A Ah AS PE AN PS Pr A x Fe. CES AA PA mA €. $ #4, 2 7 A A A SA FA MA ei dENEot HA NAVARRE 0 ré [le à }- LL +. Li ' s : jou 2 Fe “ : dif Eté . X * ‘ d Far 0 G ja RON j L ne - + : ; —S . : È Fr r< . h - ‘ . * l pr . è x & LR Lo ANNALES SCIENCES NATURELLES. TROISIÈME SÉRIE. BOTANIQUE. me PARIS. — IMPRIMERIE DE L. MARTINET, à rue Jacob, 30. COMPRENANT LA ZOOLOGIE , LA BOTANIQUE, L’ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE COMPARÉES DES DEUX RÈGNES , ET L’HISTOIRE DES CORPS ORGANISÉS FOSSILES ; RÉDIGÉES POUR LA ZOOLOGIE PAR M. MILNE EDWARDS, ET POUR LA BOTANIQUE PAR MINI, AD, BRONGNIART ET J. DECAISNE, at) RE Croisième Bérte. BOTANIQUE. TOME HUITIÈME. PARIS. VICTOR MASSON, LIBRAIRE DES SOCIÉTÉS SAVANTES PRÈS LE MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE, PLACE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE, 1, 1847, ANNALES DES SCIENCES NATURELLES. PARTIE BOTANIQUE. SUR LE PARASITISME DES RHINANTHACÉES: Par M. J. DECAISNE. Depuis que M. De Candolle à établi, par d’ingénieuses obser- vations, et accrédité par l’autorité de son nom, la division des plantes parasites en deux groupes, tous les physiologistes l'ont admise comme une loi solidement établie, et, pour ainsi dire, exempte d’exceptions. On sait, en effet, que les plantes phanéro- games qui vivent en parasites sur les tiges des autres végétaux présentent des feuilles colorées en vert (1), tandis que les para- sites sur racines sont dépourvues de vraies feuilles; ces plantes manquent de matière verte et sont, en général, de couleur blan- châtre , jaunes ou violâtres ; en d’autres termes, elles paraissent étiolées ou malades, si on les compare aux plantes voisines ; leurs feuilles, ou les écailles que portent leurs tiges, sont ordinairement dépourvues de pores épidermiques. | Cependant M, Mitten (2), en publiant récemment l’observation (4) Excepté les genres Apodanthes et Pilostyles. (2) Mitten, Sur le parasitisme des Thesium (Ann. Sc, nat., fév. 1847, p.127). 6 DECAISNE. — PARASITISME DES RHINANTHACÉES. d’une plante parasite sur racines, et munie néanmoins de feuilles vertes, est venu modifier le caractère absolu de la loi posée par De Candolle. Je crois, en outre, pouvoir donner au fait constaté par M. Mit- ten une extension qui ne sera pas sans intérêt. Le mode.d’exis- tence des plantes parasites va nous offrir, en effet, plusieurs pro- blèmes nouveaux à résoudre, et leur étude anatomique pourra peut-être jeter quelque lumière sur des questions de physiologie d'une haute importance. La remarque isolée de M. Mitten me rappela immédiatement un fait que j'avais observé depuis longtemps : je veux parler de l'impossibilité de cultiver les plantes du groupe des vraies Rhi- nanthacées. Voulant introduire le Melampyrum arvense comme plante d'or- nement dans les parterres, j'en fis, à diverses reprises, de nom- breux semis, que je voyais dépérir tous peu de jours après leur germination, sans pouvoir me rendre compte de cet insuccès. Les Pédiculaires, les Euphraises, etc., sont dans le même cas, Arrachées avec soin dans la campagne et transportées avec toutes les précautions possibles dans nos jardins, ces plantes s’y dessè- chent complétement ; en quelques heures, elles noircissent et de- viennent tellement friables, qu’elles paraissent avoir été soumises à l’action du feu. En présence de semblables faits, je me suis demandé si les Rhi- nanthacées rebelles à la culture ne se trouvaient pas dans la catégorie des plantes parasites ; en effet, leur mort rapide dans les jardins, et leur action nuisible sur les plantes voisines, recon- nue par les cultivateurs, me portaient à soupçonner le parasi- tisme, 1 L'observation que j'ai faite répond à cette question. Les Æ4lec- torolophus, les Melampyrum , les Odontites sont, en réalité, des plantes parasites qui se fixent aux racines des Graminées, des arbustes ou même des arbres par de nombreux sucçoirs. Ces su- coirs ou ventouses sont disposés sur les radicelles ramifiées et très ténues des Melampyrum, comme ceux qu’on observe sur les filaments de la Cuscute; et les radicelles parasites se juxtaposent DECAISNE. — PARASITISME DES RHINANTHACÉES. 7 étroitement aux jeunes racines des plantes qui les alimentent; le point de contact est indiqué par une ampoule. Je regrette qu’il ne m’ait pas encore été possible de vérifier le parasitisme sur des espèces différentes de celles qui envahissent nos champs et nos prés. Je me propose cependant de rechercher si, ce que j'ai remarqué dans les plantes de nos environs, se répé- tera ou non chez les plantes analogues, ou si ce phénomène y est modifié de manière à offrir l'explication des anomalies de struc- ture que je vais signaler. M. Duchartre, dans un Mémoire présenté à l’Académie, a fait connaître chez une plante parasite, la Clandestine, une structure ligneuse spéciale, dont le caractère le plus saillant est l'absence de rayons médullaires. M. Ad. Brongniart, de son côté, en ren- dant compte de ce fait (1), a voulu s'assurer s’il se retrouvait chez quelques autres plantes de la classe à laquelle appartient la Clan- destine ; il l’a reconnu, en effet, dans le Melampyrum. Toutefois, en constatant dans ces végétaux une structure anomale, MM. Bron- gniart et Duchartre ne l’ont pas rattachée au fait du parasitisme, et n’y ont vu qu'un rapport de famille. Cependant cette organi- sation spéciale me semble offrir une étroite connexion avec le pa- rasitisme, si j'en juge par l'uniformité de structure et la coloration noire que nous offrent les tiges des Pedicularis, Castilleja, Cym- baria, Bartsia, Buchnera, qui tous, comme je m’en suis assuré, sont dépourvus de rayons médullaires. Il nous reste maintenant à trouver le rapport de causalité de ces caractères de structure avec le parasitisme. Quant à la colo- ration spéciale des sucs noircissants que renferment ces végétaux parasites, c’est une étude qui appartient à la chimie. En résumé, l'observation que j'ai faite sur les Melampyrum, les Odontites et les Alectorolophus explique nettement l’impossibilité de cultiver ces plantes, qui ne trouvaient point dans le sol artifi- ciel de nos jardins les racines des autres végétaux, aux dépens desquels elles vivent ; elle rend compte aussi, ce me semble, de l'observation des cultivateurs, qui accusent les Rhinanthacées, etc. , d'exercer une action nuisible sur les foins et les céréales. (1) Comptes-rendus Acad. Scienc. 28 avril 4845. 8 DECAISNE, — PARASITISME DES RHINANTHACÉES. Note additionnelle. J’ai réuni, depuis la publication de cette notice dans les Comptes -Rendus (12 juillet), plusieurs observations qui confir- ment mes remarques sur le parasitisme des Rhinanthacées exo- tiques. M. Gaudichaud m'a appris qu’à l'Ile-de-France ,.on attri- buait au Striga coccinea une action nuisible sur le Maïs , et que cette plante y portait le nom vulgaire d’herbe rouge. D’après Du Petit-Thouars, cette espèce aurait été introduite dans les cul- tures de cette île , au commencement de ce siècle. « Species coc- cinea spectabilis, sed more Orobanches radicum parasitica , inde plantis vicinis noxia, præcipue Maici (1)... in cultis insulæ Fran- ciæ irrepsit ann. 4800. » M. Bentham de son côté admet le parasitisme de quelques Buchnera , et en particulier celui des espèces dont il forme la sec- tion des Campuleia DP.Th. « Herbæ plerumque (an constanter ) parasiticæ in radices plantarum more Orobanchidum » (2). J’ai eu de plus la satisfaction de constater l’adhérence des ra- dicelles d’un Pedicularis palustris, encore muni de ses cotylé- dons , à de jeunes racines de Graminées , qui, dans l’Inde, sem- blent également nourrir plusieurs Buchnera, si j'en juge par les notes manuscrites de Jacquemont, qui leur assigne constamment les lieux herbeux pour station. | Quant à mes soupcons sur le parasitisme des Drosera, ils ne se sont point confirmés, J’ai rencontré de nombreux 9. longifoha éloignés de toute espèce de plantes, et dont les rhizomes, profon- dément enfouis dans la vase, ne m’ont offert aucune indice d’adhé- rence à d’autres végétaux (3). J’ai constaté d’une autre part, sur plusieurs espèces de ce groupe, la présence de rayons médullaires. Les Droseracées, et les Crassulacées comme l’a observé M, Bron- (A j Du Petit-Thouars, Gen. nova Madagascariensia, p. 7, sub Campuleia. (2) G. Bentham, Scrophul. indicæ, p. 2 et 40. (3) Les rhizomes des Drosera rotundifolia et longifolia végètent au moins pen- dant trois années; on retrouve sauvent, en effet, les hampes des années précé- dentes , et la superposition des rosettes de feuilles qui indiquent le nombre des années de végétation ne laisse aucun doute à cet égard. DESMAZIÈRES, — PLANTES CRYPTOGAMES. 9 gnjart (1), démontrent encore qu’il nous est impossible de con- clure de l’organisation d’une famille par celle d’un genre où d’une espèce isolée , et que l’absence des rayons médullaires n’est pas un attribut des parasites sur racines. QUATORZIEME NOTICE SUR LES PLANTES CRYPTOGAMES RÉCEMMENT DÉCOUVERTES EN FRANCE; Par M. J.-B.-H.-J. DESMAZIÈRES. CONIOMYCETES. 1. Uredo arundinacea, Houel , Mém. de la Soc. roy. de Lille MS), Cle DB. 2. Var. b, Desmaz. Acervis ovatis vel subrotundis. Hab. in foliis Arundinis phragmitis. Æstate. — PI. crypt. de Fr., édit. 2. n° 1477; édit. 2, n° 1077. Uredo phragmaitis, Cast. in litt. 18/6. Le type de cette espèce ne diffère de la variété qui nous occupe que par ses pustules oblongues ou elliptiques. Nous croyons utile de faire connaître ici la description donnée par notre collègue, M. Houel, parce qu'elle n’a pas été publiée dans un ouvrage spécialement consacré à la cryptogamie, et que cette espèce est restée presque inconnue. Uredo arundinacea, maculis pallidis, acervis ellipticis oblongis, sparsis, raro confluentibus, epidermide rupta cinctis, amphigenis; sporidiis flavo- fuscis, punctatis, ovatis, inæqualibus à 1/30 ad 1/40 millimetri in majore diametro longis, pedicello ejusdem longitudinis, sæpius evanescente, instructis. Hab, in utraque pagina folior, Arundinis phragmitis. Lecta in mense octobri prop. Isulam. ù Cet Uredo, que son habitat rapproche des Uredo linearis et Rubigo- vera de la flore française, diffère de la première de ces espèces par la forme de ses pustules, qui sont beaucoup moins allongées ; de la seconde par la couleur de ses sporidies, leur forme ovale et non globuleuse, et de toutes deux par ses pédicelles, qui sont surtout visibles dans les pus- tules les moins développées. Enfin sa couleur, qui ne devient jamais 1 . ñ (A) Archives du Muséum, vol. 1, p. 437 10 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES, noire, SOn organisation microscopique, et le peu d’adhérence de ses £po- ridies, empêchent de le confondre avec la Puccinia arundinacea, avec laquelle je l'ai constamment trouvée réunie sur les mêmes plantes, et Jus- que sur les mêmes feuilles 2. Uredo glumarum, Rob. in Herb. —— Desmaz. PI. crypt. de Fr., édit. 1, n° 1477 ; édit. 2, n° 1076. — Fr. Om. Brand. Lund, 1821 ? Acervis minutis, rotundis , vix convexis, subgregariis, sæpe confluentibus, inclusis glumarum. Sporulis globosis vel subovoi- deis, aurantiis, non pedicellatis ; episporio glabro. Hab. in flori- bus et seminibus Trificorum cullorum. Æstate. Desmaz. IL vient à l’intérieur des glumes et des balles du froment cultivé, rare- ment à l'extérieur. On le trouve quelquefois sur les arêtes, sur le grain, peut-être même dans son intérieur. Ses pustules sont arrondies, un peu convexes , d’abord assez écartées les unes des autres, puis quelquefois confluentes ; les sporules dont elles sont remplies sont sessiles, globu - leuses ou légèrement ovoïdes, glabres, de 1/50 de millimètre environ de diamètre, et d’un jaune orangé des plus vifs et des plus purs. Cette cou- leur, si brillante, pâlit beaucoup par la dessiccation , comme celle de presque toutes les espèces du genre, L'Uredo glumarum fait prendre aux épillets qu'il attaque une physio- nomie particulière ; indépendamment de la teinte jaune qui s'aperçoit à travers les balles et les glumes, celles-ci s'écartent du grain, et ce grain lui-même est plus gros. Quelquefois un seul épillet est attaqué dans un épi, quelquefois deux ou trois, quelquefois un plus grand nombre, Le blé couché est plus sujet à développer ce petit Champignon parasite. M. Link, dans le Species plantarum (t. VI, pars IT, p. 5), pense que l'Uredo A um de M. Fries doit être rapporté à son Cœæoma Rubigo : nous ne connaissons pas la description de l'espèce du professeur d'Upsal, l'ouvrage dans lequel elle a été publiée n'étant pas parvenu en France ; mais il est impossible d'admettre que notre Conyomycète soit l’Uredo Rubigo-vera; du reste, M. Link nous paraît n’avoir vu ni l’espèce de Suède, ni celle que nous faisons connaître aujourd’hui, 9. Uredo Calystegiæ, Desmaz. U. maculis pallidis ; acervulis amphigenis, minutis, subrotundis, cinnamomeis , sparsis vel subnervisequis, epidermide rupta grisea primumn tectis, dein cinctis. Sporulis ovoideis ; episporio DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. 11 tenuissime-verruculoso ; nucleo fusco. Hab. in foliis Calystegiæ sepium. Æstate. Uredo Betæ, var. Convolvuli ? Pers. syn. fung, Quoique amphigène, il habite plus particulièrement la face inférieure . #& +. . . \ des feuilles. Ses sporules ont environ 1/50 de millimètre de grosseur. Nous l'avons observé mêlé au Puccinia convolvuli, Cust. h. Uredo Pæœoniarum, Desmaz. U. maculis amphigenis, irregularibus , brunneo-violaceis. Acer- vulis hypophyllinis , numerosis , orbicularibus ovalibusve dein confluentibus , pallide aurantiacis epidermide bullata tectis. Sporulis ovoideis vel pyriformibus. Episporio duplici subhya- lino, tenuissime verrucoso, nucleo brunneo granuloso, Hab, in foliis Pæœoniarum. Æstate et autumno. Nous avons observé cet Uredo sur plusieurs Pivoines, où il se trouve quelquefois mêlé au Cronartium Pœoniæ. Les macules qu'il produit sont grandes, irrégulières et d’une teinte rembrunie et violacée sur les deux faces du support. Ses pustules sont ordinairement nombreuses , d’abord arrondies ou ovales, puis de formes irrégulières par confluence, Nous les avons toujours trouvées recouvertes par l'épiderme, qui ne se rompt sans doute que par vétusté; mais si l’on enlève cette membrane, on dé- couvre les sporules réunies en amas d’un beau jaune. Elles sont ovoides ou pyriformes, et ont environ 1/50 de millimètre dans leur grand dia- mètre; leur épispore est hyalin, hérissé de petites verrues ; le nucléus, d'un brun clair, est granuleux. 5. Uredo lilacina, Rob. in herb. — Desmaz, PI, crypt. de Fr., édit. 4, n°1476 ; édit. 2, n° 1076. U. bifrons caulinaque. Acervulis sparsis, subrotundis, con- vexiusculis vel planis, lilacinis dein amethystinis, epidermide rupta cinctis. Sporulis minutissimis, exacte globosis, sessilibus, Occurrit in foliis T'hesii humifusi, Æstate. Desmar. Cet l/redo, le seul que nous connaissions de sa couleur, se trouve sur le Thesium humifusum, qu’il rabougrit et rend presque méconnaissable, en tuméfiant les tiges et les feuilles. C'est à la face extérieure de ces feuilles qu’il habite de préférence; mais on le rencontre quelquefois jus- 12 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. que sur les périanthes de cette plante. Il croit assez souvent en compa- gnie de l’Æcidium Thesii, qui produit sur le support des effets sembla- bles ; toutefois l’Æcidium attaque plus particulièrement les jeunes feuilles du sommet des tiges. Les pustules, arrondies sur les feuilles, sont un peu elliptiques sur les tiges ; leur grandeur est variable, et les plus gran- des atteignent un millimètre de diamètre. Les sporules dont elles se com- posent paraissent, par leur réunion, d’un violet lilas pâle, qui devient ensuite plus foncé, et finit par prendre une belle couleur d’améthyste ou de violet pourpre par la dessiccation. Elles ont environ 1/100 de milli- mètre de diamètre. 6. Puccinia F'aiantiæe, Pers. syn. fung., p. 227. Var. b, Gal palust. Desmaz. maculis amphigenis lutescen- tibus. Cette variété, dont les sporidies sont exactement semblables à celles du type, en diffère par des taches d’un jaune pâle, quelquefois rougeàtre, bien visibles sur.les deux faces des feuilles du Galium palustre. Comme dans le Valantia cruciata, les pustules se trouvent à la face inférieure. Les tiges en présentent aussi quelques unes. 7. Puccinia Crucianellæ, Desmaz. P, maculis nullis. Cæspitulis oblongis, compactis , convexis, ni- gris, Sparsis, rarius confluentibus, epidermide rupta persistente marginatis. Sporidiis oblongis, medio constrictis, articulo in- feriore turbinato sabluteo, superiore fusco, globoso vel obtuso. Süpite æquali hyalino. Hab. in foliis, bracteis et caulibus Crucianellæ. Æstate. C’est vers l’époque de la défleuraison que cette Puccinie se développe sur les Crucianelles. HYPHOMYCETES. 8. Helminthosporium arundinaceum, Corda, Icon. fung., t. 3, p. 10, tab. 9, fig. 26.—Moug. Cons. sur la vég. des Vosges, p. 290. Conoplea cylindrica, b, Opitz cryptogam. Gewæchse Bæh- mens Helft IV, n° 100. | DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES,. 13 Cette espèce, nouvelle pour la cryptogamie française, est très bien dé- crite par M. Corda; mais la figure qu'il en donne nous paraît assez mé- diocre, du moins d’après les observations que nous avons faites sur les échantillons qui vont paraître dans nos Plantes cryptoqames de France. Elle se développe, au printemps et en été, sous la feuille de l'Arwndo phragmites, où elle forme des taches fuligineuses très apparentes, souvent fort étendues, et couvrant quelquefois presque toute la surface, moins les nervures, quirestent toujours découvertes. Si l’on examine ces taches avee une très forte loupe, on voit qu’elles sont formées par un duvet extré- mement court, composé de filaments fort rapprochés. Soumis au micro- scope, ces filaments ont à peine 1/15 de millimètre de iongueur, sur 1/110 d'épaisseur. Ils sont dressés, simples, souvent tortueux, cloisonnés ou continus, d’un gris pâle légèrement olivâtre, brun foncé à la base, et presque sans couleur au sommet. C'est à cette extrémité supérieure que se trouve d’abord Ia sporule que porte chacun d'eux. Elle est presque - hyaline, ovoïde, allongée ou pyriforme. Parvenue à son entier dévelop- pement, elle se détache, et l’on y découvre alors, mais avec peine, une ou deux cloisons transversales. Les sporules sont inégales en volume, mais, terme moyen, on trouve que leur petit diamètre mesure environ 1/50 de millimètre. 9. Mystrosporium pyriforme, Desmaz. PI. crypt, de Fr., ei 1,.n°,149/;:edit. 2, n° 109!. M. atrum, effusum. Floccis minutissimis, erectis, simplicibus, fasciculatis, septatis, subtortuosis, semi-opacis. Sporis magnis obovatis, cellulosis, nigrofuscis , subimpellucidis. Occurrit in foliis Eryngii campestris. Autumno. Nous avons étudié cette espèce, d’un genre encore peu connu et établi par M. Corda, sur de vieux pieds de l’£ryngium campestre. Elle se montre sur toutes les parties de la tige, sur les feuilles, sur les folioles de l’invo- lucre, et sur les écailles de l’ombelle, par des taches allongées, grises d’abord , et enfin d'un noir mat. Ces taches sont formées de faisceaux très rapprochés de filaments simples , dressés, extrêmement courts, dis- tinctement cloisonnés à de courts intervalles, d’une couleur brune olive assez foncée, et portant des sporanges celluleux, pyriformes et beaucoup plus gros qu'eux. Toute la plante n’atteint pas un quart de millimètre de hauteur. À /i DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. 10. Rhizomorpha trichophora, Desmaz. PI. crypt. de Fr., édit. 1, n° 1495 ;édit2, n°4095: Cette production a été trouvée à Lille, dans un puits couvert, attachée à du bois, à 2 mètres environ du sol. Elle y formait de grosses touffes compactes, longues de plus de 60 centimètres. Ses filaments présentent, de distance en distance, des renflements imitant qnelquefois une sorte de silique conique plus ou moins grosse , plus ou moins allongée. Quel- ques uns de ces renflements ont jusqu'à 7 centimètres de longueur, sur une épaisseur de 1 centimètre environ. Ils sont veloutés par de très fins poils serrés et doux au toucher. Leur couleur est grise, mais elle prend souvent une teinte violacée, foncée et rougeûtre. Si l’on opère une coupe, on s'aperçoit que ce que l’on croyait être un renflement vésiculeux n’est qu'un assemblage de poils feutrés autour de la partie centrale , blanche et floconneuse du filament. Ces poils sont de la nature de ceux que l’on. remarque extérieurement. Toutes nos recherches ont été infructueuses pour découvrir des organes de la fructification, Nous donnerons une description peut-être plus complète lorsque nous aurons suivi quelque temps le développement de cette singulière production. GASTEROMYCETES. 11. Æcidium Calystegiæ , Cast. in herb. Æ, amphigenum. Macula viridula vel fusca. Peridiis minutis, in acervos orbiculares congestis vel concentricis. semi-immersis, albo-luteolis, limbo laciniato-lacerato. Sporulis aureis, globoso- angulatis ; episporio hyalino, nucleo granuloso. Hab. in foliis Calystegiæ sepium. Æstate. Desmaz. C'est principalement à la face inférieure des feuilles que l’on trouve cet Æcidium ; la face inférieure n'offre qu’un petit nombre de péridiums dispersés. La tache qu’il produit est toujours entourée d’une zone pâle. Il nous a été communiqué par M. Castagne, qui l’a recueilli à Montaud- les-Miramas. 12. Ærysibe Ulmariæ, Desmaz. PI. crypt. de Fr., édit. 4, n° 1515 ; édit. 2, n° 1015. (Non Pers. in Herb., Lugd. Batav.) Cette espèce est celle que nous avons mentionnée dans notre treizième | | | | | | DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. 15 notice, publiée dans ces Annales, en juillet 1846, et c’est pour rectifier une erreur dans la citation de Persoon que nous la reproduisons aujour- d’hui. L’£rysibe Ulmariæ de cet auteur n’est point le nôtre; il est devenu l’Aphitomorpha horridula, var. Spiræacearum de M. Wallroth. Ce dernier Erysibe, que l’auteur du Comp. fl. germ. a observé sur le Spiræa Arun- cus, a été découvert aussi par M. Bouteille sur le Spiræa Ulmaria, qui porte donc deux espèces, comme quelques autres plantes. IT faut ajouter à la description que nous avons donnée de notre £rysibe ulmariæ, que ses périthéciums sont très épars. L'£rysiphe glomerata, Mérat, Add. à la Aev. de la fl. Paris, p. 497, et que cet auteur cite sous les feuilles de l’Ulmaire, n’est que l’Aphitomor- pha horridula, Wallr., déjà mentionné à la p. 493 du même ouvrage, 15. Sclerotium juncinum , Desmaz. S, inclusum, minutissimum, numerosum, ovoideum, nigrum, ni- tidum, intus griseo-nigricans. Ad culmos exsiccatos J'unci. Æstate et autumno,. Cette petite production se développe au bas des chaumes secs de joncs articulés, et principalement à la partie enfoncée en terre. Elle s’y montre, à l'extérieur des éhaumes, sous la forme de points noirs, nombreux, ova- les, luisants, et recouverts par l’épiderme; mais si l’on ouvre ces chau- mes, on trouvera que ces points sont produits par des tubercules ovoïdes, rarement globuleux ou ellipsoïdes, et qu’il en existe intérieurement de semblables, et en grand nombre, attachés aux fibres longitudinales qui traversent la moelle. Ces tubercules n’ont pas plus de 1/4 de millimètre. 14. Sclerotium, Coccocystis, Brassicæ, Corda, Icon. fung. Perisporium Brassicæ, Lib. Crypt. Ard., n° 280! Nous signalons cette espèce comme appartenant également à la France. Nous en avons observé plusieurs échantillons qui se trouvaient mêlés au Sphæria Lingam , que nous, préparions pour notre collection cryptoga- mique. Ses péridiums, très nombreux et fort rapprochés, n’ont guère plus 1/20 de millimètre de grosseur. Ils sunt exactement globuleux et brunâtres. Vus au microscope, leur enveloppe est réticulée, et leur substance interne celluleuse. C’est vainement que nous y avons cherché les sporules globuleuses, que mademoiselle Libert a cru y apercevoir. 16 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. PYRENOMYCETES. 15. Phoma peholorum, Rob. in herb. P. conceptaculis sparsis, rotundatis vel ovatis, convexis, nigris, epidermide tectis, papillatis, dein poro pertusis. Nucleo albido ; sporulis minutissimis , ovoideo-oblongis, bimaculatis. Hab. in petiolis foliorum emortuorum ARobiniæe Pseudo-4caciæ. Hieme, Desmaz. Nous avons étudié cette espèce sur les pétioles des feuilles tombées du Robinia Pseudo-Acacia. Les conceptacles y sont épars ou en groupes peu serrés. Îls naissent sous l’épiderme, le soulèvent et le font paraître d’un gris cendré. IIS sont arrondis, parfois un peu ovales, convexes, de gran- deur variable, mais n’excédant pas un demi-millimètre de diamètre. La papille qui les surmonie est d’un noir luisant; elle perce l’épiderme , sans s'élever au-dessus, et est assez caduque; après sa chute, le concep- tacle est percé d’un pore qui s’élargit successivement, et bientôt toute la plante disparaît, laissant dépourvue d’épiderme la place qu’elle oc- cupait sur le support. Le nucléus est d’un blanc sale et se résout en spo- rules ovoides ou oblongues, qui n’ont pas plus de 1/150 de millimètre dans leur grand diamètre. Une tache un peu opaque se remarque à cha- cune des extrémités. Phlyctema, Desmaz. Nov. Gen. Char. Perithecium spurium, convexum, ab epidermide nigre- facta formatum, poro pertusum. Nucleus gelatinosus. Asci nulli. Basidia brevissima. Sporidiis curvatis elongatis vel fusiformibus dein ejectis. Le faux périthécium, qui contient le nucléus, est formé par l'épiderme soulevé du support, et comme incrusté d’une matière charbonneuse d’un brun presque noir. Ce genre diffère principalement du Seploria, par l’ab- sence d’un vrai périthécium, du Pemphidium, parce qu'il est dépourvu de thèques, et du Phoma par la forme de ses sporidies. 16. Phlyctema vagabunda, Desmaz. P. maculis nullis vel minutissimis, brunneis, sæpe fibrillosis. Pseudo-peritheciis numerosis, sparsis, exilissimis. Sporidiis DESMAZIÈRES. -— PLANTES CRYPTOGAMES. 17 hyalinis, curvatis, elongaltis linearibus , utrinque subobtusis. Sporulis 7-9, vix distinctis. — Hab. in caulibus plantarum ex- siccatis. Vere et Æstate. Ascochyta caulium, Lib. PI. crypt. ard., n° 248! -— Phoma Tami, Lamy in Moug. stirp., n° 1086 ! Les pustules sont très nombreuses, fort rapprochées, et couvrent quel- quefois presque entièrement le support, Chacune d'elles repose assez sou- vent sur une très petite tache brunâtre qui l'entoure, et qui est quelque- fois fibrilleuse. Les sporidies ont environ 1/40 de millimètre de longueur. Nos échantillons sont sur Psoralea bituminosa. 17, Ceuthospora concava, Desmaz, C. amphigenum , innatum, sparsum, higrum, nitidum, rotun- dum, convexum, dein concavum. Nucleo solitario, albido, ge- latinoso. Sporidiis minutis, numerosis, oblongis, curvulis ; sporulis 2, 5, globosis, opacis, — Hab, in foliis semiputridis Rosæ. Hiemre. Nous avons étudié cette espèce en hiver, sur les feuilles à demi pour- ries du Rosier du Bengale, et qui s’étaient fanées aux branches coupées en pleine végétation. Les tubercules, constamment couverts par l'épi- derme soulevé, sont presque toujours régulièrement arrondis, rarement oblongs, et plus rarement encore confluents; leur diamètre est de 1 mil- limètre environ ; ils deviennent fortement concaves par la dessiccation, leur pourtour reste toujours élevé; leur couleur est d’un roux marron clair, mais elle se rembrunit, et finit par être d’un beau noir brillant. Leur nucléus est d’un gris cendré. En humectant la plante, il se ra- mollit, devient blanchâtre et gélatineux, et si on le place alors sur le porte-objet du microscope, on le voit se résoudre en un nombre prodi- gieux de sporidies, qui n’ont pas plus de 1/100 de millimètre de longueur, sur une épaisseur quatre fois moins considérable. Ces sporidies, un peu arquées, contiennent deux ou trois sporules globuleuses et opaques, assez peu distinctes. Nous n’avons pu découvrir la déhiscence de cette production, et nous ne la plaçons dans les Ceuthospora qu’à cause de son extrème ressemblance avec les espèces de ce genre. LS. Chœnocarpus Simonini, Desmaz. PI. crypt. de Fr. , édit. 1, n° 1528 ; édit. 2, n° 1098. C. stroma griseo-nigrum. Receptaculis exacte sphæricis ; ostiolis subglobosis, albis ; sporulis ignotis. -— Hab, in cryptis. 3° série. Bor. T. VIII. (Juillet 4847.) 9 2 18 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. Cette espèce diffère du Chænocarpus setosus Reb. (Desmaz., PL. crypt., édit. 1, n° 1527, édit. 2, n° 1027), en ce que celui-ci a ses filaments noirs, ses réceptacles presque coniques, à ostiole moins court et blanc au sommet seulement. Les filaments du Chænocarpus Simonini sont d’ail- leurs aplatis, du moins dans l’état de dessiccation, dans lequel nous les observons. Elle a été trouvée à Nancy par M. Simonin, dans une cave, au lieu où avait été répandue une tonne d'huile grasse. Nous n’avons pu trouver ses sporules, qui, dans le type, sont noires, presque ovoïdes ou un peu triangulaires, à angles très obtus. Elles ont environ 1/100 de millimètre d'épaisseur, et leur longuenr égale une fois et demie cette mesure. 19. Septoria Ari, Desmaz. S. maculis amphigenis, parvis, albido-exaridis vel viridulis sub- orbiculatis, fusco-cinctis. Peritheciis epiphyilis, paucis, minu- tis, brunneis, innato-prominulis, poro apertis dein collabes- cendo concavis. Cirrhis..... sporidiis rectis, linearibus ; spo- rulis globosis, numerosis. — Hab, in foliis languescentibus Ari, Vere. M. Prost nous a adressé cette espèce, qu’il a récoltée, vers la fin de mai, sur l’Arum vulgare, et particulièrement sur les pieds stériles. Les taches qu’elle occasionne n'ont pas plus de 2 à 5 millimètres de diamètre. Elles sont quelquefois verdàtres, mais plus souvent blanches et comme desséchées, toujours entourées d’un cercle obscur et olivâtre; on les aper- çoit sur les deux faces, mais les périthéciums n'existent qu’à la face supé- rieure. Ils sont en petit nombre, d’un brun assez foncé, convexes à l'état humide, mais affaissés et même concaves par la dessiccation. Nous n'a- vons pu voir le cirrhe, qui, par un temps favorable, doit sortir par le pore dont chaque périthécium est percé; mais nous avons pu observer les sporidies du nucléus. Elles sont tout à fait linéaires, droites ou pres- que droites, et longues , terme moyen, d'environ 1/40 de millimètre. Les sporules qu’elles renferment se distinguent difficilement, et leur nombre varie suivant la longueur de la sporidie. | 20. Septoria Graminum , Desmaz. Ann. des Sc. nat., sér. 2, t, XIX, p. 339 ; et PI, crypt. de Fr., édit. 1,.n° 1528 ; édit. 2,101 720. Var. c, Avenæ, Desmaz. Maculis roseis in ambitu pallide luteis. DESMAZIÈRES. -- PLANTES CRYPTOGAMES. 19 Pour ne pas trop multiplier les espèces dans un genre qui tend à de- venir considérable, nous regardons maintenant notre Septoria Tritiei (Ann. sér. 2, t. XVII, p. 107, et PI: Crypt. édit. 1, n° 1169; édit. 2, n° 669) comme la var. b du Septoria Graminum. La variété c , que nous signalons aujourd'hui, vient, en été, sur les feuilles languissantes de l’A- voine cultivée. Ses périthéciums sont plus apparents à la face inférieure qu'à la supérieure. Elle diffère principalement du type et de la var. 4 par la couleur de sa tache, qui est d’un rose plus ou moins vif, entourée d'une aréole jaune-pàle. Le centre de la tache est blanchâtre, comme dans le type, et les sporidies sont identiques. DIE Septoria V'erbenæ, Rob. in Herb. S. epiphylla. Maculis minutis , rotundatis , ovalibus vel irregula- ribus, albis, exaridis, in ambitu purpureis. Peritheciis paucis, prominulis, nigris ; speridis elongatis , tenuissimis, curvulis vel flexuosis. — Hab. in foliis F’erbenæ. Æstate. Desmaz. Les feuilles du Verbena officinalis, attaquées par cette espèce, sont, lorsque les taches abondent, comme marbrées de pourpre noir, de blanc et de vert. Ces taches sont souvent confluentes, et portent des périthé- ciums qui percent l’épiderme et deviennent assez saillants. Les sporidies ont au moins 1/20 de millimètre de longueur. Le Septoria Verbenæ se montre quelquefois sur les tiges où la tache pourpre acquiert plusieurs centimètres de longueur ; le centre blanc ne s'y montre que rarement. 22. Septoriu Stachyds, Rob. in Herb. S. maculis amphigenis, subolivaceis, dein pallide brunneis sub- exaridis, irregularibus, venulis cinctis, sparsis vel confluenti- bus. Peritheciis epiphyllis, minutissimis, brunneo-nigris, poro apertis. Sporidis linearibus, tenuissimis, curvulis vel flexuosis ; sporulis vix distinctis. — Hab. in fois languescentibus Stachy- dis. Æstate. Demaz. Ce Septoria est assez commun sur le Sfachys sylvatica. Ses taches, d’a- bord olivâtres , deviennent d’un roux terreux plus ou moins foncé, avec le centre plus pâle et quelquefois blanchâtre. Lorsqu'on regarde les pé- rithéciums à la lumière, on distingue le pore dont ils sont percés. Le Sep- toria heterochroa est voisin de celui qui nous occupe ; mais ses taches, n’é- tant point limitées par les nervures de la feuille, ne sont point anguleuses, 20 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. mais arrondies et plus petites. Les périthéciums sont souvent un peu plus gros, plus noirs, les sporidies un peu plus courtes. Celles du Septoria Stachydis sont fort inégales; les plus longues ont 1/30 de millimètre. | 23. Septoria Unedinis, Rob. in Herb. S. maculis epiphyllis, minutis, numerosis, irregularibus, albido- exaridis ambitu lato purpurascentibus. Peritheciis paucis, in- nato-prominulis, nigrescentibus, convexis collabescendo con- cavis, Sporidiis elongatis, tenuissimis, curvulis,—Hab, in folits languescentibus Ærbuti unedinis. Per annum ? Desmaz. Il commence par de très petites taches brunâtres, qui deviennent bien: tôt d’un rouge-ponceau plus pâle à la circonférence, Ces taches sont un peu limitées par les grosses nervures ; leur diamètre n'excède guère 2 millimètres, et est souvent moindre. Le centre de ces taches ne tarde pas à s’affaisser et à devenir blanchâtre, et c’est sur cette partie, entourée d'une large aréole pourpre, que sont des périthéciums épars et petits, dont le nombre varie suivant l'étendue de la tache. Lorsqu'on enlève ces loges avec l’épiderme dans lequel elles sont enchâssées, on les voit pel- lucides au centre. Les sporidies ont 1/30 de millimètre de longueur. 2h. Septoria cruciata, Rob. in Herb. S. maculis amphigenis, paucis, ovalibus, velirregularibus, fulvis, brunneo cinctis, in ambitu luteolis. Peritheciis epiphyllis, pro- minulis , fusco-nigrescentibus, poro apertis. Cirrhis ochroleu- cis. Sporidiis elongatis, tenuissimis, curvatis. — Hab. in foliis languescentibus Galii. Æstate. Desmaz. Le Galium cruciatum produit cette espèce. Ses taches, circonscrites par les grosses nervures, ont de 2 à 4 millimètres de longueur. Elles sont presque arides, d’un roux pâle ou fauve, quelquefois plus pâle au centre, encadrées d’une ligne brune, tandis qu’autour d'elles s’étend une aréole jaune, Elles sont souvent confluentes, et finissent par envahir la totalité du support. Les périthéciums sont assez gros, épars sur les taches, et contiennent un nucléus qui sort sous la forme d’un globule allongé et jaunâtre. La longueur des sporidies varie entre 1/20 et 1/2% de milli- mètre. 25. Septoria Cheiranthi, Rob, in Herb. S, maculis amphigenis , helvolis, rotundatis vel irregularibus. DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES, 21 Perithecis epiphyllis, paucis, nigris, innato-prominulis, poro pertusis , dein collabescendo concavis. Cirrhis éburneo sub- carneis. Sporidiis tenuissimis , curvulis, sporulis 6-8. — Hab. in fois languescentibus Cheiranthi. Æstate. Desmaz. Nous avons étudié ce Septoria sur le Cheiranthus Cheiri. Ses taches n'ont que 2 à 4 millimètres; elles sont dépourvues de bordures, et leur couleur est celle de la feuille privée de la vie. Les sporidies ont 1/40 de millimètre de longueur. | 26. Septoria Pseudo-platani, Rob. in Ierb. S. maculis amphigenis, minutissimis , sparsis, suborbiculatis, rufis, in ambitu luteolis. Peritheciis epiphyllis, paucis, conglo- meratis, brunneis, convexis, dein collabescendo concavis. Cirrhis albidis. Sporidiis linearibus, tenuissimis , curvulis. Sporulis 4?— ab, in foliis vivis Æceris pseudo-platam. Vere. Desmaz. Les taches sont nombreuses, roussâtres, et n’ont pas plus d’un milli- mètre et demi de diamètre. Elles sont entourées d’une aréole d’un jaune pâle ; leur centre est quelquefois blanchâtre, et porte depuis un jusqu’à cinq périthéciums assez gros, serrés, arrondis ou irréguliers. Les sporidies ont environ 1/30 de millimètre de longueur. Il ne faut pas confondre cette espèce avec le Septoria Aceris, qui est hypophylle, et vient, en automne, sur les feuilles languissantes du même arbre. Notre Pyrénomycète, au contraire, se trouve, au printemps, à la face supérieure des feuilles en pleine végétation, et même sur les plus tendres. D'autres caractères distinguent encore ces espèces ; nous ne si- gnalons ici que ceux que l’on peut saisir sans le secours de la loupe, pour prévenir qu’elles n’ont rien de commun que l'habitat, 27. Septoria heterochroa, Rob. in Herb. a. Malvæ, Desmaz. —Sphæria Depazea vagans, d, Malvæ- cola, Fr. Syst. Myc. pb. Lamiü, Desmaz. C. Antirrhini, Desmar. S, maculis amphigenis, sparsis, minutis, suborbiculatis, griseo- brunneis dein albis evanidis , sæpe brunneo cinctis. Peritheciis 22 DESMAZIÈRES. -— PLANTES CRYPIOGAMES, paucis, epiphyllis rarius hypophyllis, exihbus, fulvis, brunneis, _demum nigris, poro apertis, siccis concavis. Sporidiis lineari- bus, tenuissimis, rectis vel curvulis, Sporulis vix distinctis. — Hab. in foliis languescentibus Malvæ sylvestris ; Lamii , etc. Autumno. Desmaz, | Les taches soit entourées d'une bordure souvent peu marquée, quél- quefois pourprée. Leur diamètre est de 1 à 2 millimètres, et chacune d'elles porte un à vingt périthéciums. Quelques unes de ces taches sont stériles. Les sporidies n’ont que 1/40 de niillimètre de longueur. Dans la var. Anfirrhini, cette longueur varie entre 1/70 et 1/50 de millimètre. 28. Septoria Stellariæ, Rob. in Herb. S. amphigena. Maculis albidis, mivutis, dein confluentibus. Peri- theciis minutissimis , fuscis, poro apertis. Sporidiis elongatis , tenuissimis, flexuosis, — Hab. in foliis languescentibus Stella- riæ. Æstate. Desmaz. Cette espèce habite les feuilles du Séellaria media. Elle produit sur les deux faces une sorte de moucheture formée de taches d'un blanc jau- nâtre, qui tranchent sur le vert tendre et gai du support. Ces taches sont irrégulièrement arrondies, très petites d’abord, puis acquérant plusieurs millimètres par leur réunion, finissant même par occuper la plus grande partie de la feuille. Les périthéciums sont d'abord peu apparents, parce qu'ils sont de la couleur du support, puis d'un brun pâle, et enfin d'un brun plus foncé, avec le centre demi-transparent, quand on les voit en regard de la lumière. Les sporidies ont 1/20 de millimètre de longueur ; elles sont très ténues , et nous n'avons rien pu distinguer dans leur inté- rieur. 29. Septoria Tormentillæ, Rob. in Herb. S. maculis amphigenis, minutis, ovalibus vel irregularibus, albi- dis exaridis, sæpe roseo cinctis, Peritheciis epiphyllis, minutis- simis , paucis, fuscis, poro apertis, sporidiis tenuissimis , flexuosis. —Fab. in foliis languescentibus T'ormnentillæ. Desmaz. Petites d’abord et d’un fauve clair, les taches blanchissent ensuite et s'entourent presque toujours d’une aréole rougeàtre ou rose, dont la teinte s’affaiblit à l'extérieur, puis passe au jaune pâle, et finit par se confondre avec la couleur du support. Ces taches n'ont que 2 à 3 milli- 4 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES, 23 mètres. C’est sur les feuilles du T'ormentilla erecta que nous avons étudié cette espèce, que l’on retrouve quelquefois sur les stipules de la plante. 30: Septoria effusa, Desmaz. S. hypophylla. Maculis amphigenis, magnis, irregularibus , ful- vis. Peritheciis minutis, numerosis, dense sparsis, innato-pro- minulis, subconcoloribus , poro pertusis, dein collabescendo concavis. Girrhis pallide aurantiacis, subhyalinis. Sporidiis linearibus , parum curvatis. — Hab. in foliis Cerasorum. Au- tumno. Ascochyta effusa, Lib. crypt. ard., n° 395 ! Nous avons jusqu'ici observé cette espèce sur les feuilles mourantes des Cerasus caproniana et Avium. Elles se couvrent, en automne, de grandes taches brunes de forme irrégulière, moins foncées à la face inférieure, sur laquelle se trouvent de nombreux et petits périthéciums fort rapprochés et d’un brun pâle orangé. Ces périthéciums sont convexes ; mais, en se desséchant, ils s’affaissent et deviennent cupuliformes. Les sporidies sont linéaires, un peu arquées, et d'environ 1/50 de millimètre de longueur. 91. Septoria disseminata, Desmaz. S. epiphylla. Peritheciis sparsis, minutissimis, epidermide nigre- _ facta tectis, demum erumpentibus, poro apertis. Cirrhis albidis ; sporidiis tenuissimis, curvulis. —Occurrit in foliis siccis Lauro- Cerasi. Hieme. Cette espèce se trouve à la face supérieure des feuilles desséchées du Prunus Lauro-Cerasus. On la trouvera probablement sur d’autres arbres à feuilles persistantes, dures et épaisses. Il faut la loupe ou de très bons yeux pour l’apercevoir, parce qu'elle n’est point, comme beaucoup d’au- tres, pourvue de la tache plus ou moins étendue et particulière au sup- port; seulement ; les périthéciums, épars et solitaires, sont recouverts d’abord par l’épiderme légèrement noirei à la place qu’ils occupent. Ses sporidies , linéaires , très ténues et arquées, ont 1/50 de millimètre de longueur. | Il faut prendre garde de confondre ce Septoria avec plusieurs autres petites productions assez semblables quant à l'apparence extérieure, et qui se développent sur les mêmes feuilles ; dans cette circonstance, l’a- nalyse microscopique lèvera tous les doutes, AIT DESMAZIÈRES. —- PLANTES CRYPTOGAMES. o1 bis. Seploria Cytisi, Desmar. S. maculis amphigenis, minutis, numerosis, albis, exaridis, brunneo cinctis, subrotundatis, aggregatis. Peritheciis 1-3, epi- phyllis, fusco-nigris, minutissimis, poro apertis. Sporidiis lon: gissimis , linearibus , curvatis vel flexuosis , multi-septatis. — Hab. in foliis vivis Cytise Laburni. Æstate. Cette espèce est très remarquable par ses taches irrégulièrement arron- dies, d’un beau blanc, entourées d’une ligne d’un brun rougeûtre, ayant à peine 1 millimètre de diamètre, et réunies, au nombre de trois à douze environ, en petits groupes qui les rendent plus apparentes. Chaque petite tache porte un à trois périthéciums assez proéminents, et qui renferment des sporidies qui n’ont pas moins de 1/10 de millimètre de longueur. Ce Septoria nous a été adressé sous le nom de Phoma Filum, Fr., espèce abusivement rapportée au genre Phoma, et dont nous avons fait le Sep- toria Filum, qu’il ne faut pas confondre avec notre Sepforia Convolvulr. Il faut également prendre garde de confondre le Septoria Cylisi avec le Phyllosticta Cytisi, que l’on trouve aussi sur le Cytisus Laburnum ; ces deux productions, du reste, n’ont d’autre rapport que celui de l’habitat. 92. Septoria Medicaginis, Rob. in Herb. S. maculis amphigenis, subrotundatis vel irregularibus, albidis in ambitu fuscis. Perithecïis innatis, hypophyllis, pallidis, depres- sis, ore orbiculari apertis. Cirrhis ochroleucis : sporidiis cylin- dricis, utrinque obtusis, subhyalinis; sporulis 7-9. — Hab. in foliis languescentibus Medicaginis. Æstate. Desmaz. Nous décrivons cette espèce, parfaitement caractérisée, sur des échan- tillons qui sont sur le Wedicago sativa ; ses taches ne sont point limitées par les nervures, et leur diamètre atteint 2 à 4 millimètres. Les périthéciums, d’abord de la couleur de la tache, sont assez gros, et placés sous l’épi- derme, dont la surface paraît simplement bosselée ; bientôt ils le percent à la face inférieure , et l’on en voit sortir un petit ostiole , ouvert par un pore d’où s'échappe le cirrhe d’un jaune sale très pâle. Les périthéciums vides s’affaissent. Les sporidies ont 1/50 de millimètre de longueur, et leur épaisseur est six fois moins considérable. 89. Septoria Urticæ, Rob. in Herb. S. maçulis amphigenis, ochraceis, orbiculatis vel irregularibus. DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES, 25 Peritheciis epiphyllis , minutissimis , numerosis , fuscis, poro pertusis. Sporidiis elorgalis, tenuissimis, curvatis vel flexuosis, — Hab. in foliis languescentibus Urthicæ. Æstate. Desmaz. C’est sur l’Ürtica urens que nous décrivons cette espèce. Ses taches, d'un jaune terreux , plus pâle, et quelquefois blanchâtre à la face inté- rieure , sont plus ou moins irrégulières, et un peu circonscrites par les grosses nervures. Elles n’ont pas plus de 3 à 4 millimètres. En les oppo- sint à la lumière, la loupe y fait apercevoir de nombreux et très petits périthéciums brunâtres , ouverts par un pore, d’où s'échappent les spo- ridies, qui ont environ 1/25 de millimètré de longueur. Nous n'avons pu observer que très confusément les sporules , dont elles doivent être rem- plies. | oh. Septoria Xanthu, Desmaz. S. epiphylla. Maculis nullis vel rufo-griseis, indeterminatis. Peri- theciis exilissimis , numerosis, sparsis, nigris , prominulis , globosis dein collapsis, poro pertusis, Girrhis tenuissimis albis. Sporidiis elongatis , linearibus, arcuatis, subacutis ; sporulis 8-10, semi-opacis, — Hab. in foliis vivis Xanthir strumarui, Æstate, La face supérieure des feuilles encore vivantes du Xanthium struma- rium se couvrent presque entièrement en été de ce Septoria, dont les pé- rithéciums, très nombreux et rapprochés, ne sont jamais confluents. Les sporidies ont environ 1/30 de millimètre de longueur, sur une épaisseur dix à douze fois moins considérable. 99. Septoria quercina, Desmaz. S. amphigena. Maculis minutis, paucis, rotundatis, albidis, exa- ridis, in ambitu lato brunneis. Peritheciis 4-3, minutissimis, innato-prominulis, nigris, poro pertusis. Sporidiis elongatis , tenuissimis, curvalis. — Hab. in foliis languescentibus Quer-- cuum. Æstate. On trouve ce Septoria sur divers Chênes indigènes ou exotiques ; il pro- duit des taches éparses, quelquefois confluentes, d’abord brunes ou rougeûtres , entourées d'une large aréole d’un jaune pâle. Au centre de ces taches s’en forment bientôt d’autres qui sont dues au dessèchement du parenchyme, etqui n’ont pas plus d’un millimètre de diamètre. C’est 26 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. sur ces taches blanches que naissent souvent un, quelquefois deux ou trois périthéciums , d’abord bruns, puis noirs. Les sporidies ont 1/25 de millimètre de longueur environ, et le nombre de leurs sporules varie suivant cette longueur. L’Ascochyta quercicola, Lib., est probablement la même plante, mais les échantillons que nous en possédons sont trop imparfaits pour que nous puissions prononcer affirmativement. 56. Septoria Castaneæcola, Desmaz. 5. maculis amphigenis, fulvis, indeterminatis. Peritheciis hypo- phyllis, fusco-nigris, mimutissimis , numerosis, innato-promi- nulis, poro apertis. CGirrhis albidis ; sporidiis elongatis, tenuis- simis, Curvatis. — Hab. in foliis languescentibus Castaneæ. Autumno. Sur les deux faces des feuilles du Châtaignier paraissent des taches d’un fauve plus ou moins foncé qui, quoique petites d’abord , finissent, en se développant et en se réunissant, par envahir la presque totalité du support. Elles n’ont point de bordure d’une couleur différente, mais elles sont assez souvent circonscrites par les petites nervures de la feuille. Sur ces taches , on aperçoit les périthéciums assez nombreux, presque noirs, et qui s’affaissent par la dessiccation. En les examinant en regard de la lumière, on voit le pore dont ils sont percés, et si on les mouille légèrement , ils se gonflent, et la matière sporidifère s’en échappe, ou devient fort apparente, en les pressant tant soit peu. Les sporidies ont 1/25 de millimètre de longueur. 37. Cheilaria Cydoniæ, Desmaz. C. maculis amphigenis , brunneis, rotundatis vel irregularibus. Peritheciis epiphyllis, minutissimis, numerosis, innato-promi- nulis, nigris, rima dehiscentibus. Cirrhis albidis; sporidis minutis, cylindricis , rectis vel curvulis; sporulis 4. — Hab. in foliis languescentibus Cydoniæ. Autumno. Taches éparses, d’un roux marron à la face supérieure , plus pâle à l'inférieure, arrondies, quelquefois irrégulières, d’abord distinctes, de 3 à 5 millimètres de diamètre, puis confluentes ; jamais bordées par un cercle plus foncé, mais ordinairement encadrées par de fortes nervures. Périthéciums visibles seulement à la loupe, et émettant promptement la matière du nucléus qui est blanchâtre. Sporidies longues d'environ 1/100 de millimètre. DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. 27 33. Cheilaria ILelicis, Desmaz. C. maculis amphigenis, orbiculatis, rufo-fuscis, linea obscuriore cinctis. Peritheciis epiphyllis, minutissimis ; epidermide sub- tectis, sparsis, numerosis, rotundatis vel ovatis, nigris, rima longitudinali dehiscentibus. Cirrhis albidis ; sporidiis hyalinis, oblongis, curvatis vel rectis, apice obtusis, basi acutis. — Hab. ad folia viva Æederæ Helicis. Autumno et hieme. Il ne faut pas confondre cette production avec le Sphæria |[Depazea) Hederæcola , qui vient aussi sur les feuilles du Lierre. La Pyrénomycète que nous faisons connaître ici produit sur chaque feuille quatre à dix taches irrégulièrement arrondies, souvent confluentes, et visibles sur les deux faces. Elles sont de couleur rousse- marron, plus foncé à la cir- conférence, qui semble entourée d’un cercle. Sur ces taches naissent épars de très petits périthéciums noirâtres, qui ne sont visibles qu’à la face supérieure. [ls sont tantôt arrondis, tantôt ovales ou irréguliers, et ils percent l’épiderme ou le fendent pour laisser échapper , sous forme de cirrhe blanchâtre, la substance sporidifère, autour de laquelle on distin- gue l’épiderme comme une pellicule percée ou fendue. Cette substance, placée sous le microscope, se résout en sporidies hyalines, oblongues, ordinairement un peu courbées , obtuses au sommet, pointues , et sou- vent en crochet à la base, c’est-à-dire au point d'attache, et figurant ainsi un petit pied qui les rend assez semblables aux thèques d’un Dofhi- dea. Leur longueur varie entre 1/40 et 1/50 de millimètre. On ne trouve ordinairement cette espèce que sur le Lierre rampant à terre ; elle attaque les feuilles saines, mais les endroits où elle se déve- loppe deviennent mous, se déchirent facilement, comme si le support était à demi pourri , tandis que lé reste de la feuille est plein de vie, et ne semble avoir subi aucune altération. 99. Cheilaria Mori, Desmarz. C. amphigena. Maculis minutis, numerosis , rotundatis vel irre- gularibus, exaridis, brunneo cinetis. Peritheciis innato-promi- nulis, nigris, rotundatis, ovatis elongatisve , aggregatis, con- fluentibus , rima longitudinali dehiscentibus. Cirrhis albidis , vel griseo - brunneis ; sporidiis hyalinis, linearibus, curvatis, utrinque obtusis, 5-8 septatis vel sporulis 6-9, — Hab, in foliis languescentibus Mort albæ et nigræ, Æstate et autumno. 928 DESMAZIÈRES. —— PLANTES CRYPTOGAMES. Septoria Mori, Léveil. Ann. des Sc. nat., sér. 3, t, V, D 219, Ce Cheilaria habite sur les deux faces des feuilles languissantes du Mürier blanc , ainsi que sur celles du Mürier noir ; il forme des taches assez nombreuses, arrondies, et le plus souvent irrégulières, parce qu'elles sont un peu limitées par des nervures. Ces taches sont d’abord éparses, et n'ont qu'un diamètre d'environ 2 millimètres, puis elles s’é- tendent et deviennent confluentes ; rougeûtres d’abord, ETS blanchis- sent ensuite au centre par le dessèchement du parenchyme. Ce sont alors des taches blanchâtres, entourées d'une bordure d’un brun rougeûtre. Les périthéciums se font voir sur la partie blanchie ; ils sont noirâtres, convexes, arrondis, ovales ou irréguliers par confluence, épars, plus souvent groupés, et quelquefois disposés circulairement. Ils s’ouvrent de diverses manières, suivant la forme et la grosseur accidentelle qu’ils prennent par leur réunion; mais cette déhiscence se fait toujours par une ou plusieurs fentes. La substance sporidifère s'échappe alors, couvre souvent les périthéciums, et leur donne une couleur grisâtre; mais en les mettant en contact avec une goutte d’eau , on les voit de suite d’un beau noir, quelquefois verdâtres. Les sporidies sont hyalines, obtuses, ordinairement plus grosses à l’une des extrémités, arquées ou un peu flexueuses , longues d'environ 1/20 de millimètre sur 1/200 ou 1/180 d'épaisseur. On distingue dans leur intérieur cinq à huit sporules nl les font paraître cloisonnées. Phyllosticta, Pers. Ch. comest., p. 55 et 147. Char. gen. Perithecia exilissima, innata, poro aperta, macu- las decoloratas in foliis procreantia. Nucleus gelatinosus ; ascis nullis ; sporidiis ovoideis, vel oblongis rectis, minutissimis, sub- cirrhose rejectis. Desmaz. Sphæria lichenoides (ex parte), DC, FI. fr. supp., p. 147. Le genre Depazea, créé par M. Fries dans ses Obs. myc. 2, p. 364, et, plus tard, reproduit dans son Syst. myc., commé une division des Sphæ- ria, présente des espèces incohérentes , que la déhiscence et surtout l’a- nalyse du nucléus proligère doivent rapporter, du moins pour la plupart, aux genres Septoria, Cheilaria, Lepthothyrium et Phyllosticta, qui sont dépourvus de véritables thèques et de paraphyses. Le Phyllosticta, que nous établissons aujourd’hui, présente la déhiscence du Septoria ; mais il en diffère essentiellement par ses sporidies ovoïdes ou un peu oblon- gues et droites, toujours prodigieusement petites, et jamais allongées, DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. 26 linéaires , très ténues , et Le plus souvent arquées ou flexueuses comme dans ce dernier genre. Les PAyllosticta, comme presque tous nos Sepforia, prennent naissance sur les feuilles vivantes, qui bientôt deviennent languissantes, parce qu'ils altèrent les parties où ils se développent, et changent leur cou- leur. Lorsqu'ils sont exposés à l'humidité, la substance gélatineuse du nucléus s'échappe ordinairement du périthécium par le pore dont il est percé, h0, Phylloshcta destruchiva, Desmaz, a, Malvarum. b, Lycu. P, maculis amphigenis, paucis, suborbiculatis, ochraceis, Peri- theciis epiphyllis, concoloribus. Girrhis carneis. Sporidiis mi- nutis ovoideo-oblongis, subhyalinis, 1-2-seplatis. — Hab, in foliis languescentibus Malvarum, Lyc, etc. Æstate, Il produit des taches d’un jaune terreux, quelquefois brunâtre ou ver- dâtre; quelquefois enfin ces taches sont nuancées circulairement de teintes plus ou moins foncées avec ou sans bordures. Elles sont un peu irrégulières, lorsqu'elles se trouvent sur les bords du support. Leur plus grand diamètre est de 6 à 10 millimètres; quelques unes cependant prennent parfois des dimensions plus considérables ; elles ne sont jamais nombreuses, et il n’est pas rare de n’en trouver qu'une ou deux sur la feuille. Il est à remarquer que, dans cette espèce, le tissu du support s’altère et se détruit en se déchirant, et tombant promptement en lam- beaux ; aussi rencontre-t-on bien des taches trouées au centre. Les péri- théciums, ordinairement épars, prennent queiquelois une disposition presque circulaire ; ils sont de la couleur de la tache , puis plus foncés, et enfin bruns. Les sporidies, variables en longueur, ont de 1/100 à 1/200 dans leur grand diamètre. Cette espèce se trouve sur les Malva sylvestris et rotundifolia. I n’est pas possible de la confondre avec le Septoria heterochroa, que l'on ren- contre également sur le Malva sylvestris, mais plus particulièrement sur les petites feuilles ou sur ies feuilles à demi rongées. Par la couleur des périthéciums, le Phyllosticta destructiva se rapproche du Septoria medi- caginis, mais il en diffère beaucoup par la forme des sporidies. M1, Phyllosticla Viol, Desmarz. P. amphigena. Maculis albidis, rotundatie , sparsis vel confluen- 30 DESMAZIÈRES. —- PLANTES. CRYPTOGAMES. tibus. Peritheciis innatis , numerosis, microscopicis, fuscis. Cirrhis albis ; sporidiis minutissimis rectis, subcylindricis, — Hab. in foliis languescentibus Y’iolæ odoratæ. Autumno. Cette espèce se développe sur les feuilles vivantes et languissantes du Viola odorata ; elle y produit des taches blanches d’abord, puis d’un blanc sale, quelquefois un peu jaunâtre , surtout au centre ; leurs bords sont parfois d’un blanc de lait le plus pur. Ces taches n’ont ordinaire- ment que 3 à 6 millimètres de diamètre. Les périthéciums sont très nom- breux , d’un brun verdâtre, très petits, nichés dans la substance même de la feuille, de sorte qu'on ne les aperçoit bien qu’en les plaçant en re- gard de la lumière. La matière du nucléus est blanchâtre; elle paraît au dehors sous la forme de petits flocons. Les sporidies ont 1/100 de mil- limètre de longueur ; elles sont quelquefois plus grosses à l’une des ex- trémités qu'à l’autre. On remarque assez souvent sur les taches des péri- théciums plus développés, noirs et saillants, que nous croyons étrangers à cette production. Il ne faut pas confondre cette espèce avec le Septoria Violæ de MM. Westendorp et Wallays, qui doit être rapporté au genre Cheilaria. h2. Phyllosticia ? Primulæcola, Desmaz. P. maculis amphigenis, magnis, albidis, exaridis, sæpe luteolo cinctis. Peritheciis epiphyllis, numerosis, prominulis, globosis, nigris, nitidis.-— fab. in foliis languescentibus Primulæ verts. Sa tache en naissant est orbiculaire et blanche ; puis en devenant de plus en plus aride, elle prend une teinte fauve-grisâtre , et devient irré- gulière. La chromule se décolore souvent autour d'elle, de sorte qu'elle paraît circonscrite par une large bande d’un jaune pâle et verdâtre. Les périthéciums sont petits, assez nombreux, très saillants, globuleux, noirs et luisants. Nous n'avons pu observer les sporidies de cette production , que nous plaçons avec doute dans le genre Phyllosficta. 43. Phyllosticta? Argentinæ, Desmaz. P. epiphylla. Maculis rufis, indeterminalis. Peritheciis sparsis , minutissimis, nigris , nitidis. — Hab, in folis languescentibus Potentillæ anserinæ. Autumno. On remarque d’abord de très petites taches roussâtres, occupées cha- cune par un périthécium. Ces taches, en se réunissant, envahissent plus tard la plus grande partie, et même la totalité de la foliole, qui prend DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. 31 alors une teinte d’un roux marron, un peu noirâtre autour des périthé- ciums. Ceux-ci sont épars, très petits, d’un noir luisant. Nous ne con- naissons ni leur déhiscence, ni les sporidies qu'ils doivent contenir ; toutes nos recherches ont été infructueuses pour arriver à ce résultat, et c'est ce qui motive le point de doute que nous plaçons au genre dans lequel nous rangeous cette production d’après son pore. hh. Phyllosheta Potenhillæ, Desmaz. P. epiphylla. Maculis numerosis, minutis, irregularibus , fusco- rubellis, confluentibus. Perithecns paucis, convexis, nigris. Sporidiis oblongis, subcurvatis, acutiusculis, medio constrictis ; sporulis 2.— ab. in foliis languescentibus Potentillæ. Autumno. Cette espèce vient sur les feuilles du Pofentilla reptans ; les petites taches qu’elle produit occupent , en se réunissant, des portions consi- dérables des folioles. Les grandes taches sont entourées d'une bordure jaune, et leur centre, par suite de l’altération du parenchyme, devient blanchâtre. Sur chaque tache naissent un ou plusieurs périthéciums assez gros. Les sporidies ont environ 1/50 de millimètre de longueur, et les deux sporules qu'elles renferment les font paraître comme pourvues d’une cloison. h5. Phylloshicta Cirsii, Desmaz. P. epiphylla. Maculis rotundatis vel irregularibus, numerosis , albidis, brunneo cinctis. Peritheciis innatis, crassis, nigris. Sporidis minutissimis, oblongis, bimaculatis. — Hab. in foliis languescentibus Serratulæ arvensis. On remarque d’abord à la face supérieure de très petites taches d’un bruu foncé avec le centre blanchâtre. La tache blanche s’élargit peu à peu, et finit par acquérir un diamètre de 3 à 5 millimètres. Ces taches sont éparses, très peu limitées par les nervures. Les périthéciums sont assez gros; cachés d'abord sous l’épiderme , ils finissent par le percer. Les sporidies n’ont que 1/200 de millimètre de longueur. RG. Phyllosticta destruens, Desmaz. P. maculis amphigenis, albidis, exaridis, irregularibus, brunneo cinctis. Peritheciis epiphyllis, minutissimis, subnigris, poro apertis. Sporidis perexilibus, ovoideo-oblongis, sæpe bimacula- 32 DESMAZIÈRES. —— PLANTES CRYPTOGAMES. tis. -— Hab. in fois languescentibus Celtidis Tournefortü , A ceris negundinis, etc. Æstate. Les taches s'étendent principalement sur les bords de la feuille qui s’érodent promptement. Les sporidies sont fort inégales en-elume ; mais, terme moyen, on peut évaluer leur longueur à 1/200 de millimètre. Nous en avons aussi remarqué qui étaient oblongues, presque cylin- driques, et qui atteignaient jusqu’à 1/100 de millimètre, h7. Phylloshieta Ruscicola, Desmaz. P. maculis suborbiculatis, albidis, exaridis, brunneo cinctis. Peritheciis amphigenis, minutissimis, globosis, nigris, epider- mide tectis; ostiolis papillatis erumpentibus. Sporidiis ovoideo- ‘ oblongis, semi-opacis. —Hab. in foliis Rusci aculeati. Æstate. Les taches ont de 2 à 4 millimètres de diamètre ; les sporules 1/150 de millimètre de longueur environ. A8. Phyllosticlta Rhamnicola, Desmaz, P. maculis amphigenis, albidis vel cinereis, orbiculatis, sparsis confluentibusque dein evanidis. Peritheciis hypophyllis, minu- tis, numerosis, nigris , nitidis, prominulis, subglobosis , dein collabescendo concavis. Sporidiis exilissimis , subcylindricis , utrinque obtusis. Hab. in foliis emortuis Rhamni. Autumno. Nous avons étudié cette espèce sur les feuilles sèches du Æhamnus al- pinus, que notre ami, M. Prost, a bien voulu récolter pour la collection que nous publions. Ses taches blanches, assez nombreuses, ont environ 3 millimètres de diamètre ; elles ne sont encadrées ni par les grosses nervures du support, ni par un cercle de couleur différente, et finissent par prendre une teinte fuligineuse, ou même par disparaître presque en- tièrement dans les feuilles les plus vieilles, qui alors ne montrent plus que les périthéciums réunis çà et là en petits groupes ; ces périthéciums sont assez saillants ; nous ne connaissons point leur déhiscence. Les sporidies ont environ 1/150 de millimètre de longueur. h9. Phyllosticta Paviæ, Desmar. P. maculis magnis, eflusis, indeterminalis, fulvo-rufis vel casta- neis. Peritheciis epiphyllis, minutissimis , sparsis vel approxi- DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. 39 matis, subnigris, convexis dein depressis. Girrhis albidis. Sporidüs cylndrico-ellipticis ; sporulis 2, globosis. — Hab. in foliis languescentibus Paviæ macrostachyæ. Autumno. Les feuilles du Pavia macrostachya se couvrent, en automne, de grandes taches d’un roux marron à la face supérieure, et d’un roux sale en dessous, avec une large bordure d’un jaune pâle, dont la teinte s’af- faiblit à mesure qu’elle s'éloigne de la tache, et finit par se confondre avec la couleur de la feuille. Les périthécium se trouvent souvent sur les parties les plus foncées de ces taches , et seulement à la face supérieure. Îls sont très petits, épars, quelquefois un peu rapprochés, convexes, dé- primés par la dessiccation ; ils émettent , par l'humidité, une substance blanchâtre, composée de sporidies cylindriques, obtuses aux extrémités, et qui n’ont que 1/80 et même 1/90 de millimètre de longueur. Deux sporules globuleuses se trouvent assez souvent dans leur intérieur, 50. Phyllosticta Laureolæ, Desmaz. P, maculis amphigenis, helvolis, paucis, subrotundatis vel irrez gularibus. Peritheciis epiphyllis, raro hypophyllis, numerosis, approximaltis, nigris, nitidis, innato-prominulis, convexis, dein umbilicatis, poro pertusis. — Hab. in foliis languescentibus Laureolæ. Hieme. Asteroma Laureolæ ? Chev. FT. Paris., t. I, p. 448. Les feuilles languissantes du Daphne Laureola, soit tombées, soit en- core attachées aux tiges, portent une ou plusieurs taches d’un jaune paille, qui ressortent très bien sur le vert foncé du support. Ces taches , non encadrées dans un cercle de couleur différente, sont irrégulièrement arrondies, un peu sinueuses sur les bords, et nullement limitées par les nervures. Leur diamètre varie entre 4 à 8 millimètres, et elles paraissent plus distinctement à la face supérieure de la feuille plutôt qu’à l’infé- rieure. Elles précèdent toujours l'apparition des périthécium, qui se montrent d'abord peu nombreux, puis de plus en plus serrés, de ma- nière qu'ils finissent par former une sorte de tache noire. Cette tache est dépassée par la décoloration jaune-paille dont nous venons de parler, et qui produit alors une aréole, se rétrécissant de plus en plus, à mesure que se multiplient et s'étendent les périthécium ; ceux-ci sont distribués sans ordre, et n'ont point la disposition en lignes rameuses vue par M. Chevallier. Nous n’avons pu jusqu’à présent découvrir les organes du nucléus , et nous plaçons cette Pyrénomycète dans le genre Phyllosticta, ae série. Bor. T. VIT. (Juillet 1847.) 5 3 9 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. à cause de ses périthécium noirs, luisants et convexes , caractères que l’on rencontre rarement dans nos Septoria. 51. Phyllosticta Sambuci, Desmaz. P. epiphylla. Maculis candidis, solitariis vel confluentibus in series dispositis. Perithectis innato-prominulis, minutissimis, paucis, fusco-nigris, poro apertis. Nucleus albidus. Sporidiis perexi- ouis, ovoideo-oblongis, bunaculatis. — Hab. in foliis langues- centipus Sambuc. Æstate. Ses taches, d'un blanc pur et plus marquées à la face supérieure, sont parfois solitaires; mais le plus souvent elles sont réunies en lignes blanches irrégulières. Une étroite bordure pourpre les entoure-quelque- fois. Les périthécium s’affaissent au centre par la dessiccation, Les spo- ridies ont depuis 1/200 jusqu'à 1/150 de millimètre de longreur. 52, Phyllosticta Cytisi, Désmaz. P, maculis paucis, suborbiculatis, vel irregularibus, cinereis, brunneo-cinctis. Peritheciis epiphyllis prominalis, nigris, nu- | - merosis ; sporidiis perexiguis, ovoideo-oblongis, sæpe bimacu- … latis, —Hab. in foliis languescentibus Cyéisi Laburni. Autumno. Cette espèce produit quelques taches de 4 à 10-millimètres. Les spo- ridies ont environ 1/200 de millimètre dans leur grand diamètre. 53. Asteroma Capreæ, Desmaz. À. epiphylla. Maculis magnis, irregularibus, fusco-fuligineis. Fi- .… brillis innatis, piceo-nigris, ramosis e centro radiantibus. Ra- mis numerosis, effusis, compressiusculis. Peritheciis ignotis. , — Hab. in foliis languescentibus Sa/icis Capreæ. La face supérieure des feuilles languissantes ou mourantes du Saule Marceau donne naissance , dans la Lozère, à celte espèce, qu'il ne faut pas confondre avec l'Asteroma Salicis que nous avons décrit dans ces Annales, et que nous avons publié en nature dans nos plantes erypto- games de France. L'Asteroma Capreæ s’en distingue au premier coup d'œil à la grandeur de ses taches noirâtres , beaucoup plus apparentes, et qui, en se réunissant quelquefois, couvrent une grande partie du support en prenant des formes irrégulières. Ses filaments, souvent moins distincts, sont plus allongés, plus nombreux, et occupent toute la tache, RÉ DESMAZIÈRES. —— PLANTES CRYPTOGAMES, 39 à laquelle ils donnent une couleur plus foncée, Ils naissent blancs, mais ils deviennent bientôt brunâtres. Cette belle espèce nous a été communi- quée par M. Prost. 54. Asteroma Populi, Rob. in Herb. À. epiphylla. Maculis nullis vel albidis, minutis, suborbiculatis , numerosis, Sæpe confluentibus. Fibrillis tenuissimis, brevibus, densis. ramosis, fusco-nigris e centro radiantibus. Peritheciis ignotis. — Hab. in foliis siccis Populorum. Hieme. Desmaz. Il occasionne de nombreuses taches blanchâtres, quelquefois nulles, au centre desquelles se montrent des rosettes de fibrilles rayonnantes. Ces rosettes , d’abord très petites , acquièrent ensuite 2 à 3 millimètres, et, en se réunissant, finissent par couvrir la plus grande partie de la feuille. Les fibrilles ne s’aperçoivent qu'avec une loupe très forte, et ne sont bien visibles que sur les bords de la rosette. Elles sont stériles dans les échantillons que nous possédons de cette espèce, bien distincte de toutes celles que nous avons publiées jusqu’à présent. 00. Asleroma Cratægi, Berk. Brit, fung, exsic. Var. Sorbi, Desmaz. À. epiphylla. Fibrillis innatis, cinereis, elongatis, ramosissimis e centro radiantibus. Peritheciis minutissimis , nigris. Sporidiis pyriformibus olivaceis, continuis vel uniseptatis. —Hab, in foliis siccis Sorbi. Æstate et autumno. Cette variété vient sur le Sorbier ordinaire; elle diffère de celle que nous avons publiée sous le nom d’Arachnoides , en ce qu'elle se déve- loppe le long de la nervure médiane du support, et que nous y avons pu constater les périthécium et les sporidies. La variété arachnoïdes, au contraire , forme des rosettes éparses sur toute la surface supérieure de la feuille , et nous l'avons toujours trouvée stérile. Dans celle qui nous occupe , les périthécium se trouvent au centre des filaments rayonnants. Ils sont souvent peu distincts, parce qu'ils se trouvent recouverts des nombreuses sporidies qu’ils renferment d’abord , et qui se montrent en- suite au dehors comme une poussière noirâtre très apparente. Vues au microscope, ces sporidies sont assez inégales en volume ; mais, terme moyen, leur longueur égale 1/50 de millimètre. Leur couleur olivâtre les distingue de celles de l’Asteroma Rosæ , qui sont hyalines et toujours cloisonnées. Les filaments de ce dernier Asteroma sont’ d’ailleurs moins 36 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. nombreux, moins entrecroisés, et rayonnent plus régulièrement. L’As/e- roma Cratægi, type, a également ses filaments moins nombreux, moins entrecroisés , et beaucoup moins allongés que dans les variétés que nous lui rattachons ; il forme quelques petites rosettes orbiculaires , éparses cà et là sur la face supérieure du Cratægqus terminalis. 56. Asteroma Cratægi, Berk. Brit. fung. exsic. Var. Pomi, Desmaz. Cette variété est celle qui nous paraît le plus se rapprocher du type; elle se trouve sur les feuilles languissantes du Pommier encore attachées à l'arbre. On remarque sur les deux faces des taches rougeâtres, d’abord arrondies et distinctes, puis larges, confluentes et irrégulières. Sur ces taches, et à la face supérieure du support seulement , se font bientôt re- marquer des taches blanchâtres, formées par les fibrilles de l’Aséeroma , souvent réunies au centre en une pellicule , mais toujours bien visibles sur les bords. Ces fibrilles s'étendent quelquefois jusque sur les parties non décolorées de la feuille, et, dans cette circonstance, nous les croyons stériles. Les périthécium sont très petits, noirs et posés sur les fibrilles au centre des rosettes qu’elles forment en rayonnant. Les spo- ridies sont tout à fait semblables à celles de la variété précédente. 57. Asteroma Parmelioides, Desmaz. À. epiphylla, nigra, rotundata, maculæformis. Fibrillis innatis, connatis in ambitu radiato -subcostatis. Perithecis validis, atro-nitidis, hemisphæricis , dein concavis. Ostiolo papillato. Sporidiis oblongis, utrinque obtusis, curvulis, apiculo-hyalino instructis ; episporio tenui ; nucleo granuloso, — Hab, in foliis vivis Quercus Tlhcis. Vere. | Il habite la face supérieure des feuilles encore vivantes du Quercus lex, sur lequel on l'observe au printemps. Les taches noires qu’il pro- duit sont plus ou moins nombreuses, ne dépassent point 4 millimètres de diamètre, et ne se manifestent jamais à la face inférieure. Les fibrilles se soudent, et ne sont apparentes que par leur réunion en rayons, quel- quefois convexes, qui imitent en quelque sorte les lobes de certains Parmelia. Les périthécium sont épars sur les taches, gros relativement a ceux des autres espèces ; ils renferment des sporidies longues de 1/40 de millimètre, et épaisses de 1/90 environ. Cette espèce, fort jolie, nous a été communiquée par M. Castagne, sous le n° 680 ; elle avait été récoltée à Grans, sur les bords d’un marais. | DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. 97 08. Asteroma vagans . Desmaz. À, amphigena, maculis brunneis , siccis cinereis, orbiculatis. Fi- brillis tenuissimis, articulatis, ramosis , divaricatis, quoquo- versus irregulariter radiantibus , epidermide tectis. Articulis diametro sub sesquilongioribus. Peritheciis sparsis, exilissimis, globosis, nigris, semi-emergentibus. — Hieme et vere. a. Aceris, in folis siccis {ceris campestris. Vere. Asteroma Aceris, Rob. —— Desmaz. Ann. des Sc. nat., sér. 2,t. XIX, p. 248. — Ejusd. PI. crypt. de F., édit. 1, n°1343 ; édit. 2, n° 749. b. Tremulæcola, ad folia sicca Populi Tremulæ. Hieme. c. Lilacis, in foliis delapsis Lailacis. -— Ectostroma Lilacis , Chev. FI. Paris. , t. I, p. 447. La var. a habite principalement les vieilles feuilles et leur face supé- rieure, Ses taghes, comme dans les autres variétés, sont brunâtres à l’état humide , et d’un gris cendré à l’état sec; elles n'ont pas plus de 2 milli- mètres de diamètre ; distinctes d'abord , elles deviennent plus tard con- fluentes, irrégulières, et couvrent des espaces considérables de la feuille. La var. présente des taches moins nombreuses, plus pâles, et qui at- téignent jusqu'à 5 millimètres de diamètre. La var. c existe sur les feuilles du Lilas commun, lorsqu'elles sont tombées et qu’elles commencent à s’altérer ; elle forme sur les deux faces, et principalement à la face supérieure , des taches d’un gris cendré plus ou moins foncé, quelquefois presque noir, surtout au centre. Ces taches, petites d’abord, acquièrent de 5 à 7 millimètres, et finissent, en se réunis- sant, par occuper presque toute la surface du support. Les périthécium de cette espèce n’ont guère plus de 1/20 de millimètre de diamètre. Ses fibrilles naissent dans la substance même de la feuille ; observées au microscope, elles sont d’un brun olivâtre et fortement arti- culées. Pour bien les apercevoir à la loupe, il faut choisir des feuilles jeunes ou à demi décomposées, et les placer en regard de la lumière d’un ciel sans nuage. (La suile au prochain cahier.) 38 MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES ARTOCARPÉES ; Par M. AUGUSTE TRÉCUL. La grande famille des Urticées , telle qu’elle a été définie par l'illustre. A.-L. de Jussieu , si l’on en excepte la famille dés Pi- péracées et trois ou quatre genres qui, mieux connus , en ont été retirés , forme un groupe très naturel que l’on a cependant divisé en plusieurs familles. | _ M. de Mirbel le premier en a séparé les genres Ulmus et Celtis pour en faire la famille des Ulmacées. M. De Candolle en retran- cha ensuite son groupe des Artocarpées , dont on retira plus tard les Ælalostemmées , les Gunnéracées et les Morées. La tribu des Cannabinées, établie par M. Gaudichaud , fut aussi érigée en fa- mille distincte. | | a.) Toutes ces familles ont des points de contact si nombreux que l’on passe dés unes aux autres par une transition insensible ; c’est pourquoi-bon nombre de botanistes persistent avec beaucoup de raison à ne les considérer que comme des tribus ou des sub- divisions d’une même classe, ordre ou famille, Telle est à peu près l’opinion de M. Gaudichaud, qui en à fait une étude spéciale, et qui en a donné une classification, dont les principales divisions éont basées sur la position de l’ovule. M. Ad. Brongniart, dans sa: classification des plantes cultivées au Jardin du Muséum d'histoire naturelle de Paris, divise la classe des Urticinées en cinq familles : 1° les Urticées ;: 2° les Artocarpées ; 3° les Morées ; 4° les Celti- clées : 5° les Cannabinées. | De ces cinq familles , celle des Artocarpées , qui fait le sujet de ce Mémoire, est sans contredit la moins étudiée. Composée presque uniquement de plantes intertropicales, toutes unisexuelles, la plupart même dioïques, munies d’inflorescences souvent très petites, elle à dû présenter dans Ia collection de ses espèces les plus grandes difficultés. 11 à donc fallu un long espace de temps pour réunir un nombre suffisant d'individus qui permit de faire uue étude complète de la plupart des genres de ce groupe. TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 99 Aujourd’hui des matériaux assez nombreux se trouvent rassem- blés soit dans les magnifiques collections du Muséum d'histoire naturelle de Paris, qui, dans ces derniers temps, ont pris un accroissement si rapide, grâce au zèle éclairé des savants qui di- rigent ce bel établissement, soit dans celles de MM. Webb ; Delessert et Richard , dans lesquelles il m’a été permis de puiser les matériaux les plus utiles au complément de l'étude de cer- tains genres, Il m'a été possible de tracer les caractères du plus grand nombre des genres, presque tous imparfaitement connus ; quel- ques lacunes cependant resteront encore à combler, certains genres étant demeurés incomplets, ou manquant totalement dans les herbiers de Paris. Telle qu’elle est constituée aujourd’hui, la famille des Arto- carpées est fort remarquable par la variété des formes qu’affectent les divers organes dans les différents genres qu’elle rénferme ; mais ces formes, si variées qu’elles soient, sont si intimement liées que l’on passe des unes aux autres par une transition gra- duelle. dé te Les Artocarpées sont toutes ligneuses, mais leur port varie beaucoup. Tandis que les unes, dont le tronc acquiert plusieurs pieds de diamètre, élèvent leur cime à la hauteur des plus grands arbres; d’autres, humbles arbrisseaux sarmenteux, enlacent leurs tiges flexibles autour des rameaux des arbres voisins, ou bien elles courbent vers la terre leurs branches qui rampent en décrivant des sinuosités nombreuses , au milieu des herbes et des buissons , d’où elles émettent des rameaux vigoureux qui s’é- lèvent perpendiculairement (Cudrania). Parasites. — Quelques autres (Coussapoa villosa), primitive- mentaussi simples arbrisseaux sarmenteux, deviennent de grands arbres. Naïissant au milieu des rochers, ils rampent vers les arbres du voisinage, et montent insensiblement sur eux en s’y at- tachant par des racines nombreuses qu’ils enfoncent daus lé- corce ; bientôt ils décrivent un sillon profond autour du tronc aux dépens duquel ils vivent , et, après l'avoir étouffé, ils le voilent de leurs longues ramifications terminales. 0 MRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. Les rameaux des Artocarpées sont quelquefois anguleux, plus ou moins comprimés dans le Jeune âge ; ils sont presque toujours à cette époque recouverts de poils de forme variable. Des lenti- celles s’y fant aussi souvent remarquer. Pubescence. — Les poils sont courts, ou plus ou moins allongés, roides ou mous, crochus, dressés ou apprimés ; quelquefois, étant assez raccourcis , renflés à leur base, roides et plus ou moins couchés, ils rendent les organes très rudes au toucher. La pro- tubérance de la partie inférieure de ces poils persistant après la chute de ceux-ci, la surface qu'ils revêtaient demeure toujours scabre, Dans d’autres cas, des poils allongés s’entremêlent de manière à former un feutre, un tomentum de couleurs diverses. La couleur de ces organes n’est pas, en effet, plus fixe que leur forme ou leur disposition; ils peuvent varier du blanc au jaune ou du jaune au brun et au rouge ferrugineux foncé. Dans quelques plantes, les poils sont réduits à de petites ponc- tuations proéminentes , brillantes ou ternes, arrondies ou allon- gées (les feuilles des Conocephalus). Ces poils, si divers par la forme et la couleur, peuvent se rencontrer entremêlés sur la même surface. Certains Pourouma offrent de petites papilles rouges brillantes, mêlées à des poils courts serrés et de même couleur. Quelques Cecropia, etc., pré- sentent souvent, sur quelques nes de leurs parties (sur le renfle- ment de la base des pétioles, par exemple), de longs poils blancs épars au milieu de poils bruns beaucoup plus denses et plus courts, À un tomentum blanc sont quelquefois interposés des poils assez longs, apprimés, que l’on observe mieux après la disparition de-ce tomentum. Si l’on peut rencontrer ces différentes sortes de poils mêlées les unes aux autres , il sera moins surprenant de les trouver à côté les unes des autres : c’est ainsi que le limbe d’une feuille étant to- menteux , les nervures pourront être revêtues de poils hérissés ou apprimés. HR Epines, — Quelques Artocarpées sont épineuses : ce sont les TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. BA Cudrania. Leurs épines sont produites par l'avortement de bour- geons axillaires. J'aurai l'occasion de m'en occuper de nouveau un peu plus tard. Outre les épines et les poils, on remarque encore à la sur- face des jeunes rameaux, près de l'insertion des feuilles, des cicatrices plus ou moins étendues qui sont déterminées par la chute des stipules. Ces cicatrices peuvent n’environner qu’une très petite partie de la circonférence, ou bien elles sont semi- embrassantes ou tout à fait amplexicaules. L’obliquité, ou l’'ho- rizontalité de ces cicatrices peut devenir un caractère important. La grande obliquité de celles des Coussapoa, lors même que l’on n'aurait aucun des organes de la fructification, suffirait pour faire distinguer la plupart des espèces de ce genre d’entre toutes celles de la famille, Bourgeons. — On a reconnu depuis longtemps que les bour- geons des régions intertropicales ne sont point , le plus ordinaire- ment, protégés dans leur jeunesse par des écailles imbriquées , comme le sont ceux des climats tempérés ou froids. Je dis le plus ordinairement , parce que M. Aug. de Saint-Hilaire a observé dans les déserts de San-Francisco que les bourgeons sont préser- vés de l’excessive chaleur pendant la saison sèche, comme ils sont chez nous protégés contre le froid pendant l'hiver. Les bourgeons des Artocarpées sont nus, ou plutôt ne sont défendus contre les agents extérieurs que par les stipules qui les enveloppent dans le jeune âge. | Le bourgeon terminal de ces plantes, essentiellement destiné à prolonger la tige, ne se charge jamais, à son extrémité, des organes de la reproduction. La tige des Artocarpées est donc toujours indé- finie. Il n’en est pas de même des bourgeons axillaires qui sont sou- vent des deux sortes, à fleurs ou à feuilles, dans la même aisselle, où leur nombre varie de un à trois. Dans les Coussapoa, etc., à la partie inférieure des rameaux , il n’en existe ordinairement qu’un à la base de chaque feuille; c’est un bourgeon foliacé destiné à l’extension de l'individu. A l’aisselle des feuilles supérieures , au contraire , il s’en développe le plus communément trois ::deux 2 ŒRÉCUL. -—- SUR LES ARTOCARPÉES. sont latéraux ; ils donnent naissance à deux inflorescences ; le troi- sième, intermédiaire aux précédents, avorte, ou reste station: : naire pendant l’évolution des premiers , pour ne se développer qu'après la maturité des fruits. Dans les Conocephalus, je n’ai remarqué le plus ordinairement que deux bourgeons , dont l’un reste stationnaire , tandis que l’autre produit une inflorescence. Quelquelois, comme cela arrive également dans les Artocarpus, le bourgeon florifère est seul apparent. -. Le nombre des bourgeons axillaires est le plus fréquemment trois dans le Cudrania : deux sont florifères, le médian se change en une épine; d’autres fois, ce dernier seul se développe; il porte à ses côtés les rudiments des deux autres qui sont avortés. A l’aisselle de quelques feuilles, il arrive aussi que deux bourgeons seulement apparaissent; l’un se transforme en une épine, pendant que l’autre se change en un rameau , qui porte à la fois des fleurs et dés feuilles comme les rameaux ordinaires. .… Feuilles. — Les feuilles, distiques ou alternes, sont munies de stipules et pétiolées. Le pétiole, très court dans le Castilloa, les Olmedia , etc., est très allongé dans les Cecroma , les Conocepha- lus et les Pourouma. I peut être cylindrique, comprimé ou semi- cylindrique , canaliculé antérieurement ou non canaliculé, strié dans le sens de la longueur ou lisse, glabre ou revêtu de poils. La base de celui des Cecropia est renflée en une espèce de cous- sinet, dont la pubescence est différente de celle du reste du pé- tiole, ainsi que je l’ai fait remarquer précédemment. Cette pu- bescence pouvant subir, dans les diverses parties de la plante que j'ai à examiner, toutes les modifications que j'ai signalées plus haut, je ne m'y arrêterai pas davantage. La feuille est toujours simple (1); elle est penninervée ou digiti- nervée , ou bien elle présente ces deux modes de nervation à la fois. Dans ce dernier cas , plusieurs nervures partant du sommet du pétiole divergent dans le limbe de la feuille, tandis que la (1) Les feuilles du Cecropia sciadophylla de M. Martius paraissent faire ex- ception ; leur pétrole se divise au sommet en 12-14 pédicelles ravonnants sont terminés par un limbe lancéolé. TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 13 nervure moyenne émet de chaque côté plusieurs nervures secon- daires ou côtes vers sa partie supérieure. Les côtes elles-mêmes peuvent se bifurquer au sommet où se ramifier latéralement , principalement du côté inférieur ou externe ; fréquemment aussi elles sont confluentes vers lés bords, c’est-à-dire qu’elles se réunissent en uñe nervure marginale un peu sinueuse, à ue près parallèle aux bords du limbe. Toutes les côtes sont anastomosées entre elles à l’aide je ner vures tertiaires très nombreuses, qui tantôt sont réticulées irré- gulièrement, tantôt parallèles entre elles, et perpendiculaires aux côtes ou nervures de second ordre. La nervation des feuilles du genre Pourouma, de certains Coussapoa, est très remarquable à cause de cette dernière disposition des nervures tertiaires. Quand la feuille est seulement penninervée , le limbe est le plus fréquemment entier , répandé ou un peu sinué eur les bords ; il est denté dans les Sorocea et le Dicranostachys , dont les dents sont subépineuses ; il est pinnatifide dans lArtocarpus incisa ; excepté pourtant dans l'extrême jeunesse de la plante, où Jes feuilles sont-presque toujours entières ; elles deviennent plus tard trilobées. Les lobes, d'abord à peine sensibles, se creusent in- sensiblement; enfin , les feuilles se divisent davantage, Celles de lArtocarpus integrifolia présentent le phénomène inverse ; elles sont trilobées dans la jeunesse de la. plante , et très entières dans son état adulte, Quand la feuille est digitinervée , le limbe est le plus souvent lobé. Le nombre de lobes varie de trois à douze ou treize avec celui des nervures principales, Les genres Pourouma et Cecropia nous fournissent tous les intermédiaires. sh € . Le nombre des lobes qui partagent le limbe n’est pas toujours constant dans la même espèce; tel Pourouma, par exemple, qui à les feuilles supérieures parfaitement entières , peut porter en même temps des feuilles tri-quinque ou même septemlobées. Lorsque la feuille se divise en plusieurs lobes , les nervures di- gitées, refoulées par l’extension du limbe , s’écartent les unes des autres ; les deux lobes inférieurs se rapprochent d'autant plus par leur côté externe que les divisions sont plus nombreuses, et la feuille paraît alors plus où moins profondément cordée à la base. Lt TRÉCUL. —— SUR LES ARTOCARPÉES, Dans le Pourouma multifida, dont les feuilles ont douze ou treize lobes, les deux inférieurs se recouvrent mutuellement. Si on se figure par la pensée, qu’au lieu de se recouvrir , ces deux lobes se soudent entre eux près de leur base, on aura une feuille peltée, une feuille de Cecropia. Ces végétaux ont pres- que tous, en effet, des feuilles RelÉess, plus ou moins profondé- ment lobées. Les lobes peuvent être, de même que les feuilles simples, en- tiers , sinués ou pinnatifides, obtus, aigus ou acuminés et mucro- nés ; dans quelques cas, l’acumen part d’une échancrure qui existe au sommet de la feuille. La consistance du limbe des feuilles présente aussi de grandes modifications. Très membraneux dans le Cecropia membranacea, il est très épais et coriace dans le Coussapoa villosa, etc, Leur surface n’est pas sujette à moins de variations, elle peut être bril- lante ou terne, lisse ou scabre, glabre ou pubescente ; elle peut aussi affecter tous les modes de pubescence que j’ai indiqués pré- cédemment. Stipules. — Les stipules des Artocarpées sont axillaires; elles sont entièrement libres, c’est-à-dire qu’elles ne contractent aucune adhérence avec le pétiole près duquel elles se sont déve- loppées. Au nombre de deux dans la plus grande majorité des plantes de cette famille, elles sont simples dans plusieurs genres, tels que les Cecropia , tes Pourouma , les C'onocephalus, le Dicra- nostachys, mais il y a tout lieu de penser que cette unité résulte de la soudure de deux stipules. On trouve , en effet, sans sortir de la famille des Artocarpées tous les intermédiaires entre la sti- pule simple et les stipules géminées. J’ai dit un peu plus haut que les stipules sont toujours axillaires, cela est vrai d’une manière générale ; cependant si l’on examine sans une scrupuleuse atten- tion les espèces dont les stipules géminées n’ont que de très pe- tites dimensions, on pourra les considérer comme latérales, mais, en les observant avec plus de soin, on découvrira qu’elles sont insérées sur un plan un peu plus élevé que celui du pétiole et pa- rallèle à lui, et que leur bord interne s’avance un peu dans TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 5 l’angle que fait la base du pétiole avec le rameau. Les deux sti- pules sont donc dans cette circonstance très écartées l’une de l’autre, exemple, les Artocarpus glaucescens, cummangiana, etc. Si l’on examine d’autres espèces, on verra les stipules se rappro- cher progressivement ; enfin, dans l’Ariocarpus 1ntegrifolia , etc. Ces organes se croiseront dans l’aisselle de la feuille ; la face interne de l’une recouvrira un peu la face externe de l’autre, et ces stipules, quoique très rapprochées , contiguës même, seront complétement dépourvues de toute adhérence. Il n’en sera pas de même dans le Cudrania, où ces organes sont en partie soudés par la base; ils sont seulement libres par le sommet, qui est mani- festement bidenté. Quand le bourgeon qui est à leur aisselle se développe, il les refoule vers l'extérieur, et elles paraissent alors latérales. On arrivera ainsi au Dicranostachys serrata, dont les stipules, adhérentes dans toute leur longueur, présentent un phénomène en quelque sorte inverse de celui que je viens de décrire. En effet, ces stipules, soudées en une seule dans l’origine, se séparent plus ou moins complétement de bas en haut pour livrer passage aux inflorescences qu’elles enveloppaient. Enfin, les stipules des Pou- rouma , des Conocephalus, des Coussapoa, etc., sont parfaitement entières à toutes les époques de leur existence ; elles tombent sans avoir subi aucune modification dans leur intégrité. Il me paraît donc bien probable, d’après les observations qui précèdent, que les stipules simples de quelques Æréocarpées sont le résultat de la soudure de deux de ces organes. La dimension des stipules présente aussi des degrés très di- vers ; fort petites dans certains Æriocarpus, etc., elles acquièrent une grandeur plus considérable dans beaucoup d’autres espèces ; c’est ainsi qu’elles peuvent offrir une longueur qui varie de 4 ou 2 millimètres à 12 centimètres qu’elles ont dans quelques espèces de Cecroma. Leur largeur varie dans la même proportion. L’étendue plus ou moins grande de leur insertion sur les ra- meaux n’est qu’une conséquence de leur dimension : lorsqu'elles sont très petites , elles ne peuvent embrasser qu’une portion très minime de la circonférence du rameau ; elles embrassent au con- h6 TRÉCUL. — SUR LES: ARTOCARPÉES: traire d'autant plus complétement ce dernier qu’elles ont, uñe di: mension plus considérable. Les stipules simples des Conocephalus ne sont que semi-embrassantes; les stipules également simples des Pourouma, des Cecropia, des Coussapoa, etc, le sont entiè- rement : l’un de leurs bords recouvré ordinairement l’autre sur de côté opposé à la feuille à l’aisselle de laquelle elles sont pla- cées. Les’ stipules géminées des 4riocarpus glaucescens ; lan- ceolata, etc., n’occupent qu'un arc très: restreint de la circonfé- rence du-râmeau ; cellès de l’Ærtocarpus 1ntegrifoha , etc., au contraire, environnent totalement ce dernier. L'une d’elles a son bord axillaire et son bord appositifolié recouverts par les deux bords de l’autre, . Un autre caractère des stipules n’est pas moins important à si- ssl que les précédents. Je veux parler de leur insertion ho- rizontale-où plus où moins oblique, Dans le Dicranostachys , les Pourouma, les Cecropia , l’Artocarpus integrifolia , ete., les sti- pules décrivent par leur base un cercie à peu près horizontal sur le rameau ; dans les Coussapoa, il en est autrement, les stipules y sont insérées obliquement, de sorte que dans les premiers 1l reste sur le rameau près de l'insertion de la feuille, après la chute des stipules, cette cicatrice annulaire ; horizontale dont j'ai déjà parlé ; tandis que dans les seconds la cicatrice plus ou moins proéminente s'é- tend obliquement autour de l’axe , souvent depuis la partie infé- rieure du mérithalle jusqu’à son sommet du côté opposé, Les stipules sont toujours pubescentes extérieurement, excepté sur les points par lesquels elles sont contiguës. Les poils sont sou- vent apprimés, brillants et d'apparence soyeuse. Parfois aussi, les stipules sont pubescentes à l’intérieur. Le plus ordinairement les stipules tombent de très bonne heure, c’est surtout ce qui a lieu quand elles sont de grande dimension ; les petites au contraire per- sistent fréquemment assez longtemps sur les rameaux. … Inflorescences. — La tige des Artocarpées se terminant toujours par un bourgeon qui la prolonge indéfiniment, les inflorescences ne peuvent se développer que dans les aisselles des feuilles, J’ai déjà indiqué en parlant des bourgeons qu'elles y peuvent naître ou TRÉCUL. -— SUR LES ARTOCARPÉES, h7 solitaires , ou géminées ; il arrive quelquefois qu'il en apparaît plusieurs , cinq à six dans chaque aisselle de feuille (O/media). Peut-être alors ne sont-elles que des ramifications de petits ra- meaux contractés, avortés en partie, dont l’axe principal n'aurait pas pris d’accroissement. C’est ce que semble démontrer ce qui arrive dans l’'Olmedia quianensis, où l’on voit parfois à l’aisselle des. feuilles de petits rameaux chargés de capitulés floraux, de grappes de capitules, si je puis m’exprimer ainsi, Ces inflorescences ne sont point protégées dans la jeunesse par des enveloppes particulières ; les seules stipules qui énvironnent le bourgeon terminal les préservent de l’action des agents exté- rieurs. Dans quelques cas cepéndant, l’inflorescence est enve- loppée dans le jeune âge par des bractées qui lui sont propres ; mais qui n’ont aucune analogie avec le tégument écailleux qui gas rantit les bourgeons dans les régions éxtra-tropicales. Les Cé- cropia, par exemple, sont munis au sommet de chaque pédoncule commun d’une bractée où mieux d’une spathe oblongue , fermée de toutes, parts, qui enserre les diverses parties de Finflorescence, et: qui se déchire quelque temps avant l’anthèse. Dans les Cono: cephalus , les bractées protectrices ont une tout autre disposition: Toute l’inflorescence mâle, qui est.di ou trichotome, est pramitive- ment resserrée en un capitule au-dessous-duquel sont insérées deux, trois ou quatre bractéoles opposées deux à deux, arrondies, con caves, qui s’imbriquent et l’enferment complétement. Ce capitule venant à se dilater par l’accroissement, les bractées s’écartent et laissent voir deux petites têtes pourvues debractées semblables, et qui se subdivisent ainsi jusqu’à ce que les fleurs soient arrivées à la lumière. Par l'allongement des pédoncules , les bractées qui, dans le principe, paraissaient couronner le sommet de cet organe; se trouvent plus tard quelquefois insérées vers sa partie moyenne: La comparaison des divers modes d’inflorescence des Artocar+ pées est un des points de ce travail qui m’a paru offrir le plus d’in- térêt. Elle m'a fait voir, en effet , le passage de la panicule la plus complexe à la fleur simple, isolée ; passage qui s’opère par les modifications les plus singulières, en se sormpiiguant des phéno- mènes de soudure les plus remarquables. | 18 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. Si l’on examine l’inflorescence femelle du Pourouma digitata , par exemple, on la trouve composée d’un pédoncule trifurqué dont les branches souvent inégales se subdivisent avec plus ou moins de régularité, de manière que cette inflorescence paraît tenir à la fois de la cyme et du corymbe. Dans cette plante, toutes les fleurs sont isolées et portées même sur des pédicules assez longs. Dans l’inflorescence mâle du Pourouma quianensis, chaque fleur est encore isolée, mais toutes sont soutenues par des pédi- celles très courts et rapprochés en glomérules sur les ramifica- tions tertiaires ou quaternaires du pédoncule. Cette disposition éta- blit le passage des fleurs isolées sur une même inflorescence , aux fleurs en capitules que présente l’inflorescence mâle du Pourouma mollis. Les fleurs mâles des Conocephalus sont aussi disposées en capitules, mais les pédoncules se bifurquent avec plus de régula- rité.- Dans le Coussapoa latifolia les pédoncules femelles forment une cyme parfaitement symétrique dans toutes ses parties, dont les ramifications extrêmes sont terminées par des capitules de fleurs. Chaque capitule de fleurs mâles de certaines espèces du même genre est souvent lui-même composé de deux têtes de fleurs in- complétement réunies en une seule, Le mot cyme, dont je viens de me servir, n’est point ici em- ployé dans son sens propre, car il est de toute évidence qu'il n’y a là qu’une fausse dichotomie, et qu’il ne peut y avoir par consé- quent de cyme véritable, Celle-ci , en effet, en acceptant, avec les botanistes modernes, la définition qu’en ont donnée MM. Link et Rœper, ne peut exister que dans les plantes à feuilles opposées ou verticillées. Or, les feuilles du Coussapoa, des Conocepha- lus, etc. , ainsi que celles de toutes les Artocarpées, sont alternes, . une dichotomie régulière comme celle que je viens dé décrire, ne peut donc être produite que lorsque les bourgeons latéraux pren- nent un développement égal à celui du bourgeon terminal; et les pédoncules tri-ou-quadrichotomes ne peuvent résulter que du rac- courcissement de certains mérithalles, ou, si l’on veut, de la sou- dure de quelques ramifications du pédoncule. J'ai cru cette petite digression nécessaire pour justifier l’em- ploi que je ferai du mot cyme dans le cours de mes descriptions. I TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 9 a l'avantage de peindre assez exactement les faits et d'éviter des répétitions toujours désagréables. À ces inflorescences dichotomes des Conocephalus mâles et du Coussapoa latifolia femelle, terminées par des capitules de fleurs, se lie l’inflorescence mâle du Daicranostachys serrata, dont le pé- doncule commun se divise en trois pédicelles secondaires qui ob- servent une dichotomie parfaite en se bifurquant eux-mêmes ; mais au lieu de ne porter de fleurs qu'aux sommets de leurs ramifica- tions extrêmes, ils en sont complétement revêtus depuis leur pre- mière bifurcation jusqu’à la partie supérieure de leurs dernières divisions. Chacun d’eux constitue un véritable épi dichotome. L'inflorescence mâle du Cecropia Goudotiana est un peu plus simple ; le pédoncule commun n’est point terminé, comme dans le Dicranostachys , par trois épis plusieurs fois bifurqués, sa spathe contient seulement deux épis fourchus. Dans les autres espèces de Cecropra, le phénomène se simplifie encore , les épis ne se bifurquent plus du tout; ils sont entiers et cylindriques. Nous arrivons ainsi par degrés à l’inflorescence moins compliquée encore de l’Artocarpus ; ici chaque pédoncule est terminé par un seul épi, cylindracé dans l'inflorescence mâle de l’Artocarpus incisa, etc., oblong, beaucoup plus raccourci dans son inflorescence femelle , tout à fait globuleux enfin dans celle de l’Artocarpus echinata, des Conocephalus suaveolens, des Cous- sapoa villosa, F'ontanesiana, etc. Ces inflorescences globuleuses, occasionnées par un renflement plus ou moins considérable de l’extrémité du pédoncule, nous con- duisent tout naturellement à celle des Brosimum dans laquelle nous trouverons une nouvelle modification. Jusqu'ici nous avons vu des fleurs isolées disposées en pani- cules, rassemblées en capitules au somnret des divisions de l’inflo- rescence, couvrir la surface entière des ramifications du pédon- cule, ou enfin pressées sur un réceptacle oblong ou globuleux. Le Brosimum nous montre ce dernier organe entièrement revêtu de fleurs mâles, commencant à se creuser au sommet pour y re- cevoir les fleurs femelles. Si, en effet, on étudie avec soin les ca- pitules du Prosimum chargés d’étamines, on découvre sans beau- 3° série. Bor. T. VIIL. (Juillet 1847.) 4 4 50 TRÉCUL — SUR LES ARTOCARPÉES. coup de peine une ou deux fleurs femelles consistant en un simple pistil plongé dans la masse charnue du réceptacle avec lequel il est soudé. Dans le Trymalococcus, l'axe renflé au sommet présente une fleur femelle, comme celui du Brosimum; mais ce récep- tacle ne porte plus de fleurs mâles que vers sa partie supérieure, tandis que la partie inférieure en est complétement dépourvue. Enfin, dans les F'icus, que je crois devoir rapporter aux Artocar- pées , l’axe se creuse davantage encore , et toutes les fleurs sont renfermées, on le sait, à l’intérieur de ce réceptacle. Ce qu’il y a de singulier encore, c’est que, dans la figue, la po- sition relative des fleurs mâles et des fleurs femelles est la même que sur les Brosimum et le T'rymatococcus. En effet, dans le Bro- simum , nous voyons la fleur femelle située au sommet de l’axe dans un petit enfoncement, les fleurs mâles à l'extérieur revêtent tout le réceptacle ; dans le T'rymatococeus, la même disposition a lieu pour la fleur femelle; mais les fleurs mâles remontent davan- tage sur l'axe florifère ; dans le Frcus, cet axe, plus refoulé encore à l’intérieur , entraîne toutes les fleurs dans sa cavité; les fleurs femelles occupent ordinairement le fond, et les fleurs mâles les parois supérieures de cette inflorescencecentrale. Pour terminer ce parallèle entre les chatons ordinaires et la figue, je rappellerai que les premiers sont souvent pourvus d’un involucre écailleux à leur base { Brosimum Alcicastrum, etc.), et que cet involucre se retrouve dans la figue, dont il borde l’orifice. L'inflorescence du T'rymatococeus, qui établit une transition si heureuse entre celles du Brosimum et des F'icus, démontre avec autant de bonheur l’analogie qui existe entre le capitule du Brosi- mum et l’inflorescence femelle de l’Antraris. Dans ces trois plantes, l'inflorescence consiste en un réceptacle globuleux qui renferme la, fleur femelle. Mais, comme je viens de l'indiquer , cette partie tuméfiée de l'axe dans le Brosimum est entièrement couverte de fleurs mâles à l’extérieur ; elle en est revêtue seulement au som- met dans le T'rymatocoecus; enfin , elles manquent totalement dans lAntiaris , où la fleur femelle oecupe le centre du réceptacle avec lequel elle est soudée comme chez les Brosimum et le Try- malococcus. TRÉCUL. —- SUR LES ARTOCARPÉES. 91 Le réceptacle du Brosimum est muni, entre les fleurs mâles, de petites bractées peltées imbriquées avant l’anthèse ; dans l4#n- tiaris, ce réceptacle supporte extérieurement de petites écailles imbriquées qui indiquent la présence d’un involucre, et qui, par l'intermédiaire du réceptacle, sont soudées avec la fleur qu’elles renferment. Cette simple soudure constitue la seule différence que l'on observe entre l’inflorescence femelle de l'Antiaris et celle du Pseudolmedia et de 'Olmedia, dont la fleur centrale, unique, est libre de toute adhérence avec l’involucre écailleux qui l’envi- ronne. Dans l’Antiaris, l’involucre, le périgone et l'ovaire sont entre- greflés ; dans le Pseudolmedia, l’involucre est libre ; mais le péri- gone est encore intimement uni à l’ovaire ; dans l’Olmedia, eu contraire , ces trois parties sont complétement indépendantes les unes des autres. Il me reste à signaler quelques inflorescences analogues, soit à celle de l’Antiaris par l’adhérence des fleurs, soit à celle du Pseu- dolmedia et de l'Olmedia par leur indépendance. Que l’on suppose, en effet, dans l’involucre de l’Antiaris, au lieu d’une seule fleur, plusieurs fleurs adhérentes, on aura à peu près l’inflorescence du Castlloa, du Noyera et de plus l’inflorescence mâle de l'Anharis dont les périgones sont souvent soudés par la base, Par une hy- pothèse semblable, si l’on ajoute plusieurs fleurs libres dans l’in- volucre du Pseudolmedia ou de l'Olmediu, on obtiendra l’inflores- cence femelle du Perebea et l’inflorescence mâle des Olmedia, etc. Le Pseudolmedia et le Perebea présentent encore une analogie de plus, qui consiste dans l’adhérence du périgone avec l'ovaire, dans les fleurs du Perebea comme dans celle du Pseudolmedia. Bractées. — Dans toute inflorescence, chaque fleur doit naître à l'aisselle d'une bractée ; mais ces bractées se développant ici entre des fleurs ordinairement très rapprochées, serrées les unes contre les autres, ne prennent que peu d’accroissement, ou même ne se développent pas du tout. Il arrive quelquefois, au con- traire, qu’il en naît plusieurs autour dé chaque fleur. Alors divers cas peuvent se présenter ; ou les bractéoles restent libres, où 52 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. elles se soudent entre elles. Dans les inflorescences mâles des Gy- nocephalum , au nombre de quatre autour de chaque fleur , elles sont unies en une petite cupule quadridentée qui a toute l’appa-- rence d’un petit calice. Dans certains Coussapoa, sinon dans tous, le C. latifoha, etc., par exemple, les fleurs ou les petits fruits sont assis dans une petite cavité formée par les bractéoles des fleurs voisines soudées par leur partie inférieure. Les bractées peuvent aussi adhérer aux périgones de plusieurs manières. Dans le Cudrania mâle, une, deux, trois ou même quatre bractéoles, alternant avec les divisions du périgone, sont soudées avec elles par leur base ; et comme elles ont la même forme que ces folioles du périgone, celui-ci paraît à cinq, six, sept ou huit divisions , tandis qu’il n’en a réellement que quatre oppo- sées aux quatre étamines. D’autres fois la soudure s’étend d’une fleur à l’autre ; périgones et bractées, tout est alors greffé en une seule masse compacte creusée de loges qui renferment les ovaires (les Artocarpus glaucescens, nitida , etc.). Les bractéoles peltées semblent alors insérées sur le sommet des périgones soudés. Les petites bractées des Artocarpées sont tantôt ovales, obcor- dées, oblongues, spatuliformes ou peltées. Dans le T'reculia, leur pédicule, qui a l’aspect d’une petite py- ramide renversée, se rétrécit brusquement au sommet en un col très Court qui supporte un disque pelté. Fleurs. — Les Artocarpées sont des plantes monoïques ou dioïques. La monoécie s’y présente sous trois formes différentes ; ou les fleurs mâles et les fleurs femelles sont réunies sur la même inflo- rescence, ou bien elles sont séparées sur des inflorescences parti- culières. Dans le premier cas, quand les deux sexes sont rassem- blés sur le même réceptacle , nous trouvons deux modifications bien distinctes; la première nous est offerte par le genre T'recuha et certains f'icus, dont les fleurs mâles et les fleurs femelles sont intimement mêlées sur toute l'étendue du réceptacle. La deuxième que j'ai déjà signalée se rencontre dans les Brosimum, le Tryma- lococeus et la plupart des Ficus. Dans les deux premiers genres , TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES, 53 une ou deux fleurs femelles sont contenues dans l’intérieur du capitule et les fleurs mâles sont répandues à sa surface ; dans les Ficus, comme tout le monde le sait, les fleurs des deux sexes sont renfermées dans une cavité intérieure , mais elles sont encore séparées ; les fleurs femelles occupent la partie inférieure de la cavité, les fleurs mâles en tapissent la partie supérieure. Les Ariocarpées, de même que toutes les Urticinées, n’ont qu’une seule enveloppe florale qui manque même quelquefois dans un petit nombre de cas (les Brosimum, les fleurs mâles du Castilloa , du Pseudolmedia). Fleurs mâles. — Le périgone des fleurs mâles est en général très ouvert au sommet, et plus ou moins profondément divisé ; quelquefois cependant il est tubuleux jusqu’à sa partie supé- rieure. Dans le Cudrania, certains Artocarpus , les folioles du ._ périgone sont libres jusqu’à la base; dans le Pourouma acuti- flora , les lobes, qui sont subulés, ne constituent inférieurement par leur réunion qu'un tube très court; dans d’autres espèces du même genre, comme le Pourouma ovata , etc., le tube s'étend jusque vers la moitié du périgone ; enfin, dans le Pourouma mollis, quelques Cecropia , le limbe est à peu près entier. Le nombre des divisions du périgone varie de deux à six; il est en général constant dans chaque genre. Je ne connais d’ex- ception que dans les genres Conocephalus et Artocarpus. Le nombre quatre est le plus fréquent ; il existe dans les Dicrano- stachys, les Pourouma , les Olmedia, l’Helicostylis, quelques Artocarpus, etc. Le nombre trois est plus rare; je ne l'ai remar- qué que dans le genre Coussapoa et dans quelques 4rtocarpus. Celui de deux est un peu plus commun ; il m'a été offert par les Cecropia, certains Artocarpus, et le Conocephalus ellipticus. Dans les genres Brosimum , Castilloa, Pseudolmedia, le périgone des fleurs mâles a complétement disparu ; on ne trouve sur le ré- ceptacle que quelques écailles éparses entre les étamines. Préfloraison. — Après avoir étudié le périgone dans sa forme, il me reste à examiner la position relative de ses parties avant leur épanouissement, Oo! TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. La préfloraison ne me paraît pas avoir une grande importance, comme caractère général , dans cette famille ; car tantôt elle est imbriquée, tantôt elle est valvaire. La première cependant est la prédominante ; on l’observe dans le Cudrania , l'Helhicostylis, les Olmedia, les Sorocea , les Artocarpus , etc. Quand le périgone est à quatre divisions , deux de celles-ci sont internes, et leurs bords sont recouverts par les deux divisions externes. Si le péri- gone est tripartite , une des folioles est tout à fait interne ; la se- conde couvre un de ses côtés; la troisième se superpose aux deux côtés libres des précédentes : le Coussapoa macrocephala , etc. Dans les fleurs mâles du Treculia, cependant, la préfloraison est tordue. Enfin , lorsque les fleurs n’ont que deux sépales , la partie supérieure de l’un est enveloppée par la partie supérieure de l’autre qui se recourbe sur lui. L’estivation des fleurs mâles des Conocephalus tient à la fois de la préfloraison imbriquée et de la préfloraison valvaire. Les lobes du périgone ne se recouvrent pas inférieurement d’une manière sensible ; ils sont seulement juxtaposés ; mais à leur sommet qui se rétrécit en pointe, on remarque, quand on ouvre les fleurs avec beaucoup de précaution, que deux de ces lobes opposés sont terminés par un très petit acumen lamelleux recouvert par le sommet des autres sépales. Les fleurs mâles des Cecroma, des Gynocephalum, que j'ai pu voir avant l’anthèse, m'ont fourni des exemples de la préfloraison valvaire. Étamines. —Les étamines ne sont pas sujettes à moins de modi- fications que les organes étudiés jusqu’ici$ d’abord, leur nombre, en général conforme à celui des parties du périgone , en diffère quelquefois. Les Coussapoa , par exemple, qui ont trois divisions au périgone , ne possèdent qu'une étamine, ou deux soudées en une seule ; les fleurs mâles des Artocarpus , qui ont de deux à quatre folioles au périanthe, ne possèdent qu'une étamine solitaire. Dans la plupart des cas, au contraire , le nombre des organes mâles est le même que celui des segments du périgone; alors ces deux sortes d'organes sont toujours opposés ; les étamines sont insérées au fond de la fleur , et vis-à-vis les folioles périgonales. La ŒRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 99 Ainsi, le Dicranostachys , les Pourouma, les Olmedia, le Cudra- nia, l’'Helhcostylis, etc., qui ont quatre divisions au périgone, sont aussi pourvus de quatre étamines opposées à ces divisions ; le T'reculia, chez lequel on n’observe que trois dents fimbrillées au sommet de l'enveloppe florale mâle, n’a que trois étamines seulement ; dans les Cecropia et dans le Conocephalus ellipticus, Je nombre des parties de l’un et de l’autre verticille est réduit à deux. Chez les Ficées, où le nombre des divisions du périgone varie beaucoup , celui des étamines change également ; j'en ai compté trois , quatre, cinq, et même quelquefois six, opposées à autant de lobes du calice. Dans les genres où manque le périgone des fleurs mâles, les étamines sont insérées de manières variables. Dans le Castilloa , le réceptacle est plan ou un peu concave, et garni d’écailles plus ou moins larges, fimbrillées, et écartées les unes des autres, laissant entre elles des espaces assez grands , dans lesquels sont placées quelques étamines sans ordre appréciable. Dans le Pseu- dolmedia, les écailles et les étamines sont beaucoup plus pressées ; cés dernières , quand elles sont peu nombreuses , naissent plus nettement à l’aisselle des écailles ; leur nombre n’est pas constant ; j'en ai remarqué depuis trois jusqu’à huit ou dix et plus dans le même groupe. Le nombre trois m'a surtout été démontré dans une inflorescence où l'existence des étamines s’étendait jusqu’à l’aisselle des écailles intérieures de l’involucre. diras Dans les Brosimum , qui sont aussi dépourvus de périgone, une autre disposition m’a été offerte. Les fleurs mâles, insérées , comme nous l’avons vu, à la surface externe du capitule , sont constituées par.une étamine solitaire qui sort d’entre les écailles peltées , dont le réceptacle est revêtu. Cette étamine repose par sa base dans un très petit enfoncement du réceptacle. L'insertion des étamines a toujours lieu sur ce dernier organe. Dans les fleurs pourvues d’un périgone, les étamines sont plus ou moins rapprochées, quelquefois contiguës ou même soudées par leur base. C’est ce qui arrive dans le Pourouma mollis , où la soudure des filaments constitue un petit androphore rétréci à la partie inférieure. 96 ŒRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. Les étamines ne sont pas toujours d’une longueur égale; ce phénomène est subordonné à leur mode de développement ou à leur conformation. Dans l'Helicostylis , ne s’accroissant pas simultanément , les deux qui correspondent aux folioles externes du périgone s’allongent les premières, et viennent s'ouvrir au dehors avant les deux autres, qui n’arrivent que plus tard au même degré de développement. Dans le Castilloa elastica, c’est aux formes diverses qu'affectent les étamines sur le même récep- tacle qu’est due l'inégalité de leur longueur. Tantôt, en effet, l’anthère portée à l’extrémité d’un long filament cylindrique est attachée par le dos ; tantôt elle est fixée par sa base à un filet très | court et conique ou un peu comprimé. La forme des filaments est le plus souvent cylindrique, quel- quefois conique (Olmedia macrophylla) , lamelliforme ou aplatie (Coussapoa fontanesiana , la plupart des 4rtocarpus). Les étamines sont presque toujours biloculaires dans les Arto- carpées ; je ne les ai trouvées à une seule loge que dans le Brosi- mum Alcicastrum. Les deux loges de l’anthère sont unilatérales ou opposées. Quand elles sont unilatérales , elles peuvent être introrses ou ex- trorses. Elles sont introrses dans le genre Cecropia, etc., extrorses dans l’Antiaris, etc. Elles sont plus ou moins adhérentes avec le connectif : dans le Brosimum Aubletii, elles sont complétement soudées avec celui-ci qui est élargi, presque hémisphérique ; elles le dépassent seulement un peu sur deux points opposés de sa circonférence. Chez d’autres plantes, elles sont sagittées à la base, et simplement attachées par le dos au sommet du filament (Treculia , etc. ). Quand les loges sont opposées, elles peuvent être libres entre elles, et plus ou moins adhérentes avec le connectif, souvent très développé , qui les sépare. Si elles ne sont fixées au sommet du filet renflé en une petite tête globuleuse, que par le milieu de leur face dorsale , en sorte qu’elles sont libres par leurs extrémi- tés, elles sont dans ce cas mobiles, et peuvent se tourner soit vers l’intérieur , soit vers l'extérieur de la fleur (les Pourouma, etc.) ; les étamines sont alors indifféremment introrses ou extrorses. .. TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 97 D'une adhérence plus considérable des loges avec le connectif résulte leur immobilité, et aussi une déhiscence mixte, latérale (certains Artocarpus, etc.). Dans ces diverses circonstances , les loges sont parallèles au filet ; mais il peut aussi se rencontrer qu'elles lui soient perpen- diculaires , c’est-à-dire que ce filament, au lieu d’être inséré à la base de l’anthère , est fixé au centre de l’une des faces du connec- tif ; l’anthère devient ainsi réellement peltée. La même inflores- cence du Castilloa peut démontrer la transition de l’une à l’autre de ces formes. Les étamines du Brosimum echinocarpum Pœpp. sont aussi peltées ; elles ont deux loges opposées, horizontales , qui s'ouvrent chacune en deux valves , l’une supérieure et l’autre inférieure, Ges deux loges ne sont point continues à leurs deux extrémités ; elles sont parfaitement distinctes l’une de l’autre. Si on les suppose soudées entre elles par leurs deux bouts, de ma- nière que leurs cavités se prolongeant de l’une à l’autre sans in- terruption , constituent une loge circulaire, on aura l’anthère du Brosimum À lcicastrum qui est évidemment uniloculaire, et s'ouvre en deux valves peltées. La déhiscence des loges de l’anthère n’est point soumise à de nombreuses modifications comme la direction de ces loges par rapport au centre de la fleur. Partout elle se fait de la même ma nière, par une fente dirigée dans la plus grande longueur de la loge, ou par une fente circulaire dans le Brosimum dontje viens de parler. La fleur mâle peut encore renfermer un pistil rudimentaire. Cet organe est nul dans les Cecropia, les Pourouma, les Cous- sapoa, etc. ; 1l se présente sous la forme d’une toute petite pointe conique dans le Trecula ; il est long et subulé dans le Cudrania , un peu dilatée au sommet dans les Conocephalus , pénicilliforme dans le Gynocephalum. Fleurs femelles. — La fleur femelle des 4rtocarpées ne se com- pose que d’un périgone et d’un pistil ou tout simplement d’un pistil ; les étamines manquent complétement. Le périgone qui, dans les fleurs mâles, est en général très ou- vert et plus ou moins profondément divisé, est fréquemment tu- 90 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. buleux dans les fleurs femelles, urcéolé, ouvert seulement au sommet par un pore qui laisse passer le style ( Dicranostachys , Cecropia, Coussapoa, Pourouma, Olmedia, Noyera, Artocar- pus, etc. Le périgone entier, dans la plupart de ces genres, est tridenté dans le Coussapoa Fontanesiana, terminé par un long tube effilé, quadridenté dans l’Olmedia aspera. Dans le Conocephalus suaveolens , il est plus ouvert et quadrifide ; dans le Cudrania , il est divisé presque jusqu’à la base ; enfin dans le genre Treculia, il est composé, quand il existe, car 1l manque très souvent, de trois folioles étroites , fimbrillées au sommet et très distinctes les unes des autres. | Les périgones, dans cette famille, contractent deux sortes d’adhérence : ou ils se soudent entre eux, ou ils se greffent avec les ovaires. Dans le genre Artocarpus, ils sont si intimement unis, qu’ils ne forment qu’une seule masse unie extérieurement ou couverte de proéminences, au milieu de laquelle sont des loges nombreuses qui renferment les ovaires libres. Ce sont ces périgones greffés qui, dans lArtocarpus incisa, se remplissent de fécule et servent d’aliment. Dans les Brosimum , les Antiaris, etc., on n’observe pas de périgone, soit qu'il n'existe pas, soit qu'il se soude à la fois avec l’ovaire et le réceptacle : nous avons vu plus haut que l'ovaire est emprisonné par ce dernier organe auquel il est adhérent. Le plus ordinairement les périgones sont dépourvus de toute adhérence avec les parties environnantes. Pistil. — Le pistil est toujours solitaire dans chaque fleur. composé d’un ovaire, d’un style très souvent court, surmonté d’un, de deux ou très rarement de trois stigmates. L'ovaire adhérent ou le plus souvent libre est partout unilocu- laire , excepté pourtant dans lArtocarpus incisa, où Je l’ai vu à deux loges, quelquefois même à trois, dont une ou deux avortent constamment. | Le placenta est basilaire ou latéral. De là, deux modes d'inser- tion de l’ovule. Gelui-ci, en effet, toujours unique, &i ce n’est dans TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES, 99 le Gynocephalum où on en trouve deux collatéraux, est fixé soit au fond de la loge, soit à l’un de ses côtés à une hauteur variable. Il est tout à fait basilaire dans les genres Dicranostachys (ig. 18) et Cecropia (fig. 15); dans le Conocephalus , bien qu’il soit en- core inséré vers la base de la loge, il est cependant déjà un peu latéral (fig. A3); dans les Coussapoa, il est plus latéral encore (fig. 29, 35, 39) ; dans les Pourouma , le point d'attache est plus élevé que dans les précédents (fig. 56); dans les Ærtocarpus , les Olmedia, le hile est plus près du sommet de la loge (fig. 72, 108, 114) ; enfin dans le Cudrama, les Brosimum , etc., il est situé au-dessous du style. Quelle que soit la hauteur à laquelle ait lieu lunion de l’ovule avec le placenta , le micropyle ne change pas de direction ; tou- jours il est tourné vers le sommet organique de l'ovaire, vers la base du style. De la coïncidence de ces deux faits remarquables, l'instabilité du hile et l’immobilité du micropyle, découle une conséquence toute naturelle et nécessaire : c’est que l’ovule, dressé et ortho- trope quand il inséré au fond de la loge , devient insensiblement anatrope ou campulitrope à mesure que son insertion s'élève, II ne peut en être autrement, car, le micropyle restant stationnaire, il faut, pour que le hile s'élève, ou que le funicule, en s’allongeant et se greffant avec l’ovule, donne naissance à un raphé d’autant plus étendu que l’ovule est inséré plus haut ; ou bien qué l’ovule se recourbe sur lui-même , et devienne campulitrope, De là résulte aussi que la chalaze et le hile sont contigus dans les Cecropia ; qu'ils ne coïncident plus parfaitement dans les C’oussapoa ; qu'ils sont un peu plus distants l’un de l’autre dans les Pourouma; en- fin qu’en s’éloignant peu à peu de la chalaze , le hile lui est de- venu opposé en se rapprochant au contraire du micropyle, dont il est tout voisin dans l’Ærtocarpus incisa, etc. Dans les ovules nettement campulitropes , le hile et la chalaze conservent leur position relative ; ils restent contigus , tandis que le micropyle s’en approche plus ou moins ; c'est ce qui paraît avoir lieu dans le Brosimum Gaudichaudi, où le hile est situé au milieu de la chalaze , et où les cotylédons sont recourbés. L’ovule 60 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. du genre l'reculia est un peu anatrope avant la fécondalion ; mais lorsque ce phénomène est opéré, il devient aussi campulitrope en se développant : c’est ce que démontre l'inspection de l’ovule et de la graine. Les semences de cette plante , en effet, ont le hile (k) placé entre la chalaze {e) et le micropyle (m) (fig. 97). L'ovaire des Artocarpées est surmonté d'un seul style ordinai- rement terminal, quelquefois un peu excentrique : le Trecuha (fig. 93), certains Artocarpus (fig. 113), ete. Ce style est très court dans les Cecropia, les Pourouma, les Coussapoa , etc. ; 1l est plus allongé dans les Olmedia, le Trecuha, les Artocar- pus, etc. Le style de l’Aréocarpus incisa mérite d’être signalé à cause de son adhérence singulière avec la partie supérieure du périgone. j Le style est simple ou bifide , très rarement trifide (Ærtocarpus incisa). Simple, il est terminé par un stigmate unilatéral, oblong, dans le Dicranostachys et dans le Conocephalus suaveolens (PI. 1 et 2, fig. 8 et 43) ; dans le Conocephalus acuminatus , le stigmate n’est plus allongé ; ilest contracté en une tête papilleuse encore un peu oblique ; celui des Cecropia (fig. 13), des Coussapoa (fig. 28), forme une petite tête penicilliforme tout à fait terminale, qui commence à s’allonger dans le Coussapoa Fontanesiana (fig. 37). Le stigmate du Cudrania est eflilé, cylindrique, et papilleux sur toute sa surface. | Les Artocarpus ont des stigmates de formes variées ; ils sont simples et peu saillants dans l’Ærtocar pus integrifolia etl’4. Blu- mi (PI. 4, fig. 112 et 116, s) ; longs, filiformes, dans l’echinata (fig. 115) ; spathuliformes, dans le glaucescens (fig. 119) ; légère- ment bifides ou trifides , dans l’incisa (fig. 102, s). Les deux ramifications du style, ici très courtes, ainsi que dans les Brosimum (PI. 6, fig. 163, 173), sont plus longues dans le Pseudolmedia et l'Helicostylhs ; elles atteignent une longueur beaucoup plus grande encore dans l’Olmedia aspera et le Treculia (fig. 76 et 92). Le stigmate peut encore être pelté, comme dans les Pou- rouma (P]. 2, fig. 55, 56, 61), divisé en deux cornes épaisses , pointues, marquées d’un sillon sur la face supérieure (Treculia, TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. G1 PI. 3, fig. 92), hélicoïde ou tordu comme dans l’'Helicostylis (PI. 5, fig. 133). Tantôt les stigmates sont lisses, chez les Æriocarpus ; tantôt ils sont papilleux (T'reculia) ; d’autres fois , ils sont pubescents , comme dans les Cecropia , les Coussapoa , etc. Fruit. — Les fleurs étant distribuées sur la tige en inflores- cence de formes très diverses, les fruits doivent aussi offrir des modifications très différentes dans leur disposition sur les ra- meaux ; cependant on peut les diviser en deux groupes princi- paux : en fruits isolés ou distincts et en fruits agrégés. Parmi les fruits distincts se rangent les fruits en panicule des Pourouma, et ceux des Brosimum, des Antiaris, des Olmedia, des Pseudolmedia, dont chaque inflorescence ne contient qu’une fleur femelle. Les fruits de toutes les plantes, dont les fleurs femelles étaient disposées en épis (Cecropia), sont, au contraire, agrégés en capitules (Coussapoa, Treculia, Artocarpus, etc.), ou réunies sur des réceptacles plans ou concaves, comme celles du Castilloa, du Perebea, des F'icus , etc. Ces fruits agrégés sont encore dignes d’être signalés pour l’é- norme différence de leur volume. Tandis que les épis des Cecropia n’ont quelquefois que à à 4 millimètres de diamètre, que les capi- tules du Coussapoa lahfolia n’ont tout au plus qu’un centimètre d'épaisseur, le diamètre de ceux du T'recuha et de lArtocarpus incisa atteint jusqu’à 60 centimètres de circonférence et plus. Le volume du fruit agrégé de l’Artocarpus antegrifolia est plus con- sidérable encore ; il acquiert jusqu’à 80 centimètres de longueur sur 80 de largeur , et pèse jusqu’à 50 kilogrammes. Chacun des petits fruits qui, par leur agglomération, produisent les capitules des Coussapoa ou les têtes volumineuses de l'Arbre à pain , est enveloppé par le périgone persistant de la fleur à la- quelle il appartenait. À la maturité du fruit, la consistance de ce périgone n’est point la même dans toutes, les espèces ; il est membraneux dans le Coussapoa F'ontanesiana , etc., le plus fré- 62 TRÉCUL — SUR LES ARTOCARPÉES. quemment charnu ou Higneux dans les Ariocarpus ; il est pul- peux dans le Perebea. Le péricarpe, globuleux , ovoïde ou oblong, ordinairement surmonté du style et du stigmate persistants, est le plus souvent libre de toute adhérence avec le périgone; dans quelques cas ce- pendant il est soudé avec lui. Les fruits du Pseudolmedia, du l’erebea, des Sorocea , des Antiaris, sont des exemples de cette soudure, Mais le péricarpe de l’Antiaris est plus compliqué que les autres; car, outre le périgone et le péricarpe proprement dits, c’est-à-dire les parois de l’ovaire , il contient encore l’invo- lucre dont la fleur était revêtue. Le péricarpe des Brosimum me paraît présenter un degré de complication plus grand encore. Dans ces plantes, en eflet, ce n’est plus seulement un involucre qui revêt extérieurement la ‘fleur femelle , c’est l’inflorescence mâle elle-même tout entière. Le péricarpe des fruits non adhérents est papyracé dans un grand nombre de cas (les Artocarpus, Treculia, Conocephalus, Cudrania, etc.). I est plus épais et plus dur dans les Pourouma ; il est drupacé dans les Cecropra et les Coussapoa , osseux à l’inté- rieur, et recouvert extérieurement par une pellicule pulpeuse. Les fruits de la plus grande majorité des plantes de cette fa- mille sont indéhiscents : toutefois j’en ai vu quelques uns s’ouvrir longitudinalement en deux valves. Ce sont ceux des Pourouma et des Conocephalus (PI. 2, fig. 4h). Graine. —— L’ovule étant unique dans l'ovaire dés Artocarpées, le Gynocephalum excepté, la graine est toujours solitaire dans le fruit. Son insertion est la même que celle de l’ovule, c’est-à-dire qu’elle est fixée au fond de [a loge ou vers la partie inférieure de sa paroi : elle est alors dressée ; ou bien, située plus haut sur cette paroi ou tout à fait au sommet de la loge, elle est, dans ce cas, pendante. , Le spermoderme de ces graines est composé d’une ou quel- quelois de deux membranes, l’une extérieure assez mince et de couleur brune, l’autre intérieure blanche et ténue ; elles envelop- LA MX TRÉCUL. -— SUR LES ARTOCARPÉES. 63 pent un embryon pourvu ou non d’un albumen. Le plus souvent celui-ci manque complétement. On le rencontre quelquefois dans les Cecropia ; mais il y est peu développé. L'albumen du Cudra- nia constitue une enveloppe charnue autour de l’embryon ; celui du Ficus, mince au pourtour de l’embryon, remplit l’interstice qui existe entre la radicule et les cotylédons. Les diverses formes que nous avons remarquées dans l’ovule amènent avec elles des modifications dans la structure de l’em- bryon. Celui-ci est droit et inverse dans les ovules orthotropes et dans les anatropes; il a peu d'épaisseur dans les Cecropia, les Coussapoa et les Conocephalus (PI. 1, 2, fig. 17, 32, 46). Ses co- tylédons sont excessivement charnus et sa radicule est très courte dans l’Artocarpus incisa (PI. 4, fig. 108). L'embryon, dans les ovules campulitropes, est plus où moins rephié sur lui-même. Celui du Brosimum est à cotylédons incom- bants ; ceux-ci sont très épais et un peu inégaux (PI. 6, fig. 179- 181). L’embryon du T'reculia a aussi les cotylédons incombants, mais de longueur très différente ; l’un d’eux est le plus souvent droit et enveloppé par l’autre, qui se recourbe sur lui (PI 3, fig. 98, 99). Dans lPembryon des Sorocea, les deux cotylédons sont de même d'inégale grandeur : l’un est fort petit, droit ; l’autre est très épais et rephé longitudinalement sur lui-même ; il cache dans son repli et la radicule et le plus petit cotylédon (PI. 6, fig. 488; il est condupliqué,. Enfin, l'embryon du Cudrania se présente aussi avec une dispo- sition particulière, qui est également une modification de la forme incombante. Il est contortupliqué ; sa radicule étant très allongée, se recourbe en décrivant un cercle presque complet ; les cotylé- dons étant très grands aussi, mais de peu d’épaisseur, se replient sur eux-mêmes et enveloppent en partie la radicule, qui est cou- chée sur la face externe de l’un d'eux (PI. 3, fig. 85). 64 ŒRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. Affinités de la famille des Artocarpées. Maintenant que j'ai passé en revue tous les organes princi- paux que l’on observe dans les Artocarpées, il me reste à com- parer les caractères de ce groupe avec ceux des familles avec lesquelles il a le plus d’affinité. Morées. — Si je mets en parallèle la famille des Morées et celle des Artocarpées, J'aurai des points de contact nombreux à signaler, tandis qu'il ne me sera possible d'indiquer qu’un seul caractère distinctif. Les deux familles, en effet, sont composées de plantes ligneuses, dont le suc est le plus souvent lactescent, et qui ont les feuilles alternes munies de stipules. Les fleurs dans l’une et dans l’autre sont monoïques ou dioïques , jamais hermaphrodites, ce qui sert à les distinguer des Ulmacées et des Celtidées qui ont les fleurs polygames. Ges fleurs sont disposées en épis ou en capitules dans les Morées, comme dans certaines Artocarpées ; les inflorescences sont géminées dans les deux familles. Le genre £picarpurus, qui appartient aux Morées, a les fleurs femelles solitaires, comme les Olmedia et les Pseudolmedia qui sont rangés dans la famille des Artocarpées. Les fleurs mâles et les fleurs femelles du Dorstenia, du F'atoua, sont réunies sur le même réceptacle ; elles le sont également dans le genre T'reculha et dans les Brosimum , etc. Le périgone est à estivation imbriquée dans les deux familles ; il est persistant dans les fleurs femelles de l’une et de l’autre, et les étamines sont opposées aux divisions du périgone dans les fleurs mâles. C’est dans la disposition du filament de l’étamine avant l’anthère que réside le caractère distinctif des Morées et des Artocarpées , et encore est-on obligé de faire passer parmi celles - ci l’ancien genre Ficus que l’on range parmi les Morées. Toutes les Arto- carpées , hors les T'rophis, ont les filaments des étamines dressés dans la préfloraison ; toutes les Morées, les Ficus exceptés, les ont, au contraire , infléchis à la même époque. Si l’on conserve les Figuiers dans les Morées, et les T'rophis dans les Artocarpées, il n'existe pas de ligne de démarcation entre les deux familles ; t MRÉCUL. —— SUR LES ARTOCARPÉES. 6o car la forme de l'embryon, comme nous le verrons plus loin , ne peut servir à les caractériser : c’est là ce qui m’a décidé à placer les Ficus dans les Artocarpées, et les T'rophus dans les Morées. Ceux-ci, classés aujourd’hui à côté des Ærlocarpus, ont beau- coup d’analogie avec les Müriers par leurs inflorescences , et sur- tout par la structure de leurs fleurs mâles. Comme eux, ils ont les fleurs en épis, et les filaments recourbés intérieurement dans l’estivation. Les deux familles ont un ovaire uniloculaire, le plus souvent libre ; il est adhérent dans les Trophis, comme dans les Pseu- dolmedia et les Perebea. Les Morées ont un ovule unique, pen- dant , comme presque toutes les Artocarpées. Chez les unes comme chez les autres , le style est terminal ou excentrique, simple ou bifide ; l’extrémité des styles est stigma- tique sur toute sa surface dans le Broussonnetia , le Maclura tinc- _loria, etc., de même que dans le Pseudolmedia, le Cudrania, etc. ; ou seulement d’un côté l’Epicarpurus timorensis, chez les Morées ; le Perebea , etc., chez les Artocarpées. Les fruits sont des akènes ordinairement revêtus par le péri- gone sec ou plus ou moins charnu ; il est pulpeux dans les Morus nigra , alba, etc. ; il l’est également dans les Perebea. La semence est pendante dans les Morées; elle l’est aussi dans la plupart des Artocarpées. Dans celles-ci comme dans celles-là , la semence possède ou non un albumen. L'Æpicarpurus orien- lalis, qui appartient aux Morées, et le Sorocea, etc., de la: famille des Artocarpées, en sont complétement dépourvus. L’em- bryon est crochu , incombant , dans toutes les Morées , excepté dans l’Epicarpurus où il a à peu près la structure de celui du Sorocea. Dans les deux genres, les cotylédons sont inégaux : l’un est excessivement petit ; l’autre est très grand, très épais , replié sur lui-même et enveloppe le plus petit et la radicule qui est couchée dans la commissure, Parmi les Artocarpées, nous retrou- vons l'embryon à cotylédons incombants dans les Brosimum , le Trecuhia , et dans les Ficus. | Ce caractère ne peut donc servir à différencier les deux familles comme on l’a pensé jusqu'ici, 3e série. Bor. T. VILL, (Août 1847.) 1 3 66 MRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. Urticées. —- Si je compare de la même manière les Artocarpées avec la famille des Ürticées , je trouverai.encore les affinités très nombreuses et les différences fort peu multipliées , se réduisant même à un seul caractère général , l’inflexion des filets des éta- mines pendant la préfloraison. Tous les autres caractères , tels que la consistance herbacée des tiges, l’opposition dés feuilles (Urtica), la polygamie des fleurs (Droguetia, etc.), ne sont pro- pres qu'à un certain nombre d'espèces. Si les Ürticées renferment des plantes herbacées , elles con- tiennent aussi des plantes ligneuses, dont quelques unes ont même le suc laiteux, Les genres à feuilles alternes sont nombreux dans cette famille : les Ælatostemma , les Procris, les Forskalea , les Parietaria, les Rousselia , les Soulerrolia ; etc., se rapprochent des Artocarpées par ce caractère. Toutes sont munies de stipules. Assez souvent les fleurs sont monoïques (certains Ælatostemma, les Rousselia, etc.), ou dioïques (les Procris, une partie des Æla- tostemma , etc.). Les inflorescences sont axillaires, géminées, dans les Procris, dont les fleurs femelles sont disposées en petites têtes à peu près comme dans les Coussapoa ; les capitules sont, comme dans la plupart de ces derniers, solitaires au sommet du pédoncule. Dans les Ælatostemma (1), les fleurs sont insérées sur un réceptacle plan, charnu, et muni d’un involucre qui n’est pas sans analogie avec celui des fleurs mâles des Olmedia, de lAntaris, etc. L’estivation imbriquée du périgone , les étamines opposées à ses divisions, se retrouvent dans les Ürticées , excepté dans les Forskalea qui n’ont qu'une étamine comme les Coussapoa ; mais cette étamine est infléchie avant l’anthèse. Dans la fleur herma- phrodite du Droguetia , l’étamine est également solitaire ; mais, là, elle est située à côté d’un petit ovaire qui occupe le centre de la fleur. Le périgone des fleurs femelles est souvent gamophylle, tubuleux , ventru, ce qui, joint à Ja structure du pistil , établit un lien intime entre les Urticées et les Conocéphalées , ou la première tribu des Artocarpées. (1) Une excellente figure de l'Elatosiemma macrophylla à été publiée par M. Brongniart, dans le Voyage de la Coquille, PI. 45. TE f MTRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 67 L’ovaire des Urticées , Comme celui de ces dernières, est libre, uniloculaire, uni-ovulé; l’ovule est aussi basilaire et orthotrope. Le style est terminal ou peu excentrique ; le stigmate est capité, pénicilliforme ou unilatéral, caractères qui se retrouvent tous dans la tribu des Conocéphalées. Le fruit, ainsi que dans les Artocarpées , est enveloppé par le périgone persistant ; il est indéhiscent, membraneux ou crustacé. Un dernier trait de ressemblance entre la tribu des Conocé- phalées et la famille des UÜrticées réside dans la semence, qui est dressée , pourvue d’un albumen , comme dans quelques Cecro- pra, au milieu duquel est situé l’embryon renversé, droit , à ra- dicule supère. UImacées. Les familles des Ulmacées , des Celtidées et des Cannabinées ont aussi la plus grande analogie avec les Artocar- . pées; de même que les Morées et les Urticées, elles n’en dif- fèrent que par des caractères insuffisants pour justifier leur sépa- ration en famille distincte. Je vais en signaler rapidement les analogies et les différences. Les Ulmacées ainsi que les Artocarpées sont des plantes li- gneuses à feuilles alternes, munies de stipules ; leur périgone est aussi persistant et à estivation imbriquée ; leurs étamines sont de même opposées aux divisions du périgone ; l'ovaire est bilocu- laire dans l'Ulmus, dont une des loges avorte constamment, comme dans l’Ariocarpus incisa; il est uniloculaire dans le Pla- nera ; l’ovule est également unique et pendant. La nature mem- braneuse ou coriace du péricarpe, qui est indéhiscent, mono- sperme, est parfaitement en harmonie avec celle de la plupart des fruits des Artocarpées. L’albumen nul, l'embryon orthotrope renversé , à radicule supère , constituent encore une analogie de plus entre les deux familles. La principale différence , la seule même de quelque importance, réside dans la polygamie des fleurs des Ulmacées; celles des Artocarpées sont amor mo - noïques ou dioïques. Celhidées. — Les Celtidées, qui ne diffèrent guère des Ulma 68 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES, cées que par la consistance de leur fruit qui est drupacé, et par la forme de deur embryon qui est crochu , incombant dans les Spoma, comme celui des Ficus , contortupliqué dans les Celts , et entouré d’un périsperme , sont polygames comme elles. Elles se distinguent aussi des Artocarpées par ce dernier caractère et par les filaments des étamines qui sont infléchis dans la préflorai- son. Tout du reste est commun aux trois familles. Les deux stig- mates unilatéraux de l’Ulmus existent dans les Celtis et dans les Perebea. Cannabinées. — La famille des Cannabinées s'éloigne des Arto- carpées par la consistance herbacée des plantes qu’elle renferme et par leurs feuilles opposées dans la partie inférieure de la tige: mais elle s’en rapproche par la diæœcie des fleurs ; par le périgone à estivation imbriquée ; par ses étamines toujours dressées, à filets courts, comme dans l’Anharis, et opposés aux divisions du péri- gone ; par son ovaire uniloculaire, à ovule unique, pendant; par son akène crustacé ou coriace qui renferme une semence pendante ; par son embryon à radicule supère, crochu ou incombant dans le Cannabis, comme celui du Ficus, un peu plus contourné en spi- rale dans l’Humulus. Le périsperme est nul dans cette dernière plante ; il est presque nul dans le Cannabis, si l’on considère comme un albumen l’espèce de petit capuchon qui environne la partie supérieure de l’embryon. Des observations qui précèdent , il résulte que les Artocarpées ne se difilérencient des Morées que par leurs. étamines dressées , celles des Morées étant infléchies dans l’estivation ; des Urticées par le même caractère , les autres n’étant pas communs à tous les genres de la famille ; des Ulmacées par leurs fleurs monoïques ou dioïques, celles des ÜUlmacées étant hermaphrodites ou polygames ; des Celtidées par le même caractère des fleurs, et par l’inflexion des étamines avant l’anthèse ; des Gannabinées par la consistance herbacée de ces dernières, et par leurs feuilles opposées dans la partie inférieure de la tige. Les Artocarpées ont encore un point de contact avec les Cupu- lifères et les Monimiacées, LL 4 FRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 69 Cupulifères. — Elles touchent aux Cupulifères par lexistence des stipules dans les deux familles, par leurs fleurs monoïques ou dioïques , et surtout par la structure des fleurs mâles et des fleurs femelles du Pseudolmedia. Les fleurs mâles de ce dernier sont en effet dépourvues de périgone, et composées de quelques étamines insérées à la base des écailles du réceptacle ; mais celui-ci est plan ou un peu concave, et revêtu extérieurement d’écailles imbri- quées , tandis que les fleurs mâles des Cupulifères sont disposées en chatons. La fleur femelle du Pseudolmedia à plus d’analogie “encore avec celle des Cupulifères ; elle est assise comme elle dans un involucre écailleux ; son ovaire est également infère, et sur- monté d’un style bifide ; mais il en diffère en ce qu'il est unilo- culaire et non bi ou pluriloculaire, comme celui des Cupulifères. L'ovule unique est pendant au sommet de la loge, comme celui des Corylus, Carpinus , etc. L’inflorescence des Monimiacées offre assez l'aspect de celles des Perebea, des Ielicostylis , etc. ; elle est surtout très voisine de celle du Castilloa. Dans les Monimiacées , un réceptacle concave, caliciforme , qui s'ouvre en quatre valves, supporte les éta- mines ou les pistils (car les deux sexes sont placés dans des invo- lucres particuliers), qui sont épars sur toute son étendue. Dans le Castilloa, les étamines , également dépourvues de périgone , sont de même distribuées sur le réceptacle ; cà et là, on observe seule- ment quelques écailles interposées , ce qui n’existe pas dans les Monimiacées. D’un autre côté, le Castilloa diffère des Monimiacées en cequ'il a l’involucre écailleux extérieurement,en ce que ses fleurs femelles sont pourvues d’un périgone propre. Dans les Monimia- cées , l'ovaire est aussi uniloculaire , l’ovule est souvent pendant comme dans le Castilloa ; mais elles s’en distinguent au premier coup d'œil par leurs feuilles opposées et par l'absence des stipules. Le genre Gynocephalum, bien que très distinct par son port de la famille des Protéacées, me paraît s’en rapprocher beau- coup par quelques points de son organisation. Comme elles , il a les feuilles alternes ; il manque de stipules. Ses fleurs sont dioïques , il est vrai, mais elles sont quelquefois unisexuelles dans les Protéacées. Ses fleurs mâles ont un périgone à quatre divisions , à préfloraison valvaire ; les étamines sont opposées aux 4 20. ŒRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. folioles du périgone, de même que dans les Protéacées. Les fleurs femelles sont aussi à quatre divisions ; l'ovaire est unilocu- laire, bi-ovulé, caractère qu’il partage avec quelques Protéacées ; l'ovaire est aussi surmonté d’un style très épais et un peu bifide au sommet. Ses fleurs femelles sont groupées en capitules soli- taires sur chaque pédoncule ; ses fleurs mâles sont réunies en pe- tites têtes, disposées elles-mêmes en panicules racémiformes. Je crois que ce genre, le seul dans les Artocarpées qui manque de stipules, et dont la loge de l'ovaire soit bi-ovulée, doit être retranché de cette famille et rapproché des Protéacées, dont il pourra faire une tribu. Sa place dans la série végétale ne pourra être déterminée avec certitude, que lorsque l’on aura une analyse de son fruit qui est inconnu aujourd’hui. | Propriétés et usages. —La plupart des Artocarpées contiennent un suc laiteux qui jouit des propriétés les plus opposées dans des genres en apparence très voisins ; inoffensif, doux, et même ali- mentaire dans les uns , il est âcre, amer et toxique dans les autres. Parmi les plantes recherchées pour les qualités utiles de leurs sucs, la plus remarquable est certainement le Galaciodendrum. Cet arbre, peu connu encore, paraît être voisin des Brosimum ; il habite la Cordillère de Vénézuéla, où il est désigné sous les noms de Palo de vaca (Bois de la vache), Arbol de leche (Arbre de lait). Les habitants en obtiennent par des incisions faites au tronc un suc blanc, assez épais, gluant, dépourvu de toute âcreté, et exhalant une odeur balsamique très agréable. Les nègres et les gens qui travaillent dans les plantations, dit M. de Humboldt (4), le boivent en y trempant du pain de maïs ou de manioc. On pré- tend même dans le pays que les esclaves engraissent pendant la saison où le Palo de vaca leur fournit le plus de lait. À côté d’un arbre aussi éminemment salutaire, on est tout étonné d’en trouver dans la même famille un autre, dont le sue jouit des propriétés les plus délétères. Cet arbre est l'Antiaris Loaicaria , l’Antiar des Javanais; son suc , très visqueux, amer, est blanc dans les jeunes branches, jaunâtre dans le tronc; il (4) Rel. hist., I, p. 406 et suiv. TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPEES. 71 coule abondamment des incisions faites à l'écorce. Les émana- tions de ce suc sont très dangereuses pour certaines personnes , tandis que d’autres n’en sont nullement affectées. Leschenault ra- conte qu’un Javan , qu’il avait chargé de lui cueillir des rameaux fleuris , ayant été obligé de faire des entailles pour monter sur l'arbre , fut obligé de descendre, à peine arrivé à 25 pieds de hauteur. Il fut très incommodé , enfla, et fut malade pendant plusieursjours, éprouvant des vertiges, des nausées et des vomis- sements, Un autre Javan qui alla jusqu’au sommet de l'arbre n’éprouva aucun de ces accidents. C’est avec la gomme-résine que fournit le suc de cette plante en se concrétant que les habitants des îles de la Sonde et des Moluques préparent un des Upas avec lesquels ils empoisonnent leurs flèches. Le principe toxique de l’Upas antar (c’est le nom qu'ils lui donnent) n’est pas connu encore; MM. Pelletier et Ca- ._ventou, qui ont étudié cette substance, l’ont cru différent de ce- lui de l’Upas fieuté, qui doit ses propriétés délétères à la strychnine. Le suc laiteux des Artocarpées contient aussi du caoutchouc : c’est précisément à l'existence de cette matière dans sa sève que le Castilloa elashica doit son nom. Quelques plantes de cette famille sont utiles à l’industrie par les bois qu'elles lui fournissent. Celui de l’Ariocarpus integrifolia, par exemple, est très estimé ; il est d’une belle couleur jaune qui se rapproche de celle de l’Acajou en vieillissant ; il est usité dans l’Inde pour la menuiserie et l’ébénisterie. Le bois de l’Artocarpus polyphema n’est pas moins utile dans la Gochinchine ; il est aussi très durable , mais sa fibre est plus épaisse et sa couleur moins belle. Le bois du Cudrania javanensis, arbrisseau qui croît dans les îles de la Sonde et dans l'Inde, est employé dans la teinture. On se sert des vieux troncs et des racines; celles-ci sont plus fréquem- ment usitées par les Javanais. On prerd le tronc quand il est épais , et que son écorce est crevassée et couverte de mousse ; on le coupe par longueurs de 2 à 3 pieds ; puis, on le prive de son aubier, qui est léger et poreux, pour ne conserver que le cœur 72 ŒRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. qui est dur et compacte come la corne, de couleur hépatique , quelquefois plus pâle, comme l’Ocre d’ A grippine. Ce bois n’a pas de saveur particulière caractéristique ; il est recherché pour teindre en jaune et en vert, Les feuilles de certaines Artocarpées ont aussi quelques usages particuliers. Les grandes feuilles de l’Artocarpus incisa , qui ont jusqu'à deux et même trois pieds de longueur sur un pied et demi de largeur, sont employées en guise de nappes et de nattes. Dans l’Yucatan et à la Jamaïque, les feuilles du Brosimum A lcicastrum servent de nourriture aux bestiaux. Quelques fruits ou plutôt inflorescences sont employées à l'alimentation de l’homme ; ce sont celles du Ficus carica et des Artocarpus incisa et integrifolia. Ces dernières surtout méritent de fixer un instant notre attention. L'’inflorescence femelle de l’{rtocarpus incisa fournit aux habi- tants des îles de la mer du Sud une nourriture abondante, saine et agréable. On la cueille avant sa parfaite maturité; elle est alors composée d’une chair blanche et farineuse produite par les périgones soudés entre eux. On la fait cuire au four, dans l’eau ou de plusieurs autres manières. Quelquefois on la coupe par tranches, et, après l'avoir fait sécher, on la mange comme du pain, dont elle a un peu le goût; ainsi desséchée, elle peut se conserver deux ans sans s’altérer. Les Polynésiens en préparent aussi une pâte fermentée, dont ils font usage, en la faisant cuire au four, dans la saison pendant laquelle l’arbre à pain ne porte pas de fruits. En mürissant, la chair de cette inflorescence se ramollit, devient pulpeuse , douceâtre et purgative. - Les fruits proprement dits, qui ont le volume, la couleur et la consistance des châtaignes, servent ‘aussi d’aliment. On les mange bouillis ou cuits sous la braise ; leur saveur rappelle celle des marrons, mais elle est plus délicate. Il est une variété de l’Artocarpus incisa , originaire de Taïti , fort remarquable par l’avortement de ses ovaires, et très usitée aussi comme alimentaire. Elle a été introduite aux Antilles par les Anglais en 1793 ; depuis, elle a été cultivée dans diverses par- ties de l’Amérique. Le ] ÆRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 15 L’inflorescence de lÆ{rlocarpus integrifohia est aussi un ali- ment fort estimé ; sa pulpe est ferme , sucrée, mais d’une odeur fort désagréable. Elle est, malgré cela, fort recherchée des créoles et principalement des femmes, dit M. Bory de Saint-Vin- cent dans son F’oyage aux îles d'Afrique. Ses semences se man- sent comme celles de l’Artocarpus 1ncisa. Les fruits du Brosimum Alcicastrum sont aussi usités à la Ja- maïque comme alimentaires, principalement quand le pain est à un prix élevé. On les mange grillés ou bouillis , comme ceux des Arlocarpus. Distribution géographique. ——Si l’on en excepte legenre Ficus, dont l’habitation s’étend bien au-delà des tropiques , toutes les espèces de cette famille croissent spontanément dans les régions intertropicales ; elles sont répandues dans toute l'Amérique équa- toriale, en Afrique, dans l’Inde , dans les îles de la Sonde, les Moluques , les Philippines, la partie boréale de la Nouvelle-Hol- lande, et dans tous les archipels de l’océan Pacifique. Cette grande zone habitée par les Artocarpées peut se diviser en trois régions , qui ont pour caractère commun l’ancien genre Ficus, mais qui se distinguent nettement les unes des autres par des genres qui leur sont entièrement propres. Ce sont la région américaine, la région africaine et la région indo-polynésienne. 1° La région américaine est caractérisée par les genres Cecro- pra, Coussapoa , Pourouma , Olmedia, Pseudolmedia, Perebea , Helicostyhs, Noyera, Castilloa, Brosimum, Trymatococcus et Sorocea. | 2° La région africaine possède les genres Dicranostachys, T're- cuhia, Musanga et Myrianthus. = La région indo-polynésienne se distingue par les genres Conocephalus, Artocarpus (1), Cudrania et Antharis. | De même que le genre Ficus est répandu sur la zone des Arto- (1) Les Artocarpus incisa et integrifolia existent aussi en Amérique et au cap de Bonne-Espérance; mais ils y ont été introduits. 7 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. carpées tout entière, de même aussi les Cecropia sont épars sur toute la région américaine. On les a trouvés aux Antilles, au Mexique, à la Nouvelle-Grenade, d’où une nouvelle espèce (le C. Goudotiana ) a été rapportée par M. J. Goudot , à la Guiane, au Brésil et au Pérou. | L’habitation des genres Coussapoa et Pourouma est un peu moins étendue que celle des Cecropia ; on ne les a rencontrés jus- qu'ici qu'aux Guianes, au Brésil et au Pérou. M. Pœppig nous a transmis dans ses Vova genera des détails curieux sur la station du Coussapoa villosa , qui, naissant au mi- lieu des rochers et sur le bord des précipices, rampe vers Îles arbres voisins, grimpe sur eux, et s’y attache par des racines à l’aide desquelles il en absorbe les substances nutritives. Les Olmedia habitent à peu près les mêmes contrées ; ils se plaisent en général dans les forêts. MM. de Humboldt et Bonpland ont trouvé l’'Olmedia aspera de Ruiz et Pavon dans les forêts montueuses du Pérou, aux environs de Cuchero. Dans celles de la province de Maynas croît l'Olmedia angustifohia, que nous à fait connaître M. Pœppig. Ge voyageur a rapporté aussi l’Olme- dia moilis des forêts vierges qui bordent le Teflé dans la province brésilienne du Para, et l’'Olmedia calophylla de celles qui avoi- sinent le lac d'Éga. Le genre Perebea est originaire de la Guiane , où le Perebea quianensis fut découvert par Aublet, et le P. laurifolia par M. Martin, qui y récolta également le Voyera rubra. | Le Castilloa , trouvé d’abord au Mexique, a été rapporté en- suite de Cuba par M. Ramon de la Sagra. Jusqu'ici le genre Aelicostylis ne paraît exister qu’au Brésil, où il à été recueilli par MM. Martius et Pœppig. Le Pseudolmedia est représenté à Cuba par le Pseudolmedia havanensis, dans les forêts vierges d’Éga par le Ps. ferruginea, et au Pérou par les Ps. lœvigata et macrophylla. Le genre Brosimum comprend dans son habitation une lati- tude et une longitude assez considérables ; car il en existe une espèce aux Antilles et dans l’Yucatan ; et M. Pœppig a rapporté des forêts de la province de Maynas le Brosimum echinocarpum TS I I E TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 75 et lAubleti qui habite aussi la Guiane française, et qui a été rencontré dans la Guiane anglaise par M. Schomburgk. Enfin, nous devons à M. Gaudichaud une belle espèce qui croît dans la province brésilienne de San-Paolo; elle a été aussi trouvée dans celle de Minas Geraes par M. Claussen. | Le Trymatococcus habite les environs d’Éga et les forêts de la province de Maynas. Toutes les espèces du genre Sorocea sont originaires du Brésil, d’où elles ont été rapportées par MM. Auguste Saint-Hilaire , Gaudichaud et Guillemin. Les Artocarpées d'Afrique que nous connaissons appartiennent toutes à la côte occidentale. Le genre Dicranostachys , qu'Heudelot y à recueilli dans la Sénégambie , ainsi que le genre T'reculia , croît sur les bords des eaux vives de la Fouta d'Hiallon. | Le genre Musanga, récolté par Ch. Smith , et le Myrianthus, habitent le Congo. Ge dernier genre a été primitivement rapporté du royaume de Benin par Palissot de Beauvois. La région indo-polynésienne, la plus étendue en longitude, comprend les deux presqu’îles de l’Inde , les îles de la Sonde, les oluques , les Philippines , la partie boréale de la Nouvelle-Hol- lande et tous les archipels intertropicaux du Grand-Océan. Le genre Artocarpus paraît universellement répandu sur cette région ; il en est le caractère principal , comme le genre Cecropia est celui de la région américaine. Il est représenté dans l’Inde par lAÆrtocarpus integrifolia, lakoocha, polyphema, etc. ; à Java, par les 4. glaucescens, Cummingiana, Blumii, rigida, etc.; aux Phi- lippines , par l’4. nitida, philippinensis , etc.; aux Mariannes, par 4. mariannensis. L’A. incisa est très commun dans toutes les îles de la Polynésie. Les Conocephalus habitent les îles de la Sonde, les Philippines, les Moluques, et probablement les îles adjacentes. Le Cudrania, originaire de Java et des Moluques , croît abon- damment près des bords de la mer ou sur les montagnes , parmi les rochers et les plus petits arbrisseaux. De ces îles , il s’est ré- pandu dans l'Inde entière où le commerce l’a transporté. 76 SRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. Les Antiaris croissent à Java, dans les Moluques et dans la partie septentrionale de la Nouvelle-Hollande. L’Æntiaris toxica- ria se plaît dans les lieux fertiles et entourés d’une abondante végétation. ne ARTOCARPEARUM CHARACTERES. Arbores vel frutices sæpius lactescentes, foliis alternis vel distichis, petiolatis, simplicibus, integerrimis, serratis, pinnati- fidis, palmatilobis, peltatis aut umbellato-digitatis ; stipulis 1-2 liberis, axillaribus vel sublateralibus, caducis. Flores monoici vel dioici, cymoso-paniculati, racemosi , spi- cati, capitati aut in receptaculis concavis vel convexis involucra- tis dense congesti; interdum flores feminei in involucro polyphyllo solitarii, liberi vel eo connati. Masc. perigonio 2-3-/4-5-6 phyllo, foliolis plus minusve connatis , in æstivatione imbricatis, rarius valvatis, instructi ; rarissime perigonio orbati. Stamina tot quot perigonii lobi vel interdum pauciora, iisdem basi inserta et oppo- sita ; filamenta erecta , libera, aut rarius inter se connata; an- theræ erectæ vel incumbentes, introrsæ vel extrorsæ, biloculare loculis rima longitrorsum dehiscentibus, vel uniloculares , N. tatæ, bilamellatæ , lamellis toto ambitu solutis apertæ. FEm. Pe- rigonium tubulosum, integrum, ore minimo pervium, vel 3, 4-5-6 phyllum, folholis liberis aut plus minusve adnatis, interdum nul- lum. Stylus terminalis vel excentricus, simplex, stigmate fili- forme , spathulato , peltato vel penicillato desinens, aut bidenta- Lus, bifidus vel bipartitus, rarissime trifidus, cruribus stigmatosis. Ovarium liberum vel inferum , uniloculare, rarissime bi-trilocu- lare, loculis uni-ovulatis. Ovulum basilare orthotropum vel parie- tale aut ex apice loculi pendulum, anatropum campulitropumve. Frucr. Pericarpium perigonio persistente inclusum, pergama- ceum vel subdrupaceum, vel involucro carnoso bacciforme con- natum , indehiscens, rarius in duobus valvis apertum. Semen unicum ; testa membranacea vel papyracea ; embryo in axi albu- minis inclusus vel exalbuminosus, homotropus, antitropus vel am- phitropus, radicula supera. r SUR LES ARTOCARPÉES. TRÉCUL. ARTOCARPEARUM ORDO. Genera. Flores feminei et masculi in spicis cylindraceis dense congesti, . . . . . . + . . . CECROPIA, Ovulum ARE : . erectum, ad Perigonium ad apicem poro | DICRANOSTACHYS. en Î Stigma unilaterale, oblongum vel PELVIDINEN SE CNE) « sertum \ sub-capitatum,obliquum, Le ; \ Perigonium 4-fidum , . . CONOCEPHALUS. Flores feminei capitati. Stiéma terminal Pre Perigonium integrum vel tri- à : 10 CRAN dentatum, apice poro aper- ? COUSSAPOA. cillatum, ve d , vulum sub { à cé. À ne 3 - | . D . Sn Flores feminei cymoso-corÿymhbosi, rarius ad apicem peduneulorum secundariorum glome- adrtectle | et iscoi POUROUMA. anatropum rali ; stigma discoideo-pellatum,. . U . 0 . 0 . . . 0 . . e . 0 . . . Ê . Flores feminei et maseuli in eodem capitulo.. . . . . . , TRECULIA. Flores fem, ee Flores : : , numerosi, int noici Best Mo ct [ Perigouia fem, inter se con- receptaculo 5 HS disbneti 5 P nala, adapicem ore integro ? ARTOCARPUS. ARTOCARPEÆ, globoso vel : ST MERE 1 oblongo congesti. \Flores dioici. Perigonia libera, 4-phylla. . . . . . . . . . . . . . CUDRANIA. HE feminei solilarii iu quoque involucro ; ovarium liberum. OLMEDIA. à rs solitarii in quoque involucro ; ovarium perigonio Ron \ Flores femineisolitari vel DORE USA NE eee ct er 7 Spa er: RE A Stylus crassus , bidentatus, en = ne PT ca dentibus in latere interiore $ PEREBEA. LT IS de ‘ SHSIPALONS. in: 2 0 Us instructo. - Stylus compressus, Stigmata 2, elongala, helicoidea. . eo LA \ Flores feminei plurimi in eodem vulum peudulum, 2 filiformia. Perigonium apice poro pervium,. . . Stylus non crassus. Stigmata 2, filiformia. Perigonium subquadrifdum . CASTILLOA. receptaculo, Stylus non crassus. sont Flores numerosi liberi,in receptaculum utriculosum, ad apicem ore minimo pervium, insertli. Flores masculi receptaculum omnino tegentes, Perigo- ; BROSIMUM. . Flores feminei et masculi in co- mu nullum, SA EN AES { flos fem./ Flores dem receptaculo. rarissime 2| monoici vel Flores masculi receptaculum in recep- dioici ad apicem solum tegentes; $ TRYMATOCOCCUS. taculo me- abortu. perig. triphyllum; stam, 5. dio vel involucro, Flores fem. et masculi in receplaculis distinctis . . . « . « ANTIARIS. co .connatus. \ Flores diulci, TACeMOSIs Ne EN, AUTRE . SOROCEA. Tribus. CONOCEFHALE F. PGUROUMEZXÆ. EUARTOCARPE €. OLMEDIEZÆ. FICEÆ. BROSIME Æ. 78 ŒÆRÉCUL. -— SUR LES ARTOCARPÉES. TriBus 1. — CONOCEPHALEZÆ. Ovulum unicum erectum, ad basim loculi insertum. Stylus brevis; stigma simplex, capitato-penicillatum vel unilaterale. " I. CecropraA Linn. (PL 1, fig. 9-22.) Jacq. Observ. IT, t. 46, f. 4.— Juss. Gen. 402. — Endlich. Gen. p. 280. Flores dioici. Masc. Perigonium tubulosum , subintegrum, bi- dentatum vel alte bifidum. Stamina 2; filamenta brevia ; an- theræ introrsæ, biloculares, loculis rima longitudinal dehis- centibus. Paeshlli rudimentum 0. FEm. Perigonium tubulo- sum, integrum, apice sub-incrassato, medio anguste pertuso. Stylus brevis terminalis ; stigma simplex , capitato - penicil- latum. Ovarium liberum, uniloculare, uni-ovulatum. Ovulum orthotropum, e basi loculi erectum. Fructus perigonio persistente inclusus, subdrupaceus, intus osseus vel crustaceus, extus parum pulposus, sæpe verruculosus, stylo stigmateque persistentibus superatus. Semen unicum ; esta papyracea , fusca ; embryo exal- buminosus vel in axi albuminis parvi, rectus, cotyledonibus plano- convexis, radicula brevi, supera. Arbores americanæ tropicæ , lactescentes , ramis inter nodos fistulosis, ramulis cicatricibus annularibus horizontalibus, stipulis lapsis, notatis ; folüs alternis longe petiolatis peltatis (v. palmato- lobatis ?), in unica specie umbellato-digitatis ; stipulis solitariis , spathiformibus gemmas terminales includentibus ; peduneulis in foliorum axillis geminis, spatha oblonga spicas 2-60 ex umbella dispositas, teretes, breviter pedicellatas includente, coronatis (1). 1. Cecropia peltata Linn. Cecropia peltata Wild. Sp. pl. t. IV, p. 652. C. foliis orbiculato - cordatis, novem lobis, lobis brevissimis, | (1) Les espèces du genre Cecropia qui existent dans les collections sont assez nombreuses ; mais nous ne possédons guère de ces plantes, dont les feuilles sont TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 79 oblongis, obtusis, quandoque brevissime acuminatis, supra pilis rigidis setosis, scabris, subtus albis tomento tenui obductis, ner vis tomento destitutis scabris. 2, Cecropia obtusa +. C. foliis peltatis, 8-9 lobatis, lobis subobovato-rotundis, obtusissi- mis, integris ; supra initio albo-tomentosellis, demum asperis ; subtus in nervis, costis parenchymateque niveo-tomentosis, petiolo albo-tomentoso. Habitat in Guyana (Leprieur 1834, n° 195, Herb. Mus. Par. ), in Brasilia (Gardner, n° 3981), in Cuba (Bonpland, n° 4295) et in Peru (Pavon, Herb. Webpb.). Arbor ; ramuli subteretes, strigosi. f'o/ia peltata, juniora in parenchy- mâte nervisque supra tomento vestita , dein glabrescentia asperiuscula, subtus in nervis, costis et in parenchymate dense niveo-tomentosa ; usque ad 2/3 fissa, 8-9 lobata, lobis subobovato-rotundis, obtusissimis, latis, in- tegris vel subsinuatis, inæqualibus, superioribus majoribus; lobus maxi- mus ner vo medio 19 cent. longo, superne 10 cent. latus. Pefiolus cylindra- ceus, striatus, albotomentosus, basi pilis fuscis brevissimis densis tectà incrassatus, 35 cent. longus. Sfipulæ usque ad 12 cent. longitudine ac- cedentes. Masc. Pedunculi subtomentosi et asperi, demum scabri, circiter 20 cent. longi. Practea sammo pedunculo, spathiformis, clausa, basi con- tracta, albo-tomentosa, 11 cent. circiter longa vel minus, circiter 12-15 spicas masculas includens ; spicæ pedicellis gracilibus, 6""-1 cent. longis sustentæ. Perigonium tubulosum, apice pilis brevissimis hirtellum, subin- tegrum, brevissime bidentatum. Feu. Pedunculus sabtomentosus, 10 cent. longus, spicis fructiferis 8-9 cent. longis, | cent. crassis, pedicellis 2-4 mm. longis instructis. Fructus compressiusculi, obovati, 1/3 longi, ver- ruculosi, inter prominentia puncta albo-tomentosuli. Semen erectum , embryone interdum subincurvato, in axi albuminis tenuis incluso (an semper ?). en général fort grandes, que des échantillons très incomplets, consistant le plus souvent en une inflorescence et une feuille isolées du rameau , quelquefois même en une simple feuille. J'ai essayé de décrire les échantillons les moins imparfaits qui m'ont paru susceptibles d'être assez nettement caractérisés. {Note de l’auteur.) 80 TRÉCUL — SUR LES ARTOCARPÉES. 5. Cecropia pachystachya +. C. foliis peltatis, 910 lobatis, quasi usque ad petiolum fissis , lobis oblongis, angustis, superioribus integris, sinuatis vel pinnatfidis, supra strigosis, subtus niveo-tomentosis. Crescit in Brasilia (prov. Minas Geraes, Claussen, n° 158; prinv. Ceara, Gardner, n° 1845, Herb. Mus. Par.). Folia peltata, supra strigosa, subtus in parenchymate et in nervis ni- veo-tomentosa (in varietate solum pubescentia), altissime fissa, 9-10 lo- bata, lobis angustis, versus basin sensim attenuatis, inferioribus mino- ribus, integris, apice obtusis vel subacutis ; superioribus majoribus sinuatis vel pinnatifidis, lobulis obtusis ; obus maximus superne 6 cent. latus, e nervo medio 18 cent. longo utrinque circiter 18 costis orientibus instructus. Petiolus cylindraceus striatus, 16 cent. longus, albo-tomen- tosus; inferne incrassatus, pilis brevibus fuscis albisque intermixtis dense hispidus. Feu. Pedunculus communis circiter 7 cent. longus, scaber, spicis fructiferis 4, sessilibus, crassis, 7-10 cent. longis, 8-10 mm. latis, supe- ratus. Perigonium inferne membranaceum, in parte media tomentosum, apice summo glabrum. Fructus ellipticus, 1 longus, verruculosus. h. Cecropia polystachya. Herb. Berol. C. foliis peltatis 10-lobatis, lobis acutis, superioribus alte pinna- üfidis, inferioribus integris, supra glabris, subtus albis varie- gatis. Habitat in Peru (Ruiz, specim. ex herb. regio berol, in Herb. Mus. Par.). Arbor ; ramuli strigosi pilis brevibus albis uncinatis tecti. folia pel- tata, supra glabra, in nervis et costis punctis creberrimis, ferrugineis, obducta, subtus in nervis, costis nervulisque tenuissime reticulatis, pilis brevissimis fusco-rubentibus, pilis albis longioribus, uncinatis permixtis induta ; inter nervulos tomento albo vestita; usque ad 2/3 circiter fissa, 10 lobata, lobis sinubus rotundis disjunctis, acutis, lobis inferioribus integris, superioribus alte pinnatifidis, lobulis obtusis; lobus major 7 1/2 cent. latus , e nervo medio 21 cent. longo utrinque costis circiter 94 orientibus instructus. Pefiolus cinereo-fuscus, maculis linearibus, al- D SE PR nas tel de. — FRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 51 bis conspersus, pilis albis uncinatis, præsertim ad apicem et in basi in- crassata dense obductus, 14 cent. longus. MASC. Pedunculus communis pilis albis rigidis tomento incano mixtis tectus, 7 cent. longus, circiter 20 spicas 10 cent. longas, pedicellis graci- libus 1 cent. longis fultas, gerens. Perigonium tubulosum, apice incrassa - tum, brevissime bidentatum, dentibus obtusissimis. 9. Cecropia flagellifera +. C. foliis peltatis, 8-9 lobatis, lobis obovatis, inæquilateris, supra glabris, subtus albo-tomentosis. Habitat in Peru. (Pavon. Herb. Webb.) Arbor ramulis hirtis, scabris. Folia peltata, supra glabra, subtus inter costas nervulosque rubentes, hirtellos, leviter albo-tomentosa ; usque ad 1/2 circiter fissa, 8-9 lobata, sinubus rotundis, lobis apice expansis, obo- vatis, inæquilateris ; inferioribus apice rotundis, brevibus ; superioribus acutis, sæpe sinuosis, 10-11 cent. latis, nervo medio 21-95 cent. longo. Petiolus eylindraceus, striatus, albo-tomentosus pilosusque, inferne in- crassatus, pilis brevibus fuscis albisque intermixtis densetectus, 17 cent. longus. | Fem. Pedunculi 15 cent. longi vel magis, pubescentes, 4 spicis fructi- feris, 20 cent. longis, 8-9 mm. crassis superati. Perigonium persistens, pericarpium oblongum, 2 longum, læve, basi subattenuatum, includens. 6. Cecropia acuhfolia +. C. foliis peltatis, 10-11 lobatis, lobis elongatis, subinæquilateris, parum acuminatis, supra pilis adpressis inspersis, subtus albis, ramulis fuscis initio tomentosis, dein solum pilosis. Habitat in Peru. (in Herb. Webb.) Arbor. Folia peltata, supra pilis adpressis instructa, subtus albo-tomen- tosa, venulis fuscis primum tomentosis, dein solum pilosis ; usque ad 3/4 aut magis fissa, 10-14 lobata; lobis sinubus latis rotundis disjunctis, elongatis, subinæquilateris, apice paululum latescentibus, subacumina- tis, acumine acuto ; superioribus majoribus, 5-7 cent. latis, nervo me- dio 20-22 cent. longo. Petiolus cylindraceus, albo-tomentosus. Masc. Pedunculus 5-7 cent. longus, pubescens. Bractea pubescens acu- minata, 11 cent. longa, spicas 4 pedicellis 5-10 mm. longis suffultas 3e série. Bor. T. VIEIL. ( Août 1847.) 2 6 89 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. includens. Perigonium turbimato-tubulosum, bidentatum, dentibus con- ca vis obtusis. Fem. Pedunculus pilis albis obtectus, spicis fructiferis sex, 18-19 cent. longis, 8 mm. crassis, coronatus. Pericarpium verruculo- sum, oblongum, subconicum, acutum, inferne subcompressum. 7. Cecropia albicans +. C. foliis peltatis, 12-13 lobatis , supra albo-tomentosis , subtus inter nervulos rubentes hirtellos incanis. Habitat in Peru. (Pavon. In Herb. Webb.) Folia peltata, supra plane albo-tomentosa, subtus inter venulas tenuis- sime reticulatas rubescentes hirtellas alba, usque ad 1/2 fissa, 12-137 lobata, lobis obtusis vel acutis aut parum acuminatis , acumine obtuso. Petiolus teres, striatus, tomentosus, 36 cent. longus, mferne incrassatus, pilis brevibus dense vestitus. Stipulæ maximæ, 16 cent. longæ, 12 cent. latæ. Feu. Pedunculi communes crassi, breves, 1 1/2—92 cent. longi. Practea 5 cent. longa, apice abrupte attenuata, pubescens, spicas 3-4 floriferas breves tegens. Perigonium albo punctatum. 8. Cecropia strigosa T. C. folus peltatis, 10 lobatis, lobis oblongis, apice rotundatis , brevissime acuminatis, supra scaberrimis, subtus albo-tomen- tosis, in nervis nervulisque hirtellis. Habitat in Peru. (Pavon. Ex Herb. Webb. ; Folia peltata, supra strigosa, subtus albo-tomentosa, nervis, costis nervulisque hirtellis ; usque ad 1/2 vel 2/3 fissa, 10 lobata, lobis ‘ sinubus rotundis disjunctis, oblongis, apice rotundis, breviter acumi- natis; lobus maximus 7 1,2—8 cent. latus, nervo medio 22 cent. longo. Petiolus cylindraceus , striatus, hirtellus. Masc. Pedunculus communis 7-8 cent. longus, hirtellus. Bractea 12 cent. longa, pubescens, post anthesin bipartita ? spicas circiter 60, graciles, 8-9 cent. longas, pedicellis pubescentibus, 1 cent. longis sus- tentas, includens. Fe. Pedunculus communis 4 1/2 cent. longus, spicis 7 foriferis, sessilibus, 3 1/2 cent. longis, terminatus. Akenium oblongum subpunctatum, 2-3 longum, apice acutum. SA de. Sd à TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 83 9. Cecropia angushfohia +. C. foliis peltatis, 14 lobatis, lobis elongatis, angustis, integris, subobtusis vel acutis, supra asperis, subtus albo-tomentosis. Hab. in Peruvia(Pavon. In Herb. Webbiano). Folia peltata, supra aspera, subtus inter nervulos rubentes hirtellos albo-tomentosa,usque ad 4/5 circiter fissa, 14 Ilobata, lobis elongatis, an- gustis, integris , obtusiusculis aut acutis; superioribus 15-26 cent. lon- gis, 4-6 latis. Petiolus teres, striatus, pilis brevissimis hirtellus, 35 cent. longus. Feu. Pedunculus communis, crassus, 1—1 1/2 cent. longus, spicis 2-3 pedunculi sammo sessilis, 4 cent. longus, 4 cent. latus. Pericargium oblongum , utrinque attenuatum , acutum, leviter tHqueteunx, 2-3 lon- gum. 10. Cecropia Goudotiana +. C. foliis peltatis, 6-7 lobatis, lobis oblongis, apice rotundis, su- pra initio dense molliterque PuPesaentnue demum scabris bul- losis, subtus tomentosis. Crescit in Nova-Grenada, prope Piedras in valle Magdalenæ (J. Goudot. Herb. Mus. Par.). Floret Julio. Ramuli cylindracei, pubentes, subscabri. Folia peltata , supra dense pubescentia, primo mollia, demum scabra, bullosa, subtus tomentosa , in nervis solum pubentia, usque ad 1/2 partem fissa, 6-7 lobata, lobis plus mimusve oblongis, apice rotundis , superioribus majoribus, nervo medio 22-18 cent. longo. Petiolus 12 cent. longus, teres , striatus, pu- bescens, inferne incrassatus, pilis albis densis obtectus. Masc. Pedunculi 3—5 1/2 cent. longi, albo-pubescentes , spatha albi- cante puberula, primum clausa, dein a summo lacerata, spicas 2 alte bi- fidas , 9-10 cent. longas, pedicellis pubentibus 2-3 mm. longis fultas includente, desinentes. Perigonium tubulosum, integrum, apice trunca-- tum , subincrassatum. LL. Cecropia membranacea +. C. foliis peltatis, 8 lobatis, membranaceis , lobis acumine acuto desinentibus, primum utrinque albo-tomentosis, dein gla- bratis. Hab. in Guiana ? SA TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES, Folia peltata , tenuissime membranacea, initio utrinque albo-tomen- tosa , postea glabrata , lævigata, usque ad 2/3 fissa, 8 lobata, lobis ad basim attenuatis, integris, acuminatis, acumine acuto, superioribus ma- joribus, nervo medio 22 cent. longo. Masc. Pédunculi communes 3 1/2 cent. longi, 40-50 spicis gracilibus, 10-13 cent. longis, 2 mm. crassis, pedicellis 7-8 mm. longis pubentibus sustentis, coronati. Perigonium diphyllum, foliolis liberis vel basi sub- connatis, acutis, CONCa vis. SPECIES MIHI IGNOTÆ. 12. Cecropia palmata. C. palmata Willd. Sp. pl. IV, p. 652. C. foliis orbiculato-cordatis, ad medium 7-9 lobatis , lobis distan- tibus, oblongis, rotundato-obtusis, supra glabris, sub lente punctis raris albis conspersis; subtus albis, tomento tenu obductis, nervis venisque mediis glabris. Amentis femineis cy- lindricis quatuor in qualibet spatha externe tomentosa, tripol- licaribus, crassitie vix pennæ cygni. Hab. in prov. Para Brasiliæ. b. 15. Cecropia concolor Willd. 1. c C. foliis orbiculato-cordatis, ultra medium 9-11 lobatis, lobis sinu acuto distantibus, oblongo-obovatis, acuminatis, utrinque viri- dibus scabris, subtus pailidioribus. Amentis femineis 4 in qua- libet spatha externe tomentosa, tripollicaribus cylindricis, crassitie pennæ cygni. Hab. in prov. Para Brasiliæ. b. 1h. Cecropia sciadophylla. ©. sciadophylla Mart. Herb. fl. bras. n° 630 (1). * CG. foliis -umbellato-digitatis, foliolis 19-1/4-nis lanceolatis , acu- tiusculis, versus basin obtusam attenuatis, utrinque viridibus, glabris, subtus inter nervos parallelos subtilissime reticulatis ; amentis femineis umbellatis. me net ut été te dd de RS. 0 D de à TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. " 85 15. Cecropia scabra. C. scabra Mart. 1. c. n° 630 (2). C. foliis fere ad basin usque palmato 7-9 partitis, laciniis an- gustato-lanceolatis cuspidatis, scabris, subtus in parenchymate inter venas et venulas subtiles parallelas cinerascenti-tomen- tosis ; amentis masculis ternis. In ripa fluvii Amazonum, locis arenosis. Septembre floret. IT. DicraAnosracuys. Genus nov. {PL 1, fig. 1-8.) Flores dioici. Masc. in spicis dichotomis dense conferti. Peri- gonium l-fidum , laciniis biseriatim æstivatione imbricatis. S4a- mina k, exserta, perigonii foliolis opposita ; flamenta ima basi approximata , rarius inferne connata; antheræ terminales, ex- trorsæ, biloculares, loculis longitrorsum dehiscentibus. Pistilli rudimentum nullum. FEM. in capitulis congesti. Perigonium ur- ceolatum, summo apice anguste pertusum. Séylus terminalis : stigma oblongum, unilaterale, compressum. Ovarium liberum , uniloculare, uni-ovulatum ; ovulum e fundo loculi orthotropum. 1. Dicranostachys serrata +. Arbor 18 metr.; éruncus teres, erectus ; rami cylindracei, supra folio- rum axillas subcompressi, pilis brevissimis adpressis primum vestiti, demum glabrati, flavescenti-cinerei, lapsis stipulis cicatricibus annulati. Folia alterna, petiolata, petiolo tereti, ecanaliculato, pilis brevibus ci- nerèis primum induto, dein glabrato, 1-4 cent. longo ; limbus oblongo- lanceolatus, basi rotundatus interdumque in foliis maximis subemargi- natus vel in junioribus inferne acutus, apice acuminatas, sæpe inæqui- laterus, serratus, versus basin aliquando integer; supra glaber, subtus albo-tomentosus, 14-30 cent. longus, 4-13 cent. latus; nervo medic costisque secundariis subtus prominentibus, pilis raris brevibus ad- pressis inspersis. | Stipulæ solitariæ, axillares, amplexicaules, deltoideæ, acutæ, pubes- centes, 6-8 mm. longæ, interdum basi tantum fissæ. Masc. Pedunculi communes gemini, 3-5 cent. longi, tripartiti, initio 86 WRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. pilis brevibus albis tecti, demum glabrati; pedunculi secundarii in spicas dichotomas desinentes, bracteis triquetris minimis basi instrueti. Flores sessiles, albi, fragrantes. Practeolæ minimæ, chovatæ vel cuneatæ, ciliolatæ. Perigonium 4-fidum, laciniis obtusis concavis. Stamina 4, fila- mentis perigoniis vix longioribus. Few. Pedunculi axillares, gemini, simplices, 1 cent. longi, capitulis 6-15 flor. desinentes. Perigonium ovato- depressum , à latere subcompressum, crassum, extus puberulum, ore minimo vertice apertum. Ovarium ovatum, liberum. Stylus teres, brevis, inclusus. Sfigma compressum, oblongum , unilaterum, uncinatum, pubescens, longitrorsum sulcatum. Floret Aprili et Maio. Hab. in Senegambia ubi secus aquas vivas Foutæ d’Hiallon collegit Heudelot, n° 840. (Herb. Mus. Par.) Ce genre me paraît avoir beaucoup d’analogie par son inflores- cence mâle avec le Myrianthus de Palissot de Beauvois, que J'ai pu étudier sur un échantillon de l’herbier de M. Ad. de Jussieu. L’inflorescence du Myrianthus est composée de capitules un peu ramifiés , et disposés au sommet des divisions extrêmes du pé- doncule. Le périgone est à quatre folioles opposées deux à deux et imbriquées dans l’estivation ; il contient quatre étamines oppo- sées aux divisions du périgone et soudées par les filets ; fré- quemment il n’y en a que trois greffées entre elles, ou bien, deux seulement sont adhérentes , Ja troisième est isolée. Je n’ai quel- quefois trouvé que deux étamines soudées. Malgré cette similitude, et la présence de stipules spathi- formes constatée par M. Rob. Brown ( Plantæ javanicæ rario- res, page 50), je n'ai pas cru devoir réunir ces deux plantes dans le même genre, ne connaissant pas le fruit du Myrianthus , d'autant moins que Palissot (1) dit que cette plante est monoïque et à ovaire pluriloculaire. Je crois cependant que ce genre appar- tient à la famille des Artocarpées , et qu’il est voisin du Dicra- nostachys. L'aspect des deux plantes diffère, du reste, par la forme des inflorescences et par celle des feuilles, qui sont digitées dans le Myrianthus. (1) Flore d'Owareet de Ben. p. 16. TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 87 111. ConocePHaLus. (PL 2, fig. 41-51.) Conocéphalus Blume. Bijdr. p. 483. Flores dioici. Masc. Perigonium turbinatum , tubulosum , 4-fi- dum , rarissime bi-partitum , laciniis in æstivatione valvatis aut apice paululum imbricatis. Stamina h, rarissime 2, perigonn foliolis opposita ; flamenta complanata, perigonio longitudine sub- æqualia; antheræ breves, exsertæ, promiscue introrsæ et ex- trorsæ, biloculares, loculis basi liberis, rima longitrorsum dehis- centibus. Paistilli rudimentum compressum , apice incrassatum. Feu. Perigonium tubulosum, 4-fidum. Stylus terminalis, brevis- simus. Stgma oblongum , unilaterale vel capnatum , obliquum. Ovarium liberum, uniloculare, uni-ovulatum. Ovulum e fundo loculi orthotropum. Fructus perigonio persistente tectus, cartha- ceus, in duobus valvis longitrorsum dehiscens. Semen ovatum, hilo sublaterali ; esta membranacea : embryo exalbuminosus , rectus, cotyledonibus plano-convexis, crassiusculis, radicula supera. Frutices scandentes Indiæ et insulis Sondæ, Moluccis, Philip- pinis indigenæ, foliis alternis, longe petiolatis, integris ; stipulis solitartis, axillaribus, semiamplexicaulibus, deciduis; inflorescen- tüs axillaribus , solitarus ; floribus in capitulis cymoso-panicula- tis dense aggregatis, capitulis femineis sæpius solitariis. 1. Conocephalus suaveolens BI, 1. c. GC. ovato-lanceolatis, basi rotundis aut acutis vel subcuneatis, apice sensim attenuatis, parum acuminatis, pedunculo com- muni masculo ramis suis secundariis multo breviore. Crescit in fruticibus humidiusculis, in Java (Leschenault , n° 60; Blume; Zollinger , n° 543 ; Manilla-Calawan, ubi collegit Callery. Herb. Mus. Par.). Floret toto anno. Nomen vulg. jav. Kekkegoan aroy. Frutex scandens, ramulis fusco-rubentibus, sæpe squamellis transver- 86 MRÉCUL, — SUR LES ARTOCARPÉES, salibus exsolventis cuticulæ obductis. Folia ovato-lanceolata, sæpe sub- inæquilatera, margine subsinuata, basi plus minusve abrupte attenuata, subrotunda vel obtusiuscula , interdum breviter cuneata , apice sensim coarcta, subacuminata, punctis prominulis oblongis albis creberrimis supra sparsis, subtus in nervulis solum impositis, obducta; limbus 17-29 cent. longus, 8-16 cent. latus. Pefiolus fuscus, primum lævis, dein iransversis squamulis tectus, antice canaliculatus , 4-12 cent. longus. Stipulæ apice incurvæ, 3 cent. circiter longæ. Masc. Pedunculus communis brevissimus, 5 mm. longus, apice bi-brac- teatus, di-tri-chotomus ; rami secundarii longiores, 2 cent. circiter longi, in tertia parte bracteolis oblongis, concavis, 8-10 mm. longis, instructi ; capitulis (circiter 10-12) breviter pedicellatis, ad summum ramulorum glomeratis. Perigontum 4-fidum, membranaceum, laciniis obtusiusculis. FEm. Pedunculus simplex, 1 1/2 cent. longus, capitulo florum globoso, 2 cent. crasso, involucro diphyllo deciduo instructo, desinens. Ælores pedicellis compressis quadrangulis sustenti, in receptaculo orbiculato confertim aggregati. Perigonium roseum, laciniis subconcavis, obtusis. Stylus teres. Stigma oblongum, unilaterale, acutum. Ovarium gyno- phoro brevi instructum, oblonge ovatum; ovulum parum excentricum. Fructus perigoniis membranaceis persistentibus tecti, compressiuseuli, lævigati. Conocephalus lanceolatus +. C. foliis lanceolatis subtus in nervis, costis , nervulis petiolisque hirtellis ; pedunculo communi masculo ramis secundariis lon- giore. Crescit in Indiis orient. (Griffith. Herb. Mus. Par.) Frutex vamulis apice subangulosis, demum teretibus. Folia lanceolata, integerrima, utrinque sensim attenuata, acuta; puncCtis albis oblongis, prominulis, creberrimis, supra sparsis, subtus punctis longioribus in nervis, costis nervulisque hirtellis impositis, inspersa ; limbus 13-18 cent. longus, 6-8 latus. Petiolus antice canaliculatus, initio sparse pu- bescens, demum glabratus, 2 1/2—5 cent. longus. Stipulæ oblongæ, concavæ, spip attenuatæ, acutæ, extus puberulæ, dorso longitrorsum bilamellatæ, 2 1/2 cent. longæ. Masc. Pedunculus communis 12 mm. longus, in parte media et apice bracteolis minimis oppositis instruetus, dichotomus, ramis secundariis longior. Perigonium 4-partitum, laciniis acutis, concavis, in æstivatione valvatis, DT ES ERP MRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 89 Conocephalus ovatus +. Conocephalus suaveolens Bennett, PI. jav. rar. pars 4, t, XIT. C. foliis ovato-subrotundis vel ovatis, basi late obtusis aut leviter emarginatis, apice obtusis vel acutis aut subemarginatis ; pe- dunculo communi ramis secundariis sublongiore. Grescit in Java ubi Zollinger decerpsit, N° 285. (Herb. Mus. Par.) | Frutex ramulis fusco-rubentibus, primum pubentibus, dein glabratis. Folia marginibus subsinuata, ovato-rotunda, interdum subinæquilatera, basi laterotunda vel leviter retusa. apice obliqua, parum abrupte coarcta, subacuta vel obtusa aut paululum emarginata ; punctis prominentibus albis, oblongis, creberrimis, supra sparsis, subtus punctis longioribus in nervulis dispositis, onusta ; limbus 14-19 cent. longus, 8 1/2—13 cent. latus. Periolus lævis vel transverse fissus, fusco-ferrugineus, 3-12 cent. longus. Stipulæ oblongæ, pubentes, 1 1/2 cent. longæ. Masc. Pedunculus media parte bi vel quadri, apice quadri-bracteolatus, 2 cent. longus, bifurcatus, ramis 1 1,2 cent. longis dichotomis, capitulis brevissime pedicellatis, glomeratis. Perigonium turbinatum, quadrangu- losum, quadrifidum, laciniis apice leviter pubescentibus, concavis, acu- tis, in æstivatione valvatis, apice subimbricatis. FE. Floribus Conocephalo Suaveolenfi consimilis; capitulis femineis majoribus 2 1/2 cent. latis, pedicellisque longioribus, gracilibus solum differt. Les trois espèces précédentes , bien que très voisines , me pa- raissent suffisamment distinctes pour justifier leur séparation. Il serait possible cependant que l’examen d’un plus grand nombre d'échantillons présentant des formes intermédiaires, vint plus tard autoriser leur réunion. h. Conocephalus Roxburgü +. Urtica naucleiflora Roxb. ex herb. Wallichiano, n° 4624 À. GC. foliis ovato-ellipticis, basi rotundis, apice brevissime acumi- 90 ŒRÉCUL. —— SUR LES ARTOCARPÉES. ts, pedunculo communi masculo peduneulis secundartis ter quater breviore. In horto botanico calcuttensi culta , a cl. d'° Wallich data. (Gaudichaud, n° {445 ; Herb. Mus. Par.) Frutex vamulis apice compressis, angulosis, primo rubris, pubescen: tibus , lævibus, postea squamulosis, demum glabratis, cinereis. Folia ovato-elliptica integerrima, paulum inæquilatera, basi rotunda, apice subcoarcta, sæpe breviter obliqua, brevissime acuminata, acumine ob- tuso; punctis prominulis albis, oblongis, numerosissimis, supra sparsis, subtus punctis multo longioribus in nervulis impositis, obducta ; limbus 12-16 cent. longus , 7 1/2—11 latus. Pefiolus fusco-ferrugineus , dein squamulosus, antice canaliculatus, 4-10 cent. longus. Shipulæ oblongæ, puberulæ, 1 1/2—2 cent. longæ. Masc. Pedunculus communis brevis, 1 cent. longus, apice bibracteo- latus, bi vel trifurcus, ramis 3 cent. circiter longis, in tertia parte 2 brac- teolis oblongis concavis fuscis instructis, summo polychotomis, ramulis ex urbellis dispositis, bis dichotomis, cCapitulis 4 mm. crassis desi- nentibus. Perigonium quadripartitum, laciniis basi membranaceis, apice subincrassatis, concavis, acutis. 9. Conocephalus pubescens +. C. foliis ovatis, basi rotundis, apice acutis, obtusiusculis, subtus pubentibus : ramulis, petiolis, pedunculis stipulisque pube- rulis. Crescit in Java. (Leschenault, n° 549 ; Herb. Mus. Par. ). Frutez ramulis fusco-rubris, pubescentibus. Folia ovata, margine leviter sinuosa, basi late rotunda, ad apicem subattenuata , subobtusa ; atomulis albis, prominentibus, creberrimis, supra solum obducta ; subtus pilis brevibus mollibus dense tecta ; limbus 10-20 cent. longus, 6-13 latus. Petiolus pubescens, 2-3 cent. longus. D pilis adpressis vestitæ, marginibus subscariosæ. Masc. Pedunculi puberuli, dichotomi ; rami bracteis oppositis ovali- bus, concavis, punctis prominulis oblongis infra onustis, 12-15 mm. longis, instructi. Périgonium turbinatum, 4-fidum, laciniis obtustusculis, concavis, extra puberulis. TRÉCUL. —— SUR LES ARTOCARPÉES. 91 6. Conocephalus elliphicus +. C. oblongo-ellipticis, basi rotundis, rarius attenuatis, apice ob- tusissimis, interdum subemarginatis, rarius léviter acutis. Hab. in Pulo Pinang. (Gaudichaud, n° 105 , Herb. Mus. Par.) Frutex scandens, ramulis fusco-rubentibus, sæpe transversim rugosis vel squamulis cuticulæ exsolventis præsertim ad apicem tectis. Folia integerrima , oblongo-elliptica, basi rotunda vel subemarginata, rarius leviter attenuata, obtusiuscula, apice rotunda , obtusa aut perpaulum retusa, rarius subacuta ; atomulis albis, oblongis, creberrimis, prominu- lis, supra sparsis, subtus in nervulis impositis, punctis minoribus nume- rosissimis inter nervulos conspersis, aucta ; limbus 14-22 cent. longus, 5 1/2—11 cent. latus. Petiolus ferrugineo-rubens , antice canaliculatus, transverse fissus, pelliculis gestus. Stipulæ semi-amplexicaules. Masc. Pedunculus communis 1 1/2—2 longus; in parte media duobus _bracteolis oppositis, concavis, extra punctulatis, obtusis, 6 mm. longis, instructus ; apice quadribracteolatus, bifurcus; pedunculi secundarii breviores, capitulis numerosis breviter pedicellatis superati. Perigonium diphyllum, foliolis obovatis , obtusis, concavis. Stamina duo ; perigonii lacimis opposita. 7. Conocephalus acuminatus +. C. foliis rhomboideis vel ovato- rhomboïdeis , basi acutis aut ob- tusiusculis, apice sensim attenuatis, acuminatis , acumine an- gusto, aCutissimo. Crescit ad Manillam. (Cumming , n° 775. Herb. Mus. Par.) Frutex ramulis cylindraceis, primo pubescentibus, demum glabratis. Folia integra, rhomboidea vel ovato-rhomboiïdea, basi attenuata, acuta aut paululum rotunda , apice sensim contracta, acuminata, acumine lineari, mucronato ; punctis oblongis, numerosissimis, prominulis, supra sparsis, subtus majoribus, in nervulis impositis multoque minoribus creberrimis inter nervulos dispersis, gesta ; limbus 10-16 cent. longus, 6-9 latus. Pefiolus antice canaliculatus, cinereus, 3-5 cent. longus. Stipulæ acutæ, apice curvatæ, latæ, 3-5 cent. circiter longæ. FEM. Pedunculus communis , pubescens , 2-3 cent. longus , sexies vel octies dichotomus , apice bracteolatus ramisque bracteolatis, hirtellis, 92 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES, Capituli florum globulosi, 2-3 mm. crassi. Perigoniun tubuloso-turbina- tum, 4-fidum, laciniis obtusis, concavis, anticeinflexis. Ovarium ovatum. Stylus brevissimus, crassus, stigmate papilloso oblique capitato desi- nens. 8. Conocephalus microphyllus +. C. foliis ovatis, basi rotundis vel obsolete cordatis, apice attenua- tis, acutis, breviter acuminatis, acumine mucronulato. Crescit ad Manillam-Calawan. (Callery, n°54, Herb. Mus. Par.) Frutezx foliis alternis petiolatis ; limbus integer, ovatus, basi rotundus aut subcordatus, ad verticem attenuatus, acuminatus, acumine mucro- nato, punctis albis, oblongis, prominentibus, creberrimis, supra spar- sis, subtus in nervis, costis nervulisque conspersis, gestus ; 8-12 cent. longus, 5—7 1/2 latus; 7-8 costis e nervo medio utrinque orientibus instructus. FL. Masc. in capitulis cymosis ad summum pedunculorum glomeratis dense congesti. Perigonium 4-fidum , lacintis obtusis concavis, pilis brevibus extra onustis. SPECIES MIHI IGNOTA. 9. Conocephalus naucleiflorus. Lindi. Bot. regist. n°1203. C. caule radicante scandente , foliis cordatis acutis, glabris, ca- pitulis masculis dichotome paniculatis ; calice tubuloso trifido ; staminibus à. IV. CoussAPoA. (PI. 4, fig. 23-40) Coussapoa Aubl. Guian. IT, p. 955,t. 362, 363. — Juss. Gen. p. 406. — Pæœpp. Nov. gen. ac spec. II, p. 33, t. 147. Flores dioici, in capitulis dense congesti. Masc. Practeolæ spathulatæ perigonium cingentes. Perigonium turbinatum vel subcylindricum , tubulosum, tridentatum , trifidum aut triparti- tum, laciniis in æstivatione imbricatis. Stamen unicum (vel 2 omnino connata), centrale; flamentum filiforme vel complanatum ; anthera bilocularis vel quadrilocularis (antheris 2 connatis), locu- lis rima longitrorsum dehiscentibus. FEem. bracteolis spathulatis TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES, 03 sæpe interstincti. Perigonium tubulosum, urceolatum, cylindri- cum aut obovatum, crassum vel membranaceum, apice integrum, rarius tridentatum, apice poro pervium. Séylus brevis, inclusus, simplex , terminalis vel rarius subexcentricus ; sigma capitato- penicillatum. Ovarium liberum, uniloculare, uni-ovulatum ; ovu- lum ad basim loculi affixum , sublaterale, erectum. Drupæ peri- goniis persistentibus inclusæ , in capitulis confertim aggregatæ ; . semen hilo sublaterali ; testa membranacea ; embryo exalbumino- sus, rectus , cotyledonibus plano-convexis, crassiusculis, æquali- bus , radicula supera. Arbores vel frutices americanæ tropicæ lactescentes, nonnun- quam scandentes, supra alias arbores parasiticæ ; foliis alternis, petiolatis, cordatis, ovatis vel obovatis, glabris, pubescentibus aut tomentosis, integerrimis vel marginibus sinuosis ; stipulis de- ciduis , axillaribus , solitariis, gemmas terminales includentibus ; _pedunculis axillaribus, geminis, simplicibus vel dichotomis, capi- tulis florum terminatis. | 1. Coussapoa ferruginea T. C. foliis elliptico-lanceolatis, utrinque acutis, supra glabris, sub- tus dense ferrugineo-tomentosis ; petiolis, stipulis ramulisque ferrugineo-villosis. Hab. in Guyana gallica. (Leprieur, Herb. Mus. Par.) Arbor vel frutex ; ramuli anguloso-complanati, cicatricibus oblique circularibus notati, pilis densis, mollibus, primum ferrugineis, postea cineraceis obducti, demum glabrati, cortice cinereo. Folia coriacea, elliptico - lanceolata , utrinque acuta vel basi obtusiuscula , integra, integerrima, supra punctulata, paululum rugosa, glabra, subtus ferru- gineo-tomentosa; limbus in minoribus foliis 4 1/2 cent. longus, 2 latus, in majoribus 8 cent. longus, 4 latus ; e nervo medio utrinque 5-6 costæ oriuntur. Pefiolus antice canaliculatus, dense ferrugineo-villosus, 1— 1 1/2 cent. longus. Stipulæ basi oblique amplexicaules, oblongæ, acutæ , apice recurvæ, extra ferrugineo-villosæ, intus glabræ, 1—4 1/2 cent. longæ. Masc. Pedunculus communis, 1 —1 1/2 cent. longus, ter dichotomus, ramulis brevibus, capitulis florum minimis 2 1/2—3 mm. latis terminatis. Bracteolæ 3, extus pubescentes, cuneiformes, apice subincurvæ, perigo- 94 TRÉCUL. —- SUR LES ARTOCARPÉES. nium cingentes. Perigonium turbinatum , tubulosum , bracteis æquilon- gum, tridentatum, dentibus obtusis. Sfamen unicum vel duo connata ; filamentum erectum, exsertum ; anthera unica , terminalis , quadrilocula- ris aut duo biloculares adnatæ. 2. Coussapoa F'ontanesiana. C. Fontanesiana Ad. Brongn. mss. C. foliis elliptico - lanceolatis , basi subrotundis vel acutiusculis, apice breviter acuminats , supra glabris, subtus in nervo me- dio costisque adpresse puberulis, capitulo femineo ad sum- mum pedunculi solitario. Crescit in prov. brasil. San Paolo. (Gaudichaud, n° 992, Herb. Mus. Par. In horto Mus. Par. culta.) Arbor vel frutex ramulis teretibus, primo pubescentibus, demum glabratis , cicatricibus prominentibus , in toto ambitu e basi ad apicem merithallorum oblique notatis. #olia rigido-membranacea, integra, integerrima, oblongo-lanceolata , basi paululum acuta vel rotunda sub- emarginatave, apice subacuminata, supra glabra, subtus in nervo medio costisque pilis adpressis conspersa ; limbus 5-14 cent. longus, 3-5 cent. latus ; e nervo medio percurrente utrinque 5-7 costæ infra et supra (in foliis siecis) prominulæ oriuntur, costa inferiore ab aliis remota, obliquiore, margini parallela. Pefiolus initio adpresse pubens, demum glabratus, an- tice canaliculatus, 1 1/2—2 cent. longus. Stipulæ oblongæ, acuminatæ, acutæ, pilis adpressis tectæ, 1 1/2—4 cent. longæ. | Masc. Pedunculi communes gemini, gemma interposita, pluries dichotomi, floribus capitulosis terminati. Perigonium turbinatum, tubu- losum, trifidum, lacimiis obtusis. Sfamen filamento complanato ; anthera quadriloculari, loculis bilateralibus. FEM. Pedunculi simplices, gemini, gemma interposita, pubentes, capitulo solitario globoso, 3-4 mm. cir- citer crasso superati, 1 1/2—2 1/2 cent. longi. Perigonium membrana- ceum, obovatum, urceolatum, ad apicem in collo brevi contractum, tri- dentatum. Stylus terminalis, brevis, apice incurvus ; séigma penicillatum. Ovarium Viberum, sine symmetrica obovatum. 9. Coussapoa latifolia. Coussapoa latifolia Aubl. Gen. IL, p. 955, t. 362. C. foliis ellipticis aut leviter obovatis , basi rotundis vel acutius- PPS PT TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 95 culis, apice rotundis vel abrupte et brevissime acuminatis, utrinque glaberrimis; capitulis femineis cymosis. Crescit in sylvis guianensibus, prope flumen Sinemari. (Herb, Mus. Par.) Arbor sexaginta pedalis, ramulis primum angulosis, demum teretibus, cortice glabra, fusco-nigrescente , nitida, verruculosa, cicatricibus obliquis in toto ambitu notatis. Æolia integra, integerrima, elliptica, * perpaulum obovata, basi rotunda vel subacuta, apice rotunda, abrupte brevissimeque acuminata, acumine obtuso; utrinque glabra, infra pallidiora, e nervo medioutrinque5-7 costis orientibus, supra linearibus, subtus prominentibus instructa ; limbus 5-13 cent. longus, 3-7 latus. Petiolus compressiusculus, antice canaliculatus, glaber, 2-6 cent. longus. | Stipulæ acutæ, pilis brevibus adpressis vestitæ , 1 cent. circiter longæ. Fem Pedunculi communes 1 1/2—2 cent. longi, dichotomi ; rami ultimi floribus in capitulis globosis dense congestis superati; capituli fructiferi, 5-6 mm. crassi; drupæ obovatæ , 1 1/2 mm. longæ, 5 mm. latæ. h. Coussapoa ovahfolia +. C. foliis ovatis, basi rotundis vel paululum emarginatis, apice acutis, utrinque glabris; capitulis femineis cymoso pani- culatis. Hab. in Peru. (Pavon, Herb. Webb.) Arbor vel frutex ; ramuli carnosuli cylindracei, fusco-ferruginei , subvelutini aut pilis brevissimis obtecti, verruculosi, stipulis lapsis eicatricibus obliquis in toto ambitu notati. Folia coriacea, ovata, integra, subsinuosa, basi rotunda vel subemarginata, apice acuta , utrinque gla- ra; limbus 13-15 cent. longus, 7—$ 1/2 latus; e nervo medio utrinque 13-15 costæ, nervulis tenuissimis inter se parallelis conjunctæ, simplices, ad marginem confluentes. Pefiolus compressiusculus, antice ecanalicu- latus, pulverulento-puberulus, 4-6 cent. longus. Stiyulæ. spathiformes, pilis brevibus adpressis subrigidis obtectæ , 3-4 cent. longæ. FEm. Pedunculi communes bis di-trichotomi, pulverulento-puberuli, subcarnosi, ramulis ultimis brevibus, præsertim ad verticem crassius- culis, capitulis florum terminatis. Perigonium obovato-oblongum, basi membranaceum, glabrum, apice subincrassatum, puberulum. Stylus 96 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. brevissimus, subnullus. Srigma minimum penicillo-laciniatum. Ovarium oblongum. | 9. Coussapoa microcephala +. C. foliis ellipticis, ovatis, rarius subobovatis, basi subemargina- tis vel rotundatis acutiusculisve, apice acutis aut breviter acu- minatis, acumine obtuso ; supra glabris , subtus albo - tomen- tosis. Crescit in Guyana britannica. (Schomburgk, Coll. 1841, . n° 876, Herb. Mus. Par.) Arbor vel frutex; ramuli cylindracei, primum ferrugineo-tomentosi , pilis albis tomento sparse mixtis, cicatricibus e basi ad apicem merithalli in toto ambitu oblique notati. Folia membranaceo-coriacea , ovata, elliptica vel rarius subovata, integra, integerrima, basi leviter cordata vel rotunda acutiusculave, apice acuta aut brevissime acuminata, acu- mine obtuso ; supra glabra, nervulis prominulis tenuissime reticulatis ; subtus initio penitus, postea solum in venis et costis albo-tomentosa, dein omnino glabriuscula ; limbus 7-11 cent. longus, 4 1/2-6 1/2 latus ; e nervo medio percurrente 6-7 costæ infra prominentes, costa inferiore externo latere in plures ramulos distracta, oriuntur. Pefiolus tomento ferrugineo pilis appressiusculis mixto obtectus, semi-cylindraceus, antice canaliculatus, 2-3 cent. longus. Stipulæ pallide ferrugineo-tomentosæ, 2 cent. longæ. Masc. Pedunculi communes, graciles, pubentes, 3-4 cent. longi, apice pluries di-polychotomi, capitulis florum parvulis (2 mm. crassis) ter- minati. Flores bracteolis tenuissimis interstincti. Perigonium tubuloso- turbinatum, glabrum, trifidum, laciniis obtusis. Sfamen longe exsertum ; filamentum filiforme ; anthera subglobosa, terminalis, quadrilocularis. 6. Coussapoa asperifolia +. C. foliis obovatis vel rotundis, utrinque obtusissimis vel subemar- ginatis, supra scabris, subtus pilis brevibus mollibusque in ner- vis nervulisque instructis ; capitulis masculis cymosis, capitu- lis femimeis in pedunculis brevibus solitariis. Crescit in Guyana gallica batavicaque. (Perrotet, Hostmann, n° 1189, Herb. Mus. Par.) | TRÉCUEL. — SUR LES ARTOCARPÉES, 97 Arbor vel frutex ; ramuli eylindracei, primo pubentes, demum glabri, cicatricibus sinuoso-horizontalibus notati. Folia obavata aut orbiculata, integra, integerrima vel subsinuosa, basi rotunda vel leviter emarginata, apice rotunda, obtusissima, interdum parum retusa, supra scabra, rugo- sula, punctulis albis creberrimis conspersa, subtus pilis brevibus molli- busque præsertim in nervulis vestita, tenuissime reticulata; limbus 14-17 cent. longus, 6-12 latus , e nervo medio utrinque 5-7 costis, su- pra livearibus, infra prominentibus, 4 ex ima basi digitatis, quarum 2 minoribus inferioribus simplicibus margini parallelis, 2 majoribus externo latere in ramulos distractis, cæteris simplicibus vel tantum ad verticem bisulcis, e parte superiore ner vi centralis orientibus, instructus. Petiolus antice canaliculatus pilos breves gerens, 1 1/2--2 cent. longus. Stipulæ basi amplexicaules. Masc. Pedunculi communes 2 1/2 cent. longi, quater aut quinquies dichotomi, capitulis 3-4 mm. crassis superati. Practeolæ spathulatæ, apice ciliatæ, petiolulo gracili, perigonium cingentes. Perigonium tubu- losum, oblongum, dentibus brevibus obtusis glabris. Séamen filamento perigonio subæquilongo, anthera biloculari, loculis oppositis. Fe. creberrimi in capitulis solitariis ad verticem pedunculorum simn- plicium, pilis brevissimis obductorum, 2 cent, longorum, confertim con- gesti ; bracteolis gracilibus, subpeltatis , apice pubentibus, interstincti. Perigonium tubuloso-urceolatum, subcompressum , ad summum præ- sertim hirtum. Séylus brevissimus. Sfigma capitato-villosum. Ovarium liberum, oblongum. Fructus numerosissimi, minimi, in capitulis dense aggregati, perigoniis persistentibus subincrassatis compressis polye- dricis inclusi. Pericarpium oblongum, compressiusculum, extra subcar- nosum, intus osseum. 7. Coussapoa hirsuta +. C, foliis coriaceis , obovatis, basi rotundis, apice acutis, brevis- sime acuminatis, supra glabris lævigatis, subtus parum tomen- tosis ; ramulis stipulisque hirsutis ; petiolis et pedunculis pu- bentibus ; capitulis femineis cymoso-corymbosis. Hab, in Peru. (Pavon, Herb, Webb.) Arbor vel frutex; ramuli cylindracei, primo pilis rufescentibus longis horrentes, demum glabrati. Folie coriacea, obovata, integra, marginibus paululum sinuosa, basi obtusa, fotunda, apice acuta, brevissime acumi- nata ; supra glabra, lævigata, subtus leviter iomientosa, tomento pilis albis longis, saltem in foliisjurioribus, mixto ; limbus 15-18 cent. longus, 10-11 latus; e nervo medio pereurrente utrinque 12-13 costæ simplices, *e série. Bor. T, VIE ( Août 1847.) 3 ÿ 98 TRÉCUL — SUR LES ARTOCARPÉES. parallelæ, prope margines foliorum confluentes, nervulis tenuissimis inter se parallelis conjunctæ, oriuntur Pefiolus ecanaliculatus, pu- bens, antice parum compressus, 3 cent. longus. Stipulæ pilis longis rufis albisque mixtis tectæ, 23 cent. longeæ. FE. Pedunculi communes paulo pubentes , 3 cent. longi, ter dicho- tomi ; ramuli summi subgraciles, apice incrassati, floribus fémineis in capitulis globosis dénse congestis desinentes. Perigonium urceolatum, membranaceum, apice pubens. Fructus par vuli, perigoniis membranaceis persistentibus inclusi; pericarpium subdrupaceum. Semen irregulare , oblique ovatum ; festa membranacea ; embryo cotyledonibus ovatis vel inæquilateralibus. 8. Coussapoa magnifolia +. C. foliis amplis rotundo-ovatis, basi leviter cordatis, apice obtusis vel emarginatis, supra initio puberulis, dein glabratis vel solum in nervis pubentibus, asperiusculis, subtus pubescentibus ; ca- pitulis femineis cymosis. Hab. in Peru. (Pavon, Herb. Webb.) Arbor vel frutex; ramuli cylindracei pubentes, cicatricibus in toto ambitu oblique notati. Folia rotundo-ovata, integra, basi param cordata, apice obtusa vel subemarginata, marginibus leviter sinuosa vel integer- rima; supra initio pilis brevibus late sparsis vestita, demum glabrata (nervis exceptis qui semper pubentes sunt) asperiuscula, tenuiter reticu- lata ; subtus pilis albis brevibus semper hirtella ; limbus 25 cént. cireiter longus, 22 latus, e nervo medio utrinque 6-7 costis infra prominentibus, 4 ex ima basi digitatis, quarum 2 inferioribus minoribus margini parallelis, 2 cæteris majoribus in ramulos laterales distractis, dein 2-3 superioribus simplicibus vel apice bifidis e nervo central orientibus, instructus. Peftiolus subcylindräceus, primo pubens, in parte média in- tumescens, 10-11 cent. longus. Stipulæ extra pubentes, intus glabræ, 4 cent. longæ. FEM. Pedunculi communes hirtelli, 8 cent. longi, semel aut bis di- trifurcati ; pedunculi secundarii brevissimi, capitulis paucis terminati. Bracteolæ elongatæ, apice spathulatæ, truncatæ , pubentes, perigonia cingentes. Perigonium obovatum, urceolatum , crassum. Séylus leviter excentricus brevissimus ; sfigma capitato-subvillosum. Ovarium subobo- vatum ; ovulum sublaterale, ad basim loculi insertum, erectum. TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 99 9. Coussapoa villosa. Coussapoa vulosa Pœpp. Nov. gen. ac spec v. 2, p. 33, t cxLvur. C. foliis ovatis autcordatis, maximis, coriaceis, marginibus sinua- tis, apice acutis, supra glabris lævigatis, subtus albo-tomento- sis ; ramulis, petiolis, pedunculis stipulisque hirsutis ; capitu- lis masculis cymosis, capitulis femineis ad pedunculi verticem solitariis. Hab. in sylvis Peruviæ. (Dombey, Herb. Mus. Par.; Pavon, Herb. Webb.) Floret septembre. Arbor excelsa, in arboribus parasitica ; ramuli teretes, primo hirsuti, demum glabrati, cicatricibus subobliquis notati. Folia coriacea, ovata, integra, marginibus sinuosa , basi rotunda vel cordata , lobis amplis ro- tundis, apice acuta, supra glabra lævigaia, subtus albo-tomentosa ; . Jimbus 15-45 cent. longus, 9-36 latus, e nervo medio utrinque 17-20 costæ orientes, subtus promiuentes, tomentosæ, sæpe ad apicem bifur- catæ, prope margines confluentes, nervulis numerosissimis inter se parallelis conjunctæ, Petiolus cylindraceus, pilis albis longis hirtus, 8-10 cent. longus. | Stipulæ oblongæ, acutæ, albo-villosæ, 2 1/2—3 cent. longæ. Masc. Pedunculus communis hirsutus, 6-7 cent. longus, ter -quater dichotomus ; ramulis eapitulis florum desinentibus. Practeolæ 3 spathu- laiæ, sæpe ad apicem emarginatæ, erectæ, extus pubentes, perigonium . cingentes. Perigonium turbinatum, trifidum, laciniis concavis, obtusis, extus pubescentibus. Sfamen filamento brevi, cylindraceo ; anthera oblonga, quadriloculari. | Fem. Pedunculi feminei simplices, basi pilis albis, apice pilis fuscis obducti, 4-11 cent. longi; vertice in receptaculo globoso, floribus femi- neis confertim onusto, incrassati. Capituli 2—2 1/2 cent. lati. Bracteolæ elongatæ, apice subdilatatæ, pubescentes. werigonium oblongum , infra apicem in collo leviter contractum, in parte inferiore pilis sparsis, ad summum pilis densis tectum. Séylus gracilis; sigma capitatum, ex pilo- rum penicillo constans. Ovarium ovato-oblongum. Ovulum elongatum. Pericarprum ovato-oblongum, submamillatum, extus leviter pulposum , intus osseum, Crassum. Semen subinflexum ; embryo exalbuminosus, parum curvatus. 100 TRÉCUE — SUR LES ARTOCARPÉES. SPECIES MIHI IGNOTÆ. 10. Coussapoa lævigata. Coussapoa lævigata Pœæpp. Nov. gen. ae spec. t. II, p. 33. C. foliis ellipticis, utrinque acutis, subtus discoloribus petiolisque glaberrimis. Crescit in sylvis cæduis cireum oppidulum Ega. Fleret sep- tembri. Differt a C. Fontanesiana ramulis cortice argenteo nitente vestilis , stipulis densissime strigosis , foliis margine orbiter re- pandis , etc. LL. Coussapoa angustfolia. C. angustifolia Aubl, PI. guian. t. II, p. 956, t. 363. C. foliis ovato-oblongis, subtus ferrugineis ; fructu nigro, globoso, solitario, pedunculato. Trisus Îl, POUROUMEÆ. Ovulum sublaterale, semi-anatropum; stigma discoideo-peltatum; . flores feminei cymoso - paniculati, rarius ad apicem pedunculorum se- cundariorum glomerati, V, Pourottia, (PL. 2, fig. 52-60.) Pourouma Aubl. Guian, 11, p. 891,t. 341, = Juss. Gen. 406. Flores dioici. Masc, Perigonium tubuloso-turbinatum subir tegrum, 4-dentatum , 4-fidum aut 4-partitum. Séamina 1 ; fila- menta libera vel basi connata, perigonii laciniis opposita ; an- theræ breves, biloculares , loculis inter se liberis, dorso medio connectivo minimo affixis, initio sæpe introrsis, post anthesin é … ar entr = EE FRÉCUL, — SUR LES ARTOCARPÉES, 101 opposilis, rima longitrorsum dehiscentibus. Audimentum pistilli 0. Kem. Perigonium oblongum vel ovatum, tubulosum, subcarno- sum, ad apicem subincrassatum, ore integro minimo pervium. Stylus brevissimus vel subnullus; sigma discoideo - peltatum. Ovarium ovatum , uni-loculare , uniovulatum ; ovulum laterale , supra basim loculi affixum , semi anatropum. Fructus perigonio carnoso persistente inclusus, crustaceus, in duobus valvis dehis- cens. Semen ovatum, depressum; {esta membranacea fusca ; em- bryo exalbuminosus, rectus , cotyledonibus crassis, depressis, radicula supera. Arbores americanæ tropicæ, ramulis, stipulis lapsis, cicatrici- bus annularibus notatis ; foliis alternis, petiolatis, ovatis, cordatis, integris vel tri-quinque aut septem-lobis , palmatis , glabris vel pubescentibus aut scabris albo-tomentosisve ; stipulis solitariis , axillaribus , amplexicaulibus, gemmas terminales includentes ; _pedunculis geminis, pluries di-tri vel polychotomis , in ramis ultimis flores distinctos, approximatos vel in capitulis dense con- fertos, gerentibus. 1. Pourouma ovata +. P. foliis ovatis vel ovato-lanceolatis, integris, acuminatis , acu- mine obtuso , utrinque glabris , in nervis solum sparse pubes- centibus. Crescit in Brasilia. (Herb. Mus. Par.) Arborramulis primum pulverulento-puberulis, dein glabratis, verrucu- losis. Folia membranaceo-coriacea, ovata vel lanceolata, integra, tenuis- sime sinuosa, basi rotunda vel subacuta, apice acuminata, acumine ob- tuso; utrinque glabra, supra solum in nervo medio prominulo, subtus in nervis costisque pilis sparsis raris adpressis tecta ; limbus 11-17 cent. longus, 5-11 cent. latus ; ex utroque latere nervi medii 13-16 costæ nervulis perpendicularibus conjunctæ oriuntur. Petiolus paulum stria- tus, glaber, 5—5 1/2 cent. longus. Stipulæ oblongæ, acutæ, pilis ochraceo-ferrugineis adpressis hirtæ , 3 cent. longæ. FL. Masc. in capitulis cymoso-paniculatis congesti; pedunculi com- munes 3 cent. longi. Perigonium irregulariter quadrifidum, lacinits 1092 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. sæpe obliquis extra hirtis, intra glabris. Séomina 4, filamenta basi paulo connata. 2. Pourouma aspera +. P. foliis ovatis vel cordatis, integris aut tri vel quinquelobis, apice rotundis, obtusissimis vel abrupte brevissimeque acumi- natis , supra asperis, subtus albo-tomentosis. Crescit in Guiana gallica. (Poiteau, Herb. Mus. Par.) Arbor dioica; ramulus terminalis, angulosus, verruculosus, interno- diis brevibus ; ramuli laterales cylindracei, graciles, internodiis multo longioribus, 5 cent. circiter æquantes, tenuissime pubentes. Folia ovata, integra vel tri aut quinqueloba, basi plus minusve alte cordata, apice ro- tunda, obtusissima vel abrupte brevissimeque acuminata, supra punctis prominulis aucta, aspera, in nervo medio prominulo pilis adpressis conspersa ; subtus albo-tomentosa, in nervis prominentibus pilis brevi- bus adpressis vestita; limbus usque ad 30 cent. longitudinem , 25 cent. latitudinem accedens; e nervo medio lobi centralis utrinque 11-19 costæ semel vel bis bisulcæ, prope margines confluentes, oriuntur. Pefiolus teres vel compressiusculus, striatus, adpresse pubescens, 5-15 cent. longus. Stipulæ amplæ, oblongæ, acutæ, fusco-cinereæ , utrinque pilis densis adpressis nitidis obtectæ, 4-6 cent. longæ. FL. FEM, cymoso-paniculati. Pedunculi pilis albis adpressis tecti, 3-5 cent. longi, pluries bi-trichotomi ; ramuli rubri, dense granuloso punctulati, pilis albis conspersi ; pedicelli breves , subglomerati, apice incrassati. Perigonium ovatum, integrum, pilis sericeis albo-luteis dense vestitum. Ovarium ovatum. Stylus brevissimus, inclusus. Sigma discoi- deum crassum, rubrum, papillosum. à. Pourouma mollis +. P. foliis ovatis, integris, tridentatis vel trifidis, basi rotundis vel obsolete cordatis , apice acutis, breviter acuminatis, supra glabris, lævigatis, subtus inter nervulos pubescentes tomen- tosulis. Crescit in Brasilia (Bahia, Blanchet, n° 2361); in Guiana gal- lica (Leprieur, n° 444); in Guiana batavica prope Surinam (Hostmann, n° 1272). Herb. Mus. Par. A TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 103 Arbor ; ramuli initio angulosi, dein teretes, dense breviterque pubes- centes. Fo/iaovata, basi rotunda, apice acuta, integerrima vel subtrifida, laciniis lateralibus obtusis aut acutis vel breviter acuminatis, lacinia media multo majore acuta acuminataque; supra glabra, lævia, tantum in nervis et costis puberula , subtus inter nervulos molliter pubescentes albo-tomentosula ; limbus 10-22 cent. longus, 5-20 cent. latus ; e nervo medio percurrente utrinque 11-14 costæ nervulis creberrimis perpendi- cularibus inter se conjunctæ oriuntur ; costis inferioribus externo latere in ramulos distractis. Pefiolus pubens, antice compressus , striatus, 7-13 cent. longus. | Stipulæ pilis brevibus densis adpressis sericeis luteo-fuscis obductæ , oblongæ, acutæ, 2 1/2—5 1/2 cent. longæ. FL. Masc. in capitulis cymoso-corymbosis dispositi. Pedunculi com- munes 2-4 cent. longi, velutini, trichotomi, ramosissimi. Caprtuli ad apicem pedicellorum sæpe gemini. Perigonium tubulosum, subinte- grum vel obsolete tridentatum, dentibus late rotundis, tenuissime cre- nulatis , extus villosum. Sfamina 4, filamenta compressa , basi connata, pilis longissimis intus aucta. FEM. Pedunculi 4-5 cent. longi, velutini, primum luteo-ferruginei, dein nigrescentes, duobus rarius tribus florum fasciculis desinentes: flores pedicellis brevibus crassis sustenti. Perigonium tubulosum, ova- tum, crassum, aureo-velutinum. Ovarium ovato-oblongum. Sfylus sub- nullus ; sigma discoideum, rubrum, leviter pubescens. LL. Pourouma villosa +. P. foliis ovato-trifidis, basi cordatis , apice late rotundis , leviter emarginatis , acumine brevi e sinu orto instructis, supra gla- bris , subtus albo-tomentosis , in nervis petiolis ramulis stipu- lisque hirsutis. | Hab. in Guiana gallica. (Leprieur, Herb. Delessert. } Arbor dioica; gemmæ villosæ ; ramuli apice subangulosi, pilis densis longis mollibus pallide fuscis obtecti. Folia cordato-trifida, laciniis late- ralibus obtusiuseulis vel breviter acuminatis, lacinia media apice late rotunda subemarginata, acumine brevi e sinu orto superata ; supra gla- bra, nervis et costis pubescentibus exceptis ; subtus albo-tomentosa , in nervis et costis dense villosa ; nervi tres digitati, 2 laterales externe ramosi, medius utroque latere 8-10 costis infra prominentibus instructus ; nervulæ costis perpendiculares tomentosæ ; limbus 8-25 cent. longus, 6-22cent latus. Pefiolus subcompressus, dense villosus, 8-16 cent. longus. L0/ ŒRÉCUL. —- SUR LES ARTOCARPÉES, Stipulæ amplæ , extra couferte villosæ , intus glabræ, 7 cent. longæ. FL. masc. in paniculis cymosis dense congesti ; pedunculi communes adpresse puberuli, 6 cent. longi, pluries tri-quadrichotomi ; flores in ramulis summis crassiusculis glomerati. Perigonium 4-fidum, laciniis ovatis, acuminatis, ciliatis. 5. Pourouma triloba +. P. foliis trilobis , laciniis acuminatis , lacinia media subobovata , supra glabris lævigatis, subtus pubescentibus; stipulis vil- losis. Hab. in Peru. (Pavon, Herb. Webb. ; Herb. Mus. Par. ex Herb. reg. Berol.) Arbor vel frutex; ramuli parum angulosi, pilis ferrugineis tecti. Folia triloba, laciniis acuminatis, lobo medio subobovato, lateralibus externo latere interdum obsolete lobulatis; supra glabra, lævigata, nervis ferrugineo-pubentibus exceptis ; subtus pubentia, in costis pilis ochraceis adpressis aucta ; limbus 14-17 cent. longus, 20-22 cent. latus ; e nervo medio loborum utrinque 14-17 costæ cum nervulis per- pendicularibus numerosissimis tenuibus conjunctæ oriuntur. Petiolus glaber, antice compressiusculus, ecanaliculatus, postice striatus, ferru- gineo-velutinus. Stipulæ maximæ spathiformes, gemmas amplectentes, deciduæ, ferru- gineo-villosæ, 7-12 cent. longæ. FL. Masc. in capitulis cymoso- paniculatis dispositi. Pedunculr com- munes pubentes, 3-4 cent. longi, ter aut quater tri-quadrichotomi, quaque bifurcationum flore terminali solitario instructi. Perigonivm tur- binatum, puberulum, quadri rarius tridentatum, dentibus obtusis. Sta- mina 4, varius 3, exserta; filamenta libera. Ovarii rudimentum parvu- lum, penicillatum. FE. Pedunculi communes dense pubentes, 5-10 cent. longi, bis terve quadri-polychotomi; flores subsessiles. Perigonium oblongum, apice præsertim incrassatum, inferne dense pubens, superne pilis raris con- spersum. Ovarium oblongo-ovatum. Fructus perigonio persistente pu- bente inclusus ; pericarpium crustaceum, in duobus valvis dehiscens. 6. Pourouma palmata. Pourouma palmata Pœæpp. Nov. gen. ac sp. HE, p. 29, t. 144. P. foliis basi rotundis vel subcordatis, alte tripartitis, lobis ss tlstetne. nee FRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES,. 105 elongatis acutis, subacuminatis, supra strigosis, sublus pu- bescentibus, in nervis pilis brevibus flavescenti-nitentibus ap- pressissimis indutis. Crescit in Peruviæ orientalis sylvis. Floret junio. (Pæœppig , Herb. Mus. Par.) Arbor 8 metr., trunco tereti, cortice albo, glabro, tenui; ramx hori- zontales, parum ramulosi, juniores angulosi vel compressi, pube densa scabra flavescente brevi adpressa induti. Folia rigido -membranacea , basi rotunda vel subcordata, alte tripartita, lobis oblongis, acutis, sub- acuminatis, margine subsinuatis, medio versus basim leviter attenuato, e nervo medio ejus utrinque circiter 30 costis orientibus; supra strigosa, in nervis adpresso-pubescentia, subtus in nervis costisque prominentibus pilis adpressis sericeis vestita, in nervulis molliter sericea. Petiolus sub- teres, compressiusculus, leviter striatus, adpresso-pubens, in foliis supe- Eher «0 8 cent. longus. Stipulæ amplæ, oblongæ, Nr , Intus lævigatæ, extus flavescenti- _sericeæ, 5-7 cent. longæ. Masc. Pedunculi communes compressi, angulosi, breviter sericei , 6-7 cent. longi, pluries circiter quinquies trichotomi ; ramuli ultimi floribus sessilibus glomeratis obtecti. Perigonium quadri-partitum , la- ciniis oblongis, acutis, extus ad apicem hirtis ; sfamina 4, filamenta longi- tudine perigonium subæquantia. 7. Pourouma acuthiflora +. P. foliis basi cordatis, tri-quinque-fidis, lobis acutis, breviter acuminatis , supra scabris , subtus in nervis nervulisque vil- losis, pilis pallido-fuscis , nec appressis, nec flavescenti-niten- tibus. Hab. in Brasilia. (Guillemin, n° 1024. Herb. Mus. Par.) Arbor excelsa ; ramuli juniores apice angulosi, fusco-rubentes, pube molli albescenti pilis brevibus crispis ferrugineis mixta induti. Folia coriacea , basi cordata, tri-quinquefida, lobis acutis, subacuminatis, marginibus parum sinuosis, lobo medio basi paulum attenuato, æquila- tero, cæteris Inæquilateris ; e nervo medio lobi superioris utrinque 18-20 costæ subtus prominentes oriuntur ; supra initio pilis brevibus asperis tecta, dein solum scabra, in nervis costisque villosa; subtus omnino mol- liter villosa, pallide fusca; limbus in majoribus foliis 28 cent. longus, 35 cent. latus, in minoribus 12 cent. longus, 12-13 cent. latus, Petiolus 106 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. teres vel supra compressiusculus , striatus, molliter pubescens, usque ad 20 cent. longitudine accedens. Stipulæ maximæ, elongatæ, acutæ, pubescentes, 5-9 cent. longæ. Masc. Pedunculi communes rubri, pubescentes, 5 cent. longi, di vel polychotomi, ramosissimi, ramulis ferrugineo-rubris granulosis, sparse breviter hirtellis, angulosis ; flores in pedicellis brevissimis, crassis, ver- tice ramulorum glomeratis, insidentes. Perigonium quadripartitum, laci- niis subulatis, acutis, hirtis, tubo brevissimo. Sfamina 4 ; filamenta libera. 8. Pourouma digitata +. P. foliis alte cordatis, 3-5-7 partitis, lobis oblongis, acutis, acuminatis, supra glabris , lævigatis, subtus albo-tomentosis, in nervis et costis sericels. Tab. in Guiana gallica. (Leprieur, Poiteau, Herb. Mus. Par.) Arbor ; ramuli primum angulosi, pubescentes, verrueulosi. Folia digi- tinervia, basi alte cordata, profunde3-5-7 partita, lobisoblongis, repandis, basi subattenuatis , apice sensim coarctis , acumine acuto desinentibus ; supra glabra , subtus albo-tomentosa , in nervis et costis utrinque pilis adpressis nitidis obtecta; lobi majores 15-20 cent. longi, 6-8 lati: ex utroque latere nervi medii supra promimuli cireiter 20 costæ simplices, ad margines confluentes, nervulis crebris perpendicularibus conjunctæ , oriuntur. Pefiolus longitudine limbum subæquans, teres, striatus, pilis brevibus adpressis tectus. Stipulæ amplæ , oblongæ, pilis adpressis flavescenti-sericeis utrinque vestitæ, in marginibus adjunctis glabræ, 5 1/2—7 cent. longæ. Masc, Pedunculi tri-quadrichotomi , ferrugineo-puberuli, ramulis ul- timis flores glomeratos gerentibus. Perigonium quadripartitum, laciniis lanceolatis, ciliatis. Stamina 4, filamenta perigonii laciniis subbreviora. FEM. l’edunculi communes compressi, puberuli, 4-6 cent. long, ter vel quater tri-quadrichotomi, ramosissimi , ramulis summis flores pedicel- latos gerentibus, granulosis, purpureis, pilis brevissimis auctis. Perigo- nium ovatum , breviter pubescens , apice purpureum. Fructus ovatus, 1 1/2 cent. longus, 8-10 mm. latus. 9. Pourouma Jussiæana +. P. foliis non cordatis, 3—-5 fidis, palmatis, lobis oblongis repan- dis acutis acuminatis , supra glabris , lævigatis, subtus ubique -et petiolis albo-tomentosis. TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 407 Hab. in Peru, prope Buena- Vista. In Herb, Jos. Jussieu Amandier de Buena-F'ista dicta. Arbor ; ramuli angulosi, verruculosi, initio puberuli, demum gla- brati. Folia tri-quinqueloba , palmata, non cordata, lobis oblongis repandis acuminatis, lobo medio ovato, æquilatero, externis inæquila- teris ; supra glabra, lævigata, subtus in costis et in parenchymate tenui- ter albo-tomentosa ; lobi müjores. 12 cent. lati, e nervo medio 14-95 cent. longo utrinque 17-22 costæ subtus prominentes, versus margines confluentes, nervulis creberrimis perpendicularibus inter se conjunctæ, oriuntur. Petiolus antice complanatus, primum albo-tomentosus, dein glabratus, usque ad 20 cent. longitudine accedens. Stipulæ amplæ, oblongæ, pilis appressis flavescenti-sericeis mdutæ, #6 cent. longæ. FEm. Pedunculi communes angulosi, pilis brevissimis densis tecti, 5 cent. longi, cymoso-paniculati. Fructus ovatus, perigonio persistente pilis brevibus densis pallide fuscis obducto inclusus, stylo stigmateque discoideo-peltato puberulo superatus. Semen ovatum, depressum, latere _hilo opposito longitrorsum sulcatum. 10. Pourouma multifida +. P. foliis 11-12 partitis, lobis oblongo-lanceolatis vel obovatis, acuminats ; supra glabris, nervo medio pubente excepto, subtus albo-tomentosis, Crescit in America. Floret aprili et maio. (Herb. Mus. Par.) Arbor ; folia multipartita, 41-12 loba, basi altissime cordata, lobis oblongo-lanceolatis vel obovatis, repandis , acumine acuto terminatis, basi invicem se tegentibus,; lobi majores usque ad 27 cent. longitudine, 12 cent. latitudine accedentes; e nervo medio eorum utrinque 18-20 costis ad marginem confluentibus, nervulis perpendicularibus creberri- mis conjunctis , instructi; supra glabra, nervo medio prominulo pilis adpressis tecto excepto, subtus albo-tomentosa, in nervis costisque pilis densis adpressis tecta. FEM. Pedunculi communes 8-10 cent. minimum longi, tri-quadri chotomi ; flores super ramulos fasciculati, pedicellis carnosis brevibus purpureis granuloso-pubescentibus apice incrassatis sustenti. Perigo- num ovatum, carnosum , pilis brevissimis tectum. Ovarium oblongo- ovatum. Sfylus brevis ; stigma discoideum, crassum, papillosum, pur- pureum, duabus partibus linea media apice transversim tributum. 108 ZRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. SPECIES A NOBIS NON VISA. LL. Pourouma quianensis. Pourouma guianensis Aubl. Guian. IF, p. 892, t. 341. Arbor sexaginta pedalis, ad summitatem ramosa. Folia alterna, triloba, superne glabra, virentia, inferne tomentosa, incana, petiolata. Stipula ad basim petiolorum amplexicaulis oppositifolia, ampla, oblonga, conica, latere interno dehiscens, gemmam foliosam et floriferam simul involvens , decidua. Flores corymbosi; tres flores simul juncti in uno- quoque ramo, peduneuli dichotomi, axillares. Fructus capsula tumida, exsucca, ovata, villosa. Florebat novembri. Habitat in sylvis prope fluvium Sinemari. Nomen caribæum Pourouma. Trisus III, — EUARTOCARPEZÆ. Ovarium pendulum; flores feminei numerosi, interdum masculis mixti, in receptaculo globoso vel oblongo dense congesti. VI. TrecuriA Decaisne mss. (1). (PI. 3, fig. 86-99.) . Flores dioici. F1. masculi cum floribus femineis in eodem re- ceptaculo dense confusi. Bracteæ inferne teretes vel angulatæ , superne abrupte interruptæ, peltatæ. Masc. Perianthium tubulo- sum, à vel rarius 4-fidum, laciniis ovato-cordatis, ciliato-fim- briatis ,. membranaceis, interne subincrassatum. Stamina 3 vel ra- rius/A, fertilia? laciniis opposita, libera; filamenta brevia, crassa ; antheræ dorso aflixæ , apiculatæ, biloculares , loculis parallelis, (1) Je saisis l’occasion qui m'est offerte aujourd'hui de consacrer un genre que, depuis 1837, j'avais en manuscrit, à M. Auguste Trécul, dont les travaux vien-- nent de porter spécialement sur le groupe des Artocarpées, auxquelles il appar- tient. Le genre Treculia s'éloigne des Ariocarpus par la présence des fleurs mâles et des fleurs femelles sur un même réceptacle, par la forme des périanthes, par la singulière disposition des stigmates, enfin par son embryon à cotylédons in- combants. J. D. TRÉCUL. -— SUR LES ARTOCARPÉES, 109 polline sphærico, lævi. Ovarii rudimentum centrale, perpusillum. Feu. Perianthium triphyllum, sæpius nullum, foliolis elongatis , apice ciliato-fimbriatis. Séylus bifidus, ramis brachiatis, attenua- tis, stigmatosis, papillosis. Ovarium ovatum, a latere gibbosum, uniloculare , uniovulatum; ovulum ex apice loculi pendulum , campulitropum. Syncarpium fructibus bracteolis concrescentibus fibroso-carnosisque disjunctis dense compositum. Fructus ovario consimilis, rudimento styli apiculatus, magnitudine pisi majoris , lævis. Semen pendulum, testa pergamacea fusca , membrana in- terna tenui alba , endopleura mucosa , exalbuminosum. Embryo amphitropus , radicula ad hilum versa ; cotyledones inæquales , una crassiore recurva, alteram minorem involvente. 1. Treculia africana Decaisne. Amentum floriferum obovato-globosum, stigmatibus divaricatis, crassis, echinoideis hirtum, 8 cent. longum, 6 1/2 latum. Flores e 3-4 ordinibus confertim superpositi, bracteolis apice hirtellis disco membranaceo mar- gine ciliato terminatis disjuncti. Syncarpium orbiculare, ambitu sexa- ginta centimetra circiter æquans , stigmatibus destitutum , subæquum ; fructibus instar florum dispositis. Crescit in Senegambia. (Heudelot, Herb, Mus, Par.) VII. Arrocarpus Linn, (PI. 4, fig. 100-120.) Artocarpus Willd. Spec. pl. IV, p. 488, — Lam. Encycl., t, III, p. 207, — Sitodium Banks in Gærdn. 1, 345. — Rima Sonnerat, Voy. p. 99, t. 57-60, — Rademachia Thunb. Act. Holm. XXX VI, p. 252.— Soccus Rhumph, Amb. t. I, p. 404-440, == Polyphema Loureir. F1, cochinch, Flores monoici, masculi et feminei in r'eceptaculis distinctis glos bosis oblongisve dense conferti, Flores ebracteolati vel bracteolis peltatis interstincti, Masc, Perigonium di-tri-tétraphyllum, foliolis liberis aut plus minusve inter se connatis, concavis, obtusis, in æstivatione imbricatis. Stamen unicuni, éentrale, exsertum ; fila- mentum complanatum , anthera oblonga vel brevissima , bilocu= laris, loculis primuii unilateralibus, postéa oppositis, rima longi- Le 110 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. trorsum dehiscentibus , interdum incumbens, dorso medio fila- menti vertice affixa. FEM, perigoniis plus minusve inter se adnati. Perigonium tubulosum , integrum, apice poro apertum: Stylus terminalis vel excentricus, simplex , stigmate cylindrico spathu- lato vel peltato terminatus , aut rarissime bi-trifidus, cruribus stigmatosis. Ovarium liberum, uniloculare, rarissime bi-tri- loculare, loculis uni-ovulatis; ovulum prope verticem loculi pendulum , anatropum. Syncarpium akeniïis creberrimis, paucis vel unico, perigonis persistentibus inclusis, compositum. Pe- ricarpium pergamaceum, indehiscens. Semen parieti styligeræ pendulum ; esta membranacea ; embryo exalbuminosus, homo- tropus, cotyledonibus crassis, radicula supera. Arbores indicæ vel oceanicæ tropiceæ , lactescentes , foliis alter- nis, sæpe distichis, petiolatis, ovatis, obovatis, oblongis, integer- rimis, trilobis aut pinnatifidis, glabris vel pubescentibus ; stipulis 2 deciduis, axillaribus, nunc magnis amplexicaulibus oppositis, altera margimbus alteram tegente, nunc minimis non amplecten- tibus; pedunculis axillaribus, solitartis, simplicibus, amentis globosis aut elongatis desinentibus. L. Subgenus. JACA. — Perigonium masculum diphyilum, toliolis plus mi- nusve inter Se cohærentibus; sfipulæ duæ oppositæ, amplexicaules, altera marginibus alteram tegens ; fo/ia alterna. 1. Artocarpus ineisa Linn. Artocarpus incisa Hooker Bot. Mag. t. 2869, 2871. — Rademachia incisa Thunb. Act. Holm. XXXVI, 252.— Rima Sonnerat, Voy. 29, t, 57-60. Soccus granosus Rhumph. Amb. I, p. 112, t. 35. A. foliis pinnatifidis, lobis oblongis acutis, acuminatis , stylo bi vel trifido. ba» * Hab. in Moluccis et insulis oceani Pacifici, in America, etc., culta. (Herb. Mus. Par.) } Arbor quinquegies pedalis lactescens. Folia alterna, coriacea, oblonga, basi attenuata, piunatinervia, nervis marginibus confluentibus, in plantis junioribus sæpe integra, subrotunda, postea triloba , dein pinna- PR TRÉCUL. -— SUR LES ARTOCARPÉES. Aa11 tifida, lobis oblongo-lanceolatis, inæquilateris , acumine acuto desinen- tibus, pinnatinerviis, lobo terminali latiore ; supra glabriuscula, tenuis- sime reticulata, in costis venisque pilis albis adpressis tecta , in nervulis pilis brevissimis conspersa ; subtus pallidiora, aspera, in nervis, costis, venis et in parenchymate pilis brevibus apice uncinatis adpressis aut hirtis induta; lanbus longitudine ad metrum, latitudine ad 50 cent. accedens. Petiolus adpresse puberulus , 1-6 cent. longus. Stipulæ 2, magnæ , oblongæ, acutæ , extus pilis brevibus adpressis tectæ, intus glabræ, usque ad 20 cent. longitudine accedentes. Masc. Pedunculus pubescens, 2-3 cent. longus, receptaculo cylindrico, interdum 27 cent. longo, 2 cent. crasso, floribus creberrimis ebracteolatis confertim tecto, superatus. Perigonium tubuloso-clavatum , bifidum , laciniis obtusis, concavis , ad apicem subhirtellis. Stamen e fundo peri- gonii ortum ; filamentum compressum, perigonio subæquilongum ; an- thera terminalis, erecta, oblonga, loculis in æstivatione unilateralibus, demum oppositis, utrinque subdisjunctis. FEm. Pedunculus receptaculo globoso vel obovato terminatus. /ores feminei perigoniis inter se connati, ad verticem solum liberi. Peri- gonium tubulosum, apice oblongo-conicum, integrum, subhirtel- lum. Stylus términalis vel excentricus, filiformis, versus summum peri- gonio adnatum, subexsertum, apice bi-trifidum, lacintis brevibus stigmatosis, lævibus. Ovarium gynophoro brevissimo sustentum, obova- tum , uni-bi vel rarius triloculare, loculis uni-ovulatis ; ovulum supra partem mediam parietis aut dissepimenti affixum. Syncarpium carnosum, ex acheniis inter perigonia incrassata confertim aggregatis, sterilibus plurimis intermixtis, compositum ; perigoniorum apicibus pyramidatis liberis muricatum ; usque ad 30 cent. crassum accedens. Pericarpium fuscum , læve, stylo excentrico persistente instructum, 3 cent. circiter longum, 9 1/2 crassum ; semen pendulum, testa fusca ; sn à yo cotyledoni- bus carnosissimis, Sbifehdéllts: radicula phone! 2. Ariocarpus Blumui +. Arlocarpus pubescens BI. Bijdr. — Zolling. Systematisches Verseichneiss. 10. A. foliis ovato-ellipticis, utrinque acutis, supra strigosis , subtus adpresse pubentibus. Crescit in Java ad pedem montis Salak et circa Buitenzorg ad margines fluvii Tjellwung. (Zollinger, n° 1058 ; Blume, Herb. Mus. Par.) 119 TRÉCUL. —- SUR LES ARTOCARPÉES. Floret fere per totum annum. Nomen vulg., Bendaah. Arbor quinquegies-sexagies pedalis; ramuli cylindracei, primum pubescentes, demum glabri, verrucis super singula merithalla in circulo dispositis instructi, cicatricibus prominulis annularibus notati. Folia ovato vel oblongo-elliptica, utrinque acuta, integra, leviter sinuosa, interdum in plantis junioribus trifida, supra strigosa, in nervis costisque pilis mollibus, luteis super folia juniora, albis super vetustiora, obducta ; subtus ubique, præsertim in costis adpresse pubescentia ; limbus 25-37 cent. longus, 12 1/2—923 latus, e nervo medio percurrente utrinque 13-14 costis supra prominulis, subtus prominentibus, externo latere in ramulos distractis orientibus, instructus. Pefiolus antice compressus, pubescens, 3-6 cent. longus. Stipulæ 2, amplexicaules, amplæ, oblongæ, extra pilis densis adpres- sis aureis indutæ, intra glabræ, 8-15 cent. longæ. FE. Pedunculus teres, crassus, pubescens, circiter 9 cent. longus, flo- res in receptaculo clavato 7 cent. longo, 2 1/2 lato confertim aggregatos gerens. Perigonia basi inter se connata, tubulosa, elongata, pilis vel potius aculeis gracilibus sæpe ramosis hirta. Ovarium latere gibbosum. Séylus lateralis, filiformis, simplex, apice stigmatosus, brevissime exsertus. Hæc species ab 4, pubescente differt foliis supra pubescenti- bus, scabris , nec glabris, amentis femineis perigoniis aculeatis longe hirtis, néc lanuginosis, etc, à, Artocarpus Chaplasha, Art. Chaplasha Roxb. Flora indica, t, II, p. 525, — Robert. Wight, [con, pl. Ind, or. t, 682. À. foliis obovatis vel obovato-rotundis, basi integertimis, apice rotundis , crenatis , brevissime acuminatis, supra leviter aspe- ris, utrinque pubescentibus, Crescit in Bengal circa Tipperah et Chittagung. (Gaudichau- dio (n° 438) a d' Wallich data, 1837. Herb, Mus, Par. In Herb, Delessert, n° 1657, D.) As bor ; ramuli primo subangulosi, demum cylindracet, ochraceo-pu= bescentes, verruculosi, stipulis lapsis cicatricibus annulati. Fo/ia alterna, rotundo-subobovata, basi integerrima , leviter contracta , obtusiuseula , TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES, 115 apice rotunda, repanda vel crenata, brevissime acuminata, ciliata, utrinque pilis brevibus in nervulis sparsis aucta; limbus 11-16 cent. longus, 7-12 latus; e nervo medio utrinque 9-11 costæ supra dense ochraceo-pubescentes, subtus pilis adpressis leviter fuscis tectæ, oriun- tur; venuli tenuissime reticulati utrinque prominuli. Petiolus ochraceo- cinerescens, dense puberulus, antice complanatus vel sub-canaliculatus, 10-14 mm. longus. Stipulæ 2, amplexicaules, ovato-lanceolatæ, acutæ, extus omnino se- riceæ flavescentes, intus glabræ, 2 cent. longæ. Masc. Amenta globosa , 2 1/2 cent. lata, peduneulis gracilibus pubes- centibus 7-8 cent. longis sustenta. Bracteolæ peltatæ, ciliatæ, pedicellis gracilissimis pubescentibus fultæ. Perigonium tubulosum, apice biden- tatum, dentibus obtusis, basi puberulum. Stamen filamento filiformi sub- complanato, perigonio æquali; anthera terminali, loculis horizonta- libus. h. Artocarpus echinata. ] A. echinata Roxb. FT. ind. t. IT, p. 525. — Rob. Wight, L. ©. t. 680. A. foliis oblongis , ellipticis, integerrimis, basi acutis, apice ob- tusis, supra in nervis Solum puberulis, subtus lato-sparse pu- bentibus. | Crescit in fndiis orientalibus. (Herb. Mus. Par., a d" Wal- lich data, n° 4658, D.) Arbor ; ramuli primum carnosuli, angulosi, dein cylindracei, pilis bre- vibus luteis adpressis obtecti; stipulis lapsis, cicatricibus horizontalibus in toto ambitu notati. Folia alterna, membranaceo-coriacea , integra, integerrima vel paululum sinuata, oblonga, elliptica vel subobovata, basi acuta, apice obtusa, rotunda , interdum leviter emarginata, rarius subacuta ; supra glabra, in nervis solum dense flavescenti- puberula, subtus in nervis costisque pilis adpressis induta, in nervulis late con- spersa ; limbus 9-19 cent. longus, 4-10 cent. latus ; e nervo medio per- currente utrinque 14-15 costæ nervulis utrinque prominulis tenuissime reticulatis conjunctæ oriuntur. Petiolus subcarnosus, pilis adpressis tec- tus, 2—2 1/2 cent. longus. Stipulæ 2, amplexicaules, extus luteo-sericeæ, intus glabræ , imbri- catæ, altera marginibus alteram tegente, marginibus tectis glabris, ovato- lanceolatæ, acuminatæ, 1-2 cent. longæ. Masc. Amentum subsessile, pedunculo 2 mm. longo, globosum, 15- 17 mm. circiter crassum. #{ores bracteolis gracilibas peltatis ciliatis 3e série. Bor. T. VITT, (Août 1847.) 4 8 11 TRÉCUL, — SUR LES ARTOCARPÉES. interstincti. Perigonium tubulosum, pubescens, bidentatum vel bifidum, laciniis obtusis concavis. Stamen filamento filiformi ; anthera terminali, brevissima. Fem. Amentum globosum, 4 cent. crassum. Flores ebracteo- lati. Perigonia basi inter se cohærentia, tubulosa, elongata, aculeis bre- vibus crassiusculis induta. Ovarium oblongum, cylindraceum ; ovulum ex apice loculi pendulum. Séylus terminalis, filiformis, simplex, longe exsertus, apice stigmatosus , Iævis. 9. Arlocarpus marrannensis +. À. foliis obovato-ellipticis, utrinque coarctatis, basi acutiusculis, apice acuminats , supra glaberrimis , subtus solum in nervis et costis adpresse pubescentibus. Hab. in insulis Mariannis. (Gaudichaud, Herb. Mus. Par.) Arbor ; ramuli teretes, cortice fusca, glaberrima, lævi, cicatricibus hc- rizontalibus annulati. Folia alterna, subobovato-elliptica, utrinque atte- nuata, integra, integerrima , basi subacuta, apice leviter sinuosa , acu- minata, acumine brevi, supra glaberrima, subtus in nervis et costis pilis adpressis obtecta, reliquis partibus glabris ; limbus 10-20 cent. longus, 4 1/2—10 latus; e nervo medio utrinque 9-10 costæ supra prominulæ, subtus prominentes, nervulis solum infra prominulis conjunctæ, oriun- tur. Petiolus antice compressus, pubescens, 1 1/2—92 1/2 cent. longus. Stipulæ 2, amplexicaules, oblongæ, acutæ, intra glabræ, extra secun- dum 1 vei 2 lineas longitudinales parum pubentes, 4 cent. longæ. Masc. Amentum pedunculo brevi, 1 cent. longo, pubescente fultum , oblongum, cylindricum , 7-8 cent. longum, 1 cent. crassum. Flores ebracteolati. Perigonium bipartitum vel diphyllum, foliolis concavis ob- tusis, paululum puberulis. Stamen filamento filiformi, anthera oblonga. 6. Artocarpus rigida BI. 1 c. À. foliis coriaceis, ovatis vel ovato-ellipticis, basi rotundis, apice acutis, marginibus obsolete sinuosis , supra glabris, in nervis solum pubentibus, infra pubescentibus. Crescit in Java, locis montosis. Floret julio , etc. Nomen vulg. Pussar. (Herb. Mus. Par. à Blume data.) Arbor quinquagies pedalis; ramuli sabcarnosi, pilis brevibus adpres- sis flavescentibus tecti, stipulis lapsis, cicatricibus annularibus notati. Folia alterna, coriacea, ovata vel ovato-elliptica, oblonga, basi rotunda, TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 115 apice acuta, integra, marginibus obsolete sinuosa ; supra glabra, in ner- vis solum adpresse pubentia ; subtus in nervis costisque prominentibus pilis luteis adpressis tecta , in nervulis infra solum prominulis hirtella ; limbus 12-17 cent. longus, 6-10 cent. latus; e nervo medio utrinque costæ 14-16 oriuntur. Pefiolus carnosulus, antice canaliculatus, pilis bre- vibus adpressis ochraceis vestitus, 2 cent. longus. Inflorescentia secundum Plume. FL. Masc. sæpe glandulis peltatis inter- mixti. Cal/yx tubulosus, apice rumpens. Filamentum longitadine calycis, raro bifidum ; anthera didyma. FL. rem. : Calyx nullus. Ovaria cuneata, varie compressa, muricata ; stylus capillaris. Sfigma peltatum. 7. Arlocarpus polyphema Pers. Polyphema Champeden. Loureiro, FI. Cochinchin. IF, p. 347. A. foliis oblongis, basi attenuatis, apice sub-abrupte acuminatis, acurnine brevi subretuso ; supra in nervis pubentibus, subtus in nervis costis nervulisque hirtis, ramulis setigeris. Hab. in Cochinchina et in Java locis montosis. Floret sep- tembri. Nomen vulg. jav. Tjampeda. (Herb. Mus. Par. a Blume data.) Arbor ; ramuli cylindracei, setis longis rigidis fuscis hirti, cicatrici- bus annularibus notati. Folia alterna, oblonga, integra, integerrima (in plantis junioribus sinuato-trilobis), basi sensim coarctata, obtusiuscula, summo subabrupte acuminata, acumine brevissimo , sub -emarginato ; supra glabra, punctulis albis notata (pilis lapsis), in nervis solum pu- bentia; imfra in nervis, costis nervulisque hirta ; folia juniora subtus dense aureo-sericea ; limbus 16-19 cent. longus, 6—-7 1/2 latus, 11-19 costis e nervo medio utrinque orientibus, ad margines confluentibus, in- structus. Petiolus setosus, antice canaliculatus, 1—1 1/2 cent. longus. Stipulæ 2, amplexicaules, oblongæ, acutæ, intra glabræ, extra in nervo medio setosæ, 4 cent. circiter longæ. Amenta oblongo-cylindracea (mihi ignota). Lignum ejus optimum et durabile. 8. Artocarpus integrifohia Linn. — Rob. Wight, Arlocarpus integrifolia, Hook. Bot. Mag. t. 2833, 2834. 345, L. 71 et 72, — 1. ©, tt, 6 et 8, — Silodium cauliflorum Gærtner, E, 116 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. Soccus major et minor, Rumph. Amb. [, p. 104, t. 30, 31. — Tsjaca marum Rheede, Hort. mal. v. 3, p. 17,t. 26, 27, 28. À. foliis oblongo-ellipticis vel obovatis , integris, integerrimis, interdum trilobis, rarius uno latere lobatis, basi acutis, apice acuminats, utrinque pubescentibus vel glabris. Crescit in India et in insulis oceani Pacifici, sæpius culta, in Antillis introducta. (Herb. Mus. Par.) Arbor excelsa ; ramuli teretes, primum pilis brevibus albis uncinatis hirti, demum asperiusculi solum, cicatricibus annularibus notati. Folra alterna, membranaceo-coriacea, oblonga vel obovata, utrinque acuta vel ad apicem subrotunda, acuminata, acumine obtuso; supra et subtus initio pilis uncinatis hirta, demum glabrata, in nervis costis nervulis- que solum punctis minimis bullulatis conspersa ; integra, integerrima aut unico latere lobata vel tri rarissime quinqueloba , lobo medio ovato ellipticove acuminato, basi contracto sæpe bidentato , lobis lateralibus oblongis inæquilateris, latere externo majore, acuminatis ; lHimbus 9-22 cent. longus, 4-9 cent. latus, in foliis lobatis ad 13 cent. latitudine ac- cedens ; e nervo medio percurrente utrinque 8-10 costæ supra promi- nulæ subtus prominentes oriuntur. Pefiolus primum pubens, demum glabratus, antice canaliculatus, 1—1 1/2 cent. longus. Stipulæ 2, amplexicaules, extus puberulæ, acutæ. Masc. Amenta peduneulata, oblongo-elliptica, non involucrata aut involucroïminimo instructa, 5-8 cent. circiter longa, 2 1/2 lata, e ramu- lis orta. Ælores ebracteolati. Perigonium bipartitum, laciniis obtusis concavis, extus pubescentibus. Sfamen filamento complanato , oblongo ; anthera terminalis , loculis brevibus ovatis oppositis. FEM. Amenta e trunco et ramis majoribus orta, peduncuio 6-7 cent. longo 12 mm. crasso sustenta, oblonga, subclavata, 9-10 cent. longa, 4 cent. crassa. Flores ebracteolati. Perigonia basi inter se connata, ad apicem libera, polyedrica , obtusa. Ovarium ovatum vel latere gibbosum. Séylus termi- nalis subexcentricus, filiformis, simplex, vix exsertus, apice stigmatosus, levis. Bien que l’Artocarpus integrifolia paraisse sujet à beaucoup de variations dans la forme et la consistance de ses feuilles , je crois cependant que l’on n’est pas suflisamment autorisé à lui réunir l’4, heterophylla Lmk., dont le faciès me paraît différer beaucoup. L'’échantillon authentique de ce dernier que j'ai vu dans l’herbier de M. Ad. de Jussieu m'engage à penser que l’on LL ». A Aa \ / | \ \ ŒRÉCUL — SUR LES ARTOCARPÉES, 117 doit le conserver séparé de l'espèce précédente, jusqu’à ce que l’on possède un plus grand nombre d'échantillons semblables et des deux sexes, qui permettent d’en faire une étude approfondie. Toutes les parties de la plante que jai eue sous les yeux me pa- raissent plus délicates : les feuilles en sont plus larges , mais plus membraneuses ; les pétioles et les pédoncules plus ténus et plus allongés ; les chatons mâles plus grêles. Voici au reste la descrip- tion de l'échantillon que J'ai pu examiner : 9. Ærtocarpus heterophylla. A. heterophylla, Lam. Encycel. III, p. 209. Ramuli teretes, cicatricibus horizontalibus annulati. Folia obovata, integerrima (vel bi- trilobata, secundum Lam.) versus basim cuneata, apice abrupte acuminata, acumine brevi obtuso, utrinque glabra, pune- tis tenuibus (pilis lapsis? ) utrinque inspersa ; limbus 17 cent. longus, 10 latus, utroque latere nervi medii 6-7 costas emittens. Petiolus graci- lis, 3 cent. circiter longus. Stipulæ 2, amplexicaules, oblongæ, acutæ, pilis brevissimis adpressis tectæ, 2 1/2—3 cent. longæ. Masc. Pedunculus exilis, 3 cent. longus, amentum (adhuc junius!) cylindricum, gracile, 5-6 cent. longum, 5-6 mm. latum gerens.. Obs. Si je juge qu’il ne convient pas de réunir en ce moment les deux espèces que je viens de signaler , je crois que l’on doit rapprocher del’ 4. heterophylla de Lamark son 4. philippinensis, qui ne me paraît en différer que par une très légère modification dans la forme de la feuille qui est presque arrondie, un peu obovée, et par son chaton mâle plus volumineux, mais plus âgé. J'ai vu aussi cette espèce dans l’herbier de M. Ad. de Jussieu. IL Subgenus. PSEUDOyACA. — Perigonium masculum tetra- rarissime tri- phyllum ; séipulæ 2 minimæ, axillares vel sublaterales, non oppositæ, nec amplexicaules; folia disticha. 10. Artocarpus Lakoocha. A. Lakooka, Roxb. FI. ind. t. IT, p. 524. — Rob. Wight. Icon. pl. Ind, or. 1843, t. 681. A. foliis distichis, ovato-ellipticis ellipticisve, integris, repandis , 118 ÆRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. basi rotundis vel subacutis , apice abrupte acuminatis , supra glabriusculis, subtus pubescentibus. Crescit in sylvis ad pedem montium ; ex Kanaore inferiore a V. Jacquemont referta. (Gaudichaud, n° 441, Herb. Mus. Par.) Arbor ; ramuli cylindracei, ferrugineo-pubescentes, cicatricibus annu- laribus destituti. Folia disticha, rigido-membranacea, ovato-elliptica vel elliptica aut leviter obovata, integra, ad verticem crenata, basi rotunda vel subacuta, apice abrupte acuminata, sæpe imæquilatera, obliqua ; supra in nervis et costis pilis brevibus densis obtecta, in nervulis pilis brevissimis late conspersa ; subtus ubique pubescentia ; limbus 14-20 cent. longus, 9 1/2—12 cent. latus: costis e nervo medio utrinque 10-17 orientibus, subtus solum prominentibus, nervulis reticulatis prominu- lis hirtellis conjunctis, instructus. Petiolus compressus, ecanaliculatus , pilis brevibus densis fuscis vestitus, 1 1/2—2 1/2 cent. longus. Stipulæ 2, axillares, non amplexicaules, ovatæ, acutæ, ferrugineo-pu- bescentes, 6-8 mm. longæ. FEM. Amentum globosum, squamulis peltatis ciliatis creberrimis tec- tum, 2-3 cent. crassum, pedunculo brevi rufo pubente sustentum. Pe- rigonia usque ad apicem inter se connata. Ovarium ovatum. Séylus ter- minalis, simplex, sub-acutus, vertice stigmatosus, breviter exsertus. Fructus aurantii magnitudine, edulis, mihi ignotus. 11. Arlocarpus Gomeziana Wall. A. foliis distichis, ovatis vel ovato-ellipticis, integerrimis, utrin- que late rotundis, apice abrupte breviterque acuminatis, gla- berrimis. Hab. in Indiis orientalibus. (Herb. Delessert, n° 1660.) Arbor ; ramuli cylindracei, primum puberuli, demum glabrati, stipulis lapsis cicatricibussemi-amplexicaulibus notati. Folia disticha, ovata vel ovato-elliptica , integerrima, basi late rotunda, apice obtusissima , ab- rupte acuminata, acumine brevi; supra nitida, utrinque glaberrima ; limbus 19-24 cent. longus, 13-17 latus, nervi medii utroque latere 13-14 costas emittens. Petiolus compressus, glaber, antice canaliculatus, 3-h cent. longus. Stipulæ 2, semi-amplexicaules, ovatæ, acutæ, puberulæ, 4-5 mm. longæ vel amplius. Masc. Amenta globosa, 1 1/2 cent. circiter crassa, pedunculis pube- rulo-velutinis 1 cent. circiter longis suffulta. Æ/ores bracteolis peltatis LE LL, ÆRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 119 interstincti. Perigontum 4-phyllum, foliolis biseriatim imbricatis, ob- tusis, leviter concavis. Séamen unicum ; filamentum subcompressum , acutum ; anthera tenuissima, terminalis, incumbens, post anthesin hori- zontalis. 12. Artocarpus Cummingiana +. / À, foliis distichis, membranaceis , oblongis, ellipticis, integerri- mis, basi leviter cordatis, apice acuminatis, supra glabris, subtus pubescentibus. Crescit in Philippinis, prope Manillam. (Cumming , n° 1784, Herb. Mus. Par.) | Arbor ; ramuli subcylindracei, pilis brevissimis hirti. Folia disticha, petiolata, oblonga , subelliptica aut versus imam partem sensim tenuis- simeque attenuata, integra, integerrima, basi subcordata, apice acumi- nata , subinæquilatera et obliqua ; supra glabra vel pilis brevibus in ner- vulis rarissimis, numerosis in costis et nervis mediis induta ; subtus ubi- que hirtella ; limbus 25-26 cent. longus, 9-12 latus ; e nervo medio utrinque 17-18 costæ subtus prominentes , nervulis prominulis reticu- latis inter se conjunctæ, oriuntur. Pefiolus brevis, puberulus, 1—1 1/2 cent. longus. ; Stipulæ 2, non amplexicaules, minimæ, pilis brevibus albis tectæ , 4 mm. circiter longæ. Masc. Amentum obovatum , subglobosum , 2 cent. longum , 12 mm. latum, involucro destitutum , pedunculo gracili, pilis brevibus fuscis tecto, 4 cent. circiter longo fultum. #lores bracteolis peltatis ciliatis in- terstincti. Perigoniumtetraphyllum, foliolis liberis, in æstivatione imbri- catis, concavis, obtusis, versus apicem pubescentibus. Sfamen filamento lato, complanato, anthera terminali, brevissima. 13. Artocarpus nitida +. À. foliis distichis , ovatis vel subobovatis, acuminatis, sæpe 1næ- quilateralibus , supra præsertim nitidis ; amentis minimis. Crescit in Philippinis, cirea Manillam. (Cumming , n° 1078, 1081, Herb. Mus. Par.) Arbor ; ramuli cylindracei cortice nigrescente, initio pilis brevibus ad- pressis tecti, demum glabri, transverse fissi. Æolia disticha, coriacea , ovata vel subobovata , rarissime lanceolata, integra , integerrima, sæpe 120 ŒRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. subinæquilatera, basi rotunda, apice acuminata, acumine obtuso, nitida, utrinque in nervis, costis nervulisque pilis brevibus hirtella, demum glabrata; limbus 4-11 cent. longus, 2 1/2—5 1/2 cent. latus; 7-8 costis subtus prominentibus e nervo medio percurrente utrinque orientibus instructus. Petiolus primum adpresse puberulus, dein glabratus, antice canaliculatus, 5 mm.—1 cent. longus. Stipulæ 2, minimæ, puberulæ, 2-3 mm. longæ. Masc. Amenta obovato-oblonga, 7-10 mm. longa, 3-4 mm. lata, pe- dunculis i mm. circiter longis sustenta. Ælores bracteolis peltatis cilia- tis interstincti. Perigonium tetraphyllum, foliolis obtusis, concavis, im- bricatis, puberulis. Sfamen filamento complato, apice attenuato ; anthera terminali tenuissima. FE. 4menta subglobosa vel oblonga, 6 mm. longa, 4 mm. lata, pe- dunculis 1 mm. longis fulta, bracteolis peltatis ciliatis instructa. Perigo- nia bracteolis et inter se connata. Ovarium ovatum. Stylus terminalis, simplex, ad apicem in stigmate spathuliformi explanatus, subexsertus. 14. Artocarpus glaucescens +. À. foliis distichis , oblongo-lanceolatis , integerrimis , basi acutis vel rarius subrotundis, apice acumine acuto mucronato desi- nentibus, supra glabris, subtus glaucis. Crescit in Java. (Zollinger, n° 704, Herb. Mus. Par.) Arbor ; ramuli cylindrici, juniores primum cinerei, pilis adpressis bre- vissimis vestiti, demum glabrati, nigricantes, maculis albescentibus affecti. Folia disticha, rigido-membranacea, oblongo-lanceolata, integra, integerrima, interdum subinæquilatera, basi acuta vel obtusiuscula sub- rotunda , apice acuminata, acumine acuto, mucronato ; supra niten- tia, glabra, in nervis costisque pilis brevibus adpressis rarissimis late conspersa ; subtus glauca, inter nervulos tenuissime tomentosula ; lim- bus 5 1/2—13 cent. longus, 2-4 1/2 latus, 9-10 costis e nervo medio utrinque orientibus subtus prominentibus instructus. Pefiolus initio pu- berulus, dein glabratus, antice canaliculatus, 10-13 mm. longus. Stipulæ axillares vel sublaterales, acutissimæ, pilis brevibus adpressis tectæ, amplexicaules, 2-3 mm. longæ. | Masc. Amenta obovato-oblonga, 7-11 mm. longa, 2-4 mm. lata, pe- dunculis brevissimis 1-2 mm. longis fulta. Flores bracteolis peltatis ci- liatis disjuncti. Perigonium tetraphyllum , foliolis concavis obtusis bise- riatim imbricatis, versus apicem puberulis. Sfamen filamento compresso, apice contracto; anthera tenuissima, versatili, primum incumbente, postea horizontali. MRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 121 15. Artocarpus lanceolata +. A. foliis distichis, oblongo-lanceolatis, integerrimis, basi subro- tundis vel paululum emarginatis, apice acuminatis , acumine obtuso, utrinque nitidis. Hab. Manillam Calawan. (Callery, n° 60, Herb. Mus. Par.) Arbor ; ramuli cylindracei, primum cinerei, pilis brevissimis hirtelli, demum glabrati, cortice nigrescente. Folia disticha, petiolata, rigido- membranacea, oblongo-lanceolata, integra, integerrima, plus minusve inæquilatera, interdum basi leviter inæqualia, versus imam partem sub- attenuata, rotunda vel paulum emarginata , apice acuminata , acumine obtuso ; utrinque nitida, supra in costis pilis late sparsis, in nervo medio numerosis, subtus in nervis rarissimis aucta ; limbus 5-11 cent. longus, 2-4 cent. latus, e nervo medio utrinque 8-9 costas subtus prominentes emittens. Pefiolus adpresse pubescens, antice canaliculatus, 10-12 mm. longus. | Séipulæ minimæ, sublaterales, acutæ, triangulares, puberulæ, 2-3 cent. longæ. Amenta mascula et feminea oblonga, subobovata, parvula, majora 1 1/2 cent. longitudine, 6 mm. latitudine accedentia, pedunculis 1-2 mm. longis. #lores bracteolis peltatis ciliatis intermixti. Masc. bracteolis li- beris pedicellatis interstincti. Perigonium tri-4-phyllum , foliolis erectis biseriatim imbricatis, subinæqualibus, extra paulum pubentibus. Sfa- men filamento complanato, acuto, subexserto ; anthera tenuissima, ver- satilis. FEM. Perigonia cum bracteolis et inter se connata. Ovarium ovatum. Sfylus terminalis simplex, stigmate spathulato terminatus. Capitulum fructiferum monospermum, squamulas peltatas gerens, 1 1/2 cent. crassum ; ex akenio unico, perigoniis persistentibus adnatis ovariis- que abortivis compositum ; pericarpium pergamaceum ovato-depressum, subcompressum, hinc prominulam costam, illinc lineam tenuem gerens. SPECIES MIHI IGNOTÆ. 16. Ærlocarpus glauca BI. Bijdr. À. foliis ovalibus utrinque acutis integerrimis , subtus glaucis , amentis globosis. Arbor 60-80 pedalis. Crescit in sylvis montosis javanensibus. Floret junio. — No- men vulg. Trou Landuh. Differt ab Ærtocarpo glaucescente foliis 122 ŒRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. ovalibus, non oblongo-lanceolatis, amentis globosis, nec obovato- clavatis. 17. Artocarpus pubescens Willd. W. Spec. pl. t. IV, p. 189. — Ansjeli. Reed. Hort. mal. 3, p. 25, t. 32. A. folis ellipticis, utrinque rotundatis, supra glabris, subtus pubescentibus , amentis masculis pendulis, fructibus lanugi- nosis , etc. Crescit in locis petrosis et arenosis ubique in Malabar , impri- mis in sylvis Kalicolan. 18. Artocarpus lœvis. Art. lœævis Hsskl. Annot. de pl. quibusdam jav., ete., p. 10. — Rumph. Amb. I,p. 410,t. 32. À. foliis minoribus pinnatifido-incisis, utrinque glaberrimis, ner- vis subtus glabriusculis, laciniis oblongo-laciniatis, acuminatis, amentis masculis cylindraceis, cernuis, femineis ovoideis. (Sti- pulis glabris, fructibus sæpe sterilibus.) 19. Artocarpus lanceæfolia. A. lanceæfolia Roxb. F1. ind. p. 527.— Rob. Wight, Icon. pl. Ind. orient. L. 679, À, foliis lato-lanceolatis vel oblongis, integris, acuminatis ; fructu terminali, spherico. | | Crescit in Indüs Had Ptit ad Prince Wales’ Island. VIITL. CuDRANIA +. (PL. 3, fig. 76-85.) | Cudranus Rumph. Amb. vol. V, t. 15 et 16. — Trophis sp. Willd. IV, LMEUX Flores dioici in capitulis globosis dense conferti. Bracteolæ plures 2-8 vel 4, summo incurvæ , perigonu foliolis alternæ. . "fe rte. en MRÉCUEL. — SUR LES ARTOGARPÉES. 123 Masc. Perigonium quadripartitum vel quadriphyllum , foliolis oblongis concavis obtusis in æstivatione biseriatim imbricatis. Stamina L, filamenta filiformia, perigonu foliolis opposita, iisdem basi sæpe subcohærentia ; antheræ oblongæ , biloculares, loculis oppositis, rima longitudinal dehiscentibus. Pistilh rudimentum subulatum , acutum. FEm. Perigonium l-phyllum, foliolis imbri- catis oblongis concavis obtusis. Stylus simplex , basi denticula “instructus, cylindricus, stigmate filiformi papilloso-puberulo de- sinens. Ovarium liberum, sæpius obcordatum, uniloculare, uni-ovulatum. Ovulum ex apice loculi pendulum , campulitro- pum. Syncarprum fructibus liberis, crustaceis , ovato-lenticula- ribus, bivalvis, perigoniis persistentibus stipatis, compositum. Semen amphitropum ; {esta membranacea, tenuissima ; embryo in ax1 albuminis carnosuli plicatus ; cotyledonibus crassiusculis , subæqualibus, contortuplicatis, radicula longissima supera. Frutices scandentes spinosi, in Moluccis, Philippinis et in India crescentes, foliis alternis petiolatis, integerrimis, oblongis vel obovatis, acuminatis et mucronatis, glabris aut pubescenti- bus ; stipulis duobus, axillaribus, basi connatis, deciduis ; pedun- culis axillaribus, geminis , simplicibus, capitulis globosis supe- ralis. 1. Cudrania javanensis + (1). Cudranus javanensis Rampbh. 1. c. — Trophis spinosa Roxb. GC. foliis oblongo -lanceolatis, integerrimis, basi subrotundis aut acutiusculis , apice acuminatis, mucronatis, utrinque gla- bris. Var. indica. Crescit in Kanaore inferiore , a d" Royle lecta, Museo par, a (1) J'ai trouvé confondu avec le Trophis spinosa | Cudrania javanensis), dans la collection du docteur Wallich, chez M. Delessert , l'individu mâle d'un nou- veau genre dont j'avais découvert la plante femelle dans l’herbier du Muséum. Ce genre, dont les filets des étamines sont infléchis vers le centre de la fleur dans l'estivation, doit être rangé parmi les Morées. 11 diffère d’ailleurs du Cudrania 124 ÆRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. V. Jacqüemont missa ; in Nepalia , ex herbario indico, n° AG4A, D, a d' Wallich data. Frutez ; ramuli juniores angulosi, puberuli, cinereo -flavescentes, postea cylindracei, glabrati, fusci, verruculosi, nunc spinosi, nunc iner- mes ; spina ad latus gemmæ axillaris insidente subincurva instructi, Fo- lia rigido-membranacea, oblongo-lanceolata , integra , integerrima , basi par ses périgones femelles soudés entre eux, et ouverts seulement au sommet par un pore bordé de quatre petites dents, par la structure de son fruit, et surtout par celle de la semence, qui est dépourvue de périsperme, et dont l'embryon est con- dupliqué, PLECOSPERMUM. Genus novum. (PL. 4, fig. 121-126.) Flores dioici, in capitulis globosis dense aggregati. Masc. Perigonium turbinatum, quadrifidum ; laciniis in æstivatione imbricatis. Séamina 4, filamenta basi complanata, apice attenuata, perigonii laciniis opposita, in præfloratione inflexa ; antheræ breves, introrsæ , biloculares, loculis utrinque liberis, dorso medio ad apicem filamenti affixis, rima longitu- dinali dehiscentibus. Péstilli rudimentum parvulum, filiforme, ad basim pilis albis longis instructum. FEm. Perigonia inter se connata, apice qua- dridenticulata, ore minimo pervia. Stylus terminalis, simplex, filiformis, ad verticem stigmatosus , papillosus , longe exsertus. Ovarium liberum oblongum, uniloculare, uni-ovulatum, ovulo versus apicem loculi pen- dulo, campulitropo. C'apitula fructifera, bacciformia, ovariis abortivis et perigoniis persistentibus carnosulis, quorum duobus, sæpius unico ake- nium includente, composita. Akenium liberum pergamaceum, ovato- globosum, subcompressum, apice acutiusculum. Semen appensum ; testa membranacea ; embryo exalbuminosus, amphitropus, cotyledonibus cras- sis inæqualibus conduplicatis, radicula brevi supera. 4. Plecospermum spinosum +. P. ramulis spinosis , foliis membranaceis, obovatis vel ellipticis, inte- gerrimis apice brevissime acuminatis, utrinque glabris. Crescit in India meridionali ubi Leschenault in montibus Cottalam le- git. N° 123. (Herb. Mus. Par.) Frutex 2 1/2—3 metr., ramuli cylindrici, pube adpressa rufescente primo tecti, demum glabrati, cortice cinerea vel fusca , tenuissime verruculosa. Folia alterna, petiolata, membranacea, obovata, rarius elliptica, integra, integerrima, basi acuta, vertice rotunda abrupte acuminata, acumine obtuso brevissimo in- nus TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 1925 subrotunda vel acutiuscula, apice acuta aut acuminata , mucronata, rarius subemarginata, utrinque glabra ; limbus 4-7 cent. longus, 2-3 la- tus, ex utroque latere nervi medii circiter10-11 costas infra prominulas emittens. Petiolus glaber, canaliculatus, 5. mm.—1 cent. longus. Stipulæ minimæ, triangulares, puberulæ, 2 mm. longeæ. Flores feminei in capitulis globosis 8 mm. latis dense aggregati, pe- dunculis brevibus 4-5 mm. longis puberulis geminis suffulti. Var. javanensis. Frutex scandens, ramuli juniores angulosi, puberuli, einereo-flavescentes, dein cylindrici, verruculosi, inermes. folia mem- branacea, oblongo-lanceolata, utrinque contracta , basi subacuta, apice acuminata , rarius solum acuta , mucronata, utrinque glabra, in nervis mediis tantummodo puberula ; limbus 9-11 cent. longus, 3 1/2—4 1/2 latus ; ex utroque latere nervi medii 9-11 costæ subtus prominulæ oriun- tur. Petiolus gracilis, pubescens, 1—1 1/2 cent. longus. Stipulæ minimæ, triangulares, acutæ, puberulæ, 2-3 mm. longæ. Flores feminei in capitulis 7-8 mm. latis, pedunculis pubescentibus 4 mm. longis sustentis, dense glomerati. Practeolæ supra puberulæ. Perigonit foliola oblonga, apice incurvata, extra pilis brevissimis tecta. Crescit in Java, locis saxosis prope littus et in montibus, inter frutices et herbas. 2, Cudrania pubescens +. GC. folus elliptico-lanceolatis, integerrimis , utrinque contractis, acutis, apice acuminatis, mucronatis, utrinque præsertim infra pubescentibus. Hab. in Java. (Leschenault, Herb. Mus. Par.) Frutez ; ramuli juniores angulosi, pubescentes, pallide fusci, demum terdum aullo; supra glabra, subtus in nervis mediis initio puberula, demum gla- brata ; limbus 3-8 cent. longus, 2-4 cent. latus, ex utroque latere nervi medii orientibus 7-8 costis utrinque prominulis instructus. Petiolus gracilis, primo pu- bens, demum glabratus, antice canaliculatus, 7-12 mm. longus. Stipule duæ , axillares, minimæ, basi adnatæ , pubescentes, acutæ, 2 mm. longæ. Pedunculi axillares, gemini, simplices, puberuli, graciles, 4 cent, circiter longi, capitulis globosis desinentes. Masc. Perigonium 4-fidum , membranaceum, laciniis obtusis, concavis, extus brevissime puberulis. Fem. Perigonia inter se connata, tenuissime velutina, apice quadridenticulata. Capitula fructifera globosa, velutina, 1 cent. crassa. * 126 TRÉCUE. — SUR LES ARTOCARPÉES, teretes, verruculosi, spinis axillaribus subincurvyatis 6 mm.—3 1/3 cent. longis instructi. Folia elliptico-lanceolata, integerrima , utrinque con- tracta , acutiuscula , apice acuminata, mucronata, supra pilis brevibus late conspersa, subtus pubentia ; limbus 5 1/2—8 1/2 cent. longus, 2-4 cent. latus, e nervo medio percurrente 9-10 costis subtus promi- nentibus orientibus instructus. Petiolus dense pubens, antice cana- liculatus, 6-10 mm. longus. Stipulæ minimæ, triaugulares, acuminatæ, interdum denticulatæ, 11/22 mm. longæ. ’apitula florifera, 1 cent. crassa, pedunculis pubescentibus 4-5 mm. longis sustenta. Capitula fructifera solitaria, 18 mm. crassa, fructibus plurimis (40-ñ0), perigoniorum foliolis persistentibus puberulis inclusis. à. Cudrania obovata +. C, folis obovatis , rarius ellipticis aut ovatis, integerrimis, basi rotundis vel acutiusculis, apice acutis obtusisve , mucronatis, utrinque sparse puberulis aut glabris. Crescit in Java etin Philippinis ; circa Manillam. (Cumming , n° 1017, Herb. Mus. Par.) | Frutex ,ramuli juniores, leviter angulosi, puberuli, flavescenti-cinerei, verruculosi, spinis pubentibus muniti. Folia obovata , rarius elliptica aut ovata, integerrima, basi rotunda vel acutiuscula, apice acuta vel obtusa, mucronata, interdum emarginata ; supra glabriuscula, pilis bre- vibus in nervis, costis et in parenchymate versus margines sparsis vestita, infra præsertim in nervis puberula; limbus 2 1/2—6 cent. longus, 4 1/2—3 1/2 latus : e nervo medio utrinque 7-9 costæ subtus prominulæ oriuntur. Petiolus gracilis, pubens, antice canaliculatus , 4-10 mm. longus. Stipulæ minimæ, triangulares, pubentes, 3 mm. Ilongæ. Masc. Flores in capitulis 6-7 mm. crassis, peduneulis pubentibus 3-4 mm. longis suffultis, congesti. Feu. Capitula florifera 8 mm. crassa, pedunculis puberulis 3-4 mm. longis sustenta. Perigonit foliola versus apicem glandulas duas granulis luteis repletas gerentia. | Capitula fructifera geminata vel solitaria, fructus 6-20 circiter conti- nentia. Trisus IV. — OLMEDIÆ. Ovulum pendulum ; flores feminei solitarii vel plurimi in receptaculo plano aut subconcavo, extus squamis imbricatis instructo. . (© Ce | TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES,. À IX. OLMEDIA. bp a fel69, 70,74, 72, 74.75.) Olmedia Ruiz et Pav. Syst. flor. peruv. p.g57. Flores dioici. Masc. in receptaculo plano vel convexo in- volucrato confertim congesti. {nvolucrum polyphyllum, foliolis plurifariam imbricatis. Perigonium tubulosum , quadrifidum. Stamina 2-h; filamenta perigonii laciniis opposita ; antheræ incumbentes , introrsæ, biloculares, loculis rima longitudinali dehiscentibus. FEm. in involucro polyphyllo, foliolis plurifariam imbricatis, solitarti. Perigonium tubulosum , e basi ventricosa in collum angustum attenuatum, apice 4-dentatum. Stylus termi- nalls, cylindricus, inclusus, duobus stigmatibus filiformibus elon- gatis superatus. Ovarium ovatum, uniloculare, uniovulatum , -ovulo ex apice loculi pendulo, anatropo. Ækenium perigonio carnoso obtectum. Semen pendulum. Arbores americanæ tropicæ lactescentes, foliis distichis, petio- latis, oblongis , integris, integerrimis, paulo sinuatis aut remote dentatis, basi acutis, rotundatis vel leviter cordatis , apice acu- minatis , glabris, pubescentibus aut asperis ; stipulis duobus amplexicaulibus, oppositis, imbricatis, oblongis, acuminatis, pilis adpressis sericeis tectis ; inflorescentiis in foliorum axillis soli- tariis, geminis aut pluribus, subsessibus vel pedunculatis. 1. Olmedia aspera. Olmedia aspera Ruiz et Pav.l. c.— HBK. Nov. Gen. VIE, p. 462, t. 633. O. foliis oblongis, longe acuminatis, basi inæquilateris , grosse dentatis, subtus ramulisque asperis ; capitulis masculis geminis sessilibus ; perigoniis quadripartitis, tetrandris. Crescit in sylvis montosis Peruviæ ad Cuchero, Quito. Floret augusto. 2. Olmedia angustifolia. O. angustifolia Pœpp. Nov. Gen. t. If, p. 30,t.143. O. fois oblongo-lanceolatis, longe acuminatis, integerrimis , 128 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. glaberrimis ; capitulis masculis geminis vel ternis peduncula- is ; perigonio quadripartito tetrandro. Crescit in sylvis primævis Maynas versus Yurimaguas. Floret februario. | , 3. Olmedia mollis. O. mollis Pœpp. |. c. p. 31,t.144. O. ramis teretibus hirsutis ; foliis subsessilibus , cordato-oblon- gis, acutis, integerrimis, supra scaberrimis, subtus molliter hirtis; capitulis masculis longe pedunculatis, fasciculatis ; in- volucri campanulati bracteis interioribus elongatis, linearibus, perigonia quadripartita, diandra superantibus. Crescit in sylvis primævis secus flumen Teffé in provincia Brasiliæ Para. Floret decembre. h. Olmedia calophylla. } O. calophylla Pœpp. Nov. Gen. t, IT, p. 32,t. 4146. O. foliis obovato-oblongis , abrupte acuminatis , basi rotundatis, inæquilateris , corlaceis, supra glaberrimis, lævigatis, subtus scabris ; capitulis masculis axillaribus fasciculatis globosis ; involucro brevissimo ; perigonio quadripartito , tetrandro. (In specimine Musæi parisiensis perigonio tripartito tribusque staminibus.) Crescit in sylvis primævis circum lacum Egense Amazonum fluvio conterminum. Floret sub finem octobris. 5. Olmedia ? grandifolia +. O. foliis obovato-oblongis, leviter sinuatis vel remote dentatis, basi paululum cordatis vel rotundis, summo subabrupte an- gustato-acuminatis ; utrinque glabris, in nervis et costis solum præsertim subtus adpresse pubescentibus ; staminibus globosis mucronatis. TRÉCUEL — SUR LES ARTOCARPÉES, 1929 Habitat in Guiana gallica, ad Cayennam. (Martin, Herb. Mus. Par.) Arbor ; ramuli teretes, pilis brevibus adpressis ferrugineo-sericeis in- duti, postea glabrati, verruculosi , stipulis lapsis, cicatricibus subobli- quis annularibus notati. #olia rigido-membranacea, obovato-oblonga, integra, leviter sinuosa, remote dentata, dentibus pilorum penicillo desi- nentibus , basi rotunda vel subinæqualiter cordata, subabrupte acumi- nata , acumine angusto , 2-3 cent. longo , mucronato ; supra obscura, post dessiccationem fusco-ferruginea , nitida , subtus pallidiora , in pa- renchymate tenuissime punctulata ; utrinque præsertim infra in nervis et costis pilis adpressis induta ; limbus 23-33 cent. longus, 9-12 latus ; e nervo medio percurrente duobus paginis prominente utrinque 17-20 costæ ad margines confluentes oriuntur. Petiolus adpresse pubens, antice canaliculatus, 1 cent. longus. Stipulæ deciduæ , ramulos omnino amplectentes, pilis densis flaves- centibus adpressis sericeis obductæ , acuminatæ, 2-3 cent. longæ. , FL. Masc. in receptacula plana, extus squamis deltoideis floribus vix longioribus plurifariam imbricatis tecta , dense congesti; capitula 10-12 mm. lata, geminata vel fasciculata, pedunculis sericeis 5-10 mm. longis sustenta. Perigonium 4-fidum , laciniis brevibus obtusis extus pu- bescentibus. Sfamina 4 ; filamenta conica, brevia ; antheræ subglobo:æ, incumbentes, mucronatæ, biloculares, loculis latere dehiscentibus. SPECIES MIHI IGNOTÆ,. V4 6. Olmedia ? quianensis. \/ Maquira guianensis Aubl. Guian. SUPP. P. 36,t. 389. 7. Olmedia lœwvis. Olmedia lœvis Ruiz et Pav. Syst. veg. Flor. Peruv. et Chil., F, p. 258. SPECIES EXCLUSÆ. Olmedia ferruginea Pœpp. = Pseudolmedia ferruginea. Olmedia tomentosa Pœpp. — Helicostylis Pæœppigiana. Olmedia Pœppigiana Mart. — Helicostylis Pœppigiana. Olmedia affinis Steud. = Helicostylis Pæppigiana. X. PsEuDoLMEDIA, Genus novum. ! PL 8, fig. 449-157. Flores dioici. Masc. in receptaculis involueratis subconcavis 3* série. Bor. T. VITE. (Septembre 18847.) 1 ‘ 430 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. aut planis dense conferti. Involucrum polyphyllum, foliolis pluri- fariam imbricatis. Stamaina 3 --15 inter bracteolas spathulatas erectas fasciculata ; filamenta brevia; antheræ oblongæ, basi sagittatæ , apiculatæ, biloculares , loculis rima longitudinali de- hiscentibus. FEM. {nvolucrum uniflorum, polyphyllum, fololis plurifariam imbricatis. Perigonium tubulosum ovatum , apice quadridenticulatum vel subintegrum. Ovarium inferum, unilocu- lare, uniovulatum, ovulo ex apice loculi pendulo, anatropo. Séylus terminalis, teres, inclusus, bifidus, cruribus filiformibus , stig- matosis, longe exsertis, papilloso-puberulis. Fructus non visus. Arbores vel frutices in America tropica et in Antillis crescentes, folis distichis, petiolatis, oblongis, integris, acuminatis; sti- pulis 2, amplexicaulibus , oppositis, altera marginibus alteram tegente ; inflorescentiis sessilibus, axillaribus, solitariis vel plu- ribus glomeratis. 1. Pseudolmedia havanensis +. P. foliis oblongo-lanceolatis , subinæquilateris, basi æqualibus, rotundis vel subacutis, apice acuminatis, glabris, ex utroque latere nervi medii 10-12 costis subtus prominentibus. Crescit in sylvis cubensibus densis. (Pœppig. Herb. Mus. Par.) Arbor vel frutex; ramuli compressiusculi, supra foliorum axillas sul- cati, fusci, glabri, demum cylindrici, cinerei, verruculosi.Folia disticha, membranaceo-coriacea , oblongo-lanceolata , integerrima , subinæquila- tera, basi æqualia rotunda vel acutiuscula, apice acuminata, acumine obtuso, glabra; limbus 5-11 cent. longus, 2 1/2—3 1/2 latus ; e nervo medio utrinque 10-12 costæ subtus prominentes ad margines confluentes oriuntur. Petiolus compressus, glaber, dessiccatione transverse fissus , 9-6 mm. longus. Stipulæ pilis brevissimis raris adpressis tectæ, 4-5 mm. longæ. FL. Masc. in involucris sessilibus solitariis geminis aut amplius glo- meratis 4-5 mm. latis, foliolis subrotundis, leviter adpresse puberulis, marginibus scariosis. FE. involucri foliolis subrotundis, fere glabris, ad margines scariosis. Perigonium ovato-oblongum, pilis cinereo sericeis tectum, quadridenticulatum. TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 131 2, Pseudolmedia lævigata +. P. foliis oblongo-lanceolatis, subinæquilateris, basi subinæquali- bus , acutis, apice acuminatis , glaberrimis, ex utroque latere hérvi medii 45-18 costis non prominentibus. Crescit in Peru. (In Herb. Webbiano.) Arbor vel frutex ; ramuli angulosi, supra foliorum axillas sulcati, de- mum cylindracei, cinerei, glabri. Æo/ia membranaceo - coriacea , oblongo-lanceolata , integerrima , subinæquilatera, basi subinæqualia acuta , apice acuminata, acumine obtuso, glaberrima, lævia, nitida ; limbus 5-9 cent. longus, 2-3 latus; e nervo medio utrinque 15-18 costæ patulæ non prominentes oriuntur. Petiolus antice canaliculatus, glaber, 2-3 mm. circiter longus. Stipulæ adpresse puberulæ, cinerescentes , lanceolatæ, acutæ, 6 mm. longæ. _ FL. masc. in involucris sessilibus geminis aut glomeratis 5-6 mm. la- tis, foliolis subrotundis, adpresse puberulis, margintbus scariosis, ci- liato-subfimbriatis. FL .FEM. ignoti. 3. Pseudolmedia ferruginea +. Olmedia ferruginea Pæpp. Nov. Gen. ac Sp. t. II, p. 34. P. ramulis hirtis, foliis oblongo-lanceolatis, subinæquilateris, basi æqualibus, subrotundis vel acutis, apice sensim attenua- tis, acuminatis, ciliatis, subtus in nervis hirtellis. Crescit in sylvis primævis circa lacum Egensem. (Pœppig. Herb. Mus. Par.) Arbor 16-17 metr., cortice cinereo, haud lactescente ; ramuli compressi pilis ferrugineis hirti. Folia disticha , rigido-membranacea, oblongo- lanceolata, basi præsertim inæquilatera, æqualia, subrotunda vel acuta, versus apicem sensim attenuata, acuminata, acumine obtuso, interdum pilis penicillatis terminato ; supra glaberrima, subtus in nervis et costis hirtella, marginibus ciliata; limbus 7-16 cent. longus, 2—4 1/2 latus, nervo medio utrinque 15-18 costas superne et inferne prominulas emit- tens. Petiolus compressus, pilis ferrugineis hirtus, 5-6 mm. longus. Stipulæ pilis ferrugineo-sericeis vestitæ, 1 cent. longæ. FL. Mas. non visi, FEM, in involucro foliolis ovato-eordatis subacutis 132 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. glabriusculis solitarius. Perigonium ovatum , pilis aureis sericeis dense tectum, crassum, subintegrum. 13% h. Pseudolmedia macrophylla +. P. ramulis adpresse pubescentibus, demum glabratis, foliis oblongo-ellipticis , basi subrotundis , apice subabrupte acumi- natis , subtus in nervis adpresse puberulis. Crescit in Peru. (Herb. Webbian.) Arbor vel frutex ; ramuli supra axillas foliorum depressi, subcylindra- cei, primum pilis brevibus adpressis dense tecti, demum glabrati, stipu- lis lapsis cicatricibus prominentibus annujati. Folia disticha, oblongo- elliptica, integerrima , basi subrotunda , apice subabrupte acuminata, acumine angusto, lineari, obtuso; supra glabra, lævigata, subtus in ner- vis mediis pilis adpressis conspersa ; limbus 13-23 cent. longus, 5-10 cent. latus ; e nervo medio utrinque 17-18 costæ subtus prominentes, ad margines confluentes oriuntur. Pefiolus antice canaliculatus , pilis bre- vibus hirtellus, 8-10 mm. longus. | Stipulæ dense flavescenti-sericeæ, acutæ, 1 —1 1/2 cent. longæ. FL. Masc. in receptaculis geminis involucratis dense congesti. /nvolu- crum foliolis subrotundis, pilis flavescentibus adpressis dense tectis, 7-8 mm. latum. XI. PEREBEA. (PL. 5, fig. 136-138.) Perebea Aubl. Guian. t. II, p. 953,t. 364. Flores dioici. Masc. ignoti. Fem. plurimi in receptaculo invo- lucrato, primum concavo, demum reflexo, congesti. {nvolucrum polyphyllum, squamulis plurifariam imbricatis. Perigonium tubu- losum, basi coarctatum, quadridentatum. Stylus terminalis, cras- sus, brevis, bidentatus, dentibus introrsum stigmatosis. Ovarium semi-inferum, uniloculare, uniovulatum, ovulo prope apicem loculi pendulo, anatropo. Fructus perigonio concrescente baccato tectus. Arbores americanæ lactescentes, foliis distichis, petiolatis, oblongis vel subobovatis, integerrimis aut tenuissime sinuatis, acuminatis ; stipulis axillaribus, semi-amplexicaulibus; inflores- centiis axillaribus, | ——. ERÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 153 1. Perebea laurifolia +. P. foliis coriaceis, oblongis, sæpe subobovatis, integerrimis, basi acutiusculis, inæquilateris, apice acuminatis, acumine obtuso, utrinque glaberrimis. Crescit in Guiana gallica, ad Cayennam. (Martin. Herb. Mus, Par.) | Arbor ramulis summis supra axillas foliorum depressis, postea tereti- bus, initio puberulis, demum glabratis. Folia disticha, coriacea, oblonga, sæpe versus basim leviter attenuata, integerrima, inæquilatera, basi subacuta , inæqualia, apice acuminata , acumine obtuso, utrinque gla- berrima ; limbus 6 1/2—11 1'2 cent. longus, 3-4 cent. latus; e nervo medio supra prominulo subtus prominente utrinque 9-12 costæ inferne superneque prominulæ, marginibus confluentes, oriuntur. Pefiolus glaber, canaliculatus, 6-10 mm. longus. Séipulæ minimæ, triangulares, puberulæ, 3 mm. longæ. FL. FEM. plurimiin involucro squamis ovato-cordatis, acutis, ochraceo- puberulis, plurifariam imbricatis, pedunculo puberulo 6-8 mm. longo suffulto , insidentes. Perigonium basi contractum, crassum, quadriden- tatum , dentibus obtusis, puberulum; ovulum elongatum. Sfylus pilis brevibus dense tectus, sammo bifidus, lobis brevibus, crassis, ovato- cordatis, acutis, extrorsum puberulis, introrsum planis stigmatosis. 2. Perebea quianensis. Perebea quianensis Aubl. L. c. P. folia alterna? ampla (33 cent. et amplius longa , 15 circiter lata) glabra, subsessilia, ad oras remote dentata, ovato- oblonga, acuta, punctis translucidis quasi pertusa. Stipula ampla , longa, semi-amplexicaulis. Flores numerosi (30 et amplius), in eodem involucro, virescentes. Fructus maturus coccineus, Florebat maio. Hab. ad ripam fluvii Courou. 13/1 ŒRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. XII. Hericosryzis. Genus novum. (PL 5, fig. 132-135.) Olmedia sp. Pœpp. Nov. gen. ac sp. — Mart. Herb. fl. bras. Flores dioici. Masc. numerosi sessiles in involucro polyphyllo, foliolis deltoideis plurifariain imbricatis, receptaculum planum vel convexum subtus concavum cingentibus, dense conferti. Perigonium -fidum, laciniis obtusis, subconcavis , biseriatim imbricatis. Stamina L; filamenta perigonii laciniis opposita, fili- formia ; antheræ‘“extrorsæ, basi subgittatæ, biloculares, loculis connectivo crasso apiculato adhærentibus, rima longitrorsum de- hiscentibus. Fe. plurimi in receptaculo involucrato confertim ag- gregati. Involucrum polyphyllum, foliolis plurifariam imbricatis. Perigonium quadriphyllum, lacinüs biseriatim imbricatis. Stylus terminalis, demum excentricus, compressus, inclusus ; stigmata 2, elongata, helicoidea. Ovarium liberum, ovatum, uniloculare, uni- ovulatum , ovulo prope apicem loculi pendulo, anatropo. Æ4ke- nium perigonio persistente incrassato inclusum , pergamaceum , stylo laterali desinens. Semen ovatum, ad laterem loculi in- sertum. Ce genre diffère de l’Olmedia R. et P. par ses étamines non in- combantes dans la préfloraison , par ses fleurs femelles réunies en grand nombre dans le même involucre , par le périgone qua- driphylle de ces mêmes fleurs, par l'insertion de la graine, etc. 1. Helicostyhs Pœppigiana +. Olmedia tomentosa Pœpp. Nov. gen. ac sp. t. IE, p. 32, t. 145 .— Olmedia Pæœppigiana Mart. Herb. brasil. n° 629.— Olmedia affinis Steud. H. foliis subcoriaceis , oblongis, integerrimis, imprimis versus basim inæquilateris, utrinque acutis, apice acuminatis muero- natis, supra glabris, in nervis solum pubentibus, subtus fulvo- velutinis. Crescit in sylvis prope Egam (Pœppig.) ad Lheos (Martius), in Guiana batavica (Hostmann, n° 1280, Herb. Mus. Par.) nn 1: TRÉCUL. —- SUR LES ARTOCARPÉES. 159 Arbor excelsa ; ramuli exsiceati angulosi, compressiusculi , pilis bre- vissimis densis ferrugineo-velutinis tecti, stipulis lapsis cicatricibus non amplexicaulibus notati. Folia disticha, membranaceo-coriacea, elliptico- oblonga, integerrima, basi acuta, inæquilatera , apice acuta, sæpius acuminata , mucronata, supra glabra, in nervis et costis solum puben- tia, subtus in nervis costis nervulisque tenuissime reticulatis prominen- tibus fulvo-velutina ; limbus 8-18 cent. longus, 4-6 latus, nervo medio utrinque 11-16 costas inferne prominentes ad marginem confluentes emnittens. Petiolus compressus, antice leviter canaliculatus, ferrugineo- velutinus, 6 mm.—1 cent. longus. Stipulæ 2, deciduæ, axillares, deltoideæ, acuminatæ, non omnino amplexicaules, primum velutino-sericeæ, demum glabriusculæ, 5-7 mm. longæ. MAsc. Capitula ochraceo-velutina, 3-10 in foliorum axillis fasciculata, pédunculis velutinis 5-13 mm. longis sustenta. Fe. Capitula axillaria, sessilia, solitaria, globosa, ferrugineo- er REN 1 cent. circiter crassa. Varietas macrophylla. Ramuli ferruginei, pulverulento-puberuli. Folia elliptico-oblonga, integerrima, basi subacuta vel rotunda, subinæquila- tera, apice abrupte acuminata, supra glabra, subtus glabriuscula aut brevissime hirtella ; limbus 12-25 cent. longus, 5 1/2—9 latus. Periolus 1 1/2 cent. longus. Hab. in Peru. (Rivero. Herb. Webb. et Mus. Par.) XIII. Noyera. Novum genus, (PI. 5, fig. 127-131.) Flores dioici. Masc. ignoti. FEM. plurimi (circiter 20) in recep- taculo plano involucrato dense congesti. Znvolucrum polyphyllum, squamulis quadri-quinquefariam imbricatis. Perigontum tubulo- sum, urceolatum, crassum , apice poro apertum. Stylus termina- lis, demum excentricus , teres, inclusus ; stigmata duo filiformia. Ovarium semi - inferum, uniloculare, uniovulatum, ovulo prope apicem loculi pendulo , anatropo. Fructus in receptaculo involu- crato instar florum aggregati. Pericarpium indehiscens, cartha- ceum , perigonio persistente inclusum. Semen parieti pendulum ; testa membranacea, fusca ; embryo exalbuminosus , homotropus, subglobosus, cotyledonibus crassis, leviter inæqualibus; radicula supera, brevissima. 156 _'FRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. Je dédie ce genre à M. Noyer, auteur d’un ouvrage sur les forêts vierges de la Guyane française, considérées sous le rap- port des produits qu’on en peut retirer pour les chantiers mari- times, les constructions civiles et les arts. 1. Noyera rubra +. Arbor : ramuli supra axillas foliorum depressi, primo pilis ferrugineis hirti, demum glabrati, stipulis lapsis, cicatricibus subobliquis annulari- bus prominulis notati. Folia disticha, coriacea, ferrugineo-rubra, ovato- oblonga vel elliptica, integerrima aut leviter sinuata, basi rotunda, interdum subemarginata, apice acuta , acuminata, mucronata, supra glabra, in nervis mediis solum pilis brevibus luteo-fuscis obducta, nitida, rugosula ; subtus in nervis et costis pilis adpressis vestita, in nervulis brevissime hirtella , in parenchymate prominentiis tenuissimis creberri- mis aucta ; limbus10-18 cent. longus, 4-9 latus ; e nervo medio utrinque 14-16 costæ infra prominentes, prope marginem confluentes, oriuntur. Petiolus antice canaliculatus, pilis fuscis hirtus, 3-5 mm. longus. Stipulæ 2, axillares, oppositæ, amplexicaules , pilis fuscis appressis tectæ, 8-10 mm. longæ. Inflorescentiæ axillares, solitariæ, subsessiles, brevissime puberulæ, involucri foliolis inferioribus deltoideis, breviter acuminatis, superiori- bus acumine longo lineari subulato flores superante terminatis, 2—3 1/2 cent. latæ. Crescit in Guiana gallica, (Martin, Herb. Mus. Par.) XIV. CasriLLoa Cerv. (PI. 5, fig. 142-148.) Gazeta de literatura de Mexico, 2 julio 41794. Flores monoici, masculi et feminei in receptaculis distinctis planis aut concavis involucratis aggregati. {nvolucrum poly- phyllum, squamulis plurifariam imbricatis. Masc. Perigonium nullum. Sfamina inter bracteolas diversiformes, pubescentes , integras, bifidas vel laciniatas sparsa ; filamenta plus minusve elongata ; antheræ terminales, erectæ aut peltatæ , biloculares, loculis oppositis, connectivo crasso affixis, longitrorsum dehiscen- tibus. FEM, circiter sexaginta in eodem receptaculo. Perigonium tubulosum, quadriphyllum, foliolis crassis, inter se connatis. QE cmt te mn dde 04 RE DR ŒRÉCUL. —- SUR LES ARTOCARPÉES. 157 Stylus terminalis, cylindraceus , inclusus ; stigmata duo, filifor- mia, subcompressa, papillosa. Ovarium semi-inferum , unilocu- lare, uniovulatum , ovulo ex apice loculi pendulo, anatropo. Akenium perigonio persistenti unico.latere primum connatum , demum ad maturitatem omnino liberum, carthaceum, ovatum. Semen pendulum ; testa membranacea , fusca ; embryo homotro- pus, exalbuminosus, subglobosus, cotyledonibus crassis, subinæ- qualibus, radicula brevissima supera. 1. Casthlloa elastica Cerv. |. c. C. foliis oblongis , integerrimis vel denticulatis , basi cordatis, apice subabrupte acuminatis, utrinque pubescentibus. Crescit in republica mexicensi et in Cuba. (Ramon de la Sagra, Herb. Richard. ; Lemercier, Herb. Webb. et Mus. Par.) Arbor excelsa , lactescens; truncus ambitu 3 metra æquans, rectus, cortice Iævi, 1 cent. crassa; ramuli primo leviter compressi, demum teretes, pilis flavescentibus densis hirti. Fol ia disticha, petiolata, oblonga, integerrima vel tenuissime denticulata, basi cordata, lobis nonnunquam petiolo longioribus, eum tegentibus, summo subabrupte breviterque acuminata; supra in nervis et costis pilis hirtis, in parenchymate adpressis rigidis, subtus pilis brevibus mollibus densioribus flavescen- tibus, induta; limbus usque ad 38 cent. longitudfne 17 cent. latitu- dine accedens, nervi medii utroque latere 16-19 costis subtus promi- nentibus instructus. Petiolus ochraceo-pubescens, 1 cent. longus. Stipulæ axillares , solitariæ, oblongæ , acutæ, extus luteo-pubentes, intus glabræ, 5-7 cent. longæ. Infl. masculæ pedunculis squamosis 1 cent. longis pubentibus sus- tentæ et femineæ subsessiles, sæpe in iisdem axillis insertæ, fasciculatæ, ochraceo-velutinæ. | Trœus V. —— FICEÆ. XV. Frcus Tournef. Flores in receptaculum utriculosum apice plus minusve apertum inelusi. Receptaculum androgynum vel femineum. Flores masculi etfeminei in eodem receptaculo permixti aut sæpius segregati; mas- 138 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES,. culi in superna parte relegati, feminei parietales ; bracteolati vel ebracteolati, sessiles pedicellative. Perigonium 3-h-5-6 phyilum. Stamina 1-6 perigoni foliolis opposita ; antheræ introrsæ, bilocu- lares. Stylus lateralis. Sétigma simplex, capitatum , subulatum , infundibuliforme aut bifidum. Ovarium pedicellatum vel sessile, uniloculare, rarissime biloculare , loculis uniovulatis , ovulo pa- rieti styligeræ pendulo, campulitropo. Ækenium crustaceum. Semen albuminosum ; testa membranacea ; embryo incurvus, cotyledonibus planiusculis , radicula supera incumbente. Trisus VI. — BROSIMEÆ. À Ovulum pendulum. Flos femineus unicus (rarissime duo) receptaculo vel involucro connatus. XVI. Brosrmum. (PL. 6, fig. 163-181.) Brosimum Swartz, Flor. Ind. occid. I, p. 47, t. 4, fig. 4. 2 ‘ Flores monoici vel dioici abortu. Masc. et fem. in eodem re- ceptaculo globoso congesti. Masc. creberrimi, totum receptacu- lum aliquando basi involucratum tegentes, perigonio destituti , staminibus solitariis inter bracteolas peltatas dispositis constantes : filamenta filiformia ; antheræ dorso connectivo crasso affixæ, bilo- culares, loculis unilateris, vel peltatæ loculis oppositis horizontali- bus, aut uniloculares, loculis annularibus, lamellis peltatis super- posilis in toto ambitu secedentibus dehiscentibus, FEm. solitarii vel gemini, receptaculo medio connati. Perigonium nullum. Stylus terminalis, stigmatibus duobus (vel interdum unico peltato?) de- sinens. Ovarium inferum vel semi-adnatum , uniloculare , uni- ovulatum, ovulo ex apice loculi pendulo, campulitropo. Capritu- lum femineum floriferum, staminibus destitutum (mihi ignotum). Bacca sicciuscula, receptaculo pericarpioque adnatis composita, squamis peltatis persistentibus tecta. Semen subglobosum ; testa membranacea, tenuis ; embryo exalbuminosus, amphitropus, co- tyledonibus crassis, inæqualibus, radicula supera imcumbente. Arbores lactescentes Americæ tropicæ et Antillis indigenæ , TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 139 foliis distichis, petiolatis, oblongis, interdum leviter obovatis , integerrimis ; stipulis duobus, axillaribus, semi-amplexicaulibus, deciduis ; inflorescentiis axillaribus geminis, pedunculis simpli- cibus suffultis. A. Brosimum Alicastrum. Brosimum Alicastrum Swartz, Flor. Ind. occid. HE, p. 47,t. 1, fig. 1. — Tussac, Journ. de Bot. t. I, p. 202, t. VIIL, fig. 1-2. — Alicastrum ar- boreum Brown, Jam. 372. B. foliis eliptico-lanceolatis, integerrimis, utrinque acutis, apice acuminatis, glabris, amentis pedunculatis. Crescit in Jamaica, circa S. James et S'" Elisabeth (Tussac) et in Yucatan (Linden. Herb. Mus. Par.). Floret junio. — Nom. vulg. britan. Breadnuts. Arbor excelsa, lactescens; ramuli primum fusci, glabri, demum cine- rei, compressi, ad nodos incrassati, stipulis lapsis cicatricibus non omnino amplexicaulibus notati. Fo/ia disticha , elliptico-lanceolata , in- tegerrima , basi acuta, apice acuminata vel solum acuta, utrinque gla- bra , subtus tenuissime variegata ; limbus 7-18 cent. longus, 3-6 cent. latus, nervo medio utrinque 16-17 costis patulis, superne et inferne prominulis, ad margines confluentibus , instructus. Pefiolus antice ca- naliculatus, glaber, 3-8 mm. longus. Stipulæ 2 , lanceolatæ, acuminatæ, marginibus invicem se tegentes, præsertim ad margines tenuissime puberulæ, 6-15 mm. longæ. Amenta monoica (PI. 6, fig. 163) globosa, basi leviter involucrata, peduneulis glabris 1 cent. longis sustenta, 5-6 mm. crassa. Masc. Sfamina inter squamas peltatas membranaceas dispersa, peltata (fig. 164-165), unilocularia, ambitu toto dehiscentia. FEM. solitarius ; ovarium inferum ; stylus exsertus, in parte media paulo tumidus, apice bidentatus. Suivant M, de Tussac , le chaton mâle, qui serait celui que je viens de décrire, resterait stérile; le chaton femelle, que je ne connais pas, « est plus allongé, moins gros , et couvert de petites écailles ; il est surmonté d’un style qui se divise en deux stigmates recourbés. Le fruit est sphérique , crustacé, de la grosseur d’une petite châtaigne. L'intérieur consiste en une amande à deux lobes ; la radicule , très prolongée en dehors, se courbe sur les lobes, ét 140 TRÉCUL. —- SUR LES ARTOCARPÉES. en Cache la séparation. » Cet embryon, qui, d’après cette des- cription, paraît accombant, serait-il différent de celui du Brosi- mum Gaudichaudii, qui est, sans aucun doute, incombant ? Le fruit du Brosimum Alicastrum sert de nourriture quand le pain est cher; on le mange grillé ou cuit dans l’eau. Les feuilles sont un excellent aliment pour les bestiaux. | | 2. PBrosimum Aubletii. Brosimum Aubletii Pæœpp. Nov. gen. t. II, p. 34, t. 148, fig. a-d.—Pira- hinera guianensis Aubl. Guyan. II, p. 888, t. 340. — Brosimum disco- lor? Schott. Spreng. System. IV, 403. B. foliis oblongis, obovatis, integerrimis, basi acutis vel paulum rotundis, apice subabrupte acuminatis, supra glabris nitidis, subtus adpresse pubescentibus ; amentis pedunculatis. Hab. in ripis fluminis Hullaga versus Missionem Yurimaguas, Aprili floret. (Pœppig., n° 2413); in Guiana britannica, circa Pirara (Schomburgk, coll. 1841-2, n° 349) (Herb. Mus. Par.). Arbor debilis, tres metra alta ; ramuli fusci, puberuli, demum gla- brati, cinerei, subcylindracei vel leviter compressi. Foliadisticha, rigido- membranacea, oblonga , obovata, integerrima , basi acuta vel paulo ro- tunda, apice subabrupte acuminata, acumine brevi, obtuso; supra nitida , glabra, in nervis solum puberula, subtus adpresse pubescentia ; limbus 5-9 cent. longus, 2-4 cent. latus, nervo medio utrinque 10-15 costas superne et inferne prominulas emittens. Pefiolus compressus antice canaliculatus, pilis brevibus adpressis tectus, 5-6 mm. longus. Stipulæ 9, triangulares, acuminatæ , puberulæ, marginibus scariosæ , 3-5 cent. longæ. | Capitula monoica (PI. 6, fig. 166, 170) subdepressa, pedunculis pu- berulis 5-10 mm. longis fulta. Masc. Séamina solitaria ; filamenta fili- formia; antheræ inter bracteolas peltatas ciliatas crassas erumpentes, biloculares, loculis connectivo crasso dorso affixis, unilateris (fig. 168, 169), rima longitrorsum dehiscentibus. Fem. 2 in eodem capitulo. Ovaria semi-infera (fig.{170, 171). Styli subexserti, stigmatibus 2 brevibus su- perati. à. Brosimum Gaudichaudii +. B. foliis coriaceis, oblongo-ellipticis, integerrimis, basi rotundis, » TRÉCUL. -— SUR LES ARTOCARPÉES. 141 subinæqualiteris , summo acutis vel breviter acuminatis, sub mucronatis, supra bhirtellis, subtus dense pubescentibus ; amentis pedunculatis. Hab. in Brasilia (San Paolo, ex Herb. imper. bras. Gaudi- chaud. , n° 993 ; Minas Geraes, Claussen, n° 155; Pianby, Gardner, n° 2726. In Herb. Mus, Par.). _ Arbor ; ramuli compressi, pilis brevibus mollibus rufescentibus de- mum nigrescentibus tecti. Folia disticha, coriacea, oblongo-elliptica , interdum versus basim subattenuata , integerrima, basi rotunda , sæpe leviter inæquilatera , apice acuta vel brevissime acuminata , submucro- pata; supra sparse pilis brevibus præsertim in nervis hirtella, subtus dense molliterque pubescentia , tenuissime reticulata ; limbus 4-8 cent. longus , 1 1/2—4 latus ; e nervo medio utrinque 14-18 costæ infra pro- minulæ oriuntur. Petiolus subteres vel leviter compressus, ecanalicula- tus, brevissime puberulus, 3-5 mm. longus. Stipulæ lanceolatæ, acutissimæ, extus pubentes, intus glabræ, 7-8 mm. longæ. Capitula monoica (PI. 6, fig. 172, 173) globosa, pedunculis 3-4 cent. longis sustenta. Masc. Sfamina inter squamulas peltatas crassas con- vexas erumpentia ; filamenta brevia ; antheræ terminales, unilateræ, connectivo crasso dorso adnatæ (fig. 174, 175), biloculares, loculis lon- gitrorsum dehiscentibus. FE. in receptaculo medio solitarius (fig. 173). Ovarium inferum. Stylus brevis, inclusus ; stigmata duo, brevissima , obtusa. Bacca carnosiuscula, 1 cent. circiter crassa (sicca), squamis pel- tatis persistentibus tecta (fig. 176). h. Brosimum echinocarpum. B. echinocarpum Pœpp. Nov. gen. II, p. 34, t. 148. B. foliis oblongis, acuminatis, basi cuneatis, serratis ; stigmate plumoso , quadrifido ; involucro femineo muricato, setoso ; bacca sicca, echinata. Crescit in sylvis primævis provinciæ peruvianæ Maynas circum Missionem Yurimaguas , decembre florens. J'ai pu étudier dans l’herbier du Muséum de Paris un capitule de cette plante, provenant de la collection de M. Pœppig. Sa structure n’est pas tout à fait conforme à la description qu’en a 142 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉÉS: donnée l’auteur. Deux espèces seraient-elles confondues soûs le même nom ? L’échantillon que j'ai eu à ma disposition m’a présenté de nom- breuses étamines insérées sur un réceptacle globuleux ; et sépa- rées par de petites écailles peltées ; les filets en sont filiformes ; les anthères terminales , peltées , biloculaires; les loges, hori- zontales et opposées, s’ouvrent chacune en deux valves, l’une supérieure et l’autre inférieure ; enfin, un petit corps cylindri- que terminé par un disque pelté (pisül central?) sort du sommet du réceptacle. (Herb. Mus. Par.) SPECIES MIHI IGNOTÆ. 9. Brosimum microcarpon Schott. In Spreng. Syst. t. IV, p. 403. 6. Brosimum spuriuri. Swartz, F1. Ind. occid. p. 20. B. foliis lanceolato-ovatis, acuminatis, amentis subsessilibus ova- tis axillaribus geminis, fructu molli. Arbor foliis oblongis glabris alternis. Prorvne Jam. 369, 8. Hab. in Jamaica septentrionali. XVII Trymarococcus. Trymatococcus Pæpp. Nov. gen. I, p. 30, t. 142. Genus a nobis non visum. XVIIT. ANTIARIS. (PI. 6, fig. 158-162.) Antiaris Leschen. Mém. sur le Strychn. tieule et sur l'Antiaris (Ann. du Mus. p. 470). -— Rob. Brown, Generals remarks, p. 70. — Blume, Rumphia, p. 56 et 172. — Bennettin Horsfeld, PI. jav. rar. p. 52. Flores monoici. Masc. in involucro multifloro polyphyllo, foliolis plurifariam imbricatis , receptaculum demum convexum ÆRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 143 cingentibus, dense congesti. Perigonia tetra. rarius triphylla , inter se aliquando connata , foliolis spathulatis, apice inflexis, æstivatione imbricatis. Stamina h, rarius 3, perigonh foliolis opposita, inclusa ; filamenta brevissima; antheræ oblongæ, erectæ, extrorsæ, biloculares, loculis connectivo lineari adnatis , rima longitrorsum dehiscentibus. FEM. super receptaculum invo- lucro foliolis imbricatis instructum solitarius. Perigonium nul- lum. Stylus brevis, bifidus, cruribus stigmatosis filiformibus. Ovarium involucro connatum , uniloculare, uni-ovulatum ; ovu- _lum ex apice loculi pendulum, anatropum. Fructus (mihi ignotus) drupaceus. Sem. testa carthacea; embryo exalbuminosus, coty- ledonibus plano-convexis, crassis, radicula supera. Arbores vel frutices lactescentes, in Moluccis Nova-Hollandia- que boreali crescentes, folïis (in 4. toæicaria) distichis, petiola- tis, integris, integerrimis, nonnumquam dentatis, basi sæpe cor- datis, apice acutis vel acuminatis ; stipulis duobus , axillaribus , non amplexicaulibus ; inflorescentiis axillaribus, masculis gemi- _nis vel pluribus, femineis solitariis. A. Antharis toxicaria. Antiaris toxicaria Lesch. |, c. — Blume, 1. €. — Bennett, 1. c. À, foliis oblongo-ellipticis vel subobovatis, inæquilateris, integer- rimis, basi rotundis vel subemarginatis, apice acuminatis, acutis, ramis rotundis , mucronatis , initio puberulis, demum glabratis. Crescit in sylvis javanicis. (Leschenault, Herb. Mus. Par.) Arbor excelsa ; ramuli pilis brevissimis appressis tecti, demum gla- brati. Folia disticha , oblongo-elliptica aut subobovata, inæquilatera , imtegerrima, basi rotunda, sæpe inæqualia, subemarginata, apice brevi- ter acuminata vel acuta, rotunda aut leviter emarginata , mucronata, Juniora supra in nervis solum adpresse puberula, subtus tenuissime pu- bentia , demum utrinque glabrata ; limbus 7-14 cent. longus , 4-7 cent. latus. Petiolus ecanaliculatus. Stipulæ 2, minimæ, ovatæ, acutæ, pubescentes, marginibus subsca- riosæ, 4-5 mm. longæ. Ah TRÉCUL. —- SUR LES ARTOCARPÉES. Masc. /nfl. binæ vel ternæ, pedunculis gracilibus sustentæ, pubes- centes ; receptaculum supra demum convexum, subtus concavum. Peri- gonia aliquando inter se basi connata, foliolis spathulatis, extus pubes- centibus ; stamina filamentis brevissimis, subnullis. FE. /njl. solitaria subsessilis ; receptaculum versus apicem squamulis imbricatis involucratum, pilis brevibus densis indutum. Séfylus brevis- simus, crassus, subeompressus ; stigmata divaricata, filiformia, acuta. Os. Les feuilles des très jeunes Antiars, suivant Leschenault, diffèrent de celles des plantes adultes. Il y a au Muséum un ra- meau d’un jeune individu rapporté par Leschenault lui-même, qui diffère tellement de l’Antaris toxicaria adulte qu’il paraît appartenir à une espèce bien distincte. En effet , ce jeune rameau est hérissé de poils fauves assez denses , principalement vers la partie supérieure ; ses feuilles distiques sont soutenues par des pétioles non canaliculés, hirtellés, et longs seulement de 5 mm. environ ; elles sont longues de 13-23 cent. et larges de 4—7 1/2, membraneuses, se rétrécissant un peu vers la partie inférieure, où elles sont légèrement inégales et souvent émarginées. Elles sont acuminées et mucronées au sommet , assez finement dentées sur les bords ; chaque dent est terminée par un petit pinceau de poils; les nervures et les côtes sont revêtues de poils denses, courts et fauves ; le limbe est garni à la face supérieure de poils épars et apprimés , qui sont beaucoup plus nombreux à la face inférieure. Les stipules sont petites, lancéolées, acuminées et couvertes de poils roux assez allongés. SPECIES À NOBIS NON VISÆ. 9, Antiaris innoxia. Ant. innoxia Blum. Rumphia, p.172, t. 54. A. foliis elliptico-oblongis, acuminatis, basi orbiter inæquali sub- cordatis, supra scabris, subtus velutino-pubescentibus, pedun- culis simplicibus, cœænanthis femineis turbinato-elongatis. Hab. in insula Timor circa Kupaag , et in Gelebe. TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARDÉES, 445 3. Antiaris macrophylla. A. macrophylla R. Br. Generals remarks, p. 70. A. frutex orgyalis, ramosissimus , glaber, lactescens. Folia al- terna? oblonga cum brevi acumine, basi inæquali subcordata, glaberrima, integerrima, coriacea, supra nigro-viridia nitida, subtus viridiora , dum sex uncias longa ultra tres uncias Jata. Hab. in Nova-Hollandia boreali. h. Antiaris dubra. Antiaris dubia Span. Prodr. Flor. Timor. in Linn. 4841, p. 343, n° 732, XIX. SoRrOCEA, (PL. 6, fig. 182-188.) Sorocea À.S.-H. Mém. Mus. VII, p. 473. _ Flores dioici, racemosi. Masc. Perigonium h-fidum, laciniis in æstivatione imbricatis. Stamina L; filamenta filiformia , peri- gonii laciniis opposita; antheræ ovatæ, extrorsæ, biloculares, Joculis rima longitrorsum dehiscentibus. Feu. {nvolucrum vel potius perigonium tubulosum cum ovario connatum , versus api- cem liberum. Stylus brevis, crassus, bifidus, lobis intus stigmato- sis , sublaciniatis (an semper ?). Ovarrum inferum , uniloculare, uniovulatum ; ovulum ex apice loculi pendulum , campulitropum. Fructus baccatus ; semen pendulum ; testa membranacea ; em- bryo exalbuminosus , cotyledonibus inæqualibus , altera maxima, crassa, conduplicata, alteram minimam rectam radiculamque su- peram includente, Arbores brasilienses foliis distichis, breviter petiolatis, oblongis, serratis, acuminatis ; stipulis duobus axillaribus, invicem se te- gentibus, basi non penitus amplexicaulibus ; inflorescentiis race- mosis, solitariis, interdum geminis. M. Gaudichaud préparant la monographie de ce genre, j'ai cru devoir m'abstenir de donner la description des espèces, qui seront décrites dans la relation de son voyage , qui paraîtra prochainement, 3° série. Bor. T. VEIL. ( Septembre 1847.) 2 10 146 TRÉCUL. —— SUR LES ARTOCARPÉES. GENERA NON SATIS NOTA. XX. Musanca. Musanga R. Br. in Hors. PI. jav. rar. p. 49.—Bot. of Congo R. Br., p. 34. Flores dioici, sessiles, dense congesti, squamulis bracteiformi- bus .interstincti. Perianthium tubulosum , subintegrum. Masc. Capitula paniculata. Perianthium patens. Stamen unicum. Rudi- - mentum pistilli 0. FEM. Capitulum spicatum. Perianthium ore contractum. Stylus filiformis. Sigma penicillatum. VNux perian- thio persistente tecta, ovato-elliptica, compressiuscula, subli- gnosa. | Arbor (Africæ occidentalis), foliis digitatis, foliolis integerri- mis. Stipulæ maximæ, coriaceæ, calyptriformes , integræ. Capi- tula mascula subglobosa , feminea oblonga crassa. Le genre Musanga, d'après M. Rob. Brown, paraît se rappro- cher du Myrianthus de Palisot de Beauvois par son inflorescence mâle, du Coussapoa par le nombre dés étamines et par la forme de son stigmate. Ne connaissant point ce genre et l’auteur n’ayant fait connaître ni la structure de son ovaire, ni celle de son fruit, je ne puis indiquer rigoureusement la place qu’il doit occuper dans la série des Artocarpées. Je suis cependant porté à croire qu'il viendra Se ranger dans la tribu des Conocéphalées. L | :* 10e # +8 | XXI. GALACTODENDRUN. Galactodendrum H. B. K, Nov. gen. et sp. VII, 463. GENERA AB ARTOCARPEIS EXCLUDENDA. Tropxis (1). Trophis P. Browne Jam., 357, t. 37, fig. 1. Flores dioici, spicati. Masc. Perigonium h-fidum, lacinis val- vatis, Séamina , perigoni foliolis opposita ; filamenta filiformia, (4) Sous le nom de Trophis, on à réuni des plantes de structure très différente. M. Ad. de Jussieu a séparé de ce genre le Trophis laurifolia, dont il a fait le Sty- loceras laurifolia, qu'il classe parmi les Euphorbiacées. M. Decaisne a reconnu que le Trophis aspera ne diffère point de l’Epicarpus orientalis de Blume. Enfin, je me suis aperçu que l’on donne le nom de Trophis spinosa à deux plantes qui TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPEES, 147 in æstivatione inflexa ; antheræ rotundo-cordaiæ, introrsæ, bilo- culares, loculis dorso connectivo crassiusculo adnatis, rima longi- trorsum apertis, Pisthilli rudimentum breve, subobconicum. FE. Perigonium tubulosum, ovatum, apice in collo brevi contractum, k-dentatum. Stylus brevis. Stigmata duo,-longa, dense papilloso- puberula. Ovarium perigonio adnatum , umiloculare , uniovula- tum. Ovulum ex apice loculi pendulum, campulitropum. 4. Trophis americana. Trophis americana Linn. Amœænit. acad. 5, p. 410. —.Swartz. Observ. bot., p. 372. Arbor 6 metr.; rami erectiusculi, teretes, læves ; ramuli primum te- nuissime puberuli, demum glabrati, fusci. Folia disticha, petiolata, mem- branacea, oblongo-lanceolata, rarius subobovata, integerrima, basi rotunda , rarius subacuta , interdum subinæquilatera, apice in acumine longo attenuata, submucronata, utrinque glabra ; liimbus 10-16 cent, longus, 4—5 1/2 latus; ex utroque latere nervi medii 6-8 costæ superne et inferne prominulæ oriuntur. Petiolus primo puberulus, demum gla- bratus, antice canaliculatus, 6-10 mm. longus. | Stipulæ deciduæ, minimæ, deltoidæ, acuminatæ, pubescentes, 2 mm. longæ. Pedunculi gemini, dense brevissimeque puberuli, 5-7 mm. longi, flori- bus spicatis terminati. Masc. in spicis gracilibus, 2-3 cent. longis dense aggregati, subunilaterales. Bracteolæ minimæ, peltatæ, subsessiles , extus tenuissime puberulæ. Perigonium laciniis ovatis, acutiusculis, le- viter concavis, extus dense puberulis, FEM. 4-6 laxespicati, in pédunculo crassiusculo sessiles , basi squamulis brevissimis instructi, perigonio te- nuissime velutino. L + GYNOCEPHALUM (1). Gynocephalum Blum. Bijdr. p. 483 (1825). Flores dioici, capitato-congesti. Masc. Bracteolæ ,in cupula ne peuvent être réunies sous la même dénomination que le Trophis de Browne. J'ai fait de ces deux plantes les genres Plecospermum et Cudrania, qui sont tel- Jement distincts que le premier appartient aux Morées et le second aux Artocar- pées. Le genre Trophis n'est donc maintenant formé que de l'espèce américaine, le Trophis americana de Linné. Il devient alors nécessaire de modifier les carac- tères de ce genre, qui, ainsi que je l'ai indiqué en traitant des affinités, doit être classé parmi les Morées. (1) Le genre Gynocephalum , trouvé d'abord à Java par M. Blume, a été dé- 4‘ 148 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. inter se connatæ, perigonium cingentes. Perigonium quadrifidum, interdum trifidum, laciniis in æstivatione valvatis. Stamina !, interdum 3, perigonii foliolis opposita ; filamenta filiformia erecta ; antheræ oblongæ, introrsæ, biloculares, rima longitrorsum dehis- centibus. Pistilli rudientum penicillatam. FEm. Bracteolæ 1 , spathulatæ , perigonium cingentes. Perigonium tubulosum , k-fidum. Ovarium liberum, uniloculare , bi-ovulatum. Ovula ex apice loculi pendula. Séylus crassus, exscrtus, stigmate breviter bifido superatus. Frutices scandentes [ndiis orientalibus et Moluccis indigeni, foliis distichis vel alternis, petiolatis, cordatis, interdum palmatis, rarius oblongis ; stipulis nullis ; floribus masculis in capitulis ma- gnitudine pisi aggregatis, longe racemoso-paniculatis ; floribus femineis in capitulis pedunculatis solitariis dense congestis. T. Gynocephalum macrophyllum. G. macrophyllum Blum. Bidr. G. foliis cordatis, digitinerviis, acutis, supra glabris nitidis, subtus pallide puberulis, paniculis masculis velutinis, albo-cinereis. Crescit in Java ad sylvas primævas montium Salak. Floret octobri, martio. Frutex caule cylindrico glabro. Folia disticha, digitinervia, cordata, integerrima, acuta, supra glabra nitida , subtus in nervis, costis venu- lisque prominentibus reticulatis breviter hirtella ; limbus 17-27 cent. couvert depuis dans l'Inde, sur la côte de Martaban. Plusieurs espèces, recueil- lies dans cette localité, ont été décrites sous le nom de Phytocrene dans le Plantæ asiaticæ rariores, vol. III, p. 44 et 12, t. 216 (London, 1832). J'ai indiqué les affinités de ce genre à la page 69. Jusques après l'impression de la première partie de ce Mémoire, j'avais résolu de conserver le genre Gynocephalum parmi les Artocarpées, pour ne pas aug- menter le nombre de ces petits groupes dont la place dans la série végétale est indéterminée; mais ayant réfléchi qu'il est plus facile de trouver un genre parmi les Zncerlæ sedis que de l'aller chercher dans une famille dont il n'offre pas les caractères, je me suis décidé à retirer le Gynocephalum des Artocarpées, dont il diffère par l'absence des stipules et par son ovaire à une loge bi-ovulée. On ne sera donc pas surpris de le trouver cité plusieurs fois dans mes observations gé- nérales sur la famille. …< MRÉCUL, — SUR LES ARTOCARPÉES. 119 longus, 13—15 1/2latus, basi septem-nervius, nervi medii superna parte utrinque 3-4 costas in ramulos externe distractas emittente. Petiolus sinuosus, supra parum canaliculatus, 9-10 cent. longus. Masc. in quoque capitulorum 12-13 congesti, cinereo-velutini; capi- tula in paniculis oblongis cylindricis 10 cent. circiter longis disposita. FE. in receptaculis globosis, pedunculis crassiusculis, pilis brevissimis densis ferrugineo-fuscis obductis, 5 1/2 cent. aut amplius longis susten- tis, confertim aggregati. Bracteolæ puberulæ, perigonia ovariaque pu- bescentia. 2, Gynocephalum giganteum +. Phytocrene gigantea Wallich. PI. asiat. rar. [IT, p. 41, t. 216. G. foliis cordatis digitinerviis, acuminatis, supra nitidis, secus vasorum tractus ferrugineo-villosis , subtus molliter villosis, canescentibus, basi quinque nerviis ; paniculis maximis ferrugi- neo-rubris. 8. Gynocephalum bracteatum +. Phytocrene bracteata Wallich. I. c. G. foliis ovato-cordatis, sinuato-dentatis, integris, subtus villosis, racemis axillaribus, pedunculis racemulorum in bracteam se- tiformem longissimam desinentibus. LL. Gynocephalum palmatum +. Phytocrene palmata Wallich. I. e. G. foliis palmato-cordatis, quinque lobis, subtus ferrugineo-hirsu- tis; racemis axillaribus, ebracteatis. 5. Gynocephalum oblonqum +. Phytocrene oblonga Wallich, 1. c. G. foliis integerrimis, oblongis, utrinque acuminatis , subtus pubescentibus ; racemis brevibus bracteolatis, axillaribus ? 450 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE 4. (Ces figures ont été dessinées d’après des plantes sèches; toutes celles que je n'aurai pas indiquées comme étant de dimension naturelle sont amplifiées. ) Fig. 1. Inflorescence mâle du Dicranostachys serrata. (Grandeur naturelle.) Fig. 2. Bractéoles placées entre les fleurs mâles. Fig. 3. Fleur mâle, dessinée avant l’anthèse et ouverte artificiellement. Fig. 4. Étamine vue du côté interne. Fig. 5. Inflorescence femelle. (Grandeur naturelle.) Fig. 6. Fleur femelle isolée. Fig. 7. Fleur femelle dont le périgone est coupé ton£itadipaleredpt pour montrer l'ovaire qu'il renferme. Fig. 8. Pistil privé du périgone et dont l'ovaire est coupé longitudinalement, pour montrer l’ovule dressé qu'il contient. Fig. 9. Fleur mâle du Cecropia Goudotiana avant l’anthèse, vue de côté. Fig. 10. Étamine du Cecropia Goudotiana, côté interne. Fig. 11. Fleur mâle du Cecropia erecta, après l’anthèse. Fig. 12. Fleur mâle du Cecropia membranacea, à la même époque. Fig. 13. Fleur femelle du Cecropia pachystachya. Fig. 14. La même, dont le périgone est coupé longitudinalement, Fig. 15. Ovaire du même Cecropia coupé longitudinalement, pour montrer l'o- vule dressé. Fig. 46. Fruit du même Cecropia pachystachya, verruculeux. Fig. 17. Embryon de la même plante. Fig. 18. Fruit du Cecropia flagellifera, lisse. Êtait-il bien mûr? Fig. 49. Fruit du Cecropia obtusa, verruculeux. Fig. 20. Fruit du Cecropia erecta, verruculeux. Fig, 21. Fruit du Cecropia strigosa, verruculeux. Fig. 22. Fruit du Cecropia angustifolia. Fig. 23. Périgone de la fleur mâle du Coussapoa villosa. Fig. 24. Son étamine à 4 loges. . Bractéoles placées entre les fleurs femelles de la même plante. . Fleur femelle du Coussapoa villosa, surmontée du stigmate, . Périgone isolé, ouvert au sommet par un pore. . Pistil de la même plante. => "de 19 C2 sl (ee) 1O AO 9 19 ! xY © OO Fig. 29. Pistil dont l'ovaire est coupé longitudinalement, pour montrer l'ovule un peu latéral et dressé. Fig. 30. Fruit verruculeux du même Coussapoa villosa, privé du périgone per- sistant, We) TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 151 Fig. 31. Le même coupé longitudinalement, pour montrer l'insertion et la forme de la graine. Fig. 32. Embryon un peu recourbé du Coussapoa villosa. Fig. 33. Fleur femelle polyédrique du Coussapoa asperifolia. Fig. 34. Fruit de la même plante, dépourvu du périgone. Fig. 35. Le même entouré du périgone, mais fendu longitudinalement, pour montrer l'insertion de la graine. Fig. 36. Fleur mâle du Coussapoa Fontanesiana. Fig. 37. Fleur femelle de la même plante. Fig. 38. Périgone de cette fleur femelle, tridenté au sommet. Fig. 39. Pistil du même Coussapoa , dont l'ovaire est coupé longitudinalement, pour montrer l'insertion un peu latérale de la graine. Fig. 40. Fleur mâle du Coussapoa microcephala.— Étamine longuement exserte, à 4 loges. PLANCHE 9. Fig. 41. Fleur femelle du Conocephalus suaveolens , portée sur un pédicelle qua- drangulaire un peu comprimé. Fig. 42. Pistil de la même fleur, soutenu par un podogyne très court ; stigmate latéral aigu. Fig. 43. Le même fendu longitudinalement, pour montrer l’ovule dressé un peu excentrique. Fig. 44. Fruit du même Conocephalus ouvert en deux valves, entre lesquelles on observe la graine dressée. Fig. 45. Graine de la même plante, munie de son funicule très couri et un peu latéral. Fig. 46. Embryon du même Conocephalus. Fig. 47. Fleur mâle de la même plante. Fig. 48. Étamine de cette fleur (côté interne). Fig. 49. Pistil rudimentaire de la même fleur mâle. Fig. 50. Fleur femelle du Conocephalus acuminatus ; les folioles du périgone sont repliées à l’intérieur. Fig. 51. Pistil de la même fleur ; stigmate capité, oblique. Fig. 52. Fleur mâle du Pourouma triloba. Fig. 53. Étamine isolée de la même fleur. Fig. 54. Fleur femelle du même Pourouma. (Grosseur naturelle.) Fig. 55. La même, grossie. Fig. 56. La même coupée longitudinalement, pour montrer l'insertion de l'avule sur la partie inférieure de la paroi de la loge Fig. 57. Fleur mâle du Pourouma acutiflora. Fleurs à périgone 4-partite et por- tées sur des pédicelles épais. Fig. 58. Fleur mâle du Pourouma ovata, jeune encore, ouverte artiliciellement. 152 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES, Fig, 59. Fleur male du Pourouma palmata. Fig. 60. Fleur mâle du Pourouma mollis. Fig. 61. Fleur femelle du Pourouma aspera. (Grosseur naturelle.) Fig. 62. Fleur mâle du Gynocephalum, dont le périgone est fendu et étalé. ‘ Fig. 63. Pistil rudimentaire qui occupe le centre de la fleur précédente. Fig, 64. Une des bractées qui entourent les fleurs femelles du Gynocephalum. Fig. 65. Fleur femelle du Gynocephalum macrophyllum. Fig. 66. Périgone de cette fleur, étalé et vu du côté interne. Fig. 67. Pistil isolé. Fig. 68. Pistil fendu longitudinalement, pour montrer l'insertion des deux ovules au sommet de la loge. Fig. 69. Inflorescence femelle de l'Olmedia aspera. (Grosseur naturelle.) F ig. 70. Fleur femelle privée de son involucre. Périgone 4-denté. Fig. 71. La même fleur dont le périgone a été coupé verticalement, pour montrer le pistil libre au centre. Fig. 72. Fruit dépouillé du périgone persistant, et coupé longitudinalement pour montrer l'insertion de la graine, Fig. 73. Nulle. Fig. 74. Fleur mâle de l'Olmedia grandifolia. Fig. 75, Étamine de la même fleur, à la base d'une division du périgone. PLANCHE 9. Fig. 76. Fleur mâle du Cudrania obovata avant l’anthèse. Fig. 77. La même étalée artificiellement, pour montrer l'insertion des étaminés et le pistil rudimentaire central, subulé. Fig. 78. Inflorescence femelle du Cudrania pubescens, coupée verticalement. Fig. 79. Fleur femelle isolée. Fig. 80. Pistil de cette fleur, dont le style porte à sa base une petite dent ordi- nairement appliquée contre lui, étalée ici artificiellement. Fig. 81. Le même pistil, dont l'ovaire est coupé longitudinalement. Fig. 82. Fruit isolé, vu sur le côté. Fig. 83. Le même vu sur l’une de ses faces, surmonté de la base persistante du style. Fig. 84. Fruit du même Cudrania coupé longitudinalement, pour montrer l'inser- tion de la graine. | Fig. 85. Embryon de la même plante, contortupliqué et à radicule fort longue, reçouverte en partie par les cotylédons. è Fig. 86. Capitule florifère du Treculia africana, coupé longitudinalement, pour montrer la disposition des fleurs femelles. (Grosseur naturelle.) Fig. 87. Une des bractées qui séparent les fleurs. Fig. 88. Fleur mâle du même capitule. Fig. 89. Étamine isolée de cette fleur, vue du côté interne. PONS TS nt rt Te TR É É S TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 153 Fig. 90, Étamine vue de côté. Fig. 91. Pistil rudimentaire de la même fleur. Fig. 92. Fleur femelle isolée, munie de son périgone à trois folioles frangées au sommet. Fig. 93. Ovaire isolé, dont les stigmates sont coupés. Fig. 94. Le même ovaire coupé longitudinalement , pour montrer l'insertion de l'ovule. Fig. 95. Fruit isolé, de grosseur naturelle, surmonté de la base persistante du … style. Fig. 96. Le même fruit coupé longitudinalement, pour montrer la disposition de la graine et de l'embryon. Fig. 97. Graine isolée. (Grosseur naturelle.) — h, hile ; c, chalaze; m, point cor- respondant au micropyle. l Fig. 98. Embryon entier. (Grosseur naturelle.) Fig. 99. Embryon coupé longitudinalement, pour montrer l'inégalité des cotylé- dons, et le plus petit enveloppé par le plus grand. PLANCHE Fig. 100. Fleur mâle de l’Artocarpus incisa. Périgone tubuleux bifide. Étamine exserte. Fig. 4101. Étamine à 2 loges oblongues. Fig. 102. Portion d'une inflorescence femelle de l’Artocarpus incisa, dessinée d'après un capitule déjà avancé en âge. Les périgones, soudés entre eux, for- ment de petites loges dans lesquelles sont placés les ovaires. Dans le capitule florifère , que j'ai eu l’occasion de voir depuis que ces planches sont gravées, la partie supérieure et libre du périgone est moins conique, plus cylindrique, et hirtellée. L'individu que j'ai figuré ici avait tous les ovaires à deux loges, quelquefois à trois. La partie supérieure du style est soudée avec le sommet du périgone, duquel il sort pour donner naissance à 2 ou 3 stigmates assez courts. Fig. 103. Ovaire à 2 loges, coupé longitudinalement, pour montrer l'insertion des ovules sur la cloison. Fig. 104. Coupe transversale d'un ovaire à 3 loges. Fig. 105. Fruit de l'Artocarpus incisa, de grandeur naturelle. Fig. 106. Le même fruit coupé longitudinalement, pour montrer la structure de la graine et son insertion au sommet de la loge; cotylédons un peu inégaux. (Grandeur naturelle.) Fig. 107. Graine séparée du péricarpe. (Grandeur naturelle.) Fig. 108. Embryon de grandeur naturelle. Radicule excessivement courte à la parte supérieure de la figure. Fig. 109. Fleur mâle de l’Artocurpus integrifolia, assez jeune encore, avant l'an- thèse; périgone bipartite. Fig. 140, Une foliole du périgone isolée. 154 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES.: Fig. 111. Étamine de cette jeune fleur à filament encore très court , aplati.- Fig. 112. Portion d’une inflorescence femelle de l’A. integrifolia. Le sommet libre des périgones est polygonal et très obtus, le stigmate simple et peu exserte. Fig. 113. Ovaire isolé, à une loge, à ovule pendant au sommet de la paroi styli- fère ; style excentrique. Fig. 114. Ovaire de l’Artocarpus echinata, coupé longitudinalement, à une loge, à ovule pendu près du sommet de la loge; style terminal tronqué. Fig. 145. Partie libre du périgone revêtue d’aiguillons assez épais, un peu appri- més ; stigmate simple, assez longuement exserte. É Fig. 116. Sommet de la partie libre du périgone de l’Artocarpus Blumii, hérissée d’aiguillons grêles et souvent rameux; style très brièvement exserte. Fig. 117. Périgone tétraphylle de la fleur mâle de l’Artocarpus Cummingiana. Fig, 118. Étamine de cette fleur mâle; filet large, aplati. Fig. 119. Pistil de l’Artocarpus nitida. Stigmate spatuliforme. Fig. 120. Capitule fructifère et monosperme de l'Artocarpus lanceolata , coupé transversalement pour montrer le seul akène qu'il renferme, au milieu des pé- rigones persistants. Fig. 121. Capitule fructifère du Plecospermum spinosum. Tous les périgones sont _ soudés entre eux et terminés par quatre petites dents, d’entre lesquelles sort un stigmate filiforme. Fig. 122. Le même capitule coupé par la moitié, pour montrer l’akène qu'il con- tient au milieu des péricarpes soudés. Fig. 123. Pistil du Plecospermum dont l'ovaire est coupé verticalement, pour montrer l'ovule campulitrope pendu près du sommet de la loge, stigmate fili- forme. Fig. 124, Akène de grosseur naturelle. Fig. 125. Semence grossie, — h, hile; c, chalaze; m, point correspondant au micropyle. | Fig. 126. Embryon du même Plecospermum coupé transversalement par la moi- ‘té, pour montrer ses cotylédons condupliqués et inégaux. oe PLANCHE 9. Fig. 127. Inflorescence femelle du Noyera rubra ; elle contient plusieurs fleurs (environ vingt) entourées par les écailles subulées de l'involucre. Fig. 128. Une fleur isolée dont le périgone est coupé verticalement , pour mon- trer l'ovaire semi-infère, surmonté du style inclus. Fig. 129. Autre fleur dont le périgone et l'ovaire sont coupés longitudinalement, pour montrer la disposition de l’ovule anatrope et pendant. Fig. 130. Embryon du Noyera rubra. Fig. 131. Les deux cotylédons de cet embryon séparés ; la radicule est très courte. Fig. 132. Fleur mâle de l'Helicosiylis Pæppigiana avant l’anthèse. Les folioles du périgone sont imbriquées et opposées deux à deux. TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. 155 Fig. 133. Fleur femelle de la même plante. Les quatre folioles du périgone sont disposées comme dans la fleur précédente ; les deux styles sont tordus en hélice. Fig. 434. Ovaire privé du périgone et surmonté par le style excentrique; les stigmates ont été coupés. Fig. 435. Fruit coupé verticalement, pour montrer l'insertion latérale de la graine. Fig. 136. Fleur femelle isolée du Perebea laurifolia. Le périgone, presque en- tier, laisse sortir par sa partie supérieure le stigmate épais et bidenté. Fig. 137. Fleur femelle de la même plante, dont le limbe du périgone a été en- levé en partie, pour montrer le sommet libre de l'ovaire court et épais dont il est surmonté. Fig. 138. Autre fleur femelle du même Perebea laurifolia coupée longitudinale- ment, pour montrer l'ovaire semi-infère et l'insertion de l'ovule. Je dois prévenir que je n’ai eu à ma disposition que desfleurs avortées de cette plante, et quelques périgones charnus arrivés à maturité : c'est pourquoi on remarquera quelques différences dans la forme des périgones que j'ai figu- rés ; elles sont dues probablemeut à l'accroissement que prennent ces périgones après la floraison. Fig. 139. Inflorescence mâle du Castilloa elastica. Elle est composée d’un invo- lucre écailleux, pédonculé, enserrant un réceptacle plane ou un peu concave, revêtu d'étamines qui sont dépourvues de périgone et entremêlées seulement d'écailles fimbrillées. Fig. 140 et 141. Étamines prises sur le même réceptacle du Castilloa, L'une et l'autre ont un connectif épais, autour duquel les loges sont adhérentes et op-- posées. Dans le n° 140, l’anthère est verticale et termine un filet très court; dans la figure 141, l'anthère est peltée et soutenue par un filet assez allongé. Fig. 142. Inflorescence femelle du Castilloa elastica. Elle est sessile et renferme un grand nombre de fleurs : celles du centre ont été fécondées ; celles de la circonférence sont, au contraire, avortées. | Fig. 143. Fleur femelle isolée et prise sur un réceptacle plus jeune. Le périgone est marqué de quatre côtes longitudinales correspondant aux folioles dont il est composé. Fig. 144. Autre fleur femelle dont le périgone et l'ovaire sont coupés verticale- ment, pour montrer l’ovule pendant et l’adhérence de l'ovaire. Fig. 145. Fleur femelle plus avancée, également coupée verticalement, pour faire voir l'ovaire adhérent au périgone par un seul côté. Fig. 146. Akène détaché du périgone à la maturité. (Grandeur naturelle.) Fig. 147. Semence de la même plante, de grosseur natureile. Fig. 148. Embryon du Castilloa, de grandeur naturelle. Fig. 149. Une des écailles supérieures de l'involucré du Pseudolmedia havanen- sis, à la base desquelles étaient insérées trois étamines, dont l’une, la médiane, était quelquefois avortée. + Fig. 450. Écailles spatulées du réceptacle interposées aux étamines. _— 3 156 TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES, Fig. 151. Étamine du même Pseudolmedia, un peu sagittée à sa base; elle est aussi apiculée. Fig. 152. Inflorescence femelle du même Pseudolmedia havanensis. La fleur fe- melle est munie à sa base d'un involucre écailleux imbriqué. Fig. 153. Fleur femelle privée de l’involucre, et dont les stigmates ont été coupés en partie. Le périgone doit être quadridenticulé au sommet. Fig. 154. La même fleur coupée longitudinalement, pour montrer l’adhérence de l'ovaire et l’ovule pendant. Fig. 155. [nflorescence femelle du Pseudolmedia ferruginea , de grandeur natu.… - relle. Fig. 156. Fleur femelle du Ps. ferruginea, privée de l’involucre. Fig. 157, La même, coupée longitudinalement, ; PLANCHE 6. Fig. 158. Fleur mâle de l’Antiaris toxicaria isolée, ouverte artificiellement, pour montrer la disposition des étamines presque sessiles et extrorses. Fig. 159. Les folioles des périgones voisins sont souvent soudées entre elles, comme l'indique cette figure. Fig. 160. Étamine vue du côté interne. Fig. 161. Inflorescence femelle de l’Antiaris toæicaria. Fig. 162. La même inflorescence coupée longitudinalement, pour montrer la sou- dure de la fleur femelle avec l'involucre, et l’ovule pendant. Fig. 163. Inflorescence mâle! du Brosimum Alicastrum, coupée verticalement, pour montrer la disposition du pistil central infère, l'insertion des étamines uniloculaires bilamellées et celle des écailles peltées, plus courtes, dont le ré- ceptacle est revêtu. Fig. 164. Une des étamines avant sa déhiscence. Fig. 165. Étamine après l'ouverture de sa loge circulaire. Fig. 166. Inflorescence {jeune encore) du Brosimum Aubletü. Elle contient des étamines et deux pistils. Fig. 167. Une des écailles peltées (vue en dessous) qui revôtent cette inflores- cence. Fig. 168. Étamine biloculaire du Brosimum Aubletii. Les deux loges et le filet sont insérés sur le même côté d’un connectif large et épais. Fig. 469. La même étamine, vue par la face dorsale du connectif. Pig. 170. Inflorescence du Brosimum Aubletiü, coupée verticalement, pour mon- trer l'insertion des deux pistils, dont les ovaires sont semi-infères. Fig. 171. Un de ces pistils isolé, avec une petite partie du réceptacle. L'ovaire est coupé longitudinalement, pour montrer l'insertion de l'ovule. Fig. 172. Inflorescence du Brosimum Gaudichaudii, de grandeur naturelle. Elle est recouverte d’écailles peltées très épaisses. Fig. 173. La même, grossie et coupée verticalement, pour montrer la disposition TRÉCUL. — SUR LES ARTOCARPÉES. A57 de l'ovaire infère, le style, les dents très courtes du stigmate, et l'insertion des étamines. Fig. 174. Une de ces étamines, vue par le dos. Fig. 475. La même étamine, vue par le côté opposé. Fig. 176. Inflorescence fructifère de grandeur naturelle et encore revêtue des écailles peltées. Fig. 177. Une autre, coupée verticalement pour montrer l'insertion de la graine. Fig. 178. Graine du même Brosimum Gaudichaudii, de grandeur naturelle. Fig. 179. Embryon dont la radicule est incombante. (Grandeur naturelle.) Fig. 480. Le même embryon, vu du côté opposé. Fig. 184. Coupe longitudinale de l'embryon, montrant les deux cotylédons un peu inégaux, l’inférieur un peu replié sur le supérieur. Fig. 182. Fleur mâle du Sorocea racemosa Gaud. mss., avant l’anthèse; les quatre folioles du périgone sont opposées deux à deux et imbriquées. Fig. 183. La même fleur mâle, jeune encore, ouverte artificiellement pour mon- trer l'insertion des étamines qui sont extrorses. Fig. 184. Une étamine isolée, vue du côté externe. Fig. 185. Fleur femelle du Sorocea Guillemiana Gaud. mss., coupée longitudina- lement pour montrer son adhérence avec le périgone ou l’involucre, comme on voudra l'appeler, et l'insertion de l’ovule pendant, campulitrope. Fig. 186. Semence du même Sorocea. Le hile est petit, supérieur, la chalaze très Jarge et placée au-dessous. Fig. 187. Embryon vu du côté du sommet des cotylédons. Les deux aréoles con- centriques correspondent à la chalaze, et par conséquent à la partie supérieure des cotylédons. Fig. 488. Embryon coupé longitudinalement. Les deux cotylédons sont trés iné- gaux : l’un, très petit, est enveloppé, ainsi que la radicule, par l’autre cotylé- don, qui est très volumineux et condupliqué ; une moitié de ce cotylédon seu- lement a été enlevée; la radicule et le plus petit sont figurés intacts. Fig. 489. Fleur mâle du Trophis americana avant l’anthèse. Préfloraison valvaire, Fig. 190. Fleur mâle de la même plante après l’anthèse, montrant l'insertion des _étamines et le pistil rudimentaire central. Fig. 491. Étamine vue du côté interne. Fig. 492. La même, vue du côté externe. Fig. 493. Fleur femelle du même Trophis, sessilé sur le pédoncule commun, à périgone 4-denté au sommet. Fig. 494. La même fleur femelle coupée longitudinalement, pour montrer l'adhé- rence de l'ovaire avec le périgone, et l'insertion de l’ovule pendant. nt 158 OBSERVATIONS SUR LA RESPIRATION ET LA STRUCTURE DES OROBANCHES ET AUTRES PLANTES VASCULAIRES DÉPOURVUES DE PARTIES VERTES ; Par M. CHARLES LORY, Ancien élève de l'Ecole Normale, agrégé des sciences physiques. L’anomalie la plus frappante parmi les végétaux phanéro- games est sans contredit celle que présentent les plantes entière- ment privées de parties vertes : si la décomposition de l’acide carbonique par les feuilles et tous les tissus verts est la source fondamentale du carbone contenu dans les plantes ordinaires, on se demande naturellement suivant quelle autre loi s’accomplit la végétation des plantes où la chlorophylle manque entièrement. Ces plantes sont peu nombreuses parmi nos espèces indigènes, et ne s’y montrent, en effet, que comme des exceptions éparses. La plupart sont indubitablement parasites , les unes sur les tiges et les rameaux (Cuscuta), les autres sur les racines (Orobanchées). Quant au Monotropa hypopitys L. et au Veottia nidus-avis Rich. , leur parasitisme est au moins douteux, et les recherches les plus récentes tendent même à prouver qu'il n’est pas réel, ou au moins qu'il n’est pas permanent. L'organisation de ces plantes à été étudiée récemment par d’habiles observateurs, qui y ont signalé un grand nombre d’a- nomalies , si l’on compare cette structure à celle des autres végé- taux vasculaires. J’exposerai ici les résultats auxquels je suis arrivé sur la physiologie et l’anatomie de plusieurs d’entre elles ; les espèces que j'ai eu l’occasion d’étudier n’étant pas toutes très répandues en France, j'ose espérer que ces observations seront accueillies avec indulgence par les botanistes, J’ai porté surtout mon attention sur les plantes de la famille des Orobanchées , et, parmi elles, j'ai pu examiner les espèces suivantes recueillies dans les environs de Besancon : Orobanche T'eucri, Holl. et Schultz, parasite sur le Teucrium Chamædrys ; | LORY. — SUR LES OROBANCHES. 159 O. Gal, Duby, sur le Galium Mollugo ; O. major, L. (O. stigmatodes, Wimm. et Arme sur le Cen- taurea Scabiosa ; | O. brachysepala, Schultz, sur le Peucedanum Cervaria ; O. cruenta, Bert., sur le Genista tinctoria ; Lathræa squamaria, L., sur les racines du Charme, Le Veottia nidus-avis, Rich., a fait aussi object de quelques unes de ces observations. Ces espèces forment, je crois, un choix aussi varié que pos- sible quant aux circonstances de leur végétation ; les quatre pre- mières croissent sur les pentes méridionales des rochers calcaires les plus arides ; l'O. cruenta recherche des lieux plus humides, et le Lathrœa squamaria, le Neothia nidus-avis, viennent dans des bois frais et ombragés. On verra plus tard qu’à ces différences d'habitation correspondent des FRET nEe d'organisation assez importantes. $ L. — Respiration des Orobanchées. La manière dont ces plantes se comportent par rapport à l'air. ou par rapport à un mélange d’air et d’acide carbonique, est exactement ce que l’on pouvait prévoir en parlant de l'absence de la chlorophylle. À toute époque de leur végétation, toutes les parties de ces plantes, soit à la lumière solaire, soit dans l’obscurité, absorbent l’oxigène, et dégagent à sa place de l’acide carbonique. L’expo- sition aux rayons directs du soleil n’exerce d'influence sur cette respiration qu'en vertu de l'élévation de température , qui rend plus active encore la production d’acide carbonique. Les expériences ont été faites en plaçant les plantes , fraîche- ment recueillies autant que possible, dans des ballons remplis d'air ou d’un mélange connu d’air et d’acide carbonique , fermés par des bouchons de liége fortement assujettis, et dont le col plongeait soit dans le mercure , soit dans l’eau. En tout cas, le vase était assez hermétiquement bouché pour que le gaz ne püt pas sortir par dilatation , et que le liquide ne pût pénétrer dans le 160 LORY. — SUR LES OROBANCHES. ballon quand le volume venait à diminuer. Dans ces conditions 3 l'acide carbonique ne peut pas se perdre sensiblement par disso- lution, tandis que, lorsque le récipient n’est pas bouché avec soin , il y à une perte considérable de ce gaz, et le résultat est toujours visiblement erroné. Dans plus de trente expériences faites pendant les mois de mai et juin, j’ai varié autant que possible les circonstances de tem- pérature et de lumière, la composition de l’atmosphère du réci- pient, le rapport entre le volume de la plante et celui du gaz ; enfin, j'ai pris les plantes à diverses périodes de leur végétation, depuis le moment où la tige sort de la terre jusqu’au moment où la floraison est complétement passée. La durée de chaque expérience était d'environ trente-six heures ; le récipient était exposé soit à la lumière diffuse, soit de manière à recevoir le soleil durant l’après-midi. Il est clair que, dans le premier cas seulement , on a pu tenir compte de la température moyenne durant l’expérience. Voici maintenant les résultats auxquels je suis parvenu : 1° Le volume du gaz dans lequel la plante est placée n’éprouve jamais que de très faibles variations , lors même que la majeure partie de l’oxygène est transformée en acide carbonique. Les irré- gularités observées , à l'abri de toutes circonstances étrangères au phénomène respiratoire, sont tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre , et tellement faibles qu’elles ne peuvent être prises en con- sidération gans des expériences où la précision est à peu près impossible. J’ai placé les plantes dans un récipient fermé, d’un litre environ, muni d’un tube recourbé de volume négligeable, qui plongeait dans le mercure. En faisant les corrections conve- nables , je n’ai jamais trouvé une variation de niveau de plus de 2 millimètres, lors même que l’expérience était prolongée pen- dant trois jours, jusqu’à convertir presque tout l’oxygène en acide carbonique. En moyenne, cette variation est tout à fait inappré- ciable, 2° L'analyse confirme ce premier résultat : la somme de l'oxy- gène et de l'acide carbonique reste, à très peu de chose près, invariable , l'azote étant supposé constant ; toutefois, il y à LORY. — SUR LES OROBANCIIES. 161 presque toujours une petite différence en moins. Indépendam- ment de toute erreur provenant de la solubilité de l’acide carbo- nique , ce résultat s'explique naturellement par deux causes : il y a toujours un peu d’azote dégagé, un peu d'oxygène absorbé ; deux causes qui agissent dans le même sens pour produire la dif- férence en question, en maintenant à peu près la constance du volume total. Dans un mélange d’air et d’acide carbonique, la plante se comporte de même que dans l’air ; mais naturellement, toutes choses égales d’ailleurs, elle détruit une moins grande quantité d'oxygène. 3° Dans une atmosphère d'hydrogène pur, les plantes non vertes dégagent une forte proportion d'acide carbonique et un peu d’azote. Ainsi, comme on devait bien s’ÿ attendre, le déga- sement de ces gaz ne correspond point directement à l’absorption de l’oxygène ; ils ne sont, comme dans la respiration des animaux, que les produits définitifs des réactions qui s’accomplissent dans les tissus. h° L'élévation de la température active la respiration des plantes non vertes; quant à la chaleur solaire, elle n’a qu’une faible influence sur ce phénomène, et l’on peut croire qu’elle n’agit que par l'élévation de température qui accompagne nécessaire- ment l'exposition aux rayons directs du soleil. Si quelques unes de ces plantes, certaines Orobanches , paraissent rechercher la lu- _mière à l’époque de la floraison , c’est sans doute parce qu’elles ont besoin de la chaleur solaire pour favoriser la respiration ac- tive qui s'établit dans leur épi floral. À une température moyenne de 18°, l'O. Teucrii en pleine fleur, | placé dans l'air, détruit plus de quatre fois son volume d’oxygène en 36 heures, soit 4°"°,2 par gramme; ce qui équivaut à une perte de carbone de 2"5',96 par gramme. Après la floraison, le | phénomène devient bien moins intense ; des tiges de la même “espèce, dont toutes les fleurs étaient flétries, n’ont donné en 99 heures, par gramme, que 2‘"°,68 d'acide carbonique. La partie florifère de la tige, dans l'O. a détruit | dans le même temps, toutes choses égales d’ailleurs, 9 fois 4/3 e) , 3* série. Bor. T. VITE. (Septembre 1847.) 5 11 162 LORY. -— SUR LES OROBANCHES. autant d'oxygène que la partie ñon florifère de la même tige. La différence serait bien plus marquée encore si l’on comparait l'oxy- gène absorbé par les fleurs seules à celui que consomme le reste de la plante. Mais le mode de respiration n’en est pas moins le même à toutes les époques de la végétation et pour tous les or- ganes de la plante. Ainsi, la respiration des Orobanchées et des plantes non vertes en général se fait d’une manière précisément inverse de celle des plantes vertes, du moins pendant le jour. Pour rendre cette dif- férence plus sensible , je rapporterai l'expérience suivante : J’ai pris deux parts de même poids, 75,5, l’une d'Orobanche Teucriü, en fleurs non encore épanouies, l’autre de tiges feuillées de T'eucrium chamædrys ; elles ont été placées dans deux ballons égaux, de 220°°° remplis d’un mélange de 6 vol. d'air et 1 d'acide carbonique, et exposés à la lumière de 9 heures du matin à à heures du soir le lendemain , dans un lieu où elles recevaient le soleil l’après-midi. Au bout de ce temps, le gaz où était placé le T'eucrium ne renfermait plus trace d’acide carbonique, tandis que celui où avait respiré l’Orobanche donnait à l’analyse : Azote 400, Oxygène 9,35, Acide carbonique 37,75, d’où l’on voit que la proportion d’acide carbonique avait considé- rablement augmenté, sensiblement de toute la quantité dont l’oxy- gène avait diminué. Les plantes dépourvues de parties vertes ne font donc que cé- der incessamment à l’atmosphère une partie de leur carbone avec une faible quantité d'azote et d'hydrogène. Loin d’y puiser les éléments de leur nutrition , comme les végétaux verts , c’est du sol qu’elles doivent tirer toute leur substance. De là sans doute la nécessité de leur parasitisme, certain du moins pour la plupart d’entre elles. Quant à celles dont le parasitisme est douteux, le Meottia nidus-avis , le Monotropa hypopitys , n'est-il point permis de supposer qu’elles peuvent réorganiser à leur profit les produits immédiats de la décomposition des matières végétales , si abon- EL LORY. —- SUR LES OROBANCHES. 163 dants dans les lieux frais et boisés où elles viennent? N’en serait- il point en partie de même des vraies parasites , si développées souvent relativement à l'étendue de leurs points de contact avec la plante-mère, du Lathræa squamaria par exemple? Pour ces plantes , aussi bien que pour les Cryptogames dépourvus comme elles de parties vertes , le parasitisme complet ou cette sorte de parasitisme indirect est le seul mode de nutrition que l’on con- coive. À quel état, sous quelle forme absorbent-elles les matières organiques , et quelles transformations leur font -elles éprouver , c’est ce qu'il reste à rechercher. J’essaierai du moins de mon- trer plus loin sous quelle forme elles les organisent principale- ment, | $ IE. — Structure anatomique. Les points sur lesquels j'ai porté surtout mon attention sont : 1° La présence ou l'absence des stomates sur l’épiderme ; 2° La structure générale de la tige 3. 9° La distribution de la fécule dans le tissu cellulaire des di- verses parties de ces plantes. Épiderme, — On admettait, 1l y a peu de temps encore, comme une règle générale, que les plantes dépourvues de parties vertes étaient aussi dépourvues de stomates. Les observations de M. Du- chartre ont déjà apporté à cette prétendue loi un certain nombre d’exceptions : il a reconnu des stomates sur les feuilles et la tige du Lathræa clandestina, sur l'Orobanche Eryngii (Ann. Sc. nat., 1843 et 1845); mais il en a également constaté l'absence sur le Monotropa hypopitys (Rev. bot., 2° année , p. 5). Ces deux cas se sont aussi présentés parmi les plantes que j'ai examinées : le Veottia nidus-avis et le Lathræa squamaria sont généralement dépourvus de stomates dans toutes leurs parties, sauf l’ovaire chez ce dernier ; au contraire, les stomates sont abondants, sur presque tout l’épiderme, dans les cinq espèces d'Orobanches que j'ai pu observer. … L’épiderme du Veoltia nidus-avis est formé de cellules hexago- nales ou prismatiques allongées, à parois minces, renfermant 164 LORY. — SUR LES OROBANCHES. chacune son nucléus et des granules jaunâtres. En disant que cet épiderme manque généralement de stomates, je n’entends pas nier absolument la présence de ces organes ; sur le très grand nombre de lambeaux que j'ai examinés , j'ai vu trois ou quatre stomates,et même une fois deux qui n'étaient pas distants de plus d’un tiers de millimètre (sur la tige, au milieu de l’épi). Mais la présence de ces organes est si rare et si inconstante que je crois pouvoir les regarder comme accidentels , et dire que normalement le Veottia nidus-avis manque de stomates. Quant au Lathræa squamaria, je l’ai examiné avec d’autant plus de soin que l'absence des stomates m’y semblait extraordi- naire, après les observations de M. Duchartre sur la Clandestine. M. Schleiden avait même signalé ces organes chez le Lathræa squamaria , mais sans indiquer les parties où ils se rencontrent. L’épiderme de cette plante est formé de cellules hexagonales aplaties, allongées sur la tige, et renfermant chacune , au moins dans toutes les parties jeunes , un nucléus et de petits granules jaunâtres. Sur l’ovaire, il ne diffère pas sensiblement de ce qu’il est sur les organes foliacés, soit souterrains , soit aériens ; mais il offre des stomates parfaitement caractérisés et assez nombreux pour que l’on soit sûr d’en rencontrer sur le moindre lambeau détaché de cette partie de la plante. Ces stomates sont formés, comme à l’ordinaire , par deux cel- lules courbées en rein , mais remplies de grains ronds de fécule. Ils sont généralement groupés, par deux ou par trois , immédia- tement accolés l’un à l’autre. Quant aux autres parties du Lathræa squamaria , c’est en vain que j'y ai recherché ces organes ; et surtout je n’en ai vu aucune trace eur l’épiderme , si facile à observer , des squames. charnues souterraines : ainsi leur ressemblance avec les squames de là Clandestine est loin d'indiquer une identité complète d’organisa- tion. J'arrive maintenant aux Orobanches : les cinq espèces exami- nées (et il en serait probablement de même des autres) se res- semblent beaucoup dans leur organisation. Quant aux stomates , on les rencontre abondamment chez toutes : il est très rare de LE LORY. — SUR LES OROBANCHES. 165 trouver un lambeau d’épiderme qui n’en renferme pas. On les trouve sur la tige, même dans les parties restées souterraines, sur les écailles-feuilles , les bractées, les sépales ; sur les pétales, les étamines et l’ovaire, ils sont moins nombreux, mais ils se voient encore très facilement. Leur présence est donc encore bien plus générale que ne l'indique M. Duchartre sur l'O. Eryngü. (Ann. Sc. nat., 1845 ; et Rev. bot., 1"° année, p. 529.) . Dans la partie supérieure de la plante, au moment de la florai- son, et en général sur les parties jeunes, les deux cellules qui forment le stomate sont remplies de grains ronds de fécule, sou- vent assez nombreux pour occuper toute la cavité. Mais dans le bas de la tige , où les stomates ne sont guère moins répandus que dans la partie supérieure , ils sont le plus souvent dégarnis de ces grains de fécule , en grande partie ou même en totalité. Ce fait répond, comme nous le verrons tout à l'heure, à la distribution générale de la fécule dans le tissu cellulaire sous-jacent. Structure de la tige. — Je ne m'étendrai pas beaucoup sur la structure anatomique de la tige , parce qu’elle ne se rattache pas directement au sujet principal de ces observations, et surtout parce que les résultats auxquels je suis arrivé sont conformes à ceux que d’habiles observateurs ont déjà obtenus pour d’autres espèces voisines, Ainsi la tige souterraine du Lathræa squamaria offre identique- ment dans toutes ses parties l’organisation que M. Duchartre a décrite,dans celle du ZL. clandestina. La structure de l’axe flori- fère s’en distingue par un développement bien plus grand du système cellulaire central , et un développement relatif moindre de l’enveloppe cellulaire corticale : la zone fibro-vasculaire tend _ à se distinguer plus nettement de la moelle, sans qu'il existe cependant d’étui médullaire distinct, ni de trachées déroulables ; mais les vaisseaux à spire continue non déroulable , passant aux vaissseaux réticulés, sont très abondants vers la partie interne de | la zone ligneuse, tandis qu’ils sont très rares dans les axes sou- | terrains. Ces vaisseaux sont toujours d’un petit diamètre, et les | tours de leur spire, non contigus, souvent très écartés. Plus en | | | 466 LORY. — SUR LES OROBANCHES. dehors se rencontrent des vaisseaux annulaires et de gros vais- seaux ponctués ; il n’y à aucune apparence de rayons médullaires, et la couche libérienne n’est point nettement séparée de la couche ligneuse. | Quant aux tiges des cinq espèces d’Orobanches que j’ai exa- minées, elles ont toutes les mêmes caractères , et ressemblent aussi complétement à celle de l'O. Erynguüi : je me bornerai donc à résumer les particularités intéressantes que présenteraient aussi . probablement toutes les autres espèces de ce genre. De dedans en dehors, la tige des Orobanches présente : 4° Une moelle volumineuse ou tissu cellulaire central, à grandes cellules hexagonales, allongées dans le sens vertical : leur dia- mètre diminue rapidement vers l'extérieur ; elles’ deviennent étroites et très allongées, et passent insensiblement aux fibres dé la zone ligneuse. Ces cellules sont marquées de ponctuations obliques, régulièrement disposées en lignes spirales ; mais je n’ai jamais observé dans ces ponctuations la forme singulière d’>« couché , signalée par M. Duchartre ; je n’ai vu que dés appa- rences de cette forme, résultant de la position inverse de ces ponctuations sur deux faces opposées de la cellule, La transition étant tout à fait insensible de la moelle à la zone ligneuse , il n’y a jamais d’étui médullaire , ni par conséquent de trachées véritables ; on ne voit non plus aucune trace de rayons médullaires. 2% La zone ligneuse, composée de cellules allongées à parois épaisses, groupées en faisceaux , dans chacun desquels elles de- viennent de plus en plus étroites et résistantes vers le centre, et entourent un paquet de vaisseaux annulaires et de fausses tra- chées. | Chacun de ces faisceaux présente une section triangulaire, dont la pointe est tournée vers l'extérieur, et forme ainsi saillie au milieu de la zone corticale. Le diamètre des cellules augmente un peu , et leur opacité devient moindre vers l’extérieur du fais- ceau; mais assez lentement pour que la transition soit brusque entre elle et les cellules de la zone suivante. 3 La zone cellulaire externe, composée de cellules hexago- + 1 ju ne nest: ee nt ME ri 0 unless nid LORY. — SUR LES OROBANCHES. 167 nales , allongées , moins régulières que celle de la moelle, dont le diamètre va en diminuant du milieu vers l'extérieur , et surtout vers l’intérieur , mais dont les parois gardent toujours une faible épaisseur, Cette zone est recouverte Immédiatement par la couche épidermique. La structure de la tige dans les Orobanches se résume donc très simplement ainsi : une zone fibro- vasculaire étroite, entre deux larges zones cellulaires , sans que rien puisse autoriser la distinction de cette zone moyenne en deux parties, l’une libé- rienne et l’autre ligneuse. Cette simplicité de structure est du reste en rapport avec le peu de temps que dure la végétation de cette tige. Racines. — Les racines sont formées d’un faisceau fibro-vascu- laire entouré d’une zone cellulaire épaisse et très féculente, comme je le dirai tout à l’heure ; leurs vaisseaux sont presque tous des vaisseaux ponctués ; les fausses trachées et les vaisseaux réticulés qui dominent dans la tige ne se montrent qu’en très petit nombre dans les racines. Le bulbe plus ou moins renflé d’où partent ces racines n’est que la réunion confuse des divers faisceaux ligneux qui vont les former , reliés par une grande masse de tissus cellulaires lâches, contenant d'énormes grains de fécule. Ge bulbe est surtout remar- quable dans les O. major et cruenta, parce que l’on peut y suivre nettement la racine ordinairement unique, mais volumineuse, qui vient se perdre dans son intérieur. Au point d'insertion, cette racine présente un bourrelet résultant du refoulement complet de l'écorce par le tissu cellulaire du parasite : les faisceaux ligneux, au contraire, pénètrent dans ce tissu, et peuvent y être suivis sur plusieurs millimètres, quelquefois sur À centimètre d’étendue. Ils s’y divisent et se subdivisent en formant un plexus compliqué , dont toutes les ramifications sont enveloppées par le tissu cellu- laire de l’Orobanche ; leurs dernières divisions se réduisent à des paquets de petits vaisseaux ponctués , presque sans accompagne- ment de fibres ligneuses. Quant à la question de la communica- tion directe de ces vaisseaux et de ceux qui appartiennent en 165 LORY. — SUR LES OROBANCHES. propre à l’Orobanche, elle m'a paru fort difficile à résoudre d'une manière positive : en suivant aussi loin que possible les vaisseaux de la plante-mère, on voit souvent d’autres faisceaux vasculaires, qui lui sont évidemment étrangers, les couper sous toutes sortes d’angles, s’enchevêtrer même avec eux ; mais d’autres fois, et c'est le cas qui m’a semblé le plus fréquent, les dernières rami- fications de la racine-mère se perdent au milieu d’un tissu parti- culier purement cellulaire , et qui diffère par l’absence des grains de fécule, ou leur peu d’abondance, du tissu cellulaire extrême- ment féculent qui forme la plus grande partie du bulbe. La com- munication par simple endosmose me parait donc la plus probable entre l’Orobanche et sa plante-mère. Distribution de la fécule. — La fécule est abondamment répan- due dans les plantes que nous venons d’étudier ; c’est sous cette forme que semble s'organiser et s’amasser la matière nutritive dans toutes les parties qui ne sont pas arrivées à un état station- naire. Mais dans les parties aériennes du végétal, dont l'existence est essentiellement passagère, cette matière se résorbe , et dis- paraît dès que le développement complet est effectué ; et c’est sans doute à ses dépens que s’entretient la combustion respira- toire. Le tissu cellulaire des racines en contient constamment. Dans celles du Veottia nidus-avis , la couche cellulaire externe est peu féculente ; mais les cellules internes sont toutes gonflées de grains ronds, d’un petit diamètre, très nombreux dans chaque cellule. Dans les racines de l'O. major, les cellules externes sont grandes et renferment des grains peu nombreux dans chacune, mais très gros ; les cellules voisines du faisceau ligneux sont moins grandes, mais gonflées de grains plus petits et beaucoup plus serrés; mais les grains sont surtout gros et abondants dans le tissu cellulaire à grandes mailles qui forme la masse du bulbe, ordinairement très renflé dans cette espèce. Ces grains, dont la figure et la grosseur moyenne sont les mêmes dans les autres Orobanches el dans le Lathræa squamaria , ont la forme d’un œuf, légèrement tronqué au bout le plus étroit; le point auquel on a donné le nom LORY. — SUR LES OROBANCHES, 169 de hile est au centre de courbure de l'extrémité opposée. Le grand axe varie ordinairement de 1/40 à 1/30 de millimètre ; le petit axe , de 1/70 à 1/50 ; mais les gros grains des squames du La- thrœæa et du bulbe des Orobanches ont souvent plus de 1/10 de millimètre de longueur sur 1/15 environ de largeur. La tige souterraine du Lathræa squamaria et les feuilles char- nues qu’elle porte sont formées en majeure partie par le tissu cellulaire externe lâche, et extrêmement riche en fécule ; les grains contenus dans le tissu des feuilles sont presque toujours très gros , et chaque cellule n’en renferme le plus souvent qu'un, qui la remplit presque entièrement. Ils sont beaucoup moins gros dans la zone corticale de la tige. Quant à la moelle, elle ren- ferme aussi des grains ronds, dont la plupart bieuissent par l’iode ; mais ils sont plus petits encore , et bien moins abondants. Aïnsi, les parties essentiellement souterraines sont toujours très riches en fécule ; quant à la tige aérienne, si on l’examine avant le développement complet, avant l’épanouissement des fleurs par exemple, on y trouve la fécule abondante dans tout le tissu cellulaire externe , et même dans la moelle. Mais du mo- ment où la floraison commence, la fécule disparaît rapidement dans toute la tige; elle ne persiste à son sommet que tant qu'il porte encore des boutons non développés. Cette disparition de la fécule a lieu même indépendamment du desséchement qu’éprou- vent à l’air les tissus cellulaires des feuilles et de la tige; car, lors même que la partie inférieure de celle-ci reste enterrée assez profondément, elle perd sa fécule aussi rapidement que la partie exposée à l'air. | Cette résorption de la fécule est plus ou moins rapide, et plus ou moins radicale selon les espèces. Dans le Veottia nidus-avis et le Lathræa squamaria, plantes des lieux frais et ombragés , la fécule est encore assez répandue dans la tige tant que dure la floraison : dans nos Orobanches , au contraire , qui croissent dans les lieux secs et exposés au soleil , la fécule disparaît rapidement et complétement. On le remarque surtout dans l'O. T'eucrii, qui, plus petite que les autres espèces , a une surface proportionnelle- ment plus grande, et dont la respiration est aussi la plus active : 470 LORY. -— SUR LES OROBANCHES. à l’époque de la floraison , le-bulbe lui-même , assez volumineux par rapport à la plante, se flétrit, et perd entièrement la fécule abondante qu’il renfermait. La même chose arrive souvent chez l'O. brachysepala. À mesure que la floraison avance, il faut aussi, pour retrouver la fécule, se rapprocher de plus en plus des parties où se concentre la végétation ; c'est surtout dans les parois de l'ovaire qu’on la retrouve alors, aussi abondante pour le moins, et en grains aussi gros que dans les parties essentiellement souterraines : là, en effet, finit par se concentrer toute la vitalité aérienne de la plante. La végétation des plantes dépourvues de parties vertes se com- pose donc de deux parties bien différentes : dans l’une, elles tirent de végétaux voisins, soit vivants, soit morts peut-être, des éléments de nutrition , qu’elles organisent surtout sous forme de fécule; dans la seconde période, elles produisent une tige aérienne , dont la végétation est toujours de peu de durée , et dont la fécule amassée ne fait que se transformer et se brûler en absorbant l’oxygène. Dans cette seconde période, comme dans la première, la plante continue toujours à se nourrir par ses racines, et loin de rien emprunter à l’atmosphère , elle ne fait que perdre sans cesse du carbone par sa respiration. Note. — Sans donner ici les chiffres concernant toutes les expériences que j'ai faites sur la respiration des Orobanchées , je me contenterai d’en rapporter quelques unes , en choisissant de préférence celles qui portent sur une même espèce , prise dans les mêmes conditions de végétation ; je prendrai pour exemple l'O. T'eucri, sur laquelle j'ai été à même de faire un grand nombre d'observations : N°1. —8 juin, 7 heures du matin; trois pieds en pleine fleur, pesant 10 grammes ; placés dans un ballon de 780% d'air ; ex- posés à une lumière diffuse , faible , dans un lieu frais, dont la température moyenne a été 13° pendant l'expérience : au bout de 38 heures et demie , l’analyse du gaz a donné : LORY. — SUR LES OROBANCIIES. 171 Acidé cathodiqÿe &//tlie ns UE 2,9 Mine 1luott,2% 149. 4,0 29910 Fes 100. MIS din Gr 20b allos 018) 0 (0 N° 2. —— 99 juin, 8 heures du matin ; trois pieds entièrement fleuris, pesant 95,7, et portant 15 fleurs; dans 790" d'air ; lumière diffuse ; durée de l’expérience , 33 heures ; température moyenne , 16° : Acide carbonique . . . . . . . : 3,3: 7 2 0 à. 16 100. RO Ue. Lol N°3. — Une part exactement égale à celle de l'expérience précédente , c’est-à-dire de même poids, même nombre de pieds et même nombre de fleurs , placée dans le même volume d’air et pendant le même temps, mais en plein air, et recevant le soleil pendant l’après-midi : Me CABOnIQUe * . : ,. . . .1. 0,9 ee on als 0: | NO 0. VU MAGIE dre a senerer + nr. 21- c Oor JdD N° 4. — Même jour et en même temps ; quatre pieds pesant 135,5, et aussi en pleine floraison ; dans 780€ d'air, pendant le même temps et à la même température moyenne que le n° 2, mais dans une obscurité complète : MOME carbonique 0" nr QUE 31 Mano oo 15 ets DANIQiQUE .E en 100. AMDIAIT sin pars 11 1 CITES 21} 79,5 N°5. = O. major, deux pieds pesant 47 grammes , et dont la floraison est à peine commencée ; placés , le 7 juin à 5 heures du soir , dans 750% d'hydrogène pur , ils étaient cueillis depuis une demi-heure seulement. Au bout de 24 heures , par une tempéra- ture moyenne de 14°, le gaz a donné : Moide:carh@maue 4 241 4. 4. à + 40/92 0 LE CMS DR ne UP ET soû: MPAOBONE, . AN roi DOME PINS AMIS, LEUOMS VO ALLO EAU BIOS 172 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. Ces exemples confirment les résultats que j'ai indiqués : la comparaison des expériences n® À et 2 montre linfluence de l'élévation de température ; celle des n* 2 et fait voir que l’obscurité ou la lumière diffuse sont indifférentes ; car , dans les deux cas, les quantités totales d'acide carbonique produit sont sensiblement proportionnelles aux volumes des plantes em- ployées ; enfin, l'expérience n° à indique que l'exposition à la lumière solaire n’agit que comme le ferait une élévation de tem- pérature , à laquelle la plante doit facilement arriver dans ce cas. Le dernier exemple fait voir que la plante placée dans une atmo- sphère exempte d’oxygène peut y dégager encore une quantité considérable d’acide carbonique; car elle s’élève ici à environ Lame, c’est-à-dire à un volume presque égal à celui de la plante. QUATORZIÈME NOTICE SUR LES PLANTES CRYPTOGAMES RÉCEMMENT DÉCOUVERTES EN FRANCE ; Par M. J.-B.-H.-J. DESMAZIÈRES. (Suite : voyez t. VIII, p. 9.) 59. Sphæria (Depazea) contecta, Desmaz. S. maculis amphigenis', subrotundatis vel irregularibus , pallide rufescentibus exaridis, ambitu brunneo-cinctis. Perithecis hy- pophyllis, subglobosis, demum depressis, epidermide tectis. Ascis clavatis, subtorulosis ; sporidiis ovoideis, hyalinis ; spo- rulis, vel guttulis À, 2, globosis. — Hab. ad folia viva Quercus cocciferæ. Æstate. Les thèques ont environ 1/20 de millimètre, et les sporidies 4/50 dans leur grand diamètre. 60. Sphæria (foliicola) lugubris, Rob. in Herb. S. maculis epiphyllis, piceis, minutis, ovalibus, sparsis. Perithe- | DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. 173 ciis subsolitariis, immersis, nigris, globosis, demum depressis,. Ostiolo brevi erumpente subconico. Ascis magnis cylindricis ; sporidis 8, uniserialibus , ellipsoideis , subacuminatis, brun- neis, semi-opacis. -— Hab, in foliis siccis Calamagrostidis are- nariæ. Æstate, Desmaz. Rien n’annonce cette petite espèce à la face inférieure du support. Les périthéciums, qui occupent la face supérieure, sont pour ainsi dire soli- taires au centre de chaque tache, qui n’a pas plus de 1 millimètre à 1 millimètre 1/2 de longueur sur une largeur de 1/3 moindre. Ces taches, quelquefois confluentes , sont d’un noir marron, et dirigées dans le sens longitudinal du support. Les périthéciums n’ont guère plus de 1/4 de millimètre de grosseur, et restent toujours dans la substance de la feuille ; seulement , ils percent l’épiderme d’un pore arrondi, d’où l’on voit sortir un ostiole très court qui s’affaisse par la dessiccation. Les pé- rithéciums s’aplatissent lorsqu'ils sont desséchés, et deviennent plus ou moins lenticulaires. Les thèques sont grandes en proportion de la peti- tesse de la plante, et, chose assez rare dans le genre Sphæria, on les voit très bien à la loupe lorsqu'elles sont sur le porte-objet. On distingue aussi facilement les sporidies; et ce sont même ces sporidies brunes, réunies pour ainsi dire en chapelet, qui font distinguer les thèques, dont les membranes sont si minces qu’elles sont peu apparentes. Ces thèques ont 1/7 de millimètre de longueur, et les sporidies 1/50 dans leur grand diamètre. Cette jolie Sphérie nous a été adressée, pour l’étude, par M. Roberge, qui l’a récoltée, au mois d’août, dans les dunes de Lyon-sur-Mer. On rencontre quelquefois le Sphæria lugubris mêlé au Sphæria perfo- rans, et même au Sphæria punctiformis, var. graminaria, DC. Ces espèces n'ont entre elles de commun que l'habitat, bien qu’elles appartiennent toutes à la section des Foliicolæ. 61. Sphœæria (caulicola) modesta, Desmarz. S. sparsa. Peritheciis globoso- depressis, minutis, epidermide primo tectis, dein nudis, nigris, brevibus, nitidis. Ostiolo pa- pillato obtuso. Nucleo albo, Ascis amplis, subcylindricis ; sporidüs fusiformibus , obtusiusculis, curvulis , 4-6 septatis ; sporulis minutissimis , globosis, hyalinis. Occurrit in caulibus exsiccatis Scabiosæ Columbarie. LS . Sphæria eaulicola ? Wallr, Comp., t. IV, p. 770. # 15h DESMAZIÈRES. —- PLANTES CRYPTOGAMES. M. Castagne nous a adressé cette espèce de Montaud et des environs d'Aix, où elle a été trouvée, en juillet et août, sur les tiges sèches du Scabiosa Columbaria. Ses périthéciums n’ont pas plus de 1/5 de millimètre de diamètre. Les thèques ont 1/10 de millimètre de longueur, et leur double membrane est très distincte. Les sporidies sont olive-pâle, et leur longueur moyenne est de 1/25 de millimètre, leur épaisseur de 1/200:en- viron. Le nombre des cloisons est ordinairement de quatre, et presque toujours l’une des loges formées par les intervalles est renflée très sen- siblement. Notre Sphæria modesta se place à côté du Sphæria Galiorum, Rob. et Desmaz. La description du Sphæria caulicola de M. Wallroth est si courte et si incomplète, que nous conservons des doutes sur l’identité de son espèce avec la nôtre. 62. Sphæria ceuthosporoides , Berk. Brit. fung., p. 258. S. amphigena. Peritheciis paucis, epidermide nigrefacta tectis ; ostiolo erumpente papillæformi. Nucleo candido. Ascis sub- fusiformibus ; sporidiis oblongis, utrinque subattenuatis ; spo- rulis 4, hyalinis. Hab. in foliis siccis Lauro-Cerasi. Hieme et vere. Desmaz. | | Cette espèce se présente sous plusieurs aspects, et il est d'autant plus difficile de la reconnaître, que lés taches qu’elle produit à l’épiderme ressemblent à celles du Ceuthospora Phacidioides, avec lequel M. Berkeley paraît l'avoir confondue quelquefois, du moins dans les échantillons qu’il a bien voulu nous communiquer, et qui appartiennent tous à cette dernière Cryptogame. Le Sphæria ceuthosporoides occasionne de petites taches arrondies ou irrégulières, noires ou d’un brun plus ou moins foncé, et cernées par une ligne noire, étroite, plus ou moins apparente, qui pénètre dans le paren- chyme de la feuille. Ces taches, plus ou moins nombreuses, toujours lui- santes à la face supérieure et d’une couleur terne à l’inférieure, ont pour diamètre 2 millimètres au plus. Les périthéciums, cachés sous l’épiderme noirci, sont en petit nombre : on en compte un ou deux, quelquefois trois ou quatre par tache, et l’on ne s'aperçoit de leur présence que par de légères saillies convexes, ou par l’épiderme perforé aux places où abou- tissent Les ostioles, Le nucléus est d’un beau blanc, et présente des thè- ques presque fusiformes, longues d'environ 1/20 de millimètre, et dont la double membrane est si mince, qu’on ne la distingue que très diffici- lement. Les sporidies sont également fusiformes, et n’ont que 1/80 de millimètre de longueur. Elles contiennent chacune quatre sporules hya- lines. | a en rt mn tt dm À à . DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. 175 63. Dothidea Prostii, Desmaz. D. caulicola, nigra, epidermide tecta. Peritheciis numerosis, sti- patis, subglobosis , nucleo sicco albo farcis. Ascis fixis, sub- cylindricis; sporidiis hyalinis, oblongis, utrinque obtusis, medio constrictis bilocularibus. Occurrit ad caules Helleborr. Nous avons reçu cette production de M. Prost, sous le nom de Sphæwria Hellebori, Chaill. in Fr. Nous ignorons si c’est bien l'espèce décrite in- complétement dans le Syst. Myc.; mais, quoi qu’il en soit, notre Pyréno- mycète ayant tous les caractères du Dothidea, nous avons dû la placer dans ce genre. Elle occupe de grands espaces sur les tiges sèches, qui en sont noircies , et leur épiderme la recouvre presque toujours. Comme dans toutes les espèces du genre, le nucléus est blanc, sec, compacte, et contient des thèques fixes, grosses, presque cylindriques, à double membrane fort apparente. Ces thèques ont 1/18 de millimètre environ de longueur , et les sporidies 1/70. Une cloison transversale les sépare en deux loges , dont l’une est presque toujours plus grande que l’autre. 64. Dothidea circumvaga, Desmaz. D. innata, picea, caules ambiens. Gellulis minutissimis, stipatis, subglobosis , nucleo sicco albo farctis. Ascis fixis, brevibus ; sporidiis subpyriformibus. Occurrit in caulibus Medicaginis falcatæ exsiccatis. Autumno et hieme. Dothidea Epulobu, Fr. in Moug. Stirp., n° 1088! Cette Pyrénomycète n’a aucun rapport avec le Dofhidea Epilobii, et nous ferons remarquer que ce dernier, quoi qu’en dise la description du Syst. Myc., est pourvu de fibrilles , dans plusieurs échantillons publiés par M. Fries lui-même au n° 421 de ses Scler. succ. exsic. Mademoiselle Libert, profitant de ce caractère, en a fait le Sphæria Asteromorpha, dont elle a donné de très beaux échantillons au n° 43 des P/. crypt. ard., sans cependant se douter qu’elle avait affaire à la plante citée par M. Fries. Notre Dothidea circumvaga a des rapports avec le Dofhidea ambians , que mademoiselle Libert a observé sur le Stellaria nemorum; mais ce dernier n’attaque principalement que les nœuds de la tige encore vivante, et il est d'un beau noir très luisant. Les thèques de l'espèce nouvelle que nous signalons aujourd’hui sont très courtes , grosses, et les sporidies qu'elles renferment n’ont que 1/150 de millimètre environ. Nous avons étudié sur les tiges sèches de lÆ/ypericum vulgare une production fort semblable, 176 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. mais dans laquelle il nous a été impossible de découvrir les organes de la reproduction ; nous la rapprochons du Dothidea circumvaga, comme une variété indiquée sous la lettre à dans nos Plantes cryptogames de France. 65. Dothidea Tridis, Desmaz. a, Capsularum. b, Foliorum. D. maculis rufis vel brunneo castaneis. Peritheciis minutissimis , sparsis, nigris, nitidis, innato-prominulis, convexis , intus al- bidis, poro pertusis, demum depressis. Ascis majusculis, sub- cylindricis ; sporidis oblongis, utrinque obtusis, hyalinis, 2, 3 septatis. Hab. in capsulis et foliis Zrèdis. Autumno. Lorsque l’/rès Pseudacorus approche de sa maturité , il se produit sur cette plante des taches d’un roux clair d’abord, puis d’un brun foncé, marron ou noirâtre. Ces taches, sur les capsules, sont éparses, très petites, puis larges d’une à trois lignes , irrégulièrement arrondies , et finissant, par leur réunion, par envahir en grande partie la surface des valves. Les endroits qu'elles occupent sont toujours un peu déprimés. Sur les feuilles, ces taches sont éparses et plus ou moins allongées. Sur ces taches se montrent de bonne heure de très petits périthéciums disposés sans ordre sur les capsules , presque en séries sur les feuilles. Ils sou- lèvent l’épiderme, et enfin le déchirent ; ils s’affaissent lorsque la sub- stance du nucléus en est sortie. Par la dessiccation, on distingue avec peine ces périthéciums, qui se confondent alors avec les tachés les plus foncées. Les thèques, comme celles de tous les Dofhidea, sont courtes, grosses , et pourvues de deux membranes très distinctes. Leur longueur est d'environ 1/18 de millimètre sur les capsules; mais elles sont plus courtes sur les feuilles. La longueur des sporidies est de 1/50 de milli- mètre. M. Roberge a récolté ce Dothidea dans les herbages marécageux à Hermanville. 66. Dothidea maculæformis, Desmaz. D. epiphylla. Peritheciis innatis, prominulis, sparsis vel gregariis, minutissimis, nigris, maculæ brunneæ insidentibus. Ascis bre- vibus, crassis, subclavæformibus, parum curvatis ; sporidiis olivaceis, oblongis, utrinque obtusis, septatis. Occurrit in foliis languescentibus Æpilobii. Autumno. DESMAZIÈRES., — PLANTES CRYPTOGAMES. 177 Cette espèce se trouve sur l’Æpilobium montanum ; elle produit sur les deux faces des feuilles , et principalement à la supérieure, de très petites taches purpurines ou d’un rouge plus ou moins foncé, sur chacune des- quelles se montrent un et ensuite plusieurs périthéciums. Quelquefois les périthéciums naissent sans qu’il y ait de taches bien apparentes ; mais alors ils sont solitaires. Les taches purpurines s'étendent et finissent par servir d'encadrement à leurs centres, devenus des taches brunes ou roussâtres, arrondies et atteignant au plus 1 millimètre de diamètre. Elles sont parfois confluentes et bordées par les grosses nervures. La bordure purpurine manque quelquefois et s’affaiblit par la dessiccation. Sur les taches centrales, qui sont tantôt roussâtres, tantôt brunes, quelquefois pàles et même blanchâtres , sont groupés des périthéciums assez nombreux, petits, qui s’affaissent au centre quand ils sont secs. Les sporidies ont 1/100 de millimètre de longueur et les thèques 1/20 envi- ron. Ces dernières sont grosses, courtes, quelquefois bosselées et à double membrane bien distincte; leur partie inférieure présente une sorte de pédicule souvent courbé. 67. Dothidea millepunctata, Desmaz. D, epi-hypophylla, erumpens. Peritheciis nigris, minutissimis, numerosissimis , approximatis , sæpe connatis. Ostiolis nullis ; nucleo sicco albo. Ascis subclavatis ; sporidiis minutis, cylin- dricis , utrinque obtusis ; sporulis 4. Occurrit in foliis siccis Rhododendri. Hieme et vere. C'est sur les feuilles d’un Æhododendron cultivé que nous avons étudié cette espèce. Ses périthéciums sont plus abondants à la face supérieure, qui en est entièrement couverte. Les thèques ont environ 1/25 de millimètre de longueur, et les sporidies 1/100, quelquefois même 1/150 seulement. Lorsqu'elles sont réunies dans les thèques, elles paraissent d’un vert d’eau très pâle, mais cette couleur n’est pas appréciable lorsqu'elles sont isolées. Le Dothidea millepunctata se distingue à la vue simple de notre Sphæria Lauro-Cerasi, par la petitesse de ses périthéciums et leur cou- leur noire terne. La sphérie est dépourvue de thèques , et ses sporidies sont plus allongées ; la consistance du nucléus de ces deux Pyrénomy- cètes n’est d’ailleurs pas la même. ROBERGEA, Desmaz. Nov. gen. Char. gen. Perithecium immersum, simplex. Ostiolo excen- trico. Nucleo gelatinosu. Paraphysibus nullis. Ascis longissimis , 3° série. Bor. T. VITT. (Septembre 1847.) 4 12 178 DESMAZIÈRES. —- PLANTES CRYPTOGAMES. flexuosis , filamentiformibus. Sporidiis continuis, elongatissimis , confervoideis, flexuosis, subcontortis ; sporulis LAN glo- bosis, uniserialibus. 68. Robergea unica, Desmaz. PI. crypt. de Fr., édit. 4, n° 1526; édit. 2, n° 1096. R. erumpens , sparsa vel approximata. Disco truncato, pulvera- ceo , albo ; ostiolis subprominulis, rotundatis, brevibus. Peri- theciis minutis, nigris, ellipsoideis. Hab, in ramis siccis arbo- rum. Hieme. Nous devons la connaissance de cette curieuse Pyrénomycète à notre correspondant et ami M. Roberge. Les caractères de cette espèce, tout à fait exceptionnels dans l’ordre des Sphériacées auquel elle appartient, nous déterminent à établir ce genre nouveau, dont nous prions M. Roberge d'accepter la dédicace, comme un témoignage de notre reconnaissance pour le zèle éclairé qu'il apporte dans l'exploration des richesses crypto- gamiques du Calvados. Le Robergea à été trouvé sur les rameaux secs d’ arbres et même d’ar- bustes. Le Saule et le Peuplier le présentent plus particulièrement , et les échantillons qui ont servi à nos études sont sur le Péeleatrifoliata. Il se développe autour des rameaux, dans une longueur de 5 à 8 centi- mètres : les endroits qu’il habite sont plus cassants et plus avancés dans leur altération. Sous l’épiderme, qui se soulève et ensuite se déchire, se montre une pustule disciforme, pulvérulente et blanche, peu proémi- nente, au centre de laquelle on aperçoit bientôt le sommet arrondi d’un ostiole très court, placé sur le côté, ou, si l’on veut, à l’une des extré- mités d'un périthécium ellipsoïde dont le grand axe est dirigé dans le sens longitudinal du rameau. Ce périthécium, qui a environ 2 milli- mètres de longueur, se trouve enchâssé dans le corps ligneux, ou entre le bois et l'écorce. Son nucléus, corné et jaunâtre à l’état sec, se ra- . mollit par l'humidité et devient blanchâtre. Si on le place alors sous la lentille, on découvre qu’il est entièrement composé de nombreux et très longs filaments confervoïdes, hyalins, flexueux et plus ou moins con- tournés. Les filaments les plus gros, quatre fois plus fins qu’un cheveu, doivent être considérés comme de véritables thèques, renfermant 6 à 8 sporidies représentées par d’autres filaments presque aussi longs, qui n'ont guère plus de 1/400 de millimètre d'épaisseur, et dans lesquels sont des sporules globuleuses, semi-opaques, rangées sur une seule ligne, mais qui ne se touchent point. À l'extrémité de la thèque on distingue la double membrane dont celle-ci est formée, mais cette membrane est si DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES, 179 mince et si délicate, qu’elle se rompt souvent ‘et permet alors l’écarte- ment et la divergence des extrémités des sporidies filiformes encore en- gagées dans la thèque par leur partie inférieure. Cette disposition des deux organes rappelle celle des filaments du Wicrocoleus terrestris, retenus en partie par leur gaîne. Il arrive aussi que la membrane de la thèque se rompt à un point quelconque de sa longueur, et que les sporidies, désa- grégées à l'endroit de cette rupture, se trouvent encore plus ou moins engagées dans la thèque par leurs parties inférieures et supérieures. Les sporules, sorties des sporidies, se font remarquer en assez grand nombre sur le porte-objet du microscope. | M. Roberge nous a dit que la poussière blanche des disques se répan- dait sur les rameaux, et leur communiquait d’abord un aspect poudreux. Nous n'avons pu vérifier ce fait, mais nous avons remarqué, dans les échantillons qu’il nous a adressés, d’autres disques pulvérulents, sans ostioles et sans loges. 69. Libertella Equiseti, Desmarz, L. maculis minutis, ferrugineis. Pustulis sparsis, parvulis, sub- hemisphæricis, epidermide tectis, dein poro pertusis. CGirrhis albo--carneis. Sporidiis linearibus , curvatis, utrinque obtusis, hyalinis ; sporulis vel guttulis oleosis repletis. Æstate. L’Æquisetum arvense languissant donne naissance à cette espèce qu’il faut particulièrement chercher sur les plus petites taches, couleur de rouille, que présentent les feuilles ou les rameaux. Il n’est pas rare d’y trouver la matière du nucléus sortie en petites masses globuleuses d’un blanc carné. Les sporidies ont 1/25 de millimètre de longueur , sur une épaisseur d'environ 1/250. Il ne faut pas confondre cette production avec l’Æymenula Equisetr , Lib., qui offre au printemps, sur les tiges desséchées de l’£quisetum li- mosum , des taches à peu près de la même couleur. 7. Hysterium culmigenum , Fr. Obs. myc. Var. Abbreviatum, Rob. in Herb. Cette variété a été trouvée par M. Roberge dans les dunes de Lyon- sur-Mer, sur les plus vieilles feuilles du Calamogrostis arenaria. Elle diffère du type et de la var. Graminum, en ce que ses périthéciums, moitié plus courts, présentent tous les intermédiaires entre la forme oyale et la forme orbiculaire, et en ce que lés plus courts affectent sou- vent une direction oblique , ou même transversale; ces derniers s'ou- vrent quelquefois en trois lèvres inégales. 180 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. 71. Hystervum caricinum, Rob. in Herb. H. maculæ exaridæ pallidæ innatum , epidermide tectum, spar- sum, ovale, utrinque acutiusculum vel obtusum, planum, atrum, opacum, minutissime tuberculatum, demum disco pal- lido opertum. Labiis tenuibus. Hab. in foliis exsiccatis et cau- libus Caricum variarum. Vere. Desmaz. Cette espèce vient sur plusieurs Carex : M. Roberge nous l’a adressée sur le Carex glauca, et ce sont ses échantillons que nous publierons dans notre collection cryptogamique. On la trouve amphigène, mais rarement en même temps, c'est-à-dire que lorsque les périthéciums sont nom- breux à la face supérieure, on n’en remarque pas, ou ils sont rares à l’in- férieure , et vice vers@. La longueur des périthéciums, au moins sur les feuilles, n'excède pas 2/3 de millimètre ; leur surface est très légèrement chagrinée , mais ce caractère est dû peut-être à l’épiderme qui les re- couvre. L’Æysterium Caricinum a quelques rapports avec notre Æysterium Ro- bergei, mais celui-ci est d’un noir moins intense ; il est en général plus mince, plus aigu, et concäve presque en naissant. 12, Hysterium Rubi, Pers. Obs. myc. Var. b, Perithecium obliquum vel transversum. In ramis siccis, Àceris negundinis. Cette variété ne diffère du type de l’espèce que par la direction oblique ou transversale qu'affectent assez souvent les périthéciums. 73. Phacidium commodum, Rob. in Herb. P. maculis amphigenis, irregularibus, brunneis , siccis cinereis. Peritheciis hypo raro epiphyllis, minutissimis, orbiculatis, convexis, mitidulis, in lacinias plures dehiscentibus. Disco convexo, dein plano, sicco brunneo-pallido, humido-griseolo. Ascis minutis, linearibus-; sporulis ovato--oblongis, uniseriali- bus. Occurritin foliis siccis J’iburni Lantanæ. Hieme. Desmaz. Les taches sur lesquelles se trouvent les périthéciums acquièrent sou- vent plusieurs centimètres d’étendue, et ces périthéciums ont à peine 1/3 de millimètre de diamètre. Exactement fermés à l’état sec, ils s'ou- vrent par l'humidité en lanières courtes, qui laissent voir un disque dont DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES,. 161 la couleur , comme celle des lanières, est d'un brun clair qui devient grisâtre par une humidité prolongée. La plante s’affaisse par la séche- resse et devient cupuliforme. Les thèques n’ont pas plus de 1/20 de mil- limètre de longueur. Cette espèce n’a que des rapports fort éloignés avec les Phacidium Tini et Lauro-Cerasi, et ce dernier, quoi qu'en aient dit quelques auteurs mo- dernes, sera toujours un Phacidium, pour le mycétologue qui voudra se donner la peine de l'étudier sur les nombreux échantillons que nous avons publiés ou communiqués à nos correspondants. 7h. Phacidium litigiosum, Rob. in Herb. P. maculis amphigenis, irregularibus, luteolis. Peritheciis hypo- phyllis, gregariis, minutis, rufo-brunneis. Disco fulvo-luteo, plano vel convexiusculo, margine sinuoso. Ascis clavatis, spo- ridiis oblongis subpyriformibus. Hab. in foliis languescenti- bus Ranunculi acris. Æstate et autumno. Desmaz. Cette espèce , que l’on a confondue jusqu’à présent avec le Phacidium Ranunculi (Dothidea Ranunculi, Fr.), n’a d'autre rapport avec lui que son kabitat sur les feuilles languissantes du Æanunculus acris. Elle vient en été et en automne, c’est-à-dire plus tôt que le Phacidium Ranunculi , ordinairement moins commun, et que l’on ne rencontre qu’à une époque avancée de l’automne et même en hiver, surtout après de grandes pluies. Les périthéciums de ce dernier sont constamment noirs avec le disque noirâtre ou gris, et lorsque, par la dessiccation, ils sont clos, on les pren- drait pour ceux d’une Sphérie. Enfin, la tache sur laquelleils se trouvent n’est pas aussi claire, aussi jaunâtre que celle du Phacicium litigiosum , qui forme d’abord une moucheture jaune sur la feuille, qui devient en- suite véritablement marbrée de jaune et de vert. Les périthéciums nais- sent à la face inférieure en groupes irréguliers; ils sont d’abord très petits, noirâtres et fermés, maïs ils pâlissent bientôt en grossissant, et, en s’ou- vrant, ils laissent voir un disque d’un fauve clair et jaunâtre, entouré de dents courtes et brunes. Ce disque pâlit encore en s’élargissant et prend quelquefois une teinte jaune terreux ; il est plane ou un peu convexe ; ses bords deviennent sinueux, et les dents ont alors disparu presque en- tièrement. Le diamètre des périthéciums est quelquefois d’un millimètre, mais le plus souvent il est moitié plus petit, à cause de leur disposition serrée et même entassée. Cette petite plante brunit par la dessiccation. 75. Phacidium divergens, Rob. in Herb. P. epiphyllum, divergens, subnervisequum. Peritheciis fusco- 182 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. nigris, rotandis, oblongis vel difformibus, aliis solitariis, aliis confluentibus seriatim dispositis raro sparsis. Disco fusco pal- lido. Ascis clavatis; sporidiis ovoideo-oblongis. Hab. in foliis languescentibus Medicaginum. Æstate. Desmaz. Nous avons étudié ce Phacidium sur le Medicago apiculata. M ne se dé- veloppe qu'à la face supérieure des feuilles ; mais des petits enfoncements et des taches noires se font remarquer en dessous et correspondent aux pé- rithéciums. Ceux-ci sont assez nombreux, rarement épars ; le plus souvent ils forment des lignes obliques sur les nervures, mais ils finissent quel- quefois par occuper confusément la surface entière du support. Les indi- vidus isolés sont arrondis, très petits, mais le plus souvent ils deviennent confluents , se soudent et prennent des formes variables : les uns ont alors, en S'arrondissant, jusqu'à 1 millimètre 1/2 de diamètre ; d’autres, étroits, acquièrent jusqu à 3 millimètres; enfin, d’autres présentent des formes tout à fait irrégulières. Ils s'ouvrent aussi de diverses manières : ceux qui sont allongés n'offrent point de lanières; les autres se déchirent en trois, quatre ou cinq valves courtes et élargies à la base. Le disque est d’un fauve pâle et verdâtre lorsqu'il est humide, d’un roux argileux quand il est sec. L’extérieur du périthécium est d'un brun foncé verdà- tre ; à l’état sec il est un peu rugueux. Les thèques ont à peu près 1/14 de millimètre de longueur. Il ne faut pas confondre cette espèce avec le Phacidium Medicagins que nous avons donné, en nature, n° 134 des Crypt. de Fr. (édit. 1), ou avec le Phacidium radians (que l'on trouve n° 1350 du même ou- vrage , édit. 1, et n° 750, édit. 2, sur le Campanula rapunculus) ; ce der- nier, non moins élégant par la disposition rayonnante de ses périthéciums, s’en distingue, au premier coup d'œil, par cette même disposition, figu- rant souvent un Asteroma, et par la couleur tout à fait noire de ses péri- théciums dont le disque est fuligineux. SPORONEMA , Desmaz. Nov. gen. Char. Perithecium innatum , membranaceum , subimmersum, cupulæforme, primo clausum, demum dehiscens a centro versus ambitum in lacinias plures. Nucleus discoideus, gelatinosus basi- diophorus. Basidia filiformia , simplicia vel ramosa , 1, 2 spora. Sporæ continuæ, subovatæ , pellucidæ, numerosissimæ. Pulpa sporulosa alba in cirrhum expulsa. 76. Sporonema phacidioides, Desmaz. S, epiphyllum, sparsum, numerosum, perpusillam, subrotun- | Rent dr nn DESMAZIÈRES.— PLANTES CRYPTOGAMES. 183 dum , applanatum , brunneo-nigrum in lacinias 4-5 inæquales obtusas dehiscens. Disco planiusculo cinnamomeo. Sporulis ovato-oblongis, bimaculatis. Hab. in foliis languescentibus Medicaginis. Æstate. C'est sur les feuilles du Medicago sativa que, sous le n° 684, M. Castagne nous à adressé cette curieuse production ; on serait disposé d’abord à rapporter cette espèce au genre Phacidium , si elle était pourvue de thèques ; mais l’absence de ces organes, la présence de basides, et le nu- cléus discoïde, la rangent naturellement dans le groupe établi par M. Corda sous le nom de Phragmotrichiaceæ. Le genre que nous établis- sons pour elle se distingue principalement de ceux qui composent ce groupe par sa déhiscence, la forme des sporules qui s’échappent en tire- bouchon ou masse gélatineuse, à la manière de nos Septoria qui sont dépourvus de basides, et dont la déhiscence se fait par un pore arrondi, plus ou moins grand. ; Les périthéciums du Sporonema phacidioides ont à peine 1/5 de mil- limètre de diamètre ; ils se développent sur les parties jaunes de la face supérieure des feuilles qui se décolorent , et il n’est pas rare de le trou- ver en compagnie du Phacidium Medicaginis qui s’en distingue de suite par ses petites taches brunes et orbiculaires, portant chacune à son centre un seul périthécium (rarement deux) beaucoup plus grand. C’est ordi- nairement avant la complète déhiscence de notre Sporonema que sa sub- stance sporulifère s'échappe par un point ou deux des fentes de ses valves à peine entr'ouvertes, et qu'elle prend alors la forme de filets blancs plus ou moins aplatis, que la plus légère humidité change bientôt en petites masses irrégulières et étalées. Les sporules, extrêmement nom- breuses, n’ont environ que 1/200 de millimètre dans leur grand diamètre. HYMENOMYCETES. 77. Stictis exiqua. Desmaz. PI. crypt. de Fr., édit. 4, n°1533 ; édit. 2, n° 1033. S. sparsa , minuta, immersa , sicca ovata, humida orbicularis concava ; margine prominente subnigro ; disco fulvo. Ascis clavatis, sporidiis oblongis. Hab. in foliis siccis J'unei arhicu- lati. Æstate. Cette espèce se place auprès de notre Stictis Hysterioides ; elle est une des plus petites que nous connaissions , et un peu plus petite même que le Séictis circinnata, qui a été observé sur le Juncus acutiflorus, et qui se distingue , à la première vue, par la disposition presque circulaire de ses cupules. Le Séictisexiqua dénote d'abord sa présence par un point blanc : 48h DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. l’épiderme s'ouvre ensuite par une fente le plus souvent ovale ou al- longée, entourée d’une sorte de petite collerette formée par l’épiderme blanchi. Au fond sont nichées de très petites cupules, qui ne sont bien apparentes que par suite de l’humectation prolongée du support. Ovales à l’état sec , ces cupules s'ouvrent et s’arrondissent de plus en plus par l'humidité; mais elles restent toujours enfoncées et concaves. Leur disque est d’un fauve clair, et ses bords sont noirâtres. Ce petit Champi- gnon uous à été adressé par M. Roberge, qui l’a récolté, en août 1844, dans un pré marécageux sous Hermanville. 78. Peziza (Lachnea) labiata , Rob. in Herb. —- Desmaz. PI. CTYpt., édit. 1, n° 1939 ; édit. 2,'n° 1090. P. sparsa vel vix gregaria , minima , stipitata; junior globosa , adulta plana, sicca plicato-labiata , extus furfuracea , grisea, substricta. Disco helvolo, margine integro. Stipite brevi, gla- bro, crassiusculo. Ascis subclavatis, sporidiis oblongis. Hab. in folis aridis, pedunculis , paleis , etc., variarum plantarum, præsertim in Eryngio campestri. Autumno. Desmaz. On la trouve sur plusieurs plantes, entre autres le Carlina et l’Eryn- gum campestre ; elle choisit leurs sommités , et c’est sur les pédoncules, les feuilles supérieures, les folioles des collerettes et les paillettes de l’ombelle qu’il faut la chercher. Ses individus sont solitaires ou en petits groupes serrés. Le pédicule est court et assez gros; sa hauteur n’est que de 1/2 millimètre environ, quelquefois moins. Il s’épaissit de la base au sommet, où il s’évase en une cupule globuleuse et fermée qui s'ouvre ensuite , et finit, en s’étalant, par devenir tout à fait plane, de manière à cacher le pédicule et à paraître sessile ; son diamètre égale 2/3 à 3/4 de millimètre. En se desséchant, cette cupule se plie exactement en deux, et figure alors deux lèvres closes. L’humidité lui faisant reprendre sa première forme, elle s'ouvre et se referme exactement comme un mollusque bivalve. Le pédicule et le disque sont glabres, d’un jaune de paille très clair, blanchâtre, même lorsque la plante est humide. L’extérieur de la cupule est couvert d’une furfurescence grise, disposée en sillons dirigés du pédicule aux bords du disque. Les thèques ont 1/20 de millimètre et les sporidies 1/100 environ. Ce petit Champignon devient grisâtre dans nos herbiers. Sa place y sera à côté du P. caulicola, dont il diffère principalement par sa cupule plus ouverte, même tout à fait étalée, et par sa plissure lorsqu'elle est desséchée, DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. 185 79. Peziza (Lachnea) diminuta, Rob. in Herb. P. minutissima, sparsa vel conferta, breviter stipitata, extus albo- tomentosa , primo globosa , dein aperta, hemisphærica. Disco concavo, luteo, aureo vel subaurantiaco. Ascis clavatis, spori- diis oblongis. Hab. in culmis siccis J'unci. Æstate, Desmaz. Cette Pézize habite, en été, les vieux chaumes de divers joncs à feuilles articulées ; elle est rarement éparse; le plus souvent ses cupules sont rapprochées, quelquefois serrées en groupes allongés d’un côté du sup- port; elles sont d’abord globuleuses ; mais, en se développant, elles s'élargissent en coupes toujours concaves et atteignent à peine 1/2 mil- limètre de diamètre. Un duvet blanc les recouvre extérieurement , et la couleur de leur disque varie du jaune pâle au jaune orange. Le pédi- cule est extrêmement court. Nous avons remarqué que lorsqu'elle est desséchée, cette Pézize se détache facilement de son support. Cette espèce diffère de ses voisines, les P. patula, bicolor et calycina, par plusieurs caractères : les plus saillants , qui la feront distinguer au premier coup d’œil, sont le duvet blanc et court qui diffère essentiel- lement des poils assez longs dont le P. patula est hérissé, et du duvet dense et beaucoup plus apparent du ?. bicolor. Les cupules, infiniment plus petites que dans le P. calycinæ, sont aussi plus petites que dans le P. bicolor. Les rapports de cette espèce avec le P. Caricis sont plus grands ; mais le duvet de cette dernière est moins blanc, tirant sur le gris ; son pédicule est moins court; sa cupule souvent plus grande, et la couleur du disque nous a paru se conserver moins bien après la des- siccation. 80. Peziza (Lachnea) horridula, Desmaz. P. cauhicola, sessilis, sparsa, minuta, subglobosa, sæpius clausa subconnivens , strigoso-hirta ; pilis longis, rectis, rufis, apice albis, Disco pallescente. Ascis parvis, cylindricis, hyalinis, Hab. in culmis siccis Frumenti. Nous devons cette petite Pézize à l’obligeance de M. Bouteillequi a bien voulu nous en communiquer de nombreux échantillons récoltés sur des chaumières exposées au nord. Quoique bien développée et soumise à une humidité prolongée, la cupule s’est à peine entr'ouverte, et nous n'aurions pu observer qu'imparfaitement son disque , sans le secours de quelques coupes horizontales et verticales. Les poils abondants qui la re- couvrent entièrement à l’extérieur sont d’un brun assez clair, tirant un peu sur le roux, avec les sommités blanchâtres. Vues au microscope, ces 186 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. sommités sont obtuses; des cloisons très apparentes et assez également espacées se font remarquer dans leur intérieur. Les thèques cylindriques ont à peine 1/200 de millimètre d'épaisseur et au moins 1/20 de lon- gueur. Nous n'avons pu observer les sporules. Cette espèce, quelquefois mêlée au Peziza palearum, est voisine des Peziza.barbata , variecolor et nidulus; mais elle en diffère essentiellement par l’ensemble des caractères que nous venons d’exposer. 81. Peziza (Lachnea) misella, Rob. in Herb. — Desmaz. PI, crypt., édit. 1, n° 1539 ; édit, 2, n° 1039. P. hypophylla, sessilis, minuta, numerosa, primo globosa, dein aperta, suborbicularis, extus pilis nigris brevioribus hirsuta. Disco plano , dein convexiusculo, cinereo - pallescente ; mar- gine sinuoso ciliato albo. Ascis clavatis; sporidiis oblongis. Hab. in foliis exsiccatis Rubi. Hieme. Desmaz. La face inférieure des vieilles feuilles de Ronces, coupées en été, présente en hiver cette espèce qui est voisine du Peziza Platant, Pers. Ses individus sont épars ou groupés confusément , et leur nombre. est souvent si considérable que le support en est hérissé. Les cupules sont tout à fait sessiles ; fermées et globuleuses dans le jeune âge, elles ne semblent alors que des points blanchâtres; mais bientôt leurs bords s’entr'ouvrent, et, en s’étalant de plus en plus, ils laissent voir un disque gris-clair ou presque blanc par l'humidité, et d’un fauve sale lorsqu'il est sec. Ce disque , d’abord plane, finit même par devenir un peu con- vexe. Dans son plus grand développement, la cupule atteint 1 millimètre de diamètre ; ses bords sont onduleux et souvent sinueux , mais le plus souvent la forme de cette cupule est régulière, et son diamètre est moitié moindre. L’extérieur, plus foncé, est garni de cils courts, noi- râtres , plus abondants à mesure qu’ils s’approchent des bords, où ils sont remplacés par des cils également courts, mais blancs, qui forment comme une petite aréole autour de la cupule. Les thèques sont clavi- formes et n’ont pas plus de 1/40 de millimètre de longueur. Les spori- dies qu’elles renferment sont oblongues, un peu amincies à l’une des extrémités et longues d'environ 1/200 de millimètre. 82. Pezizsa (Lachnea) jucundissima , Desmaz. PI. crypt., édit. 1, n° 4540 ; édit. 2, n° 1040. P. amphigena, sparsa, sessilis , minuta, utrinque nivea, mem- branacea, primo infundibuliformis, tandem plana friabilis , DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. 187 extus pilis longissimis, rigidulis vestita; margine flexuoso, Hab. ad folia dejecta Populina. Hieme. C'est une des plus charmantes et des plus délicates Pézizes que nous connaissions. Nous l’avons étudiée sur l’une et l’autre face de vieilles feuilles sèches du Peuplier d'Italie, rarement sur les pétioles. Ses cupules sont ordinairement éparses ; d’abord très petites, elles ne paraissent, même à la loupe, que comme de petites houppes d’un blanc pur. Chaque houppe ou aigrette se compose, non pas d'un duvet, mais de poils ci- liformes de longueur différente, et ordinairement trois à quatre fois plus élevés que la cupule. Dans le jeune âge même, les cils ont pris presque tout leur accroissement , et l'on dirait qu'ils composent la plante entière, Si l’on ne distinguait à leur base une cupule extrêmement petite, infundibuliforme. Cette cupule, tout à fait sessile et très mince, grandit, s’arrondit en dessous et prend la figure d’une coupe ou d’un bol forte- ment concave. Cette concavité diminue à mesure que les bords s'évasent, et ces bords finissent par devenir ondulés et même lobés; ils se renver- sent alors, le disque devient tout à fait plane et également blanc. Cette Pézize est très fragile, son diamètre est ordinairement de 1 millimètre. On la trouve quelquefois en compagnie du P. patula. 83. Peziza (Phialea) palustris, Rob. in Herb. — Desmar. PI. crypt., édit. 4, n° 15h43 : édit. 2, n° 10/3. P. erumpens , sparsa vel aggregata, minuta, glabra , sessilis, primo globosa griseo-brunnea , dein aperta plana vel con- vexiuscula, applanata, margine sinuoso integerrimo ; disco griseo-pallens. Ascis clavatis, minutis : sporidiis oblongis, linearibus. Hab. in culmis et foliis exsiccatis J'unci. Æstate. Desmarz. Ce petit Champignon est distinct du Peziza juncina, Pers.; mais nous ne nous dissimulons pas ses grands rapports avec nos Peziza Graminis et nervicola, dont il diffère cependant par ses bords très entiers. Ce carac- tère, nous devons le dire , le rapproche du Peziza cinerea, dont il est peut-être une variété remarquable. Il vient sur les chaumes et les feuilles de plusieurs joncs depuis long- temps coupés et laissés sur la terre. Ses cupules sont éparses ou un peu rassemblées ; elles naissent dans l’intérieur du support et en sortent sous la forme d’un globule gris-brun. Ce globule s'ouvre au sommet et res- semble alors à un petit grelot déprimé; enfin, la cupule s'élargit, s'étale, devient sinueuse et quelquefois un peu lobée sur les bords, qui, pre- 188 DESMAZIÈRES. —— PLANTES CRYPTOGAMES. mièrement très entiers et plus blancs que le reste, s’effacent plus tard complétement. Les plus grands individus atteignent 1 millimètre de dia- mètre; mais la plupart sont plus petits ; ils sont glabres , sessiles, appli- qués sur le support, quelquefois un peu brunâtres, surtout dans leur jeunesse ; puis blanchâtres, gris, et toujours plus foncés à l'extérieur et surtout à leur base ; en vieillissant , ils deviennent d’un jaune d’ocre ou terreux. 8k. Peziza (Phialea) humilis, Desmaz. P. caulicola, sessilis, sparsa, minutissima, crassiuscula, ceraceo- mollis, glabra, junior subsphærica albida, dein centro de- pressa, submarginata, utrinque concolor fulvo-pallescens. Ascis subclavatis, sporidiis oblongis. Hab. ad caules Humuli. Autumno. Ses plus grandes cupules n’ont guère plus de 1/5 de millimètre ; elles sont fixées au support par un seul point. Leur couleur est d’abord blan- châtre ou d’un fauve jaunâtre très pâle, devenant d'un brun clair en vieillissant. Le disque est plane ou convexe ; mais par la dessiccation, il devient un peu concave, et l’on aperçoit alors un rebord assez épais. Les thèques ont 1/15 de millimètre de longueur environ. 85. Pexiza (Phialea) luteo-virescens, Rob. — Desmaz. PI. CTYPL., eut, À, 1 Toni: édit 2: mn LOL. P. majuscula, stipitata , sæpe solitaria, glabra, luteo-virescens. Cupula concava, marginata, dein plana. Pediculo sursum in- crassato longitudine vario 2 ad 40 millim. longa, sæpe flexuoso concolori. Ascis cylindricis ; sporidiis ovoideis uniserialibus ; sporulis vel guttulis oleosis binis. Hab. in petiolis deciduis foliorum Tiliæ et Platani. Autumno. Desmar. Les individus sont solitaires, rarement réunis en groupes de deux, trois, quatre ou cinq. Le pédicule varie beaucoup en longueur : quelquefois il atteint à peine 1 à 2 millimètrés ; le plus souvent il parvient à 1 centi- mètre, et s'allonge quelquefois jusqu’à 4 et même 5. Cette différence paraît due au lieu où se trouve l’individu : le pédicule grandit jusqu'à ce que la cupule soit parvenue, à travers les obstacles qui l’environnent , à un endroit où elle puisse se développer en liberté. Droit quand il est court, ce pédicule se courbe ou devient flexueux en s’allongeant ; il s'é- paissit au sommet, et s’épanouit en une cupule d’abord concave, avec DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. 189 des bords épais, puis tout à fait plane ; elle redevient concave par la des- siccation. Son diamètre a depuis 2 à 4 millimètres jusqu’à 7 et davan- tage. Toute la plante est glabre et d’un jaune sale tirant légèrement sur le vert. Le disque devient blanchâtre, quelquefois brunâtre par la des- siccation ; le dessous de la cupule conserve mieux sa couleur. Les thèques sont grandes, cylindriques et contiennent huit sporidies ovoïdes, qui ont environ 1/90 de millimètre dans leur grand diamètre ; deux sporules ou gouttelettes oléagineuses et d’un vert d’eau très pâle, se remarquent à leurs bouts. | Cette espèce croît sur les vieux pétioles du Tilleul tombés à terre ; on la trouve aussi, mais moins fréquemment, sur ceux du Platane, et même sur la nervure médiane, très rarement sur les nervures secondaires des feuilles de ces arbres. 86. Morchella bohemica, Krombh. Natur. abb. taf. XV, fig, 1-13. — Corda, in Sturm, Deutsch. fl., 1837, Heft. 1/4, Loin. PE7. tabs: h6. Morchella dubia , Mérat, Add. à la FI. paris., janv. 1846, p. 493. Verpa dubia, Lév. Ann. Sc. nat., sér. 3, t, V, p. 250, Cette curieuse espèce , nouvelle pour la Flore cryptogamique de la France, a été trouvée par Bouteille, à Halaincour, près Magny-en- Vexin (Seine-et-Oise), dans des bois taillis découverts, parmi les feuilles tombées. M. le docteur Léveillé l’a aussi rencontrée à l’entrée du bois de Meudon. Vers la mi-avril, lorsque le printemps est doux et humide , on la rencontre assez abondamment ; mais lorsqu'il est froid et sec , elle y est rare. M. Bouteille ayant eu la complaisance de nous en adresser six individus tout récemment récoltés et soigneusement placés dans de la mousse, nous avons pu les étudier pour ainsi dire sur le vivant, et nous convaincre, comme lui, qu'ils appartenaient au Morchella Bohemica. Le pédicule de ce Champignon n’est pas creux, comme on le ditdans la trop courte description que l’on en trouve dans les Additions à la Re- vue de la Flore parisienne , mais il est rempli d’une moelle blanche et très spongieuse. Son extérieur est blanchâtre et uni ; il est arrondi ou un peu aplati , et s'élève à la hauteur de 8 à 15 centimètres ; son épaisseur varie entre 1 centimètre 1/2 à 2 centimètres 1/2 à sa partie supérieure, et 3 centimètres environ à sa base. Le chapeau est digitaliforme et entière- ment libre ; sa hauteur varie entre 2 et 4 centimètres , et sa couleur, que l'on ne saurait mieux comparer qu’à celle de l’éponge commune , est d'un brun clair, plus ou moins jaunâtre ou terreux. Les bords de ce cha- 190 DESMAZIÈRES, — PLANTES CRYPTOGAMES. peau sont un peu ondulés et blanchâtres, et ses cellules polymorphes ; les principales côtes sont cependant longitudinales, très prononcées, presque parallèles vers la base du chapeau seulement ; vers le milieu, elles s’anastomosent irrégulièrement avec les nervures ou côtes secon- daires. Les thèques sont tubuleuses , un peu amincies à la base , droites ou légèrement flexueuses, et atteignent jusqu’à 3/10 de millimètre de longueur ; les deux membranes dont elles se composent sont fort rap- prochées, Les sporules , constamment au nombre de deux (1), sont con- tinues , légèrement granulées intérieurement, d’une couleur vert-d’eau très pâle, oblongues , très obtuses, longues de 1/12 à 1/14 de millimètre sur une épaisseur de 1/60 environ. 87. Dacryomyces Lythri , Desmaz. PI. crypt., édit, 1, n°1545 ; édit. 2, n° 10/5. D. epiphyllus, minutus, innato-hemisphæricus, albidus , gelati- nosus, maculæ brunneæ insidens; siccus ochraceus, nitidulus, pee Flocci assurgentes sporidiferi ; sporidiis acro- genis concatenatis, hyalinis, oblongis, curvulis ; sporulis 2, 4 globosis, vix distinctis. Hab. ad folia emortua Lythri. Æstate. Il habite les feuilles languissantes du Zythrum Salicaria et occa- sionne , sur les deux faces, des taches d’un roux marron clair, dont le centre est plus pâle. Sur ces taches, et à la face supérieure seulement, sont groupés de très petits tubercules, d’abord globuleux, puis dépri- més et cupuliformes par la dessiccation. Leur diamètre égale à peine 1/5 (1) Ce nombre est en opposition avec celui que l’on assigne aux genres Mor- chella et Verpa , dont les espèces m'ont toujours présenté 8 spores dans chaque thèque. Les deux thèques du Morchella Bohemica, figurées par M. Corda à la tab. 54 du Deuth. fl., renferment aussi 8 spores ; mais nous décrivons cette es- pèce telle que nous l'avons observée sur les six individus reçus de M. Bouteille, et nous pouvons affirmer que nos observations sont d’autant plus exactes qu'elles ont été corroborées par celles de notre savant correspondant de Magny. Voici, en effet, ce qu'il nous écrivait le 13 mai dernier. « Avant de vous faire mon envoi, j'avais déjà remarqué que toutes les thèques de ce champignon, que j'avais sou- mises au microscope, n'avaient jamais présenté plus de deux spores, et cela sans aucune exception ; mais depuis la réception de votre lettre, et d’après vos obser- vations. je me suis beaucoup occupé de ce fait si intéressant. J'ai analysé de très jeunes individus où toutes les thèques étaient entières, et où il était impossible de remarquer la moindre rupture dans la membrane : j'ai toujours vu deux spores; dans ceux au contraire presque tombés en décomposition complète, le peu de thèques qui restaient sans aucune déchirure dans la membrane offraient aussi deux spores. Ainsi, comme vous le voyez, mes observations sont d'accord avec les vôtres; et comme vous avez dû prendre la longueur des thèques et des spores, il vous sera facie de vérifier que les premières ne pourraient pas contenir huit des dernières. DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. 491 à 1/4 de millimètre. Leur couleur, lorsqu'ils sont humectés, est blan- châtre; mais lorsqu'ils se dessèchent, ils sont d’un jaune d'argile, ou plutôt ils ont la couleur et l’aspect un peu transparent du sucein. Les sporidies sont quatre fois plus longues qu’épaisses , et cette longueur est à peine de 1,100 de millimètre. 88. Tremella exigqua, Desmaz. PI. crypt., édit. À, n° 1547; édit. 2, n° 10/7. T. erumpens, sessilis , minutissima , pustulata, numerosa, gre- garia vel confluens, humida fuligineo-virens , sicca atra, sub- rugulosa. Sporulis pyriformibus , olivaceis. Hab. ad ramos siccos Fraxini. Hieme. Agyrium atrovirens ? Fr. Syst. myc. 2, p. 232, Cette production vient sur les rameaux secs du Frêne. A l'œil nu ou armé de la loupe, vous n’apercevez que des pustules ou petits boutons noirs, sortant de dessous l’épiderme par les fentes arrondies ou un peu oblongues qu'ils y ont faites. Ils sont un peu convexes, d’un noir mat, disposés en groupes ; leur surface est chagrinée ou un peu ridée , et leur substance dure, cornée, d’un gris brun à l’intérieur, présente une coupe luisante. Telle est cette espèce à l’état sec ; mais si vous l'humec- tez, vous la verrez changer d'apparence : ces pustules se ramolliront et seront charnues; gonflées par l’eau qu’elles absorberont , elles devien- dront tout à fait saillantes, déborderont au-dessus de l’épiderme, et prendront alors une teinte fuligineuse et olivâtre plus ou moins claire. Les sporules acrogènes, pyriformes, de couleur olive, et portées par des basidies simples et filiformes, qui rayonnent du centre à la circonférence, rappellent cette disposition de fructification que M. Bory accordait à son genre Clavatella, etsi nous n’avions pas été retenu par la crainte de trop multiplier les genres, nous aurions séparé ce petit champignon des Trémelles. C’est peut-être lui dont M. Fries a fait l’Agyrium atrovirens, qui se développe sur les rameaux du Frêne. La description que nous trouvons dans le Syst. myc. convient assez à notre plante , et, dans cette circonstance, nous regrettons que le professeur d'Upsal ait négligé de nous faire connaître l’organisation microscopique de son espèce. Quoi qu'il en soit, les Agyrium étant pourvus de thèques ne peuvent recevoir la curieuse production que nous venons de signaler. LICHENES. 89. Parmelia Bouteillei, Desmaz. P. thallo tenui, granulato-pulverulento submembranaceo , albo- 192 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. glaucescente. Apotheciis minutis , sparsis vel conglomeratis ; disco plano-convexo carneo-pallescente ; margine tenui sub- sinuoso tandem evanescente. Hab. in foliis vivis Buaær. Vere. Lecidea rosella, Mérat, Add. à la Revue de la FI. paris., p. 198. | La face supérieure des feuilles vivantes du Buis produit ce curieux Li- chen, découvert depuis peu de temps dans un bois, à Magny-en-Vexin (Seine-et-Oise), par M. Bouteille, que nous avons déjà eu occasion de citer, et qui explore les environs de cette ville avec persévérance et beau- coup de succès. En récoltant, au mois de mars de cette année, un nombre considérable d'échantillons de ce Parmelia pour notre collection crypto- gamique , il nous a laissé le soin de le faire connaître aux botanistes , et nous nous acquittons aujourd’hui de cette tâche en offrant à notre savant et trop modeste correspondant la dédicace de cette espèce qui nous pa- raît tout à fait nouvelle. Son thallus, très légèrement granuleux et d’un blanc ou cendré glauque, occupe le milieu de la face supérieure de la feuille.en suivant quelquefois sa nervure médiane. Les apothécions sont eux-mêmes assez souvent disposés le long de cette nervure, et, bien qu’épars , quelques uns se soudent ou se confondent lorsqu'ils se trouvent trop rapprochés ; ils sont minces, et leur grandeur, assez variable, n'excède jamais 1/3 de millimètre. Le disque, d’une couleur de chair très pâle, est plane lorsqu'il est sec, et convexe lorsqu'il est humecté ; son bord , un peu si- nueux , est blanchâtre , peu apparent, et finit par disparaître tout à fait. Ce Lichen diffère du Lecanora albella, Ach., auquel on a pensé qu'il pouvait être réuni comme variété par son thallus qui n’est ni cartilagi- neux , ni uni, ni même d’un blanc de lait; par ses apothécions minces, plus petits que dans la variété minor, et à bordure beaucoup moins ap- parente. Il diffère également du ZLecidea rosella, dont il a porté le nom, jusqu’à ce jour, dans les herbiers du petit nombre des botanistes à qui M. Bouteille l’a communiqué, par les mêmes caractères des apothécions, et par la couleur du thallus moins granuleux. Le Parmelia Bouteillei présente, par son singulier habitat, un fait très curieux et fort intéressant sous je rapport physiologique ; il n'est point, en effet, à notre connaissance qu’on ait trouvé un Lichen sur les feuilles des végétaux dans notre région tempérée, et la présence de’ celui que nous signalons sur le Buis doit avoir, pour l’une de ses principales causes, les feuilles persistantes de cet arbuste, ainsi que leur position fort rapprochée du sol, 193 SUR LE GUTTA PERCHA ET LA PLANTE QUI LE PRODUIT (1). On à introduit depuis quelques années dans l’industrie euro- péenne une substance fournie par les forêts des îles malaises, qui joint à quelques unes des propriétés du Caoutchouc d’autres qualités, qui lui donneront une grande importance pour beau- coup d’usages. Cette substance, qui porte le nom malais de Gutla Percha, a été l’objet de deux notices dans le Journal Bota- nique publié par M. Hooker, résultant de documents fournis par M. Lobb et par le docteur Montgomerie ; nous en extrairons les renseignements suivants. Le nom de cette matière est tout à fait malais : Gutta signifiant une gomme ou le suc concret d’une plante, et Percha étant le nom de l'arbre qui la produit. Get arbre se trouve dans plusieurs parties de l'île de Singapore et dans les forêts de Johors, à l’ex- trémité de la péninsule malaise ; 1l est probable qu'il existe aussi dans l’île de Sumatra, et qu'il en dérive peut-être son nom, puisque le nom malais de cette île est Pulo Percha. On dit aussi qu'il croît sur la côte sud-est de Borneo ; et M. Brooke, résidant anglais à Sarawak, assure qu’il est commun dans les forêts de cette île, où 1l est désigné sous le nom de Viato par les habitants, qui ne connaissent pas, du reste, les propriétés de son suc. Cet arbre atteint à, 4 et même 6 pieds de diamètre ; mais le bois n’a aucune valeur ; le fruit fournit une huile concrète que les habitants mêlent à leurs aliments. L’abondance de cet arbre dans toutes les îles voisines de Sin- gapore est prouvée par l’exportation qui a eu lieu dans ce port de plusieurs centaines de tonnes de cette substance depuis 18/2. Les habitants emploient un procédé d’extraction qui pourra hâter l'épuisement de cette matière ; car , au lieu de se borner à des incisions qu'on pourrait renouveler chaque année, ils abattent l'arbre, enlèvent l'écorce, et recueillent le suc laiteux qui se coagule par l'exposition à l'air. (1) Extrait de deux articles publiés par M. Hooker, dans le London Botanicalt Journal, janvier et septembre 1847. 3e série, Bor. T. VIII. (Octobre 1847.) 1 13 194 SUR LE GUTTA PERCHA. On distingue trois variétés de cette substance : le Gutta girek, le Gutta tuban et le Gutta Percha. Cette matière a la propriété de se ramollir par l'immersion dans l’eau bouillante ; de prendre alors toutes les formes qu’on veut lui donner , comme de l’argile, et de reprendre sa dureté et & sa rigidité en se refroidissant. Ses propriétés peuvent aussi se modifier par le HAE avec diverses autres substances, et surtout avec le Caoutchouc qui lui donne plus d’élasticité et moins de dureté ; ou avec la cire et les corps gras, ainsi que l’a indiqué M. Hancock dans un Mémoire sur ce sujet. La connaissance botanique de l’arbre qui fournit cette matière remarquable est due à M. Lobb, qui, pendant son séjour à Sin- gapore, le découvrit dans les forêts de cette île, et en envoya de nombreux échantillons en Europe. M. Hooker reconnut que c’é- tait une Sapotée, qu'il indiqua d’abord avec doute comme appar- tenant au genre Bassia ; des échantillons plus complets, qui lui furent adressés par le docteur Oxley, de Singapore, lui ont permis d’en faire une étude plus étendue et une détermination plus précise. D’après cet examen, cet arbre peut être rapporté presque avec certitude au genre /sonandra de Wight ; le port est tout à fait semblable , et cette plante ne diffère des Zsonandra déjà connus que par le nombre des parties de la fleur, qui sont tétramères dans les {nosandra de Wight, et hexamères dans cette nouvelle espèce , que M. Hooker désigne et décrit ainsi : [SONANDRA GUTTA. Foliis longe petiolatis obovato-oblongis coriaceis integerrimis acuminatis subtus aureo-nitentibus parallelo venosis basi attenua- tis, floribus axillaribus fasciculatis, pedunceulis unifloris , calyci- bus lobis imbricatis obtusis , corollæ subrotatæ lobis 6 ovatis pa- tentibus, staminibus 12. Has. in montibus insulæ Singaporæ (Thomas Lobb, n° 290. — H. Oxley). Arbor h0-pedalis, lactiflua , ramis junioribus subrulo-pubes- 3. GAY. — ALI: SPECIES OCTO, 195 centibus teretibus. Folia alterna , subcoriacea, obovata, integer- rima , brevi acuminata, basi in petiolum longum gracilem atte- nuata, penninervia (venis arctis parallelis, horizontali-patentibus), supra viridia, subtus aureo-nitentia. Flores-axillares, fasciculati , subnutantes pedunculati. Pedunculi perbreves, uniflores. Calyx subovato - campanulatus , profunde 6-fidus lobis' biserialibus ovatis, obtusis, subaureo-nitentibus. Corolla subrotata ; tubo brevi vix calycem superante; limbo 6-partito, lobis ovatis seu ellipticis, obtusis patentibus. Sfamina 12 ad faucem corollæ in- serta, uniserialia. filamenta æqualia filiformia , lobis corollæ longiora. Antheræ ovatæ, acutæ, extrorsæ. Ovarium globosum , subpubescens, 6-loculare, loculis omnibus uni-ovulatis (?) ; stylus longitudine staminum filiformis. Stigma obtusum. Fructus calyce persistente suffultus ; bacca dura, ovato-subglobosa , 6-locula- ris, loculis 4 abortientibus obsoletis , 2 fertilibus monospermis. Semina , vix matura, ad angulum interiorem loculi inserta. ALLII SPECIES OCTO, : PLER ÆQUE ALGERIJIENSES, Adumbratæ à J. GAY. . Characteri generico addendæ notæ sequentes, hucusque præter- visæ quamvis gravissimæ, vel obiter tractatæ inque dignitatem genericam nondum receplæ. -— Ovarium tubulosum , cireumcirca clausum, medio profunde depressum deque imo cavo stylum li- berum fundens, eorum igitur indole quæ gynobasica auctores dixerunt, quale inter monocotyledoneas genus forsan aliud nul- lum offert (Conf. Aug. S.-Hil. Lec. de bot., 1840, p. 509, gy- nobasem qui 4{lio nigro perperam, fragranti autem recte dene- gavit, quare genus Vothoscordum Kunthianum ab 4llio diversis- simum habendum , auctorem quamvis acutissimum nota generis princeps prorsus effugerit). Pori 3, nectariferi, cum loculis al- ternantes, sulcorum partem inframediam occupantes, pellicula nunc brevi et rugæformi vixque fornicata, nunc cavernosa, nunc 196 J. GAY. — ALLII SPECIES OCTO. angustissime longeque tubulosa (canaliculi ad instar capillaris ægreque distinguendi) tecti, nunquam ni fallor desiderati, sæpe distinctissimi. | 1. Allium pallens L. . AI. bulbo simplici, tunicis papyraceis ; scapo tereti, foliorum vaginis usque ad medium tecto ; foliïs semicylindricis, ligula carentibus ; umbella multiflora , capsulifera, capitata vel laxa aut effusa ; spartha bivalvi, persistente , umbellam æquante vel du- plam et ultra longa; spathellis intra spatham plurimis, pedicel- lorum fasciculos vaginantibus ; calyce obconico-campanulato, laciniis conniventibus, oblongo-late linearibus, obtusissimis, quasi truncatis, muticis vel obscurius apiculatis, carina lævissima ; fi- lamentis calycem æquantibus vel paulo superantibus, simplicibus omnibus, subulatis, sinibus edentulis truncatis ; ovario cylindra- ceo-oblongo, hexagono-sulcato, apice sexcrenulato obtusoque vel in collum coarctato, poris basilaribus obscurissimis ; capsula ca- lycé paulo breviore vel paulo longiore, valvis apice membranaceo- appendiculatis, appendice emarginata. Gethioides sylvestre. Column. Ecphr. (1616), IT, p. 6, cum ic. admodum rudi, descript. autem congrua. Allium montanum bicorne, flore pallido odoro. C. Bauh. Pin. (1623), p. 75. — Tourn.! Inst. (1700), p. 384 (ex ejus herb., forma densiflora). A. parvum bicorne, floribus albis. Mich.! eæsicc. in herb. mus. paris. — Ejusd. Nov. pl. gen. (1729), tab. 24, fig. 4. Al. foliis teretibus, vagina bicorni , umbella lutea pendula. Hall. Opusce. (1739), p. 385. AI pallens. Linn. Spec. ed. 2% (1762), p. 427. — Ful.? Dauph. 1 (1787), p. 254. — Savi F1. pis. (1798), p. 34h. — Delaroche in Redout. Lil., V (1809), tab. 272 (scapo foliisque incrassatis abnormis). — Gauwl. in Bot. Mag. (LS1L), tab. 1/20. __ Savi Bot. Elruse., IT (1815), p. 212. — Sith. FL grec. IV (1823), p. 16, tab. 317 (forma humilis). — Guss. FI, sie. J. GAY. — ALLII SPECIES OCTO. 197 prodr., 1 (1827), p. 405. — Roem. et Schult. Syst. veg., VII, 2 (1830), p. 1046. — Ten. Syll. (1831), p. 168. — Sais! pl. cors. in Flora od. Bot. Zeit., 1835, IL, p. 490 (forma densiflora). — Bertol. FI, ital., IV (1839), p. 36. — Guss. F1. sic. synops. , 1 (1842), p. 895. — Vis. F1. dalmat., 1 (1842), p. 138. — Kunth Enum., LV (1843), p. 405. — Griseb. Spicil, fl. rumel. , IL (1844), p. 397. — Non Desf. At. AÏl. paniculatum ZLann. l. c., p. 128 (ut ego quidem existimo ob « petala longitudine staminum ») eæcl. syn.— Desf. F1. atl., 1 (1798), p. 289 (in herb. desiderata). — Marsch. FT. taur. cauc. (1808), I, p. 264 ; IIT-(1819), p. 259 (excl. syn.). — Urvill.! Enum. (1822), p. 38, n° 815 (in herb. mus. paris., ex parte pallens, ex alia parte pulchellum).— Siôth. F1. græc., IV (1893), p. 16, tab. 318 (umbella laxa 1n conum elongata , optime). — Guss. F1. sic. prodr., 1, p. 406. — Roem. et Schult. Syst. veg., VII, 2 (1830), p. 1044 (selectis syn.). — Bertol: F1. ital., IV, p. Al. — Guss. F1. sic. synops., 1, p. 396. — Kunth Enum., LV (1843), p. 406. — Koch Synops., ed. 2, (1844), p. 832. — Griseb. Spicil. fl. rumel., Il, p. 898. — Non aliorum. AI. parviflorum. Desf.! FI. atl., L (1798), p. 290 ‘umbella subdensiflora, globosa , sordide alba , ex auctoris herb.). — Guss. F1. sic. prodr., 1 (1827), p. 404 (All Coppoleri synonymum ex Guss.). — Non Linn. All. tenuiflorum. T'en.! F1. neap. prodr. (1811), p. XXII. — Ejusd. F1. nap., 1 (1811-1815), p. 165, tab. 30. — Guss. PI. rar. (1826), p. 142. — Ejusd. F1. sic. prodr., 1, p. 406. — Roem. et. Schult. Syst. veg., VIT, 2, p. 1048. — Ten. Syll. (1831), p. 169, App. li, p. 18. — Guss. FI. sic. synops., I, p. 996. — Vis. FI. dalmat., 1, p. 138. — Kunth Enum., IV (1543), p. 409. Al. rupestre. Stev.! in Mem. Soc. nat. cur. Mosq., III (1812), p. 260 (quem libr. ego non vidi). — Marsch. F1. taur. cauc., WT, p. 299. — fieichenb. PI, crit., V (1827), p. 17, tab. 428. — Roem. et Schult. Syst. veg., VIT, 2, p. 1055. — C. 4. Mey. Verz. Pfl. cauc. (1831), p. 38. — Kunth Enum., LV, p. 407. 198 J. GAY. — ALLIL SPECIES OCTO. AI. flavum. Salzm.! Enum. pl. rar. Gall. austr. RE D. © (planta monspel.). — Non Linn. AIL. longispathum. Bess./ Enum. Folhyn. (1829), p. 55. — Un. tin! exsicc. ann. 1839 (ex Kiovia Rossiæ australis). —- Reichenb. PL. crit., V (1827), p. 18,tab. 430. — Kunth Etum., IV (1843), p. 407 (ex descript.). AI, pusillum. Presl. Delic. prag., 1 (1829), p. 147 (ex Guss.), excel. Syn. AI. montanum. Guss. PI. rar. (1896), p. 142 (All panicu- lati syn., ex Bertol.). — Non F1. grœæc. neque Bertol. F1. ital, AI. præscissum? Reichenb. Pl; crit., V (1827), p. 17, tab. 429. M AI. Coppoleri. Tin. Cat. hort. panorm: (18927), p. 275. — Guss. FI. sie, prodr., suppl. fase. 1 (1832), p. 99. — Ten. Syll. (1831) App. 8* (1833), p. 59h. —Guss. F1, sic. synops. ,1 (1849), p. 994. — Kunth Enum., IV (1843), p. 404. — Est Allii pal- lentis forma densiflora, floribus senescentibus stramineis. AI, collinum. Guss. in Ten. Syll. (1831), p. 169 (Ali Cop- poleri Syn: ex ipso Guss.). — Kunth: Enum., IV, p. 406. AÏl. pallens var. purpurea. Boiss, V'oy. bot. Esp. , 11 (1839- es p. 615. Habitat in Algeria cum littorali circa Oran, Alger, Bougie, Philippevillée et La Calle, tum interiore circa Milah, Constantine, Sétif, Milianah et Tiaret (ex Herb. Dur.! cujus specimina inter alt" Maji et 24%" Junii lecta), et circa Mascara (Desf.! A4. par: viflorum). — Extra Algeriam occurrit, secundum specimina à me visa, in Mauritania circa Tingidém (Salzm.!); in Hispania centrali circa Matritum (Reut. ! exsicc. : specimina humilia) inque Extramadura circa la Hiqueira de Zalamea (Herb. mus. paris. !) ; in Gallia occidentali circa Burdigalam, locis arenosis, à la lande d'Arlac (Des Moulins!) adque vicum Pessac (G. Lespinasse !) ; in Occitania circa Monspelium (Salzm.! 41 flavum) ; in Istria circa Polam (Brumati! humillimum); in Italia circa Pisas (P. Savi ! forma quæ dicitur 411. Coppoléri) et Stahias (Ten.! 4//: J. GAY. — ALLII SPECIES OCTO, 199 tenuiflorum) ; in Corsica ad sacrum promontorium (Salzm.! 4/1. longiSpathum) , item ad Santa Manza et circa Bonifatium (Sera- fino !) ; in Sicilia circa Paternico (Parlat.! AU, Coppoleri); in Peloponneso circa Cortessa (Berger ! anonym., idem quod All. Coppoleri) ; in Rossia australi, in Tauria (Stev.! 4{L. rupestre) ; in lazaretho Odessano (Urvill.! in herb. mus. paris., sub nom, All paniculati, promiscue cum AU, pulchello); in Podolia (Bess.! 4{l. longispathum, et Un. ït.! ann. 1839, 411. panicula- lum), in Ucrania circa Kioviam (Un. it. ann. 1839 , Al. longis- pathum) et circa Yagotin (Fisch.! in herb, mus. paris., All; pal- lens). — Descriptio e speciminibus plurimis (quordm haud pauca viva, alia algeriensia, unum pisanum), bimestri labore assidue exploratis. Bulbus ovoideus , simplex , tunicis plurimis papyraceis, interioribus candidissimis, exterioribus nigricantibus, bulbillo extra tunicas hornas unico, sessili, oblongo-ovato, acuminato, castaneo , striato, latere exte- riore convexiusculo, interiore planiusculo. Herba viridis non glauca, etiam trita inodora. Scapus 1-3 pedalis, passim spithamæus, rariüs pal- maris (huc specimina quædam A//. tenuiflori Ten.), foliorum vaginis usque ad medium tectus, 1-3 millim. crassus, teres, farctus, lævissimus, exsiccatus striatus, capite juniore cernuo, florido erecto. Folia 3-6, al- terne disticha (sic plerumque), rarius in spiram digesta (huc specimen pisanum, hexaphyllum, vivam quod mihi adest, cujusque folio inferiori sextum superius respondet), scapo multo breviora, glaberrima, sub an- thesin prorsus émarcida, süperiora longissime vaginata ; limbus, dam viget, semicylindricus, diametro 1-3 millim., farctus ubi tenuior, fistu- losus ubi crassior, facie superiore planus, inferiore modice canaliculatus, dorso convexissimus, etiam supra medium, ibidemque subtilissime 5-7 nervius, inter nervos planissimus (non nisi emarcidus sulcato-striatus), margine adque nervos lævissimus ; ligula ad basem limbi nulla. Umbella (cernua dum spatha inclusa, erecta ubi emersa) multiflora, nullis un- quam bulbillis intermixta, in globum contracta vel laxa imoque effusa, diametro 1-3-rarius 5 pollicari, pedicellis filiformibus , teretibus , viri- dibus vel roseis, interioribus prius evolutis (inflorescentia centrifuga), fructiferis stricte erectis, exteriores radiatim divergentes vel nutantes et plerumque steriles superantibus, 1-3 uncias et ultra longis. Spatha bi- valvis, persistens, valvis inæqualibus, altera longiore, umbellam æquante vel duplam et ultra, rarius tamen triplam , longa, utriusque basi mem- branacea, dilatata, concava, elliptica vel oblonga , 3-7 nervia {valvæ bre- 200. J. GAY. — ALLII SPEÉCIES OCTO. vioris nervi pauciores, longioris plures), apice in rostrum herbaceum, longitudine varium, alias breve, alias longissimum, abrupte attenuata. Spathellæ (e specimine pisano vivo) intra spatham plurimæ, minutis- simæ , hyalino-membranaceæ, semitubulosæ, antice apertæ, margine inciso-denticulatæ , singulæ pedicellorum 3-7, basi nudorum, fascicu- lum a parte postica cingentes, quasi umbellulis plurimis, propria sua spathella univalvi munitis, umbella singula constaret. Flores inodori, 4-6 millim. longi, obconico-campanulati, sub anthesin aperti, demum clausi tumque trigoni ut alabaster nondum expansus, interiores fertiles, exteriores, numero sæpe longe plures, ovario tabescente steriles. Caly- cis urceolus 4-4 millim. longus; laciniæ conniventes (ab axi parum discedentes, neque ab invicem remotiusculæ), oblongo-late lineares omnes, apice obtusissimæ fereque truncatæ, muticæ vel obscurius api- culatæ , nullæ unquam emarginatæ , recentes lacteæ (sic apud plantam pisanam) vel cum aliquo virore albidæ, carina viridi, rarissime si un- quam coloratæ (quod quidam ipse non vidi, quamvis plurimæ adfuerint plantæ recentes , imprimis algerienses), senescentes aut exsiccatæ stra- mineæ (huc A//, parviflorum Desf., AT!. Coppoleri Tin., A!l. pallens pi- sanum, etc,), vel sæpius carneæ, roseæ aut sanguineæ, Carina satura- tiore (huc specimina pleraque algeriensia); interiores laciniæ demum paulo longiores. Filamenta basi inter se breviter connata, sinibus eden- tulis truncatis, simplicia omnia, lineari-subulata, alba vel subcarnea , nulla basi dilatata, interiora calycem subæquantia vel æquantia , exte- riora sæpe paulo longiora, calycem scilicet una parte quinta vel quarta excedentia. Antheræ oblongo-ellipticæ, 1-1 + millim. longæ, basi emar- ginatæ, apice obtusæ, muticæ, cum virgineæ tum nubiles pallide flavæ. Ovarium viridulum, sessile, oblongo-cylindraceum (in medio dilatatum , apice basique distincte attenuatum), hexagono -sulcatum, angulis lævissimis vel superne rarius bullato-tuberculatis, apice sex- crenulato, obtuso vel in collum coarctato, poris ad ovarii basem imam (et quidem ad basem sulcorum cum loculis alternantium) tribus, mi- nutissimis , plerumque obscurissimis, passim tamen distinctis, imprimis in fructu maturo, in quo vestigia canaliculorum subcutaneorum, ostiola superne continuantium, filiformia sæpe manifesta ; adolescens ovarium triquetrum; loculamenta diovulata, ovulis collateralibus, a altere compressis, oblongo-ellipticis. Stylus teres, albus, ovarium de- mum subæquans, rarius superans, initio sæpe brevissimus tubumque Ovarii non aut vix superans, stigmate integerrimo, acutiusculo, demum capitellato. Capsula ellipsoidea, acute trigona, calyce paulo brevior, calycem rarius æquans vel paulo superans, valvis papyraceis, obtu- sissimis, abrupte mucronatis, mucrone membranaceo, emarginato-bi- dentato, lineari, ovato vel in arcum flexo, rarius oblitterato, J. GAY. — ALLII SPECIES OCTO. 201 -Ors. Per Algeriam omnem ea forma maxime vulgata, cui sta- tura mediocris, folia crasse filiformia , umbella laxe multiflora , flores senescentes sordide carnei vel rosei. Formam secundam specimina sistunt, quæ Duriæus ann. 1844, die Junii 24, prope La Calle, in sylvarum calvitiis ad lacum ÆHoubera, legebat, qui- bus scapus elatior et robustior , folia filum emporeticum crassa, umbella amplissima, laxissima, effusa. Tertia forma est, Mascaræ lectum, Ællium parviflorum Desf.! (idem quod All. Coppoleri Ten.), quod umbella multiflora contracta et flores senescentes straminei distinguunt. Scapo humili et gracili, foliis quasi seta- ceis, umbellis paucifloris, floribus etiam exsiccatis lacteis notabi- lem, formam quartam , agrum Tiaretensem alere, specimina docent , inde quæ paucissima cl. Delestre, M. D., ann. 1846 ad Duriæum nostrum mittebat. — Umbellam duplam spatha in al- geriensibus nunquam superat. Longissimam spatham duo tantum specimina à me visa offerunt, corsicum alterum (ll. longispa- thum Salzm.!), alterum podolicum (Æ4{{. longispathum Bess.!). 6 dentiferum. AI. sinibus filamentorum imis in dentem forma varium assur- sentibus. Allium pallens. T'huull.! F1. paris. ed. 2% (1799), p. 167. — Mérat, F1. paris. edit. 1* (1812), p. 129. — Salzm.! Enum. pl. rar. Gall. austr. (1818), p. 8. — Si-Am. et Chaub.! F1, Agen. (1821), p. 137. — Laterr.! F1, bord. edit. 3* (1829), p. 212. — Guép., FI. Maine-et-Loire, edit. 2 (1838). p. 72. — Non Linn. | AÏL. paniculatum. Bast.! Essai (1809), p. 126 (in herb. mus. paris. ). — St-Am. et Chaub. ! F1. agen., p. 131 (ex herb. Chaub., sed tantum ex parte, umbellis bulbiferis exclusis quæ sunt AI oleracei). — Noulet, FI. bass. sous-pyr. (1837), p. 648 (verisimiliter). — G'uep., FI. Maine-et-Loire, edit. 2: (1838), p. 72. — Boreau ! FI. du centre (1840), IF, p. 457. — Delastre! Ft. de la Vienne (1842), p. 421 (in herb. mus. paris). — Mé- 202 J. GAY. —— ALLII SPECIES OCTO. rat, Revue de la FI. paris. (1845), p. 89. — Lloyd! FI. Loir.- inf. (18hh4), p. 265. — Non Linn. | | . AI. longispathum. Delaroche, in Redoul. Lil. VI (1812), tab. 316 (agri nannetensis et burdigalensis planta , nostra est pro- cul dubio, descriptorem quamwis pictoremque nota filamentorum characteristica prorsus effugit, icon cœterum optima). — Desv.! Obs. pl. Ang. (1818), p. 88 (in herb. Des Moul. ipsoque in herb. Andegavensi Desvauxiano, Andegavi quod nuper adiimus). — Ejusd.! F1. Anj. (1827), p. 96. . Al monspessulanum. Wild., Enum. suppl. (1813) , p. 16 (« stamina tricuspidata » pessime), — Link, Enum. alt. 1 (1821), p. 318 (cum nota cadem falsa). — Kunth, Enum., IV (1843), p. 04 (cum descript. speciminis archetypi Willdenowiani, prima quæ notam plantæ characteristicam « filamentu simplicia, inter- jechs lobulis totidem bifidis » sigraficavit), excl. syn. Don. — Non Gouan: | AI. intermedium. Decand.! F1 fr. suppl. (1815), p. 318, « (in herb. mus. paris., excl. 8 bulbifero, ad genuinum quod AI. oleraceum spectat). — Duby, Bot. Gall., 1 (1828), p. 469 (ex parte). — Lois, F1. gall., ed. % (1898), p. 469 (ex parte). — Guép., Fl. Main. et Loir. ed. 1, (1830), p. 66 (ex parte).—Roem. : et Schult , Syst. veg., VIX, 2 (1830), p. 1036 (ex parte). —— Per- reym.! Cat. pl. Frej. (1833), p. 4. — Brébiss., FI. de Normand. (1836), p. 332. — Kunih, Enum., IV (1843), p. 406 (ex parte). : | ..Codonoprasum pallens. Reichenb., FI. germ. excurs. (1830- 1832), p. 4145, n° 791 (eæel. syn. et? loc. natal.). — Ejusd.! F1, germ. eæsicc., n° 1217 (ann. 1837, specimen e Fiume Zstræ). AI. oleraceum. Jan.! Elench. pl. hort, Parm. (1827), p. 5 . (planta sieula). — Des Moul.! Cat. pl. Dordogn. (1840), p. 142 (quoad specimina capsulifera, exclusis bulbiferis quæ sunt Ali genuini oleracei). — Noulet, F1, bass. sous-pyr. suppl. (1846), p. 34, & (verisimiliter). AIL dentiferum. Webb! Phylogr. canar., sect. TT (1847), J. GAY. — ALLIL SPECIES OCTO. 203 p. 345, tab. 234, optime (alter qui characterem plantæ, latentem, proprio marte, feliciter eruit, descriphionis Kunthianæ inscius pri- mum ). In Algeria nondum inventa, planta, habitat in Gallia occidentali a Parisiis (Thuill.! aliis vero nullis post eum testibus idoneis), per Argentanum Neustriæ inferioris oppidum (Brébiss. }(1), Nännetes (Leboterf! Lloyd! ). Andegavum (Bast.! in herb. mus. paris., Boreau !), Blesias (Boreau!), Pictavos ( Delastre ! in herb. mus. paris.), Burdigalam , ubi frequens in vineis (Des Moul.! qui vi- vam inde misit), Lanquais, Petrocoriorum viculum, labo- ribus amici nostri lectissimi notissimum ( Des Moul.!), Aginnum (Chaub.!), etc., usque ad Tolosam, Occitaniæ superioris metro- polem (Noulet) ; in Occitania inferiore circa Monspelium (Salzm. ! All. pallens, serius AÙ. longispathum) et Frontignan (nos, ann. 1818, die Julii 10*); in Galloprovincia circa Forum Juli (Perreym.! All. intermedium); in Istria circa Flumen (Noé! Rchb. FI. germ. exsice,, n° 1217, Codonoprasum pallens); in Corsica circa Bonifatium (Serafino ! promiscue eum 41. pal- lente à): in Sicilia (Jan.! sub nom. 41. oleracei) ; in Sipylo, Ly- diæ , Anatoliæ occidentalis, monte (Auch.! herb., n° 2203, in mus. paris.) ; in Madera (Webb:!); in Teneriffa circa Lagunam oppidum (Bourg.! exsicc., n° 1000, ÆA{l, carinatum, et n° 1003, AI. suaveolens), et in Canaria insula (Webb.! solum specimen cujus umbellam bulbillis nonnullis intermixtam vidi). — Burdi- galæ Petrocoriorumque in agro floret ab initio Julii usque in Au- eustum. — Descriptio e speciminibus quamplurimis, cum vivis Burdigala nuper a el. Des Moulins missis, tum siccis , gallieis, istris, corsicis, siculis, anatolicis, maderensibus , canariensibus, (1) Addenda loca tria, nobis quæ per Armoraciam iter facientibus, his jam scriptis pagellis preloque mandatis, innotuerunt, 4° Mons rélaxus (Morlaix), cujus in agro, nempe in oleraceis villæ le Mur, florida nobis planta die Augusti 22* oc- currebat, 2° Crozon, Brivatem inter et Douarnenez, ubi plantam die septembris 2a, perinde floridam , inter virgulta villæ Lescoat, legebamus , 3° Arradon juxta Vannes , secundum specimina quæ nobiseum cl. Taslé, apud Venetos armoraci- cicos tabellarius regius idemque botanophilus peritissimus, communicavit. 204 J. GAY. —— ALLII SPECIES OCTO, Dentes filamentis interjecti plus minusve eminentes, membranacei , subulato-triangulares , deltoidei vel ovati, integerrimi , rarius emargi- nati, æqualiter utrinque declives, pari scilicet intervallo a vicinis duobus filamentis, quibuscum basi coeunt, distantes (unde falsum prorsus Willdenowii de filamentis tricuspidatis prædicatum), senorum unus al- terve in arcum maxime apertum depressus, quorumdam florum omnes plane oblitterati , evanida tum unica differentia quæ inter plantam nos- tram genuinumque A. pallens intercedit. — Herba viridis floresque triti inodori. Scapus 1-2 pedalis, humilior nunquam. Folia 3 vel 4 , dis- tiche alterna , sub anthesin emarcida omnia , recentia (ex litt. amiciss. Des Moulins) semicylindrica, fistulosa, facie canaliculata. Umbella laxe capitata vel sæpius effusa, diametro minimum sesquiunciali maximum quadriunciali, pedicellis multifasciculatis, divaricatis, interioribus fruc- tiferis longioribus stricteque erectis. Spatha umbellam sæpe triplam et quadruplam longa, passim multo brevior ut A//. pallentis genuini, basi dilatata, membranacea, oblongo-ovata , 5-9 nervia. Flores 5-7 millim. longi. Laciniæ calycinæ oblongo-late lineares, obtusissimæ cum vel sine apiculo minutissimo, recentes ex albo virentes, carina viridi vel fusces- cente, senescentes dilute sordideque rubentes, carina saturatiore, rarius stramineæ (huc specimen sipyleum Aucherianum), nunquam sanguineæ neque unquam læte purpureæ. Filamenta calveis longitudine omnia, vel exteriora paulo longiora, alba vel carnea. Ovarium cylindraceo-oblongum (invarie apud burdigalensem plantam, viva quæ mihi adest), hexagono- sulcatum, angulis nunc superne tuberculatis nune ex toto lævibus, apice obtuso, sexcrenulato, iu collum brevissimum passim coarctato, imprimis demum, tum scilicet cum maturescere ovarium incipit. Stylus brevissi- mus , Ovarium nunquam æquans, rarius subæquans, albus, stigmate distincte capitellato. Capsula calycem æquans vel subæquans, valvis apice membranaceo-cuspidatis, cuspide emarginata, nunquam muticis. 2. Allium pulchellum Don. AI. bulbo simplici, tunicis papyraceis, exterioribus vaginas foliorum delapsorum plus minusve longas inque longum fissas retinentibus; scapo tereti, foliorum vaginis usque ad medium tecto; foliis ligula carentibus, planiusculis , facie infra medium canaliculatis, umbella multiflora, capsulifera , eflusa , pedicellis longe pendulis, demum erectis; spatha bivalvi, persistente, um- bellam duplam et ultra longa ; spathellis intra spatham plurimis , pedicellorum fasciculos vaginantibus ; calyce obconico-campanu- lato, laciniis conniventibus, oblongo-ellipticis, obtusissimis, mu- J. GAY. — ALLII SPECIES OCTO. 205 ticis, interioribus emarginatis, carina lævissima ; filamentis ses- quicalycem demum vel duplum longis, simplicibus omnibus, tereti-subulatis , sinibus edentulis truncatis ; ovario hexagono- sulcato, ellipsoideo vel basi coarctata potius turbinato , apice ob- tusissimo, non crenulato neque unquam collifero , poris basilari- bus obscurissimis; capsula longitudine calycis, valvis cordato- emarginatis, plane muticis. Allium montanum bicorne, floribus triquetris purpureis, pedi- culis longis et reflexis insidentibus. Seg. Feron., IL (1745), p.70; Suppl. (1754), p. 235. ; AII. radice duplici, foliis succulentis, spatha bicorni, umbellæ radis pendulis. Hall., Helv. (1768),11, p. 108, n° 1225 (saltem quoad loc. nat. Bonneville, alias la Neuveville, exæcl. syn. Hall, et Linn., excl. quoque descriptione, cujus notæ plurimæ, odor por- raceus, foha valde conveæa, pelala dilute purpurea, filamenta lata, tuba ovario æqualis, maxime a planta nostra repugnant par- imque ex AIl, pallente potius deducta videntur). AI. paniculatum. 4. Pedem. (1785), IL, p. 157 (ex locis natal.). — Savi! F1 pis. (1798), p. 8344. — Delaroche, in Redout. Lil. V (1809), tab. 252 (bene). — Savi! Bot. etrusc., II (1815), p. 212. — Decand.! FI. fr. suppl. (1815), p. 318 (in herb. mus. paris.). — Bertol., Amœn. ütal. (1819), p. 1H1. — Urvill.! Enum. orient. (1829), p. 38 (planta odessana, partim, secundum specimina mus. paris., quorum unum huc, reliqua duo ad AÏl. pallens spectant). — Pollin., F1. Veron., 1 (1829), p. 432. — Gay in Ten. F1. nap., II (1824), p. 368, in nota. — Reichenb., PI. crit., V (1827), p. 11, tab. 418 (mediocr.). — Gaud.! F1. helv., I (1828), p. 490. — Perreym.! Cat. pl. Fréj. (1833),p. 4. — Rapin ! Guid, du bot. dans le cant. de Vaud (1842), p. 364. AI. flavum. Urvul.! Enum. (1829), p. 38, n° 316 (saltem quoad plantam insulæ Leri, quam sub nomine All pallentis ? auctor in herb. mus. paris. reposuit). 206 J. GAY. — ALLIT SPECIES OCTO. All, coloratum, Spreng., Syst. veg., 11 (1825), p. 38, : n° 72 (foliorum «semiteretium » charactere emendando), AI. flavum + purpureum. Mert, et Koch, Deutsehl. F1., 1 (1826), p. 532. — Muiel, F1, fr., VIT (1886), p. 318. AI. pulchellum. Don, Monogr., ann. 1826, in Mem. Werner. Soc., VI (1832), p. AG (fohorum charactere ib1 quoque emen- dando).—Schult., Syst. veg.. VIT, 2 (1830), p. 1049.— Kunth, Enum., IV, p. 408. Codonoprasum paniculatum. Reichenb., F1. germ. exæcurs. (1830-32), p. 115, n° 788. — Ejusd., FI. germ. exsicc., n° 2189 (ann. 1843, planta veronensis). AI. montanum. Bertol., Mani. alp. Apuan. (1832), p. 21.— Ejusd. F1. atal., IV (1839), p. 39. — Non F1. græc. Sibthorp. AI flexum & capsuliferum. Koch, Synops., ed. 1° (1837), p. 720, AIl. paniculatum x umbella capsulifera. Wis., F1. dalmat., 1 (1842), p. 187. Al carinatum £ capsuliferum, Koch, Synops. ed. 2, II (1844), p. 832 (excl. syn. fl. græc.),. AI. stamineum. Boiss,/ an Pinard. pl. car. exsicce,. ann. 1844 (laciniis calyc, apiculatis nullisque emarginatis solum abludens). AIT. olympicum. Boiss., Diagn. pl. orient., V (1844), p. 53 (est verisimiliter ipsissima pl. nostra). All. ligusticum. De Notar., Prospett. della Flor. liqust. (1846), p. 59 (folus planes cum pl. nostra congruit , calyce albido solum recedere videtur). — Bertol., F1. atal., VI (1844-47), Add., p. 624. | Habitat in rupestribus Europæ australis, collinis et montanis, inter Rhodanum et Borysthenem, montesque inter juranos et Pe- loponnesum insulamque Rhodum ; in Gallia oriental Lugdunum JS. GAY. — ALLII SPECIES OCTO. 207 inter et Montluel loco dicto la Pape (Ch. Martel ! in herb. mus. par.), inque promontorio Cap-rouæ prope Forum Julii (Perreym! AI. paniculatum) ; in Helvetia cisalpina , cum ad radices montis Juræ , in sylva de Moiry prope Romanimonasterium (Rapin ! J, Muret !), circa St-Blaise ( Rapin!) et circa la Neuveville (Chate- lain ex Hall.), tum apud Rhætos (Hall., Thom. ex Gaud,); in Italia superiore, Alpium jugis proxime subjecta, a Nicæa inde usque ad Tergestum fere ubique, au col de Brau (nos! ann. 1824”, in montibus di V'iu (AL), in vallé de Lanze (A, Thom.!), in monte Corni di Canzo ad lacum Larium (de Lambertve !), Vero- næ in sylva del Mantico (Seg., Kellner! in Rchb, FI. germ, exsicc. ), etc., etc. ; in Apennino pedemontano, parmensi, etrusco et romano frequentissime, Genuæ (De Notaris, A{{, ligusticum), in alpib. Apuanis (Bertol.}, in monte Pisano (P. Savi!), Parmæ (Jan!), Vastallæ (idem !), in Piceni montibus della Sibilla (Mar- zialetto ex Bertol.), etc., etc.; in Dalmatia circa Zaram, Salo- nam, etc. (Vis.); in Albania (Boué! in herb. mus. par.) ; in Pe- loponneso (Berger !) ; in Archipelagi græci insulis Lero (Urvill.! in herb. mus. par., AÙ. flavum) et Rhodo (Oliv. et Brug.! in herb. mus. par.) ; in Anatolia continente, in Caria (Pinard! All. Siamineum Boiss.) : in Lydia circa Tschesmé (Oliv. et Brug.! in herb. mus. par,); in Bithyniæ monte Olympo (Auch. et Boiss., AU, olympicum) ; in Rossia australi, au lazaret d'Odessa (Urvill. ! in herb. mus. par., sub nomine 4{L. paniculati, promiscue cum All. pallente). -— À Gallia media et occidentali totaque peninsula iberica, ut a Corsica, Sardinia et Sicilia, ab Italia quoque neapo- litania et Pannonia, exulare videtur prorsus. — Die Augusti 13° floridam in monte Corni di Canzo legit el, a Lambertye, die septembris 26* fructiferam in agro Forojuliensi Perreymond, nos die sept. 28° au Col de Brau legimus. Describenti alia mihi adfuit planta , viva originisque pisanæ (41. paniculatum Sav.), cujus primum florem die Augusti 16° apertum vidi. — Descriptio e speciminibus plurimis, quorum 2 viva. Bulbus ovoideus, simplex, tunicis plurimis, papyraceis, punctatis, in- terioribus candidissimis, exterioribus nigricantibus, vaginas foliorum suorum (annorum superiorum) laciniatas, palmam sæpe longas, retinen- 208 . J. GAY. — ALLIT SPECIES OCTO. tibus, bulbillis inter tunicas nullis, nequidem inter hornas ! Herba glau- cescens, etiam trita inodora. Scapus foliorum vaginis usque ad À vel usque ad medium tectus, pedalis, sesquipedalis, rarius spithamæus, 2-3 millim. crassus, teres, farctus, lævissimus, nonnisi exsiccatus stria- tus, capite etiam initio erecto, non vero cernuo. Folia 4-6, alterne disti- cha , scapo breviora, sub anthesin plerumque omnia emarcida , supe- riora longe vaginata; limbus, dum viget, linearis, diametro 1-3 millim., supra medium utrinque planissimus, infra planiusculus, facie canalicu- latus, dorso convexiusculus ibidemque subtilissime 4-5 nervius, inter nervos planissimus (nonnisi emarcidus sulcato-striatus), ad nervos mar- gineque nunc asperulus nunc lævissimus ; ligula ad basem limbi nulla. Umbella (etiam virginea erecta, non cernua) nullis unquam bulbillis in- termixta , multiflora, laxissima, effusa, diametro 1-3 pollicari, pedicel- lis subæqualibus, 1-2 unc. longis, filiformibus , violaceis , exterioribus prius evolutis (evolutio inflorescentiæ centripeta !), omnibus vicissim longe pendulis, vicissim surrectis, paucis exteriorum flores steriles ge- ‘ rentibus, cum florum dispositione tum colore violaceo elegantissima. Spatha bivalvis, persistens, valvis inæqualibus, altera longiore, umbel- lam duplam vel triplam longa , utr'iusque basi membranacea, dilatata, anguste oblonga, 5-7 nervia, apice in rostrum longissimum herbaceum sensim sensimque attenuata. Spathellæ intra spatham plurimæ, parvæ, hyalino-membranaceæ , semitubulosæ , antice apertæ, margine inciso- lobatæ, singulæ fasciculum pedicellorum trium, quaternorum vel etiam senorum, basique nudorum a parte postica cingentes, quasi umbellulis plurimis propria sua spathella munitis umbella singula constaret. Flores inodori, 4 4-6 millim. longi, obconico-campanulati, sub anthesin aperti, postea clausi obtuseque trigoni ut alabaster nondum apertus, recentes pulchre violacei ex toto, exsiccati sæpe, imprimis fructiferi, de- colores, exteriorum pauci ovario tabescente steriles. Calycis urceolus unum vix millim. longus; laciniæ conniventes (marginibus imbricatæ, ab axi parum discedentes), oblongo-ellipticæ, obtusissimæ , fere trun- catæ , sine ullo mucronulo, exteriores retusæ, interiores, quæ distincte longiores, emarginatæ, omnes læte violaceæ, carina saturatiore , senes- centes decolores. Filamenta sesqui calycem demum vel duplum longa ! basi inter se breviter connata, sinibus edentulis truncatis, simplicia omnia indeque a basi tereti-subulata, fistulosa, violacea, demum palles- centia, nulla basi dilatata, interiora prius evoluta, longe exserta dum exteriora adhuc inclusa. Antheræ oblongo-ellipticæ, 1-1 + millim. longæ, basi emarginatæ, apice obtusæ, muticæ, cum virgineæ tum ef- fætæ violaceæ, polline albido. Ovarium viride, sessile, ellipsoideum vel basi coarctata potius turbinatum , hexagono-sulcatum , angulis lævibus, apice obtusissimum, fere truncatum, non crenulatum neque unquam J. GAY. — ALLII SPECIES OCTO. 209 colliferum, poris ad basem sulcorum cum loculis alternantium tribus obscurissimis ; adolescens ovarium triquetrum ; loculamenta diovulata , ovulis collateralibus, a latere compressis, oblongo -ellipticis. Stylus teres, violaceus, ovarium duplum et triplum demum longus ! diebus autem florescentiæ primis ita brevis ut ovarit dimidii modulum vix excedat , stigmate acutiusculo, demumi obtuso obscureque capitellato. Capsula longitudine calycis vel paulo longior, nunquam brevior!, el- lipsoidea , acute trigona, valvis papyraceis, cordato-emarginatis, plane muticis ! 9. Allhum Fontanesi J. Gay. AÏl. ovario triquetro, filamentis calyce vix : longioribus, notis cæteris floralibus iisdem fere quæ All. pulchelli. Allium pallens. Desf.! F1, all. (1798), I, p. 296. — non Linn. Habitat in Algeriæ montibus (Desf.!), circa Tiaret (Delestre in herh. Dur. ). Specimina quæ adsunt valde manca. Bulbi nulli. Folia nulla, nisi mutila. Spatha umbellam duplam longa. Umbella multiflora , pedicel- lis lateralibus patentibus vel reflexis , flores steriles gerentibus, interio- ribus saltem dimidio longioribus , fructiferis stricte erectis. Flores spe- ciminis Fontanes, e viridi albidi, Duriæani dilutissime sordideque pur- purascentes. Laciniæ calycinæ oblongo-late lineares, obtusissimæ, mu- ticæ , omnes integerrimæ vel obscurius emarginatæ. Filamenta calyce paulo longiora (una vix parte tertia) , subulata, basi lamellata ibique paulo latiora quam A/i pulchelli. Ovarium parvum, ellipsoideum , tri- quetrum. Stylus ovarium duplum et triplum longus. Capsula calycem subæquans, valvis obcordatis, plane muticis. Planta ab. A//. pulchello et pallente jam ovarii forma distinctissima. h. Allium trichocnemis J. Gay. AI. bulbo simplici, longe conico, tunicis stupacco-filamen- tosis dense vestito; foliis semiteretibus, ligula carentibus ; um- bella capsulifera, multitlora , laxa ; floribus longe pedicellatis , pedicellis omnibus basi bracteolatis ; spatha bivalvi, persistente , umbellam vix æquante:; calyce cylindraceo, laciniis conniven- übus, oblongo-linearibus , acutiusculis, apiculatis, carina lævis- 3° série. Bor. T. VIEIL. ({ Octobre 1847.) 9 14 210 J. GAY: — ALLII SPECIES OCTO. sima ; filamentis calyce brevioribus , interioribus latissimis , apice tridentatis vel truncatis abrupteque cuspidatis vel a basi sensim sensimque attenuatis, sinibus edentulis ; ovario ovoideo, trigono, cavernis tribus mellifluis basi insculpto ; stylo ovarii longitudinem rarius æquante; capsula inclusa, valvis abrupte emarginaüs, acumine emarginato-bilobo. - Hab. in Algeria orientali, ad latera montis Gouraya juxta op- pidum Bougie, Julio exeunte flori-et fructiferum (Durieu !). Bulbus simplex, longe conicus , tunicis interioribus paucis, pergame- neis, rigidis , exterioribus plurimis, digitum longis, in filamenta erini- formia fusca subreticulata solutis, densa quasi stupa interiores vaginan- tibus, vestitus, ut fere A//11 Victorialis. Scapus sesqui-bipedalis, foliorum vaginis usque ad medium cinctus, teres, 2 5-4 millim. crassus. Folia sub anthesin arida maximaque ex parte detrita ; basis superstes (procul fere dubio semicylindrica) 2 millim. lata, 13-15 striata, facie manifeste cana- liculata , margine adque strias lævissima , ligula ad baser limbi nulla. Umbella bulbillis carens, multiflora, laxa, pedicellis filiformibus, omni- bus basi bracteolatis ut saltem videtur), lateralibus patentissimis vel reflexis, interioribus longioribus , fructiferis 2-3 unc. longis stricteque erectis. Spathæ diphyllæ folia umbellam dimidiam vel paulo ultralonga, ex basi membranacea, oblongo-ovata, 5-7 nervi, in subulam herbaceam sensim sensimque attenuata. Flores 6-8 millim. longi, cylindracei, basi demum ventricosa, carnei vel rosei, demum pallidi. Calycis urceolus 1 ?-2 millim. longus (longissimus!) ; laciniæ longitudine æquales, con niventes, late lineares, acutiusculæ, nervo carinali excurrente purpureo apiculatæ, apiculo recurvo. Filamenta calyce © vel £ breviora, basi merm- brana brevissima et truncata inter se connata; exteriora simplicia , li- neari-subulata ; interiora cum tubo calycino paulo longius connata, du- plo latiora, ipsius scilicet lacimiæ latitudine cui adhærent, nunc apice tridentata, dente medio antherifero multo longiore, nunc ex apice obtuso vel truncato abrupte cuspidata, nunc a basi ad apicem usque sensim sensimque attenuata. Antheræ flavæ, 1 4-1 & millim: longæ, ovatæ vel ellipticæ, basi emarginatæ, apice mamilla distincta terminatæ. Ovarium, cum junius tum adolescens, trigonum, lævissimum non tuberculatum , ovoideum nunquam oblongaturh, apice in collum breve idemque sexcre- natum sæpe attenuatum. Cavernæ ad ovarii basem 3, cum loculamentis alternantes, pellicula semiclausæ, fornicatæ, mellifluæ. Stylus unam ovarii partem quartam, tertiam, dimidiam vel duas tertias longus, rarius ovarium æquans (7 ex 33), stigmate integerrimo , crassiusculo, capitel- lato. Loculamenta diovulata. Capsula calyce saltem + brevior, obovoideo- J. GAY. — ALLII SPECIES OCTO. 211 eripsoidea, acute trigona, valvis papyraceis, ex apice obtusissimo abrupte acuminatis, acumine ovato, emarginato-bilobo. Semina com- pressissima, oblonga, opaca, minutissime tuberculata. Os. Inflorescentia cum formis A{lii pallentis laxifloris planta congruit, congenerum tamen nulli, quam noverim, arcte cognata, et filamentis interioribus variis, nunc tricuspidatis nunc simpli- Cissimis, admodum notabilis. o. Allium Cupanr Rafin. AI. humile , bulbi tunicis exterioribus reticulato-fibrosis, bul- billo extra tunicas hornas solitario, sessili vel longe stipitato ; scapo gracili, tereti, foliorum vaginis vage pilosulis, demum grabris, usque ad * tecto ; foliis filiformibus , teretibus , ligula carentibus ; umbella pauciflora , irregulari, pedicellis valde inæ- qualibus, floriferis nutantibus; spatha univalvi, persistente, stricte erecta, umbellam nunc longiorem nunc breviorem longe veginante , basi tubulosa, apice nunquam biloba ibidemque lon- gius vel brevius acuminata : spathellis intra spatham duabus op- positis ; calyce cylindraceo, laciniis conniventibus, late lineari- bus, acutiusculis obtusisve , carina lævissima ; filamentis calyce Previoribus , glaberrimis , omnibus simplicibus , subulatis , inte- riorum basi triangulari dimidio latiore ; ovario ellipsoideo vel ovoideo, obtusissime trigono, apice tricrenulato , ima basi poris tribus demum distinctissimis notato ; capsula inclusa, valvis apice membranaceo -appendiculatis, appendice emarginata. Moly alpinum minus. capillaceo folio , flosculis purpurascenti- bus. Cup. Hort. cathol. (1696), p. 146. — ÆEjusd. Panphyt. sie., IT, tab. 201 (ex Raf. et Guss.). — Bertol. Lucubr. (1822), p. 18, n° 93. | Allium montanum, capillaceo folio, floribus purpureis. Bonann. Ic. (171), tab. 60 (ex Rafin. et Guss.). Allium Cupani. Rafin. Caratt. (1810, p. 86. — Spreng. Syst. veg., IT (1825), p. 40, n° 96. — Guss. PI. rar, (1896), p. 143. 9219 3. GAY. — ALLII SPECIES OCTO. — Ejusd. F1. sic. prodr., 1 (1827), p. 407. — Roem. et Schult. Syst. veg.. VIT. 2 (1830), p. 1060.— Ten. Syll. (1831), p. 562. — Ejusd. Fl. nap., V (1835-36), p. 339. — Bertol. FI. ital., IV (1839), p. 44. — Guss. F1. sic. synops., I (1842), p. 396, IT. 2 (184h). Add., p. 812. — Kunth. Enum., IV (1843), p. 412 (ubr spatha perperam biloba lapsuque calami scapus sub- octopedalis dicitur). AI. moschatuim. Urv.! Enum,. orient. (1822), p. 37, n° 311 (in herb. mus. paris. ). AI. montanum B. spatha subunivalvi. Ten. F1, nap., HI (1824), p. 367. AI. hirtovaginatum. Kunth ! Enum., 1V (1843), p. 412 (eæcl. patr. persica, sua enim specimina, quæ vid, Oliverius cum Bru- gniero in agro Smyrnæœo ad Tchesmé legerunt, non vero in Per- sid). AI. callidyction. C. 4. Mey. in herb. reg. Berol. — Kunth. Enum., IV, p. 113. Habitat in Algeria circa Oran (Dur. ! inde qui bulbos solum at- tulit, e quibus renata planta nobis plenius innotuit). — Extra Al- geriam occurrit in Siciliæ montanis (Cup., Rafin., Guss., Par- lat. !), in Aprutii, Italiæ mediæ, montibus (Guss.), in insula maris Ægæi Astypalea (Urv.! Al. moschatum) , in Asiæ minoris ora occidentali circa T'chesme, Chii insulæ ex adverso (Oliv. et Brug.! in herb. mus. paris., 4. hirtovaginatum Kunth), in Asia minore australi, Pisidiæ scilicet monte Davros, 6006 ped. s. m. (Heldr.! AU pisidicum Boïss.), et in Persia boreali Szovits, All. calli- dyction C.-A. Mey). — Floret Majo in Astypalea (Urv.), Junio et Julio in Siciliæ montanis (Guss.), Augusto in Pisidiæ regione alpina (Heldr.), exeunte Augusto Parisiis, natum ex bulbis alge- rensibus. — Descriptio e speciminibus plurimis, cum vivis tum S1CCIS. Bulbus parvus, simplex, conicus, tunicis interioribus crasse papyra- ceis, fulvis, reticulatim nervatis, exterioribus castaneis, reticulato-fibro- J. GAY. — ALLII SPECIES OCTO. 213 sis, bulbillo extra tunicas hornas solitario,anguste conico, acuminato, sessili vel (apud A//. pisidicum Boiss.) longe stipitato, stipite usque ad uneiam unam longo, bulbilli latere interiore haud truncato. Herba re- cens, etiam trita, plane inodora. Scapus palmaris vel spithamæus aut dodrantalis (usque sesquipedalis ex Guss.), filiformis, diametro 1-2 mile lim., teres, farctus, foliorum vaginis usque ad © vel * tectus, cum foliis viridis non glaucus. Folia 3-6, alterne disticha, Aprili mense Majoque perfecta , Junio ineunte prorsus emarcida , tum quamvis planta (saltem nostra algeriensis) pleno sesquimense a florescentia absit ; vaginæ initio vage pilosulæ, demum glabræ (sic apud plantas algerienses, vivæ quæ mihi adfuerunt, sic etiam apud siculas, procul dubio, quarum vaginas, sub anthesin glaberrimas, novellas non vidi, apud ægæas antem et ana- tolicas omnes vaginæ pilis plus minusve densis, patentissimis vel reflexis, hirtæ, alia nulla plantarum differentia) , interiores longissimæ , omnes ligula carentes; limbus angustissimus, fere capillaris, teres, farctus, utrinque convexissimus , lateris superioris ima basi sola planiuscula vel obscure canaliculata , margine inferiore remote ciliolatus, demum gla- berrimus (apud plantas orientales passim margine dorsoque hispidulus’, superioris oxherov, Ubi salvum, umbellam æquans vel subæquans. Um- bella bulbillis carens, 4-15 flora, laxissima, irregularis, pedicellis filifor- mibus, dilute violaceis, valde inæqualibus, aliis brevissimis, aliis unciam unam vel duas et ultra longis, floriferis nutantibus, fructiferis stricte erectis, omnibus basi ebracteolatis. Spatha unica, simplicissima, alterius apice liberæ vestigio prorsus nullo (qua in re specimina orientalia alge- riensibus respondent ad amussim), persistens, stricte erecta, umbellam semivaginans eaque nunc dimidio brevior nunc paulo longior, vagina longa, angusta, membranacea, 6-10 nervia, basi tubulosa (tubo 2-7 mil- lim. longo), nunquam ad imum usque fissa, apice in subulam herbaceam variæ longitudinis, brevissimam vel elongatam, sensim sensimque atte- nuata. Spathellæ intra spatham duæ, oppositæ, ab invicem liberæ, 5 millim. et ultra longæ, hyalino-membranaceæ, semitubulosæ, pro- funde bifidæ , singulæ pedicellorum basi nudorum fasciculum a parte exteriore cingentes, quasi umbellulis duabus propria sua spathella mu- nitis umbella singula constaret. Flores 6-7 millim. longi, cylindracei, demum ovoidei. Calycis urceolus 1 4-2 millim. longus; laciniæ conni- ventes , oblongo-late lineares, nervo carinali haud excurrente, recentes _albidæ, carina e viridi fusca, emarcidæ roseæ, violaceo-carinatæ, apice acutiusculæ vel obtusæ,mmuticæ vel apiculatæ, apiculo recurvo, integer- rimæ vel emarginatæ ant denticulatæ, interiores distincte longiores. Fi- lamenta lacinus calycinis + vel ? aut & breviora, basi inter se breviter connata , sinibus acutis, simplicia omnia, exteriora a basi subulata, in- teriora paulo altius inserta pauloque longiora , basi triangulari fere di- 21/ J. GAY. — ALLIL SPECIES OCTO. midio latiore , sua tamen lacinia calycina dimidio angustiore. Antheræ 1 3-1 3 millim. longæ, oblongo-ellipticæ, pallide flavæ (apud specimina sola Pisidica Heldreichiana manifesie violaceæ), basi emarginatæ, apice obtusæ et muticæ. Ovarium sessile, e viridi flavescens, lævissimum, ob- tusissime trigonum, ellipsoideum vel ovoideum, apice obtusum, tricre- natum, ima basi poris tribus (canalium totidem loculis interjectorum , subcutaneorum, longorum angustorumque, ostiolis deorsum spectanti- bus), obscuris primum, sed fructus incremento demum distinctissimis, notatum, loculamentis diovulatis. Stylus ovarium subæquans vel æquans aut paulo superans, totus albus, stigmate integerrimo, non aut vix capi- tellato. Capsula duas calycis partes tertias ad summum longa (hine ca- lyx fructifer basi inflatus), ellipsoidea, acutiuscule trigona, trivalvis, valvis papyraceis, apice appendiculatis, appendice membranacea, ovata, acutiuscule biloba. O8s. Habitu, statura humili, umbellis paucifloris-et spatha tu- bulosa 4llium parciflorum Viv. (e Corsica et Sardinia), et AI. callhimischon Link (e Peloponneso, idem sine dubio quod AH. Boryanum Kunth) congraunt cum nostro eique omnium congene- rum maxime affinia habenda sunt, haud ægre tamen bulbi tuni- cis haud reticulatis et vaginis foliorum glaberrimis ambo dignos- cuntur. Al. parciflorum differt insuper 1° spatha brevissima, bifida non integerrima, lobis subulatis, oppositis, 2° floribus paulo minoribus, antheris dimidio. Minus affine AU, callimischon censendum , differt enim 1° umbella fastigiata non irregulari, 2° spathæ, cæterum conformis longeque vaginantis, rostro sæ- pissime bilobo (indicio foliorum duorum in unum connatorum) non integerrimo , à° tubo calycino dimidio breviore, 4° filamen- torum insertione æquali (apud AU. Cupam et parciflorum fila- menta interiora observantur altius inserta), 5° ovario breviter stipitato non plane sessili, et poris basilaribus annulum membra- naceum, super stipitem replicatum, mentientibus, 6° capsula oblonga non ellipsoidea, valvis apice cordatis, margine membra- naceo plane carentibus. 6. Allium À mpeloprasum L. AIL. elatum, bulbi tunicis membranaceis, bulbillis extra tunicas hornas plurimis , sessilibus, vel breviter stipitatis, humisphæri- me J. GAY. -— ALLII SPÉCIES OCTO. 215 cis ; scapo foliorum vaginis usque ad medium tecto ; foliis planis, late linearibus , carinatis, inferne conduplicatis, basi ligulatis ; umbella multi-densiflora, globosa, pedicellis radiantibus, lon- giusculis, omnibus basi bracteolatis! spatha univalvi, globoso- inflata, abrupte rostrata, basi circumcisse decidua ; calyce cam- panulato, laciniis laxis', oblongo -linearibus, recurvato-breviter acuminatis, marginibus denticulatis, carina papuloso - tubercu- lata ; filamentis calyce paulo longioribus , margine ciliolatis, al- ternis multo latioribus (diametro saltem laciniæ calycinæ), apice tricuspidatis, cuspide intermedia antherifera lateralibus breviore, parte filamenti subjecta indivisa multo breviore ; ovario ovoideo- ellipsoideo, medio transverse trirugoso, apice acutiusculo, sex- crenato ; capsula inclusa, valvis apice cuspidatis, cuspide inte- gerrima vel emarginata aut biloba. Scordoprasum latifolium spontaneum italicum , floribus dilute purpureis odoratis. Michel. Nov. gen. (1729), p. 25, tab. 24 (bene). Allium staminibus alterne trifidis, foliis gramineis, floribus sphærice congestis, radice sobolifera. all. Opusc. (1749), p. 244. Allium Holmense sphærico capite. Ray Synops., ed. 2 (1696), Be "ed. 9" (1729), p' 370; Allium Ampeloprasum. Linn. Spec., ed. 12 (1753), p. 294, ed. 2 (1762), p. 493.—Lam. Dict., L (1783), p. 64. — Wild. Spec., IT (1799), p. 63. — Smith. FT. brit., TT (1800), p. 355. —- Brot, F1. lusit. (A80h4), 1, p. 540.—Pers. Synops., I (1805), p. 895, — Smith. F1. græc. prodr., 1 (1806), p. 221. — Ejusd. Engl. bot., XXIV (1807), tab. 1657 (bene). — Gawl. in Bot. Mag., XXXIV (1811), tab. 1385.—T'en. FI. Nap., 1 (1811-15), p. 152. — Delaroche in Redout. Lil., VIT (1813), tab. 385 (splendide). — Savi Bot. etrusc., Il (1815), p. 208. — Sabast. et Maur. F1. rom. prodr. (1818), p. 125. — St-Am. F1. agen. (1821), p. 153. — Sibth. F1. græc., IV (1825), p. 11, tab. 312 (optime). — Smith. Engl. F1., Il (1824), p 133. — Mert. et 216 J. GAY. — ALLIL: SPECIES OCTO. Koch Deutschl. F1., 1 (1826), p. 524. — Guss. FI. sic. prodr., 1 (1827), p. 396 ; Suppl. fase. 1 (1832), p. 94. — Gaud. FI. helv., II (1828), p. 483, tab. 11, fig. 6 (bulbus cum partib. flo- ralib. ex planta hort Thomas. viva, quam ego siccam a T'homasio accepi, quæque ad Allrum nostrum certo spectat , in herb. autem Gaud. desideratur). —Roem. et Schult. Syst. veg., VIL. 2(1830), p. 1010. — T'en. Syll. (1831), p. 164. — Noulet FI. bass. sous- pyr. (1837); p. 646. — Bertol. F1. ital., IV (1839), p. 98, et V (1842), p. 620. - Babingt. Primit. F1. sarn. (1839), p. 95. — Boiss. Voy. bot. Esp. (1839-45), p. 615. — Fis. FI. dalmat., 1 (1842), p. LA. — Guss. F1, sic. synops., 1 (1842), p. 391 ; IT (1843), Add., p. 812. — Kunth Enum., IV (1843), p. 383. — Griseb. Spicil. F1. rumel., Il (1844), p. 394. —Koch Synops., ed. 2, IT (184h4), p. 830 (emendato filamentor. charactere , qui falsus, quia ex florib. juniorib. petitus). — Webb ! I. c. p. 3h. Allium rotundum. Wu. Dauph., IL (1787), p. 251 (ex Noulet). Alium multiflorum. Desf.! F1, atl. (1798), I, p. 289 (ex auc- Loris herb. atl.). qe Decand. FT. fr. supppl. (1815), p. 316. -— Duby Pot. ai I (1828), p. 468. — Roem. et Schult. Syst. veg., VIT. 9, (1830), p. 1016. — Ten. Syll. (1831), p. 164 (ex Bertol.), — Boreau F1. du centre (1840, IT, p. 456. — Kunth Enum., IV (1843), p. 387. Allium sphærocephalum. Desf.! loc. cit., p. 2, a genuino sphærocephalo distinctissimum , secundum specimina herb. Fon- tanesiani, Ampeloprasi forma angustifolia, carinis laciniarum ca- lycinarum lævissimis, habendum est ; notis enim cæteris omnibus cum Æmpelopraso congruit optime, etiam pedicellis omnibus basi bracteolatis ! Allium Porrum. Lapeyr. Abr. pyr. suppl. (1818), p. 45 (se- cundum specimen ex loco indicato , pro All. rotundo ad me, ann. 1816, a Xatarto missum). Allium Halleri. Don in Mem. Werner. Soc., VI (1839), p. 15. — Roem. et Schull. Syst. veg., VIL. 2 (1830), p. 1042. J. GAY. — ALLII SPECIES OCTO. 217 Porrum Ampeloprasum. Reichenb. F1, germ. excurs. (1830- 32), p. 111, n° 759. Allium adscendens. T'en. Syll. (1831), p. 164 (ex Bertol. qui specimen archetypum vidit). Habitat per omnem Algeriam , nominatim circa Bône (Dur.! et Krem.!), Constantine (Dur.!), Sétif (Dur.!), Alger (Dur. ! et Bové!), Medeah (Monard!), Milianah (Mialhes !), Tiaret (De- lestre!), Mascara (Dur.!) et Oran (Dur.!). — Floret a die Maji 19: usque in serum Junium, cultum Paristis exeunte Junio ineun- teque Julio. — Descriptio e speciminibus plurimis exsiccatis , aliisque vivis quorum bulbos e Mascara Duriæus secum attulit. | Bulbus globosus , 1-3 uneias crassus , tunicis papyraceis vestitus, sa- pore Ali sativi acerrimo , bulbillis inter tunicas exteriores plurimis (denis circiter) parvis (diametro 6-10 millim.), brunneis, Iucidis, globo- sis vel ovoideis, abrupte mucronatis, latere interiore truncatis (margine prominulo acuto, quasi scutum sibi adplicatum, et bulbillo paulo latius, gererent), sessilibus vel filo brevi eodemque fragili stipitatis, sero solu- tis, matrici qui bulbo usque ad anthesis tempus adhærent. Scapus sesqui- quadripedalis , teres, farctus, 3-15 millim. inferne crassus, foliorum vaginis 5-7 imbricatis usque ad tertiam partem vel ad medium usque tectus, cum foliis glaucus. Folia distiche alterna, semi-sesquipedalia, plana, 7-15 millim. lata, carinata, inferne couduplicata , nervis præter medium carinantem omnibus obscuris, margine carinaque inferne Iævi- bus, superne scabriuseulis ; ligula ad basem limbi distincta, tubulosa, truncata. Umbella 50-500 flora, globosa , densa, diametro 2-4 unciali, pedicellis radiantibus , filiformibus, dilute violaceis, 1-2 uncias longis, omnibus basi bracteolatis, bulbillis nullis intermixtis. Spatha ex duabus usque fere ad apicem ultimum connatis unica, basi membranacea, tu- bulosa , globoso-inflata , obscure nervata, in subulam herbaceam facie dorsoque compressam longe abrupteque acuminata, uncias circiter tres cum acumine longa, sub anthesin hinc fissa (nunquam utrinque neque unquam secundum valvarum coalitarum suturas) basique circumscissa cito decidua. Flores 4-6 millim. longi, oblongo-ovoidei, sub anthesin campanulatim aperti. Calycis urceolus brevissimus, 4 vix millim. lon- gus ; laciniæ longitudine æquales, arcte imbricatæ primum , mox laxa- tæ, cum inter se tum ab axi ramotiusculæ, oblongo-lineares, cum acu- mine brevi recurvo, pallide lilaceæ, nervo carinali saturatiore, margine plerumque denticulatæ, ad carinam dorsalem omnes papuloso-tuber- 218 J. GAY. —ALLII SPECIES OCTO, culatæ. Filamenta sesquicalycem fere longa, in tubum conniventia, api- cibus patulis, basi inter se breviter connata, sinibus acutissimis, lamel- lata omnia margineque papilloso-ciliolata ; exteriora simplicia, linearia, in subulam apice attenuata ; interiora, dupla latitudine, late linearia (laciniæ suæ calycinæ diametrum excedentia !), apice tricuspidata, cus- pide intermedia antherifera subulata, unam laminæ subjectæ indivisæ partem tertiam vel dimidiam longa , cuspidibus lateralibus sterilibus, subulatis, in filum tenuissimnm flexuosum vel retortum desinentibus plerumque dimidio breviore. Antheræ violaceæ vel flavæ (ex vivis), oblongo-ellipticæ, 1 4-2 millim. longæ, basi emarginatæ, apice obtusæ, muticæ. Ovarium sessile, ovoideo-ellipsoideum , obscure hexagonum, totum viride, apice acutiusculo sexcrenato , ventre medio inter locula- menta rugis tribus, transversis, late protensis, latere inferiore poro mel- hfluo pertusis, non tamen fornicatis, cincto, loculamentis diovulatis. Stylus longitudine ovarii, passim brevior multo, stigmate integerrimo, obtuso, non aut vix capitellato. Capsula calycem æquans vel sæpius + bre- vior,ovoideo-trigona, trivalvis, valvis pergameneis, elliptico-ovatis, apice cuspidatis, cuspide membranacea , ovata, integerrima vel emarginaia aut profunde biloba. 6 Porrum. AI. bulbo, mitis saporis, oblongo-ovoideo, bulbillis extra tu- nicas hornas nullis (planta tum annua), rarius uno vel duobus, latere interiore truncatis, disco autem scutiformi carentibus ; la- ciniis calycinis carina lævibus vel obscurius tuberculatis. Allium Porrum. Linn. aliorumg. auctor. facile omnium. Allit Ampeloprasi proles, longa cultura in hominis usum cicurata, planta nobis videtur, eo magis quod vere sylvestris ne- mini ad hanc usque diem occurrerit, quantum quidem sciamus. 7. Allium Durtæanum J. Gay. AI. bulbi tunicis papyraceis, bulbillis extra tunicas hornas paucis, subsessilibus vel longe stipitatis; scopo gracili, foliorum vaginis usque ad ? vel ! tecto ; foliis planis, angustissime lineari- bus , basi ligulatis; umbella multiflora , capsulifera, hemisphæ- rica, floribus breviter pedicellatis, pedicellis solis exterioribus J. GAY. — ALLIL SPECIES OCTO. 919 basi bracteatis ; spatha , umbellæ longitudine, univalvi, conica, abrupte rostrata, circumscisse basi decidua ; calyce ovoideo , laciniis conniventibus, oblongo-linearibus , acutiusculis, apiculo recurvo, exteriorum carina superne bullato-tuberculata ; fila- mentis calyce paulo longioribus, margine ciliolatis, alternis multo latioribus (diametro saltem laciniæ calycinæ), apice tricuspidatis, cuspide intermedia antherifera lateralibus laminaque filamenti subjecta indivisa multo breviore ; ovario ellipsoideo, obtuse hexa- &ono, apice sexcrenulato, basi tricavernoso ; capsula, calycis longitudine, valvis apice membranaceo-appendiculatis, appen- dice emarginata. Hab. in Algeriæ ericetis arenosis circa Bône , inde a die Junii 15 floridum, 2 Augusti maturissimum (Durieu !). — Descriptio e speciminib. 4h. Bulbus parvus, globosus, unum centim. ad summum crassus, tunicis fuscescentibus, papyraceis, exterioribus tubo basem scapi vaginante (anno qui superiore vagina fuerat) filamentoso , 1-3 uncias longo coro- natis, vestitus, bulbillis renascens extra tunicas'hornas locatis, solitaruis, geminis vel ternis, subsessilibus vel stipite filiformi unciam interdum et ultra longo suffultis , parvis , hemisphæricis, 3-4 millim. crassis, latere interiore truncatis acuteque marginatis, forma eadem plane lquæ Ali ampeloprasi, sed plus dimidio minoribus. Scapus foliorum vaginis usque ad quartam vel tertiam partem tectus, dodrantalis vel pedalis, filifor- mis , teres, farctus , viridis aut riolébour, siccus 7-10 striatus. Folia 3 vel 4, longitudine scap! dimidii, glaberrima, sub anthesin exarida ; lim- bus planus ! angustissimus , 2 millim. ad sammum latus, nervo medio obscurius carinante marginibusque lævibus, non nisi sub apice scabris ; ligula ad basem limbi distincta, oblique truncata. Umbella bulbillis ca- rens, 10-30 flora , hemisphærica, pedicellis æqualibus, filiformibus, un- cam dimidiam vel paulo ultra longis, bracteolis pedicellos exteriores stipantibus longiusculis, candidis. Spatha ex duabus usque ad apicem ultimum connatis unica, calyptræformis, umbellam æquans vel supe- rans, passim duplam et ultra longa, basi tubulosa, conica, membranacea, obscure 5-6 nervia, in subulam herbaceam tubo longiorem abrute atte- nuata , sub anthesin hinc fissa basique circumscissa decidua. Flores ovoidei, 3 3-4 millim. longi, virentes, demum albidi purpureoque varie- gati. Calycis urceolus £ millim. longus ; laciniæ longitudine subæquales, interioribus paulo brevioribus, conniventes, oblongo-lineares, obtusæ 290 J. GAY. — ALLII SPECIES OCTO. muticæque vel sæpius acutiusculæ , apiculo recurvo, margine integer- rimæ, rarius denticulatæ, nervo carinali viridi, demum purpureo, exte- riorum superne bullato- tuberculato , interiorum toto lævissimo. Fila- menta calyce demum paulo longiora, basi inter se non aut vix connata, sinibus acutissimis, lamellata omnia margineque inferiore papilloso- ciliolata ; exteriora simplicia, lineari-lanceolata , in subulam apice atte- nuata ; interiora plus duplo latiora (læiniæ suæ calycinæ diametrum excedentia !) , late linearia, apice tricuspidata, cuspide intermedia an- therifera unam laminæ subjectæ indivisæ partem tertiam vel dimidiam longa, lateralibus plus duplo longioribus, calycem longe superantibus , capillari-subulatis, flexuosis vel retortis. Antheræ exsertæ, pallide flavæ, oblongo-lineares, 1 + millim. longæ, basi emarginatæ, apice obtusæ mu- ticæque. Ovarium sessile, ellipsoideum , obtusum, obscure hexagonum, apice sexcrenatum, basi inter loculamenta rugis tribus transversis lateque protensis et manifeste fornicatis notatum, quasi cavernis tribus late aper- tis exsculptum, loculamentis diovulatis, ovulis oblongis. Stylus longitu- dine ovarii vel £aut ? brevior, stigmate integerrimo , obtuso, non capi- tellato. Capsula longitudine calycis vel paulo brevior, ovoideo-trigona, trivalvis, valvulis pergameneis, ovatis, apice membranaceo-appendicu- latis, appendice latiore quam longiore, emarginata. Ogs. Cum Allio ampelopraso congruit foliis planis, ligulatis, bulbillis extra tunicas hornas passim pedicellatis, spatha uni- valvi, decidua , OVario transverse trirugoso. Differt statura hu- mili omniumque partium tenuitate, pedicellis solis exterioribus bracteolatis , floribus ?’minoribus, laciniis calycinis imbricatis non laxis, Carina obscurius tuberculatis, ovario basi tricaver- nos. 8. Allium margaritaceum Smith. AI. bulbo simplici, tunicis papyraceis, exterioribus in vaginam fibrosam apice abeuntibus ; scapo tereti, foliorum vaginis usque ad ? vel 3 tecto; foliis filiformibus ,” semicylindricis , facie ca- naliculatis, basi lHigulatis; umbella multi-densiflora, globosa, cap- sulifera , floribus breviter pedicellatis , pedicellis solis exteriori- bus bracteatis ; spatha umbellam superante, univalvi, inflata , abrupte rostrala, basi circumscisse decidua ; calyce ovoideo , laciniis demum laxatis, carina lævibus, exterioribus oblongo- ovatis, acutiusculis , apice rectis, interioribus paulo longioribus , J. GAY, — ALLII SPECIES OCTO. 291 oblongo-spathulatis , obtusis, mamilloso-apiculatis; filamentis calyce paulo longioribus, margine glaberrimis, alternis multo la- tioribus {diametro saltem laciniæ calycinæ) , apice tricuspidatis, cuspide intermedia antherifera lateralibus multo breviore, lami- nam filamenti subjectam indivisam subæquante vel paulo supe- rante ; ovario prismatico-acute triquetro, basi tricavernoso, apice sinuato-trilobo ; capsula calycem subæquante, valvis emarginato- bilobis, lobis membranaceo-marginatis. Allium margaritaceum. Smith FI. grœæc. prodr., T (1806), p. 224.—Sibth. F1. græc., IV (1893), p. 14, tab. 315 (optime). — Spreng. Syst. veg., IT (1825), p. 35, n° 21. — Roem. et Schult, Syst. veg., VII. 2 (1830), p. 1022. — T'en. Syll. (1831), app. 8", p. 994. — Bory et Chaub.! F1. græc. ed. 1°, p. 97, n° A37, ed. 2° (1838), p. 21, n° 536. — Guss. F1, sic. prodr. suppl. fasc., L (1832), p. 98. — Pertol. FI, ital., IV (1839), p. 33. — Guss. F1. sic. synops., I (1842), p. 394. — Fis. F1. dalmat., 1 (1842), p. 141. — Kunth Enum., IV (1843), p. 390 et 684. — Griseb. Spicil. FT, rumel., IT (1844), p. 395. — non Moench. AI. guttatum. Urv.! Enum. (1822), p. 38, n° 313 (saltem quoal specimina ex ins. Scyro in herb. Rouss.). — Reut.! PI, hisp. exæsice., ann. 1842. —— non Stev. AII. lineare 6. Ten. Syll. (1831), p. 164 (ex ipso). AI. stenopetalum. Guss. in Act. soc. Borbon ined. (ex ipso). AÏI. virescens. Guss. eæsicc. (ex ipso). AI, Frivaldszkyanum. Kunz. in Linnœæa, XVI (1842), p. 311. Habitat Algeriæ extra portam Babazoum (Roussel, herb. !), ad vicum Douera Algeriam inter et Blidah in dumetis collinis (Dur.!), et circa Traret (Delestre! ).— Inter Natoliam Hispaniamque late sparsa, occurrit præterea circa Bursam Bithyniæ, in Naxo, Cypro et Cimolo insulis (Sibth.), in Scyro insula (Urvill.! in herb. Rouss.), in Dalmatia circa Ragusam (Vis.), in Peloponneso haud raro (Bory et Chaub.!), in Calabria circa Staiti (Guss. ex 2922 J. GAY. -— ALLII SPECIES OCTO. Bertol.), in Lampadusa insula Siciliam inter oramq. Tunetanam (Guss.), in Hispaniæ mediæ montibus humilioribus circa Toletum (Reut.! exsicc.). — Diebus Julii 18° et 21° flori- et fructiferum in Algeria Duriæus cum Rousselio legebant. — Déscriptio e spe- ciminibus 6 algeriensibus. Bulbus mediocris, simplex, ovoideus, tunicis papyraceis, exterioribus fuscis, vagina interdum longissima , varie fissa passimque filamentosa coronatis. Scapus dodrantalis, ad summum sesquipedalis , foliorum va- ginis usque ad + vel Ÿ tectus, filum emporeticum crassus, siccus multi- striatus. Folia 3 vel 4, glaberrima, glaucescentia {testib. Smith. et Guss.), ‘sub anthesin sæpe emarcida , superius scapum #quans vel su- perans; limbus, diametro 1-2 millim., plus minusve curvus, filiformis, semicylindricus (ut saltem e siccis videtur , Smithio quoque Urvilleoque testibus , teretia autem folia et fistulosa Bertolonius et Gussoneus cum Visianio describunt), dorso convexus, 5 striatus, facie canaliculatus, etiam margine lævissimus non scaber ; ligula ad basem limbi distincta, oblique truncata. Umbella bulbillis carens, 50-100 flora, globosa, densa, diame- tro 1-2 pollicari, pedicellis radiantibus, capillaribus , longitudine sub- æqualibus, unciam ad summum longis, solis exterioribus bracteatis, bracteis longiusculis, membranaceis, candidis, laciniatis (eas bracteas pro spatha vel spathæ exuviis auctores plurimi sumpserunt, sed perpe- ram). Spatha (juxta specimen unicum algeriense, apud cætera omnia quæ vidi, græca atque hispanica, spatha delapsa) ex duabus usque ad apicem ultimum connatis unica (bivalvem auctores nonnulli describunt, sed falso), sesquiumbellam longa, basi tubulosa, inflata, membranacea, sub- tilissime 12 nervia, in rostrum pollicaris longitudinis abrupte attenuata, sub anthesin hine fissa basique circumcissa decidua. Flores parvi, 3 vel 4 millim. longi, pedicello ? vel ? breviores; oblongo-ovoidei, ex albo vi- ridique variegati. Calycis urceolus £ vix millim. longus; laciniæ longitu- dine subæquales, imbricatim conniventes primum, demum laxatæ, ab invicem remotiusculæ , margine integerrimæ, apice complicato -cucul- latæ, albidæ, carina tota viridi et lævissima (Gussoneo sæpius scabra) ; exteriores oblongo ovatæ, acutiusculæ, apice recto ; interiores paulo lon- giores, saltem basi angustiores, oblongo-spathulatæ, obtusiusculæ , ma- milloso-sæpe apiculatæ. Filamenta calyce demum + longiora, basi inter se non aut vix connata, lamellata omnia margineque glaberrima; exte- riora simplicia, lineari-lanceolata, in subulam apice attenuata; interiora plus duplo latiora (diametrum laciniæ suæ calycinæ fere excedentia), late linearia , apice tricuspidata, cuspide intermedia antherifera subulata, quam lamina subjecta indivisa paulo breviore vel paulo longiore, latera- libus duplo fere longioribus, calycem longe superantibus, capillari-su- J. GAY. — ALLII SPECIES OCTO. 223 bulatis, flexuosis vel retortis. Antheræ exsertæ, nunc viridulæ nunc vio- laceæ, oblongo-lineares, 1 & millim. longæ, basi emarginatæ, apice ob- tusæ, muticæ.Ovarium sessile, junius prismatico-triquetrum (speciminum quorumdam haud algeriensium ovoideo - triquetrum), acutangulum! apice sinuato-trilobum (minime sexcrenatum!), totum dilute violaceum vel saltem ad angulos coloratum, basi inter loculamenta rugis tribus transversis, manifeste fornicatis , seu cavernis 3 late apertis, notatum, adolescens oblongo-ovoideum, loculamentis diovulatis, ovulis oblongis. Stylus longitudine ovarii vel + longior, rarius ? brevior, albus, stigmate integerrimo, obtusiusculo, non capitellato. Capsula calyce paulo bre- vior, ellipsoideo-acute trigona, trivalvis, valvis pergamaneis, ellipticis, emarginato-bilobis, lobis membranaceo-marginatis. Semina oblonga. O8s. Allo vineah proximum, differt bulbi tunicis exterioribus in vaginam filamentosam sursum abeuntibus, scapo humiliore, foliorum vaginis longius tecto, umbella tota capsulifera non vero majore ex parte bulbifera, laciniis calycinis albidis, viridi-carina- tis , non purpurascentibus , filamentis glaberrimis, margine infe- riore non papilloso-ciliolatis. B quilaltum. 2 AI. scapo vaginis foliorum vix ad medium usque tecto, laci- mis calycinis macula oblonga, violacea vel fusca, medio notatis. Alllum guttatum. Stev. in Mem. Soc. nat. cur., 11, p. 173, tab. 11, fig. 1 (quem librum ego non vidi). — Link Enum. alt., 1 (1821), p. 317.—Bess.! Enum. V'olhyn. (1892), p. 45, n° 1383. — Urvill.! Enum. (1822), p. 38 (quoad specimina musæi pari- sini, cum odessana tum græca), — Spreng. Syst. veg., II (1895), p. 84, n° 20. -- Lang in Flora (1827), erst. Beil., p. 35. — Schult. Syst. veg., VII. 2 (1830), p. 1022. — Don in Mem. W'ern. Soc. Edinb., VI (1832), p. 23, n° 26. — Kunth Enum. IV (1843), p. 389. — Fisch.! Bess.! et Hohenack.! exsicc. Hab. in Rossia australi europæa, in Tauria (Stev.), ad Tanain (Fisch.!), circa Odessam (Urv.! Link, Lang et Hohenack.!), inque Podolia australi ad Jaorlik (Andrz. ex Bess.!). 22/ | ANALECTA BOLIVIANA, SEU NOVA GENERA ET SPECIES PLANTARUM IN BOLIVIA CRESCENTIUM. Auctore JULIO REMY, — Manipulus secundus. — Quum multi ex Botanicis, etiam academicæ dignitatis viri, nostris Analectis benigne assensissent et secundis adhortaminibus nobis animos in opere persequendo addidissent, ad collecta clarissimorum d’Orbigny Pentlandique remigratus sum. Horum igitur herbariorum , per studia quibus in Musæo regio parisiensi versabamur, cognitione quæque dignissima excerpsi, OmIssis, ut prius, quæ jam rite cognita. Huic ingrato labori deditus , vicies parum abfuit quin inceptum relinqueremus ; sed cum neminem vi- deremus herbas jacentes ineditas editurum, illud opus , regni ve- getabilis investigatoribus utile ac jucundum fore sperans, quan- quam impari Calamo susceptum, adgredi non ultra dubitavimus. In hoc secundo fasciculo plures ordines et præcipue pulcher- rimum Éricacearum ordinem exploravimus, in tertio, nondum ad finem absoluto, Compositeas agressurus. Ab indefesso peregrinatore d’Orbigny plura documenta haud ingrata accepimus, cum iste rerum gerontogearum scrutator pro- prias schedas nobis solito studio explicaret, unde et statio herba- rum exploratior et florendi tempus nobis apparebant. Doctissimus Pentlandus quoque, cum nuperrime per Parisios iter haberet, nos de Boliviæ stirpibus plura docuit. Grates utrique persolvimus. CI. J. D: Hookero, ut patet ex epistola ipsius ad cl. Decais- neum missa, videtur nostrum genus Pycnophyllum ad suum Lyalliam, in Flora antarctica (tab. 122, tom. IT) vulgatum, per- tinere, Sed certiores facti sumus , collata cum nostra celeberrimi Botanici anglici tabula, Pycnophyllum nostrum et habitu etp lu- ribus manifestis characteribus a Lyallia difierre. Incaute Alchemillæ novæ speciei nomen specificum pinnatæ dedimus, cum jam antea species alia ejusdem generis ita desi- gnabatur. Speciem igitur nostram, ob foliorum cum Æchllea millefolio similitudinem, Achilleæfoliam nunce dicimus. Indulgen- ter videant Botanici peccatum atque ignoscant ! J. REMY. — ANALECTA BOLIVIANA. 295 BOLIVARIEZÆ, Endlicher, Enchiridion bot., p. 285, et gen. pl. suppl. IF, p.55, — Jasmineæ, Auctorum. Bortvaria Cham. et Schlecht. B. chlorargantha. B. caulibus gracilibus , dichotome ramosis; foliis oblongo-lan- ceolatis , acutis , petiolulo basi gibboso ; pedunculis unifloris , calyce 6-7-lobo ; corolla calycem duplo superante, 6-7-loba , colore luteo-albo ; Aer didyma, carpidiis circumcissis. Penteitus ramosus, unum pedem circiter altus. Contes plures e collo lignoso orti , graciles, glabrescentes , lineati, apice dichotome ramosi , viridantes. Folia oblongo-lanceolata , glabra, integra , acuta, coriacea, in petiolulum gibbosum attenuata, opposita, 8-10 lineas circiter longa, sesquilineam lata, extrema alterna, nervo medio extus prominulo. #/0- res terminales, luteo-albescentes, peduneuhs unifloris. Calyx campanu- latus, glaber, profunde 6-7-lobus, lobis linearibus, integris, apice levi- ter recurvis , obtusiusculis. Corolla infundibuliformis, calycem duplo superans , limbo 6-7-lobo, lobis ovali-oblongis obtusis, integerrimis. Stamina 2, æqualia, tubo inserta lobisque opposita, inclusa ; antheræ ovatæ. Stylus filiformis, staminum longitudine ; stigma capitatum, obscure bilobum. Capsula cartilaginea, didyma, carpidio utroque globoso subpedicellato, circumceisso ; loculr 3-4-Spermi. Semina erecta, ovata, pressione trigona, sporodermio arillum mentiente cincta. Æmbryo rectus, cotyledones ovatæ, adpressæ , radicula longiores. — Habitat in collibus circa Chuquisaca. Decembre floret. (D'Orbigny ! in Herb. Mus. Paris.) Genus Bolivaria, hic primo extra fines brasilienses indicatum, in Pro- dromo Candolleano designatur : corollæ tubo interne piloso, limbo 5-par- tito, ete. Species boliviana corollæ limbo6 vel 7-lobo et tubo plane intus glabro gaudet, differentiis minimis ut novum genus constituatur ; nobis generica tantum diagnosis emendanda videtur. SOLANEZÆ, FaBiana Ruiz et Pav. F. densa. F. dense ramosa, viscoso-puberula , foliis anguste linearibus , obtusis , sparsis ; floribus axillaribus , solitariis, pedicellatis ; ae série. Bor. T. VIT. { Octobre 1847.) 5 15 296 J. REMY. — ANALECTA BOLIVIANA. calyce tubuloso, 5-fido ; corolla anguste tubulosa, sub limbo acute quinquefido inflata, extus puberula. Frutex ligno buxoso, cortice rugoso, leviter suberoso. Rami dense ra- mosissimi, fasciculati, erecti, teretes, flexuosuli, subgraciles , viscoso- puberuli. Folia alterna, solitaria, sessilia, anguste linearia, apice obtuso subincrassata , viscosa, unam et sesquilineam longa , 1/4 lineam lata. Flores solitarii, axillares, pedicellati. Pedicelli foliis breviores , cylin- drati, vix non semper curvato-erecti , glanduloso puberuli. Calyx tubu- loso-campanulatus, granuloso-viscidus , quinque lineis viridantioribus notatus, limbo quinquefido, laciniis noedlaie fear bus: obtusis. Co- rolld tubulosa, medio angustata, extus granuloso-puberula, calyce duplo subtriplove longior , fauce inflata, limbo quinquefido, segmentis Gvali- bus, subacuminatis, subacutis , nervo medio viridi notatis. Color floris violaceo-viridis. Sfamina quinque, didynama, fauce inclusa. Discus hy- pogynus bipartitus, colore aurantiaco. Stylus staminum longitudine ; stigma inflatum, simplex. Capsula ovata, glabra. — Habitat in provincia Carangas, omnium montium propria, altitudine 4500 metrorum. (D'Or - bigny ! in Herb. Mus. Paris.) SCROPHULARIEÆ. R BuppcerA Linn. B. coriacea. B. erecta, ferruginéo-tomentosa, caulibus obsolete tetragonis, ra- mosissimis ; foliis breviter petiolatis, coriaceis, lanceolatis, acu- tis, integerrimis, superne glaberrimis : floribus in panicula ampla dispositis , Capitulis cymosis, bracteatis ; corollæ tubo calycem dimidio superante. Caules ramosi, erecti, obscure quadrangulares , tomento stellato fer- ruginei. ami foliosi, aneuiale fulvo-tomentosi. Folia opposita, breviter petiolata, coriacea, oblongo-lanceolata, acuta, integerrima, basi breviter angustata, superne glaberrima, nitida, leviter rugosa, subtus dense fer- rugineo-tomentosa, margine Subrecurva, 1-2 pollices ad summum longa, 4-8 lineas lata. Petioli linea transversa connexi, 2 circiter lineas longi, teretes, crassiusculi, tomentosi. Flores in paniculam amplam ter- minalemque dispositi, aggregati, subsessiles, basi bractea lineari donati. Bacemi axillares, pluries divisi, inferiores longe pedunculati, tenuiter striati, pedicellique tomentoso-ferruginei. Calyx campanulatus , fulvo- tormentosus, 4 raro 5-dentatus, dentibus ovatis, obtusissimis. Corolla tubulosa , extus hirsuta, 4 raro 5-fida, segmentis obtusis, emarginatis, J, REMY. — ANALECTA BOLIVIANA, 997 tubo calycem dimidio superante. Capsula ovata , calycem persistentem superans, tomentosa, bilocularis, rarissime trilocularis, bivalvis, septi- cida, valvis apice bifidis. Semina numerosa, compresso- fusiformia , parva, nigra. —Arbor, secundum cl. d'Orbigny, 5-6 metrorum in altitu- dinem elata, floribus rubris subflavis, foliis subtus candidis, superne vi- ridibus.— Habitat copiose ad littora et præsertim in insulis lacus Chu- quitos , circa La Paz, altitudine 3,700 metrorum, et ad lacum Titikaka. De hujus ligno ab incolis Aymarensibus Quischuara dicto carbones coquunt. (D'Orbigny ! in Herb. Mus. Paris.) Affinis B. pichinchensi, Kunth, sed differt foliis brevioribus , minusqhe acutis, inflorescentia, etc. 9, B. aromatica. B. tomento molli ferruginea, frutescens, caulibus teretibus, foliis vix petiolulatis, oblongis, integris, obtusaltis, utrinque molliter tomentosis, basi rotundatis, petiolis vix linea transversali con- natis ; floribus odoratis, sessilibus, in capitulis 1-3 terminali- bus dispositis. Arbuscula caulibus ramosis , teretibus, glabrescentibusque. Æami te- retes, dense molliterque ferrugineo-tomentosi. Folia subsessilia, oblonga, integerrima, obtusata, basi rotundata, leviter corrugata, superne nigro- viridis tomentosa, subtus tomento molli, denso ferruginea, sesquipolli- cem cireiter longa , 4-6 lineas lata. Petioli breves, vix conspicui , linea transversali tenuissima, interdum evanida, inter se connati. Flores lutei, odore aromatico fragrantes, sessiles in capitulis 1-3 globosis apice ramo- rum breviter pedunculatis, dense ferrugineo-tomentosi. C'alycis dentes . obtusi. Corolla limbo 4-fido, laciniis rotundatis, obtusissimis, extus hir- suta. C'apsula tomentosa, ovata, calycem duplo superans, bivalvis, val- vis apice bifidis, — Habitat in lacunosis circa La Paz (d'Orbigny ! in Herb. Mus. Paris.), in vallibus ad orientem oppidi La Paz, versus alti- tudinem 1,200—8,000 pedum anglorum, (Pentland! in Herb. Mus. Paris.) THEOPHRASTACEZÆ, CcavisA Ruiz et Pav. C. formosa,. C. foliis obovali-lanceolatis, petiolulatis, integerrimis , margine cartilagineo - subrevolutis , acutis obtusatisve ; racemis foliis tricnte brevioribus, pedicellis bracteola duplo longioribus. 228 J. REMY. — ANALECTA BOLMVIANA. Frutex plures pedes altus, cortice delapsu foliorum racemorumque rugosissimo. folia rigida, erecta, in annulis simplicibus, duplicibusve aut interdum triplicibus unum circiter pollicem distantibus disposita, inferiora decidua, in annulis superioribus tantum vigentia, coriacea, gla- berrima, lanceolate obovali-spathulata, acuta, submucronata nervo me- dio crasso apice prolongato, interdum obtusata, integerrima, tenuissime undulata, reticulato - venosissima, nervis utriñque prominulis , subtus viridantiora foraminibusque (oculo armato) pluribus inter areolas notata, marginibus cartilagineis subrevoluta,in petiolum brevem, crassum, basi coloratum longe angustata, 8-11 pollices longa, 20-32 lineas ad sammum lata. ARacemi sparsi inter annulos foliorum , adscendentes, foliis triente circiter breviores, basi bractea dura, spiniformi, persistente, 2-3 lineas longa stipati ; pedrcelli Tineam sesquilineamve longi, solitarii, sparsi, basi bracteolam breviorem gerentes. Calyx quinquefidus, glaberrimus , rugulosus, laciniis ovali-rotundatis, margine anguste membranaceis, in- tegriusculis. Corolla luteo-rubra, laciniis obtusissimis, margine undula- tis. Séaminum filamenta in tubum connata, antheris in discum 10-ra- diatum adnatis. Ovarium fusiforme, uniloculare, pluri-ovulatum. Sfigma obtuse bilobum. Arbuscula rara, habitat in sylvis provinciæ S'2 Cruz de la Sierra. Mar- tio florens. (D’Orbigny ! in Herb. Mus. Paris.) À C. spathulata, R. et Pav., differt racemis longioribus , foliis brevioribus, angustioribus magisque coriaceis , etc. d SAPOTACEZÆ. Lucuux, Molina in DC. prodr. L. reticulata. L. ramis adpresse tomentosis, foliis obovali-ellipticis, obtusis, petiolatis, integerrimis, supra nitidis, subtus calyceque {-par- tito fulvo-tomentosis, nervis reticulatis ; floribus glomerato- axillaribus, pedicellatis ; stylo vix exserto. Frutex plures pedes altus, ramis cylindratis, adpresse cano-tomentosis. Folia alterna, petiolata, obovali-oblongo-elliptica, integerrima, obtusis- sima, Coriacea, supra nitida, subtus pilis mollibus malpighiaceis præ- sertim ad costam crassam et ad nervos maxime prominulos ferrugineo- tomentosa, 3 et 1/2 ad 5 pollices longa, 15-21 lineas lata. Nervi reticu- lati. Petiolus basi subincrassatus, supra planus, subtus convexus, tomentosus, 3-6 lineas longus. Ælores ad axillas foliorum fasciculati, J. REMY. — ANALECTA BOLIVIANA. 2929 breviter pedicellati, 10-15 in quoque fasciculo. Calyx profunde 4-parti- tus, extus fulvo-tomentosus, segmentis ovatis, obtusis, imbricatis. Corolla cylindrata , calyce circiter triente longior, colore viridi, limbo 4-fido, lobis rotundatis æstivatione subcontortis ; appendices 4 subulatæ, laciniis corollinis alternæ, summo tubo insertæ. Séamina 4, segmentis corollæ opposita. Ovarium 4-loculare, longe pilosum, loculis uniovulatis. Séylus vix exsertus ; sigma obliquum. — Habitat in provincia Chiquitos, circa missionem S'* Annæ, in lapidosis collium ; vulgaris in clivulis parce ne- morosis loci dicti Motacucito. Martio florens. (D'Orbigny! in Herb. Mus. Paris.) STYRACACEÆ, STYRAX, Tourn. S. Pentlandianum. | S. ramis pube stellata adpressa sublepidotis , foliis petiolatis , oblongis, acuminatis, integris, supra glabris, subtus cano-to- mentosis ; racemis axillaribus , 4-8-floris , foliis duas trientes brevioribus; pedicello calyce longiore , calycibus integerrimis corollaque 5-fida extus lepidoto-mcanis. | Arbuscula ramosissima, caulibus cylindraceis, cortice fulvescente, longitudinaliter rimosulo. ami squamis minimis, orbiculatis, fimbria- tis adpresse lepidoto-incani, teretes, juniores subangulati. Folia alterna, petiolata, oblongo-sublanceolata, acuminata, obtusiusceula, integerrima, basi acutata, superne glaberrima viridantiaque, subtus pallide pilis ad- pressis stellatis tomentosa , pilis interjectis majoribus ferrugineis , nervis maxime prominulis areolatisque, 3-4 pollices longa, 2 pollices ad sum- mum lata, petiolo leviter angulato, 3-4 lineas longo. Æacemi axillares, solitarii, 4-8-flori, foliis duas trientes breviores, pedicellis fulvo-tomen- tosis, calyce longioribus ; bracteæ minimæ , caducæ. Calyx urceolatus, tomentosus, integerrimus vel subtilissime 5-denticulatus. Corolla extus pilis stellatis adpressis incano-tomentosa.— Habitat in provincia Yungas, altitudine 5,000—7,500 pedum anglorum. (Pentland! in Herb. Mus. Paris.) ERICACEÆ, BEgyarIA, DC. Prodr. — BerartA, Mutis. 4. B. pallens. B. ramissubglabratis, foliis oblongo-sublanceolatis, integerrimis, 230 J. REMY. — ANALECTA BOLIVIANA. acutato-mucronulatis, discoloribus, superne nigro-viridis gla- berrimis , nitidisque , subtus pallescentibus , pilisque minimis stellatis fulvis conspersis ; floribus roseis, terminalibus, pe- dunculis longiusculis calycibusque vix pubescentibus, Frutex ramosus, cortice cinereo, longitudinaliter rimosulo., Ram gla- brescentes, eylindrati. Folia alterna, breviter petiolata, oblongo-sublan- ceolata, acutato-mucronulata, integerrima, coriacea, discoloria, superne nitida , nigro-viridantia , glabra, costa ad basin excepta, subtus palles- centia, pilis minimis , stellatis fulvisque, interdum papillis luteis con- spersa, duos pollices ad saummum longa, 6 lineas circiter lata, nervo medio apice brevissime producto, superne sulcato, subtus crassiusculo, convexo. l’etiolus puberulus, circiter 2 lineas longus. Flores terminales, colore roseo, in racemis terminalibus simplicibusque dispositi, longius- cule pedunculati, pedicellis erectis, puberulis vel glabrescentibus. Calyx 7-divisus , glabriusculus tenuiter rugosus, laciniis cordiformibus, Oobtusis, submarginato-ciliatulis. Corollæ petala 7, lanceolata. Sra- minum inclusorum filamenta basi villosa. Sfylus longe exsertus, per- sistens. Capsula globoso-compressa, 7-locularis, septicida, calyce duplo major. — Habitat in provincia Yungas, ad oras viæ quæ ducit e pago Chilca ad Chulumani (d'Orbigny! in Herb. Mus. Paris.). Legit quoque in Bolivia cl. Pentland, sine loco dicto. (Pentland! in Herb. Mus. Paris.) 92. PB. denticulata. B. pube nigra hirsuta, foliis oblongo-ellipticis, margine levis- sime denticulatis, subtus pallidioribus, pube glandulosa ferru- gineis ; floribus in paniculam terminalem multifloram confertis ; pedunculis, pedicellis calycibusque dense nigro-glanduloso- pubescentibus. | | Frutex ramis dense foliosis, pubescentia subviscosa nigricantibus, strictis, teretibus. Æolia alterna, in petiolulum attenuata, suberecta, oblongo-elliptica , basi angustata, apice obtusata , vel, nervo medio le- vissime producto, submucronulata, margine denticulata (oculo armato denticuli maxime manifesti), superne nitida, nigro-viridis, parce glan- duloso-pilosa, demum glabrata, subtus pallidiora, pilis brevioribus densius ferrugineo-glandulosa, costa media ad basin præsertim pubes- cente, sesquipollicem cireiter longa, 6-8 lineas lata. Flores amoœænissime 3. REMY, — ANALECTA BOTIVIANA. 231 rosei , in paniculam densam , terminalem dispositi. Pedynculi crassius- euli, pedicelli divisi calycesque pube glandulosa atrata hirsuti. Calyx 7-fidus, corolla multoties brevior , laciniis obtusis, nigris, subviscosis. Corolla 7-petala, petalis oblongis, obtusissimis. Sfaminum filamenta basi hirsuta. Séylus staminibus longior ; ovarium 7-loculare. — Frutex fron- dosus, habitat in provincia Yungas, ad fines altissimos vegetabilium in montis Viscachal locis patentibus, paucis leucis a Cajuata. (D'Orbigny! in Herb. Mus. Paris.) À B. hispida, Pœpp. et Endl. nov. gen. 1, p. 2h, t. 39, cui affinis, distinguitur præsertim foliis non in pagina superiore his- pidissimis, nec margine ciliatis ; floris colore roseo, non saturale coccineo , etc. GAULTHERIA Linn. 1. G. secunda. G. caulibus hirtis, foliis alternis, petiolulatis, secundis, ovalibus, acutis, basi rotundis, serrulatis, superne glabratis, subtus fulvo-hirtis ; floribus axillaribus, solitariis , pedicellis sublana-- tis, subsecundis ; calyce margine tantum ciliato, corolla gla- bra. Frutex procumbens, caulibus gracilibus, ramosis. Æami teretes, elon- gati, hirti. Folia alterna, petiolulata, manifeste secunda, ovalia, mucro- nulo obtuso subacutata, basi rotunda, serrulata, discoloria, superne vix puberula, demum glabrescentia, subtus pallidiora, laxe sericeo-ferrugi- nea, pollicem ad summum longa, 3-6 lineas lata. Pefiolus sericeus, li- neam sesquilineamve longus. Flores axillares, colore albo; pedicelli solitarii, uniflori, foliis breviores (3-4 lineas longi) et ipsis opposite se- cundi, pube ferruginea subtomentosi, leviter arcuati, basi bracteolis 4-5 stipati pubescentibus. Calyx 5-partitus, coloratus, glaber, segmentis obtusis, margine ciliatnlis. Corolla glabra, dentibus 5 obtusis. Sfaminum filamenta complanata, glabra. Squamulæ connatæ, vix manifestæ. Stylus stamimum longitudine ; sfigmaobtusum. €'apsula pubescens, 5-locularis, loculicida, calyce persistente major. — Habitat in provincia Yungas, ad oras sylvarum haud procul a pago Chupe. Frutex plurium metrorum in altitudinem elatus. (D'Orbigny! in Herb. Mus. Paris.) 2, G. formosa. G. caulibus puberulis, foliis breviter petiolatis , oblongo -cordi- 232 J. REMY. — ANALECTA BOLIVIANA. formibus , apice angustatis, acuminatis, denticulatis, superne glabratis, subtus ferrugineis, reticulatis ; floribus racemosis , pedunculis, pedicellis, calycibus corollisque glanduloso-hirtis ; bracteis oblongis, coloratis, ciliato-glandulosis. Frutex caulibus apice flexuosis, striatis, puberulis. Gemmæ ovatæ, bracteis imbricatis. Folia alterna, breviter petiolata, oblongo -cordifor- mia, apice angustata, obtusiuscule acuminata, denticulata, Superne in-. tense viridia, glabrata, Iævia, subtus ferruginea, glabra, reticulata, costa media vix puberula, 3 vel 3 et 1/2 pollices longa, 18-22 circiter lineas lata ; pefiolus puberulus, 2 lineas longus. Flores in racemis axillaribus, solitartis simplicibusque dispositi, rubri ; racemi e gemma imbricata orti, pedicellique ferrugineo-glanduloso-hispidi. Practea oblonga, acuta, in- tegra , colorata, ciliato-glandulosa ad basin cujusque pedicelli vix illa longioris et bracteolis duabus linearibus supra basin muniti. Calyx extus viscoso-hirsutus, interne pubescens, quinquefidus, segmentis ovali -angustatis, acutis. Corolla hirsuta, dentibus 5 reflexis, obtusis. Squamulæ 10, basiconnatæ, obtusæ, glabræ. filamenta stamimum com- planata, villosa. Sfigma capitatum. Ovarium pubescens.—Frutex grandis habitat in provincia Yungas, ad Cajapi in declivibus orientalibus An- dium, ad fines summos vegetabilium altitudine 3,500 metrorum. (D'Orbigny ! in Herb. Mus. Paris.) — Differt præsertim à G. cordifolia Kunth, foliorum glabritie et magnitudine. 9. (. Mucronala. G. ramis dense ferrugineo - tomentosis , foliis ovali-subellipticis , integris, mucrone obtuso, crassiusculo terminatis, superne molliter tomentosis, demum glabratis, nitidis, subtus dense ferrugineo tomentosis ; floribus racemosis, ferrugineo-lanugi- nosis. Frutex caule ramoso, tereti, striatulo. Fami dense ferrugineo-lanati, basi delapsu squamarum gemmæ zona glabra notati. Folia alterna, pe- tiolata, coriacea, oblongo-elliptica, interdum obovali-elliptica, integer- rima, apice mucrone colorato, obtuso, crassiusculo terminata, basi sæpe in adultis angustata, superne molliter fulvo-tomentosa, demum glabrata glaberrimaque, nitida, subtus ferrugineo-dense-tomentosa, nervis reti- culatis, 2-3 pollices longa, unum pollicem ad summum lata ; peiolt 9-3 lineas longi, pubescentes. Flores phœnicei, in racemis terminalibus divisis dispositi, pedicellati. Pedicelli basi bracteis 3 demum glabratis, coloratis, quarum exterior major ovata , concava, duas interiores subu- J. REMY. — ANALECTA BOLIVIANA. 233 latas involvens, stipati, pedunculique dense ferrugineo- lanati. Calyx 5-partitus, pedunceulorum modo lanatus, ségmentis acutis. Corollaovata, quinquefida, extus tomentosa, lobis obtusis. Squamulæ ovales, liberæ, gla- bræ. Capsula quinquelobata, pubescens. — Habitat in provinciis Yungas et Yuracares (Pentland ! in Herb. Mus. Paris. sub ni 196-201); ad oras sylvarum et ad margines viarum pagi Yanacachi in provincia Yungas. (D'Orbigny! in Herb. Mus. Paris.) CLETHRA Linn. C. micrantha. C. ramis ferrugineo - pubescentibus , foliis obovali-ellipticis, sub- integerrimis , apice mucronulatis, obtusissimis, basi angusta- tis, superne glabrescentibus, subtus ferrugineo - tomentosis ; racemis terminalibus fasciculatis, divisis, multifloris; floribus parvis. Arbor decorticata, ramis teretibus, ferrugineo-pubescentibus , junio- ribus striatis. Æolia sparsa, petiolata, obovali-elliptica, obtusissima , subintegerrima, apice mucronulata, basi angustata, superne puberula, demum glabrata, nigro-viridis, nitidiuscula, subtus præsertim ad costas ferrugineo-tomentosa, fulva, nervis reticulatis, 2-6 pollices longa, 1-3 pollices lata ; pefiolus subpollicaris, striatus, ferrugineo-puberulus. Racemi terminales 4-8, fasciculati, ramosi, 4-5 pollices longi, erecti vel arcuati, multiflori, striati, ferrugineo-puberuli. Flores parvi, pedicellati, cernui , non fasciculati, bractea pedicelli pubescentis longitudine mox caduca basi stipati. Calycis fulvo-tomentosi laciniæ ovales, obtusæ. Co- rollæ segmenta obtusa, margine membranacea, tenuissime ciliato-sub- fimbriata. Capsula triloba , ferrugineo -tomentosa. Semina compressa , membrana lacera cincta. — Habitat in provincia Yungas, ad pagum Yanacachi; ab incolis Aymarensibus Zambrama dicitur (D’Orbigny! in Herb. Mus. Paris.). Etiam in provincia Yungas legit el. Pentland, altitu- dine circiter 5,000—7,500 pedum anglorum. (Pentland ! in Herb. Mus. Paris, sub numeris 4 et 214.) THIBAUDIA Ruiz et Pav. 1. T, oblongifoha. T. ramis striatis, pubescentibus; foliis ovali-oblongis , acumi- natis, subaculis, margine subrevolutis, quinquenerviis , subtus ad costas præsertim pubescentibus ; racemis axillari- 234 J. REMY. — ANALECTA BOLIVIANA. bus, solitariis, hispidis ; calyce 5-dentato , corollaque extus pubescentibus. Arbor caulibus teretibus, glabris, cortice longitudinaliter fisso. Rami subflexuosi, compresso-triangulares, puberuli, crassiusculi, basi annulo cicatricoso gemmæ bractearum delapsu formato cineti. Fo/ia alterna , petiolata , coriacea, ovali-oblonga , integerrima , margine subrevoluta, basi rotundata, apice acuminata, subacuta, quintupli-raro-septupli- nervia, superne pallide- viridis, glabra, subtus fusca, ad costas pu- bescentia, parenchymate puberulo pilis minimis nigrescentibus parce operto, 4 pollices ad summum longa, sesquipollicem et ultra lata ; petioli teretes, pubescentes, 3 lineas longi , in ramis florigeris deflexi. Aacenu axillares, solitarit, basi gemma involucrati, hispidi, foliis duas trientes circiter breviores, demum arcuati; pedicelli hispidi, curvati, basi 3 bracteis cincti, quarum exterior multo major colorata. Calyx hirtus, quinquedentatus, dentibus obtusis. Corolla caduca, calyce triplo qua- druplove longior, tubuloso-urceolata , extus pubigera, limbo quinque- dentato, Bacca globoso-compressa, angulata, calyce connato hispidoque cincta. Stylus longus, persistens. — Arbor formosa, floribus rubris, ha- bitat in provincia Yungas, ad colles pagorum Chulumani et Irupana (d'Orbigny ! in Herb. Mus. Paris.); et ad Coroïco (Pentland ! in Herb. Mus. Paris.) 9, T, crenulata. T. ramis glabris, foliis vix petiolulatis , glabris, oblongo-lan- ceolatis, 3-5-tuplinerviis, obtusis, margine leviter erenulatis ; racemis axillaribus solitariis, glabris ; calyce quinquedentato, acuto, corollaque ovata glabris. Frutex caulibus teretibus, decorticatis, rectis. ami angulato-striati, glabri. Folia alterna , in petiolulum attenuata, coriacea, oblongo-lan- ceolata, obtusa, marginibus tenuissime crenulata , utrinque glabra vel pilis nigris minimis rarisque conspersa, tri-quintuplinervia, sesquipol- licem vel 20 lineas longa, 6 lineas ad summum lata, subtus colore fulvo. Racemi axillares , solitavrii, glaberrimi, longitudine fere foliorum. Pe- dunculi glabri, densi, bracteis mature caducis basi stipati. Calyx nigri- cans , glaberrimus , limbo patente, colorato, quinquedentato, dentibus acutis. Gorolla tubuloso-conica, glabra, calyce duplo longior, quinque- dentata , dentibus obtusis, limbo intus piloso. Anéheræ basi pappo albo munitæ. Sfylus exsertus. — Habitat in campis vicinis pagi Chupe, in provineia Yungas. (D’Orbigny ! in Herb. Mus. Paris.) J. REMY. — ANALECTA BOLIVIANA. 235 3. T. macrocalyæ. T, foliis breviter petiolatis, elliplicis, integris, obtusis, mucronu- latis, glabris, subtus pilis raris nigrescentibus conspersis, penninerviis ; racemis axillaribus, trifloris; pedicellis cla- vatis, glabris, sub calyce campanulato, glabro, magno articu- latis. Fruticulus ramis longitudinaliter striato-rugosis, glabris. Folia coria- cea, alterna, breviter petiolata, elliptica , obtusa, mucronulata, integra vel vix marginibus incrassatis denticulata, penninervia, glabra vel limbo infero pilis sparsis brevibus nigrisque munita , 2-3 pollices longa, ses- quipollicem vel 2 pollices lata. Pefioli incrassati, glabri, rugosi, 2 lineas longi. Racemi axillares, triflori, basi squamis parvis, ovalibus, acutis glabrisque involuerati. Pedicelli glabri, clavati, rugosi, basi 3 bracteis ovalibus , acutis, subæqualibus donati, sub calyce articulati. Calyx gla- bér, rugulosus, coloratus, tubuloso-campanulatus, quinquecostatus, illis præcedentium specierum multo major, coriaceus , limbo quinqueden- tato, dentibus ovalibus, subacutis. Corolla coriacea, calycem duplo su- perans. — Fruticulüs floribus ämœæne rubro-fulgentibus, habitat in pro- vinciæ Yungas Andium orientalium declivibus, ad pagos Cajapi et Ta- jeti, altitudine 3,500 metrorum. (D’'Orbigny ! in Herb. Mus. Paris.) SAXIFRAGACEZÆ. SAXIFRAGA Linn. 1. S. frigyna. S. cæspitosa, ramosissima, foliis planis, spathulatis, inæqualiter quinquefidis, glanduloso-ciliatulis ; flore terminali, solitario , breviter pedicellato ; stylis ternis. Ovario à-loculari. Caules dense cœspitosi, ramosi , duos vel tres pollices longi, sat par- ciuscule foliati. Folia alterna, plana, spathulata, glabra, margine pilis glandulosis 3-7-cellularibus mollibusque ciliata, apice profunde trifida, laciniis mueronatis, lateralibus foliorum inferiorum bifidis, folia extrema plerumque integra, semipollicem longa. Flores pauci, solitarii, termi- nales, brevissime pedicellati, dilute flavi. Calyx quinquefidus glandu- loso-pubescens, laciniis ovato-rotundatis , ciliatis, apice obtuso (oculo armato) denticulatis. Petalarotundato-obovata, lacinias ealyeinas æquan- tia, apice obtusissimo subsinuata, basi tenuissime unguiculata, nervata, nervo digitato. Sfamina petalis paululum breviora, subæqualia ; anthera 236 J. REMY, —— ANALECIA BOLBEVIANA. rotundato - obcordatæ, apiculatæ. Ovarium semi-inferum, triloculare, loculis multi-ovulatis. Séyli 3, distincti, staminibus triente breviores (in tribus floribus observati) ; sfigmata oblique capitata. Semina desiderantur. —Herba cœspitosfèsima ad fissuras rupium erescens, habitat in Quebrada de las lagunas de Potosi pari libella cum nivibus, omnium plantarum editissima. Martio florens. (D'Orbigny ! in Herb. Mus. Paris.) 2. S. stylosa. S. caule flabellatim ramoso, foliis confertissimis , glaberrimis , apice 3-fidis ; flore terminali, vix pedicellato ; calyce glaber- rimo ; stylis ternis, ovario triloculari. Cœspitosa. C'aules flabellatim ramosissimi, quos vidi unum et sesqui- pollicem longi, cylindrati. Folia alterna, dense imbricata, basi apiceque confertissima, glaberrima aut vix marginibus ciliatula, apice subæqua- liter trifida, rarius quadrifida, rarissime quinquefida, segmentis obtusis, 2 lineas longa. Flores pauci, terminales, solitarii, vix pedicellati, co- lore incerto. Calyx glaberrimus, quinquefidus, laciniis obtusissimis. Petala ovalia obtusa, integra. Sfaminum antheræ cordato globosæ , ob- tusæ. Ovarium triloculare, loculis polyspermis. Séyli 3, distincti. Semina desunt. Hæc Saxifragæ species, ut prior stylis tribus totidemque loculis ovarii insignis, ad nostras congeneres alpinas admodum habitu accedit, sed notis prædictis facillime distinguitur. — Habitat ad nives in declivibus montis Illimani, circiter altitudine 15,800-16,000 pedum anglorum (Pentland ! in Herb. Mus. Paris. sub n° 56). Me fugiunt color floris et tempus herbæ florescentis. FRANKENTACEÆ, FRANKENIA, Linn. A. F. farinosa. l', dense ramosa, caulibus frutescentibus, foliisque oppositis; illis subfasciculatis, linearibus , obtusis, revolutis , in petiolulum semi-amplexicaulem attenuatis, pulverulento-farinosis ; caly- cis laciniis linearibus , ferrugineis. Caules frutescentes, plures pedes alti, nodosi, teretes, ramosissimi, dumos densos formantes, ligno lutescente. Rami rigidi, pulverulento-fari- nosi, Folia opposita, subfasciculata, oblongo-linearia, obtusa, revoluta, J. REMY. — ANALECTA BOLIVIANA. 237 in petiolulum angustata, sesquilinea ad 2 linéaslonga, semilineam lata, caulium modo pulverulento-farinosa ; petiolus semiamplexicaulis. Flores violacei, apice ramorum subcorymbosi, sessiles, foliis 3-4 ultimis calycu- lati. Calyx 5-partitus, 5-costatus, laciniis rigidis, linearibus , acutatis, coriaceis, extus convexis, pulverulento-ferrugineis, intus canaliculatis , nitidis. Corolla 5-petala, petalis calycem superantibus, basi appendicu- latis. Stamina 5 ; stylus apice 3-fidus, longe exsertus. Ovarium oblongum, triquetrum. Capsula trivalvis, seminibus biseriatis, ovato-ellipticis, gla- bris. —— Habitat circa Cobija in dejectu montium, ad inculta deserta Atacamensia, altitudine circiter 1,000 metrorum , in sola laguna her- bascente. (D'Orbigny ! in Herb. Mus. Paris.) 2, F, triandra. F, pulvinata , caulibus ramosissimis, radiantibus e radice fruticu- losa caudiciformi ; foliis cruciatim oppositis, longe connato- vaginatis, crassiusculis, glabris; floribus solitariis ; calyce tubuloso , 5-dentato ; staminibus à. Radix fruticulosa, caudiciformis , crassa, horizontalis, cortice denso. Caules numerosissimi, ramosi, pulvinato-cœæspitosi ; ramr centrifugi lon - giusculi (sesquipollice ad 2 pollices longi), densius foliati, humifusi, plerumque steriles ; rami centripeti breviores, erecti, in terra arenosa immersi, floriferi. Folia decussatim opposita, in tubum longum vagi- nantem connata, glaberrima, crassiuscula, obtusa, concava, 1 lineam ad summum longa. Flores albi, solitarii, sessiles, terminales, e terra sabu- losa emersi. Calyx tubulosus, 5-dentatus, 5-nervatus, glaber, dentibus mucronulato -obtusiusculis, crassiusculis. Corollæ petala 5, hypogyna, obovali-lanceolata, obtuse emarginata, integra, unguiculata, appendice latiore membranacea,.apice 4-dentata. Sfamina 3, hyÿpogyna; filamenta di- latato-membranacea, ante anthesin libera, demum crescentia coalitaque in urceolum ovarium involvens, apice libera, elongata ; antheræ ovatæ, extrorsæ , connectivo usque ad apicem producto. Ovarium 3-quetrum, glabrum , liberum , 1-loculare, pluri-ovulatum ; placentæ 3, parietales. Ovula biseriata, 2-3 in quaque valva placentifera. Stylus unicus , apice subtrifidus. Capsula trivalvis. — Herba arenicola , habitu pulvinato dis- tinctissima, habitat in planitiebus salsis siccisque loci dicti Pañnpas de Puna, in provincia Carangas. (D’Orbigny ! in Herb. Mus. Paris.) Hujus abnormis singularisque species trium filamenta staminum cum angulis ovarit internis opposita videntur ; duorum aliorum staminum rudimenta, si adsint, tanta tenuitate latescunt ut oculos fugiant. 238 J. REMY. — ANALECTA BOLIVIANA. MALVACEZÆ, SipA Kunth. S, pygmæa. S. pusilla, hirsutissima, foliis reniformibus, obtuse lobatis ; stipu- lis acutis basi petiolo adnatis, calyce ovato , subquinquefido, laciniis obtusis ; petalis obovatis, emarginatis, glabris, inferne in tubum basi inflatum coadnatis ; ovario sericeo. Herba pusilla, exilis, humifusa, annua. Radix fibrosa, tenuis. Caulis ramosus, 3-4 lineas ad summum altus. #ami filiformes, condensati, ad- modum ut caules pilis stellatis hirti. Folia alterna , rara, petiolata , utraque lamina dense hirsuta, limbo reniformi subflabelliformive, obtuse 8-10-lobato. Pefiolus basi stipülaram sutura dilatatus, longitudine limbi. Séipulæ utroque latere ad basim petioli adnatæ, apice liberæ, acutæ, integræ vel interdum bipartitæ, pilis stellatis pedicellatisque hirsutissimæ, folio sublongiores. Flores ad axillas foliorum solitarii, sessiles. Calyx urceolatus , demum subglobosus, hirsutus, subquinque- fidus, laciniis oblongis , obtusis, Petala obovata, pinnatinervia , margi- nata, in urceolum carpidium involventem coalita, glabra , colore albo- plumbeo. Sfamina 5 , antheræ globosæ. Ovarium 7-loculare, sericeum , ovato - globosum ; ovula in loculis solitaria. Séyli 7. Capsula sericea, 7-cocca, coccis monospermis. Semina subreniformia. — Habitat ad Laguna de Potosi, altitudine circiter 4200-4300 metrorum. Martio et Aptili florens. (D'Orbigny ! in Herb. Mus. Paris.)- GERANIACEZÆ,. +“ HypssocHaris (novum genus). Calyx 5-sectus ; laciniis obtusis, æstivatione quincunciali, Go- rollæ petala quinque, hypogyna, calyce longiora , oblongo-obo- valia, æstivatione contorta. Stamina 15, hypogyna, uniseriata , calyce sublongiora, æqualia ; filamenta subulata , basi in urceo- lum coalita ; antheræ biloculares , introrsæ, oblongæ, longitudi- naliter dehiscentes. Ovarium liberum, sessile , quinqueloculare , quinquelobum. Ovula in loculis plura, biseriatim in angulo cen- trali inserta, horizontalia. Stylus quinquecostatus ; stigma Capi- tellatum, subintegerrimum, Cætera desiderantur. J. REMY. — ANALECTA BOLIVIANA. 239 Genus, ob ovarium unicum quinqueloculare , loculos multi- ovulatos et stamina uniseriata , inter Geraniaceas ovariis quinis , staminibus biseriatis ovariisque biovulatis distinctas, dubitanter collocamus. Ad Vivianieas magis accedit, ovario triloculari dona- tas ; sed in his quoque adsunt ovula in loculis gemina tantum, in nostro genere dum sint plurima et biseriata. Geraniaceis nihilo- minus accensendum genus existimamus, Cum sic magistri Adria- nus Jussiæus, Brongniartius, Decaisneus, Spachius quoque cen- seant. Nomen genericum ab uÿeoçs, cacuminis , et yapurt, ornamento , ob florum venustatem et stationem in montibus. Hypseocharis pimpinellæfoha. H. foliis radicalibus, pinnatisectis, foliolis breviter petiolulatis , obtuse crenatis, glabris , basi rachidis trifoliolatis ; scapis plu- ribus , axillaribus , à-4-floris, floribus subsessilibus , pedicello basi bracteato articulatoque. Herba humifusa , (ut videtur)-annua, Pimpinellam saxifragam Linn., vel etiam Poferium sanguisorbam Linn., foliis mire referens. Æadix non visa. Caulis brevissimus , ad gemmam conduplicatam redactus, proba- biliter subterraneus. Folia radicalia, imbricata, alterne vel interdum subopposite cum impari pinnatisecta, quinque ad summum pollices longa. Pefiolus communis glaber, in exemplari siccato complanatus , basi nudus, ad collum late dilatatus margineque membranaceus. #o- liola 15-21, vix petiolata, elliptica vel obovata, penninervia, inæqualiter in triente superiore crenata , interdum ad basim latere uno incisa, altero crenata vel integerrima, glabra, in parte inferiore rachidis trifoliolata , 5-7 lineas longa, 2-4 lata ; foliola lateralia angustiora brevioraque, apice breviter obtuseque subtriloba, plerumque basi subcordata, cæterum con- formia. Sipulæ nullæ. Pedunculi laterales, scapiformes, cylindrati, ple- rumque triflori, tres circiter pollices longi. Alabastra globosa. Flores sub- sessiles, bractea minima , oblonga, acuta, glabra, scariosa, persistente donati. Calyx pentaphyllus, persistens, regularis, patens; foliola caly- cina obovalia, integra, obtusa vel subemarginata , glabra, viridantia, marginibus membranaceo-læte-roseis. Corollæ petala calyce triplo lon- giora, digitinervia , integra ? (in alabastro cértissime D) , exilia, glaber- rima , colore amœænissime phœniceo. Sfamina calyce sublongiora , fila- menta subulata, basi dilatata et in annulum ovarium cingentem coalita. 2/0 HUGO MOHL. — SÜR LA CELLULOSE. Antheræ oblongæ , medio affixæ , anticæ, erectæ. Connectivum tenuissi- num. Ovarium quinquelobum, subglobosum, glabrum. Stylus quinque- costatus, ovarii fere longitudine, erectus. Ouula obovata. Capsula semi- naque desunt. Hæc herba adeo micanti colore fulget ut, si viatoris gallici verbis fidem adjungamus, oculos perstringat. — Habitat provinciam Valle Grande, in siccis graminosis summarum Andium ad Rio Grande, haud ‘ procul a Puccara, alt. cir. 3,000 metrorum. Mense Novembre florens. (D'Orbigny ! in Herb. Mus. Paris.) EXAMEN DE LA QUESTION : LA CELLULOSE FORME-T-ELLE LA BASE DE TOUTES LES MEMBRANES VÉGÉTALES ? Par M. HUGO MOHL, ( Botanische Zeitung, n0$ 29, 30 et 31; — 16, 23 et 30 juillet 1847.) J’ai exposé l’an dernier dans ce journal les raisons. anato- miques et chimiques , qui m’ont déterminé à persister dans ma théorie sur l’accroissement de la membrane élémentaire des or- ganes végétaux, bien qu’elle ait été attaquée de divers côtés, et à rejeter l’opinion exprimée par MM. les professeurs d’Utrecht, Mulder et Harting , selon laquelle les couches extérieures de ces membranes en seraient les plus jeunes, tandis que les couches intérieures en seraient les plus vieilles. Depuis cette époque, j'ai fait un grand nombre de nouvelles recherches dans le but d’é- claircir cette question, et je crois qu’il ne sera pas inutile d’en faire connaître les résultats relatifs à la composition chimique de la membrane végétale ; ces résultats jetteront du jour sur quel- ques points inconnus jusqu’à ce moment, et ils me serviront à combattre les arguments chimiques, par lesquels MM. Harting et Mulder ont cherché à établir leur théorie. Déjà, dans mon précédent Mémoire , j’ai montré l’opposition qui existe entre les conclusions déduites, d’un côté par MM. Mul- der et Harting , de l’autre par moi-même, de l’action bien con- HUGO MOHL, — SUR LA CELLULOSE. ga nue de l’acide sulfurique et de l’iode sur la membrane cellulaire. Comme la membrane cellulaire, jeune et mince, qu'on traite par l’iode et l’acide sulfurique, se colore en bleu ; que, au contraire, chez beaucoup de cellules adultes, cette action ne se manifeste que sur la couche interne , tandis que les couches externes se colorent en jaune sous l'influence des deux mêmes réactifs, mes deux savants contradicteurs croient devoir conclure de ce fait que les couches cellulaires extérieures se sont produites plus tard qué les autres, et que les couches intérieures constituent la mem- brane même qui formait seule la cellule encore jeune. J’ai, au contraire, regardé cette conclusion comme hasardée, pour ce motif qu'une couche déterminée , faisant partie des parois d’un organe élémentaire, peut subir avec le temps une métamorphose chimique sans changer pour cela de situation, et sans pouvoir être regardée comme une couche nouvelle anatomiquement par- lant ; j'ai dit que cette métamorphose peut s’opérer de deux ma- nières diflérentes, soit parce que la cellulose, qui constituait primitivement cette couche, peut être dissoute et remplacée par une autre combinaison chimique , soit parce que cette même cel- lulose , tout en continuant d’exister, peut être pénétrée par une autre substance , et peut acquérir ainsi la propriété de ne plus manifester sa réaction ordinaire sous l'influence de l’iode et de l'acide sulfurique. Divers motifs m’avaient porté à regarder cette dernière manière de voir comme la plus vraisemblable, bien qu'elle soit en opposition flagrante avec les opinions des chi- mistes ; je n’avais pu cependant en établir l’exactitude d’une ma- nière rigoureuse, parce que je n'avais jamais réussi à extraire d’une de ces membranes qui résistent fortement à l’action de l’a- cide sulfurique et de l’iode, et où dès lors on ne peut démontrer par ce moyen l'existence de la cellulose , je n’avais jamais réussi, dis-je, à en extraire la substance qui l’imprègne, et que, par suite, il m'avait été impossible de rendre sensible à l’iode cette cellulose qui , selon moi , en forme la base fondamentale, Or, c’est ce que j'ai pu faire maintenant , ainsi qu’on va le voir ; dans tous les or- ganes élémentaires des végétaux; dès lors, je n'hésite pas à 3° série. Bor. T. VLIL. (Octobre 1847.) 4 16 212 HUGO MONL. — SUR LA CELLULOSE: affirmer que les parois de tous les organes élémentaires des plantes sont formées de cellulose ; qu’il est absolument impos- sible de rien conclure relativement à l’âge d’une couche quel- conque de ces parois, d’après la manière dont elle se comporte avec les réactifs, et que, sous ce rapport, les arguments tirés de l’observation anatomique sont seuls admissibles, Pour établir ces propositions , je suis obligé d’entrer un peu avant dans le détail de mes recherches ; si j’expose la méthode suivie par moi plus longuement que cela ne paraîtrait nécessaire à certaines personnes, la cause en est qüe je ne suis arrivé à des résultats satisfaisants qu'après maintes recherches infructueuses, et que je désire voir l’exactitude de mes données confirmée par d’autres observateurs. La cuhicule se place au premier rang parmi les parties des plantes chez lesquelles il est impossible de manifester la moindre trace de cellulose à l’aide de l’iode et de l'acide sulfurique; elle résiste complétement à l’action de lacide sulfurique ; ou bien, lorsque l’action de cet acide a produit en elle uñ Gértain ramol- lissement, il n’en résulte pas pour cela que l’iode détermine une coloration en bleu dans sa substance ; au contraire , on la voit toujours prendre une teinte jaune ou brune sous lPaction de ce réactif, Les choses se passent tout autrement lorsque la cuticule est restée soumise pendant longtemps à l’action de la potasse caus- tique. Pour cette expérience ; on doit placer üñe coupe transver- sale mince d’un épidérme à cuticule épaisse , par exemple d’une feuille d’4loë obliqua , pendant 24-48 heures, à la température ordinaire, entre deux lames de verre, dans une forte solution de potasse caustique. La solution dont j'ai fait usage était tellement concentrée que, lorsque la température de la chambre où j’opérais s'abaissait jusque vers 0°, elle déposait des cristaux d’hydräte de potasse. La pureté chimique de l’alcali n’est pas indispensable pour le succès de l’expérience. Lorsque l’action de la potasse sur la cuticule est suffisamment énergique, on voit sous le microscope exsuder de celle-ci beaucoup de petites gouttes d’un fluide vis- queux qui ne se mêle pas avec la solution alcaline , et que l'iode HUGO MOHL. —- SUR LA CELLULOSE. 25 colore en jaune. La cuticule elle-même est un peu gonflée , et se montre , comme la membrane des cellules à parois épaisses trai- tées par l'acide sulfurique ; Composée de nombreuses lamelles superposées : ces lamelles ne s'étendent pas sans interruption d’une cellule à l’autre, et ne forment pas dès lors une couche cohérente déposée sur l’épiderme , n1 qui puisse être distinguée d'avec lui ; au contraire, elles finissent sur la limite de deux cel- lulés épidermiques adjacentes, et constituent une portion de leurs parois: Le plus souvent, dans cette expérience , les cellules de l’épiderme se sont un peu élargies , et les portions de cuticule qui correspondent à ces cellules se sont séparées l’une de l'autre d’uñe manière plus ou moins complète. Si l’on met sur la prépara- tion quelques gouttes de teinture d’iode saturée, et qu'après avoir laissé sécher on ajoute de l’eau, la cuticule se colore en bleu, de manière aussi nette que les parois des cellules de l'épiderme et du parenchyme sous-jacent, De même que, dans la plupart des tas; où l'on bleuit une membrane composée de cellulose à l’aide de l’iode sans employer l'acide sulfurique , on avive la co- loration en laissant sécher par deux fois la préparation qu’on a. imprégnée d’iode , et ensuite humectée d’eau à deux reprises, ou même au besoin eh la traitant une seconde fois par la teinture d’iode, On obtient un résultat analogue en enlevant une couche de cu- ticule parallèlement à la surface de la feuille , et la traitant en- suite par la potasse et l’iode, de la manière qui vient d'être décrite. Les parois de cellules épidermiques ainsi coupées transversalement , qui sont formées par la masse cuticuläire, présentent alors absolument l'apparence que l’on connaît chez d’autres cellules à membrane épaisse, composée de nombreuses couches superposées ; entre leurs extrémités adjacentes s'étend une membrane externe, commune (?) aux cellules adjacentes, qui souvent ; après qu’on à humecté la préparation avec de l’eau une première fois, possède une coloration jaune ou verdâtre, mais qui devient bleue lorsqu'on humecte plusieurs fois succes- sivement. Quand les cellules se sont séparées l’une de l’autre, cette même membrane externe se montre déchirée irrégulière- 2h HUGO MOHL. — SUR LA CELLULOSE. ment , et elle tient partiellement tantôt à l’une, tantôt à l’autre des cellules voisines. La cuticule d’autres feuilles charnues ou coriaces, par exemple de l’Aloë margaritifera, de l’Hoya carnosa , des Hakea pachy- phylla, H. qibbosa, etc., se comporte absolument de même que celle de l’4loë obhiqua. Il ressort indubitablement de ce qui précède que la cuticule des feuilles dont il vient d’être question n’est pas une couche ho- mogène de matière difiérente de la cellulose qui ait été déposée à la surface de l’épiderme, mais qu'elle est formée de portions distinctes, correspondantes aux cellules épidermiques, composées à leur tour de plusieurs lamelles de cellulose superposées ; il en résulte en même temps que la différence, sous le rapport chi- mique, de cette même membrane d’avec la cellulose, tient à ce qu’elle à été pénétrée d’une substance qui jaunit par l’action de l’iode, et qui non seulement résiste elle-même à l’acide sulfu- rique , mais qui, de plus, garantit la cellulose, pénétrée par elle, contre l’action de cet acide et de l’iode. Par là s’écrou- lent, comme inadmissibles, relativement à l’épaisse cuticule des cellules épidermiques à fortes parois, les objections chi- miques qui ont été élevées contre l’opinion antérieurement sou- tenue par moi (Ÿ’ermischte Schriften. 260) au sujet de la structure de cette membrane. Gette opinion consiste à regarder la cuticule, non comme étant un revêtement de l’épiderme , résultat d’une exsudation de matière, mais comme produite par une transfor- mation d’une portion de la paroi externe des cellules épider- miques. | Une macération des cellules épidermiques dans une solution de potasse, prolongée de 24 à 48 heures, n’enlève pas entière- ment la matière infiltrée ; on voit, en effet, l'acide sulfurique, mis en contact avec une préparation préalablement traitée par l'iode, y amener la coloration brune , que les mêmes réactifs dé- terminent sur la cuticule non traitée par la potasse; nous avons observé un phénomène semblable dans les cellules ligneuses , lorsque la dissolution de la matière, dont elles étaient d’abord infiltrées , n’avait pas eu lieu complétement. HUGO MOHL. — SUR LA CELLULOSE. 945 Pendant que se produit l’action ci-dessus décrite de la potasse sur les couches cuticulaires des cellules épidermiques, on voit une membrane très déliée se détacher de la face externe de l’épi- derme en lambeaux ; ou bien, lorsque ces cellules épidermiques viennent à se séparer l’une de l’autre, on remarque qu’un mor- ceau de ce revêtement extérieur reste attaché au côté extérieur de chacune d'elles. Cette membrane déliée se colore par l’iode, non pas en bleu , mais constamment en jaune. Si l’on agit sur des organes, dans lesquels la paroi externe des cellules épidermiques n’a guère plus d'épaisseur que leurs parois latérales, et chez lesquels liode et l’acide sulfurique ne montrent qu’une cuticule très mince , par exemple sur l’épiderme des feuilles de l'Zris fimbriata, sur celui de la tige de lEpiphyllum truncatum, du pétiole des Musa , etc.; et si l’on traite cet épiderme par la po- tasse de la manière décrite plus haut, il reste une membrane mince , colorée en jaune, sur le côté externe de ses cellules qui ont bleui elles-mêmes. En faisant bouillir cet épiderme dans la solution alcaline, on voit sa membranule se racornir, et finir même par se dissoudre complétement par une ébullition plus prolongée , tandis que les cellules épidermiques elles-mêmes ne font que se gonfler, et se colorent ensuite en bleu par l’iode. Cette membranule, qui existe dans toutes les circonstances sur l’épiderme, qu’elle soit ou non provenue de la transformation d’une partie des cellules &e celui-ci en cuticule, est composée d’une substance essentiellement différente de celle qui constitue les membranes cellulaires , comme le montre la manière dont elle se comporte avec la potasse ; c’est elle, sans doute, que M. Ad. Brongniart à réussi à détacher des feuilles par la macération, et qu’il a nommée cuticule, Cette membranule a été réunie par moi et par d’autres sous le nom commun de cuticule avec les parties des cellules épidermiques que l’iode et l’acide sulfurique colorent en jaune ; la raison en est que les méthodes d’observation mises en pratique jusqu’à ce jour ne fournissaient pas de moyen à l’aide duquel on pût distinguer nettement ces deux parties. Mais il est clair que cette même membrane doit être distinguée d'avec les cellules sous-jacentes ; pour ce motif, Je propose de réserver pour 216 HUGO MOHL. — SUR LA GELLULOSE. elle seule le nom de cuticule , et de donner celui de couches cu- ticulaires aux parties des cellules épidermiques qui se colorent en jaune sous l’action de l’iode et de l'acide sulfurique. La euti- cule se trouve sur toutes les cellules exposées à l’air, sans aucune exception. Si quelqu'un la regarde comme provenant d'une sé- crétion des cellules épidermiques , je n’élèverai aucune objection contre cette manière de voir ; néanmoins il sera difficile d’en établir positivement l'exactitude. Peut-être aussi le fait, que cette cuticule se montre , chez beaucoup de plantes , marquée de lignes élevées , devra-t-il être regardé comme une preuve que cette membrane superficielle ne peut être regardée comme un fluide exsudé qui se serait durci ; peut-être aussi ces lignes saillantes montreraient-elles en elle une organisation déter- minée, | Les recherches de MM. Mulder et Harting ont appris que l’a- cide sulfurique et l’iode ne montrent pas plus la cellulose dans le Liége que dans la cuticule ; chacun peut reconnaître facilement l'exactitude de cette assertion sur le liége du Chêne-Liége ; du Sureau , etc. Les cellules de la couche subéreuse encore recou- verte par l’épiderme, et dans les premiers temps de son dévelop- pement, présentent elles-mêmes sous l’action des réactifs en question la même coloration en jaune brun que le hége bien formé , et cela même chez des plantes dont la couche subéreuse ne prend jamais beaucoup de développement, comme chez le Cereus peruvianus. Or, si l’on a cru pouvoir déduire de l’ab- sence de coloration bleue sur la membrane des cellules du hége , qu'elle ne renferme pas de cellulose, et qu’elle est composée d’une substance particulière , cette conclusion est tout aussi peu applicable à ce cas qu’au précédent, En effet, lorsqu'on fait bouil- lir une tranche mince de liége du Chêne-Liége dans une solution de potasse, assez longtemps pour que la teinte brune, que ce traitement y avait d’abord développée, disparaisse de nouveau, on voit l’iode y déterminer une coloration bleue , tout aussi bien que dans toute autre membrane composée de cellulose ; de même, l’action de l'acide nitrique , dont il sera question plus loin, montre que le liége du Sambucus nigra, Acer campestre, Ulmus HUGO MOHL. — SUR LA CELLULOSE. 2h17 campestris, Evonymus europœus , à également ses cellules for- mées de cellulose. La couche à laquelle j'ai donné le nom de périderme doit, comme on le sait, être regardée , sous le point de vue anato- mique, comme une modification de la couche subéreuse, Gette circonstance m'avait fait présumer que cette membrane possède des caractères chimiques analogues à ceux du liége : c’est ce que l'observation a confirmé. J’ai soumis le périderme du Chêne , du Cratægusoxæyacantha, du Betula alba et du Plæsslea floribunda, à l’action d’une solution de potasse bouillante ; après quoi , le trai- tement par l’iode a déterminé une coloration bleue, La teinte bleue s’est montrée entièrement pure chez le Chêne et le Cratæ- gus ; elle a été moins pure, au contraire, chez les deux autres, Le périderme du Plæsslea n’a pas exigé , à la vérité , une longue ébullition dans la solution de potasse pour se colorer en bleu ; mais quelques parties seulement de ses cellules ont pris une teinte bleue pure , tandis que là plus grande partie n’a montré qu'une teinte bleu sale. Le périderme du Bouleau, qui résiste énergi- quement à l’action de la potasse, à demandé une ébullition long- temps prolongée , pour que l’iode déterminât en lui une colora- tion en bleu. Les organes dont il a été question jusqu’à présent, et qui for- ment la surface des végétaux, savoir les couches cuticulaires de l’épiderme et le liége du Chène-Liége , et à un moindre degré le lhége des autres végétaux nommés plus haut. présentent une dif- férence marquée, quant à la composition chimique des substances unies à leur membrane cellulaire de manière à empêcher la réaction de la cellulose, avec les organes élémentaires qui forment le tissu intérieur des plantes. Dans ceux-ci encore , la réaction de la cellulose est très souvent empêchée partiellement ou tout à fait par des matières unies avec cette dernière ; mais la potasse caustique n’est pas, chez eux, le réactif propre à mettre la cel- lulose en état de manifester sa réaction caractéristique. Il est , à . la vérité, plusieurs cas , comme celui des couches secondaires de beaucoup de cellules ligneuses , du bois de Buis par exemple, dans lesquels la potasse conserve son action ; mais souvent on en 92h18 HUGO MOHL. — SUR LA CELLULOSE. attendrait inutilement un pareil résultat ; d’ailleurs, même lors- qu’on réussit à produire cet effet, les membranes qu’on à fait bouillir dans la solution de potasse caustique prennent rarement avec l’iode une coloration en bleu pur; le plus souvent, leur teinte bleue est mêlée de jaune ou de brun. Au contraire , lors- qu'on emploie l'acide azotique, on arrive constamment à un heu- reux résultat. L'action qu’on en obtient est peut-être la plus complète, lors- qu'on à laissé les plantes soumises à l'examen macérer pendant longtemps dans l’acide affaibli à la température ordinaire ; mais comme pour les bois durs , même lorsqu'on les a divisés en petits fragments, 1l faut souvent plusieurs mois, et jusqu’à un an ou davantage ; pour qu’ils aient complétement subi l’action de l’a- cide, on concoit que cette méthode est presque impraticable toutes les fois qu’on veut l'appliquer à une nombreuse série de recherches. Dès lors, j'ai remplacé la macération longtemps pro- longée par une ébullition dans un acide de force moyenne ; par là, l’action qu’on se propose d'obtenir se produit très promptement ; mais, pour beaucoup de plantes , on court le danger de dissoudre la membrane cellulaire, ou du moins quelques unes de ses couches, en prolongeant l’ébullition pendant trop longtemps. Il est cepen- dant possible de remédier à cet inconvénient au moyen de quelques précautions ; en effet, la coloration des parties végétales fournit d'ordinaire un signe, auquel on peut reconnaître si l'acide à pro- duit l’action qu’on désire , et, par suite, si l’ébullition doit être arrêtée ou continuée, En effet , les parties végétales placées dans l’acide prennent une couleur jaune ou brune dès que l’on com- mence à chauffer, en même temps qu’il se produit abondamment de l’écume et des vapeurs acides ; après quoi cette coloration fait place à une teinte jaune-pâle ou à une complète décoloration. Dès que cette décoloration se montre , l’action qu’on désirait est produite ; alors je porte là préparation sur une lame de verre, . lorsque je ne l'avais pas placée préalablement entre deux lames de verre pour la soumettre à l’ébullition ; je l’humecte d’eau, pour la faire sécher ensuite complétement au moyen d’une chaleur modérée, ou bien je sature entièrement l’acide avec de l’ammo- HUGO MONL. — SUR LA CELLULOSE. 249 niaque ; la préparation bien séchée est humectée de forte teinture d’iode ; je la laisse sécher ensuite à l’air ; enfin je l’humecte d’eau pour pouvoir l’observer au microscope, et pour manifester la co- loration bleue. Quelquefois j'ai dû répéter le traitement par la teinture d’iode ; ou bien j'ai été obligé d’humecter avec de l’eau , et de laisser sécher plusieurs fois alternativement la préparation déjà traitée par l’iode. Toutes ces opérations sont un peu longues ; mais on gagne du temps en agissant simultanément sur plusieurs préparations , et en les laissant sécher toutes ensemble après les avoir imbibées de teinture d’iode, de manière à avoir des maté- riaux suffisants pour l’observation du lendemain. Souvent aussi, afin d’abréger l’opération , j'ai favorisé , au moyen de la chaleur artificielle, la dessiccation des préparations traitées par l’iode ; néanmoins, dans la règle, 1l est plus avantageux de laisser l’é- vaporation de la teinture d’iode se faire à la température ordi- naire d’une chambre, parce qu’un réchauffement même faible amène aisément une trop forte évaporation de l’iode. Les cellules parenchymateuses des organes , pleins de sucs et jeunes, dont la membrane est pénétrée d’une quantité propor- tionnellement faible de substances colorables en jaune par liode, ne demandent, comme on le sait, aucune préparation pour bleuir fortement par l’iode (voy. ’erm. Schrift., p. 34h). 1 en est autrement pour les cellules parenchymateuses des parties plus âgées, qui sont pénétrées de substances incrustantes ; par exemple , les cellules de la moelle, des rayons médullaires, etc. Souvent celles-ci ne bleuissent qu’à peine ou même pas du tout par l’action de l’iode ; mais , dans beaucoup de cas, la coloration bleue qu'elles prennent sous l’action de l’iode et de l’acide sulfu- rique, loin d’être pure , est tellement sale qu’elle laisse douter si la cellulose forme une portion tant soit peu considérable de leur substance, ou même si elle existe dans leur membrane , ou du moins dans les couches dont celle-ci est formée. Dans ces circon- stances, on s'explique très bien que M. Mulder, qui a eru trouver dans l’iode et l’acide sulfurique un réactif infaillible et très sen- sible de la cellulose , ait été amené à penser que, par exemple , la moelle du Sambucus nigra est formée, à l’état jeune, de cellu- 250 HUGO MOHL. — SUR LA C£LLULOSE, lose, et, au contraire, à l’état adulte , d’une substance toute par- ticulière, Mais les choses se présentent tout autrement lorsqu'on traite cette même moelle par l’acide azotique bouillant, de la manière qui à été indiquée plus haut ; car alors on la voit se co- lorer en très beau bleu-indigo à l’aide de l’iode, Si ordinairement les cellules parenchymateuses âgées , traitées par l’iode et l’acide sulfurique , prennent une coloration non pas en beau bleu, il est vrai, mais en vert, de manière à ne pas laisser douter, même après l'emploi de cette méthode , qu’elles ne contiennent de la cellulose , il en est tout autrement des cel- lules brunes qui entourent les faisceaux vasculaires des Fougères; celles-ci résistent ordinairement à l’acide sulfurique tout aussi énergiquement que la cuticule , et il reste absolument impossible de manifester en elles par ce moyen la présence de la cellulose. Déjà précédemment j'avais cherché à démontrer par des argu- ments anatomiques que cette membrane des Fougères résulte de la transformation d’une membrane de cellulose; mais je n’avais pu décider si, dans l’état adulte , elle renferme ou non de la eel- lulose. Or l’emploi de l’acide azotique fournit un moyen facile de décider cette dernière question , et de démontrer que ces cellules sont formées de cellulose, dont la réaction sur l’iode est rendue impossible par la présence d’une matière infiltrée. Qu'on fasse bouillir, par exemple , la membrane noire qui entoure les fais- ceaux vasculaires du pétiole de l’Æspidium F'iliæ-mas dans l’acide azotique , assez longtemps pour que sa couleur brun foncé passe au jaune clair, et l’on verra les parois de ces cellules, dont la texture n’a pas été changée le moins du monde par ce mode de traitement, se colorer en beau bleu par l’action de l’iode, Dans beaucoup de cas, les Fougères ont d’autres portions de leur tissu cellulaire tellement pénétrées de substances étrangères, qu’elles ne réagissent plus sur l’iode-et l’acide sulfurique. Telles sont, par exemple, les couches externes du pétiole brun-foncé de l’Adiantum pedatum , sur les cellules desquelles ces réactifs sont d’abord entièrement sans action ; mais lorsque l’acide a agi sur elles pendant 24 heures , on reconnaît à la teinte bleue qui se montre sur les bords de la préparation, qu'elles renferment de la HUGO MOHL. — SUR LA CELLULOSE. 251 cellulose ; leur membrane reste elle-même brun jaune. Ici encore on n’a besoin que d’une courte ébullition dans l'acide azotique , pour voir cette même membrane se teindre d’un très beau bleu sous l’action de l’iode. Dans quelques parties du tissu cellulaire du Polypodium per- cussum, la membrane extérieure des cellules parenchymateuses jaunit par l'iode et l’acide sulfurique, tandis que leurs couches interres bleuissent en se gonflant; en un mot, cette membrane externe se comporte alors comme celle des cellules ligneuses, Bouillies dans l’acide azotique , ces cellules deviennent entière- ment bleues. Ici donc encore cette couche externe, qui résiste à l’acide sulfurique , a pour base la cellulose. Les cellules qui résistent à l’action de l’acide sulfurique et de l’iode sont plus nombreuses qu’on ne serait porté à le croire, d’a- près ce qui à été dit jusqu’à ce jour ; en effet, diverses cellules à parois épaisses ne prennent avec ces réactifs qu’une teinte Jaune ou tout au plus verdâtre , de même que beaucoup de cellules li- gneuses ; c’est ce qu’on observe dans les cellules parenchyma- teuses de maintes tiges de Palmiers, tels que les Calamus, le Cocos botryophora , dans les cellules à parois épaisses ponctuées de la moelle et de l'écorce de l’ÆHoya carnosa ; dans les cellules pierreuses des Poires d’hiver. Or toutes ces cellules se colorent en un beau bleu sous l’action de l’iode , après qu’elles ont bouilli dans l'acide azotique. Dès lors, M. Mulder a eu tort de dire que les cellules à parois épaisses de la moelle de l’Æoya ne renferment pas de cellulose. Puisque l’acide azotique a le pouvoir de rendre la cellulose sensible à la réaction de l’iode dans les cellules qui résistent avec plus ou moins d'énergie à l’acide sulfurique, on comprend sans peine que, pour les cellules parenchymateuses ordinaires qui bleuissent aisément par l'acide sulfurique et l’iode, cet acide ne fera jamais défaut lorsqu'il s'agira de produire une couleur bleue à l’aide de l’iode. Cette teinte se montre en effet toujours dans ce cas avec une pureté parfaite, et sans qu’il soit nécessaire de prolonger l’ébullition assez longtemps: pour amener la moindre altération dans la texture de la membrane cellulaire ; de plus, 252 HUGO MOHL. — SUR LA (CELLULOSE.’ lorsqu'on a pour but de rendre plus facile, au moyen de cette co-- loration, l’examen anatomique des cellules, par exemple de leurs ponctuations qui se présentent toujours plus nettement sur les membranes bleuies, l’emploi de l’acide azotique est encore pré- férable de beaucoup à celui de l’acide sulfurique , par ce motif qu'il n’altère en rien la texture des cellules. La coloration en bleu se montre également belle, qu’on agisse, soit sur les cellules à parois minces encore pleines de sucs, telles que celles du pa- renchyme cortical des végétaux ligneux et herbacés, du paren- chyme des feuilles et des pétioles, soit sur les cellules mortes de la moelle ou des rayons médullaires du vieux bois. Les parois des cellules épidermiques pénétrées de substance cuticulaire , le liége et le périderme de beaucoup de plantes , se montrent seules in- sensibles à l’action de l’acide azotique. Il existe cependant une exception sous ce dernier rapport dans le périderme du Plæsslea, dans le liége du Sambucus nigra, Acer campestre, Evonymus europœus , Ulmus campestris , etc., dans les cellules desquels on peut démontrer l'existence de la cellulose non seulement par la potasse, mais encore par l’acide azotique. Mais, dans ces der- niers cas, il est nécessaire le plus souvent de faire bouillir les préparations pendant longtemps dans l'acide, et même l’action est ordinairement imparfaite , ces parties , après ce traitement, ne bleuissant d'ordinaire qu’incomplétement. 11 existe pourtant quelques formations appartenant au système subéreux, chez les- quelles l'emploi de l'acide azotique amène une coloration parfai- tement bleue, tandis qu’on n'obtient en elles qu’une teinte ver- dâtre , après avoir agi à l’aide de la potasse caustique ; telles sont les épines du Bombax qui appartiennent au système du hiége, et l'écorce subéreuse de la souche du T'amus elephantipes. Les membranes cellulaires, qui, après avoir été traitées par l’acide azotique , bleuissent par l’iode , se combinent ordinaire- ment de manière très durable avec cette dernière substance ; tandis que l’iode qui s’est combiné , dans les circonstances ordi- naires , avec une tranche mince de tissu végétal , disparaît en- tièrement ou en majeure partie par une exposition de la prépara- tion à l’air pendant deux jours, ou qu’il est enlevé par l'alcool HUGO MOHL. — SUR LA CELLULOSE, 253 en quelques secondes, celui qui est entré en combinaison avec des tissus bouillis d’abord dans l'acide azotique y persiste tellement que ces préparations bleuies peuvent rester à l’air toute une se- maine sans que leur coloration pâlisse sensiblement. Même, dans quelques cas , cet iode combiné à résisté énergiquement à un ré- chauffement considérable, et à l’action de l'alcool presque anhydre porté à la température de l'ébullition; 1l cède, au contraire, très promptement aux alcalis, particulièrement à l’ammoniaque caus- tique. Cette règle, que l’iode se combine très fortement avec ces membranes , ne souffre, d’après mes recherches, que peu d’ex- ceptions, par exemple, dans les cellules du pétiole du Cycas revoluta. Dans tous les cas observés par moi, les cellules parenchyma- teuses se sont colorées en bleu pur dans toute l’épaisseur de leur membrane, et, à la limite entre deux cellules adjacentes, les parois coupées transversalement ne montraient pas de membrane externe colorée en jaune. De même , la membrane qui obture les ponctuations s’est toujours montrée d’un bleu pur ; après la des- siccation , qui donnait aux cellules une teinte violette , elle était d’un violet clair, sans qu’on pût voir la moindre trace de mem- brane jaune entre les cellules adjacentes ; c’est ce qu’on reconnaît clairement, à cause de la grandeur des ponctuations , dans les cellules du pétiole du Cycas revoluta. Or, lorsqu'on met dans l'acide sulfurique affaibli ces cellules bleuies par liode, par exemple les cellules de la moelle du Sureau , des rayons médul- laires du Buis, du parenchyme de la tige des Calamus , du pé- tiole des Cycas , leur membrane se gonfle fortement , et finit par se dissoudre tout à fait en se décolorant plus ou moins compléte- ment. Par là, on met en évidence, à la limite commune entre deux cellules adjacentes, une membrane jaune extrêmement dé- licate, à laquelle tiennent le plus souvent de petits granules jaunes (ou des gouttelettes fluides ?). On est conduit à voir là une formation analogue à celle que MM. Mulder et Harting dé- crivent sous le nom de membrane ligneuse externe, de cuticule des cellules ligneuses. Mais ici se présente la question de savoir si cette membranule était déjà jaune lorsque les cellules avaient 25 HUGO MOHL. — SUR LA CEBELULOSE. été bleuies par l’iode, ou si elle était colorée en bleu comme les couches cellulaires internes , et si la coloration en jaune est seu- lement résultée pour elle de l’action combinée de l'acide sulfu- rique et de l’iode. Je regarde comme plus vraisemblable cette dernière hypothèse ; car , si cette membranule était déjà jaune avant l’action de l'acide sulfurique, malgré sa faible épaisseur , on en verrait une indication quelconque sur la coupe transversale des parois de deux cellules adjacentes ; et, de plus, sa couleur jaune donnerait une teinte verdàätre à la membrane mince bleu- clair qui ferme les ponctuations. Or je n’ai pu découvrir la moindre trace d’une couche jaune en employant les plus forts ob- jectifs qui donnent une image parfaite avec une brillante lumière. Des observations que je rapporterai plus loin sur la membrane externe de beaucoup de cellules parenchymateuses m'ont fait admettre que cette membrane externe des cellules parenchyma- teuses est formée de cellulose, et bleuit par l'iode; que cepen- dant l’acide azotique ne peut pas lui enlever entièrement la ma- tière dont elle est imprégnée; et qu’il faut attribuer à cette matière incrustante son insolubilité dans l’acide sulfurique , et la coloration en jaune que lui donne ce dernier acide. Sous ce rap- port, la membrane dont il est question ressemblerait à la couche cuticulaire des cellules épidermiques, chez lesquelles la potasse caustique , comme ici l'acide azotique , débarrasse la cellulose de l'influence de sa matière incrustante , au point de la faire réagir sur l’iode; sans cependant lui enlever toute cette matière in- crustante , ni rendre soluble dans l’acide sulfurique la membrane qui en est pénétrée. Parmi toutes les cellules parenchymateuses que j'ai examinées, les plus intéressantes peut-être sous le rapport de la structure de leurs parois sont celles qui forment la portion extérieure de la moelle dans une pousse de plusieurs années de Clematis vitalba. Ces cellules ont des parois très épaisses ; composées d’un assez grand nombre de couches faciles à distinguer ; elles se colorent fortement en jaune par l’iode; Sous l’action de l’acide sulfurique, les couches intérieures de ces membranes cellulaires se gonflent en prenant une teinte verte ; en même temps, leur couche exté- HUGO MOHL. — SUR LA CELLULOSE. 255 rieure, dont l'épaisseur est en moyenne de 41/1/4144 de ligne, reste sans altération. Cette couche se présente donc avec les caractères de la membrane ligneuse externe de M. Mulder. A l’aide de forts objectifs, on distingue au milieu de cette couche une ligne déliée, qui marque les limites des deux cellules adja- centes. Sur une coupe transversale de ces cellules, bouillie dans l'acide azotique, on voit les couches intérieures se colorer en bleu foncé par l’iode , et la couche extérieure dont il vient d’être question prend une coloration en jaune, en vert ou en bleu, selon que l’action de l’acide à été plus ou moins énergique. Si l’on met de l’acide sulfurique affaibli sur une préparation de ce genre, les couches internes se gonflent fortement, se décolorent, et sont dissoutes peu à peu ; la couche externe se gonfle aussi, mais très faiblement, et elle se décolore ; mais , à cela près, elle ne subit pas d’altération. Si l’on porte la préparation dans un acide plus fort, cette couche externe elle-même se dissout en laissant dans Sa portion médiane une membranule d’une ténuité inappréciable et granuleuse, Il est donc clair que la couche externe de ces cel- lules, qu’on pourrait prendre au premier coup d’œil pour leur membrane la plus extérieure , est également formée de cellulose ; mais cette cellulose est imprégnée d’une plus grande quantité de la substance susceptible de jaunir par l’iode, et qui existe en moindre abondance dans les couches plus intérieures, ou bien elle est pénétrée par une matière différente, capable d’opposer une plus forte résistance à l’acide sulfurique ; cette dernière ma- tière est enlevée ou modifiée par l’acide azotique, assez pour permettre à la cellulose renfermée dans cette couche de manifester Sa réaction sur l’iode , en même temps que la couche elle-même reste protégée contre l’action de l'acide sulfurique faible. Ge n’est que däns la membranule la plus externe, dont la ténuité est ex- trême , que la résistance à l’acide sulfurique devient assez forte pour amener l’insolubilité dans ce liquide. La manière dont se comporte la membrane primaire dans les cellules de l’albumen corné du Sagus tœædigera me semble fournir des documents importants , relativement à la question de savoir si là membranule brune, extérieure , des cellules parenchyma- 256 _ HUGO MOHL. — SUR LA CELLULOSE. teuses , dont je viens de m'occuper avec insistance , renferme de la cellulose. J’ai pu voir, en effet, dans ces cellules non seule- ment l’absence de coloration en jaune sur cette membranule , mais encore , et positivement, sa coloration en bleu. Avec de la teinture d’iode très affaiblie , la membrane de ces cellules devient jaune clair, et leur membrane primaire jaune foncé ; de l'acide sulfurique très étendu, ajouté à la préparation, détermine dans les couches secondaires la production d’un bleu très clair, et dans la membrane primaire celle d’un bleu foncé ; la transparence assez grande de ces membranes permet de se convaincre de la pureté de cette coloration, et de l’absence complète de toute teinte jaune dans la membrane primaire extérieure. Si l’on ajoute de l'acide sulfurique plus fort, les couches secondaires se décolorent et se dissolvent peu à peu, pendant que la membrane primaire jaunit et se couvre de granulations fines. Dans ces circonstances, on ne peut douter que la membrane primaire ne fût pénétrée d’une plus grande quantité de la matière susceptible de jaunir par l’iode ; mais on voit que celle-ci ne suffit pas pour empêcher la produc- tion d’une couleur bleue sous l’action de l’iode et de l'acide sul- furique affaibli ; que, d’un autre côté , c’est peut-être grâce à sa présence que cette membrane reste insoluble dans l’acide plus fort, car on reconnaît constamment qu'une membrane résiste d'autant plus énergiquement à l’action de l'acide sulfurique qu'elle jaunit plus facilement sous l'influence de cet acide et de l’iode. Les cellules libériennes se rapprochent en général des cellules parenchymateuses, quant à la nature de leur membrane ; en effet, elles n’ont pour l’ordinaire ni la grande dureté, ni la facilité à se rompre , ni la coloration foncée qui distinguent les cellules pro- senchymateuses de la plupart des bois. Cette analogie frappante des cellules libériennes et parenchymateuses se manifeste aussi dans la manière dont elles se comportent avec l’acide sulfurique et l’iode , les premières prenant le plus souvent sous l’action de ces réactifs une couleur bleue pure. Mais d’un autre côté, les cellules libériennes des Monocotylédons arborescents, particu- lièrement celles des Palmiers pourvus de faisceaux vasculaires HUGO MOHI. —— SUR LA CELLULOSE. 297 résistants, se rapprochent des cellules ligneuses des Dicotylédons, Non seulement elles manquent de la mollesse et de la flexibilité qui caractérisent celles d’un grand nombre de Dicotylédons; mais, de plus, elles présentent dans beaucoup de cas une couleur jaune, qui va jusqu’au brun foncé le plus intense. J’ai examiné les cel- lules libériennes de trois espèces de Palmiers, du Cocos botryo- phora , du Calamus et du Palmier brésilien , à fibres noires, dont le bois sert à faire des cannes. Lorsqu'on traite par l’iode et l’a- cide sulfurique une coupe transversale du faisceau libérien de ces espèces , on voit se dissoudre les couches cellulaires secondaires de ces cellules, tandis que leur couche externe reste non dissoute et avec une coloration brune. Gette couche externe, qui, de même que celle décrite plus haut dans les cellales de la moelle de Cle- matis, conformément aux caractères établis par M. Müalder, cor- respondrait à la membrane externe des cellules ligneuses des Dicotylédons, présente une assez grande épaisseur sur sa coupe transversale; chez le Cocos botryophora (chez lequel elle est épaisse d'environ 0,001 de ligne) elle est ponctuée d’une manière évi- dente. Ces deux circonstances ne permettent pas de la regarder comme la membrane primaire des cellules ; en effet, son épaisseur toujours assez notable, et la présence de ponctuations qui ne la traversent pas de part en part, mais qui pénètrent des deux côtés jusqu’à une certaine profondeur , amènent à conclure qu’elle est formée de plusieurs lamelles superposées. Si l’on traite par l’iode une tranche transversale d’un faisceau vasculaire de ces plantes, après l’avoir fait bouillir préalablement dans l’acide azotique, on voit se produire des phénomènes entièrement semblables à ceux qui ont été décrits plus haut pour les cellules médullaires de Cle- matis ; en effet, toutes les couches des cellules libériennes , nom- mément l’extérieure, douée de la faculté de résister à l’action de l'acide sulfurique, se colorent en un beau bleu; il est donc dé- montré par là que cette couche externe elle-même est formée de cellulose. Si l’on met sur une préparation semblable de l'acide sulfurique étendu , ce liquide dissout non seulement les couches intérieures des cellules, mais encore l’extérieure, qui, sans le traitement préliminaire par l'acide azotique, serait restée inso- 3° série. Bot. T. VIT. (Novembre 1847.) 17 258 HUGO MOHL. — SUR LA. CELIULOSE, luble dans l’acide sulfurique ; il reste alors, de même que, dans lFexpérience analogue sur des cellules parenchymateuses, une membranule extrêmement délicate, finement granuleuse , située sur la ligne de séparation entre deux cellules adjacentes. Comme, dans ces mêmes cellules , il est impossible, sur des tranches fort minces bleuies faiblement au moyen d’une petite quantité diode, de reconnaître une coloration en jaune dans cette membranule insoluble par l’acide sulfurique, je regarde comme vraisem- blable qu’elle doit rester bleue tant que l'acide sulfurique n’agit pas sur elle. On peut se convaincre plus nettement encore peut- être de l'existence de cette membrane externe délicate, et, en même temps, de ce fait qu’elle jaunit lorsqu'on fait agir simultanément sur elle l’iode et l’acide sulfurique, tandis qu’elle bleuit lorsqu'on la traite seulement par l’iode ; pour cela, il faut laisser macérer dans l’acide azotique affaibli (ce qui demande fréquemment six mois et même une année entière), ou faire bouillir dans ce même liquide un faisceau vasculaire du Palmier à bois noir, jusqu’à ce que ses cellules Hbériennes se séparent facilement l’une de l’autre. Alors on trouvera fréquemment entre les cellules libériennes dés- agrégées des lambeaux plus ou moins grands de la membrane ex- terne ; on pourra aussi se convaincre que ces lambeaux bleuissent par l’iode , et ne jaunissent que si l’on ajoute de l’acide sulfu- rique. Ce sont surtout ces observations qui m'ont amené à penser que la membrane externe des cellules du parenchyme et du pro- senchyme renferme de la cellulose ; je. ne regarde pas, en effet, comme parfaitement démonstrative l'impossibilité de reconnaître sur une tranche transversale, dans l’épaisseur extrêmement faible de cette couche , une coloration en jaune, bien que je doive re- connaître que cette dernière particularité à une grande impor- tance. Passons aux cellules prosenchymateuses du bois des Dicotylé- dons. On sait que l’iode et l’acide sulfurique peuvent servir à démontrer l’existence de la cellulose dans les couches intérieures de ces cellules ; à la vérité, ces couches , dans la plupart des cas, ne prennent pas une teinte bleue pure sous l’influence de ces réac- tifs ; mais ordinairement elles se colorent en vert , ce qui amène à HUGO MOHL. — SUR LA CELLULOSE, 259 conclure que la cellulose y existe à la vérité, mais que sa réac- tion caractéristique est plus ou moins déguisée par suite de la présence d’une matière Jaune infiltrée. Même lorsque :la résis- tance à l’action de l'acide sulfurique est très grande, comme cela a lieu pour le bois d’If, on peut encore démontrer l'existence de la cellulose en employant l'acide très concentré, qui détruit en- tièrement la texture des parois cellulaires ; dans ce cas, l'addition de teinture d’iode très étendue d’eau précipite en beau bleu la cellulose dissoute (qui, par suite, s’est dissoute à l’élat de cel- lulose et non de dextrine). Néanmoins, quoique par ce moyen on puisse démontrer l’existence de la cellulose, l'emploi de l’aëide sulfurique n’est pas propre à résoudre la question de savoir si, dans les bois durs, la cellulose forme toujours l’élément principal des membranes cellulaires , et n’est que pénétrée par une matière étrangère, ou bien si cette matière étrangère forme la base même de cette organisation, et si la cellulose n’y joue qu’un rôle secon- daire. Or, à cet égard , l'emploi de l’acide azotique lève tous les doutes ; en effet, les couches secondaires de toutes les cellules ligneuses bleuissent par l'iode dans toute leur épaisseur, lors- qu'elles ont subi préalablement une longue macération dans l’a- cide azotique, ou une cuisson dans ce même acide assez prolongée pour détruire leur couleur. Dès lors la substance désignée par M. Mulder sous le nom de substance ligneuse moyenne ne forme Jamais par elle-même les couches intermédiaires des cellules ligneuses, mais elle y existe infiltrée dans leur épaisseur. Gomme ce fait est absolument général, je regarde comme superflu de l’appuyer par des exemples , et je me bornerai à traiter deux points qui pourraient laisser des doutes dans l’esprit, L'un de ces points est relatif à la nature de la membrane in- terne qui revêt les cellules ligneuses du T'axus et du T'orreya, et de laquelle font partie les fibres spirales qui existent dans ces cellules. Comme l’a montré le premier le professeur Hartig, de Brunswig, elle résiste très fortement à l’action de l’acide sulfu- rique et se colore, sous son influence, avec l’iode, en jaune; de là, on pourrait être porté à admettre, en se basant sur laction de ces réactifs, comme l’a fait, du reste, M. Hartig, que cette 260 HUGO MOHL. — SUR LA CELLULOSE, membrane est formée d’une substance entièrement différente de celle qui constitue la couche intermédiaire de ces mêmes cellules, et qu’elle ne renferme pas de cellulose. Cette conclusion serait cependant erronée ; car le traitement déjà indiqué par l'acide azotique, amenant une coloration en bleu dans cette membrane et dans ses fibres, démontre que c’est encore la cellulose qui en est l’élément. Le second point à traiter ici a rapport aux ponctuations pour lesquelles, à en juger par ce qu'ont dit MM. Hartig, Harting, et Mulder de la structure des cellules et de la nature de la mem- brane ligneuse externe, on pourrait douter si la membrane qui les ferme à leur extrémité extérieure est composée de cellulose. Des préparations de Conifères, traitées par l’acide azotique, lèvent tous les doutes à cet égard ; on y voit en effet les ponctua- tions bouchées par une membrane colorée en bleu, très légère- ment, il est vrai, ainsi que je l’ai observé de la manière la plus positive dans le bois du T'axæus baccata et de l’Abies pectinata. Mais je dois faire remarquer que ces observations, ainsi que celles de la membrane qui bouche les ponctuations des cellules paren- chymateuses, exigent un microscope des plus parfaits et pourvu de très forts objectifs; avec des objectifs dont le foyer n’est pas très court, c’est-à-dire moindre qu’une ligne, bien que l’image “obtenue soit irréprochable, on cherchera vainement cette mem- brane obturatrice, le microscope n’ayant pas une force pénétrante assez grande. La partie la plus difficile dans l’examen des cellules ligneuses est celle qui a rapport à leur membrane la plus externe (la mem- brane ligneuse externe de M. Mulder, la cuticule des cellules ligneu- ses de M. Harting. | D'abord il ne sera peut-être pas superflu de faire remarquer, relativement à cette membrane, que beaucoup de bois présentent un cas semblable à celui des cellules décrites plus haut, dans la moelle du Clematis et dans le liber du Calamus et du Cocos bo- tryophora ; c’est-à-dire que lorsqu'on traite par l’iode une tranche de ces cellules, on peut y distinguer deux couches diflérentes, l’une intérieure, épaisse, de couleur très claire, et l’autre exté- HUGO MOHL. — SUR LA CELLULOSE. 261 rieure, plus mince, prenant, sous l’action de ce réactif, une teinte jaune-foncé, et qu’on pourrait facilement prendre pour la mem- brane primaire de la cellule; cela se voit, par exemple, chez le Buis, dans le bois de l’Ærythrana caffra et de plusieurs Ficus. Cette couche externe résiste beaucoup plus fortement que lin- terne à l’action de l’acide sulfurique, de telle sorte que ce réactif affaibli peut la faire gonfler fortement en la colorant en bleu ou en vert, tandis que la couche externe n’est nullement attaquée et reste brun-jaune. Mais un acide plus concentré peut aussi dé- terminer dans cette couche externe une coloration en vert, ou du moins la dissoudre par une action plus prolongée en la décolo- rant. En traitant une tranche par l'acide azotique bouillant, on lève tous les doutes relativement à la véritable nature de ces couches ; car alors l’iode les colore l’une et l’autre en un beau bleu , et de plus l'acide sulfurique affaibli dissout rapidement la couche externe, de telle sorte qu’il est impossible de la confondre avec la membrane ligneuse externe. En effet, cette dernière jouit des propriétés que j’ai déjà signa- lées plus haut, dans la membrane externe des cellules parenchyma- teuses et libériennes ; elle estextrèmement mince; elle résiste à l’ac- tion de l’acide sulfurique, et jaunit sous l’action de cet acide et de l’iode. Il est aussi difficile, relativement à elle, que pour la membrane externe des cellules parenchymateuses, de décider si l’iode seul la jaunit ou la bleuit ; mais des raisons analogues à celles que j’ai ad- mises au sujet de cette dernière me font regarder comme vraisem- blable qu’elle bleuit sous l'influence de ce réactif. Enfin, si l’on hu- mecte d’iode une tranche transversale d’un bois de dicotylédon préalablement bouilli dans l’acide azotique, on reconnaît , lorsque l’acide à agi faiblement , une membrane colorée en jaune ; lorsque l’action de l’acide est plus forte, cette teinte jaune disparaît peu à peu et passe par le vert pour devenir un bleu clair parfaitement pur, de telle sorte qu’on n’y trouve pas plus de traces que dans les cellules parenchymateuses d’une membrane jaune entre les cellules bleuies. Les choses se sont passées ainsi dans les bois d’Abies pectinata, Larix europæa; Taæus baccata, Torreya taxi- foha, Buxus sempervirens, Fiburnum lantana, Viscum album, 262 HUGO MOHL. — SUR LA CELLULOSE. Betula albu, Fagus sylvati ca, Clematis vitalba, Erythrina caffra. Si l’on ajoute de l'acide sulfurique affaibli, les membranes cellu- laires sont décolorées et dissoutes, et il reste un réseau d’une membranule brun-jaunâtre, d’une ténuité infinie, qui correspond aux limites des cellules. | | Dans la plupart des bois, peut-être dans tous, les étroits méats intercellulaires qui s'étendent entre les cellules ligneuses sont remplis par une substance intercellulaire qui jaunit lorsqu'on la traite par l’iode et l’acide sulfurique, qui n’est pas attaquée par ce dernier, et qu’on pourrait dès lors être conduit à regarder comme formant une masse commune avec la membrane externe: des cellules, celle-ci jaunissant également dans les mêmes circon- stances, d'autant que , dans les méats intercellulaires, la limite entre la substance intercellulaire et la membrane cellulaire externe peut facilement échapper à l’observateur. Mais l’inexactitude d’une telle manière de voir est mise en évidence par l'examen des pré- parations bouillies dans l’acide azotique ; ici, en effet, après l’ac- tion dé l’iode, la substance intercellulaire conserve sa couleur jaune, tandis que la membrane cellulaire externe se colore en bleu. Maintenant je n’ose pas décider si la substance intercellu- laire du bois des Dicotylédons est entièrement dépourvue de cel- lulose, ou si elle la renferme dans un état de combinaison telle- ment forte, qu’elle ne réagisse plus sur l’iode. Dans les recher- ches que j'ai faites à cet égard, la potasse caustique m'a laissé entièrement dans lincertitude, et l'acide azotique ne m'a pas donné de résultat décisif. En effet, si l'on arrête l’ébullition dans l'acide azotique avant que la texture des cellules ait été attaquée, la substance intercellulaire reste jaune après avoir été traitée par l’iode, ainsi que Je l’ai déjà dit ; si, au contraire, on laisse la tran- che de bois bouillir dans lacide azotique un peu-plus longtemps qu’il n’est nécessaire pour donner aux cellules la faculté de bleuir par l’iode, de sorte qu’elles commencent à se dissocier, on ne re- trouve plus la substance intercellulaire qui a été dissoute. J’espé- rais rencontrer cette substance dans un état intermédiaire entre ces deux extrêmes et pouvoir peut-être alors, si elle renferme de la cellulose, en démontrer l'existence au moyen de l’iode; or, si HUGO MOHL. — SUR LA CELLULOSE, 263 je ne me suis pas trompé, les choses se sont passées de telle sorte dans quelques bois, par exemple chez le Buæus sempervirens et le Clematis vitalba, qu'après que sa coloration en jaune a eu dis- paru, elle à pris une teinte bleue claire. Mais cette nuance était fort pâle, et il était bien possible qu’elle fût due à une apparence bleuâtre projetée sur la substance intercellulaire par les cellules environnantes, colorées en bleu foncé ; dès lors, je n’ose pas pré- senter ces observations comme positives, et je laisse ce point in- décis pour le moment. Comme exemple de bois dans lesquels une substance inter- cellulaire douée des propriétés indiquées plus haut remplit les méats qui règnent entre les cellules ligneuses, je citerai les sui- vants: Larix europæa, Tavus baccata , Torreya taxifolia, V'ibur- num lantana , Buæœus sempervirens , Clematis vitalba. Lorsque l'acide azotique a dissous la substance intercellulaire, les cellules du bois commencent à se séparer les unes des autres. Il est difficile de suivre exactement la manière dont cette désa- grégation à lieu; car la coloration de la membrane cellulaire en bleu par l’iode, qui faciliterait beaucoup le moyen de s’éclairer à cet égard, ne se produit pas si l’on ne laisse sécher la prépa- ration avec la teinture d’iode. Or, cette dessiccation donne lieu à un racornissement et à la déchirure de la membrane, ce qui rend très difficile l’examen de la manière dont se fait la désagré- gation des cellules. On pourrait facilement croire que cette désa- grégation provient de ce que l'acide azotique dissout leur mem- brane externe de même que la substance intercellulaire, et que par là disparaît le ciment qui rattachait ces cellules entre elles. Cependant la chose a lieu tout autrement, du moins si je m'en suis fait une idée exacte. La membrane externe des cellules ne se dissout pas, ainsi qu’on le voit facilement en traitant par l'acide sulfurique une préparation préalablement imbibée d'iode (les cellules ayant été désagrégées, soit par l’acide azotique bouillant , soit par une longue macération dans ce réactif, à la température ordinaire) ; dans ce cas, après que les autres mem- branes cellulaires ont été dissoutes, la membrane externe = 286 TRÉCUL. — SUR L'ORIGINE ouvrages de M. Dupetit-Thouars, je ferai observer que je crois, comme il l’a remarqué lui-même, que lés racines et les bourgeons naissent isolés les uns des autres, et que ce n’est que plus tard qu’ils s'unissent, lorsque , par les progrès de là végétation, de nouveaux éléments fibreux et vasculaires sont venus s’interposer entre eux ; mais je n'ai point remarqué que les racines envoyas- sent des filets fibro-vasculaires vers la partie supérieure de la tige ou de la bouture, de la même manière que les bourgeons parais- sent en envoyer vers la partie inférieure de la plante. Je dis que les bourgeons paraissent envoyer des fibres et des vaisseaux vers la base de la plante, parce que je suis convaincu qu’il n’y à là qu'une simple apparence. Je pense que tout dans l’accroissement en diamètre des Dicotylédones se fait horizonta- lement, perpendiculairement à l’axe de la tige , par la multiplica- tion des éléments de la couche génératrice, qui tous sont disposés en séries horizontales, Il n'est pas un point de l’organisation de ces végétaux qui soit en contradiction manifeste avec cette ma- nière de voir. La disposition en séries rayonnantes de tous les éléments de cette couche génératrice me semble un argument puissant en faveur de cette opinion : les fibres ligneuses mêmes, aussi bien que les cellules des rayons médullaires et celles du tissu cortical interne , les vaisseaux eux-mêmes lorsqu'ils n’ont pas un grand diamètre, offrent cette disposition. On pourra m'objecter que de belles préparations bien faites , obtenues par macération, semblent démontrer l’existence de fibres descendantes. Mais je ne nie pas que l’accroissement se propage de haut en bas; il est bien naturel qu’il suive la même marche que la substance nutritive, la sève élaborée, qui évidemment a cette direction, et qui circule dans les jeunes tissus corticaux. M. Dupetit-Thouars, dans la seconde citation que j'ai faite de ses ouvrages, prétend que « les fibres se produisent el s’accrois- sent par une force organisatrice, qui, comme l'électricité et la lumière, semble ne point connaître de distance ; chacune d'elles trouve dans l'humeur visqueuse qui est interposée au bois et à l’é- corce, un aliment tout préparé, et se l’assimile presque en même temps du sommet de l’arbre aux racines.» Depuis 18/2, je suis à la DES BOURGEONS ADVENTIFS. 287 recherche de cette humeur visqueuse, et j'avoue ne l'avoir jamais rencontrée, Quelque active que fût la végétation, j'ai toujours vu la couche génératrice entièrement composée de séries rayonnantes de cellules ordinairement allongées parallèlement à l’axe de la tige. Tout l’accroissement en diamètre se fait par le tissu de cette couche génératrice. D'un côté se forme l’écorce, de l’autre côté les couches ligneuses. Là, j’ai souvent remarqué, principalement dans les boutures du Maclura auranhaca, dont la végétation était très active, des cellules dont le diamètre horizontal était beau- coup plus grand que celui des cellules voisines, situées à droite ou à gauche ; il était tel, qu'évidemment ces cellules ne pouvaient conserver cette dimension ; elles devaient donc se partager en deux ou plusieurs cellules, très probablement de la manière dont nous voyons cette division s’opérer dans le tissu cortical, lors- qu'il vient à être lésé en quelque point, ainsi que je l'ai dit plus haut. Je dois ajouter que ces cellules me paraissent prolonger un rayon médullaire. On me demandera sans doute si, du développement des rayons médullaires, j'ai le droit de conclure que celui des fibres ligneuses est le même? Je répondrai que si, dans les sciences d’observa- lion , l’analogie peut être employée, c’est évidemment dans cette circonstance ; car les rayons médullaires et les fibres ligneuses ont la même disposition en séries rayonnantes ; dans le très jeune âge , 1l n’est pas toujours facile de les distinguer par leur forme seule; ce n’est que leur position relative qui peut les faire reconnaitre nettement. Dans un âge plus avancé, elles ont d’au- tres points de ressemblance ; les unes et les autres sont des cellules à parois épaisses et ponctuées; les fibres ligneuses contiennent fort souvent de l’amidon comme les rayons médullaires. Dans cer- tains cas, à l’insertion des racines adventives sur les rameaux ligneux (des Cotoneaster, etc., par exemple), ces deux espèces d’or- ganes se confondent en quelque sorte; il est souvent difficile de dire ce qui est fibre ligneuse et ce qui appartient aux rayons mé- dullaires. 11 n’est donc pas si étrange d'admettre que des organes qui ont plusieurs propriétés communes, qui ont la même dispo- sition, aient aussi le même mode de formation. 288 TRÉCUL. — SUR L'ORIGINE Mais, pourra-t-on me demander encore, pourquoi dans les bou- tures , soit de racine, soit de tige, l’accroissement en diamètre se fait-il toujours et seulement au-dessous des bourgeons qui se dé- veloppent, de telle sorte que ce sont les bourgeons eux-mêmes qui paraissent se prolonger sur le sujet? La raison m'en paraît toute simple. Il est une vérité évidente pour tout le monde, c’est qu’un arbre ne peut végéter si on le prive constamment de ses feuilles ; ainsi mutilé, il meurt inévita- blement. Les feuilles sont donc absolument indispensables à la végétation, soit qu’elles facilitent l’absorption, soit qu’elles ser- vent à l'élaboration de la sève, etc... Or, quand un bourgeon est né sur une racine, son système fibro-vasculaire, sa couche géné- ratrice , Son écorce sont en communication avec les parties simi- laires du sujet; la matière nutritive, qui descend dans ce bour- geon par son tissu Cortical, passe dans l’écorce de la bouture en suivant la verticale , si aucun obstacle ne s’y oppose; elle arrive ainsi dans l’écorce des racines, quand il en existe. Dès lors, il est facile de concevoir que l’accroissement ne se fasse que dans les points de la couche génératrice qui correspondent à cette sève descendante : de là la continuité des racines et des bourgeons adventifs, quand ces parties sont arrivées à un certain âge. La couche génératrice du bourgeon , celle du sujet et celle de la ra- cine étant parfaitement continues, les tissus fibreux et vasculaires qui s’y développent doivent être aussi parfaitement continus. Si la sève rencontre un obstacle dans sa route, comme une incision partielle . c'est-à-dire qui n’embrasse pas toute la circon- férence de la tige ou du sujet, elle contourne cet obstacle, et l’ac- croissement, qui l'accompagne toujours, prend aussi la même direction. Si c’est une incision annulaire qui s’oppose au passage de la sève, un bourrelet annulaire se manifeste au-dessus d'elle, etc. Tous ces phénomènes s’expliquent donc parfaitement bien sans que l’on reconnaisse l'existence de fibres envoyées par les feuilles pour puiser dans le sol les matières nutritives, se produisant et s’accroissant à l’aide de l'humeur visqueuse interposée au bois et à l'écorce, et avec une vitesse égale à celle de l'électricité et de la lumière, de sorte que l’accroissement est presque simultané DES BOURGEONS ADVENTIFS, 289 dans les parties les plus élevées et dans les plus infimes des plus grands arbres (1). L’accroissement se propageant de haut en bas comme la sève, on conçoit aussi très bien que les filets fibro-vasculaires semblent s'arrêter à des hauteurs diverses sur les rameaux, sur le tronc ou sur les racines, quand, par la macération, on vient à enlever le tissu cellulaire qui les recouvre. Quand M. Dupetit- Thouars publia la troisième citation que j'ai faite , il avait évidemment oublié ses boutures de Dracæna , dans lesquelles les fibres radicales tendaient, dit-il, à monter, et celles des bourgeons à descendre. Comme tous les botanistes n’ont pas à leur disposition des boutures de Dracæna, ceux qui voudront s'assurer que la continuité des faisceaux d’une extrémité du vé- gétal à l’autre n’a point lieu, et que telle fibre, qui a sa termi- naison d'un côté dans une feuille ou une fleur , ne se termine point de l’autre dans le chevelu d’une racine, n’ont qu’à prendre tout simplement la partie supérieure d’un rameau du Lierre, qui, un peu au-dessous du bourgeon terminal lui-même , présente très souvent des racines adventives fort jeunes, dont les vaisseaux ne résultent certainement pas de la déviation de ceux des feuilles ru- dimentaires placées au-dessus. Ces vaisseaux , composés à la base de cellules ovoïdes très courtes, sont appliqués sur les vaisseaux de la tige qui, eux, sont formés de cellules très longues, et se prolongent au-dessous des racines , quelquefois très nombreuses, qui se développent dans ce point (2\, On m'objectera peut-être que ce ne sont point là des racines, mais des crampons destinés seulement à fixer la plante. Qu'est-ce donc alors qu’un crampon du Lierre, si ce n’est une racine ? Ces crampons ont toute la structure des vraies racines adventives ; et, pour s'assurer de leur nature, il suffit d’enterrer un rameau de cette plante pour voir se développer en grandes racines ramifiées ces organes qui, sur les arbres ou sur les murs, restent ordinairement à l’état (1) Note de l'auteur. —Mes observations m'ont démontré que les feuilles n'en- voient pas de vaisseaux. mais qu'elles en reçoivent, ou plutôt que leurs vaisseaux se développent après ceux de la partie radiculaire du bourgeon, qu'ils les continuent. (2) Ann. Sc. nat., 3° série, t. VI, p. 319, pl. 46, fig. 7 et 8. 3* série. Bor. T. VIIT, (Novembre 1847.) ; 19 290 FRÉCUE. — SUR L'ORIGINE rudimentaire. Cette discontinuité des faisceaux que lon observe sur les tiges ou les rameaux, quand il y naît des racines adven- tives, peut aussi être reconnuc sur les racines, quand elles don- nent naissance à des radicelles, Toutes celles-ci, en effet, ont des vaisseaux qui leur sont propres, qui ne continuent pas plus ceux de la racine que ceux des racines adventives ne prolongent ceux de la tige ou du rameau (radicelles de lA4Hium porrum , du Nuphar lutea, du Cucurbita pepo, etc.) CONCLUSIONS. Mon but, en entreprenant ces recherches, étant la solution des trois questions posées au commencement de ce Mémoire, je dé- duirai de mes observations : 1° Que c’est la partie radiculaire des bourgeons adventifs que j'ai examinés qui se développe la première , et que la partie tigel- laire ne se manifeste que plus tard ; 2° Que les premiers vaisseaux naissent dans cette partie radi- culaire , souvent même longtemps avant la naissance des feuilles ; 3° Que ce ne sont point des trachées qui se développent d’a- bord, mais des vaisseaux réticulés qui se transforment bientôt en vaisseaux ponctués. EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE 7. Fig. 4. Bouture de racine de Maclura aurantiaca grossie, et montrant que les petits tubercules b, qui donnent naissance aux feuilles, se développent circu- lairement au sommet de la bouture entre son corps ligneux / et son écorce c. Fig. 2. Autre bouture de racine de Waclura coupée longitudinalement, pour montrer le développement que prend la couche génératrice en g par la naïis- sance des bourgeons adventifs b; !, corps ligneux de la bouture ; e, écorce de la bouture. Fig. 3. Bouture de racine de Maclura plus âgée, et coupée aussi longitudinale- ment pour montrer l'insertion des bourgeons b à la partie supérieure g de la couche génératrice , et à sa partie inférieure celle des tubercules r, dans les- quels naissent les racines. Fig. 4. Tronçon d'une bouture de Tecoma radicans, coupe longitudinalement DES BOURGEONS ADVENTIFS, 291 pour montrer l'insertion des bourgeons nés à la place de radicelles détruites, e, écorce de la bouture; !, son corps ligneux, r, partie inférieure de la radi- celle détruite ; o, orifice par lequel sortait la radicelle ; b, bourgeon inséré sur la base r de cette radicelle, et prolongeant l’épatement g, que celle-ci formait à son insertion dans la couche génératrice. Fig. 5. Coupe transversale de la bouture précédente pour montrer l'insertion des mêmes bourgeons sur le corps ligneux et à la place des radicelles. e, écorce de la bouture; !, corps ligneux de la bouture; r, insertion de la radicelle dans le corps ligneux ; g, empâtement que forme le système fibro-vasculaire de la radicelle à son insertion dans la couche génératrice ; b, bourgeon inséré sur la base persistante de cette radicelle ; o, orifice par lequel sortait cette radicelle. Fig. 6. Coupe longitudinale d’un tronçon de bouture de racine d’'Ailunthus glan- dulosa pour montrer les divers points dans lesquels se développent les bour- geons adventifs. !, corps ligneux de la bouture; e, écorce de la bouture ; ce, couche utriculaire transparente composée de cellules disposées en séries horizontales , perpendiculaires à l'axe de la bouture; b,b, bourgeons en com- munication dès leur naissance avec la couche génératrice ; m, masse cellu- leuse qui se développe à la surface du tissu cortical opaque sous la couche transparente, et dans laquelle doivent se développer un ou plusieurs bourgeons b’, qui ne sont point en communication avec la couche génératrice dès leur nais- sance ; b'”, bourgeons adventifs naissant au sommet de la couche génératrice, comme dans les boutures de Maclura aurantiaca. PLANCHE S. Fig. 7. Coupe longitudinale d’un tronçon de bouture de racine de Paulownia vn- perialis, montrant la structure d’un très jeune bourgeon. f,r, petite portion du système fibro-vasculaire de la racine bouturée : p, vaisseau ponctué de cette partie ; y, couche génératrice; c, tissu cortical externe ; e, protubérance cel- luleuse qui naît du tissu cortical interne, soulève le tissu cortical externe c, et dans laquelle on voit un très jeune bourgeon b ; la base de ce bourgeon est in- sérée dans la couche génératrice g de la bouture ; ce bourgeon est terminé par de petites dents f qui représentent les premières feuilles naissantes; des vais- seaux v , contigus à ceux de la couche génératrice v, le parcourent dans sa lon- gueur; ils sont en relation avec la partie inférieure de la bouture. Fig. 8. Portion d'une coupe longitudinale faite dans l'écorce de là même bouture de Paulownia imperialis, pour montrer la structure du sommet du bourgeon représenté dans la fig. 7, mais plus avancé. c, tissu cortical externe ; e, tissu cortical interne ; v’, extrémité du faisceau v’ de la fig. 7; plus développé , et se prolongeant en vw” dans les premières feuilles /, aussi plus avancées que dans la figure précédente ; f’, feuilles plus jeunes ; m, moelle commençante. 299 TRÉCUL. —- SUR L'ORIGINE PLANCHE 9, Fig. 9. Portion d’une coupe longitudinale faite dans une bouture d’Ailanthus glandulosa pour montrer l'insertion de jeunes bourgeons. r, portion du corps ligneux de la bouture ; g, couche génératrice ; c, tissu cortical interne soulevé par la protubérance celluleuse e qui se développe dans le tissu cortical interne, et dans laquelle on voit un très jeune bourgeon b; 1, fibres du liber ; v, jeunes vaisseaux réticulés développés dans la couche génératrice g, que les uns sui- vent, tandis que d'autres vw’ passent dans le bourgeon replié sur lui-même, et dont ils suivent le contour ; v’’, jeune faisceau commençant , qui doit se pro- longer dans les feuilles correspondantes : f, premières feuilles .encore très jeunes. Fig. 10. Coupe longitudinale prise dans une bouture de racine d’Ailanthus glan- dulosa pour montrer la structure d’un bourgeon plus avancé que celui qui est représenté fig. 9 ; il est recourbé dans un autre sens. r, portion du corps li- gneux de la bouture ; g, couche génératrice ; /, fibres du liber ; c, tissu cortical externe ; e, protubérance du tissu cortical interne ; v, jeunes vaisseaux de la couche génératrice ; v’, vaisseaux réticulés se rendant dans le bourgeon; v”, vaisseaux se prolongeant vers les feuilles; f,m, moelle commençante. PLANCHE 10. Fig. 14. Coupe longitudinale prise dans-une bouture de racine d'Ailanthus glan- dulosa pour montrer la structure de la partie inférieure d'un bourgeon plus avancé que ceux des figures 9 et 10, et surtout pour faire voir le passage des vaisseaux ponctués aux trachées vraies. p, vaisseau ponctué du corps ligneux de la bouture ; r, rayon médullaire avec de l'amidon dans ses cellules ; g, couche génératrice ; L, liber ; c, tissu cortical de la bouture; b, bourgeon , dont la partie supérieure a été coupée; v, vaisseaux ponctués de la couche généra- trice de la bouture : vw’, vaisseaux ponctués de la partie radiculaire du bourgeon, passant insensiblement à l'état de vaisseaux réticulés, et se terminant par des trachées v’" et v’”’, qui se rendent aux feuilles f, ou qui se prolongent autour dela moelle m du bourgeon ; e, écorce du bourgeon ; r’, jeune rayon médullaire ; b', jeune bourgeon secondaire né à l’aisselle d'une feuille du bourgeon primi- tif; des vaisseaux existent, déjà à sa base. PLANCHE A1. Fig. 12. Coupe longitudinale faite à l'extrémité d’une bouture de racine d’Ailan- thus glandulosa pour montrer le développement des tubercules celluleux qui donnent naissance aux bourgeons. f;r, portion du corps ligneux de la bouture ; e, portion de l'écorce proprement dite; !, fibres du liber; g, sommet de la couche génératrice qui a pris un grand développement, et à l'extrémité de DÉS BOURGEONS ADVENTIFS, PAIE: laquelle s'est formée une masse celluleuse b, qui doit donner naissance à un bourgeon, dans lequel se prolongeront les vaisseaux réticulés v. Fig. 43. Coupe longitudinale faite aussi à l'extrémité d'une bouture de racine de la même plante, pour montrer des masses ou tubercules celluleux plus avan- cés. fr, petite portion du système fibro-vasculaire ; g, couche génératrice au sommet de laquelle s’est développé le tubercule celluleux b, dans lequel se prolongent les jeunes vaisseaux réticulés v, qui se divisent déjà au sommet pour se prolonger dans les feuilles dont on ne voit encore aucun indice; e, tissu cortical de la bouture parcouru par des fibres du liber /, et à l'extrémité du- quel s’est formé un tubercule celluleux b’, qui doit donner naissance à un bourgeon dans lequel se prolongeront les vaisseaux v’. Je n’ai pu suivre ces vaisseaux, jusqu’à leur extrémité inférieure, au milieu des fibres du liber. PLANCHE 19. Fig. 44. Coupe longitudinale prise dans une bouture de racine de Tecoma radi- cans, montrant un bourgeon développé sur la place occupée auparavant par une radicelle (tig. # et 5), ou plutôt sur la base persistante de cette radicelle ; fr, portion du système fibro-vasculaire de la bouture ; g, couche génératrice ; e, écorce de la bouture ; !, hiber ; c, tissu cortical externe; r,r, partie infé- rieure et persistante de la radicelle détruite; v, vaisseaux qui ont appartenu à cette radicelle et qui se prolongent en v’, dans le bourgeon b, qui lui est substitué; f,f’,f",f"", feuilles de ce bourgeon à divers degrés de dévelop- pement. PLANCHE A9. Fig. 15. Coupe longitudinale prise dans une bouture de racine de Tecoma radi- cans, montrant la structure et l'insertion d'un très jeune bourgeon adventif or- dinaire sur le corps hgneux de la racine mère. f,r, portion de ce corpsligneux : r,r, rayons médullaires ; 4, coupe génératrice ; e, tissu cortical de la bouture ; l, Liber; f,f ,f’, feuilles du bourgeon à divers degrés de développement ; », vaisseaux réticulés nés dans la couche génératrice ; v’, vaisseaux s'introduisant dans les feuilles: v’’, vaisseaux se dirigeant vers les plus jeunes feuilles ; », moelle du jeune bourgeon. Fig. 46. Coupe longitudinale faite à l'extrémité d'une bouture de racine de Maclura aurantiaca, pour montrer les premiers changements qui surviennent dans la couche génératrice quand les bourgeons adventifs commencent à s’y dévelop- per; p, gros vaisseau ponctué du corps ligneux de la racine de Maclura bor- dant la couche génératrice; ce vaisseau est rempli de tissu utriculaire u; il s'en développe de la manière suivante dans presque tous les gros vaisseaux des boutures de racines que j'ai observées : de petites vésicules parfaitement transparentes et dépourvues de nucléus w’ (PI. 45, fig. 19) et u, naissent d'a- bord ; elles grossissent peu à peu, puis se partagent en deux cellules (fig. 46) uw’, qui continuent de s'accroitre et qui se divisent à leur tour, eic.: par ce 29% ‘rRÉCUL. — ORIGINE DES BOURGEONS ADVENTIFS. mode de multiplication, les vaisseaux se remplissent complétement de tissu utriculaire. €, petite portion du tissu cortical de la racine bouturée ; !, fibres du liber ; les tissus interposés à ce liber et au gros vaisseau rayé p appartien= nent à la couche génératrice ; b, tissu cellulaire disposé en séries horizontales rayonnantes ; c'est lui qui doit donner naissance aux tubercules ou jeunes bourgeons b des figures 1, 2 et 3, planche 7 ; {, couche mince de tissu cellu- laire plus transparent et irrégulier qui recouvre le tissu précédent; v, pre- mier vaisseau développé dans la couche génératrice ; c’est du prolongement de ce vaisseau et de ceux qui doivent naître à côté de lui que résultent les vaisseaux des bourgeons qui naissent plus tard. PLANCHE 14. Fig. 17. Même coupe longitudinale que dans la figure précédente, mais repré- sentant un bourgeon plus avancé, dépourvu encore de feuilles. f,r, portion du corps ligneux de là bouture; p, vaisseau rempli de tissu cellulaire w; e, tissu cortical ; /, fibres du libér ; g, couche génératrice ; b, commencement de bour- geon où plutôt de tubercule celluleux qui doit lui donner naissance ; vw, vais- seaux réticulés qui doivent se prolonger dans ce bourgeon. Fig. 18. Même coupe longitudinale représentant un bourgeon plus avancé. fr, portion du corps ligneux de la bouture ; p, vaisseau rayé ou à ponctuations al- longées ; g, couche génératrice ; 6, tissu cortical; v, faisceau représenté dans la figure précédente, dont les vaisseaux , plus nombreux, se divisent au som- met en fascicules, qui pénètrent dans les jeunes feuilles f, du bourgeon ; v’, trachées ; m, moelle commeniçante. PLANCHE 15. Fig. 19. Portion d'une coupe transversale prise au sommet d’une bouture de ra- cine de Maclura aurantiaca, pour montrer que les vaisseaux qui se prolon- gent dans les bourgeons n’ont aucune relation apparente avec les rayons mé- dullaires. e, portion du tissu cortical interne; fr, portion du corps ligneux ; g, couche génératrice dans laquelle se sont développés les vaisseaux v, qui se terminent supérieurement dans les bourgeons; ils sont disposés vis-à-vis les faisceaux ligneux, entre les rayoris médullaires r, avec lesquels ils paraissent n’avoir aucun rapport immédiat, Les gros vaisseaux du corps ligneux sont remplis de tissu utriculaire w#’, qui commence par de petites vésicules globu- leuses uw, qui se développent à la surface interne de ces vaisseaux ; elles gros- sissent et se divisent comme je l'ai indiqué plus haut. Fig. 20. Coupe longitudinale prise à la base d’une bouture de racine de Maclura aurantiaca, pour montrer la structure d’un des tubercules qui donnent nais- sance aux racines adventives. fr, portion du corps ligneux de la bouture ; e, portion de l'écorce parcourue par des fibres du liber; g, couche génératrice ; v, faisceau vasculaire qui se prolonge inférieurement dans le tubercule, où il GUILLARD. — SUR LA MOËLLE DES PLANTES LIGNEUSES. 295 se partage en trois branches, à l'extrémité de chacune desquelles aurait pu se développer une racine. Fig. 21. Coupe longitudinale prise aussi à la base d’une bouture de racine de Maclura, pour montrer la structure d'un tubercule dans lequel se développe une seule racine. fr, portion du corps ligneux de la bouture; p, piléorhize rudimeñtaire (1); e; tissu cortical rudimentaire de la racine; f, tissu Central de là même racine. OBSERVATIONS SUR LA MOELLE DES PLANTES LIGNEUSES (2); Par M, ACHILLE GUILLARD, Docteur ès-sciences, PREMIÈRE PARTIE. Dans le cours de quelques recherches sur l’origine et là forma- tion chronologique des bourgeons , j'ai été conduit à remarquer que la moelle des plantes ligneuses n’est point un corps unique et homogène, comme elle est décrite généralement. Si l’on observe en section longitudinale le sommet d’une branche d’Érable et le bourgeon qui la surmonte (PI. 16, fig. 1), on voit que la moelle propre à ce bourgeon est un corps conique à large base, M , d’un vert foncé qui se décolore en s’élevant, d’une consistance charnue ; molle , homogène ; laissant à peine apercevoir son tissu cellulaire imparfait , très fin, granuleux. Sous cette moelle propre est un autre corps médullaire, M’, en forme de rognon , de rein ou de cône tronqué , incolore ; sec, d'un tissu cellulaire très distinct; mais lâche, irrégulier, et comme décomposé. Nous l’appellerons moelle marcescente ou moelle morte. Au-dessous se trouve la moelle centrale de la branche, M°”, celle qui est décrite par les auteurs : elle est blanche et sèche ; ses cellules sont grandes , facilement visibles à la simple loupe ; (1) Ann. Sc. nat , 3° série, t. VI, p. 310. (2) La à la Société royale d'agriculture , histoire naturelle et arts utiles de Lyon, dans sa séance du 15 janvier 1847. 296 GUILLARD. — SUR LA MOËLLE elles ont une sorte de régularité, et sont remarquables par leur alignement dans le sens vertical , et par l’espèce de chaîne longi- tudinale qui semble les réunir en tissu. La moelle centrale ne touche pas immédiatement au corps li- gneux : elle en est séparée par un autre corps médullaire fort distinct, M” (fig. 1, 2, 8), qui forme un cylindre creux autour d’elle, dans toute la longueur de la branche. Cette moelle, que je nommerai moelle annulaire, est ici, et dans la plupart des arbres, d’une teinte vert-d’eau, d’un tissu plus fin que la moelle cen- trale , sans direction marquée, ou allongée horizontalement. Au reste, sa consistance et sa coloration sont fort diverses : molle, humide et verdâtre, dans le plus grand nombre des plantes , elle est dure et grise dans le Frêne , jaunâtre dans le Tilleul , le Ner- prun, gris-pâle dans Celhs, blanchâtre dans Diospyros. Malgré ces variations , elle a toujours la même organisation celluleuse : on n'y découvre ni tubes ni vaisseaux. Tels sont les quatre états distincts où s'offre au cœur d’un ra- meau ligneux la substance médullaire. La moelle propre du bourgeon reste dans un état qui semble à peu près stationnaire, depuis l’époque où le bourgeon est entière- ment formé (c’est la fin de l'été, en général, pour les plantes de nos climats), jusqu’à celle où il entre en évolution, c’est-à-dire au printemps de l’année suivante. Mais beaucoup de bourgeons restent ainsi en expectative une année entière, et peut-être plus : tels sont les bourgeons accessoires sur les Frênes , ceux qui se trouvent à la base des branches sur le Goudrier et autres arbres, les bourgeons floraux secondaires sur les Cercis , les Gledtscha, et une foule d’autres dans des circonstances diverses (1). La moelle morte se trouve à la base de tous les bourgeons, soit axillaires, soit terminaux (W’, fig. 1 et 6); elle se trouve au haut de chaque pousse annuelle, au bas de chaque rameau qui en prolonge un autre. En un mot, elle reste partout où un bourgeon a été produit, comme l’arrière-faix de cette production. Elle cor- respond intérieurement au plan où finit le corps ligneux de la (4) Voyez les intéressantes observations faites par M. Pepin, Ann. Sc. nat. 1841,1. XV,p. 272 et suiv. DES PLANIES LIGNEUSES. 297 branche, extérieurement aux cicatrices d’écailles marquées et accumulées sur l’écorce : elle a la même hauteur que l’ensemble de ces cicatrices (environ 2 millimètres sur les Érables), C’est une masse où les cellules ne paraissent pas en rangées, mais en amas ; et souvent même 1! semble que l’on n’y voie que des dé- bris de cellules et de tissu. Elle est remarquable en général par un état évident d’altération , qui s'accroît rapidement à l’air en suite de la section : elle rougit ou Jaunit ; elle se rouille. Cet effet est très frappant sur les Æsculus ou Pavia : si l’on tranche un rameau de ces arbres à sa Jonction avec la branche-porteur, c’est- à-dire à la hauteur des écailles, on voit la moelle rougir instan- tanément , au lieu que, coupée à 8 millimètres au-dessus ou au-dessous , elle reste parfaitement blanche. Ce changement de couleur de la moelle morte, lors même qu’il n’est pas aussi rapide, aide encore à la reconnaître sur d’autres arbres, où, dans le pre- mier moment, on ne la distinguerait pas des moelles centrales. De plus, la moelle morte exposée à l’air se contracte, s’affaisse sur elle- même, et se raccourcit ; elle se sépare par là de la moelle propre qui la surmonte, et de annulaire qui l'entoure. On observe bien cet effet sur une mince tranche longitudinale; et l’on découvre ainsi que c’est par la moelle annulaire que le bour- geon est maintenu en communion de vitalité avec la branche qui le porte. L’altération de couleur et de tissu se produit d’ailleurs natu- rellement dans l’intérieur de l'arbre ; et on la trouve d'autant plus avancée qu'on l’observe sur des branches plus âgées. Partout la moelle morte est séparée de la moelle centrale par un diaphragme de moelle annulaire. Dans certaines plantes, telles que le Figuier, la Vigne, la Clématite, le Broussoneta , etc., ces diaphragmes se produisent en outre à chaque feuille (fig. 15, M”); ils hachent en quelque sorte la moelle centrale, comme pour faire de chaque entre-nœud un rameau distinct. Dans les Magnoliacées , ils sont encore plus multipliés : on en trouve deux par millimètré de hauteur de tige. Le cylindre plein composé de moelle centrale est terminé au haut du rameau par une surface convexe, au bas par une conca- vité (fig. 1 et 12). Les diaphragmes de la moelle annulaire sont 298 GUILLARD. — SUR LA MOELLE päreillement convexes en dessus (fig. 41, À”), ainsi que les ro- énons de moelle morte. Cela indique sans doute que la forcé qui allonge la moelle, qui convertit le cône en cylindre , là moelle propre du bourgeon en moelle centrale, agit de bas en haut. On a écrit que la moelle centrale à les cellules ordinairement plus régulièrés , plus grandes , et d’une consistance plus spon- gieuse que le reste du tissu cellulaire (De Cand., Organ., t. Le, p. 163). Elle est pourtant sujette aussi à de grandes variétés. Son tissu est tin dans l’Esculus , grossier et irrégulier dans le Sumac ; ondulé dans le Frêne , granulé dans le Rosier , parfaite- ment diaphane dans le Lilas. Ses cellules sont tantôt en forme de polyèdre, par exemple dé dodécaèdre (1), et, en coupe tränsver- sale, on les voit se dépasser les ünes les autrés (Sorbus Ameri- cana, Staphylea, Melia azedarach), tantôt prismatiques ou cylin- driques , en sorte que la coupe ressemble à celle des alvéoles que construisent les Abeilles (Sorbus domestica , Antidesma alexæite- ria , Ternstræmia peduncularis). Elles sont quelquefois compri- mées et comme étirées dans le sens du rayof (Philadelphées) ; — quelquefois allongées verticalement (Galphimia hirsuta Cav., Buphthalmum frutescens L., Scabiosa crehica, Polycnemum) ; — bien plus souvent déprimées (Lilas, Vyctanthes ; Bignonia ca- pensis) ; : ou isaèdres, c'est-à-dire à côtés égaux , aussi longues que larges (Magnoliacées, Casearia, Calothamnus). Dans Kæl- reuteria ; on les trouve à la fois comprimées et déprimées. Leur diamètre est quelquefois égal dans toute l’épaisseur de la moelle (Acer Platanoïdes , Alnus); d’autres fois ; il s’accroît graduelle- ment de la circonférence au centre (Robinia , Coriaria ; Chryso- pliyllum ; Oléinées); le plus souvent, il est égal dans presque toute l’épaisseur , et resserré seulement au voisinage de la moelle anhulaire (Hydrangea, Prunus , etc.). De ces trois états com- paratifs du diamètre, le deuxième est le plus fréquent dans les plantes herbacées ; et l'on peut sur une même tige le ren- contrer dans les rameaux jeunes, tandis que c’est le troisième qui prévaut dans les rameaux plus avancés en âge. Cette observa- tion paraît indiquer que la moelle se développe du centre à la cir- à! (1) Adr. de Jussieu, Cours clém., S 55, fig, 96. + n” uen. en. 0 DÉS PLANTES LIGNEUSES. | 299 conférence, et que ses cellules grandissent successivement dans le iême ordre. Son état spongieux, qui se manifeste ordinairement très vite, tarde au contraire sur le Platane, où la moelle de l’an- née reste humide et verdâtre (fig. 6, M”); sur le Hêtre, où élle garde cette fraîcheur pendant plusieurs années ; sur le Bouleau , où elle est très peu abondante, et où elle paraît plus dense que le ligneux même. Dans le Pommier ordinaire, sa texture longitudi-- nale ne se montre bien qu’à la deuxième ou à la troisième année ; auparavant, la moelle centrale est plutôt grenue, et quoique blanche, elle porte deux ou trois cordons de moelle verdâtre. Ailleurs, cette texture longitudinale n’existe pas ; et la coupe offre l’image d’une entière confusion : Sterculia platamfolia, Cinna- momum Camphora. Dans beaucoup de plantes, et notamment dans le Tilleul , elle contient des boyaux remplis d’une humeur gélatineuse incolore ; on les trouve différents de nombre (trois à six), de grosseur et de position, selon la hauteur où l’on tranche, comime s'ils s’entrelacaient dans la moelle; et, quand on approche d’un bourgeon , on en trouve ordinairement un ou deux dés plus gros qui semblent y porter leur gélatine. La moelle annulaire est, dans la plupart des plantes , tellement distincte de la centrale , que c’est moins avec celle-ci qu’on l’a confondue qu'avec le corps ligneux. En effet, si l’on cherche à Ôter la moelle du cœur d’un rameau, c’est la centrale que l’on enlève ; l’annulaire reste adhérente au bois : cette intime union tient à l’étroite dépendance où ils sont tous deux de l’organisation des feuilles, comme nous l’exposerons plus bas. De la moelle annulaire procèdent ce que l’on à appelé les rayons médullaires : expression imparfaite , parce que ces rayonnements ne partent point du centre et ne s'étendent point jusqu’à la cir- conférence, et parce qu'ils ne sont pas seulement des lignes, mais des couches planes et verticales, des pans longitudinaux rayonnants. Ils sont étrangers à la moelle centrale : ils n’arrivent point jusqu'à elle , et ils n’ont point son tissu vertical. Leurs cel- lules paraissent , dans toutes les plantes ligneuses , alignées hori- zontalement. Sous ce point de vue, leur organisation différerait quelquefois de celle de la moelle annulaire ; cependant ils font partie de cette moelle , comme il est facile de s’en convaincre par 900 GUILLARD, — SUR LA MOELLE l'observation. Pour bien juger de leur nature , 1l est bon de les observer sur les plantes où le corps ligneux moins serré leur ‘ laisse plus d'amplitude : telle est la tige de Clematis V'italba L. (fig. 5). On y voit très commodément la moelle annulaire émet- tant de larges procès étoilés qui traversent tout le ligneux ; ou plutôt la moelle annulaire elle-même s'étend jusqu’à l'écorce ; et c'est en elle que se forment les colonnes cunéiformes dont se compose le corps ligneux. Cette substance médullaire a une texture charnue et compacte, par laquelle elle se distingue par- faitement, d’une part, de la moelle centrale qui est sèche et lâche, de l’autre, du ligneux qui est formé de fibres et criblé de gros percements dits vaisseau. En répétant cette observation sur plusieurs plantes (Orme, Vigne, Platane , fig. 5, 6, 7, Mürier, Cornouiller, Noyer, etc.), on se convaincra que ce que l’on appelle étui médullaire (Hill), considéré comme corps ligneux, est un être d'imagination, et qu’il n’y à pas d'autre étui médullaire que la moelle annulaire et rayonnante. Le désir de connaître l’origine et la formation de cette moelle a dirigé mes observations sur les coins vasculés qui sont rangés en cercle au dedans des couches fibreuses, pénétrant plus ou moins avant dans ces couches , et entre lesquels s’étend le rayon- nement. J’ai vu qu'ils sont en relation intime avec l’origine , la formation et la disposition des feuilles. Si l'on pratique de minces sections transversales au sommet d’un rameau d’un arbre quelconque (Noisetier, par exemple), avant que le bourgeon terminal soit en évolution, la section faite au-dessus de la dernière feuille déchue ne montre pas de vaisseau : on n’y découvre que la moelle morte et la moelle annu- laire , le sommet des fibres du rameau et l'écorce. Le pétiole en se détachant a laissé un peu au-dessous une cicatrice, où l’on voit ordinairement trois troncons des faisceaux de fibres et de vaisseaux qui unissaient la feuille à la branche. Le faisceau prin- cipal correspond précisément à l’axe de la dorsale (nervure mé- diane) de la feuille ; les deux autres sont à droite et à gauche du premier. À mesure que la section descend au-dessous de la ciea- trice , on trouve ces trois faisceaux dans l'écorce ; puis on les voit DES PLANTES LIGNEUSES, 301 traverser la zone du liber , celle du cambium, et se rapprocher du corps interne qui s’ouvre à leur approche; ils y pénètrent, pré- cédés d’une petite masse de moelle annulaire qui s'étend aussi à leurs côtés, et ils prennent place au dedans du cercle ou polygone que forme le corps fibreux (PI. 48, fig. 18). Alors la tranche fait voir des vaisseaux et trachées, mais seulement de ceux qui ap- partiennent aux trois faisceaux désignés ; on n’en voit point dans le reste du cercle. Au-dessous de deux feuilles, on voit six fais- ceaux ; au-dessous de trois feuilles , on en voit neuf, et ainsi de suite. À mesure que le cercle se complète, les groupes se serrent, s’allongent excentriquement, et prennent cette figure cunéiforme qui est connue. [ls arrivent à se toucher latéralement par la couche de moelle annulaire qui les entoure , et qui, s’allongeant avec eux, forme de cette sorte les principaux rayonnements mé- dullaires. Si, après avoir abandonné le rameau ainsi sectionné, on le reprend plus tard pour l’examiner de nouveau, on le trouve souvent marqué au bout de fentes rayonnantes {comme il arrive aux bois d'œuvre, au grand détriment des tabletiers et tourneurs) ; on peut remarquer que ces fentes ont lieu aux rayonnements prin- cipaux, et qu'elles paraissent les diviser en deux : c’est natu- rel, puisqu'elles séparent ce qui n’était uni que par contiguïté. Ce phénomène est commode à observer sur la Clématite. Si l’on sectionne le bourgeon vers le milieu de sa moelle pro- pre, on verra que chacune des feuilles qui doivent éclore de lui en première spire, y est représentée par trois cercles translu- cides , centrés d’un point opaque, et rangés en polygone autour de cette partie de la moelle propre qui doit devenir la moelle cen- trale (PI. 18, fig. 22). Telle est l’origine des feuilles : leur con- ception , si Je puis m’exprimer ainsi, a lieu par trois globules de sève qui s'organisent séparément dans le parenchyme originaire du bourgeon, qui s'unissent pour produire la feuille rudimentaire sur ce même bourgeon, et qui, grandis, multiphiés, transformés en divers tissus, offrent les faisceaux dont nous nous occupons. Ces faisceaux, qui forment les feuilles, ont une organisation fort complexe. La figure 19, planche 18 , en représente un de Mespilus Japonica : nous y remarquons d’abord une masse de 302 GUILLARD. — SUR LA MOELLE parenchyme verdâtre, M”, qui appartient à la moelle annulaire et rayonnante; puis un assemblage de vaisseaux, #7, alignés excentriquement en plusieurs. rangées rayonnantes. Le paren- chyme s’interpose entre les rangées de vaisseaux, mais il y est à peine perceptible. Derrière les rangées vasculaires èt en de- hors , est un demi-cercle translucide, €, qui est une voie de la sève ; plus loin, des faisceaux de fibres libériennes, L: enfin une autre voie translucide , en forme de croissant , ca; celle-ci est pour l'ordinaire finement ponctuée. Quelquefois la couche herbacée corticale paraît se condenser autour de cette voie ex- terne ; d’autres fois elle ne montre aucune modification. | La quantité des vaisseaux varie dans chaque rangée, ainsi que le nombre des rangées elles-mêmes, selon les familles, les genres et les espèces : Prunus spinosa n’a guère que sept ran- gées d'environ sept vaisseaux chacune; Fraæinus a au moins trente rangées de dix vaisseaux ; Æucalyptus en a soixante de six à dix. Ges organes, considérés dans des tiges de plantes di- verses, offrent une telle variété, que le nombre des vaisseaux, qui s’y peut élever jusqu’à cinq cents et plus, comme nous venons de le dire , Y peut aussi être borné à deux ou trois (Amarantacées, Basellées), peut-être même à un seul (Cucurbitacées, Nycta- ginées, Nymphéacées). L'ensemble offre , en section transverse, une figure de demi-lune, de rognon, de fer à cheval, de croissant, d’ogive, de‘bandelette, etc. Ces organes importants et compliqués, qui donnent naissance à la feuille, qui lui fournissent les instruments de ses fonctions, et qui établissent et maintiennent sa communication avec la tige, n’ont pas encore un nom dans la science. L’assemblage des vaisseaux , que les auteurs y ont considéré jusqu'ici presque uni- quement (sous les noms de faisceaux ou filets vasculaires, fibreux, caulinaires , fibro-vasculaires), les désignerait incomplétement, puisqu'il en exclurait les voies séveuses , les’éléments parenchy- mateux, les masses médullaires et muqueuses, qui sont parties intégrantes et principales de ces organes générateurs des feuilles. Je crois utile en conséquence de leur donner un nom qui, sans rien exclure, indique expressément leur relation essentielle avec DES PLANTES LIGNEUSES. 205 _ la feuille, et en outre rappelle vivement à l'esprit leur organisa- tion, formée principalement d’un grand nombre d'êtres simi- laires, coordonnés , enrégimentés en quelque sorte , et conspirant pour une action commune. C’est pourquoi je propose de les ap- peler les Cohortes fohiales. Le mot Cohorte représente, soit par son étymologie, soit par l'emploi qu’en faisaient primitivement les anciens, le sens que je veux y attacher ; et la botanique peut d'autant mieux le revendiquer, qu'avant d'être usurpé par l’art militaire, il appartenait à l’agriculture, comme en témoigne le docte Varron (de !. !. IV, 16) (4). De même que les Cohortes romaines, les Cohortes végétales se divisent en demi-cohortes et en manipules. Corylus a la cohorte principale didyme (PI. 17, fig. 9); Æinus, Pavia, Quercus pedun- culata, l'ont 3-dyme ; Platanus (fig. 6) 4-dyme. On peut souvent suivre par l’observation directe ces divisions et subdivisions, qui paraissent déterminées en partie par la rencontre que les Cohortes d’une feuille doivent faire de celles de la feuille placée verticale- ment au-dessous d’elle ( Phillyrea, Calycanthées, Acérinées), En général, les Cohortes foiales paraissent se diviser naturellement en deux moitiés dans le sens du rayonnement. On soupçonne déjà cette division sur le frais; elle se montre mieux lorsque la tranche se dessèche , et que l’on voit la Cohorte se fendre et s’ouvrir, de la même manière que nous l’avons dit des coins ligneux. Dès l’automne , les bourgeons des arbres sont déjà garnis de toutesles feuilles qu’ils doivent développer l’année suivante. Toutes les Cohortes de ces feuilles ont donc dû d’abord naître dans la moelle propre du bourgeon, s’y organiser, s'y poser symétri- quement. Lorsqu’au printemps le bourgeon s'élève en rameau , les Cohortes s’allongent et s'élèvent avec lui: elles sortent du corps interne successivement suivant leur rang, elles traver- sent l’écorce et l’épiderme (s’il existe déjà), et portent au dehors (1) On peut réserver le nom de faisceau vasculaire pour les rangées de vais- seaux qui se rencontrent ordinairement dans les Cohortes, et qui y sont en nom- bres divers : ainsi, la Coborte foliale de Trachelium cœruleum a vingt-cinq ran- gées ou faisceaux vasculaires, celle de Gyrocarpus asiaticus en a dix-huit, etc. 30/ GUILLARD. —— SUR LA MOELLE la feuille qu’elles ont produite , et qui à son tour les entretient, les complète et les fortifie. Cette évasion du corps interne:est tantôt lente et graduée ( Pyrus, Malus, PI 15 , fig. 23), tantôt prompte et brusque (Ribes rubrum , Tilia, PI. 19, fig. 25). Elle n’a pas lieu simultanément pour les trois Cohortes : dans Rosa, Rhus, Zanthoxylum, Staphylea, Sapindus,Tilia, Esculus et Pavia, Acer, Ulmus, Cornus, J'uglans, Gymnocladus , Cercis, Gledits- chia et autres Papilionacées, etc., la Cohorte principale sort avant les deux latérales (fig. 2, 25, 27);.c’est le contraire dans les Amyg- dalées, les Pomacées (fig. 17, 23), les Bétulacées, les Protéacées, Ilex, Liquidambar, Aristotelea, etc. Souvent aussi les deux laté- rales sortent l’une après l’autre (Corylus), et même alternativement celle de droite et celle de gauche ( Ulmus, Antidesma, Asimina triloba). Elles restent quelquefois fort longtemps dans l'écorce avant de percer l’épiderme : dans Pyrus et Malus , on peut les voir parcourir ainsi jusqu’à quinze millimètres ; dans le Houx, les Cohortes latérales suivent dans l’écorce toute la longueur de l’entre-nœud ; dans Protea, elles sortent même deux entre-nœuds à l’avance., Les Cohortes foliales du Houx sont remarquables encore par leur excessive inégalité : la médiane a jusqu’à trente- six rangées de douze à dix-huit vaisseaux, tandis que les deux latérales n’en ont guère que quatre de huit à dix. Au reste, dans la plupart des plantes , les Cohortes latérales sont moins fortes que la médiane. Quelquefois cependant elles sont égales (Staphylea, Rubus, Liquidambar). Elles peuvent aussi être semblables, et c’est le cas le plus fréquent, ou dissembla- bles, comme dans Chrysophyllum Cainito, Rhamnus Americanus, qui ont la Cohorte médiane étendue en bandelette, et les laté- rales courbées en coquille. La manière que j'ai trouvée la plus commode pour reconnaître les Cohortes foliales est de sectionner un rameau renversé, en re- montant depuis le bas ou le milieu de l’entre-nœud jusqu’à la ren- contre de la feuille. On voit ainsi les premiers préparatifs de l'éva- sion, — l'évasion ordinairement successive, rarement simultanée, — tantôt tardive , tantôt précoce ; — l’arrivée à la feuille et la nouvelle disposition qu'y prennent souvent les manipules : on suit DES PLANTES LIGNEUSES, 305 toute l’allure des Cohortes, depuis le premier moment où elles se dessinent sous une forme et une nuance propres dans le cercle commun intérieur jusqu’à leur entrée dans le pétiole. J’ai tou- jours eu la précaution de vérifier cette opération par la décorti- cation d’un autre entre-nœud , qui donne le moyen d’observer les Cohortes dans leur longueur. Les trois Cohortes d’une feuille embrassent ordinairement un tiers ou deux cinquièmes du cercle ligneux, lorsqu'elles sont en place dans ce cercle (fig. 18): c'est ainsi surtout dans les plantes qui ont la phyllotaxie 2/5. Si la spire foliale est plus considérable, les Cohortes se rapprochent plus l’une de l'autre : ainsi, dans quelques Cratægus , elles n’embrassent qu'un quart du cercle ligneux, et dans Pittosporum qu’un sixième. Si, au contraire, la spire est moindre de 5, elles s’écartent davantage : dans Cornus. elles embrassent près de la moitié du cercle, dans Ulmus , Her- mannia, Érythroxylon, Cassipourea, la moitié; dans Antdesma, Asarum , Aristolochia , plus de la moitié; dans Tia les trois cinquièmes ( PI. 4, fig. 26) ; dans Ainus, Fagus, les deux tiers ; dans Schizolæna, les trois quarts; dans Sarcolæna, les cinq sixièmes. DEUXIÈME PARTIE. . Nous avons choisi pour exemples, afin de faire connaître les Cohortes foliales , les cas où l’on en voit trois sortir du rameau pour former chaque feuille : c’est, en effet, l’organisation la plus commune. Voyez, à l'École de botanique du Muséum de Paris, les cl. 17, 18, 51, 32 (excl. Forestierées), 35, 36, 37 (excl. Vo- chysiées), 64, 65 (excl. Moringées) , 66 , etc. (Ad. Brongn. Enum.). Cette organisation affecte par préférence les familles chez lesquelles l’alternance des feuilles est caractéristique, no- tamment dans deux vastes groupes qui nous paraissent naturelle- ment indiqués parmi les Dicotylées, et dont l’un comprendrait les familles à placentas pariétaux (Ablamellaires), l’autre les Polypétales hypogynes à ovaire cloisonné (Collamellaires). Dans certaines plantes, le contingent de la feuille est plus ae série, Bor. T. VITE. (Novembre 1847.) 4 20 306 GUILLARD. — SUR LA MOELLE considérable : ainsi, elle recoit cinq Cohortes dans les Ampé- lidées, le Sureau ($. nigra et racemosa), le Sorbier , le Platane {fig. 6), le Lierre (fig. 97), Begonia, Cunonia, etc., — sept dans le Figuier (fig. 29), — huit dans le Tulipier (fig. 30). On en peut compter de seize à vingt dans Araha, et jusqu’à vingt-cinq dans certaines Polygonées (1). _ Un très grand nombre de plantes, au contraire, n’envoient qu’une Cohorte à la feuille. Cette organisation comprend : 4° Toutes les familles qui ont pour caractère floral les pétales unis sans adhérence aux sépales, avec ovaire cloisonné, et qui forment la vaste et brillante division dite des Monopétales hypo- gynes. Cette division renferme les classes 20 à 26, 28 et 29 de l’École du Muséum (exclus. exclud.) ; (el. 34 à 39 d'Endi.). Mais nous devons exclure la famille des Ilicinées, qui est tri-cohortée : Endlicher la place dans une tout autre région (cl. 54); cette fa- mille, au reste, n’escortant la Cohorte médiane que de deux très petites , qui ne sont. à vrai dire , que des manipules , forme ainsi la transition entre les familles wunr-cohortées et les tri-cohortées : aussi est-elle regardée par les uns conme Monopétale, par les autres comme Polypétale, Pareille exception ou transition èst fournie par les Sapotées, dont l’organisation florale marque aussi le passage des Monopétales (Sympétales) aux Dialypétales. M. Brongniart a donc eu raison de placer ces deux familles au point de jonction des deux grandes divisions. 2° Le plus grand nombre des familles qui ont des feuilles dé- cussées (opposées ou verticillées) : Calycanthées, Crassulacées, Hippocratéacées , Forestiérées, Coriariées, Célastrinées, Hypé- ricées, Clusiacées, Lythrariées, Pénéacées, Vochysiées, Halora - gées, Combretacées, Mémécylées, Mélastomées , Granatées, Myrtées, Rubiacées, etc. (2). L'organisation 1-cohortée s’y main- (1) Il y a quelque relation entre les feuilles composées ou complétement divi- sées et la multiplication des Cohortes (Sorbus, Esculus, Ailanthus, Pistacia, Cu- nonia, Sambucus, Aralia, Cissus, Virgilia, etc.}; mais on voit que cette relation n’est ni générale ni exclusive. (2) Je nomme, ici et ailleurs, les familles dont j'ai pu étudier quelques genres, et les genres dont j'ai pu étudier quelques espèces, sous toute réserve des genres et des espèces que je n'ai pas été à même de voir, DES PLANTES LIGNEUSES. 307 tient même lorsqu'il s'y rencontre des genres ou espèces à feuilles alternes , Sempervivum, Celastrus, Termanalia. Ainsi, elle est plus constante que la Phyllotaxie, Maïs les familles comprises dans la classe 37 de l’École du Muséum (1) (Malpighiacées, Acé- rinées, Esculacées, Rhizobolées, Sapindées; excel. Vochysiées et adj. Staphyléacées, Gérantacées et Zygophyllées) sont 3-cohor- tées, quoique ayant des feuilles décussées ; il en est de même des Philadelphées (auxquelles nous joignons les Hydrangées), des Cornées, Garryacées et Lonicérées , des Valérianées , des Dipsa- cées, et de l'immense famille des Composées, dont l’organisation foliale à trois Cohortes (rarement cinq) comprend également et les genres à feuilles opposées et ceux à feuilles alternes. 8° Quelques familles de Monocarpels apétales , Santalacées, Anthobolées, Gyrocarpées , Laurinées, Hernandiées, Thymélées, Eléagnées, Monimiées (cl. 60 et 61 Brongn., 28 Endi. excl. Protéacées). h° Certaines plantes qui ont les feuilles petites et accumulées : Conifères, Bruniacées , Stylidiées, Réaumuriées , Polygalées, Ta- maricées , Linées , Diosma, Muraltia, [beris, Leschenaultia, plu- sieurs Dilléniacées , etc. Ges plantes ont un autre lien commun, qui paraît se rattacher à la multiplication de leurs feuilles : c’est la faculté de produire dans une seule saison plusieurs degrés de végé- tation, plusieurs générations de rameaux foliacés, faculté remar- quable et rare dans les arbres. Ainsi, l’on peut voir, sur T'amarix, sur l'huja, etc. , des rameaux awillares d'axillaires, jusqu’au {° de- gré, produits par des branches qui sont évidemment de l’année ; car leur Jeunesse est démontrée au dehors par la fraîcheur de leurs feuilles, au dedans par l’unité de leur zone ligneuse ; et ces plan- tes sont de celles où les couches annuelles successives se distin- guent facilement. 5 L'organisation 3-cohortée est également étrangère à la grande division , bien naturelle , des familles à placenta central hbre ( Basifères), qu'Endlicher à mésalliées en les disséminant (4) CI. 52 d'Endlicher, qui n'y admet pas les Vochysiées, mais bien les Ery- throxylées, malgré leurs feuilles généralement alternes, et qui conseille avec rai- son d'y adjoindre les Staphyléacées. 308 GUILLARD. SUR LA MOELLE dans ses cl. 27, 30, 37, 38, 18, mais que M. Brongniart a réunies pour la plupart dans les cl. 48 et 49 de l’École du Muséum. Là on trouve tantôt , et le plus souvent, une seule Cohorte, formée de plusieurs manipules distincts, contigus , qui naissent quelque- fois, non au bord de la zone fibreuse , mais dans le cœur de la moelle ( Amarantacées, Nyctaginées, Chénopodées , Basellées ) ; tantôt, mais rarement, des Cohortes nombreuses, construisant des feuilles engaînantes { Polygonées, Plombaginées). Quelques Pri- mulacées réunissent les deux caractères, Cohortes nombreuses, et dispersion dans la moelle centrale. La Cohorte unique dérive souvent, comme nous venons de le dire, de plusieurs manipules, que l’on voit distincts dans le corps interne : — de deux dans les Labiées, —- de trois dans Cotyledon, dans les Amarantacées, — de sept dans la Bourrache, etc.; mais ils ne font qu’un à la sortie. Il est facile de voir que plusieurs des familles rangées dans les cinq articles qui précèdent sont uni-cohortées à plus d’un titre : ainsi , les Jasminées et Oléinées , les Apocynées et Asclépiadées, les Acanthacées, Verbénacées, Labiées, etc., rentrent à la fois dans la première et la deuxième catégorie ; les Sélaginées , dans la première et la quatrième ; les Silénées, Alsinées, Paronyquées, plusieurs Amarantacées, appartiennent à la deuxième et à la cin- quième ; les Stilbinées, à la première, à la deuxième et à la quatrième , etc., etc. La disposition variée des Cohortes dans le corps interne des plantes imprime à la moelle annulaire et au tissu vasculé qui l'entoure , des formes diverses, mais constantes pour chaque plante , et par conséquent caractéristiques. Palisot de Beauvois a signalé quelques unes de ces formes (Mém. Inst. Sc. phys. 1811, 2° part.); mais il n’en a pas indiqué exactement la cause. Il les a attribuées exclusivement à l’arrangement des feuilles , faute d'avoir reconnu l'existence des Cohortes foliales. La configura- tion du corps interne dépend tellement de la distribution des Cohortes, qu’il n’a de forme arrêtée que lorsqu'il a émis une spire entière de feuilles faites. Dans le grand nombre des plantes à F 2/5 et à trois Cohortes { voyez Rubus, Rosa, Cerasus, Populus , DES PLANTES LIGNEUSES. 909 Juglans , Quercus , Castanea , etc.), le corps interne offre en sec- tion transversale un pentagone, dont on trouve trois têtes d’an- gles alternativement plus ou moins saillantes, plus ou moins émoussées, selon que l’on tranche plus près ou plus loin de l’érup- tion des Cohortes foliales. Ce pentagone est fort irrégulier dans les Noyers; dans le Chêne, le Châtaignier , il à les angles cornus (les Cohortes étant curvisériées) et la figure d'une étoile à cinq rayons échancrés. L'Oranger, qui a F 2/5, mais une seule Cohorte, a le corps interne trièdre (fig. 31 ) : cette forme s’imprime même sur l’écorce de ses jeunes rameaux. Ærmeniaca, où l’ordre 2/5 passe à 3/8, montre obscurément un octogone ; Liquidambar en montre un autre; Laurus cinnamomum L., un rectangle ( Pal. Beauv. 1. c. PI. 3, fig. 8); Eucalyptus , un rectangle aussi, dilaté aux quatre têtes d’angles. Le Charme , qui a trois Cohortes et les feuilles distiques, a aussi le corps interne tétraèdre (1), parce que les Cohortes sont rectisériées ; la moelle annulaire offre, en coupe, une croix latine au-dessous de chaque aisselle. ÆÎnus à F 1/3, et la section du corps interne triangulaire. Lorsque les feuilles sont opposées , celles qui viennent de trois Cohortes font le corps interne hexaèdre (Acérinées , fig. 2; Clé- matite, fig. 3; Viburnées, Cornées, Philadelphées). Si elles n’ont qu'une Cohorte , il en résulte une figure quadrangulaire , qui varie selon la forme et l'ampleur de la Cohorte, et d’aprèsles préparatifs plus ou moins hâtés de son évasion : ainsi, dans Meme- cylon, dans Vitex agnus castus L., Fochysia quianensis Lam., Qualea cœærulea Aubl., la section montre un rectangle; dans Mouriria, un carré parfait ; dans Fraxæinus (fig. 14), Evonymus, Episcia molhis, Olea Lancea, un losange aux angles émoussés : ce losange allonge successivement ses deux diagonales, pour se prêter à l’évasion des paires de feuilles qui se croisent en se succédant ; il s’arrondit au bas de l’entre-nœud, se déforme, et s’ouvre pour la sortie des deux bourgeons axillaires. On con- coit que de telles modifications du corps interne appartiennent à (1) Palisot le figure à tort pentagone, figure # de sa pl. 1, Lc. 210 GUILLARD, — SUR LA MOELLE divers degrés à toutes les plantes ; il est donc essentiel , lorsque l’on observe sa configuration, de noter si l'observation a lieu vers le haut, le milieu ou le bas de l’entre-nœud. C’est au-dessous du milieu que l’on trouve la forme polygonale la plus prononcée et la plus constante, parce que l’on y est à la plus grande distance des causes de déformation, Il faut remarquer de plus si la spire foliale est complète au-dessus du plan de l'observation, _ L’indication du nombre des Cohortes foliales, de leur forme, de leur force parenchymateuse et vasculaire, de leur distance respective, de leur marche hors de la zone ligneuse, et des con- figurations diverses qu’elles impriment à cette zone, pourrait de- venir la base d’une diagnostique interne, qui offrirait des carac- ières aussi constants pour chaque plante que variés pour les différentes classes, et qui ferait admettre comme possible la solu- tion du problème que Desfontaines s'était posé à la fin du der- nier siècle (Mém, Inst., I, p. 501). Il nous paraît que, dans tous les cas, ce sont des éléments essentiels des descriptions organo- géniques , et qu’ils ne peuvent être omis dans les monographies physiologiques de genres et de familles. : Nous donnerons seulement deux exemples de l'application des principes que nous venons d'indiquer, Le premier nous est fourni par l’ex-genre Lacepedea HBK., que ses célèbres auteurs rappor- taient à la famille des Hippocratéacées. S'ils avaient observé la section transversale de la plante dont ils faisaient la découverte, ils auraient été frappés de l'hexagone régulier qu’elle présente , et qui est tout à fait étranger au rectangle ; plus ou moins allongé ou ovalisé, Caractéristique de la famille à laquelle 1ls voulaient l’attacher. Aussi est-ce avec toute raison que M. Tulasne (Ann. Sc. nat., 1847, t. VII, 296), guidé cependant par les seules considérations extérieures, à enlevé cette plante aux Hippocratéa- cées (où son organisation tri-cohortée ne lui permettait pas d’en- trer), pour l’incorporer au genre T'urpinia des Staphyléacées , auxquelles elle convient aussi bien par sa charpente interne que par ses caractères de fructification. Nous puiserons le second exemple dans la famille des Escula- cées. Chacun sait combien sont faibles et peu décisifs les carac- DES PLANTES LIGNEUSES, 311 tères fournis par les organes de la fructification pour la distinc- tion des deux genres Æsculus et Pavia : le tube des sépales n’est pas plus différent chez eux qu'il ne l’est ailleurs dans les espèces d’un même genre ; les pétales sont étalés dans un cas, dressés dans l’autre ; les filets sont plus ou moins courbés : sont-ce là des caractères génériques? En' est-ce un aussi que. d’avoir les péricarpes lisses ou épineux? Et ce caractère même n’est pas constant dans ces plantes, puisque l’on trouve des Esculus qui, sur le même pied, portent des fruits lisses et des fruits hérissés (1). Aussi la plus grande anarchie règne dans cette famille ; le genre unique qu'avait établi Linné (Esculus) est d’abord divisé en deux par les auteurs , qui s’en arrachent les lambeaux incertains : d’un côté, Lamark et Poiret, Mœnch, Loi- seleur , Don, Poiteau, etc. ; de l’autre, Willdenow , Aiïton, Mi- chaux, Pursh, Wangenheim, Lindley, etc. Le J ardin de Paris et De Candolle s'efforcent en vain de balancer le partage : M. Spach, qui enrichit la famille de deux genres et de plusieurs espèces, n’en laisse qu'une seule à l’Esculus dépouillé ; tandis qu’Endli- cher les lui rend toutes, etrejette Pavra dansle fondsmort des syno- nymes. L'organisation interne , si l’on veut bien l’accepter pour arbitre, délimitera avec précision les deux genres principaux qui sont en litige : Ésculus aura de cinq à sept Cohortes foliales , et la section du corps interne ovale ou décagonale ; Pavia n’aura que trois Cohortes , et (en conséquence de ce nombre combiné avec l'opposition des feuilles ) la section du corps interne hexagonale. Ainsi, l’on aura d'une part Æ. Hippocastanum L., — rubicunda Lois. ; de l’autre, P. oioensis Mich.,—-macrostachya Lois. ,— rubra Lam., — lJucida Spach, — flava DC., etc. On pourra les déter- miner sur le moindre rameau, sans fleur ni fruit, en toute sai- son. Cette grave différence d'organisation se poursuivra jusque dans la feuille; et il suffira de voir un bout de pétiole, pour juger si l’arbre dont il est détaché est un Pavia ou bien un Æsculus (PL:149, fe. 36, 87). (1) Comme me l’a fait voir, sur un arbre du Jardin des Piantes de Lyon, M. Hamon, habile chef des cultures de cet établissement. 312 GUILLARD. — SUR LA MOELLE Les Cohortes foliales restent toujours reconnaissables dans le corps interne de première formation ; leur procès hors de ce corps subsiste même, lorsqu’à la place où était l'écorce il se forme une seconde couche ligneuse : la nouvelle couche s’ouvre à la ren- contre de ces pétioles ensevelis, et se moule autour d’eux ; il en est de même les années suivantes, jusqu’à ce que les zones li- sneuses successives, de plus en plus éloignées de la première , ne rencontrent plus les restes de ses Cohortes. Les stipules n’ont pas de Cohorte à elles ; la tige ne leur en fournit point. C’est ce que l’on reconnaît notamment sur les Ru- biacées , bien que les stipules y affectent la forme et la grandeur des véritables feuilles. Les écailles des bourgeons n’ont que des Cohortes imparfaites et abortives, qui laissent à peine une faible trace dans le corps interne. Les Cohortes foliales ne sortent du rameau dans lequel elles naissent que pour aller à ses feuilles ; elles ne se prolongent point au-dessous de lui; elles lui appartiennent exclusivement. La figure 33 montre la section transversale d’un jeune rameau d’Es- culus , faite vers le bas, au-dessus de la moelle morte ; les Co- hortes s’y dessinent parfaitement, et y dessinent l’ovale ou déca- gone du corps interne. La figure 34 représente une section du même rameau, faite dans la moelle morte elle-même : on n°y voit plus aucune forme de Cohorte ; le décagone est effacé et rem- placé par un carré. Et pourtant, le nouveau tissu ligneux se forme déjà au-dessous, dans la branche qui porte le rameau sectionné. La figure 35 montre ce nouveau tissu (à la mi-mai) tout percé de vaisseaux d’un diamètre beaucoup plus grand que celui des vaisseaux cohortaux. Non seulement les Cohortes ne s'étendent point hors de leur propre rameau, elles ne le parcourent même pas dans toute sa longueur au-dessous du plan de leur éruption. Diverses espèces de Sedum sont très propres à cette observation , parce que, dans ce genre, la zone fibreuse est parfaitement distincte des Gohortes, qui n’y restent pas engagées comme à l’ordinaire , mais s’enfon- cent, isolées et indépendantes, dans la moelle annulaire. En fai- DES PLANTES LIGNEUSES. 918 sant deux sections sur une branche, à cinquante feuilles de distance l’une de l’autre, on voit que la masse des substances cohortales n’est pas plus grande à la section inférieure qu’à la supérieure : or, elle serait cinquante fois plus grande, si les Cohortes s’étendaient depuis le lieu de leur éruption jusqu’au bas de la branche ou réciproquement. C’est un fait pareil que M. de Mirbel à illustré par lanatomie d’un grand Daitier en Algérie (Ann. Sc. nat., t. XX). Il est donc certain que les Cohortes naissent successivement soit dans le bourgeon primitif, soit dans celui qui termine la branche, au fur et à mesure du développement, et ic ss pour le besoin de la production des feuilles. L’intime et exclusive relation des irachées et autres vaisseaux cohortaux avec la feuille indique qu’ils sont spécialement adaptés à ses fonctions. Cette observation limite les solutions d’un pro- blème important qui est resté à peu près indéterminé jusqu’à ce jour. Ainsi , il y a des vaisseaux de deux formations difiérentes , dif- férents aussi de position et de fonction. Les uns (au nombre des- quels se trouvent notamment les trachées) appartiennent exclu- sivement aux Cohortes foliales ; ils sont toujours en contact avec la moelle annulaire ; ils se forment dans la moelle propre du bour- geon ; 1ls grandissent en s’élevant avec le rameau qui en sort, et pénètrent dans tous les organes qu'il produit ; ils ne se prolon- gent point au-dessous de leur plan d'origine. Les autres appar- tiennent au tissu fibreux proprement dit : dans le rameau de l’année, ils sont ordinairement en petit nombre et dispersés ; mais ils abondent dans les couches qui se moulent d’année en année autour du premier corps ligneux ; ils se forment en elles, en même temps qu’elles, et comme elles, c’est-à-dire de haut en bas ; et ils les parcourent dans toute leur longueur , comme l’a très bien remarqué M. Gaudichaud (Ann. Sc. nat., 1841, t. XV, p. 162 et suiv.). ol GUILLARD. — SUR LA MOELLE TROISIÈME PARTIE. La Cohorte foliale (que l’on nous permette de le rappeler) est un organe qui doit Son origine à un courant spécial de la sève dans la moelle propre du bourgeon, sé termine à l’une des feuilles (formelles ou transformées) du rameau qui'sort de ce même bourgeon, et, dans son développement complet, se compose : 1° (à partir de la moelle centrale) d’une masse de moelle annu- laire ; 2° d’un groupe de trachées et autres vaisseaux, formés dans une gangue parenchymateuse, variables quant à leur nombre, leur forme, leur grosseur et leur disposition , selon la nature dé la plante ; 3° d’une coulée de sève ou cambium, qui est ou le principal mobile, ou du moins la voie originelle et spéciale de l’activité organique; 4° de filets libériens contigus ; 5° d’un canal externe, parenchymateux, translucide , plus ou moins sec, et ponctué ou plissé, c’est-à-dire formé ou de tubules imparfaits ou de cellules marcescentes. Cette couche externe de la cohorte foliale (ca, fig. 19) offre, à une certaine époque de la vie du jeune rameau, une grande res- semblance de texture et de nuance avec le tissu fibreux : elle est ordinairement ponctuée comme lui, avec cette différence que les tubules (indiqués par cette ponctuation) sont alignés en rayonne- ments dans le lissu fibreux , et ne le sont pas dans la couche ex- terne, où ils paraissent d’ailleurs imparfaitement organisés. Avant la formation distincte des filets libériens, cette couche et ce tissu ne sont qu'un : c'est lorsque le liber s’y dessine qu’elle se divise en deux parties, dont l’une , qui est l’intérieure, reste zone circulaire , et sert en quelque sorte de gangue pour la formation du tissu fibreux ; l’autre se divise ordinairement en autant de lam- beaux qu'il. s’est formé de Cohortes; et ces lambeaux sont re- poussés au dehors du corps interne et du liber. Plusieurs auteurs, considérant ces canaux externes non à leur origine, mais dans les rameaux faits, les ont confondus avec les réservoirs ou vaisseaux du suc propre (voy. dans A. Rich., Nouv. Élém., 7e éd., p. 4h et 116). Je n’en ai jamais vu sortir ni suc DES PLANTES LIGNEUSES: 315 propre, ni aucun autre à la section. D'ailleurs, çes canaux ap- partiennent généralement à toutes les plantes , aussi bien à celles qui sont réputées n’avoir pas de suc propre , qu’à celles qui ont un latex coloré ; et, sur celles-ci, ils sont fort apparents dans les bourgeons et les très jeunes rameaux où le suc propre n’est pas encore formé, tandis qu’au contraire on les voit oblitérés et évi- demment inactifs dans les rameaux faits où ce suc abonde. On peut reconnaître cette oblitération par la comparaison de nos fig. 5 et 7. Nous appelons provisoirement canal externe cet organe con- sidéré comme faisant partie des Cohortes foliales, dont il n’est peut-être qu’une espèce de moelle morte ou d’arrière-faix. Cette dénomination lui convient non seulement parce qu'il est toujours placé au dehors de la Gohorte, parce qu'il n'entre pas dans le corps interne fibreux, mais aussi parce que, dans plusieurs plantes, il sort même de l'écorce, et produit au dehors des saillies longitudinales qui se voient immédiatement sous l’épi- derme , et qui souvent contribuent à le déchirer (exemples , Ca- ragana Lam., quelques Labiées). Un caractère fort singulier de cet organe est qu'il n’est jamais pénétré par les principes colorants qui nuancent diversement tous les tissus internes : il est incolore comme l’eau pure. La moelle centrale est le plus souvent blanche, quelquefois rouge , rousse, jaune ; la moelle annulaire est verte ; le bois est blanc ou gris, ou verdâtre ; d’autres fois même il prend des nuances plus vives ; les zones corticales sont teintes diversement soit par la chloro- phylle , soit par d’autres principes particuliers. La gangue externe ne participe point à ces diverses colorations ; vue en place, dans un rameau taillé, elle a, quoique solide , l'apparence de l’eau contenue dans un vase opaque. Les vrais réservoirs du suc propre sont le plus souvent épars, comme l’on sait, tant dans la moelle centrale que dans les couches extérieures de l'écorce (Tiliacées, Rhamnus, Sapotées , etc. ). D’autres fois ils sont dans une dépendance étroite des Cohortes foliales, et ils leur appartiennent exclusivement. Ainsi, dans Bra- chygloths repanda , le conduit du suc propre est derrière le ca’al 916 GUILLARD. -— SUR LA MOELLE externe ; il lui est attaché, il le serre de près et le comprime; dans Rhus, Pistacia, Pittosporum , il est enfermé dans le crois- sant formé par chaque canal externe ; dans Liquidambar , il est dans le peloton de moelle annulaire qui fait partie de chacune des Cohortes , et au centre du demi-cercle tracé par leurs rangées vasculaires. La composition de la Cohorte foliale, telle que nous l’avons fait connaître, explique comment se forment les principaux rayonnements médullaires ; comment ces rayonnements semblent se prolonger dans le liber ; ou tout au moins pourquoi ils corres- pondent avec ceux que l’on y remarque ; et comment le liber paraît souvent ne pas former un anneau continu, mais au contraire être divisé en segments ou filets (Ann. Sc. nat., 1835, t. IL, p. 14h) qui correspondent aux coins du corps ligneux. Les rayonnements médullaires dépendent tellement de l’activité cohortale, qu’ils sont nuls dans les plantes où les Cohortes foliales ne pénètrent pas le tissu fibreux : Crassulacées. En disant que la composition des Cohortes explique les princi- paux rayonnements médullaires, nous n’entendons pas que l’on puisse expliquer tous les rayonnements par cette seule cause. Le tissu fibreux est rayonné aussi, et je ne vois pas avec certitude qu’il soit représenté dans la Cohorte; sa formation paraît dé- pendre d’une autre loi : car dans les rameaux faits on le trouve prolongé un peu au-dessus de la feuille la plus élevée (fig. 4, f) ; ce qui semblerait indiquer qu'il s'organise ou s'étend de bas en haut (je parle seulement du corps fibreux de première année, de celui qui est propre au rameau, et qui contient les Cohortes fo- liales) (1). Toujours est-il certain que , de tous les tissus et or- ganes du corps interne , c’est celui qui.se forme le dernier. Le développement des végétaux paraît dépendre d’une loi d’exæ- pansion en tout sens, fort générale, et dont les effets se manifestent tant à l’intérieur qu’à l'extérieur du corps végétant. On en trouve un indice particulier dans la moelle centrale de quelques végé- (1) On peut rapprocher cette observation de celle qui est consignée à la page 297 sur la forme convexe qu'affecte le sommet des cylindres de moelle. DES PLANTES LIGNEUSES. 317 taux : celle de Rubus , par exemple, celle d’Aristoteha, Rhus , Koelreuteria et autres plantes, offre des espèces de noyaux qui sont comme autant de centres ou de sphères d'attraction autour desquelles rayonnent et se dilatent les utricules. Le mode de dé- veloppement de la moelle annoncé p. 298 en offre un indice plus général. On en voit un témoignage éclatant et universel dans l'existence même de toute plante composée de tige et de racines, sujet que nous avons effleuré dans l’article Symétrie de notre Vocabulaire organographique (1). Nous exposerons dans un autre travail les résultats de cette loi quant à la succession des rameaux foliacés et des groupes floraux. Du Peut-Thouars, dans sa théorie d’un développement inférieur des bourgeons, en faisait une application qui à été fort contestée et qui l’est encore, peut-être avec raison, malgré les efforts récents de M. Gaudichaud et ses nombreuses et importantes observations (Gaud., Rech. gén. ). Un autre indice frappant de cette loi d'expansion est fourni par la production continue des rayonnements médullaires, qui se perpétue sans interruption , tant que dure la vie de la plante, Si l’on considère ces rayonnementssur des branches de deux ou de plusieurs années , on sera frappé de leur continuité parfaite d’une année à l’autre et dans toute la succession des couches. C’est sur ce fait capital que je désire appeler particulièrement l'attention. Les rayonnements se prolongent excentriquement de la première couche ligneuse dans celles des années subséquentes, par une suite si régulière , une telle identité d'existence , qu’il est impos- sible de ne pas admettre qu'ils sont, dans tout leur développement, l'effet de la même action végétative qui les a produits la première année. Sans cette remarque, il serait naturel de croire que l’élé- ment cellulaire de chacune des couches ligneuses qui entourent celle de première année , résulte uniquement, comme l’élément fibreux, de la course descendante de la sève élaborée ou de l’ex- pansion inférieure de la substance fournie par les jeunes branches. Mais , s'il en était ainsi, serait-il possible que les rayonnements f . « Q A Q . (1) Essai de formules botaniques, ete., par Seringe et Guillard. Lyon, 1835. 318 GUILLARD. — SUR LA MOBILE fussent aussi directs, aussi uns qu’ils le sont? N’y aurait-il pas quelque dérangement d’alignement , quelque solution de conti- nuité , au moins quelque trace de soudure, d’une année à l’autre? Tous ces symptômes s’observent dans le ligneux ; aucun ne se voit dans la moelle rayonnante ; elle est absolument continue ; absolument une : lés rayonnements ne sont pas toujours. droits; ils se courbent, mais ne s’interrompent pas; ils peuvent être flexueux (Celtis, Corylus, Castanea), anguleux même (Carpinus, Diospyros Lotus) ; on ne les trouve jamais ni désunis ni soudés ; et sur les branches de huit ans, de dix ans , de quelque âge que ce soit, on voit en coupe transversale les lignes rayonnantes tra- verser sans interruption tous les cercles ligneux, et offrir, par leur ensemble, comme un cadre qui aurait été disposé à l’avance pour y recevoir les fibres et vaisseaux , et où ces parties solides se rangeraient et s’aligneraient dans l’espace qui leur est laissé , sans jamais en forcer les compartiments ( PI 16, fig. 7). En enlevant l'écorce d’une branche d’un àge quelconque , on voit que le corps ligneux est cannelé à l'extérieur ; et l’on trouve que la saillie de ces cannelures est due aux rayonnements , et qu’elle est d'autant plus marquée que les rayonnements sont plus importants. C’est une autre preuve de ce que nous venons d'a- vancer. | Il paraît donc incontestable que la végétation centrifuge du corps médullaire rayonnant est une action vitale de premier or- dre, qui persévère durant toute l'existence du végétal. 11 faut remarquer, d’une autre part, que les rayonnements sont loin d’être continus en hauteur , comme ils le sont dans le sens horizontal; ce qui indique que la force qui les forme n’agit pas principalement dans le sens vertical, mais par une sorte d'ir- radiation fractionnée (4). | Cette action s'exerce sur les racinés aussi bien que sur les tiges. C’est ce que l’on peut reconnaitre avec une entière certitude en observant des racines , soit principales, soit secondaires, en dépit des modifications graves que leur organisation éprouve à mesure (1) Voy. la fig. 64 des Nouv. Élém. de M, A. Richard, 7° éd. DES PLANTES LIGNEUSES. 319 qu’elles s’éloignent de l’air et de la lumière, et dont l’histoire ne peut trouver place ici, l’objet de ce travail étant limité à l'étude des modifications du corps médullaire dans les tiges ligneuses. Nous rechercherons maintenant comment la moelle commence à exister. Koeler à fait un roman lorsqu'il à cru raconter la formation des branches (je n’en Juge que d’après ce qu’en a écrit A.-P. De C. Org. 1, p. 198). Un bourgeon n’est point placé à la sommité d'une fibre ; il ne prend pas naissance sur une couche ligneuse , il ne communique point avec l’éfui médullaire par les rayonnements médullaires : mais, comme nous l’avons vu , il communique avec la moelle annulaire par sa moelle propre. I est muni d’un canal médullaire et d’une zone ligneuse bien longtemps avant de com- mencer à s’allonger. Il ne fallait pas dire que les rameaux sont enchässés dans le tronc, mais , au contraire, qu’ils enchâssent le tronc, puisque leurs couches successives , soit corticales , soit ligneuses , ou au moins le prolongement inférieur de ces couches se pose en recouvrement du bois préexistant, et que ce bois ne s’accroît que par cette superposition. Enfin, il ne fallait pas sup- poser, pour expliquer la formation des rameaux, « qu’une bran- che naisse sur une tige de dix ans » ({ De C., 1. c.); car cela n’ar- rive pas , ou n'arrive que par accident, par exception, et ne doit point servir d'exemple pour formuler une loi générale de la végé- tation, | C'est le bourgeon qui est l'ovaire du bourgeon; c’est dans le bourgeon , avant l’évolution de ses organes, qu’il faut chercher la naissance du bourgeon futur. S1 au mois d'août on enlève d’un bourgeon de tilleul les écailles qui le revêtent , les feuilles rudimentaires qu’elles enferment , et les stipules qui couvrent ces feuilles, il reste ce que l’on peut appe- ler le forse du bourgeon , un tronc chargé des cicatrices saillantes des organes que l’on a enlevés, et composé d’une écorce encore molle , d’une couche fibreuse très tendre et très mince , et d’une moelle centrale : le tout incolore et translucide. Au fond de l’aisselle de ces feuilles qui ne verront le jour que dans sept ou huit mois, on trouve un disque poli, brillant sous un rayon de soleil ; c’est la 320 GUILLARD. — SUR LA MOELLE naissance du bourgeon axillaire de l’année prochaine. Ce disque a un commencement de convexité : il est en communication im- médiate avec.la moelle centrale du torse; on peut dire qu’il en est une production : mais comme cette moelle elle-même ne semble pas encore complétement organisée, il nous paraît plus juste de dire que la naissance du bourgeon est due au Cambium, qui pé- nètre la moelle et la dépasse. Au reste, ces deux opinions diffèrent moins qu’il ne semble d'abord : car ceux qui voudraient que le bourgeon fût conçu par le corps médullaire devront au moins convenir que cette conception n’a lieu qu'avec le secours du fluide appelé cellulifère. Le torse du bourgeon porte à son sommet un globule mucila- gineux qui est la terminaison de la moelle. Ce globule deviendra le bourgeon terminal du rameau qui doit sortir du bourgeon ac- tuel. On peut dire de sa conception ce que nous avons dit de celle des bourgeons axillaires : elle en diffère néanmoins en ce que ce bourgeon terminal est produit hors d’une aisselle propre : car sa naissance n’est point postérieure à celle de la feuille rudimentaire qui l’avoisine le plus ; et en outre, cette feuille aura , comme toutes les autres, son bourgeon axillaire différent du terminal. Je pense que l’on peut regarder le globule mucilagineux (qu’il soit terminal d’un bourgeon ou axillaire de ses feuilles rudimen- taires) comme la véritable naissance du corps médullaire des ra- meaux , comme le premier point de transition entre l’état liquide de la sève élaborée et l’état de la moelle solidifiée en tissu cellu- laire observable. Seulement il faut remarquer 1° que le fluide gé- nérateur agit dans ces bourgeons par un mouvement ascensionnel qui n’a pas encore été expliqué; 2° qu’il continue d'agir même après la mort des feuilles et sans le secours de leur élaboration. Le globule que j'ai signalé a une destination analogue à celle de cet autre globule qui, enfermé dans un carpel, y devient graine et embryon. Malgré une origine apparemment fort diffé- rente, tous deux sont faits pour produire une tige avec tout ce qu'elle porte. DES PLANTES LIGNEUSES. 321 En résumé, la MOELLE des arbres et arbustes (et probablement des plantes Dicotylées en général, ou au moins des vivaces) peut être observée en six états principaux : 1° Moelle naissante : c’est un mucilage , quelques atomes de cambium qui se coagulent ; c’est l’origine du bourgeon, de tous les ensembles qui en sortent, et de tous les organes qui composent ces ensembles (1). 2% Moelle expectante : c’est celle qui existe dans le bourgeon fermé et ordinairement couvert d’écailles, à un état qui paraît presque stationnaire depuis l’été jusqu’au printemps. Quand la végétation reprend son activité, le bourgeon venant alors en évo- lution, sa moelle se développe avec lui ; elle grandit , se modifie, se divise, se décompose , et passe partiellement aux quatre états suivants : 3° Moelle annulaire, d’un tissu granuleux, qui se moule en étui au- dedans du corps ligneux, porte et nourrit les bourgeons, envoie ses procès aux feuilles, se tient avec elles en communica- tion perpétuelle au moyen de leurs Cohortes, et s’étend sans discontinuité dans toutes les ramifications du végétal, h° Moelle rayonnante, qui donne l'alignement aux rangées de vaisseaux et de tubes fibreux , et les classe en compartiments cu- nélformes. La moelle rayonnante procède de la moelle annulaire : elle concourt à la formation de toutes les zones ligneuses succes- sives , en s'étendant excentriquement par une action persistante qui dure autant que la vie du végétal. 9° Moelle morte ou arrière-faix , qui reste à la base de tous les bourgeons , de tous les rameaux , — même des feuilles. 6° Moelle centrale , sèche, tissue de longueur, enfermée au cœur de chaque branche, et enveloppée de toutes parts par la moelle annulaire. La moelle naissante est imprégnée de cambium : c’est, comme nous l'avons dit, la sève elle-même qui se fige. La moelle expec- lante est encore pénétrée de cambium : les organes qu'elle nourrit (1) M. Naudin a parfaitement décrit la moelle naissante et son origine, Ann. Se. nat., 184%, t. 1, p. 164, et pl. 12 et 13. 3 série. Bor. T. VIIT. ( Décembre 1847.) 4 21 e 022 GUILLARD. — SUR LA MOËELLE enclos sous leurs enveloppes protectrices ne paraissent pas im- prégnés de sève aqueuse, n1 de suc propre. La moelle annulaire, au contraire, ainsi que la moelle rayonnante, paraissent servir à la transmission de la sève : elles mettent en communication , par ce service (sans exclusion de celui qu’opère l'écorce), tous les or- ganes appendiculaires avec les branches qui les portent, et les branches avec la tige et les racines. Enfin, la moelle centrale pa- raît n'avoir plus qu'un rôle purement passif : si un accident la supprime, la plante vit sans elle : sinon, l’espace qu’elle occupe semble se resserrer d'année en année; et l’on a pu douter si elle ne cessait pas naturellement d’exister avant la plante dont elle a été le germe. EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHES 16 A 19, Lettres de repère pour toutes les figures. a, bourgeon. M, moelle propre du & C, cambium ou voie de la sève. M, moelle morte. ca, canalexterne ou gangue externe. M’, moelle annulaire. F, feuille. M", moelle centrale. f, tissu fibreux. pr, réservoir de suc propre. J,J’, cohorte foliale. V, vaisseaux. L, liber, ou manipule libérien. Acer platanoides L. Fig. 1 (PI. 16). Coupe longitudinale du bourgeon terminal, du rameau qui le porte, et de la branche de deux ans qui porte le rameau. Fig. 2. Coupe transversale. Clematis Vitalba L. Fig. 3. Section transversale d’une branche de l'année. J, six Cohortes apparte- nant aux deux feuilles les plus voisines au-dessus ; J’, six Cohortes des deux feuilles supérieures aux deux prénommées. Fig. 4, Section transversale au bas du pétiole. Le parenchyme a deux aspects : DES PLANTES LIGNEUSES. ‘7 4e il est moelle au-dedans du cercle formé par les six manpoics, et écorce (en- veloppe herbacée) au dehors. Platanus occidentalis L. Fig. 5. Section transversale au milieu d’une branche de l’année. On voit que le corps interne est préparé pour l'évasion des cinq Cohortes foliales. Fig. 6. Section sous la cicatrice laissée par la chute du bourgeon terminal. On voit les cinq Cohortes de la dernière feuille du rameau. La moelle H°, qui est blanchâtre, poreuse et sèche, est la moelle morte du bourgeon axillaire de cette feuille ; la moelle M”, qui est fine, verdâtre, humide, est la moelle annulaire de la branche. Fig. 7. Section sur bois de cinq ans pourvoir la parfaite continuité des rayonne- ments médullaires. On remarque que la moelle annulaire a gardé sa forme ; au contraire, les canaux externes, ca, paraissent marcescents et affaissés. Corylus Avellana L. Fig. 8 (PI. 17). Section transversale d'un jet de l'année, au milieu du quatrième entre-nœud,. Fig. 9. Section à l’aisselle, pour faire voir les trois Cohortes dans l'écorce. Les deux latérales, J',J’, sont vues dans leur parcours oblique. Fig. 10. Section longitudinale d’un bourgeon axillaire et du rameau qui le porte, avec la réunion de ce rameau , qui est de 1846, au rameau de 1845. Fig. 11. Manipule libérien de la Cohorte foliale, décourant dans l'écorce. Fraxinus excelsior L. Fig. 12. Section longitudinale du rameau terminal. Dans les premiers moments qui suivent la coupe, les moelles ne sont pas distinctes, parce que l'humidité, qui abonde dans toutes les zones, confond leurs nuances. Mais la coupe s’a- méliore à mesure que cette humidité se vaporise : la moelle annulaire sèche la première et devient rosätre; la moelle propre des bourgeons reste humide, muqueuse et translucide. Fig. 13. Coupe en longueur d'un bourgeon foliacé. Fig. 14 (PI. 18). Section transversale. Broussonetia papyrifera Vent. Fig. 15. Coupe longitudinale pour montrer la cloison de moelle annulaire, 4”, qui interrompt la centrale à chaque aisselle. On voit aussi en J l'évasion de la Cohorte qui appartenait à la feuille déchue. Fig. 16. Vue des trois Cohortes sur bois, l'écorce enlevée. Elles font console. 321 GUILLARD. — SUR LA MOËLLE On voit des fibres ligneuses s'infléchir autour d'elles sans les rompre. La sortie du bourgeon axillaire & est au-dessus. Mespilus japonica Thunb. Fig. 17. Les deux Cohortes latérales sont sorties les premières, et elles par- courent l'écorce. La médiane tient encore au corps interne. Fig. 18. Coupe d’une jeune branche au-dessous de trois feuilles. Les trois Cohortes de la feuille supérieure la plus voisine parcourent l'écorce. Celles de la feuille qui viendra au-dessus de celle-là sont encore en place dans le corps interne. Fig. 19. Cohorte médiane, prise sur rameau fait, extraite de l'écorce après son évasion du corps interne. V, vaisseaux et trachées ; €, zone du cambium ; L, manipule libérien ; ca, canal externe. Fig. 20. Section à la base du pétiole ; les trois Cohortes sont encore distinctes. Fig. 21. Section de la feuille : les trois Cohortes, réunies dans la dorsale , for- ment un cercle ouvert, ou fer-à-cheval. Elles ont émis deux très petits manipules latéraux. Rosa centifolia L. Fig. 22. Section d'un bourgeon terminal , faite aussi près que possible de la nais- sance des Cohortes. Elles ont déjà un peu grandi. Le bourgeon avait 3 milli- mètres de grosseur. Malus spectabilis Desf. Fig. 23. Vue des trois Cohortes sur un jeune rameau écorcé. On voit qu'elles sortent lentement du corps interne, et lentement aussi de l'écorce. Salix pentandra L. Fig. 24. Même vue. La grosseur du rameau était de 2 millimètres. Tilia argentea DC. Fig. 25 (PI. 19). Même vue. L'évasion des Cohortes foliales est brusque. Gros- seur du rameau, 3 millimètres. | Fig. 26. Section transversale du même rameau et des mêmes Cohortes. Hedera Helix L. Fig. 27. Section transversale, montrant les cinq Cohortes dans l'acte de l'évasion. La principale (médiane) est sortie la première. | Fig. 28. Cohorte médiane, extraite de la coupe précédente. Elle se divise en deux au moment de l'évasion. Lots DES PLANTES LIGNEUSES, 229 Ficus Carica L. Fig. 29. Section sur bois de l’année, au haut de l’entre-nœud. Vue des sept Cohortes foliales en évasion. Liriodendron Tulipifera L. (1). Fig 30. Section sur bois de l'an passé, montrant les huit Cohortes foliales. Les premières a évader seront les deux plus voisines de la médiane; celle-ci est didyme. La moelle annulaire est d’une distinction tranchante. Citrus Aurantium L Fig. 31. Section du rameau de l’année au-dessous de cinq aisselles. V. p.309. Fig. 32. Section du pétiole : les trois gros canaux placés irrégulièrement dans l'écorce sont des réservoirs de suc propre. Esculus rubicunda Lois. Fig. 33. Section transversale vers le bas d'un jeune rameau au-dessus de la moelle morte. On voit les dix Cohortes foliales appartenant aux deux feuilles les plus voisines au-dessus. Fig. 34. Section du même rameau, faite un peu plus bas dans la moelle morte, On voit que les Cohortes ne descendent pas jusque là. Fig. 35. Section pratiquée encore un peu plus bas dans la branche-porteur du rameau précédent. Le ligneux nouveau, f', se forme autour de celui de l’année passée, et s'en distingue par r'abondance et la grandeur de ses vaisseaux qui sont vides et percés à jour, quoique la sève soit dans sa plus grande activité. Fig. 36. Section au bas du pétiole. Les manipules forment dans le parenchyme un cercle qui en renferme aussi trois au milieu. Pavia flava Mœnch. Fig. 37. Section au bas du pétiole. Les manipules forment un cercle qui ne ren- ferme que de la moelle. (1) Tulipifera, qui est un nom propre (employé par Herm. Lugdb. 612), n'au- torisait pas Linné, ce semble , au solécisme Liriodendron lilüifera (Spec. ed. 31, p. 755). ce 326 LR. TULASNE. — PLANTES NOUVELLES FLORE DE LA COLOMBIE. PLANTES NOUVELLES DÉCRITES Par M. L.-R. TULASNE, Aide-naturaliste an Muséum, (Suite : voy. t. VI, p.360, et t. VII, p. 257 et 360.) ee TERNSTROEMIACEZÆ. (DC., Prodr. 1, 523. — Endl., Gen. PL. p. 1017.) FREZIERA SW. — Humb. et Bonpl. P/. æq. 1, 23. — Lettsomia R. et Pav. Prodr. 77. — Freziera et Lettsomia Camb. in Mém. Mus. XVI, A0. — Endi. Gen. nn. 54192 et 5413. Frezieram inter et Leftsomiam nullum, me judice, saltem e ZLettsomiæ lanatæ autopsia, discrimén exstat essentiale ; florum polygamia peta- lorumque ad basin connatio, nondum in Lettsomia observatæ , charac- teres sistunt utrique (paucis forsan speciebus exceptis) communes ; quapropter una £uryæ, generi Thunbergiano antiquiori, stirpes orbis veteris ad huc tantum includenti, ita proximæ mihi videntur ut vix ab eo distinctas haberem, ni £uryæ indicæ quas in Herbario Wallichiano examini subjicere licuit , indole 1. habitu eodem pollerent, glabritie in- primis florumque parvitate congruentes ; notandum insuper quod Z£wryæ diœcia multo perfectior 1. absolutior quam Frezieræ (|. Lettsomiæ), cum flores illius fœminei quolibet staminum vestigio careant, masculique ovarii rudimento minimo plane imperfecto sint tantum instructi. Styli Euryæ filiformes longi, Frezieræ brevissimi. [Cleyeræ gymnantheræ W. et Arn.,, arboris indicæ (Herb. W. et Arn. N° 300, in Herb. Indico Mus. Reg. Par.), petala basi maxime sunt coalita antheræque nudæ, ideo stirps ad Zernstræmiam ni fallor referenda.] Species infra descriptæ non secundum similitudinem. ordinantur ; modo paulum ut ita dicam artificiali, ad majorem lectoris qui designa- tioni studet commoditatem , eas distribuere malui. Has præter, in Her- bario Musæi Reg. Par. Bonplandianas novi species F. nervosam, F. se- riceam, F. chrysophyllam (1), F. canescentem, et F. reticulatam, Swartzia- (1) Hancce speciem in monte Quindiu legit cl. J. Goudot, augusto mense fructus maturantem. (Herb. Novo-Granat. Mus. Reg. Par.) RS ÉÉS DE LA COLOMBIE. 927 nam #. theoidem, Pavonianam . lanatam(2) (sub Lettsomia), Benthami- namque #°. entegrifoliam; hic enim ex omnibus hujusce generis stirpibus hactenus descriptis, solæ desunt #. undulata SW., F. tomentosa (Lettsomia tomentosa R. et Pav.), #. dioica Macf., et #. angustifolia Benth. (PI. Hartw. p 99). T Fructu 5-loculari. ÊREZIERA LONGIPES +. F. foliis elliptico-oblongis acutis, basi subrotundatis, argute ser- ratis, superne adpresse piloso-sericeis tandem glabratis, postice sericeo-pilosis nitide fulvis; petiolo longo marginato ; floribus fasciculato -axillaribus, sessilibus; calyce corollaque glabris. Crescit in agro Bogotensi Novæ Granatæ ad Salfo tequendama mar- tioque floret (/. Goudot, 1844). Ram: teretes, annotini glabrati efoliosi cortice tuberculoso induti ; horni con- tra pube longa adpressa simplici tactu molli saturate et nitide fulva tandem sor- dida evadente copiosissime obvoluti. Fora alterne disticha patentia ovato v. sæ- pius ellhiptico-oblonga , acuta aut vix acuminata, basi subrotundata et late in petiolum subtriangularem 25-30 Iongum decurrentia, 8-12 c. m. longe 30-45"" lata, margine argute et acute serrata, dura, superne primum pube tenui brevi adpressaque rubeo-fulva nitente obtecta paulatimque glabrata, postice vero pube sericea modice adpressa longa copiosissima rubeo-fulva dein pallescente sordida plus minusque evanescente velata; costa media supra plana subtus maxime prominente, venis secundariis crebris pinnatim parallelis ac utrinque exi- libus ; petioli marginibus subfoliaceis introrsum curvatis ejusque faciem anticam velantibus. Frores 3-4 insimul in foliorum axillis congesti, sessiles, bracteis ovatis brevibus acutiusculis, dorso fulvo hirtis, persistentibus excepti. Alabastrum e globoso ovatum oblongum obtusissimumque. Sepaza 5 orbiculata obtusissima dura subcoriacea, margine scariosa et paulo ciliata, cæterum glaberrima, sese arclissime imbricantia, interiora majora. Peraca 5 duplo sepalis longiora , gla- berrima , oblonga obtusa , receptaculo inserta , basi brevissime inter se coalita (filamentis adjuvantibus) corollamque gamopetalam ex integro arte divellendam efficientia, æstivatione vero etiam basiimbricata. Sramina indefinita (circiter 30) Slaberrima , in alabastro erecta et germine paulo breviora, inæqualia, serie unica quasi digesta, cum petalis inserta ; filamentis basi ima istis petalis adnatis eaque (1) Specimen scil. ex herbario Pavonii ipsius depromptum , quod anno præ- terito a cl. Boissier Musæo Par. missum sistit certo Lettsomiam lanalam Ruiz et Pav.in Syst. veg. FI. Per. et Chil. 1, 435. ; 920 L.-R. TULASNE. — PLANTES NOUVELLES simul conglutinantibus ; antheris ellipticis muticis continuis, utrinque obtusis et integris, utroque latere longitrorsum rimosis. Ovariuu ovato-globosum glaberri- mum sessile centrale liberum, dentibus quinque (stigmatibus) brevibus erectis sibi invicem approximatis duris nudis persistentibus terminatum, intus 5-loculare et indefinite ovulatum; septis vix germinis centrum attingentibus vel modice coalitis ; placentis axilibus prominentibus multi-ovulatis. — (Herb. Mus. Reg. Par. — Specimen floriferum , floribus nondum plane explicatis.) Calyce et corolla F. sericeam HBK., s. F. Bonplandianam mihi (vid. infra) imitatur, prioris vero folia majora brevissime petiolata subtusque sordide albentia. À F. chrysophylla HBK. differt foliis latioribus serratis multo longius petiolatis, floribus majoribus sessilibus, calyce glabro, etc. FREZIERA GANDICANS +. F. ramis novellis adpresse sericeis albis ; foliis ovato-oblongis breviter acuminatis acutis, basi in petiolum angustato-attenua- üis, argute serratis, supra glabris, subtus adpresse sericeo-pi- losis albidis v. dilute fulvis ; pedicellis solitariis geminisve pubescentibus ; sepalis brevibus orbicularibus denique gla- bratis, subciliatis ; fructu glabro globoso brevissime mucro- nato. | Provenit in monte maritimo Novæ Andalusiæ qui juxta Caracas assur- gens Silla dicitur (Aïmé Bonpland, Herb. propr. nunec Mus. Par. — F'unck et Schlim, n° 447 coll. a cl. Linden edit.). Raui teretes medullosi, inferne nudi, modice ramosi et quasi flagelliformes ; no- velli pilis simplicibus sericeis longis albis adpressis copiose induti, annotini sub- glabrati. Foz1a distiche alterna ovato-oblonga oblongave, anguste breviterque acuminata, acuta, basi quasi abrupte angustata et in petiolum 10-15" longum attenuata et decurrentia , isto incluso 8-15 c. m. longa, 4-5 c. m. circiter lata, argute et acute serrata, plana, supra (etiam juniora) glaberrima, subtus contra strato piloso sericeo adpresso albido vel dilute fulvo persistente copiose et undi- que obtecta; venis superne immersis, postice prominulis sed velatis, medio crasso, secundaris crebris parallelis exilibus ; petiolo superne sulcato subtus obtuso, utrinque albido-sericeo margineque limbo anguste decurrente et subtus revoluto quasi alato. FLonres in ramis annotinis foliis destitutis imprimis nascentes , axil- ares, solitarii v. sæpius gemini ternive ; pedunculi simplices erecti paulo arcuati, vix teretes, pubentes, sordidi , 5-8" longi, perulis albicantibus nonnuilis basi stipati. Bracteolæ sub calyce sitæ ipsi contiguæ, ovato-rotundatæ obtusæ, dorso pubentes, sepalis breviores, marcescentes. Skpaza 5 orbiculata obtusissima inter se > DE LA COLOMBIE, 229 æqualia (3"® circiter diametro metientia) coriacea, margine tenuiora subscariosa et modice ciliata, dorso pubentia sordide aurea et demum glabrata, sub anthesi patentissima, marcescentia. Corollam non vidi. Fructus (nondum maturus) ca- lyce stipatus globosus glaber, stylo crasso brevi persistente mucronatus, 5%" dia- metro æquans , 5-locularis , polyspermus; septis tenuibus ; placentis axilibus pro- minentibus indefinite seminiferis. Semina exigua oblongo - curvula ventre acuta glabra exalata ; testæ stratum exterius tenue interius quasi crustaceum fragile. Eusrxo.…. (Semina immatura tantum adsunt.) — (Herb. Mus. Reg. Par. — Spe- cimina fructifera.) Inter reliquas hujusce generis species, ista inprimis ad Æ. nervosam HBK. accedit, cujus enim folia pariter serrata sed multo minus sericea, venæ secundariæ prominentiores petiolusque vix alatus. Hujus loci sunt species americanæ infra descriptæ. FREzIERA DOMBEYANA + ramis teretibus alternatim flexuosis verrucosis, initio piloso-tomentosis mollibus griseis tandem nudatis ; foliis distiche alternis oblongo- lanceolatis longe acutis basi attenuatis et in petiolum decurrentibus, 10-12 c. m. longis, 3 c. m. circiter latis, integerrimis, antice creberrime (sub lente) et minute tuberculatis subaveniis (venis præter mediam planam vix perspicuis ) et etiam in juventa glaberrimis, postice contra molliter adpresse longeque piloso-sericeis dilute rufescentibus 1. albicantibus tandemque sordide griseis, costa prominente venis reliquis exilibus velatis; petiolo 10-12"" Iongo lato subplano, subtus griseo sericeo, superne glaberrimo, marginibus coriaceo-membranaceis latis superne re- flexis ; floribus axillaribus solitariis v. fasciculatis (2-3 simul) sessilibus ; alabastris globosis 4-5" longis; sepalis 5 ovato -orbicularibus obtusissimis concavis coria- ceis dorso modice margine copiosius sericeo-tomentosis griseis, late imbricatis : bracteolis 2 sub calvce sitis sepalis brevioribus, ovato-acutis, griseis : petalis 5 late ovatis obtusissimis crassis glaberrimis ; staminibus circiter 20 corolla plus duplo brevioribus , antheris linearibus acutis continuis, filamentis brevissimis, ovario conico obtuso glaberrimo 5-loculari indefinite ovulato, apice vix distincte 5-partito, divisuris (stigmatibus) brevissimis maxime approximatis crassis oblu- sissimis. — (Herb. Mus. reg. Par. — Specimen alabastra gerens.) Stirps peruana (Dombe). Fortassis eadem species ac Leftsomia tomentosa R. et Pav. Syst. veget. FL. Per. et Chil. I, 134. Accedit ad #. chrysophyllam HBK. propter folia pariter effigurata vestita et integerrima, petiolumque parem; ab ea discrepat colore albi- cante s. griseo pubis, floribus sessilibus paucioribus calyceque subgla- bro qui in F. chrysophylla copiose sericeo-pubens et nitide aureo-fulvus est. Foliorum vestitus idem est ac in Æ, sericea HBK. ad quam errore 390 L.-R. TULASNE. — PLANTES NOUVELLES refertur in Herbario Musæi Par.; istius enim folia serrato-dentata ma- Jora, floresque glaberrimi. FREZIERA MACROPHYLLA + ramis teretibus crassis pube densissima brevi se- ricéa molli modice adpressa primum fulvo-lutescenti demum grisea obductis , rigidis, floriferis foliosis ; foliis distiche alternis petiolatis, amplis, lineari-oblongis acuminatis acutis, basirotundatis vix inæquilateris , 20-25 c.m. longis, 5-6 c.m. latis, argutissime serratis, supra præter costam mediam griseo-pubentem glaberri- mis, subtus ubique molliter et adpresse sericeo-pubentibus ac griseo-lutesçentibus, limbi iuferioris marginibus planis nec subtus revolutis; venis antice impressis postice prominentibus, secundariis exihibus crebris parallelis ; petiolo anguste ca- naliculato-marginato, subtus pubente griseo, 1 c. m. circiter longo: floribus fas- ciculato-axillaribus (4-6 insimul) breviter pedicellatis ; pedicellis enim 4-5" longis teretibus pubentibus erectis, basi bractea anguste oblonga brevissima sti- patis ; bracteolis sub calyce sitis late ovatis obtusiusculis dorso pubentibus coria- ceis cum calyce persistentibus : sepalis 5 late ellipticis suborbicularibus obtusis- simis 3-4" Jongis coriaceis , exterioribus dorso pubentibus reliquis glaberrimis, inter se subæqualibus, late primum imbricatis, demum sub fructu patulis ; pelalis glaberrimis late ovatis 1. ovato-oblongis obtusis, calyce duplo (ni fallor) longio- ribus, æstivatione late imbricatis, acie inferna brevissime coalitis ; staminibus 15 circiter, inæqualibus, petalis plus duplo brevioribus, filamentis corollæ brevissime adnatis, antheris lineari-lanceolatis acutis 2-rimosis introrsis ; ovario acuto gla- berrimo 5-loculari, stigmatibus brevissimis vix perspicuis ; capsula globosa stylo mucronata 5-loculari polysperma, placentis axilibus prominulis. — (Herb. Mus. reg. Par. — Specimen flores inapertos fructusque vix maturos gerens.) Crescit in regione Oaxacensi Novæ Hispaniæ (D. Franco, 1842). Capsulæ quæ adsunt 7" diametro metiuntur. Species, ob folia maxima oblonga, facile distinguenda ; flores illos #. nervosæ HBK.. imitantur sed brevius pedicellati. ++ Fructu 3-rarius 4-lorularr. e « Floribus unisexualibus , fœmineorum staminodiis anantheris. FREZIERA SUBEROSA À. F, cortice suberoso rimoso piloso hirsuto sordide fulvo; foliis distiche alternis elliptico-oblongis , brevissime apiculatis, basi obtusis et paulo inæquilateris , minutissime serratis, supra glabris, subtus adpresse et longe sericeis fulvo-lutescentibus ; petiolo brevissimo ; floribus axillaribus et plerumque solitariis ; x DE LA COLOMBIE, 991 pedunculo longo valido clavato erecto hirsuto ; flore magno; sepalis obtusissimis , dorso fulvo-aureis. Nascitur in editioribus (ad Pantano -Vargas) montis Tolimæ Andium Novæ Granatæ (/. Goudot, 1844). ARBUSCULA (saltem videtur) ramis crebre ramuligeris floriferisque, ramulis dis- tichis foliosis abbreviatis erecto-patentibus; cortice suberoso molliusculo crasso intus albido longitrorsum rimoso, pube longa patente fulva dein sordida copiose hispido tandem nigrescenti et quasi glabrato. For alterne disticha istis Buœus sempervirentis forma æmula scil. elliptico -oblonga brevissime et vix ac ne vix apiculata, basi obtusa et inæquilatera , 25%" circiter longa, 10" lata, superne glaberrima (etiam juniora) præter nervum medium impressum aureo-fulvum, sub- tus pubes. villo sericeo-nitente modice adpresso sordide et dilute fulvo copiosis- sime vestita ; venis omnibus, si mediam exceperis, isto velatis ; limbi marginibus minutissime et acute serratis, subtus late (an exsiccationis causa?) revolutis ; pe- tiolo vix 2" Jongiore tereti undique hirsuto-piloso sordido Geuux axillares so- litariæ sessiles minutæ exiguæ ovato-acutæ aureo-pubentes, terminali folio obvo- luta FLores abortu unisexuales, fœminei {qui soli suppetunt) axillares sæpissime solitares, grandes, uterque pedunculo valido elongato subclavæformi scil. superne incrassato et sub-4-angulari, arcuatim erecto firmo, primum aureo-hirsuto tandem ruguloso et glabrato suffultus ; iste ut plurimum simplex, rarius basin versus 2- foliolatus , foliolis suboppositis sterilibus vel in axilla florem plerumque abortivum foventibus. Bracteolæ ad peduneuli apicem, sub ipso calyce sitæ, vix oppositæ paulo inæquales suborbiculares obtusæ, dorso carinatæ modiceque fulvo-puben- tes, coriaceæ, alabastrum initio in modum involucri excipientes et obtegentes, sub anthesi cum sepalis parum patentes et vix ab ipsis consimilibus distinguendæ. SEPALA enim 5 ovato-rotundata coriacea obtusissima concava, dorso fulvo- hirsuta vel sordide aureo-nitentia , facie antica glaberrima , ambitu glabra et te- nuiora, invicem latissime sese imbricantia, et flore aperto modice patentia, omnia subæqualia et marcescentia 5-7%" Jata, 7-8" longa. PeraLa 5 utrinquegla- berrima, receptaculo inserta, ovato-rotundata obtusa coriacea, inter se libera, æs- tivatione arctissime imbricata subconvoluta (alabastro acuto), demum patula caduca. Sramnonta 15-18 serie unica receptaculo nudo glabro inserta, ovario cui longiori erecta (in alabastro) applicantur circumposita, admodum libera et hypogyna, gla- berrima linearia plana acuta, a latere interdum sulco vix perspicuo (loculi vesti- io) notata. Ovarium conicum acutum centrale sessile liberum glaberrimum , in Sylum rigidum brevem, denticulis tribus v. quatuor {stigmatibus) erecto- ap- phximatis brevissimis nudis glabrisque terminatum, absque discrimine transiens, intis 3-4 loculare , et in quoque loculo indefinite ovuligerum , ejus parietibus craSis duris (in planta exsiccata). Ovura placentis axilibus paulo prominentibus multlici serie addictüis. Frucrus globoso-conoideus, stylo persistente mucronatus s. roSratus, glaberrimus, calyceque involucratus et velatus, {À c. m. circiter lon- 292 L.-R. TULASNE. — PLANIES NOUVELLES gus, 5-7%% Jatus, 3-1-locularis, polyspermus, parietibus crassis duris.—(Herb. Mus. Reg. Par. — Specimen alabastra fructusque immaturos gerens.) Species a congeneribus huc usque descriptis propter foliorum parvi- tatem corticemque suberosum abunde diversa. Illius calyx fructusque forma et magnitudine istos Z. reticulatæ HBK. imitantur. Hic addam species insequentes : FREZIERA ANGULOSA + ramis angulosis subtetragonis (angulis acutis), initio forsan pubentibus mox vero penitus glabratis et levibus; foliis distiche alternis elliptico-oblongis brevissime acuminatis et acutis, basi rotundato-attenuatis inæ- quilateris, margine angustissime serrulatis, 10-15 c. m. longis, 4-6 c. m. latis, subtus initio adpresse minutissimeque sericeis pallide aureo-lutescentibus et de-- mum omnino glabratis, superne glaberrimis nitentibus, subsessilibus v. in petio- lum brevissimum crassum antice concavum decurrentibus ; venis postice tantum prominentibus, secundariis crebris parallele et pinnatim patentibus ; floribus uni- sexualibus, fæmineis (qui soli suppetunt) axillaribus, 1-4 insimul congestis, bre- vissime pedicellatis, erectis ; pedicellis e pedunculo crasso brevi cauli applicato erecto subconico densissime bracteato distiche et alternatim ortis ; bracteis cras- sis puberulis ovatis caducis, bracteolis calycem stipantibus suboppositis sepalis consimilibus brevioribus ; alabastro globoso 3-4"" (mox aperturo) diametro me- tiente ; sepalis 5 orbiculatis obtusissimis concavis coriaceis imbricatis vix ciliatis glabris ; petalis late ovatis ; staminodiis receptaculo insertis, circiter 20, linearibus brevissimis (1"" vel paulo amplius longis }, anantheris, liberis; ovario trigono glaberrimo in stylum acutum transeunte, intus 3-loculare et indefinite ovulato, stigmatibus 3 dentiformibus maxime approximatis vix distinguendis. — ( Herb. Mus. Reg. Par. — Specim. flores inapertos gerens.) Nascitur in Bolivia juxta Coroico (Pentland, Herb. prop. , n° 105. Coll. ann. 1839, Mus. Par. data). Species glabritie et foliorum forma facile distinguenda cujus rami an- gulosi istos F. sericeæ HBK. cæterum diversissimæ in mentem revocant. FREZIERA PERROTTETIANA + ramis teretibus glabris foliosis, novissimis te- nuissime et sparsim piloso-sericeis, pube grisea ; folüs distiche alternis, oblongis lanceolatove-oblongis, longe acutis, deorsum in petiolum attenuatis, 10-12 c. m. long. 25-30%m Jatis, crenulato-serratis, dentibus obtusatis introrsum curvulis, ub: que et quaviscunque ætate, præter costam mediam subtus sparse sericeo-pilig-- ram, glaberrimis : nervis secundariis admodum exilibus utrinque immersis ; linbi inferioris marginibus subtus maxime revolutis ; petiolo superne canaliculato rar- gine acuto et subtus tantum modice pilifero 4 €. m. circiter longo ; floribus hoi- cis seu? polygamis, fæmineis (qui soli suppetunt) fasciculato-axillaribus (3 # si- mul) pedicellatis erectis ; pedicellis teretibus griseo- !. fulvido-pubentibur, Fun us 1 DE LA COLOMBIE. 339 circiter longis, basi bractea brevi caduca instructis : bracteolis calyci contiguis late ovatis obtusissimis subglabris ; calycis persistentis coriacei sepalis suborbi- cularibus obtusissimis ciliolatis cæterum glaberrimis et brevibus (2°" longis), tan- dem patulis planis ; petalis triplo longioribus ovato - elongatis glaberrimis initio arctissime imbricatis ( alabastro corollæ conico-elongato acuto ), infima basi (in acie) modice coalitis ; staminodiüs (loco staminum) 15-20 lineari-compressis bre- vissimis (amm long.) acutiusculissimæ corollæ insertis, uniserialibus , anantheris; ovario ovato -elongato acuto glaberrimo, apice brevissime 3-dentato, dentibus (stigmatibus) approximatis, 3-loculari, indefinite ovulifero, placentis axilibus pro- minentibus ; capsula ellipsoidea stylo longiusculo rigido duro, et stigmatibus per- sistentibus patentibus minutis terminato, mucronata, polysperma ; seminibus ex1- guis ovato-angulosis vix 1"* longis glabris scrobiculatis brunneo-obscuris, inte - gumento crustaceo duro. — (Herb. Mus. Reg. Par. — Specimina florifera fruc- tiferaque.) Provenit in Antillana insula Guadalupa junioque floret (Perrottet, Herb. ann. 1824 collect., n° 263). | Quoad flores parum differt à #. macrophylla supra adumbrata. Foliorum crenulæ illas F, elegantis mihi (vide infr.) imitantur. * XX FREZIERA YUNGASIA Ÿ ramis teretibus foliosis, initio copiosissime tomentosis et sordide argillaceis (pube crispa simplici), paulatim nudatis tandemque glaber- rimis ; foliis distiche alternis patentibus ovato-lanceolatove oblongis acutis 1. acu- tiusculis, basi æquilateris rotundatis cuneatisve, 5-9 c. m. longis 2-3 c. m. latis, utrinque primum at subtus imprimis tomento crispulo argillaceo copiose vestitis, demum quasi ex integro glabratis superneque nitidis, duris, ambitu serratis den- tibus minutis, petiolo fultis brevi (3-5"* longo) crasso tomentoso superne cana- liculato et angustissime marginato : floribus abortu dioicis, fœmineis (quos solos videre licuit) in foliorum axillis fasciculatis (2-5 insimul) exiguis ; pedunculis bre- vissimis pedicellos 2-5 unifloros æquales erectos v. cernuos, petiolo haud longio- res basique bracteatos gerentibus, bracteis ovato-oblongis acutis tomentoso-argil- laceis pedicello subduplo brevioribus; isto pedunculoque itidem tomentosis ; ala- bastro ovato acuto; sepalis 3 ovato-orbiculatis obtusis, late imbricatis , dorso co- piose tomentosis pallidis, sub anthesi modice apertis, vix 2" longis, duris, per- sistentibus , bracteolisque brevioribus istis suppositis contiguis; petalis 5 glaber- rimis oblongo-linearibus angustis concavis obtusis 4-6"" Jongis, sub anthesi erecto-imbricatis et modice apice extus deflexis, basi in acie recte truncata bre- vissime coalitis; stuminodiis 15-18 linearibus acutiusculis vix 4" longis inter se æqualibus et liberis, imæ corollæ insertis, erectis ; ovario conico acuminato glabro, 3-loculari, indefinite ovulato, placentis axilibus prominentibus ; stigmatibus den- tiformibus 3 paulo divergentibus brevibus ; capsula polysperma globosa mucro- 33/1 L.-R. TULASNE. — PLANTES NOUVELLES nata (quæ suppetunt immaturæ 4" diametro metiuntur). — (Herb. Mus. Reg. Par.) | Provenit in Boliviæ prov. Yungas et Yuracares (Pentland, Herb. prop. n° 178 et 193. — Specimina simul florifera fructiferaque, fructibus im- maturis). Propter folia, inflorescentiam florumque structuram, #. lanatæ (Let- tsomiæ lanatæ K. et Pav.) proxima est; istius vero folia ramique strato tomentoso multo densiorti luteo-fulvo et persistente operiuntur et flores paulo majores. 6 Floribus hermaphroditis, s. florum fœmineorum staminibus antheriferis (polline aliquando destilutis ?). FREZIERA CORDATA +. F, ramis hirsuto-tomentosis rufis; foliis duris oblongis acutis, basi profunde emarginatis, minute serratis, supra tandem glabratis, - subtus tomentosis et etiam pro parte lente glabratis, nervo medio maxime subtus prominente secundartisque crebris su- perne impressis ; floribus paucis (1-3) in quaque axilla, bre- viter pedicellatis : calyce extus piloso-tomentoso , sepalis obtu- sissimis ; corolla glabra. Crescit juxta Maracaybo Novæ-Granatæ (Aug. Plée). RamMI teretes crassi medullares, tomento copioso patentissimo longo (simplici), initio dilute fulvo dein sordido vel pallescente, hispidi. GEumaA terminalis ovato- oblonga acuta folio extremo involuta prorsus velata, hirsuta, fulva. Four distiche alterna, crebra approximata, patentia dura subcoriacea , oblonga acuta, basi alte cordata, lobis obtusi, vix æqualibus, petiolum validum 5-7"" circiter longum paulo excedentibus, introrsum curvulis; folii limbo cæterum 10-12 c. m. longo, 5-6 c.m. lato, in margine paulo subtus reflexo (folio adulto ) minute serrato, serraturis æqualibus crebris, sinu recte truncato ; pagina superiore initio tomento adpresso fulvo scabriusculo induta tandem vero glabrata, secundum venas secunda- rias crebras et pinnatim arcuatas tot sulcis exarata, nervo medio diutius petiolo- que albido-I. fulvo-sericeo-tomentosis ; pagina inferiore tomento erecto - patenti fulvo copiosissime primum obducta dein albicante et scabriuscula tandemque sub- glabrata , nervo medio valido superficiali, secundariis quasi carinatim prominen- tibus. FLores geminatim vel solitarie axillares , pro ratione grandes, inæqualiter pediculati; pediculis {longiore vix 5"" excedente) crassis erectis hirsuto-tomen- tosis fulvis versus medium 2-bracteolatis, bracteolis ovato-acutis subpatulis ful- = DE LA COLOMBIE. 399 vis 5-4%" longis. ALagasrrum globosum obtusissimum hispidulo-tomentosum ful- vum tandemque pallescens. Cazycis sepala 5 coriacea dura late ovata 1. orbicu- lata, oblusissima aut apice attenuata, dorso piloso-tomentosa et in margine sub- glabrata , facie interna subglabra glabrave, initio late imbricata -coarctata, sub anthesi modice aperta , interiora majora 6°" circiter longa totidemque lata. Pr- TALA 9vato-oblonga acutiuscula concava crassa dura glaberrima , À €. m. circiter longa, 5" medio lata, æstivatione late imbricata , sub anthesi aperta , vix ac ne vix acieinferiore coalita, receptaculo cum staminibus inserta. Sramina 1 5 sub- æqualia linearia 4-5" longa ; antheris continuis mucrone longiusculo angustato acuto terminatis, basi integris, utroque latere rima apertis ; filamentis brevissimis planis vix petalis adnatis. Ovarium conico-elongatum glaberrimum acutum, den- tibus 3 (stigmatibus) brevibus erecto-approximatis terminatum (in alabastro mox aperturo.calycem longitudine paulo excedens) intus 3-loculare et indefinite ovu- latum.—(Herb. Mus. Reg. Par.—Specimen flores nondum explicatos proferens.) Folia basi emarginata singularique modo nervosa stirpem hanc lucu- lenter distinguunt. Insequentium hic locus est : FREZIERA BONPLANDIANA Ÿ ramis teretibus verrucis albis notatis, novellis ad- presse sericeo-hirtellis fulvis mox nudatis ; folüs distiche alternis obovato ellipti- cove-oblongis, breviter et obtuse acuminatis, basi attenuatis et in petiolum 10- À 5" longum marginatum canaliculatum abeuntibus, 7-10 c. m. longis, 35-40" latis, argute serrato-dentatis, dentibus apertis, sinu obtuso; pagina superiore subavenia nitente glaberrima, costa media impressa solummodo in principio fulvo- sericea dein glabrata, paginæ posticæ adpresse et minute ubique pubenti-sericeæ obscure fulvo-lutescentis venis crebris prominentibus, secundariis exilibus ; pe- tiolo subtus sericeo-tomentoso lente glabrescente : floribus fasciculato-axillaribus (2-4 insimul) pedicello sericeo -pubenti sordide fulvo - brunneo vix 2°" longo, bractea ovato-elongata acuta conca va sericea basi instructo, singulatim fultis ; ala- bastro globoso obtuso tandem ore rotundo-truncato ex quo corolla æstivans co- nico-obtusa prodit aperto ; bracteolis sub calyce cui longiori contiguis ovato-orbi- culatis obtusissimis oppositis et subæqualibus coriaceis concavis, dorso fulvo pu- benti-sericeis : sepalis 5 coriaceis orbicularibus obtusissimis 4” circiter latis, glabris modice ciliatis ; petalis 5 itidem coriaceis late ovatis concavis acutiusculis (in alabastro) glaberrimis, receptacnlo insertis et acie lata, androceo juvante, bre- vissime coalitis ; staminibus circiter 25 receptaculo simul ét imis petalis quibus adhærent insertis, longitudine inter se inæqualibus, longioribus (in alabastro) ova - rium æquantibus, erectis glaberrimis introrsis ; antheris linearibus continuis acutis basi integris, ex utroque latere rimosis ; polline pallido; filamentis brevibus planis, ovario conico elongalo acuto dentibus {stigmatibus) 3 brevibus erecto-approxi- mais terminato, intus 3-loculari et multi-ovulato. — (Herb. Mus. Reg. Par. — Specimen alabastra tantummodo præbens.) 396 LR. TULASNE, — PLANTES NOUVELLES Arbor americana a cl. Ponpland olim observata (Istius vid. Herb. propr. nunc Musæi Par.; unicum specim. absque loci natalis indica- tione, a el. Kunthio verisimiliter haud visum). Affinis est Æ. nervose HBK. quam folia basi rotundata, subtus laxius venosa (venis scil. secundariis magis distantibus), petiolus haud margi- natus , flores minores longius pediculati calyxque pubenti-sericeus, satis distinguunt. FREZIERA ELEGANS + ramis teretibus gracilibus conferto-erectis, glaberrimis ; hornis foliosis sursum tenuissime pubenti-sericeis, pube rara adpressa mox eva- nida ; foliis alternis ascendentibus longe petiolatis ovato- oblongove-lanceolatis, utrinque longe attenuatis et acutis, 5-8 c. m. longis, 2 c. m. latis, serratis, ser- raturis introrsum uncinatim curvulis obtusis et minutissime mucronulat's, mu- cronulo cito deciduo; pagina utraque glaberrima, nervo medio superne plano et utrinque primum adpresse pubenti-sericeo mox glabrato, secundariis admodum exilibus; petiolo gracili glaberrimo plano-convexo, 8-12%% longo; floribus axilla - ribus (in ramis hornis annotinisque), solitariis geminatis ternisve, longe pedicel- latis erecto- patentibus vel etiam cernuis ; pedicellis exilibus 4 c. m. circiter longis, tenuissime puberulis, tandem glabratis, solitariis ebracteatis, geminis ternisve quasi in modum cymulæ ad apicem pedunculi communis brevissimi digestis, bracteisque lineari-oblongis acutis pubentibus et caducis instructis; bracteolis ad apicem pedicelli sitis late ovatis acutiusculis inæqualibus, sepalis brevioribus, persistentibus, altera paulo supra alteram opposite inserta ; sepalis coriaceis late ovatis obtusissimis, inter se subæqualibus, longe et tenuiter aureo-ciliatis, cæterum glabris, 2-3"" Jongis, late imbricatis demum patentbus et persistentibus ; corolla hypogyna glaberrima ; petalis quinque ovato-oblongis (4" latis, circiter 8" long.) cymbiformibus, interioribus apice quasi acutiusculis, exterioribus obtusis, in ala- bastro longe acuto et etiam sub anthesi invicem late sese imbricantibus, crassius- culis, in acie late truncata qua receptaculo angustissime inseruntur modice coali- tis sed facillime sejungendis, caducis ; staminibus 15-18 glaberrimis erectis inæ- qualibus, petalis dimidio circiter brevioribus uniseriatis, filamentis planis ima basi brevissime petalis adnatis, antheris linearibus acutis basi integris obtusis dorso- que imo affixis subcontinuis introrsis, utroque latere rima longitudinali apertis ; ovario ovato-lineari, stamina paulo superante, glaberrimo, pallido, dentibus (stig- matibus) 3 brevissimis erecto-approximatis terminato, intus 3-loculari et multi- ovulato, septis modice in centro coalitis ; ovulis placentæ axili parum prominenti duplici vel triplici serie addictis, ovatis, anatropis, inferioribus pendulis. mediis peritropis, superioribus ascendentibus, funiculis brevibus. — {Herb. Mus. Reg. Par.— Specimina florifera.) Oritur in insula Guadalupa (loco dicto Zhoulement Faujas ex LEhermi- _ DE LA COLOMBIE. 397 nier), junioque floret (Perrottet ann. 1842. — D)" Lherminier, Herb. ann. 1843, collect. Sub nomine erroneo #, theoïdis). Indole convenire videtur cum F. theoïde SW.—Scht. quam folia aliter effigurata et dentata, brevissime petiolata , flores solitares calycesque griseo-pubentes, ut plura omittam, distinctissimam faciunt. FREZIERA ILICIOIDES + ramis teretibus glaberrimis foliosis ramulosisque ; folüs distiche alternis, obovatis, obovato- lanceolatove-oblongis, breviter obtuseque acuminatis, retusis, serrato-dentatis (dentibus prominentibus), basi cuneatis et in petiolum brevem attenuato-decurrentibus, 5-6 c. m. longis, 2-3 c. m. latis, sub- coriaceis, superne glaberrimis, secundum costam sulcatis, aveniis et nilidis, sub- tus modice in costa primum griseo-puberulis tandem ubique glabratis, crebre et minute (sub lente) glanduloso-punctulatis, venis secundariis admodum exilibus immersis ; limbi inferni marginibus paulo subtus revolutis ; floribus solitarie axil- laribus ; pedicellis (pedunculis sensu proprio) teretibus glaberrimis erectis demum (fructu maturescente) cernuis , circiter 15-20"" longis; bracteolis sub calyce sitis anguste elliptico-oblongis obtusis, costa media valida interdum excurrente mucronulatis, tenuibus , extus paulo revolutis, 3-4"* Jongis, cito caducis pulvi- nulumque linquentibus ; sepalis 5 coriaceis late ovatis , inter se subæqualibus , glabris, ciliolatis, imbricatis, cum fructu increscentibus (5-6"" longis ac 3-4 latis evadentibus), persistentibus ; petalis 5 late obovato-orbicularibus glaberrimis æs- tivatione sese invicem involventibus (alabastrum breve acutum efficientibus), sepalis subduplo longioribus; staminibus circiter 20-30 partim liberis par- tim petalis adnatis hypogynis, inclusis, uniseriatis , inæqualibus , glaberrimis ; antheris brevibus, oblongis acutis continvis, utraque facre in medio suleatis et nunc glaberrimis (sterilibus) nunc dorso imprimis pilis nonnullis applicatis onuslis, la- teraliter et longitrorsum rimosis, rima sursum imprimis hiante; filamentis compres sis ; ovario glaberrimo ovato-elongato acuto, apice breviter 3-4-dentato, dentibus (stigmatibus) initio approximatis mox, patulis, intus 3-4-loculari multi-ovulato ; fructu globoso 8-10" diametro metiente, stylo persistente arescente et apice 3-fido mucronato, 3-4 loculari, indefinite seminifero, parietibus crassis ; seminibus ovatis irregularibus varie compressis aut angulosis brevissimis nitentibus ruben- üibus, 3° longis ; testæ strato externo tenui solubili, medio pulposo itidem tenui, interiore crustaceo duro saturate rubro-brunneo ; hilo punctiformi marginali im- presso ; mole perispermica carnosa albida cylindrica curva , tegmine tenui adhæ- renti involuta, embryonem plane intrarium cylindrico-linearem itidem curvum et ipsa breviorem recludente ; cotyledonibus brevibus inæqualibus plano-convexis contiguis obtusis, caudiculo istis subquadruplo longiore acutiusculo, versus hilum directo.— (Herb. Mus. Reg. Par. — Specimina florifera fructiferaque , ista ex herbario cl. Hooker deprompta.) Flores virescentes, julio (teste Linden). — Antheræ florum fertilium polline destitutæ videntur ; attamen pistilus rite efformatus cum stami- 3° série. Bor. T. VITT. (Décembre 847.) 2 29 333 L.-R. TULASNE. — PLANTES NOUVELLES nibus polliniferis in eodem flore sæpissime reperitur et tune, ni fallor, stamina crebriora sunt. Provenit in Jamaica (/Aooker) et Cubæ montibus (Sierra Maestre) juxta S. Jago (Linden, Herb. n° 2027). | Affinis et ipsa est F. theoidi Sw. — Schl. (Herb. de Schiede, n° 326) plantæ mexicanæ quæ in Herb. mexicano Musæi parisiensis asservaiur, et ob folia longiora longiusque acuminata , bracteolas late ovatas bre- vissimas , sepalaque ovato-orbicularia exigua pubentia, non ægre secer- nitur. FREZIERA NIMANIMÆ Ÿ ramulis erecto-confertis exilibus teretibus glabris ; foliis tenuibus oblongis I. elliptico-oblongis, 4-5 c. m. longis, 15-20" latis, obtusissi- mis, in petiolum tenuem 5-7" longum attenuatis, remote dentatis, dentibus bre- vibus rotundatis in sinu obtuso minutissime mucronulatis, paginæ supernæ gla- bræ costa exili impressa, posticæ initio saltem ad basin minutissime ac vix perspi- cue sericeæ, mox itaque glaberrimæ, venis exilibus paucis prominulis : floribus axillaribus solitariis patenti - demissis, pediculo exil 45-20" Jlongo glaberrimo suffultis, bracteolis linearibus 3°" circiter longis caducis sub calyce sitis in- structis, cæterumque ab isus F. ilicioidis non nisi petalis paulo longioribus an- therisque pilis longioribus copiosius vestitis, diversis. — (Herb. Mus. Reg. Par. — Specimina florifera.) Arbor flores albido-lutescentes augusto explicat (fide Lindenii). Oritur in insula Cuba juxta S. Fago, loco dicto Pino! de Nimanima (J. Linden, Herb. prop. ann. 1844, n° 2198). Maxime proxima est F. ilicioidi, nec forsan nisi foliorum forma et floribus gracilius pedicellatis distinguitur. ° FREZIERA CERNUA Ÿ ramis teretibus. novellis dense et molliter tomentosis, dilute fulvis, tomento dein nigrescente tandemque (in ramis bi-annotinis } eva- nescente ; foliis distiche alternis petiolatis elliptico- obovatove-oblongis , acumi- natis acutis, basi quasi obtusis æquilateris nec decurrentibus, remote et argute serratis vel interdum subintegerrimis, 8-10 ©. m. longis, 35-45" Jatis, su- perne etiam in juventu glaberrimis subaveniis costa media impressa sulcum effi- ciente, subtus contra ubiqué molliter et in costa prominente maxime tomentosis dilute fulvis, venis secundariis exilibus vix prominulis ; petiolo À c. m. subbre- viore subtus tomentoso superne vix Sulcato nec marginato ; floribus in ramis an- notinis efoliosis vel ætate provectioribus sparsim fasciculatis (2-4 insimul) gla-- berrimis, pedicello 40-15%* longo tereti itidem glaberrimo sigmoideo-cernuo si- gillatim fultis ; bracteis ovatis brevibus tomentosis arescentibus caducis ; bracteolis vérsus pedicelli apicem sitis lineari-oblongis acutiusculis glaberrimis, calyce du- plo brevioribus, vix æqualibus, caducis et pulvinulum linquentibus; sepalis late ovatis L. ellipticis 4-5" circiter longis, ciliolatis subplanis, interioribus obtusis, DE LA COLOMBIE. 399 exlerioribus 2 acutis et submucronulatis , cunctis cæterum æquilongis ; petalis plus duplo longioribus tenuibus late obovato - orbicularibus glabris , exterioribus majoribus quasi retusis, cunctis ima basi filamentorum ipsis adnatorum ope brevissime coalitis; staminibus 25-30 ( nonnullis efœtis ) inæqualibus gla- berrimis petalis plus duplo brevioribus, antheris brevibus ovato - lanceola- tis utrinque acutis continuis 2-rimosis introrsis, filamentis linearibus: ovario glaberrimo trigono sessili, sügmatibus 3 linearibus subsessilibus crassis erectis paulo divergentibus 1-2%* longis terminato, intus 3-loculari multiovulato, placen- tis axilibus. — (Herb. Mus. Reg. Par. — Specimen floriferum.) Arbor floribus albis ({raleotti). — Stigmata longa persistunt. Crescit in regione Oaxacensi Novæ Hispaniæ, ad altitudinem 4000 ped. supra Oceani ripas (H. Galeotti, Herb. n° 1686). Prope F. integrifoliam Benth. cæterum specifice diversissimam collo- cabitur. és : HE FREZIERA RORAIMENSIS + ramis teretibus initio molliter et longe pubentibus dilute fulvis 1. pallidis , tandem glabratis: folüis distiche alternis lanceolatis lan- ceolatové-oblongis acutiusculis, inferne attenuatis et in petiolum 1 €. m. circiter longum supra canaliculatum desinentibus, 6-9 c. m. longis, 2-3 c. m. latis, mar- gine serrato-dentatis, dentibus minutis in sinu acutis, supra præter nervum me- dium planum primum sericeo-pubentem fulvum deinque glabratum nudis nitidu- lis, subtus contra adpresse sericeis et nitide fulvo - lutescentibus , petioloque ; limbi marginibus juxta petiolum subtus revolutis ; venis omnibus antice immersis, postice præter"medium crassiorem modice prominentibus; floribus exiguis race- mosis ; racemis paucifloris brevissimis (2-4mn longis) singulatim axillaribus , in- trorsum erecto-curvulis, distiche bracteatis, tomentoso-lutescentibus, bracteis- que stipatissimis ovatis brevibus crassis cito caducis, inferioribus omnibus sterili- bus ; pedicellis tomentosis 4-5"* longis apice bracteolas 2 oppositas late ovatas acutiusculas tomentosas calyei suppositas gerentibus ; sepalis 5 late ovatis 1. or- bicularibus obtusis tomentosis lutescentibus, vix 2°" longioribus, late imbricatis, modice sub anthesi apertis : petalis triplo longioribus glaberrimis ovato-oblongis acutiusculis, vix acie inferiore late truncata coalitis; staminibus 15-18 petalis quadruplo brevioribus inæqualibus, antheris oblongis vix acutis continuis utroque latere rima apertis filamentis corollæ breviter adnatis; ovario lineari-conico gla- berriino acuto, 3-loculari, indefinite ovulato, stigmatibus 3 brevissimis vix per- spicuis. (Herb. Mus. Reg. Par.) Crescit in Guiana anglica juxta Æoraima (Schomburgk, Herb. prop., n° 591.— Coll. ann. 1842-3.— Specimen floriferum). Admodum congener #. yungasiæ , illique super floris structura et 3h0 L.-R. TULASNE. — PLANTES NOUVELLES magnitudine nec non quodam modo foliorum forma admodum af- finis, distinguitur foliis basi longius attenuatis, antice subglabris sub- tusque sericeis, ramisque pariter vestitis nec tomentosis. Quod reliqua e diversis TERNSTROEMIACEARUM tribubus genera attinet, Herbarium Novo-Granatense parisinum nil novi, ni fallor, profert ; quædam vero hujus loci species, novæ v. minus notæ, in aliis Musæi botanicis americanis reperiuntur, quas paucis si designaverim ut res ipsa me hortatur, nonnulli forsan olim profuturum. De Archytæa primum dicam. ARCHYTÆA.— Specimina guianensia, quibus in Herbario (Coll. 1842-3 e Roraima) locupletissimo cl. Schomburgk n° 556 addicitur, sistunt, ut opinor, Archytæam trifloram Mart. et Zucc. (Nov. Gen. et Sp. PI. LE I, 117, tab. 73), cujus imperfectæ adumbrationi jam evulgatæ addere licet stirpem hanc, staminibus pentadelphis insignitam, pefalis quinque gaudere tenuibus æqualibus integris obovato-orbiculatis obtusis roseis (si plantæ exsiccatæ fidere fas est}, calyce plusquadruplolongioribus, ante explicationem more Æielmeyeræ convoluto-imbricatis (haud contortis) alabastrumque efficientibus conicum acutum mox sublanceolatum, gla- berrimis, cito caducis ; stylo commun lineari corollæ æquilongo, acuto, e stylis propriis 3-5 filiformibus æqualibus plus minus coalitis, sed plerum- que sursum longe dissociatis discretis, confecto, pro maxima parte pau- latim pereunte, basi reliqua capsulam mucronante; ovario ovato seuto sessili glaberrimo 5-loculari indefinite ovulato, cujuslibet loculi pla- centa axili laminæformi prominente, in acie ovula creberrima linearia anatropa ascendentia multiplici serie consita gerente. — Pedunculi an- cipites licet striato-compressi apice extremo 3-5 flores gerunt bracteis amplis foliiformibus stipatos, superioribus 3 in modum cymæ digestié pedicelli proprii breviores sunt quam in icone Martiana supra citata. MAœUREA. — Pro Mahureæ speciem habeo specimina Herbarii Schum- burgkiani quæ n° 518 gerunt et juxta Roraimam Guianæ britannicæ fuerunt collecta. A MAHUREA LINGUIFORMIS Ÿ ramis teretibus 1. paulo angulosis, glauco-albicanti- bus, glabris, foliosis; foliis sparsis lineari-chlongis linguiformibus, obtusis inte- gerrimis, basi cuneatis, 7-12 c. m. longis, 2-3 c. m. latis, subcoriaceis planis glaberrimis at subtus in costa prominente et petiolo glaucescentibus, nervis utrin- que immersis, secundariis remolis exilibus : petiolo superne sulcato, etiam bas anguslo, 10-15" longo; stipulis minutissimis vix perspicuis triangular ibu … DE LA COLOMBIE, all acutis nigris caulinis, petiolum utrinque stipantibus ; panicula terminali erecta ra- mosa inferne foliosa, ramis patentissimis cinereis (axique) subsimplicibus laxiflo - ris ; pedicellis propriis gracilibus patentibus 10-15mm longis minute pubenti-ve- lutinis obscuris (exsiccatis), basi bracteolis 2 oppositis ovato - linearibus acutis exiguis Cito caducis stipatis ; bracteis superioribus istis conformibus sed majori- bus itidem caducis ; alabastro globoso obtusissimo; sepalis 5 liberis obtusissimis tenuibus subpetaloideis pubenti-velutinis cinereis, 2 externis ovatis , interio- ribus 3 obovato-rotundatis, prioribus plus duplo majoribus (scil. 8mm circiter long. et 5-7mn Jatis) ; petalis 5 liberis æqualibus obovato-elongatis obtusissimis dorso cinereo-velutinis, intus glabris , æstivatione convolutis, explicatis patentissimis , caducis ;, staminibus creberrimis hypogynis glaberrimis, corolla plus dimidio bre- vioribus ; filamentis exilibus liberis ; antheris basifixis (continuis) oblongis, sur- sum crassioribus et extrorsum incurvatis, 2-lobis, lobis contiguis in medio alte sulcatis et apice tantum brevissime in sulco rimatis, connectivo glandula excavata marginata poculiformi subdiscreta coronato; polline luteo; ovario ovato-acuto sessili glabro, in stylum rigidulum glabrum corolla paulo breviorem apiceque stigmatico peltatim paulo ampliatum et obscure quasi erosum transeunte, intus 3-loculare et indefinite ovulato ; placentis axilibus prominentibus, ovula anatropa linearia scobiformia serie multiplici ordinata et oblique pendula gerentibus. Mahureæ palustris Aubl., generis prototypi, sepala quoad magnitudi- nem minus dissimilia , corollæ æstivatio eadem , antheræ haud aliter formatæ, parque ovarii fabrica ; stigma peltatum tenue obscure pluri- lobum in medio pertunditur ; capsula oblongo-acuta trivalvis septicide dehiscens, valvis cymbiformibus subelausis (marginibus tenuibus in- troflexis) ab axi 3-placentifero sen 3-alato solutis, placentis ipsis etiam tandem axim s. columellam linquentibus; semina creberrima scobifor- mia linearia, 2-3" longa , glaberrima compressa, utrinque obtusata, testa tenui membranacea granum circumcirea (latere altero excepto) in modum alæ angustæ marginante, tegmine brunneo fragili embryonem exalbuminosum lineari-cylindricum æquale rectum utrinque obtusum pelliculaque propria pellucida obvolutum includente, cotyledonibus contiguis embryonis totius vix dimidiam partem metientibus, in caudi- culum absque diserimine abeuntibus. Caratpa. — Eodem indefesso viatori cl. Schomburgk, hujus generis species debetur quæ, ni fallor, nondum est descripta, scil. : CARAIPA TERETICAULIS + ramis rigidulis longis admodum teretibus levibus pallidis foliosis ; foliis sparsis crebris oblongo-ellipticis, integerrimis, basi rotun- datis licet breviter altenuatis, apice obtusissimis et nonnunquam anguste retusis, 6-10 ©. m. longis, 3-4 c. m. latis, subcoriaceis, supra glaberrimis subtus glau - cescentibus , costa media antice impressa poslice maxime prominenli, nervis re- 3112 L.-R. TULASNE. — PLANTES NOUVELLES liquis utrinque subimmersis, secundariis pinnatim parallelis exiguis, tertiariis creberrimis faciem supernam reticulatam efficiéntibus ; petiolo 10-12mm Jongo superno apice sulcato, quasi exili, et angusta basi cauli addicto ; stipulis nallis : gemmis solitarie axillaribus sessilibus minutissimis acuts glaucis; panicula ter- minali erecta fastigiata, laxe et breviter ramosa, ex toto minutissime furfuraceà et brunneo-lutescens, axi ramisque angulatis 1. ancipitibus ; bracteis (saltem inferio- ribus) foliis conformibus 6-12mm longis, nonnullis acutiusculis, cito caducis, bracteolis contra minutissimis et brevissimis (1-2"" long.) ovato-acutis, ad api- cem pediculorum 2-5" long. uniflororum opposite geminis applicatis itidemque caducis; pedicellis proprüs claviformibus 5-10w" longis ; alabastro late ovato acutiusculo ; calycis patents regularis divisuris 5 late triangularibus acutiusculis 3mm circiter longis; petalis 5 æqualibus obovato-oblongis obtusis crassis 8®m® cir- citer longis, dimidioq. angustioribus , antice ex parte laterali et postice quasi ex toto furfuraceis et sordide lutescentibus, æstivatione convolutis, sub anthesi pa- tentissimis, cito caducis; staminibus hypogynis creberrimis glabris corolla plus tertio brevioribus; filamentis ima basi breviter inter se cohærentibus exilibus ; antheris minutis dorso affixis (vix continuis) quasi cuneatis scil. apice incurvo multo latioribus, basi modice emarginatis, 2-lobis, longitrorsum rimosis, connec- tivo glandula poculiformi crassa sessili continua terminato , polline pallido; ova- rio centrali sessili ovato-conico pubescentiaureo-fulvo creberrime striato, stylum glabrum erectum staminibus subæqualem et apice vix ampliato poris 2-3 pertusum gerente, duro coriaceo crasso, intus 3-loculari ; loculis 2-3-ovulatis ; ovulis ex apice interno cujusque loculi pendulis, ovato-oblongis, uno tantum plerumque (si crassitudini majori et formæ absoïutiori attenderis) embryonem suscepturo. Crescit in Guianæ anglicæ agro Rordimensi (Schomburgk, coll. 1842-35, nn. 682 et 975). PorciLanpra (1)+.—Sub hoc titulo arborem describam Godoyæ affinem sed merito ni fallor generice diversam , fimbrillarum in antica calycis facie defectu, staminodiorum duplicis ordinis præsentia , androceo fer- til corollæ s. calyci isomero, ovarioque tandem imperfecte 3-loculari ; iisdem notis a Zlastemantho Cespedesia ve, Godoyæ contribulibus, recedit. Hujusce novi generis character in adumbratione subjecta continetur. POECILANDRA RETUSA + glaberrima, ramis teretibus, cortice annotinorum sul- cato et cum laceratur (ni fallor ) rubente, medullaque, foliorum cicatricibus in- verse triangularibus; stipulis caulinis caducis (desiderantur); foliis sparsis sim- plicibus, coriaceis, obovatis 1. obovato-oblongis aut subellipticis, marginatis et interrigimis, apice obtusissimo late retusis, basi brevissime attenuatis, sessilibus aut petiolo lato brevissimo suffultis, 35-80mm longis, 2-4 c. m. latis, costa media (1) Vox e œuxihos et 4vno composta androceum diversiforme significat. DE LA COLOMBIE, 313 utrinque prominula interdum in emarginatura apicali brevissime acuta, venis re- liquis omnibus subtilissimis hneatis, pinnatim scilicet parallelo pressoque ordine immersis (ut in Ualophyllo, Elvasia ve accidit) ; panicula terminali laxe et pauci- ramosa (quæ adsunt 8-12 c. m. altæ), ramis erectis angulatis {axique) laxifloris : pedunculis brevibus aut subnullis bractea oblonga ciliato-glandulosa stipatis, cy- mose 3-floris, apice bracteolis 2 bracteis conformibus ét pariter caducis onustis ; pedhcellis propris gracilibus erectis, 8-12" circiter longis ; alabastro ovato- elongato, 5-7mm long. (mox aperturo) ebracteato ; sepalis 5 membranaceis sub- scariosis liberis ovatis obtusis inæqualibus , gradatim nempe ab exteriore ad in- teriorem majorem crescentibus, post corollam delapsam aliquandiu persistentibus ; petalis 5 flavidis (exsiccatis) tenuibus æqualibus , æstivatione convolutis, ovato- acutis, receptaculo insertis, caducis; staminodiüs (androcei verticilios exteriores sistentibus) hypogynis liberis crebris (circiter 30) 2 seriatis , exterioribus spa- thulæformibus seu limbulum ovato-acutum subcordatum unguiculo filiformi longo suffultum referentibus, inæquilongis, interioribus contra duplo longioribus lineari - subulatis crassiusculis ; staminibus 5 hypogynis liberis æqualibus, ver- ticillatim norma regulari consitis, staminodia longiora excedentibus {quam se- palum internum paulo longioribus) corolla inclusis ; filamentis crassis brevibus eurvulis ; antheris linearibus tetragonis et quasi 4-sulcatis levibus basifixis con- tinuis, triplo quam filamenta longioribus , apice brevissime et acute retusis, 2- lobis, lobis in emarginatura apicali singulatim poris duobus minutis apertis, pollen pallidum fundentibus, ( staminodiis staminibusque in alabastro erectis ): ovario centrali libero sessili ovato-rotundalo , in stylum erectum antheris sub- æquilongum apice haud incrassatum sub-erosum abeunte, intus 3-placentifero et indefinite ovulato ; placentis septiformibus ferme usque ad centrum loculi pro- ductis , in acie série. multiphici ovuliferis; ovulis ovatis anatropis pendulis vel subperitropis. (Fructus desideratur.) Nascitur juxta Roraïima Guianæ britannicæ (Schomburgk, coll. 1842-3, n° 569). Ejusdem herbarii Schomburgkiant specimina sub n° 636 evulgata ge- nus novum e Ternstræmiacearum familia itidem sistere videntur, sed rem improperato eruendam ad aliud tempus differre cogor. oh BARNÉQUD. — ORGANOGENIE SECOND MÉMOIRE SUR L'ORGANOGÉNIE DES COROLLES IRRÉGULIÈRES ; Par M. F. MARIUS BARNÉOUD, Docteur es-science:, Présenté à l'Institut, dans la séance du 16 août 1847. Voulant reconnaître dans d’autres familles naturelles l’exacti- tude du principe général que nous avons posé à la fin d’un pre- mier Mémoire sur l’Organogénie des corolles irrégulières (1), nous avons fait de nouvelles recherches soit parmi les Monoco- tylédones , soit parmi les Dicotylédones. CANNÉES. — On sait que les auteurs décrivent la fleur du genre Canna comme ayant un calice triphylle et une corolle irrégulière . à cinq ou six divisions. Déjà , depuis la publication du curieux ouvrage de Gæthe sur les métamorphoses des plantes, on attri- buait la forme bizarre de cette corolle à des étamines transfor- mées ; en effet, l’Organogénie confirme cette idée théorique. Si on examine un bouton naissant de la fleur du Cunna speciosa, on trouve que celle-ci est alors réduite à une cupule bordée de trois petites dents seulement : c’est le premier verticille ternaire , cor- respondant au calice des Dicotylédones ; son centre est occupé par un bombement cellulaire encore homogène. Bientôt après, on distingue une seconde cupule, dont les trois petites divisions sont alternes intérieurement avec celles de la première : c’est l'équivalent exact d’une vraie corolle. J’insiste sur ce point, se- lon moi, fort important, de l’évolution successive de ces deux ver- ticilles ternaires de la fleur du Canna, parce que j'ai constaté rigoureusement les mêmes faits dans un grand nombre de fleurs des Monocotylédones (Commelynacées : Tradescantia virgi- (4) Voir les Comptes-rendus de l’Académie des Sciences, dans les séances du 11 août 1845, et 8 juin 4846, et les Annales des Sciences naturelles, partie bota- nique, 3° série, t. VI, cah. de novembre 1846. DES COROLLES IRRÉGULIÈRES. 919 mana. Aridées : Lris florentina, Pseudo-Acorus. Amaryllidées : Pancratium illyricum, Leucoium vernum. Hydrocharidées : Hy- drocharis morsus -ranæ. Orchidées : Orchis lahfohia, Morio. Liliacées : Lilium candidum. Vontedéracées : Pontederia cor- data), etc., etc. | On trouve ainsi une démonstration de l'existence réelle dans les Monocotylédones des analogues du calice et de la corolle ; seu- lement , la coloration , presque toujours uniforme, et le grand rapprochement de ces enveloppes, en masquent souvent la véri- table origine. Dans le Canna speciosa , vers la base du bord interne de la se- conde cupule, on voit naître sur le réceptacle deux mamelons isolés et opposés à deux dents du calice ; puis trois autres mame- lons semblables aux premiers, mais plus intérieurs, alternes avec eux, et opposés, au contraire, aux dents de la corolle. Ces mamelons sont bien évidemment des étamines naïssantes, et for- ment alors un double verticille, dont le plus extérieur n’a que deux éléments dans cette espèce de Canna. Il y à une place vide où l’organe, qui devrait compléter la symétrie , ne se développe point ; ce sera un des trois mamelons du quatrième verticille de la fleur qui deviendra seul une étamine véritable. La métamor- phose des autres mamelons commence de très bonne heure : on les voit s’amincir, s’allonger, prendre enfin une forme de plus en plus pétaloïde, tandis que leur voisin, continuant à s’arrondir, revêt bientôt la forme d’une anthère bien caractérisée, et rétré- cie à la base en un filet assez court. Le développement de cette anthère reste toujours normal; son filet, au contraire , ne tarde pas, à mesure qu’il s’allonge , à s’élargir très rapidement , et à présenter à son tour l’aspect pétaloïde. J’ai observé, en outre , ce fait curieux : le style qui, à l’état adulte, est simple, et aplati comme un pétale, offre à sa première origine trois petites divisions bien distinctes, qui indiquent la trace de la soudure des trois carpelles de l’ovaire. De très bonne heure, ces trois divisions se confondent en une seule. J’ai constaté les mêmes observations dans le Canna gigantea. De là, il est permis de juger de quelle importance sont les 346 BARNÉOUD. — ORGANOGÉNIE recherches organogéniques pour bien apprécier la nature, le point d'insertion des organes, et la symétrie générale de la fleur du Canna , où les développements subséquents apportent tant de trouble ou de confusion apparente. GLoBuLarIÉES. — La corolle du Globularia Bisnagarica Linn. naît sous forme de cupule bien régulière , et garnie de cinq dents égales. Un pêu après, trois de ces dents se développent plus que les deux autres , et les dépassent très sensiblement en largeur et en longueur. L'irrégularité existe alors, et se maintient jusqu’à l’état adulte. On voit apparaître dans le principe cinq étamines alternes avec les segments de la corolle ; mais une d’entre elles s’atrophie assez promptement. SCROPHULARINÉES. — Aux exemples déjà cités pour cette fa- mille dans notre précédent Mémoire , nous pouvons ajouter les suivants : la corolle du Dodartia orientalis, à sa première ébauche, est une cupule bordée de cinq petites dents très égales ; elle de- vient bientôt irrégulière par suite du développement très inégal de ses divisions , dont trois tendent à se souder et à dépasser les deux autres. 11 ne se forme que quatre étamines, dont deux sont toujours plus grandes que leurs voisines. De même pour le Mimulus quitatus, la corolle n’est régulière avec cinq dents très égales qu’à l’époque de son origine ; car, dans cette espèce, l'irrégularité est fort précoce. On n’y trouve jamais aussi que quatre étamines. Le type quinaire, si commun dans les verticilles des genres de la famille des Scrophularinées , peut cependant y être remplacé par le type quaternaire. On en trouve un exemple bien frappant et bien prononcé dans l’Organogénie de la fleur du Calceolaria rugosa ; le calice naissant de cette plante est une petite cupule à quatre denticulés seulement ; sa coroile, à peine ébauchée , pré- sente de même quatre dents bien régulières, bien égales, alternes avec celles du calice. On n’observe que deux étamines naissant sur le réceptacle, très près de la base de la corolle. Les deux autres placés qui, selon la symétrie , devraient être occupées par DES COROLLES IRRÉGULIÈRES. 207 des étamines , sont vides à toutes les époques du développement de la fleur. Cette régularité primitive de la corolle s’efface bientôt par la soudure, et l'accroissement considérable de deux segments qui constituent la lèvre supérieure ou Île casque, tandis que les deux autres forment la lèvre inférieure, On a cité, il y a quelques années , des exemples de pélorie de la corolle adulte du Calceolaria rugosa, qui, ainsi régularisée , n’avait cependant qu'un bord égal et tronqué , mais non garni de dents symétriques. Le premier cas fut annoncé par Chamisso, en 1839, dans le Linnœæa ; et le second par Guillemin, en juin 1833, dans les Archives de botanique , t. IT, p. 4. Le savant professeur M. Moquin-Tandon, dans son excellent ouvrage sur la T'ératolo- ge végétale, énumère de nombreux exemples de pélories observées par beaucoup de botanistes, et qui démontrent très bien, selon moi, le rapport de similitude entre l’état constant d’une corolle irrégulière fout à fait à son origine , et celui qu’elle prend quel- queïcis accidentellement à l’âge adulte, comme par une sorte de retotr à son état primitif. GESNÉRACÉES, — Dans le Gesneria gracilis, la cupule de la corolle est d’abord très régulière avec cinq petites saillies égales entre elles ; mais lirrégularité survient bientôt par suite de l’al- longement plus considérable des deux segments qui doivent for- mer la lèvre supérieure. Plusieurs auteurs assignent au genre Gesneria des étamines vraiment didynames ; cependant , je dois dire que celles-ci n’ont pas, d’après leur mode de développement, le vrai caractère de la didynamie , tel que je l'ai fait remarquer dans l’Organogénie de la fleur des Labiées. Toutes les cinq nais- sent en même temps , et sont égales jusqu’à ce que l’une d’entre elles avorte. — On arrive à des résultats identiques pour le Ges- neria caracasana (Hort. Paris). ACANTHACÉES, — La corolle du J'usticia adhatoda Linn. offre à sa naissance une cupule avec cinq denticules égaux, et ne de- vient irrégulière que par la soudure des deux divisions qui consti- tuent la lèvre supérieure , tandis que les trois autres forment la 946 BARNÉQUD. — ORGANOGÉNIE lèvre inférieure. Des quatre mamelons d’étamines qui apparais- sent, deux s’atrophient presque complétement ; leur trace existe encore à l’âge adulte de la fleur, contre la base de l'ovaire libre. Dans lAcanthus spinosus, la corolle naît aussi très régulière avec cinq dents égales ; mais l’avortement rapide de deux de ces dents -amène de bonne heure son irrégularité. Dans le principe, on trouve cinq mamelons d’étamines, dont un disparaît un peu plus tard. BIGNONIACÉES, — Les corolles irrégulières du Bignonia gran- diflora et du Catalpa syringæfolia naissent aussi avec une cupule garnie de cinq petites dents alors égales. Dans ces deux espèces, on compte cinq mamelons naissants d’étamines ; mais dans la première, une de celles-ci disparaît assez rapidement ; et dans la seconde, trois avortent en partie, de telle sorte qu'il ne reste plus à l’âge adulte que la base des filets. LOBELIACÉES. — On constate la même régularité primitive dans la corolle naissante des Lobelia cunerfolia et discolor. Mais un fait important ici est celui dela formation des cinq mamelons des étamines alternes avec les cinq segments de la corolle, et qui naissent complétement libres sur le réceptacle. Quand les anthères sont déjà bien formées , et que les‘filets commencent à s’allonger, la soudure entre ces organes n'existe encore qu'imparfaitement ; ce n’est que vers l’époque où le pollen est formé que l’adhérence des parties a lieu d’une manière complète. Le Piddingtonia num- mularia DC. présente des faits analogues ; ici les anthères sont seules soudées bord à bord. GOODENIACÉES. — La corolle du Leschenaulhia formosa , ordi- nairement très irrégulière , se réduit, dans l’origine, à une pe- tite cupule garnie de cinq dents fort égales. Dans ce même genre, la poche si curieuse du stigmate (indusium des auteurs) est for- mée tout simplement par les deux divisions dilatées et renflées du sommet bifurqué que présente le style très jeune ; celui-ci est composé des deux extrémités unies en une seule des deux car- DES COROLLES IRRÉGULIÈRES, 319 pelles de l'ovaire. Il en est de même pour le stigmate du Scœvola lævigata ; dans cette dernière plante, l’irrégularité de la corolle est toute particulière. Ses cinq divisions, quoique égales, se soudent, et se déjettent toutes d'un méme côté, tandis que le tube reste fort court. | Dans les composéEs , cette dernière forme d’irrégularité est très commune. (Sonchus tartaricus, Hieracium pilosella, Staticæ- folium, Lactuca virosa.) Dans ces plantes, la corolle naissante est une cupule un peu profonde , à bord très régulier et garni de cinq petites saillies très égales. Les cinq mamelons des étamines naissent toujours libres , et la soudure des anthères n’a lieu que plus tard. VALÉRIANÉES. — La corolle du Centranthus ruber est parfai- tement régulière, et a cinq dents égales dans l’origine. Dès le premier âge de la fleur, on remarque qu’il ne se forme jamais qu'un seul mamelon d’étamines inséré visiblement sur le récep- tacle , mais très près de la base du tube de la corolle, et alterne avec deux divisions de celle-ci. 11 y à quatre places vides qui devraient être occupées par des mamelons d’étamines pour que la symétrie fût complète. STYLIDIÉES, —L'organogénie de la fleur du Séylidium adnatum présente les trois résultats suivants : 1° la cupule de la corolle se montre avec cinq dents très égales, très régulières; plus tard, une de ces divisions éprouve un arrêt définitif de développement. 2° Il ne naît que deux mamelons d’étamines d’abord parfaitement libres , et alternes avec les divisions de la corolle. Il y à trois places vides qui indiquent la symétrie. Les mamelons prennent bientôt la forme des anthères. 3° Les filets, qui ne sont que la base rétrécie de ces derniers, se soudent bord à bord à leur pre- mière apparition d’une manière intime, complète, de manière à former le commencement d’un cylindre au centre duquel se trouvera collée plus tard la colonne du style, Dans l'étude organogénique ‘que j'ai faite de la fleur des Passiflora Loudont et racemosa (Fam. des Passiflorées), j'ai remar- 390 BARNÉOUR. — ORGANOGÉNIE qué aussi cette soudure très précoce des filets des élamines ; mais dans le genre Stylidium la soudure est tellement plus prompte, qu'on pourrait dire à la rigueur que les filets poussent tout soudés. BÉGONIAGÉES. — Cette famille est une de celles où la symétrie florale est le plus masquée, à l’âge adulte des fleurs, par l'extrême inégalité de développement des organes. La fleur femelle nais- sante des Begonia ervocaulis et Jatrophæfolia révèle le type qui- naire d’une facon très nette et très précise. On trouve la cupule de l'enveloppe unique bordée de cinq petites dents arrondies qui sont très égales à cette époque seulement Mais l’atrophie com- plète de l’une d’elles et la croissance inégale des autres détermi- nent bientôt l’irrégularité. | L'évolution des fleurs mâles est plus singulière : au moment de la fleuraison , les éléments existants du périgone coloré sem- blent de vrais pétales libres; c’est ainsi même qu’on les décrit dans les flores. Cependant ils appartiennent bien réellement à un tube d’enveloppe monophylle ; mais ce tube, qui est si visible dans l’origine du bouton floral, s’est tellement atrophié, anéanti, qu’il n’en reste à peu près aucun vestige à l’époque de la fécon- dation ; l’ovaire ne s’y développe jamais. L'évolution des nom- breuses étamines a lieu par lignes spirales concentriques, comme dans les fleurs polyandres des Renonculacées ; en outre, la cu- pule , à peine ébauchée du périgone , présente ordinairement cinq dents excessivement petites et égales ; mais cette égalité est des plus éphémères. Rapidement , une d’entre elles disparaît; deux autres restent toujours étroites et fort courtes : mais leurs deux voisines opposées absorbent pour ainsi dire à elles seules tous les sucs nutritifs, et prennent cette forme très élargie et pétaloïde , qui est le caractère ordinaire des fleurs mâles ; du reste, on a trouvé des espèces où l’enveloppe florale avait conservé ses cinq divisions primitives. M. Hooker à figuré dans ce sens les fleurs mâles du Pegonia rubricaulis, dans le Botanical Magazine, n° 1131. RUTACÉES. — Quoique les corolles des genres de cette famille, DES COROLLES IRRÉGULIÈRES. 991 telle que l’a circonscrite M. Endlicher dans son Genera plantarum , soient assez régulières, j'ai cependant voulu m'assurer par l’Or- ganogénie de la symétrie réelle du genre Ruta. Déjà les célèbres botanistes Lamarck et De Candolle dans la Flore française , et un illustre professeur, M. Adrien de Jussieu , dans sa savante Monographie des Rutacées , avaient signalé dans ce genre Ruta l'apparition de fleurs à type quinaire. Comme on le sait, le nombre quatre est le plus ordinaire parmi les éléments de tous les verticilles de ces plantes. Mais l'étude du bouton floral nais- sant dans les Ruta graveolens et macrophylla nous dévoile les faits suivants : 1° La production constante de cinq éléments à chaque verticille (calyce, — corolle, — étamines , carpelles) ; 2° l’atrophie ordinaire et plus ou moins précoce de l’une des dents de la cupule calicinale , de l’un des pétales, de deux des dix mamelons d’étamines formant deux verticilles bien distincts , et de l’un des cinq carpelles. CONCLUSIONS GÉNÉRALES, De tous ces faits exposés dans mes deux Mémoires , et em- pruntés à l'étude des genres à fleur irrégulière tirés de vingt-cinq familles naturelles, je puis déduire les conséquences suivantes : 1° On doit admettre comme vraie , quoique conçue à priori , et uniquement d’après l’examen attentif de quelques cas de pé- lories ou de fleurs régularisées à l’âge adulte, la théorie si simple émise par De Candolle dès l’année 1815, d’après laquelle il fau- drait rapporter les fleurs irrégulières à des types réguliers, dont elles semblent être des dégénérescences. En 1815, le savant Henri de Cassini avait appuyé par de nouveaux exemples cette manière de voir , qui est admise aujourd’hui par tous les botanistes phi- losophes. Mais si, dans l’état actuel de la science , l'Organogénie nous donne une démonstration directe de ce principe important de philosophie botanique, je dois ajouter que la symétrie d’une fleur irrégulière , même dès sa première ébauche, n'existe pas toujours rigoureusement ; elle n’est souvent qu'indiquée par les places 392 BARNÉQUD. — ORGANOGÉNIE vides où les organes absents ne se développent jamais, ainsi que nous l’avons vu pour les étamines de certaines plantes, et ainsi que nous l’indiquerons encore dans un prochain travail sur l’or- ganogénie des ovaires libres et des ovaires adhérents (1). —- De la sorte, on peut, parmi les causes ordinaires de trouble dans la symétrie florale, telles que les avortements , les multiplications , les dégénérescences , les adhérences, insérer aussi celle du non- développement des organes. 2% Quant à l’origine de l’union des étamines, dites mona- delphes, diadelphes, polyadelphes, synanthérées , leur soudure est toujours postérieure à leur première formation. La famille seule des Stylidiées (Stylidium adnatum) me paraît jusqu’à présent fournir une exception remarquable à cette règle pour ce qui regarde l’adhérence des filets. Parmi toutes les co- rolles irrégulières que j'ai énumérées, j’établirai ici trois modes principaux d’irrégularité sous le rapport organogénique : 1° lir- régularité par simple 1négalité de développement entre les divers segments de la corolle avec complication de soudure, ou d’atro- phie complète, ou d’arrêt de croissance : c’est la plus commune. 2° L’irrégularité par déviation , où tous les segments , quoique égaux, se déjettent tous du même côté ; exemple : la corolle du Scævola lævigata (Goodeniacées , et les genres à demi-fleurons de la famille des Composées. 8° L'irrégularité par simple métamorphose des étamines (exem- ple : la famille des Cannées , et probablement celle des Zingibé- racées). EXPLICATION DES FIGURES. Fig. 4. Fleur tout à fait naissante du Canna speciosa. Comme c’est l'ordinaire dans les fleurs monocotylées dont le périgone offre six divisions à l’état adulte, l'organogénie prouve encore ici qu'on voit naître d’abord un premier verti- cille ternaire, uniquement réduit à une cupule bordée de trois petites dents b. Au centre de la cupule, on ne trouve encore qu’un simple bombement cellu- laire. } (4) Voir les Comptes-rendus de l'Académie des Sciences, séance du 2 août 1847. DES COROLLES IRRÉGULIÈRES, 353 Fig. 2. Même bouton de fleur un peu plus avancé, oùr les trois dents se dessinent d'une maniere très prononcée. Fig. 3. Bouton plus avancé encore où l'on distingue un premier verticille ter- naire externe & : c'est l’analogue d'un calice ; et un second verticille ternaire semblable au premier et interne, c : c'est l'équivalent d'une vraie corolle. Fig. 4. Verticille ternaire interne dégagé des enveloppes extérieures pour mon- trer la formalion de deux nouveaux verticilles composés de mamelons simples, et naissant isolés. Parmi ceux-ci, on en distingue deux seulement, e,e, à l'ex- térieur, [l y a une place toujours vide en v, et qui trouble la symétrie. Plus à l'intérieur , trois autres mamelons parfaitement symétriques, t,i,7, el opposés aux divisions de la corolle, complètent le quatrième verticille. A cet état fort jeune du bouton floral, ces cinq mamelons ont tous la même forme, le même aspect ,.et ne diffèrent en rien des mamelons des étamines. Fig. 5. Mamelons primitifs plus avancés et isolés, où l'on voit un des trois ma- melons plus internes, e, conserver sa forme arrondie pour devenir plus tard une anthère véritable, tandis que les quatre autres mamelons, P, s'élargissent, et prennent dejà une forme très amincie , qui tend sans cesse à la forme péta- loïde. Fig. 6. Même figure que la précédente à un état plus avancé. e, étamine nais- sante ; p, les quatre mamelons déjà très aplatis. Fig. ?.e, étamineisolée, déjà en partie formée. Son filet naissant est linéaire à cette époque ; plus tard, il aura une forme tout à fait pétaloïde jusqu'au contact de l'anthère. Fig. 8. Cupule de la corolle du Globularia Bisnagarica Linn., bordée de cinq pe- tites dents très égales. Il y a dans ce moment cinq mamelons déterminés par- faitement symétriques avec les dents de la corolle ; plus tard une de celles-ci disparaît. Fig. 9. Corolle un peu plus avancée où les cinq dents sont encore fort égales. Fig. 10. Corolle plus avancée encore , où deux des cinq dents sont alors plus petites et plus étroites que les autres. Fig. 11. Corolle naissante du Culceolaria rugosa bordée de quatre petites dents arrondies parfaitement égales , c Fig. 12. Même état pour montrer la formation de deux mamelons d'étamines , e, seulement : les deux autres places sont toujours vides. Fig. 13. Même corolle plus développée et déjà irrégulière. La bb sg des dents primitives s'efface. b, bord de la lèvre supérieure. Fig. 1%. La même encore plus développée. b, bord déjà convexe de la lèvre su- périeure. Fig. 15. Bouton naissant de la fleur du Mimulus guttatus. ec, cupule du calice bordée de cinq dents égales ; co, cupule de la corolle bordée de cinq petites dents égales seulement à cette époque. L'inégalité se déclare de très bonne heure. 3° série. Bor. T. VITE. {Décembre 1847.) ; 23 39 BARNÉOUD. ORGANOGÉNIE Fig. 16. Corolle où les cinq dents sont déjà inégales. Il y en a deux plus courtes que les autres. Il se forme seulement quatre mamélons d'étamines, dont deux toujours un peu plus développés que les deux autres. Fig. 17. Corolle encore plus développée et déjà très irrégulière. Fig. 48. Corolle naissante du Dodartia orientalis, dont le bord présente cinq dents très égales. Il se forme quatre étamines seulement, dont deux tonjours un peu plus développées que les autres. Fig. 19. Corolle plus avancée et déjà irrégulière. Fig. 20. Corolle naissante du Gesnera gracilis, dont le bord présente cinq dents très égales. [l se forme à l’origine cinq mamelons d’étamines, desquelles une avorte plus tard. Fig. 21. Corolle plus avancée déjà irrégulière. Fig. 22. Corolle naissante du Justicia adhatoda, dont le bord présente cinq dents très égales. Il naît alors quatre mamelons d’étamines bien distincts, dont deux disparaissent bientôt. Fig. 23. Même corolle devenue irrégulière peu de temps après. Fig. 24. Corolle naissante de l’Acanthus spinosus, où l’on trouve alors seulement cinq dents égales. Il se forme aussi cinq mamelons d'étamines . desquelles une disparaît ensuite. Fig. 25 et 26. États plus avancés, où la corolle , quoique très jeune, est déjà très irrégulière. Deux dents tendent à disparaître. | Fig. 27. Corolle naissante du Bignonia grandiflora bordée de cinq dents très égales. Il se forme alors cinq mamelons d'étamines, dont un avorte de bonne heure et complétement. Fig. 28. Même corolle plus développée, et déjà sensiblement irrégulière. Fig. 29. Corolle naissante du Catalpa syringæfolia, dont les cinq dents sont par- faitement égales. Il se forme alors cinq mamelons (e) d'étamines, desquelles trois avortent de bonne heure, mais non complétement. Fig. 30. Même coralle déjà irréguhère , dont deux dents plus petites que les trois autres. Fig. 31. Bouton naissant de la fleur du Lobelia cuneifolia où l'on a écarté deux dents de la cupule calicinale, pour montrer l'insertion de la cupule de la corolle bordée de cinq petites dents arrondies très égales. Il se forme cinq mamelons d’étamines , lesquelles naissent entièrement libres , et le sont encore quelque temps après leur premier développement. Fig. 32. Même corolle encore assez régulière. Fig. 33. Même corolle où deux dents sont très sensiblement plus petites que les trois autres. | Fig. 34. Les cinq étamines encore très jeunes et très libres du Lobelia cunei - folia. Fig. 35. Bouton naissant de la fleur du Leschenaultia formosa, où l'on à écarté les cinq dents de la cupule calicinale, pour montrer la cupule de la corolle DES COROLLES IRRÉGULIÈRES. 355 bordée de cinq petites dents très égales. Il naît cinq mamelons fort réguliers d'étamines. Fig. 36. Même corolle mise à nu , où déjà deux dents (k) sont plus petites que les trois autres. Fig. 37. Même figure que la précédente, plus avancée Fig. 38. La même encore, plus avancée. Fig. 39. Style très jeune du Lesehenaultia formosa, pour montrer sa bifurcation au sommet , laquelle doit produire par le développement et la dilatation succes- sive de ses deux divisions la poche si curieuse (d) où se trouvent les papilles du stigmate, et que les auteurs ont regardée dans leurs st de 3e des Goodeniacées comme un organe particulier (/ndusium). Fig 40, 41, 42, 43. Cupule de la corolle ou enveloppe simple de la fleur mâle du Begonia jatrophæfolia à peine naissante, et alors seulement bordée de cinq petites dents arrondies égales , mais dont une disparaît bientôt complétement, comme le montre la figure 44 en p, où déjà l'inégalité entre les dents est assez indiquée. | Fig. 45. La corolle , quoique très petite encore, n’a plus que quatre dents, dont deux , face à face, plus petites que les deux autres (m). Fig. 46. Même figure que la précédente, encore plus développée. Fig. 47. Corolle naissante du Stylidium adnatum, où la cupule montre cinq dents très égales , et où l'on n’aperçoit que deux mamelons, très libres, d'étamines opposées. Les autres places symétriques des étamines sont vides ! Fig. 48. Corolle encore régulière. Fig. 49. Corolle déjà irrégulière, où l'on voit une dent (d’) tendre à s’atrophier partiellement ou éprouver un arrêt de développement. | Fig. 50. Même figure que la première , plus avancée. Fig. 51. Les deux étamines très jeunes, et encore réduites aux anthères, pour montrer qu'elles sont hbres à cette époque. Fig. 52. Les mêmes plus âgées, où les deux filets naissante poussent à peu près tout soudés, sans jamais se séparer. Fig. 53. Fleuron naissant de l’Hieracium pilosella, où l’on voit en c la cupule du calice qui éprouve , dès son apparition, un long arrêt de développement, tandis que la cupule, co, de la corolle, plus allongée, présente un bord à peine ondulé et très régulier. Fig. 54. Même figure que la précédente, mais à un état plus avancé où la corolle est encore très régulière. Fig, 55. Même figure que la précédente, à un état EU à avancé, où les cinq dents de la corolle sont égales, et où on n'aperçoit pas encore la fente f, comme dans la figure suivante. Fig. 56. Où cette fente amène la disposition qu'aura plus tard le fleuron, dont les cinq dents se déjettent toutes du même côté. Fig. 57. Les cinq mamelons naissants des étamines isolées et parfaitement libres * sur le réceptacle, 596 €. BRUNNER. — SUR LE TILLEUT. Fig. 58. Les mêmes, un peu plus avancés, où les anthères, déjà presque com- plétement formées, sont encore libres. Fig. 59. Cupule calicinale naissante du Ruta macrophylla, dont les cinq dents sont à cette époque très régulières et très égales. Fig. 60. La même un peu plus développée, où déjà la dent m tend à disparaître: Fig. 61. Les cinq pétales naissants , et alors très égaux ; ils ont une forme en- core arrondie et bombée. Fig. 62. Les mêmes, un peu plus développés, où déjà l'un d'entre eux (m) tend à disparaître. Fig. 63. Les dix mamelons naïssants et isolés des étamines formant un double verticille. Fig. 6%. Les mêmes, où déjà deux mamelons {e) (e') appartenant chacun à un verticille tendent à disparaître, SUR LES BOURGEONS ET L'INFLORESCENCE DU TILLEUL. Seconde Lettre de M. CH. BRUNNER à M. ALPH, DE CANDOLLE, 13 fevrier 1847. Monsieur , Les observations maintenant plus complètes que j'ai l’honneur de vous présenter se rattachent en partie aux remarques que vous avez ajoutées à mon premier Mémoire (1), et qui me prouvent que je ne me suis pas prononcé assez clairement sur la significa- tion des écailles qui entourent les bourgeons. Certainement, les bourgeons du Tilleul sont « stipulacés , » si l’on entend par là le fait que les stipules y sont plus développées que les feuilles. En examinant ces bourgeons, on ne peut douter de la mission que l’économie de la nature a assignée aux stipules; savoir, de pro- téger la feuille tendre. Quant aux deux premières écailles, leur signification est sans contredit différente. Leur consistance, beaucoup plus forte, les (1) Bibliothèque universelle de Genève, février 1846. — Ann. Sc. nat, sér. 3, vol." V, p.327. €, BRUNNER. — SUR LE TILLEUL. 997 distingue déjà des stipules ; mais l'examen de leur position, re- lativement aux autres organes renfermés dans le bourgeon, nous mettra complétement au fait de leur nature. M. Wydler à publié lété passé un Mémoire sur la position de la branche florale du Tilleul (4) , accompagné de sections trans- versales de bourgeons, qui nous apprennent au premier coup d'œil que les deux écailles extérieures des bourgeons stériles sont loin d’être placées comme les sfipules, mais qu'elles se trouvent dans le prolongement de la ligne qui joint les points d’insertion des feuilles. Ceci nous prouve que les deux écailles rentrent dans l’ordre des feuilles ordinaires, et qu’elles n’ont rien de commun avec les stipules , sauf leur forme à l’état peu développé. On a reconnu depuis longtemps dans les jeunes branches des plantes dicotylédones la nature particulière de deux premières feuilles, qui jouent un rôle analogue à celui des cotylédons (2), et qui ont été désignées par MM. Bravais sous le nom de « feuilles primordiales. » Ordinairement, ces feuilles se présentent sous une forme différente de celle des feuilles ordinaires, souvent sous celle des écailles. D’après les observations rapportées antérieure- ment , et surtout d’après le Mémoire de M. Wydler, il faut ad- mettre que nos deux écailles extérieures des bourgeons , dans les branches qui ne portent pas de fleurs, sont des feuilles pri- mordiales. Or, dans les branches qui portent des fleurs, la bractée se trouve occuper la place d’une des écailles. Déjà, dans mon pre- mier Mémoire, j'en ai tiré la conséquence que la bractée doit être regardée comme une écaille développée, et toutes les deux comme des feuilles rudimentaires. M. Wydler est arrivé au même résultat, et le prouve d’une manière si évidente que son ancien élève ne saurait rien y ajouter. Mais dans son Mémoire , M. Wydler ne mentionne pas le petit bourgeon renfermé dans les bourgeons stériles à l’aisselle de la seconde écaille ; ce qui est d'autant plus étonnant, que c’est pré- (1) Flora (Journal botanique de Ratisbonne), 1846, p. 369. (2) Linnæa, XVI, p. 154. 398 C. BRUNNER. — SUR LE TILLEUL. cisément ce petit bourgeon qui nous instruit sur le rapport qui existe entre les deux espèces de bourgeons que l’on rencontre dans le Tilleul (4). Faute d’avoir fait cette remarque , M. Wydler ne trouve pas l’analogie entre les deux espèces de bourgeons, et par là Pexplication de la position des branches florales. Le sujet principal sur lequel je désire vous entretenir , c’est la démonstration de l’analogie complète des bourgeons stériles avec les bourgeons à fleurs ; et par là l'explication de tout ce qui , au premier abord, paraît étrange dans l’inflorescence du Tilleul. Commençons par l'examen des branches à fleurs , où l'on re- marque à l’aisselle des feuilles les fleurs avec la bractée, et à côté d’elles un petit bourgeon destiné à se développer en branche l'année suivante. Est-ce que le pédoncule et le bourgeon sont des produits axillaires du même ordre ? Ou bien est-ce que l’un d’eux est le produit axillaire du premier ordre , tandis que l’autre n’est qu’un produit latéral de ce bourgeon principal? Et, dans ce cas, est-ce la fleur ou le bourgeon à feuilles vertes que l'on doit con- sidérer comme étant du premier ordre? M. Wvdler décide la question en ce qu'il regarde la fleur comme bourgeon de second ordre, c’est-à-dire poussant à l’aisselle d’une feuille qui fait partie du bourgeon vert (2). Les observations que je vais exposer conduisent à admettre un autre rapport entre ces deux produits axillaires. ‘ Déjà, précédemment , on a eu recours au principe que la na- ture nous indique quelquefois par des monstruosités la voie que nous devons suivre en l'étudiant. Dans une de vos Notes qui se rapportent à mon premier Mémoire, vous mentionnez une obser- vation intéressante que vous avez faite sur le développement d’un bourgeon à l’endroit où la bractée se sépare du pédoncule. De- puis, J'ai eu l’occasion d'observer cette même monstruosité accom- pagnée de circonstances fort intéressantes. Au mois de juillet de l’année passée, j’ai rencontré dans le parc (1) Voir mon Mémoire, dans la Bibl. univ., févr. 1846, et dans les Ann. Sc. nat., sér. 3, vol. V,.p. 324. (2) Floru, 1846, p. 376. C. BRUNNER. — SUR LE TILLEUL. 909 du château de Wilhelmshôhe, près de Cassel, un Tilleul qui of- frait les monstruosités instructives sur lesquelles je désire attirer votre attention. Le cas le plus simple est le développement d’un bourgeon à l'endroit de séparation de la bractée et du pédoncule (PI. 21 ,fig. 1). «est le bourgeon qui se rencontre normalement à côté du pé- doncule ; b est le bourgeon anormal poussant à l'endroit de sépa- ration de la bractée et du pédoncule. Ce bourgeon a la grandeur d’une ligne, et l’une de ses écailles extérieures s’est agrandie de plus de 10 lignes en conservant sa texture scarieuse, et en pre- nant complétement l'aspect d’une bractée. Toutes les fleurs por- tant ce bourgeon. que Jj’ai rapportées de cette localité, présentent le même développement de l’une des écailles, et depuis J'ai re- trouvé ce même bourgeon provenant d’un arbre de la promenade de l’Ange près de Berne , toujours avec l’une des écailles sur- passant de beaucouple bourgeon en grandeur. Ce développement anticipé d’une des écailles est donc une tendance très générale, et je ne puis me passer de rappeler qu’en appliquant cette loi à tous les bourgeons qui se produisent dans les branches florales, ces monstruosités deviennent une nouvelle preuve pour l'identité de la bractée et des écailles. M. Wydler explique la présence de ce bourgeon en l'appelant « accessoire (1). » Mais, si je le comprends bien, ce n’est que la désignation du fait que ce bourgeon est une apparition assez rare. Quant à l'explication, les naturalistes sont habitués à reconnaître dans la nature des lois, même dans les exceptions, et frappés de l'apparition d’un bourgeon au point de séparation du pédoncule et de la bractée, ils en concluent que ce point est une aisselle, comme vous l’avez déjà envisagé dans la note jointe à mon Mé- moire (2). | Il y a une seconde monstruosité qui nous prouve encore bien plus évidemment la justesse de notre manière d'envisager ce point de séparation de la bractée et du pédoncule. La fig. 2 repré- (1) Flora, 1846, p. 379. (2) Bibl. univ., févr. 4846. — Ann. Sc. nat., 3° série, vol. V, p. 322. 960 C. BRUNNER. — SUR LE TILLEUL. sente ce cas remarquable où l'on trouve un pédoncule « acces- soire » portant cinq fleurs (b), au même endroit où la fig. {, repré- _sente le bourgeon. Quoique ordinairement les pédoncules ne portent que de très petites feuilles, qui tombent dès que les fleurs se sont dévelop- pées, on remarque dans cette monstruosité, que les feuilles du second pédoncule (b) sont singulièrement développées. Ges feuilies sont scarieuses et portent en général le caractère de la bractée , ou bien de cette écaille développée dans le petit bourgeon de la fig. 4. Or, si la première monstruosité a servi pour établir l’iden- tité de la bractée et des écailles, la seconde nous démontre l’iden- tité de ces deux organes avec les feuilles. La fig. à représente la monstruosité la plus compliquée. Ici, on remarque au point de jonction de la bractée et du pédoncule principal le second pédoncule de la fig. 2, et en outre, un bour- geon dont l’une des écailles est très développée. Cette monstruo- sité confirme toutes les conséquences qu’on a tirées des deux premiers cas. Nous voyons ici se reproduire à l’aisselle de la bractée absolument les mêmes organes qui se trouvent à l’aisselle des feuilles : savoir, un pédoncule portant une bractée (b), et à côté du pédoncule un petit bourgeon (ec). Je ne puis me passer de mentionner une autre monstruosité que je ne suis pas à même d'expliquer. Quelquefois j'ai remarqué au point de jonction de la bractée au pédoncule le développement de deux petites feuilles opposées, qui peuvent être regardées comme les rudiments d’un bourgeon. Mais dans la monstruosité représentée par la fig. 4, on voit pousser les deux feuilles alaires d’une texture scarieuse , au milieu du pédoncule. Est-ce un pro- duit axillaire de la bractée, soudé en partie avec le pédoncule ; ou bien faut-il considérer. ces feuilles comme le rudiment d’un véritable bourgeon adventif? Cherchons maintenant à appliquer ces résultats à l'explication de la position du pédoncule. Si nous avons reconnu que le point de séparation de la bractée et du pédoncule est une aisselle, le pédoncule lui-même ne peut pas être envisagé comme produit axillaire de cette feuille. En suivant attentivement tous les faits, on UC. BRUNNER. — SUR LE TILLEUL. 961 ne peut méconnaitre que le pédoncule est le bourgeon principal qui pousse à l’aisselle de la feuille (Fm, fig. 12). Or, le pédoncule étant la branche principale, le petit bour- geon (a), qui se trouve à côté du pédoncule, est un produit la- téral de celui-ci, poussant à l’aisselle d’une feuille qui est du même ordre que la bractée, et la feuille-mère de ce bourgeon n’est autre chose que l’écaille qui l'enveloppe (77, fig. 12). Nous avons une manière décisive pour examiner cette question. En effet, si le bourgeon a (fig. 12) est un produit axillaire de la feuille Fm, comme M. Wydler l’envisage , il faut que la posi- tion distique des feuilles qu’il renferme soit telle, qu’elles for- ment un angle droit avec la feuille Fm, c’est-à-dire que la ligne qui réunit les points d'insertion des petites feuilles du bourgeon ait une direction parallèle à la lame de la feuille Fm, comme l’in- dique la fig. 5 , qui représente une section horizontale du bour- geon, construite suivant celte hypothèse. Si, au contraire. le bourgeon a (fig. 12) pousse à l’aisselle d’une feuille 27, qui elle- même est un produit latéral d’une branche naissant à l’aisselle de la feuille Fm, il faut que les feuilles du bourgeon «a forment un angle droit avec leur feuille-mère ZT, d’où résulte pour la ligne qui réunit leurs points d’insertion une position perpendiculaire à la lame de la feuille Fm, comme la fig. 6 l’explique. Lorsqu'on examine la position des feuilles renfermées dans le bourgeon , on la trouve telle que la nouvelle manière d'envisager la signification du bourgeon l'exige (1). Cette position des feuilles est surtout évidente lorsqu'on l’exa- . mine après que les bourgeons se sont développés en branche (fig. 7), où la position de la feuille-mère (F) se reconnaît aisé- ment par la cicatrice qu’elle à laissée. Dans ces branches, on trouve que le point d'insertion de la première feuille (f') forme un (1) Je suis bien aise de pouvoir citer, pour confirmer cette opinion, la figure donnée par M. Wydler (Flora, 1846, tab. V, fig. 2), qui ne partage aucunement cette manière d'envisager le bourgeon. Quoique cette particularité de la position des feuilles renfermées dans le bourgeon soit assez difficile à reconnaître, elle n'a pu échapper a l'observateur expert qui l'explique par une torsion de l'axe du bourgeon (p. 375). 962 C. BRUNNER. — SUR LE TILLEUL, angle de 180° avec la cicatrice de la feuille F, celui de la seconde feuille (f2) est perpendiculairement au-dessus de la cicatrice, etc. Les analogies peuvent quelquefois très bien servir pour rendre compte de points obscurs. Je citerai dans ce but la position des fleurs du Noisetier, qui ne présente pas le moindre doute sur la signification des différents organes, mais qui par sa ressemblance avec celle du Tilleul peut faciliter la conception de la manière dont on doit envisager les différents produits axillaires des feuilles du Tilleul. Les fleurs mâles du Noisetier forment en automne de grands chatons distribués au nombre de trois à cinq le long d’un pédoncule commun (fig. 13). Dans la partie inférieure du pé- doncule, on trouve régulièrement un ou plusieurs bourgeons à feuil- les (a) à la place des chatons floraux. Ce remplacement des fleurs par des bourgeons à feuilles ne présente rien d’extraordinaire : or, c’est absolument la même chose qui a lieu dans le Tilleul. Le pédoncule avec ses fleurs (fig. 12, ?) qui pousse à l’aisselle de la feuille Fm correspond au pédoncule du Noisetier (fig. 13, P); le petit bourgeon (a, fig. 42) du Tilleul au bourgeon @ (fig. 13) du Noisetier ; et s’il n'existe pas de doute sur la signifi- cation du bourgeon a du Noiïsetier, il n’y en aura pas non plus sur celle du bourgeon du Tilleul : rien n’est donc plus naturel que . d'admettre que le bourgeon a du Tilleul est un produit latéral du pédoncule (P), de même que celui du Noisetier. Tout ce qui vient d’être dit ne se rapporte qu’au bourgeon qui se trouve sur les branches portant des fleurs. Quant aux bour- geons des branches qui ne portent pas de fleurs, déjà dans mon premier Mémoire je les ai signalés comme bien différents. Ceux-ci sont des produits axillaires de la feuille verte, et correspondent en cela aux pédoncules dans les branches qui portent des fleurs. Aussi la position des feuilles dans ces bourgeons est telle que la fig. 5 l'indique, de manière que la ligne qui réunit leurs points d'insertion est parallèle à la lame de la feuille F', ce qui se voit, comme dans le cas des autres bourgeons, très distinctement, lors- que le bourgeon s’est développé en branche (fig. 8). Ici, les feuilles forment un angle droit avec la cicatrice de la feuille- mère (F). C. BRUNNER. — SUR LE TILLEUL. 309 Les branches qui portent des feuilles et celles qui n’en portent pas ont, d’après ce qui vient d’être dit, les ramifications bien dif- férentes. Cette particularité est la cause de l'aspect tout à fait différent de ces deux espèces de branches. En effet, dans les ra- meaux à fleurs, chaque nouvelle branche qui se produit dans la suite des années se développe toujours dans le même plan, ce qui produit les grandes branches étalées horizontalement, carac- tère du Tilleul bien connu des paysagistes. Les branches qui ne portent pas de fleurs se développent d’une manière tout à fait différente. Ici, chaque nouvelle branche forme avec le plan de la branche précédente un angle de 90°, d’où résultent ces beaux cônes verts qui distinguent, au premier coup d’æil, l'arbre vierge des troncs fertiles. | Nous avons reconnu que dans les branches qui ne portent pas de fleurs, les bourgeons sont des produits axillaires de la feuille verte #". Or, comment doit-on envisager le petit bourgeon qui se trouve renfermé dans le bourgeon principal à l’aisselle de la se- conde écaille (1)? Évidemment ce petit bourgeon est un produit axillaire de cette écaille, qui déjà a été reconnue comme feuille (page 2). | Pour étudier plus spécialement les deux espèces de bourgeons il faut considérer leurs sections transversales. Lorsqu'on examine les bourgeons des branches sans fleurs (fig. 9), on trouve, après avoir enlevé les deux premières écailles, la série des petites feuilles vertes repliées et protégées chacune par deux stipules. Quant aux branches qui portent des fleurs, on remarque d’abord à l’aisselle de la feuille (Fm, fig. 10) la cica- trice du point d'insertion du pédoncule (PB), et à son côté le bourgeon. Celui-ci présente trois écailles avant que la série des feuilles vertes commence. La première écaille (77) est la feuille- mère, et les deux suivantes {1 et 2) sont les feuilles primordiales du bourgeon. Les organes qui se correspondent dans les deux figures (9 et 10) portent les mêmes signes. Pour rendre plus claires encore les ana- logies qui existent entre les deux espèces de bourgeons, j'indi- (1) Bibl. univ., févr. 1846. — Ann. Sc. nut., 3° sér., vol. V, p. 324, 964 C. BRUNNER. — SÜR LE TILLEUL. querai les organes correspondants sous forme d’un tableau com- paratif. | Bourgeons des branches qui ne portent Bourgeons des branches à fleurs pas de fleurs (fig. 9). (fig. 10). 1. Le bourgeon principal poussant à Au pédoncule (PB) poussant à l'ais- l'’aisselle de la feuille Fm E selle de la feuille Fm. 2. La première écaille (7) 2 À la bractée (PB) (1). 3. La seconde écaille (77) S A l’écaille 11. 4. Le petit bourgeon (B,/1) poussant à Au bourgeon enveloppé par l'écaille Z7. l’aisselle de la seconde écaille (Z7) Eu observant strictement ces analogies, on peut se rendre compte de tout ce qui se présente d’extraordinaire dans les pro- duits axillaires du Tilleul. M. Wydler, qui a discuté très spécia- lement les bourgeons (2), ne parvint pas à un résultat décisif sur la manière dont on doit envisager les écailles des bourgeons qui se trouvent placés à côté du pédoncule (fig. 10, ZI, 1, 2). Lors- qu'on suit les analogies indiquées, on ne peut douter de la signi- fication de ces organes. Dans l’aisselle de la feuille Fm se pro- duit la branche florale (PB); la première feuille de cette branche est la bractée, la seconde est l’écaille Z7; à l’aisselle de celle-ci pousse le bourgeon, dont les deux premières feuilles (primor- diales) sont les écailles 4 et 2. Les feuilles suivantes (3, 4, 5, 6) sont normales. | Je désire vous parler enfin d’une monstruosité qui, à mon avis, répand beaucoup de lumière sur l’analogie qui existe entre les deux espèces de bourgeons. (4) La cicatrice PB, représentée sur la fig. 10, est le point d'insertion du pé- doncule et de la bractée. Il pourrait paraître assez arbitraire de regarder la bractée comme représentant la première écaille des bourgeons sans fleurs plutôt que la seconde ; mais ilexiste une preuve positive pour cette assertion, que M. Wydler a mentionnée le pre- mier. Cette ‘preuve se trouve dans les branches qui portent des bourgeons à fleurs entremêlés d'autres bourgeons qui ne portent pas de fleurs. En examinant ces bourgeons stériles, on trouve toujours la première écaille à l'endroit où l'on s'attendrait à trouver la bractée, si c'était un bourgeon à fleurs. (2) Flora, 1846, p. 374. 3 €. BRUNNER. — SUR LE TILLEUL, 365 L'automne passé, j'ai eu l’occasion d'observer un bourgeon sans fleurs qui renfermait un second bourgeon très développé. En le disséquant attentivement, je parvins à étudier la position des feuilles dans les deux bourgeons. Fig. 11, Z est la première écaille, II la seconde ; les chiffres Z11, 1, N, VIT, désignent les feuilles suivantes du bourgeon principal, et les lettres C,C?, D,D”, E,F, F,1°, les stipules correspondantes. Les écailles 1 et 2 sont les deux premières feuilles du bourgeon qui pousse à l’aisselle de l’écaille ZZ, les chiffres à, 4, 5 indiquent les feuilles consécutives, et les stipules correspondantes portent les lettres c,c’, d,d’, ee’. Lorsqu'on joint les points d’insertion des feuilles Z, TE, IIT, IF, V, VIT, qui font partie du bourgeon principal, il en résulte une ligne à peu près parallèle à la lame de la feuille-mère (Fm). La ligne qui réunit les points d'insertion des feuilles appartenant au bourgeon secondaire doit avoir une position semblable par rap- port à la feuille-mère de ce bourgeon (l’écaille ZZ), ce qui produit une position perpendiculaire à la feuille Fm. La position réelle, ainsi que la fig. 11 la représente, diffère peu de celle que la théorie as- signe à cette ligne. Je fais observer en passant qu’en examinant beaucoup de bourgeons, on trouve en général que la dislocation des feuilles, tantôt est plus ou moins prononcée, tantôt n’a pas lieu du tout, ce qui me porte à croire qu’elle tient à des circon- stances tout à fait accidentelles, comme, par exemple, la place que le bourgeon trouve pour se développer, ou bien la pression qu'il subit à l’état tendre par le développement d’autres organes. En tout cas, au moment où les bourgeons se développent à leur tour en branche, les feuilles prennent toujours la position nor- male. Comparons maintenant ce bourgeon (fig. 11) à ceux qui se trouvent dans les branches à fleurs (fig. 10). Lorsqu'on suppose que l’écaille Z (fig. 11) se transforme en bractée et le bourgeon principal qui se compose des feuilles 211, IF, V, VI en branche florale, c’est ainsi que nous envisageons la formation des bour- geons à fleurs, il ne restera que l’écaille 27 entourant le bourgeon secondaire, Si l’on compare la figure ainsi changée avec la fig. 10, qui représente un bourgeon des branches à fleurs, on remarquera 366 €. BRUNNER. — SUR LE TILLEUL. l'identité complète de tous les organes et de leur position dans les deux figures. ti à Tout ce qui a été traité dans cette note sur la position des pro- duits axillaires des feuilles du Tilleul peut être résumé par le ta - bleau suivant : Branches sans fleurs. Branches portant des fleurs. 1) A l'aisselle de la feuille pousse un bourgeon unique dont les deux pre- | ‘ mières feuilles sont sous forme rudi- mentaire. 2) La première de ces feuilles est une La première de ces feuilles s’allonge écaille scarieuse. sous forme de bractée scarieuse. 3) La seconde feu..le conserve toujours sa forme écailleuse. #) Les feuilles suivantes sont complètes Le bourgeon est un pédoncule qui porte et se composent d'une feuille verte des fleurs la même année où il s’est et de deux stipules. Le bourgeon se formé. développe en branche l'année sui- vante. 5) On trouve à l’aisselle de la seconde La seconde écaille porte dans SON ais- écaille un petit bourgeon plus ou selle un bourgeon, qui se transforme moins développé, qui avorte ordi- en branche l’année suivante. nairement. POST-SCRIPTUM. Berne, 1° novembre 1847. Toutes les observations que j’ai faites pendant le printemps et l’été passés sur le développement des organes axillaires du Til- leul n’ont fait que confirmer les théories énoncées dans le petit Mémoire que j'ai eu lhonneur de vous communiquer au mois de février, Je désire seulement ajouter à la série de monstruosités citées dans ce Mémoire un cas fort curieux, que certainement vous trouverez digne de votre attention, car il nous éclaircit d’une manière positive sur un point principal de notre théorie. La figure 14 représente ce cas, dans lequel le petit bourgeon, €. BRUNNER. — SUR LE TILLEUL, 367 \ qui dans les branches à fleurs pousse à côté du pédoncule, au lieu de se conserver pour produire l’année suivante une branche feuillée , s’est développé cette même année en branche florale, Pour bien comprendre la signification de cette monstruosité, 1l faut comparer les organes métamorphiques aux organes correspon- dants du bourgeon normal (fig. 10). La feuille-mère du bour- geon, désignée par 21 dans la figure 10, et qui ordinairement apparaît sous la forme d’écaille, s’est développée en bractée (b' ; de même que toute la série de feuilles (1, 2, 3, etc., fig. 10) forme des petites bractées (fig. 14, d’,0”, qui portent des fleurs à leurs aisselles. Il paraît que l’arbre dont cette monstruosité provient s’est trouvé dans des circonstances très favorables à la production de ces anomalies ; Car j'en ai trouvé sur lui plus de vingt exemplaires qui tous indiquent les mêmes dispositions. En comparant le développement du pédoncule anormal (p, fig. 14) au pédoncule normal (P), on est frappé du fait général, que la floraison du pédoncule p est toujours en retard de celle du pédoncule principal. Or, d’après notre théorie, le bourgeon est envisagé comme produit axillaire poussant à l’aisselle d’une feuille qui appartient au pédoncule principal (voir page %), et lorsque ce bourgeon se transforme en pédoncule, ses fleurs, comme appartenant à une génération secondaire, doivent être en retard de celles du pédoncule. Lorsqu'on prend en considération ce qui vient d’être énoncé sur la floraison du pédoncule anormal, réuni à la manière sui- vant laquelle ses folioles et ses fleurs sont placées, cette monstruo- sité s'explique parfaitement par la théorie dont nous sommes partis. Mais les botanisles qui, à l’inverse, regardent le bourgeon vert comme poussant à l’aisselle de la feuille F, et le pédoncule comme un produit secondaire de ce bourgeon, trouveront, sinon im- possibilité, du moins une grande difficulté à expliquer cette mon- struosité; tandis que nous, loin d’être obligés de faire de nou- velles hypothèses, nous n’y trouvons que la confirmation complète de la théorie énoncée dans le Mémoire. 968 €. BRUNNPR, — SUR LE TILLEUIL, EXPLICATION DES FIGURES {Pcaxcurs 21 pr 29} Fig. 1,2, 3, 4. Fleurs de Tilleul monstrueuses. T, tige. — F, feuille, à l’aisselle de laquelle pousse le pédoncule, etc. B, bractée. — a, bourgeon normal. — bet c, produits anormaux. Fig. 5 et 6. Sections théoriques pour indiquer la position des feuilles dans les bourgeons. T, tige. — F, feuille, à l'aisselle de laquelle pousse le bourgeon. — f.f, feuilles du bourgeon. Fig. 7. Position des feuilles dans une branche qui porte des fleurs. T, tige. — F, cicatrice de la feuille, à l'aisselle de laquelle pousse la bran- che. — fl, première feuille de la branche. — f?, seconde feuille. — P, cica- trice du pédoncule. Fig. 8. Position des feuilles dans une branche qui ne porte pas de fleurs. T, tige. — F, cicatrice de la feuille, à l'aisselle de laquelle pousse la bran- che. — f,f', feuilles de la jeune branche. Fig. 9. Section transversale du bourgeon qui se trouve à l'aisselle des feuilles dans les branches sans fleurs. T, tige. — Fm, cicatrice de la feuille-mère. Bourgeon : 7, première écaille. — 77, seconde écaille. — ZII, IV, VF, VI, feuilles vertes. — C,C", D,D', E,E”, F,F', G,G, les stipules correspondantes. — BIT, bourgeon poussant à l’aisselle de la seconde écaille. Fig. 40. Section transversale d’un bourgeon provenant d’une branche à fleurs. T, tige. — Fm, cicatrice de la feuille-mère. — PB, cicatrice du pédoneule et de la bractée. Bourgeon : 11, écaille entourant le bourgeon et jouant le rôle de feuille- mère. — À et 2, première et seconde écaille. — 3, 4, 5, 6, feuilles vertes. — e,c, d,d’,e,e', f,f', sipules correspondantes. Fig. 14. Section transversale d’un bourgeon provenant d'une branche sans fleurs et renfermant un second bourgeon très développé. T, tige. — Fm, feuille-mère du bourgeon. Bourgeon principal : Z et ZI, écailles. — III, IV, V, VI, feuilles vertes. — C,C', D,D’, E,E’,F,F', stipules correspondantes. Bourgeon poussant à l’aisselle de la seconde écaille : 4 et 2, écailles. — 3, 4, 5, feuilles vertes. — c,c', d,d’,e,e', stipules correspondantes. Fig. 12. Position des organes axillaires des feuilles dans les branches à fleurs. T,tige. — Fm, feuille-mère. — P, pédoncule. — J, bractée. — II, écaille entourant le bourgeon «. Fig. 143 Position des organes axillaires des feuilles du Noisetier, portant des fleurs mâles. (Comparer avec le Tilleul, fig. 12.) T, tige. —- Fm, feuille-mère, — P, pédoncule, —- a, bourgeon à feuilles. LÉVEILLÉ. — SUR LES URÉDINÉES. 369 Fig: 4h. Développement monstrueux du bourgeon: placé à côté du pédoncule dans les branches à fleurs. T, tige. F, feuille à l’aisselle de laquelle pousse le pédoncule P. P, pédoncule normal. B, bractée. p, bourgeon développé en pédoncule. b, bractée du pédoncule monstrueux correspondant à l’écaille {7 de la figure 10. b',b', bractées correspondant aux feuilles 1, 2, 3, etc., de la fig. 10. melon mmmere eommmerénenetetérere, Coreet one) SUR LA DISPOSITION MÉTHODIQUE DES URÉDINÉES : Par M. J.-H. LÉVEILLÉ, |). M. Dans la séance de la Société philomatique du 14 août dernier, j'ai cherché à démontrer que les Ürédinées sont des Champignons aussi parfaits sous le rapport de leur organisation que ceux d’un ordre plus élevé , et que les Urédinées sont toutes pourvues d’un mycélium plus ou moins apparent, d’où procèdent le réceptacle, Jes cystides et les organes de la reproduction. L'association ou l'absence de quelques uns de ces organes , la forme des sporanges, la disposition générale des spores, etc., m'ont permis d’élablir actuellement, aux dépens des Uredo, un certain nombre de genres naturels, et de jeter quelque lumière sur ce groupe si obscur de la mycologie, Les Uredo, on le sait, ont presque tous recu jusqu’à ce jour le nom de la plante sur laquelle ils se développent ; cette méthode de nomenclature a donné lieu à une extrême confusion , et a en- traîné la création d’une foule d’espèces litigieuses. En effet, plu- sieurs Urédinées, quoique parfaitement caractérisées, et, par suite de leur développement sur une même Phanérogame, ont été désignées par un seul nom spécifique, tandis que , au con- traire, le même Uredo, en se montrant indifféremment sur plu- sieurs espèces ou genres distincts, a recu un nombre de noms spécifiques en rapport avec celui de chacune des plantes sur les- quelles on le rencontrait,. a® série, Bor. T. VITE. {Décembre 1847.) 4 J{ 370 LÉVEILLÉ. — SUR LES URÉPINÉES. En présence d’une semblable confusion , je me suis demandé si, un individu de la famille des Urédinées étant donné , et isolé de la feuille qui le supporte , il était possible de le reconnaître et de lui assigner des caractères constants, de manière à éviter par la suite toute confusion ? | L'étude attentive d’un nombre considérable d’espècesm’a dé- montré que le problème pouvait se résoudre par l’affirmative : c’est l’apercu de mes recherches que je publie aujourd’hui. La riche collection de M. De Candolle qui renferme tous les types des espèces décrites dans la Flore française, et dont je dois la communication à son fils, M. Alphonse De Candolle , m’a permis de comparer une foule d’espèces avec celles des autres auteurs, et de diviser ce groupe des l/redo, jusqu’à ce jour si obscur , en plusieurs genres, qui en rendront désormais, je l'espère , la détermination rigoureuse. Cependant les recherches auxquelles je me suis livré , tout en me permettant d’une part, de diviser les Urédinées en plusieurs genres, m'ont conduit de l’autre à faire rentrer de nouveau dans cette dernière famille le groupe des Üstilaginées , que j'avais cru devoir en séparer il y a quelques années. (Ann. Sc. nat., vol, I, . p. 1, 2° série.) Les Urédinées, telles que je les concois aujourd’hui, se divisent en deux sections, l’une pourvue, etl’autre dépourvue de cystides. Je commencerai par énumérer les genres de la seconde catégorie. I. URÉDINÉES sans CYSTIDES. $ Réceptacle caché sous l’épiderme; spores s’échappant sous forme de poussière. 1. Urouyces Lk. Réceptacle composé d’un tissu à mailles irré- gulières à peine distinctes ; formant un petit coussinet, de la - surface duquel naissent les spores ; spores simples, globu- ‘leuses , pédicellées , entraînant avec elles leurs pédicelles ou s’en détachant. — Les espèces qui constituent le genre Uro- myces sont les suivantes : on peutles partager en deux groupes, d’après la couleur des spores, LÉVEILLÉ. — SUR LES URÉDINÉES. 371 a. Spores jaunes ou orangées) Uredo Rubigo vera, DC. U. Rhi- nanthacearum , DC. U. Ulmariæ, Grev. U. Alliorum , DC. (partim). U. Vincetoæici, DC. U. Alchemillæ, Pers. U. Cestr, Mntg. U. Prost, Dub. e b. Spores rousses, brunes ou noires) U. vagans, DC. Uredo Trifolii, DC. U. appendiculata, Pers. U. apiculata , Strauss. U. scutellata, Pers. U. Polygonorum, DC. U. proeminens, DC. U, Oxalidis, Lév. U. Orobi, DC. U. Muscari, Duby. U, Ge- rantt, DC. U. Epulobu, Req. U. Caricina, DC. U. F'aleriane , DC. U. sparsa , Schm. Kze. U. excavata, DC. U. concentrica, Dmz. U. Cyani, DC. U. Behenis, DC. U. ambigqua, DC. U. Im- pahenhs, Rabenh. VU. Cacahæ, DC. U. Érythronu, DC. U. Ar- meriæ, Dub. U. macropus, Lk. U. Gentianæ , DC. U. Oreoselini, Strauss. U. Ornithogali, Schmdt. Kze. 2, PrrroLarra, Cast. Réceptacle caché sous l’épiderme étalé ou en forme de coussin, composé de cellules très petites ; spores globuleuses , cornées, opaques , supportées par un long pédi- celle blanc, tortueux et persistant. Uredo Decaisneana, Lév. (Pileolaria Terebenthr, Cast.) 8. Cysropus +. Réceptacle composé de très petites cellules irré- gulières, formant une sorte de plateau couvert de vésicules cy- lindriques , terminées par plusieurs spores disposées en chape- let ; spores sphériques ou cubiques. Uredo candida, Pers. U. cubica, Mart. U. Portulacæ, DC. U. li, Bivon. U. floriformis , Mérat, etc. O8s. Le genre Cylindrosporium a été établi sur la présence de ces vésicules cylindriques, privées des spores qu’elles sup- portent, et que M. Greville à prises à tort pour les véritables organes de reproduction. h. Urepo, Pers. Réceptacle composé de très petites cellules irré- 972 LÉVEILLÉ. —— SUR LES URÉDINÉES, gulières, formant une sorte de plateau dont la surface est cou- verte de plusieurs assises de cellules inégales, renfermant chacune une spore; spores simples, toujours dépourvues d’ap- pendices. | Je partage les espèces d’Uredo proprement dits en deux caté- O gories comme les Uromyces, et d’après la coloration que pré- sentent les spores. a. Spores jaunes ou orangées) Uredo Symphyti, DC. U. Sol- danellæ , DG. U. Pyrolæ, Strauss. U. Evonymi, Mart, U. con- fluens, Pers. U. Fumariæ, Rabenh. U. Orchidis, Mart. U. Rhododendri, DG. U. pustulata, Pers. U. Ari, Dmz. U. Empetri, DC. U. Potentillarum , DC: (partim). U. Quercus, Brond. U. Lrigeronis, Req. U. Padi, Schweinz. U. Polypodii. DG. U. Son- chi, Pers. (partim), etc. b. Spores fauves, brunes ou noires) Uredo Cynapu, DC. U. Gal, Duby. U. Thesui, Duby. U., Hydrocotyles, Mntg. U. Circeæ , A. S. U. Lychnidearum , Dimz. U. suaveolens, Pers. ». Pozycysris +. Réceptacle composé de filaments rameux ;. ra- mifications supportant à leur extrémité un sporange formé de cellules polygonales , imitant un réseau vésiculeux autour d'une spore centrale ; spores globuleuses ou ovales, Uredo Anemones, Pers. (partim). U. Colchici, Schldt. Caeoma Ficariæ, Schldt. Ustilago Orobanches, Lév. 6. TicreriA, Tul. Réceptacle composé de filaments rameux : ramifications terminées par une spore ; spores simples, Tilletia Caries. U. Sorghi vulgaris, Tul, U. destruens , Dub. 7. Microgorryum +, Réceptacle composé de filaments rameux ; ramifications renflées au sommet, et supportant 8-20 spores: spores sphériques, Ustilago antherarum, Lév. U, receptaculorum, Lév. UV. Mon- tagner, Tul. LÉVERLLÉ. — SUR LES URÉDINÉES, 373 8. UsriLAGO , Bauh. Réceplacle composé de cellules très petites, irrégulières, donnant naissance à plusieurs couches de cellules inonospores (sporanges) ; spores globuleuses. Ustilago segetum, Pers. U. urceolorum, Lév, U. longissima , Lév. U. Mayadis, Lév. U, utriculosa, Lév. U. olivacea, Lév. U. Phœnicas, Cord. U. flosculorum , Lév. U,. Sclernæ, Tul. U. hypodytes , Tul. Usthilago Rudolphu, Tul. U. Faillanhæ, Tul. T'esticulariä Cyperi , Klotzsch ? 9. Turcapnorx, Fingh. Réceptacle composé de filaments. ra- _meux ; ramifications renflées au sommet en une vésicule sphé- rique (sporange) fugace, renfermant plusieurs spores agglo- nérées ; spores ovoides. Thecaphora hyalina, Fiagh. T. deformans, Dur. et Mntg. T. aterrima, Yul, T. Delastrina, Tul. U. melanogramma, DC. 10. Cozrosporitm +. Réceptacle composé de très petites cel- lules irrégulières , formant une sorte de petit plateau, dont la surface est couverte de vésicules allongées , superposées (spo- ranges), renfermant 3 ou /; spores disposées en série linéaire ; spores simples. Uredo Rhinanthacearum, DC. (partim). VU. tremellosa var. Campanule, Strauss. T. var. Sonchi, Strauss. T. var. Pulsatillæ, Strauss. VU. compransor, Schldt. (partim).U, pinguis, £. Rosæ, DC. I. UREDINÉES POURYUES DE CYSTIDES. S$ Mycelium ou réceptacle caché sous l'épiderme; spores s'échappant sous forme de poussière. 11. Lecyruea +. Réceptacle composé de très petites cellules formant une sorte de coussinet arrondi, entouré ou parsemé de cystides en forme de massue ou de matras, et recouvert de sporanges pédicellés monospores ; spores simples conservant quelquefois leurs pédicelles. 371 LÉVEILLÉ, — SUR LES URÉDINÉES. Uredo Ruborum, DC. U. miniata, Pers. U. longicapsula, DC. U. epitea, Kze. U. mixta, Kze. U. farinosa , Pers. U. Potentil- larum, DG. (partim). U. Pruni spinosæ , DG. U. PArageadtés , Schumk. U. Euphorbiæ, Rebent. U. Poleru, Spr. 12. Paysonema +. Réceptacle composé de très petites cellules , formant un coussinet arrondi, couvert ou entouré de cystides en forme de massues ou d’ampoules pédicellées, et de spo : ranges sessiles , arrondis, monospores ; spores simples. Uredo Ricini, Bivon. U. qyrosa, Rebent. UV. Euphorbiæ, DC. (partim). U. Potentillarum , DC. (partim). U. miniata, Pers. (partim). 13. Poposporium +. Réceptacle composé de très petites cellules irrégulières formant une sorte de coussinet charnu , dont la surface est recouverte de cystides pédicellées renflées au som- met, et de cellules cylindriques qui supportent plusieurs spores disposées en chapelet ; spores simples , isolées, ou encore sou- dées bout à bout. Uredo Capræarum, DC. (partim). U. Lini, DC. U. œci- dioides, DC. INT. URÉDINÉES DouTEusEs. Ni mycelium ni réceptacles visibles ; spores ? ne s’'échappant jamais sous forme de poussière. 1h. Proromyces, Ung. Spores? simples, situées dans le tissu propre des plantes. Protomyces Gal, Ung. P. MaCTOSPOTUS , Ung. P. microspo- rus, Ung. P. Paridis, Ung. 15. Srirocæa, Fr. Spores? simples, de forme et de volume va- riables accumulées sous l’épiderme. Spulocæa Scirpi, Lk. S. Mali, Fr. LÉVEILLÉ. — SUR LES URÉDINÉES. 279 Ogs. La première de ces espèces m'a coustamment montré une Puccinie avortée ; la seconde me paraît une dégénérescence ou maladie du tissu utriculaire des Pommes. 16. MELAuwPsorA, Cast. Spores? ou sporanges? cylindriques , parallèles, souvent de consistance cornée , arrondis aux. deux extrémités, ou accompagnés à la base par une ou deux utri- cules arrondies. Melampsora Euphorbiæ, Cast. Sclerotium Populinum , Pers. S$. Salicinum, DC. S. herbarum, Fr. var. Lim, var. Epulo- bai, Fr. Ectostroma Tridis , Fr. O8s. Je maintiens le genre Melampsora parmi les Urédinées dou- teuses, car J'ai tout lieu de croire que les corps cylindriques que l'on à décrits comme des spores appartiennent à la portion des cellules verticales sous-jacentes à l’épiderme dans une foule de feuilles, et que les utricules arrondies , qui accompagnent les prétendus sporanges ou spores , font également partie du paren- chyme des plantes sur lesquelles on à observé les Melampsora. Afin de rendre les recherches plus faciles à Pégard des Urédi- nées que je viens de citer dans cette Note, je donne ici une liste de concordance des noms anciens avec ceux que j’établis : Sclerotium Euphorbiæ Kze. — Me- Uredo appendiculata DC.— Uromyces. lampsora. — Ari Dmz. — Uredo. Si Populinum Pers. — Me- — Armeriæ Dub, — Uromyces. lampsora. — Behenis DC. — Uromyces. — Salicinum DC. — Melamp- — Betæ Pers. — Uromyces. sor«. — Blili Bivon. — Cystopus. Sporisorium Ehrenb. — Tilletia. — Cacaliæ DC. — Coleosporium. Tuburcinia Fr. — Polycystis.. — Campanulæ DC.—Coleosporium. Uredo æcidioides DC. — Podosporium. — candida Pers. — Cystopus. — Alchemillæ Pers. — Uredo. — Capræarum DC.—Podosporium. — Alliorum DC. — Uromyces. — caricina DC. — Uromyces. — ambigua DC, — Uromyces. — Caries DC. — Tilletia. —- Anemones Pers. — Polycystis. — Cestri Mntg. — Uromyces. — antherarum DC. — Microbo- — Circeæ A.S. — Uredo. tryum. — Colchici Schledt. — Polycystis. — apiculata Str. — Uyomyces. — concentrica Dmz.— Uromyces. 976 Uredo cubica Mart, — Cystopus. —. Cyani DC. — Uromyces. — Cyssi DC. Poir. — Puccinia. — Decaisneana Lév. — Pileolaria. — destruens Duby. — Tilletiu. — Empetri DC. — Uredo. — Epilobii Req. — Uromyces. — epitea Kze. — Lecythea. — Erigeronis Req. — Uredo. — Erythroniü DC. — Uromyces. — Euphorbiæ Rebent. — Lecythea. DC. — Physonema. — furinosa Pers. — Lecythea. — flosculorum DC. — Ustilago. -—. Heraclei Grev.— Uromyces. —. hypodytes Rabenh.— Ustilago. — Gentianæ DC. — Üromyces. —— — Geranü Duby. — Uromyces. — Hydrocotyles Mntg. — Uredo — intrusa Grev. — Uromyces. — Lini DC. = Podosporium. — _ longicapsula DC. — Lecythea. — longissima Sow.=— Ustilago. — .. Lychnidearum Dmz.— Uredo. — . macropus Lk. — Uromyces. — Maydis DC. — Ustilago. — melanogramma DC.—Tecaphora. — miniata Pers. — Lecythea. —— — — — Physonema. — mixta Kze. — Lecythea. — Muscari Duby.=— Uromyces. — olivacea DC. — Ustilago. — Oreoselini Strauss. —Uromyces. — _orniîthogali Semdt. Kze. —Uro- *myces. — Orobi DC. — Uromyces. — Oxalidis Lév. — Uromyces. — Padi Schweinz. — Uredo. — pinguis DC. — Coleosporium. — Phragmitis Schmk, — Lecythea. LÉVEILLÉ. — SUR LES URÉDINÉES. Uredo Portulacæ. — Cystopus. — Potentillarum DC. — Lecithea, — Uredo. DC.—Physonema. — . Poterii Spr. — Lecythea. — ——— —— ee —— — Polygonorum DC. — Uromyces. — Polypodii DC. — Uredo. — Proustii Dub. — Uromyces. — proeminens DC. — Uromyces. — Pruni spinosæ DC.—Lecythea. — Pulsatillæ Strauss. — Coleospo- rium. — puslulata Pers. — Uredo. — Quercus Brond. — Uredo. — — — = Uromyces. — _ receptaculorum DC. = Microbo- tryum. — Khinanthacearum DC, — Coleo- sporium. — Ricini Bivon. — Physonemu. — Rubigo vera DC. — Uromyces. — Ruborum DC. — Lecytheu. — _ Scillarum Grev.— Uromyces. —. Sclerie DC. Poir. — Ustilago. — sculellauta Pers. — Uromyces. — Semini Convolvuli Dmz.— Teca- phora. — _ Sonchi Pers. — Uredo. — _ sparsa Schm. — Uromyces. — _tremellosa Strauss. — Coleospo- rium. — Trifolii DC. — Uromyces. — Ulmariæ Grev. — Uromyces. — urceolorum DC. — Ustilago. — vagans DC. — Uromyces. — Valerianæ DC. — Uromyces. — Vaillantü Tul. — Ustilago. Ustilago Montagnei Tul. — Microbo- tryum. Xyloma Lini Ehrbg. — Melumpsora. Co =] Ce | JAUBERT ET SPACH. — REAUMURIA. CONSPECTUS GENERIS REAUMURIA. Auctoribus Comite JAUBERT et EDUARDO SPACH, REAUMURIA, Linn., Gen. CaLyx coriaceus v. carnosus, persistens , subcampanulatus, profunde 5-lobus, basi simul ac in tota tubi superficie externa bracteis involucrum sistentibus instructus ; lobi conformes v. dis- similes, subæquales v. inæquales, concavi, æstivatione imbricati. PerALA 5, hypogyna, marcescentia (persistentia v. demum de- cidua , in sicco coriacea v. chartacea) , inæquilatera , trinervia , plus minusve contorta, antice intra marginem utrinque appendice basilari (secundum species plus minusve elongato, plerumque petali dimidiam longitudinem æquante) petaloideo semi-cuneï- formi fimbriato v. dentato margine interno a basi ultra medium affixo cæterum libero aucta. SramiNA circiter 70, hypogyna, plu- riserialia, ex annulo carnoso ovarii basin cingente orta, petalis breviora. FILAMENTA persistentia, pentadelpha , subulato-filifor- mia, secus basin plus minusve dilatata (sublanceolata) et plerisque speciebus dentata, æstivatione à medio reflexa ; androphori pe- talis antepositi , carnulosi , brevissimi, subdeltoidei , basi con- fluentes. AnTHer# ellipticæ v. subrotundæ, profunde cordatæ , retusæ, minutæ , dithecæ, medio dorso affixæ , versatiles, deci- duæ, æstivatione extrorsæ ; connexivo inconspicuo ; thecis rima longitudinali dehiscentibus. Ovarrum subglobosum , coriaceum , prismatico - pentagonum , revero uniloculare, placentis autem » septilormibus cavitatis axin subattingentibus quasi quinque loculare. PLAGENTÆ 4-10-ovulatæ , parietales , sub anthesi com- presso-triquetræ, carnosæ, valvularum axi affixæ (nonnisi per mediam lineam dorsalem), mox excepto apice omnino solutæ. OvurA subfusiformia, glaberrima , anatropa, inversa, verticalia, utrinque ad anguli interni placentarum basin inscrta, adpressa ; funiculi breves, recti. Sryz1 5, subulato-filiformes, elongati, car- nosi, centrales , placentis interpositi, cum ovario haud continui, 370 JAUBERT, EI SPACH. 57 REAUMURIA. marcescentes, mox decidui. CapsuLA globosa v. ellipsoidea, prismatico - pentagona (angulis valvularum margine responden- tibus), cartilaginea, lævigata , enervia, avenia, 1-locularis, 5- valvis, abortu 3-19-Sperma. Valvulæ persistentes , plaMusculæ , placentam septiformem membranaceam sublanceolatam irregula- riter plicatam pendulam excepto apice solutam gerentes, demum reflexæ. SEMINA teretia v. subteretia (1}, verticalia , crassa , cap- sula subæquilonga, decidua, clavata, mages obtusa v. rostel- lata, vertice nuda, cæterum undique villis creberrimis fulvis inæquilongis sursum hirsuto-lanuginosa. Integumentum crusta- ceum, tenue, albumini adnatum. Chalaza terminalis, prominens, calva. ALBUMEN farinosum, circa cotyledonum dorsum erassum:., ad earumdem margines circaque radiculam attenuatum. EmBrxo albumine æquilongus, axilis, rectus. Cotyledones crassæ, obtusis- simæ. Radicula infera, crassa, conica, obtusa, cotyledonibus sub- æquilonga v. brevior. Suffrutices cæspitosi v. ramosissimi, caulibus novellis ramisque angulatis (unica specie excepta). Rami sparsi. FoLrA coriacea ». carnosa, sparsa (in turionibus haud raro confertissima, 1mbri- cata ; nonnunquam ramulorum abortu fasciculata), sessilla (qui- busdam autem speciebus abrupte quasi in petiolum angustata), articulata, avenia, enervia v. 1-nervia, glauca, punctato-serobi- culata, integerrima. FLoREs sessiles, terminales (ali caule ra misque, aliramulis v. ramillulis axillaribus), solitarii, conspicuis: rameales præcociores; ramillulares absque certo. ordine evoluti. SECTIO TL. — Folia subsemi-teretia (juniora subteretia) , carnosa , enervia, basi dilatata v. saltem haud angustata ; ramillularia et turionahia plerumque confertissima, imbricata. Bracteæ (lobis calycinis_ absimiles) conferlæ , imbricatæ , basi non dilatatcæ. Lobi calycis subæquales, consimiles, basi non cordati , vix aut ne vix imbricali (sallem flore evoluto). Petala (in sicco charta- cea) calyce paulo longiora vw. subbreviora , alba , persistentia, lateribus subæquilongis ; appendices profunde fimbriatr. Semina vertice in appendiculum né clavatumn albumine farehut producta. : R. RTELLA, Nob. (1 Plant. Or., tab. 2%). 0 R. vermi- (1 ) Nec utt jam dicta fuere « compresso-triquetra. » JAUBERTE ET SPACH, -— REAUMURIA. 979 culata, Decaisne ! Florula sinaica, in Ann. des Sc. nat., 2° série, vol. 3, p. 261 (Exclus.syn. Desfont.).—R. vermiculata ex parte, auctorum plerr. (Cfr. À. mucronatam et R. stenophyllam). — Partibus herbaceis plus minusve hirtella (interdum canescens). Caules ramive novelli ramulique teretes. Folia omnia (simul.ac bracteæ) mutica, obtusissima , pleraque e cordata basi ovata v. ovalia v. oblonga. Bracteæ lineares v. lineari-spathulatæ. Calycis lobi ovales v. elliptici, breve et obtuse corniculati, margine eroso- denticulati. Petala subfalcato-oblonga v. irregulariter ovalia , obtusissima, exunguiculata, calyce subtriente longiora. Filamenta ad dilatatam partem crenato-dentata. — Crescit Ægypto et Ara- bia petræa. R. mucrONATA, Nob. (JU. Plant. Or., tab. 245). — R. ver- miculata ex parte, auctorum plerr. (Cfr. R. hirtellam et R. ste- nophyllam). — Glaberrima. Caules ramive novelli ramulique angulati. Folia pleraque (præsertim superiora bracteæque) mu- cronata ; caulina ramealia ramulariaque linearia v. lineari-spa- thulata v. lineari-lanceolata , sæpissime basi subcordata; ramil- lularia nunc reliquis conformia, nunc elliptica v. obovata. Bracteæ subulatæ , plerumque squarrosæ. Calycis lobi elliptici v. ovales, subulato-cuspidati, margine integerrimi. Petala cuneato-oblonga, obtusissima , exunguiculata , calyce subbreviora v. paulo lon- glora. Filamenta edentula. — Crescit Ægypto et Libya. R. STENOPHYLLA , Nob. — Ex parte R. vermiculata, Desfont.! Flor. Atlant. — Hujus forsan pro insigni À. mucronatæ varietate habendæ specimen unicum vidimus. Facillime cæterum dignosci- tur foliis angusto-linearibus (vix 1/2 lin. latis) elongatis (caulinis circiter À pollicem longis) , basi nunquam cordatis. Petala bene asservata non suppedunt. Stamina, capsula et semina À. mucro- nalæ. — Libya legit Desfontaines. SECTIO 11. — Foha teretia v. subteretia, earnosa , enervia, basi via aut ne vix angustata, cum pulvinulo prominente articu- lata; seriora haud raro ad vetulorum aæillas fascieulata. Brac- leæ conferhissimæ, imbricatæ, lobis calycis subsimiles, nempee 980 JAUBERT EL SPACH. — REAUMURIA. basi conspicue dilatata subulatæ. Calycis lobr consemiles , sub- æquales ; imbricati, basi cordati. Petala { albida? in sicco . fulva) calyce plus dimidio longiora, altero latere conspicue pro- ductiora, decidua. Semina vertice umbonata. R. riLiroLiA, Nob. (JU, Plant. Or., tab. 246), — Folia li- neari-v. spathulato-filiformia, mucronata. Bracteæ subteretes, mucronatæ, basibus coriaceis imbricatis subrotundis tubum calv- cis ex toto occultantes. Calycis lobi reniformi-subrotundi, cuspi- dulati. Petala irregulariter cuneato-obcordata , exunguiculata ; lobo altero acuminulato subobsoleto, altero subovato obtuso iu- flexo. Filamenta ad dilatatam partem crenato-dentata, — Persia legit Aucher-Éloy. SEcriO IL. — Folia plana v. planiuscula, coriacea (specie unica carnosa) , in sicco 1-nervia et obsolete ruguloso - venulosa, basi abrupte quasi in brevem petiolulum angustata ; cum pulvinulo prominente arhiculaia ; nulla fasciculata. Bracteæ lobis calycis dissimiles, sparsæ (nec 1mbricatæ), basi non dilatatæ. Calycis lobi subdissimiles, biseriales, inæquales, basi cordati et imbricati. Petala (in sicco coriacea v. pergamacea) rosea v. purpurea, c&- lyce dimidio plusve longiora, demum decidua. Semina (ex specie unica) vertice umbonata. 1) Calycis lobi (bracteæque) non Squarrosi. Filumenta edentula v. obsolete crenata. * R. nyrcanicA , Nob. (JL. Plant. Or., tab. 248). — Folia co- riacea ; caulina lanceolato-oblonga v. lanceolato-linearia. Brac- teæ lanceolato-v. lineari-subulatæ ; summæ calÿce longiores. Calycis lobi longe cuspidati, margine eroso-denticulati ; exte- riores deltoidei; interiores subrotundi. Petala unguiculata, irre- gulariter ovata, hinc oblique truncata et acuminulata , illinc in lobulum obtusum inflexum producta ; appendices breves, apice fimbriolati. Filamenta ad dilatatam partem obsolete crenata. Placentæ {-ovulatæ, — Hyrcania legit Aucher-Éloy. R. cisroibes , Adam, Decades plant. nov. Caucas. et Iber., in Web, el Mohr, Beytr., vol: 1, p. G1. — R. vermiculata, &: la- JAURERT ET SPACE, —— REAUMURIA. 381 lifolia, Bieberst., Ælor. Taur.-Cauc., 2, p. 17. — Ex parte A. hypericoides Wild, Spec. — Ledeb. F1. Ross., 2, p. 138 (quoad plantam caucasicam). — R. linifoha, Sal. Par. Lond., tab. 18. — R. hypericoides, Jacq. fil., Ecl. (exclus. syn. Labill, et Poir.), p. 92, tab. 62. — R. hypericoides, Bot. Reg., tab. 845 (excel. syn.). — À. hypericoides , Bot. Mag., tab. 2057 (excl. syn.). — Folia coriacea ; caulina linearia v. lineari-lanceolata v. lanceo- lato-oblonga v. lanceolata. Bracteæ lanceolato-subulatæ , calyce sublongiores. Galycis lobi margine integerrimi ; exteriores ovato- lanceolai, longe acuminati ; interiores lato-ovati, breve acumi- nati. Petala irregulariter ovata v. ovato-oblonga, obtusissima , unguiculata ; appendices breves, apice fimbriolati. Filamenta edentula. Placentæ {-ovulatæ. — Crescit Tberia et Caucaso orientali, R, rarariCa, Nob. — R..hypericoides , Eichw. Plant. Casp. Caucas., p. 6 et 7, ex Ledeb. Flor. Ross. — Ex parte KR. hype- ricoides, Ledeb. !. c. —— Folia coriacea ; caulina lanceolata v. lanceolato-oblonga. Bracteæ lanceolato-subulatæ ; summæ calyce longiores. Galycis lobi‘acuminati, margine integerrimi , exte- riores ovato-lanceolati, interiores ovati, Petala cuneato-oblonga, unguiculata , hinc rotundato-truncata , illinc in lobum oblongum v. ovato-oblongum obtusissimum elongatum producta ; appen- dices apice crenato-fimbriolati. Filamenta edentula. Placentæ 6-8-ovulatæ, — Crescit ad littora orientalia maris Caspii. 2) Calycis lobi (bracteæque) squarrosi. Filamenta ad dilatatam partem crenato- dentata. R. Bicarpiert, Nob. — Hypericum alternifolium , Labill.! Decad,, 2, p. 17, tab. 10. (mala). —- Ex parte Reaumuria hype- ricoides, Willd., Spec. -— DC. Prodr. — R. hypericoides, Lam. IL. tab. 489, fig. 2. — Folia crassiuscula, coriacea, plerumque mucronata (saltem juniora' ; caulina ovata v. ovalia v. elliptica v. oblonga. Bracteæ lineari-lanceolatæ , mucronatæ. Calyx coria- ceus, bracteis brevior ; lobi acuminulati, marginati, eroso- denticulati : exteriores deltoidei, interiores subrotundi. Petala breve unguiculata, irregulariter obcordata:; lobis rotundatis : 282 TABLE DES MATIÈRES. altero obsoleto , altero ampliuseulo ; appendices fimbriolati. Pla- centæ 8-10-ovulatæ.—Libano legit Labillardière (Herb. Webb. ). R. squarrosA , Nob. (ZI. Plant. Or., tab. 247). — Folia car- nosa (in siccotenuia, fragillima), mutica: caulina ovata v. ovalia v. elliptica v. ovato-lanceolata ; ramularia sæpissime recurva. Bracteæ lineari-lanceolatæ, acutæ , carnosæ. Calyx carnulosus, bracteis sublongior ; lobi longe acuminati, obsolete marginati, integerrimi: exteriores deltoidei, interiores subrotundi. Petala exunguiculata ;: irregulariter cunealo - obcordata : lobo ‘altero brevissimo, acutiusculo, altero subovato v. rotundato obtuso pro- ductiori; appendices apice mæqualiter crenato-dentati. Placentæ 8-40-ovulatæ. — Persia legit Aucher-Éloy. SPECIES NOBIS HAUD NOTÆ, CUM PRÆCITATIS CONFERENDÆ. R. vERMIGULATA, « : Bieberst. Flor, T'aur. Caucas., 2, p.17. — Verosimiliter ad._R. cistoidem v. ad R. tataricam referenda. R. vermMicurATA, Guss. Prodr. Floræ Siculæ, 2, p. Ls ; Flor. Sicul. Syn., 2, p. 25. — Bertol. For. Ital., 5, p. 139.— Ex descriptione cl. Bertolonii valde accedit R. mucronatæ et R. stenophyllæ. Forsan species propria. TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME. ORGANOGRAPHIE, ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. Sur le parasitisme des nine par M. J: DecaisnE . . D Observations sur la respiration et la structure des Orobanches et autres plantes vasculaires dépourvues de matières vertes; par M.Cu. Lors. . 158 Examen de la question : La cellulose forme-t-elle la base de toutes les mem- branes végétales ? par M. Huco Mon . . . | + 01240 Recherches sur l’origine des bourgeons adventifs; par ss in: Tdus: 268 Observations sur la moelle des plantes ligneuses:; par M. Ac. Guizcarn, 295 - TABLE DES MATIÈRES. Second Mémoire sur l'organogénie des corolles irrégulières ; par M Marius Barnéoup. Sur les bourgeons et l one ie di Tilleul : Brunner à M. Alph. De Candolle. MONOGRAPHIE ET DESCRIPTION seconde Lettre de M. Ch. DE PLANTES. Quatorzième Notice sur les plantes cryptogames récemment découvertes en France; par M. J.-B.-H.-J. Desmazières . .. . En. 7 Sur la disposition méthodique des Urédinées ; par M. J. n cel All species octo pleræque Algerienses, adumbratæ à J. Gay. Mémoire sur la famille des Artocarpées ; par M. Aueusre TrécuL . Conspectus generis Reaumuria, auctoribus Comite Jaugerr et En. Spacn Sur le Gutta Percha et la plante qui le produit. FLORES ET GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Analecta boliviana, seu nova genera et species plantarum in Bolivia cres- centium, auctore Juuio Remy Flore de la Colombie. — Plantes nouvelles Editos par DE. L. R. os TABLE DES MATIÈRES PAR NOMS D’AUTEURS. Barnéoup. — Organogénie des co- rolles irrégulières E Bruxxer. — 2° Lettre à M. Alph. De Candolle sur les bourgeons et l'inflorescence du Tilleul. Decaisxe. — Sur le parasitisme des Rhinanthacées . DesmazièRes. — Quatorzième No: tice sur les plantes cryptoga- mes récemment découvertes en France . . 9, Gay (J.).— Ali species octo ple- ræque Algerienses . . GuizLarD (Achille). __ Sur la moelle des plantes ligneuses Hooker.— Sur le Gutia Percha et la plante qui le produit. Jaugerr (Comes) et Spaca.—Con- spectus generis Reaumuria. LéveiLzé.—Sur la disposition mé- thodique des Urédinées . 344 396 MIRE . 309 Lory (Charles.)— Sur la respira- tion et la structure des Oroban- ches et autres plantes vascu- laires dépourvues de matières vertes . D Mour (Hugo). — Examen de la question : La cellulose forme- t-elle la base de toutes les mem- he \ branes végétales ? Reuy (Julius). — Analecta Role viana seu nova genera et spe- cies plantarum in Bolivia cres- centium SPACH (Eduardus).— —Voy. Jaubert. Trécuc (Auguste). — Mémoire sur la famille des Artocarpées . — Recherches sur l'origine des bourgeons adventifs. Tusasxe (L.-R.). — Flore de Co- lombie ; Ternstræmiacées.« 389 34% 356 172 369 195 38 377 193 224 326 240 à + 0 a ot 00 } TABLE DES PLANCHES RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME, Praxcues 4. Dicranostachys; Cecropia ; Coussapou. 2. Conocephalus ; Pourouma ; Gynocephalum ; Olmedia. 3. Cudrania ; Treculia. 4. Artocarpus ; Plecospermuim. 5. Noyera ; Helicostylis ; Perebea ; Castilloa; Pseudolihedia. 6. Anliaris ; Brosimum ; Sorocea ; Trophis. 7 à 15. Origine des bourgeons adventifs. 16 à 49. Moelle des plantes ligneuses. 20. Organogénie des corolles irrégulières. 21 et°22. Bourgeons et inflorescence du Tilleul. FIN DU HUITIÈME VOLUME, ERRATA. Page 287, ligne 16, paraissent, lisez : paraissaient. — 1294, 292) 293, 204,1295;:fr) liséz “fr. — 292, lignes 2 et44,r, lisez : fr. — 292, ligne 3, interne, lisez : externe. — 293, ligne 39, «’, PI. 45, fig. 49 et u, lisez : u’ et PI, 45, fig, 49, u. | Ann.des Jecence.nrat . , Pot. Iom. 8.10 .1. ANT Doulot se. 1-6. Diranostachys 9-22. (ecropi& . 23 - Z0. (OUSSAPOX’. N. Remond imp. 4 Ann.des Seenc.nat. 3" Sert’. Bot. Tom. 8.70. 2. LIT TS : pe PE HRK STE ee d 3 Dan one. en LE " : JÉPR EE _— . "e F”., & nn # V9 * L @ 4 / di GN17 \ À. Trecul dé , 41 — Ôr. Conocephalws. 62 — 68. Gynocphalun . NHemond ënp. ME Douliot se. 32 — 61. lourourn« . 6g - 76. Omedit . —. PBot.Zom.8.P1L.3. Ann. des Science. nat. 3° Sert . AE sa D 2 er 1H! pe = D SENS \ RSR NE Y Jaize k [ AN Doudot se. Trecul del. 76 à 85. (udraru«. » \ 22 n 80 «& gg. Trecula Ann.des Jectenc. nat. 3 Jerte.. Treeul del . 1 1/00 & 120. Arlocar pres. 121 & 720. 1lecoSper run N. Remond imp. Bob. Tom.8.7L.Z. MC Douliot se. Bot. Tomi.8.70.5. Ann. des Seienc. nat. Série . 131. F \ M7 Hbc. À à Ô A7 Doulot se. Trecul del. 132. & 135. Helcostys. 139. à 148. Castilloa. 127. & 191. Noyera 136. & 138. lerebea 149 à 197 Pseudolredia. NÂemond mp. Ann.des Saence.nat.3! Sert . Bot.Tom. 8. ll .6. Trecul del. | AE Doulwt se. 226. & 1062. Antiarrs. 1603. à 181 Prosumunt. 182. & 188. Sorocea 189. & 194 Trophus. lemond imp. + ES LRU | : à: fr du de pige (= ; éd on £ ae tue / i ‘ al As … uns Lu es + s# 2 ! * S Ann. des Jeænce. nat. 3€ Jerte . | Bot. Tom. 8. PES. | AN 1! LI FA IE j TRANSAT | (AQU Pan M° Doulot we. Origine des Bourgeons adoenlfs. 4 NV. Remond imp. Bot. Tom.8.?1.8. RAI SN | LS LE 0 Œù KA { | m | (L À ST eu Fe 9) ( ï : SE KES QE \ CES DE = # ee : = fr | D t ! TT FENTE 3 Ref 1 un: aie Te nn ST JL | 9 000 0000000! Le 10 0 06 0 0 ST F of — CO DO UT 15000 1066 € 00.6 GATE ty A) RE 0 0 60 0 0 10 9 9 0 6 0 ER OY D 00 0 ADN VER NAN CARMEN LAS Sn na | = = Ç FRE RC EE RE TRE CE ee EL CRE À 3 D 4 P - = . 4 Pourgeons adoenUfs . (laulownia imperialie) “ \] nl “ ne NE na ee TOME ie LS 5 RE ESS TRANS Ross LAS 7 S ASS = - ON ÉÉ SA = 7 (Es a D 4 AE ŸS i _. A e 7. = À : é ; Ÿ ae n ë, a à Fe Si | & D PEUR RTE D RP Ÿ s sa: US à , è à . à sS EU $ R = US | RE == < Le Re ere APE UES, FRA RQ DIR REETS DIRES \ Ge 2 a? EEE GE TK GS &: Ps LPS y CARS. ra EUR & > de U x a > à i x OUT RS M de. c \ AD TT. SR CIN un na j & Le = ft VE as ESS Cri \ an mp y @ X se PA } x LS = « EU É à PNY Le. F ; H 1h. Sp = K | a ç D CA un à É (3 fl SR ONrS (us ‘Q \ PPS RITES Ps OUR AH UD RREPANTT ES à > RS JE > à ï LA 2.4 ( ; | ST R Re? , Ce AIO SCA ï Le à È } = PRESS 4 N 4 PRE LR RER nn PLV OR MAMAUNL EE CES Ent \ À Ne : 0 #7 * - £ re $ PAT ï vi » : “ > 7 Fi Fe 2 e : 3 A: Là L « : sn A 2. +. HER 4 Te : x - = “ è * ; = , ’ arc ; N Le 4 DE so : fs ‘ - : % r— - » “ ? k! ‘ 7 A "y AL . . “ al : ." . J : LS + D : : “ À TE ed E FE. z ‘ à ; FAT y he de : ‘ fr 2æ va ù + . . . x \« ms à 0 . * A r F ; 0 2 - “ “à + , Le + - » de. F % « * “ - Car , * 0 d * à jé 21 … ë ; * + he . L { Ca RE & st K Ann. des Jeienc.nat. 3° 'érte , Pot.Zom 8, PL 13, d si) E =" 1 NN \ r HEURE #. LIT TN et) N sd, V4, JUN L LES sales) ©. ee 1Lv150, AE, F4 6 00 0 5° 00 LINE 0% 000, - ù 0 059? po Ve o 1 Q h© TA 50 o° 8e 0 PÉRRLEELEES SE TR N SS / SN NS SSNSNS K S IKS ss { Le ® À SKI QS Si ? à) > A / p 14 °L TES SR SES X / ) RS SDS “ + £S me À ! ; CS RS H H ! $ NTTSRSS à À # A. Trécal del. dé Bourgeons adventifé y . (Zecoma radicans |. A NW. Rémond tmp. Bot.Zorn. 8, PI. 14. Ann.des Setenc. nat. 8° Serre. REA NN Me Douliot sc AN TAN TT Sos] ET ÉNNEE ne Sert RUE LU ETUTTITE ue SU AN - -— ASSET a TETE fs. Le (Macdura aur'anliaca 7 Pourgeons adver NN Remond ump. \ 1) Pè ri A. 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