effet tous ces Lichens produisaïent aussi dans chacune de leurs thèques des spores très ténues en quantité tellement considérable, qu'il serait bien difficile de reconnaître si leur nombre est ou non un multiple des nombres normaux quatre et huit. Que dans les thèques des Lichens'on rencontre souvent moins de huit spores , c’est ce que prouvent beaucoup d'espèces , telles que les Gyrophora et Pertusaria , le Lecidea sanguinaria, etc. , qui sont ordinairement mono- ou dispores ; les Alecloria et cer- tains Urceolaria, qui offrent de deux à quatre spores dans chaque thèque , etc. Mais il serait évidemment inexact d'admettre avec M. Henfrey (3), comme le fait le plus général, que les thèques des Lichens ne mûrissent qu’une ou deux des spores qui naissent dans leur sein. dissociés de cet organe sont cachés entre les molécules de la pierre nourricière, et ses apothécies sont elles-mêmes enfoncées ou plongées dans ce support. (1) Ce Lichen curieux, dont plusieurs échantillons provenant les uns des Pyré- nées, les autres des Cévennes, existent dans les herbiers du Muséum d'histoire naturelle de Paris, me paraît bien suffisamment distinct spécifiquement des Endocarpon smaragdulum et E. sinopicum, avec lesquels il a en effet par la fructification beaucoup d’analogie. (2) Desmaz., PI. crypt. de Fr., 2° édit, t. XXIV, n° 4190. Cette espèce est décrite et figurée dans la Flore d'Algérie de M. Durieu (p. 248, pl. XIX, fig. 5). Le Biatora Rousselü D. et Mntga., que le même ouvrage fait également connaître (p. 266, pl, XIX, fig. 4), présente de même des thèques polyspores. (3) Voy. ses Outlines of struct, and phys. bot, p. 115 (1847). MÉMOIRE SUR LES LICHENS. 87 4, — Germination des spores. Jusqu'ici on a manqué d’exemples et de renseignements précis sur la germination des spores des Lichens ; du moins les pages écrites sur ce sujet par MM. Meyer et Fries, privées qu’elles étaient de figures explicatives et justificatives, n’ont point entraîné la conviction du plus grand nombre de leurs lecteurs (1). Les essais de multiplication que M. Meyer rapporte ont eu principalement pour objet, comme il le dit lui-même, les Lichens foliacés pourvus d’apothécies ouvertes ; ils n’ont point amené de résultat satisfaisant quand ils ont été tentés avec les Graphidées, les Verrucaires et autres espèces angiocarpes { voy. Mever, Flechten, p. 170). Suivant cet auteur, la germination de la spore a lieu de la manière suivante : ce corps s’allonge sans se briser, tantôt dans un sens seulement, tantôt dans deux sens opposés ; si plusieurs spores sont réunies et pressées par groupes, les pro- cessus qu’elles émettent rayonnent autour du groupe , et ceux qui, par suite de la direction de quelques spores, devraient s’al- longer vers le centre de l’agglomération , ne prennent qu’un très faible accroissement, Là où ces élongations de plusieurs spores se rencontrent , elles s’unissent et se confondent ; en ces points d'union naissent des nodosités qui se gonflent peu à peu, se co- lorent , et deviennent insensiblement de petites apothécies. Les processus-germes qui n’ont point eu part à la formation de ces nodosités , ceux-là spécialement qui s'étendent vers le centre des groupes de $pores, prennent l’aspect de filaments, surtout près des jeunes conceptacles, à la production desquels la force génératrice semble s'être épuisée, et, changeant en même temps de couleur, ils constituent ensemble le thalle du Lichen { #lecht., p. 175 el 176). (1) « Ueber das Keimen der Sporen sind bis jetz nur bei Borrera ciliaris unge- nügende Beobachtungen angestellt » , a dit M. Huch dans le Jahresber. des na- lurwiss. Vereines in Halle (II Jahr, 1849, Berlin, 1850). Mais, en faisant cette remarque, il paraît oublier le travail publié par M. G. de Holle sur les organes de la reproduction de ce même Parmelia ciliaris (zur Entwick,-Gesch. von Borrera ciliaris, inaug. dissert. ), travail dans lequel la structure des spores et leur germination sont étudiées avec soin. 88 L.-R, 'TULASNE. Très fréquemment la végétation de la spore ou plutôt l’élon- gation de son germe ést arrêtée par le fait du développement d’une apothécie, soit à l’extrémité de ce processus, soit vers son milieu : en ce cas le thalle avorte complétement, et c’est pour ce motif qu'on rencontre souvent des groupes de conceptacles sans thalle qui les unisse (Jbid., p. 177 et 179) (1). De ces extraits qui sont à peu près tout ce que M. Meyer a écrit de plus précis sur la question dont il s’agit, on pourrait induire que cet auteur établissait une très grande analogie entre la repro- duction des Lichens par leurs spores et celle des Champignons, desquels on pense généralement que leur mycelium est dû au con- cours de plusieurs spores germant dans un même lieu. M. Fries écrit que ses observations sur la reproduction des Lichens par leurs spores sont parfaitement d’accord avec celles de M. Meyer, auquel revient l’honneur d’avoir le premier constaté le fait par des expériences suivies; car Micheli, qui se flattait d’avoir vu germer et croître les semences des Lichens (2), n'a certainement désigné par ce nom que leurs gonidies, et non leurs véritables spores qu'il tenait, comme nous l’avons dit plus haut, pour des fleurs stériles. Faire macérer l’apothécie du Lichen dans l’eau pure, et répandre ensuite ce liquide en un lieu approprié, tel est le procédé suivi par M. Fries dans ses recherches actives sur la multiplication des Lichens, procédé qui lui aurait appris, comme ill’assure, que les spores des Lichens s’allongent en filaments, de la même manière que celle des autres plantes nématoïdes (plantæ homonemeæ) (3). Les observations faites par M. Buhse sur la germination des (1) M. Wallroth reconnaît aussi comme possibles ces diverses circonstances de Ja végétation des spores, au sujet de laquelle il s'exprime ainsi : « Pro- pagalio primaria (Licuenxum).… speirematica veluti pseudo-cotyledonaris ex speire- malibus (sporis) sive primilus in cymatiorum (apotheciorum) rudimenta eblaste- matica (athallina) deliquescentibus, sive producendo, in fila byssoidea nigrescentia radiantia (hypothema) excurrentibus, periblastesin, raro primilus cymata infor- mantibus..… » (FL crypt. Germ.,.part. 1, p. 286.) (2) « .…. Genuina semina (Lichenum) a nobis observata germinare et incremen- » lum capescere deprehendimus.., » (Mich., Nov. pl. gen., p. 73.) (3) Vov. Fries, Lichen. Europ, reform., p. Lv.et Lvt. MÉMOIRE SUR LES LICHENS, 89 Lichens n'ont porté que sur les spores biloculaires du Calicium adspersum Fltw. et celles du Parmelia ciliaris Fr. Il a vu les pre- mières s’allonger par un bout d’une manière sensible, et les se- condes, après un certain séjour dans l’eau, émettre par une seule de leurs extrémités, ou par les deux à la fois, un court prolonge- ment ou une protubérance évidemment caractéristique d’une ger- mination commençante (voy. Buhse, Mém. cité, S6, p.348et349). M. Meisner doute que M. Buhse ait réellement assisté, comme il le pense , aux premiers moments de la germination des spores des Lichens ; il a vu lui-même, dit-il, de pareilles germinations prétendues ; mais les spores qui les offraient, il venait de les expulser de leurs thèques, ce qui l’empêcha de croire qu’elles fussent réellement surprises dans l’acte de leur germination (voy. Meisner dans Mobhl et Schlechtend., Bot. Zeit., t. VI[1848)) (1). La dissémination des spores des Lichens ayant lieu de la ma- nière qui à été expliquée plus haut, on conçoit qu'il est facile d'en recueillir de chaque espèce des quantités considérables exemptes de tout mélange , soit avec des corps étrangers, soit avec des spores d’espèces différentes. J’ai tenu plusieurs fois ces spores dans l’eau, entre deux lames de verre, sans obtenir de la sorte, sinon très rarement, leur germination ; mais il m'a réussi davantage. de les répandre sur du sable fin et humide, ou sur des fragments de pierres calcaires ou schisteuses. À cette fin, je les recueillais ordinairement sur le verre-écran, où elles s’étaient déposées, au moyen d’une petite estompe de liége, de laquelle je les détachais ensuite avec une goutte d’eau pour les faire tomber sur le solo elles devaient croître.J’ai semé de cette manière, entre autres espèces, les Peltidea canina et P. horizontalis, les Parmela parietina, et P. stellaris, l Endocarpon hepaticum, le Lecanora Pa- rella, le Lecidea fumosa, le Verrucaria murals, les Collema chei- leum et C.jacobeæfolium ; et quoique je n’aie pu suivre bien long- temps la végétation première de toutes ces plantes, quelques unes (1). M. Meyen, après avoir rapporté les expériences de Meyer sur la multipli- cation des Lichens au moyen de leurs spores, ajoute que, malgré ses tentatives réitérées de diverses manières, il n'a pu parvenir à voir ces corps germer. (Meyen, Physiol. der Gew., t. IE, p. #72.) 90 LR. TULASNE. cependant m'ont permis suffisamment d'étudier le phénomène de la reproduction des Lichens par leurs spores. Les spores de l'Endocarpon hepaticum Ach, s’épanchent hors de ses apothécies sous la forme d’une gelée grumeleuse de cou- leur rosée ; elles sont mêlées à une quantité considérable de mu- cilage excrété par l’hymenium , et dans lequel beaucoup d’entre elles commencent à germer. Ge sont des corps ellipsoïdes, trans- parents, à peine colorés , longs de 0"",0096-0198 , et larges de h8 à 65 dix-millièmes de millimètre ; ils sont formés d'une mem- br'ane très mince, et leur contenu est finement granuleux. Le filament-germe que ces spores émettent naît de l'une de leurs extrémités ou bien il est latéral, sa couleur est celle de la spore, et il n’en diffère point non plus par la nature de son contenu ; il se ramifie promptement, mais je n’ai pu suivre son développe ment jusqu’au moment où il se partage en cellules. (TA pl. XIT, fig, 12-15. ) Les spores du F’errucaria muralis Ach. qui, avec la forme et la couléur dés précédentes, ont des dimensions deux fois plus grandes, germent tout à fait de la même manière. Elles furent semées très abondamment au mois de février à la surface apla- nie d’une petite pierre calcaire, qui fut mise sous un verre de montre à l’abri de la poussière, et humectée d'eau à des inter- valles de temps fort irréguliers. De temps en temps j'enlevai avec un pinceau quelques unes de ces spores pour constater les progrès de leur végétation, En germant elles n’augmentèrent pas sensiblement de volume, et se vidèrent peu à peu de toutes les molécules solides qu’elles contenaient. Au mois d'avril, c’est-à- dire environ deux mois après avoir été semées , on les retrouvait encore non déformées, attachées aux filaments qu’elles avaient produits, mais leur membrane était devenue d'une extrême té- puité. Ces filaments se ramifièrent beaucoup, et leur diamètre décroissait sensiblement de leur base à leur sommet. Après être restés assez longtemps privés de cloisons, ils se partagèrent à la fin en un très grand nombre de cellules régulières, au moyen de diaphragmes transversaux qui parurent d’abord près de la spore à l’origine du filament-germe, et se formèrent ensuite de: proche MÉMOIRE SUR LES LICHENS. 91 en proche dans ses branches principales jusque vers leurs extré- mités. En même temps qu'avait lieu cette division, le filament gagnait évidemment en volume, et ses cellules, qui d’abord n'étaient rigoureusement que des cylindres très courts, s’arron- dissaient peu à peu dans une certaine mesure et lui prêtaient un aspect moniliforme. Ces filaments celluleux , dans leur plus grand diamètre, ne dépassaient guère 1/100° de millimètre, c’est-à-dire qu'ils restèrent toujours beaucoup plus étroits que les spores; ils étaient incolores ou faiblement brunâtres, et renfermaiént très peu de molécules solides. Par leur enchevêtrement, ils formaient un plexus assezserré (protothallus Huch, /. sup. cit.; hypothema Wallr.) sur lequel il se développa, vers la fin d'avril, une couche blanchâtre de petites cellules arrondies, de 4 à 6 dix-millièmes de millimètre de diamètre, intimement unies entre elles et aux filaments desquels elles procédaient , les unes vides en apparence , lés autres rem- plies de matière plastique. Bientôt après on vit cà et là sur cette première assise d’utricules apparaître des cellules remplies de matière verte, et il ne fut plus permis de douter qu'un nouveau thalle de F’errucaria murulisétait né des spores mises en expé- riences ; ces cellules vertes étaient, en effet, telles par leur aspect, leur volume, leur agencement et leurs rapports avec les utricules placés au-dessous d'elles, qu’il était impossible de les confondre avec des cellules de Protococcus ou autre Algue inférieure unicel- lulairé ; et d’ailleurs elles ne différaient aucunement des go- nidies du thalle adulte du F’errucaria muralis (voy. pl. XIIF, fig. 4-12) (1). (1) M: Bayrhoffer conçoit la reproduction des Lichens et la végétation de leurs spores d'une façon tout autre que celle qui est exposée dans les lignes précédentes. Suivant lui, la membrane externe de la spore fournit une sorte de couche primaire ou de pellicule celluleuse (hautige-zellige Unterlage) sur laquelle s'ordonnent ou à laquelle s'associent les cellules intérieures du même corps (Inhaltzellen der Spore ); celles-ci, par l'effet d’une végétation centrifuge, développent d’autres cellules rondes ou ovales, puis enfin des cellules fibro-ra- meuses, et le prothallus du Lichen prend ainsi naissance. Plus loin le même auteur , parlant encore de la première formation de ce prothallus , répète « que ce sont les cellules particulières contenues dans le sein de la spore qui, multi- pliées par des partitions centrifuges , engendrent tout d'abord une couche cellu- 99 L.-R, TULASNE. On remarquera au sujet du filament-germe ci-dessus décrit, que dans son développement initial ou son élongation en un tube continu simple ou rameux, et dans sa métamorphose ultérieure en une série moniliforme de cellules arrondies, il imite- assez exactement le suspenseur de l’embryon des végétaux phané- rogames, qui n’est aussi qu’un tube plus ou moins long, à cavité continue, avant de devenir un chapelet celluleux (1). La végé- tation du même filament-germe diffère au contraire beaucoup de celle des jeunes Conferves, pourvu toutefois que ces plantes, quand elles sont naissantes, ne croissent pas autrement que les individus adultes de leur espèce, c’est-à-dire qu’elles ne gran- laire simple, sur laquelle s'’avance ensuite une seconde couche procédant du contenu de la spore (Sporeninhalt), et qu'enfin de la première coucheen naît une troisième qui recouvre la première, » Aussi « se croit-il autorisé à présumer que la fibram, mox in lignum ferruminatam , paulo infra, corticis na- » turam adhuc servantem, animadverterim ; unde nil mirum, siin » trunicis et ramis arborum, quibus corticis exigua portio detracta » est, subjecta lignea pars cortice destituta nunquam augmentum » Caplat. ..…..» | Grew’(Anatomie des plantes, Paris, 1675) avait une tout autre idée du mode de formation des couches ligneuses. Il s'exprime ainsi à la page 72 de l'ouvrage cité : « Il y a certaines choses qui » se peuvent observer plus aisément dans la tige que dans les au- » tres parties des plantes. On y peut voir, par exemple, comment » le corps hgneux grossit et s’augmente en largeur ; car le corps » ligneux des tiges qui ont crû pendant plusieurs années est ma- » nifestement composé de plusieurs petits cercles qui se sont for- » més les uns sur les autres, ce qui fait voir que le corps ligneux » poussant tous les ans plusieurs petites fibres dans le parenchyme » de l'écorce, et l’espace qu’elles laissent entre elles se remplis- » sant ensuite par de nouvelles fibres qui y poussent encore , elles » forment à la fin toutes ensemble un cercle entier qui sert de fon- » dement à un nouveau cercle pareil ; ce qui arrive toujours ainsi » jusqu’à ce qué Parbre ou la plante soient arrivés au dernier » degré de leur accroissement, » Cette opinion de Grew diffère donc de celle de Malpighi, en ce que, suivant celui-ci, c'est le hiber qui se change en bois ; tandis _ que, suivant Grew, une telle transformation n’a point lieu; il pense que les fibres qui doivent constituer le nouveau cercle | ligneux se développent dans le parenchyme cortical. Grew est plus explicite dans l'édition de son Anatomy of plants | de 1682 { page 114, $ 11): « De sorte que chaque année l'écorce | » d’un arbre est divisée en deux parties qui prennent deux direc- | 259 A. TRÉCUL. — ACCROISSEMENT » tions différentes. La plus externe se rend vers la peau , qu’elle » vient à constituer elle-même à la fin... J'ai dit que la peau n’est » pas originairement telle, mais que d’abord .elle-appartient à la » partie moyenne de l'écorce, qui est annuellement rejetée à l’ex- » térieur ; desséchée, elle forme la peau..... La portion la plus » interne est, chaque année, ajoutée au bois : sa partie parenchy- » mateuse s’adjoint aux rayons médullaires, et les conduits de la » lymphe augmentent les parties ligneuses entre lesquelles sont » placés les rayons médullaires. De sorte qu’un anneau de conduits » de la lymphe qui, cette année, fait partie del’écorce, appartiendra » au bois l’année prochaine , et chaque année il se formera de » même un anneau de conduits de la lymphe et de bois. » Hales, en 1779 (Statique des végétaux, page 275); avait une idée moins nette de ce phénomène. Il s'exprime ainsi : « Les expé- » riences précédentes nous démontrent que les fibres longitudi- » nales et les vaisseaux séveux du bois croissent en longueur la » première année par l’extension de chaque partie; et comme la » nature, dans les mêmes productions, se sert de moyens:sem- » blables ou très peu différents , on doit penser que les couches » ligneuses de la seconde, troisième année, »etc,, ne sont pas for- » mées par la seule dilatation horizontale des vaisseaux, mais bien » plutôt par une extension de fibres longitudinales, et de tuyaux » qui sortent du bois de l’année précédente avec les vaisseaux » duquel ils conservent une hbre communication. » Le principe qui ressort de ce passage du livre de Hales, c’est que, suivant lui, les nouvelles couches ligneuses sont formées par. celles qui existaient déjà, et non par l’écorce, comme le croyaient Grew et Malpighi. Duhamel, que l’on considère comme l'un des représentants de l'opinion de Malpighi, comme l’ayant développée et propaz- gée par ses belles expériences, peut être considéré comme: l’un des fondateurs de la théorie la plus généralement admise aujourd’hui, si l’on n’a égard qu’à l’esprit de la cinquième dé- duction qu’il a tirée de ses belles observations. En effet , il dit, à la page 46 du tome II de sa Physique des arbres : « Que les » couches les plus intérieures du liber, ou, si l’on veut, la couche —_ D DES VÉGÉTAUX DICOTYLÉDONÉS LIGNEUX. 253 » la plus intérieure de l'écorce, se convertit en bois, quoiqu'il y » ait apparence que cette couche n'est pas de méme nature que les » autres couches corhicales. » Eh bien ! Duhamel a raison; cette couche intérieure de l’écorce n’est point purement corticale, n’est point libérienne. Sa partie interne est une très jeune couche ligneuse. Duhamel s’était donc apercu que ce que l’on désigne aujour- d’hui sous le nom de zone ou de couche génératrice n’est point de la nature du lber. M. de Mirbel, dans son Traité d'anatomie et de physiologie, an X , tome L°', page 163, disait : « Dessous le parenchyme est » le liber, qui produit insensiblement les couches corticales , et » l'aubier. » Il développe cette théorie de Malpighi dans les pages suivantes ; mais plus tard, ses observations le conduisirent à abandonner cette opinion, comme nous le verrons bientôt. Knight paraît être le premier qui ait reconnu positivement que l’écorce ne se convertit point en aubier. C’est ce qu’il cherche à démontrer dans deux lettres adressées à sir Joseph Banks (Phalos. transact., 1808). Il dit dans une première lettre « que la » Matière qui compose l'écorce des arbres existe primitivement » dans les cellules de l'écorce et dans celles de l’aubier, à l’état » de fluide qui , même après s'être extravasé, est susceptible de » se Convertir en une substance pulpeuse, cellulaire , et enfin en » Vaisseaux... L'objet du présent mémoire, ajoute-t-il, est de » prouver que l’écorce ainsi formée reste toujours à l'état d’écorce, » et qu'aucune de ses parties n’est jamais changée en aubier, ainsi » que de très éminents naturalistes Pont cru, » Dans une autre lettre écrite le 30 juin de la même année, il cherche à établir, dans les termes suivants, l’origine des vais- seaux-de l’aubier : « La position et la direction de ces tubes ont » conduit presque tous les naturalistes à les considérer comme le » passage à travers lequel monte la séve ; et à leur première for- » mation , lorsque la substance qui les entoure est encore molle » et succulente , ils sont toujours remplis avec le fluide qui fut | »aäpparemment sécrété par l’écorce. Îls paraissent être formés » dans la masse celluleuse molle, qui devient le futur aubier,., » 254 A. TRÉCUL. — ACCROISSEMENT Pour Knigth, l'écorce est donc sécrétée à la fois par lés: cellules de l’écorce et par celles de l’aubier..Il est évident par. là qu’il considère la zone génératrice comme une partie.de l'écorce. Or, c'est de cette substance molle succulente que.résulte; suivant sa première lettre, les vaisseaux de l'écorce, et, suivant sa seconde, le futur aubier : donc. Knight est le premier qui ait annoncé que l'écorce et le bois sont sécrétés à la fois et par l'écorce ch par l’aubier. Kieser, en 1814 (Mémoire sur l'organisation des plantes, Ua: lem ), soutient la même opinion à la page 160 , mais il est plus clair et-plus précis. «Le bois et l’écorce, dit-il, sont donc essen- : » tiellement séparés ; le bois ne se change pas en écorce:ni l’au- » bier en liber, et l'écorce ne devient Jamais du bois ni le:liber de » l’aubier. Ces deux corps du bois et de l'écorce sont opposés dia- » métralement l’un à l’autre comme les deux pôles de la colonne » galvanique ; ils ont une relation mutuelle entre eux moyennant » la séve qui coule entre la couche la plus jeune du liber et de » l’aubier, comme les deux différents métaux par lesquelsla co- » lonne galvanique est construite, moyennant la liqueur saline... » Page 161 : « Le cambium ne se montre qu’au printemps ;-et dis- » parait après que le développement des nouvelles couches corti- » cales et ligneuses est fini, et n’existe pas en automne:et;en hiver. » À l’époque indiquée, la continuité du liber et de l’aubier est in- » terrompue; la surface du bois semble plus lisse et montre le » cCambium en grande quantité, sortant, à ce qu'ul.semble, de l'écorce » et du bois. Peu après, la formation du bois et du liber commence. » Il se montre des fibres souples, extrêmement minces, et enduites » d’une matière gommeuse qui augmente à mesure que le fluide » disparaît. Ces fibres déliées semblent se changer en vaisseaux » Spirauxæ, ponctués du bois,-les graines en cellules allongées.….… Les » cellules allongées de l’aubier et du liber semblent ainsi formées » de petits globules contenus dans le cambium..… M. de Mirbel, dans une note sur le cambium et le liber, ssh dans le Bulletin des sciences de la Société philomatique, 1816, re- vient de l'opinion que j'ai indiquée plus haut. «J’ai longtemps » soutenu, dit-il dans cette note, que les feuillets du liber se trans; ct rent tt — | DES VÉGÉTAUX DICOTYLÉDONÉS LIGNEUX. 9255 ». forment en bois. Parmi les anciens physiologistes plusieurs » étaient de cet avis, d’autres le combattaient. Parmi les physio- » logistes modernes, on a vu régner la même dissidence dans les » opinions. Entre ceux qui ont le plus fortement combattu l’hypo- »thèse que j'avais adoptée, je citerai MM. Dupetit-Thouars, » Knight, Treviranus et Kieser, Ils avaient raison ; J'étais dans » l'erreur, Je déclare que mes observations m'ont fait voir que le » liber est constamment repoussé à la circonférence, et que, dans » aucun cas, ik ne se réunit au corps ligneux et n’augmente sa » masse. J'étais trop fortement préoccupé de l'opinion contraire » pour y renoncer sur de légères preuves ; je suis donc maintenant » très convaincu que jamais le liber ne devient. bois. » Al se forme entre le liber et le bois une couche qui est la con- D tinuation du bois et du liber. Cette couche régénératrice a recu » Je nom de cambium. Le cambium n'est donc pas une liqueur qui » vienne d’un endroit.ou d’un autre ;-c’est ‘un lissu très. jeune qui » continue le tissu plus ancien. Îl est nourri et développé par une » Séve très élaborée, Le cambium se développe à deux époques » de l’année entre le bois et l'écorce , au printemps et à l'automne. » Son organisation parait identique dans tous ses points ; Cepen- » dant la partie qui touche à l’aubier se change insensiblement en » bois , et celle qui touche au liber se change insensiblement en » liber.:.… » Dutrochet,. à qui la physiologie doit un si grand nombre d'observations intéressantes, à donné une théorie fort ingénieuse sur .la structure et le développement des arbres dicotylédonés (Mémoires , 1881, tome I°', page 146). La voici : « Lorsque le » retour de la chaleur a lieu au printemps, la séve nourricière ou » le cambium s'épanche de nouveau {entre le bois et l’écorce)... » Il apparaît alors une nouvelle couche d’aubier..…… La formation » de cette nouvelle couche est marquée par la production d’un » tissu particulier qui le sépare de la précédente. Ce tissu est fort » mince, et différent par sa nature du tissu ligneux dont l’aubier » est en partie composé .( c’est une véritable moelle , suivant » Dutrochet). Ce n’est, dit-il, que chez le Rhus ir que » j'ai pu m’assurer de la nature de ce tissu. Une branche de ce » Végélal , âgée de quelques années , étant coupée transyersale- 256 A. TRÉCUL. — ACCROISSEMENT » ment, offre dans son centre une moelle Composée de tissu cellu- » laire de couleur rousse. Les couches successives de bois sont » séparées les unes des autres par des couches minces de ce même » tissu cellulaire roussâtre qui contient de grands tubes longitu- » dinaux. Ce fait prouve que ce sont des couches de moelle qui » séparent les unes des autres les couches ligneuses. Les vaisseaux » longitudinaux qu’on y observe is les analogues des vaisseaux » de l’étui médullaire...,. » Ainsi ce n’est point, pour Dutrochet, une simple couche de bois qui est produite chaque année ; c’est une moelle véritable, entourée de son étui médullaire et d’une couche d’aubier. M. A. Richard a démontré l'erreur de ce système dans ses Éléments de botanique, page 176 (édit. 1838). Comme lui, je me suis assuré qu’il n’existe rien de comparable à la moelle et à l’étui médullaire entre les diverses couches ligneuses du Rhus typhinum. J’ai seulement remarqué qu’à la partie la plus interne de chaque couche ligneuse, les vaisseaux y sont plus grands et plus multi- pliés que dans la partie la plus externe, comme cela à lieu dans la plupart des cas. Ces vaisseaux sont entourés de fibres ligneuses comme les autres, sans qu’il y ait aucune trace de tissu médul- laire. M. Ach. Richard, dans ses Éléments de botanique, s'étend beau- coup sur cette question de l'accroissement des végétaux. Il y dé- veloppe la théorie adoptée par MM. Kieser et de Mirbel ; mais, au lieu de regarder le cambium comme une matière liquide, mu- cilagineuse, interposée entre l’écorce et l’aubier , il le considère comme un fluide qui abonde surtout dans le jeune tissu destiné à former les nouvelles couches d’écorce et de bois, C’est ce jeune tissu que M. de Mirbel reconnut pour la couche régénératrice, dans sa note de 1816, opinion qu’il paraît avoir abandonnée, dans ces dernières années, pour celle qui était adoptée par Kieser et plusieurs autres botanistes. Le passage suivant de l'ouvrage de M. Richard (Élém. de bot.,1846, p. 28h) fera connaître son opinion, que je partage en- tièrement sur ce point : «Pour nous, dit-il, le cambium est ce fluide » nutritif qui, au printemps, afflue en abondance dans la couche » celluleuse, que nous avons nommée zone génératrice, Ce n'est DES VÉGÉTAUX DICOTYLÉDONÉS LIGNEUX. 257 » pas lui qui se transforme d'une part en une couche de liber , et » d'autre part en une couche nouvelle de bois. Le cambium est le » fluide essentiellement nourricier du végétal , comme le sang » pour les animaux. Il contient tous les éléments propres à for- » mer les tissus et les différents principes qui doivent entrer dans » la constitution du végétal. Mais, de même que le sang ne se » transforme directement ni en muscles, ni en tissu cellulaire, ni » en graisse, en un mot en aucun des éléments organiques des » animaux, mais que seulement il fournit à chacun de ces organes » les matériaux propres à leur développement , à leur entretien, » de même aussi nous pensons que le cambium , dont on ne peut » nier la similitude avec le sang des animaux, fournit à la fois les » matériaux nécessaires à la formation du nouveau liber et des » nouvelles couches ligneuses. N'oublions pas que ces nouveaux » tissus se montrent d’abord sous la forme d’utricules, avant de » devenir fibres ou vaisseaux. » En effet, au moment où les phénomènes de la végétation vont » se produire, il existe, comme nous l’avons déjà dit plusieurs » fois , entre le bois et l’écorce, une couche de tissu utriculaire » qui les réunit l’un à l’autre. C’est dans la partie la plus inté- » rieure de cette couche celluleuse, dans celle qui touche le corps » ligneux, qu’on voit affluer en abondance les sucs nutritifs. Ces » SuCS , par leur présence même, déterminent la formation d’un » grand nombre d’utricules nouvelles , soû par l’apparition de » cloisons dans l’intérieur des utricules déjà existantes, soit par celle » d’utricules nouvelles entre celles déjà formées. Cette masse utri- » Culaire ne tarde pas à se séparer en deux portions : l’une, appli- » quée contre la face externe du corps ligneux , se transforme » petit à petit en bois; dans l’autre, dans celle qui est rapprochée » de la face interne du liber, s'organisent de nouveaux faisceaux » fibreux et libériens ; l’une et l’autre restent séparées par une » zone de tissu utriculaire , dans laquelle se fait une formation » incessante de nouvelles utricules, jusqu’au moment où s'arrêtent » les phénomènes de la végétation. Alors le tissu utriculaire , » composant la zone génératrice , reste comme moyen d’union » entre le bois et l'écorce qui viennent de se former , et c’est en 3 série. Bor, T, XVIL, (Cahier n°5.) f 47 258 A. TRÉCUL, — ACCROISSEMENT » lui que se montrera l’année suivante la succession des phéno- » mènes que nous venons d'exposer, et qui donneront encore » naissance à de nouvelles formations ligneuses et libériennés. » Une autre théorie que je n’ai point encore mentionnée est adoptée par d’autres botanistes également célèbres. Émise par de la Hire en 4708, adoptée par Darwin en 4800 , développée par Aubert du Petit-Thouars en 1806, modifiée plus tard par M. Gaudichaud, elle à été soutenue par MM. Turpin, Eink, Lindley, etc. Turpin labandonna après l’avoir appuyée. . Cette théorie consiste à faire descendre de la base des bour- seons ou des feuilles des filets ligneux et vasculaires, qui forment chaque année une nouvelle zone de bois et d’écorce dans les tiges des arbres dicotylédonés. Comme je l’ai fait pour l'opinion des auteurs cités précédem- ment, je rapporterai textuellement les passages des ouvrages de MM. de la Hire, Darwin, Du Petit-Thouars et Gaudichaud, qui résumeront le mieux leur théorie. J’ai adopté ce mode, ainsi que je l’ai déjà dit, parce qu'il fait connaître ce qui appartient à chacun, et pour n’être pas soupconné d’avoir mal interprété les auteurs. [1 y à encore un autre avantage : c’est que le lecteur peut apprécier jusqu’à un certain point quel a été le mode d’in- vestigation adopté par chacun d’eux. En 1708, un astronome, membre de l’Académie des sciences, de la Hire, assurait que le système de l'accroissement des arbres: par des générations de bourgeons toujours nouvelles avait été re- connu par de très savants philosophes, et il ajoutait que la greffe en écusson vient confirmer ce système. Ïl regardait le bourgeon comme un œuf végétal, et il pensait que cet œuf, germant sur l'arbre auquelil avait été greffé, envoyait ses racines entre’ le bois et l’écorce du sujet, tandis que sa tige s'élevait au dehors. Voici, au reste, le passage de son mémoire où il expose cette opinion. Ce mémoire à pour titre : Explication physique de’ la direction verticale et naturelle des tiges des plantes et des branches’ des arbres, et de leurs racines (Mémoires de l’Académie, 1708, 13 juin, p. 233). «..….. Ce système de l’accroissement des arbres » et des plantes par des générations toujours nouvelles, lequel avait DES VÉGÉTAUX DICOTYLÉDONÉS LIGNEUX. 259 » été avancé par de très savants philosophes, paraît bien confirmé » dans les greffes en écusson, qui ne contiennent qu’un œuf de la » plante ou de l'arbre. Et lorsque le germe de cet œuf est atta- » ché à une tige, 1l n’y a que la branche qui pousse en dehors ; » car pour la racine elle se confond avec la branche en poussant » entre son bois et son écorce, ce qu’on remarque assez distincte- » ment dans quelques arbres en les coupant. Mais, au contraire, » le même œuf, qui aurait formé une branche s’il eùt été attaché » à une branche, formera une tige de racine s’il se trouve appli- »qué à la racine; car 1l n’y aura que la partie du germe qui doit » produire la racine qui puisse croître, l’autre partie qui doit » produire la branche étant étouflée par la terre qui la couvre, » ou ne pouvant pas percer l'écorce de la racine, au moins dans » les plantes et dans les arbres qui ne poussent pas de bouture. » Un siècle plus tard environ, Darwin (Erasmus), botaniste ‘anglais, développa cette idée si ingénieuse { Phytologia, 1800, London). Suivant lui, «chaque bourgeon est un individu, et un » arbre est une famille ou un essaim d'individus végétaux... » (Page 3.) Le bourgeon, semblable à un végétal venu de graine, » est composé de trois parties : la plumule ou feuille, la racine ou » les fibres radiculaires, et une partie qui unit les deux précé- » dentes, et que Linné à appelée caudex dans les plantes entières » Gette partie peut aussi être nommée caudex gemmæ, quand il » s’agit des bourgeons, » (Page 2.) « Lorsque les vieux Chênes ou les Saules perdent » presque tout leur bois interne par la pourriture, il arrive fré. » quemment qu’une partie de la tige, réduite à l’état d’une simple » lame, continueà vivre avec seulement un petitnombre debranches » saines. De là il semble que, de toutes les parties d’un arbre, les » fibresradiculaires, l'écorce et les bourgeons seuls soient vivants ; » que l'écorce n’est qu'un entrelacement des caudex des nombreux » bourgeons, entrelacement que ceux-ci forment en traversant » pour aller lancer leurs racines dans la terre; que le duramen, » qui a cessé de vivre, sert seulement de Aie à la nombreuse » famille des bourgeons. » D'après Darwin, c’est donc de l’entrelacement des caudex de 260 A. TRÉCUL. — ACCROISSEMENT toutes les petiles plantes ou individus dont l'agrégation constitue un arbre, que l’écorce est formée ; en se prolongeant inférieure- ment, ces individus émettent chacun leur racine. L'opinion de Darwin ne se borne point là. À cette théorie, il joint celle de Malpighi. En effet, il s'exprime ainsi à la page :.« Ces bourgeons sont, » à proprement parler, des plantes bisannuelles ; né pendant l'été, » Chacun d'eux produit des semences et meurt l’été suivant, ou » produit d’autres bourgeons dont les caudex forment une nou- » velle écorce sur la première; celle de l’année précédente se » transforme en bois mou et poreux appelé aubier , qui graduel- » lement durcit, et se change en duramen, qui cesse de vivre. » Voici comment Du Petit-Thouars expliquait le phénomène qui nous occupe (Essais sur la végétahion, p. 151) : « J’ai nommé, » dit-il, point vital leur première origine (des bourgeons) ; mais » il faut considérer ce point comme un nombre infini de points » intégrants; car, se formant à l’aisselle d’une feuille, il paraît » que chaque fibre du faisceau qui la compose lui fournit son » contingent; mais, par la pensée, il faut isoler un de ces points. » Ce point est un centre qui, d’un côté, se développe ou fournit » une ligne vers le haut, et de l’autre une vers le bas; il faut donc » alors le supposer double (le point, sans doute) : l’un sera posi- » hf et l’autre négatif; ce sera leur marche ou plutôt leur influence » qui déterminera la formation des fibres. Si nous supposons que » leur partie extérieure, qui se perd dans les feuilles, ou l’ascen- » dante, est la positive, nous regarderons comme négative celle » qui descend vers les racines. » Ces deux marches sont simultanées : mais la positive ne fournit » d'abord qu’une partie de sa carrière et reste longtemps station- » naire; l’autre, au contraire, se forme d’un seul jet. Voilà déjà » une grande diflérence; elle en présente encore plusieurs autres » remarquables. Comme la négative est plus tôt distincte, com- » mençons par elle notre examen. | » D'abord, sa course est indéterminée, le terme de cette course » étant de se mettre en communication avec l'humidité. Il est » aisé de voir que le point générateur s’en trouve plus ou moins DES VÉGÉTAUX DICOTYLÉDONÉS LIGNEUX,. 261 » loin, suivant que l'arbre auquel il appartient est parvenu à un » degré d’accroissement plus ou moins grand; mais, quel que » soit son éloignement, il fait sentir son influence avec rapidité. » Mais elle ne consiste d’abord qu’à disposer, suivant le besoin, » des parties qui se trouvent sur son passage ; il paraît que cet » effet existe bien longtemps avant qu’il puisse se manifester à » la vue et aux autres sens ; car, pour qu’il soit sensible, il faut » que les autres substances interposées se séparent et se rendent » à des destinations différentes. » Cette marche négative est partagée en deux portions bien » différentes : dans la première, la fibre se préparant aux dépens » d’une substance disposée à l’avance sur son passage, elle ne » fait autre chose que de se l’approprier ; mais elle vient à man- » quer, c’est à l'extrémité inférieure de l'arbre. Cependant, l’im- » portant de sa destination reste à remplir ; il faut alors qu’elle » sorte et forme des racines extérieures ; chaque fibre doit donc » apporter elle-même la matière de son accroissement : s’aug- » mentant successivement par son extrémité, ce n’est que petit » à petit qu’elle parvient au but où elle tendait. Plusieurs fibres » prenant naissance ensemble du même bourgeon, il en résulte » qu’elles font partie d’un faisceau général, en sorte que, tant que » dure le corps de l'arbre, chacune d’elles reste toujours réunie » à d’autres fibres. Il parait que c’est un état de contrainte, et » que, dans sa marche descendante, elle tend le plus qu’elle peut » à s’isoler, et ce n’est que lorsqu'elle y est parvenue qu’elle à »rempli sa destination, c'est-à-dire lorsqu'elle est parvenue à » former dans la racine un chevelu. » Telle est la théorie de Du Petit-Thouars; elle est basée, comme on le voit, sur une simple hypothèse ; aucun fait anatomique ne vient l’appuyer. Voici quelques autres développements tirés aussi des mémoires de l’auteur. À la page 124 du LXITI: volume du Journal de physique, on lit ce qui suit : « Le bourgeon ayant recu sa première existence dans » les sucs contenus dans le parenchyme intérieur, éprouve la né- » cessité de se mettre en communication avec l'humidité, et il y » satisfait par le prolongement des fibres qu'il envoie dans la terre. 262 A, TRÉCUL, — ACCROISSEMENT » Ces fibres se produisent et s’accroissent par une force organi- » satrice, qui, comme l'électricité et la lumière, semble ne point » connaître de distance: chacune d'elles trouve dans l'humeur » visqueuse inter posée au bois et à l’écorce un aliment tout préparé, » ct se l’assimile presque en même temps du sommet de l'arbre » aux racines. Les bourgeons faisant tous le même travail, et » toujours dans la ligne la plus directe, leur ensemble forme aux » rameaux, au branches, au tronc lui-même, une couche concen- » rique de nouveau bois qui revêt l’ancien de toutes parts. » Voici un autre passage extrait de l’addition au neuvième essai sur la végétation ( Essais sur la végétation, p. 161) :_. « Après avoir dit que, pour moi, il était évident que chacune » des fibres qui se manifeste dans les nervures des feuilles était » continue depuis son extrémité jusqu’à celle des racines, en sorte » qu'u n'y a pas une fibre dans le tronc d’un arbre quin'edt eu sa » terminaison d'un côlé dans une feuille ou une fleur, et de l'autre » dans le.chevelu d’une racine, j'ai ajouté que, cependant, à! m'é- » lait impossible d'isoler une de cesfibres et de la suivre matérielle- » ment du sommet de l'arbre à la base; mais que si, d'un autre » CÔt6, J'affirmais que telle fibre chevelue appartenait à la nervure » le telle feuille, on n'aurait pas le moyen de me prouver directe- » ment le contraire. ‘» Il semble que toute la confiance de Du Petit-Thouars repose sur l'impossibilité où il croit les anatomistes de lui donner cette preuve. « [l me suffit, continue-t-il, pour étre » sûr de ma proposition, de voir que, dans tout le corps ligneux » d'un arbre, #l est impossible d’assigner le commencement d’une fibre » ailleurs qu'aux deux endroits indiqués, l'extrémité d’une fewlle » et celle d'une racine. » Nous prouverons bientôt que de nom- breuses observations viennent contredire, de la manière la plus lormelle, cette assertion si précise de Du Petit-Thouars. Mais, avant de produire les preuves que ma propre expérience m'a. fournies , je répondrai par une très belle observation qu'il fit lui-même pendant son voyage aux îles australes de l’Afrique, Bien que je l’aie déjà reproduite ailleurs, je crois indispensable de la rapporter ici; elle est trop importante pour être négligée dans une telle circonstance, Voici comment Du Petit-Thouars DES VÉGÉTAUX DICOTYLÉDONÉS LIGNEUX. 263 la décrit à la page 113 du LXIITIe volume du Journal de phy- sique : | « Ayant donc, dit-il, planté ces boutures (boutures de bois- » chandelle , espèce de Dracæna) dans un lieu frais, je les ob- » servai soigneusement, Au bout de quelques jours, je vis paraître » des protubérances sur l’écorce. Ces protubérances ne tardèrent » pas à former des bourgeons qui percèrent l'écorce, s’allon- » gèrent et se déployèrent d’abord en écailles, puis en feuilles, » dont les dimensions eurent bientôt égalé celles qu’elles ont dans » les plantes adultes. Il résulta de ce développement des rameaux » cylindriques entièrement semblables aux {urions ordinaires. » D’autres protubérances, qui avaient paru sur la portion enfon- » cée en terre des boutures, s’allongèrent en cvlindres simples » ou en racines, Chacune des protubérances avait donné nais- » sance à un faisceau de fibres absolument semblables à celles de »lancien bois ; sur la surface de celui-ci, ces fibres (celles des » bourgeons) avaient formé un empâtement rayonné : les plus » extérieures descendaient en ligne droite vers la terre; les au- » tres, après avoir monté, se courbaïient pour prendre la même » direction, qu’elles ne quittaient plus. Les fibres des faisceaux » développés dans la terre avaient la méme propension à monter » que: les Épremières (celles des bourgeons) à descendre, et je » m’apercus qu'elles tendaient singulièrement à s’anastomoser »entre elles. Tous ces bourgeons n'ayant pas paru à la même » époque , les empâtements étaient recouverts les uns par les » autres. FE » Pour'que le développement pût s’opérer, la couche parenchy- » mateuse, qui forme seule écorce, était détachée du bois, dans » toute sa longueur, et l’interstice était rempli d’une substance » mucilagineuse, où les fibres, tant des rameaux que des racines, » ventient se perdre en s’amollissant peu à peu. Il était donc » facile de suivre à l'œil le trajet non interrompu de ces fibres, » depuis l'extrémité des racines ou des feuilles jusque dans ce » mucilage. » {l est donc bien évident, d’après cette observation de Du Petit-Thouars lui-même, que les fibres peuvent se ter- miner ailleurs qu’à l'extrémité des racines ou des feuilles, Mais 264 A, TRÉCUL, — ACCROISSEMENT continuons notre citation; voyons quelle conclusion l’auteur dé- duit de ce fait : à « Telles sont, ajoute Du Petit:Thouars, les observations que » J'ai pu faire; elles ne me laissent pas douter que les fibres de » chaque empâtement n'étant que la continuation de celles que » forment les rameaux et les feuilles, chaque bourgeon concourt » à revêtir l’ancien bois d’une nouvelle couche. Je pense aussi, » d’après la tendance de ces fibres à s’anastomoser ensemble, » que celles qui montaient ne se fussent abouchées effectivement » avec celles qui descendaient. » J'ai déjà dit ( Annales des sciences naturelles, t. VII, p. 286) dans mon mémoire Sur l’origine des bourgeons adventifs, que je crois, comme cette observation l’a démontré à Du Petit- Thouars, que les racines et les bourgeons naissent isolés les uns des autres, et que ce n’est que plus tard qu'ils s'unissent, lorsque, par les progrès de la végétation, de nouveaux éléments fibreux et vasculaires sont venus s’interposer entre eux; mais je n’ai point remarqué que les racines envoyassent des filets fibro-vasculaires vers la partie supérieure de la tige ou de la bouture, de la même manière que les bourgeons paraissent en envoyer vers la partie inférieure de la plante. - La belle observation de Du Petit-Thouars pourrait me dis- penser de toute autre réfutation. Cependant j’ajouterai le témoi- gnage de mes propres observations au sien; mais auparavant j'exposerai succinctement la théorie de M. Gaudichaud sur l'accroissement des végétaux. Elle n’est, comme chacun sait, qu'une extension, une modification de celle de Du Petit-Thouars. Pour ce dernier, un végétal dicotylédoné est formé par la super- position d'individus distincts (de bourgeons), dont les racines, en se prolongeant inférieurement autour des premiers formés, les emboîtent dans les couches ligneuses auxquelles elles donnent naissance. Pour M. Gaudichaud, chaque feuille est un individu, qu'il appelle phyton ou petite plante. Tous les phytons naissent les uns au-dessus des autres, grandissent et fonctionnent individuelle- ment. Les végétaux monocotylés et dicotylés s’accroissent en DES VÉGÉTAUX DICOTYLÉDONÉS LIGNEUX. 265 hauteur par la superposition de ces individus , ou phytons, qui naissent et se développent annuellement à l'extrémité supérieure des tiges et de leurs ramifications, « Nous avons démontré, dit-il, » que leur accroissement en largeur est produit par des vaisseaux » radiculaires partant de ces mêmes phytons, et descendant de » proche en proche comme de véritables racines capillaires , à » l’extrémité desquelles il se forme de nouveaux tissus pour leur » élongation ; et que cet accroissementa lieu depuis le sommet des » rameaux, où ces vaisseaux radiculaires commencent jusqu’à » l’extrémité des racines où ils se terminent, en passant ainsi sur » les branches, sur le tronc, sur la souche, et toutes les divi- » sions même les plus réduites des racines. » - La différence qui existe entre l’opinion de Du Petit-Thouars et celle de M. Gaudichaud consiste donc en ce que pour Du Petit- Thouars chaque bourgeon est un individu, tandis que pour M. Gaudichaud chaque feuille est un phyton, une petite plante. Il y a encore une distinction à faire entre ces deux théories : sui- vant Du Petit-Thouars, tout l'accroissement en diamètre ou en épaisseur de l'écorce et du bois est fait par le développement des fibres qui descendent des bourgeons; M. Gaudichaud, au contraire , à qui on a objecté que des greffes d'arbres à bois co- lorés, placées sur des arbres à bois blancs, ne produisent point sur les troncs de ceux-ci des couches de bois colorés, mais de même nuance que le bois du sujet, a répondu que c’est parce que la couleur du bois est déterminée par le tissu cellulaire qui se forme par rayonnement, horizontalement , et non par les fibres ligneuses et les vaisseaux qui se développent du haut en bas de la tige. D’après M. Gaudichaud , deux causes concourent donc à l'accroissement en diamètre des végétaux : 1° le développement cellulaire horizontal, ou plutôt transversal, par rayonnement ; 2° la production de vaisseaux et de fibres ligneuses qui descen- dent des feuilles verticalement, de haut en bas. Maintenant que j'ai exposé la théorie de Du Petit-Thouars et de M, Gaudichaud , voyons ce que l’observation directe, l'anatomie etl’organogénie, nous apprennent sur cet intéressant phénomène 266 A, TRÉCUL, — ACCROISSEMENT de l’accroissement en diamètre des végétaux. Assurons-nous d’abord si les filets vasculaires se prolongent réellement sans in- terruption des feuilles ou des bourgeons à l’extrémité des der; hières ramifications des racines, | Dès 1845, dans mon mémoire Sur la structure et le développe- ment du Nuphar lutea, j'ai démontré , contrairement à l'opinion de Du Petit-Thouars et de M, Gaudichaud, que, dans les ramifi- cations des racines, dans les radicelles, les vaisseaux ne sont point le résultat d’une déviation de ceux de la racine sur laquelle ces radicelles sont nées, Ils en sont tout à fait distincts ; ils sont seule- ment appliqués contre eux, ainsi qu’on peut le voir. dans les figures que j'en ai données, | Dans la séance du 15 juin 1846, j’eus l’honneur de lire à l’Académie des sciences un mémoire renfermant de nombreuses observations , qui prouvent que , jamais dans les plantes que j’Y ai citées, les vaisseaux de la tige ne dévient de leur route pour s'introduire dans les racines adventives auxquelles elles donnent naissance. Les vaisséaux de ces racines adventives naissent au contact des vaisseaux ou du système fibro-vasculaire de la tige ; après quoi ils se prolongent dans la racine rudimentaire , abso lument comme cela a lieu pour ceux des ramifications des ra- eines, | | « Les vaisseaux descendent des feuilles , disent les auteurs de la théorie phytonienne. » Donc ils naissent dans ces organes. Eh bien, un des faits dont la démonstration est le plus facile, c’est de faire voir que les vaisseaux n’émanent point des feuilles , qu'ils n’y prennent pas naissance. Que l’on examine des bour- geons soit normaux, soit adventifs, dans les Monocotylés ou dans les Dicotylés, on reconnaîtra très aisément que les jeunes feuilles n’envoient point de vaisseaux dans la partie située au-dessous d'elles , qu'elles en recoivent au contraire de latige, sur laquelle elles se développent. Si c’est un bourgeon normal que l’on examine, on voit toujours de jeunes vaisseaux sortir des faisceaux de la tige, et s’avancer dans l'intérieur du petit mamelon qui constitue le nouveau bour- geon ; on peut souvent en apercevoir qui s’introduisent déjà dans | | | | DES VÉGÉTAUX DICOTYLÉDONÉS LIGNEUX. 267 de jeunes feuilles placées à la base du bourgeon ; d’autres qui se dirigent vers de petites proéminences, qui ne sont autre chose que des feuilles rudimentaires , dans lesquelles ils ne pénètrent pas encore ; enfin on en découvre quelquefois qui aboutissent à la partie arrondie, plus ou moins étendue, qui termine le bour- seon , et sur Jaquelle se développent successivement les petites proéminences ou rudiments des feuilles. Ces derniers vaisseaux, qui, comme les autres, sont unis inférieurement à ceux de latige, cb destinés à des feuilles , dont les premiers indices de déve- loppement ne sont pas encore manifestes. Je le répète , tous ces faits peuvent être démontrés avec tu plus grande facilité soit dans les Dicotylédonés , soit dans les Monocotylédonés, La naissance des bourgeons adventifs sur des boutures de ra- cines fournit des preuves plus irrécusahbles encore ; car on assiste, pour. ainsi dire, à la formation de toutes les parties du bourgeon. On voit une masse de tissu cellulaire se développer dans la couche génératrice de la racine, et, au milieu de cette masse, quelquefois loin des vaisseaux de l’ancien bois, on aperçoit la production de petits vaisseaux réticulés, longtemps même avant que rien annonce que c’est un bourgeon qui résultera de cette formation nouvelle. Avant même l’apparition des proéminences qui indiquent la naissance des feuilles, ce faisceau vasculaire émet à son sommet des ramifications qui se distribuent autour d’un axe médullaire commencant, et qui se prolongeront dans les feuilles non encore apparentes au moment où cette division du faisceau s'effectue (Mémoire sur l’origine des bourgeons adventifs, Ann. se, nat., 3° sér., t, VIIT, pl. 41, fig. 13). J’ai observé ce phénomène dans plusieurs plantes. La figure que j'en ai donnée. a été dessinée d'après ce que j'ai observé dans l'Ailanthus glan- _ dulosa. Il est donc bien évident, puisque les vaisseaux naissent avant l'apparition des premiers indices du développement des feuilles, que celles-ci reçoivent des vaisseaux de la partie antérieurement | formée, et qu’elles ne lui en donnent point. (Mém, cité, pl. 7, 8, | 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15.) 268 ._ A. TRÉCUL, — ACCROISSEMENT Cette préexistence des vaisseaux n’est pas le seul fait en con- tradiction avec la théorie phytonienne que nous offre l’évolution des bourgeons adventifs ; il en est un autre très important, sur- tout si on l’envisage au point de vue de cette théorie : c’est que la nature de ces vaisseaux n’est point telle que les botanistes , et M. Gaudichaud en particulier, se l’étaient imaginé. On croit généralement que, dans cette évolution des bourgeons adventifs, ce sont les trachées qui apparaissent les premières, et que les vaisseaux réticulés et ponctués ne viennent qu’ensuite. Il n’en est point ainsi ; cette erreur est causée par ce que l’on observe dans les bourgeons normaux, où l’on est accoutumé à voir les trachées les premières, Dans les bourgeons adventifs, ce sont des vaisseaux réticulés qui deviennent ponctués, qui se montrent d’abord, vaisseaux que M. Gaudichaud cependant considère comme appartenant au système radiculaire (Recherches générales l’organographie , la physiologie et l’organogénie végétales, Paris, 1841, p. A5); de sorte que ce seraient les vaisseaux du système descendant ou radiculaire qui naîtraient les premiers avant les feuilles elles-mêmes. Les trachées se montrent les der- nières , avec les feuilles; elles prolongent dans ces organes les vaisseaux antérieurement développés, de telle manière que l’on. a des séries continues de cellules vasculaires, composées de cel- lules ponctuées, de réticulées et de RER enfin de trachées déroulables. Les bourgeons adventifs, nés, ainsi que je viens de l’exposer succinctement, d’une petite masse de tissu cellulaire , s’accrois- sant dans tous les sens, en diamètre aussi bien qu’en hauteur, leur insertion sur la tige, qui doit les supporter et les nourrir, est obligée de s'étendre comme les autres parties ; pour cela, les faisceaux vasculaires s’y multiplient comme ailleurs , et donnent lieu à celte sorte de griffe ou épatement vasculaire, que l’on à considérée comme la meilleure preuve de la marche descendante des fibres et des vaisseaux. Mais on voit clairement par ce que Je: viens de dire, et il est très facile de renouveler mes observations, que les premiers vaisseaux existaient là avant le développement des feuilles. Ils n’ont donc pu être envoyés par elles, ou formés ( | | DES VÉGÉTAUX DICOTYLÉDONÉS LIGNEUX. 269 sous l'influence de forces qui en émanent , quand on les à fait naître sur des tronçons de racines. | L’anatomie, l’organogénie des radicelles et des racines adven- tives nous ont prouvé que les vaisseaux de ces organes ne sont point le résultat de la déviation de ceux des racines ou des tiges sur lesquelles elles sont nées, que par conséquent ces vaisseaux ne se continuent point sans interruption du sommet de l’arbre ou des feuilles à l'extrémité des racines. D'un autre côté, l'étude de la formation des bourgeons, soit normaux , soit adventifs, nous a démontré que les feuilles n’en- voient point des vaisseaux dans la tige ; que bien au contraire elles en recoivent, que les faisceaux vasculaires par conséquent n’en peuvent descendre... Cherchons maintenant dans un autre ordre de preuves si cette marche descendante est ou non confirmée, s’ils se forment de haut en bas, de bas en haut, ou s’ils se développent d’une autre manière. Si les faisceaux fibro-vasculaires descendent des feuilles, lorsque sur un tronc d’arbre on enlève un anneau complet d’écorce, il ne peut se produire de nouveaux tissus ligneux et vasculaires au-dessous de la décortication; il ne s’en produira pas davantage à la surface de l’aubier ou du jeune bois décorti- qué, si ce n’est par l’'épanchement des nouvelles couches ligneuses formées au-dessus de la partie dénudée. Je puis affirmer et prouver que du bois et de l'écorce se déve- loppent à la surface de la décortication, et sous les couches cor- ticales qui sont au-dessous d'elle, c’est-à-dire sous la partie in- férieure de la tige, tout à fait indépendamment des tissus placés au-dessus de cette décorticalion. Déjà Duhamel l’avait annoncé; mais ce fait fut révoqué en doute, Dutrochet qui vit des productions analogues sur le T'illeul, et Meyen qui en observa sur plusieurs autres végétaux, prétendirent qu’il ne se forme que du tissu cellulaire dans cette occasion. Ce qui à induit en erreur Dutrochet et Meyen, ainsi que les anatomistes qui ont partagé leur avis, c’est qu'ils n’ont vu que le commencement du phénomène , le développement des 270 As TRÉCUL. —- ACCROISSEMENT tissus formés s'étant arrêté avant la lignification des jeunes tissus du bois, « 11 est probable, dit Dutrochet, que dans cette cir- » constance le système cortical est reproduit par une métamor- » phose de la médulle centrale en médulle corticale (1). » Le troncon de tige de Nyssa angulisans, Michx., que j’ai l’hon- neur de mettre sous les yeux de l’Académie, prouvera jusqu’à l'évidence qu'il peut se former de nouvelles couches corticales et ligneuses à la surface de l’aubier décortiqué, et au-dessous de la décortication comme au-dessus. (PI: 17, fig. 1.) Cette tige, que j'ai rapportée de la Louisiane , a été trouvée dans une forêt humide, marécageuse, protégée contre l’action directe du soleil par les arbres du voisinage. Elle avait été privée de son écorce sur une longueur de 45 centimètres, et néanmoins elle continua à végéter, Quand je la coupai au mois de septembre, elle portait des feuilles et des fruits. De nouvelles couches li: gneuses se sont formées au-dessus de la décortication (fig,-4, a), comme cela se passe ordinairement; mais il s’en est aussi formé au-dessous (fig, 1, b). Celles qui se sont développées au-dessus sont plus considérables que les autres, Outre ces deux produc- tions, il s'en est manifesté d’autres sur la partie dépouillée de son écorce, On voit, en eflet, à la surface du bois dénudé des proéminences oblongues où hémisphériques (ce, d) recouvertes d’une écorce grisâtre , dont l'étendue varie depuis 4 millimètres de longueur sur 2 millimètres de largeur, jusqu'à 895 centimètres de longueur sur à à 6 centimètres de largeur. La partie corticale qui les recouvre, desséchée aujourd’hui, se détache avec assez dé facilité, et laisse voir , après sa chute, un tissu plus dense fort adhérent au bois. | Examinons tout de suite quelle est la nature de ces tissus. L’écorce de ces protubérances présente des cellules déformées, crispées par la dessiccation, au milieu desquelles j’ai observé des faisceaux du liber. Voilà donc une écorce bien constituée. (1) On se rappelle que Dutrochet pensait qu'une zone de tissu utriculairé ou moelle (médulle centrale) séparaît toujours deux couches ligneuses. Il croyait, dans le cas dont il s’agit, que c'était cette moelle qui se transformait en écorce, 4 {Note de l'auteur.) DES VÉGÉTAUX DICOTYLÉDONÉS LIGNEUX. 271 L'une dé ces protubérances , qui n'avait que 6 millimètres de longueur sur 4 de largeur , m'a offert une partie ligneuse par- faitement développée. Cette tubérosité n’était point attachée au bois de la tige par toute la surface appliquée sur lui ; elle y te- nait seulement par une certaine étendue de sa partie centrale (ce que l’on peut voir par la figure 2, qui en représente une coupe transversale) ; c'est pourquoi le développement ligneux qui s'est effectué paraît émaner horizontalement du tissu ligneux de la tige, de la surface duquel il rayonne ensuite dans tous les sens, à droite, à gauche, vers le haut et en bas. La figure 2 fait voir nettement la disposition rayonnante de ses parties élémentaires ; leur nature fibro-vasculaire ne peut être révoquée en doute. On voit clairement quelques rayons médule laires (fig. 2, r) de cette production prolonger ceux de la tige (R), et entre eux le tissu ligneux continuer les séries raÿonnantes des fibres du bois préexistant à cette formation nouvelle, Au milieu de ce tissu fibreux récemment produit, on remarque les ouver- tures de nombreux vaisseaux vw; quelques uns mêmes, dont la direction était oblique, font voir qu’il y en à de ponctués et de TAVÉS, D. Le doute n’est donc plus possible. Ges productions sont bien de la nature du bois, mais le bois de ces protubérances n’est point immédiatement en contact avec le bois à la surface duquel elles se sont développées ; il en est séparé par une couche de tissu cellulaire différent par sa structure de celui des rayons médul- laires, ainsi qu’on peut le constater par l'examen de la figure que j'en ai donnée planche 19, fig. 3, c. Le grand diamètre de ces cel- lules est parallèle à l'axe de la tige, et, par conséquent , perpen- diculaire à celui des utricules des rayons médullaires, Sur une coupe transversale, ces cellules intermédiaires ne peu- vent être distinguées des cellules fibreuses noùvelles. Elles ont le | même diamètre, des parois également épaisses et ponctuées , et elles sont disposées comme élles en séries rayonnantes , de telle manière qu’elles établissent la continuité des séries de fibres de l’ancien bois avec celles du bois nouvellement produit dans les | protubérances, 242 A, TRÉCUL, — ACCROISSEMENT Comme le démontre l’examen de la figure 3, toutes les fibres ligneuses de ces productions n’ont pas des dimensions égales. Les plus voisines de la couche celluleuse que je viens de décrire sont plus courtes ; celles qui viennent ensuite, c’est-à-dire qui sont plus externes par rapport aux précédentes, sont plus allongées ; enfin , les plus rapprochées de la circonférence diminuent gra- duellement en longueur, et perdent le caractère des fibres li- gneuses proprement dites. Elles ne constituent plus que des cel- lules à peu près rectangulaires , à parois épaisses et ponctuées , disposées en séries rayonnantes comme: les fibres ligneuses au premier période de leur formation dans la zone génératrice. Toutes les tubérosités développées à la surface du corps ligneux dénudé ne présentent point la même structure. Les unes sont composées d’un tissu utriculaire à peu près uniforme ; quelques autres se partagent en deux parties : l’une externe formée d’utri- cules à parois minces , l’autre interne composée de cellules à pa- rois épaisses. Cette dernière partie, la partie centrale, renferme aussi deux sortes de cellules : les unes, allongées horizontalement, prolongent les rayons médullaires ; les autres, allongées vertica- lement , représentent évidemment les fibres ligneuses dont elles n’ont point acquis tous les caractères, ayant été arrêtées dans leur accroissement en longueur. Enfin d’autres tubérosités contiennent des fibres ligneuses parfaites, et des vaisseaux ponctués et rayés bien conformés. | Là ne se bornent point les modifications que l’on observe dans ces productions anomales. Tous leurs éléments divers n’ont point la disposition régulière propre aux tissus développés dans les cir- constances ordinaires. Dans les plus considérables, vers les ex- trémités principalement, le courant de la séve , arrêté dans sa marche, semble s'être replié sur lui-même, contourné dans diffé- rents sens, et avoir décrit des sinuosités marquées par la direc- tion bizarre des fibres ligneuses et des vaisseaux , qui dessinent des courbes excessivement variées et très singulières. Dans ces parties si étrangement organisées, les rayons médul- laires prédominent ordinairement ; obligés de se replier eux< mêmes dans toutes les directions comme les fibres ligneuses et: DES VÉGÉTAUX DICOTYLÉDONÉS LIGNEUX. 273 les vaisseaux, ils ont perdu quelques uns des caractères qui leur sont propres, et une quantité considérable de matière intercel- lulaire est souvent épanchée entre les cellules qui les constituent. Il ne me reste plus à examiner que le tissu né sous l'écorce, au-dessus et au-dessous de la décortication. #:} Au - dessous , sur le bord de la plaie , la formation ligneuse est moins grande qu'au-dessus. Les rayons médullaires y sont en plus grand nombre et plus larges que dans le bois ancien; les séries de fibres ligneuses sont moins multipliées, mais elles y sont généralement plus avancées dans leur développement qu’au- dessus de la décortication. [l en est de même des vaisseaux qui Ÿ sont beaucoup plus nombreux, et qui y existent jusqu’auprès de la superficie du bois, c’est-à-dire jusque dans la partie la plus jeune. Au-dessus de la décortication , au contraire , le nouveau tissu ligneux forme une couche plus épaisse qu’au-dessous : mais il est beaucoup moins avancé dans son accroissement. La figure 6 en montre une coupe transversale en b, et la figure 4 une coupe longitudinale en b. On ne remarque , dans l’une et dans l’autre figure, aucun vaisseau appartenant à la jeune production ligneuse, quoiqu'il en existe, mais en plus petit nombre. Les grands vais- seaux V, que l'on voit dans les figures 4 et 6, font partie de l’ancien bois. Des rayons médullaires R, r se prolongent de l’an- cien bois a dans le nouveau b, Celui-ci est formé de cellules ou fibres, fig. 4 f’ moins grandes que celles du bois de la tige F, et elles sont d'autant plus courtes /, f”, qu’elles sont plus éloignées du bois primitif. Toutes les cellules fibreuses, celles de l’ancien aubier et celles du nouveau, Sont apposées carrément les unes au-dessus des autres, | ét celles du nouveau bois sont disposées en séries rayonnantes de trois ou quatre cellules ou plus, fig. 4, f, f', d’une manière très | manifeste, ainsi que cela à toujours lieu pour les jeunes cellules fibreuses de la couche génératrice : ce qui sémble indiquer encore qu’elles se sont développées en rayonnant du centre à la cir- | conférence , comme les rayons médullaires. | Toutes ces fibres ligneuses imparfaites (je nè veux parler ici | 3° série. Bor. T. XVIL, (Cahier n° 5.) 2 18 | 974 . A, TRÉCUL. — ACCROISSEMENT que des plus jeunes , qui sont incomplétement développées ) ont l’aspect d’un tissu cellulaire tel qu'il se présente souvent à l’ob- sérvateur , comme sielles avaient été arrêtées dans leur accrois- sement en étendue, bien qu’elles aient pu continuer à se lignifier, car elles ont des parois épaisses et marquées de ponctuations ; et elles offrent l'apparence de cellules déjà vieilles, Un seul fait intéressant, il me semble, me reste à mentionner, C’est la forme des plus jeunes cellules ligneuses de la couche de bois développé sous l’écorce au-dessous de l'anneau décortiqué, Quand on cherche à reconnaître la structure des éléments fibreux dans la couche génératrice elle-même sur la coupe trans- versale d’une tige de dicotylédoné ligneux, on remarque que les jeunes cellules fibreuses les plus externes ont leur plus petit dia- mètre parallèle aux rayons médullaires. À mesure que ces cel- lules avancent en âge, ce diamètre s'accroît insensiblement , et finit par égaler ou même par surpasser quelquefois le diamètre inverse, Il n’en est pas de même à la fin de chaque année de végéla- tion. Les jeunes cellules fibreuses, arrêtées dans leur développe- ment, conservent souvent cette forme aplatie qu’elles ont à l’époque de leur apparition, bien qu’elles continuent à s’accroitre en épaisseur. Dans la partie que j'ai indiquée , immédiatement au-dessous de l’anneau décortiqué, les plus jeunes cellules fibreuses mon- trent ce phénomène d’une manière tout à fait exagérée. Sur une coupe transversale ( pl, 20, fig. 5), on voit très net- tement les cellules des rayons médullaires diminuer de longueur s’approchant de la surfacede la zone de bois r, et le diamètre des cellules fibreuses, parallèle aux rayons médullaires, est sou- vent si réduit (fig. 5, L), que ces cellules peuvent recevoir l’é- pithète de fabulaires. Elles sont disposées en séries rayonnantes comme les autres, et leur grand diamètre horizontal est PA al- lèle à la circonférence de la couche ligneuse, Dans quelques unes de ces cellules on aperçoit quelquefois des cloisons transversales , comme si les séries se dédoublaient pa- rallèlement aux rayons médullaires, DES VÉGÉTAUX DICOTYLÉDONÉS LIGNEUX. 275 J'ai prouvé par le développement des racines adventives que les fibres ligneuses ne se continuent point sans interruption du sommet des feuilles, à l'extrémité des dernières ramifications des racines; j'ai démontré par l’évolution des bourgeons adventifs que les feuilles n’envoient ni fibres, ni vaisseaux dans le rameau sur Jequel elles sont nées ; j'ai fait voir de plus par ces produc- tions anomales du Nyssa angulisans que les fibres ligneuses et les vaisseaux ne se développent ni de haut en bas, ni de bas en haut, comme on l’a souvent répété, mais sur la place même où on les observe. Voyons maintenant s’il ne serait pas possible de donner des faits principaux, sur lesquels repose la théorie des fibres radicu- lairesdescendantes, uneexplication plussatisfaisante pour l'esprit, et plus en harmonie avec les principes organogéniques dévelop- pés dans mes trois mémoires cités précédemment. (1), et avec les principes physiologiques généralement adoptés par les bota- nistes, Ces faits résultent de lésions de nature diverse opérées à la surface des tiges, comimne des décortications en spirales, annu- laires, etc. Si ce sont des décortications annulaires que l’on à faites au- dessus de chacun des bourgeons d’un rameau , afin d'isoler ces bourgeons les uns des autres, et de prouver l'indépendance de leur végétation, qu’est-il arrivé ? Chaque bourgeon continua à se développer , des fibres ligneuses ont été produites ; on peut les suivre du rameau qui est résulté de ce bourgeon, sur la surface de la tige qui lui a donné naissance, Elles suivent une ligne ver- ticale après avoir formé un épatement à la base du bourgeon ; puis, à la décortication placée au-dessous, les faisceaux fibro- vasculaires qu’elles constituent embrassent toute la tige sur une certaine étendue; elles y forment un anneau ligneux. De savants botanistes prétendent prouver par là que les fibres (1) Recherches sur la struclure et le développement du Nuphar lutea (Ann. des se. nat. 1845). — Recherches sur l'origine des racines adventives (Ann. des sc. nat,, 4846), — Recherches sur l'origine des bourgeons adventifs (Ann, des sc. nal., 4847). 276 © A. TRÉCUL. — ACCROISSEMENT et les vaisseaux descendent des bourgeons. On à pu voir par ce qui précède que ces preuves sont insuffisantes. On peut d’ailleurs donner une autre explication de ce phénomène. M. Gaudichaud, par exemple, reconnaît qu'il y a des fluides organisateurs qui descendent du haut en bas des végétaux ; les autres physiologistes appellent ces fluides séve descendante. Quand on fait des décortications annulaires au-dessus de chaque bour- geon, on interrompt la marche de cette séve descendant des di- vers bourgeons ; chacun d’eux est isolé des autres; il reçoit sa substance nutritive par le corps ligneux , mais ses fluides organi- sateurs , sa séve descendante n’en suit pas moins sa marche ordi- naire; elle va de son sommet à sa base, de cellule en cellule, ali- menter les tissus de la couche génératrice ; elle passe ensuite sur la tige, et descend verticalement jusqu’à l’anneau décortiqué. Là, étant arrêtée, elle tourne autour de cette tige, et, comme l’accrois- sement l’accompagne toujours, il n’y a de formation vasculaire que dans les parties qu'elle à nourries en les suivant. Au cons traire, quand la circulation de la séve n’a pas été interrompue par de telles décortications, les bourgeons et les rameaux étant épars ou disposés en spirale autour de la tige , la séve, qui en descend verticalement, alimente la couche génératrice dans toute son étendue ; c’est pourquoi les productions fibro-vasculaires recous vrent alors toute la surface de l’ancienne couche ligneuse. À cela on me fera une objection. On me dira que l’on ne concoit pas bien comment les vaisseaux ne conservent point la direction verticale des éléments celluleux de la couche géné- ratrice; comment, au contraire, ils suivent une marche si- nueuse ou horizontale à la base de l'anneau d’écorce qui a été laissé, La raison, la voici : c’est que les jeunes tissus végétaux, ceux de la couche génératrice en particulier, ont la propriété dé » se modifier , de se métamorphoser pour produire tel ou tel or- gane dans telle ou telle situatioñ , Suivant les besoins de la plante. Dans le cas dontil s’agit, la circulation ne se faisant plus verticalement dans cette partie, mais obliquement ou horizontale- ment, les vaisseaux sont produits dans le sens de cette circu- lation. Dé DES VÉGÉTAUX DICOTYLÉDONÉS LIGNEUX. 277 Cette assertion n’est point émise à la légère ; mes observalions m'en ont fourni des preuves nombreuses. Ce n’est point ici le lieu de m’étendre sur ce sujet ; j’aurai d’ailleurs bientôt l’occa- sion de m'en occuper de nouveau. Si c’est une décortication en spirale que l’on à faite autour de la tige, la séve descendante suit la lame d’écorce laissée; et, comme elle a de la tendance à se rapprocher de la verticale , elle est plus abondante près du bord inférieur de l'écorce; la nutrition y étant rendue plus active par la présence d’une plus grande quantité de séve, la production fibro-vasculaire y est en consé- quence plus considérable. Est-ce une lésion d’une autre nature qui a été déterminée, une perforation de l'écorce et du corps ligneux, au moyen d’une tarière par exemple, la couche génératrice et le tissu cellulaire -cortical sont chargés de la réparation. Leurs utricules vivantes qui bordent la plaie s’allongent, se gonflent , puis se partagent en deux ou plusieurs cellules, à l’aide de cloisons formées dans leur intérieur. Ges cellules qui en résultent se comportent de la même manière, donnent naissance à d’autres utricules, qui peu à peu remplissent la cavité en totalité ou en partie. Des tissus fibro-vasculaires sont produits , ainsi que je le démontrerai dans un mémoire spécial, par des transformations du tissu cellulaire, sans l'émission d’un liquide gélatineux, comme on le pense géné- ralement, et sans l’intervention de fibres radiculaires descendant des bourgeons. J'ai décrit plusieurs fois des Hébirations analogues dans mes . mémoires précédents. 13 Conclusions. Les observations que m'a fournies cette tige du Vyssa angu- hsans prouvent donc : 1° Que les filets fibro-vasculaires ne se continuent point sans interruption de l'extrémité des feuilles à celles des radicelles ou dernières ramifications des racines, ainsi que je l’avais déjà démontré dans mes mémoires sur les racines et les bourgeons adventifs ;,. 278 A. TRÉCUL. — ACCROISSEMENT 2 Que le diämètre des tiges peut s’accroître sans l’interven- tion de fibres ligneuses et vasculaires descendant soit des feuilles, soit des bourgeons ; 3° Que le tissu du bois et les vaisseaux se forment sur la place où on les observe, de même que les rayons médullaires, et qu’ils sont le résultat des modifications successives his subit le tissu cellulaire. a EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE 17. | Fig. 1. Tronçon de tige de Nyssa angulisans, Michx, sur laquelle une décortica- tion circulaire de 45 centimètres de longueur avait été opérée. Malgré cette décortication, l'arbre continua à végéter et produisit des couches ligneuses au-dessous de la partie dénudée en b, aussi bien qu'au-dessus en a. Des pro- ductions ligneuses, recouvertes d'écorce c,d, furent aussi formées sur l'Aubier, dépouillé de son écorce, L'étendue de ces productions varie depuis 4 millime- tres de longueur sur 2 de largeur, jusqu'à-35 centimètres de longueur, sur 3 à 6 centimètres de largeur. E représente l'écorce de Ja tige au-dessus et au-dessous de la décortication. PLANCHE 18. Fig. 2. Coupe transversale d'une des productions ligneuses développées sur le bois décortiqué ; elle avait 6 millimètres de longueur sur 4 de largeur, — a représente une portion de l’ancien bois. Il est formé de fibres ligneuses à parois épaisses !, au milieu desquellés sont dispersés de gros vaisseaux V; b est la production ligneuse formée après la décortication. Ses fibres ligneuses ont des parois moins épaisses que celles du bois ancien ; ses vaisseaux w ont un diamètre moins considérable que les vaisseaux V du bois; p représente des vaisseaux ponctués et rayés dont la direction était oblique. Les rayons médullaires r prolongent ceux du bois ancien R. Les rayons médullaires r’ naissent dans l'intérieur de la nouvelle production ligneuse. Cette tubérosité est figurée dépourvue de son écorce. , PLANCHE 19, Fig. 3. Coupe longitudinale montrant l'insertion des protubérances lignéuses à la surface de l’ancien bois, ainsi que la structure de leurs fibres ligneuses, et de quelques uns de leurs vaisseaux. — a, bois ancien; F, fibres ligneuses de l’ancien bois; V, vaisseaux de l'ancien bois ; b, bois des protubérances for- mées à la surface des tissus mis à nu par la décortication ; r, rayons médul- laires traversant le bois ancien et celui de la nouvelle production: f, jeunes DES VÉGÉTAUX DICOTYLÉDONÉS LIGNEUX, 279 fibres ligneuses du nouveau bois ; f’, fibres ligneuses plus âgées ; v, vaisseaux du nouveau bois; c, tissu cellulaire interposé entré les tissus ligneux des prolubérances et l'ancien bois. Ces utricules existent toujours sous les produc- tions ligneuses anormales que j'ai examinées. Ce sont les cellules les premières formées qui n'ont subi de modification ultérieure que dans l'épaisseur de leurs parois, Fig. 4. Coupe longitudinale faite au-dessus de la décortication. — a, bois an- cien:; F, fibres ligneuses apposées carrément les unes au-dessus des autres; V, vaisseaux ponctués et rayés. Une portion du même vaisseau est assez sou- vent marquée de ponctuations, tandis que l’autre est rayée, comme le fait voir la figure ; b, jeune couche ligneuse traversée par les rayons médullaires r, qui continuent ceux de l’ancien bois R; f,f’, jeunes fibres ligneuses. Ceiles qui sont désignées par f sont plus longues et plus anciennes que celles qui sont marquées de f’; elles sont ordinairement situées immédiatement au con- tact de l’ancienne couche ligneuse; cependant, près du bord de la lèvre de la plaie, j'ai trouvé aussi quelquefois une couche de tissu cellulaire entre les . deux productions, de même que dans les protubérances. Les fibres plus jeu- nes f! sont placées plus à l'extérieur, Les unes et les autres sont placées en séries horizontales, rayonnantes de trois ou quatre cellules ou plus ; ce qui est un caractère de leur mode de formation. PLANCHE 90. Fig. 5. Coupe transversale de la nouvelle couche ligneuse formée au-dessous de Ja décortication. — a, portion du bois ancien ; V, vaisseaux de ce bois ancien ; b, nouvelle couche ligneuse traversée par des rayons médullaires r; v, vais- _seaux de ce jeune bois; /, jeunes cellules fibreuses très étroites dans le sens parallèle aux rayons médullaires, ayant un diamètre transversal plus considé- rable dans le sens opposé. Ce sont les cellules fibreuses les plus jeunes, de même qu’en r sont les plus jeunes cellules des rayons médullaires. Elles sont beaucoup plus courtes que les cellules plus anciennes c. Fig. 6. Coupe transversale de la jeune couche ligneuse produite au-dessus de la décortication, étudiée près du bord de la plaie. — a représente l’ancien bois; F, cellules ligneuses à parois épaisses, composées de deux membranes ; V, vaisseaux de l’ancien bois; best la jeune couche ligneuse; ses fibres ne sont formées que d'une seule membrane, et sont séparées les unes des autres par de la matière intercellulaire. Les vaisseaux y sont rares et n'ont qu’un diamètre peu différent de celui des fibres: aussi ne les distingue-t-on pas sur une coupe transversale; r, rayons médullaires qui continuent ceux de l'an- cien bois R. | OBSERVATIONS sur LE GROUPE DES ULICINÉES, | "ET ÉNUMÉRATION DE SES ESPÈCES, Par M. P,-B, WEBB, Le genre Ulex de Linné ne contenait qu’une seule espèce divisée en deux variétés, dont la seconde fut, vers la fin du der- nier siècle, élevée au rang d’espèce par Forster, qui ne fit en cela que suivre l'exemple des anciens botanistes, qui, même avant Linné, avaient toujours distingué l’Ulex europœus de notre Ulex nanus actuel. La troisième espèce, l'Uleæ parviflorus de Pourret! U. australis de Rojas Clemente et U. provincialis de Loiseleur, quoique connue la dernière seulement des botanistes modernes, avait cependant été remarquée la première par les anciens auteurs. Elle fut décrite au xvi' siècle par Pena et Lobel dans leurs Ædversaria , mais accompagnée d’une figure si im- parfaite, qu'il n’est pas étonnant qu’elle ait bientôt été perdue de vue, et confondue avec les deux précédentes espèces pour n'être ressuscitée qu'à la fin du xvin* ou au commencement du xIx° siècle ; car le nom même de Pourret a passé inapercu, et n’a été relevé que dans ces derniers temps. Pena appelle sa plante Vepa, nom par lequel Théodore Gaza, dans sa traduction latine de T'héophraste, a traduit le nom de Xxoorios, que déjà cet auteur avait attribué à une plante. Nécessairement la plante de Pena ne pouvait pas être le Xxoprtos des Grecs, puisqu'il n'existe pas de vrai Ulex dans la partie orientale de l’Europe; mais ces noms furent dans la suite employés indistinctement avec ceux PB. YVEBB, — OBSERVATIONS, ETC. 281 de Genisla spinosa ou Genistella, par les anciens botanistes, pour désigner ces plantes. G. Bauhin le premier parle de l’Uleæ eu- ropæus comme devant être, d’après quelques auteurs, l'Ulex dont parle Pline, et ce fut ce nom que Linné adopta. Tournefort, dans ses Znstitutiones, range ces plantes avec les Genista Spar- lium. À la suite des espèces connues, dès cette époque, des botanistes , 1l en mentionne d’autres récoltées par lui-même en Portugal , dont les auteurs modernes n’ont jamais fait mention. Grâce à l'extrême obligeance de M. Adrien de Jussieu, j'ai pu constater avec une grande certitude, dans son précieux herbier, la plupart de ces plantes, rapportées de Portugal par son an- cêtre Antoine de Jussieu en 1717, peu de temps après la pu- blication des Znstitutiones (en 1700), ainsi que dans l'herbier de Vaillant. Le nom d'Uleæ, dans l’acception de Pline, a, sans aucun doute, été attribué, à juste titre, à ce genre. En effet, cet auteur, en parlant de ce buisson et de sa grande aptitude pour l’usage auquel il le dit employé, devait indubitablement avoir en vue une ou plusieurs de ces nombreuses espèces qui croissent simul- tanément en Espagne.et en Portugal. Il dit que, dans les Astu- ries, dans la Galice et le Portugal, pour laver les terres auri- fères, on creuse des fossés qu’on jonche d’Ulex pour arrêter les parcelles d’or : Fossæ sternuntur gradatim ulice. Fruteæ est roris marini similis, asper, aurumque retinens… … Ulex siccatus uritur el cimis ejus lavatur, substrato cespite herboso , ut sidai aurum (1). Le nom lui-même d'Ulex est d’origine celtique, ec signifiant pointe ou tout objet aigu, étymologie qui, du reste, se retrouve dans l'allemand £ck, qui signifie angle. Le groupe des Ulicinées est remarquable par le développe- ment en spirale de ses branches, dont l’axe, par suite d’un arrêt de développement, se termine toujours en épine, et par la forme de ses feuilles, qui, de trifoliées, passent, comme dans les Acacias de la Nouvelle - Hollande, à l'état de phyllodes devenant eux- mêmes des épines. (4) Hist. nat, lib. HIT, cap. 21, 9289 P,-B. WEBB, — OBSERVATIONS Cette pêtite tribu se divise naturellement en trois sections parfaitement caractérisées, que nous traiterons de genres, quoique leurs caractères scientifiques, comme dans maint autre genre des Légumineuses, ne soient pas extrêmement tranchés. Ces genres seront Ulex Linné, Vepa Nob. et Stauracanthus Link, tous trois particuliers à la partie occidentale et tempérée du vieux monde , ne s’avancant guère dans l’intérieur des terres qu'aussi loin que s'étendent les brises de l'Océan ou de la Médi- terranée. Les deux derniers sont entièrement confinés dans le sud- ouest de l'Espagne et du Portugal et le nord-ouest de l’Afrique. Ces régions sont aussi le quartier général des vrais Ulexæ. Quatre espèces seulement passent les Pyrénées, et une seulement les Alpes (U. europœus), qui est évidemment indigène en Toscane, et qui traverse 28 degrés de latitude, depuis Ténériffe, sous lé 28° degré, jusqu'à la péninsule de Jutland, sous le 55° degré de latitude boréale. Ce sont là, largement esquissées , les limites géographiques de la diffusion de ce groupe; quant à la diffusion des espèces, nous la mentionnerons plus tard séparément pour chacune (1). Commencons par les Uleæ. Leur mode de croissance et de développement est le suivant. Les trois ou quatre prémières feuilles qui suivent les cotylédons sont trifoliées ; dans les sui- vantes, les folioles avortent et les pédoncules changent de forme, sont plus ou moins dilatés, et finissent par devenir des phyllodes épineux. Nous n'avons, il est vrai, vérifié cette dégénérescence que sur l'Ulex europœus L. et l'U. parviflorus Pourr.; mais, par analogie, de même que pour les Acacias cités plus haut, nous pouvons rationnelléement conclure que cette loi est applicable au genre entier. Ces phyllodes sont constamment persistants dans toutes les espèces, et sont par conséquent analogues aux bases persistantes des feuilles dans les genres Genista, Sarothamnus et autres, qu'ailleurs nous avons nommées pulvinulr. Dans le Sarothamnus, la spirale formée par les feuilles setotié à la formule 2/5, c'est-à-dire que la spire forme deux révolutions avec cinq intervalles, la sixième feuille répondant à la première (4) Voy. Otia hispanica , inéd. | | | SUR LE GROUPE DES ULICINÉES. 285 et étant le point de départ de la nouvelle spire. (Voyez Henry, Knospenbild.. p. 235, t. XXI; Spart. scoparium, fig. 1, 2, 3.) Dans l'Ulex, au moins dans ceux que nous avons examinés vi- vants, U. europœus, U. nanus et U. parviflorus, la spire formée par les phyllodes, et conséquemment par les branches latérales (spinæ primariæ Bab., ramuli Nob.), est représentée par la for- mule 3/8, la spire se composant de trois révolutions autour de l’axe, et le neuvième rameau répondant au premier. Dans les rameaux eux-mêmes, les révolutions de la spire ne sont pas si faciles à préciser, par suite de l'opposition ou quasi-opposition des ramelles (spinæ secundariæ Bab.). La position de ces ramelles dans les espèces citées plus haut est invariable, et n’éprouve que de légères modifications :chacun est sous-tendu par son phyllode ; la paire inférieure est opposée, presque alterne avec le troisième situé du côté de l’axe, au-dessus duquel il y en a deux autres latéraux opposés ou presque opposés ; puis il y en a encore un, quelquefois deux autres ; quoiqu'’ils n’atteignent jamais le nombre de neuf, il est probable que leur spire, quoique déguisée , est équivalente à celle des branches. Ces ramelles ne s’accroissent jamais ; ils sont destinés à pro- duire les fleurs. Cette destination remplie, leur développement s'arrête, et ils persistent dans leur état primitif, La reproduction des branches a lieu dans la partie supérieure de ceux de l’année précédente, au-dessous de l’épine terminale; elles sortent de boutons qui restent longtemps latents à la base des rameaux. Ces boutons sont placés extérieurement entre les ramules et le phyllode générateur ; c’est ainsi que le développement de la tige et des branches dans ces plantes est indéterminé, et c’est par ce moyen que se produit cette masse de branches et d’épines qui nous étonnent dans cette tribu vraiment féroce. Le rempart d’épines qui s’arrondit autour de ces plantes les rend éminem- ment propres pour les haies. Leurs jeunes pousses donnent aussi une bonne nourriture pour le bétail, mais il faut avoir soin de les broyer. Notre ami M. Vilmorin essaie en ce moment de fixer par des semis répétés une variété qui dispenserail de cette |: opération préparatoire. 2811 P.-B, WEBB. — OBSERVATIONS Tandis que le développement des branches est indéterminé , celui des fleurs est déterminé; ‘elles sortent de laisselle des phyllodes supérieurs des branches ou rameaux de l’année précé- dente; ce n’est toutefois pas indifféremment des branches ou rameaux dans les différentes espèces , mais plus généralement des branches primaires ou secondaires. Les pédicelles sont soli- taires ; il est très rare d’en voir sortir deux d’une même aisselle. (Voyez Ot. hisp., tab. XXIX, fig. 4, 5, 6.) Elles sont générale- ment précédées de deux phyllodes opposés l’un à l’autre, et placés latéralement à droite et à gauche de l’axe. Ces deux phyllodes, comme le fait remarquer M. Toussaints dans une lettreà M. Gay, persistent, tandis que ceux au-dessus, ordinairement, appelés bractées et bractéoles, tombent avec le pédicelle ; quelquefois à leur aisselle se trouvent des branches naissantes ou abortives (voyez OÙ lsp., t. XXXVIIE, fig. 3, 4); parfois au-dessous d’eux, il ÿ a un bouton latent (sbid., fig. 3, L et 5, 6); d’autres fois, ils manquent complétement (sbd., fig. 7,8). La première feuille florale, oubractée, alterne avec eux, et les deuxsupérieures, ou bractéoles, placées également à droite et à gauche de l’axe, sont opposées à l’autre. La spire formée par ces phyllodes est ainsi peu apparente. La troisième feuille, ou bractée, à quelquefois une évidente tendance à devenir trifoliée (2bid., t. XXXVIIT, B, fig. 3), et, quoique rarement dans le genre Uleæ, une seconde fleur sort parfois de son aisselle (bid., fig. 5). | Le genre Séauracanthus de Link présente plusieurs remar- quables différences dans son développement. Les phyllodes sont réduits à de simples écailles. Les branches sont opposées ou presque opposées ; chaque paire se croise à angle droit avec celle qui lui est immédiatement supérieure ou inférieure. Les ramules, ou épines tertiaires, sont presque tous opposés ou en croix, for- mant ainsi une ou deux croix parfaites à chaque ramule. Les jeunes branches sortent , comme dans l’Ulex, de boutons cachés à la base des ramules ; mais, contrairement à ce qui a lieu dans l’Ulex, fleurs et rameaux sortent de la même branche ; les fleurs naissent en épis à l’extrémité des branches de l’année, lesquelles mêmes branches émettent plus tard des ramules: spinescents SUR LE GROUPE DES ULICINÉES. 285 latéraux semblables à ceux de l'Uleæ, et qui ont la même desti- née, c’est-à-dire, qui en restent là de leur développement, Les branches supérieures ou florales d’un autre côté, comme dans le cas de la fleur solitaire de l’'Ulexæ, sont déterminées, ayant à leur extrémité une fleur solitaire ou quelquefois deux , l’une un peu au-dessous de l’autre ; quelquefois aussi la supérieure avorte. Ces importantes différences dans leur développement séparent le Stauracanthus de l'Uleæ ; toutefois la branche florale du Siauracanthus est parfois réduite à deux fleurs ou même à la fleur solitaire de l'Uleæ, et l'Ulex, comme - a déja été dit, a quelquefois deux fleurs. Le développement des branches et des fleurs du Vepa est semblable à celui de l’Ulex. Ce sont des Ulex en miniature, plus petits dans toutes leurs parties, outre quelques autres différences scientifiques. Leur disposition raméale, comme dans l’Ulex, ré- pond à la formule 3/8. Leurs ramules sont plus réguliers que dans les autres genres, c’est-à-dire qu'ils sont plus rarement en croix, et forment plus évidemment des portions de spire. Quel- quefois leur inflorescence approche de celle du Séauracanthus, comme particulièrement dans le Vepa lurida Nob. (O4. hisp., t. XXI), | = Nous allons maintenant donner les caractères différentiels des genres et des espèces, en commencant par le Stauracanthus , qui, par sa structure, se rapproche le plus des Génistées en général, . GENISTEÆ-ULICINEÆ Nob. STAURACANTHUS Link. Calyæ corollæ longitudine , labio superiore fisso , inferioré 3-dentato. F’exillum imbricans vel apice arrectum. 4/æappressæ. Leyumen oblongo-lineare , compressum, ad semina gibbosum, polyspermum. 4. S. aphyllus Link in Schrad. nr. Journ. 2, st. 2 et 3, p. 52. Ulex genistoides Brot. Phyllodiis demum valde dilatatis ; floribus 2-5 spicatis, bracteolis basi ovatis, carinatis, apice subulatis; calycis labio inferiore 286 P.-B, WEBR, — OBSERVATIONS carina falciformi ad marginem superiorem incurya, apice acutiuscula breviore. — Of. hisp., t.. XVIIL | Circa Olisiponem (Brotero !). 2. S. spartioides Nob., Stauracanthus aphyllus Bourg., Exsice,, 1849, n. 422 et 125. Phyllodiis lineari-lanceolatis acutis, demum basi dilata- tis; floribus 2-7 subumbellatis ; bracteolis lineari-lanceolatis : calycis labio inferiore carina ad marginem superiorem recta longiore. — Of. hisp., t. XIX. In Hisp. ad forum Luciferi, Gades (Bourgeau), Algeciras (Webb). S. Rocci opp. (Reuter). 6. Willkommii, floribus sæpe solitariis, calycibus hirsutissimis, In Lusitania circa Ossonobam — Faro (Willk., Æxsice., n. 227). 3. S. spectabilis Webb. Phyllodiis late ovatis, spicis paucifloris ; brac- teolis amplis rhomboïdeo-rotundatis apiculatis; calycis labio inferiore carina ad marginem superiorem recta obtusiuscula multo bréviore. — Ot. hisp., t. XX. In Lusitania meridionali inter or Sines et Villam Noyam mille Fontium (april. 4847, Welwitsch). | NEPA Webb, Calyx corolla dimidio brevior, labio superiore 2-dentato, in- feriore 3-dentato. V’exillum arrectum, extus hirtum. Æ4/æ laxæ , patentes. Legumen ovatum , compressum, calyce duplo longius, 1-2-spermum. 4, N. lurida Webb. Ramis decumbentibus, radicantibus; floribus aliquando e ramis novellis prolatis; bracteolis basi lanceolatis, apice subulatis, retusis : calycis labio superiore ad tertiam fere partem fisso; vexillo rhomboideo-orbiculari, alis carina convexa apice rotundata sub- brevioribus. — Of. hisp., t. XXT. In Lusitania merid. inter Villam-Noyam mille Fontium et montem Serra de Saô Domingos (apr. 1847, Welwitsch). 2. N. Webbiana Coss., sub Ulice (Notes sur quelques plantes, p. 32 ). Bracteolis oblongis, dBtidis, a calyce sæpe remotis, calycis labio supe- riore rotundato, breviter fisso, dentibus apice subulatis, incurvis; vexillo ovato orbiculari, alis carina ad marginem superiorem rectius- cula, subobtusa, brevioribus; leguminibus breviter ovatis, apice ventri- cosis, rostro dorso fere parallelo. — O6, hisp., t. XXII, In Bætica prope oppidum Aleala de los Gazules, apr. 1849 flor, et fruct. (Bourgeau, n. 117). SUR LE GROUPE DES ULICINÉES. 287 3. N. Cossonii Webb, Ulex Boivini Bourg., Æxsice., 1849, n, 1166. Bracteolis linearibus, calycis labio superiore ovato ad tertiam fere par- tem fisso ; alis carina ad marginem superiorem rectiuscula, apice incurva quarta parte brevioribus, leguminibus ovatis ventricosis paulo sub apice mucronatis. — Of. hisp., t. XXII. In Bætica circa oppidum Grazalema, jun. flor. et fr. (Bourgeau). h. N. Boivini Webb, 76. hisp., p. 51, sub VU. patr. Afr. excl. Ramis sulcato-alatis ; bracteolis lineari-lanceolatis, carinatis ; calyeis labio su- periore rotundato brevissime fisso ; alis carinæ falciformis ad marginem superiorem incurvæ apice acutæ longitudine; leguminibus ovato-ellip- ticis, complanatis, apice in rostrum centrale attenuatis. — Of. hisp., t, XXIV. In Bæticæ montosis prope Arundam (octob. flor. et fruct., Webb). 5. N. megalorites Webb, Ulex Boivini Webb, pro parte Z. c. Ramis diffusis, bracteolis basi ovato-lanceolatis, apice attenuatis ; calycis rotun- dati labio superiore fere ad medium fisso, dentibus caudato-acuminatis, alis carina falciformi ad marginem superiorem incurva apice lata incurva subacuta subbrevioribus. — Of. hisp., t. XXV. In Mauritaniæ Tingitanæ monte magno seu Djibbel Kibir (maio 1827 flor., Webb), prope Tingi (maio 1849, Reuter). 6. NV. Salzmanni Webb, Ulex Boivini Webb, pro parte /. e. Ramis virgatis, bracteolis rotundatis vel ovato-rotundatis, obtusis, calycis labio superiore late rotundato, ad tertiam fere partem fisso, dentibus lanceo- latis acutis; alis carina ad marginem superiorem recta apice rotundata et superne acuta, brevioribus. — Of. hisp., t. XXVI. In Mauritania circa Tingi (jun. flor., Salzmann). 7. N, Vaillantii Webb. Gerista Spartium reticulatum repetilum Vaill. Herb. in Mus. Par. Bracteolis linearibus, apice acutis; calycis labio superiore elongato ovato, ad quartam fere partem fisso, dentibus lineari- | lanceolatis, sensim attenuatis, acutis ; alis carina apice incurva subacuta subbrevioribus, — Of. hisp., t. XXVIT. In Lusitania meridionali circa oppidum Villam-Novam mille Fontium | (apr. 1847 flor., Welwitsch, d'Escayrac). 8. N. Escayracii Webb. Ramis gracilibus, junioribus subalato-sca- | bris; bracteolis basi lanceolatis, carinatis, apice attenuatis, acutis; | calycis labio superiore anguste alato, apice valde attenuato, acuminato, | breviter fisso, dentibus filiformibus ; vexillo alas longe excedente, alis carina angusta cymbiformi-incurva subbrevioribus. — Of. hisp., | t. XXVIII. , In Lusitania ad littora Oceani, prope Ossonobam — Faro et prom, | Sacrum (maio 1847, Welwitsch et d’Escayrac). | | 288 P.-R. WEBB. — OBSERVATIONS ULEX Linn. Calyx corolla longior vel subbrevior, labio superiore 2-den- tato, inferiore 3-dentato. Ÿ’eæillum imbricans vel apice arrec- tum, glabrum. 4læ appressæ. Legqumen oblongum, vix compres- sum, Calyce subbrevius, oligospermum. + Stigmate retrorsum declivi. À. U. europæus Linn., Sp. pl., p. 1045, excel. var, 6. Floribus ex axillis ramulorum vel ramellorum, raro superneramorum prodeuntibus ; brac- teolis late ovatis vel rhomboideo-rotundatis ; calyce villoso, labii supe- rioris rectiusculi dentibus (explicatis) connivertibus vel subdivaricatis ; alis carinam longe excedentibus ; ovario 12-ovulato. B strictus. U. strictus Mack. in 7rans. R. 1r. Acad. 1h, p.166. Var. est hibernica fortuita ramis virgatis tenuibus, floribus ad apicem ramorum aggregaltis. Ad oras Oceani a Fortunatis ad Cimbricum Chersonesum et in Etru- ria. Floret hyeme et primo vere. 2. U. Gallii Planch., Ann. sc. nat., sér. 3, 11, p. 213, t. IX, fig. { Floribus ex axillis phyllodiorum ramorum vel ramulorum prodeuntibus; bracteolis ovato-lanceolatis; calyce pilis sericeis appressis pubescente, labii superioris rectiusculi dentibus lanceolatis, acutis, (explicatis) subdivaricatis ; alis carina longioribus; ovario 6-ovulato. B humilis Planch., /. ce. ft IX, fig. 2, omnibus partibus minor. y Babingtonii. Ulex nanus 6 major Bab., Man. brit. bot., ed. 3, p. 69. Virens cæspitosior, floribus minoribus. Diversa esse videtur a G in herb. Gay asservata facie florisque et petalorum forma. In Galliæ occident. Venetorum ditione atque alibi inter Britannos Armoricæ accolas(Le Gall ; Gay ! Toussaint ! Delalande). G in iisdem locis ventis Oceani violentis perflata necnon prope Bayonam (Endress ! Speci- men a cl. Planchon ad Ÿ. nanum Forst. in herb. Gay, relatum). + totam Hiberniam operit ! per Britanniam verginio atque hibernico oceano con- versam sparsa est usque in Caledoniæ Novantum Chersonesum (Galloway J. Ball! }, etiam ad Oceanum germanicum ultra Abum prope Neocastrum (J. Storey in herb. Gay!). Floret ab augusto usque in hyemem. 3. U, nanus Forst., in Sym. syn., p. 160. Floribus pusillis, ex axillis ramorum vel ramulorum {spinarum primariarum) prodeuntibus; brac- teolis minimis lanceolatis ; calyce pilis appressis sericeis pubescente, labio superiore truncato, dentibus (explicatis )} divergentibus ;. alis ca. rinæ obtusæ apice rotundatæ longitudine. SUR LE GROUPE DES- ULICINÉES. 289 In Hispania boreali? Britannia, Gallia magis occidentali, usque ad Rhodanum. FI. ab Augusto in hyemem. B lusitanicus. U. nanus Webb, /4. hisp., p. 48. Fin labio superiore acuto, dentibus apiculatis (explicatis), rectis, alis carina subbrevioribus. In Lusitaniæ monte Cynthiæ — Cintra (Webb), a regione transtagana usque in Algarbiam et præcipue in paludosis ! (Welwitsch !) h. U. parviflorus Pourr., Acf. Toul, , t. I, p. 333 ; U. australis Clem., U. provincialis Lois. Floribus e ramulis et ramellis erumpentibus, brac- teolis ovatis acutis vel rotundatis; calyce elliptico - elongato sericeo pubescente vel glabrescente, labii superioris dentibus (explicatis) Cur- vato-divaricatis ; alis carina apice rotundata brevioribus. In Hispania et Gallia ad oras maris Mediterranei a Gadibus ad ostia Vari. Floret primo vere atque iterum autumno. B elachistanthos, floribus minoribus, calycis labio superiore acutius- culo dentibus vix divaricatis. — Of. hisp., f. XXIX, c. Inhort. Paris. e seminibus forsan africanis. ++ Sligmale antrorsum declivi, 5. U. africanus Webb. Bracteolis ovatis, obtusiuseulis vel acutis; calycibus ovato-oblongis, obtusiusculis, pilis albidis villoso-pubescenti- bus, labii superioris dentibus ovatis(explicatis), rectissubdivaricatis ; alis latis apice rotundatis carina ad marginem superiorem recta vel subcon- vexa apice truncata vel acutiuscula vel lata subcochleariformi breviori l- bus ; ovario 5-8-ovulato. — Of. hisp., t. XXIX A. In Mauritania gallica magis occidentali a Fratribus (Djemmaa-el-Ghra- zaouat) ad Gilvam et Mustaganam (Durieu ! !Delestre ! Balansa!). Floret Bi vere. B, Delesérir, petalis dilatatis carina cochleariformi. — O6. hisp., LA XXIX B. | 6. U. bœticus Boiss., Voy. t, Il, p. 132! Bracteolis late ovatis vel rotundatis; calyce subcylindraceo molliter piloso ; labii superioris denti- bus late divaricatis acutis ; alis carina superne recta vel convexa apice rotundata brevioribus; ovario 6-7-ovulato. — Of. hisp., t. XXX. In Hispaniæ bœticæ montibus. Floret vere.! 7. U. Bourgæanus Webb, U. bæticus Bourg., Exsice, 1849, n. 116 a. Bracteolis lineari-lanceolatis, vel demum lanceolatis ; calyce ovato basi rotundato villoso, labii superioris dentibus rectis, demum apice divarica- tis, apiculatis; alis latis carinæ subarcuatæ apice acutiusculæ Jongitu- dine ; ovario 6-7-ovulato. — O{, hisp., t. XXXI. ‘ : In Bœticæ jugis elatis Sierra de la Nieve dictis(Bourgeau). Floret junio, 3° série. Bor T. XVIL. (Cahier n° 5.) #5 | 19 290 P.-B. WEBB. —— OBSERVATIONS 8. Ü. scaber Kunze, in #lor., 1846, t. IT, p. 696, n. 519; Willk., Sched., n. 228. Bracteolis lanceolatis acutis, vel ovatis obtusis, calycis molliter villoso-pubescentis labiïis subellipticis, acutis, superioris denti- bus (explicatis) rectiusculis apice subdivaricatis, apiculatis vel acutis ; alis carina caltriformi incurva apice attenuata ad marginem superiorem leviter incurva brevioribus ; ovario 4-6-ovulato. — Of. hisp.,t. XXXII A. B glabrescens. U. scaber ? Willk., n. 229. y parviflorus. U. scaber Coss. PApAUS 1849, in herb. Cosson). à congestus. Nanus bracteolis lineari-lanceolatis, calyce glabrescente. — 06. hisp. , t. XXXII B. l In Hispania bœtica inter Asindonem _ Medina Sidonia et Arcobrigam == Arcos febr. (Willkomm;. B, in monte Sierra de Palmas ad fretum Her- culeun, flor. martio (Willkomm) ; >, in montibus Asindonis (Bourgeau) ; 3, in Mauritania tingitana versus apicem montis Hosmariensis, prope Te- tuanum ad fines aprilis (Webb). 9. U, tanthocladus Webb, Ulex Welwitschianus. Coss.…, in. Sched. Bourg., n.116. Ramis pubescenti-velutinis ; bracteolis linearibus demum ovato-rotundatis ; calyce ovato, basi rotundato, labii superioris dentibus latis ovatis (explicatis) valde divergentibus; alis carina cultriformi apice oblusiuscula vix brévioribus ; ovario 6-8-ovulato; leguminibus calyce subbrevioribus, apice rotundatis. — Of. hisp., t. XXXIIT. In pinetis Gaditanis (febr. Webb; martio, Bourgeau). 6 cal lycotomoides, ramis glabrescentibus ; calycis dentibus acutioribus, alis carina brevioribus. — Of. hisp., t. XXXV B. et In montibus Malacitanis, prope thermas carratracenses (Webb). 10. U. Welwitschianus Planch. in Ann. sc. nat., sér. 3, 14, p. 216. Ramis glabris; calycis angusti sericeo-pubescentis, mox glabri, Jabiis elipticis, superioris dentibus (explicatis) divergentibus ; alis carina an- gusta, ad marginem superiorem concava apice truncatuia longe auri- culata subbrevioribus; ovario 5-ovulato; leguminibus ovato-oblongis, compressis, glabrescentibus, calycebrevioribus. — Of. hisp., t. XXXIV. In Lusitaniæ ericetis transtaganis (Welwitsch}, et circa Scalabim=San: tarem (Webb, J. Ball. Floret martio). dd) A1. U. Willkommii Webb, Ulex bœticus Wilik., n. 500. Bracteolis minimis, anguste ovatis; calycibus ovatis, basi rotundatis, leviter seri- ceis, labii superioris dentibus lanceolatis acutis (explicatis), rectis ; alis carina apice ovata multo brevioribus; ovario 4-6-ovulato, .:: Prope monasterium Angelorum agri Malacitani, novembre wie komm). B Funkii. Labii superioris profunde Hfissi cotibus mbdipstacn lib carina superne convexa. — Of, hisp., t. XXXV A. In jugis montis Sierra Tejeda;junio (Funk), SüR LE GROUPE DES ULICINÉES. 29! 12. U. Jussiwi Webb, Genista Spartium Lus. majus el spinostus, spi- cato flore. Tournef., Znst., p. 616; Ant. de Juss. in herb. Juss.! Ramis villosis; bracteolis avatis, acutis; calycibus ovatis, piloso-pubescentibus vel glabris, labii superioris dentibus, (explicatis) divergentibus; alis carinæ versus apicèm attenuatæ rotundatæ longitudine, vel vix brevio- ribus; ovario 6-ovulato; leguminibus oblongis, subcompressis, valide mucronatis, calyce sublongioribus., — Of. hisp., t. XXXVI. : In Lusitaniæ ericetis (febr. 1717, Ant, de Jussieu !) In montibus Cyn- thiæ — Cintra Aug. fruct. (Webb). Ibid., aprile floret (Guthnick. 13. U. opistholepis Webb, Ulex fursan, sp. n. U. denso aff. Planch., L. c. p. 215. Ramis pilosis ; bracteolis late lanceolatis, acutis, a calyce remotis : calyce.oblongo nervoso, pubescente, labio superiore profunde bideutato, dentibus lanceolatis (explicatis), rectis, apice diver gentibus; alis carina Jata, apice rotundata sublongioribus; ovario 7-ovulato; leguminibus ovato-compressis, hirtis, calyce brevioribus. — Of. kisp., tt: XXXVI A. In Asturia ad db Gradum, Junio flor. (Durieu). In Gallicia -prope vicum Spacorum = Vigo (JL Ball., oct. fr uct 5? A4. U, densus Welw., in Sched., n, 71, Genista Spartium Lus. lanugi- nosum, aculeis tridentatis longioribus munitum. Tournef., /ns£., p. 645. Herb. Isnard in herb. Juss. ! Ramis molliter pilosis, confertis rectis: flo- ribus ramo insidentibus; bracteolis linearibus; calyce angusto, sericeo, labiis acutis superioris dentibus profundis, apice subulatis (explicatis), -rectis haud divaricatis ; alis carinam angustam æquantibus. — Of: }usp., t. XXXVIL In Lusitania inter Olisiponem atque oppidum Cintra et in |, regione Transtagana ad rivum Mouro {(Welwitsch). 15. U, argenteus Welw., in herb. Hooker, nu. 1082. Genista nsc Lus. aculeis tridentatis brevioribus munitum. Tournef., L. c., p. 616; ‘Ant. de Juss. in herb. Juss. ! Vaillant herb. ! Glaucescens, ramis erectis, appresse sericeis; bracteolis ovatis; calyce ovato, molliter piloso; alis :carina lata apice rotundata brevioribus. — O4, kisp., t. XXX VIH A: . In Algarbia (Ant. de Jussieu). — [n Algarbiæ Chamæropis palmetis, -maio (Welwitsch). | | 16. U. erinaceus Welw., in Sched,, 1851. Genista Spartium Lus, aculcis brevissimis CŒSsts Les Tournef, £.c., À. de Juss. in herb. Juss. ! ‘Glaucescens, cæspitosus, ramis brevibus toftbsis. albido-sericeis ; brac- ‘teolis ovato-rotundatis, acutis; calyce corolla longiore, apice attenuäto, ‘acuto, labio superiore profunde fisso dentibus angustis, acuminatis (ex- “plicatis), subincurvis ; alis carina apice trunçata subbrevioribus. — Of. hisp., t, XXXVIIT B. In Algarbia(Ant. de Jussieu, 1717). Ad promontorium. Sacrum, junio floret (Welwitsch). LA VIE DE LA PLANTE, RESULTAT DE L'ACTION SIMULTANÉE ET RÉGULIÈRE DE CELLULES D'INÉGALE VALEUR, Par M. Hermann SCHACHT |). La plante est un être composé d’une ou plusieurs cellules ; c’est seulement chez les espèces tout à fait inférieures que toutes les cellules ont la même valeur , c’est-à-dire même nature chi- mique et physique , et même importance physiologique. Même parmi les Champignons et les Algues, les plus imparfaits sont les seuls chez lesquels la même cellule se présente à la fois comme organe de végétation et de reproduction; déjà, dans ces deux groupes, ceux qui occupent un rang plus élevé sont composés, de même que les Lichens, de cellules de valeur différente. Quant aux plantes plus élevées dans l'échelle, elles sont toutes compo- sées de nombreuses cellules, absolument différentes aux points de vue physique et chimique, aussi bien que physiologique. La vie de ces végétaux repose sur le concours régulier de ces cellules de valeur inégale , qui recoivent un arrangement et un développe- ment déterminés selon les plantes : toute la diversité de la vie végétale s'explique par la vie des différentes cellules. Les végétaux ont une organisation incomparablement plus simple que celle des animaux. Il leur manque tout système par- ticulier de circulation composé de tubes réunis les uns aux autres; les liquides ne peuvent se répandre dans toute la plante que par diffusion ; les prétendus vaisseaux (tubes provenant de cellules) ne renferment que de l’air dans leur état parfait. Mais la plante n’a nul besoin d’un système particulier de circulation; grâce à ses cellules de valeur différente, elle a la faculté de diriger ses (1) Bulletin de l’Académie des sciences de Berlin, 1782. p. 141-189. | | | | H. SCHACHT, — LA VIE DE LA PLANTE, 293 sucs et toutes leurs parties chimiquement dissemblables vers les points où leur présence est nécessaire. Voyons maintenant com- ment cet énoncé peut être justifié, La première ébauche de toute plante élevée en organisation est composée de cellules de même valeur ; en fort peu de temps se dessinent deux tissus différents : déjà, dans l’embryon de la graine müre, on reconnaît, à peu d’exceptions près, le rudiment du bourgeon , de la racine, et dans son intérieur les premiers linéaments des faisceaux vasculaires. Ainsi, dès cet instant, on voil les deux tissus fondamentaux de la plante, c’est-à-dire deux sortes de cellules de valeur absolument différente. L'un de ces tissus sert principalement à la production cellulaire (c’est le tissu organisateur , le cambium); l’autre est surtout destiné à la for- mation des matières nutritives, comme la fécule, le sucre, la chlorophylle , etc. (c’est le tissu nourricier, le parenchyme pro- prement dit). Le tissu organisateur en voie de formation se trouve à l'extrémité du bourgeon et de la racine ; il forme aussi les ébauches des faisceaux vasculaires : lorsque la graine germe, il allonge. aussi bien le bourgeon que la racine. Le tissu organisa- teur est apte à développer toutes les sortes de cellules si diverses, au moyen desquelles s’allongent les faisceaux vasculaires et le parenchyme. Une couche cylindrique de ce tissu organisateur s'étend chez toutes les plantes supérieures, de manière à diviser le parenchyme en moelle et en écorce, tant vers le haut dans la tige, que vers le bas dans la racine. Chez tous nos arbres, et généralement chez tous les végétaux dont la tige grossit pendant toute la vie, cette couche cylindrique, que je nomme zone d’épais- sissement, reste active pendant toute la durée de la vie; c’est par elle que la tige gagne en épaisseur , ses cellules formant à son côté interne de nouveau bois, à son côté externe de nouvelle écorce. Au contraire, chez les Cryptogames supérieures et chez les Monocotylédones, la zone d’épaississement ne resle en activité que pendant un court espace de temps; de là, la tige de ces végétaux ne grossit que jusqu’à un certain point ; plus tard son accroissement n’a plus lieu que dans une seule direction, dans le sens de la hauteur. 294 ni H. SCHACHT, L'arrangement particulier des faisceaux vasculaires dans la racine des plantes éryptogames et monocotylédones est uné con- séquence de la durée limitée de la vie dans la zone d’épaississe- ment de ces plantes ; généralement une rangée de cellules de cette zone forme dans ce cas autour de la moelle un cercle cellu- laire assez condensé. : Grâce à la zone d’épaississement, les faisceaux vasculaires des Monocotylédones s’accroissent en même temps que la tige et la racine ; c'est à elle qu’est due aussi la ramification latérale des faisceaux vasculaires du Dracæna ; mais aussitôt que cette zone se lignifie, le faisceau vasculaire ne croît plûs qu’à son extrémité. Dans les premiers temps, le faisceau vasculaire et la zone d’épais- sissément, ainsi que l'extrémité de la tige et dé la racine, ne sont composés que de cellules susceptibles de développement; de celles-ci se forment successivement toutes les sortes de cellules que présentent les faisceaux vasculaires; en premier lieu naissent quelques vaisseaux spiraux ou annelés, ensuite des cellulés li gneuses, libériennes, et, selon l'espèce de plante, des vaisseaux réliculés, scalariformes et ponctués. Une portion des’ cellules primitives du faisceau vasculaire persiste sans se modifier; elle constitue la partie essentielle de ce faisceau (le cambium des faisceaux vasculaires , les vasa propria de M. Mohl). L’arrange- ment de ce cambium caractérise les espèces de faisceaux vascu= laires ; chez les Cryptogames, il entoure les cellules-vaisseaux 3: les cellules ligneuses et libériennes manquent , et jamais on n°y voit de vaisseaux ponclués. Le cambium du faisceau vasculaire monocotylédon est situé au milieu de celui-ci, entouré de vais seaux et de cellules libériennes lignifiées ; les cellules ligneuses ponctuées y sont extrêmement rares. Les faisceaux vasculaires cryptogames et monocotylédons ne peuvent s’élargir latéralement: que par ramification. Chez les Dicotylédones, le cambium se trouve également dans le milieu du faisceau vasculaire, maïsil concorde avec la zone d’épaississement : par celle-ci, il reste toujours susceptible de développement ; ses diverses cellules se’ développent des deux côtés, à l’intérieur en cellules ligneuses et vasculaires, à l’extérieur en cellules corticales.et libériennes. Lar LA VIE DE LA PLANTE. 295 zone d'épaississement et le cambium des faisceaux vasculaires donnent également naissance à l'étui médullaire (commencement dé la zone ligneuse de nos arbres) et aux couches annuelles (for- mations ligneuses des périodes ultérieures d’accroissement). La racine des Dicotylédons croît comme leur tige ; mais elle ne porte jamais de feuilles, parce que son sommet , chez toutes les vraies racines, présente une coiffe radicellaire, au lieu d’une ébauche de bourgeon. | | | Pendant que, dans l’intérieur de la plante germante, le tissu organisateur du faisceau vasculaire donne des cellules-vaisseaux, des cellules ligneuses et libériennes, on voit aussi naître, dans Île parenchyme superficiel ou de ce parenchyme, des cellules épider- miques, et, plustard dans, ou sous celles-ci, des cellules du liége ; dès lors la plante est pourvue de cellules de valeur très différente. Le tissu organisateur , situé à l'extrémité de la tige et de la ra- cine, dans la zone d’épaississement et à la base des feuilles, con- somme avant tout des substances azotées ; son contenu se colore en rose rouge sous l’action du sucre et de l’acide sulfurique, ‘tandis que celui des cellules voisines servant à une autre fonction ne prend pas cette coloration, Les cellules de ce tissu ont des parois délicates ; leur membrane est formée de cellulose pure. Le cambium des faisceaux des plantes cryptogames et monoco- tylédones se comporte de manière analogue, quoique ne formant plas de nouvelles cellules; régulièrement ce cambium est entouré ‘de cellules lignifiées , à air , et il se trouve en quelque sorte isolé par elles. Le parenchyme , ou le tissu nourricier , limité dans la tige, à la moelleet à l'écorce, renferme peu de substances azotées, mais d'autant plus de substances carbonées. C’est en lui qu’on trouve la fécule, linuline, la dextrine et le sucre, la chlorophylle, et d’autres matières colorantes ; il se forme des cristaux dans son intérieur. Les cellules de l’épiderme émettent les poils radicel- daires des racines ; ceux-ci absorbent dans le sol la matière ali- mentaire par l’intermédiaire de l’eau , indispensable à la vie de tout organisme ; ils communiquent, par diffusion aux cellules qui les avoisinent , les substances absorbées, et à leur tour ces cellules les dirigent vers le haut, dans la tige, à travers leur 906: . . H, SCHACHT. . membrane, Les poils radicellaires meurent de bonne heure avec l'épiderme qui les porte; la racine se recouvre de liége; son extrémité continue de croître et de produire de nouveaux poils. L'épiderme de la tige et des feuilles subit une modification diffé- rente ; la paroi externe de ses cellules s’épaissit généralement plus que l’interne ; elle s’oppose , surtout lorsqu'elle devient su- béreuse , à l’évaporation du fluide existant dans les parties gor- gées de suc; elle l’empêcherait même entièrement , s’il n’y existait des cellules d’une disposition particulière , les stomates qui rendent possible lexhalation, ainsi que l’absorption ,: des matières gazeuses et vaporisées : ainsi l’épiderme a une grande importance pour la plante. Dans la racine, il opère ; à l’aide de ses poils radicaux , l'absorption des matières solubles du sol ; dans la tige et sur les feuilles, il diminue l'évaporation par sa couche sécrétée ou cuticule , et surtout par la modificalion subé- reuse de la paroi externe de ses cellules, tandis que ses stomates permettent un échange de gaz et de vapeurs. Généralement l’activité de l’épiderme sur la tige est également limitée à un certain espace de temps ; dès qu’il meurt, il est remplacé par du liége, qui, entièrement développé, empêche totalement l’éva- poration : il est possible que sa nature poreuse amène la con- densation des gaz à la surface de la plante. Le tissu, destiné seulement à produire l'accroissement , est l'espèce de cellules la plus active des plantes; au second rang vient Je cambium des faisceaux vasculaires (les vasa propria de M. Mohl); l'un et l’autre sont riches en substances azotées, pauvres en combinaisons hydro-carbonées ; ils ne forment jamais de fécule, ni de matières analogues: ils retirent leur contenu azoté vraisemblablement en premier lieu du sol, et le cambium des faisceaux vasculaires le conduit jusqu’au sommet de la tige, Le parenchyme, ou le tissu qui forme la matière nutritive, est actif aussi, mais d’une autre manière; il forme la fécule-et les substances voisines de celles-ci : les huiles, les résines, les ma- Hères colorantes, les acides organiques, etc.; il a besoin surtout de carbone, et il le prend vraisemblablement dans l’atmosphère, au moyen des feuilles pourvues d’un épiderme en activité et de LA VIE DE LA:PLANTE, 297 l'écorce jeune : on sait, en effet, que la plante, à la lumière, absorbe de l’acide carbonique, et exhale de l'oxygène. Les cel- lules du parenchyme ont déjà des parois plus épaisses que celles du tissu organisateur et des vasa propria ; leur membrane est formée. de cellulose assez pure, et elles ne produisent de nouvelles cellules que dans une mesure restreinte. Les cellules libériennes ne vivent, à ce qu’il paraît, que pendant une période d’accrois- sement ; elles élaborent en partie des matières semblables à celles . que produit le parenchyme ; et, en outre, elles donnent des pro- duits à elles propres : le caoutchouc, les alkaloïdes, Tant que dure leur activité vitale, leur paroi n’est formée que de cellulose; elles ne forment jamais de nouvelles cellules. Les cellules du bois et des vaisseaux ne vivent que très peu de temps, pendant lequel elles ont une très grande activité, et consomment toutes les ma- tières qui leur arrivent pour l’épaississement et la lignification de leur paroi ; plus tard, les unes et les autres renferment de l’air ; elles ne forment jamais ni de nouvelles cellules, ni des matières nutritives ; par leur lignification , la cellulose est vraisemblable- ment transformée en une matière moins oxygénée, le xylogène. Les cellules du hége ont une vie encore plus courte ; dès que leur paroi, composée d’abord de cellulose, s’est changée en liége, leur contenu disparaît ; elles sont comme des cellules mortes, mais elles conservent encore néanmoins une grande importance pour la plante, de même aue les cellules du bois et les cellules- vaisseaux qui renferment également de l’air. (La matière subé- reuse se distingue du xylogène par la manière dont elle se com- porte avec les agents d’oxydation ; le chlorate de potasse et l'acide azotique la transforment en une matière céreuse , tandis qu'ils dissolvent le xylogène.) J'ai déjà parlé de l’épiderme. La nature chimique de la paroi et du contenu des cellules, ainsi que le mode d'élaboration, déterminent naturellement la propor- tion de matière à absorber. La plante ne peut choisir les sub- stances qu’elle absorbe ; elle doit prendre ce que le sol lui pré- sente. Elle peut cependant, grâce à la composition chimique de ses parois cellulaires et de ses sucs, absorber l’une plus rapide- ment que l'autre , et dès lors prendre dans un temps donné plus 298 MH, SCHACHT. de l’une que de l’autre. Des expériences de diffusion, faites avec la membrane d’une Algue unicellulée, le Caulerpa prolifera , m'ont fourni à ce sujet des preuves frappantes ; l’eau s’est portée vers l’eau sucrée, tandis que (dans une seconde expérience) l’al- cool s’est porté vers l’eau. Ce qui se rapporte aux poils radicel- laires s'applique aussi au reste du tissu vivant de la plante ; au sommet de la tige, il se forme constamment de nouvelles cellules; là aussi sont consommées surtout les combinaisons protéiques, ce qui rend nécessaire un nouvel afflux de ces matières qui a lieu par le canal du cambium des faisceaux vasculaires rattachant l'extrémité de la racine à celle de la tige. Plus grande.est la consommalion de ces matières à l'extrémité de la tige, plus fort est le courant ascendant des sucs. Une cellule prend des sucs à d’autres ; une cellule agit par diffusion sur les autres ; la rupture de l’équilibre du contenu cellulaire, suite de la production conti- nue de cellules à l’extrémité de la tige, entretient le courant ascendant du suc dans le cambium ; celui-ci étant entouré de cellules lignifères, ou du moins douées d’une autre sorte d’acti- vité, se trouve jusqu’à un certain point isolé par les côtés. L'activité constante du parenchyme pour la formation de ma- tières assimilées , etc., produit de même un échange continuel de matière dans la moelle et dans l'écorce ; l'équilibre n’a lieu ‘dansles cellules qu’au temps du repos de la végétation. Le paren- chyme des feuilles et de l'écorce puise sa principale nourriture dans l'atmosphère ;. il se trouve rattaché immédiatement au parenchyme de la racine, ainsi que l'écorce etla moelle sont unis par les rayons médullaires. 11 est vraisemblable qu’un courant descendant de sucs a lieu dans le parenchyme. L'évaporation qui s'effectue à la surface détermine l'échange du suc des cellules, Le parenchyme, dont les cellules ne sont isolées , d’aucun côté, les unes par rapport aux autres, agit par diffusion dans toules les directions : au contraire , le cambium des faisceaux vasculaires est généralement entouré de cellules à air, et de la sorte isolé jusqu'à un certain point ; aussi la diffusion ne peut y avoir lieu que dans une ou deux directions (vers le bas et le haut), et non de tous les côtés, Lorsque la plante est dans son activité normale, LA VIE DE LA PLANTE. 299 elle n’absorbe pas plus de matières qu’elle n'en consomme ; la Vigne et le Bouleau ne pleurent qu’au printemps, lorsqu'il existe entre le bois et l'écorce plus de matières dissoutes que la plante encore sans feuilles ne peut en élaborer, Cet état anormal est déterminé par les phénomènes chimiques qui ont lieu dans la plante ; en effet, lorsque arrive la saison chaude, la fécule, amassée pendant l’automne dans l'écorce et l’aubier , se transforme en dextrine et en sucre ; la diffusion se met en action dans les poils radicellaires; la terre , riche en humidité, fournit l’eau en abon- dance ; la transformation de la fécule se continue , et avec elle la diffusion, Le suc, qui ne peut être consommé sur-le-champ, s’in- troduit dans les cellules ligneuses et vasculaires remplies d’air. Mais dès que l’extrémité de la tige acquiert toute son activité ; dès qu’il s’est développé ‘une quantité suffisante de feuilles, ce même suc disparaît de l’intérieur de ces cellules, et il reprend uniquement son premier cours : dès lors, la Vigne et le Bouleau ne pleurent plus. | Diverses substances chimiques se montrent entassées dans certaines parties des plantes en quantités très diverses. La graine des céréales est riche en phosphates ; certains rangs de cellules dans cette graine renferment en quantité des combinaisons pro- téiques, tandis que ses autres cellules sont remplies principale- ment de fécule. Le chaume des Graminées, la tige des Équisé- tacées, présentent dans certaines cellules beaucoup de silice, les cellules voisines montrant à peine des traces de cette substance. Ces faits ne peuvent être expliqués que par l'inégalité de valeur des cellules; leur nature chimique et leur activité physiologique leur permettent de s'approprier en plus forte proportion, les unes, une matière , les autres une autre. Les divers tissus de Ja plante étant unis directement entre eux, le parenchyme produc- teur de la fécule passe de la racine à travers toute la tige jusqu’à son sommet ; l’épiderme et le liége sont continus ; les faisceaux vasculaires présentent une connexion directe entre eux ; d’après cela, la plante trouve dans ses cellules toutes les conditions pour un échange de sucs nécessaire à chaque espèce. L'aptitude qu'ont certaines cellules à absorber et à élaborer d’une manière 200 H. SCHACHT, — LA VIE DE LA PLANTE. spéciale telle substance plus abondamment que telle autre, donne d'abord naissance à un courant de suc ascendant et à un courant descendant, dont on peut présumer lexistence, bien que rien ne la prouve directement ; en outre, il en résulte pour chaque cellule vivante la possibilité de former des courants différents pour des matières différentes chimiquement. Il est possible que la même cellule dirige ses matières en solution , l’une en haut, les autres latéralement ou en bas, selon les besoins des cellules adjacentes. Dès lors, le courant de suc se dirige dans la plante, d’après les besoins et d’après le degré d’activité vitale de ses cellules d’iné- yale valeur. Si le végétal était composé de cellules de même valeur, il ne pourrait s’effectuer dans sa masse le moindre échange de sucs, sans un véritable système circulatoire. Déjà dans les degrés supérieurs des Champignons, des Lichens et des Algues, nous voyons des cellules de valeur inégale ; en même temps, on y remarque une opposilion entre la consommation des combi- naisons azotées d'un côté, carbonées de l’autre, et, par suite, une échange régulier de sucs. Certainement les cellules ligneuses et vasculaires dans les- quelles l’activité vitale s’est éteinte ne sont pas superflues pour la plante ; elles lui servent tant comme appui, en quelque sorte comme squelette, que pour l’absorption des gaz sécrétés par les tissus actifs. Encore jeunes, elles-mêmes contribuent d’une manière déterminée à l'échange de sucs. Les cellules subéreuses, quoique mortes en elles-mêmes, n’ont pas une importance moindre pour la plante. La vie des cellules végétales est un phénomène chimico-phy- siologique ; une cellule prend et élabore les matières autrement qu'une autre. La vie des plantes supérieures est le résultat du concours régulier de cellules d’inégale valeur pour la formation de nouveaux organes et de nouvelles matières. Le but dernier de Ja plante est la production de la graine ; le bourgeon qui a donné la fleur et plus tard le fruit + rempli son but : sa vie est terminée, ; DESCRIPTION BARCLAYA LONGIFOLIA, Wall, DE LA FAMILLE DES NYMPHÉACÉES, Par Sir WILHEM HOOKER, CHar. GEN. Calyx li-5-lobus, tubo elongato inferne cum ovario adnato. Coralla k-5-petala, petalis oblongis inæqualibus, inferne cum tubo calycis unitis. Sfamina subquinqueserialia, pe- rianthii tubo inserta, in singula serie subdecem, serierum 2 su- periorum sterilia, reliqua fertilia. Antheræ fere sessiles, oblongæ, biloculares, loculis longitudinaliter dehiscentibus. Ovarium infe- rum, oblongum, 10-loculare, pluriovulatum. Siéylus conicus, brevissimus. Stigma depresso -umbilicatum , obscure radiatum , margine 10-laciniatum ; laciniis subulatis erecto - conniventibus. Bacca carnosa, globosa , matura calyce non coronata delabens in carpella numero loculorum correspondentia, indehiscentia? late- ribus oblique rugoso-sulcatis, carne mollissimo, fere exsucco, farinaceo-grumoso, ex albo rubicundo. Semina globosa, setis carnosis undique tecta. — Herba ( annua? ) aquatica Burmanica, acaulis. Radix fibrosa. Folia fere Scolopendrix officinalis, mem- branacea, longe petiolata, penninervia. Involucri persistentis 5-phylli foliosa oblongo-lanceolata, ad basin floris verticillata , concava ,-patentia , uninervia, membranacea, extus infra apicem mucronata. — Hab. Imperio Burmanico circa Rangoon in Pegu (D' Wallich), Mergui (W. Griffiths), Moulmein (Lobb). Floret fructusque profert Augusto. 302 NVILHEM HMOOKER. —— DESCRIPTION Barclaya longifolia, Wall, Linn. Trans, vol. XV, p. 442; Hook., Zcon., t. 1. Rhizsoma teres, carnosum, semipollicare, vix digitum minimum crassum , album, inodorum, simplex, fibras emittens longas, gracillimas , copiosas, apice fibrillosas ; superne exerens scapos petiolosque numerosos, læves, graciles, penna columbina vix crassiores, spongioso-carnosos, fuscos, basi albicantes , pedales bipedalesque, forsan longiores, absque squamis bracteisve inlermixtis. Folia oblonga, utrinque pdrum attenuata, oblusa, 8-10-pollicaria, ad medium sesqui- unciam v. duas et dimidium pollices lata. marginibus parum inæqualibus undu- lata sub lente denticulis minutis hyalinis notata, basi cordato-subsagittata, lobis omnino liberis, unguicularibus , rotundato-obtusis, ovalis, parum divaricalis, sinu acutangulo ; membranacea:, tenuissima, frondes Ulvæ v. Fuci quoiammodo referentia, subdiaphana, ad lucem visa minutissime punetulata, quasi vesiculosa, supra atro-viridia, lucida : subtus opaca , ferruginca, nunc purpurascentia , to- mento parco, farinaceo, facile solubili conspersa, præcipue juxta tractus vasorum, costa gracili, elevata, nervisque copiosis, fiiformibus, alternantibus, inferioribus suboppositis, sat magna e peripheria distantia bifurcatis, areuatim anastomosan- tibus; nervis vero ipsius baseos brevissimis, vix elevatis obsolete radiantibus, ita ut folium ipsum nullo modo palminervium dici potest; venis capillaceis remotis, vix elevatis, maxime reticulatis. Vernatione sunt involuta secus margines ambos, in cylindrum utrinque planiusculum, propter nervos decussatim annulatum ; folia tenellæ plantæ lineari-oblonga, basi rotundata integra, vel levissime retusa. Petiolus parum attenuatus, costæ folii absque articulo v. intumescentia conti- nuus , ipsaque lan.ina bis terve longior, Scapi plures, pedales et paulo ultra, petiolis breviores, iisdemque parum crassiores, sursum leviter ampliati, subela- vati, omnino ebracteati, apice parum supra aquæ superficiem elevati, uniflori. -Flos carnosus, viridis, sesquipollicem longus, diametro fere biunciali, inodorus, involucro bracteisque destitutus ; æstivatione oblongo-cylindricus, quinque-cari- _natus, apice quinque-cornutus, calyce secus margines sepalorum imbricato invo- Jutus. Sepala 5, distincla, ima basi connata , thalami paululum dilatati continua, stellatim patentissima, lineari-oblonga, apice obtuso nune concaviuseulo v. intus ‘in lobulum exiguum produclo, pollicaria, plana, disco subcarnosa, marginibus membranaceis, parallelis, nunc subrecurvis , integerrimis , lineas 4 Tata, basi leviter contracta, supra lævissima, pallida, subtus ferruginea s. purpurascenia, costa valde elevata, extrorsuni latiore, obtuse carinata , in cuspidem ultra api- _cem sepali integram , liberam producta, bi-tri-quadri-linearem., verticalem, complanatam , curvam , subfalciformem. Torus carnosus, crassiusculus , lævis , lagenæformis, inferiore parte paulo majore , in globum ampliatus cerasum par- vum magnitudine æquantem, supérficie parum et irregulariter undulatum, ipsa substantia sua fovens ovarium, basi sepalis suffultum, vertice abientem in tubum, DU BARCLAYA LONGIFOLIA, 90) alteram et breviorem tori partem efficientem amplum, cylindricum, corollaceum, .monophyllum, diametro 5 lineas emetientem, basi vix dilatatum , limbo laxius imbricato, obtuso, convexo, fere clauso, 8-10-lobo : lobi triplici serie irregula- riter ordinati; Aarum series exterior bi-v.-tri-loba, lobis linearibus, erectis, distantibus, subadnatis medio tubi, nunc vertici ipsius globi germiniferi insertis ; intermedia 3-4-loba, lobis reliquis majoribus, oblongis, v, subovalis, basi con- tractis ; interior v. tertia uni-v.-biloba, lanceolata, occulta : lobulis planis, car- »osis., intus uti cum {ubo ( éxcepta hujus basi albida ) atro- sanguineis , nilidis. Stamina plurima, brevissima, libera, tubo intus quadruplici v. quintuplici serie alternatim inserta, inclusa, transversalia, emarcentia : filamenta subulata, lævia'; ‘antheræ lineares, vix tertiam lineæ longitudine æquantes; albidæ, nudæ, obtusæ. nutantes, apici filamentorum insertæ, biloculares, utrinque dehiscentes. Præterea series duæ terminales, infra faucem tubi, constantes staminibus reliquis parum majoribus , sterilibus, subulatis, hamosis, ad medium (curvaturam scilicet ) subincrassatis et compressiusculis, apice acutis, deorsumque incurvis, flavis, basi sanguineis. Ovarium globosum, majorem infimamque tori partem constituens , vertice intra tubum fovea infundibuliformi ad centrum usque exsculptum , car- nosum, radiatim 1% v. 14-loculare : loculis compresso prismaticis, verticalibus, pulpa gelatinosa repletis, maturitate fructus fere absorpta, fortasse in villos istos seminum inspirata, in qua nidulans ovula copiosa, globosa, scrobiculatim punc- tata, glabra et imberbia , parietibus à. e. septis adfixa, transversalia, Styli tot quot loculi, verticem ovarii serie simplici ambientes, basin tubi intus, a stami- nibus paululum remoti, definientes, basinque ejus non solum, sed et sammam ovarii foveam, excepto centro perforalo, obtendentes , convergentes , sanguinei, basibus in annulum planum connati, apicibus subadscendentibus, liberis, subu- latis, obtusis, flavicantibus. Stigmata Simplicia, ‘inconspicua, obtusa. Bacca sphæ- rica, diametro cerasi magni, lævis, e viridi rufescens, calyce sufflulta tuboque corollæ coronata immutatis (emarcescentibus? ) 10-locularis, parietibus, septis, axisque dimidia parte inferiore carnosis , albidis , crassiusculis : axis vero parte superiore propter foveam , terminalem ovarii maturitate contractam perforala, Loculamenta fere sicca v, succo glutinoso parce donata, seminibus fére tota re- pleta. Semina valde copiosa, viridi fucescentia, exactissime globosa, grano sina- peos nigri vix minora, dense obsita et quasi echinata setis v. pilis hyalinis, lon- giusculis, patentibus, mollissimis , succulentis basi adfixa parietibus lateralibus loculorum , vertice obsolete umbilicata , setarum fasciculo rectiore densioreque notata. Integumentum simplex, tenue, membranaceum. Albumen niveum, grumo- sum, constans globulis grandiusculis, facillime attritis solubilibus, rotundis. Embryo extra albumen positus, intra umbilicum , ovatus, minimus. Wall. L. c. Cette singulière plante semble, à la première vue, n'avoir au- cune ressemblance avec les Nymphéacées. Mais autant ses feuilles diflèrent de celles des plantes de cette famille , autant ses fleurs 30h WILHEM HOOKER. — DESCRIPTION , ETC. ont une intime analogie, par leur structure , avec celles des Eu- ryale. Nous sommes disposés à considérer le vrai calice de même que la corolle supère, et les cinq folioles inférieures et extérieures, comme un involucre analogue à celui des Æepatica parmi les Renonculacées, et à celui des Podophyllum parmi les Podo- phyllées. La plante croît abondamment sur les bords des marais; elle est lisse et grêle, non gluante ; la racine est fixée au fond de la vase ; ses feuilles, d’abord submergées, ensuite flottantes, exces- sivement minces, oblongues, cordées , sans la plus légère ten- dance à devenir peltées. Nous ferons observer que quelquefois , quoique rarement, une feuille montre un ou deux bords marqués d’un ou de deux lobes obtus et courts; mais cette circonstance doit être regardée comme anormale. Les fleurs sont charnues, lisses et vertes; le calice est de couleur purpurine à l’extérieur, et parsemé de mouchetures à l'intérieur. EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE 21, Fig. 1. Fleur. Le périanthe est ouvert ; les feuilles de l'involucre sont coupées vers la base. Fig. 2. Coupe transversale d'un fruit mür, Fig. 3. Graine non müre et très grossie. MELASTOMACEARUM QUÆ IN MUSÆO PARISIENSI CONTINENTUR MONOGRAPHICÆ DESCRIPTIONIS ET SECUNDUM AFFINITATES DISTRIBUTIONIS TENTAMEN. (seQuENTIA..) Auctore CAROLO N'AUDIN. CXVI. POGONORHYNCHUS. Pocoxoruayneaus H. Crüger, Linnæa, XX, 407. — Walpers, Annal. bot: system., 300. | 1 P. amprexans H. Crüger, Z. ce. — Walp., {. c. Genus nobis ignotum et cum Miconia ut videtur coadunandum. CXVIT STAPHIDIUM. Tom. XVII, tab. 22. Cuineurx et Hérenorricur species DC., Prod., IL. — Mecasromaris species auctorum, — Srernanorricaum Ndn., Ann, des sc. nat., 3° série, IV, 54. Flores 5-6-8-meri, amblypetali. Calycis tubus campanulatus ; dentes duplicati, exteriores subulati magis minusve producti, inte- riores ovati obovative obtusi, cum prioribus basi connali, interdum subobsoleti. Petala obovata apice rotundata, nonnumquam emar- ginata aut retusa, rarius ovata et subobtusa. Stamina petalorum numero dupla, rarissime numerosiora, æqualia aut subæqualia ; antheris linearibus linearive-subulatis 1-porosis ; connectivo infra loculos nullo , postica basi in tuberculum seu calcar brevissimum haud infrequenter desinente aut supra basim gibboso. Torus in- 3° série. Bor. T. XVIT. (Cahier n° 5.) 4 20 206 €. NAUBDIN. — MELASTOMACEARU sertioni staminam inserviens nunc simplex, nunc productus et fimbriatus, Ovarium plerumque semiadhærens, rarius usque ad apicem calycino tubo adnatum, superne umbilicatum, 4-5-6-locu- lare, in paucis etiam 8-loculare. Stylus filiformis, stigmate punc- tiformi. Fructus baccatus’, calycis dentibus coronatus. Semina ovoideo-dimidiata aut irregulariter pyramidato-angulala. Frutices austro americani mexicani et antillani , ramosi, inter - dum subarborescentes, ul plurimum micranthi, haud raro macro- phylli et anisophylli, hirsuli aut viilosi, rarius glabriaut subglabri ; foliis peliolatis ovatis acutis 5-5-7-9-nerviis ; floribus an paniculas multiformes axillares rarissime sublerminales dispositis, nonnum- quam ad apices ramulorum axillarium aut in ipsis aæillis foliorum congestis glomeratisve, albis roseis aut purpurascentibus, fortassis eliam albo-luteolrs. Genus vix non omnino naturale quamvis species habitu hete- romorphas includat. À Staphidiastro partium numero quinario , a. Clidemia petalis obtusis facile distinguetur. Miconiæ vero aff- nius est, Cui paucis speciebus utrique fere æqualiter convenienti- bus connectitur ; ab illa tamen discrepabit inflorescentia axillari et calycis dentibus exterioribus productis nec, ut in Miconia, obso- letis aut saltem brevissimis. Staphidium triste (non confundendum cum Miconia tristi) fortasse melius cum Miconiis jungeretur. À. Stephanotrichum. Flores 5-8-meri. Galycis dentes exteriores semper longe pro- ducti angusti subulati. Torus staminum in membranam laciniatam erectam productus aut fimbriatus. A. STAPHIDIUM OCTONUM. — Heterotrichum octonum DC., JIl, 178. — SRE PPAMAPIC TENTE hispidum Ndn., Ann. dès sc. nat, | 8° série, IV, 54. —: Octomeris Bonplandii Nan, L Ce, 52. Melastoma octona Bonpl., Mélast., tab. hi. S, macrophyllum anisophyllum ; ramis, petiolis paniculisque pa: tentim hispidissimis ; foliis late ovatis acuminatis basi cordatis MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 307 margine denticulatis setoso-hispidulis 7- ner vis ; floribus pro DS majusculis 6-8-meris. Rami teretes, setis lüngis patulis hispidi et inter setas pube ferruginea caduca obsiti. Folia in eodem jugo ut ‘plurimum inæqualia sed con- formia , uno alterum triente aut eliam dimidio superante; majora 12-18 centim. longa, 7-10 lata ; petiolis 2-8-centimetralibus. Calyces late campanulati, hispidissimi, dentibus externis tubo ipso brevioribus. Pe- tala obovato-elliptica, 8-9 millim. longa, alba. Antheræ luteolæ, pror- sus exappendiculatæ. Torus in Jacinias fimbriatas productus ovarii apicem tegens stylique basim circumdans. Ovarium liberum aut vix ima basi adhærens, 6-7-8-loculare. Fructus nondum maturi sed fere adulti jam crassitudine pisi. — In frutetis Novæ-Granatæ, secus flumen dic- tum .Guaduas, Bonpland ; prope Panama, Duchassaing ; et Zeapa Reipu- blicæ mexicanæ, Linden. - 2. STAPHIDIUM ELEGANS. — Clidemia elegans et Clidemia hirta DCG., !. ©, 157. — Melastoma elegans Aubl., Guyane, 1, 127, tab. 467. — M. hirta Sims, Bot, mag., n° 1971. S. subisophyllum ; ramis teretibus petiolis cymisque florum pa- “tentim hispidulis ; foliis late ovatis acutis aut breviter acumi- _natis basi subcordatis crenatis 5-nerviis ; cymis brevibus _axillaribus alaribusque 3-15-floris ; floribus 5-meris. Species summopere variabilis, in maxima Americæ æquinoelialis parte erratica, in Guyanis præsertim frequens ibique potissimum ingenuos cha- racteres retinens. Rami teretiusculi, internodiis elongatis. Folia in utraque pagina setulis rigidis hispidula, sæpe crasse crenata, rarius subiute- gerrima, 6-12 centim. longa, 4-8 lata, interdum multo majora, petiolis nunc brevissimis vixque semicentimetrum longis, nune 2-3-centimetrali- bus. Calyces campanulati, dentibus exterioribus angustis subulatis, inte- rioribus fere obsoletis, raro productioribus et tune triangularibus. Petala oblongo-obovata ; 10-12 millim. longa , alba aut dilute rosea , forlassis et flavicantia. Antheræ subulatæ, connectivo infra loculos non producto nec antice appendiculato ut per errorem indicavit Aubletius, basi postica tamen: magis minusve manifeste tuberculato. Torus ante basim stami- num productus et fimbriatus, Ovarium liberum aut ima basi vix adhæ- rens, apice angustatum et quasi lageniforme. Fructus baccatus edulis, si Aubletio credendum est. — In Guyana gallica, Aublet, Leprieur, Mélinon ; Batavica, Kegel, Leschenault, Hostman, Kappler:; anglica, 308 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM Schomburgk; Brasilia septentrionali, Bonpland ; Republica novo-gra- natensi, Pæœppig, multisque aliis locis. 3. STAPHIDIUM PAUCIFLORUM. — Clidemia pauciflora et Clide- mia crenata DC., !. c., 157. -— Clidemia cognata Steud., Herb. sur., n° 1413. — Melasioma pauciflora Desr. in Lamk,, Dict., IV, p. 39. | S. subisophyllum, totum hispidulum ; foliis ovatis acuminatis basi nonnumquam subcordatis tenuiter crenulatis subintegerri- misque 5-nervis, ut plurimum breviter petiolatis ; cymis bre- vibus axillaribus alaribusque quinque- multifloris ; floribus o-meris. Forma maxime mutabilis a Candollæo aliisque auctoribus in duas species divisa, nobis non modo ad unam reducta sed etiam a S. elegante vix dissociata. Huic enim adeo similis est et tam multis intermediis variétatibus connectitur ut, nisi nos impediisset antecessorum auctori- tas, has omnes formas in unam speciem forte contraxissemus. Non ne- gamus quidem plurimas species sub eodem vultu hic latitare posse sed dubitamus an adhucdum liceat eas in herbariis certo distinguere, quod sane facilius meliusque fiet in posterum, quando herbaria ditiora evase- rint et plantas in sua quaque patria collectores accuratius observaverint. : Folia in $. paucifloro sæpe minora sunt quam in $. elegante, brevius petiolata, oblongiora, longius acuminata, delicatius crenulata ; adden- dum est etiam ea basi integra esse aut vix subcordata. Limbus magnitu- dine variabilis, 5-10 centim. longus, 3-6 latus quandoque multo major; petiolus {-2-centimetralis. Flores ut in præcedente specie sed antheræ haud infrequenter basi postica breviter calcaratæ. Petala alba dicuntur. — In Antillis, nempe Saint-Thomas, Riedlé ; Porto-Rico, Plée ; Cuba (herb. Bonpl.); in America continente pariter frequens : specimina habemus e Republica mexicana , Linden, Galeotti; Guyana batavica, Kegel; an- glica, Schomburgk ; Brasilia septentrionali et meridionali, Martius, Gay, Leschenault, Claussen, Gaudichaud, Vauthier; Republica novo-grana- tensi, Bonpland, Poeppig. Var. GB stellulatum; ramulis supremis pube stellata inter setas con- Spersis ; foliis basi cordatis, multo minus hispidis quam in cæteris varie- tatibus, pagina inferiore fere glabra. Nonne species distincta? — In Brasilia septentrionali?, loco haud des signato ; Martius, herb. Flor. bras., n° 495. Var. y albo-roseum; sabmacrophyllum ; foliis longiuscule acuminatis subtilissime crenulatis ; petalis albo-roseis: ovario ad medium aut etiam supra medium adhærente, MONOGKAPHICA DESCRIPTIO. 209 Forma vegeta et floribunda, floribus purpurascentibus et ovario magis adhærente distincta, quam tamen a typo S. pauciflori non disjungen- dam censemus. — In Republica mexicana, prope urbem Oaxaca ad altitudinem 1000 metrorum; Galeotti, Cat. n° 2960. Var. à calcaratum ; submacrophyllum patentim hispidum ; foliis late ovatis crenato-dentatis pauci-setosis ; antherarum connectivo infra locu- los nonnihil producto et postice in calcar breviusculum desinente. Forma habitum peculiarem præ se ferens, fortassis olim ad dignita- tem speciei extollenda, sed credimus immerito. — In Andibus Reipu- blicæ venezuelensis, haud procul ab urbibus 77uxillo et Merida, Linden ; et prope Caracas, Funck. Multæ aliæ formæ ad hunce typum spectantes olim absque dubio re- perientur, et jam nunc, si plura scribere liberet, nonnullas adhue hic adjicere possemus , sed quum nos alias aliæ curæ vocent, hanc partem Jaboris posteris perficiendam relinquimus. l. STAPHIDIUM PURPUREUM. — Clidemia purpurea DC., [, c., 158. — Melastoma purpurascens Dombey, Herb. S. hirsutum isophyllum purpurascens ; ramis teretibus demum glabratis; foliis ovatis oblongove-ovatis acuminatis denticu- latis 5-nerviis ; cymis axillaribus alaribusque multifloris ; flo- ribus 5-meris. | Species a S. elegante satis distincta, S. paucifloro affinior nec tamen ei coadunanda. Ab utroque differt habitu, vestitu et, ut videtur, colore florum quos purpureos suspicamur. Rami quam in illis paulo lentiores, internodiis sæpe elongatis, hirsutie purpurea aut saltem purpurascente obducti. Folia in eodem jugo æqualia aut subæqualia , sicut et petioli floresque hirsuto-purpurascentia, basi minime cordata , 6-8 centim. longa, 3-4 lata, petiolis ferme centimetralibus. Cymæ axillares e pani- culis brevibus umbelliformibus aut ramulis dichotome tri-multifloris constantes. Calyces ut in præcedentibus speciebus, dentibus interioribus subobsoletis, exterioribus angustis purpureis. Petala nec stamina vidi- mus. Torus productus, fimbriatus. Ovarium maxima parte liberum , lageniforme. Bacca matura violacea succosa, crassitudine pisi. — In Peruvia , loco haud indicato, Dombey.'— Tpsissima specimina habemus quæ a Candollæo descripta fuere. 9. STAPHIDIUM BRACHYSTEPHANUM +. S. isophyllum et anisophyllum hirsutum ; foliis lanceolatis ova- tove-lanceolatis acuminatis subintegerrimis quintuplinerviis 910 C. NAUDIEN. — MELASTOMACEARUM pilosis; cymis subterminalibus paucifloris hirsutis ; floribus 5-meris ; toro vix producto 10-lobulato. Folia 8-12 centim. longa, 3-4 lata, in eodem jugo sæpe manifeste -disparia, petiolis semi-sesquicentimetralibus. Cymæ (saltem in specimine ._nostro unico ) 3-7-floræ rufo-hirsutæ, in axillis novissimi foliorum jugi quasi terminales. Calycis dentes imteriores obsoleti et in membranam _continuam brevem confluentes. Petala obovata subretusa, circiter cen- timetrum longa. Tori fimbriæ ante basim staminum subobsoletæ , ex appendiculis 10 brevibus parum conspicuis constantes. Ovarium omnino liberum, stigmate capitellato. Species tori brevitate a reliquis hujus ge- neris diversa, S. eleganti et S. paucifloro habitu affinis. — In Republica novo-granatensi; Goudot, 6. SrAPHIDIUM HOSTMANNIt +, .S. isophyllum et anisophyllum hirsutum aut hispidulum ; foliis petiolatis ovato-oblongis acuminatis basi rotundatis et subacu- tis subintegerrimis 5-nerviis ; cymis ex axilla folii minoris ortis divaricatim et trichotome ramosis hirsutissimis ; floribus 5-meris. Utrum species tree sit an alius varietas nobis, ex unico et inçom- pleto specimine non est exquirendum, sed cum nulla hic descriptarum recte quadrat. Folia longiora quam in omnibus varietatibus S. pauci- flori, magnitudine et forma foliis S. brachystephani simillima sunt, sed cymæ quam in illo ditiores et productiores évadunt et torus staminum ubertate laciniarum alias species æmulatur.— In Guyana batavica prope Surinam ; Hostman. | 7. STAPHIDIUM CHRYSANTHUM +. S. submacrophyllum anisophyllum totum hispidulum ; foliis elliptico-ovatis acuminatis crenulatis 5-nerviis; cymis axilla- _ribus multifloris hispidissimis ; floribus 5-meris flavis. Species distinctissima videtur quamvis habitu ludat cum quibusdam varietatibus S. pauciflori. Folia basi minime cordata, in eodem jugo ma- nifeste disparia, uno alterum quarta aut quinta parte ut plurimum supe- rante, pagina utraque hispidula, 7-12 centim. longa, 4-6 lata, petiolis 1-2-centimetralibus. Petala obovata sed apice acutiuseula (saltem in ala- bastris, explicatos florés enim non vidimus), flava et pellucida (ex auc: toritate inventoris ). Cætera ut in $. paucifloro, —In nemoribus montium MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 311 mexicanorum prope Mexico, ad altitudinem 1000 metrorum , ubi rara est ; Galeotti, Cat. n° 2942. 8. Srapminium Witsonir +. — Clidemia hirta Hook., Herb, — Non DC. nec Bot, Mag., tab. 1974. | S. pro genere submacrophyllum; ramis teretiuseulis hirsutis hispidulisque ; foliis in eodem jugo nunc æqualibus nune valde disparibus ovato-ellipticis acuminatis basi obtusis integerri- mis aut vix conspicue crenulatis quinque-quintuplinerviis se- tuloso-scabrellis ; cymis rufo-hirsutissimis à-7-floris in axillis foliorum aut dichotomiis ramorum supremorum subsessilibus ; floribus 5-meris. Species nobis distinctissima videtur præsertim a Clidemia hirta DC. quæ sine dubio S. eleganti conjungenda est. Folia ejusdem jugi sæpe æqualia, interdum autem maxime disparia, uno scilicet alterum triplo quadruplove superante ; majora 42-15 centim. longa, 5-6 lata, petiolis semi-sesquicentimetralibus, Cymæ depauperatæ, sæpe trifloræ aut paulo ditiores , breviter peduneulatæ. Calyx ut in S. elegante, toro producto Ghiitto, Petala obovata, 6-8 millim. longa, rosea? Ovarium ultra me- dium adhzærens , apice libero angustato, Stigma subcapitellatum auf saltem obtusissimum.— Jn insula Jamaica ; Wilson. Planta a celeberrimo Hooker communicata. Habemus etiam ex herbario Bonplandiano. Var, B crinitum ; ramis deusius hirsutis aut hispidulis; foliis crenato- dentieulatis; ealycibus dense villoso - crinitis; petalis dilute roseis. Præter has differentias perlevis momenti, varietati « convenit cæteris characteribus, præsertim ovario semiadhærente et stigmate subeapitel- lato. — In insula Cuba, prope S. Yago et Nimanima; Linden, Cat. n° 2092, D" 9. STAPHIDIUM SESSILIFLORUM + S. subisophyllum oliganthum ; foliis petiolatis oblongo-ellipticis abrupte acuminatis basi obtusis integerrimis ut plurimum quintuplinerviis glabris aut glabratis ; floribus in utraque axilla foliorum oppositorum sessilibus paucis aut solitariis. Rami novelli pube minuta farinosa conspersi, mox glabrati. Folia in eodem jugo non manifeste disparia, apice in acumen aaDeUR angus- tum lineare sesquicentimetrale producta, 12-14 centim. longa, 5-6 lata, nérvis intermediis e medio semicentimetrum circiter supra basim limbi 312 C. NAUDIN, —— MELASTOMACEARUM ortis et iterum ad originem acuminis terminalis cum illo coalitis, petiolis ferme 2-centimetralibus. Flores perpauci et interdum solitarii (saltem in unico specimine nobis suppetente ). Calycis dentes exteriores lineares angusti, interiores in membranam continuam confluentes. Petala obo- vata retusa, 7-8 millim. longa, Staminum torus productus laciniatus. Ovarium apice libero angustatum, 5-loculare. Stigma capitellatum.— In America æquatoriali, draps Maynas ; Poeppig. 10, STAPHIDIUM ANCEPS +. S. macrophyllum bhispidulum; foliis in eodem jugo nonnihil disparibus et inæqualiter petiolatis ovatis acuminatis basi cor- : datis crenatis 5-7-nerviis; paniculis ex axilla folii debilioris ortis erectis, folio ipso multo brevioribus; floribus 5-meris, - toro staminum lacinulis vix conspicuis ornato. ’ Forma huic sectioni potius propter habitum quam genuinos floris cha- racteres relata, £ustaphidio æque ac Stephanotricho conveniens et quan- tula sit inter hæc duo subgenera differentia plane ostendens. Planta macrophyllas varietates Staphidit elegantis facie in memoriam revocat. Folia 12-18 centim. longa, 6-9 lata, mollia, haud raro cordiformia, vil- losula ; petiolis 2-4-centimetralibus. Paniculæ hispidulæ , trichotome ramosæ, folio ex axilla cujus oriuntur duplo triplove breviores. Calycis dentes exteriores angusti subulati, interiores obsoleti. Petala late ovata, 5-6 millim. longa. Antheræ æquales subulatæ, basi postica calcare acuto deorsum vergente instructæ. Torus vix productus et inconspicue fim- briatus. Ovarium globosum, liberum, apice umbilicatum non autem an- gustatumet lageniformeut in præcedentibus speciebus, 5-loculare. Stigma subcapitellatum.—In America æquinoctiali, secus flumen Amazonum, prope £'ga; Poeppig. | B. £ustaphidium. Flores 5-6-meri. Calycis dentes externi productiores aut bre- viores,subulati. Torus insertionistaminum inserviens in coronam laciniatam non productus. a. Species genuinæ id est ovario 6-loculari donatæ. f 44. STAPIHIDIUM NOVEM-NERVIUM. — Heterotrichum novem- nervium DC., L. e., 173. S. macrophyllum nonnihil anisophyllum ; ramis petiolis panicu- lisque tomentosis hirtellisve rufescentibus; foliis ovatis açu- MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 313 minatis basi subcordatis crenato - denticulatis 7-9-nerviis, pagina superiore minute bullatis strigillosis, inferiore cinereo- tomentosis; paniculis majusculis laxis paucifloris ; floribus 5-meris ; staminibus exappendiculatis. Folia in eodem jugo magis minusve disparia, mæqualiter petiolata, longiuscula acuminata, majora cujusque jugi 12-15 centim. longa , 7-8 Jata, quæ sunt iis opposita quarta parte aut etiam triente minora, petiolis 1-4-centimetralibus. Paniculæ plures axillares, patentim ramosæ, ultima ramo quidem non continua sed in axilla unius e foliis supremi jugi enata paniculam terminalem mentiente. Calycis dentes exteriores subulati, cum interioribus obtusis connati iisque longiores. jPetala 6-7 millim. longa. Antheræ lineares elongatæ falcatæ, connectivo indistincto. Ova- rium ad medium adhærens. Bacca matura crassitudine pisi majoris, edu- lis. — In variis locis Brasiliæ septentrionalis ; Menzies , Bonpland. For- tassis etiam in Antillis ; Anderson. 12. STAPHIDIUM AFFINE +. S. macrophyllum anisophyllum ; ramis teretibus petiolis panicu- lisque molliter hirsutis; foliis ovatis acuminatis basi subcordatis _ margine subtilissime ciliato-denticulatis et quasi integerrimis 7-9-nervis, pagina superiore tenuiter et crebre bullatis strigillo- sis, inferiore tomentoso-cinereis impresso-punctulatis; pani- culis axillaribus laxifloris ; floribus 5-6-meris ; staminibus basi appendiculatis. Forma præcedenti simillima ejusque ut videtur mera varietas. Folia cujusque jugi disparia, uno alterum”quarta aut tertia parte superante ; majora 12-15 centim. longa, 6-8 lata; petiolis 1-4-centimetralibus. Ca- lyces quam in S. novem-nervio paulo minores sed iis conformes. Petala obovato-rotundata , 3-4 millim. longa. Antheræ minus productæ quam in S. novem-nervio, magis subulatæ, antica basi biauriculatæ, postica breviter calcaratæ. — In Guyana anglica ; Schomburgk, Cat, n° 25. 13, STAPHIDIUM PLIOSTEMON +. S,. macrophyllum ; ramis subgracilibus teretiusculis hirtellis : foliis mollibus ovatis breviter acuminatis basi cordatis argute crenalo-denticulatis 7-nerviis, pagina superiore crebre bullatis ol! €. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM piosulis ; paniculis axillaribus pauciramosis laxiflorisque; flo- ribus 5-meris; staminibus numero subindefinitis. - Species insignis nee cum'alia quacumque confundenda. Folia in eodem jugo æqualia et inæqualia, 10-15 centim. longa, 6-8 lata, interdum multo minora, mollia, pagina superiore tuberculis piliferis in juventute potis- simum conspicuis asperata, inferiore foveolata; petiolis facie superna dense rufo-tomentosis, sesqui-tricentimetralibus. Paniculæ graciles axil- lares et ad apices ramulorum paniculas terminales mentientes. Flores parvi, breviter pedicellati. Calycis dentes interiores obtusi, exteriores minuti prioribus æquales aut illos apice vix superantes. Petala obovato- rotundata, 3 millim. circiter longa. Stamina 20 aut etiam numerosiora, æqualia ; antheris pro genere brevibus nonnihil falcatis prorsusque ex- appendiculatis. Ovarium apice liberum, 5-loculare. — In Brasilia, loco nec collectore designatis. 44. SraPHiDIUM LINDENTANUM +. S. subisophyllum ; ramis teretibus setulosis; foliis ovatis ova- tove-oblongis acurminatis basi rotundatis aut vix subcordatis ..crenato-denticulatis 5-nerviüs villosulis; paniculis brevibus cymosis divaricatis in dichotomiis ramorum alaribus; floribus o-meris. | Ramorum internodia decimetrum longa et sæpe productiora. Folia cujusvis jugi subæqualia aut saltem non omnino disparia, longiuscule petiolata, 10-12 centim. longa, 5-6 centim. lata, petiolis 3-5-centime- tralibus. Paniculæ paucifloræ, trichotome et divaricatim ramosæ, hir- sutæ. Calyces campanulati, dentibus exterioribus subulatis cum interio- ribus ovatis connatis. Petala obovata, apice rotundata, 5 millim. cireiter longa, rosea. Stamina 10, æqualia, antheris subulatis, connectivo in- distincto. Ovarium semiadhærens, 5-loculare. — Secus rivulos prope urbiculam Zeapa Reipublicæ mexicanæ,; Linden. 15. STAPHIDIUM GRACILE +. S. subisophyllum; ramis gracilibus teretiusculis sparsim setulosis, internodiis elongatis; foliis longiascule petiolatis ovatis acumi- natis basi subacutis aut rarius rotundatis crenato-denticulatis, prætermisso nervulo ufroque $ubmarginali 3-nerviis, villosulis, margine purpurascentibus ; paniculis cymosis paucifloris axits laribus ; floribus minutis 5-meris. Rami foliosi (saltem in specimine nostro) graciles, pennam columibi- MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 910 nam crassitie subæquantes. Folia 7-10 centim. longa, 4-5 lata, petiolis 2-6-centimetralibus. Cymæ utinS. Lindeniano eui istud affine est. Calyces hirsuti, dentibus exterioribus subulatis productis. Petala obovata, oblonga, apice nonnihil retusa, rosea, 6-7 millim. longa. Stamina 10, æqualia ; antheris subulatis, antice undulatis. Ovarium paulo supra me- -dium adhærens, 5-loculare. — In montibus mexicanis prope Oaxaca, ad altitudinem circiter 1000 metrorum ; Galeotti. 16. StAPHIDIUM DIVARICATUM Te S. totum ferrugineo-hirsutum villosumve subisophyllum ; foliis ovatis lanceolatove-ovatis longiuscule acuminatis basi subro- tundatis rarius subacutis argute duplicato-serratis 3-5-nerviis; -paniculis axillaribus alaribusve paucifloris, ramulis filiformibus productis gmnino divaricatis et quasi refractis ; floribus5-meris. Species maxime conspicua, habitum peculiarem ex inflorescentia potissimum ducens. Rami foliosi nonnihil compressi, eo hirsutiores quo -superiores sunt et juniores. Folia interdum manifeste inæqualia, 10-15. -centim.longa, 5-6 lata, pagina utraque villosula, petiolis sesqui-tricenti- metralibus. Paniculæ (quæ ita vocentur si sint dignæ) e pedunculis .gracilibus in ramulos filiformes paucos patulos dichotome trichotome- que divisis constantes, decimetrum et fortassis amplius productæ. Ramuli hirsutissimi, articulati, ad nodos bracteolis minutis instructi, apice flori- feri. AE hirsutissimi, dentibus exterioribus setaceis tubum longitu- _dine æquantibus, interioribus obtusis subobsoletis. Petala obovato- elliptica, 5 millim. longa, spurco-alba aut lutescentia. Stamina subæ- qualia, antheris subulatis, connectivo indistincto. Ovarium semiadhæ.- -rens, 5-loculare. Stigma punctiforme. — In locis humidis prope Zeapa _Reipublicæ mexicanæ; Linden. 47. STAPHIDIUM BISERRATUM. — Clidemia biserrata DC., L, €., 158. —- Ut videtur etiam, C. bullosa et C. umbonata ejusdem auctoris. —Fortassis eadem ac Cl. spicala seu Staphidium spicatum. S. sæpe macrophyllum et anisophyllum ; ramis petiolis panicu- lisque pube stellato-plumosa obductis ; foliis ovatis longiuscule acuminatis basi rotundatis aut vix subcordaltis argute dupli- cato-serratis 5-nerviis, pagina superiore bullato-strigillosis , inferiore tomentosis foveolatisque ; paniculis axillaribus py- ._ ramidatis thyrsoideisve suberectis ; floribus 5-meris. Species incertissima nec essentiales characteres satis retinens ut sem- 316 C. NAUDIN. ——MELASTOMACEARUM per dignoscalur, maximamque affinitatem exhibens cum &; spicato, cui consociandam esse crederemus. Folia in quovis jugo magis minusve inæqualia, majora 10-15 centim. longa, 5-7 lata, minora quinta aut quarta parte, rarius triente aut dimidio oppositis breviora ; petiolis 1-5-centimetralibus. Paniculæ axillares, laxifloræ, suprema terminalem mentiente, circiter decimetrum et quod excedit longæ, multifloræ, ra- mulis patulis trichotomis gracilibus ad nodos et sub floribus bracteolis setaceis brevibus instructis. Calyces campanulati, dentibus exterioribus subulatis interiores rotundatos paulo superantibus. Petala obovata, rotun- data, 4-5 millim. longa, purpurea aut violacea. Ovarium supra medium adhærens, 5-loculare. Stigma punctiforme. — In Brasilia septentrionali, Martius, Salzmann ; meridionali prope Æio de Janeiro ; Leschenault. 18. STAPHIDIUM URCEOLATUM. — Clidemia urceolata DC., LC loe. S, anisophyllum submacrophyllum ; ramis supremis petiolis pa- niculisque hirsutie glandulifera obductis ; foliis ovatis longius- cule acuminatis crenato-denticulatis basi subcordatis, pagina superiore bullato-strigillosis, inferiore tomentoso-hirsutis foveo- lalis, 5-nerviis ; paniculis axillaribus pauciramosis confertifloris erectis aut subnutantibus ; floribus 5-meris; calycibus subur- ceolatis. Forma præcedenti nimis propinqua, S. spicato etiam valde affinis illique ut videtur olim coadunanda, sed quum unicum et fere mancum specimen habeamus, dubitantes nihil de hac stirpe affirmare audemus. Folia ôpposite inæqualia aut subæqualia; majora decimetrum et quod excedit longa, 5-7 centim. lata; cætera sæpe dimidio minora; petio- lis 1-3-centimetralibus. Calyces in anthesi oblongo-campanulati, sub fauce nonnihil constricti, post anthesim magis ac magis urceolati, dentibus exterioribus subulatis interiores obovato-rotundatos et ciliatos paulo supérantibus. Petala obovata subretusa, 6 millim. cireiter longa. Stamina 10, æqualia. Ovarium apice angustato tantummodo liberum, 5- et abortu 4-loculare. — In Brasilia, prope urbem Æ10-de-Janerro, Armstrong ; Bahia, Ad. Guillot. Occurrunt specimina hirsutiora et fois minoribus, sed calyces semper sunt urceolati eorumque pubes glanduli- fera. 19. SrAPHIDIUM SPICATUM. — Clidemia spicata DC., L. c., 158, Eadem etiam ac C. pustulata, C, strigillosa, C. capitellata ejus- | | | MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 317 dem auctoris. —- Melastoma capitellata Bonpl. Melast. 5 , tab, 8, — Clidemia surinamensis Miquel, Comm. phylogr., IE, 82. S. isophyllum et anisophyllum, totum hirsutum ; foliis ovalis acu- minalis basi integris aut subcordatis duplicato-serratis 5-ner- vis, pagina superiore bullato-strigillosis, inferiore mollius hirsutis et foveolatis ; paniculis axillaribus erectis aut nutan- libus magis minusve in spicam coarctatis aut thyrsoideis ; floribus 5-6-meris, calycibus campanulaiis, Ex unica specie sammopere polymorpha plures ab auctoribus confec- tas fuisse minime mirandum est, sed quum hodie locupletata sint her- baria et data sit facultas formas diversas unius typi specifici inter se conferre, expedit ut quæ immerito sejuncta fuerant, secundum naturam ad idem corpus reducantur et sub uno nomine recipiantur. Numerosis- sima enim specimina habemus e variis Americæ regionibus oriunda quæ consanguinitatem specierum supra memoratarum constituunt ; imo sus- picamur et fere pro certo habemus Clidemiam umbonatam, C. urceola- tam, C. bullosam et fortassis C. biserratam olim in eamdem speciem C. spicatæ seu Staphidii spicati nostri merito contrahendas esse, quod tamen posteris solvendum relinquimus. In hac specie maxime variabili formæ guyanenses nobis pro typo su- mentur, earumque characteres præcipuos sic commendabimus : Rami teretiusculi aut subcompressi, hirsuti aut villosi, pube glanduli- fera identidem obducti, ut plurimum ferruginei. Folia adjecto acumine 7-10 centim. longa, sæpe breviora, raro multo majora, 4-5 lata, in eo- dem jugo magis minusve Imæqualia, pagina superiore tenuiter bullato- setosa et asperata, inferiore punctis impressis seu foveolis setarum basi tumefactæ respondentibus cribrata ; petiolis 1-2-centimetralibus quando- que brevissimis subnullis, Paniculæ ut plurimum post anthesimnutantes, 5-8 centim. longæ, hirsutæ, sæpius basi ramosæ et tunc thyrsoideæ, rarius in spicam omuino coarctatæ, bracteolis ovatis lanceolatisve for- tasse coloratis ad nodos et sub insertione florum instructæ. Flores in ramulis ipsis sessiles, secundum specimina 5-6-meri. Calycis dentes. exteriores subulati magis minusve producti, interiores obovato-rotundati majusculi, margine sæpe ciliato-setosi, intus colorati, cum exterioribus partim connati iisque breviores. Petala obovata, subretusa, 4-5 millim. longa, rosea aut intense purpurea, nonnumquam decolora et alba. Stamina 10-12 æqualia, antheris subulatis exappendiculatis. Ovarium maxima parte adhærens, apice tantum libero setulosum aut glabrum, 5-6-locu- lare. Stigma punctiforme aut subacutum. Bacca carnosa hirsuta, calycis dentibus coronata, edulis. — In Guyanis vulgatissima, Aublet, Mélinon, 918: €. NAUDIN. —— MELASTOMACEARUM Leprieur, Hostmänn; Brasilia, Martius, Gay, Bonpland, Pæppig, Guille- min, Salzmann, Peruvia, cl Gay; Panama, Seeman; Republica novo- granatensi, Goudot; in insulis Zrinidad, Saint- Thomas, Porto-Rico, Finlay, Plée. | RE 20. STAPHIDIUM BR\CTEOSUM Ÿ. S, totum setis strigillosis hirsutissimum ferrugineum ; foliis æqua- _libus et inæqualibus breviter péliolatis ovatis acuminatis ser- rulatis, prætermisso nervulo submargimali, 8-nerviis, pagina superiore bullato-strigosa, inferiore mollius villosa et foveo- lata ; paniculis axillaribus densis villosissimis, bracteis majus-: culis ovalis acuminatis intermixtis ; floribus 5-meris. Ad spicatt forte etiam varietas, huic enim simile est habitu et statura. Paniculæ bracteis ferme centimetrum _longis ovato-acuminatis longe setoso-ciliatis intermixtæ. Calycis dentes exteriores ionge produeti, inte- riores rotundati setoso-ciliati. Stamina 10 æqualia, antheris postice supra basim gibbis aut subtuberculatis. Ovarium fere ad apicem adhærens, h-loculare (saltem in specimine nostro). — Tn Guyana gallica ; Le: prieur. | * 21, STAPHIDIUM CONFERTIFLORUM Ÿ. S, isophyllum?; ramis teretibus rufo-hirsutis ; foliis ovatis acu- minatis basi rotundatis crenato-denticulatis 5-nerviis, pagina - superiore tenuissime bullatis strigilloso-aspéris, inferiore mollius : * hirsütis foveolatis ; paniculis axillaribus densifloris fere in ca- pitulum contractis ; floribus 5-meris. . S. spicalo iterum proxima species quam ab eo magis propter patriam quam ingenuos characteres separavimus. Folia ejusdem jugi æqualia (saltem in specimine nostro) , circiter decimetrum longa, 5 centim. lata, petiolis 1-2-centimetralibus. Paniculæ rufo-villosæ axillares subnutan- tes, 5-6 centim. longæ, inferius interruptæ, superius capitato-contractæ. Flores cæterum ut in maximo numero varietatum S. spicati, petalis albis aut albicantibus. — In Republica mexicana, prope urbem Oaxaca, ad altitudinem circiter 1000 metrorum: Galeotti, Car. n° 2957. 22, STAPHIDIUM CHINANTLANOM +, S, anisophyllum ; ramis supremis petiolisque dense ferrugineo- _hirtellis ; foliis late ovatis acuminatis basi rotundatis nonnihilque MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 319 ‘subéordatis margine denticulalis 5-nerviis, pagina superiore hirto-velutina , inferioré pubescenti-tomentosa; paniculis ad apices ramoruim axillaribus? subterminalibüs (annon etiam omnino terminalibus ? ); paniculis folio majore multo brevio- ribus laxifloris ; floribus sessilibus pedicellatisque 5-meris. Species ut videtur distincta quamvis non careat affinitate cum $. sye- Cabo, sed hane ab illo certe discrepare minime affirmamus quum nobis nota sit polymorpha S. spicati indoles. Folia majora 10-12 centim. Jlonga, 526 lata, oppositis nonnumquam duplo:triplove longiora et latiora, 18 fortassis et subæqualia, petiolis 1-4-centimetralibus: Paniculæ pyrami- datæ, ramis trichotomis, ramulis extremis ut plurimum 3-floris, flore medio sessili, lateralibus breviter pedicellatis. Galyces campanulati, den- tibus exterioribus subulatis, interiores quibuseum basi concreti sunt: excedentibus. Petala alba, illis præcedentium specierum conformia. Geni-. talia non suppetebant. Ovarium supra medium adhærens, 5-locülare. — In Republica mexicana prope Chinantla, ubi rara est; Galeotti.! 23. STAPHIDIUM DEPENDENS +. S. anisophyllum hirsutum aut villosum : foliis petiolatis late lan- . ceolatis acuminatis basi obtusis margine serratis, præler ner- vulos submarginales 3 -nervis, utraque pagina villosis ; pani- culis ad apices ramulorum axillaribus pendulis dense birsutis ; floribus breviter pedicellatis 5-meris. ” Frutex nobis unico et incompleto speciminécognitus, sed, ut videtur, pro specie distincta habendus. Rami supremi pube rubiginosa patula hirsuti. Folia in eodem jugo magis minusve disparia, uno alterum fere. dimidio superante, majore 10-12 centim. longo, 5-lato, nervis tribus subtus patentim hispidulis, petiolis 1-4-centimetralibus. Paniculæ foliis multo breviores. Calyces hirsutissimi, dentibus exterioribus capillaribus, productis, tubo campanulato æquilongis. Petala obovata, apice retusa, 5 millim. longa, alba. Stamina 10 æqualia, antheris lineari-subulatis exappendiculatis. Ovarium maxima parte adhærens 5-loculare. — In terris calidioribus Reipublicæ n mexicanæ prope Mexico, ubi rara CAT Galeotti. 2h. SrapxiDium GALEOTTIH +. S. subisophyllum submacrophyllum undique hirtéllum ; ramis subteretibus ; foliis longiuscule petiolalis late ovatis acuminatis 320 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM basi subcordatis duplicato-serratis, prætermisso nervulo utro- que marginali, 5-nerviis villosis ; paniculis terminalibus for- tassis et alaribus aut lateralibus graciliter ramosis divaricatis ; floribus ad apices ramulorum extremorum solitariis-ternis lon- giuscule pedicellatis. Rami subgraciles teretes hirtelli, fortassis dichotomi. Folia fere ovato- cordiformia, apice in acumen angustum producta, argute serrata, pagina superiore pilis rufescentibus crebrioribus aut rarioribus conspersa, infe- riore mollius puberula, 1 decim. et quod excedit longa, 6-8 centim. lata, petiolis 3-4-centimetralibus. Paniculæ laxifloræ, in specimine nostro terminales, sed eas, ex analogia, in dichotomiis alares aut saltem axil- _lares quum adoleverunt suspicamur ; ramis gracilibus hirtellis patulis aut refractis. Florum pedicelli proprii simplices aut in medio articulati et tunc bibracteolati, 2-10 millim. longi. Calyces in anthesi campanulati, fructiferi sub limbo constricti et fere urceolati, dentibus exterioribus tubo subæquilongis filiformi-subulatis hirtellis, interioribus rotundatis ciliolatis quam priores duplo triplove brevioribus. Petala oblongo- obovata subobtusa aut obtusa, 5-6 millim. longa, rubra aut rosea. Sta- mina 10 æqualia, antheris breviuseulis subrectis, connectivo exappendi- culato. Ovarium maxima parte adhærens , 5-loculare. Baccæ maturæ nigræ, piso paulo minores. — In nemoribus humidis prope Mexico, ad ad altitudinem 1000 metrorum ; Galeotti, Cat. n° 2918. 95. STAPHIDIUM TRISTE. — Chidemia bracteata DCG,., L. €, — Melastoma tristis Rich., Herb, — Clidemia cephalophora Steud, Herb. Hohenacker, 2ned. S. macrophÿllum nonnihil anisophyllum ; ramis supremis villoso birsutis ferrugineis rufescentibusve ; foliis ovato-oblongis acu- minatis obsolete denticulatis aut crenulatis 5-nerviis, pagina superiore setulis conspersa, inferiore densius villosa ; paniculis pyramidatis terminalibus axillaribusque villoso-hirsutis, ramis patulis confertifloris ; floribus sessilibus 5-meris. Species tam florum compage quam inflorescentia terminali et axillari ambigua et æquo jure ad Miconiam referenda. Rami supremi teretes dense villoso-hirsuti. Folia in eodem jugo nunc subæqualia, nunc mani- feste disparia, 4 4-2! decim. longa, 7-10 centim. et quod excedit lata, pétiolis 1-5-centimetralibus, nervis in pagina superiore rufo- villosis ideoque e ionginquo prospicuis. Paniculæ erectæ, foliis multo MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 321 breviores , floribus sessilibus, ad apices ramulorum glomeratis et quasi capitatis. Calyces campanulati, post anthesim sub limbo parum constricti et suburceolati, dentibus interioribus ovatis obtusis ciliatis, exterioribus tuberculiformibus -brevibus fere inconspicuis. Petala oblongo-obovata aut cuneata, apice rotundata, 6 millim. circiter longa. Antheræ æquales subulatæ subincurvæ. Ovarium semiadhærens, apice libero villosum, 5-loculare et fortassis quoque 3-loculare. Fructus maturus subglobosus 10 sulcatus. — In Guyana gallica prope Cayenne, puis ieur; batavica prope Surinam, Kappler. 26. STAPHIDIUM OXYURUM +. S. anisophyllum ; ramis supremis gracilibus teretibus patentim hispidulis ; foliis ovato-lanceolatis apice in acumen angustum acutissimum productis serrulatis hispidulis 5-nerviis ; cymis paucifloris pedunculatis ex axilla folii minoris ut plurimum ortis, Folia in eodem jugo sæpius disparia, uno alterum quarta aut tertia parte superante, limbo 10-14 centim. longo, 2-4 lato, petiolis pariter inæqualibus, 4-10 millim. longis. Cymæ 3-5-floræ (saltem quantum perspicere licet in specimine incompleto), longius breviusque peduncu- latæ, fortassis etiam sessiles. Calyx hirsutissimus, dentibus exterioribus angustis subobsoletis. Petala obovato-cuneata, subretusa , 7-millim. longa. Ovarium semiadhærens, 5-7-loculare. Stigma obtusum. Planta exsiccata nigrescit. — [In America æquinoctiali, ut videtur Guyana; Bonpland. + 27. STAPHIDIUM GONGLOMERATUM, — Clidemia conglomerata DC. , L €. 456, S . macrophyllum isophyllum et anisophyllum ; ramis supremis subteretibus petiolis nervisque foliorum setoso-strigosis ; foliis elipticis acuminatis basi obtusis aut subacutis, marginibus crenato-denticulatis, 5-nerviis subglabratis ; floribus in axillis foliorum dense glomeratis vix non sessilibus 5-meris. Species a præcedentibus omnibus distinctissima. Rami supremi suli- (teretes, in prime Juventute setis crassis rufescentibus obducti, in interno- diis maturius glabrati, in nodis autem villositatem hirtdiénaté diutius retinentes. Folia cujusvis jugi nunc æqualia aut subæqualia, nunc ma- mifeste disparia, pagina superiore glaberrime aut saltem cito glabrata, 3° série. Bor, T. XVII, (Cahier n° 6.) 21 329 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM inferiore in nervis strigillosa, sesquidecimetrum et quod excedit longa, 6-8 centim. lata, haud infrequenter trienteminora, petiolis sequi-bicenti- metralibus. Paniculæ in axillis foliorum supremorum sessiles, adeo contractæ et confertifloræ ut pro verticillastris facile saumerentur, villoso- hirsutissimæ, bracteolis ovatis minutis intermixtæ. Calycis dentes ovati subobtusi ciliati, extus denticulum subulatum fere setiforme et a setis ipsis vix distinctum gerentes. Petala oblongo-obovata, 5-6 millim. longa. Antheræ lineari-subulatæ, ovarium apice libero villosum, 5-loculare. Stigma punctiforme. — In Guyana gallica prope Cayenne; Leprieur, Martin. 28. STAPHIDIUM DIVERSIFOLIUM. — Clidemia diversifoha DC., 1, c., 159. —— Melastoma diversifohia Bonpl. Melast., tab, 59. S. subheterophyllum anisophyllum sæpe macrophyllum ; ramis supremis pube densa furfuracea alphitoideave detergibili ob- ductis; foliis late ovatis interdumque suborbicularibus apicu- latis denticulatis, basi abrupte acuminatis et in petiolum decur- rentibus, 5-7-nerviis, mature glabratis; paniculis axillaribus trichotomis , ramulis gracilibus divaricatis ut plurimum apice 9-floris. Rami supremi subterctes ant obtuse angulosi, recti aut ad nodos non - nihil geniculato-deflexi. Folia in eodem jugo raro subæqualia, sæpissime valde disparia, uno alterum duplo-quadruplove-superante; majora 4 4-2 decim. longa, 1-1 ! lata, limbo basi abrupte acuminato et fere usque ad basim petioli hinc et inde excurrente ; minora magis rotundata, basi ut plurimum obtusa, rarius in petiolum decurrentia; petiolis pariter in- æqualibus a centimetro ad 5 centim. longitudinem variantibus. Paniculæ ex axillis foliorum minorum ortæ ñsque ut plurimum breviores, non- nunquam etiam in dichotomiis alares. Flores in extremis ramulis inter- medii sessiles, laterales pedicellati. Calycis tubus suburceolatus, dentes- exteriores subulati acutissimi, Cum interioribus brevibus inconspicuis connati. Petala obovato-rotundata carnosula (furtassis et vesiculosa) in anthesi reflexa, 2-3 millim. longa. Stamina lineari-subulata acuta, con- nectivo basi postica in calcar breve producto. Ovarium adhærens, 5-lo- culare. Stigma punctiforme. Fructus bacca sicca cærulea, crassitudine seminis Lafhyri odorati. — In Republica novo-granatensi, secus que fluminis vulgo dicti Rio Magdalena; Bonpland. 4 | MONOGRAPHICA DESCRIPTIO, 523 b. Ovarium 3-loculare. Species Clidemiæ affiniores. 29. STAPHIDIUM INVOLUCRATUM. — Clidemia involucrata DC., dc, 163.— Clidemia quintuplinervia Steud. Herb. Hohenacker. — Melastoma involucrata Rich., Herb. S. anisophyllum ; ramis teretibus hirsutis ; foliis inæqualiter pe- tiolatis obovatis ovatisve acuminatis basi ut plurimum acutis aut subacutis obsolete denticulatis quintuplinerviis hirtellis ; floribus ad apices ramulorum axillarium brevium solitariis ter- nis 2-4-bracteatis. Species habitu insolito inter congeneres facile distinguenda. Rami supremi, uti folia novella , pilis sæpe glanduliferis hirsuti. Folia majora decimetralia, 4-5 centim. lata, petiolo 2-4-centimetrali; minora priori- bus opposita eorum dimidiam longitudinem vix attingentia, sæpe etiam breviora. Ramuli floriferi ex axillis foliorum minorum orti, centimetra- les, foliolorum magis minusve bracteiformium pari uno et altero ornati, uni-triflori; bracteis duabus aut quatuor florem fulcrantibus linearibus villosis. Calycis dentes exteriores subulati tubum longitudine subæquan- tes, interiores breves obtusi parum conspicui. Petala oblongo-obovata, apice subobtusa, 4 millim. longa, alba. Antheræ æquales subulatæ, loculis undulatis, connectivo postica basi subgibboso. Ovarium semiad- hærens, 3-loculare, apice angustato et setoso styli basim vaginante. Stylus filiformis, stigmate punctiformi, — In Guyana batavica prope - urbiculam Para; Kappler. | | | 89. STAPIHDIUM NÆVULUM +. S. anisophylium ; ramis supremis teretiusculis hirsutis gracili- bus ; foliis ovatis ovatove-oblongis longiuscule acuminatis basi subcordata sæpius inæquilateris subtliter denticulatis quinque - quintuplinerviis puberulis aut glabratis ; paniculis parvis erectis ex axilla folii minoris ortis, rarius in dichotomia alaribus. Frutex elatus aut potius arborescens, 6-8-metralis, indecorus, a Cli- demiis forma petalorum vix diversus et quasi inter Sfaphidium et Clide- miam medius, inter species congeneres præcipue ex inæquali foliorum basi recognoscendus. Rami patentim hirtelli, in speciminibus exsiccatis nigrescentes. Folia in eodem jugo disparia, uno alterum fere duplo 221 C. NAUDIN. -— MELASTOMACEARUM longo, 4-5 lato, petiolo 1-3-centimetrali, interdum vix semicentimetrum longo, omnium nervulis transversis in pagina inferiore facile conspicuis et regulariter parallelis. Paniculæ circiter foliorum minorum e quorum axilla nascuntur longitudine, pauciramosæ, ramisramulisve ut plurimum apice trifloris. Calycis tubus campanulatus hirtellus, dentes exteriores subulati breves interioribus obtusissimis aut subobsoletis longiores. Petala oblonga aut oblongo-obovata, apice obtusa aut rotundata, inter- dum etiam subacuta, 3-4 millim. longa. Antheræ æquales subulatæ, loculis antica basi sæpe ultra filamenti insertionem parum productis, connectivo postice haud infrequenter incrassato et subgibboso. Ovarium semiadhærens 3-loculare. Stylus filiformis, stigmate punctiformi. — In Guyana anglica, Schomburgk; Brasilia septentrionali secus ripas flu- minis dicti Æio Negro et in aliis locis; Bonpland. Species addendæ quarum plurimæ incertæ sunt aut fortassis ad alia genera removendæ : 91. S.? PARAGUAYENSE, — Clidemia paraguayensis Steud. Flora XXVII, 721. 32. S.? BENTHAMIANUM, — Clidemia Benthamiana Miq. Lan- nœa XX VIII, 276. 33. S.? TILIÆFOLIUM. — Clidemia tiliæfolia DC., L. c., 158, dl. S. PETIOLARE. — Melastoma petiolare Schlechtendal, Lin= nœa V, 562. 39. S.? PETIOLATUM. — Clidemia petiolata DC., L. c. 36. S.?? ASTROTRICHUM. — Clidemia astrotricha DC., L. c. 37, 9.2? AGRESTE, — Clidemia agrestis DC., 1, c. — Melastoma agrestis Aubl. Guy., 1, 125. 98. S.? REVERSUM. — Clidemia reversa DC., L c, 39, S. MUTABILE. — Clidemia mutabilis DC, , 1. c. RO. S. LAPPACEUM. — Clidemia lappacea DC., L, c. RAA. S,22 LANATUM. — Clidemia lanata DC., l. c. h2. S.? GLABRATUM. — Clidemia glabrata Steud. Flora XXVIIT, 724, . CXVII. CYANOPHYLLUM. Flos 5-merus. Calycis oblongo-campanulati limbus duplex, uterque membranaceus brevis ; exterior patens deñiticulis 5-nmi- MONOGRAPHICA DESCRIPTIO, 925 nutis vix perspicuis in ipso margine ornatus, interior erectus in- teger. Petala lineari-oblonga, apice rotundata, inferne cuneata. Stamina 10 æqualia ; antheris subulatis 1-porosis extrorsum non- nihil arcuatis, loculis antice undulatis, connectivo nec producto nec appendiculato aut basi postica tuberculo inconspicuo vix no- tato. Ovarium apice solummodo liberum 3-loculare. Stylus sub- rectus filiformis, stigmate punctiformi. Fructus ignotus. Suffrutex ? venezuelensis andicola, glaberrimus macrophyllus micranthus; foliis petiolatis obovato-ellipticis utrinque subacutis integerrimis, adjecto nervo utroque submarginali 5-nerviis, pagina superiore virentibus, inferiore pulchre cyaneis niloremque metal- heum ludentibus ; paniculis terminalibus multifloris, ramis pri- martis patentibus aut nonnihil refractis ; floribus parvis sessilibus aul breviter pedicellahs, fortasse purpureis aut purpurascentibus. Genus Slaphidio nimis affine eique fortassis melius jungendum; ab illo non discrepat nisi calycini limbi fabrica peculiari, 1. CYANOPHYLLUM METALLICUM +. Folia 2 4-3 decim. longa, 13-14° centim. lata, petiolo bicentimetrali, fortassis ut nervi ipsi in pagina inferiore foliorum purpurascente. Flores in ramulis paniculæ cymose dispositi, alares sessiles, laterales breviter pedicellati aut potius in extremo ramulo bracteolis nudato terminales. Petala circiter centimetrum longa, 2 millim. vix lata, in sicco specimine pallide purpurascentia. Utrum planta herbacea sit an frutescens ex spe- cimine manco judicare non licuit. — In Andibus Reipublicæ venezue- lensis, haud procul ab urbe Werida, ad altitudinem circiter 2000 metro- rum ; Funck et Schlim., Cat. 1078. Specimen nostrum ex horto Linde- niano ubi species colitur communicatum fuit. CXIX. STAPHIDIASTRUM. Cuinemiæ et Sacræz species DC., Prod. , III. "— Cunewx spec. Mart., Nov, gen. et spec., IT. — Don, ex auctoritate Candollæi, — MeLas- TOMATIS Spec. aliorum. Flores 4-meri amblypetali. Calyx campanulatus interdumque oblongus suburceolatus ; dentibus interioribus membranaceis ol- tusis brevibus aut inter se confluentibus et idcirco subnullis, exte- 326 €. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM rioribus angustis subulatis magisminusve productis saltem semper manifestis. Petala obovata oblongove-obovata, apice rotundata aut obtusa, nonnunquam emarginata aut retusa. Torus staminum non productus nec fimbriatus. Stamina 8 æqualia subæqualiave, antheris linearibus aut lineari-subulatis 1-porosis basi exappen- diculatis aut postica basi tuberculo subcalcariformi instructis. Ovarium usque ad medium vel paulo altius cam calyce adhærens h-loculare ( nonnunquam abortu 5-loculare ). Stylus filiformis , stigmate punctiformi aut subcapitellato. Fructus ut videtur bac- cati aut subbaccati. Semina ovoideo-angulata. Frutices americani et antillanti, diversiformes, interdum macro- phylli, varie hirsuh aut villosi; inflorescenha aæillari, nunc glo- merala nunc paniculata: floribus parvis, albis roseis aut pur- pures. Genus subartificiale est et species inter se habitu heteromor- phas includit. À Sagrica, quæ {-mera est, differt petalis obtusis; a Staphidio floribus -meris. A. Flores in paniculas axillares diversiformes digesti, nunquam in axillis foliorum glomerati et sessiles. À. STAPHIDIASTRUM LATIFOLIUM.— Clidemia latifolia DC., L. c., 159. — Melastoma latifolia Desr. in Lamk. Dict. IV, 31. S. macrophyllum anisophyllum ; ramis supremis petiolis panicu- lisque dense hirsutis ferrugineis ; foliis late ovatis longiuscule acuminatis basi rotundatis denticulatis 5-7-nerviis, pagina su- periore rufo-villosis, inferiore in nervis præcipue selosis ; pa- niculis gracilibus subpaucifloris ex utraque axilla ortis , sæpe in eadem axilla geminatis. Hujusce decoræ speciei specimina duo habemus a laudatissimo Can- dollæo ipso sub nomine Clidemieæ latifoliæ inscripta , nullum ergo potest subesse dubium quoad nomen. Folia cujusque jugi maxime disparia, uno scilicet alterum duplo aut saltem triente superante, 14-18 centim. longo, 7-10lato, petiolo ferme 3-centimetrali; folio minore vix decime- trum longo sæpeque breviore. Paniculæ. circiter decimetrales, ramis ramulisque gracilibus subdivaricatis. Calycis tubus oblongus ; dentes exteriores subulati, eunr interioribus rotundatis basi connati. Petala MONOGRAPHICA DESCRIPTIO, 027 obovata retusa, 2-3 millim. longa et lata. Stamina 8 æqualia, antheris subulatis. Ovarium semiadhærens; stigma capitellatum. — In insula Martinica Antillarum ubi colitur; Bonpland, Reperitur quoque in in- sula Guadalupa et fortasse in aliis Antillis. 2, STAPHIDIASTRUM POLYSTACHYUM : S. macrophyllum isophyllum et anisophyllum ; ramis petiolis pa- niculisque dense et molliter rufo-hirsutis ; foliis ovatis ellipti- cisque acuminatis basi rotundatis crenulatis 5-nerviis pagina, utraque hirtellis longiuscule petiolatis ; paniculis in utraque axilla opposita geminatis gracillimis divaricatis ; floribus mi- nutis. Species præcedenti proxima cui tamen conjungenda non videtur. Folia enim quan in illa longius petiolata sunt, in quovis jugo minus disparia imoet frequenter inter se æqualia ; discrepant etiam forma magis oblonga et subelliptica. Limbus 14-18 centim. longus, 7-9 latus ; petioli interdum gracilés 5-6-centimetrales, sæpe etiam dimidio breviores. Paniculæ fili- formes erectæ, decimetrum circiter longæ, patentim verticillato-ramosæ ; floribus subsessilibus. Calyx campanulatus, dentibus exterioribus subu- latis brevibus, interioribus obtusis. Petala obovata, sesquimillimetrum longa. Stamina 8 æqualia, antheris subulatis. Ovarium fere ad apicem adhærens, h-loculare. Stigma punctiforme. Fructus maturi globosi, semen cannabinum crassitudine vix æquantes. — In insula Purto-Kico Antillarum ; Plée, Cat. n° 525. - 9. STAPHIDIASTREM UMBROSUM. — Sagræa umbrosa DC., LE. c., 171. — Melastoma umnbrosa Vahl. Decad. amer., WT, tab. 29. S. macrophyllum micranthum ; ramis supremis peliolis panicu- lisque patentim bispidissimis ; foliis sæpe inæqualibus maximis longe petiolatis late ovatis acuminatis basi nonnunquam cor- datis denticulatis, prætermisso nervo utroque submarginali, 9-nerviis ; paniculis mulüifloris ex utraque axilla opposita crts, petiolo ut plurimum brevioribus. Frutex fortassis elatus et subarborescens, si notæ in herbario Richar- diano servatæ credendum est. Folia 2-2 4 decim. longa, 14-18 centim. lata, petiolis decimetrum et quod excedit longis, haud raro tamen bre- vioribus, Paniculæ sæpe a basi ramosæ, ramis patulis divaricatis tricho- tomis, ramulis ut plurimum trifloris. Calyx breviter campanulatus, dentibus exterioribus subulatis interiores obtusos breves paulo superan- 228 €. NAUDAIN. —- MELASIOMACEARUM tibus. Petala rotundato-obovata, reflexa, 2-3 millim. longa, alba. An- theræ subulatæ æquales. Ovarium maxima parte adhærens, 4-loculare, Stigma capitatum subpeltatumque. — In insulis Caribæis et Antillis. Specimina nostra ex insula Martinica a celeberrima viragine Rivoire relata fuere. (j, STAPHIDIASTRUM RUBRINERVE +. S. vix non isophyllum ; ramis teretibus hirtellis: foliis ovatis ovatove-oblongis acuminatis basi rotundatis aut inconspicue subcordatis tenuissime crenulatis subintegerrimisque, præter- misso utroque nervulo submarginali, quinque-quintuplinerviis puberulis ; pedunculis in utraque axilla opposita solitariis gra- cilibus apice paucifloris. Species quibusdam Sagrææ speciebus affinis, nulli consocianda, hucce merito propter characteres relata. Rami foliosi floriferique pennam co- lumbinam aut anatinam crassitudine æmulantes, hirtelli, rufo-purpu- rascentes. Folia 6-8 centim. longa, 3-4 lata, pagina inferiore nonnihil reticulato-foveolata, nervis lateralibus cum medio paulo supra basim connatis, omnibus subtus sæpissime purpureis; petiolis 1-1 4-centime- tralibus. Pedunculi axillares graciles erecti, folio ipso ut plurimum breviores, apice bracteolis ovato-lanceolatis instructi, ut plurimum tri- flori. Calyx campanulato - urceolatus, dentibus exterioribus subulatis breviusculis reflexis, interioribus obtusis rotundatis. Petala rotundato- obovata, 2 millim. circiter longa, reflexa, alba aut decolora. Stamina 8 æqualia, antheris subulatis. Ovarium fere ad apicem adhærens, 4-locu- lare. Fructus maturi piso minores. — In insula Cuba, prope urbem San- Yago; Linden, Cat. n° 2085. 9. STAPHIDIASTRUM BERTERII, — Sagræa Berterii DC. , L. c., A1. — Melastoma umbrosum Spreng. Syst., Il. 304, ex aucto- ritate Candollæi, S. submacrophyllum nonnihil anisophyllum; ramis petiolis et paniculis dense patentimque rufescenti-hirsutis ; foliis ovatis longiuscule acuminatis acutissimis basi rotundatis tenuiter denticulatis, prætermisso utroque nervulo marginali 5-nerviis; paniculis ex axilla utraque opposita ortis solitariis aut gemi- nats verticillatim ramosis et fere umbellatis ; calycis dentibus exterioribus setaceis. Rami foliosi et floriferi pennam anserinam crassitudine subæquantes, MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 329 hirsutissimi. Folia cujusvis jugi nunc æqualia nunc inæqualia, uno alte- rum triente aut rarius duplo superante, 10-15 centim. longa, 6-7 lata, petiolis 2-3-centimetralibus. Paniculæ pediculo simplici suffultæ, verti- cillatim ramosæ, interdum omnino umbelliformes, petiolis circiter duplo longiores. Calyces setis longis rufescentibus horridi, dentibus exterioribus setaceis tubum ipsum longitudine æquantibus aut forte superantibus, interioribus obsoletis in membranam continuam confluentibus. Petala oblongo-obovata, apice subretusa, 4 millim. circiter longa. Stamina in specimine nostro desiderabantur. Ovarium apice angustato liberum, &-loculare. Fructus ignotus. — In insula Jamaica. Species a clar. Hooker communicata. 6. STAPHIDIASTRUM IMPETIOLARE +. S. anisophyllum ; foliis brevissime petiolatis aut subsessilibus late cordiformi-ovatis apiculatis denticulatis ciliatis 5-7-ner- viis sparsim setulosis; pedunculis axillaribus paniculatim ra- mosis; calycibus urceolatis ; petalis emarginatis. Species a cæteris ejusdem generis distinctissima. Rami supremi (qui soli suppetunt) teretes hispiduli et sub setis patulis pube furfuracea ad- pressa obducti. Folia in quolibet jugo magis minusve disparia, haud raro subæqualia, late cordiformi-ovata interdumque subrotundata, brevis= sime acumina{a aut apiculata, setulis in juventute præsertim conspersa et ciliata, 5-8 centim. longa, 4-7 lata, petiolis 1-4-millimetralibus aut sub- nullis. Paniculæ paucifloræ, trichotome ramosæ, foliis ut plurimum multo breviores, in axilla utraque opposita solitariæ-ternæ, fortassis etiam numerosiores, infra flores setis paucis ornatæ. Flores sæpe longius- cule et graciliter pedicellati, pedicellis bracteola minuta duplici instructis. Calyces oblongi, sub limbo nonnihil constricti, inferne ventricosi, pube tenui adpressa stellata obducti, dentibus interioribus obtusis rotundatis ciliolatis, exterioribus brevibus subulatis setosis. Petala obovata, apice emarginata aut incisa, 3-4 millim. longa, alba aut rosea? Stamina 8 sub- æqualia, antheris lineari-subulatis. Ovarium omnino adhærens, 3-4-lo- culare. Stylus filiformis, stigmate nonnihil capitellato. — In Republica novo-granatensi; Goudot, 7. STAPHIDIASTRUM CORIACEUM +. S. submacrophyllum isophyllum ; ramis supremis pube ferruginea stellata dense obsitis ; foliis coriaceis ovatis breviter acuminatis basi cordatis tenuiter et quasi obsolete crenato-denticulatis 390. €, NAUDIN. — MELASTOMACEARUM 5-nerviis, pagina superiore mature glabrata, inferiore tomentum ferrugineum in nervis diutius retinente; paniculis in alterna axilla foliorum solitariis, suprema paniculam terminalem men- tiente ; calycibus glaberrimis. Rami teretes. Folia coriacea rigida, in prima juventute setulis con- spersa et ciliata, mox pagina superiore glabrata, in eodem jugo non ma- nifeste disparia (saltem quæ suppetunt in specimine nostro), circiter decimetrum longa, 6-7 centim. lata, petiolis 1-2-centimetralibus. Pani- culæ majusculæ, folia longitudine subæquantes imo et nonnumquam superantes; pedunculo communt ferrugineo tomentoso; ramulis pedi- cellis calvcibusque glabris aut glabellis et fortasse glutinosis, ad nodos bracteolis lanceolatis et fasciculo setularum instructis, in herbario ni- grescentibus. Calycis dentes exteriores subulati, cum interioribus trian- gularibus connati iisque paulo longiores. Petala lineari-obovata retusa inæquilatera, in flore aperto reflexa, 2-3 millim. longa. Stamina 8 æqua- lia, antheris lineari-subulatis. Ovarium paulo supra medium adhærens, apice libero angustatum et styli basim vaginans, 3-loculare ( fortassis eliam 4-loculare). Stigma punctiforme. — In Guyana anglica, prope Roraima, Schomburgk, Cat. n° 660. 8. STAPIIDIASTRUM CAPILLIFLORUM 7 S. fere glaberrimum nonnihil anisophyllum micranthum ; ramis subteretibus ; foliis petiolatis elliptico-ovatis obovatisque acu- minatis basi acutis subintegerrimis tri-triplinervits ; pedunculis axillaribus ut plurimum geminatis capillaceis paucifloris ; ca- lycibus cylindraceis. Frutex fortassis arborescens, ramis lignosis ad apices tantum foliosis glabris. Folia 6-7 centim. longa, 2-3 lata, marginibus obsolete denticu- lata aut integerrima, nervis lateralibus sæpe paulo supra basim limbi cum medio coalitis, petiolis 4-10-miilimetralibus. Florum pedunculi in utraque axilla opposita orti, solitarii aut sæpius geminati, gracillimi; trichotomi, 3-9-flori, ad nodos bracteolis minutis linearibus instructi, erecti, folio ipso breviores. Calyx minutus oblongus nonnihil pulveru- lentus, dentibus exterioribus subulatis reflexis, interoribus subobsole- tis et fere inconspicuis. Petala lineari-obovata , apice interdum subtri- loba, 2 millim. circiter longa. Antheræ æquales subulatæ. Ovarium maxima parte adhærens, 3-loculare. Stylus filiformis, stigmate puncti- formi. — Ta Brasilia australi, prope urbem #10 de Janeiro ; Gaudichaud, Lalande, MONOGRAPHICA DESCRIPIIO. 331 B. Flores in axillis foliorum sessiles subsessilesve, congesti aut solitarir. Species habitu Sagræis affines. 9, STAPITIDIASTROM PLATYPHYLLUM pe S. macrophyllum subisophyllum foliosum ; ramis obscure tetra- gonis aut potius subteretibus dense ferrugineo -villosis ; foliis subsessilibus late ovatis acuminatis basi rotundatis aut sub- cordatis tenuiter denticulatis 5-7-nerviis villosulis ; floribus in axillis foliorum fasciculatis paucis breviter pedicellatis. Species egregia, S. rubro inflorescentia et habitu affinis, foliorum forma et ovario 3-loculari distincta. Rami floriferi circiter crassitudine pennæ anserinæ, internodiis pro magnitudine foliorum abbreviatis ideoque dense Host Folia 10-15 centim. longa, 8-9 lata, petiolis crassis semicentimetrum vix excedentibus. Flores in axillis foliorum raro soli- tarii, sæpius 5-15 aggregati ita ut paniculam aut racemum omnino con- tractum et capitatum exhibeant. Calyces oblongi villosi, dentibus exterio- ribus subulatis brevibus interiores rotundatos paulo excedentibus iisque basi connatis. Petala oblongo-obovata, apice nonnihil retusa, ut videtur rubra, 4-5 millim. longa. Stamina 8 æqualia, antheris subulatis rubris. Ovarium summo apice angustato excepto adhærens, 3-loculare (saltem in speciminibus nostris 3-loculare reperimus, sed fortassis atrophia aut abortu). Stigma punctiforme. —In Brasilia, loco nobisignoto; Bonpland? 10. STAPHIDIASTRUM RUBRUM. —- Chidemia rubra Mart. Nov. gen. et spec., TE, p. 452, tab. 281. — Melastoma rubra Aubl. Guyane, 1, H16, tab. 161, sed icon pessima. — Rich. in Bonpl. Melast., p. 89, tab. 39. — Melastoma sessuiflora Vahl., Eclog. 1, p. 49. — Jc. am., tab. 18.— Sagræa sessiliflora et S. columnecæ- folia DC. , L. c., 170.— Clidemia heteromalla Don, ex auctoritate Candollæi. — Nonne etiam Melastoma sessile Spreng. es 11, 808, et DC., /. c., 1987. S. pauciramosum isophyllum ; ramis subteretibus ferrugineo- villosis ; foliis breviter petiolatis quandoque subsessilibus ovatis acutis sæpe etiam breviter acuminatis basi rotundatis subtili- ter denticulatis 5-7-nerviis utraque pagina villosis ; floribus in axillis foliorum sessilibus paucis aut pluribus, Species polymorpha polyonyma, per diversas Americæ meridionalis 892 C. NAUDIN, -— MELASTOMACEARUM et centralis regiones erratica, adhucdum quoad fines incerta, inter for- mas a se invicem abhorrentes (verbi gratia Staphidium platyphyllum et ipsius varietatem microphyllam) quasi media, a viatoribus et botanicis in posterum revisenda. Quod si speciminibus typicis solum attendamus, eos hiabebimus characteres : Frutex circiter metralis, erectus, pauciramo- sus; ramis nonnihil virgatis, ut plurimum internodiorum abbreviatione foliosis. Folia ut supra descripta füere, magis minusve villosa et rufescen- tia, nervis basi inter se haud infrequenter coalitis ita ut fere quintupli- septuplinervia fiant, in eodem jugo vix non æqualia, 6-10 centim. longa, h-6 lata, petiolis circiter semicentimetralibus. Flores in axillis foliorum sessiles, interdum solitarii, sæpius glomerati et numero subindefinito. Calyces villosi oblongi, dentibus exterioribus subulatis interiores ovatos rotundatosve paulo excedentibus et cumiis basi connatis. Petala obovata aut etiam obovato-linearia, apice rotundata aut retusa, 3-6 millim. longa, rubra aut rosea, fortassis etiam decolora et alba. Stamina 8 æqua- Jia, antheris subulatis, antice undulatis, rubris aut purpureis. Ovarium fere ad apicem adhærens, 3-4-loculare. Stylus filiformis, stigmate punctiformi. Quamvis numerosissima specimina e variis locis oriunda analysi subjecimus, flores nunquam 5-meros reperimus, ut eos esse monet celeberrimus Martius. Non negamus quidem hujus speciei flores p-meros a natura abesse, sed hoc hypertrophia factum esse et nihil nisi anomaliam constituere credimus. Ovaria sese 3-locularia æque ac h-locularia ostenderunt. In Guyanis; Aublet, Leprieur, Perrottet, Méli- non, Schomburgk, Hostmann; Republica novo - granatensi, prope Chaparal, Goudot; Republica mexicana, prope Oaxacu, Galeotti, Cat. n° 2943; America centrali, prope Panama, Seeman, et Caracas, Funck, Bonpland. Var. B biacutum ; foliis lanceolatis utrinque acutis; ramis debilioribus minus quam in typo villosis; floribus minutis; petalis subrotundatis. — In Guyana gallica, prope Cayenne, Leprieur. Var. y microphyllum; foliis quam in typo multo minoribus; floribus in axillis foliorum numerosioribus; petalis brevioribus et fere orbicu- latis, — Varietas microphylla et floribunda, permultis intermediis spe- ciminibus cum typo connexa, ut plurimum villosissima et ferruginea. Folia 2-4 centim. longa, 1 4-2 lata, interdum mature caduca et florum glomerulos nudos relinquentia. — In Republica novo-granatensi, prope Chaparal, Goudot ; et in aliis locis ejusdem regionis, Bonpland, A1. STAPHIDIASTRUM ATTENUATUM . S. Staphidio rubro fere simillimum, sed foliis elliptico-lanceolatis acuminatis basi acuta in petiolum decurrentibus quintupliner- MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. BbE) viis ; floribus in axillis foliorum dense glomeratis omnino ses- silibus ; ovario 3-loculari. Habitu et vestitu forma præcedenti simillima, cujus alteram varieta- tem esse suspicamur sed id adhuc incertum habemus. Folia petiolata nec sessilia, tenuissime crenulata aut subintegerrima, utraque pagina villosa, apice et basi pariter acuta, decimetrum et quod excedit longa, h-5 centim. lala, petiolo uni-sesquicentimetrali. Flores ut in S. rubro sed fortassis paulo minores. Petala obovato-rotundata, 2-3 millim. longa. _Ovarium 3-loculare reperimus, fortassis et 4-loculare evadit. — In in- sula antillana S. Zhomas ; Finlay. 12. STAPHIDIASTRUM APHANANTHUM +, S, isophyllum et anisophyllum macrophyllum ; ramis petiolisqué dense ferrugineo-hirsutis ; foliis magnis longiuscule petiolatis oblongo ovatis acuminatis basi rotundatis denticulatis 5-7-ner- viis, pagina superiore scabrella, inferiore villosula ; floribus paucis parvis axillaribus sessilibus. Frutex inter reliquos hujus sectionis magnitudine foliorum notabilis et idcirco facile dignoscendus, cæterum florum fabrica et dispositione S. rubro simillimus. Rami supremi teretes, pube molli ferruginea aut rufescente hirsuti. Folia fere 2 decim. longa, 1 lata, petiôlis 3-7-centi- metralibus, nervis lateralibus e medio paulo supra basim ortis ideoqué fere septuplinervia. Flores in quavis axilla paucissimi, haud infrequen- ter solitarii, ut videtur rubri aut rubelli. Ovarium 4-loculare. — In Guyana gallica prope Cayenne; Leprieur, A5. STAPHIDIASTRUM BONPLANDIT +, S. isophyllum et anisophyllum ; ramis petiolis florumque glome- tulis rufo-hirsutis; foliis longiuscule petiolatis ovatis acuminatis basi rotundata interdum nonnihil cordatis subintegerrimis aut Vix conspicue crenulatis 5-7-nervis, pagina superiore strigil- loso-scabrellis, inferiore adpresse villosulis ; glomerulis pauci- floris axillaribus sessilibus, Species S. rubro et S. aphanantho affinis sed primo intuitu distinguenda foliis longiuscule petiolatis, basi haud raro subcordatis et quam in pos- teriore multo minoribus. Rami ut in illis teretes, rufo-hirsuti aut villosi, foliorum jugis subapproximatis. Folia in quovis jugo ut plurimum æqua- lia aut vix inæqualia, rarius manifeste disparia, 10-14 centim. longa, 334 €. NAUDIN, — MELASTOMACEARUM 5-7 lata, petiolis 2-3-centimetralibus, nervis paulo suprä basim limbi inter se coalitis. Flores ut in S. rubro ; ovario 4-loculari. — In loeis hu- midis Americæ æquatorialis, scilicet Antillis, La Trinité, Bonpland; et Brasilia, prope Bahiam ; Salzmann. Species addendæ : 14. S.? RARIFLORUM. — Sagræa rariflora DC., L, c., 170. — Melastoma rariflora Bonpl. Melast. , tab. 50. Species dubia, ex descriptione }-mera, ex icone Bonplandiana 5-mera. Nullibi forma petalorum indicatur. | 15. S. FASCIGULARE, — Sagræa fascicularis DC., !, @&, 170. Fortassis varietas S. rubri aut S. atlenuali, quantum judicare possumus ex incompletissima descriptione Candollæi. 16. S.2? scaBripum. — Sagræa scabrida DC., l. c., Petala hujus speciei Candollæo incognita; fortasse ad aliud genus removenda est. 17. S.? rILOSUM. — Sagræa hi 4 ed 2 A8. S.? PULVERULENTUM. — Tschudya pulverulenta DC., l. c., 155. 19. S. coGNaTuM.— Sagræa cognata Steud. Flora XX VITE, 2, p. 722. Annon potius varietas 4, rubri?. CXX. OSS/Æ'A. Osszz spec. DC. Prod., III, 168. — Endlicher, Gen. plant., n° 6242. Flos 4-merus amblypetalus. Calycis breviter campanulati lim- bus nunc in lobos quatuor obtusos divisus, nunc irregulariter la- cerus, denticulis exterioribus 4 minutis aut omnino obsoletis, Pe- tala late obovata, apice retusa aut integra. Stamina 8 æqualia, antheris lineari-oblongis apice obtusissimo et nonnihil dilatato tantum polliniferis, poro duplici in unum fere. confluente aut ra- rius in rimas producto dehiscentibus, cæterum exappendiculatis. Ovarium globosum semiadhærens 4-loculare. Stylus breviuscu- lus , stigmate obtuso. Fructus baccatus globosus minutus, semina ovoideo-angulata continens. Frutices sæpius antillani, rarius ex America continente oriundh, MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. * 335 ramosi glabri aut in novells parum pubescentes moxque glabratr, micranthi, ramiflori ; foliis petiolatis ovato-lanceolahis elliphcisve acuminatis tri-triphinerviis, haud raro rigiduls et lœvibus ; pani- culis ex aæilla foliorum oppositorum aut supra cicatrices foluis de- lapsis ramorum annotinorum succedentes ortis, brevibus aut raro majuseulis , subdivaricatim ramosis ; floribus breviter pedicellatis albis et fortassis quoque roseis. … Ossææ genus speciebus oxypetalis expeditum genuinum est. Tlud glabrities inflorescentia imprimisque peculiaris forma anthe- rarum quarum loculi brevissimi verticem tantum occupant ab aliis generibus 4-meris facile separabunt. a. Antherc rimis duabus dehiscentes. 1. OssÆA BIRIMOSA +. O. glaberrima ; ramis teretibus ; foliis ovato-lanceolatis subacutis acutisve basi subrotundatis aut subacutis margine integerrimis triplinerviis ; paniculis axillaribus folio minoribus pedunculo longo suffultis ; floribus minutis brevissime pedicellatis. Frutex, ut videtur, robustus ; ramis mature in lignum induratis, foliis subcoriaceis, 6-7 centim. longis, 2-3 latis, petiolo ferme centimetrali, nervis lateralibus 2-4 millimetra supra basim limbi e nervo medio exeun- tibus. Paniculæ paucifloræ, ex axillis foliorum in ramis hornotinis ortæ, pedunculo gracili 2-3 centim. longo stipitatæ. Calyces in juventute sub- globosi ; limbo quasi in calyptram clauso, sub anthesi lacero, denticulis L exteroribus brevibus sed manifestis. Petala obovata retusa, 2-3 millim. longa. Stamina 8 æqualia, antheris oblongo-obovoideis obtusis ; a medio ad apicem tantum polliniferis, loculo utroque brevi rima longitudinali dehiscente, connectivo crasso sub loculis continuo sed appendiculis pror- sus destituto. Ovarium semiadhærens, 4-loculare. Stigma obtusum. — Jn insula Sf- Domingue ; Beauvois. b. Antheræ apice porosæ. à, OSSÆA AMYGDALINA DC., 4, c., 169. — Melastoma amygda- lina Desr. in Lamk. Dict, , IV, 35. — Bonpl. Melast.. tab. 36. O. glaberrima pro genere macrophylla ; ramis teretibus ; foliis 8306 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM late lanceolatis gradatim acuminatis acutis margine subtiliter et argute serrulatis triplinerviis ; paniculis axillaribus pauci- floris petiolo ut plurimum brevioribus ; floribus graciliter pedi- cellatis. Rami supremi foliis floribusque ornati pennam anserinam crassitudine subæquantes, teretes. Folia mollia nec coriacea, sesquidecimetrum haud raro excedentia, 4-5 centim. lata, nervis lateralibus ferme centimetrum supra basim limbi e nervo medio exeuntibus, petiolis 2-4-centimetra- libus. Paniculæ florentes in ramis hornotinis, fructiferæ in annotinis axillares, breves, laxifloræ, foliis sæpius breviores, pedunculo com- muni vix centimetrali, ramulis gracilibus ut Fred 3-floris. Pedicelli proprii tlorum 2-5-millimetrales, nonnunquam etiam abbreviati et fere nulli. Flores in anthesi non suppetebant idcirco nec petala nec genitalia nisi icone Bonplandiana cognoscimus. Fructus submaturi aut omnino maturi semen cannabinum crassitudine æquantes. — In insulis Porto Rico, S. Domingue et S. Thomas ; Barbier, Poiteau. Ut videtur etiam in aliis Antillis reperienda est species. Specimen aliud habemus ex her- bario Bonplandiano quod e vicinia urbis Caripe, in America continente, oriundum refertur. Species cæterum habitu maxime variabilis est nec semper facile ab O0. multiflora aliisque speciebus distinguetur. 3. OssÆa MULTIFLORA DC., L, c., 169.-— Melastoma multiflora Bonpl. Melast., tab. 37, p. 84. O. glaberrima ; foliis lanceolatis utrinque acutis triplinerviis cal- loso-serratis ; paniculis laxifloris petiolo multo longioribus , ra- mis divaricatis, floribus sessilibus aut brevissime pedicellatis. Frutex 2-3-metralis, ramis supremis obtuse tetrahedris, annotinis teretibus lignosis. Folia triplinervia, apice et basi acuta idcircoque lan- ceolata, argute calloso-serrata, ferme decimetrum longa, 2-3 centim. lata, petiolis circiter sesquicentimetralibus. Paniculæ in ramis hornotinis axillares aut supra cicatrices foliis delapsis succedentes in ramis vetus- tioribus ortæ, haud raro geminatæ aut ternæ, medium folium longi- tudine subæquantes, ramulis ultimis subtrifloris. Calycis dentes obtu- sissimi aut potius obsoleti. Petala sesquimillimetrum longa et lata, fere rotundata, alba. Stamina apice biporosa. Cætera ut in reliquis. Species O. amygdalinæ et 0. brachystachyæ maxime affinis est. — In insula S. Domingue Antillarum, Martin ; specimina tenemus ex herbario Bon- plandiano. MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 391 L. OSSEA BRACHYSTAGHYA +. O. glabra minutiflora ; ramis subgracilibus teretibus nodosis ; foliis in eodem jugo nonnihil disparibus lanceolatis acuminatis basi acutis aut rarius subrotundatis margine integerrimis sub- integerrimisve magis minusve conspicue triplinerviis ; paniculis brevibus paucifloris ; floribus sessilibus. Rami hornotini mature in lignum indurati pennam corvinam crassitie vix æquantes, annotini paulo crassiores et magis nodosi. Folia nune utrinque acuta, nunc basi magis minusve rotundata, vix conspicue infra apicem serrulata ut plurimumque integerrima, rigidula, 6-10 centim. et quod excedit longa, 2-2 À lata', nervis lateralibus pauca millimetra supra basim limbi e nervo medio exeuntibus, petiolis gracilibus a semi- centimetro ad sesquicentimetrum longis. Paniculæ parum ramosæ, pe- tiolis ipsis paulo longiores iisve subæquales, in ramis annotinis foliis superstites. Flores sub anthesi globosi, semine sinapis tenuiores. Caly- cis limbus in lobos quatuor obtusos divisus nec lacerus. Petala obovata, vix millimetrum longa. Antheræ apice subbiporosa. — In insula Ja- maica ; Purdie. Specimina nobis a clarissimo Hookerio communicata fuerunt. 5. OSSÆA INTEGRIFOLIA +, O. glaberrima ; ramis subgracilibus teretibus mature lignosis ; foliis elliptico-lanceolatis apice acuminatis basi acutis integer- rimis insigniter triplinerviis; paniculis axillaribus pyramidatis laxifloris petiolo longioribus, floribus minutis sessilibus aut pedicello brevi gracili suffultis. Species præcedentibus contermina, fortassis pro mera varietate Ossææ amygdalinæ habenda, ab ïlla propter folia minora et rene pani- culasque graciliores hic separata. Folia 5-7 centim. longa, 2-2 ! lata, petialis sesquidecimetrum longis. Paniculæ axillares, rachi SRE gracilibus, ramulis ut plurimun trifloris, flore intermedio sessili, latera- libus duobus pedicellatis. Calyces obscure et obtuse 4-lobi. Petala vix millimetrum longa et lata, subrotundata, alba. Antheræ et reliquæ par= | tes floris ut in præcedentibus. Distinctane est species? — In vicinia urbis | San Yago insulæ Cubæ Antillarum; Linden, Cat. n° 2125. Var. B latifolia, ramis quam in præcedente robustioribus, paniculis | etiam validioribus et foliis latioribus. — In montibus Cubæ dictis Sierra | Maestre ; Linden, Cat. n° 2010. 3° série, Bot. T. XVII. (Cahier n°6.) 22 938 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM Species incertæ fortassis addendæ : 6. O. runirexsis H. Crüger, Linnæa XX, 105. — Walp. Ann. bot. sysl., 300. 7. O. sarrcirouta H. Crüger, L. c. — Walp., !, c. Species exclusæ : O. scalpta DC., L. ce. — SAGRÆA SCA PTA. O. scabrosa DC., !. c. — SAGRÆA SCABROSA. ©. lateriflora DC., L. c. — SAGREÆA ? LATERIFLORA. O, sparsiflora DC., L. ©. — SAGRÆA SPARSIFLORA, O. flavescens DC., [. c. — LOREYA FLAVESGENS, O. purpurascens DC., . c. — MIcoNIA OSSÆIFORMIS. CXXI. — CLIDEMTA. Cuinewiæ et Leanpeæ species DC., Prodr., IT, et auctorum.. — SPENNERZæ spec. DC., L. 6. —Oxvuenis DC , !. ce. — Cuipemiz species Martius, Nov. gen. et spec., LIL, — Mecasroma Linn. et aliorum. Flores 5-meri, oxypelali. Calyces varie campanulati ant urceo- lati, 5-dentati; dentibus nonnunquam simplicibus, ut plurimum tamen duplicatis ; exterioribus productis subulatis aut brevibus. callosis tuberculiformibusque ; interioribus membranaceis obtusis magis minusve cum prioribus connais ; interdum obsoletis et in membranam continuam confluenubus. Petala lanceolata, linearia, rarius ovata obovatave ct tunc acuminata aut saltem acuta, in flore explicato erecta aut reflexa. Stamina 10 æqualia ; antheris raro obtusis, sæpius apice subulatis, nonnihil recurvis, 1-porosis, connectivo non producto nec appendiculato , vix postica basi tuberculato aut supra basim subgibboso. Torus ad insertionem staminum non productus. Ovarium tubo calycino magis minusve adhærens, 3-5-loculare, rarissime et fortassis abortu 2-loculare, Stylus filiformis, sigmate acuto aut punctiformi. Fructus bacca- tus, forte etiam exsuccus et subcapsularis. Semina irregulariter ovoideo-angulata. Arbusculæ frutices aut suffrutices austro-americant mexicant MONOGRAPHICA DEÉSCRIPTIO. 339 et antillani, erecti ramosi isophylli et anisophylli micranthi, habitu et vestitu maxime variables ; foliis opposihis aut rarissime vertroil- latis ; floribus in cymas aæillares aut paniculas terminales alares lateralesve dispositis, albis aut purpurers, rarius et luleolis. Perdifficile Donæanum Candollæanumque Chdemiæ genus tractantes desudavimus , non tam in reformandis characteribus quam in speciebus ex auctorum celeberrimorum mancis descrip- tionibus agnoscendis, et id quidem nobis rarius contigisse fate- mur. À Clidemia removendas censuimus omnes species floribus o-meris destitutas aut in flore 5-mero petala apice obtusa et ro- tundata exhibentes. Iæc in illis Himitibus circumscripta Clidemia nostra à Staphidio petalis acutis, a Clidemiastro Sagræa et Capi- tellaria flore 5-mero discrepabit, Tschudyæ vero quam propter honorem nominis in illa consecrati tantum retinuimus affinior remanet. Propter numerum et ut a lectoribus facilius agnoscantur species Clidémiarum in sectiones subartificiales artificialesve dividimus. ÏJ. — ANBLYANTEUS. Calycis tubus hemisphæricus aut late campanulatus, limbo integerrimo, den- ticulis exterioribus nullis aut ad punctum reductis. Petala ovata subacuta acu- tave. Antheræ apice obtusæ, basi postica in calcar brevissimum deésinentes. Ovarium 5-loculare. — Species macrophylla, brachystachva, huic generi propter habitum subaliena, 4. CLIDEMIA SOLEARIS +, C, fruticosa macrophylla micrantha ; ramis supremis paniculisque pube pulverulenta cito decidua obductis ; foliis petiolatis obo- -vato-oblongis breviter acuminatis inferne subcuneatis sinuato- denticulatis , adjecto utroque nervulo submarginali, 5-nerviis glabris; paniculis in dichotomiis ramorum alaribus brevibus, in prima juventute contractis bracteosis, in anthesi nudatis laxifloris. -Rami supremi striati, vetustiores teretes Iævigati. Folia pro genere maxima, 3 decim. et quod excedit longa, 10-14 centim. lata, glaberrima aut saltem mature glabrata; nervis tribus intermediis subtus prominen- 340 C. NAUPBIN. — MELASTOMACEARUM tibus, nervulis transversis inter se subparallelis ; petiolis fere triquetris, 3-5-centimetralibus. Paniculæ in dichotomiis alares, petiolis ipsis vix lon- giores, ramis patulis, ramulis extremis ut plurimum trifloris; flore intermédio sessili, lateralibus breviter pedicellatis. Calyces late campa- nulati, semen sinapinum crassitie vix æquantes, dentibus obsoletis et nullis. Petala ovato-acuta, circiter 2 millim. aut paulo aplius longa, in flore explicato reflexa. Stamina 10 æqualia, antheris oblongis apice obtusissimis, poro apicali et subpostico apertis. Ovarium semiadhærens depressum 5-loculare. Stylus filiformis, stigmate punctiformi. — Species ut videtyr ex America meridionali oriunda, sed locus natalis et inven- toris nomen pariter desiderantur. II, — EUCLIDEMIA, Calycis tubus campanulatus; denticuli exteriores longiores brévioresve, saltem manifesti aut sub setis absconditi, sæpius angusti subulati, dentibus interioribus subobsoletis aut in membranam continuam confluentibus productiores. Petala lanceolata acutissima, nonnunquam et late ovata acumine autem terminata. An- theræ ut plurimum subulatæ, magis minusve recurvæ, sæpe purpurascentes. Ovarium semiadhærens 3-5 loculare. Inflorescentia terminalis aut axillaris. À. Species ovario sœæpius 5-loculari ( fortassis abortu 3-h-loculari ) donatæ. CLIDEMIA MARTIANA +. C. macrophylla micrantha subglabra ; ramis supremis obscure compressis mox teretibus ; foliis mollibus breviter petiolatis latissime lanceolatis apice acutis basi angustata et in petiolum quasi decurrente acuminatis margine integerrimis aut incon- spicue repandulis quintuplinervis ; paniculis subterminalibus lateralibusve , ramis subpatulis, floribus ad apices ramulorum subcongestis sessilibus. Frutex habitu Miconias potius quam Clidemias in mentem revocans, exceptis summitatibus pulvere parco obsitis glaberrimus. Folia in eodem jugo ut videtur subæqualia, basi insigniter angustata et quasi acumi- nata, 1 5-2 decim. et quod excedit longa, 1 et amplius lata, petiolo cir- citer centimetrali. Paniculæ pedunculatæ, in prima ætate terminales, mox accreto uno eramulis vicinis laterales, fortassis et in dichotomia alares. Calyces campanulati, brevissime 5-dentati , denticulis exteriori- bus subobsoletis. Petala oblongo-lanceolata acuta, 2 4-3 millim. longa.… Stamina 10 æqualia, antheris lineari-subulatis, connectivo postica basi MONOGRAPHICA DESCRIPTIO, | ol nonnihil incrassato. Ovarium semiadhærens, apice umbilicatum, 4-5- loculare. Stylus gracilis exsertus, stigmate acuto. — In Brasilia, loco nobis ignoto; Martius, /Zerb., n° 496. 9. CLIDEMIA MONTICOLA +. C. fruticulosa? humilis ? anisostemon ; caulesubsimplicialternatim hinc et inde inter nodos compresso, superius folioso, inferius denudato, furfure rubiginoso adpresso obsito ; foliis petiolatis * cordiformi-ovatis acutis vix acuminatis serrulato-ciliatis 5-7-ner- viis sparsim setulosis ; panicula erecta terminali muüultiplici , ramulis extremis 1-3-floris ; floribus varie pedicellatis. Quantum e speciminibus duobus ‘(fortasse tantum frustulis) judicare possumus, planta est suffruticulosa aut subherbacea, decimetrum unum et alterum vix excedens. Folia ovata, basi cordata, acuta aut subacumi- nata, margine nunc subintegerrimo nunc serrato setoso-ciliata, pagina superiore inter nervos setulis conspersa, 4-5 centim. longa, 2 5-3 lata, petiolis 1-2-centimetralibus. Paniculæ terminales (fortassis post anthesim in dichotomia alares), foliis longiores, ex ipsa basi ramosæ et ideo quasi multiplices, sublaxifloræ, ramis ramulisque compressis. Flores brevius longiusve pedicellati. Calyces làte campanulati, breviter et obtuse 5-den- tati, denticulis exterioribus brevibus sed acutis et manifestis. Petala late ovata aut fere obovata, breviter acuminata et acuta, 6 millim. longa, rosea. Stamina 10, alternatim manifeste inæqualia, 5 majoribus subrectis subulatis fertilibus, 5 minoribus subfalcatis et ut videtur sterilibus, om- nium connectivo sub loculis calloso. Ovarium semiadhærens, 4-5-locu- lare. Stylus gracilis exsertus pilosulus, stigmate punctiformi. — In pinetis montium mexicanorum prope Oaxaca, ad altitudinem fere 2600 metrorum ; Galeotti. L h. CLIDEMIA NERVOSA +. M. fruticosa ; ramis teretibus nervisque foliorum in pagina infe- riore tomentoso-ferrugineis; foliis petiolatis lanceolato-oblon- gis acutis basi obtusis subtiliter et vix conspicue serrulatis, adjecto utroque nervo submarginali 5-nerviis, pagina superiore glaberrimis aut saltem glabratis ; paniculis terminalibus brevi- bus confertifloris ; floribus 5-meris. Species a reliquis Clidemiis habitu facile discernenda. Folia pro genere angusta, 6-10 centim. longa, 1 5-2 lata,.apice acuta, basi obtusa, margi- 32 C. NAUDIN. —— MÉLASTOMACEARUM nibus subtiliter denticulata aut serrulata , nervis subtus prominentibus, petiolis brevibus 3-7-millimetralibus. Paniculæ terminales, simplices aut triplices, foliis supremis breviores, floribus ad apices ramorum bre- vium confertis sessilibus. Calyces campanulati, dentibus brevibus acu- tis, denticulis exterioribus minutis sed non omnino inconspicuis, Petala ovata obovatave, breviter et acute acuminata, 3-4-millimetralia. Sta- mina 40 æqualia, antheris apice obtusis, poro minuto apertis. Ovarium semiadhærens 5-loculare. Stylus crassiusculus, stigmate obtusissimo. — In Peruvia ; Mathews. | D. CI@DEMIA ASPERIFOLIA +. C. fruticosa nonnihil anisophylla; ramis supremis pétiolis panicu- lisque furfuraceo-asperis ; foliis rigidulis petiolalis ovatis acu- minatis denticulatis basi subacutis. præter nervulos marginales triplinerviis, pagina superiore tuberculato-leprosis asperrimis, inferiore scabris foveolatis; paniculis parvis subterminalibus demum axillaribus. Folia in eodem jugo nonnunquam æqualia, frequentius autem mani- feste disparia et inæqualiter petiolata, altero alterum triente aut etiam dimidio superante, tuberculorum copia seu potius bullis pyramidatis brevibus crassioribus et minoribus exasperata, 4-8 centim. longa', 2-4 lata, petiolis a semicentimetro ad duo centimetra variantibus. Paniculæ peduneulatæ, id est non ab ipsa basi ramosæ, oliganthæ, ramulis apice 3-floris, floribus sessilibus. Calyces campanulati scabri, dentibusexterio- ribus subulatis tubo brevioribus, interioribus subobsoletis. Petala ovalo- acuminata , 3-4 millim. longa. Stamina æqualia, antheris cultriformibus (si a latere considerentur), connectivo basi postica brevissime calcarato. Ovarium omnino adhærens, 5-loculare. Stylus fere fusiformis, stigmate punctiformi. — In insuia Jamaica, loco haud indicato. Planta a celeber- rimo Hooker communicata. 6. Cripeura suLGICAULIS Pœppig, ITerb. C. macrophylla macrothyrsa ; ramis supremis ferrugineo-hirsu- tissimis ; foliis in eodem jugo sæpe disparibus ovatis acuminatis argute denticulatis 7-9-nerviis, pagina superiore setulosis vil- losulisve, inferiore molliter hirsutis ; paniculis terminalibus subaphyllis hirsutissimis , ramulis patentibus ut plurimum di- trichotomis. Rami (saltem supremi qui tantum suppetunt in herbario nostro} hinc MONOGRADHICA DESCRIPTIO. 343 et inde sulcati, hirsutie densa ferruginea molli obducti et quasi lanati. Folia æqualia aut inæqualia, 4 !-2 decim. et quod excedit longa, 8-10 centim. lata, petiolis 2-4-centimetralibus. Paniculæ majusculæ, aphyllæ aut pari uno foliorum ad basim ornatæ, hirsutissimæ, rufescentes aut fusco-violaceæ ; ramulis palulis aut etiam refractis, articulatis, ad nodos bracteola minuta duptici instructis, apice et in dichotomia floriferis, nonnunquam subsecundifloris. Flores sessiles, dentibus calycinis exte- rioribus brevissimis sub fasciculo villorum dissimulatis, interioribus subnullis aut inconspicuis. Petala ovato-lanceolata acuminata, 4-F millim. longa. Stamina 10 æqualia, antheris lineari-oblongis. Ovariun globosum, apice libero villosulum autsetosum, 5-loculare. Stigma punc- tiforme. Fructus submaturi crassitudine seminis Lathyri odorati, — In Peruvia, Pæppig ; iterum lecta prope Lima, Claude Gay. 7. CLIDEMIA PHxOSrApHtS +. C. macrophylla; ramis petiolis paniculisque pube ferruginea molli hirsutis; foliis longiuscule petiolatis ovatis acuminatis basi rotundatis crenulato-denticulatis 7-nerviis, pagina supe- riore setulosis, inferiore mollius hirtellis; panicula terminali aphylla, ramulis patulis trichotomis multifloris. Species præcedenti affinior et fortassis in posterum consocianda. Folia quam in C. sulcicauli longius graciliusque petiolata (petiolis scilicet h-5-centimetralibus ). Paniculæ rami patuli aut etiam refracti, rufo- hirsuti, quam in altera forma breviores, minus articulati et magis flori- bundi. Cætera ut in præcedente, — In Brasilia meridionali, loco ignoto ; Dupré,. 8. CLIDEMIA SECUNDA DC. , 4, c. — Don, Mem. Soc. Wern., IV, 308. G, ramis petiolis paniculisque hirtellis aut hirsutis rufescentibus ; foliis subæqualibus ovatis acuminatis basi rotundatis denticu- latis 5-7-nerviis pagina utraque hirtellis aut setulosis; pani- culis terminalibus magnis sæpius foliosis, ramulis productis divaricatis articulatis subsecundifloris. Species C. sulcicauli certe affinis, sed facile tamen distinguenda foliis multo minoribus, paniculis magis divaricatis et foliorum paribus aliquot intermixtis. Folia 7-10 centim. longa, 5-6lata, petiolis 1 4-3-centimetra- Si C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM libus. Paniculæ quædam contractæ aphyllæ, ramis longis flexuosis diva- ricatissimis ;aliæ productæ, foliis intermixtæ, adeo ut inflorescentia primo intuitu e paniculis minoribus axillaribus constare diceretur. Omnium rami dichotome bifurci, ramulis articulatis flexuosis, flores ad apices potissimum retinentibus, inferne Sterilibus. Petala et genitalia ut in præcedentibus. Fructus maturus 5-locularis, globosus, crassitudine semi- nis Lathyri odorati. — Yn Peruvia, prope Maynas alto, et secus flumen Amazonum in vicinia urbis dictæ gd: Pœppig. 9. CLIDEMIA STAPHIDIOIDES +. C. macrophylla nonnihil anisophylla tota breviter et adpresse hir- suta aut quasi velutina ; foliis petiolatis ovatis acuminatis crenu- lato-serrulatis subintegerrimisque basi rotundatis 5-7-nerviis; paniculis terminalibus , ramis divaricatis, floribus sessilibus in glomerulos approximatis platypetalis. Frutex 2-3-metralis, ramis subteretibus pube molli obscura densa hir- sutis. Folia in eodem jugo nunc æqualia nunc disparia, longiuscule pe- tiolata, utraque pagina velutino-hirtella aut villosa, 10-15 centim. longa, 5-7 lata, petiolis 2-5-centimetralibus. Paniculæ foliis supremi jugi longitudine subæquales, ramis subpatulis hirsutis, floribus ad nodos apicesque ramulorum in glomerulos congestis. Calyces breviter campa- nulati, dentibus interioribus rotundatis, denticulis exterioribus brevibus sed acutis et manifestis. Petala pro genere lata, ovata aut obovata, api- culo brevi acuto terminata, in flore explicato reflexa, pallide ochracea aut spurco-alba. Stamina 10 æqualia, antheris erectis breviusculis. Ova- rium maxima parte adhærens, apice angustato villosulum, 3-5-loculare. Stylus gracilis exsertus, stigmate punctiformi. — In sylvis humidis Boli- viæ, tractus dicti Larecaja ; Weddell. B. Species ovario 3-loculuri insignes. a. Congestifloræ. Flores in glomerulos &cillares seu verticillastra congesti aut in paniculas terminales spiciformes contractas haud raro PAPERS approxæimali. — Sectio a sequente non satis diversa. 10. CLIDEMIA CONGESTIFLORA +. C. fruticosa ramosa robusta isophylla, tota setoso-strigillosa aut hirsuta ; foliis breviter petiolatis ellipticis ellipticove-ovatis MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 345 inconspicue denticulatis 5-7-nerviis ; floribus in axillis foliorum sessilibus dense glomeratis verticillastra mentientibus. Rami foliosi floriferique teretes dense ferrugineo-hirsuti, interno- diis quam folia dimidio brevioribus. Folia utrinque setis seu villis seti- formibus rufescentibus vestita, 5-7 centim. longa, 2-3 aut paulo am- plius lata, petiolis semicentimetralibus quandoque subnullis. Florum glomeruli densiflori setoso-villosi subhemisphærici, in utraque axilla opposita sessiles, in ramis supremis spicam interruptam foliosam quodam- modo fingentes. Calyx urceolato-campanulatus setoso-villosus, dentibus exterioribus triangulari-acutis breviusculis, interioribus subnullis. Pe- tala lineari-lanceolata, acuta, inferne nonnihil angustata, 4 millim. longa. Antheræ 10 æquales subulatæ. Ovarium fere usque ad medium adhæ- rens, globosum, apice angustatum, 3-loculare. — In provincia Brasiliæ dicta Winas geraes; Claussen, Cat, n° 1605. A1, CLIDEMIA EROSTRATA DC., 7, c., 160, C. fruticosa erecta ramosa dense foliosa strigosa ; ramis teretibus patentim strigoso-asperrimis; foliis breviter petiolatis late ovatis suborbicularibusve obtusis vix perspicue crenulatis 5-7-nerviis dense setoso-strigosis rigidulis ; paniculis ad apices ramorum terminalhbus spicas interruptas mentientibus , haud raro purpurascentibus, Species €. Weddellii affinis, sed multo vegetior et asperior. Folia 3-5 centim. longa, 3-4 lata, petiolis 3-7-millimetralibus. Paniculæ ut reliquæ partes setoso-strigillosæ, parum productæ, ut plurimum spieci- formes et mterruptæ. Flores verticillato-glomerati sessiles, bracteolis lanceolatis indistinctis fulcrati. Calycis tubus campanulatus, dentes exteriores acuti, interiores obsoleti. Petala lanceolata, 3-4-millim. longa. Antheræ subulatæ , connectivo basi postica nonnihil tuberculato non autem longe producto, ut ait Candollæus. Ovarium basi adhærens, 3-loculare. Quamvis plantæ nostræ non omnino conveniat Candollæi descriptio C’. erostratæ , ei istud nomen imponere non dubitavimus, celeberrimo huic auctori multa , propter immensitatem difficultatemque operis ab illo suscepti, ignoscenda scientes. — In provincia Minas geraes Brasiliæ australis ; Claussen, Cat. no 278, et Gaudichaud qui eam e Musæo imperiali Brasiliensi obtinuit. Variat strigis longioribuset brevio- ribus. | 36 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM b. Paniculatæ. Flores in paniculas términales Subterminalesve, rarius omnino axillares et laterales aut in dichotomiis ramorum alares disposili. Frutices ut plurimum villoso-hirsuti aut hispiduli, nonnunquam subglabri, Seclio in $se- quentem, mediantibus paucis speciebus , gradatim transiens. 12. CLIDEMIA SIMPLICICAULIS +. GC, suffrutescens subherbaceave subsimplex erecta oligophylla ; caule tereti inferne foliis denudato et glabrato, superne hirtello folioso ; foliis brevissime petiolatis elliptico-ovatis apiculatis vix conspicue denticulatis » nerviis glabellis ; panicula terminali. _ parum ramosa aut spiciformi; floribus glomeratis sessilibus, Planta pro genere debilis, fortasse multicaulis, caule caulibusve erec- tis aut adscendentibus, basi sæpe radicantibus, 3-h-decimetralibus. Folia subæqualia, rigidula, pagina superiore glabra aut glabrata, inferiore puberula, 4-5 centim. longa, 2-3 lata , petiolo £-4-millimetrali. Pañicula terminalisunica hirtella, ramulos paucos’eniittens, haud raro ad axim centralem depauperata et tunc spicitormis. Flores in ramulis et axi primario paniculæ sessiles, nonnihil verticillato-glomerati. Calyces bre- viter urceolati, dentibus eéxterioribus reflexis, interioribus obsoletis. Petala lanceolato-acuminata , 4 millim. circiter longa. Antheræ subu- latæ. Ovarium a medio ad apicem liberum ovoideum 3-loculare. Sigma acutum. In provincia Brasiliæ australis A/inas geraes; Claussen, Cat., n° 1654. 13. CripemiA WEDDELLH +. C. fruticosa erecta pauciramosa strigilloso-hirsuta ; foliis breviter petiolatis late ovato-ellipticis suborbicularibusque apiculatis tenuissime crenulatis 5-nerviis strigilloso - scabris ; panicula paniculisve terminalibus fere in spicas contractis dense villoso- Strigillosis. Planta pro genere humilis, scilicet 2-3 decim., alta, si de tota specie e speciminibus nostris judicandum est, fortassis favente terra multo ela= tior et magis ramosa. Caules hirsutissimi rufescentes subteretes, ramulis paucis floriferis saperne ornati, Folia infima véré rotundata, suprema ovatiora, rigidula, pagina superiore præsertim strigillosa, subtus mol+ lius villosa, 3-4 centim. circiter longa, 3 lata, petiolis 4-6-millimetralis bus. Paniculæ ad apices cauliset ramulorum terminales, vix basi ramosæ et spicam interruptam mentientes. Flores glomerati sessiles, Calycis MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 317 tubus hemisphæricus campanulatus, dentes exteriores breves setosi, inte- riores obsoleti. Petala lanceolato-acuminata, 4 millim. circiter longa, rosea, Ovarium basi adhærens, superius liberum villosulum, 3-loculare. — In provincia Zomina Boliviæ, locis humidis secus rivulos ex abruptis montis Curi descendentes ; Weddell, Caf., n° 3758. 1. GCLIDEMIA POLYSTACHYA +. C, fruticosa ; ramis supremis robustis subteretibus molliter hir- suis ; foliis brevissime petiolatis late ovatis subacutis et obtu- … Sissimis integerrimis aut vix perspicue crenulatis basi subcor- datis 5-7-nerviis scabrellis; paniculis terminalibus magnis aphyllis verticillato-ramosis, ramis mutifloris spiciformibus. Specimen unicum habemusramifloriferi saummitatemexhibens. Ramus ille hornotinus pennam cycneam crassitudine æquat, obsolete sulcatus est et obtusissime tetrahedrus aut potius subteres. Folia in eodem jugo æqualia aut saltem vix inæqualia, subsessilia, brevissime strigillosa , 5-7 céntim. longa, 4-5 lata, Rami paniculæ ternati, subpatuli, ipsi simplices et dense floriferi. Flores approximati, ad apices ramorum præsertim congésti, Sessiles, bracteolis indistinctis fulcrati. Calycis dentes exteriores subulati reflexi, interiores obsoléti. Petala lanceolato-acuta, 4 millim. circiter longa. Ovarium basi adhærens, 3-loculare. Fructus fere maturi Calyce tunc urcéolato vestiti, piso communi vix minores. — In provincia Brasiliæ Minas geraes, prope Curassa; Claussen, Cat. n° 355. 15. CLIDEMIA LUTESCENS +. C. fruticosa ramosa robusta ; ramis subteretibus ferrugineo-hir- . Sutissimis; foliis pétiolatis oblongo-ovatis acutis basi rotundatis vix non integerrimis 5-nerviis, pagina superiore dense strigil- - -losis, inferiore lutescente hirtellis ; paniculis terminalibus thyr- soideis confertifloris ; floribus luteolis. Frutex sesqui-bimetralis. Rami supremi foliosi, pilis retroflexis aut saltem patulis dense hirsuti, ferruginei aut purpureo tincti. Folia rigi- dula, dense villoso-strigillosa, in prima juventute purpurascentia, adulta lutescentia , 7-10 centim. longa, 3-4 lata, petiolis 1-2-centimetralibus. Paniculæ hirtæ rufescentes, floribus in ramulis sessilibus glomeratis. Calyx ante floris explicationem campanulatus, post anthesim suburceo- latus, dentibus exterioribus subulatis, interioribus obtusis subobsoletis. Petala ovato-acuta, lutea aut luteola, ut nos monuit Weddellius noster. 318 ©. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM Ovarium basi adhærens, superius liberum et setulosum, 3-loculare. —In provincia Ynguisivi Boliviæ, locis dumosis montium ad altitudinem 4500-2000 metrorum ; Weddell, Cat. n° 4187. | B Lindeniana, Lie majoribus ; panicula magis in spicam contracta; floribus purpureis. Nonne altera species? — In Republica Caracas, Lin- den; Bolivia, d'Orbigny. gr: 16. CLipeura FOvEoLATA DC., 1. c., 160. C. fruticosa ramosa robusta submacrophylla ; ramis teretibus petiolis paniculisque setis longis rigidis patulis hispidissimis ; foliis petiolatis ovato-oblongis ovatisve acuminatis basi cordatis aut saltem rotundatis tenuiter crenulatis 5-nerviis, pagina su- periore pustulato-strigosa, inferiore setuloso-hirsuta foveolata ; paniculis magnis terminalibus, ramis patulis, floribus glo- meratis, | Species, ut apud Melastomeas frequens est, facie et statura variabilis, facile tamen recognoscenda. Rami foliosi calamum scriptorium circiter æquantes Interdumque superantes, strigis fere aculeiformibus horridi, vetustiores magis minusve glabrati. Folia decimetrum sesquidecime- trumve et quod excedit longa, 4-6 centim. lata, petiolis 2-4-centimetra- libus, pagina superiore sæpius strigis basi conicis et inflatis exasperata et quasi pustulata, inferiore in nervis setosa et inter nervos magis mi- nusve foveolata. Paniculæ terminales et subterminales, hispidissimæ, haud infrequenter purpurascentes, ramis subpatalis, nonnumquam contractæ et thyrsoideæ. Flores ad apices ramulorum congesti, sessiles. Calycis tubus campanulatus, post anthesim suburceolatus, dentibus exte- rioribus subulatis, interioribus obtusis subobsoletis. Petala lanceolato- acutissima, 5-7 millim. longa, rosea aut purpurea. Ovarium apice angustato et setuloso liberum, 3-loculare. Planta variat foliis majoribus et minoribus, magis minusve pustulatis et strigosis, paniculis laxioribus et contractioribus. — In variis locis provinciæ Minas geraes Brasiliæ me- ridionalis; Vauthier, Gaudichaud, Claussen. Forte reperitur et in Bra- silia septentrionali, ut videtur ex specimine uno herbarii Bonplandiani. B latiflora, paniculis laxioribus, ramulis floriferis spicas interruptas mentientibus. Varietas speciem sequentem habitu referens et quasi inter hancet genuinam C. foveolatam media.— In montibus Serra do Predade, provinciæ Minas geraes. 17. CLIDEMIA HEMATOSTEMON +. CG. fruticosa ramosa macrothyrsa polyantha ; ramis pube brevi MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 3h49 molli rufescente aut ferruginea hirtellis : foliis petiolatis ovalis oblongove-ovatis acutis integerrimis aut tenuissime crénulatis basi subcordatis, pagina utraque hirtellis subvelutinisque ; paniculis magnis terminalibus dense hirtellis, ramis erectis aut palulis sæpius spicas interruptas mentientibus. Species multiformis est ideoque hanc jam sub pluribus nominibus, sed non quantumopus esset descriptam, suspicamur. Forteeademest ac C. au- rea Cham. , Linn. X, 47, quæ tamen a nostra differt pilis seu setis ramorum Jlongis et retrorsis. Folia sæpe lutescentia, 7-10 centim. longa, 4 5-5 lata, petiolo ut plurimum centimetrali aut paulo longiore. Panicula termina- lis laxiuscula, ramis subgracilibus; floribus sæpe verticillato-glomeratis aut ad apices ramorum congesto-capitatis, sessilibus. Calyces campanu- lati, dentibus exterioribus subulatis, interioribus subobsoletis. Petala lan- ceolato-ovata acuminata rosea aut fortassis lutescentia. Stamina intense purpurea. Ovarium paulo supra medium adhærens, apice villosulum, 3-loculare. — In provincia Brasiliæ australis Minas geraes, Vauthier, Cat. n° 8; Claussen, Cat. n° 573 et 1620, B paradoxa, ramis strigillosis ferrugineis ; foliis reticulato-bullatis, pagina superiore setoso-strigillosis, inferiore tomentosis ; paniculis nunc thyrsoideis nunc spiciformibus densifloris. Forma dubia inter C. æma- tostemonem et C. foveolatam ambigens, toto habitu Clidemicæ lutescenti quoque proxima. Rami teretes, setis retroflexis hispidi. Folia minus strigosa quam in C. foveolata sed asperiora quam in €. hæmatostemone cujus habet flores. Utrum separanda sit ut propria species an alterutri priorum coadunanda omnino incertum est. 18. CLIDEMIA FLORIBUNDA +. C. tota hirsuta macrophylla macrothyrsa floribunda ; ramis tere- tibus setulis patentibus rufescentibus hirsutis; foliis ovatis acuminatis basi subcordatis subintegerrimis 7-9-nerviis; pani- cülis terminalibus ; floribus verticillato-congestis sessilibus. Clidemiæ hœæmatostemont forma maxime affinis, sed hirsutior et foliis multo majoribus longiusque petiolatis distineta , inflorescentia vero et florum structura simillima. Folia sesquidecimetrum et quod excedit longa, 7 centim. lata, petiolis 3-4-centimetralibus. Nonne prioris va- rietas ? 19. CLIDEMIA XANTHOPOGON +. G: fruticosa ; ramis teretibus petiolisque dense ferrugineo-hirsu- 350 C. NAUDIN, — MELASTOMACEARUM tis; foliis ovato-oblongis acuminatis integerrimis basi rotun- datis fere quintuplinerviis pagina utraque villosis ; paniculis terminalibus pauciramosis hirsutissimis ; floribus congestis sessilibus. Species quasi media inter €. hæmatostemonem et C. rhodopogonem Mart., cæterum ut quædam aliæ dubia. Rami pilis subreflexis densis ferrugineis hirsuti. Folia 10-12 centim. longa, circiter 4 lata, petiolis 2-centimetralibus. Rami paniculæ ut plurimum patuli, inferiores à me- dio ad apicem, superiores apice tantum floriferi et tunc omnes magis minusve pedunculiformes, dense rufo- hirsuti. Flores verticillato- congesti aut capitati. Calycis déntes exteriores lineares angusti reflexi, interiores obsoleti. Petala lanceolato-acuta, 5-6 millim. longa. Ovarium apice libero angustatum et setoso-penicillatum, 3-loculare. — In provincia Brasiliæ Minas geraes, Gaudichaud. 20. CLIDEMIA BOTRYOPHORA +. C. fruticosa ramosa ; ramis subteretibus petiolis paniculisque setis longis rigidis retroflexis aut patulis hispidis; foliisoblongo- ovatis acuminatis acutissimis vix non integerrimis basi rotun- datis 5-nerviis, pagina superiore setoso-villosis, inferiore in nervis bifariam hispidulis ; paniculis alaribus axillaribus ter- minalibusve dichotome ramosis ; floribus subsessilibus magis minusve glomeratis. Species a C’. foveolata speciebusque illi affinibus primo intuitu distincta, ipsa in varietates dividenda. Rami teretes aut in apicibus plantæ parum compressi et sulcati, setis rigidis retroflexis hispidi. Folia longiuscule petiolata, interdum in eodem jugo inæqualia, 10-15 centim. longa, 5-6 lata, petiolis 2-4-centimetralibus. Paniculæ pedunculatæ, id est non ab ipsa basi ramosæ, frequenter thyrsoideæ et confertifloræ, ronnumquam in dichotomiis ramorum alares, sæpius ad apices ramorum paniculas terminales mentientes, demum accreto uno e ramulis ad ipsarum basim axillaribus laterales, fructiferæ formam uvæ quodammodo referentes, ramulis patulis et subrefractis. Flores qui in dichotomiis ramulorum in- sident pedicello fere destituti, laterales quasi longius pedicellati, sæpe approximato-congesli. Calycis tubus in anthesi campanulatus, fructifer suburceolatus ; dentes exteriores subulati reflexi, interiores membranacei producti, cum prioribus dorso connati iisque breviores. Petalalanceolato- acuta, & millim. aut amplius longa, purpurea? Ovarium fere omnino adhærens, 3-loculare, Fructus submaturi pisum crassitudine subæquan- MONOGRAPHICA DESCRIPTIO, 991 tes. Species variat foliis longius breviusque petiolatis, paniculis laxiori- bus et contractioribus, calyeis dentibus interioribus longioribus aut bre- vioribus. Specimen unum habemus cujus dentes exteriores interioribus subbreviores sunt. Estne species nostra affinis €. Niangæ DC.? — In variis locis Brasiliæ meridionalis ; Serra dos Orgaos prope io de Janeiro, Vauthier, Lalande, Guillemin; in monte Corcovado, d'Orbigny ; necnon in insula Sanctæ Catharinæ, Gaudichaud. 21. CLIDEMIA PHÆOTRICHA +. G. fruticosa submacrophylla ; ramis teretibus petiolis paniculisque -setis longis patulis refractisque hispidissimis; folis late ovatis acutis basi cordatis crenulatis 5-7-nerviis, pagina superiore sparsim setulosis,inferiore in nervis patentim setosis; paniculis alaribus phæotrichis pauciramosis , ramis patulis dichotomis, floribus sessilibus subcongestis. Species decora, C. botryophoræ habitum quodammodo retisens, ab ea omnibusque reliquis facile distinguenda, Folia ovata, haud raro cordi- formia, crenulata, pagina superiore setis raris conspersa et inter setas glabra et nitidula, 10-12 centim. longa, 6-8 lata, petiolis 2-3-centime- tralibus. Paniculæ alares, fortassis quoque ut in. € botryophora subter- minales et laterales, setis fusco-purpureis hispidissimæ ; ramulis paten- tibus, apice tantum dichotomis et floriferis. Flores parvi, laxiusdensiusve congesti. Calyx campanulatus, dentibus exterioribus subulatis reflexis, interioribus obsoletis. Petala ovato-acuminata, 3 millim. longa, Antheræ quam in præcedentibus speciebus breviores et obtusiores , antheris lu- teolis, connectivo fusco. Ovarium maxima parte adhærens, 3-loculare, — In bd Lu Rio grande Brasiliæ australis, Gaudichaud, Ca. n°1361. 22, ins DOLICHANTHA +. C, fraticosa ; ramis gracilibus subteretibus petiolis paniculisque setis patulis longis hispidis ; foliis ovato-oblongis acuminato- acutis basi subcordalis vix conspicue crenulatis et subinteger- rimis 5-nerviis, pagina superiore sparsim setulosis ; paniculis axillaribus aut subterminalibus spiciformibus : calycibus oblongis urceolatis. | Specimen unicum habemus cujus trunca est inflorescentia, unde nobis affirmare non licet utrum terminalis sit an potius inflorescentiam ter- minalem mentiatur. Folia 10-14 centim, longa, 3-5 lata, petiolis ferme 352 C. NAUDIN. —-MELASTOMACEARUM 2 centimetralibus. Paniculæ omnino spicatæ, floribus in verticillastra congestis, sessilibus (fortassis in aliis speciminibus inflorescentia ad pani- culam veram revertitur ). Calÿces quam in cæteris speciebus fere duplo longiores, sub limbo nonnihil constricti, basi ventricosi, post anthesim omnino urceolati, dentibus exterioribus obsoletis, Petala linéari-lanceo- lata, acuta, 5 millim, circiterlonga. Antheræ subulatæ. Ovarium maxima parte adhærens, 3-loculare.— In Brasilia? Nec locus nec inventor desig- nantur. 23. CLIDEMIA XANTHOCOMA +. C. fruticosa ; ramis obscure tetrahedris petiolisque patentim hirsutis ; foliis elliptico-ovatis breviter acuminatis basi sub- obtusis subacutisque integerrimis aut vix perspicue crenulatis, adjecto nervo utroque submarginali, 5-nerviis villosis; paniculis terminalibus alaribusve confertifloris hirsutié densà flavescente _obductis. ‘Species maxime dubia nobis unico et manco specimine cognita, for- tassis ad aliam transiens, nec cum €. xantholasia DC. et C. botryophora nostra affinitate carens. Rami foliosi setulis rufis aut ferrugineis hirsuti non autem hispidi. Folia ramorüm infima 4 centim. longa, 2 lata, su- prema inflorescentiæ vicina duplo majora, petiolis 1-2-centimetralibus, Panicula {in speciminé nostro) terminalis, sed accreto ramulo axillari inter hanc et folium vicinum orto, mox futura lateralis, a medio circiter ramosa et ideirco quasi pedunculata, pauciramosa; ramis subpatulis brevibus. Flores sessiles, congesti. Calyx breviter campanulatus, hirsutie densa flavescente obsitus; dentibus exterioribus subulatis, interioribus obsoletis. Petala ovato- long acuminata, 5-6 millim. Jonga. Antheræ subulatæ, intense purpureæ. Ovarium fere usque ad apicem adhærens, 3-h-loculare. — Tn Brasilia, loco ignoto; Sello. Planta ex herb, Bon- plandiano. 2h. CLinemrA MicoNrASTRUM +. C. fruticosa isophylla ; foliis ovato- acuminatis basi rotundatis aut vix subcordatis tenuissime serrulatis, pagina superiore setulis brevibus adpressis conspersa , Hire hirtella ; paniculis terminalibus pyramidatis confertifloris. _ Specimen nostrum quod éxtrema pars est rami floriferi vix subit ut speciei characteres exprimantur, sed species ipsa ab omnibus hic descrip- tis distinctissima est. Folia oblongo-ovata et in acumen gradatim abeun- MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 393 tia, e longinquo fere glabra videntur, propius considerata setulas inter nervos et prècipue in marginibus ostendunt, decimetrum circiter longa sunt et 4 centim. aut paulo amplius lata, petiolis 1-1 £-centimetralibus, Panicula terminalis pube rufescente hirtella, patentim ramosa, floribus ad apices ramulorum congestis. Calyx campanulatus, dentibus exterio- ribus brevibus subulatis, interioribusobtusis subobsoletis et fere inconspi- cuis. Petala lanceolato-acuminata, 3-4 millim. longa. Antheræ subulatæ. Ovarium ultra medium et fere usque ad apicem adhærens, 3-loculare. — In provincia Brasiliæ Minas geraes, loco haud indicato. Specimen, mediante clarissimo Gaudichaudio, e Musæo imp. Brasiliensi impetratum, Cat. n° 117. 25. CLIDEMIA AMBLYANDRA +. C. nonnihil anisophylla ; ramis petiolisque patentim hirsutissimis rufescentibus ; follis ovatis acuminatis basi rotundatis aut vix subcordatis denticulatis 5-7-nerviis, pagina superiore sparsim setulosa , inferiore adpresse puberula ; paniculis terminalibus sessilifloris densifloris. Frutex nobis unico ramo cognitus, ut videtur Clidemiæ staphidioidi valde affinis. Rami quam in illa hirsutiores, folia autem multo minus pubentia imo et præter setulas quibus sparguntur quasi glabra. Paniculæ foliorum supremorum fere longitudine, pyramidatæ aut thyrsoideæ, con- fertifloræ. Calyces breviter campanulati, denticulis exterioribus brevissi- mis acutis, dentibus interioribus inconspicuis. Petala circiter bimillime- tralia ovata acuta, sæpe lobulo minuto hinc auriculata, in flore explicato reflexa. Stamina 10 subæqualia, antheris breviusculis obtusis nonnihil recurvis luteolis, filamentis purpureis apice subulatis. Ovarium maxima parte adhærens 3-loculare. Stylus exsertus, stigmate obtusissimo. —- In montibus novo-granatensibus, prope Chachaputo; Goudot. 26. CLIDEMIA MELANODESMA +. C. fruticosa ; ramis petiolisque tomento ferrugineo obductis et præter tomentum hispidulis ; foliis longiuscule petiolatis ovato- ellipticis acuminatis basi obtusis subtiliter denticulatis aut sub- integerrimis quintuplinerviis, pagina superiore scabrellis sub- glabrisve, inferiore furfuraceo-puberulis ; paniculis termina- libus pyramidatis hispidulis confertifloris. -Rami hornotini teretes, pennæ anatinæ: crassitiem æmulantes, anno- 3° série. Bor, T. XVII. (Cahier n° 6.) 5 23 SH C. NAUDIN, — MELASTOMACLARUM tini crassiores magis ac magis tomento et hirsutie nudati. Folia ut plu- rimum decimetralia, 4-5 centim, lata, nervis duobus intermediis eum -medio paulo supra basim limbi coalitis et idcireo potius quintuplinervia quam quinquenervia, petiolis subteretibus 3-4-centimetralibus. Flores in extremis ramis ramulisque panicularum congesti, fere capitati, sessiles. Calyces campanulati, dentibus interioribus breyissimis obtusis, denticu- lis exterioribus subulatis, apice setosis et parum conspicuis. Petala lan- ceolata acutissima alba, 4 millim, circiter longa. Stamina 10 æqualia, an- theris oblongo-ellipticis uniporosis rectis. Ovarium semiadhærens, apice setis coronatum. Stylus filiformis, stigmate obtuso punctiformi, — In montibus provinciæ Mariquita Novæ Granatæ, ad altitudinem 2500 me- trorum; Linden, Cat. n° 1065. 27. CIIDEMIA URTICÆFOLIA +. C, anisophylla submacrophylla ; ramis petiolis paniculisque hir- tellis aut furfuraceis rufescentibus ; foliis ovatis acuminatis basi subcordatis margine duplicato-serratis 5-nerviis puberu- lis ; paniculis terminalibus thyrsoideis subconfertifloris ; flori- bus omnibus breviter pedicellatis platypetalis. Frutex erectus ramosus, ut videtur bimetralis aut altior. Folia lon- giuscule petiolata, in eodem jugo ut plurimum disparia, conspicue ser- rata, dentibus inæqualibus argutis, Urticæ dioicæ nostratis folia facie et magnitudine æmulantia, 6-12 centim, longa, 3-6-lata, petiolis 1-5-centi- metralibus. Paniculæ in anthesi terminales, fortasse post anthesim late- rales aut in dichotomia alares, pedunculatæ, ramis di-trichotomis. Flores pedicellis 4-3-millimetralibus suffulti. Calyces campanulati, dentibus interioribus subobsoletis, denticulis exterioribus brevibus sed acutis et subreflexis. Petala pro genere lata, ovata obovatave, apiculo acutissimo aut acurnine donata, 4-5 millim. longa, in flore explicato reflexa, intense rosea aut purpurea. Stamina subæqualia, antheris lineari-subulatis, connectivo exappendiculato. Ovarium semiadhærens 3-loculare. Fructus ut videtur baccatus subexsuceus aut omnino exsuccus, crassitudine seminis Lathyre odorati, — Inter saxa vulcanica montium cirea X'alapa Imperii mexicani, ad altitudinem 2000 metrorum ; Galeotti. /. 28. CLIDEMIA SUBSERIATA +. V® CG. fruticosa nonnihil anisophylla ; ramis teretibus petiolisque præter tomentum rufescens patentim hispidulis ; foliis ovatis breviter acuminatis basi rotundatis margine crenulatis, pagina | | | | | MONOGRKAPIICA DESCRIPTIO, 399 superiore sparsim setulosis, inferiore puberulis, 5-7-nerviis ; « paniculis magnis terminalibus, ramis secundi ordinis di-tri- chotomis, ramulis subsecundifloris ; floribus sessilibus. Dubiæ stirpis unicum specimen habentes non possumus quæstionem solvere utrum a C. staphidioide et C. amblyandra vere differat necne; illis saltem proxima est, sed quum facie peculiari gaudeat, nobis satius visum est hanc pro diétihcta habere quam alterutri incertam consociare. Folia longiuseule petiolata, circiter decimetralia, 5 centim. et quod ex- cedit lata ; petiolis molliter tomentosis, facie superiore setoso-hispidulis, 2-h-centimetralibus. Paniculæ ad apices ramorum terminales, non- nunquam etiam in dichotomiis alares, foliis longiores. Ramuli, ut in pluribus Miconiis, dichotomt aut trichotomi, floribus in quavis divisione seriatis secundis sed ut plurimum caducis, adeo ut ramuli paucos extre- mos tantum retineant et inferius nudati et articulati videantur. Calyces late campanulati, denticulis 5 exterioribus acutis parum conspicuis instructi. Petala ovato-triangularia, 3 millim. longa, pallide rosea, Sta- mina 40 æqualia; antheris ovoideo-oblongis, apice subacutis. Ovarium maxima parte adhærens, 3-loculare. Stylus gracilis, stigmate acuto punctiformi. — Prope Guayaval in provincia Mariquita Noyæ-Granatæ, ad altitudinem circiter 2000 metrorum ; Linden. 29, CLIDEMIA LEANDROIDES +. (, fruticosa ; ramis teretiusculis scabrellis; foliis petiolatis ovatis acuminatis basi rotundatis integerrimis, prætermisso nervo utroque marginali à-nervus, pagina superiore brevissime et adpresse setuloso-scabra , inferiore tomentoso-velutina ; pani- culis terminalibus pyramidatis densifloris pube candicante hirsutissimis. Species ab omnibus hujus generis hic descriptis distinctissima, primo intuitu ZLeandram involucratam Mart. referens. Rami supremi subteretes setulis brevibus nonnihil asperati, pennam columbinam crassitudine æmulantes. Folia 7-9 centim. longa, 3-4 lata, petiolis circiter centime- trum longis. Paniculæ floriferæ terminales, fortassis fructiferæ in dicho- tomia alares aut abortu unius e ramulis axillaribus laterales, fere a basi ramosæ aut saltem breviter pedunculatæ, ramis brevibus patulis, floribus ad apices ramorum arcte glomeratis et quasi capitatis. Calyx campanu- latus, setis brevibus creberrimis hirtus et fere velutinus, dentibus ex- terioribus subulatis, interioribus obtusis brevibuset cum prioribus coali- tis. Petala ovato-acuminata, 3-4 millim. longa, Antheræ subulatæ, Ova- 296 C. NAUDIN, — MELASTOMACEARUM rium fere omnino adhærens, 3-loculare. — In Brasilia meridionali, tractu dicto Novo Friburgo, haud procul ab urbe Æ10 de Janeiro; Claussen. , 30. CLIDEMIA LINEATA +. C, ramis strigillosis teretibus ; foliis pétiolatis oblongis elliptico- lanceolatis utrinque acutis integerrimis , pagina superiore setuloso-scabris , inferiore tomentoso-hirtellis aut velutinis, subtriplinerviis ; paniculis terminalibus rufescenti-hirsutissi- mis, ramis patulis densifloris. Planta primo intuitu Leandræ scabræ simillima, sed minus aspera et paniculis diversis donata. Folia adulta 6-8 centim. longa, 2-3 lata, pe- tiolis circiter centimetralibus; juniora in ipsis marginibus villis ru- fescenti-sericeis lineata. Paniculæ terminales breviter pedunculatæ, ramis patulis, floribus ad apices ramorum congestis. Calyx campanulatus dense hirsutus rufescens, dentibus exterioribus subulatis reflexis, interioribus brevibus subobsoletis. Petala ovato-acuminata, 4 millim. longa. Antheræ crassiusculæ subulatæ, connectivo postica basi inconspicue tuberculato- calcarato. Ovarium fere omnino adhærens, 3-loculare. — In provincia Brasiliæ Minas geraes. Specimen nostrum mancum e Musæo imperiali Brasiliensi receptum est. 31. CLIDEMIA SYLVESTRIS.— Leandra sylvestris DC., [. c., 194. C. fruticosa divaricatim ramosa ; ramis teretibus hirtellis ; folüs petiolatis lanceolatis acuminatis basi subacutis serratis aut subintegerrimis, prætermisso utroque nervulo marginali tri- plinervis, pagina superiore glabellis aut parce setulosis , infe- riore villosulis ; paniculis terminalibus a basi ramosis cinereo- hirtellis ; floribus sessilibus , bracteolis obovatis caducis involucratis. Species a Candollæo inter Leandras ordinata, sed Clidemiis omnibus tota fabrica conveniens. Rami supremi subgraciles hirtelli. Folia in eo- dem jugo non omnino æqualia, 1 decim. circiter longa, 2-4 centim. lata, interdum angustiora et utrinque acutissima, petiolis 5-15-millimetrali- bus. Paniculæ sessiles, id esta basi ramosæ, breviter pyramidatæ ; ramis trichotomis, ramulis ut plurimum apice 3-floris; bracteis obovatis hir- tellis caducis. Calycis campanulati hirtelli dentes exteriores breves, sub hirsutie cinerea aut albicante parum conspicui et quasi nulli; interiores prioribus paulo longiores. Petala anguste lanceolata acutissima, 2-3 millim. longa, alba aut rubentia, Antheræ subulatæ. Ovarium fere ad MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 391 apicem adhærens, 3-loculare. Planta exsiccata virorem cineraceum re- tinet. — In provinciis Brasiliæ meridionalis Minas geraes et Rio de Janeiro ; Martius, Gaudichaud. 92. CLIDEMIA CLAUSSENIT +. C. fruticosa ; ramis subteretibus ferrugineo-hirtellis ; foliis ovatis acuminatis basi rotundatis integerrimis tripli-quintuplinerviis, pagina superiore setuloso-scabridis et margine setoso-lineatis, inferiore tomentoso-hirtellis ; paniculis axillaribus terminali- que hirsutissimis. Species primo adspectu C. marginatæ similis, sed propter inflorescen- tiam ab ea valde diversa; affinior est C’. lineatæ et C. microstachyæ a quibus potissimum differt folits ovatis nec lanceolatis. Rami hornotini pube ferruginea hirsuti, annotini glabrati aut subglabrati nigrescentes. Folia 6-8 centim. longa, 3-4 lata, petiolo circiter centimetrali. Paniculæ in eodém ramo plures, ex axillis foliorum oppositorum ortæ et termina- les, thyrsoideæ, erectæ, circiter decimetrales ; ramulis apice conferti- floris. Calyces campanulati hirsutissimi rufescentes, dentibus exterioribus subulatis setaceisve, interioribus subobsoletis. Petala ovato-acuminata, h-5 millim. longa. Antheræ subulatæ. Ovarium fere omnino adhærens , 3-loculare. — In provincia Minas geraes Brasiliæ australis; Claussen, Cat. n° 289. 99. CLIDEMIA MICROSTACHYA +. C. fruticosa ; foliis lanceolatis acuminato-acutis basi subobtusis integerrimis, pagina superiore scabrellis, inferiore tomentoso - hirtellis, 3-nerviis ; paniculis spiciformibus brevibus termina- libus hirsutis. Species maxime dubia , C. lineatæ proxima et fortassis ei consocianda, sed quantum patet e specimine manco inflorescentiæ forma ‘discrepat. Folia subtriplinervia, id est nervis lateralibus paulo supra basim limbi cum medio coalitis, duobus aliis marginalibus prætermissis, juniora ut in præcedenti specie setoso-marginata, adulta 8-10 centim. longa, 2 lata, pe- tiolis centimetralibus. In nostro specimine fragmenta inflorescentiæ tan- tum suppetunt, spicam seu spicas terminales fortassis secundifloras exhibentia. Flores sessiles inter se remotiusculi. Calyx campanulatus rufo-hirsutissimus, dentibus exterioribus interioribusque productis, tu- bum longitudine æquantibus et inter se connatis. Petala ovato-acuta, 358 C. NAUDIN, -— MELASTOMACEARUM Ovarium 3-loculare. Cætera deficiebant, — In insula Sanctæ Catharinæ, Brasiliæ australis ; Gaudichaud. | 9h. CLIDEMIA ANGUSTIFOLIA +. C. fruticulosa anisophylla ; ramis lignosis apice tantum foliosis ; foliis angustis linearibus utrinque acutis integerrimis à-ner- viis ; pagina superiore, prætermisso margine utroque setoso, glaberrimis, inferiore sparsim setulosis ; paniculis paucifloris terminalibus. Quamvis incompletum sit specimen nostrum,-süufficit ut species dis- tinctissima dignoscatur. Planta videtur fruticulus 3-4-decimetralis, sim- plex aut parum ramosus, nisi nos decipiat specimen abortivüm et terra inopi genitum. Folia in eodem jugo ut plurimum inæqualia, uno alterum triente aut etiam dimidio superante, interdum et æqualia; majora eir- citer 6-8 centim. longa, 1 lata, petiolis 5-12-millimetralibus. Paniculà unica in specimine nostro terminalis, pedunculata, id est a media longi- tudine florifera, brevis et spiciformis, pedicellis 1-3-floris ex axilla bracteæ lanceolatæ setosæ ortis. Calyx oblongo-campanulatus suburceo- latusque, setosus ; dentibus exterioribus brevibus, interioribus obsoletis. Quamvis nec petala nec genitalia suppetant, de genere hujus speciei vix dubitamus. — In provincia Goyaz Brasiliæ australis, locis umbrosis, prope La Concepçcäo ; Weddell, Cat. n° 2644. 35. CLIDEMIA MULTIPLINERVIS +. C. fruticosa macrophylla ; ramis supremis subcompressis pani- cularum ramulis foliorumque nervissetuloso-hirtellis ; foliis pe- tiolatis ovato-ellipticis apice acuminatis basi longe angustata quasi in petiolum decurrentibus integerrimis quintupli-seplu- plinerviis sparsim setulosis ; paniculis alaribus majusculis di- varicatis ; floribus ad apices ramulorum ut plurimum ternis. Species insighis, primo intuitu ab omnibus aliis distinguenda. Folia 4 1-2 decim. longa, 6-8 centim. lata (in spécimine nostro), inferne angustata et quasi acuminata, ut in pluribus Miconiis ; petiolis 2-3-cen- timetralibus. Calyces campanulati, dentibus extérioribus distantibus subulatis setulosis tubo paulo breviotibus, interioribus obtusis brevis- simis. Petala ovata acutissima, circiter 4 millim. longa, rosea. Añ- theræ breves subrecurvæ, apice acutiusculæ. Ovarium adhærens, apicé libero angustatum et in lacinias sétiformes dissectum, 3-locularé. Stigma punctiforme. — In Républica méxicana, prope Zacualpañ ; Linden. MONOGRAPHICA DESGRIPTIO. 399 36. CLIDEMIA SAGITTATA +. C. fruticosa ; ramis supremis subteretibus petiolisque hirto-rufes- centibus ; foliis longiuscule petiolatis ovatis acuminatis basi rotundatis integris aut vix subcordatis interdumque in lobos duos acutos dissectis et quasi aüriculatis, margine denticula- tis, 5-7-nerviis, pagina utraque pilosis aut setulosis ; paniculis floribundis opposite ramosis ; floribus ad apices ramulorum extremorum ternis-septenis, Species Miconias habitu quodammodo reférens, illis etiam floris struc- tura affinis. Folia adulta 12-15 centim. longa, 6-7 lata, in acumen subfalcatum gradatim attenuata, basi sæpius rotundata, nonnumquam vero.expansionem limbi duplicem et sagittæ aculeos inferiores imitantem gerentia, petiolis subgracilibus 3-5-centimetralibus. Paniculæ in prima ætate fortasse terminales, mox accreto uno et altero ramo axillari alares aut, alterutro abortiente, laterales et quasi axillares. Calyces late cam- panulati, dentibus simplicibus brevissimis in setulam abeuntibus. Petala 2-2 + millim. longa, paulo minus lata, alba. Antheræ apice 1-poroso nonnilhil recurvæ, luteæ. Ovarium apice liberum, 3-loculare. Stigma punetiforme. — In provincia Oaxaca, prope Huatusco; Ghiesbreght. 97. CLIDEMIA DOLICHOSTACHYA +, C, fruticosa ramosa fere glaberrima ; ramis subteretibus ; foliis _ petiolatis ovato-oblongis acuminato-acutis basi rotundatis in- tegerrimis 5 nérviis, in prima juventute pulveruléntis mox &labratis ; paniculis in dichotomiis ramorum alaribus necnon axillaribus productis pauciramosis ; floribus sessilibus sub- glomeraltis. Frutex metralis sesquimetralisve erectus ramosus fere macrophyllus. Rami obtuse tetrahedri subterctesque, glabri, dichotomi.: Folia 40-15 centim. longa, 4-5 lata, marginibus nonnihil revoluta, subcoriacea (saltem in speciminibus exsiccatis), nervis intérmediis cum medio paulo supra basim limbi coalitis, petiolis latere superiore pilosulis, 3-4-centi- metralibus. Paniculæ haud raro axillares, sæpius tamen e dichotomiis _ramorum ortæ, solitariæ aut geminatæ, pauciramosæ, hirtellæ, 1:2- décimetrales ; ramis gracilibus patulis productis ; floribus ad apices ramu- lorum aut ad nodos ut plurimum aggregatis, albis. Calyx in anthesi oblongo-campanulatus, post anthesim urévolatus, dentibus exterioribus subulatis brevibus, interioribus obsoletis. Petala nec genitalia suppete- 360 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM bant.Ovarium ovoideum, apice obtusum, 3-loculare. Quamvis petala nec stamina vidimus, de loco speciei in systemate non dubitamus.— In locis umbrosis provinciæ Minas geraes Brasiliæ; Claussen, Cat. n° 390 ; Riedel, Cat. n° 1, anni 1839. 98. CLIDEMIA OSSÆOIDES +. C. glabra pro genere submicrophylla polystachya ; foliis breviter petiolatis lanceolatis apice basique acutis et subacuminatis in- tegerrimis triplinerviis ; paniculis axillaribus terminalibusque paucifloris ; floribus subsessilibus sæpius 5-meris. Rami supremi graciles, subteretes aut sulcati, mature inlignum indu- rati, fere divaricati. Folia in eodem jugo sæpe inæqualia, fortassis rigi- dula et érecta, basi acuta, triplinervia, glaberrima, 5-8 centim. longa, 4 1-2 lata, petiolis 2-5-millimetralibus. Paniculæ numerosæ erectæ, ut plurimum peduneulo gracili rigidulo suffultæ, foliis subæquilongæ, om- nino paucifloræ. Flores 4-6-meri, sæpius 5-meri. Calyces campanulati, dentibus 5 interioribus denticulisque totidem exterioribus brevibus sed manifestis. Petala late lanceolata acutissima, 5 millim. longa, lilacina. Stamina æqualia, antheris lineari-oblongis. Ovarium maxima parte adhærens, 3-loculare. Stylus gracilis, stigmate punctiformi. — In pro- vincia Venezuelæ dicta Zruxillo, ad altitudinem circiter 2000 metro- rum; Funck et Schlim, Cat. n° 747. 89. CLIDEMIA CHÆTODON, —Spennera chætodon DC., I, c., 117. C. fruticosa subglabra; ramis supremis compresso-teretibus lævibus nigrescentibus ; foliis elliptico -lanceolatis acuminatis basi acutis integerrimis, præternervos marginales, triplinerviis glabris ; paniculis brevibus ut plurimum e dichotomia ramorum ortis, rarius axillaribus. Rami subgraciles, lenti, internodiis elongatis. Folia sesquidecimetrum circiter longa, 4-6 centim. lata, in eodem jugo nunc æqualia nunc dis- paria, in acumen longum producta, nervis primariis in pagina inferiore ob colorem fuseum oculos allicientibus, lateralibus duobus cum medio circiter centimetrum supra basim coalitis, petiolis centimetralibus, latere superiore ciliatis. Paniculæ foliis duplo triplove breviores, ramis gracili- bus divaricatis dichotomis, ramulis ut plurimum 3-floris. Calyx urceola- tus, dentibus exterioribus subulatis reflexis, interioribus brevissimis obtusis. Petala lanceolata acuta, 2-3 millim. longa. Stamina non sup- petebant, Ovarium fere usque ad apicem adhærens 2-3-loculare. — In MONOGRAPHICA DESCGRIPTIO. 261 Brasilia septentrionali, sylvis humidis umbrosisque, prope Maynas alto; Pœppig. NO. CLIDEMIA CORDIFOLIA +. C. fruticosa ; ramis teretibus patentim setoso-hispidis ; foliis cor- diformi-ovatis breviter acuminatis crenato-denticulatis setu- loso-hispidulis 5-7-nerviis; paniculis axillaribus subterminali- busque laxifloris oliganthis. Frutex quodammodo faciem Sfaphidii pauciflori referens. Rami su- premi petiolique setis patulis rigidulis hispidi , vetustiores verisimiliter glabrati. Folia in eodem jugo vix non æqualia, fere cordiformia, saltem ovata et basi profunde cordata, pagina utraque sed imprimis superiore setuloso-hispidula, 5-6 centim. longa, 4 et quod excedit lata, petiolo circiter centimetrum aut paulo amplius metiente. Paniculæ fructiferæ subnutantes; floriferæ erectiusculæ, primo intuitu terminales, attentius consideratæ ex axilla alterutrius e foliis supremis ortæ, demum accreta gemma terminalt axillares, fortassis etiam vere terminales in ramis extre- mis, folia longitudine paulo superantes, trichotome ramosæ, hispidulæ. Calycis tubus campanulatus ; dentes exteriores subulati tubum longitu- dine subæquantes, interiores prioribus duplo breviores et cum illis con- nati ideoque parum distincti. Petala ovata, longiuscule et acute acumi- nata, 5-6 millim. longa. Stamina æqualia ; antheris subulatis, connectivo postica basi in tuberculum calcariforme productum. Ovarium fere ad apicem usque adhærens, 3-loculare. Fructus baccam Vaccinii myrtilli aut ibis nigri crassitudine colore et forma æmulans. — In provincia Brasiliæ Sancti Pauli, loco haud indicato. Species e Musæo imp. Brasi- liensi impetrata et a clar. Gaudichaudio relata, Cat. n° 796. [1 CLIDEMIA DEBILIS +. C, suffruticosa aut fortassis subherbacea, pro genere microphylla, ramosa hirtella aut glabrata anisophylla ; foliis petiolatis ovato- lanceolatis acuminatis basi subacutis aut rotundatis integer- rimis ciliato-setulosis, prætermisso nervo utroque marginali -nerviis; paniculis brevibus spiciformibus subterminalibus pendulis ; alabastris acutis. Plantæ nobis duobus tantum et mancis quidem speciminibus cognita, indecora; ramis supremis gracilibus subteretibus, hirtellis aut glabratis. Folia in eodem jugo ut plurimum disparia, uno alterum triente aut quarta parte superante, 2-4 centim. longa, 4 ! et quod excedit lata, petiolis 962 C. NAUDIN., — MELASTOMACEARUM gracilibus inæqüilongis 1-2-centimétralibus. Paniculæ primo intuitu terminales, sed ex ipsa axilla alterius e foliis supremi jugi ortæ et for- tassis demum vere axillares, minutifloræ, nutantes, foliis ipsis breviores. Calyx campanulatus, dentibus exteriôribus brevibus, interioribus obso- letis aut nullis. Petala in alabastro ovato-acuminata, alba aut fortassis pallide lutea. Antheræ ellipticæ obtusæ æquales. Ovarium semi-adhæ- rens, 3-loculare. Stylus filiformis, stigmate punctiformi. — In pro- vincia Sancti Pauli Brasiliæ australis; Gaudichaud. c. Ramifloræ. Flores în cymas aut paniculas breves oliganthas atillaresque dispo- sili, Frutices hirsutt, selosi aut Sallèm pubescentes, — Sectio à præcédenté ñon salis distincta, h2, Cripémra manGrNaTa DC, !, c., 156. — Melastoma mar- ginata Desr. in Lamk. Dict.,IV, 32. C. fruticosa isophylla ; ramis Supremis sulcatis scabridis, ve- tustioribus ‘teretibus glabratis ; foliis ovato-lanceolatis in acumen gradatim altenuatis basi obtusis intégerrimis aut vix conspicue serrulatis tripli-quintuplinerviis, pagina supe- riore setuloso-scabris et in ipso margine setularum uberiore copia ornatis, inferiore tomentoso-hirtellis ; cymis axillaribus multifloris hirsutissimis, Species, ut apud Melastomeas prævalet consuetudo, omnibus partibus variabilis, his tamen agnoscenda characteribus : rami hornotini foliosi, raro et vix floriferi, setuloso-scabri; annotini teretes glabrati, ut plu- rimum floriferi, foliis sæpius destituti, pennam anserinam crassitu- dine circiter æquantes. Folia decimetrum sesquidecimetrumye longa, L-5 centim, lata, in juventute potissimum linea marginali insignia, pe- tiolis variabilibus, 1-4-centimetralibus, Cymæ ex axillis foliorum infe- riorum ortæ aut supra nodos ramorum foliis delapsis superstites, petiolo ut plurimum breviores, divaricatim et trichotome ramosæ, hirsutie densa rufescente obductæ, 5-20-floræ. Calycis tubus campanulatus; dentes éxtériores subulati reflexi tubum ipsum longitudine æquantes aut forte superantes, interiores brevissimi subnulli. Petala ovato-lanceolata acutis- sima reflexa, 4 millim. circiter longa. Stamina æqualia, antheris subula- tis. Ovariumapice liberum, 3-loculare. Stylus fusiformis, stigmate puncti- formi. — In Brasilia australi, prope urbem io de Janeiro et in insula Sanctæ Catharinæ frequens ; Gaudichaud, Guillemin. | | MONOGRAPHICA DESCRIPTIO, 363 RS. CLIDEMIA ALTHÆOIDES +. C, fruticosa ; ramis teretibus ferrugineo-tomentosis; foliis sub- mollibus longe graciliterque petiolatis ovatis oblongove-ovatis acuminatis denticulatis basi subobtusis subacutisque quintupli- nerviis pagina utraque puberulis ; cymis brevibus axillaribus hirsutis paucifloris. | Forma C. marginatæ proxima sed ab ea notis pluribus facile depre- hendendis sejuncta. Utrum eam ad dignitatem speciei propriæ extollere an potius præcedenti utpote meram varietatem coadunare expediat non ex unicospecimine statuendum est. Rami non ut in illa glabrati sed etiam postquam foliis nudati fuere hirsuto-tomentosi. Folia quam in C. mar- ginata longius graciliusque petiolata, latius ovata, evidentius denticu- lata nec sétarum serie in marginibus lineata, pube tantum brevi adpressa potissimum in pagina inferiore tomentum referente indutæ, in eodem jugo haud inconspicue disparia et inæqualiter petiolata, 7-10 centim. longa, 4-6 lata, petiolis 3-5-centimetralibus. Cymæ axillares trichotomæ, hirsutæ, petiolis triplo quadruplove breviores, 3-9-floræ, floribus quam in altéra paulo minoribus. Calyces breviter campanulati, dentibus ex- térioribus subulatis reflexis, interioribus subobsoletis. Petala nec genita- lia suppetebant. Fructus submaturi globosi, semen cannabinum paulo superantes, — In Brasilia australi, prope urbem 20 de Janeiro; Gaudi- chaud, Cat. n° 723. hh. CLibeura AmycpaLrornes DC., {, c., 156. G, fruticosa ramosa isophylla rufescens ; foliis lanceolato-oblon- gis acuminatis basi subacutis integerrimis , adjecto nervo utroque marginali quintuplinerviis, pagina superiore setulis adpressis conspersa, inferiore molliter villoso-hirtella ; cymis axillaribus hirsutissimis ferrugineis paucifloris, formam pani- culæ brevis depauperatæ haud raro usurpantibus. Species polymorpha inter C. marginatam et C. salicifoliam fere media. Rami foliosi floriferique ferrugineo-hirsuti, juniores obtuse tetragoni et sulcati, vetustiores subteretes et pubem magis ac magis exuentes. Folia in eodem jugo vix non æqualia, magis minusve elongata, Amyg- dali communis folia quodammodo referentia, 6-10 centim. Tonga, 1 5-2 lata, petiolo centimetrum et quod excedit longo. Cymæ floriferæ in ramulis foliosis axillares, fructiferæ super nodos ramorum vetustiorum foliis delapsis superstites, dense et mmolliter hirsutæ, pedunculatæ, petiolo 26! C. NAUDIN, — MELASTOMACEARUM ut plurimum longiores, 3-9-floræ, interdum elongatæ et paniculam parvam simulantes. Calyx breviter campanulatus, dentibus exterioribus angustis subulatis reflexis, tubum longitudine æquantibus, interioribus obsoletis, Petala lanceolata acuta, 3 millim. circiter longa. Antheræ bre- viusculæ subulatæ. Ovarium apice libero villosulum, 3-loculare. Stylus filiformis, apice acutus, stigmate punctiformi. Fructus submaturi piso minores. Variat ramis hirsutissimis et subglabris, cymis productioribus et contractioribus necnon foliis latioribus et angustioribus. — In provin- cius Æio de Janeiro et Minas geraes Brasiliæ meridionalis; occurrit et in insula Sanctæ Catharinæ; Gaudichaud. l5. CLIDEMIA SALICIFOLIA +. C. fruticosa ; ramis teretibus gracilibus elongatis hirtellis; foliis angustis lanceolatis acuminatis basi acutis integerrimis subtri- plinerviis, pagina superiore sparsim setulosa et subglabrata, inferiore hirtella ; cymis axillaribus graciliter ramosis hispi- dulis paucifloris. Rami pennam columbinam rarove anserinam crassitudine æquantes, pube patula rufescente aut ferruginea hispiduli, teretes aut in saummita- tibus plantæ sulcati. Folia fere lineari-lanceolata, salicum quarumdam folia referentia, ferme decimetrum longa, centimetrum et quod excedit lata, in eodem jugo non semper æqualia, nervis duobus lateralibus paulo supra basim cum medio coalitis et idcirco triplinervia, petiolis 5-10-millimetralibus. Cymæ floriferæ axillares, formam paniculæ laxi- floræ oliganthæ haud raro usurpantes, setulis patentibus hispidulæ, folio ipso ferme dimidio breviores; ramulis filiformibus ut plurimum monanthis; floribus alaribus subsessilibus, lateralibus longiuseule pedi- cellatis. Calyx breviter campanulatus , dentibus exterioribus subulatis tubum longitudine æquantibus, interioribus obsoletis. Petala ovato- acuminata aut lanceolata, 2 millim. fortassis longa. Fructus nondum maturi semine cannabino paulo minores. Species non caret affinitate cum C. amygdaloide sed distinctissima videtur. — In Brasilia australi, prope io de Janeiro, Gaudichaud ; hanc etiam habemus ex herbario Bonplandiano, sed locus natalis non indicatur. H6. CLIDEMIA QUADRISULCA +. C. fruticosa ; ramis subteretibus petiolis paniculisque molliter hirsutis rufescentibus quadruplici linea longitudinaliter nota- tis; foliis petiolalis ovatis acuminatis serratis basi rotundalis MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 3605 quinque-quintuplinerviis, pagina superiore.setulosis, inferiore puberulis ; paniculis axillaribus divaricatis graciliter ramosis, ramis secundifloris. Species inflorescentia ad jpræcedentes nonnihil accedens, toto habitu vero ab illis remotissima, €. sulcicaulem contra in mentem revocans. Rami supremi, qui soli suppetunt in specimine nostro, teretiusculi, mol- liter hirsuti, sulco parum profundo glabro quadrifariam lineati. Folia in quovis jugo subæqualia, 7-9 centim. longa, 4-5 lata, nervis rufes- -centibus in pagina superiore maxime conspicuis, intermediis cum medio paulo supra basim coalitis; petiolis sesqui-bicentimetralibus. Paniculæ in axillis foliorum oppositorum solitariæ, pauciramosæ, horizontaliter dejectæ, folio ipso vix breviores; ramis patulis gracilibus secundifloris ; floribus subsessilibus. Calycis tubus campanulatus ; dentes exteriores breves subulati erecti, interiores obsoleti. Petala ovato-acuminata aut potius lanceolata acuta, 3 millim. circiter longa. Antheræ minus subu- latæ et magis lineares quam in aliis speciebus. Ovarium usque ad me- dium adhærens, apice villosulum. Stylus filiformis, stigmate puncti- formi. — In Peruvia, prope urbem Lima; CI. Gay, III. — crinemropsts. Species multiformes, a prioribus habitu nonnunquam discedentes sed propriis characteribus Clidemiæ donatæ. Propter diversitatem habitus imo et florum fabricæ in plures sectiones iterum dividentur. Ovarium ut in præcedentibus 3-loculare. Sectio fortassis delenda et ejus species in priorem distribuendæ. a. LEPTOCLADIUM. Paniculæ terminales aut fortassisaxillares et subterminales, Calyces oblongi, in anthesi et post anthesim urceolati, dentibys brevissi- mas. Frutex aut suffrutex graciliter ramosus , anisophyllus. Ovarium 3-loculare. h7. CLIDEMIA HETEROCLITA +. G. suffruticosa ? anisophylla; ramis supremis gracilibus nodosis hirtellis ; foliis mollibus ovatis acuminatis tenuissime denticu- latis basi rotundata nonnihil inæquilateris 5-nerviis parce se- tulosis; paniculis gracilibus pauciramosis paucifloris axilla- ribus subterminalibusque. Species heteroclita a reliquis Clidemiis diversissima, nobis propter paucitatem et defectum speciminum imperfecte cognita. E summitatibus plantæ quæ nos penes sunt dijudicare non possumus utrum frutex an 866 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM suffruticulus sit. Rami supremi penna columbina graciliores, pilis adeno- phoris patulis hirtelli. Folia in eodem jugo maxime disparia et inæqua- liter petiolata ; majorum limbo 10-12 centim. longo, 4-5 lato, minorum duplo aut etiam triplo breviore et angustiore; petiolis 1-9-centimetrali- bus. Paniculæ foliis majoribus breviores , graciles , pauciramosæ, inter- dum spiciformes, pilis glanduliferis hirtellæ. Flores breviter pedicellati aut subsessiles. Calyeis tabus oblongus suburceolatus ; dentes exteriores breves subulati setulosi, interiores subobsoleti vix perspicui. Petala nobis non reperta nec cognita. Antheræ subulatæ. Ovarium usque ad apicem adhærens, 3-loculare. An vere ad Clidemiam pertineat, haud omnino certum est, — In Guyana batayica, prope Surinam ; Hostman, Cat., n° 1129. b. CuæropeTaALuM. Paniculæ axillares, Petala longe aristata. Ovarium 3-lorulare. h8. CLIDEMIA ARISTIGERA +, C. fruticosa ramosa macrophylla anisophylla ; ramis subterelibus petiolis paniculisque patentim hirsutis ; foliis ovatis acumina- tis, basi rotundatis aut vix cordatis, margine sinuato-dentalis, 5-nerviis, sparsim pilosis ; paniculis axillaribus erectis folio brevioribus ; petalis aristatis. | Frutex habitus decore et petalorum peculiari indole inter omnes hujus generis insignis , setis patulis apice ut plurimum adenophoris hirtus aut etiam hispidulus. Folia nunc in eodem jugo subæqualia, nunc maxime disparia , sesquidecimetrum et ampliue longa , fere decimetrum lata, sparsim pilosa aut subglabrata, limbo ad basim inter nervos medios non- nihil utin Tococis tumido, petiolo 2-4-centimetrali. Paniculæ in alterna foliorum oppositorum axilla solitariæ, pyramidatæ , ramulis trichoto- mis , apice plerumque trifloris , floribus brevissime pedicellatis. Calyces oblongi ; dentibus exterioribus angustis subulatis, interioribus obsoletis. Petala ovato-oblonga acuta, aristam cum nervo dorsali continuam, paulo infra apicem natam, pilis glanduliferis ornatam et petalum ipsum multo superantem gerentia, 7-8-millim. longa. Antheræ æquales subulatæ. Ova- rium apice liberum 3-loculare. Stylus filiformis , stigmate punctiformi. — In Peruvia prope civitatem Lima ; Claude Gay. MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 0067 c. Microrp£raLuM. Paniculæ terminales aut subterminales. Calyx campa- nulatus ferme anodon. Petala minuta , pro genere Llata , rhombeo-acuta. Ovarium liberum 3-loculare. Habitus et fere flores Tschudye. h9. CLIDEMIA MICROPETALA. C, fruticosa macrophylla anisophylla micrantha villoso-hirsuta ; ramis teretibus petiolisque patentim hirsutissimis ; foliis mol- hibus ellipticis obovatove-ellipticis acuminatis basi aculis aul obtusis vix non integerrimis, adjecto nervo utroque marginali 9-nervis, villosis; paniculis terminalibus subterminalibusve divaricatis laxifloris. | Rami foliosi subgraciles, penna anatina vix crassiores, Folia in eodem jugo ut plurimum maxime disparia, rarius subæqualia; majora 1 4-2 decim. longa , 7-9 centim. lata, petiolis sesquicentimetralibus; minora præcedentibus haud raro duplo triploque breviora et angustiora, petiolis etiam brevioribus, Paniculæ ex axillis foliorum supremorum ortæ, quasi terminales et geminatæ, fortassis etiam vere axillares et solitariæ, tri- chotome aut verticillatim ramosæ, hirsutæ, ramis gracilibus patulis divaricatisque 1-3-floris. Calyx campanulatus, pube glandulifera hir- tellus, dentibus obsoletis. Petala minuta rhombeo-acuta glanduloso- ciliata, 4 millim. longa et lata. Antheræ subulatæ subsigmoideæ,. Ovarium ovoideum, liberum, apice laciniato-setosum, 3-loculare. Fruc- tus nondum maturi globosi, sermine cannabino minores. — In provincia Para Brasiliæ septentrionalis, prope Obidos. Ex herbario clar. Spruce. d. MicrODENDRON. Paniculæ axillares graciles pendulæ. Calycis campa- nulati dentes interiores membranacei obovato-rotundati exterroribus fere tuberculiformibus multo majores. Antheræ ellipticæ subobtusæ. Ovarium 3-loculare. 50, CLIDEMIA DENDROIDES, C. fruticosa ramosissima pro genere macrophylla lutescens ; ra- mis hornotinis hirsutis, vetustioribus excoriatis ; foliis breviter petiolatis elliptico-ovatis subacutis subobtusisque integerrimis -b-nerviis, pagina superiore setuloso-scabris, inferiore hirtel- lis ; paniculis numerosis axillaribus brevibus paucifloris, brac- teolis spathulatis intermixtis, | > Frutex fortasse metralis, nulli hujus generis affinis arbusculamque 208 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM forma referens , ramis lignosis subtortuosis divaricatisve. Folia breviter elliptica, ovata aut etiam obovata, sæpius subobtusa, interdum fere rotun- data et obtusissima, 2-3 centim longa, 1-2 lata, petiolis 3-5-millimetra- libus. Paniculæ in ramulis supremis axillares, folium longitudine æquantes aut paulo superantes, hirtellæ, graciliter et divaricatim ramosæ, ad articulationes et sub floribus bracteolis spathulatis instructæ. Calyx late campanulatus, dentibus exterioribus tuberculiformibus vix conspi- cuis, interioribus multo majoribus mollibus obovatis ciliolatis. Petala 3-millim. longa, lanceolato-acuta , fortassis flavicantia. Antheræ ellip- tico-oblongæ obtusæ. Ovarium semiadhærens ovoideum pilosulum 3-loculare. Stylus filiformis , stigmate punctiformi. Fructus submaturi globosi, crassitudine circiter seminis cannabini. Herba exsiccata lutescit. — In Brasilia australi, Martius, Æerb., n° 934 ; provincia Minas geraes, Claussen, Cat., n° 1662. e. LEIOPHYLLUM. Paniculæ axillares erectæ aut pendulæ. Calycis campa- nulati dentes exteriores erecti acuti, interiores subnulli inconSpicui. An- theræ subulatæ. Frutices glabri aut vix pulverulenti ; foliis subcoriaceis oppositis nec verticullatis. Ovarium 3-loculare. 51. CLIDEMIA CORIACEA +. C. fruticosa glabra. aut glabrata ; ramis supremis alternatim hinc et inde compressis, vestutioribus teretiusculis ; foliis petiolatis erectis coriaceis rigidis ovatis apice mucronulatis integerrimis 5-nerviis ; paniculis axillaribus brevibus paucifloris haud raro in cymas à-9-floras mutatis. Rami glaberrimi , eo minus compressi quo vetustiores sunt, ad nodos quasi articulati. Foliain prima juventute pube pulverulenta tenui afflata, mox omnino glabrata, 5-7 centim. longa, 3 lata, petiolis sesquicentime- tralibus. Paniculæ in axillis foliorum solitariæ , folio ipsi æquilongæ aut paulo breviores , trichotome ramosæ , ramis complanatis 1-3-floris , bracteolis minutis subulatis ad articulationes instructæ. Calyx oblongo- campanulatus, dentibus exterioribus brevibus, interioribus obsoletis, tubo striato. Petala lanceolato-ovata acutissima, 2 millim. circiter longa. Stamina subæqualia, antheris subulatis. Ovarium semi-adhærens, apice umbilicatum, 3-loculare. Fructus submaturi globosi, semen ZLathyri odorali crassitie æquantes. — In provincia Brasiliæ Minas geraes ; Claus- sen, Cat,, n° 144 anni 1843, necnon n° 9 anni 1841. MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 369 52. CLIDEMIA PENDULIFLORA +. C. fruticosa ramosa subglabra lutescens ; ramis teretibus: foliis subcoriaceis elliptico-obovatis utrinque acutis integerrimis tri- nerviis triplinerviisque ; paniculis brevibus axillaribus ut pluri- mum nutantibus aut pendulis, bracteolis linearibus intermixtis. Frutex forte metralis aut sesquimetralis subarboriformis , superne foliosus, exsiccatus lutescens, ramis vetustioribus excoriatis.. Folia âpice in acumen breve producta, basi gradatim attenuata acuta, in ramis primariis quam in secundariis majora, 3-5 centim. longa , 4 1-2 Jata, petiolis 3-5-millimetralibus. Paniculæ ex axillis foliorum ortæ, erectæ aut pendulæ, folio ipso subæquales interdumque longiores. Calycis tubus campanulatus, dentes simplices (id est dentibus interioribus evani- dis) subulati acutissimi. Petala 2-3 millim. longa, ovato-acuminata acutissima. Antheræ breviusculæ subulatæ. Ovarium semi-adhærens 3-loculare. Stylus filiformis , stigmate punctiformi. In provincia Brasi- liæ Minas geraes, locis dictis Caxoetra ; Claussen, Cat. n° 139 anni 1843. 93. CLIDEMIA CINNAMOMIFOLIA. — Chrysophora cinnamomifolia Herb. Berol, C. fruticosa ramosa pendulifolia, tota pulvere tenuissimo afflata, cæterum glaberrima ; ramis supremis hinc inde compressis ; foliis ovato-lanceolatis utrinque acutis integerrimis triplinervis subcoriaceis ; paniculis numerosis axillaribus quam folia bre- vioribus ut plurimum nutantibus. Rami superne foliosi et floriferi, inferne denudati, in apicibus plantæ potissimum pulverulenti. Folia circiter 5 centim. longa, 2-3 lata, pe- tiolis centimetralibus. Paniculæ in axillis foliorum geminatæ aut solita- riæ, graciliter ramosæ, ad nodos et sub floribus bracteolis minutis subu- latis instructæ, floribus pedicellatis. Calycis tubus campanulatus ; dentes exteriores triangulari-acuti, interiores obsoleti aut nulli. Petala ovato- acuminata aut lanceolata acutissima, 3 millim. circiter longa, patula. Antheræ subalatæ æquales. Ovarium semi-adhærens ovoideum 3-locu- lare. Stylus filiformis, stigmate punctiformi, — In montibus Brasiliæ australis dictis Serra do Piedade ; Claussen , Cat., n°217, anni 1843. Hanc etiam habemus ex herbario Berolinensi. 3 série, Bor. T. XVII. (Cahier n° 6.) 4 21 370 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM f. VERTIGILLARIA. Paniculæ breves terminales. Calycis campanulati dentes exteriores breves acuti erecti, interiores inconspicui. Antheræ subulatæ. Frutex cinereo-pulverulentus, foliis ternato-verticillatis. Ovarium 3-loculare. 5h. CLIDEMIA EUPHORBIOIDES +. C. fruticosa, pro genere microphylla , péndulifolia , tota pulvere tenuissimo candicante afflata cæterum glaberrima:; caulibus gracilibus erectis superne ramosis et floribundis ; folis ternatis brevissime petiolatis ovatis suborbicularibusve obtusis aut sub- acutis integerrimis; paniculis brevibus, ad apices ramorum aggregalis subumbellatis, sæpe nutantibus. Fruticulus elegantissimus Euphorbiacearum quarumdam habitum præbens, foliis ternato-verticillatis inter cæteras Clidemias egregius , fortasse multicaulis. Caules teretes erecti, fere a basi foliosi, penna anatina vix crassiores, internodiis quam folia paulo longioribus aut iis subæquilongis. Folia 4 5-2 centin. longa, 1- 1 $ lata, petiolis cir- citer millimetralibus. Paniculæ terminales, ab ipsa basi ramosæ et idcirco paniculas multiplices umbellatim dispositas mentientes ; ramulis graci- libus patulis aut pendulis, apice ut plurimum trifloris ; bracteolis mi- nutis subulatis. Calycis tubus campanulatus ; dentes exteriores brèves ‘ subulati, interiores obsoleti. Petala linéari-lanceolata acutissima reflexa 3-4 millim. longa. Antheræ subulatæ æquales. Ovarium fere usque ad apicem adhærens, 3-loculare. Stylus filiformis , stigmate punetiformi. Fructus submaturi globosi semen Lathyri odorati crassitie æquantes. — In provincia Brasiliæ Minas geraes et Serra de Chapada, Ne et in aliis locis ejusdem provinciæ , Claussen. g. Oxymenis. Paniculæ terminales. Calycis dentes exteriores breves tuber- culiformes callosi cum inferioribus vix perspicuis connati. Antheræ ellipticæ subobtusæ. Ovarium 3-loculare. 55. CLIDEMIA QUINQUENODIS. — Oxymeris quinquenodis Mart. Nov. gen. et spec., I, 158, tab. 285.— DC., Z, c., 190, C. fruticosa subarboreave glaberrima pauciramosa dolicho= phylla; ramis subteretibus superne sulcatis ; folïis petiolatis lanceolatis utrinque acutis integerrimis 3-nerviis; paniculis terminalibus pyramidatis. Frutex magnus 2-h-metralis, ramis: supremis subvirgatis obtuse { \ | | | | | MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 371 h=gonis quadrisulcatis, veterioribus teretiuseulis. Folia etiam in speci- minibus exsiccatis Iætum virorem retinentia , sesquidecimetrum longa, 9 4-4 centim. lata, petiolis 1-2-centimetralibus. Paniculæ Jaxiusculæ, trichotome ramosæ, ad nodos et sub floribus bracteolis minutis linearibus instructæ.Calyces campanulati aut turbinati ; dentibus exterioribus bre- vibus callosis et quasi brevissime spathulatis, interioribus obsoletisnec a prioribus distinctis. Petala ovato-acuta, 3-millim. circiter longa, alba. Antheræ æquales breviusculæ ellipticæ subtriquetræ. Ovarium paulo supra medium adhærens ovoideum 3-loculare. Stylus filiformis apice subulatus , stigmate punctiformi. — In variis locis provinciæ Minas geraes Brasiliæ australis, Claussen ; necnon in montibus dictis Serra da Caraga, Martius. 56. CLIDEMIA ACUTIFLORA +. C. fruticosa glaberrima nonnihil anisophylla; foliis petiolatis ovato-ellipticis integerrimis ulrinque acuminatis , prætermisso nervo utroque marginali, triplinerviis ; paniculis terminalibus pyramidatis laxifloris. Species præcedenti florum fabrica affinis, habitu foliorum diversa, Rami supremi subteretes sulcati. Folia 7-8 centim. longa, 2-3 lata, nervis lateralibus e medio paulo supra basim limbi ortis, petiolis gracili- bus 1-2-centimetralibus. Paniculæ rami primarii graciles trichotomi subpatuli, ad nodos bracteolis vix conspicuis subulatis instructi ; ramuli extremi ut plurimum 3-flori, alabastris acutis. Calyx turbinatus, denti- bus exterioribus brevissimis callosis, interioribus inconspicuis aut nullis. Petala lanceolato-acutissima, 3-4 millim. longa, alba. Antheræ ellipticæ subacutæ æquales. Ovarium semiadhærens ovoideum 3-loculare. Stylus _ filiformis , stigmate punctiformi. — In montibus dictis Serra dos Orgäos, haud procul ab urbe A0 de Janeiro ; Vauthier. h. Synopon. Paniculæ terminales. Calycis dentes triangulari-acuti tubo .longitudine subæquales , ex interioribus membranaceis et exterioribus “'subulatis sibi invicem applicatis et connatis constantes. Antheræ ellip- tico-subulatæ. Ovarium 3-loculare, | +57. CLIDEMIA SULFUREA +Ÿ. | | | | C. fruticosa ; ramulis supremis apice dense foliosis petiolis caly- | cibusque pube stellata pulverulentis ; foliis petiolatis ovato- | ‘Janceolatis acuminatis integerrimis revolutis 3-nerviis, pagina 372 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM superiore glaberrima aut glabrata , inferiore pubem stellatam paucam retinente ; paniculis terminalibus parvis contractis densifloris. | | Rami annotini foliis denudati et glabrati, ad nodos tumidi, tortuosi, saltem non in virgam producti ut in ©. quinquenodi et C. acutiflora quibus prima fronte affinis videtur. Folia circiter 4 centim. longa , 1-4 lata, in specimine exsiccato flavescentia, petiolis À-1-centime- tralibus. Paniculæ terminales, foliis supremis subæquilongæ , ramulis brevibus apice ut plurimum 3-floris, floribus sessilibus. Calycis tubus turbinatus ; dentes triangulari-acuti , primo intuitu simplices sed atten- tius considerati e duobus sibi invicem applicatis et connatis constantes, interiore triangulari-acuto, exteriore nerviformi et interiorem paulo su- perante. Petala ovato-acuminata, 5 millim. longa , flava aut flavicantia (saltem in specimine exsiccato nostro). Antheræ æquales ellipticæ sub- acutæ recurvæ. Ovarium semiadhærens 3-loculare, stylo exserto fili- formi, stigmate acuto. — In montibus Brasiliæ dictis Serra dos Orgäos, haud procul ab urbe Æ10 de Janeiro ; Guillemin, Cat. n° 947. i. Hapcopon. Paniculæ terminales breves. Calycis tubus campanulatus , dentes simplices triangulari-acuti. Antheræ lineares aut lineari-subu- latæ. Ovarium 3-loculare. Frutices exsiccati nigrescentes. 08. CLIDEMIA STRIGILLIFLORA +. C. fruticosa trichotoma ramosa isophylla et anisophylla ; foliis ovatis acuminatis basi rotundatis interdumque subacutis inte- gerrimis quintuplinerviis, pagina utraque strigis adpressis conspersa ; paniculis terminalibus brevibus longiramosis tri- chotomis, ramulis extremis ut plurimum 3-floris ; calycibus strigillosis. | Rami teretes ut cæteræ partes plantæ strigis adpressis scabrelli tri- chotomi subpatuli. Folia in iisdem jugis æqualia aut parum imæqualia, marginibus ciliato-strigosa et strigis adpressis haud omnino crebris con- spersa ; nervis intermediis fere centimetrum supra basim limbi cum medio coalitis ; limbo 7-12 centim. longo , 4-6 lato ; petiolis 1-3-centi- metralibus Panicularum rami graciles divaricati subpatentes, ad nodos et sub floribus bracteolis minutis subulatis setosisque instructi, floribus subsessilibus. Galycis tubus campanulatus, setis strigiformibus adpressis armatus ; dentes triangulari-acuti tubum subæquantes. Petala angusta linearia acuta, ferme 5 millim. [onga. Antheræ æquales, lineari subulatæ. MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. - 878 Ovarium basiadhærens, globosum, apice angustatum, 3-loculare. Stylus filiformis , stigmate punctiformi. — In Brasilia australi, prope urbem Rio de Janeiro ; Gaudichaud, Lalande. 59. CLIDEMIA RHAMNIFOLIA +. — Chrysophora secundfolia in Herb. Berol. GC. fruticosa; ramis gracilibus teretibus radicantibus ; foliis lon- giuscule petiolatis late ovatis breviter acuminatis basi subacutis integerrimis quintuplinerviis, pagina superiore setulis adpressis conspersa, inferiore subglabra ; paniculis terminalibus brevibus trichotomis, ramulis extremissubsecundifloris ; calycibus setoso- hirsutis. | Frutex fortasse scandens aut humifusus, ramis lentis radicantibus sparsim setulosis demumque glabratis, internodiis elongatis. Folia in eodem jugo nunc æqualia nunc inæqualia , 5-7 centim. longa, 3-4 lata, petiolis 4-4-centimetralibus. Paniculæ terminales breves pyramidatæ setulis rufis villosæ , ramulis dichotomis apice subsecundifloris, floribus sessilibus. Calyx campanulatus breviter 5-dentatus. Petala lanceolato- acuta, 3-4 millim. longa. Antheræ lineari-subulatæ æquales. Ovarium fere usque ad apicem adhærens 3-loculare. Stylus filiformis , stigmate punctiformi. — Plantæ patria nobis ignota quam vero e Brasilia aut e Guyana oriundam suspicamur. Var. £. macrodon , priori simillima, si ex unico specimine judican- dum est, sed dentibus calycinis duplo majoribus distincta. — In Guyana anglica prope Xoraïma ; Schomburg , Cat. n° 66. 60. CLIDEMIA DIVARICATA +. C. fruticosa erecta aut saltem adscendens ramosa; ramis junio- ribus adpresse setoso-strigillosis, vetustioribus glabratis tere- bus ; foliis petiolatis ovatis breviter acuminatis basi obtusis interdumque subacutis tenuissime et obsolete denticulatis quin- tuplinerviis setulosis ; paniculis terminalibus brevibus divari- catim ramosis, ramis secundifloris ; floribus sessilibus rufo- villosis. Species præcedenti affinis sed pluribus characteribus distincta. Erec- tior et robustior videtur, ramis minus elongatis nec radicantibus (saltem in specimine nostro), foliis brevius petiolatis et paulo minoribus, sed præsertim paniculis multo latioribus. Folia circiter 5-6 centim. longa , 2 +-3 lata, petiolis 1-5 centimetralibus. Panicularum ramuli elongati, 974 C, NAUDIN, -—— MELASTOMACEARUM ut plurimum dichotomi, a dichotomia secundiflori et articulati ; floribus inferioribus caducis sæpius orbi , apicales autem retinentes. Calyx cam- panulatus, dentibus tubo vix brevioribus. Petala angusta linearia apice acuta 3 millim. longa. Antheræ lineares æquales. Ovarium semiadhærens 3-loculare. Stylus filiformis, stigmate punctiformi. — {n Guyana an- glica ; Schomburgk, Cat. n° 897. Species addendæ sed non omnes certissimæ, quædam fortassis etiam 61, C. Us te 63. C. 6Gl. C. 65. C. 66. C. tab. 282. 67. 68. 69. 70. TT. 1e, 73. 7À. 79. 76. 7h t. IV, he |: : 79. 80. 81. 82. Herb. 83. O Er) CE © © DE) Le here is A -ÉTET sub aliis nominibus descriptæ. AGGREGATA Don., /. €. — DC., 1. €. 156. CONFERTIFLORA DC., L. c., 156. RETROPILA DC. , L. c., 156. BRACHYSTACHYA DC. , {. c., 156. SPICIFORMIS DC., {. c., 160. RHODOPOGON DC., L. c., 163. — Mart. Nov. gen., . XANTHOLASIA DC., L. c., 163. . LONGIBARBIS DC. , L. c., 165. . STENOPETALA DC., L. c., 163. . GLOMERATA DC., L. c., 163. . NIANGA DC!, LC 105. | . FALLAX Cham. Linn. X, 41.—Walp. Repert., 11, 138. . AUSTRALIS Cham., /. c., — Walp., L c. . OLIGOCHÆTA Cham, /. c., 45. —- Walp., lc . AUREA Cham., 2. c., — Walp., 1 € . ATRATA Spring, Flora XX, vol. IE, p. 78.— Walp., L. c. . ALPESTRIS Gardner in Hook. London. journ. of bot”, 101. . HETEROBASIS DC., L. c., 164. INTERMEDIA DC., L. c., 16/4. . SECUNDIFLORA DC., L. ç., 164: . ANISOPAYLLA DC., !. c., 161. | , DEPAUPERATA DC. 2, c., 161, — C. paupercula DC. in Rich. C. BirArIA Rich. {lerb. — Species C. sulcicauli aliisque affinibus proxima. 84. C.? secuxpa Don, !. c. —DC., !, c., 16h. : 8ù. 86. 87. 85. 89. O2 © OO #2 MONOGRAPHICA DESCRIPTIO, 279 . QUINQUEDENTATA. —Oæymeris quinquedentata DC. l. c. . CUNEATA, — Oxymeris cuneala Mart., Flora XXIV. . MARTH, — Oxymeris cihata Mart., Flora, !. c. : VELUTINA, — Oxymeris velutina Gardn., !. c., IL, 3h47. . MACROPHYLLA, — Oxymeris macrophylla Benth, Bot. of Belch, 95. 90. G.? AurICOMA, — Leandra auricoma Spring, Flora XX, vol. II, p. 74, 91, G. Cuamissois.— Leandra ciliata Cham, Linnœæa X, p. 36. Species e descriptionibus incompletis aut infidelibus minime dignos- cendæ et ad alia genera partim ut videtur remoyendæ : 92. 93. 94. 99. 96. 97. 198: 26. 100. 101. 102, 103. 104. 105. 106. Q o nonocnaerrse C2 028) 27 . ERYTHROPOGON DC., {. c., 157. . EPIBATERIUM DC., /. c., 157. . BLEPHARODES DC., L. c., 158. . DENTATA DC. , [. c., 158. . JAPURENSIS DC., {. c., 159. . DEPENDENS Don., /. c. — DG., [. c., 160. « CERAMICARPA DC., /. c., 160. . VERTICILLATA DC., l. c., 160. °DICHOTOMA Don., l. c: — DC, , {. c., 160. . PILOSA Don., !. ce. — DC., l, c., 160, . TRICHODES DC,, L. c., 161. . APTERA DC., L c., 161. . PURPURASGENS DC., Le. , 161. . CARASSANA DC., Z. c., 162. . INAQUALIFOLIA DC., /. c., 164. — Forte eadem est ac C. anisophylla ejusdem auctoris. 107. C. TerraquerrA Cham. Linn. X, 42.—Walp., Repert., Il, 138. 108. C. ranirLorA Benth, in Hook. Lond. journ. of bot., II , 908. — Walp., lc, 139. — Nonne potius Tschudyæ species ? 109. C. camresrris Benth., Le. — Walp., L. e. 110..C. miconioines Benth., L. ce. — Walp., L. c. 111, C. macuLaTA Benth., {. 6, — Walp., 4. ç, 376 €. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM 112. C. LerrosrAcHyA Gardner in Hook. Zond. agir © of “à 1, 172. Walp., LC. 113. C. iNopoGoN Mart. Flora XX. — Walp., L. c. 114. C. pispar Gardn. in Hook. Lond. journ of bot., 11, 345. — Walp., L. c 115. C. ScANDENS Gardn., Z, c., 346. — Walp., L. c. 116. C. meTEeroPxYLLA Steud. Flora XX VI, 721.—Walp., L. c. 117. C. cyanocarpPaA Benth. in Bot. of Belch.,94.— Walp., lc. 118. C. RencGert Steud. Flora XX VIT, 721. — Walp., {. c 119. C. FENESTRATA Benth. in Bot. of Belch.,94.—Walp.,L. c. 190. C. BARBINERVIS Benth., /. ce. — Walp., L. c. 121. C. ccaBrtrLorA Presl., Bot. Bemerkung.,79.—-Walp.,l. c. 122. GC. LEPTOCLADES Crüger,Linnæa XX, 103.—Walp., /. c. 193. C. anisorricHa Walp.? {. c., 135. — Melastoma aniso- trichum Schlecht. Linnæa XIIT, 427. 12h. GC. LaxirLora Walp.? /, c., 135.—Melastoma laxiflorum Schlecht., {. c., 126. à Species exclusæ : rubra Mart. Vov. gen. et spec., tab. 281. — STAPHIDIUM RUBRUM. C. #à C, . capillaris Don, !. c. — DC., L. c : . peliolata DC., l, c. — STAPHIDIUM? PETIOLATUM. . hrita Don., 1. ce. — DC., L. c. — STAPHIDIUM ELEGANS. . pauciflora DC., l. c. — STAPHIDIUM PAUCIFLORUM. . crenata DC., {, C. — STAPHIDIUM PAUCIFLORUM. . elegans DC., £. c. — STAPHIDIUM ELEGANS. . liæfolia DC., L. c. — SrTAPHIDIUM ? TILIÆFOLIUM. . urceolata DC., L. ©. — STAPHIDIUM URCEOLATUM. . bullosa DC., !, c. — STAPHIDIUM BISERRATUM ? . biserrata DC., L, c. — STAPHIDIUM BISERRATUM. . umbonala DC., L. c.— STAPHIDIUM BISERRATUM ? C. MAC CE COTES Ee sericea Don., !. c. — DC., !. c. — Toropxa?? conglomerata DC., L. c. — STAPHIDIUM CONGLOMERATUM, ciiata Don, # Ce — DC. s [ C, e e . . e purpurea Don, l. c. — DC., L. c. — STAPHIDIUM PURPUREUM. MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 277 C. plumosa DC., !, ce. — SAGRÆA PLUMOSA.. C. lahfolia DC., L. c. — STAPHIDIASTRUM LATIFOLIUM, C. diversifolia DC. , L.c. — STAPHIDIUM DIVERSIFOLIUM. C. spicata DC., !. ©. — STAPHIDIUM SPICATUM. C. pustulata DC., 1. c. — STAPHIDIUM SPICATUM. C. strigillosa DC. , L, c. — STAPHIDIUM SPICATUM. C. capitellata DC., L. ce. — STAPHIDIUM SPICATUM. ect Don... L.c. — DOG, lue. no à es 1 a du à C. astrotricha DC. , L. ce. — STAPHIDIUM? ASTROTRICHUM. C. biseptena DC., !, c. — CLIDEMIASTRUM BISEPTENUM. C. berbiceana DC., I. ce. — MICONIA BERBICEANA. C. agrestis DC. L. ©. — STAPHIDIUM ? AGRESTE. C. reversa DC. , !. c. — STAPHIDIUM ? REVERSUM. C. lima DC., !. ce. — SAGRÆA LIMA. C. bracteata DC., L. ce. — STAPHIDIUM TRISTE. C. mutabilis DC., 1. c. — STAPHIDIUM MUTABILE. d C, lappacea DC. , L. c. — STAPHIDIUM LAPPACEUM. j C. violacea DC., !. c. — MICONIA SPONDYLANTHA. coccinea DC., L. c. — MicoNIA SPONDYLANTHA. lanata DC. , L. c. — STAPHIDIUM ?? LANATUM. . obscura DC., 1. ce. — MiconrA oBsCURA. involucrata DC. , !, ce. — STAPHIDIUM INVOLUCRATUM. C, lacera DC., 7. e. — MicontA LACERA. C. lambertiana DC., | e. — C. crenata Don. — Melastoma crenlahiatel Par. 7 © 2453 C. quintuplinervia Steud. in Herb. Hohenacker. —STaPHIDIUM INVOLUCRATUM. C. capilata Benth. in Hook. Lond. journ. of bot., 11, 307. — CAPITELLARIA BENTHAMIT. C. surinamensis Miquel, Comment. phytogr., IL, 82. — Sra- PHIDIUM SPICATUM. C. ribestüflora Cham. Linnœa X, 38. — SrAPHIDIUM SPICATUM ? C. Benthamiana Miquel, Linnœæa XVIII, 276. — STAPHIDIUM ? BENTHAMIANCM. | C. paraguayensis Steud., Flora XXVII, 721. — SrAPHIDIUM PARAGUAYENSE. 1QGO0 378 C. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM C. triflora Scheele, Linnæa XVII, 338. C. glabrata Steud., !, c. — MicoNIA AURICULATA, C. polyandra Benth. in Bot. of Belch., 95, tab. 3. —_ Ocro- MERIS POLYANDRA. C. radulæfoha Benth., L. c. — MicONIA RADULÆFOLIA. C. desmantha Benth. in Hook. Lond., journ. of bat. , IN, 305. — MICONIA RHYTIDOPHYLLA. CXXII, — OCTOMERIS. Ocroweris Ndn., Ann. des sc. nat,, 3° série, IV, 52. — Hererorricai spe- cies Hooker, Bot. mag. — CLinemiæ species Bentham , in Bot. of Belch. of the Sulph. — Merasrowaris species aliorum. Flores 6-9-meri , rarissime et tune abortu 5-meri, amblype- tali, Calycis tubus campanulatus ; dentes exteriores magis mi- nusve producti,; nunc liberi subulati, nunc cum interioribus maxima parte connati et parum conspicui ; interiores membra- nacei, nonnunquam obsoleti et in membranam continuam inter se confluentes, Petala obovata, interdum retusa et inæquilatera. Stamina 12-30 (10 in floribus 5-meris) æqualia; antheris linea- ribus linearive-subulatis 1-porosis, connectivo sub loculis nullo aut postica basi minute tuberculato. Ovarium tubo calycino usque ad medium aut paulo altius adhærens, 5-9-loculare, Stylus cras- . sus carnosus, stigmate obtusissimo clavato aut etiam peltato, Fructus ut videtur baccatus. Frutices Andium Americæ æquinoctialis indigeni, ramosti ma- crophylli submacranthi, hirsuti aut villosi, ferruginei vel rufes- | centesnunqüam aulem candicantes ; foliis petiolatis ovatis acumina- Lis basi sæpe cordatis denticulatis subinlegerrimisve, 5-7 9-nervüs, rarius quintuplinervis; floribus in paniculas parvas paucifloras lerminales dispositis, rarius omnino glomeratis, albis et | Portasse purpurascenhbus. Genus haud innaturale nec cum Heterotricho commiscendum - utsuasit celeberrimus Hookeriuss; huic tamen et Slaphidio. ur nec a Miconia 1psa remotissimum, 144 MONOGRAPHICA DESCRIPTIO, 279 A, OCTOMERIS SCHLIMII +. O. tota molliter hirsuta anisophylla; ramis teretibus; foliis lan- ceolato-ovatis acuminatis denticulatis ciliatis quintuplinerviis ; floribus ad apices ramulorum solitariis-quinis 9-meris. Rami supremi graciles, pube hirsuta molli rufescente vestiti, inter- nodiis elongatis. Folia cujusvis jugi magis minusve inæqualia sed con- formia ; majora 10-15 centim. longa, 5-7 lata ; minora triente aut etiam dimidio breviora et angustiora; petiolis a centimetro ad duo centimetra variantibus. Flores ut plurimum ternati, pedicellati. Calyces hirsutissimi, in planta viva fortasse colorati, dentibus iuterioribus triangulari-acutis exteriores subulatos subæquantibus. Petala obovata æquilatera aut sal- tem non manifeste inæquilatera, 12-13 millim. longa, forte bicolora (in floribus siccis ea multointensius fusca a medio ad apicem quam reli- qua parte reperimus, et quamvis ab inventore alba memorata sint ea basi tantum alba et supèrne purpurascentia suspicamur). Ovarium apice producto angustatum et styli basim vaginans, 9-loculare. Stigma pelta- tum. — In Andibus venezuelensibus provinciæ Caracas, prope Guare- nas, ad altitudinem mille metrorum ; Funck et Schlim, Cuf. n° 313. 2. OCTOMERIS BRACTEOSA +. -O. ramis hirto-ferrugineis ; foliis ovato-lanceolatis acutis basi subrotundatis subacutisve subtiliter denticulatis 5-7-nerviis , pagina superiore tenuissime bullata setulosis, inferiore punc- tato-foveolata villosis ; paniculis terminalibus brevissimis fere in capitulum contractis bracteosis ; floribus sæpius 6 -meris ; calycis dentibus triangulari-acutis fere simplicibus. Folia in eodem jugo sæpius disparia, uno alterum triente aut dimidio Superante, rarius subæqualia, 1-1 4 decim. longa, sæpe breviora, 5-6 centim. lata, petiolis 1-4-centimetralibus. Flores ad apices ramorum potius glomerati quam paniculati, majuseuli, bracteis obovatis sericeo- villosis fulcrati, sessiles. Calyx sericeo-villosus, dentibus triangulari- lanceolatis tubo sublongioribus, primo intuitu simplicibus, ad apicem vero denticulorum exteriorum vestigium monstrantibus. Petala obovato- _cuneata retusa sesquicentimetrum longa purpurea. Stamina ut pluri- _mum 12, subæqualia, nonnihil falcata, loculis antica basi ultra filamenti insertionem porrectis, connectivo cæterum exappendiculato. Ovarium semiadhærens, apice libero angustato styli basim vaginans, 6-loculare. Stylus brevis crassus, stigmate dilatato sybpeltato, — In Andibus vene- 289 C. NAUDIN, — MELASTOMACEARUM zuelensibus, prope Zruxillo et Merida, ad altitudinem 3000-3400 me- trorum ; Linden, Funck et Schlim. 9. OCTOMERIS MACRODON Ndn., /. c. — Heterotrichum macro- don Hook., L. c., tab. 121. O. oligantha; ramis supremis petiolis calycibusque dense fer- rugineo-hirsutis quandoque crinitis ; foliis maximis ovatis bre- viter acuminatis basi nonnunquam subcordatis crenulatis 7-ner- vis pagina utraque villosis tomentosisve; paniculis subumbel- latis ad apices ramulorum axillaribus terminalibusve ; floribus 8-meris ; calycis dentibus exterioribus productis subulatis. Folia in eodem jugo non omnino æqualia, longiuscule petiolata, 4 5-3 decim. longa, 12-18 centim. lata, petiolis 2-10-centimetralibus. Florum pedicelli proprii ferme centimetrales. Calycis tubus campanulatus, in planta viva rubescens ; dentes exteriores angusti rubri, tubo ipso paulo breviores; interiores brevissimi obtusi et inter se confluentes. Petala inæquilatera subretusa sesquicentimetrum circiter longa ‘albo-rosea. Stamina lineari-subulata, apice præsertim falcata, loculis antice undu- latis. Ovarium fere ad medium adhærens, apice libero sulcatum et styli basim vaginans, 8-9-loculare. Stigma clavato-capitatum. Planta colitur in horto Parisiensi. — In Andibus Reipublicæ venezuelensis circa urbes 7ruxillo et Lima, Linden; in provincia Caracas, Funck, Cat. , n° 486. , OCTOMERIS ROSTRATA, Ndn., /. c., p. 53. O. nonnunquam polyantha hirsuto-villosa rufescens aut fer- _ ruginea foliis ovatis acuminatis acutis basi subcordatis den- ticulatis 7-nerviis ; paniculis terminalibus multifloris ; floribus 8-meris ; calycis dentibus exterioribus brevissimis, interiori- bus obsoletis ; antheris in rostrum quasi attenuatis. Species prioribus magis floribunda florisque characteribus Miconias quasdam in mentem revocans. Folia in eodem jugo manifeste inæqualia, longiuscule petiolata, majora 12-18 centim. longa, 7-10 lata, quæ sunt illis opposita quinta vel quarta parte minora ; petiolis 2-4-centimetrali- bus. Paniculæ terminales, breves, trichotome ramosæ, dense hirsutæ. Calycis limbus quasi integer, sæpe in lobos obtusos irregulariter Jacerus, denticulis exterioribus subulatis vix perspicuis. Petala obovata, retusa, subinæquilatera, centimetrum circiter longa, alba. Antheræ in rostrum MONOGRAPHICA DESCRIPTIO. 281 longiusculum apice attenuatæ, parum incurvæ, connectivo basi postica nonnihil incrassato. Ovarium paulo ultra medium adhærens, apice umbilicatum, 8-loculare. Stigma clavatum. Fructus nondum maturi globosi, pisum crassitudine subæquantes. Specimina quoad villositatem variant. — ]n provinciis Cumana et Caracas; Bonpland, Funck; Imperio novo-granatensi, Lewy. 5. OCTOMERIS TUBERCULATA Ndn., /. ç., p. 55. O. tota adpresse breviterque villosa aut tomentosa rufescens ; ramis teretibus ; foliis ut plurimum inæqualibus oblongo-ovatis acuminatis basi integris aut vix manifeste subcordatis denticu- latis 7-9-nerviis ; paniculis terminalibus brevibus multifloris ; floribus 8-meris ; calycis dentibus exterioribus brevissimis, in- terioribus obsoletis ; antheris falcatis basi postica tuberculatis. Præcedenti valde affinis et paucis characteribus distincta. Folia sunt quam in illa oblongiora, longius acuminata, basi minus cordata ; majora cujusque jugi 12-15 centim. longa, 5-7 lata, oppositis triente aut quarta parte longiora et latiora; petiolis 2-4-centimetralibus. Calyx ut in O. ros- trata campanulatus, in lobos irregulares lacerus, denticulis exterioribus minutis vix perspicuis. Petala obovato-inæquilatera retusa, circiter cen- timetralia. Antheræ lineari-subulatæ nec in rostrum attenuatæ, con- nectivo postice ad basim minute tuberculato. Ovarium semiadhærens, apice umbilicatum, 8-loculare. Stigma subpeltatum. — In Andibus Reipublicæ venezuelensis, circa Zruxillo et Merida ; Linden. 6. OCTOMERIS PAUPERCULA +. O, ramis supremis foliis paniculisque pube fuscescente hirtellis ; foliis subæqualibus cordiformi - ovatis acuminato-acutissimis argute denticulatis 7-9-nerviis ; paniculis terminalibus majus- culis, ramis trichotomis ; floribus 6-7-meris; calycis dentibus exlerioribus a latere compressis, interioribus subobsoletis ; antheris postica basi tuberculatis. Species 0, rostratæ etiam affinis, sed foliis basi profunde cordatis flo- _ ribusque minoribus et sæpius 6-meris ab illa facile distinguenda. Diversa | | | | | | | | | | _ est pariter calycis dentium exteriorum fabrica peculiari, qui, ut in Caly- cogonto Slellato, a lateribus compressi sunt et quasi complanati. Folia 10-15 centim. longa, 6-8 lata, petiolis 3-5-centimetralibus. Petala et genitalia ut in præcedentibus. Ovarium ovoideum, superne basim styli 982 €. NAUDIN. — MELASTOMACEARUM, ETC. vaginans, 6-loculare. Stigma peltatum. — In Republica novo-grana- tensi; Bonpland. Species addenda : 7. O. pOLYANDRA.— Clidemia polyandra Benth. Bot. of Belch. of the sulph., p. 95, tab. 34, Species certe huic generi adscri- benda, sed staminibus numerosissimis ( circiter 30 ) inter omnes insignis. s | Species exclusa : O. Bonplandii Nan., !. c., 1845. — Heterotrichum octonum DC., & ce. — STAPHIDIUM OCTONUM Ndn., 1850. FIN DU DIX-SEPTIÈME VOLUME. TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME. a . ORGANOGRAPHIE, ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES, Mémoire pour servir à l’histoire des Licuæens, par M. L.-R. Turasne. 5, 153 Organographie de la Ficaire, par M. D. Cros. . . . . 430 De l'existence des spermatozoïdes dans certaines Algues Fe dE, MDP nlrziesonn un. . 150, » . LE. MEP0 Observations relatives à l'accroissement en diduètre des végétaux dicoty- lédanés honeux, par M: A. Trés, . 4 St, 250 La vie de la plante, résultat de l'action simultanée et ré de ces d'inégale valeur, par M. Hermann ScnacuT. . . . . . . . ,. 292 MONOGRAPHIES ET DESCRIPTIONS DE PLANTES. Observations sur le groupe des Ulcinées et énumération de ses espèces, PAPA PL SDS WEBHEMNDE 0 , : 1 , 5260 Description du Barclaya longifolia d la famille des Ngiiphéñesus par SNA Hooker: ni 4e . + . £a gt, DO Melastomacearum quæ in Musæo parisiensi sites Rene des- criptionis et secundum affinitates distributionis Tentamen , auctore Ca- D Eos lon nmiatlo) € -Hpg MÉLANGES. De quelques noms de genres et de sections formant double emploi, et de la nomenclature des sections, par M. Alph. De Canpozse, , , , . 442 TABLE DES MATIÈRES PAR NOMS D’AUTEURS. Cuos (D.).— Organographie de des spermatozoïdes dans cer- la Ficaire. . . 130 taines Algues d'eau douce. . 150 De Caxpoze (Alph.). paie quel- NaupiN (Carol.). — Melastoma- ques noms de genres et de cearum quæ in Musæo pari- sections formant double em- siensicontinentur monographi- ploi, et de la nomenclature cæ descriplionis et secundum des sections ane s vus se 11 42 affinitates distributionis tenta- Hooxer (Sir Willam). — Des- . OA « - 2e 0 900 cription du Barclaya longifo- Scnacer (Herm.).— La vie de la lia de la famille des Nym- plante, résultat de l’action phéacées. . . , 301 simultanée et régulière de cel- Irziçsogx (H,).— De l existence lules d'inégale valeur, , . 292 38h TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME. Trécuz (Aug.). — Observations pour servir à l’histoire des relatives à l'accroissement en Ficbtns. #5 55 8€ ù &, 5, 153 diamètre des végétaux dicotv- Wess (P.-B.). — Observations lédonés ligneux. .: . . . 250 sur le groupe des Ulcinées et Tuzasxe (L.-R.). — Mémoire énumération de ses espèces. 280 TABLE DES PLANCIES RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME. 4. 1-7, Parmelia parietina. 8-16, A1. 1-10, Pertusariacommunis. 11-17, P. aipolia. 17-21, Sticta pulmo- Cenomyce coccifera. nacea. 12, 1-5, Endocarpon miniatum. 6-15, 2, 1-5, Sticta herbacea, 6-8, Pyre- E. hepaticum. nula nitida. 9-12, Opegrapha 13, 1-13, Verrucariamuralis. A4-A7, calcarea. 13-15, Ramalina fraxi- Lecidea armeniaca. 18-20, Le- mea. 146-417, Borrera ciliaris. canora subfusca. 21-23, Leca- 18-23, Parmelia physodes. ; nora atra. 3. Urceolaria cinerea. A4, 4-3, Phacopsis varia. 2, Abrothal- 4, 44, Urceolaria calcarea. 5-14, lus inquinans. 5-8, Celidium U. scruposa. 15-22, Lecanora Stictarum. 9-13, Celidium fus- orosthea. co-purpureum. 14-24, Scutula B. 4-4. Lecanoràa Willarsü. 5-12, Wallrothii. Umbilicaria pustulata. 13-20, 45. 1-4, Sphærophoron coralloides. Gyrophora proboscidea. 0-9, S. compressum. 10-12, 6. 1-9. Collemajacobeæfolium. 10-12, Acroscyphus sphærophoroides. Leptogium lacerum. 13-14, Col- 15-17, Caliciun turbinatum. lema nigrum. 15-20, Obryzum 18-19, C. tympanellum. 920, corniculatum. 21-22, Collema C. microcephalum. nigrescens. 46. 1-5, Roccella tinctoria. 6-7, R. 7. 4-5, Collema pulposum. 6, C. sa- tinct. var. portentosa. 8, R.phy- turninum. 7-20, C. cheileum. copsis. 9-10, Peltigera polydac- 8. 1-3, Pelligera polydactyla. 4-14, tyla. A1, Pertusaria Wulffenü. P. horizontalis. 15, P. canina. 12-19, Lecanora Parella. 20- 9, 4-6, Lichina pygmæa. 7-15, Pel- 21, Solorina .saccata. 22-26, tigera canina. 16-17, P. poly- Abrothallus microspermus. 27, dactyla. 18-23, Nephroma resu- Abrothallus oxysporus. pinatum. 17. Décortication annulaire sur le 10. 16, Cetraria islandica. 6-7, Cla- Nyssa angulisans. : donia rangiferina. 8-11,C.Novæ 18. Coupe transversale d'une des ex- Angliæ. 12-17, Lichina confinis. croissances du Nyssa angulisans. 19-23, Endocarpon sinopicum. 19. Nyssa angulisans. 24-27, Chiodecton myrlicola. 20. Nyssa angulisans. 28-31, Biatora decipiens. 21. Barclaya longifolia Wall. FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES. | | Ann. des Secenc. nat., 3° Serte . Lot., Vom.17, PL 1. | À # a PRADRP RAP) À 6 , TE e 2, LS 4, | \\/ {à FAN AE PLAN | FAN i Lx S Barr a @ !/ ) CA Ge F ; £ | | | TRE f/ 5 = | £ # pe ÿ h -} \ 7 à | Ÿ ne D ee. { | pute br | # E | | ll (l ll ji | (| 1 } | i) A Û | (| Il | 1 © fi} Le | (A | ds? |] | pl P.Picart se. ll | 1-7. Parmelia parietina 4%. 4.2. Parmelia aipolia #4. 272. Sticta pulmonacea 4%. Tr D x D ZLenor d 172" 7. 4 VRP Jeience. nat, 3° Serre . s Dot. Zoom 17, PL. 2. ?, Prcart se. 1-6. Sticta herbacea 44. 68. Pyrenula mitida 4%, & 9-12. Opegrapha calcarea #4. 1326. Ramalina fraxinea 44. y. Borrera cliaris #4. 18-23. Parmelia physodes #4. Ann.des Science. nat. 3° Serte.. Pot} Tom 17 PE, RE En PL } "7" —_— { VW me > NI CE K | LS è > = +, RE ne, ut ÂT. ne MD A * PSN NE 4 RNA KV LOU INVITE A AA PE NS UT DE 7) AOCR \ \ J# \ LA /> Ds ns 4 NY. ui La VS e-S \ * L'IPAT APE ORIE ES HN DS An) | 2 | Nana | \ / | =. Le \\ CTutasne del. à Visto se: : 2 Urceolaria cinerea 44. W.lemond imp! r. des Noyers. 68 Lars. Ant des Science. nat. 3° Serre. Bot. Tom. 27 EE 4, | | | | 1-4 Urceolaria calcarea 44. 5-14 Ü. scruposa 44. 26-2 Lecanora orosthea 4. Y. Lemond cp! r. des Noyers, 65. Tarik. | , ue k j 20 'É En ÿ ‘ “ Le ‘4 É É / ‘ 5 & / É “ Lt J + à { <, ÿ = 5 Ï A 2 É « \ d ; DA 4 . \ é 4: : = \ z bise - À : . g L . "Cu # +. L . < e . n ES ': i » n ñ n7 : ° d . É: 7 “ SE ‘ “ = £ È \ À : à A > 4 é == > x ë % - c- D =T à ré d “ c a {4 à ++ > 2 < ÿ \Z - ï F . : , . = ‘ \ > ; Ann.des Scienc. nat, 3° Serie. Dot. Jom. 17, PL. 5. AS 024 4}: x \ a +4 p}, AS, 109 ze QE) Ç de. SUR NUS EENS 7 CRE (anse À APS CU SN AD 0 os 0 sb 1 ne 00002 PE 0 jp Va ne # on. ON PO 47 3e 99 D + a) Ve P. üs RO DE AMEN G CMD [AL ACTES EL ar Le € La U NE bo, LAPS °© © IA T 6 Dep L 5° PARLE EI MEN Ct Bis ts Ces ) & MOULES A XIE Ge" pti OLA" LEZ EAN - ° 5 7) ae M 2 DOS } FORT » S à EG/NNÈÉET pin a SUN VOTRE Z, SAUTER A. SAIZE 2s ANS 271 in 28 N ME < NE x, LOT =) AINICT Dç2o Sa LÉ RS D 22: 1 CTulasne del . CLegros se. « 24 Lecanora Villarsii 4% 5-2. Umbilicaria pustulata Zy%. 3-2. Gyrophora proboscidea 44. WAémond mp? Tr. des Noyers, 65. Zaris Ann.des Setenc. nat. 3° S'érce. Bot. Tom. 17. PL 6. 9. Collema Jacobeæfolium pc. 20-12 Leptogium lacerum %. 18,4 Collema niorum #4. — NE ap = Obryzum cornmiculatum we. 2,2 Collema nigrescens 44. Le Wfenond imp?r. des Noyers, 65. Laris. K Ru É NJ ; N k ù $ =] È = SE ‘© =, © - NI ré Re $ à CRE E- Z S = Ÿ £ $ 8 + si 4 s à S È | = .Ÿ EU mn È E ï Z ÿ à a CEE ë T7 ETES 20 , E Ê SEPT ES _ = D Rire TER LOS Ÿ 7, L f EE Jecenc. nat. 3° Serre. Bot. Tom.17. PL 8. 00 ROC 60 eas ( qu 1] 1 Dit 228 Peltigera polydactyla %y». 44 P. horizontalis #y». 25 Pcanina fn. WAémond inp'r.des Noyers. 65. Paris. Bot. Tom17. PL 9. \\ \ \ HA il | ] À H | \ su D.Douliot se. -6 Lichina pyemæa 47 715 Peltigera canima #7. #7 Pepolydactyla #». 4-22 Nephroma resupmatum 44. WNRemond rmp{ 7. des Noyers. 65. Larts. / » _ fe | 0} 1 . : , EE” : # d … 4 } p 2 . s { d us 0 / * 3 L £ s " d * ue > - { : É f € ‘ = # { mn « " Û \ : . Der". potie ‘ : : sé ï { à L s ? , % Hd “ % è a . È ‘ L à . — " Ù £ « ÿ me U À 7 * . L 7 À | ner : É « = E, ’ _ È » “ : , É . Bot, Zom. 17., PL 10. Ann.des Science. nat. 3 Serie sr n ES F= fS DS on # \ [a [y 1) A PA se8 Lichina confinis 4. 8-2 CNovæ Angliæ 2. ETINA Zope. » Cetraria islandica 44. 67 (ladonia rang'if © 28-21 Biatora decipiens Fr. S _ T md = © ê e y Ed > EPP) pe Le | A Fe) = © — D Z D Es er = © = rs = — LS O ' RS D] 19-23 Endocarpon sinopieum Wah. Wéemond inp!r des Noyers, 65. Laris \ £ 7 4 Visto sc. Zom 17 —— ? \ , ( ) LH {1.1 Pot à HEC LEP, #5 f. e u-1 Cenomyce coccaifera 4%. : nue Te N Zemond imp! r. des Woyers. 65. Paris. 2-0 Pertusaria communis 44. ts re > D TE TT M de PU ETES €. Tulasne del. PT TT US OT CS he ET DR ae # PL: JS Pot. Zom. 27.38! Eur Endocarpon hepaticum 4%. Dr \ Pare ie 1 IQ NU QUE CT 7: Endocarpon mintatum 44. Ann. des Sercenc. 3° Serce. €. Tulasne del. À Bot, Jom. 17. PL 13. Ann.des Scienc.nat.: 3° Serie. »! ,? ? à No) TES u-23 Lecanora atra 44. 4-17 Lecaidea armeniaca 7 #8-» Lecanora subfusca 44. 1S 4ck. NN CTulasne del 1-18 VNerrucaria mural _ Vemond imp! r. des Noyers, 65. L'art. D D ine.nat, 3° Série, Bot, Tom. 17, PL. 14 : vu : Ad VV # te me va re Na LA ci À V4 pe EN] 14 fhpac's ke Ÿ/ / { [4 ; mA ) It} TENUE Ut AUX (A U} (il PIN F h 10e QG )Ù © FES Fa 7 C 960 Ù 0e CLegros se | 1-8. Phacopsis Varia Z2, 4. Abrothallus INQUINANS Zee. 5-8. Celidium Stictarum 7%. 9-13. Celidium fuseo- purpureum Zu, 4-24. Scutula Wallrothir 74. | N. flemond cp r. des Woyers, 65. art. | Ann.des Secenc. rat. 3° Serte. Bot., Tom. 17, PL :16. P'Licart se. 1-4. Sphærophoron coralloides Ze. 5-9. S. compressum #4 2-2. Acrosceyphus sphærophoroides z4 6-7. Calicium turbinatum +. 29. C. tympanellum %4. 2. C. microcephalum %4 WZemond np r des ANoyers. 68. Jar . Ann. des Science, nat, 3° Serre. Pot. Tom.17, LL. 16. CR | CTalèone del L. Pieart se | :-5. Roccella tinctoria #4. 6,7. Roccella tinctoria v. portentosa yn. 3. Roccella phycopsis #4 9.10. Peltigera polydactyla Zn. nu. Pertusaria WulfFenii »e. - æy.Lecanora Parella 44. 20.21. Solorina saccata 44. 22-26. Abrothallus MICPOSPETMUS 74e. 27. Abrothallus oxysporus Zu. W Hémond imp" r des Noyers, 65 l’aris … A EN Er: » “ “ \ «a r D …« % e “ INF à e à — s MES LS CES P. , ER : 4. ere 7 ù -i . x ‘ : « ‘ 5 7 L 3 z ." n » CR | “ ue ‘ * 0 F * . : Le Cr Ch À J - < Le 5 9, 4 : È ‘ Le : i | | < ; si . Ys F cn : .* n ë ; ALT a … Ve: à 4 Ç J F Le , + » Cr TA A » D na _ - * 4 ‘ ‘ . “2 Dee SA n RD , pe L ” v re + 4 - er L 2 si E .# , CE D r Es pe E "RE a 7 LU, 17 OIL: 7 r$ Pot. M Douliot sc. ne Aug. Trecul del. 1C corlcalior annulat ’ Le Sr Le Vi « SA CRGULSANS, Miche. » « SJ [= yers, 65 L’'arts. [4 L V. Aemond tmp. r.des À Ann, des Setenc. nat. 3° Serre Bot, Zom 17. PL FLO > D j y EU Pl A: { [ 97 _k VIA AI È® | F ONG E229 BEL NUL A, RCA PNR SAIOUESO) @; O0 O OTÉOSE EX à Si ) Sr NS \ / PAS : \æ) | ) © —— rer ee AO = UOUDS ; ( Q Le ! Dr \ | A 7 % Pa\ TS Q "1 = } | K ÿ Et # < = À A D" / f ci : ER - A er: 7 / 7 ZAC CIC F LE AC g TS} } L \ \ XX 4 M Douliot se. Coupe éransversale L'une des eaxcrotssances. 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